Chapitre10 P -
Z (Philosophie - Métaphysique - Grands Initiés - Mystiques -
Spiritualité) |
10 P
PANIKKAR
- dieu, yaweh, allah, shiva : l’inÉvitable dialogue |
Raimon panikkar |
Edition Le
Relié |
2002 |
Parce que la liberté a besoin de
savoir. Parce que le savoir véritable, étonne, renforce et vivifie, il faut
redire comme les lumières : ose savoir.
D’autre part M.
Bielawsky vient d’écrire une biographie sur Raimon Panikkar, (sa sortie en
français est prévue pour 2016), la
critique Augusti Nicolau Coll décortique cet ouvrage de la façon
suivante : Raimon Panikkar (1918-2010), philosophe,
théologien et prêtre catholique est né à Barcelone d’une mère catalane et
catholique et d’un père indien et hindou, une origine peu courante à
l’époque. Il est reconnu comme l’un des penseurs les plus originaux et les
plus profonds du XXe siècle. Le dialogue interculturel et interreligieux a
été l’axe sur lequel s’est construite et s’est articulée sa pensée au fil de
ses pèlerinages en Inde et de ses séjours en Europe et en Amérique du Nord. Le
troisième texte écrit à cette époque est une préface à l’édition en espagnol du livre de Jean
Guitton, La
Vierge Marie, publié dans une collection de spiritualité de la maison
d’édition Patmos (appartenant à l’Opus Dei) que Panikkar lui-même dirigeait.
Cette préface lui attirera des problèmes du fait que le livre en question,
dans sa première édition en français (1949) et en espagnol (1952), fut
condamné par le Saint Office. Le livre parut dans une nouvelle édition
expurgée de certains passages, mais la préface de Panikkar avait été faite
dans la traduction en espagnol de l’édition originale en français. Il est
évident que des phrases telles qu’on les trouve dans la préface « Au ciel,
c’est-à-dire, en Dieu, il y a un corps d’homme et un corps de femme»; ou
encore « Marie ne suit pas une doctrine, elle vit et agit. Elle attire et
stimule, tout en nous poussant », n’étaient pas admissibles par l’orthodoxie
catholique et les dirigeants de l’Opus Dei en 1952. Cette préface eut comme
conséquence qu’il fut démis de ses fonctions à Patmos et envoyé à Rome, suite
à la dénonciation du Cardinal Segura, qui ameuta le fondateur de l’Opus Dei,
Escrivà de Balaguer. Mde Bielawski souligne qu’on trouve en germe dans ce
texte la notion même de cosmothéandrisme, qu’il développera ultérieurement;
Marie dans sa corporalité, représenterait la dimension cosmique. Alors que le
Christ serait théandrique (theos Dieu et ander homme). L’union du Christ et
de Marie constituerait dans les faits un cosmothéandrisme. |
PANIKKAR - Éloge du simple |
Raimon panikkar |
Edition Albin Michel |
1995 |
« Personne qui aspire de tout son
être à atteindre le but ultime de la vie en renonçant à tout ce qui n’est pas
indispensable ». C’est la quête d’une bienheureuse simplicité à travers le
monachisme. Mais ce livre est bien plus que cela, il définit en 9 sutras ou
principes fondateurs le « canon du disciple » soit |
PANIKKAR - entre dieu et le cosmos |
Raimon panikkar |
Edition Albin Michel |
1998 |
Ce maître spirituel né d’un père
hindou et d’une mère chrétienne, a toute sa vie prôner le rassemblement inter
religieux, il a recherché l’unité et la simplicité, il invite en permanence à
découvrir la nature non dualiste du réel. |
PANIKKAR
-
initiations aux vedaS |
Raimon panikkar |
Edition ACTES SUD |
2003 |
Raimon Panikkar, prêtre et
philosophe considéré comme l’un des grands penseurs du siècle, présente ici une
initiation aux Vedas, ces textes religieux et poétiques qui forment les
premiers documents littéraires de l’Inde. Une des plus belles manifestations
de l’esprit est indubitablement celle qui nous est parvenue sous le nom
générique de Veda. Le mot Veda, qui en sanskrit signifie « connaissance
suprême, révélation », désigne un corpus de littérature religieuse parmi
les plus anciens de l’humanité, il apparait au nord de l’Inde 2000 ans avant
J.C. Les Veda contiennent les quatre
grands recueils que sont : Rigveda, Samaveda, Yajurveda et Atharvaveda,
ainsi que les Upanishad et la Bhagavad Gita ; ils furent au début
chantés et récités, puis écrits dans l’ancienne langue indo-aryenne : le
védique, antérieure au sanscrit classique. Au sommaire de ce petit livre :
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panikkar
– la
plÉnitude de l’homme |
Raimon panikkar |
Edition ACTES SUD |
2007 |
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Raimon PANIKKAR, un des grands
penseurs de notre temps au carrefour de l’Orient et de l’Occident, nous fait
partager sa conviction. Le monde, nous dit-il, se trouve devant un dilemme de
dimension planétaire : soit l’homme accepte de vivre un changement radical de
« civilisation », soit il va au-devant d’une catastrophe de proportions
cosmiques. La rencontre des cultures n’est pas une option facultative mais
une nécessité vitale de notre temps. Il a écrit plus de quarante livres
en de nombreuses langues, parmi lesquels l’Expérience de Dieu (Albin Michel,
2002), La Trinité, une expérience humaine primordiale (Le Cerf, 2003) et,
chez Actes Sud : Une christophanie pour notre temps (2001), Initiation aux Veda
(2003), Le Silence du Bouddha (2006). |
PANIKKAR - la trinitÉ – une expÉrience
humaine primordiale |
Raimon panikkar |
Edition du CERF |
2003 |
On croit que la Trinité est une
exclusivité de la théologie chrétienne, en réalité elle se trouve exprimée
sous d’autres symboles dans la plupart des cultures humaines. La trinité ne
nous parle pas seulement de la profondeur de ce qui est transcendant, mais
aussi de la hauteur de ce qui est humain et de la réalité de ce qui est
terrestre.
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panikkar
– le
silence de bouddha |
Raymond panikkar |
Edition ACTES SUD |
2006 |
Lorsqu’on lui pose les questions
ultimes de la religion, Bouddha se tait. Pourquoi ? Le bouddhisme est-il une
religion athée ? Peut-on dire que l’athéisme moderne est une nouvelle religion
?
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PANIKKAR
- lettre
sur l’inde |
Raimon panikkar |
Edition Casterman |
1963 |
Parmi les pays du Tiers-monde,
l’Inde tient une place éminente par son poids démographique, par sa position
politique, par sa culture ancienne, par son spiritualisme traditionnel. Son
évolution actuelle peut avoir pour l’avenir de notre planète une importance
considérable.
D’autres sont des reportages,
souvent bien faits, mais qui restent trop à la surface des choses pour nous
permettre de pénétrer au-delà des apparences et des impressions premières. |
PANIKKAR
-
l’expÉrience de dieu |
Raimon panikkar |
Edition Albin Michel
|
2002 |
L’auteur nous entraîne dans ses
réflexions et nous parle : de DIEU, du silence intérieur, de la Foi, un
discours sur un symbole et non sur un concept, DIEU n’est pas l’unique
symbole du divin, la croyance, le Yin, la conception chrétienne du divin,
distinction entre Jésus et le Christ, l’Amour, la Joie, la Souffrance, le
Mal, le Pardon, la Nature. |
PANIKKAR - PAIX ET DÉSARMEMENT CULTUREL |
Raimon Panikkar |
Edition Actes Sud |
2008 |
A la poursuite de la paix dans le monde, nous dit Raimon Panikkar, l’homme devrait commencer par se remettre en quête de sa propre humanité. Toute attitude qui suppose un rapport de forces, comme l’idée de vaincre ou de convaincre l’autre, est intrinsèquement contraire à la paix. Et de fait, même victorieuse, dit le Maha¯bha¯rata, ce type d’attitude porte en elle la défaite, la défaite de la paix car elle prépare la revanche, et nourrit le cycle sans fin de la violence. Nous devons procéder à un désarmement culturel. Sous couvert d’universalisme des droits de l’homme et de la démocratie, une certaine culture dominante dans ce que nous appelons le “premier monde” veut l’hégémonie mondiale : elle est pétrie d’arrogance technologique, de soif de pouvoir, d’intérêts économiques et de complexes de supériorité. Pour que règne la paix sur la terre, nous devons accomplir une révolution intérieure, vaincre notre inertie et accepter de regarder la réalité à partir du point de vue de l’autre. Raimon Panikkar (né à Barcelone en 1918), titulaire de trois doctorats en chimie, philosophie et théologie, penseur de renommée mondiale, est professeur dans les plus prestigieuses universités d’Europe, d’Inde et d’Amérique. Il a écrit plus de quarante livres en de nombreuses langues, parmi lesquels L’Expérience de Dieu (Albin Michel, 2002), La Trinité, une expérience humaine primordiale (Le Cerf, 2003) et, chez Actes Sud : Une christophanie pour notre temps (2001), Initiation aux Veda (2003), Le Silence du Bouddha (2006), La Plénitude de l’homme (2007). Raimon Panikkar nous a quitté en 2010. “Celui qui vainc engendre la haine, celui qui est vaincu souffre ; on vit dans la sérénité et la joie si l’on surmonte la victoire et la défaite’’ Au sommaire de cet ouvrage : Première partie : Préliminaires sur la paix - Le mythe de la paix - Herméneutique du geste - la paix comme don - Vers la « Philosophia pacis » - sociologie de la connaissance - politique, religion, paix politique et religieuse - Deuxième partie : La dimension religieuse de la paix politique - La guerre comme problème religieux - la paix comme affaire politique - la dimension religieuse et le désarmement culturel - la démystification - La transformation religieuse de la paix politique - la tradition - la technocratie - la sécularité - le mythe de l’histoire - Troisième partie : Le désarmement culturel comme condition de paix - Qu’est – ce que la paix ? - le mythe unifiant - un emblème de la paix - Harmonie, liberté et justice - complexité et obstacles de la paix - l’idéal militaire - l’échelle humaine et la science moderne - la cosmologie évolutionniste - les chemins pour la paix - la réconciliation et le dialogue - |
PANIKKAR – PÈLERINAGE AU KAILASH |
Raimon Panikkar et Milena Carrara |
Edition du Cerf |
2011 |
En 1994, Raimon Panikkar et Milena
Carrara partent pour le mont tibétain du Kailash. Ils en rapportent ce
journal à deux voix qui relatent un double pèlerinage, à la fois intérieur et
extérieur. L'enjeu est de vivre, à chaque pas, la Vie. Ce voyage vers la
montagne sacrée devient ainsi un parcours initiatique d'ouverture du
troisième œil et du cœur. S'y noue aussi une délicate et profonde relation de
disciple à maître, qui conduit Milena à s'abandonner avec confiance au
Mystère. |
PANIKKAR - PLURIVERSUM - POUR UNE DÉMOCRATIE DES CULTURES |
Raimon Panikkar |
Edition Cerf |
2013 |
La pensée de Raimon Panikkar est, au moins en France, à la fois célèbre et méconnue. C'est pourquoi Serge Latouche propose, pour la première fois, une anthologie de textes particulièrement représentatifs de la philosophie politique et culturelle du théologien et philosophe indo-catalan. A partir de la notion de pluriversum,
monde à la fois pluriel et pluraliste, ce recueil aborde successivement : la
diversité des cultures et de la relativité culturelle ; la question du temps
et les possibilités de construction d'une société juste ; la critique du
technocentrisme et l'après-développement. Ordonné prêtre en 1946, il enseigne en Inde à partir de 1954, puis, en 1966, devient professeur de philosophie orientale à Harvard et à Santa Barbara en Californie. Après sa retraite en 1987, il rejoint l'Espagne pour s'installer définitivement à Tavertet, petit village de montagne situé dans la province de Barcelone où il a créé la Fondation catalane Vivarium, chargée de promouvoir la tolérance et le dialogue entre les religions à travers le monde. Il fut un des promoteurs du dialogue interreligieux hindou-chrétien. Il en avait fait sa recherche et son enseignement tant en Inde (où il put rencontrer le père Henri Le Saux avec qui il fit le pèlerinage aux sources du Gange) qu'aux États-Unis. Auteur de plus 80 ouvrages et 900 articles sur la philosophie des sciences et les religions comparées, notamment "El concepto de la Naturaleza" (Le concept de la Nature), "La trinidad y las religiones del mundo" (La trinité et les religions du monde) et "El dialogo interreligioso" (Le dialogue interreligieux). Raimon Panikkar est titulaire, entre autres, du Prix National de Littérature et du Prix international d'essai Antonio Machado. En 1999 il reçoit la Croix de San Jordi, distinction décernée par la Generalitat de Catalogne. Il décède en 2010.
La dialectique de la raison armée - le défi métaphysique - en dernière analyse toutes les religions sont vraies, mais sont également fausses - les religions sont des affaires privées et des produits historiques - Méditations européennes sur 500 ans de colonisation - le choc de l’Amérique - les Lumières et les guerres de religion - les guerres mondiales - Réflexions religieuses et philosophiques - l’obsession de l’universalité - la conscience historique - l’individualisme - métanoïa obligatoire - dépassement de l’isolement - désoccidentalisation du monde - alternatives à la culture moderne - l’American way of life - l’ordre transitoire est séculier et pluraliste - le défi de la modernité - La tempiternité : temporalité des cultures - approximation phénoménologique - le temps de l’attente - le temps perdu et accéléré - le caractère circulaire du temps - la circonférence est indéfinie - le centre est indistinct - le cercle est limité - la question Théo-sociologique - Temps et histoire dans la tradition de l’Inde : Kâla et Karman - le temps comme pouvoir cosmique - le Destin - le temps pouvoir de Dieu - l’herméneutique linguistique - intériorisation et dépassement du temps - mythe et histoire : itihâsa et purâna - Aperception empirique du temps par Bettina Baumer - le temps dans la grammaire sanscrite, dans le calendrier, l’astrologie, les fêtes - temps mythique et âges du monde - Temps et sacrifice - le temps sacrifié - la tension permanente entre l’éternel et le temporel - le sacrifice comme moyen universel de traiter la tension - conception védique et chrétienne du sacrifice - phénoménologie du sacrifice - la nature intemporelle de l’acte temporel de conscience - la sacralité du travail séculier - Le technocentrisme - l’émancipation de la technologie - le bien être des peuples et ses symboles - les divers développements des technologies - Différences entre la technique traditionnelle et la technique contemporaine - Tolérance, idéologie et mythe - la loi de la tolérance et ses quatre moments - |
PANIKKAR
- une
christophanie pour notre temps |
Raimon panikkar |
Edition Actes Sud
|
2001 |
Dans un texte d’une grande
concision Raimon Panikkar nous donne
sa vision du christianisme, dont l’universalité est antérieure à
l’enseignement du Christ lui-même, il met en perspective le message du Christ
tel qu’il peut être vécu dans une « christophanie pour notre
temps ». Christ est la manifestation
directe de Dieu à la conscience humaine et, comme le dit le titre d’un
des derniers livres de Raimon Panikkar, c’est la «plénitude de l’homme»
et la manifestation visible et publique de la vérité du Christ, qui
n’atteint pas seulement le christianisme: «Christ est la plénitude de la vie,
cette Plénitude, qui a tant de nom, dans la tradition chrétienne est appelé
Jésus, le Christ… Il dépasse le kairos chrétien du troisième
millénaire… le monothéisme abrahamique sans remettre en question la
légitimité et la validité de la religion monothéiste. Ce dépassement… ne veut
pas signifier la négation du divin mais plutôt l’ouverture à la grande
intuition de la Trinité. Christophanie est, pour cela, plus que Christologie. Plutôt que
de tenter d’élaborer une réflexion sur Christ et l’être humain avec une nette
référence à la Trinité, il est conscient du fait que la Christologie
est d’habitude un produit occidental lié à une culture concrète et qui a agi
seulement à l’intérieur de cette ambiance. La Christologie
d’aujourd’hui «n’est pas catholique, ou bien universelle», et peut l’être, à
vrai dire, seulement en s’ouvrant aux autres cultures et religions. Christophanie désigne la révélation du Christ à la
conscience humaine et la réflexion critique à son sujet. Elle ne s'écarte pas
de la christologie si ce n'est qu'elle souligne. Une réception plus passive
de l'impact du Christ en regard d'une
recherche plus combative, par la raison humaine, pour son intelligibilité.
Une réintégration de la figure du Christ dans une vision cosmologique, tende à être une sagesse qui révèle la
signification de quelque chose ayant la prétention d'être la Voie, la Vérité
et la Vie. Une intégration des équivalents homéomorphiques de ce que les
chrétiens appellent le Christ afin que la christophanie, englobe toute
épiphanie sacrée ou divine et s'engage dans un discernement critique. Elle
étudie comment les autres traditions ont interprété la compréhension
chrétienne du Christ et les interprétations respectives des équivalents
homéomorphiques correspondants. La christophanie est le fruit du dialogue avec les autres
religions autant qu'une interprétation de sa propre tradition, peut-être en
contraste avec le contexte moderne. Les autres religions ne sont pas non plus
considérées comme adversaires ou païennes mais sont reconnues dans leur
propre compréhension de l'équivalent homéomorphique de la
problématique chrétienne du Christ. La visée principale n'est pas de mieux
comprendre les autres traditions, moins encore de les convertir ou de les
réfuter, mais de mieux et plus profondément entrer dans le mystère du Christ.
Le dialogue se fixe pour but de mieux nous comprendre nous-mêmes et
d'intégrer, parmi d'autres choses, comment les autres nous interprètent. Les autres religions du monde - non pas
comme les chrétiens les ont interprétées, mais comme elles se définissent
elles-mêmes - sont des locii theologici pour la christophanie que nous
proposons. . |
PAR LES CHEMINS DE VIE ET D’ŒUVRE -
ENTRETIENS AVEC MIREYA de ALSÓN |
Jean BIÈS |
Edition Les deux Océans |
2001 |
Loin des tapages
médiatiques, l’œuvre inspirée et foisonnante de Jean Biès révèle lentement
son unité diverse aux chercheurs de vérité. En l’espace de 6 entretiens, un
homme individué s’exprime en toute liberté, il nous raconte ses années de
jeunesse et de formation, ses initiations de vie, les étapes de sa réflexion
et de sa quête intérieure. Le témoin qu’il est
de son temps, nous parle de politique et de la crise des valeurs ;
l’enseignant qu’il a été, de son métier et de ses idées pédagogiques ;
l’écrivain prolifique nous fait partager ses conceptions littéraires, et le
philosophe aux champs nous confie son amour de la nature et de la musique. L’aventurier de l’âme
souligne l’importance du féminin et de la psychologie des profondeurs, et
celui de l’esprit, analyse les notions
d’ésotérisme et d’enseignement traditionnels. Le visiteur de l’Inde évoque
les apports de l’Hindouisme, et le pèlerin de l’Athos, les dimensions de
l’Orthodoxie et sa beauté. Cette ouverture à
tant de domaines ne fait pas de Jean Biès un esprit éclectique et dispersé,
tout se retrouve au contraire, dans sa vie comme dans son œuvre, concentré,
unifié dans la lumière de l’Être, lieu de la conciliation des contraires mais
aussi lieu de transformation. C’est ce que montrent
ces entretiens, marqués de gravité et teintés d’humour, où s’harmonisent
humanisme et spiritualité, Occident et Orient, théorie et pratique, parole et
silence. Ils sont une récapitulation des conclusions auxquelles l’auteur est
parvenu au terme de 50 années de recherches, de voyages et
d’expériences ; bilan d’une expérience et d’une existence, synthèse d’une
pensée qu’une biographie en fin de l’ouvrage complète. |
parlez-moi
de solitude & de silence |
h. exley |
Edition EXLEY |
1999 |
Prendre du temps pour soi dans ce
monde de bruit et d’agitation, voici à quoi vous invite ce magnifique livre.
Ayez le toujours à portée de main, il vous aidera à vous accorder à vos
vraies valeurs intérieures, il vous procurera un extraordinaire sentiment de
paix profonde. Je
n’ai jamais trouvé de compagnon qui ne soit plus agréable que la solitude et
le silence. Nous sommes la plupart du temps plus isolés quand nous sommes
parmi les hommes que quand nous restons dans nos chambres.” Vous n’avez pas
besoin d’être un moine pour trouver la solitude, tout comme vous n’avez pas
besoin d’être un ermite pour l’apprécier. La
solitude/silence est un art perdu en ces jours d’ultra-connexion, et bien que
j’apprécie la beauté de cette communauté globale, je pense que nous avons
besoin de nous en éloigner de manière régulière. Quelques-unes de mes
activités favorites incluent de s’assoir devant l’océan, dans le moment
présent, le contemplant… marcher, seul avec mes pensées… me déconnecter et
juste écrire… trouver le calme dans un bon roman, j’aime être avec mes
proches, et marcher avec un ami ou regarder le coucher du soleil avec ma
femme ou lire un livre avec mes enfants font également partie des choses que
j’aime le plus au monde. Mais
la solitude et son silence, en ces jours plus que jamais, est une nécessité
absolue. Les plus belles créations naissent dans la solitude, pour de bonnes
raisons: c’est seulement quand nous sommes seuls que nous pouvons chercher en
nous-mêmes et trouver la vérité, la beauté, l’âme. Quelques-uns des
philosophes les plus célèbres faisaient des promenades quotidiennes, et
c’était pendant ces promenades qu’ils ont trouvé leurs pensées les plus
profondes. Voici
juste quelques-uns des bénéfices de cette solitude et de son silence: Du
temps pour penser en étant seul, nous apprenons à apprendre qui nous sommes
nous faisons face à nos démons, et nous nous arrangeons avec eux - de l’espace pour créer de l’espace pour se
reposer, et trouver la paix - du temps pour réfléchir à ce que nous avons
fait, et en apprendre quelque chose - l’isolation des influences des autres
nous aide à trouver notre propre voix - le calme nous aide à apprécier les
petites choses que nous perdons dans les problèmes quotidiens – Un
des meilleurs moyens pour trouver la solitude, est de sortir et apprécier la
pleine nature. Marcher, trouver un parc ou une plage ou une montagne, trouver
un café calme, trouver un endroit ombragé pour se reposer. Observer les gens, ou observer la
nature. - Essayez de prendre un bain
calme et relaxant de temps en temps. - Pelotonnez-vous avec un bon livre. -
Faites une promenade chaque jour.-
Prenez une bonne tasse de thé.- Essayez de vous assoir en pleine
conscience, et de vous concentrer sur votre respiration alors qu’elle entre
et qu’elle sort. Quand votre esprit s’égare vers des pensées du passé ou du
futur, prenez-en patiemment conscience, et retournez calmement à votre
respiration. “Je
vis dans une solitude qui est douloureuse dans la jeunesse, mais délicieuse
dans les années de la maturité.” ~Albert Einstein |
paroles
des deux mondes |
Richard moss |
Edition LE RELIE |
1997 |
Ce recueil de réflexions de sagesse pour aujourd’hui est organisé autour de huit thèmes : la méditation, l’attention, le mystère, l’amour inconditionnel, la guérison, la conscience corporelle, l’alchimie de la relation, l’éveil de l’âme. Ainsi que le dit Marie de Hennie
dans sa préface : « à quoi Richard Moss nous invite-t-il ? S’il parle de
l’Éveil, il ne s’agit pas d’une expérience exceptionnelle ou extraordinaire. Il s’agit d’accepter la vie que
nous avons dans ce qu’elle a de quotidien et d’ordinaire, de « tout
simplement humain ». Pour cela un seul chemin, aussi simple qu’exigeant,
celui de devenir « disciple de la Vie », de la servir avec présence et
attention. « Quand j’enseigne, les mots jaillissent spontanément, portés
par un courant d’énergie ou de présence. Ils s’écoulent d’eux-mêmes,
s’organisant en des voies inattendues, parfois d’une étonnante acuité, et qui
bien souvent viennent stimuler chez les auditeurs comme en moi des espaces
profondément ressentis. Oui, ce sont bien là paroles des deux mondes – nous
faisant entrer dans une relation plus profonde avec nous-même qui en même
temps devient une perception nouvelle de notre univers. » |
pÉlerin
de l’absolu |
Marc Alain descamps |
Edition TRISMEGISTE |
2007 |
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C’est de plus un livre miroir.
Chacun n’y voit que ce qu’il est ou le niveau qu’il a atteint. Ceux qui n’ont
pas eu cette recherche intime de l’absolu n’y voient que l’anecdote, le guide
touristique ou la biographie….Un miroir est aussi un objet sacrifié, qui
n’existe pas car il est invisible. Un miroir doit s’effacer et ne pas être vu
et surtout pas regardé. Le miroir réfléchit sans être vu. On ne regarde
jamais un miroir, on ne voit que le reflet. On se voit, on se regarde, on se
contemple en lui. Mais le miroir on ne le voit pas. Si on le regarde pour
l’étudier ou le nettoyer, on ne voit plus ce qu’il renvoie. Comme un pur
renvoi vers quelque chose d’autre, le personnage s’efface complètement devant
la mission, le pèlerin dans le Pèlerinage.
Le but de ce livre est d’amener le lecteur à
se dire « mais moi aussi je suis un pèlerin, je le savais déjà ou je le
découvre à sa lecture » ou bien « désormais je deviens un pèlerin de
l’absolu, par une conversion soudaine, car il n’y a rien de plus important
dans ma vie ». |
PENSÉES
SUR LA MORT |
A. COMTE – SPONVILLE |
Edition ALBIN MICHEL |
2000 |
Platon a dit « Philosopher c’est apprendre à mourir » l’auteur nous entraîne chez les
partisans du néant et chez ceux qui prônent une autre vie après la mort. |
PENSÉES SUR LA
SAGESSE |
A. COMTE – SPONVILLE |
Edition ALBIN MICHEL |
2000 |
Diverses étymologies nous parlent
de la sagesse – SOPHIA, Philosophia, Sapienta, mais qu’est-elle ? Est-elle ce
savoir lié à l’intelligence, la pensée, la connaissance.
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PENSÉES SUR L’HOMME |
A. COMTE – SPONVILLE |
Edition ALBIN MICHEL |
2000 |
L’auteur philosophe reconnut
essaie de définir l’homme à travers son histoire et sa complexité. |
PERSPECTIVES
SPIRITUELLES ET FAITS HUMAINS |
F. SCHUON |
Edition Cahiers du Sud |
1953 |
L’auteur donne sa
vision sur la quête spirituelle, ses vertus, l’Amour, la Connaissance, les
obstacles à Schuon va reprendre la notion guénonienne de « tradition
primordiale », principalement dans ses livres des années 1940-1950, marqués
par les thèmes et le vocabulaire de Guénon [1], tout en recourant
régulièrement à l’adjectif « primordial » pour évoquer une réalité
spirituelle originelle. À partir du début des années 1960, il va néanmoins
délaisser l’expression de « tradition primordiale », pour préférer celle de «
philosophia perennis », qu’il délaissera également par la suite, puis
principalement celles de sophia perennis et de religio perennis,
qu’il emploiera jusque dans ses derniers livres. Pour Schuon, ces dernières
expressions sont synonymes de gnose et d’ésotérisme C’est donc en dépassant l’Être, en atteignant le Sur-Être, que
l’Intellect peut percevoir l’unité ultime des religions, et une unité qui
transcende la différenciation des archétypes des religions dans le Verbe.
Schuon ne place pas seulement les divergences religieuses – doctrinales,
rituelles, symboliques, etc. – sur le plan de la manifestation terrestre et
historique des religions, mais affirme que ces divergences sont également
préfigurées dans l’Intelligence divine. Il s’agit de sa thèse de la « marge
humaine », par laquelle il veut rendre compte des facteurs humains, ethniques
et culturels, qui affectent certains aspects plus ou moins secondaires de la
religion donnée par Dieu, et qui accentuent encore les oppositions entre les
religions. Or cette marge humaine, n’est pas seulement une problématique
strictement humaine, elle trouve son origine profonde dans le Verbe divin.
Pour Guénon, la tradition primordiale est la source aujourd’hui cachée et
inexprimable des traditions historiques : elle se laisse percevoir à travers
la convergence des symboles et des doctrines de toutes les traditions
historiques, mais la tradition primordiale elle-même ne peut faire l’objet
d’aucune reconstitution, laquelle aboutirait forcément, selon Guénon, à un
syncrétisme artificiel. Schuon, en revanche, fait de la religio perennis
une doctrine et une spiritualité précise et « opératoires ». Dès ses premiers
livres, Schuon tendait à vouloir condenser en chacun un ensemble identique de
thèmes métaphysiques et spirituels, mais exprimés chaque fois différemment.
Or, à partir du début des années 1960 et de Comprendre l’Islam (1961),
il a régulièrement repris l’idée d’une doctrine universelle et ésotérique,
exprimable par deux principes : la distinction de l’Absolu et du relatif
d’une part, l’attachement opératif et méthodique à l’Absolu d’autre part. Le
premier principe fonde selon Schuon une métaphysique explicitant le rapport
entre l’Absolu et l’existence, le second détermine une spiritualité essentielle
qui réalise méthodiquement la vérité de l’Absolu.
|
petite
mÉditation sur le mystÈre de l’amitiÉ |
Anselm grün |
Edition ALBIN MICHEL |
2004 |
Dans un monde où le tissu familial
se déchire si souvent, où la situation des individus est soumise à tant de
changements parfois brutaux et traumatisants, l’amitié prend de plus en plus
de place dans les relations humaines. L’Ami demeure un repère dans le
tourbillon d’une vie sujette à la précarité affective et sociale. L’Ami partage nos plaisirs et nos
joies, nous aide à aller au fond des choses, à devenir vraiment nous-mêmes.
Sans revendiquer une quelconque
exhaustivité, sans esprit de système, il nous offre plutôt une suite de
courtes méditations inspirées par un vécu et par une solide culture
spirituelle. |
petit
manuel d’Émerveillement |
Erik sablé |
Edition DERVY |
2004 |
Ce petit manuel nous propose
d’oublier tous les systèmes, de nous dépouiller de tous les savoirs, de toutes
les habitudes, pour nous ouvrir à ce regard constamment neuf qui émerveille
le monde. En redevenant simple, nous pourrons aborder le Grand Mystère
Originel. |
PETIT
TRAITÉ DE LA CONNAISSANCE DE SOI |
José Le Roy |
Edition Almora |
2013 |
« Connais-toi toi-même » pouvait-on lire sur le Temple de Delphes. Qui suis-je en effet ? C’est là une question essentielle de notre existence, mais comment y répondre ? Peut-on même y répondre ? A travers un vaste panorama des philosophies d’Orient et d’Occident, en s’appuyant sur des textes des maîtres spirituels des principales traditions ; José le Roy montre que ce que nous sommes vraiment, n’est pas ce que nous paraissons être. Ce livre nous invite à un voyage vers le centre de nous-même où de profondes et étonnantes découvertes nous attendent, pour notre plus grand plaisir. Au sommaire et en résumé de cet ouvrage : Pourquoi chercher à se connaitre ? - La connaissance de soi conduit à la Sagesse - Découverte de l’Absolu - Savons-nous qui nous sommes ? - L’homme est ignorant de soi - Pour se connaitre, il faut se préparer - Pourquoi semble-t-il difficile de se connaitre ? - Difficile d’être objectif avec soi-même - Le chercheur est le cherché, d’où la difficulté de la connaissance de soi - Suis-je conscient d’être conscient ? - La conscience est sa propre lumière - La conscience de soi n’est pas divisée en sujet et objet - La conscience de soi est non-duelle - Comment se connaitre dans l’Advaita vedanta indien ? - La connaissance de soi est essentielle - L’ignorance masque le Soi - C’est en ôtant les voiles que le soi s’automanifeste - Qui suis-je ? ou que suis-je ? - La connaissance de soi est une autorévélation - La connaissance de soi se donne dans une intuition non-duelle - Pour se connaitre, il faut se séparer de ce que nous ne sommes pas - Suffit-il de lire sa carte d’identité pour se connaitre ? - Identification aux caractéristiques sociales - La personnalité sociale est un masque - Il ne s’agit pas de nier ces masques mais de s’en libérer - Suffit-il de se regarder dans un miroir pour se connaitre ? - Narcisse - Le corps change, pas le « je » - Le corps est divisible, pas la conscience - Notre véritable identité n’est pas le corps - La connaissance de soi est-elle une connaissance morale ? - La connaissance morale nous apprend nos défauts et qualités, mais ne dit pas ce que je suis - Au-delà de la morale nous devons chercher l’essence du « je » - Suis-je mes pensées ? - Nous sommes identifiés à nos pensées ce qui génère stress et instabilité - les pensées changent, le sujet non - Nous sommes le témoin de nos pensées - La découverte que nous pouvons dépasser nos pensées, nous donne la paix et la liberté - Suis-je ce dont je me souviens ? - La mémoire - Nous nous identifions à nos souvenirs - Nous ne sommes que le témoin de nos souvenirs - Ce que nous sommes, existe au présent -Le « je suis » n’a pas d’âge - Qu’est-ce que je suis ? - Nous sommes la conscience au-delà de la mémoire, des pensées, du caractère, du personnage social et du corps - Notre véritable nature est la conscience pure, le « je suis » - Soi ou non-soi ? - Les bouddhistes considèrent que le moi est vacuité - Nous sommes rien et tout à la fois - Les manières d’exprimer la connaissance de soi sont diverses et variées selon les traditions et les philosophies, mais l’expérience est unique - Que veut dire se connaitre ? - Exercices d’éveil - Découvrir sa vraie nature est une expérience d’expansion de la conscience - La conscience est non-duelle - La connaissance de soi n’est-elle pas une ignorance de soi ? - La connaissance de soi est paradoxale - La connaissance de soi est aussi une ignorance de soi - |
PETIT TRAITÉ DE LA JOIE |
Erik Sablé |
Edition Dervy |
2015 |
Le sens commun réduit souvent la joie au sentiment de bien-être. Elle est cela. Mais pas simplement. Elle se révèle beaucoup plus riche et profonde, toute une dimension oubliée qu’Erik Sablé nous rappelle. Il existe de nombreuses formes de joie, plus ou moins subtiles. Lorsque certaines vérités ont été comprises, nous sommes apaisés, sereins, ouverts au mouvement de la vie, ouverts à la joie. Mais cette joie n’appartient pas réellement à notre univers émotionnel habituel. Elle est d’un autre ordre. Elle est toujours un peu « magique ». Elle bouscule notre vie et amène une petite révolution dans notre façon d’être. Ce petit ouvrage dense et poétique décrit les différents visages de cette joie, comment la reconnaître, la cultiver, la développer en soi. Cherchez « joie » dans un dictionnaire de philosophie basique, vous ne trouverez rien. Tapotez sur votre clavier, les petites mains invisibles qui opèrent sur le Net tendent à vous renvoyer inexorablement à « bonheur ». Aucune joie dans la philo ? La plupart des penseurs se méfient d’elle : trop paroxystique, trop inquiétante. Perte de contrôle de soi pour Platon, elle jouxte carrément la folie – mania en grec. Les philosophes stoïciens en quête d’ataraxie, état intérieur de calme plat, la jugent trop bruyante, trop physique. Leurs cousins les épicuriens sont à la recherche du bonheur – bonheur qui se résume pour eux à l’absence de souffrance : pas de quoi se réjouir et encore moins éclater de rire. Épicure, ami de la vie simple et ennemi du luxe, guide tout à fait acceptable pour les ennemis du trop de consommation, ne porte pas à l’enthousiasme. Enquêtons du côté de Leucippe, un penseur de la Grèce antique qui semble tenir la joie comme le but de la vie. En fait, il nous parle surtout de cette jubilation esthétisante particulière, éprouvée face au spectacle des belles et des bonnes choses. Sans doute les Anciens étaient-ils trop contemplatifs, le regard braqué vers le ciel des belles idées et des idéaux élevés, pour apprécier le dynamisme du sentiment de joie. Pourtant, la joie est essentielle pour Spinoza ou Nietzsche qui voient en elle un synonyme d’existence, ou pour Bergson qui la fait rimer avec « élan créateur ». Robert Misrahi, longtemps titulaire de la chaire de philosophie morale à la Sorbonne, nous apprend à la faire jaillir en ce XXIe siècle qualifié par lui de « temps de l’exaspération ». Et c’est à la joie que notre collaborateur Alexandre Jollien consacre son dernier essai. Les trop rares philosophes à s’être penchés sur la question l’affirment : l’homme n’est vraiment homme que dans la joie ! Au moment où Spinoza (1632-1677) entame son Traité pour la réforme de l’entendement, il est en quête d’une éthique – d’une façon de vivre et de penser – en accord avec notre nature humaine, totalité âme-corps sujette aux émotions et au désir. Le philosophe hollandais déteste les passions, qui nous rendent esclaves (passifs) – la tristesse paralysante, le désespoir, la colère, tellement obsédante, la crainte et la superstition. La joie suprême ne réside pas dans le passage à l’acte compulsif, dans l’assouvissement de nos fantasmes, mais dans l’action éclairée par la connaissance. Plus nous connaissons, plus nous comprenons, plus la joie croît en nous et plus, simultanément, nous devenons meilleurs et plus forts. Pour cet homme qui se bat contre l’obscurantisme, dont les écrits seront censurés, la joie est étroitement liée au dépassement progressif des habitudes et des normes imposées par la pensée dominante. La joie spinozienne est celle de l’homme avide de liberté. Elle nous assure que si nous continuons à penser, nous serons libres et puissants, même enchaînés. |
PETIT TRAITÉ DES
GRANDES VERTUS |
A. COMTE – SPONVILLE |
Edition PUF |
1995 |
Des vertus, on ne parle plus
guère. Cela ne signifie pas que nous n’en ayons plus besoin, ni ne nous
autorise à y renoncer. Mieux vaut enseigner les vertus, disait SPINOZA, que
condamner les vices : mieux vaut la joie que la tristesse, mieux vaut l’admiration
que le mépris, mieux l’exemple que la honte.
Il n’y a pas de Bien en soi : le
bien n’existe pas, il est à faire et c’est ce qu’on appelle les vertus. Ce
sont elles que je me suis données ici pour objet de la politesse à l’amour, dix-huit
chapitres sur ces vertus qui nous manquent (mais point totalement : comment
pourrions-nous autrement les penser ?), et qui nous éclairent. |
philosophes
et philosophie |
|
Edition Nathan |
1999 |
Ce sont deux livres importants où l’on trouve
tous les grands philosophes de Platon à nos jours. Y est expliqué également
le mécanisme des diverses philosophies qui ont influencé le monde. Un philosophe est une personne
ayant laissé des écrits philosophiques, vivant de manière philosophique, ou
faisant de la philosophie une activité centrale dans sa vie. Au sens
populaire, est « philosophe » celui qui, face aux petits ou grands
événements de l'existence, fait preuve de patience, de courage, de sérénité,
et cherche une existence paisible, à la façon des anciens stoïciens ou
épicuriens ; en ce sens, on parle de « vivre en philosophe »,
de « se montrer philosophe ». Dans cette acception, c'est souvent
l'adjectif qui est employé. Dans une deuxième acception, un philosophe est un
auteur ou du moins une personne dont certaines conceptions ont été consignées
par écrit. En un sens
large, on appelle alors philosophe celui qui pense de façon conceptuelle,
radicale, critique, systématique les grands principes et valeurs de la vie et
de la connaissance La signification du mot varie avec les époques, les
contextes socio-historiques, et en fonction du rapport entre la
« philosophie » comme traditions, corpus de textes, discipline,
institutions, et d'autres institutions ou disciplines (sciences, théologie, sociologie,
économie, psychologie, ethnologie, esthétique…). Au sens antique, est
« philosophe » la personne qui « cherche
la vérité et cultive la sagesse », Au sens « professionnel », est
« philosophe » un enseignant ou un chercheur en philosophie.
Certains philosophes-auteurs étaient ou sont également
philosophes-enseignants ; c'est particulièrement fréquent depuis deux
siècles, mais c'était également le cas, dans des contextes évidemment très
différents, de Platon ou d'Aristote. Ouvrage de
référence. |
portrait
du pÈre lagrange |
Jean guitton |
Edition Robert LAFFONT |
1991 |
||
|
priÈre
& mÉditation dans le christianisme & le bouddhisme |
bourgeois
& j.p. schnetzler |
Edition DESCLEE DE BROUWER |
1999 |
Parmi les manifestations actuelles
du dialogue interreligieux, la confrontation entre le bouddhisme et la foi
chrétienne apparaît comme l’un des phénomènes les plus marquants. Alors que
le bouddhisme s’installe de plus en plus en Occident, par la diffusion de sa
sagesse, par la présente de communautés ou le rayonnement de personnalités
comme le Dalaï-Lama, il devient plus urgent de préciser ce qui rapproche ou
distingue celui-ci du christianisme. À travers deux textes successifs,
et volontairement parallèles, chacun laissant en lui la place de l’autre,
Henri Bourgeois, théologien catholique et Jean-Pierre Schnetzler, bouddhiste,
psychiatre, confrontent leurs points de vue sans complaisance. Mais avec
beaucoup d’espérance ! |
principes
& mÉthode de l’art sacrÉ |
Titus burckhardt |
Edition DERVY |
1995 |
Titus
Burckhardt, Suisse allemand, est né à Florence en 1908 et décédé à Lausanne
en 1984. Il a consacré toute sa vie à
l'étude et à l'exposition des différents aspects de la Sagesse et de la
Tradition.
A l'âge de la science moderne et de la technocratie, Titus Burckhardt fut
l'un des plus subtils et puissants interprètes de la vérité universelle, dans
le domaine de la métaphysique aussi bien que dans celui de la cosmologie et
de l'art traditionnel. Dans un monde
où règnent l’existentialisme, la psychanalyse et la sociologie, il fut l'un
des plus grands porte-parole de la philosophia perennis, cette
“sagesse incréée” qui s'exprime dans le Platonisme, le Vedanta, le Soufisme, le
Taoïsme et d'autres authentiques enseignements ésotériques et
sapientiels. En termes de littérature
et de philosophie, il fut un membre éminent de l’école traditionaliste” du
vingtième siècle. Les historiens de l’art, qui
appliquent le terme d’« Art Sacré » à n’importe quelle œuvre artistique à
sujet religieux, oublient que l’art est essentiellement forme ; pour qu’un
art puisse être appelé « sacré », il ne suffit pas que ses sujets dérivent
d’une vérité spirituelle, il faut aussi que son langage formel témoigne de la
même source.
|
10 Q
quelle
langue parlaient nos ancÊtres prÉhistoriques ? |
Marcel LOCQUIN |
Edition Albin.
Michel |
2002 |
Les premiers langages
articulés seraient apparus il y a environ 500 000 ans, grâce à ce que les
linguistes et paléontologues appellent la « double articulation du
langage » : c’est-à-dire l’assemblage de phonèmes pour faire des
mots et assemblages de mots pour faire des phrases. L’auteur remonte le temps
et nous explique comment l’homme a quatre pattes, s’exprimant par signes et
onomatopées en se redressant s’est exprimé par la parole. Un des meilleurs livres sur le sujet. |
quelques
paroles du plus profond de l’Être |
Von eckartshausen |
Edition Rozekruis
Pers |
1998 |
Dans cet ouvrage Von Eckartshausen décrit les trois étapes qui mènent le chercheur spirituel de l’extérieur de lui-même au plus intime de son être, là où il doit finir par découvrir le sanctuaire secret de sa rencontre avec l’esprit. À nous à en rechercher la clef. Sépare-toi
de tout ce qui est multiple et recherche partout l'unité dans la nature. Extrait
de " Quelques paroles du plus profond de l'Etre" Karl von
Eckartshausen |
QUESTION DE… Revue bi-annuelle de Méditation, l’aventure incontournable |
Revue dirigée par Marc de Smedt |
Edition Albin Michel |
2015 |
S’intéressant au vaste sujet de la méditation, l’équipe de Question de a voulu
montré combien ce concept recouvre des pratiques et des états de conscience très
divers. Ce phénomène de fond grandissant répond à un besoin essentiel de
notre société : celui de retrouver du sens et du calme, au sein d’une
course qui s’accélère et semble ne plus avoir d’avenir cohérent. Les différentes méthodes proposées prouvent, de manière concrète, qu’il existe en chaque être humain, une zone de paix et de tranquillité que l’on peut convoquer à tout moment. En cela un grand adage zen dit : « la méditation n’a rien à voir avec la position couchée, assise ou debout » Cette formule qui peut sembler bizarre à tous ceux qui pratiquent des formes immobiles de méditation, comme le zazen ou le vipassana, ou des formes en mouvement comme le tai-chi ou le yoga, signifie en fait une seule chose : bien qu’il s’appuie sur des techniques précises de respiration consciente, sur des gestuelles particulières et sur un lâcher prise, l’art de méditer est avant tout une façon d’être et de vivre, une philosophie et une recherche de bien-être et d’équilibre. Dès que je suis perdu dans mon cinéma intérieur, dès que je suis absent du monde C’est ce va et vient entre agitation et calme intérieur qui fonde tout le processus de la méditation. Je peux méditer partout, n’importe quand ainsi cela peut devenir un jeu intéressant et salvateur ; se rendre compte de notre folie ordinaire en la contemplant de façon non impliquée est la base de la méditation, car selon l’adage chinois « un fou qui sait qu’il est fou n’est pas si fou que ça ! » Ce constat lucide ouvre la porte des possibles, ainsi nous nous libérons sans cesse de notre emprisonnement mental, ce qui nous permet à la fois d’être et d’agir différemment. La méditation ne peut en rien être un remède total et définitif à nos problèmes de mal être ; c’est juste un outil facile à utiliser pour essayer d’y voir plus clair dans son journalier, d’y trouver un équilibre et une philosophie de vie. Au sommaire de cette revue bi-annuelle N° 1 : La grande aventure de la méditation, une révolution de civilisation en Occident, par : Fabrice Midal - Huit semaines en pleine conscience, une expérience vécue dans un stage de mindfulness par : Elizabeth Marshall-Hannart - La méditation face à la science, des résultats surprenants en laboratoire par : Aurélie Godefroy - méditer à l’hôpital Sainte-Anne, comment soigner les psychoses par : Christophe André - Je suis un cobaye par Matthieu Ricard - Le Zen et l’ego par : Roland Rech - Le Yoga à l’école, initier les enfants au silence par : Brigitte Anne Neveux - Danser la vie grâce au qi gong, un ressourcement au quotidien par : Thierry Janssen - La force du recueillement, l’initiation à la profondeur par Gilles Farcet - Le cerveau droit, l’évolution de la conscience à travers l’histoire par : Philippe Nassif - Vivre la voie du Tao par Catherine Despeux - Le théâtre comme méditation par : Olivier Py - Tenzin Palmo, méditer pour sauver le monde, le parcours d’une nonne aujourd’hui par : Jacques Vigne - La voie des cendres, sur les traces d’un maître du Xe siècle en Indonésie par : Elisabeth D. Inandiak - Pétrir le monde au fond de soi et plonger dans la pâte primordiale par : Jean-Philippe de Tonnac - La vie est un rêve lucide, méditer en dormant par : Isabelle Soriente - Une nuit dans la forêt, avoir la nature comme temple par : Christine Kristof-Lardet - Une sexualité de la
présence par : Daniel Odier - Aristophane déjà par Serge
Valletti - La méditation du soir, s’apaiser avant le sommeil par Yvan Amar -
Irisations par Zéno Bianu - Entrer dans le milieu, une réflexion
biblique sur le centre de l’être par : Annick de Souzenelle -
Portraits des grandes figures de la méditation – Au sommaire du N° 2- Octobre 2015 La terre est vivante de Patrice van Eersel - la musique des arbres de Jacques Lacarrière - la nature et nous d’André Comte-Sponville - l’art de vivre en chine de Cyrille Javary - L’impermanence de la beauté au Japon par Gilles Mathiot
- Wakan Tanka, le
cercle sacré par Patrick
Cicognani - le langage de la forêt primaire par Dominique Godrèche et Dan Everett - L’âme de l’Univers par Rupert Sheldrake - la nature sauve d’Ilios Kotsou - Qui observe le monde est le monde par Erik Pigani - Sagesse de la Nature par Jacqueline Kelen - Hidegarde de Bingen par Pascale d’Erm - La poésie persane déjà… par Leili Anvar - La robe rouge par Christian Bobin - Dans la tête d’un éléphant par Philippe Jost - L’Oeil qui me regarde par Jean-Yves Leloup - Les dimensions multiples du mont Tamalpais
par Etel Adnan - Et si on plantait des arbres… par
Aurélie Godefroy et Tristan Lecomte - L’agriculture comme art par Henri de Pazzis
- Merci donc par François Cheng - Entretiens avec Michel Onfray (le
cosmos et le Vivant) - Hubert
Rives (se souvenir d’où l’on vient)
- Cheikh Bentounés (quand la terre
parle) - Jean Marie
Pelt (désherber l’âme)
- Jean-Louis Etienne, Isabelle Autissier et Lionel Daudet (L’appel
du large) - Pierre Rabhi (la
dynamique du vivant) - |
quiÉtude
– Â l’Écoute de sa nature essentielle |
Eckhart tolle |
Edition ARIANE |
2003 |
La quiétude est votre nature
essentielle. Quelle est-elle, en fait ? C’est l’espace intérieur, ou la conscience
dans laquelle les mots de cette page sont perçus et deviennent des pensées.
Sans cette conscience, il n’y aurait ni perception, ni pensées, ni monde.
|
10 R
regards
sur les mondes anciens |
Frithjof schuon |
Editions TRADITIONNELLES |
1972 |
Un regard sur les mondes anciens
par le grand philosophe Schuon qui explique que toute l’existence des peuples
anciens et des peuples traditionnels en général fut organisée et dominée par
deux idées-clefs, celle de notion du Centre et celle de la notion de
l’origine. Dans ce monde spatial où nous
vivons, toute valeur se réfère en quelque manière à un centre sacré qui est
le lieu où le ciel a touché la terre ; dans tout monde humain, il y a un
lieu où Dieu s’est manifesté pour y répandre ses grâces, ses bienfaits et sa
bénédiction. Il en est de même pour l’Origine, laquelle est le moment quasi
intemporel où le ciel était proche et où les choses terrestres étaient encore
mi-célestes ; mais c’est aussi, pour les civilisations ayant un
fondateur historique, la période où Dieu a parlé, renouvelant ainsi pour
l’humanité l’alliance Primordiale. Au sommaire de cet excellent livre : Regards sur les mondes anciens -
Chute et déchéance - Dialogue entre Hellénistes et
Chrétiens - Chamanisme peau-rouge -
Sur les traces de Mâyâ - Propos sur la naïveté -
L’homme dans l’univers - Universalité et actualité du
monachisme - Clefs de la Bible -
Religio Perennis - |
RENCONTRES
AVEC DOUZE FEMMES REMARQUABLES |
Marc Alain descamps |
Edition ALPHÉE |
2006 |
||
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RENCONTRES SOLAIRES |
Marianne DUBOIS |
Edition J.M. GARNIER |
1997 |
Ce livre raconte
l’expérience mystique et extatique de l’auteur lorsqu‘elle entend l’appel de
Jésus. Ecoutons
ce que nous dit Marianne Dubois : « Vivre à fleur de soi, c'est la découverte progressive que les
cinq sens sont des éléments d'une ouverture spirituelle. Héritière du
catholicisme, j'étais au départ dans une pensée où le fait d'entretenir une
ascèse sur les sens donnait accès à la spiritualité. J'ai découvert
l'inverse. Plus je permettais aux différents sens de s'épanouir en moi, plus
je leurs donnais de l'importance et de la profondeur, et plus je me libérais. La conscience et
la spiritualité ne sont pas limitées à une croyance intellectuelle ou à une
façon de penser mais se traduisent par un état du corps et un état d'être. A
ce moment-là on n'est plus ni réceptif, ni émetteur, mais un troisième terme
qui concerne la plénitude de l'être, que j'appelle parfois l'état de
"l'enfant-soleil". On n'a pas beaucoup de mots car il s'agit d'une
démarche laïque qui n'a pas été répertoriée, qui n'est pas un instrument de
pouvoir. C'est un chemin de communication et de partage avec une composante extatique.
On ne quitte jamais vraiment le fusionnel. Je trouve que c'est une sorte
"d'erreur psychologique" que de diaboliser ce "fusionnel"
de façon un peu indifférenciée en répétant : "Il ne faut pas être
fusionnel !" Les gens qui s'aiment, se disent : "Mon Dieu, il ne
faut pas que je sois trop fusionnel !". Le fusionnel est quelque chose
que nous recherchons toute notre vie et je crois même que l'évolution conduit
à oser de plus en plus le fusionnel. La conscience, en
se creusant, a tendance à intérioriser l'ombre. Dire : "le problème est
chez moi" demande de faire attention à ce que ce processus ne devienne
pas une auto-accusation permanente et une façon de se détruire subrepticement
au goutte à goutte. Le voyage dans l'inconscient peut être une source d'affaiblissement,
de dépression et de tourments. Tous les tourmentés romantiques faisaient le
va-et-vient entre la révolte et l'intériorisation. Dans l'identité masculine,
un homme évolué qui ose passer par la féminité d'être, peut aussi affronter
les enfers de son inconscient représentés par le démembrement d'Osiris. Le
trajet de la femme dans la quête d'identité passe par la mise en route de
l'actif, le rassemblement des morceaux et l'érection d'un nouveau pénis qui
est aussi le sien ». |
10 S
sagesse chrÉtienne
et mystique orientale |
François chenique |
Edition Dervy |
1996 |
Catholique de naissance, de
formation littéraire et philosophique, François Chenique s’est aussi doté
d’une formation en logique, en théologie et en histoire des religions, en
même temps qu’il étendait ses connaissances linguistiques à l’hébreu, au
sanskrit et au tibétain. Pourtant derrière cette diversité intellectuelle se
cache une préoccupation majeure : l’unité des formes de l’esprit et de
la Tradition. Evidemment, la notion de cette
unité pose de redoutables problèmes théoriques et pratiques : tous ne
sont pas abordés ici, mais il en est un auquel la formation philosophique et
logique que François Chenique ne pouvait manquer de le rendre sensible :
celui de la langue de référence dans laquelle cette unité pourra se formuler. Et si l’on répond que cette
langue, c’est la doctrine guénonienne, ou le vedanta shankarien, ou la
philosophie scolastique, ou le madlyamaka nagarjunien, ou la kabbale des
Sephiroth, encore faut-il justifier ce choix et rendre compte du privilège
ainsi accordé à une langue sur une autre. C’est sans doute ce problème qui a
conduit l’auteur à mener une comparaison minutieuse entre Orient et Occident
pour remettre en cause la vision guénonienne d’une mystique uniquement
occidentale. Le titre de cet ouvrage est
une référence au livre d’Henri le Saux : Sagesse hindoue et
mystique chrétienne. Mais ce « journal
métaphysique », tel que le nomme Jean Borella, est aussi un livre de
voyage : voyage à travers les époques, et les mondes religieux, pour qui
ne redoute pas les longues distances et les changements de décors.
L’itinéraire n’est pas imposé, l’ordre de lecture peut être celui de la
curiosité et le vagabondage n’est pas interdit, gageons cependant que plus
d’un lecteur aimera revenir sur ses pas et s’attarder aux paysages déjà
reconnu, alors à notre tour apprenons à cheminer de la sagesse chrétienne aux
mystiques orientales. Au sommaire de cet ouvrage de 650 pages : Intérêt et limites du Yoga : Origine fabuleuse -
arrivée du yoga en France
- Aryens et Dravidiens - les 6 points de vue orthodoxes de
l’Hindouisme - les 6 darsana -
définition du yoga - le yoga royal -
les 8 étapes du raja-yoga
- méditation et
contemplation - Samadhi et isolement -
les pouvoirs du yoga - le yoga
de l’action, de la dévotion, de la connaissance et des formules sacrées -
les origines du tantra-yoga
- la pratique du Tcheu - Un yoga chrétien est-il possible ? : le yoga dans diverses
religions - le Pèlerin russe - le
cœur et les chakras - le pèlerinage aux sources de Lanza del
Vasto - le Père Déchanet et le Père Lambert -
Jacques Maritain et Olivier Lacombe
- Jacques-Albert Cuttat -
les pratiques du yoga chrétien
- la méditation - Yoga et ascèse chrétienne Les dangers qui menacent la pratique du yoga : le Yoga gymnastique - le
commerce du yoga (l’abandon de la
morale et le sexe omniprésent - vrais et faux gourous -
la confusion du psychique et du spirituel -
la pseudo-tradition - le mépris de la contemplation - Unité des religions et actualité et
métaphysique de l’unité transcendante des religions : Le livre -
Frithjof Schuon - Philosophie et métaphysique -
les limites de l’exotérisme religieux
- la tradition chrétienne -
l’ésotérisme chrétien et l’initiation christique - le
rétrécissement de la planète - la déclaration Nostra aetate du concile de
Vatican II - Hindouisme et bouddhisme -
Islam - Judaïsme
- Dieu, Père de tous les
hommes - Métaphysique de l’unité transcendante des
religions - les diverses révélations -
les révélations avatâriques
- le verbe divin, médiateur
universel - L’avis du grand Lama tibétain -
l’expérience de Kabîr et de Râmakrishna - Révélation primordiale et convergence des
religions dans l’œuvre de René Guénon : René Guénon et la religion, la mystique, la
scolastique, - le Sanâtana Dharma - la
Philosophia perennis - la loi de Manu -
la Tradition Primordiale et son rattachement -
le cas du bouddhisme - Moralité de l’action dans le monde moderne : Les apories de la morale
occidentale - le cas particulier du Christianisme - la
charité - le bien commun - la
propriété privée - la morale du guerrier et de l’homme
d’action - les scrupules d’Arjuna sur le champs de
bataille - l’action désintéressée -
le Moi, le Soi avec leur différence
- les écoles védantiques et
leur influences - la doctrine du « non-soi » - la non-substantialité du soi -
de quel « soi » s’agit-il ? -
Shankara était-il bouddhiste ?
- Accords avec la tradition
occidentale - importance du Gyud Lama -
compassion, bienveillance et charité
- la désinflation du moi - Les vertus transcendantes et les dons du Saint
Esprit : Origine
scripturaire des dons - le texte d’Isaïe -
Vue d’ensemble sur les 7 dons
- les dons et les vertus
antiques - les 5 vertus
intellectuelles selon Aristote - Aristote et Philon d’Alexandrie -
les dons et les vertus chrétiennes
- le don d’intelligence, de
science, de sagesse, de conseil, de piété, de force et de crainte de
Dieu - les fruits et les charismes - les fruits du saint Esprit dans les
listes grecques et latines - les charismes -
les vertus transcendantes
- les 10 vertus
transcendantes - étymologie du mot paramita -
une ascèse de haut niveau
- formules mnémoniques -
étude des paramita - les offrandes et les dons charitables -
l’éthique ou la discipline
- la patience -
l’énergie ou la persévérance
- la concentration
méditative - la sagesse transcendante - la
prajna-paramita - Une Bodhisattva des temps modernes : sainte Thérèse de Lisieux - le
soleil d’Amitâbha - Samata et vipasyana, les premières expériences
de méditation - les extases du Belvédére -
l’Asparsa-yoga et la fusion avec le bien-aimé -
Svadhyaya et la lecture spirituelle
- Dhyana et la méditation
contemplative - les techniques de visualisation -
Bhakti et jnana, amour et connaissance -
prapatti, amour et abandon
- Balya, l’enfance spirituelle -
Sarva-duhkham, tout est douleur
- Théôsis, la déification -
Sarva-sunyata, l’expérience de la vacuité -
Nairatmya, le non-soi - Târâ et le culte de la vierge Marie :
Maria - ce que disent les évangiles -
l’interprétation des Ecritures
- la conception virginale et la
virginité de Marie - L’Immaculée Conception -
L’Assomption de Marie - Etoile du matin -
Médiatrice de toutes grâces
- Mère de l’église -
L’enseignement de l’Abbé Stéphane
- Saint Maximilien Kolbe -
les 21 Tara, son culte et son rituel
- La théologie de l’incarnation
- le Logos ou Verbe divin -
pas de docétisme - l’exégèse juive et chrétienne -
les symboles, les mythes et les mystères -
Rites, sacrements et sacramentaux
- les icones -
Miscellanées - logos humain et divin -
le don des langues - les trois formes du corps du Christ - L’unité transcendante des religions et le
bouddhisme tibétain : les
divergences théoriques - salut et délivrance -
niveau doctrinal - non-ego, non-soi et abnégation -
moyens spirituels - compassion et charité - Rites chrétiens et rites tibétains : les sons et les paroles -
les formules liturgiques - la musique et la silence -
les formes et les couleurs
- les canons
iconographiques - les attributs symboliques -
yantra et mandala - l’encens et sa signification -
les rois mages et les femmes myrrhophores -
les offrandes d’aliments et d’eau pure
- la nourriture d’immortalité -
la transsubstantiation - l’ouverture des chakras -
les sacrements chrétiens - les gestes de posture, les
prosternations - les processions et les circumambulations -
les mudra ou geste des mains
- les instruments du
culte - le pouvoir sanctificateur des
images - les visualisations et la contemplation - le
silence des images - hésychasme et vacuité -
l’apathéia et la transmutation des passions - la
mystique nuptiale du Tantra-yoga - Initiations, visualisations et méditations dans
le Bouddhisme tibétain :
Le refuge - les initiations monastiques et
tantriques - l’union de la sagesse et des moyens
habiles - une alchimie spirituelle -
Visualisation de Chenrézi, le Boddhisattva de la compassion -
Visualisation de Tara la déesse qui délivre et de Sangyé Menla le
bouddha de la médecine - visualisation
de Manjusri, le Boddhisattva de l’intelligence - le
rosaire ou mala - les tsok-puja -
les mantras - déroulement d’une méditation -
l’esprit d’éveil - la longue prière du Guélong Péma Karpo -
courte prière pour renaitre en Déwachen - Vacuité de Dieu et néant des créatures : Les théologiens de la vacuité
divine - Saint Denys l’Aréopagite - la
voie négative - la théologie mystique -
Saint Maxime le Confesseur
- Jean Scot Erigène -
Saint Thomas d’Aquin - Maître Eckhart - le
néant de Dieu - Dieu et Déité -
Dieu créateur - connaitre et aimer Dieu -
Nicolas de Cues - Martin Heidegger - le
panthéisme - l’illusion de l’ego -
le Soi - Vedanta, christianisme et bouddhisme -
sagesse et compassion - Néant et vacuité -
la philosophie grecque - Platon et Aristote - la
scolastique - les néants de la scolastique -
Bergson - Heidegger et Sartre -
le Création ex-nihilo - sens des mots : créer et rien -
Sankara - le bouddhisme grand et petit véhicule -
l’Ecclésiaste - 5 propositions sur l’essence divine - le Rangtong et le Shentong -
rappels sur la Trinité - Métaphysique de la Trinité -
les branches horizontales et verticales -
Maya et Maria - Trinité et Trikaya - Controverses, Les possibilités de
non-manifestation et les purs possibles : Frithjof Schuon
- la division des
scolastiques et d’Aristote -
les théologiens du Moyen Âge
- Saint Thomas d’Aquin -
Jean Duns Scot - Saint Bonaventure - ce
que dit René Guénon - les états multiples de l’être - Le cas Teilhard de Chardin : L’Abbé Heckenroth -
l’œuvre scientifique de Teilhard
- sa pensée religieuse et sa
formation - les condamnations du Concile -
une apologétique - Une physique et une métaphysique -
une spiritualité intégrant tout l’effort humain -
une nouvelle ontologie du devenir
- la présence inchoative -
l’esprit-matière - les deux Omégas - A propos des Etats multiples de l’être et des
degrés du savoir : Deux frères
ennemis - les limites de René Guénon -
Olivier Lacombe et la panthéisme
- la notion d’infini et de
l’Absolu - L’Infini selon Scot -
Création et manifestation
- l’irréalité du monde -
être et non-être - Dieu impersonnel et Dieu personnel -
interprétation métaphysique de la Trinité -
les limites de la Scolastique
- l’intuition
intellectuelle - Brahma - Voies et expériences mystiques : les phénomènes mystiques -
Foi théologales et foi mystique
- les principes de la contemplation -
Dons et béatitudes - connaissance et amour -
la contemplation infuse cachée selon Saint Jean de la Croix -
la contemplation « isangélique » -
Guénon et Maritain parle de la mystique -
l’humanité du Christ - le
Cantique des cantiques - la mystique orthodoxe -
les théologiens grecs et latins
- Poulain -
Duns Scot - Evagre le Pontique - La vie simple d’un prêtre guénonien – Cœur
et Sacré cœur dans l’Occident catholique : Les apparitions de Paray-le-Monial -
Jésus-Christ est-il apparu en personne à Marguerite-Marie ? - le
règne intellectuel du Sacré-Cœur
- les plaies du Christ - le cœur, organe de la connaissance - le
rituel de Tcheu - les mystères de la Rédemption - la
croix, la messe et Saint Jean de la Croix
- Initiation et
transmission initiatique : la nature et les résultats de
l’initiation - l’initiation chrétienne - la
chaine initiatique (paramparya) - les organisations régulières - Logique indienne, d’Orient et d’Occident : les notions de Daarsana - la
doctrine de Sankaracarya - les Upanishad - vue d’ensemble sur la doctrine indienne -
les Nyayasutra - les instruments critères de la
connaissance - les Ramana
- Socrate et la montagne en feu -
le Barbara indien - le Tétralemme - la
colère d’Aristote - le dictionnaire de Chandra Das - la
logique de la Voie du Milieu - la réalité translogique -
Essence et existence - Ontologie et consistance ontologique - La lignée spirituelle des trois joyaux : une analyse du rGyud bLama -
l’expérience spirituelle d’Asanga
- les traductions chinoises et
tibétaines - Ethique et métaphysique - la
tradition indo-tibétaine - le grand Madhyamaka -
usage du mot vacuité - Soi et non-soi -
l’importance de la Foi - Résumé du rGyud bLama : Le Bouddha - le
Dharma - la vérité du chemin - le
Noble Samgha - l’essence du Bouddha -
les 10 points de vue sur l’analyse de la nature du Bouddha -
la phase pure des Bodhisattva
- le Bouddha dans le lotus
flétri - le miel et les abeilles -
- les pièces d’or et le trésor
enfoui - le germe de l’arbre dans le fruit - la
statue dans son moule - la triple nature de l’essence -
le Dharmakaya - la Tathata
- le Tathagatagotra -
L’éveil dans la réalité non souillée
- Nirmala Tathata -
les 32 qualités de libération
- la permanence ou réalité -
les 32 qualités de maturation
- l’action des Bouddhas -
les mérites de la foi et les bienfaits de cet exposé -
le corps essentiel – le corps des béatitudes et le corps de
manifestation - conclusion de Jean-Pierre Schnetzler - |
SAGESSES
SANS FRONTIÈRES - LES PLUS GRANDS SAGES ET MYSTIQUES DU MONDE |
Alain Delaye |
Edition Almora |
2014 |
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Certes, à côté d’attitudes fondamentalistes figées ou désespérément triomphantes, surgissent des tentatives d’ouverture de dialogue, mais la prise en compte du pluralisme religieux laisse perplexes les esprits les plus ouverts qui se demandent jusqu’où aller et de ne pas aller dans cette ouverture. Les idéologies bien rodées, quand des penseurs et chefs religieux de tous bords y succombent, sentent la province et la boutique, d’autant plus que l’athéisme et l’agnosticisme réclament leur part dans ce concert dissonant des vérités ultimes. L’étude proposée ici voudrait se situer en amont de ces questions en deçà des frontières des religions instituées et des idéologies philosophiques, à la source même du fait spirituel. Elle fait appel pour cela au témoignage de sages qui ont échappé de système et de mystiques qui n’ont pas surinvesti les expressions dogmatiques et morales des discours religieux qui les ont nourris, mais se sont surtout attachés à l’expérience d’où ces propos procèdent. Certes, ces sages ne sont pas sans pensée et ces mystiques ne sont pas sans langage, mais leur parole est plus poétique que dogmatique, plus évocatrice qu’affirmative, plus invitante que moralisante. Ce qu’elles laissent entendre n’en est que plus précieux, car à s’y confronter, des accords se dégagent où l’on croyait voir des divergences, des passerelles se tendent où l’on voyait des fossés infranchissables. Ce qui fait le prix des sages et des mystiques dans la conjoncture actuelle, c’est qu’ils sont pour la plupart des aventuriers de l’esprit et, dans le meilleur de leur témoignage, des êtres sans frontières. C’est pourquoi, ils peuvent nous aider à franchir nos propres frontières et autres blocages. Au sommaire de cet ouvrage important de 680 pages : Première partie : Sages et mystiques dans les religions : La libération hindoue : Les voyants védiques - les sages des Upanishads - les relais de la tradition - la mystique vishnouiste - la mystique shivaïstes - les traditions tantriques - le vedanta - le Sâmkhya - le yoga - sages et mystiques de l’Inde moderne - La Bhagavad Gita - Shakti - Shiva - l’intuition du soi - le hâta yoga - le karma yoga - les chakras - la Kundalini - le raja yoga - Vivekânanda - Aurobindo - Râmana Mahârshi - Mâ Anandamoyi - Swâmi Prajnânpad - Vimala Thakar - Poonja - Nisargadatta - L’éveil bouddhiste : L’expérience du Bouddha - les docteurs du Mahâyâna - les voies du tantrisme - mystiques tibétains - écoles et maîtres chinois - Dôgen et le zen - Maîtres bouddhistes modernes - Nagarjuna - Asanga et Vasubandhu - Çandrakîrti - Shantideva - Saraha - Kanhâ - Lozang Gyatso - Milarepa - Houei-Neng - Houang-Po - Lin-Tsi - Shunryu Suzuki - La mystique juive : Les sages d’Israël - les prophètes - Philon d’Alexandrie - les Maîtres du Talmud - les Kabbalistes - le Hassidisme - Ben Sira - le livre de Job - Qohéleth - le livre de la sagesse - Moïse - Samuel - Elie - Amos - Osée - Isaïe - Jérémie - Ezéchiel - Jésus - Hillel - Yohanan ben Zakkaï - Rabbi Aqiba - Hehuda le hassid - Abraham Aboulafia - Moise de Léon - Isaac Luria - le Baal Shem Tov - L’illumination chrétienne : L’esprit qui animait Jésus - L’expérience de Paul - la mystique des Pères de l’église - la spiritualité monastique - les mystiques dans les ordres mendiants - Ruysbroeck et la dévotion moderne - la mystique orthodoxe de la Lumière - les mystiques anglais - les femmes visionnaires - Jacob Böhme et Angélus Silesius - Saint Ignace et les Jésuites - Spirituels chrétiens modernes - Clément d’Alexandrie - Origène - Basile de Césarée - Grégoire de Nazianze - Grégoire de Nysse - Denys l’Aréopagite - saint Augustin - saint François d’Assise - Maître Eckhart - Henri Suso - Jean Tauler - Jean de la Croix - Frère Laurent - Ruysbroeck - Gérard Groote - Thomas a Kempis - Siméon le nouveau théologien - Nicéphore l’Hésychaste - Grégoire le Sinaïte - Grégoire Palamas - Séraphin de Sarov - Richard Rolle - Walter Hilton - Julienne de Norwich - Benoit de Canfield - Augustin Baker - Thomas Traherne - William Blake - Cardinal Newman - Hildegarde de Bingen - Mechtilde de Magdebourg - Gertrude la grande - Marie d’Oignies - Hadewijch d’Anvers - Béatrice de Nazareth - Marguerite Porete - Margery Kempe - Brigitte de Suède - Catherine de Sienne - Catherine de Gênes - Marie Guyard - Jeanne Guyon - Ignace de Loyola - Charles de Foucauld - Dietrich Bonhoeffer - Thomas Merton - Henri le Saux - Le Tawhid musulman:
Mahomet - Hallâj - Ibn Arabî - Rûmi - Deuxième partie: Sages et mystiques hors religions: Les pré-socratiques - Anaximandre - Héraclite - Parménide - Lao Tseu et Tchouang Tseu - Socrate, Platon et Plotin - Marc-Aurèle - Boèce - Spinoza - Kabîr - Rilke - Krisnamurti - Simone Weil - Etty Hillesum - Douglas Harding - André Comte Sponville - Sauvages et anonymes - Christiane Singer - Troisième partie : Convergences : La confiance fondamentale - l’éveil du libérateur - la vision d’immensité - le sentiment d’éternité - l’expérience indicible - Le détachement des choses et de soi - le quotidien rehabité - l’amour compassionnel - la joie imprenable - |
saint-Yves
d’alveydre – une
philosophie secrÈte |
Y.F. boisset |
Edition DUALPHA |
2005 |
D’où vient la méfiance dans
laquelle se trouve confiné le Marquis Saintyves d’Alveydre, ésotériste dont
le rôle, dans le monde des sociétés secrètes et des rites initiatiques, fut
prépondérant ? Il faut dire que les deux grands thèmes auxquels il a consacré
la majeure partie de son œuvre – la synarchie et l’archéométrie – ne
pouvaient que lui attirer plus d’hostilités que de lauriers.
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simone
weil – le
grand passage |
Divers auteurs |
Edition
Albin Michel |
1994 |
Dans « la pesanteur et la
grâce », livre essentiel parce qu’elle s’y révèle la plus proche, être à
nu, Simone Weil écrit : « L’imagination travaille continuellement à
boucher toutes les fissures par où passerait la grâce ». Phrase qui fait réfléchir si l’on
considère que nous sommes en permanence en train de rêver le monde. Notre pensée fantasmatique filtre
la réalité, transforme par ses prismes notre regard, détourne notre attention
de la vérité nue de l’instant, notre pollution psychique pollue notre vision
et notre ouverture à cette plénitude que l’on peut appeler
« grâce ». Simone Weil fut de ceux et celles
qui au XXe siècle déchiffrèrent le champ d’une nouvelle éthique, celle de la
Présence à soi, au monde, aux autres, aux contraires, et à l’Absolu. Cet ouvrage se révèle donc à la fois
un hommage et une incursion dans l’univers douloureux et splendide d’une
philosophe majeure Au sommaire de ce livre, des articles et des
entretiens des philosophes suivants : Préface et avant-propos de Marc
de Smedt Chronologie
et Le petit mot « et » de François L’Yvonnet Misse « non » de Marc-Edouard Nabe La sherpa du Thabor de François
Angelier Imaginaires et symbolisme de Rolf Kuhn Le passage de la personne à
l’impersonnel de M.
Broc-Lapeyre Simone Weil et Samuel-Hugo Bergman de Dominique Bourel Ontologie de la méditation d’Emmanuel
Gabellieri L’essence métaphysique du pouvoir d’Adriano Marchetti De la méditation comme « metaxu »
et passage de Michel
Sourisse De Platon à la quatrième république de David McLellan Franchir un seuil sans changer de
direction de Robert
Chenavier Le pont, le seuil et la porte de Patricia Little Simone Weil et Hannah Arendt de Florence de Lussy Les abeilles de Delphes de Pierre Boutang L’église catholique romaine et le
Christ de Marcel Moré La grande disciple, rencontre avec André
Comte-Sponville Le secret du Roi rencontre avec Marie-Madeleine
Davy Simone Weil en Slovénie, rencontre avec Andrej
Capuder La chronique
de Marie-Madeleine Davy |
sophia
& l’Âme du monde |
Cahiers de l’Hermétisme |
Edition DERVY |
1983 |
La notion d’Âme du Monde a une
longue histoire en Occident : elle est liée à une conception de la matière
comme vivante, à une relation entre Dieu et le monde partout présente, elle
correspond à une forme d’organisation de l’univers selon un modèle vivant, un
intermédiaire indispensable pour passer de l’Un au multiple.
Mort de Dieu et mort de l’homme sont concomitantes d’un
monde qui a perdu son âme. » |
SOUZENELLE - ALLIANCE DE FEU - 2 Tomes - |
Annick DE SOUZENELLE |
Edition ALBIN MICHEL |
1995 |
C’est à une lecture chrétienne du texte hébreu de la Genèse que nous invite l’auteur. 2 volumes pour interpréter tous les versets de la Genèse à travers la Kabbale et l’ésotérisme chrétien. Sommaire du volume 1 : L’actualité du récit de la Genèse n’est pas affaire d’histoire, mais d’être : le mythe fondateur de notre civilisation nous parle en réalité de notre vie profonde, de notre rapport à l’Origine et à nos fons dernières. Encore faut-il pouvoir lire le premier livre de la Bible au-delà du moralisme et de l’étroitesse d’esprit des interprétations classiques. Pour Annick de Souzenelle, seul le regard de l’homme intérieur, pénétrant le caractère fondamentalement hébreu du texte biblique, permet une telle libération qui nous ouvre à l’esprit la parole de Dieu. Verset par verset, mot à mot, lettre par lettre, Annick de Souzenelle nous invite à une nouvelle lecture du récit de la création – les deux premiers chapitres de la Genèse – Mêlant érudition et ferveur spirituelle, elle nous introduit dans une véritable « danse du sens », où s’allient la logique quasi mathématique de la langue hébraïque et la grâce d’une inspiration enracinée dans la tradition chrétienne. Sommaire du volume 2 : Dans le premier volume d’Alliance de feu, l’auteur, se fondant à la fois sur la tradition chrétienne la plus pure et sur une reconnaissance du caractère hébreu du texte biblique, nous invitait à pénétrer au cœur du récit de la création. Dans ce 2e volume, elle poursuit son chemin d’interprétation à travers la suite du Livre de la Genèse qui regroupe les récits de la Chute, de l’expulsion de l’Homme hors du jardin d’Eden et de l’avènement du crime dans l’histoire de l’humanité, textes cruciaux qui ont profondément marqué toute la pensée occidentale. Tant de sermons moralistes se sont accumulés depuis des siècles sur ces mythes fondateurs qu’il nous faut bien, pour en redécouvrir aujourd’hui le sens vivant et ô combien actuel, s’atteler à ce lent travail de décryptage. Lecture exigeante mais riche de promesse : le texte ainsi mis à nu ne nous parle nullement de faute héréditaire et d’absurde malédiction, mais au contraire d’Amour divin, d’appel « Où es-tu ? » et d’une rédemption présente depuis toujours en chaque instant de l’histoire et dans chaque homme. |
SOUZENELLE - CHEMINER AVEC L’ANGE |
ANNICK DE SOUZENELLE et PIERRE-Yves ALBRECHT |
ÉDITION DU RELIÉ |
2011 |
Le
monde dans lequel nous vivons est devenu « une chose » que nous consommons, où
la dimension subtile de notre existence est douloureusement absente. Pourtant
l’appel de l’Ange est là, comme un autre réel caché derrière le voile de
notre existence.
Le livre développe les sujets suivants : L’Ange dans la tradition judéo-chrétienne avec les premières hiérarchies, les Anges dans la vie d’Abraham et de Sarah, Ismaël et la Pâque d’Abraham, le songe de Jacob et sa lutte avec l’Ange, Isaac, présence de l’ange dans l’enfance de Moïse, la marche dans le désert, la vision d’Ezechiel et les quatre vivants, Samson, l’ânesse de Bilam, Daniel, Tobie et l’Ange Raphael, l’enfance de Jésus, son baptême, Satan, la matrice du feu et du crâne, L’Ange de la Perse antique et le soufisme, angélologie néo-platonicienne de Plotin, Avicenne et l’itinéraire angélique, l’alchimie spirituelle, l’ambigüité de l’âme, la source de vie et l’eau permanente, le corps angélique et son secret, l’Ange du Zoroastrisme mazdéen, l’or hermétique et l’Ange de la terre, les puissances mazdéennes, les 7 métaux de Gayômart, l’écologie imaginale, dialogue autour de l’Ange… |
SOUZENELLE - JOB, SUR LE CHEMIN DE LA LUMIÈRE |
Annick de SOUZENELLE |
Edition Albin Michel |
1994 |
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Si l’on met à part l’épouse de Job, (elle fait une apparition au chapitre 2), le livre met en scène cinq personnages sous le regard de Dieu : Job et ses trois amis (Elifaz, Bildad et Sophar) auxquels se joint ensuite un jeune homme (Elihu). Job est un homme juste, intègre et droit, qui respecte Dieu et fait le bien. Tout lui souriait : une belle et grande famille, de grandes richesses en immeubles et en troupeaux. Pour ne pas risquer de déplaire à Dieu et peut être aussi pour être sûr de conserver tout ce bonheur, Job offrait régulièrement des sacrifices d’expiation. Un jour, Dieu réunit ses anges et Satan se glisse parmi eux. Sur l’interpellation de Dieu, Satan prétend que la justice de Job n’était due qu’à ses bonnes conditions de vie. Satan lance un défi à Dieu : s’il l’autorisait à lui nuire, Job maudirait bien vite son Créateur ! Dieu relève le défi et remet entre les mains de Satan tous les biens de Job, à condition que Satan ne touche pas à la personne de Job. Aussitôt tous les malheurs s’abattent sur la famille et les biens de Job : mort de tous ses enfants, perte de tous ses biens ! Mais Job continue à faire confiance à Dieu. Alors, dans une autre réunion des anges, Satan provoque de nouveau Dieu en lui disant : « Étends la main, touche à ses os et à sa chair, je te jure qu’il te maudira en face » (Job 2, 5). Relevant de nouveau le défi, Dieu, confiant dans son serviteur Job, autorise Satan à altérer la santé de Job, pourvu qu’il lui laisse la vie sauve. A l’instant même, Satan infligea un ulcère au pauvre Job, « depuis la plante des pieds jusqu’au sommet de la tête » (Job 2, 7). Mais à sa femme qui l’exhorte à maudire Dieu, Job répond : « Tu parles comme une folle. Si nous accueillons le bonheur comme un don de Dieu, comment ne pas accepter de même le malheur ? » (Job 2, 10). Avertis de ces évènements, trois amis de Job, Elifaz, Bildad et Sofar, viennent des confins de l’Arabie et du pays d’Edom, pour le visiter, le plaindre et le consoler. Mais Job est dans un tel état que ses amis ne le reconnaissent pas ! Ils commencent donc par compatir en silence pendant une semaine, à l’issue de laquelle c’est Job qui prend la parole pour maudire le jour qui l’a vu naître. Commence alors la deuxième partie du livre (ch. 4-31) sous la forme d’un grand dialogue poétique, en trois cycles de discours entre Job et chacun de ses amis, chacun exposant ce qu’il pense de la justice divine. Les arguments des trois amis convergent vers l’idée que si Job souffre, c’est qu’il a péché, défendant ainsi la thèse traditionnelle de l’époque : la rétribution terrestre. Il est impossible que le juste souffre et que la souffrance soit autre chose qu’une punition divine. Job continue envers et contre tous à soutenir qu’il n’a pas péché, que son expérience douloureuse prouve qu’il existe des injustices et que le monde en est d’ailleurs rempli. Intervient alors avec colère un quatrième personnage, un jeune homme du nom d’Elihu (ch. 32-37). Jusque-là resté sur la réserve par égard pour les trois amis de Job, il ne peut accepter tout ce qu’il vient d’entendre. Il marque d’abord son indignation contre Job qui n’a su se justifier qu’en accusant Dieu et contre ses amis qui n’ont su défendre Dieu qu’en accusant Job. Enfin, Dieu clôt les débats en deux discours (38-42,6) par lesquels il fait comprendre à Job en même temps son erreur et sa suffisance : «Quel est celui-là qui obscurcit mes plans par des propos dénués de sens ?…Où étais-tu quand je fondais la terre ?» (Job 38, 2. 4). Et Job de prendre conscience de la toute-puissance de son Dieu en même temps que de sa condition de créature : « Je ne te connaissais que par ouï-dire, mais maintenant mes yeux t’ont vu. Aussi je me rétracte et m’afflige sur la poussière et sur la cendre ». (Job 42, 5.6). L’énigme du mal demeure, mais Job est revenu à Dieu. Enfin, en guise de « happy end », Dieu réprimande les trois amis de Job, restaure Job dans tous ses biens, et lui rend fils et filles. « Après cela, Job vécut encore cent quarante ans et il vit ses fils et les fils de ses fil. |
SOUZENELLE - LA LETTRE CHEMIN DE VIE. LE SYMBOLISME DES LETTRES HÉBRAÏQUES |
Annick de SOUZENELLE |
Edition Albin Michel |
1998 |
Avec sa foi chrétienne, l’auteur nous fait pénétrer dans le monde de l’alphabet hébraïque, qui pour elle est un chemin de vie extraordinaire. Car chaque lettre contient sa propre énergie signifiante. Un chapitre est consacré à chaque lettre, avec son symbolisme, sa signification et ses ramifications avec la Bible et la Vie. Ce livre n’a pour but que de quitter Babel pour aller à Jérusalem en passant par le Sinaï, il n’a d’autre intention que de contribuer à faire de nous des « pierres vivantes » avec Celui qui « n’a pas aboli mais accompli la Loi », parce qu’il est le Verbe, le Nom. Il propose pour cela de retrouver le feu du buisson ardent du Sinaï, que chaque lettre a enfermé dans son cœur, et de nous laisser buriner tranquillement par lui. Le mot Pesha actuellement veut dire « une marche, une progression ». Et lorsque ce pas se fait dans les conditions que nous venons de dire, la progression doit passer par la transgression. Le mythe de la chute est une transgression non juste qui a fait le drame de l’humanité en la remettant à zéro pour qu’elle reprenne le chemin. Lorsqu’elle est juste, c’est aussi le mot Pesha. L’Apôtre Paul l’emploie lorsqu’il parle de la Loi. Quand il n’y a plus de loi, il n’y a plus de transgression. C’est la situation dans laquelle nous sommes actuellement. Nous sommes dans un monde de lois morales, sociales, car nous vivons dans une jungle qu’il faut bien ménager ; mais cette loi est faite pour un monde infantile. Quand on prend conscience de cela, un jour vient où on est bien obligé de transgresser en sachant que c’est juste. Sans cela nous sommes dans le Pesha. C’est l’histoire du Christ lorsqu’il transgresse le jour du Shabbat, quand, passant avec ses disciples le long d’un champ il voit un homme qui y travaille. C’est le jour du Shabbat. Les disciples sont scandalisés. Mais le Christ s’adresse à cet homme en lui disant : « Homme, si tu sais ce que tu fais, tu es béni par mon Père. Mais si tu ne sais pas ce que tu fais, tu es transgresseur de la Loi et tu es maudit de mon Père ! ». Ce texte est tellement immense qu’il a été supprimé des Évangiles ! On ne transgresse pas impunément, voilà en quoi le Phé est aussi une barrière. Pah est un mot qui vaut 88, il veut dire « filet ou le piège ». Avec ces deux 8 nous sommes saisis dans le piège ou alors au contraire, nous passons, nous traversons. Mais nous ne pouvons passer que dans un dépassement des contradictions qui sont en nous. Et quand nous avons au milieu de ce mot le Tav qui veut dire « signe » et précisément « signe de la Croix » dans toutes les traditions, cela donne le mot Patom qui signifie « ouvrir » et aussi « la porte », nous trouvons le symbole de l’incarnation qui est essentiellement la Croix, puisque nous sommes crucifiés entre le chemin vers le Divin, et toutes les énergies dont nous sommes faits à chaque niveau de réalité. L’homme est au centre de la croix. Et le mot Patoh, ainsi formé et qui signifie « ouvrir » et aussi la « porte », nous ramène au Daleth qui a pour valeur 4 et qui aussi veut dire la « porte ». Le 4 est toujours un arrêt, une porte qui est proposée et qu’il faut ouvrir. Le mot Pessah qui est la Pâque avec un Samek qui a pour valeur 60, c’est le soutien, c’est l’arbre, c’est la hampe du drapeau, le mât du navire. Nous trouvons dans Pessah un peu la même idée que dans Petar qui est « le passage ». L’Égypte pour les Hébreux était un piège. Or il y a un moment où Moïse se dresse, la personne pensante qui est le pôle d’évolution que nous avons tous en nous à partir du moment où nous cherchons la libération. Nous avons tous un Moïse en nous et aussi un Pharaon qui s’oppose. Mais nous sortons de cette servitude, de ce piège et c’est la Pâque. La pâque chrétienne, c’est la même idée, mais à un autre niveau. Nous passons au mot Pélé, le miracle, la chose merveilleuse qui rend compte de notre vraie nature. Nous pourrions le traduire mot à mot par « la bouche de l’impossible », Lo étant la négation du mot divin retourné. El. C’est l’ouverture au niveau du Divin, le dévoilement des mystères. Mais Lo est aussi la négation « pas ». Dans la profondeur le oui et le non sont la même réalité au niveau de ce nom divin qui est au-delà de toutes les contradictions, au-delà de l’être et du non-être. Ce sont les mêmes lettres, donc les mêmes énergies. Lorsque Dieu se révèle à Moïse dans le Buisson Ardent en tant qu’Il Est, Il se limite, car nous ne pouvons l’appréhender que dans une limite. IL EST et IL N’EST PAS, si bien que ces deux mots El et Lo sont une même réalité. Alors Pélé c’est l’ouverture du Divin, de l’impossible, ouverture du « non », « non ce n’est pas cela, c’est bien au-delà de cela ». Et ce miracle, cette chose merveilleuse, c’est tout simplement l’ouverture à notre vraie nature. Le Phé y préside. Peterom, c’est Pierre, l’Apôtre, celui qui ouvre la lignée. C’est celui qui a été choisi le tout premier avec son frère André. Il y a autour de ce mot un immense malentendu. Lorsque l’Apôtre Pierre répond à la question du Christ : « Et vous, qui dites-vous que je suis ? » — « Tu es le Christ, fils du Dieu vivant ». Le Christ lui dit : « Ce n’est pas par ton intelligence que tu as répondu cela, mais par une lumière de l’esprit en toi. Tu es pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église. » Les mots sont « Tu es Eben, pierre ». Tu es Eben, tu es une pierre dure, parce que tu participes à la construction du Royaume et sur cette pierre (qui est encore un autre mot : Sela avec un Samek qui nous fait retrouver « le trône divin ») donc sur cette Séla, c’est-à-dire le fondement : « Tu es Eben et sur cette Sela je bâtirai mon Église ». Ce n’est qu’en français, autour de l’an 1000 que ce jeu de mot a été fait et qui a eu pour résultat que l’Apôtre Pierre et ses successeurs ont été considérés comme la base de l’Église. Ce fut une des causes en 1054, de la séparation de l’Église d’Orient et de l’Église de Rome. La lettre Tsadé que nous approchons maintenant est l’initiale d’un mot qui s’écrit : Tsadé-Daleth-Yod. Ce mot rend surtout compte d’une racine Tsad que nous allons retrouver dans beaucoup de mots et qui veut dire : « le côté ». Nous la trouvons dans Tsoud, Tsadoh, Tsoded qui signifient épier, pécher, dresser des embuscades, chasser. C’est la notion de harponner, d’aller chercher une proie, d’aller piéger quelque chose. En général lorsque nous considérons ces significations nous y voyons de la malice, tandis que là nous sommes devant une réalité qui dépasse absolument notre plan de conscience, car il s’agit du harpon divin. Et je pense particulièrement à cette phrase que nous trouvons, je crois, chez Isaï, lorsque Dieu dit en parlant de l’humanité, sa future épouse qu’Il va l’emmener au désert, il va l’épier, la saisir, pour qu’Il mette en Lui son plaisir et qu’elle devienne Son épouse. C’est cela qui est la racine de cette idée fondamentale du Tsadé. C’est vraiment le harponnage de nos derniers éléments dans la profondeur. Dieu va se harponner en nous. Ce n’est pas par hasard que le Christ a cherché ses premiers apôtres parmi les pécheurs, afin qu’ils aillent chercher dans l’homme le divin qui est en lui. Le discours qui s’engage entre la lettre et le Saint-Béni-Soit-Il est très signifiant. La lettre vient se présenter en se réclamant de commencer le mot Tsadoch, c’est le mot qui veut dire : le Juste. Melchitsédech est le Roi de la Justice, c’est-à-dire de la « justesse », de l’harmonie entre les deux opposés. Job est Tsedech, Noé est Tsedech, tous ces êtres qui sont justes. Et Dieu renvoie la lettre en lui disant : « Il ne me convient pas de me servir de toi pour opérer la création du monde, attendu que tu dois être cachée pour ne pas donner prise à l’erreur. Car ta forme primitive est un Noun oblique, principe femelle, sur lequel vient s’ajouter un Yod, principe mâle. » Voilà la forme initiale du Tsadé et tel est le mystère de la création du premier homme : il fut créé à double face, deux figures tournées en sens inverse, dos contre dos. Et c’est pourquoi le Yod est présenté de dos et non de face. « Toi aussi, dit Dieu, tu seras un jour divisé en deux, mais tu vas autre part. Ce qui est à retenir, c’est que le Tsadé est fait de cette rencontre du Noun et du Yod, principe féminin et masculin. Ces deux lettres sont absolument inséparables et constituent ce fameux masculin et féminin d’Adam qui est Yod et Isha (qui n’est appelée Ava qu’après la chute) qui est son Noun, son poisson, sa profondeur et en même temps, le germe du Yod. C’est le mystère de l’ombre que représente le féminin par rapport à l’homme et de l’ombre qui est la Création toute entière par rapport à Dieu. Notre travail c’est d’amener le Noun au Yod pour réaliser la totalité de la Création. Le Tsadé c’est cette lettre au niveau du 80 qui réalise une totalité accomplie, à l’exception de ce dernier germe divin que nous avons à amener au Yod. C’est cette ultime pêche. Rien d’étonnant alors que Tsadé préside à des mots, non seulement comme Tsad qui veut dire « un côté » (qui appelle l’autre côté), mais aussi à la racine Tsel qui veut dire l’« ombre », c’est-à-dire l’ombre à sa source qui est précisément le Noun par rapport au Yod. L’homme, c’est-à-dire homme et femme, est l’ombre de Dieu. Nous sommes comme l’ombre d’un Dieu qui est parfait, mais qui est encore — on peut presque dire — inachevé, tant que nous ne sommes pas retournés à Lui. Dieu se fait mâle, le mot souvenir c’est le mot mâle, pour descendre dans son ombre, principe féminin. |
SOUZENELLE - L'ALLIANCE OUBLIÉE - LA BIBLE REVISITÉE |
Annick de Souzenelle |
Edition ALBIN MICHEL |
2005 |
La Bible peut-elle encore nous parler aujourd’hui ? Existe-t-il d’autres lectures que le littéralisme qui conduit au fondamentalisme et la critique historique qui enlève toute verticalité au texte ? Depuis plus de quarante ans, Annick de Souzenelle tente de sortir de cette impasse en renouvelant l’interprétation du texte biblique par un retour aux sources des lettres hébraïques. À travers une approche symbolique, qui fait aussi appel à la psychologie des profondeurs et à la tradition chrétienne orthodoxe, elle scrute ici le livre de la Genèse jusque dans la moindre de ses lettres. Elle y perçoit la révélation des « lois ontologiques » qui nous fondent en profondeur, et déconstruit les lectures hâtives qui ont justifié, entre autres, la soumission des femmes. Après avoir brossé le tableau des autres interprétations possibles, le philosophe Frédéric Lenoir, directeur de la rédaction du Monde des religions, interroge cette approche singulière et la soumet au crible de la rationalité moderne. Un dialogue passionné et passionnant, qui nous fait pénétrer dans le récit fondateur de notre civilisation. Lu comme un récit historique des
origines de l’homme et du monde, la Bible et surtout la Genèse apparaît comme
totalement absurde au regard de nos connaissances scientifiques et
historiques actuelles. Et ce récit qui fait naître Eve de la côte d’Adam,
même s’il est symbolique, ne sert-il pas à légitimer la supériorité et la
domination de l’homme sur la femme, typiques des sociétés patriarcales ? C’est précisément à cette question que tente de répondre ce livre. Annick de Souzenelle, bibliste d’origine catholique convertie à l’orthodoxie, travaille depuis plus de quarante ans à traduire et interpréter le texte biblique à partir de la langue hébraïque. Il s’agit maintenant de reprendre les seuls trois premiers chapitres et d’expliciter plus profondément la vision de l’homme et les enseignements spirituels qu’ils véhiculent, d’en dégager ce que l’auteur appelle les "lois ontologiques". Lorsqu’elle fût traduite de l’hébreu
en grec à partir du IIIe siècle avant J.C. par des juifs vivant à Alexandrie,
la Bible hébraïque - qui prit le nom de "Septante" selon la légende
qui veut que la traduction en ait été assurée par soixante-douze savants -
comprenait au 1er siècle d’autres écrits (Tobie, Judith, Sagesse de Salomon,
Maccabées, etc. ) qui ne seront pas retenus dans le canon rabbinique. Cela ne
sera pas sans incidence, puisque les premières communautés chrétiennes
intégreront la traduction grecque des Septante à laquelle ils adjoindront au
cours des quatre premiers siècles de l’ère chrétienne leurs propres Ecritures
saintes : vie et paroles de Jésus (quatre Evangiles), Actes des apôtres,
Lettres de Paul et des apôtres, Apocalypse. Depuis la Renaissance, l’essor de l’esprit critique et des connaissances historiques, linguistiques, archéologiques, sociologiques, astronomiques, géologiques, a profondément ébranlé bon nombre de certitudes tirées d’une lecture littérale de la Bible. La révolution copernicienne, puis la théorie darwinienne de l’évolution ont rendu obsolète la vision d’un cosmos dont la terre et l’homme seraient le centre, comme celle de la création par Dieu du premier couple humain un peu moins de quatre mille ans avant J.C. selon la chronologie biblique. Les connaissances historiques et archéologiques ont également mis à mal toute l’histoire du peuple hébreu telle qu’elle est racontée dans la Torah. On sait même aujourd’hui que cette terre d’Israël était en fait sous domination égyptienne à l’époque de la fameuse conquête mentionnée par la Bible et on voit mal comment la "superpuissance" de l’époque aurait pu non seulement laisser s’échapper un peuple entier d’esclaves, mais aussi le laisser semer la terreur à travers l’une de ses principales provinces. Certains récits bibliques hauts en couleur, comme la chute des murs de Jéricho, sont décrédibilisés par des découvertes archéologiques révélant que les villes de l’époque n’avaient pas de murailles. Ce délire interprétatif, qui est parfois issu de certains cercles occultistes se réclamant de la Kabbale, dissimule l’essentiel : il existe assurément plusieurs niveaux de lecture du texte biblique (comme de tout texte d’ailleurs). Cela est d’autant plus manifeste pour la Bible hébraïque - et c’est la deuxième raison pour laquelle la lecture historico-critique ne peut de toute façon épuiser le sens du texte. Car ce Livre est avant tout une oeuvre hébraïque, c’est essentiel. Entre une lecture de type fondamentaliste et une lecture de type scientifique qui, dans les deux cas, matérialise le texte, il existe donc d’autres espaces d’interprétation possibles de la Bible. Y sont développés : Béréshit et les 6 jours de la création, le Shabbat, le désir, le fleuve de feu, Adam, Ève, le Serpent, l’exil, l’arbre de vie, les 3 discours divins et le pardon. |
SOUZENELLE - LA PAROLE AU COEUR DU CORPS |
Annick de SOUZENELLE |
Edition ALBIN MICHEL |
1983 |
Des
mathématiques supérieures à l’étude approfondie de l’hébreu biblique et des
sciences humaines, de la profession d’infirmière à l’exercice de la
psychothérapie et à l’enseignement, l’expérience d’Annick de Souzenelle
est d’une richesse hors du commun qui fait toute la densité de son oeuvre.
Ses réponses sans cesse étayées par une lecture symbolique de la Bible, nous invitent à nous mettre à l’écoute de notre corps, « lieu de notre accomplissement intérieur », pour entendre la Parole. |
SOUZENELLE - L'ARC ET LA FLÊCHE |
Annick de Souzenelle |
Edition LE RELIÉ |
2001 |
On ne parle pas de l’éros à mots domptés. C’est un fleuve de feu qu’Annick de Souzenelle laisse dévaler vers nous. Un fleuve de vie, cette puissance de l’éros dont la pulsion sexuelle est le principal partenaire, et que symbolisent l’arc et la flèche. Si la flèche manque sa cible et s’investit dans le monde extérieur au lieu d’atteindre directement son but au-dedans de l’être, elle peut devenir meurtrière. C’est tout le jeu de l’éros, avec ses merveilles et ses tragédies. Également l’auteur nous donne une signification pour l’Amour et les trois termes grecs pour expliquer AGAPÉ, ÉROS et FILIA. On raconte donc que Cupidon naquit de
Jupiter et de Vénus. Dès sa naissance, Jupiter, reconnut à sa physionomie tous
les troubles qu'il causerait, (!!) alors drame >.il voulut obliger Vénus à
s'en défaire. Pour le dérober à la colère de Jupiter, elle le cacha dans les
bois. Aussitôt qu'il put manier l'arc, il en fabriqua un en frêne, et des
flèches de cyprès et essaya sur les animaux les coups qu'il destinait aux
hommes. Plus tard, il échangea son arc et son carquois contre d'autres en
or... Cupidon se montre dans l'air, le feu, sur la terre et la mer. " Il
conduit des chars, touche la lyre, ou monte des lions, des panthères et
quelquefois un dauphin, pour indiquer qu'il n'y a point de créature qui
échappe au pouvoir de l'Amour." "S'il porte le casque, la pique et
le bouclier, il affecte de prendre une attitude, une démarche guerrières,
montrant ainsi qu'il est partout victorieux, et que Mars lui-même se laisse
désarmer par l'Amour "
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SOUZENELLE - LE BAISER DE DIEU OU L’ALLIANCE RETROUVÉE |
Annick de
Souzenelle |
Edition Albin Michel |
2007 |
Au long de décennies passées à interroger le texte biblique et les mystères de sa langue, Annick de Souzenelle a construit une lecture originale et vivante de la tradition prophétique, qui atteint ici sa pleine maturité. Se fondant sur une profonde intuition de la spiritualité chrétienne originelle, et sur le caractère fondamentalement hébraïque de sa littérature sacrée, elle dégage ce patrimoine universel de sa gangue moralisatrice pour en restituer la vitalité. De la matière de ses précédents ouvrages (Alliance de feu, Job sur le chemin de la Lumière…), elle a extrait la quintessence du message qu’elle décline selon des thématiques intemporelles : l’exil de Dieu, la liberté, la connaissance, le désir, le mal et la mort, la renaissance. Autant de sujets qui sont au cœur de tout savoir spirituel authentique. « La Torah est un baiser de Dieu ! », proclame-t-elle : par une attention amoureuse à la richesse du verbe hébraïque, elle en restitue le souffle. La Torah est un baiser de Dieu ! De Dieu « Moïse la reçut bouche à bouche », Verbe à verbe ; elle est le Verbe. Les « petites lettres d'en bas » qui écrivent le Livre sont lourdes des « grandes lettres d'en haut », leur source, mais aussi leur devenir si nous savons les reconduire à l'origine. Car c'est à l'Homme qu'il revient d'œuvrer à ces noces que le baiser promettait. Chaque lettre danse le Verbe qu'elle est ; chaque mot chante le message qu'il délivre si nous nous offrons à lui. Cette appréhension de la Torah nous est bien étrangère, à nous Occidentaux, qui scrutons les textes en manipulant des mots figés comme objets de discours ; entre nos mains, ils deviennent des outils de pensée alors qu'ils en sont les maîtres. En vérité, le mot vient vers nous, comme une icône ; il scrute nos cœurs et les appelle à l'ouverture sur un univers infini. De cet univers les lettres sont les vibrations, car l'intériorité de l'Homme et la Torah sont sculptées du même ciseau, celui de la voix divine que « voyaient » les Hébreux au pied du Sinaï lorsque Dieu parlait à Moïse. La Torah n'est écrite que de consonnes, le Verbe ; leur musique est une voyellisation non écrite, un souffle, l'Esprit. L'Esprit est une onde qui voyage à l'infini, qu'on ne peut saisir, mais qui saisit les lettres dans une ronde ; et la ronde nous encercle à son tour et fait valser toutes nos certitudes ; elle fait se retourner, s'éloigner puis se rassembler les mots qui, soudain, prennent une couleur, un sens, mais un sens toujours ouvert sur d'autres horizons. L'hébreu, plus que toute langue, est propre à chanter les récits mythiques qui rendent compte de l'intériorité de l'Homme. Cette intériorité resterait muette si le mythe ne l'exprimait pas. C'est ainsi que le mot Bereshit qui
ouvre la Torah et dont la Tradition juive assure qu'il la contient tout
entière, ce mot est massacré et la Torah l'est aussi s'il est traduit par «
au commencement » ; ce « commencement », introduit les temps historiques, nos
temps d'exil, il y a des milliards d'années, et il nous concerne alors bien
peu ! Si nous le traduisons par « dans le Principe », ce Principe est présent
en nous ; il est le Noyau fondateur de l'être de l'Adam — l'humanité ; nous
sommes alors saisis par ce Principe dans notre être le plus profond, dans
notre « chair », Bassar, que « Dieu scelle dans les profondeurs de l'autre
côté de l'Adam », son côté encore inaccompli, notre côté encore inconnu.
Bassar, que l'on peut aussi traduire par « dans le prince », contracte en un
ballet nouveau le mot Bereshit, «dans le Principe» ; prononcé Bosser, il est
alors le verbe « informer » : ce Noyau fondateur est Semence de notre être.
Semence qui contient la totale information de notre devenir. D'autre part, si nous nous penchons
sur un mythe, le mythe biblique de Noé par exemple, il nous donne à voir que
l'humanité, le collectif en situation d'exil, se débat et se noie dans ce que
symbolise le Déluge — inconscience, violences, destructions, tragédies...,
qui stérilisent la Semence et mènent l'Homme à la mort. Au cœur de ce drame,
le patriarche Noé, homme juste, entend la voix divine et s'extrait du Déluge,
que nous verrons être pour lui « matrice d'eau » et non plus tombeau, afin de
construire son « arche », la Tébah en hébreu ; proche du nom de Thèbes, ville
sainte chez les Grecs, la Tébah est le nouvel espace intérieur du patriarche,
qui sera pour lui « matrice de feu » ; en elle il s'accomplira et deviendra
le fruit promis de sa Semence, le fruit de l'Arbre de la Connaissance. Au temps de Noé et des patriarches, l'essence de la Torah était encore toute nue ; elle n'était point encore habillée dans les vêtements du monde ; elle ne portait pas encore une robe de juge et n'était pas munie du bâton du gendarme. Les lois de Moïse forment la gaine protectrice de la Torah dont la lumière originelle est trop forte pour le monde ; elle risque de l'aveugler et de le brûler. Mais la Tradition nous apprend qu'aux temps messianiques, le Saint-Béni-Soit-Il sortira le Soleil de sa gaine, c'est-à-dire que la lumière de la Torah brillera de tout son éclat, qu'on pourra la percevoir dans son essence sans revêtements pour le monde et la société, c'est-à-dire sans les lois de Moïse qui sont nécessaires actuellement car sans elles le monde ne pourrait supporter l'éclat naturel de la Torah, qui est trop fort pour la plupart des esprits.» Le Verbe inclus dans la Torah est en
train d'accomplir de son feu la dernière part de l'arc-en-ciel qui relie le
ciel à la terre. L'arc-en-ciel établi par Dieu avec Noé est signe de
l'Alliance oubliée des hommes mais que Dieu, se souvenant d'elle, confirme et
rend tangible au cœur de leur exil. |
SOUZENELLE - LE FÉMININ DE L'ÊTRE POUR EN FINIR AVΕC LA CÔTE D’ADAM |
Annick de Souzenelle |
Edition Albin Michel |
2000 |
Après le temps du féminisme, mouvement social dont Annick de Souzenelle note à la fois la nécessité historique et les limites, et après le temps d'une féminité artificielle exploitée par la publicité, l'heure est venue d'explorer le sens du féminin. À partir d'une lecture du texte biblique en hébreu, l'auteur du Symbolisme du corps humain nous introduit dans cette dimension essentielle. Scrutant la Genèse, elle s'inscrit en faux contre l'image d'une Eve « sortie de la côte d'Adam », pour mettre en évidence Isha, « l'autre côté d'Adam », la réalité féminine présente en chacune de nous. Elle réinterprète ensuite d'autres grandes figures de la Bible - Marie, Marie-Madeleine, Lot ou Lazare - pour les replacer dans une perspective mystique dans laquelle l'âme de l'homme est une « fiancée » promise aux noces divines Dire que, depuis des millénaires, on enferme,
on bâillonne, on méprise les femmes sous le prétexte biblique d'une "Eve
sortie de la côte d'Adam" ! C'est quand même extraordinaire, cette
histoire ! Et d'abord, pourquoi la côte ? Pourquoi pas un autre os ? Pourquoi
pas, par exemple, un cubitus, un fémur ou autre radius ? Ou même une petite
rotule toute ronde ? Qu'est-ce qu'elle a de plus ou de moins que les autres
os, cette côte ? Je ne sais pas vous, mais moi je me suis toujours posé cette
question essentielle ! D'ailleurs, il m'est arrivé de me sentir un peu
schizophrène en décortiquant à belle dent une savoureuse côte de bœuf...
comme un bout de... moi... en quelque sorte ! |
SOUZENELLE - L’ÉGYPTE INTÉRIEURE OU LES 10 PLAIES DE L’ÂME |
Annick de Souzenelle |
Edition Albin Michel |
1991 |
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Ce
réel voilé a ses lois que nous ne connaissons pas. Ne les connaissant pas, on
y contrevient, et en y contrevenant, on déclenche des conséquences tragiques,
comme les maladies. Ce qu'il faut comprendre, c'est que toute chose n'a de
valeur que dans sa relation au Verbe (c'est-à-dire à Dieu) qui la fonde. |
SOUZENELLE - LE MANDALA, MIROIR DE SOI – Pensée jungienne et révélation de l’âme |
Elizabeth Leblanc-Coret – Préface d’Annick de Souzenelle |
Edition
DERVY |
2014 |
Evoquer, définir, rencontrer, apprendre et vivre le mandala... La qualité et l'originalité de cet ouvrage se révèlent via la mise en visibilité particulière et unique de la connaissance du mandala. Nous le découvrons de son origine à nos jours... De son émergence à son utilisation... Cette image, antérieure à l'apparition de l'homme et liée à la création du monde, recèle un trésor : un centre porteur d'unité et de sens vers lequel la Totalité puise et converge. Pour Jung, le mandala est image du Soi, de cette Totalité de l'être dans sa représentation humaine et divine. Le profane s'unit au sacré pour faire naître et créer. Dans une pratique thérapeutique, dont Jung nous dit qu'il s'agit de "l'initiation de l'homme moderne", le mandala a pour effet de ramener au cœur de soi-même, à l'essentiel, alliance et quête permanentes d'Unité et de Sacralité. Grâce à ses connaissances et la richesse de son propos, l'auteur nous invite à une exploration en images afin de révéler l'image profonde de l'Etre. Les illustrations proposées accompagnent ce voyage. Elizabeth
Leblanc - Coret développe dans cet ouvrage l’idée que «dans un Mandala se
représentent beaucoup plus de choses qu’on ne croyait y avoir mis ! Et que
c’est en cela qu’il est actif et procède à une profonde transformation
intérieure; il (le mandala) va au-delà du connu en favorisant
l’expression de l’inconscient», le mandala constitue un arrêt sur image du
moment, qu’est en train de vivre la personne » , «L’auteur peux proposer la réalisation
d’un Mandala dans ces moments où le patient bute sur une problématique
conflictuelle- confrontation d’opposés- dont il n’arrive pas à sortir. Les
connaissances qu’il a du problème posé ne lui apportent aucun soulagement et
ne l’amènent à aucune résolution».
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SOUZENELLE - LE MATIN DU 7e JOUR |
Annick de Souzenelle |
Edition Alice Liège |
2002 |
Cet
ouvrage est un entretien qu'’Annick de Souzenelle eut avec Edmond Blattchen
en 2002, au sujet de la Genèse, du 7e jour et du rôle que l’homme doit
assumer dans son futur. L’homme est au départ un être créé qui est loin
d’être achevé, c’est à nous de l’achever. Nous sommes co-créateurs nous
sommes les collaborateurs du divin. De l’arbre de la connaissance en passant
par l’arbre de la Croix, nous devons arriver à l’arbre de la résurrection. En refusant de
chercher dans la foi qui l'anime une réponse en kit, un système de certitudes
toutes faites, construites en prêt-à-penser, qui rendrait compte de tout et de
son contraire y compris de l'absurde, Annick de Souzenelle n'a pas choisi la
voie de la facilité, mais celle du travail. Du travail intérieur, qui
investit tout l'être, corps et âme, cœur et conscience. Ceux et celles - de
plus en plus nombreux - qui suivent son enseignement, centré à la fois sur le
message évangélique, la kabbale hébraïque, et la psychologie des profondeurs,
ceux-là ont certes du pain sur la planche ! Mais il s'agit, à n'en pas
douter, d'un pain nourrissant. A les voir et à les entendre, il alimente leur
quotidien, en projetant sur chaque élément de la vie la lumière d'un Sens
qu'avec l'aide de l'ex-infirmière devenue. psychothérapeute, ils auront su
deviner et entrevoir.
Je
cite Annick de Souzenelle : « L'Homme d'aujourd'hui n'est pas
l'Homme définitif. Pour l'instant l 'Homme est très identifié à son
inconscient... Mais une lente montée de conscience se fait depuis le début
des temps et se fera jusqu'à la fin des temps. L'Homme est comparable à un
arbre qui grandit et dont la sève monte. Le thème de la fécondité est donc
essentiel. Mais on a trop longtemps confondu le fruit de cet arbre, et donc
l'objet même de la fécondité, avec l'enfant qu'un couple met au monde.
L'enfant est béni, mais il n'est pas le but, il n'est pas le fruit. Dans mes
ouvrages, j'ai souvent mis l'accent sur ce qui est dit de la création de
l'Homme - de l'Adam - dans la Genèse: "A l'image de Dieu" et"
mâle et femelle il est créé". Il est bien entendu qu'à un tout premier
niveau, celui du sixième jour qui voit aussi l'apparition des animaux de
Terre, Adam est comme ces derniers, "mâle et femelle", dans les
catégories biologiques, et voué à la procréation. Mais à un autre niveau qui
fera l'objet du septième jour, l'Homme en tant qu'image de Dieu est appelé à
faire un passage essentiel dans la réalisation de cette image, et le vocable
"mâle et femelle" prend alors une tout autre signification: est
"mâle" celui (ou cela) qui "se souvient" de cet autre
"côté" de lui-même (et non d'une "côte" !) lourd de
l'image divine; il s'agit dans ce pôle "femelle", d'un féminin
intérieur à tout être humain, côté voilé de lui parce qu'encore inconscient
mais riche d'un potentiel inouï. Epouser ce
féminin-là pour faire grandir "l'image" - comme grandit en effet un
enfant dans un ventre maternel - pour atteindre à la "Ressemblance à
Dieu", est alors la vocation réelle de l'Homme (hommes et femmes). Nous
pouvons prolonger l'analogie et dire que l'état de "Ressemblance"
est celui d'un enfant intérieur prêt à naître au neuvième mois d'une
gestation essentielle. A ce terme, ce qui n'était que potentiel est réalisé,
l'inconscient est transmuté en conscience. L'arbre a donné son fruit :
l'Homme déifié. Là est la vraie fécondité.
Dans la
Bible au 2ème chapitre de la Genèse. "Dieu dit: il n'est pas bon
qu'Adafi soit seul, faisons une aide semblable à lui". Cette traduction
est mauvaise sous bien des aspects, mais surtout en ce qu'elle qualifie
l'aide ; il n'est pas possible de traduire par "semblable à", il
serait plus juste de parler d'une "aide capable de communiquer avec
lui", ou encore "d'être son face à face". C'est alors que Dieu
fait découvrir à Adam cet autre "coté" de lui-même - et non sa
"côte", cette part de lui qu'il devra épouser, son féminin
intérieur. Adam - chacun de nous - ne peut que trouver aide en lui-même, en
entrant en communication avec lui-même, avec cette part sacrée de ses
profondeurs. Le poète
Novalis, amoureux de l'amour, dit : "Il n’y a qu'un temple au monde et
c'est le corps humain.." mais le cosmos aussi est un temple - la Maison
que j'habite... Tout peut être temple si j'y contemple la présence divine. Le
corps ne doit pas être idolâtré; il sera transformé en corps spirituel avec
la déification de l'Homme intérieur; il inscrit dans la moindre de ses
cellules toute transformation de l'être ; il est un témoin. La voie du
milieu, celle qui chemine entre les interdits et la déification, est le
"chemin qui a un cœur" dont parle l'autre poète, Daniel Pons :
"Le chemin des profondeurs où chaque chose est reliée au Verbe divin qui
la fonde." Si nous ne voyons pas derrière le moindre brin d'herbe sa
relation à l'archétype divin dont il procède, nous sommes dans un non-sens
absolu. Avant tout, il nous faut retrouver la respiration qui unit la terre
au ciel et l'Homme à Dieu. Parce que nous ne sommes plus dans ce souffle,
nous sommes dans une effroyable confusion. Coupés du monde divin, nous sommes
dans la même situation que celle du déluge. "Maboul" est le déluge
en hébreu. Nous sommes tellement concernés que nous en avons gardé le mot
français! Il signifie l'anarchie la plus totale - l'Homes coupé des
archétypes. Celui qui rentre dans l'arche, Noé - et nous sommes tous appelés
à devenir des Noé, rentre dans le souffle, dans la respiration exaltante de
la vie divine, et il s'accomplit.
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SOUZENELLE
- LE SEIGNEUR ET LE
SATAN – AU-DELA DU BIEN ET
DU MAL - |
Annick de Souzenelle |
Edition
Albin Michel |
2016 |
De tout temps les
hommes se sont demandé pourquoi le mal et le malheur sont si présents en ce
monde, pourquoi " il pleut sur les justes et il fait soleil pour les
méchants " - mystère encore plus grand dans le monothéisme, puisque Dieu
y est censé être le Tout-Puissant. Depuis Le Symbolisme du corps humain
jusqu'à " Va vers toi ! ", Annick de Souzenelle n'a cessé
d'explorer le texte biblique en écho à cette interrogation. Elle ose ici
l'aborder de front, par-delà tout moralisme, en questionnant le personnage du
Satan : comment se fait-il que celui qui est perçu comme le Maître des
Ténèbres soit mis en scène, dans le livre de Job, comme un interlocuteur du
Seigneur, passant même un pacte avec Lui ? Se pourrait-il qu'il ait une
fonction dans le processus de la Rédemption, et que ses apparitions comme le
grand Tentateur - face à Adam et Eve ou à Jésus - soient autant d'épreuves
incontournables sur le chemin initiatique ? Le serpent qui le symbolise est
peut-être la réponse à cette énigme... Un livre de grande maturité qui place
le lecteur face à lui-même, au-delà du bien et du mal. Apocalypse
12 décrit trois occasions où Satan nous a déclaré la guerre : 1/.
Il a d'abord déclaré la guerre contre le Dieu Tout Puissant lui-même. Jean écrit
: « Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre
le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent, mais ils ne furent pas les
plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel. Et il fut
précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan,
celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges
furent précipités avec lui. » (Apocalypse 12 :7-9) Ce passage rappelle le
moment où dans le ciel Satan se rebella contre l'autorité suprême de Dieu. En
ce temps-là, il était connu en tant que Lucifer, un ange possédant une grande
autorité. Mais Lucifer voulait aussi être comme Dieu. Alors, enrôlant un
tiers des anges, il s'éleva contre le Tout Puissant. Mais Dieu chassa Lucifer
hors du paradis, ainsi que tous les autres anges rebelles. Les cieux se
réjouirent de la victoire. Le diable avait perdu la guerre, ainsi que sa
place dans le ciel. 2/.
Satan vaincu déclara alors sa deuxième guerre : celle-ci contre le Fils de
Dieu, Jésus-Christ. Jean écrit : « Un grand signe apparut dans le ciel : une
femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze
étoiles sur sa tête. Elle était enceinte, et elle criait, étant en travail et
dans les douleurs de l'enfantement. Un autre
signe parut encore dans le ciel ; et voici, c'était le grand dragon rouge,
ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes. Sa queue
entraînait le tiers des étoiles du ciel, et les jetait sur la terre. Le
dragon se tint devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son
enfant, lorsqu'elle aurait enfanté. » (Apocalypse 12 :1-4) Satan
savait qu'une incroyable église était sur le point de jaillir des vestiges de
l'Ancien Testament. Ce serait un corps glorieux, revêtu du soleil de la
justice. Alors le diable déclara la guerre à nouveau, prétextant que
maintenant il pourrait combattre sur son propre territoire, la terre. Ce
passage suggère que Satan savait qu'il ne pourrait atteindre l'enfant dans le
sein de Marie. Alors il détermina de détruire Christ dès sa naissance. Il
rassembla toutes ses forces démoniaques autour de Bethléhem, envoyant des
esprits trompeurs pour aveugler les scribes, les sacrificateurs et les
Pharisiens. Ensuite, son propre esprit entra dans le roi Hérode, le possédant
ainsi. Si Satan ne pouvait pas lui-même tuer Christ, il avait un homme prêt à
le faire pour lui. Mais
les armées du Seigneur composées d'anges célestes montaient la garde auprès
de l'enfant, afin que Satan ne puisse l'atteindre. Le diable dut attendre
trente ans pour essayer de dévorer Christ. Il vit sa chance suivante au début
du ministère de Jésus, quand le Saint Esprit déclara qu'Il était le Messie. A
ce moment-là, Satan conduisit Christ dans le désert pour être tenté.
Cependant, Jésus l'a à nouveau battu. Dieu protégea encore une fois son fils,
envoyant des anges pour le servir dans ce temps de faiblesse physique. Le
diable essaya une dernière fois de dévorer Christ. Cette fois-ci, il
rassembla ses forces pour tenter de tuer Jésus par la crucifixion et de le
chasser dans la tombe. Il envoya des esprits démoniaques pour susciter une
émeute, entrant dans le corps de sacrificateurs, de soldats, de responsables
politiques et de faux témoins ; Finalement, Satan pensa qu'il avait atteint
son heure de gloire. Il allait maintenant entamer une guerre totale. Cependant,
vous connaissez le reste de l'histoire : le jour de la résurrection fut pour
Satan celui de sa défaite la plus humiliante. Quand Jésus fut élevé au ciel,
Il devint à jamais hors d'atteinte du diable. « Et son enfant fut enlevé vers
Dieu et vers son trône. » (Apocalypse 12 :5) Tout l'enfer trembla parce que
Satan avait encore perdu. Même en utilisant tout son pouvoir, il ne pouvait
toujours pas vaincre le fils de Dieu. 3/.
Le diable déclara sa troisième et dernière guerre contre la postérité de
Christ. Cela signifie qu'il est en guerre contre tout véritable croyant sur
terre. Jean écrit : « Quand le dragon vit qu'il avait été précipité sur la
terre, il poursuivit la femme qui avait enfanté l'enfant mâle. » (verset 13)
« Et le dragon fut irrité contre la femme, et il s'en alla faire la guerre
aux restes de sa postérité, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et
qui ont le témoignage de Jésus Christ. » (verset 17) Satan
retourna sa colère contre l'église de Jésus Christ. Et il réserva le plus
fort de sa rage contre les croyants qui gardent les commandements de Dieu et
qui Lui font confiance. Le diable sait que cette guerre est sa dernière
chance, parce qu'il ne reste qu'un temps assez court avant que Christ ne
vienne rechercher Son épouse. « …sachant qu'il a peu de temps. » (verset 12).
La guerre de Satan contre l'église est donc la plus intense de toutes. Il
veut regagner le terrain qu'il a perdu contre Christ. Il n'arrêtera devant
rien pour détruire la foi de l'épouse. Cela veut dire qu'il va utiliser
toutes ses armes contre nous, toutes ses subtilités, ses tromperies et ses
moyens. Annick
de Souzenelle occupe une place à part pour ceux qui s'intéressent à la
rencontre entre foi et développement personnel. Mieux vaut être bien réveillé
si vous la rencontrez. A 93 ans, elle est pleinement présente à son
interlocuteur et les réponses fusent avec une étonnante vitalité. Elle reçoit
et donne des interviews pour La vie au sein du prieuré saint Augustin à
Angers où elle a créé l'institut d'anthropologie spirituelle. Après des
études de mathématiques, Annick de Souzenelle a été infirmière anesthésiste,
puis psychothérapeute. Née dans une famille catholique, elle a poursuivi à
l'âge adulte son chemin spirituel dans la tradition chrétienne orthodoxe,
elle anime régulièrement des stages au centre Sainte-Croix, en Dordogne. Elle
fonde sa recherche sur son excellente connaissance de l'hébreu qui lui permet
de lire l'Ancien et le Nouveau Testament. Grâce à elle, le lecteur redécouvre
la richesse et la complexité de ces grands textes. Elle n'hésite pas à
l'occasion à dénoncer les contresens qui demeurent présents dans certaines
traductions contemporaines. Plutôt que de parler de mort et de résurrection, elle
préfère évoquer le terme de mutation présent dans le texte en hébreu. La
résurrection est un travail de chaque instant où nous luttons avec nous-mêmes
pour intégrer nos forces de vie intérieure Au sommaire de cet ouvrage : Du bien
et du mal - Le mariage Tob-Ra, le mythe de Tobie -
Rupture dans le créé. Intimité des deux de la rupture -
Approche de la fonction ontologique du Satan -
L’Adam et la Satan, auteur de l’exil
- Le Satan diabolique et le mal
- Le symbole du serpent -
Le Fils de l’homme et le Satan
- Le soleil et la lune
réunifiés - |
SOUZENELLE -LE SYMBOLISME DU CORPS HUMAIN |
Annick de Souzenelle |
Edition Dangles |
1984 |
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nous n’avons plus à leur donner tout pouvoir ; elles n’ont plus à le prendre, mais nous avons à cheminer ensemble, et dans nos rôles respectifs, pour écouter le message du corps. Écouter, comprendre et obéir à ce message, c’est entrer dans la grande geste de l’Homme et du Dieu que chacun de nous est en devenir. Le Symbolisme du corps humain représente le versant pratique du discours mythologique et historiosophique d’Annick de Souzenelle. La théologienne orthodoxe s’inscrit bien dans la tradition des pères de l’Église pour qui comme l’a écrit saint Maxime le Confesseur « une théologie sans action est la théologie des démons’. Il faut redécouvrir avec elle certains passages énigmatiques ou que l’on croyait comprendre des écritures saintes, du lavement des pieds des apôtres par le Christ le soir de la sainte Cène à l’apparition de la femme vêtue de soleil dans l’Apocalypse, la tête couronnée de douze étoiles… Disons pour résumer que le corps de l’homme, temple du Saint-Esprit pour saint Paul, est selon Annick de Souzenelle l’arbre des Séphiroth de la mystique juive, le lieu par excellence de la révélation progressive de Dieu en l’homme et de l’homme en Dieu. « Le corps, écrit Annick de Souzenelle, est à la fois notre outil, notre laboratoire et notre ouvrage pour atteindre à notre vraie stature qui est divine ». L’anthropologie judéo-chrétienne d’Annick de Souzenelle ouvre par ailleurs des perspectives passionnantes dans trois domaines : la médecine, la rencontre des religions et l’exégèse biblique. Les conséquences thérapeutiques des analyses anthropologiques d’Annick de Souzenelle trouvent leur source dans une expérience vécue du dépassement de l’antinomie entre les pôles féminin et masculin de l’humanité. Elle écrit : « Ces deux pôles sont constitutifs de l’Adam créé mâle et femelle (Gn 1, 27). Mâle – Zakhor – est celui qui « se souvient’ (c’est le même mot en hébreu) de sa réserve d’énergie Nqévah (« femelle’), « contenant » qui recèle la puissance du NOM. Est mâle celui qui se souvient de son féminin inaccompli et qui prend le chemin de la conquête de son NOM. Là est la vocation fondamentale de chaque Adam, homme ou femme. L’Adam et son féminin s’inscrivent dans la même dialectique que Tov veRA Le féminin, notre « ombre » à chacun, contient le secret de notre NOM.’ Annick de Souzenelle inverse ici dans une perspective anthropologique l’adage des pères cité par le père Paul Florensky : « Se souvenant Dieu crée ». Ainsi le dépassement de l’antinomie est eschatologique. La déification pour l’homme est avant tout une œuvre de mémoire. On retrouve certains accents sophrologiques chez Annick de Souzenelle : « L’homme déifié, en ses noces divines, participe de la Sagesse et de celle qui lui est comme une épouse, Intelligence. » Cela a bien entendu des conséquences déterminantes en particulier sur un plan psychanalytique. Comme le jeune prince du conte nous devons accepter de défricher la forêt de notre mémoire pour aller au fond de nous-même réveiller d’un baiser la Belle et toute la nature autour d’elle endormie de fatigue et de dépression. Cinq siècles avant Jésus Christ, les acuponcteurs chinois avaient remarqué que l’oreille humaine symbolisait de façon fractale l’ensemble du corps humain. Dans le Lévitique, il est conseillé au sacrificateur de mettre un peu d’huile dans sa main et de l’appliquer « sur le lobe de l’oreille droite de celui qui se purifie » (Le 14, 17). Selon Annick de Souzenelle ; c’est pour tendre l’oreille à l’écoute du NOM (le fameux Shema juif : Écoute Israël !) que le corps se verticalise et trouve son équilibre… Ceci explique pourquoi le Christ fit entendre les sourds et parler les muets tout en prévenant de la fonction symbolique de l’oreille (Éphéta, ouvre-toi (Mc 7, 32-37). On passe facilement aujourd’hui dans les milieux orthodoxes bien-pensants de l’interrogation sur les médecines douces au rejet du « fatras ésotérique » et finalement à la condamnation du New-Age. En revanche, on construit des sépulcres à la spiritualité philocalique des Pères de l’Église et on décore les tombeaux des principaux acteurs de l’école de Paris. Il est salutaire dans ce contexte de rappeler avec l’un des héritiers de cette école, Paul Evdokimov, que les starets « lisaient les pensées sans rien demander, savaient le contenu d’une lettre sans l’ouvrir ». Le théologien russe rapporte l’adage d’un Père du désert, l’abbé Joseph : « si tu veux être parfait, deviens tout feu. » Et lorsqu’il tendait ses mains vers le ciel, « ses mains devenaient comme dix cierges allumés. » De la rencontre des religions et les analyses de Annick de Souzenelle, on trouve de profondes similarités entre le bouddhisme, le judaïsme et le christianisme dès lors qu’on accepte de sortir pour un temps de la problématique traditionnelle, – nécessairement close sur elle-même car héritée de l’antiquité grecque et néo-platonicienne –, fondée sur les concepts de procession, d’autorité et de grâce. La mythologie judéo-chrétienne a été réinterprétée aux XVe-XVIe siècles dans les textes de l’alchimie chrétienne par de grands savants comme Pic de la Mirandolle. La « voie » qui permet de suivre le Christ (qui est lui-même la voie, hodos en grec) est marquée par le passage de « l’œuvre au noir » puis de « l’œuvre au blanc » enfin de « l’œuvre au rouge ». On trouve selon Olivier Clément dans ce cheminement, dans cette « méta-hodos-logie », de nouvelles clefs pour l’interprétation non seulement des mythes les plus importants de la culture occidentale mais aussi des récits fondateurs des religions orientales. L’œuvre au noir écrit-il, est « une mort, un mariage, et une descente aux enfers ». L’œuvre au blanc est la découverte de « la luminosité subtile » de la materia. L’œuvre au rouge est le flamboiement de l’Esprit. « Et l’or apparaît, conscience solaire de la toute présence… » Pour rester sur l’exemple du symbolisme de l’oreille, Annick de Souzenelle voit une profonde similitude entre les petits personnages sculptés sur le linteau du tympan de la cathédrale de Vézelay et l’iconographie hindoue de Ganesha le fils de Shiva. Si les petits hommes de Vézelay sont munis d’énormes oreilles et se tiennent le pied, c’est, explique l’auteur du Symbolisme du corps humain, parce qu’ils ont « entendu’, pris conscience que leur pied est blessé, et marchent à cloche-pied vers leur verticalisation pour leur accomplissement divin. Ganesha quant à lui est représenté traditionnellement avec une tête d’éléphant, un corps d’homme et montant un rat. Car sa force spirituelle est symbolisée par l’amplitude de la tête avec ses larges oreilles et sa trompe. Et pénétré de la lumière divine, Ganesha est sans poids et n’écrase pas le rat, animal rusé qui sait pénétrer dans les endroits difficiles et symbolise l’intelligence apte à pénétrer les problèmes les plus ardus. Il n’y a là nul syncrétisme car il ne s’agit pas de transformer l’hindouisme en religion de l’incarnation. Dans les deux cas en revanche, on retrouve l’idée d’obéissance et d’ouverture à l’esprit que traduit le terme d’oreille en hébreu, ozen. On ne trouve pas non plus chez Annick de Souzenelle de relativisme quant aux fondements de la dogmatique chrétienne. On retrouve plutôt en elle une inspiration philocalique : « Le cœur, écrit-elle, n’est entendu que par celui qui, tel l’apôtre Jean, “au secret divin”, y place son oreille. Car le cœur du labyrinthe c’est aussi le Christ, le Verbe. » On y trouve : l’Épée – l’Arbre de vie – le Bien et le Mal – les Séphiroth – Malkut – les Genoux – les Jambes – la Circoncision – le Déluge – le Labyrinthe – la Porte des hommes – Jacob – le Christ – la Porte des Dieux – les Reins – les Os – le Sang – le Feu – le Cœur – les Poumons – l’Estomac – l’Œuvre au noir – les Enfers – la Souffrance – l’Aigle – Dante – Prométhée – l’Œuvre au blanc – l’Oreille – la Langue – le Rouge – la Salive – Tobie – l’Émeraude – les Cheveux – la Mandorle – les Larmes – les Yeux. |
SOUZENELLE - L’INITIATION, Ouvrir les portes de notre cité intérieure |
Annick de Souzenelle et Pierre-Yves Albrecht |
Edition Le Relié |
2013 |
Dans les sociétés traditionnelles, les différents âges de la vie étaient règles par des rituels d’initiation. Les auteurs de cet ouvrage nous proposent de réfléchir à nouveau sur ce concept et ces pratiques. En ces temps de crise profonde, il est en effet précieux de savoir trouver les racines fondamentales de nos êtres ainsi que nos énergies essentielles. Il est clair que le manque de sens qui caractérise nos sociétés actuelles est le vrai fléau qui nous conduit à la confusion généralisée. Il ne s’agit pas d’instituer de nouvelles religions mais de se poser la question : comment renouer avec cette dimension de l’être qui dépasse infiniment les petits jeux pervers et sclérosants de l’ego ? Car si les forces passionnelles prennent l’avantage, le chaos s’installera. On ne saurait parler d’initiation dans le sens retenu ici sans évoquer le ou les chemins spirituels, se pose alors la question du langage, car les réalités dont on traite ne sont pas d’abord matérielles. Les descriptions de la vie spirituelle ressemblent à des cartes géographiques, celle-ci peuvent être météorologiques, politiques, en relief ou autres choses, mais l’accent sera mis sur les types de renseignements que l’on cherche. Les cartes de la vie spirituelles sont nombreuses, aussi lorsqu’on rentre en spiritualité il importe d’avoir la bonne carte et de savoir la lire ; dans cet ouvrage Annick de Souzenelle présente les trois matrices du corps selon une vue possible de l’arbre séphirotique et y mêle la danse des lettres et des mots hébraïques dont elle est amoureuse depuis longtemps. Au fil de cet ouvrage novateur, Annick de Souzenelle et P. Albrecht nous invitent donc à reconsidérer les valeurs de l’initiation sous des formes renouvelées. Au sommaire : Première partie :
Retour au jardin d’Eden : Deuxième partie : Le
Grand-Œuvre :
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SOUZENELLE - MANIFESTE POUR UNE MUTATION INTÉRIEURE |
Annick de Souzenelle |
Edition Le Relié |
2003 |
L’homme peut-il se réconcilier avec la nature sans se réconcilier d’abord avec lui-même ? Ne doit-il pas plutôt se réconcilier avec sa « terre intérieure ». Car si la nature est dégradée c’est peut-être que l’homme l’est aussi. L’auteur revisite les textes fondateurs
et préconise un retour urgent et indispensable vers l’essentiel. Si, comme
l’affirment les éveillés eux-mêmes, l’Éveil est ce que nous sommes, notre
nature intime et notre réalité ultime, alors il n’est nul besoin de recourir
à des techniques complexes ou des initiations exotiques ou ésotériques, pour
retrouver la mémoire de notre identité véritable. Nul besoin en effet de
discipline sévère, de pratiques rigoureuses ou de connaissances secrètes pour
être soi-même, mais simplement le désir sincère de connaître et comprendre ce
qui se passe en soi. Or, dans notre monde, tout semble fait pour qu’à aucun
moment, il ne soit possible de se livrer à cette exploration intérieure,
l’esprit étant constamment occupé par de multiples activités et les rares
moments de repos, meublés par le son de la radio, de la télévision ou de
l’ordinateur. Même les instants consacrés à la méditation sont le plus
souvent employés à se conformer à des techniques, protocoles ou systèmes,
consistant à se focaliser sur un son, un objet, un symbole, une idée, un
endroit du corps. Or, pour que l’être intérieur ou le moi profond puisse se
manifester, encore faut-il lui en laisser la possibilité et, pour cela, se
tourner vers l’intérieur et s’ouvrir à ce qui survient spontanément en soi. Lorsque l’on entreprend de se
connaître et que l’on porte son attention sur son monde intérieur, on est
d’abord frappé par sa richesse et son foisonnement : sensations, pulsions,
émotions, pensées, désirs, sentiments se succèdent continuellement et (apparemment)
sans ordre, ni logique, faisant penser à une jungle grouillante de vie. Si
l’on accepte son monde intérieur tel qu’il est, en se contentant de le
percevoir avec intérêt, bienveillance et neutralité, alors il reprendra forme
et sens : les pensées, dès lors qu’elles sont écoutées, honorées et prises en
compte, peuvent s’approfondir, quitter le plan superficiel des réactions
émotionnelles et réflexes conformistes, pour donner lieu à des prises de
conscience émanant de la sagesse intérieure, s’avérant être source de
compréhensions, révélations et inspirations appropriées ; les émotions
perçues, acceptées et libérées, se transmutent alors en paix, joie et
plénitude ; quant aux désirs, si leur substrat émotionnel se transmute, ils
s’approfondissent également et deviennent des intuitions justes et
pertinentes, provenant des couches profondes de la conscience. Ainsi ce que l’on pourrait appeler la
méditation libre, naturelle ou spontanée, au lieu d’imposer un ordre
arbitraire et artificiel à ses pensées, désirs et sentiments, consiste
simplement à les accepter, les laisser être et suivre leur cours naturel, que
l’on ne peut déterminer par avance, mais qui aboutit toujours à une
réorganisation, réharmonisation et clarification de l’esprit. Méditer ne
consiste donc pas à adopter le look, la posture et les manières du méditant,
à singer un modèle ou à devenir une statue vivante, mais au contraire à
perdre ou déconstruire les déguisements sociaux, repères et croyances
obsolètes, pour laisser resplendir la magnificence du moi véritable. C’est
ainsi que, couche après couche, strate après strate, la méditation
authentique permet de se libérer de ces vieux vêtements usés et inutiles, qui
recouvrent et masquent le soleil intérieur.
On y parle de retournement, de sacrifice. Du passage du 6 au 7, des mythes grecs, juifs, chinois et chrétiens. |
souzenelle – nous sommes coupÉs en deux |
Annick de souzenelle |
Edition DU RELIE |
2008 |
Annick de
Souzenelle analyse pour la première fois le mythe
de Jonas dans la Bible, à sa manière habituelle, en revenant aux racines
hébraïques du texte pour découvrir le sens caché des mots, et en se servant
de la psychologie jungienne. Ce faisant, elle nous donne une fulgurante
méditation sur nous-mêmes, sur notre temps, avec ses peurs, ses espoirs et
ses dangers. Dans nos sociétés modernes, l’être se trouve de plus en plus
fragmenté, déchiqueté et véritablement coupé en deux par ses besoins, ses
désirs et ses obligations existentielles, face à ses aspirations
spirituelles. On trouvera avec ce livre un CD audio où Annick de Souzenelle
développe sa pensée au fil des questions de Marc de Smedt face à la grave
crise que traverse l’humanité : ses réponses se révèlent passionnantes. Nous y découvrons alors le
responsable de notre aliénation, l’inconscient en tant qu’il n’est plus
visité d’un être conscient ; l’inconscient est le « non accompli », selon le
vocabulaire hébreu, un espace infini, voilé, peuplé d’énergies potentielles
qui gravitent autour du boyau fondateur de l’être ; il est le pôle féminin de
l’être ; abandonné à lui-même, non visité du pôle mâle, « accompli » de
l’être, le conscient, il est une jungle destructrice qui s’objective dans le
monde extérieur auquel l’homme se prostitue. Mais si nous nous retournons vers
lui, de prison, voire d’éventuel tombeau qu’il était, il sera matrice ;
matrice d’eau tout d’abord, elle est d’ordre énergétique et se situe dans
notre corps biologie au niveau du ventre chez l’homme comme chez la femme ;
elle assure la gestation du « Fils » divin, Bar, en hébreux, qui ouvre nos textes
sacrés dans le mot Béréshit ; ce
mot, Béréshit, signifie « dans le principe » ; il peut aussi être lu
Bereshit, « un fils je pose ». le Fils se révèle être le « principe », la «
Semence » divine déposée en notre être (cette qualité de « Semence » lui sera
donnée en Genèse 3, 15 et 4, 25. le Fils est, avec l’Esprit, le noyau
fondateur de l’être dont je viens de parler, l’image de Dieu en nous.
L’Esprit est une puissance d’amour infini qui nous est données pour faire
croître le Fils. |
SOUZENELLE - ŒDIPE INTÉRIEUR – LA PŖÉSENCE DU VERBE DANS LE MYTHE GREC |
Annick de SOUZENELLE |
Edition ALBIN MICHEL |
1999 |
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Parvenu aux portes de Thèbes, il apprend la mort du Roi. La Reine Jocaste promet la couronne et sa main à celui qui délivrera la ville du monstre qui se tient à l'entrée. Ce monstre redoutable est une Sphinge, un être tétramorphe avec des pieds de taureau, un corps de lion, des ailes d'aigle et un visage de femme. Elle dévore les êtres qui se présentent à l'entrée de la ville et se montrent incapables de résoudre l'énigme qu'elle pose. Œdipe décide d'affronter la Sphinge et de répondre à la question essentielle: “Quel est l'animal qui marche sur quatre pieds le matin, sur deux pieds à midi et sur trois pieds le soir ? - L'homme répond Œdipe sans hésitation.” La Sphinge transmet ses pouvoirs à Œdipe. Il entre triomphalement dans Thèbes et épouse la Reine Jocaste. Sans le savoir, Œdipe a épousé sa mère. De leur union naîtront quatre enfants, deux fils (Étéocle et Polynice) et deux filles (Ismène et Antigone). Un terrible fléau s'abat sur la ville entretemps. Tous les êtres vivants (humains, animaux et plantes) sont frappés de stérilité. Œdipe part à la recherche de la cause de ce désastre. Il apprend de l'oracle qu'elle est liée au meurtre du Roi Laïos. Pour en découvrir l'auteur, Œdipe va consulter Tirésias, le devin aveugle. Tirésias refuse de lui révéler le terrible secret. Œdipe le presse de dire la vérité. Le sage finit par lui dire qu'il a tué le Roi, son père et épousé sa mère. Jocaste se pend en apprenant la nouvelle. Œdipe s'arrache les yeux. Guidé par sa fille Antigone, il commence un long voyage dans les ténèbres avant d'être admis dans le séjour des dieux. Ici commence l'histoire. Le destin d’Œdipe, loin de toute fatalité et de toute interprétation déterministe, s’éclaire alors d’une lumière mystique, dans laquelle l’homme est appelé à épouser sa « sœur-mère », symbole de son « féminin intérieur », et à franchir les étapes successives de son initiation ultime. Pour préciser le sens de cette lecture totalement novatrice du mythe œdipien, Annick de Souzenelle nous invite à revisiter aussi l’histoire de Thésée – ce «héros» trop pressé dont les nombreux exploits cachent une fuite de toute exploration intérieure – et celle d’Europe, symbole d’une civilisation dont la vocation première est de se mettre en route vers son Orient. À l’heure d’une «construction de l’Europe» dont la finalité semble si obscure à beaucoup, Annick de Souzenelle signe là l’un de ses livres les plus engagés, et nous appelle à retrouver le sens profond de notre double héritage, celui d’Athènes comme celui de Jérusalem. |
SOUZENELLE - RAISONNANCES BIBLIQUES |
Annick de SOUZENELLE |
Edition Albin MICHEL |
2001 |
A l’heure où commence à s’instaurer un véritable dialogue entre juifs et chrétiens, comment peut-on comprendre le lien qui unit le « Nouveau Testament » à « l’Ancien Testament » ? Pour Annick de Souzenelle, le mystère de cette relation est à entendre comme celui d’une unique Parole de Dieu, dans laquelle le « Bonne nouvelle » résonne en pleine harmonie avec la Première Alliance : elle accomplit ses promesses et dévoile son secret, et son message, à son tour, s’éclaire des mille corrélations subtiles qui la lient à la Torah. Une telle vision, étayée par la Tradition et par l’extraordinaire symbolique des lettres hébraïques, était déjà présente dans toute l’œuvre d’Annick de Souzenelle, depuis « le symbolisme du corps humain » jusqu’au « Féminin de l’être ». Elle est ici développée de façon lumineuse, à travers un parcours qui va du Prologue de Jean au récit de la Pentecôte. Les correspondances très précises que l’auteur établit à propos de la circoncision de Jésus, des Béatitudes ou du Notre Père, nous invitent à changer radicalement notre regard sur ces textes, et par la grâce de leur enseignement, notre regard sur nous-même.
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SOUZENELLE - VA VERS TOI - LA VOCATION DIVINE DE L’HOMME |
Annick de Souzenelle |
Edition Albin Michel |
2013 |
Depuis une trentaine d’années, Annick de Souzenelle a construit une œuvre forte où se rencontrent foi chrétienne orthodoxe, lecture de la Bible à partir de la symbolique des lettres hébraïques, et décryptage des symboles qui habitent l’homme. Ce livre est la synthèse du travail de toute une vie, synthèse en forme d’appel, en écho au « Va vers toi » qu’entendit Abraham et qui le fit se mettre en marche. Annick de Souzenelle s’attache ici à formuler ce qu’elle appelle les « lois ontologiques » dont la Bible, à travers la Loi, les Prophètes et le Christ, nous rappellent la nécessité vitale : « L’homme est un et chacun est unique » ; « L’homme est essentiellement un mutant » ; « Toute relation humaine est en puissance le signe de l’Alliance offerte par Dieu aux hommes » ; « Sans la bénédiction divine, l’Homme ne peut s’accomplir »… Autant de vérités fondamentales qui convergent dans la vocation ultime de l’humanité, qui est une vocation divine, comme l’avait annoncé au 2e siècle saint Irénée : « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu ». Dans son introduction A. de Souzenelle écrit : Moïse est au sommet du Sinaï ; la montagne fume comme une fournaise et tremble avec violence. Le Seigneur descend dans le feu et parle à Moïse. Tout le peuple, au pied de la montagne voit les voix et les éclairs, et la voix du shofar, et la montagne fumante, il est effrayé et se tient à l’écart. Dans ce bouleversement cosmique, le Seigneur prononce les dix commandements, et le ciseau de son Verbe grave ses lumières dans la pierre pour éveiller celles qui sont inscrites au cœur des Hommes depuis le commencement du monde. Ainsi le peuple voit, il voit le secret du Verbe derrière le voile des mots, il s’ouvre à cette épiphanie céleste en son propre cœur, en celui qui bat dans la montagne fumante intérieure, au centre de sa matrice de feu. Ce peuple avait quitté l’Egypte, pays de servitude qui était sa matrice d’eau, or là il voit un monde nouveau, terrifiant et sublime, celui de « l’imaginal », celui des anges. A travers cette fournaise de ce monde minéral, il va repartir vers la terre promise, car son chemin est dorénavant balisé par des lois qu’incarnent ces hiérophantes de Dieu, qui les invitent à fêter ce nouvel état et ces nouvelles lois qui n’ont plus l’amertume de la servitude mais la saveur de miel de l’amour fou de Dieu. Au sommaire de cet ouvrage : L’Homme est UN et chacun est unique - L’homme est un mutant - L’Alliance et la communication - La bénédiction et les mondes angéliques - Les limites et les 12 fils de Jacob - Le bouclier devant l’Epée - « Va ver toi » et le départ d’Abraham - La Pâque et la 9e plaie d’Egypte - Le miracle et la situation d’exil |
spinoza |
Steven nadler |
Edition BAYARD |
2003 |
Si l’on s’accorde aujourd’hui à
voir en Baruch
Spinoza l’un des philosophes les plus importants de tous les
temps, on ne saurait oublier qu’il fut de son vivant l’un des penseurs les
plus révolutionnaires et les plus controversés. Né dans une famille de
négociants juifs portugais installée à Amsterdam, Spinoza fut banni, jeune
homme, de la communauté séfarade, semble-t-il pour ses opinions jugées
hérétiques. Il consacra alors sa vie à la recherche de la vérité, du
bien-être moral et de la liberté. Il s’efforça également de définir sa
conception de la « vraie religion » et sa vision d’un État laïque et
tolérant. |
spinoza – œuvres complÈtes |
La Bibliothèque de la Pléiade |
Edition GALLIMARD |
1954 |
On a trop longtemps donné de
Spinoza une image romantique. On le représentait solitaire et inspiré, coupé
de tout contact avec le monde de l’histoire. Il n’en est rien. De récents
travaux – ceux de Wolfson au tout premier plan – ont montré que, sous
l’aspect d’un développement « more geometrico » sans autre référence qu’à ses
propres prémisses, on trouve une autre œuvre implicite qui est une discussion
patiente de toutes les problèmes de la scolastique juive, chrétienne et même
arabe. Spinoza est aussi un érudit, il est pour le moins dangereux de ne voir
en lui qu’un poète métaphysicien. Cependant la complexité retrouvée de cette
œuvre ne doit pas en masquer l’unité. On a trop parlé d’intuition
fondamentale, pas assez de la construction rationnelle systématique. Spinoza
est un penseur, la satisfaction que peut procurer son œuvre est de l’ordre de
la vérité. C’est le seul but que ce soit proposé son aride discours. |
SPINOZA - PHILOSOPHIE
PRATIQUE |
Gille DELEUZE |
Edition De MINUIT |
1981 |
On
méconnaît la variété de la communauté juive, et le devenir d’un philosophe,
quand on croit nécessaire d’invoquer des influences chrétiennes libérales
pour expliquer, comme du dehors, la rupture de Spinoza. Sans doute avait-il
déjà à Amsterdam, du vivant de son père, suivi des cours à l’école de Van den
Ende, fréquentée par beaucoup de jeunes juifs qui y apprenaient le latin, les
éléments de la philosophie et de la science cartésiennes, mathématiques et
physique (…). Sans doute aussi Spinoza fréquenta-t-il des chrétiens libéraux
et anticléricaux, collégiants et mennonites, inspirés d’un certain panthéisme
et d’un communisme pacifiste.
Toutefois, il semble bien que Van den Ende resta attaché à une forme
de catholicisme, malgré toutes les difficultés de ce culte en Hollande. Quant
à la philosophie des mennonites et collégiants, elle est fort dépassée par
celle de Spinoza, dans la critique religieuse comme dans la conception
éthique et le souci politique. Plus qu’à une influence des mennonites ou même
des cartésiens, on pensera que Spinoza s’est naturellement
tourné vers les milieux les plus tolérants, les plus aptes à recevoir un
excommunié juif qui refusait le christianisme autant que le judaïsme d’où il
était issu, et qui ne devait sa rupture qu’à lui-même. A
Rijnsburg, Spinoza expose à ses amis, en latin, ce qui deviendra le Court traité.
Ceux-ci prennent des notes, Jelles traduit en hollandais, peut-être Spinoza
dicte-t-il certains textes qu’il avait déjà écrits précédemment. Vers 1661, il rédige le Traité de la
réforme de l’entendement, qui s’ouvre sur une sorte d’itinéraire
spirituel, à la manière mennonite, centré sur une dénonciation de la
richesse. Ce Traité,
splendide exposé de la méthode spinoziste, reste inachevé. Vers 1663, pour un
jeune homme qui vivait avec lui, et qui à la fois lui donnait des espoirs et
l’agaçait beaucoup, il présente les Principes
de la philosophie de Descartes, en y joignant un examen critique
des notions scolastiques (Pensées
métaphysiques) : Rieuwertz publie le livre, Jelles fournit les
fonds, Halling le traduira en hollandais. Louis Meyer, médecin, poète,
organisateur d’un nouveau théâtre à Amsterdam, fit la préface. Avec les Principes se termine l’œuvre « professorale » de Spinoza. Peu de
penseurs échappent à la brève tentation d’être professeurs de leurs propres
découvertes, tentation séminaire d’un enseignement spirituel privé. Mais le
projet et le commencement de l’Ethique, dès 1661, font passer
Spinoza dans une autre dimension, dans un autre élément qui, nous le verrons,
ne peut plus être celui d’un « exposé », même méthodique. Peut-être
est-ce pour cette raison que Spinoza laisse inachevé le Traité de la réforme, et
malgré ses intentions ultérieures n’arrivera pas à le reprendre. En
1663, Spinoza s’installe à Voorsburg,
banlieue de La Haye. Il s’établira plus tard dans la capitale. Ce qui définit
Spinoza voyageur, ce ne sont pas les distances qu’il parcourt mais son
aptitude à hanter des pensions meublées, son absence d’attachement, de
possessions et de propriétés, après son renoncement à la succession du père.
Il continue l’Ethique;
dès 1661, les lettres de Spinoza et de ses amis montrent que ceux-ci sont au
courant des thèmes du premier livre, et Simon de Vries, en 1663, fait état
d’un collège dont les membres lisent et commentent les textes envoyés par
Spinoza. Mais, en même temps qu’il se confie à un groupe d’amis, il les prie
de garder ses idées secrètes, de se méfier des étrangers, comme il le fera
encore à l’égard de Leibniz, en 1675. La raison de son installation près de
La Haye est vraisemblablement politique : le voisinage de la capitale lui est
nécessaire pour se rapprocher des milieux libéraux actifs et sortir de
l’indifférence politique du groupe collégiant. Entre les deux grands partis,
calviniste et républicain, la situation est la suivante : le premier reste
attaché aux thèmes de la lutte pour l’indépendance, à une politique de
guerre, aux ambitions de la maison d’Orange, à la formation d’un Etat
centralisé. Le parti républicain, à une politique de paix, à une organisation
provinciale et au développement d’une économie libérale. A la conduite
passionnelle et belliqueuse de la monarchie, Jean de Witt oppose la conduite
rationnelle de la république appuyée d’une méthode naturelle et géométrique.
Or le mystère semble celui-ci : que le peuple reste fidèle au calvinisme, à
la maison d’Orange, à l’intolérance et aux thèmes bellicistes. Il
n’est donc pas étonnant que Spinoza, en 1665, interrompe provisoirement l’Ethique et entreprenne
la rédaction du Traité théologico-politique, dont une des questions
principales est : pourquoi le peuple est-il si profondément irrationnel?
pourquoi se fait-il honneur de son propre esclavage? pourquoi les hommes se battent-ils « pour » leur esclavage
comme si c’était leur liberté? pourquoi est-il si difficile
non seulement de conquérir mais de supporter la liberté? pourquoi une
religion qui se réclame de l’amour et de la joie inspire-t-elle la guerre,
l’intolérance, la malveillance, la haine, la tristesse et le remords? En 1670
paraît le Traité
théologicopolitique, sans nom d’auteur et sous une fausse édition
allemande. Mais l’auteur fut vite identifié; peu de livres suscitèrent autant
de réfutations, d’anathèmes, d’insultes et malédictions : juifs, catholiques,
calvinistes et luthériens, tous les milieux, bien-pensants, les cartésiens
eux-mêmes, rivalisent en dénonciations. C’est là que les termes
« spinozisme », « spinoziste » deviennent des injures et
des menaces. Et même les critiques de Spinoza qui sont soupçonnés de ne pas
être assez durs sont dénoncés. Sans doute en effet y a-t-il parmi ces
critiques des libéraux et cartésiens embarrassés, mais qui, participant à
l’attaque, donnent des gages de leur orthodoxie. Un livre explosif garde pour
toujours sa charge explosive : aujourd’hui encore on ne peut
pas lire le Traité sans y découvrir la fonction de la philosophie comme entreprise
radicale de démystification, ou comme science des « effets ». Un commentateur
récent peut dire que la véritable originalité du Traité est de considérer la religion comme
un effet. Non seulement au sens causal mais en un sens optique, effet dont il
faut chercher le procès de production en le rattachant à ses causes
rationnelles nécessaires telles qu’elles jouent sur des hommes qui ne les
comprennent pas (par exemple, comment les lois de la nature sont
nécessairement appréhendées comme des « signes » par ceux qui ont
l’imagination forte et l’entendement faible). Même avec la
religion Spinoza polit des lunettes, lunettes spéculatives qui font voir l’effet
produit et les lois de sa production. Quand les frères De Witt, en 1672, eurent
été assassinés, et que le parti orangiste eut repris le pouvoir, il ne
pouvait plus être question pour Spinoza de publier l’Ethique: une courte
tentative à Amsterdam, en 1675, le persuade vite d’y renoncer. « Des
théologiens en prirent occasion pour déposer ouvertement une plainte contre
moi auprès du prince et des magistrats; de sots cartésiens en outre, pour
écarter le soupçon de m’être favorables, ne cessaient pas et continuent
d’afficher l’horreur de mes opinions et de mes écrits. » Pour Spinoza,
il n’est pas question de quitter le pays. Mais il est de plus en plus
solitaire et malade. Le seul milieu où il aurait pu vivre en paix lui fait
défaut. Il reçoit pourtant des visites d’hommes éclairés qui veulent
connaître l’Ethique,
quitte ensuite à se joindre aux critiques, ou même à nier ces visites qu’ils
lui firent (ainsi Leibniz, en 1676). La chaire de philosophie que l’Electeur
palatin lui offre à Heidelberg, en 1673, ne peut pas le tenter : Spinoza fait
partie de cette lignée de « penseurs privés » qui renversent les
valeurs et font de la
philosophie à coups de marteau, et non pas des « professeurs
publics » (ceux qui, suivant l’éloge de Leibniz, ne touchent pas aux
sentiments établis, à l’ordre de la Morale et de la Police). « N’ayant jamais
été tenté par l’enseignement public, je n’ai pu me déterminer, bien que j’y
aie longuement réfléchi, à saisir cette magnifique occasion. » La pensée
de Spinoza se trouve maintenant occupée par le problème le plus récent:
quelles sont les chances, d’une aristocratie commerciale? pourquoi la
république libérale a-t-elle fait faillite? d’où vient l’échec de la
démocratie? est-il possible de faire avec la multitude une collectivité d’hommes
libres au lieu d’un rassemblement d’esclaves? Toutes ces questions animent le
Traité
politique, qui reste inachevé, symboliquement, au début du
chapitre sur la démocratie. En février 1677, Spinoza meurt, sans doute d’une
affection pulmonaire, en présence de son ami Meyer, qui emporte les
manuscrits. Dès la fin de l’année, les Opera
posthuma paraissent sur don anonyme. |
SPINOZA - LE RATIONALISME DE SPINOZA |
Ferdinand ALQUIE |
Edition Epiméthée |
1991 |
Qu'est-ce que comprendre un
philosophe? Est-ce découvrir la cohérence logique de ses affirmations? Est-ce
retrouver l'expérience métaphysique qui fut la sienne? Comment parvenir à la
connaissance du troisième genre ? Quel sens donner à l'idée d'un
Dieu-Nature? Voilà des questions auxquelles ce livre essaie de répondre. Spinoza est un des plus grands philosophe de l’histoire.
Né le 24 novembre 1632 dans l’actuelle capitale des Pays-Bas, Amsterdam, il
reçut à la naissance le prénom de Baruch qui signifie en hébreux “ béni”. En
effet, Spinoza naquit dans la communauté juive portugaise de la ville qui en
sa grande majorité était constituée de Marranes. Ces derniers sont des juifs
qui vivaient dans la péninsule ibérique. Pour échapper à l’inquisition, ils
se convertirent au catholicisme. Toutefois, ils n’hésitaient pas à revenir à
leur religion d’origine lorsque les conditions le permettaient. Bien que
parlant le néerlandais au quotidien, ils considéraient le portugais comme
leur langue maternelle et l’employaient en famille. Quant au latin, il faisait
office de langue universelle. Spinoza entre à l’école rabbinique en 1639. Ses
professeurs furent Saül Morteira et Menasseh Ben Israël. Un des évènements
marquants de la vie du jeune fut le châtiment d’Uriel da Costa auquel il
assista en 1647. Ce dernier après avoir nié l’immortalité de l’âme et s’être
fait excommunié, décida de se repentir. Le châtiment des rabbins fut d’une
sévérité rare. Flagellé en public, il se suicida quelques temps plus tard,
après avoir à nouveau, et cette fois par écrit, renié l’immortalité de l’âme.
Son oeuvre est intitulée Exemplar vitæ humanæ. Le jeune Spinoza achève les
études rabbiniques en 1650 et entre à l’université de Leyde. Tout comme ses contemporains, il se met à l’étude du latin
et du grec, mais également des sciences, de la physique et des mathématiques.
Il découvre, durant la même période, la philosophie. À la mort de son père en
1654, Spinoza et son frère prennent la tête de la maison commerce familiale.
Quelques temps plus tard, il rencontre Daniel de Prado lors de tertulias.
Les tertulias sont des rencontres de juifs libéraux. En 1656, Spinoza est
excommunié quelques temps après qu’il ait été victime, selon ses dires, d’une
tentative d’assassinat. Il dira par ailleurs conserver le manteau qu’il
portait ce jour-là, avec la trace de la lame du couteau, afin de se souvenir
de l’influence néfaste que peuvent avoir les religions. Son ami, Daniel de
Prado sera également excommunié. L’excomunion étant rarement pratiquée dans
la communauté juive de l’époque, il semble logique de s’interroger sur les
raisons qui ont été à l’origine de cette action punitive. En se référant au
contexte prévalant, il est facile de comprendre que pour ce groupe qui avait
du pendant longtemps vivre secrètement sa foi, Spinoza et ses idées représentaient
un danger réel. En s’en prenant aussi violemment aux dogmes du judaïsme, il
pouvait ébranler la foi des membres d’un groupe déjà assez restreint et
fragile. En outre, ses positions sur le christianisme constituaient un danger
pour la survie de sa communauté. La démarche des rabbins pouvait donc revêtir
un aspect purement théologique, politique ou un mélange des deux. Spinoza
continue à travailler dans l’entreprise familiale. Spécialiste dans la taille
des verres optiques, il parvient même à se faire un nom. Toutefois, il se
trouve bientôt enlisé dans les disputes familiales. Il est au prise avec son
frère pour des questions d’héritage. Il gagnera le procès, mais finira
malgré tout par tout lui céder volontairement. Il quitte Amsterdam pour
Ouwerkerk. En 1660, il élit domicile à Rinjsburg, un village situé non loin
de Leyde. Il n’est toujours pas célèbre en tant que philosophe, mais jouit
déjà d’une renommée certaine dans celle de la taille des verres optiques. La
même année, il devient membre d’un cercle d’études, composé de personnes de
différentes confessions religieuses. Ces derniers, les Collégiants, estiment
que la foi en Dieu n’a pas besoin de dogme et que le véritable culte ne peut
être qu’intérieur. Il s’y fait de nombreux amis, notamment Simon de Vries,
Louis Meyer, Jan Rieuwertz, Jarig Jelles, Peter Balling et bien d’autres. Il
se lie également d’amitié avec Henry Oldenburg qui deviendra, en 1663,
premier secrétaire de l’Académie royale des sciences du Royaume Uni. Il aura
une correspondance particulièrement riche avec ce dernier. Spinoza ne se fait véritablement connaître comme
philosophe que dans les années 60 du XVIIe siècle. Il présente sa première
oeuvre à ses amis. Elle entrera dans l’histoire sous le nom de “Court
Traité”. En 1661, il se lance dans la rédaction d’un “Traité de la réforme de
l’entendement” qu’il n’achèvera jamais. En 1663, il s’installe à Voorburg. À
cette époque, sa réputation de philosophe est déjà faite. Sa pensée attire
vers lui de nombreux admirateurs dont Jean de Witt qui lui accorde une
pension, mais encore plus d’ennemis. Il est de plus en plus traité d’athée.
Ces œuvres ne sont pas officiellement interdites, c’est uniquement parce
qu’il les rédige non pas en néerlandais, mais en latin. En 1665, il commence
la rédaction du “ Traité théologico-politique”. Ses détracteurs s’emploient à
lui créer des problèmes. En 1668 un de ses disciples Adriaan Koerbagh
est arrêté pour avoir rédigé une oeuvre critiquant le christianisme. Il
refuse, bien que cela lui soit imposé de dénoncer Spinoza comme source
d’inspiration. Cela lui vaudra une condamnation de 10 ans de prison qu’il
n’achèvera jamais. Il mourut un an plus tard. En 1670, comprenant les
conséquences désastreuses qu’aurait la sortie de son livre, Spinoza décida de
le publier anonymement, en mentant même sur le lieu d’édition, qui devint
Hambourg plutôt qu’Amsterdam. Ce livre fit l’effet d’une bombe, car non
seulement il critiquait le clergé, mais il s’attaquait également au
bien-fondé de l’existence des monarchies. Un an plus tard, il se résout de
faire suspendre sa traduction en néerlandais. Malgré toutes les précautions
prises, il est rapidement soupçonné d’être l’auteur. En 1671, Spinoza déménage une fois de plus pour
s’installer chez un ami, Hendrick Van der Spyck, à la Haye. Dans les années
70 du XVIIe siècle, la vie du philosophe, dont la réputation est des plus
sulfureuses, se complique à la suite d’évènements politiques importants.
L’Angleterre et la France entre en guerre et cette dernière annexe les
Provinces-Unies. Son ami et protecteur Jean de Witt démissionne et quelques
temps plus tard, est assassiné avec son frère. En 1673, on lui offre une
place d’enseignant à l’Académie d’Heidelberg qu’il refuse. Un an plus tard,
il décide de se rendre à Amsterdam pour y faire publier un de ses ouvrages
“l’Éthique”. Toutefois, la véhémence des attaques dont il est la cible le
pousse à renoncer. La même année, son Traité théologico-politique est
officiellement condamné. Étant donné que le livre fut publié de façon
anonyme, une enquête officielle est lancée en 1676 pour identifier
formellement l’auteur. Elle n’y parviendra pas. Spinoza, déjà malade,
s’éteint le 21 février 1677. Contrairement à ce qui fut longtemps la version
officielle, Spinoza ne fut pas si solitaire. Il eut un réseau assez important
d’amis auquel on doit la publication de la majorité de ses œuvres à titre
posthume. Il s’agit notamment de l’Éthique, le Traité de la réforme de
l’entendement, l’Abrégé de grammaire Hébraïque, les Lettres et réponses,
ainsi que le Traité politique. L’oeuvre
de Spinoza est certainement l’une des plus marquantes qui puisse être et
malgré le temps, elle demeure incroyablement actuelle. Les idées qu’il
véhicule, pour son époque, sont tout simplement hérétiques. Il s’attaque à la
fois à la vision chrétienne et judaïque de cette entité. Dans le
christianisme, il critique le fait que l’on ait “personnifié” Dieu, car en
lui donnant visage “humain”, on se sera également employé à dévaloriser la
Nature. L’histoire du péché originel en est la démonstration. Quant au Dieu
judaïque, c’est une personnalité particulièrement colérique et violente qui
se comporte en juge sévère avec ses créatures et ne leur permet pas de jouir
de la liberté qu’il leur a pourtant accordée. Pour remédier à cet état de choses, le philosophe prive
cette entité de personnalité. Il rejette définitivement l’hypothèse d’un Dieu
transcendant le monde. Il ne nie pas son existence, mais l’associe à la
Nature. Aucune tractation n’est désormais plus possible avec lui,
contrairement à la vision judaïque. Dans le même ordre d’idées, l’être humain
se trouve lavé du péché originel pour reprendre la conception chrétienne, car
il ne peut avoir commis de “péché” vis-à-vis de la Nature. Spinoza s’oppose
clairement au “Dieu des religions” qui, à son avis, n’a contribué qu’à
asservir les êtres humains en les privant de leur individualité, tout en leur
cultivant des passions pour le moins néfastes. Dans le domaine politique, le
philosophe s’avère avoir une bonne longueur d’avance sur ces contemporains.
D’après lui, il ne saurait exister de gouvernement idéal pour une humanité
parfaite. Cela s’explique simplement par la nature de l’être humain elle-même
qui est bien loin d’être parfaite. L’homme étant de tout temps en proie à ses
passions, il est important que le gouvernement qui le guide en soit un de
raison. À l’idée d’obéissance introduite par Hobbes, Spinoza oppose une
notion de consensus. L’État d’après lui se doit de protéger les citoyens sans
pour autant les priver de leur liberté. Certaines personnes estiment que Spinoza a énoncé les
bases de la démocratie telle qu’elle est vécue aujourd’hui. C’est un leurre.
La vision de Spinoza dépasse largement ce que nous vivons de nos jours. Sa
vision s’apparenterait plutôt à une forme de démocratie absolue qui pour
l’instant n’est pas encore sur le point de voir le jour et n’a même que peu
de chances d’être expérimentée dans un futur proche. Parlant de Spinoza, il
est une chose que l’on peut affirmer avec certitude : cet homme était
largement en avance sur son époque. Il n’est pas surprenant qu’il ait eu
autant de soucis avec ses contemporains. Par ailleurs, lorsqu’on prête un
regard attentif et critique sur la société contemporaine, force est de
remarquer que même de nos jours, ses points de vue restent encore assez
révolutionnaires tant dans les dictatures que les sociétés dites
civilisées. |
spiritualitÉs
& mondialisation |
Divers Auteurs |
Edition ALBIN MICHEL |
2004 |
Il est des mots dont l’impact sur les esprits outrepasse d’emblée le sens
exact qu’on est en mesure de leur donner. Mondialisation et spiritualité sont
de ceux-là. L’a-t-on assez ressassé depuis quelques décennies, que le XXIe
siècle serait »spirituel » ou ne serait pas ! Mais quant à savoir vers quelle
spiritualité s’achemine de gré ou de force le siècle naissant, les paris
restent plus que jamais ouverts et les surenchères prophétiques continuent à
aller bon train : si renouveau
spirituel il y a, les formes seules en seront-elles novatrices, ou bien aussi
les fins dernières et les motivations premières ? Pour nous parler de cette immense mutation
sont invités les philosophes suivants : Unus mundis, unité
du monde et quête de l’universel par : Philippe Faure Le monde, selon la
pensée médiévale - Extraits de textes
choisis par Philippe Faure Barthélémy
l’anglais, le livre des propriétés des choses – Livre VIII Universalité et
mondialisation par : Jean Biès Tradition et images
de la modernité par : Paul
Ballanfat Mondialisation et
retour des sciences traditionnelles par : Jean-Claude Dubois Réflexions sur la
religion et l’Europe par : Raimon
Panikkar Pour une
civilisation de l’Holos au XXIe siècle (les attendus de la modernité dans
l’histoire culturelle et religieuse) par : Constantin Von Barloewen Un mandala pour le
monde par : Françoise Bonardel Postmodernisme,
mondialisme et « New Âge »
par : Charles Lipton Cosmopolitisme et
individuation – entretien avec Françoise
Bonardel et Daryus Shayegan Nostalgie de l’unité
et uniformisation de la nostalgie par : Christian Rangdreuil Mondialisation et
religions par : Jean-Baptiste de
Foucauld Le poème du monde
par : Fabrice Midal |
ST EX - LA SAGESSE DU PETIT PRINCE – A la recherche de l’enfant perdu avec Saint-Exupéry |
Pierre Lassus |
Edition Albin Michel |
2014 |
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Ainsi l’énoncé célèbre : « on ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux », ce secret que le renard offre au petit Prince, n’est-il pas compréhensible qu’à partir du moment où il est possible de s’identifier à l’enfant qui a la capacité de saisir l’essence des choses parce qu’il n’a pas encore muselé ses émotions, et c’est bien ce qu’il se passe dans ce récit : c’est immédiatement après qu’il a, pour la première fois, pu évoquer son enfance, car cette maison qui cache un trésor, l’aviateur soudain, comprend que ce qui fait la beauté des choses est invisible. Au sommaire de cet ouvrage : La fin du commencement - une drôle de petite histoire - Une énigme - une planète à peine plus grande qu’une maison - D’un astre à l’autre - la voix qui crie dans le désert - sur la terre comme au ciel - Tribulations - et verbum caro factum est - tu es mon fils bien-aimé - Eli,Eli, lema sabaqthani - Dessines- moi un mouton - L’annonciation - L’ascension - le découvrement - la rose et le mouton - la sortie d’Eden - |
10 T
TEILHARD DE CHARDIN ET L’INDE |
Maryse Choisy |
Editions Universitaires |
1963 |
Maryse Choisy rencontra Teilhard de Chardin en 1939, et eut une sorte de coup de foudre pour ce Jésuite. Plutôt agnostique, elle va à son contact totalement changé et va se mettre à étudier toutes les facettes de la spiritualité. Le Père Teilhard de Chardin entretiendra avec elle une correspondance importante et suivra pas à pas les progrès de sa protégée. Teilhard n’aimait pas trop l’Inde, M. Choisy au contraire se plongea dans la culture hindouiste avec le Yoga, la Kundalini et les textes sacrés. Teilhard pensait que l’hindouisme était une voie substituée avec ses karmas, ses réincarnations, ses samsara, alors que sa formation de jésuite y était opposé. Maryse Choisy défendra sa position pro-Inde et à travers sa correspondance essaiera de lui prouver le bienfondé de cette tradition qui, ne contredit nullement le « développement par réflexion et surconscience » du phénomène humain. En 1947 Teilhard reconnut que un dialogue interreligieux entre hindouisme et christianisme était une bonne chose, et donc fit machine arrière sur de nombreux points et par la suite accomplit cette synthèse, cette convergence entre Orient et Occident, c’est ce qu’il écrira en 1947 : « En tout domaine de réflexion aussi bien religieuse que scientifique, c’est seulement en union avec tous les hommes de toutes les traditions que l’on peut espérer atteindre le fond de soi-même, non pour nous initier à une forme supérieure d’esprit, mais plutôt grossir et enrichir par double effet de résonnance, la nouvelle note mystique montant de l’Orient, tel me parait en définitive le rôle indispensable et la fonction essentielle de l’Extrême-Orient ». Ce texte, Teilhard l’écrivit en octobre 1918. Le souffle de la Grande Guerre y passe en filigrane, mais aussi tout le drame de la condition humaine qui se prolonge dans le rêve de la Grande Monade. « … Et moi, j’ai eu peur, et le vertige s’est emparé de moi-même, quand mesurant les limites étroites où s’enfermait le globe radieux, j’ai pris soudain conscience de l’isolement irrémédiable où se trouve perdue la gloire de l’Humanité…Les hommes, jusqu’ici, ont toujours vécu à l’ombre des réalités humaines plus grandes qu’eux-mêmes… Pour la première fois, ce soir, en remarquant le bloc unique où nous sommes, tous, à la veille de nous trouver pris, j’ai eu l’impression d’émerger hors de notre race et de dominer un ensemble fermé; et j’ai senti comme si, tous, accrochés les uns aux autres, nous flottions ensemble dans le vide »… Dans une lettre datée du 12 octobre 1926, de Tien-Tsin, Teilhard avoue à l’abbé Gaudefroy : « Je rêve d’une espèce de « Livre de la Terre », où je me laisserais parler, non comme Français, ni comme élément d’un compartiment quelconque, mais comme homme, ou comme « terrestre » simplement. Je voudrais dire la confiance, les ambitions, la plénitude, et aussi les déceptions, les inquiétudes, l’espèce de vertige, de celui qui prend conscience des destinées et des intérêts de la Terre (Humanité) tout entière. Dans ces pages, où je ne chercherais à m’accorder avec aucun des courants d’idées reçues, mais seulement à traduire ce que je sens, je voudrais faire passer l’expression de ma foi en l’œuvre humaine et l’unité humaine, — de ma colère contre les cloisons et les plafonds qui compartimentent encore des fragments spirituels destinés à se joindre, — de notre déception en nous voyant emprisonnés sur une boule dont l’intérêt limité s’épuise, de notre angoisse en nous voyant seuls, tous ensemble, au milieu de l’espace sidéral… » Cette conscience planétaire, si proche déjà de la sensibilité indienne, est dans le style du prophète. Indienne aussi, la manière de dépasser l’angoisse de la mort. Il n’y a qu’une seule issue vers la plus grande Vie, — et c’est la Mort. La seule vraie mort, la bonne mort, est un paroxysme de vie : elle s’obtient par l’effort acharné des vivants pour être plus purs, plus unis, plus tendus hors de la zone où ils sont confinés. Son propre salut ne suffit pas à Teilhard. Dès 1923, il est tout entier dans son désir d’achever l’Univers avec Dieu. « Puisque, une fois encore, Seigneur, non plus dans les forêts de l’Aisne, mais dans les steppes d’Asie, je n’ai ni pain, ni vin, ni autel, je m’élèverai par-dessus les symboles jusqu’à la pure majesté du Réel, et je vous offrirai, moi, votre prêtre, sur l’autel de la Terre entière, le travail et la peine du Monde, Jadis, on traînait dans votre temple les prémices des récoltes et la fleur des troupeaux. L’offrande que vous attendez vraiment, celle dont vous avez mystérieusement besoin chaque jour pour apaiser votre faim, pour étancher votre soif, ce n’est rien moins que l’accroissement du Monde emporté par l’universel devenir. » Teilhard veut « psychiser » la matière, car la forme supérieure d’existence et l’état final d’équilibre pour l’étoffe cosmique est d’être pensée. Il veut donc sauver la pensée du monde et par là donner un sens nouveau au monde. Il veut rapporter la terre à Dieu et ainsi donner une valeur à la terre. Dans ce dépassement, sans le savoir, il rencontre les Upanishads. Cet amour de la terre émet un son unique dans la spiritualité chrétienne. Rome l’a reproché à Teilhard. L’Osservatore Romano du 30 juin-1er juillet 1962 parait scandalisé par ces lignes : Oui les mythes ont toujours raison. Teilhard de Chardin éternellement présent nous aide à vivre, et nous savons déjà que nous ne mourrons pas… |
TEILHARD DE
CHARDIN - introduction à la pensÉe de teilhard de
chardin |
Claude tresmontant |
Edition Du
Seuil |
1956 |
||
Le concordisme est un essai
illégitime de rechercher dans l'Ecriture sainte des connaissances qui ne sont
pas de son ressort, puisqu'elles doivent être fournies normalement par une
enquête scientifique. La
démarche du Père Teilhard n'a rien de commun avec le concordisme. Parler de
concordisme dans son cas, c'est caser paresseusement un problème nouveau dans
un tiroir ancien. La démarche de Teilhard ne consiste pas à rechercher dans
l'Ecriture des vérités scientifiques – il en est loin ! – mais à laisser se
rejoindre en lui les sources du savoir, comme inévitablement l'esprit est
amené à le faire, s'il ne veut pas construire artificiellement des cloisons
étanches, à l'intérieur de lui-même, entre sa foi et sa science." L’évolution nous a appris ce qu’était le temps. La grande
découverte de Teilhard est que l’univers n’est pas cosmos mais cosmogénèse.
Dans un autre sens, l’univers n’est pas clos sur lui-même, il se fait
sans cesse et reste à faire, ce qui est l’occasion pour Tresmontant de
critiquer ce qu’il appelait "la philosophie tentante", à la
mode : La désertion de la question du réel par la philosophie a relégué
celle-ci au rang d'une science humaine ; or, la philosophie est bien
plus qu’une science portant sur l’humain… Dans son refus du fixisme, Teilhard
remarque que l’évolution est orientée selon une loi de récurrence dont
l'Omega demeure le phénomène humain. "L'homme n'apparaît plus, comme dans l'ancien anthropocentrisme
naïf, au centre spatial de l'Univers, - mais il se découvre réellement situé
au sommet du Temps, à la flèche d'une Evolution orientée vers les hauts
Complexes." C’est donc un fait : dans l’histoire de l’univers,
nous passons du plus simple au plus complexe : "la biologie
ne serait pas autre chose que la Physique du très grand complexe." Toutefois, le reproche que l’on continue à
faire dans ce cas de figure est que le simple n’est pas aussi simple que
cela. Le professeur connaît ce reproche. C’est pourquoi il écrit, à la suite
de Teilhard :"Assemblés dans l’ordre, les 360 types de noyaux
atomiques aujourd’hui reconnus par la Physique, de l’hydrogène à l’Uranium,
constituent une hétérogénéité, non une complexité. En ce sens, une Planète
est hétérogène elle n’est pas complexe. La complexité est une hétérogénéité
organisée." En effet, par le biais des travaux de Teilhard,
Tresmontant constate que nous allons des formes les plus simples aux plus
complexes, des monocellulaires jusqu’à l’homme capable de dire
"Je". "Avec l'apparition de la Pensée, tout change : la Noosphère [l’ordre
de la conscience réfléchie] tend
à constituer une unité biologique réelle"
De fait, avec la venue de la conscience réfléchie dans l’univers, la
conception traditionnelle du temps éclate : "Contrairement
au temps cyclique des mythologies panthéistes, le temps de l'Univers est
orienté d'une manière irréversible." (p. 71) Devant ce constat, Teilhard remarque que l’anthropogenèse
continue la biogenèse, laquelle poursuivait l’œuvre de la cosmogénèse. La
vision de Teilhard est unitive : le terme du monde est l’Unité réelle
des êtres dans la diversité de leurs personnes. "L’évolution
cosmique poursuit une œuvre de nature personnelle" rapporte
Tresmontant. L’être humain aussi est inachevé. Le point dit
"Omega" désigne cette personnalisation visée, laquelle a pour axe
le Christ, Pantocrator. Le dessein est
l’ultra-humain : non pas
vers le mieux-être mais
vers le plus-être,
soit l’accomplissement de la
plénitude de l’Homme dans son être |
TEILHARD DE
CHARDIN LA
MESSE SUR LE MONDE |
TEILHARD DE CHARDIN |
Edition ARQA |
2009 |
Au centre de la
pierre bat un cœur rouge d’étamine. Telle une plaie vive, saisie à chaud par
un fer métaphysique dans l’ordonnancement des mots choisis, ce texte fulgure,
assurément incandescent, à l’ombilic même du Verbe fait chair. Le
retournement transmis opère et cramoisis le discours du pèlerin sauvé.
Ecrit sous une
première forme en 1918, ce texte fut remanié en 1923, en plein désert des
Ordos, au cours d’une expédition scientifique et devant l’impossibilité où
l’auteur se trouvait alors de célébrer la messe, le jour de la
Transfiguration.
|
TEILHARD DE
CHARDIN le
milieu divin |
P. teilhard de chardin |
Edition DU SEUIL |
1957 |
Chaque période dans l’histoire de l’Église
voit surgir un nouveau type de chrétien, une nouvelle concrétisation et
incarnation de l’esprit évangélique. La spiritualité du « Milieu divin » ne
nous mène-t-elle pas à découvrir cette forme de vie chrétienne, qui sera
celle des chrétiens des temps nouveaux
après le chrétien rendant témoignage de sa foi jusqu’au martyre,
illustrant les premiers siècles de l’Église ; après le chrétien ambitionnant
l’honneur de servir en chevalier courageux et fidèle le suprême suzerain de
l’époque féodale ; après le chrétien préoccupé avant tout de son salut
personnel des derniers siècles, - voici le chrétien des temps nouveaux,
soucieux avant tout de construire le monde dans le Christ et de contribuer
par son effort et son travail à l’édification de son Corps mystique. Dans cette perspective, le travail,
la science, la technique, l’art, toute la culture humaine, prennent leur
place dans une conception chrétienne de la vie. « Chacune de nos œuvres,
lisons-nous dans le beau livre qu’est Le Milieu divin et qui prend figure
d’une nouvelle Imitation pour les siècles à venir, - chacune de nos œuvres,
par la répercussion plus ou moins lointaine et directe qu’elle a sur le Monde
spirituel, concourt à parfaire le Christ dans sa totalité mystique. » Au sommaire de cet ouvrage : La divinisation des
activités - le problème chrétien de la sanctification
de l’action - une solution incomplète : la
sanctification par la seule intention
- la solution définitive :
l’achèvement du monde « in christo Jesu » -
La communion par l’action
- la perfection de l’effort
humain - l’humanisation de l’effort chrétien - La divinisation des
activités : Extension, profondeur et formes des passivités humaines -
Passivités de croissance, les deux mains de Dieu -
passivités de diminution
- la lutte avec Dieu contre le
mal -
notre défaite apparente et sa transfiguration - la
communion - la vraie résignation - Vues d’ensemble sur l’ascétique
chrétienne - attachement et détachement -
le sens de la croix - la puissance spirituelle de la Matière - Le milieu
Divin : Les attributs du milieu divin
- la nature de ce milieu - le
Christ Universel et la Grande Communion
- le gout de l’être et la
Diaphanie de Dieu -
la pureté, la foi et la fidélité qui opèrent -
la communion des saints et la charité
- remarques et intensification sur la valeur de ce milieu divin -
les ténèbres extérieures et les ames perdues -
L’attente de la Parousie - |
TEILHARD de CHARDIN
L’EXPÉRIENCE DE DIEU |
Ph. GAGNON |
Edition FIDES |
2001 |
Fascinant personnage
que celui de Teilhard de Chardin ! Né en 1881, mort en 1955, il demeure
d’une étonnante actualité. En réponse à un monde en quête de sens bouleversé
par les atrocités de la Première guerre mondiale, il élabore peu à peu la
vision saisissante d’un monde entièrement unifié par un centre au-delà de
lui. Cette perception est
au cœur d’une démarche intellectuelle dans laquelle foi et raison, foi et
science s’interpellent, nouant un dialogue d’une grande fécondité. Des ouvrages comme
« le phénomène humain ; le milieu divin ; les écrits du temps
de la guerre ; ou encore le cœur de la matière », témoignent
éloquemment de son intuition : la « mystique vraie » et le
mouvement de la science qui spiritualise la terre coïncident et ne font
qu’un. En plus d’introduire
à la vie et à l’œuvre de Teilhard de Chardin, cet ouvrage se veut un recueil
de ses grands textes où il livre ses intuitions mystiques. |
TEILHARD
DE CHARDIN - SUR
LE BONHEUR, SUR L’AMOUR |
TEILHARD DE CHARDIN |
ÉDITION DU SEUIL |
1997 |
Comme tous les autres
êtres animés, l’Homme désire essentiellement être heureux, mais cette
exigence fondamentale, chez lui, prend une forme compliquée et nouvelle. De
par son « hominisation » il est devenu un vivant réfléchi et
critique. Or ce don de la réflexion entraîne avec soi deux propriétés
redoutables, qui sont : la perception du possible et la perception de
l’avenir, double pouvoir dont l’apparition suffit à jeter le trouble et
la dispersion dans la montée jusqu’alors si cohérente et si limpide de la
Vie. Perception du possible et perception de l’avenir, l’une et l’autre se
conjuguant pour rendre inexhaustibles et pour disperser en tous sens nos
craintes aussi bien que nos espérances… Là où l’animal ne paraît pas trouver
de difficultés à avancer, infailliblement, vers ce qui le satisfait, l’Homme,
lui, voit, à chaque pas et dans chaque direction, un problème, auquel il n’a
pas cessé, depuis qu’il est Homme, de chercher, sans succès, une solution
définitive et universelle. Ce
petit livre de 90 pages donne la définition de l’amour et du bonheur
par ce grand philosophe. Sur le
Bonheur :
Ajouter un seul point, si petit soit-il, à la magnifique broderie de la
Vie ; discerner l’Immense qui se fait et qui nous attire au cœur et au
terme de nos activités infimes ; le discerner et y adhérer : tel
est au bout du compte, le grand secret du bonheur. Sur
l’Amour :
L’Amour est la plus universelle, la plus formidable et la plus mystérieuse
des énergies cosmiques. A la suite de tâtonnements séculaires, les
institutions sociales l’ont extérieurement endigué et canalisé. Socialement,
on feint de l’ignorer, dans la science, dans les affaires, dans les
assemblées, dans certains comportements – alors que subrepticement il est
partout-. Est-il vraiment possible à l’humanité de continuer à vivre et à
grandir sans s’interroger franchement sur ce qu’elle laisse perdre de vérité
et de force dans son incroyable puissance d’aimer. |
teilhard
de chardin UN AVENTURIER DE LA MÉTAPHYSIQUE |
Claude cuenot |
Edition DU SEUIL |
1962 |
||
Cette terre, il la voit d’abord en géologue. Né au pied du Puy-de-Dôme, dans une maison dominée
par l’horizon assagi des volcans du Primaire, il ne s’est pas livré comme
Pascal à des mesures barométriques, mais il a été un
enfant fasciné par la « solidité » et par la
« consistance » (XIII, 26). Le « fer » en
fut pour lui le premier des symboles. La guerre de 1914-1918 transforma en
déluge de mort ce « fer » qu’il tenait comme enfant dans sa main.
Bientôt, ce ne seront plus les tranchées où les hommes agonisent qui lui
donneront à penser, mais les grands sites quaternaires, où notre humanité naissante
a laissé des crânes et des membres fortuitement fossilisés. En Chine, à Chou-Kou-Tien, Teilhard se trouve à l’heure du rendez-vous
préhistorique avec le Sinanthrope. Nous sommes en 1929. Dans
les environs de Pékin, se trouvent confirmées à quelque 600 000 ans de nous,
les enfances asiatiques de l’humanité et la trace de ses premiers foyers
allumés dans l’histoire. Loin de relativiser l’importance de l’homme dans la
nature, de telles découvertes sont pour Teilhard le signe de l’enracinement de l’humanité dans l’histoire de l’univers et de la vie. Et puisque nous nous trouvons nous-mêmes en
pleine évolution culturelle, et que nous sommes aussi parfois tellement
déroutés par elle, pourquoi ne pas voir en Teilhard non pas celui qui a
réponse à tout, mais celui qui est allé si loin dans sa réflexion sur
l’homme, sur l’évolution et sur le Christ, qu’il peut nous apporter encore
énormément par son inspiration ? Teilhard est l’un des premiers
à avoir proposé une synthèse de l’Histoire de l’Univers telle qu’elle nous
est généralement expliquée aujourd’hui par la communauté scientifique. Sa
vision, présentée entre autre dans Le Phénomène Humain, est conçue autour du
thème central de l’évolution. Il a notamment développé le concept de
« noosphère », enveloppe pensante autour de la terre, et explicité
le phénomène de planétisation auquel nous assistons. Il est resté tout au
long de sa carrière scientifique internationale en contact avec le Muséum
National d’Histoire Naturelle qui accueille sa Fondation. « Depuis
Galilée, écrit-il, il pouvait sembler que l’homme eût perdu toute position
privilégiée dans l’Univers, sous l’influence grandissante des forces
combinées d’invention et de socialisation. Le voilà en train de reprendre la
tête, non plus dans la stabilité mais dans le mouvement, non plus en qualité
de centre mais sous forme de flèche du monde en croissance.
Néo-anthropocentrisme non plus de position, mais de direction de
l’évolution. ». Rappelons à quel titre et avec quelle conséquence. Dans
son dernier livre Le genou de Lucie, Coppens rappelle qu’il y a une
« histoire naturelle de l’humanité » : pas seulement culturelle,
mais aussi naturelle. De son côté, comme astrophysicien, Reeves a pu dire que
« nous sommes de la poussière d’étoiles ». Pas seulement cela, mais
cela aussi et d’abord il n’en reste pas moins que l’homme ainsi compris est
celui qui a franchi le Rubicon de la pensée, grâce au « pas de la réflexion », c’est-à-dire,
commente Teilhard, « au pouvoir qu’il a de se replier sur soi, et de
prendre possession de soi-même comme d’un objet doué de consistance et de
valeur particulière. Non plus seulement connaître mais se connaître, non plus
seulement savoir mais savoir que l’on sait. » Il n’est donc pas possible pour Teilhard
qu’une telle grandeur finisse dans la disparition pure et simple de son
bénéficiaire, ce qui serait le cas dans l’hypothèse d’un « univers qui
continuerait à agir laborieusement dans l’attente consciente de la mort
absolue. Ce serait un monde stupide, un monstre d’esprit, autant dire une
chimère. Donc le monde porte en soi [doit porter en soi]
les garanties d’un succès final dès lors qu’il admet en lui
de la pensée. Un univers ne saurait plus être simplement temporaire, ni à
évolution limitée. Il lui faut par structure émerger dans l’absolu. » Il faut en effet pour Teilhard
« refonder » ou même plus simplement fonder la dynamique de
l’évolution. Elle le conduit, pour sa part, à la
redécouverte d’un Dieu au toucher créateur qui soit d’évolution.
Capable de désirer, de soutenir, d’accompagner de l’intérieur les effets
cosmiques et planétaires des atomes, des cellules, des vivants et finalement
des hommes, ce Dieu, Teilhard l’appelle Oméga,
ultime lettre de l’alphabet grec. Il veut signaler ainsi l’originalité
entièrement singulière d’un type de présence, de fonction et de divine
identité, qui relève d’un Dieu dont les chrétiens confessent qu’il s’est
incarné. Par son Incarnation, le Christ ne se
rapporte donc pas seulement au péché pour le détruire, mais d’abord à
l’identité de l’homme dans l’Univers que Dieu veut s’affilier
(saint Paul, Ephésiens 1, 2-6). C’est pourquoi, tout en étant « le
Rédempteur, [le Christ, pour Teilhard,] n’a pu pénétrer l’étoffe du Cosmos,
s’infuser dans le sang de l’univers, qu’en se fondant d’abord dans la matière
pour en renaître ensuite. La petitesse du Christ dans son
berceau et les petitesses bien plus grandes qui ont précédé
son apparition parmi les hommes n’est pas seulement une leçon morale
d’humilité. Elles sont d’abord l’application d’une loi de naissance et
consécutivement le signe d’une emprise définitive de Jésus sur le monde.
C’est parce que le Christ s’est inoculé dans le
monde comme un élément du monde qu’il n’est plus séparable de
la croissance du monde, tellement incrusté dans le monde visible qu’on ne
saurait plus l’en arracher désormais qu’en ébranlant les fondements mêmes de
l’univers. » (IX, 89). L’incarnation est donc d’abord une incorporation de
Dieu à la réalité du monde qui commande celle de l’homme, pour assurer à
l’homme et au monde la signification dont ni l’un ni l’autre, vu l’amour
qu’est dieu, ne peuvent finalement se passer. « La
Résurrection,
pense Teilhard, nous cherchons beaucoup trop à la regarder comme un événement
apologétique et momentané, comme une petite revanche individuelle du Christ
sur le tombeau. Elle est bien autre chose et bien plus que cela. Elle est un
événement cosmique. Elle marque la prise de possession
effective par le Christ de ses fonctions de Centre universel.
Il s’est étendu jusqu’aux cieux après avoir touché les profondeurs de la
terre. Ceci suppose donc un déplacement de la réflexion
sur l’incarnation, du seul péché à détruire, vers une finitude à
transfigurer. Non pas que ce déplacement évacue le péché.
Mais ce péché est à comprendre de l’intérieur d’une condition humaine qui
cherche dans le monde le pôle absolu dont il ne peut se dispenser… Le message
chrétien le lui révèle et c’est ce message qui commande, pour Teilhard, ce
qu’on peut appeler sa mystique. La mystique de Teilhard comporte un programme
que l’on peut résumer dans trois verbes qui lui sont chers et par lesquels il
définit les conditions du bonheur : se centrer,
se décentrer, se surcentrer. »Se centrer » sur
soi, afin d’exister dans le monde comme un individu, et non s’y disperser
comme une vapeur d’eau. « Se décentrer », pour devenir soi-même
grâce à l’amour de l’autre, donné et reçu. « Se surcentrer » sur un
plus grand que soi, pour accomplir en nous l’Humanité. Pascal, parlant à mots
couverts de l’infini de l’homme, a dit dans une sobriété littérairement
géniale que « l’homme passe l’homme ». Or, celui qui passe l’homme
sans le détruire, c’est évidemment le Christ. Tel était pour Teilhard « le secret de
la Terre ». Tel fut le secret de sa vie. Tel devrait être, à ses yeux, le secret de l’Église à laquelle il demeura fidèle sa vie entière,
malgré des incompréhensions cruelles, injustes et continues.
Celles-ci auraient pu aigrir à tout jamais un cœur moins généreux que le sien
et démobiliser un esprit moins assuré que lui. Mais à ses veux, « il
suffit, pour la Vérité, d’apparaître une seule fois, dans un seul esprit,
pour que rien ne puisse jamais l’empêcher de tout envahir et de tout
enflammer. » (XIII, 117). Ces lignes sont du 15 mars 1955, un mois à
peine avant sa mort. De tels propos éclairent ce que fut la vraie
mystique de Teilhard qui peut fonder la nôtre. Ils nous disent ce qu’a pu
être, à New York, la mort du Père Teilhard le 10 avril 1955, jour de Pâques,
fête de la Résurrection. |
teilhard
de chardin UNE GRANDE ET
SPLENDIDE AVENTURE |
Claude CUENOT |
Edition ÉCRIVAINS DE TOUJOURS |
1990 |
Pierre Teilhard de Chardin. Né en 1881. Après des études philosophies, scientifiques
et théologiques, entre au laboratoire de Paléontologie du Muséum et passe sa thèse
de doctorat ès sciences. Il effectue d’incessants voyages en Égypte, Chine,
Indes, Ceylan et aux Etats-Unis. Il participe à la découverte du
premier crâne du Sinanthrope puis prend part à la Croisière jaune (1931 –
1932). Il meurt en 1955 aux Etats-Unis.
|
teilhard
de chardin UN MYSTIQUE DE LA TRAVERSÉE |
E. de la héronnière |
Edition
Pygmalion |
2003 |
Teilhard
de Chardin est l’un des grands pionniers de la pensée chrétienne de notre
temps. Il a consacré sa vie à définir la place de l’homme dans l’Univers.
Eloigné par l’église, ce jésuite a passé plus de 20 ans à explorer la Chine,
y menant à bien, ses recherches géologiques et paléontologiques sur les
origines de l’homme. Il
a mis au point sa théorie de l’évolution de l’humanité vers une
spiritualisation progressive de la matière centrée sur la personne du Christ.
Edith de la Héronnière est partie jusqu’en Chine sur les traces de cet homme
profondément humain et chrétien, grand voyageur, chercheur insatiable, habité
par une curiosité dévorante et doué de talents multiples : car, on l’oublie
souvent, il fut aussi un poète de la terre et un écrivain fécond. L’auteur
nous révèle également l’existence d’une grande et bouleversante amitié avec
une artiste américaine, elle dégage et met en exergue les grandes lignes de
la mystique chrétienne inscrite au cœur de la pensée de Teilhard de Chardin,
mystique qu’il mettra toujours en avant, notamment avec sa « Messe au
bout du monde » Au
sommaire de cet ouvrage : La sainte Matière - un baptême dans le réel - Dans les Ordos - Exil illimité - Chou-Kou-Tien - la croisière jaune - le tournant - l’énergie humaine - L’éternel féminin - L’homme est entré sans bruit - le cœur de la matière - Bien finir - |
teilhard
de chardin visionnaire
du monde nouveau |
A. DANZIN & J. MASUREL |
Edition ROCHER |
2005 |
Pierre Teilhard de Chardin est né en 1881 en Auvergne.
Très jeune, il se passionne pour les insectes, les fossiles et les belles
pierres. Il doit son goût pour la nature à son père. Sa mère, arrière
petite-nièce de Voltaire, est une femme très pieuse qui lui transmet sa
vocation religieuse. En 1899, il entre au noviciat jésuite d’Aix-en-Provence.
En 1911, il est ordonné prêtre après quatre ans de séminaire théologique en
Angleterre. L’année suivante, il parfait sa formation au Muséum d’histoire
naturelle de Paris. Quand la guerre éclate, il est mobilisé comme brancardier
et obtiendra la médaille militaire et la légion d’honneur pour son
comportement au front, notamment à Verdun. La guerre agit sur lui comme un
révélateur : ses idées comprimées jusqu’alors peuvent désormais éclore.
Il élabore une esquisse de sa pensée via son journal et sa
correspondance avec sa cousine. Pour Teilhard de Chardin, l’univers évolue dans un sens bien
précis, à savoir qu’il existe une constante qui mène vers une complexité
croissante. L’assemblage de particules, de molécules, d’atomes a entraîné
l’apparition improbable de la vie. Au fil du temps, l’homme a appris à
utiliser son cerveau – formidable machine composée de dizaines de milliards
de cellules – et à atteindre le seuil de la pensée réfléchie et de la
conscience. Il a fallu atteindre un seuil de complexité pour aboutir à cette
pensée réfléchie. La complexité est donc une autre dimension de l’univers.
« Nous sommes l’axe et la flèche de l’évolution » écrit-il. Nous
sommes l’aboutissement de 14 milliards d’années de Création, après divers
tâtonnements de la Nature. En somme, nous ne descendons pas su singe, nous
montons du singe et de toutes les espèces qui ont précédé. A l’instar de
toutes les molécules qui composent l’univers, l’humanité tend à s’organiser
de mieux en mieux. Annonçant la planétisation que nous connaissons
aujourd’hui, Teilhard de Chardin développe le concept de
« noosphère » (du mot grec, « noos », esprit), une couche
pensante formée des communications humaines qui entoure le globe. Si l’on
veut maintenir un ordre, il faut créer des liens entre nous, des liens de
nature spirituelle, de confiance, d’amitié. D’amour. Par une démarche
scientifique, Pierre Teilhard de Chardin démontre que l’évolution de l’homme
ne peut se faire que par la spiritualité et en développant des forces
d’amour. Devenu paléontologue après la Première guerre mondiale, il
effectue plusieurs recherches en Chine où il réside de nombreuses années.
Jusqu’à son installation à New York en 1951, il poursuit une
carrière de scientifique ponctué de nombreux voyages d’étude à travers le
monde. Il meurt à New York le jour de Pâques 1955 d’une hémorragie cérébrale.
Ses écrits ne seront publiés qu’après sa mort. Son œuvre inclut les deux
ouvrages rédigés pour être édités, dont Le Phénomène humain, sorti six mois
après sa mort. Sujet de différentes controverses avec l’Eglise de son vivant,
il n’y a plus d’opposition frontale entre le Vatican et Teilhard de Chardin.
Nous l’avons vu, Teilhard de Chardin admet la théorie de l’évolution. Nous
sommes le produit d’une histoire, le fruit d’une construction progressive. Le
Créateur poursuit son œuvre au travers de ses créatures et c’est à nous, fort
de notre état de conscience, de prendre en main notre destinée. L’humanité
entre dans l’Age adulte et c’est à elle de trouver des solutions pour
poursuivre l’espèce. Tous ensembles, nous avons une responsabilité sur notre
avenir. Nous ne pouvons pas procéder par la seule raison. Nous
devons procéder par tâtonnement, comme cela s’est toujours fait depuis le
début de l’Evolution. Il faut partir d’une hypothèse de travail, faire un
essai, et le généraliser si cela fonctionne. Pour ce faire, il faut être
habité par le doute, vérifier que l’essai est valable, le mettre en
concurrence avec d’autres. Il faut savoir s’adapter au monde qui change,
savoir créer l’avenir. Teilhard de Chardin nous dit que toute la société, et
pas seulement les dirigeants politiques, est responsable de ce que nous
allons devenir. Nous sommes responsables de la biosphère (économies
d’énergie, d’eau, moins de pollution…), responsable des avancées
scientifiques… En ce siècle nouveau, il faut que nous fassions une étude prospective
de notre avenir prochain. Selon Teilhard de Chardin, pour accroître une
sphère de connaissances et l’esprit d’amour, l’homme crée une planétisation,
qui permet d’augmenter les inter réactions entre êtres humains. Nous y
sommes. Cette nécessité de ne plus être seul nous engage dans l’aide à la
personne. Nous avons des choses tellement positives à faire qu’il ne
faut pas craindre l’avenir. Malgré la période troublée que nous traversons,
il faut rester positif. Nous allons vers la maturité. Il faut que chacun
comprenne, quelle que soit sa foi et ses convictions personnelles, que le
monde ne peut être que multipolaire, diversifié et que personne ne détient LA
vérité. |
thÉisme
– dÉisme – athÉisme – agnosticisme & autres ismes |
Divers Auteurs |
ARCADIA |
2008 |
Dossier important sur les divers mots, souvent employés, difficilement explicables car compliqués. Divers travaux expliquant le théisme dans le monde religieux et spirituel, profane et traditionnel. Le Déisme de Voltaire jusqu’à son expression
moderne, l’Empirisme de Locke, l’Illuminisme de Böhme et de Swedenborg, le
Jansénisme de Pascal et de Racine, la Pansophie de Comenius, le Piétisme de
Spener, le Cartésianisme de Descartes et de Spinoza, le Quiétisme de Fénelon,
Ramsay et Mme Guyon, le Socinisme de Socinius, la Théosophie de
Eckartshausen, Boehme, et Von Bader, le Rosicrucianisme de C. Rosencreutz, le
Scientisme de Auguste Comte, le Gnosticisme des premiers chrétiens,
l’Agnosticisme mot inventé par T.H. Huxley, le Positivisme, le Panthéisme et
sa religion de la nature prônée par J.J. Rousseau, le Polythéisme, le
Dualisme, le Syncrétisme. Leibniz personnage central de la Rose+Croix,
l’Anthroposophie, le Méthodisme. Comme théologie, théisme est un terme formé à partir de theos
(le mot grec qu’on traduit par Dieu). Si on définit l'athéisme comme la
négation de Dieu, le théisme en est le contraire; il désigne l'affirmation de
Dieu. En fait, il s'agit d'un mot qui provoque beaucoup de confusions et de
malentendus, car on lui donne des sens très différents. Au dix-huitième
siècle, on appelle "théisme" une religion raisonnable et naturelle,
qui implique un lien personnel et vivant avec la divinité, qui comporte une
forme de culte et de prière, qui se manifeste par des sentiments religieux. On distingue le "théisme" du christianisme,
parce que le théisme n'admet pas une révélation surnaturelle et exclusive. Il
ne veut pas accorder un privilège à la Bible. Dieu se manifeste de diverses
manières, principalement dans l'âme et dans la nature. Certains théistes sont
très sévères pour l'idée d'une révélation scripturaire qui, selon eux,
corrompt, la révélation, et entraîne toutes sortes de malheurs (intolérance,
dogmatisme, etc..). D'autres discernent dans la Bible une révélation à côté
et parmi d'autres. On distingue également le théisme du déisme. Le déisme est
une opinion, ou une théorie purement intellectuelle, qui affirme qu'à
l'origine du monde se trouve un être suprême qui l'a créé et qui lui donne
des lois. "Pour le déisme, écrit Henri Arvon, "Dieu est l'horloger
qui a composé et mis en marche le mouvement de l'univers, mais il n'exerce
plus aucune influence sur son œuvre qui a acquis une entière autonomie".
Le déisme n'entraîne aucune religiosité. Il correspond à une conception
purement objective de Dieu, sans élément existentiel. Voltaire représente
assez bien le déisme (il estime le monde inexplicable sans Dieu, mais il ne
cultive aucune piété), alors que Rousseau donne un assez bon exemple de
théisme (il prie, il médite, il adore Dieu, il a des sentiments religieux).
Comme l’écrit Kant, « le déisme croit en un Dieu, mais le théiste en un
Dieu vivant » En philosophie, très souvent "théisme" désigne
une certaine manière, parmi d'autres possibles de concevoir les relations de Dieu
avec le monde. En ce sens, le théisme s'oppose au polythéisme, au panthéisme
et au panenthéisme. Le polythéisme admet l'existence de plusieurs dieux,
alors que pour le théisme il y a un seul dieu. Le panthéisme pense que Dieu est présent en toutes choses,
qu'il est, en quelque sorte l'âme du monde, et que le monde est son corps,
voire que Dieu se confond avec l'univers. On peut représenter le panthéisme
par le schéma suivant : Le panthéisme souligne la présence et l'incarnation
de Dieu dans le monde. Par contre, il supprime son altérité. Il aboutit donc
à poser une autonomie du monde, qui ne se réfère à rien qui lui soit
extérieur et ne dépend de rien d'autre que de lui-même. Finalement, il rend
inutile de parler de Dieu; il suffit de dire "l'Univers", la
"Nature" (Deus sive natura selon une formule de Spinoza) ou
la "Réalité". On a parfois de la peine à le distinguer de
l’athéisme. Le panenthéisme pense que tout s'enracine en Dieu et que
Dieu agit en toutes choses. Panenthéisme vient de trois mots grecs pan
(tout), theos (Dieu), en (en). Pour le panenthéisme, il y a à
la fois extériorité et intériorité entre Dieu et le monde. Dieu est en tout,
tout est en Dieu sans qu'il y ait confusion. De même, la plante est dans la
terre, et la terre entre dans la plante en la nourrissant sans qu'il y ait
identification de l'une et de l'autre. Le théisme voit en Dieu une personne
qui a en face d'elle des choses et des êtres: « Le théisme affirme la
distinction de Dieu et du monde en faisant du premier une personne et en
accordant au second la substantialité, qui devient dans le cas de l'homme la
personnalité. » De même Paul
Tillich définit ainsi le théisme : « Le Dieu du théisme théologique
est un être à côté des autres, et comme tel une partie de l'ensemble de la
réalité. On le considère certes comme la partie la plus importante, mais
néanmoins comme une partie soumise à la structure de la totalité ... On le
considère comme un "soi qui a un monde, comme un "je" en
rapport avec un "tu", comme une cause séparée de ses effets, comme
possédant un espace ... et un temps... » Le néo théisme critique vivement ce théisme. Il lui
reproche de proposer une conception de Dieu qui n’est ni vraisemblable
philosophiquement ni conforme à la Bible et qui serait en partie responsable
du développement de l’athéisme. Chez les théologiens de tendance luthérienne,
"théisme" caractérise tout discours sur Dieu qui lit l’être de Dieu
et qui discerne son action ailleurs que dans la Croix, autre part que dans le
Christ crucifié. Selon Luther la croix, et la croix seule, révèle qui est, ce
qu'est, ce que fait Dieu. Il oppose la "théologie de la croix", la
sienne, à ce qu'il nomme une "théologie de la gloire" qui parle de
Dieu en dehors de la Croix, en le qualifiant, par exemple, d'infini,
d'omnipotent, d'omniscient, etc. Pour les luthériens, Dieu ne se limite
certes pas à la Croix, mais nous ne savons de Dieu que ce que la crucifixion
nous en révèle. Ainsi, certains luthériens considèrent la théologie de Calvin
comme un théisme, parce que pour Calvin, Dieu révèle son être également dans
la création, dans la providence, dans la nature et dans l'histoire. Les néo calvinistes appellent "théisme" une
théorie qui affirme qu'il n'y a nulle contradiction ou incompatibilité entre
la toute-puissance de Dieu et la liberté humaine. Dieu a une puissance telle
qu'il nous fait faire librement ce qu'il veut que nous fassions. Les néo
calvinistes l'opposent au déisme qui désigne, chez eux, toute pensée qui
oppose, et met en concurrence la puissance de Dieu et la liberté humaine. Le
déisme, ainsi défini, estime que Dieu doit renoncer à exercer sa souveraineté
et qu'il lui faut refuser de déterminer l'univers, pour que ses créatures
soient libres. Pour le théisme
classique, Dieu réside ailleurs, en dehors du monde. Il est transcendant, ce
qui veut dire deux choses. D'abord, qu'il se tient à distance, il habite,
même s'il lui arrive d'en sortir, dans un lieu qui nous est inaccessible. La
terre n'est pas sa demeure; il la visite, certes, mais y est étranger.
Ensuite qu'il est différent; son être n'est soumis à aucune des catégories
qui façonnent et conditionnent notre existence. Il n'est pas soumis par
exemple au temps et à l'espace (il peut se trouver au même moment dans plusieurs
endroits, ce qu'on appelle l'ubiquité); il peut être à la fois un et trois;
il peut agir sans tenir compte des lois de la causalité, etc. On reproche à cette conception de n’être pas biblique. Le
Dieu de la Bible n'habite pas dans une sorte d'Olympe métaphysique; il se
trouve au milieu de nous. Nous sommes appelés non pas à sortir des réalités
quotidiennes, de ce qui préoccupe notre monde pour le rencontrer, mais à
discerner sa présence et son action dans notre monde. Au Dieu lointain et
tout autre du théisme s'oppose le Dieu proche de la Bible. Il est Emmanuel
(Dieu avec nous) et nous pouvons lui dire "tu", entrer en dialogue
avec lui. Selon le théisme classique,
de même qu'il se situe en dehors de l'espace, Dieu ne relève pas du temps. Il
est intemporel. On le déclare "Éternel. L'éternité que lui attribue le
théisme classique ne signifie pas seulement qu'il a toujours existé et qu'il
existera toujours, mais qu'il n'est pas soumis à l'écoulement du temps. Il
n'y a pas pour lui d'avant et d'après, ni par conséquent de changement. Il
est immuable. Il reste toujours le même. Il n'a pas à proprement d'histoire. Au contraire, le dynamisme et l'espérance caractérisent le
Dieu biblique. Selon une expression empruntée à Bergson, il est élan
créateur. Il est tendu vers un but qu'il veut réaliser, vers un avenir qu'il
prépare. "Mon Père travaille jusqu'à présent" dit Jésus*,
et l'Apocalypse*
affirme qu'il était, qu'il est et qu'il vient, ce qui implique bien qu'il y a
en lui un mouvement, une progression. Ses relations avec sa créature le
marquent. A un certain moment il devient le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de
Jacob, plus tard le Dieu de Jésus-Christ, ce qu'il n'était pas auparavant. Il
y a donc bien une histoire de Dieu, et pas seulement une histoire humaine. Le théisme classique soutient, en général, la thèse de
l'impassibilité et de l'invulnérabilité de Dieu. Ce qui veut dire qu'il ne
peut pas souffrir. Rien ne le blesse, ne le touche, ni ne l'émeut. Ce qui se
passe dans le monde ne l'affecte pas; il se situe au-dessus des événements
qui ne l'atteignent pas, qui ne troublent pas sa sérénité, qui ne diminuent
ni n'augmentent sa béatitude. Les scolastiques du Moyen Age, Anselme de
Cantorbéry au onzième siècle, Thomas d'Aquin au treizième expliquent qu'il
n'y a aucun rapport, aucune ressemblance entre l'amour que connaissent les êtres
humains, et celui de Dieu. L'amour humain est une passion; il nous affecte,
nous fait souffrir ou nous rend heureux; il ne nous laisse pas intact.
L'amour de Dieu, au contraire, désigne ce qui sort de lui et vient vers nous,
donc un acte, et nullement ce que Dieu éprouve en lui-même, ce qu'il ressent
dans son être. Sur ce point également, le théisme classique se trouve en
opposition avec la Bible qui parle d'un Dieu qui se réjouit ou s'attriste,
qui éprouve des sentiments. Ce qui se passe dans le monde l'affecte. La Croix
permet même de parler de la souffrance de Dieu. Pour la théologie classique,
pour Calvin, par exemple, à Golgotha, seule la nature humaine de Jésus est
torturée et crucifiée, pas sa nature divine. Jésus souffre en tant qu'homme,
pas en tant que Dieu. Au contraire le néo-théisme (mais déjà Luther allait
dans ce sens), parle beaucoup du Dieu humilié, crucifié, douloureux et
vulnérable. Le théisme classique affirme très fortement la
toute-puissance de Dieu, ce qui veut dire non pas seulement qu'il peut tout,
que rien ne lui est impossible (omnipotentia), mais qu'il exerce en
fait une souveraineté totale, un pouvoir absolu (potestas absoluta)
sur l'ensemble de l'univers. Il ne se contente pas de permettre que tel
événement se produise; il décide qu'il se produira. Il détermine chaque
détail de ce qui se passe dans le monde. Rien n'arrive ni n'existe sans sa
volonté. Cette thèse se heurte à trois objections : - D'abord,
elle rend Dieu directement responsable de toutes les catastrophes et malheurs
du monde. Elle fait de lui un bourreau et un criminel. Il aurait voulu Hitler
et les camps de concentrations, les massacres du Ruanda, le sida, la
malnutrition qui tue des millions d'êtres humains. - Ensuite, elle enlève
toute liberté et toute autonomie aux humains et aux autres êtres du monde qui
deviennent de simples marionnettes, que Dieu manipulerait à sa guise. Nous
croyons décider, choisir; en fait ce serait Dieu qui nous déterminerait. Les
théologiens du Process soutiennent qu'en réalité le Dieu de la Bible n'oblige
jamais. Il agit non pas en contraignant, mais en persuadant, en convaincant
(d'où l'importance donnée dans le judéo-christianisme à la parole de Dieu). Ensuite, elle s'oppose aux textes bibliques qui parlent de
la désobéissance des humains, et des échecs de Dieu. On pourrait rétorquer
que la Bible parle de la toute-puissance de Dieu. En fait, souvent ce sont
les traducteurs qui ont introduit cette idée dans les textes. Ils l'ont fait
en toute bonne foi, sans s'en apercevoir, tellement elle leur paraissait
évidente. Ainsi, ils ont rendu l'hébreu El Shaddaï, et le grec Pantocrator
par tout-puissant; or le premier mot veut dire celui qui agit avec force, qui
a de la puissance, et le second celui qui guide, qui oriente. Quand Jésus
déclare qu'il ne tombe pas un moineau à terre sans votre Père (traduction
littérale)*,
les versions anciennes, et encore aujourd'hui certaines écrivent : "sans
la volonté de votre Père", alors que l'on pourrait aussi bien comprendre
: "sans que votre Père soit là, sans sa présence". Il ne va pas de
soi que la Bible affirme la toute-puissance de Dieu; elle dit qu'il est la
puissance qui finira pas l'emporter sur toutes les autres, mais pas celle qui
décide de tout actuellement. Pour le théisme classique, Dieu garantit l'ordre du monde,
l'ordre cosmique, mais aussi l'ordre social et politique. Il l'a établi, et
le maintien. Il appuie les autorités en place et les lois existantes. Il nous
demande d'accepter ce qui est, de nous soumettre, et de nous résigner,
puisqu'il a voulu et veut le monde tel qu'il est. Essayer de le transformer
relève de l'impiété et du blasphème. Tous les courants de pensée sont ici
disséqués et expliqués ce qui permet d’en avoir une meilleure idée. |
thÉodicḖe
– essai |
g.m.
leibniz |
Edition FLAMMARION |
1969 |
Inventeur du mot « théodicée »
LEIBNIZ nous offre ici sa vision de la justice de Dieu en 1680.
Mais dès le moment où l’on est
malade ou dans la misère, Dieu serait lointain. Quelle opinion peut être plus
funeste ? Si nous avons besoin d’être délivrés et rédimés de quelque chose,
ce serait de cette opinion qui, vu notre condition mortelle, ne peut conduire
qu’au désespoir. Il est vrai qu’il ne peut pas y avoir en principe de réponse
à la théodicée. Cela ne tient toutefois pas aux limites de notre faculté de
penser. La question de la théodicée part plutôt de présuppositions
logiquement contradictoires : Dieu y est pensé comme un élément de système du
monde, dont on peut déduire la réalité concrète du monde.
Tout ce qui existe dans l’univers
n’est que relation unilatérale à Dieu. De cette façon, la tentative de
déduire dans la direction inverse quelque chose de Dieu manque de tout
fondement dans le réel. Naturellement, il est logique de chercher par exemple
les causes d’un crash d’avion, afin de les prévenir à l’avenir. Mais si au
lieu de se poser cette question, on spécule sur la question de savoir
pourquoi Dieu n’empêche pas le crash, on part de ces deux présupposés
logiquement incohérents qu’il serait possible de déduire quelque chose de
Dieu, et que l’on pourrait, pour ainsi dire, se placer encore au-dessus de
Dieu pour le juger. Si c’est seulement à partir du monde encore réel et vrai
que nous pouvons parler de Dieu, on ne peut pas faire ensuite valoir cette
réalité du monde contre Dieu. Dieu n’est pas non plus « tout-puissant » dans
le sens seulement potentiel qu’il pourrait faire n’importe quoi, tout le
possible ; il est « puissant en tout », en tout ce qui arrive de fait.
|
THÉOLOGIENS ET
MYSTIQUES AU MOYEN ÂGE |
ALAIN MICHEL |
ÉDITION GALLIMARD |
1997 |
Mille ans de littérature
européenne, dans la seule langue commune, le latin, tel est le gigantesque
massif dont ce livre veut donner l’idée, sans frontières ni barrières
culturelles. Ce qu’a eu de plus beau la pensée médiévale, c’est sa réflexion
sur Dieu, sur l’absolu, sur l’infini, tel que l’ont menée théologiens et
mystique à la suite de saint Augustin, puis elle conduira à Pascal. Passant de
l’enseignement chrétien à la poétique du Saint-Esprit, de la beauté de
l’amour aux divisions de la philosophie, de la rhétorique à la poésie
religieuse, de la sagesse au nom de Dieu, de la douleur à la joie, à travers Anselme, Boèce, Bonaventure, Thomas
d’Aquin, Maître Eckhart, les hymnes les plus célèbres, tel Veni Creator, ce recueil d’extrait, qui
est aussi un commentaire, un essai, une histoire, apporte l’essence de la
sagesse médiévale. Est
développé : Platon, Aristote, Cicéron, Virgile, Philon
d’Alexandrie, la parole scolastique au Moyen Âge, saint Thomas d’Aquin, saint
Bonaventure, le prologue de Jean, le pseudo Denys l’Aréopagite, saint
Augustin et les arts libéraux, Boèce, saint Grégoire le grand, Jean
Scot Erigène, saint Anselme de Cantorbéry, saint Bernard de Clairvaux,
Guillaume de Saint-Thierry, sainte Hildegarde de Bingen, Hugues de Saint
Victor et la méditation, Richard de Saint Victor, le nominalisme d’Abélard,
Jean de Salisbury, Thierry de Chartres, Mathieu de Vendôme, la querelle des
universaux, saint Thomas d’Aquin, son enseignement et sa rhétorique, saint
Bonaventure et ses sermons, Angèle de Foligno, Maître Eckhart et ses sermons,
Thomas a Kempis et son soliloque de l’âme, Henri Suso, Jean Gerson, Henry de
Hesse, de Dante à Pétrarque et Boccace . Un
livre de référence et de recherche sur ces mystiques et théologiens qui ont fait
l’histoire. |
traitÉ
d’athÉologie |
Michel onfray |
Edition GRASSET |
2005 |
« Les trois monothéismes, animés
par une même pulsion de mort généalogique, partagent une série de mépris
identiques : haine de la raison et de l’intelligence ; haine de la liberté ;
haine de tous les livres au nom d’un seul ; haine de la vie ; haine de la
sexualité, des femmes et du plaisir ; haine du féminin ; haine des corps, des
désirs, des pulsions. En lieu et place de tout cela,
judaïsme, christianisme et islam défendent : la foi et la croyance,
l’obéissance et la soumission, le goût de la mort et la passion de l’au-delà,
l’ange asexué et la chasteté, la virginité et la fidélité monogamique,
l’épouse et la mère, l’âme et l’esprit. Autant dire la vie crucifiée et le
néant célébré… » |
traitÉ
de la rÉintÉgration des Êtres |
Martinez de PASQUALLY |
Editions Traditionnelles |
1988 |
Ce traité est la doctrine de base
de Martinez de Pasqually. Il
est le livre de chevet de nombreuses sociétés philosophiques. L’auteur fut Franc-maçon en 1760,
il ouvrit des loges et créa l’ordre des Élus Coëns qui est une branche très
orthodoxe de la Franc-maçonnerie. En 1772 il part pour les Antilles et Louis
Claude de St Martin reprend ce qu’avait créé Martinez de Pasqually. Il n’en reste pas moins que ce
traité resta le socle de ses successeurs. |
TRAITÉ
DU DÉTACHEMENT |
JACQUES ROLLAND |
ÉDITION MAISON DE VIE |
2009 |
Détachement…Un mot étrange, dans
un monde où l’homme semble entravé par mille et un liens contraignants. S’inspirant
de son expérience initiatique, l’auteur montre pourtant l’immense étendue de
ce concept et la nécessité de le mettre en œuvre. En se détachant de
« l’avoir » sous toutes ses formes, en luttant contre les
passivités, en chassant les fantômes, et même en osant penser qu’il est
possible de dépasser la souffrance, le désespoir et la mort, l’homme
n’atteindrait il pas une nouvelle forme d’existence, nourrie d’une
anthropologie et d’une économie spirituelle ? Certes, le
détachement ne suffit pas, et l’auteur indique qu’un certain type d’action
permet à la conscience de s’ouvrir à l’universel. Cette notion du
détachement a toujours était préconisé par les grands mystiques comme Maître
Eckhart, St Thérèse d’Avila, St Jean de la croix et plus près de nous par
les maîtres spirituels contemporains (M.M. Davy, Desjardins, Tollé,
Durkheim, etc.). Cette notion du détachement n’est qu’une étape de la
réalisation spirituelle, mais de ce détachement va découler la notion de
liberté ou plutôt de libération mentale qui ouvre la porte à la notion de
dualité et à la façon de la résoudre, avant d’attaquer l’étape suivante. L’auteur
apporte ses visions et solutions aux questions suivantes : Les
passivités, une anthropologie spirituelle, le détachement de l’avoir, du savoir
et de la connaissance, qu’est-ce que la théologie de l’inhabitation, le
détachement de la prière, de la souffrance, de la mort, le principe
anthropique, le traité du désespoir et le sans -pourquoi, la chasse aux
fantômes, l’électron et le détachement, les vibrations cosmiques et l’homme,
le détachement dans l’univers et le principe d’incertitude, quelles sont les
limites, pourquoi le détachement est-il proche de la virginité, se détacher
vis-à-vis de quoi, quelle est la part indestructible de l’esprit dans
l’univers etc. |
TRANSCENDANCE et IMMANENCE |
DIVERS AUTEURS |
ARCADIA |
2004 |
||
Par contre, chaque être agit selon sa nature. Par
conséquent, il se trouve dans la chose produite, dans tous les êtres dans
l'univers, quelque chose ressemblant à sa cause. Il y a donc dans la
création, quelque chose qui ressemble à Dieu, auteur de toutes choses. Mais,
aussi quelque chose de différent. Tout effet ressemble à sa cause d'une
certaine façon. Tout effet diffère de sa cause d'une autre façon. L'idée d'un sculpteur est réalisée
dans la statue qui est en train de prendre forme dans son atelier. Le
sculpteur réalise la statue dans le marbre, mais il n'est pas celui qui a
produit le marbre. Cela est aussi vrai de la création. Le monde que nous
connaissons a été tiré du néant et il porte les marques de son Auteur.
L'univers si merveilleux dans lequel nous vivons ressemblera de quelque façon
à l'Être qui l'a fait sortir du néant, mais dans une similitude d'existence,
parce qu'il existera toujours une relation entre LUI et sa créature. L'esprit humain ne se contente pas
d'affirmer que Dieu est l'Auteur du monde. Il cherche à saisir s'il y a des
liens entre Dieu et le monde qui est son chef-d’œuvre. Dieu est-Il uniquement
l'architecte qui a conçu et fait les plans de l'édifice et qui l'a abandonné
à son sort, ou est-il indispensable pour son existence ? Dieu se
désintéresse-t-il de son oeuvre après l'avoir créé, tout comme le sculpteur
se désintéresse-t-il de sa sculpture après l'avoir fait surgir du marbre ? La question est donc: Dieu est-il
présent dans l'univers qu'il a créé ? De quelle manière Dieu peut-Il
être présent dans le monde ? Y a-t-il une relation entre son oeuvre et
lui-même ? Les réponses sont multiples, mais nous allons les réduire à trois:
les deux extrêmes et celle du milieu, c'est-à-dire le déisme, le panthéisme
d'une part, et l'immanence, d'autre part. Le déisme enseigne que Dieu est
détaché de l'univers et donc, qu'il est totalement transcendant. Le
panthéisme enseigne que Dieu est identifié à l'univers, donc totalement
immanent. La doctrine traditionnelle de l'immanence enseigne que Dieu est à la
fois transcendant et immanent au monde. Les Latins disaient: Intra cunta, nec
inclusus; Extra cunta, nec exclusus. « Dieu est dans l'univers, mais non
enfermé en lui; Dieu est extérieur à l'univers, mais non exclu de lui.» Le déisme proclame la transcendance
de Dieu. Son erreur cependant est de supposer que Dieu, cause première, ou
cause suprême, se désintéresse du produit de sa Causalité. Cela ne semble pas
logique. La seule raison pour laquelle une cause agit c'est la bonté. La
cause ne peut donc pas être indifférente à son oeuvre. Dieu crée donc le
monde par pure Bonté et il ne peut pas abandonner ou oublier l'oeuvre du
monde à qui il a donné l'existence. Né de l'amour, le monde doit et
sera toujours aimé par Celui qui lui a donné d'exister. Le déisme est donc
impossible. Le panthéisme, en revanche, rend
impossible l'amour de Dieu en l'identifiant au monde. Si Dieu n'est pas
distinct du monde, alors aimer Dieu signifie aimer le monde. Pire encore, le
monde s'aimant lui-même. Sans possibilité d'amour, toute morale doit cesser
d'exister. Un Dieu qui est la totalité de l'univers ne peut être éthique ou
moral. Ce Dieu n'est ni bon ni mauvais. Tout simplement parce que le «TOUT »
qu'est Dieu comprend le bien et le mal. On le voit bien: lorsqu'on veut
rendre Dieu organique avec l'univers et évoluant avec lui, complique
bien les choses.... L'espace-temps devient la matière originelle de Dieu et
de l'univers. Ce qui est tout à fait contradictoire comme nous l'avons montré
lors de textes précédents. Logiquement, les philosophes ou les professeurs de
philosophie qui professent la thèse du panthéisme, devraient ou démissionner
ou cesse d'enseigner l'éthique. Ils sont en contradiction avec leur propre
discipline. La solution à ce problème se
trouve dans l'immanence de Dieu. Dieu n'est pas uniquement transcendant au
monde. Dieu n'est pas uniquement immanent au monde. Dieu est à la fois
transcendant et immanent au monde. L'immanence de Dieu peut s'exprimer de
trois façons dans l'univers. 1) d'abord substantiellement: dans ce cas, la
substance de Dieu ne fait qu'un avec le monde. C'est le panthéisme que
nous avons rejeté. 2) Personnellement: union hypostatique dans laquelle la
nature de Dieu et la nature de l'homme seraient unies dans l'unité du Christ
Sauveur. C'est le mystère de l'Incarnation du Fils de Dieu auquel les
catholiques adhèrent. Ce problème relève plus des théologiens. 3)
Causalement: à cause de son Acte créateur, par lequel Dieu donna naissance au
monde et reste la base omniprésente de toute existence finie et de toute
activité. Voilà la vraie notion de l'immanence de Dieu pour un philosophe. L'immanence de Dieu présuppose
d'abord que l'existence de Dieu est déjà prouvée. Ceci étant fait, on peut se
demander si le Créateur a laissé sa marque dans la Création, un peu comme
l'artiste qui signe son oeuvre. Les oeuvres de Rembrandt n'ont pas besoin
d'être signé: on les reconnaît tous aux jeux d'ombres et de lumière.
L'Artiste divin est-il tout aussi présent dans Son oeuvre et à quels signes
peut-on le reconnaître? La réponse est dans la Causalité avec laquelle Dieu
créa l'univers. L'existence dans lequel nous vivons et le monde qui nous
entoure est le seul effet de l'Acte divin de la Création auquel toute chose
peut être ramenée. Ces trois causes, faut-il le
rappeler, préexistent dans une seule Substance. Elles proviennent de la même
Substance, sous trois aspects différents. La Cause formelle est l'intellect
de la substance dont découle l'idée. La Cause finale est la volonté de la
substance dont provient la fin. La Cause efficiente est la puissance de la
substance dont découle l'action. Le
sculpteur, avant de réaliser une statue, vérifie si trois conditions peuvent
être remplies. D'abord, il doit y avoir une idée ou un modèle et ensuite le
désir de le reproduire, c'est-à-dire qu'il doit aimer son idée.
Troisièmement, il doit avoir la capacité de réaliser son désir, c'est-à-dire
la force de l'exécuter. Si une de ces trois conditions manquent, la statue ne
pourra jamais être réalisée. Quand la sculpture est réalisée, celle-ci
révèle non seulement le degré de coopération des trois causes
mentionnées plus haut, mais aussi leur degré de perfection chez l'artiste.
Plus son idée est noble, plus son amour pour elle est intense, et plus son
oeuvre sera parfaite, car l'artiste lui-même est immanent à ces trois causes.
Dieu est l'Auteur et le Créateur de l'Univers. Nous l'avons montré
antérieurement. Dieu créa l'univers par une triple causalité fondée sur
l'unité de sa nature ou de Sa substance, et puisque operatur sequiter
esse (l'oeuvre suit l'Être), il s'ensuit que Dieu est présent et immanent au
monde de trois façons, comme l'artiste l'est dans sa statue: Dieu est présent
comme la Sagesse qui conçoit le monde; Dieu est présent par la Volonté qui
ordonne le monde; Dieu est présent par Sa Puissance qui gouverne le monde. Une autre précision. Dieu n'est
pas la cause statique de l'univers, c'est à -dire la Cause qui aurait
conçu le monde, lui aurait donné des lois, l'aurait créé puis... l'aurait
abandonné. Dieu est plus que l'architecte d'une maison qui fait les plans de
la demeure et l'exécute. Si l'architecte meurt, la maison reste debout, sans
lui, parce qu'il n'en est que la cause statique, la raison de son devenir. Au
contraire, Dieu est la cause dynamique aussi bien que statique de l'univers.
Il est non seulement la cause de sa création (causa in fieri) mais aussi la
cause de son existence (causa in esse). Les artistes nous démontrent chaque
jour que rien se fait sans plan et sans ébauche. Avant de construire
l'édifice, on prend la peine de consulter un architecte, de suivre ensuite
ses plans. Toute chose en ce monde a été
créée d'après les idées existant de toute éternité dans l'esprit de Dieu.
Dieu étant l'Intelligence parfaite, il possède les idées et les images des
êtres auxquels il désire et donne le jour. Chaque être en ce monde (plante,
oiseau, fleur, arbre, être humain, etc.) a eu son modèle spirituel dans
l'Esprit divin. Les idées d'un artiste,- un sculpteur par exemple - sont
imitables ad extra. Les idées de Dieu, grand architecte du monde le sont
également. De ces idées archétypales on peut tirer trois conclusions: 1) Dieu est présent dans l'univers
d'une façon semblable à l'artiste. Les idées que Michel-Ange se faisait de la
création se retrouvent dans ses tableaux de la Chapelle Sixtine.
Les idées archétypales de Dieu se retrouvent aussi dansl'univers.
3) Finalement, la Sagesse de Dieu
présente dans les choses n'est pas uniquement la raison de leur existence et
de leur richesse. La Sagesse de Dieu explique notre propre intelligibilité.
L'intelligence fournie par le Créateur nous donne d'entrer en contact avec
les choses et d'en tirer la forme ou l'idée. La connaissance que nous avons
des êtres est avant tout spirituelle. L'intellect actif a le pouvoir de
saisir l'essence des choses, la forme qui en fait ce qu'elles sont. La forme
ou l'idée que nous tirons du monde sensible est la participation en quelque
sorte de l'Idée archétypale de cette chose à l'Esprit divin. Tout comme la
cathédrale ou le musée est la participation de l'idée à l'esprit de
l'architecte. Il s'ensuit qu'en connaissant
l'essence ou la nature des choses, l'esprit connaît leur ressemblance aux
idées divines. La Sagesse de Dieu devient ainsi immanente à nos esprits par
l'intermédiaire des choses que nous connaissons. Comme la vérité est la conformité
de l'esprit aux choses, chaque fois que nous l'atteignons par l'idée que nous
nous faisons de Dieu, nous faisons éclater la Sagesse de Dieu dans le monde.
Ceci explique pourquoi les Grecs mettaient tant d'importance sans doute sur
la contemplation, en regard de l'action. Jean Staune nous explique
pourquoi la Science est arrivée au XXe siècle à s’interroger et à accepté
l’hypothèse d’une transcendance, grâce surtout aux travaux de la physique
quantique, des nouvelles découvertes de l’astrophysique et de la biologie. Le docteur Duvshani expose sa théorie à
travers les textes judaïques et en parlant du sacré et des saints fait un
rapprochement avec l’immanence et la transcendance, en parlant du Mont Sinaï,
ou ces deux concepts vont fusionnés pour donner naissance à la Loi Divine, laquelle inventera un service
particulier (les lévites) et une
nation séparée, c'est-à-dire au service de Dieu (Israël). Pierre Benzaquen et
Luc Ferry
dialoguent sur la philosophie de la transcendance et de son éthique. Pour eux
c’est la transcendance que nous découvrons à l’intérieur de nous-mêmes, à
partir de nos propres expériences vécues, tout en sachant qu’il y aura
toujours une part d’invisible en nous. Part qu’il faut accepter. Le miroir et la
Transcendance
au 3e degré nous invitent à une réflexion sur les fins dernières
de l’homme et du monde et l’invite à passer des chemins de la Connaissance à
celui de la Lumière, car le miroir et la mort sont intimement associés,
évoquant l’au-delà invisible mais inéluctable. Régis Blanchet à travers les rites,
les rituels et le sacré sous l’angle du panthéisme nous explique ces notions
d’immanence et de transcendance. Paul-André Chaptal dans un article
remarquable –Apport de l’Alchimie chinoise à
la pensée initiatique- nous explique pourquoi et comment dans la
transcendance monothéiste, l’absolu est au-delà des catégories et des
dimensions de l’intelligible et même s’il est ressenti particulièrement
immanent, cela est dû à un bienfait de Sa Transcendante Bonté. |
TRESMONTANT - APOCALYPSE
DE JEAN - |
Claude tresmontant |
Edition F. X. de Guibert |
12005 |
L'Apocalypse
est une grande lettre adressée aux communautés chrétiennes de l'Asie mineure
et, peut-être, à d'autres communautés. C'est un livre simple et clair. Il
annonce, quelque vingt ans avant la catastrophe, la prise et la destruction
de Jérusalem, la Ville sainte, qui a eu lieu durant l'été 70. Il commande à
la petite communauté chrétienne qui se trouvait à Jérusalem de quitter la
Ville sainte pendant qu'il est encore temps. Nous savons par des documents
anciens que, de fait, la petite communauté chrétienne de Jérusalem a quitté
la Ville sainte vers l'année 66 et s'est réfugiée à Pella. L'Apocalypse
annonce et décrit la descente de la Nouvelle Jérusalem, qui est l'Epouse du
Christ, l'Eglise, l'Ensemble des hommes, des femmes et des enfants qui
constituent la nouvelle humanité, l'humanité créée nouvelle. Le livre est
obscur pour nous aujourd'hui, parce qu'il est écrit dans un langage
symbolique qui est constamment celui du Temple de Jérusalem - lequel était
encore debout lorsque l'Apocalypse a été composée - celui de sa liturgie, et
de tous ses objets symboliques. Il est obscur aussi pour nous parce qu'il est
écrit dans un langage chiffré, compréhensible pour celui qui écrivait
l'Apocalypse et pour les destinataires. Il est écrit dans un langage chiffré
et secret parce que, lorsque l'Apocalypse a été composée, la communauté
chrétienne de Jérusalem et les communautés chrétiennes du bassin de la
Méditerranée subissent, depuis des années, des persécutions sanglantes, de la
part des hautes autorités politiques et religieuses de Jérusalem. Nous
avons du mal à déchiffrer le code dans certains cas. Non seulement les
communautés chrétiennes sont persécutées à mort, à Jérusalem et ailleurs, par
les rois de la dynastie judéenne et par les représentants du Haut Sacerdoce,
mais de plus nous sommes sous l'occupation romaine. Des soulèvements divers,
depuis des années, suscitent de la part des procurateurs romains des
répressions, sanglantes elles aussi. Bientôt l'insurrection générale va
provoquer la catastrophe de l'année 70.Tout devient obscur, tout devient même
incompréhensible, si l'on tire, si l'on sort l'Apocalypse de son contexte
historique, en renvoyant sa composition aux dernières années du Ier siècle de
notre ère ou même aux premières années du IIe siècle. Alors
on cherche dans l'avenir, par rapport à cette date supposée et arbitraire de
composition, les événements auxquels il est fait allusion dans l'Apocalypse.
Depuis bientôt dix-neuf siècles, de génération en génération, on cherche à
appliquer aux événements et aux hommes des siècles suivants ce qui, en
réalité, se rapporte aux événements et aux hommes des années 50-70. |
TRESMONTANT - ENQUÊTE
SUR L’APOCALYPSE |
Claude TRESMONTANT |
Edition FX de GUIBERT |
1994 |
||
Il connait les Saintes
Ecritures hébraïques par cœur et procède par allusions dans un langage
parfaitement clair pour ses destinataires. La destruction en 70 de Jérusalem,
berceau du christianisme, enlève tout mystère et toute ambigüité sur le fait
que ce texte soit devenu très vite incompréhensible. Pour nous permettre
de retrouver le sens de ces oracles de l’Apocalypse, C. Tresmontant met sous
nos yeux les textes de deux historiens contemporains des événements, Flavius
Josèphe et Philon d’Alexandrie qui traduisent les faits et les textes de la
Sainte Ecriture permettant ainsi de comprendre le langage d’Iohannan et
dégageant les allusions aux faits et aux événements de cette époque.
Iohannan, l’auteur de l’Apocalypse, était lui-même kohen, prêtre du Temple de
Jérusalem, il a été kohen gadol, grand prêtre en 36-37. C’est le même
Iohannan qui a fourni le dossier de notes, dont nous avons la traduction en
langue grecque : l’évangile de Jean. Il annonce, dans les
années 50, c'est-à-dire quelques 20 ans plus tard, la prise et la destruction
de Jérusalem, qui aura bien lieu en 70 et il demande aux frères et aux sœurs
de la petite communauté chrétienne de Jérusalem de se sauver avant qu’il ne
soit trop tard ; ce qu’elles firent avant l’année 66, commencement de la
grande guerre entre les judéens et les romains. Iohannan annonce la naissance
de la nouvelle Jérusalem, qui est la Communauté (L’église) elle-même,
l’Epousée, la Chérie, non pas faite de pierres, mais avec des êtres vivants,
il fait appel à une interprétation ésotérique du Cantique des cantiques et du
rouleau d’Esther. Philosophie de l’histoire qui annonce l’inéluctable
destruction des empires, philosophie politique qui traite des rapports entre
l’église et l’état, l’Apocalypse est une prophétie déjà réalisée qui porte
aussi sur l’avenir de la création Au sommaire de cet ouvrage de 460 pages : Les antécédents : le livre de
Daniel - le premier livre des Maccabées -
Joseph ben Mattit-iahou ha-kôhen
- Epictète - Le contexte historique et politique – A
l’origine ou la source du pouvoir
- les empereurs romains -
Jules César - Auguste
- Tibère -
Caius - Caligula
- Claude -
Néron - Galba
- Othon -
Vitellius - Vespasien
- les gouverneurs romains
entre 6 et 68 - Pontius Pilatus - Cuspius Fadus -
Tiberius Alexander - Ventidius Cumanus -
Félix - Porcius Festus - la
mise à mort de Iaaqôb - Albinus
- Gessius Florus -
les rois judéens - Hérode dit le grand -
Philippe - Hérode Antipas -
Archélaus - Hérode Agrippa -
l’affaire de la statue - Philon d’Alexandrie -
Paul - Joseph
- l’avènement de l’empereur
Claude - Hérode de Chalcis -
les grands prêtres du Temple de Salomon - le
vêtement - les tentures et le rideau - la
draperie - le manteau de l’éphod - le
petalon - la tunique du grand prêtre - le
Sepher ben Sira - la lettre d’Aristée à Philocrate - Mais qui est donc Iohanan de
l’Apocalypse ? - Iohanan surnommé Marcus -
Celui dont in ne veut pas dire le nom
- l’affaire du calendrier -
la maison du kohen ha-gadôl
- le tombeau - et
si je veux qu’il reste… - La prise et la destruction de Jérusalem -
Ceux qui se disent eux même envoyés
- Nikolaos -
les judéens - les jours d’Antipas - la
femme Iezabel - langage codé -
Sardes - le Amen
- Le Temple de Jérusalem livré
aux païens - Jérusalem piétiné -
les deux témoins - la femme qui enfante - la
bête qui monte de la mer, de la terre et du pays - la
chute de Jérusalem - la vigne
- l’Euphrate -
les grêlons - la prostituée - la
datation - Sortez mon peuple au milieu d’elle -
prévisions et prophéties - La nouvelle Jérusalem - Schir ha schirim - le rouleau d’Esther - l’affaire du Temple - la question des sacrifices - la lettre aux hébreux - . |
TRESMONTANT - essai sur la
pensÉe hḖbraïque |
Claude tresmontant |
Edition du Cerf |
1956 |
C’est avec la grande pensée, celle
des philosophes de la Grèce, que l’auteur compare la pensée biblique et
révélée. Ce dialogue est au cœur de notre civilisation et se poursuit avec le
christianisme. L’auteur nous fait participer à
ces réflexions et nous baignons dans le dogme chrétien, la théologie
chrétienne, la Révélation, la Grèce antique et ses philosophes et la pensée
biblique. Au sommaire de cet excellent livre : Chapitre
1 :
La création et le crée - le temps
- le temps et l’éternité -
Création et fabrication, l’idée de matière -
Le sensible, le symbolisme des éléments, le particulier -
le Mâshal - Chapitre 2 :
Schéma de l’anthropologie biblique
- L’absence du dualisme âme et corps -
La dimension nouvelle ; le pneuma - Chapitre 3 :
L’intelligence - le cœur de l’homme -
la pensée et l’action - l’intelligence spirituelle qui est la
foi - Le renouvellement de l’intellect et la
philosophie chrétienne - Chapitre
4 :
Le néo-platonisme de Bergson - le souci
- La pensée hébraïque et
l’Eglise - |
TRESMONTANT - Ḗtude DE mḖtaphysique BIBLIQUE - |
Claude tresmontant |
Edition F. X. de Guibert |
1998 |
La métaphysique biblique, parmi les autres métaphysiques,
celles de l'Inde, de la Grèce ou de l'occident non chrétien, occupe une
situation exceptionnelle. C'est une métaphysique à part, avec sa structure
propre, son point de départ et ses tendances personnelles. Elle a,
pourrait-on dire, une nature essentiellement différente des autres
métaphysiques, les métaphysiques des nations... Le philosophe peut-il,
doit-il, aujourd'hui encore, tenir compte de l'apport métaphysique des Livres
inspirés, sans porter préjudice aux droits légitimes, aux exigences
irrépressibles de la raison, ni aux connaissances positives accumulées par
des siècles de recherche ? En un mot, la métaphysique biblique, est-elle
vraie... ? " Deuxième ouvrage de Claude Tresmontant qui a
obtenu l’Imprimatur, Etudes de métaphysique biblique entend mettre en évidence la cohérence
et l’originalité de la métaphysique chrétienne, laquelle mérite autant
d’attention que toutes les autres, qu’elles soient de l’Inde, de la Grèce ou
d’ailleurs. D’emblée, Tresmontant se refuse à tout
concordisme ; il n’est pas question d’appliquer au réel, coûte que
coûte, ce qui est écrit dans les Ecritures ; celles-ci n’ont jamais eu
d’autre vocation que de proposer un message spirituel ; elles ne
sont pas un traité de physique. Sans se limiter à une présentation détaillée,
Tresmontant compare la métaphysique biblique avec les autres qui lui sont
opposées, en prenant soin de suivre ce que les sciences expérimentales nous
révèlent du monde de manière certaine. L’enjeu est exigeant : "La métaphysique biblique est-elle
vraie ?" Pour répondre à cette importante question,
Tresmontant effectue un véritable déblaiement. La métaphysique biblique est
une philosophie, dans la mesure où elle traite de l’être intégralement
mais "n’est pas
repliée sur soi, ni suffisante». A-t-elle une spécificité ? Oui, comme les autres
métaphysiques… mais elle n’est absolument pas comparable avec aucune d’entre
elles ; elle est strictement originale et, surtout, ouverte au
réel. Par exemple, Tresmontant fait très simplement observer que l’idée de
création "n'est pas
une idée naturelle à la pensée humaine. C'est une idée qui remonte
une pente et rencontre, quand elle se présente, une résistance. Elle ne vient
pas naturellement à l'esprit des métaphysiciens." Il rappelle qu’aucune métaphysique de la
création n’a été présentée ailleurs que dans le milieu hébraïque ; loin
d’être achevée, la création est en train de se faire. De plus, l’eschatologie est une idée biblique
qui traduit un refus du schéma cyclique propre à la plupart des métaphysiques
humaines. Le temps est ici vectoriel ; pas d’éternel retour, ce qui lui permet
d’affirmer : "Les
prophètes hébreux ont été les fondateurs et les promoteurs d'une science de
l'histoire." La
loi d'entropie : Tresmontant en
profite pour s’arrêter sur le second principe de thermodynamique de
Carnot-Clausius qui démontre l’entropie, "la plus métaphysique des lois de la
physique" selon Bergson, stipulant
que l’univers entier se modifie dans le temps, dans une direction
constante. Chose amusante, par le biais d’Emile Meyerson, chimiste de
formation et épistémologue, on constate que cette loi de l’entropie a eu
beaucoup de difficulté pour être acceptée dans le milieu scientifique.
L’exemple le plus célèbre est celui de Haeckel, le biologiste partisan de la
théorie moniste selon laquelle l’Univers est la seule Substance : "Si cette théorie de l’entropie était
exacte, il faudrait qu’à cette fin du monde qu’on admet correspondît aussi un
commencement… Ces deux idées, d’après notre conception moniste et
rigoureusement logique du processus cosmogénétique éternel, sont aussi
inadmissibles l’une que l’autre ; toutes deux sont en contradiction avec
la loi de la substance… La seconde proposition de la théorie mécanique de la
chaleur contredit la première et doit être sacrifiée." Il faut le relire pour le croire :
selon Haeckel, il faut sacrifier un fait d’expérience pour préférer nos ‘’a priori’’ métaphysiques ! Haeckel va jusqu’à déformer le principe de
Carnot en minimisant son champ d’application ; ainsi, à ses yeux,
l’entropie ne viserait que des "processus particuliers", alors que "dans le grand Tout du Cosmos, les choses
se passent bien autrement." Selon Arrenius, si cette loi était exacte, "cette mort calorique devrait déjà s’être
établie depuis les temps infinis que le monde existe." Or,
c’est bien ce qui fait question : est-ce que le monde existe depuis une éternité
comme s’accordent à le penser, selon un réflexe éminemment psychologique, la
plupart des savants ? La réponse est non puisque, de fait, l’entropie
est un phénomène spatio-temporel. La dégradation rejoint ainsi
l’évolution, ce qui pousse Tresmontant à écrire : "L'évolution biologique, découverte au
siècle dernier, a enseigné à la philosophie ce que signifiait le temps." L’ouvrage est important. Il révèle qu’en
opposition à la cohérence de la métaphysique biblique, spirituelle, il
existe une métaphysique psychologique qui continue d’être ignorée et
que l’on peut pratiquer comme Monsieur Jourdain faisait de la prose :
c’est la gnose. Il s’agit d’un déisme qui enseigne l’existence d’un
Dieu impersonnel ; la divinisation de l’univers, lui conférant
son éternité, est emblématique de cette préférence psychologique. La grande
conclusion du sondage effectué est éclairante. La métaphysique biblique n’est
pas seulement originale, elle est en avance sur son temps.
Mieux : rien dans le réel ne contredit ce qu’elle propose. Bien au contraire,
les sciences expérimentales ne font que confirmer ce qu’elle dit au sujet du
temps, de l’espace, de l’anthropologie, du réel tout entier. En somme, le lecteur découvre une analyse
comparée minutieuse qui préfigure Les métaphysiques principales élaborées
selon un crescendo. Introduction
Chapitre
I : La métaphysique biblique et le réel. Chapitre
II : La création du monde Chapitre
III : La temporalité du monde Chapitre
IV : La temporalité de la Genèse Chapitre
V : De la métaphysique à la théologie biblique Chapitre
VI : Eléments pour une philosophie biblique de l'histoire Epilogue
Excursus
I : La notion de miracle Excursus
II : Notes sur la permanence de la gnose dans la philosophie occidentale
Excursus
III : Traduction de Genèse III Quelques
citations :
"Lève
la tête, ô Jérusalem, et vois ceux qui t'opprimaient, te reprochant sans
cesse de léser les droits de la raison et d'importer des mythes irrationnels
dans l'ordre hellénique. Que reste-t-il des arguments dont ils te
fatiguaient ? Regarde, toi qui
as conservé la foi : c'est le réel maintenant qui te donne raison."
(p. 34)
"Si
l'on nous avait demandé, voici quelques milliards d'années, si la vie
animale, l'existence d'êtres aussi complexes et perfectionnés que l'homme,
étaient possibles, nous aurions certainement répondu, devant l'univers
physique, les galaxies gazeuses, la pauvreté des corps chimiques alors en
présence, la terre déserte et vide : non." (p. 226)
"Les
chrétiens du temps des Césars ont été condamnés à mort comme
« athées ». Saint Justin répliquait : 'On nous appelle
athée ; oui certes nous reconnaissons que nous sommes athées de ces
soi-disant dieux'." (Apo, VI) (p. 37) "La
métaphysique biblique a été, dans l'histoire des philosophies, en un sens la
moins religieuse, puisqu'elle a été la plus libre de toute mythologie, de
toute irrationnelle et affective, la plus pure de toute
idolâtrie." |
TRESMONTANT - LES Ḗvangiles DE JEAN, MATTHIEU, MARC & LUC |
Claude tresmontant |
Edition F. X. de Guibert |
1991 |
Claude
Tresmontant a laissé une œuvre profondément originale et puissante,
interdisciplinaire, dans laquelle il s'est efforcé de repenser toute la
tradition chrétienne face au développement scientifique et aux grands
courants de la pensée contemporaine. Philosophe des sciences, métaphysicien
et théologien, il était aussi et en même temps un immense hébraïsant. La
connaissance intime de la langue de la Bible a fécondé et éclairé toute son
œuvre. Le grand rabbin Kaplan a pu dire un jour de lui: Ce juste parmi les
nations est l'homme au monde qui sait l'hébreu. Nous, nous savons de
l'hébreu, lui il sait l'hébreu.
|
TRESMONTANT - introduction à
la pensÉe de teilhard de chardin |
Claude tresmontant |
Edition Du
Seuil |
1956 |
Il convient de distinguer dans
l’œuvre de Teilhard de Chardin plusieurs plans ou niveaux différents. D’abord
l’œuvre technique du paléontologiste puis la synthèse scientifique qui s’est
imposée durant 40 ans à ce savant, ce que l’on pourrait appeler «
phénoménologie » de T. de Chardin. Enfin sa pensée théologique, sa
christologie, sa spiritualité et sa mystique. Avec ce troisième ouvrage paru en 1956, Tresmontant
s’offre l’occasion d’approcher l’évolution biologique par le biais des
travaux de Teilhard de Chardin, célèbre paléontologue et géologue avec qui il
a pu correspondre en le considérant comme un de ses maîtres ; le grand
projet de ce biologiste de formation entend associer l’ordre physique à
l’ordre métaphysique, ce qui laisse suggérer d’emblée que le physique n’est
pas de la « matière brute » dépourvue de signification tel que le
présentait Kant. Cette étude porte son attention aux écrits de maturité de
Teilhard, soucieux d'un effort de synthèse ; il s’agit de mettre en lumière
sa vision scientifique, son plan ; Tresmontant se veut
scrupuleux : "Aucun concordisme : mais un effort de
cohérence, la quête de l’unité, respectueuse de la diversité des démarches de
la connaissance." "On a accusé Teilhard de concordisme
pour avoir tenté cette synthèse entre l'enseignement du réel et
l'enseignement de la Révélation. Le
concordisme est un essai illégitime de rechercher dans l'Ecriture sainte des
connaissances qui ne sont pas de son ressort, puisqu'elles doivent être
fournies normalement par une enquête scientifique. La démarche du
Père Teilhard n'a rien de commun avec le concordisme. Parler de concordisme
dans son cas, c'est caser paresseusement un problème nouveau dans un tiroir
ancien. La démarche de Teilhard ne consiste pas à rechercher dans l'Ecriture
des vérités scientifiques – il en est loin ! – mais à laisser se rejoindre en
lui les sources du savoir, comme inévitablement l'esprit est amené à le
faire, s'il ne veut pas construire artificiellement des cloisons étanches, à
l'intérieur de lui-même, entre sa foi et sa science." L’évolution nous a appris ce qu’était le temps. La grande
découverte de Teilhard est que l’univers n’est pas cosmos mais cosmogénèse.
Dans un autre sens, l’univers n’est pas clos sur lui-même, il se fait
sans cesse et reste à faire, ce qui est l’occasion pour Tresmontant de
critiquer ce qu’il appelait "la philosophie tentante", à la
mode : La désertion de la question du réel par la philosophie a relégué
celle-ci au rang d'une science humaine ; or, la philosophie est bien
plus qu’une science portant sur l’humain… Dans son refus du fixisme, Teilhard
remarque que l’évolution est orientée selon une loi de récurrence dont
l'Omega demeure le phénomène humain. "L'homme n'apparaît plus, comme dans l'ancien anthropocentrisme
naïf, au centre spatial de l'Univers, - mais il se découvre réellement situé
au sommet du Temps, à la flèche d'une Evolution orientée vers les hauts
Complexes." C’est donc un fait : dans l’histoire de l’univers,
nous passons du plus simple au plus complexe : "la biologie
ne serait pas autre chose que la Physique du très grand complexe." Toutefois, le reproche que l’on continue à
faire dans ce cas de figure est que le simple n’est pas aussi simple que
cela. Le professeur connaît ce reproche. C’est pourquoi il écrit, à la suite
de Teilhard :"Assemblés dans l’ordre, les 360 types de noyaux
atomiques aujourd’hui reconnus par la Physique, de l’hydrogène à l’Uranium,
constituent une hétérogénéité, non une complexité. En ce sens, une Planète
est hétérogène elle n’est pas complexe. La complexité est une hétérogénéité
organisée." En effet, par le biais des travaux de Teilhard,
Tresmontant constate que nous allons des formes les plus simples aux plus
complexes, des monocellulaires jusqu’à l’homme capable de dire
"Je". "Avec l'apparition de la Pensée, tout change : la Noosphère [l’ordre
de la conscience réfléchie] tend
à constituer une unité biologique réelle"
De fait, avec la venue de la conscience réfléchie dans l’univers, la
conception traditionnelle du temps éclate : "Contrairement
au temps cyclique des mythologies panthéistes, le temps de l'Univers est
orienté d'une manière irréversible." (p. 71) Devant ce constat, Teilhard remarque que l’anthropogenèse
continue la biogenèse, laquelle poursuivait l’œuvre de la cosmogénèse. La
vision de Teilhard est unitive : le terme du monde est l’Unité réelle
des êtres dans la diversité de leurs personnes. "L’évolution
cosmique poursuit une œuvre de nature personnelle" rapporte
Tresmontant. L’être humain aussi est inachevé. Le point dit
"Omega" désigne cette personnalisation visée, laquelle a pour axe
le Christ, Pantocrator. Le dessein est
l’ultra-humain : non pas
vers le mieux-être mais
vers le plus-être,
soit l’accomplissement de la
plénitude de l’Homme dans son être |
TRESMONTANT
- le christ hÉbreu |
Claude tresmontant |
Edition O.E.I.L. |
1984 |
||
On comprendra à l’inverse à quel point
les Évangiles écrits pour leur essentiel au cœur des événements, dans cette
langue hébraïque porteuse d’une dynamique spirituelle unique, peuvent être
pour les hommes de bonne volonté de tous les temps une « Nouvelle » vraiment
bouleversante. Le
bibliste Claude Tresmontant publie en 1983 Le Christ hébreu ; en 1984,
l’Evangile de Jean ; et en 1985 L’Apocalypse de Jean. Il pensait que nos
quatre évangiles étaient la traduction en grec de notes prises au jour le
jour en hébreu par des auditeurs de Jésus … donc pratiquement, au contact des
faits. En ce qui concernait l’évangile de Jean, dès 28-30, des notes avaient
été prises en hébreu, par le disciple que Jésus aimait, et plus tard
traduites en grec.
C’est
de Mariam qu’il tient plusieurs renseignements, par exemple ce que le
Seigneur a dit lors du festin de Qanah en Galilée. Il était le disciple
préféré du Seigneur, parce qu’il était théologiquement le plus savant, et le
plus apte à comprendre l’enseignement théologique de haute portée du
Seigneur. Lui seul a conservé et transmis cet enseignement de haute portée
donné lors de la dernière nuit. Il hésite à entrer dans le tombeau, parce que
cela est interdit à un prêtre. Il entre dans le tombeau, lorsqu’il comprend
qu’il n’y a plus de mort dans le tombeau, parce que le Seigneur est vivant.
Tous les renseignements dont nous disposons par le texte lui-même du
quatrième Evangile confirment ce que nous dit Polycrate d'Ephèse dans sa
lettre au pape Victor [ndlr. évêque de Rome, car le titre de pape sera
postérieur] : Jean, l’auteur du document hébreux que nous appelons le
quatrième Evangile, était prêtre. Ce n’était pas un Galiléen analphabète.
C’était un Judéen savant, et même très savant. » |
TRESMONTANT - LE PROBLÈME DE L’ÂME |
Claude Tresmontant |
Edition du Seuil |
1971 |
La notion d’âme est-elle périmée, et relève-t-elle du musée des antiquités ? Si le problème que soulève cette notion semble aujourd’hui si confus, c’est qu’il est lié à une quantité de traditions et de doctrines qui se sont mêlées à travers l’histoire de la culture, depuis l’orphisme, le platonisme, le néo-platonisme et les spéculations gnostiques. L’anthropologie cartésienne a pris le relais de l’anthropologie platonicienne, l’analyse aristotélicienne n’a guère été comprise pendant de longs siècles, sauf par les aristotéliciens chrétiens du XIIIe siècle. La pensée biblique et néo-testamentaire concernant la chair et l’esprit a été souvent mal comprise et mal interprétée. Dans une première partie, Tresmontant rappelle brièvement la structure et le contenu de ces différentes traditions de pensées, en ce qui concerne l’âme et le problème des rapports entre l’âme et l’esprit et le corps. Dans une seconde partie, il aborde le problème pour lui-même : cette notion d’âme correspond-elle à quelque chose de réel, que l’analyse positive retrouve, si elle procède à partir de ce que nous savons aujourd’hui de l’organisme ? Si l’âme est bien quelque chose, une substance, peut-on espérer qu’elle a un avenir ? Qu’en est-il du problème de l’immortalité, et du problème de la résurrection ? Pour les hindous, en se délivrant de l’illusion de l’existence individuelle, en se séparant, par l’ascèse, des liens du corps, on retourne à L’Absolu. De même que les rivières perdent leur individualité en parvenait dans l’océan, ainsi en est-il des ames : « comme les rivières qui coulent disparaissent dans l’océan, perdant nom et forme, de même, celui qui sait, affranchi du nom et de la forme, accède à l’Être divin… » Déjà en Grèce antique Aristote déclarait : « Si l’âme peut exercer quelque fonction sans le corps, alors elle pourra subsister sans le corps, sinon, il n’y a pas de subsistance de l’âme séparée du corps ». Pour Aristote donc, c’est clair, l’âme n’est pas immortelle. Tresmontant rappelle que pour réaliser d’une manière correcte, le développement nécessaire de ces notions, l’exégèse scientifique des textes bibliques et antiques est la première condition, mais comme elle n’est pas suffisante, il faut aller plus loin. Manipuler des notions comme « âme » « chair » mort » « vie » « corps » est un exercice délicat, pour cela il faut savoir de quoi on parle et avoir fait l’analyse de ces notions, c'est-à-dire qu’en plus de l’exégèse, il faut faire aussi de la philosophie. Ce sont ces problèmes que Tresmontant
aborde ici, d’une manière qui, sans aucun doute, dérange des habitudes
intellectuelles, mais apporte beaucoup au débat et à cette notion de l’âme.
Débat et interrogations toujours d’actualité et qui sans doute n’aura jamais
une réponse définitive avérée sauf pour les croyants pur et dur. |
10 U
ULTREÏA - REVUE TRIMESTRIELLE - Sur les chemins de la Sagesse |
Divers auteurs |
Edition et diffusion du Groupe Bayard |
2014 |
ULTREÏA ! SUSEÏA ! « Plus loin ! Plus haut ! ». Ces vigoureuses injonctions des pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques, nous invitent à l’aventure spirituelle et à la réflexion métaphysique. Se lancer dans une nouvelle aventure éditoriale relève, plus encore aujourd’hui, de l’audace ; surtout si elle se fixe pour orient d’embarquer le lecteur dans un voyage terrestre et spirituel, les deux étant souvent étroitement tissés ensemble comme l’ont montré Ibn Arabi ou Isabelle Eberhardt tout autant que Bruce Chatwin dans sa métaphysique du nomadisme. Le voyage formant la jeunesse et l’âme, cette revue ouvre, avec ce premier numéro, un nouvel espace de parole, de pérégrination et de méditation à l’attention de ceux et celles qui cheminent de par le monde, et qui sans préjugés ni frontières intérieures, embrassent l’inconnu, tout en cherchant une spiritualité d’équilibre et de liberté. En saisissant de la thématique du voyage réel, mystique ou initiatique, le lecteur trouvera ici un cheminement de chroniques, de rubriques et de travaux, offrant plusieurs niveaux de lecture. Ultreïa s’affirme comme magazine-livre de passion et de conviction, porté par de nombreux auteurs et photographes de renom, il s’adresse à tous ceux qui refusent l’étouffoir d’un monde uniformisé, sans une âme de poésie, à ceux qui estiment que la spiritualité dans son ensemble et son unité essentielle, mérite mieux qu’un regard distancié et froid, enfin à ceux qui pensent que la philosophie et la métaphysique ont encore beaucoup à nous dire et que l’école de la nature est une formidable source d’inspiration. C’est cet état d’esprit d’ouverture qui présida au « voyage italien » d’une Simone Weil, bouleversée par la lumière transalpine à travers laquelle elle s’éveilla au plus sacré d’elle-même. On part au Tibet avec le photographe Frédéric Lemalet dont le portfolio nous offre une vision renouvelée et authentique à travers des images inédites de ces monastères du vertige traversées par des moines et des nones qui ont renoncés au monde. On visite les temples shintoïstes d’Isé au Japon qui célèbrent l’impermanence de toute chose comme l’éternel cycle de la nature, des rites immémoriaux qui reprennent aujourd’hui vigueur dans l’archipel à la suite d’une prise de conscience post-Fukushima, on se perd dans les jardins des temples qui sont représentatifs d’une symbolique très forte. Ce dossier se pose également la question de la Sagesse intemporelle, universelle et pour tenter d’y répondre de nombreux auteurs donnent leur version. « Connaitre les autres c’est sagesse, se connaitre soi-même c’est sagesse supérieure » disait Lao Tseu. Pierre Rhabi fait sienne cette définition et au cours d’un long entretien nous explique, son rôle, sa vie et sa vision du monde. Cette nouvelle revue qui mélange
agréablement les textes de métaphysiciens et de philosophes avec des
reportages photos couleurs en Inde, au Mali, au Tibet ou dans d’autres lieux,
se veut une revue de spiritualité, de métaphysique, de philosophie,
d’ethnologie et de symbolisme. Superbe
♫♫♫♫♫ Au sommaire de cet
ouvrage N° 1 de Novembre 2014 : René Guénon ou la
redécouverte du symbolisme par Jean-Marc Vivenza René Guénon, esquisse
d’une biographie par Bernard Chevillat Dans les pas des
voyageurs de l’absolu. L’illumination italienne de Simone Weil par Christiane
Rancé L’esprit des lieux –
Isé, les sanctuaires de l’éternel renouveau. Le génie du shinto – racines
contre racines. Par Olivier Germain-Thomas et Florence Quentin. La vie est un chemin
initiatique par Pierre Rabhi Les Kilims, un langage
symbolique d’avant la lettre. Rencontre avec Jean-Michel Testard Le Tibet secret du
photographe Frédéric Lemalet La quête soufie
d’Isabelle Eberhardt par Delacour et J.M. Huleu Gilbert Durant, un
chevalier à la noble figure part Françoise Bonardel Bharata Natyam. Une
leçon de danse avec Malavika par Nicolas Cornet Le chant de la terre –
Enlacer les arbres par John Baird Calliott Viatiques pour la
traversée du désert. Aux quatre angles du monde. Les Dogons par Pascal
Dible Du son primordial au
mystère des notes musicales. Entretien avec Jacques Viret Les philosophies du
marcheur par Frédéric Gros Pérégrinus, l’étranger
« et on t’appellera réparateur des brèches » portrait de Gilles
Rebêche Bivouac en Turquie. La
montagne des serviteurs de Dieu par Sébastien de Courtois Chroniques de : Eric
Geoffroy - Olivier Germain-Thomas - Cyrille J. D. Javary - Frank Lalou -
Fabrice Midal - Jean Moncelon - Christiane Rancé - Pascal Ruffenach -
Bertrand Vergely - Patrick Laude –
♫♫♫♫♫ Au sommaire du N° 2 –
Janvier/ Février-Mars 2015 Sur les traces du Père Henri le Saux par : Dom Jean-Gabriel
Gelineau Chroniques d’Olivier Germain-Thomas et de Fabrice Midal –Bertrand
Vergely –Christiane Rancé - Les voyages d’Ibn ‘Arabi
par : Denis Gril Lalibela, l’Epiphanie éthiopienne par Christophe Boisvieux, Stéphane Ledoux et Eric Lafforgue Les religions ont-elles une conscience écologique ? par : Seyyed
Hossein Nasr – Satish Kumar – Ali Lakhani – Michel Egger – Mohammed Taleb et
Dominique Lang – Portraits du Fayoum par Florence
Quentin – La magie de l’Inde par : Roland
et Sabrina Michaud – De l’Amazonie à la ferme du Bec Hallouin, ferme modèle de la
permaculture – entretien avec Charles Hervé-Gruyer par : Bernard Chevilliat - Henry Corbin, un « fils des prophètes » par : Michel Cazenave – Le retour d’Ulysse par : Titus Burckhart -
La pensée du soir par : Jean
Biès Un autre regard sur le karma et la filiation spirituelle par : Françoise Bonardel – Le karaté, voie du guerrier pacifique
par : François Chevilliat Viatiques pour la traversée du désert et aux quatre angles du
monde par : Claire Cécile
Mitrate et Claude Albanese John Bradburne, le vagabond céleste ami des abeilles par Didier Rance Bivouac en Egypte, vers l’oasis. De Siwa à Bahreïn par : Blanche de Richemont Le dogme du péché originel est le fruit toxique du jardin d’Eden - Rencontre avec Lytta Basset par : Florence Quentin
♫♫♫♫♫ Au sommaire du N° 3 - -Avril – Mai- Juin 2015 L’Islam contre l’islam, un dossier important avec des articles d’Antoine
Sfeir, de Myriam Benraad, d’Éric Geoffroy, d’Elie-Marie Maurel, et de Bernard
Chevilliat – Le monde de Tchouang-Tseu par Jean Levi Mâ Ananda Moyî, que sa joie demeure par Florence Quentin Vers Assise, l’esprit d’un chemin par Bernard Rancé La vraie vie poétique, c’est l’exaltation du je dans le nous – Rencontre avec Edgar Morin Gustave Thibon. Retrouver l’éternité par Olivier Germain-Thomas Vandana Shiva. Reconnaitre le sacré par Lionel Astruc Cha no yu, la cérémonie du thé par Elodie Laleuf La roue du temps – le mandala de Kalachakra par Sylvie Crossman et
Jean-Pierre Barou Dans les cahiers métaphysiques : Le chemin de la méditation
chrétienne de John Main et l’expérience de la forme ou le sens du rite
d’Alexis Lavis Contempler au jardin par Hervé Brunon L’âme corse : le cantu in paghjella par Michèle Glinatsis Abalimi Berekhaya, les jardins de l’émancipation par Claude Albanese Matsuo Bashô- Le maître du haïku – un manga de Naho Mizuki Diverses chroniques par Eric Geoffroy – Olivier Germain-Thomas –
Cyrille Javary – Frank Lalou – Patrick Laude – Fabrice Midal – Jean Moncelon
– Christiane Rancé – Pascal Ruffenach et Bertrand Vergely –
♫♫♫♫♫ Au sommaire du N° 4 –
Juillet-Août-Septembre 2015 : Dans les pas des pèlerins de l’absolu – Black Elk, la grande vision
d’un prophète sioux par Bernard
Chevillat Signes et traces - Phares : Les voyages de sainte Thérèse
d’Avila par Christiane Rancé L’esprit des lieux : Arunâchala, la montagne rouge par Xavier
Accart et : Vers Arunâchala, carnet de route au Tamil Nadu par Patrick
Laude A la croisée des chemins - La
rencontre : par Pierre Rabhi et Paul Watson Rites et repères Méditation et cheminements vers où allons-nous ?
avec les entretiens suivants : Assieds-toi et va par Jean-Yves Leloup La nostalgie de l’absolu par Michel Jourdan Les pèlerinages circulaires- Tro Breiz, le tour d’une Bretagne
intérieure par Gaële de la Brosse Le chemin sacré de Shikoku par Marie-Edith Laval Les 88 temples de la sagesse par Léo Gantelet Mes pieds par Eric de Kermel Hamish Fulton – Quand l’art
traduit la quintessence de la marche par Marie-Joséphine Grojean – Nobles voyageurs- Portfolio, la douceur birmane par Christophe
Boisvieux Portrait de Jacques Lacarrière passeur d’horizons par Florence M.
Forsythe Cahiers métaphysiques – Le chant de la terre – L’écologie spirituelle
du monastère de Solan par Anne et Fabian da Costa Viatique pour la traversée du désert Aux quatre angles du monde : Gardiens de Saba – les moines
chrétiens éthiopiens de Jérusalem par Bénédicte Jeandeaud et Neal Badache Récits graphiques – Matsuo Basho – le maitre du Haïku – un manga de Naho
Mizuki Chroniques d’Olivier Weber – de Jean Moncelon – de Cyrille Javary –
de Patrick Laude - de Franck Lalou –
d’Éric Geoffroy - de Christiane Rancé
– de Bertrand Vergely - de Fabrice
Midal et d’Olivier Germain-Thomas –
♫♫♫♫♫ Au sommaire du N° 5 -
Octobre 2015 Ce N° d’Automne
2015 est dédié à exalter le
féminin…pour sortir de l’impasse - Sur les
traces de Gandhi par Nicolas Cornet -
Le voyage intérieur ‘’marcher sans chemin’’ de Maître Eckhart et la
parole inexprimée par Eric Mangin -
Songgwangsa ‘’le temple du vaste pin’’
par Alexandre Sattler
- Rencontre avec le rabbin
Steinsaltz - Sacralisation du corps féminin dans l’art de l’Inde par Amina
Taha-Hussein Okada - L’Islam mystique d’Eva de Vitray par Marie-Odile Delacour -
La médecine chinoise et l’équilibre corps—esprit par François Lehn -
La sagesse des abeilles par Bernard
Chevilliat - Marcher pour disparaitre et s’ouvrir au
monde par David le Breton -
Augustin Brutus et la raison du plus faible par Béatrice Lecerf -
La perte des repères par Corine
Sombrun - La sérénité de la lumière par Olivier
Follmi - Sur les chemins de la
marche du sel par Nicolas Cornet - Les cahiers Métaphysiques : Métaphysique du féminin par Patrick
Laude - La Franc-maçonnerie spirituelle
aujourd’hui par Jean-Luc Maxence - Les chroniques de : Erik Geoffroy -
Olivier Germain-Thomas - Cyrille J. D. Javary -
Frank Lalou - Patrick Laude -
Fabrice Midal - Jean Moncelon -
Christiane Rancé - Pascal Ruffenach -
Bertrand Vergely et Olivier Follmi -
♫♫♫♫♫ Au sommaire du N° 6
- Hiver 2016 : Dans les pas des pèlerins de l’absolu : Thomas Merton, le faiseur de paix par Benjamin Coste - Signes et traces -
Le Cheikh Ahmad Al- Alâwï ou la souveraineté de l’expérience
spirituelle par Eric
Geoffroy - L’esprit des lieux : Athos, Voyage à
la Sainte Montagne par Ferrante Ferranti - A la croisée des chemins : Dès
l’origine, L’Univers portait en germe la conscience. Rencontre avec
l’astrophysicien Trinh Xuan
Thuan - La Puissance des invocations
sacrées : L’appel du cœur par Patrick Laude – L’invocation dans la prière chrétienne par J.
M. Gueullette - Dhikr-les
ailes de l’esprit - La puissance du nom de Jésus par M.
M. Egger - OM aux sources de l’univers et de la vie
par Colette Poggi - Kyrie eleison est le grand mantra chrétien par Iegor
Reznikoff - Le tambour chamanique, arc
d’alliance par Claire Eggermont - Nobles voyageurs : la beauté des
origines par Olivier Grunewald -
René Daumal à l’épreuve de la montagne par Jean-Philippe de
Tonnac - Oasis, le jardin Zen d’Erik Borja par Anne et Fabian da Costa - Le
chant de la terre : Tarahumaras, les indiens
aux pieds légers par Aurélie Sécheret - Viatique pour la traversée du désert -
De temple en Temple, les Jaïns
par Olivier Germain-Thomas - Récit graphique : Matsuo
Bashô, le maître du Haïku - la
sente étroite du bout du monde - Un manga de Naho Mizuki - Le billet vagabond de Gilbert
Sinoué -
Les chroniques de : Olivier Germain-Thomas -
Fabrice Midal - Bertrand Vergely -
Christiane Rancé - Erik Geoffroy -
Patrick Laude - Franck Lalou -
Pascal Ruffenach - Cyrille J. D. Javary -
Jean Moncelon Les cahiers métaphysiques : La
Poésie, une expérience spirituelle par Fabrice Midal - Miettes de zen transportées par le vent
par J. C. et J. M. Michaud
|
UN
GRAIN DE SAGESSE DANS LA NUIT DE
LA MODERNITÉ. Suivi de : L’ÉVEIL EST L’HUMILITÉ PARFAITE |
ÉRIK SABLÉ |
Edition ARMA ARTIS |
2009 |
Certains oiseaux
savent compter jusqu’à dix et ont la notion du zéro. Or, beaucoup de peuples
dits « primitifs » ne savent
pas compter au-delà de trois. En revanche, partout et toujours, avant
l’apparition de la « Modernité », l’homme a vécu dans un
univers sacré. L’être humain n’est donc pas un « animal raisonnable », comme on tente de
nous le faire croire depuis l’école, mais un « animal spirituel ».
|
UN PÉLERINAGE INTÉRIEUR |
Paule AMBLARD |
Edition Albin Michel |
2008 |
Il y a plus de 15
ans, j’ai ouvert le manuscrit d’un moine du Moyen- Âge « Le
pèlerinage de Vie Humaine », et ma vie a pris un cours
inconnu et magique. L’univers des enluminures, dont j’ai cherché à percer les
symboles, m’a révélé un monde oublié qui transmet une connaissance
essentielle celle de soi-même. Cette aventure a fait
de moi un être différent, elle m’a conduite à écarter le sable qui encombre
le passage de la vie pour trouver les poussières d’or de mon humanité. Le
moine en prévient chaque lecteur qui ouvre son livre : « lecteur, fais
attention, toi qui vas lire ce livre, à la fin de l’ouvrage, tu ne seras plus
le même. » Cette histoire est
bien trop importante pour la garder secrète, elle concerne chacun de
nous, je suis juste le lien entre le moine et vous. Tous les petits
secrets et les grands, les sourires du pèlerin, ses clartés et ses dons
du ciel, je vous les offre pour votre usage car chacun de ses pas, s’il
devient le vôtre, sera une clef de vie. Une quinzaine
d’enluminures de ce pèlerinage agrémente ce livre et lui donne une dimension
humaine et surnaturelle à la fois. |
10 V
Philippe - VIE DE MAÎTRE PHILIPPE DE
LYON- LE CHIEN DU BERGER – DVD |
BERNARD BONNAMOUR |
Edition LE MERCURE
DAUPHINOIS |
2006 |
DVD de 1H50. Ce film retrace la
vie extraordinaire de Maître Philippe (de son vrai nom Nizier Anthelme
Philippe), qui vécu à Lyon de 1863 à 1905, et qui fut une des personnalités
les plus remarquables du XIXe siècle. C’est au 35 de la rue
Tête d’Or, à Lyon, que Monsieur Philippe faisait des guérisons miraculeuses,
juste avec des prières. Il recevait gratuitement dans son hôtel particulier
de la rue Tête d’Or plus d’une centaine de personnes et cela quotidiennement
pendant plus de 20 ans. Des assistants notaient les événements surnaturels
qui se déroulaient sous leurs yeux ainsi que les paroles prononcées et les
actes de guérisons. Ainsi furent
recueillis les actes et les nombreuses paroles, profondes et pleines de
sagesse chrétienne que Monsieur Philippe prononçait alors. Son rayonnement
s’étendait, à l’époque, dans toutes les cours d’Europe. Monsieur Philippe fut
aussi bien le médecin des rois que celui des pauvres. Ce film documentaire
réalisé à l’occasion du centenaire de sa mort, retrace respectueusement les
actes et la vie de l’un des plus grands « Homme de Dieu » que
l’Occident n’ait jamais connu. C’est lui qui, vers 1898, reçu Papus chez lui
et qui lui fit abandonner tout une partie de la théurgie qu’il avait insérer
dans ses rituels martinistes, pour les remplacer par une pratique spirituelle
et plus de prières. |
Philippe de Lyon - ALBUM SOUVENIR DE MONSIEUR PHILIPPE DE
LYON |
PHILIPPE COLLIN |
EDITION LE
MERCURE DAUPHINOIS |
2007 |
Nizier Anthelme
Philippe
est né le 25 Avril 1849 à Loisieux en Savoie, il est mort à Lyon en 1905. Sa
vie extrêmement riche en événements merveilleux, fut ponctuée par des
connaissances et des rencontres très riches. Ce petit livre retrace
brièvement sa vie, et surtout nous dévoile des cotés passés inaperçus. De très nombreuses
photos agrémentent ce livre, photos avec des personnages comme Papus,
Phaneg, Lalande, Jean Chapas etc. En fin de livre est
rappelé avec texte et photos quelques amis qu’il rencontra : Papus,
Phaneg, Claude Laurent, Benoit Ogier, jean Chapas, Benoit Grandjean, le
docteur Emmanuel Lalande plus connu sous le nom de Marc Haven qui épousa la fille de Monsieur
Philippe et qui deviendra un ésotériste réputé, etc. |
Philippe de Lyon - ENSEIGNEMENT DE
JEAN CHAPAS. Le disciple de Maître
Philippe de Lyon |
Philippe COLLIN |
EDITION LE MERCURE DAUPHINOIS |
2006 |
« Moi je
connais un saint, c’est Chapas de l’Arbresle ! » dit un jour
une personne dans le train qui reliait l’Arbresle à Lyon. Jean
Chapas
est né le 12 Février 1863 à Lyon dans un milieu modeste. A l’âge de 7 ans, atteint
d’une méningite, il fut reconnu mort par deux médecins à son chevet qui
signèrent l’acte de décès. Il fut ramené à la vie par Maître Philippe. Celui-ci avait déjà guéri
son père, et à sa mère qui, à l’époque, lui demandait combien elle lui devait
pour la guérison de son mari, Monsieur
Philippe lui avait répondu : « Tu ne me doit rien du
tout, mais tu me donneras ton fils quand je te le demanderais. »
C’est ainsi que Jean Chapas devint le disciple bien-aimé du Maître. Jean Chapas mourut une seconde fois en 1899
de la fièvre typhoïde et fut également sauvé par son maître, toujours après
que l’acte de décès ait été établi. Il disait de lui-même : « Je
suis un mort en congé ». En 1894, Maître Philippe le présenta à ses malades au
35 rue Tête d’or à Lyon et leur dit : « Maintenant Monsieur
Chapas est chargé de faire ce que je faisais autrefois…Nous sommes les
pêcheurs venus pour pêcher ceux qui voudraient s’échapper. » En 1895
il leur annonça que « de grands pouvoirs sont dès aujourd’hui donnés
à Monsieur Chapas ». C’est ce qui se passa. Jean Chapas se mit à soigner, à guérir
miraculeusement et à donner un enseignement dans la continuité de son cher
Maître. Celui-ci avait dit en
février 1903, deux ans avant sa mort : « Vous ne me verrez
plus, je m’en vais où j’ai à faire. Je vous laisse Jean Chapas…Il prendra sur
lui de vous accorder, ces choses que moi-même je vous refuserais… »
Le 2 septembre 1932, Monsieur Chapas était allé pêcher dans le Rhône. Au
moment de plier les cannes, il s’effondra et en soirée rendit son dernier
soupir. Maître Philippe lui avait dit : « Jean, quand tu
partiras, tu auras tout juste le temps de prendre ton manteau et ta canne
pour me suivre ». Cet ouvrage contient
en première partie la vie de Jean Chapas
et ses rapports avec Maître Philippe et
son successeur : Auguste Gauthier, puis des anecdotes sur
Monsieur Philippe et Jean Chapas, en dernière partie des lettres de Jean
Chapas et son enseignement |
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Philippe
de Lyon - MONSIEUR PHILIPPE L’AMI DE DIEU |
Serge Caillet |
Edition Dervy |
2013 |
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Cette seconde
édition, revue, corrigée et considérablement augmentée permet à Serge Caillet
d’exploiter toutes les ressources et sources disponibles et de nombreux
documents inédits, notamment son dossier de surveillance policière. Il
retrace ainsi la carrière de cet homme hors du commun qui, paradoxalement,
pouvait confier à un journaliste : « J’ignore tout de moi, je
n’ai jamais compris ni cherché à m’expliquer mon mystère », alors qu’il
affirmait à ses disciples : « Ne craignez pas de me perdre,
j’ai un pied au fond de la mer, un sur terre, une main vers vous et l’autre
vers le Ciel ». Deux documents
publiés in extenso viennent fort utilement illustrer cette biographie ;
le carnet personnel du Dr Gérard Encausse, dans lequel il a relevé et classé
des propos de Monsieur Philippe et un journal anonyme de comptes rendus des
extraordinaires séances de guérisons et d’enseignement données par Monsieur
Philippe à Lyon. Au sommaire de cet ouvrage de 360
pages : Chapitre 1 : Son enfance Chapitre 2 : Le Père des pauvres, ses débuts de
guérisseurs et la rue Tête d’or Chapitre3 : Le Maître inconnu, Papus, l’école de
magnétisme de Lyon, du magnétisme animal au magnétisme spirituel Chapitre 4 : Le premier pas du Tsar, confident des
souverains, chez les grands ducs, St Pétersbourg, Paul Brouardel mène
l’enquête, la rencontre avec le couple impérial. Chapitre 5 : Le suspect de la République :
L’affaire Ratchkovsky, l’aristocratie russe, sous surveillance policière Chapitre 6 : Les soldats de l’ami, Jean Chapas dit
« le caporal », Marc Haven le fidèle, la voie de l’Evangile, les
messagers martinistes, l’héritage et les héritiers de Monsieur Philippe Dans
la dernière partie est consigné une centaine de mots dont Maître Philippe a
expliqué sa signification et sa vision |
Philippe de Lyon - L’HÉRITAGE SPIRITUEL DE JEAN CHAPAS
– MAÎTRE Philippe DE LYON |
Jouffroy-Grandjean |
Edition Le Mercure
Dauphinois |
2011 |
Ce livre retrace mon
désir et les pensées qui m’ont incitée à l’écrire en hommage à mon grand
oncle Jean Chapas que je n’ai pas eu la chance et la joie de connaitre. Cet
oncle est mort en 1932, j’avais 8 ans En écrivant ce texte,
j’ai voulu réhabiliter dans mon esprit ces deux hommes de Dieu qu’étaient
Monsieur Philippe et Jean Chapas. J’ai trop souvent entendu dire :
« Monsieur Philippe était contre les curés. » Ce qui est faux comme
l’atteste de nombreux témoignages. Pour moi, les prêtres sont une relation
entre les paroles du Christ et les hommes. Puisse
ce témoignage aider la transmission de la réelle volonté de Dieu qui passe
par l’amour capable de réunir tous les êtres humains et par l’humilité et le
don de soi de certains hommes |
Philippe
DE LYON - LUMIḔRE
BLANCHE – ḖVOCATION D’UN PASSḖ
- |
Marie Emmanuelle Lalande |
Edition le Mercure Dauphinois |
2010 |
La lumière blanche annoncée dans le titre de cet ouvrage est celle perçue par Marie Lalande auprès de son Maître, Monsieur Philippe de Lyon, qu’elle eut le privilège et l’honneur de connaitre dans l’intimité. Elle a été poussée à écrire cet ouvrage et ce témoignage après la publication d’un livre polémique et très critique sur Monsieur Philippe. Cet ouvrage l’avait blessé ainsi qu’à tous ceux qui ont connu et aimé Mr Philippe. Ce livre donne avec les dates, les adresses et les noms, les guérisons qu’à faites Maître Philippe, et prouve ainsi le don de thaumaturge et de bienfaiteur que le Maître a pratiqué durant sa courte vie. L’auteur : Marie Lalande (1877-1952) est née Marie Olga Chestakoff à Moscou, liée par sa mère à l’aristocratie russe. A 21 ans, elle sombre dans un mal de vivre intense causé, en grande partie par l’exil, loin de sa culture et des siens. C’est avec l’espoir de soulager sa souffrance qu’elle s’adresse à Monsieur Philippe qui l’a guérit totalement. A partir de ce moment, elle ne s’éloigne plus de celui qu’elle a reconnu comme son Maître de vie. Elle épousa en mars 1913 – en secondes noces – le docteur Emmanuel Lalande (qui écrivit sous son nom de plume mystique : Marc Haven) qui fut le mari de Victoire Philippe (la fille du Maître) qui décéda prématurément en 1904. |
Philippe
de Lyon - CARNETS DE VICTOIRE PHILIPPE - Fille de Maître
Philippe de Lyon |
Victoire Philippe |
Edition le Mercure Dauphinois |
2012 |
Cet ouvrage est composé des écrits provenant de deux carnets laissés par Victoire Philippe, la fille bien-aimée et trop tôt disparue (à l’âge de 25 ans) de Maître Philippe de Lyon. Les notes du premier carnet ont été prises lors des séances du 35 rue Tête d’Or à Lyon où Anthelme-Nizier Philippe guérissait et prodiguait un enseignement en tout point conforme aux Evangiles. Les notes du 2e carnet ont été relevées dans l’intimité de Monsieur Philippe ; il y est question du Christ, de l’âme, de l’esprit et du corps, de la guérison, de la mort, de la réincarnation, du futur, des animaux, des autres planètes, de la préparation de certains remèdes, et bien d’autres choses encore. L’enseignement repose sur deux piliers : les épreuves et l’Amour du prochain. Certains penseront qu’endurer des épreuves comme voie de rédemption est doloriste et dépassée, ils se trompent, car c’est dans le malheur que nous prenons conscience, que nous nous réveillons, commençons à nous interroger et pouvons-nous mettre à la place de l’autre. Quant à l’amour du prochain, il consiste déjà à ne pas nuire, à pardonner et à aider les autres du mieux que nous pouvons. Au sommaire de ces carnets environ 350 mots, concepts ou phrases dont Maître Philippe donne une explication, une définition, ou on mode d’emploi |
PHILIPPE DE LYON - ENSEIGNEMENTS ORAUX DE MONSIEUR PHILIPPE DE
LYON - Textes choisis de Jean Bricaud, Sédir, Papus, Victoire
Lalande et Marc Haven |
Manuscrit d’un canut lyonnais. Préface et présentation de Gil Alonso-Mier |
Edition ARQA |
2013 |
Ce long manuscrit entièrement consacré à l’enseignement oral de Monsieur Philippe de Lyon, enseignement donné durant quatre années de 1893 à 1897, est attribué à l’origine à un canut lyonnais resté totalement anonyme. La transcription manuscrite restituée ici dans son intégralité et dans sa continuité chronologique en fut attribuée par la suite à François Galland (1883-1969) qui fut un ami de Jean, Chapas (1863-1932), fidèle disciple du célèbre guérisseur lyonnais. On retrouvera dans ce document exceptionnel l’essentiel de l’enseignement de Philippe de Lyon, à travers toute la mystique chrétienne, que le thaumaturge abordait quasi quotidiennement et approfondissait sans cesse avec une simplicité et une humilité qui forçait son auditoire au plus grand respect. Il y est question de la création, de la nature cachée des quatre évangiles à travers une exégèse personnalisée, des parties distinctives de l’Être, de la réincarnation, de la progression de l’âme mais aussi de l’apprentissage du magnétisme, de l’esprit de la prière, du Bien et du Mal, du règne de Dieu, de l’angélologie, de la mort, ou plus exactement de la vie après la mort. Certaines « paroles » issues de ce document apologique étaient destinées à des personnes bien précises ayant une demande particulière ou nécessitant un soin spécifique et ne doivent pas être généralisées, d’autres sont vraiment utilisables pour tout le monde, le lecteur aguerri saura donc faire preuve de discernement. Dans le cadre de cette présente édition, il est également apparu profitable pour le lecteur, d’enrichir cet enseignement oral de Monsieur Philippe de Lyon avec d’autres « paroles » et certains textes majeurs des familiers du Maître, on y trouvera donc de nombreux documents d’archives dont une lettre inconnue de Philippe de Lyon portant son sceau en tant que médecin russe, deux portraits inédits de Monsieur Philippe, 11 correspondances concernant le Maître à la cour de Russie, des lettres du Tsar Nicolas II à la Tsarine, ainsi que des pages présentées pour la première fois d’un carnet de Monsieur Philippe de Lyon rédigé en écritures secrètes. |
PHILIPPE DE LYON - LUEURS SPIRITUELLES. Notes de mystique pratique par un disciple de Maître Philippe de Lyon |
Jules-Antonin Ravier |
Edition Le Mercure Dauphinois |
2015 |
Jules-Antonin Ravier est le fils d’Henri Ravier (1842-1911) et
Jeannette Lilla-Palletaz (1890-1907). C’est en 1870 qu’Henri Ravier fit la
connaissance de Maître Philippe qu’il accompagnera jusqu’en 1905, date de la
disparition de Philippe. De 1894 à 1903, Henri Ravier prit des notes pendant
les célèbres séances organisées par Maître Philippe, avec l’autorisation de
ce dernier. Jules-Antoine Ravier fut baigné depuis l’enfance par la
spiritualité de Maître Philippe. Il passa par l’Ecole pratique de magnétisme
et de massage de Lyon avant de rejoindre les Amitiés Spirituelles de Sédir. Les réflexions rassemblées dans ce livre rendent compte de ce
que Jules-Antoine Ravier a saisi de l’enseignement de Maître Philippe ou de
ses actes. Il souhaite aussi «exposer les principes de la Religion du Verbe»
avec distance et modestie. La première partie s’intitule «Notes de mystique appliquée».
Elle évoque les composants d’un enseignement chrétien dégagé des
complications humaines, simple, direct, radical comme l’entendait Maître
Philippe. « La science du Christ, dit Jules-Antonin Ravier, n’a pas pour
but de faire des savants discuteurs de formules abstraites, ou des ambitieux
qui n’hésitent pas à bousculer tout le monde pour s’élever et obtenir les
meilleurs places. C’est, au contraire, l’Initiation du Cœur. Son objet est de
rendre l’être meilleur, de le faire aider ses frères, pour que la Vie qui est
en eux puisse se développer, afin qu’elle atteigne ce plein épanouissement en
vue duquel ils ont été créés. En étant serviteur de l’Amour, on sert la Vie.
» Au cœur de ce procès spirituel exigeant se trouve le don, le
don sans réserve qui accompagne un total détachement. L’attention aux «
petites choses » ouvre aux « grandes choses ». C’est un christianisme du
quotidien qu’a laissé Maître Philippe, de l’ajustement permanent aux choses de
Dieu, petites et grandes, attention qui conduit à la connaissance de
soi-même, à l’accueil de l’autre et se constitue en véritable initiation
spirituelle. Il s’agit bien de se dépouiller du vieil homme pour laisser
toute la place au Christ. La seconde partie traite des « Notes de mystique pratique ».
Elle étudie les principes d’une alchimie des énergies à l’œuvre dans la vie
quotidienne et dessine une métaphysique du quotidien. Un exemple avec ce que
l’auteur intitule « formule magistrale » : « Si tu veux produire un grand
mouvement, une grande chose, sache réunir les éléments, les forces, les idées
les plus disparates… et mets-les en opposition ! Exemple : Si tu mets du feu
avec du feu,
tout continue à briller. Mais si tu mets du feu avec de l’eau, tu produits l’ébullition,
le feu et l’eau se changeront en vapeur, etc. Oppose l’air au feu, tu produiras
la flamme. Oppose le feu à
la terre, tu libéreras les principes vitaux qui amèneront des
désordres psychiques. Oppose l’eau
à la terre, tu obtiendras l’activité des principes qu’elle
renferme, etc. Mais que tout ceci soit fait en parties égales et en
proportion de forces. Conclusions : Si tu veux produire un mouvement, ne
crains pas l’opposition franche, car l’opposition simulée n’est que
charlatanisme. Un adversaire sincère et franc est un ami. » Ce livre, profond et rigoureux, permet de comprendre comment l’enseignement de Maître Philippe a pu bouleverser les martinistes rassemblés autour de Papus. Bien des aspects déclinés dans ces pages font écho à la théosophie de Louis-Claude de Saint-Martin telle qu’elle était entendue à la Belle Epoque |
Philippe
DE Lyon - VIE & PAROLES DU MAÎTRE PHILIPPE |
Alfred haehl |
Edition DERVY |
2005 |
- 25 avril 1849 : naissance d’Anthelme,
Nizier, Philippe en Savoie. Alors qu’elle était enceinte, sa mère fait une
visite au curé d’Ars qui lui révèle que son fils sera un être très élevé.
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PHILIPPE DE LYON - LES CARNETS DE L’ARBRESLE - SUR LES TRACES DE Mr PHILIPPE DE LYON |
Thierry Emmanuel Garnier |
Edition Arqa |
2013 |
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Le 2 Aout 1905, est décédé à L’Arbresle, muni des sacrements, Monsieur Nizier Anthelme Philippe à l’âge de 56 ans. Il était connu comme un guérisseur extraordinaire. Son disciple et successeur, Jean Chapas, continua l’œuvre de son Maître et lui aussi soigna avec dévouement. Le centre de la vie de Monsieur Philippe fut « Le clos Landar » à l’Arbresle, près de Lyon, c’est là qu’il venait se ressourcer, et c’est là que l’association actuelle essaie de racheter la maison pour en faire un lieu de pèlerinage et un musée. Carnet N°2 : Schlatter à Ebersheim : Sur les traces de François Schlatter. Né à Ebersheim, François Schlatter est le 9e enfant d’une grande fratrie, il fera des « rêves guidés » et se définira comme un prophète. Avant tout, il était un « marcheur divin » et un « guérisseur mystique », il partit aux Etats Unis en 1884 et après un parcours de 9000 kms et un jeune de 40 jours dans le désert, il soigna près de 200.000 personnes à Denver (Colorado) en 58 jours, puis disparaitra définitivement. - Gil Alonso-Mier en a fait un livre sur ce personnage exceptionnel – Edition Arqa – détails au chapitre 10 F – Carnet N° 3 : Cyprien de Vialas : Sur les traces de Cyprien Vignes. Vialas, petit village « parpaillot » de Lozère, fut en cette fin de siècle, un lieu d’accueil pour toutes les personnes en souffrance, surtout les protestants français, suisses et allemands, mais aussi les catholiques, qui sont venus dans ce village voir et se faire soigner par « le juste » « le Père Vigne » « le guérisseur au secret », cet homme grand guérisseur spirituel était fin connaisseur de toutes choses du Livre de la Vie, permettant de soigner hommes et bêtes à l’aide de prières convenues dont lui seul détenait le secret. C’est dans ce coin de Lozère qui n’échappa pas aux « dragonnades » de Louis XIV que naquit en 1824 et vécut Cyprien Vignes de Vialas qui soigna avec dévouement et abnégation les malheureux, il fut un thaumaturge d’exception, inclassable, mais une haute personnalité de Lumière, à la façon de Mr Philippe de Lyon. Ce qui semble certain est que ses dons se développèrent très tôt et qu’une révélation d’importance, auditive, sonore ou visuelle, eut lieu dans son enfance. CARNET N° 4 : Loisieux-les-Rubathiers - Sur les traces de Mr Philippe de Lyon. Ce N° 4 des carnets nous propose une excursion en Savoie, d’abord à Loisieux puis à Rubathiers sur les terres natales de Mr Philippe, avec un rappel de son enfance, puis son voyage à Lyon la croix-rousse, chez son oncle, boucher de son état. C’est à Loisieux à l’hôtel des tilleuls que se retrouvaient quelques dames de la bourgeoisie lyonnaise. C’est dans cet hôtel que vers 1960 séjournèrent André Savoret, Eugene Canseliet et quelques autres amis épris de traditions hermétiques et fins kabbalistes et c’est dans ce village que le petit Philippe vécut et exerça ses premiers prodiges. Un voyage hors du temps qui nous fait méditer sur ces lieux, chapelles et statues, qui ont marqués la vie du jeune Philippe Nizier. Carnet N° 5 : Le curé d’Ars et Philippe de Lyon : Sur les traces de J.M. Vianney, curé d’Ars. Jean-Marie Vianney (1786-1859) naquit à Dardilly, dans l’Ain au sein d’une famille pauvre qui essayait de vivre de l’agriculture. Plus tard il se fit curé et là va commencer une extraordinaire aventure spirituelle. Avec Philippe de Lyon, les ressemblances sont frappantes, tous deux furent bergers et développèrent très jeunes des dons pour guérir les autres. Lorsque meurt le curé d’Ars en 1859, Philippe de Lyon n’a que 10 ans, mais le curé d’Ars reconnu comme un saint de son vivant était connu de partout, aussi la mère de Philippe alors enceinte de son fils rendit visite au curé d’Ars, lequel lui révéla que son fils serait « un être très élevé ». Ces mots furent ceux de Benoit-Joseph Labre lorsqu’il rendit visite aux parents du futur curé d’Ars. Comme quoi, la chaine de transmission métaphysique possède au sein de la matrice quelques intersignes efficaces qui permettent parfois de signaler, à l’avance, la venue d’un Elu exceptionnel. Ce carnet nous dévoile quelques-uns des miracles effectués par le curé d’Ars, ainsi que les grands moments de sa vie. Mr Philippe de Lyon avait une adoration pour ce curé et toute sa vie il le cita. Carnet N° 6 : Pauline Jaricot – Amour et foi – Sur les traces de Pauline Jaricot. Elle née à Lyon en 1799, vers l’âge de 17 ans, elle décide de vouer sa vie à Dieu. Elle vécut longtemps à St Nizier, c’est là d’ailleurs que 50 ans plus tard s’installera Mr Philippe. Elle fonda L’œuvre de la propagation de la Foi, dans le but de soutenir l’action missionnaire de l’église. Un peu plus tard elle créa le « Rosaire vivant » qui eut un immense succès. Toute sa vie elle s’occupa des pauvres, des déshérités, de la condition misérable des travailleurs de la soie, les canuts, dont la révolte de 1830 fut réprimée dans le sang. En 1832 elle achète une grande maison à Fourvière sur les hauteurs de Lyon, elle en fit une résidence religieuse sous le nom de Notre Dame de Lorette et y consacra sa vie à l’adoration perpétuelle du Saint-Sacrement. Carnet N° 7 : Les guérisons du curé d’Ars – Sur les traces du curé d’Ars. Carnet N° 8 : Mr Philippe de Lyon à la Tête d’Or – Sur les traces du Maître Philippe de Lyon. Carnet N° 9 : Benoit Joseph Labre – Le vagabond – Sur les traces de B. Joseph Labre. Carnet N°10 : Saint Jean François Régis – Mission Evangile – Sur les traces de B. François Régis. Carnet N°11 : St Vincent de Paul – Apôtre de la charité – Sur les traces de Vincent de Paul. Carnet N° 12 : Bruno Groening - Miracles et guérisons – Sur les traces de Bruno Groening. Association Maître Philippe de Lyon: www.maitrephilippe.asso.fr – tel. 06 36 90 50 28 – Edition Arqa – arqa@editions-arqa.com - 29, Bd de la Lise Marseille 13000 - |
virgile
– maÎtre
de sagesse |
Yves albert
dauge |
EPIGNOSIS |
|
Virgile, maître de sagesse : c’est
une conviction après dix ans de recherches virgiliennes, recherches fondées sur
les inépuisables ressources de l’ésotérisme comparé. On a repéré que Virgile
était universel : expliquons-le donc dans le cadre de la Gnose universelle,
de l’énergétique fondamentale de la métamorphose. L’ésotérisme est comparé,
ou il n’est pas. Tous les champs de la connaissance sont étroitement
complémentaires et constituent en fait les éléments inséparables d’un savoir
unique (telle est la réelle interdisciplinarité). La même lumière initiatique se
révèle partout, sous le voile changeant des symboles, par-delà les
déterminations psychiques ou sociologiques. D’où la notion, capitale, de
totalité transhistorique, et la faculté de diversifier largement, sans
renoncer ni à la rigueur ni à la cohérence, les clefs et les éclairages de
l’herméneutique. Ce nouveau Virgile est
une tentative d'interprétation qui se veut approfondie et originale de poèmes
pourtant connus et fort commentés, grâce à une "polyexégèse"
longuement élaborée et vérifiée. Mais on peut dire aussi que c'est un travail
de symbolique essentielle centré sur l'œuvre, exemplaire, de Virgile. Ainsi
son intérêt dépasse-t-il la seule Antiquité : par son appel à la totalité de
la Gnose, par une constante utilisation des éléments les plus divers de
l'ésotérisme, il vise à un renouvellement de l'herméneutique, tant
virgilienne que générale. L’Enéide
de Virgile est l’histoire d’un passage : à la fois une initiation et une
fondation, celle du Troyen Énée qui, sur les routes de l’exil, trouve les
forces de s’orienter et de construire, avec ses compagnons, son propre
espace, en même temps que l’espace géographique qui l’entoure : ainsi va
naître la cité romaine, comme nouvelle Troie identifiant le futur au passé,
la Terre Promise au Paradis perdu. Pour guider Énée dans ce passage
périlleux, le récit met en œuvre une série de passeurs, qui l’aident à aller
d’une rive à l’autre, d’une ville à l’autre, et l’accompagnent dans sa
mutation ontologique. Leur nature, les formes qu’ils prennent, sont très
variables. On
peut être étonné de voir figurer là les saisons : c’est oublier que le
monde antique est animiste, et que, par exemple, la notion de l’automne comme
« saison mentale » chère à Baudelaire prend toute sa force.
Apollinaire lui aussi nous évoque un « Automne malade » qui est saison
de latence, de déclin et de passage. En ceci l’automne, saison des déclins,
s’oppose à l’hiver, période d’immobilité et de germination potentielle, et
encore plus au printemps, saison des renouveaux et de l’élan vital, et à
l’été, moment de l’assomption et de la récolte, « gloire » de la
nature. Pour saisir l’intérêt du rapprochement, il faut se souvenir de ce que
l’Énéide est
construite comme un parcours solaire dans les douze signes du zodiaque,
correspondant aux douze livres de l’épopée virgilienne. Si l’on accepte
l’hypothèse que j’avais formulée, et les arguments socio-historiques qui
rendent crédible une telle exégèse, dans le contexte de l’imaginaire de la
période, on en arrive à la conclusion que l’axe Bélier-Balance correspondrait
à l’axe, la saison de l’automne se situe donc au moment des voyages et de
l’errance (Sagittaire à Capricorne, livres I à III): ce sont bien les mois de
l’automne, comme « passeur » et transformateur, comme préparation
aussi, dans une ambiance de déclin et de mort potentielle, de vieillissement non
encore maîtrisé, depuis une Troie « malade » et mourante jusqu’à
Rome en germination, sur le site de laquelle Énée arrivera précisément au
printemps, à l’époque du renouveau, après les révélations dans le silence de
la Descente sous terre, au moment de l’hiver, et avant de connaître
l’assomption solaire et royale des combats triomphants de l’été |
vitriol – voyage vers une
folie raisonnable |
Thierry charrier |
Edition THELES |
2007 |
Vous
ressentez une soif de liberté, un besoin de changement, un désir d’évoluer ?
Alors... osez entreprendre ce voyage. Votre environnement et votre passé vous
guideront du hall de départ vers la salle d’embarquement. Les connaissances
psychologiques, religieuses et scientifiques actuelles jalonneront votre
périple dont la destination finale se situera aux confins de passages secrets
dont vous seul aurez l’accès. Avant de décoller, sachez que la découverte de
votre monde intérieur sera le résultat de votre investissement, que votre foi
vous servira de passeport et votre authenticité de visa : aussi, reliez votre
intellect à votre émotionnel, et... bon vol ! Vitriol ou Voyage vers une
folie raisonnable surprendra par l’association simple et astucieuse de
valeurs apparemment éloignées. Il amènera le lecteur à découvrir des contrées
inexplorées pour lui offrir de nouvelles alternatives. Mais c’est surtout
l’engagement de l’auteur et son souci permanent de relier concept et réalité
qui rendent le livre captivant. Thierry Charrier est psychiatre,
criminologue et psychothérapeute. Il exerce à Lorient. Après 25 ans de
psychiatrie, il a rassemblé dans un livre ses connaissances destinées à
guider le lecteur vers un équilibre. « Vitriol ou voyage vers une folie
raisonnable » est voulu par son auteur comme un embarquement vers une liberté
intérieure. Votre livre est empreint d'admiration à l'égard de Carl Gustave
Jung. Pourquoi une telle adhésion à ses thèses ? La réponse de Freud quand un
patient est malade, c'est de lui donner des médicaments et de lui dire de
passer à autre chose. Chez Jung, la grande différence, c'est que derrière le
symptôme, le patient a un capital à découvrir. Un inné. C'est d'ailleurs
souvent dans la deuxième partie de la vie, ce moment clé où les valeurs
familiales et culturelles s'estompent. L'originalité de Jung est de faire
comprendre que dans la deuxième partie de notre vie, on est face à une crise
existentielle qui n'est que l'expression de notre monde intérieur qui pousse.
C'est la grande différence avec la psychiatrie classique, le symptôme est
optimiste. C'est le voyage vers une folie raisonnable de « Vitriol » ?
Vitriol, c'est l'acronyme d'une phrase latine, qui veut dire, en gros : va à
l'intérieur de toi, il y a le secret. Ce livre n'est pas un mode d'emploi,
mais une réflexion qui propose un voyage intérieur, des voies d'accès. Seul
le lecteur peut les franchir. Cette découverte de son monde intérieur ne peut
pas être consciente. Elle s'effectue par le biais des projections et des
rêves. Des projections ? Qu'est-ce que c'est ? C'est attribuer à l'autre
quelque chose qui nous appartient. C'est le reflet de nous-même. Exemple :
quelqu'un de très sérieux, qui a fait de longues et difficiles études et
côtoie des gens qui s'amusent, qui jouent beaucoup, au bowling, par exemple.
S'il est coincé dans son rôle sérieux, il va y avoir une dualité et il va
souffrir. Cette souffrance peut l'amener à
la solution : l'alchimie. C'est-à-dire, accepter d'être l'enfant qui joue. Il
a le deuil d'un ego à faire. Celui du mec hyper sérieux, qui est sa
représentation, au bénéfice d'un monde intérieur, qui lui permet de ne pas
être dépendant du monde extérieur. Donc d'être libre. Ouf ! Le chemin pour
arriver à cette liberté a l'air bien douloureux ? Il y a souffrance car en
vivant ce qu'on a à l'intérieur on prend un risque. Mais cette souffrance est
constructive. On a peur d'être seul, peur de l'image parentale, sociale sur
nous. Le but est de découvrir notre monde intérieur, constitué d'archétypes.
Ça peut être le côté joueur enfant, le côté masculin, féminin... Le tout
coloré d'une façon différente en chacun de nous, selon notre passé. C'est
notre inné, complètement inconscient, qui doit nous aider à construire notre
avenir. |
vivre et
transmettre la tradition |
Connaissance des religions |
Edition Dervy |
2003 |
La transmission est au cœur de la
notion de tradition, qui signifie d’abord : remettre, confier, à
transmettre. Il n’y a pas de question plus décisive aujourd’hui pour les
grandes voies spirituelles, aussi cet ouvrage nous offre l’opportunité
d’étudier et de lire divers auteurs
sur ce thème. Un premier enjeu consiste à se
démarquer des idées reçues et des confusions qui règnent dans notre société
contemporaine, où l’on confond volontiers transmission et communication, ou
encore information et savoir… Nous sommes saturés de communications, mais
y-a-t-il pour autant transmission ? Rien n’est moins sûr ! Quant
aux « autoroutes de l’information », dont on nous vante chaque jour
les bienfaits, elles sont loin de se confondre avec les voies de la
connaissance et de la transmission spirituelle. On assiste aujourd’hui à une crise
générale de la transmission, qui dépasse le cadre des grandes
religions : toutes les institutions sont concernées, à commencer par la
famille et l’école. La révolution technologique s’accompagne même de
phénomènes de transmission inversée, dans la mesure où le savoir et la
compétence technique acquis par les générations nouvelles se transmettent aux
plus anciennes. La crise touche les traditions
religieuses elles-mêmes, à des degrés divers, elles sont toutes confrontées
au défi de la transmission, rien n’est assuré ici-bas, et la tradition la
plus solide n’est pas à l’abri des secousses de l’histoire, il n’y a pas de tradition
sans histoire. Pour prendre comme exemple le christianisme, cette crise
concerne à la fois, les acteurs de la transmission, et là c’est le rôle de la
faille, du clergé, des institutions religieuses et autres associations
spirituelles, mais aussi les contenus, les modes de transmission et les
conditions de réception. Au sommaire de cet ouvrage : Paradosis et paradisos par Jean Biès Mettre en œuvre la Tradition par Françoise Bonardel De l’Art du trait à l’art de la musique –
Pratiquer et transmettre le métier de luthier par Philippe Faure et Luc Breton De quelques apories du néo-bouddhisme :
Dieu unique, suprême transcendant
– Dieu créateur – Maître
Eckhart : un Boddhisattva pour l’occident –
comment désigner la Réalité Suprême
- Conscience de base et Embryon
de Bouddha - le Non-Soi des
Bouddhistes - Réflexion sur
l’incontournable Vacuité - par
François Chenique Les rites d’initiation dans le soufisme
par : Michel
Dubois Les treize saints de la médecine chinoise,
art de guérir et art de la guerre - Un
tableau de Su Ren-shan - le loup de
Gubbio - transmission ou médiatisation - par : Jean-Claude Dubois Les médias de la Transmission – A propos de
la transmission de la Tradition chrétienne au Moyen Âge par Philippe Faure Statuts et hiérarchie des médias, réception
et réappropriation de la Tradition par Christophe Ibach L’esprit du signe par Françoise Bonardel Livres de et sur la Transmission par Jean Canteins La Franc-maçonnerie contre elle-même par Patrick Geay Tradition et transmission – Guénon face à la
critique historique par Jean-Pierre Laurent Présence et vérité : l’héritage
spirituel chez Massignon et Schuon par
Patrick Laude La Tradition et sa transmission dans les
compagnonnages : aperçus en forme de mise au point- le problème des
sources par Jean-Michel Mathonière
– Transmission orale, transmission
écrite : le chant chrétien antique-
le sens d’une référence orale et écrite, le chant chrétien, la leçon
de l’oralité par : Iegor
Reznikoff Philip Sherrard – le cosmos comme
théophanie par : Matthias Korger Bibliographie des œuvres de Philip Sherrard |
10 W
WILLIAM BLAKE OU L’INFINI |
Christine Jordis |
Edition Albin Michel |
2013 |
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Moins en procédant à une réflexion sur les moyens de changer une société oppressante et injuste, qu’il ne se lassa pas d’accuser, qu’en démêlant les conditions spirituelles propres à rendre possible l’avènement d’un autre monde. A la soumission il préféra la révolte, à la raison l’énergie ; il en avait en lui une si grande charge –énergie et créativité- à laquelle s’ajoutait un don de vision qu’il sut l’opposer victorieusement à l’ennemi, c'est-à-dire à l’indifférence, à l’hostilité, à la pauvreté, aux difficultés, à l’obscurité, aux guerres, soulèvements, disettes et révoltes qu’il côtoya : a tout ce qui menaçait cette joie intérieure. Parce qu’il refusait d’être l’esclave des autres, de leur pensée étroite et normative, il élabora son propre système, une cosmologie complexe qui rend compte des mythes de la Création et de la Chute et du malheur présent de l’homme, comme de son accession possible à l’état d’éternité, cette éternité ici et maintenant une fois reconquis « l’homme véritable », assez distant, précisons-le de l’homme selon sa nature. Avoir créé un monde poétique d’une si grande ampleur, malgré l’isolement, le manque, le mépris de ses contemporains, n’y a-t-il pas là de quoi s’étonner, autant que devant la force et la joie qui lui permirent de mourir en chantant ? Il a fasciné nombre de penseurs et d’écrivains comme Bachelard, Gide, Bataille ou Yeats, il a fait couler beaucoup d’encre universitaire et inspiré des études assez précises et complètes, mais toutes ne conclurent à une solution au sujet du mystère de son être et de son œuvre. Au sommaire de cet important ouvrage sur Blake : William Blake ou la liberté infinie - Le désir infini - la matière et l’esprit sont un - l’homme emprisonné - le mal et la poésie - une ouverture indéfinie - l’homme véritable - un homme peut-il être Dieu ? - l’homme naturel - un monde illuminé - origine et portrait - la terre nourricière - le pouvoir de vision - sur la folie - Blake révolutionnaire - la liberté mais à quel prix ? - la lecture - un mariage, une mort, une invention - une île sur le lune - Marier le ciel et les enfers - les pharisiens - la Création est une chute - le livre d’Urizen - la création de l’homme - au sujet de la naissance de la femme et de l’enfant, du couple et de l’amour - Mr Blake, graveur, Hercules Building - Satan et la science - Felpham, un intermède - retour à Londres - une illumination - Vala ou les quatre Zoas - l’exposition et son catalogue - deux nouveaux livres prophétiques - tout bouge, tout change - les revenants - Fountain Court - l’histoire de Job - trop souffrir pour penser - le Nouvel Âge - tout homme est né poète - Blake, l’Orient et l’époque contemporaine - |
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