Chapitre10 A - D
(Philosophie - Métaphysique - Grands Initiés - Mystiques - Spiritualité) |
10 A
ABELLIO - APPROCHES DE LA NOUVELLE GNOSE |
Raymond ABELLIO |
Edition Gallimard |
1981 |
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Autour de l’œuvre d’Abellio, des mathématiciens, des chercheurs, des philosophes se sont rassemblés. Ardente, secrète minorité. La « structure absolue » n’est pas, pour eux, un système ou une idéologie parmi d’autres, mais un outil que chacun peut employer à la mesure de ses moyens dans le domaine particulier de sa compétence.
Abellio le baptiste Gnose et philosophie : le problème de la transfiguration – Malcom de Chazal – L’homme et la connaissance – L’esthétique de la fin des temps – Marxisme et Phénoménologie – les aventures de la dialectique – La littérature de la Gnose : Gustav Meyrink, la nuit de Walpurgis – Balzac, la recherche de l’absolu et Louis Lambert – L’adolescent et l’idiot par Dostoïevski – Les Arts sacrés : L’or du millième matin par Armand Barbault – Ne brulez pas la sorcière par Elizabeth Tessier – Quand l’astrologie rencontre la science par Jean Barets – Retour au zodiaque des étoiles par Jean Dorsan – Histoire, structure et symbolisme du Tarot – L’histoire invisible : Le cinquième empire par Dominique de Roux – Trotski et la guerre – La généalogie de l’Occident et le destin des juifs – Montségur - |
ABELLIO - COLLOQUE DE CERISY : RAYMOND ABELLIO |
Divers Auteurs |
Edition Dervy |
2004 |
Le polytechnicien Raymond Abellio (1907-1986) est sans doute le plus grand écrivain « gnostique » français de la seconde moitié du XXe siècle. A l’instar de René Guénon, dont il diffère dépendant sur bien des points, il a joué pour nombre de ses lecteurs un rôle d’éveilleur. La rencontre d’un maître spirituel en 1943 l’a détourné d’un engagement politique intense, qui l’a conduit à se perdre et, par réaction, à se trouver. Il s’est alors consacré à l’expérience intérieure et à l’écriture, cultivant des genres variés (quatre romans, de nombreux essais, trois tomes de mémoires) et traitant de divers domaines : l’amour, la politique, la science, la philosophie et ce faisant il a exploré maintes traditions de la pensée ésotérique comme la kabbale, l’astrologie, l’astronomie et les symbolique des nombres. Le présent ouvrage porte sur tous ces aspects. Il présente l’homme et l’œuvre, et fait apparaitre la fécondité d celle-ci dans le contexte de la réflexion contemporaine. Ce colloque de Cerisy a été conçu pour mieux connaitre Abellio, en le situant dans le contexte de l’époque et de pouvoir s’interroger sans concessions sur l’actualité des divers enjeux et controverses qu’ils ont soulevés et soulèvent toujours au sein du paysage culturel français L’histoire des engagements d’Abellio dans la cité, son œuvre de romancier et de mémorialiste, enfin les divers aspects de sa philosophie, tels sont les thèmes majeurs autour desquels s’articulent les diverses parties de cet ouvrage collectif, lesquelles, comme il est naturel et inévitable, se recoupent sur bien des points. Au sommaire de cet ouvrage important de 430 pages : Politique : Jean-Claude Drouin : Lecture historique du tome III de la dernière mémoire, Sol Invictus Christine Tochon-Danguy : Le rôle de Soulès-Abellio dans la France de Vichy Jérôme Rousse-Lacordaire : Abellio et la théologie de la Libération : un moment du communisme sacerdotal. Actualité de Raymond Abellio : Jean-Baptiste de Foucauld : Raymond Abellio entre totalité et totalitarisme Anne Biadi- Imhof : La question du sens en science humaine : « structure absolue » et relation thérapeutique. Jean-Loup Herbert : Lecture musulmane de Raymond Abellio. Littérature et Imaginaire : Nicolas Robert-Serebriakov : Le fantasme comme support de réalisation chez Raymond Abellio Viviane Barry : L’image de la femme dans l’œuvre romanesque d’Abellio Philosophie et Science : Michel Camus : Abellio et la phénoménologie transcendantale de Husserl Bernard Guibert : La « structure absolue » chez Abellio et chez Marx. Basarab Nicolescu : Raymond Abellio et la conversion de la Science. Gnose, Esotérisme : Eric Coulon : Eléments d’introduction à la gnose abellienne Jean-Louis Schlegel : Esotérisme : l’ère de la désoccultation selon R. Abellio Daniel Verney : Abellio et l’astrologie comme laboratoire d’une connaissance future. Marie-Reine Renard : Pierre de Combas. Jean-Pierre Brach : Entre Bible et Kabbale : Abellio et la symbolique des nombres. Antoine Faivre : R. Abellio en contexte : De quelques structures absolues, liées aux courants ésotériques occidentaux modernes. Nicolas Roberti-Serebriakov :
Bibliographie, présentation des auteurs et index des noms. |
ABBELIO - LA FIN DE L'ÉSOTÉRISME |
Raymond Abellio |
Edition FLAMMARION |
1973 |
Cet
ouvrage contient cinq exposés consacrés à l’ésotérisme, à ses doctrines
d’abord, apparemment disparates, à ses applications ensuite, souvent réputées
aventureuses, sinon fantaisistes. Un sujet immense qui concerne toutes les
civilisations, depuis soixante siècles, leurs mythes, leurs symboles, leurs
religions, leurs philosophies et aussi certaines de leurs activités plus ou
moins souterraines, telles que l’alchimie, la magie, l’astrologie, etc. |
ABELLIO - Œuvre de RAYMOND ABELLIO - L’HERNE |
Divers auteurs |
Edition de L’Herne |
1979 |
430 pages grands format pour comprendre et analyser l’œuvre de Raymond Abellio. L’oeuvre d’Abellio est difficile à classer car il fut un écrivain et penseur éclectique. Depuis 1945, il écrivit 3 romans, 6 essais, des mémoires et une pièce de théâtre, pour les uns il appartient aux ‘’littéraires’’, pour d’autres il est un « « penseur philosophique ésotérique’’. Abellio intègre à sa pensée des domaines aussi variés que la philosophie, l’art, la politique, l’ésotérisme et les sciences humaines. Son œuvre tout entière s’enlève sur le fond de la triple fonction du sexe, de l’art et de la métaphysique, ce qui correspond pour lui au Tryptique : corps, âme et esprit dans le monde, c’est pourquoi cet ouvrage-référence insiste sur les thèmes de l’amour, de l’éthique, de l’esthétique et de la méditation métaphysique. Toute l’œuvre de Raymond Abellio témoigne d’un intérêt vif et sévère pour ce qu’il est convenu d’appeler l’ésotérisme, c’est à dite le corpus traditionnel, le fond métaphysique universel, sous-jacents à l’ensemble des cultures et des civilisations. Bien que sa position ai été toujours claire à ce sujet, il laisse planer sur son œuvre un parfum de mystère et d’ambigüité entre sa recherche métaphysique et l’ésotérisme. Faut-il le ranger parmi les ésotéristes ? Rien n’est moins sûr, quoique son travail sur les Tarots dont il a peint 22 magnifiques aquarelles, correspondant aux 22 lames majeures, prouve qu’il était un chercheur ésotérique, simplement il plaçait l’ésotérisme au service de la phénoménologie, d’ailleurs dans ce sens il s’est aussi servi de la Kabbale et du Yiking. Il disait ‘’J’ai perdu l’habitude de fonder mes pensées sur des textes si vénérables soient-ils, et, j’essaie d’interroger ces textes sur leurs raisons au nom de ma raison’’ Au sommaire de cet important ouvrage sur l’œuvre d’Abellio : Approches : Le postulat de l’interdépendance universelle par R. Abellio La mort ou la provocation absolue par Michel Camus La voie héroïque et gnostique vers le Soi, par Yves Dauge L’accomplissement de l’homme selon R. Abellio par Pierre Borgue Les yeux d’Ezéchiel, refus et fascination de l’histoire par Monique Rousselle Réflexions sur la structure absolue par Louis Bolle Le phénomène Abellio vu des Etats-Unis par Branko A. Lenski Positions et Ethique : Considérations théoriques sur la phénoménologie d’Abellio par Jean-Pierre Lombard Fondements d’éthique par Raymond Abellio : De la dialectique du Maitre et du disciple à celle du Père et du fils – note sur le libre arbitre et la liberté – De l’éthique sartrienne à la praxis marxiste – Les limites de l’enseignement initiatique – Enseignements, exemples et influences – Morale naturelle et éthique transcendantale – Esthétique : Que faut-il entendre par « transfiguration », fascination et communion par Raymond Abellio La chute d’Icare, de Bruegel, et une pédagogie du ‘’Je transcendantal’’ par Jean-Pierre Dautun L’écriture et la conscience intime du temps par Henry Zipper Abellio et la tache aveugle par Christian Noorbergen La genèse de l’œuvre par Guy Gervais Devant la fosse de Babel par Louis Bolle Un quaternion pour Abellio par Pierre Schaeffer Erotique : Eléments d’érotique transcendantale par Michel Lafond Les femmes d’Abellio par Geneviève Armleder – Lettre de Miche Lafond et lettre de Jacqueline Capelle Logique : Préambule à la logique de la double contradiction par Charles Hirsch La science par le haut par Robert Gouiran Un fil d’Ariane entre Abellio et Lupasco par Marc Beigbeder Prophétique : Les tours de Salem par Jean Parvulesco Un témoin prémonitoire par Geoges Laffly Sur l’Europe de Raymond Abellio, étoile polaire de la constellation du monde par Alain de Benoist Témoignages : Journal de Suisse - Correspondance avec Antoine Faivre - Le cercle d’étude métaphysique - |
aLBRECHT DURER -
MÉLANCOLIE(s) d’Albrecht
Dürer et Lucas Cranach |
Claude Makowski |
Edition d’Art Samogy |
2012 |
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Dürer utilise un dispositif spatial familier des artistes
de la Renaissance. Pourtant, relié à un soleil levant (ou couchant),
s’accroche un phylactère porté par une chauve-souris grimaçante où s’inscrit
le mot “Mélencolia”. Plus près de lui, un angelot assis sur une pierre de
meule. Lui est absorbé par un travail d’écriture. Le personnage principal est
assis devant une construction à laquelle sont accrochés divers instruments de
mesure : balance, sablier, cloche et un carré magique qui a particulièrement
intrigué les commentateurs. Le temps semble s’être arrêté. L’ange porte sur tout ce qui l’entoure, un regard fatigué et dubitatif. S’il s’agit dans un premier temps de décoder le symbolisme médiéval et renaissant utilisé par l’artiste, ce n’est que pour mieux tenter de comprendre le sens de cette gravure. Dürer s’interroge sur les limites des actions et du savoir humains. Doute d’un artiste perpétuellement inquiet qui écrivit : “il n’appartient qu’à Dieu de soumettre à la mesure la beauté absolue”. Lucidité, scepticisme ou pessimisme de Dürer dans un temps qui affirme au contraire un humanisme triomphant ; ou plus généralement leçon de philosophie sur l’inutilité et la vanité de toute entreprise humaine. Il
va sans dire que Melencolia I (1514) est un tournant dans
l'évolution d'une idée qui, depuis son apparition, avait subi pas mal de
transformations. Dans l'état d'abandon où ils se trouvent, il y a comme un manque d'unité et de cohérence, une absence quasiment totale de sens ; on dirait qu'ils ne servent plus à rien. Mais ce qui fait l'énigme ne relève pas de la dispersion dans laquelle ils gisent. Leur éparpillement, leur état de fragments déchus d'un ordre utilitaire en dit long sur la mélancolie. Pourtant, l'énigme n'est pas là.
Elle n'est pas non plus du côté de l'angelot
en train de scribouiller, de la sphère dont pourtant on a du mal à
s'expliquer la présence, du polyèdre qui introduit une idée de géométrie
minérale échappant au savoir du maître, du phénomène astral semblable à un
soleil dont le rayonnement obscurcit plutôt qu'il n'illumine, et surtout de
ce grand personnage ailé aux traits de femme, qui conserve toutefois quelque
chose de masculin (membres gros, attitude manifestement virile) et qui
serait, au sens restreint du terme, l'allégorie de la mélancolie. Les
nombreuses analyses consacrées à cette gravure ont relevé les principaux
éléments qui rattachent la création de Dürer à la représentation
traditionnelle de la mélancolie. Ce sont des raisons strictement artistiques,
ainsi que des points de doctrine concernant la mélancolie elle–même qui ont
déterminé Dürer à introduire dans son oeuvre toute une série de détails dont
certains justifient leur présence selon des critères purement historiques.
C'est dans cette catégorie que rentrent le putto en train
d'écrire, la sphère et la plupart des objets épars, dépourvus d'utilité
immédiate si on les rapporte à l'indifférence du personnage ailé, pourtant
courants dans les beaux-arts au XVe siècle et dans l'oeuvre de
Dürer. Parmi les antécédents de Melencolia I,
il faut compter également toute une tradition iconographique, notamment
médiévale, qui avait popularisé la figure du mélancolique à travers les siècles,
mais en lui imprimant, comme nous l'avons vu, une tonalité négative,
conservée telle quelle dans l'imaginaire collectif jusqu'au début de la
Renaissance. Ce sont probablement les représentations médiévales du péché de
paresse (acedia) qui se trouvent à l'origine de cette
valorisation négative. Il faudrait sans doute chercher le « prototype du
mélancolique » précisément du côté des publications illustrées qui
« traitaient du thème des vertus et des vices », où l'acédie était
synonyme de paresse et ennui « de bien faire ». Notons par ailleurs
que vers la fin du Moyen-Age l'acédie était devenue l'équivalent de la
mélancolie Une autre variante de ce type d'illustration est l'une des sources possibles de la Mélancolie de Dürer. Il s'agit d'une xylographie des vertus et des vices, datant de 1490 environ, où l'acédie est représentée sous les traits d'une fileuse endormie ou indifférente au travail. L'attitude du personnage féminin, dont la tête penchée s'appuie sur le bras gauche, est sans doute d'une importance décisive pour l'établissement de cette filiation. Le sommeil ou l'ennui « coupable » de cette femme a à voir avec le désœuvrement du génie ailé, dont inactivité procède d'un mal profond, qui fait perdre le sens de la vie et des choses. Pourtant, les sources de la Mélancolie de Dürer ne se limitent pas à l'image populaire de l'acédie. Les nombreuses analyses consacrées à cette gravure célèbre ont relevé la présence de plusieurs motifs, communs à toute une série d'ouvrages, dont le sujet est le typus melancholicus. A peu près chaque objet ou phénomène représenté chez Dürer est emprunté soit aux productions artistiques du Moyen-Age finissant, soit à l'art du début de la Renaissance, ce qui ne veut nullement dire que Melencolia I soit le résultat d'un mélange de motifs censés suggérer un état d'esprit. Il s'agit au contraire de l'unité de chaque motif avec l'ensemble, qui n'est pas donnée par l'observation des différentes théories sur la mélancolie, mais par ce qu'il y a en elle de nouveau et de surprenant. En d'autres termes, cette gravure est par rapport à l'époque antérieure une synthèse dont l'originalité la situe précisément au–delà de l'horizon physiologique et médical de l'art médiéval. Il est vrai que celui–ci, en représentant souvent une femme endormie près de sa quenouille pour illustrer le péché de paresse, en a fourni le modèle La
différence entre l'oeuvre de Dürer et la tradition iconographique concernant
la mélancolie est par conséquent importante. Illustrer la paresse ou le type
du mélancolique en en appelant à chaque fois à une attitude considérée comme
spécifique est évidemment autre chose que représenter la Mélancolie elle–même
sous les traits d'une femme ailée, entourée d'objets qui évoquent tantôt le
métier d'architecte, tantôt la menuiserie ou la géométrie. Y ajouter des
phénomènes comme l'arc–en–ciel, une étendue d'eau qui n'est pas la mer, mais
plutôt une inondation, et un astre rayonnant qui est plutôt l'explosion d'une
comète, voilà qui rend les choses moins claires ; mais la présence de
plusieurs instruments de mesure (balance, sablier, cadran solaire), d'un
carré où figurent des nombres, et d'un putto en train d'écrire
finira par déconcerter complètement le spectateur qui n'a reçu aucune
initiation dans les méandres symboliques de cette oeuvre. Tout cela est dû,
comme nous le disions tout à l'heure, moins à la diversité des sources, qu'au
fait que « la gravure de Dürer est le résultat d'une synthèse, celle de
certaines images allégoriques de la mélancolie et des arts, dont le contenu
spéculatif, non moins que le pouvoir expressif, a pu changer, sans doute,
mais ne pouvait guère se perdre entièrement. Aussi est-il essentiellement
probable que les motifs caractéristiques de la gravure doivent s'expliquer
soit comme symboles de Saturne (ou de la Mélancolie), soit comme symboles de
la Géométrie ». En d'autres termes, les sources de Melencolia I
sont elles–mêmes multiples : à côté du typus melancholicus
et des croyances concernant Saturne, on peut compter un autre type essentiel,
celui de la Géométrie, qui forme une tradition à part dans le système
traditionnel des beaux–arts « Du point de vue de l'histoire des
types, la gravure de Dürer se compose, en ses détails, de certains motifs mélancoliques
ou saturniens traditionnels (clés et bourse, tête dans la main, visage
sombre, poing serré) ; mais, prise comme un ensemble, on ne peut la
comprendre qu'en la regardant comme une synthèse symbolique du ”typus
Acediae” (l'exemple popularisé de l'inaction mélancolique) et du ”typus
Geometriae” (la personnification scolastique d'un des ”Arts
libéraux”) ». En effet, la représentation de la géométrie sous les
traits d'une femme était chose courante. Une illustration de l'ouvrage Margarita
philosophica de Gregor Reich (1504) fournit un exemple éloquent à
ce sujet : « Geometria », assise devant une table couverte de
figures et d'instruments, mesure une sphère avec un compas ; en bas et à
droite, des personnages de taille réduite exécutent des opérations qui
représentent la mise en pratique des acquis théoriques dus à la géométrie.
L'équerre et la règle n'y manquent pas non plus. Dans une autre gravure de
Dürer, Le Songe du docteur (vers 1498), qui représente le
sommeil coupable de l'acédie, en bas des figures principales il y a une
sphère et un angelot qui essaie de monter sur des échasses à sa taille. Il y a par conséquent, à part la sphère,
toute une série d'objets qui évoquent l'univers de la géométrie :
compas, règle, équerre, rabot, marteau, tenailles etc. sont les outils qui
servent à mesurer ou à mettre en pratique l'art des proportions. Ils se
divisent en plusieurs catégories de valeurs symboliques
particulières :« Dans la main de Melencolia, le compas symbolise le projet intellectuel unificateur qui
gouverne la grande diversité d'outils et d'objets dont elle est
entourée ; et si nous voulons subdiviser, nous pouvons dire que le
compas, et avec lui la sphère et le nécessaire à écrire, signifient la
géométrie pure ; que l'édifice en construction, le rabot à moulures,
l'équerre et le marteau signifient la géométrie appliquée à l'artisanat et au
bâtiment ; que le phénomène astral fait supposer la géométrie au service
de l'astronomie et de la météorologie ; et enfin que le polyèdre représente
la géométrie descriptive ». Même le livre que la Mélancolie garde fermé
sur ses genoux est ici destiné à amplifier le symbolisme du compas parce
qu'il « met l'accent sur la théorie plutôt que sur l'application de la
géométrie ». Quant aux instruments à mesurer le poids et le temps
(balance, sablier, cadran solaire, clochette), ils relèvent du même type
puisque, dans le système des arts libéraux, le rôle qui revenait à la
Géométrie était celui de peser. D'ailleurs, « Dürer
lui–même tenait l'activité purement manuelle des arts mineurs pour de la
géométrie appliquée ». En plus de tous les motifs se rattachant à la
géométrie et à ses activités spécifiques dont il a été question jusqu'à
présent, il y en a d'autres qui ont trait de manière plus ou moins évidente à
la mélancolie. Même cette dernière série d'objets ne fait pas exception par
la manière dont ils sont représentés : la balance est en parfait
équilibre ; dans la partie supérieure du sablier, il y a autant de sable
que dans la partie inférieure ; le battant de la petite cloche est
parfaitement immobile ; enfin, « l'aiguille du cadran solaire
n'engendre aucune ombre, alors qu'en revanche le sablier en projette une
importante sur le mur ». Il est peut-être midi, heure favorite du démon
méridien, moment à partir duquel les moines du désert sont tentés par le
sentiment de l'inutilité de toute prière et de toute activité qu'ils sont
censés effectuer dans leur communauté. La présence d'une « brune »,
ou « lumière intermédiaire », nous empêche de dire exactement l'heure
qu'il est, bien qu'il y ait des objets qui font de l'ombre. Mais ce twilight
« qui plonge l'image dans l'extrême du fantastique, ne tient pas
tellement aux conditions naturelles d'une certaine heure du jour : elle
indique la brune inquiétante de l'esprit qui ne peut ni rejeter ses pensées
dans l'ombre, ni les ”amener à la lumière” ». De toute façon, l'une des
obsessions majeures du mélancolique est relative à l'écoulement du
temps ; il n'arrive pas à saisir autre chose qu'un éternel présent, d'où
l'impression puissante d'être exclu du monde ou, du moins, d'une profonde
inadéquation entre celui–ci et soi–même. Dans la gravure de Dürer, « le
temps paraît suspendu, ”temps entre les temps”, qui lui aussi peut participer
de la mélancolie ». Parmi les autres motifs spécifiquement
mélancoliques, il faut rappeler le chien, dont l'organisme est dominé, selon
une tradition très ancienne, par la rate. « Si cet organe, décrit comme
particulièrement sensible, dégénère, le chien est supposé perdre sa vivacité
et devenir la proie de la rage. C'est dans cette mesure qu'il symbolise
l'aspect sombre de cette complexion. Par ailleurs on se fondait sur le flair
et l'endurance de cet animal pour reconnaître en lui l'image du chercheur et
du penseur infatigable. (...) Sur la gravure de Dürer l'ambivalence de ce
symbole est enrichie surtout par le fait que l'animal est représenté en train
de dormir : si la rate est à l'origine des cauchemars, les songes
divinatoires sont l'apanage du mélancolique ». Pour les auteurs de Saturne
et la mélancolie, le chien est une figure auxiliaire souvent
représentée dans les portraits des savants, qui rehausse l'impression de
tragédie essentiellement humaine se dégageant du personnage allégorique
principal ; il signifie également la « morne tristesse d'une
créature qui s'abandonne entièrement à son ... malaise ». Par ailleurs,
le chien « se trouve mentionné dans les sources astrologiques comme
animal typique de Saturne ». Dans la traduction d'un texte grec portant
sur les Mystères de l'alphabet égyptien, faite par Pirckheimer
(à laquelle Dürer avait contribué en réalisant les illustrations), il est
écrit que « le hiéroglyphe d'un chien signifie, entre autres, la rate,
les prophètes et les écritures sacrées, : toutes notions que, depuis les jours
d'Aristote, l'on avait étroitement associées au mélancolique ; que le
chien, plus doué et plus sensible que les autres animaux, est très sérieux de
nature et peut être victime de la folie ; et que, pareil aux profonds
penseurs, il est porté à être toujours en chasse, à flairer les choses et à
ne plus les lâcher. Le meilleur chien est par conséquent celui ”qui montre
une tête, comme on dit couramment, plus mélancolique”. On peut le dire en
toute justice du chien gravé ici par Dürer ». La chauve–souris, dont le déploiement des
ailes soutient le titre de la gravure, est un motif indépendant des autres
images. Elle était considérée comme « l'animal symbolique des
mélancoliques. De même elle est mentionnée
comme un signe d'homme malade et incontinent. En outre les humanistes
de la Renaissance l'ont employée (pour le meilleur et pour le pire) comme un
exemple de la veille de nuit ou du travail nocturne. Selon Agrippa de
Nettesheim, sa caractéristique dominante est l'habitude de veiller, la
”vigilantia” ; selon Ficin, c'est un exemple et semonce des effets
ruineux et destructeurs de l'étude nocturne ». Et les exemples pourraient se multiplier avec
les attributs du personnage central : la bourse et les clefs signifient,
selon une explication donnée par Dürer lui–même, la richesse et la
puissance ; le poing serré « est un signe d'avarice, typique du
tempérament mélancolique, aussi bien qu'un symptôme médical spécifique de
certains fantasmes mélancoliques » ; le visage sombre de Melencolia
est la réminiscence d'une croyance ancienne, mais très en vogue au Moyen-Age,
selon laquelle les mélancoliques ont le teint terreux. En revanche, cette facies
nigra est en contraste avec le regard ”suréveillé” de la
Mélancolie. Par ailleurs, les yeux lumineux de celle–ci marquent une
opposition nette avec le chien et l'angelot ; en effet, les yeux du
premier sont fermés, ceux du second cachés par la position du corps. Le motif de la tête penchée est très
ancien : on le rencontre même sur les sarcophages égyptiens. Sa
signification première c'est le chagrin, « mais ce peut être aussi la
fatigue ou la pensée créatrice ». La tête penchée soutenue notamment par
la main gauche est devenue par la suite l'une des attitudes typiques du
mélancolique. Une explication possible de ce phénomène est le symptôme du
sifflement dans l'oreille gauche, lui aussi considéré comme spécifique de la
mélancolie, dans la tradition médicale antique. « C'est
vraisemblablement à ce symptôme (et non à la somnolence de l'acedia,
apparemment mise en cause par Panofsky mais démentie par l'autorité
d'Aristote qui affirmait que les mélancoliques ne désirent pas le sommeil)
qu'il faut attribuer le geste de la main gauche soutenant la tête,
caractéristique des représentations du tempérament mélancolique. Selon toute
probabilité, cette posture a été par la suite interprétée à tort comme un
indice de somnolence et rapprochée de l'acedia; par le truchement
peut–être de la théorie médicale des effets nocifs de somnus meridianus,
mis en relation avec le démon de midi propre à l'acedia ». En
effet, dans les traités médicaux du Moyen-Age, le type du mélancolique est
assez souvent représenté se comprimant l'oreille gauche avec la main, même
s'il se tient debout. Pourtant, ce détail n'est pas nécessairement le seul
qui puisse se trouver à l'origine de la tête penchée, soutenue par la main
gauche, posture fréquemment utilisée dans la représentation des
mélancoliques. Il se peut que les images concernant l'acedia
aient pu elles aussi participer à la naissance de ce motif puisque, de toute
façon, l'acédie signifie non seulement sommeil (coupable ou pas), mais aussi
paresse, donc inactivité. Et les mélancoliques sont éminemment inactifs. Il
ne s'agit pas de faire l'arbitre entre Panofsky et Agamben et de donner
raison à deux autorités en matière de mélancolie pour éviter à l'un ou à
l'autre la honte d'avoir tort. Sincèrement, et cela arrive souvent dans
l'interprétation des oeuvres artistiques qui manifestent un certain degré de
complexité, nous croyons que ce motif peut avoir des origines
épistémologiques doubles. Les deux critiques se situent sur des niveaux
d'interprétation différents, mais en réalité elles sont complémentaires.
D'ailleurs, pour reprendre le mot de Nietzsche, « la vérité commence à
deux ». Nous n'allons pas insister sur d'autres
détails importants pour l'analyse de cette gravure, dont nous mentionnons le
carré magique et la couronne de cresson et de renoncule d'eau que porte la
femme ailée. Leur influence était considérée comme bénéfique dans le combat
contre la mélancolie : le carré était « magique » au sens
propre du terme, parce qu'il était censé attirer l'influence curative de
Jupiter, dont il était le substitut mathématique ; d'autre part, la
couronne qui signifie les puissances intellectuelles de Melencolia (traditionnellement,
c'est l'ornement que portait l'homo literatus) est aussi un antidote à
la mélancolie, puisque les deux plantes nommées plus haut étaient censées
avoir, de par leur nature aquatique, des effets opposés à la sécheresse
terreuse du tempérament mélancolique. Enfin, la présence affairée de
l'angelot à côté de la Mélancolie, apparemment difficile à expliquer, est
porteuse d'une signification particulière :« l'industrie du putto
écrivant signifie l'insouciante équanimité d'un être qui vient tout juste
d'apprendre le contentement d'être actif, même si l'on est improductif, et
qui ne sait rien encore du tourment de la pensée, même quand elle est
productive ; d'un être qui n'est pas encore capable de tristesse, parce
qu'il n'a pas encore atteint la stature humaine ». C'est donc en opposition avec la Mélancolie
même qu'il faut entendre la présence de l'angelot en train de
travailler ; mais, d'autre part, l'ombre dans laquelle il est plongé
donne lieu à des ambiguïtés qu'il est difficile d’expliquer : par
exemple, ce qu'il tient dans sa main est un crayon, un sextant ou un
burin ? Certains sont même allés jusqu'à lui attribuer un air méchant,
et ont vu en lui un démon à cause de ses yeux sans éclat et du fait qu'il a
l'air de dissimuler ce qu'il écrit avec la main. Malgré cette ambivalence,
l’angelot n'en reste pas moins complémentaire du personnage central,
précisément parce qu'il est actif et que son activité s'oppose à l'abandon
auquel se livre, malgré son regard vigilant, la femme ailée. D'ailleurs, si
la gravure de Dürer représente une certaine idée de la Mélancolie, le
personnage du putto est également censé avoir une certaine valeur
symbolique « L'enfant signifie la ”pratique”. Cet enfant est assis
dans une attitude quasi semblable à celle de la femme, et pourtant - la chose
va presque jusqu'à la limite de la parodie - il en renverse la présentation
dans tout le détail : le regard ne se lève pas, n'est pas fixe, n'est
pas sans but ; les mains ne sont ni oisives ni fermées, mais au contraire
très affairées. Il se peut bien que le putto (ailé, lui aussi, mais malgré
cela petit adjoint sans plus, n'offrant qu'activité manuelle en échange de la
puissance de l'esprit) ne soit un exemple d'activité sans pensée, tout comme
Melencolia, elle, est un exemple de pensée sans activité. Il ne prend aucune
part à la création intellectuelle, mais il ne participe pas non plus à
l'angoisse inséparable de cette création. Si Art a le sentiment de s'être
heurtée à des bornes infranchissables, l'aveugle Pratique ne s'aperçoit
d'aucune limitation. Même en ce moment, dans la plus fâcheuse des heures de
Saturne, où ”Ars” et ”Usus” se sont séparés, et même en ces instants où Art
est vaincue par le découragement, Pratique peut encore se laisser aller à une
activité qui ne rime à rien ni ne raisonne rien ». Cette longue présentation des motifs qui
réfèrent aux types de la Mélancolie et de la Géométrie dans la gravure de
Dürer est destinée à mettre en évidence un fait incontestable : les
attributs qui accompagnent le personnage allégorique de la Mélancolie
deviennent à un certain moment de l'analyse indissociables non pas des deux
types, mais du personnage lui–même, qui parvient à incarner à la fois la
Mélancolie et la Géométrie. Mais la fusion de ces deux types entraîne un
échange mutuel d'attributs, qui prête à la représentation de la Mélancolie
une valeur symbolique entièrement nouvelle « L'idée que recouvre la gravure de
Dürer, définie aux termes de l'histoire des types, pourrait être celle de
Geometria s'abandonnant à la mélancolie, ou de la Mélancolie s'adonnant à la
géométrie. Or cette union des deux figures en gravure, incarnant l'une
l'idéal allégorisé d'une faculté mentale créatrice, l'autre l'image
terrifiante d'un état d'esprit destructeur, signifie plus qu'une simple fusion
de deux types ; en fait, elle établit une signification entièrement
nouvelle, une signification qui, si l'on tient compte des deux points de
départ, équivaut presque à une double inversion du sens. Quand Dürer fondit
le portrait d’un ”ars geometrica” avec celui d'un ”homo melancholicus” (...)
il dota l'un d'une âme, l'autre d'un esprit. Il eut assez de hardiesse pour
faire descendre le savoir et la méthode intemporels d'un art libéral dans la
sphère de la lutte et de l'échec humains ; assez de hardiesse aussi pour
élever la lourdeur animale d'un tempérament ”triste, terre à terre”, à la
hauteur d'une lutte avec des problèmes intellectuels. L'atelier de Geometria,
cosmos d'outils nettement disposés et employés à bonne fin, s'est changé en
un chaos d'objets inutilisés ; leur dispersion toute fortuite reflète
une indifférence psychologique. la
notion d'une ”Mélancolie” dans la nature de laquelle la distinction
intellectuelle d'un art libéral se combinait avec cette capacité de souffrir
que possède l'âme humaine ne pouvait prendre qu'une seule forme, celle d'un
génie ailé ». |
aLBRECHT
DÜRER - AQUARELLES §
DESSINS
|
Friedrich Piel |
Edition Bibliothèque de l’image |
1994 |
||
Dürer professait une vraie passion pour la nature et les
animaux, ainsi qu’en témoignent "Le lièvre" et "La touffe
d’Herbes", dont le procédé est proche de l’hyper-réalisme. Ses
aquarelles furent d’abord considérées comme inférieures à ses dessins et
gravures qui lui apportèrent la notoriété et qui sont une oeuvre
considérable. Lorsque l’aquarelle fut enfin reconnue comme un procédé en soi,
les oeuvres de Dürer fascinèrent les artistes par la vie qui se dégage de
leur couleur. Son oeuvre fut variée et appréciée de son vivant, tant en
Allemagne qu’en dehors de son pays ; la France et l’Italie le
connaissaient bien, l’Italie surtout qui l’honorait comme un maître
incontestable. Venu dans ce pays pour apprendre, il y fut accueilli à bras
ouverts et entretint des relations personnelles avec des artistes comme
Bellini et Raphaël. Son besoin de nouveauté, son élan créateur le poussaient
vers le monde et c’est là que l’Italie trouvera toute son importance. Les relations qu’Albrecht Dürer entretint avec ses amis
humanistes, ainsi que les expériences acquises au cours de ses voyages, ont
révélé ce que l’artiste avait au plus profond de lui : couleur et
dessin, sensualité et spiritualité, expression créatrice et classicisme. Tout
comme son contemporain, Leonard de Vinci, Dürer fut un chercheur, un
sceptique tentant de traduire l’existence en images. Sa vie fut longue et
créatrice, ses chefs d’oeuvre se déploient au fil des supports de son
art : craie, fusain, plume, pinceau, offrant tous une totale fusion avec
le papier. Friedrich Piel met énormément l’accent sur la personnalité de cet artiste, sur le contexte de son époque et sur la personnalité intellectuelle et spirituelle de cet artiste, laissant un peu de côté les détails de la vie privée, finalement secondaires. |
ALETHEIA - ÉTUDES,
INITIATIONS et TRADITIONS |
Divers Auteurs |
Edition UBIK |
2010 – 2014 |
Aletheia, par ce mot les anciens grecs désignaient la
« Vérité dévoilée ». Cette réalité
que traque le cherchant qui ne se reconnaît ni comme philosophe, ni comme
sophiste, ni comme chercheur, mais comme femme ou homme de corps, d’âme et
d’esprit. Cette aspiration non seulement vaut d’être vécue mais nous vaut de
vivre, et pas seulement d’exister. Telle est la raison première d’Aletheia, né d’un
projet collectif nourri de la conscience que ses artisans ont de l’importance
de partager les voies initiatiques, de commenter sans tabou ni œillères les
textes que la Tradition nous transmet, de scruter attentivement et le cœur
aux aguets, ce que disent et ce qu’écrivent celles et ceux qui sont animés
d’une conscience exigeante, même lorsque nous pouvons estimer qu’ils
pourraient se tromper. C’est une initiative de cherchants qui ne se fixent,
effectivement, aucune limite à la recherche de la Vérité, et qui veulent
témoigner et transmettre ce qu’ils ont reçu. Le cherchant curieux et avisé
trouvera dans Aletheia des textes anciens, plus ou moins récents, oubliés ou
mal connus, des extraits commentés susceptibles d’ouvrir des perspectives à
la réflexion, et somme toute, de pratiquer un certain art de la mémoire
vivante. Les rédacteurs s’autorisent les rapprochements les plus inattendus comme les plus évidents, pourvu qu’ils leur semblent propices à nourrir une pratique spirituelle effective. Cahier d’études, d’Initiations et de Traditions, Aletheia veut s’inscrire dans la conviction que l’héritage des traditions ne se reçoit pas mais se conquiert, individuellement.
Au sommaire du N° 1 (Décembre 2010) on y trouve: Le Temple et l’Art de la mémoire par Phil Savoye Introduction à la géométrie sacrée par François Marchiani René Guénon et l’arrivée de l’Orient bouddhique en Occident par J. P. Schnetzler De la création du monde à la construction du Temple intérieur par Rachel Franco Fondement initiatique à la non mixité dans la Franc-maçonnerie du rite Ecossais Ancien et Accepté. Texte rédigé en 2009 et encore non diffusé par Jean François Rebiffé. Un peu de lumière sur les illuminés de Bavière par Katia Sadoun, suivi de Spartacus Weishaupt, fondateur des illuminés de Bavière par l’Abbé Augustin Barruel. Découvrir l’Alchimie par Hervé Philippe Babin Nouvelle assemblée des philosophes chymiques avec des aperçus sur le Grand Œuvre des Alchimistes. Par Claude d’Ygé, Eugène Canseliet, Dom Pernety et Patrick Rivière La guerre sainte par René Daumal Au sommaire du N° 2 (Avril 2011) on y trouve : Retraverser le Lêthê (fleuve de l’oubli) De la création du monde et les ailes de l’aigle par Rachel Franco La voie de l’Art divin selon Maître Eckhart et Abhinavagupta par Colette Poggi Ce que le Yoga peut apporter à l’Occident par Axel de Saboulin Le Mutus Liber. Tableaux pour Nicolas Flamel par André Ughetto La confusion du psychique et du spirituel par J. P. Schnetzler La femme dans la tradition occidentale par Serge Caillet La Raison tonne en son cratère ! par Michel Lecour Enseignement et tradition par Eric Unger Dante, Maître secret, une étude du chant 1 de l’enfer par François Marchiani Au sommaire du N° 3 (Décembre 2011) on y trouve : Aller vers l’Un par le deux puis le trois De la création du monde à la construction du Temple intérieur de l’Homme par Rachel Franco De Qohélét à Gargantua ou l’Ecclésiaste lu par Frère Jean des Entommeurs par Lanzo Famora Alchimie et surréalisme. Des poèmes hermétiques aux « hermétiques poètes ». « Je cherche l’Or du temps » disait André Breton. Article écrit par Patrick Rivière. La Vierge au buisson ardent, une œuvre johannique ? Contexte historique d’un tryptique énigmatique à Aix en Provence par Henri Berron La licorne dans les marques typographiques d’imprimeurs et libraires par Ph. Subrini Le silence de la psychanalyse à la méditation par Jean-Pierre Schnetzler Le rire initiatique par Ange Duino De l’injustice du sort à la justesse du sens par Alain Lekern Esprit saint et intellect transcendant par Elie Lemoine Le Tarot de Marseille et l’Initiation par Wilfried Houdouin
Au sommaire du N° 4 (Avril 2012) on y trouve; Poursuivre l'oeuvre commencée Des marranes à Spinoza par Francis Laget De la création du monde à la construction du temple intérieur par Rachel Franco Peuple primitif ou peuples primordiaux, esquisse d'une approche du monde intermédiaire par Hervé Philippe Babin Les voies insolites de l'initiation soufie par Rachel Bouvet Dans l'ombre chaude de l'Islam par Isabelle Eberhardt Le bouddhisme et l'illusion par Jean Pierre Schnetzler Stanislas de Guaita par Steve
Fayadas Au sommaire du N° 5 (Octobre 2012) on y trouve : L’ascension vers les
profondeurs La bouche totalitaire
de Babel par Rachel Franco Des initiations de
métiers à la Franc-maçonnerie par Francis Laget avec des illustrations et des
commentaires de Jean-Michel Mathonière Les agapes, une forme
de transmission par Georges Rela René Guénon et le
dépassement du monde moderne Par Léopold Ziegler René Guénon
précurseur par Mario
Meunier Comment situer
l’œuvre de René Guénon ? par Jean Thamar Le symbolisme et la
voie de l’unification dans le tantrisme par J. P. Schnetzler Basilique et
cathédrale, deux modes d’expression du pouvoir religieux dans la région
d’Aix-en-Provence du XIIe au XVIe
siècle) par Myriam
Jacquemier De ceci
et de cela Divers
salons et rencontres Aletheia Le
sommaire du N° 6 (Juin 2013) comporte : Passeurs et passages par Hermès Pierre Gordon : présence
de la Tradition Primordiale par Ange Duino L’homme et son ange
d’Henry Corbin par Aurélie Ferrand Le noble état de
pauvreté par
Eric Unger Préface du livre de
la pauvreté et de la mort par Arthur Adamov Le livre de la
pauvreté et de la mort par Rainer Maria Rilke Une expérience
fondamentale par René Daumal La voie de René
Daumal du Grand Jeu au mont Analogue par Hermès La vie simple de René
Guénon par Pietro Nutrizio Références islamique
relatives au Labyrinthe de Chartres par Michel Gimbert Les agapes, une forme
de transmission par
Georges Rela Le siècle et sa
culture par
Henri Medioni Discours à la Grande
Loge de Colombie par Salvador
Allende Une œuvre initiatique
exemplaire : De Harmonia Mundi de F. Zorzi Veneto par M. Jacquemier Diverses
lectures et rencontres, salons du livre Livres
reçus et des libraires Le
sommaire du N° 7 (Décembre 2013)
comporte : Hommage à Simone
Weil par Michel Lecour Les symboles du Verbe
par Matgioi Le Verbe architecte
de la Mère Suprême d’après le Zohar
par Patrick Geay Du psychologisme
moderniste à la méditation maçonnique par Jean-Pierre
Schnetzler Ephèse et
Anne-Catherine Emmerich par Aurélie Ferrand La montagne des
prophètes par Anne-Catherine
Emmerich Les sept dormants d’Ephese,
réflexions sur la caverne, seuil de la troisième naissance par Aurélie Ferrand René Guénon, ou la
voie métaphysique par Gérard de Sorval De Harmonia
Mundi par Philippe Subrini René Alleau, étoile
scellée par Frédérick Tristan Un musicien de l’âme par David Bisson L’hermétisme et les
cycles cosmiques par Gauthier Pierozak Diverses
lectures, des rencontres comme P. Gordon et Ange Duino aux éditions
Signature, etc. Le
sommaire du N° 8 (Juillet 2014) comporte : Pierres et tailleurs
de pierre par Francis
Laget Epitre à Storge par Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz Aspects ésotériques
de l’œuvre de Milosz par Francis Laget Une expérience
extatique fondamentale par Jean Cocteau Que faut-il dire aux
hommes ? par Antoine de saint Exupery L’enracinement par Simone Weil Le symbolisme de la
rose par Louis
Charbonneau-Lassay Notice introductive
sur Louis Charbonneau-Lassay par Georges Tamos Chroniques d’art par Ivan aguéli Fraternité et voies
initiatiques à la lumière de la thora
par Atha
vé-Pô Regard sur l’œuvre de
Jean Hani par Jean Borella Jean Borella et le
christianisme retrouvé par Jean Hani De ceci et de cela… Avec des recensions de Aurélie Ferrand, Frédérick Tristan, Denise Alleau et David Bisson |
ALPHABET DES DIEUX |
Jean Haab |
Edition Les Textes Essentiels |
1979 |
L’auteur nous invite à un voyage intérieur qui à travers de nombreuses disciplines comme l’Alchimie, la Kabbale, l’Hermétisme, la Magie, l’Astrologie, l’Astronomie, les Tarots, et la Mythologie vont nous baliser le terrain et nous faire réfléchir sur ce chemin ardu mais exaltant afin de nous faire parvenir au sommet de cet arbre séphirotique qui est le but ultime que nous recherchons. Depuis
que la première Conscience a animé l’argile humaine, depuis que par décret
divin, le premier homme s’est engagé dans le périple des incarnations, une
onde transcendante n’a jamais cessé de couler sur la terre, ni les paroles
divines de retentir aux oreilles de l’humanité pour tirer celle-ci de son
animalité. La
somme de cet enseignement portant le nom de Tradition
se ramifia par la suite en traditions particulières à chaque
peuple, à chaque race, comme à chaque temps, puis en religions, expressions
terminales de la Grande Tradition Primordiale, émanations appauvries, voire
dénaturées, de la Parole Perdue. Sa source doit être recherchée dans
l’insondable abîme que le pauvre langage humain, incapable d’atteindre le
Très Haut, appelle Dieu. Et cette source ne s’est jamais tarie, parfois même
ses ondes vives ont coulé à grands flots. Ce fut le temps où, selon Hésiode,
les dieux, revêtus d’un corps spirituel, marchaient parmi les hommes. Ce fut le temps de la grande Atlantide, de l’Egypte éternelle, des écoles de Mystères d’Orient et d’Occident, de Cakyas Muni enseignant ses disciples, et du Sage de Samos établissant à Crotone un nouvel ordre social. Ce fut le temps où, dans les forêts profondes, les Druides révélaient la Trinité issue de l’Unique, où, sur les bords de l’Ilyssos, les paroles sacrées jaillissaient de la bouche de Platon, puis enfin les heures bénies de Palestine, quand le Nazaréen, Fils de Dieu en vérité, s’efforçait de répandre dans toute l’humanité une connaissance jusqu’alors réservée à un petit nombre. Selon une loi traditionnelle fondamentale, un mythe, un égrégore, une divinité, sont d’autant plus puissant qu’ils sont plus anciens. C’est ainsi que les anciens Grecs manifestaient d’autant plus le respect aux dieux, qu’ils appartenaient à une génération plus reculée. Les puissances cosmiques ne meurent jamais sinon dans la frêle mémoire humaine. Selon notre conception, elles dorment tout au plus, attendant pour se manifester qu’un mage plus savant ou plus puissant opère pour leur grand retour un téméraire rituel. Le
monde antique, par conséquent, détient un fabuleux héritage, plus précieux à
coup sûr que les trésors d’Alaric ou des Templiers. Formé de la chair même des dieux, inaccessible à la grande masse des hommes au cours de l’ère des poissons, étranger aux Eglises, ce céleste patrimoine abandonna la terre avec l’empereur Julien, lorsque ce dernier rendit son âme au soleil. Sous une forme à peine différente, c’est le mythe du Graal enlevé au ciel par les anges lorsque les péchés de l’humanité rendirent impossible la présence sur terre de la Coupe Sacrée. L’intolérance,
mère de tous les crimes, s’est d’abord faite religieuse et l’on alluma des
bûchers avec la croix de Jésus-Christ. Cette intolérance gagna enfin le monde
scientifique et l’on persécuta les libres chercheurs au nom d’un
pseudo-rationalisme tissé d’intérêt ou au nom de dogmes établis par
d’antiques fossiles. Comme
toute chose, les civilisations sont mortelles et finissent rarement en
beauté, souvent leur agonie s’accompagne de dégagements nauséabonds provenant
d’une sorte de putréfaction spirituelle. Or nous vivons actuellement la fin
d’un cycle, la fin du Kali-Yuga et nous étouffons sous ces résidus,
sous des cadavres psychiques accumulés par les générations disparues.
Emergeant à peine de ce bourbier, rares sont ceux à qui les dieux délivrent
encore leur céleste message, leur enseignement et leur lumière. De plus nous
sommes souvent devenus sourd et aveugle, nous sommes comme Dante dans sa Divine Comédie « car
j’avais perdu la voie droite », nous sommes incapable de comprendre
et d’entendre la harpe d’Apollon, la sagesse d’Athéna ou la Science
d’Hermès Trismégiste. Lorsque
Constantin décida de faire du christianisme la religion officielle de
l’Empire, il s’attacha en premier lieu à réaliser son unité doctrinale. Ce
fut la raison d’être du concile de Nicée qu’il mit 12 ans à préparer.
L’importance de ce concile fut immense car c’est véritablement à partir de
lui que le christianisme tel que nous le connaissons a pris son essor et que
l’Eglise réalisa une certaine unité doctrinale. Ce concile marque la fin du
paganisme et surtout la fin de tout sacerdoce éclairé par la Lumière des
Mystères. Dans l’Antiquité tous les Alphabets étaient
sacrés et chaque lettre était et est encore un symbole graphique dans le
plein sens du terme et constitue de par sa forme « la demeure d’une divinité ». Chaque
lettre disait Jacob Boehme, a une
origine au centre de la nature. Cette origine est merveilleuse et les sens ne
la peuvent saisir qu’à la clarté de l’intelligence. Socrate estimait déjà qu’étudier la signification
des lettres, est le meilleur moyen pour acquérir la connaissance. Les 100 premières pages nous proposent un voyage dans l’Alchimie,
la Magie, la Kabbale, l’Astrologie et la Mythologie. Les 500 autres pages
nous font circuler dans l’arbre séphirotique avec les lettres centrales, les
lettres hors de l’arbre, les lettres matricielles, les lettres joviennes, les
lettres ignées et les lettres ultimes. On y parle aussi de : Apollon, dieu du Soleil et de l’intelligence. - Neptune.- Orcus – Cupidon – Janus dieu des portes et grand initiateur, détenant les clefs des portes de l’enfer et du ciel - Diane - Poséidon, dieu de la mer - Saturne - Jupiter - Uranus - Hypnos – Apophis (Je suis le dieu UN mais trois dieux sont en moi) - Géa – Pallas - Héra - Cérès - Zeus - Cybèle – Déméter – Perséphone – Héraclès - Athéna – Bacchus - Dionysos – les bacchanales – Artémis – Aphrodite – Isis – Osiris – Hipta - Hermès - Ares - Latone - Thémis - Fortune - Vénus - Ishtar - Mercure - Vulcain - Héphaïstos - Estias - Pluton - Hécate - Zagreus – Ecce Homo – L’Immaculée Conception – Lucifer et l’antéchrist
De très nombreuses illustrations couleur du grand ésotériste Johfra, sur son fameux Tryptique Séfirotique, illuminent ce livre et lui donne un air de fête |
altÉritÉ
& transcendance |
Emmanuel levinas |
Edition FATA MORGANA |
1995 |
« Altérité et transcendance » : le
titre qu’Emmanuel Lévinas a choisi
pour le présent livre qui rassemble douze textes allant de 1967 à 1989, nous conduit
droit à cette idée que la transcendance est « vivante dans le rapport à
l’autre homme » (p. 131).
|
anthologie
de la non-dualitÉ |
V. loiseleur |
Edition LA TABLE RONDE |
1988 |
Préfacé par Arnaud DESJARDINS. Cette œuvre de synthèse, l’Anthologie de la non-dualité,
composée par Véronique LOISELEUR (épouse de Desjardins), fait ressortir de
manière saisissante le point de rencontre de toutes les Sagesses, orientales
ou occidentales, religieuses ou métaphysiques. Elle rassemble les paroles des
maîtres spirituels d’autrefois comme de ceux d’aujourd’hui : l’adhésion au
réel, ici et maintenant, est la voie royale vers la libération de la
conscience. C’est « le miracle du oui ». La
Non-Dualité, indique qu'il n'y a jamais eu 2 éléments dans l'univers. Alors
qu'Unité implique l'union d'au moins 2 éléments. En Non-Dualité, aucune
séparation, aucune frontière, aucune limite, aucune détermination, aucun
"individu", aucun objet. C'est l'océan illimité, les vagues étant
tous les objets dont notre cerveau établit la représentation, les catégories
qui remplissent abondamment notre vie quotidienne. La Non-Dualité,
concept d'origine sanskrit (advaita), puisqu'elle fait fi des
représentations, se vit plus qu'elle ne se définit. Elle est le vécu,
le constat, de l'unité absolue de tout ce qui est, de la Conscience et
du monde, selon l'expression de Jean Klein, les yeux grands ouverts sur le
monde tel que vous le voyez, et non pas un Samadhi méditatif ou une transe
lointaine, fruit d'une ascèse rigoureuse dans les froidures himalayennes. Et
cette expérience inouïe qui volatilise la conscience restreinte et
séparatrice du "moi" survient souvent spontanément, c'est-à-dire
sans technique, et sans motif. Les hommes les plus divers ont eu la grâce de
la goûter et certains ont pu même en parler, ce qui n'est pas facile. Elle
bouleverse définitivement la vision de celui qui l'expérimente. Elle peut
survenir aussi à la suite d'une pratique spirituelle, guidée par un maître
réalisé. Mais ceci n'est nullement indispensable, à la différence de voies
techniques yogiques et autres pratiques d'éveil de kundalini. Et, ce qui est
plus intéressant, cette expérience peut survenir à la simple lecture de
textes non-dualistes. *Et même le terme "expérience" ne rend pas
compte de ce que l'on peut dire de la non-dualité, qui est Ce qui sous-tend
toute expérience et toute manifestation, et qui ne change jamais.
Gardons-nous d'en sécréter la moindre image !! Ajoutons à
cela que la non-dualité ne s'oppose pas à la dualité : elle la couronne. Il
ne s'agit pas de dépasser la dualité, mais de l'accepter tout à fait, en tant
que dualité, dans ses paires d'opposés enfin mis en relation paires par
paires duelles, alors que souvent nous avons tendance à aspirer à un des
opposés en fuyant l'autre : vouloir l'amour et fuir la haine, aspirer à la
lumière et fuir l'ombre, par ex. Nous accueillons alors la manifestation dans
toutes ses dimensions, et c'est cet accueil inconditionnel qui ouvre à la
non-dualité. Autrement dit, accueillir la dualité, c'est trouver la
non-dualité. Et pour cause! Où pourrait bien être la
"non-dualité" ailleurs qu'ici et maintenant, incluant toutes ces
limites qui vibrent sous nos yeux? La Non-Dualité n'est pas quelque chose
d'autre que ce que nous avons sous les yeux, que ce qui voit ces objets
actuels... C'est plutôt un regard différent sur ce-qui-est. Et comme le
"moi", l'ego, se nourrit justement de "j'aime ceci et je
n’aime pas cela", accepter la dualité, c'est aussi accepter de dépasser
cette représentation limitante du "moi-je", celle de se croire
séparé du monde et des autres. Les traditions spirituelles culminent parfois
dans l'expérience de non-dualité, surtout en Orient, où la vision
impersonnelle de la Déité aide à dépasser les concepts réducteurs qui
séparent le pratiquant de Dieu, dans les traditions occidentales, trop
souvent. Alors qu'au fond, même en Occident, des maîtres comme Eckhart ont
goûté clairement à cette unité sans nom et sans pensée, mais n'ont pas
toujours osé en parler publiquement. Si l'on
devait situer dans l'espace-temps la non-dualité, nous pourrions dire que
c'est en Asie centrale qu'elle fût pour la première fois exprimée le plus
simplement. La tradition Dzogchen Bön, Yungdreung Beun, qui se dit remonter à
18000 ans, en rend compte encore aujourd'hui. Ensuite, en Chine, par le Ch'an
et Hui Neng, elle fut exprimée de façon plus lapidaire et aussi profonde. Mais
nous allons voir que toutes les traditions, peu ou prou, mènent à l'essence
non-duelle, pourvu qu'elles soient basées sur l'expérience intérieure, et non
pas seulement sur des lettres mortes... La
non-dualité répond à la question : « Qui suis-je? ». Question que
nous nous sommes tous posé un jour. Ramana Maharshi en a fait l'interrogation
essentielle et guide de la quête de Soi. Se poser cette question ouvre un
chemin dont on imagine rarement l'issue, si l'on ne se contente pas des
réponses habituelles « je suis Untel », « je suis
moi »... Et cette issue peut être la réalisation ici et maintenant de
l'état non-duel, si nous sommes mûrs pour abandonner les représentations
dans lesquelles nous nous sommes emprisonnés. C'est ainsi que nous pouvons
passer de « je suis moi » à « (je suis) On
y trouve les sujets suivants : |
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LA NON-DUALITÉ MÉTAPHYSIQUE |
anthologie
sur l’illumination spirituelle |
Erik sablÉ |
Edition DERVY |
2006 |
Certains êtres vivent, à un instant
donné de leur existence, une « ouverture sur un autre état de conscience ».
L’individu pénètre une autre
réalité que d’aucuns appellent Satori, Nirvana, Éveil et d’où notre monde
apparaît comme une ombre illusoire.
|
APERÇUS SUR L’OPÉRATION
INTELLECTUELLE ET LA CONNAISSANCE INITIATIQUE |
Jacques Thomas |
Edition ARCHE MILAN |
1998 |
La philosophie
pérenne affirme que l’âme humaine est d’une certaine manière toutes choses du
fait que sa nature la destine précisément à connaitre toutes choses. En faisant acte de
connaissance, l’homme, cependant, ne saisit pas selon leur essence les objets
qu’il connait, mais selon le mode de sa propre faculté cognitive. En cela,
dans la mesure du possible, il participe à la connaissance de l’Omniscient et
s’assimile à Celui qui Se connait Soi-même par Soi-même. C’est dans un tel
cadre que le présent ouvrage examine les modalités de l’appréhension des
réalités, depuis les sensibles extérieurs jusqu’aux formes universelles. A
cette fin sont analysées les fonctions de l’intellect, ainsi que les natures
hiérarchisées des species ou similitudes conçues comme moyens de connaissance
intellectuelle. Ces aperçus sur
l’opération intellectuelle sont complétés par deux exemples, de caractère
typiquement initiatique, empruntés aux écrits des Fidèles d’Amour de la
Toscane des années 1300, principalement ceux de Dante et de Francesco
Barberino. Au sommaire de cet ouvrage : Le paradigme divin de la connaissance -
Connaissance de l’image par l’homme
- Connaissance des réalités
extérieures et des sensibles - Intellect possible et intellect actif -
Le rôle de la mémoire - Espèces et symboles -
Connaissance humaine et connaissance divine -
Amore e cor gentil sono una cosa
- Dunque io son ella -
Les Fidèles d’amour et Dante - |
APERÇUS SUR LA CONNAISSANCE SACRÉE |
Titus Burckhardt |
Edition ARCHE MILAN |
1987 |
Réflexions sur la connaissance sacrée
dans les 3 religions du livre avec une approche de la nature. Partant du préjugé moderne de ne
voir dans les symboles des peuples primitifs qu’un naturalisme rudimentale,
tout au plus avec le sens obscur d’un « culte de la nature »,
certains chercheurs ont interprété leur récolte de figures symbolique dans le
sens d’une notation astronomique naïve. Cette interprétation eut l’avantage
de donner un certain nombre de résultats positifs, et cela en raison de la
nature symbolique des cycles astronomiques mêmes. En vérité, à l’origine de tous les
motifs ornementaux sont les symboles de la Tradition primordiale, c’est ainsi
qu’ils sont conservés par la conscience passive de la
« collectivité » Au sommaire de cet ouvrage : Le cercle et la carré - La
spirale dans le yin et le yang - Le folklore dans l’art ornemental -
Principes et méthodes de l’art traditionnel -
Généralités sur l’art musulman
- Nature de la perspective
cosmologique - Le Temple, corps de l’homme divin - La
symbolique du miroir dans la mystique islamique - De
la Tora, de l’Evangile et di Coran
- Le prototype unique - La
danse du soleil - Chevaucher le tigre - La
Tora et les 9 tables révélées à Moïse : La lumière, la conduite, la
sagesse, la force, la servitude, le chemin menant à Dieu, les révélations des
secrets que Moïse reçus mais ne devait pas dévoilé car ses fidèles n’étaient
pas prêt à les recevoir - |
APOPHATISME- UN OBSCUR ET LUMINEUX SILENCE – LA THÉOLOGIE MYSTIQUE DE DENYS L’ARÉOPAGITE |
Jean-Yves Leloup |
Edition Albin Michel |
2013 |
La théologie mystique est l’œuvre d’un auteur anonyme connu sous le nom de Denys l’Aréopagite ou Denys le théologien. Ce court traité datant du 6e siècle fut le texte le plus lu et médité par les penseurs orientaux et occidentaux du Moyen Âge. Son influence, déterminante pour les différents courants de la mystique rhénane et flamande, continue de se faire sentir jusqu’à aujourd’hui. Jean Yves Leloup nous offre ici une traduction intégrale, augmentée des 7 lettres de Denys qui en prolongent la réflexion. Il propose un commentaire faisant suite au texte, et poursuit la réflexion par une mise en résonnance de la théologie apophatique du Corpus dyonisiacum avec différents auteurs et traditions issus du christianisme mais aussi du judaïsme, de l’islam et des mystiques orientales et occidentales. Dans son parcours, Denys va devenir l’archétype du philosophe converti au christianisme, et que la tradition appelle « un vrai philosophe ». Son goût de L’Ultime Inconnu l’ayant éveillé, la triple sensibilité au mystère, à la recherche des causes de la Vie, du mouvement et de l’être, et celle du Christ ressuscité, sera le leitmotiv de sa théologie patristique en écho avec la « Ténèbre supra-lumineuse » ou « l’obscur et lumineux silence ». Dans sa lettre à Dorothée, Denys écrit : L’obscur et lumineux silence, la ténèbre divine est cette « lumière inaccessible » où il est dit que « Dieu habite ». C’est l’excès de sa clarté qui la rend invisible, le débordement de ses manifestations lumineuses et suressentielles qui la dérobe à tous les regards, c’est dans cet obscur et lumineux silence que naît quiconque digne de connaitre et de comprendre qu’il s’élève vraiment dans ce qui est au-delà de la vue et de la connaissance. Ne sachant rien de lui, sinon qu’il transcende le sensible et l’intelligible, il s’écrit avec le prophète « savoir prodigieux, qui me dépasse, hauteur que je ne puis atteindre ». C’est en ce sens qu’on a pu dire de Paul (celui de Damas) qu’il a vu Dieu, parce qu’il a vu que Dieu transcende tout acte de l’intelligence et tout mode de connaissance, ainsi peut-il affirmer que « ses voies sont impénétrables et ses décrets insondables et que sa paix surpasse toute intelligence, car il a découvert Celui qui est au-delà de Tout, et il a su, selon un mode qui dépasse toute connaissance, que Celui qui est à l’origine de toutes choses n’est lui-même aucune de ces choses » Au sommaire de cet ouvrage l’auteur décrit : La théologie mystique et les 7 lettres de Denys La prière inaugurale et la vie de Moïse De l’adequatio à l’aletheia, de quelle vérité parlons-nous ? L’exercice proposé à Timothée – explication de l’apophase et cataphase Petit résumé de la voie dionysienne – Résonnances et variations Une béguine anonyme : Hadewijch d’Anvers et le nuage d’inconnaissance Denys – Eckhart - Jean de la Croix, trois témoins de l’avant et de l’au-delà de Dieu L’infini (Ein Sof) et sa réception (Shekhina) dans la tradition juive. Ni ceci, ni cela : l’Apophatisme par Denys et Çankara, théologie mystique et advaïta vedanta Denys et Nagarjuna : autour du tétralemme Une traduction « dionysienne » de la Prajnaparamita ou le sutra du cœur. Taologie mystique. Et Xinxin Ming |
ATLAS DE LA
PHILOSOPHIE |
Kuzmann, Burkard, Wiedmann |
ENCYCLOPÉDIE D'AUJOURD'HUI |
1993 |
Véritable manuel d’initiation, cet atlas est aussi une façon nouvelle d’aborder l’univers de la pensée. Il
y est expliqué la philosophie orientale, antique, du Moyen-Âge, de la Renaissance,
du 17é, 18é, 19é, 20é. Siècle. Un excellent livre de base sur la philosophie de l’Univers. |
au-delà
de la parole perdue V.I.T.R.I.O.L. |
José bonifacio |
Edition
Telete |
2002 |
C’est à travers 11 chapitres que l’auteur
nous invite à découvrir l’homme immanent et sa quête. AIN SOPH union de macrocosme et du
microcosme les voiles d’ISIS, du Zéro à Un, le mystère ADAM, DIEU concept
logique ou dogme ? L’expression géométrique de DIEU, l’Univers, à la gloire
de SHADDAÏ, au commencement était le Verbe et que la lumière soit. |
10 B
blaise
pascal –
l’ordre du cœur – philosophie, thÉologie & mystique dans les pensÉes de
pascal |
H. michon |
Edition CHAMPION CLASSIQUE |
2007 |
||
|
boehme – qui suis-je ? |
Marc vivenza |
Edition
Pardès |
2005 |
Ce « Qui suis-je ? » Boehme nous
montre comment l’extraordinaire cordonnier allemand, doté d’une exceptionnelle
capacité à expliquer les moindres phénomènes rencontrés dans le règne de la
nature, parvient, dans un identique mouvement, à nous faire accéder aux
secrets célestes touchant à la primitive origine du Principe. |
10 C
castes
& races |
Fruthjof schuon |
Edition ARCHÉ |
1979 |
Ce métaphysicien contemporain de
R. Guénon, nous donne ici sa version sur le sens des castes et des races,
surtout en Inde, mais explique également cette noblesse en Occident. « La caste prime la race, parce que l’esprit l’emporte sur la
forme : la race est une forme, la caste un esprit. Même les castes
hindoues, qui, à l’origine étaient purement indo-européennes, ne peuvent se
limiter à une race : il y a des brahmanes tamouls, balinais, siamois,
pourtant, il est impossible d’admettre que les races ne signifient rien en
dehors de leurs caractères physiques, car s’il est vrai que les contraintes
formelles n’ont rien d’absolu, les formes n’en doivent pas moins avoir une
raison suffisantes ; si les races ne sont pas des castes, elles doivent
néanmoins correspondre à des différences humaines d’un autre ordre » Voici la définition du sacré d’après F.
Schuon : « Le sacré est l’interférence de l’incréé dans
le créé, de l’éternel dans le temps, de l’infini dans l’espace ; c’est
l’introduction mystérieuse, dans un domaine d’existence, d’une présence qui
en réalité contient et dépasse ce domaine et pourrait le faire éclater par
une sorte d’explosion divine. Le sacré est l’incommensurable, le
transcendant, caché dans une forme fragile de ce monde ; il a ses règles
précises, ses aspects terribles, et ses vertus de miséricorde ; aussi la
violation du sacré, et ne serait-ce que dans l’art, a-t-elle des répercutions
incalculables. Le sacré est intrinsèquement inviolable. » |
ce
qui est |
Tony parsons |
Edition L’ORIGINEL |
2002 |
Tony Parsons est aussi abordable qu’étonnamment ordinaire, mais son message est unique et révolutionnaire. Il est délivré avec douceur, mais assorti d’une autorité impersonnelle qui visiblement émane de la clarté absolue. Ce texte éclaire l’esprit plus
qu’il ne chercher à satisfaire la curiosité du mental. Le chercher est
orienté vers la découverte qu’il est déjà l’illumination même qu’il convoite
avec tant d’âpreté.
La nature de la libération est
directe, simple, et aussi naturelle que la respiration. Au sommaire de l’ouvrage de ce grand penseur
et métaphysicien : Réflexions
- S’éveiller du rêve -
Rien à atteindre - Personne ne devient illuminé - Le
temps - Attentes et objectifs - Le
Par cet la présence - Le choix sans choix -
Mon mode - La mort du corps/mental -
L’abstraction - La peur et la culpabilité -
La pensée - Les relations -
Je ne suis pas, mais je suis - |
CHEMINS
DE LUMIÈRE - 365 JOURS AVEC LES
MYSTIQUES DE L’ORIENT CHRÉTIEN |
ALAIN DUREL |
EDITION MEDIASPAUL |
2009 |
Ce livre constitue une anthologie de sentences des Pères du
désert d’Egypte, de Syrie, de Palestine et du mont Athos. « Prière et Lumière » est le thème qui a
guidé le choix de ces paroles de vie. Ce petit livre spirituel se lit ou
plutôt se rumine comme un calendrier : 365 jours en compagnie des Pères
de l’Eglise d’Orient. Dans son introduction, Alain Durel nous rappelle les
traits communs aux spiritualités copte, syriaque ou byzantine :
l’importance donnée à l’attention du silence, à l’amour du prochain,
aux méthodes corporelles, mais aussi à la présence mystérieuse
du Royaume des cieux dans le cœur, et sa manifestation lumineuse –
photophanique- dans l’union mystique. Chemin
de lumière
fera découvrir et aimer quelques grandes figures de l’Orient mystique souvent
méconnues en Occident. Il est un appel pour une prière contemplative,
pacifiante et une ascension progressive vers la clarté du Christ transfiguré. Ces 365 sentences
avec les mystiques de l’Orient chrétien et en particulier du Mont Athos
où a séjourné l’auteur, sont une invitation à une ascension progressive vers
la clarté du Mont Thabor : L’Egypte nous
apprendra l’humilité, la Palestine
le discernement, la Syrie l’amour
fou, et Byzance la vision de la
lumière incréée. |
chevaucher
le tigre |
Julius evola |
Edition Trédaniel |
2002 |
Dernier écrit important d’un iconoclaste
sans passion, chevaucher le tigre, dresse une critique implacable des idoles,
des structures, de théories et des illusions de notre époque de désillusion
et de dissolution. Le marxisme et la démocratie
bourgeoise, l’existentialisme et la connaissance scientifique, le
« retour à la nature » et le phénomène de la drogue, le roman et le
mythe de la patrie, le jazz et la « pop music », le mariage, la
famille et l’émancipation de la femme, sont tour à tour examinés à la lumière
des événements internes, purement doctrinaux et indestructibles, de la
Tradition. Il en va de même de la philosophie de Nietzsche elle aussi soumise
à une longue analyse. Sans faire de concessions au
spiritualisme humanitaire et à son ascétisme frileux, l’auteur trace la figure
d’un type humain aristocratique, capable de « chevaucher le
tigre », c'est-à-dire de transformer en remède, en vue d’une libération
intérieure, des processus extrêmes, presque toujours destructeurs pour la
majorité de nos contemporains. Aussi éloigné des crispations d’un
traditionalisme viscéralement passéiste que de tout projet révolutionnaire
naïvement utopique et optimiste, « l’homme différencié » ne compte
que sur lui-même et n’a qu’un but : donner un sens absolu à sa vie dans
un monde où il n’y a plus rien à aimer, plus rien à défendre et plus de
rêves. Au sommaire de cet ouvrage majeur de Julius
Evola : Le monde moderne et
les hommes de la Tradition - Fin d’un cycle -
Chevaucher le tigre - Le nihilisme européen, dissolution de la
morale - Des précurseurs à la jeunesse perdue -
Nietzsche - Etre soi-même - La
dimension de la transparence - Au-delà des théismes, des athéistes et des déismes -
Invulnérabilité. Apollon et Dionysos
- L’action sans désir - La
loi causale - L’impasse de l’existentialisme -
Sartre et la prison sans vie
- Heidegger : la fuite en
avant et « être pour la mort »
- Double aspect de
l’anonymat - Destructions et libérations dans le nouveau
réalisme - L’idéal animal -
Dissolution de la conscience
- La phénoménologie - Le
domaine de l’art de la musique aux stupéfiants -
Musique moderne et jazz - Parenthèse sur les drogues - La
dissolution du domaine social - L’apoliteia
- Mariage et famille -
Les relations entre les sexes
- Le problème spirituel - La
deuxième religiosité - La mort et le droit sur la vie - |
CHOISY MARYSE - l’Être et le silence |
Maryse CHOISY |
Edition
Mont-Blanc |
1965 |
Ce livre ne ressemble à aucun autre,
il concerne chacun de nous au plus profond de lui-même. Dans l’univers
écrasant que les savants nous révèlent, quelle est la place de l’homme ?
le sens de sa vie ? Maryse Choisy écarte les fausses réponses du
rationalisme, des théories et des morales desséchées, de la psychanalyse
elle-même. La réponse vraie, elle la trouve à travers les initiations et les
mythologies, dans le vécu mystique, qui est un en tout temps et lieux. Et la
physique nouvelle ne dira pas non : l’Amour chanté par Platon et par six
mille ans de sagesse coïncide avec l’énergie cosmique. Cette œuvre lumineuse, aux
arrière-plans poétiques, conduit à l’expérience de l’être, en nous faisant
accéder à un certain silence, « océan où se jettent les fleuves de toutes les religions
et de tous les savoirs ». L’angoisse de la mort n’est plus
alors qu’un faux problème. Ce livre est la confidence d’une
âme engagée sur le chemin balisé par les Grands Sages, autant que le fruit
d’une immense recherche personnelle. L’auteur donne une clé nouvelle pour
comprendre les grands mythes : Hercule, Orphée, Œdipe, Narcisse et
beaucoup d’autres. Elle bouscule les frontières où s’isolent les
spécialistes. Sa place est au premier rang des « généralistes »,
ces encyclopédistes du XXe siècle qui mettent de l’ordre dans le chaos des
connaissances actuelles. Maryse Choisy apporte une synthèse
originale de la science et de la spiritualité, qui est un message d’espoir.
Elle s’adresse à l’honnête homme d’aujourd’hui dans un style merveilleusement
clair et vivant, qui préfère à l’abstraction pédante le riche langage des
apologues à plusieurs dimensions, elle opère une révision des idées et des
valeurs qui fait voir le monde avec des yeux neufs et démontre une fois de
plus qu’elle ne pense pas avec la tête des autres mais qu’elle sait tout dire
et faire entendre par l’humour. Elle vécut longtemps en Inde et reçut
l’enseignement des Sages. Ce livre comporte 500 pages et 11 chapitres
qui traitent de : Chapitre 1e : L’angoisse de la
mort - La
mort chez les anciens - la
résurrection - l’angoisse secrète des incroyants -
Pascal - les purgatoires - la
cassure du moi - les 5 masques - le
jugement de Salomon - Chapitre 2 : La vie dans notre Univers
- Archimède -
les quanta - Bohr
- Heisenberg -
énergie des énergies - Champs électromagnétiques -
les particules étranges -
l’anti-matière - principe d’exclusion de Paumi -
nouvelle classification de Gell-Mann
- ordre et désordre -
l’entropie - la conscience - le
zéro -
la thanatologie - Etrifier
- Chapitre 3 : L’homme social et l’Homme
universel -
Contes chinois et caucasiens
- la peur de la liberté - dialectique existentiel - la
guenon de Kolher - l’objectif et le réel - le problème fondamental - Chapitre 4 : Les religions, les morales et
les rites - la
prière de Henry VIII - la morale des amours de David et de
Bethsabée - Hou-man ou humanité -
l’oblique géniale de Teilhard - la réponse du verbe -
les Ecritures - l’âge politico-agressif - la
domination et la colère - l’agressivité - la foi
- le problème du mal - la
souffrance des théologiens et chez les Hassidim -
Ramana Maharshi - le mal chez Teilhard de Chardin -
les rites - la névrose obsessionnelle -
les rites conservent - le cercle se referme - Chapitre 5 : Le défi du rationnel
- Descartes était-il
cartésien ? - le temps des angoisses - le
retournement - Descartes et Francis Bacon - le
doute méthodique - le scientisme -
les vérités mortes - la gérontologie -
écologie des vieux - Chapitre 6 : La pioche de Freud
- Freud arriva - Le
diable qui mène à Dieu - Découverte de l’inconscient -
l’angoisse freudienne - les Parques
- Freud et Jung - l’homme
assis et l’homme couché - le rationalisme de Freud - la
recherche de l’immortalité - Au-delà des instincts de la mort -
les deux nirvanas - la croissance du 3e âge -
Détachement et impasse - Chapitre 7 : Eros contre Thanatos
- la lutte contre la mort -
les rites funéraires - accroissement de vie au seuil de la mort -
Tristan et Yseult - l’orgasme-agonie - le
cinquième orgasme - l’érotisme sacré de l’Inde - la
magie sexuelle - les sexes devant l’humain et le social - le
Çabda yoga et le mariage sacré - le baiser à Moïse - Chapitre 8 : La résurrection dans l’utérus
et les quêtes - le
destin - Traditions
- Résurrection dans
l’utérus - le taureau et le serpent -
combat du héros contre le dragon
- le héros solaire -
Héraclès - les 12 travaux -
les voyages - la descente aux enfers -
les pommes des Hespérides
- Thésée -
Œdipe - la fondation de Thèbes - la
Sphinge et le Sphinx - le complexe d’Œdipe - le
commentaire de Nietzsche - les masques de Dionysos - la
théorie de Bachofen - Arganatha
- les Argonautes -
Orphée - Descente aux enfers -
Eurydice et le doute - la théophagie -
l’orphisme yoga du verbe - Narcisse
- mythe de l’Advaïta -
le reflet chez Rumi - Chapitre 9 : Forces et faiblesses du monde
moderne -
Initiations sociales - Bona Dea
- l’initiation d’Horace -
les Pères de l’Eglise - la chevalerie -
l’ange de l’œuvre - les dieux païens -
les idoles anthropophages
- le bon sauvage de
Rousseau - le sel de la terre -
les exercices spirituels des jésuites
- les rêves des morts - le
Bardo Thödol - le cas de Maria Goretti - Chapitre 10 : Le baiser de Dieu
- L’Un et le multiple - le
péché de la connaissance - Caïn
- le rythme binaire - la
nacelle du couple - le portrait de Moïse -
Universalité de l’expérience mystique
- l’hésychasme byzantin -
Mourir avant la mort chez les mystiques rhénans -
Devenir Dieu - l’amour
- rapport entre l’Absolu et le
dieu personnel - les deux amours -
l’amour est-il possible aujourd’hui ? - Chapitre 11 : Le zéro absolu
- le paradoxe de
l’anti-matière - la mort : une question mal posée - le
paradoxe de l’intelligence - les sophistes - le
roi et l’éléphant - L’Atmavicara ou la
recherche du Soi - l’acteur sur la scène - la
doctrine du vide de Huang-Po et sa maïeutique
- le raisonnement est une forme
d’attachement - La Transmission - le
paravent de Dieu pour ne pas éblouir l’homme
- La libération n’est qu’une
étape - Le renversement et la voie glorieuse -
Vers un Dieu sans forme - les idées de Platon - le
non-voir et le néant essentiel - La vie continue dans l’agapé - La
vérité est le premier mensonge - l’échec existentialiste -
Pourquoi le Zen séduit l’Occident
- l’angoisse de la mort est une grâce
- la téléspititualisation - le
silence et la grâce - la civilisation des mots -
Etapes de la sublimation dans les diverses techniques - Livre central de
Maryse Choisy dans sa recherche spirituelle |
CHOISY MARYSE - LE VEAU D’OR |
Maryse Choisy |
Edition Gallimard |
1932 |
||
M. Choisy envoi ses flèches dans les comportements des hommes politiques ou financiers, pour qui la principale préoccupation est de faire de l’argent à tout prix, sans tenir compte de la morale ni de la déontologie. Le veau d’or est leur but principal avec son corolaire de magouilles. Elle parle toujours entre les lignes de cette morale spirituelle absente chez ces hommes mais qui annonce chez elle ses prochains ouvrages que sont –L’être et le silence qui paraitra en1965 –et Moïse qui paraitra en 1966. Au sommaire de cet ouvrage : Le temple de la vraie foi - Le temple du plaisir, du snobisme et de la vérité – Sir Herbert Silberstein – Une tournée de grand-duc de la finance Louis Brutinel ou l’histoire financière des 30 dernières
années L’arrestation de Séraphin Bayle – Nuits sans sommeil et le temple du jeu – Les tribulations d’un empereur du milieu – La confusion des langues et le crépuscule d’or – Le renard aux abois et Paris sex-appeal – |
CHOISY MARYSE – MÉTAPHYSIQUE DES YOGAS
- |
Maryse Choisy |
Edition du Mont Blanc |
1948 |
Fondatrice
de l’Alliance Mondiale des Religions, Maryse Choisy apparaît comme l’apôtre
de l’amoureuse sagesse, c’est-à-dire de la connaissance par l’amour. Cet
amour dont elle défend l’unité fondamentale, de la bête à Dieu, du physique à
la métaphysique, quelques vives réactions que ces idées aient pu entraîner,
notamment au sein de l’Eglise. «
Docteur en philosophie après des études supérieures à la Sorbonne et à
Cambridge (Angleterre), Maryse Choisy a débuté à Paris dans le journalisme et
la littérature pendant les « années Folles » qui ont suivi la
guerre de 14. De cette époque datent les grands reportages qui lui ont valu
très tôt une grande notoriété: c’est « Un mois chez les Filles »,
enquête d’une rare audace menée dans les maisons closes et qui en réclamait
l’abolition. (Ainsi devançait-elle la loi d’interdiction qui fut prise
seulement après la guerre de 39.) C’est « Un mois chez les
Hommes », récit d’une visite aux moines du Mont Athos, dont aucune femme
n’avait auparavant forcé la clôture. Maintenant elle va « chercher Dieu
dans tous les cieux ». Et c’est à la veille de la guerre de 39 qu’un
hasard providentiel la met en présence du Père Teilhard de Chardin. Le savant
jésuite, alors peu connu, rayonnant d’intelligence et de charité, a tôt fait
de la ramener à la foi de son enfance, par l’exemple vivant d’une synthèse
entre science et religion. Se noue alors une amitié qui durera jusqu’à la
mort, en 1955, du grand penseur catholique. La paix rétablie, Maryse Choisy, toujours en quête des
« choses cachées », se voue à la psychanalyse, cette science neuve
qui explore l’inconscient, les motivations obscures des hommes, responsables
des temps de barbarie que l’on vient de vivre. Maryse Choisy a visité l’Inde
pour la première fois au lendemain de la guerre de 14. Son deuxième voyage,
elle le fait en 1952. Elle passe plusieurs mois à faire retraite à l’ashram
de Sivananda à Rishikesh. Un nouveau tournant s’amorce là dans sa carrière.
Entre l’Est et l’Ouest, il est temps de jeter un pont. L’œcuménisme est dans
l’air. En 1965, Maryse Choisy prend part à Delhi -c’est son troisième voyage
en Inde- à un grand congrès interreligieux sous l’égide d’un maitre sikh.
Alors un grand dessein germe dans son esprit. Dès son retour à Paris, Maryse Choisy crée l’Alliance
Mondiale des Religions. Le Congrès constitutif a lieu au début de 1966, sous
le double patronage du Vatican et du Dalaï Lama. Il s’agit de faire en sorte
que les différentes religions et spiritualités du monde, tout en restant
elles-mêmes, se connaissent, se comprennent et s’aiment mieux, en découvrant
par un travail commun de recherche, leur unité profonde. « Tout ce qui
monte converge », a dit Teilhard de Chardin. Maryse Choisy dira
« la mystique rapproche ceux que la théologie sépare ». L’autre
aspect de l’entreprise, le plus original, est de faire dialoguer librement
hommes religieux et hommes de science. Une philosophie de l’amour. De
l’oeuvre de Maryse Choisy, se dégage
la connaissance par l’amour. De fait, l’apport principal de
Maryse Choisy a la pensée actuelle, c’est une vision du monde fondée sur
l’amour. L’amour, à ses yeux, c’est la parole perdue de la Bible, après
laquelle soupire une humanité en détresse. C’est l’amour qui peut faire la
paix entre les sexes, entre les hommes et les nations. C’est l’amour qui peut
faire notre salut en remportant la victoire sur la mort. Pourvu que nous
sachions mettre nos vibrations intérieures en résonance avec l’énergie
cosmique, source de toute vie. Entendons qu’il s’agit de l’amour élevé au plan
divin, celui dont les saints offrent le modèle. Certes il se nourrit d’abord
de la force sexuelle. Mais il faut savoir la transmuer, cette force sauvage,
en énergie spirituelle. C’est ici que les techniques orientales pour la
montée de la force nerveuse (de la kundalini) à travers les çakras – que
Maryse Choisy, avant beaucoup d’autre, a contribué à nous faire connaître –
peuvent être d’un grand secours aux Occidentaux, quand la seule dévotion ne
suffit pas pour susciter la sublimation nécessaire. Extrait
du dernier chapitre du livre de par Maryse Choisy. Si nous nous plaçons à un point de
vue purement scientifique, la plus grande valeur des yogas réside
incontestablement dans leur psychologie. Tout au long de cette étude des
comparaisons se sont imposées involontairement. Quand on met en parallèle la
psychologie de nos écoles européennes et la psychologie hindoue, la balance
penche quelquefois en faveur des yoguins. Le professeur Laubry et Mlle
Thérèse Brosse l’ont déjà constaté. Le Radja yoga est à la fois plus poussé,
plus subtil et plus expérimental. Cependant quelques-unes de ses pratiques
ont été soit retrouvées spontanément par nos psychologues, soit reprises sans
indication de source le plus souvent. Ainsi, par exemple, toute la
rééducation de l’attention tentée chez nous a toujours été tirée des procédés
du yoga. Montrer d’abord un objet, puis deux, puis plusieurs et demander au
sujet de les décrire est du Radja yoga pour jardin d’enfants. Rudyard Kipling
a vulgarisé ces méthodes dans Kim. Elles sont maintenant à la portée de tous
les vendeurs de succès en vingt leçons. L’éducation sensorielle,
l’entraînement à la concentration, les exercices sur la volonté qui sont tout
de même d’une autre classe ont aussi mystérieusement glissé d’Orient en Occident.
Le médecin suisse Vittoz semble s’être inspiré de ces procédés indiens. Avec cette différence que les
yoguins ont proposé l’hypothèse des « petites vies ». Tandis que j’ai
vainement cherché une bonne explication de la suggestion dans la psychologie
occidentale. Et Freud s’est « révolté » contre la manière de penser d’après
laquelle « la suggestion qui expliquait tout n’aurait besoin elle-même
d’aucune explication ». Pierre Janet l’appelle « la provocation d’une
impulsion à la place d’une action réfléchie ». Mais le processus de cette «
provocation » demeure mystérieux. M. Robert Desoille admet qu’« un
certain degré de suggestibilité est une aptitude normale commune à tous les
hommes ». Il est pourtant obligé d’avouer qu’il manque quelquefois a ces recherches
une méthode s’inspirant de principes d’ordre général ». Il se contente de
constater que « la suggestion nous permettra de placer le sujet dans un état
d’attention passive qu’il ne faut pas confondre avec l’état de crédulité de
l’hypnose, état incompatible avec la conservation d’un esprit sain ». Au premier abord on ne voit pas le
rapport entre la psychanalyse et les méthodes yoguies. Il est probable que
Freud ignorait le Radja yoga. Je dis : « Il est probable ». La culture de
Freud était immense. Il pouvait fort bien avoir connu quelques procédés
indiens qui traînaient dans l’air des bibliothèques. Freud avoue lui-même sa
parenté métaphysique avec Schopenhauer. Mais le schopenhauerisme à son tour,
n’est-ce pas de l’indianisme déguisé ?… Malgré les déguisements, malgré les
déviations, quelques étincelles du foyer primitif ont survolé le temps et
l’espace. Tous les philosophes influencés par Schopenhauer retrouvent, sans
connaître l’Inde, un concept hindou sous la cendre. Nous savons par exemple
combien le bovarysme d’un Jules de Gaultier est proche de la Chandogya
Oupanisad et de la mâyâ védantine. Jules de Gaultier en fut le premier étonné
quand je le lui dis. Il n’avait pas lu les Upanisads. Il aimait Schopenhauer. Je veux croire pourtant à une rencontre
merveilleuse dans le sur-moi, dans le sentiment de culpabilité, dans
l’assassinat mental, dans l’ambivalence amour-haine, et surtout dans cette
classification des états inconscients que la psychanalyse a donnée à
l’Europe. La sympathie intellectuelle ignore les frontières. Deux
psychologues de génie peuvent arriver aux mêmes résultats par des moyens
différents. Ainsi cette notion d’âhimsa qui
nous avait tant intrigués chez Pâtangndjali s’éclaire par le « désir de tuer
» de Freud. Pourquoi chez les yoguins une pensée mauvaise équivaut-elle au
meurtre ?… La psychanalyse nous l’expliquera deux millénaires plus tard. « Le
premier et le plus important commandement qui ait jailli de la conscience à
peine éveillée était : tu ne tueras point. Il exprimait une réaction contre
le sentiment de satisfaction haineuse qu’à côté de la tristesse on éprouvait
devant le cadavre de la personne aimée et qui s’est étendu peu à peu aux
étrangers indifférents et même aux ennemis détestés. » Dans cette ambivalence amour-haine,
la psychanalyse est encore très schopenhauerienne… et donc indienne. On
connaît le célèbre passage des porcs épics de Schopenhauer: « Un jour d’hiver
glacial, les porcs-épics d’un troupeau se serrèrent les uns contre les autres
afin de se protéger contre le froid par la chaleur réciproque. Mais,
douloureusement gênés par les piquants, ils ne tardèrent pas à s’écarter de
nouveau les uns des autres. Obligés de se rapprocher de nouveau, en raison du
froid persistant, ils éprouvèrent une fois de plus l’action désagréable des
piquants, et ces alternatives de rapprochement et d’éloignement durèrent
jusqu’à ce qu’ils aient trouvé une distance convenable où ils se sentirent à
l’abri des maux. » Voici surtout ces lignes qui pourraient être signées de
Pâtangndjali. Elles sont la traduction européenne de l’âhimsa. « Notre inconscient se contente de
penser à la mort et de la souhaiter, sans la réaliser. Mais on aurait tort de
sous-estimer cette réalité psychique par rapport à la réalité de fait. Cette
réalité est déjà assez grave et grosse de conséquences. Dans nos désirs
inconscients, nous supprimons journellement, et à toute heure du jour, tous
ceux qui se trouvent sur notre chemin, qui nous ont offensés ou lésés. » «
Que le diable l’emporte ! » disons-nous couramment sur un ton de plaisanterie
destiné à dissimuler notre mauvaise humeur. Mais ce que nous voulons dire
réellement, sans l’oser, c’est : « que la mort l’emporte !» et ce souhait de
mort, notre inconscient le prend plus au sérieux que nous ne le pensons nous-mêmes
et lui donne un accent que notre conscience est prête à désavouer. Notre
inconscient tue même pour des détails. Comme l’ancienne législation
athénienne de Dracon, il ne connaît pas d’autre châtiment pour les crimes que
la mort, en quoi il est assez logique, puisque tout tort infligé à notre moi
tout-puissant et autocratique est, au fond, un crimen laesoe majestatis. Au sommaire de cet ouvrage : Avant-propos de Paul Masson-Oursel - Introduction aux philosophies hindoues - l’ontologie du vedanta, du samkhya et du djgnana yoga - la métaphysique du mouvement, la cosmologie et l’évolutionnisme du djgnana Yoga - La morale yoguique et le Karma Yoga - la panpsychisme du yoga et ses plans de conscience - la Çakti dans le macrocosme et dans la constitution des corps humains - La théorie du logos, du son et du rythme dans le mantra yoga - le son primordial - le jeu hédonique des gounas dans le corps - |
CHOISY MARYSE - moïse |
Maryse CHOISY |
Edition MONT-BLANC |
1966 |
Un grand livre sur un très grand
personnage. 14 chapitres qui nous expliquent à travers les réflexions et les
recherches de Maryse Choisy pourquoi Moïse est à la base non seulement des 3
grandes religions monothéistes, mais a fait d’Israël un des deux pôles
spirituels de l’humanité : Prophète, législateur, conquérant, Moïse a délivré
Israël captif en Egypte et l’a mené à travers le désert à la Terre promise. Moïse a reçu sa mission de
l’Eternel qui lui parle face à face, mais il est un homme pleinement engagé
dans la condition terrestre, la mort est pour lui une terrible épreuve, à la
mesure de son amour passionné de la vie, il la surmontera par le « baiser de Dieu ». Le récit porté par un style aérien
où le familier se marie à l’insolite et au merveilleux, où tout à la
fraicheur de ce qui est dit pour la première fois, se déroule à la façon d’un
conte de fées. Il est, à chaque pas, chargé de symboles. Un commentaire
philosophique qui fait sa juste part à la psychanalyse, en dégage les
significations. Les fidèles de Maryse Choisy
retrouveront ici le meilleur d’elle-même : la sensibilité poétique, la
chaleur humaine, la vivacité d’un esprit nourri d’une culture encyclopédique.
Pour pénétrer le mystère de la révélation en Israël – qui est avec l’Inde, un
des pôles spirituels de l’humanité – Maryse Choisy se sert des clefs qu’elle
a découvertes dans « l’être et le silence » en interprétant les
grands mythes de l’histoire, ces documents de l’âme, elle taille dans la
tradition, une conception neuve et salutaire de la relation avec le Cosmos. Au sommaire de ce livre de 320 pages et de
14 chapitres :
2. Le
peuple juif : La vitalité juive – le massacre des innocents – vie
des corps ou énergie spirituelle - 3. La naissance du
prophète : Le fils de Dieu – la Shekinah – Israël et Inde –
la faille de Moise – sauvé des eaux – le complexe de Phaéton - l’arche de joncs flottant sur l’eau – les 7
pas – 4. L’apprentissage
du héros : L’initiation d’Osiris – Le Sabbath – La fausse
confession - le meurtre – le châtiment -
Moise, chef des armées – Moise roi d’Ethiopie – 5. Le
combat avec l’ange et la Shekinah : Au bord du puits – L’épreuve
de l’arbre cannibale – l’épreuve de la fosse – le mariage de Moïse – la bon
pasteur – le buisson ardent – les 7 cieux -
la descente aux enfers – Moise refuse la mission – le Nom de Dieu – La
Shekinah emmène Moise vers son troisième voyage – 6. Le Dieu
unique est aussi le Diable : La circoncision – le sang – les
Habiru et les Canaanéens les Baals – le serpent – la dualité des sexes – le
conformisme de l’époque – le monde du schizophrène – les paradis – la 2e
énigme du Sphinx – les masques de Dieu – les religions sans diable – le dieu
vengeur – Moise bégaye à nouveau – 7. L’Exode :
Moise et Aaron devant les notables – la première visite au Pharaon –
les épreuves des magiciens – les 10 plaies de l’Egypte – la sortie de
l’Egypte – 8. Le
passage de la mer rouge : Le parfum de Joseph – Israël en péril –
la force de la prière – le tribunal des anges – la lutte avec la mer – la mer
divisée – la destruction des égyptiens – l’initiation de la mer rouge – la
place des anges – le vol de feu – 9. Du temps
cyclique au temps linéaire : La manne – le problème du temps
- le temps cyclique et le temps
linéaire – la 5e dimension – l’angoisse de Moise – 10. La
transfiguration du Sinaï : L’arrivée de Jethro - les gentils refusent la Torah – la querelle
des montagnes – les 10 commandements – l’Ascension au Sinaï – le malentendu
sur la continence – Moise reçoit la Torah – La Transfiguration – 11. L’affaire
du veau d’or : La création du diable – le complot – le trafic sur
l’or – L’arrivée de Moise – le châtiment des pécheurs – Moise demande grâce
pour les coupables – 12. Les
Saints sont haïs : La jalousie des gens simples – le symbolisme
du Tabernacle – l’ingrate multitude – les calomnies de Myriam et d’Aaron – la
lèpre et les dermatoses – L’ânesse de Balaam – le rapport du juste avec les
animaux – 13. La
culpabilité juive : Ceux qui ne voient jamais la Terre Sainte –
la mort de Myriam – les eaux de Méribah – la mort d’Aaron – le serpent
d’airain – le nombre de la purification – le bouc émissaire – le mariage
victime-bourreau – l’exemple des bohémiens – les tabous sexuels –- Ceux qui
échouent et se détachent dans le succès – 14. La mort
et l’immortalité de Moïse : L’amour de la Vie – La mort de Moise
irrévocablement décidée – la prière de Moise – Dieu tente de consoler Moise –
Moise sert Josué – les derniers jours de la vie de Moise – Moise rencontre le
Messie – Moise gifle l’ange de la mort – la vaine recherche de Samuel – les 7
étapes du dépouillement et du détachement – Excellent livre de grande spiritualité en
rapport avec une démarche spirituelle moderne |
CHOISY MARYSE - POTALA EST DANS LE CIEL |
Maryse Choisy |
Editions du Mont-Blanc |
1974 |
« J’ai tout caché sous des dehors frivoles », écrit Maryse Choisy, et pourtant jamais personne jusqu’ici n’est allé aussi loin sur ce pont jeté entre Est et Ouest que dans le dialogue d’âme à âme que Maryse Choisy eut avec S.S le Dalaï Lama à Dharamsala, sous l’œil neigeux des Himalayas. S.S le Dalaï-lama est le visage le plus mystérieux de la Terre. Les gens simples projettent sur lui un halo de mage, les intellectuels, eux, n’ignorent pas combien la théologie tibétaine est savante, combien délicate, aussi la situation du pape des bouddhistes, qui est en même temps un chef d’état en exil. En portant témoignage sur ce grand saint qu’est le quatorzième Dalaï-lama, Maryse Choisy a le sentiment d’avoir mieux fait comprendre à l’Occident un certain état d’âme. « Les Occidentaux le croient étranger, mais en chacun de nous il dort profondément et chez les Tibétains il veille ». Cet ouvrage est donc avant tout un enseignement du bouddhisme tibétain, aussi utile pour les érudits que pour les profanes. Outre l’étude comparée entre le tantrisme et la psychanalyse, les conclusions de Maryse Choisy sont inattendues, surprenantes mais attrayantes, car pour elle le bouddhisme tibétain est en fin de compte plus optimiste que Leibniz. Du coup la mort devient un « point mineur ». Par la porte qu’ouvre le Dalaï lama, Maryse Choisy voit que l’angoisse de la mort est une « maladie infantile comme la rougeole ». Une lumière nouvelle est projetée sur le passage entre la vie et la mort, sur la force de l’amour, sur la compassion envers les ennemis, c’est pour elle une découverte plus importante que la bombe atomique. Que ce dialogue entre « le Dieu vivant » de l’Asie et une occidentale, soit un ouvrage spirituel, cela ne doit pas nous faire oublier que pour la culture tibétaine, l’au-delà est toujours présent ici-bas. Le toit du monde se trouve au carrefour de l’Inde, de la Russie, de la Chine et des intérêts occidentaux, c’est là son destin géographique. Après avoir forcé les barrières du Mont Athos en se déguisant en garçon, M. Choisy continu son aventure en dialoguant avec le Dalaï lama et en sort un excellent ouvrage, malgré la question épineuse de l’occupation chinoise au Tibet et du massacre des tibétains. Au sommaire de ces entretiens avec le Dalaï lama : Chapitre 1 : Les quatre périodes de sa Sainteté le Dalaï lama - Bonheur et joie - le problème cyclique et linéaire - un mantra pour la route - la montée vers les Himalayas - Art et religion - la grande mère de l’agriculture - la polyandrie - le rire tibétain - petit portrait du Dalaï lama - le bouddhisme au Tibet - une culture trois fois millénaire - Vie religieuse et vie politique - des balises pour le ciel - Chapitre 2 : Le rapport entre Dieu et l’homme - la clairvoyance - la résonnance - la grâce et le karma - la souffrance et l’optimisme - le pessimisme du Bouddha - Chapitre 3 : Le mantra de l’incarnation - étymologie du mantra - du grossier au subtil - involution et évolution - un lama incarné - Gyalva Rimpoché - la théocratie - le Potala est le paradis des Bouddhas - les 11 têtes de chenresig - le miracle - quand le Dalaï lama avait 16 ans - l’honnêteté - Chapitre 4 : La force de l’amour - Méditation sur l’amour - le tantrisme - le murissement de l’esprit - le champ de force du serpent - les poèmes et les amours du 6e Dalaï lama - les épreuves des inconscients - le s quatre aveugles - le rêve du serpent - la force du salut - Chapitre 5 ; J’aime Mao - Une tasse de thé - la difficile ascèse - les variétés du bouddhisme - toutes les initiations - amour intérieur et amour social - qui est mon prochain - l’incarnation de la force primordiale - la non-violence - vérité et justice - la compassion - Chapitre 6 : La mort…et après ? - que cherche t-on ? - amour et mort - le monde sans masque - théories sur les rêves - les rêves des gens qui ont été dans le coma - le Bardo Thödol - l’angoisse de la mort et la réponse du Dalaï lama - les deux voies - il y a plusieurs demeures… - Chapitre 7 : La naissance…et après ? - petit portrait d’une grande dame - Mariage de deux cultures - les fleurs de l’amour - la femme dans la culture tibétaine - Jean Jacques Rousseau - Chapitre 8 : Le renversement des soupirs et des désirs - conclusions nostalgiques - le destin des livres - les rires des dieux - la maïeutique de Socrate - Saint Barlaam - le pont entre deux civilisations - Immanence et transcendance - le tournant du 4e âge - tout se joue dans l’invisible - |
CHOISY MARYSE - SUR LE CHEMIN DE DIEU ON RENCONTRE D’ABORD LE DIABLE |
Maryse Choisy |
Edition Emile-Paul |
1978 |
« Pour tous les trésors de Rothschild et de Rockefeller
réunis je n’eusse voulu être jeune à Paris à une époque autre que 1925.
Personne ne soupçonne la joie de vivre qui régnait alors. Le monde était
Paris et Paris était le monde ». M. Choisy Dans ces mémoires d’une pudique impudeur, Maryse Choisy nous expose les grands thèmes qui ont été les moteurs de sa vie : La recherche de Dieu – L’Inde, le Tibet et Teilhard de Chardin – La psychanalyse et ses dépassements par le haut et par le bas – la naissance de sa fille – Née à Saint Jean de luz au Pays basque le 1e Février 1903, M. Choisy est docteur en philosophie. Elle a publié une cinquantaine de livres avec comme thèmes, les contes, le roman, des questions philosophiques, la psychanalyse, le domaine religieux, ésotérique et métaphysique, la sociologie et la pédagogie. En 1946, Maryse Choisy crée Psyché, la première revue de l’après-guerre traitant de la psychanalyse et des sciences, elle dirigera cette revue durant 20 ans. En 1965, après le congrès de Delhi, elle fonde L’Alliance mondiale des Religion. Ses colloques réunissent des théologiens de toutes appartenances et des chercheurs des sciences de pointe pour approfondir les grands problèmes du moment. (La survie, les anges, le retour de mort imminente, les apocalypses, les rites, l’amour, la prière, le temps, la métaphysique et l’éternel). Pendant les années folles de 1920-1938, Maryse devient célèbre par des reportages vécus qui bravent les tabous, elle multiplie les expériences tous azimuts : dompteuse de lions dans un cirque ambulant, aviatrice, journaliste parlementaire, elle force sous un déguisement masculin la clôture des moines du Mont Athos… Maryse est bouillonnante, elle suit des cours de psychanalyse avec Freud, prendra du recul et reprendra les cours avec René Laforgue et Philippe Bouvet. Toute sa vie elle exercera son métier de Psychologue. En 1929 elle se marie avec le seul homme qui n’a pas peur d’elle : le journaliste Maxime Clouzet, ils auront une fille (Colette) en 1932. Toujours en 1929, elle fréquente les cercles spirites, va régulièrement en Inde, apprend les techniques de yoga, donne des conférences à Bénarès et publie de nombreux articles sur le yoga et les techniques des maîtres à penser hindou. En 1939 elle rencontre le Père Teilhard de Chardin et trouve en lui, à travers ses paroles, son regard et son sourire lumineux, une force qui va la transformer et lui faire prendre un nouveau départ sur le plan spirituel. Vers les années 1950-1966 elle séjourne fréquemment en Inde où elle pratique les chakras et s’éveille à la Kundalini. En 1973 elle rencontre le Dalaï-lama et fait un livre de ces entretiens (Potala dans le ciel). Revenu en France elle fait du prosélytisme pour la pratique du yoga et des énergies des chakras et de la Kundalini qui pour elle est un moteur pour éveiller et changer la société qui a besoin de muter. Elle écrira deux livres : La métaphysique des yogas en 1948 et Yoga et psychanalyse en 1949. « N’oublions jamais que les mots de l’inconscient sont des images » disait-elle en pensant au rêve éveillé. Elle voulait dépasser le matérialisme de Freud et pensait le faire avec l’inconscient prébiographique qui existait avant notre incarnation, elle voulait pousser la psychanalyse jusqu’au point où l’homme rencontre le divin en 6 étapes –ouverture, amour, initiation, chasteté, mort et absolu – Yoga et psychanalyse se fécondant mutuellement car ayant besoin l’un de l’autre. Au sommaire de ces mémoires : Chapitre 1 : Ma légende - mon être - St Jean de luz - Etudes discontinues - Les premières leçons de sanscrit à Cambridge - le défi de Cendrillon - Koumar à St Jean de luz - mes visites chez Freud et mes analyses - la mort de tante Anna - Chapitre 2 : L’Inde dans mon destin - premier voyage - le thème de la mort - Swami Sivananda - la visite de Chadananda en 1969 - mes cinq autres voyages en Inde - Chapitre 3 : Ma queste dans le Paris littéraire (1925-1927) - Liturgie chez Paul Bourget - les mardis du Mercure de France - la chandeleur avec Rachilde - le sacrifice des cheveux - un mariage idéal ? - Entrée à l’Intran - les vacances à la maison d’Essonnes - le scandale de la Closerie des lilas - le Manifeste suridéaliste - pourquoi je n’ai pas eu le prix Femina - Chapitre 4 : Un mois chez les filles - mes débuts de femme de chambre - l’attitude tolstoïsante - l’attitude de Louis-Carco - les religions de l’utérus - ionisation et yonisation - Prostitution sacrée - la chute en Europe - la fermeture des maisons closes - la prostitution de rues - le complot des proxénètes - du sacerdoce au marketing - Chapitre 5 : Rien qu’un mois chez les hommes - Chapitre 6 : La fin de l’après-guerre - les ongles rouges - les sans chapeaux - coiffure à la Chateaubriand - la résille - le vache à l’âme - mes fiançailles avec le comte Jacques de … - le poltergeists - Chapitre 7 : Les intersignes de l’avant-guerre - Portrait d’Edouard Herriot - deux mois dans une ménagerie foraine - le zoo de Vincennes à l’exposition coloniale de 1933 - entre la pipe et le goupillon - je deviens journaliste parlementaire - au pays des aveugles les borgnes sont pendus - les grands hommes de la 3e République - Vrai et faux Briand - Sénateurs trop vieux - femmes médiocres et femmes de l’Elite - du salon au bistrot - mon dernier voyage à la Société des Nations - Chapitre 8 : Ma saison du côté de Moscou - Louis-Louis Dreyfus - Marthe Hanau - Colette - le devoir de frivolité - Stavisky - direction Moscou - Chapitre 9 : Je rencontre le Père Teilhard de Chardin - Fin d’un cycle - Dieu est partout sauf dans les Eglises - La rencontre miraculeuse - Samarcande - Petit portrait d’un grand homme - L’un et le multiple - le problème du mal - Credo - Dieu est un singe - Cosmos et collectivité - l’incarnation - Qu’est-ce une hérésie ? - Prière pour une bonne mort - le Père Fessard - Maryse Choisy fut une femme remarquable qui mérite d’être mieux connu, elle est de par ses qualités et son comportement dans la lignée de M.M Davy, Alexandra D. Néel, Simone Weil, et de toutes ces femmes qui alliant l’aventure physique à la découverte spirituelle ont œuvrées dans cette métaphysique et nous ont laissées des livres magnifiques dans lesquels nous trouvons des nourritures spirituelles de grande qualité. |
CHOISY MARYSE - TEILHARD DE CHARDIN ET L’INDE |
Maryse Choisy |
Editions Universitaires |
1963 |
Maryse Choisy rencontra Teilhard de Chardin en 1939, et eut une sorte de coup de foudre pour ce Jésuite. Plutôt agnostique, elle va à son contact totalement changé et va se mettre à étudier toutes les facettes de la spiritualité. Le Père Teilhard de Chardin entretiendra avec elle une correspondance importante et suivra pas à pas les progrès de sa protégée. Teilhard n’aimait pas trop l’Inde, M. Choisy au contraire se plongea dans la culture hindouiste avec le Yoga, la Kundalini et les textes sacrés. Teilhard pensait que l’hindouisme était une voie substituée avec ses karmas, ses réincarnations, ses samsara, alors que sa formation de jésuite y était opposé. Maryse Choisy défendra sa position pro-Inde et à travers sa correspondance essaiera de lui prouver le bienfondé de cette tradition qui, ne contredit nullement le « développement par réflexion et surconscience » du phénomène humain. En 1947 Teilhard reconnut que un dialogue interreligieux entre hindouisme et christianisme était une bonne chose, et donc fit machine arrière sur de nombreux points et par la suite accomplit cette synthèse, cette convergence entre Orient et Occident, c’est ce qu’il écrira en 1947 : « En tout domaine de réflexion aussi bien religieuse que scientifique, c’est seulement en union avec tous les hommes de toutes les traditions que l’on peut espérer atteindre le fond de soi-même, non pour nous initier à une forme supérieure d’esprit, mais plutôt grossir et enrichir par double effet de résonnance, la nouvelle note mystique montant de l’Orient, tel me parait en définitive le rôle indispensable et la fonction essentielle de l’Extrême-Orient ». Oui les mythes ont toujours raison. Teilhard de Chardin
éternellement présent nous aide à vivre, et nous savons déjà que nous ne
mourrons pas… |
CHENG -
ASSISE - UNE RENCONTRE INATTENDUE
- |
François
Cheng |
Edition Albin Michel |
2014 |
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D'une pudeur et d'une humilité sans limites, François Cheng écoute grandir en lui le legs du saint d'Ombrie, dont il partage le goût pour le dénuement et la volonté de capter tous les signes invisibles à disposition des hommes. Comme le chemin tortueux qui mène à Assise, dont chaque virage offre un point de vue différent sur la vallée, le récit dépouillé de François Cheng creuse un sillon profond et ondulant, dont chaque méandre est un havre de méditation. |
CHENG – ET LE SOUFFLE DEVIENT VIE |
François Cheng |
Edition L’Iconoclaste |
2014 |
Mon père ne m’a pas légué des meubles, des bijoux ou des tableaux de maître mais il m’a légué des bâtons d’encre. Ils sont pour moi, un trésor de famille plus précieux que l’or. Tous les matins, je calligraphie pour me calmer, pour chasser l’inquiétude et entrer dans la danse de la vie. Cette pratique quotidienne m’est devenue indispensable, comme une prière intérieure, chaque jour il faut repartir de la feuille blanche, plonger en soi, se mettre en quête de vérité et de beauté. Venues du plus profond de moi-même ces créations dessinent en quelque sorte le portrait de mon âme. La calligraphie est au cœur de la vie de François Cheng, il nous donne ici une édition revue et augmentée de ce qui est sans doute son livre le plus personnel, un autoportrait à l’encre et au pinceau, où chaque œuvre est accompagnée d’un texte tissé de souvenirs, de pensées profondes et de réflexions intimes. C’est le livre d’une aventure intérieure que l’on ne sait plus écouter dans notre monde moderne. Au sommaire, les titres des œuvres avec leur calligraphie : Une nuit de lune sous la falaise rouge - Mer d’émeraude, ciel d’azur / Nuit après nuit, ce cœur qui brule - Cœur à cœur - Opérer le retour précoce - Herbes et fleurs - Randonnées spirituelle - La voie et sa vertu - la quête - Nuit de lune et de fleurs sur le fleuve printemps - Au milieu de l’âge - les fleurs du cœur s’ouvrent avec fureur - La vie engendre la vie et il n’y aura pas de fin - Le bond du dragon - Enivrante ivresse - Le Trois - S’abandonner au cœur - Où l’herbe et fleurs s’épanouissent ; les oies sauvages sont de retour - Merveilleux - Voilà que toutes les fleurs d’abricotier sont écloses, et que le printemps fait entendre son vacarme - Marcher-Voie - Le vol de l’aigle - Le souffle primordial en pleine action - Selon le cœur - Faire corps avec l’univers des vivants - Partout sur le mont, les feuilles tombent des arbres - Sans fin, vers le lointain, le fleuve roule ses vagues - Double chant - Vénération et salutation - L’attente - Entre source et nuage - Le rêve - Montagne et eau - Une fleur - Non agir - Retournement et satisfaction - Colère et tristesse - La porte du jardin - Le souffle primordial se dégageant du chaos - Etre à l’écoute - Le Souffle - Harmonie - Terre de Chine - Hors parole - La chute - Encre éclatée - Va-et-vient sans fin - Le jeûne du cœur - Ma part de jade - Esprit divin - Tracer une voie - Poète, essayiste et romancier, Prix Femina pour « le dit
de Tianyl » en 1998, Prix de la Francophonie pour l’ensemble de son
œuvre en 2001, François Cheng a été élu à l’Académie Française en 2002. Ses
derniers ouvrages sont Cinq méditations sur la Beauté et Cinq méditations sur
la mort, autrement dit sur la vie. |
CHENG - CINQ MÉDITATIONS SUR LA MORT-AUTREMENT DIT SUR LA VIE |
François Cheng |
Edition Albin Michel |
2013 |
A l’âge de 84 ans, l’auteur François Cheng –membre de l’académie française - a éprouvé le besoin et l’impérieuse nécessité de parler de la mort. De la mort, autrement dit de la vie, puisque son propos, à la croisée des pensées chinoises et occidentales, est inspiré par une vision ardente de la « vie ouverte». Mais si le thème de la beauté avait été pour lui un thème trop vital, trop urgent pour faire l’objet d’un traité académique, que dire alors de la mort ! Les présentes cinq méditations sont donc, elles aussi, le fruit d’échanges entre le poète et son auditoire, de même le lecteur est invité à prendre part à ces échanges et deviendra lui-même partie prenante, il pourra alors se compter parmi les « chers amis » auxquels s’adresse l’auteur ; il entendra celui-ci, au soir de sa vie, s’exprimer en vérité sur un sujet que beaucoup préfèrent éviter. Le voici, se livrant comme il ne l’avait peut-être jamais fait, et délivrant une parole à la fois humble et hardie. Il n’a pas la prétention de produire un quelconque message sur l’après- vie, ni d’élaborer un discours dogmatique, mais il témoigne d’une vision ; une vision en mouvement ascendant qui renverse notre perception de l’existence humaine, et nous invite à envisager la vie à la lumière de notre propre mort, car la conscience de la mort, selon lui, redonne tout son sens à notre destin, lequel fait partie intégrante d’une grande aventure en devenir. Nous sommes ici, dans une pensée en spirale qui n’hésite pas à revenir plusieurs fois sur certains thèmes, sur certains mots, pour les réinterroger plus profondément. Cependant, cette pensée elle-même a conscience des limites du langage, car il arrive toujours un moment où la mort nous laisse sans voix, s’impose alors le silence… ou alors le poème, qui est beauté, silence intérieur et parole transfigurée. C’est pourquoi la cinquième de ces méditations emprunte la voie poétique, pour que le chant et la beauté, au-delà de la mort, aient le dernier mot. |
CHENG - CINQ
MÉDITATIONS SUR LA BEAUTÉ |
François Cheng |
Edition Livre de poche |
2010 |
En ces temps de misères omniprésentes, de violences aveugles, de catastrophes naturelles ou écologiques, parler de la beauté pourrait paraître incongru, inconcevant, voire provocateur, presque un scandale. Mais en raison de cela même, on voit qu’à l’opposé du mal, la beauté se situe bien à l’autre bout d’une réalité à laquelle nous avons à faire face. L’auteur, qui a l’éloquence d’un sage et la méthode d’un Socrate, est persuadé que nous avons pour tâche urgente et permanente, de dévisager ces deux mystères qui constituent les extrémités de l’univers vivant : d’un côté le mal ; de l’autre, la beauté. Ce qui est en jeu n’est rien de moins que la vérité de la destiné humaine, une destinée qui implique les données fondamentales de notre liberté. A quoi bon parler de la beauté si ce n’est pas pour tenter de rendre l’homme au meilleur de lui-même, et surtout risquer une parole qui puisse le transformer ? L’auteur nous demande de ne pas disserter doctement sur la beauté, qui est in fine la solution du salut de l’humanité. Ces cinq méditations, qui ont fait l’objet de conférences, sont marquées du sceau de l’oralité, elles doivent être lues comme telles ; elles procèdent souvent par approfondissements progressifs, dans une forme de pensée en spirale où certaines répétitions, inévitables, sont en fait riches d’un neuf, issu de l’échange entre le poète et ses interlocuteurs. Lors de ces conférences, et les heureux spectateurs ont pu avoir cette étrange expérience : un homme se donnait tout entier, avec humilité, pour évoquer une réalité permanente « inutile », négligée, voire ridiculisée par notre société, mais au cœur de cette précieuse réalité et fragilité, entre les êtres, advenait quelque chose d’unique que chacun, soudain, percevait comme fondamental dans notre société. Ce sont ici donc, que nous sont offertes en partage avec le plus grand nombre, ces cinq méditations, pour que vive l’étincelle de beauté que l’auteur a allumée. |
CHENG –
L’ḖTERNITḖ
N’EST PAS DE TROP - |
François Cheng |
Edition Albin Michel |
2002 |
François
Cheng est né en 1929 dans la province de Shandong, non loin du yang Tsé et
des brumez du Mont Lu. Il vit en France depuis 1949. Universitaire, poète,
calligraphe, traducteur en chinois de Baudelaire, Rimbaud, René Char, des
surréalistes etc., auteur d'essais remarquable sur la poésie et l'art de la
Chine, il a reçu en 1998 le prix Fémina pour son premier roman Le dit de
Tianyi publié par Albin Michel et le prix André Malraux du livre d'art pour
Shitao : la saveur du monde (Phébus). Une passion amoureuse à la fin de la
dynastie Ming (XVIIe siècle). Dao-Sheng vit dans un monastère en pleine
montagne, à la fois médecin et devin, il oscille entre bouddhisme et taoïsme,
retenu de tout engagement définitif par un secret vieux de trente ans : son amour
toujours vivace pour une fille juste entraperçue alors qu'il avait 20 ans.
Aussi décide-t-il de mettre fin à cette obsession en descendant dans la
plaine pour tenter d'y rencontrer celle qu'il a aimée. Et la rencontre a
lieu, la passion est partagée même si épreuves et obstacles attendent les
amants. Dans L'éternité n'est pas de trop l'amour est vécu comme absolu. Il
est le seul porteur du dépassement de soi, il permet de pénétrer le mystère
de l'univers et d'accéder au sentiment d'éternité. Dans une Chine en pleine
mutation qui s'ouvre aux autres civilisations il est aussi le lien qui permet
le dialogue et l'ouverture à l'autre. Une vision hautement exigeante et
spirituelle des rapports amoureux où l'intensité, la ferveur, le
dépouillement et l'engagement sont les clefs de toute métamorphose. Un roman
d'une rare puissance, intense et envoûtant qui peut toucher tous les publics. Dix-septième siècle, la dynastie Ming en est à ses derniers
essoufflements. En exil chez les moines taoïstes depuis de nombreuses années,
un homme, Dao-Sheng, expert en médecine et divination, quitte la montagne
pour retrouver, nostalgique, la seule femme qu’il ait réellement aimée.
Trente ans plus tôt, alors qu’il faisait partie d’une troupe de musiciens,
son regard croise celui d'une jeune femme vêtue de rouge, Lan-Ying,
descendante des Lu et future épouse du Deuxième Seigneur de la famille Zhao.
Il n'en faut pas plus pour faire naître en lui des sentiments qu'il ne pourra
effacer au fil des ans, même lorsque le futur mari, conscient du trouble
entre les deux jeunes gens, envoie au bagne Dao-sheng. Evasion et refuge chez
les moines taoïstes lui feront passer les ans jusqu'à ce qu'il ne puisse plus
résister au besoin de revoir le visage de Lan-Ying.
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CONNAIS-TOI
TOI-MÊME ET FAIS CE QUE TU AIMES |
Lucien Jerphagnon |
Edition Albin MICHEL |
2012 |
Qu’il parle de Platon ou de gladiator, qu’il cherche la clef du bonheur ou qu’il réfléchisse à la question de la mort, Lucien Jerphagnon entraîne son lecteur dans un voyage au long cours de trente siècles. Nous voici les complices, dans le rire et l’étonnement, de Socrate, saint Augustin ou Umberto Eco. Avec
ce grand livre, qui tire un trait d’union entre le temps des mythes et celui
des mystères, l’auteur en humaniste éclairé, offre un florilège éblouissant
de textes inédits, qu’il a revus et corrigés, au seuil de sa disparition,
pour adoucir le cours du temps et réjouir ses amis. A
Rome, les empereurs philosophent : c’est Marc Aurèle et ses
pensées ; et les évêques sont des empereurs ; c’est saint Augustin
et sa cité de Dieu. Double prodige en vérité, des prodiges que l’on retrouve dans l’une des Basiliques les plus étonnantes de la ville : Saint-Clément-du-Latran. Cette église fut bâti sur des ruines d’autres temples, elle est venue se superposer au IIe siècle sur un temple de Mithra, qui fut rival de la chrétienté, on peut voir la pierre qui représente le sacrifice d’un taureau (le taurobolium) et qui se déroulait dans les entrailles de la terre, sous la crypte. Lorsque
deux civilisations se rencontrent, cela occasionne des frictions et des
guerres, Rome rencontrant la Grèce n’échappe pas au processus, mais
l’intelligence des deux, fit qu’ils y trouvèrent chacun leur compte, car
chacun avait ses spécificités, d’où la création d’un empire « gréco-romain ».
Fascinant
affrontement de deux consciences collectives ! D’un côté les Romains
sûrs, comme le chante Virgile, d’être mandatés par les dieux pour gouverner
le monde. De l’autre les grecs, se sachant l’unique peuple, dont la
civilisation s’impose d’elle-même. Heureux face à face entre deux
complexes de supériorité, dont chacun des partenaires saura tirer parti et
comme dit Horace : C’est Rome hellénisée qui hellénisera l’Occident, car
là où Rome règne, Athènes rayonnera. Dans
son film « Au nom de la rose »,
Umberto Eco, retrace bien l’ambiance de cette époque (1327) où
l’émergence du laïcat creuse un fossé entre les paysans, les marchands, les
clercs et les Seigneurs. Le clergé enrichi prêche la vertu aux indigents…
C’est pourquoi on n’a jamais représenté autant d’Apocalypses, de Jugements
derniers, de diables convoyant aux Enfers, bourgeois, seigneurs et prélats.
Des mouvements contestataires se lèvent, appelant à la pénitence, à la
sainteté de la Primitive Eglise. Des mouvements hérétiques contestent
l’Eglise et appellent à un retour des vertus, même au sein de l’Eglise la
contestation gagne du terrain, certains comme Giordano Bruno seront
brulés, d’autres devront faire amende honorable (Maitre Eckhart) Au sommaire de ce voyage dans le temps : La lumière grecque - Platon, la carrière d’un
philosophe - Faut-il réhabilité les sophistes -
Plotin et la figure de ce monde - Platon, Denys l’Aréopagite et
les autres - Que devons-nous à Rome ? -
Sénèque au cœur du siècle - Psychopates et médecins au temps des
Césars - Constantin sans péplum - Religion
romaine et religion chrétienne - Saint Augustin à l’école de
Plotin - D’Homère à saint Augustin - Le sac de Rome
par Alaric - Les secrets des gnostiques - Arius sème
la zizanie pour deux siècles - Donat et les circoncellions
- Pélage ou l’attrait de l’insoluble - Philosophie
bergsonienne du banal - Vladimir Jankélévitch -
Petits meurtres entre moines : au sujet d’Umberto Eco -
Goudji, l’or et les pierres - Du politiquement correct à la bonne
conscience - Dis-moi qui tu adores… -
Séquence cinéma avec Gladiator et Alexandre - A
propos d’Agora Les
autres livres de Jerphagnon sont au chapitre 19 J |
CONNAIS-TOI TOI-MÊME ET TU CONNAÎTRAS L’UNIVERS ET LES DIEUX |
Henri Gallois |
Edition Liber Faber@ |
2014 |
La
phrase attribuée souvent à tort à Socrate (470-399 avant J.-C.) «
Connais-toi toi-même » n’est pas exactement de lui. “Connais-toi
toi-même” est une maxime célèbre du présocratique Chilon le lacédémonien (VIe
s. av. JC), “Précepte écrit sur la porte du Temple de Delphes“ comme le dit
Socrate lui-même à Alcibiade. Y figurait aussi un “Rien de trop” de Pittacos
le mitylénien (c.645-570), qui évoque, lui, la
tempérance. "Connais-toi toi-même" figure désormais au
panthéon des grandes phrases philosophiques. Le titre de l'ouvrage « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les Dieux » est basé sur une formule quant à elle forgée au XIXème siècle et qui, à en juger par le succès qu'elle a connu, rencontre certainement une part de vérité psychologique. La recherche de la Connaissance de soi est une aventure très ancienne. Depuis la nuit des temps, elle a préoccupé les hommes. L’ouvrage se veut une sorte de vade-mecum permettant à chacun d’appréhender cette quête et de se mettre en chemin. Savoir chercher, certes, mais plus encore où chercher et surtout comment chercher. Le Rite Écossais Ancien et Accepté, proposé parmi d’autres, par la Franc-maçonnerie, Ordre Initiatique et Traditionnel, se définit ici comme un moyen d’aller à la rencontre de son Être véritable. L’ouvrage met en rapport cette quête avec une idée particulière de l'univers, mais aussi une idée particulière des dieux, dans un monde occidental où la recherche permet à l’être humain de se (re)trouver Dans les textes les plus anciens le principe delphique reçoit une interprétation religieuse, c’est-à-dire qu’il invite l’homme à se reconnaître mortel et non dieu, à éviter les pensées d’orgueil et à rester soumis à la suprématie de Zeus. Socrate sera le premier à passer de l’interprétation religieuse à l’interprétation philosophique de « Connais-toi toi-même », non sans choquer ses contemporains. Dans le Premier Alcibiade, Platon adopte l’idée fondamentale selon laquelle l’homme doit prendre soin de son âme, doit se connaître d’abord soi-même avant de chercher à connaître quelque chose de ce qui lui est extérieur. Cette connaissance se met en œuvre à travers l’application et le savoir pour permettre à l’homme d’accéder à la partie supérieure de son âme qu’est la raison, miroir de la divinité qui est en nous. Nous avons affaire ici à une forme de sagesse qui est à la fois intellectuelle et morale. Pour Socrate, il n’y a pas de plus grand bien que celui de pouvoir discourir de la vertu ou de tout autre sujet qui offre la possibilité de s’examiner soi-même et autrui. Dans le Phèdre il considère inutiles les explications physiques des mythes proposées par les interprètes rationalistes. Elles ont pour seul effet de détourner la pensée de son objet véritable qui est la connaissance de soi (d’où sa célèbre formule selon laquelle la seule connaissance qu’il possède est celle de savoir qu’il ne sait rien car « ce qui est au-dessus de nous est sans rapport avec nous² »). Pourquoi faut-il s’occuper d’Hippocentaures, de Chimères, de Gorgones, de Pégases, alors que l’homme est peut-être lui-même une bête plus étrange et plus orgueilleuse que n’est Typhon ?3 D’où la nécessité de privilégier la connaissance de soi aux autres connaissances. Aristote attachera aussi un grand intérêt au précepte delphique même s’il est conscient de la difficulté d’arriver à se connaître soi-même : nous reprochons par exemple à autrui ce que nous faisons personnellement, preuve que nous pouvons être aveugles sur nous-mêmes ou avoir une complaisance excessive envers nous-mêmes. Dans l’Ethique à Nicomaque, il fait remarquer que cette méconnaissance peut conduire à la pusillanimité (en oubliant la grandeur de l’âme) et à la vanité (en tombant dans la présomption). En donnant l’exemple de l’œil qui ne peut pas se voir lui-même, l’homme a besoin à son tour du miroir de l’autre lui-même qu’est, en occurrence, un ami. On retrouve de fait chez Aristote une application morale du principe delphique alors que dans le Premier Alcibiade de Platon il s’agissait d’une application métaphysique. Plus tard, Chrysippe, chef de l’école du Portique, réintroduira, et cela en dépit de Socrate, le lien entre le principe delphique et la physique. Chrysippe considère que l’homme, comme toute espèce animale, tend instinctivement à se connaître. Mais l’homme ne saura pas connaître sa propre nature avant de connaître le système de l’univers et la manière dont il est administré. Il faut donc réintroduire la possibilité de recherches physiques en raison du lien qui unit les êtres entre eux. Au Ier siècle, Philon d’Alexandrie mentionne comme effet positif de la connaissance de soi le bonheur. La science de soi-même peut engendrer le bonheur. Il fait un parallèle entre le précepte delphique et le précepte de l’Exode « Veille sur toi-même », en entendant par là que l’homme doit s’éloigner du terrestre, en repoussant le plus loin possible ce qui est de l’ordre du sensible. Pour devenir sage, il faut enquêter sur soi-même, c’est-à-dire sur l’âme, le corps, les sensations, le raisonnement, cessant ainsi de dire des sottises sur le soleil, la lune et les autres êtres célestes. Il faut délaisser autant l’étude du ciel que l’observation du monde physique d’ici-bas pour se consacrer à l’examen de soi-même. On pourra ainsi découvrir la place de l’intellect qui commande en nous comme il commande dans l’univers. L’attitude de Philon n’est pas sans rappeler celle de Socrate qui déniait toute valeur aux explications physiques des mythes pour se consacrer entièrement à la connaissance de soi-même. On peut voir dans ces positions divergentes les débats qui opposeront régulièrement les stoïciens aux académiciens et les platoniciens aux aristotéliciens. Elles se retrouveront plus tard, en termes analogues, chez Grégoire de Nysse et dans les Confessions de saint Augustin. L’effort d’introspection constitue donc une étape importante vers la découverte de l’Intellect qui dirige le monde : quand Abraham tombe sur sa face devant la transcendance de Dieu c’est parce qu’il reconnaît devant cette transcendance le néant de sa nature mortelle. La pratique de la circoncision devait signifier justement la suppression des plaisirs qui subjuguent la raison. Elle constituait en même temps une pratique conforme au précepte delphique dans le but de préserver l’âme de cette arrogance qui nous fait nous prendre pour des dieux et oublier le Dieu véritable. Il faudrait ajouter dans ce sens que dans la perspective biblique la connaissance de soi n’est pas sa propre fin mais a comme but la connaissance de Celui qui est. Au IIème siècle, les Gnostiques, qu’ils soient païens ou chrétiens, s’emparent du principe delphique pour en faire le point de départ de leurs spéculations : le Gnostique est celui qui doit débarrasser son moi intérieur des vêtements qui le recouvrent. Il doit s’interroger sur lui-même et sur la destinée humaine : « Qu’étions-nous ? Que sommes-nous devenus ? Où étions-nous ? Où avons-nous été jetés ? Vers quel but nous hâtons-nous ? ». La gnose ne concentre pas son effort sur la connaissance de la divinité ou du monde physique, mais sur la recherche de la nature véritable de l’homme. Le thème du miroir revient de façon récurrente dans la pensée gnostique. Le miroir représente l’Esprit divin et primordial que l’âme, une fois purifiée, doit contempler et prendre pour modèle si elle veut devenir elle-même esprit. L’épître de saint Jacques stigmatise par exemple l’homme qui regarde son image mais l’oublie aussitôt (JC 1, 22-24). La connaissance de soi, dans l’optique gnostique, devient la clé pour accéder au Royaume ou au Repos. Pour arriver à cette fin il faut nous connaître tels que Dieu nous connaît et reprendre possession du moi qui existe comme tel dans l’Etre absolu. Le Moi qui révèle la Gnose est un Moi ontologique auquel on peut accéder en nous dépouillant de ce qui est étranger. C’est un mouvement qui part de l’homme extérieur pour arriver à l’homme intérieur, au Moi essentiel qui est l’Homme parfait. Les Gnostiques chrétiens n’ignorent pas les équivalences bibliques du principe delphique comme ce logion attribué à Jésus : « Si tu as vu ton frère, tu as vu ton Dieu ». Clément d’Alexandrie va encore plus loin en affirmant que celui qui a formulé le précepte delphique le tenait de Moïse, tandis que les doctrines des philosophes sont des reflets de la Vérité. Le « Connais-toi toi-même » est donc conforme à la parole de Jésus |
constantin
lÉontiev |
Nicolas berdiaev |
Edition BERG |
1993 |
L’auteur lui-même philosophe religieux russe nous décrit la vie de ce diplomate, écrivain, moine et philosophe qui vécut au XIXème siècle. Il est considéré aujourd’hui comme
un des plus grands visionnaires de la Russie. Sa pensée profondément
religieuse nous entraîne dans son combat entre une vie d’ascèse et son métier
de diplomate. Cette monographie sur Leontiev
(1831-1891), fut écrite par Nicolas Berdiaev en 1926. Par ce livre il rend
hommage à un penseur indépendant des
courants idéologiques de son temps, il voit en Leontiev un précurseur de la
culture russe et un visionnaire inspiré, qui sentira venir les terribles
bouleversements de Russie. Au sommaire de cet ouvrage : Chapitre 1 :
Origine et jeunesse de Leontiev à Moscou
- Naturalisme et
esthétisme - Débuts littéraire - En
Crimée - Recherche du bonheur dans la beauté - Chapitre 2 : Service diplomatique en Orient -
L’Orient exotique et l’Occident bourgeois - La
vie des chrétiens en Turquie - La colombe égyptienne -
Question gréco-bulgare - Le Mont Athos - Chapitre 3 : Byzantinisme et monde slave -
Caractère naturaliste de la
pensée de Leontiev - La morale aristocratique - Chapitre 4 :
Aspiration à la vie monastique - Combat de l’esthétisme et de l’ascèse - La
vie à Moscou - Optina Poustyne - La
solitude morale et la mort de Leontiev
- Wladimir Solovieff - Chapitre 5 :
Mission de la Russie et du monde slave
- Prophéties sur la révolution
russe - Le destin du peuple russe - Chapitre 6 :
Voie religieuse, dualisme, pessimisme à l’égard de la vie terrestre -
Orthodoxie de Philareth et de Khomiakoff - Le
catholicisme - Religion transcendante et mystique -
Apocalypse - Attitude envers le
« Startchestvo » - Pressentiment de la mort -
Philosophie religieuse - Jugement d’ensemble - |
contes
philosophiques |
Henri la croix – haute |
Edition MERCURE DAUPHINOIS |
2005 |
Chaque conte de ce livre est un
appel à la méditation du lecteur qui, hors de son horizon habituel et lors
d’une soirée opportune, s’évadera pour entretenir son imaginaire. Ainsi font
les enfants plus proches du monde invisible qui côtoie l’homme imperceptiblement…
|
CONVERSATIONS AVEC DIEU. UN DIALOGUE
HORS DU COMMUN. |
NEALE DONNALD WALSCH |
J'AI LU |
2000 |
Un dialogue entre un
révolté qui n’a eu que des échecs et Dieu. Des interrogations troublantes, un humour décapant et des réponses claires. Un petit livre
qui fait réfléchir. Cet ouvrage
paraîtra peut-être pour certain blasphématoire… Pourtant, lorsque vous
lirez la trilogie des « Conversations
avec Dieu » de Neale Donald Walsch, vous changerez peut-être
d’avis… C’est un des ouvrages de développement personnel qui s’est le plus
vendu ces 15 dernières années. Des millions d’exemplaires dans le monde,
traduit dans 23 langues Alors, qui est Neal exactement
et pourquoi aurait-il le privilège de parler avec Dieu ? Eh bien, c’est un homme comme il y en a des milliards,
banal à en mourir, qui arrivé à 48 ans, fait le constat de sa vie : rien ne
va comme il voudrait, sa vie affective est un échec, ses finances sont au
plus bas et sa santé lui joue des tours. Comment est-il possible d’en arriver
là ? Comment se fait-il que la vie soit un tel combat ? Pourquoi tant de
luttes, pourquoi tant de déceptions, pourquoi tant de misère ? Le bonheur
est-il si difficile à mériter et à atteindre ? Notre homme, cette fois en a
vraiment assez, et plutôt que d’adresser un courrier à la dernière personne
dont il se croit la victime, il décide d’écrire une lettre au plus grand des
bourreaux : à Dieu ! Alors qu’il déverse sur son bloc jaune toute sa colère en
posant des questions remplies d’amertume, sa main se suspend au-dessus du
papier et à sa plus grande stupéfaction, se met à écrire quelque chose qu’il
ne commande pas de lui-même et qui dit : « Veux-tu vraiment une réponse à
toutes ces questions, ou es-tu seulement en train de te défouler ? ».
Sans le savoir, il vient d’entrer dans un dialogue hors du commun, avec Dieu
lui-même, qui va se prolonger pendant des années… Les questions sont pertinentes (n’importe lequel d’entre
nous aurait posé les mêmes), les réponses le sont encore davantage avec une
profondeur et une intelligence telle, qu’il est impossible d’imaginer
meilleure façon de vivre… et surtout qu’elles puissent venir d’un être humain
! Attention, bien qu’il soit écrit de façon incroyablement claire et
accessible à la plupart d’entre nous, il ne résonnera pas chez tout le monde…
Certains le trouveront choquant, car les croyances qu’ils ont actuellement
seront trop en décalage, d’autres le comprendront partiellement et le poseront
sur une étagère en se disant « c’était bien » et retourneront à leurs
activités, d’autres encore n’y comprendront rien ou donneront la réponse
facile qui leur évitera de réfléchir et de se remettre en question : que Neal
Donald Walsh est une secte à lui tout seul. Je crois qu’il faut le lire avec
une certaine ouverture, sans intellectualisation, avec votre cœur et non
votre tête… Quoi qu’il en soit, je pense que nombre d’entre vous liront
cet ouvrage et que leur vie s’en trouvera profondément changée. Je
pense surtout à ceux qui le liront une première fois, une deuxième fois, une
troisième fois, réfléchiront, analyseront, le mettront en application, en
parleront avec d’autres, partageront leur idées à son sujet, le reliront
encore et encore jusqu’à en saisir les moindre subtilités et surtout…
l’expérimenteront dans leur vie. Vous pourriez vous apercevoir que Dieu vous
parle en fait plus souvent que vous ne le pensez… Ce livre pourrait bien
jeter un pavé dans la mare de l’inconscient collectif et créer une vie plus
belle, plus heureuse, plus riche pour chacun d’entre nous ! Faites passer. |
coomaraswamy - AUTORITḖ SPIRITUELLE ET POUVOIR TEMPOREL DANS LA
PERSPECTIVE INDIENNE DE GOUVERNEMENT |
a.k.
coomaraswamy |
Edition Arché |
1985 |
La présente traduction
a valeur de ne varietur puisqu'elle tient compte des corrections et additions
apportées par Coomaraswamy en vue d'une édition définitive, elle comprend un
index, indispensable pour un ouvrage si dense et riche en références. Cet
essai fondamental étudie et définit les natures respectives de l'autorité
spirituelle et du pouvoir temporel, ainsi que les rapports qui doivent
s'établir entre eux dans une société traditionnelle complète, où chaque
activité, chaque fonction, exercée impersonnellement et ordonnée à la Vérité,
est comparable à un autel sur lequel se déroule le sacrifice libérateur de
l'individualité, indispensable au dévoilement, en chacun, de l'Homme Intérieur. Bien que
s'appuyant essentiellement sur la Révélation védique et post-védique, l'étude
déborde largement le cadre du seul domaine indien et possède en réalité une
valeur paradigmatique. L'auteur ne fait pas oeuvre d'historien, ni de
sociologue, mais dégage, dans une perspective purement métaphysique, des
principes universels, en pleine conformité avec la philosophia perennis. Le lecteur retrouvera ici, à un degré
éminent, toutes les qualités propres aux derniers écrits de Coomaraswamy :
une fidélité constante aux données scripturaires et une herméneutique d'une
profondeur inégalée, capables d'étayer solidement toute affirmation sans pour
autant solliciter les textes ; une pensée exceptionnellement dense, parfois
elliptique ; une immense culture, mise au service d'un comparatisme
judicieux, qui ne tombe jamais dans le syncrétisme. Ce livre est assurément
l'un des plus grands témoignages de l'intellectualité traditionnelle au XXe
siècle. Il comporte un index des termes et textes sanskrits, ainsi que des
noms d'auteurs cités. La Tradition s’efforça d’adoucir les afflictions de
l’âge noir (Kali Yuga). Des administrations sociales furent instituées afin
de pallier la déchéance de l’être humain qui ne pouvait plus comprendre sa
condition libertaire originelle Selon la pensée
traditionnelle, le sacerdoce avait une influence positive sur la royauté afin
d’œuvrer pour le bien-être spirituel et matériel des peuples. Un texte écrit
par Ananda Coomaraswamy (1877-1947) nous aide à mieux comprendre la société
traditionnelle : Ce n’est donc que lorsque le prêtre et le roi, les
représentants humains du Ciel et de la Terre, de Dieu et de son Royaume, sont
"unis dans la célébration du rite" (savrate, etc.), seulement lorsque "Ta
volonté est faite sur la Terre comme au Ciel" (ce qui suppose une mimesis des formes
célestes), qu’existent le don et la réception, un don et une réception qui
sont en réalité l’expression non d’une égalité mais d’une réciprocité
authentique. La paix et la prospérité, la plénitude de la vie dans tous les
sens du mot, sont le fruit du mariage du Pouvoir Temporel et de l’Autorité Spirituelle,
comme elles doivent être celui du mariage de la femme et de l’homme, quel que
soit le plan de référence. Car "en vérité, quand un accouplement se
produit, alors chacun satisfait les désirs de l’autre" ; et, dans le cas
de l’"accouplement divin" du Sacerdoce et de la Royauté, que cela
se situe dans le domaine extérieur ou en nous, les désirs des deux
partenaires sont dirigés vers le "bien", ici et dans la vie d’après
la mort. Il faut satisfaire simultanément les besoins de l’âme et du corps. part de la Royauté,
la présomption est à la fois destructrice et suicidaire. |
COOMARASWAMY
- la doctrine du sacrifice |
Ananda K. coomaraswamy |
Edition Dervy |
1997 |
Reprise de plusieurs articles
écrits par cet auteur sur la notion de sacrifice la 1ère partie de
ce livre concerne la tradition védique, le second présente en parallèle les
mêmes thèmes à l’intérieur de la tradition celtique et à l’intérieur de la
littérature arthurienne. La 3ème partie reprend
le thème de la décapitation et du changement de peau. La dernière termine ce livre par
une étude sur le sens intérieur du rite sacrificiel. L’Atman
est le Soi intérieur, un être spirituel et indestructible. C’est le
« prodige » à l’intime de tout un chacun, la
« personne ». Principe invigorant et de nature ignée, l’Atman
rayonne et chauffe, il est source de vie. Selon des traditions différentes concernant
l’origine de l’atman dans chaque être humain : Il ne faut pas confondre l’Atman avec le Moi
des psychologies européennes. L’Atman n’est pas limité dans le temps ni dans
l’espace. C’est un Soi suprême et impersonnel, à la fois incréé et
impérissable. Il se cache sous l’inconscient. Les bouddhistes nient l’Atman. Prajâpati et la doctrine du sacrifice dans
les brâhmana Le Purusasukta est le point de départ de la
théorie du sacrifice élaborée dans les brâhmana, qui datent de -1000 jusqu’à
-800. Prajâpati crée le Monde par échauffement (tapas) et par émissions
renouvelées (visrij), se consumant et finissant par s’épuiser totalement.
Prajâpati est triplement identifié avec l’Univers, le Temps cyclique
(l’Année), et l’autel du feu. Prajâpati était à la base un dieu archaïque qui
sera assimilé à Purusa. Chaque sacrifice répète l’acte primordial de
la création, et garanti la continuité du monde, reprenant l’idée de la
répétition annuelle de la cosmogonie. C’est la nouveauté de la théorie
brahmanique du sacrifice. Le rite, sacrificiel, gagne ainsi beaucoup en
importance. Selon une théorie de la constitution de l’Atman, le sacrifice non
seulement assure la perpétuation du monde, mais est aussi susceptible de
créer l’Atman du sacrificateur. L’autel du sacrifice est Prajâpati, et le
sacrificateur devient cet autel et gagne l’immortalité. La méditation sur l’identité Atman-Brahman est
un exercice spirituel qui s’accompagne d’une expérience de la lumière
intérieure (la lumière étant l’image par excellence tant de l’Atman que du
Brahman). L’homme est matériel, prisonnier du karman, et pourtant possède un
Atman, un Soi immortel. De même Brahman est l’Esprit Universel, mais aussi
l’ensemble du monde matériel, en même temps Esprit et Nature (prakrti). Si le
brahman peut être vu comme un absolu objectif, et l’atman comme un absolu
subjectif, l’identité Atman-Brahman est un absolu véritable. Cette identité
pousse à l’amour pour l’univers entier, car il s’agit finalement un amour
pour soi-même. Si notre Moi s’identifie à l’Univers, comment se fait-il qu’il
existe des individualités différentes, des choses et des êtres ? Cette
multiplicité est vue comme un mal, sans elle il n’y aurait pas de souffrance. L’identification de l’âme humaine avec l’Ame
du Monde (identité Atman/Brahman) prolonge et achève la dévalorisation des
dieux védiques commencée dans les brâhmana. Ils sont réduits à des génies
bienfaisants, entraînés eux aussi dans le samsara, ou même à de simples
illusions. Elle conduit donc au monisme et n’usurpe donc pas son nom de
Vedanta (« fin du Veda »). Les Upanisad dévalorisent également le sacrifice : sans une
méditation sur l’Atman, le sacrifice n’est pas complet. Le salut par la
connaissance est proclamé, en introduisant la théorie de
l’avidya-karman-samsara. Au sommaire de cet
ouvrage : Anges et Titans -
La face obscure de l’aurore
- Sire Gauvain et le
chevalier vert : Indra et
Namuci - L’épouse hideuse -
Les magiciens sans tête et l’Acte de Vérité -
Le rapt d’une Nâgî - Atmayajna : le sacrifice de
roi - Sarpabandha - |
COOMARASWAMY - BOUDDHA.
LA PENSÉE DE GAUTAMA |
A.K COOMARASWAMY |
Edition PARDES |
1999 |
||
Siddharta Gautama Le Bouddha, fut
un prince qui renonça à son trône pour partir à la recherche de la vérité.
L’histoire des 80 années du Bouddha sur la Terre constitue un des plus
notables événements dans l’histoire de l’humanité. Sa propre vie est le
chemin à suivre pour tous ceux qui s’efforcent de découvrir la force de la
création et de se libérer de toute souffrance. Tout, absolument tout dans sa
vie a une profonde signification. Le nom même de Bouddha veut dire : «L’éveillé,
l’Illuminé.» Il naquit au VIème siècle av.J.C.
contemporain de Socrate, Confucius et Deutero Isaias (qui eut une grande
influence sur le christianisme ancien). L’apparition presque simultanée de
ces grands hommes, nous instruit véritablement sur l’Esprit de l’humanité qui
régnait à cette époque. Cela faisait longtemps qu’était attendu un homme tel
que Siddharta Gautama. Les traditions disent que tous les 2500 ans
approximativement, vient sur la Terre, un Bouddha pour faire tourner la roue
du Dharma ou la Loi, ainsi les hommes chercheurs de vérité, peuvent avoir une
nouvelle opportunité pour arriver à la libération. De même, la naissance du
Bouddha, est décrite dans un symbolisme très semblable à celle du grand Kabîr
Jésus, Maître des Maîtres. Il est raconté dans la légende, que sa Mère Maya,
(qui signifie, en sanscrit, « Illusion » ou « Univers Manifesté »),
vivait une période temporaire d’abstinence et de chasteté dans le Palais du
Royaume de Kapilavastu, dans le nord de l’Inde. Lorsqu’un matin, la somnolence
l’emporta, ne pouvant éviter de s’allonger dans le lit royal de sa Chambre.
Elle commença à avoir un rêve très spécial : La Reine Maya rêva que les
quatre rois célestes, les Seigneurs des quatre directions du Monde de la
Tusita, la Terre de la félicité, la soulevaient avec le lit, ils la
transportèrent aux sommets de la chaîne de l’Himalaya, arrivés au point le
plus élevé des hautes montagnes, la laissèrent au pied d’un arbre, appuyée
respectueusement sur un côté. Arrivèrent les épouses des quatre Rois et elles
la baignèrent soigneusement, la purifiant de toutes taches humaines, la
portant à un lit divin avec la tête dirigée à l’Est. À l’horizon, commença à
briller une étoile avec une splendeur surnaturelle, descendant et encerclant
l’endroit où était Maya. Quand l’étoile toucha le sol, elle se transforma en
un Éléphant Blanc qui s’approchant, prit avec sa trompe un lotus blanc et le
déposa sur le flanc de la Reine, disparut en s’introduisant dans l’utérus. À ce moment le Bodhisattva de
compassion entra dans le corps de sa mère. L'Immaculée Conception,
l’Esprit Saint pour les Indous, a la forme d’un Éléphant Blanc. Tout
Avatar, dans les mondes internes nait de l’Esprit Saint, et Bouddha ne fut
pas une exception. La Reine Maya s’éveilla et, avec une grande agitation,
elle raconta son rêve à son époux le Roi Suddhodana. Et lui, à son tour
demanda aux Brahmanes si le rêve était de bonne ou de mauvaise augure. Les
Sacerdotes lui annoncèrent que viendrait dans sa famille un grand Être.
Quelqu’un qui serait un grand Roi ou un Bouddha. Nous savons que le royaume
de Kapilavastu était bien petit, déficient militairement et continuellement
menacé d’envahissement par un autre royaume plus puissant. Ainsi, poursuivant
l’idée que son fils continuerait à fortifier et agrandir son royaume, il prit
grand soin d’éduquer son fils dans les arts de la guerre et les arts du
palais. Sept jours après la naissance de Gautama, Maya, sa mère mourut. Ici, il y a diverses explications,
et dans l’une d’elles, les Brahmanes disent, que les mères des Bouddhas
meurent toujours après avoir porté leurs illustres fils, parce que le ventre
qui fut occupé par un Boddhisattva dans sa dernière naissance, est comme le
sanctuaire d’un temple et ne peut plus être occupé. Une autre explication,
plus profonde, c’est que à la naissance d’un Bouddha, l’Univers
Manifesté (ou Maya) se replie et disparait. À mesure que passèrent
les années, le Prince Siddharta, en plus d’étudier les tâches d’un futur roi,
se consacrait chaque fois plus à des pensées profondes, se complaisant dans
la Solitude et la Méditation. Mais le roi Suddhodana, désirant que son fils
fût son digne successeur, fit son possible afin qu’il n’envisage pas ces
questions qui lui ferait prendre le chemin de la Renonciation : Pourquoi
existe-t-il la maladie ? Pourquoi nous mourrons et pourquoi nous vieillissons
? En Inde, comme dans le monde
oriental en général, autrefois, il y avait une coutume pour les hommes, quand
ils avaient atteint un âge déterminé, ce qu’on appellerait aujourd’hui la
retraite, ils pouvaient se retirer dans la forêt et méditer sur leur propre
vie, seulement après avoir passé une étape d’apprentissage, dans une autre
famille et un autre travail. En général, la première période, celle de
l’étude commençait à sept ans et durait jusqu’à vingt ans ; ensuite venait
une seconde phase, la plus longue de toutes, qui durait trente ans, en la
dédiant à la famille, aux enfants et aux affaires, accomplissant tout cela
comme un bon chef de famille. Une fois ces devoirs accomplis comme chef de
famille et après avoir engendré un héritier qui occupera sa place, il avait
la liberté de se retirer et vivre dans la forêt, réfléchissant avec calme sur
les cinquante années précédentes, arrivant à une pleine maturité
philosophique. Après avoir complété cette période d’ascétisme et de pratiques
religieuses, il quittait la forêt, et passait la dernière partie de sa vie en
errant d’un endroit à un autre, mendiant et dépendant uniquement d’aumônes
pour sa subsistance. L’histoire nous raconte que
Sakyamuni passa très rapidement par ces quatre étapes tant étaient grandes
ses aspirations pour découvrir la Source, l’Origine de l’Univers. À 16 ans,
il épousa Yosodhara et engendra un fils : Rahula (qui signifie "Empêchement")
- Cela fut un événement de grande importance, alors, Siddharta avait un
héritier pour poursuivre la lignée à la succession au trône, et en même
temps, la chance qui lui donnait l’occasion de renoncer à ses devoirs et
embrasser la vie religieuse. La tradition nous donne quatre raisons qui
déterminèrent Siddharta à abandonner son foyer de prince pour se dédier à la
vie religieuse. En accord avec les anciens récits, Sakyamuni passait la
majeure partie de son temps confiné au Palais Royal, protégé par son père,
afin qu’il ne puisse ni voir ni connaitre les disgrâces de la vie. Mais en
quatre occasions, il franchit les portes du palais en compagnie de son
cocher. La première fois, il rencontra
devant la voiture, un vieillard, la fois suivante un infirme et la troisième,
il vit un cadavre. Finalement, il repéra un homme au crâne rasé montrant des
yeux sereins, c’était un pénitent qui s’était dévoué à la vie religieuse. Alors,
Sakyamuni profondément bouleversé, résolut d’abandonner son foyer et
d’emprunter la même existence que cet homme avec la ferme intention
d’investiguer sur quelle était la cause de toute souffrance : maladie,
vieillesse et mort. La légende qui fait référence aux quatre sorties en
dehors du palais exprime de manière symbolique, le processus d’éveil des
quatre saintes vérités que nous étudierons plus loin. Comme cela devait être,
Sakyamuni avait découvert la douleur et la souffrance de son peuple. Il savait
que la force militaire ne peut jamais offrir une solution durable au problème
des souffrances humaines, il n’essaya pas d’avoir recours aux armes pour
aider son peuple, mais plutôt, cela le poussa à prendre le chemin qui, il
l’espérait, le conduirait à la véritable Libération. Avant de se convertir en un roi
qui exerce un pouvoir politique dans le monde temporel, il décida de se
convertir en un roi philosophe avec l’ambition métaphysique de solutionner la
cause de toute souffrance. Ainsi, après les quatre signes, Sakyamuni, suivant
les coutumes de l’époque mais très rapidement, il commença sa démarche
spirituelle suivant les ordres qui provenaient du lieu le plus intime et
profond de son Être. Une nuit, accompagné de son cocher, il sortit du palais,
une fois éloigné de celui-ci, il fit ses adieux à son serviteur et ami et on
raconte que son cheval mourut de peine, peu de jour après, d’être séparé de
son maître, Gautama. Siddharta changea ses luxueux vêtements pour d’autres
plus humbles et coupa ses cheveux, commença à marcher vers la forêt à la
recherche de la Vérité. À cette époque, le Brahmanisme
était en pleine remise en question, ayant une multitude de sectes et d’écoles
de tous les goûts, dans lesquelles chacun embrassait sa propre démarche pour
la libération de la douleur en ce monde. Il y avait par-dessus tout, de
nouveaux penseurs qui apportèrent des pratiques religieuses basées sur
différentes philosophies et repoussèrent délibérément la tradition, les
conduisant à des pratiques d’un ascétisme extrême comme de s’assoir dénudé au
soleil en pleine chaleur ou manger seulement des herbes sauvages, etc. Ces
gens furent en ce temps-là, de purs contestataires, comme de nos jours, les «
hippies », seulement, eux, ils étaient beaucoup plus drastiques. Siddharta
apprit rapidement que le monde était plein d’une infinité de religions. Ces
dévots religieux se torturaient eux-mêmes avec l’idée d’éviter
l’accomplissement d’un karma. D’autres
priaient un Dieu avec l’espoir qu’il les libèrerait de leurs péchés et leur
permettrait de naître dans un monde céleste. D’autres cherchaient
l’émancipation à travers la discipline mentale, les bonnes œuvres et
l’assiduité aux rituels cérémoniaux. Laquelle de ces méthodes de salut,
s’il y en avait une, était efficace? À cette époque, vivaient deux
Brahmanes, ermites, au pied d’une petite montagne et Sakyamuni décida de
suivre leurs enseignements. Ces sages ermites orientaux étaient considérés
comme des personnes d’une grande sagesse et d’un grand pouvoir. Ils étaient
capables de voler dans les airs à grande vitesse, de marcher sur les eaux, et
d’autres rares prouesses. Ces ermites étaient considérés comme de grandes
autorités en matière de religion et métaphysique. Pour cela, Sakyamuni les a
élus comme maîtres. Là, il entra pleinement dans la pratique du yoga qui
caractérise la troisième phase de la vie de n’importe quel oriental;
atteindre la concentration mentale, l’introspection en son propre être
interne et la véritable émancipation du corps par le contrôle psychique. En
ce temps-là, on considérait le yoga comme un moyen pour se libérer des
souffrances inhérentes à la condition humaine. Ces ermites lui enseignèrent les
disciplines de la méditation qui, plus tard, imprégneront les pratiques du
bouddhisme. Ces techniques s’appelaient: «Atteindre la sphère du néant
» et « le lieu où il n’y a ni pensée et ni absence de pensée». Comme
nous disions, ces états de concentration resteront ensuite intégrés dans les
méthodes bouddhistes de méditation et de discipline, mais, dans les dix étapes
pour progresser vers l’état de Bouddha, ils étaient des étapes plus
inférieures, car ces méditations ne conduisent pas à calmer ni cesser les
passions, ni à la tranquillité, à l’éveil suprême ou à la libération totale,
sinon seulement, à la « sphère du néant ». L’objet de la recherche de
Sakyamuni était une sorte d’illumination qui pourrait libérer l’humanité des
souffrances qui entrainent le cycle des naissances et des morts. Comprenant
que ces méthodes ne le conduiraient pas au but qu’il aspirait, Sakyamuni les
abandonna et se livra aux pratiques ascétiques. Comme nous l’avions commenté,
Sakyamuni, convaincu qu’il n’atteindrait pas l’illumination à laquelle il
aspirait en suivant les préceptes des maîtres Yogis, il décida de se livrer à
d’autres pratiques ascétiques. La tradition nous dit que ce fût alors, entre
6 et 10 ans du plus pur ascétisme. La même source nous indique qu’il alla
dans une forêt près du hameau de Sena, dans lequel s’étaient réunis des
Brahmanes qui avaient abandonné leurs familles et étaient des pratiquants
très austères. La pratique de ces austérités, de
même que la médiation Yoguique, était considérée comme une méthode pour
atteindre le progrès spirituel et on y avait recourt, fréquemment. L’on se
proposait de soumettre le corps à diverses méthodes et processus de
mortifications, ainsi, on apprenait à supporter la douleur et l’on pouvait
atteindre la libération totale de l’Esprit. Ces disciplines étaient classées
en diverses catégories : celles relatives au contrôle du mental, à la
suspension de la respiration, au jeûne total et à la diète sévère. L’exercice
de suspendre la respiration était considéré comme un des plus difficiles,
premièrement, on se concentre pour empêcher que la respiration entre et sorte
à travers les narines et la bouche. On pourrait supposer que cela conduit à
la suffocation, mais quand on bloque les orifices du nez et de la bouche, on
commence à respirer par les oreilles. On affirme que cela provoque un fort
bourdonnement dans les oreilles et une douleur intolérable. Et quant au
jeûne, plusieurs désincarnèrent durant cette pratique. Sakyamuni croyait,
comme d’autres chercheurs, que s’il n’expérimentait pas les souffrances et
les épreuves de ces pratiques, qu’il ne pouvait espérer un véritable progrès
spirituel. Quand Sakyamuni se souvenait de cette période de sa vie, il dit,
selon ce qui est cité dans les écrits, qu’aucun Brahman passé, présent ou
futur n’avait souffert ni ne souffrirait des épreuves d’auto-tortures qu’il
s’affligea à lui-même et que sans crainte de se tromper cela ne lui avait pas
permis d’atteindre l’illumination. Ainsi, Gautama abandonna ces
pratiques et décida de s’efforcer dès lors de ne vivre ni à un extrême ni à
un autre, alors il comprit la signification profonde du Chemin du Milieu.
Il rejeta ce chemin où la vie le fit arriver au milieu d’un somptueux palais
et où la vie le mena à de sévères pratiques ascétiques alors que ces deux
formes appartenaient au dualisme. Le chemin du milieu est l’équilibre qui
nous conduit fermement à la libération. Après avoir pratiqué les plus sévères
austérités de son époque sans atteindre pour autant l’illumination, Sakyamuni
se résolut à abandonner ces pratiques. Il commença par récupérer ses forces
si gravement atteintes par les souffrances des privations. Les sculptures
bouddhistes représentaient Sakyamuni à cette époque complètement amaigri.
D’après la légende, Gautama alla se baigner dans la rivière pour se laver de
toutes les saletés qu’avait accumulé son corps et commença par manger d’abord
du riz et à s’alimenter chaque fois mieux, jusqu’à la récupération totale. Il
laissa la forêt et, les disciples qui le suivaient, l’abandonnèrent en
l’accusant d’avoir dévié et de s’être épris de la vie facile. Avec la ferme
intention de trouver la racine de toute souffrance, il s’assit au pied d’un
figuier Banian, le figuier hindou, décida de ne plus se lever de cet endroit,
tant que ne tomberait pas la peau et la chair de son corps, tant qu’il ne
trouverait pas la solution ; la découverte de la réalité ultime de toute
chose. De sorte que Sakyamuni demeura assis sur la plage à l’ombre de
l’arbre, résolu à trouver ainsi l’illumination.
Après avoir réussi une complète
domination des quatre degrés de Dhyana, il alla à la découverte de l’origine
de toute souffrance. Et on dit qu’en cette nuit-là, il se souvient de sa
première, seconde et troisième vie et ainsi il se souvint des milliers
d’existences en d’innombrables Aéons et il sut quel genre de mort il avait eu
dans une vie et dans une autre, et quel genre de vie, qu’elles soient
joyeuses ou malheureuses. Cela, il le vit, il l’expérimenta vivement avec l’œil
de la sagesse complètement ouvert. Les enseignements du Bouddha nous parlent
des six règnes par lesquels l’âme passe de l’un à l’autre sans atteindre la
libération finale... Ensuite, dans la seconde partie de la nuit, il vit le
monde entier et il vit la mort et la renaissance de toutes les créatures qui
naissent et meurent selon ses actions accumulées ou karma. Ces êtres dont les
actes étaient condamnables passaient par une période de misère, ceux dont les
actions avaient été bonnes, gagnaient un lieu dans le triple ciel. À ce
moment, il comprit la loi du karma qui gouverne l’univers. Dans la troisième
partie de la nuit, vint la vérité ultime: Les douze causes de l’Éternel
retour, qui sont la véritable cause de l’origine de toute souffrance. Il
comprit les quatre Saintes Vérités et la façon de demeurer au-delà de
l’aspect transitoire et de l’impermanence de toute chose, qui est le noble et
l’octuple sentier. Ainsi, Gautama se convertit en Bouddha. Et tout ce qui arriva en cette nuit-là, fut la base de tout son enseignement à ses disciples. Ayant trouvé l’origine de toute souffrance, il se proposa de la diffuser à toute personne réceptive de ces temps, des gens, d’autre part, très avancés spirituellement et pouvant atteindre l’illumination momentanément, simplement en écoutant ses révélations de façon claire et simple. Tous ces enseignements, il les nomma: La roue du Dharma ou la Loi. Puisque, qui arrive au bout, parviendra à faire Un avec la loi et avec le Père, étant bien au-delà des naissances et des morts, des plaisirs et des souffrances, sans égos, sans attachements, sans désirs. Il atteignit enfin la Béatitude, l’état de Bouddha. |
coomaraswamy - la
signification de la mort « meurs avant que
tu ne meurEs » |
a.k.
coomaraswamy |
Edition Arché |
2001 |
Qui est Satan ? Où est
l’enfer ? Que devenons-nous après la mort ? Des débuts de pistes
sont ici présentés à partir de textes hindous, platoniciens et
néo-platoniciens. Ceci est important si on veut évoluer dans des degrés de
connaissance en vue de sa libération définitive. Que devenons-nous
après la mort ? ». La réponse à cette question dépend de ce que l'entend par
"nous". Précisément, la Tradition considère en "nous"
une nature céleste, spirituelle, immortelle et une nature terrestre,
corporelle, mortelle. La nature céleste peut être comparée à l'Intellect-Roi
impassible qui se tient dans un char dont, normalement, la nature terrestre
figurée par la Raison devrait maîtriser la fouge passionnelle des chevaux. En
fait, actuellement, par suite de la Chute originelle et du devenir centrifuge
de l'humanité, les puissances individuelles de l'être humain sont insoumises,
voire rebelles à leur Seigneur et à leur Guide. Toutefois, l'état
primordial peut être rétabli, virtuellement sinon réellement, moyennant une
régénération et une initiation, permettant de parcourir, en partie ou en
totalité, la Voie des Ancêtres ou la Voie des Dieux dans le but de parvenir à
l'ensevelissement final dans l'Océan de la Possibilité infinie. Dans ces
conditions, on prend conscience de la complexité des diverses situations à
envisager pour caractériser le devenir posthume de ce "nous"
impliqué dans la question ci-dessus. Les études de ce
recueil s'appuient sur les écrits hindous, platoniciens et néoplatoniciens
pour élucider cette question de "psychologie traditionnelle». Celle-ci
a, en effet, une importance capitale pour l'homme et son évolution posthume
selon les degrés de connaissance qu'il aura acquis, et les étapes qu'il aura
atteintes dans son "voyage divin" en vue de sa libération
définitive. Au sommaire de cet
ouvrage : Sur la psychologie, ou
plutôt la pneumatologie dans l’Inde et dans la Tradition -
Qui est Satan et où est l’enger ? -
La signification de la mort
- « Socrate est
vieux » implique-t-il « Socrate est ? » -
Mahâ Purusha comme « Suprême identité » -
Les aspects Bhakta de la doctrine de l’Atman -
Le Déluge dans la tradition hindoue
- |
coomaraswamy - une nouvelle approche des vedas |
a.k.
coomaraswamy |
Edition Arché |
1994 |
C’est un essai de traduction et
d’exégèse que nous propose l’auteur. Grâce à René Guénon, A.K.C. reçut et
accepta l’idée d’une vérité métaphysique universelle et unique. Il fait des rapprochements
entre les écritures védiques et le christianisme, réservant une place de
choix à Maître Eckhart, Dante, Boehme, St Thomas, St Augustin, le Taoisme et
l’Islam. À un ami chrétien tenté par la « mode » de l’Inde, il
répond « Pourquoi chercher la
sagesse en Inde ? La valeur pour
vous de la tradition orientale n’est pas celle de la différence mais le fait
qu’elle peut vous rappeler ce que vous avez oublié ». Les Hindouistes n’ont pas de Livre
Sacré comme la Bible pour les Chrétiens ou la Thora pour les juifs. Les
hindouistes ont des « textes sacrés » appelés « Védas »
qui furent rédigés par la communauté Indo-aryenne il y a des milliers
d’années. Les Védas sont les plus anciens textes religieux au monde. Ils sont
à l’origine du Védisme, religion mère de l’hindouisme ainsi que de la
philosophie Vedanta. Les idées exprimées dans les Vedas furent tout
d’abord transmises oralement de père en fils puis de professeur à
disciple ; Ces enseignements oraux dateraient du 16ème siècle avant J.C.
et s’étendraient avec l’apparition de l’écriture de 5000 à 1500 avant J.C.
Pour les hindouistes, les Védas sont les témoins de la fondation et de
l’évolution spirituelle du monde, ils constituent un corps de référence pour
tous les hindous.
|
COOMARASWAMY
- l’Arbre inversÉ |
Amanda K. coomaraswamy Traduction
G. LECONTE |
Edition Arché Milan |
1998 |
Comme tout symbole celui de l’arbre est double. Ce grand penseur nous livre ici sa
vision du symbole de l’arbre qui inversé est le reflet et la continuité de
l’arbre debout. Les hommes disent que l'Ashvattha, l'arbre sacré éternel, croît avec sa racine vers le haut
et ses branches vers le bas, et que ses feuilles sont les Veda ; celui qui
connaît cette vérité connaît les Veda ». Dans ce verset de la Bhagavad Gîtâ (XV, v. 1), Krishna
évoque un symbole employé par les hommes pour représenter l'Univers comme un
courant éternel d'évolution, émanant d'une Source immuable. Bien qu'immuable
en elle-même, cette Source produit le changement en des différenciations qui
ne cessent de croître tout au long de la grande période de manifestation. La
limite de différenciation une fois atteinte, la même impulsion absorbe
graduellement toutes les différenciations pour retourner à l'homogène. La Doctrine Secrète symbolise ce processus évolutif d'une manière poétique
par le « Grand Souffle », avec ses expirations et inspirations périodiques.
Cependant, ni l'« expiration », ni l'« inspiration », ni les deux ensemble ne
décrivent ni ne constituent le Grand Souffle, car ce sont des actions dues à
Cela qui a le pouvoir d'agir ainsi. Comme le dit Krishna dans ce chapitre : «
C'est l'Esprit Primordial d'où s'écoule le flot ininterrompu de l'existence
conditionnée ». « Si tu veux croire
au Pouvoir qui agit au sein de la racine de la plante ou que tu imagines la
racine enfouie sous terre, tu dois penser à sa tige ou son tronc, et à ses
feuilles et ses fleurs. Tu ne peux imaginer ce Pouvoir indépendamment de ces
objets. La vie ne peut être connue que par l'Arbre de Vie ... » (Préceptes du Yoga). L'idée de l'Unité Absolue
serait totalement rompue dans notre conception, si nous n'avions pas quelque
chose de concret devant nos yeux pour contenir cette Unité. Et le divin étant
absolu, doit être omniprésent ; ainsi tout atome ne peut que LE contenir en
lui-même. Les racines, le tronc et ses nombreuses branches constituent trois
objets distincts, cependant ils sont un seul arbre. » Ainsi, au début de leur existence conjointe en tant que
symbole de l'Être Immortel, l'Arbre et le Serpent étaient en fait des
représentations de l'imagerie divine. L'arbre était inversé, et les racines prenaient naissance au Ciel et se
développaient à partir de la Racine sans Racine du tout-être. Le tronc crût
et se développa en traversant les plans du Plérome,
il projeta latéralement ses branches luxuriantes, tout d'abord sur le plan de
la matière à peine différenciée, puis vers le bas jusqu'à ce qu'elles touchent
le plan terrestre. Ainsi, l'Ashvattha, l'arbre de Vie et de l'Être, dont la
destruction seule conduit à l'immortalité, est dit dans la Bhagavad Gîtâ (chapitre XV, v. 1)) croître avec ses racines en haut et
ses branches en bas. Les racines représentent l'Être Suprême, ou la Cause
Première, le Logos; mais il faut aller au-delà de ces racines pour s'unir à Krishna qui est, comme le dit Arjuna (chapitre XI, v. 37) «
supérieur à Brahman, et la Cause Première... l'indestructible, ce qui est,
qui n'est pas, et qui est au-delà d'eux ». . |
coOMARASWAMY - HINDOUISME ET
BOUDDHISME |
Ananda K. Coomaraswamy |
Edition Folio |
2005 |
Fils
d'un juriste d'origine indienne et d'une Anglaise, Ananda K. Coomaraswamy
naquit à Colombo (Sri Lanka), le 22 août 1877. Il fit ses études en
Angleterre et se tourna d'abord vers les sciences: en 1903, il fut nommé
directeur des recherches minéralogiques de l'île de Ceylan. Bientôt cependant
il consacra ses efforts à créer un mouvement pour la constitution dans l'Inde
d'un enseignement national. Déçu par l'action politique, il se spécialisa
finalement dans les questions d'art. En 1911, il dirigeait la section
artistique des United Provinces Exhibits à Allahabad. Pendant la
Première Guerre mondiale, il fut appelé au Muséum of Fine Arts de
Boston pour faire partie du personnel scientifique; et il resta jusqu'à la
fin de sa vie dans cet institut, où il était spécialement chargé du
département des arts de l'Islam et du Moyen-Orient. Il projetait de rentrer
en Inde et commençait à s'y préparer lorsqu'il mourut subitement le 9
septembre 1947. Sa
puissance de travail et d'assimilation était prodigieuse. Il savait une
dizaine de langues, peut-être davantage: un des premiers travaux de ce
Cinghalais fut une traduction anglaise de la Völuspa, faite d'après le
texte islandais de la plus ancienne version de l'Edda. Son
oeuvre est considérable et répartie dans une quarantaine d'ouvrages et
plusieurs centaines d'articles, ceux-ci ayant été publiés dans de nombreuses
revues d'Amérique, d'Inde et d'Europe. L'art de l'Inde y tient la première
place. En français furent publiés Les Sculptures çivaïtes (en
collaboration avec A. Rodin, E. B. Havel et V. Goloubew, 1921), La Danse
de Shiva (1924), Les Arts et Métiers de l'Inde et de Ceylan
(1924), Pour comprendre l'art hindou (1926), Les Miniatures
orientales de la collection Goloubew (1929), La Sculpture de Bodhgayâ
(1935). Son principal ouvrage dans le domaine de l'art demeure ses Eléments
of Buddhist Iconography (1935), où l'interprétation symbolique de l'art
bouddhique tient la plus grande place. On
ne peut, en effet, s'occuper d'art oriental sans se poser la question du sens
de ses formes. Et, pour y répondre, il faut connaître les "mythes"
et les Écritures. L'interprétation directe des textes védiques et bouddhiques
devint un des sujets d'étude de Coomaraswamy et prit, à partir de son travail
A New Approach to the Vedas (1933), une place croissante dans son
oeuvre. Bien
qu'il ait traité d'un très grand nombre de sujets, peut-être son souvenir
restera-t-il plus particulièrement attaché au thème des Dieux et des Titans,
à celui de l'Arbre renversé, auquel il a consacré une magnifique étude, enfin
à celui du "Soi" et de la transmigration. Ce dernier sujet lui a
fourni, comme on le sait, l'occasion de rétablir la véritable signification
du Bouddhisme originel, qui avait été dénaturée par les orientalistes. Les
principales conclusions de ses recherches ont été réunies dans Hindouisme
et Bouddhisme (1943), grand classique de la "Philosophia
Perennis" qui reste comme son testament intellectuel. Tous
les deux ayant vu le jour en Inde, la doctrine de Bouddha est une remise en
question de l’Hindouisme à qui elle reproche une iconographie
déconcertante avec ses milliers de dieux. En effet, Bouddha ne reconnaît
aucun dieu à qui s’adresser pour implorer un quelconque pardon ou pour
obtenir le salut. L’homme est le seul maître de son destin. Par ailleurs, les
bouddhistes évitent de se perdre dans les spéculations sur l’origine du
monde, ignorant ainsi tout concept d’un dieu créateur, contrairement aux
hindous qui ont leur Brahma considéré comme le premier créé et source de
toute chose. La réincarnation :
S’ils partagent le même idéal qui est la libération de l’homme du cycle des
réincarnations, le Bouddhisme et l’Hindouisme n’en n’ont pas la même
conception. Le premier renie l’existence d’une âme passant d’un corps à
l’autre à travers la réincarnation de par le principe d’impermanence, ce que
les hindous proclament. D’autres différences mineures peuvent séparer les
deux courants, comme le système de castes inhérent à l’Hindouisme,
mais qui est totalement ignoré du Bouddhisme. Il en va de même de la langue :
le Vepa constituant les écritures sacrées hindouistes est rédigé en sanskrit,
à l’inverse du Tripitaka des bouddhistes, qui lui est écrit essentiellement
en pali. Et l’on se demande pourquoi l’Hindouisme, qui est reconnue
comme la plus vieille religion du monde, malgré ses 750 millions d’adeptes,
ne connaît pas la même popularité en Occident que celle du Bouddhisme qui y
continue actuellement de faire de plus en plus d’adeptes. |
coomaraswamy - LA DANsE
DE ÇIVA - 14 ESSAIS SUR L’INDE - |
Ananda K. Coomaraswamy |
Edition L’Harmattan |
2000 |
||
Parmi les voies de transformation de
l'être humain, le Yoga groupe un ensemble de méthodes élaborées sur le sol
indien au fil des millénaires. On ne s'étonnera donc pas que Shiva soit la
divinité d'élection des Yogi, puisque les pratiquants du Yoga visent une
transformation radicale de leur être pour atteindre la fusion avec le plan
divin (samadhi). Bien entendu, on ne pense pas ici aux formes
"allégées" de Yoga que proposent la grande majorité des écoles de
Yoga en Occident car elles ne transforment pas grand-chose. Au demeurant, le
voudraient-elles qu'elles n'y parviendraient pas car les élèves baignent dans
un environnement social, culturel, familial, etc. qui les lie... En un sens,
c'est heureux, car ils ne sont pas prêts, sinon à être bernés par des
sectes... Les aspects, les formes de Shiva
apparaissent soit bienveillantes, soit sévères selon la fonction qu'elles
assument. Les formes sévères, qualifiées aussi de terribles, invitent aux
changements, dissipent l'ignorance, détruisent ce qui est mauvais, ce qu'en
langage imagé l'on nomme les démons. Ces formes sont regroupées sous le nom
de Rudra. C'est pourquoi Shiva est le dieu des champs de bataille, des champs
de crémation, des carrefours dangereux. Il y est souvent accompagné de
démons, d'esprits malfaisants et de fantômes. Shiva est "Celui qui est
bon", ou encore "le Seigneur qui prête chance". Shiva-Rudra
est Celui qui détruit le démon et la tristesse. Shiva-Shankara est le témoin
de ce qui est bon. Shiva est "tri-netra", c'est à dire "le
Seigneur aux trois yeux" pour voir l'Invisible. Il est aussi "Nila
Kantha", "le Seigneur au cou bleu", en référence à la légende
rapportant qu’il aurait bu le poison pour sauver le monde de la destruction.
Shiva-Nâtarâja est le danseur cosmique et Shiva-Ardhanarîshvara est simultanément
masculin et féminin (androgyne). Il est à la fois statique et dynamique, à la
fois créateur et destructeur. Il est le plus vieux et le plus jeune, il est
la jeunesse éternelle et le jeune enfant. Il est source de fertilité pour
tous les êtres vivants. Shiva est le plus grand des renonçant, mais il est
également l'amant idéal. Il accorde prospérité à ses adorateurs bien qu'il
soit Lui-même austère. Il est omniprésent et réside en chacun en tant que
Pure Conscience. Pour résumer, on dira que Shiva assume trois
aspects, trois grandes fonctions : Shiva est le Maître du Yoga,
profondément plongé dans une méditation continue. De par son immobilité et sa
concentration parfaite, il prépare les changements, les transformations du
Monde et de l’homme. Shiva est le Roi de la Danse, le Natarâja qui
anime, transforme et détruit le Monde Shiva est le Grand Dieu, la Conscience Suprême, inséparable de
Shakti-Pârvatî, la fille de Himavân-Haimavati. Il n'est point de Shiva sans
Shakti et point de Shakti sans Shiva. Au sommaire de cet ouvrage : 1e essai : L’apport de l’Inde au bonheur de
l’humanité - 2e essai : Conception
Hindoue de l’Art : Histoire de l’esthétique - 3e essai : Conception
hindoue de l’Art : Théorie de la beauté - 4e essai : La beauté est un
état de l’âme - 5e essai : Les primitifs
bouddhiques - 6e essai : La danse de
Çiva - 7e essai : Images indiennes
à plusieurs bras - 8e essai : La musique
indienne - 9e essai : Position de la
femme aux Indes - 10e essai : Sahaja 11e essai : Fraternité
intellectuelle - 12e essai : Nietzsche d’un
point de vue cosmopolite - 13e essai : La jeune
Inde - 14e essai : Individualité,
autonomie et fonction - |
coomaraswamy - LA PORTE DU CIEL
– ESSAI SUR LA mḖtaphysique DE L’ARCHITECTURE TRADITIONNELLE - |
a.k.
coomaraswamy |
Edition Dervy |
2008 |
Cette
anthologie réunit, pour la première fois dans leur version intégrale et pour
la plupart inédits en français, les essais majeurs de l'historien d'art et métaphysicien,
Ananda Coomaraswamy, sur le symbolisme et l'architecture sacrée aussi bien en
Orient que dans l'Occident médiéval. Centrés autour d'un thème essentiel, la
Porte du Soleil ou Porte du Ciel, qui permet à l'être de sortir du cosmos et
d'accéder à la connaissance divine, et fruits de plus de trente années de
recherches, entreprises en Inde puis aux Etats-Unis, alors qu'il animait à
Boston le premier département d'art oriental constitué sur le sol américain,
ces articles présentent une synthèse sans précédent révélant l'unité
fondamentale des traditions aussi bien que leur permanente actualité. Utilisant
une information considérable couvrant les principales traditions révélées (et
tout particulièrement l'hindouisme, le bouddhisme et le christianisme) mais
aussi le folklore mondial, l'auteur dégage les principes, les symboles et les
mythes essentiels qui, partout, ont présidé à l'édification des temples dans
les civilisations traditionnelles. Il montre comment ceux-ci se sont
articulés avec la vie spirituelle de l'humanité depuis ses origines à nos
jours et quelle perte leur abandon constitue pour l'humanité. Préfacé par le
professeur Adrian Snodgrass, spécialiste de renommée internationale en
architecture et histoire de l'art oriental, cet ouvrage érudit est une
véritable ouverture à cette " pensée symbolique " qui précède le
langage et la raison discursive et qui se retrouve un peu partout sur notre
globe. Comme
pour l’art en général, l’Inde, c’est tout d’abord une grande diversité
géographique : de la montagne à la plaine alluvienne, du Nord au Sud, du
désert à la forêt tropicale etc., mais aussi ethnique, linguistique et
politique. Il n’en existe pas moins une réelle entité culturelle originale
sur fond religieux védique pour l’ensemble de la civilisation indienne
traditionnelle, avec le même substrat pour les 3 religions principales :
bouddhisme, hindouisme et jaïnisme. La culture musulmane n’est restée qu’à la
périphérie et n’a jamais réussi à occulter ces anciennes traditions
brahmaniques. L’art civil semble ne pas avoir joué un rôle majeur, bien
qu’il y ait des règles d’implantation et d’architecture concernant les
villes, les édifices publics et les maisons individuelles ou foyers, et
notamment l’art du Vastu Shastra, ancêtre du Feng Shui, que nous
aborderons ultérieurement. L’omniprésence du sacré, intimement lié à la
plupart des actes de la vie publique et privée, sous-tend non seulement la
plupart de ces actes mais aussi tout le domaine artistique. Les
textes religieux inspirent à la fois une
iconographie, exposent les procédés, les thèmes des diverses techniques,
systématisent les données esthétiques selon les catégories particulières de
la logique indienne, codifient les nombreuses spéculations liées à l’image ou
à l’édifice sacrés. Leur exécution doit faire avancer sur la voie du salut
aussi bien le commanditaire que l’artisan ; la fabrication de l’œuvre
est considérée comme une cérémonie religieuse en soi, incluse dans un rituel
plus ou moins complexe dont nombre d’éléments remontent à l’époque védique.
L’artisan ne cherche pas à faire œuvre originale, il doit au contraire se
conformer au canon établi. Un même thème pourra se conserver durant des
siècles. L’innovation n’étant pas le but recherché, la notion d’évolution
telle qu’on la comprend en occident ne peut être appliquée. Sa variété
s’explique par d’autres facteurs. Un
même motif sera interprété différemment dans le temps et l’espace. Même
incompris, il ne disparaîtra pas et sera conservé à titre décoratif, des
éléments nouveaux venant alors prendre la première place. De ce fait, il est
difficile de dater avec précision la plupart des œuvres et monuments. A
une certaine époque, il est presque impossible de faire la différence entre
des œuvres bouddhiques et celles inspirées par l’hindouisme. Seul l’art Jaïn
se démarque par ses propres traditions esthétiques un peu en marge des grands
courants. Des rites complexes règlent l’édification des monuments religieux,
le choix du terrain et des matériaux, l’orientation de la construction. La date
du début de chantier, les phases successives de la construction et la
consécration obéissent à des prescriptions minutieuses qui trouvent leur
origine dans les textes décrivant l’érection de l’autel védique. Les
conceptions qui président à l’élaboration du temple hindou sont sur ce point
caractéristique : étroitesse des volumes intérieurs des bâtiments qui,
souvent, contrastent avec leurs dimensions extérieures parfois démesurées. Le
cœur du temple est en effet une simple Cella (garbhagriha) carrée, qui
abrite l’image de la divinité ou l’un de ses symboles. Cette pièce n’est
accessible qu’aux seuls brahmanes. Elle est précédée, dans la plupart des
cas, d’un pavillon (mandapa) hypostyle, parfois dédoublé, et d’un vestibule.
Ces différentes parties sont nettement visibles de l’extérieur et donnent au
temple hindou une rigueur de composition particulière qui s’oppose à l’aspect
foisonnant de son décor. Le
temple est la demeure du dieu par excellence. Bâti comme tel, il est le lieu
privilégié de contact entre les mondes humain et divin. Il est donc considéré
comme axe du monde. On comparera les diverses parties de son élévation aux
membres d’un personnage cosmique (purusha). Façades et toitures
évoquent les formes que l’on prête aux palais célestes ou aux montagnes
mythiques où demeurent les dieux. A l’opposé de nombre d’édifices
occidentaux, un tel monument n’est pas fait pour recevoir la foule des
dévots. Les indiens n’ont donc pas été confrontés au délicat problème de
couvrir de vastes espaces. Ils s’en sont tenus à une technique assez fruste.
Des voûtes à encorbellement reposent sur des murs très épais qui renforcent
encore l’aspect massif des constructions. Des pièces de décharge, accessibles
par des trappes de pierre, occupent l’intérieur des toitures colossales et
évitent une surcharge de poids. Ce contraste entre les volumes extérieurs et
intérieurs, l’existence de nombreux monuments rupestres entièrement taillés
dans le roc, l’exiguïté des ouvertures dans la plupart des styles, la
multiplication des redans et de modénatures (modénature :
l'ensemble des moulures qui ornent une partie d'un monument ou l'ordre qui le
caractérise), donnent souvent à ces architectures l’aspect de sculptures
gigantesques. |
coomaraswamy - LA THḖORIE MḖDIḖVALE DE LA BEAUTḖ - |
a.k.
coomaraswamy |
Edition Arché |
1997 |
|
Dans
un article de 1944, consacré à la doctrine de la réminiscence en Inde et dans
le platonisme, Coomaraswamy écrivait qu’elle « correspond, dans la même
Philosophie Pérenne, à la doctrine selon laquelle la beauté est telle par sa
participation à la Beauté, et que tout être participe à l’Être absolu. »
Coomaraswamy conçoit ainsi la beauté, sur un mode platonicien, comme la
participation à une Réalité transcendante, à un archétype, de la même manière
que les symboles renvoient à un référent qui transcende le plan matériel du
signe. Il s’est également inspiré de cette définition indienne tirée du Sâhita
Darpaṇa (I, 3) : « L’art est l’expression informée par la beauté
idéale. » À ce principe théorique et philosophique, Coomaraswamy fait
correspondre une exigence esthétique exprimée en termes généraux et dans des
analyses peu différenciées : un art ne doit pas être naturaliste, quels que
soient ses modes de stylisation. Ainsi, les arts indien, chinois, gothique,
égyptien, grec archaïque ou « primitif » forment un art idéaliste, reflétant
une réalité harmonique transcendantale, alors que l’art grec hellénistique et
l’art romain, les bouddhas gréco-bouddhiques du Gandhara, l’art occidental à
partir de Raphaël et de Michel-Ange, et le naturalisme contemporain, forment
un art qui n’expriment plus, selon lui, une relation pour ainsi dire
archétypique à la beauté.
En
1937, Coomaraswamy accorde également une
prééminence au symbolisme représenté, et non à l’esthétique de la
représentation, voulant par là même contrer le parti pris d’un jugement
esthétisant selon lui déformant et réducteur : « l’élément le plus
significatif d’une oeuvre d’art est celui qui peut persister, et souvent
persiste, durant des millénaires, et le moins significatif consiste en des
variations accidentelles de style grâce auxquelles nous sommes en mesure de
dater une oeuvre donnée, ou même en certains cas de l’attribuer à un artiste connu.
» Récusant l’accusation selon laquelle
le spécialiste de l’iconographie et du symbolisme ajoute « des significations
à des emblèmes donnés », il écrit que, au contraire, « le pur esthète et
anthropologue “enlève” des significations à ces emblèmes, et de cette façon
les dénature. » En d’autres termes,
les variables esthétiques comptent moins, pour lui, que le sens
iconographique donné aux oeuvres par le symbole. Par ailleurs, son discours
sur la Beauté se présente comme une métaphysique générale, dont on peut
remarquer la complexité et la richesse, mais dont il faut noter le peu de
connexion qu’elle a, le plus souvent, avec les expressions artistiques. En
général, écrit-il également, on estime que le vrai critique est capable de
distinguer les belles oeuvres ou les oeuvres de génie de celles qui ne le
sont pas, Plus loin, il écrit que la question de la beauté et de la laideur
est une question d’adéquation entre le thème et l’expression : « “plus” ou
“moins” beau sont des mots impliquant une correspondance plus ou moins grande
entre le fond et la forme ; et c’est tout ce que nous pouvons dire de l’objet
comme tel ; en d’autres termes, cet art est bon, qui est bon dans son genre.
» Poursuivant sur le rôle de l’artiste, il affirme que ce dernier ne doit pas
viser à la Beauté, ce qui est voué à l’échec et s’apparente à « vouloir voler
sans ailes ». La vision du beau est « un état de grâce qui ne peut être
atteint par un effort conscient », elle est un acte d’amour dont le secret
est « l’oubli du moi » : « le concept de beauté a pris naissance chez le
philosophe, non chez l’artiste » Aussi, le but de l’artiste est-il de révéler
et de nous rappeler la beauté, partout où elle se trouve. Cette beauté est
indépendante du sujet de l’oeuvre, qui peut être neuf ou ancien, et elle ne
comporte pas de degrés, car, simple ou complexe, une expression « nous
remémore un seul et même état. » Et dans toute beauté se révèle en définitive
le Divin, beauté absolue.
Au
sommaire de cet ouvrage : Denys l’Aréopagite
- Ulrich Engelbert de
Pulchro - Saint Thomas d’Aquin « Du divin Beau
et comment il est attribué à Dieu »
- Commentaire de Coomaraswamy
sur le tria requiruntur - |
COOMARASWAMY
- SUIS-JE LE GARDIEN DE
MON FRÈRE ? |
ANANDA. K. COOMARASWAMY |
Edition PARDḔS |
1979 |
Ananda.
K. Coomaraswamy (1877-1947) demeure sans conteste, avec René Guénon Julius Evola et
Frithjof Schuon, l’un des auteurs vraiment importants de notre temps. Il est
l’un des plus éminents représentants de la Philosophia Perennis, cette «
sagesse incréée, semblable à ce qu’elle a toujours été et à ce qu’elle sera
toujours » comme le disait St Augustin. Publié aux Etats-Unis en 1947, ce
livre réunit une série d’articles écrits entre 1942 et 1946. En outre l’édition française s’enrichit d’un
chapitre inédit qui figurait pour la première fois dans l’édition anglaise de
1979 ; il traite de l’illusion que peut susciter une conception erronée de la
démocratie, de la liberté et de l’égalité. Trois des textes du présent
recueil ont déjà fait l’objet d’une traduction en français dans la revue Etudes
Traditionnelles. Coomaraswamy aborde ici certains des thèmes qui lui sont
chers ; les influences délétères et les méfaits de la civilisation
occidentale moderne en Orient, en particulier dans les domaines de l’Art et
de la Culture, les possibilités d’un rapprochement intellectuel « aux plus
hauts niveaux de référence » entre l’Orient et l’Occident, ainsi que l’unité
transcendante des religions et des doctrines traditionnelles authentiques. A une époque
où l’on parle tant, à tort et à travers, de société multiraciale et
multiculturelle, cette partie de l’œuvre de Coomaraswamy reste encore, par
divers côtés, et malgré la marche sans cesse plus rapide du monde moderne,
d’une surprenante actualité. Dans
le récit biblique (Genèse 4,9), la question est posée par un meurtrier, Caïn,
qui vient de tuer son frère Abel, par jalousie. S'il énonce une question,
c'est pour éviter de répondre à une question. Il n'est donc pas complètement
anodin de nous inviter à réfléchir sur la question telle qu'elle est posée
par le meurtrier, et non sur celle, très large, que lui a posé
Dieu: ‘’Où est mon frère ?’’ Il
n'est pas impossible que lorsqu'on vient de tuer son frère, on puisse avoir
un raisonnement un peu faussé. Ayant refusé de répondre à la question, Caïn
se trouve confronté à une nouvelle interrogation, car Dieu lui demande alors
"Qu'’as-tu fait de ton frère ?’’ ", une question qui souligne
que ce frère est devenu un objet dont on peut faire quelque chose, le tuer par
exemple; une question qui suggère que chacun a une responsabilité à l'égard
de son frère, au moins celle de ne pas en faire un objet. Mais la formulation
"Suis-je le gardien de mon frère?" ignore la responsabilité éthique
à l'égard de l'autre pour se limiter à une sorte de supposition impossible:
nous ne sommes pas là pour nous surveiller mutuellement, nous ne sommes
évidemment pas les gardiens les uns des autres. "Où est ton frère?"
était une question très ouverte, pouvant entraîner des réponses complexes, à
des niveaux différents, alors que "Suis-je le gardien de mon
frère?" est une fausse question, une question dont la réponse est
évidente, une question qui ne risque pas de susciter de changement. En
éthique, l'évidence est toujours un piège. De même que quelques lignes plus
haut, le serpent avait perverti l'interdit hautement symbolique: "Tu ne
mangeras pas d'un seul arbre, mais tu peux manger de tous les autres" en
l'insupportable "tu ne mangeras d'aucun arbre du jardin", interdit
de vivre qu'il fallait évidemment transgresser, de même ici le meurtrier tord
le discours pour ridiculiser l'interlocuteur, et fuir la responsabilité. Pourtant,
il me semble qu'aujourd'hui, nous sommes assez volontiers du côté de la
question telle qu'elle est posée par le meurtrier, nous appuyant sur notre
attachement et pour récuser toute
forme de responsabilité à l'égard du frère, de sa personne comme de ses
comportements. Sous prétexte de préserver cette liberté individuelle, la question
est posée de façon à ce que la réponse soit évidente. Mon frère n'étant pas
un animal, ni un prisonnier, je n'en suis pas le gardien. Et si je n'en suis
pas le gardien, cela peut signifier que je n'ai absolument rien à dire sur
ses comportements. Mais si nous tentons d'écouter la question première, la
question à laquelle notre question est une non-réponse, nous sommes mis en
demeure d'entendre l'appel à la responsabilité: "Où est ton frère
?" Nous ne sommes pas responsables des comportements d'autrui, nous ne
devons pas lui imposer notre système de valeur? Oui, sans doute, mais nous ne
pouvons pas non plus faire comme s'il n'existait pas, comme s'il était
totalement en dehors du lieu où nous sommes. Il
peut agir comme bon lui semble; mais ne sommes-nous pas responsables des
conditions dans lesquels il agit, ou à cause desquelles il ne peut agir? Ne
sommes-nous pas partie prenante de ce qui a fait de lui un objet soumis à la
violence? Paul Ricoeur nous a appris que nous participons non seulement à ce
qui constitue son milieu de vie, et d'action, mais aussi, plus profondément,
à ce qui constitue son estime de lui-même et donc sa capacité d'agir. Se
contenter de rappeler la liberté individuelle peut alors être une formidable
façon de porter un déni sur cette part de responsabilité mutuelle que nous
portons. Je ne suis pas responsable de ce que fait mon frère, mais je porte
une part de responsabilité dans la conscience qu'il a de ce qu'il peut faire,
de ce qu'il est capable de faire. Au sommaire de cet
ouvrage : Suis-je le gardien
de mon frère ? -
L’illusion de l’instruction
- Des chemins qui conduisent
au même sommet - Sagesse orientale et savoir
occidental - Orient et Occident -
Paternité spirituelle et ‘’puppet complex’’ -
Gradation, évolution et réincarnation -
L’illusion de la démocratie, de la liberté et de l’égalité - |
CORBIN - AVICENNE ET LE RÉCIT VISIONNAIRE |
Henri CORBIN |
Edition VERDIER |
1999 |
Philosophe, germaniste, iranologue, arabisant, Henry Corbin mena l’existence remplie d’un chercheur laborieux, d’un découvreur et d’un penseur aussi inspiré qu’érudit. Elaboré à l’occasion du millénaire d’Avicenne, cet ouvrage est d’abord l’édition et la traduction de trois récits avicenniens qui déploient la perspective mystique où se parachève l’œuvre du grand penseur iranien. Henry Corbin (1903-1978) a procédé à cette édition en la soumettant à l’épreuve du commentaire, il met en lumière, pour la première fois, l’angélologie d’Avicenne, où se transmue en termes mystiques la doctrine des intelligences et des ames célestes. Cette élucidation lui permet de montrer comment Avicenne procède à l’élaboration d’une doctrine du pèlerinage de l’âme humaine vers son ange personnel, doctrine par laquelle Avicenne entre en consonance avec diverses traditions gnostiques qui appartiennent au domaine de l’islam. Ces traditions à leur tour, renvient aux gnoses des religions du Livre, ou à la gnose manichéenne. L’ouvrage d’Henry Corbin s’amplifie ainsi au point de traiter du problème plus vaste posé à la science des religions : quel est le sujet de l’expérience visionnaire ? Celle-ci passe par les voies du mode imaginal, thème cher à Corbin et dont le présent ouvrage offre une première thématisation et une explication.
Deuxième partie : Le récit de Havy ibn Yaqzan : Rencontre avec l’ange - la salutation - le nom et la personne de l’ange - La physiognomonie - les deux voies de l’âme - Les trois mauvais compagnons de l’âme - les conditions du voyage - L’Orient et l’Occident de l’univers - la source de vie - Les Ténèbres aux abords du pole - Le climat de la matière terrestre et céleste - Les sphères célestes - Le royaume de l’âme - Les démons de l’âme - les génies de l’âme - Les anges terrestres - |
CORBIN - CORPS SPIRITUELS ET TERRES CÉLESTES - DE L’IRAN MAZDÉEN à L’IRAN CHIITE |
Henri CORBIN |
Edition BUCHET- CHASTEL |
1979 |
Dans cet ouvrage, l’auteur
s’est attaché à montrer la voie menant, par un thème précis, de l’Iran
mazdéen à l’Iran islamique. La méthode de l’auteur, attentif aux intentions
et aux structures, est essentiellement phénoménologique, progresser d’un
niveau de signification à un autre, c’est faire tout autre chose en effet que
de passer simplement d’une date à une autre.
|
corbin
henry – SA
VIE - SON œuvre - |
Cahiers de l’Herne |
Edition de
l’Herne |
1981 |
Henry Corbin fut un immense
philosophe et métaphysicien, qui rapprocha l’Orient et l’Occident, en
traduisant et faisant connaitre les plus grands textes de la mystique arabe. Cet ouvrage important, grand format
de 360 pages, donne un condensé de sa bio-bibliographie, avec des articles
d’écrivains, de philosophes et de spiritualistes de tous bords, qui rendent
hommage à Henry Corbin. Au sommaire de ce condensé de la vie et de
l’œuvre de Corbin : Les cités emblématiques - de Heidegger à Sohrawardi -
Post-scriptum à un entretien philosophique -
Transcendantal et Existentiel
- Théologie au bord du lac - La philosophie « Orientale » - Pages du journal par Mircea Eliade - Un
philosophe en quête d’Orient par Jean Brun
- Une lampe brulant avec
l’huile d’un olivier, par Daryush Shayegan
- Le sens du Taawil par Nasser
Assar - Imago Magia
- Philosophie angélique par
Christian Jambert - Au nom de Dieu le Très Haut -
L’histoire comme nuit de Walpurgis
par Guy Lardreau - Sur le paradoxe du monothéisme par
Miller - Vers l’Imam caché - La prophétologie ismaélienne et duodécimaine -
Manichéisme et religion de la Beauté
- Du sens musical de la musique
persane - Mystique de l’humour -
Henry Corbin, théologien protestant par Ricgard Stauffer -
Aesthetica in nuce par Hamman - Orient et Occident - Le social et le cosmique par Jacques
Berque - Ibn’Arabî et la prophétique shiite par
Stephane Ruspoli - Verus propheta par Luigi Cirillo - Le
temps d’Eranos - De l’Iran à Eranos - A
Olga Frobe-Kapteyn - La reconquête de l’imaginal - Le
Soufi et le Fai par Jean Paul
Charny - Souvenirs
-
Henry Corbin en Iran par Jean Soler
- Souvenirs - A
Téhéran - Evocations
- Témoignages -
Hérétiques de toutes les religions
- Hermann Landaulet - D
de Rougemont - Modjtehedy
- Bordessoule - Diverses correspondances avec :Heidegger - Gaston Bachelard - Barruzi - G. Scholem - Mircea Eliade - Cioran - Georges Dumézil - Carl Gustav Jung - E. Ionesco - René Magritte - André Malraux - Louis Massignon - Henri Michaux - Raymond Queneau - Alain Daniélou - Etienne Souriau - Denis de Rougemont - et d’autres… |
CORBIN - EN ISLAM IRANIEN Aspects spirituels et philosophiques |
Henri CORBIN |
Edition GALLIMARD |
1971 |
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Le monument qu’Henry Corbin présente ici en quatre volumes, est le résultat de plus de vingt ans de recherches menées en Iran même. Sa méthode se veut essentiellement phénoménologique, sans se rattacher à une école déterminée. Il s’agit pour lui de rencontrer le fait religieux en laissant se montrer l’objet religieux tel qu’il se montre à ceux à qui il se montre. Le phénoménologue doit donc devenir l’hôte spirituel de ceux à qui se montre cet objet et en assumer avec eux la charge. Toute considération historique, restera donc ici immanente à cet objet, sans lui imposer du dehors quelque catégorie étrangère. Collection en 4 Volumes : Volume 1 : Le Chiisme duodécimain. – Shiisme en Iran - Philosophie prophétique et religion initiatique - Le plérôme des 12 Imans - Les paradoxes affrontés par l’ismaélisme et par le shiisme duodécimain - Le combat spirituel su Shiisme - Les hiérarchies spirituelles invisibles - Le phénomène du Livre saint et son herméneutique spirituelle - Conscience historique et gnostique - Esotérisme et exotérisme - L’herméneutique - Le secret des Imans - Les quatre niveaux de l’ésotérisme - Les descentes épiphaniques du livre saint - Volume 2 : Sohrawardi et les platoniciens de Perse - La vie et le martyre - L’ascendance des théosophes orientaux - La Théosophie orientale - La sagesse hiératique - La connaissance orientale - La lumière de gloire mazdéenne et l’angélologie - La source orientale - Les visions de Kay Khosraw et de Zoroastre - Les lumières archangéliques et les idées platoniciennes - Psaume à l’archange du soleil et à la nature parfaite - La lumière de gloire et le saint Graal - Hermetica et mithriaca - Parsifal - Le récit du Graal d’un mystique khosrawani - Le récit de l’archange empourpré et la geste mystique iranienne - De la naissance de Zal à la mort d’Esfandyar - Le récit de l’exil occidental et la geste gnostique - L’histoire des gnostiques - Le gnostique à la rencontre de l’ange - Qui est l’ange personnel ? - Evangiles et actes gnostiques - Gnose mandéenne - Liturgie mithriatique - Alchimie - Gnose manichéenne et mazdéenne - Swedenborg - Le secret de la cité personnelle - La nature parfaite comme notion hermétique - Le leg spirituel sur la voie royale - La postérité orientale en Iran et en Inde - La religion de l’Eros transfiguré - La geste mystique iranienne - Volume 3 : Les Fidèles d’amour. Chiisme st soufisme. - Ruzbehan et le soufisme des Fidèles d’amour - Soufisme et quiétude de l’âme - Ruzbehan de Shiraz - L’ennuagement du cœur et l’épreuve du voile - Diarium spirituale - Le jasmin des Fidèles d’amour - Le pèlerinage intérieur - La théosophie dans la beauté - L’histoire des Fidèles d’amour - Le Tawhid - shiisme et soufisme - Haydar Amoli, théologien shiite du soufisme - Visions dans le ciel nocturne de Bagdad et du Khorassan - Un traité anonyme sur les sept sens ésotériques di Qoran - Herméneutique et typologie - L’événement éternel du livre - Du sens ésotérique de l’éclatement de la lune - les juristes et les traditionalistes - Les philosophes de l’islam - Les Péripatéticiens - Les théosophes de la lumière - Les Horoufis - Les sept organes subtils de l’homme - L’ange Gabriel - Les trois états ou corps de l’être humain - L’anthropologie mystique - Volume 4 : L’Ecole d’Ispahan et le douzième Imam - Confessions extatique de Mir Damad - Vision en la mosquée de Qomm - Exaltation dans la solitude - Cette immense clameur occulte - Molla Sadra Shirazi - Vers une métaphysique de la Résurrection - Le monde de l’imagination spirituelle et le corps de résurrection - L’imagination créatrice et sa fonction eschatologique - La triple croissance de l’être humain - Qasi Said Qommi - La ville sainte de Qomm - Théologie apophatique et imâmologie structurelle - Le récit du nuage blanc, comme récit initiatique - L’involution du temps chronologique et de l’espace sensible - En explorant la montagne du Qaf - Le prophète Salih - Le sceau de Salomon - La multitude des mondes - L’école shaykhie - La vie et l’œuvre de Shaykh Ahmad Ahsai - Le quatrième pilier - Le douzième Imam et la chevalerie spirituelle - L’hagiographie du douzième Imam - l’achèvement du Plérôme des douze - de Byzance à Samarra - Le sceau de la Walayat mohammadienne et son occultation - A temps de la grande occultation - Le sanctuaire de Jam- Karan - Le voyage à l’ile verte en mer blanche - Les iles aux cinq cités - rencontre avec le désert - la chevalerie spirituelle - Tradition abrahamique et chevalerie spirituelle - le douzième Imam et le règne du Paraclet - le guide personnel - |
corbin
et
le comparatisme spirituel |
|
Edition Arche-Milan |
2000 |
Colloque
tenu à Paris en juin 1999. On y parle des textes d’Henry Corbin et de l’alchimie spirituelle. Au
sommaire de ce colloque : Pierre Roy : Henry Corbin
et l’alchimie spirituelle Jean Pierre
Vieillard-Baron :
Temps spirituel et hiéro-histoire selon Henry Corbin. Une phénoménologie de
la conscience psycho-cosmique – Grégoire
Lacaze :
La philosophie du témoignage chez Paul Ricœur et Henry Corbin. Jean
François Marquet :
Swedenborg et l’exégèse visionnaire. Antoine
Faivre :
La question d’un ésotérisme comparé des religions du livre. |
CORBIN - L’ARCHANGE EMPOURPRÉ |
SOHRAWARDI –traduction Henry Corbin |
Edition Fayard |
1976 |
15 Traités et récits mystiques traduits du persan et de l’arabe par Henri Corbin. Trop longtemps, l’Occident a considéré qu’il y avait d’une part l’Ancien Iran préislamique et d’autre part l’Iran postérieur à l’islamisation. L’œuvre de Sohrawardi est là pour témoigner que l’univers spirituel iranien forme un tout et que la Perse islamique n’est pas à considérer comme une province de l’expansion arabe. Jeune penseur génial qui mourut en martyr de sa cause à la fin du XIIe siècle, Sohrawardi est l’un des plus grands mystiques de l’Islam iranien. Les textes qui sont présenté ici, prouvent sa volonté délibérée de ressusciter la philosophie de la lumière proposée par les sages de l’ancienne Perse, non pas en historien de la philosophie, mais en tant que philosophe adhérent de toutes les puissances de son âme à la vision des mondes qu’il se sent la mission de transmettre. Sa doctrine, couramment désignée sous le nom d’Ishraq, est considérable par sa fermeté et son ampleur. Elle pose comme indissociables, la recherche philosophique de la connaissance et la fructification de la Connaissance en métamorphose intérieure de l’homme. Connaissance qui ne sera donc jamais théorique, mais par essence salvifique, ce qui depuis toujours a été le sens donné au mot gnose. L’Archange empourpré est l’ange, le guide surnaturel, l’initiateur personnel du pèlerin, il est présent dans les deux parties qui composent ce corpus, traités doctrinaux et récits mystiques, complémentaires les uns des autres comme le démontre la lecture méditée d’Henry Corbin qui accompagne en permanence ces contes, récits, histoires et légendes. La voie spirituelle tracée par Sohrawardi, demeure active en Iran. Elle eut une grande influence en Inde, et c’est avec certitude que le sens et la portée de cette philosophie débordent son cadre d’origine, qu’elle est une forme de l’aventure humaine et qu’il importe au cherchant et au pérégrin de méditer les textes de ce penseur.
Le livre des Temples de la lumière - Le 1e Temple - Le 2e Temple - L’âme sépare de la matière - Troisième Temple - Quatrième Temple - Le centre du Temple - La réalité métaphysique de la lumière - Clôture du Temple - La hiérarchie des Êtres de lumière et l’esprit saint - Le cinquième Temple - Le secret des mouvements célestes - Le sixième Temple - les joies et les souffrances terrestres - Le septième Temple - L’imagination visionnaire - Les thaumaturges - Le livre des tablettes dédié à l’émir Imadoddin - Traité de l’âme - La connaissance des choses suprasensibles - La Résurrection - La Shekhina et la lumière - Les souverains extatiques de l’ancienne Perse - Le livre du rayon de lumière - Les êtres immortels - Les perceptions visionnaires - La lumière de gloire - Le livre du Verbe du soufisme - L’âme pensante comme Verbe - Le pneuma vital - Les Chérubins, verbes majeurs - Les verbes médians - L’esprit saint comme ange spécifique du Christ - Sur les Chrétiens et les Juifs - Les Mazdéens - La doctrine devenant événement de l’âme - La rencontre avec l’ange - Le récit de l’archange empourpré - Le bruissement des ailes de Gabriel - Le récit de l’exil occidental - La chute dans la captivité et l’évasion - La navigation sur le vaisseau de Noé - Au Sinaï mystique - La conquête du château-fort de l’âme - Le Vade-mecum des Fidèles d’amour - La triade beauté, amour et nostalgie - L’intronisation d’Adam - Joseph - Nostalgie est accueilli par Jacob - De la connaissance à l’amour - Le sacrifice nécessaire - L’épitre des hautes tours - Les dialogues intérieurs - Un jour avec un groupe de soufis - L’épitre sur l’état d’enfance - Symboles et paraboles - La langue des fourmies - Des tortues sur le rivage - Le rossignol absent à la cour de Salomon - Kay Khosraw possédait le Graal, miroir de l’univers - Les chauves-souris et le caméléon - La huppe tombé au milieu des hiboux - L’histoire du paon - Les questions posées à la lune par le prophète Idris - Maximes spirituelles - une lampe exposée en plein soleil - L’incantation de la Simorgh - L’appel de la simorgh - Plus un homme est connaissant, plus il est parfait - Où l’on montre qu’il y a de la douceur dabs l’amour de l’homme pour Dieu - Sceau du livre - Le livre d’heures - Strophes liturgiques et offices divins - Strophes du grand testament - Strophes des êtres de lumière - |
CORBIN - LE JASMIN DES FIDÈLES D'AMOUR RUZBEMAN |
Traduction : Henri CORBIN |
Edition VERDIER |
1991 |
Ruzbeman est un grand mystique iranien, il décrit ici le processus du fidèle d’Amour qui va des degrés de l’Amour humain à l’ascension de l’Amour divin, pour en finale faire que ces deux amours n’en fasse qu’un Au sommaire de ce très beau livre, traduit par Henri Corbin : Ruzbehan de Shiraz - Un monde que Dieu ne regarde pas - Cherche moi dans la demeure mystique de l’amour - Majnun, miroir de Dieu D’un entretien où l’amant et l’Aimée se témoignèrent réciproquement courtoisie - De l’affection amoureuse comme prélude de l’Eros - Mémento des témoignages religieux et philosophiques concernant l’amour humain - De la précellence des Amants qui ont le culte de la Beauté et des êtres de beauté, et celle des Aimées en qui est contemplée la beauté - De la précellence de la Beauté, de l’être beau et du contemplateur de la Beauté - De la modalité et de la quiddité de l’amour humain en sa substance - Où l’on rend compte de la pérennité de l’amour chez les Fidèles d’Amour - Sur ceux qui entrent dans la voir spirituelle sans expérimenter l’implication de l’amour humain dans l’amour divin - De la caractéristique des Fidèles d’Amour, lesquels entrent dans la voie spirituelle par l’expérience de l’amour humain - De l’éclosion de l’amour - Sur les prémisses et l’épreuve de l’amour - Des implications et de l’influence de l’amour - De la pédagogie initiatique de l’amour - De la descente de l’amour - Sur la voie de l’amour dans le cœur du Fidèle d’amour - Exposé des étapes de l’amour humain et de son élévation aux étapes de l’amour divin - De la quintessence de l’amour humain - De l’erreur des prétentieux concernant l’amour humain - De l’éclosion de l’amour divin - De la première étape dans cet amour, laquelle est le vasselage d’amour - De la station de la Walayat en amour - De l’observation vigilante qui est une aile de l’oiseau de l’intimité dans la station de l’amour - De la crainte que les fidèles d’amour éprouvent dans l’amour - De l’espérance des Fidèles d’amour - De l’expérience extatique chez les Fidèles d’amour - De la certitude chez les Fidèles d’amour - De la proximité chez les Fidèles d’amour - De la révélation intérieure et de l’amour chez les Fidèles d’amour - De l’expérience visionnaire, de l’ardent désir et de la perfection chez les Fidèles d’amour |
CORBIN
- le
livre des 7 statues |
Henry corbin |
Edition DE L’HERNE |
2003 |
La preuve en est, nous dit
Jaldaki, le grand philosophe alchimiste d’origine iranienne (15e
siècle), que la statue ne devienne une statue qu’après qu’on l’a extraite et
transférée hors de sa matrice originelle. Elle ne devient statue présentant
un corps, qu’après un ensemble de travaux, de traitements et d’opérations.
Elle ne parle la langue que parle de lui-même son état dans le plus éloquent
des discours, que lorsqu’elle est devenue « spirituelle, humaine,
angélique, solaire, éclairante, irradiante, lumineuse, d’un rang
sublime ». Lorsque l’on commence l’étude d’un
traité d’alchimie, la lecture des premières pages se passe en général très
bien, constate Henry Corbin, brusquement nous faisons une chute dans le vide
parce qu’il nous manque la « clavis hermeneutica » Tout à la fois vision du monde,
pratique opératoire et voie de réalisation spirituelle, l’alchimie est
probablement l’une des branches de la pensée humaine dont l’approche est la
plus difficile, dont les exposés, destinés aux seuls initiés, donnent le
moins de prise à nos concepts et à nos reflexes courants. Au cours de son exploration des
divers domaines de la spiritualité islamique, Henry Corbin avait évoqué le rôle
particulier et l’importance de l’alchimie comme voie d’accès au réel
métaphysique. Le présent volume consacré
uniquement à l’alchimie, regroupe trois études issues de textes inédits,
traduits directement des manuscrits originaux. Parmi ceux-ci, le « livre
des sept statues » est d’une importance capitale pour plusieurs raisons.
En premier lieu, il s’agit d’un texte grec pour lequel nous ne disposons que
de la version arabe. En second lieu, ce texte est un témoin majeur de la
tradition hermétique de l’Iran. Enfin, il nous éclaire au mieux sur la
conception de l’alchimie comme art hiératique. Au sommaire de cet ouvrage : Commentaire de la Khotbat al-Bayan
par Jaldaki - Le livre des sept statues
d’Apollonius de Tyane - Le livre du glorieux de Jabir Ibn
Hayyan - |
CORBIN - L’ENVERS DU MONDE – HENRY CORBIN ET LA MYSTIQUE ISLAMIQUE |
Tom Cheetham |
Edition Entrelacs |
2014 |
Ce livre est une introduction claire et efficace à la pensée d’Henry Corbin. Il ne s’agit pas d’un livre académique sur sa philosophie mais bien d’une initiation aux différentes idées composant son œuvre ? L’importance et l’actualité des ouvrages d’Henry Corbin sont indéniables, le remarquable travail de Tom Cheetham s’emploie à nous faire pénétrer toutes les facettes de cette œuvre immense, érudite et d’une grande profondeur ; il peut ainsi toucher un large public. Ce qu’il nous dévoile, c’est le niveau invisible, mais bien réel, de notre « acte d’être », de notre présence au monde, spirituel et matériel, invoquant les traditions notamment celle de la spiritualité islamique pour lesquelles « esprit » et « matière » sont deux faces d’une même réalité. A travers l’œuvre d’Henry Corbin, Tom Cheetham entreprend de conjurer le matérialisme et le nihilisme ambiants, aussi bien que toutes les formes d’ « ismes » qui s’affrontent : radicalisme, totalitarismes, dogmatismes etc. Là seulement, en rejoignant ce niveau de conscience où s’intègrent les philosophies, les religions, les ésotérismes, les courants de pensées anagogiques et toutes les traditions qui cherchent le bonheur de l’homme, alors pourra s’établir ce dialogue des civilisations auquel Henry Corbin aspirait et sans lequel notre avenir non seulement serait compromis mais perdrait également tout son sens. Les écrits de Corbin sont d’une importance capitale pour le monde contemporain ; ce philosophe s’est battu pour mettre en avant l’importance suprême du pouvoir de l’individu face aux totalitarismes et aux fondamentalismes de toutes sortes. Il a défendu les hérétiques de tous lieux qui se trouvaient aux frontières des orthodoxies religieuses et philosophiques, ses prises de position incessantes en faveur de la personne et contre l’étroitesse des religions traditionnelles lui donnent une place éminente dans la longue lignée des penseurs libres et créateurs. Le grand monument en faveur du pouvoir de l’imagination que Corbin nous a laissé, devrait être plus largement connu parmi les théologiens et les philosophes, les artistes, les poètes et les chercheurs spirituels de toutes religions et traditions. Il apparait qu’un des plus grands héritages que Corbin nous ai laissé, réside dans sa vision œcuménique de l’unité fondamentale des religions de la tradition abrahamique et dans l’importance décisive de l’âme humaine individuelle. Au sommaire de cet ouvrage : Brève biographie d’Henry Corbin Contre « l’esprit du temps » - espace primordial, temps primordial - l’acte de présence - le grand refus - Une théosophie orientale - la Perse et le mazdéisme - l’âge de l’islam - Philosophie et théologie - Les modes de connaissance et les niveaux d’être - la pensée et l’être - une herméneutique de la présence - Rentrer chez soi : le cœur et la face de la terre - au-delà du cosmos - Mundus imaginalis - L’ange et l’individuation - Le Jumeau céleste et la métaphysique de l’individuation - disciple de Khidr - Ta’wil et philosophie prophétique - la clef de l’âme et la clef du monde - tomber dans le monde - le verbe et le monde - temps, espace, matière et prophétie - La fonction angélique des êtres - idoles et icônes - le Dieu pathétique - la théologie apophatique et l’antidote du nihilisme - Une vie en sympathie avec l’être - Musique et miroirs - reconstruire le temple - un voyage dans le monde - |
CORBIN
- le paradoxe
du monothÉisme |
Henry corbin |
Edition de L’Herne |
2003 |
« C’est en quelque sorte, le phénomène du Soleil de
Minuit au grand Nord, le phénomène d’un crépuscule s’inversant en une aurore
levante, qui nous présente ce que je voudrais signifier en parlant du
« paradoxe du monothéisme » H.
Corbin Le judaïsme, le christianisme et l’Islam, forment les
trois rameaux de ce qu’il est convenu d’appeler le monothéisme issu de la
religion d’Abraham. Il s’agit de la foi révélée en un Dieu unique, inconnaissable
par les voies de la perception et de la Raison, et transcendant par son coté
ésotérique et métaphysique. Ce monothéisme a des traits spécifiques malgré les
différences considérables des trois branches qui la composent. Henry Corbin
nous montre, ici, comment au-delà des frontières imposées, le judaïsme, le
christianisme et l’islam ont produit une vision homogène et des monuments
théologiques proches les uns des autres. Cependant, la religion monothéiste
s’étant imposée face au polythéisme grec et romain, a fini par recréer en son
sein l’idolâtrie qu’elle prétendait ruiner. D’une part, le dogme de l’incarnation a autorisé
l’inscription de Dieu dans l’histoire, aboutissant à sa divinisation, et
légitimant ainsi les contraintes des sociétés humaines. D’autre part, le Dieu
unique étant compris comme la totalité de ce qui est, chaque créature est
appelée à se soumettre à sa loi et à obéir à ses représentants. Ainsi la religion se transforme-t-elle en politique
totalitaire. Henry Corbin oppose à cette réalité, les leçons des gnoses
islamiques, juives et chrétiennes, montrant qu’à partir de la même
révélation, deux voies s’ouvrent : l’une est celle des religions
officielles, légataires et littéralistes om l’Eglise et ses servitudes
relayent la voix du Dieu caché, l’autre est la religion de la Beauté et de la
Gnose où Dieu rend unique chaque créature, fondant ainsi son individualité. Au
sommaire de ce livre : Le
Dieu-Un et les dieux multiples
- L’ontologie intégrale et les
théophanies - Les diagrammes de l’Un unifique -
Les hiérarchies Divines - La dramaturgie théogoniques -
L’esprit saint comme ange de l’humanité -
L’ordre royal de Bahman-Lumière
- Nécessitée
de l’angélologie - -
L’angélologie néoplatonicienne de Proclus - La
triade, la tétrade et l’heptade archangélique
- L’archange Michael et
Christos angelos - L’angélologie avicennienne et l’assomption
extatique du prophète - L’ange de la
face - De
la Théologie Apophatique comme antidote du nihilisme -
Où, comment et quand y a-t-il dialogue ? -
Personnalisme et nihilisme
- Où est le nihilisme ? -
Théologie apophatique et personnalisation - |
CORBIN - L’HOMME DE LUMIÈRE DANS LE SOUFISME IRANIEN |
Henri CORBIN |
Edition VERDIER |
1999 |
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Chapitre 1 : L’homme de Lumière et son guide - Pôle d’orientation et les symboles du nord - L’idée hermétiste de la Nature Parfaite - Le Noûs d’Hermès et le Pasteur d’Hermas - Fravarti et Walkyrie - Le jumeau céleste -
Chapitre 2 : Soleil de minuit et pôle céleste - Le nord cosmique et la « théosophie orientale » de Sohrawardi - Visions du pôle chez Ruzbehan de Shiraz - Le pôle comme demeure de l’ange sraosha -
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CORBIN - L'IMAGINATION CRÈATRICE DANS LE SOUFISME D'IBN ARABI |
Henry CORBIN |
Edition AUBIER |
1987 |
Philosophe- orientaliste, historien des religions, Henry Corbin (1903-1978) a bouleversé par son œuvre magistrale notre connaissance de la philosophie islamique. Erudit, il a réussi à mettre le savoir le plus étendu au service de l’interprétation philosophique. Chargé de mission en Turquie, puis en Iran, il a fondé le département d’Iranologie de l’Institut français de Téhéran, avant de succéder à Louis Massignon comme titulaire de la chaire d’islamisme à l’Ecole pratique des Hautes Etudes. Par ses éditions de textes en arabe et en persan, il a révélé aux iraniens eux-mêmes les principaux auteurs de leur poésie mystique et de leur philosophie. Par des traductions de ces textes, il a permis aux lecteurs français de découvrir la richesse et la profondeur de cette pensée avec son hermétisme et son ésotérisme. L’imagination créatrice dans le soufisme d’Ibn’Arabî est une de ses trois études les plus importantes avec « Avicenne et le récit visionnaire » et le monumental « En Islam iranien ». Ibn’Arabî est né à Murcie en 1135 et mort à Damas en 1240. Mystique et écrivain prolifique, il est une des figures les plus originales de l’ésotérisme soufique. Henry Corbin nous familiarise avec son époque et nous initie aux thèmes fondamentaux de sa philosophie, avec ce livre Henry Corbin nous introduit au cœur du soufisme et nous fait découvrir la topographie spirituelle de l’islam. Au sommaire de cet ouvrage on y trouve : Introduction et première partie : Entre l’Andalousie et l’Iran - Esquisse d’une topographie spirituelle - Aux funérailles d’Averroès - Le pèlerin de l’Orient - Le disciple de Khezr - Sympathie et théopathie - La prière de l’héliotrope - Le Dieu pathétique - Sophiologie et « devotio sympathetica » - Passion et compassion divine - le poème sophianique d’un Fidèle d’amour - Le féminin-créateur - Deuxième partie - Imagination créatrice et prière créatrice - La création comme théophanie - Le Dieu manifesté par l’imagination théophanique - La récurrence de la Création - la double dimension des êtres - Le champs de l’imagination - Le cœur comme organe subtil - La science du cœur - Prière de l’homme et prière de Dieu - La méthode d’oraison théophanique - Le hadith de la vision - Autour de la Kaaba mystique - Les homologations - La forme de Dieu - |
CORBIN - L'IMAM CACHÉ |
Henry CORBIN |
Edition L’Herne |
2003 |
Henry Corbin est un philosophe d’une très grande importance qui, par-delà les frontières géographiques, les langues, les systèmes, les institutions ecclésiales et les modes éphémères, par-delà les séparations de toutes sortes, s’efforce d’aviver les lueurs qui surgissent dans le temps et dans l’espace pour montrer qu’une même lumière est à leur origine. Philosophe qui ne réduit pas le savoir à la science, ni la vérité à une simple valeur d’usage, ni l’existence à un épiphénomène de réactions chimiques, Henry Corbin s’inscrit dans la tradition de ceux qui lisent à travers l’histoire des hommes, non la genèse d’un devenir créateur, mais les rayons multiples d’une unité vivante réfractée par le prisme du temps et de l’espace, et située bien au-dessus de lui. Face à l’envahissement de la technologie de la communication, à une occidentalisation à outrance de la pensée, au pseudo-ésotérisme sans substance, la recherche d’Henry Corbin nous mène sur les traces du XIIe imam, dénommé l’Imam caché. Dans le cycle d’occultation qui est le nôtre, le XIIe Imam demeure, bien qu’occulté à la vue de la plupart, comme pôle mystique de ce monde. Il est le guide intérieur de tout être humain éveillé, sa mission est de reconduire l’apparence littérale du Livre à sa vérité spirituelle et métaphysique. L’ensemble des textes ici réunis - Transcendantal et Existential : Mystique et humour ; Manichéisme et religion de la beauté ; Théologie au bord du lac ; Le temps d’Eranos ; Ruzbehan Baqli de Shiraz - posent la question de savoir si nous sommes au bord d’un déluge spirituel ou à la veille d’une renaissance. Au sommaire de cet ouvrage : La Prophétologie shiite Duodécimaine - Le « verus propheta » et la prophétologie shiite - L’idée fondamentale du shiisme - Prophétologie et imâmologie - La prophétologie ismaélienne - Shiisme duodécimain et shiisme ismaélien - Théologie apophatique dans le ciel - Le drame dans le ciel et la prophétologie sur terre - Imâmologie et sotériologie - L’horizon paraclétique de la prophétologie ismaélienne - Ruzbehan Baqlî de Shiraz - Un monde que Dieu ne regarde pas - Cherche moi dans la demeure mystique de l’amour - Majnun le miroir de Dieu - Manichéisme et religion - Du sens musical de la musique persane - Mystique et humour - De Heidegger à Sohrawardi - Post-scriptum biographique à un entretien philosophique - Théologie au bord du lac - Transcendantal et existentiel - Le temps d’Eranos - De l’Iran à Eranos - A Olga Frobe-Kapteyn - |
CORBIN – SOHRAVARDI - LE LIVRE DE LA SAGESSE ORIENTALE |
SOHRAWARDI - Traduit et annoté par Henri CORBIN |
Edition Verdier |
1986 |
Le chef d’œuvre de Sohrawardi, ce grand philosophe Iranien mort à Alep en Syrie à 36 ans, victime de l’intolérance. Il exprime une expérience extatique de Dieu, « Lumière des lumières », dévoile dans l’univers sensible, les multiples miroirs des intelligences et des âmes. Il ressuscite la sagesse de l’Iran zoroastrien et, fidèle au platonisme, fonde en métaphysique le sentiment gnostique de la vie : la Ténèbre, les substances qui « portent en elle, nuit et mort » s’opposent aux Lumières angéliques. Cette philosophie dramatique de l’existence s’achève en un magnifique chant de l’âme, en l’une des plus puissantes théories de la béatitude. Ce livre est, sans conteste, un des monuments de la philosophie en terre d’islam. Le lecteur trouvera ici, en outre, les deux commentaires qu’en ont faits Qotboddin Shirazi et Molla Sadra Shirazi qui furent parmi les plus grands philosophes de l’Iran shiite. Henry Corbin fut l’hôte ultime de la « sagesse illuminative » de Sohrawardi, sa traduction magistrale commentée est la reprise vivante d’une pensée mystique qui, selon lui, est au cœur de notre présent. Au sommaire de cet important ouvrage de 700 pages : Introduction : Lumières - Gnose - Liberté et vie - Vie de Sohrawardi - Son œuvre - Première partie : La philosophie mystique de Sohrawardi - Sur les lumières divines, sur les lumières des lumières et sur les principes de l’être et leur hiérarchie - La lumière n’a pas besoin de définition - Sur la lumière et la Ténèbre - Pour exister, le corps a besoin de la lumière immatérielle - Le système de l’être - Sur la constitution des corps - Le mouvement des sphères célestes - La lumière supérieure et la lumière inférieure - Les illuminations irradient l’être - Exposé sur les astres - La science divine et la doctrine de l’Ishraq - Les effets produits par les intelligences sont illimités - Sur le mode d’activité de la Lumière des Lumières et des Lumières archangéliques - Le monde existe ab arterno - Les cieux tendent, par leurs mouvements, à une chose sainte et délectable -
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CORBIN - SUHRAWARDI D'ALEP |
Henri CORBIN |
Collection HERMES FATAMORGANA |
2001 |
Lorsque l’esprit d’un chercheur se voue, à la philosophie, la synthèse de la quête mystique et de la quête métaphysique requiert au plus haut point la présence d’un guide intérieur, du démon socratique. Suhrawardi fut un tel maître pour les penseurs iraniens de l’Ecole d’Ispahan, il le fut aussi pour Henry Corbin, tout comme Halladj fut celui qui révéla à Louis Massignon, l’essence de l’attestation de l’Unique. Le texte ici réédité est une méditation sur la courbe de vie de Suhrawardi qui la compare étroitement à celle de Hallaj et aux destins de tous ceux qui, en islam, ont payé de leur sang le témoignage personnel de l’unicité divine, parce que ce témoignage transgressait l’interprétation littéraliste et légalitaire de la Révolution. Cette méditation se veut herméneutique, et elle dévoile l’intention des Récits mystiques suhrawardiens et de sa métaphysique illuminative. Une des leçons majeures qu’elle propose, c’est qu’il est illusoire de lire un penseur « au passé », alors qu’il faut le mettre au présent, tant ces œuvres sont intemporelles et universelles. Au sommaire de cet ouvrage : Le guide intérieur par Christian Jambet - Suhrawardi d’Alep par Henry Corbin - Sa vie et son œuvre - Discours métaphysique et discours en similitudes - L’attestation de l’unique |
CORBIN - temple &
contemplation |
Henry corbin |
Edition ENTRELACS |
1958, Réédition 2006 |
||
Ce livre constitue un testament,
et plus précisément le testimonium (témoignage) chevaleresque d’Henry CORBIN.
Y est traité:
|
corps
– Âme - esprit PAR UN
CATHOLIQUE |
Jérôme ROUSSE-LACORDAIRE |
Edition LE MERCURE DAUPHINOIS |
2007 |
Les Anciens ont été unanimes pour
décrire l’homme comme triple : un corps, une âme et un esprit.
La sagesse populaire a pourtant
conservé des expressions qui les distinguent, comme « rendre son âme », «
perdre l’esprit », « en son âme et conscience ».
|
CORPS
– ÂME - ESPRIT PAR UN
PHILOSOPHE |
Henri de
la croix haute |
Edition Le
Mercure Dauphinois |
2002 |
Si tout le monde sait
de quoi il retourne lorsqu’on parle de corps, il n’en est pas de même de l’âme et de l’Esprit. Ce petit livre
explique l’âme et l’Esprit à
travers la philosophie, depuis Héraclite et à travers toutes les civilisations.
Également du rôle de l’encens et des parfums sur ce ternaire. La sagesse
populaire dit « Perdre l’âme, rendre son âme, perdre l’Esprit, en son
âme et conscience ». Alors essayons d’y voir clair grâce à ce petit traité. ANIMUS – ANIMA. |
corps
– Âme – esprit par une
musulmane & un musulman |
H. dassa |
Edition MERCURE DAUPHINOIS |
2004 |
Les Anciens ont été unanimes pour
décrire l’homme comme triple : un corps, une âme et un esprit.
|
corps
– Âme – esprit par un
Protestant |
D. fadiey lousky |
Edition LE
Mercure Dauphinois |
2002 |
L’auteur
membre de l’Église réformée de France est professeur d’histoire. Il développe
ici les différences entre l’âme et l’esprit. Des explications intéressantes. |
corps
– Âme – esprit par un
Bouddhiste |
D. J. P. schnetzler |
Edition LE
Mercure Dauphinois |
2002 |
L’auteur, psychiatre et
psychanalyste vit retraité dans une congrégation bouddhiste du Vercors. Il nous expose la complexité
spirituelle de cette tripartition Corps – Âme – Esprit dans la religion
bouddhiste. |
corps
– Âme – esprit
par un Juif |
Jacques ouaknin |
Edition LE
Mercure Dauphinois |
2004 |
Le distinguo entre les 3 trois entités
nous est expliqué par le grand Rabbin. Il nous parle de Guématrie, des
Sefirot, du Tsimsoum, des quatre mondes de l’échelle de Jacob, de l’Univers
du judaïsme avec le Maghen-David, le sceau de Salomon, l’Amida, et de
l’au-delà.
|
corps
– Âme – esprit par un
Orthodoxe |
Le Père Placide deseille |
Edition LE
Mercure Dauphinois |
2004 |
L’explication ésotérique de ces
trois composantes, est ici expliquée par un orthodoxe, vision chrétienne orthodoxe
qui est proche de celle des catholiques. |
10 D
dante |
Jean canteins |
Edition ARCHÉ MILAN |
2003 |
Tome 1 : L’Apothéose
|
dante
– clef de
la comÉdie anti-catholique de dante alighieri |
Eugène aroux |
Edition LE MOULIN DE L’ÉTOILE |
2006 |
Paru en 1856 ce petit livre était tombé
aux oubliettes. L’auteur (Eugène AROUS) nous donne ici ses clefs pour
comprendre l’œuvre de DANTE qui est truffée de mots, pouvant porter à
confusion et ayant des portées allégoriques et métaphysiques, il faut dire
que le sieur Aroux était un pasteur protestant, mais près du pouvoir, puisque
occupant des charges de député, écrivain, avocat et procureur du Roi. Tous ces mots sont ici sous forme
de dictionnaire et chacun donne une explication allégorique, symbolique,
historique ou métaphysique. |
dante ET st
bernard |
Alexandre massron |
Edition ALBIN MICHEL |
1953 |
Chacun a sa façon, ce sont les
deux grands mystiques du Moyen-Âge. Ce livre reprend le rôle de Saint Bernard
dans la Divine Comédie et leur fidélité à la « Reine du Ciel ».
|
dante
– la
divine comédie |
Louis lallement |
Edition Trédaniel |
1984 |
3
livres pour expliquer la Divine Comédie: 1. Le sens
symbolique de la Divine Comédie – L’enfer ; 2. DANTE Maître
spirituel – Le Purgatoire ; 3. DANTE Maître spirituel – Le Paradis. 3 li3 livres de
référence pour la Divine Comédie. L’auteur explique l’initiation au sens
symbolique de la Divine Comédie et nous fait parcourir ce monument de la
littérature ésotérique avec un bonheur immense. |
DANTE - la divine
comÉdie |
Dante alighieri |
Edition J. de Bonnot |
1987 |
Une traduction de plus sur cette
œuvre ésotérique et puissante. |
DANTE - la
divine comÉdie |
Alexandre masseron |
Edition CLUB FRANÇAIS DU LIVRE |
1964 |
Illustré par BOTICELLI, ce sont
trois gros volumes de 700 pages avec le texte en italien et sa traduction en
français. Complet des plans, tableaux synoptiques et observations.
|
DANTE - la
divine comÉdie |
William blake |
Edition BIBLIOTHÈQUE DE L’IMAGE |
2000 |
102 aquarelles de W. BLAKE pour
illustrer ce chef-d’œuvre. Chaque illustration est expliquée
et commentée. |
DANTE
- la divine comÉdie |
Philippe sollers |
Edition DESCLEE DE BROUWER |
2000 |
« Dantesque » est devenu synonyme
d’infernal. Les guerres sont « dantesques », les camps d’extermination aussi,
les catastrophes naturelles ou les accidents sanglants… tout se passe comme
s’il fallait maintenir Dante en enfer. Curieuse obsession, qui exclut la
possibilité même d’un purgatoire ou d’un paradis, alors qu’ils sont désormais
là, à portée de main. Il faut rouvrir aujourd’hui La Divine Comédie.
Dialogue tendu, cette nouvelle
Comédie se déploie de cercles infernaux en ciels paradisiaques, en passant
par les corniches du purgatoire : y apparaissent RIMBAUD, APOLLINAIRE,
PROUST, BATAILLE, HEIDEGGER, BACON et PICASSO, mais aussi PEGUY, Simone WEIL,
MATISSE ou CEZANNE, BACH et MOZART, sans oublier le Pape Jean6Paul II. Chaque
figure vient à son heure demander qu’on lui prête oreille et nous donner sa
clé.
Les acteurs sont là, princes et
ministres, papes coupables et martyrs, prostituées et bienheureuses,
assassins et poètes – et nous aussi, lecteurs, perdus que nous sommes dans la
forêt obscure. L’amour mène la danse. Libre à
chacun de l’accepter ou de le refuser, de rester en enfer ou d’accéder au
paradis. |
DANTE - LA DIVINE COMÉDIE |
Traduction et commentaires de Félicité Robert de Lamennais |
Edition La Fortificacione |
2014 |
Dante commença à écrire la Divine Comédie lorsqu’il interrompit l’écriture de son Convivio et du Vulgaris eloquencia, comme s’il avait soudainement et envie d’exprimer ses propres déceptions et espoirs, sa haine féroce autant que sa profonde foi chrétienne sous la forme d’une poésie et d’une vaste fresque, il l’écrivit certainement pour réaffirmer clairement et effectivement, ses conceptions de l’éthique et de la politique pour le monde pour répandre ce que doivent être, selon lui, les devoirs et fins de l’homme dans l’ordre de la nature et de la grâce. L’écriture de la Divine Comédie débuta aux environ de l’an 1307 et fut terminé vers 1321. Poète avant tout, Dante senti que la poésie était une voie meilleure que l’abstraction toute scientifique d’un traité, pour exprimer pleinement ses rêves autant civil que spirituel. L’ensemble de cette œuvre, écrite en langue vernaculaire italienne, et non en latin, s’inscrit dans la tradition des grands poèmes allégoriques médiévaux et constitue un des plus beaux chefs-d’œuvre de tous les temps. Littéralement, le sujet du récit est le voyage que Dante accomplit dans le monde de l’au-delà, après sa mort : Alors âgé de 35 ans, un soir du Vendredi saint de l’an 1300, le poète se retrouve dans un bois sombre. Après une nuit d’angoisse, il se met en route en direction d’une colline dont le sommet est illuminé par le soleil matinal, mais trois bêtes sauvages croisent son chemin et lui barrent la route l’obligeant à revenir dans l’obscure forêt. Cependant Virgile envoyé par trois saintes femmes (La Vierge Marie, sainte Lucie et Béatrice), apparait pour lui venir en aide et le mener vers sa rédemption, guidant ses pas à travers les fonds de l’Enfer, puis vers la montagne du Purgatoire. Arrivé au somment du Purgatoire, le poète Virgile est remplacé par Béatrice ; et là, celle-ci fait s’élever Dante à travers les cercles du Paradis jusqu’à l’Empyrée, où il a, pour un bref moment, la suprême vision de la divinité. L’Enfer selon Dante est un abîme profond et sombre divisé en 9 cercles dont certains sont eux-mêmes séparés en « bolges ». En Enfer, tenus prisonniers, se trouvent différents personnages mythiques et historiques de toutes les époques, depuis les temps les plus anciens de la Bible jusqu’à l’an 1300, date à laquelle il commence son récit. On trouve donc dans l’Enfer, selon Dante, des poètes célèbres, des philosophes, des héros de l’Antiquité grecque et biblique, des empereurs, des Papes et des ecclésiastiques, des politiciens, des personnalités féminismes diverses dont des reines, des Florentins des deux factions Guelfes au pouvoir : les Bianco (blancs) et les Nero (noirs) - On connait les rivalités souvent sanglantes entre ces deux factions, surtout grâce à Nicolas Machiavel avec son livre « le Prince »- Leurs punitions sont administrées selon une classification des vices originellement définie par Aristote, et selon trois types génériques de péchés : l’incontinence (fait d’agir à l’encontre de son meilleur jugement), la méchanceté et la bestialité. Ces punitions éternelles sont précisément adaptées à la gravité du péché. Plus on descend bas dans l’abîme de l’Enfer, plus grand fut le péché sur terre et plus grande est la punition ; en descendant, on s’éloigne aussi de Dieu pour se rapprocher de Lucifer, symboliquement. Lucifer est représenté sous l’aspect d’un être qui a trois visages et six ailes – le sens symbolique de cette description est une déformation, ou antithèse, de la divine Trinité ; Lucifer parle et mâche avec ses trois bouches, qui sont celles de Judas, de Brutus et de Cassius qui trahirent César. F.R. de Lamennais nous offre ici une excellente traduction du poème de Dante et surtout, on y trouve dans chaque bas de page, de très nombreuses notes d’explications sur le chant traduit. Au total se sont plus de 2000 notes qui agrémentent et expliquent cette Divine Comédie, assez complexe et donnant lieu à plusieurs niveaux de lecture. |
DANTE - LA
DIVINE COMÉDIE, CLEFS POUR UN VOYAGE INTÉRIEUR |
Jean-Luc Leguay |
Dervy |
2012 |
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L’Enfer : Chant 1 : La forêt obscure Chant III – La porte de l’Enfer Chant VIII – La cité de Dité Chant XV – Les monstres Chant XVIII – La sixième fosse Chant XXXIV – Le neuvième cercle
Le Purgatoire : Chant 1 – Le voyage dans le temps Chant IX – Les sept péchés capitaux Chant XXVII – Le jardin de l’Eden Chant XXX – Béatrice Chant XXXI – Le fleuve de Léthé Chant XXXIII – Dernier chant
Le Paradis : Chant 1 – Voyage dans les sphères célestes Chant X – Salomon Chant XIX – La vision de l’aigle – Le Mi et le Ma Chant XXI et XXII – L’échelle Chant XXIV – La Foi Chant XXV- L’espérance Chant XXVI – La Charité Chant XXXII - La contemplation de la Rose Mystique Chant XXXIII – L’Ultime Contemplation
Jean Luc Leguay a déjà enluminé plusieurs livres dont celui de la Divine Comédie en grand format et sur parchemin de luxe |
DANTE - LA DIVINE COMÉDIE – 3
TOMES |
DANTE |
ARCADIA |
1992 - 2006 |
En Avril 1986, les Editions Traditionnelles dans leur No 492, nous
livraient une étude de L. Restrad sur « Aperçus initiatiques sur la
Divine Comédie de Dante » Cette étude va s’étaler sur plusieurs années à
raison de 4 sorties annuelles. Malheureusement les Editions Traditionnelles
vont définitivement fermer en 1992 avec le No 517, et la publication cessera. Durant
cette époque L. Restrad
nous aura donné 26 articles remarquables sur cette Divine Comédie de Dante, avec souvent des introductions de
qualités par des métaphysiciens de grande valeur et des références à
des penseurs-éveilleurs comme René
Guénon, Denys Roman, J. P. Laurent ou Jean Biès Les deux premiers Tomes sont une compilation
de ces 26 articles, chaque article faisant entre 15 et 40 pages, ce qui au
total donne environ 650 pages. Cette étude de Restrad explore tous les
recoins de cette D.C de Dante et nous donne des explications symboliques et
métaphysiques. Il met ainsi à notre disposition des niveaux de lecture
qui nous font avancer dans notre réflexion. Le 3e Tome est consacré à des
études sur Dante et la Divine Comédie. Giuseppe Munelli nous parle de Dante, l’homme et son oeuvre et explique pourquoi sept siècles après son écriture, cette œuvre nous enthousiasme encore. Il explique succinctement l’Enfer, le Purgatoire et le Paradis. H. Furet développe l’ésotérisme de Dante d’après René
Guénon et décrit la Fede Sancta
cette société secrète qui était un Tiers Ordre de filiation Templière et dont
Dante aurait été un des chefs, leur chef avait le titre de Kadosh (saint ou consacré). Bernard Liguori explique pourquoi Dante est notre frère spirituel.
Après un court historique sur Dante et ses origines, il fait le point sur son
œuvre : La Vita Nuova – les
Poèmes à la Pergolette et à Dame Pierre – le Convivio – les œuvres politiques dont De Monarchia –
la Comedia ou Divine Comédie (Cette Divine Comédie dont le symbole
central est celui de l’inversion et de la double conversion, exigée de Dante
pour se transformer) Bruno Pinchard, lors d’une conférence donnée à la Sorbonne
en 2004 pour le bicentenaire du R.E.A.A. explique la contribution de Dante à
la Maçonnerie impériale. Il fait le rapprochement entre l’Empire et le Saint
Empire, avec cette volonté de reconstruire le Temple et de reconstituer une
langue universelle proche de la Parole perdue originelle. L’homme appartient
à l’Empire par son intelligence et à son pays par le sang et par les
croyances. Bernard Guillemain nous parle du thème du feu qui joue
un rôle capital chez Dante. Il nous explique en détail l’ouvrage de Dante
« La querelle du feu et de la
Terre » dans lequel Dante présente un plan cosmogonique avec les
quatre éléments et dont le feu est au centre. Si le feu est pratiquement
absent dans l’Enfer, il est surtout présent dans le Purgatoire et surtout
dans la Paradis avec ce feu-soleil, ainsi que les âmes des élus qui
sont-elles même des flammes. Jean Chiarri nous donne un aperçu sur le contenu
initiatique de la Divine Comédie, en ne parlant seulement que des dimensions
Initiatiques, Mystiques et Métaphysiques dans les quatre premiers chants. Dans un second article il nous parle de
l’Amour de Dante pour Béatrice,
qui est pour lui l’âme dans sa
dimension universelle. Il remonte le temps pour revenir à l’époque de
la Dame des troubadours et des Fidèles d’Amour. La Femme, la Dame et l’Âme
représentent la voie de la réalisation spirituelle, termes correspondant à Eros, Agape et Philia Robert Bonnell nous parle de l’Initiation sur les pas de
Dante. Cette D.C. est pour lui une œuvre de lumière dont les éclats reflètent
un chemin initiatique. Il rappelle les trois filiations primordiales de la
Divine Comédie. 1/ Filiation des
Fidèles d’Amour. 2/ Filiation
des voyages dans l’au-delà. 3/ Filiation de la « tradition primordiale », celle de
l’Eglise catholique, apostolique et johannique. Jean Larrivé développe la vie privée et publique de Dante
en parlant de l’Autorité spirituelle et du Pouvoir temporel dans son œuvre.
Dante fustige la richesse de l’Eglise qui ne sert qu’à leur confort au lieu
de servir à soulager les pauvres. C. de Laveleye nous parle de la voie lumineuse du Fidèle
d’Amour. Il part du principe que Dante est un des chefs de file des Fidèles
d’Amour. Les poètes italiens de l’époque se plaçaient sur la lignée des
troubadours occitans chantant l’amour courtois, eux-mêmes héritiers de la
poésie mystique arabe introduite en Occident par les arabes d’Espagne et par
les Templiers lors des croisades. On retrouve en Iran une confrérie appelée
« les fidèles d’Amour », leur poésie tournait autour du culte de la
Dame. Mais quelle Dame ? La Sagesse ? Isis ? La Vierge ?
L’Intelligence Universelle ? Félix Bonafé nous retrace le culte de la Dame avec les Fidèles d’Amour. Partant des mystères antiques (Orphée – Eleusis – Pythagore –Dionysos…) il passe par la Gnose et la chevalerie arabe pour arriver à la chevalerie spirituelle et la « gaye science ou poésie amoureuse». Cette Gaye Science qui enseigne aux troubadours la divine Sagesse, cette Sagesse développée par Platon et sa théorie de l’Amour pur comme élément primordial de noblesse et de courtoisie. De par leur nomadisme, ces troubadours surtout Cathares, furent les journalistes de leur temps. Ce sont eux qui répandirent le culte de la Dame que Dante appelle Béatrice dans son Paradis. |
DANTE
- la divine comÉdie de dante |
Dante alighieri |
Edition LAZARUS |
1988 |
Dante ALIGHIERI né à Florence en
mai 1265 mourut à Ravenne le 14 septembre 1321. Il avait étudié à fond la
plupart des sciences de son temps et joua un rôle politique relativement
important à Florence où il assuma quelques missions diplomatiques et dont il
fut l’un des six « prieures ». Mais faisant partie de la faction vaincue des
guelfes il fut exilé et mena ensuite une vie de proscrit à Vérone, à Padoue,
dans le Tyrol, quelque temps à Paris, pour revenir enfin à Ravenne.
Il avait composé dès sa jeunesse
des sonnets amoureux en l’honneur de Beatrix, fille de Folco Portinari. C’est
encore en son honneur qu’il écrit sa Vita nuova. Il fut aussi l’auteur d’un
ouvrage politique et d’un traité de philosophie, mais il est surtout connu
pour avoir écrit « La divine Comédie » et considéré à ce titre comme le père
de la poésie italienne. Gustave Doré, né à Strasbourg le 6 janvier 1832, mort
à Paris le 23 janvier 1883 est sans doute l’un des plus grands illustrateurs
français du XIXème siècle. |
DANTE - la
divine comÉdie enluminÉe |
dante -
LEGUAY |
Edition Ipomée – Albin-Michel |
2003 |
Un très beau livre sur le chef
d’œuvre ésotérique de Dante. Des enluminures du Maître
enlumineur Jean Luc Leguay, d’une
grande beauté sur ce chef d'oeuvre de la Divine Comédie. Les trois mondes sont revisités par
l’image et les merveilleuses enluminures de J.
L. Leguay |
dante
– la divine comÉdie – manuscrit enluminÉ du xvème
siÈcle |
Samek ludovici |
Edition SEGHERS |
1979 |
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|
dante
- le grand initiÉ |
Robert BONNELL |
Edition Dervy |
2002 |
Un pavé de 640 pages
pour tenter d’expliquer DANTE et son œuvre. Ce grand initié Florentin, nous a
laissé une œuvre magistrale « La Divine Comédie » œuvre ésotérique
qui possède de multiples clefs de lecture. L’auteur y a travaillé dessus plus de 10 ans et nous
donne ici sa version. Excellent exégète de
Dante, il nous fait pénétrer chez le poète et nous explique les efforts
gigantesques qu’il a faits pour comprendre le chemin initiatique. Un livre de référence
sur Dante. |
dante
– œuvres complÈtes |
André pezard |
Edition LA PLEIADE - GALLIMARD |
1965 |
Pour faire connaissance avec DANTE, savoir ce que fut sa vie et
son œuvre, comprendre son action, pénétrer son esprit et son cœur, il ne
s’agit pas de lire une Introduction, qui devrait être à elle seule tout un
volume : encore conviendrait-il, pour une digne présentation, que
l’interprète eût en partage sinon le génie de l’Alighieri, au moins sa
passion d’unité, un peu de cette passion monumentale qui a toute heure le
presse. Non, le mieux qu’on puisse faire,
à quoi un vieux lecteur de Dante puisse convier ses cadets, c’est de lire
l’œuvre page par page, dans l’ordre, comme chacun vit sa propre vie ; de lire
jusqu’au bout sans rien sauter, même s’il arrive qu’on se lasse. Et telle est la justification du
présent livre, gros comme il est : un monde qu’on peut tenir dans la main. La Vie nouvelle – Rimes – Banquet – De
l’éloquence en langue vulgaire - - Monarchie – Épîtres – Églogues – Querelle
de l’eau et de la terre et les trois volets de la Divine Comédie : l’Enfer,
le Purgatoire et le Paradis. |
DANTE - pour
comprendre la divine comÉdie |
Alexandre masseron |
Edition DESCLÉE DE BROUWER |
1939 |
Une très bonne étude sur Dante et
sa célèbre Divine Comédie. Après cette lecture on comprend un peu mieux
le pourquoi et le comment de ce pèlerinage initiatique.
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DANTE
– regards sur dante |
Auguste valensin |
Edition AUBIER |
1956 |
On a coutume de se représenter
DANTE avec un masque austère, un profil dur, et de voir en lui le type du
génie presque inhumain à force de grandeur. Quand on parle de lui, on oublie trop
souvent qu’il a été jeune ; on oublie que l’Enfer n’est pas toute La Divine
Comédie ; on oublie enfin, et surtout, que l’idée même, l’idée première du
poème, n’est pas née dans la pensée d’un homme aigri par les souffrances de
l’exil, mais qu’elle a fleuri dans le cœur d’un adolescent et sur la même
branche que l’amour. C’est méconnaître tout un aspect
de ce génie multiple, violent et tendre. Un amour, un grand amour est à
l’origine de La Divine Comédie. C’est lui dont je vais vous retracer les
vicissitudes et vous dire la triple transformation.
|
DÉCOUVRIR
LE MAÎtre intÉrieur |
Jean-Louis siÉmons |
Edition ALPHEE |
2007 |
Le temps n’est plus où l’on devait
choisir entre croyance en Dieu et athéisme. Le siècle passé nous a découvert
l’Orient et ses richesses, mais révélé aussi des perspectives scientifiques
compatibles avec une vraie démarche spirituelle. Depuis 1975, les Expériences
de Mort Imminente ont lancé un défi aux visions simplistes du pur
matérialisme comme du dogmatisme religieux.
Une idée fondatrice essentielle pour voir
naître la religion universelle de demain. |
dei
gloria intacta |
J. Van rijckenborgh |
HAARLEM – PAYS-BAS |
1983 |
Le livre Dei Gloria Intacta, qui
contient le mystère de l’initiation christique de la sainte Rose-Croix pour
les nouveaux temps, constitue l’ouvrage fondamental de l’École Spirituelle de
la Rose-Croix d’Or.
|
de
la docte ignorance |
Nicolas DE CUSA |
Edition Félix
Alcan |
1930 |
Nicolas de Cusa est né à Cues en
1400. plus tard il devint Cardinal et tout en restant dans la ligne
scolastique de l’époque devint un grand mystique et un humaniste
universaliste. Au
sommaire de cet ouvrage qui est son livre central et majeur : La vérité précise est insaisissable - Le
maximum est la nécessité absolue
- L’éternité trine et une -
Procession éternelle de la connexion
- L’intelligence de la Trinité dans l’unité -
L’aide des mathématiques dans l’approche des diverses vérités
divines - La ligne infinie est un triangle, qui
devient cercle - La quaternité n’est pas possible dans les
choses divines - Transomption du cercle infini - La
dénomination de Dieu et la théologie affirmative - Comment l’univers restreint, n’est qu’une reproduction de
l’Absolu - L’implication et le degré de développement
de l’univers - La Trinité de l’univers - La
providence de Dieu unit les contradictoires
- La Trinité de l’Univers -
L’âme ou forme de l’univers
- L’esprit de l’univers -
L’art admirable de dieu dans la création de la Terre, du monde et des
éléments - L’Absolu, le Créateur et la créature -
Jésus, l’être béni, l’homme Dieu
- Le Christ conçu du Saint
Esprit, est né de la Vierge Marie
- Le mystère de la mort de
Jésus-Christ et le mystère de sa Résurrection
- Le Christ prémices de ceux
qui dorment - Le Christ juge les vivants et les
morts - Les mystères de la foi -
L’Eglise - |
DE LA GENÈSE A LA CRÉATION |
Laurent Bernard |
Maison de Vie |
2013 |
La Genèse, le texte le plus célèbre de la Bible, a-t-elle livré tous ses secrets ? A l’aide d’une vaste documentation notamment dans le domaine de la symbolique, l’auteur, qui utilise une traduction récente, démontre qu’il existe deux Genèses, l’une originelle, l’autre réorganisée. Il étudie ensuite les sept jours de la première Genèse, puis les symboles de la seconde Genèse, tels Adam, Lilith ou le serpent. Ainsi se découvre un texte nouveau, ouvert et adogmatique, dont cet essai novateur nous convie à partager la richesse. Pour comprendre et travailler sur la métaphysique et sur nous même, il faut tout d’abord essayer de répondre à la question « d’où je viens ? » avec son corollaire, « pourquoi, quand et comment ». Des outils sont à notre disposition : 1/ Le premier outil consiste en la capacité de chacun à raisonner, encore faut-il que l’intellect ait été préalablement éduqué, c'est-à-dire, qu’il n’ait pas perdu sa tradition, ses repères, sa culture, ses croyances ou encore ses envies. 2 / Le second outil qu’il convient d’utiliser réside dans la matière qui va être soumis à notre analyse, c'est-à-dire les documents et les textes que nous ont transmis nos pères. Cela va permettre de constater et vérifier les modifications, les erreurs, les non-sens, et les diverses modifications qui ont été faite volontairement ou non par les copistes. 3/ Le troisième outil consiste dans le recoupement d’informations, il est en effet rare que la réponse à une question complexe et précise se trouve exprimée en totalité dans une seule et unique source. Par exemple de nombreuses légendes ou mythes sont évoqués dans diverses traditions, peut-on penser qu’il y en ait de plus valable que d’autres ? Si l’on prend par exemple la création du monde, elle se trouve racontée dans beaucoup de mythes, de traditions et de religions avec des différences notoires. Quelle est la bonne, laquelle est vrai ? Toutes ont certainement une part de vérité mélangé à de l’affabulation peut être de bonne foi. 4/ Le quatrième outil indispensable à l’étude des mythes, se situe dans la connaissance du langage symbolique qui est riche mais complexe. La difficulté pour l’homme est d’expliquer ou de décrypter ce que voulait exprimer avec leurs mots du moment, les hommes qui ont écrit les mythes et les légendes depuis des millénaires. Le symbole ne s’adresse pas à l’oreille ni à l’œil, mais à son esprit, à son entendement et à son cœur- conscience. S’adressant donc à l’intellect de l’homme, le symbole se comporte comme un métalangage n’ayant besoin d’aucunes des voies de communications habituelles. D’autre part le symbole se comprend avec plusieurs niveaux de lectures, plusieurs colorations, ainsi la formulation des symboles a une ambigüité, qu’il faut savoir, car cela peut devenir des pièges mais apporte aussi beaucoup de bonheur, à condition qu’on n’a pas perdu les clés de lecture. Selon Samuel Noah Kramer, les mythes en général seraient apparus en vue d’apporter une réponse théologique, telle qu’on pouvait la formuler et la comprendre à l’époque de leur création. Henry Corbin déclare que les symboles doivent être abordés dans leur dimension atemporelle, car il y a un problème de synchronisation entre le temps et les événements, le temps historique et le temps du lecteur ou temps intérieur. A travers le texte de la Genèse, et la traduction littérale de F. Boyer et J. L’Hour, l’auteur tente de rendre cette traduction plus accessible et plus compréhensive, en ayant le mérite de replacer la création de l’homme au centre de l’œuvre créatrice. Les explications de l’étude de cette seconde Genèse, décrit l’histoire des enfants du ciel et de la terre au moment de leur création. C’est le même texte mais avec un double niveau de lecture, le premier littéral, ne fait appel à aucune recherche ni commentaire, la deuxième version que l’on peut appeler anagogique, métaphysique ou spirituelle oblige à un effort de compréhension car ce texte nous amène dans une réflexion intéressante. Au sommaire de cet ouvrage nous avons : La première Genèse avec les 7 jours de la Création La deuxième Genèse avec : Au commencement - Adam - Les arbres - Sumer - La mort - Lilith - Le serpent - la prise de conscience - L’expulsion - |
DE L’ÂME ET DE SON DESTIN |
Vito Mancuso |
Edition Albin Michel |
2009 |
C’est un fait, depuis plus de 50 ans, l’église catholique a développé de considérables efforts dans son dialogue avec le monde moderne. Mais un domaine théologique demeure encore intouchable, même après le concile de Vatican II : celui des fins dernières. Or, que peuvent bien signifier à l’heure de la relativité et de la physique quantique, de l’évolution et de la biologie moléculaire, de la psychanalyse et de l’astrophysique, des mots tels que Résurrection de la chair, Jugement dernier, Enfer, Paradis, Purgatoire… ? Au risque d’ébranler un édifice dogmatique figé depuis le Moyen Âge, Vito Mancuso, philosophe et théologien catholique enseignant à l’université San Raffaele de Milan, lance un débat qu’il juge indispensable pour rendre au christianisme sa crédibilité perdue. Prenant le problème à sa racine, il nous invite à une véritable enquête sur la définition de l’âme, qui convoque aussi bien les maîtres de la philosophie grecque que les grands penseurs chrétiens du XXe siècle en passant par les Pères de l’église et les autres religions, notamment orientales. Sa conclusion sera jugée irrecevable par certains (elle a fait scandale en Italie où ce livre est devenu d’ailleurs un best-seller). Mais, comme le suggère le cardinal Carlo Maria Martini dans sa préface, Vito Mancuso aura eu le mérite de soulever des problèmes épineux pour l’église, et fondamentaux pour tous. Un livre fascinant, qui essaie de rétablir certaines vérités métaphysique, il veut dépoussiérer les dogmes, voire à les dé-dogmatiser, et donne des idées et des pistes sur l’âme, l’esprit et les écrits chrétiens. Il soulève le voile épais qui recouvre les interprétations religieuses et donne de l’air frais et vivifiant au croyant qui ne croit plus, au cherchant qui cherche et à l’initié qui se pose des questions. Au sommaire de cet ouvrage de 400 pages : La théologie devant la conscience laïque : Nous cheminons à tâtons - Pour plus de lumière - Connaitre l’âme à la lumière de la nature - Le mystère de la naissance continue - Evolution et évolutionnisme - Une évolution personnelle - Eclaircissement à l’intention des croyants - Du Logos avant toute chose - La théologie n’échappe pas à Darwin - Le coffre d’oncle Picsou - Vin et tortellini - Où est le Ciel ? Théologie universelle - Existence de l’Âme : L’homme n’est pas un singe nu - Une perspective qui part du bas - Pourquoi l’homme n’est pas un roche - Les plantes et les animaux ont aussi une âme - L’âme en tant qu’esprit - L’esprit comme fine pointe de l’âme - Un esprit saint dans un corps humain - Moi et le Monde - Au commencement était la relation - Un plus un fait plus de deux - Deviens ce que tu es - Origine de l’âme : Une ligne de démarcation - Dieu : un géniteur ? - De la réincarnation - Créationnisme - Sainteté de la matière - Un cercle vicieux à propos de l’immortalité - L’immortalité à partir du monde - Les parents de l’âme - Dieu à l’âge de la maturité - Liberté bien ordonnée… - Immortalité de l’âme : D’où venons-nous, où allons-nous ? - Les quatre discontinuités cosmiques - L’origine de la vie - Le travail de l’âme et son résultat - L’objection du handicap - Les enfants morts avant terme et les fœtus avortés - Tout travail mérite salaire Salut de l’âme : A quoi sert le christianisme ? - Une religion particulière - Contradictio est regula veri - Introduction au drame - Le péché originel : un défaut de fabrication ou un chromosome ? - Se libérer du dogme du péché originel - Le véritable enseignement du dogme : le péché du monde - Le salut universel - Hors de l’église point de salut ? - Et la lumière fut - Croix et création - La résurrection du Christ - Où le ressuscité se trouve t-il aujourd’hui ? - Mort et jugement : La mort, ou la question de savoir si elle est ou non un mal - Le dernier ennemi - Une précision vitale - Apprendre à mourir - La pesée des ames - Une sagesse pratique et un tribunal intérieur - Paradis : L’Être en tant qu’esprit - Dieu comme idée subsistance du bien - L’accomplissement de la liberté - La vision béatifique - La pire des hérésies - Comme de lumineuses notes de musique - Le grand écart dualiste - La persistance de la personnalité - Florensky et Bonhoeffer - Enfer : Le seul véritable péché - Trois routes possibles - Enfer à perpétuité - Origène, ou un théocentrisme rigoureux - L’incompréhension d’Augustin - Dans le cercle protestant - Du coté de l’orthodoxie contemporaine - La saine incohérence du Magistère - Image de Dieu fort peu évangélique - Certains s’en frottent les mains - Le diable et le trou noir - Anéantissement ou apocatastase ? - Dieu n’a besoin de personne - Purgatoire : Purgatoire obligatoire - Une invention salutaire - A l’instant de la mort - Feu, tu retourneras au feu - L’immense valeur de la prière - Annotations sur les Limbes et leur abolition - Parousie et jugement universel - Saint Paul et le son de la dernière trompette - Une erreur de Jésus de Nazareth - L’homme spirituel juge toute chose - Conclusion : Sagesse bien ordonnée commence par soi-même - L’impératif catégorique de la vie spirituelle - Sans musique la vie serait une erreur - Dieu n’est pas un chômeur - Jésus n’a rien d’extraordinaire - Il n’y aura qu’une seule fin - Ce que c’est que d’être un homme - |
de
l’Évangile à l’holocauste |
P.E. dauzat |
Edition BAYARD |
2006 |
On nous annonce le retour de Judas,
vingt siècles plus tard. On aurait même découvert son évangile au Caire, sous
la forme d’un papyrus de soixante-deux feuillets en dialecte copte… Mais
Judas avait-il disparu ? Il semblerait qu’il n’en ait jamais fini de revenir.
Qu’il soit ce fantôme de notre haine, de notre culpabilité aussi.
Pierre-Emmanuel Dauzat nous entraîne dans une formidable enquête
historiographique, théologique et littéraire, aux origines du christianisme,
et à travers toute l’Europe. Personne avant lui n’avait réuni
et étudié autant de documents, de sources, de preuves de l’existence de Judas
parmi nous. Depuis les rares occurrences du
Nouveau Testament, en passant par l’abondante littérature patristique ou
apocryphe, jusqu’aux Judas russes ou yiddish ou orientaux. On ne saurait
oublier Judas. Légendes ou mythes de toutes sortes ont inscrit le traître
suicidaire du Christ au cœur même le plus obscur de notre culture. Héros malgré lui de notre haine la
plus tenace, il apparaît en chaque coupable mais aussi en chaque innocent.
Condamné, exclu ou bouc-émissaire. « Avec l’Holocauste, le monde a connu une
période où le mythe de Judas a pris une dimension nouvelle, s’est incarné
pour le pire, comme, probablement aucun autre mythe », écrit Pierre-Emmanuel
Dauzat. Il raconte ainsi avec rigueur la
seule histoire de Judas possible. La nôtre depuis deux mille ans. |
de
l’homme à dieu. séphiroth & hiÉrarchies angÉliques |
O.M. aïvanhov |
Edition PROSUETA |
2000 |
« Une image peut nous donner,
approximativement, une idée de Dieu : celle de l’électricité. Nous nous
servons de l’électricité pour nous éclairer, nous chauffer et faire
fonctionner toutes sortes d’appareils Mais que de précautions à prendre pour ne
pas provoquer d’accidents! Un contact direct avec l’électricité
peut être mortel ; pour la faire venir jusqu’à nous et pouvoir l’utiliser
sans danger, il faut la canaliser au moyen de transformateurs. Il en est de même de Dieu : Dieu
est comparable à une électricité pure qui ne peut descendre jusqu’à nous
qu’au travers de transformateurs. Ces transformateurs, ce sont les
innombrables entités lumineuses qui peuplent les cieux et que la tradition a
appelées hiérarchies angéliques. C’est par elles que nous recevons la vie
divine, et c’est par elles que nous parvenons à entrer en relation avec Dieu.
»
|
DE L’INÉGALITÉ |
Nicolas BERDIAEV |
Edition L’Age d’homme |
1976 |
« Il y a dans le monde un conflit et une
incompréhension tragique, entre l’homme qui aspire à la liberté créatrice et
la masse qui veut la satisfaction mécanique des besoins, et tous deux sont
les moteurs de notre destinée. La solution nous est-elle apportée par la raison, qui
triomphe dans les systèmes étatiques ? La guerre est une réfutation
expérimentale de la conception rationaliste de l’histoire, alors,
l’anarchie ? Elle est un homicide, tout comme l’est le socialisme ;
car, détruire la structure hiérarchique du cosmos historique, c’est détruire
l’histoire, et non pas la faire. Ni de droite ni de gauche, je veux que
commence un mouvement vers ce qui est élevé et profond ». Nicolas Berdiaev. Telle est la visée et la doctrine de cette œuvre maîtresse
de Nicolas Berdiaev, réquisitoire véhément contre tous les réductionnistes
politiques et sociaux, plaidoyer inspiré et réfléchi pour le sens réel de la
vie de l’homme dans le cosmos. C’est le grand Berdiaev, l’un des penseurs les plus
incisifs de notre époque, le plus prophétique des écrivains russes, qui
analyse ici avec feu l’histoire de notre temps et qui met en procès, la
démocratie et le libéralisme, la guerre et la révolution, l’anarchie et
l’état, l’aristocratie et la culture, en rendant à César et à Dieu, ce qui
leur appartient, à l’homme ses droits, mais aussi ses devoirs. Au
sommaire de cet ouvrage : De
la révolution russe - Des fondements ontologiques et religieux de
la société - De l’état et de la Nation - Du
conservatisme - De l’aristocratie - Le
libéralisme - La démocratie et le socialisme -
L’anarchie et la guerre - L’économie et la culture - Du
royaume de Dieu sur terre et dans les cieux
- |
descartes – œuvres & lettres |
La PLÉIADE |
Edition FLAMMARION |
1958 |
Les œuvres complètes de ce grand penseur
si cartésien est rentré dans le langage journalier, il ne reflète pas son
auteur.
|
des
confessions – jacques derrida – st augustin |
P.E. dauzat |
Edition STOCK |
2007 |
L’université de Villanova (centre
mondialement réputé des études augustiniennes, mais aussi l’une des têtes de
pont du postmodernisme et de la déconstruction aux États-Unis) invita Jacques
Derrida, quelques jours après les événements du 11 septembre 2001, à débattre
autour de l’un de ses livres les plus troublants : « Circonfessions » ; texte
essentiel où l’expérience de sa mère mourante amène le philosophe à se
replonger dans les Confessions de St Augustin, au point d’y découvrir l’un
des fils conducteurs de sa vie. Ce livre montre comment la pensée
de la confession de Derrida est propre à renouveler en profondeur l’histoire
même de la tradition chrétienne et nous interpeller sur les questions
d’actualité les plus brûlantes. |
DESJARDINS
ARNAUD - à la recherche du soi |
Arnaud desjardins |
Edition
LA TABLE RONDE |
1995 |
« Ce nouveau livre a été écrit à
partir de l’enregistrement d’une série de causeries faites pour un petit
groupe de personnes. J’ai conservé la forme directe de l’entretien, en
pensant à tous ceux et à toutes celles qui m’écrivent et à qui je ne peux
répondre avec autant de détails que leurs lettres le mériteraient. Je
voudrais que tous ces correspondants connus ou inconnus lisent ces pages
comme une longue lettre que je leur adresse personnellement. C’est l’enseignement déjà abordé
dans les « Chemins de la Sagesse », celui que transmettait mon propre gourou,
Swani PRAJÑANPAD, qui a « quitté son corps » en 1974. SWÂMIJI était un gourou
traditionnel, un sanscritiste aussi (vedanta shastri). L’adhyatma-yoga qu’il incarnait
est un yoga, avec sa technique propre, différente de celle du hatha ou du
raja-yoga, qui s’apparente au jnana-yoga ou yoga de la connaissance et dont
une part, consacrée à la mise à jour de l’inconscient, éclaire les
découvertes de la psychologie des profondeurs. |
DESJARDINS
ARNAUD - approches de la mÉditation |
Arnaud desjardins |
Edition LA TABLE RONDE |
1995 |
||
Ce livre ne se veut pas un ouvrage
d’érudition passant en revue les diverses formes de techniques de méditation
à l’intérieur des traditions spirituelles, mais un guide pratique à l’usage
des Occidentaux insérés dans le monde d’aujourd’hui. |
DESJARDINS ARNAUD - ASHRAMS – GRANDS MAÎTRES DE L’INDE |
Arnaud Desjardins |
Edition Albin Michel |
1982 |
Outre les ashrams de la mission Ramakrishna et celui de Pondichéry où enseigna Sri Aurobindo, les ashrams les plus célèbres et les plus visités sont aujourd’hui au nombre de quatre : celui où vécut le plus vénéré de tous les sages contemporains, Bhagavan Sri Ramana Maharshi, à Tiruva-Malaï, dans le sud ; celui de Swami Sivananda Sarasvatî à Rishikesh dans les Himalayas ; celui de Swami Ramdas à Kanhangad, au sud de Mangalore, sur la côte ouest, enfin le quatrième est celui de la grande sage et sainte bengalie Sri Ma Anandamayî. Ces quatre sont les plus connus, mais il en existe bien d’autres avec des Maîtres reconnus et authentiques justement vénérés et bien que moins connus, ils jouissent à juste raison d’une grande renommée. Pour les étrangers venus en Inde, la vie religieuse s’y présente en fait sous deux angles : un premier aspect extérieur, celui que le touriste ne peut pas ne pas voir et un autre plus intérieur (celle entre autre de la vie des ashrams) qui ne se livre qu’à celui prêt à y mettre le prix. Un prix qui peut prendre bien des formes, soit dans des attentes longues et fastidieuses, des méditations prolongées fatigantes, ou une nourriture trop épicée, mais il n’est pas question de s’endormir puisque toute évolution spirituelle est une question « d’éveil »… Beaucoup d’européens mal informé ou trop bien informes, voient la vie religieuse en Inde comme un spectacle repoussant mais merveilleux, avec des ascètes squelettiques, la saleté de certains, des foules grouillantes, les crémations de Bénarès qui polluent les eaux sacrés du Gange, des foules qualifiées de mystiques qui ne voient rien d’autre que leurs dieux, bref des clichés vrai, mais faux pour celui qui ne sait pas les lire. Un des clichés les moins connus est celui des ashrams et de ceux qui les fréquentes. La relation du Maître à disciple est un des traits les plus marquants de la vie spirituelle de l’Inde : Celui qui connait le chemin de l’éveil et de la Vie, guide ceux qui veulent s’y engager à sa suite et travailler sous sa direction, car l’enseignement du Maître, aussi grand soit-il, n’est rien si le disciple n’accomplit pas sa part d’effort personnel pour se rendre disponible à l’énergie divine. |
DESJARDINS
ARNAUD - bienvenue sur la voie |
Arnaud desjardins |
Edition TABLE RONDE |
2005 |
Avec la vogue du « psy », du « spi
» et des techniques de développement personnel, jamais autant d’idées sur la
libération et l’éveil ou l’ego et le Soi n’ont eu autant d’écho. La sagesse
est offerte à chaque coin de rue. On s’engage – ou on croit s’engager – sur
«la Voie». Donc : bienvenue sur la voie.
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DESJARDINS ARNAUD - CONFIDENCES IMPERSONNELLES |
Gilles Farcet |
Edition CRITÉRION |
1991 |
Qu’est-ce qu’un sage ? Peut-on sans tricher accorder à Arnaud Desjardins ce qualificatif ? Comment la sagesse se traduit-elle concrètement pour lui dans sa vie quotidienne ? Que se passe-t-il en lui lorsqu’il accorde des entretiens ? Que ressent-il lorsqu’il entre en silence ? Son existence est-elle en accord avec son discours ? A-t-il le droit de jouer pour certains un rôle de gourou ? Comment se situe-t-il vis-à-vis de cette fonction ? Qu’est-ce que l’authentique relation maître-disciple ? Autant de questions posées à Arnaud Desjardins par Gilles Farcet, son biographe, au fil d’un dialogue intense et sans concessions. Bien au-delà de la personne d’Arnaud Desjardins, qui apparaît ici sous un jour radicalement nouveau, ces entretiens uniques en leur genre posent la question de la sagesse et de sa possibilité pour les Occidentaux en quête d’une « libération intérieure » dont ils n’ont souvent qu’une très vague idée. Ces conversations ont ceci de paradoxal que, d’un bout à l’autre très intime, elles ont cependant tôt fait de basculer dans l’universel. Voilà pourquoi elles méritent le titre de Confidences Impersonnelles. |
DESJARDINS ARNAUD OU L’AVENTURE DE LA SAGESSE |
Gilles Farcet |
Edition La Table Ronde |
2014 |
Gilles Farcet avec le même titre « L’aventure de la sagesse » avait écrit en 1987, un livre sur Arnaud Desjardins. 27 ans plus tard, il reprend le même titre mais avec beaucoup de corrections et d’anecdotes supplémentaires. Il est enrichit également d’un texte-hommage à Arnaud ainsi que deux longs entretiens accordés à Gilles Farcet. Une bibliographie de ses livres et de ses films ont été ajoutés en fin de volume. Cet ouvrage n’est pas tant la biographie d’un homme que la reconstitution d’un cheminement intérieur : celui d’un français de souche huguenote, déchiré au départ entre les principes dans lesquels il avait été élevé et l’appel d’une vie plus vaste, qui peu à peu, à travers la découverte émerveillée de la spiritualité hindoue et celle de l’enseignement Gurdjieff, entame un parcours de transformation intime. Le remarquable itinéraire d’Arnaud Desjardins l’amènera à écrire et à réaliser des documentaires consacrés aux sagesses vivantes de l’hindouisme, du bouddhisme zen ou tibétain et du soufisme, films qui rencontrèrent un succès réel et de nombreux témoignages à travers le monde. Devenu en Inde le disciple de Swami Prajnanpad, il poursuivra une « sadhana » ou ascèse et aboutira neuf ans plus tard à la fondation du premier ashram français. Cet ouvrage peut être considéré comme une biographie intérieure, davantage axée sur les étapes psychologiques et spirituelles, que par l’enchainement des faits. Un excellent livre qui clos, à mon
avis, la vie et l’œuvre d’Arnaud Desjardins. Les dizaines de livres écrits
par lui ou sur lui durant des dizaines d’années ont pratiquement tout dit sur
ce grand éveilleur spirituel. |
desjardins
denise – dvd – de la rÉvolte au lÂcher-prise |
Denise des jardins |
Film. ALIZE |
2008 |
Un film DVD par Guillaume DARCQ.
De la Révolte au lâcher-prise est l’occasion d’une rencontre approfondie avec
l’auteur de plusieurs ouvrages fidèles à l’enseignement de Swâni Prajnanpad :
Denise DESJARDINS, qui a directement aidé bien des «chercheurs spirituels»
dans leur démarche de connaissance de soi.
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DESJARDINS
ARNAUD - en relisant les ÉvanGiLes |
Arnaud desjardins |
Edition LA TABLE RONDE |
1999 |
Que des baptisés se détachent de
l’Église et du vieux catéchisme est un phénomène fréquent. Parmi eux, de plus
en plus nombreux sont ceux qui se tournent vers des enseignements hindous,
bouddhistes ou même soufis et vers des maîtres spirituels orientaux.
On retrouvera dans ce livre le
message des contemplatifs et des mystiques rendu accessible à l’homme engagé
dans le siècle et quelques vues originales sur les Évangiles considérés comme
des manuels de vie intérieure proposant une voie de transformation
personnelle.
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DESJARDINS
ARNAUD - film sur arnaud desjardins |
Edmond blattchen |
Edition ALIZÉ |
1995 |
« NOMS DE DIEUX » est une émission produite par la Radiotélévision
Belge (R.T.B.F.).
Autrefois réalisateur à la
Télévision française, auteur de nombreux ouvrages, Arnaud DESJARDINS n’a
jamais cessé de témoigner d’une spiritualité vivante, ce que montre bien
cette émission présentée par Edmond BLATTCHEN et réalisée par Jacques
DOCHAMPS. |
desjardins
arnaud – 8 entretiens |
P. gisling |
Edition DE LA TOUR LAUSANNE |
1971 |
Ce sont 8 entretiens qu’a eus le
journaliste Gisling avec A. Desjardins qui apporte son témoignage, personnel
bien sûr, car il n’a pas voulu être autre chose qu’un témoin du monde qui
l’entoure.
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DESJARDINS
Arnaud – la conversion intime |
Edmond BLATTCHEN |
Edition
ALICE |
2000 |
Entretiens avec Arnaud Desjardins
réalisé en Belgique en 1995. Nous y trouvons l’explication de cette fameuse
croix à 6 directions. Un sage hindou aura cette réponse
célèbre à la question d’un Anglais lui demandant s’il devait se convertir à
l’hindouisme: « Je vous
convertirai à votre propre religion » Le mal suprême consiste à
ignorer le secret de notre propre conscience. » |
desjardins
arnaud – l’ami spirituel |
Jacques mousseau |
Edition PERRIN |
2002 |
Avec pudeur et précision, Jacques
Mousseau retrace la vie de celui qui a fait connaître en France les grandes
traditions spirituelles de l’Orient par les films qu’il a réalisés de 1959 à
1973 pour la télévision. Aujourd’hui dans l’ashram de
Hauteville près de Valence, Arnaud Desjardins transmet l’enseignement qu’il a
reçu de son maître indien Swâmi PRÂJNÂNPAD. Et s’emploie à faire dialoguer
des représentants de la chrétienté, du bouddhisme, de l’hindouisme, du
judaïsme et de l’islam. Entre ces deux pôles de sa vie,
beaucoup de voyages, des rencontres innombrables et quelques séparations, des
femmes aussi.
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DESJARDINS ARNAUD – LA PAIX TOUJOURS PRÉSENTE
– Santé physique et santé spirituelle |
ARNAUD DESJARDINS |
ÉDITION LA TABLE RONDE |
2011 |
Au-delà, ou plutôt en deçà, des
philosophies et des théologies contradictoires, un dénominateur commun à
toutes les voies de transformation personnelle, religieuses ou non, fait
l’unité des enseignements de sagesse : il s’agit de demeurer établi dans la paix,
la sérénité et l’amour qui n’ont pas de contraire.
Elle n’est pas réservée à quelques
yogis, moines ou moniales retirés du monde. Le verset le plus célèbre des
Upanishads nous concerne tous : « De l’irréel conduis-moi au Réel, des
ténèbres à la Lumière, de la mort à l’Immortalité » Cet ouvrage est le dernier livre écrit par Arnaud, il nous
a quitté en Août 2011 |
DESJARDINS ARNAUD - LA TRANSMISSION SELON ARNAUD DESJARDINS |
Gilles Farcet |
Edition du Relié |
2009 |
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Arnaud Desjardins alliait, en dehors de tout syncrétisme, une ouverture fondée sur ses voyages et sa vaste expérience de diverses formes du chemin spirituel, il présentait en outre, une qualité fondamentale, celle d’être un grand pédagogue. Si l’on peut dire que son Maître Swami Prajnanpad était un génie de la spiritualité, ayant su reformuler d’une manière nouvelle et immédiate les vérités métaphysiques de la non-dualité, Arnaud Desjardins mérite d’être qualifié de pédagogue de génie. Sa manière d’exposer la pratique était claire, simple et précise, illustrée d’exemples de la vie de tous les jours et toujours pleine de cette qualité sous-estimée que l’on nomme le bon sens. Il ne négligeait pas la puissance de l’inconscient et insistait sur la nécessité de se connaitre soi-même en tant que personnalité conditionnée sous peine que ce dont nous n’aurions pas assez tenu compte nous rattrape et nous fauche en plein élan spirituel. Au sommaire de cet ouvrage de 400 pages, Arnaud nous parle de : L’éveil - Satori à Ranchi - la liberté - intégration et évolution - Eveil et non-dualité - la non-dualité sèche et la non-dualité compassionnelle - la transmission - folle sagesse et éthique - les quatre « grands domaines » - L’ashram selon Arnaud - le Bost - surmenage et lâcher-prise - Font-d’Isière - approches de la méditation - le féminin de l’ashram et ses métamorphoses - la communion des sages - Chandra Swami - Lee Lozowick - Amritanandamayi - Jacques Castermane - Hauteville - sanctuaires - fidélité et liberté - des huttes au château - les collaborateurs, le Maître et les disciples - Ma Ananda Mayi - les difficultés de la fonction - la succession d’Arnaud - en communion avec le Maître - Veiller sur la lignée - |
DESJARDINS ARNAUD - LE MESSAGE DES TIBÉTAINS - LE VRAI VISAGE DU TANTRISME |
Arnaud Desjardins |
Edition de la Table Ronde |
1978 |
Depuis
1959, le Dalaï Lama et l’élite des lamas et yogis tibétains se sont réfugiés
en Inde et au Sikkim, devenant par-là moins inaccessibles. En 1964 – 65 et en
1967, guidé par l’interprète personnel du Dalaï Lama, Sonam Popgey Kazi,
Arnaud Desjardins a fait deux séjours de plusieurs mois dans les monastères
de l’Himalaya et auprès des sages tibétains les plus vénérés. Il en a
rapporté une série de documents filmés qui ont été diffusés par la Télévision
française et qui sont destinés à conserver certains aspects essentiels d’une
tradition menacée de disparaître.
Cette tradition, généralement dénommée lamaïsme, est en fait le bouddhisme tantrique tel qu’il régnait en Inde même avant les conquêtes musulmanes. Ce livre est le premier ouvrage français consacré au « tantrisme » qui n’ait pas été écrit pour un public de spécialistes. Le tantrisme est tout autre chose que « l’érotisme mystique » ou le « yoga du sexe » à quoi on le résume parfois abusivement. |
DESJARDINS
ARNAUD - les chemins de la sagesse |
Arnaud desjardins |
Edition LA TABLE RONDE |
2003 |
Rédigés entre 1968 et 1972 à
partir de notes prises par l’auteur auprès de son guide, Swâmi Prajnanpad
(1891 – 1974), les trois tomes des Chemins de la Sagesse, aujourd’hui en un
seul volume, restituent sous la forme d’un exposé rigoureux les découvertes
d’un disciple à la recherche du Soi.
Tous les aspects de notre nature
trouvent leur place et leur fonction provisoire dans la voie qu’Arnaud
Desjardins a élue pour lui-même, l’adhyatma yoga, dont les disciplines sont
compatibles avec les conditions de vie des Occidentaux modernes. Rien de ce
qui se manifeste en nous n’est rejeté : tout est assumé, intégré et
transformé. L’accent mis par l’auteur sur la connaissance
de soi et des mécanismes mentaux intéressera tous ceux que préoccupent les
recherches contemporaines de la psychologie des profondeurs. Bien au-delà de
l’Inde et des enseignements proprement orientaux, cette trilogie est en somme
un traité de sagesse à l’usage des « hommes de bonne volonté ». On y retrouvera les échos d’une
connaissance universelle, à laquelle peuvent puiser aussi bien agnostiques
que croyants. |
DESJARDINS
ARNAUD - lettres à une jeune disciple |
Arnaud desjardins |
Edition LA TABLE RONDE |
2006 |
Avec ces lettres intimes, c’est à
chacun et chacune des quelques milliers d’hommes et de femmes rencontrés
depuis plus de trente ans qu’Arnaud DESJARDINS s’adresse aujourd’hui. En des
paroles simples, même si elles traitent parfois de thèmes nouveaux et
inhabituels pour l’expérience commune, il partage les fruits d’une recherche
personnelle. Celle-ci l’a conduit, au fil des
années, à étudier auprès de sages hindous, tibétains, soufis – notamment en
Afghanistan –, et plus particulièrement de la célèbre sainte bengalie Mâ
ANANDAMAYI, et surtout de celui qui fut son guide, Swâmi PRAJNÂNPAD. |
DESJARDINS ARNAUD - MANGALAM – UN PARCOUR AUPRES d’ARNAUD DESJARDIN |
Éric Edelmann |
Edition LE RELIÉ |
2007 |
Cet
ouvrage est le premier témoignage intime d’un cheminement mené sous la
guidance d’Arnaud Desjardins.
Au sommaire de cet ouvrage : L’abîme de glace - premiers pas - la rencontre - le Bost - Sensei Deshimaru - Dans la labyrinthe du cœur - Zazen ascendant saké - devenir vaste - sur tous les fronts à la fois - le grand saut - un ashram au Québec - la présence - Éric Edelmann, docteur en philosophie, a publié plusieurs livres, dont : Jésus parlait araméen, aux éditions du Relié et chez Pocket. Marié et père de deux enfants, il anime Mangalam, l’ashram d’Arnaud Desjardins au Québec. |
DESJARDINS
ARNAUD - monde moderne & sagesse ancienne |
Arnaud desjardins |
Edition LA TABLE RONDE |
1979 |
Il suffit de feuilleter des revues
ou des magazines connus pour constater combien les allusions à la crise du
monde moderne y sont nombreuses. Des mots devenus à la mode : « écologie », «
environnement », se mêlent aux craintes et aux menaces : « autodestruction de
l’espèce humaine », « suicide collectif », « chances de survie », « remise en
cause de la civilisation ». De l’explosion de mai 1968 au Congrès de
Stockholm (1972), le doute sur les fondements mêmes de la société
industrielle se font jour partout.
Or elles ont fait leurs preuves
depuis quatre mille ans. Ces certitudes, considérées comme une « connaissance
», trouvaient leurs applications dans Tous les domaines : artistique,
familial, sexuel, professionnel, etc. Y a-t-il, dans l’étude sans
préjugé de cette sagesse ancienne – notamment celle de l’Inde et des pays
bouddhiques – la possibilité de découvrir peu à peu certaines clés qui nous
permettent de mieux comprendre le monde troublé dans lequel nous vivons et de
mieux nous comprendre nous-mêmes dans notre relation avec cet « environnement
» et ce « milieu » que sont les nôtres ? C’est la question à laquelle
répond Arnaud Desjardins dans ce livre, fruit de quinze ans d’existence
partagée entre l’Asie et la France. |
desjardins
arnaud ou l’aventure de la sagesse |
Gilles farcet |
Edition ALBIN MICHEL |
1987 |
Des groupes Gurdjieff à la
rencontre avec son maître Swâmi PRÂJNÂNPAD, de l’Inde des grands
gourous et des lamas tibétains en exil, au Japon des moines zen et à
l’Afghanistan des soufis, cette biographie menée au rythme d’un roman nous
fait partager le palpitant itinéraire d’un Occidental en quête de vérité qui
est aujourd’hui reconnu comme un « sage dans le siècle ». Au-delà de l’histoire d’un homme,
le livre de Gilles Farcet prouve, selon Arnaud Desjardins lui-même, qu’« une
génération peut en comprendre une autre, témoignant par là que la recherche
d’un sens à notre existence est bien une quête hors du temps ». |
DESJARDINS
ARNAUD - pour une mort sans peur |
Arnaud desjardins |
Edition La
Table Ronde |
2003 |
La mort n’est pas seulement
l’affaire des prêtres, des lamas ou des maîtres spirituels. Elle est d’abord notre
affaire. Arnaud DESJARDINS démontre que c’est à nous de vérifier les
enseignements que nous avons reçus et d’aller vers la mort en conscience. Car, si les agnostiques, les
matérialistes et certains scientifiques nient cette dernière, les sages
asiatiques disent l’avoir vérifiée par leur propre réalisation. Cette démarche lucide implique une
profonde remise en question. Pas de croyances aveugles ni de vaines
consolations il faut être sincère et honnête envers soi-même et les autres. |
DESJARDINS
ARNAUD - pour une vie rÉussie |
Arnaud desjardins |
Edition La
Table Ronde |
1989 |
Une vie réussie tient plus à ce
que nous sommes qu’à ce que nous avons. Pourtant, ce que l’existence nous
donne, nous refuse ou nous enlève contribue aussi à notre épanouissement. La
« libération », au sens oriental, métaphysique, du terme ne sera jamais le
fruit de la frustration.
Cette sagesse éclaire aussi la
relation, trop souvent douloureuse, entre les hommes et les femmes. Le
sentiment de frustration naît avant tout de la solitude affective et des
échecs amoureux. L’union d’un homme et d’une femme
pourrait être une fête permanente de nouveauté et d’émerveillement, mais cela
demande un cœur d’enfant joint à la pleine maturité d’un adulte capable de
comprendre, d’agir, de donner et de recevoir.
|
DESJARDINS
ARNAUD - premier pas vers la sagesse |
Arnaud desjardins |
Edition LIBRIO |
2004 |
Arnaud DESJARDINS : Né en
France en 1925, il a longtemps travaillé comme réalisateur et producteur de
télévision. En 1965, la rencontre avec un maître hindou, Swâni Prajnânpad,
change radicalement sa vie. Il transmet aujourd’hui dans de nombreux ouvrages
de sa propre expérience spirituelle.
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DESJARDINS
ARNAUD - regards sages sur un monde fou |
Arnaud desjardins |
Edition LA TABLE RONDE |
1998 |
« Constamment placées sous
l’éclairage de la transcendance de l’être, les réflexions que livre Arnaud
DESJARDINS sur les questions qui nous concernent tous ne s’en tiennent jamais
à des visions partielles et partisanes. L’intérêt et le courage de ce
livre d’entretiens avec Gilles FARCET se trouvent précisément dans cette
perspective « autre »… L’infiniment quotidien ainsi regardé (famille,
éducation, médias) prend un air qui en surprendra plus d’un. C’est assurément une mise à
l’épreuve pour beaucoup… Donc une puissante démonstration.» |
DESJARDINS
ARNAUD - Retour à l’essentiel – rencontres au quÉbec |
Arnaud desjardins |
Edition LA TABLE RONDE |
2002 |
Ce nouvel ouvrage d’Arnaud Desjardins se présente sous
une forme très différente des précédents. C’est la transcription, sous forme de
questions et réponses, de dix jours de rencontres quotidiennes avec des
auditeurs québécois. Les questions concernent des thèmes très divers. Tous
les aspects relatifs à l’engagement dans une recherche spirituelle sont
abordés d’une manière très concrète. Les Québécois posent des questions
directes dans lesquelles ils s’impliquent personnellement. Certaines
rejoignent la métaphysique, d’autres concernent les difficultés de tous les
jours. Le chemin de la sagesse épouse notre vérité quotidienne, nos désirs et
nos refus, nos craintes et nos espoirs.
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DESJARDINS
ARNAUD - un grain de sagesse |
Arnaud desjardins |
Edition LA TABLE RONDE |
1984 |
Des lecteurs m’ont souvent demandé
un livre « qu’on puisse faire lire à des jeunes ». Ce souhait a inspiré la
sélection des chapitres de cet ouvrage composé à partir de causeries
enregistrées. Celles-ci s’adressent à de petits
auditoires. Elles ont donc toujours un caractère familier, intime. Le lecteur y trouvera des thèmes
simples liés à l’existence quotidienne. J’y faits plusieurs fois allusion à
mes propres années de recherche et j’y raconte quelques souvenirs anciens.
L’expérience a montré que les « jeunes » apprécient ces références
personnelles.
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DESJARDINS ARNAUD - YOGA ET SPIRITUALITÉ – L'HINDOUISME ET NOUS |
Arnaud Desjardins |
Edition LA TABLE RONDE |
1975 |
La mode du yoga et de la métaphysique hindoue fait chaque jour de nouveaux adeptes. Beaucoup d’Européens se sentent attirés vers ces techniques et vers cette philosophie sans savoir jusqu’où peut aller leur espoir, jusqu’où doit aller leur méfiance. Écrit avant « Le Message des Tibétains
» ou « Les Chemins de la Sagesse », ce livre est une introduction à la
spiritualité hindoue telle que peuvent l’approcher les Européens attirés par
la réputation de certains sages ou par la célébrité du yoga. Il tente de
répondre à certaines questions souvent posées, notamment celles-ci :
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dÉTACHEMENT - NON-ATTACHEMENT –
Éveil - A la
recherche du divin et de soi-mÊme |
Maître Eckhart – Bouddha – John Main – Un Maître
Hindou - un Orthodoxe – un soufi |
Arcadia |
2012 |
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Nous
devons nous ouvrir au changement et ne pas nous attacher aux expériences car
tant que nous nous attachons, nous ne sommes pas libres. Si nous voyons
l'impermanence, notre attachement diminuera. Nous pouvons vivre les
expériences sans attachement quand nous sommes conscients de leur caractère
impermanent. Le Bouddha a dit qu'il est préférable de vivre une seule journée
en voyant profondément la nature impermanente des choses plutôt que cent ans
sans la voir. Ainsi l'esprit cesse de s'attacher et nous sommes en paix et
libres. Le
second aspect pour lutter contre l'attachement est l'insatisfaction, la
souffrance. La souffrance du corps, de l'esprit, dans le monde, l'injustice,
la colère sont des souffrances évidentes à voir. Un autre aspect de la
souffrance est que rien n'est fiable, durable, parce que tout est
impermanent. Tout change et on ne peut se fier à rien. Par exemple,
pouvons-nous empêcher notre corps de vieillir ou de tomber malade ? Non. Nous
ne pouvons pas nous fier à notre corps car il change constamment. Même quand
nous sommes heureux, cela change à un moment ou à un autre. Un
autre aspect de la souffrance est que tout tend au désordre. Par exemple nous
nettoyons, nous rangeons, mais le désordre apparaît à un moment donné. Ou, si
nous laissons les choses telles qu'elles, la poussière se dépose et le
désordre apparaît. Cela requiert de notre part un apport continu d’énergie
pour maintenir les choses en ordre. Nous devons prendre soin de nous-mêmes,
nous nourrir, etc... et ceci est aussi un aspect de la souffrance Nous
n'aimons pas souffrir, nous nous fermons à la souffrance, nous résistons,
nous la nions, nous l'évitons et cela demande un courage énorme de la
regarder. Quand nous acceptons la souffrance, nous nous ouvrons et l'esprit
lâche prise, ne s'y attache plus et nous en sommes libres. La
troisième façon de se libérer de l'attachement est de comprendre qu'il n'y a
pas de soi. S’il n'y a pas de soi, qui est en train de lire ce texte ou
d'écouter ce discours ? Qui est triste ? Qui est en colère ? Qui est
joyeux ? Le détachement, par rapport aux gens, aux
situations de notre vie, c'est l'indifférence la plus totale. Cela signifie
que nous ayons une chose ou pas dans notre vie, cela ne signifie rien pour
nous. Ça n'a aucune espèce d'importance. Nous pouvons ressentir cela par
rapport à des objets: des bijoux très chers, un téléviseur géant, un
téléphone dernier cri, ou encore, une bibliothèque de milliers de livres. Le non-attachement est une notion tout à fait
différente, bien connue des bouddhistes. Il s'agit d'apprécier tout ce que
l'on a dans sa vie: ses amis, l'argent, les possessions matérielles, la
santé, l'amour... l'apprécier véritablement, chérir les moments que l'on vit
avec... tout en gardant à l'esprit qu'un jour, ceci ne fera plus partie de
notre vie. C'est l'impermanence. Rien ne reste jamais identique, et il
convient de ne pas s'attacher aux possessions matérielles, aux situations,
aux amis, à son/sa partenaire. Car un jour, la situation changera. Les amis
nous quitteront peut-être, les possessions matérielles disparaitront, les
situations de notre vie changeront. Bouddha a enseigné que s'attacher à des
conditions extérieures sans cesse changeantes causait de la souffrance et
qu'il fallait, par la méditation, développer cette sagesse qui vit pleinement
l'instant présent sans s'y attacher car l'instant d'après sera différent de
celui que l'on vient de vivre. Le Détachement selon
Maître Eckhart : J'ai lu
beaucoup d'écrits, tant de maîtres païens que de prophètes, de l'Ancien et du
Nouveau Testament, et j'ai recherché avec tout mon sérieux et toute mon
application quelle est la plus belle et la plus haute des vertus : par
laquelle l'homme peut se conformer le plus étroitement à Dieu et redevenir
autant que possible pareil à son modèle original, tel qu'il était en Dieu,
dans lequel il n'y avait aucune différence entre lui et Dieu, jusqu'à ce que
Dieu eût créé les créatures. Et quand je vais au fond de tout ce qui a été
écrit là-dessus, aussi loin que peut atteindre ma raison avec son témoignage
et son jugement, je n'en trouve pas d'autre que le pur détachement de toute
chose créée. C'est dans ce sens que Notre-Seigneur dit à Marthe : Une chose
est nécessaire ! Ce qui veut dire : Qui veut être inaltérable et pur doit
avoir une chose, le détachement.
Du détachement (sermons) : Maintenant,
tu demanderas : qu'est donc le détachement, pour qu'il cache en lui une
pareille puissance ? Le vrai détachement signifie que l'esprit se tient
impassible dans tout ce qui lui arrive, que ce soit agréable ou douloureux,
un honneur ou une honte, comme une large montagne se tient impassible sous un
vent léger. Rien ne rend l'homme plus semblable à Dieu que ce détachement
impassible. Car que Dieu est Dieu, cela repose sur son détachement impassible
: de là découle sa pureté, sa simplicité et son immutabilité. Si donc l'homme
doit devenir semblable à Dieu (dans la mesure où l'égalité avec Dieu peut
échoir à une créature) cela ne peut arriver que par le détachement. Il
transpose ensuite l'homme en pureté, et de celle-ci en simplicité, et de
celle-ci en immutabilité ; et ces qualités produisent une ressemblance entre
Dieu et l'homme. Cette ressemblance doit être produite par la grâce : qui ne
fait qu'élever l'homme au-dessus du temporel et le purifie de tout ce qui est
passager. Tiens-le-toi pour dit : être vide de tout le créé, cela veut dire
être plein de Dieu, et être rempli du créé, cela veut dire être vide de Dieu. Maintenant,
tu pourrais dire : Voici donc que j'entends que toutes les prières et bonnes
oeuvres sont perdues, car Dieu ne se soucie pas qu'on veuille par là le
déterminer ; et l'on dit pourtant que Dieu veut qu'on le prie pour tout ! -
Ici il faut que tu fasses bien attention et aussi que tu me comprennes bien
(si tu le peux) : d'un premier regard éternel - si nous pouvons parler ici
d'un premier regard - Dieu vit toutes choses comme elles devaient arriver, et
vit dans le même regard quand et comment il créerait les créatures ; il vit
aussi la plus infime prière ou bonne œuvre qui serait accomplie par quiconque
et vit quelle prière et quelle dévotion il exaucerait ; il vit que tu
l'invoqueras demain instamment et le prieras avec un profond sérieux ; et
cette imploration et cette prière ce n'est pas demain seulement que Dieu
l'entendra et l'exaucera, mais il l'a exaucée dans son éternité avant que tu
ne devinsses homme. Mais si ta prière n'est pas honnête ni sérieuse, ce n'est
pas maintenant que Dieu refusera de t'entendre ; il l'a déjà refusé dans son
éternité. Ainsi Dieu a tout vu de son premier regard ; il n'opère rien à
l'occasion, mais tout est déjà fait d'avance. Ainsi donc Dieu ne cesse d'être
dans son détachement impassible : et la prière des gens et leurs bonnes
oeuvres n'en sont pas pour cela perdues, mais qui agit bien sera aussi bien
récompensé. Philippe dit : Dieu le créateur maintient les choses dans la voie
et dans l'ordre qu'il leur a donné depuis le commencement. Il n'y a chez lui
rien de fini et rien non plus de futur : il a éternellement aimé tous les
saints comme il les a prévus avant que le monde ne fût ! Et quand il arrive
que se passe dans le temps ce qu'il a prévu dans l'éternité, les hommes
s'imaginent que Dieu a pris de nouvelles dispositions. Mais quand il s'irrite
contre nous ou quand il nous fait quelque bien, nous seuls sommes changés,
lui reste immuable ; comme la lumière du soleil fait du mal aux yeux malades
et du bien aux yeux sains et pourtant reste elle-même sans changement. Dieu
ne regarde pas dans le temps et devant son regard n'arrive rien de nouveau. C'est dans ce sens que parle aussi Isidore
dans le livre sur le bien suprême quand il dit : Maintes personnes demandent
ce que Dieu faisait avant qu'il eût créé le ciel et la terre, ou bien d'où
vint en Dieu la volonté nouvelle de créer les créatures. Je réponds : aucune
volonté nouvelle ne s'est jamais éveillée en Dieu, mais s'il est vrai que le
créé n'a pas toujours existé ainsi en lui-même comme aujourd'hui il était
pourtant de toute éternité en Dieu et en sa raison. Dieu n'a pas créé le ciel
et la terre de la même façon que nous leur assignons, à la façon humaine, un
devenir, non, mais toutes les créatures sont de toute éternité dites dans le
Verbe divin. Le détachement selon l’enseignement Orthodoxe : L'archimandrite Sophrony résume
l'enseignement de Starets Silouane: A
chaque passion correspond une image qui lui est propre, appartenant au monde
créé. Si l'image n'est pas accueillie, la passion, incapable de se
développer, ne pourra finalement que mourir. L'intellect, faculté éminemment
active, s'oppose aux fluctuations mentales de la raison discursive, à savoir
l'attention. A la différence de
certains ascètes étrangers à notre tradition, l'ascète ne considère pas comme
illusoire l'existence à laquelle il renonce. Son détachement n'est pas
non plus un envol cers les sphères purement intelligibles et désincarnées,
car une telle attitude débouche, tôt ou tard, de nouveau sur un mode
imaginaire. Non, ce détachement procède de l'attirance que nous fait éprouver
pour lui le Dieu vivant. Un croyant humble et simple se
libère du pouvoir de l'imagination par une aspiration totale à vivre selon la
volonté de Dieu. Cela est à la fois si simple et si « caché aux sages et
aux intelligents » qu'il est impossible de le communiquer par la parole.
Comment discerner si l'expérience
spirituelle est située sur le plan de l'imagination, de la philosophie ou du
panthéisme ? Par l'amour des ennemis. Le bienheureux starets Silouane
affirmait catégoriquement que le seul critère, dans l'ordre soumis à notre
contrôle logique, n'est autre que l'amour des ennemis. Il disait : Le
Seigneur est humble et doux. Il aime sa créature ; là où est l'Esprit du
Seigneur, là règne infailliblement l'humble amour des ennemis et la prière
pour le monde. Et si tu n'as pas cet amour, demande-le, et le Seigneur qui a
dit : 'Demandez et l'on vous donnera, cherchez et vous trouverez' (Mt 7,
7), te l'accordera. » L'orgueil
amplifie l'imagination, l'humilité la fait cesser. L'orgueil se gonfle pour créer
son propre monde, l'humilité accepte la vie venant de Dieu. Les
contemplations divines sont accordées à l'homme, non point quand il s'efforce
de les rechercher par lui-même, mais lorsque l'âme descend dans l'enfer de la
pénitence et réalise qu'elle se trouve au-dessous de toute créature. L'impassible est plein d'amour, de
compassion, de participation, mais tout cela vient de Dieu qui agit en
lui. On peut définir l'impassibilité comme « acquisition du
Saint-Esprit », comme Christ vivant en nous. L'impassibilité est la
lumière d'une vie nouvelle, faisant naître dans l'homme des sentiments
nouveaux et saints, de nouvelles pensées divines, une nouvelle lumière de la
connaissance éternelle. Les saints
Pères de l'Eglise définissent l'impassibilité comme « résurrection de
l'âme avant la résurrection générale des morts » (Jean Climaque
29, 2). Tant que l'homme n'a pas réalisé sa résurrection en Christ, tout en lui
reste déformé par la crainte de la mort, donc par l'esclavage du péché (cf.
Hé 2, 15). Nous avons dit qu'il y a des gens
qui considèrent l'impassibilité non pas comme amour de Dieu, mais comme une
contemplation de l'être situé au-delà du bien et du mal, et qu'ils
considèrent pareille contemplation comme supérieure à l'amour chrétien. Le
Starets répondit : « Cette doctrine vient de l'Ennemi, le Saint
Esprit n'enseigne pas ainsi. » Quant aux contemplations résultant d'une
certaine contrainte imposée à l'intelligence, elles ne sont pas
véritables, mais apparentes, il se produit dans l'âme un état qui rend
difficile même la possibilité d'une intervention de la grâce et, par
conséquent, de la vraie contemplation. Ne pas
confondre l'expérience de Dieu et celle du dépouillement. Mais lorsqu'on s'abandonne à la
pratique de l'oraison hésychaste sans le repentir requis et sans que la
prière soit toute tendue vers Dieu, alors l'âme, dénudée de toute
représentation, peut demeurer quelque temps dans les « ténèbres du
dépouillement » sans voir Dieu, car Dieu n'est pas dans ces ténèbres.
Demeurant dans les ténèbres du dépouillement, l'esprit ressent une douceur et
un repos d'un genre particulier ; si à ce moment il se retourne sur
lui-même, il peut percevoir quelque chose qui ressemble à la lumière, mais
qui n'est cependant pas encore la Lumière incréée de la Divinité, mais un
attribut de l'esprit créé à l'image de Dieu. Malheur à celui qui prend cette
sagesse pour la connaissance du vrai Dieu, et cette contemplation pour une
communion à la vie divine. Malheur, parce que dans ce cas la nuit du
dépouillement, située au seuil de la véritable vision de Dieu, se
transformera en un écran impénétrable et en un mur qui le séparera plus
sûrement de Dieu que les ténèbres des passions grossières, les ténèbres des
attaques démoniaques manifestes ou les ténèbres de la perte de la grâce et de
l'abandon de Dieu. Malheur parce que ce serait une erreur, une illusion, car
Dieu n'est pas dans les ténèbres du dépouillement. Dieu se manifeste dans la
Lumière et comme Lumière. Le détachement selon un Maître Hindou d’Arunachala : L’Éveil
est l’état en lequel, dépouillés de tout attachement, complètement libre,
nous restons bienheureusement conscients de la Réalité spirituelle. Le
détachement se produit lorsque, avec une grande douceur et tranquillité, sans
aucune crispation, nous réalisons profondément, avec toutes les conséquences
que cela implique, que tout ce qui, en nous, aspire à l’attachement est
extérieur à notre véritable nature, puisque notre identification à une
personnalité est une identification erronée. Ressentir
intérieurement cela, c’est trouver le détachement. Lorsque cesse
l’identification, tous les attachements à des personnes, des objets, des
lieux, des idées, des sensations, des sentiments, toutes les espèces
d’attachements se dissipent, comme la brume sous l’action du soleil. Pour
parvenir au détachement, au vrai et naturel détachement, aucune mortification
de la personnalité n’est nécessaire, aucun effort ascétique, aucun procédé de
refoulement, aucune action contre nature n’est requise. Le détachement est le
produit spontané d’une prise de conscience, d’un approfondissement et d’une
extension de la conscience. Lorsque l’Éveil se produit, nous réalisons que le
détachement est une caractéristique de notre véritable nature. L’attachement
nous apparaît alors comme une monstruosité anormale, engendrée par
l’ignorance métaphysique fondamentale dont les hommes sont la proie. Parvenir
au détachement n’est pas cultiver une faculté nouvelle. C’est mettre fin à
l’état maladif qui était le nôtre. C’est retrouver notre manière d’être
originelle et naturelle. L’attachement
est le fruit d’une identification ignorante et pernicieuse à la personnalité
humaine ; par une discipline artificielle, cette personnalité peut imiter le
détachement véritable. Ainsi naissent les procédés de l’ascétisme qui, loin
de mettre fin à la douleur, créent de nouvelles souffrances. Parfois, après
d’âpres luttes internes, l’objectif de l’ascétisme est atteint. Une espèce de
carapace faite de rigueur et d’insensibilité rend la personnalité
indifférente aux attraits du monde. Mais, qu’est-ce qui est ainsi obtenu ?
Une simple modification au sein des composantes de la personnalité. Cette dernière,
par la force de sa volonté, est parvenue à acquérir certaines
caractéristiques particulières. C’est tout et c’est bien peu. Ce détachement
artificiel est né d’une imitation et il reste une simple contrefaçon sans
valeur. Une telle aberration a été instituée de la manière suivante : en
présence d’être éveillés, ceux qui les entouraient et qui étaient habités par
une préoccupation spirituelle ont voulu copier leur attitude, espérant ainsi
parvenir aux sommets spirituels que ces éveillés avaient atteints. Les
disciples ont imité le détachement qu’ils avaient observé chez leur Maître.
Après la mort du Maître, ils ont continué à enseigner ce faux détachement et
ont formé des disciples qui l’ont enseigné à leur tour. Mais, leur
détachement, au lieu d’être le fruit d’une prise de conscience et d’un
épanouissement intérieur, n’a été que la conformation à un ensemble
d’attitudes. Ces attitudes n’étaient pas la résultante naturelle d’un
dépassement de l’ego. Elles étaient une contrainte douloureuse, imposée par la
personnalité à la personnalité. Leur fidélité les avait fait tomber dans un
piège. Car, faire des actes semblables à ceux accomplis par un éveillé ne
conduit pas à l’Éveil. L’Éveil
n’est pas le fruit d’une attitude extérieure, mais le produit d’une maturation
intérieure. Cette bévue a été commise à de nombreuses reprises dans
l’histoire des différentes religions. Qui la connaît cherchera le détachement
sans tomber dans l’ascétisme. Pour s’attacher, il faut être préalablement
identifié à ce qui, en nous, conçoit de l’attachement. La Conscience observe,
elle est le Témoin silencieux qui voit toutes les manifestations, mais Elle
ne s’attache à rien. Elle se situe bien plus loin que l’homme qui s’attache,
qui gagne et perd quelque chose. La pure Conscience ne contient rien et, de
ce fait, elle ne peut rien perdre ou gagner. Elle est Être pur.
Si nous vivons au niveau de l’homme, il est normal de s’attacher, car l’homme
est plein de désirs. Mais, si nous vivons au niveau de la Conscience
intemporelle, aucun attachement n’est possible. La Conscience intemporelle
contemple avec un regard égal les pertes et les gains de l’homme. Ces
dernières ne sont, pour elle, ni des gains ni des pertes. Ce ne sont que des
spectacles différents qui se déroulent devant son immuabilité. Lorsque,
mettant fin à la chute originelle, nous vivons au niveau qui est le nôtre,
c’est-à-dire au niveau de cette Conscience intemporelle, l’homme n’est plus,
pour nous, qu’un spectacle. On ne s’attache pas à un spectacle, on apprécie
certaines choses, on en désapprouve d'autres, mais on ne s’y attache pas. Le
détachement, lorsqu’il est spontané et naturel, est un signe d’Éveil. Connaître
les signes est une aide. Confrontez tous vos attachements au feu de l’Éveil.
Lorsque vous sentez vibrer en vous un attachement, considérez les choses à
partir du point de vue de l’Éveil. Par ailleurs, passez en revue vos divers
attachements et, après vous les être intérieurement représentés, regardez-les
avec l’oeil de l’Éveil. Vous n’avez pas d’effort à faire pour être détaché
puisque le détachement véritable est un produit de l’Éveil et que tout
détachement volontaire est erroné. Les efforts que vous devez faire sont ceux
qui sont requis pour sortir du sommeil existentiel et il y a sommeil dès
qu’il y a inconscience spirituelle. Les attachements sont un des soporifiques
les plus puissants. Toute espèce d’attachement vous plonge dans les
apparences phénoménales et vous fait oublier la réalité qui se trouve
derrière. Il faut donc se rappeler l’Éveil et dissoudre nos attachements en
l’Éveil. Lorsque l’on a ressenti l’Éveil ne serait-ce qu’une fois et avec
faible intensité, le travail consiste, dès lors, à reproduire fréquemment
l’Éveil et la sensation intérieure qui l’accompagne. Partout
où l’Éveil se manifestera, l’attachement disparaîtra tandis qu’une liberté
euphorique et merveilleuse sera nôtre. Il ne faut pas être parfois éveillé et
parfois retomber dans le sommeil existentiel et les attachements. Il faut,
systématiquement, introduire l’Éveil là où les attachements ont l’habitude de
se manifester. Pour permettre à l’Éveil de se produire, nous devons nous
décoller des phénomènes de l’individualité en les observant, en les percevant
comme étrangers à nous-mêmes. L’observation intégrale aboutit à la prise de
conscience de notre Nature intemporelle. Cette prise de conscience, c’est
l’Éveil et le détachement l’accompagne. Trouver
le détachement, c’est être libre. Plus rien ne nous enchaîne. L’indépendance
absolue de notre intériorité transcendante vis-à-vis du monde et de l’homme
est alors une réalité vivante. Voir et contempler les passions, les désirs et
les craintes avec l’Oeil de la Conscience intérieure, les voir, les
contempler et les sentir comme indépendants de nous, comme autres que
nous-mêmes, c’est s’acheminer vers le détachement, sans effort, sans lutte,
par la douceur et au sein d'une haute plénitude. Regarder les amours, les
haines, les ambitions et les avidités, comme de simples objets un peu
dérisoires. Sentir que leur satisfaction est importante pour eux-mêmes, mais
non pour nous. Se
percevoir totalement dissocié des agitations, des calculs, des espoirs et des
angoisses qui les hantent. Constater qu’ils n’ont que de lointains rapports
avec nous et que nous n’avons absolument pas besoin de leur cacophonie.
S’apercevoir que notre lucidité dessèche leurs passions et détruit leurs
manifestations, tandis qu’un calme profond s’installe. Percevoir les liens
qui nous attachaient au monde se couper et, par cette libération pressentir
que nous devenons disponibles pour l’immensité des espaces intemporels. Voici
en quoi consiste le processus du détachement. Le détachement selon
John Main : ... il n’y a pas, dans le vocabulaire
religieux occidental, de mot plus mal compris que détachement. Le détachement
n’est pas une dissociation de soi ou une fuite de ses problèmes et
responsabilités. Ce n’est pas une négation de l’amitié ou de l’affection, ni
même de la passion. Le détachement est,
dans son essence, détachement de la préoccupation de soi, de cette
disposition d’esprit souvent inconsciente qui fait que je mets mon moi au
centre de toute la création. Le détachement a tout autant partie liée avec un
engagement dans l’amitié, dans la fraternité durable, dans l’amour qui
dépasse et transcende le moi. Le détachement rend l’amour possible parce que
l’amour n’est possible que si nous sommes détachés de la préoccupation de
soi, si nous sommes sortis de l’isolement, si nous sommes libérés de
l’habitude de ne rien se refuser. Le désengagement qu’implique le
détachement, c’est celui de l’habitude d’utiliser autrui pour mes propres
fins. Le détachement selon l’enseignement
soufi : Une des notions très importantes dans le cheminement
spirituel est le Zuhd, qu'on traduit parfois par ascétisme, mais aussi par
"détachement", ou "renoncement". Voici la définition que
donne al Jurjânî dans son "livre des définitions": "Dans l'usage, c'est de refuser de
s'attacher à une chose. Dans le vocabulaire des gens de la réalisation
spirituelle, c'est l'aversion et l'éloignement qu'on éprouve pour le monde
d'ici-bas. C'est de renoncer au repos en ce monde par la recherche de la
quiétude propre à la vie future. C'est, dit-on, que tu vides ton cœur comme
tu as vidé ta main." Le détachement de cette vie terrestre est
tout d'abord une attitude de la meilleure des Créatures, Sayyiduna Muhmmad
(saws), comme ce fut l'attitude des prophètes en général, qu'ils soient dans
le dénuement ou la richesse. Dans la croyance islamique, nous disons que le
fait que les prophètes souffrent en ce monde (par la maladie, la perte
d'êtres chers, la guerre...) est une sagesse d'Allah pour leur enseigner et
nous enseigner la faible valeur de ce bas monde. L'imam al Sanusi dans sa 'aqida Sanussiya nous explique en
effet que les souffrances des prophètes en ce monde peuvent être dues à 4
raisons: - Pour la magnification de
leur récompense, - ou pour la législation,
- ou pour le détachement de cette vie d'ici-bas (le leur et le
nôtre), - ou pour nous mettre en garde
de la nature méprisable (de cette vie) aux Yeux d'Allah, Exalté soit-Il, et
qu'Il n'en est pas satisfait en tant que place ou que récompense finale pour
Ses Prophètes et Ses Amis (awliya), de par la condition dans laquelle ils y
vivent, paix et bénédictions d'Allah sur eux. Par ailleurs, il faut
savoir que dans les premiers temps de l'Islam, le mot "Zuhd" a été
appliqué à la science du Tasawwuf en elle-même, qui ne prendra définitivement
ce nom que plus tard. Les premiers Zuhad furent certains des compagnons
illustres et proches du prophète (saws) comme Sayyduna Salman al Farsi,
Sayyiduna Abu Horayra, Sayyiduna Bilal al Habashi, et même Sayyiduna 'Ali est
souvent compté parmi eux. Ils vivaient dans un grand dénuement et dans le
détachement de ce bas monde. En conséquence, le Prophète (saws) les éduquait
de façon plus dure et rigoureuse que la plupart des compagnons. Ghazali
raconte qu'un jour Sayiduna Bilal (raa) avait reçu en aumône une miche de
pain. Il en mangea la moitié et voulut garder l'autre moitié pour le
lendemain. Et le Prophète (saws) lui dit: "ô Bilal, soit tu manges ce pain soit tu le donne, mais ne garde
rien. Car celui qui t'as nourrit hier te nourrira demain." |
dialogues
avec dieu & les anges |
P. joVanoVic & bruyant |
Edition LE JARDIN DES LIVRES |
2002 |
On sait aujourd’hui avec certitude
que le Livre d’Énoch était bien le « Livre de chevet » du Christ et qu’il le
connaissait par cœur, ce qui explique pourquoi on retrouve autant de phrases
d’Énoch dans les Évangiles.
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dialogues
pour des francs-maçons |
g.e.
lessing |
Edition DU BORREGO |
1992 |
C’est l’auteur de Nathan le Sage,
qui a toujours lutté pour la Tolérance, l’Égalité des hommes, la Fraternité
universelle, pour une « société meilleure et plus éclairée » qui nous livre
ces Dialogues maçonniques.
|
DIEL
- le symbolisme dans la bible |
Paul diel |
Edition
PAYOT |
1976 |
Ce livre est l’aboutissement d’une
recherche qui marque un tournant dans l’histoire de l’esprit. Paul Diel dont
l’œuvre entière a eu pour fond l’étude des motifs intimes et de leurs
expressions symboliques, dégage ici de façon saisissante les causes les plus
profondes du désarroi de l’époque. Elles tiennent à l’erreur séculaire de
l’esprit envers ses propres productions symboliques les plus élevées :
les anciennes visions mythiques, fondements des cultures, même la Bible n’a
pas été épargnée. De ce langage universel et énigmatique, Diel montre
méthodiquement l’origine et le sens. Le passage évolutivement nécessaire, de
la pensée symbolisante et mythique, à la pensée conceptuelle et consciente, a
entrainé un blocage de l’esprit, lourd de conséquences individuelles et
sociales, que la science du psychisme a pour tâche de surmonter. La
psychologie des profondeurs a permis cet espoir, que Diel a réalisé dans son
œuvre, d’une épistémologie des sciences humaines : base de certitude mentale
qui unifie la recherche et lui donne un sens qui est celui de la vie, ici et
maintenant. Les
mythes sont une expression du sur-conscient humain, une explosion
sur-consciente de vérité, un rêve sur-consciemment senti de la réalité. Ils
sont la réponse de l'homme devant l'effroi qui le saisit lorsqu'il pense au
mystère de ses origines, au problème métaphysique du mystère de la création,
et lorsqu'il tente de répondre à la question fondamentale qui se pose à lui
depuis qu'il a quitté le stade évolutif de l'animal pour devenir un être
conscient (en réalité mi-conscient): D'où viens-je, où vais-je ? En d'autres
mots, les mythes sont capables, par l'émotion qu'ils suscitent en nous et par
une compréhension de leur vraie signification, de nous éclairer sur le sens
de la vie. Au sommaire de cet ouvrage nous étudions : L’’animisme, le polythéisme, le monothéisme, le Dieu unique, les textes bibliques, Adam, le salut, l’âme immortelle, Jésus, la Genèse, la chute, l’Évangile de St Jean, l’incarnation, la résurrection, St Paul et une étude générale sur le symbolique des mythes de la Bible. – la victoire sur la vanité - l’universalité du langage symbolique - le problème de la méthode - le Dieu créateur - l’histoire de l’image divinité - épistémologie philosophique - déchiffrement des textes et des symboles dans la Bible - |
diEL
- CE QUE NOUS DISENT LES MYTHES |
Paul Diel |
Edition Payot |
2012 |
||
Dans
son œuvre, Paul Diel décrypte les mythes et montre que les cosmogonies sont
les récits de la création, une explication imagée, imaginée, de la sortie du
chaos et de la construction d'un monde organisé où l’homme trouvera sa
place. D'autre part les combats héroïques mettent en scène un héros qui doit
combattre un monstre ou un démon (ses propres tentations) avec les armes
prêtées par un dieu (ses propres qualités positives). Ces récits sont
destinés à guider l'homme dans sa recherche du sens de sa vie. |
DIEL - LE
SYMBOLISME DANS L’ÉVANGILE DE JEAN |
Paul DIEL |
Edition PAYOT |
1983 |
Cet ouvrage écrit
depuis plus de 40 ans a été repris par J. Solotareff. Elle a pu reprendre la
« traduction » psychologique du symbolisme dans l’évangile de Jean
et l’étendre avec toute la précision souhaitée à l’ensemble du texte, verset
après verset, grâce à la méthode de constante rigueur qu’adirait Bachelard,
et à laquelle Diel avait longuement formé ses élèves. Appliquée à l’évangile,
le résultat est saisissant, ainsi, cela nous donne une restitution méthodique
du message de Jésus dans son intégralité, clair, précis et superbe. Croyants
et incroyants se trouvent ici confrontés à une lecture bouleversante de l’évangile,
où raison et religiosité, au lieu de s’opposer jusqu’à l’absurde, se
renforcent mutuellement. "Et la lumière luit dans les
ténèbres et les ténèbres ne s'en sont pas saisie." (Jean 1,5) Selon P.
Diel, poser comme un dogme l'existence de Dieu en tant qu'être réel et
externe, interpréter le verset 'Le Verbe s'est fait chair' au sens littéral
(dogme de l'incarnation, Jésus est Dieu fait homme), conduit inévitablement à
des absurdités. Pire, une interprétation basée sur ces dogmes en arrive à
masquer la vérité exprimée par l'évangéliste. Et finalement une foi basée sur
une telle croyance, qualifiée de superstitieuse, ne peut donner qu'une
croyance morte, comme celle des Pharisiens que Jésus combat tout au long de
l'évangile. Au sommaire de cet ouvrage : Le prologue de l’évangile de Jean - Jean le Baptiste - les premiers disciples de Jésus - les noces de Cana - intervention dans le Temple - la Samaritaine - Guérison du fils d’un officier - la paralytique de Bezatha - réaction du monde - la femme adultère - guérison d’un aveugle-né - la résurrection de Lazare - l’enseignement de Jésus et sa signification générale - entretien avec Nicomède - premier discours public - la multiplication des pains - menaces du monde - le témoignage - l’erreur dogmatique - la glorification - le lavement des pieds - la paraclet - la justice imminente - le royaume - le résurrection de la vérité |
DIEL - le symbolisme dANS LA MYTHOLOGIE
GRECQUE |
Paul Diel |
Payot |
1998 |
Quand
on aura suivi Paul Diel dans ses traductions psychologiques minutieuses et
profondes, on comprendra que le mythe couvre toute l'étendue du psychisme
mise au jour par la psychologie moderne. C'est tout le problème de la
destinée morale qui est engagé dans cette étude. » (Gaston Bachelard).
D’abord influencé par Sigmund Freud et Alfred Adler, ce psychologue français
d’origine autrichienne (1893-1972), a développé une réflexion originale sur
la dimension psychologique, éthique, spirituelle et thérapeutique des grands
textes fondateurs de la culture occidentale, en particulier la
mythologie gréco-romaine, l’Ancien Testament et l’Evangile de Jean.
Particulièrement intéressé par la philosophie, notamment par Kant et Spinoza,
Diel étudie également les sciences, en particulier la physique, la biologie
et la théorie de l'évolution qui joue un grand rôle dans son oeuvre. Hébergé
par son tuteur, il obtient le baccalauréat, mais ne poursuit pas d'études
universitaires. A l'instar de Carl Gustav Jung, Paul Diel met l'accent sur
l'importance de la dimension spirituelle, des archétypes et des mythes
fondateurs, réhabilite l'introspection ("Connais-toi toi-même") et
considère que le but de la psychologie est l'accès à l'équilibre intérieur et
à l'individuation. Autodidacte
de génie, metteur en scène, acteur, poète, marqué depuis l'enfance par de
multiples et profonds traumatismes, en tant qu'orphelin de père, abandonné
par sa mère pendant 8 ans dans une institution dont il gardera toute sa vie un
souvenir exécrable, et en tant que Juif - il est interné en 1939 au
camp de Gurs dans le Midi de la France, Paul Diel puise une partie de son
inspiration dans son expérience personnelle. Il est un exemple typique (et
encourageant) de ce que le psychanalyste Boris Cyrulnik appelle la faculté de
"résilience". Suspecté par les uns en raison de son
"matérialisme", par les autres de son "spiritualisme" et
par les freudiens orthodoxes de sa réinterprétation du complexe d'Œdipe, Paul
Diel a essayé sa vie durant de relier le développement de la psyché
individuelle (l'ontogénèse) au développement de l'espèce (la phylogénèse)
dans une perspective résolument évolutionniste : l'humanité n'est pas un
était acquis, mais une aventure inachevée. L’origine du désir remonte à la
faculté de nos ancêtres, les organismes primitifs, à réagir au milieu pour
satisfaire leurs besoins. Le premier des besoins est de se conserver
soi-même. Diel l’appelle « pulsion matérielle ». Le second est
celui de conserver l’espèce : la « pulsion sexuelle ». Le
troisième, la « pulsion évolutive », conduit les espèces
à se transformer sous la pression du milieu, donnant naissance à de nouvelles
formes, psychiques et physiques. Au fil du temps, ces trois pulsions primitives
s’élargissent. Chez l’homme, la pulsion matérielle devient sociale, la
pulsion sexuelle se fait affective et la pulsion évolutive se transforme en
pulsion spirituelle. Cette dernière devient même prédominante et prend la
forme de ce que Diel appelle le « désir essentiel », en opposition
aux désirs multiples, plus matériels, dictés par les pulsions sociales et
affectives. Paul
Diel explique donc que l’acte réflexe des êtres primitifs s’est ralenti au
fil de l’évolution. Il s’est créé un décalage temporel entre l’excitation et
la réaction. L’information a été retenue et son énergie gardée en mémoire
sous la forme de ressenti émotionnel auquel sont venus s’ajouter, chez les
êtres dont les organes perceptifs sont développés, des images mentales et des
concepts. Par ce processus, le réel s’est transformé progressivement en un
monde intérieur possédant sa vie propre. C’est ainsi que se sont formés, pour
Paul Diel, la psyché humaine et son plus beau fleuron, l’imagination, faculté
de se représenter mentalement le monde extérieur afin de pouvoir y réagir.
Selon lui, pour que nous trouvions l’accomplissement, nos désirs multiples
doivent être harmonisés par notre désir essentiel. Sinon, une part de nous ne
sera jamais satisfaite. Ainsi, la réussite purement professionnelle sera trop
chèrement payée si l’on a gâché sa vie affective à la gagner ; les
prouesses purement sexuelles finiront par générer le dégoût de soi ;
l’amour exclusif de l’esprit théorique conduira à l’échec, par dessèchement.
Mais ce nécessaire travail d’harmonisation autour du désir essentiel nous
coûte et nous inventons de fausses raisons de nous y soustraire. Ainsi
naissent les défauts, qui sont des déformations de nos qualités. Ainsi,
derrière la vanité, qui est une sur-valorisation de soi, se cache l’estime de
soi ; derrière la culpabilité, qui est une sous-valorisation de soi, se
trouve l’humilité ; derrière la sentimentalité, sur-valorisation des
autres, veut s’exprimer la possibilité de les aimer ; derrière
l’accusation, sous-valorisation des autres, se camouflent la tolérance et la
compassion... La
première condition de l’accomplissement est de connaître notre désir
essentiel. Comment faire ? L’originalité de Paul Diel fut de rétablir
l’introspection, qu’il appelle « délibération », comme moyen
d’accès à la connaissance de soi. Pour éviter les illusions, il propose de
placer l’imagination sous le contrôle de deux gardiens : l’esprit
intuitif et l’intellect pratique. Le premier, descendant de l’instinct
animal, « flaire » ce qui convient à la satisfaction de notre
désir ; l’intellect, lui, prend en compte la réalité. S’il y a trop de
décalage entre désir et réalité, ou si le prix à payer pour changer le réel
est trop fort, le désir doit être dissout par un travail d’acceptation, qui
n’est pas résignation, car l’énergie ainsi libérée fait rebondir la vie vers
de nouveaux projets. Malgré la protection et la recommandation de
personnalités illustres comme Albert Einstein, Irène Joliot-Curie, le
psychologue Henri Wallon, auprès duquel il travailla de nombreuses années au
CNRS dans le laboratoire de Psychologie de l'Enfant à partir de 1945, Paul
Diel n'a jamais bénéficié en France de la reconnaissance à laquelle il avait
droit. Certains
le placent pourtant au tout premier plan, auprès des pères fondateurs de la
psychologie moderne, aux côtés de Freud, d'Adler et de Jung : les trois
pulsions fondamentales ont été explorées par la psychologie des
profondeurs : la sociabilité par Adler, la sexualité par Freud et les
représentations spirituelles par Jung. Mais Diel va plus loin. Il cherche à
les harmoniser. Toute l’angoisse et le mal-être des humains se trouvent selon
lui dans le manque d’harmonisation entre les désirs multiples (matériels et
sexuels) et le désir essentiel, forme élargie prise par la poussée évolutive
lorsqu’elle atteint le stade humain. Cette pulsion venue du surconscient nous
souffle l’envie de spiritualiser la matière, de l’orienter vers des valeurs
guides telles que le Bon, le Juste, le Beau. Intuitivement, les hommes
pressentent la satisfaction et la joie que cette démarche pourrait leur
apporter. Et si Dieu est avant tout un symbole mythique, il n’en reste pas
moins que mythes et religions représentent l’expression imagée de cette
intuition. Mais
sortir de l’animalité n’est pas facile. L’esprit humain, encore
semi-conscient, tiraillé entre les pulsions matérielles du subconscient et
les pulsions spirituelles du surconscient, croit qu’il doit choisir entre le
ciel et le terre au lieu de chercher à harmoniser ces deux pôles. Il passe
d’un excès à l’autre, il s’invente de fausses motivations à l’origine de tous
ses défauts et de toutes ses névroses. Il devrait plutôt développer un
“ égoïsme conséquent ” qui, “ sous sa forme saine ”, ne
peut trouver l’ultime satisfaction que par “ l’union réjouissante avec
la vie entière ” (et avec autrui). Ses travaux sont actuellement
poursuivis par l'Association de la Psychologie de la Motivation créée par
Paul Diel en 1964 et par l'Association de Psychanalyse Introspective créée en
1994 par Jeanine Solotareff et Jacques de Saint-Georges. Paru
en 1950 aux Presses Universitaires de France et en 1952 chez Payot, préfacé
par Gaston Bachelard, Le symbolisme dans la mythologie grecque évoque
des personnages légendaires : Icare, Tantale, Phaéton, Ixion,
Bellérophon et Persée, autour du thème de la démesure subie ou domptée, puis
examine le thème de la Discorde primordiale (Ouranos, Chronos, Zeus, Gaïa,
Rhéa, les Titans) dans la Théogonie, Discorde (le combat entre le céleste et
le démoniaque) dont dérivent tous les autres mythes, puis celui de l’oubli du
mystère (banalisation conventionnelle, dionysiaque et titanesque) dans les
mythes du roi Midas, d’Eros et Psyché, d’Orphée et d’Œdipe et du combat
réussi ou manqué contre la banalisation (Jason, Thésée, Héraclès, Asclépios
et Prométhée). Paul
Diel montre que ces mythes concernent chacun d'entre nous. Nous sommes tous
confrontés, comme les héros grecs, à ce que Baudelaire appelait "la
double postulation vers le ciel et vers l'enfer", le divin et le
démoniaque, tous menacés par la tentation de la démesure, tous hantés par la
vanité et la culpabilité ou par la banalisation de la vie dans la soif de
pouvoir et la multiplication des désirs et des besoins matériels. Nous avons
tous tendance enfin à nous cacher la vérité sur nous-mêmes et à nous parer
vaniteusement de qualité que nous n'avons pas. "La stagnation vaniteuse
est la mesure exacte de l'effort évolutif que l'homme aurait dû accomplir et
la réalisation à laquelle il a failli ; ses conséquences destructives sont
l'exacte mesure de la coulpe de l'homme envers la vie. Vanité et culpabilité
exaltée sont les deux pôles ambivalents d'une seule et même déformation
maladive de l'esprit : la stagnation de la poussée évolutive, son insuffisant
élargissement en pulsion spirituelle. La perversion sur laquelle les mythes
insistent le plus fréquemment est la déformation maladive de l'esprit et son
signe éclatant : la vanité coupable, la culpabilité vaniteuse." Tout
en rendant hommage au fondateur de la psychanalyse, Paul Diel se démarque de
l'interprétation freudienne : "On n'admirera jamais assez la
clairvoyance qui, grâce à l'analyse des névroses, a permis à la psychologie
freudienne de déceler parmi tous les mythes celui qui contient,
symboliquement exprimé, l'histoire et la constellation psychique du nerveux
et du névrosé. (Mais) il importe de ne pas passer sous silence que la
construction du complexe d'Œdipe repose sur une fausse interprétation du
mythe. Il est insuffisant d'utiliser du mythe seulement des épisodes en vue
d'établir sa relation avec la maladie psychique. Pour pénétrante qu'ait été
l'intuition d'un tel rapprochement entre la névrose et le mythe d'Œdipe,
seule la traduction intégrale du mythe peut permettre de juger jusqu'à quel
point ce rapprochement est justifié. "Quant au rapport entre parent et
enfant - thème central du mythe d'Œdipe - il n'est, suivant le mythe,
nullement déterminé par des motifs sexuels, mais par le désir essentiel et
évolutif. Les parents réels recouvrent dans l'inconscient de chaque homme la
signification typique soulignée par le mythe : ils deviennent sur le plan
symbolique les parents mythiques, parce que la vie leur réserve précisément
la mission qui seule importe au mythe : préserver
l'enfant du pervertissement et le conduire vers la sublimation... Cette
définition, mythique autant que psychologique résume, aussi bien le sens de
l'éducation que le sens de la vie des générations ; car cette tâche vitale en
sa plénitude n'est réalisable que dans la mesure où les parents savent s'unir
non seulement par l'acte physique, mais encore par une liaison d'âme, prélude
d'une union durable qui a pour condition le choix juste (exigence si
fréquente dans les mythes), lui-même conditionné par l'harmonie des désirs,
par la juste mesure, par l'absence d'exaltation imaginative..."Les
travaux de Paul Diel sur la compréhension du langage symbolique ont permis
des applications pratiques essentielles dans le domaine de la rééducation des
différentes formes d’inadaptation familiale ou sociale. Au
sommaire de cet ouvrage : Psychologie intime et
symbolisme mythique - Traduction du symbolisme mythique en
langage psychologique - Le combat contre l’exaltation -
Icare - Tantale
- Phaéton -
Ixion - Bellérophon
- Persée - La
discorde initiale - Dieu-créateur et Dieu juge -
Théogonie - La banalisation conventionnelle -
Midas - Eros et Psyché - La
banalisation dionysiaque - Orphée
- La banalisation
titanesque - Œdipe
- Le combat contre la
banalisation - Jason
- Thésée -
Héraclès - Asclépios
- Prométhée - Paul Diel, psychologue français d’origine autrichienne (1893-1972), philosophe de formation a approfondi sa propre recherche psychologique sous l’influence des découvertes de Freud et d’Adler. Ses travaux sur la compréhension du langage symbolique ont permis des applications pratiques essentielles. |
diEL
- LE SYMBOLISME DANS LES
rÊves |
Paul Diel – Jeanine Solotareff |
Edition DU BORREGO |
1992 |
J. Solotareff fut l’élève de Paul Diel pendant 20 ans. Guidé par la méthode rigoureuse
de déchiffrement du langage symbolique qui lui a permis de dégager le sens caché
des mythologies, Paul Diel a pu démontrer que la fonction du rêve est de
protéger l'intégrité psychique de l'individu, d'assurer la satisfaction de
son « désir essentiel » d'évolution et d'harmonisation. La compréhension intuitive
du langage des rêves est perdue pour l'esprit intellectualisé de l'homme
moderne. Il appartenait à la recherche psychologique de rendre à cette forme
de pensée toute sa signification et sa véritable portée. C'est l'entreprise
que Diel a pu mener à bien grâce à la fécondité de la méthode introspective
qu'il a élaborée — à contre-courant de l'époque — et qui lui a donné la clé
du fonctionnement psychique et de ses diverses expressions symboliques. Ce livre restitue avec force
la pensée de Diel et nous montre l'importance de la fonction symbolisante
dans le travail intrapsychique de mise en ordre des désirs : « délibération
intime » qui absorbe jour et nuit l'essentiel de nos énergies. |
diEL
- CULPABILITḖ ET LUCIDITḖ
- LE
COMPLEXE ET LE Mythe D’Œdipe - |
Paul Diel |
Edition Payot |
2007 |
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Ainsi, l’on peut dire, avec le
risque que comporte toute formulation généralisante, que l’œuvre entière de Diel
est une méditation sur le désir et ses conditions de réalisabilité,
c’est-à-dire, en fin de compte, sur les conditions psychologiques de la
satisfaction. Pour l’être humain dont les besoins de survie ne sont plus
guidés par l’instinct, l’observation intime, ou ce que Diel, hors de toute
connotation ésotérique, appelle le regard intérieur, constitue l’organe
évolutif qui peut permettre d’assurer de façon lucide et sensée le désir
essentiel de satisfaction. Désir : depuis Freud, le terme est grevé d’une connotation
sexuelle. Pour Diel - qui par ailleurs
reconnaît sa dette envers Freud - le désir assume une signification
infiniment plus ample : il est le lien entre monde intérieur et monde
extérieur. Il est donc naturel que Diel en vienne à contester certaines
thèses freudiennes et à proposer, en accord avec ses recherches sur la
mythologie grecque, une interprétation différente et très convaincante du
destin d’Œdipe et, on le lira ici, une déconstruction frappante du fameux «
complexe », et, partant, une réflexion sur le problème général des besoins de
l’enfant. Neuropsychiatre, psychothérapeute, président de l’Institut de
Formation à la Psychologie de la Motivation (IFPM).Paul Diel a centré toute
son attention sur la motivation, étudié l’ensemble de nos motifs qui ne sont
autres que nos raisons d’agir, c’est-à-dire nos désirs valorisés et légitimés
par nous-mêmes, parfois, pour ne pas dire souvent, au détriment de notre
satisfaction essentielle. Harmonie ou disharmonie des motifs, tel est l’enjeu
de cet incessant mouvement intérieur semi-conscient que Diel nomme : la
délibération. Avec une rigueur et une
pénétration remarquables, l’auteur décrit les processus subconscients,
disharmonisants, liés à l’inflation du moi qui n’est autre, mais redéfinie,
que cette pente humaine bien connue : la vanité, dont l’auteur décrit
l’origine et les métamorphoses en ressentiments contradictoires. Le,
sentiment de culpabilité authentique qui nous avertit de l’égarement envers
le sens de la vie, demeure trop facilement confondue avec les culpabilités
conventionnelles ou celles qui résultent d’aspirations irréalisables vers la
perfection et d’idéaux faussés par la vanité. La culpabilité essentielle est
ce qui nous rappelle à la responsabilité envers nous-même et autrui, elle
entraîne le regret créatif et réparateur et non le remords stérile et
obsessionnel. Elle est le stimulant de notre lucidité et de notre
compréhension profonde des motivations qui nous animent et font ou défont
notre vie. C’est le refoulement de cette instance surconsciente, affaiblie
par une culture moralisante ou amoralisante, qui tisse la trame du
subconscient Diel montre en effet que la problématique
des désirs est personnelle : elle concerne la souffrance et la joie de
l’individu. Elle est aussi nécessairement sociale, car les individus
interagissent à partir de leurs sentiments et de leurs ressentiments.
Finalement, l’enjeu de ce livre concerne principalement les valeurs et leur
origine naturelle, « biogénétique », immanente et non transcendante, en un
mot : l’éthique, et les conditions impératives de l’évolution de l’espèce. «
Il est à craindre, écrivait Diel, en 1956, dans La peur et l’angoisse, que si
la science du monde intérieur ne rattrape pas l’immense retard qu’elle a pris
sur la science du monde extérieur et ses applications techniques, l’espèce
humaine ne disparaisse ». Si l’on prend en compte la date de parution de cet
ouvrage (1968), et si l’on considère que l’auteur se tenait dans un retrait
critique par rapport aux excès de l’époque : marxisme dominant se teintant de
maoïsme, impérialisme de la psychanalyse, structuralisme congédiant le «
sujet », comportementalisme réducteur… on ne s’étonnera pas que ce livre
n’ait pas immédiatement rencontré son public. Einstein disait de l’œuvre de Diel qu’elle était « un remède à l’instabilité éthique de notre époque ». Depuis Einstein, l’époque s’est-elle vraiment stabilisée ? Certes l’Europe n’est plus celle de la première moitié du XXème siècle mais l’instabilité éthique n’a-t-elle pas, plus que jamais, saisi toute la planète ? |
diEL
- SCIENCE ET
FOI - |
Paul Diel |
Edition Payot |
2010 |
Ce
livre est composé de deux textes. L’un, « Science et foi », est inédit. Il
fait partie des manuscrits achevés que Paul Diel a laissés à sa mort. Il
révèle la profondeur du travail de l’esprit à l’œuvre dans la pensée
symbolique comme dans la pensée scientifique. Expression du sens religieux
des anciens, les images symboliques que sont les mythes sont à l’origine de
la vie culturelle de tous les peuples. Décryptée, leur signification cachée
s’avère être une réponse imagée aux interrogations les plus essentielles que
se pose l’être humain : pourquoi le monde et la vie existent-ils ? Quel est
le sens de la vie ? La nécessité de répondre à ces deux questions est à la
source du sentiment religieux exprimé par les mythes, invitant à l’élan de
dépassement, comme à celle de l’effort scientifique, qui cherche à découvrir
les lois qui régissent l’univers.
« Les mythes sont le signe que,
dès les temps les plus primitifs, l’homme s’est posé la question la plus
importante qui puisse exister, la question du sens de la vie : d’où
vient-elle ? Où va-t-elle ? Que faut-il faire pour remplir le mieux possible
ce temps si court donné à chacun et qui est cependant tout ce que l’être
animé possède essentiellement et qu’il ne faudrait peut-être pas gaspiller
?Aussi, à peine approche-t-on les mythes que s’ouvrent les profondeurs de la
vie : le problème essentiel se pose. Seulement nous sommes devenus sceptiques
sur ces questions, car ni la philosophie ni la science n’ont su leur donner
une réponse suffisante. Déçus, nous nous sommes désintéressés du problème
essentiel. Mais pour l’homme primitif, la question se posait d’une façon
impérative. Plus proche de la nature et plus exposé à
des dangers imprévisibles contre lesquels il se sentait impuissant, il n’a pu
s’en détourner. Il s’est posé la question essentielle, mais comme il ne lui
était pas donné de la poser d’une manière logique, il n’a pas su lui trouver
une réponse logique. La question essentielle, c’est de tout l’élan de son
être qu’il l’a posée et c’est la profondeur de son âme, à peine détachée de
la nature, qui a répondu ; c’est la nature elle-même qui a répondu en lui.
Cette réponse n’est pas mensongère. C’est une réponse « rêvée », mais une
réponse véridique. Le présent livre veut montrer que derrière la façade fantaisiste des mythes, derrière la fabulation, derrière les personnifications et les symboles, se cache un sens véridique et extrêmement précis. Il veut montrer que les mythes sont non pas une divagation mais une divination et que leur vérité cachée conserve toute son importance et une importance unique même pour notre époque. Il veut montrer que les mythes ne sont pas seulement l’expression de la religiosité et le début de l’art, mais encore une philosophie et une science des anciens. Le critère de la valeur scientifique est la vérité et sa formulation exacte. Si la science de notre époque dépasse de loin par l’exactitude de ses formulations, la formulation énigmatique et symbolique des mythes, elle est loin de dépasser la vérité profonde des mythes qui englobe le sens de la vie entière… ». |
diEL
- ANGOISSE ET
JOIE - |
Paul Diel |
Edition Payot |
2010 |
Après le Besoin d’amour
publié en 2008 et Science et Foi en 2010, voici le
troisième ouvrage composé d’Inédits que publient les Editions Payot. Suivront
en 2012, Ce que nous disent les mythes et en 2013, La démarche
introspective. Entre deux longs textes dont le premier date du début des
années 1940 et le second de la fin des années 1950, on pourra lire dans Angoisse et joie,
deux textes situés historiquement au plus vif de situations
angoissantes vécues personnellement par Paul Diel ou en profonde
empathie avec la situation vécue par un ami: Dans Lettres de Gurs :
changer et Accepter, il s'agit de lettres écrites à sa femme Jane entre
1940 et 1944 depuis le Camp de Gurs où il fut interné
durant la guerre et dans « Faire face à l'angoisse de la mort. Lettre à un
ami d’Alger », d'une émouvante méditation sur l'angoisse de la mort,
écrite à un ami pris dans les violences aveugles de la bataille d'Alger
(1957).Dans sa préface Bruno Viard écrit « L’étude de
l’angoisse est la voie royale pour accéder à la connaissance de la psyché.
Voilà la tâche que réalise Paul Diel dans l’ensemble de son œuvre et
notamment dans l’une de ses œuvres maîtresse, La Peur et l’Angoisse,
ainsi que dans les quatre études qu’on va lire. A l’opposé du dualisme
cartésien, Diel se range dans la lignée de Spinoza pour affirmer ce que la
neurologie actuelle confirme (dans les travaux d’Antonio Damasio; par
exemple) : les sentiments, l’esprit, l’âme ont toujours une base biologique. On
ne peut qu’admirer, disait André Chamson « la grande fresque poétique allant
de la réaction-réflexe de l’unicellulaire jusqu’à la conscience humaine. Diel nous montre la diastole et la
systole de l’angoisse et de la satisfaction vitale, la pulsation de l’esprit.
De la première pulsation, il nous mène, par évolutions successives, jusqu’au
cœur même de l’intelligence moderne dont la complexité contient toujours la
contradiction originelle et son antagonisme créateur. » Bruno
Viard, de façon très parlante, situe la pensée de Diel dans l'histoire des
idées, et nous montre en quoi elle s'avère plus proche de Sénèque que
de Saint Augustin, de Spinoza que de Pascal, tout en louant sa
modernité. |
diEL
- LA PEUR ET L’ANGOISSE - |
Paul Diel |
Edition Payot |
2004 |
Nous
avons tous, selon Paul Diel, une inquiétude fondamentale, germe d'angoisse. Elle
est déterminée par notre dépendance à l'égard d'un monde extérieur qui peut
faire obstacle à la satisfaction de nos besoins vitaux. La nécessité
biologique de surmonter l'inquiétude vitale régit l'évolution du soma comme
du psychisme. Mais chez l'homme s'opère une transformation décisive : par le
jeu imaginatif avec les désirs, l'obstacle s'intériorise, et c'est l'effort
d'élucidation et de maîtrise de la vie psychique qui fonde la responsabilité
de l'être humain. Comprendre le fonctionnement de la psyché, c'est donc être
à même de développer, à partir du besoin essentiel de surmonter l'angoisse,
le déploiement des fonctions psychiques élémentaires jusqu'aux fonctions
supérieures de l'homme : de la perceptivité primitive à la lucidité de la
pensée. Angoisse
vitale et angoisse sacrée : La peur est une réaction réflexe à un danger
précis auquel les animaux répondent par un comportement de fuite ou
d'attaque. Au fur et à mesure de l'évolution, avec la complexification
croissante du vivant, le délai entre l'excitation et la réaction a augmenté,
donnant lieu à un phénomène dit de "rétention" auquel la
psychologie s'est beaucoup intéressée. L'événement retenu est en effet
conservé en mémoire sous la forme de ressenti émotionnel et, chez les êtres dont
les organes perceptifs sont développés, sous forme d'images mentales et de
concepts (les chiens font des cauchemars, les chats rêvent de souris). Dans
l'esprit humain, obstacles et désirs s'élargissent. Le réel chargé d'émotions
se transforme en images mentales d'un monde intérieur possédant sa vie
propre. Le souvenir des peurs, l'impossibilité de réagir par un acte réflexe
(comme l'amibe) et l'obligation d'aboutir à un choix conscient mais
susceptible d'erreur, créent l'angoisse. Le philosophe et psychologue Paul Diel,
l'un de ceux qui ont le plus exploré cette boîte noire, l'appelle
"angoisse vitale" pour bien montrer qu'elle est naturelle car elle
bloque l'élan vers la satisfaction, qui constitue le moteur de la vie. Elle
crée la prévoyance instinctive chez l'animal et, accompagnant la poussée
évolutive, elle entre chez l'homme dans une dynamique d'opposition entre le
désir de satisfaction et l'angoisse devant l'obstacle, dialectique à la base
du fonctionnement du psychisme supérieur. L'angoisse vitale peut devenir
angoisse morbide quand une imagination exaltée, en faisant une montagne du
moindre obstacle, bloque toute possibilité d'affronter le réel.
|
diEL
- PSYCHOLOGIE DE LA
MOTIVATION |
Paul Diel |
Edition Payot |
2002 |
La Psychologie de la Motivation a
été élaborée par le philosophe et psychologue Paul Diel, né à Vienne en 1893
et mort à Paris en 1972, à la fois en continuité et en rupture avec la
psychanalyse. Paul Diel se réfère autant à Adler qu’à Freud, tout en
apportant un éclairage différent en bien des points sur le fonctionnement
psychique de l’homme. Chargé de recherche au CNRS, il exerça comme
psychothérapeute au Laboratoire de Psychobiologie de l’enfant que dirigeait
Henri Wallon Psychologie de la Motivation comporte différents aspects, tous
liés entre eux et que l’on peut essayer de classer et de résumer comme suit 1. Une méthode : l’observation clinique
ne pouvant déceler que les manifestations extérieures du travail intérieur
qui se fait en chacun de nous, Diel reconnaît que seule l’auto-observation,
ou introspection, permet d’appréhender directement l’intimité du psychisme. A
l’encontre des idées de son époque, il va élever l’introspection au rang
d’une méthode à part entière dont il définira les règles et les critères pour
qu’elle soit objective 2. Une description du
fonctionnement psychique : c’est donc en s’observant lui-même qu’il découvre que
nous délibérons constamment pour décider quels désirs réaliser en vue de
notre satisfaction. Nos désirs reconnus devenant nos motifs d’action, il
reconnaît dans la recherche de satisfaction l’essentiel du fonctionnement
psychique et le sens-même de la vie humaine, et en fait l’objet d’étude de la
psychologie (nous reviendrons sur le détail de cette étude des désirs). 3. Une étude du fonctionnement
extra conscient, formé non seulement du subconscient découvert par Freud mais
aussi d’une fonction plus lucide que le conscient : le surconscient, créateur
des mythes et inspirateur de la culture, mais qui ne doit pas être confondu
avec le sur-moi freudien. Les productions extra conscientes, qu’elles soient
sur ou subconscientes : mythes, rêves, symptômes psychopathiques,
caractérisées par leur expression symbolique, gardent un caractère
énigmatique qui nécessite une « traduction » en langage conceptuel pour être
clairement comprises. 4. Une étude de l’évolution du
fonctionnement psychique à partir de l’inconscient animal jusqu’à la
délibération de l’être humain qui n’est plus guidé par l’instinct et doit
choisir entre ses désirs grâce à sa réflexion plus ou moins consciente 5. Un ensemble de réflexions à
portée philosophiques, qui dépasse le cadre habituellement imparti à la
psychologie, bien que la vision des valeurs et du sens de la vie fasse
clairement partie des préoccupations humaines. Reprenons rapidement ces
différents points : Pour Diel, la vie tire son énergie des désirs qui
poussent tout être vivant à chercher sa satisfaction dans le monde extérieur. L’homme possède en commun avec l’animal les pulsions élémentaires, mais significativement élargies : - nutrition : devenue pulsion matérielle et sociale, qui pousse les hommes à s’unir pour leur survie matérielle, - procréation : devenue pulsion sexuelle, élargie par les sentiments, - évolution : devenue pulsion spirituelle, recherche de direction, de sens, de valeur. Diel ne privilégie pas, comme Freud, un ordre de désirs en particulier. Tous concourent à la conservation satisfaisante de la vie. L’évolution est un cas particulier de ce besoin de conservation : les espèces évoluent pour pouvoir survivre quand les circonstances sont défavorables. Nous avons vu que l’homme n’étant plus déterminé par l’instinct doit choisir entre ses désirs, que ce choix incessant est sa délibération, mi-consciente, mi-extraconsciente. |
diEL
- LE
BESOIN D’AMOUR – Tendresse, estime et autoritḖ dans l’Ḗducation
des enfants |
Paul Diel |
Edition Payot |
2010 |
Face à la désorientation et aux
souffrances des jeunes en difficulté scolaire et/ou familiale et sociale, les
éducateurs, mais aussi les responsables politiques, trouveront dans ces
analyses de Paul Diel des repères pour éviter de tomber dans le piège d’explications
ou de solutions simplificatrices et réductrices. Couvrant les champs matériel,
sexuel et spirituel, Diel montre ce qui se joue à l’adolescence des
possibilités de maturation et d’« émancipation saine », d’élan
créatif. Il s’étend plus longuement dans ces pages sur les risques divers de
conformisme, d’exaltation idéologique, de « suradaptation » sociale
(arrivisme), voire de dérives délinquantes, mais le plus souvent de mal-être
secret. De ces orientations ou désorientations juvéniles dépend plus qu’on ne
le pense l’avenir des personnes et des sociétés. Sans que pour autant rien ne
soit définitif. C’est cette réversibilité qui rend possible le travail de
rééducation individuelle, de psychothérapie. À lire ces pages, nous
comprenons mieux pourquoi Michelet affirmait que « l’éducation est la
première partie, la deuxième partie... et la troisième partie de la
politique ! ». Ne faut-il pas en effet que les êtres humains
sachent se gouverner personnellement s’ils veulent co-gouverner les sociétés
petites et grandes ? Apprendre à vivre ensemble sans soumission ni
volonté de domination ? "Pour Diel, la tâche
éducative et auto-éducative s’inscrit dans le processus évolutif, foisonnant
et non assuré d’avance, qui a conduit de la perceptivité élémentaire des
premières formes de vie à la lucidité de l’esprit humain, et des affects
primitifs aux sentiments les plus satisfaisants : être aimé, s’aimer,
aimer. C’est à ce besoin d’amour et de lucidité que l’éducation a comme
finalité essentielle de répondre. » " Publiés dans les années 1950-1960, dans les Cahiers de l’enfance que dirigeait Alexis Danan, ces textes de Paul Diel sur l’éducation n’ont rien perdu de leur intérêt, tant leur contenu demeure éclairant des problèmes que nous vivons. Précurseur d’analyses qui abondent aujourd’hui, l’approche de Diel demeure novatrice par la cohérence et la précision de sa description du développement de l’enfant et de l’adolescent, et par l’importance qu’il accorde à la complexité des interactions biologiques, psychologiques sociales et culturelles." |
diEL
- PENSER SA
VIE - LA DḖMARCHE
INTROSPECTIVE - |
Paul Diel |
Edition Payot |
2013 |
Cette nouvelle publication, centrée sur la méthode spécifique
de la Psychologie de la motivation, est la cinquième composée de textes
inédits de Paul Diel (1893-1972) parus depuis 2008.Comme tous ses livres,
régulièrement réédités depuis 1947 aux Editions Payot, ils font la
preuve de l'intérêt profond et grandissant que suscite son apport. Alain Bavelier souligne remarquablement en
quoi l'approche introspective - pour laquelle Diel s'est
beaucoup battu dans une époque où la Science officielle la rejetait
brutalement - est une nécessité anthropologique absolu et incontournable
L’introspection ne demeure-t-elle pas la boussole intérieure dont les êtres humains ont plus que jamais besoin pour s'orienter vers un avenir où les promesses de vie individuelle et de vie commune sensées l'emportent sur les menaces que se fait courir l'espèce? La longue lettre de Diel à Einstein et la réponse du savant y répondent sans détour. |
diEL
- L’HOMME
ET SES MOTIVATIONS - la psychologie de paul diel |
Alain Bavelier
- Paul Diel |
Edition Retz |
1998 |
C’est l’un des
mérites de Paul Diel d’avoir montré que ces fantasmes, en apparence
inconsistants, sont sous-tendus par une logique rigoureuse. Il ne suffit pas
d’en comprendre le mécanisme pour s’en libérer ; mais cet effort
d’objectivation aide au moins à reconnaître leur présence en nous-mêmes et
chez les autres et, par là, à diminuer leur pouvoir de séduction ou
d’irritation. Du refoulement de la coulpe — le malaise vital — naissent
simultanément la Vanité auto-justificatrice qui essaie de la nier à l’aide de
prétentions imaginaires et d’attitudes de parade, et la Culpabilité qui, au
contraire, la dramatise et la transforme en angoisse morbide. Ces deux
erreurs sont liées : la Vanité est une surcompensation imaginative de
l’angoisse coupable, de même que la Culpabilité n’est souvent qu’une vanité
profondément déçue. Elles se renforcent
mutuellement : plus la prétention vaniteuse est forte, plus menaçante devient
l’angoisse de la chute et plus tentant le recours à un nouveau raidissement
égocentrique. La Culpabilité et la Vanité sont projetées sur le monde ambiant
(et sur les autres), donnant naissance à l’Accusation et à la Sentimentalité,
qui est surestime d’autrui et excès de dépendance affective à son égard.
Elles constituent ensemble ce que Diel appelle les quatre catégories de la
fausse accusation. Les trois autres catégories de faux motifs apportent chacune à l’Accusation leur coloration particulière. Quand le sentiment de supériorité (Vanité) prédomine, l’Accusation s’exprime par le désir d’humilier l’autre, voire l’éliminer ; quand c’est l’angoisse d’infériorité (Culpabilité), elle se manifeste par la peur d’être humilié et éliminé par lui ; la Sentimentalité venant dans les deux cas relayer et renforcer la tendance accusatrice sous forme de déception exaltée envers l’autre et de prise en pitié de soi. |
diEL
- une lecture
symbolique des Ḗvangiles |
Paul Diel |
Edition Cerf |
2004 |
L'auteur décrypte ici
paraboles, préceptes, miracles, dont le langage plus ou moins codé déconcerte
bien des lecteurs, pourtant de bonne volonté. Surdité, aveuglement,
paralysie, mort, résurrection... la puissance toujours à l'œuvre de la parole
de Jésus s'impose alors naturellement aux croyants et aux incroyants comme
" bonne nouvelle ", loin de tout dogmatisme moralisant. L'auteur ne s'occupe
ni d'exégèse ni de théologie. Elle met en lumière la dimension psychologique
des textes et leur sens actuel pour celui qui reçoit cette parole. Elle
atteint ainsi une dimension spirituelle et introduit à une lecture
d'intériorité qui permet à chacun de rentrer en lui-même et de recevoir une
parole de vie. Le message évangélique, dont la valeur est universelle, peut
aujourd'hui encore éclairer les esprits désorientés : oui, la vie a une
signification, une direction. A chacun de cultiver l'élan et d'oser vouloir la vie |
diEL
- psychologie et symboles
religieux - selon
la mḖthode de paul diel |
Jeanine Solotareff -
Paul Diel |
Edition Ellébore |
2008 |
Notre culture occidentale est
fondée sur la pensée d'un homme appelé Jésus, pensée dont nous pouvons
prendre connaissance grâce aux Évangiles. Il est d'une importance
fondamentale de pouvoir comprendre les fondements de notre culture et d'en
restituer le sens profond. Le propos de Jeanine Solotareff
n'est pas de faire un ouvrage d'exégèse ou de théologie, mais de s'attacher à
une lecture essentiellement symbolique et psychologique du contenu de la
parole de l'homme nommé Jésus. Si l'on lit, dans leur intégralité, les
Évangiles de Mathieu, Marc, Luc ou Jean, beaucoup de points peuvent nous paraître
obscurs, mystérieux, voir illogiques, ou impossibles sur le plan de la
réalité. Pourquoi devrait-on trouver juste que les ouvriers de la onzième
heure soient autant payés que les autres ? Comment un aveugle peut-il
retrouver la vue après avoir échangé quelques paroles avec Jésus ?
|
diEL
- L’aventure intḖrieure - selon la mḖthode
de paul diel |
Jeanine
Solotareff - Paul Diel |
Edition Payot |
1991 |
Ce
livre se propose de montrer l'importance de la capacité introspective dans la
vie humaine et ses manifestations dans toutes les acquisitions évolutives de
l'humanité, aussi bien civilisatrices que culturelles - dont la production
des mythes et des systèmes philosophiques. Mais
l'étape de l'hominisation est menacée par un danger inhérent à
l'introspection : son mésusage conduisant à l'introspection morbide, terme
connu de chacun mais mal défini. La psychologie des profondeurs aboutit, avec
l'ouvre de Paul Diel, à l'élaboration d'une méthode capable de guider
l'introspection personnelle et de s'opposer ainsi à l'introspection morbide,
déviation responsable tant de l'angoisse individuelle que de l'angoisse
sociale. Cet ouvrage, d'une part rend compte de ces différents points en s'appuyant sur l'ensemble des écrits de Paul Diel, et d'autre part décrit et explicite la méthode introspective jusque dans ses détails. Elle permet de développer la lucidité de l'homme concernant son monde intérieur, de déployer au mieux ses capacités essentielles et d'accroître ainsi son plaisir de vivre. Jeanine Solotareff a publié chez Payot. |
dieu ? |
Albert jacquard |
Edition Stock / Bayard |
2003 |
Albert
Jacquard est un éminent scientifique, déjà auteur de livres remarqués auprès
du grand public, comme Petite
philosophie à l’usage des non-philosophes, etc. L’ouvrage qu’il
signe ici est très polémiste. En effet, de culture catholique, Albert
Jacquard nous dit qu’il « a toujours cru ce qu’on lui disait », et
qu’il entend maintenant faire dialoguer le scientifique qu’il est aujourd’hui
avec l’enfant qu’il était hier. Comme
support à cette démonstration, il entend commenter le Credo du concile de
Nicée, adopté en 325 : Je
crois en un Seul Dieu le Père Tout-puissant créateur du ciel et de la terre et
en Jésus-Christ son Fils unique Notre Seigneur qui a été conçu du
Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été
enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour et est ressuscité des
morts, est monté aux Cieux, est assis à la droite de Dieu le Père
tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts. Je crois en
l’Esprit saint, à la Sainte Église catholique, à la communion des saints, à
la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. L’auteur
entend prendre le contenu de ce Credo et de discuter celui-ci par parcelle :
Je crois, Je crois en un Seul, Je crois en un Seul Dieu, etc. Il s’agit dans
son ensemble d’une réfutation de cette proposition, à la lumière de la
science moderne. Il utilise ainsi la génétique pour démontrer que
Jésus-Christ n’aurait pas pu naître de la Vierge Marie (car le Fils doit
avoir une paire de chromosome XY, sa Mère ayant des chromosomes XX, elle ne
peut donc pas lui donner le Y qui doit forcément venir de quelque part),
utilise les travaux de Max Planck pour réfuter à la fois le mécanisme de
Laplace et le déterminisme de Calvin pour montrer que Dieu n’est pas
Tout-puissant, use de la théorie des ensembles mathématiques pour montrer que
Dieu n’est rien, que Dieu est forcément dans l’Univers, utilise Darwin pour
montrer que le concept de résurrection est impossible, utilise Saint-Augustin
et le Big-Bang pour redéfinir le concept de temps et d’éternité, etc. Ce livre est
à coup sûr forcement instructif pour qui n’est pas averti des nouveaux
progrès que la science a accomplis. Pour ce qui est du lecteur en l’attente
d’une réflexion plus approfondie, il reste sur sa faim en face d’un tel
réquisitoire pour le positivisme. Auguste Comte aurait certainement beaucoup
apprécié les arguments énoncés par Albert Jacquard. Ce dernier refuse la
cosmologie chrétienne, composée d’une genèse et d’une apocalypse, pour
préférer un modèle plus semblable à celui utilisé par la cosmologie
bouddhiste, où il n’y a ni début, ni fin, où tout a toujours était là. Plus qu’un
vibrant réquisitoire contre toute foi, cet ouvrage est avant tout un pamphlet
visant à détruire l’illusion d’une croyance envers un Dieu tel que proposé
par les religions monothéistes classiques. Il détruit ce genre de croyance,
un peu comme Epicure détruisait jadis les Dieux à l’aide de l’atomisme de
Démocrite. Mais ce n’est pas forcément impliquer l’athéisme. Ainsi en est du
bouddhisme qui est une religion, même si elle n’est pas théiste. D’ailleurs,
la croyance qu’a Albert Jacquard dans la vision qu’il a de l’humanité fait
qu’il croit, nous avoue-t-il, à la manière d’un laïc dans le discours du
Christ, mais pas forcément en ses actes. C’est dans la morale chrétienne
qu’il croit, pas dans sa cosmologie ou dans sa métaphysique. Mais pourquoi
croit-il en cette morale ? Cela, il ne le dit pas. |
DIEU EST ABÎME ET MYSTÈRE |
Erik Sablé |
Edition Arma Artis |
2011 |
Erik Sablé nous livre ici le résultat de ses méditations sur Dieu. Une partie de la théologie occidentale est fondée sur Denys l’Aréopagite et sa doctrine apophatique. Pour Denys, Dieu ne peut être connu qu’en dépouillant sa pensée de tout ce qui n’est pas lui. Comme il le dit dans « Les Noms Divins » : « Celui qui l’emporte sur tout être, échappe à toutes connaissance » et dans sa Théologie Mystique, il parlera d’un Dieu qui n’est « ni âme, ni intelligence, ni égalité, ni inégalité, ni agissant, ni immobile, ni lumière, ni ténèbre, ni vie, ni éternité, ni temps, ni vérité, ni beauté, ni être, ni non-être » car « il est au-delà de toute affirmation et de toute négation » Maître Eckhart parle lui aussi du « Dieu sans nom, car de lui, personne ne peut rien dire ni connaitre ». Ainsi Dieu est au-delà de tous les noms, il échappe à toute définition, il est le sans-fond, l’immensité insondable, inépuisable où s’enracine l’Univers. En fait c’est l’homme qui se détermine par ses croyances, ses conditionnements, alors que la divinité est constamment le déploiement de tous les possibles dans l’éternel présent où il demeure. Les spirituels authentiques savent depuis toujours que l’approche de ce Dieu de ténèbres se fait par un long dépouillement, une lente déconstruction de toutes les certitudes acquises, c’est le processus de la Métanoïa ou du retournement qui va permettre au cherchant de se libérer de la matérialité par le non-attachement. Les adeptes du Vedanta parlent d’approcher la Réalité en rejetant tout ce qui n’est pas elle (pas ceci, pas cela), jusqu’au point de nudité où se révèle l’essence ineffable. Dans les témoignages des grands mystiques d’Orient et d’Occident, on retrouve les notions d’océan, d’absence de limites, de clarté éblouissante, de totalité. Comme des regards différents jetés sur une même réalité. Derrière les particularités culturelles propres à chacun, derrière cette apparente diversité des chemins, demeure une vérité essentielle, unique. Une fois dépassées les modalités qui conditionnent tout individu, se révèle la nature de ce que nous pouvons appeler la Divinité, la Grande Totalité, l’Essence ultime, mais qu’importe les mots puisque cette expérience fascinante est indicible. |
dieu
est
l’amour le plus pur |
Von eckartshausen |
Diffusion Rosicrucienne |
2001 |
Ce dernier livre de Von Eckartshausen est une méditation sur
lui-même, sur ses relations avec Dieu et son prochain, son questionnement et
ses interrogations. « L’Union à Dieu, telle doit être
l’idée fondamentale de toute recherche et de toutes sciences et connaissances
». Un livre de prières et de grâces à Dieu. Eckartshausen,
qui avant de mourir connaîtra Baader, Jung-Stilling, Kirchberger, correspond
également avec Herder, Nicolaï, et les Russes Lopouchine et Plechtchéieff qui
répandent ses ouvrages en Russie. Alexandre Ier les lit, et considère qu'ils
font partie des livres les plus importants, au même titre que ceux de
Fénelon, Mme Guyon, Jung-Stilling et Saint-Martin. On retrouve l'influence
d'Eckartshausen sur Novalis, Eliphas Levi, Papus et bien d'autres auteurs «
traditionnels». Joseph de Maistre a étudié
d’une façon approfondie les deux œuvres principales de D’Eckartshausen
« Dieu est amour le plus pur » et « la Nuée sur le
sanctuaire » .Il en copie de longs passages en allemand, notamment celui
sur la magie. Il lui reproche de mêler confusément Saint Jean Chrysostome,
Saint Augustin, Socrate, Platon, Bacon et Gellert, sans rien apporter de bien
nouveau en théologie, et surtout d’abuser du « grand cheval de bataille
de la corruption du christianisme pur ». Il se vante de l'avoir lu
quelque cinq fois, et " le considère comme un vrai sage, comme un agent
de la Cause active et intelligente. Kant lui-même s’est penché
sur l’œuvre d’Emmanuel Swedenborg, et a écrit « Les songes d’un
visionnaire expliqués par les songes de la Métaphysique. Cette œuvre de Kant
prolonge la vision de Swedenborg en avouant l’impuissance du rationalisme
quant aux vérités métaphysiques et à son impossibilité d’entrer en relation
avec le monde des Esprits ». Le rationalisme est donc visionnaire ou
critique. Là encore, où Eckartshausen est en accord avec Kant, c’est sur
l’Essai qui suit la Critique de la raison pure, Critique de la raison
pratique ou Kant s’indigne d’une vie vertueuse ayant pour seul but l’espérance
d’une vie glorieuse dans l’au-delà. |
dieu
est
un Éternel prÉsent |
Angélus silesius |
Edition
Dervy |
2003 |
Traduit et présenté par Erik
Sablé, ce petit livre nous offre quelques sentences du « pèlerin-chérubinique » Angelus Silesius est
une des grandes figures de la mystique universelle, au même titre que Maître
Eckhart et par opposition à une théologie naïve, il a posé les bases d’un
christianisme « gnostique » intériorisé. Angélus Silesius est
certainement une des figures centrales de la mystique allemande et sans doute
de la mystique universelle. Mais peut-on encore parler de mystique avec les
sentences si profondes du " Pèlerin Chérubinique " ou plutôt, comme
pour maître Eckart, de " gnose spirituelle " ? La vision du monde
d'Angélus Silesius est paradoxale. Elle renverse constamment la conception
ordinaire que nous avons de l'homme, de Dieu, du chemin spirituel. En fait,
sa parole est profondément non-dualiste et se rattache à la Philosophia
Perennis, ce fond spirituel commun que l'on retrouve tant en Orient qu'en
Occident. Au même titre qu'Eckart ou Tauler, et par opposition à une
théologie naïve, Silesius a posé les bases d'un christianisme "
gnostique " intériorisé. Mais comme le montre l'étude de sa vie, il
n'était pas seul. En effet, il avait un maître spirituel et se rattachait au
cercle de disciples qui s'était constitué autour d'Abraham von Franckenberg,
le biographe de Jacob Boehme, le cordonnier visionnaire Angelus Silesius (de
son vrai nom Johannes Scheffler) est né en Silésie dans une famille de la
noblesse luthérienne. En 1643, il va à Strasbourg (où il apprend la médecine,
la politique, l'histoire), puis à Leyde en Hollande (où il découvre les
œuvres de Ruysbroeck, Eckhart, Tauler, Boehme), enfin il achève son cycle à Padoue
où il reçoit le titre de Docteur en philosophie et médecine. |
DIEU OU LA PIERRE PHILOSOPHALE DU PHYSICIEN |
Janik PILET |
EDITION DE LA HUTTE |
2008 |
Cet essai clair et accessible
à tous est l’exposé de la vision du monde que peut avoir un scientifique
confirmé, au-delà du strict domaine réservé aux sciences exactes. L’examen du
problème de la conscience en particulier le conduit à proposer une vision
personnelle et originale de la spiritualité, compatible avec les
connaissances actuelles et en résonance avec les sagesses les plus anciennes. Quelques physiciens
commencent maintenant à envisager d’aborder, après l’avoir longtemps nié, la
question spirituelle dans cette grande mécanique céleste, mais pour eux deux
grandes interrogations fondamentales restent encore sans réponses
satisfaisantes, à savoir : 1/ Le
problème de la conscience : pourquoi sommes-nous des entités
individuellement conscientes plutôt que des êtres froidement robotiques
mécaniquement régis par les lois physico-chimiques ? 2/ Le
problème de l’existence : pourquoi y a-t-il quelque chose au lieu de
rien ? Une des réponses
pourrait être, que ces deux interrogations métaphysiques, ne sont qu’un seul
et même problème, dont la source est depuis l’époque où l’être humain est
devenu pensant, et en observant le comportement de la nature, de la matière
terrestre, minérale ou vivante ainsi que celui des astres. Janik Pilet est professeur
d’université, docteur ès sciences, physicien généraliste et cofondateur d’une
école d’ingénieurs. Il a publié de nombreux ouvrages dont : le sceau de, Salomon
secret perdu de la Bible (voir dans la biblio le chapitre 2 –
Symbolisme). Ce livre a reçu le prix Alexandrie 2008 du meilleur essai. Les
éditions de la Hutte sont spécialisées en ésotérisme et alchimie, son
directeur jean Solis, a un blog maçonnique, sur lequel il écrit ses quatre
vérités et ses états d’âme, qui très souvent reflètent la majorité
silencieuse. Son blog : www.la-franc-maçonnerie.com Sa maison d’édition : www.editiondelahutte.com |
d’isaac
à jÉsus – le
malentendu – essai sur le sacrifice |
B.
finkelstein |
Edition
ALEAS |
2000 |
||
Les préfigurations et la dépossession ou une
lecture idéologique de l’histoire biblique :
Sacrifice ou meurtre ? - Auschwitz
- Le mystère de la croix -La mort sublime et la mort banale - Caïn et Job devant Dieu ou le sacrifice de la
raison
- Prescience divine et savoir
d’homme - Le désordre du monde et l’ordre de Caïn -
Job ou la raison du plus fort
- Suis-je le gardien de mon
frère ? rhétorique d’avocat
- Caïn, Abel -
Jésus et Judas - La Aquéda, préfiguration du sacrifice de Jésus
ou du sacrifice interdit au meurtre béni - La
Bible hébraïque - Le saut qualitatif d’Abraham - Du
paganisme au monothéisme - Du sacrifice de la vie à la sanctification
de la vie - Le bouc émissaire et les limites de
l’homme - Le sacrifice de Jésus et le retour
d’Iphigénie - Dieu serait-il déicide ? -
L’hymne à la mort - Le discours de la discorde ou Edith Stein et le
massacre des Innocents - Une martyre catholique à Auschwitz -
Amman victorieux - L’avocat du diable - Le
salut vient des juifs - Le vrai faux Israël ou la Nouvelle Tour de
Babel
- Le totalitarisme et le
sacrifice de la différence - Israël, mythe de la théologie
chrétienne - Dieu injuste ou théologie
injuste ? - La Shoah : Dieu est le partenaire du
diable - Clamence, chrétien avant la lettre ou le
sacrifice du Royaume imaginaire -
Entre le sacrifice et la démence : la vie - La
culpabilité indélébile - La défaite de la raison - La
mort : fin sans espoir d’une vie sans repères - |
doctrine
de la non-dualitÉ advaÏta - vâda & christianisme |
Un Moine d’Occident |
Edition DERVY |
1982 |
L’humanité ne maîtrisera pas les
angoissants problèmes auxquels elle se trouve confrontée sans l’active
coopération de toutes les authentiques traditions spirituelles actuellement
vivantes. Il faut donc poser des
jalons pour un accord doctrinal entre l’Église et le Vedanta, tout en
rejetant la tentation d’un syncrétisme. S’appuyant sur St Bernard et St
Thomas d’Aquin d’un côté et sur le grand Shankara pour l’Inde, ce livre
essaie de concilier la création ex-nihilo et la notion indoue « d’illusion
cosmique » ou comment concilier la foi dans un Dieu personnel du
christianisme et l’affirmation Védantique de l’infini supra personnel. L'advaita, dont le nom
signifie « non-dualité », est une des doctrines majeures de la
philosophie indienne, et la forme la plus répandue de la philosophie
dite Vedanta,
aboutissement du Savoir par excellence. Les advaitavạ̄din sont ceux qui
professent la doctrine selon laquelle il n'existe en vérité absolue qu'un
seul Être, infini et éternel, sur la réalité foncière duquel reposent toutes
les réalités manifestées dans l'univers. Cet Être s'appelle Brahman (nom neutre)
ou Paramātman,
« soi-même suprême ». Le soi-même (ātman) de l'homme, c'est-à-dire sa
réalité essentielle – qu'on doit distinguer du sentiment du moi (ahaṅkāra),
notion inférieure parce que limitée à l'existence empirique temporelle –
n'est autre que le Paramātman. Il
en est de son incorporation dans la condition humaine comme de celle de l'eau
de l'océan dans une cruche qui s'y trouve plongée : quoique délimitée
temporairement par les parois, l'eau de la cruche est toujours celle de
l'océan. Par
la connaissance (jnana),
l'homme découvre que son substrat permanent d'existence est l'Être universel
unique et obtient la délivrance (mokṣa)
des délimitations de la condition humaine qu'impose l'engagement dans l'ensemble
des représentations mondaines multiples et fugaces, prises à tort pour la
réalité ultime. La doctrine de l'unicité de l'Être universel et de l'identité
de soi-même avec cet Être est évoquée par les Upanisad, textes
fondamentaux de la philosophie brahmanique. Elle est condensée dans une suite
d'aphorismes, les Brahmasūtra de
Bādarāyaṇa (iiie siècle
après J.-C.). Elle est professée par les philosophes commentant et
développant les données des Upanisad,
à partir de Gauḍapāda et expliquant les Brahmasūtra à
partir de Śaṅkara (autour de 800 après J.-C.). La doctrine de l'advaita s'oppose à
celle du dvaita,
« dualité », qui sépare la réalité de Dieu et celle du monde et
qui, dans le Vedanta,
est représentée principalement par le philosophe Madhva (xiiie siècle).
Elle s'oppose aussi, |
donner
un sens à l’existence ou pourquoi le petit prince est le plus grand traitÉ de
mÉtaphysique du xxème siècle |
J.P. ravoux |
Edition
Robert Laffont |
2008 |
Le Petit Prince,
traduit dans plus d’une centaine de langues, est après la Bible le livre le
plus vendu au monde. Quel est le secret de son universalité ? Un enfant, un
aviateur, une rose, un renard, un mouton, un serpent… Parce qu’il a été
considéré un peu vite comme un conte pour enfants, les critiques littéraires
et les philosophes n’ont jamais pris la peine d’étudier en profondeur le
texte de Saint-Exupéry. Pour la première fois, un philosophe se penche sur
cette œuvre si mince mais d’un si grand poids afin de la décrypter et de nous
en transmettre les clés.
Il manifeste les qualités qui
distinguent les livres pour enfants : il est profondément vrai, ne donne
aucune explication et propose une morale, et l’on pourrait ajouter que le
texte est accompagné de dessins qui suggèrent plus qu’ils ne représentent, ce
qui laisse une place à l’imagination poétique. Mais c’est aussi, à l’évidence, un
livre pour adultes puisqu’à travers l’odyssée du petit prince, ils sont
invités, par un retour à l’esprit d’enfance, à une conversion au terme de
laquelle ils auront acquis les moyens de comprendre le monde, la volonté de
s’engager dans une existence partagée avec les autres, pour en déterminer le
sens. |
du
nomadisme – vagabondages initiatiques |
Michel maffesoli |
Edition LA TABLE RONDE |
2006 |
Comment rendre compte d’une époque
où règne le flou, où fluctuent les valeurs, où s’effacent les repères, et où
l’esprit du temps échappe aux meilleurs observateurs ? Comment comprendre et
décrire des sociétés en perpétuel mouvement ? Comment aborder l’insaisissable
et volatil présent ?
|
DURCKHEIM - dialogue sur le
chemin initiatique |
k.g. dürckheim & a. goettmann |
Edition Albin – Michel |
1993 |
« Ce livre a pris naissance à
Rütte, hameau suspendu à mille mètres d’altitude, entre les collines et les
sapins de la Forêt Noire.
Graf Durkheim, consacra les 40
dernières années de sa vie à transmettre sa propre synthèse, qui intègre les
psychothérapies occidentales comme les philosophies orientales. Un dialogue
d’une grande richesse dans lequel Graf Durkheim s’exprime librement sur son
rapport à la religion, tout en nous éclairant sur notre propre chemin
initiatique et les méthodes qui sont à notre disposition pour trouver
l’équilibre Au sommaire de cet ouvrage : « Je t’ai appelé par ton
Nom » - Grandeur et décadence de l’homme -
ciel et terre : double origine de l’homme -
les qualités des cinq sens : fenêtres sur l’invisible -
de la mort à la Vie: la percée de l’Être -
« le chemin, la Vie et la Vérité » -
pour un nouvel art de vivre
- Ombres et Lumières sur la
route - l’engagement : croix du Christ ou
croix rouge ? « Maître,
où habites-tu ? » - « Je te fiancerai à Moi pour
toujours » - |
durckheim – hara
– centre vital de l’homme |
K.G. durkheim |
Edition COURRIER DU LIVRE |
1974 |
Le Hara n’est pas seulement une
théorie doctrinale. C’est l’enseignement d’une pratique au service de
l’essentiel.
|
dürckHeim
karLfried graf |
Divers Auteurs |
Edition ALBIN MICHEL |
1997 |
Durkheim Karlfried GRAF est
considéré comme un être ayant atteint une maîtrise et une lucidité rare et
qui a su faire passer ou en tout cas faire entrevoir à d’autres les
mécanismes de l’éveil. En cela il fait partie de ces nouveaux
métapsychologues qui nous enseignent une nouvelle science de l’être.
|
dUrckheim
K.G. – Biographie – une vie sous le signe de la transformation |
Gerhard wehr |
Edition
ALBIN MICHEL |
1997 |
Parmi les grands acteurs de la
mutation spirituelle de cette seconde moitié du siècle, K. Graf DÜRCKHEIM est
certainement l’un de ceux qui surent le mieux jeter des ponts entre le savoir
de l’Occident et la sagesse de l’Orient, entre la psychologie des profondeurs
et la tradition du bouddhisme zen. Dix ans après sa mort, la
traduction attendue de sa biographie passionnante nous aide à faire le point
sur les ombres et les lumières de ce personnage atypique.
|
dUrckheim – la
voie intÉrieure |
K. Graf dürckheim |
Edition LE COURRIER DU LIVRE |
2003 |
que l’auteur, maître expérimenté,
expose dans cet ouvrage en prenant le quotidien comme exercice.
|
dUrckheim – le
centre de l’Être |
K. Graf dürckheim |
Edition ALBIN MICHEL |
1992 |
Vingt ans durant, Jacques
Castermane, psychothérapeute de formation, a suivie l’enseignement de K. Graf
Durckheim jusqu’à devenir son plus proche élève. Voici enfin la substance du
dialogue qui s’était instauré entre le maître et le disciple. |
durckheim – le
don de la grÂce |
K. Graf dürckheim |
Edition DU ROCHER |
1992 |
« Le plus grand malentendu
possible concernant les exercices spirituels repose sur le mythe de l’homme
naturel, quotidien, qui reste assis des heures durant en tâchant de
s’identifier à des sphères supérieures. Certains pratiquent ainsi pendant des
décennies et s’étonnent de ne pas se trouver plus avancés quand ils doivent
affronter un malheur. Ici apparaît une erreur que nous retrouverons dans
notre pratique : la propension à nous représenter la réalité à laquelle nous
aspirons comme située dans les hauteurs
Sur la voie céleste, plus nous essayons de nous élever plus nous
devons être ancrés dans la terre. La voie de l’esprit n’est une voie que dans
la mesure où elle transforme le corps ».
|
dürckheim – le
japon & la culture du silence |
Graf dürckheim |
Edition COURRIER DU LIVRE |
1992 |
||
Quand cette expérience est
vraiment vécue, et non pas seulement pensée, cherchée ou pressentie, elle
peut devenir le point de départ et le but d’une évolution spirituelle, une
orientation de la vie, un « exercice » dont le fruit ne sera pas un état
éphémère mais une possession permanente pour l’homme parvenu à sa maturité.
Il s’agit alors d’une disposition d’esprit dans laquelle l’homme perçoit à
travers toute discordance la grande harmonie, et dans laquelle il sent en
toute opposition l’unité essentielle. Et, dans tout voyage hors de
soi-même, il est alors celui qui est déjà rentré au foyer et qui, même s’il
le quitte de nouveau, ne perd jamais de vue sa direction. Être constamment
établi dans cet état est, au Japon, ce qui importe. Avec la culture du
silence, dont le centre vital est l’exercice, posséder cet état est le but du
Japonais. La disparition de ce qui donnait
un sens à leur vie semble paralyser des millions de gens qui ne savent plus
comment résister aux forces de destruction qui engloutissent le passé et
compromettent l’avenir. Pourtant, l’omniprésence de ces puissances, qui sont
à la fois un danger extérieur et un poison intérieur, éveille irrésistiblement,
chez un homme resté fondamentalement sain, la nostalgie de quelque chose
d’impérissable, et la souffrance causée par le bruit celle d’un silence
authentique, apaisant, qui ne soit pas le silence de la mort mais le silence
de la vie qui s’accomplit. En fait ces deux aspirations – vers
l’indestructible et vers le véritable silence – tendent au même but.
|
DURCKHEIM
- le maÎtre intÉrieur – le maÎtre – le disciple – la voie |
K.G. durckheim |
Edition COURRIER DU LIVRE |
2003 |
Au seuil de l’ère qui vient, on
peut observer une révolte croissante contre la prédominance d’une conception
du réel qui se réfère exclusivement à un monde rationnellement connaissable
et maîtrisé par la technique. En effet, ce qui dépasse cette notion est
classé comme appartenant au royaume de l’imaginaire ou des croyances. Ce
point de vue fait négliger la totalité et la vérité de l’homme, car celui-ci,
en son noyau, en son Être essentiel, participe à une réalité qui transcende
l’horizon de son moi conditionné par l’espace-temps et par le rationnel.
Celui qui a reconnu dans le maître
la puissance qui, de l’intérieur, l’appelle et le transforme, le retrouve
dans toutes les situations capitales de la vie, dans la rencontre avec la
mort, dans la confrontation avec le mal, dans la façon de traiter le corps et
dans la recherche de son propre centre. |
DURCKHEIM - LES LEÇONS DE DURCKHEIM - SUR LE CHEMIN INITIATIQUE |
Jacques Castermane |
Edition du Rocher |
1990 |
Lors de sa première rencontre avec Graf Durkheim, Jacques Castermane fut conquis et décida de tout abandonner pour rejoindre celui qui allait devenir son Maître. Telle fut la décision capitale de Castermane après cette rencontre, qui va le marquer à vie. Il offre dans cet ouvrage son expérience à tous ceux qui sont en recherche de leur identité et donne son ressenti sur ce chemin initiatique que beaucoup recherche. Graf Durckheim, le Sage de la forêt noire, nous apparait sous un jour inhabituel, c’est son enseignement quotidien où alternent moments de silence et rencontres personnelles entre le Maître et son disciple qui nous est offert ici. Nous les suivons, guidés par celui qui a partagé plus de 400 leçons. Les réponses de Durkheim aux questions
impatientes du novice prennent en compte la réalité existentielle contingente
et révèlent la Réalité essentielle transcendante, celle de l’Être. Cette méditation en silence est non
seulement un exercice très important pour sa stabilité, mais son expérience
quotidienne donne de la profondeur à sa réflexion, il permet d’équilibrer les
forces, ce qui provoque un sens libératoire plus aigu et fait prendre
conscience que le non attachement et la non-dualité sont des objectifs
incontournables sur le chemin. Au sommaire de cet
ouvrage : Deuxième partie : Du tir à l’arc au piano - Science, foi et expérience mystique - de l’adulte à l’homme mûr - la méditation est-elle dangereuse ? - Etre absolu ou toi Divin - de la fascination sexuelle à l’amour - la savoir occidental, c’est la sagesse orientale - le Tao c’est la technique ; la technique c’est le chemin - les obstacles sur le chemin - Troisième partie : Dialogue avec la docteur Tauber - la Personale Leibtherapie ? - comment pratiquer l’assise en silence ? - Aller droit au cœur ou l’éclat du rire libérateur - |
dürckheim – le
son du silence |
Graf dürckheim |
Edition DU CERF |
1993 |
Une méditation au-delà de l’objet
? Oui, dans la mesure où elle est en quête de quelque chose qui n’est pas un
objet. Mais alors, qu’est-ce que c’est ?
Tout ce qui se fixe ou s’arrête
lui oppose une résistance : la conscience des objets, le centre de cette
conscience, le Je qui gravite autour de sa propre permanence et s’y accroche,
les objets dont il fait constat, les concepts et images qu’il pose. S’unir à l’Essence
n’est possible que si la conscience d’objet est suspendue au profit d’une
conscience tout autre : d’une conscience qui se tient en soi. En elle, l’homme ne se fixe plus,
et se libère de tout ce qui est quelque chose. Le bambou chez les Japonais, est
la figure de ce qui plie mais ne rompt pas : après chaque pliure, il se
redresse de lui-même.
|
dUrckheim – l’expÉrience
de la transcendance |
K. Graf dürckheim |
Edition ALBIN MICHEL |
1994 |
L’expérience de la transcendance
n’est pas réservée à ceux qui fuient le monde : l’homme moderne peut la faire
en pratiquant « le quotidien comme exercice spirituel », ainsi que
l’enseignent par exemple les maîtres zen japonais dans la cérémonie du thé ou
l’ikebana. Pour notre monde occidental trop souvent dominé par la raison
analytique et le développement technique, K. Graf Durckheim indique les voies
concrètes d’un renouveau spirituel. Riches d’espoir, ces voies
apprennent comment rejoindre l’Essentiel, comment accéder à une autre
dimension de l’existence. Il s’agit de laisser s’exprimer le divin qui nous
habite. Un des rôles essentiels mais parfois négligés de la
spiritualité est celle de la transcendance. Par la transcendance Je me réfère
à un état d'être qui reconnaît une réalité au-delà de soi ou au-delà de
l'expérience personnelle. La transcendance est un état qui se déplace au-delà
des normes physiques et logiques et peuvent être atteints grâce à la
perception intuitive d'un individu, plutôt que les diktats de la pensée
religieuses établies ou scientifique. Transcendance consiste à dépasser les limites de l'ego, au-delà
des conventions de conceptions populaires sur la réalité. La recherche
au-delà du soi implique une acceptation du fait que vous faites partie un
tout, un ensemble qui englobe l'univers, un univers qui fait partie d'un
ensemble encore plus grand. Questions transcendance spirituelle la validité des
hypothèses populaires concernant la nature de la vie et le fonctionnement de
l'univers. Bien que les opinions actuelles sur la nature de ces domaines mai
semblent acceptables pour le présent, conscient, esprit d'analyse, nous
savons historiquement que ces hypothèses ont été prouvé par la suite se
trouve faux. La transcendance est à la fois la reconnaissance des vérités
supérieures et l'acceptation du fait que tout n'est pas connaissable. L'objectif de la transcendance est de permettre au Soi
supérieur à fonctionner dans les multiples dimensions de la réalité et la
perception, d'acquérir la sagesse de nos différents rôles dans le plus grand
des royaumes d'existence, d'apporter des changements sur le plan physique et
de transformer les perceptions subjectives. Comme Albert Einstein a si bien
dit: «La plus belle chose que nous puissions éprouver, c'est le mystère. Il
est la source de tout art véritable et la science». La même chose peut être dit à propos de la notion de transcendance spirituelle.
Les royaumes du mystérieux sont ouverts à l'esprit la recherche d'un pont
entre les dimensions physiques et non physiques. |
dUrckheim
– l’homme & sa double origine |
K. Graf dürckheim |
Edition ALBIN MICHEL |
2001 |
L’homme a une double origine :
l’une céleste, l’autre terrestre ; l’une naturelle, l’autre surnaturelle.
Nous connaissons tous cet axiome. Mais que faire pour le prendre sérieusement
comme l’expression d’une promesse, d’une expérience et d’une vocation ? K. Graf Durckheim tente ici de répondre à
cette question qui engage toute la vie, en s’appuyant sur sa longue
expérience de thérapeute, et sans jamais séparer la question du sens de
l’homme (sa dimension transcendante) de la méditation qui permet à chacun de
se réorienter vers son être véritable. Pour lui, la réintégration par l’homme
occidental de cette part qu’il a laissée s’étioler au cours des derniers
siècles, est l’une des conditions de sa guérison. Durkheim :
Pour répondre à cette question, il est nécessaire d’introduire la distinction
qui existe entre le « moi existentiel » et le « Soi ou Être
essentiel. » Lorsque je parle de la présence à soi-même, je parle du
contact que l’on a avec sa profondeur, avec l’être qu’on EST. Il y a l’être
qu’on A, c’est celui qui veut être dans une bonne forme, en bonne santé, se
protéger des difficultés… c’est l’être existentiel. Et puis il y a tout autre
chose : c’est la présence du Divin dans l’homme et quand je parle du Divin en
l’homme, je parle de quelque chose de très naturel à savoir la profondeur, la
conscience intérieure qui se révèle dans une expérience mystique. Chaque
personne qui se trouve sur le Chemin a eu au moins une fois une expérience de
cet ordre suite à laquelle elle entend une petite voix qui lui dit
« cela n’a pas existé uniquement pour que tu en gardes un beau souvenir…
mets-toi sur le Chemin, pose un exercice au milieu du Chemin et essaye de
devenir celui qui, dans la vie de tous les jours, dans l’existence, témoigne
de l’Au-delà. Dans la mesure où tu deviens cela, tu es une personne, c’est à
dire un être au travers duquel ‘sonne’, pour ainsi dire, le Divin que nous
sommes dans notre profondeur. » Le Chemin exprime une attitude de
l’homme dans laquelle il ne s’arrête jamais dans le travail qu’il doit faire
sur lui-même. Une attitude dans laquelle il ne se laisse pas diriger
unilatéralement par son être existentiel qui veut pouvoir faire, savoir,
pouvoir beaucoup de choses, gagner son argent, se battre pour une bonne place
dans la société, mais se met à l’écoute de son Être essentiel qui, par
l’expérience mystique, nous met justement surf le Chemin, en manifestant dans
le monde notre origine divine. Dans tout ce qu’on est, dans tout
ce qu’on fait. Il s’agit de témoigner du Divin qui n’est pas une idée, mais
une expérience que l’on a soi-même éprouvée, une expérience qui nous révèle à
nous-même, une expérience que l’on appelle mystique. Souvent j’entends dire
« cela n’est que mystique », comme s’il s’agissait de quelque chose
qui n’avait pas de réalité. Bien au contraire ! Nous éprouvons ces expériences dans notre
réalité profonde et il s’agit justement du contenu de cette réalité profonde
dont doit témoigner l’homme, la femme, dans sa vie, et le témoin du Divin
dans la vie, c’est une personne. C’est dans ce sens-là qu’on peut dire que
Jésus fut la première personne parce que toute sa vie il ne fut qu’un seul
témoignage du Père. Le témoin du Divin dans l’existence est une personne.
Actuellement, il y a beaucoup de gens, et très peu de personnes… Le critère est tout d’abord le
sacrifice qu’on est capable de faire des volontés et désirs du « petit
moi ». L’homme, dans son « petit moi », peut être un excellent
père de famille, un mari fidèle, un bon patriote, un homme doté d’un remarquable
sens éthique, sans pour autant avoir jamais touché l’Au-delà. Par contre,
vous pouvez rencontrer par exemple un artiste qui, du point de vue moral,
peut donner à beaucoup des raisons de critiques et pourtant être un homme qui
a une profonde relation avec l’Au-delà et qui est vraiment, dans son travail
d’artiste, représentant de l’Être essentiel, Dès qu’un homme est pris par la
qualité essentielle de la vie, il a déjà commencé le Chemin. Pour
entreprendre ce travail sur soi-même, il est indispensable d’être conscient des
expériences dans lesquelles on éprouve le toucher de l’Au-delà. Il existe
quatre grandes situations dans lesquelles l’on peut avoir la chance de faire
cette expérience de l’Au-delà. C’est tout d’abord le contact avec
la grande nature. Si vous vous promenez en forêt et que vous écoutez le
silence qui en émane, et le silence qui est derrière ce silence, alors là,
tout à coup, quelque chose peut vous toucher. Ensuite c’est au travers de
l’Art que nous pouvons être touché par l’Être. Si
vous voyez par exemple un tableau de Rembrandt, vous ne pouvez pas dire
« il est beau », cela ne va plus, on peut seulement dire :
« cela me touche ». Dans chaque œuvre d’art existe une
transcendance de cette œuvre d’art autrement, on ne peut la sentir. Même une
œuvre d’art qui vous semble incompréhensible peut vous faire sentir qu’il y a
là quelque chose d’autre qui vous touche. C’est cela qui est important. La
troisième des grandes situations qui peuvent nous mettre en contact avec
l’Au-delà est l’érotisme, la caresse, qui ouvre notre peau. Par cette
caresse, nous pouvons sortir de la peau qui est comme une couche de
cellophane et tout d’un coup sentir au travers de ce toucher, comme si
quelque chose nous élargissait de trois, quatre centimètres, notre peau n’est
alors plus collée sur nous, elle s’ouvre… C’est en cela que la caresse est
une autre façon de prendre conscience de l’Au-delà. Enfin, nous avons le culte
religieux. Pour celui qui est vraiment religieux, le Christ n’est pas un mot,
mais c’est réellement quelqu’un qui l’habite, Voilà donc la quatrième
situation qui puisse nous mettre en contact avec la plus grande profondeur de
notre être et nous permettre de commencer une vie qui est branchée — plus ou
moins — sur l’expérience de l’Au-delà représentée par l’idée du Christ, par
une œuvre d’art, par l’érotisme et par la grande nature. Ce que je veux dire
par là, c’est qu’on ne peut pas « chercher » son Être… Bien sûr, il
est tout à fait naturel de dire « je le cherche », mais en vérité,
il y a là un mouvement qui le repousse ; donc, au contraire, il faut dire
« je dois me laisser trouver » parce que l’Être ne fait rien
d’autre que nous chercher. Si vous prenez l’exemple d’une plante, celle-ci ne
fait rien d’autre que de grandir jusqu’à ce que la fleur puisse sortir… c’est
comme cela que nous avons tous, êtres vivants, une force qui prend la
direction de ce qu’on doit devenir finalement. C’est une force qui nous cherche
et pas que nous devons chercher ; alors si nous disons « je cherche mon
Être », il faut faire attention, car nous faisons là un mouvement
existentiel alors qu’il s’agit justement d’une expérience essentielle, et
nous ne pouvons pas remplacer le mouvement qui vient de notre essence par un
effort existentiel. Il faut pouvoir se mettre à l’écoute de quelque chose qui
nous appelle. Vous êtes appelé à devenir quelqu’un, vous n’appelez pas
vous-même. Se mettre à l’écoute de ce qui vous appelle et se laisser trouver.
L’homme de notre civilisation s’imagine pouvoir « faire » quelque
chose pour trouver son Être. Non ! non, c’est l’Être qui le cherche, il doit
se laisser trouver. En Europe, nous n’avons pas la
tradition des Maîtres, comme elle existe en Orient. C’est une réelle
difficulté. Mais la question à poser est peut-être : qu’est-ce qu’est un
Maître ? En tant que personne, en tant que celui qu’il est, de ce qu’il
émane, de ce qu’il rayonne comme atmosphère, c’est déjà le Maître. Il n’a pas
besoin de dire beaucoup. Il y avait un Maître très connu au Japon, beaucoup
venaient le voir et, avec son éventail de bois, il se contentait de faire un
tout petit mouvement : le baisser, le lever, et chacun savait qu’il ne ferait
rien d’autre que ça et pourtant beaucoup de monde allait le voir, le
consulter ; et chaque fois, cet homme touchait l’autre profondément. Le
Maître touche le disciple, l’élève, au travers de son atmosphère, de son
rayonnement, pas au travers de ses paroles. Et même s’il parle, ce ne sont
pas des paroles, c’est le son que fait la musique, pas le ton. En général, la
vie d’un Maître est incompréhensible aux autres. Il fait les choses, il
éprouve surtout les expériences d’une façon totalement différente. Ce qui est
important c’est ce que l’autre éprouve sans que le Maître parle. L’expérience mystique vous prend en
tant qu’être entier. C’est une expérience globale qui est toujours remplie
d’un appel, de cette petite voix qui vous dit de vous mettre en Chemin, de
poser un exercice au beau milieu et d’essayer de devenir dans l’existence,
dans le monde, le témoin de ce que vous venez de vivre, de sentir,
d’éprouver. |
dürckheim
– mÉmoire Éternelle pour graf dürckheim |
Alphonse goettmann |
Edition DERVY |
1990 |
Karlfried Graf DÜRCKHEIM, le sage de
la Forêt-Noire, a quitté ce monde fin 1988, à l’âge de 92 ans. À travers ces
longues années d’ardente recherche et de travail silencieux sur lui-même, il
a allumé une grande lumière pour une humanité en quête. À l’instar des
maîtres de tous les temps, il venait en aide à chacun mais n’appartenait à
personne. Nombreux sont ceux dont l’existence s’est éclairée à son contact.
On l’a exploité de mille manières,
on se l’est approprié, souvent il a été mis sur un piédestal ou traîné plus
bas que terre, certains l’ont mis au rang des hérétiques et l’auraient bien
condamné comme Eckhart au XIIIème siècle, d’autres se sont laissés labourer
par lui et ont connu une nouvelle existence. Mais lui n’appartenait à
personne et pourtant il les fécondait tous…
À partir de ce jour un lien
indéfectible nous a unis ; il m’a donné en partage le mystère dont il se
nourrissait, cette réalité d’étrange sorte qui l’habitait et dont il ne
traitait au grand jamais dans aucune de ses sessions ou conférences, ni dans
ses livres. Moi non plus, je n’en ai jamais parlé dans nos écrits. Mais
maintenant que le Graf est dans la vision de Celui qu’il ne cessait de nommer
secrètement, son message peut aussi se déployer jusqu’à cette totale
révélation. « L’Être », dont toute son œuvre est remplie, n’était pour lui
autre que Jésus-Christ. C’était cependant d’une extrême importance qu’il
parle de l’Être, pour laisser à chacun la liberté de le nommer. C’est là que
se trouve la grandeur de l’homme. |
DURCKHEIM - PRATIQUE DE
L’EXPÉRIENCE SPIRITUELLE |
Karlfried Graf Durckheim |
Edition Alphée |
1985
– Réed. 2005 |
De
la Bavière au Japon, de Maître Eckhart au Tao te King, de la psychologie
expérimentale à l’initiation, ce livre retrace le prodigieux cheminement
spirituel de Karlfried Graf Dürckheim qui chercha la grande aventure
de l’Esprit, la quête de la « conscience absolue »,
de la sérénité et de l’harmonie intérieure. Du Japon, où il séjourna dix ans,
il rapporta la pratique de la méditation zazen, celles de l’aïkido et du tir
à l’arc. La
spiritualité est avant tout affaire de vécu, un fait d’expérience : tel
est pour Durckheim l’un des principaux messages de l’Orient à un Occident qui
a perdu l’esprit. L’occident
pourtant a eu ses Maîtres spirituels, et il ne s’agit en aucun cas de les
renier – Maître Eckhart en particulier, dont Durckheim nous dit qu’il a été
pour lui essentiel dans sa rencontre du Zen ; mais à la manière
orientale, il nous faudrait désormais les considérer plus comme des Maîtres à
vivre que comme des Maîtres à penser. Quand
nous parlons de transformation nous ne pensons pas à un processus concernant
tel ou tel aspect de l’individu. Il s’agit de l’homme tout entier, de toute
la réalité dans et par laquelle il vit en tant qu’homme. Aussi longtemps que
sa conception de l’existence tourne autour de son moi, tout ce qui pour
lui est réel, tient de son rapport à ce moi, son sens et son
importance : les choses, les valeurs, les autres hommes, la communauté,
Dieu aussi. Le signe décisif d’une transformation authentique, est le fait
que le centre de référence, l’axe autour duquel tourne toute chose à ses yeux,
cesse d’être lui-même. Pour
le chrétien cela veut dire que la vie transformée n’est plus centrée sur le
moi mais sur Dieu. Le noyau du processus de transformation, au sens chrétien,
est un événement advenu à l’homme et qui fait de Dieu le centre de sa vie. L’homme
non transformé se sent un sujet royal ; il se croit autonome dans son
savoir et dans ses actes. Le reste du monde est pour lui un objet de sa
pensée, de son sentiment, de sa volonté ; tout devient objet –même
Dieu-. Dans la mesure où il est un transformé cependant, et se conduit comme
tel, il ne se sent plus lui-même le maître de la vie auquel tout est
assujetti ; il sait qu’une autre puissance, plus haute, le garde, le dirige
et l’appelle. Tout, y compris l’homme même lui est soumis. Au sommaire de cet enseignement de Durckheim : Mon chemin vers la méthode de thérapie
initiatique. Notre prochain, intermédiaire de l’Être essentiel L’expérience de l’Être, condition préalable de la
transformation de l’homme. Le corps que l’on est, du point de vue pragmatique
et du point de vue initiatique. La personnalité dans sa totalité grâce à
l’intégration de la conscience orientale et de la conscience occidentale. Le sens transcendantal de la réalité du moi. Quand l’homme est-il dans son centre ? |
DURCKHEIM
- regards inÉdits sur graf durckheim |
Divers
auteurs |
Edition BÉTHANIE |
1990 |
Quelques disciples ou amis de Graf
DÜRCKHEIM se réunissent dans ce livre pour exprimer, chacun à sa manière,
comment sur un point précis, il leur a permis une approche neuve du
christianisme. Avec Durckheim, nous découvrirons à notre tour sur quels
paysages nouveaux s’ouvrent les portes dont il nous a laissé les clés. Le
génie du maître, n’est-ce pas de susciter le disciple à sa propre créativité
? Là on peut dire qu’il aura vraiment éveillé en lui le Maître intérieur…
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dUrckheim
– sagesse & amour |
K.GRAF dürkheim |
Edition ALPHÉE |
2005 |
Dernier livre de Karlfried Graf DÜRCKHEIM, publié à titre
posthume, Sagesse & Amour contient de brèves
incitations à la méditation, sur le modèle de celles que le maître proposait
à ses compagnons pour la méditation du matin. Ces textes condensent en un
exposé à la fois profond et poétique les nombreux thèmes de méditation
abordés par DÜRCKHEIM au cours de ses travaux.
Un livre très facile à lire et une
méthodologie claire et simple pour que nos idées passent par le filtre de la
méditation se retrouvent au plus profond de nous-mêmes et ainsi participer à
l’élaboration de notre intuition. |
DURKHEIM - TEXTES ET TÉMOIGNAGES |
Jean-Yves Leloup et Jacques Castermane |
Edition du Relié |
2012 |
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Par petite thérapie, on entend les traitements s’adressant
aux névroses et visant à rétablir la santé psychique. Son but est de rendre
un sujet apte à faire son chemin dans la société, à y travailler, à s’y créer
des contacts. La première condition est de le libérer de son angoisse, de sa culpabilité, de son isolement… c’est une thérapie purement pragmatique. (Mais parfois) la souffrance humaine, physique ou psychique, s’enracine si loin au-delà du psychologiquement accessible, elle atteint le noyau de l’être métaphysique, se situant donc à une profondeur de l’inconscient dont les manifestations ont un caractère numineux : la vie spirituelle est alors en jeu. La « guérison » n’est alors possible que si le « malade » apprend à se percevoir à ce niveau. Il lui faut comprendre son échec dans le monde comme le blocage d’une réalisation de soi-même à travers laquelle son Être transcendant lui-même devrait percer. Une telle thérapie… tend au témoignage de l’Être essentiel dans le moi profane et, en ce sens, à la réalisation du Soi véritable : on l’appelle la grande thérapie… Elle doit avoir un sens initiatique ». Durkheim développe sa théorie de la religion dans un livre publié en 1912 : Les Formes élémentaires de la vie religieuse. Dans son noyau empirique, cet ouvrage constitue une étude sur le totémisme, la religion (présumée) des aborigènes d’Australie, telle qu’elle pouvait être reconstruite à partir des récits de voyage et d’exploration de l’époque. Le choix de son objet, de prime abord déroutant, a pu décourager et éloigner certains lecteurs non-spécialistes. Il s’explique par une hypothèse « évolutionniste » sous-jacente, que Durkheim énonce en ces termes : « Toutes les fois qu’on entreprend d’expliquer une chose humaine, prise à un moment déterminé du temps – qu’il s’agisse d’une croyance religieuse, d’une règle morale, d’un précepte juridique, d’une technique esthétique, d’un régime économique –, il faut commencer par remonter jusqu’à sa forme la plus primitive et la plus simple, chercher à rendre compte des caractères par lesquels elle se définit à cette période de son existence, puis faire voir comment elle s’est peu à peu développée et compliquée, comment elle est devenue ce qu’elle est au moment considéré ». Durkheim présuppose donc qu’il est nécessaire, pour expliquer les phénomènes sociaux actuels, de s’enquérir de leurs formes les plus anciennes, qui sont selon lui plus simples, c’est-à-dire moins complexes, que les formes ultérieures. Pour qui s’intéressait à l’apparition et aux effets de la vie religieuse, cela signifiait remonter à la forme de religion la plus « primitive » encore attestée – ce que semblait incontestablement être le totémisme australien. Lui-même fils de rabbin, Durkheim s’est intéressé toute sa vie au phénomène religieux. Son grand livre sur la religion est le couronnement de longues recherches dans ce domaine, entamées dès le milieu des années 1890 ou même peut-être plus tôt. Mais ses premiers écrits comportaient déjà des prises de position critiques sur certains travaux dans le champ des sciences religieuses. Dès cette époque, Durkheim abordait la religion comme un phénomène éminemment social, y voyant même l’incarnation par excellence des croyances et pratiques qui cimentent une communauté. Considérant un temps que les progrès de la division du travail allaient réduire le rôle de telles croyances et pratiques communes, il estimait très logiquement, avec les représentants typiques de la pensée positiviste, que la religion était condamnée à disparaître. Ses premiers travaux se montrent hésitant et confus sur ce qui dans son esprit devait remplacer la religion dépérissante, ou sur le fait que peut-être, l’apparition d’équivalents fonctionnels de la religion interdisait en définitive de parler d’un tel dépérissement. Les
reformulations théoriques de Durkheim peuvent être rapportées à sa quête
continuelle d’une nouvelle morale – une morale qui assurerait la cohésion
sociale de la République française et de la société moderne en général, tout
en protégeant les valeurs de l’individualisme contre la critique d’un
catholicisme restaurateur. Républicain laïc convaincu, le jeune Durkheim
voyait déjà dans la religion institutionnalisée un adversaire moral et
politique. Mais pour qu’elle devînt à ses yeux un véritable objet d’intérêt
théorique, il fallut que commence à s’effondrer son optimisme historique et
sa croyance que le progrès de la division du travail produirait de façon
quasi automatique la nouvelle morale recherchée. Dans son grand ouvrage de
1893 sur la division du
travail, Durkheim considérait encore que les dangers liés à la
perte des valeurs, l’« anomie » par exemple, étaient des problèmes
relatifs à la transition
vers la société moderne, et non des problèmes inhérents à cette société elle-même. C’est ce qui change dès 1895 avec sa vaste étude empirique sur le suicide, contribution pionnière sur le sujet. Plus le sociologue perdait l’espoir de voir naître spontanément la nouvelle morale, plus il cherchait ardemment les moyens de la susciter, de la soutenir et de la consolider. Appuyer la morale sur une référence transcendante n'était ni crédible ni possible aux yeux de Durkheim. La question était donc de savoir quelle référence intramondaine substituer à une telle instance transcendante. Il me semble que c’est cette configuration qui a fait naître chez l’athée militant qu’était Durkheim un intérêt passionné pour le religieux, et qui a déterminé la manière dont il l’a abordé. |
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