Chapitre 9 LA
MORT (ÉSOTÉRISME - MAGIE - SOCIÉTÉS
SECRÈTES - MYSTERES - OCCULTISME - CHAMANISME - VAUDOU - LA FORET - LA
MORT) |
La mort est une réalité qui depuis la nuit des temps,
intrigue, fascine et fait peur. Cette inéluctabilité clôturant la vie terrestre a
généré toute une ambiance, des rites et des rituels autour de la mort du
défunt. Longtemps, elle fut tour à tour, déifiée, diabolisée, oubliée,
occultée et redoutée. La religion, la philosophie et les pouvoirs politiques
et militaires l’ont embellie ou enlaidie selon les besoins du moment, et
l’homme à travers les contes, les légendes, les mythes et les archétypes, a
subi sans arrêt, des formatages et des mises en condition, évoluant au gré
des philosophies et de l’histoire. Aujourd’hui, la voie initiatique théiste ou déiste,
essaie de comprendre l’après-mort, cette espace invisible qui est censé être
habité par un monde intermédiaire, mélangeant des esprits, des entités, des vibrations
et des êtres post-mortem. Cet espace est selon les religions et certaines
voies spirituelles, loué, chanté et décrit comme un paradis, avec son
éternité, son immortalité et sa beauté. Les théories modernes sur la mort, qu'’elles soient
philosophiques, socio-historiques, anthropologiques ou psychanalytiques, sont
de bons outils pour étayer l’approche mystique, religieuse et anagogique. Cette page sur la mort, n’a comme but que d’aider le
profane et l’initié à se faire une opinion sur la mort, ce passage vers
l’au-delà, à mieux appréhender les mondes invisibles- mondes bien connu des
chamanes- à réfléchir sur les notions de réincarnation, de métempsychose, de
spiritisme, de métamorphose, de transmigration, de résurrection ou d’éternel
retour. Essayer de comprendre les rites, les rituels, Eros et
Thanatos, et surtout de se préparer à franchir cette porte étroite qui, pour
moi est une porte de délivrance ouvrant sur une nouvelle vie, est un des buts
que je propose à travers les livres et réflexions de cette page. La lame 13 du Tarot – la mort- nous apprend comment et
pourquoi la mort fait peur, mais nous apprend aussi à la dédramatiser, à
l’apprivoiser, elle nous apprend à ne pas avoir peur de la mort, à combattre
son propre mental, ses propres défauts et comprendre qu’au final, l’homme
spirituel doit surpasser la matérialité par le détachement. Cela me rappelle la phrase de J. K. Huysmans : « L’homme est comme une montgolfière, s’il veut
monter et atteindre l’infini, il doit jeter tout son lest ». Tel est le
secret d’une fin heureuse." Souvent cette peur de la mort vient du fait qu'’on sait
ce que l’on laisse, alors qu'’on ne sait pas ce que l’on va trouver derrière
cette porte étroite. Raison de plus pour inverser ces idées en matérialisant
l’esprit et en spiritualisant la matière. Les livres ci-dessous, donnent des résumés, des idées,
des symboles, des vécus, des traditions funéraires, des coutumes. Tout cela devrait te permettre de te faire une idée, voire consolider tes convictions. |
B.A. – BA - LA MORT - Volume 1 |
Gérard chauvin |
Edition PARDḔS |
2002 |
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Au contraire, dans une société traditionnelle, la mort est familière... La simple et honnête foi, l'attachement aux rites communautaires, les vertus de la prière, repoussent l'esprit de négation et le flot d'angoisses, souvent inavouées. Enfin, l'auteur envisage la diversité des coutumes funéraires : inhumation, crémation, embaumement, etc., jusqu'aux pratiques déroutantes des doubles funérailles ou de la nécro-anthropophagie. "Un ouvrage qui réussit le paradoxe de replacer la mort dans la vie et dans l'histoire." Au sommaire de cet ouvrage :
Le mythe - la promesse christique de l’abolition de la mort - Mort du corps - L’agonie - Stades et signes de la mort - Processus de décomposition – résorption - Autopsie - Les NDE - la mort méprisée - médicalisation de masse et acharnement thérapeutique - les derniers instants - l’aide aux mourants - l’euthanasie - Vertus de la prière - Absolution et extrême onction - Dernier souffle aux funérailles - coutumes et rites d’oblation - Chine, Tibet, Grèce, Judaïsme, Islam - toilette mortuaire - veillée et repas funèbre - les luminaires - la terre et le sang - les cheveux et les ongles - Funérailles dans diverses tradition - Bénarès - Rome - Dérouter le mort - apprivoiser la mort - le feu et l’eau - les pleureuses - Panégyriques, oraison funèbre - le viatique - le linceul - législation - la crémation - les cendres - embaumement - Désossement - Orientation et position du corps - Nécro-anthropophagie - Tètes, reliques, trophées et marteau de la bonne mort - |
B.A. – BA - LA MORT - Volume 2 |
Gérard chauvin |
Edition PARDḔS |
2002 |
Ce 2e volume du B.A. – BA de la mort poursuit la réflexion qui situe la mort au centre des préoccupations humaines, en tant qu’elle est promesse d’immortalité pour l’âme. Il n’est pas une société qui ignore ou méprise ses morts ; on ne peut en dire autant du « monde moderne », dont les contre-valeurs affectent la condition humaine jusque dans ses ultimes retranchements. Rappelant fatalement la précarité de l’existence et la vanité des activités, la mort, honnie, est, à la fois, combattue et refoulée.
Les catholiques ne connaissent pas de toilette « rituelle » du défunt. Selon les zones géographiques, une veillée funéraire est organisée au domicile du défunt ou dans une résidence de la famille. Cette veillée est plus présente en milieu rural que citadin. La veillée se décide toujours à l’initiative de la famille et/ou de l’entourage. Le port de vêtements noirs (couleur de deuil) est aussi plus poussé en milieu rural. Au Sud de l’Europe, on croise encore régulièrement les « veuves éternelles », femmes qui suite au décès de leur mari ne s’habillent qu’exclusivement en noir pendant le reste de leur vie. Au niveau du cercueil, rien n’est imposé, une croix pouvant être rajoutée. La préparation de la célébration religieuse se fait sur base des choix de la famille en termes de lectures, chants, prière et musique. La descente dans le caveau est accompagnée d’une bénédiction.
Au sommaire de cet ouvrage :
Les temps du deuil – les nombres 3 et 7 - Pratiques, temps et couleurs - la période de 40 jours - Statut de la veuve - Substituts, drapeaux, tablettes et effigies - commémoration - la fête des morts - gâteaux d’Ames - Prières pour les défunts - ancienne prière chrétienne - Extrait de l’office pour les défunts - Requiem - Nécrologie et obit - Thanatos, sommeil, rêve et silence - Les thèmes macabres - De Durer à l’âge baroque et à l’époque contemporaine - Eros et Thanatos - mort et fécondité - Représentation dans l’art occidental - la peine de mort - le suicide - Les revenants - les Mânes, larves et lémures - les mauvaises morts - mesures préventives - Mégalithes et tumuli - Dépôts sacrificiels d’animaux - Inscriptions funéraires - Monuments aux morts - Nécropoles - Tombeaux Royaux et Aristocratiques - Palenque - Funérailles sacrificielles à travers le monde - Le don de soi - Vive la mort - Viking et indiens d’Amérique - Etrurie - La Basilique Saint Denis - |
b.a. –
ba -
la rÉincarnation |
Gérard chauvin |
Edition
Pardès |
1999 |
Loin des fantaisies « new âge »
des spiritualistes, pour lesquels elle est une « nouvelle chance », la réincarnation
signifierait – comme le Purgatoire – la miséricordieuse possibilité de
parfaire ce qui n’a pas été achevé le temps d’une vie ici-bas : la rupture
avec le désir. En ce sens, l’usage du mot pourrait être fondé, évitant les
conséquences des préjugés humano-individualistes propres aux Occidentaux
déspiritualisés, volontiers accommodants lorsqu’il s’agit de leurs propres
erreurs et manquements.
Cette notion de réincarnation est
populaire pour plusieurs raisons : d’abord il semble que certains individus
qui nuisent aux autres par leur comportement ne souffrent pas du tout ; c’est
une forme d’injustice, il faudrait donc qu’il y ait une vie future pour que
ces gens puissent en quelque sorte payer en échange du mal qu’ils ont commis. L’autre raison c’est que la durée
de la vie terrestre est trop courte pour à elle seule décider de l’éternité.
Nous vivons 50, 60, 70 ans seulement et nous voudrions avoir d’autres
possibilités pour réussir à être en harmonie avec Dieu, pour prouver que nous
sommes capables de vivre mieux. Une autre raison c’est la peur du
néant. Si ce corps disparaissait, recommencer dans un autre corps plus sain,
ce serait comme de changer de vêtement. Il faut donc qu’il y ait d’autres
vies pour continuer et ainsi la notion de réincarnation est très
réconfortante et elle prend racine en Occident. A cause du film de Bertolucci les
gens pensent de plus en plus à la réincarnation. Une chose amusante est qu’en
Asie on n’aime pas tellement l’idée de réincarnation parce qu’on voudrait
plutôt que la roue de l’existence cesse et avec elle le cycle des
souffrances. Mais en Occident, il semble que l’on aime cette idée. Il y a
donc une différence de mentalité entre l’Occident et l’Orient. C’est un fait
que l’idée de réincarnation avec la notion de continuation qu’elle implique
est actuellement très populaire. Au cours du troisième siècle après J.C. un
théologien catholique du nom d’Origène a enseigné la préexistence de l’âme
avant son entrée dans le corps. Il s’agit donc d’incarnation et non de
réincarnation. Il semble que cette idée soit très proche de l’autre parce que
si vous êtes incarné une fois il est possible que vous le soyez une autre
fois. En 540 environ Origène a été condamné par le concile de Constantinople
à cause de cette idée.
Nous voulons tous savoir ce qui va
arriver après notre mort et nous nous révoltons tous contre l’idée que nous
devons mourir. C’est pourquoi l’idée de réincarnation est très importante
pour nous. Devons-nous continuer ou pas après la mort ? et où et quand ? Nous
savons que les humains ne peuvent pas être heureux s’ils ne croient pas en
quelque chose. La foi est importante, mais la foi c’est quelque chose de
vivant, c’est comme l’amour, la haine, le désespoir, c’est une formation
mentale. C’est une chose vivante et tout ce qui est vivant change. Votre foi
c’est quelque chose de vivant qui doit changer au cours du temps, qui doit
grandir comme un arbre. La foi qui était la vôtre quand vous aviez dix ans
n’est plus là. Que vous soyez chrétien, musulman, marxiste, bouddhiste ; la
foi est quelque chose qui doit changer tout le temps : il faut accepter ce
fait. L’avantage de l’étude et de la pratique du bouddhisme, c’est qu’on nous
rappelle constamment que tout change y compris notre foi, la foi est une chose
vivante.
D’abord il se peut que nous
croyions que la réincarnation corresponde à l’idée que l’âme entre dans le
corps. Nous pouvons dire que l’âme est permanente et le corps impermanent.
Lorsque nous nous débarrassons d’un corps nous pouvons entrer à nouveau dans
un autre corps. L’immortalité de l’âme et l’impermanence du corps, c’est
peut-être une première notion de réincarnation. Il se peut que nous
commencions comme cela et que nous nous appelions bouddhistes, c’est accepté
pour un débutant. Au sommaire de cet ouvrage : L’origine des inégalités -
Arthur Schopenhauer - le Seraphita d’Honoré de Balzac -
Emerson et Thoreau - Les Ecoles Néo-Spiritualistes -
Allan Kardec - Spiritisme et umbanda -
Helena Blavatsky - la Sté Théosophique -
Rudolf Steiner et l’anthropomorphisme
- Edgar Cayce, le mage
d’Hopkinsville - Bernstein et Lerner -
Shirley Mac Laine et l’orientalisme californien -
Shanti Devi - Pourquoi croire à la
Réincarnation ? - Recherches expérimentale et
psychothérapies - Helen Wanbach -
Patrick Drouot - J. P. Schnetzler -
Denise Desjardins - Le Lying
- René Guénon et les Etudes
Traditionnelles - Coomaraswamy - F.
Schuon - Titus Burckhardt -
Julius Evola - Enfer, Paradis et Purgatoire -
Bardo-Thödol - la transmigration - la
Bhagavad-Gita - loi de Manu
- Shi Ramakrishna -
Hindouisme et Bouddhisme - l’enseignement du Bouddha -
Métamorphoses - les boddhisattvas -
tulkous - Platon et Virgile -
L’Enéide - La Tradition juive et Isaac Loriah - le
Nouveau Testament et les textes évangéliques
- Origène -
Gnosticisme - le christianisme -
Purgatoire et transmigration
- De la résurrection de la
chair - |
B. A – BA - AU -
DELÀ |
BERNARD
MARILLIER |
Edition PARDES |
2000 |
Le
problème de l’existence d’un au-delà a toujours été au centre des
préoccupations métaphysiques des hommes, soit individuellement, dans la
mesure où la croyance en la survie fût perçue, le plus fréquemment, sous la
forme de l’immortalité du corps ou le plus souvent, de l’âme, soit
collectivement, dans les croyances religieuses et les pratiques , rites et
mythes des divers peuples et cultures. Notre propos n’est pas ici, de
discuter l’existence ou non de cet au-delà. Nous posons clairement la réalité
téléologique de cet outre-monde et la possibilité qu’il puisse
interférer avec le monde des vivants, futurs habitants de cet au-delà.
Celui-ci est en fait, un double, précisément, une réalité « plus
outre » au « monde-là ». Loin d’être vide, mort,
si l’on peut dire, l’au-delà est, au contraire, rempli d’une infinitude de
vies et d’êtres spécifiques.
La réincarnation est un concept strictement incontournable
en ésotérisme avancé, tout comme dans le cadre d’une mystique qui le soit
aussi. Elle est même une évidence lorsque l’on a quelque peu conscience des
mécanismes qui président au phénomène de la vie et de la mort, de la
transformation et de l’impermanence des choses; tout, absolument tout étant
cyclique! Une âme ne naît pas en même temps qu’un nouveau corps. Une âme est
une âme, un corps, un corps. Une âme ne naît pas d’emblée humaine. Elle doit,
une fois éveillée, évoluer elle aussi, comme l’entière création, et
deviendra, un jour, humaine parmi les humains qui, un jour, eux aussi se sont
trouvés au “stade fœtal” spirituel. Imaginer qu’une âme naisse humaine
d’emblée est une idée aussi excentrique qu’imaginer qu’une femme mette au
monde un homme ou une femme de quarante ans environ, donc pleinement adulte
et diplômé, sachant naturellement marcher, lire, compter, tenir des discours
philosophique à sa mère à peine le cordon ombilical coupé. De la même manière, une entité doit apprendre à gérer sa
condition, puis, ensuite, celle du stade d’évolution qui lui est supérieur,
puis encore celle d’après, etc. Imaginez qu’une entité humaine, lorsqu’elle
est incarnée, gère vraiment, à chaque seconde de la vie, contre les volontés
d’une conscience biologique propre au corps parfois opposées au siennes
propres, la quasi-totalité des fonctions vitales de l’incarnation (ne
serait-ce que plus de 200 milliards d’échanges chimiques par jours, pour ne
parler que de ce seul aspect des choses), ce qui inclut échanges gazeux,
élimination des toxines, réparation des tissus, combat permanent contre les
intrusions virales, alimentation optimale des cellules, lutte contre la
décrépitude organique, gestion des empoisonnements alimentaires quotidiens dû
à une alimentation presque exclusivement chimique, eaux plombées, etc.,
incluant aussi le contrôle de l’ensemble de la cohésion de chaque organe, et
la lutte permanente contre nos propres comportements autodestructeurs comme
la consommation abusive de tabac par exemple, etc., sans parler de la gestion
des énergies subtiles! Qui le fait tout ça? Pensez-vous que ça se fasse tout seul,
comme par enchantement? Rien ne se fait tout seul, et encore moins par
enchantement. Qui pensez-vous qui parvienne à réaliser tout ça pendant
quatre-vingts ans de vie malgré la pollution, des empoisonnements constants
au sucre, à l’alcool, le stress, les rayonnements ionisants, les mauvaises
habitudes d’une hygiène de vie souvent désastreuse, etc.? C’est l’âme et elle
seule. Non pas votre âme, mais vous qui habitez ce corps humain pour quelques
décennies; une âme surentraînée à la survie et à la gestion de 50 000
milliards de cellules. Croyez-moi sur parole, ça ne se réalise pas par
“l’opération du Saint-Esprit”, ni ne s’apprend le temps d’une gestation
humaine! Une entité nouvellement éveillée à la conscience
d’elle-même passera d’abord des millénaires d’existence en tant que minéral,
de moins en moins profondément enfouie dans les profondeurs du sol, migrant
lentement vers la surface en fonction de son évolution personnelle et
collective, celle du règne minéral auquel elle est alors attachée. Puis, une
fois parvenue à la surface, elle devra affiner sa condition. L’aboutissement
absolu de cet affinage spirituel est une incarnation dans un diamant, sommet
de l’échelle d’évolution minérale (mais toutes les entités minérales ne vont
pas jusque-là). Au sommaire de cet ouvrage : Les mystères de la mort - le passage du seuil - du matériel au subtil - les vies post-mortem - la pluralité des au-delà - le refus de la mort et de l’au-delà - La métempsychose, la réincarnation - la métamorphose et la transmigration - L’au-delà dans les religions non Abrahamiques - les temps antéhistoriques et le monde des primitifs - les peuples indo-européens - les Celtes et les Germano-Scandinaves - Les Grecs, les Etrusques, les Romains, les Hittites - les peuples de la steppe - L’Egypte ancienne - la Mésopotamie - les peuples pré-colombiens - L’Inde, le Tibet, le Chine et le Japon - le Judaïsme - le christianisme - l’Islam - les figures angéliques - le petit peuple des intermédiaires - le peuple de la peur et de l’angoisse - L’immortalité - l’éternité - la résurrection - la parousie - la seconde mort - les attributs et les symboles de la mort et de l’au-delà - le squelette, la faux, le sablier, le linceul, la barque, la charrette - les gardiens de l’au-delà - les lieux et les terres de l’au-delà - |
L’ARCANE 13 DU TAROT,
ARCANE SANS NOM
- CHRONIQUE D’UNE MORT ANNONCḖE |
Georges Flour |
Arcadia |
2016 |
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La mort du vieil homme et la naissance de l’homme nouveau – la
mort d’Hiram et sa transmutation-palingénésique – mort spirituelle par
décapitation dans la caverne du 9e etc. – Les rites templiers
mettent au centre de leur rituel la mort. Mort de Jacques de Molay brulé en
1314 sur l’ile aux juifs et la mort des assassins du Grand Maitre de l’Ordre,
Philippe le Bel et le Pape Clément V, mort en 1314, puis du secrétaire de
Philippe le Bel : Enguerrand de
Marigny qui lui aussi mourut en 1315
pendu au gibet de Montfaucon La faux que tient le squelette coupe l’utile et
l’inutile, elle nettoie le superflu qui encombre le chemin initiatique et met
de côté les éléments qui vont fertiliser sa materia prima. Les
peintures murales du néolithique expriment à travers les squelettes peints
sur les murs et les grottes, des scènes de trépas et en font des scènes d’un
passage joyeux vers un au-delà paisible. Cela peut rappeler la formule de St
Pierre Damien (1072), formule adressée aux vivants : « Vous êtes ce
que nous avons été, vous serez ce que nous sommes ». Au risque de me répéter, cette mort
symbolique n’est pas une fin mais un recommencement, une renaissance, une
nouvelle vie, un nouveau départ. Les yeux que l’on ferme en ce monde,
s’ouvrent dans un autre monde. Le sage ne craint pas ce moment, car pour lui,
mourir c’est savoir. Il y a une grande similitude
entre cet arcane sans nom et l’arcane du Fou. L’un est sans nom, l’autre sans
numéro, il est simplement dénommé Fou/Mat/ Ka d’Or. Tous les deux expriment
ces passages/cycles, Mat veut dire mort et tous les deux échappent à
l’enfermement pour voyager sur les ailes de la liberté, de l’immortalité et
de la légèreté, ayant quitté les pesanteurs terrestres. Ce sont les deux
seuls arcanes représentés en marche ou en
mouvement dans le Tarot. Les mythes attachés à
cet arcane 13 sont les Carnavals dont l’étymologie est : Carna et vale : Carna est la déesse de la chair, son époux est Janus
dieu des portes, c’est une déesse protectrice- Vale
signifie quitter, s’en aller, changer de comportement. Ainsi les carnavals
invitent à l’amusement, au sexe et au défoulement avec la déesse de la chair.
L’origine des carnavals remontent à Eleusis, où se pratiquait un rituel de
fêtes en l’honneur de Déméter la déesse de l’agriculture et mère de
Perséphone. Beaucoup de participants se déguisaient en squelette et se mélangeaient
avec les vivants. Le rite celtique du 1e Novembre reprend cette
symbolique avec une légende accompagnant une danse macabre. Dans tous les
carnavals on trouve des masques
derrière lesquels les participants peuvent se cacher et se défouler sans se faire
connaitre, on y trouve également des squelettes, des danses, de la musique,
de l’alcool ou du vin et beaucoup de bruit, l’origine est grecque, rappelant
les bacchanales et les rites dionysiaques. La mort ouvrait et fermait les
carnavals. Au Moyen-Âge, les carnavals duraient entre 3 et 7 jours, à Venise
le carnaval durait 6 mois. A la fin du carnaval, l’effigie du Roi du carnaval
était brulée puis un squelette parcourait la ville s’assurant que tout le
monde était chez soi. Enfin la période du Carême pouvait commencer. Lorsque l’arcane du
Fou rend visite à la Grande Faucheuse, il est étonné, ainsi pouvons-nous
entendre le dialogue suivant : Le Fou :
Comment t’appelle t-on ? La Grande Faucheuse : On m’appelle la mort, mais en réalité,
je n’ai pas de nom, et si je fauche, ce n’est pas pour couper, mais pour
rassembler ; je rassemble les morceaux épars de l’homme qui a vécu
plusieurs morts ; je suis son guide vers le ‘’Grand Passage’’, le
passage vers la vie intemporelle. Tu le sais pour l’avoir senti dans ta
chair, je suis ‘’passage’’, de la mort vers la vie, je suis le vrai porteur
de lumière, je suis Devenir, présent dans l’eau de vie et je suis le grand
‘’Rassembleur’’, je suis l’échappée vers la Sagesse. A ce
moment-là, la mort, squelette de chair se transforme en squelette de lumière,
à la blancheur éclatante…Oui, je suis Lumière, je suis ta Lumière et c’est
pourquoi, comme moi, tu peux, à jamais, abandonner ‘’ le bandeau de
l’initié’’ et regarder la lumière en face, découvrir la lumière de
l’invisible ; cette lumière qui va te projeter vers le ciel par le
centre de la Croix. C’est la raison pour laquelle ma faux est devenue un arc.
Le Fou entendant cela se dissout dans le Vide, le centre du Soi, sombre
tunnel de la caverne initiatique, tourbillon insensé des existences
éphémères. Assoiffé d’absolu, le Fou tombe vers le haut, dans la lumière
aveuglante du Tout, au centre immobile de la Croix. Je suis lumière d’étoile
dit encore la Mort, superposition d’Etoiles, l’étoile du Compagnon, l’étoile
à huit branches de l’ange de vie (arcane 17) étoile à cinq branches de
l’homme divinisé (Vitruve). Je suis toutes les étoiles puisque je suis toutes
les lumières. Le Fou termine alors cette visite totalement
transformé par la Mort qui rassemble. L’arcane 13 est en correspondance
avec les Oghams
celtes et les Runes nordiques. L’Ogham dans la tradition
celtique est une écriture secrète et un langage de signes réservé aux
initiés, c’est également un système de symboles utile en magie et en divination.
Il est aussi appelé ‘’alphabet des arbres ou oracle des Druides’’ car ses 25
lettres correspondent à un arbre ou un végétal qui sont autant de signes de
l’invisible à déchiffrer. L’arcane 13 nous fait pénétrer dans ce langage. 5 Oghams sont en relation avec lui, il
s’agit de : Le Fearn qui est
l’Aulne – Le Straif qui est
l’Epine noire – Le Ruis qui est le
Sureau – Le Mor/Eamhancholl qui
est la Mer - L’Ioho qui est l’If – Le Ruis appelé Sureau est connu pour ses capacités de régénération, il est
également l’arbre de la mort et de la Renaissance, il est associé aux
énergies chtoniennes. Le Fearn appelé Aulne est un arbre au symbolisme complexe, il est à la fois, Eau,
Terre et Feu, il est masculin et féminin, il est l’arbre des vivants et des morts
physiques et initiatiques, il figure l’Axis Mundi reliant le visible à
l’invisible, les vivants et les défunts. Il est l’arbre des deuils intérieurs
et des ruptures de vie débouchant sur de nouveaux cycles, une nouvelle vie.
C'est un soutien cosmique ; L’Ioho appelé If,
symbolise la Renaissance et le cycle des réincarnations, des rituels
funéraires ; il est l’arbre-symbole des cimetières. Les romains
dédiaient l’If à Hécate déesse des Enfers et des mondes invisibles. Mór ou Eamhancholl appelé La
Mer est le dernier Ogham, il correspond à l’eau des mers, les océans, il
représente la matrice primordiale, le début et la fin de toute chose ;
Il synthétise tous les autres oghams. Il représente aussi le Cosmos,
l’inconscient individuel et collectif, les naissances, les transformations,
les morts et les renaissances, il est l’Inspir et l’Expir cosmique. Le Straif appelé prunus
spinosa ou Epine noire. Cet arbre est connu en médecine traditionnelle,
ses fruits sont riches en vitamine A, B, C, ainsi qu'’en tanin, potassium,
calcium et magnésium. Un de ses symboles est la douleur (épine), les
difficultés, les obstacles et les épreuves. Selon certains théologiens
chrétiens, ses épines auraient servi à la fabrication de la couronne d’épines
de Jésus. Il est l’arbre des magiciens, des chamans car étant réputé être un
bouclier contre les mauvais esprits. Les baguettes en bois d’épine noire sont
réputées comme talisman bénéfique et apotropaïque. Son côté négatif le met en
affinité avec la foudre, l’orage, la malchance, le destin et la lune noire,
mais aussi avec la magie noire et les liens occultes. A côté des Oghams, les Runes
nordiques occupent une place
importante de par l’ancienneté de leur Tradition. Etymologiquement les Runes
évoquent le mystère, le secret, elles représentent la Connaissance.
Connaissance que le dieu Odin reçut des Nornes pour la donner aux hommes.
Au-delà de leur usage pour l’écriture, les mots et les phrases, les
différents ‘’Futhark ‘’ ou alphabet runiques, étaient utilisés en magie
et en divination. Vectrices d’énergies sacrées, les runes représentent une
voie privilégiée pour comprendre l’héritage spirituel de la tradition chamane
du Nord de l’Europe. Elles nous donnent des clefs de sagesse et des
ouvertures sur les mystères du Tarot. L’Arcane 13 est en correspondance avec
3 runes : Naudhiz, rune de la
patience, de l’acceptation des valeurs fondamentales, elle symbolise le
dénuement, la tempérance mais aussi la mort initiatique et la renaissance. Le
serpent est la représentation de Naudhiz, son mystère et son ambivalence,
comme celui de l’arcane 13, lui confère un statut à la fois de crainte et
d’attirance. Iwaz ou Eihwaz, 2e
rune. Cette rune symbolise clairement l’arbre If, cet arbre des morts que
nous avons trouvé dans les Oghams. Cette rune servait surtout à la magie, son
environnement astrologique est le signe du scorpion avec sa planète Pluton,
alliée au symbolisme austère de Saturne, qui d’ailleurs évoque dans son
glyphe la faux de la mort, celle qui fait tomber les illusions, enlever l’inutile
pour ne garder que l’essentiel. La 3e rune est Perthro ou Peorth, c’est la rune du
hasard, du destin, des sortilèges et des cycles, elle puise sa force et ses
prédictions dans les légendes nordiques, la magie, le chamanisme et le Grand
livre des Changements. Sa correspondance avec l’arcane 13, se fait
naturellement, ayant les mêmes objectifs et les mêmes cycles de métamorphoses
pour ceux qui franchissent le Styx sur la barque de Chiron pour rejoindre les
Walkyries et les Nornes. Les pierres en correspondance
avec l’arcane 13 sont : Le Lapis Lazuli – L’Améthyste – L’Aventurine –
La Calcédoine – Le Topaze – Le Saphir et l’Opale – (L’influence de ces
pierres est décrite au grand livre du Tarot d’Arcadia) – La numérologie de l’arcane 13 nous renvoie à Jésus avec ses
12 apôtres .C’est à dire 12+Jésus=13. C’est le chiffre ambivalent de la
chance ou de la malchance. Le 13 symbolise le cours cyclique de l’activité
humaine, tour à tour employé pour le bien ou le mal, cycle errant, aveugle,
mortel ou bénéfique. Le 13e chapitre de l’Apocalypse est celui de
l’Antéchrist. Le 13e siège appelé périlleux est celui des
chevaliers de la Table ronde. Il y a aussi Jacob et ses 12 fils. Ulysse est
le 13e compagnon de son Odyssée, il reviendra à Ithaque vainqueur
après de multiples obstacles et changements d’états. Le 13 est le chiffre de
la matière 1+3=4. Le 13 symbolise un nouveau départ 12+1. De par son
dénaire(10) et son ternaire(3), le 13 marque une évolution fatale vers la
mort et l’achèvement d’une vie. D’une façon générale ce chiffre correspond à
un recommencement après une fin de cycle. On est entre l’éternel retour et le
rocher de Sisyphe. Le sablier de cet arcane, tout comme celui qui est dans
le cabinet de réflexion, nous indique que le temps humain, linéaire, nous est
compté, il mesure le temps profane rappelant le caractère éphémère de toute
vie qui doit tendre vers la Réalisation d’un être de lumière. Ce symbole nous
ramène à une réalité essentielle : la gestion permanente du relatif, du
temps de toute existence qui se déroule dans une durée relativement courte. Le 7e chakra ‘’Sahasrara’’ appelé coronal est
en correspondance avec l’arcane 13. Etant placé au sommet du crâne, il est la
porte d’entrée et de sortie vers le céleste, le divin, les mondes supérieurs invisibles.
A partir de ce chakra, l’âme va opérer une nouvelle mutation, un nouveau
cycle, une renaissance spirituelle et suivant les croyances de chacun, cela
peut déboucher sur une réincarnation, une résurrection, une transmigration ou
tout simplement vers une nouvelle vie. Ce chakra favorise la méditation, la
conscience cosmique et l’illumination. Arrivé à ce chakra l’homme est au bout du voyage. En Alchimie le symbole de
l’Arcane 13 est TM (Tête de Mort),
il symbolise la calcination et la putréfaction. La calcination est la
purification et la pulvérisation des corps par le moyen du Feu extérieur qui,
en désunit les parties, les réduisant en poudre (chaux) et séparant ou
évaporant l’humide qui les liait. Les alchimistes appelaient cette
phase : Purification ou purgation ‘’per igno, per igni’. Parallèlement à
la calcination, se fait la putréfaction qui est une mise en solution de
matières pour les cristalliser. C’est
le symbole de la materia prima mise à mort qui doit d’abord se putréfier,
puis se calcifier, enfin se pétrifier. A ce moment-là il n’y a plus
d’agitation, c’est le calme absolu, la sérénité. La matière peut évoluer vers
un changement réel et profond. Pour parler plus clair, l’homme doit, à partir
d’une prise de conscience et d’un vouloir, se purifier, s’inverser, se
transformer, se transmuter en se débarrassant de ses scories et d’une vie
banale il doit se changer en Être de Lumière. Ces phases alchimiques peuvent
être comparées à une méditation où l’adepte après le tumulte doit faire cesser
toute agitation et c’est dans ce calme que se fait le travail intérieur. En Astrologie, le signe zodiacal de
l’Arcane 13 est le Sagittaire (Nov.-Déc.), son élément est le feu, sa planète
Pluton et son métal est le fer. La création de ce signe est due au centaure
Chiron qui fut tué d’une flèche en sauvant Hercule. Il est lié aux ténèbres
de l’Automne à l’hiver. Sa flèche, symbole de rapidité représente la
persévérance, l’honnêteté, la maitrise et la concentration, elle relie le
ciel et la terre par son éclair. En Franc-maçonnerie cette flèche rappelle
l’éclair de Ziza sur la clé d’ivoire. C’est une alliance du matériel et du
spirituel, de l’équerre et du compas. L’homme est un pontife qui joue le rôle
d’intercesseur et de transformateur entre les énergies supérieures et les
énergies humaines, il est le lien entre les vivants, les morts et les
renaissances. La lettre MEM, 13e
lettre de l’alphabet hébraïque, est en correspondance avec l’arcane 13. Cette
lettre représente les eaux et la Terre où tout meurt et où tout renait. MEM
est proche de la lettre Mayin, qui veut dire : eau. Mem symbolise
également la mère, l’origine, l’illusion, la mort, la fertilité, la mer et
tout ce qui est fécond et formateur. Annick de Souzenelle
écrit : « La lettre Mem attire l’esprit dans la matière et le
concrétise par la naissance, il implique une mort au sens de la matière pour
constituer le germe qui se prépare à la naissance, vers une vie nouvelle ».
L’Arcane 13 a son sentier, le 24e, il relie Hesed à Tipheret,
c'est-à-dire de la clémence à la beauté, l’harmonie, il est aussi le passage
de la connaissance secrète vers l’Amour et le cœur. Dans le Yi King chinois, l’hexagramme N° 46 représente bois
et terre, cet hexagramme tout comme l’arcane 13, symbolise la mort et
la naissance qui sont une évidence dans toutes les traditions initiatiques.
Bois et Terre expriment la matérialité ainsi que la moisson qui germe après
une mort de 6 mois dans la terre. Ces épis de blé que l’on retrouve également
à Eleusis, constituent la colonne vertébrale du squelette. Dans la Tradition chrétienne, le texte de Jean
nous dit : « En vérité je vous le dis, si le grain de blé qui tombe
en terre ne meurt pas, alors il reste seul, si au contraire il meurt, alors
il porte des fruits en abondance. Celui qui aime sa vie la perd, et celui qui
cesse de s’y attacher en ce monde la gardera éternellement ». Dans l’Apocalypse la 1e mort
est celle du cycle des réincarnations : « L’ange enfin jeta sa faucille sur la
terre, il en vendangea la vigne et versa le tout dans la cuve où il coula du
sang – Apo. XIV- 19 :20 –
Au sujet de la 2e mort : « le vainqueur n’a rien à craindre de la 2e
mort » - Apo II – 11 - Sur la mort/délivrance : « Les hommes recherchaient
la mort sans la trouver, ils souhaiteront mourir mais la mort les fuira – Apo IX, 9 -
La mort transformation évolutive : « Les ames de ceux qui furent égorgés pour
avoir écouté la parole de Dieu »
- Apo VI, 9 - « Heureux les
morts qui meurent pour le Seigneur »
Apo. XIV, 13 - En conclusion de cette petite chronique sur l’arcane 13.
Lorsqu’on étudie le Tarot initiatique, on peut et on doit en rechercher la
pluralité dans les diverses interprétations et traditions. Au sujet de
l’Arcane 13, on peut dire que :
C’est l’Arcane de la mort physique – Arcane d’un passage dans un autre
monde - Arcane d’une Renaissance et d’une
métamorphose - Arcane d’une mort initiatique -
L’Arcane d’un changement d’état et de comportement, dans sa vie professionnelle,
sentimentale, pécuniaire, spirituelle ou physique, changement positif ou
négatif - Arcane qui peut représenter une évolution,
une transformation, un changement de cap, une amélioration ou une
dégradation - Il symbolise aussi les
cycles de diverses traditions qui parlent de Samsara, d’éternel retour et de
portes vers un delà enchanteur. De
toutes les façons cet Arcane doit être interprété avec une optique optimiste
et jubilatoire - Bon voyage
dans l’Arcane 13 - |
RḖINCARNATION ET BIOLOGIE – LA CROISḖE
DES CHEMINS |
Ian Stevenson |
Edition Dervy |
2002 |
Dans beaucoup de régions du globe,
on a pu trouver des enfants qui disent se souvenir d'une vie antérieure. lan Stevenson
a compilé 2600 de ces cas connus dont soixante-cinq sont ici publiés. En se
fondant sur les souvenirs des enfants, des renseignements précis ont été
rassemblés et comparés aux informations concernant la personne de la vie
précédente : son identité, sa famille, son lieu de résidence, les
circonstances de sa mort. Des marques de naissance ont été découvertes, ainsi
que d'autres caractéristiques physiques ayant un lien avec des expériences de
la vie antérieure présente dans les souvenirs. En tant que spécialiste en
psychiatrie et chercheur scientifique de renommée mondiale dans le domaine du
paranormal, lan Stevenson nous demande de mettre de côté nos tendances
occidentales qui refusent de croire en la « réincarnation » et de regarder de
plus près la réalité de ce début de corpus de cas désormais accessible. Ce
livre résume les découvertes de l'auteur, découvertes présentées de façon
complète dans une œuvre de plusieurs volumes. Surprenant
d’être né deux fois qu’une, disait déjà Voltaire… Un sondage réalisé il y a
près de dix ans révélait que un quart des Français croyaient en la
réincarnation (“Les Valeurs des Français”, PUF, 1994). Un chiffre qui n’a
fait qu’augmenter depuis. Pourquoi, dans un monde "moderne", cet
intérêt pour l’une des plus vieilles croyances de notre planète ? La mode du
bouddhisme avec son cortège de philosophies orientales ? L’expression d’un
désarroi dans une société de plus en plus morcelée ? Face à un avenir moins
brillant qu’on nous l’a promis, une façon de se rassurer sur le long terme ? La
réincarnation est un concept si éloigné de la civilisation occidentale que,
pour la science, il ne s’agit que d’une "pure superstition".
Pourtant, des événements laisseraient penser que, au-delà des convictions
personnelles ou culturelles, il y a peut-être une part de vérité, qui sort de
la bouche des enfants ! Le plus célèbre d’entre eux est sans doute l’actuel
dalaï-lama. En 1936, à la mort du treizième du nom, les moines se sont rendus
dans une province perdue sur les indications fournies par les augures. Ils
ont rencontré un garçon qui les a immédiatement reconnus et s’est mis à
parler leur langue alors que, dans son village, personne ne l’utilisait.
L’enfant portait les huit distinctions physiques des grands chefs religieux
et a su reconnaître les objets qui lui auraient appartenu dans sa vie
précédente… En
Inde, c’est presque une tradition : entre 2 et 4 ans, un enfant commence à
parler à ses parents d’une vie qu’il a menée en un autre lieu. Il est très
attiré par les événements de ce passé et insiste pour retourner dans la
famille où il prétend avoir vécu. Ian Stevenson, professeur de psychiatrie à
l’université de Virginie et spécialiste mondial des "enfants
réincarnés", a recensé quelque 14 000 cas curieux et publié des rapports
d’enquête sur des centaines d’entre eux. « Un petit garçon de 4 ans habitait
dans un village près de Beyrouth, raconte-t-il. Il avait réussi à donner,
entre autres, le nom de sa famille précédente, une liste de soixante-dix
détails exacts la concernant et… les derniers mots du défunt ! » Preuve de la
réincarnation ? « Pas forcément, répond Ian Stevenson. Pour moi, même un cas
aussi fort n’est pas parfait. Je préfère dire que mon travail suggère
l’existence des vies antérieures plutôt qu’il ne la prouve. » Le
psychiatre a publié le résultat de trente ans de recherches sur les
"marques de naissance". Il y décrit, par exemple, le cas d’un jeune
Indien né avec une malformation de la main, racontant spontanément que, au
cours de sa vie précédente, une machine agricole lui avait coupé les doigts,
donnant le lieu, l’époque. Une enquête a retrouvé trace de l’événement. Des
cas uniquement asiatiques ? Non. Sur Internet, Wendi, une jeune Américaine
qui ne croyait pas à la réincarnation, a raconté que son fils de 3 ans avait
peur des vagues. En vacances à Hawaii, il refusait de se baigner mais adorait
jouer sur le sable. « Un jour, nous sommes allés sur la plage des surfeurs,
a-t-elle expliqué. Il m’a dit : “Quand j’étais grand, j’ai fait du surf ici,
je suis tombé dans l’eau, je me suis transformé en oiseau de Dieu et me suis
envolé. Après, je suis revenu.” A partir de ce moment, il n’a plus eu peur
des vagues et s’est baigné. » Retrouver
des bribes de vies passées aurait-il un pouvoir guérisseur ? C’est ce
qu’affirment les thérapeutes qui utilisent la sophrologie ou la relaxation
active pour explorer les épisodes traumatisants de nos vies antérieures. Aux
Etats-Unis, la "karma thérapie" est passée
au troisième rang des thérapies alternatives, après les traitements antitabac
et les cures d’amaigrissement… La pratique n’est pas nouvelle, mais elle a
souvent été tournée en dérision par les médias, qui se sont gaussés du
"retour à la vie" de centaines de Napoléon ou Marie-Antoinette… «
Dans les milliers de cas que j’ai traités, je n’ai jamais eu Napoléon,
Marie-Antoinette, ni même Cléopâtre ! explique Gilles Guattari,
psychothérapeute. Ce sont des gens simples qui reviennent à la mémoire : un
marchand, un soldat, un enfant, un prêtre…» Le thérapeute
a totalisé plus de huit mille séances et formé quelques dizaines de
praticiens à sa propre technique "d’expansion de conscience". «
Lorsqu’il y a guérison, les symptômes ne réapparaissent pas ailleurs et le
rééquilibrage est durable, assure-t-il. Affirmer qu’ils se reproduisent ici
ou là est une idée sans fondement. Mais la capacité de guérison de cette
technique a de quoi déranger. » Et de raconter le cas d’Alain, journaliste. A
la suite d’un grave accident de voiture, il était sous l’emprise d’une
angoisse aiguë et souffrait d’une polyarthrite qui empêchait tout mouvement
de ses bras. Au cours d’une séance, il se retrouve dans la peau d’un paysan
du Moyen Age. Le prévôt vient lui réclamer son impôt. Pris de colère, il se
révolte, le fait tomber et le tue. Condamné, il subit le supplice de la roue.
« Nous avons travaillé sur cette séquence, explique Gilles Guattari. Lorsque
cet homme a réussi à comprendre les liens entre le passé et le présent,
l’angoisse a disparu. Et la polyarthrite aussi… » Peut-on vraiment parler de vies passées ? « Impossible à dire, répond le psychothérapeute. Tous les psys savent qu’il peut exister une vision intérieure plus vraie que nature sans qu’il n’y ait jamais eu la moindre réalité physique. Ce dont on est sûr, c’est que, outre les résultats, ce processus ouvre la conscience sur une vision globale de la vie, une vision d’unification. C’est ce que l’on appelle la cohérence. Et c’est probablement l’une des qualités dont nous avons le plus besoin aujourd’hui |
BEHAEGHEL - le maÎtre maçon
& la mort symbolique |
Julien behaeghel |
Edition MAISON DE VIE |
2002 |
Avec ce livre s’achève la trilogie
consacrée aux trois grades essentiels de la Franc-maçonnerie dans son aspect symbolique
et initiatique qui est outil de construction conduisant à la maîtrise.
L’initié est un passant qui trace son propre chemin, sans se laisser
aveugler, ni par le matérialisme, ni par la pensée dogmatique, ni par
l’illusion de certains obédiences ou des idéaux politiques. Son art consiste
à retrouver l’âme du monde qui contient l’âme de l’homme en devenir dans le
plan de l’Architecte. Le fondement
de la Franc-maçonnerie initiatique repose sur le mythe d'Hiram. Celui-ci
s'inscrit, par une formulation moderne, dans la suite logique de celui
d'Osiris suivi par celui du Christ-Roi. Tous ces mythes, de nature solaire,
révèlent le mystère de la vie par la nécessité de la mort suivi de
résurrection, autrement dit un changement d'état. Bien entendu cela se conçoit
sur un plan uniquement spirituel et non matériel. C'est le symbole de la
"Mort du vieil Homme" que tout initié se doit de réaliser en
permanence. L'enseignement
initiatique est de nature ésotérique ; il ne peut être compris et vécu que
par celui qui a le désir comme la volonté d'accomplir sa destinée d'Homme à
l'image de son Créateur. C'est la voie vers la Sagesse et la Connaissance,
suivant en cela le message traditionnel des Initiés passés à l'Orient
Éternel.
|
BEHAEGHEL - VAINCRE LA
MORT OU LA
SPIRALE DE VIE |
Julien BEHAEGHEL |
ÉDITION MAISON DE VIE |
2011 |
Comment un
Franc-maçon, attaché à la symbolique et à la vision de Jung,
aborde-t-il le problème de la mort, aujourd’hui tellement occulté ? Julien
Behaeghel
qui nous a quitté en Juillet 2007, nous invite à méditer avec lui et à
parcourir un chemin qui mène au-delà de la mort, notamment en empruntant la
voie et le tracé de la spirale, qui permet de traverser les mondes « Tout spiraliser pour tout spiritualiser », écrit-il, alors la mort n’est plus une
fin. Au
cours de leur longue histoire, les hommes ont souvent maltraité la
nature ; aujourd’hui, c’est la planète qui est en cause. La gent humaine
prépare inconsciemment mais avec certitude la mort de la terre qui nous porte
et nourrit. La mort de la planète entraînera automatiquement la mort de
l’homme. On peut se demander alors si nous n’avons pas en nous un instinct de
mort aussi puissant que notre instinct de vie. La
faim de la mort semble supplanter la réalité physique de la fin de la vie,
alors que, pour l’homme de la Tradition, la mort a été toujours un passage
vers une autre vie. En Egypte ancienne,
le décédé était appelé le « nouveau
vivant », et c’est comme tel qu’il se présentait devant Anubis
le dieu de la pesée des cœurs. La mort, ésotériquement, n’est ni une fin, ni
une faim ; elle est la clé d’un devenir de l’esprit. La faim de la mort
est en fait une maladie de l’esprit, une conséquence insidieuse de la dualité
du créé ; elle manifeste la prépondérance de la dualité sur l’unité, du
désordre sur l’ordre, du visible sur l’invisible. Or vivre n’est pas œuvre de destruction mais, bien au contraire, vivre c’est créer, vivre c’est aimer. Et l’amour est la seule façon de préparer activement et consciemment un monde autre, le monde d’après. Mais
en réalité il ne sera pas question dans ce livre de la vie physique ou de la
mort de l’homme mais bien de sa vie spirituelle. Cette
vie qui se déploie, au fil du temps et de la montée de la conscience, dans un
espace et dans un temps qui sont au-delà de temps et de l’espace planétaire
ou interplanétaire. Nous allons tenter comme bien d’autres avant nous, de
pénétrer dans le dedans des choses, afin de voir dans quelle mesure l’esprit
a un sens qui n’est pas celui de la mort et de la désintégration. Nous
allons entrer dans un monde du dessous et, comme Ishtar, y rencontrer
la Reine du royaume d’En-Bas pour lui poser nos questions. Pour ce faire, nous devons évidemment croire que l’esprit existe et qu’il est une dimension essentielle de nous-même et du vivant. Ce qui veut dire que sans cette dimension la vie ne peut avoir de sens et que l’esprit, comme un agent vital, peut transcender le temps et la matière pour nous conduire au-delà du réel apparent, c'est-à-dire au-delà de l’impermanence de la vie cyclique et organique. |
LA FRANC-MAÇONNERIE EXPLIQUÉE PAR L’IMAGE –- LE GRADE DE MAÎTRE - Tome 3 |
John Harvey Percy |
Edition Maison de Vie |
2015 |
Si le grade de Maître est le plus
beau et le plus enrichissant de nos divers degrés symboliques, il est,
malheureusement, souvent mal compris, mal donné et ne réserve pas à ses
néophytes les lumières qu’ils sont en droit d’en attendre. Historiquement, il y a lieu
d’observer : que dans la Maçonnerie « opérative », il n’existait
traditionnellement que deux degrés – celui d’apprenti, où le débutant
apprenait à tailler la pierre brute, avait le droit d’être admis dès l’âge de
14 ans et se formait pendant sept années – et ensuite celui de Compagnon, où
les secrets du métier étaient approfondis, spécialement en matière
d’arpentage, de géométrie, de sculpture et d’architecture, un seul mot de
passe, un seul signe de reconnaissance y étaient enseignés et le mythe
d’Hiram y était inconnu. Quant au « Maître », c’était à ce moment soit le
seul chef de chantier, soit le patron lui-même, établi pour son compte. Puis,
la crise économique appauvrit les communes libres de l’époque ; le métier
décline ; on ne bâtit plus de cathédrales ni d’hôtels de ville ; pour sauver
la profession, les tailleurs de pierre élisent des « membres d’honneur » ; ce
seront leurs protecteurs, ils leur confieront l’édification de châteaux et de
maisons de maître, puis, peu à peu, les « spéculatifs » remplaceront les «
opératifs » ; déjà en 1663, une loge pouvait comporter un seul homme de
métier et quatre « maçons libres et acceptés » ; à Aberdeen, en 1670, une
loge de 40 maçons ne comportait déjà plus que 8 maçons de métier. Initialement : c’est bien autre
chose que le grade de Maître nous apporte ! Il est d’une incroyable richesse
; encore est-il nécessaire de le rappeler ! a) Le cadre rituel d’abord : le
passage du 2° au 3° degré est une grande « opération » et non un simple jeu
de théâtre. C’est le passage de l’ordre psychique à l’ordre spirituel ; une
évolution importante ; une nouvelle étape de compréhension. Pour comprendre
ce mûrissement, il faut se rappeler encore la nature de l’être humain, que
toutes les traditions initiatiques nous ont confirmée, de l’Égypte antique à
la Grèce, de celle-ci à Rome et au judéo-christianisme. L’homme est une
matière unie à l’esprit par un médiateur psychique ; il est à la fois force,
sagesse et beauté émotive ; un rituel psychomoteur doit donc frapper à la
fois ces trois états de l’être. — Comment le cadre rituel du grade
résout-t-il ce programme ? II le fait
en trois stades : Premier stade : Préparation du
psychodrame ; deuil et tristesse. C’est l’épreuve du seuil. On interroge le
néophyte, on le suspecte, on le vérifie. L’enquête se termine par la
reconnaissance de son innocence dans le meurtre du Maître. Deuxième stade : Épreuve de
l’abandon, de l’errance, de la recherche. Nous sommes tous orphelins ; le
Maître est mort et on ignore même où se cachent ses pauvres restes. Troisième stade : Épreuve suprême
: voyage par l’élément Terre et jaillissement du germe de Vie. La mort sera
vaincue ! Hiram sort des ténèbres de la mort, des profondeurs de la terre ;
il re-naît dans le néophyte ; la Vie a triomphé à jamais de la mort. Le rituel le montre, l’enseigne :
La marche du Maître triomphe trois fois de la mort car on enjambe trois fois
le douloureux emblème qu’est le Cénotaphe. L’homme étant un être triple, doit
donc triompher trois fois de la mort (sinon un seul enjambement
suffirait La lumière rouge est symbole
de chaleur vivifiante ; l’infrarouge annonce la lumière intégrale et mûrit le
germe de vie par sa bienfaisante radiation. Les 5 Points parfaits complètent
cette renaissance de la vie : si à l’origine on fixait sur le sol un piquet à
chacun des quatre angles de la construction future, puis un cinquième au
centre, point de rencontre des diagonales du Temple à construire, on retrouve
ces « cinq landmarks » essentiels dans l’initiation au grade de Maître, où le
néophyte doit, lui aussi, devenir un Temple vivant à construire par sa
revivification. La jonction des pieds, l’inflexion des genoux, la jonction
des mains, le serrement de la main gauche sur l’épaule droite et finalement
le Baiser de Paix infusent dans le récipiendaire toutes les vertus de son
nouvel état de conscience : l’amour fraternel, le dévouement affectueux, la
confiance totale, la collaboration éclairée, la douce union initiatique –
points sacrés unissant à la fois les cœurs, les pensées, les volontés dans un
idéal partagé. Oui, désormais nous ne faisons plus qu’un, car nous nous
comprenons, nous nous entendons ; être Maître, c’est atteindre un palier
nouveau. Mais attention cependant : il ne suffit pas de relever le candidat par
les cinq points de la Maçonnerie pour que d’office il soit devenu HIRAM
lui-même ! On ne devient pas Maître en un seul instant. Un enfant, mis au
jour, doit encore grandir. Un nouveau Maître doit se rendre compte : 1) Qu’il a sans doute « 7 ans et
plus », c’est surtout « et plus » qui comptent ici, c’est-à-dire le temps de
la maturation. 2) De ce que la Parole est «
perdue » et doit être retrouvée un jour, c’est toute une évolution, tout un
programme ; tout un travail intérieur ! Le Maître devra mûrir pour donner un
jour tout son fruit. L’Acacia symbolise cette bataille
pour la Vérité ; son bois est dur et solide car un Maître doit être stable et
robuste ; mais il est hérissé d’épines, car il est apotropaïque : le pouvoir
des pointes qu’il recèle ainsi rejette au loin les forces des ténèbres. «
L’acacia m’est connu » : je suis en mesure de me défendre et de rejeter au
loin tout préjugé, toute erreur, toute sujétion à des images préfabriquées
par une société imparfaite. Quant aux signes du Maître et des deux premiers degrés, combien ils
ont été mal compris ! Ils sont tous les précurseurs de « l’acacia m’est connu
», car l’initiation est une bataille continuelle et progressive contre les
puissances des ténèbres. L’Apprenti se coupe la gorge ; celle-ci est à la
fois le véhicule de la nourriture et l’organe de la parole. L’Apprenti enlève
ainsi en lui l’esclavage des appétits physiques et l’imprudence des vaines
paroles ; il apprend les vertus du silence, de la retenue, de la prudence
verbale. Le Compagnon s’arrache le cœur, en
ce sens qu’il se défait des excès du sentiment et des liaisons sentimentales
qui peuvent annihiler sa volonté ; il se libère de l’esclavage charnel et
sentimental, si entaché d’égoïsme effréné ; il bride ainsi ses passions et
atteint un équilibre rationnel. Le Maître enfin se coupe le ventre. Platon
enseignait que tout est hiérarchie dans l’être humain ; la tête doit dominer
le cœur et celui-ci doit dominer le ventre, symbole de tous les appétits
terrestres et de toutes les passions inférieures. Etre sans désir est le
grand secret du Maître, qui peut par la puissance de sa volonté, triompher de
toutes les faiblesses. Un Maître se domine entièrement et sans effort. Il a
triomphé de ses derniers sursauts d’égoïsme. Ainsi libéré de lui-même, il pourra
remplir son devoir social et libérer les autres. Le Maître agit. Se placer à
l’ordre de Maître, c’est dire : « Me voici. Je suis prêt à agir ». Le Maître
est toujours en alerte, prêt à l’action, mais quelle action ? Celle qui est
sa raison d’être, la raison d’être de notre Ordre. La libération de
l’humanité de son état d’indignité et de méchanceté, Le signe d’horreur le
révèle. Le monde est rempli de haine, d’iniquités ; le meurtre d’HIRAM en est
l’affreuse image ; il révolte notre conscience ; il provoque notre juste
courroux. On se réfugie alors dans le Temple des mystères, on s’écrie : « Ah
! Seigneur, mon Dieu ! » pour signifier qu’on appelle à soi toutes les
puissances bénéfiques de la Nature, toutes les vertus de bonté humaine, tous
les ressorts de la générosité, pour mettre fin au règne des ténèbres, qui
égare et asservit les hommes. Après ce « Cadre rituel », sachons
trouver le symbole vivant de la Maîtrise, dont tout l’enseignement, tout le
suc initiatique est condensé en un seul geste : la précieuse « Griffe de
Maître » qui est généralement si mal enseignée, si mal pratiquée et si mal
comprise, au point qu’elle est en fait dépourvue de ce qui fait l’essence
même de sa révélation. Sans doute, la Griffe de Maître nous rappelle que
chaque Maître est pour les autres un maillon de la Chaîne des Maîtres. Elle
est un signe d’Alliance éternelle, dans un but élevé commun. « Nous nous
comprenons, nous nous aimons ». Mais, bien, pratiquée, elle est bien plus que
cela ; elle est le secret de la Maîtrise elle-même ! Car, quel est le secret
essentiel du Grade ? La renaissance du Maître HIRAM en chacun des Maîtres.
Pour venir au jour, pour naître, il faut inévitablement et préalablement être
conçu ! Pour être conçu, il faut qu’un générateur dépose la semence de vie
dans un milieu favorable et réceptif ; la Mère a en elle une « Chambre du
Milieu » où cette précieuse opération de création de la Vie pourra se faire.
Il faut donc que le néophyte ferme sa main en griffe pour symboliser la
cavité réceptive du germe de vie et que l’Initiateur pousse son doigt médius
au sein de cette cavité au moment où il ferme sa main en griffe sur la main
du néophyte Cela signifie : « Je te crée Maître ». Et ceci perçu, le néophyte
à son tour pousse son médius dans le creux de la main de son Initiateur en
disant mentalement : « Oui, je viens de naître. Me voici ! » Il y a donc deux
temps dans cette action : 1) Création, fécondation. 2) Naissance et manifestation. Le Maître Initiateur doit donc
émettre une flamme spirituelle, qui favorisera la naissance du néophyte à un
nouvel état supérieur de conscience et de spiritualité. La paternité est un
échange de vitalité. Initier, c’est éveiller en autrui une sorte de « courant
induit » volontairement bénéfique et qui le rend meilleur pour l’avenir, de
façon indélébile. On conçoit dès lors combien est émouvante la Griffe de
Maître que l’on échange de façon soignée : elle rappelle ces deux grands
moments de l’initiation de l’Hiram nouveau
« Je t’ai créé Je suis ton fils ? » Notons au passage que la Griffe
était connue des Anciens et que les Orphiques et les Gnostiques, le
pratiquant couramment, ont été de ce fait, l’objet des attaques perfides des
Pères de l’Église, sophistes ayant toujours la bave aux lèvres, voulant
attaquer la « griffe initiatique » où l’on se « chatouille le creux de la
main », les polémistes chrétiens y voyaient un mariage avec les démons. Les
mots « chatouiller le creux de la main » montrent bien que la Griffe n’était
pas simplement le fait de se donner la main comme le font les profanes, mais
un moyen rituel de se faire reconnaître par des actes précis que l’on
échangeait à cette occasion. Tel est le résumé suggestif et vivace de ce
degré sublime. Les anciens Grecs enseignaient que tout est immortel et
impérissable dans l’Univers, dans le Kosmos vivant. La mort physique n’est
pour eux qu’un passage naturel d’un état à un autre ; aucun de nos atomes ne
peut se perdre ou s’anéantir ; tout vit à jamais, c’est là l’image d’une
Maîtrise éternelle. Puisse chacun de nos FF s’en souvenir, le jour où son
corps périssable sera livré au froid, aux ténèbres et au silence du sépulcre
; alors que comme Hiram, il verra « sa chair quitter les os » (MAC BENAC).
Mais Hiram, c’est lui ; comme lui, il est impérissable et il sera toujours
vivant, chargé d’une immortelle Espérance. Au sommaire de cet ouvrage : De l’origine des rites initiatiques et des rites funéraires - Les lieux initiatiques - le Temple de Salomon et le temple initiatique - La loge maçonnique - Les deux chambres de la maîtrise - La chambre de réception - Le Debir et l’Hékal - Les trois portes du Temple légendaire - La chambre du milieu - Les décors de la loge - La branche d’acacia - Les attributs du Maître - L’escalier tournant - Le tableau de loge du Maître - Le passage de l’équerre au Compas - Le récit illustré de la légende d’Hiram - Les spécificités du 3e degré - Les deux paradigmes initiatiques des Loges Bleues - L’ouverture et le fermeture de la Chambre du Milieu - La réception d’élévation - De la substitution dans les degrés allégoriques - De la théâtralité de la légende d’Hiram - L’examen préliminaire du candidat - Le retournement intérieur de l’apprenti - Les retournements rituels de la Maîtrise - La légende d’Hiram - La Palingénésie initiatique - Le meurtre et les recherches de la tombe - Les modalités du crime - La découverte de la tombe et la résurrection symbolique - Les cinq points parfaits de la Maîtrise - La double inhumation d’Hiram - Renaissance et Résurrection - Les mythes de la Renaissance - L’Alchimie - Les mythes de la Résurrection - La double initiation maçonnique - Les mystères d’Eleusis - De la porte basse à la porte étroite - La remise des décors et des instruments du grade - Les secrets du grades - Les signes et les mots - L’âge, la batterie et l’acclamation - La marche du Maître - Les rites funéraires - Le cabinet de réflexion - De la Palingénésie initiatique - Les figures du retournement - Le carré et le cercle - De la Parole perdue - Petits et grands mystères - |
LA MÉTAMORPHOSE, MYSTÈRE
INITIATIQUE, A LA LUMIÈRE DES CONTES, MYTHES ET RITUELS MAÇONNIQUES |
F. LECLERCQ-BOLLE DE BAL |
Edition LA MAISON
DE VIE |
2009 |
Et si la véritable
clé des mystères maçonniques était la capacité de métamorphose de l’initié ?
Dans cet ouvrage à la fois original et remarquable, l’auteur, à la lueur de
cette symbolique qui permet de passer de la mort du « vieil homme »
à la renaissance, décrypte les
mythes, les contes et les rituels nourrissant la tradition maçonnique. Les
dieux détiennent le pouvoir de métamorphose, les
hommes en rêvent. A travers les figures d’êtres surnaturels, des
héros aux monstres en passant par les fées, ils peuvent cependant découvrir
les pouvoirs de la parole, du regard et des mains. Et s’il faut intégrer
les dimensions du masque et du double, c’est bien pour connaître la métamorphose intérieure, chemin solitaire
certes, mais aussi ouverture sur autrui et capacité de transmission. L’auteur
développe les sujets suivants : La nature et le rêve, le corps a ses raisons, définir la métamorphose, le refus de la mort, paramétamorphose et substitution, transmigration, espaces et temps surnaturels, la structure des contes et des mythes, les héros, les dieux, les monstres, les fées, le diable, objets magiques et sacrilèges, la parole, le regard, les mains, le masque, identité et altérité, l’égo alter, les pouvoirs de l’image, mort symbolique et renaissance, savoir transmettre, un chemin solitaire, savoir être et savoir devenir |
LA MORT EST UN NOUVEAU SOLEIL –
QUAND LA MORT EST UNE PORTE OUVERTE SUR UNE AUTRE VIE |
Elizabeth Kübler-Ross |
Edition Pocket |
2002 |
Un
fabuleux voyage au-delà du monde sensible. Les expériences scientifiques du
docteur Kübler-Ross, reconnues dans le monde entier permettent de confirmer
l'existence d'une vie après la mort. Il s'agit bien du passage à un autre
état de conscience dans lequel on continue à sentir, à voir et entendre, à
s'épanouir. Les témoignages saisissants livrés ici en sont la preuve. La mort
est renaissance et vie. La mort est un nouveau soleil. E. Kübler-Ross a
développé un dispositif d'écoute de maladies incurables. elle a notamment mis
au jour cinq phases du mourir qui servent aujourd'hui de référence à la
pratique des soins palliatifs. Extrait -
Les quatre étapes de l’agonie - Il convient de noter qu’il s’agit là du
processus normal de la mort. , L’agonie s’entendant ici à partir du moment où
l’altération du corps initie le processus de destruction de l’enveloppe
charnelle (processus de fait initié dès la conception). 1.
Il y
a d’abord la difficulté de croire ce qui arrive. On se raccroche à l’espoir
d’une erreur de diagnostic, à un miracle. On ne peut croire que la mort soit
si proche. Souvent les proches partagent cette phase. Cette phase de dénégation, de déni est l’étape de l’attachement dans l’Ars
moriendi, ultime tentative de garder le contrôle de la situation. 2.
Elle
cède rapidement, laissant la place à une phase de révolte, de colère. Pourquoi cela m’arrive-t-il à moi ? Colère
qui s’adresse à Dieu et à l’humanité entière, aux médecins, soignants…. 3.
Puis
vient l’étape du marchandage,
acceptation partielle de l’approche de la mort. La mort est certes
inéluctable mais on essaie de gagner du temps… « pas tout de suite, pas avant d’avoir terminé
ceci ou cela, pas avant la naissance de mon petit-fils, pas avant d’être
prêt. » Cette échéance aide à tenir jusqu’au bout. Atteinte, souvent la
personne s’effondre. 4.
Suit
une période de tristesse, c’est un chagrin préparatoire. Il y a repli sur
soi, retrait de la communication pour s’intérioriser, mieux réfléchir. C’est
une sorte d’épuisement émotionnel, on est las, c’est du lâcher prise. On en
arrive alors à une sorte d’acceptation sans
sentiment, proche de la résignation. C’est un processus d’ajustement émotionnel,
un travail intérieur qui procède par avancées et reculs. C’est un combat
intérieur, le moi tente de s’accrocher à la vie, le Soi désire se libérer. Le
plus souvent, le processus n’est pas linéaire. Les étapes franchies peuvent
voir un retour en arrière. Le processus malgré tout ira jusqu’à son terme les
4 étapes finissant par apparaître accomplies. Pour chacun la dominante sera
différente : colère, renoncement et tristesse, … L’Ars moriendi enseigne que rien n’est jamais
acquis, même pour l’accomplissement de cet ultime processus du vivant. Il y a
toujours un combat contre l’orgueil. L’accompagnant doit s’efforcer d’être dans la
confiance quand l’autre est dans le doute, dans la patience quand l’autre est
dans la colère, dans l’espérance quand il est dans le désespoir… Il lui
appartient de symboliser l’autre pôle pour que le mourant par cet équilibre
incertain puisse vivre ce qui lui reste à vivre et se sente justement
accepté. |
RḖFLEXION SUR LA VIEILLESSE, AUBE DE LA LIBḖRATION - |
Jean
Chiarri |
2014 |
|
LA
VIEILLESSE AUBE DE LA LIBḖRATION Approcher
sereinement de notre fin, ne peut se faire qu'après avoir dépassé tous les
éléments mortifères que produit notre univers mental, ce dépassement, lui-même,
est en général acquis par un travail profond et permanent sur soi-même et en
relation constante avec le Religieux, dans le sens de relié au monde
invisible de l'Etre. Ce que nous allons
dire ne peut être reçu et accepté que par des hommes ou des femmes ayants
engagés une véritable quête spirituelle, c.à.d. Un vécu intérieur et non une
activité d'ordre mental intellectuel. Ce travail consiste
à résorber notre nature duelle homme/Etre, en rétablissant par la vie et dans
la vie le Royaume de cet Être, cette nature, qui est l'image du Principe en
nous, cela de toute éternité, et dans toutes les composantes humaines sans
aucunes exceptions. De plus aborder la
mort, n'est véritablement efficace qu'à partir du moment où nous avons quitté
toutes les activités humaines classiques, ceci s'applique évidemment à notre
seul monde moderne, qui exclue de ses structures toutes idées de mort, il
n'est que de constater la disparition complète et totale de toute la
symbolique mortuaire qui accompagnait les défunts il y a seulement une
cinquantaine d'années. Une vieillesse bien
comprise doit être prise dans son sens religieux de séparation et de détachement, le mot
détachement est ici fondateur, il implique le détachement du corps, non pas
dans une négation de ce corps, mais dans le fait qu'il n'est considéré que
comme un véhicule dans lequel est enchâssé le vivant éternel. L'âme en tant que
principe animateur individuel, doit s'éteindre et laisser la place au
principe de vie universel qui anime la Vie, dans cette réalisation, la
conscience de l'Ame fait accepter la fin corporelle, quel que soit la
déchéance du corps. Cette Ame/conscience perdure jusqu'au dernier instant,
non seulement du souffle, mais de tout le processus neuronal, seule la
dissolution est le signe du départ de cette Ame/conscience. Le principe
Ame/Conscience est le formateur créateur du corps et de l'âme, la formation
est constituée par la mise en place de molécules, puis de cellules, qui
toutes sont programmées pour une fonction ordonnatrice particulière des
éléments constitutifs de notre corps. Comment
pouvons-nous envisager une harmonie universelle, cela ne peut être conçu
mentalement que comme une totalité qui est en correspondance permanente avec
l'ensemble des éléments qui la constitue, il y a donc simultanéité,
synchronicité, superposition. le tout se faisant dans un enchevêtrement
inaccessible à la dimension mentale. Cette vision présuppose, une
intelligence organisatrice, ce que nos anciens nommaient :
« l'Intellect Agent », qui n'est qu'une hypostase d'une puissance
absolue. Pour l'homme en
quête de la Lumière, la vieillesse est une période de réalisation, qui
s'appuie sur l'expérience de toute une vie ; à la question sommes-nous
vieux, la réponse dépend du résultat de cette quête du vivant dans le vivant.
L'homme de la dimension intérieure connaît la réponse, la vieillesse n'est
qu'un état particulier de la réalisation spirituelle, et les voies
spirituelles sont par définition reliées à un hors temps/espace/matière. Les divers états de
la vie concourent tous à un accomplissement que nous nommons la Libération.
Les traditions initiatiques est en particulier la F.M commence par une
Illumination, ou naissance dans ce qui est définie comme le Royaume de l'Etre ou intériorité,
et ces initiations finissent de la même manière, par la restauration du corps
de Lumière, les initiations considèrent que notre incarnation, n'est qu'une
transition entre deux moments de Lumière, qui commencent par Eros et se
terminent par Thanatos, la création est par définition une expérience
lumineuse. L'incarnation est
un processus totalement conditionné pour répondre à la vie, dans ce
conditionnement, il est important de comprendre l'étape de la vieillesse,
nous savons que nous sommes constitué d'un corps physique et d'un corps mental, ces deux corps sont
totalement intriqués, le corporel envoie une multitude d'informations au
second, qui les transmet à notre conscience, cette conscience, qui siège au
centre du mental, mais n'est pas du mental. La fragilisation corporelle
est donc transmise au corps mental, qui lui-même nous conditionne à faire ou
ne pas faire, la conscience va appréhender en fonction de son évolution, le type d'action à accomplir. La mission de ces
corps est une protection de l'organisme vivant, mais il existe une partie
négative, qui est liée au fait qu'ils subissent aussi le phénomène du
vieillissement, devant cet état, ils déclenchent les processus négatifs du
rejet de la vieillesse et engagent une pensée destructrice et
déstabilisatrice de l'ensemble, seule la conscience éclairée par la relation
constante avec une transcendance, permet de sortir de cette ultime illusion. Pour l'initié c'est
l'Être qui compte, cet Être de Lumière, qui réside dans chaque particule de
l'univers, accéder à cette dimension, c'est être dans l'éternelle jeunesse,
non pas celle du scientisme technologique, des pilules de jouvence, de la
chirurgie esthétique ou des cellules souches du bon docteur Faust. La
vieillesse doit donc être le moment le plus exaltant de notre vie, celui du
véritable détachement, nous reprendrons l'idée de la transformation de la
chenille, la vieillesse est le moment où nous construisons le cocon de notre
nouvelle naissance, ou passant au-delà des limites nous recevrons nos ailes
d'Ange. C'est dans cette
dernière étape que nous devons réaliser la séparation (C.K.H), cette
séparation ne peut jamais être de la seule volonté de l'homme, mais le
résultat de son alchimie intérieure, qui est-elle même le produit de
l'intelligence Divine. Les modifications de cet ordre sont toujours d'une
extrême rapidité, pour ne pas dire d'instantanéité, le mot qui résume le
mieux ces changements est celui d'effacement, la chose devient un simple
souvenir appartenant à un autre monde. (Tchouan Tseu). Dans cet état, les
ruptures se succèdes, et ce sont elles qui vont constituer la trame du cocon
intérieur, nous entrons dans l'avènement de l'Être à l'intérieur de l'univers
manifesté (rétablissement du Royaume) ou encore la vision finale de Dante
dans sa Divine Comédie. Dans cette expérience finale, c'est l'intérieur qui
va absorber l'extérieur, les valeurs internes étant universelles, elles
effaceront l'ensemble du fonctionnement relatif du corps mental, c'est ici le
moment du véritable lâcher prise, le passage à la Sanctification. L'ensemble des
turpitudes du plan corporel et de ses souffrances, ainsi que les souffrances
psychologiques du corps mental sont relativisées, ces dernières sont le
véritable enfer de la fin d'une vie ; nous n'avons cessé de lire cette
horreur dans les yeux des mourants que nous avons accompagnés, ce que nous
avons lu dans ces regards ne peut être défini, mais l'enfer de Dante en est
une aimable représentation. Le moment de notre passage à l'Orient éternel, se
prépare ici et maintenant, pour l'initié la Psychostasie n'est pas une
expérience de l'au-delà, mais un jugement immédiat à l'instant de la
séparation. La Psychostasie est la porte de passage par le tunnel de Lumière,
cette vision est commune à toutes les traditions et émane de la Tradition,
vision de Jérôme Bosch, de Salvador Dali, textes des Bardos ou des livres
Egyptiens, portails de nos églises, ou expériences des comas dépassés... Revenons au Bardo
Thödol, improprement appelé livre des morts, et qui est dans sa signification
traditionnelle signifie : « libération par reconnaissance de la
grande Lumière Primordiale » et mettons ce texte en rapport avec notre
rituel de Maître secret, qui commence par l'affirmation de l'ouverture des
travaux : « que la Grande
Lumière commence à paraître », nous pouvons alors avoir une lecture très
différente de la hiérarchie des hauts grades, lecture qui n'est plus de
nature strictement individuelle, mais une représentation des divers états de
la réalisation spirituelle en tant que résorption complète du Karma, ce qui
confirme pleinement la réalité de l'élévation à la Maîtrise. Nous avons toujours
affirmé que notre Ordre constituait une voie avatarique, ce que nous venons
de dire et qui est l'aboutissement de
la réalisation ascendante, peut se lire en sens descendant et confirmer notre
vision. Les signes intérieurs évidents de cette transformation ultime,
peuvent se résumer en deux étapes, elles sont des ressentis, des vibrations
intérieures, qui nous propulsent sur une onde
magnifique qui porte le nom de Bonté, mot totalement oublié de notre
époque, cela est indéfinissable, nous ajouterons à ce terme et en complément
celui de compassion. La seconde étape
est inscrite et imprègne la
précédente, elle est symbolisée par l'ouverture du cœur, le jaillissement
d'une puissante énergie qui se nomme Amour, cette énergie est la seule
capable de procéder à l'effacement du corps mental, et de le remplacer par
une vision, un regard, qui est une non séparation de la création, c'est la
véritable mise en œuvre du principe d'identification, de retour à la Parole
créatrice ou connaissance, si bien affirmée par la tradition de notre Rite. Là, est le paradoxe
total, la séparation réalisée dans cet état, est en réalité l’absorption
complète des puissances vitales animatrices, ce que la Tradition nomme
l'Homme Primordial. Nous devons dire et redire que cette expérience du
vivant, libère l'homme et lui donne la maîtrise sur cette vie et sur sa
destinée, mais qu'il reste toujours les attaches à cette manifestation,
surtout dans sa représentation de beauté, il y aura toujours dans le regard
de celui qui part pour l'ultime voyage, les sentiments de la séparation, le
regret de quitter cette humanité, à la joie de la Libération, se joignent les
larmes du départ. Dans tous les cas, nous devons être dans une tension
permanente vers l'absolu, dans une disposition consciente qui affirme que sa
volonté soit faîte, et suivant M.E. Non pas de ma volonté, mais de sa
volonté. |
POḔME SUR
LA VIEILLESSE |
ARCADIA |
|
|
Vieillir en beauté, c'est vieillir avec son
coeur; Car, pour
être heureux, on a encore le temps. |
ITINÉRAIRES DES DANSES MACABRES |
H et B. UTZINGER |
Edition GARNIER |
1996 |
Très important livre
avec une abondante iconographie couleur sur ces rituels de morts et de danses
Macabres, dans tous les pays du monde et à travers de nombreuses religions. A
partir d’Adam et Eve Jusqu’à nos jours. Très beau
livre. La danse macabre a été un élément
social, moral, religieux et artistique de la plus grande importance à la fin
du moyen âge. Jadis très nombreuses, ces œuvres pariétales ne peuvent guère
se compter que sur les doigts des mains en France et cette rareté même,
entraîne deux réflexions contradictoires : La
première est qu’il est regrettable que tant de danses aient disparues, car
nous voici maintenant privé de nombreuses œuvres ecclésiales et cémétériales
dont les apports, culturel, philosophique et iconographique sont importants. La
deuxième est que ce petit nombre de fresques a un aspect positif, car la Danse
ne se laisse pas déflorer en un instant, c’est progressivement qu’on en
observe la forme, la couleur, l’ironie et l’harmonie, la mélancolie, la
satire sociale ou le miserere, qu’on en comprend la naissance et la portée
socio-religieuse. Conséquence des
épouvantables malheurs du XIVe siècle, conséquence du développement monacal,
d’un mépris du monde au regard de la vie éternelle, sa diffusion va être
considérable. Vers la deuxième moitié du XVe siècle, elle deviendra un thème
universel en même temps qu’une véritable mode, mode que Paris a lancée dans
deux directions : celle de la peinture avec le charnier des
Saints Innocents au moment du carême en 1424 et celle de la gravure sur
bois à partir de 1485 avec Guyot Marchand. Cette mode dans toute
l’Europe durera cinq siècles, avec à partir du XVIIe siècle une
disparition de son caractère médiéval. Le style va changer, la forme va se
modifier et la danse macabre moyenâgeuse qui fustigeait le matérialisme va
laisser la place à un symbolisme de la mort pure et de son au-delà. Est expliqué avec de
très nombreuses gravures : Philosophie de la mort, les cavaliers de l’Apocalypse, les épidémies, les famines, les maladies, les guerres, les prémices de la danse macabre avec Boèce, Thibault de Marly, Innocent III, Gerson, la bibliothèque Mazarine, la peste, l lanterne des morts, le livre d’heures, les cartes à jouer et la lame XIII du tarot, les Saints Innocents, le triomphe de la mort, Ars moriendi, Savonarole, le mors de la pomme, la danse des aveugles, le Bar-sur-loup, les loups ravissans, le laboureur de bohême, Georges Chastelain, l’Ankou, Jean de Castel, François Villon, les vanités, Rosslyn chapel en Ecosse, le Grand Bâle en Suisse, Simon Marmion, La Chaise-Dieu, Albi, Strasbourg, Beram en Croatie, Clusone en Italie, Côme, Berlin, Pisogne, Kermaria, Berne, Inkoo en Finlande, Denis Catin, Carisolo, l’alphabet de la mort, Rouen, Dresde, Newark, Brianny, Angers, Coire, Constance, Cherbourg, Fribourg, Lucerne, Avrieux, Erfurt, salzbourg, le travail de la mort, Bergame, Elmen, Louis Jou, Amiens, Avignon, Bayonne, Binche, Coupiac, Dijon, Ferrare, Lisbonne, Ulm, la satire sociale, l’égalité des hommes et des femmes, l’ironie, le récitant, aspects moraux, la danse macabre et la musique, le péché originel, l’enfer, le purgatoire, la pourriture, la résurrection, le contemptus mundi, la danse macabre de Berne………… |
REVUE DU 3e MILLENAIRE - LA NOUVELLE NAISSANCE ENTRE NAÎTRE ET MOURIR |
Divers Auteurs -
Revue N° 83 |
Edition 3e Millénaire |
2007 |
En s'incorporant pour la première fois dans la matière
grossière, l'esprit que nous sommes perd la conscience de son origine
spirituelle, de sa vraie nature, pour s'identifier totalement à la
personnalité physique et se trouve ainsi conditionné par la nature physique.
Commence alors pour lui un long processus qui a pour but le réveil de sa
conscience spirituelle, qui obéit à la Loi cosmique du développement humain.
Si long qu'il ne peut s'effectuer en une seule existence. La loi du
développement humain comprend deux volets : 1) Le karma. 2) La
réincarnation. Le Principe du Karma : Le Karma est une loi cosmique selon laquelle toute action
matérielle, mais aussi chaque pensée, chaque sentiment, chaque émotion et
chaque parole, bonne ou mauvaise, entraîne obligatoirement une conséquence
pour soi-même. Chaque existence humaine, étant le maillon d'une chaîne de
vies, est déterminée par les actes accomplis durant les existences
précédentes, mais aussi de nos actes dans l'existence présente. Le Principe de la Réincarnation : Ce n'est pas l'homme matériel qui continue de vivre, mais
c'est l'homme qui pense, l'âme immortelle qui est dans l'homme matériel,
l'homme réel, l'esprit humain. Tant que nous n'avons apuré notre karma, nous
sommes contraints de renaître. C'est encore nous-même, en tant qu'esprit, qui
choisissons toutes les conditions de notre réincarnation, et ce, en fonction
des nécessités du karma. Nous choisissons ainsi l'époque, le pays, le sexe,
la race, le père, la mère, etc., pour déterminer l'état énergétique, l'état
de santé, les conditions familiales et sociales, etc., nécessaires à
l'apurement de notre karma. La doctrine de Jésus : Si comme nous l'avons vu la Loi de la réincarnation et du
karma étaient tout à fait reconnue à l'époque de Jésus, le message majeur de
sa doctrine est la Loi de Rédemption. Se rédimer, c'est échapper à une
contrainte, au destin, en l'occurrence échapper au karma en reconnaissant que
l'on est un être spirituel et en se détournant du monde matériel. Nous
entrons alors en état de grâce. La voie indiquée par Jésus est une voie
difficile. Elle n'est possible qu'à ceux qui ont acquis par leur vécu un
certain détachement pour la vie ordinaire et qui ont la volonté ferme
d'accéder au " royaume du ciel ", c'est à dire, au plan spirituel,
celui leur esprit vit déjà. Le moindre attachement à tout ce qui concerne le
monde physique, de la vie matérielle, nous éloigne du monde spirituel.
L'attachement aux choses et aux biens matériels, mais aussi aux êtres humains
en tant qu'êtres physiques. Même la famille physique. Les liens qui nous lient fortement au monde matériel, en
dehors, de l'attachement aux choses et aux humains, ce sont les sentiments,
en particulier, les sentiments négatifs. Notamment, le ressentiment que nous
pouvons avoir envers ceux qui ont pu nous faire souffrir ou nous décevoir
d'une manière ou d'une autre. Là intervient une autre Loi spirituelle majeure
: celle du pardon. Nulle ne peut accéder au plan spirituel s'il a quelque
chose à reprocher à quelqu'un d'autre ou à soi-même. La vie a-t-elle un sens ? Chaque homme, qu'il soit jeune ou vieux se demande un jour
ou l'autre, quel est véritablement le sens de sa vie terrestre. " Quel
sens y aurait-il pour moi d'être sur terre si, après la soi-disant mort tout
était fini. Existe-t-il une vie après cette vie ? " Si oui, comment cela
continue-t-il ? Et, est-ce que nous pouvons déjà savoir aujourd'hui comment
se présente l'au-delà. Le savoir d'aujourd'hui en ce qui concerne la vie
après la mort, coïncide largement avec le savoir et la foi des hommes des
origines. Pourtant cette connaissance ne nous a pas été donnée pour augmenter
nos connaissances intellectuelles, mais pour mieux saisir le sens de notre
vie terrestre et y aligner nos aspirations et nos actions afin d'arriver plus
facilement à la réalisation de notre véritable destin. Les questions qui se posent à propos de la vie et de la
mort sont innombrables, et les réponses le sont plus encore. Cependant,
derrière ces réponses et leurs interprétations, il y a une réalité
indépendante de toutes les opinions personnelles. Aucune croyance, aucun argument
ne peut rien enlever ni ajouter à ce qui est. Il est indispensable de bien
comprendre personnellement les mécanismes de la réincarnation pour pouvoir
éviter bien des souffrances inutiles et maîtriser son destin. La
compréhension de la vie qu'apporte la connaissance de la réincarnation nous
permet de mieux nous connaître nous-mêmes, de savoir pourquoi nous sommes ce
que nous sommes aujourd'hui et ce que nous devons faire pour devenir celui
que nous sommes réellement: un être spirituel, immortel, illimité.. . Tout comme il existe de nombreuses façons de vivre dans un
même pays, et encore plus sur la terre entière, les différentes formes
d'existence dans l'au-delà sont innombrables, multipliées à l'infini. Un
minimum de connaissances est indispensable, non seulement pour mieux s'y
débrouiller, mais aussi pour mieux vivre sur ce plan terrestre. Il existe une
interaction naturelle et permanente entre notre personnalité physique et
notre être spirituel, comme entre le monde physique et le monde spirituel. Ce
dernier a une influence considérable sur notre corps, sur notre psychisme,
mais aussi sur toutes nos affaires. En accédant à la source même des
conditions et des événements que nous vivons, nous pouvons, si c'est
nécessaire, en corriger notablement les suites. Cependant, la seule prise de
conscience de ce que nous sommes vraiment, provoque déjà de salutaires
changements dans notre être et dans notre manière d'appréhender l'existence
et d'en maîtriser tous les aspects en travaillant, non plus sur la nature ou
sur les autres, mais sur nous-mêmes, de l'intérieur. Où va l’âme ? Conformément aux Lois spirituelles, l'âme est attirée
par l'un des séjours de l'au-delà correspondant souvent à son état vibratoire
au moment de la mort. Si ses préoccupations d'alors sont terrestres, elle
peut demeurer dans l'environnement terrestre jusqu'à ce qu'elle se soit
libérée du matériel. Elle est aidée en cela -à condition d'accepter cette
aide- par les âmes désincarnées qui l'ont précédée ainsi que par les être de
lumière. La mémoire de l’âme : Naître et mourir sont donc l'entrée et la sortie de l'âme
et l'esprit à l'intérieur et hors de la chair. Le laps de temps entre la
naissance et la mort détermine comment et où l'âme continue de vivre, car
notre âme ressemble à la mémoire d'un gigantesque ordinateur dans lequel sont
enregistrés chaque sentiment, chaque pensée, chaque mot et chaque action que
l'homme a éprouvés, pensés, dits, et faits, pendant ses existences
terrestres. Le contenu enregistré dans " l'ordinateur âme " - dans
l'aura - détermine alors l'état de vibration de l'âme, sa conscience
spirituelle réactivée. La Terre est une école : Le sens de la vie réside alors dans la tâche de se
reconnaître dans l'école terrestre, de comprendre qui nous sommes
véritablement et d'où nous venons, quelle est notre destination, afin de
mener en fonction de cela une vie correspondante. Si un homme a vécu selon
les lois spirituelles - les Lois de Dieu -, c'est-à-dire en étant largement
désintéressé et plein d'amour, alors pour l'âme s'ouvrent, après le décès du
corps, des régions plus claires dans lesquelles elle avance. Nous sommes le Maître de notre destin! Pour celui qui peut l'accepter et qui façonne sa vie
conformément à cela, c'est une grande aide sur son chemin de retour vers
l’Être primordial, notre Père céleste, la source de laquelle nous sommes tous
partis et à laquelle nous retournerons tous un jour. Au Sommaire de cette revue :
|
la
symbolique de la mort ou hermÉneutique de la rÉsurrection |
Jacques trescases |
Edition TREDANIEL |
1993 |
De Babylone à Eleusis, de l’Égypte
à la Chrétienté, la Symbolique de la Mort et de la Résurrection a engendré et
fécondé les plus prestigieuses civilisations.
Osiris, les mystères d’Éleusis, les trois morts initiatiques, Hiram, la parole perdue, les voyages des 9 maîtres, l’acacia, le mot sacré et entre l’équerre et le compas |
DE L’ADMIRABLE
PALINGÉNÉSIE – La mort lui va si bien !
Du phénix alchimique à la problématique théologique |
Gilles Le PAPE |
Edition ARCHE MILAN |
2011 |
Quel
est le point commun entre la mort et la théosophie, le phénix et
l’alchimie ? Dracula et les Pères de l’Eglise, la Rose+Croix et la
Franc-maçonnerie, la Parousie et la réincarnation ? Pour faire court,
qu’est-ce qui relie l’imaginaire, l’espérance et la poésie dans les trois
règnes ? : La palingénésie. Ce terme peu usité dont la thématique, au moins sous certains de ses aspects, est cependant connue de tous, tant elle est une clé indispensable à la compréhension de l’histoire des idées, des courants ésotériques er religieux. Ce
n’est qu’un concept poétique, une idée philosophique ou spirituelle pendant
des siècles, jusqu’à la révélation de sa démonstrabilité à la fin du XVIe.
Théosophes ou théologiens, il fallait alors choisir son parti dans un univers
où homuncules, génération spontanée et règle des correspondances universelles
constituent la matière et le cadre habituel de la réflexion. En suivant la christianisation
de la palingénésie, la transformation du phénix, de symbole solaire en une
représentation de la résurrection pour l’édification de l’homme, cette
enquête chemine entre ses plus beaux rêves, ses plus belles pensées sur la
survivance de l’âme et sa démonstration par la chymie. Palingénésie
est un terme un peu brouillon qui, selon le contexte, l’époque, ou le
dictionnaire, désigne indifféremment un système philosophique d’après lequel
les mêmes révolutions se reproduisent sans cesse et dans le même ordre ;
l’accès de l’âme à une vie supérieure (Littré) ou reflète une opération
alchimique. Le
sens du mot se radicalise parfois en un devenir perpétuel chez certains
stoïciens, ou encore se définit comme une sorte de génération spontanée.
Remarquons cependant que, lorsque la palingénésie enseigne le retour à la
vie, c’est sous la forme de réincarnation à l’identique par la transmigration
de l’âme. Elle diffère donc de la métempsychose, où les frontières entre les
trois règnes, animal, végétal et minéral n’existent plus. L’affaire
est si peu claire d’ailleurs que la métempsychose dont nous parlons, au sens
moderne du mot, est celle que la Grèce antique appelait palingénésie, et qui
devrait en réalité se nommer métensomatose.
Cet ouvrage traite des sujets suivants : Végétation métallique et autres artéfacts - Le phénix christianisé, alchimique et végétal - Ressuscités, animalcules et homuncule - Réception des milieux hermétisant - La mort et l’immortalité - Les salons et cafés littéraires où les discussions et disputes étaient monnaie courante – Ballanche et son livre « la palingénésie sociale » - Eckartshausen et la palingénésie – Philostrate d’Athènes et son ouvrage « Vie d’Apollonius de Thyane » - La palingénésie des glaces – Alchimie et palingénésie – La salamandre - |
SE RḖCONCILIER
AVEC LA MORT |
Anselm
Grün |
Edition
Albin Michel |
2009 |
La mort se présente à nous chaque jour, notamment à travers les
médias. Proche de nous, elle nous semble pourtant très lointaine : la peur
nous saisit dès que nous sommes confrontés directement à un décès. Anselm
Grün vient, dans ce livre, nous libérer de cette peur en nous montrant que la
vie, la mort et la résurrection sont indissociables : « Certains songent
douloureusement à leur trépas ; d'autres l'intègrent à leur vie et mènent,
face à leur mort certaine, une existence tout à la fois sereine et
consciente. Seul celui qui voit dans la mort l'accomplissement de sa vie et non
son anéantissement rend justice à sa nature d'homme mortel voué à la
résurrection. » Moine bénédictin né en 1945, Anselm
Grün est l’auteur de très nombreux ouvrages d’accompagnement spirituel. En 1934, le psychanalyste Carl Gustav Jung
(1875-1961) s’intéressa dans son essai intitulé Ame et mort, à la question de la vie après la mort. Ceux-là mêmes
qui, selon Jung, avaient peur de la vie lorsqu’ils étaient jeunes redoutent
la mort en vieillissant ; ce que la vie attend naturellement d’eux les
effraie. S’il s’agit dans la première moitié de l’existence, de lutter et de
développer son ego, la seconde moitié de la vie a pour mission le
détachement de soi. S’en remettant à Dieu, l’homme affronte alors l’idée de
la mort. Jung compare l’existence humaine à un demi-cercle. Au commencement,
celui-ci progresse vers le haut. Mais d’aucun, trop attachés à leur enfance,
n’évoluent pas intérieurement. Une fois dépassée la première moitié de
l’existence, le demi-cercle se met à décliner. Dès lors ne demeure vivant que
celui qui voit dans la mort un but vers lequel tendre et qui est prêt à
s’acheminer vers celui-ci. « À compter du midi de la vie, seul celui qui veut
mourir en même temps que sa vie demeure vivant. » Nombreux sont ceux qui, pourtant, s’insurgent contre la
nécessité de la mort et se cramponnent à la vie. Jung écrit à leur propos : «
Comme pétrifiés en statues de sel, ils gardent de leur jeunesse un souvenir
vivace mais ne parviennent à établir une relation vivante avec le présent. » C.G. Jung exhorte l’homme à se réconcilier avec
sa mort. Ce faisant, il ne l’invite pas à croire que la mort est une seconde
naissance, mais il rappelle la manière dont les différentes religions la
conçoivent : « On peut même affirmer que la plupart de ces religions sont des
systèmes compliqués préparant à la mort. »
Selon Jung, les symboles religieux n’émanent pas de l’esprit mais « du
coeur, ou du moins des profondeurs de l’inconscient, lesquelles en sont très
éloignées ». S’il ne cherche pas à démontrer qu’il existe une
vie après la mort, Jung souligne qu’il correspond à la nature même de l’âme
humaine de « considérer la mort comme l’accomplissement de la vie et comme le
véritable but de celle-ci plutôt que de voir en elle une simple fin dénuée
de sens. Qui, partant, professe à ce sujet une conception éclairée s’isole
psychologiquement et contredit l’essence même de sa nature humaine ».
Lorsqu’il s'éloigne des strates profondes de son âme, l’homme, selon C.G.
Jung, s’expose à toutes sortes de névroses. L’âme, observe le psychanalyste,
se prépare à mourir, ce que révèlent tout particulièrement les rêves où
s’exprime, sous la forme de symboles, l’approche de la mort. Ces rêves
invitent l’âme à accepter celle-ci et à corriger ce qui doit l’être. Si Jung sait que nul ne peut affirmer quoi que ce soit de définitif à propos de
la mort et de la vie après la mort, il prend au sérieux les vérités que lui
soumet son âme. Il part de phénomènes télépathiques, où il puise la
certitude que l’âme n’est pas liée à des catégories spatio-temporelles, mais
« appartient à ce que l’on nomme approximativement et symboliquement
‘’éternité’’ ». Les vérités de l’âme « sont-elles des vérités absolues ?
Jamais nous ne pourrons le prouver ». Une chose est néanmoins
certaine : qui s’oppose aux jugements de son âme se voit privé de ses racines
et de ses repères ; son incapacité à saisir le sens de son existence le
plonge dans un désarroi névrotique. Jung conclut son essai par ces mots : «
Du désarroi découle l’absurdité, et l’absurdité de la vie engendre une
souffrance psychique dont notre époque n’a pas encore saisi toute l’ampleur
et toute la portée. » Ayant atteint un âge avancé, C.G. Jung s’exprima
une nouvelle fois, lors d’un entretien avec celle qui fut sa collaboratrice
durant de longues années, Aniela Jaffé, au sujet de la vie après la mort.
Évoquant les pensées et les images qui n’avaient cessé de le hanter tout au
long de sa vie, sans qu’il fût à même d’en fournir les preuves ultimes, il
déclara ne pouvoir parler de la vie après la mort qu’en racontant des
histoires — une attitude qu’il désigna par le terme grec mythologein. « S’il n’est pour la
raison qu’une vaine spéculation, le mythologein
est pour le coeur une activité salvatrice, laquelle confère à l’existence
un éclat dont on ne voudrait être privé. Il n’est d’ailleurs de raison
suffisante de devoir s’en passer. » Selon
Jung, le mythe nous offre « des images salutaires et enrichissantes de la
vie au royaume des morts ». Nous pouvons, certes, douter de ces images.
Celui qui s’y fie a néanmoins tout autant raison que celui qui les conteste.
« Mais tandis que celui qui les conteste s’achemine vers le néant, celui qui
s’y tient emprunte le chemin de la vie jusque dans la mort. Si tous deux sont
dans l’incertitude, le premier l’est à l’encontre de son instinct, le second
en accord avec lui, ce qui le distingue considérablement et avantageusement
du premier. » C.G. Jung assimile la mort à un mariage. « L’âme
rejoint pour ainsi dire la moitié qui lui faisait défaut, elle devient un tout
» une façon de penser qui
conditionne notre rapport aux choses. Nous arrachant à l’obsession de la
réussite et de la richesse, elle nous maintient ouverts à l’essentiel : «
Plus l’homme se cramponne aux fausses richesses et perd de vue l’essentiel, plus
il est insatisfait de sa vie. Poursuivant des desseins limités, il a le
sentiment d’être limité, ce qui fait naître en lui envie et jalousie. Celui
qui, ici-bas, se sent déjà lié à l’infini désire et pense différemment. Seul
l’essentiel, au bout du compte, constitue notre valeur ; s’il nous fait
défaut, c’est notre vie qui est gâchée. Si je ne les partage pas toutes, les pensées que
C.G. Jung consacre à la mort et à la vie après la mort, nous enseignent que
gît, au tréfonds de notre âme, l’intuition d’une vie éternelle. La
psychologie nous incite à nous fier aux pressentiments de l’âme, laquelle
sait, au plus profond d’elle-même, que tout ne finit pas avec la mort et
qu’il est une autre forme de vie, libérée des catégorie de l’espace et du
temps. L’âme devine qu’il existe une sorte d’« éternité » : une vie dans
l’instant, une vie où disparaissent les frontières qui séparent le temps et
l’éternité Dieu et l’homme, et les hommes les uns des autres. La psychologie,
enfin observe que la croyance et l’espoir d’une vie après la mort habitent un
très grand nombre d’hommes et de cultures. Nous pouvons dire que tout ceci n’est qu’une
illusion dont se berce l’homme afin de supporter ici-bas la souffrance qu’il
endure et de mener, en dépit de ses échecs, une existence guidée par
l’espoir. Mais nous pouvons également nous fier au savoir universel de l’âme
humaine. Même si nous ne pouvons rien affirmer de définitif quant à la mort
et à la vie éternelle, notre instinct nous invite à espérer que la mort ne
nous anéantira pas à jamais. Dans sa première épître aux Thessaloniciens,
Paul écrit à propos du deuil chrétien : « Nous ne voulons pas, frères, que
vous soyez ignorants au sujet des morts ; il ne faut pas que vous vous
désoliez comme les autres, qui n’ont pas d’espérance. Puisque nous croyons
que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, de même, ceux qui se sont
endormis en Jésus, Dieu les emmènera avec lui » (I Thessaloniciens 4, 13 sq.).En évoquant ce qui les attend
dans la mort, Paul désire transformer le deuil des chrétiens. Si ces derniers
peuvent pleurer la perte d’un proche, leur affliction doit différer de celle
des hommes qui n’ont pas d’espérance. L’espoir de ce qui nous attend dans
l’au-delà conditionne notre façon d’appréhender notre propre mort et celle
de ceux qui nous sont proches. Fidèles à la parole de Saint Paul, nous avons
évoqué, dans ce livre, les merveilleuses images d’espérance que la Bible et
la tradition spirituelle nous transmettent. En nous aidant à accepter notre mort,
elles nous permettent de vivre, ici-bas, sans la redouter. Ces images de
l’au-delà marquent de leur empreinte notre existence et sa fin. Aussi nous
est-il salutaire de nous en imprégner. Elles seules, en effet, nous libèrent
de la peur qui sommeille au plus profond de notre âme et que des arguments
purement rationnels ne sauraient dissiper ni transformer. Les images de la Bible et de la tradition
religieuse consolent, mais ne bercent pas d’illusions. Plutôt que de refouler
les peurs menaçantes qui surgissent de notre inconscient, elles s’en emparent
afin de les transfigurer et de les pénétrer du message chrétien de la
résurrection. |
BIOCENTRISME ET
PHYSIQUE QUANTIQUE - VIE APRḔS LA MORT |
Roberto Lanza |
U.S.A. |
2010-2014 |
Le professeur Robert Lanza a des preuves pour démontrer
qu’il existe une vie après la mort et elle se trouve dans la physique
quantique. Le professeur Robert Lanza prétend que la théorie du
biocentrisme (Univers Biocentrique) indique que la mort que nous connaissons
est une illusion créée par notre conscience. «Nous croyons que la vie est
simplement l’activité du carbone et un mélange de molécules – nous vivons un
certain temps et ensuite nous retournons dans la terre», a dit le
scientifique sur son site web. Lanza, de l’Université médicale de Wake
Forest, en Caroline du Nord, a ajouté qu’en tant qu’humains, nous croyons à
la mort parce que «nous avons appris que nous mourons», ou plus précisément,
notre conscience associe la vie avec les organismes et nous savons que les
organismes meurent. Sa théorie sur le biocentrisme, en revanche, démontre que
la mort ne peut pas se terminer comme nous le pensons. On considère le
biocentrisme comme la théorie du tout et vient du grec «centre de vie». C’est
la pensée que la vie et la biologie sont au centre de la réalité et que la
vie crée l’univers, et non l’inverse. Cela suggère que la conscience d’une
personne définit la forme et la taille des objets dans l’univers. Lanza prend
l’exemple de la façon dont nous discernons le monde nous qui nous entoure.
Une personne voit un ciel bleu, et on lui dit que la couleur qu’elle voit est
bleue, mais les cellules dans son cerveau pourraient être modifiées pour que
le ciel devienne vert ou rouge.
« En bout de ligne: Ce que vous voyez ne pourrait être
présent sans votre conscience », a expliqué Lanza. « Notre conscience donne
un sens au monde. » Il a continué en déclarant ceci «La vie est une aventure
qui transcende notre façon linéaire ordinaire de pensée. Lorsque nous
mourons, nous n’entrons pas dans une boule de billard matrice aléatoire mais
dans une matrice de vie incontournable. » Lanza a cité les célèbres fentes de
Young (ou interférences de Young) pour appuyer ses affirmations sur
la physique quantique. Dans l’expérience, quand les scientifiques voient une
particule passer à travers deux fentes dans un obstacle, la particule se
comporte comme une balle et passe à travers une fente ou dans l’autre. Cependant, si une personne ne regarde pas la particule,
celle-ci agit comme une onde, cela signifie qu’elle peut traverser les
deux fentes simultanément. Cela
prouve que la matière et l’énergie peuvent présenter des caractéristiques
autant des ondes et des particules, et que le comportement des changements de
particules se fait en fonction de la perception et de la conscience d’une
personne. Lanza estime, en outre, que la mort, d’une certaine manière,
n’existe pas telle que nous la concevons. Après la mort de son vieil ami
Michel Besso, Albert Einstein dit : « Voilà qu’il m’a précédé de
peu, en quittant ce monde étrange. Cela ne signifie rien. Pour nous,
physiciens dans l’âme, cette séparation entre passé, présent et avenir, ne
garde que la valeur d’une illusion, si tenace soit-elle ». De
nouvelles preuves suggèrent qu’Einstein avait raison, déclare Roberto Lanza
dans un billet publié sur son site et cité par le quotidien
britannique The independent. Pour Roberto
Lanza, il existe bien une vie après la mort et les preuves se trouvent dans
la physique quantique, principalement dans le biocentrisme. Selon le
scientifique, le concept de mort n’est que le simple fruit de notre
conscience. « La mort n’est qu’une illusion ». « Nous
croyons à la mort parce que l’on nous a appris que nous mourions ». Ainsi, tout ce qui pourrait avoir lieu maintenant est
supposé se produire en même temps au sein de multiples univers, explique
Lanza. Une fois que nous commençons à remettre en question nos concepts du
temps et de la conscience, les alternatives sont énormes et celles-ci
pourraient altérer la vision du monde que nous avons depuis le 15e siècle.
Pour illustrer sa théorie, Lanza a recours à l’expérience physique
des fentes de Young. Cette expérience fut réalisée pour la première fois
par Thomas Young en 1801. Elle illustre la dualité onde-particule et prouve
que le comportement d’une particule peut être modifié par la perception
qu’une personne a de lui. Les interférences montrent que la matière présente
un comportement ondulatoire, mais la façon dont elles sont détectées montre
son comportement particulaire. En d’autres mots, lorsque les scientifiques observent la
manière dont une particule passe à travers deux fentes, celle-ci agit comme
une balle qui traverse une fente unique, dans l’une ou dans l’autre.
Lorsqu’il n’y a pas d’observation, la particule peut passer à travers deux
fentes en même temps. Les scientifiques estiment que l’expérience des fentes
de Young prouve que les particules peuvent agir comme deux entités distinctes
dans le même temps, ce qui permet de contester les idées acceptées de longue
date relative au temps et à la perception. « Comment une particule
peut-elle changer son comportement selon qu’on la regarde ou pas ? »,
s’interroge Lanza. « La réponse est simple : la réalité est un
processus qui implique votre conscience ». « Le ciel que
nous observons est bleu mais les cellules de notre cerveau pourraient être
modifiées de façon à ce que le ciel soit perçu comme vert ou rouge. Avec un
peu de génie génétique, nous pourrions probablement faire en sorte que tout
ce qui est rouge vibre ou fasse du bruit. Vous pensez que le ciel est clair
mais si les circuits de votre cerveau sont modifiés, il pourrait apparaître
sombre. Bref, ce que vous voyez maintenant ne pourrait être présent sans
votre conscience », explique encore le scientifique. Comment cette théorie peut-elle affecter la vie après la
mort ? Robert Lanza précise : « Lorsque nous mourrons,
notre vie devient une fleur vivace qui recommence à fleurir dans
le multivers (ensemble de tous les univers possibles).La vie est
une aventure qui transcende notre façon de penser linéaire. Lorsque nous
mourrons, cela ne se produit pas dans une matrice aléatoire telle une boule
de billard mais au sein de la matrice incontournable de la vie ». « Il
existe un nombre infini d’univers et tout ce qui pourrait arriver se produit
dans un univers. La mort n’existe pas au sens réel dans ces scénarios. Tous
les univers possibles existent simultanément, indépendamment de ce qui se
passe dans l’un d’eux ». « La mort n’existe pas dans un
espace spatio-temporel. L’immortalité ne signifie pas une existence perpétuelle
dans le temps mais réside entièrement hors du temps »,
expliquait en 2011 Roberto Lanza dans la revue Psychologie Today. |
l’immortalitÉ
de l’Âme chez les
juifs selon la bible, le talmud & la kabbale |
Gidéon brecher |
Edition
Lahy |
2004 |
Ce livre cherche à suivre, depuis
son origine, le développement de la doctrine de l’immortalité de l’âme chez
les juifs, et à déterminer quelles furent, aux diverses périodes de leur
histoire si agitée, les idées généralement reçues à cet égard. Cet ouvrage permet de suivre la
doctrine de l’immortalité dans toutes ses formes et à toutes ses phases,
depuis son origine jusqu’aux siècles les plus rapprochés. Afin de faciliter
cette étude, le tout est partagé en quatre périodes. Aussi haut que nous remontions
dans l’histoire de l’humanité, nous ne trouvons pas un peuple chez lequel la
croyance à l’immortalité de l’âme n’ait poussé de profondes racines. La doctrine de l’immortalité de
l’âme a tant d’influence sur la vie de l’individu et sur le développement de
la société, la manière même dont on la comprend, l’idée qu’on s’en fait n’en
a pas moins. Quelle différence n’y aura-t-il pas, par exemple, entre la vie
d’un homme qui se croit sûr de l’immortalité et du bonheur à venir, et la vie
de celui qui se croit soumis à mille obligations, pour subir ensuite en
tremblant un rigoureux jugement divin. Avec quels sentiments différents l’un
et l’autre ne rendront-ils pas le dernier soupir ! Au sommaire de cet ouvrage : L’Immortalité de l’âme à l’époque Biblique L’Immortalité de l’âme dans l’époque
post-biblique L’Immortalité de l’âme pendant la période
talmudique L’Immortalité de l’âme pendant la période
postérieure au Talmud L’Immortalité de l’âme dans les écoles juive
et kabbalistiques Influence de la doctrine de l’immortalité de
l’âme chez les Israélites, sur le peuple et sur l’individu . |
les livres des morts tibÉtain – Égyptien
& chrÉtien |
Jean-Yves leloup |
Edition ALBIN MICHEL |
1997 |
Les rites et les coutumes liés à
la mort sont multiples de par le monde, mais toujours riches en enseignements
sur les différentes conceptions de l’après-vie. Parmi toutes ces traditions,
certaines ont laissé des textes majeurs qui constituent les fondements d’un
véritable accompagnement des mourants. Jean-Yves
Leloup nous en présente trois dans des traductions qui font autorité : le
Bardo Thödol ou Livre tibétain des morts, trésor de spiritualité qui remonte
à l’époque de Padmasambhava (VIIIème siècle), le Livre des morts des anciens
Égyptiens, textes vieux de plus de vingt siècles avant Jésus-Christ, et l’Ars
Moriendi chrétien dont la publication d’origine date de 1492, à Paris.
|
ars
moriendi ou
« l’art de bien mourir » (1492) |
Pierre girard-augry |
Edition DERVY |
1986 |
On pourrait s’étonner qu’un art de
mourir figure dans une collection consacrée aux voies et méthodes
initiatiques, d’autant que rien dans sa présentation n’évoque autre chose
qu’un ouvrage de dévotion et d’édification à l’usage de tous les fidèles.
Mais ici, une remarque s’impose : toute méthode initiatique a pour objet
principal, non seulement de faire mourir l’individu profane, ou le « vieil
homme », mais encore de faire vivre à l’initié sa propre mort ; de lui faire
accomplir cette mort par des exercices mettant en œuvre la vision,
l’entendement, la mémoire, les sens physiques et subtils, en lui apprenant à
se guider lui-même dans les conditions de l’état posthume, grâce à un
enseignement traditionnel et à la lumière de la Révélation divine. Jean Tourniac, dans un chapitre de
Vie posthume et résurrection (1) intitulé les états posthumes et l’éveil
initiatique, note, à propos de cet enseignement, « qu’il y a là comme une
préparation, une « propédeutique » de grande valeur. Celui qui connaît l’«
itinéraire » se repère plus facilement, dans l’ombre, il mémorise le
déroulement. Car, ce qui est reçu par les
transmissions d’influences spirituelles fait partie intégrante de l’être ; sa
nature étant ineffaçable, les « possibilités » ainsi enfouies en germe
peuvent s’actualiser au sein de conditions propices à cette effectuation.
Dans la prolongation posthume, elles ont toutes les chances de « prendre leur
sens » ; c’est l’éveil de l’être « avant » même que n’intervienne sa
résurrection finale. Au sommaire de cet ouvrage : Présentation
et perspective initiatique de l’Ars Moriendi
- Chapitre des avertissements
et connaissances que l’on doit donner au malade pour bien mourir - la
première tentation dont le diable tente l’homme à l’article de la mort -
la bonne inspiration que donne l’ange au patient à l’article de la
mort contre la tentation du diable touchant la foi -
les diverses tentations du diable et les inspirations bénéfiques de
l’ange sur le malade - Les deux défauts majeurs que sont :
L’avarice et l’impatience - L’aiguillon de la crainte divine pour bien mourir - le prologue de l’auteur sur cet aiguillon divin et ses dix principaux chapitres - traité sur les faux chrétiens incrédules - la peine infernale vue par Lazare alors qu’il était dans les lieux infernaux - L’orgueil - L’envie - La colère - La paresse - l’avarice - la gloutonnerie - la luxure - les peines du purgatoire - |
les
mystÈres de la mort et de la rÉincarnation |
Ph.
deschamps |
Université Rose- Croix |
1999 |
La mort, événement essentiel de la vie a toujours posé des questions à laquelle aucune vérité n’a répondu, par contre les réflexions philosophiques et spirituelles peuvent la dédramatiser. Ce livre très complet est le fruit
de recherches effectuées dans le cadre de l’Université Rose-Croix. Il est une
synthèse culturelle, sociologique, philosophique et spirituelle de toutes les
réflexions sur la mort et ses mystères. Il nous éveille, par la richesse de
ses analyses, à la compréhension de l’âme et de la destinée humaine. La mort constitue, sur le plan
individuel comme sur le plan social, l'un des événements majeurs de
l'existence. Quels que soient les croyances, les époques et les lieux, elle
est un seuil dont le passage soulève des questions essentielles : que se
passe-t-il après la mort ? Que deviennent l'âme et la personnalité ? La mort
ne serait-elle qu'une forme de sommeil ? Qu'y a-t-il pendant cet "
interlude " entre deux vies ? Peut-on se préparer à mourir ou aider son
prochain ? Comment lutter contre la peur de la mort ? Peut-on contacter les
disparus ? Si la réincarnation existe, quelle est la partie de nous-mêmes qui
se réincarne ? Ce livre particulièrement complet
est le fruit des recherches effectuées dans le cadre de l'Université
Rose-Croix Internationale. Il est une synthèse non seulement culturelle et
sociologique, mais aussi philosophique et spirituelle de toutes les
réflexions sur la mort et ses mystères. Il nous éveille, par la richesse des
analyses qu'il propose, à la compréhension de l'âme et de la destinée
humaine. Il y a quelques années, une grande partie des
ouvrages édités sur le thème de la mort soulignaient que celle-ci était
devenue le sujet tabou par excellence des sociétés modernes. On expliquait
que notre société du matérialisme triomphant exaltait la vie, la force et la
santé, que les personnes diminuées ou handicapées y étaient cachées, que le
vieillard était de plus en plus souvent relégué dans un mouroir et que l’on
mourait de moins en moins chez soi et de plus en plus à l’hôpital. Dans le
milieu médical de l’époque, le malade était entouré de mille moyens
techniques dont l’unique objectif consistait à perpétuer la vie. La mort, on
ne l’acceptait plus, elle était devenue synonyme d’échec ; échec à la vie,
échec pour tout le corps médical, et la Faucheuse faisait peur. Bien
que toujours valable dans nombre de cas ou d’endroits, ce constat demande
aujourd’hui à être nuancé. Des unités de soins palliatifs pour aider les
malades en fin de vie ont été créées. Grâce à l’action de médecins et de
psychologues des pays anglo-saxons, puis dans toute l’Europe, la notion
d’accompagnement des mourants a vu le jour. Les expériences de mort imminente
rapportées par des millions de témoins obligent notre monde à reconsidérer
son point de vue sur la mort, ou tout au moins sur les zones qui la jouxtent.
Régulièrement depuis vingt ans, le sujet fait la une des journaux par des
voies indirectes. Que l’on se souvienne pour mémoire des débats sur
l’euthanasie, des réflexions sur l’augmentation des taux de suicides, des
conflits à propos de l’avortement, de l’avènement des soins palliatifs. |
LES
MYSTḔRES DE LA MORT – RÉINCARNATION, INCARNATION, RÉSURRECTION, MÉTEMPSYCHOSE |
Divers Auteurs |
Edition ARCADIA |
2004 |
Métensomatose – métempsychose – Réincarnation – Incarnation –
Résurrection – Renaissance – Transmigration des Âmes – E.M.I. (expérience de
mort imminente) – Palingénésie – Eternel Retour – Translation de vie –
Pérégrination de l’âme – Possession – Spiritisme – Voyage astral – Transfert
de conscience (powha) – Samsara – Envoûtement – Rétribution des âmes –
Jugement dernier – Eschatologie – On
ne peut aborder la question de la mort sans le relier directement à celui
d’une certaine prise de conscience spirituelle. Tout d’abord parce que
l’existence d’un au-delà n’a jamais été autre chose qu’un point de vue
religieux ; ensuite parce que chacun, en fonction de son éclairement
spirituel et de son niveau d’identification, donne à la mort un sens très
différent. Pour le matérialiste, la mort représente la fin définitive de lui-même ; mais l’angoisse qui accompagne cette funeste échéance est souvent refoulé et enfouie dans son inconscient. Inversement le spiritualiste aborde son angoisse de front, la transformant en un véritable moteur de recherche, jusqu’à ce que, dans un premier temps, le décès lui apparaisse comme une délivrance et non plus comme une terrible fin, et, dans un second temps, que le spirituel prédomine absolument sur tout et qu’ainsi la mort soit vaincue.
Dominique
Karme
nous explique que chez les Celtes le nouvel an se fêtait la première
nuit de lune noire entre le 25 Octobre et le 20 Novembre. A la faveur
de ce passage de la lumière aux ténèbres dénommée Samain,
on célébrait la réunion du monde des vivants avec celui des morts. On
en profitait pour rendre grâce aux morts pour tout ce qu’ils avaient fait de
leur vivant. C’était la fête des morts, des vivants et de la Renaissance. Jean-Claude
Cartier
nous explique la mort dans le monde antique, avec la barque du nautonier Caron
(khâron) qui faisait traverser le fleuve inferi aux morts, pour se rendre
dans les Champs Elysées si sa vie avait été juste, dans le cas contraire il
allait au Tartare. Les mystères orphiques avaient cette cérémonie au cœur de
leur rituel. Bernard
Klein
nous parle de la mort au XXI e siècle avec le gommage thérapeutique de cette
peur, on édulcore la vieillesse et la mort. Il nous explique la
réincarnation, doctrine qui a le plus d’adepte en Occident, malheureusement
cette doctrine venue d’extrême Orient n’est pas comprise comme une doctrine
mais comme une réalité pure et dure, l’auteur nous explique pourquoi. Pierre
Bourdon
nous parle de l’humilité et de l’Amour dans une expérience de mort approchée,
ce processus identique à la mort initiatique à la fonction de libérer la
psyché et l’égo. Il évoque son expérience après une mort clinique qu’il
appelle –EMA- et qui est ce que l’on appelle EMI (expérience de
mort imminente) ou NDE. Françoise
Bonardel
développe le mystère de la mort avec cette approche : Sommeil et trépas.
Elle fait référence au livre des morts
Egyptiens, au Bardo Thödol
et au livre des morts chrétiens qui est l’Ars
moriendi. Jacques
Trescases
reprend son livre « La symbolique de la mort
ou Herméneutique de la Résurrection », pour parler
d’Aristophane et sa critique de Socrate qu’il développe dans son livre –la Nuée- en analysant un dialogue
socratique. Il en déduit que l’homme a peur de
l’idée de la mort et non de la mort elle-même. Jean-François
Var
nous parle de sa réflexion sur la mort en tant que Maçon chrétien qui
envisage la mort comme une Renaissance spirituelle. J.
P. Schnetzler
nous donne ses réflexions sur la mort en tant que Franc-maçon, mort
spirituelle et symbolique, Résurrection et Renaissance. Jean
Tourniac
dans son magnifique livre « Vie posthume
et Résurrection dans le Judéo Christianisme » explique ses
relations avec René Guénon et leurs échanges sur le thème de la mort à
travers l’héritage biblique judéo-chrétien Michel
Landaret
développe les similitudes entre le Bardo Thödol et la Tradition maçonnique
qui sont démontrées sous la forme d’une voie eschatologique entre une mort
spirituelle et une réelle renaissance. Le Bardo Thödol est fondé sur la Loi
(Dharma) comportant une indispensable foi religieuse en une immortalité de la
triple structure humaine propre au bouddhisme. La libération par la
connaissance de notre lumière principielle, celle du corps de vacuité, et du
corps de jouissance en un état intermédiaire est nécessaire. Ainsi six
renaissances favorables et quatre défavorables sont les étapes
incontournables Gérard
Rool
interprète Le Chevalier, la Mort et le Diable
ou le Chevalier de l’esprit de Durer. On retrouve d’ailleurs les mêmes vertus
dans son autre tableau : la Mélancolie. Michel
Constant
porte sa réflexion autour des concepts de réincarnation, de renaissance et de
la symbolique de la mort dans le cadre du présent et de l’avenir. La
recherche d’une dimension originelle passe par un effort de connaissance et
de spiritualisation de l’être humain. Les purifications sont obligatoires si
on veut arriver à une fusion éternelle avec la source invisible de toutes
choses. Il fait des rapprochements avec l’Egypte ancienne, pour qui la vie
terrestre avait comme seul but de préparer la vie après la mort. R. Joun pose le problème de l’euthanasie, avec ses droits, ses dérives et ses interrogations sur la déontologie des médecins, mais aussi sur l’allongement de la vie, les souffrances et les conditions du départ. |
CHAMANISME – B.A. -BA |
Thierry piras |
Edition Pardès |
2004 |
Le chamanisme est ce formidable élan de reliance qui
réunit l’homme et l’ensemble de la création.
Aussi, quels ne furent pas leur
surprise et leur effrois devant des pratiques religieuses montrant, à grand
renfort de tambours, de chants et de danses frénétiques, comme le signalent
les premiers missionnaires jésuites chez les Iroquois du Canada, les
pratiques chamaniques. Ces peuples, de l’Est à l’Ouest,
tout en présentant des spécificités, n’en montraient pas moins une constante
: la recherche de sens des problèmes de vie quotidienne, dans la lecture de
la surnature, du monde invisible. Invisible à tous, sauf au personnage
central de cet équilibre, le champion de la maîtrise du chaos, le chamane. Ce
lien entre le monde des hommes et celui des esprits ne pouvait être aux yeux
de ces Occidentaux, Russes, Espagnols, Portugais, Français ou Anglais, que de
nature démoniaque. Ces danses, ces pratiques de
transes où le chamane disait voyager au pays des morts ou des esprits, ne
pouvaient signifier que possessions, pratiques sataniques et adoration du
Malin. Ces explorateurs et envahisseurs de terres, qu’ils désignaient comme
vierges et libres, puisqu’elles n’étaient peuplées que de non-chrétiens et
non-blancs, croyaient à tort être confrontés pour la première fois au
chamanisme. Bien entendu, ils n’utilisaient pas ce terme, qui nous vient de
la langue toungouse, et qui fut choisi par les ethnologues de l’après
Deuxième Guerre mondiale pour signifier les pratiquants de la transe
d’extase. Cette méfiance et ce rejet des
pratiques spirituelles des nouvelles terres, qualifiées trop rapidement de
primitives, païennes ou démoniaques, s’accompagnaient d’une lutte acharnée
cherchant à convertir ces peuples à détruire tous objets ou édifices pouvant
être associés à ces pratiques. D’ailleurs, n’en avait-il pas été de même avec
les premières installations du christianisme qui érigeait ses temples sur les
ruines des anciennes cultures et fois anciennes. Là aussi, l’Église
catholique, en Europe, exhortait ses prélats à éradiquer par tous les moyens
les anciennes croyances, qui après le glaive étaient présentées comme
maléfiques. Des monuments se dressaient sur l’emplacement d’anciens lieux de cérémonies, aux croisées des chemins, à l’orée des bois, auprès de sources ou cascades. De nouvelles fêtes finirent par prendre le même emplacement que les cérémonies anciennes, la naissance de Jésus au moment des célébrations de l’hiver, les feux de la Saint-Jean, à la place des rituels d’offrandes aux esprits du feu, par exemple. Rome, puis ensuite Luther et Calvin, mirent tout en œuvre, violence et conditionnement, pour faire disparaître les anciens dieux, les anciennes pratiques, liées le plus souvent à la nature et à ses cycles. Mais l’extermination des Cathares, des Bogomiles, en passant par l’Inquisition et la chasse aux sorcières, montrèrent la volonté d’une prééminence formelle et sans ouverture, et ce, quels que soient les moyens employés. Ce qui n’était pas tolérable en Occident, ne pouvait l’être en terres de convoitise. L’Occident chrétien craignait pour sa
légitimité et la pérennité de son message messianique. D’autres religions
devenues officielles, le plus souvent à force de luttes et de combats,
imposèrent aussi la disparition ou la traversée du désert aux autres fois
ancestrales. Le bouddhisme combattit les pratiques chamaniques, tant en
Mongolie qu’au Tibet, et ce jusqu’à ces dernières années. L’islam chercha,
lui aussi, à faire disparaître ou bien à canaliser les pratiques de ces Marabouts,
Griots, et jeteurs de sorts ou bien possédés. En Europe, malgré les procès et
les bûchers, les guérisseurs des campagnes et des villes se sont transmis, à
travers les âges, les secrets des plantes, des charmes, des invocations et
pratiques de maîtrise des éléments, comme chez les passeurs de feu. Au cœur
des courants officiels du bouddhisme tibétain ont toujours subsisté les
pratiques chamaniques, comme celles liées à la mort ou à la divination. Des confréries secrètes en terres
islamiques témoignent de la persistance et de l’attrait des anciens cultes.
Présent au cœur des civilisations géographiques spécifiques, comme les forêts
tropicales, les déserts, les confins arctiques, mais aussi les Carpates ou
bien encore ce que l’on nomme communément les campagnes profondes, le
chamanisme ne s’est jamais éteint. La période hippy, le développement du New
Age, une meilleure connaissance du chamanisme, y compris dans des lieux où il
était resté en sommeil depuis longtemps. Comment d’ailleurs aurait-il pu en
être autrement alors que le chamanisme est la première réponse articulée aux
interrogations, aux doutes, aux peurs et à la volonté d’agir des hommes. Malgré le dénigrement, l’ignorance
de nombreux scientifiques qui ne virent longtemps dans le chamanisme qu’un
ensemble de pratiques archaïques ou à caractère psychonévrotique, le
chamanisme est et demeure une réponse spirituelle et pragmatique aux
souffrances de « ceux qui marchent
debout », comme les chamanes nomment ceux et celles qui prennent
conscience du sens de la vie et des liens qui existent dans la Création. Le chamanisme nous est accessible
par l’observation des sociétés qui le vivent, par l’écoute des enseignements
des chamanes, par l’analyse des traces d’une existence quasi aussi ancienne
que l’homme que sont les peintures rupestres. Comme le disent les chamans, et
ce, qu’elles que soient leur langue et leur région, « tout devient possible
pour celui qui réapprend à voir et à entendre ». |
la porte
des dieux |
Robert gouiran |
Edition DERVY |
1976 |
L’Architecture ésotérique et les
structures de l’invisible. Voilà ce que nous propose l’auteur. Dans
les grandes traditions occultes, celui qui réalise de son vivant le Voyage au
Pays des Morts est ainsi prêt à affronter les hallucinations et les pièges
qui attendent le défunt pendant la période de latence en mort apparente qui
suit le décès, et qui est de trois jours et demi, suivi de quarante jours de
voyage Dans
la tradition égyptienne antique, le roi se préparait de son vivant en
réalisant ces expériences dans un lieu retiré, où son corps serait exposé. Si
ce lieu était particulièrement étudié dans ses formes et ses puissances
occultes, s’il permettait, par ses pouvoirs momifiant, d’arrêter
momentanément la putréfaction des chairs pendant cette période sacrée où
personne ne devait toucher le corps ainsi exposé, alors toutes les conditions
étaient réunies pour que le double du pharaon, son « ka », puisse se libérer
sans contrainte, franchir les pièges du pays des mondes inférieurs et enfin
réussir le passage menant à la Voie de la Libération, qui est la Voie de la
Lumière. C’est
ce que permettait de réaliser la chambre royale de la Grande Pyramide de
Chéops, sur le plateau de Guizèh. Le principe religieux était que celui qui
connaissait ces voies pouvait enfin échapper au cycle infernal des morts et
des renaissances et atteindre la Libération dans la Lumière. L’initiation
première La véritable initiation a pour but de donner à l’adepte les
techniques pour ce voyage au pays des réalités parallèles, de lui permettre
d’acquérir ainsi la vraie connaissance, pour qu’il soit préparé au voyage au
Pays des Morts par une expérience réelle et vécue. Alors il pénétrera dans la
Voie de la Libération, but suprême de toute sa recherche spirituelle. Il
n’y a qu’une initiation, c’est celle qui prépare à la mort, et le véritable
initié est celui qui sait enfin que la vie n’a qu’une fonction : préparer à
la mort afin de sortir par le Chemin de Lumière, suivant l’expression même
des anciens Égyptiens. Il sait alors que le moment juste est arrivé, et c’est
pourquoi les astrologues classiques ont tant de mal à voir l’arrivée de la
mort sur un horoscope : ils cherchent les figures maléfiques, les porteurs de
mort, la présence de Saturne ou de Mars, alors que, chez un sujet évolué
spirituellement, la mort est annoncée par des figures astrologiques
bénéfiques, porteuses de joie. Connaître
tous les états possibles de conscience, même les plus mystérieux, parcourir
les voies parallèles, c’est en dernier ressort, pour le sage, cheminer avec
justice dans les voies du « connaître Dieu ». Toute autre motivation est
dangereuse. Les expériences modernes vont-elles enfin nous permettre de
comprendre les sagesses antiques ? Le voyage dans le monde des réalités
parallèles, le dédoublement du Principe-Conscient vont-ils nous permettre de
mieux entrer dans la Voie Juste ? On y trouve des explications sur : les 3 niveaux, la porte et la grotte, la coudée royale, la grande pyramide, le Tombeau de la chrétienté, itinéraires, lieux et géographie sacrée, le nombre d’or, le Yin et le Yang. |
LES LEÇONS DE LA HAUTE MAGIE |
Sarane Alexandrian |
Edition Rafael de Surtis |
2012 |
L’esprit
fait l’objet d’un enseignement officiel ; mais l’âme ? Est-elle une
et indivisible, tripartite, ou une imposture ? Que sont le corps astral,
les esprits élémentaires, les arts divinatoires, la démonologie, le Zohar, la
Kabbale ? Croire ou ne pas croire ? J’y « crois parce que
c’est absurde », répondit St Augustin. Sarane
Alexandrian
creuse la question et y répond en toute liberté : « Je suis un
sceptique intégral, et même quelquefois un gnostique moderne… »
L’auteur aborde ensuite la superstition et la croyance religieuse. Les
superstitions populaires ne sont-elles pas des réminiscences d’un culte
ancien au sein de la religion nouvelle rendue toute puissante par l’avènement
de l’empire chrétien d’Occident ? Les religions ont été chargées d’apporter des consolations sur le drame de la cessation d’être ; mais les conceptions de la mort ne relèvent t’elles pas de la philosophie-fiction ? Qui était Joséphin Péladan ? Qui était Luc Dietrich ? Tout au long de ce livre, l’auteur, écrivain et intellectuel d’exception, qui a prolongé et actualisé le surréalisme tout en élevant le non conformisme en Art de vivre, répond en s’opposant très fort au charlatanisme, cat il y a dans toutes ces questions un projet grandiose, qu’on aimerait ne pas perdre : extraire un principe commun dont on se servira pour définir l’idéal de l’homme universel. L’auteur donne sa version sur les différences entre
l’hermétisme, l’occultisme et l’ésotérisme L’ésotérisme est la transmission du savoir secret des
premiers âges. Il est admis que les prêtres de l’ancienne Egypte, dont
Jamblique a évoqué les mystères, ceux de l’Iran antique professant le
Mazdéisme, les Pythagoriciens qui excluaient de leur communauté quiconque
divulguait un point de leur doctrine, les écoles gnostiques du 1er
siècle de l’ère chrétienne, les kabbalistes informés de l’enseignement
oral que Moïse communiqua à 70 vieillards d’Israël auxquels il
révéla ce que lui avait dit Dieu au sommet du Mont Sinaï, les druides qui
apprenaient par cœur les textes celtes sacrés qu’ils citaient aux fidèles, ne
voulant pas qu’ils soient consignés dans des livres, les sociétés
initiatiques du XVIIIe siècle se réclamant de l’Illuminisme, possédaient des
connaissances et des pratiques qu’il est bon d’avoir pour être une
personnalité hors du commun. On devient alors un initié, au terme d’une initiation acquise auprès d’un maître ou par des recherches solitaires paradoxales. Le mot « ésotérisme » » vient d’un mot grec qui signifie : je fais entrer, j’ouvre une porte, je fais passer de l’extérieur vers l’intérieur, je révèle les vérités cachées. L’ésotériste cherche inlassablement ces vérités cachées dans les symboles et les allusions des images et des écrits du passé et en tire des enseignements spéciaux. L’hermétisme est l’ensemble des croyances et des
pratiques se rapportant à l’alchimie, qui se référait aux préceptes de la
Table d’Hermès et dont les adeptes se qualifiaient entre eux de « fils
d’Hermès ». Ce qu’on appela médecine hermétique, fut la médecine
inaugurée par Paracelce, soignant les malades avec des médicaments préparés
par des opérations alchimiques. L’Hermès
des alchimistes n’est pas le dieu grec, ni le mercure romain, c’est Hermès
Trismégiste (Trois fois grand, parce qu’il a eu 3 vies successives), un
savant prodigieux, né avant le Déluge et qui dans sa première vie inventa
l’astronomie et la médecine, puis dans sa seconde vie à Babylone construisit
Babel, enfin dans sa troisième vie il se consacra au Grand Œuvre en Egypte.
Une école gnostique au IIe siècle rédigea quantité de traités sous le nom
d’Hermès Trismégiste. Cette philosophie de l’alchimie hermétique s’est
élargie au fil des siècles pour englober, la recherche de la Pierre
philosophale, mais aussi la médecine spirituelle. L’occultisme est un mot inventé par Eliphas Levi
(Abbé Constant) en 1856 avec son livre « Dogme
et rituel de la Haute Magie » ; ce mot défini le
mouvement de philosophie occulte qui au XIXe siècle, s’efforça de propager et
de mettre en pratique les moyens de contrôle de la réalité par la magie, non
pas la magie noire, mais la magie divine « science
traditionnelle des secrets de la nature, qui nous vient des mages ».
L’occultisme avait recours au magnétisme, à la lumière astrale, au corps
astral, aux esprits élémentaires, aux arts divinatoires, aux médiums et
s’opposait catégoriquement au spiritisme et à la théosophie. Dans son livre d’Eliphas Levi affirmait : « oui, il existe une science qui confère à l’homme des prérogatives en apparence surhumaine… Oui, tout ce que les légendes en ont dit était vrai » Il déclarait aussi « Il n’y a qu’un dogme en magie et le voici : le visible est la manifestation de l’invisible ». Après la mort d’Eliphas Levi, Papus vers 1885 en assura la continuation par des conférences, des livres et des brochures.
Au sommaire de cet excellent ouvrage tiré à 200
exemplaires : L’âme et l’esprit - Considération sur le monde occulte Le grand Principe du Tout - Ontologie de la mort Phénoménologie des Superstitions populaires - Le livre des rêves de Luc Dietrich - Joséphin Péladan et le rêve de l’érotisme mystique -
Edition Rafael de Surtis – 7 rue St Michel - Cordes - 81170 |
rituels
et pratiques magiques des indiens d’amÉrique |
John creek |
Edition
quebecor |
2002 |
L’auteur nous invite à plonger au
milieu des rituels et pratiques magiques des indiens. Nous sont dévoilés
certains secrets concernant la pratique de cette spiritualité. Les rituels
chamaniques, près de la nature sont faits pour nous faire rêver et nous
enchanter. Les
membres de la nation naskapie sont au nombre de 850 environ. Il y a un
seul village naskapi au Québec, Canada, Kawawachikamach, situé à une
quinzaine de kilomètres au nord de Schefferville. La population parle naskapi
et utilise l’anglais comme langue seconde. Chez les naskapis, l'âme est une
ombre, une étincelle ou une petite flamme qui sort par la bouche. |
coomaraswamy - la
signification de la mort « meurs avant que
tu ne meurEs » |
a.k.
coomaraswamy |
Edition Arché |
2001 |
Qui est Satan ? Où est
l’enfer ? Que devenons-nous après la mort ? Des débuts de pistes sont
ici présentés à partir de textes hindous, platoniciens et néo-platoniciens.
Ceci est important si on veut évoluer dans des degrés de connaissance en vue
de sa libération définitive. Que devenons-nous
après la mort ? ». La réponse à cette question dépend de ce que l'entend par
"nous". Précisément, la Tradition considère en "nous"
une nature céleste, spirituelle, immortelle et une nature terrestre,
corporelle, mortelle. La nature céleste peut être comparée à l'Intellect-Roi
impassible qui se tient dans un char dont, normalement, la nature terrestre
figurée par la Raison devrait maîtriser la fouge passionnelle des chevaux. En
fait, actuellement, par suite de la Chute originelle et du devenir centrifuge
de l'humanité, les puissances individuelles de l'être humain sont insoumises,
voire rebelles à leur Seigneur et à leur Guide. Toutefois, l'état
primordial peut être rétabli, virtuellement sinon réellement, moyennant une
régénération et une initiation, permettant de parcourir, en partie ou en
totalité, la Voie des Ancêtres ou la Voie des Dieux dans le but de parvenir à
l'ensevelissement final dans l'Océan de la Possibilité infinie. Dans ces
conditions, on prend conscience de la complexité des diverses situations à
envisager pour caractériser le devenir posthume de ce "nous"
impliqué dans la question ci-dessus. Les études de ce
recueil s'appuient sur les écrits hindous, platoniciens et néoplatoniciens
pour élucider cette question de "psychologie traditionnelle». Celle-ci
a, en effet, une importance capitale pour l'homme et son évolution posthume
selon les degrés de connaissance qu'il aura acquis, et les étapes qu'il aura
atteintes dans son "voyage divin" en vue de sa libération
définitive. Au sommaire de cet
ouvrage : Sur la psychologie, ou plutôt la pneumatologie dans l’Inde et dans la Tradition - Qui est Satan et où est l’enger ? - La signification de la mort - « Socrate est vieux » implique-t-il « Socrate est ? » - Mahâ Purusha comme « Suprême identité » - Les aspects Bhakta de la doctrine de l’Atman - Le Déluge dans la tradition hindoue - |
ÉPIGNÔSIS - vaincre la mort ? Cahier N° 16 |
EPIGNÔSIS
- Yves dauge |
Edition ÉPIGNOSIS |
1986 |
Qu’est-ce que la mort ? : Une réalité complexe, qui ne concerne pas seulement
l’homme physique. Un enchaînement de processus dont la source se situe au
plan spirituel, et qui désorganise complètement notre système énergétique, du
plus subtil au plus dense.
Au sommaire : La victoire sur la triple
mort par Yves
Albert Dauge Miroirs de la mort, suivie du poème
« le seul Vivant » par Jean Biès Morts et résurrections par Marie-Madeleine
Davy Le message de prière par les moines du Mont
Athos par Michel
Bertrand Seule est la vie – Extraits des Révélations
de l’invisible Pâques : l’archétype de la
Résurrection ; ses mystères et ses applications pratiques par Peter
Roche de Coppens Les ondes d’esprit, extrait du livre de Jeanne
Morrannier. La totalité du réel Frithjof Schuon : un visage de la
sagesse éternelle par Jean
Biès Le Tryptique alchimique de la Justice, la Tempérance et l’Etoile dans le Tarot par Claudius Barbat |
IMMORTALITÉ
|
VINCENT KLEIN |
Edition PARDḔS |
2000 |
L’Immortalité n’est
pas un mythe…C’est ce que tente de prouver l’auteur tout le long de ce livre,
proposant, par ailleurs, une démarche initiatique tout à fait particulière.
Commençant par décrire les progrès de la médecine, de la génétique, de la
cosmétologie, de la cryogénie même, le chapitre premier est celui de la quête
de la longévité du corps physique. Puis vient le concept du temps, la
modulation de la perception de la durée et de l’appréhension de ce que peut
être l’éternité, ou comment se donner l’impression de vivre mille ans !
Mieux qu’une élucubration théorique, le chapitre deuxième décrit même les
moyens du gain de temps au quotidien. Puis vient le chapitre troisième et
tout ce que la science ésotérique la plus pointue peut offrir comme promesse
d’immortalité, tant par le biais de l’instinct
et de l’intuition que par le
travail sur l’énergie, le
recours à la magie du Verbe et de ses
vibrations, aux Forces Elémentales, à
la méditation yogique et d’autres méthodes vers l’éveil du feu-serpent
de la kundalini.
Sur le
plan physique et matériel, de nombreuses recherches se font sur l’immortalité
du corps :
La première personne qui vivra jusqu’à 1 000 ans pourrait déjà être née. À
l'origine de ces propos, Aubrey de Grey, un gérontologue dont le travail
porte sur la lutte contre le processus du vieillissement. En 2009, cet ancien
informaticien diplômé de l’Université de Cambridge crée au cœur de la
Silicon Valley la fondation SENS (Strategies for Engineered Negligible
Senescence), un organisme de recherches qui tente de remédier au
vieillissement et de prolonger indéfiniment la durée de vie de
l’homme. Un projet ambitieux qui a séduit Peter Thiel, le fondateur
de PayPal, au point qu'il y contribue à hauteur de 600 000 dollars (527 000
euros) par an. Car
la quête de l’immortalité a gagné la Silicon Valley, ce célèbre pôle
californien à l’origine spécialisé dans le développement des
technologies de pointe. En 2013, le géant Google s’est ainsi lui aussi lancé
dans ce pari fou en créant la California Life Company, ou Calico, dans
laquelle ont été investis des dizaines de millions de dollars. Une start-up
dont les travaux restent pour le moment encore peu connus, mais qui
chercherait à « soigner la mort », selon le magazine Time. Eradiquer
les maladies liées à la vieillesse pour permettre à l’être humain de vivre en
bonne santé plus longtemps, voilà l'objectif affiché par ces recherches d’une
nouvelle ère. Pour Aubrey de Grey, vieillir n’est qu’un problème médical que
la science peut résoudre. « Je suis juste pragmatique. Je n’ai pas
envie de tomber malade et je n’ai pas envie que vous tombiez malade. Voilà de
quoi il s’agit. Je ne travaille pas tant sur la longévité que sur les moyens
de garder les gens en bonne santé » a-t-il ainsi expliqué. Aujourd’hui,
le record de longévité humaine est de 122 ans, âge auquel la Française Jeanne
Calment est décédée. Mais certains scientifiques affirment que d'ici dix ans,
le développement de remèdes contre le vieillissement permettra d’augmenter
notre durée de vie de deux à trois ans. Parmi
les grands axes de la recherche, les thérapies régénératives : ainsi, pour
lutter contre l’atrophie des tissus et des organes, la fondation SENS
(Silicon Valley) investit dans les travaux sur la transplantation d’organes
cultivés in vitro à partir de cellules souches. En France, des tests
d’impression 3D de peau ont été réalisés par l’équipe de Fabien Guillemot,
chercheur à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale
(Inserm). Pour ce scientifique, les résultats obtenus laissent penser que,
d’ici une dizaine d’années, la bio-impression de certains tissus pourrait
être utilisée dans le cadre de la médecine régénérative. Autre
piste : la modification génétique. L’une des dernières études en date liée à
l’allongement de la vie humaine nous vient ainsi d’une équipe de
scientifiques de l’Institut de biologie cellulaire de l’Université de Berne,
en Suisse. Publiés dans la revue Cells, leurs travaux démontrent qu’il
est possible de prolonger considérablement la vie d’un être vivant en
activant un gène qui détruit les cellules malades de l’organisme. En
pratique, les biologistes ont réussi à augmenter de 50 à 60 % la durée de vie
moyenne de mouches drosophiles. Mais ils espèrent surtout que, dans un futur
proche, les mêmes résultats pourront être obtenus chez l’homme. Constat
similaire aux Etats-Unis, à l’Université de Brown, où des expériences ont
récemment permis d’élever de 15 % la durée de vie moyenne de souris, en
bloquant un gène appelé Myc, également présent chez l’être humain, et
surexprimé chez les patients souffrant de certains cancers. Mais les chercheurs pourraient aller encore plus loin : « Je ne vois pas de limite biologique absolue à l’âge humain », explique ainsi Craig Venter. Ce biologiste fait partie des premiers chercheurs à avoir séquencé le génome humain. Persuadé que l’immortalité cellulaire est possible, il a cofondé, au printemps 2014, Human Longevity Inc. Objectif : allonger l'espérance de vie de l'homme en combinant les avancées dans l'étude du génome et les cellules souches. Mais au-delà de la prouesse scientifique, ces recherches soulèvent une question à laquelle personne n'a la réponse : quelles seraient les conséquences d'un allongement de la durée de vie dans un monde qui comptera 2 milliards d'êtres humains de plus à nourrir d'ici 2050 ? |
LA VIE APRÈS LA MORT DANS LES CROYANCES DE L’HUMANITÉ |
J.T. ADDISON |
Edition PAYOT |
1936 |
Les croyances post-mortem dans les
religions et les grandes philosophies. La
survie, sous un aspect ou un autre, à la dissolution finale du corps humain,
est une croyance apparemment plus répandue que la croyance en Dieu ; elle est
même partagée par certains athées, comme Mac Taggart. En
confirmation de l'approche scientifique, nous dirons un mot des conclusions
de médecins et scientifiques sur les milliers de cas constatés et répertoriés
de ces "expériences de mort imminente". Et ceci nous permettra
peut-être une heureuse conclusion. |
le festin
d’immortalitÉ, le banquet cÉleste |
par j. bonnet |
Edition Dervy |
1997 |
Préfacé par J. Kelen ce livre
traite du banquet céleste dans les traditions Hindoue – Scandinave – Celtique
- Chinoise et Judéo-chrétienne - . Le thème du banquet dans les différentes traditions. Le thème
de la nourriture et du festin est, on le sait, universel. Il n'est pas
surprenant que l'ensemble des traditions religieuses ait transposé dans
l'ordre spirituel une donnée aussi fondamentale, aussi constitutive de
l'homme et des êtres vivants que l'alimentation et la boisson : c'est cela le
festin d'immortalité. Connaisseur averti des cultures d'orient et d'occident,
Jacques Bonnet examine ici en profondeur les mythes fondateurs et les rites
qu'observe, en diverses civilisations, le banquet des dieux. Que ce soit en Inde, en Chine, dans l'ancien monde celtique, au sein du judéo-christianisme ou dans les légendes du Graal, il s'agit toujours de réunir l'humain et le divin autour d'un repas festif où la joie partagée n'est plus celle de ce monde. Echange, dialogue, ouverture sur en-haut, la consommation de mets raffinés et de vins capiteux dans une ambiance harmonieuse, chargée de musique céleste et accompagnant de nobles propos, prélude à la transformation sacrificielle de la nature humaine en celle des dieux. Car loin d'alourdir, de river l'homme ici-bas, le sens du festin ouvre au contraire vers la légèreté sans attaches : l'immortalité n'est pas reconduction perpétuelle de nécessités terrestres mais l'élévation vers des noces spirituelles, libération en un mot. La vraie gratuité préside à ce repas : celle qui consiste, pour l'homme, à se dégager des tentations et à partager ; et, pour dieu, à s'offrir en nourriture pour la vie éternelle |
la mort
dans tous ses États |
Francis ducluzeau |
Edition DERVY |
1998 |
Comment s’affranchir de notre peur
de la mort et découvrir son potentiel d’enseignement ?
sacrifice, des rites funéraires, des meurtres fondamentaux, du logos de Platon, d’Aristote, du stoïcisme, d’Épicure, Heidegger, Lévinas, Freud, la vie après la mort, des voyages aux confins de la mort, de l’Apocalypse, du Christ cosmique, du Bardo Thödol, la méditation, le deuil, l’art de mourir. |
la
survie après la mort |
L’Alliance mondiale des religions |
LE CERCLE DE LUMIÈRE |
1967 |
Ce premier ouvrage, réédité avec
l’autorisation de l’Alliance Mondiale des Religions présidée aujourd’hui par
le professeur Charles Pidoux, rassemble les actes d’un colloque tenu en 1967
sur la vision et le devenir eschatologique de l’homme selon les concepts de
chacune des grandes religions.
|
MORT, RÉGRESSION ET RENAISSANCE selon la psychologie jungienne |
Marie-Louise Von Franz – Barbara Hannah - Alfred Ribi - Gotthilf Isler - Hansueli F. Etter |
Edition Entrelacs |
2014 |
En
partant de la vision jungienne de l’au-delà, avec quatre autres auteurs qui
abordent ces questions, et en chef de file de la réflexion sur ce thème,
Marie-Louise Von Franz propose quelques considérations de nature à la fois
théorique et pratique sur le processus du vieillissement, le grand âge et la
préparation à la mort. Barbara Hannah, sa collègue et amie,
se penche ensuite sur le cas d’un homme qui, ayant perdu sa foi en abordant le
versant déclinant de sa vie, se voit confronté à l’impérieuse nécessité de se
forger une attitude nouvelle, de nouveaux concepts, de nouvelles théories,
c'est-à-dire presque tout revoir par rapport à la vie et à son image de Dieu. Dans l‘essai suivant, Alfred Ribi nous
offre tout un florilège de songes et visions sur le thème et développe l’idée
selon laquelle le processus de la mort est autant pour chacun de nous que
pour toute l’espèce humaine, une tâche à accomplir afin de se persuader que
quelque chose existe après la mort, ce qui débouchera sur le fait de naître à
une autre vie. A la lumière des légendes populaires
collectées en Suisse, Gotthilf Isler nous apporte les témoignages de sagesse
du peuple, hommes et femmes, au sujet de la mort et de l’éternité telles
qu’elles transparaissent à travers d’impressionnants événements
synchronistiques, avec en toile de fond les théories jungiennes. Reprenant la parole, Barbara Hannah
nous initie à la confection du corps de diamant selon l’alchimie et l’hermétisme
chinois ou, en termes occidentaux, à la distillation du lapis, la pierre
philosophale, couronnement de la vie terrestre et entrée dans l’immortalité
avec son corps de gloire. Pour finir, nous suivons, sous l’égide
de Hansueli F. Etter, la légendaire vie et mort de saint Meinrad, l’ermite
d’Einsiedein en Suisse, qui illustre l’intégration de l’ombre personnelle, la
rencontre avec l’image de Dieu et l’acceptation du côté sombre de la divinité
en la personne de la Sainte Vierge. L’auteur met du même coup en perspective
les images archétypiques et leur lent développement à travers les siècles. Au sommaire de cet
ouvrage magnifique : Marie-Louise Von Franz :
le grand âge et la mort, leur signification pour la thérapie analytique des
personnes âgées, selon la conception de C.G. Jung Barbara Hannah :
Régression ou renouvellement dans la vieillesse. Morceau choisi de Jung à ce
sujet, tiré du Rosaire des Philosophes au congrès de Zurich en 1941. Alfred Rabi :
La vie après la mort selon la psychologie jungienne. L’inconscient collectif
et les couches inconscientes de la Psyché. Gotthilf Isler : Le
grand passage. L’individuation. La brutalité et l’arbitraire de la mort peut
conduire au doute d’un Dieu miséricordieux. Barbara Hannah :
De l’au-delà. Les divers cotés sombre et clair, noir et blanc que l’on trouve
dans diverses traditions et civilisations. Hansueli F. Etter :
L’ermite Meinrad de la forêt sombre, sa vie, son image de Dieu, sa
décapitation, sa biographie, sa légende et son interprétation. |
cet
au-delÀ qui nous attend |
Jean prieur |
Edition LANORE |
1974 |
Il y est question d’immortalité,
de l’esprit, des auras, du corps métaphysique de télépathie, de dédoublement,
des spirales du cortex, des rêves et des songes, des lois universelles,
animus et anima, et du Christ universel. Existe-t-il une conscience ou une
vie après la mort ? Peut-on communiquer avec les morts ? En principe, pour un
être humain, la mort ne signifie pas la fin, mais seulement le passage dans
un autre monde généralement nommé « au-delà », parce qu’il se trouve au-delà
des capacités de perception de nos sens physiques. Lorsque l’âme humaine se
détache du corps terrestre, la conscience s’en sépare également. Au cours de
ce processus et peu de temps après, l’être humain décédé se trouve encore à
proximité de son environnement terrestre habituel. C’est pourquoi il fait lui
aussi l’expérience de nombreux événements qui se produisent ici. Il peut
également percevoir les intentions et les pensées des personnes restées sur
Terre et auxquelles il était lié. La mort constitue la naissance dans le
monde de matière subtile. Cette naissance est vécue la plupart du temps de
façon agréable. Dans les récits de mort imminente, on rapporte souvent que
des parents déjà décédés sont là pour accueillir l’âme et lui permettre de «
passer le seuil » plus facilement. Après
une période de transition, chaque personne décédée accède à un environnement
de l’au-delà qui correspond exactement à sa propre vie intérieure,
c’est-à-dire au monde qu’elle a formé par ses pensées et ses intuitions. On
pourrait dire que ce qui, sur Terre, constitue le monde animique intérieur
devient, après la mort, l’environnement extérieur réel. On pourrait également
dire qu’il existe différents plans dans l’au-delà. C’est toujours l’état de
notre âme qui détermine ce qui nous attend après la mort et le milieu dans
lequel nous pourrons poursuivre notre évolution spirituelle. Nous préparons
donc nous-mêmes notre « ciel » ou notre « enfer ». Il est possible d’établir
une liaison avec les êtres qui sont passés dans l’au-delà, au moyen des
rêves, mais aussi par la pensée consciente. On peut donc aider une personne
décédée qui nous était chère en la soutenant par de bonnes pensées afin
qu’elle poursuive son cheminement. Quand
on sera soi-même décédé, il se peut qu’on ait la possibilité de revoir une
personne défunte de laquelle on se sentait intérieurement proche ; cependant,
c’est finalement l’état de l’âme de cette dernière qui déterminera dans
quelle mesure il sera possible de cheminer à nouveau ensemble. Depuis
longtemps, on tente de se mettre en rapport avec les personnes décédées par
l’entremise de médiums ; cette pratique est cependant à déconseiller, car il
existe trop d’incertitudes relatives à ce type de contacts, et des efforts
destinés à établir une liaison à tout prix peuvent engendrer des liens
animiques contraignants et des problèmes de nature psychique. La
peur de la mort est largement répandue, car ce sujet est généralement
considéré comme tabou dans notre société ; par conséquent, l’individu reste
seul avec ses pensées. En outre, l’image matérialiste du monde qui prédomine
de nos jours accentue ce type de craintes. Si l’on croit que l’être humain
est uniquement son corps, c’est-à-dire un assemblage de chair, d’os et de
cellules cérébrales, il est naturel de se demander ce qu’il peut en rester
quand tout se décompose après la mort. Cependant,
lorsqu’on examine de plus près l’hypothèse que l’homme soit uniquement son corps,
on découvre qu’elle n’est pas fondée. Le simple fait de posséder un « monde
intérieur » ou une « vie intérieure » (nous pouvons, par exemple, aimer ou
ressentir la beauté) contredit cette idée. Tout ce qui est intrinsèquement
humain n’est pas matériel ; pensez à votre conscience et à votre faculté
cognitive. Votre conscience, ou votre « moi », ne change pas avec les
cellules corporelles, elle ne vieillit pas ; elle accomplit plutôt son propre
processus de maturation et d’évolution à partir des expériences que vous
faites au cours de votre vie. C’est d’ailleurs dans ce processus de
maturation de la conscience que repose le sens de la vie, et ce processus ne
s’arrête pas avec la mort physique.
|
éliezer
ou LA descente aux enfers |
M. souchet-robert |
Edition DU PRIEURE |
1995 |
L’expression « descente aux Enfers
» peut réveiller des images un peu inquiétantes, car les Enfers sont
synonymes de Tartare, de monde des Ombres, d’Au-delà. Mais le monde
souterrain est aussi symboliquement le lieu des riches gisements, des
passages de la mort à la vie (germination du grain de blé), des métamorphoses
(chrysalide en papillon). La descente aux Enfers peut alors symboliser
l’expérience initiatique : Vie – Mort – Renaissance. Dans le labyrinthe
intérieur se trouve le trésor du « Soi caché », cet
« étrange étranger » qu’est l’autre pôle de nous-mêmes. Les rituels antiques et les
thérapies modernes se révèlent frères du travail analytique sur soi-même.
Tous les passages d’un état de conscience ordinaire à cet autre plus subtil,
qu’on nomme « état second », nécessitent un passage par une mort symbolique (une descente
aux Enfer) : « petite mort » de l’amour – coupure du « mental » dans la
transe – changement d’état de conscience dans le rêve ou dans les états
proches de la mort : agonie, NDE (Near Death Experience).
|
en
route vers oméga |
Kenneth ring |
Edition R. LAFFONT |
1991 |
Une expérience de mort imminente ou N.D.E. – que huit millions d’Américains ont vécue – a lieu
lorsqu’une personne meurt cliniquement, puis revient à elle et témoigne de
phénomènes troublants : flottement hors du corps, entrée dans un tunnel
sombre, défilé des images de la vie, rencontre d’une lumière blanche
brillante…
|
EXPÉRIENCES DE MORT IMMINENTE (EMI ou
NDE) ET L’APRÈS-VIE |
Marc-Alain
DESCAMPS |
Edition
DANGLES |
2008 |
Qu’y
a-t-il après la mort ? Comment percer le mystère des expériences
de Mort Imminente (EMI ou NDE) ? Pourquoi ces expériences se
multiplient-elles à notre époque ? Leur découverte d’une lumière
et d’amour infinis annonce-t-elle un message d’espoir sur un au-delà ? Les
EMI ouvrent une perspective nouvelle qui soulève partout dans le monde un
intérêt passionné et suscite la curiosité scientifique. Les témoignages de
ceux qui sont revenus des premières étapes de la mort, nous réconcilient avec
notre passé le plus lointain et nous ouvrent les portes d’un avenir apaisé.
Ils laissent entrevoir la mort comme la continuité de la vie dans un autre
monde que les corps physiques perçoivent mal, un monde qui est source d’une
compréhension et d’un amour infinis et dont l’approche par l’EMI induit chez
la personne, altruisme et générosité. Ces
témoignages jettent également un éclairage nouveau sur la richesse des
mythologies de la mort héritées des civilisations anciennes (Grecs,
Egyptiens, Chrétiens, Tibétains, et autres Orientaux…). Toutes les EMI
présentent des composantes universelles, culturelles et personnelles
révélatrices. Les sorties hors du corps ont contribué à changer notre
conception de la mort, notre société, notre système de soins et notre
attitude face aux mourants et à la vie en général. L’étude de ces EMI par le Dr Moody, spécialiste mondial de ces
EMI, l’a conduit à établir un plan en 18 étapes : 1/
La personne est en danger de mort, souvent elle est dans le coma ou à
l’agonie 2/
La personne ne ressent plus de souffrances, mais entend ce qui se dit autour
d’elle 3/
Un état de paix et de bien-être l’envahi 4/
Tout est noir, c’est l’obscurité, la nuit. 5/
C’est la sortie hors du corps appelée décorporation, cela peut se faire de 2
façons, soit le sujet flotte au plafond et entend tout ce qui se passe dans
la pièce, soit le sujet part dans une sorte de voyage astral, sorti de ses
rêves ou imposé. 6/
La vision de personnes décédées ou de parents morts 7/
Des distorsions du temps et de l’espace. Le temps est arrêté ou la pensée
s’est accélérée. 8/
Un tunnel ou puits où l’on avance en flottant avec un rétrécissement du champ
de vision. 9/
Au bout du tunnel, un point lumineux. 10/
Le sujet entend des sons, des chants, un bruit strident. 11/
Certains voient des images paradisiaques, des champs lumineux. 12/
Peuvent s’y ajouter des rencontres avec des entités, des messagers. 13/
Rencontre avec la Lumière-Amour non éblouissante. L’ensemble est vivant. 14/
La question est : « Qu’as-tu fait de ta vie ? »,
alors se produit le bilan de vie total ou en détail, chronologiquement ou en
partant de la fin. 15/
La connaissance totale, certains sujets ont l’impression d’avoir les réponses
à toutes leurs interrogations préalables, à leur retour ils ne se
rappelleront de rien mais auront une très grande soif de connaissance. 16/
La certitude d’une barrière ou frontière non franchie. Retour accepté avec
regrets 17/
Retour dans le corps avec la certitude que la mort n’est qu’un passage, la
mort ne leur fait plus peur, au contraire ils ont hâte de repartir vers ce
tunnel 18/
Un grand besoin de changement de vie positif, voué au service des autres.
Besoin de spiritualité accrue, et une vie désormais consacrée à l’amour
inconditionnel, au dévouement et au service des autres. |
expÉrience
de mort imminente – N.D.E - actes du colloque
2006 |
Divers intervenants |
Edition S 17 PRODUCTION |
2006 |
Le 17 juin 2006, à l’initiative d’une jeune journaliste de 28 ans, Sonia
Barkallah, les meilleurs experts internationaux de l’Expérience de Mort imminente
(EMI ou NDE pour Near – Death Experience) se réunissaient à Martigues autour
du Dr Raymond Moody, auteur de « la Vie après la Vie », pour faire le bilan
de 30 années de recherches et de réflexions autour de ce phénomène hors du
commun, vécu par des dizaines de millions de personnes dans le monde.
Une source de connaissance et de
compréhension exceptionnelle pour quiconque s’interroge sur la nature de la
conscience et le sens de la vie. |
EXPḖRIENCE DE MORT IMMINENTE
– LA VIE APRḔS LA MORT, LES PREUVES - |
Jeffrey Long |
Edition Jean-Claude Lattes |
2012 |
Cet ouvrage expose les résultats de
la plus grande étude scientifique jamais réalisée sur les expériences de mort
imminente (EMI
ou NDE) établie sur plus de 1300 témoignages recueillis dans le
monde entier, de toutes les croyances, de tous les âges, de toutes les
origines, de toutes les cultures et de toutes les couches de la société. Elle met en évidence 9 preuves
constitutives d’une forme de vie après la mort : du phénomène de
décorporation au bouleversement profond de l’existence qui découle d’une expérience hors du commun et difficile à
comprendre. Un certain nombre d’entre nous ont
survécu à la mort et voyagé vers une dimension pour l’instant inconnue, sans
qu’aucune explication rationnelle ne permette de le justifier. Le docteur
Jeffrey Long a créé la Fondation de recherche sur les EMI en Louisiane, son
site est ouvert à tous ceux qui cherche à comprendre ou veulent témoigner – |
EXPÉRIENCES DE MORT IMMINENTE – 2e
Rencontres internationales de Marseille 2013 |
Sonia
Barkallah |
Edition
S17 Production |
2013 |
Ces
rencontres de Mars 2013 à Marseille furent d’un niveau exceptionnel. Des
témoignages d’une profondeur et d’une richesse inouïe, des échanges et des
débats essentiels sur les enjeux qui fondent l’avenir de nos sociétés. Notre regard
sur la mort peut-il évoluer ? Est-il rationnel d’envisager la survie de
la conscience ? Comment parler de la mort aux enfants ? Les
expériences de Mort Imminente (EMI) peuvent-elles éclairer les questions
éthiques qui entourent la fin de vie ? Le docteur
Raymond Moody, psychiatre et philosophe, auteur de « la vie après la
mort », nous fait partager une réflexion nourrie au scepticisme grec
originel et mûrie par 50 années de confrontation à l’indicible. Il envisage
aujourd’hui rationnellement la poursuite d’une autre forme d’existence après
la mort, et travaille à l’élaboration d’un appareil logique destiné à mieux
comprendre ses expériences. Le docteur
Eben Alexander, neurochirurgien, universitaire, ex-enseignant à l’école de
médecine d’Harvard, raconte l’expérience extraordinaire vécue au cours de 7
jours de coma consécutif à une méningite bactérienne foudroyante, et la façon
dont sa vie d’homme et de médecin en a été bouleversée. Un homme d’une
chaleur et d’un charisme exceptionnel, qui a touché au cœur le public de
Marseille. Le docteur
Eyat Goldberger, médecin israélien en unité de soins palliatifs et
spécialiste de l’étude de la Kabbale, expose les parallèles spectaculaires
entre les expériences vécues à l’approche de la mort et la tradition mystique
juive. Rajaa
Benamour, économiste marocaine, raconte une EMI dont elle a rapporté une
mémoire et un savoir qui l’ont reconduite à l’université pour étudier la
cosmologie et la physique quantique. Ce colloque
nous fait partager l’expérience des médecins français : Olivier Chambon,
psychiatre et psychothérapeute, Jean-Jacques Charbonier et Jean-Pierre
Postel, anesthésistes-réanimateurs, également Bernard Samson, médecin
généraliste, du psychologue Eric Dudoit et sa consœur sophrologue Eliane
Lheureux, mais également d’autres intervenants dont cet ouvrage nous donne
leurs interventions. Au sommaire : Sonia Barkallah : Fait l’introduction de
ces rencontres et propose un débat sur : mort ou pas mort, sont-ils
réellement morts pendant une expérience de Mort Imminente ? Quelle
redéfinition pour les EMI ? Raymond Moody : Les visions des
mourants Penny Sartori : Les expériences de mort
imminentes dites « négatives » Eric Dudoit : La peur de la mort Jody Long : Réflexions autour des quatre thèmes
suivants : 1/ 4e dimension ou dimension supérieure dans les
EMI ? 2/Les Emi interculturelles 3/Enquête sur les guérisons suite à une EMI 4/Peut-on vivre volontairement une EMI ? Eyal Goldberger : Les visions des
mourants - comparaison avec les EMI et la conscience accrue à l’approche de la
mort, à partir de l’étude des écrits traditionnels juifs - Raymond Moody : Les expériences de mort
partagées ou EMI empathiques - Eben Alexander : Expériences
personnelles Jeffrey Long : La réalité des
EMI : 9 éléments de preuves tangibles et ce que nous apprend le contenu
spirituel des récits d’EMI - Des débats
s’engagent sur : Les témoignages d’EMI
comme outil thérapeutique pour les patients - Comment parler de la mort aux
enfants et aux adolescents ? - Analyse et bilan de vie dans les EMI, la
clé de la transformation positive ? L’expérience de neurostimulation du
Pr Olaf Blanke - Comparaison entre sensation des « membres
fantômes » et perceptions lors des EMI - L’apport de la connaissance des
EMI aux grands débats de société autour de la mort : Intérêts médicaux,
éthiques et politiques - Être médecin et vivre une EMI, quelle pratique
après ? Les EMI comme outils pédagogiques pour les soignants et les
étudiants - Le
témoignage de Rajaa Benamour et un cas d’étude pour la science - Interview
vidéo du Dr Mohammed Karim Joua et de John Martin Fisher Ont
participé également à ce colloque : Dr Penny
Sartori - Vanessa Charland-Verville - Claire Bazin - Xavier Rodier - Bernard
Dubreuil - Christophe Lopez - Annie Babu - Sylvie Cafardy - Joël Jacques - S17production.com ou sur Amazon. Il y a également un DVD |
EXPḖRIENCE DE
MORT IMMINENTE - Un signe du ciel qui nous ouvre à la vie invisible |
Docteur Patrick Theillier |
Edition Artège |
2015 |
Aujourd'hui,
en Occident, tout est fait pour occulter la mort. Le mot même devient tabou.
On ne parle plus de mort, mais de « fin de vie », c'est plus correct. Fin de
vie ? La mort est-elle vraiment la fin de la vie, la vie finit-elle vraiment
avec la mort ?
Extrait d’un entretien du docteur Theillier avec son éditeur : Patrick Theillier: Je voulais principalement donner à ce phénomène une
approche chrétienne. De nombreuses publications actuelles sur ce thème sont
en effet teintées d’ésotérisme, accaparées par le New Age. Les thèmes liés à la
réincarnation où à la communication avec les morts y prennent souvent trop de
place. J’ai pensé que ça serait bien qu’un catholique approfondisse le sujet
des EMI, pour montrer que ce phénomène n’est pas en contradiction avec
l’enseignement de l’Eglise. Cela est d’autant plus frappant, du point de vue
non-chrétien, que cette réalité ne vient pas de l’Eglise, mais de la société
civile. Le livre est clairement réalisé dans la perspective de la Nouvelle
évangélisation. Je rêve que chaque chrétien qui le lit et l’apprécie le prête
à un non-chrétien, qu’il permette aux croyants et aux non-croyants d’entrer
en discussion sur les thèmes de la foi, de la vie et de la mort. C.G : Quels sont les principaux
éléments qui vous font dire que les EMI sont un véritable voyage dans
l’au-delà? PT: C’est principalement la sincérité des témoignages. On
sent très bien, quand on écoute ces personnes, qu’ils n’inventent pas, que
leur expérience résonne très fort en eux. C’est quelque chose qui a
bouleversé leur vie, qu’ils ne peuvent pas oublier et qui les marque
quotidiennement. Des athées ont été convertis par leur expérience. J’en
connais personnellement. Il y a notamment le cas éminent du professeur Eben
Alexander. Ce neurochirurgien américain était un parfait matérialiste avant
de contracter une méningite qui l’a amené au seuil de la mort. Suite à cela,
il a écrit un livre qu’il a eu le culot d’intituler “La preuve du paradis”.
Ce scientifique réputé n’avait aucun intérêt à raconter cette histoire, à
part de se discréditer au sein de son milieu. Cela démontre que ces personnes
n’ont aucun doute sur la réalité de ce qu’elles ont vécu. Quoique les
expériences soient toutes différentes, personnelles, elles sont également
incroyablement similaires sur de nombreux points. Cette similarité est
impossible à expliquer sur un plan scientifique. CG: Mais les sceptiques parlent
d’épisodes hallucinatoires, dus aux médicaments ou à une activité cérébrale
anormale… PT: Cette théorie ne tient plus aujourd’hui.
D’ailleurs, les “expérienceurs” font très bien la distinction entre des
hallucinations et ce qu’ils ont vécu lors de leur EMI. C’est le cas du
docteur Alexander, qui a eu des épisodes hallucinatoires à la sortie de son
coma. CG: Pensez-vous qu’un jour une
preuve de la réalité de ce phénomène sera apportée? PT: Non. Il ne faut pas attendre une preuve. Ces expériences
sont un signe et un signe nous laisse toujours libres. C’est à chacun de
l’accepter ou de le refuser. Le phénomène n’est pas ultimement réductible par
la science, même si tous les éléments montrent qu’il est réel. CG : Comment interprétez-vous
le surgissement des récits d’EMI à notre époque? PT: Nous vivons dans un monde sécularisé, matérialiste, de
plus en plus athée, en tout cas en Occident. Le Seigneur ne peut pas ne pas
vouloir se manifester à nous, d’une manière ou d’une autre. Or l’amélioration
des techniques de réanimation médicale multiplie ces phénomènes. Les EMI
sont, pour Lui, une nouvelle façon de toucher les cœurs de ceux qui sont loin
de Lui. CG : Vous affirmez que les
EMI rejoignent l’enseignement traditionnel de l’Eglise catholique. Pourtant,
certains “expérienceurs” ont des histoires divergentes. Eben Alexander, par
exemple, dont vous citez le témoignage, est revenu avec la conviction que la
réincarnation était une réalité… PT: Les apparentes contradictions sont le fait de tout
témoignage. Les personnes en rajoutent parfois, en fonction de leur culture,
de leur conviction. Eben Alexander croit à la réincarnation ? Ce n’est
pas quelque chose qui lui a été “révélé”, mais une projection à partir de ce
qu’il a vécu, une interprétation dont je le laisse libre. C’est ce qui peut
arriver aux “expérienceurs”. Il faut un peu de flair et de connaissances pour
pouvoir faire œuvre de discernement en la matière. Pour mon enquête, je me
suis limité aux témoignages les plus crédibles et je suis resté le plus
objectif possible, sans volonté de récupération. Il faut savoir en rester aux
faits bruts et non aux interprétations personnelles. Et si l’on s’en tient à
ces faits bruts, les EMI sont compatibles avec l’enseignement chrétien,
notamment les éléments concernant la rencontre avec un Etre de lumière, que
beaucoup appellent Dieu, la révélation d’un “corps glorieux”, et une revue de
vie terrestre centrée sur l’amour du prochain. CG : Il existe aussi des EMI
effrayantes, négatives. Quel sens leur donner? PT: On ne sait pas vraiment pourquoi certaines personnes
vivent des expériences négatives. Dans l’autre monde, c’est comme sur terre,
il y a le très beau et le très laid, le bien et le mal, il y a le ciel et
l’enfer. Les “expérienceurs” qui ont vu “l’enfer”- comme Gloria Polo, dont je
relate longuement l’expérience dans le livre – en parlent généralement comme
d’un lieu où on ressent avec effroi l’absence de Dieu. CG: Qu’est-ce que nous disent ces
expériences sur l’âme et le corps? PT: Principalement, elles démontrent que l’âme n’est pas une
invention de l’Eglise, qu’elle existe réellement. Nous avons en nous cette
faculté d’être reliés au ciel par notre âme spirituelle. Il faut comprendre
que la mort, due au péché, est un séisme qui ne se passe pas en un clin
d’œil ! Lors d’une EMI, il y a un début de distanciation – non pas une
séparation (ce serait la mort définitive, ontologique) – entre l’âme et le
corps. Je pense que les EMI, lors desquelles les personnes racontent avoir eu
un corps de lumière, donnent un aperçu fugitif de notre résurrection, dans
laquelle l’âme et le corps se rejoindront dans une merveilleuse unité
spirituelle que nous ne connaissons pas sur terre. Mais j’explique bien qu’il
ne s’agit ni d’un miracle ni d’une résurrection! CG: Quelle vision peut-on avoir du
suicide ou de l’euthanasie à l’aune de ces expériences? PT: Que les personnes qui font ce genre de choses se
fourvoient complètement. Par le suicide assisté, on vole à une personne un
moment fondamental de sa vie, qui est sa mort. Et voler la mort de quelqu’un,
c’est grave. C’est contraire à la loi naturelle. Et c’est un véritable viol.
Les EMI nous font comprendre que la mort fait partie de la vie, et qu’on ne peut
pas en disposer comme bon nous semble. Et tous les “expérienceurs” que j’ai
interviewés ont en horreur le suicide ou l’euthanasie! CG: Quel lien faîtes-vous entre
les EMI et les miracles, en particulier les guérisons inexpliquées de
Lourdes, que vous avez étudiées de près? PT: Il existe de nombreux liens entre les EMI et les
guérisons inexpliquées. Elles sont d’abord issues de témoignages, elles ont
donc leurs limites et sont impossibles à prouver. Ensuite, ce sont deux
phénomènes qu’on ne peut pas provoquer, qui nous sont donnés. C’est quelque
chose qui vient d’ailleurs, que l’on reçoit, une façon de nous interpeller.
Le point commun le plus fort est qu’il s’agit dans les deux cas d’une
rencontre avec un Dieu plein d’amour. Pour ce qui est des EMI, les personnes
qui les vivent peuvent d’ailleurs, suite à leur expérience, guérir de leurs
maladies. CG: Ces récits ne font-ils pas
courir le risque d’une “demande” de surnaturel, alors que l’Evangile nous
exhorte à “croire sans avoir vu”? PT: C’est l’idéal de croire sans avoir vu. Je pense néanmoins
que notre époque saturée de matérialisme a besoin du surnaturel pour
survivre. Il est important d’avoir des signes du surnaturel alors que nous
stagnons dans le matériel. Les EMI, comme le mystère du suaire de Turin ou
les guérisons inexpliquées nous font souvenir que le surnaturel est plus
présent qu’on ne l’imagine, qu’il est même là, en chacun de nous. CG: Vous avez été appelé par Mgr
Marc Aillet, évêque de Bayonne, à mettre en place une “Académie diocésaine
pour la vie”. De quoi s’agit-il? Vos expériences avec les EMI et les miracles
y tiendront-elles une place? PT: Mgr Aillet est très préoccupé par les problématiques de
la vie, du respect de la vie. Le but de cette académie est de sensibiliser
les fidèles à l’importance de la vie dans toutes ses dimensions, qu’il
s’agisse de l’éthique, de la bioéthique, de la famille, ou de l’écologie
humaine (ou “intégrale”, comme le dit le pape François). Nous voulons faire
prendre conscience que l’on ne peut pas faire ce que l’on veut dans ce
domaine de la vie. Mes expériences personnelles, notamment sur les EMI et les
miracles de Lourdes sont mises à contribution dans ce cadre. |
EXPÉRIENCE DE MORT IMMINENTE – VIE
POST-MORTEM - LES 7 BONNES RAISONS DE CROIRE À L’AU-DELÀ |
Docteur
Jean-Jacques Charbonier |
Edition
Trédaniel |
2012 |
De
récentes études démontrent que croire en l'existence de l'au-delà stimule les
défenses immunitaires, améliore le pronostic des maladies liées au stress, et
augmente l'espérance de vie. Et si nous avions d'ores et déjà en notre
possession suffisamment d'éléments rationnels et scientifiques pour pouvoir
prétendre que l'au-delà existe ? Et
si ces preuves étaient au nombre de sept ? Sept phénomènes déroutants et
difficilement contestables ? Et si après la lecture de cet ouvrage vous
n'étiez plus tout à fait comme avant ? C'est le pari ambitieux que fait
l'auteur en exposant de façon claire les sept bonnes raisons de croire en
l'au-delà. Dans
ce livre concis et percutant le docteur Charbonier, en intégrant toutes les
attaques des sceptiques et des détracteurs, apporte une réponse scientifique,
claire et détaillée, qui fait voler en éclats, un à un, tous leurs arguments
classiques et répétitifs. Je vous conseille fortement ce livre vivant et
profondément humain qui pourrait radicalement changer votre regard sur la vie
et la mort ! De plus, en préface, un autre scientifique, le docteur Olivier
Chambon, psychiatre et psychothérapeute, y apporte sa contribution. Jean-Jacques
Charbonier nous montre à quel point il est important de reconsidérer notre
point de vue sur la mort, en tenant compte des dernières découvertes
scientifiques. Dans cet ouvrage vous apprendrez que la meilleure raison de
croire en l'au-delà vient du fait que l'hypothèse d'une vie après la mort est
bien plus validée que l'hypothèse matérialiste inverse qui affirmait « il n'y
a rien après la mort », et ce, grâce aux données recueillies dans de très
nombreuses études scientifiques au cours de ces 35 dernières années. Rien
qu'avec le cas de Pamela Reynolds et la façon dont Jean-Jacques Charbonier
réfute les objections infondées des matérialistes à son égard, la
démonstration est faite : ce cas prouve (j'ai bien dit « prouve ») juste à lui
seul que la conscience est bien indépendante du cerveau et survit à sa mort.
En
postface, on peut lire la pensée du physicien Emmanuel Ransfort qui tente
d'apporter quelques éléments de réponse en envisageant la question de
l'au-delà à partir d'un angle d'approche inhabituel celui de la psychomatière,
qui elle-même s’inspire directement des quanta. L'auteur,
partant de faits qui invitent à repenser la mort, l'immortalité et l'au-delà,
nous délivre un vrai message d'espoir. Ce message fera réfléchir certains et
jettera l'ombre d'un doute sur leurs certitudes prématurées. » |
les
thanatonautes |
Bernard werber |
EDITION ALBIN MICHEL |
1994 |
L’homme a tout exploré : le monde
de l’espace, le monde sous-marin, le monde souterrain ; pourtant il lui manque
la connaissance d’un monde : le continent des morts.
|
LES MORTS DE NOTRE VIE |
J.P. de Tonnac |
Edition Albin Michel |
2015 |
Quand il faut évoquer la mort,
nous savons que nous ne savons rien. Quand il nous faut parler des morts de
notre vie qui vivent encore en nous, habitent notre coeur, les mots nous
manquent. De cette perte, de la mort même, nous préférons ne pas parler. Et
pourtant, les absents n’en finissent pas d’être présents. Nous en sommes les
gardiens fidèles. Extrait des propos d’Amélie Nothomb, interrogée sur la mort d’un
très proche : l’homme qu’elle a aimé. Et des « enseignements
qu’elle en a tirés qui pourraient aider ceux qui traversent de semblables
épreuves. » > « Un amour extrêmement fort, absolu peut tout à
fait survivre à la mort et pas seulement à titre de souvenir. Cela dépend
probablement des deux protagonistes, de l’amour qui les reliait, de leur
ouverture, de leur sensibilité, de leur volonté de ne pas en rester là. Je
fais des suppositions, comme vous le voyez ; l’être dont je parle était
quelqu’un de très bien, de très spirituel. L’amour, pour lui comme pour moi, avait beaucoup
d’importance. Il n’est peut-être pas possible de vivre cela avec n’importe
qui. Je vous le dis sans une grande connaissance ou maîtrise du sujet. Je
n’ai "à mon actif" de deuils essentiels, si je puis dire, que ceux
de ces deux personnes. Quand mon amour est mort, j’étais dans un certain sens
analphabète. Je n’avais rien lu sur le sujet, ne savais pas comment les
autres affrontaient l’épreuve de perdre un être sans qui la vie semble ne plus
valoir la peine d’être vécue. Comment passe-t-on de ce type de déclaration à
l’évidence de la vie recommencée avec cet être en soi ? Comment réaliser
l’évidence d’un amour que la mort n’a pas arrêté ? Je ne sais pas. Je
pourrais formuler les choses ainsi. Je me souviens de toutes les phrases
qu’il prononçait au moment où je me battais avec l’idée de sa mort prochaine,
où j’allais si mal. Et ces phrases me reviennent lorsque je continue à ne pas
me sentir bien. » Autre phrase d’Amélie
« Et si cette détermination s’effiloche, relisez les’’ Lettres à un
jeune poète’’ : Rilke nous y invite à cesser les bavardages, à
nous hisser à hauteur de notre solitude essentielle, à parler sans fard de
cette vie précieuse tissée, en contrepoint, des fils noirs de la mort. »
Au
sommaire de ces entretiens : Juliette Binoche
- Christian Bobin -
Catherine Clément - Philippe Labro -
Daniel Mesguich -
Edgar Morin -
Amélie Nothomb -
|
Petite métaphore de la vie après la mort qui reprend la discussion de jumeaux dans le ventre de
leur maman |
Vie après la mort |
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– Bébé 1 : Et toi, tu crois à la vie
après l’accouchement ? – Bébé 2 : Bien sûr. C’est évident que la
vie après l’accouchement existe. Nous sommes ici pour devenir forts et
nous préparer pour ce qui nous attend après. – Bébé 1 : Pffff… tout ça, c’est
insensé. Il n’y a rien après l’accouchement ! A quoi ressemblerait une vie
hors du ventre ? – Bébé 2 : Eh bien, il y a beaucoup
d’histoires à propos de « l’autre côté »… On dit que, là-bas, il y
a beaucoup de lumière, beaucoup de joie et d’émotions, des milliers de
choses à vivre… Par exemple, il paraît que là-bas on va manger avec
notre bouche. – Bébé 1 : Mais c’est n’importe quoi
! Nous avons notre cordon ombilical et c’est ça qui nous nourrit. Tout le
monde le sait. On ne se nourrit pas par la bouche ! Et, bien sûr, il n’y
a jamais eu de revenant de cette autre vie… donc, tout ça, ce sont des
histoires de personnes naïves. La vie se termine tout simplement à
l’accouchement. C’est comme ça, il faut l’accepter. – Bébé 2 : Eh bien, permet moi de penser
autrement. C’est sûr, je ne sais pas exactement à quoi cette vie
après l’accouchement va ressembler, et je ne pourrais rien te prouver.
Mais j’aime croire que, dans la vie qui vient, nous verrons notre maman
et elle prendra soin de nous. – Bébé 1 : « Maman » ? Tu
veux dire que tu crois en « maman » ??? Ah ! Et où se trouve-t-elle
? – Bébé 2 : Mais partout, tu vois bien !
Elle est partout, autour de nous ! Nous sommes faits d’elle et c’est grâce
à elle que nous vivons. Sans elle, nous ne serions pas là. – Bébé 1 : C’est absurde ! Je n’ai
jamais vu aucune maman donc c’est évident qu’elle n’existe pas. – Bébé 2 : Je ne suis pas d’accord, ça
c’est ton point de vue. Car, parfois lorsque tout devient calme, on
peut entendre quand elle chante… On peut sentir quand elle caresse notre
monde… Je suis certain que notre Vraie vie va commencer après
l’accouchement… Conclusion : nous ne sommes que de passage sur terre, notre vraie vie est dans l'autre monde, ici-bas nous sommes à l'école de la vie et nous y faisons juste un stage... |
QU’AVONS-NOUS PERDU EN PERDANT LA MORT ? |
Damien
Le Guay |
Edition Cerf |
2003 |
Nous avons perdu la
mort - l'attention aux mourants, les cérémonies, les rituels et les paroles
du deuil. Cette disparition a été si brutale que personne ne s'en est ému.
Depuis longtemps nous vivions dans une familiarité avec la mort et avions,
avec le christianisme, pris l'habitude d'organiser les trois temps d'une mort
: le temps du mourant, le temps de la mort et le temps du deuil. Le mourant
savait mourir, le deuil trouvait sa place dans la vie sociale, la mémoire
gardait longtemps encore le souvenir des défunts. Alors demandons-nous
: Qu'avons-nous perdu en perdant notre familiarité avec la mort ? En laissant
les mourants sans assistance, ne sommes-nous pas en train de vivre un
processus de dé-civilisation ? Ignorer la mort, la mépriser, n'est-ce pas
rejeter les forces et les pulsions de mort qui nous façonnent et nous font
accepter le monde et les autres hommes ? Or la mort s'apprend et doit faire
partie de l'éducation de l'homme. L'apprentissage dont il est question
concerne, d'abord, les gestes et rites qui accompagnent un mourant et le
deuil de la famille. Mais s'ajoute un autre apprentissage : l'acceptation de
la mort en nous, de cette mort qui limite nos prétentions à la toute
puissance et nous fait devenir des hommes socialisés. Ces apprentissages
(social, psychologique, individuel) permettent de remettre la mort à sa
place. La mort ne concerne pas seulement l'au-delà, mais, aussi et peut-être
surtout, l'ici et le maintenant des hommes
Concernant ce chapitre du livre en
particulier, on peut ne pas être tout à fait convaincu par l’argumentaire de
l’auteur. Les loisirs ne sont pas une invention moderne destinée à nous
cacher la mort. C’est oublier que depuis toujours l’homme a aimé « le pain et
les jeux ». Le Colisée était parcouru d’un frisson orgasmique quand les
gladiateurs ou les chrétiens mouraient dans l’arène. Après tout, quand
Juvénal accablait la foule de Rome de sa formule passée à la postérité, il
décrivait aussi un public qui s’oubliait déjà dans le divertissement. Un «
oubli » (donc passif) bien loin de l’otium choisi (donc actif) qu’il décrit.
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RḖUSSIR SA MORT -
ANTI-MḖTHODE POUR VIVRE |
Fabrice Hadjadj |
Edition Points |
2010 |
Réussir
sa mort. De nombreux ouvrages proposent de réussir sa vie, ses cocktails, son
divorce... Mais à quoi bon cette réussite si la mort doit tout réduire à rien
? D'ailleurs, prétendre avoir une maîtrise totale de son existence, n'est-ce
pas se fermer à l'existence dans sa réceptivité foncière à l'inattendu ?
Ainsi le plus haut podium ne pourra contribuer qu'à rendre plus dure la
chute, et la programmation de notre succès apparaît en elle-même mortifère. Voilà
pourquoi ce livre vous propose une anti-méthode pour accueillir l'échec et la
perte, c'est-à-dire aussi la grâce et le don, enfin tout ce qui, comme la
mort, vient déjouer vos calculs - vous arracher à la mécanique de la réussite
pour vous ouvrir au mystère de la rencontre. Réussir votre mort, donc, ou
plutôt rater l'aplatissant planning de votre vie, jusqu'au bout, sans
complaisance, afin que l'inespéré, à nouveau, s'y fasse jour. Entretien avec Fabrice Hadjadj : « Il fallait jeter ce pavé dans la mare de
notre suffisance. Montrer que toute notre culture de la réussite se situe
dans un déni de l'échec et du trépas. Si bien que le culte de la performance
est lui-même mortel : l'enfant, le vieillard, le handicapé, tout ce qui ne
fait pas un bon petit travailleur consommateur est mis au rebut… C'est un
nouveau « Viva la muerte ! » que je voudrais lancer ici, au sens où la mort
donne un grand coup de pied dans la fourmilière et où nous avons le droit à
la faiblesse et à l'échec. Une chose est sûre : la mort ne nous rate pas. Mais nous,
nous pouvons la «rater», soit en nous aveuglant, soit justement en essayant
de ne pas se rater. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, une « bonne »
mort n'est pas nécessairement celle où l'on est stoïque et souriant.
Montherlant faisait l'apologie de Caton et songeait à écrire un vade-mecum
pour en finir « vite et bien ». Marqué par la culture de la maîtrise de soi,
il voulait faire de la mort une décision, le point ultime de son projet de
vie, le terme d'un programme. Mais la mort, au contraire, est ce qui doit
nous arracher à nos projets, ce qui rappelle notre petitesse et nous met face
à ce qui nous dépasse : une altérité, une transcendance radicale. Maurice
Blanchot disait que le suicide était un refus de la mort, parce qu'on la
refusait en tant que notre mort nous échappe. C'est ce désir de mainmise sur
la mort (et donc de performance, avec l'acharnement thérapeutique ou
l'euthanasie) qui conduit au plus grand ratage : celui d'une vie close sur
elle-même, qui ne s'est pas ouverte au mystère, qui ne s'est pas déchirée en
un cri vertical. Y a- t-il une méthode pour mourir ? - Non, justement. Penser qu'il y a une recette pour vivre
ou pour mourir, une recette pour être heureux, c'est déjà le désastre.
L'homme n'est pas un appareil ménager. Il n'y a pas de mode d'emploi de
l'existence. C'est ce qui en fait le risque et le bonheur : cette ouverture
sur la rencontre, sur l'inespéré. - C'est en forgeant qu'on devient forgeron.
C'est en mourant qu'il faudrait apprendre à mourir. Comment faire ? Depuis
que j'ai fait ce livre, on me demande des conférences comme si j'étais un
spécialiste de la mort, comme si j'étais déjà mort, en quelque sorte. Je n'en
sais pas plus qu'un autre. J'ai même encore plus peur de la mort depuis que
j'ai écrit ces centaines de pages. Mais je sais désormais qu'apprendre à
mourir, c'est accepter de désapprendre, accepter cette ouverture foncière
dont je parlais. Une ouverture vers quoi, précisément ? Même des chrétiens
convaincus ont peur de la mort ! Surtout des chrétiens convaincus ! Nous
sommes marqués par une tradition stoïcienne et épicurienne pour qui la mort
n'est rien : ce qui est quelque chose et qu'il faudrait abolir, ce serait la
peur de la mort. Eh bien non ! Cette angoisse n'est pas mauvaise. Imaginez,
sur l'autoroute, des conducteurs qui n'auraient aucune peur de la mort : le
carnage ! On a peur de tout ce qui vient nous priver de ce qu'on aime. Alors,
si on aime la vie, on doit avoir peur de la mort. Enfin, au mont des
Oliviers, le Christ ressentit frayeur et angoisse. Il a voulu assumer la peur
dans tout son tremblement, dans toute sa laideur. Ça n'est pas beau à voir, sans
doute. « Faire dans son froc », dit-on, et justement, c'est une purification,
une purge - ce qui nous apprend l'humilité et la dépendance, ce qui nous
pousse à nous tourner vers le ciel, quand notre orgueil voulait nous replier
sur notre auge. - On est loin de la fascination- répulsion actuelle
pour la mort, très présente dans la culture, peut-être une façon de ne pas
parler de mort. - C'est la mode de jouer aux matamores. On croit se
camper dans la posture du beau ténébreux, alors qu'on fait la grimace du
petit blasé. Derrière ce prétendu courage, il y a la peur de la peur, une
fuite devant l'angoisse. Cette fascination- répulsion relève d'une double
stratégie d'occultation : on cache les morts réelles, on multiplie les morts
spectaculaires. Enfin, on prétend que parler de l'au-delà est une fuite et un
opium. Mais c'est en vérité une exigence et un aiguillon. Kierkegaard disait
: « Tu es immortel, alors tremble ! » Tremble, parce que ce que tu fais ici
et maintenant a une valeur pour l'éternité : si tu vis dans la justice, alors
tu vivras de justice ; si tu vis dans l'injustice, tu vivras d'injustice
éternellement. Mais on a peur de ce tremblement, et la société de
consommation utilise cette peur pour nous vendre sa soupe : on achète ses
divertissements pour s'étourdir mais, comme dit Pascal, c'est courir vers le
précipice après avoir mis devant nous quelque chose pour ne pas l'apercevoir.
- Le message chrétien, avec sa perspective de vie
éternelle, ne présente-t-il pas un optimisme foncier sur la mort ? Il ne faudrait pas
tomber dans un hédonisme racoleur. Lechemin de
joie, c'est aussi le chemin de croix. Mais cette croix qui nous scie les
épaules, ce sont les ailes qui poussent, le prochain qu'on porte, et donc
c'est une certaine joie dès maintenant. La seule joie compatible avec la
conscience que tant d'autres sont dans la misère est une joie de miséricorde.
Et c'est celui qui meurt de la mort la plus abandonnée, le bon larron, qui
entre le premier au Paradis. - Comment se fait-il que ce message ne passe pas ?
Beaucoup oscillent entre le néant ou la réincarnation, peu croient en une vie
éternelle dans l'au-delà. -
Le néant faisait très chic, naguère, à la terrasse du Flore. Aujourd'hui, il
y a la vogue des religions orientales occidentalisées et donc transformées en
articles de consommation. Avec la réincarnation, on s'invente une
personnalité révolue au lieu de s'évertuer à devenir soi-même : encore une
fuite spectaculaire devant la gravité du travail sans filet, devant ce fait
qu'il n'y a pas de session de rattrapage… Bossuet disait qu'on ne croyait pas
en l'immortalité de l'âme afin de se donner toute licence pour vivre comme
des bêtes. Et que dire de la résurrection des corps ? Beaucoup la refusent
pour traîner le leur dans la boue et, au lieu d'y reconnaître un temple de
l'Esprit, en faire un cobaye de laboratoire. - L’Eglise parle-t-elle suffisamment de cette espérance ? - Le problème, voyez-vous, c'est que les gens sont ignorants parce qu'on ne prêche pas assez la résurrection. Quand on n'en reste pas à un moralisme gentillet, on propose une vision du ciel desséchante et vide. Alors, on préfère la réincarnation, c'est du solide au moins ! En vérité, nulle religion n'est plus charnelle que le christianisme. Il faut le rappeler, cela : que le Verbe s'est fait chair, que la lumière divine veut pénétrer nos corps, que nous sommes appelés à plus que du dionysiaque ! N'ayons pas honte de parler d'une vie éternelle bien vivante. Ce n'est pas dévaloriser l'ici et maintenant : c'est reconnaître que toute cette beauté souillée par l'injustice est en travail d'enfantement. - Ce que je disais à propos d'un certain christianisme mondain : il faut faire attention aux confitures spirituelles, aux petites consolations faciles pour se débarrasser de l'abîme. Je suis en train de monter une pièce sur le massacre des Innocents : on est juste après Noel, la Consolation d'Israël est enfin là, et qu'est-ce qui se passe ? L'horreur…saint Matthieu n'a pas peur de parler de l'inconsolable : Rachel pleure ses enfants et ne veut pas qu'on la console. Il faut reconnaître ici l'effraction de ce qui brise notre parole. En même temps, c'est aussi dans les jours de deuil, quand la parole a été brisée de silence, que l'on voit les relations humaines devenir plus fortes, profondes, vivantes. Les griefs désarment, le bavardage cesse, la famille se dit ce que jamais on ne s'était dit encore. Les résurrections sont là, où sont les tombeaux. |
DESJARDINS
ARNAUD - pour une mort sans peur |
Arnaud desjardins |
Edition La
Table Ronde |
2003 |
Si
la maladie est l'affaire des médecins, la mort a toujours été celle des
prêtres, des lamas ou des maîtres spirituels. Mais c'est aussi et d'abord la
nôtre. Les enseignements ésotériques ont déclaré, siècle par siècle, que
l'homme pouvait, de son vivant, faire la découverte du fondement même de sa
conscience - le Soi du Vedanta, le Non-Né du bouddhisme, la Vie éternelle des
chrétiens - et, par là même, s'établir dans l'absence de toute peur et la
certitude de son immortalité. Prétention niée par les agnostiques, les
matérialistes, la quasi-totalité des biologistes mais qu'à chaque génération
des sages - désignés en Asie comme «libérés» ou «éveillés» - affirment avoir
vérifiées par leur propre réalisation. Ce
livre est le fruit de vingt-cinq années d'étude auprès de tels sages hindous,
tibétains, bouddhistes, zen, soufis. Tout ce qu'il affirme, il le propose à
votre vérification. Pas de croyances aveugles ni de vaines consolations. Nous
sommes vivants et, si nous le voulons, nous pouvons découvrir en nous
l'ultime secret de la vie. Cet ouvrage présente leurs
différents regards, proposant à l’homme de découvrir ce qu’est le fondement
même de sa conscience – qu’on l’appelle le Soi (Vedanta), le Non-Né
(bouddhisme) ou la Vie éternelle (christianisme) – afin de se défaire de la
peur de la mort par la certitude de son immortalité. Car, si les agnostiques,
les matérialistes et certains scientifiques nient cette dernière, les sages
asiatiques disent l’avoir vérifiée par leur propre réalisation. Cette démarche lucide implique une profonde remise en question. Pas de croyances aveugles ni de vaines consolations il faut être sincère et honnête envers soi-même et les autres. |
le
livre des morts des anciens Égyptiens |
Gréogorie KOLPAKTCHY |
Edition Dervy |
1999 |
Nouvelle édition augmentée
d’illustrations en couleur et N / Blanc avec 65 pages d’explications et les
190 textes du livre des morts. Le Livre des Morts Égyptien dont le nom véritable est "Sortie au
Jour", décrit le chemin qui mène des ténèbres à la lumière, de la vie
après la mort, selon la tradition des Pharaons de l'antiquité, qui croyaient
en la renaissance de la vie éternelle.
Placé près de la momie dans son cercueil, il permettait au défunt de pouvoir
passer les épreuves qui mènent aux champs d'Ialou d'Osiris, pour l'aider à
ressusciter dans l'au-delà. Il contient des formules pour se transformer, les
noms des gardiens de la porte du jugement, et la célèbre confession négative
des méfaits qui n'ont pas été perpétrés, que le mort doit réciter pour rendre
son cœur plus léger que Maât. Écrits en hiératique sur du papyrus, ces textes
se retrouvent à partir du Nouvel Empire (XVIIIe dynastie) jusqu'à l'époque
gréco-romaine |
le livre
des morts des anciens Égyptiens |
par Traduction & commentaires
Paul BARGUET |
Edition DU CERF |
1967 |
Ce que les premiers égyptologues
appelaient « la Bible des anciens Égyptiens », et qui est le plus ancien
livre illustré du monde, est la réunion, en un tout plus ou moins cohérent, de
plusieurs textes d’inégale longueur, chacun ayant son titre et son
illustration. Écrit presque toujours sur papyrus et portant le nom et les
titres du mort, il accompagnait celui-ci dans la tombe comme un livre de
prières ; roulé et scellé, il était posé sur le sarcophage, ou enfermé dans
une statuette d’Osiris en bois, ou déposé dans une boîte servant de base à
une statuette de Sokaris, ou encore glissé dans les plis des bandelettes de
la momie (sur la poitrine, sous les bras ou entre les jambes) ; parfois, en
une bandelette, il enveloppait la momie. |
images
& rites de la mort dans l’Égypte ancienne |
Jan assmann |
Edition CYBELE |
2000 |
La mise en œuvre de moyens de
survivre par-delà la mort, question centrale de la culture égyptienne, a été
le biais pour rendre traitable cette réalité incontournable du destin humain.
Laissant de côté l’apparat qui entoure le mort en Égypte, ses « monuments
d’éternité », Jan Assmann a analysé à travers les textes funéraires,
particulièrement les Textes des sarcophages, premier témoignage de la «
démotivation » de pratiques d’abord réservées au seul pharaon, le rôle des «
liturgies funéraires ». Ce livre est probablement l'un des plus passionnants de
ces dernières années sur les rites de l'Egypte ancienne. Il intéressera aussi
bien l'étudiant en égyptologie que le franc-maçon et ce, quel que soit le
rite car le mythe d'Osiris est le prototype du mythe d'Hiram. L'auteur, Jan
Assmann, professeur à l'Université de Heidelberg, est l'un des meilleurs
spécialistes des Religions de l'Egypte ancienne et plus particulièrement des
textes funéraires. En 1999, il a donné quatre leçons à l'école Pratique des
Hautes études. Ce sont ces quatre leçons qui sont ici livrées au lecteur, enrichi
d'un appareil bibliographique fort riche. D'emblée, cette étude nous
interroge sur notre relation à la mort et sur la question de l'immortalité,
réflexion que Jan Assmann inaugure en nous rappelant deux mythes fondateurs :
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LA
PSYCHOSTASIE OU PESÉE DE L’ÂME |
DIVERS AUTEURS |
ARCADIA |
2006 |
L’une des séquences
les plus connues du Livre des morts égyptien,
est celle de la Psychostasie ou pesée de l’âme. Il serait d’ailleurs plus juste de
parler de la
pesée du cœur (Kérostasie). Au terme de son long
parcours, le mort va enfin affronter le moment crucial qui conditionnera son
devenir dans l’au-delà. Tout va se jouer dans la salle des deux Maât
appelée Djadjat, où il pénètre dans
une attitude humble et suppliante. Il va déclamer sa confession négative
devant les 42 juges (représentant les 42 nomes ou provinces égyptiennes) en
disant : Je n’ai pas tué, je n’ai pas
volé, je n’ai pas offensé les dieux, je n’ai pas établi de digues sur l’eau
courante etc. Cette confession se termine par : Je suis pur, je suis pur, je suis pur, je suis pur, il
ne m’arrivera pas de mal en ce pays, dans cette salle des deux Maât, car je
connais les noms des dieux qui s’y trouvent. Ensuite l’impétrant
est soumis à un triple interrogatoire et il décline sa nouvelle identité
d’humain divinisé, puis Thot le soumet à un dernier tuilage où il
devra prouver qu’il connaît le nom secret d’Osiris. Toujours précédé par Inpou/Anubis
le mystagogue, notre impétrant se trouve devant la
Balance où se trouve d’un côté le cœur du défunt et sur l’autre
plateau la plume de Maât, et bien sûr, il faut que le cœur soit plus
léger que la plume, ce qui prouvera sa conduite honnête et parfaite. Mais le
Scribe Thot ne fait pas qu’inscrire le résultat de la pesée, il note
surtout l’identité vibratoire de ce nouvel être qui est en train de naitre.
Si par malheur le résultat est négatif, alors Ammit à tête de
crocodile, le monstre dévorant, avalera le défunt, le privant du voyage dans
l’au-delà. Une lecture plus métaphysique et alchimique nous enseigne que le
défunt doit passer par l’estomac de la dévoreuse, ceci pour en permettre la
transformation et en subir une métamorphose qui va au-delà des limites de la vie
et de la mort. Cette lecture convient très bien à la voie initiatique si on
intègre le parcours initiatique et alchimique de transformation et de
transmutation que tout initié doit faire pour atteindre sa propre réalisation
à travers la lutte de son égo, de son mental, la pratique de l’humilité et le
développement de ses potentialités (assurection). Les 4 vases canopes
qui sont devant Osiris représentent
les quatre fils d’Horus : Amset,
Hapy, Douamoutef et Quebehsenouf. Ces vases étant destinés à recevoir
les viscères du défunt, chaque vase a une fonction particulière. La
balance a un rôle très important, ici comme dans toutes les voies
initiatiques, elle joue un rôle d’athanor, de révélateur, de juge, de prise
de conscience, elle favorise l’introspection et la maïeutique, elle est au
centre de la scène et comme on peut le voir, de nombreux personnages
s’affairent auprès d’elle car l’objectif principal de cette pesée de
l’âme est de déterminer ce que le défunt ou le
myste a fait de son potentiel spirituel. René Lachaud, égyptologue,
écrivain et amoureux de l’Egypte développe plusieurs phases de cette pesée de
l’âme, et donne un éclairage maçonnique à cette scène. Il décortique toute la
scène et donne à chaque personnage et à chaque objet une fonction initiatique,
magique, spirituelle et métaphysique. Bernadette Menu, spécialiste de
l’Egypte explique le rôle très important de la déesse Maât dans ses
rôles de Justice, d’équité et d’équilibre social et cosmique. Le rôle magique
de Maât est omniprésent dans la vie journalière des égyptiens. Pour la
pesée du cœur, Elle, et son double
sont toujours là, elle est bienveillante, elle rassure, elle protège et
soutient le défunt dans sa démarche, c’est l’accompagnatrice pour le voyage
vers l’au-delà. J. P. Mourlevas dans un bel article, s’interroge : Pourquoi vouloir devenir immortel ? Il nous entraine ainsi dans les diverses techniques qui depuis les Egyptiens et les Sumériens (Gilgamesh) sont mises en œuvre pour éviter de mourir ou revenir sur terre après un séjour dans l’invisible, ce qui nous plonge dans les techniques modernes de cryogénie, du clonage, du bouturage, des embaumements etc. Ilia Consolo pose la question suivante : l’âme est-elle immortelle ? Elle nous parle des N.D.E ou E.M.I (expérience de mort imminente), nous parle du Vedanta, des réincarnations, de la Résurrection, et pose des questions qui font réfléchir. Et comme dit Woody Allen : L’éternité c’est long, surtout vers la fin. Livres références : Le papyrus de la pesée de l’âme- de Bika Reed- édition du rocher 1996 Maât –Miroir du ciel – par Fernand Schwarz – édition des trois mondes 2008 Maât – L’ordre juste du monde – par Bernadette Menu- édition Dervy 2003 Magie et initiation en Egypte pharaonique- par René Lachaud –édition Dangles 1995 L’Egypte ésotérique des pharaons- par René Lachaud- édition Trajectoire 2008 |
les
pleureuses dans l’Égypte ancienne |
Marcelle WERBROUCK |
Fondation
Égyptologique - Bruxelles |
1938 |
182 dessins illustrent cet ouvrage
qui décrit les nécropoles et les rites mortuaires avec les scènes de
funérailles. L’embaumement et ses techniques, l’avant et après la mort, les
rites et rituels que suivaient les égyptiens pour se préparer au grand voyage,
le rôle des pleureuses qui était
extrêmement codifié, beaucoup de choses nous sont dévoilés par cette grande
égyptologue qui nous restitue des trésors et le travail de toute sa vie. Dans
la culture de l’Égypte ancienne, les rites de deuil sont associés à un
ensemble de manifestations émotionnelles exécutées en public. Ces émotions
ritualisées impliquent non seulement l’ensemble des participants aux rites
funéraires, mais encore plus particulièrement le groupe des
« pleureuses ». Différentes manifestations d’affliction sont à
observer : postures et paroles de tristesse, ou démonstrations bruyantes
(pleurs et cris) et organisées. Plusieurs exemples concernant les cérémonies
privées et aussi les rites de deuil collectif sont examinés ici. Le modèle de
la résolution symbolique et rituelle de l’expérience du deuil fourni par le
mythe osirien, ainsi que la déploration rituelle d’Osiris, est également
discuté. Le
mort peut maintenant gagner sa demeure éternelle, accompagné d'un ultime
cortège. Derrière le sarcophage, des pleureuses au visage maculé de boue et
de poussière, le sein découvert, la robe déchirée, gémissent ou hurlent, en
se frappant la tête et la poitrine. Payées par la famille, elles expriment sa
douleur et dépeignent l'horrible lieu dans lequel le mort se trouve. Au
milieu du cortège, les serviteurs croulent littéralement sous les gâteaux,
les fleurs, les jarres, les vases, les sceptres, les pagnes, les sandales,
les bijoux, les cannes, les statues du mort, les parasols et les coffres à
ouchebtis. Les funérailles ressemblent à un véritable déménagement. Les
peintures des hypogées thébains représentent des chaises, des sièges, des
lits, des coffres, des armoires et, quand le défunt est très riche, un char.
Enfin, arrive le sarcophage, caché dans un catafalque tiré par deux vaches.
Deux statues divines veillent sur le mort: Nephtys à sa tête et Isis à ses
pieds.
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DE LA MORT A LA VIE - TRANSMIGRATION ET RḖINCARNATION -
SCIENCE ET BOUDDHISME - |
Jean-Pierre
Schnetzler |
Edition Dervy |
2001 |
Avec la sobriété érudite qui est la sienne, Jean Pierre Schnetzler
expose ici l'approche bouddhiste de l'état du Bardo, c'est-à-dire de l'état
d'après la mort. Il ne s'agit pas de coutumes ou de croyances, ce ne serait
pas du bouddhisme, mais d'un cheminement logique s'appuyant sur la notion
centrale de l'impermanence d'un moi personnel. C'est un ouvrage très clair,
qui se lit facilement et qui laisse des pistes de réflexions fructueuses. Ce livre voudrait être une brève introduction au problème posé par ce
que l'Orient, indien surtout, nomme transmigration et que l'Occident
contemporain appelle réincarnation. Ce livre voudrait être une brève
introduction au problème posé par ce que l'Orient, indien surtout, nomme la
transmigration et que l'Occident contemporain appelle réincarnation. Le
deuxième terme ne rend que très partiellement compte des significations du
premier. On peut entendre par transmigration, une théorie des états multiples
de l'Etre dont la présente existence corporelle ne serait qu'un cas particulier,
pas obligatoirement unique. Ce point de vue suppose une philosophie de la
non-dualité, et un fonctionnement logique non-classique mais pas déviant,
lequel se trouve en accord avec certains aspects de la logique moderne, aussi
bien que de la vieille logique bouddhique. Il faut donc remonter aux sources
et tenter de confronter l'Orient et l'Occident au bénéfice de la vérité qui
se tient au centre. Y-a-t-il une
division entre la vie et la mort ? Pourquoi considérons-nous la mort
comme un état séparé de la vie ? Pourquoi avons-nous peur de la
mort ? Et pourquoi tant de livres ont-ils été écrits sur elle ?
Pourquoi y a-t-il une ligne de démarcation entre la vie et la mort ? Et
cette séparation est-elle réelle ou simplement arbitraire, une fabrication de
l’esprit ? Lorsque nous
parlons de la vie, nous entendons un processus de continuité en lequel il y a
identification. Moi et ma maison, moi et ma femme, moi et mon compte en
banque, moi et mon expérience. C’est ce que nous appelons la vie, n’est-ce
pas ? Vivre est un processus de continuité dans la mémoire, conscient
mais aussi inconscient, avec ses luttes, querelles, incidents, expériences,
etc. Tout cela est ce que nous appelons la vie et nous pensons à la mort
comme à son opposé. Ayant créé cet opposé, nous le redoutons et commençons à
rechercher la relation entre la vie et la mort Si nous parvenons à jeter
entre l’une et l’autre le pont de nos explications, la croyance en une
continuité, en un au-delà, nous sommes satisfaits. Nous croyons à la réincarnation
ou à une autre forme de la continuité de la pensée, et ensuite nous essayons
d’établir le rapport entre le connu et l’inconnu, entre te passé et le futur.
C’est bien cela que nous faisons, n’est-ce pas, lorsque nous posons des
questions sur tes relations entre la vie et la mort Nous voulons savoir
comment jeter un pont entre le « vivre » et le « finir ».
C’est là notre désir fondamental. Pouvons-nous
connaître la « fin », qui est la mort, pendant que nous
vivons ? Je veux dire que si nous pouvions savoir, pendant que nous
vivons, ce qu’est la mort, nous n’aurions pas de problèmes. C’est parce que
nous ne pouvons pas entrer en contact avec l’inconnu pendant que nous vivons,
que nous en avons peur. Notre lutte consiste à établir un rapport entre
nous-mêmes qui sommes le résultat du connu, et l’inconnu que nous appelons
mort. Peut-il y avoir une relation entre le passé et quelque chose que
l’esprit ne peut pas concevoir et que nous appelons mort ? Pourquoi
séparons-nous les deux ? N’est-ce point parce que notre esprit ne
fonctionne que dans le champ du connu, dans le champ du continu ? L’on
ne se connaît soi-même qu’en tant que penseur, qu’en tant qu’acteur ayant
certains souvenirs de misères, de plaisirs, d’amour, d’affections,
d’expériences de toutes sortes ; l’on ne se connaît qu’en tant qu’être
continu, sans quoi Ton n’aurait aucun souvenir de soi-même
« étant » quoi que ce soit. Or, lorsque ce « quoi que ce
soit » considère sa fin - que nous appelons mort - surgit en nous la peur
de l’inconnu, donc le désir d’englober l’inconnu dans le connu, de donner une
continuité au connu. Je veux dire que nous ne voulons pas connaître une vie
incluant la mort, mais nous voulons nous persuader qu’un moyen existe de
durer indéfiniment. Nous ne voulons pas connaître la vie et la mort, mais
nous voulons apprendre à durer sans fin. Ce qui continue
n’a pas de renouveau. Il ne peut rien avoir de neuf, rien de créatif en ce
qui continue. Cela semble bien évident. Au contraire, sitôt que s’arrête la
continuité, ce qui est toujours neuf devient possible. C’est notre fin que
nous redoutons. Nous ne voyons pas que le renouveau créateur et inconnu ne
peut se produire qu’en cette fin du « quoi que ce soit » que nous
croyons être. Le report quotidien de nos expériences, de nos souvenirs et de
nos infortunes, bref tout ce qui vieillit en s’accumulant, doit mourir chaque
jour pour que le renouveau puisse être. C’est chaque jour que nous devons
mourir. Le neuf ne peut pas être là où est une continuité - le neuf étant le
créatif, l’inconnu, l’éternel, Dieu si vous voulez. La personne, l’entité
continue qui est à la recherche de l’inconnu, du réel, de l’éternel, ne le
trouvera jamais, parce qu’elle ne trouvera que ce qu’elle projette hors
d’elle-même, et ce qu’elle projette n’est pas le réel. Ce n’est que lorsque
nous finissons, lorsque nous mourons que le réel peut être connu ; et
celui qui cherche une relation entre la vie et la mort, un pont entre le
continu et ce qu’il s’imagine exister au-delà, vit dans un monde fictif,
irréel, qui est une projection de lui-même. Et est-il
possible, pendant que l’on vit, de mourir, c’est-à-dire de parvenir à sa fin,
de n’être rien du tout ? Est-il possible, en vivant dans ce monde où
tout « devient » de plus en plus (ou « devient » de moins
en moins) où tout est un processus d’escalades, de réussites, de succès,
est-il possible, dans un tel inonde, de connaître la mort ? Est-il
possible d’achever chaque souvenir ? (Il ne s’agit pas des souvenirs des
faits : de l’adresse de votre domicile, etc.) Est-il possible de mettre
fin à chaque attachement intérieur, à une sécurité psychologique, à tous les
souvenirs que nous avons accumulés, emmagasinés, et où nous puisons notre
sécurité et notre bonheur ? Est-il possible de mettre fin à tout cela,
ce qui veut dire mourir chaque jour pour qu’un renouveau puisse avoir lieu
demain ? Ce n’est qu’alors que l’on connaît la mort pendant que l’on vit
Ce n’est qu’en cette mort, en cette fin, en cet arrêt de la continuité,
qu’est le renouveau, la création de ce qui est éternel Au sommaire de cet ouvrage : Les
conflits de paradigme - Les excès de l’apologique - Le
scientisme - Christianisme et réincarnation -
Les travaux de Stevenson - les facteurs favorables et défavorables à
la prise de conscience - L’oubli, la méditation et la recherche - le
lying - L’hypnose
- La clairvoyance - Rêves
annonciateurs - Durée de l’intervalle entre la mort et la
naissance - Les malformations -
les jumeaux - Le choix du sexe -
les changements de religion, de civilisation et économique -
les morts violentes - les effets traumatiques -
les souvenirs de l’Holocauste
- Renaissance dans la même famille - l’enfer -
Les fantômes - les paradis
- les Expériences de mort
imminentes - la littérature grecque - la
littérature chrétienne du purgatoire
- les hallucinations des
mourants - les expériences de sortie du corps - l’au-delà
-
les EMI des enfants et des aveugles
- les caractéristiques du corps
mental - l’attachement aux lieux - le
besoin de communiquer avec les vivants
- l’autre monde avec l’enfer et
la paradis - la fin du Bardo -
les origines du complexe d’œdipe
- Le Delog au Tibet - La
transmigration orientale - la conception du bouddhisme du monde - la
tripartition cosmique dans le bouddhisme
- la sphère des sens -
les fantômes - les titans
- les dieux - le
monde des formes subtiles - Le monde informel - qu'’est-ce
que la transmigration ? - la logique bouddhique - le
Tétralemme chez les grecs - la fonction du rêve - les
hypothèses et interprétations scientifiques, biologiques, psychologiques,
parapsychologiques et psychanalytiques
- l’état des nouvelles
existences - la réincarnation pose des problèmes au
psychologue - l’inconscient aussi préexiste -
Evoluer et mourir - Renaitre
- Rôles étiologique des vies antérieures
en psychologie - La méditation -
les phobies - Homosexualité, états dépressifs et
psychose - les troubles névrotiques -
Christianisme, bouddhisme et vie future - le
refus de la réincarnation par l’église - les
arguments théologiques - Résurrection et Nirvana -
Pluralité des états post-mortem
- |
LE LIVRE TIBḖTAIN DE LA VIE ET DE LA MORT - PREFACḖ PAR
LE DALAÏ-LAMA |
Sogyal
Rinpoché |
Edition Livre de poche |
2005 |
Dans
cet ouvrage, Sogyal Rinpoché concilie l'ancienne sagesse du Tibet et la recherche
contemporaine sur la mort et les mourants, sur la nature de l'esprit et de
l'univers. Le Livre Tibétain de la Vie et de la Mort clarifie, pour la
première fois, la vision complète de la vie et de la mort telle que nous
l'offre la tradition tibétaine. L'auteur explique notamment les «bardos», ces
états de conscience après la mort qui ont tant fasciné et fait s'interroger
artistes, psychologues, scientifiques, médecins et philosophes occidentaux
depuis la publication, en 1927, du Bardo Thödol (le Livre des morts
Tibétain). Sogyal Rinpoché montre que dans la mort, comme dans la vie,
l'espoir existe et qu'il est possible à chacun de nous de transcender sa peur
ou son refus pour découvrir ce qui, en nous, survit et ne change pas. Il
propose des «pratiques» simples mais puissantes que chacun, quelle que soit
sa religion ou sa culture, peut accomplir afin de transformer sa vie, se
préparer à la mort et aider les mourants. Ce
livre présente également une introduction lucide et complète à la pratique de
la méditation, ainsi qu'aux notions de renaissance et de karma. À ceux qui
accompagnent les mourants, l'auteur indique comment les assister avec amour
et compassion et comment leur apporter l'aide spirituelle à laquelle tout
être humain a droit. À ceux qui travaillent en milieu hospitalier, médecins
ou personnel soignant, il donne des conseils qui enrichiront leur expérience.
L'auteur nous fait partager sa vision personnelle de l'expérience de
proximité de la mort (NDE) selon la perspective tibétaine. Le Livre Tibétain
de la Vie et de la Mort n'est pas seulement un chef-d'œuvre spirituel. C'est
aussi un manuel, un guide, un ouvrage de référence et une source
d'inspiration sacrée. Extrait « L'Immuable : L'impermanence nous a déjà révélé de nombreuses vérités
mais elle nous réserve un dernier trésor. Souvent caché, nous n'en
soupçonnons pas l'existence, nous ne le reconnaissons pas. Il est, pourtant,
le plus intimement nôtre. |
bardo
thödol – le
livre des morts tibḖtain |
Préface de Lama govinda |
Edition DERVY |
1977 |
Pourquoi cette édition (illustrée de
planches inédites en couleurs), alors qu’il existe une autre version du Livre
tibétain des morts, due à Evans Wentz? Parce que comme Evans Wentz lui-même
le reconnaissait, la version qu’il élabora en collaboration avec le Lama Kazi
Dawa Samdrup était une œuvre de pionnier, et comportait certaines
inexactitudes.
Le
Bardo Thödol ou Livre des morts est un texte du bouddhisme tibétain
qui décrit les diverses étapes que les humains traversent à partir de leur
mort jusqu'à leur libération du cycle des réincarnations. Bardo signifie
«existence intermédiaire», Thö désigne «audition» et dol, «libération».
La traduction la plus juste du titre du livre est donc : «Libération de
l'état intermédiaire par l'écoute». Le Bardo Thödol est attribué à
Padmasambhava (né du lotus), maître bouddhiste du huitième siècle, originaire
du Cachemire ou de Kaboul, et fondateur du bouddhisme tantrique himalayen,
plus connu au Tibet sous le nom de Guru Rinpoché (précieux maître). Karma
Lingpa, fils aîné de Nyida Sangye, maître du tantrisme, aurait découvert à 15
ans le Bardo Thödol sur le Mont Gampodar, vers 1350, parmi plusieurs autres
textes sacrés. L'histoire contemporaine du livre remonte à 1927 où il fut
publié en anglais pour la première fois par W.Y. Evans-Wentz d'après la
traduction du Lama Kazi Dawa Samdup. Le
psychanalyste Carl Jung a cru découvrir, dans ces visions posthumes, un appui
à son interprétation des archétypes de l'inconscient. L'étude du Bardo
Thödol de son vivant ou la lecture par un Lama durant l'agonie sont des
précieux adjuvants permettant au mourant de se préparer à la traversée de
cette existence intermédiaire avec calme et sérénité. Cependant, l'engouement
de l'époque contemporaine pour le Livre tibétain des morts a, parmi ses
critiques, André Couture: Ce
livre contient certes des passages philosophiques plus généraux destinés à
montrer que l'apparition et la disparition des phénomènes sont liées à
l'activité de la conscience. Il vise à aider la personne décédée à atteindre
la libération des renaissances. Mais si l'on adopte un point de vue
historique, il faudra aussi dire que ce livre reprend des idées sur la mort,
le voyage après la mort, le jugement et la rétribution des actes déjà connues
dans des textes hindous. Il semble aussi s'inspirer de pratiques chamaniques
anciennes comportant des voyages dans l'au-delà, mais réutilisées par le
bouddhisme à des fins d'éducation morale. Ce livre tardif et composite parle
donc d'une libération typiquement bouddhique, mais en intégrant à son message
des représentations populaires à cette époque.» |
dalaï
lama –
samsara, la vie, la mort, la renaissance |
dalaï
lama |
Edition LE PRÉ AUX CLERCS |
1996 |
Symbole de tolérance au milieu des
intégrismes, apôtre de la non-violence alors que la violence nous cerne, Sa Sainteté
le Dalaï Lama, chef spirituel et politique du Tibet, prix Nobel de la paix,
nous délivre un message d’amour et de sagesse depuis sa résidence d’exil à
Dharamsala, accrochée au flanc des montagnes.
|
KARMA - B.A – BA |
Arnaud d’APREMONT |
Edition PARDES |
2004 |
« Améliorer son karma », « positiver
son karma », « nettoyer son karma »… Autant d’expressions laissant entendre
que le karma serait un concept négatif, passif. |
la mort,
l’Ḗtat intermÉdiaire & la renaissance dans le bouddhisme tibÉtain |
Lati rinpoché |
Edition DHARMA |
1979 |
Ce livre présente dans une
traduction, accompagnée de commentaires, le texte : « La Lampe Illuminant Parfaitement la
Présentation des Trois Corps de Base : la Mort, l’État Intermédiaire et la
Renaissance ». Il fut écrit par l’érudit et yogi
du dix-huitième siècle, Yang-Chen-Ga-way-Lo-dreu de l’école des Gelugpa du
bouddhisme tibétain.
Avec une clarté remarquable il
développe la base psychologique de la pratique bouddhiste révélant le but
ultime de la transformation de la mort en un état immortel pour le bien de
tous.
|
nirvana |
Divers Auteurs |
Edition
Les Cahiers de l’Herne |
1993 |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||
L’homme est nu devant son existence
et sa mort confondues : selon la tradition indienne, son existence est
incurablement affligée de six misères – faim et soif, douleur et égarement,
vieillesse et mort –, et la souffrance qui lui est inhérente est destinée à
se prolonger indéfiniment, par-delà la césure de la mort. Aussi la délivrance
ultime, qui en est le parfait négatif, dans la mesure où, coïncidant avec
l’atteinte d’un point de non-retour, elle est censée lever définitivement la
contradiction de l’existence comme souffrance et séparation, exprime-t-elle
l’ambition sans doute la plus profonde de la conscience humaine, à laquelle
celle-ci ne saurait renoncer sans se renoncer elle-même. Est donc en jeu la possibilité
d’une expérience libératrice, aussi ontologiquement décisive que paradoxale,
en ce sens qu’y seraient comblées toutes les aspirations de la conscience à
l’instant même où s’y abolirait l’humaine condition. Enjeu dans lequel ce
n’est pas seulement l’éradication de la souffrance humaine qui est en cause
ni même la promotion radicale de la condition humaine, mais beaucoup plus
profondément son dépassement même. Mystérieux appel, incroyable prétention ? La quête de la délivrance s’y est,
en effet, poursuivie de siècle en siècle dans la fraîcheur renouvelée de son
élan incoercible, en sorte que sa puissance germinale a produit, à travers
les paliers successifs de la réflexion et de la pratique ascétique ou
contemplative, d’une part, et les vicissitudes du devenir historique des
cultures asiatiques, d’autre part, des fruits différents, bien que de même
saveur. C’est cette quête qui confère à cet ouvrage son unité.
|
HERMḖNEUTIQUES
DES DISCOURS CHRḖTIENS SUR LA MORT ET L’AU-delẴ, DE L’ANTIQUITḖ
A LA MODERNITḖ |
Bruno Gaudelet |
P. U. Perpignan |
2009 |
Philosophie résolument critique et réflexive, l'herméneutique
se saisit de tous les objets envisageables, y compris ceux qui impliquent
l'ultime et donc la théologie, cette discipline universitaire qui n'a pas
moins à être passée au crible de la raison et des savoirs modernes que les
autres objets de l'expérience humaine. Mettant en oeuvre l'analyse
herméneutique inaugurée par l'herméneutique phénoménologique, l'ouvrage met
en lumière, dans une première partie, les motifs herméneutiques qui
sous-tendent les discours eschatologiques du christianisme classique, puis,
dans une deuxième partie, ceux qui orientent désormais les théologies
modernes depuis l'avènement de la modernité philosophique et scientifique. Au terme de cette analyse passionnante, l’ouvrage présente
premièrement une photographie des croyances eschatologiques des Français dont
les données sociologiques révèlent que 80 pour cent des obsèques demeurent
religieuses en France ; puis s'interroge, deuxièmement, aussi bien sur la
permanence des représentations eschatologiques du christianisme classique au
sein de la société actuelle, que sur l'impact des réinterprétations que
proposent les théologies modernes concernant la mort et l'au-delà. Les
théologies chrétiennes modernes sont-elles conséquentes avec les savoirs de
la modernité qu'elles affirment avoir intégrés ? Vont-elles vraiment jusqu'au
bout des principes de rationalité et de scientificité que réclame l'homme
moderne ? Comment envisagent-elles après plus de deux siècles de haute
critique littéraire et historique la mort et l'au-delà. C'est à cette analyse
critique exigeante que l'herméneutique philosophique convie les théologiens à
se confronter loyalement avec la pensée critique de la modernité. La
question de la résurrection est inscrite déjà dans la Bible hébraïque, puis
dans le Talmud et dans le Zohar, le chef-d'œuvre de la Kabbale juive. Si nous
la trouvons de façon explicite dans les livres prophétiques, les maîtres du
Talmud l'ont aussi trouvée de façon plus implicite dans la Torah ou
Pentateuque. Ce phénomène intéresse donc aussi bien les juifs que plus tard
les musulmans. Tandis que les deux grandes religions d'Asie, l'hindouisme et
le bouddhisme (qui est une spiritualité agnostique) n'y croient pas, mais
prônent un principe fondateur et fondamental: la métempsycose, la renaissance
des âmes dans un autre être vivant. Le phénomène est connu sous le nom de
réincarnation ou de transmigration des âmes. La
résurrection, telle est qu'elle décrite dans la Bible mais aussi dans le
Nouveau Testament, depuis celle du fils de la veuve de Sarepta (I R 17-22) ou
celui de la Sunamite (II R 4), jusqu'à la célèbre résurrection de Lazare par
Jésus, voire jusqu'à sa propre résurrection, est un état qui doit conduire à
une seconde mort, ou à tout le moins à une disparition, que nous l'appelions
ascension comme pour le prophète Elie, emporté sur son char de feu ou pour
Jésus, ou assomption ou dormition pour Myriam (ou Marie) la mère de Jésus.
Mais Ezéchiel (chap. 37) a écrit la page la plus puissante de résurrection
collective de toute la Bible (Nouveau Testament compris). Au siècle qui suit
les exterminations et les génocides, qui ne se comparent à rien de ce que
l'humanité avait connu, Ezéchiel avec tout son génie évoque pour nous la
résurrection de monceaux d'ossements desséchés. L’auteur écrit que "Dieu
s'incarne et le but ultime de son incarnation, c'est la résurrection.
L'incarnation n'est rien d'autre que la réalisation plénière de l'alliance».
Il est certain que face à cette entrée en matière, un non-chrétien, même
philosophe, a du mal à suivre l'auteur, malgré sa tentative louable de
vouloir approcher la question avant tout sur le plan phénoménologique, qui
n'est pourtant jamais loin, ici, du substrat théologique. Levinas
qui était philosophe et penseur juif, préférait "entendre un Dieu non
contaminé par l'être», tout autant capable de sauver l'humanité que le Dieu
chrétien. Mais le Christ est précisément pour ceux-ci un Dieu-homme qui a
choisi la contamination par l'être pour sauver l'humain par sa mort.
L'événement au cœur de la recherche philosophique conduite par l’auteur,
n'est autre que la résurrection de Jésus le Christ, mais face à un pareil
non-événement historique, à jamais de l'ordre de la foi, donc improuvable, il
ne reste au philosophe non pas tant le chemin de la phénoménologie que celui
de l'herméneutique, du témoignage. Comment concilier alors sur le plan
spéculatif, un récit construit entre phénoménologie et foi en la
résurrection, au risque d'opérer un dédire dans le dire, tant ces deux termes
paraissent tout à fait contradictoire, antinomiques? À
partir de l'herméneutique du témoignage dans sa confrontation au silence sur
la résurrection, qui peut être compris comme la révolte irréductible, contre
l'absurdité première qu'est la mort, la fin d'une subjectivité, l’auteur
développe toute une philosophie issue de la résurrection et qui fait du
croyant un "être-contre-la-mort". Cette assurance de la
résurrection peut être vue comme un cri, comme une révolte inversée contre la
mort, mais non pas tant la seule mort corporelle que la mort de l'âme, du
souffle de vie, qui, s'il a été donné une fois pour toutes à l'humain, l'a
été pour l'éternité. Sinon pourquoi? Dans quel but? C'est alors que nous voulons poser dans le débat la question cardinale édictée par George Steiner, juif agnostique ayant réfléchi à ces questions depuis plus d'un demi-siècle avec tout sa puissance spéculative, à savoir: la résurrection du Christ ne répond pas à la question du Golgotha et n'enlève pas son dard à la mort que les trépassés ont connue et que chacun d'entre nous connaîtra. Pour le penseur juif, l'un des derniers Maîtres du siècle passé, si une chose est sûre c'est que l'horreur du Golgotha "n'était pas rachetée par le miracle présumé de la résurrection ou par une quelconque promesse de réparation céleste." Pour Steiner, la simple (si l'on peut dire) mort propre n'est pas l'unique question, il y a au-dessus la question du Golgotha et au-dessus encore la question de la Shoah. |
le
petit livre de la vie & de la mort |
Douglas e. harding |
Edition DERVY |
2003 |
Le petit livre de la vie et de la
mort est un régal. Il résonne de l’écho du rire cosmique. L’humour et la
simplicité de son style sont à la hauteur de la tâche qu’il s’est fixée, c’est-à-dire
affronter les démons conceptuels de la mortalité et dénoncer le mensonge de
la mort. Je suis stupéfait de constater qu’un si petit livre puisse anéantir
aussi totalement des croyances bien ancrées sur des sujets allant de la
naissance à la vieillesse et jusqu’à l’Au-delà, et ce sans douleur et même
dans la joie. C’est le signe de la vraie compassion qui émane du Vide.
Avec la même obstination
intransigeante qu’un Ramana MAHARSHI, il nous fait pénétrer de plus en plus
profondément dans le pays de la non-personne, le pays de « Neti, Neti » (Pas
ça, pas ça !), jusqu’à ce nous atteignions le point où nous sommes… Notre
voyage nous conduit à travers la science occidentale (expériences proches de
la mort et quarks) et les traditions mystiques d’Orient et d’Occident.
Inlassablement, D.E.H. rejette les lentes ascensions que proposent les
doctrines telles la réincarnation et le Karma, en faveur de la voie Zen abrupte
et sans garde-fou. Après ce livre, je prédis que la littérature relative à la mort ne sera plus jamais la même. |
L’IMMORTALITḖ DE L’ÂME,
CONCEPTION HUMAINE OU RḖVḖLATION BIBLIQUE ? |
Claude Bouchot |
|
|
Alors que la résurrection des morts – enseignée dans la Bible –
constitue (devrait constituer) l’une des principales bases de la foi chrétienne, on peut se demander
pourquoi si peu de personnes y croient aujourd’hui ? En effet, selon un
sondage TNS Sofres/Logica publié par l'hebdomadaire Pèlerin, seulement 10 %
des Français (13 % chez les catholiques) croient à la résurrection des morts
! Une autre conception en matière de
« retour à la vie » triompherait-elle au sein du christianisme
contemporain ? A ce propos (toujours selon le même sondage), 7 %
des catholiques déclarent croire en la réincarnation ! Comme les adeptes des
religions orientales ou des philosophies empreintes d’orientalisme, de très
nombreux chrétiens croient donc à la réincarnation ! Pourquoi cette croyance est-elle acceptée aussi facilement ? En
fait, cette manière de penser si largement répandue aujourd’hui dans le monde
fait suite à une autre croyance, essentielle et quasi générale qui remonte à
des millénaires : la croyance en l’immortalité de l’âme. Sans l’adhésion
à cette idée, il est impossible de croire en la réincarnation. Or, on sait
que cette notion d’immortalité de l’âme fait partie de l’enseignement
officiel de l’Eglise catholique dont le catéchisme déclare : « Chaque
âme spirituelle est immédiatement créée par Dieu – elle n’est pas produite
par les parents – ; l’Eglise nous apprend aussi qu’elle est
immortelle : elle ne périt pas lors de la séparation du corps dans la
mort, et s’unira de nouveau au corps lors de la résurrection finale. » Bref, si pour beaucoup de chrétiens, les conceptions sur l’au-delà
ressemblent étrangement à celles des tenants de la réincarnation, c’est
essentiellement parce qu’elles reposent sur une base commune quant à la
nature de l’homme : une vision dualiste qui dépeint l’homme comme un
être composite formé d’un corps matériel, mortel et d’une âme immatérielle,
immortelle. Sans qu’il soit possible d’étudier ici toutes les raisons
conduisant les chrétiens à accepter aussi facilement la réincarnation, on
peut dire que la croyance en l’immortalité de l’âme y contribue avant tout !
Soulignons seulement que la réincarnation se présente comme une négation de
la rédemption et de la résurrection. Aussi, l’Eglise catholique a toujours
condamné explicitement cette conception païenne en totale contradiction avec
le message évangélique. Après une introduction certes un peu longue, mais
ayant néanmoins le mérite de nous conduire progressivement à notre sujet, il
nous paraît utile de confronter la théorie de l’immortalité de l’âme à la
lumière de l’Ecriture. Mais avant, essayons d’explorer les origines
lointaines de cette notion d’âme survivant après la mort, idée considérée
généralement comme irréfutable !
Selon cette conception, l’âme survit tel un « double du
vivant ». Ainsi, la mort n’est pas vraiment la mort puisque « la
vie » se poursuit sous une autre forme ! Plus ou moins différente
selon les peuples – nous nous limiterons à un rapide aperçu historique –, la
représentation de la vie de l’âme après la mort du corps a toujours été
empreinte de mystère. Et cet aspect a généralement induit la crainte (peur de
l’enfer, pensée que l’âme pourrait interagir avec les vivants) dans le cœur
des hommes, un sentiment qui aujourd’hui encore dans nos sociétés
occidentales, influence considérablement le culte rendu à « l’âme de nos
morts » ! L’immortalité de l’âme est donc une idée qui remonte à la nuit des
temps. On trouve déjà, en effet, la notion d’âme survivant après la mort chez
les ancêtres lointains des tribus animistes d’Afrique. Pour les Egyptiens,
« l’âme, après la mort, va se joindre aux étoiles innombrables (version
la plus antique) ou se fondre dans l’âme universelle qui habite le soleil
(version panthéiste plus tardive) ». Inconnue jusqu’alors, la pensée de
l’immortalité de l’âme apparaît en Grèce au VIe siècle av. J.-C. à travers
l’orphisme, courant religieux issu du mythe d’Orphée, enseignant à la fois
l’immortalité de l’âme et la réincarnation. Disciple de l’orphisme, le philosophe Pythagore, lui aussi, n’accepte
pas que la vie s’achève par la mort ! A son tour, il influence fortement
l’autre philosophe grec – non moins célèbre – Platon (427-347 av. J. C.) pour
qui l’âme est immortelle et de nature divine. Ce dernier cherche à le prouver
dans son œuvre, Phédon :
« Ce qui est divin, immortel, intelligible, ce dont la forme est une, ce
qui est indissoluble et possède toujours en même façon son identité à
soi-même, voilà à quoi l’âme ressemble le plus. » Si, jusqu’au milieu du IIe siècle, les premiers chrétiens fidèles à la
Bible – qui appréhende l’homme dans son unité – ne se laissent pas séduire
par la théorie de l’immortalité de l’âme, ce n’est plus le cas par la suite.
Au fil des années, de façon remarquable, cette idée chère au « grand
Platon » s’impose de plus en plus à l’esprit des philosophes et des
Pères de l’Eglise qui l’adoptent et tentent de l’affiner avant de l’intégrer
au christianisme ! C’est ce que témoigne par exemple cette fiche
pédagogique de la Bibliothèque Nationale de France : « On pourrait
dire que si Saint Augustin a eu la volonté de "christianiser"
Platon en l'introduisant dans ses théories religieuses, Saint Thomas d'Aquin
"christianisa" à son tour Aristote [disciple de Platon], huit
siècles plus tard, avec cette même volonté d'harmoniser le savoir, la sagesse
antique et la foi chrétienne (8). » Toutefois, ce n’est qu’en 1513 au
concile de Latran V que le dogme de l’immortalité de l’âme est proclamé
officiellement. « Le triomphe de la notion d’immortalité de l’âme est, en
définitive, [écrit Charles Gerber] une victoire de l’orgueil humain. »
Et cet auteur de citer Aloys Berthoud : « Le dogme de l’immortalité
de l’âme est la résultante de l’instinct inné de notre race et d’une raison superbe,
ivre de ses facultés. C’est bien, en un sens, ce que l’homme a de plus
excellent ; mais c’est la créature se divinisant elle-même dans l’oubli
de sa déchéance. C’est l’homme naturel dans le plein épanouissement de son
génie, et qui, parce qu’il lui a poussé des ailes, comme au vermisseau devenu
papillon, se croit en mesure de défier l’espace et le temps et la mort :
orgueil titanesque qui se sent de taille à escalader l’Olympe ! Hélas,
c’est toujours l’esprit de la Tour de Babel qui, par ses propres forces et en
dépit de Dieu même, se flatte de monter jusqu’au ciel. » Du IIe siècle à nos jours, la théorie de l’immortalité de l’âme domine
donc irrésistiblement… bien que celle-ci ne trouve aucun appui dans
l’Ecriture comme nous allons le voir plus loin ! Dans la pensée
chrétienne traditionnelle, cette manière de concevoir l’état de l’âme entre
la mort et la résurrection permet en fait de sauver la continuité de
l’identité de l’homme, « une véritable continuité entre l’homme qui a
vécu sur terre et l’homme qui ressuscitera. Sans cette continuité d’un
élément humain subsistant, l’homme qui a vécu sur terre et celui qui
ressuscitera ne seraient pas le même “moi“. Cette âme, même séparée,
accomplit des actes personnels d’intelligence et de volonté. De plus, la
subsistance de l’âme séparée est claire dans la pratique de l’Eglise, qui
adresse des prières aux âmes des bienheureux ». Ainsi, depuis l’Eglise ancienne – surtout à la suite de Saint Augustin
– les Eglises traditionnelles affirment que la perspective de l’immortalité
de l’âme n’est pas incompatible avec la résurrection des morts, avec un bémol
cependant pour les réformateurs qui privilégient la résurrection. Ce n’est
seulement qu’à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle que l’on commence
à revenir à des conceptions de l’au-delà éloignées de la philosophie grecque
et plus en phase avec l’espérance biblique de la résurrection. Peu à peu, une
autre théorie eschatologique se propage sous l'influence de quelques
théologiens évangéliques – suivis par plusieurs théologiens catholiques (12)
– qui pensent que l’homme meurt tout entier, corps et âme, la résurrection à
la fin des temps étant conçue comme une nouvelle création à partir du néant. Pour André Dartigues (qui a enseigné durant 35 ans à la faculté de
philosophie de l’Institut catholique de Toulouse), ce sont « le
renouveau des études bibliques et les questions posées par un nouveau
contexte scientifique et culturel » qui ont conduit la théologie
contemporaine à opter pour la résurrection des morts plutôt que l’immortalité
de l’âme. Tout en appuyant les observations précédentes, cet auteur écrit
notamment : « En réaction contre une eschatologie qui estompait la
foi en la résurrection au profit d’une argumentation philosophique en faveur
de l’immortalité, de nombreux théologiens réformés, sous le signe d’un retour
à Luther, récusent qu’on puisse trouver dans l’homme un quelconque résidu
spirituel ou corporel qui assurerait la transition entre vie terrestre et vie
ressuscitée. La mort apparaît alors comme anéantissement total et la
résurrection comme nouvelle création ex
nihilo. Les théologiens
catholiques s’accordent pour mettre eux aussi l’accent sur un retour
nécessaire à une thématique biblique qui, sous le chiffre de la résurrection,
donne la primauté à l’action divine. » Mais « l’espace vide » entre la mort et la parousie se
révélant embarrassant pour certains chrétiens dans la mesure où la continuité
existentielle entre l’homme qui disparaît totalement à la mort et celui qui
ressuscitera ne serait plus assurée, on élabore alors une nouvelle
théorie qui affirme la résurrection…
aussitôt après la mort ! Un schéma eschatologique ne s’accordant pas, en
revanche, avec le Nouveau Testament qui spécifie que la résurrection est en
lien avec le retour du Christ et aucunement avec la mort de l’homme. A
présent, comme en témoigne L’Encyclopédie
catholique pour tous, l’Eglise, à propos de la notion d’âme,
semble avoir du mal à répondre aux critiques de la pensée
moderne : « Il est évident que l’histoire de la conception de l’âme
explique les difficultés que rencontre aujourd’hui l’Eglise pour en
parler. »
D’autre part, dans les Ecritures, quel que soit le sens donné au mot
« âme », il s’avère que celui-ci est toujours dépourvu de l’idée
d’immortalité. Qu’on l’accepte ou non, nous devons nous rendre à
l’évidence : les Ecritures n’emploient jamais l’expression « immortalité
de l’âme » ! Si les mots « âme » et « esprit »
y apparaissent plus de 1600 fois, dans aucun cas, ceux-ci sont qualifiés par
l’adjectif « immortel(le) ». Par définition, Dieu seul possède
l’immortalité : « le Seigneur des seigneurs, qui seul possède
l’immortalité » (1 Timothée 6.16). Contrairement à lui, tous les hommes
sont donc sujets à la mort. La Bible nous affirme aussi que dans le séjour des morts (lieu désigné
dans l’Ancien Testament par le mot hébreu shéol et dans le Nouveau Testament
par le mot grec Hadès), les morts « ne savent rien » et
« n’espèrent plus » : « Les vivants savent au moins
qu’ils mourront, mais les morts ne savent rien du tout. Il n’y a plus pour
eux de salaire, puisque leur souvenir est oublié. Tout ce que ta main trouve à faire, fais-le
tant que tu en as la force, car il n’y a ni œuvre, ni réflexion, ni savoir,
ni sagesse dans le shéol où tu t’en vas » (Ecclésiaste 9.5, 10,
« Car dans la mort, nul souvenir de toi : dans le shéol, qui te
louerait ? » (Psaume 6.6,) ; « Ce n’est pas le séjour des
morts qui te loue, ce n’est pas la mort qui te célèbre ; ceux qui sont
descendus dans la fosse n’espèrent plus en ta fidélité » (Esaïe 38.18). Dans le Nouveau Testament, Jésus considère la mort comme un sommeil…
tout simplement ! Nous trouvons cette affirmation entre autres (une
cinquantaine de versets dans le N. T. évoquent le sommeil de la mort) dans le
récit de la mort et de la résurrection de Lazare : « Après ces
paroles, il leur dit : Lazare, notre ami, dort ; mais je vais le réveiller.
Les disciples lui dirent : Seigneur, s’il dort, il sera guéri. Jésus
avait parlé de sa mort, mais ils crurent qu’il parlait de l’assoupissement du
sommeil. Alors Jésus leur dit ouvertement : Lazare est mort » (Jean
11.11-14). Selon ces textes, les morts sont totalement inconscients et ne
peuvent donc communiquer, les Ecritures ne nous laissent aucun doute à ce
sujet. Notons par ailleurs que les prières en faveur des morts tout comme
l’intercession des morts en faveur des vivants ne reposent sur aucune base
biblique… si ce n’est le deuxième livre des Maccabées (2 M 12.45), livre
totalement ignoré par le Christ, qui ne fait pas partie des livres canoniques
juifs ! En outre, il convient de rappeler que Dieu – confirmant la réalité de
la mort – réprouve tous ceux qui tentent de communiquer avec les morts :
« Ne vous tournez point vers ceux qui évoquent les esprits, ni vers les
devins ; ne les recherchez point, de peur de vous souiller avec
eux » (Lévitique 19.31) ; « Si quelqu’un s’adresse aux morts
et aux esprits, pour se prostituer à eux, je tournerai ma face contre cet
homme, je le retrancherai du milieu de son peuple. […] Si un homme ou une
femme ont en eux l’esprit d’un mort ou un esprit de divination, ils seront
punis de mort » (Lévitique 20.6, 27). Si l’on se réfère à la Bible, on
comprend que les morts ne doivent pas être impliqués dans les phénomènes
spirites. N’oublions pas que cette dernière parle de l’existence des bons
mais aussi des mauvais esprits (les anges déchus ou les démons qui peuvent,
en effet, communiquer avec les moyens dont ils disposent) !
Rappelons que dans sa première lettre aux Corinthiens, l’apôtre Paul
réagit vigoureusement devant ceux qui doutent de l’authenticité de la
résurrection : « Nous prêchons donc que le Christ est revenu
d'entre les morts : comment alors quelques-uns d'entre vous peuvent-ils
dire que les morts ne se relèveront pas ? Si tel est le cas, le Christ n'est
pas non plus ressuscité ; et si le Christ n'est pas ressuscité, nous
n'avons rien à prêcher et vous n'avez rien à croire. De plus, il se trouve
que nous sommes de faux témoins de Dieu puisque nous avons certifié qu'il a
ressuscité le Christ ; or, il ne l'a pas fait, s'il est vrai que les
morts ne ressuscitent pas. Car si les morts ne ressuscitent pas, le Christ
non plus n'est pas ressuscité. Et si le Christ n'est pas ressuscité, votre
foi est une illusion Si nous avons mis
notre espérance dans le Christ uniquement pour cette vie, alors nous sommes
les plus à plaindre de tous les hommes » (1 Corinthiens 15. Et Paul de poursuivre dans une autre de ses
lettres : « Le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un
archange et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts
en Christ ressusciteront d’abord » (1 Thessaloniciens 4.16). Ainsi, c’est seulement à la seconde venue de Jésus que ceux qui ont
choisi de marcher avec Dieu durant leur existence terrestre – après, c’est
trop tard – recevront l’immortalité et que commencera vraiment pour eux la vie
éternelle promise. C’est ce que précise Paul lorsqu’il aborde, à la fin de sa
première épître aux Corinthiens, la question de l’état des ressuscités :
« Car il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité, et que
ce corps mortel revête l’immortalité. Lorsque ce corps corruptible aura
revêtu l’incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l’immortalité,
alors s’accomplira la parole » (1 Corinthiens 15.53-54). Remarquons
qu’il s’agit là du seul passage des Ecritures où l’immortalité est attribuée
à l’homme, plus précisément au corps ressuscité et, selon la pensée
paulinienne, à l’être humain dans son unité. Par contre, dans cette compréhension de l’eschatologie biblique (non
influencée par l'hellénisme), on objecte parfois en effet que la continuité
de l'identité personnelle au-delà de la mort ne pourrait être sauvée par
Dieu ! Mais, en retournant à la poussière d’où il est venu, l’homme
mortel peut avoir l’assurance que l’essence de sa personnalité sera – jusqu’à
sa résurrection – sauvegardée dans la mémoire divine. C’est ce qu’explique
avec conviction le pasteur José Elysée : « Dieu nous porte d’une
manière particulière. Il tient en sa possession notre essence ; notre
identité est dans ses mains. Et grâce à cela, nous avons l’espérance de la
vie éternelle. Dieu a mis au point un plan pour que chaque enfant de
Dieu, quoiqu’il puisse arriver à son corps, puisse être préservé et recréé en
tant qu’entité individuelle. Dieu possède un moyen de préserver l’information
vitale. Comment est-ce possible ?
Parce que Dieu a une capacité infinie de stocker l’information. Il possède
suffisamment de mémoire, suffisamment de méga-bites pour remplir l’univers
tout entier. Il est celui qui a conçu notre pensée à l’origine, il est
l’auteur du miracle de notre personnalité unique. Et il est Celui qui peut la
préserver même au-delà de la tombe. » Une entière certitude que nous apporte surtout le prophète Esaïe, qui
est convaincu que Dieu est incapable d’oublier ses enfants… car il a
« gravé » leur nom sur ses « mains » (Esaïe 49.16) !
Enfin, dans le même ordre d’idée, soulignons que Jésus-Christ – qui affirme
être un « bon berger » – déclare connaître parfaitement chacune de
ses « brebis » (Jean 10.14) et les « appelle par leur
nom » (Jean 10.3).
Tout d'abord, voici ce qu'écrit à ce propos l’ancien professeur
d’Université Oscar Cullmann (il a enseigné à Paris et à Bâle) :
« Posez à un chrétien, protestant ou catholique, intellectuel ou non, la
question suivante : qu'enseigne le Nouveau Testament sur le sort individuel
de l'homme après la mort, à très peu d'exceptions près vous aurez toujours la
même réponse : l'immortalité de l'âme. Et pourtant cette opinion,
quelque répandue qu'elle soit, est un des plus graves malentendus concernant
le christianisme. Il est inutile de vouloir passer ce fait sous silence ou de
le voiler par des interprétations arbitraires qui font violence au
texte. La réponse à la question que
nous avons posée : immortalité de l'âme ou résurrection des morts dans
le Nouveau Testament, sera claire. La doctrine du grand Socrate, du grand
Platon est incompatible avec l'enseignement du Nouveau Testament. » Pour sa part, l’autre théologien, écrivain (il a écrit plus de 40
livres) et ex-professeur bien connu (Université de Bordeaux), Jacques Ellul,
affirme qu’ « il y a eu une contamination par la pensée grecque,
concernant l’immortalité de l’âme. Dans la pensée juive, la mort est totale.
Juive ou chrétienne, de toute façon, puisque les deux Testaments de la Bible
ne s’opposent pas du tout. Il n’y a pas d’âme immortelle. Il n’y a pas de
division entre le corps et l’âme. Il n’y a, à la mort, aucune séparation
entre ces deux choses. L’âme est mortelle, parce que le corps l’est. Mais il
y a résurrection. Or la philosophie
grecque va faire pénétrer cette notion d’âme immortelle chez les théologiens.
Puis, comme c’était une croyance répandue dans les religions populaires, elle
va être intégrée au christianisme. Mais c’est une perversion totale par
rapport à la pensée biblique » ! Roland Meyer, chercheur et conférencier, ne tient pas un autre
langage : « Nulle part la Bible ne décrit l’homme, ou une “partie“
de celui-ci, comme immortel. La notion d’immortalité de l’âme n’est pas
biblique. Il faut donc chercher ailleurs cette origine et en particulier chez
Platon. » Le professeur Charles Wackenheim abonde dans le même
sens : « Les Hébreux ignorent le culte des morts compris au sens
des Egyptiens. [...] Dans la perspective de la Bible, on ne peut pas
envisager une doctrine de l’immortalité de l’âme, tout simplement parce que
l’homme biblique n’est pas doté d’une âme immortelle telle que Platon l’avait
conçue. » Le pasteur Roger Mehl qui a été professeur à la Faculté de
Théologie protestante de l’Université de Strasbourg est peut-être le plus
catégorique : « L’âme [écrit-il] n’est pas un îlot de divinité qui
se trouverait enfermé dans un corps mortel. L’âme participe au sort de la
personne tout entière. C’est donc la
mortalité de l’âme que le christianisme enseigne. La rupture avec la
philosophie est ici éclatante. » Cédons maintenant la parole au théologien Philippe-Henri Menoud :
« L’idée de l’immortalité de l’âme et la foi en la résurrection des
morts ne sont pas deux affirmations plus ou moins équivalentes […] Ce sont,
au contraire, deux conceptions situées sur deux plans totalement différents
et entre lesquelles il faut choisir. L’espérance chrétienne n’a pas son point
d’appui dans la croyance en l’immortalité de l’âme humaine. Le Nouveau
Testament ne fait pas la moindre allusion à cette théorie. [Ce dernier]
n’enseigne pas, à la manière de la philosophie grecque, l’immortalité
naturelle de l’âme humaine, comme s’il suffisait d’être délivré du corps pour
vivre éternellement. » Quant à Roland de Pury, le célèbre pasteur évangélique suisse, il voit
dans le « dogme païen (platonicien ou stoïcien) de l’immortalité de
l’âme », une « solution humaine devenue pour beaucoup la solution
chrétienne » et qui « tend insidieusement à se confondre avec la
promesse de l’Evangile. Les ravages que ce dogme a faits dans la prédication
chrétienne sont incalculables et bouleversants, car il finit par être le
fondement de la plupart de nos discours funéraires. Quelle ironie dans le
fait que le peuple qui fut de tous le plus attaché à cette croyance, et qui
nous en a laissé les témoignages les plus émouvants, soit le peuple d’Egypte,
celui sur lequel la Bible fait peser la malédiction de Dieu ! [Esaïe 19,
Jérémie 46] Alors que la Bible elle-même, sur quoi doit reposer notre
prédication, ne contient nulle part la moindre trace d’une croyance à
l’immortalité de l’âme ». De son côté, Christian Delorme, prêtre à Lyon, écrit dans l'historique
Pèlerin :
« Avec vous, je peux interroger les données bibliques. J'y trouve ainsi
deux grands courants. Pour l'un, conforme à la mentalité sémitique, il n'y a
pas de distinction possible entre l'âme et le corps. A la mort, c'est l'homme
tout entier qui disparaît, en attendant le jour où il sera relevé par Dieu
d'entre les morts. Mais il y a aussi un autre courant, certainement influencé
par la pensée de Platon, qui admet dans l'homme la présence d'une âme
immortelle, distincte de son corps mortel. » Citons également l’éminent théologien dominicain, Louis Dingemans,
(celui-ci a notamment enseigné la sociologie à Rome et participé, pendant le
Concile Vatican II, à la rédaction de la Constitution pastorale Gaudium et Spes) :
« J’ai beau scruter les Ecritures, je n’y trouve pas trace d’une âme
immortelle, aucune confirmation de cette définition de l’homme donnée par le
petit catéchisme de Malines de mon enfance : “L’homme est une créature
de Dieu, composé d’un corps mortel et d’une âme immortelle”. Par contre, je
trouve dans le Symbole des
Apôtres cette affirmation : “Je crois en la résurrection de
la chair”. En fait, la théologie hébraïque ne faisait aucune allusion à la
séparation de la chair et de l’esprit, tout en sachant bien que nous vivions
concrètement des tensions entre les aspirations de notre esprit et la
pesanteur de notre corps. Mais l’anthropologie juive n’était pas du tout
dualiste. » Et Louis Dingemans de poursuivre : « D’où vient donc cette
âme immortelle ? Ce thème a pénétré la pensée chrétienne sous
l’influence de l’anthropologie dualiste des philosophes grecs, principalement
de Platon. Il ne pouvait pas imaginer que l’esprit humain capable
d’abstraction puisse périr en même temps que le corps dont il était en
quelque sorte prisonnier. Même si d’autres philosophes comme Aristote
associent davantage le corps et l’esprit, ils restent dans la lignée
platonicienne. Cette dernière n’est pas seulement étrangère à la pensée
hébraïque, mais elle l’est aussi à la science moderne. Notre cerveau est plus qu’un ordinateur
incroyablement perfectionné. Mais cependant, l’idée d’une âme ou d’un esprit
séparé du corps et fonctionnant indépendamment de lui est devenue totalement
étrangère à la pensée scientifique. Je crois donc à la résurrection de la
chair, c’est-à-dire de l’homme tout entier et non pas à une survie naturelle
d’une âme immortelle. Les théologiens imprégnés du dualisme grec ont
d’ailleurs dû se livrer à d’étranges contorsions en distinguant deux
jugements de Dieu : en premier lieu le jugement particulier de chaque
âme immortelle aussitôt après la mort du corps et en second lieu le jugement
dernier où le corps ressuscité vient rejoindre l’âme. Je n’ai pas d’âme
immortelle, et la résurrection que j’espère n’est pas un fruit de ma nature.
Elle est pur don gratuit de Dieu et c’est en cette infinité de sa bonté que
je mets ma confiance. » En fait, « tous les théologiens sont d’accord (pour une fois),
[observe Richard Lehmann, docteur ès sciences religieuses] pour reconnaître
que la croyance selon laquelle l’homme serait formé d’un corps mortel et
d’une âme immortelle n’est pas biblique, mais qu’elle relève de la
philosophie platonicienne qui s’est infiltrée dans la pensée chrétienne dès
les premiers siècles et que Saint Augustin a systématisée. Si l’âme est
immortelle et se réincarne ou s’envole au paradis ou en enfer, la foi en la
résurrection des morts n’a aucun sens, celle de Jésus non plus, et
l’espérance chrétienne n’est qu’une utopie. Le jugement dernier ne serait
qu’une parodie dans la mesure où, dès la mort, le destin de l’âme est fixé
». Enfin, il serait injuste de ne pas citer Pierre Rabischong –
professeur émérite et doyen honoraire de la faculté de Médecine de
Montpellier, vice-président de l’Académie mondiale des technologies
biomédicales à l’UNESCO – qui tente dans un ouvrage scientifique très sérieux
de répondre à la question des origines de l’homme et de son devenir après la
mort : « Tout être vivant va à la mort, qui est la fin du
fonctionnement des cellules et des organes, avec une extinction irréversible
de l’esprit, lié de façon directe et totale avec le cerveau. La survie de la
mort est dans la mémoire des vivants. Aucun phénomène spirituel ne peut
exister par lui-même sans un système neuronal, qui l’identifie comme tel. […]
Les grandes religions monothéistes parlent d’une autre vie après la mort Le
fait, qu’on puisse, ce qui est toléré par certaines religions, incinérer le
corps après la mort le réduisant en cendre, impose d’imaginer une constante
de l’individu, qui permettrait, après une période de néant d’une longueur
inconnue, sa survie complète, c’est-à-dire consciente. Or il n’y a pas
conscience sans cerveau et on peut, à titre d’hypothèse, considérer que la
confusion introduite par les philosophes grecs entre l’esprit et l’âme devrait
être modifiée profondément en donnant à l’âme une signification différente.
L’esprit est un concept biologique. L’âme ne l’est pas. S’il doit y avoir une
résurrection, qui en fait devra être une “re-création” d’un corps différent,
puisque l’autre aura réellement disparu, il faudra un équivalent de cerveau,
pour nous redonner la conscience d’être et de comprendre L’âme pourrait donc être une carte
d’identité de l’individu unique, que nous sommes tous, une sorte de carte à
mémoire faite avec une “puce divine” qui nous inscrirait définitivement dans
le code du Constructeur . »
Un
fabuleux voyage au-delà du monde sensible. Les expériences scientifiques du
docteur Kübler-Ross, reconnues dans le monde entier permettent de confirmer
l'existence d'une vie après la mort. Il s'agit bien du passage à un autre
état de conscience dans lequel on continue à sentir, à voir et entendre, à
s'épanouir. Les témoignages saisissants livrés ici en sont la preuve. La mort
est renaissance et vie. La mort est un nouveau soleil. E. Kübler-Ross a
développé un dispositif d'écoute de maladies incurables. elle a notamment mis
au jour cinq phases du mourir qui servent aujourd'hui de référence à la
pratique des soins palliatifs. |
BIEN VIVRE SA MORT
- MANUEL PRATIQUE POUR RḖUSSIR LE PASSAGE |
Daniel Briez |
Edition Dangles |
2012 |
Notre
société occidentale a peur de la mort et refuse de la considérer pour ce
qu’elle est, une étape de la vie, un passage. Alors nous évitons le sujet. Mais
lorsque l’un de nos proches y est confronté, nous déplorons qu’il nous quitte
dans ces espaces froids et déshumanisés, entre les mains de spécialistes
en blouses blanches, puis d’autres en costumes sombres, dans une indifférence
à peine feinte. Quant aux questions métaphysiques, une fois encore nous les
déléguons à d’autres spécialistes, prêtres, moines, philosophes ou
psychologues. Pourtant,
qu’y a-t-il de plus intime que la mort ? Voulons-nous la « réussir » ou
l’esquiver jusqu’au dernier souffle ? La voulons-nous paisible ou difficile ?
Avons-nous peur de ce passage ? Savons-nous comment il s’accomplit, ce que
l’on ressent, comment ce sera de l’autre côté… Et existe-t-il un
autre côté ? Se
positionnant au-delà des dogmes et croyances, l’auteur expose, dans un
langage très accessible, les différents mécanismes énergétiques sur lesquels
repose le passage. Il décrit les transferts d’énergie et de conscience qui
s’opèrent et démontre comment nous créons notre propre réalité. Bien vivre sa
mort, c’est d’abord réussir sa vie, même si cela semble un paradoxe. Alors,
n’attendons pas le dernier moment… Au
fil de ces lignes, nous allons tranquillement faire le voyage et nous
préparer à traverser le pont vers l’autre rive. Né en 1953, Daniel Briez s’intéresse dès l’adolescence aux philosophies et à la métaphysique. Une expérience de mort imminente (NDE) va bouleverser sa vie et la réorienter vers une recherche spirituelle, par-delà les dogmes et religions. Auteur d’une dizaine d’ouvrages et conférencier de renom, il attendra cependant vingt années avant d’aborder le thème de la mort et du passage vers l’au-delà. Cet ouvrage, certainement le plus intime de l’auteur, est l’aboutissement de ses expériences. |
RITES ET RITUELS DE LA MORT - CONFḖRENCE
DE ROBERT HEROUET Ẵ MONS (Belgique) - |
Robert Herouet |
Revue Généasens – Mons, Belgique |
2013 |
Un article de Robert Herouet pour Généasens (2013) : Depuis la nuit des temps, les hommes sont fascinés par la
mort. Les premières interrogations métaphysiques de l'homme ont sans doute
émergé devant la mort. Devant la mort de l'autre et ensuite devant la prise
de conscience de sa propre mort prochaine. C’est le phénomène de la mort qui
a sans doute provoqué au sein de la jeune conscience humaine l’émergence de
propositions et de questions comme : la mort est-elle inévitable ? quel
sens donner à la mort ? et quel sens dès lors donner à la vie ? Qu’y a-t-il
après la mort ? N’est-ce qu’un passage vers autre chose ? Alors l’homme invente des mythes pour expliquer ce qu’il
ne comprend pas, pour donner un sens à tous ces mystères. L’homme va dès
lors, dans toutes les traditions, inventer,
raconter, partager des mythes sur la mort. Une manière de donner un sens à
cette issue fatale et à l’accepter. Mythes qui impliquent symboles, mythes
qui impliquent aussi la création et l’usage de rites et de rituels pour
régulièrement réactualiser ces mythes, pour révéler ces symboles. Mythes,
symboles et rites ont ainsi baigné notre inconscient, et ont, par leur
universalité - [tous les peuples ont baigné dans des mythes et rites de
cosmogonie, de fertilité, de mort] -, formé cet inconscient collectif et les
archétypes associés, racines du psychisme humain. Et ainsi les rituels
provoquent en nous des choses que la raison n’explique pas toujours. Les rituels symbolisent l’inexplicable, ce mystère, qui
fonctionne symboliquement, c’est un problème que l’on n’a pas à
résoudre. Mais en quoi les rituels sont-ils donc nécessaires et
essentiels ? et pourquoi les rituels apportent-ils souvent paix et
sérénité ? C’est ce que cet article essaie d’expliquer. Le terme rite et rituel viennent du latin ritus,
lui-même du sanskrit rita qui signifie ordre des choses, ordre
prescrit d’une cérémonie. Un rite est ainsi un ensemble de règles, de codes, de
formes fixées, organisées et répétitives - formes dites rituelles. Une
cérémonie rituelle constitue dès lors un ensemble de gestes, de mouvements,
de paroles qui révèlent et expriment une symbolique chargée de
sens que chacun s’approprie et fait résonner en soi suivant son
propre vécu. Les rituels sont ainsi des symboles mis en gestes, en
mouvements et en paroles. Symbolique que chacun peut ressentir aussi comme
quelque chose à la fois de très universel et de très personnel ;
symbolique que chacun peut ressentir comme quelque chose de fécond, un rituel
devant être révélateur. (Les termes
rite et rituel sont souvent interchangeables mais en général un rite est
formé de plusieurs rituels. Ainsi, au sein d’un rite funéraire, il y a
plusieurs rituels qui sont organisés tels le rassemblement au funérarium, les
discours au crématorium, la dispersion des cendres, la collation prise en
commun). La première fonction d’un rituel est de provoquer une
rupture, de nous faire sortir de notre quotidien, de ses habitudes. Ces
ruptures impliquent non seulement de se retrouver hors de l’espace et du
temps habituel, de se sentir ailleurs, mais aussi de se
retrouver hors de l’ordinaire, de faire autre chose, de faire autrement.
Cette sensation d’ailleurs ne doit pas seulement être physique, mais
surtout psychique, c’est dans sa tête que l’on doit être ailleurs, que l’on
doit voir autre chose, autrement. On se retrouve dès lors hors du quotidien,
et progressivement on quitte le monde dit profane, et inconsciemment on
rentre dans un autre monde, un monde que d’aucun appelle le monde du sacré.
Un rituel sert ainsi avant tout à bâtir un pont entre les mondes du profane
et du sacré. (le terme de sacré n’est pas interprété dans cet article
comme synonyme de religion, de monde d’une croyance en un ou des dieux. Sa
définition est bien plus large et dépend directement de nous. Il y a tout
autant immanence que transcendance. Une définition du sacré pourrait être :
la rencontre, la conjonction entre une énergie externe et quelque chose de présent
au plus profond de nous-mêmes (notre âme?). L’impact est d’ordre psychique.
On pourrait aussi ajouter que Le sacré est le produit d'une conscience qui
sait s'émerveiller) Le rituel a également pour fonction de provoquer, pour
tout individu, l’émotion, de favoriser l’introspection, de procurer un
apaisement, une paix intérieure et de permettre, pour toute communauté,
de vivre ensemble la même chose, de favoriser le rapprochement, la communion.
Les rites et rituels sont le plus souvent utilisés, en dehors de fonctions
cultuelles spécifiques, pour marquer les grands moments de la vie,
individuelle ou sociétale, en sacralisant ces moments si particuliers. Depuis
bien longtemps les hommes commémorent les grands moments charnières de la vie
comme la naissance, la puberté ou la mort par des rites que les ethnologues
ont appelé rites de passage (passage d’un état à un autre). Ces rites
de passages, touchant à la fois l’être humain et la société tout entière,
marquent ou célèbrent, dans de nombreuses civilisations ou traditions : ·
La naissance,
la puberté, le mariage, la mort ·
Une initiation ·
La purification ·
Le divorce, un
remariage, un déménagement (toute situation de life crisis) Un rite de passage comprend en général trois phases : ·
Une séparation forcée,
une mise à l’écart du groupe où l’on était associé ·
Une mise
en condition (en marge) ou une mise à l’épreuve ·
La
réintégration dans un nouveau groupe, la renaissance dans un nouvel état Cette dernière étape, cette renaissance qui se fera dans
la mémoire des participants est une des étapes clés des rites funéraires La
mort, la
naissance, et d’autres événements. C’est en
ces points surtout que nous avons besoin de rituels. Le rituel est ce qui
tisse ces points à l’intérieur de nos vies. Assurer un hommage
digne au défunt est paradoxalement plus important pour les proches que pour
le gisant. Car la vie continue, avec les vivants et non avec les morts. Si la
cérémonie est a priori destinée à celui qui gît dans le cercueil, elle est
surtout vitale et bénéfique à ceux qui y assistent. Ceux-là, ces vivants, en
flagrant délit de vie devant le mort, recherchent un peu de compassion, de
chaleur humaine, un beau moment de communion. Il importe ainsi lors
d’un décès, à travers un rituel funéraire : ·
d’assurer un
hommage digne au défunt ·
de marquer par
une cérémonie un moment particulier et mémorable ·
d’instituer l’étape
de réintégration du défunt dans la mémoire après l’étape de
séparation du décès ·
de créer un
moment de communion, porteur de sens ·
de toucher au
sacré, source d’apaisement, d’harmonie, et de ressourcement. Ce moment de communion, de complicité, de compassion,
(d’être ensemble (cum)), ce moment d’harmonie (tout est bien) et de
ressourcement marquent le début réel et nécessaire du deuil, la source d’une
nouvelle énergie indispensable. Bien sûr, le défunt ne pourra pas vivre la
cérémonie et en retirer lui-même les bénéfices mais il importe de faire les
choses en sa faveur, pour éviter ainsi une culpabilisation souvent lourde
à porter. Il est essentiel d’assurer pleinement son dernier souhait,
de lui offrir une conformité certaine avec les demandes de sa
tradition (coutume, pratique, confession). Si la cérémonie est principalement
célébrée pour les vivants, c’est aussi le défunt qui compte. Il importe aussi
de lui offrir ce dernier rite de passage, cette renaissance en le
replaçant dans la mémoire collective. L’essence d’une cérémonie funéraire est
de rendre le défunt présent au passé (aux travers de quelques souvenirs, de
certaines photos), au présent (marquer sa présence physique, même cachée), et
au futur (imaginer les traces et les empreintes qui resteront). Il importe
donc de rendre le mort, éternel, de le pérenniser dans la mémoire collective.
L’utilisation de symbole est ici importante, par le biais de petites phrases
(« Comme
les fleuves disparaissent dans la mer ainsi l’être défunt s’intègre dans
l’esprit universel » Upanishad). En plus de se préserver d’un sentiment de culpabilité, la
cérémonie permet aussi de se dire correctement « au revoir »,
d’intégrer la séparation et d’ainsi faire un premier pas sur le difficile
chemin du deuil. Les souvenirs racontés, les petites histoires du passé, les
vécus retracés, les petites anecdotes brossées permettent l’ébauche d’un
nouveau mythe, d’un nouveau récit porteur de sens, pour les proches. Il ne
faut pas vouloir s’attacher au passé. Celui qui se contente de ressasser le
passé aura un chemin de deuil difficile. Il importe de faire vivre un nouveau
mythe qui pérennisera le souvenir du défunt dans le futur. Une cérémonie de
qualité (au niveau du rituel et du symbolisme) procure un important impact
tant au niveau de l’individu que de la communauté. Les proches, se sentant
entourés, peuvent minimiser le terrible sentiment d’abandon. L’intense
complicité émotionnelle suscite un fort sentiment de compassion, un vrai sentiment
de communion, et presque, si l’on ose, de fête. Nous savons que dans beaucoup
de sociétés à traditions, les funérailles se terminent en fête. On exprime en
sorte ainsi la joie de la renaissance du défunt au sein de la mémoire de la
communauté. A noter que fête et sacré sont aussi intimement liés. Ici aussi l’utilisation de symboles est capitale et permet
souvent de montrer que la « vie » continue, parce que rien ne se
termine, tout continue, tout est cycle. Ainsi la fleur donne le fruit qui
lui-même donne la graine et la graine doit un jour mourir pour faire renaître
la fleur. La plante survit ainsi grâce aux semences. Notre mort et notre
renaissance associée jouent ce même rôle de semence pour l’éternité. Tout
est cycle. La célébration d’un rituel funéraire représente souvent la
première étape fondamentale du deuil. C’est elle qui souvent initie le
difficile cheminement du deuil en nous remémorant les beaux moments et
permettant ainsi d’oublier les derniers moments souvent difficiles. En nous
déconnectant aussi des mouvements et des habitudes de la vie quotidienne, la
cérémonie peut faire basculer dans la sphère du sacré (ailleurs, autre chose,
autrement). On prend dès lors pleinement conscience du moment présent et l’on
s’empreigne des éléments de la cérémonie, les souvenirs, les récits, les
symboles aussi révélateurs, toutes empreintes qui resteront gravées
dans la mémoire. Et l’on s’empreigne aussi de l’atmosphère ressentie, de
l’émotion palpable, de l’harmonie du moment, parfois aussi de la beauté du
lieu et du rituel. C’est ce rituel funéraire, qui semble si déplacé à notre
époque dite moderne, qui souvent initie le difficile cheminement du deuil. Et
notre vie peut être aussi animée d’une nouvelle symbolique : prendre
conscience que l’on doit devenir un fruit et qu’il y a un chemin à parcourir
de la fleur au fruit. « Chaque
fleur aspire à devenir un fruit dans le but de semer, de mourir et de
renaître» - Upanishad Conclusion : La mort, le mort fascinent et terrifient à la fois,
ils semblent générer une énergie particulière, qui touche au plus profond de
l’âme humaine. Le défunt acquiert ainsi comme une nouvelle dimension, celle
de la sacralité. La ritualisation de funérailles provoque une sacralisation
des moments et des lieux permettant ainsi à tout un chacun de se relier avec
la nouvelle sacralité du défunt. Les rites et rituels funéraires sont
fondamentaux pour l’individu et pour la communauté. Ils révèlent le dernier
rite de passage du défunt, lui offrant une renaissance symbolique en le
replaçant dans la mémoire collective. Ils procurent quelques précieux moments
de communion et d’harmonies (tout est bien) qui seront les premières balises
du long et difficile chemin qu’est le deuil. Ils offrent enfin quelques
bulles de sacrés (ailleurs, autre chose, autrement) nous plongeant ainsi dans
la symbolique et l’universalité de choses. La théorie ce n'est pas ce qui manque, ce qui manque c'est
la pratique. Comment faire son deuil quand le sujet même de la mort reste
tabou ? Comment faire son deuil seul, sans être initié, sans être accompagné
? Il n’y a pas un seul remède cathartique et miraculeux. Une formule et
la page est tournée. Chacun doit pouvoir choisir sa formule mais
apprendre à ritualiser n’est pas simple. On se doit d’être accompagné … par
qui ... c'est là que ça se complique, … amis ? famille ? experts ? metteurs
en scène ? artistes ? Le rituel et la symbolique sont là pour envelopper les
événements qui sont inaccessibles à une explication définitive. ….. Je pense
que priver l’homme de tout développement rituel - insister
pour qu’il y ait une rationalisation de toutes pratiques - ne peut que vouer
au gouffre individuel et social. …. Il existe un lien entre rituel et
repos. Catholique
par éducation dans sa petite enfance, athée de conviction, chimiste de
profession, scientifique de pensée, Robert Herouet s'est néanmoins
depuis longtemps intéressé aux autres mondes, celui des dieux, des mythes et
des religions, celui de l'anthropologie et de la sociologie, celui de l'âme
et de l'inconscient. Celui aussi de la spiritualité et du sacré, où ces
termes sont pris dans un sens large et ne sont nullement l'apanage des
religions. Les rites et rituels et le langage symbolique jouent le rôle de clés pour atteindre ces mondes, de véhicules pour y cheminer, de révélateurs pour se connaître. Et depuis plusieurs années, Robert Herouet se passionne pour les rituels, ces symboles mis en gestes, en mouvements et en paroles. Ses recherches touchent aujourd'hui à l'importance et à la filiation de rites et rituels au sein de différentes traditions et leurs impacts tant au niveau de l'individu qu'au niveau de communautés. La science cherche à expliquer les phénomènes, l'homme cherche tout autant à leur donner du sens. Après avoir cherché à expliquer des phénomènes, c'est cette recherche du sens qui l'intéresse maintenant |
POURQUOI LES ALCHIMISTES N’ONT PAS PEUR DE LA MORT ! |
Réflexions |
Arcadia |
2014 |
Loin
d’être un phénomène triste et morbide, les alchimistes ont toujours considéré
le phénomène de la mort comme un élément positif d’évolution et aussi un
outil dans les opérations de l’art. Cette idée dépasse l’espoir de la vie
post mortem. Elle représente surtout le moteur des transformations de la
matière et de l’âme que l’alchimiste cherche à réaliser dans son laboratoire. Dans
ce nouvel article, nous allons considérer la mort sous un angle différent et
nouveau. Les idées qui vont suivre ne sont pas l’apanage de l’alchimie. Elles
existent également dans d’autres traditions ésotériques comme des notions
universelles que chacun devrait intégrer dans sa manière de vivre. En plus
d’être des clés de réalisation spirituelle, elles sont aussi des éléments de
développement personnel. Dans
le processus alchimique, la mort représente une étape fondamentale. Elle
permet de mettre fin à un statu quo naturel qui a vu la matière s’arrêter
dans son évolution. Dans les entrailles de la Terre, comme dans toute
existence animale ou végétale, existent des accidents de parcours qui sont
susceptibles d’empêcher l’évolution de suivre son cours. C’est
en étudiant cette réalité que les alchimistes ont découvert que les métaux
communs ou vils, c’est-à-dire tout ce qui n’est pas de l’or ou de l’argent,
étaient en réalité des accidentés de la vie. Pour un alchimiste, tous les
métaux sont destinés à l’origine à devenir de l’or qui est l’état d’évolution
maximale des métaux. La
mort de l’un ou l’autre de ces métaux va rompre l’immobilité dans laquelle il
se trouvait enfermé depuis longtemps. Ce passage va permettre à ce qui est
précieux en lui de continuer son périple. Il s’agira pour le métal de vivre
une forme de résurrection conforme d’ailleurs aux nécessités de la vie
initiatique telle qu’elle nous a toujours été enseignée par les adeptes et
les sages. Dans ce cas de figure, la mort n’est pas l’arrêt définitif de la
vie, mais plutôt l’inverse c’est-à-dire, son redémarrage. Lorsque nous
transposons ce phénomène au plan humain, nous obtenons quelque chose de
similaire ou l’individu va changer d’état. Il est bien connu que les
processus de deuil donnent naissance à de nouvelles formes de conscience et
quelquefois de vie. Si
vous enfermez un morceau de viande ou de poisson dans un bocal et l’y laissez
quelque temps, vous allez voir apparaître de nouvelles formes de vie telles
que des vers ou des mouches. D’où viennent ces insectes ? A fortiori,
l’analyse préalable des matières organiques n’aurait permis de déceler aucune
de ces créatures. Il s’ensuit que la mort débloque la vie en modifiant
seulement sa forme. Que la mort est le passage d’un état à un autre. Bien
sûr, cette notion est beaucoup moins facile à accepter lorsqu’il s’agit de perdre
un être cher. Le déficit affectif et physique couvre alors l’intégralité des
bénéfices que décrit une telle philosophie. L’esprit doit alors
considérablement s’élever pour pouvoir intégrer de la meilleure façon
possible une telle situation. Pour le défunt, la chose est faite. Mais pour
celui ou celle qui reste, l’activation évolutive est irrémédiablement en
cours. Les choix qui seront faits à ce moment-là seront décisifs pour
déterminer si la mort est venue ou non ouvrir une nouvelle porte existentielle.
En réalité, la mort ne décide rien, c’est nous qui en faisons quelque chose
ou pas. Mais
il n’est pas nécessaire d’être en situation imminente de perte conséquente
pour penser à la mort. La tradition maçonnique invite le récipiendaire à se
concentrer régulièrement sur cette maxime : « Pense à ta mort. » Pas question
ici de cultiver des pensées sinistres et macabres. La réflexion se situe sur
un autre plan, celui du présent. Si chaque jour le chercheur d’absolu se
rappelle qu’il est susceptible de mourir dans quelques heures ou demain,
alors son existence sera axée sur l’essentiel. Il ne perdra plus de temps à
cogiter sur le passé qui est révolu, où sur le futur qui, dans ce cas est
forcément hypothétique. La
tradition spirituelle alchimique nous enseigne que la mort couronne une vie
de travail sacré. Elle ne devrait pas représenter une fin tragique, quelle
que soit la forme qu’elle prenne d’ailleurs (il faut bien mourir de quelques
chose…), mais la validation des efforts spirituels qui auront été consentis
par l’alchimiste aux dépens de toute autre forme d’investissement matériel ou
temporel. Cela ne signifie pas que l’alchimiste ne doit rien posséder en ce
bas monde, ni maison ni bien ni famille, mais que ces choses utiles à son
équilibre existentiel devront être rendues un jour ou l’autre. C’est pourquoi
l’objectif de l’alchimiste est d’obtenir quelque chose de durable, et cette
chose il la trouve dans sa conscience. Or, pour atteindre ce but,
l’initiation nous oblige à mourir à nous-mêmes. Ce qui signifie très
concrètement, arrêter de s’identifier à ce qui est périssable, qu’il s’agisse
de possession, de sentiments ou d’idées. En ce sens, la mort libère
l’individu de ses illusions et lui permet d’accéder à un entendement
supérieur et réellement bienveillant. Enfin,
avoir la mort en tête constamment n’est pas une censure de la vie. Au
contraire, la mort donne du relief et du goût à l’existence. Tous les
mourants vous le diront, à l’approche de la mort, c’est l’essentiel qui vous
reste en tête. Ce qu’il y a de plus précieux est de vivre l’instant présent,
car c’est une porte secrète qui permet à chacun de transcender la peur, la
colère et le doute. Même si la mort possède dans l’esprit de beaucoup des contours sombres et tragiques, elle revêt aussi des formes incroyablement lumineuses, ce qui se vérifie dans la réalité du laboratoire alchimique. Lorsque l’opérateur a le courage d’aller plus loin que les apparences et de ne pas céder à la panique que suscitent certaines situations, alors il découvre d’autres rives ensoleillées dans un monde dont il n’aurait même pas soupçonné l’existence. |
MOURIR
LES YEUX OUVERTS – UN ḖMOUVANT MESSAGE D’ESPOIR - |
Marie de
Hennezel |
Edition
Pocket |
2007 |
Marie de Hennezel est psychologue clinicienne. Pionnière
du développement et de la reconnaissance des soins palliatifs, elle a
travaillé dix ans auprès des malades avant d'être chargée de mission au
ministère de la Santé sur les questions de la fin de vie. Elle a reçu les
insignes de chevalier de la Légion d'honneur. Affronter la mort, la regarder
en face pour mieux savourer la vie. Voilà le message de Marie de Hennezel, à
contre-courant d'une société qui a presque fait du décès un tabou, dissimulé
dans les hôpitaux. la prise de conscience du caractère inéluctable de la mort
permet de réaliser que si la vie a une fin, la relation à nos proches perdure
au-delà. Qu'est-ce
que la vie à l'approche de la mort ? Comment la vivre avec lucidité ? En
s'appuyant sur l'expérience de son ami, le philosophe Yvan Amar qui, atteint
d'une maladie chronique incurable, a fait le choix de mourir « les yeux
ouverts », Marie de Hennezel poursuit ici son propos et l'amplifie, en osant
parler des derniers moments de la vie comme d'une occasion d'éveil. Une
réflexion profonde, un formidable message d'espoir, de compassion et d'amour. Titulaire d'un DESS de psychologie clinique et
d'un DEA de psychanalyse, Marie de Hennezel a travaillé pendant dix ans dans
la première unité de soins palliatifs de France, créée en 1987 par le Dr Abiven à l'hôpital international de la Cité universitaire
de Paris. Depuis, elle anime des conférences et des séminaires de formation à
l'accompagnement de la fin de vie, en France comme à l'étranger. En 1995,
Marie de Hennezel obtient un succès retentissant avec La Mort intime (Robert
Laffont), préfacé par François Mitterrand. Elle publiera ensuite, chez le
même éditeur, L'Art de mourir (1997), ouvrage écrit en collaboration avec
Jean-Yves Leloup, puis, Nous ne nous sommes pas dit au revoir (Robert Laffont,
2001) et Le Souci de l'autre |
l’individu
– la mort – l’amour |
Jean-Pierre vernant |
Edition GALLIMARD |
1996 |
Pour un Grec de l’Antiquité,
qu’est-ce qu’être soi-même ? Comment se manifeste le caractère singulier des individus
au cours de la vie et qu’en subsiste-t-il après la mort ? L’helléniste qui,
comme tout autre anthropologue, se pose ces questions fait un constat
paradoxal. La Grèce des cités a largement
ouvert la voie au développement de l’individu dans la vie sociale ; pourtant
l’être humain n’y apparaît pas encore comme une personne, au sens moderne,
une conscience de soi dont le secret reste inaccessible à tout autre que le
sujet lui-même. La religion civique n’a pas non plus doté chaque individu
d’une âme immortelle qui prolongerait son identité dans l’au-delà. |
REVUE ḖRUDIT -
Faculté de théologie et de sciences des religions de Montréal |
Divers auteurs |
Montréal Canada |
2011 |
Extrait : Le drame de la mort tourmente
la conscience humaine de tous les temps. En Afrique, il affecte « la
base du sentiment religieux et le fond inconscient de la réflexion
philosophique ». La « mort africaine » fait l’objet de
nombreuses études : perceptions de la mort, attitudes et comportements
devant la mort ; psychologie des états d’esprit devant la mort,
anthropologies des rites et cérémonies funéraires ; analyses des chants
et des danses, des lamentations, des poésies, des discours et des oraisons
funèbres ; symbolique de l’art mortuaire
; comparaisons et liaisons avec l’Égypte ancienne ; au-delà
et eschatologie africaine ; croyances et pratiques relatives aux
ancêtres et à leurs pouvoirs , relations entre les vivants et les morts ,
etc. Mais avant de relire ces acquis et d’y cerner le mourir initiatique
comme expérience religieuse, nous partons de deux traités de sources
profondes des pensées africaines. Le premier traité est l’analyse
des mythes d’origine de la mort faite par Dominique Zahan. Dans cette étude,
il met en évidence trois grandes idées africaines de la mort La mort et la
vie sont intimement liées ; la mort ne se comprend qu’à l’intérieur de
la dialectique avec la vie, et la vie, dans la dialectique avec la mort. La
vie et la mort ne se conçoivent pas sans référence à l’intervention du
“ciel” », en dehors de la relation à Dieu. La mort s’enracine aussi dans
la condition humaine, dans la modalité d’être de l’homme, qui reste liée à la
génération (sexualité), au sommeil (nécessité de repos régénérateur de
forces), à l’alimentation et à la séparation de la pourriture, aux questions
d’hygiène. Les trois idées découlent de deux catégories de mythes. D’un côté,
les mythes qui « se présentent comme des raisonnements spécieux liant
l’immortalité de l’être humain à une exigence que celui-ci ne peut satisfaire
parce qu’elle implique la négation d’un des aspects essentiels de cette même
condition humaine ». La fable du caméléon est un remarquable exemple de
cette catégorie qui expose l’homme à l’angoisse de l’immortalité manquée. De
l’autre côté, les mythes apparaissant comme « de simples signifiants
redondants de la condition humaine ». Ceux-ci témoignent d’une réflexion
mettant en oeuvre l’intelligence et la liberté humaines, dans un usage où
prévaudrait la manière d’être de l’homme dans le monde. « L’homme “opte”
pour la mortalité parce qu’elle est conforme à sa condition ». Certains
mythes de la condition humaine reflètent l’état émotionnel que doit engendrer
la mort. Ils inspirent l’attitude dans laquelle il faut vivre la mort. Ils
règlent la conduite requise en situation de mort. Le mythe du chasseur
Kassongo parvenu au village de Dieu est un véritable paradigme de cette
catégorie. Dans sa finale, il fournit un fondement à la ritualité funéraire,
qui passe pour une réponse à un décret divin. Le second traité est une étude
de Miklos Vetö (1961) sur la responsabilité de l’homme dans le surgissement
de la mort. L’auteur distingue également deux séries de mythes, qui déploient
une gamme de pensées différentes. Une première série exclut toute
responsabilité humaine : la mort provient de la « méchanceté plus
ou moins gratuite d’une autre créature ou bien des caprices de Dieu ».
L’autre série, plus riche et nuancée, montre comment même en tant
qu’accident, la mort est imputable à l’homme, à cause de ses propres
défauts : imprudence, paresse, incapacité à veiller, mensonge, légèreté,
désinvolture, versatilité, jalousie, méchanceté, désobéissance à Dieu, etc.
Dans un passage qui vérifie le rôle de Dieu, Vetö présente des fables
congolaises où « c’est Dieu qui est offensé et souffre dommage, mais
c’est une justice indépendante de lui qui se venge de l’homme ». Les deux analyses montrent,
entre autres choses, comment, loin de « nous renseigner sur l’origine de
la mort », les mythes articulent davantage l’« attitude de l’homme
à l’égard de la mort elle-même, ils laissent apparaître la conception de
leurs détenteurs au sujet de la condition humaine ». Ils représentent
donc un discernement du mystère de la mort et de la vie à partir de la
condition humaine, en vue d’un ordonnancement rituel et éthique favorable à
la vie immortelle que Dieu, aussi bien que l’homme, souhaite. La part
d’objectivité qu’on y reconnaît à la loi de la mort conforte l’homme
« comme disposant librement de la vie et de la mort », car la mort
lui fournit « une expérience bien plus réaliste et plus convaincante que
la vie » et la soumission
« à l’autorité paternelle de Dieu ne l’empêche pas de garder sa
liberté » Les mythes affirment
l’immortalité comme l’attribut premier de l’homme, antérieur à la mort.
« La vie (l’“immortalité” originelle) constitue la donnée fondamentale
de la manière d’être de l’homme, celle d’où toutes les autres
découlent ». La mort se range parmi les accidents. Elle reste
surmontable, notamment à travers les rites, en accord avec Dieu qui, le
premier, « médita sur le destin de l’homme et arriva à la conclusion
qu’il fallait lui communiquer définitivement l’immortalité ». Aussi les
reprises africaines en aval de l’anthropologie coloniale voient-elles en Dieu
un « allié de l’homme » dans l’option pour la vie et la lutte
contre la mort. Les mythes fondent la mort comme la vie dans la relation entre
Dieu et l’homme, médiatisée par la parole (le message), c’est-à-dire dans le
dialogue de refus ou d’accueil entre l’homme et Dieu. On l’entend dans le
récit du chasseur Kassongo, où les hommes « doivent tous apprendre à
mourir ». Ce mythe présente les rites funéraires comme étant précisément
un « apprendre à mourir », une initiation à la mort pour la
surmonter et accéder à l’immortalité. Les études sur « la mort africaine »
établissent que les comportements rituels tendent à faire accueillir la mort
pour mieux s’en débarrasser, la sublimer, la surmonter. Le décès d’un homme
plonge le clan dans le fantasme de la mort. Tout comme le défunt lui-même s’éloigne
du village, la famille éprouvée reste en marge de la communauté. Si les
femmes s’enduisent de cendres, de chaux ou de couleurs, c’est pour signifier
leur ensevelissement symbolique, leur identification au défunt, leur
« participation à l’état du mort ». Le rituel funéraire fait donc
assumer la mort sur le plan symbolique, pour en sortir « blanchi »,
revitalisé sur le plan réel. La solidarité du clan pendant l’épreuve peut apporter un
surcroît de sécurité (Pazzi 1968, 260). Mais le rite funéraire est avant tout
une première forme du « vivre la mort ». Une mort symbolique pour
l’ouverture à l’immortalité. Les
rituels funéraires affirment l’immortalité de la famille africaine.
« L’individu naît et meurt, mais la famille tribale ne meurt pas, elle
s’identifie à la vie » toute la discipline du comportement pendant le
deuil vise à garantir l’immortalité du clan par-delà l’assaut présent de la
mort. La participation et la redistribution de la mort s’enracinent dans
l’idée que c’est par la solidarité dans la mort que l’on peut venir à bout de
la mort, comme cela apparaît aussi dans le mystère du Christ. En soudant la
famille autour du défunt, le rituel funéraire apparaît dans sa signification
initiatique. D’abord, dans le sens où il fait participer à la mort pour
dépasser les affres de la mort. Ensuite, au sens de l’initiation comme
articulation identitaire engageant le destin commun. Enfin, au sens
d’apprendre, comme cela apparaît dans l’idée d’« apprendre à
mourir » qui investit le rite funéraire d’une fonction liturgique, en
tant que célébration signifiant un culte à Dieu. On le voit, en Afrique, le
problème de la mort et de la vie se pose au centre de « la rencontre de
l’homme avec Dieu à travers l’expérience de la vie de tous les jours ».
C’est à partir de la vie quotidienne que la mort accule l’homme à son destin
de vérité, au point de fixer l’enjeu du rite initiatique, là où la mort se
fait expérience et se donne à vivre. Nous pouvons donc retenir qu’en Afrique
noire la ritualité funéraire apparaît comme étant d’institution divine, comme
l’expression d’un culte divin où l’homme s’initie à mourir pour venir à bout
de la mort. La ritualité initiatique, en revanche, est d’institution
ancestrale. C’est l’engagement réfléchi de l’homme dans la logique divine qui
fait triompher de la mort par le moyen de la mort sacrificielle
courageusement assumée. Le père Engelbert Meng est un
des chercheurs qui ont le mieux approfondi les traditions africaines. Comme
il l’a vu, le rite d’initiation, dans toute l’Afrique, apparaît comme une
célébration symbolique et en quelque sorte sacramentelle, du grand drame de
la vie et de la mort. L’homme y apprend à mourir pour retrouver la vraie vie.
Au centre du rite, le caveau de la mort. Le jeune homme y affronte les
épreuves les plus terribles de sa vie. Il croit réellement porter l’assaut
direct de l’Adversaire. Il vit un moment qui récapitule pour ainsi dire tous
les moments de sa vie, tous les temps critiques où la Vie se sent menacée, où
la durée devient destinée de l’homme, et où ce dernier se ramasse tout entier
dans l’exclamation de la prière. Le rite d’initiation apparaît ainsi comme
une révélation du mystère de la vie au jeune homme sortant de l’enfance. On
songe à la parole primordiale de Dieu à l’homme tremblant devant la mort.
« Sans la mort, la vie ne serait plus la vie ! » Les rites initiatiques
orchestrent la mort dans une multitude de registres symboliques.[La] mise à
l’écart ou retraite symbolise la mort et le retour à l’état antérieur ;
la cabane initiatique est le ventre maternel où l’on retourne à l’état
embryonnaire pour pouvoir être contemporain de la création du monde ;
dans les épreuves qu’il y subit, l’initié revit la cosmogonie ; la tombe
initiatique que l’on creuse et dans laquelle le néophyte descendra pour être
recouvert de feuilles de bananier est un des moments forts de la réalisation
de la mort. Le tunnel parsemé d’épreuves
que le néophyte doit parcourir dans le rite So du Sud-Cameroun
symbolise la traversée de la mort. Laleye a catégorisé les images et
exercices choisis dans différentes cultures africaines pour donner la mort et
réaliser la résurrection dans les rites Les multiples formes de
symbolisation, les métaphores religieuses, les images et signes de la mort,
le « pouvoir de suggestion » des « choses parlant de la mort
par elles-mêmes », le retentissement du « souffle des ancêtres
morts » dans la « voix » des « choses » du monde,
tout comme le fait de pouvoir discerner des présages de la mort d’un homme
dans les comportements d’espèces animales, d’essences végétales, dans la mine
de l’atmosphère, dans les signes célestes ou dans le langage de la nature en
général toutes ces logiques associatives restituent l’homme au monde. Elles
montrent que la mort d’une personne humaine est un bouleversement universel
qui affecte le réseau interrelationnel de la famille humaine, l’équilibre et
l’harmonie de l’écosystème. Nous l’avons déjà vu. Dans le
rite funéraire, la mort est gérée dans une économie de redistribution
solidaire. Le rite initiatique, en revanche, transporte la mort sur le plan
du destin commun. Il la saisit en profondeur, dans un désir d’objectivité, et
la traite au coeur battant de la vie. Le rite initiatique manœuvre la mort à
partir de la réalité du monde qui, dans sa totalité, se récapitule dans
l’homme. D’où la fonction (universelle) de liturgie cosmique qui marque le
rite initiatique d’un sens aigu de la totalité, c’est-à-dire « de
l’expressivité du monde antérieure à l’intention de l’homme de signifier, de
relier à autre chose, à l’autre. » C’est donc cette relation
indestructible au tout qui situe la mort au coeur de la vie comme une « dimension
profonde de l’être-là de l’homme » Ce rapport, qui apparaît chez
Kahang’a Rukonkish, entre le pathos de la vie et le destin de l’homme au
niveau de la sacralité comme vérité de l’être, se résume dans la perception
de l’homme comme corps. Il est l’univers en miniature, le « rendez-vous
de toute la création ». Il est doté de parole comme d’un pouvoir
surnaturel d’interprétation pour structurer l’univers, lui imposer un ordre,
le rendre habitable et lui assigner un sens. Or c’est précisément sur cette
mise en scène du corps que la mort se déchaîne dans le rite initiatique,
comme une expérience destinée à éveiller à lui-même le jeune homme et toutes
ses facultés en relation avec la totalité, « aux forces de
l’Invisible », à « l’expressivité du monde », à la vérité de
l’être. Le rituel initiatique exerce cette prérogative de l’homme sur la
totalité et sur la mort qui en affecte le destin. Il investit l’homme des
attributs et pouvoirs humains fondamentaux. Cette pensée
de l’initiation dans le rapport de vérité suggère que vivre sa mort
initiatique inscrit l’initié dans une dynamique d’adhésion à la vérité de
l’homme. La mort initiatique est une transmutation d’états de vie, à
l’intérieur de ce que Mveng appelait « projet de l’homme en tant qu’être
religieux », et qui se déploie comme l’horizon herméneutique de la
condition humaine à partir de la mort. L’éveil à la vérité saisit la mort
dans la structure fondamentale du monde, à l’intérieur d’une dialectique qui
organise la mort sacrificielle de l’homme comme le moyen paradoxal de venir à
bout de la mort. Quelque chose de ce genre détermine le mystère de la croix
du Christ, « vainqueur de la mort par son sacrifice » qui a posé « dans la mort éternelle un
manifeste de la vie éternelle ». Du côté africain, la croyance en une
vie après la mort étant admise, le rite organise un procès initiatique qui,
par la mort sacrificielle symbolique de l’homme, vise en fin de compte celle
du symbole global et de l’adversaire, « mort ». Du côté chrétien,
la complexité recouvre un procès de mort sacrificielle historique et réelle
en croix, suivie d’un retour miraculeux à la vie, signe et promesse de
résurrection et vie éternelle pour quiconque croit au Christ… |
le livre
des morts celtes & gaulois |
r. &
c. bouchet |
Edition BOUCHER |
1999 |
S’appuyant sur de nombreux
documents celtiques qui s’échelonnent à travers les 20 siècles de notre
Histoire, ce livre est le seul – qui traite de ce sujet intéressant tout le monde
– jusqu’ici introuvable sur le marché. Les romains
avaient, jusqu’à l’époque de Marc Aurèle (IIe siècle), qu’un seul
rite dominant : l’incinération, les restes brûlés étaient ensuite insérées
dans une urne funéraire à cet usage puis enterrés (exemple ci-joint). Cette
pratique funéraire tendait à remplacer l'inhumation, pratique celte du nord
de la Gaule mais au second siècle l’inhumation réapparaît depuis l'Orient. La
nouvelle pratique se développe dans des villes comme Lugdunum (Lyon) et c'est
alors que la production des sarcophages et autres contenants s'amplifie. Les
deux modes coexistent jusqu’au IVe siècle où l’inhumation prend
finalement le dessus suite à l'influence chrétienne. L'inhumation
se déroulait dans une nécropole à proximité du milieu urbain mais toujours en
dehors de la ville. La mort était exclue du monde des vivants au contraire du
milieu rural ou les nécropoles sont souvent en relation avec un lieu
d’habitation. La nécropole de Lutèce (Paris) se trouvait sur l'actuel
emplacement du jardin du Luxembourg le long des axes de communication. Les
voyageurs croisaient ainsi sur la route, à l'entrée de la cité, des témoins
funéraires rappelant l'existence du défunt, les plus importantes étant les
mausolées. Ce sont de petits édifices destinés à recevoir la tombe d'une
personne riche ou vénérée par ses contemporains. Les corps
étaient orientés nord-sud. Les sarcophages ne sont réservés qu’aux riches
familles qui utilisent le deuil pour affirmer leur richesse au travers de la
décoration et la nature du matériau du sarcophage, pierre ou marbre (voir
exemple en photo). Les autres se contenaient d’un cercueil de bois, au pire
étaient inhumés en pleine terre c’est à dire sans aucun contenant si ce n'est
un linceul ou suaire, une sorte de linge blanc, qui recouvre un corps nu ou
habillé. Les sarcophages pouvaient être placés en surface ou complètement
enterrés tandis que les cercueils étaient tous inhumés. Quel que soit le
contenant, le mort avait la plupart du temps la même position appelée décubitus dorsale : un corps allongé
sur le dos, les bras sur le ventre. A côté du
corps, les familles déposaient des objets pour accompagner le mort dans son
chemin vers l’au-delà pareillement à l’Egypte ancienne. Ainsi voit-on
apparaître l’obole de Charron qui consiste à déposer une pièce de monnaie
dans la bouche ou la main du mort. Celle-ci servira à payer à Charron pour le
passage sur le fleuve qui sépare les morts des vivants. Cette habitude,
pourtant païenne, a perduré dans nos campagnes jusqu’au qu’aux années
1970 ! La signification était bien souvent oubliée mais
l'attachement à une tradition forte de près de deux mille ans pérennisait son
usage. Le rapport psychologique à la mort était différent par rapport à
aujourd'hui, les romains avaient une vision plus positive de la mort. Outre
ce dépôt on y trouvait des vêtements, de la vaisselle ou de la nourriture
toujours pour accompagner le mort dans son voyage, dernière preuve de l’amour
des vivants pour l’être décédé. Après le IIe
siècle de notre ère, période de prospérité générale pour l’empire romain, les
années suivantes sont d’une toute autre facette. Le IIIe siècle
est celui des invasions barbares, c’est à dire des peuples non Romains ou
sous l’autorité des Romains franchissant le limes (frontière entre l’empire et le reste du monde). L’empire
passe de l'offensif au défensif. A défaut de pouvoir les repousser
militairement, Rome décide de leur donner le statut de confédérés, c’est à dire que Rome
accepte leur intégration à l’empire en échange de la paix et de services
militaires. L’armée romaine était ainsi composée de Germains, de Saxons ou
d'hêtes qui ont amené avec eux leurs propres rites funéraires. Ceux-ci se
mélangent alors à la tradition antique. Il n’est ainsi pas étonnant de
trouver dans une tombe des objets saxons ou parce qu’ils étaient copiés par
les populations locales ou parce qu’ils provenaient directement de Germanie.
La religion chrétienne va tenter d'uniformiser la pratique funéraire en
combattant les diversités des rites devenus païens. Avec l'édit
de Milan en 313, l'Empereur Constantin tolère le christianisme qui devient
religion d'état. La persécution prend fin. Désormais protégé et reconnu, le
christianisme va peu à peu imposer ses pratiques funéraires dans la
Chrétienté. Parmi les premières vagues évangélisatrices en Gaule, celle de St
Martin, un ancien militaire romain converti au christianisme, pose les bases
du système paroissial médiéval. Trop brutale, cette évangélisation du peuple
franc ne donnera pas le résultat espéré et son œuvre n'a pas été suivie. A la
chute de l’empire au Ve siècle, les rites funéraires antiques sont
principalement chrétiens dans le sud de la Gaule, endroit urbanisé à forte
influence chrétienne. En revanche, au Nord où l’urbanisme est plus rare, la
pénétration du christianisme est moins forte et les coutumes païennes
perdurent plus facilement. Les nécropoles antiques sont réutilisées et
agrandies, toujours placées hors des villes en milieu urbain et proche d’un
lieu d’habitation en milieu rural. Mais peu à
peu, des évolutions marquent les différences avec l'Antiquité. Ainsi,
l’orientation des morts change. Les corps sont désormais placés est ouest,
tête à l’est, c'est-à-dire vers la ville sainte de Jérusalem, ce qui en soit
est un très bon indicateur de datation d’une tombe. Si les nécropoles sont
réutilisées, il arrive que de nouvelles soient créés à proximité d'anciens
lieux funéraires proto - historiques comme les Dolmens. Ces nouveaux cimetières sont souvent désorganisés, il
n’y a pas de rangées, ils sont clos et leur saturation est rapide. Il devient
alors obligatoire de creuser au même endroit mais moins profondément pour
placer le nouveau défunt au-dessus d'un autre. Une autre
habitude païenne s'oriente autour du dépôt d'objet de la vie quotidienne dans
la tombe. L’Eglise interdit le dépôt d'objet dans les tombes mais
l'application est difficile et il est fréquent de trouver dans les tombes
médiévales des fibules, agrafes, bijoux ou autres pots à encens (apparu au
XIIe siècle). S’ajoute également aux vases et oboles, coutume
antique qui perdure, le dépôt d’armes ou de partie de char pour les hommes
d'une certaine importance sociale comme les chefs de village. Habitude
nouvelle par rapport à l'Antiquité, puisque même le soldat devait, en
théorie, rendre ses armes à la fin de sa carrière militaire. |
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