Chapitre 4 M
- Z (René Guenon) |
4 M
mÉlanges |
René
GUÉNON |
Edition
Gallimard |
2001 |
||
Et n’y a-t-il en réalité qu’un Principe
unique de toutes choses? Si l’on envisage l’Univers total, il est bien
évident qu’il contient toutes choses, car toutes les parties sont contenues
dans le Tout; d’autre part, le Tout est nécessairement illimité, car, s’il
avait une limite, ce qui serait au-delà de cette limite ne serait pas compris
dans le Tout, et cette supposition est absurde. Ce qui n’a pas de limite peut
être appelé l’Infini, et, comme il contient tout, cet Infini est le principe
de toutes choses. D’ailleurs, l’Infini est nécessairement un, car deux
Infinis qui ne seraient pas identiques s’excluraient l’un l’autre; il résulte
donc de là qu’il n’y a qu’un Principe unique de toutes choses, et ce Principe
est le Parfait, car l’Infini ne peut être tel que s’il est le Parfait. »
Le
rapport du Non-Etre à l’Etre est alors le rapport du non-manifesté au
manifesté, et l’on peut dire que le non-manifesté est supérieur au manifesté
dont il est le principe, puisqu’il contient en puissance tout le manifesté,
plus ce qui n’est pas, n’a jamais été et ne sera jamais manifesté. En même
temps, on voit qu’il est impossible de parler ici d’une distinction réelle,
puisque le manifesté est contenu en principe dans le non-manifesté;
cependant, nous ne pouvons pas concevoir le non-manifesté directement, mais
seulement à travers le manifesté; cette distinction existe donc pour nous,
mais elle n’existe que pour nous. » Il en est de même pour tous les aspects
de la Dualité. |
4 O
orient et occident |
René GUÉNON |
Edition de la Maisnie |
1987 |
Selon R. Guénon, l’Occident devra revenir à des valeurs traditionnelles s’il veut empêcher la dissolution qui le menace. L’Orient pourrait être le support d’un retour vers ces valeurs mais cela ne se fera pas sans difficulté. R. Guénon énumère les écueils à
éviter. Extrait
du livre : ‘’ On ne peut qu’être
frappé à première vue de la disproportion des deux ensembles qui constituent
respectivement ce que nous appelons l’Orient et l’Occident : s’il y a
opposition entre eux, il ne peut y avoir vraiment équivalence ni même
symétrie entre les deux termes de cette opposition. Il y a à cet égard une
différence comparable à celle qui existe géographiquement entre l’Asie et
l’Europe, la seconde n’apparaissant que comme un simple prolongement de la
première ; de même, la situation vraie de l’Occident par rapport à
l’Orient n’est au fond que celle d’un rameau détaché du tronc. Si l’on voulait figurer
schématiquement la divergence dont nous parlons, il ne faudrait donc pas
tracer deux lignes allant en s’écartant de part et d’autre d’un axe, mais
l’Orient devrait être représenté comme l’axe lui-même et l’Occident par une
ligne partant de cet axe et s’en éloignant à la façon d’un rameau qui se
sépare du tronc, ainsi que nous le disions précédemment. Ce symbole serait
d’autant plus juste que, au fond, depuis les temps dits historiques tout au
moins, l’Occident n’a jamais vécu intellectuellement, dans la mesure où il a
eu une intellectualité, que d’emprunts faits à l’Orient, directement ou
indirectement. La civilisation grecque elle-même est bien loin d’avoir eu
cette originalité que se plaisent à proclamer ceux qui sont incapables de
voir rien au-delà, et qui iraient volontiers jusqu’à prétendre que les Grecs
se sont calomniés lorsqu’il leur est arrivé de reconnaître ce qu’ils devaient
à l’Égypte, à la Phénicie, à la Chaldée, à la Perse et même à l’Inde Dans un rapprochement avec l'Orient,
l'Occident a tout à gagner ; si l'Orient y a aussi quelque intérêt, ce
n'est point un intérêt du même ordre, ni d'une importance comparable, et cela
ne suffirait pas à justifier la moindre concession sur les choses
essentielles ; d'ailleurs, rien ne saurait primer les droits de la
vérité. Montrer à l'Occident ses défauts, ses erreurs et ses insuffisances,
ce n'est point lui témoigner de l'hostilité, bien au contraire, puisque c'est
la seule façon de remédier au mal dont il souffre, et dont il peut mourir
s'il ne se ressaisit à temps. La tâche est ardue, certes, et non exempte de
désagréments ; mais peu importe, si l'on est convaincu qu'elle est
nécessaire ; que quelques-uns comprennent qu'elle l'est vraiment, c'est
tout ce que nous souhaitons’’ |
4 P
PARIS – LE CAIRE - Correspondance entre René Guénon et Louis Cattiaux de 1947 à 1950 |
R. D’Oultremont |
Edition
Le Miroir D’Isis |
2011 |
Pour la première fois, grâce au concours et à l’aimable autorisation de sidi Abd-el-Yahia, fils de René Guénon, voici enfin réunie la correspondance entre René Guénon (1886-1951) et Louis Cattiaux (1904-1953). Cet
échange de lettres est concentré sur un laps de temps très court, du 17
novembre 1947 au 10 octobre 1950 ; le contexte est celui de l’après guerre : le matérialisme, l’athéisme, le
capitalisme et ses valeurs, envahissent le domaine des idées. René Guénon publie Le règne de la quantité et les signes des temps en 1945 ; au même moment Louis Cattiaux, auteur du « Message retrouvé », écrit : « Le monde préfère la quantité à la qualité, mais Dieu préfère la qualité à la quantité ». Pour ces deux chercheurs de Dieu, chacun à sa manière, le nouveau monde qui émerge amorce un virage qui le détourne irrémédiablement de la Tradition Primordiale qui est au centre de leur recherche. Tant Guénon au Caire, que Cattiaux à Paris, se sentent isolés et incompris dans ce monde où règne en maître la science profane. Dans
leur correspondance ils tentent de définir comme il convient, les notions d’alchimie,
de philosophie, de yoga, de religion, d’initiation etc. Ils échangent sur le
Tao, le Coran, la valeur des traductions, les étymologies, sur le Christ ou
le Krist… Guénon
et Cattiaux dérangent, bousculent, chacun à sa manière, ils ne sont pas facile
à lire mais ne mâchent pas leurs mots. Ensemble ils parlent de Chacornac (1884-1964)
écrivain et éditeur, du Dr Rouhier, du vicomte Ludovic de Gaigneron, rédacteur de la revue « le
bélier » et qui sera au cœur de l’affaire Dreyfus. En 1948, le Père Régamey s’intéresse aux théories de l’Art de Guénon, le Père Danielou aux écrits de Guénon sur l’Inde, le Père Bruckberger, prêtre dominicain, rédacteur de la revue thomiste, rédige en 1937 une thèse sur la Métaphysique de Guénon. Guénon et Cattiaux parlent également de Michel Ivanoff, qui deviendra le fameux et prolifique « Aïvanhov - 1900-1986 », sans oublier, bien sur Lanza del Vasto (1901-1981), ami de Cattiaux et disciple de Gandhi. Alors quel sens peut-on trouver à cette correspondance, qui reflète en partie les préoccupations des esprits de l’époque ? Pour Louis Cattiaux un des buts était qu’il souhaité avoir une introduction de Guénon pour son ouvrage, en contre partie il lui apportait des éléments de réflexions sur la genèse de son ouvrage. Finalement Guénon ne pourra écrire cette introduction, mais les échanges de lettres prouvent que René Guénon aimait ces échanges, tout en se détachant de plus en plus de ce monde. |
politica
hermetica n° 16 |
par Divers Auteurs |
Edition L’ÂGE D’HOMME |
2002 |
René GUENON
(1886 – 1951) – Vingt ouvrages publiés entre 1921 et 1965 et régulièrement
réédités témoignent de la portée d’une œuvre devenu emblème de l’anti
modernité. Son influence s’est répandue sur les deux rives de l’Atlantique
puis, plus tardivement, dans l’ensemble du monde musulman. René Guénon voulut témoigner de la
tradition éternelle et universelle, conservée en Orient dans l’Inde
Védantique en particulier, pour servir de modèle à l’Occident dévoyé. Ses
écrits s’adressaient à une élite capable de discerner les traces de cette
tradition éparses dans la symbolique religieuse ou dans la Franc-Maçonnerie
considéré par lui comme la dernière initiation régulière de l’Occident. La
théorisation de cette approche permettait de saisir la vraie nature de l’ésotérisme. Deux communications ont abordé la
question fondamentale du statut et de la fonction du texte écrit. Enfin la
place du bouddhisme dans son œuvre et l’enseignement à tirer de sa vision du
Moyen Âge ont mis en relief les articulations et les points de rupture entre
les deux attitudes, critique et engagée.
|
prÉsence
de renÉ guÉnon – 2
TOMes- |
Jean tourniac |
Edition SOLEIL NATAL |
1993 |
2 volumes par Jean Tourniac, sur la présence invisible mais réelle de René Guénon dans l’œuvre et la métaphysique de la Franc-maçonnerie et de la chevalerie templière moderne. Le 1er tome est consacré à l’œuvre
et l’univers rituel, le second parle de la maçonnerie templière et de son
message traditionnel. Je crois qu’il est important ici de faire la distinction
entre la Tradition (écrite avec un « T » majuscule) et l’expression
« Tradition Primordiale » même si cette distinction n’est pas toujours
très clairement formulée chez Guénon. Pour le dire simplement, la Tradition
est l’essence de toutes les grandes traditions religieuses de l’humanité, ce
qui en fait un concept universel – c’est à mon sens le « génie » de
Guénon – puisqu’il serait possible de retrouver cette essence, autrement dit
le noyau spirituel de l’humanité, dans le corps substantiel des autres
religions. Dès lors, l’homme traditionnel, dans le sens guénonien du terme,
est en quelque sorte l’homme qui a creusé sa propre religion jusqu’à y découvrir
la sève première, la lumière originelle, qui est partout la même. Ce que
Frithjof Schuon appellera « l’unité transcendante des religions ». Cette Tradition est « réinventée » en fonction
des lieux et des époques où vivent les hommes ; elle est réinventée,
bien sûr, dans la façon dont les hommes l’appréhendent, et en témoignent dans
leur vécu, mais demeure immobile au regard de la roue du temps qui tourne.
L’expression « Tradition Primordiale » me semble plus problématique
dans la mesure où elle permet à Guénon de resituer, tout du moins tenter de le faire, cette tradition dans le cours de
l’histoire : il existerait donc une souche primordiale de laquelle
partiraient les différentes branches religieuses au cours de l’humanité. Avec
un début, l’hindouisme, et une fin, l’islam, soit un processus linéaire,
voire téléologique, qui expliquerait les choses à partir de leur point
d’arrivée, une forme d’évolutionnisme religieux tout de même étonnant de la
part de Guénon. Ce n’est d’ailleurs pas le sujet sur lequel il est le plus à
l’aise. L’impact de l’œuvre de Guénon épouse les formes de sa
réception et l’on peut dire à ce sujet que l’auteur de La Crise du monde
moderne a réussi un tour de force : être lu par peu de personnes
mais être lu et donc relu de façon régulière au fil des générations qui
passent. Cela prouve deux choses qui sont intimement liées : la lecture
de Guénon provoque, et c’est encore le cas aujourd’hui, une sorte de secousse
qui prend à revers tous les préjugés qui fondent notre existence « moderne ».
Dès lors, et c’est le deuxième point, cette lecture marquante laisse une
empreinte profonde chez des personnes qui vont s’en faire par la suite les
passeurs privilégiés autour d’eux. Ainsi s’organise une réception qui trace son sillon dans
le champ intellectuel et qui se renouvelle en fonction des générations prises
en compte. C’est pourquoi, n’en déplaise aux « guénolâtres » qui
veulent enfermer l’œuvre dans son écrin originel, on retrouve la référence à
Guénon dans des milieux aussi différents que ceux des spiritualités
alternatives, des pratiques contre-culturelles, des traditions religieuses et
des engagements alter politiques, |
propos
sur renÉ guÉnon |
Jean tourniac |
Edition
derVy |
1973 |
L’auteur nous invite à voyager avec René Guénon, son œuvre, les rapports avec le christianisme et la Franc-maçonnerie. Les promenades rituelles, et ses explications sur l’exotérisme et l’ésotérisme. Des réflexions guénonienne
qui serviront de base de réflexion et
de méditation. Guénon
a toujours réfuté l’entreprise personnelle pour mieux se fixer dans la pensée
universelle : « Étant absolument indépendant de tout ce qui n’est
pas la vérité pure et désintéressée, et bien décidé à le demeurer, nous nous
proposons simplement de dire les choses telles qu’elles sont. » Cet
artifice rhétorique place d’emblée son auteur dans une posture
gnostique : il se présente comme le témoin d’une tradition primordiale
et déclare, à partir de ce lieu mythique, son étrangeté au pouvoir politique ou,
de façon plus souterraine, sa volonté d’en informer la réalité subtile.
Guénon a été profondément marqué par le milieu occultiste dans lequel il a
forgé ses premières armes conceptuelles au cours de la période 1906-1914.
Deux éléments essentiels à cette culture transparaissent tout le long de son
cheminement : une forme de connaissance et un mode de sociabilité. Son
premier article, publié en 1909 dans La Gnose, contient en toutes
lettres le cœur de son projet : « Il ne peut rien y avoir qui n’ait
un principe. » Et la remontée vers ce principe unique, identifié à
l’« Esprit universel », suppose une connaissance salvatrice,
c’est-à-dire une gnose qui permet de s’affranchir des conditions (limitées)
de l’existence. Guénon ne se détournera jamais de cette intuition fondatrice.
L’exposé aux contours occultisants laisse peu à peu la place à un discours
construit autour de deux axiomes complémentaires. La gnose bientôt renommée «
métaphysique » n’est pas un système qui se fonde sur la raison, comme la
science ou la philosophie, mais une connaissance qui se reflète dans
l’« intellect pur ». Elle est par conséquent une expérience de
l’être, en somme une initiation, dont le procès de vérification dépend
uniquement du témoignage individuel : « Se connaître revient à se
retrouver dans l’entière vérité de son être personnel il y a rencontre, puis union de soi avec
soi. » Cette foi inextinguible en son savoir est le lieu d’où parle
Guénon, son instance de légitimité. Par nature invérifiable, elle place son
détenteur dans la position de l’élu et se concrétise dans le rappel des
vérités premières d’une part, et le témoignage de sa propre vérité d’autre
part. Cette
volonté de connaissance s’accompagne, chez lui, d’un fort attachement aux
modes de sociabilité occultiste. D’abord, il se présente comme le
porte-parole, le révélateur en quelque sorte, d’une vérité cachée d’origine
non humaine – traduite sous l’expression « tradition primordiale ».
Cette posture n’est pas nouvelle ; elle caractérise les écrivains
occultistes qui s’inventent une filiation légendaire et revendiquent le
caractère visionnaire de leurs écrits. Ensuite, il partage le rêve (très
occultiste) de produire une synthèse universelle qui serait capable de relier
tous les plans de l’univers dans une même unité de sens. Son attitude
hautaine, parfois dédaigneuse, renvoie à la certitude de l’initié qui a percé
les arcanes de la connaissance pour retrouver l’harmonie perdue. À
partir des années 1920, l’auteur de La crise du monde moderne
s’éloigne de son port d’attache occultiste au fur et à mesure que sa
notoriété croît sur la scène intellectuelle. L’amateur des doctrines secrètes
disparaît sous l’identité plus respectable de l’essayiste politique et du
spécialiste de l’hindouisme. Pourtant, Guénon ne se coupe jamais complètement
d’une culture qui continue à irriguer son mode de pensée. D’une part, il
publie certains de ses ouvrages dans des maisons d’édition confidentielles
afin de toucher un public féru d’ésotérisme. D’autre part, il tisse des liens
avec de nombreux acteurs du monde occultiste et n’hésite pas à collaborer
avec des revues dont le tirage ne dépasse pas parfois la centaine
d’exemplaires. En
vérité, Guénon se pense et se voit davantage comme un témoin gnostique que
comme un intellectuel engagé. Outre l’importance de l’imaginaire occultiste,
il s’agit de promouvoir un nouveau mode de connaissance, non plus basée sur
la cognition rationnelle de la philosophie, mais sur l’« intuition
intellectuelle » de la gnose. Se joue ici toute la question de sa légitimité.
En effet, l’assise du gnostique et, plus largement, celle de l’intellectuel
ésotérique dépend moins de sa production écrite ou de son discours
prescripteur que de l’expérience dont il se veut le témoin privilégié. Son
rapport au politique suit une pente similaire : contourner le lieu du
pouvoir pour mieux en redéfinir les principes constitutifs. En somme,
remonter à la source du principe et prononcer la vérité de l’être, non plus
individuel, mais collectif. A priori, le chemin proposé par Guénon vise avant tout
l’éveil intellectuel (gnostique) de ses lecteurs/disciples. Dès lors, la
question du politique n’arrive pas en premier. Mieux, le positionnement
affiché se situe toujours en dehors ou au-dessus du politique. L’auteur d’Orient
et Occident rappelle à plusieurs reprises qu’il ne souhaite, en aucun
cas, participer aux joutes partisanes et se méfie tout particulièrement des
récupérations idéologiques. « Aucune tendance politique existant dans
l’Europe actuelle ne peut valablement se recommander de l’autorité d’idées ou
de doctrines traditionnelles, les principes faisant également défaut
partout » prévient-il. Cette mise en garde traduit en réalité une autre
approche du politique : celle qui met le Spirituel au-dessus du
Temporel. Et peut se décliner sous trois angles successifs : une grille
d’analyse, un mode opératif et une projection idéelle. Pour
Guénon, le pouvoir politique tire sa légitimité de l’autorité spirituelle
dans la mesure où sa fonction première réside dans la conformation de l’ordre
social avec les plans de la Providence. Cette lecture Théo politique, proche
de la pensée de saint Thomas d’Aquin, reçoit toutefois des prolongements plus
« hétérodoxes ». En premier lieu, ce n’est pas le modèle de la
chrétienté médiévale qui est privilégié, mais celui – beaucoup plus inattendu
pour l’époque – du régime des castes hindou. Au-delà des parallèles observés
entre les deux sociétés traditionnelles, Guénon promeut un système
très largement idéalisé dans lequel la caste sacerdotale incarne la « connaissance
transcendante et “suprême” » et irrigue l’ensemble du corps social de
son influence spirituelle. En
second lieu, la rupture entre le pouvoir temporel et l’autorité spirituelle
devient la clé explicative de toute l’histoire de l’humanité. Ainsi, le
magistère des Brahmanes (prêtres) laisse la place au règne des Ksatriyas
(guerriers), ce qui se concrétisent en Occident par la révolte de
Philippe le Bel contre le pape Boniface VIII et la disparition de l’Ordre du
Temple (1314). Puis, la « descente » s’accélère avec l’emprise des
marchands (Vaishyas) sur le monde et, bientôt, l’avènement du
« bolchevisme » avec la dictature de la multitude (Sûdras).
Cette inversion complète des castes se traduit également par une baisse
d’intensité progressive de la spiritualité et débouche sur une critique
radicale de tous les éléments constitutifs du monde moderne : progrès,
démocratie, raison, individualisme, etc. Processus d’autant plus inéluctable
qu’il s’inscrit dans une conception du temps marqué par l’épuisement des possibilités,
et une histoire hantée par la fin du monde. En
dépit de ce diagnostic très sombre, Guénon n’apparaît jamais comme un
intellectuel dégagé des contingences terrestres. Au contraire, il continue à
œuvrer dans le sens d’une restauration traditionnelle. Et élabore, à cette
fin, un programme d’action métapolitique qui repose sur deux piliers :
une conception occulte du pouvoir et la constitution d’une élite
intellectuelle. René Guénon définit l’espace politique comme un vaste champ
psychique dans lequel il est possible d’agir sur l’opinion publique grâce à
l’influence de courants d’idées. Ainsi, la démocratie moderne ne serait
qu’une sorte de religion laïque portée par de « fausses élites » et
soutenue par la vénération de « grandes idoles » :
« Progrès », « Justice », « Égalité », etc. Par
conséquent, la réalité du pouvoir réside toujours dans les coulisses de
l’histoire, là où les groupes d’initiés se livrent une lutte permanente. Cette
foi gnostique trouve naturellement son aboutissement dans une projection
idéalisée de la civilisation traditionnelle. Si Guénon rejette toute
perspective utopique, il rêve bien d’une humanité placée sous la direction
d’une autorité spirituelle universelle dont la mission dernière consisterait
à déchirer l’enveloppe du temps pour se fondre dans l’unité primordiale (âge
d’or). Son propos n’est pas sans rappeler la pensée de Joseph de Maistre qui
décrit, sous couvert d’une défense absolue de l’infaillibilité pontificale,
la vision d’une nouvelle Europe unifiée sous l’égide d’un « Pasteur
commun ». Ou encore les écrits de Platon qui font du « Conseil
nocturne » (assemblée de prophètes) l’intellect invisible de la cité en
charge de traduire ici-bas l’influence des dieux. L’imaginaire reste plus que
jamais celui d’une théocratie parfaite. C’est dans cette optique qu’il faut
comprendre les développements guénoniens relatifs à l’existence d’un
« centre initiatique suprême » ou à la symbolique du Roi du Monde.
Ils continuent à entretenir une forme d’ésotérisme politique –
« autorité invisible », « roi caché », etc. – à un moment
où la science positive dicte l’organisation des pouvoirs. En
définitive, l’attitude de Guénon à l’égard du politique reste
ambivalente : d’un côté, il y a la volonté de se situer en dehors ou
au-dessus des luttes temporelles et, de l’autre, la nécessité d’ordonner le
pouvoir politique autour de la connaissance transcendante. Avec en toile de
fond la critique d’un monde moderne jugé inapte à la chose spirituelle et,
donc, illégitime au regard de ses fins dernières. Ce positionnement hybride
tient en grande partie à la posture du gnostique, à savoir celle d’un clerc
qui parle au nom des « valeurs éternelles et désintéressées » sans
se soucier, toujours, des problèmes du temps présent. Est-ce pour autant un
intellectuel désengagé ? En réalité, c’est surtout la forme de
l’engagement qui revêt des atours spécifiques. |
psychologie |
Introduction, notes et choix des
Illustrations par A. GROSSATO |
Edition Arché |
2001 |
Ouvrage posthume de R. Guénon ou l’auteur
décrit les composants essentiels de la psychologie humaine. R. Guénon y
consacre des pages extraordinaires à l’art de la mémoire et à l’imagination
créatrice. La
publication d'un livre inédit de René Guénon l'année du cinquantenaire de la
disparition du célèbre métaphysicien est sans doute un événement. Même si
l'éditeur prend les précautions qu'imposent à la fois le professionnalisme et
la rigueur scientifique, très probablement, ce livre doit être attribué à
René Guénon. Mais avant
d'en venir à Guénon et à ce livre étonnant, nous voudrions citer Alessandro
Grossato qui rappelle dans son introduction, avec justesse, les particularismes du monde de la
Tradition, à même de maintenir caché des doctrines entières, ou les aspects
essentiels de celles-ci, les préservant ainsi tant de l'instituteur,
fusse-t-il universitaire, que du curé : "Ce n'est d'ailleurs pas
l'unique cas incroyable, ni même le plus persistant, de survivance cachée -
aux marges de l'histoire communément connue - culturellement significatives,
lesquelles des siècles durant réussissent à maintenir en leur sein un reflet
de ces rares expériences intellectuelles et spirituelles originairement liées
à des figures extraordinaires. En réalité, le phénomène de la survivance en
des groupes extrêmement fermés, ou parfois même dans de seuls noyaux
familiaux, de croyances et doctrines particulières, est beaucoup plus vaste
et, dirions-nous, même plus généralisé que ce qu'on pourrait croire, si nous
considérons en particulier tant la survivance secrète de formes hérétiques
persécutées que la conservation de la
foi des pères après les conversions imposées par l'autorité politique ou
religieuse, ou en tout cas dictées par diverses formes d'opportunismes [...].
C'est certainement l'un des aspects les plus gravement méconnus d'une
histoire hermétique d'ensemble et vaste
Il en vient
tout naturellement à l'Art de la mémoire et à l'imagination créatrice,
piliers de la Tradition hermétique et de toute magie véritable, pensons à
Giordano Bruno. Est-ce un hasard si les trois derniers chapitres de ce livre
sont consacrés dans l'ordre, au beau et à l'art, à la volonté, et enfin à la
liberté, indiquant ainsi les puissances essentielles, à la fois initiatrices
et finales, de la Voie ? Si les propos de René Guénon restent dans le cadre
de son choix philosophique, le lecteur attentif reconnaîtra nombre
d'indications qui révèlent le métaphysicien et l'homme de Tradition. Extrait
: "Quant à une prétendue opposition entre notre liberté et la bonté de
Dieu, elle ne relève que de l'ordre moral et sentimental et elle n'a
métaphysiquement aucun sens. Toutes ces difficultés ne sont en somme que le
résultat d'une confusion entre le point de vue métaphysique et le point de
vue théologique, confusion dont il y a d'ailleurs d'autres exemples, et plus
généralement, toutes les difficultés relatives à la liberté viennent, comme
pour beaucoup d'autres questions, uniquement à ce que ces questions sont mal
posées.
|
4 Q
que
vous a apportÉ renÉ guÉnon ? |
D. gattegno & Th. JOLIF |
Edition Dualpha |
2002 |
Des écrivains et des philosophes
sont interrogés sur cette question et chacun d’y répondre à sa façon.
Instructif car chacun dit presque la même chose mais différemment et sous des
angles inattendus qui font réfléchir. Y trouvera-t-on les inépuisables
considérations sur les toujours mêmes choses ? Eh bien, à dire vrai, pas tout
à fait les mêmes. Parce que la question posée invite à s’épuiser soi-même,
elle incite à ne pas rabâcher ce qui a été déjà dit et redit. Charge aux
collaborateurs de ne pas se laisser aller, tout doucettement, à passer à côté
de la question… Certains ont accepté de jouer le
jeu ; d’autres n’y ont mis que le bout du doigt ; enfin, de troisièmes n’ont
pas exactement osé s’aventurer – ce qui n’en constitue pas moins une réponse…
C’était une gageure, du reste ; en effet, la mentalité moderne force à ce
que, au lieu de parler, en toute simplicité, tout un chacun ne fasse plus que
répéter et, de préférence, en se contentant de ce que d’autres ont déjà pu
avancer, en sorte de ne pas trop se « compromettre ». C’est
s’exposer courageusement que de faire le point sur soi-même, avec sincérité
et avec cette œuvre en regard… Nul qui l’a lue, sauf à s’être enfui à toutes
jambes dès les premières lignes, nul qui l’a lue n’a continué à suivre sa
voie de la même démarche ; que cela ait pu lui plaire ou lui déplaire, nul ne
saurait prétendre en être revenu indemne. Que l’âme en fût blessée ou le cœur
ragaillardi, l’exercice de la pensée de chacun n’a pu qu’en être durablement
impressionné. Les collaborateurs à cet ouvrage: Luc-Olivier d’Algange, Philippe Barthelet, Christian
Bouchet, André Coyné, Yves Daoudal, Bruno Favrit, Pascal Gambirasio d’Asseux,
David Gattegno, Michel Gaudard de Soulages, Georges Gondinet, Arnaud
Guyot-Jeannin, Thierry Jolif, Christophe Levalois, Jean-Paul Lippi, Frédéric
Luz, Michel, Jean Parvulesco, Patrick Rivière, Luc Saint-Étienne, Alain
Santacreu. |
4 R
rÉflexions
d’un chrÉtien sur la franc-maçonnerie |
Denys roman |
Editions TRADITIONNELLES |
1995 |
« La Maçonnerie elle-même a-t-elle
une origine unique, ou n’a-t-elle pas plutôt recueilli, dès le Moyen Âge,
l’héritage de multiples organisations antérieures ? »
|
renÉ
guÉnon |
|
Le Cercle de Lumière |
1993 |
Colloque du
centenaire Domus Medica, avec des interventions de Jean Borella, J.P. Schnetzler, J.
Tourniac, J. Biès etc… Des articles qui
contribuent à une meilleure connaissance de René Guénon. |
renÉ
guÉnon |
|
ARCADIA |
1998 |
Deux gros cahiers – nombreux
articles sur sa vie, son œuvre et son implication dans la vie maçonnique et
dans son enseignement de la métaphysique. |
renÉ
guÉnon |
Paul serant |
Edition LA COLOMBE |
1953 |
||
Puis le corps d’Abd el Wahed Yahia - c’était le nom
musulman de Guénon - a traversé toute la ville pour être conduit d’abord à la
mosquée Sayidna Hussein, ensuite au cimetière de Darassa. C’était un cortège
modeste, réduit à la famille et à quelques amis. (…) J’ai gravi ce matin la
colline de Mokatan, pour aller visiter la tombe de celui qui fut mon
compatriote, quoique sa rupture avec l’Occident eût été farouche,
irréductible. Entre les tombeaux des Califes et la Citadelle, la nécropole
déroule ses quartiers funéraires, où l’on circule par des ruelles
poussiéreuses. Quelques coupoles et quelques minarets jalonnent cette
multitude de maisonnettes blanches et grises, dont chacune est une maison des
morts. On croirait une ville abandonnée ou frappée de quelque fléau. J’ai
manqué me perdre dans le dédale des tombes. Et puis, l’une des petites
maisons vides m’a ouvert sa porte et ses fenêtres à volets de bois. C’était
le caveau de la famille Mohammed Ibrahim, la belle-famille de René
Guénon : une salle étroite et nue, à laquelle deux pierres tombales
donnent un air de chapelle. Sur le sol, au milieu du dallage, se découpe une
trappe, fermée par un plancher : c’est l’entrée du caveau proprement
dit, où René Guénon repose depuis cette semaine, auprès de la famille qu’il a
élue. Je songe au destin qui s’achève là, et qui était parti,
voilà soixante-trois ans, du cœur de la France. J’évoque ce Français des
rives de la Loire - il était né à Blois - et des rives de la Seine, puisque
son dernier domicile parisien fut dans l’île Saint-Louis. Quand s’est-il
converti à l’islam ? Au Maroc, me dit-on, avant qu’il n’arrivât en
Egypte il y a vingt ans. (…) Il avait dit dans la journée du 7 janvier, à sa
femme, la douce Fatma : " Je sens bien que c’est la fin, je vais
mourir. " Et il lui donna l’ordre que rien, désormais, ne fût changé de
place dans son cabinet. Il ajouta : " Sois sans inquiétude. Je ne
te quitterai pas. Vous ne me verrez plus. Mais je serai là, et moi je vous
verrai. " Alors maintenant, quand l’un des enfants n’est pas sage - que
ce soit la petite Khadija, aux nattes brunes, ou Leïla, la cadette, une
blonde aux yeux bleus, ou Ahmed, qui n’a pas deux ans - la mère lui
dit : " Comment oses-tu pleurer sous le regard de ton père ?
" Et l’enfant se tait en présence de l’invisible |
renÉ
GUÉNON –
approche d’un homme complexe |
Jean urcin |
Edition IVOIRE – CLAIR |
2005 |
Présenter en quelques mots la vie
et l’œuvre de René Guénon est chose impossible : polémiste,
théologien, mystique, philosophe, orientaliste… Chaque qualificatif paraît
correspondre mais aucun n’est suffisant et lui-même les eut tous rejetés en
bloc.
|
renÉ
guÉnon –
biographie & œuvres |
Divers Auteurs |
Edition LES CAHIERS DE L’HERNE N° 49 |
1985 |
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La vie d’une seule personne est
l’objet de la biographie nous dit le Petit Littré : définition
trop claire pour un spirituel. D’un côté, l’individu et ses actes constituent
aujourd’hui le dernier obstacle à l’éclatement face à la multiplication des
schémas explicatifs, de l’autre, le dépassement de l’individualité commande
la vie du spirituel : « …Ce n’est plus moi qui vit mais le Christ
qui vit en moi. » Une démarche initiatique se raconte dans les bornes du
temps et de l’espace ordinaires qui paraissent vite incohérents et
contradictoires. En même temps l’invraisemblance efface l’exemple et les
légendes dorées n’ont plus qu’une existence éphémère. Bref, la vie de René Guénon est difficile à raconter
en termes de « cursus », de journal, de roman, de notice. N’avait-il pas, de son vivant, pour
couper court aux divagations suscitées par une polémique avec la Revue
internationale des Sociétés secrètes de Mgr Juin, déclaré que si on
l’ennuyait trop avec la personnalité de René Guénon, il la supprimerait
purement et simplement. Avec une aversion pour les photographies aussi forte
que celle de Balzac, il manifesta un goût prononcé pour les
pseudonymes ; au Sphinx du roman de jeunesse repris dans la signature de
La France antimaçonnique en 1914, succédèrent les changements de noms
traditionnels : Palingénius, évêque gnostique d’Alexandrie et surtout
Abdel-Wahid-Yahia en Islam dont les initiales servirent à signer des articles
dans le Speculative Mason. La
direction de cette revue s’interrogea un moment sur l’identité de son
correspondant. Un ouvrage de référence qui développe :
|
rené
guÉnon – La
contemplation mÉtaphysique & l’expÉrience mystique |
Christophe andruzac |
Edition Dervy |
1980 |
La réalisation métaphysique : voilà le concept de base de René Guénon. C’est autour de cette phrase que l’auteur va développer son argumentation. Il développe également la différence
entre l’expérience de l’Être et l’expérience mystique entre René Guénon et St
Jean de la Croix. Au sommaire de cet ouvrage : Le point de départ de la
philosophie et ses différentes parties – Découverte de la Sagesse
métaphysique - Les vestiges du divin :
L’ordre de la manifestation - La Sagesse initiatique et
apophatique - Analyse de quelques concepts
orientaux - Découverte de la Doctrina sacra Distinction des deux voies
chrétiennes - La dogmatique comme support
initiatique - La critique de Jacques
Maritain et du cardinal Daniélou - Quelques textes de saint Thomas
d’Aquin |
RENÉ
GUÉNON et L’AVÉNEMENT DU 3e
SCEAU, SUIVI DE : LES CLÉS DES DEMEURES SPIRITUELLES DANS LES
FUTÛHÂT D’IBN ARABÎ |
CH. ANDRE GILIS |
EDITIONS TRADITIONNELLES |
1991 |
Dès 1953 Michel
Valsan notait, que la place que René Guénon fit à l’Islam dans ses études
fut, en comparaison avec celle qu’y trouve l’Hindouisme ou le Taoïsme,
assez restreinte, malgré les fréquentes références qu’il fait à la métaphysique
et à l’ésotérisme islamique. Ce livre poursuit
l’étude de la pensée de R. Guénon sur cette métaphysique islamique
et met en valeur quelques idées fortes de cet ésotérisme. Ce livre développe
les sujets suivants : Le cœur
et l’intellect L’apport
de l’Hindouisme dans l’Islam La
science des symboles La
doctrine des trois Sceaux L’inspiration
du Centre Suprême Rassembler
ce qui est épars A la suite
de ces études, est présenté les 4 clés des demeures spirituelles d’Ibn
Arabî |
renÉ
guÉnon &
l’actualitÉ de la pensÉe traditionnelle |
Un Collectif |
Edition ARCHÉ – MILAN |
1980 |
Actes du
colloque international de Cerisy – La – Salle en 1973. René Guénon (1886 –
1951) est mal vu des milieux identitaires qui n’apprécient pas sa conversion
à l’islam soufi dès 1911 sous le nom musulman d’Abd el-Wâhed Yahia, «
Serviteur de l’Unique ». Quant aux milieux contre-révolutionnaires, outre ce
tropisme oriental marqué, ils l’accusent d’être passé par la franc-maçonnerie
et certains cénacles gnostiques. Or ces attaques bien trop réductrices
éclipsent une œuvre intellectuelle majeure. « La pensée de Guénon constitue
un chapitre original, et non négligeable, de l’histoire intellectuelle Par une brillante étude, David Bisson expose
d’une manière précise et intelligible le parcours de ce penseur méconnu sans
s’arrêter à sa seule vie et à ses idées. Il s’attache aussi à saisir son
aura, directe ou non, sur ses contemporains et étudie même sa postérité
intellectuelle. L’auteur détermine trois grandes périodes
dans la vie de Guénon. De 1906 à 1920, ce sont les années de «
l’apprentissage occulte »; puis de 1921 à 1930, le temps de « la
reconnaissance intellectuelle », et, enfin, de 1931 à 1951, le moment de «
l’accomplissement doctrinale ». Cette dernière commence le 5 mars 1930 quand
Guénon part pour Le Caire sans savoir qu’il ne reviendra jamais plus en
France. L’éloignement géographique ne l’empêche pas
de suivre avec attention l’activité de ses disciples. Le chercheur rapporte
que l’homme du Caire relit toujours tous les articles paraissant dans la
revue Études Traditionnelles.
Par ailleurs, c’est un grand épistolier qui dispose d’un réseau international
de correspondants. La publication de livres, la rédaction
d’articles et de recensions ainsi que l’envoi de ses missives forment un
ensemble théorique complet. Guénon construit ainsi une œuvre entre l’unité
intellectuelle (la métaphysique) et la réalité métahistorique (la tradition).
La notion de métahistoire
est très importante, car « pour Guénon, l’histoire n’est que contrefaçon.
Elle correspond à la dernière étape d’un processus de déclin qui s’accélère
au fur et à mesure que l’humanité avance dans l’âge sombre ». En revanche, hors de ce champ profane
existe la Tradition. « Une partie essentielle de la pensée guénonienne tient
dans cette formule imaginée : d’un côté, la Tradition se déploie en de
multiples branches en fonction des conditions historiques et des aires
géographiques et, de l’autre, le monde moderne a rompu avec ses attaches
traditionnelles jusqu’à mettre en péril l’équilibre universel. D’où le remède
envisagé : se ressourcer dans la connaissance orientale afin de retrouver son
axe véritable. » Or comment faire concrètement ? Se pose ici la question de l’initiation largement
développée par l’auteur. Pour Guénon, l’initiation relève d’un groupe
rattaché à une tradition viable parce que « la tradition primordiale doit
effectivement déboucher sur une réalisation métaphysique, c’est-à-dire une
voie de ressourcement intérieur qui engage l’individu sur le chemin de la
connaissance. Les modes d’accès en Occident sont la franc-maçonnerie demeurée
opérative et non
pas sa version spéculative
et laïciste, et l’Église catholique. Mais il reconnaît que ces deux voies sont
presque fermées et invite ceux qui le souhaitent à se convertir à une
religion d’Orient, l’islam par exemple. Pour les personnes tentées par
l’hindouisme, il les invite à s’installer en Inde. René Guénon est conscient
de sa fonction de pôle intellectuel. Son « écriture comporte une part vocationnelle. Elle doit dire la métaphysique dans
une “ langue profane ”, c’est-à-dire rappeler les principes immémoriaux de la
connaissance à un monde coupé de ses racines transcendantes La présence de Guénon est plus forte encore
chez « Jean Hani, Jean Biès et Jean Borella [qui] tiennent finalement une
place particulière dans la galaxie traditionniste. Outre leur formation
universitaire, ils ont toujours cherché à concilier Guénon, le “ maître de
doctrine ”, avec son principal continuateur, Schuon, le “ maître de
spiritualité ” Ils peuvent être considérés comme les premiers intellectuels
chrétiens d’inspiration guénonienne |
renÉ
guÉnon & la
massÉnie du saint graal |
Erik sablé |
Edition LE MOULIN DE L’ETOILE |
2008 |
René Guénon avait des conceptions
très particulières sur l’ésotérisme des Templiers et l’origine de la
Rose-Croix.
|
renÉ
guÉnon &
l’archÉomètre |
Bruno HAPEL |
Edition
TRÉDANIEL |
1996 |
En 1911, les Amis de Saint-Yves rassemblent, avec bien des difficultés,
diverses notes et publient un ouvrage intitulé l’Archéomètre par Saint-Yves d’Alveydre qui se distingue surtout par son
caractère touffu. La revue La Gnose, dont le directeur n’est autre que René
Guénon (Palingénius), publie entre juillet 1910 et février 1912 une série
d’articles parue sous le titre L’Archéomètre.
On en retrouve, en effet, l’écho
dans de nombreux articles et ouvrages, notamment la Grande Triade qui est
d’une certaine façon son « testament ». Qui s’intéresse aux symboles
fondamentaux de la Science sacrée comme à la Science des lettres ne peut
rester indifférent à cette étude surprenante. |
renÉ
guÉnon & le
Centre du Monde |
Mircea a. tamas |
Edition ROSE-CROIX BOOKS |
2007 |
René Guénon a réalisé un immense travail
pour modifier la mentalité occidentale, pour ouvrir les consciences aux
vérités métaphysiques et initiatiques, pour restituer aux symboles
traditionnels leur signification originelle, pour nous donner la possibilité
non seulement de lire les textes sacrés mais de les comprendre aussi.
D’une manière conciliante, sans
fanatisme, René Guénon a « fondu » les données fondamentales essentielles des
diverses formes traditionnelles et a essayé de recomposer ensuite l’aspect
primordial. Parce que la décadence cyclique a favorisé la prédominance des
éléments sentimentaux, surtout en Occident, et considérant que l’ordre
métaphysique dépasse l’individu, René Guénon a levé la tradition au plan de
l’intellect pur. Ce n’est qu’à ce niveau suprême, de l’ordre de la
métaphysique pure, que les traditions particulières se réunissent dans
l’Unique. Il a laissé de côté les aspects bhakti et karma de la doctrine, et
plus encore, il a répudié les branches plus ou moins hétérodoxes de la
Tradition, justement pour prévenir la confusion et la pseudo-connaissance.
Comme l’a dit René Guénon, le Centre est
l’origine, la source du tout, ce qui est parfaitement illustré par le centre
d’un cercle. Il représente aussi l’image du Principe relation analogique qui
explique pourquoi tous les rites et traditions authentiques sont entièrement
organisés autour du symbolisme du centre.
Dieu, par
Son Verbe, devient Le Centre du Monde. |
renÉ
guÉnon & le
rite Écossais rectifiÉ |
Jean-Marc vivenza |
Edition DU SIMORGH |
2007 |
On sait la profonde et durable
incompréhension de René Guénon (1886 – 1951) envers la pensée de Martinès de
Pasqually (1710 – 1774) et les pratiques observées par l’Ordre des Chevaliers
Maçons Élus Coëns de l’Univers, sa significative réserve s’agissant de la
théosophie de Louis-Claude de Saint Martin (1743 – 1803), et ses vives
critiques à l’égard de Jean-Baptiste Willermoz (1730 – 1824) et le Rite
Écossais Rectifié, positions et jugements qui traverseront ses différentes
analyses chaque fois qu’il abordera ces sujets, et sur lesquels il ne crut
pas nécessaire de revenir.
|
renÉ
guÉnon & le
roi du monde |
Bruno hapel |
Edition TRÉDANIEL |
2001 |
Ne doit-on pas considérer René
Guénon comme le porte-parole en Occident du Roi du Monde ? Prenant appui sur
une documentation précise et souvent ignorée, cet ouvrage livre des informations
sur la question du Roi du Monde et souligne l’importance du langage
mathématique dans l’œuvre de René Guénon.
|
RenÉ
GUÉNON et les
Destins de la Franc-maçonnerie |
Denys ROMAN |
Editions Traditionnelles |
1995 |
Suite à divers
ouvrages de R.Guénon sur la F. M. l’auteur nous explique pourquoi R.Guénon fustige
les déviations politiques ou moralisantes de certains ordres maçonniques tout
en considérant que la F. M. fait partie des 2 traditions occidentales qui
conservent le dépôt et la transmission de la tradition primordiale. Denys Roman
(1901-1986) est connu par ses textes consacrés à la Maçonnerie considérée
avant tout en tant qu’Ordre initiatique. Il est également réputé pour son
adhésion inconditionnelle aux idées exposées par René Guénon. En 1950, à la
demande de celui-ci, il publie son premier article dans les Études
Traditionnelles (E. T.). Dès lors, durant les trente-six années qui
vont s’écouler jusqu’à sa mort, il collabore à diverses revues avec nombre
d’articles et de comptes rendus dont la plupart traitent de sujets touchant à
l’Ordre et son histoire. Le premier livre de
l’auteur, René Guénon et les Destins de la Franc-Maçonnerie, paraît en
1982 et sera réédité en 1995 en même temps que la parution de son ouvrage
posthume, Réflexions d’un chrétien sur la Franc-Maçonnerie – L’Arche
vivante des Symboles. Denys Roman est l’un des derniers correspondants de
R. Guénon qui résidait alors au Caire. Cet échange épistolaire,
principalement axé sur un rétablissement de rituels d’esprit vraiment
initiatique, le confortera dans sa conviction de la nécessité, pour les
Frères, de renouer avec la tradition maçonnique abandonnée dans une large
mesure. C’est pourquoi l’auteur s’attache à traiter du symbolisme qui
constitue la doctrine de l’Ordre, de même qu’à mettre en relief la méthode
initiatique de la Maçonnerie notamment dans sa composante rituelle qui est
essentielle. Lors des dernières
années de la vie de l’auteur des Aperçus sur l’Initiation, la création
à Paris en avril 1947 de la Loge « La Grande Triade » constituera
un des prolongements « logiques » de l’œuvre de René Guénon dans le
milieu initiatique occidental de l’époque, cela dans une perspective plus
générale de restauration intellectuelle qui n’est présentement plus
envisageable. Et pourtant, de nos jours encore et par-delà cette initiative
qui fut un point de départ pour quelques-uns, on peut mesurer la portée
essentiellement positive de l’œuvre de René Guénon : hors du temps et
des « valeurs » modernes, cette œuvre ne manque toujours pas de
susciter des réactions de tous ordres, opérant ainsi, par elle-même et
au-delà de son auteur, une « discrimination » ou
« séparation » qui n’est pas sans rapport avec celle qui scellera
« la fin des temps » : Denys Roman considère d’ailleurs que
l’œuvre de René Guénon « ne pouvait surgir qu’aux abords de la fin du
cycle ». Par son étroite
communion d’idées avec R. Guénon, D. Roman n’est sans doute pas étranger à
cette remise en vigueur de l’esprit traditionnel et à ce rappel à l’urgente
nécessité de l’appliquer dans le domaine ésotérique et initiatique. Disons-le
nettement : quiconque s’affranchit de cet esprit traditionnel se coupe
par là même de la finalité de la voie initiatique dans sa conformité au Plan
du Grand Architecte, ce Plan tracé de toute éternité pour le rétablissement
de l’être dans ses prérogatives originelles. Tout au long des textes ici
proposés, l’auteur suggère l’indispensable adhésion à cette démarche
intrinsèque à la voie initiatique maçonnique envisagée dans sa plénitude.
Ainsi est mise en œuvre, dans ses aspects les plus fondamentaux, la voie
Royale propre au bâtisseur qui participe de l’Art de la Construction
universelle. En point d’orgue, la
réflexion de Denys Roman l’amène à mettre l’accent sur la vocation
eschatologique de l’Ordre auquel R. Guénon n’avait cessé d’accorder un
intérêt privilégié : comment, en effet, ne pas aborder un domaine lié au
rôle spécifique dévolu à Saint Jean, « Fils du Tonnerre », jusqu’à
« la fin des temps » ? L’œuvre de Denys
Roman s’inscrit dans l’enseignement universel transmis par R. Guénon, cela
suivant une continuité, une constance doctrinale, et, faut-il le souligner,
une fidélité rare dans un milieu sujet à nombre d’influences ; par la
complémentarité des deux aspects chrétien et maçonnique de l’engagement de
son auteur, elle participe de cette universalité qui fonde l’authentique
esprit traditionnel et initiatique. |
renÉ
guÉnon & l’esprit de l’inde |
Bruno hapel |
Edition TRÉDANIEL |
1998 |
Tout laisse à penser que l’on a le plus souvent ignoré l’un
des fils directeurs de l’œuvre de René Guénon. N’a-t-on pas ainsi sous-estimé
l’importance des doctrines hindoues dans cette œuvre ? Héritage le plus
direct de la Tradition primordiale, la tradition hindoue donne à René Guénon
la possibilité de rappeler ce qu’est le véritable esprit traditionnel dans toute
son orthodoxie et sa pureté. S’appuyant alors sur cette base infaillible, il
peut ainsi retrouver cet esprit dans toutes les autres traditions
authentiques et notamment dans celles qui se sont révélées durant l’âge
sombre de la présente humanité. Après une première partie consacrée au
Védânta, l’ouvrage, prenant toujours appui sur une documentation précise et
bien souvent ignorée, aborde la question très controversée du Bouddhisme dans
l’œuvre de René Guénon. Une troisième partie montre le rôle essentiel qu’il
convient d’attribuer aux doctrines hindoues pour la compréhension du
Christianisme. La
tradition hindoue est omniprésente dans l’œuvre de René Guénon, qui la
considérait comme « l’héritage le plus direct de la Tradition
primordiale ». S’il n’a consacré que deux ouvrages à l’hindouisme
proprement dit (plus un recueil posthume d’études et de comptes rendus), il
n’est aucun de ses autres livres où l’Inde – sa métaphysique, sa cosmologie,
ses sciences traditionnelles, son organisation sociale – n’apparaisse comme
une référence majeure, quasi absolue, à tel point que certains ont pu se
demander pourquoi, dans sa voie personnelle, il n’avait pas embrassé
l’hindouisme plutôt que l’islamisme. Paul Chacornac, son premier biographe,
nous fournit une réponse dont beaucoup se sont
contentés : « Les modalités d’initiation hindoue étant liées à
l’institution des castes, on ne voit pas comment un Occidental, par
définition sans caste, pourrait y accéder. D’autre part, le rituel hindou ne
se prête, en aucune manière, à la vie occidentale, tandis que le rituel
islamique, quelles que soient les difficultés pratiques qu’il présente, n’est
tout de même pas incompatible avec la vie de l’Occidental moderne. » A
quoi l’on peut objecter qu’il y a eu malgré tout, des exemples, rares mais
non douteux, d’Occidentaux qui se sont intégrés dans l’hindouisme ;
eût-il décidé de vivre en Inde que Guénon eût certainement mené la vie
rituelle d’un hindou, tout comme, établi en Egypte, il a mené la vie rituelle
d’un musulman. On ne voit donc pas, dans son cas si exceptionnel,
d’impossibilité radicale à « devenir hindou », la notion de
« caste » s’effaçant dans certains types d’initiation et n’ayant
plus le moindre sens dans le cas du samnyâsin. La
« conversion » à l’islam – bien antérieure, comme on le sait, à
l’installation en Egypte - s’explique peut-être par la place
« intermédiaire » entre l’Orient et l’Occident qu’occupe cette
tradition, en accord avec la propre fonction intermédiaire de Guénon, et
aussi par le caractère « ultime » de la religion du Prophète, en
correspondance avec le caractère ultime du message guénonien. Ce serait là
néanmoins, reconnaissons-le, des motivations assez abstraites, même pour un
homme dont la vie revêt un incontestable « symbolisme » et que l’on
a de plus en plus tendance à « mythifier ». La véritable raison du
« choix » d’une forme traditionnelle (choisit-on, est-on
choisi ?) relève de l’intimité mystérieuse de chaque être et n’est pas
comparable à une stratégie militaire ou à un mariage de raison. Un peu
moins vaine mais aussi peu résoluble apparaît cette question maintes fois
posée : Guénon, dans ses années de formation parisiennes, a-t-il eu un
ou des maîtres hindous ? Quels que fussent ses dons intellectuels, il
est difficile de croire qu’il ait pu parvenir seul ou juste avec l’aide de
quelques livres à cette compréhension lumineuse du Vêdânta qu’il manifeste
dès l’âge de vingt-trois ans, lors de ses premiers articles publiés sous le
nom de Palingenius dans la Gnose. A moins d’aller chercher des explications
fantastiques, il faut donc supposer une rencontre et un contact humain, une
transmission orale et directe. Or celle-ci ne pouvait assurément pas venir
des indianistes français, auprès desquels Guénon a
pris quelques cours, ni des membres de la Société théosophique, dont
l’enseignement était extravagant, ni d’autres individualités
néo-spiritualistes vivant alors dans la capitale. On inclinera donc à croire
Chacornac lorsqu’il affirme : « Guénon a eu un Maître ou des
Maîtres hindous. Il nous a été impossible d’avoir la moindre précision sur
l’identité de ce ou ces personnages, et tout ce qu’on peut en dire avec
certitude, c’est qu’il s’agissait en tout cas d’un ou de représentants de
l’école Védânta adwaita, ce qui n’exclut pas qu’il y en eut d’autres. »
Ce que vient corroborer le témoignage du Hollandais Frans Vreede, qui fut un
ami très proche de Guénon pendant trente ans : « Il [Guénon]
fut initié par une personnalité hindoue, affiliée à une branche régulière
d’un ordre initiatique remontant à Shankarâchârya.» En
dehors de cet « initiateur » dont il est peu probable et d’ailleurs
peu utile qu’on ne découvre jamais l’identité, Guénon eut aussi, tout au long
de sa vie, de bons informateurs d’une certaine réalité indienne, tel Hiran
Singh qui lui procura une partie de sa documentation pour le Théosophisme,
histoire d’une pseudo-religion (1921). Assez gratuitement, d’aucuns ont
supposé que les « contacts hindous » de Guénon s’interrompirent
après la parution du Roi du monde (1927), ouvrage dans lequel il en
aurait « trop dit » sur l’Agarttha. Rien ne permet de l’affirmer.
Il est évident que les jugements sévères (et parfois légèrement excessifs,
nous y reviendrons) que Guénon porta sur telle ou telle personnalité hindoue
alors à la mode – et relevant plutôt du « néo-hindouisme » que de
l’hindouisme orthodoxe – lui attirèrent quelques rancœurs tenaces, non
éteintes encore aujourd’hui, dans ce milieu qui n’est ni vraiment d’Orient ni
vraiment d’Occident. L’Introduction
générale à l’étude des doctrines hindoues, qui est en fait une
introduction générale à tout le grand œuvre guénonien – la « charpente
et comme la structure » de celui-ci selon Jean-Claude Frère,
l’ « indispensable prolégomène » selon Jean Robin –, fut publiée
en 1921 par l’éditeur Marcel Rivière et présentée en Sorbonne comme thèse de
doctorat ès lettres. Sylvain Lévi, dont Guénon avait suivi les cours au
Collège de France, régnait alors sur l’indianisme français. Voici la
conclusion du rapport mitigé qu’il fit de la thèse de Guénon au doyen
Brunot : « En tout cas, il [Guénon] témoigne d’un effort
personnel de pensée qui est respectable et que les philosophes
apprécieront ; il apporte une conception curieuse des systèmes
philosophiques de l’Inde, qui tout en choquant les indianistes peuvent les
inviter à d’utiles réflexions. Enfin, la Faculté donnera une preuve manifeste
de son libéralisme en acceptant cette critique violente de la ‘science
officielle’ des philosophes comme des indianistes. Je crois donc devoir vous
engager, Monsieur le Doyen, à accorder votre visa à la thèse de Monsieur
Guénon. » Ledit Doyen ne fut point sensible à l’argument
« libéral » puisqu’il refusa la thèse. Noëlle Maurice-Denis Boulet,
qui rédigea un compte rendu de l’Introduction générale dans la Revue
universelle du 15 juillet 1921 (compte rendu élogieux à l’exception d’une
phrase finale un tantinet perfide due à Maritain), devait plus tard attribuer
ce refus au fait que « la méthode d’exposition de René Guénon n’avait
rien de la méthode historique et critique universitaire », ce qui tombe
sous le sens. Ce fut-là, en tout
cas, le point de départ ou peut-être la cristallisation du long
« désamour » entre René Guénon et l’Université française. Il faut
constater que, sournoise ou virulente, allant de la conspiration du silence
au dénigrement systématique (Louis Renou en fut un spécialiste), l’hostilité
des indianistes hexagonaux envers Guénon n’a jamais vraiment cessé. Si
quelques-uns aujourd’hui admettent son apport constructif, c’est généralement
en privé ou du bout des lèvres, comme si un hommage public (voire une simple
mention bibliographique) risquait de compromettre leur carrière. En 1921, ce
n’était sans doute pas cette crainte qui prévalait. Tout simplement les idées
de Guénon étaient trop nouvelles – en dépit ou à cause de leur référence à
une Tradition immémoriale – pour être entendues de ces bons docteurs nourris
aux mamelles du scientisme et du positivisme, ces orientalistes
« officiels » qui, en réalité, pour leur mode de pensée, ne
différaient guère de leurs collègues latinistes ou hellénistes. Qu’ils
fussent chrétiens, athées ou agnostiques, ils ne pouvaient penser
l’hindouisme qu’en termes de religion ou de philosophie occidentales et, au
nom de l’ « objectivité scientifique » (grande vache sacrée de
l’alma mater), étouffaient en eux-mêmes toute sensibilité spirituelle
qui eût pu les rendre réceptifs à l’interprétation guénonienne. Lui parlait
« du dedans », eux « du dehors ». Et le fait que cet
indianiste non patenté s’exprimât en un langage clair, précis,
« classique » sans effets littéraires, « cartésien » (un
« Descartes de l’ésotérisme », dira-t-on plus tard avec un brin de
malice) et s’appuyât sur une érudition discrète mais évidente n’arrangeait
rien, bien au contraire, rendant l’adversaire encore plus insaisissable.
Comme il eût été plus facile de le classer définitivement parmi ces
« néo-spiritualistes » et ces « théosophistes », ces
plumeurs de chimères et ces marchands d’exotisme frelaté dont il ne cessait,
et avec beaucoup plus de détermination que les orientalistes eux-mêmes, de
dénoncer les impostures ! |
renÉ
guÉnon et les 7
tours du diable |
Jean-Marc ALLEMAND |
Edition Trédaniel |
1990 |
L’auteur étudie avec minutie les 7
tours du Diable qui selon René Guénon
sont les centres de projection des influences sataniques à travers le monde. 7 centres sont répertoriés qui
vont du centre de l’Afrique à la Sibérie. Très bon ouvrage en relation avec les mythes Saturne et la
chute les géants et les dieux et le règne de l’age
de fer avec le rapport avec Mars le fer planète impulsive, de guerre non de
paix dans son coté négatif ayant un rapport directe
avec la précipitation, l’impatience en définitif de la chute qui est le monde
d’aujourd'hui l’age de toutes les fraudes psychiques
comme la science la psychanalyse les divers dieux polythéistes la
matérialités le progrès et la technologie autans de
divers cause qui serait le trouble pour toute libération possible. Dans cet ouvrage nous voila
replongé a nouveau dans la religion monothéiste (un
seul Dieu ) a l’image du soleil en astrologie représenté par le symbole avec
un cercle qui en son centre a un point, c’est a
dire le dieux unique, le centre parfait où il n’y a nulle question a se poser car le mental et ses concepts n’intervienne
plus dans cette état la ou il y a le véritable cœur
de toute chose le centre de la supra conscience au delà
de l’infini et du fini de toute manifestation ou il n’y a plus ni alpha ni
oméga mais l’éternel présent englobent a la fois le
les commencement de la fin d’un ou des temps bon livre qui respecte
fidèlement la tradition ce qui fait encore une fois hommage a un homme d’une grande valeur René Guénon et merci a Jean-Marc Allemand pour ses remarquable description sur
les Sept Tours du Diable mais surtout ne pas oublié,
afin de ne pas tombé dans de maintes culpabilités
que le pécheur fait le plus grand saint nous revoilà replongé dans la
descente au enfer qui nécessairement nous fait remonté de la terre au ciel
très bon ouvrage en relation avec les mythes de Saturne et la chute les
géants et les dieux et le règne de l’age de fer
avec le rapport avec Mars le fer, planète impulsive, de guerre non de paix
dans son coté négatif ayant un rapport directe avec
la précipitation. |
RENÉ GUÉNON - LA DERNIÈRE CHANCE DE L’OCCIDENT |
Jean
Robin |
Edition Trédaniel |
1983 |
A
l’approche des plus terribles échéances que l’Occident ait eu à affronter,
l’œuvre de René Guénon revêt une
importance vitale. Ce n’est certes pas par hasard que le général de Gaulle avait
désigné le grand métaphysicien comme un maître spirituel, à ses « compagnons
secrets ». En
dépit de toutes les incompréhensions, la voie qu’il a tracée, explicitement
ou implicitement, s’impose comme la dernière chance de réaliser
l’indispensable « jonction des extrêmes », et de consacrer, enfin,
l’union du spirituel et du temporel, même dans une perspective
eschatologique. Jean
Robin,
en s’appuyant sur l’œuvre et sur la correspondance inédite, dévoile dans cet
ouvrage le message le plus secret de René Guénon, « ce grand Français »,
qui est aussi un auteur authentiquement « révolutionnaire ».
L’histoire contemporaine, vue de la coulisse, révèle son véritable sens, et
les forces qui s’affrontent sous nos yeux, s’investissent d’une dimension
archétypale. Lorsqu’on
a lu tout ou partie de l’œuvre de Guénon, et que l’on croit avoir compris, on
peut se poser la question, et maintenant que faire ? Alors il faut peut être méditer ces paroles de
Ramana Maharishi qui invitent au seul voyage qui ne soit pas dispersion
et futilité « Vous ne serez satisfait que
lorsque vous aurez atteint la Source, jusque là
vous n’aurez aucun repos » Alors
mettons nous en route, faisons ce pèlerinage aux
innombrables étapes, par delà le temps et l’espace.
C’est une périlleuse navigation, comme celle des Argonautes, mais la Toison
d’Or est au bout, cette Pax Profunda
qui était aussi le but des petites Mystères antiques. Ce Pérégrin qui
traverse le Tarot, nous fait sentir les nombreuses difficultés de cette
recherche et de ce voyage, on connaît le but, mais nous devons apprendre
quels sont nos ennemis et nos amis, quel est l’ennemi à combattre, mais aussi
quelles armes avons-nous à notre service. Mais
ce grand voyage initiatique passe aussi par le centre de la croix, là
« où se concilient et se résolvent toutes les oppositions ». André
Breton qui admirait René Guénon disait : Tout porte à croire qu’au
centre de la croix existe un point d’où la vie et la mort, le réel et
l’imaginaire, le passé et le futur, le communicable et l’incommunicable, le
haut et le bas cessent d’être perçus contradictoirement ; or c’est en
vain qu’on chercherait à l’activité surréaliste un autre mobile que l’espoir
de détermination de ce point ou centre (second manifeste du surréalisme). Au sommaire de cet ouvrage : Le Gallicanisme et la mission
de la France - De
Mélusine aux Rois Mages - Les faux
prophètes de la Guerre Sainte - Les
7 tours du diable -
Peuple et prolétariat
- la pyramide tronquée ou la
mission de Benjamin Franklin
- Gengis Khan et les
chapeaux-cachettes -
Les reniements de
Pierre - L’imposture du
Pentecôtisme -
Le Géant et la Louve
- Le Messie menteur,
au pays de l’Antéchrist -
La nouvelle Jérusalem
- Les
noces de l’agneau et la Réalisation ultime |
RENÉ GUÉNON - L’APPEL DE LA SAGESSE PRIMORDIALE |
Sous la direction de Philippe Faure |
Edition du Cerf |
2015 |
Figure difficilement classable de l’histoire intellectuelle du XXe siècle, le métaphysicien français René Guénon (1886-1951) s’est consacré à l’exploration des doctrines traditionnelles et de leurs expressions symboliques, en cherchant à mettre en lumière leur unité et leur sens profonds, il nous a laissé ainsi un patrimoine intellectuel magnifique. Dans le contexte actuel de mutation du monde et de rencontre des religions, son oeuvre apparaît à bien des égards comme pionnière et mérite d’être revisitée dans une perspective historique. Réunissant une vingtaine d’études pluridisciplinaires, cet ouvrage entend situer l’auteur dans son contexte intellectuel et spirituel, analyser son approche des grandes traditions vivantes, l’hindouisme, le judaïsme, le christianisme et l’islam, explorer la réception de l’oeuvre dans certains milieux et les perspectives ou les débats qu’elle a pu contribuer à nourrir dans plusieurs domaines. De la diversité des points de vue et des sujets traités se dégagent une vision et une évaluation renouvelées de l’une des œuvres les plus influentes du XXe siècle, longtemps négligée par la recherche universitaire mais qui est en train d’être revisitée et redécouverte par les jeunes générations en recherche de spiritualité. Un magnifique ouvrage de référence, livre de 530 pages qui fait le tour de l’oeuvre de Guénon et donne la parole a ceux qui l’ont connu et à ceux qui connaissent et apprécient son oeuvre. Au sommaire de cet ouvrage : Philippe Faure, introduction I - René Guénon en son temps Xavier Accart, La réception de l’œuvre de René Guénon par les milieux littéraires et intellectuels de son temps. Les phases de la réception et le rôle des générations - l’écart entre une représentation politique tardivement forgée et la réalité de l’influence - P. Laude, Sources traditionnelles et contextes contemporains. J.-P. Laurant, La correspondance Guénon/Coomaraswamy ou l’échange de bons procédés. – Un historien de l’art hors du commun - Guénon enseigné, Guénon enseignant - Une doctrine et une dimension personnelle - Léopold Ziegler avec André Préau, leurs diverses correspondances ainsi que celle de Ziegler avec Guénon en 1932 - M. Korger, L’image de René Guénon dans les écrits de Léopold Ziegler et André Préau. J. Moncelon, René Guénon et Louis Massignon. Les appels de l’Orient. J.-L. Gabin, René Guénon et Alain Daniélou : un témoin et sa parodie. Recueil de la correspondance entre Guénon et Alain Daniélou - démarcage de Guénon avec Alain Daniélou - II. René Guénon, la Tradition et les traditions J.-M. Vivenza, René Guénon et la connaissance métaphysique - L’intuition métaphysique - la tradition hindoue est-elle de nature métaphysique en son essence ? - Universalité métaphysique et acosmisme philosophique - J. Borella, René Guénon et « l’erreur » philosophique. La philosophie repoussoir de la métaphysique - la philosophie d’Aristote, seule métaphysique d’Occident - Descartes et son système - Ph. Faure, René Guénon et la Bible : la voie des symboles. Une approche par les symboles des sciences traditionnelles - Discours sur le Verbe-Principe et ses manifestations - Une exégèse universaliste et eschatologique - P. Fenton, René Guénon et le judaïsme - La tradition hébraïque - le sionisme - Guénon et les juifs - les juifs et Guénon - Guénon en Egypte et le milieu judéo-francophone - guénoniens et guénonisants juifs - Guénon et l’école d’Orsay - lettres à Hillel - J.-P. Brach, Christianisme et « Tradition primordiale » dans les articles de René Guénon pour la revue catholique Regnabit. 1925-1927 - Théologie du Sacré Cœur - les ambigüités d’une collaboration - Orient et Occident - P. Urizzi, Présence du soufisme dans l’œuvre de René Guénon - le rattachement de Guénon au soufisme - Présence de la doctrine d’Ibn Arabi dans l’oeuvre de Guénon - des expressions soufies - III. Réceptions et perspectives Patrick Ringgenberg, Tradition primordiale et universalisme selon Frithjof Schuon et le pérennialisme - la Pistis Perennis - la Tradition Primordiale chez Guénon - la réinterprétation de Schuon - J. Rousse-Lacordaire - Pensée traditionnelle et théologie chrétienne des religions - Théologie - religion - Christologie du Verbe - L. Nefontaine, Haine et/ou vénération ? Ambivalence de l’image de René Guénon dans la franc-maçonnerie d’aujourd’hui. Du guénonisme à la guénolatrie - guénophobie - S. Hossein Nasr, L’influence de René Guénon dans le monde islamique. Egypte et Maghreb - Iran - Turquie - Pakistan - le cas de la Bosnie - B. Pinchard, Le symbolisme spatial de René Guénon et sa mathématique. E. Phalippou, l’ethnologie de l’intérieur : une discipline « semi-profane » ? Entre européocentrisme et connaissance de l’autre - des précurseurs de l’ethnologie cognitive - la convergence entre René Guénon et Arthur-Maurice Hocart - Guénon et Théodore Monod - J. Viret - Musique et Tradition. La perspective traditionnelle en musicologie - |
RenÉ GUÉNON Le philosophe invisible |
J.Luc MAXENCE |
Edition Presse de la Renaissance |
2001 |
Cet ouvrage très complet
explique simplement la pensée de René Guénon, pensée qui appartient au
patrimoine des cherchant et des chercheurs. À
l'instar de Krishnamurti, de Lanza Del Vasto ou de Teilhard
de Chardin, René Guénon est une des figures les plus originales (et dérangeantes)
de la spiritualité contemporaine. Né en 1886 (l'année de la conversion de
Claudel), mort en 1951 au Caire, René Guénon est élevé dans la tradition
catholique. La rencontre de l'occultiste Papus et de la franc-maçonnerie,
l'étude des traditions soufi et hindouiste vont le faire évoluer vers une
recherche de la tradition spirituelle fondamentale. Par
ailleurs, sa conscience aiguë de la crise de l'âme contemporaine l'amène à
instruire le procès de l'univers technologique et des dérives matérialistes
qui mènent le monde à sa ruine. À cette course à l'abîme, Guénon oppose une
reconsidération épurée des grands mythes et des traditions spirituelles les
plus diverses. De cette vie confondue avec une terrible quête du sens,
Jean-Luc Maxence donne une analyse claire et profonde, allant à l'essentiel. Le lecteur y croisera Maurras et Bachelard,
Maritain et Daumal, Henry Corbin et Rudolf Steiner, sera initié au mythe de
l'Agarttha et accompagnera Guénon en Égypte où, devenu le cheik
Abd-el-Wahed-Yahia, il n'est plus qu'un être de prière et de contemplation Voila ce que dit Borella sur Guenon et le
livre de Maxence : Pas facile d’être juste avec Guénon. L’œuvre semble
exiger une adhésion totale tant son unité est forte. On l’accepte en bloc ou
on la rejette de même. Autant que personne, je suis sensible à la maîtrise
qui règne dans les moindres lignes de ce penseur hors du commun : unité du
style qui ne fait que refléter l’unité de la doctrine et qui tranche sur la
majeure partie des productions intellectuelles du XXe siècle. Ces traits
objectifs marquent l’œuvre d’une manière si nette et si accusée que nul ne
peut les contester et qu’elle est par là assurée de sa durée. De cette œuvre,
et quelles que soient par ailleurs les divergences d’idées, on ne peut nier
l’importance ni la grandeur. Et nul doute que l’une
et l’autre iront en s’affirmant, comme le montrent les cinquante années qui
se sont écoulées depuis la mort de son auteur. Cependant,
en devenant en quelque sorte plus classique, plus universellement reconnue.
Il n’est pas certain que l’œuvre ne perde de sa singularité, voire de son
sens. Destinée primitivement à restaurer l’intellectualité sacrée,
l’ésotérisme véritable, à rouvrir le chemin des doctrines orientales, et à
favoriser la formation d’une élite occidentale en vue des événements annoncés
de la fin du cycle, l’œuvre de Guénon, désormais inscrite au tableau culturel
du monde moderne, court le risque d’une reconnaissance académique : elle se
trouvera rangée, à côté d’autres gloires aussi indiscutables, mais comme
elles, neutralisée, cataloguée, dictionnarisée, ensevelie sous les rubriques
aseptisées de l’information régnante. On parlait autrefois, à son propos,
d’une conspiration du silence ; on parle encore aujourd’hui, dans un livre au
demeurant de bon aloi, du « philosophe invisible ». On évoque la présence incontestable d’une
œuvre qui a effectivement exercé un magistère « secret » sur beaucoup
d’auteurs célèbres ; et l’on ne manque pas de citer André Gide, lequel, à mon
avis, avait poussé l’art de se moquer du monde au-delà des limites ordinaires
de la comédie littéraire : les guénoniens qui se félicitent de ce témoignage
ambigu seraient-ils aussi naïfs que le reste des profanes ? Et n’oublions pas
qu’il y a également des conspirations du bruit ; le vacarme n’est pas moins
assourdissant que le silence n’est étouffant, ou plutôt, il est davantage
mortifère. Certes, s’agissant de Guénon, nous n’en sommes pas encore là, Dieu
merci. Mais ne nous imaginons pas que le « zapping culturel » de notre époque
soit en mesure d’accorder plus qu’une attention distraite à un auteur dont
l’originalité, voire la marginalité, flatte notre goût pour les curiosités
intellectuelles, en attendant autre chose. |
renÉ guÉnon – les dossiers h |
Divers auteurs |
Edition
L’âge d’Homme-Suisse |
1984 |
Livre très important
de 320 pages avec des articles sur R. GUENON par TOURNIAC, Gérard de SORVAL,
J. BORELLA, M.M. DAVY, André GIDE etc. Correspondance
importante de René Guénon chronologie
et bibliographie. Ouvrage
de référence. |
renÉ
guÉnon – les
enjeux d’une lecture |
Jean-Pierre laurAnt |
Edition DERVY |
2006 |
René Guénon, dont la destinée et l’œuvre sont singuliers –
intellectuel catholique, il est mort musulman au Caire en 1951 –, s’est insurgé
toute sa vie contre l’évolution de la civilisation occidentale. Considérant
que celle-ci était pervertie par un mauvais usage de la raison, il a plaidé
avec force et conviction pour un retour à la Tradition originelle, telle
qu’on peut encore la voir « vivante » dans d’autres civilisations. Pour
Guénon, le symbolisme a une importance fondamentale, sur laquelle il insiste dès
son premier livre : le symbole est « la langue métaphysique par excellence »
Il possède par ailleurs, ajoute-t-il, une efficacité réelle en tant que moyen
de réalisation spirituelle : les rites, qui « ont un caractère éminemment
symbolique », facilitent la réalisation métaphysique, « c’est-à-dire la
transformation de cette connaissance virtuelle qu’est la simple théorie en
une connaissance effective. » Du
symbolisme, Guénon va principalement évoquer trois aspects, pour lui
indissociables. D’abord, et si l’on suit l’ordre chronologique d’apparition
de ces thématiques dans son oeuvre, il souligne l’emploi des symboles dans
l’enseignement initiatique et traditionnel. Ce thème est déjà présent dans
une conférence publiée comme article en 1913 et consacrée à « L’enseignement
initiatique » ; il apparaît ensuite régulièrement dans les textes des années
1920 pour connaître un développement particulier dès 1932, dans les articles
qu’il consacre aux principes et aux méthodes de l’initiation. Ensuite, une
métaphysique du symbole, qu’il esquisse dans des articles de Regnabit
en 1925-1926 et à laquelle il va donner une dimension plus vaste en 1931 avec
Le symbolisme de la croix, en exposant une théorie des degrés de la réalité
universelle, fondement du symbolisme. Enfin, le comparatisme des symboles
traditionnels, qui vise à montrer l’existence d’une tradition primordiale,
source unique et non-humaine de tous les symboles traditionnels manifestés
dans l’histoire. Ce comparatisme apparaît de manière systématique dès 1925
avec L’ésotérisme de Dante et les articles de Regnabit, et se
poursuit par la suite jusqu’aux derniers livres et articles. Dans l’oeuvre
guénonienne, ces trois aspects de la question du symbolisme sont indissociables
et elles commandent la logique interne de ses exposés : lorsque Guénon
explicite tel symbole, c’est à la fois pour évoquer une doctrine
métaphysique, suggérer la concordance des traditions et leur rattachement à
la tradition primordiale, et donner au lecteur des clés intellectuelles
susceptibles d’éveiller en lui une intelligence profonde des traditions. Nous
allons à présent détailler ces trois aspects, en développant plus
particulièrement le comparatisme des symboliques. En effet, si le monde est l’effet de la Parole divine
proférée à l’origine des temps, la nature entière peut être prise comme un symbole de la réalité surnaturelle. Tout ce
qui est, sous quelque mode que ce soit, ayant son principe dans l’Intellect
divin, traduit ou représente ce principe à sa manière et selon son ordre
d’existence ; et, ainsi, d’un ordre à l’autre, toutes choses s’enchaînent et
se correspondent pour concourir à l’harmonie universelle et totale, qui est
comme un reflet de l’Unité divine elle-même
Dans
L’ésotérisme de Dante, publié la même année, les similitudes qu’il
relève entre le voyage céleste de Dante et les conceptions islamiques,
persane et indiennes « ne montrent pas autre chose que l’unité de la doctrine
qui est contenue dans toutes les traditions ». Dans le « Verbe et le Symbole
» (Regnabit, janvier 1926), il fait le lien entre le principe
métaphysique des symboles et les symboles traditionnels manifestés dans
l’histoire. Il insiste sur l’origine non-humaine du symbolisme et sur le
rattachement des symboles au Verbe, auteur de la Création comme de la
Révélation primordiale. Le symbole, écrit-il, a son origine dans le Verbe
divin et, par rapport à la présente humanité, dans la « Révélation
primordiale », c’est-à-dire dans la tradition primordiale énoncée par le
Verbe. Dans le cours de l’histoire, cette Révélation s’est incorporée « dans
des symboles qui se sont transmis d’âge en âge depuis les origines de
l’humanité » Toujours dans Regnabit, en mai 1926 (« L’idée du Centre
dans les traditions antiques »), il évoque les symbolismes graphiques
rattachés à l’idée de Centre, d’origine et d’unité primordiale : le point au
centre d’un cercle, dont il fait l’image du Principe (le centre) et du Monde
et le motif du swastika, qui exprime selon lui l’idée de giration autour d’un
centre immuable Il souligne l’universalité de ces symboles, rencontrés un peu
partout dans le monde et depuis des époques préhistoriques : preuve, pour
lui, que ces signes se rattachent à la tradition primordiale et qu’ils
expriment des vérités universelles propres à toutes les traditions
|
renÉ
guÉnon l’Éveilleur 1886 – 1951 |
|
Edition Dervy |
2002 |
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RENÉ GUÉNON – LE VISAGE DE L’ÉTERNITÉ |
Erik Sablé |
Edition Points |
2013 |
Violemment critiqué ou célébré comme un maître, Guénon n’a pourtant jamais revendiqué une œuvre personnelle : il s’est présenté comme le témoin de la Tradition, ce noyau de vérité au cœur des diverses traditions et religions qu’on trouve évoqué par les grands spirituels, des kabbalistes aux soufis en passant par Maître Eckhart pu Shankara. Sa passion de l "Eternité" s’est ainsi déployée comme un travail de transmission de cette Tradition, qu’il s’est attaché à définir et à présenter tout au long de ses livres. Les valeurs de la modernité, particulièrement la prépondérance de la raison, ont en effet dissous le lien avec elle, encore vivante, par exemple, dans certaines communautés tibétaines ou soufies. L’essence de l’homme est spirituelle, et une société qui ne respecte pas cette essence s’égare, vidée de toute dimension sacrée, nous dit Guénon. Son œuvre ne peut que résonner avec le besoin de spiritualité de notre société asséchée par la technique et le rendement. Pour qui a compris la spécificité de l’œuvre de René Guénon, son caractère hors norme, et qui se pose sérieusement la question de la Vérité, ce qui compte est sa conformité avec la Tradition. Il ne s’agit donc pas de discuter l’œuvre de Guénon en la confrontant à des références qui appartiennent à notre patrimoine culturel, ni à l’étudier en fonction de la philosophie contemporaine et à la théologie chrétienne, non, cet ouvrage veut plutôt mettre en parallèle la parole de René Guénon avec la Tradition, telle qu’elle s’exprime à travers des maîtres spirituels et quelques textes sacrés fondamentaux, afin de voir dans quelle mesure elle parvient à la refléter et à la rendre compréhensible et évidente. En même temps, cet ouvrage va tenter de nous faire découvrir ou redécouvrir, ce qu’est cette Tradition dans sa réalité, sa plénitude, sa vérité universelle largement oubliée en Occident depuis la fin du Moyen-Âge et qui nous permet d’avoir un socle de réflexion. Au sommaire de ce petit livre de 135 pages : L’Infini - La connaissance - L’initiation - Les pièges de la voie - Les sociétés traditionnelles et la modernité - La Tradition Primordiale - |
RENÉ GUÉNON. L’HOMME ET SON
MESSAGE |
DIVERS AUTEURS |
PLANETE PLUS |
1969 |
Il est des esprits qui bouleversent
le cours de leur temps et la secouent la succession des idées sans que pour
autant ils deviennent les étincelantes vedettes des engouements fugitifs. |
RENÉ GUÉNON - MESSAGER DE LA TRADITION
PRIMORDIALE ET TÉMOIN DU CHRIST UNIVERSEL |
J. CHOPITEL et C. GOBRY |
ÉDITION LE MERCURE DAUPHINOIS |
2010 |
L’œuvre de René
Guénon démontre l’identité profonde des grandes traditions spirituelles,
toutes issues de la Tradition Primordiale,
toutes révélées pour que l’homme retrouve le chemin de sa divinité. Elle présente la dégénérescence
du « monde moderne » comme une conséquence directe de la
chute de l’humanité dans l’inconscience spirituelle, caractérisée par sa perte
du sens sacré et son abandon des principes et méthodes portés par ces
différentes expressions traditionnelles. Elle montre la
nécessité en ces temps véritablement apocalyptiques, d’un réveil de
conscience général, pour sortir du cercle vicieux des théories et pratiques
matérialistes, et elle annonce l’imminence du retour du -Messie Universel- qui viendra réapprendre
aux hommes les secrets de la réalisation en soi. Sommaire
de cet ouvrage : René
Guénon le métaphysicien et le monde moderne – la notion de Tradition – René
Guénon, le Christ et le christianisme- Esotérisme, exotérisme et
mysticisme- la résurrection de Lazare- sacrements et rites initiatiques - le
symbolisme de la Croix - le Roi du Monde - le Saint Graal - le cœur et le
Sacré Cœur - Saint Bernard - l’ésotérisme de Dante la grande triade -
le christianisme dans « la crise du monde moderne » et dans
« le règne de la quantité » - René Guénon et l’Eglise exotérique
Catholique et Orthodoxe - Jean Danielou - Nicolas
de Cusa - La Franc-maçonnerie - J. B. Willermoz - les Elus Coëns et le
martinisme – Martinez de Pascually et L. C. de Saint Martin - Joseph de
Maistre – L’Eglise catholique et la gnose - le Messianisme – L’évangile de
Jean – Saint Cassien- |
RENÉ GUÉNON : ORIENS ET OCCIDENS |
Commentaires de Mircea A. Tamas |
Edition Rose-Cross Books |
2014 |
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Supposons maintenant que le tonneau contienne les ouvrages de René Guénon et que pendant une période plus ou moins longue, nous, les naufragés, les ayons lus et ayons commencé à prendre conscience d’un Oriens si ineffable, si supérieur et si profond, qu’étudiant ces livres inlassablement, nous plongions de plus en plus profondément à l’intérieur du tonneau pour y rechercher de nouveaux écrits. Bien entendu, un jour nous atteignons le fond du tonneau, un fond où ne se trouvent plus que quelques articles, quelques comptes rendus, des notes et des lettres de Guénon. Le temps passe et les gens se détournent du tonneau et, assez vite, le vent d’ouest commence à le recouvrir de sable et de poussière ». Après avoir publié Fragments Doctrinaux, il nous restait des éléments qui n’avaient pas encore été utilisés, et qui, nous le pensions, méritaient d’être imprimés dans un nouveau et dernier volume. Nous ne savons que trop bien à quel point la détresse associée au fait de ne pas avoir d’autres livres de Guénon peut amener à publier tout et n’importe quoi : des cours de psychologie de sa période dans l’enseignement, des lettres concernant sa vie privée, des notes de jeunesse (qui n’étaient précieuses que pour Guénon), etc. Ce que nous avons à l’esprit est très différent. Le premier chapitre du premier livre de René Guénon, Introduction générale à l’étude des doctrines hindoues (Marcel Rivière, 1921), est intitulé Orient et Occident ; quelques années plus tard, il publia un livre appelé aussi Orient et Occident (Paris, Payot, 1924) ; en accord avec sa pensée, le Recueil que nous avons publié a pour premier chapitre un article de Guénon intitulé Orient et Occident (publié dans la revue Le Radeau, janv. 1925). Nous pensons que, de nos jours, ce syntagme sera mieux exprimé par Oriens et Occidens, si l’on considère à quel point la mentalité moderne a remplacé l’esprit traditionnel marchant vers l’Orient ; de plus, à cause de ce même envahissement par la mentalité moderne, nous avons décidé de dédier ce livre aux écrits de René Guénon sur ce sujet, un sujet qu’il a choisi pour commencer son premier livre, un sujet qui fut maîtrisé et traité par Guénon à un niveau sans égal, si on le compare à tous les autres livres publiés à cette époque (défendant l’Occident ou l’Orient) tels ceux de Massis, de Spengler ou d’Evola (où l’on peut détecter de la confusion, sinon des erreurs pures et simples). L’Orient et Occident de René Guénon n’est pas « pour » ou « contre » quiconque ou quoi que ce soit ; il ne traite que de la vérité. Le présent volume va essayer de mettre tout ceci en valeur en présentant l’ambiance de l’époque à laquelle Guénon a écrit son œuvre, une ambiance illustrée par des textes et des commentaires spécifiques, à commencer par la Défense de l’Occident et se terminant avec des commentaires de premier ordre sur son ouvrage Orient et Occident. |
RENÉ GUÉNON OU LA MISE EN DEMEURE |
Henry Montaigu |
Edition
La Place Royale |
1986 |
L’ultime critique de la crise moderne a situé son grand oeuvre de paix métaphysique dans la perspective d’un combat contre les démons des néo-spiritualismes d’une part, et des menaces de dérives que la modernité fait subir aux formes traditionnelles, orthodoxes. Il s’agit tout à la fois d’un déchiffrement en vue de trouver la transcendance et d’un déchiffrement des voies d’accès. Pour Guénon, le monde moderne est une ‘’déviation’’, reste à désencombrer la droite route, afin peut être, et s’il est possible encore, pour quelques uns et pour tous, de la prendre à nouveau. Henry Montaigu, en marge de cette oeuvre considérable dont il lui semble que tout reste à dire, s’interroge sur la suite à donner, et il n’est pas sans inquiétude devant certains abus et détournements opérés par la littérature post-guénonienne… Dans cet ouvrage, Henry Montaigu développe 145 mots de Guénon, et donne sa version sur l’esprit guénonien. Par exemple ‘’Silence’’ : Faire silence pour Guénon, c’est ce qui est au bout de la musique comme la plus sublime des musiques ; au bout de la connaissance, c’est au silence que Guénon nous renvoie, à l’indicible réalité, auprès de quoi ‘’tout est rigoureusement nul’’ et non aux gloses et disputes de docteurs, car il est aussi venu pour fermer l’école. L’humilité fondamentale de la démarche traditionnelle : Toutes ces choses faisant partie de la Tradition Primordiale et des sciences ésotériques qui entourent l’oeuvre de René Guénon ont générées autour de lui un rempart d’incompréhension et de haine. La modernité ne sort du mensonge que par l’accident du « j’ai trouvé tout seul, c’est mon invention, ma découverte, ma trouvaille. » Le scribe véritable doit perpétuellement redire avec son langage de vivant qui s’adresse à des oreilles vivantes. Sa fonction est de recréer ce qui est. Il n’ajoute que par nécessité extérieure de façon à n’altérer le dépôt que comme instrument de miséricorde. Mais quel que soit le moyen choisi et la condition des temps, tout ce qui importe est de redire. Dans cet ouvrage, Henry Montaigu dit “L’Occident ne pouvait être dégénéré au point que Guénon
l’a dit puisque Guénon justement était là pour le dire. Henry Montaigu est né à Marmande (Lot et Garonne) en 1936 et mort à Lavardac (Lot et Garonne) en 1992. il était un auteur et chroniqueur français. Il s'est fait connaître notamment par la publication de son roman Le Cavalier bleu (1982) et pour son engagement politique en faveur de la monarchie. Il s'appliqua particulièrement à approfondir l'histoire de la France médiévale et aussi à la personnifier dans quelques romans. En 1982, il fonde la revue La Place Royale « revue de combat pour la France », dont la ligne éditoriale s'inscrivait dans le courant traditionaliste, dans la continuité de l'œuvre de René Guénon. Auteur chrétien atypique, il n'approuvait guère les « évolutions » de l’église romaine. Olivier Gissey le présentait comme l' « une des dernières grandes figures qui incarnaient l'idée royale en France, sur les traces de Joseph de Maistre et de Georges Bernanos». |
RENÉ GUÉNON. QUI SUIS-JE ? |
David GATTEGNO |
Edition PARDES |
2001 |
A la fin du XIXe siècle,
l’héritage de la France compte un formidable appareil cérébral
pseudo-religieux dans lequel d’informes « idéaux » politiques vont trouver à
se condenser jusqu’à savoir donner le tour exclusif, à nuque plate et à front
arrogant, de l’idéologie aujourd’hui dominante. |
RENÉ GUÉNON - RECUEIL |
RENÉ GUÉNON |
Edition Rose-Cross Books Canada |
2013 |
Toute sa vie, R. Guénon insista pour dénoncer la crise du monde moderne et ses méfaits sur l’homme dans sa dimension spirituelle. Plus de 62 ans (nous sommes en 2013) après sa mort, il est clair que le déclin du monde s’est transformé en une véritable chute, de plus en plus rapide et destructrice, avec un abandon des valeurs et une précipitation que seule la fin des temps peut expliquer. C’est pourquoi les signes des temps semblent nous submerger comme s’il s’agissait d’un déluge de putréfaction. On est en droit d’insister sur cette période -1951-2013 – car il est incontestable qu’elle correspond à un affermissement du matérialisme et une fin de cycle. Elle est marquée par une phase agressive engluée dans une aporie destructrice. Aujourd’hui le monde n’a jamais été aussi éloigné de l’esprit traditionnel, la jeunesse est coupée des choses spirituelles et les médias détruisent à tour de bras le sacré, l’athéisme sous une coloration doucereuse continu son œuvre de destruction et les philosophes en mal de renommé n’ont pas le courage ni l’envie d’aller à contre courant de l’air du temps. Ce « recueil » édité au Canada (Au Canada l’œuvre de R. Guénon est tombé dans le domaine public depuis 2011, ce qui n’est pas le cas en France) rassemble dans ce livre posthume les articles et comptes rendus provenant de diverses publications qui n’avaient pas encore été mises à la disposition du grand public. Seuls les articles signés de sa main figurent dans cet ouvrage, c'est-à-dire, ses notes personnelles, ses lettres, et les écrits parus dans des journaux étrangers. Cela permet de mieux comprendre l’œuvre de René Guénon et de pouvoir en retirer plus de bénéfice dans notre réflexion, car chaque écrit de René Guénon nous apprend quelque chose, non pas du coté quantitatif mais du coté qualitatif, c'est-à-dire qu’il peut éveiller en nous des pensées spéciales, ouvrir des portes inconnues, et qu’importe si on y trouve des articles redondant, la répétition fait partie de l’apprentissage traditionnel. Au sommaire de cet ouvrage : Orient et Occident : 9 écrits et lettres et 7 comptes rendus 1912- 1929 Le centre spirituel et le monde : 6 écrits et 8 comptes rendus 1910- 1935 Tradition et symbolisme : 2 écrits parus dans la gnose 1910 et 20 comptes rendus 1914-1936 La Franc-maçonnerie : 4 écrits parus entre 1911 et 1914 La crise du monde moderne : 4 écrits 1911-1914 et une cinquantaine de comptes rendus parus entre 1912 et 1929 |
RENÉ GUÉNON. TÉMOIN DE LA TRADITION |
Jean Robin |
Edition Trédaniel |
1986 |
Dans
un monde dont les certitudes s’effondrent comme château de cartes, l’œuvre de
René Guénon – en révélant à l’Occident moderne le sens véritable de la
Connaissance métaphysique – se présente tel un incomparable monument érigé à
la gloire de la Sagesse éternelle. Après
qu’elle eut été longtemps condamnée, par l’incompréhension d’un siècle
matérialiste, à une influence secrète dont l’importance n’échappa pourtant à
des personnalités aussi diverses et inattendues qu’André Breton, Antonin
Artaud, André Gide, André Malraux ou Jean Paulhan, entre beaucoup d’autres,
elle est désormais reconnue par tous les « pèlerins de l’Absolu ».
Boussole admirable qui permet de retrouver, à l’approche des échéances
ultimes, le chemin occulté de la Tradition Primordiale, fil d’Ariane de
l’œuvre de René Guénon. Jean
Robin, démontre le parallélisme étroit entre la destinée humaine de René
Guénon et la genèse d’une œuvre providentielle, qui éclaire de façon
véritablement prophétique la situation spirituelle de notre société. On ne
peut plus parler d’ésotérisme, d’initiation, de tradition, sans avoir
lu Guénon, et nul n’est jamais sorti de son œuvre tel qu’il y est entré… Il
est deux manières d’envisager l’œuvre de René Guénon : On
peut y voir la synthèse géniale, ou discutable, formulée pour notre temps, d’antiques
vérités longtemps occultées, dont des précurseurs portèrent un discret
témoignage au long des 18e et19e siècle et qui, attendaient d’être
regroupées en un corpus cohérent. Il s’agissait alors d’un travail de mise en
forme à partir de données préexistantes, effectué par une individualité
tributaire de son milieu, de ses sources, de sa psychologie propre enfin, qui
l’amenait peut être à orienter arbitrairement l’héritage intellectuel que le
destin lui avait confié. Mais
on peut aussi considérer aussi cette œuvre, tout au contraire comme une somme
magistrale qui puise sa force et sa certitude en un fond mystérieux dont
aucune référence, aucune étude des sources ne peut rendre compte, et que l’on
est obligé, qu’on le veuille ou pas, d’accepter ou de refuser en bloc comme
un ensemble indiscutable, indissociable et invariable dès l’origine,
préexistant dans sa totalité à l’exposé progressif qui en fut fait au long
des centaines d’articles et de livres publié à ce jour. Ce
faisant il ne faut pas oublier une donnée fondamentale de l’œuvre de Guénon,
c’est la dimension de l’inspiration, qui d’ailleurs parait fort mystérieuse,
il n’en demeure pas moins certain que c’est de l’Orient contemporain et non
de celui de la compagnie des Indes, que Guénon reçu directement par
transmission ces enseignements, et dont il tira par la suite la quintessence
dans ses exposés. Au sommaire de cet ouvrage : Des vestiges épars - L’énigme du Sphinx - La métaphysique orientale - Le symbole des symboles - L’initiation - Le sort de l’Occident - Le Sheikh Abdel Wahed Yahia - Les magiciens noirs - La personnalité de René Guénon - « Du voile d’Isis » aux Etudes Traditionnelles » - Très nombreuses photos de R. Guénon et d’illustrations complètent ce livre |
RENÉ GUÉNON - UNE POLITIQUE DE L’ESPRIT |
David Bisson |
Edition Pierre Guillaume de Roux |
2013 |
Né à Blois et enterré au Caire sous le nom d’Abd-el-Yahiâ en 1951, René Guénon est l’homme par qui le scandale arrive. Il dénonce la décadence de l’Occident moderne, fruit d’une lente dégénérescence de son héritage métaphysique et se tourne, au grand dam des catholiques, vers l’Orient devenu, selon lui, le refuge ultime de la « Tradition ». Cette dernière notion, centrale chez Guénon, élève toutes les traditions religieuses de l’humanité au même niveau de transcendance tout en reconnaissant à chacune d’entre elles sa dimension spirituelle spécifique. Un point de vue tout simplement révolutionnaire dans les années 30. Dès lors, il appartient à l’individu de se déterminer spirituellement par un processus de connaissance graduée qui dépasse largement le seul exercice d’un rite religieux. C’est la voie ésotérique par essence, qui suscitera l’émergence à travers le monde (Europe, Etats Unis, Russie, Asie et autres) d’innombrables chapelles initiatiques se réclamant de Guénon, avec notamment les groupes soufis dirigés par Schuon, Valsan, ou Pallavicini. Chose frappante, un lien inextricable s’est peu à peu tissé entre cette perspective ésotérique et l’horizon politique. En témoignent la « spiritualité héroïque » de Julius Evola dans l’Italie des années trente mais aussi les résonnances guénoniennes qu’on découvre dans l’engagement politique de Simone Weil ou de Carl Schmitt. Parallèlement à l’activité des revues Le Voile d’Isis/Etudes Traditionnelles, les apports de Mircea Eliade, d’Henry Corbin ou de Raymond Abellio achèvent de perpétuer le rayonnement guénonien, si controversé soit-il. Cette mise en perspective monumentale de l’œuvre de René Guénon, révèle de manière décisive, une figure cardinale du XXe siècle et dévoile l’étendue de son rôle dans la construction de la pensée moderne occidentale. Au sommaire de cet ouvrage de 525 pages, l’auteur nous parle de : 1e Partie : La tradition en théorie 1925-1932 L’intuition gnostique ou la genèse de l’œuvre 1906-1914 - son enfance, sa jeunesse et sa soif de l’occulte, du mystérieux et de la métaphysique - L’exposé oriental ou l’incarnation de l’idée 1914-1930 - Un intellectuel inclassable, un penseur engagé et un ésotériste convaincu - La raison ésotérique ou la synthèse Traditionnelle 1930-1932 - La Tradition Primordiale et la réalisation métaphysique - L’écriture de René Guénon - La fin du monde moderne, une métaphysique de l’histoire - le salut de l’Occident chrétien, une civilisation traditionnelle et sa réforme intellectuelle - Où situer René Guénon sur l’échiquier politique ? 2e Partie : La Tradition en pratique 1930-1951 Le traditionalisme ésotérique et ses formes diverses d’engagement - L’exil de René Guénon - Une école de pensée traditionnelle - les lieux du repli ésotérique 1941-1951 - L’horizon apocalyptique - les dernières œuvres - La Tradition comme mode de résistance à la modernité - La tradition en politique - Le fascisme ésotérique de Julius Evola, les diverses métapolitiques avec bilan et perspectives de l’engagement évolien - Le nationalisme archaïque de Mircea Eliade - La découverte du sacré - L’historien des religions - Les lectures parcellaires de la Tradition - Carl Schmitt - Drieu la Rochelle - Simone Weil - Comment identifié le mouvement impulsé par René Guénon ? 3e Partie : La Tradition en perspective 1951-1980 Un traditionisme régulier et fermé - La reconnaissance posthume de l’œuvre, la filiation discrète des disciples - La survivance des pôles initiatiques - La gnose universaliste de Frithjof Schuon et le soufisme guénonien de Michel Valsan - Roger Maidort - Une science aux visées gnostiques - L’espace imaginal d’Henry Corbin - La science traditionnelle de Gilbert Durand - Le cercle Eranos - L’Université de Saint-Jean de Jérusalem - Une métapolitique antimoderne - Raymond Abellio : rénovateur de l’ésotérisme occidental - Louis Pauwels : entrepreneur de culture ésotérique - la stratégie culturelle de la nouvelle droite - La Tradition aujourd’hui ? - La Tradition demain ? - |
4 S
saint
bernard |
René GUÉNON |
Editions Traditionnelles |
1987 |
Écrit en 1929 cette plaquette de
20 pages décrit le destin exceptionnel
de St Bernard et à travers celui-ci illustre les liens étroits mais non
contradictoires qu’entretiennent autorité spirituelle et pouvoir temporel. Trop
court ! Lire un ouvrage décevant de René Guénon, hélas, c’est possible ! 20
pages pour présenter la vie de Saint Bernard et à peine quelques mots sur sa
spiritualité. Néanmoins, ce long article donne en tout cas envie de connaître
et lire le fondateur de la règle des Templiers – on aurait d’ailleurs aimé
que Guénon analyse la spiritualité de l’ordre |
science
sacrÉe |
Numéro Spécial René guÉnon |
Edition Science Sacrée |
2003 |
Important livre de
600 pages sur R. Guénon. Un de plus, peut-être, mais celui-ci est très clair,
l’auteur nous parle de l’Orient et de l’Occident, des écrits, de Guénon dans
ses symboles fondamentaux de la Science Sacrée, de l’homme universel et nous
donne son point de vue sur l’homme : René. Guénon. Il y a des redites
mais à mon avis, nécessaires tant l’œuvre de R. Guénon est importante et
dense. Science sacrée est une revue
d’études traditionnelles réservée à toutes les expressions de la tradition
perpétuelle et unanime. Placée sous l’égide de l’enseignement de René Guénon,
elle suit également les prolongements doctrinaux et les applications de
l’œuvre guénonienne selon l’orientation spirituelle de Michel Vâlsan (Sheikh
Mustafa ‘Abd-al-’Azîz en Islam), le fondateur reconnu des études en
Occident sur Muhy-d-dîn Ibn ‘Arabî, le plus grand Maître de
l’ésotérisme islamique. Souhaitant rendre actuelle l’œuvre
de Michel Vâlsan et permettre également une meilleure compréhension de sa
fonction, Science sacrée donne aujourd’hui accès à ses écrits, publiés
initialement dans la revue Etudes Traditionnelles - ou inédits pour certains
- qui ne circulaient plus jusqu’à présent qu’en des cercles assez restreints,
les diverses reprises plus tardives des Editions de l’Œuvre étant
presque toutes épuisées. Fondée en 2001 par Muhammad
Vâlsan, Science sacrée reprend son activité éditoriale, selon de
nouvelles modalités, en cette date du 16 février 2011, dix ans après sa première publication.
Souhaitant une meilleure diffusion, elle fait aujourd’hui appel au
support internet qui grâce à la mise en ligne d’archives de la revue,
permettra l’accès à certains articles des numéros aujourd’hui épuisés mais en
cours de réédition. Les travaux que souhaite accueillir la revue ont vocation
à témoigner d’une démarche intellectuelle pure qui rende compte des principes
métaphysiques s’exprimant à travers les différentes formes particulières dont
se revêt la Tradition primordiale pour diffuser sa science et sa sagesse
universelle. |
SOUFISME
D’ORIENT ET D’OCCIDENT -
REVUE No 6 - SPḖCIAL
RENÉ GUÉNON
|
DIVERS AUTEURS |
Edition LIBRAIRIE DE L’ORIENT |
2001 |
Il y a 50 ans, s’éteignait
au Caire dans la plus grande discrétion un écrivain français : René
Guénon, dont l’œuvre métaphysique est probablement une des plus
importantes du XXe siècle. Ce qui est frappant lorsqu’on aborde l’œuvre
de René Guénon aujourd’hui, c’est son actualité, malgré certaines voies dissonantes et toujours prêtes à critiquer , les
écrits de R.Guénon ont une force, une acuité, une vérité étonnante ,
bien sur, si R.Guénon devait réécrire
ses textes aujourd’hui , emploierait il
d’autres mots, peut être plus adapté au vocabulaire
du XXIe siècle, il n’empêche que le fond serait très certainement le même.
Est développé :
|
4 U
UN
SOUFI D’OCCIDENT :
RENÉ GUÉNON |
HALÎM MAHMÛD |
Edition GEBO- ALBOURAQ |
2007 |
Le présent ouvrage
témoigne des efforts du Shaykh Halîm Mahmûd visant à offrir à tous ceux qui cultivent une
aspiration sincère à la connaissance de Dieu, des précisions doctrinales
utiles ainsi que des clés efficaces de discernement sur le Taçawwuf, la
spiritualité islamique. C’est en cela que résident avant tout l’actualité et
la portée des enseignements de René Guénon, « un soufi d’Occident »,
témoin et interprète de la dimension métaphysique qui est représenté dans la
Tradition islamique. Comme le rappelle
l’excellente introduction de Jean Gouraud, René Guénon a su à travers ses
inlassables explications, redonner la conscience du « But ultime » que constitue la
réalisation spirituelle, mais aussi faire accepter la nécessité d’une
méthode, c'est-à-dire d’une insertion dans les dimensions exotériques, et si
possible ésotérique, d’une tradition orthodoxe et régulière, et surtout
montrer l’exemple d’une « mise en œuvre » de ces principes,
dans cette vie simple dont son premier biographe, Paul Chacornac, nous
a rapporté quelques échos. C’est un témoignage de même nature que nous livre
ici le shaykh Halîm Mahmûd,
qui a côtoyé René Guénon au Caire, et témoigne ici de la piété, de la
sagesse, et de la sainteté de celui-ci. |
4 V
vers
la tradition |
Divers auteurs |
|
1981 |
Revue Guénonienne dont la devise
est « Répandre
la lumière et rassembler ce qui est épars ». Cette revue
paraît quatre fois par an. L’œuvre de R. GUENON y est disséquée et expliquée
par beaucoup de penseurs et de Franc-maçons. Cette revue est parue en 1987.
Disponible du n° 1 à aujourd'hui. Son directeur
et fondateur René GOFFIN nous a quitté en 2008 pour
l'orient éternel. |
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