Chapitre 8 A - K ( Christianisme ) |
8 A
abbaye
de valmagne |
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Edition GAUD |
2005 |
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De plus l’Abbaye
offre la possibilité de se restaurer à l'auberge de l'abbaye en dégustant des
plats savoureux avec des légumes, fleurs, fruits et plantes oubliés issu de
son potager Bio. L’Abbaye de Valmagne a été construite en 1139, fondée par
Raymond Trencavel, vicomte de Béziers. Il s’agit au départ d’une abbaye
bénédictine mais, suite au fort développement de l’ordre cistercien à
l’époque, elle est vite rallié au nouvel ordre. L’abbaye de Valmagne connaît
vite une époque de splendeur durant laquelle on compte de nombreuses
dépendances raccrochées à l’abbaye comme de nombreuses terres, des moulins,
des fermes etc. La communauté est riche, elle compte même jusqu’à 300 moines,
aussi on la restaure et rénove déjà très tôt. En 1257 c’est l’église toute
entière qui est remise à neuf dans le style gothique, sur les bases de
l’ancienne église romane. Vous pourrez voir sur les photos que le style
gothique employé pour la rénovation de l’église ressemble plus au gothique du
nord de la France qu’à celui utilisé dans le sud à cette époque de par sa
taille et sa hauteur (23m de haut et 83m de long). La construction d’un
cloître gothique suivra ensuite, bâti sur les bases de l’édifice roman, au
XIVème siècle. Cependant, la période dorée ne dure pas et les
premiers problèmes surviennent lors de la grande guerre de cent ans, au
milieu du XIVème siècle. La peste noire dévaste la région et de nombreux
moines meurent ou fuient. De plus, le passage des grandes compagnies
endommage l’abbaye. Par la suite, de nombreux changements comme la guerre de
religions et certaines attaques successives produisent l’abandon définitif de
l’abbaye au XVIème siècle. L’édifice reste désert pendant près de 40 ans et
devient un repère de brigands. Les moines reviennent toutefois peupler l’abbaye au
XVIIème siècle et entreprennent des travaux de restauration. Ils restaurent
ainsi bout après bout l’abbaye pendant près d’un siècle. Malheureusement les
restaurations sont très coûteuses et l’abbaye s’endette complètement. Lors de
la Révolution française, l’abbaye est à nouveau saccagée : en 1790 les
trois derniers moines quittent les lieux. L’abbaye devient bien nationale et
est ainsi vendu en 1791 à monsieur Granier-Joyeuse qui transforma alors
l’église en cave à vin. On remarque que les grandes barriques de vin ont été
conservées dans la nef, même si elles ne sont plus utilisées de nos jours.
Enfin, en 1838, l’abbaye est à nouveau vendue et rachetée par le comte de
Turenne, descendant des actuels propriétaires des lieux. |
abrÉgÉ
d’histoire de l’Église orientale et surtout melkite |
Le Père Joseph chammas |
LIBAN |
1950 |
Trois petits livres par le Père Basilien Salvadorien J. Chammas qui explique l’histoire et la théologie de ce groupe chrétien catholique installé depuis 2000 ans en Syrie au Liban, et en Turquie. Le premier livre traite de l’an 34
à l’an 634, le deuxième livre de 634 à 1724 et le troisième livre de 1724 à
aujourd’hui. Les
Grecs-melkites catholiques se trouvent, à l'origine, dans les trois grands
Patriarcats orientaux d'Antioche, d'Alexandrie et de Jérusalem. Le mot
« melkite » vient du syriaque « malko » et signifie « royal » ou « impérial »
; c'est un surnom donné pour la première fois en 460, en Égypte, par les
monophysites, aux orthodoxes qui avaient pris parti pour le patriarche
légitime, Timothée II, appuyé par l'empereur romain (byzantin) Léon 1er.
C'était donc, à l'époque, un synonyme de loyalisme politico-religieux. De
l'Égypte, ce surnom est rapidement passé en Syrie. Actuellement,
l'usage commun réserve ce nom aux catholiques de rite byzantin (grec) de
langue arabe dans les trois patriarcats ci-dessus mentionnés et dans
l'émigration. Quant aux non catholiques de ces mêmes trois patriarcats, ils sont
appelés, en arabe, «Roum», c'est-à-dire grecs d'Orient, tandis que les
catholiques melkites sont aussi appelés «Roum katholik». Le
catholicisme est tellement caractéristique des grecs-melkites catholiques
que, pour un homme du peuple, surtout en Syrie, le terme «katholik», sans
autre précision, désigne toujours les grecs-melkites catholiques.
Aujourd'hui, tous les melkites sont de langue arabe. Autrefois, notamment du
Ve au XIIe siècles, il y avait des melkites d'origine
byzantine qui parlaient encore le grec, d'autres de race autochtone qui
parlaient le syriaque, et enfin d'autres d'ethnie arabe, convertis au
christianisme dès le Ve siècle, donc bien avant l'islam, qui
parlaient arabe. Cette pluralité ethnique et linguistique existait aussi chez
les monophysites de l'époque, mais avec une prédominance de la langue
syriaque. Les melkites d'aujourd'hui, aussi bien catholiques
qu'orthodoxes, représentent donc le tronc des deux grands arbres formés par
les deux grandes circonscriptions ecclésiastiques déjà reconnues au concile
de Nicée (325) et qui avaient leurs centres respectivement à Alexandrie (pour
les territoires correspondant au « diocèse » civil romain d'Égypte) et à
Antioche pour le « diocèse » de l'Orient |
A L’AUBE DU
CHRISTIANISME |
m.e.
boismard |
Edition du CERF |
1999 |
Pour bien des gens, être chrétien,
c’est adhérer à un credo, c’est croire à des dogmes, alors, en a-il toujours
été ainsi ? D’autre part, les croyants ne sont-ils pas aujourd’hui mal
compris, au moins dans certains milieux ? C’est à ces questions que veut
répondre l’auteur, qui fait le point à partir des textes du Nouveau
Testament, lesquels sont presque toujours enracinés dans l’Ancien Testament. Il commence par poser le problème
de l’existence de Dieu telle qu’elle est vécue dans la Bible et par analyser
ses implications modernes. Il traite ensuite du problème de la foi dans les
cinquante premières années du christianisme, il s’agit essentiellement de
croire en l’avènement du Royaume de Dieu, de croire que Jésus en est le Roi,
mais cela suppose de croire en sa Résurrection. L’auteur montre ensuite comment
sont nés et se sont développés les deux principaux dogmes, objets de la foi
actuelle des chrétiens : la divinité du Christ et la Trinité. Il
explique comment comprendre le dogme de la Rédemption (Dieu a-t-il exigé le
sang, et donc la mort du Christ, pour nous pardonner nos fautes ?). L’auteur montre enfin, comment
concevoir le châtiment de ceux que la Bible appelle « les impies ».
Dieu qui est Amour, peut-il les livrer à des souffrances éternelles ?
L’auteur veut donc apporter ici une réponse à bien des questions que nombres
de chrétiens se posent aujourd’hui. Au sommaire de cet ouvrage : L’existence de
Dieu - Dieu se révèle à Moïse -
Dieu est au-dedans de nous - le problème du mal et pourquoi Dieu le
permet-il ? - Le Royaume de Dieu dans l’Ancien
Testament : Dieu et l’ancienne Alliance
- l’annonce de la nouvelle
Alliance - Le Royaume dans le Nouveau Testament -
Un règne par la vérité - continuité des deux alliances -
le sang de l’alliance - les commandements de Dieu - le
retour du Christ et la venue de l’esprit
- la pensée johannique -
Croire en Dieu et en son Crist
- la descendance d’Abraham -
l’entrée en terre promise
- Dieu accomplit ses
promesses - les évangiles synoptiques -
la foi en Dieu et en Jésus
- les actes des apôtres -
les lettres de Paul - la continuité entre les deux alliances -
l’évangile de Jean - Jésus, Christ et prophète - La divinité du
Christ - Jésus, Fils de Dieu et Fils de
l’homme - les évangiles de Marc, Luc, Jean, -
la comparution devant le sanhédrin
- la parole eucharistique - la
christologie johannique - Le Logos
- L’épitre aux Colossiens - La
lettre aux Philippiens - l’épitre aux hébreux -
les lettres de Paul - la conception virginale - la lettre aux Galates -
Le mystère de la Trinité
- le texte de Mathieu -
les traditions juives - le baptême
- l’Apocalypse - Le
Père, le logos et l’esprit dans l’évangile de Jean -
le mystère de la Rédemption
- les deux exodes -
du royaume de Satan au royaume du Père
- des ténèbres à la Lumière -
le terme lutroun chez Luc et chez Pierre -
la rémission des péchés - le sort des impies dans l’ancien et le
nouveau testament - le prophète Daniel -
le feu de la géhenne - la Déluge
- Sodome et Gomorrhe -
Lazare et le mauvais riche
- A l’aube du
christianisme - la naissance des dogmes dans les traditions
johannique, paulinienne et lucanienne
- . |
amour
& silence |
par un Chartreux |
Edition DU SEUIL |
2006 |
Le petit livre que voici est écrit
par un Chartreux dont le nom ne nous est pas révélé. Il comprend une «
Introduction à la vie intérieure » ainsi que dix sermons prononcés, entre
1940 et 1943, par l’auteur à l’intention des moines de son abbaye. Point de traité, ici, ni de
métaphysique, mais seulement le pur et puissant rappel des textes essentiels
commentés à cœur ouvert non par un philosophe, mais par quelqu’un qui, chaque
jour, en vit. Amour & Silence tire son prix non seulement de sa justesse,
mais aussi du ton que son auteur lui a donné et qui met chacun à même de
s’enrichir de sa lecture.
Un Chartreux parle ; ce sont de
très courts chapitres qui servent d’introduction à la vie intérieure, des
méditations sur l’oraison, son application à la vie pratique, les exigences
de l’Évangile, ou bien sur tel ou tel mystère du christianisme. Il y a notamment quelques pages
sur l’Immaculée Conception qui sont de toute beauté. |
ars
moriendi – ou l’art de bien mourir |
présenté par girard – augry |
Edition DERVY |
1986 |
L’Ars Moriendi ou « Art de
mourir » est un traité qui connut au 15e siècle (1492), un
succès considérable dont témoignent de nombreuses éditions et traductions.
Outre les exhortations faites à un mourant tour à tour par le démon qui le
tente de désespoir et par le bon ange qui l’invite à la confiance –
L’ensemble constitue l’Ars Moriendi -, la description des peines de l’Enfer
et du Purgatoire, et celle des joies au Paradis, est un aspect méconnu de
cette « science du bien mourir » que la mentalité religieuse
moderne semble avoir totalement oublié. Si le traité des peines de l’enfer décrit avec un luxe
de détails les supplices infligés aux « maudits damnés », celui des
peines du Purgatoire rappelle les
nécessaires purifications que l’âme doit subir avant d’être jugée et digne
d’accéder aux joies éternelles du Paradis. Au-delà d’une formulation qui
pourrait paraitre dépassée si l’on ne s’arrêtait qu’à un premier niveau de
lecture, ne s’agirait-il pas d’un parcours initiatique avec ses voyages, ses
épreuves, sa catharsis, et, au terme, la joie du Paradis retrouvé, notre
légitime héritage ? Et le Christ lui-même n’est-il pas descendu aux
enfers avant de monter aux cieux pour s’asseoir à la droite de son Père,
comme le proclame le Symbole des Apôtres et les divers évangiles et autres
textes sacrés ? Toujours est-il que cette
adaptation de l’Ars Moriendi veut montrer qu’il a bien existé un « Livre
des morts des chrétiens » et que les détours qui nous font découvrir les
richesses de la Divine Providence en ces temps qui précédent l’avènement de
l’Antéchrist. Au sommaire de cet ouvrage : Présentation
et perspective initiatique de l’Ars Moriendi
- Chapitre des avertissements
et connaissances que l’on doit donner au malade pour bien mourir - la
première tentation dont le diable tente l’homme à l’article de la mort -
la bonne inspiration que donne l’ange au patient à l’article de la
mort contre la tentation du diable touchant la foi -
les diverses tentations du diable et les inspirations bénéfiques de
l’ange sur le malade - Les deux défauts majeurs que sont :
L’avarice et l’impatience - L’aiguillon
de la crainte divine pour bien mourir
- le prologue de l’auteur sur
cet aiguillon divin et ses dix principaux chapitres -
traité sur les faux chrétiens incrédules -
la peine infernale vue par Lazare alors qu’il était dans les lieux
infernaux - L’orgueil
- L’envie - La
colère - La paresse
- l’avarice -
la gloutonnerie - la luxure
- les peines du purgatoire - |
aSSISE -
UNE RENCONTRE INATENDUE - |
François
Cheng |
Edition Albin Michel |
2014 |
Comme
tous ceux qui, depuis la plaine de l’Ombrie, voient Assise pour la première
fois, je fus saisi, en sortant de la gare, par son apparition dans la clarté
d’été, par la vision de cette blanche cité perchée à flanc de colline,
suspendue entre terre et ciel, étendant largement ses bras dans un geste
d’accueil. Figé sur place, j’eus le brusque pressentiment que mon voyage ne
serait pas que touristique, qu’il constituerait un moment décisif de ma vie.
Je me surpris à m’exclamer en moi-même : “Ah, c’est là le lieu,
mon lieu ! C’est là que mon exil va prendre fin Pourquoi
son nouveau prénom s'imposa-t-il à François Cheng lors de sa naturalisation
française, en 1972 ? L'académicien répond dans un opuscule dense et limpide :
depuis son premier voyage sur les traces de François d'Assise, dans les
années 1960, il est habité par ce saint du Moyen Age, qui délaissa soudain
les plaisirs frivoles et les rêves de puissance pour obéir à l'injonction de
Dieu tombée dans ses oreilles un jour de désœuvrement : « relever l'Eglise ». En
arpentant à son tour les terres foulées par saint François, qu'il préfère
appeler le « Grand Vivant », l'exilé chinois comprit que la terre d'accueil
la plus riche se trouve à l'intérieur de soi. La beauté de ce petit livre
vient de la flânerie mentale qu'effectue l'auteur entre ses propres émotions
de déraciné fleurissant dans un ailleurs universel et quelques épisodes
marquants de la vie de François d'Assise, décidé à embrasser la vie dans sa
totalité, qu'il s'agisse de goûter une crème à la frangipane ou de baiser la
chair putride d'un lépreux. D'une pudeur et d'une humilité sans limites, François Cheng écoute grandir en lui le legs du saint d'Ombrie, dont il partage le goût pour le dénuement et la volonté de capter tous les signes invisibles à disposition des hommes. Comme le chemin tortueux qui mène à Assise, dont chaque virage offre un point de vue différent sur la vallée, le récit dépouillé de François Cheng creuse un sillon profond et ondulant, dont chaque méandre est un havre de méditation. |
ATHOS
- aprÈs j.c. |
Vassilis alexakis |
EDITION STOCK |
2007 |
Sur le côté gauche de mon bureau
se dresse une pile de livres consacrés au mont Athos, certains rédigés par des moines, d’autres par des
historiens. Ce sont pour la plupart des ouvrages reliés, à couverture rigide,
noire ou bleu sombre. Peut-être découvrirai-je en les lisant qui étaient
Laurent, Eugène et Éphraïm. Je ne suis pas pressé de le savoir. J’ai déjà
jeté un coup d’œil à deux ou trois volumes, mais je n’en ai étudié aucun avec
application, comme me l’a demandé ma logeuse, Nausicaa Nicolaïdis.
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ATHOS - de solesmes au mont athos |
Claude chevreuil |
Edition PUBLIBOOK |
2007 |
Claude Chevreuil a
vu un jour se présenter l’opportunité de séjourner au mont Athos, haut lieu
de culte grec.
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ATHOS - hauts lieux de la spiritualitÉ – le mont athos – la rÉpublique de la foi |
G. galbiati |
Edition ROBERT LAFFONT |
1984 |
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ATHOS- ENTRETIENS AVEC UN ERMITE DE
LA SAINTE MONTAGNE SUR LA PRIÈRE DU COEUR |
Hiérothée Vlachos |
Edition du Seuil |
1988 |
La prière de
Jésus ou du cœur est la chose la plus importante pour les moines de la Sainte
Montagne, mais une expérience au Mont Athos est quelque chose de magique,
surtout si vous avez la chance de pouvoir dialoguer avec un ermite Extrait
du livre : Entrez donc
dans la cellule pour la bénir. La Prière de Jésus ou
prière du cœur,
est un des plus importants éléments de la spiritualité orthodoxe ; elle peut
être considérée comme la "perle précieuse" de la spiritualité
orthodoxe : Le royaume de
cieux est encore semblable à un marchand en quête de perles fines : en ayant
trouvé une perle de grande prix, il s'en est allé vendre tout ce qu'il
possédait et il l'a achetée (Mt 13,45-46). La Prière peut aussi
être assimilée aux "cinq paroles" auxquelles fait allusion Saint
Paul : Je préfère dire cinq
paroles avec mon intelligence pour enseigner aussi les autres que dix mille
paroles en langues (1 Co 14,19) (en grec, la Prière est souvent
composée de cinq mots). La Prière de
Jésus fait partie intégrante de la tradition spirituelle hésychaste, dont les
origines remontent aux Pères du désert des IVe et Ve siècles. De nos jours,
la Prière connaît une étonnante popularité, non seulement parmi les orthodoxes,
mais aussi parmi les chrétiens d'autres confessions. La Prière de Jésus est
une tradition vivante qui peut mener aux sommets de la vie spirituelle - nous
n'avons qu'à nous arrêter un moment sur la vie et les écrits de quelques
saints russes des XIXe et XXe siècles, par exemple, Séraphim de Sarov,
Théophane le Reclus, Ignace Briantchaninov et Silouane l'Athonite, pour être
convaincus de l'importance de la Prière de Jésus dans leur vie spirituelle. En Occident,
la Prière de Jésus est resté très longtemps inconnue, comme d’ailleurs toute
la tradition hésychaste, à cause de la séparation des Églises d’Orient et
d’Occident et des controverses théologiques concernant l'hésychasme au XIVe
siècle. C’est seulement au XXe siècle que l’Occident commence à s’intéresser
à la spiritualité de l’Église d’Orient, mais dans un premier temps la
connaissance de la tradition hésychaste est resté un privilège de
spécialistes. En 1927, par exemple, le Père Irénée Hausherr, jésuite français
spécialiste de la spiritualité orientale, a publié dans la revue romaine Orientalia
christiana une traduction de La méthode d'oraison hésychaste,
texte anonyme concernant une approche psychosomatique de la Prière de Jésus.
L’introduction du Père Hausherr présente un survol de quelques aspects de
l’hésychasme, dont la Prière de Jésus, surtout dans le contexte des
controverses hésychastes des XIVe siècles entre Orient et Occident. La Prière de
Jésus a été découverte par un large public grâce notamment aux Récits d'un
pèlerin russe à son père spirituel, parus pour la première fois à Kazan
en Russie vers 1870. Ce petit livre anonyme, histoire simple des aventures et
de la vie spirituelle d'un paysan russe du XIXe siècle en quête de Dieu,
reste d'ailleurs une très bonne première prise de contact avec la Prière de
Jésus. Le pèlerin fait pénétrer le lecteur au cœur de la campagne russe peu
après la guerre de Crimée (1854-1856) et avant l’abolition du servage en
1861. On voit passer les personnages typiques de l’époque : paysans,
fonctionnaires, commerçants, artisans, nobles, membres de sectes,
instituteurs et prêtres de campagne. Le pèlerin s’inspire de la tradition
hésychaste, guidé dans sa recherche de Dieu par un starets (un
"ancien") qui l’introduit à la Prière de Jésus, sa seule véritable
nourriture. Dans un
langage simple et clair, le pèlerin nous fait entrer dans l’expérience
spirituelle au plus haut niveau que l’on associe volontiers au renouveau
spirituel de la Russie au XIXe siècle, mouvement que l’on nomme parfois le
"renouveau philocalique", puisqu’il a été largement inspiré par la
diffusion de la fameuse Philocalie. En fait, le pèlerin n’a que deux
livres : la Bible et la Philocalie. La Philocalie des Pères
neptiques, publiée en grec à Venise en 1782 et en slavon à Moscou en
1793, est une anthologie d'écrits spirituels centrés sur l'hésychasme et la
Prière de Jésus, par les grands maîtres de la spiritualité de l'Église
d'Orient entre le IVe et le XIVe siècle. Le mot Philocalie veut dire en grec "amour de
la beauté" ; ici, la vraie beauté est la beauté spirituelle Au sommaire de cet
ouvrage : Le
silence, la Parole et la vie des moines
- La montée au Thabor -
Rencontre avec l’ermite - Entretien avec l’ermite sur la prière -
La valeur et les étapes de la prière
- les manières de prier -
la lutte contre le diable et comment l’affronter -
Quand la grâce arrive et se cache
- les fruits de la prière avec
ses erreurs et comment y remédier
- la prière est indispensable
pour le clergé et les laïcs qui vivent dans le monde -
la prière pour les autres
- les demandes de
l’ascète - Minuit dans le désert de la Sainte
Montagne - Célébration de la Sainte Liturgie -
Descente du mont Thabor - |
ATHOS - L’ANCIEN PAÏSSIOS DE LA SAINTE
MONTAGNE |
L’HIÉROMOINE ISAAC |
ÉDITION L’ÂGE D’HOMME |
2009 |
L’ancien
Païssios du Mont Athos (1924-1994) est, parmi les grands spirituels orthodoxes
du XXe siècle, un géant. Les dizaines de milliers de personnes qui ont trouvé
auprès de lui, espoir, consolation, force, paix et joie le savent déjà. Ceux
qui liront ce texte en seront rapidement convaincus. Ce
livre est reconnu comme étant le meilleur ouvrage sur L’ancien Païssios. Bien qu’il se
présente comme une biographie, il relève du genre hagiographique. En décrivant,
dans la première partie, les différentes étapes de l’existence terrestre de
l’Ancien, il les fait apparaître comme autant de degrés de sa croissance
spirituelle et de sa sanctification, et dessine progressivement son
exceptionnelle personnalité spirituelle. La seconde partie en décrit les
fruits, à savoir ses vertus et ses charismes, lesquels se sont exprimés en de
multiples manifestations surnaturelles et en de nombreux miracles, dont
atteste la foule des témoins cités. Bien qu’il contienne
de nombreuses « paroles de salut », ce livre est moins un recueil
d’enseignements spirituels qu’une icône, écrite avec des mots, du Saint
Père Païssios. C’est de la description de la personnalité de l’Ancien, de
son mode de vie, de son ascèse, de ses dispositions à l’égard de Dieu et de
ses attitudes vis-à-vis des hommes que l’on tirera le plus d’enseignements et
de profits, car ils ont la force opérative de l’exemplarité. Le Père Païssios
était une incarnation vivante de toutes les vertus chrétiennes, en particulier
de l’humilité et de la charité, et par là une image accomplie du Christ, dont
il a montré concrètement et avec éclat à une multitude d’hommes et de femmes,
la Voie, la Vérité et la Vie. Une fois arrivé au Mont
Athos, il chercha un ancien, un maitre qui lui ouvrirait le chemin. Il
rencontra beaucoup de moines, certains décevants, d’autres lumineux,
rayonnant comme le Père Cyrille qui l’accepta comme novice, également le Père
Augustin le Russe qui « voyait la
lumière incréée ». L’Ancien
Païssios se nourrissait de quelques légumes, dormait peu et supportait le
froid de l’hiver. Son combat intérieur, invisible consistait en ceci :
Un peu de lecture des textes ascétiques, beaucoup d’attention, une prière
permanente et un effort obstiné pour se purifier des passions et acquérir la
grâce divine. L’obéissance à l’Ancien était aussi un élément essentiel de
l’ascèse, car comme tous, il fut confronté à la tentation, aux illusions
spirituelles, mais il vécut des moments d’absorption intérieure intense, des
illuminations divines, il désirait rester loin du monde moderne, malgré le
fait que de par sa réputation, de très nombreux visiteurs venaient le
solliciter, car il voyait le secret des êtres, leurs problèmes cachés, leur
destinée, il guérissait par sa seule présence ou ses prières. L’Ancien Païssios
était un homme de tradition, hostile à tout ce qui venait du monde moderne,
surtout la télévision, il combattait ceux qui voulaient construire des routes
sur le Mont Athos et y introduire une certaine modernité. Il lutta toute sa
vie contre deux fléaux qui à ses yeux étaient des obstacles au
monachisme : L’athéisme et la matérialité. Le Père Païssios est aussi un des
rares moines à parler explicitement des sept Sages du Mont Athos. Ces
Sages auraient réalisés le plus haut degré spirituel et veilleraient à ce que
la tradition athonite demeure intacte, lorsque l’un d’eux meurt, un autre
vient le remplacer, de sorte que leur nombre resterait le même. Certains ont
cru que c’était une légende du Mont Athos mais le Père Païssios a toujours
répondu : « Oui, ils existent,
ils vivent sur les pentes du Mont Athos et personne ne peut les voir sauf
s’ils veulent bien se montrer », en précisant qu’il en
connaissait quatre. Le Père Païssios mourut en juillet
1994 à l’âge de 70 ans, d’un cancer de l’intestin, c’est parait-il la maladie
des grands maîtres spirituels comme Ramana Maharishi ou Ramakrisna.
Ces êtres sans ego, ouverts à tous, prennent souvent sur eux la maladie des
autres et la souffrance de l’humanité. Tous ces flots de visiteurs qui
viennent les voir se déchargent sur eux de leurs problèmes, de leurs
angoisses et de leurs maladies, qui finalement se cristallisent sur le corps
du saint. Certains guérisseurs connaissent très bien ce problème, c’est pour
cela que certains transfèrent la maladie sur un arbre qui souvent meurt très
vite. Ces saints sont peut-être semblables à ces arbres sacrifiés. |
ATHOS - LE MONT ATHOS.
Guide illustré des 20 Monastères. |
SOTIRIS KADAS |
Edition EKDOTIKE ATHENES |
1980 |
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Bien
que semi indépendante la péninsule a sa capitale administrative Karyes,
et dépend du gouvernement grec qui co-gère avec les moines les problèmes
administratifs. Les divers monastères
du Mont Athos possèdent de nombreux trésors, objets, lettres,
manuscrits (plus de 15000), tableaux et peintures murales et surtout des
icônes anciennes. Le Mont Athos par lui-même est un véritable musée d’art
byzantin et post-byzantin de par son architecture, ses peintures et ses arts
mineurs. Après la chute de Constantinople de nombreux artistes peintres,
architectes, sculpteurs et miniaturistes se réfugièrent à l’Athos et en
firent un centre rayonnant des Arts. Les icônes du Mont
Athos sont extrêmement réputées pour leurs qualités, car les moines qui
s’adonnent à cet art savent se transcender, ayant le temps et l’inspiration
divine. Dans le trésor des monastères on y trouve des milliers d’icônes
datant du XIIIe, XIVe et XVe siècle, la plupart sont dédié à la Vierge Marie et au Christ Pantocrator Le Mont Athos avec
son monachisme a su maintenir les règles définies par les Pères. Fidèle
bastion de l’orthodoxie, il préserva l’Eglise des hérésies, sut la soustraire
à toute influence occidentale et à la maintenir dans le droit fil de la
tradition restée très vivace, et qui fait penser, lorsqu’on la visite, être à
l’époque des Paléologues. Grâce à la protection de la Vierge, le Mont
Athos demeura inaccessible à travers les siècles et reste un paradis
spirituel et physique où l’ascèse et le christianisme oriental se mélange à
une nature faite de sérénité, de force et de beauté. Un livre magnifique avec de très nombreuses photos couleurs sur l’architecture de l’Athos, ses trésors, sa géographie, ses icônes et ses moines. |
athos la montage transfigurÉe |
Jean biÈs |
Edition Les 2 Océans |
1997 |
C’est l’histoire d’un voyage au pays
des Orthodoxes purs et durs. Un voyage initiatique et ésotérique. Un
merveilleux livre qui fait réfléchir et méditer car plein de réflexions
profondes. L’impression profonde, marquante
et transformatrice que peuvent laisser, sur un jeune homme épris de
spiritualité, un séjour au Mont-Athos et la rencontre avec des ascètes
remarquables, est bien exprimée par un livre qui reprend, après quelques
réaménagements et ajouts, et sous le titre Athos la Montagne
Transfigurée Près de trente-cinq ans
après, on constate que cette approche subjective — où alternent les
descriptions de paysages, de monastères, de services liturgiques, de moines
et d’atmosphères, mais aussi les dialogues avec des ascètes et les
méditations personnelles, et qui finit par aborder toutes les facettes de la
réalité athonite — n’a guère eu de concurrence et n’a
D’une grande qualité littéraire,
intensément poétique, ce récit rend compte avec beaucoup de sensibilité de la
beauté des lieux et de la qualité spirituelle des situations vécues et des
personnes rencontrées. L’auteur, aborde la Sainte-Montagne et ses habitants
non seulement avec le respect qu’ils méritent mais avec la conscience de ce
qu’ils représentent. Se tenant à l’écart d’un exotisme ou d’un folklorisme de
mauvais aloi, il nous présente une approche descriptive, toujours simple et
naturelle, d’un milieu où la grâce semble imprégner les paysages, les choses
et les personnes et où les gestes les plus élémentaires et les rencontres les
plus ordinaires de la vie quotidienne, vécus intensément dans la relation à
Dieu, prennent d’emblée une dimension spirituelle. |
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ATHOS- LA PRESQU’ÎLE INTERDITE – INITIATION
AU MONT ATHOS |
ALAIN DUREL |
Edition ALBIN MICHEL |
2010 |
Tout le monde connaît
la légende du Mont Athos, cette
presqu’île grecque constituée en république monastique autonome, difficile
d’accès et totalement interdite aux femmes. Mais il existe très peu de
témoignages sur la vie quotidienne de ces moines orthodoxes isolés du monde. Le récit que fait Alain
Durel de ses trois séjours à l’Athos est donc rare, et d’autant plus
précieux qu’il y est arrivé en total néophyte, homme de théâtre et de voyages
plutôt attiré jusque-là par la mystique indienne. Cette découverte d’un monde
très divers, peuplé à la fois d’ermites hauts en couleur et de monastères
bruissant de prières, de pères spirituels géniaux et de groupes exalté, est
également une introduction passionnante à la mystique du christianisme
oriental. A travers l’histoire de ces rencontres improbables, Alain Durel nous transmet
l’enseignement qu’il a reçu, issu des Pères de l’Eglise, et qui nous ouvre à
une spiritualité universelle. L’auteur
développe les points suivants : La
Sainte Montagne et son air de bouzouki, la skite du prophète Elie, les Russes
hors des frontières, l’Evangile du désert, Basile, la sexualité au Mont
Athos, Ivaron, Papa Isaac, Groucho Marx, Païssios, Laurel et Hardy, leçon
d’iconographie et les icônes, Vatopédi, Simonos Pétra, le Christ ressuscité,
petit traité sur la prière du cœur. |
ATHOS – LE MONT ATHOS, LA
RÉPUBLIQUE DES MOINES – FILM DVD |
BERTORELLO et E. VICKEN |
Edition NS VIDEO |
2010 |
Le Mont Athos se trouve au Nord-est
de la Grèce, cette péninsule montagneuse semble hors du temps. Entre le ciel,
la terre et la mer ce haut lieu de spiritualité est à nul autre pareil.
Depuis le IXe siècle il est habité exclusivement par des moines. Ils sont
aujourd’hui un peu plus de 2000, répartis dans les vingt monastères de la
presqu’ile. Eternelle et mystérieuse, la Sainte
montagne est une véritable forteresse spirituelle. Seul lieu au monde où
flotte encore le drapeau byzantin, cette république monastique a ses propres institutions.
Même les chrysobulles des empereurs romains d’Orient et d’Occident en
proscrivent l’accès aux femmes. Des monastères
millénaires, des églises couvertes d’or, de fabuleux trésors artistiques, des
milliers de manuscrits précieux et pour la plupart inconnus, des milliers
d’icônes datant des 11e/ 12e/13e/14e
siècle, une architecture unique, font que toutes ces richesses fascinent le
monde, et ses murs vénérables ainsi que ses moines et leur ascèse sont les
témoins d’une des plus formidables aventures spirituelles de tous les temps. Pour la
première fois ce sanctuaire interdit a ouvert ses portes et accepté qu’une
caméra filme les intérieurs des monastères et nous montre leur trésor (en
partie). Un film
couleur de 55 minutes. La musique est dirigée par T. Malet et interprétée par
The city of Prague Philharmonie Orchestra. Magnifique. |
ATHOS - PAROLES
DU MONT ATHOS |
Jean-Yves Leloup |
Edition Albin Michel |
1991 |
||
Le résultat de ces paroles est aussi le résultat d’une lente maturation que l’auteur a eu pour restituer ces paroles. Il nous restitue également le fruit de ses réflexions sur de nombreuses questions qu’il s’est posées sur la finalité des moines, sa vie, son but, ses moyens pour réaliser cette fin, sur le jeûne, le silence, la pauvreté, les veilles, l’obéissance, savoir ce qu’est l’hesychia, l’apathéia, la grâce, comment acquérir le saint esprit, la prière du cœur, comment prier, comment connaitre la volonté de Dieu, comment discerner les pensées, quel est le rôle du Père spirituel, comment prier pour tous les homme ? L’auteur nous donne les réponses des moines et des Pères à toutes ces questions, avec de très nombreuses références aux Ecritures, aux apothèmes et aux Pères de l’Eglise, ce qui donne un écho vivant de la Tradition, car l’auteur a remarqué que les moines de l’Athos avaient une véritable envie de transmettre ce qu’ils avaient eux même reçu de leurs Pères, ceci avec également l’envie de partager une expérience personnelle, afin que chacun puisse y trouver des réponses de joie et de bonheur. |
ATHOS - SUR LES CHEMINS DE L’INFINI |
Jean-Yves Leloup et Ferrante Ferranti |
Edition Philippe Rey |
2007 |
Terre mythique, difficile d’accès, interdite aux femmes, le Mont Athos, en Grèce, est un haut lieu de la chrétienté. Perchés à flanc de falaise ou dressés sur le rivage, ses 20 monastères et leurs ermitages, renferment l’une des plus grandes collections d’art du monde, offerte à la vénération des moines et des pèlerins : iconistases flamboyantes, bibliothèques pleine d’incunables précieux, églises couvertes de fresques dont les plus anciennes remontent au 7e siècle. Partant de son expérience de la vie à la Sainte Montagne, Jean Yves Leloup raconte pourquoi il est un « suiveur du Christ » et comment il est venu à l’hésychasme, spiritualité fondée sur la prière du cœur, chère aux orthodoxes. Un passionnant index historique, théologique et anecdotique du Mont Athos retrace l’histoire de ce lieu. A travers diverses lettres que l’auteur envoi à un de ses amis, J.Y. Leloup développe des leçons de théologie orthodoxe et explique la vie du Mont Athos, par exemple : « Tu me diras : et Dieu dans tout ça ? Je te rappelle que Dieu n’existe pas ; s’il existait, comme tout ce qui existe, il serait voué à disparaitre… Quel intérêt d’avoir un dieu qui existe ? ou d’avoir la « vérité » ? Comme tout ce qu’on a, un jour on ne l’aura plus… L’important ce n’est pas le « dieu qu’on a mais le dieu qu’on est », l’important ce n’est pas « la vérité, la vie qu’on a, mais la Vérité, la Vie qu’on est ». Je te rappelle également que dans la Bible il n’est nulle part question de Dieu, mais davantage de YHVH, d’Adonaï, de Schaddaï, d’Elohim, de Schabbaot… chacun de ces noms est une tentative pour mettre un mot sur une expérience, l’expérience de l’inconnu, du Silence ineffable du cœur et de tout ce qui vit et respire : l’expérience d’un sens qui nous oriente, nous structure et nous conduit, l’expérience du monde comme manifestation d’une force et d’une énergie incommensurable. Il y a bien d’autres noms pour qualifier le Principe Créateur, c'est-à-dire pour entrer en relation avec la Réalité Une, diverse et ineffable. »… Un superbe livre de 220 pages grand
format, des photos superbes, et des explications sur la vie de ces 20
monastères du Mont Athos, qu’Yves Leloup a pu parcourir durant plusieurs
mois, il nous en restitue ici, non seulement le journalier des moines, mais
la vie spirituelle, la fabrication des icones, et de nombreux détails sur
cette communautés très indépendante vis-à-vis des autorités politiques de
Grèce, mais aussi des autorités religieuses orthodoxes et même entre les
monastères ils gardent jalousement leurs droits et prérogatives. Les ouvrages de J. Y. Leloup sont regroupés au
chapitre 10 L - |
AU COMMENCEMENT
ÉTAIT LE VERBE – Méditations d’après Saint Jean |
Jean-Luc Adde |
Edition Cartouche |
2013 |
Après son album sur le Cabinet de
réflexion paru en 2012 (Voir au chapitre 1A), J. L. Adde nous offre ici cet album de photos mélangées à des
phrases de l’Evangile de Saint Jean. Il cherche à provoquer chez le
lecteur une réflexion intime autour des notions de fraternité, de sacré et de
foi. Comment y parvenir, si ce n’est par les liens étroits, mystérieux,
parfois énigmatiques qui se tissent entre le texte et ces images puisées dans
divers lieux du christianisme français et dotées d’une forte charge
symbolique, sur laquelle l’auteur joue de la lumière et des contrastes. Façades d’églises, polychrome
d’ornement, éléments variés de l’architecture religieuse… chaque prise de vue
emprunte à des époques des vies de l’Evangéliste et de Saint Jean-Baptiste.
Dans la Bible, la Parole ou le Verbe n’est pas qu’un propos en l’air :
ce sont des mots pour guérir les maux, une diction qui s’incarne, une
bénédiction qui sauve. En grec la langue du Nouveau Testament, le Logos est
tantôt oracle, tantôt argument, parfois récit, souvent raison, voire logique.
Il est issu de la racine leg, qui indique un tri, un choix une sélection pour
dire ou de lettres pour lire. En hébreu la Parole est dabar qui
inclut le dire et le faire. Quand Dieu dit au début qu’il crée, sépare,
ordonne, instruit et met de l’ordre dans le chaos, il met un terme au tohu
bohu et crée des hypostases comme le Verbe. En grec « au commencement » (en archè)
exprime aussi l’autorité primordiale, la monarchie et l’archétype du plus
ancien dans le grade le plus élevé, de l’unique créateur des temps
immémoriaux, du grand architecte d’un monde immatériel En hébreu « Au commencement » (bereshit), a
un double sens d’antériorité et de supériorité Odon Vallet à fait la préface de cet album superbe. |
augustin |
Henry chadwick |
Edition du CERF |
1987 |
Saint Augustin appartient à la culture universelle, donc à l'humanité
entière, mais en premier lieu à la terre dont il est issu, cette Algérie qui
s'est souvenue magnifiquement de lui, lors d'un colloque international
organisé au printemps 2001 à Alger et à Hippone, sa ville épiscopale. Serge
Lancel, membre de l'Institut et auteur d'un Saint Augustin, (Fayard, 1999), nous invite à mettre nos pas dans ceux de ce grand
voyageur qui, sur les routes romaines de l'Italie du Nord comme sur les
chemins de son vaste diocèse africain, a trouvé l'inspiration d'œuvres
appelées à devenir les fondements de la pensée chrétienne. Augustin est
né aux ides de novembre – le 13 novembre – de l'année 354 à Thagaste,
aujourd'hui Souk-Ahras, aux confins algéro-tunisiens, en pays numide. Le
père, Patricius, modeste propriétaire foncier, tint à assurer à son fils
l'éducation libérale qui était pour les gens de sa classe le passeport pour
la réussite sociale. Augustin étudia d'abord, semble-t-il, à Thagaste même,
puis pour les études de grammaire et de rhétorique, à une trentaine de
kilomètres au sud de Thagaste, à Madaure, dont une autre gloire locale,
Apulée, avait rendu les écoles célèbres. En sa seizième année,
l'impécuniosité des siens contraignit le jeune Augustin à quitter Madaure et
à interrompre ses études. Ce fut, à Thagaste, une année de désœuvrement,
marquée par les premiers émois de la chair, employée à des jeux défendus, à
des maraudes, comme ce vol de poires en un verger voisin de chez lui, analysé
plus tard dans les Confessions avec beaucoup de pénétration, mais
aussi avec la sévérité rétrospective de l'évêque qui y vit une parabole du
péché originel. Grâce à la
générosité de Romanianus, un riche notable de Thagaste ami de sa famille,
Augustin put aller continuer ses études de rhétorique à Carthage, avec l'aide
également des subsides de sa mère, lorsque son père mourut, peu après son
départ. Capitale de la débauche, c'est ainsi que la grande ville lui apparut
d'abord : « J'arrivai à Carthage et tout autour de moi bouillonnait
la chaudière des honteuses amours ». Il ne tarda pas à succomber à ces
plaisirs : plaisirs de la chair, mais aussi plaisir du théâtre, que le
jeune homme découvrit avec ravissement. Parallèlement, il se révélait
excellent étudiant, répugnant aux chahuts auxquels se livraient certains de
ses camarades, se liant d'amitié avec des condisciples provinciaux comme lui,
que les hasards de la vie lui feront retrouver plus tard, ainsi Vincentius,
qui deviendra évêque de l'Église donatiste à Cartennae (Ténès). Son premier
émoi intellectuel lui fut procuré par la lecture de l'Hortensius de
Cicéron ; il avait alors dix-neuf ans et voyait s'ouvrir devant lui le
monde de la pensée. À la même
époque, un peu avant sa vingtième année – on était en 374 –, il se laissa séduire
par les idées des manichéens qu'il suivit pendant neuf ans. Jeune professeur
à Carthage, son enseignement de la rhétorique fut un succès : Augustin
remporta des concours à plusieurs reprises et fut notamment couronné par le
proconsul Helvius Vindicianus, qui le détourna de l'astrologie. Augustin
vivait alors avec une femme dont le nom n'est jamais prononcé, de qui il eut
un fils, son unique enfant, Adeodatus et qui resta près de lui pendant près
de quinze ans. Dans sa trentième année, à l'automne 383, Augustin, las des
mauvaises manières de ses étudiants, décida de partir pour Rome. Il ne s'y
attarda pas longtemps ; à peine arrivé, il était tombé malade et avait
failli mourir, avant de connaître des désillusions avec ses étudiants, certes
moins indisciplinés qu'à Carthage, mais mauvais payeurs. Il obtint de
Symmaque une chaire de rhétorique à Milan et se présenta aussitôt à l'évêque
de cette ville, Ambroise, dont la personnalité le séduisit fort et dont
l'enseignement ébranla ses convictions manichéennes déjà vacillantes. Sa mère,
Monique, l'avait retrouvé à Milan et avait arrangé pour son fils un mariage,
dans la perspective duquel ce dernier avait renvoyé en Afrique sa concubine,
la mère d'Adeodatus. Mais, en fait, Augustin était déjà entré dans une sorte
de gestation spirituelle. Rejoint à Milan, en 384, par Alypius, l'ami de
toujours, et par Nebridius, un autre intime, Augustin se posait des questions
sur la vanité de ses ambitions temporelles. Ses lectures de livres
néoplatoniciens, préparant intellectuellement sa conversion, l'amenèrent aux
Évangiles et à saint Paul. Le récit qu'on lui fit de la conversion de
Victorinus, célèbre rhéteur romain, fit sur lui forte impression et plus
encore les récits qu'en compagnie de son ami Alypius il entendit au sujet
d'Antoine, le moine égyptien. La crise décisive survient alors dans le petit
jardin attenant au logis d'Augustin et d'Alypius à Milan. Entendant, venue de
la maison voisine, une voix d'enfant qui disait : « Prends !
Lis ! », Augustin interprète comme un oracle ce qui était sans
doute une comptine ou un refrain et s'emparant des Écritures qui étaient à
portée de main, il y lit un verset de saint Paul (Rom., 13, 13), qui
emporte son adhésion, ainsi que celle d'Alypius. Ils décident l'un et l'autre
sur le champ de renoncer au monde et de vivre une vie de continence consacrée
à Dieu. C'était en août 386, Augustin allait avoir trente-deux ans. L'automne et
l'hiver qui suivirent furent passés à Cassiciacum, non loin de Milan, dans la
propriété d'un ami. Augustin avait démissionné de sa chaire de rhéteur. Il
mit sa nouvelle liberté à profit pour écrire les premiers Dialogues. À
Pâques 387, il reçut le baptême des mains d'Ambroise, à Milan, en même temps
qu'Alypius et que son fils Adéodat, alors âgé de quatorze ans. Le séjour
italien touchait à sa fin ; à l'automne 387, alors que le petit groupe
était à Ostie, sur le chemin du retour, Monique mourut. Le destin l'avait
cependant réservé à d'autres fins que cetotium chrétien. Un jour de
391, comme il se trouvait à Hippone – Hippo Regius, aujourd'hui Annaba –
alors que le vieil évêque de la ville, Valerius, avait fait état devant ses
fidèles de l'impérieuse nécessité pour leur église de pourvoir à l d'un
prêtre, ceux-ci s'emparèrent de lui et lui imposèrent la charge presbytérale.
Peu après, pour préparer sa succession, Valerius décida de faire d'Augustin
son « évêque-coadjuteur ». À la mort de Valerius, en 395, une
carrière épiscopale longue de plus de trente-cinq années s'ouvrait devant
Augustin, au cours desquelles l'évêque d'Hippone fut intimement mêlé, et bien
au-delà des limites d'un diocèse parmi les plus vastes, aux réalités de tous
ordres – religieuses, ecclésiastiques, sociales, voire économiques – de la
vie des provinces d'Afrique. Parmi ces « engagements » divers, rien
peut-être ne confronta plus Augustin avec les réalités africaines que son
implication personnelle dans la lutte antidonatiste. Lorsqu'il devint évêque
d'Hippone, la puissance de la secte donatiste née d'un schisme consommé en
Afrique au début du IVe était à son apogée. Augustin
s'engagea avec détermination dans cette lutte, la plus longue et la plus
périlleuse de sa vie pastorale. Cette lutte culmina avec la grande
confrontation entre les deux Églises, catholiques et donatistes, lors de la
Conférence de Carthage en 411. Il n'est que de consulter les Actes de
cette Conférence pour constater l'importance du rôle que l'évêque d'Hippone y
joua. Restait à éliminer totalement le schisme. L'amitié qui liait Augustin à
l'arbitre de la Conférence, le haut dignitaire impérial Marcellinus – à qui
il dédia La Cité de Dieu – l'aida à consolider cette victoire.
Pour mieux exploiter le succès de son Église, l'évêque d'Hippone se fit
propagandiste. Il fit en sorte que, dans les années qui suivirent la Conférence,
une édition des Actes en fût lue en chaire pendant le carême dans les
principaux diocèses d'Afrique. Au service de son Église, l'évêque d'Hippone a
passé sur les routes une grande partie de sa vie. Augustin avait à ces
pérégrinations incommodes d'autant plus de mérite que nous savons, par ses
confidences réitérées, qu'il répugnait à ces déplacements qui l'arrachaient à
ses ouailles et aux ouvrages qu'il avait en train ; l'âge venant et sa
santé déclinant, il les supportait physiquement de plus en plus mal. Quand on
était évêque, on voyageait d'abord pour assister aux conciles provinciaux et
généraux. C'était une obligation, à laquelle Augustin n'a failli
qu'exceptionnellement. En fait, Augustin a participé régulièrement aux grands
rendez-vous de l'épiscopat africain, parfois en province – et non loin de
chez lui, comme à Milev (Mila), en Numidie, en 402 – le plus souvent à
Carthage, soit au printemps, soit vers la fin de l'été. En vérité,
si l'on met bout à bout tous les voyages et les séjours, longs ou brefs, hors
d'Hippone, on s'aperçoit que sur ses trente-cinq années d'épiscopat l'évêque
a passé de longues années en dehors de son diocèse. Carthage d'abord a
bénéficié de ses absences, cette Carthage où il s'est passé peu d'années
qu'il n'ait prononcé sermons et commentaires sur les Psaumes. Il y a souvent
séjourné des étés entiers, depuis la date du concile plénier – en général fin
mai ou début juin – jusqu'au début de l'automne. De retour à Hippone, c'était
la fièvre des affaires à régler qui s'étaient accumulées, des correspondances
en retard, des ouvrages ou des libelles de circonstance qu'il lui fallait
dicter en toute hâte, pour rattraper le temps perdu. Ainsi, à l'automne 419,
rentré chez lui de Carthage après une absence de plusieurs mois, il faisait
dans une lettre à Possidius de Calama le compte de l'impressionnante série
des lettres et traités qu'il avait dictés en l'espace de quelques semaines.
La carte que l'on peut tenter de dresser des voyages de saint Augustin ne
saurait pleinement rendre compte des réalités physiques de ses
pérégrinations, encore moins des multiples contacts dont elles furent
l'occasion. En effet, l'évêque d'Hippone a souvent replacé ses pas dans les
mêmes traces, dans les axes qu'il a le plus souvent parcourus ; vers le
sud, en demeurant dans sa « Numidie d'Hippone », quand il allait à
Calama ou à Thagaste, et surtout vers l'est, quand il se rendait à Carthage,
soit par la route du littoral, soit par la grande route de la vallée de la
Medjerda. En face de
ces misères matérielles, en face aussi des criants abus de pouvoir des
potentats locaux et des graves déséquilibres sociaux, l'évêque Augustin
réagissait et agissait. De ces actions de « protection
épiscopale », attestation nous est donnée par une autre des nouvelles lettres
récemment publiées, qui montre l'évêque d'Hippone confronté au problème de la
« traite » dont étaient victimes des hommes et des femmes et même
des enfants, enlevés par des bandes armées et vendus à des trafiquants
d'esclaves. En ces temps difficiles, les marchands d'esclaves agissaient
parfois par la séduction, mais le plus souvent par la violence et par le
rapt. Le texte nous apprend que ces marchands d'esclaves avaient réussi à
rassembler à Hippone, où ils étaient entassés dans des cachots en attendant
leur embarquement, cent vingt malheureux, parmi lesquels quelques enfants
vendus par leurs parents : un « commando » de paroissiens
était parvenu à les libérer. L'évêque n'avait pas fait le coup de poing, mais
il se réjouissait de l'issue de l'entreprise. Saint
Augustin est mort le 28 août 430 dans sa ville épiscopale assiégée par
les Vandales qui, passant le détroit de Gibraltar, avaient l'année précédente
envahi une Afrique mal défendue par ce comte Boniface rencontré par l'évêque
dix ans plus tôt alors que, jeune officier de valeur, il s'opposait sur la
frontière de Numidie aux incursions des Maures. Sa mort coïncidait ainsi avec
l'écroulement d'un monde, le brillant épanouissement de la romanité en
Afrique, dont le dernier et le plus magnifique éclat disparaissait avec lui. Au sommaire on y trouve : La formation
d’Augustin - Cicéron
- Mani -
Platon - le Christ
- les arts libéraux -
le libre arbitre - une communauté de philosophes -
Vocation - confessions -
Unité et division - La création et la Trinité -
La cité de Dieu - la nature et la grâce -. |
augustin
& la sagesse |
Lucien jerphagnon |
Edition DESCLEE DE BROUWER |
2006 |
À travers les
livres, les mots et les siècles, saint Augustin continue de nous parler. À sa
manière, il est bien cet éternel contemporain qui s'adresse au lecteur
d'aujourd'hui. Car Augustin sait comme nul autre partager à la fois son
parcours d'homme et de croyant, ses doutes et ses émerveillements, son
angoisse devant la fin d'un monde et son espérance d'une cité nouvelle. Mais
plus encore sans doute, comme le révèle ici Lucien Jerphagnon avec une
complicité pleine d'humour, Augustin nous touche par sa quête éperdue de la
sagesse, aux confins de la culture antique et de l'apparition du
christianisme. Encore et toujours présent aujourd'hui, il intrigue, il
interpelle, il force à réfléchir. Et il indispose les gens très sûrs d'être
dans le vrai. À lire Augustin, Ce chemin de
sagesse, tel que saint Augustin le conçoit comporte plusieurs étapes. Elles
sont au nombre de sept. Il conviendrait peut-être même mieux de parler de
sept degrés, car la vie spirituelle est conçue par saint Augustin comme
l’ascension d’une montagne, dont la cime est constituée de la perfection de
la sagesse et de l’assimilation au Christ. Nous trouvons une confirmation de
ce schéma dans le psaume 11 qui parle d’une purification septénaire : eloquia
Domini, eloquia casta, argentum igne probatum terrae purgatum septuplum :
« les paroles du Seigneur son des paroles chastes, argent affiné avec le
feu de la terre, purifié sept fois » Ces degrés sont perçus par saint
Augustin comme les vertus et les dispositions que l’âme assume
progressivement en vertu des sept dons de l’Esprit Saint et en s’inspirant
des béatitudes de l’évangile (ramenées de huit à sept par Augustin) pour
suivre et imiter le Christ Il est
probable que saint Augustin s’inspira ici de saint Ambroise. En effet,
l’évêque de Milan, dans son commentaire à l’évangile de Luc, avait
combiné les quatre béatitudes de cet évangile avec les quatre vertus
cardinales, en les considérant comme autant d’échelons de l’ascèse morale. En
outre, il avait ajouté que les huit béatitudes de l’évangile de Matthieu,
outre le fait d’avoir le même sens d’échelle des vertus, étaient un nombre
symbolique de perfection. Puis, le même évêque, dans son Commentaire au
psaume 118, avait présenté les sept dons de l’Esprit comme les échelons
pour s’élever de la crainte de Dieu à la sagesse, c’est-à-dire en inversant
l’ordre des dons que le prophète Isaïe applique au rejeton, issu de la racine
de Jessé : « Sur lui reposera l’Esprit du Seigneur, l’Esprit de Sagesse et
d’Intelligence, l’Esprit de Conseil et de Force, l’Esprit de Science et de
Piété ; et l’Esprit de Crainte du Seigneur le remplira » (Is 11, 2-3).
La sagesse est ici présentée comme la plus haute des prérogatives à laquelle
puisse être élevée l’âme humaine, tandis que la crainte de Dieu, selon
l’Écriture, n’est que l’ébauche de cette divine qualité. « Le
commencement de la sagesse c’est la crainte du Seigneur » Augustin va
montrer que si pour le Christ, il convient d’appliquer en premier lieu à son
âme humaine le don de sagesse qui la maintient unie à la personne du Verbe,
en ce qui nous concerne c’est l’inverse. Nous ne sommes pas établis dans la
Sagesse mais nous avons à nous élever vers elle pour nous unir à Dieu. Et
cela nous le pouvons au moyen des dons de l’Esprit-Saint conférés au Baptême,
et que nous recevons à nouveau dans le sacrement de la réconciliation,
lorsque nous avons perdu la grâce sanctifiante par un péché mortel. Dès lors,
sur la base de ce nouveau schéma ascensionnel, saint Augustin va rapprocher
les dons de l’Esprit Saint avec chacune des béatitudes. Ainsi, lisons-nous
sous la plume du docteur d’Hippone : « La première béatitude est celle
qui provient de l’humilité : « Bienheureux les pauvres d’esprit,»
c’est-à-dire ceux qui ne sont point enflés, dont l’âme se soumet à l’autorité
divine, et craint d’être livrée au supplice après la mort, bien qu’elle
puisse peut-être s’estimer heureuse en cette vie. De là, elle arrive à la
connaissance des saintes Écritures, où elle doit se montrer douce par esprit
de piété, pour ne pas s’exposer à blâmer ce que des ignorants traitent
d’absurde et devenir indocile par d’opiniâtres discussions. Dès lors elle
commence à comprendre par quels nœuds elle est enchaînée à ce siècle au moyen
de l’habitude et du péché; par conséquent, dans ce troisième degré, qui est
celui de la science, elle pleure la perte du souverain bien, en se voyant
retenue à l’autre extrémité. Le quatrième
degré est celui du travail, des violents efforts que l’âme fait pour
s’arracher au plaisir empoisonné qui la captive. Là on a faim et soit de la
justice, et le courage est grandement nécessaire, parce qu’on ne quitté pas
sans douleur ce qu’on possède avec joie. Dans le cinquième degré, on donne à
ceux qui ont persévéré dans le travail un conseil pour s’en délivrer; car,
sans le secours d’une puissance supérieure, personne n’est capable de se
débarrasser de misères si grandes et si compliquées ; et ce conseil si juste,
c’est de venir en aide à la faiblesse d’un inférieur, si l’on veut recevoir
du secours d’un supérieur ; par conséquent : « Bienheureux les
miséricordieux, parce qu’ils obtiendront miséricorde. » Le sixième degré
consiste dans la pureté du cœur qui, forte de la conscience des bonnes
œuvres, est capable de contempler le souverain bien, qui n’est viable que
pour l’intellect serein et pur.
En réalité,
le chemin spirituel, basé sur les dons de l’Esprit Saint et sur les
béatitudes de l’évangile permet à Augustin d’articuler de la meilleure
manière possible les aspects principaux de la spiritualité chrétienne et de
sa propre spiritualité. Il trouvait là le schéma le meilleur pour faire
concorder l’action intérieure de l’Esprit Saint dans la sanctification et l’engagement
personnel du croyant dans une vie selon les béatitudes évangéliques dans la sequela
et l’imitation du Christ. Car si la grâce de Dieu, nous sanctifie à travers
l’action de l’Esprit, elle ne le fait cependant pas sans nous, sans notre
collaboration. |
augustin |
Les dossiers h |
Edition L’ÂGE D’HOMME. |
1988 |
Saint Augustin
est, plus que tout autre, l’horizon indépassable de notre culture
occidentale. La prolixité des travaux sur l’œuvre de l’évêque d’Hippone
montre son influence à tous les moments décisifs de l’histoire et de la pensée
européenne ; avec Augustin, c’est la trame de cette pensée qui est en jeu,
comme ses origines ; et le mot de Luis Sala-Molins « Après Marx, Augustin »
n’est peut-être pas qu’une simple boutade.
|
augustin – une lumiÈre pour notre temps |
|
Edition
Pierre Tequi |
2003 |
C’est à travers les concepts clés
de l’œuvre de St Augustin que de nombreux courants philosophiques,
psychologiques et sociologiques se réfèrent à ce monument de la philosophie
chrétienne. Ce livre essaie de répondre à des questions actuelles en
décortiquant la pensée de St Augustin. « C’est dans le rapport qu’entretiennent les
créatures,
finies et mobiles, avec l’éternité, permanente et immobile, que se détermine
la nature du temps en soi. Chaque être qui reçoit le don de l’existence
effectue une trajectoire temporelle, exigée par sa condition de créature,
pour réaliser son destin, c'est-à-dire atteindre la fin qui lui a été donnée
d’accomplir par le Créateur. Or la fin assignée par Dieu à chaque créature
est spécifique. Les anges de par leur proximité avec le Créateur auront un
rapport au temps différent de celui des créatures sensibles, lesquelles sont
soumises à la mort. Arrêtons-nous un instant sur chacun de ces modes d’être
dans le temps. Ce sont les différents degrés
de perfection des créatures qui amènent Augustin à faire
l’hypothèse d’une temporalité incorruptible supérieure à la temporalité
corruptible. Son point d’appui est l’exégèse de la Genèse : les trois
premiers jours du récit de la création – lesquels commencent à s’écouler avec
l’apparition de la lumière et sa séparation d’avec les ténèbres, et qui
précèdent la division du temps en jours, nuits et saisons, division qui
n’apparaît qu’au quatrième jour – ces trois premiers jours constituent selon
saint Augustin une durée bien différente de celle que nous connaissons. Cette durée commence avec la
création des anges, avec lesquels débute l’être temporel. Tournée vers
l’éternité du Créateur, la temporalité angélique ne conduit pas à la mort.
Elle n’implique ni passé comme ce qui n’est plus, ni avenir comme ce qui
n’est pas encore, leur mobilité, qui constitue le cours de leur temps, « vole
du futur au passé », sans pour autant être co-éternelle à la divinité, dont
l’immobilité n’implique ni succession, puisqu’elle exclut le partage en «
avoir été » et « devoir être », ni précession, mais « un éternel présent ».
Ce temps incorruptible exclut en outre une mémoire oublieuse, car il implique
le mouvement du futur vers un passé entièrement préservé. Cette positivité du
temps angélique le rapproche de l’éternité et fait de lui le seul temps
parfait, à l’abri de la mortalité. Par conséquent si le passage de l’Etre à
l’existence implique la substitution du temps à l’éternité, il ne s’ensuit
pas nécessairement que le temporel soit corruptible. Ce qui se joue en fait derrière cette
problématique du temps des anges, c’est la recherche d’une temporalité idéale
destinée, de par la volonté du Créateur, à l’humanité dans son ensemble. La
temporalité angélique permet de saisir l’image d’un temps parfait. Saint
Augustin interprète la lumière rayonnante des trois premiers jours avant que
le premier soir ne fût créé, comme désignant « la cité sainte », la cité des
saints anges et des esprits bienheureux qu’il identifie à la Jérusalem
céleste (Cf. XI, 23). Si Dieu crée l’homme, soumis à l’ordo temporis comme
toute créature, il le crée cependant non prédestiné à la mort. De plus, il le
crée libre, doué de la capacité de s’auto-déterminer, afin qu’il choisisse librement
l’Etre et s’éloigne du non-être. Cependant étant libre, l’homme allait rompre
avec l’éternité. Loin de Dieu, de l’Etre, il allait s’ouvrir à la possibilité
de mourir. « En fait, dès l’instant où
l’on commence à vivre dans un corps destiné à mourir, il n’est aucun acte
qui ne soit un acheminement vers la mort. Car l’effet de l’instabilité du
corps durant toute cette vie (si tant est qu’on puisse l’appeler vie) est de
tendre vers la mort. Personne en effet, qui ne soit plus proche de la mort au
bout de l’année qu’au commencement, demain qu’aujourd’hui, aujourd’hui
qu’hier, à l’instant qui va suivre qu’à l’instant présent, et maintenant
qu’il y a un instant. Car tout le temps qu’on vit est pris sur la durée de la
vie. L’enjeu du temps sera désormais inséparable de la
fin ultime de toute l’humanité. Or cette fin ultime n’est
autre que le bonheur. La grande tâche que saint Augustin se propose sera donc
de saisir le sens de l’histoire, lieu où se déroule cette quête du bonheur,
éloigné à cause du péché, mais non pas hors d’atteinte. Tout d’abord, étant
donné que la destinée de l’homme dépend non seulement de la volonté divine
mais aussi de la sienne, puisque l’homme est essentiellement libre,
l’histoire sera le lieu des libres choix, c'est-à-dire des actes de liberté
des êtres doués de raison : Dieu, les anges et les hommes. La volonté consiste dans la capacité dont dispose
l’homme
à élire la fin immédiate de ses actes. Cette fin est toujours en rapport
positif ou négatif avec la fin ultime : Dieu ou l’Etre ou l’éternité.
Augustin écrit : « Ce qui importe en l’homme, c’est la volonté : est-elle
déréglée ? ces mouvements sont déréglés ; est-elle droite ? ces mouvements
sont irréprochables et même dignes de louanges. Car la volonté est en tous
ces mouvements, ou plutôt tous ces mouvements ne sont rien d’autre que des
volontés. » (XIV, 6) La volonté est donc le mouvement qui nous conduit au
Bien ou nous en éloigne. Voici le texte, le plus célèbre de la Cité de Dieu,
qui illustre clairement l’importance du vouloir chez l’homme, et la direction
qu’elle peut prendre. « Deux amours ont donc fait
deux cités :
l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu, la cité terrestre ; l’amour de Dieu
jusqu’au mépris de soi, la cité céleste. L’une se glorifie en elle-même,
l’autre dans le Seigneur. L’une demande sa gloire aux hommes ; pour l’autre,
Dieu témoin de sa conscience est sa plus grande gloire. L’une dans sa gloire
dresse la tête ; l’autre dit à son Dieu : « tu es ma gloire et tu élèves ma
tête ». L’une dans ses chefs ou dans les nations qu’elle subjugue, est
dominée par la passion de dominer ; dans l’autre, on se rend mutuellement
service par charité, les chefs en dirigeant, les sujets en obéissant. L’une,
en ses maîtres, aime sa force ; l’autre dit à son Dieu : « je t’aimerai Seigneur,
toi ma force. » (XIV, 28) |
AUGUSTIN - histoire de st augustin |
poujoulat |
PARIS |
1844 |
|||
Saint
Augustin s'est fait remarquer par sa vaste science et par son éloquence
autant que par sa piété : comme écrivain, il brille surtout par imagination
et la verve, mais on lui reproche de l'affectation, l'abus des antithèses, de
la subtilité et une certaine barbarie de style, défauts qui sont ceux de son
siècle. En philosophie, il met le Platonisme au-dessus de toutes les autres
doctrines et lui fait de fréquents emprunts. Patricius, son père, décurion du
municipe de Thagaste, était païen. C'est, parmi les historiens
ecclésiastiques, une tradition, accréditée d'ailleurs par le témoignage de
son fils, que de le représenter comme un homme vulgaire, violent et sensuel.
Quoi qu'il en soit, il est certain que Patricius, étant presque pauvre,
s'imposa de lourdes charges pour donner à son fils une haute instruction : il
a grandement contribué à faire de lui le docteur le plus disert de l'Eglise,
comme Monique, sa femme, à en faire un saint illustre. Monique était
chrétienne de naissance; elle a été mise au rang des plus grandes saintes.
Après le nom de Marie, son nom est celui que beaucoup de femmes catholiques
invoquent avec la vénération la plus émue. Ce qu'on sait d'elle la montre
d'une bigoterie exigeante : elle finit par amener son mari à sa foi; elle
pleura longtemps sur les égarements de son fils, mais, avant de mourir, elle
eut le bonheur d'assister à sa conversion. Dans un
livre qu'il intitule ses Confessions, écrit vers 400, Augustin a cru
devoir raconter l'histoire intime des trente-trois premières années de sa
vie, non seulement depuis sa naissance, mais dès sa conception, jusqu'à la
mort de sa mère. Cette oeuvre, où se trouvent infiniment plus de dissertations
que de faits, est le développement d'une thèse théologique; elle a été
composée avec le parti-pris d'un auteur qui s'efforce de faire ressortir ce
que l'auteur considère comme la souveraine puissance de la grâce de Dieu, par
contraste avec la corruption native de l'humain qui en est l'objet. Nous
croyons devoir emprunter, aussi littéralement que le permet un résumé fort
succinct, les éléments de la première partie de notre notice à ce gros et
célèbre livre, parce qu'il est un document dont l'intention prosélyte et
démonstrative altère sans doute la sincérité, mais qui contient des traits
caractérisant avec une netteté originale les idées du grand docteur, et
surtout parce que ces Confessions exercent depuis seize siècles, parmi
les chrétiens, une action considérable, et qu'elles ont fait d'Augustin le
seul théologien qui soit toujours resté
A Carthage,
où il alla vers l'âge de dix-sept ans, et où il fut entretenu en grande
partie par la générosité d'un parent éloigné, Augustin obtint bientôt le
premier rang dans les écoles; mais il confesse qu'il eut le désir d'aimer et
d'être aimé, qu'il y réussit et qu'il trouva beaucoup d'amertume en ces
fausses douceurs. En sa dix neuvième année, la
lecture de l'Hortensius de Cicéron, livre aujourd'hui perdu, ni
inspira une passion plus haute; il s'éprit d'un amour incroyable pour la
beauté incorruptible de la véritable sagesse. En même temps, il prit une
concubine; il impute cette liaison à l'ardeur folle et emportée de son
impudicité; néanmoins elle correspond à un relèvement incontestable de ses
mœurs : il ne voyait plus d'autres femmes qu'elle et lui gardait fidélité; il
eut d'elle un fils, qu'il appellera plus tard l'enfant de son péché, mais
dont il fit d'abord hommage à Dieu et qu'il nomma Adéodat (a Deo datus). Quand, après treize années de
cette communauté d'existence, la rupture eut lieu, on verra que la conduite
de la concubine renvoyée fut infiniment plus digne que celle d'Augustin,
aspirant alors au mariage et déjà en voie de conversion (liv. IV et liv. VI,
ch. xv). Devenu professeur à son tour, il enseignait la rhétorique avec
succès et avec conscience, quoique ses élèves et lui n'aimassent et ne
cherchassent que la vanité et le mensonge. Il complétait aussi ses propres
études en étudiant les Catégories d'Aristote; et il apprit sans peine,
quoique sans aide, tout ce qui regarde l'éloquence, la géométrie, la musique,
l'arithmétique (liv. IV). Cependant
l'éducation chrétienne qu'Augustin avait gardé de son enfance ne pouvait être
satisfaite par la pure philosophie; il se mit à lire la Bible; mais,
n'y trouvant pas le style de Cicéron, il la dédaigna bientôt et se tourna
vers les manichéens, qui lui promettaient la possession de la vérité, sans
abdication de la raison, et qui attribuaient dans leur système une part
importante à la personne de Jésus, que sa mère lui avait appris à vénérer; il
adopta leur doctrine et mit une grande
ardeur à la propager. Pendant près de neuf années, il resta dans ce qu'il
appelle cet abîme de boue et ces ténèbres d'erreur, faisant pour en sortir de
vains efforts qui n'aboutissaient qu'à l'y enfoncer davantage. Il cultivait
mêmement l'astrologie, qui flatte l'orgueil de l'humain d'une fausse
innocence, en rejetant tout le mal qu'il fait sur le créateur et le
modérateur du ciel. Enfin, il eut le malheur de remporter le prix de poésie,
ce qui aggrava sa maladie de la fausse gloire.
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aux
sources du volume de la loi sacrÉe |
Francis ducluzeau |
Edition DERVY |
2007 |
Aider à comprendre le fonds
métaphysique commun à toutes les traditions spirituelles authentiques, dont
les religions, tel est le but que s’est fixé Francis Ducluzeau en décryptant le Volume de la Loi sacrée qu’est
la Bible. Nombreux sont ceux pour qui la
seule spiritualité possible est religieuse au sens occidental du terme, alors
qu’une lecture ésotérique des textes sacrés révèle une spiritualité que même
des athées peuvent comprendre quand ils s’ouvrent à d’autres vérités que
celles de leurs certitudes, si l’on entend par sacré ce qui a valeur de
vérité absolue et si la déité devient une ouverture à plus grand que soi. Cette invitation à une
spiritualité ouverte concerne plus particulièrement les Francs-maçons qui y
trouveront les clefs d’une interprétation circonstanciée du « livre » dont
sont issus leurs mythes fondateurs. Que l’on croie ou non en Dieu, la Bible,
lue avec cette approche symbolique et initiatique, n’est plus seulement une
série de mystérieuse illumination et que l’on étudie de l’extérieur, mais
devient le lieu de résonances intérieures pour notre être essentiel, par
l’agir d’une Parole créatrice donnant sens à la vie sur terre. Le secret réside dans le fait de
dépasser la forme manifestée et de percer la vérité informelle, donc
symbolique, qu’elle contient, ce qui résout les oppositions extérieures et
aboutit à l’unité transcendante de toutes les vies spirituelles vers
l’accomplissement de l’homme, dont la genèse n’est pas terminée. C'est
à un très long et passionnant chemin à la fois historique et initiatique que
nous convie Francis Ducluzeau. Tout d'abord qu'est ce qu'un Volume de la Loi
sacrée ? C'est la Bible, posée sur l'Autel des Serments d'une loge maçonnique
qui, avec le Compas et l'Equerre forme ce qu'il est convenu d'appeler, les
Trois Grandes Lumières de la Franc-Maçonnerie. Ce
n'est pas une lecture "religieuse" que nous propose l'auteur. pas
au sens étroit du moins de perpétuation de dogmes multimillénaires. C'est
pourtant une lecture argumentée et érudite, fondée sur les textes et les
analyses historiques les plus récentes. Il ne s'agit pas d'un bla-bla
ésotérico verbeux comme il en prolifère tant en ce moment, mais un outil
indispensable pour le chercheur comme pour ce qu'il était convenu d'appeler
"l'honnête homme". C'est
tout d'abord une grande fresque historique, de l'ancien puis du nouveau
testament. Les moments forts sont expliqués ainsi que les principaux personnages. Il remet également en
perspective la continuité entre le judaïsme et le christianisme primitif
comme beaucoup d'auteurs le font actuellement. Il pose la question notamment
de la proximité de Jésus et de Hillel qui est l'un des plus grands maîtres du
judaïsme, encore aujourd'hui. "Quand
Hillel énonce sa fameuse règle d'or sous une forme négative, Jésus la reprend
sous une forme positive: Fais à autrui ce que tu voudrais qu'il te fit"
(...) Il est intéressant de constater que ces deux phrases sont reprises
comme telles dans le rituel d'initiation des francs-maçons de Rite Ecossais
Ancien et Accepté, le plus pratiqué de nos jours"(P.393). Comme le dit fort justement Alain Pozarnik (ancien Grand Maître de la Grande Loge
de France) dans son ouvrage "l'Agir et l'Être initiatique"
: "nous ne lisons pas pour
savoir ce que pense l'auteur sur un sujet mais pour savoir quelles pensées
éveille en nous ce que pense l'auteur", et il ne fait aucun
doute que l'ouvrage de Francis Ducluzeau éveille de nombreuses pensées! On
reconnait également en lui le spécialiste du 4ème évangile, les plus
symboliques, celui de Jean auquel il a consacré deux ouvrages. |
8 B
BIOGRAPHIE DE L’ARCHANGE GABRIEL. L’ANGE QUI AIME LES FEMMES |
Pierre JOVANOVIC |
Edition Le JARDIN DES LIVRES |
2002 |
C’est l’un des 3 anges
nommés dans la Bible, celui qui a annoncé la naissance de St Jean Baptiste L'Archange Gabriel est apparu aussi bien
à Marie qu'à Mahomet. Il est présent aussi bien sur les poteries sumériennes
que dans les textes hébreux, et pourtant, personne à ce jour (c’est-à-dire en
2000 ans), n'a daigné rédiger sa biographie. Mais après la lecture de ce
livre, on comprend : Gabriel représente un sujet dangereux pour la
moralité de tous ceux qui s'imaginent qu'il n'est qu'un gentil Ange asexué. Avant cette curiosité
intense pour les Anges qui s'est traduite par le livre Enquête sur
l'Existence des Anges Gardiens, j'étais persuadé comme beaucoup
d'entre-nous, que l'Ange Gabriel n'était apparu qu'à Marie de Nazareth, et
que dans ce contexte il ne lui était pas venu à l'esprit de visiter et
d'annoncer à d'autres personnages sur d'autres rivages, d'autres nouvelles
toutes aussi importantes. Je pensais que son rôle de messager avait été
limité exclusivement au périmètre « classique » du Christ. Mais voilà, trahison,
l'Archange Gabriel a également visité la Mésopotamie, Israël, la
Nouvelle-Zélande et même l'Arabie Saoudite où il a dicté patiemment pendant
22 ans le Coran à Mahomet, sourate après sourate. On peut légitimement
s'étonner que le messager mythique de la chrétienté ait pu commettre une
telle infidélité. Si vous posez cette question à diverses personnalités
ecclésiastiques, à un rabbin, ou tout simplement au curé de votre paroisse,
vous découvrez très vite que leurs réponses, après une bonne minute de
silence, commencent à tourner dans le vide, tout comme leurs neurones, non
programmés pour traiter cette question. Au mieux, on obtient « les
voies de Dieu sont impénétrables » ou incompréhensibles, suivant la
confession, lorsque l'existence des Anges elle-même n'est pas remise en
question. Dans le meilleur des cas, on vous dira que le Gabriel de Mahomet
n'est pas le même que celui du Christ... Et pourquoi ne
serait-il pas le même ? Peut-on imaginer le célèbre Archange Gabriel
permettre qu'un autre Ange déchu par définition commette une
telle usurpation d'identité ? Impensable. Et d'abord que savons-nous
réellement de lui ? Rien. Pourtant, plus de 2 millions de personnes sur
cette terre portent son prénom. Si nous avons plus de commentaires et
d'interprétations des textes bibliques que d'étoiles dans le ciel, à ce jour,
il n'existe aucun livre détaillant l'oeuvre de cet Ange définitivement
stratégique et politiquement incorrect, hormis celui-ci. Pour tenter de comprendre,
j'ai donc rassemblé et disséqué toutes les informations disponibles sur cet
Archange si mystérieux et si contradictoire, mais dont chaque mission et
chaque parole prononcée laisse une trace indélébile : Gabriel est le
dénominateur commun des trois plus grandes religions, prêtes aujourd'hui à
s'affronter. Si les bibliothèques mondiales regorgent d'ouvrages traitant des
effets de sa visite chez Marie de Nazareth ou sur la psychologie du Prophète,
nul auteur n'a voulu suivre l'Ange Gabriel de la classe des
Archanges et plus particulièrement des « sept esprits qui se
tiennent nuit et jour devant le Trône de Dieu », dans son
cheminement à travers l'Ancien Testament des juifs, le Nouveau Testament des
chrétiens ou le Coran des musulmans. Parce que toutes les
informations mises bout à bout bousculent l'idée que Rome a tenu à nous
imposer. Mais lorsque nous sommes obligés de faire un détour parce que des
passagers musulmans se sont prosternés vers La Mecque pour prier, et ce juste
devant votre porte d'embarquement à Roissy, c'est un écho de Gabriel. Lorsque
vous entrez dans une église et qu'une récitation sourde du chapelet arrive à
vos oreilles, c'est à nouveau un écho de Gabriel. Les rabbins qui
interprètent les rêves sur la base des textes sacrés, c'est encore lui. Dans
les plus beaux tableaux du Louvre, de Florence et du Vatican, on retombe sur
cet Ange. Impossible d'ouvrir un livre d'art sans trouver au moins une
Annonciation. Et les plus grands, de Léonard de Vinci à Gabriel Dante
Rossetti, en passant par Fra Angelico et même Eric Hebborn, se sont appliqués
à le peindre en plein exercice de sa fonction, comme s'ils avaient voulu
saisir, fixer cet instant crucial de l'histoire humaine. On le constate,
l'Archange Gabriel, bien qu'invisible ou inexistant, est incontournable et
omniprésent. Il a annoncé la naissance du Christ et il annoncera aussi, selon
d'autres textes, la Fin du monde, au son des trompettes. Compte-tenu donc des
effets de ses visites terrestres précédentes, j'ai étudié cet Archange que l'Islam
déclare être en plus le chef de tous les Anges gardiens !
Alors d'où vient-il, qui visite-t-il, quand, comment et pourquoi ? Après
plusieurs années de documentation et de recherches, la mise en forme de
toutes les informations le concernant m'a permis de dresser un portrait
totalement inattendu du plus médiatisé et aussi du plus discret des Anges.
Voyage entre Terre et Ciel en compagnie du plus mystérieux des Archanges dont
l'auteur Nuruddin Ar'Raniri nous dit : « Entre
ses yeux se trouve le Soleil car ses cheveux sont composés de toutes les
étoiles que nous observons. - Chaque
jour que Dieu fait, Gabriel plonge 365 fois dans la Mer de Lumière afin
que chaque goutte d'eau qui dévale de ses ailes puisse créer un nouvel Ange
gardien ». Au sommaire de cet ouvrage : A la recherche de l’archange Gabriel -
Station Sumer-Babylone - Sex, Salt et Wine -
sortir d’un rêve - le travesti babylonien -
Enoch, le livre qui rend fou
- Elizabeth, ou les
trompettes de l’utérus - Concerto pour trompes de Faloppe -
le téléphone arabe de la révélation
- je transmet donc je suis -
Apparitions instantanées
- Profil de l’archange
Gabriel - comment invoquer l’archange Gabriel -
fragments d’un ange
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8 C
cahiers
Évangiles – la priÈre du seigneur |
j.b.
baudoz |
Edition du CERF |
2005 |
La Prière du Seigneur (Mt 6,9-13 ;
Luc 11,2-4). Selon les Évangiles, Jésus a prié plusieurs fois, mais il n’a
enseigné qu’une seule prière à ses disciples. Celle-ci a été transmise par les
Évangiles de deux façons quelque peu différentes. Mais comme la version de
Matthieu se rapproche davantage du texte du Pater retenu par la liturgie,
c’est celle-ci qui sera la plus fréquemment commentée, tant chez les Pères
que chez les exégètes médiévaux ou les Réformateurs ; les uns et les autres
privilégient la dimension morale du texte. L’exégèse actuelle est plus
sensible au caractère proprement théologique du Notre Père. |
cahiers
évangiles – l’archÉologie bible & histoire |
j. briend |
Edition du CERF |
2005 |
Archéologie, Bible, Histoire. On
le sait, la « vérité » d’un récit n’est pas tout à fait synonyme d’ «
historicité ». Aujourd’hui, on ne demande plus à l’archéologie de « prouver »
le récit sacré, et celui-ci n’est plus pris comme un livre d’histoire. Reste à comprendre les liens
qu’ils entretiennent. Un archéologue, un exégète et un historien exposent ici
leurs points de vue. Leurs exemples sont pris, pour la plupart, dans des
livres historiques qui content des faits situés dans les périodes mal connues
dites de la « conquête » et de la « royauté » (entre 1000 et 587 av JC). Au fil des pages, les figures de
Josué, Samson, David ou Josias, la constitution des lois, la conquête de la
ville d’Hébron ou le siège de Jérusalem par Sennachérib prennent un nouveau
relief. |
Cahiers
évangiles – l’évangile de jÉsus christ par st
matthieu |
Claude TASSIN |
Edition du CERF |
2004 |
« Évangile de Jésus Christ selon St Matthieu ». Parcourir un Évangile se fait de bien des manières, définies par un lieu de lecture – ou « site » – particulier : étude, loisir, prière… Nous nous plaçons ici sur le site liturgique. À la jonction de l’enseignement et
de la prière collective, il nous relie d’emblée à une histoire, une
tradition, des communautés. Le but de ce Dossier, établi par Claude
TASSIN, de l’Institut catholique de Paris, est d’éclairer avant tout les
passages qui apparaissent dans la liturgie de l’année A. le récit de Matthieu
est bâti autour de cinq grands discours dans lesquels le Christ enseigne son
Église et annonce le Jugement qui l’attend au terme de sa mission
universelle. Tel le scribe juif « devenu
disciple du Royaume des cieux », le prédicateur chrétien, l’étudiant ou
le simple curieux saura « tirer du neuf et de l’ancien » de ce
trésor des Écritures. |
cahiers
évangile – l’évangile de jÉsus christ selon st
marc |
Ph. léonard |
Edition du CERF |
2005 |
« Évangile de Jésus Christ selon Saint Marc
». Parcourir un Évangile se fait de bien des manières. Le but de ce dossier
est d’éclairer avant tout les passages qui apparaissent dans la liturgie de
l’année B. Le texte de St Marc s’y égrène au
rythme des dimanches du temps ordinaire. C’est bien la proximité du Règne de
Dieu au cœur du quotidien qui est proclamé et proposé comme horizon aux
disciples. Dans la mesure où l’auditeur d’hier et d’aujourd’hui s’identifie
au portrait du disciple dessiné par Marc, il est invité, d’un côté, à une
lucidité sur lui-même et ses faiblesses (en particulier devant la croix) et,
de l’autre, il est encouragé à la fidélité (le crucifié a vaincu la mort). |
cahiers
évangiles – l’histoire de joseph (genèse 37 – 50) |
André wenin |
Edition du CERF |
2004 |
L’histoire de Joseph (Genèse 37 –
50). Quelques clés pour lire le récit. L’histoire de Joseph est un petit
roman écrit avec un art raffiné. Sa
richesse est étonnante, et ces quelques pages veulent en faire percevoir une
partie, privilégiant les vues d’ensemble aux observations de détail. À l’aide
des ressources de l’analyse narrative, il s’agira d’étudier surtout les
ressorts de l’intrigue. Tout commence par une grave crise
autour de Joseph, fils favori de son père Jacob et haï par ses frères. |
charles
de foucauld |
G. gorrÉe & g. chauvel |
Edition BLOUD et GAY |
1965 |
Il n’est pas facile de fixer, dans
une courte biographie, la personnalité réelle d’un homme comme Charles de
Foucauld. Les aspects contrastés de sa vie, des engagements
successifs dans des directions différentes ou opposées, un besoin fréquent de
changement sur le plan de la vie pratique qui, si l’on se fiait aux
apparences, ferait croire à de l’instabilité, tout cela fait de lui un être
difficile à saisir, à rassembler dans tous ses éléments, à reconstituer dans
son unité et dans sa vérité. C’est donc dans l’action et dans
la pensée qu’il faut le suivre pour tenter de l’atteindre. Car s’il est vrai
que sa vie se ramène à l’unité, que l’on peut en percevoir la continuité,
c’est qu’il existe un accord, une harmonie entre ses actes et ses écrits,
au-delà ou en dépit même des apparences. Au sommaire de cet ouvrage : Une enfance sans
joie entre Strasbourg et Nancy - Eloignement et quête de Dieu -
Carrière militaire - la foi perdue -
Saumur - Pont-à-Mousson -
l’explorateur - La Lumière et sa recherche de la
vérité - rencontre avec l’abbé Huvelin -
la conversion - Vie et thèmes spirituels -
Frère du Christ et frère universel
- une vie spirituelle faite de
prières, de retraites et de méditations
- Apôtre dans la
solitude - La famille spirituelle du Père Charles de
Foucauld - Quelques textes choisis sur la vocation,
sur la dernière place ou la volonté d’abaissement -
L’humilité de Charles de Foucauld
- la vie d’ermite -
le détachement et la pauvreté
- Nazareth et la
fraternité - Prier et contempler -
Tamanrasset - |
charles
de foucauld –
biographie |
Alain vircondelet |
Edition du ROCHER |
1997 |
Je croyais, comme beaucoup d’autres
lecteurs, tout connaître de la vie de Charles de Foucauld. Et pourtant à lire
et à relire l’œuvre qu’il nous a laissée, je m’aperçus que cette vie n’avait
pas dit son dernier mot. Peu à peu surgissaient d’autres visages, se
révélaient de troublants secrets d’âme.
Sa passion refoulée pour sa cousine,
Marie de Bondy, sa folie de Dieu, sa dénonciation farouche d’un colonialisme
dont il prédisait dès 1901 les effets désastreux. Le vertige de cette vie le
rapprochait des héros raciniens, brûlés par leur destin, faisait de lui un
Rimbaud qui aurait rencontré Dieu. Travailler sur une biographie de
Charles de Foucauld n’est pas chose facile tant sa vie fut complexe et
ambigüe, le lire c’est revenir au désert, à ce Hoggar mythique, image d’un
royaume délaissé, mais c’est aussi aller vers la compréhension des décisions
de cet être exceptionnel. L’expérience de Foucauld est bien
plus complexe et plus secrète que ce qu’en on dit ses divers biographes, on
peu toujours mettre en exergue, l’orphelin du début, l’adolescent
mélancolique et turbulent, le cyrard débauché, le soldat désobéissant,
l’explorateur téméraire d’un Maroc interdit au chrétien mécréant, la
rencontre avec le Père Huvelin, un matin dans l’église Saint-Augustin,
l’ermite du Sahara, le martyr innocent, autant de tableaux propres à retracer
la plus édifiante des hagiographies, la plus sulpicienne des vies à enluminer
des ouvrages. Entrer dans la vie de Foucauld,
c’est entrer dans la mouvance des dunes, dans le crissement des grains de
sable, dans le recueillement des nuits sahariennes, comme un appel, un cri.
Le suivre dans son parcours d’âme, lire son journal quotidien, c’est malgré
tout éprouver en soi, ce qu’il a pu éprouver au contact de ces éléments et de
ces immensités, favorables à réaliser une union mystique. Son désert
intérieur se met alors en symbiose avec ce désert physique et lui permettra
par la suite de trouver tous les éléments d’une mystique forte, en
abandonnant un matérialisme encombrant, mais pour cela il lui faudra très
souvent lutter avec violence contre ces divers matérialismes qui encombrent
le corps et l’esprit. Son cheval de bataille sera le détachement, la foi,
l’empathie avec les populations mais aussi le partage spirituel.
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Charles
de FOUCAULD - le grand rÊve de
charles de foucauld & louis massignon |
J. François six |
Edition ALBIN MICHEL |
2008 |
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En 1890 Charles de Foucauld devient moine trappiste. En 1901, ayant quitté la Trappe, il se fait ordonner prêtre. Puis il s'installe au Sahara à Béni-Abbès, puis dans le Hoggar. À cette époque, les Territoires du sud ne sont pas rattachés aux départements français d'Algérie mais soumis à l'administration militaire. Très peu nombreux, soucieux de conquérir les Sahariens plus par l'action psychologique que par la force, les militaires ont besoin de Charles de Foucauld ès qualités de prêtre-ermite ou, si l'on veut, de « marabout chrétien », afin de dissiper une rumeur ruineuse pour le prestige du conquérant. Cette rumeur parcourt la société maghrébine, dès que les fidèles de l'Islam commencent à se faire quelque idée du mouvement de sécularisation et de laïcisation qui parcourt la société française : l'occupant ne serait même pas chrétien. Si les Français n'ont plus de religion, qu'adviendra-t-il de leur prestige en milieu musulman ? Cette question n'est même pas concevable au nord de la Méditerranée. Charles de Foucauld permet aux militaires établis au Sahara d'être des croyants par procuration. Voilà au moins un Français qu'on voit prier ! Tout en étant resté très proche du milieu militaire et y comptant de solides amitiés, Charles de Foucauld est parfaitement conscient du risque d'être ainsi instrumentalisé. Mais sans l'autorisation de l'armée, ou sans sa protection, il ne peut être question de s'établir au Sahara. Or, ayant dû renoncer à son rêve de pénétrer de nouveau au Maroc, il est attiré par le Hoggar. Il veut explorer le monde berbère, côtoyé à Sétif en 1880 et retrouvé dans le Haut-Atlas en 1883-1884. De 1905 à sa mort en 1916, il s'attelle à la tâche de connaître et de comprendre le groupe berbère le mieux conservé dans son état originel, c'est-à-dire le moins transformé par la religion musulmane et par le contact avec les Arabes, à savoir les Touaregs du Hoggar. Il en explore la vie sociale, en recueille le patrimoine poétique et littéraire, établit la grammaire et le lexique du tamazight, leur langue au demeurant fort complexe, après avoir percé les énigmes du tifinagh, écriture aussi ancienne, peut-être, que l'alphabet phénicien. L'œuvre scientifique de Charles de Foucauld est considérable. Elle fait toujours autorité auprès des berbérologues. Comme tant de connaisseurs de la société arabo-berbère au début du XXe siècle, il est habité par la conviction que la France n'a pas encore su s'en faire admettre. Il est de ceux qui espèrent qu'à long terme, un rapprochement social, politique et culturel entre Français et Maghrébins se produira. Car, comme eux, il est révulsé par l'Algérie française, telle qu'elle existe alors : ni vraiment colonie ni vraiment province, ou pseudo-province fondée en fait sur une inévitable ségrégation ethno-religieuse, à l'instar de beaucoup d'autres sociétés méditerranéennes comme la Bosnie, la Macédoine et la Crète de l'époque, et bientôt comme Chypre, le Liban et la Palestine. En bref, fondée sur la négation des principes républicains de Liberté, Égalité, Fraternité. Comme les militaires de sensibilité républicaine – par opposition à ceux qui ont conservé un attachement à l'Ancien Régime –, Charles de Foucauld a pour idéal politique l'intégration de l'Afrique du Nord à la France, et non pas un système de protectorat ou de vie séparée entre conquérants et conquis. Cette intégration leur paraît évidemment impossible, à court terme. Si Charles de Foucauld ou les militaires de sensibilité républicaine se prennent de passion pour les Berbères, c'est parce qu'ils leur paraissent moins figés dans leur civilisation que les Arabes ou les Arabisés, plus souples, plus adaptables au monde moderne et donc susceptibles de constituer dans l'avenir un pont entre ces derniers et la France. En s'immergeant dans la société touarègue, Charles de Foucauld a certainement voulu participer à ce grand dessein politico-social axé sur le monde berbère. À cet égard, il est remarquable qu'il n'ait point cherché à convertir les Touaregs. Il s'est appliqué à les connaître et aussi, très concrètement, à y introduire des principes d'égalité jusque-là inconnus dans cette société de type clanique, ainsi que des éléments de progrès technique. Il fallait d'abord « républicaniser » le Hoggar. Plus tard, bien plus tard, d'autres y introduiraient l'Évangile. Charles de Foucauld est tué dans son bordj à Tamanrasset le 1er décembre 1916 par des irréguliers appuyés par des éléments venus du territoire libyen, théoriquement italien depuis 1912, mais livré en fait à l'action d'agents turcs ou turco-allemands, ainsi qu'à celle de la confrérie des Sénoussis. Dans le cadre de la Grande Guerre, il se dépense beaucoup pour défendre le Hoggar, dégarni comme tant d'autres positions sahariennes ou nord-africaines en raison des envois répétés de troupes sur le front entre Vosges et mer du Nord. L'engagement de Charles de Foucauld dans la défense de Tamanrasset doit être compris à la lumière de ce qui fut l'attitude unanime des catholiques, et notamment des prêtres et religieux, en 1914-1918 : surenchère patriotique destinée à faire taire définitivement la rumeur infâme, jusque-là colportée dans les milieux républicains ou anticléricaux, comme quoi l'obéissance à la Papauté équivaudrait à l'allégeance à une puissance étrangère. Ses agresseurs ne s'en prirent pas à sa qualité de chrétien, semble-t-il, mais à sa qualité de Français. On ne lui demanda pas, d'ailleurs, de renier le Christ. Ce qui l'avait rendu haïssable, et dangereux aux yeux de certains, convaincus comme tous les radicaux de la Guerre Sainte, dont les Sénoussis, c'était le fait qu'en s'étant fait adopter par la société touarègue, il contribuait aussi à la rendre francophile et plus ouverte à la civilisation occidentale, voire à la modernité, qu'envers ceux qui allaient s'employer à l'islamiser pour de bon, voire même à en entamer l'arabisation. La mort de Charles de Foucauld donne la clé de son existence au Sahara et de celle des groupes ou associations qui plus tard, se réclameront de son exemple : c'est la fraternité. Or ce mot de fraternité est commun à deux lexiques : celui de la religion chrétienne et celui de la République. |
comment
vivent les chartreux |
Émile bauman |
Edition FLAMMARION |
1936 |
Une occasion, en apparence accidentelle, m’a conduit vers les Chartreux. Mais le mot hasard est de ceux qu’il faut biffer du dictionnaire des choses vraies. De très lointaines préparations me désignaient pour cet ouvrage. Ma première sortie d’adolescent
fut, en août 1880, une course de trois jours, avec un camarade, à la
Grande-Chartreuse. La sauvagerie du désert, l’aspect grave du couvent,
l’étrangeté des us monastiques me firent impression au point que, l’année suivante,
je me complus à cette fantaisie romanesque : devenir Chartreux. Je me voyais
tondu, sous un capuchon à pointe, enfroqué de laine blanche ; en me
représentant ce que j’aurais à souffrir, j’éprouvais une libération fictive
de moi-même, la fierté d’avoir vaincu le monde dans ma chair. L’attrait dura
quelques semaines, le temps d’épuiser un rêve austère où ma personne ne
rencontrait que soi comme objet. Car je ne cherchais point vraiment Dieu ; ma
fin n’était guère sa volonté, mais la mienne.
|
compostelle
– nous
irons tous à compostelle – film dvd |
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COMPRENDRE
ET VIVRE LA LITURGIE |
XAVIER ACCART |
Edition Presses de la Renaissance |
2009 |
La liturgie
chrétienne recèle des trésors méconnus. Vécue dans toute sa richesse, elle
devient un chemin spirituel particulièrement fécond pour celui qui
l’emprunte. Cet ouvrage à la fois clair, accessible et complet introduira
avec bonheur à sa découverte. L’auteur propose de ré-enchanter la pratique
religieuse en livrant de façon simple et vivante, les clefs de la liturgie
pour mieux la comprendre et la vivre pleinement. Xavier Accart se
propose d’éveiller de façon didactique et vivante au langage liturgique pour
« ré enchanter la pratique » et la vie chrétienne dont la liturgie
est la matrice. En quarante-six chapitres concis, pédagogiques et écrits dans
un langage accessible à tous, il reprend les notions essentielles – les
symboles de la messe et sa structure, la signification des couleurs et des
vêtements sacerdotaux, l’architecture des églises, les différents temps
liturgiques de l’année…– et en tire un enseignement spirituel d’une grande
profondeur. Chacun pourra ensuite faire son propre chemin, en découvrant à
quel point la liturgie catholique, riche d’une tradition en perpétuelle
renouvellement, est le creuset privilégié d’une vie spirituelle personnelle,
authentique et féconde. L’auteur part de
l’expérience concrète des lecteurs et puise les éléments de son analyse essentiellement
dans la Bible et les Pères de l’Église. Cet ouvrage a été inspiré par la
chronique mensuelle qu’il tient sur ce sujet dans la revue Prier depuis
plusieurs années, reconnue comme une chronique vedette par la rédaction et
suscitant de nombreux courriers de lecteurs. Facile d’accès, même pour un
débutant dans la foi chrétienne, il présente cependant une approche et des
références originales qui intéresseront des chrétiens déjà formés. Des
annexes complètent le corps du texte : schémas et dessins, index
thématique, structure générale de la messe, calendrier liturgique 2009-2015.
Enfin, la préface est signée de l’archevêque de Toulouse, ancien moine
bénédictin de Kergonan reconnu dans l’Église comme l’un des meilleurs
spécialistes de la liturgie. » Est
développé :
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contre
les hÉrÉsies |
Irénée De lyon |
Edition du CERF |
2001 |
La vie d’Irénée, évêque de Lyon
vers 177, est peu connue dans ses détails. En revanche, son grand ouvrage Dénonciation et réfutation de la gnose au nom
menteur, couramment désigné sous le titre Contre les hérésies, éclaire
la personnalité de l’évêque de Lyon et révèle, par-delà son intelligence vive
des mystères de la foi, sa vocation de pasteur lucide, pleinement conscient
des responsabilités qui lui incombent à un moment clé de l’histoire de
l’Église, quand l’hérésie gnostique gagne du terrain et menace de submerger
les communautés chrétiennes. Il est difficile de réduire un texte aussi dense à
quelques lignes, tout au plus peut-on noter quelques idées qui parlent
plusieurs siècles après la rédaction de cet écrit majeur de l'un de ceux que
l'on nomme les Pères de l'Eglise. L'un des points les plus marquants chez
Irénée, c'est peut-être cette insistance sur l'incarnation du Christ. Le
Verbe s'est fait chair, mais sans perdre son unicité (p.355). Une unicité qui
est peut être un héritage du Christ à travers l'Esprit. L'Esprit vient en
nous comme une toison (Is 5,6) et travaille à faire en nous cette unité
intérieure. Et cette unicité, que nous avions perdue en Adam, nous l'avons
retrouvé en Jésus Christ. "Quel est celui qui nous fait entrer ainsi en
communion de nourriture ? N'est on pas
plutôt l'Emmanuel qui est né de la Vierge, qui a mangé du beurre et du miel
et dont le prophète a dit " Il est homme et pourtant qui le connaîtra
?" (Jer 17,9). "Comme la farine sèche ne peut devenir pain, nous
qui étions multitude ne pouvons devenir unique que par l'Eau venue du Ciel,
c'est-à-dire L'Esprit Saint." Il poursuit cette approche par une
étonnante analyse du combat intérieur du Christ, qui à travers sa souffrance
et sa mort vient réconcilier cette unité perdue. "Il a lutté et vaincu,
combattant la désobéissance par son obéissance." Suit alors une belle
interprétation de ce que les théologiens appellent la kénose (Se vider, cf.
Phil 2). "Celui qui devait tuer le péché et racheter l'homme digne de
mort se fit cela même qu'était celui-ci, c'est-à-dire cet homme réduit en
esclavage par le péché, sous le pouvoir de la mort, afin que le péché fut tué
par un homme et que l'homme sortit ainsi de la mort. Selon Irénée, "le Verbe se tenait alors en repos
lorsque le Seigneur était éprouvé". Il manifestait ainsi le retrait de
la toute puissance de Dieu, au service d'un amour qui va jusqu'au don. Et ce
retrait permet d'incarner l'homme au plus profond de sa souffrance, de sorte
que cette victoire sur la souffrance et la mort puisse devenir un
chemin...C'est pourquoi Dieu l'a exalté ajoute Saint Paul dans Phil. 2. La
méditation de cette unité d'un Dieu fait homme est transcendante de notre
propre unité intérieure. Peut-on en déduire que notre humanité est dans la
souffrance, mais que nos oeuvres sont le travail de l'Esprit en nous, nous
dépassant... Non pas nous mais Dieu en nous ? C'est quand nous sommes hommes
dans le réel que Dieu peut agir en nous par l'Esprit. Cette descente de Dieu sur
terre pour y chercher la brebis perdue est le cœur de notre salut. Son propre
ouvrage, par lui modelé, va ressusciter en Dieu, par l'incarnation du Verbe.
Non seulement le Christ nous montre le chemin de la descente de notre tour
d'orgueil mais parfois, il nous laisse tomber de notre tour pour mieux nous
aider à le trouver et le retrouver dans la joie (cf. fils prodigue). Laissant
ainsi notre liberté entière, tout en nous tendant la main...L'homme après
avoir désobéi demeure pour Irénée dans l'amour de Dieu. Il ajoute que le bien
n'habite pas dans notre chair (citant Rm 7,18). Ce n'est pas de nous mais de
Dieu que vient ce bien qui est notre salut. Et ce salut remonte jusqu'à Adam,
ce qui étend pour lui la miséricorde de Dieu à l'ensemble de l'humanité. Pour
Irénée (p. 397) il y a identité entre Dieu bon et Dieu justice qui ne forme
qu'un seul Dieu. Et cette justice n'apparaît pas cruelle, précédée et
prévenue qu'elle est par la bonté. Il ajoute
que ce n'est pas parce qu'il avait besoin de l'homme que Dieu modela
Adam, mais pour avoir quelqu'un en qui déposer ses bienfaits. Cette présence de Dieu à l'origine, ce Dieu créateur qui
nous comble de bienfait avant de poser la loi, qui est bon avant d'être
juste, constitue l'essence de la vision du christianisme (cf. aussi sur ce
thème, la Loi de Dieu de P. Beauchamp). Elle transparaît dans la lecture du
fils prodigue, où le partage des biens, intervient en préalable à la liberté
de l'homme et à son pardon....Alors ajoute Irénée (p. 446), lorsque des
hommes sont dans la lumière, ce ne sont pas eux qui illuminent la lumière et
la font resplendir, mais ils sont illuminés et rendus resplendissants par
elle : loin de lui apporter quoique ce soit, ils bénéficient de la lumière et
en sont illuminés (...) Dieu n'a pas besoin du service des hommes mais à ceux
qui le servent et qui le suivent, Dieu procure la vie. Irénée cite alors
Deut. 8,3 : "Il t'a nourri de la manne,... afin que tu saches que
l'homme ne vivra pas de pain seulement mais de toute parole qui sort de la
bouche de Dieu". Irénée se fait ensuite l'apôtre du Christ et de
l'Ecriture, la manne du chrétien. A propos de la Parabole des ouvriers... il
note ainsi que ceux de la dernière heure ont eu un dernier cadeau, c'est la
vision du Christ. Il insiste alors à nouveau sur l'incarnation (passion à
travers la chair) du Christ, chemin d'unité en nous. L'homme incarné approche
de la perfection lorsqu'il est
"mélange et union de l'âme qui a reçu l'Esprit du Père et qui a été
mélangée à la chair, modelée selon l'image de Dieu." pour devenir temple
de Dieu. C’est alors que nous avons vaincu la mort, lorsque que cette chair,
qui était sa proie échappera à son pouvoir. La guérison de l'aveugle né
rappelle au grand jour le modelage originel de la création à travers Dieu.
Quand le Verbe se fit chair, il confirma l'une et l'autre : L'image dans sa
vérité et la ressemblance de façon stable. L'homme est pleinement semblable
au Père invisible à travers le Verbe désormais visible.
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curḖ d’ars -
sa vie exraordinaire et son
engagement |
Jean-Jacques Antier |
Edition Perrin |
2006 |
Rien ne préparait Jean-Marie
Vianney, jeune paysan de la Dombes, né en 1786, à devenir le plus célèbre des
confesseurs. Malgré ses convictions ardentes, on jugeait ce trop médiocre
élève incapable d'être prêtre. Il est pourtant devenu leur modèle et le
pèlerinage d'Ars attire des foules ferventes. Cet être d'humilité et de
prière, d'une foi et d'une âme ardente, nourrissait un seul désir : l'amour
de Dieu et des autres. Son rayonnement exceptionnel attirait irrésistiblement
hommes et femmes, d'âges et de milieux les plus divers, à la recherche de la
vérité. Pie XI l'a canonisé en 1925 et proclamé patron de tous les curés du
monde. Jean-Paul II déclarait : " Nous avons plus que jamais besoin de
son témoignage. " Cette biographie se distingue par
la richesse de la documentation et la rigueur de l'enquête menée par
Jean-Jacques Antier. On comprend comment cet homme est l'un des saints les
plus fascinants du monde moderne, lui dont on pouvait voir la statue dans
toutes églises, et que l'on redécouvre aujourd'hui. Jean-Jacques Antier,
traduit dans de nombreuses langues, est l'auteur de biographies spirituelles
: Marthe Robin, Charles de Foucauld, Thérèse d'Avila ... Il a également
publié Les Pouvoirs mystérieux de la foi et Le Livre de la sagesse (avec Jean
Guitton). Qui était ce prêtre, à la figure
émaciée, dont le nom évoque encore dans l'inconscient collectif, le dolorisme
dépassé du XIXe siècle et qui revient sur le devant de la scène ? Le
sanctuaire d'Ars fête cette année le 150e anniversaire de sa mort et Benoît
XVI en ouvrant en juin dernier l'année sacerdotale, lui rendit un vibrant
hommage, en le proclamant «saint patron des prêtres du monde entier»! Une incroyable liberté
intérieure : Jean -Marie Vianney, voit le jour
le 8 mai 1786, à Dardilly, près de Lyon, dans une famille de paysans, réputée
pour son esprit de charité. Très tôt, le jeune Vianney surprend par la force
de ses convictions. Lorsqu'il a 7 ans, ses petits camarades bergers accourent
pour écouter «celui qui fait le curé»! Mais en 1794, la Révolution fait rage
dans le Lyonnais et les cloches se taisent. L'enfant suit pourtant le
catéchisme et fait sa première communion clandestinement. A 17 ans,
Jean-Marie confie à son père son désir de devenir prêtre mais celui-ci a
besoin de lui aux champs. Il cèdera 3 ans plus tard. L'abbé Charles Balley,
le curé d'Ecully, percevant la grande qualité d'âme de ce jeune paysan prend
en charge sa formation. Mais l'étude du latin, indispensable pour accéder à
la prêtrise, se révèle difficile. L'abbé Balley exhorte son élève à ne pas
renoncer. Survient "la grande levée de 1809" pour les campagnes
Napoléonienne et le jeune homme est appelé sous les drapeaux. Vianney est
bouleversé à l'idée de faire la guerre. En chemin pour rejoindre son
régiment, il rencontre un soldat insoumis et décide de déserter. Malgré
l'amnistie de l'Empereur, Vianney ne se récuse pas et devient clandestin. Il
résiste même aux foudres de son père qui subit de multiples vexations à cause
de ce fils déserteur. Jean-Marie sera finalement libéré par l'engagement de
son frère cadet François, à sa place. François disparaîtra durant la campagne
de Russie. Le curé d'Ars portera toute sa vie le poids de cette mort, mais
jamais il ne regrettera ce choix d'homme libre. En 1811, il renoue avec les
études. Il échoue aux épreuves dans deux séminaires. Vianney est mortifié !
Mais la confiance de Charles Balley en son élève est infinie: le vieux prêtre
se rend à l'évêché pour plaider sa cause ! Jean -Marie sera finalement
ordonné prêtre en 1815. Un éveilleur hors pair : La chance du curé d'Ars fut sans doute d'être renvoyé du
Séminaire ! L'abbé Balley, lui donna une formation sacerdotale à sa mesure,
empreinte d'une grande humanité. Avec l'abbé, le postulant apprit à intégrer
«de l'intérieur» les fondements de la science de Dieu. Une initiation fondée
sur la simplicité et le parler vrai, et qui, doublée d'une intense vie
intérieure, fit de Vianney, un éveilleur hors pair «un révélateur, un
initiateur au sens propre du terme, c'est-à-dire, celui qui peut susciter un
commencement». En chaire, le Curé rappelle à tous ceux qui sont blessés
par la vie,- les exclus dont il se sent si proche-, qu'ils sont avant tout
des enfants de Dieu. Et quand il baptisera «l'enfant du péché» d'une jeune
fille, ce que ses paroissiens lui reprocheront violemment, il ne fera que
réaffirmer ce qui est évidence pour lui : chaque homme est une créature de
Dieu ! Le curé d'Ars entend communiquer à tous -petits et grands- le goût du
ciel ! Avec une étonnante audace, il s'adresse à ce public non averti, avec
des mots usuels! L'homme parle avec son cœur, comme le lui a appris sa mère,
dont la foi rayonnait. Il prêche l'amour patient de Dieu : «Sa patience
nous attend depuis le commencement du monde jusqu'à la venue du Messie, ce
n'est que miséricorde Approchez-vous
de Dieu, il s'approche de vous.» Et pour cet homme de sacerdoce, le plus
sûr chemin, pour s'approcher de Dieu, c'est la messe, «le cœur même de la
foi» ! Le curé encourage donc ses ouailles à communier fréquemment, ce qui
est résolument nouveau pour cette époque, où l'on se contente souvent de
communier à Pâques ! «Sans la divine eucharistie, il n'y aurait pas de
bonheur en ce monde, la vie ne serait pas supportable.» Un passeur d'âmes
infatigable : «Si j'étais prêtre
un jour, avait soupiré le tout jeune Vianney, je voudrais gagner beaucoup
d'âmes». C'est à Ars, modeste bourgade,
où il restera plus de 40 ans, que le curé d'Ars remplira sa vaste mission !
Actuellement, à l'entrée de la ville, sa statue qui pointe le ciel,
immortalise son passage sur cette terre. Son charisme de confesseur est
immense. L'enfer est d'ailleurs selon lui,
la privation de cet amour immense ! Durant plus de 30 ans, le curé fut à
l’œuvre dans son confessionnal durant des journées entières. Que lui valait
un tel succès ? Jean-Marie Vianney était un homme intuitif et bon certes,
mais il avait surtout des qualités de «voyant» Il minimisait ce trait avec
humilité, mais beaucoup témoignèrent de ces faits extraordinaires comme
Faivre, missionnaire du diocèse de Saint-Claude : «-Mon père dis-je à M.
le curé, je voudrais vous consulter sur trois choses.» Je propose la
première. Le curé m'arrête : «-Mais vous ne me dites pas»-« Oh, mon père
c'est vrai, j'aurais dû commencer par là mais je n'avais pas pensé.» Il me
révélait une disposition intérieure que j'aperçus en moi sur-le-champ et que
j'aurais dû lui signaler tout d'abord. Je compris dès lors que, sans avoir
extérieurement connaissance de mon nom et de mon diocèse, de mon genre de vie
et d'occupations, il lisait au fond de mon âme. On dit qu'à la fin de sa vie, plus de
cent mille personnes affluaient chaque année à Ars. Le curé d'Ars meurt
d'épuisement le 4 août 1859. Il repose dans sa chère église qu'il ne cessa
d'embellir, «parce que rien n'est trop beau pour Dieu !» Biographie
de l'auteur/ Historien de formation, Jean-Jacques Antier est l'auteur de
biographies spirituelles traduites dans de nombreuses langues (Marthe Robin,
Charles de Foucauld, Thérèse d'Avila...). Il a publié Les Pouvoirs mystérieux
de la foi et Le Livre de la sagesse. Ses travaux sont marqués par une
rigoureuse impartialité et une curiosité passionnée pour les voies du
mysticisme. |
curḖ d’ars
- Une
pensḖe par jour du curḖ
d’ars |
Claudine Fearon |
Edition Médiaspaul |
2006 |
Jean-Marie
Vianney, curé d'Ars, fut invité à prêcher au peuple les choses de Dieu,
consolant ici une douleur, donnant là des conseils. La parole de Dieu,
prêchée par cet élu de Dieu, empli d'une si grande douceur, d'une si grande
sollicitude pour les âmes, d'un si grand amour du Ciel et des hommes, faisait
que lui-même, le premier, et ses auditeurs à sa suite, pleuraient.".
Très utile pour la méditation quotidienne ou la lecture occasionnelle.
ci-dessous quelques paroles du curé d’Ars : Il n'y a rien qui offense tant le Bon Dieu que de
désespérer de sa miséricorde. Nous jouons avec le péché. C'est notre orgueil qui nous empêche de devenir des
saints. Que diriez-vous d'un homme qui travaillerait le champ du
voisin et laisserait le sien sans culture ? Eh bien ! Voilà ce que
vous faites. Vous fouillez continuellement dans la conscience des autres et
vous laissez la vôtre en friche. Il y en a qu'un seul mot renverse. Une petite humiliation
fait chavirer la barque... Courage, mes frères ! Courage ! Nous
avons tort de nous plaindre. Les tentations les plus à craindre, et qui perdent bien
plus d'âmes qu'on ne croit, ce sont ces petites pensées d'amour propre, ces
pensées d'estime de soi, ces petits applaudissements sur tout ce que l'on
fait, sur ce que l'on a dit de nous. Il y a des personnes qui, avec un extérieur de piété, se
piquent à la moindre injure, à la plus petite calomnie. En disant leur "Confiteor", ils s'accusent
eux-mêmes en disant : "C'est par ma faute". Deux minutes
après, ils s'excusent et accusent les autres. Ces chrétiens en "image" ne veulent rien
supporter. Tout les choque, ils répondent à des paroles piquantes par des
paroles piquantes. L'envieux veut toujours monter, le saint veut toujours
descendre. Ainsi l'envieux descend toujours, et le saint monte toujours. La porte du ciel est fermée à la haine. Ceux qui conservent de la rancune sont malheureux :
ils ont le front soucieux, des yeux qui semblent tout dévorer. La marque distinctive des élus, c'est l'amour, comme la
marque des réprouvés, c'est la haine. La colère anéantit la paix et le repos des familles. Elle
sème à pleines mains la désunion, les inimitiés, les haines. Nous noyons, nous étouffons notre âme dans la nourriture. Un jour, je me trouvais de passer auprès d'un gros feu. Je
pris une poignée de paille bien sèche, je la jetai dedans, lui disant de ne
pas brûler. Ceux qui furent témoins de cela me dirent en se moquant de
moi : "Vous avez beau lui dire de ne pas brûler, cela n'empêche pas
qu'elle brûle". "Et comment, leur ai-je répondu, puisque je lui dis
de ne pas brûler ? Qu'en pensez-vous, ma mère, vous y
reconnaissez-vous ? N'est-ce pas que vous aviez dit à votre fille d'être
bien sage, lorsque vous lui donniez la permission de partir ?" Oh, mes enfants, que c'est triste ! Les trois quarts
des chrétiens ne travaillent qu'à satisfaire ce cadavre qui va bientôt
pourrir dans la terre. Ils manquent d'esprit et de bon sens ! Le poisson cherche-t-il les arbres et la prairie ?
Non, il s'élance dans l'eau. L'oiseau s'arrête-t-il sur la terre ? Non,
il s'envole dans les airs. Et l'homme qui est créé pour aimer Dieu, pour
posséder Dieu, ne l'aime pas et porte ailleurs ses affections... Celui qui ne prie pas est comme une poule qui ne peut s'élever dans les airs. Si
elles volent un peu, elles retombent bientôt et, grattant la terre, elles s'y
enfoncent, s'en aspergent et semblent ne prendre plaisir qu'à cela. Si l'on pouvait prier en enfer, l'enfer n'existerait plus. L'âme qui cesse de prier meurt d'inanition. L'âme qui prie
peu ressemble à ces oiseaux de basse-cour qui, avec de grandes ailes, ne
savent pas s'en servir ou ne s'élèvent qu'à une très petite hauteur. On dit qu'il y en a beaucoup qui se confessent et peu qui
se convertissent. Je le crois bien : c'est qu'il y en a peu qui se
confessent avec repentir. Il faut mettre plus de temps à demander la contrition qu'à
s'examiner. Il y en a qui profanent le sacrement en manquant de
sincérité. Ils auront caché des péchés mortels, il y a dix ans, vingt ans.
Toujours ils sont tourmentés, toujours le péché est présent à leur esprit,
toujours ils ont la pensée de le dire, et toujours ils renvoient : c'est
un enfer ! Les péchés que nous cachons reparaîtront tous. Pour bien
cacher ses péchés, il faut bien les confesser. Il ne faut pas écouter le démon qui cherche toujours,
après qu'il nous a fait faire le mal, à nous jeter dans le désespoir. La prière, c'est le cri de l'ange, le péché, c'est le cri de
la bête. |
8 D
de
l’ararat à saint lazare |
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Venise St
Lazare |
2000 |
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Il trouve un dernier refuge à Venise où il parvient en 1715. deux années plus tard, la République sérénissime lui donne une résidence permanente dans l’Ile Saint-Lazare. En plus d’une stricte
règle monastique, Mekhitar s’applique à donner à ses disciples un haut niveau
d’éducation, portant une attention particulière au riche héritage culturel
arménien. Il développe également une intense activité d’édition. De ce fait,
Saint-Lazare devient rapidement pour les Arméniens centre littéraire des plus
renommés. Pour donner une idée
de l’ampleur et de la qualité de la production académique de Mekhitar et de
ses successeurs, il suffit de mentionner que son Thesaurus de la langue
arménienne (Bargirk Haykazean lezui), publié en 1742, est le sixième par
ordre chronologique parmi les publications de ce type, précédant en cela les
grands dictionnaires de langues anglaise ou allemande. Le grand linguiste
arménien Hrachia Adjarian, un disciple d’Heinrich Hübschmann et d’Antoine
Meillet, considérait comme l’ « œuvre académique parfaite » la seconde
édition du Thesaurus de Mekhitar, publiée en 1836-1837, connue sous
l’appellation de Nor Bargirk Haykazean lezui (Nouveau Thesaurus de la langue
arménienne). Parmi les autres œuvres, s’il faut n’en citer que quelques-unes
: Histoire du peuple arménien des origines jusqu’en 1874, en trois volumes,
par le Père Michaël Chamchian, les Commentaires des psaumes en dix volumes,
du même auteur, les nombreux ouvrages théologiques du Père Gabriel Avédikian,
les volumes hagiographiques monumentaux du Père Mkrtich Avgerian
(Jean-Baptiste Aucher), et le travail encyclopédique du Père Ghevond Alishan.
Ce dernier était également un grand poète et un guide du mouvement romantique
arménien. Jusqu’à la période
récente, Saint-Lazare était unanimement appréciée pour la qualité extrême de
sa maison d’édition, qui reçut de nombreuses distinctions aux expositions
internationales. Malheureusement, cette imprimerie a fermé ses portes en
1989, après deux cents ans d’activité. Cependant, les Editions Mekhitaristes
(Casa Editrice Armena) continuent leur activité historique. Mention d’honneur
à sa revue académique Bazmavep, publiée sans interruption depuis 1843. C’est
maintenant le plus ancien périodique académique d’Italie, et le quatrième au
monde. Mention spéciale au
Musée du Monastère qui possède quelques antiquités remarquables et surtout à
sa Bibliothèque, une des plus riches au monde pour les ouvrages en arménien
et les études arméniennes. Son plus grand intérêt réside dans sa collection
de manuscrits arméniens. Il existe une branche de l'ordre à Vienne, en
Autriche, également dotée d'une maison d'édition. En 2000, les Ordres
Mekhitaristes de Venise (Italie) et de Vienne (Autriche) ont annoncé leur
fusion pour créer l’Ordre Mekhitariste, après une réunion au Monastère Saint-Lazare
à Venise. Cette fusion est l’aboutissement d’années d’entretiens entre les
chefs des deux Ordres. La réunion, qui s’est tenue le 10 juillet, a décidé de
fusionner les deux branches de l’Ordre sous une seule autorité. Cette
décision historique coïncide avec le 300e anniversaire de l’Ordre, le 2000e
anniversaire du christianisme et le 1700e anniversaire de l’adoption du
christianisme par l’Arménie comme religion d’Etat. Pendant la session du 19
juillet, le Très Révérend Père Yeghia Kilaghbian a été élu 15e père abbé de
l’Ordre Mekhitariste. Un communiqué de presse a annoncé que le centre de
l’Ordre Mekhitariste se trouvera au Monastère Saint-Lazare à Venise, tandis
que le Monastère de Vienne deviendra l’abbaye majeure de l’Ordre. Le
monastère de Vienne aura son propre chef, qui portera le titre d’abbé. Toutes
les entités fonctionnant sous les deux ordres seront régies par le nouveau
père abbé et un Conseil d’administration |
de
l’Éveil au braconnage spirituel – suivi de : MESSIANISME
ET EUCHARISTIE |
Witold zaniewicki |
Edition DU COSMOGONIE |
2006 |
Orient / Occident : deux univers
que tout oppose ? Pas si sûr. C’est ce que nous montre Witold Zaniewicki en abordant quelques-uns des grands moments de
l’histoire de la chrétienté. Envisageant
le sujet sous des angles variés (culte des icônes, pratiques de méditation,
angélologie, confréries…) il souligne la perméabilité des systèmes de pensée.
Réconciliant les frères ennemis, il rappelle le legs de Byzance à l’Occident,
et l’existence de pratiques similaires (ou tout du moins inspirées des mêmes
pratiques) dans diverses religions, qu’elles soient du Livre ou non.
Dans le même esprit et toujours
aux Editions du Cosmogone dans la collection Compendium, Witold Zaniewicki nous offre « Messianisme et Eucharistie ». Il nous amène dans les différentes
traditions qui parlent de Messianisme, tout d’abord chez les prophètes –
Zacharie, Zorobabel et autres – puis
nous explique qu’il y a également des Messianismes sans Messie, il développe la notion du Fils de l’Homme – Bar Masha en
araméen et Ben Adam en hébreu - en
citant Ezéchiel, Daniel d’après
Ezéchiel. Ce fils de l’homme qui pour beaucoup est tout à la fois Le
représentant du Divin, un chef et un modèle du peuple des Saints - C’est à travers le Fils de l’Homme que se
développe un ‘’Messianisme Transcendant’’
- On continu avec un chapitre sur le
Messianisme et la Christologie, un autre sur Ecclésiologie et Eucharistique
avec des approches occidentales et orientales. |
dieu
le fils,
histoire d’une mÉtamorphose |
Jack miles |
Edition
robert laffont |
2001 |
Pourquoi le Dieu vengeur s’est-il
transformé en Dieu d’amour ? Pourquoi a-t-il choisi de naître et de
mourir sous les traits de Jésus de Nazareth ? Quel terrible message
vaut-il apporter à son peuple ? Et par quelles promesses grisantes
cherche-t-il à préserver leur alliance ? Voilà quelques questions que
l’auteur va tenter d’élucider Le Dieu de l’Ancien Testament
est-il le même que celui du Nouveau Testament ? Si oui alors il a changé
et d’un Dieu guerrier et annonciateur de malheurs, il est devenu le Dieu
d’Amour et de promesses. A travers Jésus c’est une nouvelle
histoire qu’explique l’auteur à travers une redécouverte des textes anciens
et le revirement de Dieu. Au sommaire de cet ouvrage : Le Messie : L’évangile de
Jean, biographie de Dieu, le fils
- sa vie prénatale -
Jean appelle Jésus « l’agneau de Dieu » -
le diable cherche à prendre sa mesure
- des disciples se joignent à
lui sans qu’il les ait recherchés
- son premier
miracle - attaque contre le Temple -
le fardeau de son omniscience
-l’asexualité du Père et la sexualité du Fils -
Jésus reconnait qu’il est le Messie, mais devant une apostate -
une guérison malencontreuse
- les hommes de Nazareth,
insultés, cherchent à le tuer - le récit de sa naissance -
il renie son passé guerrier
- la shoah romaine et le désarmement
de Dieu - le prix de son pacifisme : Jean le
baptiste est assassiné - une
prostituée révèle sa stratégie d’humiliation
- il nourrit une foule - il
apaise une tempête - il parle de boire du sang et beaucoup le
quittent - il apparait en gloire au sommet d’une
montagne - La crise du Seigneur
Dieu - il enfreint la loi du repos
sabbatique - il refuse de condamner une femme
adultère - le suicide de Dieu, incarné dans la
théologie chrétienne - sa bonté envers les étrangers -
il promet la victoire sur la mort
- il ressuscite un ami mort - L’agneau de
Dieu - une seconde Pâque -
le dernier testament du Seigneur
- il devient serveur et
laveur de pieds - il prévoit la
trahison et l’abandon, mais il prêche l’amour -
le diner de l’agneau de Dieu
- Prenez courage, j’ai vaincu
le monde - il est arrêté, jugé, flagellé et
condamné - il est crucifié comme roi des juifs -
sa résurrection, son incorporation, son ascension et son mariage -
La crucifixion et la
conscience de l’Occident |
DU LOGOS ET DU PÈRE - Interrogations sur le chapitre XVII de l’évangile selon Jean |
Jean Pataut |
Edition Archè Milano |
2014 |
Cet essai ésotérique est un commentaire inhabituel sur le chapitre XVII de l’évangile selon saint Jean ; chapitre où le logos incarné, le Fils ; à quelques instants de son arrestation, s’adresse longuement au Père des Cieux. Prenant comme principale grille de lecture le schéma central de la kabbale (l’arbre séphirotique avec ses divers degrés d’ipséités) l’auteur s’efforce d’approcher certaines spécificités ontologiques et hénologiques du locuteur, Jésus-Logos ; et du destinataire, le Père, Dieu unique et pourtant trinitaire. Pour cela, il se réfère aussi au gnosticisme et au néoplatonisme, courants essentiels de la pensée hellénistique aux temps du christianisme émergent. Les mots clefs de ce discours d’un Dieu à Dieu, suscitent de nombreuses observations métaphysiques, souvent inattendues ; et, par là, une lecture très interrogative de ce chapitre fameux mais peu connu, pendant du prologue johannique. Cette lecture attentive d’un chapitre-clé de l’évangile de Jean, cherche à faire ressortir les structures profondes de la relation entre Dieu-le-Père et Jésus-Logos. Confronté aux paradoxes d’un discours rédigé au cours du premier siècle de notre ère, Jean Pataut tente d’éclairer avec finesse certaines dimensions ésotériques du propos johannique. Ce beau et excellent livre consacré à Jean XVII est l’actuel aboutissement d’une longue quête spirituelle à caractère herméneutique, il est entièrement parcouru de stimulantes réflexions tant constructives que critiques, inspirées par de profondes connaissances bibliques et théologiques, mais qui relèvent aussi du gnosticisme, de la kabbale, de l’herméneutique, de l’ésotérisme et du néo-platonisme. Il ne s’en signale pas moins par un style clair, limpide et élégant, qualités assez rare en un tel domaine et qui devrait favoriser la bonne réception et la bonne lecture que, par son contenu, il mérite pleinement. Le livre est imagé par les dessins de Durer - Au sommaire de cet ouvrage : Le locuteur de Jésus-Logos : Remarque liminaire sur le texte grec – du véritable texte original - le texte grec intégral et sa traduction - Avant la fondation du monde - De la préexistence du Logos et de son êtreté - L’ADN du Père : Je suis sorti de Toi - Du Fils de l’homme dans l’évangile de Philippe - semence, engendrement et création - De la descente du Logos au baptême par Jean, références er argumentations - Pour une spécification des termes : Jésus, Jésus-Christ, Fils, Logos - Du fils de Marie - Du fils de la Résurrection et de son immortalité - une ennéade de Sephiroth, échelle des ipséités - De Jésus-Logos - Après le baptême et la théurgie de Jean : Jésus-Logos en une seule chair - l’obéissance du fils et la volonté du Père - Après la Résurrection : le véhicule divin de la seconde incarnation, dans une vraie chair qui n’a pas seulement l’apparence de la matière - Du discours, de quelques mots clefs : Atemporalité et acausalité - le texte étant au présent, le Temps et le devenir sont comme abolis - Le Messianisme oublié - Fondamentales analogies avec les sociétés primitives et traditionnelles, loin de la modernité - De l’unité du Père et du Logos - les affirmations d’amour et d’unité dans la hiérarchie - Leur unité parfaite, n’implique t-elle pas l’êtreté maximale de chacun d’eux ? - tout est fait de l’amour intégrateur du Père, essence et substance unique des Mondes - Approximations et insuffisances de la traduction de l’hébreu en grec (puis en français) du terme Gloire - Les huit colorations différentes de la Gloire (Jean XVII) - Du libre arbitre : Je veux - Le paradoxe du vouloir et de la liberté dans l’obéissance du divin Logos - son double vécu, ici-bas et dans les cieux - Notre prétendu libre arbitre, étranger au Logos et fruit délétère des Ténèbres extérieures - au sujet du libre arbitre, réponses du Traité Tripartite de l’évangile de Thomas et de la kabbale - Le fils de perdition - la perdition programmée de Judas - la préscience et l’obéissance du Logos - la triade Logos-Satan-Judas - D’Origène à René Guénon - L’abnégation - la capacité cognitive d’Adam, le « nommeur » - l’usage et la signification ontologique du « Nom » dans le canon chrétien et dans les apocryphes - Le nom du Père et du Fils - la gnose du nom - les trois acceptations des 18 occurrences du monde de l’émanation - le monde ténébreux comme dans la dichotomie essénienne - Aux hommes que tu as tiré du monde. Ce choix du Père suscite de multiples et fondamentales interrogations reliées à la nature du mal - de la prédestination - Du Dieu trinitaire aux deux premiers siècles : Absence du terme « trinité » dans toute la Bible - Lecture judaïque - Emergence de la doctrine trinitaire au 3e et 4e siècle - De la séparation entre le christianisme et le judaïsme - La réception tardive du 4e évangile dans le canon des Ecritures - Hypostase chez les néoplatoniciens et chez les Pères - Prosopon, Persona, Personne - la tradition patriarcale de l’engendrement - les concepts d’émanation et de procession dans le gnosticisme et le néoplatonisme - le dogme trinitaire - Israël - La doctrine trinitaire - La monade primordiale est la Trinité elle-même - Le Père est l’égal des autres hypostases - citations de Grégoire de Nazianze - le mythe Osirien - la Monade peut-elle être triadique ? - lecture hénologique et ontologique de la doctrine trinitaire - La greffe de l’hellénisme - les grands Maîtres du néoplatonisme, ascètes, théurges, mystiques, visionnaires et théologiens - L’innascibilité du Père - De la descente des hypostases dans l’arbre séphirotique - les racines de la kabbale - divers états hypostatiques - la descente des émanations - La descente progressive du Monde divin dans les 6 états de l’arbre séphirotique - Keter et Binah - L’éternelle descente des hypostases selon l’arbre séphirotique, multiplicité de leurs relations et les diverses apories du dogme - |
8 E
Écrits
apocryphes chrÉtiens |
|
BIBLIOTHEQUE DE LA PLEIADE |
1997 |
A
proprement parler, il n’y a pas de mystère, même si
l’étymologie de « apocryphe » (« apokryphos ») qui
signifie « caché » pourrait le laisser entendre. Cet ouvrage est
fait pour mettre en lumière des écrits
mal connus et non pour les envelopper dans la pénombre de l’ésotérisme. Il
n’est certes pas faux de dire qu’il y a du mystère dans nombre de textes
apocryphes. D’abord parce qu’ils posent des problèmes qui restent sans réponse
– le plus souvent nous ne savons rien de leurs auteurs, de leur date ou
de leur lieu d’origine. Ensuite parce que certains d’entre eux se présentent
eux-mêmes comme des « mystères, » comme des
« révélations » faites à un apôtre privilégié et confiées à un
groupe choisi de destinataires. Par exemple, plusieurs des écrits découverts
à Nag Hammadi ont un titre qui affirme clairement leur caractère
secret : l’Épître apocryphe de Jacques, les Paroles secrètes
(apokruphoi) que Jésus le Vivant a dites et qu’a écrites Didyme Jude Thomas
(titre primitif de l’Évangile de Thomas). Dans ce dernier cas, le mot
« apocryphe » revêt un sens positif. Il souligne la dimension
mystérieuse de la révélation divine : les paroles de Jésus ont un sens
qui n’est pas évident, mais caché, et qu’il faut rechercher au-delà de la
lettre. Je dirais qu’il y a autant de
messages différents que d’écrits apocryphes. Les livres d’Hénoch, par
exemple, véhiculent un savoir qui n’est pas seulement religieux, mais
« encyclopédique » ; les mystères révélés à Hénoch concernent
aussi le cours des astres, les réservoirs des vents, de la neige et de la
grêle, les régions situées aux extrémités du monde connu. De très nombreux
apocryphes s’inscrivent sans problème dans l’enseignement traditionnel de
l’Église. Quelques-uns s’en écartent très nettement, par leur perspective
gnostique, comme certains des textes trouvés à Nag Hammadi, ou comme
l’Évangile de Judas, récemment découvert. D’autres sont difficiles à situer,
telle cette Révélation des mages, conservée dans un unique manuscrit
syriaque, à l’intérieur d’une Chronique de l’histoire universelle rédigée au
VIIIe siècle. Les mages appartiennent à un peuple de sages vivant à
l’extrémité du monde et ils attendent l’apparition de l’étoile divine, du Christ
lumière du monde, qui a été annoncée dès les origines par Adam à son fils
Seth. Le texte se distingue ainsi par une conception universaliste de la
révélation du Christ, indépendante des prophéties de l’Ancien Testament.
Ces écrits sont composés de : l’Évangile selon Thomas. L’Évangile secret
de Mars, l’enfance de St Matthieu le livre de la nativité de Marie, l’enfance
de Jésus, la vie de Jésus en arabe, l’Évangile de Pierre, les fragments
évangéliques, l’ascension d’Isaïe, l’apocalypse et la vision d’Esdras, les
apocalypses de Pierre et de Paul, l’éloge de Jean Baptiste, la correspondance
de Paul et de Sénèque, et divers actes des apôtres etc… |
ÉsotÉrisme
& christianisme |
Jérôme rousse – lacordaire |
Edition DU CERF |
2007 |
L’ésotérisme a mauvaise presse dans le monde catholique. Pourtant cette forme de pensée a connu une grande faveur dans certains milieux catholiques, pas toujours marginaux, depuis la Renaissance, et encore aujourd’hui, elle attire nombre de chrétiens. En outre, la pensée ésotérique a parfois profondément influencé, directement ou indirectement, des intellectuels et savants de diverses disciplines, particulièrement dans le domaine de l’histoire des religions. Toutefois, le discrédit souvent
porté par la recherche universitaire sur ces courants, ainsi que le fort
soupçon d’hétérodoxie à leur encontre, ont conduit la plupart des théologiens
à s’en désintéresser ou à se contenter de jugements aussi approximatifs qu’a
priori hostiles (à l’exception notable d’Henri de Lubac, Jean Daniélou ou
Hans Urs Von Balthasar). Ésotérisme et christianisme entend donc réexaminer à nouveaux frais la question par trop négligée des rapports entre ésotérisme et christianisme, d’abord en étudiant les grandes étapes de la formation, d’une part, de la forme de pensée ésotérique dans le monde occidental depuis la Renaissance et, d’autre part, de la perception de cette pensée par les autorités catholiques ; ensuite en proposant, sur cette base, des critères d’évaluation théologique des ésotérismes qui se réclament du christianisme. Sont ainsi examinés : les « traditions secrètes des apôtres », la philosophia perennis renaissante et ses avatars, la magie, la kabbale chrétienne, la franc-maçonnerie, le spiritisme, l’occultisme, le théosophisme et l’école traditionnelle de l’ésotérisme. D’un point
de vue proprement théologique, l’analyse porte essentiellement sur la nature
et les modalités de l’expérience ésotérique et sur sa place dans la pluralité
des religions, sans oublier les implications pastorales d’une telle démarche. |
ET SI VOUS ÉCOUTIEZ LES VRAIES PAROLES DU CHRIST ? |
Johannes BRÜCKE |
EDITION MAISON DE VIE |
2011 |
On croit connaître le message du Christ et pourtant… Si
l’on relit les Evangiles, tous les Evangiles (canoniques, apocryphes…), on
découvre que les paroles du Christ ne sont pas un discours lénifiant, destiné
à façonner une croyance de masse, mais bien un enseignement initiatique d’une
grande rigueur et surtout d’une richesse insoupçonnée Venu
en ce monde pour le détruire par le feu et par l’épée, le Christ enseigne
sous forme de mystères et de symboles. Beaucoup d’appelés et peu d’élus, car
il est « la porte étroite » ;
resserré est le chemin menant à la vie, à la connaissance et à l’éternel
banquet céleste rassemblant les justes. Ressusciter
est possible avant la mort physique, car il s’agit de se dépouiller du
« vieil homme » en se
revêtant de « l’homme nouveau »,
capable d’affronter le mal et de voir la Lumière, à la fois Père et Mère. En
réunissant les paroles fondamentales du Christ, cet ouvrage révèle une partie
de son enseignement initiatique. Aussi marquera t-il une étape importante, en
faisant ressurgir ce qui était oublié ou caché. Les mots clef ci-dessous donnent la phrase de Jésus avec sa
référence évangélique La dimension initiatique du christianisme et de Jésus Christ - le Christ roi-dieu - de la mort à la vie en l’éternité – Paroles du Christ paroles d’Evangile – le diable – l’incarnation – le monde – Pierre est le traître – l’humanité – Cécité spirituelle – le péché, le bien et le mal – la mort – les élus et les damnés – la recherche spirituelle et la prière – la porte étroite – les mystères – la nudité – le détachement – la purification – l’écoute – le disciple et sa vraie famille – la femme – la solitude – la vigilance – la lucidité – l’humilité – l’authenticité – la cohérence – le don – la fraternité – la foi – l’amour – la fidélité – la règle de vie – le secret – l’éveil – le Père spirituel – l’Esprit – la naissance spirituelle – l’être de lumière – le feu – la Résurrection – l’homme nouveau – l’homme céleste – le vie et le verbe – l’œil – l’invisible – la lumière et la connaissance – Dieu et les dieux – la dualité – l’unité – le vérité – la liberté – la richesse – l’intelligence – le royaume céleste – la banquet spirituel – nourritures spirituelles – Bâtir le temple en esprit – la matière contient le divin – la création – la loi céleste – |
8 G
GUÉRILLOT - AINSI PARLAIT JÉSUS.
Selon le texte araméen de l’Evangile selon Matthieu |
Claude GUERILLOT |
EDITION VEGA |
2010 |
||
Les Evangiles, canoniques ou non,
qui furent rédigés en grec (Marc, Luc et Thomas), le furent à partir de ces
fameux logoi. |
GUÉRILLOT la lumiÈre incrÈÈe chercher dieu
aujourd’hui |
Claude guerillot |
Edition DERVY |
2001 |
Une très sérieuse étude a permis
de savoir que plus des trois quarts des Européens occidentaux croyaient en
Dieu, mais que neuf pour cent d’entre eux pratiquaient une religion, quelle
qu’elle soit.
Les athées et les rationalistes de
toutes obédiences vous répètent que la science moderne considère Dieu comme «
une hypothèse inutile » et qu’à tout le moins les choses sont telles que tout
contact avec Lui est « scientifiquement impossible ». Or ceci est faux ! Vous
verrez ici qu’il existe une « porte » par laquelle Dieu, comme un Grand
Architecte, peut venir visiter son chantier, inspirer ses ouvriers et
manifester son immanence. Bien plus, une lecture renouvelée de l’Écriture,
vous permettra de constater qu’en vérité Il l’a fait.
La grâce divine est sans cesse
offerte à tout homme et à toute femme de ce monde, pour autant qu’elle soit
accueillie et reçoive le secours de l’effort humain, en une synergie divino
humaine. Parce que le Christ est totalement Dieu et totalement homme, parce
qu’Il est ressuscité, parce qu’Il nous a montré le chemin, ce livre a été
écrit « pour que vous aussi vous croyiez », comme le disait St Jean à la fin
de son Évangile. |
GUÉRILLOT l’Église d’antioche
syriaque orthoxe – tome 1 & tome 2 |
Claude guerillot |
Edition VEGA |
2008 |
2 tomes pour expliquer cette
église orthodoxe d’Antioche. Une approche trinitaire et une approche
historique.
|
GUÉRILLOT le tÉmoins du christ – une
approche de l’Évangile de st jean |
Claude guÉrillot |
Edition VÉGA |
2003 |
Ce qui distingue le Christianisme
des autres monothéismes, ce n’est pas seulement le dogme trinitaire, c’est,
d’abord et surtout, l’Incarnation. Les trois Évangiles synoptiques sont des
Évangiles de la messianité. La messianité n’est pas nécessairement
l’Incarnation. D’abord conçue sur le modèle juif du Libérateur, elle est
devenue, au cours des premiers siècles, Rédemption et Incarnation. Mais les
Évangiles synoptiques, rédigés par des hommes qui n’avaient pas directement
connu le Christ, insistent sur Ses pouvoirs divins et sur Ses miracles.
Tous les autres livres de Claude Guérillot
sont au chapitre 1 G |
8 H
histoire
de taizÉ |
J.C. escaffit & m. rasiwala |
Edition du SEUIL |
2008 |
||
Chaque chapitre met l’accent sur une intuition, une décision, un faisceau
d’événements qui expliquent la recherche, les avancées, l’influence de cette
communauté sans pareille. Un ouvrage de référence qui fourmille
d’informations inédites, sans cacher les ombres et les questionnements. |
8 I
instructions
(sept) aux frÈres en saint jean |
|
Edition ARMA – ARTIS |
2004 |
Livre ésotérique qui s’adresse aux
chrétiens et donne des explications et recommandations sur le mode de vie et
de pensée d’un chrétien. Il n’est rien ici qui soit compréhensible par ceux
qui n’ont pas éveillé leur cœur ; c’est pourquoi, bien qu’il s’agisse de
choses saintes, nous ne craignons pas de les livrer en ces page, ne risquant
pas de jeter les perles aux pourceaux et sachant qu’il n’est rien de voilé
qui, pour ceux qui ont des oreilles pour entendre, ne doive être dévoilé.
Ainsi se transmet certaine signification depuis l’aube de la Révélation pour
que quelques uns en fassent l’usage qu’il convient. Un livre de dévoilement. Voici un très
beau texte anonyme, d’une grande profondeur et d’une grande sagesse, dont le
langage crépusculaire engage toute la personne et en appelle à l’être. Le
symbolisme n’est pas ici un ensemble de vains concepts mis en ordre par
l’intellect mais une force symbolique et magique aux vertus opératives. Ces
sept instructions devraient être à l’étude des loges, maçonniques,
martinistes, illuministes et autres, non une étude intellectuelle mais une
étude poétique. Faire vivre le texte, s’en imprégner, le fixer dans la chair
afin que celle-ci devienne esprit et après, après seulement, en décrypter le
langage secret. Extraits de
cet ouvrage:
La deuxième
mort, longue agonie, qui commença dans le Jardin des Oliviers, est celle du
corps réduit à sa poussière, l’âme entreprise par le feu de l’inquiétude. C’est
le retour à la vision purifiée du pontifex à travers la crucifixion de
l’intelligence, du raisonnement et des images. Et là nous voyons l’image de
l’ascension de l’âme libérée du corps et qui accède à sa mort par les degrés
de l’assise renversée (le Jardin), de la gloire bafouée (l’arrestation), de
la victoire vaincue (les jugements), de la beauté profanée (la flagellation,
les injures), de la justice et de la force blasphémées (la montée au
calvaire), de la grandeur ravalée au rang le plus méprisable (la
crucifixion). Ceci qui s’entend pour le Christ doit
s’entendre pour nous-mêmes, en nous-mêmes. Passage au rouge. Alors la
fontaine se prend à couler, la Vie jaillit et descend joyeusement tout au
long de la Croix, baigne le crâne, ressuscitant le corps séché. La croix est
un aigle. C’est la Gloire). (Ce qui est imagé par le crâne aux deux os en
sautoir, selon le dessin de la croix de saint André). Et c’est la remontée
fulgurante du Royaume vers la Toute Intelligence et la Toute Sagesse, la
troisième mort étant l’éblouissant éclatement du corps glorieux dans l’Être,
au sommet de la Croix, là où resplendit la Couronne inaccessible à qui n’est
point changé en l’Esprit. Ceci est peint sous les traits du Phoenix sur son
bûcher qui l’embrase, car né de ses propres cendres il est glorifié par le
Feu. » |
introduction
à l’ÉsotÉrisme chrÉtien |
Abbé Henri stephane |
Edition DERVY |
2006 |
Ce volume réunit une centaine de
traités que l’Abbé n’avait jamais songé à faire éditer, mais ses amis
mettaient très haut l’estime qu’ils portaient à ces traités : ils finirent par
obtenir son accord pour une diffusion plus large qui n’a en rien perdu de son
actuelle nécessité. L’ésotérisme auquel ces traités veulent introduire, est
donc essentiellement d’ordre doctrinal. Il s’agit de communiquer
l’intelligence de ce qu’il y a de plus intérieur dans les mystères chrétiens,
tels que l’Église nous les a transmis. De cette intelligence pure et
rigoureuse se dégagent à la fois force et allégresse. Il y a dans ces écrits de quoi réconforter ceux qui
cherchent « en esprit et en vérité ». Parmi cette centaine de traités sont
expliqués : la lumière, la crèche, Maître Eckhart, Denys L’Aréopagite,
Sophia, le miroir, le sacré, la croix, le baiser, le sang, l’icône, Chartres,
le Tétramorphe, la transcendance, le silence, la gnose, la messe, la prière,
les anges etc… L'abbé
Henri Stéphane (1907-1985) était un prêtre du diocèse de Nancy. Il mena à
bien ses études qu'il couronna par l'agrégation de mathématiques en 1933,
mais il s'orienta vite vers le sacerdoce. Ordonné prêtre en mai 1940, il ne
put, malgré son désir, mener à leur terme ses études théologiques. La guerre
et diverses circonstances le conduisirent à enseigner les mathématiques
supérieures chez les jésuites à l'École Sainte-Geneviève de Versailles
jusqu'en 1972.
|
irénÉe de
lyon |
par des Pères de l’église |
Edition NOUVELLE CITÉ |
2001 |
Par lui-même, l’homme ne pourra jamais
voir Dieu ; mais Dieu, s’il le veut, sera vu des hommes, de ceux qu’il veut,
quand il veut et comme il veut. Car Dieu peut tout : vu autrefois par
l’entremise de l’Esprit selon le mode prophétique, puis dans le royaume des
cieux selon la paternité, l’Esprit préparant d’avance l’homme pour le Fils de
Dieu, le Fils le conduisant au Père, et le Père lui donnant
l’incorruptibilité et la vie éternelle, qui résultent de la vue de Dieu pour
ceux qui le voient .
Car la gloire de Dieu c’est déjà
la révélation de Dieu car la création procure la vie à tous les êtres qui
vivent sur la terre, combien plus la manifestation du Père par le Verbe
procure-t-elle la vie à ceux qui voient Dieu. |
8 J
JEAN-BAPTISTE et JEAN
L’ÉVANGÉLISTE « FILS DE LA RÉSURRECTION » |
JEAN PATAUT |
EDITION ARCHE MILAN |
2009 |
||
Sujets
traités dans cet ouvrage : La
descente, lors du baptême de Jésus, le baptême d’eau et le baptême du feu,
les positions hiérarchiques de Jésus et du Baptiste, les fonctions de témoin
et d’envoyé, la part essénienne, la réincarnation, l’Arbre de Vie, à partir
des enseignements rosicruciens le corps de gloire et le corps
résurrectionnel, le christianisme en gestation, les écrits johanniques et
leurs auteurs, selon Irénée de Lyon, pourquoi Jean fils de Zébédée ne devrait
il pas être l’évangéliste ?, le Logos, le christocentrisme, l’œuvre au
rouge, Pierre et Jean, Frappez et on vous ouvrira, Eckartshausen, l’Abbaye de
Thélème, l’aveugle de naissance, la quête intérieure, le célibat des Pères
fondateurs, la polarité potestas-auctoritas et la dichotomie papauté-Ordre du
Temple, Melkitsédeq : juge et prêtre-roi, l’Eucharistie, la
contre-initiation, la chute de Lucifer, les forces noires, la seconde mort,
les entropies cycliques des Eglises, l’Arbre inversé, les disciples d’Emmaüs,
St Jean et la Vierge, la Résurrection, le temps présent, qui est le disciple
bien-aimé ? |
jÉsus
aprÈs jÉsus |
G. mordillat & j. prieur |
Edition du SEUIL |
2004 |
Après « Jésus contre Jésus », et à
l’occasion de leur nouvelle série d’émissions intitulée « L’Origine du
christianisme », Jérôme PRIEUR et Gérard MORDILLAT ont mené leurs propres
investigations sur la naissance de la religion chrétienne.
Il est vrai qu’un groupe de
disciples s’est réclamé de lui après sa mort, en proclamant sa résurrection.
Comment ce groupe a-t-il fini par devenir « chrétien » ? Quel rôle jouèrent
ses grandes figurent : Marie, mère de Jésus, Pierre, chef des disciples,
Jacques, frère de Seigneur, et surtout Paul, qui se revendique « apôtre »
alors qu’il n’a jamais rencontré Jésus ? Au prix de quelles contradictions,
contorsions, illusions est-on parvenu à une nouvelle religion ? Quelles
traces de la fabrication du christianisme peut-on retrouver dans les textes
(évangiles, Actes des Apôtres, épîtres de Paul) ?
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jÉsus
a vÉcu au cachemire |
Andréas FABER – KAISER |
Edition DE VECCHI |
1988 |
Cette hypothèse est une vérité au Cachemire. Jésus ne serait pas mort sur la croix, ayant survécu à la crucifixion il part au Cachemire à la recherche des fameuses tribus perdues d’Israël. C’est là-bas où il meurt âgé. Sa tombe est encore vénérée à
Srinagar, capitale du Cachemire. On y trouve également la tombe de sa mère
morte en cours de route. L’auteur a étudié les documents
attestant les faits à la lamaserie tibétaine de Lhassa et à celle de Ladakh. Des faits troublants et une
enquête passionnante. On peut toujours en rire, mais si c’était vrai … Au sommaire de cet ouvrage : L’enfant-Jésus et
Jésus-Christ : une même personne ?
- le silence de
l’évangile - la découverte de Nicolaï Notovitch -
Premier voyage de Jésus en Inde
- de la croix au Cachemire -
Pilate sympathise avec Jésus
- Jésus n’est pas mort sur la
croix - le suaire de Turin -
Jésus sort vivant du sépulcre
- liste des livres mentionnant
le Marham-i-Isa et précisant qu’il fut préparé pour soigner les blessures de
Jésus - la seconde vie de Jésus -
A la recherche des tribus perdues d’Israël -
Livres attestant l’origine israélite des Afghans et des Cachemiriens -
correspondances linguistiques entre la Bible, le Cachemire et les pays
limitrophes - Jésus et le Cachemire -
Marie est enterrée au Pakistan
- le pré de Jésus à la
frontière du Cachemire - Jésus s’installe au
Cachemire - dialogue de Jésus avec le roi du
Cachemire - Jésus père de famille et sa mort au
Cachemire - le tombeau de Jésus -
documents officiel sur le « Rozabal » -
Ladakh, terre de Jésus et des chrétiens -
la crucifixion de Sandiman
- La tombe de Moïse -
les lieux du Cachemire qui portent le nom de Moïse -
Jésus et Bouddha - Jésus et les Mayas -
Ezéchiel au cachemire ? - le mouvement ahmadiya -
le bâton de Moise, appelé aussi bâton de Jésus - |
JḖSUS - COMMENT
JÉSUS EST DEVENU DIEU |
FRÉDÉRIC LENOIR |
ÉDITION FAYARD |
2010 |
Pour
vous qui suis-je ?
Cette interrogation de Jésus à ses disciples n’a rien perdu de sa force. Les Evangiles
laissent planer un doute sur l’identité de cet homme hors du commun : Est- il un prophète ? Le Messie attendu par les juifs ? Le fils de Dieu ? De nos jours, le
christianisme est pourtant la seule religion qui affirme que son fondateur
est à la fois homme et Dieu. Comment les chrétiens des premiers siècles
ont-ils progressivement été amenés à affirmer la divinité de Jésus alors que
lui-même ne s’est jamais identifié à Dieu ? Alors comment, à
l’issue de débats passionnés, furent élaborés les dogmes de la Sainte Trinité
et de l’Incarnation ? Quels autres regards ont été rejetés comme
« hérétiques » lors de ces virulentes joutes théologiques qui ont
couté la vie à certains ? Quel a été le rôle du pouvoir politique dans
l’élaboration du credo chrétien à partir du Ive siècle et de la conversion de
l’empereur Constantin ? Ecrit comme un récit, cet ouvrage captivant permet de comprendre la naissance du christianisme ainsi que les fondements de la foi chrétienne et pose avec acuité la question centrale : Qui est Jésus ? |
JÉSUS-CHRIST DANS L’ÉVANGILE
DE JEAN |
|
Edition Du CERF |
1980 |
Plaquette de 60 pages version
chrétienne sur l’itinéraire de Jésus Christ. Histoire superbe. À
l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples :
« Ne soyez donc pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi.
Dans la maison de mon Père, beaucoup peuvent trouver leur demeure ; sinon,
est-ce que je vous aurais dit : Je pars vous préparer une place ? Quand je
serai allé vous la préparer, je reviendrai vous prendre avec moi ; et là où
je suis, vous y serez aussi. Pour
aller où je m’en vais, vous savez le chemin. » Thomas lui dit : « Seigneur,
nous ne savons même pas où tu vas ; comment pourrions-nous savoir le chemin ?
» Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne
ne va vers le Père sans passer par moi. Puisque vous me connaissez, vous
connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez
vu. »
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jÉsus dans la tradition maçonnique |
j.
rousse– lacordaire |
Edition DESCLÉE DE BROUWER |
2003 |
Ce titre a de quoi surprendre ceux
qui ne voient dans la Franc-maçonnerie qu’un adversaire du christianisme ou
qu’une philosophie purement humaniste. Pourtant, la Franc-maçonnerie étant
née et s’étant développée en milieu chrétien, la figure de Jésus est présente
dans la tradition maçonnique, même si c’est de manière très diverse et sous
des formes parfois éloignées de celles que reconnaissent les Églises. Plus
encore, le visage de Jésus apparaît, dans des lieux cruciaux de la ritualité
maçonnique : la légende d’Hiram, la symbolique du Temple et, enfin, le grade
de Rose-Croix.
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JÉsus
dans
la tradition soufi |
Faouzi skali |
Edition ALBIN MICHEL |
2004 |
Des maîtres soufis aussi éminents
que Rumî ou Ibn ‘Arabi ont vu en Jésus le « Sceau de la prophétie », tout
comme Muhammad est le « Sceau de la prophétie ». Faouzi Skali, spécialiste
reconnu du soufisme et membre d’une confrérie, avait amorcé une recherche sur
ce thème au côté d’Éva de Vitray-Meyerovitch, qui a beaucoup contribué à
faire connaître la mystique musulmane en Occident. Il rapproche ici Évangile,
Coran et textes mystiques pour dresser le portrait d’un Jésus qui nous invite
à la religion du cœur, par-delà les barrières confessionnelles. Le dialogue
incessant des monothéismes y trouve l’une de ses expressions les plus belles
et les plus actuelles. Des penseurs musulmans ont médité sur Jésus : Ibn Arabi,
Ghazali, Attar... En réalité, le regard des soufis sur Jésus s'inspire du
Coran et des hadiths. Le Coran parle abondamment de Jésus. La mère de Jésus,
Myriam est aussi vénérée par nous. Dès sa naissance, elle était donnée à
Dieu. « Seigneur - avait dit la mère de Mariam - je te voue ce qui est en mon
sein comme consacré à ton service. Reçois le donc de moi ». Dès que Myriam
fut mise au monde, elle fut placée sous la protection de son Seigneur
(Sourate 3,35-36). C'était le début de la geste de Jésus dans le Coran. Le Coran rapporte l'histoire des prophètes pour que la foi
de ceux qui l'écoutent soit renforcée et que le calme et la paix habitent les
cœurs. La sourate 6 nomme dix-huit prophètes. La liste commence par Noé et
s'achève par Jésus. On nous dit que Dieu les a guidés et qu'il faut se mettre
dans leur mouvance. Quand le Coran cite ainsi les prophètes, il souligne
leurs qualités, leur comportement, leur dévouement, leur volonté de
transmettre le message ; tout cela dans le but de soutenir la foi du lecteur. Le Coran respecte les disciples de Jésus ; il dit aux musulmans
que les chrétiens sont très proches d'eux : «Ceux qui sont les plus près
d'aimer les musulmans sont ceux qui se disent chrétiens» (Sourate 5,82). Mais
aujourd'hui, je suis étonné. Les soufis sont très sensibles à la pauvreté et
au détachement de Jésus. Personnellement, lorsque j'entre dans une église je
suis frappé. Comme tous les musulmans je suis opposé à toute représentation
mais, malgré cela, lorsque je vois vos statues et vos crucifix, je me dis que
vous comprenez la réalité de ce prophète. Vous le montrez dépouillé de tout,
plongé dans une misère extrême. Si Jésus est votre prophète, si tout prophète
de Dieu est un modèle, comment expliquer qu'on voie chez vous des trônes, des
vêtements somptueux? Cette richesse absolument insolente n'est pas conforme à
la doctrine de votre maître et de votre guide. Suivre Jésus, pour nous
musulmans, c'est refuser d'étaler des richesses quand on prie. J'admire le portrait de Jésus que
je trouve dans le Coran. J'adhère à son message et je m'interroge: comment se
fait-il que les chrétiens aient trahi leur maître à ce point ? A mes yeux,
tout s'explique lorsqu'on prend conscience que Jésus n'a jamais construit un
Etat au sens précis du terme. Les chrétiens étaient opprimés par les Romains
jusqu'au jour où un empereur s'est converti et a manipulé l'Eglise; celle-ci
s'est laissée altérer par le paganisme ambiant et toutes les infidélités
découlent de ce mariage avec le pouvoir. On a préféré s'incliner devant
l'empereur plutôt que de suivre Jésus. On a imité les puissants plutôt que de
rejoindre les pauvres. |
jÉsus
- DICTIONNAIRE AMOUREUX DE JḖSUS |
Jean-Christian
Petitfils |
Edition Plon |
2015 |
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Le
«mystère pascal»: selon les chrétiens, la mort et la résurrection de Jésus.
Il prêche l'imminence du Royaume et la nécessité d'une vraie repentance : «
Repentez-vous car le royaume des cieux est proche ». (Matthieu IV:17) |
JÉSUS – Énigmes et
polÉmiques |
Lionel ROCHEMAN |
Edition GRANCHER |
2000 |
Que c’est-il passé il
y a 2000 ans en Palestine. Une enquête policière commence, c’est l’histoire de nos propres origines. Au
sommaire de ce livre : Les anti-historicistes – l’histoire, une
matière fragile - Flavius Josèphe -
les Radicaux jusqu’à Voltaire
- des mythes orientaux -
Héraklès avant Jésus - Jésus : mythe ou Dieu ? -
Couchoud (1879-1959) et les cahiers du Christianisme -
Saint Paul et Marcion - de l’Apocalypse aux cultes de Mystère -
Alfaric, un compagnon de route
- Guy Fau -
marxistes et romanciers - Jésus a existé -
le modernisme catholique
- Jésus-hébreu : le
Nouveau Testament a été écrit en hébreu et Jésus a existé (Tresmontant et
Carmignac) - contestation de Bernard Dubourg qui pense
que Jésus n’a pas existé et fut inventé par Paul - L’Archéologie : Nag Hammadi - les
gisements d’écrits antiques, de Qûmran à Murabaat -
les esséniens - la préhistoire des Manuscrits de la mer
morte et la localisation des grottes
- la malédiction de
l’antiquaire Schapira - Pourquoi les esséniens sont ils
commodes ? Les Ghenizoth -
livres retrouvés ou livres protégés ? Les ossements d’animaux et un fragment
d’écrit de saint Marc - le Maître de Justice : un modèle pour
Jésus ? - Modèle fragmentaire de saint
Luc -
les quatre derniers ouvrages : Eisenman et Wise -
Hershel, Shanks, Ernest-Marie Laperrousaz et Norman Golb -
Ponce-Pilate, Flavius Josèphe, Tacite et Tibère -
ce que l’archéologie ne nous apprend pas -
le Suaire de Turin, ni fraude, ni linceul de Jésus, une œuvre
d’art - Charles Guignebert -
Fable ou histoire ? Palestine ou diaspora ? - |
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jÉsus
–
illustre & inconnu |
j. prieur
& g. mordillat |
Edition DESCLÉE DE BROUWER |
2001 |
Jésus, illustre. C’est peu dire.
Mais toujours aussi fascinant. Jésus inconnu, non parce qu’on nous tairait
des secrets, caché plutôt par les idées reçues, les préjugés, les fausses
évidences, caché par les images, les légendes, les catéchismes, par ce que
nous croyons voir et croyons lire.
Si votre foi en Dieu et en Jésus est basée sur la certitude que
le Nouveau Testament est « parole d'évangile » (pardonnez le jeu de mots
facile), je vous déconseille ce livre car après sa lecture, vous serez en
perte de repère !…
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JḖSUS - LA
LANGUE DE JÉSUS |
Frère
Bernard-Marie, franciscain |
Edition TEQUI |
1999 |
Cet ouvrage présente la
quarantaine de mots araméens qui ont été retranscrits quasiment tels quels
dans le Nouveau Testament grec. Leur sens, parfois multiple, est à chaque
fois clairement précisé. De plus, un certain nombre de
formes sémitiques spécifiques s'y trouvent répertoriées et expliquées, ce qui
jette un éclairage intéressant sur plusieurs passages réputés difficiles du
texte grec.
La longue histoire de
l’arborescence araméenne est évoquée ainsi que son influence ecclésiale,
parfois très grande. A l'occasion, certaines questions épineuses se trouvent
sinon résolues, du moins éclaircies.
Ainsi en est-il de la langue supposée originale des Evangiles, de
l’interprétation du « Notre Père » ou de l’utilité des vieilles
versions syriaques en exégèse. Après avoir pris connaissance de cette
première ébauche, le cardinal Urs Von Balthasar reconnaissait y avoir
lui-même découvert « plein d’aperçus nouveaux » L’édition actuelle a été
soigneusement revue, corrigée et mise à jour et augmentée par le frère
Bernard Marie, moine du Tiers-ordre franciscain, diplômé de langues bibliques
et ancien enseignant à la faculté de théologie de l’Institut Catholique de
Paris. Au sommaire de cet ouvrage référence : Aperçus généraux sur
l’Araméen : Influence de la syntaxe sémitique sur le grec des
évangiles - l’araméen de l’antiquité à nos jours -
différences grammaticales entre l’hébreu et l’araméen -
les sémitismes de la Septante
- l’Araméen au temps de Jésus
et dans l’Ancien Testament - Que peut- on dire aujourd’hui du fameux
évangile sémitique de Matthieu ?
- Les versions
araméennes de la Bible : Les Targums de l’Ancien Testament -
l’harmonie syriaque de Tatien - Les mots araméens du
Nouveau Testament : Les divers noms donnés à Dieu, au Christ, au diable,
à l’enfer et aux personnes humaines
- Noms propres de lieux -
Vocabulaire liturgique - Les Aramaïsmes du
Nouveau Testament : Divers jeux de mots en araméen grec et hébreu -
la stylistique araméenne - l’araméen peut éclairer certains passages
obscurs du grec évangélique - l’éclairage des versions araméennes -
Les aramaïsmes indirects - L’Araméen
évangélique dans les citations extra-bibliques : Quelques jalons dans
l’église primitive - regard sur les mystiques chrétiens - Quelques
rétroversions du grec vers l’araméen : le Notre Père en araméen -
l’Ave Maria dans une version syriaque
- En annexes des index de mots araméen, des noms de personnes cités, des textes et citations bibliques et une bibliographie - |
JÉsus, le MaÎtre intÉrieur |
Laurence FREEMAN |
Edition
Albin Michel |
2002 |
||
Disons-le d'emblée, le livre de L.
Freeman nous emmène vers le profond, le plus profond. Il nous invite à le
suivre dans l'évocation de sa relation à Jésus Christ, le «maître intérieur»,
éducateur d'une manière de vivre selon une heureuse nouvelle - la nouveauté
de l'amour inconditionnel d'un Père de qui il reçoit une expérience-Abba
unique, celle d'un vivre ensemble entre frères où de la grâce puisse aider à
sortir du donnant-donnant et faire du neuf -, et que nous nous attablions
pour communier à la Parole qu'il est, la savourer et la laisser refaire nos
forces. Freeman, responsable de la Communauté mondiale des méditants
chrétiens (WCCM), entreprend ici un dialogue avec les différentes traditions
de conviction et de prière, évoque saint Paul, Simone Weil et Julienne de
Norwich, pour cueillir auprès d'eux des fleurs de silence et de méditation.
Ce n'est pas un hasard si le Dalaï Lama lui fait l'amitié d'une préface.
L'éminente icône d'une non-violence rayonnante - et d'un refus radical
d'imposer ses convictions à quiconque - apprécie dans le christianisme «le
sens de la communauté et de la responsabilité sociale». L'enjeu d'un «suivre
Jésus», comme d'une réponse à son «pour toi, qui suis-je?», est de forger une
réponse personnelle. De la ciseler ou mieux, de la laisser advenir d'un coeur
devenu «simple», rendu simple par la pratique du silence et de la méditation.
Né à Londres en 1951, Laurence Freeman fait ses études
secondaires chez les Bénédictins et obtient un Masters Degree en littérature
anglaise au New College d’Oxford. Après une expérience professionnelle aux
Nations Unies, dans la banque d’affaires et le journalisme, il entre à
l’abbaye d’Ealing comme moine bénédictin. Son guide spirituel fut Dom John
Main que le P. Laurence connaissait déjà depuis de nombreuses années avant
d’entrer au monastère. Il étudie avec lui pendant son noviciat et l’aide à
fonder le premier Centre de méditation chrétienne à Londres en 1975. Il
l’accompagne ensuite au Canada où ils sont invités par l’archevêque de
Montréal à fonder une petite communauté bénédictine enseignant et pratiquant
la méditation, point de départ de l’expansion de cette tradition spirituelle
dans le monde. Le P. Laurence fut ordonné en 1980. Après la mort de John Main en 1982, le P. Laurence lui succède. Depuis lors, il voyage beaucoup afin de poursuivre l’oeuvre qu’ils ont commencée. Lorsque la Communauté mondiale des Méditants chrétiens fut créée en 1991, le P. Laurence en devint le guide spirituel. Laurence Freeman est moine au monastère de Christ the King, à Cockfosters, dans le nord de Londres, appartenant à la congrégation des bénédictins olivétains. Depuis le Centre international de la Communauté, à Londres, il s’est mis au service d’un réseau mondial de groupes de méditation, en Amérique du Nord et du Sud, Europe, Australie et Asie. Il est actif également dans la rencontre contemplative des différentes religions et a dirigé le programme Way of Peace (Chemin de paix) avec sa sainteté le dalaï-lama. Au sommaire de cet
ouvrage : La question clé -
« et pour vous, qui suis-je ? » -
Connaissance de soi et amitié
- Que sont les
Evangiles ? - la vie de Jésus -
le royaume du pardon - Jésus et le christianisme -
la conversion - l’esprit
- la méditation -
le labyrinthe - les stades de la relation - |
jÉsus – questions primordiales |
Ernest-Marie laperrousaz |
Edition
Edimaf |
2002 |
L’auteur professeur à la Sorbonne
a été pensionnaire de l’école biblique de Jérusalem et a participé aux
fouilles de Qumrân. Il présente ici des éléments
documentaires et non théologiques sur Jésus. A-t-il existé ? Qui était-il ?
Zélote ? Essénien ? Révolutionnaire ? Prophète ? Messie ? Dieu ? Il parle de
la « Cène » et de sa mort. Il fut un temps, pas très
lointain, où il était de bon ton, par prudence, de contester l’existence réelle
des fondateurs antiques des mouvements religieux ou non. Maintenant, avec le
développement, l’approfondissement et l’affinement de notre connaissance de
l’histoire antique du bassin oriental de la Méditerranée, qui oserait
contester l’existence réelle de personnages tels que Socrate, Platon,
Aristote ou Jésus, et par l’apport récent des techniques archéologiques, le
Maître de Justice qui fonda la communauté essénienne de Qumran vers l’an 100
avant notre ère. Dans ce petit livre de 70 pages,
le professeur E.M. Laperrousaz nous invite à réfléchir sur Jésus ;
a-t-il existé ? fut-il essénien ? un zélote ? un
révolutionnaire ? l’auteur présente ici quelques éléments documentaires,
il s’agit d’un travail d’historien s’efforçant d’être objectif et recherchant
si Jésus lui-même s’est considéré comme étant de nature divine ou si ses
proches l’ont considéré comme tel. Un petit ouvrage très agréable,
vite lu et qui fait réfléchir |
JUDAS ET JÉSUS – UNE LIAISON
DANGEREUSE |
Armand ABECASSIS |
Edition UN |
2001 |
L’antijudaïsme de l’église s’exprime de manière virulente
dans l’image que Jean a donnée de Judas, le « traitre » qui a livré
Jésus, faisant ainsi porter sur le peuple juif l’accusation de déicide. Mais
si Judas n’avait pas livré Jésus, que serait-il arrivé ? Le fils de Dieu
serait-il mort ? le christianisme serait-il né ? D’après les
théologiens de l’église et déjà des apôtres, le fils de Dieu devait mourir
afin d’apporter le salut au monde, mais sans Judas, ce projet divin ne se
serait jamais accompli. Reprenant
les textes des évangiles, à la lumière des écrits juifs et hébreux, Armand
Abecassis nous restitue, dans son époque et son espace, la véritable histoire
de Judas et révèle une complicité privilégiée entre le Maître et l’apôtre
maudit ; à l’instar d’un autre « judah », qui vendit son frère
Joseph afin de le sauver des mains meurtrières de ses frères et pour qu’il
accomplisse sa destinée messianique en Egypte, Judas livra son Maître à
l’institution afin qu’il soit reconnu en tant que Messie. Ce
fut un échec, Jésus fut crucifié et Judas mourut tragiquement, le même jour.
A la vie, à la mort, tel était le lien unissant l’apôtre véritable à son
Maître, à son rabbi, Judas fut bien le disciple préféré, le seul parmi les
apôtres à ne pas douter que Jésus fut réellement le sauveur universel. Une
réhabilitation fascinante de l’apôtre Judas, maudit par l’église depuis plus
de 2000 ans. Au
sommaire de cet ouvrage : Judah dans la Torah
- le nom de Judah le fils
préféré - Jacob et Jésus -
la vente de Joseph par Judah
- La loi du rachat -
la sauveur-sauvé - le mérite de Judah -
exclusion et détournement
- l’universel et le
personnel - Jésus et Joseph -
Judas dans les évangiles
- des zélotes disciples de
Jésus - douze apôtres, quatre zélotes -
Juda ou Jean ? - le politique et le religieux -
Pierre et Jésus - Jean le Baptiste -
Jésus à Jérusalem - les interrogatoires et la question
décisive - la pluralité des
judaïsmes - le dernier repas -
livrer n’est pas trahir - le pain et le vin -
quel baiser et pourquoi ?
-- un traitre qui
communie - le jugement de Jésus -
Le temple dans l’homme - la question de l’identité - |
judas – DE l’Évangile à l’holocauste |
P.E. dauzat |
Edition BAYARD |
2006 |
On nous annonce le retour de
Judas, vingt siècles plus tard. On aurait même découvert son évangile au
Caire, sous la forme d’un papyrus de soixante-deux feuillets en dialecte
copte… Mais Judas avait-il disparu ? Il semblerait qu’il n’en ait jamais fini
de revenir. Qu’il soit ce fantôme de notre haine, de notre culpabilité aussi.
Pierre-Emmanuel Dauzat
nous entraîne dans une formidable enquête historiographique, théologique et
littéraire, aux origines du christianisme, et à travers toute l’Europe.
Personne avant lui n’avait réuni et étudié autant de documents, de sources,
de preuves de l’existence de Judas parmi nous. Depuis les rares occurrences
du Nouveau Testament, en passant par l’abondante littérature patristique ou apocryphe,
jusqu’aux Judas russes ou yiddish ou orientaux. On ne saurait oublier Judas.
Légendes ou mythes de toutes sortes ont inscrit le traître suicidaire du
Christ au cœur même le plus obscur de notre culture. Héros malgré lui de
notre haine la plus tenace. Il apparaît en chaque coupable mais aussi en
chaque innocent condamné, exclu ou bouc émissaire.
|
8 K
KELEN - PARLEZ-MOI JE VOUS PRIE DU ROYAUME DES CIEUX |
Jacqueline Kelen |
Edition François Bourin |
2013 |
« Ils croient en l’avenir, j’ai foi en la vie éternelle, ils se disent humanistes, solidaires, citoyens, j’espère ne pas démériter de l’image de Dieu. Ils invoquent des valeurs, j’ai soif de vérité, ils veulent l’amour de soi, j’aime la discrétion et l’effacement propres aux mystiques, ils attendent les vacances, et moi j’attend la Parousie » A trop se vouloir de leur temps, bien des chrétiens ne se soucient plus que de choses matérielles et temporelles, négligeant la vie spirituelle. Ils réduisent trop souvent la religion à une morale consensuelle, à des dogmes plus ou moins acceptés et quelquefois contestés, ils pensent que le clergé ne sert à rien, mais ils sont contents de l’avoir, leur pratique religieuse est minimale et sans l’avouer la tradition chrétienne leur sert de thérapie parmi d’autres. Le message transcendant du Christ a été dénaturé et affadi, déplore Jacqueline Kelen, dès lors, que faire pour que le christianisme dans un monde matérialiste et largement athée, affirme sa verticalité, sa transcendance, et redonne envie aux chrétiens d’explorer leur intériorité et surtout le message de Jésus afin qu’ils renouent avec sa dimension mystique ? Au sujet de l’intériorité J. Kelen écrit : « L’intériorité ressemble à l’amande ou à la noix que le chercheur découvre et savoure après en avoir brisé les écorces successives et en avoir ôté la peau. Révélant le lien d’intimité entre l’homme et Dieu, elle désigne la qualité et l’intensité d’une vie spirituelle. Si elle fait défaut, celui qui se dit chrétien se contente des formes extérieures de la religion, d’une pratique conventionnelle et d’une docilité qui oblitère toute expérience vivante, le formalisme ou le moralisme tiennent alors lieu de transformation personnelle. Jésus rappelle en permanence la distinction entre l’extériorité et l’intériorité, entre la lettre et l’esprit, entre l’apparence mensongère et la vérité immuable, entre les simagrées et la piété. « Le royaume est à l’intérieur », assure t-il, autant dire qu’il est en tout lieu et que nul ne peut s’en saisir, nul ne peut s’en prévaloir. Par cette parole révolutionnaire,
révoltante pour beaucoup, Jésus fait trembler les structures établies, les
pouvoirs que s’arrogent les Eglises, et indique la voie intérieure de salut
offerte à chacun, pour peu qu’on veuille adhérer, car malheureusement le
monde moderne non seulement désacralise de partout mais aussi combat le Beau,
le Bien et la spiritualité. On refait 1789 mais avec des outils idéologiques,
ainsi les athées et les libres penseurs s’en donnent-ils à cœur joie dans la
démolition. Avec l’institution des ordres monastiques chrétiens, on pourrait croire à une spéculation : les moines prient, les séculiers agissent. D’un coté il y a ceux qui gardent le silence, font oraison, se vouent à la contemplation, et de l’autre ceux qui, aux prises avec le monde, s’empressent auprès de leurs frères, or, c’est bien dans la même personne que s’accordent les deux dimensions de la vie spirituelle : l’action se médite, s’éclaire et se nourrit à la lumière de Dieu, et l’intériorité rayonne et porte des fruits dans le monde. » Au sommaire de cet ouvrage : Un léger décalage - les
masques de l’athéisme - les quatre grandes tentations - Propositions
pressantes - L’étude - l’intériorité - la quête mystique - la mission des
laïcs - les ailes de l’aurore – Les livres de Jacqueline Kelen
sont au chapitre 10 K - |
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