Chapitre 4 A -
K (René Guenon) |
4 A
A
LA SUITE DE RENÉ GUÉNON
, ÉTUDES ET RECHERCHES TRADITIONNELLES |
JEAN REYOR |
Edition TRADITIONNELLES |
1991 |
||
Certaines abordent
également des sujets tels que le Rosicrucianisme et les Rose+ Croix, Nicolas
Flamel, Jacob Boehme…D’autres apportent d’utiles compléments sur des
questions abordées par René Guénon lui-même, comme l’Hermétisme, le
compagnonnage….
On
trouvera dans ce livre: Pythagore,
F. de Rougemont, St Yves d’Alveydre avec ses différentes Missions et son
Archéomètre, le poète tibétain Milarépa, l’Ordre du Temple et les deux
pontificats, des couleurs symboliques depuis l’antiquité, la couleur
verte, De Maistre, Flamel et dame Pernelle, le comte Cagliostro,
Melchisédech, les Rose+Croix, John Dee, Hermès, le Saint Empire,
Jacob Boehme, Jeanne d’Arc, prophéties et prédictions. |
A LA SUITE DE RENÉ GUÉNON… SUR LA
ROUTE DES MAÎTRES-MAÇONS |
JEAN REYOR |
EDITIONS TRADITIONNELLES |
1989 |
Jean Reyor
(1905-1988) fit la connaissance de René Guénon en 1928, et resta en
constantes relations avec lui jusqu’à sa disparition Totalement acquis au
message traditionnel de R.G, Jean Reyor, s’attacha à développé son
message et ses implications pratiques à l’intention de ceux qui se sentaient
appelés sur les voies de l’ésotérisme et de l’initiation.
Y est
développé : |
aperçus
historiques touchant à la fonction de RenÉ guÉnon |
Pierre feydel |
Edition Arché- Milan |
2003 |
Abd el-Kader
et René Guénon (cheikh ‘Abd al-Wâhid Yahyâ) représentent deux destins
historiques pour une même modalité d’itinéraire spirituel. Cette spiritualité
se pose comme mécanisme de défense de la « Tradition »
métaphysique, face à l’irruption d’une modernité occidentale aliénante et
subversive. L’action
publique et l’expérience intime, indissociables, signent et signifient une « présence »
de deux grandes figures du rapprochement et de la convergence des « traditions »,
en tant que contextes socio-historiques particuliers. L’historicité de leurs
profils respectifs représente deux aspects d’une même modalité de réalisation
spirituelle : la réalisation « descendante ». Le renouvellement spirituel de l’Occident
passe par la constitution d’une « élite » dont les fondations se
lisent dans les modèles expérientiels d’Abd el-Kader et de Guénon. Une
même identité spirituelle prenant deux formes expressives sous-tendues par
des contextes socio-historiques différents Y est développé : R. Guénon et la H.B.
of L. L’ordre du temple rénové. Les liens initiatiques de R. Guénon. Les
polaires. Les Mahatmas et une visite de R. Guénon en Alsace. |
aperçu
sur l’ÉsotÉrisme chrÉtien |
René GUÉNON |
Editions Traditionnelles |
1993 |
L’ésotérisme chrétien est une voie symbolique où l’Occident n’a rien à envier à l’Orient. Elle se suffit à elle-même, tout en s’enrichissant de ses contacts avec l’Orient et son ésotérisme. Il y est question d’une queste, de rechercher quelque chose de perdu, de retrouver un principe, une essence, une Tradition. Les formes successives de la grande religion traditionnelle née en Occident, il y a quelques millénaires sont toutes reliées au même ésotérisme que l’on retrouve immuable à travers elles (L’Église romaine actuelle néglige de révéler, tout au moins à une élite, le sens profond de ses symboles, comme si elle en avait perdu elle-même la signification). Cet ésotérisme en constitue le cadre indéformable, la trame sur laquelle elles sont construites. Celui qui a pénétré dans les parties souterraines de l’édifice s’aperçoit que c’est sur les mêmes fondations que s’élèvent les temples successifs où les hommes sont venus prier. (Ex : Chartres - Crypte – puits sacré druidique). En réalité, les fondations spirituelles de l’Église sont invisibles mais ce sont les mêmes qui servent depuis 6000 ans déjà. René Guénon explique dans son « Aperçu sur l’Ésotérisme Chrétien » : « Concernant la disparition du Graal, que celui-ci ait été enlevé au ciel, suivant certaines versions, ou qu’il ait été transporté dans le Royaume du Prêtre Jean, suivant d’autres versions, cela signifie la même chose. Il s’agit là du même retrait de l’extérieur vers l’intérieur en raison de l’état du monde à une certaine époque ; ce retrait ne s’applique d’ailleurs qu’au côté ésotérique de la tradition (c’est précisément par ce côté que sont établis et maintenus les liens effectifs et conscients avec le Centre suprême). » Il est vraisemblable que des civilisations sur le point de s’éteindre, aient transmis leurs enseignements cachés à la masse populaire, afin que celle-ci, par ses légendes, mythes et autres, continue de transmettre sans le comprendre l’essentiel du message. Introduction aux évangiles : Un sujet compliqué quant on connaît l’obscurité qui entoure les premiers temps du Christianisme et les diverses modifications qui ont été apportées à toutes les époques dans les Évangiles. Quel constat, peut-on faire ? Nous avons aujourd’hui une religion et une tradition exotérique, qu’en était- il, au commencement du Christianisme ? Une modification fut opérée dans les premiers siècles, d’un message ésotérique, dispensé par le Christ, nous retrouvons un peu plus tard, un message dilué plus lissé pour permettre au plus grand nombre de s’identifier à cette nouvelle religion. Ce qui va permettre de supplanter bientôt l’ancienne religion gréco-romaine, qui n’était plus adaptée aux contingences de ce temps nouveau. L’Église Chrétienne dans ces premiers temps devait être une organisation fermée est réservée aux personnes qualifiées pour recevoir « l’Initiation Christique » avec ces Rites et Sacrements Initiatiques. Mais par la suite, l’admission d’un grand nombre d’individus non qualifié pour participer aux rites et sacrements de cette nouvelle église, ne fut plus compris dans son essence et par-là même plus aussi opératif, bien que la Magie quant à elle fut toujours présente et disponible à ceux qui en avaient les Clefs. Nous comprenons là, le caractère inéluctable et le passage nécessaire d’une Tradition ésotérique à une Tradition exotérique pour permettre à la religion Chrétienne originelle de s’implanter dans ce « Temps Nouveau » en accord avec les Lois Cycliques. On peut supposer que le Christianisme tel qu’on le connaît aujourd’hui dans sa forme traditionnelle, garde toujours en son sein une initiation spécifiquement Chrétienne réservée à une élite qui ne peut s’en tenir aux limitations inhérentes à la vision exotérique de la Tradition. En réalité les enseignements du Christ dans
les Évangiles ont été modifiés sur la forme mais pas sur le fonds. Cet ouvrage traite de l’ésotérisme chrétien avec St Bernard et Dante. Les organisations initiatiques médiévales détentrices selon l’auteur de l’enseignement et des méthodes ésotériques. L’auteur y traite de la religion
sous son double aspect religieux et initiatique. On y parle de l’ordre du temple
des fidèles d’amour et de la chevalerie du St Graal. |
aperçus
sur l’ÉsotÉrisme islamique et le taoïsme |
René GUÉNON |
Edition Gallimard |
1986 |
C’est un livre qui réunit des articles de R. Guénon traitant du soufisme et du taoïsme. R. Guénon présente l’ésotérisme comme étant partout le même, c’est une multiplicité des voies qui conduisent toutes à un but unique. Une partie est consacrée au taoïsme
et au confucianisme, dernier livre de René Guénon traitant de la civilisation
chinoise. Ce
livre démontre que ces ésotérismes ne sont nullement des sectes, mais le
cœur, le noyau de la tradition islamique. Il s'agit là, bien entendu, du
soufisme orthodoxe qui implique une transmission initiale remontant au
Prophète et non de pseudo-organisations qui ne peuvent revendiquer une
filiation valable. Les
hindous n'ont pas une loi mais plusieurs, en fonction du cheminement
spirituel de chacun. |
aperçu
sur l’initiation |
René GUÉNON |
Editions Traditionnelles |
1996 |
L’auteur nous invite à connaître les différences fondamentales qui résident entre la voie mystique et la voie initiatique. Il met également en garde des dangers
que peuvent représenter des organisations pseudo-initiatiques. Voici
l’une des réflexions de René Guénon sur l’initiation… « Cette
préparation théorique, si indispensable qu’elle soit en fait, n’a pourtant en
elle-même qu’une valeur de moyen contingent et accidentel; tant qu’on s’en
tient là, on ne saurait parler d’initiation effective, même au degré le plus
élémentaire. S’il n’y avait rien de plus ni d’autre, il n’y aurait là en
somme que l’analogue, dans un ordre plus élevé, de ce qu’est une « spéculation
» quelconque se rapportant à un autre domaine ; car une telle connaissance,
simplement théorique, n’est que par le mental, tandis que la connaissance
effective est « par l’esprit et l’âme », c’est-à-dire en somme par l’être
tout entier. C’est
d’ailleurs pourquoi, même en dehors du point de vue initiatique, les simples
mystiques, sans dépasser les limites du domaine individuel, sont cependant,
dans leur ordre qui est celui de la tradition exotérique, incontestablement
supérieurs non seulement aux philosophes, mais même aux théologiens, car la
moindre parcelle de connaissance effective vaut incomparablement plus que
tous les raisonnements qui ne procèdent que du mental. Tant que la
connaissance n’est que par le mental, elle n’est qu’une simple connaissance e
par « reflet », comme celle des ombres que voient les prisonniers de la
caverne symbolique de Platon, donc une connaissance indirecte et tout
extérieure; passer de l’ombre à la réalité, saisie directement en elle-même,
c’est proprement passer de l’ « extérieur » à l’« intérieur », et aussi, au
point de vue où nous nous plaçons plus particulièrement ici, de l’initiation
virtuelle à l’initiation effective. Ce
passage implique la renonciation au mental, c’est-à-dire à toute faculté
discursive qui est désormais devenue impuissante, puisqu’elle ne saurait
franchir les limites qui lui sont imposées par sa nature même; l’intuition
intellectuelle seule est au delà de ces limites, parce qu’elle n’appartient
pas à l’ordre des facultés individuelles. On peut, en employant le symbolisme
traditionnel fondé sur les correspondances organiques, dire que le centre de
la conscience doit être alors transféré du « cerveau » au « cœur »; pour ce
transfert, toute « spéculation » et toute dialectique ne sauraient évidemment
plus être d’aucun usage; et c’est à partir de là seulement qu’il est possible
de parler véritablement d’initiation effective. Le point où commence celle-ci est donc bien
au delà de celui où finit tout ce qu’il peut y avoir de. relativement valable
dans quelque t spéculation que ce soit; entre l’un et l’autre, il y a un
véritable abîme, que la renonciation au mental, comme nous venons de le dire,
permet seule de franchir. Celui qui s’attache au raisonnement et ne s’en
affranchit pas au moment voulu demeure prisonnier de la forme, qui est la
limitation par laquelle se définit l’état individuel; il ne dépassera donc
jamais celui-ci, et il n’ira jamais plus loin que l’ « extérieur »,
c’est-à-dire qu’il demeurera lié au cycle indéfini de la manifestation. Le
passage de l’« extérieur » à l’ « intérieur », c’est aussi le passage de la
multiplicité à l’unité, de la circonférence au centre, au point unique d’où
il est possible à l’être humain, restauré dans les prérogatives de l’ « état
primordial », de s’élever aux états supérieurs et, par la réalisation totale
de sa véritable essence, d’être enfin effectivement et actuellement ce qu’il
est potentiellement de toute éternité. Celui qui se connaît soi-même dans la
« vérité » de l’ « Essence » éternelle et infinie , celui-là connaît et
possède toutes choses en soi-même et par soi-même, car il est parvenu à
l’état inconditionné qui ne laisse hors de soi aucune possibilité, et cet
état, par rapport auquel tous les .autres, si élevés soient-ils, ne
sont-réellement encore que des stades préliminaires sans aucune commune
mesure avec lui, cet état qui est le but ultime de toute initiation, est
proprement ce qu’on doit entendre par l’ « Identité Suprême ». |
articles
& comptes rendus |
René guÉnon |
Editions TRADITIONNELLES |
2002 |
L’ouvrage que nous présentons est
constitué par la reproduction de comptes rendus de René Guénon parus dans Le
Voile d’Isis puis dans les Études Traditionnelles et n’ayant pas trouvé place
dans les rassemblements déjà effectués.
|
autoritÉ
spirituelle et pouvoir temporel |
René GUÉNON |
Edition Tredaniel |
1984 |
L’auteur expose ici le caractère fondamental de la primauté de l’autorité spirituelle et du respect de la hiérarchie dans une société traditionnelle. Il expose les relations qui doivent unir les fonctions sacerdotales et royales. Un exposé incontournable sur les
sources de toutes les organisations humaines. Phrase dans laquelle Guénon explique
pourquoi il y a dans son œuvre un manque générale d’anecdotique: “Nous
n’avons pas l’habitude, dans nos travaux, de nous référer à l’actualité
immédiate, car ce que nous avons constamment en vue, ce sont les principes,
qui sont, pourrait-on dire, d’une actualité permanente, parce qu’ils sont en
dehors du temps; et, même si nous sortons du domaine de la métaphysique pure
pour envisager certaines applications, nous le faisons toujours de telle
façon que ces applications conservent une portée tout à fait générale.” Le livre est consacré aux rapports existants
entre la religion et la politique, qui ne sont qu’une version du rapport du spirituel
et du temporel. Guénon avertit que ce ne sont pas les faits, les événements,
qui doivent diriger la pensée et la pousser à obtenir des conclusions: “Tout
ce qui nous dirons ici, nous l’aurions dit tout aussi bien, et exactement de
la même façon, si les faits qui appellent aujourd’hui l’attention sur la
question du temporel ne s’étaient pas produits; il faut toujours situer les
questions sur leur véritable terrain, il faut les distinguer d’une façon
précise entre l’essentiel et l’accidentel, entre les principes nécessaires et
les circonstances contingentes. Malheureusement, la confusion moderne frappe
aussi les représentants des autorités spirituelles authentiques, qui perdent
de vue leur véritable force: la transcendance de la doctrine au nom de laquelle
ils sont qualifiés de parler.
Le principe des institutions des castes,
incompris des Occidentaux, est basé sur la différence de nature qui existe
entre les individus humains. A l’opposition, le principe égalitaire chéri par
les modernes ne correspond à aucune réalité. Les mots qui servent à désigner
les castes en Inde se traduisent par “nature individuelle”. La distinction
des castes constitue dans l’espèce humaine “une véritable classification
naturelle” Le principe de l’ordre dans
les castes (chacun à sa place): “En effet, chaque homme, en raison de sa
nature propre, est apte à remplir telles fonctions définies à l’exclusion de
telles autres; et, dans une société établie régulièrement sur des bases
traditionnelles, ces aptitudes doivent être déterminées suivant des règles
précises, afin que, par la correspondance des divers genres de fonctions avec
les grandes divisions de la classification des «natures individuelles», et
sauf des exceptions dues à des erreurs d’application toujours possibles, mais
réduites en quelque sorte au minimum, chacun se trouve à la place qu’il doit
occuper normalement, et qu’ainsi l’ordre social traduise exactement les
rapports hiérarchiques qui résultent de la nature même des êtres.”
|
4 B
bÊtes,
hommes et dieux l’Énigme du roi du monde |
FERDINAND OSSENDOWSKI |
J’ai Lu |
1969 |
Nous sommes en 1920, la
Russie est secouée par les séquelles de la Révolution de 1917. L’auteur fuit
le pays et se réfugie en Mongolie ; là il rencontre un extraordinaire
personnage. « Le Roi du Monde » : ce livre retrace ce voyage.
R. Guénon fait de nombreuses références à cet auteur pour son livre « Le
Roi du Monde ». Voici un livre culte. Publié dans les années 20 à Londres et à
Paris, il influencera rien moins que Cendrars et Kessel. Hugo Pratt s'en
inspirera pour son Corto Maltese en Sibérie, notamment pour
l'énigmatique et sulfureux personnage du baron Ungern von Sternberg. A
l'exception d'un bref passage (1969) en collection de poche, le livre
disparaît. Il faut attendre 1994, avec la réédition chez Phébus libretto,
pour (re)découvrir Ferdinand Ossendowsky et lire son fabuleux mais
authentique récit.
Un récit à couper le souffle. Mené d'une plume
vive, alerte et précise comme le danger appelle, rythmé au son des tambours
mongols qui, c'est bien connu, étaient faits avec de la peau humaine. Voici une vision aguerrie des mœurs
révolutionnaires et des pratiques humaines en périodes de grands troubles. On
l'aura compris, l'horreur domine dans ce livre. Minutieusement décrite, elle
se pare des atours de la poésie, afin de mieux révulser : "un bouquet
de saules, le long de la rive, avait arraché au flot et gardé entre ses
branches tombantes, comme entre les doigts d'une main, des corps humains de
tous les aspects et dans toutes les attitudes, leur conservant par-delà la
mort une apparence de naturel qui grava à jamais dans mon esprit le souvenir
de cette vision d'épouvante. Dans ce groupe macabre je comptai soixante-dix
cadavres."
Un livre énigmatique
et fascinant. |
4 C
comptes
rendus |
René GUÉNON |
Editions Traditionnelles |
2000 |
||
Du
symbolisme, Guénon va principalement évoquer trois aspects, pour lui
indissociables. D’abord, et si l’on suit l’ordre chronologique d’apparition
de ces thématiques dans son oeuvre, il souligne l’emploi des symboles dans
l’enseignement initiatique et traditionnel. Ce thème est déjà présent dans
une conférence publiée comme article en 1913 et consacrée à « L’enseignement
initiatique » ; il apparaît ensuite régulièrement dans les textes des années
1920 pour connaître un développement particulier dès 1932, dans les articles
qu’il consacre aux principes et aux méthodes de l’initiation. Ensuite, une
métaphysique du symbole, qu’il esquisse dans des articles de Regnabit
en 1925-1926 et à laquelle il va donner une dimension plus vaste en 1931 avec
Le symbolisme de la croix, en exposant une théorie des degrés de la
réalité universelle, fondement du symbolisme. Enfin, le comparatisme des
symboles traditionnels, qui vise à montrer l’existence d’une tradition
primordiale, source unique et non-humaine de tous les symboles traditionnels
manifestés dans l’histoire. Ce comparatisme apparaît de manière systématique
dès 1925 avec L’ésotérisme de Dante et les articles de Regnabit,
et se poursuit par la suite jusqu’aux derniers livres et articles. Dans
l’oeuvre guénonienne, ces trois aspects de la question du symbolisme sont
indissociables et elles commandent la logique interne de ses exposés :
lorsque Guénon explicite tel symbole, c’est à la fois pour évoquer une
doctrine métaphysique, suggérer la concordance des traditions et leur
rattachement à la tradition primordiale, et donner au lecteur des clés
intellectuelles susceptibles d’éveiller en lui une intelligence profonde des
traditions. Nous allons à présent détailler ces trois aspects, en développant
plus particulièrement le comparatisme des symboliques. Il
en résulte pour Guénon que l’inférieur symbolise le supérieur, et non
l’inverse : « le sensible peut symboliser le suprasensible ; l’ordre naturel tout
entier peut, à son tour, être un symbole de l’ordre divin ». Le principe du
symbolisme repose selon lui sur la structure hiérarchisée de l’existence
universelle : chaque degré d’existence symbolise le degré qui lui est
supérieur selon une loi d’analogie. Le symbole, qu’il s’agisse de la nature,
des symboles traditionnels ou même des faits historiques, comprend des
significations superposées correspondant aux degrés superposés de l’existence
universelle issue de l’Être. C’est ce que Guénon va particulièrement
développer dans Le symbolisme de la croix en 1931, et notamment dans
l’avant-propos qui condense en quelques pages une théorie métaphysique du
signe. |
CONTRE GUÉNON |
JEAN VAN WIN |
ÉDITION DE LA
HUTTE |
2010 |
S’il est un auteur
adoré, vénéré, intouchable dans les milieux de l’ésotérisme, c’est bien René Guénon. Depuis plus d’un demi-siècle,
il fait l’objet d’un véritable culte. Impossible de formuler la moindre
objection contre ses vues ou son œuvre considérable, la plus petite réserve sur
un détail ou un autre, sans subir le mépris, voire les injures de ceux que de
rares commentateurs courageux ont appelés les « guénolâtres » Comment les
inconditionnels ont-ils pu perdre tout sens critique, donc toute
liberté ? Comment les autres auraient ils à craindre de lire avec une
vision différente, un regard neuf ? Pour une fois quelqu’un
s’attèle à radiographier sans concession l’œuvre et la personne du paradoxal
auteur du Roi du Monde Sujets
traités dans ce livre : Existe-t-il
un « guénonisme » en Franc-maçonnerie ? Opinions
négatives émises à l’égard de la personne et de l’œuvre de René Guénon Les
Précurseurs troubles ayant influencé la pensée guénonienne Les
sources de R. Guénon. La Tradition Primordiale La crise
du monde moderne et la pensée traditionnelle. L’opposition
Orient-Occident. Les états multiples de l’être. L’initiation
magique. Pseudo-initiation, contre initiation, complot mondial. La
contre initiation satanique. Guénon Franc-maçon. La
curieuse idée que Guénon se fait de la Franc-maçonnerie Les
grands mépris de Guénon Les
idées fixes et obsessionnelles de Guénon Les
certitudes de la croyance. Les grandes sympathies de Guénon Conclusion.
Les œuvres et ouvrages de René Guénon |
4 D
dictionnaire
de renÉ guÉnon |
J.M. vivenza |
Edition LE MERCURE DAUPHINOIS |
2002 |
Le rayonnement incontestable de la
pensée de René Guénon, qui n’a fait que s’accroître depuis sa disparition le 7
janvier 1951 et l’influence profonde de son œuvre sur tous les domaines de la
pensée traditionnelle : Métaphysique, symbolique ou initiatique appelaient à
ce qu’un véritable outil pratique, un dictionnaire présentant les différents
termes utilisés par Guénon dans ses multiples ouvrages, soit enfin mis à la
disposition du public afin de lui faciliter l’accès à cette pensée majeure.
Il deviendra également l’outil par
excellence des chercheurs et curieux qui y trouveront enfin l’indispensable
exposé du « vocabulaire
guénonien », qui était devenu plus que nécessaire pour une
parfaite intelligence des concepts fondamentaux de la Tradition. |
DIVERSITÉ ET UNITÉ DES RELIGIONS
CHEZ RENÉ GUÉNON ET FRITHJOF SCHUON |
PATRICK RINGGENBERG |
ÉDITION L’HARMATTAN |
2010 |
René
Guénon
(1886-1951) et l’un de ses héritiers les plus importants, Frithjof Schuon (1907-1998), ont
profondément rénové l’idée d’une unité essentielle des religions de
l’humanité : le premier en parlant d’une Tradition Primordiale,
dont toutes les traditions spirituelles seraient historiquement dérivées, le
second en proposant, sous le nom de Sophia
perennis, une forme de clé universelle de métaphysique et de
spiritualité. A la différence de
nombreux courants philosophiques, occultistes ou néo spiritualistes, nés
entre la Renaissance et le début du XXe siècle, ces deux auteurs ont par
ailleurs conçu leur universalisme au sein d’une vision métaphysique
rigoureuse, qui a entièrement renouvelé la perception des religions, du
symbolisme, de la spiritualité et de l’initiation, de l’histoire et des
civilisations. La force de leur message a influencé plus ou moins
profondément plusieurs générations de lecteurs, et a donné naissance à une
pensée dite « traditionnelle » parfois appelée
« perenialism » dans le monde anglo-saxon. Or les thèses
universalistes de ces auteurs, qui ont semblé à beaucoup apporter une
solution définitive au problème de la diversité et de l’unité des religions,
ont été peu discutées, même dans les milieux universitaires. La présente
étude aimerait pallier ce manque, en présentant de manière détaillée les
pensées respectives de Guénon et de Schuon, avec leurs points communs et
leurs différences, et en dressant surtout un bilan critique de leur
universalisme, avec ses problématiques, sa fécondité, ses limites et ses
enjeux. Cet
ouvrage développe les thèmes suivants : La
Tradition Primordiale chez René Guénon - L’époque de la
Gnose - Les doctrines Hindoues et l’ésotérisme de Dante
- Les articles de la revue Regnabit - Le développement
cyclique de l’histoire et des traditions - Les traces de la
Tradition Primordiale dans les diverses traditions et les symboles
- Exotérisme et ésotérisme - La réalisation par la connaissance
- L’initiation - Les traditions et la Tradition - La sophia perennis chez Frithjof Schuon - Sa
vision de la Tradition Primordiale et ses rapports avec René Guénon
- La philosophia perennis - la religio perennis et la sophia
perennis - La sophia perennis comme ésotérisme suprême, comme
doctrine et comme spiritualité - La connaissance de l’unité des
religions - Guénon et Schuon : Deux visions d’un
universalisme - Les religions comme révélation du Verbe et comme
renouvellement de l’Âge Primordial - Les manifestations diverses
de l’exotérisme et de l’ésotérisme - La mystique, l’ésotérisme,
la sophia perennis et l’intellect - Vertus, prières et
méditations - La tariqa schuonienne - Synthèse et
syncrétisme chez René Guénon et chez Frithjof Schuon - |
4 E
Écrits pour regnabit |
René GUÉNON |
Edition
Arche Milan |
1999 |
La participation de
R. Guénon à la revue catholique Regnabit mérite une grande attention. Tous les articles réalisés
et publiés par R. Guénon entre 1925 et 1927 sont ici intégralement
retranscrits dans leur ordre chronologique qui restitue la logique du
développement conceptuel de cette partie de l’œuvre de R. Guénon. Ce livre
rassemble tous les écrits publiés par René Guénon dans la revue catholique
Regnabit de 1925 à 1927. Cette période fut pour René Guénon particulièrement
prolixe puisqu'il publia une dizaine de livres fondamentaux. Dans ces textes,
Guénon a voulu démontrer "le parfait accord entre la tradition
chrétienne et les autres formes de la tradition universelle. Voici la liste
des sujets traités et des articles rassemblés dans ce livre : Le Sacré-Cœur
et la légende du Saint-Graal - Le Chrisme et le Cœur dans les anciennes
marques corporatives - A propos de quelques symboles hermético-religieux - Le
Verbe et le Symbole... - A propose des signes corporatifs et de leur sens
originel - Les Arbres du Paradis - Le Cœur rayonnant et le Cœur enflammé -
L'Idée du Centre dans les traditions antiques - La Réforme de la Mentalité
moderne - L'Omphalos, symbole du Centre - Le Cœur du Monde dans la kabbale
hébraïque.
|
ÉsotÉrisme
& christianisme autour de renÉ guÉnon |
M.F. james |
NOUVELLES ÉDITIONS LATINES |
1981 |
L’ésotériste René Guénon a-t-il
été ignoré des milieux catholiques de son temps ? Son œuvre a-t-elle été
passée sous silence par les critiques chrétiens ?
|
ÉsotÉrisme
guÉnonien et mystÈre chrÉtien |
Jean BORELLA |
Edition Delphica |
1997 |
Si l’auteur, chrétien convaincu et
guénonien de la première heure, récuse le « christianisme guénonien » il n’en demeure pas moins qu’en
tant que philosophe du religieux, il s’efforce d’écouter les résonances des
conceptions ésotériques et métaphysiques de René Guénon et essaie de les
placer sinon les étudier dans le cadre d’un ésotérisme chrétien. Au sujet de la gnose guénonienne,
l’auteur écrit : On estimera sans doute que la
question de la gnose et du gnosticisme n’occupe, chez René Guénon, qu’une
place très secondaire. Et c’est tout à fait exact, si l’on s’en tient aux
textes, puisqu’il n’a consacré expressément à cette question aucun article.
Pourtant, si l’on observe que la gnose ne désigne rien d’autre que la
connaissance métaphysique ou science sacrée, force est alors d’admettre que
Guénon ne traite pour ainsi dire que de cela, et qu’elle représente l’axe
essentiel de toute son œuvre. C’est de la gnose pure et véritable, telle que
Guénon s’est efforcé de nous en communiquer le sens, que nous voudrions ici
parler, parce que nous croyons qu’il n’y a pas, en Occident, de notion qui
soit plus méconnue, ou plus mal comprise, que celle-là, ce dont nous a
convaincu l’étude attentive de la théologie et de la philosophie européenne. L’une des raisons majeures de
cette incompréhension presque totale tient au fait, comme nous l’avons déjà
signalé, que le terme de gnose fut d’emblée discrédité par l’usage dévié
qu’en firent certaines écoles philosophico-religieuses du IIe siècle après
J.C. qui, pour cette raison, ont été rangées sous la dénomination générale de
gnosticisme. Au regard de la foi chrétienne, les deux choses paraissent à ce
point liées qu’on ne saurait concevoir l’une sans l’autre, et l’on affirmera
qu’il n’y a pas en réalité d’autre gnose que celle dont le gnosticisme aux
cents visages nous donne l’exemple. Mais, par une conséquence qui n’a au fond
rien d’étonnant, les adversaires du christianisme adopteront la même
attitude, et revendiqueront dans le gnosticisme, qu’ils identifient à la
gnose véritable, la possession d’une tradition antérieure et supérieure à
toute religion révélée. Ce ne sont d’ailleurs pas
seulement christianisme et anti-cléricalisme qui professent la confusion de
la gnose et du gnosticisme ; Guénon lui-même, dans la première partie de sa
vie adulte ne s’est-il pas employé à ressusciter le gnosticisme, du moins
sous sa forme cathare, en participant à la constitution d’une « Eglise »
gnostique, dont il fut (validement ou non) l’un des évêques ? Lui qui semble
toujours vouloir distinguer la pureté de la gnose des impuretés du
gnosticisme, n’a-t-il pas été membre d’une organisation néo-gnostique,
héritière prétendue d’une ancienne tradition, animée au demeurant d’un
anti-catholicisme sans équivoque ? Y a-t-il eu changement dans
l’attitude guénonienne ? Ou bien faut-il admettre que, comme il l’écrivit
lui-même à Noëlle Maurice-Denis Boulet, il « n’était entré dans ce milieu de
la Gnose que pour le détruire » ? Nous verrons qu’à s’en tenir aux textes, il
y a bien eu changement, à certains égards, ce qui ne saurait exclure toute
continuité, tant s’en faut. Nous estimons en effet que, pour ce qui est de la
doctrine essentielle, de la métaphysique pure, Guénon n’a jamais varié, pour
la raison qu’une telle variation est tout simplement impossible : ce que
l’intellect perçoit est, dans son essence la plus radicale, immuable
évidence. On ne s’étonnera même pas qu’une telle perception apparaisse chez
un tout jeune homme ; tout au contraire, c’est là chose normale : l’âme jeune
est ouverte quasi naturellement aux lumières qui rayonnent de l’Esprit-Saint tandis qu’avec l’âge viennent presque
toujours le durcissement et l’oubli. En revanche, les formes dans lesquelles
on tente d’exprimer ces intuitions peuvent varier considérablement, car tout
langage est tributaire d’une culture, et donc d’une histoire, c’est-à-dire
d’une dialectique et d’une problématique, éventuellement inadéquate ». Le
choix des expressions relève alors d’un calcul d’opportunité où il est
presqu’impossible de gagner, et qui dépend lui-même de la connaissance que
l’on prend de cette culture et de cette histoire. Une telle connaissance, portant
sur des faits, ne peut être que progressive et empirique ; elle dépend aussi,
et nécessairement d’une certaine affinité du sujet connaissant avec l’objet
connu. Si bien que, en dehors de l’orthodoxie religieuse qui est garantie par
l’autorité de la Tradition magistérielle, la signification d’aucune forme
culturelle ne saurait être immuablement définie ; elle change avec
l’exactitude de nos informations et nos prédispositions individuelles, ou
peut même être définitivement suspendue lorsque, décidément, la question est
trop embrouillée. Et l’on sait de reste que Guénon ne s’est jamais attardé là
où il ne lui paraissait pas possible d’obtenir une lumière suffisante Les considérations précédentes
nous dictent notre plan. Avant toute chose, nous devons nous interroger sur
la nature véritable de ce phénomène historique que fut la gnose et le
gnosticisme, car, en ce domaine tout particulièrement, les passions
partisanes le disputent trop souvent à l’ignorance. Nous pourrons alors mieux
apprécier ce que fut la période « gnosticisante » de René Guénon, entre 1909
et 1912, qui nous retiendra en second lieu. Enfin nous nous efforcerons de
montrer pourquoi la gnose « guénonienne » n’est précisément pas du
gnosticisme, car c’est là, au fond, tout l’essentiel, et peut-être ne
l’a-t-on encore jamais bien expliqué. |
Études
sur la franc-maçonnerie & le compagnonnage - 2 TOMES
- |
René guénon |
Editions TRADITIONNELLES |
1991 |
Ce recueil posthume (en deux tomes)
est fait d’articles et de comptes rendus de livres ou de revues se rapportant
aux deux organisations initiatiques les plus connues d’Occident. Ces courts
textes constituent une mine de renseignement sur bien des points d’histoire
ou de symbolisme maçonnique. L’article Parole perdue et mots substitués
intéressera tout particulièrement les Maçons soucieux d’entamer un travail en
vue de la réalisation spirituelle. |
Études
sur l’hindouisme |
René GUÉNON |
Editions Traditionnelles |
1989 |
||
On
ne voit donc pas, dans son cas si exceptionnel, d’impossibilité radicale à
« devenir hindou », la notion de « caste » s’effaçant
dans certains types d’initiation et n’ayant plus le moindre sens dans le cas
du samnyâsin Un
peu moins vaine mais aussi peu résoluble apparaît cette question maintes fois
posée : Guénon, dans ses années de formation parisiennes, a t-il eu un
ou des maîtres hindous ? Quels que fussent ses dons intellectuels, il
est difficile de croire qu’il ait pu parvenir seul ou juste avec l’aide de
quelques livres à cette compréhension lumineuse du Vêdânta qu’il manifeste
dès l’âge de vingt-trois ans, lors de ses premiers articles publiés sous le
nom de Palingenius dans la Gnose. A moins d’aller chercher des
explications fantastiques, il faut donc supposer une rencontre et un contact
humain, une transmission orale et directe. Or celle-ci ne pouvait assurément
pas venir des indianistes français, auprès desquels Guénon a pris quelques cours,
ni des membres de la Société théosophique, dont l’enseignement était
extravagant, ni d’autres individualités néo-spiritualistes vivant alors dans
la capitale. On
inclinera donc à croire Chacornac lorsqu’il affirme : « Guénon
a eu un Maître ou des Maîtres hindous. Il nous a été impossible d’avoir la
moindre précision sur l’identité de ce ou ces personnages, et tout ce qu’on
peut en dire avec certitude, c’est qu’il s’agissait en tout cas d’un ou de
représentants de l’école Védânta adwaita, ce qui n’exclut pas qu’il y en eut
d’autres. » Ce que vient corroborer le témoignage du Hollandais Frans
Vreede, qui fut un ami très proche de Guénon pendant trente
ans : « Il [Guénon] fut initié par une personnalité hindoue,
affiliée à une branche régulière d’un ordre initiatique remontant à
Shankarâchârya .» |
4 F
formes
traditionnelles et cycles cosmiques |
René GUÉNON |
Edition Gallimard |
1993 |
Ce recueil posthume éclaire
quelques épisodes de l’histoire du cycle humain. L’auteur y parle de la tradition hyperboréenne,
l’Atlantide, l’hermétiste, l’Égypte, la Kabbale et donne son point de vue sur
l’histoire sacrée de notre humanité, en contradiction comme on s’en doute
avec les hypothèses scientifiques. L’étude
de la doctrine métaphysique, et en particulier de ce qui se rapporte à la
manifestation en tant que détermination d’une possibilité particulière dans
l’Absolu du Principe suprême, permet de remarquer des lois cosmiques
générales que l’on peut particulièrement comparer à des fractales
mathématiques. René
Guénon en parle clairement dans son œuvre, en particulier lorsqu’il présente
la doctrine des cycles
cosmiques. Il dit ainsi qu’un cycle quelconque peut être
« considéré comme une fraction
d’un autre cycle plus étendu ; mais, en vertu d’une certaine
loi de correspondance, chacun
des cycles secondaires reproduit, à une échelle plus réduite, des phases qui sont comparables à
celle des grands cycles dans lesquels il s’intègre. Ce qui peut
être dit des lois cycliques en général trouvera donc son application à
différents degrés : cycles historiques, cycles géologiques, cycles
proprement cosmiques, avec
des divisions et des subdivisions qui multiplient encore ces possibilités
d’application. D’ailleurs, quand on dépasse les limites du monde
terrestre, il ne peut plus être question de mesurer la durée d’un cycle par
un nombre d’années entendu littéralement ; les nombres prennent alors
une valeur purement symbolique et ils expriment des proportions plutôt que
des durées réelles. » Il s’agit
bien ici de la description d’un principe fractal et c’est ce qui permet de
justifier, si besoin était encore, l’emploi de l’analogie ou de la
correspondance, et l’usage de symboles pour signifier des concepts
métaphysiques élevés et souvent inexprimables, par le constat que le plus
petit peut symboliser le plus grand, par loi d’analogie. Mais
penchons-nous maintenant sur la « structure » même du cycle
cosmique. René Guénon dit ainsi qu’« un cycle quelconque peut être
partagé en deux phases, qui sont, chronologiquement, ses deux moitiés
successives ; mais en réalité, ces deux phases représentent respectivement
l’action de deux tendances adverses, et d’ailleurs complémentaires ; et
cette action peut évidemment être simultanée aussi bien que successive. »
et de préciser : « On peut diviser l’ensemble en deux phases, l’une descendante, allant
dans le sens d’une différenciation de plus en plus accentuée, et l’autre
ascendante, en retour vers l’état principiel. Ces deux phases, que la
doctrine hindoue compare à celles de la respiration, se retrouvent également
dans les théories hermétiques, où elles sont appelées ‘coagulation’ et
‘solution’ » Le
principe même de la dualité dans tout cycle cosmique symbolise en fait le
Principe suprême et absolu, Infini indescriptible et inexprimable,
Possibilité universelle dont une des déterminations, l’Être métaphysique, est
la source de notre manifestation. Par opposition, ce qui n’est pas Être peut
être appelé Non-Être, ou l’ensemble de possibilités non-manifestables, ou manifestables
mais non encore déterminées… Les
cycles cosmiques symbolisent donc le passage du non-manifesté au manifesté,
et le retour du manifesté à l’indétermination du non-manifesté. C’est
pourquoi nous retrouvons ces deux phases de manière symbolique dans la
correspondance avec la circulation sanguine (sang neuf partant du cœur, vieux
sang retournant au cœur), dans la respiration (expiration du souffle,
inspiration du souffle), dans la digestion (excrétion, ingestion), dans le
flux et le reflux de la marée des océans, dans l’expansion et la
concentration, dans l’alternance entre la vie et de la mort pour toutes les
espèces animales, dans le va et vient du métier à tisser, dans l’araignée
tissant et réabsorbant sa toile, dans le Phénix mourant et ressuscitant, dans
l’alternance de l’éveil et du sommeil profond… pour n’en citer que
quelques-uns parmi une indéfinité d’autres. Car
tout ce qui est naturel en ce monde suit cette loi des cycles cosmiques,
quelle que soit sa dimension ou sa durée. Tout est ainsi en harmonie avec le
Principe suprême, de l’indéfiniment petit à l’indéfiniment grand… |
FRAGMENTS DOCTRINAUX DE RENÉ GUÉNON |
René Guénon |
Edition Rose-cross Books Toronto |
2013 |
Cet ouvrage de 380 pages représente environ 600 lettres que René Guénon a expédiées à une trentaine de correspondants au cours de sa vie. Ces lettres ont été organisées suivant les principaux thèmes traités par l’auteur et reprenant les titres de ses principaux ouvrages. Au sommaire de cet ouvrage : Avant propos de Mircea A. Tamas 1e partie : Les états multiples de l’être - L’infini - l’intellect -- la métaphysique - le manifesté et le non-manifesté - l’être et le non-être - la possibilité universelle - l’être humain - la conscience - songes et divinations - les influences errantes - 2e partie : Formes traditionnelles et cycles cosmiques - la cosmogonie et les cycles cosmiques - la fin du monde - Formes traditionnelles - le Judaïsme et l’islam - le chamanisme - le bouddhisme - le tantrisme - l’hermétisme - Plotin - 3e partie : Le Roi du monde - Aggartha - le centre - sur la divulgation - Autorité spirituelle et pouvoir temporel - Dieux et prophètes - la doctrine des Avataras - les sciences traditionnelles - les portes fermées de l’Aggartha - 4e partie : Aperçu sur l’ésotérisme chrétien - la langue sacrée - le baptême et les rites - L’église d’Orient - les templiers - le Graal - Dante - Les Rose+Croix - la Réforme - Padre Pio - le soleil de minuit 5e partie : Etude sur la Franc-maçonnerie - les Hauts grades - le symbolisme maçonnique - initiation maçonnique - la grande Triade - la loge Thébah - 6e partie : Initiation et Réalisation spirituelle - Réalisation métaphysique et réalisation mystique - Esotérisme et exotérisme - Mystère, amour et initiation - le pèlerinage et les voyages initiatiques - l’initiation exceptionnelle - la Réalisation et la Délivrance - les possibilités d’initiation subsistant encore dans le monde - 7e partie : Symboles de la Science sacrée - les symboles géométriques - les symboles animaliers - les symboles floraux - le Nom - la symbolique des Nombres, des Lettres et des Mots - les armes symboliques - le tonnerre et la pluie - Sacrifice et sang symbolique - Personnages historiques - 8e partie : La crise du monde moderne - René Guénon : pertinet ad orientem - Occidens ou le monde moderne - sur la traduction - la philosophie - Oriens et l’orientalisme - la gnose et le gnosticisme - le Kali-Yuga - vers la dissolution - mécanicisme et matérialisme - des vestiges initiatiques - les manifestations traditionnelles en Roumanie - occultisme - la réincarnation - Frithjof Schuon - du profane à l’antitradition, de l’antitradition à la contre-initiation - l’Antéchrist - 9e partie : Comptes rendus - |
4 G
guÉnon
ou le renversement des clartÉs |
Xavier accart |
Edition ARCHE Milan |
2005 |
Queneau, Artaud, Gide, Paulhan, Dumal, Bosco, Drieu la
Rochelle, Pauwels, Daniel Halevy, Léon Daudet, Jean Grenier, Simone Weil… Autant d’écrivains qui lurent passionnément l’œuvre de René Guénon
(1886 – 1951). La présente étude établit que l’initiateur de la pensée «
traditionnelle » a exercé sur ses contemporains une influence beaucoup plus
profonde et étendue qu’on ne l’avait d’abord cru ; elle tente d’expliquer ce
phénomène paradoxal : comment une œuvre aussi étrangère au monde intellectuel
de son temps a-t-elle pu le marquer à ce point ?
D’autre part, la présentation des
doctrines spirituelles de l’Inde et de l’Islam, ainsi que l’affirmation de
leur identité foncière avec celle du christianisme, ont fait apparaître ce
métaphysicien comme un passeur entre les mondes, un artisan de paix entre des
peuples qui se haïssaient faute de se connaître.
Fruit de dix années de recherche,
elle contribue également à éclairer les étapes du développement de l’œuvre de
Guénon et sa stratégie éditoriale, de ses années parisiennes à sa retraite du
Caire. Comme l’écrit Antoine Compagnon dans sa préface : « Guénon s’avère
dans ce livre une figure fascinante, toujours et partout présente à
l’arrière-plan de l’époque, […]. Xavier Accart a donné, réalisé sur lui un
magnifique exercice d’histoire intellectuelle du XXème siècle, toujours
intéressant et stimulant ».
Un livre de
références. |
4H
HIÉRARCHIE ET
DÉMOCRATIE |
RENÉ GUÉNON ET JULIUS EVOLA |
ÉDITION DE L’HOMME LIBRE |
2003 |
L’évolutionnisme repose totalement
sur une impossibilité logique, à savoir qu’il est impossible que le plus puisse
provenir du moins, pas plus que le supérieur ne le pourrait de l’inférieur.
La réponse qu’on peut donner à une telle interrogation, dans laquelle se
résume le sens même du « problème de la décadence », est que l’unique cause
déterminante, dans le processus de destruction spirituelle, consiste en une «
décision métaphysique » de révolte
contre le principe hiérarchique inhérent à la nature humaine : La
négation de la hiérarchie en soi représente un stade préliminaire à la négation de
la hiérarchie dans l’ordre politique. Ceci se
rapporte donc à un complet renversement de l’ordre normal, c'est-à-dire à la
suprématie du nombre, laquelle n’existe que dans le seul monde de la
quantité. Je cite : «
…Ainsi se pourrait créer un nouveau groupement dirigeant, anti-intellectuel,
ascétique et héroïque, quasi féodal et barbare dans sa dureté et
intransigeant quant à sa forme, silencieux, clos hermétiquement et
impersonnel comme un ordre… » |
4 I
in
– memoriam |
René GUÉNON |
Arche Milan |
1981 |
Petite plaquette post mortem sur
un condensé bref de la doctrine de R. GUENON. |
initiation
& rÉalisation spirituelle |
René guÉnon |
TRADITIONNELLES |
1998 |
Cet ouvrage est la suite d’Aperçus sur l’initiation. René Guénon se propose d’apporter quelques éclaircissements et justifications doctrinales à certaines notions relatives à l’initiation. Rituels véritablement initiatiques contre cérémonies imitatives ; faux gurus dénoncés par la définition du rôle d’un authentique mythe spirituel ; Contemplation et sagesse véritables érigées face au mysticisme dépourvu d’une guidance. L’ouvrage se termine par un exposé
à propos de la réalisation complète et véritable. L’auteur transmet une
véritable grille de lecture pour reconnaître les diverses contrefaçons des
traditions authentiques. Clair et indispensable. Pour
l'homme, deux fins sont concevables: la perfection de l'état humain et la
perfection de l'état divin, puisqu'il y a en lui quelque chose de Dieu.
Toutes les religions se proposent la première, que Guénon désigne par le
terme de salut. Elles s'adressent à tous les hommes pour sauver tout l'homme.
Pour atteindre la seconde fin, que l'Inde appelle "délivrance", il
faut un rite spécial, donné seulement à ceux qui sont "qualifiés",
prêts à le recevoir, et que Guénon appelle un rite initiatique (de initium
commencement) parce qu'il inaugure le début de la voie spirituelle et qu'il
confère le germe de la déification. Cette initiation n'a donc rien à voir
avec les rites ésotériques vulgaires. L'accès
à cette doctrine sacrée exige une véritable réforme de l'homme moderne, un
changement radical de ses repères mentaux qui lui fassent oublier les erreurs
et les illusions du monde profane (idéologie du progrès qui fait condamner
tout ce qui a précédé au nom de la supériorité de ce qui suit: superstition
ce la science qui prétend constituer la seule forme de savoir authentique:
illusion de la vie ordinaire qui survalorise le travail, la production, la
consommation, le plaisir et écarte la religion) et les séductions des
impostures religieuses et des parodies de l'ésotérisme (spiritisme,
théosophisme, satanisme et autres charlatanismes provoqués par le refus de la
tradition et l'ignorance de la doctrine métaphysique en Occident). Mais
elle n'est pas fixe ni rigide pour autant: elle évolue en fonction des cycles
cosmiques qui régissent l'histoire humaine. Les cycles se suivent mais ne se
répètent pas à l'identique, si bien que la tradition est en somme ce qui
reste à travers ce qui se passe et se perd au cours des cycles. Selon ce
point de vue et les traditions révélées, nous serions en ce moment à la fin
de l'âge de fer - ou des conflits, selon les Hindous - où l'obscurcissement
spirituel atteint sa limite. |
introduction
gÉnÉrale à l’Étude des doctrines hindoues |
René GUÉNON |
Trédaniel |
1987 |
Ce livre écrit en 1921 résume les
idées principales de l’œuvre de R. Guénon. Il montre la nécessité d’un rapprochement
entre Orient et Occident. Il dénonce les thèses des orientalistes qui par
« inaptitude métaphysique » sous estiment la vérité des doctrines
ésotériques orientales. La vraie métaphysique s’entend comme illimitée et
absolue et s’accomplit pour l’homme à travers la recherche de l’unicité. C'est un lieu commun de la
littérature publicitaire que d'affirmer que le contenu d'un ouvrage dépasse
les promesses de son titre. Pourtant c'est bien ce qu'il nous faut dire ici
pour être véridique. Si Introduction générale à l'étude des doctrines
hindoues, dans ses troisième et quatrième parties renferme bien tout ce qu'il est indispensable de connaître
pour aborder la tradition hindoue, ses deux premières parties
constituent non seulement une introduction à l'étude des doctrines orientales
en général, mais encore une
introduction à l'étude de la Tradition tout court, sous les différents
vêtements qu'elle a pris suivant les époques et les pays, et ouvrent une voie
d'accès vers une plus parfaite compréhension
du Christianisme comme du Judaïsme, de l'Islamisme comme du Lamaïsme et du
Taoïsme. D’autre
part, le rituel hindou ne se prête, en aucune manière, à la vie occidentale,
tandis que le rituel islamique, quelles que soient les difficultés pratiques
qu’il présente, n’est tout de même pas incompatible avec la vie de
l’Occidental moderne. » A quoi l’on peut objecter qu’il y a eu malgré
tout des exemples, rares mais non douteux, d’Occidentaux qui se sont intégrés
dans l’hindouisme ; eût-il décidé de vivre en Inde que Guénon eût
certainement mené la vie rituelle d’un hindou, tout comme, établi en Egypte,
il a mené la vie rituelle d’un musulman. On ne voit donc pas, dans son cas si
exceptionnel, d’impossibilité radicale à « devenir hindou », la
notion de « caste » s’effaçant dans certains types d’initiation et
n’ayant plus le moindre sens dans le cas du samnyâsin. La
« conversion » à l’islam – bien antérieure, comme on le sait, à
l’installation en Egypte - s’explique peut-être par la place « intermédiaire »
entre l’Orient et l’Occident qu’occupe cette tradition, en accord avec la
propre fonction intermédiaire de Guénon, et aussi par le caractère
« ultime » de la religion du Prophète, en correspondance avec le
caractère ultime du message guénonien. Ce seraient là néanmoins,
reconnaissons-le, des motivations assez abstraites, même pour un homme dont
la vie revêt un incontestable « symbolisme » et que l’on a de plus
en plus tendance à « mythifier ». La véritable raison du
« choix » d’une forme traditionnelle (choisit-on, est-on
choisi ?) relève de l’intimité mystérieuse de chaque être et n’est pas
comparable à une stratégie militaire ou à un mariage de raison. Un
peu moins vaine mais aussi peu résoluble apparaît cette question maintes fois
posée : Guénon, dans ses années de formation parisiennes, a t-il eu un
ou des maîtres hindous ? Quels que fussent ses dons intellectuels, il
est difficile de croire qu’il ait pu parvenir seul ou juste avec l’aide de
quelques livres à cette compréhension lumineuse du Vêdânta qu’il manifeste
dès l’âge de vingt-trois ans, lors de ses premiers articles publiés sous le
nom de Palingenius dans la Gnose. A moins d’aller chercher des explications
fantastiques, il faut donc supposer une rencontre et un contact humain, une
transmission orale et directe. Or celle-ci ne pouvait assurément pas venir
des indianistes français, auprès desquels Guénon a pris quelques cours, ni
des membres de la Société théosophique, dont l’enseignement était
extravagant, ni d’autres individualités néo-spiritualistes vivant alors dans
la capitale. Le
parcours atypique de René Guénon passa extérieurement par différents sentiers
puisqu’il entra en contact avec les principaux milieux religieux,
intellectuels, artistiques et spiritualistes de son époque. Cependant, cette
apparente « dispersion » n’avait pour seul objectif que de lui
permettre d’accomplir la fonction qui lui avait été assignée par la
Providence divine : témoigner, auprès de ses contemporains, de l’unicité
et de la transcendance de la Source qui alimente toutes les authentiques
expressions de la sagesse, qu’elles proviennent d’Orient ou d’Occident.
Inlassablement, René Guénon rappelait le fondement métaphysique des sciences
du Sacré et les fâcheuses conséquences pour le monde occidental de l’éloignement
de principes qui avaient toujours prévalu dans les sociétés humaines depuis
des millénaires. Il s’agissait ainsi de tenter de
« revivifier » la mentalité moderne en lui insufflant des aspects
de la Vérité universelle qui avaient été jusque là presque complètement
oubliés. Dans ce difficile challenge, René Guénon se délesta de toute
ambition personnelle et resta scrupuleusement dans une position qui ne
souffrait d’aucune ambiguïté : lui-même n’était pas un guide spirituel
capable d’enseigner des disciples, mais un simple et dévoué
« éveilleur » de consciences à partir du rappel d’une doctrine dont
il n’était que l’humble transmetteur. Au
contact direct d’un environnement très influencé par des idées fort éloignées
de son point de vue, il se heurta souvent à beaucoup d’hostilité envers sa
propre personne et envers ses propos, mais il rencontra également quelques
hommes et femmes de conviction qui furent touchées par la limpidité et la
force d’un message étonnamment ancré dans les réalités du présent et qui
pourtant semblait échapper au temps. Louis Charbonneau-Lassay fut
incontestablement l’un d’entre eux et, stimulé par les échanges avec Guénon,
il joua un rôle très actif pour exhumer et redonner un sens profond au
patrimoine spirituel propre à la France chrétienne qui sommeillait dans
l’indifférence quasi-générale |
IL Y A 50 ANS - RENÉ GUÉNON |
Ouvrage commémoratif collectif |
Traditionnelles |
2001 |
Il a été demandé à quelques collaborateurs
et fidèles de R. Guénon de confier dans un ouvrage collectif les impressions et réflexions
sur la place qu’occupe aujourd’hui la pensée de R.Guénon. René
Guénon ne se rattachait à aucune école de pensée déterminée et refusait de se
voir "classé" dans une catégorie quelconque de la pensée
occidentale : sa seule quête était celle de la connaissance au sens
vrai, passant par une redécouverte et une revivification de l’esprit
traditionnel ou de la métaphysique pure qui n’est autre que la connaissance
des principes immuables et universels dont les hommes ont progressivement
oublié le sens et la portée au cours des siècles. Il
n’est donc pas l’élaborateur d’une pensée qui lui serait propre, mais
davantage le "revivificateur" et l’interprète de la Tradition
oubliée : "Les écrits de
René Guénon sont la traduction, pour notre époque, de ce qui est contenu dans
l’enseignement des maîtres spirituels des grandes Traditions de l’Humanité
derrière le voile des apparences." ] Un livre sympathique qui nous fait
aussi découvrir certaines facettes de Guénon. |
retour à l'index des chapitres
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|