A - K

L

M - Z

 

Chapitre 4  M - Z     (René Guenon)

 

Pour chercher dans la page, utilisez les touches "Ctrl + F" de votre clavier Windows !        Pour Mac = Cmd+F

4 M

mÉlanges

René GUÉNON

Edition Gallimard

 2001

Cet ouvrage a paru en 1978 est un recueil d’articles de R. Guénon écrit vers les années 1909 – 1912.

Il traite de l’origine du mal et affirme la totale incompatibilité des points de vue profanes avec les connaissances traditionnelles.

Les axes étudiés sont les suivants : métaphysique et cosmologie, sciences et arts traditionnels et de quelques erreurs modernes, ainsi au sujet du démiurge  il est écrit :


Le problème le plus difficile à résoudre semble être pour beaucoup celui de l’origine du Mal: « Si Deus est, unde Malum? Si non est, unde Bonum? ». Pour ceux qui considèrent que la Création est l’œuvre directe de Dieu, ce problème est insoluble.


On peut dire que la responsabilité de Dieu est atténuée par la liberté des créatures. Mais si les créatures peuvent choisir entre le Bien et le Mal, c’est que l’un et l’autre existent déjà, au moins en principe. Et si elles sont susceptibles de se décider parfois en faveur du Mal au lieu d’être toujours inclinées au Bien, c’est qu’elles sont imparfaites. Comment Dieu, s’il est parfait, a-t-il pu créer des êtres imparfaits?
« Il est évident que le Parfait ne peut pas engendrer l’imparfait, car, si cela était possible, le Parfait devrait contenir en lui-même l’imparfait à l’état principiel, et alors il ne serait plus le Parfait. L’imparfait ne peut donc pas procéder du Parfait par voie d’émanation.

L’idée de la création « ex nihilo » n’est pas sans faille: comment admettre qu’il puisse exister quelque chose qui n’ait point de principe? Et encore: admettre la création « ex nihilo », ce serait admettre par là même l’anéantissement final des êtres créés, et rien n’est plus illogique que de parler d’immortalité dans une telle hypothèse. « Il ne peut rien y avoir qui n’ait un principe; mais quel est ce principe?

Et n’y a-t-il en réalité qu’un Principe unique de toutes choses? Si l’on envisage l’Univers total, il est bien évident qu’il contient toutes choses, car toutes les parties sont contenues dans le Tout; d’autre part, le Tout est nécessairement illimité, car, s’il avait une limite, ce qui serait au-delà de cette limite ne serait pas compris dans le Tout, et cette supposition est absurde. Ce qui n’a pas de limite peut être appelé l’Infini, et, comme il contient tout, cet Infini est le principe de toutes choses. D’ailleurs, l’Infini est nécessairement un, car deux Infinis qui ne seraient pas identiques s’excluraient l’un l’autre; il résulte donc de là qu’il n’y a qu’un Principe unique de toutes choses, et ce Principe est le Parfait, car l’Infini ne peut être tel que s’il est le Parfait. »


Certains ont cru devoir admettre deux principes distincts, opposés l’un à l’autre. Mais cette hypothèse est fausse. « D’ailleurs, beaucoup de doctrines que l’on regarde habituellement comme dualistes ne sont telles qu’en apparence; dans le Manichéisme comme dans la religion de Zoroastre, le dualisme n’était qu’une doctrine purement exotérique, recouvrant la véritable doctrine ésotérique de l’Unité: Ormuzd et Ahriman sont engendrés tous deux par Zervané-Akérêné, et ils doivent se confondre en lui à la fin des temps. »


Entre l’Etre et le Non-Etre, puisque l’un et l’autre sont contenus dans la Perfection totale, il n’y a qu’une opposition apparente. Si par Non-Etre on n’entend que le pur néant, il est inutile d’en parler: que peut-on dire de ce qui n’est rien? Mais en réalité le Non-Etre est la possibilité d’être. Ainsi, l’Etre est la manifestation du Non-Etre, et il est contenu à l’état potentiel dans ce Non-Etre.

 

 Le rapport du Non-Etre à l’Etre est alors le rapport du non-manifesté au manifesté, et l’on peut dire que le non-manifesté est supérieur au manifesté dont il est le principe, puisqu’il contient en puissance tout le manifesté, plus ce qui n’est pas, n’a jamais été et ne sera jamais manifesté. En même temps, on voit qu’il est impossible de parler ici d’une distinction réelle, puisque le manifesté est contenu en principe dans le non-manifesté; cependant, nous ne pouvons pas concevoir le non-manifesté directement, mais seulement à travers le manifesté; cette distinction existe donc pour nous, mais elle n’existe que pour nous. » Il en est de même pour tous les aspects de la Dualité.
Nous pouvons remarquer que la Dualité ne peut pas exister dans le Ternaire, car si le Principe suprême donne naissance à deux éléments, qui d’ailleurs ne sont distincts qu’en tant que nous les considérons comme tels, ces deux éléments et leur Principe commun forment un Ternaire, de sorte qu’en réalité c’est le Ternaire et non le Binaire qui est immédiatement produit par la première différenciation de l’Unité primordiale.

4 O

orient et occident

René GUÉNON

Edition de la Maisnie

 1987

Selon R. Guénon, l’Occident devra revenir à des valeurs traditionnelles s’il veut empêcher la dissolution qui le menace.

L’Orient pourrait être le support d’un retour vers ces valeurs mais cela ne se fera pas sans difficulté.

R. Guénon énumère les écueils à éviter.

 

Extrait du livre : ‘’ On ne peut qu’être frappé à première vue de la disproportion des deux ensembles qui constituent respectivement ce que nous appelons l’Orient et l’Occident : s’il y a opposition entre eux, il ne peut y avoir vraiment équivalence ni même symétrie entre les deux termes de cette opposition. Il y a à cet égard une différence comparable à celle qui existe géographiquement entre l’Asie et l’Europe, la seconde n’apparaissant que comme un simple prolongement de la première ; de même, la situation vraie de l’Occident par rapport à l’Orient n’est au fond que celle d’un rameau détaché du tronc.

 

Si l’on voulait figurer schématiquement la divergence dont nous parlons, il ne faudrait donc pas tracer deux lignes allant en s’écartant de part et d’autre d’un axe, mais l’Orient devrait être représenté comme l’axe lui-même et l’Occident par une ligne partant de cet axe et s’en éloignant à la façon d’un rameau qui se sépare du tronc, ainsi que nous le disions précédemment. Ce symbole serait d’autant plus juste que, au fond, depuis les temps dits historiques tout au moins, l’Occident n’a jamais vécu intellectuellement, dans la mesure où il a eu une intellectualité, que d’emprunts faits à l’Orient, directement ou indirectement. La civilisation grecque elle-même est bien loin d’avoir eu cette originalité que se plaisent à proclamer ceux qui sont incapables de voir rien au-delà, et qui iraient volontiers jusqu’à prétendre que les Grecs se sont calomniés lorsqu’il leur est arrivé de reconnaître ce qu’ils devaient à l’Égypte, à la Phénicie, à la Chaldée, à la Perse et même à l’Inde

 

Dans un rapprochement avec l'Orient, l'Occident a tout à gagner ; si l'Orient y a aussi quelque intérêt, ce n'est point un intérêt du même ordre, ni d'une importance comparable, et cela ne suffirait pas à justifier la moindre concession sur les choses essentielles ; d'ailleurs, rien ne saurait primer les droits de la vérité. Montrer à l'Occident ses défauts, ses erreurs et ses insuffisances, ce n'est point lui témoigner de l'hostilité, bien au contraire, puisque c'est la seule façon de remédier au mal dont il souffre, et dont il peut mourir s'il ne se ressaisit à temps. La tâche est ardue, certes, et non exempte de désagréments ; mais peu importe, si l'on est convaincu qu'elle est nécessaire ; que quelques-uns comprennent qu'elle l'est vraiment, c'est tout ce que nous souhaitons’’

4 P

PARIS – LE CAIRE  - Correspondance entre René Guénon et Louis Cattiaux   de 1947 à 1950

 R. D’Oultremont

Edition  Le  Miroir D’Isis 

 2011

Pour la première fois, grâce au concours et à l’aimable autorisation de sidi Abd-el-Yahia, fils de René Guénon, voici enfin réunie la correspondance entre René Guénon (1886-1951) et Louis Cattiaux (1904-1953).

Cet échange de lettres est concentré sur un laps de temps très court, du 17 novembre 1947 au 10 octobre 1950 ; le contexte est celui de l’après guerre : le matérialisme, l’athéisme, le capitalisme et ses valeurs, envahissent le domaine des idées.

 

René Guénon publie Le règne de la quantité et les signes des temps en 1945 ; au même moment Louis Cattiaux, auteur du « Message retrouvé », écrit : « Le monde préfère la quantité à la qualité, mais Dieu préfère la qualité à la quantité ». Pour ces deux chercheurs de Dieu, chacun à sa manière, le nouveau monde qui émerge amorce un virage qui le détourne irrémédiablement de la Tradition Primordiale qui est au centre de leur recherche. Tant Guénon au Caire, que Cattiaux à Paris, se sentent isolés et incompris dans ce monde où règne en maître la science profane.

Dans leur correspondance ils tentent de définir comme il convient, les notions d’alchimie, de philosophie, de yoga, de religion, d’initiation etc. Ils échangent sur le Tao, le Coran, la valeur des traductions, les étymologies, sur le Christ ou le Krist

 

Guénon et Cattiaux dérangent, bousculent, chacun à sa manière, ils ne sont pas facile à lire mais ne mâchent pas leurs mots. Ensemble ils parlent de Chacornac (1884-1964) écrivain et éditeur, du Dr Rouhier, du vicomte Ludovic de Gaigneron, rédacteur de la revue « le bélier » et qui sera au cœur de l’affaire Dreyfus.

 

En 1948, le Père Régamey s’intéresse aux théories de l’Art de Guénon, le Père Danielou aux écrits de Guénon sur l’Inde, le Père Bruckberger, prêtre dominicain, rédacteur de la revue thomiste, rédige en 1937 une thèse sur la Métaphysique de Guénon.  Guénon et Cattiaux parlent également de Michel Ivanoff, qui deviendra le fameux et prolifique « Aïvanhov  - 1900-1986 », sans oublier, bien sur Lanza del Vasto (1901-1981), ami de Cattiaux et disciple de Gandhi.

Alors quel sens peut-on trouver à cette correspondance, qui reflète en partie les préoccupations des esprits de l’époque ? Pour Louis Cattiaux un des buts était qu’il souhaité avoir une introduction de Guénon pour son ouvrage, en contre partie il lui apportait des éléments de réflexions sur la genèse de son ouvrage. Finalement Guénon ne pourra écrire cette introduction, mais les échanges de lettres prouvent que René Guénon aimait ces échanges, tout en se détachant de plus en plus de ce monde.

 

politica hermetica n° 16

par Divers Auteurs

Edition L’ÂGE D’HOMME

 2002

René GUENON (1886 – 1951) – Vingt ouvrages publiés entre 1921 et 1965 et régulièrement réédités témoignent de la portée d’une œuvre devenu emblème de l’anti modernité. Son influence s’est répandue sur les deux rives de l’Atlantique puis, plus tardivement, dans l’ensemble du monde musulman.

 

René Guénon voulut témoigner de la tradition éternelle et universelle, conservée en Orient dans l’Inde Védantique en particulier, pour servir de modèle à l’Occident dévoyé. Ses écrits s’adressaient à une élite capable de discerner les traces de cette tradition éparses dans la symbolique religieuse ou dans la Franc-Maçonnerie considéré par lui comme la dernière initiation régulière de l’Occident. La théorisation de cette approche permettait de saisir la vraie nature de l’ésotérisme.

L’objet de ce colloque a été de replacer l’entreprise dans le contexte intellectuel du temps ; le sien tout d’abord puis celui des générations de lecteurs successives. L’analyse, critique ou « engagée », a porté sur son influence dans les milieux islamisés européens, les domaines iraniens et turcs ainsi que sur les réactions des milieux catholiques et des diverses branches de la maçonnerie.

 

Deux communications ont abordé la question fondamentale du statut et de la fonction du texte écrit. Enfin la place du bouddhisme dans son œuvre et l’enseignement à tirer de sa vision du Moyen Âge ont mis en relief les articulations et les points de rupture entre les deux attitudes, critique et engagée.


Les intervenants de ce colloque sont : J.P. Laurant, Jérôme Rousse-Lacordaire, F. Chenique, Th. Zarcone, P. Mollier, Xavier Accart, A. Grossato, Le Gouard, P. Zoccatelli, M. Yvert-Jalu, F. Laget etc.

 

prÉsence de renÉ guÉnon           2 TOMes-

Jean tourniac

Edition SOLEIL NATAL

 1993

2 volumes par Jean Tourniac,  sur la présence invisible mais réelle de René Guénon dans l’œuvre et la métaphysique de la Franc-maçonnerie et de la chevalerie templière moderne.

Le 1er tome est consacré à l’œuvre et l’univers rituel, le second parle de la maçonnerie templière et de son message traditionnel.

 

Je crois qu’il est important ici de faire la distinction entre la Tradition (écrite avec un « T » majuscule) et l’expression « Tradition Primordiale » même si cette distinction n’est pas toujours très clairement formulée chez Guénon. Pour le dire simplement, la Tradition est l’essence de toutes les grandes traditions religieuses de l’humanité, ce qui en fait un concept universel – c’est à mon sens le « génie » de Guénon – puisqu’il serait possible de retrouver cette essence, autrement dit le noyau spirituel de l’humanité, dans le corps substantiel des autres religions. Dès lors, l’homme traditionnel, dans le sens guénonien du terme, est en quelque sorte l’homme qui a creusé sa propre religion jusqu’à y découvrir la sève première, la lumière originelle, qui est partout la même. Ce que Frithjof Schuon appellera « l’unité transcendante des religions ».

 

Cette Tradition est « réinventée » en fonction des lieux et des époques où vivent les hommes ; elle est réinventée, bien sûr, dans la façon dont les hommes l’appréhendent, et en témoignent dans leur vécu, mais demeure immobile au regard de la roue du temps qui tourne. L’expression « Tradition Primordiale » me semble plus problématique dans la mesure où elle permet à Guénon de resituer, tout du moins tenter de le faire, cette tradition dans le cours de l’histoire : il existerait donc une souche primordiale de laquelle partiraient les différentes branches religieuses au cours de l’humanité. Avec un début, l’hindouisme, et une fin, l’islam, soit un processus linéaire, voire téléologique, qui expliquerait les choses à partir de leur point d’arrivée, une forme d’évolutionnisme religieux tout de même étonnant de la part de Guénon. Ce n’est d’ailleurs pas le sujet sur lequel il est le plus à l’aise.

 

L’impact de l’œuvre de Guénon épouse les formes de sa réception et l’on peut dire à ce sujet que l’auteur de La Crise du monde moderne a réussi un tour de force : être lu par peu de personnes mais être lu et donc relu de façon régulière au fil des générations qui passent. Cela prouve deux choses qui sont intimement liées : la lecture de Guénon provoque, et c’est encore le cas aujourd’hui, une sorte de secousse qui prend à revers tous les préjugés qui fondent notre existence « moderne ». Dès lors, et c’est le deuxième point, cette lecture marquante laisse une empreinte profonde chez des personnes qui vont s’en faire par la suite les passeurs privilégiés autour d’eux.

 

Ainsi s’organise une réception qui trace son sillon dans le champ intellectuel et qui se renouvelle en fonction des générations prises en compte. C’est pourquoi, n’en déplaise aux « guénolâtres » qui veulent enfermer l’œuvre dans son écrin originel, on retrouve la référence à Guénon dans des milieux aussi différents que ceux des spiritualités alternatives, des pratiques contre-culturelles, des traditions religieuses et des engagements alter politiques,

 

propos sur renÉ guÉnon

Jean tourniac

Edition derVy

 1973

L’auteur nous invite à voyager avec René Guénon, son œuvre, les rapports avec le christianisme et la Franc-maçonnerie. Les promenades rituelles, et ses explications sur l’exotérisme et l’ésotérisme.

Des réflexions guénonienne qui  serviront de base de réflexion et de méditation.

Guénon a toujours réfuté l’entreprise personnelle pour mieux se fixer dans la pensée universelle : « Étant absolument indépendant de tout ce qui n’est pas la vérité pure et désintéressée, et bien décidé à le demeurer, nous nous proposons simplement de dire les choses telles qu’elles sont. » Cet artifice rhétorique place d’emblée son auteur dans une posture gnostique : il se présente comme le témoin d’une tradition primordiale et déclare, à partir de ce lieu mythique, son étrangeté au pouvoir politique ou, de façon plus souterraine, sa volonté d’en informer la réalité subtile. Guénon a été profondément marqué par le milieu occultiste dans lequel il a forgé ses premières armes conceptuelles au cours de la période 1906-1914. Deux éléments essentiels à cette culture transparaissent tout le long de son cheminement : une forme de connaissance et un mode de sociabilité.

Son premier article, publié en 1909 dans La Gnose, contient en toutes lettres le cœur de son projet : « Il ne peut rien y avoir qui n’ait un principe. » Et la remontée vers ce principe unique, identifié à l’« Esprit universel », suppose une connaissance salvatrice, c’est-à-dire une gnose qui permet de s’affranchir des conditions (limitées) de l’existence. Guénon ne se détournera jamais de cette intuition fondatrice. L’exposé aux contours occultisants laisse peu à peu la place à un discours construit autour de deux axiomes complémentaires. La gnose bientôt renommée « métaphysique » n’est pas un système qui se fonde sur la raison, comme la science ou la philosophie, mais une connaissance qui se reflète dans l’« intellect pur ». Elle est par conséquent une expérience de l’être, en somme une initiation, dont le procès de vérification dépend uniquement du témoignage individuel : « Se connaître revient à se retrouver dans l’entière vérité de son être personnel  il y a rencontre, puis union de soi avec soi. » Cette foi inextinguible en son savoir est le lieu d’où parle Guénon, son instance de légitimité. Par nature invérifiable, elle place son détenteur dans la position de l’élu et se concrétise dans le rappel des vérités premières d’une part, et le témoignage de sa propre vérité d’autre part.

Cette volonté de connaissance s’accompagne, chez lui, d’un fort attachement aux modes de sociabilité occultiste. D’abord, il se présente comme le porte-parole, le révélateur en quelque sorte, d’une vérité cachée d’origine non humaine – traduite sous l’expression « tradition primordiale ». Cette posture n’est pas nouvelle ; elle caractérise les écrivains occultistes qui s’inventent une filiation légendaire et revendiquent le caractère visionnaire de leurs écrits. Ensuite, il partage le rêve (très occultiste) de produire une synthèse universelle qui serait capable de relier tous les plans de l’univers dans une même unité de sens. Son attitude hautaine, parfois dédaigneuse, renvoie à la certitude de l’initié qui a percé les arcanes de la connaissance pour retrouver l’harmonie perdue.

À partir des années 1920, l’auteur de La crise du monde moderne s’éloigne de son port d’attache occultiste au fur et à mesure que sa notoriété croît sur la scène intellectuelle. L’amateur des doctrines secrètes disparaît sous l’identité plus respectable de l’essayiste politique et du spécialiste de l’hindouisme. Pourtant, Guénon ne se coupe jamais complètement d’une culture qui continue à irriguer son mode de pensée. D’une part, il publie certains de ses ouvrages dans des maisons d’édition confidentielles afin de toucher un public féru d’ésotérisme. D’autre part, il tisse des liens avec de nombreux acteurs du monde occultiste et n’hésite pas à collaborer avec des revues dont le tirage ne dépasse pas parfois la centaine d’exemplaires.

En vérité, Guénon se pense et se voit davantage comme un témoin gnostique que comme un intellectuel engagé. Outre l’importance de l’imaginaire occultiste, il s’agit de promouvoir un nouveau mode de connaissance, non plus basée sur la cognition rationnelle de la philosophie, mais sur l’« intuition intellectuelle » de la gnose. Se joue ici toute la question de sa légitimité. En effet, l’assise du gnostique et, plus largement, celle de l’intellectuel ésotérique dépend moins de sa production écrite ou de son discours prescripteur que de l’expérience dont il se veut le témoin privilégié. Son rapport au politique suit une pente similaire : contourner le lieu du pouvoir pour mieux en redéfinir les principes constitutifs. En somme, remonter à la source du principe et prononcer la vérité de l’être, non plus individuel, mais collectif. 

A priori, le chemin proposé par Guénon vise avant tout l’éveil intellectuel (gnostique) de ses lecteurs/disciples. Dès lors, la question du politique n’arrive pas en premier. Mieux, le positionnement affiché se situe toujours en dehors ou au-dessus du politique. L’auteur d’Orient et Occident rappelle à plusieurs reprises qu’il ne souhaite, en aucun cas, participer aux joutes partisanes et se méfie tout particulièrement des récupérations idéologiques. « Aucune tendance politique existant dans l’Europe actuelle ne peut valablement se recommander de l’autorité d’idées ou de doctrines traditionnelles, les principes faisant également défaut partout » prévient-il. Cette mise en garde traduit en réalité une autre approche du politique : celle qui met le Spirituel au-dessus du Temporel. Et peut se décliner sous trois angles successifs : une grille d’analyse, un mode opératif et une projection idéelle.

Pour Guénon, le pouvoir politique tire sa légitimité de l’autorité spirituelle dans la mesure où sa fonction première réside dans la conformation de l’ordre social avec les plans de la Providence. Cette lecture Théo politique, proche de la pensée de saint Thomas d’Aquin, reçoit toutefois des prolongements plus « hétérodoxes ». En premier lieu, ce n’est pas le modèle de la chrétienté médiévale qui est privilégié, mais celui – beaucoup plus inattendu pour l’époque – du régime des castes hindou. Au-delà des parallèles observés entre les deux sociétés traditionnelles, Guénon promeut un système très largement idéalisé dans lequel la caste sacerdotale incarne la « connaissance transcendante et “suprême” » et irrigue l’ensemble du corps social de son influence spirituelle.

En second lieu, la rupture entre le pouvoir temporel et l’autorité spirituelle devient la clé explicative de toute l’histoire de l’humanité. Ainsi, le magistère des Brahmanes (prêtres) laisse la place au règne des Ksatriyas (guerriers), ce qui se concrétisent en Occident par la révolte de Philippe le Bel contre le pape Boniface VIII et la disparition de l’Ordre du Temple (1314). Puis, la « descente » s’accélère avec l’emprise des marchands (Vaishyas) sur le monde et, bientôt, l’avènement du « bolchevisme » avec la dictature de la multitude (Sûdras). Cette inversion complète des castes se traduit également par une baisse d’intensité progressive de la spiritualité et débouche sur une critique radicale de tous les éléments constitutifs du monde moderne : progrès, démocratie, raison, individualisme, etc. Processus d’autant plus inéluctable qu’il s’inscrit dans une conception du temps marqué par l’épuisement des possibilités, et une histoire hantée par la fin du monde.

En dépit de ce diagnostic très sombre, Guénon n’apparaît jamais comme un intellectuel dégagé des contingences terrestres. Au contraire, il continue à œuvrer dans le sens d’une restauration traditionnelle. Et élabore, à cette fin, un programme d’action métapolitique qui repose sur deux piliers : une conception occulte du pouvoir et la constitution d’une élite intellectuelle. René Guénon définit l’espace politique comme un vaste champ psychique dans lequel il est possible d’agir sur l’opinion publique grâce à l’influence de courants d’idées. Ainsi, la démocratie moderne ne serait qu’une sorte de religion laïque portée par de « fausses élites » et soutenue par la vénération de « grandes idoles » : « Progrès », « Justice », « Égalité », etc. Par conséquent, la réalité du pouvoir réside toujours dans les coulisses de l’histoire, là où les groupes d’initiés se livrent une lutte permanente.

Cette foi gnostique trouve naturellement son aboutissement dans une projection idéalisée de la civilisation traditionnelle. Si Guénon rejette toute perspective utopique, il rêve bien d’une humanité placée sous la direction d’une autorité spirituelle universelle dont la mission dernière consisterait à déchirer l’enveloppe du temps pour se fondre dans l’unité primordiale (âge d’or). Son propos n’est pas sans rappeler la pensée de Joseph de Maistre qui décrit, sous couvert d’une défense absolue de l’infaillibilité pontificale, la vision d’une nouvelle Europe unifiée sous l’égide d’un « Pasteur commun ». Ou encore les écrits de Platon qui font du « Conseil nocturne » (assemblée de prophètes) l’intellect invisible de la cité en charge de traduire ici-bas l’influence des dieux. L’imaginaire reste plus que jamais celui d’une théocratie parfaite. C’est dans cette optique qu’il faut comprendre les développements guénoniens relatifs à l’existence d’un « centre initiatique suprême » ou à la symbolique du Roi du Monde. Ils continuent à entretenir une forme d’ésotérisme politique – « autorité invisible », « roi caché », etc. – à un moment où la science positive dicte l’organisation des pouvoirs.

En définitive, l’attitude de Guénon à l’égard du politique reste ambivalente : d’un côté, il y a la volonté de se situer en dehors ou au-dessus des luttes temporelles et, de l’autre, la nécessité d’ordonner le pouvoir politique autour de la connaissance transcendante. Avec en toile de fond la critique d’un monde moderne jugé inapte à la chose spirituelle et, donc, illégitime au regard de ses fins dernières. Ce positionnement hybride tient en grande partie à la posture du gnostique, à savoir celle d’un clerc qui parle au nom des « valeurs éternelles et désintéressées » sans se soucier, toujours, des problèmes du temps présent. Est-ce pour autant un intellectuel désengagé ? En réalité, c’est surtout la forme de l’engagement qui revêt des atours spécifiques.

 

psychologie

Introduction, notes et choix des Illustrations par A. GROSSATO

Edition Arché

 2001

Ouvrage posthume de R. Guénon ou l’auteur décrit les composants essentiels de la psychologie humaine. R. Guénon y consacre des pages extraordinaires à l’art de la mémoire et à l’imagination créatrice.

 

La publication d'un livre inédit de René Guénon l'année du cinquantenaire de la disparition du célèbre métaphysicien est sans doute un événement. Même si l'éditeur prend les précautions qu'imposent à la fois le professionnalisme et la rigueur scientifique, très probablement, ce livre doit être attribué à René Guénon.

 

Mais avant d'en venir à Guénon et à ce livre étonnant, nous voudrions citer Alessandro Grossato qui rappelle dans son introduction, avec justesse,  les particularismes du monde de la Tradition, à même de maintenir caché des doctrines entières, ou les aspects essentiels de celles-ci, les préservant ainsi tant de l'instituteur, fusse-t-il universitaire, que du curé : "Ce n'est d'ailleurs pas l'unique cas incroyable, ni même le plus persistant, de survivance cachée - aux marges de l'histoire communément connue - culturellement significatives, lesquelles des siècles durant réussissent à maintenir en leur sein un reflet de ces rares expériences intellectuelles et spirituelles originairement liées à des figures extraordinaires. En réalité, le phénomène de la survivance en des groupes extrêmement fermés, ou parfois même dans de seuls noyaux familiaux, de croyances et doctrines particulières, est beaucoup plus vaste et, dirions-nous, même plus généralisé que ce qu'on pourrait croire, si nous considérons en particulier tant la survivance secrète de formes hérétiques persécutées  que la conservation de la foi des pères après les conversions imposées par l'autorité politique ou religieuse, ou en tout cas dictées par diverses formes d'opportunismes [...]. C'est certainement l'un des aspects les plus gravement méconnus d'une histoire hermétique d'ensemble et vaste


De quoi s'agit-il au juste ? D'un cours complet de psychologie, rédigé entre 1917 et 1918, considérée d'un point de vue philosophique et non pas métaphysique, pour répondre à l'offensive psychanalytique, seconde phase de l'action anti-traditionnelle caractéristique du monde moderne, dont la première phase était le matérialisme outrancier, et qui aura conduit, entre autres effets néfastes, à la séparation radicale puis à l'opposition entre sciences sacrées traditionnelles et sciences profanes, "celles-ci constituant souvent le résidu matérialiste de celles-là".
René Guénon, par ce cours volontairement didactique, rectifie et clarifie là où règne la confusion née de la séparation des sciences de tout principe supérieur. En psychologie aussi, en psychologie surtout. Il opère donc plusieurs distinctions fondamentales, entre psychique et psychologique, entre conscient, subconscient, superconscient et cet inconscient, à la base de toute la psychanalyse, qu'il s'emploie à détruire.

 

Il en vient tout naturellement à l'Art de la mémoire et à l'imagination créatrice, piliers de la Tradition hermétique et de toute magie véritable, pensons à Giordano Bruno. Est-ce un hasard si les trois derniers chapitres de ce livre sont consacrés dans l'ordre, au beau et à l'art, à la volonté, et enfin à la liberté, indiquant ainsi les puissances essentielles, à la fois initiatrices et finales, de la Voie ? Si les propos de René Guénon restent dans le cadre de son choix philosophique, le lecteur attentif reconnaîtra nombre d'indications qui révèlent le métaphysicien et l'homme de Tradition. Extrait : "Quant à une prétendue opposition entre notre liberté et la bonté de Dieu, elle ne relève que de l'ordre moral et sentimental et elle n'a métaphysiquement aucun sens. Toutes ces difficultés ne sont en somme que le résultat d'une confusion entre le point de vue métaphysique et le point de vue théologique, confusion dont il y a d'ailleurs d'autres exemples, et plus généralement, toutes les difficultés relatives à la liberté viennent, comme pour beaucoup d'autres questions, uniquement à ce que ces questions sont mal posées.


Métaphysiquement, la question est des plus simples. Il faut partir de l'idée de l'Être, auquel appartiennent les attributs d'unité et de simplicité ; comme disaient les scolastiques : Esse et unum convertuntur, là où il y a unité et simplicité, il y a nécessairement absence de toute contrainte, car une contrainte ne peut provenir que de la présence d'une multiplicité dont les éléments agissent les uns sur les autres. Or, l'absence de contrainte est précisément ce par quoi se définit la liberté.

4 Q

que vous a apportÉ  renÉ guÉnon ?

D. gattegno & Th. JOLIF

Edition Dualpha

 2002

Des écrivains et des philosophes sont interrogés sur cette question et chacun d’y répondre à sa façon. Instructif car chacun dit presque la même chose mais différemment et sous des angles inattendus qui font réfléchir.

 

Y trouvera-t-on les inépuisables considérations sur les toujours mêmes choses ? Eh bien, à dire vrai, pas tout à fait les mêmes. Parce que la question posée invite à s’épuiser soi-même, elle incite à ne pas rabâcher ce qui a été déjà dit et redit. Charge aux collaborateurs de ne pas se laisser aller, tout doucettement, à passer à côté de la question…

 

Certains ont accepté de jouer le jeu ; d’autres n’y ont mis que le bout du doigt ; enfin, de troisièmes n’ont pas exactement osé s’aventurer – ce qui n’en constitue pas moins une réponse… C’était une gageure, du reste ; en effet, la mentalité moderne force à ce que, au lieu de parler, en toute simplicité, tout un chacun ne fasse plus que répéter et, de préférence, en se contentant de ce que d’autres ont déjà pu avancer, en sorte de ne pas trop se « compromettre ».

C’est s’exposer courageusement que de faire le point sur soi-même, avec sincérité et avec cette œuvre en regard… Nul qui l’a lue, sauf à s’être enfui à toutes jambes dès les premières lignes, nul qui l’a lue n’a continué à suivre sa voie de la même démarche ; que cela ait pu lui plaire ou lui déplaire, nul ne saurait prétendre en être revenu indemne. Que l’âme en fût blessée ou le cœur ragaillardi, l’exercice de la pensée de chacun n’a pu qu’en être durablement impressionné.

 

Les collaborateurs à cet ouvrage: Luc-Olivier d’Algange, Philippe Barthelet, Christian Bouchet, André Coyné, Yves Daoudal, Bruno Favrit, Pascal Gambirasio d’Asseux, David Gattegno, Michel Gaudard de Soulages, Georges Gondinet, Arnaud Guyot-Jeannin, Thierry Jolif, Christophe Levalois, Jean-Paul Lippi, Frédéric Luz, Michel, Jean Parvulesco, Patrick Rivière, Luc Saint-Étienne, Alain Santacreu.

 

4 R

 

rÉflexions d’un chrÉtien sur la franc-maçonnerie

Denys roman

Editions TRADITIONNELLES

 1995

« La Maçonnerie elle-même a-t-elle une origine unique, ou n’a-t-elle pas plutôt recueilli, dès le Moyen Âge, l’héritage de multiples organisations antérieures ? »


Cette remarque de René Guénon fonde le thème central de l’œuvre de Denys Roman : qu’ils soient pythagoriciens, templiers et rosicruciens, hébraïques, hermétiques, chevaleresques ou sacerdotaux, les divers éléments de cet « héritage », « entassés » au cours des âges dans l’Arche maçonnique sous forme de dépôts de tout ce qu’il y a eu de vraiment initiatique dans le monde occidental, sont autant de « germes » pour le cycle à venir qu’il convient de conserver avec la plus extrême vigilance.


Mais ils sont également autant de Terres saintes, que tout homme qualifié peut déjà conquérir au cours de sa quête initiatique.


Parmi ces dépôts, celui d’une notable partie de l’ésotérisme chrétien – dont, selon l’Écriture, Saint Jean l’Évangéliste est le Recteur immortel – illustre par excellence les  destins privilégiés de l’Ordre qui en est le dépositaire et le gardien.

 

renÉ guÉnon

 

Le Cercle de Lumière

 1993

Colloque du centenaire Domus Medica, avec des interventions de Jean Borella, J.P. Schnetzler, J. Tourniac, J. Biès etc…

Des articles qui contribuent à une meilleure connaissance de René Guénon.

 

renÉ guÉnon

 

ARCADIA

 1998

Deux gros cahiers – nombreux articles sur sa vie, son œuvre et son implication dans la vie maçonnique et dans son enseignement de la métaphysique.

 

renÉ guÉnon

Paul serant

Edition LA COLOMBE

 1953

Rien de plus surprenant au XXème siècle qu’un homme irréductiblement hostile à toute popularité, totalement indifférent au culte de la personnalité, et soucieux par-dessus tout de marquer que les idées qu’il exprime ne doivent absolument rien à sa propre intelligence ou à son propre talent.

Tel fut pourtant René Guénon : et ceci explique qu’on ne trouve dans la vie de cet homme aucun événement, aucune anecdote susceptible de flatter la curiosité abusive du public contemporain.

Ayant en horreur la publicité, René Guénon vécut aussi discrètement que possible, et l’on ne possède que très peu de détails sur ce que fut sa vie: il est d’ailleurs probable que celle-ci fut «sans histoires», et que, pour reprendre les termes de son ami et biographe Paul Chacornac, elle se confondit avec son œuvre.

 

Les faits que nous allons évoquer semblent en tout cas le confirmer.

 

René Guénon est mort au Caire, le 7 janvier, à onze heures du soir. Il a dit dans son dernier souffle : " Allah ! Allah ! ". Ses funérailles ont eu lieu le lendemain matin. Quand le convoi a quitté la villa blanche qu’il habitait avec sa femme et ses trois enfants, dans le quartier de Doki, un bélier a été égorgé rituellement et son sang répandu sur le seuil.

 Puis le corps d’Abd el Wahed Yahia - c’était le nom musulman de Guénon - a traversé toute la ville pour être conduit d’abord à la mosquée Sayidna Hussein, ensuite au cimetière de Darassa. C’était un cortège modeste, réduit à la famille et à quelques amis. (…) J’ai gravi ce matin la colline de Mokatan, pour aller visiter la tombe de celui qui fut mon compatriote, quoique sa rupture avec l’Occident eût été farouche, irréductible. Entre les tombeaux des Califes et la Citadelle, la nécropole déroule ses quartiers funéraires, où l’on circule par des ruelles poussiéreuses.

 

Quelques coupoles et quelques minarets jalonnent cette multitude de maisonnettes blanches et grises, dont chacune est une maison des morts. On croirait une ville abandonnée ou frappée de quelque fléau. J’ai manqué me perdre dans le dédale des tombes. Et puis, l’une des petites maisons vides m’a ouvert sa porte et ses fenêtres à volets de bois. C’était le caveau de la famille Mohammed Ibrahim, la belle-famille de René Guénon : une salle étroite et nue, à laquelle deux pierres tombales donnent un air de chapelle. Sur le sol, au milieu du dallage, se découpe une trappe, fermée par un plancher : c’est l’entrée du caveau proprement dit, où René Guénon repose depuis cette semaine, auprès de la famille qu’il a élue.

 

Je songe au destin qui s’achève là, et qui était parti, voilà soixante-trois ans, du cœur de la France. J’évoque ce Français des rives de la Loire - il était né à Blois - et des rives de la Seine, puisque son dernier domicile parisien fut dans l’île Saint-Louis. Quand s’est-il converti à l’islam ? Au Maroc, me dit-on, avant qu’il n’arrivât en Egypte il y a vingt ans. (…) Il avait dit dans la journée du 7 janvier, à sa femme, la douce Fatma : " Je sens bien que c’est la fin, je vais mourir. " Et il lui donna l’ordre que rien, désormais, ne fût changé de place dans son cabinet. Il ajouta : " Sois sans inquiétude. Je ne te quitterai pas. Vous ne me verrez plus. Mais je serai là, et moi je vous verrai. " Alors maintenant, quand l’un des enfants n’est pas sage - que ce soit la petite Khadija, aux nattes brunes, ou Leïla, la cadette, une blonde aux yeux bleus, ou Ahmed, qui n’a pas deux ans - la mère lui dit : " Comment oses-tu pleurer sous le regard de ton père ? " Et l’enfant se tait en présence de l’invisible

 

renÉ GUÉNON – approche d’un homme complexe

Jean urcin

Edition IVOIRE – CLAIR

 2005

Présenter en quelques mots la vie et l’œuvre de René Guénon est chose impossible : polémiste, théologien, mystique, philosophe, orientaliste… Chaque qualificatif paraît correspondre mais aucun n’est suffisant et lui-même les eut tous rejetés en bloc.


Pourtant, cinquante ans après sa mort, René Guénon reste un auteur incontournable pour qui s’intéresse au symbolisme, au soufisme, à la Franc-maçonnerie, à la métaphysique, aux philosophies orientales ou aux débats intellectuels de la France d’entre-deux guerres…



Jean Ursin fréquente assidûment l’œuvre de René Guénon depuis plus d’un quart de siècle. Il synthétise ici plusieurs conférences privées présentant le Maître, agrémentées de nombreuses citations et d’un essai de bibliographie raisonnée, propre à guider les premiers pas des nombreux lecteurs potentiels de René Guénon.

 

renÉ guÉnon – biographie & œuvres

Divers Auteurs

Edition  LES CAHIERS DE L’HERNE N° 49 

1985

La vie d’une seule personne est l’objet de la biographie nous dit le Petit Littré : définition trop claire pour un spirituel. D’un côté, l’individu et ses actes constituent aujourd’hui le dernier obstacle à l’éclatement face à la multiplication des schémas explicatifs, de l’autre, le dépassement de l’individualité commande la vie du spirituel : « …Ce n’est plus moi qui vit mais le Christ qui vit en moi. » Une démarche initiatique se raconte dans les bornes du temps et de l’espace ordinaires qui paraissent vite incohérents et contradictoires. En même temps l’invraisemblance efface l’exemple et les légendes dorées n’ont plus qu’une existence éphémère. Bref, la vie de René Guénon est difficile à raconter en termes de « cursus », de journal, de roman, de notice.

N’avait-il pas, de son vivant, pour couper court aux divagations suscitées par une polémique avec la Revue internationale des Sociétés secrètes de Mgr Juin, déclaré que si on l’ennuyait trop avec la personnalité de René Guénon, il la supprimerait purement et simplement. Avec une aversion pour les photographies aussi forte que celle de Balzac, il manifesta un goût prononcé pour les pseudonymes ; au Sphinx du roman de jeunesse repris dans la signature de La France antimaçonnique en 1914, succédèrent les changements de noms traditionnels : Palingénius, évêque gnostique d’Alexandrie et surtout Abdel-Wahid-Yahia en Islam dont les initiales servirent à signer des articles dans le Speculative Mason. La direction de cette revue s’interrogea un moment sur l’identité de son correspondant.

Un ouvrage de référence qui développe :

Jean Biès

René GUéNON, héraut de la dernière chance.

Michel Michel

Sciences et tradition, la place de la pensée traditionnelle au sein de la crise épistémologique des sciences profanes.

Victor Nguyen

GUéNON, l’ésotérisme et la modernité.

Daniel Cologne

Puissance et spiritualité dans le traditionalisme intégral.

Jean Robin

Le problème du mal dans l’œuvre de René GUéNON.

René GUéNON

Extraits de lettres à Hillel.

Nicolas Séd

Les notes de Palingénius pour l’Archéomètre ».

Jean Reyor

De quelques énigmes dans l’œuvre de René GUéNON.

Pierre Grison

L’Extrême-Asie dans l’œuvre de René GUéNON.

Giovanni Ponte

Réflexions à la lumière de l’œuvre de GUéNON concernant l’unité principielle, l’ésotérisme, l’exotérisme et les risques de la voie initiatique.

Alain Dumazet

Métaphysique et réalisation.

Yves Millet

René GUéNON contre les Messieurs de Port-Royal.

René GUéNON

Lettre à A.K. Coomaraswamy.

Jean Borella

Du symbole selon René GUéNON.

René Payot

Réflexions philosophiques sur le symbolisme selon GUéNON.

Mircea éliade

Un autre regard sur l’ésotérisme : René GUéNON.

Jean Hani

René GUéNON et le christianisme. À propos du Symbolisme de la croix.

Portarius

Sur la possibilité d’un ésotérisme dans le christianisme.

Christophe Andruzac

Note sur la diversification des voies spirituelles.

Denys Roman

Note additionnelle sur le Saint-Empire.

éd. Rivet

René GUéNON Franc-Maçon.

J.P. Schnetzler

René GUéNON et le bouddhisme.

Catherine Conrad

GUéNON et la philosophie.

Frithjof Schuon

Note sur René GUéNON.

René GUéNON

Lettre à F. Schuon.

René GUéNON

Trois lettres à propos de l’initiation féminine.

Eddy Batache

René GUéNON et le surréalisme.

Pierre Alibert

Albert Gleizes- René GUéNON.

Frederick Tristan

Extraits du Journal.

Luc Benoist

Lettre à Jean Paulhan.

René GUéNON

Deux lettres au peintre René Burlet.

Jean Borella

Georges Vallin, 1921 – 1983.

François Chenique

La vie simple d’un prêtre guénonien : l’abbé Henri Stéphane.

Gaston Georgel

Ce que je dois à René GUéNON.

Entretien avec Jean Tourniac.

 

rené guÉnon – La contemplation mÉtaphysique & l’expÉrience mystique

Christophe andruzac

Edition Dervy

 1980

La réalisation métaphysique : voilà le concept de base de René Guénon. C’est autour de cette phrase que l’auteur va développer son argumentation.

Il développe également la différence entre l’expérience de l’Être et l’expérience mystique entre René Guénon et St Jean de la Croix.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Le point de départ de la philosophie et ses différentes parties –

Découverte de la Sagesse métaphysique  -

Les vestiges du divin : L’ordre de la manifestation  -

La Sagesse initiatique et apophatique  -

Analyse de quelques concepts orientaux  -

Découverte de la Doctrina sacra

Distinction des deux voies chrétiennes  -

La dogmatique comme support initiatique  -

La critique de Jacques Maritain  et du cardinal Daniélou  -

Quelques textes de saint Thomas d’Aquin

 

RENÉ    GUÉNON  et  L’AVÉNEMENT DU 3e  SCEAU,   SUIVI DE : LES CLÉS DES  DEMEURES SPIRITUELLES  DANS  LES  FUTÛHÂT   D’IBN   ARABΠ

CH. ANDRE GILIS

EDITIONS  TRADITIONNELLES

 1991

Dès 1953  Michel Valsan notait, que la place que René Guénon fit à l’Islam dans ses études fut, en comparaison avec celle qu’y  trouve l’Hindouisme ou le Taoïsme, assez restreinte, malgré les fréquentes références qu’il fait à la métaphysique et à l’ésotérisme islamique.

 

Ce livre poursuit l’étude de la pensée de R. Guénon sur cette métaphysique  islamique et  met  en valeur quelques idées fortes de cet ésotérisme.

 

Ce livre développe les  sujets suivants :

 

Le cœur et l’intellect

L’apport de l’Hindouisme dans l’Islam

La science  des symboles

La doctrine des trois Sceaux

L’inspiration du Centre Suprême

Rassembler ce qui est épars

 

A la suite de ces études, est présenté les 4 clés des demeures spirituelles d’Ibn Arabî

 

renÉ guÉnon & l’actualitÉ de la pensÉe traditionnelle

Un Collectif

Edition ARCHÉ – MILAN

 1980

Actes du colloque international de Cerisy – La – Salle en 1973.

 

René Guénon (1886 – 1951) est mal vu des milieux identitaires qui n’apprécient pas sa conversion à l’islam soufi dès 1911 sous le nom musulman d’Abd el-Wâhed Yahia, « Serviteur de l’Unique ». Quant aux milieux contre-révolutionnaires, outre ce tropisme oriental marqué, ils l’accusent d’être passé par la franc-maçonnerie et certains cénacles gnostiques. Or ces attaques bien trop réductrices éclipsent une œuvre intellectuelle majeure. « La pensée de Guénon constitue un chapitre original, et non négligeable, de l’histoire intellectuelle

 

Par une brillante étude, David Bisson expose d’une manière précise et intelligible le parcours de ce penseur méconnu sans s’arrêter à sa seule vie et à ses idées. Il s’attache aussi à saisir son aura, directe ou non, sur ses contemporains et étudie même sa postérité intellectuelle.

 

L’auteur détermine trois grandes périodes dans la vie de Guénon. De 1906 à 1920, ce sont les années de « l’apprentissage occulte »; puis de 1921 à 1930, le temps de « la reconnaissance intellectuelle », et, enfin, de 1931 à 1951, le moment de « l’accomplissement doctrinale ». Cette dernière commence le 5 mars 1930 quand Guénon part pour Le Caire sans savoir qu’il ne reviendra jamais plus en France.

L’éloignement géographique ne l’empêche pas de suivre avec attention l’activité de ses disciples. Le chercheur rapporte que l’homme du Caire relit toujours tous les articles paraissant dans la revue Études Traditionnelles. Par ailleurs, c’est un grand épistolier qui dispose d’un réseau international de correspondants.

 

La publication de livres, la rédaction d’articles et de recensions ainsi que l’envoi de ses missives forment un ensemble théorique complet. Guénon construit ainsi une œuvre entre l’unité intellectuelle (la métaphysique) et la réalité métahistorique (la tradition). La notion de métahistoire est très importante, car « pour Guénon, l’histoire n’est que contrefaçon. Elle correspond à la dernière étape d’un processus de déclin qui s’accélère au fur et à mesure que l’humanité avance dans l’âge sombre  ». En revanche, hors de ce champ profane existe la Tradition. « Une partie essentielle de la pensée guénonienne tient dans cette formule imaginée : d’un côté, la Tradition se déploie en de multiples branches en fonction des conditions historiques et des aires géographiques et, de l’autre, le monde moderne a rompu avec ses attaches traditionnelles jusqu’à mettre en péril l’équilibre universel. D’où le remède envisagé : se ressourcer dans la connaissance orientale afin de retrouver son axe véritable. » Or comment faire concrètement ?

 

 Se pose ici la question de l’initiation largement développée par l’auteur. Pour Guénon, l’initiation relève d’un groupe rattaché à une tradition viable parce que « la tradition primordiale doit effectivement déboucher sur une réalisation métaphysique, c’est-à-dire une voie de ressourcement intérieur qui engage l’individu sur le chemin de la connaissance. Les modes d’accès en Occident sont la franc-maçonnerie demeurée opérative et non pas sa version spéculative et laïciste, et l’Église catholique. Mais il reconnaît que ces deux voies sont presque fermées et invite ceux qui le souhaitent à se convertir à une religion d’Orient, l’islam par exemple. Pour les personnes tentées par l’hindouisme, il les invite à s’installer en Inde. René Guénon est conscient de sa fonction de pôle intellectuel. Son « écriture  comporte une part vocationnelle. Elle doit dire la métaphysique dans une “ langue profane ”, c’est-à-dire rappeler les principes immémoriaux de la connaissance à un monde coupé de ses racines transcendantes

 

La présence de Guénon est plus forte encore chez « Jean Hani, Jean Biès et Jean Borella [qui] tiennent finalement une place particulière dans la galaxie traditionniste. Outre leur formation universitaire, ils ont toujours cherché à concilier Guénon, le “ maître de doctrine ”, avec son principal continuateur, Schuon, le “ maître de spiritualité ” Ils peuvent être considérés comme les premiers intellectuels chrétiens d’inspiration guénonienne

 

renÉ guÉnon & la massÉnie du saint graal

Erik sablé

Edition LE MOULIN DE L’ETOILE

 2008

René Guénon avait des conceptions très particulières sur l’ésotérisme des Templiers et l’origine de la Rose-Croix.


Dans certains ouvrages, il parle notamment d’une mystérieuse Massénie du Saint Graal qui serait une des sources de la Rose-Croix et de la Franc-Maçonnerie.


Ces idées sont apparemment dénuées de tout fondement historique. Mais, il se trouve que la curieuse aventure intérieure arrivée à une femme habitant la région de Provins, qui fut mise en relation par le biais des rêves avec un lointain passé, confirme de façon très étonnante les idées de René Guénon.


C’est ce que montre ce petit ouvrage après avoir posé le problème de l’ésotérisme chrétien et celui de l’existence d’une hiérarchie secrète à l’intérieur de l’ordre du Temple.

 

renÉ guÉnon & l’archÉomètre

Bruno HAPEL

Edition  TRÉDANIEL

 1996

En 1911, les Amis de Saint-Yves rassemblent, avec bien des difficultés, diverses notes et publient un ouvrage intitulé l’Archéomètre par Saint-Yves d’Alveydre qui se distingue surtout par son caractère touffu. La revue La Gnose, dont le directeur n’est autre que René Guénon (Palingénius), publie entre juillet 1910 et février 1912 une série d’articles parue sous le titre L’Archéomètre.


Cette étude collective d’une exceptionnelle richesse est ici restituée et commentée, notamment par des personnages marquants de l’œuvre de René Guénon. Car, ne nous y trompons pas, même si René Guénon ne l’a pas rédigé, ce document constitue un maillon essentiel à la compréhension de son œuvre.

 

On en retrouve, en effet, l’écho dans de nombreux articles et ouvrages, notamment la Grande Triade qui est d’une certaine façon son « testament ». Qui s’intéresse aux symboles fondamentaux de la Science sacrée comme à la Science des lettres ne peut rester indifférent à cette étude surprenante.

 

renÉ guÉnon & le Centre du Monde

Mircea a. tamas

Edition ROSE-CROIX BOOKS

 2007

René Guénon a réalisé un immense travail pour modifier la mentalité occidentale, pour ouvrir les consciences aux vérités métaphysiques et initiatiques, pour restituer aux symboles traditionnels leur signification originelle, pour nous donner la possibilité non seulement de lire les textes sacrés mais de les comprendre aussi.


Cela n’était qu’une partie de sa mission. Ce qui est beaucoup plus important c’est qu’il ait réuni synthétiquement les diverses doctrines traditionnelles particulières, qu’il ait pacifié les oppositions apparentes, qu’il ait reconstitué le « modèle idéal », qui est la Tradition primordiale.

 

D’une manière conciliante, sans fanatisme, René Guénon a « fondu » les données fondamentales essentielles des diverses formes traditionnelles et a essayé de recomposer ensuite l’aspect primordial. Parce que la décadence cyclique a favorisé la prédominance des éléments sentimentaux, surtout en Occident, et considérant que l’ordre métaphysique dépasse l’individu, René Guénon a levé la tradition au plan de l’intellect pur. Ce n’est qu’à ce niveau suprême, de l’ordre de la métaphysique pure, que les traditions particulières se réunissent dans l’Unique. Il a laissé de côté les aspects bhakti et karma de la doctrine, et plus encore, il a répudié les branches plus ou moins hétérodoxes de la Tradition, justement pour prévenir la confusion et la pseudo-connaissance.

Le Centre du Monde est le « lieu » où se conserve intact le dépôt de la Tradition primordiale. De la sorte, la possession du Graal, par exemple, représente la conservation intégrale de la Tradition primordiale dans un tel Centre spirituel ; la perte du Graal est en conséquence la perte de la tradition, mais, à vrai dire, cette tradition est plutôt cachée que perdue, ou du moins ne peut être perdue que pour certains centres secondaires lorsqu’ils cessent d’être en relation directe avec le centre suprême. Le Centre du Monde, par contre, garde toujours intact le dépôt de la tradition et n’est pas affecté par les changements extérieurs.

La doctrine traditionnelle, conférée à une société spécifique, est d’origine surhumaine et dérivée de la Tradition primordiale. Une telle société traditionnelle permet la transmission immuable - habituellement sous une forme orale – des éléments doctrinaux, dont l’essence reste la même, mais dont l’enveloppe seule change en tant qu’elle s’adapte aux circonstances historiques.
Nous ne devons pas confondre la tradition avec le « traditionalisme » ; ce dernier n’a aucun lien spirituel avec le Principe car il se limite à une accumulation d’habitudes et de coutumes, plus ou moins anciennes, dont la vraie signification s’est perdue au cours des siècles, de la même manière que les principes qui les activaient.


Bien que la tradition ait été orale à son origine, nous devons accepter qu’elle puisse également être écrite, comme les textes sacrés traditionnels, qui ont une très grande importance aujourd’hui. Nous devrions ajouter qu’étymologiquement tradition signifie « ce qui se transmet » d’une façon ou d’une autre ; pourtant, nous parlons ici de la transmission d’éléments sacrés, transmission qui s’opère sans interruption à l’aide d’une voie régulière et continue ; quant aux éléments eux-mêmes, leur origine est au-delà du cycle de la présente humanité, c’est-à-dire qu’ils ont une origine « non-humaine ».


La Tradition, grâce à ses caractéristiques non-humaines et transcendantes, a une essence permanente, reflétant l’immuabilité du Principe qui est, effectivement, l’origine intrinsèque de toute transmission orthodoxe, alors que pour l’homme moderne toutes les « coutumes traditionnelles » sont dans un état incessant de changement, suivant les caprices de la mode et appartenant donc au domaine profane.
La Tradition primordiale s’est manifestée sur terre au centre du monde en même temps que le commencement du cycle humain et, sans la confondre avec la révélation conférée à quelques individus par Dieu (dans un sens religieux), la Tradition peut être identifiée au Principe qui est à l’œuvre dans la manifestation comme un « trésor » surhumain de connaissance métaphysique offert à l’humanité au moment où elle procède du Principe et a été assimilée par l’inspiration directe.


Le Centre du Monde ou le centre suprême de l’humanité terrestre actuelle s’appelle: le paradis terrestre, l’Aggarttha, ou Salem. C’est le temple de la Paix et la Maison de Justice parce que le centre suprême, ou n’importe quel autre centre spirituel, qui en est l’image, peut être décrit symboliquement à la fois comme un temple (aspect sacerdotal, correspondant à la Paix) et comme un palais ou un tribunal (aspect royal, correspondant à la Justice).
Ce centre est une image du Centre céleste, non pas une image virtuelle réfléchie par un miroir mais une image tout à fait réelle ; de même, un centre spirituel est l’image terrestre et visible du vrai Centre du Monde et même si l’orientation sacrée paraît être tournée vers le centre spirituel, elle est en fait tournée symboliquement ver le Centre suprême.
Il n’y a rien de plus important, de plus fondamental, de plus essentiel, ni de plus primordial pour une doctrine sacrée, que de symboliser le centre, étant donné qu’en l’absence de Centre il n’y a rien.

Comme l’a dit René Guénon, le Centre est l’origine, la source du tout, ce qui est parfaitement illustré par le centre d’un cercle. Il représente aussi l’image du Principe relation analogique qui explique pourquoi tous les rites et traditions authentiques sont entièrement organisés autour du symbolisme du centre. Dieu, par Son Verbe, devient Le Centre du Monde.

 

renÉ guÉnon & le rite Écossais rectifiÉ

Jean-Marc vivenza

Edition DU SIMORGH

 2007

On sait la profonde et durable incompréhension de René Guénon (1886 – 1951) envers la pensée de Martinès de Pasqually (1710 – 1774) et les pratiques observées par l’Ordre des Chevaliers Maçons Élus Coëns de l’Univers, sa significative réserve s’agissant de la théosophie de Louis-Claude de Saint Martin (1743 – 1803), et ses vives critiques à l’égard de Jean-Baptiste Willermoz (1730 – 1824) et le Rite Écossais Rectifié, positions et jugements qui traverseront ses différentes analyses chaque fois qu’il abordera ces sujets, et sur lesquels il ne crut pas nécessaire de revenir.

Cette attitude surprenante, motivée par d’obscurs « sentiments », sous-tendue par une invraisemblable confusion à l’égard des fondements du christianisme, et, surtout, de bien troubles raisons sur le plan initiatique, obligeait à ce que soit enfin entrepris un travail de clarification et d’explication, de ce qui conduisit à la fois René Guénon, mais également ceux se réclamant aujourd’hui de son œuvre, à considérer que la doctrine de Martinès de Pasqually, la perspective théosophique du Philosophe Inconnu et la rectification élaborée par Jean-Baptiste Willermoz, étaient toutes trois entachées d’éléments les disqualifiant et les excluant des sphères réservées de la « Tradition », alors même que c’est au contraire ce courant spécifique au sein de l’ésotérisme chrétien, dont participèrent les Élus Coëns, la Société des Intimes de Saint-Martin et la Franc-maçonnerie willermozienne, qui est sans doute le plus clairement autorisé à pouvoir se revendiquer d’une véritable authenticité et profonde fidélité à l’égard de ce que l’Écriture sainte regarde comme étant la « vraie » source spirituelle de l’homme, et désigne sous le nom de « Tradition Divine ».


Il semble donc, lorsque l’on cherche à examiner sereinement les causes qui participèrent aux inexactes affirmations de René Guénon, qu’elles reposent sur une complète méconnaissance de l’histoire et des structures propres de l’Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte, et, surtout, une incroyable ignorance à l’égard des enseignements originaux et de la doctrine spécifique qui sous-tendent secrètement, mais cependant foncièrement et formellement, le Régime Écossais Rectifié.

 

renÉ guÉnon & le roi du monde

Bruno hapel

Edition TRÉDANIEL

 2001

Ne doit-on pas considérer René Guénon comme le porte-parole en Occident du Roi du Monde ? Prenant appui sur une documentation précise et souvent ignorée, cet ouvrage livre des informations sur la question du Roi du Monde et souligne l’importance du langage mathématique dans l’œuvre de René Guénon.

Après René Guénon et l’Archéomètre, puis René Guénon et l’Esprit de l’Inde, ce troisième dossier complète une base documentaire sans précédent et offre lui aussi un support de lecture à ceux qui veulent connaître ce que René Guénon a véritablement écrit et publié.


En marge de ce dernier dossier, cet ouvrage renferme une étude inédite intitulée : René Guénon, Le Solitaire.

 

RenÉ GUÉNON et les Destins de la Franc-maçonnerie

Denys ROMAN

Editions Traditionnelles

 1995

Suite à divers ouvrages de R.Guénon sur la F. M. l’auteur nous explique pourquoi R.Guénon fustige les déviations politiques ou moralisantes de certains ordres maçonniques tout en considérant que la F. M. fait partie des 2 traditions occidentales qui conservent le dépôt et la transmission de la tradition primordiale.

Denys Roman (1901-1986) est connu par ses textes consacrés à la Maçonnerie considérée avant tout en tant qu’Ordre initiatique. Il est également réputé pour son adhésion inconditionnelle aux idées exposées par René Guénon. En 1950, à la demande de celui-ci, il publie son premier article dans les Études Traditionnelles (E. T.). Dès lors, durant les trente-six années qui vont s’écouler jusqu’à sa mort, il collabore à diverses revues avec nombre d’articles et de comptes rendus dont la plupart traitent de sujets touchant à l’Ordre et son histoire.

Le premier livre de l’auteur, René Guénon et les Destins de la Franc-Maçonnerie, paraît en 1982 et sera réédité en 1995 en même temps que la parution de son ouvrage posthume, Réflexions d’un chrétien sur la Franc-MaçonnerieL’Arche vivante des Symboles. Denys Roman est l’un des derniers correspondants de R. Guénon qui résidait alors au Caire. Cet échange épistolaire, principalement axé sur un rétablissement de rituels d’esprit vraiment initiatique, le confortera dans sa conviction de la nécessité, pour les Frères, de renouer avec la tradition maçonnique abandonnée dans une large mesure. C’est pourquoi l’auteur s’attache à traiter du symbolisme qui constitue la doctrine de l’Ordre, de même qu’à mettre en relief la méthode initiatique de la Maçonnerie notamment dans sa composante rituelle qui est essentielle.

Lors des dernières années de la vie de l’auteur des Aperçus sur l’Initiation, la création à Paris en avril 1947 de la Loge « La Grande Triade » constituera un des prolongements « logiques » de l’œuvre de René Guénon dans le milieu initiatique occidental de l’époque, cela dans une perspective plus générale de restauration intellectuelle qui n’est présentement plus envisageable. Et pourtant, de nos jours encore et par-delà cette initiative qui fut un point de départ pour quelques-uns, on peut mesurer la portée essentiellement positive de l’œuvre de René Guénon : hors du temps et des « valeurs » modernes, cette œuvre ne manque toujours pas de susciter des réactions de tous ordres, opérant ainsi, par elle-même et au-delà de son auteur, une « discrimination » ou « séparation » qui n’est pas sans rapport avec celle qui scellera « la fin des temps » : Denys Roman considère d’ailleurs que l’œuvre de René Guénon « ne pouvait surgir qu’aux abords de la fin du cycle ».

Par son étroite communion d’idées avec R. Guénon, D. Roman n’est sans doute pas étranger à cette remise en vigueur de l’esprit traditionnel et à ce rappel à l’urgente nécessité de l’appliquer dans le domaine ésotérique et initiatique. Disons-le nettement : quiconque s’affranchit de cet esprit traditionnel se coupe par là même de la finalité de la voie initiatique dans sa conformité au Plan du Grand Architecte, ce Plan tracé de toute éternité pour le rétablissement de l’être dans ses prérogatives originelles. Tout au long des textes ici proposés, l’auteur suggère l’indispensable adhésion à cette démarche intrinsèque à la voie initiatique maçonnique envisagée dans sa plénitude. Ainsi est mise en œuvre, dans ses aspects les plus fondamentaux, la voie Royale propre au bâtisseur qui participe de l’Art de la Construction universelle.

En point d’orgue, la réflexion de Denys Roman l’amène à mettre l’accent sur la vocation eschatologique de l’Ordre auquel R. Guénon n’avait cessé d’accorder un intérêt privilégié : comment, en effet, ne pas aborder un domaine lié au rôle spécifique dévolu à Saint Jean, « Fils du Tonnerre », jusqu’à « la fin des temps » ?

L’œuvre de Denys Roman s’inscrit dans l’enseignement universel transmis par R. Guénon, cela suivant une continuité, une constance doctrinale, et, faut-il le souligner, une fidélité rare dans un milieu sujet à nombre d’influences ; par la complémentarité des deux aspects chrétien et maçonnique de l’engagement de son auteur, elle participe de cette universalité qui fonde l’authentique esprit traditionnel et initiatique.

 

renÉ guÉnon & l’esprit de l’inde

Bruno hapel

Edition TRÉDANIEL

 1998

Tout laisse à penser que l’on a le plus souvent ignoré l’un des fils directeurs de l’œuvre de René Guénon. N’a-t-on pas ainsi sous-estimé l’importance des doctrines hindoues dans cette œuvre ? Héritage le plus direct de la Tradition primordiale, la tradition hindoue donne à René Guénon la possibilité de rappeler ce qu’est le véritable esprit traditionnel dans toute son orthodoxie et sa pureté. S’appuyant alors sur cette base infaillible, il peut ainsi retrouver cet esprit dans toutes les autres traditions authentiques et notamment dans celles qui se sont révélées durant l’âge sombre de la présente humanité. Après une première partie consacrée au Védânta, l’ouvrage, prenant toujours appui sur une documentation précise et bien souvent ignorée, aborde la question très controversée du Bouddhisme dans l’œuvre de René Guénon. Une troisième partie montre le rôle essentiel qu’il convient d’attribuer aux doctrines hindoues pour la compréhension du Christianisme.

 

La tradition hindoue est omniprésente dans l’œuvre de René Guénon, qui la considérait comme « l’héritage le plus direct de la Tradition primordiale ». S’il n’a consacré que deux ouvrages à l’hindouisme proprement dit (plus un recueil posthume d’études et de comptes rendus), il n’est aucun de ses autres livres où l’Inde – sa métaphysique, sa cosmologie, ses sciences traditionnelles, son organisation sociale – n’apparaisse comme une référence majeure, quasi absolue, à tel point que certains ont pu se demander pourquoi, dans sa voie personnelle, il n’avait pas embrassé l’hindouisme plutôt que l’islamisme. Paul Chacornac, son premier biographe, nous fournit une réponse dont beaucoup se sont contentés : « Les modalités d’initiation hindoue étant liées à l’institution des castes, on ne voit pas comment un Occidental, par définition sans caste, pourrait y accéder. D’autre part, le rituel hindou ne se prête, en aucune manière, à la vie occidentale, tandis que le rituel islamique, quelles que soient les difficultés pratiques qu’il présente, n’est tout de même pas incompatible avec la vie de l’Occidental moderne. » A quoi l’on peut objecter qu’il y a eu malgré tout, des exemples, rares mais non douteux, d’Occidentaux qui se sont intégrés dans l’hindouisme ; eût-il décidé de vivre en Inde que Guénon eût certainement mené la vie rituelle d’un hindou, tout comme, établi en Egypte, il a mené la vie rituelle d’un musulman. On ne voit donc pas, dans son cas si exceptionnel, d’impossibilité radicale à « devenir hindou », la notion de « caste » s’effaçant dans certains types d’initiation et n’ayant plus le moindre sens dans le cas du samnyâsin. La « conversion » à l’islam – bien antérieure, comme on le sait, à l’installation en Egypte - s’explique peut-être par la place « intermédiaire » entre l’Orient et l’Occident qu’occupe cette tradition, en accord avec la propre fonction intermédiaire de Guénon, et aussi par le caractère « ultime » de la religion du Prophète, en correspondance avec le caractère ultime du message guénonien. Ce serait là néanmoins, reconnaissons-le, des motivations assez abstraites, même pour un homme dont la vie revêt un incontestable « symbolisme » et que l’on a de plus en plus tendance à « mythifier ». La véritable raison du « choix » d’une forme traditionnelle (choisit-on, est-on choisi ?) relève de l’intimité mystérieuse de chaque être et n’est pas comparable à une stratégie militaire ou à un mariage de raison.

 

Un peu moins vaine mais aussi peu résoluble apparaît cette question maintes fois posée : Guénon, dans ses années de formation parisiennes, a-t-il eu un ou des maîtres hindous ? Quels que fussent ses dons intellectuels, il est difficile de croire qu’il ait pu parvenir seul ou juste avec l’aide de quelques livres à cette compréhension lumineuse du Vêdânta qu’il manifeste dès l’âge de vingt-trois ans, lors de ses premiers articles publiés sous le nom de Palingenius dans la Gnose. A moins d’aller chercher des explications fantastiques, il faut donc supposer une rencontre et un contact humain, une transmission orale et directe. Or celle-ci ne pouvait assurément pas venir des indianistes français, auprès desquels Guénon a pris quelques cours, ni des membres de la Société théosophique, dont l’enseignement était extravagant, ni d’autres individualités néo-spiritualistes vivant alors dans la capitale. On inclinera donc à croire Chacornac lorsqu’il affirme : « Guénon a eu un Maître ou des Maîtres hindous. Il nous a été impossible d’avoir la moindre précision sur l’identité de ce ou ces personnages, et tout ce qu’on peut en dire avec certitude, c’est qu’il s’agissait en tout cas d’un ou de représentants de l’école Védânta adwaita, ce qui n’exclut pas qu’il y en eut d’autres. » Ce que vient corroborer le témoignage du Hollandais Frans Vreede, qui fut un ami très proche de Guénon pendant trente ans : « Il [Guénon] fut initié par une personnalité hindoue, affiliée à une branche régulière d’un ordre initiatique remontant à Shankarâchârya.»

 

En dehors de cet « initiateur » dont il est peu probable et d’ailleurs peu utile qu’on ne découvre jamais l’identité, Guénon eut aussi, tout au long de sa vie, de bons informateurs d’une certaine réalité indienne, tel Hiran Singh qui lui procura une partie de sa documentation pour le Théosophisme, histoire d’une pseudo-religion (1921). Assez gratuitement, d’aucuns ont supposé que les « contacts hindous » de Guénon s’interrompirent après la parution du Roi du monde (1927), ouvrage dans lequel il en aurait « trop dit » sur l’Agarttha. Rien ne permet de l’affirmer. Il est évident que les jugements sévères (et parfois légèrement excessifs, nous y reviendrons) que Guénon porta sur telle ou telle personnalité hindoue alors à la mode – et relevant plutôt du « néo-hindouisme » que de l’hindouisme orthodoxe – lui attirèrent quelques rancœurs tenaces, non éteintes encore aujourd’hui, dans ce milieu qui n’est ni vraiment d’Orient ni vraiment d’Occident.

 

L’Introduction générale à l’étude des doctrines hindoues, qui est en fait une introduction générale à tout le grand œuvre guénonien – la « charpente et comme la structure » de celui-ci selon Jean-Claude Frère, l’ « indispensable prolégomène » selon Jean Robin –, fut publiée en 1921 par l’éditeur Marcel Rivière et présentée en Sorbonne comme thèse de doctorat ès lettres. Sylvain Lévi, dont Guénon avait suivi les cours au Collège de France, régnait alors sur l’indianisme français. Voici la conclusion du rapport mitigé qu’il fit de la thèse de Guénon au doyen Brunot : « En tout cas, il [Guénon] témoigne d’un effort personnel de pensée qui est respectable et que les philosophes apprécieront ; il apporte une conception curieuse des systèmes philosophiques de l’Inde, qui tout en choquant les indianistes peuvent les inviter à d’utiles réflexions. Enfin, la Faculté donnera une preuve manifeste de son libéralisme en acceptant cette critique violente de la ‘science officielle’ des philosophes comme des indianistes. Je crois donc devoir vous engager, Monsieur le Doyen, à accorder votre visa à la thèse de Monsieur Guénon. » Ledit Doyen ne fut point sensible à l’argument « libéral » puisqu’il refusa la thèse. Noëlle Maurice-Denis Boulet, qui rédigea un compte rendu de l’Introduction générale dans la Revue universelle du 15 juillet 1921 (compte rendu élogieux à l’exception d’une phrase finale un tantinet perfide due à Maritain), devait plus tard attribuer ce refus au fait que « la méthode d’exposition de René Guénon n’avait rien de la méthode historique et critique universitaire », ce qui tombe sous le sens.

 

 Ce fut-là, en tout cas, le point de départ ou peut-être la cristallisation du long « désamour » entre René Guénon et l’Université française. Il faut constater que, sournoise ou virulente, allant de la conspiration du silence au dénigrement systématique (Louis Renou en fut un spécialiste), l’hostilité des indianistes hexagonaux envers Guénon n’a jamais vraiment cessé. Si quelques-uns aujourd’hui admettent son apport constructif, c’est généralement en privé ou du bout des lèvres, comme si un hommage public (voire une simple mention bibliographique) risquait de compromettre leur carrière. En 1921, ce n’était sans doute pas cette crainte qui prévalait. Tout simplement les idées de Guénon étaient trop nouvelles – en dépit ou à cause de leur référence à une Tradition immémoriale – pour être entendues de ces bons docteurs nourris aux mamelles du scientisme et du positivisme, ces orientalistes « officiels » qui, en réalité, pour leur mode de pensée, ne différaient guère de leurs collègues latinistes ou hellénistes. Qu’ils fussent chrétiens, athées ou agnostiques, ils ne pouvaient penser l’hindouisme qu’en termes de religion ou de philosophie occidentales et, au nom de l’ « objectivité scientifique » (grande vache sacrée de l’alma mater), étouffaient en eux-mêmes toute sensibilité spirituelle qui eût pu les rendre réceptifs à l’interprétation guénonienne. Lui parlait « du dedans », eux « du dehors ». Et le fait que cet indianiste non patenté s’exprimât en un langage clair, précis, « classique » sans effets littéraires, « cartésien » (un « Descartes de l’ésotérisme », dira-t-on plus tard avec un brin de malice) et s’appuyât sur une érudition discrète mais évidente n’arrangeait rien, bien au contraire, rendant l’adversaire encore plus insaisissable. Comme il eût été plus facile de le classer définitivement parmi ces « néo-spiritualistes » et ces « théosophistes », ces plumeurs de chimères et ces marchands d’exotisme frelaté dont il ne cessait, et avec beaucoup plus de détermination que les orientalistes eux-mêmes, de dénoncer les impostures !

 

renÉ guÉnon et les 7 tours du diable

Jean-Marc ALLEMAND

Edition Trédaniel

 1990

L’auteur étudie avec minutie les 7 tours du Diable qui selon René Guénon sont les centres de projection des influences sataniques à travers le monde.

7 centres sont répertoriés qui vont du centre de l’Afrique à la Sibérie.

 

Très bon ouvrage en relation avec les mythes Saturne et la chute les géants et les dieux et le règne de l’age de fer avec le rapport avec Mars le fer planète impulsive, de guerre non de paix dans son coté négatif ayant un rapport directe avec la précipitation, l’impatience en définitif de la chute qui est le monde d’aujourd'hui l’age de toutes les fraudes psychiques comme la science la psychanalyse les divers dieux polythéistes la matérialités le progrès et la technologie autans de divers cause qui serait le trouble pour toute libération possible.

 

Dans cet ouvrage nous voila replongé a nouveau dans la religion monothéiste (un seul Dieu ) a l’image du soleil en astrologie représenté par le symbole avec un cercle qui en son centre a un point, c’est a dire le dieux unique, le centre parfait où il n’y a nulle question a se poser car le mental et ses concepts n’intervienne plus dans cette état la ou il y a le véritable cœur de toute chose le centre de la supra conscience au delà de l’infini et du fini de toute manifestation ou il n’y a plus ni alpha ni oméga mais l’éternel présent englobent a la fois le les commencement de la fin d’un ou des temps bon livre qui respecte fidèlement la tradition ce qui fait encore une fois hommage a un homme d’une grande valeur René Guénon et merci a Jean-Marc Allemand pour ses remarquable description sur les Sept Tours du Diable mais surtout ne pas oublié, afin de ne pas tombé dans de maintes culpabilités que le pécheur fait le plus grand saint nous revoilà replongé dans la descente au enfer qui nécessairement nous fait remonté de la terre au ciel très bon ouvrage en relation avec les mythes de Saturne et la chute les géants et les dieux et le règne de l’age de fer avec le rapport avec Mars le fer, planète impulsive, de guerre non de paix dans son coté négatif ayant un rapport directe avec la précipitation.

 

RENÉ GUÉNON  -  LA DERNIÈRE CHANCE DE L’OCCIDENT

Jean Robin 

Edition  Trédaniel

 1983

A l’approche des plus terribles échéances que l’Occident ait eu à affronter, l’œuvre de René Guénon revêt une importance vitale. Ce n’est certes pas par hasard que le général de Gaulle avait désigné le grand métaphysicien comme un maître spirituel, à ses « compagnons secrets ».

 

En dépit de toutes les incompréhensions, la voie qu’il a tracée, explicitement ou implicitement, s’impose comme la dernière chance de réaliser l’indispensable « jonction des extrêmes », et de consacrer, enfin, l’union du spirituel et du temporel, même dans une perspective eschatologique.

 

Jean Robin, en s’appuyant sur l’œuvre et sur la correspondance inédite, dévoile dans cet ouvrage le message le plus secret de René Guénon, « ce grand Français », qui est aussi un auteur authentiquement « révolutionnaire ». L’histoire contemporaine, vue de la coulisse, révèle son véritable sens, et les forces qui s’affrontent sous nos yeux, s’investissent d’une dimension archétypale.

 

Lorsqu’on a lu tout ou partie de l’œuvre de Guénon, et que l’on croit avoir compris, on peut se poser la question, et maintenant que faire ? Alors il faut peut être méditer ces paroles de Ramana Maharishi qui invitent au seul voyage qui ne soit pas dispersion et futilité « Vous ne serez satisfait que lorsque vous aurez atteint la Source, jusque là vous n’aurez aucun repos »

 

Alors mettons nous en route, faisons ce pèlerinage aux innombrables étapes, par delà le temps et l’espace. C’est une périlleuse navigation, comme celle des Argonautes, mais la Toison d’Or est au bout, cette Pax Profunda qui était aussi le but des petites Mystères antiques. Ce Pérégrin qui traverse le Tarot, nous fait sentir les nombreuses difficultés de cette recherche et de ce voyage, on connaît le but, mais nous devons apprendre quels sont nos ennemis et nos amis, quel est l’ennemi à combattre, mais aussi quelles armes avons-nous à notre service.

 

Mais ce grand voyage initiatique passe aussi par le centre de la croix, là « où se concilient et se résolvent toutes les oppositions ». André Breton qui admirait René Guénon disait : Tout porte à croire qu’au centre de la croix existe un point d’où la vie et la mort, le réel et l’imaginaire, le passé et le futur, le communicable et l’incommunicable, le haut et le bas cessent d’être perçus contradictoirement ; or c’est en vain qu’on chercherait à l’activité surréaliste un autre mobile que l’espoir de détermination de ce point ou centre (second manifeste du surréalisme).

 

Au sommaire de cet ouvrage :

Le Gallicanisme et la mission de la France     -      De Mélusine  aux Rois Mages    -    Les faux prophètes de la Guerre Sainte       -        Les 7 tours du diable      -       Peuple et prolétariat      -     la pyramide tronquée ou la mission de Benjamin Franklin       -    Gengis Khan et les chapeaux-cachettes        -        Les reniements de  Pierre    -  L’imposture du Pentecôtisme      -          Le Géant et la Louve      -       Le Messie menteur, au pays de l’Antéchrist        -      La nouvelle Jérusalem        -        Les noces de l’agneau et la Réalisation ultime

 

RENÉ GUÉNON - L’APPEL DE LA SAGESSE PRIMORDIALE

Sous la direction de Philippe Faure

Edition du Cerf

 2015

Figure difficilement classable de l’histoire intellectuelle du XXe siècle, le métaphysicien français René Guénon (1886-1951) s’est consacré à l’exploration des doctrines traditionnelles et de leurs expressions symboliques, en cherchant à mettre en lumière leur unité et leur sens profonds, il nous a laissé ainsi un patrimoine intellectuel magnifique.

Dans le contexte actuel de mutation du monde et de rencontre des religions, son oeuvre apparaît à bien des égards comme pionnière et mérite d’être revisitée dans une perspective historique. Réunissant une vingtaine d’études pluridisciplinaires, cet ouvrage entend situer l’auteur dans son contexte intellectuel et spirituel, analyser son approche des grandes traditions vivantes, l’hindouisme, le judaïsme, le christianisme et l’islam, explorer la réception de l’oeuvre dans certains milieux et les perspectives ou les débats qu’elle a pu contribuer à nourrir dans plusieurs domaines.

De la diversité des points de vue et des sujets traités se dégagent une vision et une évaluation renouvelées de l’une des œuvres les plus influentes du XXe siècle, longtemps négligée par la recherche universitaire mais qui est en train d’être revisitée et redécouverte par les jeunes générations en recherche de spiritualité.

Un magnifique ouvrage de référence, livre de 530 pages qui fait le tour de l’oeuvre de Guénon et donne la parole a ceux qui l’ont connu et à ceux qui connaissent et apprécient son oeuvre.

Au sommaire de cet ouvrage :

Philippe Faure, introduction

I - René Guénon en son temps

Xavier Accart, La réception de l’œuvre de René Guénon par les milieux littéraires et intellectuels de son temps. Les phases de la réception et le rôle des générations - l’écart entre une représentation politique tardivement forgée et la réalité de l’influence -

P. Laude, Sources traditionnelles et contextes contemporains.

J.-P. Laurant, La correspondance Guénon/Coomaraswamy ou l’échange de bons procédés. – Un historien de l’art hors du commun - Guénon enseigné, Guénon enseignant - Une doctrine et une dimension personnelle - Léopold Ziegler avec André Préau, leurs diverses correspondances ainsi que celle de Ziegler avec Guénon en 1932 -

M. Korger, L’image de René Guénon dans les écrits de Léopold Ziegler et André Préau.

J. Moncelon, René Guénon et Louis Massignon. Les appels de l’Orient.

J.-L. Gabin, René Guénon et Alain Daniélou : un témoin et sa parodie. Recueil de la correspondance entre Guénon et Alain Daniélou - démarcage de Guénon avec Alain Daniélou -

II. René Guénon, la Tradition et les traditions

J.-M. Vivenza, René Guénon et la connaissance métaphysique - L’intuition métaphysique - la tradition hindoue est-elle de nature métaphysique en son essence ? - Universalité métaphysique et acosmisme philosophique -

J. Borella, René Guénon et « l’erreur » philosophique. La philosophie repoussoir de la métaphysique - la philosophie d’Aristote, seule métaphysique d’Occident - Descartes et son système -

Ph. Faure, René Guénon et la Bible : la voie des symboles. Une approche par les symboles des sciences traditionnelles - Discours sur le Verbe-Principe et ses manifestations - Une exégèse universaliste et eschatologique -

P. Fenton, René Guénon et le judaïsme - La tradition hébraïque - le sionisme - Guénon et les juifs - les juifs et Guénon - Guénon en Egypte et le milieu judéo-francophone - guénoniens et guénonisants juifs - Guénon et l’école d’Orsay - lettres à Hillel -

J.-P. BrachChristianisme et « Tradition primordiale » dans les articles de René Guénon pour la revue catholique Regnabit. 1925-1927 - Théologie du Sacré Cœur - les ambigüités d’une collaboration - Orient et Occident -

P. Urizzi, Présence du soufisme dans l’œuvre de René Guénon - le rattachement de Guénon au soufisme - Présence de la doctrine d’Ibn Arabi dans l’oeuvre de Guénon - des expressions soufies -

                                                                                                          III.            Réceptions et perspectives

Patrick Ringgenberg, Tradition primordiale et universalisme selon Frithjof Schuon et le pérennialisme - la Pistis Perennis - la Tradition Primordiale chez Guénon - la réinterprétation de Schuon -

J. Rousse-Lacordaire - Pensée traditionnelle et théologie chrétienne des religions - Théologie - religion - Christologie du Verbe -

L. Nefontaine, Haine et/ou vénération ? Ambivalence de l’image de René Guénon dans la franc-maçonnerie d’aujourd’hui. Du guénonisme à la guénolatrie - guénophobie -

S. Hossein Nasr, L’influence de René Guénon dans le monde islamique. Egypte et Maghreb - Iran - Turquie - Pakistan - le cas de la Bosnie -

B. Pinchard, Le symbolisme spatial de René Guénon et sa mathématique.

E. Phalippou, l’ethnologie de l’intérieur : une discipline « semi-profane » ? Entre européocentrisme et connaissance de l’autre - des précurseurs de l’ethnologie cognitive - la convergence entre René Guénon et Arthur-Maurice Hocart - Guénon et Théodore Monod -

J. Viret - Musique et Tradition. La perspective traditionnelle en musicologie -

 

RenÉ GUÉNON Le philosophe invisible

J.Luc MAXENCE

Edition Presse de la Renaissance

 2001

Cet ouvrage très complet explique simplement la pensée de René Guénon, pensée qui appartient au patrimoine des cherchant et des chercheurs.

À l'instar de Krishnamurti, de Lanza Del Vasto ou de Teilhard de Chardin, René Guénon est une des figures les plus originales (et dérangeantes) de la spiritualité contemporaine. Né en 1886 (l'année de la conversion de Claudel), mort en 1951 au Caire, René Guénon est élevé dans la tradition catholique. La rencontre de l'occultiste Papus et de la franc-maçonnerie, l'étude des traditions soufi et hindouiste vont le faire évoluer vers une recherche de la tradition spirituelle fondamentale.

 

Par ailleurs, sa conscience aiguë de la crise de l'âme contemporaine l'amène à instruire le procès de l'univers technologique et des dérives matérialistes qui mènent le monde à sa ruine. À cette course à l'abîme, Guénon oppose une reconsidération épurée des grands mythes et des traditions spirituelles les plus diverses. De cette vie confondue avec une terrible quête du sens, Jean-Luc Maxence donne une analyse claire et profonde, allant à l'essentiel.

 Le lecteur y croisera Maurras et Bachelard, Maritain et Daumal, Henry Corbin et Rudolf Steiner, sera initié au mythe de l'Agarttha et accompagnera Guénon en Égypte où, devenu le cheik Abd-el-Wahed-Yahia, il n'est plus qu'un être de prière et de contemplation

Voila ce que dit Borella sur Guenon et le livre de Maxence : Pas facile d’être juste avec Guénon. L’œuvre semble exiger une adhésion totale tant son unité est forte. On l’accepte en bloc ou on la rejette de même. Autant que personne, je suis sensible à la maîtrise qui règne dans les moindres lignes de ce penseur hors du commun : unité du style qui ne fait que refléter l’unité de la doctrine et qui tranche sur la majeure partie des productions intellectuelles du XXe siècle. Ces traits objectifs marquent l’œuvre d’une manière si nette et si accusée que nul ne peut les contester et qu’elle est par là assurée de sa durée. De cette œuvre, et quelles que soient par ailleurs les divergences d’idées, on ne peut nier l’importance ni la grandeur. Et nul doute que l’une et l’autre iront en s’affirmant, comme le montrent les cinquante années qui se sont écoulées depuis la mort de son auteur.

Cependant, en devenant en quelque sorte plus classique, plus universellement reconnue. Il n’est pas certain que l’œuvre ne perde de sa singularité, voire de son sens. Destinée primitivement à restaurer l’intellectualité sacrée, l’ésotérisme véritable, à rouvrir le chemin des doctrines orientales, et à favoriser la formation d’une élite occidentale en vue des événements annoncés de la fin du cycle, l’œuvre de Guénon, désormais inscrite au tableau culturel du monde moderne, court le risque d’une reconnaissance académique : elle se trouvera rangée, à côté d’autres gloires aussi indiscutables, mais comme elles, neutralisée, cataloguée, dictionnarisée, ensevelie sous les rubriques aseptisées de l’information régnante. On parlait autrefois, à son propos, d’une conspiration du silence ; on parle encore aujourd’hui, dans un livre au demeurant de bon aloi, du « philosophe invisible ».

 On évoque la présence incontestable d’une œuvre qui a effectivement exercé un magistère « secret » sur beaucoup d’auteurs célèbres ; et l’on ne manque pas de citer André Gide, lequel, à mon avis, avait poussé l’art de se moquer du monde au-delà des limites ordinaires de la comédie littéraire : les guénoniens qui se félicitent de ce témoignage ambigu seraient-ils aussi naïfs que le reste des profanes ? Et n’oublions pas qu’il y a également des conspirations du bruit ; le vacarme n’est pas moins assourdissant que le silence n’est étouffant, ou plutôt, il est davantage mortifère. Certes, s’agissant de Guénon, nous n’en sommes pas encore là, Dieu merci. Mais ne nous imaginons pas que le « zapping culturel » de notre époque soit en mesure d’accorder plus qu’une attention distraite à un auteur dont l’originalité, voire la marginalité, flatte notre goût pour les curiosités intellectuelles, en attendant autre chose.

 

renÉ guÉnon – les dossiers h

 Divers auteurs

Edition L’âge d’Homme-Suisse

 1984

Livre très important de 320 pages avec des articles sur R. GUENON par TOURNIAC, Gérard de SORVAL, J. BORELLA, M.M. DAVY, André GIDE etc.

 

Correspondance importante de René  Guénon chronologie et bibliographie.

 

Ouvrage de référence.

 

renÉ guÉnon – les enjeux d’une lecture

Jean-Pierre laurAnt

Edition DERVY

2006

René Guénon, dont la destinée et l’œuvre sont singuliers – intellectuel catholique, il est mort musulman au Caire en 1951 –, s’est insurgé toute sa vie contre l’évolution de la civilisation occidentale. Considérant que celle-ci était pervertie par un mauvais usage de la raison, il a plaidé avec force et conviction pour un retour à la Tradition originelle, telle qu’on peut encore la voir « vivante » dans d’autres civilisations.

Entreprenant la recherche de la « parole perdue », fréquentant les cercles occultistes, spirites, maçonniques, se frottant aux maîtres des grandes religions traditionnelles, René Guénon développe une oeuvre visant à démontrer que le but de toute vie est de parvenir à la réalisation spirituelle, en se basant sur la « tradition primordiale ». Rejetant le « règne de la quantité », toute son oeuvre vise à retrouver, au-delà des formes « dégénérées » de l'initiation vulgaire, la source correspondant aux deux fins de la destinée individuelle : la perfection de l'état humain, la perfection de l'état divin. Cette voie exige une véritable réforme des repères mentaux de l'homme « moderne » : ne pas sombrer dans les séductions, les impostures religieuses et les parodies d'un ésotérisme vulgaire pour, par la connaissance gnostique, retrouver la doctrine métaphysique originelle de l'Occident.

 

Pour Guénon, le symbolisme a une importance fondamentale, sur laquelle il insiste dès son premier livre : le symbole est « la langue métaphysique par excellence » Il possède par ailleurs, ajoute-t-il, une efficacité réelle en tant que moyen de réalisation spirituelle : les rites, qui « ont un caractère éminemment symbolique », facilitent la réalisation métaphysique, « c’est-à-dire la transformation de cette connaissance virtuelle qu’est la simple théorie en une connaissance effective. »

 

Du symbolisme, Guénon va principalement évoquer trois aspects, pour lui indissociables. D’abord, et si l’on suit l’ordre chronologique d’apparition de ces thématiques dans son oeuvre, il souligne l’emploi des symboles dans l’enseignement initiatique et traditionnel. Ce thème est déjà présent dans une conférence publiée comme article en 1913 et consacrée à « L’enseignement initiatique » ; il apparaît ensuite régulièrement dans les textes des années 1920 pour connaître un développement particulier dès 1932, dans les articles qu’il consacre aux principes et aux méthodes de l’initiation. Ensuite, une métaphysique du symbole, qu’il esquisse dans des articles de Regnabit en 1925-1926 et à laquelle il va donner une dimension plus vaste en 1931 avec Le symbolisme de la croix, en exposant une théorie des degrés de la réalité universelle, fondement du symbolisme. Enfin, le comparatisme des symboles traditionnels, qui vise à montrer l’existence d’une tradition primordiale, source unique et non-humaine de tous les symboles traditionnels manifestés dans l’histoire. Ce comparatisme apparaît de manière systématique dès 1925 avec L’ésotérisme de Dante et les articles de Regnabit, et se poursuit par la suite jusqu’aux derniers livres et articles. Dans l’oeuvre guénonienne, ces trois aspects de la question du symbolisme sont indissociables et elles commandent la logique interne de ses exposés : lorsque Guénon explicite tel symbole, c’est à la fois pour évoquer une doctrine métaphysique, suggérer la concordance des traditions et leur rattachement à la tradition primordiale, et donner au lecteur des clés intellectuelles susceptibles d’éveiller en lui une intelligence profonde des traditions. Nous allons à présent détailler ces trois aspects, en développant plus particulièrement le comparatisme des symboliques.

Pour Guénon, le symbolisme est inséparable d’une conception métaphysique. Dans l’addendum de son premier article pour Regnabit, il note que les significations multiples des symboles expriment « les applications d’un même principe à des ordres divers, selon une loi de correspondance sur laquelle se fonde l’harmonieuse multiplicité des sens qui sont inclus dans tout symbolisme. » Dans son article suivant, « Le Verbe et le Symbole » (janvier 1926), il entend apporter « quelques précisions complémentaires » sur la question du symbolisme. Il remarque d’abord que le symbole est particulièrement adapté aux exigences de la nature humaine, car c’est à partir de formes sensibles que l’homme peut accéder aux réalités supérieures Il reprend des idées déjà exprimées en écrivant que le symbole, avec ses sens multiples et son caractère synthétique, s’adresse à l’intuition intellectuelle. Puis, il évoque une métaphysique du symbolisme en affirmant que le symbole « a son fondement dans la nature même des êtres et des choses »

 

En effet, si le monde est l’effet de la Parole divine proférée à l’origine des temps, la nature entière peut être prise comme un symbole de la réalité surnaturelle. Tout ce qui est, sous quelque mode que ce soit, ayant son principe dans l’Intellect divin, traduit ou représente ce principe à sa manière et selon son ordre d’existence ; et, ainsi, d’un ordre à l’autre, toutes choses s’enchaînent et se correspondent pour concourir à l’harmonie universelle et totale, qui est comme un reflet de l’Unité divine elle-même


Il en résulte pour Guénon que l’inférieur symbolise le supérieur, et non l’inverse : « le sensible peut symboliser le suprasensible ; l’ordre naturel tout entier peut, à son tour, être un symbole de l’ordre divin ». Le principe du symbolisme repose selon lui sur la structure hiérarchisée de l’existence universelle : chaque degré d’existence symbolise le degré qui lui est supérieur selon une loi d’analogie. Le symbole, qu’il s’agisse de la nature, des symboles traditionnels ou même des faits historiques, comprend des significations superposées correspondant aux degrés superposés de l’existence universelle issue de l’Être. C’est ce que Guénon va particulièrement développer dans Le symbolisme de la croix en 1931, et notamment dans l’avant-propos qui condense en quelques pages une théorie métaphysique du signe


Les symboles traditionnels comme traces de la tradition primordiale : Presque simultanément avec les premières esquisses d’une métaphysique du symbole dans Regnabit, Guénon inaugure une série d’études, dans lesquelles il se propose de rendre compte de l’existence d’une tradition primordiale en montrant la concordance des symboles appartenant à des traditions différentes. Dans son premier article de Regnabit, « Le Sacré-Cœur et la Légende du Saint Graal » (août-septembre 1925), il étudie la symbolique du Graal et ses correspondances avec celle du vase sacré en Orient. En conclusion, il considère que les rapprochements qu’il vient d’établir tendent à montrer l’existence d’une tradition primordiale qui serait l’origine unique des symboles traditionnels

 

Dans L’ésotérisme de Dante, publié la même année, les similitudes qu’il relève entre le voyage céleste de Dante et les conceptions islamiques, persane et indiennes « ne montrent pas autre chose que l’unité de la doctrine qui est contenue dans toutes les traditions ». Dans le « Verbe et le Symbole » (Regnabit, janvier 1926), il fait le lien entre le principe métaphysique des symboles et les symboles traditionnels manifestés dans l’histoire. Il insiste sur l’origine non-humaine du symbolisme et sur le rattachement des symboles au Verbe, auteur de la Création comme de la Révélation primordiale. Le symbole, écrit-il, a son origine dans le Verbe divin et, par rapport à la présente humanité, dans la « Révélation primordiale », c’est-à-dire dans la tradition primordiale énoncée par le Verbe. Dans le cours de l’histoire, cette Révélation s’est incorporée « dans des symboles qui se sont transmis d’âge en âge depuis les origines de l’humanité » Toujours dans Regnabit, en mai 1926 (« L’idée du Centre dans les traditions antiques »), il évoque les symbolismes graphiques rattachés à l’idée de Centre, d’origine et d’unité primordiale : le point au centre d’un cercle, dont il fait l’image du Principe (le centre) et du Monde et le motif du swastika, qui exprime selon lui l’idée de giration autour d’un centre immuable Il souligne l’universalité de ces symboles, rencontrés un peu partout dans le monde et depuis des époques préhistoriques : preuve, pour lui, que ces signes se rattachent à la tradition primordiale et qu’ils expriment des vérités universelles propres à toutes les traditions


Depuis ces textes de 1925 jusqu’aux ultimes articles, ce sera un leitmotiv de l’oeuvre guénonienne : la concordance entre les symboles venant de traditions différentes prouverait leur origine unique, et par conséquent la réalité d’une tradition primordiale. Dans Autorité spirituelle et pouvoir temporel (1929), il écrit en note que la concordance de certaines traditions relatives aux pouvoirs spirituel et temporel « prouve à la fois la communauté d’origine, donc le rattachement à une tradition primordiale, et la rigoureuse fidélité de la transmission orale » Dans un article de 1932, il conclut des rapprochements symboliques qu’il vient d’effectuer qu’il « faudrait être aveugle pour ne pas voir, dans des faits de ce genre, une marque de l’unité foncière de toutes les doctrines traditionnelles » À la fin d’un article de juillet-août 1950, et après avoir établi des concordances de sens entre le swastika, la lettre G et l’Étoile polaire, il conclut que « tout cela appartient à un symbolisme qu’on peut dire vraiment "œcuménique" et qui indique par là même un lien assez direct avec la tradition primordiale »

 

renÉ guÉnon l’Éveilleur 1886 – 1951

 

Edition Dervy

 2002

Ce recueil d’études consacré à R. Guénon a fait appel à de nombreux philosophes et écrivains tels que F. Bonardel – J. Biès – J. Cantein – J. Borella – H. Montaigu et bien d’autres.

 

On y trouve les thèmes suivants : René Guénon et les modernes – Hiram et le Graal – Pourquoi je lis René Guénon etc…

 

Henri Montaigu : René Guénon ou la mise en demeure - Florilège - J-B Aymard : la naissance de la loge "La grande triade" dans la correspondance de René Guénon à Frithjof Schuon - Jean Biès : les solutions et leur bilan - Françoise Bonardel :

 

Guénon et les modernes - Jean Borella : Questions sur l'autorité de René Guénon - Jean Canteins : René Guénon et l'ésotérisme médiéval toscan - François Chenique : René Guénon, ma potion magique - J-C Dubois : René Guénon et la Chine : réflexion sur l'importance de l'orientation dans les sciences traditionnelles - Pierre Feuga : René Guénon et l'hindouisme - Patrick Geay : Hiram et le Graal - René Luong : l'écriture intellectuelle - Roger Parisot : l'alchimie et la pensée traditionnelle selon René Guénon - Jean Biès : la diffusion de la pensée traditionnelle dans la seconde moitié du XXème siècle.

 

RENÉ GUÉNONLE VISAGE DE L’ÉTERNITÉ

Erik Sablé

Edition Points 

 2013

Violemment critiqué ou célébré comme un maître, Guénon n’a pourtant jamais revendiqué une œuvre personnelle : il s’est présenté comme le témoin de la Tradition, ce noyau de vérité au cœur des diverses traditions et religions qu’on trouve évoqué par les grands spirituels, des kabbalistes aux soufis en passant par Maître Eckhart pu Shankara.

Sa passion de l "Eternité" s’est ainsi déployée comme un travail de transmission de cette Tradition, qu’il s’est attaché à définir et à présenter tout au long de ses livres. Les valeurs de la modernité, particulièrement la prépondérance de la raison, ont en effet dissous le lien avec elle, encore vivante, par exemple, dans certaines communautés tibétaines ou soufies.

L’essence de l’homme est spirituelle, et une société qui ne respecte pas cette essence s’égare, vidée de toute dimension sacrée, nous dit Guénon. Son œuvre ne peut que résonner avec le besoin de spiritualité de notre société asséchée par la technique et le rendement.

Pour qui a compris la spécificité de l’œuvre de René Guénon, son caractère hors norme, et qui se pose sérieusement la question de la Vérité, ce qui compte est sa conformité avec la Tradition.

Il ne s’agit donc pas de discuter l’œuvre de Guénon en la confrontant à des références qui appartiennent à notre patrimoine culturel, ni à l’étudier en fonction de la philosophie contemporaine et à la théologie chrétienne, non, cet ouvrage veut plutôt mettre en parallèle la parole de René Guénon avec la Tradition, telle qu’elle s’exprime à travers des maîtres spirituels et quelques textes sacrés fondamentaux, afin de voir dans quelle mesure elle parvient à la refléter et à la rendre compréhensible et évidente.

En même temps, cet ouvrage va tenter de nous faire découvrir ou redécouvrir, ce qu’est cette Tradition dans sa réalité, sa plénitude, sa vérité universelle largement oubliée en Occident depuis la fin du Moyen-Âge et qui nous permet d’avoir un socle de réflexion.

Au sommaire de ce petit livre de 135 pages :

L’Infini - La connaissance - L’initiation - Les pièges de la voie - Les sociétés traditionnelles et la modernité - La Tradition Primordiale -

 

RENÉ GUÉNON.   L’HOMME ET SON  MESSAGE

DIVERS  AUTEURS

PLANETE PLUS

 1969

Il est des esprits qui bouleversent le cours de leur temps et la secouent la succession des idées sans que pour autant ils deviennent les étincelantes vedettes des engouements fugitifs.

René Guénon est de ceux-là. Humble et effacé, ayant mené une vie silencieuse, il semble passer lentement d’un clair-obscur à la nuit complète sans s’occuper beaucoup des figures de son époque et des recettes qui assurent la célébrité.

Ce solitaire amoureux éperdu des grandes perceptions spirituelles fut-il un philosophe ?
Assurément pas. IL contempla la philosophie et pu, chose insigne et légitime dans son cas, se permettre d’en sourire. Fut-il un orientaliste de talent, mais simplement un orientaliste quand même ; un de ceux qui ont l’Inde facile ? Non point, il « aperçut » l’Orient, et s’y arrêta bien moins qu’on se plaît à dire. En fait, il le survola, mais le survola comme un aigle : en oiseau de proie qui plonge chaque fois qu’il découvre la victime qui assurera son alimentation.

De toute façon son propos couvrait trop de chose et dévoilait trop de richesse pour qu’il soit possible d’en faire l’homme d’une spécialité. Nul « dada » ne fut son domaine. La synthèse de l’homme et de l’univers seule le préoccupait réellement. Et, ayant peut-être découvert des arcanes de la grande mécanique céleste il put bientôt se moquer de nos agitations, de nos concepts sitôt remplacés par d’autres concepts tout aussi éphémères.

Son style est celui des rois et des mages (toujours il courtise le « nous »). Son pluriel est celui de la majesté incontestable. Guénon ne propose pas, ne suggère pas. Il affirme. Sa devise serait bien celle de quelque brahmane védique : « Connaître et imposer ». Nul dogmatisme pour autant, mais l’assurance de celui qui revient d’un voyage étonnant. Un voyage pendant lequel il aurait été transporté sur une montagne d’où il aurait pu découvrir, de l’extérieur enfin, les choses et les astres pour, une fois revenu, pouvoir en rire délicieusement et assurer comme faits inexorables ce qui est gros encore dans le ventre de l’avenir. Car le chemin de Guénon passa par un sentier où l’instant dépasse le futur pour rejoindre le passé.

Ont participé à cet ouvrage : Jean Baylot, le Cardinal Danielou, René Abellio,
Paul Serant, F. Schuon, J.C Frère, Jean During et Jean Filliozat

 

RENÉ  GUÉNON - MESSAGER DE LA TRADITION PRIMORDIALE ET TÉMOIN DU CHRIST UNIVERSEL

J. CHOPITEL et C. GOBRY

ÉDITION LE MERCURE DAUPHINOIS

 2010

L’œuvre de René Guénon démontre l’identité profonde des grandes traditions spirituelles, toutes issues de la Tradition Primordiale, toutes révélées pour que l’homme retrouve le chemin de sa divinité.

 

Elle présente la dégénérescence du « monde moderne » comme une conséquence directe de la chute de l’humanité dans l’inconscience spirituelle, caractérisée par sa perte du sens sacré et son abandon des principes et méthodes portés par ces différentes expressions traditionnelles.

 

Elle montre la nécessité en ces temps véritablement apocalyptiques, d’un réveil de conscience général, pour sortir du cercle vicieux des théories et pratiques matérialistes, et elle annonce l’imminence du retour du -Messie Universel- qui viendra réapprendre aux hommes les secrets de la réalisation en soi.

 

Sommaire de cet ouvrage :

 

René Guénon le métaphysicien et le monde moderne – la notion de Tradition – René  Guénon, le Christ et le christianisme- Esotérisme, exotérisme et mysticisme- la résurrection de Lazare- sacrements et rites initiatiques - le symbolisme de la Croix - le Roi du Monde - le Saint Graal - le cœur et le Sacré Cœur - Saint Bernard - l’ésotérisme de Dante  la grande triade - le christianisme dans « la crise du monde moderne » et dans « le règne de la quantité » - René Guénon et l’Eglise exotérique Catholique et Orthodoxe - Jean Danielou - Nicolas de Cusa - La Franc-maçonnerie - J. B. Willermoz - les Elus Coëns et le martinisme – Martinez de Pascually et L. C. de Saint Martin -  Joseph de Maistre – L’Eglise catholique et la gnose - le Messianisme – L’évangile de Jean – Saint Cassien-

 

RENÉ GUÉNON : ORIENS ET OCCIDENS

Commentaires de Mircea A. Tamas

Edition Rose-Cross Books

 2014

Avant propos de Mircea A. Tamas :

« Imaginons : nous avons fait naufrage sur une île déserte, isolée et entourée d’eaux profondes, toujours sombres et agitées, une île où nous nous nourrissons de débris d’aliments empoisonnés, et bien que nous nous efforcions de trouver un moyen de nous en échapper, nous sommes incapables d’appréhender clairement notre situation et ce qui nous est arrivé.

Appelons cette île Occidens. Un jour, nous sommes surpris de découvrir, flottant près de la côte, un tonneau qui semble être poussé vers l’île par les vents d’est, un tonneau qui semble être aussi un coffre quand le soleil levant éclaire les eaux plus brillamment, un tonneau sur la surface duquel est gravé le mot Oriens. Or, chose surprenante, lorsque le tonneau atteint le rivage de notre île, il se révèle rempli de livres.

Supposons maintenant que le tonneau contienne les ouvrages de René Guénon et que pendant une période plus ou moins longue, nous, les naufragés, les ayons lus et ayons commencé à prendre conscience d’un Oriens si ineffable, si supérieur et si profond, qu’étudiant ces livres inlassablement, nous plongions de plus en plus profondément à l’intérieur du tonneau pour y rechercher de nouveaux écrits. Bien entendu, un jour nous atteignons le fond du tonneau, un fond où ne se trouvent plus que quelques articles, quelques comptes rendus, des notes et des lettres de Guénon. Le temps passe et les gens se détournent du tonneau et, assez vite, le vent d’ouest commence à le recouvrir de sable et de poussière ».

Après avoir publié Fragments Doctrinaux, il nous restait des éléments qui n’avaient pas encore été utilisés, et qui, nous le pensions, méritaient d’être imprimés dans un nouveau et dernier volume. Nous ne savons que trop bien à quel point la détresse associée au fait de ne pas avoir d’autres livres de Guénon peut amener à publier tout et n’importe quoi : des cours de psychologie de sa période dans l’enseignement, des lettres concernant sa vie privée, des notes de jeunesse (qui n’étaient précieuses que pour Guénon), etc. Ce que nous avons à l’esprit est très différent.

Le premier chapitre du premier livre de René Guénon, Introduction générale à l’étude des doctrines hindoues (Marcel Rivière, 1921), est intitulé Orient et Occident ; quelques années plus tard, il publia un livre appelé aussi Orient et Occident (Paris, Payot, 1924) ; en accord avec sa pensée, le Recueil que nous avons publié a pour premier chapitre un article de Guénon intitulé Orient et Occident (publié dans la revue Le Radeau, janv. 1925). Nous pensons que, de nos jours, ce syntagme sera mieux exprimé par Oriens et Occidens, si l’on considère à quel point la mentalité moderne a remplacé l’esprit traditionnel marchant vers l’Orient ; de plus, à cause de ce même envahissement par la mentalité moderne, nous avons décidé de dédier ce livre aux écrits de René Guénon sur ce sujet, un sujet qu’il a choisi pour commencer son premier livre, un sujet qui fut maîtrisé et traité par Guénon à un niveau sans égal, si on le compare à tous les autres livres publiés à cette époque (défendant l’Occident ou l’Orient) tels ceux de Massis, de Spengler ou d’Evola (où l’on peut détecter de la confusion, sinon des erreurs pures et simples). L’Orient et Occident de René Guénon n’est pas « pour » ou « contre » quiconque ou quoi que ce soit ; il ne traite que de la vérité. Le présent volume va essayer de mettre tout ceci en valeur en présentant l’ambiance de l’époque à laquelle Guénon a écrit son œuvre, une ambiance illustrée par des textes et des commentaires spécifiques, à commencer par la Défense de l’Occident et se terminant avec des commentaires de premier ordre sur son ouvrage Orient et Occident.

 

RENÉ GUÉNON OU LA MISE EN DEMEURE

Henry Montaigu

Edition La Place Royale 

 1986

L’ultime critique de la crise moderne a situé son grand oeuvre de paix métaphysique dans la perspective d’un combat contre les démons des néo-spiritualismes d’une part, et des menaces de dérives que la modernité fait subir aux formes traditionnelles, orthodoxes.

Il s’agit tout à la fois d’un déchiffrement en vue de trouver la transcendance et d’un déchiffrement des voies d’accès. Pour Guénon, le monde moderne est une ‘’déviation’’, reste à désencombrer la droite route, afin peut être, et s’il est possible encore, pour quelques uns et pour tous, de la prendre à nouveau.

Henry Montaigu, en marge de cette oeuvre considérable dont il lui semble que tout reste à dire, s’interroge sur la suite à donner, et il n’est pas sans inquiétude devant certains abus et détournements opérés par la littérature post-guénonienne…

Dans cet ouvrage, Henry Montaigu développe 145 mots de Guénon, et donne sa version sur l’esprit guénonien. Par exemple ‘’Silence’’ : Faire silence pour Guénon, c’est ce qui est au bout de la musique comme la plus sublime des musiques ; au bout de la connaissance, c’est au silence que Guénon nous renvoie, à l’indicible réalité, auprès de quoi ‘’tout est rigoureusement nul’’ et non aux gloses et disputes de docteurs, car il est aussi venu pour fermer l’école.

L’humilité fondamentale de la démarche traditionnelle : Toutes ces choses faisant partie de la Tradition Primordiale et des sciences ésotériques qui entourent l’oeuvre de René Guénon ont générées autour de lui un rempart d’incompréhension et de haine. La modernité ne sort du mensonge que par l’accident du « j’ai trouvé tout seul, c’est mon invention, ma découverte, ma trouvaille. » Le scribe véritable doit perpétuellement redire avec son langage de vivant qui s’adresse à des oreilles vivantes. Sa fonction est de recréer ce qui est. Il n’ajoute que par nécessité extérieure de façon à n’altérer le dépôt que comme instrument de miséricorde. Mais quel que soit le moyen choisi et la condition des temps, tout ce qui importe est de redire.

Dans cet ouvrage, Henry Montaigu dit “L’Occident ne pouvait être dégénéré au point que Guénon l’a dit puisque Guénon justement était là pour le dire.
Guénon nous a permis, malgré la décadence actuelle de la liturgie et du symbolisme chrétien, de nous ressourcer aux sources fondamentales. Il a donc remis en valeur la tradition proprement métaphysique du christianisme, c’est-à-dire la tradition platonicienne et gnostique.
On peut dire que la scolastique chrétienne avait en germe tout le cartésianisme dans sa partie la moins défendable et tout l’humanisme moderne dans son rationalisme étroit et réducteur. On peut dire également que Guénon a fécondé l’œuvre de Pierre Gordon et de Fulcanelli. Qu’on me permette de dire en conclusion que René Guénon aura, dans la première moitié de notre siècle, joué le rôle d’un véritable Avatar eschatologique et sapientiel, et qu’il aura réveillé en profondeur la plupart des connaissances traditionnelles, les libérant par là même de l’occultisme, et permettant, par cet apport même, un retour en pleine clarté spirituelle vers les pratiques spirituelles.’’

Henry Montaigu est né à  Marmande (Lot et Garonne) en 1936 et mort  à Lavardac (Lot et Garonne) en 1992. il était un auteur et chroniqueur français. Il s'est fait connaître notamment par la publication de son roman Le Cavalier bleu (1982) et pour son engagement politique en faveur de la monarchie.

Il s'appliqua particulièrement à approfondir l'histoire de la France médiévale et aussi à la personnifier dans quelques romans. En 1982, il fonde la revue  La Place Royale « revue de combat pour la France », dont la ligne éditoriale s'inscrivait dans le courant traditionaliste, dans la continuité de l'œuvre de René Guénon. Auteur chrétien atypique, il n'approuvait guère les « évolutions » de l’église romaine. Olivier Gissey le présentait comme l' « une des dernières grandes figures qui incarnaient l'idée royale en France, sur les traces de Joseph de Maistre et de Georges Bernanos».

 

RenÉ GUÉNON ou la sagesse initiatique

Lucien MEROZ

Edition La Recherche de l’Absolu

 1962

L’auteur (L. Meroz) commente certains aspects de l’œuvre de R. Guénon

Quand on est dégoûté du matérialisme et du sensualisme modernes, quand on a devant les yeux seulement la spiritualité sentimentale charismatique, ou la spiritualité de pacotille des théosophes et autres spirites contre lesquels Guénon réagit le premier, on peut être tenté par cette pensée. Ajoutons un mot sur le qualificatif de guénonien, ou de disciple de René Guénon, que nous employons. Nous savons que certaines personnes qui partagent en grande partie les idées de René Guénon refusent de se dire guénoniens. Guénon, disent-ils, n’est que le représentant passager de la « Tradition »  non humaine. Ces personnes se diront « traditionalistes » sans plus.

Peu importe. Ce que nous voulons analyser ici, c’est la nature de l’influence spirituelle que René Guénon lui-même a subie et qu’il décrit dans ses ouvrages. À partir de là on peut facilement déduire s’il convient ou non de tenter une expérience spirituelle semblable à celle que Guénon a suivie, même si on refuse de se dire son disciple.

Dans cette première partie, nous voudrions donner un résumé de la pensée de René Guénon de la manière la plus objective possible, conservant même la typographie (notamment l’emploi des capitales) utilisée par cet auteur. René Guénon note avec une majuscule tous les mots qui ont rapport avec des états supra-individuels.  La voie spirituelle proposée par René Guénon comprend trois conditions qui forment autant d’étapes : L’initiation implique trois conditions qui se présentent en mode successif, et qu’on pourrait (aire correspondre respectivement aux trois termes de potentialité, de virtualité et d’actualité :

1.     la « qualification », constituée par certaines possibilités inhérentes à la nature propre de l’individu, et qui sont la materia prima sur laquelle le travail initiatique devra s’effectuer ;

2.     la « transmission », par le moyen du rattachement à une organisation traditionnelle, d’une influence spirituelle donnant à l’être l’« illumination » qui lui permettra d’ordonner et de développer ces possibilités qu’il porte en lui ;

3.     le « travail intérieur » par lequel, avec le secours d’« adjuvants » ou de « supports » extérieurs s’il y a lieu et surtout dans les premiers stades, ce développement sera réalisé graduellement, faisant passer l’être, d’échelon en échelon, à travers les différents degrés de la hiérarchie initiatique, pour le conduire au but final de la « Délivrance » ou de l’« Identité Suprême ».

La première condition, la qualification, est déjà une condition qui distingue la voie initiatique de la voie mystique : Il est clair que le mystique doit avoir, lui aussi, une disposition naturelle spéciale, quoique entièrement différente de celle de l’« initiable », voire même opposée par certains côtés ; mais cette condition, pour lui, si elle est également nécessaire, est de plus suffisante ; il n’en est aucune autre qui doive venir s’y ajouter, et les circonstances font tout le reste, faisant passer à leur gré de la « puissance » à l’« acte » telles ou telles des possibilités que comporte la disposition dont il s’agit.

Ceci résulte directement de ce caractère de « passivité » dont nous avons parlé plus haut : il ne saurait en effet, en pareil cas, s’agir d’un effort ou d’un travail personnel quelconque, que le mystique n’aura jamais à effectuer, et dont il devra même se garder soigneusement, comme de quelque chose qui serait en opposition avec sa « voie », tandis que, au contraire, pour ce qui est de l’initiation, et en raison de son caractère « actif », un tel travail constitue une autre condition non moins strictement nécessaire que la première, et sans laquelle le passage de la « puissance » à l’« acte », qui est proprement la « réalisation », ne saurait s’accomplir en aucune façon.

[Il résulte de là, entre autres conséquences, que les connaissances d’ordre doctrinal, qui sont indispensables à l’initié, et dont la compréhension théorique est pour lui une condition préalable de toute "réalisation", peuvent faire entièrement défaut au mystique ; de là vient souvent chez celui-ci, outre la possibilité d’erreurs et de confusions multiples, une étrange incapacité de s’exprimer intelligiblement Il y a donc une différence profonde entre les deux voies, mystique et initiatique, la première étant passive tandis que la seconde est active : Dans le cas de l’initiation, au contraire, c’est à l’individu qu’appartient l’initiative d’une « réalisation » qui se poursuivra méthodiquement, sous un contrôle rigoureux et incessant, et qui devra normalement aboutir à dépasser les possibilités mêmes de l’individu comme tel.

La deuxième étape de la réalisation initiatique est la plus importante. Il s’agit de la réception de l’influence spirituelle lors de l’initiation : Pour que ce chaos puisse commencer à prendre forme et à s’organiser, il faut qu’une vibration initiale lui soit communiquée par les puissances spirituelles, que la Genèse hébraïque désigne comme les Elohim ; cette vibration, c’est le Fiat Lux qui illumine le chaos, et qui est le point de départ nécessaire de tous les développements ultérieurs ; et, au point de vue initiatique, cette illumination est précisément constituée par la transmission de l’influence spirituelle dont nous venons de parler.  Dès lors, et par la vertu de cette influence, les possibilités spirituelles de l’être ne sont plus la simple potentialité qu’elles étaient auparavant ; elles sont devenues une virtualité prête à se développer en acte dans les divers stades de la réalisation initiatique.  

Le symbolisme de la croix, le labyrinthe cosmique, le démiurge et le mal sont quelques-uns des thèmes commentés.

 

RENÉ GUÉNON. QUI SUIS-JE ?

David GATTEGNO

Edition PARDES

 2001

A la fin du XIXe siècle, l’héritage de la France compte un formidable appareil cérébral pseudo-religieux dans lequel d’informes « idéaux » politiques vont trouver à se condenser jusqu’à savoir donner le tour exclusif, à nuque plate et à front arrogant, de l’idéologie aujourd’hui dominante.

Par quelque bout que l’on prenne les choses, le niveau intellectuel et culturel de cette vague, finalement appelée « occultisme », s’avère totalement affligeant. Cela dit, les ambitions n’étant qu’enfantines, l’indulgence devrait présider à leur observation ; mais il y a ceci que l’infantilisme, quand il est solennel, devient monstrueux.

René Guénon a généralement été envisagé dans son rapport avec le courant en question. Or, s’il diffère des figures qui l’ont principalement marqué, c’est bien, pour commencer, par la stature intellectuelle et culturelle qui est la sienne. Autrement dit, vouloir présenter René Guénon dans sa mouvance de l’esprit occultiste d’alors, c’est, d’emblée, l’y réduire et, partant, biaiser immédiatement la compréhension que l’on en propose. Alors, plutôt que de s’attarder sur le panorama d’un « ésotérisme » au XIXe siècle que tout amateur du genre peut trouver dans d’excellentes études, nous préférons nous situer dans une perspective d’abord différente, ayant la faiblesse d’imaginer ainsi pouvoir éviter d’enfoncer les portes déjà ouvertes.

Dans le Stupide XIXe siècle, cet implacable « Exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans », Léon Daudet s’est arrêté sur ce qu’il appelle « vingt-deux âneries, auxquelles il serait aisé de donner une suite, mais qui tiennent un rang majeur ». Si ce « 22 » pouvait ravir le zèle d’occultisants glossateurs, la teneur de l’ouvrage les décevrait profondément.

Le retentissant polémiste ne semble pas avoir su, ou voulu, observer l’« insanité » particulière du néo-spiritualisme. Les noms d’Eliphas Lévi, Saint-Yves d’Alveydre et consorts sont, d’ailleurs, significativement absents des recueils de Souvenirs, alors qu’il côtoya beaucoup de leurs émules.

Pourtant, évoquant les vastes « mouvements de l’esprit humain qui déferlent, au cours de l’histoire, sur les sociétés », Léon Daudet n’hésite nullement à observer que leur « origine demeure obscure ». Mais, plutôt que de démontrer cette « obscurité » pour l’analyser ensuite, il a choisi de constater. Si bien qu’il ne put qu’enregistrer l’indigence culturelle du courant néo-spiritualiste. Il eut fallu « démontrer » qu’il pouvait avoir valeur d’origine, mais c’eut été résoudre la polémique en des sortes de vaticinations.

D’ailleurs, il cite précisément la maçonnerie comme n’appartenant pas exactement aux objectifs visés. Pour produire des résultats qui soient tangibles, il importe plus, selon lui, de s’attaquer nommément à ceux qui propagent une doctrine pernicieuse, que de se contenter « d’un ensemble de lutte et de fausse victoires académiques » dans l’hypothétique espoir de lui nuire.

Après la lecture d’Orient et d’Occident, il déclare être arrivé, par des voies différentes, à une conclusion analogue dans l’examen du stupide XIXe siècle (L’Action française, 15 juillet 1924), mais, ajoute-t-il, « (son) ignorance de la philosophie orientale – que possède à fond M. Guénon – ne (lui) avait pas permis de dresser le redoutable parallèle qu’il (Guénon) nous expose.

Ouvrir sur René Guénon par l’invocation de l’autorité d’un Léon Daudet ne manquera pas d’étonner, voir d’irriter. Nous voulons poser ceci qui, en matière d’autorité intellectuelle publique, avant René Guénon, il y a lieu d’en chercher partout, pourvu que ce ne soit pas dans les parodies occultistes, néo-spiritualistes et pseudo-religieuses. Il n’y avait pas l’ombre d’une seule intelligence un tant soit peut synthétique dans le fatras des plumitifs correspondant.

D’autre part, un parallèle s’esquisse entre Léon Daudet et René Guénon : le premier a crû en force et en intelligence, précisément, dans le milieu qu’il entreprit de « déboulonner », selon son expression savoureuse ; le second, pareillement, a poussé sa frondaison sur le tronc que, sitôt feuillu, il entreprendra de bûcheronner ; il n’y a aucun hasard, donc, à ce que chacun eût été un fidèle lecteur de l’autre et que, aux points de vue qui étaient respectivement les leurs, les conclusions de l’un se fussent rencontrées avec celles de l’autre.

Et encore, au titre de leurs dispositions intellectuelles, on appréciera les revendications d’indépendances vis-à-vis de tout souvent répétées par Guénon et le souffle d’un esprit authentiquement libre parcourant l’œuvre de grande salubrité publique de Léon Daudet.

De plus, si l’on voulait dessiner les contours de l’époque dans laquelle celui-là a vu le jour, c’est à la plume de celui-ci qu’il conviendrait de recourir pour en tracer les lignes sur le vif, plutôt qu’à l’emporte-pièce muséographique des études spécialisées, quelques érudites fussent-elles ; pour paraphraser une formule qui n’eut pourtant pas l’air de plaire, ne craignons pas d’affirmer que les « détails de l’histoire » sont essentiellement appuyés pour compliquer l’intelligence profonde des origines, d’une part, et, d’autre part, soulignés pour troubler l’intelligibilité d’une perspective des objectifs.

Il suffira donc de savoir que l’occultisme représentait le noyau « évolutionniste », « progressiste », etc…, atteint par les diverses spéculations autour de « l’Être suprême » léguées par le Siècle des Lumières à la Révolution Française. Et foin des bémols que d’aucuns pourraient vouloir mettre !

Il n’en reste pas moins que René Guénon naquit en 1886, c’est-à-dire l’année où Saint-Yves d’Alveydre écrivait la Mission de l’Inde en Europe, l’un des deux comburants de la plus mystérieuse des études de René Guénon, Le Roi du monde (1927) ; ce fut, également, le titre le plus ciblé par les polémiques dirigées contre son œuvre…

 

 RENÉ  GUÉNON    -        RECUEIL

RENÉ GUÉNON

Edition Rose-Cross Books Canada 

 2013

Toute sa vie, R. Guénon insista pour dénoncer la crise du monde moderne et ses méfaits sur l’homme dans sa dimension spirituelle. Plus de 62 ans (nous sommes en 2013) après sa mort, il est clair que le déclin du monde s’est transformé en une véritable chute, de plus en plus rapide et destructrice, avec un abandon des valeurs et une précipitation que seule la fin des temps peut expliquer. C’est pourquoi les signes des temps semblent nous submerger comme s’il s’agissait d’un déluge de putréfaction.

On est en droit d’insister sur cette période -1951-2013 – car il est incontestable qu’elle correspond à un affermissement du matérialisme et une fin de cycle. Elle est marquée par une phase agressive engluée dans une aporie destructrice.

Aujourd’hui le monde n’a jamais été aussi éloigné de l’esprit traditionnel, la jeunesse est coupée des choses spirituelles et les médias détruisent à tour de bras le sacré, l’athéisme sous une coloration doucereuse continu son œuvre de destruction et les philosophes en mal de renommé n’ont pas le courage ni l’envie d’aller à contre courant de l’air du temps.

Ce « recueil » édité au Canada (Au Canada l’œuvre de R. Guénon est tombé dans le domaine public depuis 2011, ce qui n’est pas le cas en France) rassemble dans ce livre posthume les articles et comptes rendus provenant de diverses publications qui n’avaient pas encore été mises à la disposition du grand public. Seuls les articles signés de sa main figurent dans cet ouvrage, c'est-à-dire, ses notes personnelles, ses lettres, et les écrits parus dans des journaux étrangers.

Cela permet de mieux comprendre l’œuvre de René Guénon et de pouvoir en retirer plus de bénéfice dans notre réflexion, car chaque écrit de René Guénon nous apprend quelque chose, non pas du coté quantitatif mais du coté qualitatif, c'est-à-dire qu’il peut éveiller en nous des pensées spéciales, ouvrir des portes inconnues, et qu’importe si on y trouve des articles redondant, la répétition fait partie de l’apprentissage traditionnel.

Au sommaire de cet ouvrage :

Orient et Occident : 9 écrits et lettres et 7 comptes rendus 1912- 1929

Le centre spirituel et le monde : 6 écrits et 8 comptes rendus 1910- 1935

Tradition et symbolisme : 2 écrits parus dans la gnose 1910 et 20 comptes rendus 1914-1936

La Franc-maçonnerie : 4 écrits parus entre 1911 et 1914

La crise du monde moderne : 4 écrits 1911-1914 et une cinquantaine de comptes rendus parus entre 1912 et 1929

 

RENÉ  GUÉNON.  TÉMOIN DE LA TRADITION

Jean  Robin

Edition  Trédaniel

 1986

Dans un monde dont les certitudes s’effondrent comme château de cartes, l’œuvre de René Guénon – en révélant à l’Occident moderne le sens véritable de la Connaissance métaphysique – se présente tel un incomparable monument érigé à la gloire de la Sagesse éternelle.

 

Après qu’elle eut été longtemps condamnée, par l’incompréhension d’un siècle matérialiste, à une influence secrète dont l’importance n’échappa pourtant à des personnalités aussi diverses et inattendues qu’André Breton, Antonin Artaud, André Gide, André Malraux ou Jean Paulhan, entre beaucoup d’autres, elle est désormais reconnue par tous les « pèlerins de l’Absolu ». Boussole admirable qui permet de retrouver, à l’approche des échéances ultimes, le chemin occulté de la Tradition Primordiale, fil d’Ariane de l’œuvre de René Guénon.

 

Jean Robin, démontre le parallélisme étroit entre la destinée humaine de René Guénon et la genèse d’une œuvre providentielle, qui éclaire de façon véritablement prophétique la situation spirituelle de notre société. On ne peut plus parler d’ésotérisme, d’initiation, de tradition, sans  avoir lu Guénon, et nul n’est jamais sorti de son œuvre tel qu’il y est entré…

 

Il est deux manières d’envisager l’œuvre de René Guénon :

 

On peut y voir la synthèse géniale, ou discutable, formulée pour notre temps, d’antiques vérités longtemps occultées, dont des précurseurs portèrent un discret témoignage au long des 18e et19e siècle et qui, attendaient d’être regroupées en un corpus cohérent. Il s’agissait alors d’un travail de mise en forme à partir de données préexistantes, effectué par une individualité tributaire de son milieu, de ses sources, de sa psychologie propre enfin, qui l’amenait peut être à orienter arbitrairement l’héritage intellectuel que le destin lui avait confié.

 

Mais on peut aussi considérer aussi cette œuvre, tout au contraire comme une somme magistrale qui puise sa force et sa certitude en un fond mystérieux dont aucune référence, aucune étude des sources ne peut rendre compte, et que l’on est obligé, qu’on le veuille ou pas, d’accepter ou de refuser en bloc comme un ensemble indiscutable, indissociable et invariable dès l’origine, préexistant dans sa totalité à l’exposé progressif qui en fut fait au long des centaines d’articles et de livres publié à ce jour.

 

Ce faisant il ne faut pas oublier une donnée fondamentale de l’œuvre de Guénon, c’est la dimension de l’inspiration, qui d’ailleurs parait fort mystérieuse, il n’en demeure pas moins certain que c’est de l’Orient contemporain et non de celui de la compagnie des Indes, que Guénon reçu directement par transmission ces enseignements, et dont il tira par la suite la quintessence dans ses exposés.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Des vestiges épars   -   L’énigme du Sphinx   -   La métaphysique orientale   -   Le symbole des symboles   -   L’initiation   -   Le sort de l’Occident   -   Le Sheikh Abdel Wahed Yahia   -   Les magiciens noirs   -   La personnalité de René Guénon   -   « Du voile d’Isis » aux Etudes Traditionnelles »   -

Très nombreuses photos de R. Guénon et d’illustrations complètent ce livre

 

RENÉ GUÉNON - UNE POLITIQUE DE L’ESPRIT

David Bisson

Edition Pierre Guillaume de Roux

 2013

Né à Blois et enterré au Caire sous le nom d’Abd-el-Yahiâ en 1951, René Guénon est l’homme par qui le scandale arrive. Il dénonce la décadence de l’Occident moderne, fruit d’une lente dégénérescence de son héritage métaphysique et se tourne, au grand dam des catholiques, vers l’Orient devenu, selon lui, le refuge ultime de la « Tradition ».

Cette dernière notion, centrale chez Guénon, élève toutes les traditions religieuses de l’humanité au même niveau de transcendance tout en reconnaissant à chacune d’entre elles sa dimension spirituelle spécifique. Un point de vue tout simplement révolutionnaire dans les années 30.

Dès lors, il appartient à l’individu de se déterminer spirituellement par un processus de connaissance graduée qui dépasse largement le seul exercice d’un rite religieux. C’est la voie ésotérique par essence, qui suscitera l’émergence à travers le monde (Europe, Etats Unis, Russie, Asie et autres) d’innombrables chapelles initiatiques se réclamant de Guénon, avec notamment les groupes soufis dirigés par Schuon, Valsan, ou Pallavicini.

Chose frappante, un lien inextricable s’est peu à peu tissé entre cette perspective ésotérique et l’horizon politique. En témoignent la « spiritualité héroïque » de Julius Evola dans l’Italie des années trente mais aussi les résonnances guénoniennes qu’on découvre dans l’engagement politique de Simone Weil ou de Carl Schmitt. Parallèlement à l’activité des revues Le Voile d’Isis/Etudes Traditionnelles, les apports de Mircea Eliade, d’Henry Corbin ou de Raymond Abellio achèvent de perpétuer le rayonnement guénonien, si controversé soit-il.

Cette mise en perspective monumentale de l’œuvre de René Guénon, révèle de manière décisive, une figure cardinale du XXe siècle et dévoile l’étendue de son rôle dans la construction de la pensée moderne occidentale.

Au sommaire de cet ouvrage de 525 pages, l’auteur nous parle de :

1e Partie : La tradition en théorie 1925-1932

L’intuition gnostique ou la genèse de l’œuvre 1906-1914 - son enfance, sa jeunesse et sa soif de l’occulte, du mystérieux et de la métaphysique - L’exposé oriental ou l’incarnation de l’idée 1914-1930 - Un intellectuel inclassable, un penseur engagé et un ésotériste convaincu - La raison ésotérique ou la synthèse Traditionnelle 1930-1932 - La Tradition Primordiale et la réalisation métaphysique - L’écriture de René Guénon - La fin du monde moderne, une métaphysique de l’histoire - le salut de l’Occident chrétien, une civilisation traditionnelle et sa réforme intellectuelle - Où situer René Guénon sur l’échiquier politique ?

2e Partie : La Tradition en pratique 1930-1951

Le traditionalisme ésotérique et ses formes diverses d’engagement - L’exil de René Guénon - Une école de pensée traditionnelle - les lieux du repli ésotérique 1941-1951 - L’horizon apocalyptique - les dernières œuvres - La Tradition comme mode de résistance à la modernité - La tradition en politique - Le fascisme ésotérique de Julius Evola, les diverses métapolitiques avec bilan et perspectives de l’engagement évolien - Le nationalisme archaïque de Mircea Eliade - La découverte du sacré - L’historien des religions - Les lectures parcellaires de la Tradition - Carl Schmitt - Drieu la Rochelle - Simone Weil - Comment identifié le mouvement impulsé par René Guénon ?

3e Partie : La Tradition en perspective 1951-1980

Un traditionisme régulier et fermé - La reconnaissance posthume de l’œuvre, la filiation discrète des disciples - La survivance des pôles initiatiques - La gnose universaliste de Frithjof Schuon et le soufisme guénonien de Michel Valsan - Roger Maidort - Une science aux visées gnostiques - L’espace imaginal d’Henry Corbin - La science traditionnelle de Gilbert Durand - Le cercle Eranos - L’Université de Saint-Jean de Jérusalem - Une métapolitique antimoderne - Raymond Abellio : rénovateur de l’ésotérisme occidental - Louis Pauwels : entrepreneur de culture ésotérique - la stratégie culturelle de la nouvelle droite - La Tradition aujourd’hui ? - La Tradition demain ? -

4 S

saint bernard

René GUÉNON

Editions Traditionnelles

 1987

Écrit en 1929 cette plaquette de 20 pages  décrit le destin exceptionnel de St Bernard et à travers celui-ci illustre les liens étroits mais non contradictoires qu’entretiennent autorité spirituelle et pouvoir temporel.

 

Trop court ! Lire un ouvrage décevant de René Guénon, hélas, c’est possible ! 20 pages pour présenter la vie de Saint Bernard et à peine quelques mots sur sa spiritualité. Néanmoins, ce long article donne en tout cas envie de connaître et lire le fondateur de la règle des Templiers – on aurait d’ailleurs aimé que Guénon analyse la spiritualité de l’ordre

 

science sacrÉe

Numéro Spécial René guÉnon

Edition Science Sacrée

 2003

Important livre de 600 pages sur R. Guénon. Un de plus, peut-être, mais celui-ci est très clair, l’auteur nous parle de l’Orient et de l’Occident, des écrits, de Guénon dans ses symboles fondamentaux de la Science Sacrée, de l’homme universel et nous donne son point de vue sur l’homme : René. Guénon.

Il y a des redites mais à mon avis, nécessaires tant l’œuvre de R. Guénon est importante et dense.

 

Science sacrée est une revue d’études traditionnelles réservée à toutes les expressions de la tradition perpétuelle et unanime. Placée sous l’égide de l’enseignement de René Guénon, elle suit également les prolongements doctrinaux et les applications de l’œuvre guénonienne selon l’orientation spirituelle de Michel Vâlsan (Sheikh Mustafa ‘Abd-al-’Azîz en Islam), le fondateur reconnu des études en Occident sur Muhy-d-dîn Ibn ‘Arabî, le plus grand Maître de l’ésotérisme islamique.

Souhaitant rendre actuelle l’œuvre de Michel Vâlsan et permettre également une meilleure compréhension de sa fonction, Science sacrée donne aujourd’hui accès à ses écrits, publiés initialement dans la revue Etudes Traditionnelles - ou inédits pour certains - qui ne circulaient plus jusqu’à présent qu’en des cercles assez restreints, les diverses reprises plus tardives des Editions de l’Œuvre étant presque toutes épuisées.

Fondée en 2001 par Muhammad Vâlsan, Science sacrée reprend son activité éditoriale, selon de nouvelles modalités, en cette date du 16 février 2011,  dix ans après sa première publication. Souhaitant une meilleure diffusion, elle fait aujourd’hui appel au support internet qui grâce à la mise en ligne d’archives de la revue, permettra l’accès à certains articles des numéros aujourd’hui épuisés mais en cours de réédition. Les travaux que souhaite accueillir la revue ont vocation à témoigner d’une démarche intellectuelle pure qui rende compte des principes métaphysiques s’exprimant à travers les différentes formes particulières dont se revêt la Tradition primordiale pour diffuser sa science et sa sagesse universelle.

 

SOUFISME  D’ORIENT ET D’OCCIDENT  -  REVUE No  6 -   SPḖCIAL     RENÉ     GUÉNON

DIVERS    AUTEURS

Edition LIBRAIRIE DE L’ORIENT

 2001

Il y a 50  ans, s’éteignait au Caire dans la plus grande discrétion un écrivain français : René Guénon, dont l’œuvre métaphysique est probablement une des plus importantes du XXe siècle. Ce qui est frappant lorsqu’on aborde  l’œuvre de René Guénon aujourd’hui, c’est son actualité, malgré  certaines voies dissonantes et toujours prêtes à critiquer , les écrits de R.Guénon ont une force, une acuité, une vérité  étonnante , bien sur, si R.Guénon devait  réécrire  ses  textes aujourd’hui , emploierait  il d’autres mots, peut être plus adapté au vocabulaire du XXIe siècle, il n’empêche que le fond serait très certainement le même.


Tous ceux qui sont aujourd’hui engagés dans un chemin initiatique véritable, sont redevables plus ou moins directement des ouvertures nées de la parution de l’œuvre écrite de R.Guénon. Le  travail de Guénon a été avant tout préparatoire pour que des hommes et des femmes vivant en Occident, et en France en particulier, soient en mesure de répondre présent lorsqu’un enseignement authentique provenant d’Orient ou d’Occident se présentait à eux.
Le monde actuel va de bouleversement en bouleversement, de révolution culturelle en révolution technologique, de nationalismes en mondialisation, de désacralisation  en intégrismes, cependant, on peut prendre le risque d’affirmer que l’œuvre de René Guénon continuera d’accompagner ceux qui se sentent emprisonnés dans une civilisation de plus en plus matérielle et qui sont prêts à répondre à l’appel de vérité enfoui au plus profond d’eux -même.

Est développé :


Un éveilleur et un compagnon de route
par J.L Girotto
Lire R. Guénon entre les lignes    par  M.H  Dassa
Le plus discret des dynamiteurs     par Najm Bammate
Des bords de Loire aux rives du Nil    -  biographie –
Un des plus grands esprits  contemporain disparaît,  par A. Gide, P. Sérant, A. Rousseaux
Au contact de cheikh Abd  al- Wähid  Yahia  par cheikh Mahmoud et J.L Michon
Correspondances inédites de R. Guénon entre Le Caire et Amiens
Ni d’Orient, ni d’Occident
par Cheikh Bentounés  et  F. Skali
Filiation spirituelle  par Fréderic Tessier
Bibliographie  commentée

4 U

UN   SOUFI    D’OCCIDENT : RENÉ GUÉNON

HALÎM  MAHMÛD

Edition GEBO- ALBOURAQ

 2007

Le présent ouvrage témoigne des efforts du Shaykh Halîm Mahmûd visant à offrir à tous ceux qui cultivent une aspiration sincère à la connaissance de Dieu, des précisions doctrinales utiles ainsi que des clés efficaces de discernement sur le Taçawwuf, la spiritualité islamique. C’est en cela que résident avant tout l’actualité et la portée des enseignements de René Guénon, « un soufi d’Occident », témoin et interprète de la dimension métaphysique qui est représenté dans la Tradition islamique.

 

Comme le rappelle l’excellente introduction de Jean Gouraud, René Guénon a su à travers ses inlassables explications, redonner la conscience du « But ultime » que constitue la réalisation spirituelle, mais aussi faire accepter la nécessité d’une méthode, c'est-à-dire d’une insertion dans les dimensions exotériques, et si possible ésotérique, d’une tradition orthodoxe et régulière, et surtout montrer l’exemple d’une « mise en œuvre » de ces principes, dans cette vie simple dont son premier biographe, Paul Chacornac, nous a rapporté quelques échos. C’est un témoignage de même nature que nous livre ici le  shaykh Halîm Mahmûd, qui a côtoyé René Guénon au Caire, et témoigne ici de la piété, de la sagesse, et de la sainteté de celui-ci.

4 V

vers la tradition

 Divers auteurs

 

 1981

Revue Guénonienne dont la devise est « Répandre la lumière et rassembler ce qui est épars ». Cette revue paraît quatre fois par an. L’œuvre de R. GUENON y est disséquée et expliquée par beaucoup de penseurs et de Franc-maçons. Cette revue est parue en 1987. Disponible du n° 1 à aujourd'hui.

Son directeur et fondateur René GOFFIN nous a quitté en 2008 pour l'orient éternel.

Retour à l'index des chapitres