Chapitre 19 M -
Z Égypte - Grèce - Moyen
Orient |
19 M
MAÂT - ÉGYPTE, MIROIR DU CIEL |
FERNAND SCHWARZ |
LES EDITIONS DES
3 MONTS |
2009 |
||
Il est rappelé
l’importance de l’imagination créatrice pour les égyptiens, qui est à la base
de leur fonctionnement mental. Cette notion de recherche de l’équilibre
permanent, personnifié par la déesse Maât.
On retrouve la barque solaire, porteuse de l’intelligence et de la lumière.
Chaque dieu étant un et multiple, on essaie de comprendre qui était les dieux
et les néters ? Il est donné une explication sur les raisons de
l’utilisation des pyramides comme modèle de l’Univers harmonieux. L’auteur nous
explique les règles et les structures de la conception égyptienne de ce Miroir du
Ciel, mais aussi avec ses dérives et ses non-respect des règles de
la Maât,
d’où l’intérêt de l’éducation, de l’initiation et de la pédagogie, avec le
système de transmission des acquis, ce qui explique peut-être la longévité de
leur société. |
MAÂT - L’ORDRE JUSTE DU MONDE |
BERNADETTE MENU |
Edition FLAMMARION |
2005 |
La civilisation
promue par les pharaons dans la vallée du Nil, repose sur des valeurs qui,
par l’intermédiaire des Grecs, ont façonné le monde occidental.
|
MAGIE ÉGYPTIENNE. SORTS ET ENCHANTEMENTS |
Henri DURVILLE |
Bibliothèque EUDIAQUE |
1986 |
Un livre donnant
plutôt dans la parapsychologie mais on y trouve des explications symboliques Le premier exemple clair se trouve en Genèse 41.8 où il
est dit que Pharaon fit appeler tous les magiciens et tous les sages de l’Egypte
afin qu’ils expliquent ses rêves. Ceci était une pratique courante aux temps
bibliques. Les rois, les empereurs, et les chefs politiques avaient leurs
propres magiciens dont le travail était de les aider dans les décisions
importantes en prédisant l’avenir. Ces magiciens avaient aussi les fonctions
d’interpréter les rêves du roi, de lui en expliquer le sens, et de maudire ou
lancer des mauvais sorts aux ennemis du roi pour qu’il soit vainqueur en cas
de guerre.
|
MITHRA ET SES MYSTÈRES |
DIVERS AUTEURS |
ARCADIA |
2004 |
||
Chez les Romains, autour de la date du solstice d’hiver,
se déroulaient les Saturnales, une période de réjouissance. Elles célébraient
le règne de Saturne, dieu des semailles et de l’agriculture. La fête ne
durait d’abord qu’un jour; Auguste ordonna qu’elle se célèbre pendant trois jours,
du 17 au 19 décembre; Caligula ajouta un quatrième jour. Pendant la durée de
ces fêtes, les tribunaux et les écoles étaient fermés, on ne pouvait
entreprendre une guerre, ni exécuter un criminel et les esclaves
bénéficiaient d’une liberté pleine et entière. Les maisons étaient décorées
de feuillages et de branchages en l’honneur du dieu de l’agriculture. Alors qui est Mithra et qu’est ce que le mithriacisme ? Mithra est un
dieu médiateur, proche
de l’homme il évoque l’ami, le contrat, il est présent dans les traités et
représente l’aspect juridique dans la fonction royale, bienveillant envers
l’homme, ce dieu de lumière veille sur les justes et la justice, sur le
respect des alliances et des serments. Il fait parti du panthéon de la
religion de Zarathustra, et
son nom est étroitement lié à celui d’Ahura Mazda. Il est un peu la même chose que la déesse Maât dans l’Egypte ancienne. Le
taureau est son symbole de base, avec son thème central : La tauroctonie.
Mithra capture le taureau blanc, premier être vivant crée par
Jupiter-Oromasdès, le taureau s’enfui et le Soleil ordonne
à Mithra de le tuer, ce que fit Mithra, alors le sang du taureau arrose les
blés et se transforme en vin, de son corps naissent herbes et plantes et de
la mort du taureau surgit la vie. Nous sommes dans un processus de mort et de
résurrection, comme les grecs s’en serviront pour les mystères d’Eleusis Tout ce qui tourne
autour de Mithra va être importé en Grèce et dans l’empire romain, bien sur
il sera mis au gout du jour en fonction des prêtres et des politiques, qui en
feront un syncrétisme, mais garderont le grand symbole du « Sol Invictus ».
Le principal vecteur de propagation du mithriacisme fut l’armée romaine qui
en fit sa religion officielle et la diffusa dans tout l’empire, mais les
luttes entre empereurs avec le christianisme naissant le firent disparaître
vers la fin du IVe siècle. Jean Servier nous conte cette
histoire de Mithra à travers la Rome antique, et fait le lien entre
l’initiation, l’astrologie et l’alchimie. Dans les mystères de Mithra, lors
d’une initiation, il était fait référence aux quatre éléments –le corax/air, le
nymphus/eau, le miles/terre, le léo/feu- ces quatre éléments intervenaient non
seulement dans la catharsis mais aussi dans le rituel initiatique de passage,
ils étaient les 4 premiers degrés de l’initiation, le 5e étant Persa/Perse,
le 6e Héliodromus/Courrier du soleil, le 7e Pater/Père. Paul Gaymard nous explique
pourquoi la Franc-Maçonnerie puise certaines traditions dans Mithra et le
mithriacisme, comme par exemple Mithra terrassant le taureau blanc
pour le tuer, comme plus tard St Georges terrassera le dragon, et
comme le franc-maçon devra maitriser son ego. Félix Bonafé nous
restitue les mystères de Mithra et insiste sur l’initiation. Claude Guérillot dans une longue mais
passionnante étude fait le tour des mystères de Mithra, mystères qu’il
raconte dans son livre « de la porte basse à la porte étroite ».
Il conclu qu’un Ordre initiatique implique une transmission régulière d’une
influence spirituelle orientée vers l’élévation des adeptes, transmission
initiatique que l’on retrouve chez Mithra et c’est pour cela qu’il est le premier des Ordres initiatiques historiquement
connus |
mithra
& le mithriacisme |
Robert turcan |
Edition LES BELLES LETTRES |
2000 |
Dans le monde gréco-romain, Mithra
n’est pas un dieu parmi d’autres, ni comme les autres. Venu d’ailleurs avec un
lointain héritage indo-européen, il n’est pas lié à tel ou tel sanctuaire
topique. On l’honore partout où un groupe de fidèles renouvelle en son nom le
repas jadis partagé avec le Soleil sur la peau du taureau mis à mort pour
abreuver la création : un culte à fortes connotations cosmiques et que
différencient le rituel très particulier de ses initiations en même temps
qu’une doctrine vitaliste du sacrifice et du salut.
|
mithra,
le dieu mystÉrieux |
Martin vermaseren |
Edition
Séquoia |
1960 |
L’auteur grand spécialiste de la
religion mithriaque nous entraîne chez Ahoura-Mazda, Zoroastre, les
sanctuaires de Mithra. C’est sa naissance, son apogée et son déclin qui sont
ici développés. Mithra est
un dieu étranger à la péninsule italienne, cependant les Romains, en
particuliers les soldats, l'ont vénéré au point que certains empereurs
souhaitaient en faire le dieu de l'Empire. Mithra est une divinité
indo-aryenne qui apparaît dès le XIVe siècle avant notre ère dans les textes
mitanniens et qu'on retrouve dans le Veda, où elle occupe une place
importante, qu'elle perdra au cours de l'évolution de la religion indienne
vers le brahmanisme. Son nom sanskrit signifie « traité ».Dans l'Avesta,
livre religieux des anciens Perses, Mithra apparaît associé à Varuna et à
Ahura-Mazda (Ormuzd), la divinité suprême. Il y est lié à la lumière et au
Soleil, qui est son « œil », et au taureau, le sacrifice du taureau —
principe fécondateur de la terre — par Mithra se retrouvant dans les Veda. Mithra a
dégagé sa personnalité du panthéon indo-aryen primitif, et il semble, selon
Franz Cumont, que ce soient les « mages hellénisés (prêtres persans du
mazdéisme) qui ont créé en Asie Mineure le culte à mystère de Mithra. On
offrait alors à celui-ci des sacrifices, et, lors de ces Mithrakana, le 2
octobre au début de l'hiver, le roi exécutait des danses et s'enivrait en
l'honneur du dieu. Le secret du mystère laisse pour nous dans l'ombre de
nombreux aspects des cérémonies et de l'enseignement. Comme tous les cultes à
mystère, l'initiation assurait aux fidèles la vie éternelle après une
régénérescence. Il y avait une période de noviciat, pendant laquelle on
enseignait quelques éléments du culte, puis venait l'initiation, qui
comprenait diverses épreuves et le taurobole, sacrifice du taureau au-dessus
de l'initié, qui recevait le baptême du sang régénérateur. «Tu nous sauvas en
répandant le sang donneur d'éternité », dit une inscription du mithraeum de
Sainte-Prisque à Rome. Il y avait ensuite sept degrés d'initiation
: Corbeau (Corax), -
Epousé (Nymphus), - Soldat (Miles), -
Lion (Leo), - Perse (Perses), - Héliodrome (« Courrier du Soleil
»), - Père (Pater). On connaît
assez mal les divers rites, mais nous savons qu'on faisait des offrandes au
dieu et qu'on participait à des banquets rituels. Les initiés étaient en
général des hommes, mais il semble que certaines communautés aient accepté
des femmes. On a accusé les mithraïstes de pratiquer des sacrifices humains,
mais il est démontré qu'il n'en fut rien et que cette religion présentait
sans nul doute une haute tenue morale. Ce culte, répandu dans toute l'Asie
Mineure, était particulièrement cher aux pirates de la Cilicie, qui, selon
l'historien grec Appien, auraient été initiés à ses mystères par les fugitifs
de l'armée de Mithridate VI Eupator, roi du Pont, vaincu par les Romains en
87-86 avant notre ère. C'est au cours des expéditions que Pompée mena contre
eux (66 avant notre ère) que les Romains connurent le culte de Mithra. Bien que ce
fait historique soit rapporté par Plutarque dans sa vie de Pompée, ce n'est
qu'à la fin du Ier siècle de notre ère qu'apparaissent les premiers
témoignages d'un culte de Mithra en Italie. C'est aussi vers cette époque que
les cultes orientaux vont pénétrer dans l'Occident romain. Pendant le IIe
siècle, le mithraïsme, colporté à travers tout l'Empire romain par les
marchands et les soldats, se développe et gagne même les empereurs. Au début
du siècle suivant, sous le règne de Septime Sévère, un mithraeum est
construit sur l'Aventin, dans ce qui fut la villa de Trajan. Pendant encore
près de deux siècles, le mithraïsme continue de s'affirmer, soutenu par les
empereurs, notamment Aurélien, puis Julien l'Apostat, qui identifie Mithra au
Soleil et à Apollon, et cherche à en faire le dieu de l'Empire. Cependant, le
christianisme reste le vainqueur dans la lutte menée contre cette puissante
religion, et les lois promulguées par Théodose Ier en 391-392 interdisent
tous les cultes païens, dont celui de Mithra. Le culte
avait lieu dans des chapelles, qu'on préférait si possible à demi souterraines
pour imiter les grottes où était originellement vénéré le dieu. Le sanctuaire
était en général précédé d'un « pronaos » où l'on conservait les objets du
culte et où l'on revêtait les habits rituels; il était lui-même constitué par
un couloir central et deux banquettes latérales. Au fond, contre la paroi ou
dans une niche était placé le relief du dieu, coiffé du bonnet phrygien,
égorgeant le taureau. Les cérémonies du culte se déroulaient dans le couloir
central, et les fidèles étaient couchés sur des coussins disposés sur les
banquettes. Des
peintures pouvaient orner les parois latérales et le plafond. De nombreux
sanctuaires ont été retrouvés à Londres, à Mérida, à Deutsch-Altenburg
(Autriche), dans les Balkans et surtout dans les ports, comme Ostie, et à
Rome. Le dieu est représenté entouré d'autres divinités (le Soleil, la Lune,
les « Cautès » — personnifiant l'aurore et le lever du Soleil —, les «
Cautopates » — personnifiant le crépuscule et le coucher du Soleil — Saturne,
Eon [l'Eternité]) et d'objets ou d'animaux symboliques (torches, arcs et
flèches, coqs, lions, chiens, taureaux...). |
MITHRA - la tradition maçonnique & le
culte de mithra |
J. Noël cordier |
EDITION LACOUR |
1999 |
||
Après
avoir défini rapidement cette doctrine initiatique, qui s'imposa avec vigueur
dans la société romaine des trois premiers siècles de notre ère et qui a pu
faire dire à Ernest Renan que « si
le christianisme eût été arrêté dans sa croissance par quelque maladie
mortelle, le monde eût été mithraïste », je m'attacherai à cerner
les principaux parallèles symboliques avec le rituel maçonnique en soulignant
principalement ceux qui recoupent le mythe d'Hiram. On retrouve
à l'origine Mithra aussi bien dans le panthéon indou (Mithra védique) que
dans le panthéon iranien (Mithra avestique) où il a tous les attributs d'une
divinité à laquelle est lié un culte. Le Mithra qui s'est imposé dans le
monde gréco-romain semble cependant très différent et les spécialistes
s'opposent sur les rapports exacts entre tous ces concepts. C'est en étudiant
les témoins archéologiques que l'on verra que le nom même de « Mithra » dans les mystères
gréco-romains qui nous intéressent est probablement le seul rapport avec les
cultes indous ou iraniens et que le mithriacisme n'est pas plus une religion
que la franc-maçonnerie, même s'il utilise comme elle des symboles et des
noms issus des religions. Il faut revenir en fait à l'étymologie : en védique
mitra signifie «
ami » masculin,
« alliance » ou
« amitié » au
neutre ; l'avestique mitra
désigne le « contrat
». C'est donc une abstraction qui a évolué en divinité, phénomène bien
attesté par ailleurs (comme Fides
chez les Romains) et le mithriacisme gréco-romain peut être analysé comme un
retour à l'origine du nom, à la notion de contrat ou d'alliance, entre les
hommes d'une part, et entre Dieu et les hommes d'autre part. Tout d'abord
il faut souligner avec force qu'un mithræum
n'est pas un temple ; il n'en a aucune des caractéristiques et en particulier
il ne possède pas de chœur, naos ou « saint
des saints » qui serait la demeure du dieu, réservé à son seul
usage ou à celui du prêtre, élément constant dans toutes les religions de
toutes les civilisations. Voilà bien là une des preuves formelles que le
mithriacisme n'est pas une religion. Un mithræum
est toujours un lieu souterrain ou semi-enterré ; certains ont même été
aménagés dans des grottes, quand c'était possible, ou au moins dans des sites
rupestres, en appuyant une partie de l'édifice à une paroi de rocher. Cela
est à rapprocher bien sûr de notre cabinet de réflexion ou d'un « lieu caché et connu des seuls initiés
». C'est aussi le symbole de la terre. Autre parallèle, le plafond, souvent
peint et stuqué, était constellé à l'image du firmament, comme dans nos
temples ; parfois un zodiaque pouvait l’illustrer, ou bien la voûte pouvait
être percée de sept cavités circulaires symbolisant la lumière des planètes.
Des auteurs antiques, Numenius,
puis Porphyre, nous expliquent d'ailleurs que la grotte mithriaque est une « image du monde » Le mithræum est une salle
centrée autour d'une double fonction : réunion des adeptes pour un rituel
symbolisé par la stèle représentant le sacrifice du taureau, suivie d'un
repas pris en commun. Le local est toujours organisé autour d'une allée
centrale avec de part et d'autre deux banquettes où les convives pouvaient
prendre leur repas allongés. Tenue et agape étaient donc réalisées dans le
même lieu, une fois la stèle du fond cachée ou retournée, montrant alors
parfois une représentation du repas de Mithra avec le Soleil, c'est-à-dire de
l'initié avec la lumière. Autrement dit, une fois les feux éteints et le tableau
de loge retiré, les frères pouvaient participer à l'agape. Car cette
fameuse stèle ressemble furieusement à un tableau de loge : son iconographie
centrale est la « tauroctonie
», Mithra sacrifiant le taureau, scène entourée de personnages et de panneaux
à scène multiples qui constituent la trame d'un mythe au même titre que celui
d'Hiram et qui, avec des symboles proches, cherche à nous faire prendre
conscience des mêmes concepts. Un rapprochement trop rapide avec les
sacrifices gréco-romains pourrait faire croire à la représentation d'une
scène qui était effectuée réellement. Il n'en est rien, et même les
Chrétiens, parmi les plus farouches opposants au mithriacisme, n'ont jamais
mentionné la réalité du sacrifice d'un taureau. Aucun témoin archéologique ne
permet d'ailleurs de le présenter comme tel. Il faut
chercher plutôt dans le domaine symbolique. Mithra, c'est l'initié, le
franc-maçon ; le taureau, c'est l'animal lunaire, l'animal primordial dont le
sacrifice, d'après Jung, « permet
à l'homme de triompher de ses passions primitives (…) après une cérémonie
d'initiation ». Il s'agit de tuer la bête intérieure. « Le taureau est la force incontrôlée
sur laquelle une personne évoluée tend à exercer sa maîtrise ». On est là en plein dans le mythe d'Hiram
: l'initié doit mourir symboliquement avant de renaître à la maîtrise. Mithra
sacrifiant le taureau, c'est l'initié qui, ayant vaincu ses passions et
soumis sa volonté, montre que
le maître Maçon, parvenu à la sagesse, est en mesure d'approcher la Connaissance.
On a aussi pu vérifier archéologiquement dans certains mithræa un dispositif
d'ensevelissement rituel, cavité ou auge taillée pouvant contenir un homme
allongé. La « tauroctonie » est entourée
d'autres symboles, qui, comme dans nos tableaux de loge, concourent à recréer
un espace et un temps sacré, indépendants du monde profane. De part et
d'autre du groupe central, deux personnages tiennent respectivement une
torche levée et une torche abaissée ; ce sont les « dadophores », Cautès et
Cautopatès, qui symbolisent le soleil levant et le soleil couchant, l'orient
et l'occident. Le sacrifice du taureau est toujours représenté face à Cautès,
donc face à l'orient, ce qui concours à orienter
symboliquement le mithræum
de la même manière qu'une loge maçonnique : l'initié, comme celui qui joue le
rôle d'Hiram, meurt puis renaît face à la lumière de l'orient qui est
dévoilée chez nous promptement par le Vénérable Maître des cérémonies. Un
espace sacré est donc bien recréé, défini par ses points cardinaux.
Le scorpion est aussi, par sa nature
même d'animal venimeux, une évocation de la mort. On peut également le relier
à l'eau, troisième de nos quatre éléments, par sa position
zodiacale. Certaines stèles montrent d'ailleurs un crabe (cancer) à côté
ou à la place du scorpion. Quant au serpent, c'est aussi, parmi ses
très riches significations, un symbole de la mort. Il est perçu également
comme maître du mouvement, surtout à travers son équivalence au dragon,
animal de l'air, dernier de nos quatre éléments. Enfin, si le détail du
rituel initiatique pratiqué dans les mithræa
nous échappe encore, on sait au moins qu'il y avait sept postes dans la
hiérarchie de ce qu'on pourrait appeler les « officiers de la loge mithriaque » ; on était
successivement « Corbeau » (corax), « Fiancé » (nymphus), « Soldat » (miles), « Lion » (leo), « Perse » (perses), « Courrier du Soleil » (heliodromus) et enfin « Père » (pater) : « sept la rendent juste et
parfaite ». Parmi les simples initiés, on relève aussi le titre de
Maître (magister). |
MITHRA - LES SOURCES SOUTERRAINES DE LA FRANC-MAÇONNERIE – MITHRA ET LE TAROT |
Charles Imbert |
Edition Véga |
2009 |
L’ouvrage rapproche franc-maçonnerie et tarot, en mettant en exergue leurs origines, semble-t-il communes : la statuaire et les symboles de la religion mithraïque, un temps concurrente du christianisme. S’il est convenu que la franc-maçonnerie spéculative moderne a été inventée en 1717, il n’en est pas moins vrai que sa symbolique et nombre de ses concepts s’enracinent dans des traditions venant de beaucoup plus loin dans le temps. Parmi celles-ci, le tarot, apparu tel que nous le connaissons à la Renaissance. Mais le tarot lui-même est issu de concepts du mithraïsme. Celle-ci, bien qu’occultée depuis l’émergence du christianisme, a survécu de manière “clandestine” ; sa conception du monde perdure, malgré “l’orthodoxie”, et est réapparue régulièrement à travers l’histoire. La franc-maçonnerie, selon l’auteur, est l’un des réceptacles de cette conception du monde. Cette recherche d’antériorité et cette évocation d’un très ancien état d’esprit s’appuient sur une démonstration érudite qui met à mal la vision matérialiste et “rationnelle” de la franc-maçonnerie. Le premier concurrent sérieux du christianisme fut, avant le manichéisme, le culte de Mithra, qui était un dieu du panthéon mazdéen. Selon Plutarque, il fut transmis à l’Occident par des pirates asiatiques et phrygiens. Il conservait les problèmes dus à la souillure ; elle demandait le respect des éléments, la propreté du corps allant avec celle de l’esprit et de la nature. De plus, le mithraïsme essayait de concilier métaphysique et science, ce que recherchent encore certaines sociétés secrètes, comme diverses organisations rosicruciennes. Censé être né un 25 décembre, les repas conviviaux de ses adeptes tenus en son honneur comportaient le partage du pain et du vin. Mithra protégeait effectivement l’âme des justes contre les démons ; et la création de Mazda contre les devas qui peuplent les ténèbres soumis à Ahriman ; il détenait une position importante dans le calendrier, le seizième jour mensuel lui étant consacré, tandis que le septième mois portait son nom. Les grands rois perses avaient pour lui une dévotion particulière et il est invoqué dans les inscriptions d’Artaxerxès à côté d’Ahura-Mazda. On lui offrait des sacrifices de petit ou de gros bétail, des oiseaux. Ces immolations étaient précédées ou accompagnées de libations au jus de haoma et de la récitation des prières rituelles, le faisceau de baguettes à la main. La fête annuelle de Mithra, le Mithrakana, était célèbre dans toute l’Asie. Les adeptes de la religion de Mithra vivaient en communauté et partageaient tous leurs biens. Le corps, véhicule de l’âme, n’avait qu’une importance relative et la terre était considérée comme un lieu d’exil. La propriété n’était donc pas entourée de prestige et le pouvoir paraissait un fardeau. Dès sa naissance, l’enfant était trempé dans l’eau, puis on pressait sur sa bouche un peu de suc d’un arbuste appelé haoma. Un astrologue regardait la position des astres à l’heure de sa venue au monde, et selon la place des planètes, attribuait un nom à l’enfant. A sept ans, mâle ou femelle, il devait porter une ceinture en signe de la pureté. A quinze ans, il revêtait une tunique blanche, faite de coton ou de laine, le lin étant réservé aux cérémonies de sacrifices. A trente-trois ans, il choisissait d’aborder l’initiation finale pour devenir prêtre instructeur ou de demeurer dans la société. Sa décision était libre de toute entrave et était ensuite parfaitement respectée. Il existait douze degrés initiatiques, ouverts à tous, sans distinction de sexe ou de rang social. Les mystes devaient dispenser le savoir connu du monde et l’égalité entre eux, en dehors des cérémonies, était totale, le néophyte étant traité de la même façon que le plus grand initié dans la communauté. Le premier grade, celui de soldat, symbolisé par une marque de cendres sur le front et la présentation au bout d’une épée d’une couronne de feuillages, correspondait à la lutte intelligente contre les forces sombres. L’arme représentait celle qui devait combattre le taureau. Le deuxième grade, celui du taureau, symbolisé par la remise de l’épée par un homme et la pose de la couronne sur la tête par une femme, correspondait à la recherche de la vérité par la lutte et la raison. Le troisième grade, celui du lion, symbolisé par le dressage figuré de cet animal par le myste avec un fouet, correspondait à la purification, la lutte contre les instincts. Les grades quatrième, cinquième et sixième correspondaient à l’instruction astrologique et aux études intellectuelles. Les grades septième, huitième et neuvième, grades solaires, correspondaient à la transmission des secrets théologiques et ésotériques. A ce niveau, le candidat à l’initiation arrivait à son âge de trente-trois ans. Il pouvait alors choisir de s’arrêter ou de continuer. Dans le deuxième cas, il devait affronter le taureau, le tuer, manger sa chair et boire son sang. Plus tard, au temps de la grandeur de la religion de Mithra, ce rite sanglant fut remplacé par un repas symbolique de pains ronds, marqués d’une croix de cendres : le pain représentait le corps, la terre ; les cendres l’élément pur, le feu, le sang. Le jour sanctifié du taureau était le dimanche, les équinoxes jours fériés ; à leur mort, les fidèles recevaient un viatique qui les préparait au grand voyage.
Au sommaire de cet ouvrage : Les origines - les constitutions d’Anderson - le Bateleur du tarot de Marseille - Le secret maçonnique et le dévoilement - La famille des Stuarts et les roses rouges - le crypto temple - la Trinité et son origine - le concile qui instaura le dogme - la carpe, le lapin et le chapeau - le monothéisme - Royauté des templiers des débuts à la fin - le reniement de Jésus - cachons la croyance en parlant d’idoles - Eglise et maçonnerie - la guerre de cent ans - la jacquerie - Dissolvons et coagulons - le Pape et son institution - le Chrisme et son mystère - une religion astrologique - la radiesthésie et la synchronicité - rôle des planètes - L’Heptachord et Apollon, dieu du soleil - Une histoire d’architecte roi et de roi architecte - la mort d’Hiram - les diverses sources historiques, bibliques et mythiques - Le roi de Justice - légitimités archétypiques - Royauté et justice - Salomon - le Prêtre roi - Prêtre et exilarque - le Kyrios - les esséniens - Pensée unique, société unique et secret unique - les sociétés secrètes dans l’Antiquité - les différents secrets - La Maçonnerie est-elle secrète, initiatique, hiérarchique ou alchimique ? - le Maitre de loge - La lame 9 : L’ermite et le temps - Divination et religion - les références intérieures et extérieures - le mythe, cette mécanique complexe - la précognition en question - L’enrichissement des thèmes de la maçonnerie - Références bibliques et mythologiques - Apollon - Le retour de l’Antiquité en Occident - Dionysos et ses origines - le lion et le taureau - les colonnes Alpha et Beth - Elagabal - les signes maçonniques et les Old Charges - les signes pénaux dans le Tarot - Ordonnances des maçons d’York - la guilde des charpentiers de Norwich - les manuscrits Sloane, Cooke, William Watson, Régius, le manuscrit des archives d’Edimbourg, celui de Trinity Collège, celui de Chetwode Crawley et celui de Graham - La mort d’Hiram - les rayons de la roue - l’Orphisme - L’égrégore en Franc-maçonnerie et dans d’autres traditions - les égrégores lumineux - les reliques - la morale maçonnique - intemporalité de la quête des fondements moraux - les métaux - la charité - les sources de la morale vaticane - le temple et son symbolisme - le vitruvianisme - qu’y avait-il dans les ruines du Temple ? - Emeute au Mont des oliviers - Orient et Occident - le mythe du Temple - les Cathédrales - la grande Ziggourat de Babylone - Le mot de passe est le vrai nom de l’étoile - la lettre dans l’étoile - un astre flamboyant - épistémologie - la constellation de la Vierge - Fraternité et sorité - la misogynie - le dysmorphisme sexuel, source de problème - le Livre de l’homme et celui de la femme - le damier - Le Notre Père, une prière mithraïque - la prière, mode de rapport religieux - la phase bonus - La Croix-Rouge - un traumatisme compassionnel - secours aux blesses - un organisme neutre et humanitaire - une légende maçonnique - les maçons célèbres - Voir la lumière - les expériences de la lumière - l’assiduité maçonnique - la catéchisme maçonnique - perfectibilité et légitimité - que faire pour se perfectionner ? - la voie initiatique - Laisser passer les influx - le Retournement - le Kairos - |
MITHRA, ZOROASTRE et
la préhistoire Aryenne du christianisme. |
Charles AUTRAN |
PAYOT |
1935 |
En tant que divinité solaire
Mithra est présent dans la tradition védique, aussi bien qu’avestique
(Zoroastre). Dans le ring veda plusieurs hymnes dédiés au soleil invoquent
Mithra en même temps que Varuna et Savitar. Dans l’Avesta en sa forme récente,
Aura Mazda apparait comme le dieu suprême, toutefois c’est Mithra qui est le
dieu des eaux, qui fait pousser les plantes et confère la vie. Il est difficile de situer la
naissance du culte de Mithra, on le situe généralement à partir de -1000 ans,
et progressivement il va s’installer entre L’Inde et l’Iran puis se répandra
dans tout le bassin méditerranéen, il disparaitra vers les années 350 avec
l’apparition du christianisme, mais surtout parce qu’il n’a pas su s’adapter
au monde en évolution. Une
similitude entre Mithra et le Christ, même frappé les premiers observateurs,
tels que Justin, Tertullien, et d'autres Pères, et dans la période récente a
été demandé de prouver que le christianisme n'est qu'une adaptation du
mithraïsme, ou tout au plus le résultat des mêmes idées religieuses et
aspirations. Contre cette procédure erronée et non scientifique, qui n'est
pas approuvé par la plus grande autorité vivante sur le mithraïsme, les
considérations suivantes doivent être présentées. Nos connaissances concernant
mithraïsme est très imparfaite; quelque 600 inscriptions brèves,
principalement dédicatoire, quelque 300 souvent fragmentaires, exigus, des
monuments presque identiques, quelques références occasionnelles dans les
Pères ou Actes des martyrs, et une polémique contre le mithraïsme brève qui
l'Eznig arménienne environ 450 probablement copié à partir de Théodore de
Mopsueste qui a vécu lors mithraïsme
était presque une chose du passé - ce sont nos seules sources, sauf si nous
incluons l'Avesta dans lequel Mithra est en effet mentionné, mais qui ne
peuvent pas une autorité pour mithraïsme romaine avec laquelle le
christianisme est comparé. Notre
connaissance est surtout ingénieuse conjecture; du fonctionnement réel
intérieur du mithraïsme et le sens dans lequel il a été compris par ceux qui
le professent à l'avènement du christianisme, nous ne savons rien. Certaines
similitudes apparentes existent, mais dans un certain nombre de détails, il
est fort probable que le mithriacisme était l'emprunteur du christianisme.
Tertullien environ 200 pouvait dire: «hesterni sumus et vestra omnia
implevimus" ("nous sommes d'hier, pourtant votre monde entier est
plein d'entre nous»). Il n'est pas naturel de supposer qu'une religion qui a
rempli le monde entier, devrait avoir été copiée au moins dans certains
détails par une autre religion qui était très populaire au cours du troisième
siècle. Par ailleurs, les ressemblances sont superficielles souligné et
externes. La similitude des mots et des noms n'est rien, c'est le sens qui
compte. Durant ces siècles, le christianisme a été inventant ses propres
termes techniques, et a naturellement pris les noms, termes et expressions
courantes en ce jour, et ainsi de ne mithraïsme. Mais sous des conditions
identiques de chaque système de pensée de ses propres pensées. Mithra
est appelé un médiateur, et est ainsi le Christ, mais Mithra origine que dans
un sens cosmogonique ou astronomiques; le Christ, étant Dieu et homme, est
par nature le Médiateur entre Dieu et l'homme. Et dans bien des cas
similaires. Mithraïsme avait une Eucharistie, mais l'idée d'un banquet sacré
est aussi vieille que la race humaine et existait à tous les âges et parmi
tous les peuples. Mithra a sauvé le monde en sacrifiant un taureau, le Christ
en se sacrifiant. Il n'est guère possible de concevoir une différence plus
radicale que celle entre Mithra taurochtonos et Christ crucifié. Christ est
né d'une Vierge, il n'y a rien à prouver que le même a cru de Mithra né de la
roche. Christ est né dans une grotte, et Mithraïstes adoré dans une grotte,
mais Mithra est né sous un arbre près d'une rivière. Tout comme été faite de
la présence de bergers adorant, mais leur existence sur des sculptures n'a
pas été prouvée, et considérant que l'homme n'avait pas encore paru, il est
un anachronisme à supposer leur présence. Le Christ a été un personnage
historique, récemment né dans une ville bien connue de la Judée, et crucifié
sous un gouverneur romain, dont le nom figurait dans les listes ordinaires
officielles. Mithra était une abstraction, une
personnification même pas du soleil mais de la lumière du jour diffuse; son
incarnation, si l'on peut être appelé, était censé avoir eu lieu avant la
création de la race humaine, avant tout l'histoire. Les petites congrégations
Mithra étaient comme les loges maçonniques pour quelques-uns et pour les
hommes seulement, et même ceux qui la plupart du temps d'une classe, les
militaires; une religion qui exclut la moitié de la race humaine n'est pas
comparable à la religion du Christ. Mithraïsme était complète et tolérante de
tout culte autre, le Pater Patrum lui-même était un adepte dans un certain
nombre d'autres religions, le christianisme était essentiel exclusif,
condamnant toutes les autres religions dans le monde, seul et unique dans sa
majesté. Au sommaire de cet ouvrage : Première partie : Grandeur religieuse du monde iranien -
Les mystères de Mithra - Le couple souverain, l’Inde dravidienne et
la Méditerranée Egéenne - Mithra, Çiva et les « Phoinikes »
de la tradition hellénique -Esquisse
de l’histoire de l’expansion d’un grand culte chalcolithique -
Survivances occidentales de Mithra-Çiva -
Mithriacisme et religion des mages
- Le taureau - Deuxième partie : Zoroastre, le zoroastrisme et la chronologie - La
religion d’Israël avant et après l’exil
- L’eschatologie -
Anges et démons - Paradis, Géhenne et purgatoire -
Résurrection et jugement dernier
- |
moïse
l’Égyptien |
Jan assmann |
Edition FLAMMARION |
2001 |
Moïse l’Égyptien ou l’histoire de
la confrontation symbolique entre Israël et l’Égypte. Trait d’union entre ces
deux univers religieux, ce Moïse égyptien n’appartient pourtant pas à la
tradition canonique et relève d’une « contre-histoire », qui place au premier
plan des éléments réprimés dans la mémoire officielle.
Cet engouement culmine avec
l’égyptophilie de la fin du XVIIIème siècle et décroît jusqu’à sombrer dans
l’oubli à l’époque romantique. Politique, philosophique et religieux, le
débat mosaïque rencontre quelques-unes des préoccupations essentielles de la
civilisation occidentale : le rapport à l’autre, la vérité, la tradition… Il
permet également à l’auteur de poser les fondements d’une histoire de
l’antisémitisme qui emprunte certaines de ses notions à la psychanalyse.
|
mystÈres
Égyptiens |
A. moret |
Edition ARMAND COLIN |
1913 |
||
La
pyramide est restée fermée pendant plus de deux années, est-ce pour permettre
aux chercheurs d’approfondir leurs recherches ? Le Dr Zahi Hawass assure
qu’elle a été fermée pour pouvoir être restaurée. |
mythologie
grecque – contes & rÉcits |
François busnel |
Edition du SEUIL |
2002 |
Récits détaillés de quelques Dieux Grecs: Zeus, Chronos, les Titans, Typhon,
Prométhée, l’Atlantide, Pandore, Héra, Europe, Callisto, Déméter, Athéna,
Héphaïstos, Poséidon, Apollon, Léto, Artémis, Python, Asclépios, Daphné,
Dionysos, Penthée, Silène, Aphrodite, Adonis, Pâris, Éros, Psyché, Hermès,
Persée, Méduse, Argos, Sisyphe, les Amazones, Jason et les Argonautes, la
toison d’or, Orphée, Perséphone, Hadès, Héraclès et les 12 travaux, Dédale,
Icare, Thésée, Ariane, Égée, Œdipe, le Sphinx et Antigone. |
19 N
neter
– dieux d’Égypte |
rossini
& schumann |
Edition TRISMEGISTE |
1992 |
Chaque grand dieu est analysé en
détail (64 chapitres avec 79 dieux principaux) : son nom (avec son
hiéroglyphe), son étymologie, l’auto-présentation du dieu à travers ses
épithètes, ses aspects (formes, attributs, couleurs, éléments, animaux
sacrés), son culte (géographie sacrée et fêtes), ses relations (parenté et
associations), ses fonctions, et ses mythes. Le dessin du dieu en pleine page
fait face à son nom.
|
19 O
Œdipe
intÉrieur – la
prÉsence du verbe dans le mythe grec |
Annick de souzenelle |
Edition ALBIN
MICHEL |
1999 |
Annick de
Souzenelle s’était surtout
consacrée, jusqu’à présent, à développer une lecture symbolique et
spirituelle tout à fait originale des textes bibliques. Mais dès Le Symbolisme
du corps humain, son œuvre maîtresse, elle affirmait que toutes les grandes
mythologies du monde sont porteuses du Verbe divin.
Le destin d’Œdipe, loin de toute
fatalité et de toute interprétation déterministe, s’éclaire alors d’une
lumière mystique, dans laquelle l’homme est appelé à épouser sa « sœur-mère
», symbole de son « féminin intérieur », et à franchir les étapes successives
de son initiation ultime.
. Tous les autres
livres d’Annick de Souzenelle sont au Chapitre 10 S |
ORPHÉE et L’ORPHISME
|
DIVERS AUTEURS |
ARCADIA |
2002 |
Le mythe
d’Orphée
est l’un des plus obscurs et les plus chargés de symbolisme que connaisse la
mythologie hellénique. Attesté à une date très ancienne, ce mythe s’est
développé jusqu’à devenir une véritable théologie, autour de laquelle
existait une littérature très abondante et ésotérique. Le mythe d’Orphée à
exercer une influence certaine sur le christianisme primitif et il est
attesté dans l’iconographie chrétienne. Orphée est fils d’Oeagre
et de Calliope (une des neuf muses), il est originaire de Thrace dont
il porte souvent le costume et chante ses traditions, car il est le chanteur
par excellence, mais également musicien et poète. Ces trois dons lui donnent
la paternité de la lyre et de la cithare, lyre qui de 7 cordes, passera à 9
cordes en hommage aux neuf muses. Ses chants suaves et sa musique vont
charmer même les bêtes fauves et les arbres, ainsi il va devenir l’icône des
musiciens, des poètes, des chanteurs et des séducteurs. Trois mythes vont se
former autour de lui, tout d’abord le Voyage
des Argonautes, dont il fut le chantre, le chef de nage et le
prêtre. Il donne la cadence aux rameurs, calme l’équipage, apaise les flots,
supplie et amadoue les Cabires (dieux des mystères de Samothrace), éloigne
les sirènes qui essaient de troubler les rameurs, dans les poèmes des Argonautiques
orphiques, il lui est attribué des opérations magiques. Mais le mythe le plus
célèbre est celui de sa descente aux enfers,
pour l’amour de sa femme Eurydice. Ce mythe est raconté dans le IVe
livre des Géorgiques de Virgile. Eurydice est une nymphe, fille
d’Apollon, alors qu’elle se promenait elle fut poursuivit par Aristée, en
courant elle fut piquée par un serpent et elle mourut. Son mari Orphée,
inconsolable descendit aux enfers pour y rechercher sa femme ; par les
accents de sa lyre et de sa voix, il charme non seulement les monstres de
l’enfer mais aussi les dieux infernaux. Hades et Persephone consentent
à rendre Eurydice à un homme qui possède de tels dons, la seule
condition est que Orphée remontera au jour, suivi de sa femme, sans se
retourner pour la voir avant d’avoir atteint la surface de la Terre. Orphée
accepte et se met en route, mais un doute va l’assaillir avant d’arriver en
haut : Eurydice est elle toujours derrière lui ? Il
se retourne et Eurydice s’évanouit et meurt une seconde fois. C’est le
thème central des mystères orphiques avec ce Retournement,
élément central cher aux
spiritualistes et métaphysiciens, et qui nous emmène sur le chemin de la conversion,
de la métanoïa, du changement brutal mais salutaire. Le troisième mythe
sera celui de sa mort, avec des ambigüités
sur le fait qu’il aurait préférer la compagnie des garçons à celui des filles
(pédérastie), d’autres récits disent qu’il fut tuer en mémoire du souvenir de
sa femme , par les femmes de Thrace jalouses, l’histoire dit également qu’à
son retour des enfers il aurait créer les mystères orphiques, interdit
aux femmes. Lors de sa mise à mort son cadavre fut coupé en morceaux et jeté
à la mer (comme celui d’Osiris). Sa tête et sa lyre arrivèrent ainsi à
Lesbos, les gens qui le trouvèrent dirent que sa bouche chantait et que la
lyre jouait, il fut enterré dans cette ile qui devint ainsi un lieu de culte
pour beaucoup de monde, que ce soit des poètes, des homosexuels, des
musiciens etc. L’orphisme enseigne à
l’initié le pythagorisme, il enseigne la divinité de l’âme immortelle et
l’impureté du corps. A la mort du corps chaque âme doit effectuer une série
de migrations d’un corps à l’autre (Métempsychose). L’orphisme pratique
le végétarisme, leur culte est un mélange des mythes d’Eleusis et de Mithra
avec le culte du feu, du taureau et de Dionysos. Jean Servier nous conte ces
mystères dans la Grèce ancienne, sa théogonie, sa sagesse et son paradis
orphique. Il nous emmène également dans la Rome antique avec Virgile. William
Goldblum nous explique pourquoi Orphée est un personnage mythique qui est
devenu ainsi l’archétype de l’intercesseur, du médiateur entre ce monde de
l’invisible- les enfers- et le monde des vivants, il nous parle de la
réincarnation, de l’immortalité de l’âme, de la métempsychose, et des
enseignements orphiques. Harry Baran nous explique
pourquoi Orphée cet enchanteur, magicien et prophète est depuis 3000 ans
l’interprète des Dieux, que ce soit en Grèce ou dans la Rome antique. Il
développe le pays de Thrace, pays qui de tous temps fut considéré comme une
région sainte, pays de lumière, véritable patrie des muses. Pour Platon,
Pindare ou Eschyle, la Thrace signifiait : « Le pays de la pure
doctrine et de la poésie sacrée qui en procède ». Il nous
parle de l’orphisme, de ses petits et grands mystères. |
osiris |
Bojana mojsov |
Edition FLAMMARION |
2007 |
Couronné d’une haute tiare ornée
de plumes, Osiris trône dans sa splendeur aux portes du Monde-d’en-bas,
entouré par la cour des immortels. Anubis, le dieu à tête de chacal, conduit
les défunts devant lui ; Horus, le dieu à tête de faucon, attend debout le
verdict final. Osiris, pointant le sceptre de l’éternelle royauté, parle à
l’âme qui approche : « Entre, puisque tu sais ! »
|
osiris, le dieu ressuscitÉ |
Julien behaeghel |
Edition BERG INTERNATIONAL |
1995 |
||
|
19 P
pharaons
& divinitÉs de l’ancienne Égypte |
G. magi |
Edition DU KORRIGAN |
2002 |
Un livre sur les plus grands
pharaons de l’histoire : leurs hauts faits, les épisodes les plus curieux et
les moins connus de leur vie, les monuments qu’ils ont laissés, les intrigues
de cour, les batailles, les mystères et les secrets encore inviolés.
|
PHILON D’ALEXANDRIE – PRENDRE SOIN DE L’ÊTRE – LES THÉRAPEUTES |
Jean-Yves LELOUP |
Edition
ALBIN MICHEL |
1993 |
Philon
et les Thérapeutes d’Alexandrie. Juif de culture hellénistique, Philon d’Alexandrie, (-20/ +40) contemporain du Christ, est très
représentatif des mouvements spirituels d’un milieu où se côtoient les
syncrétismes les plus audacieux et les sectarismes les plus violents.
Précurseur d’Origène, il est surtout connu pour son art de l’interprétation
des rêves et des textes sacrés, qui n’est pas sans rappeler celui de la
psychologie des profondeurs au XXe siècle. Dans
son livre les Thérapeutes, présenté et commenté ici par J.Y. Leloup,
Philon se fait le chantre d’une communauté dont on connaît mal la nature,
mais qui se caractérise par son hospitalité et son attention à l’Être dans
toutes ses dimensions : Corps, Âme et Esprit. Les Thérapeutes,
par cette vision globale de l’homme, enracinée dans l’anthropologie biblique,
préfigure déjà les psychologies contemporaines ouvertes aux domaines du corps
et de la spiritualité. Autre
sujets d’intéressements : Les Thérapeutes vivent aux environ
d’Alexandrie, véritable bouillon de culture de l’époque, lieu de rencontre
des civilisations d’Orient et d’Occident, où les syncrétismes les plus
délirants entrainent leurs corollaires de sectarismes obtus et parfois
violents. Il y a aussi rencontre de l’anthropologie et des concepts sémites
et grecs. La façon de lire les textes et les Ecritures posent aussi problèmes
selon la culture de chacun. Du
temps de Philon, le thérapeute est un
tisserand, un cuisinier, mais aussi un sage, un intercesseur et un
psychologue. Il prend soin du corps, il prend soin aussi des
images qui habitent son âme, il prend soin des dieux et des logoï (paroles)
que les dieux disent à son âme, c’est un psychologue qui s’occupe aussi de
son éthique de vie débouchant sur la sagesse. Le thérapeute sait prier pour
la santé de l’autre (comme le chaman) en appelant sur lui la présence et
l’énergie du Vivant, qui seul peut guérir, le thérapeute ne guérit pas, il
prend soin et coopère afin de mettre le malade en condition de guérir. Rentrer
chez les Thérapeutes, c’est d’abord changer d’habits, se revêtir de « lin ». Changer d’habit, c’est changer
de climat, de temps, c’est entrer en spiritualité, en tous cas c’est changer
de psychisme. Le thérapeute doit se tisser symboliquement un habit de
contemplation de l’Eternité, les moines par la suite suivront l’exemple
de ce symbolisme (robe, scapulaire, ceinture…). Chez les thérapeutes la
cuisine était très importante, la viande était bannie et le repas était
frugal. Ils disaient : « Ne plus se
nourrir de cadavres – Laissez les
bêtes manger les bêtes – On devient
ce que l’on mange – Ce qu’il y a
dans notre assiette est notre meilleur médecin » Les Thérapeutes prenaient soin du désir, c'est-à-dire de leur égo, leur fantasme, leur matérialité refoulée. Ce désir était l’objet de toute leur attention, il ne s’agissait pas de le stimuler ou de le détruire mais de le « réorienter quand il est perdu ». Nous sommes là aux racines de ce qu’on appellera plus tard l’Ethique ou encore la Morale. Le péché (du grec hamartia= manquer la cible) est avant tout une maladie du désir, une perversion ou une désorientation. Le but des thérapeutes et le premier effet de leur enseignement sera de redire à l’homme le but et la finalité de son désir. Ce qu’actuellement en métaphysique on peut appeler, lutter contre son égo et ses vices, non pas en le tuant mais en le maîtrisant. Les Thérapeutes tout comme leurs frères Esséniens de Galilée prônaient et pratiquaient cette ascèse du corps et de l’esprit. |
philon
d’alexandrie – un
penseur en diaspora |
Mireille hadas – lebel |
Edition FAYARD |
2004 |
Il
est avec Flavius Josèphe un des deux chroniqueurs de l’époque de Jésus. Juif
né à Alexandrie, la ville la plus flamboyante de la méditerranée, il allie
une vaste culture hellénique et une profonde connaissance de la tradition
juive. Il commente la Bible des
Septante, ce qui lui vaudra l’hommage de l’Église chrétienne. Né
- dix ans après la disparition de Cléopâtre - d'une famille de notables dans
la cité la plus belle, la plus savante et la plus flamboyante du monde méditerranéen,
Philon allie une vaste culture hellénique et une profonde connaissance de la
tradition juive. À partir de la traduction grecque des Septante, il développe
une forme de commentaire biblique éclairé par la philosophie en recourant à
l'allégorie, qui lui vaudra plus tard l'hommage de l'Eglise (grâce à laquelle
son œuvre immense a survécu). Homme de pensée, il sut aussi se montrer un
homme d'action quand il essaya, lors d'une fameuse mission auprès de
l'empereur Caligula à Rome, d'intercéder en faveur de sa communauté menacée
qui lui survécut quelques décennies à peine. Il en demeure le représentant le
plus illustre, qu'on l'appelle Philo Judaeus ou bien Philo Alexandrinus. Ce
livre évoque l'éclat d'une ville à son apogée, la rencontre des cultures, la
spiritualité d'un homme et la nouveauté d'une synthèse qui devait marquer
pour toujours la pensée occidentale On
se promène dans Alexandrie avec ses musées, ses temples, sa bibliothèque, les
diverses communautés, le judaïsme selon Philon on partage avec lui ses
commentaires sur Moïse, Ève et Adam, le serpent, Noé, Abraham, Caïn et Abel,
Platon, Pythagore, Dieu, le logos, l’âme et le début du christianisme. |
phtirio
le magicien |
José bonifacio |
Edition TELETES |
1997 |
Ce conte initiatique nous fait
découvrir et partager les aventures de PHTIRIO, Magicien tout comme Grand
Initié. Devenu intemporel après avoir reçu l’initiation suprême, il est
l’architecte obligé de la Grande Pyramide et voyage à travers l’espace et le temps,
des plaines d’Égypte ou de la Chine antique aux quais de la Seine de nos
jours…
Son regard est lucide, caustique,
parfois implacable mais toujours avec une pointe d’humour et d’Amour car « il
faut donner de l’Amour à l’amour » nous enseigne-t-il ; les maîtres-mots
étant : croire, espérer, rêver.
|
pivots de
l’antiquitÉ orient-occident |
Alexandre de saint phalle |
Edition du
Prieuré |
1994 |
||
Chaque époque possède ses héros et
donc les supports de médiatisation qui lui correspondent : le héros épique et
le poète, le héros national et l'historien, le héros moderne et le système
médiatique. On peut observer trois grandes périodes qui ont marqué l'évolution
de héros. La première, de l’Antiquité aux
Lumières, correspond au héros aristocratique : Achille, Héraclès, Thésée,
Alexandre le Grand, Lancelot, le Cid, Condé. La seconde, de la Révolution à
la fin de la Seconde Guerre Mondiale, correspond au héros historique et
national : Charlemagne, Jeanne d'Arc, Joseph Bara, Napoléon. La tragédie des
deux guerres mondiales provoquera une suspicion à l’égard du héros qui
deviendra « une victime ». Ainsi les Résistants de la seconde guerre mondiale
représentent les dernières figures héroïques de la nation. Après cela, le
héros guerrier sera rejeté et on assistera alors à un éclatement des familles
héroïques, du mineur de l’après-guerre au superhéros, en passant par
l’aventurier (Amstrong premier homme sur la lune le 29 juillet 1963), le
prophète politique (Gandhi), l’humanitaire ou le sportif… On s’intéressera
seulement à l'influence des héros antiques à travers les siècles et tout
particulièrement à travers les représentations artistiques. Depuis
l'antiquité, les civilisations choisissent des êtres exemplaires, jeunes, «
beaux », forts et courageux pour incarner une part de leurs valeurs et de
leurs aspirations. Le héros défend les valeurs de sa cité, de son peuple qui
l’honore par un culte. Quels que soient les actes qu’il accomplit, il est
considéré comme un exemple pour les populations en devenir. Si tous les héros
ne furent pas héroïques, tous ont été exploités par la publicité, la
médiatisation de leurs exploits réels ou non, qui les fabriquent en tant que
héros et nourrissent le culte dont ils sont l’objet. Tout héros est donc le
produit d’un discours. Il incarne un personnage courageux, supérieur et noble
qui sert de modèle à l'aristocratie ainsi qu'à tous les citoyens. Dans l'antiquité, on ne devient
pas héros ; on l’est par la volonté des dieux. Ils ne craignent pas la mort
puisque leur but ultime est une gloire éternelle et le souvenir de leurs
actes. Nés de l’union d’une divinité et d’un être humain, les héros agissent
entre terre et ciel, fondant la civilisation tout en rejetant la sauvagerie.
ZOROASTRE – NABUCHODONOSOR – CYRUS –
PYTHAGORE – BOUDDHA - JERUSALEM – SOCRATE – PLATON – SYRACUSE – XENOPHON –
ALEXANDRE – DEMOSTHENE – REGULUS – HANNIBAL & La chute de CARTHAGE –
CESAR – JESUS – St PAUL et d’autres. |
PLATON - APOLOGIE DE SOCRATE – CRITON – PHÉDON |
PLATON |
Edition FLAMMARION |
1965 |
Ces trois textes, traitant tous de la mort, se complètent à
merveille.
|
PLATON - dialogues socratiques |
Abel hermant |
LES AMIS D’ÉDOUARD |
1928 |
Le
dialogue socratique, tel qu’il nous est rapporté par Platon dans ses Dialogues
où il met en scène Socrate, a pour but d’amener les interlocuteurs à
s’interroger sur leurs opinions et leurs croyances et par là à s’interroger
sur eux-mêmes, c'est-à-dire sur le sens de leurs pensées et de leurs actions.
Les demandes de justifications que Socrate adresse, sous la forme d’arguments
rationnels, à ses interlocuteurs, ont pour but d’amener progressivement
ceux-ci à se questionner pour éprouver la solidité des thèses qu’ils
avancent. C’est ce questionnement qui révèle la faiblesse de leur adhésion à
« leurs » opinions ou à « leurs » croyances. Cette mise à
l’épreuve de leurs opinions devient alors mise à l’épreuve d’eux-mêmes.
L’examen des thèses qu’ils défendent devient examen d’eux-mêmes et les
oriente ainsi vers la seule chose qui vaille selon Socrate : la recherche du
bien et la pratique de la vertu. C'est par ce questionnement sur
soi-même, sur le « comment conduire sa vie ? » auquel il nous
invite que le dialogue socratique a un rapport étroit avec l'éthique. C’est
donc en premier lieu aux opinions et aux croyances que s’attaque le dialogue
socratique. Alors que l’on considère généralement que penser consiste à
produire des idées, c'est-à-dire des opinions (dans le sens couramment admis
de ce mot), Platon définit au contraire l’opinion, non comme le produit de la
pensée mais comme le résultat de l’arrêt de la pensée, cette « conversation
que l’âme poursuit avec elle-même ». Cet arrêt de la pensée résulte
d’un jugement que l’âme porte sur elle-même, jugement qui survient sans
raison, sans cause rationnelle, car uniquement lié à l’humeur du moment, au
désir ou aux intérêts. L’opinion est ainsi irrationnelle contrairement au
savoir qui est fondé en raison, et c’est donc en combattant l’opinion que le
dialogue socratique met en marche la pensée rationnelle. C'est
en montrant à ses interlocuteurs, par la réfutation de leurs thèses, que les
opinions qu'ils croient être les leurs, ne sont en réalité que des croyances
sans fondements rationnels, que Socrate pousse ceux-ci à s'examiner. Ainsi
chacun peut découvrir, par la pratique de cet exercice qu'est le dialogue
socratique, que les opinions qu'il revendique, souvent d’ailleurs avec
passion, comme étant les siennes propres, ne sont en réalité que des
croyances irrationnelles qui lui viennent de l'extérieur. Socrate, Platon, Critias, Adimande, Laches,
Glaucon, et autre Apollodore passent à la moulinette, il en ressort la
théorie de la maïeutique et de la Réminiscence. |
platon |
PLATON |
.
Edition Flammarion |
2000 |
Sont étudiés ici : Les
Sophistes, La Politique, Philèbe, le
Timée et Critias. Le
mot sophiste a prit une connotation péjorative au cours de l’histoire de la
philosophie, de par l’influence des ouvrages, entre autres, de Platon et
d’Aristote qui les ont vivement critiqués. Les Sophistes ont souvent été
« les penseurs maudits », condamnés comme faux philosophes, comme
imposteurs. Les Pères de l’Église (de la philosophie scholastique) qui
pendant tout le Moyen-Âge furent les maîtres de la pensée occidentale, vont
perpétuer la mauvaise réputation, et l’anathème. Ils sont les premiers éducateurs
du peuple, dérangeant en cela qu’ils ne respectent pas les règles
académiques. On peut dire d’une certaine façon qu’ils sont les précurseurs
des professeurs de philo, puisqu’ils se faisaient payer pour leurs services.
Ils s’intéressaient à l’astronomie, la géométrie, la physique, les
mathématiques, la grammaire, les techniques, les arts, donc ils ne furent pas
uniquement professeurs de rhétorique, des dialecticiens, ils représentaient
un courant de philosophie, mais leurs écrits vont disparaître. Ils étaient
souvent comparés aux sceptiques, par des approches relativistes, celles où
« tout se vaut, et rien ne vaut », et ils savaient avec la même
verve soutenir deux théories contradictoires. Nous allons essayer de les
resituer, mais 2500 ans après il nous manque bien des éléments :
le mode de vie, les conventions sociales, mœurs, coutumes, l’habitat…..
|
PLATON - la
rÉpublique de platon |
|
Edition Livre de Poche |
1992 |
||
De ce fait, chacun se spécialise et une foule de métiers
apparaissent : charpentiers, forgerons, bergers, etc. Dans la cité
viciée, des métiers inutiles, qui ne sont pas là pour la nécessité mais pour
l’agrément, apparaissent : musiciens, artistes. De ce fait, la cité doit
s’agrandir et pour cela faire la guerre. D’où l’apparition de soldats.
Socrate précise le caractère idéal du soldat, ou Gardien : il doit être
à la fois doux avec les habitants de la Cité et irascible, agressif envers
les autres. Leur éducation devra se passer de musique et de poèmes, et
Socrate en profite pour condamner au passage les fables qui montrent des
dieux immoraux. Livre III : Platon en vient même à chasser le poète de la
Cité : plus précisément le poète « sulfureux » : celui
qui sait tout imiter, y compris le vil : nous l’enverrions dans une
autre ville, après avoir versé de la myrrhe sur sa tête et l’avoir couronné
de bandelettes. En revanche, sera retenu dans la Cité le poète
« moralisant » : celui, plus austère et moins agréable qui
imitera pour nous le ton de l’honnête homme. L’éducation des Gardiens devra
intégrer à la fois la musique et la gymnastique, qui se complètent l’une
l’autre : si la musique adoucit, la gymnastique fortifie, ce qui est
idéal pour le Gardien qui doit être à la fois doux et irascible. Le pouvoir
doit appartenir aux plus âgés, parce que ce sont les plus sages. Mais il faut
mentir au peuple, et prétendre fonder la légitimité de l’appartenance du
pouvoir à telle ou telle caste par un mythe : les dieux auraient formé
ceux qui commandent avec de l’or, et ceux qui obéissent avec du fer et de
l’airain. Un oracle prédit la ruine de la cité quand elle sera gardée par le
fer ou par l’airain. Les Gardiens étant de la race d’or, ne doivent pas en
posséder. Rien ne doit leur appartenir en propre, sinon, ils commenceraient à
comploter pour augmenter leurs propriétés. Voici maintenant la cité fondée,
et décrite, dans sa complexité. Livre IV : Socrate revient dans le quatrième livre de la
République à l’interrogation de départ : qu’est-ce que la justice et
qu’est-ce qui fonde sa légitimité, dans la Cité ? La justice de la Cité
est l’une de ses quatre vertus cardinales. Ces vertus sont nécessaires
pour que la Cité soit saine et fonctionne correctement. Les quatre vertus
cardinales sont donc : la sagesse, le courage, la tempérance et la
justice. -La sagesse : les dirigeants de la Cité, et ses
Gardiens, délibèrent afin de prendre une décision politique. Dans cette prise
de décision, ils font intervenir la prudence, qui est une sorte de science. -le courage : ici encore, ce sont les Gardiens qui
détiennent cette vertu -la tempérance (ou la maîtrise de soi) : de même
qu’en chaque homme, il y a une partie supérieure, qui doit commander à la
partie inférieure, afin de rester maître de soi, la Cité est maîtresse d’elle-même
si la classe sociale supérieure commande à l’inférieure, si les désirs de la
foule des hommes de peu sont dominés par la sagesse du plus petit nombre des
hommes vertueux. -la justice consiste à ne détenir que les biens qui nous
appartiennent en propre et à n’exercer que notre propre fonction |
PLATON - LE
BANQUET DE PLATON |
PLATON |
Edition GALLIMARD |
1973 |
Le banquet est un
dialogue qui indique qu’à côté de la formation intellectuelle il y a une Initiation
fondée sur des expériences qui sont les sentiments de la mort et de l’amour. L'enchâssement des
récits, tel qu'il apparaît dès le début du dialogue, allégorise, à notre
sens, les aléas, les nécessités et les bonheurs de la transmission propre à
une pensée qui souhaite, malgré le temps, ses déformations et ses
déperditions, demeurer fidèle à son objet essentiel. Apollodore, qui ici
s'exprime et tiendra pour nous le rôle de « narrateur », ne fait
que reprendre de mémoire le récit à lui rapporté par Aristodème qui fut, en
personne, témoin de l'événement, mais cette version a été authentifiée par
Socrate. L'on évoque aussi grâce à l'intervention d'un certain Glaucon une
autre voie, moins assurée, de la légende socratique, passant par Phénix, le
fils de Philippe (parfaits inconnus). Ce qui est notable également, dans la
lignée mémorielle privilégiée par Platon, c'est qu'Apollodore autant
qu'Aristodème sont des disciples zélés voire fanatiques de Socrate. Ils
tiennent à imiter en tout leur modèle et à perpétuer la vérité de son
enseignement par leur action quotidienne et par leur parole vive ; ils
manifestent par leur exemple qu'en leur temps, la philosophie est d'abord un
mode de vie et qu'elle ne prospère que par l'entremise d'un logos
dialogique sans cesse revivifié par la voix, préfigurant sur ce point la mise
en garde du Phèdre envers la fixation ou le figement propres à
l'écrit. Une telle mise en
abyme sera répétée ou réfléchie au cœur philosophique du dialogue, au moment
où Socrate, au lieu de se lancer dans un discours univoque construit sur un
mode rhétorique d'apparat, prétendra raconter l'échange dialectique et
pédagogique qu'il eut, en son jeune temps, avec Diotime, la
« sage-femme » de Mantinée à qui il devrait son art de la
maïeutique autant que son savoir sur Éros. Ce redoublement est aussi un
nouveau recul symbolique dans le temps destiné à asseoir une manière de
légitimité liée au sacré et à la tradition. En effet, le champ temporel
interne à l'intrigue, empruntant à l'histoire effective, et le temps de
l'écriture font s'intégrer et se répondre des moments éloignés les uns des
autres et relativement discords que la « mise en intrigue »
platonicienne noue pour la plus grande gloire de son modèle idéal.
L'événement supposé du banquet offert par Agathon pour célébrer son prix de
tragédie se situerait en 416 av. J.-C., année où effectivement le dramaturge
en question remporta le concours aux Lénéennes. Nous sommes quelque
temps avant la compromission de Phèdre, le premier des orateurs du banquet et
le « père » de l'invitation à faire l'éloge d'Éros, dans le
scandale de la parodie des mystères d'Éleusis, et juste un an avant l'affaire
de la mutilation des Hermès et l'expédition de Sicile qui ruina la carrière
politique d'Alcibiade. Celui-ci fait d'ailleurs ici le point sur la
complexité et l'étrangeté de la relation qu'il entretient, depuis près de
vingt ans, avec son maître et amant et le moment est opportun pour cette
synthèse en forme d'éloge. Aristodème, donné pour un amant de Socrate, était,
lui, un peu plus âgé que le philosophe qui avait, en 416, cinquante-deux ou
cinquante-trois ans ; Apollodore est de la génération suivante — il
était encore enfant en 416 — et il fait son récit entre 407 à peu près et
399, année de la mort de Socrate, puisqu'il a eu le temps et le moyen de
vérifier auprès de ce dernier l'exactitude des propos d'Aristodème. Le dialogue est
composé par Platon un peu avant 375, à un moment où tous les principaux
protagonistes du dialogue sont morts, alors qu'il s'est rendu pleinement maître
de sa doctrine. L'épisode de Diotime nous ferait, lui, remonter jusqu'à 440,
époque où Socrate a la trentaine et s'initie encore à un mode de vie qu'il
définira plus tard comme « philosophique ». Ainsi nous aurions une
chaîne de fidélité dialogique et dialectique, s'enracinant dans une sacralité
dont Diotime est la plus haute garante. Et c'est ce lien, manifesté et
magnifié, qui permettrait à Platon de faire éclore, dans et par son logos
personnel, la quintessence d'une pensée que la vivacité sans cesse reprise
des voix au fil des temps et des générations maintient en rapport avec
l'origine divine, démonique et humaine de la maïeutique socratique, à placer
délibérément sous le signe d'Éros, le héros de la fête. |
platon par LUI-MÊME |
Louis GUILLERMIT |
Edition Flammarion |
2001 |
Textes
choisis et traduits par Louis Guillermit. Toujours Platon et ses écrits, revisité et de
plus en plus moderne malgré son grand âge. Cette "anthologie platonicienne"
veut être une introduction systématique à la pensée de Platon, un Platon
selon l'ordre des raisons platoniciennes ; un Platon expliqué par Platon.
Ordonnée en six grands chapitres (Le discours philosophique. Nécessité de la
philosophie. L'éducation. Rhétorique et sophistique. Du dialogue à la dialectique.
La conception du savoir), l'anthologie de Louis Guillermit parcourt l'œuvre
platonicienne pour en signaler les articulations majeures, faisant apparaître
le jeu de la dialectique au plan même de l'ensemble qu'elle constitue, et
l'image d'un "Platon éducateur". Cette propédeutique, destinée à
tous les amateurs de philosophie, éclaire d'un jour nouveau une œuvre qui
constitue l'une des composantes majeures de notre système de pensée. |
PLOTIN
- la mÉtaphysique de plotin |
J. Marc narbonne |
Edition VRIN |
1994 |
Le présent ouvrage n’est pas un
livre sur la philosophie de Plotin, au moins au sens classique du terme. On
n’y trouvera pas, présentées selon un ordre systématique et mises en rapport
les unes avec les autres, les grandes articulations de sa philosophie. Des
pans entiers de son système n’y sont pas abordés, maintes figures de sa
pensée négligées. Il ne s’agit pas non plus d’une étude de détail, réservée
aux spécialistes, cherchant à éclairer tel ou tel point particulier de
doctrine.
|
PLOTIN ou la SIMPLICITÉ DU REGARD |
Pierre HADOT |
Folio |
1997 |
Ce livre présente
l’expérience personnelle de Plotin. Homme mystique qui a su écrire et
décrire quelques unes des plus belles pages de la littérature mystique
universelle. Il a su allié son expérience de philosophe mystique avec ses
responsabilités de la vie quotidienne. Seul ce qui est
personnel est éternellement irréfutable», disait Nietzsche. Cet ouvrage
s'efforce de présenter non pas le système, mais l'expérience personnelle de Plotin,
en donnant le plus possible la parole au maître spirituel et au directeur de
conscience. Il y est évidemment question de l'union mystique, événement
indicible, surgissant en des moments privilégiés, qui bouleverse toute la
conscience du moi, en lui faisant éprouver un sentiment de présence
inexprimable. Plotin la décrit en des pages lyriques et frémissantes qui
comptent parmi les plus belles de la littérature mystique universelle. Mais
il y est aussi question de la douceur sereine d'un philosophe qui, tout en
vivant de la vie de l'esprit, peut être «tout à la fois présent à lui-même et
aux autres», et assumer les soucis et les responsabilités de la vie
quotidienne. Un livre lumineux de
clarté sur la philosophie et la métaphysique de ce grand penseur. A avoir
dans sa biblio sur cette époque et pour bien comprendre Plotin |
PLOTIN
-
les EnnEades de plotin |
Vladimir jankelevitch |
Edition du cerf |
1998 |
||
En effet, l'intelligence voit l'Un et n'a besoin que de lui ; mais lui n'a pas
besoin d'elle. Ce qui naît du terme supérieur à l'intelligence, c'est
l'intelligence ; et l'intelligence est supérieure à toutes choses parce que
les autres choses viennent après elle ; par exemple, l'âme est le verbe et
l'acte de l'intelligence, comme elle est elle-même le verbe et l'acte de l'Un.
Mais le verbe de l'âme est indistinct ; en effet, comme image de
l'intelligence, elle doit regarder vers l'intelligence ; et de même
l'intelligence vers l'Un, afin d'être intelligence. Et elle le voit sans en
être séparée, parce qu'elle est après lui et qu'il n'y a rien entre eux, comme
il n'y a rien entre l'âme et l'intelligence L'Un n'est
aucune des choses qui sont en l'intelligence ; mais de lui viennent toutes
choses. Et c'est pourquoi ces choses sont des essences ; car chacune d'elles
a une limite et comme une forme ; l'être ne peut appartenir à l'illimité ;
l'être doit être fixé dans une limite déterminée et dans un état stable ; cet
état stable, pour les intelligibles, c'est la définition et la forme, d'où
ils tirent aussi leur réalité. l'intelligence dont nous parlons est digne
d'être engendrée par le plus pur des principes et de ne pas naître d'ailleurs
que du premier principe ; une fois produite, elle engendre avec elle tous les
êtres, toute la beauté des Idées et tous les dieux intelligibles. Mais,
pleine des êtres qu'elle a engendrés, elle les engloutit en quelque sorte en
les retenant en elle-même et les empêche de tomber dans la matière et de
croître auprès de Rhéa. Selon l'interprétation des mystères et des mythes
relatifs aux dieux, avant Zeus vient Cronos, le dieu très sage qui reprend
toujours en lui les êtres qu'il engendre, si bien que l'intelligence en est
pleine et rassasiée ; mais ensuite, une fois rassasié, on dit qu'il engendre
Zeus ; de même l'intelligence engendre l'âme, quand elle arrive à son point
de perfection Nous ne nous
étonnerons pas de voir complètement affranchi de toute forme, même
intelligible, l'objet qui produit cet immense désir : dès que l'âme
s'enflamme d'amour pour lui, elle se dépouille de toutes ses formes et même
de la forme de l'intelligible qui était en elle ; elle ne peut ni le voir ni
s'ajuster à lui, si elle continue à s'occuper De n'importe quel objet ; elle
ne doit rien garder pour elle, ni bien, ni mal, afin de le recevoir seul à
seul. Supposons que l'âme ait la chance qu'il vienne vers elle ou plutôt que
sa présence se manifeste à elle lorsqu'elle s'est détournée des choses
présentes et lorsqu'elle s'est préparée en se faisant aussi belle et aussi
semblable à lui que possible, préparation et arrangement intérieurs bien
connus de ceux qui les pratiquent : alors elle le voit subitement apparaître
en elle ; rien entre elle et lui ; ils ne sont plus deux, mais les deux ne
font qu'un ; plus de distinction possible tant qu'il est là (voyez-en l'image
ici-bas chez l'amant qui veut se confondre avec l'aimé) ; elle ne sent plus
son corps parce qu'elle est en lui ; elle ne dit plus qu'elle est un homme,
un être animé, un être ou quoi que ce soit ; contempler de tels objets, ce
serait rompre l'uniformité de son état, et elle n'en a ni le loisir ni la
volonté. Elle le cherche, va au-devant de lui quand il se présente et voit
non plus elle, mais lui. Qui est-elle donc pour voir? C'est ce qu'elle n'a
pas le loisir de considérer. Elle n'échangerait rien contre lui, lui
promît-on le ciel tout entier, parce qu'elle sait bien qu'il n'y a rien de
meilleur et de préférable à lui ; elle ne peut monter plus haut et les autres
choses, si hautes qu’elles soient, la forceraient à descendre. En cet état,
elle peut juger et connaître que c'est bien là ce qu'elle désirait, et elle
peut affirmer qu'il n'y a rien au-dessus. Là-bas, pas d'erreur possible : où
trouver plus vrai que le vrai? … Elle ne craint aucun mal, tant qu'elle est
avec lui et qu'elle le voit. Et si autour d'elle tout était détruit, elle y
consentirait volontiers, afin D'être près de lui seul à seul : tel est
l'excès de sa joie. […] l'intelligence
doit donc avoir deux pouvoirs, celui de penser, pour voir ce qui est en elle,
et celui de voir ce qui est au-delà d'elle-même : c'est une intuition qui
reçoit son objet. D'abord l'âme le voit seulement ; puis, en le voyant, elle
devient intelligence et s'unit à lui. Le premier de ces pouvoirs est l'acte
de contempler qui appartient à une intelligence sage ; le second, c'est
l'intelligence qui aime. Hors d'elle-même et enivrée de nectar, elle devient
intelligence aimante en se simplifiant pour arriver à cet état de plénitude
heureuse : et une telle ivresse vaut mieux pour elle que la sobriété |
plotin traitÉ 9 |
PLOTIN |
Edition
du cerf |
1994 |
Dans notre démarche qui est le voyage vers l’UN, Platon préconise l’utilisation de la dialectique et du discours. Plotin, lui préconise le mysticisme, l’intériorité et le silence. Le traité 9 de Plotin développe
cette idée. Extrait : Nous avons déjà fait
connaître deux de ces principes [savoir, l'Intelligence et l'Intelligible,
lequel est appelé ici l'Animal même]. Quel est le troisième? C'est celui qui
a résolu de produire, déformer, de diviser les idées que l'Intelligence voit
dans l'Animal. Est-il possible qu'en un sens l'Intelligence soit le principe
qui divise, et qu'en un autre sens le principe qui divise ne soit pas
l'Intelligence? En tant que les choses divisées procèdent de l'Intelligence,
l'Intelligence est le principe qui divise. En tant que l'Intelligence reste
elle-même indivise, et que les choses qui 241 procèdent d'elle (c'est-à-dire
les âmes) se trouvent divisées, l'Ame universelle est le principe de cette
division en plusieurs âmes. C'est pour cette raison que Platon dit que la
division est l'œuvre d'un troisième principe, qu'elle réside en un troisième
principe qui a conçu ; or, concevoir n'est pas la fonction propre de
l'Intelligence ; c'est celle de l'Ame qui a une action divisible dans une
nature divisible. La totalité d'une science se divise en
propositions particulières, sans être cependant morcelée ni fragmentée : car
chaque proposition contient en puissance toute la science, où le principe est
identique à la fin (07).
De même, il faut se mettre dans une disposition telle que chacune des
facultés qu'on possède en soi devienne aussi une fin et un tout ; il faut
enfin ramener toutes les choses qu'on a en soi à ce qu'on a de meilleur dans
sa nature [c'est-à-dire à l'intelligence]. Quand on y est parvenu, on habite
là-haut : car, lorsqu'on possède l'intelligible, on le touche par ce qu'on a
de meilleur en soi |
plotin traitÉ 50 |
PLOTIN |
Edition
du cerf |
1990 |
Plotin développe ici le thème de
l’Amour, l’Amour de la beauté et de l’âme. Pour ce traité 50 il s’appuie sur
le banquet de Platon. Le
Traité 50 évoque le mythe de la naissance de l'Amour dans le
« Banquet » de Platon. Comment la mendiante Pénia s'est unie au
riche Poros, endormi et ivre de nectar dans le jardin de Zeus le jour de la
naissance d'Aphrodite : Poros et Pénia, deux figures mythiques dont le
rapport structure tout l'univers plotinien, parcouru d'un bout à l'autre par
l'Amour, fils de Poros et de Pénia, et donc toujours insatisfait dans sa
quête infinie du Bien. Plotin nous livre aussi, dans ces pages, ses idées sur
l'amour de la beauté corporelle et sur la morale sexuelle. |
plotin
traitÉ 38 |
PLOTIN |
Edition
du cerf |
1994 |
Le traité concerne l’étude du Bien
et l’itinéraire de l’âme vers le bien avec ses méthodes, sa construction et
sa transformation. Plotin
(205-270 apr. J.-C.), l'initiateur du courant néoplatonicien à la fin de
l'Antiquité, est l'auteur de 54 traités ici désignés selon leur ordre
chronologique de composition (de préférence au classement par Ennéades
proposé par Porphyre, le disciple de Plotin, et son éditeur). Ces écrits
fixent, avec le souci de démontrer et de persuader à la fois, des moments de
la réflexion philosophique de leur auteur en dialogue avec ses élèves et
lui-même. Composés d'un seul jet dans un style souvent inspiré, ils sont les
témoins d'une méditation intérieure exceptionnelle et les dépositaires d'une
doctrine métaphysique inédite. Le
Traité 38 peut être considéré comme le grand œuvre de Plotin. À partir d'une
interrogation sur le point de savoir s'il faut supposer un raisonnement en
dieu, se déploie une réflexion totale sur les Principes, le Bien, l'Esprit,
l'Âme, et leur rapport, sur la relation entre monde sensible et monde
intelligible, et bien évidemment sur le statut mouvant de l'âme, susceptible
de s'élever par la connaissance du sensible à l'intelligible et par-delà,
jusqu'au Premier, le Bien. Il s'agit alors d'une véritable ivresse qui saisit
l'âme – un état qui ne peut se dire, mais qui seulement s'éprouve |
plotin traitÉ 51 |
PLOTIN |
Edition
du cerf |
1999 |
Plotin consacre ce traité à
l’étude du Mal. Son origine, sa matière et les possibilités que nous avons de
le retourner. Le
Traité 51 est donné ici dans une traduction inédite. À la fin de sa vie, seul
et très malade (270 après J.-C.), Plotin tente de répondre à l'une des
grandes questions de son époque : « D'où viennent les maux ? »
Selon lui, l'origine du mal réside, non pas dans la nature de l'homme ni
auprès des dieux, mais dans un principe sous-jacent au monde, la matière, qui
est le mal absolu. Cette réponse, très contestée par ceux qui ont abordé le
problème du mal par la suite, fait ici l'objet d'une analyse dans
l'introduction et dans le commentaire qui, par l'examen du mouvement de
l'argumentation du Traité 51, mettent en évidence la force et la faiblesse de
la théorie plotinienne du mal, invitant ainsi le lecteur à une réflexion,
avec Plotin, sur le sujet. Dans
l'élaboration de sa réponse, Plotin examine la manière dont le mal arrive à
l'homme, comment l'homme devient mauvais, comment l'homme peut connaître le
mal. Ces sujets font l'objet d'une étude détaillée dans le commentaire.
Enfin, l'introduction situe la théorie plotinienne du mal par rapport aux
prises de position des philosophes et des auteurs chrétiens qui lui ont
succédé. L'édition critique du texte grec, base de la traduction, a fait
l'objet de corrections et d'améliorations inédites. Des notes critiques, des
bibliographies et des index facilitent aussi l'accès à ce traité très concis
et dense de Plotin. |
PLOTIN - UNE INTRODUCTION AUX ENNÉADES de PLOTIN |
Dominique O’MEARA |
Edition Du CERF |
1992 |
Vers les années 250
après J.C. Plotin écrit son œuvre majeure « Les Ennéades», le livre
Présente un choix de textes avec discussions. Un des plus grands philosophes
de l'antiquité, Plotin fait l'objet d'une discussion toujours croissante dans
le cadre de la recherche sur la philosophie antique, l'antiquité tardive et
l'importance de cette période pour la culture occidentale. Ce livre est
destiné à ceux qui désirent entreprendre une lecture de l'œuvre de Plotin,
les Ennéades. La vie de Plotin, la composition des Ennéades, et le contexte
intellectuel (écoles philosophiques et mouvements religieux) dans lequel
vécut Plotin sont présentés brièvement. Un choix de textes plotiniens est discuté
par rapport à plusieurs questions philosophiques fondamentales - l'âme et le
corps, la réalité sensible et intelligible, l'intellect, l'Un, le discours
sur l'ineffable, la production de la réalité, le mal, la beauté, l'éthique et
le mysticisme - dans le but de montrer comment la pensée de Plotin se
développa sur ces questions. L'importance historique de la philosophie de
Plotin est également traitée. Un guide bibliographique est fourni comme point
de départ d'une lecture plus approfondie et d'une recherche à la fois sur les
problèmes étudiés dans le livre et sur d'autres thèmes plotiniens. |
pourquoi
la grÈce ? |
Jacqueline de romilly |
Edition FALLOIS |
1987 |
Pourquoi les textes de la Grèce antique,
d’Homère à Platon, continuent-ils d’influencer toute la culture européenne ?
Quelle qualité unique cet héritage si divers recèle-t-il, qui justifie une
présence aussi vivace au cours des siècles? Grèce et
Démocratie : Contrairement à notre
démocratie représentative, le régime politique athénien est une démocratie
directe, c’est-à-dire que les citoyens peuvent participer directement aux
décisions d’ordre public. De même, les principales institutions politiques
assurent une participation équitable à la gouvernance de la cité, notamment
en octroyant une grande place au tirage au sort – et, par conséquent, à
l’intervention des dieux – lors de la nomination aux charges publiques. Chaque
année, la majorité des magistrats de la cité sont tirés au sort parmi les
citoyens. Seules les hautes magistratures militaires et financières sont
attribuées par élection. Principale figure de la démocratie athénienne,
Périclès a ainsi été réélu comme stratège militaire pendant une
quinzaine d’années consécutives (443-429 av. J.-C.), ce qui lui a permis
d’influencer grandement la vie politique d’Athènes à cette période. Une fois
nommés, les magistrats reçoivent un « misthos », c’est-à-dire une
indemnité financière pour compenser la perte d’une journée de travail et
ainsi assurer la possibilité à tous les citoyens, même les plus pauvres, de
participer à la vie publique. Les magistrats sont également responsables de
leurs actes et doivent en rendre compte au peuple : par exemple, une
défaite d’Athènes lors d’une bataille peut entraîner des conséquences graves
– pouvant aller jusqu’à la condamnation à mort – pour les magistrats
militaires si les citoyens jugent ces derniers responsables. Les magistrats publics ont pour mandat d’exécuter les
décisions prises par l’Ecclésia, l’assemblée populaire où l’ensemble des
citoyens est convoqué une quarantaine de fois par année, habituellement sur
la colline de la Pnyx. Les citoyens peuvent y prendre la parole et, surtout,
ils y votent, à main levée ou parfois par bulletins secrets, toutes les
décisions touchant la vie dans la cité, que ce soit la construction d’un
temple, l’augmentation des impôts ou la déclaration d’une guerre. L’assemblée
a aussi le pouvoir d’ostracisme, c’est-à-dire de voter pour bannir d’Athènes,
pendant 10 ans, un citoyen dont on craint que les ambitions personnelles
puissent mener à la tyrannie. Les travaux de l’Ecclésia sont organisés par la Boulè, un
conseil formé de 500 citoyens (50 par tribu) tirés au sort annuellement,
siégeant en alternance et recevant un misthos. En plus de préparer les
décrets soumis au vote de l’Ecclésia, la Boulè a aussi pour mandat de gérer
l’administration de la cité, d’encadrer les travaux de construction et
d’exercer un contrôle sur les détenteurs d’une magistrature publique,
notamment en les obligeant à rendre des comptes devant l’assemblée à leur
sortie de charge. Enfin, l’Héliée est un tribunal populaire formé de 6000
citoyens (600 par tribu) également tirés au sort annuellement. Pour chaque
cause entendue, on convoque quelques centaines d’entre eux pour écouter les
parties et voter secrètement un verdict. Pour les cas de meurtres ou les
questions religieuses, on confie le dossier à l’Aréopage, une institution
datant de la période oligarchique, mais dont la vocation change au cours du 5e
siècle av. J.-C. pour devenir un tribunal formé de 10 magistrats. À la fin du 5e siècle av. J.-C., Athènes entre
en guerre contre la cité de Sparte : c’est le début de la Guerre du Péloponnèse
qui dure plus de 25 ans (431-404 av. J.-C.). Cette période ébranle grandement
les institutions démocratiques. Malgré la pénible défaite d’Athènes, la cité
conserve un régime démocratique. Afin d’encourager la population durement
éprouvée par la guerre à participer à la vie publique, on instaure un nouveau
misthos attribué à tous ceux qui assistent aux séances de l’Ecclésia. Bon an, mal an, la démocratie athénienne perdure pendant
une bonne partie du 4e siècle av. J.-C. malgré la conquête
d’Athènes par le roi Philippe II de Macédoine. Ce n’est qu’en 322 av. J.-C.,
après la mort d’Alexandre le Grand, fils de Philippe II, que le pouvoir
macédonien impose à Athènes un régime politique oligarchique.
|
PYTHAGORE ET LES PYTHAGORICIENS |
Jean François MATTEI |
Edition PUF |
1993 |
||
Il
y a deux choses à distinguer dans le pythagorisme : une philosophie,
c'est-à-dire une explication de l'univers, et une doctrine morale. La
philosophie pythagoricienne se résume en cette formule : tout ce qui existe
est un nombre ; l'essence et le principe des choses est le nombre. Pour
comprendre le sens de cette formule, en apparence bizarre, il faut se
souvenir que les pythagoriciens étaient très versés dans l'étude des
mathématiques. C'est probablement pour ce motif qu'on a attribué à Pythagore
la table qui porte son nom. C'est lui aussi qui démontra le premier le
théorème du carré de l'hypoténuse, et sa joie fut si grande, après cette
découverte, qu'il offrit un sacrifice solennel à Jupiter. On comprend que des
mathématiciens si exercés aient été disposés à voir des nombres partout. On
raconte que Pythagore, se trouvant un jour dans une forge, remarqua que les marteaux,
en retombant sur les enclumes, rendaient des sons différents, et que ces sons
variaient selon la grosseur des marteaux. Quelle que soit la valeur de ce
récit, dont l'authenticité a été contestée, il est du moins propre à montrer
que des observations attentives et judicieuses avaient amené Pythagore à une
conception du monde au premier abord fort étrange. Il avait observé aussi que
les sons de la lyre sont proportionnels à la longueur des cordes, et, par
suite, qu'une rigoureuse loi mathématique règle la production des sons.
Généralisant cette idée, Pythagore conclut que tout, dans le monde physique,
obéit aux lois du nombre, ce qui est une vérité confirmée par la science
moderne. Il alla plus loin encore, et affirma qu'au fond toute chose est un nombre,
ce qui est une erreur, ou au moins une hypothèse fort improbable. Ses
disciples abusèrent de cette formule déjà excessive, et aboutirent à de
véritables extravagances, comme de dire que la justice est le nombre quatre,
ou que le mariage est le nombre cinq. Pythagore n'est pas responsable de ces
folies. Dégagée des applications illégitimes qu'on en a faites, son idée
fondamentale était juste : c'était une vue de génie. Tous
les pythagoriciens ne tombèrent pas d'ailleurs dans ces excès, et leur bonne
fortune voulut que quelques-uns, par une sorte de hasard sans doute ou de
divination, et sans pouvoir justifier leurs assertions par de solides
raisons, fussent conduits à des conceptions fort extraordinaires pour le
temps où ils vivaient. Ainsi ils déclarèrent qu'il devait y avoir des
antipodes, c'est-à-dire une partie de la terre située à l'opposite de
l'Europe, et l'on dit que lorsque Christophe Colomb entreprit son voyage, ce
fut sur la foi d'une tradition pythagoricienne. Ils avaient aussi deviné le mouvement
de la terre ; Copernic a déclaré expressément que lorsqu'il découvrit le vrai
système du monde et démontra que le soleil est immobile par rapport à la
terre, il s'inspira de l'idée déjà exprimée par les pythagoriciens: c'est une
hypothèse pythagoricienne dont il fit une vérité. Mais
c'est moins à ses théories philosophiques qu'à sa doctrine morale que
Pythagore doit sa célébrité. A vrai dire, entre sa philosophie et sa morale,
il est difficile d'apercevoir aucun lien ; les meilleurs historiens estiment
qu'elles sont tout à fait indépendantes l'une de l'autre. Comme l'a montré
l'historien allemand Schwegler, il est probable que Pythagore, qui
appartenait à la race dorienne, remarquable entre toutes les races grecques
par ses mœurs austères et ses vertus rigides (les Spartiates étaient
Doriens), avait réuni en un corps de doctrine, et formulé d'une manière plus
précise, les idées qu'il avait connues dès l'enfance, et qui étaient
familières à tous ses compatriotes. Pythagore
avait fondé un Institut, une sorte d'ordre, un monastère, où lui et ses
disciples, parmi lesquels se trouvaient, dit-on, quelques femmes, vivaient
soumis à des lois communes d'une grande sévérité. « Le recrutement des
membres de l'ordre, dit M. Chaignet, était fait avec un soin scrupuleux.
Pythagore, dit-on. étudiait sévèrement la vocation des jeunes gens qui se
présentaient à lui, avant de les admettre aux premières initiations de cette
vie nouvelle ; il cherchait à lire sur leur visage, à deviner dans leur
démarche, dans leurs attitudes, dans toutes les habitudes de leur personne,
les penchants de leur âme, le fond vrai de leur caractère, les aptitudes
propres de leur esprit. » Même après ces épreuves, quelques-uns seulement
étaient initiés à la doctrine du Maître. On dit aussi qu'entre tous les
membres de la confrérie, les biens étaient en commun, que tous devaient
s'astreindre au silence, s'abstenir de viande et de fèves : mais ces détails
ne sont pas certains ; le dernier surtout paraît controuvé. Ce qui est
incontestable, c'est que Pythagore s'était proposé un but moral et religieux.
« Il avait voulu, dit l'historien Ed. Zeller, fonder une école de piété, de
bonnes mœurs, de tempérance, de courage, d'ordre, d'obéissance à la loi, de
fidélité dans l'amitié. D'une
manière générale, il voulait faire fleurir dans son école toutes les vertus
qui formaient l'honnête homme selon les idées grecques, et particulièrement
selon les idées doriennes, vertus qui sont aussi recommandées de préférence
dans les sentences plus ou moins authentiques attribuées à Pythagore. » C'est
à ce caractère moral et religieux que se rattachent les théories
pythagoriciennes sur la transmigration des âmes, ou métempsycose. Les corps
sont comme des prisons dans lesquelles la divinité a enfermé les âmes pour
les punir. Séparée du corps, l'âme, quand elle a mérité une récompense par
ses vertus antérieures, mène dans un monde supérieur une vie incorporelle. Si
elle a été coupable, elle doit être châtiée dans le Tartare, ou bien même
condamnée à faire de nouvelles pérégrinations à travers des corps d'hommes ou
d'animaux |
PYTHAGORE ET L’INITIATION MAÇONNIQUE -
N°
37 - |
ANNA MONFORT |
EDITION MAISON
DE VIE |
2010 |
Pythagore est l’un des maîtres
spirituels vénérés par la Franc-Maçonnerie qui célèbre sa mémoire et ses
rituels. Mais en quoi consiste l’enseignement pythagoricien et quel est son
apport précis à l’initiation maçonnique ? Pour la première
fois, un ouvrage aborde ce thème en profondeur. Après avoir évoqué la vie de
Pythagore, l’auteur offre une nouvelle traduction intégrale des vers d’Or et
développe les notions initiatiques qui en découlent, comme la quête de la
Parole perdue, le serment, la fraternité, le chemin de la maîtrise… On comprendra mieux,
à la lecture de cet essai, l’importance de la pensée pythagoricienne dans la
tradition initiatique dont la Franc-Maçonnerie est l’héritière. Où il
est question de : La vie
de Pythagore, le texte des vers d’Or, la quête de la Parole perdue, la notion
de connaissance, le quaternaire, l’ignorance, la privation du bien, le
serment et le secret, la fidélité, le silence et la transmission, la
filiation spirituelle, l’amitié, la bonté, la haine et son absence, la
bienveillance, la discorde, la concorde, la justice, la juste mesure, le
temple et la justice, la conscience de la mort, la vertu, le respect du
corps, le rapport aux biens matériels, le détachement, Vigilance et
Persévérance, le chemin de la maîtrise, les nombres sacrés, la mémoire, les deux
éternités, l’âme et sa santé, purifications et libérations, l’immortalité,
l’éther, le livre des deux chemins, l’Orient éternel. |
PYTHAGORE - la vie extraordinaire de pythagore |
Albert SHOSMAS |
Edition
R. LAFFONT |
1979 |
On l’a appelé PTAH.GO.RA qui signifie
« qui connaît Dieu et le soleil » il fut fait prisonnier et blessé
à la jambe, le mythe l’appelle alors « Pythagore,
le dieu à la cuisse d’or » et rejoignit ainsi les grands initiés
boiteux. Au-delà de ce mythe, il nous laissa des disciplines mathématiques
hors du commun pour l’époque. Pythagore est né vers 580 avant
J.-C., à Samos, une île proche de la côte asiatique de la Grèce, au large
de l’actuelle Turquie, et qui appartenait à la région nommée Ionie. Deux traits de sa personne se
révèlent dès son jeune âge : sa grande beauté et la discipline qu’il s’imposait, tant physique (régime
alimentaire, entrainement physique…) que morale (développement des qualités
morales, contrôle de la colère…). Par des récits extérieurement
contradictoires, relatifs à sa naissance, à son aspect physique, à ses dons,
tous les biographes s’accordent à décrire une personnalité marquée dès son
plus jeune âge par le dieu grec le plus mystérieux et le plus complexe,
Apollon, signifiant par là une sorte de parenté spirituelle et symbolisant
l’action des forces « lumineuses » (Apollon était le dieu du
soleil) sur la nature chthonienne de l’être humain (Apollon a vaincu le
serpent Python, symbole des forces terrestres « rampantes »).
Pythagore semble par ailleurs avoir été assidu à l’étude et au culte religieux. Pressentant des désordres politiques dans sa patrie,
Pythagore rejoignit la partie continentale de l’Ionie, à Milet, où il rencontra le sage Thalès,
connu à notre époque pour ses travaux en géométrie. Thalès fut le
premier grec à être qualifié de sophos, sage (terme venant de sophia,
la sagesse), le second étant Pythagore lui-même. Pythagore fréquenta et reçut
l’enseignement d’autres maîtres, Phérécyde de Syros, qui fut le premier Grec
à enseigner le concept de l’immortalité de l’âme, et Anaximandre de Milet.
Anaximandre professait notamment sur ur les conseils de Thalès, qui avait
déjà fait ce voyage et en avait rapporté des trésors de connaissances, Pythagore partit pour l’Egypte, en
faisant d’abord escale en Syrie, à
Biblos et à Tyr (sur la côte de l’actuel Liban) et dans d’autres cités de cette région.
Il aimait, paraît-il, se retirer dans le temple de Zeus (la synagogue de
Yahvé, construit sur les lieux où officia le prophète Elie) sur le versant
occidental du mont Carmel,
face à la mer. C’est de là qu’il rejoignit le bateau qui devait l’emmener en
Egypte. La description par Jamblique de cette traversée fait état de la
grande impression que Pythagore fit sur les marins qui, écrit-il,
« usèrent de mots et d’actions bien plus séants que d’ordinaire entre
eux-mêmes et avec lui [Pythagore], jusqu’à ce que le navire arrive très
heureusement et dans un calme parfait sur la côte d’Egypte. » Selon Jamblique, Pythagore
passa 22 années en Egypte, puis fut fait prisonnier par les troupes du
roi de perse Cambyse (vers -525 – -522) et emmené à Babylone où il resta 12 ans. Il rentra à Samos à l’âge de 56
ans. Ce qui placerait sa naissance vers -569 – -566, mais il faut sans doute
considérer ces durées et âge (22, 12, 56) comme symboliques : le nombre 12
laisse entendre que c’est l’astronomie que Pythagore étudia à Babylone. Les
22 années en Egypte peuvent signifier qu’il y a effectué deux cycles
d’études, l’une d’eux vraisemblablement selon l’enseignement d’Hermès
Trismégiste. Les 56 ans peuvent être analysés par rapport aux 70 années
communément accordées pour la durée d’une vie humaine, voire son degré
d’avancement spirituel (8 sur une échelle de 10) à son retour à Samos. Les biographes insistent sur le fait que Pythagore chercha
et réussit à s’instruire auprès des prêtres d’Egypte, les hiérophantes
phéniciens et les mages babyloniens. Certains auteurs ajoutent que Pythagore
aurait également visité l’Inde et la Crète : l’Inde, parce que l’on pense que
c’est de l’Inde que Pythagore tira science des nombres, et la Gaule. Ce
voyage en Gaule n’est attesté par aucun texte ancien, et vient d’une mauvaise
citation de Diogène Laerce. Sur les liens entre druidisme et pythagorisme, évidents
pour les spécialistes de la religion celte, d’autres hypothèses ont été
avancées. Ses voyages ne s’arrêtèrent pas à son retour à Samos, car, de là,
il partir visiter tous les grands sanctuaires, les lieux oraculaires,
principalement consacrés à Apollon, et la Crète. Une jolie histoire relate la manière dont Pythagore aurait
commencé à enseigner. Peu après son retour à Samos, et ayant refusé
l’invitation du tyran Polycrate à y rejoindre sa cour, il se réfugia dans une
grotte. Là, il commença par payer un jeune garçon pour que celui-ci ait la
patience d’écouter les leçons qu’il lui donnait. Le prix de celles-ci est
passé à la postérité : 3 oboles la leçon. Devant l’enthousiasme de l’élève
(qui se serait appelé aussi Pythagore), le maître joua d’un subterfuge pour
tester son attachement à l’enseignement : il déclara manquer de moyen et
devoir arrêter les leçons. L’élève, alors, proposa de payer les leçons à son
tour. Avec sa mère et son jeune élève, il s’établit dans la colonie grecque
de Crotone, située dans le sud de l’Italie, et y créa une école mystique qui
aurait eu 218 élèves. Ce nombre doit être, bien entendu, considéré
symboliquement, et une analyse pythagoricienne pourrait en révéler la
signification. Il mourra dans l’incendie de son école, incendie qui aurait
été fomenté par l’un des postulants recalés de l’école de Pythagore, Cylon. C’est en tout cas cette fin tragique qui permit à
l’enseignement de se disperser à travers le monde grec, de l’Italie à l’Asie.
On ressent l’influence de Pythagore dans de nombreux passages des Dialogues
de Platon. En opposition à l’orthodoxie religieuse de la Grèce antique,
Pythagore a enseigné l’existence d’un dieu unique et créateur de l’univers,
ce qui justifiait déjà amplement le secret dont il entourait son enseignement
: le déni des divinités adorées en Grèce était passible de la peine de mort.
Certes, nous ne saurons jamais quelle part de l’enseignement de Pythagore
aura survécu, mais, plus que des "faits", c’est une vision
lumineuse des nombres, des figures géométriques, des sons et des étoiles, qui
nous disent la beauté de l’univers et la grandeur de son créateur, que
Pythagore nous a laissée. Il n’y a pas de mystère qui tienne : nous avons
tous la possibilité de prendre et de transmettre son héritage spirituel. Les nombres et les formes, qui n’étaient jusque-là
considérés que comme des instruments destinés à la comptabilité et la
construction, devinrent des symboles mystiques, les bases de la compréhension
de l’univers visible et invisible. La musique et l’astronomie jouèrent
également un rôle majeur dans l’enseignement pythagoricien, et il semblerait
que l’on doive à Pythagore la première « justification » théorique
de notre gamme et aussi celles de toutes les traditions musicales. Les lois
de l’harmonie musicale restent encore aujourd’hui basées sur ce que l’on
tiendrait de lui : une échelle de 7 notes, séparées par 5 tons et 2
demi-tons. |
pythagore – Un Dieu parmi
les hommes |
Alexandre hasnaoui |
Edition LES BELLES LETTRES |
2002 |
Cet ouvrage contient peu de
théories des nombres, par contre Pythagore et ses disciples sont à l’honneur,
avec leur mode de vie, leur initiation avec toutes ses étapes. Leurs règles
et leurs pratiques auxquelles se soumettaient ces hommes a la piété rare et
au savoir divin. De mathématiques, il est ici peu question, de théories des
nombres, un peu, mais c'est surtout de Pythagore lui-même, de ses disciples
et du mode de vie de la secte qu'il s'agit. On apprendra toutes les
merveilles qu'il a accomplies, on suivra toutes les étapes de l'initiation
mystérique de la secte et on trouvera les seuls fragments véritables de son
enseignement (les fameux «symboles») qui nous soient parvenus. Aux travers de
textes qui datent du IIIe siècle après J.-C. et recueillent une
longue tradition bio-doxographique qui remonte probablement aux Mémoires
pythagoriques eux-mêmes (les «aide-mémoire», ces écrits secrets, rédigés en
langage symbolique, que les survivants de la secte composèrent pour ne pas
laisser disparaître l'enseignement du Maître, et qui finirent, avec le temps,
par être divulgués), on trouvera plusieurs listes des akousmata, ainsi que
des interprétations de ceux-ci. On y apprendra quelles étaient les pratiques et règles
(végétarisme, respect des êtres animés, interdiction des sacrifices
sanglants) auxquelles se soumettaient ces hommes à la piété rare et au savoir
divin. Car, c'est le dieu pythien qui parlait par la bouche de Pythagore,
dont le nom pouvait aussi provenir du fait qu'« il annonçait la vérité non moins
que le Pythien ». Il faut donc s'efforcer de garder vivante la tradition que
nous révèlent ces textes que leur rareté rend d'autant plus précieux aux
chercheurs de sagesse et de vérité. Plusieurs des traductions présentées ici
sont inédites |
19 Q
99
rÉponses sur la grÈce antique |
Georges gensane |
Edition
CDDP |
1994 |
La vie à la ville et à la
campagne, la vie des femmes, des enfants et des jeunes gens, la place des citoyens,
des esclaves, des métèques dans la cité, le mariage et la famille,
l’éducation, les exercices du corps, les occupations, travaux et métiers, les
plaisirs de la table, les soins du corps, les spectacles et les jeux, la vie
religieuse, politique et économique, sociale et intellectuelle, artistique et
technique, les mythes et les croyances, tels sont les multiples aspects que
ce jeu de 99 questions et réponses se propose d’aborder à propos de la
civilisation la plus brillante que le monde ait jamais connue. |
99
rÉponses sur l’Égypte antique |
Régine salvat |
Edition CDDP |
1994 |
L’Égypte antique est, pour le
voyageur, source continue d’émerveillement et, pour celui qui la découvre à travers
images, légendes, textes littéraires et historiques, génératrice de rêves.
|
19 S
SANCTUAIRES D’ORIENT
–Egypte
- Grèce – Palestine |
Edouard SCHURE |
Edition PERRIN |
1953 |
||
L’inscription contient le récit de vingt guérisons ou
plutôt de vingt miracles, car suivant la juste remarque de l’éditeur, il
n’est nulle part question de remèdes pharmaceutiques, mais seulement de
visions et de songes. » En feignant d’hésiter entre les termes
« miracle » et « guérison » pour qualifier les faits
consignés sur les stèles découvertes à Épidaure, on donnait le signal du
tournant que l’étude de l’activité des sanctuaires asclépieiens pouvait
prendre : le champ de l’histoire de la médecine semblait devoir être
abandonné, ce qui supposait l’ouverture vers d’autres champs disciplinaires
dans lequel l’histoire des religions semblait devoir s’imposer. C’est ce
tournant qu’il convient d’interroger en suivant le fil des principales
parutions sur la question de la guérison dans les sanctuaires du monde grec
qui a servi de référence sur
l’histoire du culte d’Asklépios dans le monde grec. Faire entrer l’activité des sanctuaires guérisseurs dans
le champ de l’histoire de la médecine était d’abord une manière d’éloigner le
« fantôme du diable » qui planait Dans cette dissertation publiée
en 1659, H. Meibom, en effet, ne voyait dans les guérisons que l’effet
de l’action du diable, habitant selon lui les « démons païens », et
il rejetait toute intervention d’une forme de médecine rationnelle ; il
établissait alors une continuité entre les dieux « païens » et les
saints catholiques dont l’action, écrivait-il, ne faisait que prolonger la
supercherie des démons païens. C’est dans la deuxième moitié du xviiie siècle, alors que se constituait le
champ disciplinaire des sciences naturelles, que l’on a vu s’affirmer la
conviction que les hommes seuls intervenaient dans le traitement des
maladies. L’approche de la question des guérisons dans les sanctuaires de
l’Antiquité grecque prenait alors une nouvelle orientation : il
s’agissait désormais de trouver une cause aux guérisons en se fondant sur
l’observation de la procédure suivie au cours du rite de l’incubation. Dans
ce contexte, les théories de Franz Messmer sur le magnétisme animal et sur
ses liens avec le somnambulisme allaient exercer une influence déterminante. |
SCHWALLER - A.O.R. R.A.SCHWALLER DE LUBICZ. SA VIE SON OEUVRE |
ISHA SCHWALLER. DE LUBICZ |
Edition La Colombe |
1963 |
A.O.R. est le nom
mystique de ce maître spirituel qui recherchait en permanence la lumière et
sût Après avoir
reçu une formation de chimiste à l’école supérieure de Paris, il y obtient
ainsi son brevet d'ingénieur chimiste (comme indiqué sur le renouvellement de
son passeport français en 1919) et peut enseigner cette matière scientifique.
Entre 1907 et 1910, René Schwaller, qui a déménagé à la Villa Hiéra de Saint
Rémy de Provence, près de Paris, participe aux cours du peintre Matisse,
avant de s'attacher dès 1913 au mouvement théosophique français, dont Annie
Besant parrainera les débuts, dans les nouveaux locaux aménagés dès 1912 au
Square Rapp. René Schwaller sera l'un des plus fidèles rédacteurs du journal Le
Théosophe (1909-1917) où il s'occupera de la rubrique des sciences
expérimentales, journal dirigé alors par Liévin Revel, puis par son fils Gaston
(1880-1939). En compagnie de Carlos Larronde (1888-1940) et de René Bruyès
(1886-1969) entre autres, il orchestrera aussi le mouvement des Veilleurs,
qui sauveront de la destruction en 1919 la Maison Balzac de Passy, dans le VIe
arrondissement de Paris ; maison devenue aujourd'hui le Musée Balzac de
la rue Raynouard. L'organe de presse du mouvement des Veilleurs sera le
journal L'Affranchi (1917-1919). Ce dernier prendra la défense des
artistes et des écrivains, juste après la Grande Guerre, sous la bannière de
La Corporation des Artistes réunis en Congrès le 16 octobre 1920. René
Schwaller qui prendra bientôt le nomen mysticum d'Aor plaidera pour
une ascèse spirituelle en matière d'artisanat, « geste » qui se
traduira par l'anonymat d'une retraite dans un phalanstère en Haute-Engadine
(Suisse), entre 1922 et 1928. Ce centre de recherches qui rappellerait selon
René Guénon (Le Théosophisme, Éditions Véga, 1930) le Goethéanum de
Rudolf Steiner à Dornach, sera surnommé « Station scientifique de
Suhalia » et financé par le mécène et théosophe de Caen, Louis Allain
guillaume (1878-1946). Suhalia, à plus de deux mille mètres d'altitude, sur
la colline de Suvretta, près de Saint-Moritz, développera de multiples
disciplines (astronomie, tissage, production de vitraux, pharmacopée
homéopathique, théâtre idéaliste, jeux de rôles, tarot égyptien, etc.), mais
aussi des projets d'ingénierie avec plusieurs inventions dans le domaine
automobile (dont un nouveau moteur polycarburant, Magic, licence M), et
d'aéronavale (avec un nouveau modèle d'hélice, brevet allemand n.13632). Sortira de
cette expérience personnelle très éclectique, à la fois pratique et théorique
du maître à penser, une quête du geste essentiel et des lois fondamentales
qui gouvernent les forces naturelles, mais aussi une vision initiatique et
utopique du surhomme dans un sens nietzschéen. Ces premiers ferments ainsi
formulés d'une possible transmutation spirituelle de l'individu et la foi en
cette voie de la perfectibilité humaine (par le biais de ce que le maître
« Aor » nommait « le sens de l'excès »), seront
explicités dans trois ouvrages controversés : L'Appel du Feu
(1925) ; Adam L'Homme Rouge (1927) et La Doctrine
(1928) ; l'avant dernier ouvrage ayant influencé la quête d'André Breton
(1896-1966) concernant la thématique du couple, de l'amour et d'une fusion
alchimique possible entre l'homme et la femme, thématique principale de l'Ars
Regia. S'installant par la suite
à Grasse, dans les Alpes de Haute Provence dès 1932, René Schwaller reviendra
à une recherche moins extérieure. Il naviguera en Méditerranée jusqu'en 1937,
sur deux yachts ( Peau Brune et L'Aésios II), aux sources de la pensée
hermétique des Anciens, de l'Algérie à la Grèce, en passant par une longue
halte à Majorque dans le monastère où vécu l'auteur de l'Ars Brevis,
Raymond Lulle (1232-1315). Il obtient bientôt pour lui et sa famille un visa
pour l’Égypte du roi Farouk, juste avant la seconde guerre mondiale. En
villégiature au Winter Palace de Louxor, en Haute Egypte, René Schwaller y
reste jusqu'en 1951. Grâce au Groupe de Louxor (1943-1951) qu'il anime alors
par des conférences, avec les contributions respectives de ses
collaborateurs, parmi eux, d'anciens égyptologues de l’institut français
d’archéologie orientale, tels qu'’Alexandre Varille, (1909-1951) ou Clément Robichon
(1904-2002), il apporte de nouvelles notions fondamentales ayant trait aux
arcanes des maîtres d’œuvre de l'Égypte antique où Pythagore vint puiser une
partie de son savoir mathématique. Il s'agira pour René Schwaller et son
équipe de produire une série d'invariants cabalistiques issus des temples
égyptiens dans le domaine sulfureux de l'égyptologie symboliste et
cabalistique (« transparence » des colonnes aux hiéroglyphiques
incurvés; réemplois symboliques des tessons; pavements illustrés de certains
temples, sous la forme de mosaïques etc.) ; toutes ces découvertes étant
encore sujettes à caution parmi les égyptologues contemporains. La prise de
position par Jean Cocteau dans son Journal d'une tournée théâtrale,
Maalesh (Gallimard, 1949) en faveur de l'égyptologie symboliste, contre
l'égyptologie classique, couronnera d'une brève actualité, plus littéraire
que scientifique, les efforts du Groupe de Louxor pour faire passer leurs
idées dans le grand public. Installé définitivement au Mas de Cougagno, près de Grasse, dès
1952 et jusqu'à sa mort, René Schwaller y tentera de parfaire, entouré de sa
femme, de son gendre (Jean Lamy) et de sa belle-fille (Lucie Lamy), sa quête
spirituelle. Il participera dans les années 1950 aux premiers congrès de
l'Association pour l’Étude Scientifique du Symbolisme, fondée à Genève par le
docteur Moïse Engelson. René Schwaller ayant à nouveau rassemblé autour de
lui, depuis son retour en France, quelques disciples, dont Pierre Mariel
(1900 -1980) ; Mounir Hafez (1911 -1998) ; Arpag Mekitharian
(1911-2004) ou encore l'ancien gardien de la Vallée des Rois, Alexandre
Stoppelaere, il crée le Groupe Ta-Meri (1954 -1956). La
culture profondément philosophique de René Schwaller restera marquée par la
pensée des alchimistes allemands du 15e et 16e. Il ne
faut pas négliger aussi sa contribution dans l'entretien du mythe de l'Adepte
Fulcanelli par le biais de ses relations aujourd'hui avérées avec Julien
Champagne (1877-1932) en matière d'alchimie. René Schwaller relèvera
constamment dans ses écrits et ses conférences, l'influence d'une autre
mentalité (celle des Anciens) qu'il faudrait pouvoir réveiller à l'orée du 21e
siècle; mentalité plus intuitive, plus synthétique et moins discursive. C'est
ce qu'il nommera toute sa vie « l'intelligence du cœur » — nouvelle
forme d'intelligence entée essentiellement sur le courant de pensée
traditionnelle, celui du pythagorisme primitif, cher au mouvement originel de
la franc-maçonnerie. La
doctrine hermétique schwallérienne (influencée également par Paracelse) sera
celle dite « de l'anthropocosme » ayant pour base éducative la
symbolique et ses « signatures naturelles ». Il s'agira pour René
Schwaller de Lubicz d'un retour à une pensée initiatique mise sous le
boisseau tout au long des siècles par une lignée d'Adeptes proches du
mouvement initiatique des Templiers, pourchassés par l'épiscopat romain.
L'œuvre maîtresse de René Schwaller de Lubicz demeurera Le Temple de
l'Homme (3 vol.) où l'auteur aura su révéler l'amplitude de sa doctrine
anthropocosmique sur un plan philosophique, mais aussi par de savantes
démonstrations mathématiques liées au nombre d'Or, avec la thèse d'une Égypte
antique s'enracinant dans un mysticisme théocratique basé sur une géométrie
sacrée. |
SCHWALLER -
A.O.R. L’APPEL
DU FEU |
R.A.
SCHWALLER DE LUBICZ |
Edition AQUARIUS |
2000 |
A.O.R. – Nom de lumière de Schwaller de Lubicz –
nous parle de la science secrète inscrite mystérieusement Mondialement connu pour ses
travaux sur l’Egypte ancienne, ingénieur chimiste de formation, il n’apparut
tout d’abord que sous l’aspect du chercheur, passionné par les découvertes en
Egypte du siècle précédent. Bientôt, au cours de la
parution de ses œuvres, l’opinion perçu le véritable moteur de sa recherche :
la connaissance du Monde des Causes et en conséquence le processus de
transfiguration de l’homme et les avancées de la société ainsi créée. Reconnu
plus tard philosophe et de plus alchimiste, il adopte le nom mystique de « AOR » (l’appel du feu),
aspect spirituel de lui-même reflétant son « état d’être ». A travers le cours de son
existence et de ses œuvres, nous allons assister à la construction de sa
pensée toujours très personnelle. Evitant dogmes et Institutions, il ne veut
s’adresser qu’à des individus, chercheurs comme lui, en quête de l’Essentiel.
Actuellement, une des rares « lumières
d’Occident », il a su donner à notre civilisation moderne
occidentale une nouvelle conception de l’univers dans laquelle l’homme trouve
sa place, ses valeurs, son devoir. Peu de renseignements sur sa
vie : ni autobiographie, ni journal personnel, peu de témoignages, si ce ne
sont les travaux de sa femme, les informations confiées par sa fille, qui ont
cependant permis de retrouver les différentes étapes de son parcours. René Schwaller (1887/1961),
est le fils d’un chimiste suisse et d’une mère française. Il vécut à
Strasbourg, ébaucha à 7 ans une théorie sur l’existence de Dieu, s’interrogea
sur l’origine de la matière à 14 ans. A 17 ans, après la défaite de 1870,
(l’Alsace étant devenue province allemande), il rejoint Paris, marchant jour
et nuit, sans papiers et sans argent et apprend la vie de bohême ;
l’indépendance. C’est alors qu’il ressent le souci de mettre en conformité
ses idées et sa conduite avec, à la fois, volonté et sérénité dans sa détermination.
Les milieux littéraires, artistiques, les cercles philosophiques, les cafés
où l’on rencontre Matisse, Debussy, Bergson…l’attirent. Les poètes
symbolistes l’amènent à reconnaître la valeur de « l’émotion première »,
repoussant ainsi au second plan la recherche rationnelle. Dès 23 ans, les
expériences alchimiques n’ont aucun secret pour lui, ayant adhéré à la
société théosophique. Tout en gardant une reconnaissance infinie à ce
mouvement, René Schwaller n’adhère pas entièrement à leur « doctrine secrète » et
décide de parcourir son propre chemin. Ses fréquentations l’ont amené à contester la valeur morale de la science, source de profit, devenue inhumaine, annonçant la destruction future de l’homme. En correspondance, il pense que la gratuité de l’acte, le désintéressement, la noblesse de l’idée, la conformité de la parole et de l’action, tracent son nouveau chemin spirituel vers l’Universel et vont conduire le monde vers une mutation. La publication de son livre « l’étude des nombres », réunit autour de lui les « Veilleurs ». Ces chercheurs enthousiastes désirent « vivre pour se dépasser » et proclament la noblesse du travail. Parmi les 12 veilleurs, un noble de la chevalerie Lithuanienne, Milosz de Lubicz, institue « la noblesse des actes et des œuvres » à la place de la « noblesse héréditaire ». Une cérémonie, précédée par une journée de jeûne et de veille, permet à Schwaller d’ajouter un second nom spirituel à celui qu’il avait déjà adopté : AOR
Après quelques années passées au
Plan de Grasse, le couple traverse la Méditerranée sur un voilier, afin de
poser le pied sur cette terre d’Egypte, racine secrète, à l’origine de tout
humanisme dans le monde (car, en effet, n’a-t-on pas prouvé que le
christianisme et les textes de la Kabbale s’en inspirèrent du fait que
l’alphabet hébreu était issu de l’écriture hiéroglyphique ?) Premier thème, Loi dite de
Genèse : présente, au cœur de toute l’œuvre de Schwaller de Lubicz. L’étude sur les nombres
l’amena, dit-il, à « dégager
la vérité du chaos ». En partant des phénomènes cosmiques, il
trouve la loi fondamentale de l’Univers, celle qui fixa les proportions
suivant le nombre d’OR, qui indiqua, d’après lui, la place de chacune des
pierres d’un monument Egyptien, et qui dévoila la date des constructions.
Schwaller s’aperçoit que cette loi avait une portée universelle, s’adressant
à toute chose, dans tous les domaines. Il prend alors en compte l’origine où
tout concourt, l’existence d’un centre primordial, le « UN ». Cette vision du
monde qu’il considère comme un Tout Unique, n’existant que par son Ensemble,
ce nouveau regard, amène AOR à aborder l’étude de l’homme et auparavant
l’étude de toute vie (mot pris dans son sens philosophique). Vie des animaux,
des plantes, des minéraux, certes, mais vie en tant que « phénomène vital ». Il nous dit : la vie, toute
vie, est en création constante et la cause de ce phénomène semble résider
dans la scission de l’ «
unité ». Il s’agit de la scission de la matière mais aussi celle
de l’esprit créée par le Fiat Lux, la lumière. Cette création en continuité
n’a plus de durée car toujours renouvelée et on peut alors comprendre
l’expression : « le temps
n’existe plus ». On pensait qu’il y avait un commencement, une
fin, mais il s’agit d’un commencement et d’une fin à chaque instant et, ceci,
dans l’éternité. Cette création hors du temps,
Schwaller l’appelle : loi de Genèse. Elle permet de penser que l’homme se
crée et se transforme indéfiniment et sa vie est un éternel présent. Cette
loi ne semble pas expliquer cependant l’existence du « UN », du premier homme, de
la première vie sur terre, sauf s’il possède en lui toute la Connaissance !
Et l’auteur parle alors d’un homme « Dieu
du Temps de la Genèse ». Quel est son langage ? C’est celui
inscrit sur les pyramides, les tombeaux, ce langage mystérieux : hiéroglyphes
constitués de dessins animaliers, de signes géométriques déchiffrables
seulement par les Maîtres, les Initiés de l’époque antique dont la
connaissance dépassait les « mesures
cosmiques ». Qu’est devenu cet homme
maintenant, dans ce que l’on dit être une période historique ? Dans ce monde
moderne, on ne peut plus entendre la véritable harmonie universelle. Tels les
habitants de la Tour de Babel, nous n’entendons plus le langage sacré, nous
n’entendons même plus nos propres langages devenus disparates et étrangers
d’un être à l’autre. Schwaller s’exprime : « la fleur des champs a son
langage, tout comme l’oiseau dans la forêt, mais ces langages ne répondent
plus au désir immense de la vie car il faudrait que le soleil leur rende la
lumière universelle ». L’homme d’aujourd’hui s’est laissé
envahir. Il a, dans sa chute, subi le phénomène de scission dont nous avons
parlé, et s’est constitué d’une partie matière et d’une partie subtile. Les
Egyptiens avaient compris l’existence de cette dualité humaine et la nommait
BA et KA ; le BA : le subtil et le KA : la matière. L’homme moderne n’accepte pas
cette chute, le regret profond qui l’habite explique ses efforts pour
retrouver son ancienne condition. Ainsi, le BA modifie le KA avec des
alternatives de conquêtes et d’échecs : c’est la véritable Roue de la
Destinée chère aux Indous et aux Egyptiens, idée à laquelle s’associe AOR
dans son œuvre ultime « l’appel
du Feu ». Mais l’homme peut-il devenir un Temple ? Un Etre
totalement spirituel, planétaire et conscient, Etre auquel nous tendons sans
toutefois penser que nos efforts seront couronnés de lauriers ! Une double interrogation
habita l’auteur durant toute son existence. Quel fut l’homme de la création ?
Nous venons d’en dresser le portrait. Comment construire la société de demain
? Ce deuxième thème de son œuvre nous donne, sinon la réponse, du moins une
orientation. Deuxième thème :
l’intelligence du cœur C’est une expression empruntée
aux anciens d’Egypte. Il s’agit de l’éveil du Principe Originel qui sommeille
en nous. La Connaissance, que nous avons détenue dans les temps primordiaux,
reste à l’état latent, elle a imprégnée notre mémoire primitive et nous en
gardons encore le reflet, (telle la lune, reflet des rayons solaires). Or,
les secrets de la science cachée ne peuvent être pénétrés que par un moyen de
même nature. La connaissance du Sacré relevant essentiellement du domaine de
l’âme, ne peut donc être redécouverte par l’intelligence cérébrale, sous
peine de trahir la vérité, mais par une intelligence supérieure. L’initié qui parcourait son
chemin de conscience avec la raison de l’esprit saura, au moment des étapes
où l’âme s’illumine, laisser libre cours à sa propre lumière du cœur. Ainsi,
Schwaller de Lubicz distingue l’intelligence cérébrale dont nous parlons
communément et une intelligence intuitive qui se confond dans tout ce qui vit
dans l’univers qui y participe, entraîne l’adhésion mentale touchée par la
lumière. C’est un état intermédiaire
qui se confond avec les êtres et les choses pour les connaître dans leur
réalité, leur intimité. AOR nous dit dans son livre « L’Appel du Feu » : « Ecoutes ! et pour entendre, deviens
Oreille…quand tu seras oreille je te dirai l’histoire des choses
créées…Regardes ! et pour voir, deviens œil et pensée…et tu connaitras
l’origine des choses créées ». Pour l’auteur, l’ésotérisme n’est
pas un sens caché dans un livre mais un état de « confondement » entre l’état vital du lecteur
et l’état vital du lecteur. Ces deux ressentis différents pourront faire
entendre des sons différents. Ainsi naîtra une résonance nouvelle. L’homme
possède en lui le « Don
» d’évoquer toutes ses harmoniques, de libérer de multiples réactions
émotives afin d’atteindre son confondement avec le « Tout ». Il accomplit
ainsi une deuxième naissance, son deuxième passage dans la caverne et accède
à la raison universelle, hors de l’intelligence. Cette raison universelle est
attirée par un point central où tout aboutit : l’Eternité. C’est là que se
trouve la noblesse du cœur, de l’acte gratuit, là où se tiennent les notions
de : Beauté, Foi, Sacrifice, Pardon…et cette intelligence du cœur nous permet
d’être la chose en la chose, de croître avec la plante, de voler avec
l’oiseau. Troisième
thème essentiel : le symbolisme, l’Alchimie du cœur Je cite : « il ne t’est pas permis de garder pour
toi ce que tu apprendras, tu devras le transmettre, le dire et l’écrire, non
pour te faire plaisir, mais pour l’Eternel ». il fallait donc que
l’intelligence du cœur ait son propre langage ! Comment communiquer la pensée
abstraite, l’indicible, si ce n’est par le symbolisme, langue de la
métaphysique par excellence reliée à un archétype qui exprime un moment
vital. Schwaller nous a laissé un ouvrage monumental « le Temple de l’homme »
dans lequel il dévoile la signification des symboles du Temple de Louxor : « le Temple couvert ». Devenu le terreau de la
Tradition ésotérique occidentale, le symbolisme égyptien nous parle encore
aujourd’hui de ses mystères. L’auteur consacra 12 ans de sa vie, 12 ans de
fouilles parmi les sables du désert, 12 ans de méditation pour trouver la
signification des signes sculptés sur la pierre ou tracés sur les papyrus.
Avec lui nous découvrons que l’homme n’est pas dans la nature mais que c’est
la nature qui participe de lui. Bases vivantes de pierres, les grandes
pyramides de Guizèh reposaient leurs pieds sur terre, pierres sculptées,
langage caché, pierres gravées, pierre de notre Secrétaire du Temple au 4ème
degré ! Ces signes gravés ou tracés sur les papyrus sont restés longtemps
incompris et ce sont les travaux d’AOR, menés sans relâche, qui dévoilent
leur signification profonde. Cette écriture symbolique, écriture sacrée
hiéroglyphique, accessible aux initiés, permet à l’homme de connaître sa
nature, elle l’emmène dans la caverne, dans les cryptes des temples, des
tombeaux où tout est écrit sur les murs, les plafonds. Ainsi, Schwaller nous montre
la configuration du temple de Karnak représentant le dessin du squelette de
l’homme debout et renfermant les principaux organes du corps humain. Les
principaux âges de l’humanité peuvent être retrouvés également dans
l’ordonnancement des bâtiments édifiés par les pharaons successifs. La tête
humaine privée de la calotte crânienne représente l’homme Adamique. AOR nous
en donne l’explication grâce à son sens aigu du symbole. C’est aussi par l’école de la
nature que les portes de la connaissance vont s’ouvrir dans un récit que nous
devons à Isha : « Herbac
Pois-Chiche ». Cette œuvre proche du roman est entièrement
inspirée de la philosophie de Schwaller, son époux. Nous assistons à l’éveil
de conscience de l’enfant, sa montée vers le Temple, sa découverte des
symboles, des Neters. Il va apprendre à lire l’image, le langage abstrait des
hiéroglyphes, à distinguer la sculpture en creux (entrée dans la matière) du
relief qui en est la sortie, il va savoir que la main gauche donne, la droite
reçoit, que le pied en avant indique l’action que l’on va accomplir et non la
marche. Les travaux de Schwaller qui s’appuient sur ses relevés d’une minutie
jamais atteinte, lui ont permis de vivre entièrement le symbolisme de
l’Egypte et l’auteur a rempli le contrat qu’il s’était imposé : partager ses
connaissances, donner aux initiés les conclusions de tous ses travaux afin de
leur communiquer son admiration pour la symbolique. Ce travail n’est qu’un faible
aperçu, un coin de ciel levé sur la vie et l’œuvre d’un contemporain qui a pénétré
au cœur des croyances égyptiennes, qui les a dépassées par le fait qu’il
étudie à la fois l’homme de la Genèse et l’homme moderne. Touchant du doigt
sa propre essence, il a disparu, heureux et confiant dans l’avenir de
l’humanité. AOR a su construire avec cohérence une philosophie généreuse
donnant prépondérance à la vie du cœur. Il allie rigueur de la pensée avec
ouverture de l’intuition. Ce fabuleux chercheur de lumière semble pouvoir
rejoindre l’ensemble des Grands Initiés, soucieux du devenir de l’homme,
conscient de son devoir de transmission et, en cela, il me semble proche de
la recherche et de l’idéal maçonnique |
|||
SCHWALLER
DE LUBICZ - la vie & l’œuvre de renÉ schwaller
de lubicz |
érik sablé |
Edition DERVY |
2003 |
||
Dans une deuxième partie, l’auteur
donne une synthèse de la pensée de René Schwaller de Lubicz à travers les
trois thèmes principaux autour desquels s’articule sa doctrine : l’intelligence
du cœur, le symbolisme et la loi de genèse.
|
SCHWALLER
DE LUBICZ - le temple dE l’homme - 2 TOMES -
|
R.A. schWaller de lubicz |
Edition DERVY |
1993 |
Cet ouvrage, écrit après une
dizaine d’années de recherches au temple de Louxor, présente un cas
indiscutable de la directive symbolique appliquée à l’architecture d’un des plus
célèbres sanctuaires de l’Égypte pharaonique. Basé sur des relevés d’une
minutie jamais atteinte auparavant dans la pratique archéologique, le livre
de R.A. Schwaller de Lubicz analyse les agrandissements successifs du temple
de Louxor, en les mettant en rapport avec les différents âges de l’homme. Œuvre maîtresse et monumentale de l’auteur. 2
Tomes de 750 pages chacun abondamment illustré. L'auteur
souligne l'influence du sacré dans l'architecture égyptienne et pense avoir
redécouvert un système de pensée mis en oeuvre tout au long des siècles par
un clergé puissant. Son oeuvre maîtresse est Le Temple de l'Homme où il
développe en détail, par des calculs complexes, l'idée d'une Egypte antique
s'enracinant dans un mysticisme basé sur les nombres et la géométrie. Cet
ouvrage, écrit après dix ans de recherches au Temple de Luxor, présente un
cas indiscutable de la directive symbolique appliquée à l'architecture d'un
des plus célèbres sanctuaires de l'Egypte pharaonique. Basé sur des relevés
d'une grande minutie jamais atteinte auparavant dans la pratique
archéologique, le livre de Schwaller de Lubicz analyse les agrandissements
successifs du Temple de Luxor en les mettant en rapport avec les différents
âges de l'homme. Le
temple entier apparaît alors comme l'image de l'homme Microcosme,
c'est-à-dire comme la projection morphologique des principes cosmiques situés
fonctionnellement dans les différents lieux du ciel. La lecture de ce livre
s'impose à tous ceux qui s'intéressent aux connaissances géodésiques,
astronomiques et physiologiques de l'Antiquité.
René Schwaller qui prendra bientôt le nomen mysticum d’Aor plaidera pour une
ascèse spirituelle en matière d’artisanat, « geste » qui se traduira par
l’anonymat d’une retraite dans un phalanstère en Haute-Engadine (Suisse),
entre 1922 et 1928. Ce centre de recherches qui rappellerait selon René
Guénon le Goethéanum de Rudolf Steiner à Dornach, sera surnommé « Station
scientifique de Suhalia » et financé par le mécène et théosophe de Caen,
Louis Allainguillaume (1878-1946). Suhalia, à plus de deux mille mètres
d’altitude, sur la colline de Suvretta, près de Saint-Moritz, développera de
multiples disciplines (astronomie, tissage, production de vitraux,
pharmacopée homéopathique, théâtre idéaliste, jeux de rôles, tarot égyptien,
etc.), mais aussi des projets d’ingénierie avec plusieurs inventions dans le
domaine automobile (dont un nouveau moteur polycarburant, Magic, licence M),
et d’aéronavale (avec un nouveau modèle d’hélice, brevet allemand n.13632). Sortira de cette expérience
personnelle très éclectique, à la fois pratique et théorique du maître à
penser, une quête du geste essentiel et des lois fondamentales qui gouvernent
les forces naturelles, mais aussi une vision initiatique et utopique du
surhomme dans un sens nietzschéen. Ces premiers ferments ainsi formulés d’une
possible transmutation spirituelle de l’individu et la foi en cette voie de
la perfectibilité humaine (par le biais de ce que le maître « Aor » nommait «
le sens de l’excès »), seront explicités dans trois ouvrages controversés :
L’Appel du Feu (1925) ; Adam L’Homme Rouge (1927) et La Doctrine (1928) ;
l’avant dernier ouvrage ayant influencé la quête d’André Breton (1896-1966)
concernant la thématique du couple, de l’amour et d’une fusion alchimique
possible entre l’homme et la femme, thématique principale de l’Ars Regia. S’installant par la suite à
Grasse, dans les Alpes de Haute Provence dès 1932, René Schwaller reviendra à
une recherche moins extérieure. Il naviguera en Méditerranée jusqu’en 1937,
sur deux yachts (Peau Brune et L’Aésios II), aux sources de la pensée
hermétique des Anciens, de l’Algérie à la Grèce, en passant par une longue
halte à Majorque dans le monastère où vécu l’auteur de l’Ars Brevis, Raymond
Lulle (1232-1315). Il obtient bientôt pour lui et sa famille un visa pour
l’Égypte du roi Farouk, juste avant la seconde guerre mondiale. En
villégiature au Winter Palace de Louxor, en Haute-Égypte, René Schwaller y
reste jusqu’en 1951. Grâce au Groupe de Louxor (1943-1951) qu’il anime alors
par des conférences, avec les contributions respectives de ses
collaborateurs, parmi eux, d’anciens égyptologues de l’I.F.A.O., tels
qu’Alexandre Varille (1909-1951) ou encore Clément Robichon (1904-2002), il
apporte de nouvelles notions fondamentales ayant trait aux arcanes des
maîtres d’œuvre de l’Égypte antique où Pythagore vînt puiser une partie de
son savoir mathématique. Il s’agira pour René Schwaller et son équipe de produire
une série d’invariants cabalistiques issus des temples égyptiens dans le
domaine sulfureux de l’égyptologie symboliste et cabalistique (« transparence
» des colonnes aux hiéroglyphiques incurvés; réemplois symboliques des
tessons; pavements illustrés de certains temples, sous la forme de mosaïques
etc.) ; toutes ces découvertes étant encore sujettes à caution parmi les
égyptologues contemporains La prise de position par Jean
Cocteau dans son Journal d’une tournée théâtrale, Maalesh (Gallimard, 1949)
en faveur de l’égyptologie symboliste, contre l’égyptologie classique,
couronnera d’une brève actualité, plus littéraire que scientifique, les
efforts du Groupe de Louxor pour faire passer leurs idées dans le grand
public. Installé définitivement au Mas de
Cougagno, près de Grasse, dès 1952 et jusqu’à sa mort, René Schwaller y
tentera de parfaire, entouré de sa femme, de son gendre (Jean Lamy) et de sa
belle-fille (Lucie Lamy), sa quête spirituelle La culture profondément
philosophique de René Schwaller restera marquée par la pensée des alchimistes
allemands du XVe et XVIe siècle. Il ne faut pas négliger aussi sa
contribution dans l’entretien du mythe de l’Adepte Fulcanelli par le biais de
ses relations aujourd’hui avérées avec Julien Champagne (1877-1932) en
matière d’alchimie. René Schwaller relèvera constamment dans ses écrits et
ses conférences, l’influence d’une autre mentalité (celle des Anciens) qu’il
faudrait pouvoir réveiller à l’orée du XXIe siècle ; mentalité plus
intuitive, plus synthétique et moins discursive. C’est ce qu’il nommera toute
sa vie « l’intelligence du cœur » — nouvelle forme d’intelligence entée
essentiellement sur le courant de pensée traditionnelle, celui du
pythagorisme primitif, cher au mouvement originel de la franc-maçonnerie. La doctrine hermétique schwallérienne
(influencée également par Paracelse) sera celle dite « de l’anthropocosme »
ayant pour base éducative la symbolique et ses « signatures naturelles ». Il
s’agira pour René Schwaller de Lubicz d’un retour à une pensée initiatique
mise sous le boisseau tout au long des siècles par une lignée d’Adeptes
proches du mouvement initiatique des Templiers, pourchassés par l’épiscopat
romain. L’œuvre maîtresse de René Schwaller
de Lubicz demeurera Le Temple de l’Homme (3 vol., éd. Caractère, Paris, 1957)
où l’auteur aura su révéler l’amplitude de sa doctrine anthropocosmique sur
un plan philosophique, mais aussi par de savantes démonstrations
mathématiques liées au nombre d’Or, avec la thèse d’une Égypte antique
s’enracinant dans un mysticisme théocratique basé sur une géométrie sacrée. |
SCHWALLER DE
LUBICZ - LE
TEMPLE DANS L’HOMME. APET DU SUD A LOUQSOR |
R.A. SCHWALLER DE LUBICZ |
Edition DERVY |
2001 |
L'intelligence
du cœur est au-delà de la raison. Pour Schwaller, la véritable connaissance
est issue de cette intelligence ; il considère le fonctionnement du mental
comme second, au même titre que la lune est seconde par rapport au soleil.
Elle n'est qu'un reflet de sa lumière. De même, la pensée mentale ne devrait
être qu'un reflet de l'intuition. Cette intelligence n'est pas à confondre
avec le Samadhi des grands mystiques. C'est un état intermédiaire qui permet
de se confondre avec les êtres et les choses et donc de les connaître dans
leur réalité. |
SCHWALLER - her – bak -
« pois
chiche » |
ISHA Schwaller de lubicz |
Edition FLAMMARION |
1955 |
Ce livre s’adresse aussi bien aux
égyptologues qu’à tous ceux qui, sans préparation spéciale, désireraient
connaître l’étonnante civilisation pharaonique. Il est né du désir d’exposer en
une synthèse vivante, et sous une forme facilement accessible à la mentalité
occidentale, l’ensemble des problèmes évoqués par l’antique Égypte. . Le récit dépeint l’éveil de
conscience de l’enfant et sa montée progressive vers « le Temple », si on
conçoit le Temple comme l’édifice total de la connaissance égyptienne avec sa
structure métaphysique, ses applications pratiques et ses chemins d’accès. C’est la vie d'un
jeune garçon de l'Egypte ancienne, à la manière d'un conte initiatique. «
Pois Chiche fait le bilan de son savoir : "J'ai connu le fleuve, j’ai
cultivé la terre, j'ai observé quelques bêtes... pas assez ! J’ai travaillé
la pierre..."Et soudain, Pois Chiche comprend l'intention de son Maître
:"Sans doute il ne s'agit point de choisir un métier, mais d'apprendre,
avec chaque technique, les lois de la Nature qu’elle peut enseigner ! Voilà
qui me plaît davantage ! Allons, il n'y a pas de temps à perdre !"Or,
ayant aperçu l'intendant qui dormait sous un palmier doum, il le réveilla et
lui dit : "Je désire apprendre à travailler le bois ; conduis-moi. «Sans
se déranger, l'intendant demanda : "Quel bois : les cannes ? Les
charpentes ? Les vantaux de portes ? Les meubles ? Par lequel de ces
spécialistes le 'Chéri-de-son-Maître' préfère-t-il être rossé ?- Je ne sais
pas encore ; que chacun d'eux me montre son travail : ensuite je
choisirai."» L’auteur
analyse l’ouvrage qui dépeint le chemin progressif de l’enfant Pois Chiche
vers le temple, c’est-à-dire l’édifice de la Connaissance égyptienne. A
travers cette histoire c’est en fait tout l’enseignement des écoles de
mystère de l’ancienne Egypte qui est révélé ! La
première partie expose les difficultés du chemin qui peuvent conduire à
adopter des voies sans issues. De nombreux obstacles s’opposent en effet à
l’événement de la conscience et du discernement, c’est-à-dire à la découverte
de soi et l’accès à la Connaissance. Les uns résident dans les influences
extérieures. Mais les obstacles extérieurs pour redoutables qu’ils soient, ne
sont pas les pires. Le plus grand ennemi de l’homme c’est lui-même (l’égo) et
Pois-Chiche ne faillit pas à la guerre. Ces obstacles peuvent conduire
le chercheur à adopter des voies sans issues : l’illusion et la révolte.
La
seconde partie de la monographie porte sur l’ouverture du chemin. Celle-ci
suppose d’abord la connaissance des lois naturelles en utilisant divers
instruments : la nature, les métiers, les symboles, l’enseignement oral des
maîtres. Elle suppose ensuite la progression sur le chemin, c’est-à-dire une
transformation qui ne peut se faire qu’en franchissant des étapes jalonnées
d’épreuves. Au bout des épreuves le chercheur recevra la révélation de la
sagesse : « Le Neter (Dieu) que tu cherches est en toi ! Tu es son vrai
temple. » |
SCHWALLER -
her – bak -
« disciple » |
ISHA Schwaller
de lubicz |
Edition FLAMMARION |
1956 |
Ce livre qui est la suite de Her –
Bak « pois chiche » s’adresse aussi bien aux égyptologues qu’à tous ceux qui,
sans préparation spéciale, désireraient connaître l’étonnante civilisation
pharaonique. Il est né du désir d’exposer en
une synthèse vivante, et sous une forme facilement accessible à la mentalité
occidentale, l’ensemble des problèmes évoqués par l’antique Égypte et de la
Connaissance impliquée dans son œuvre. Isha Schwaller de Lubicz, épouse du célèbre
R.A. Schwaller de Lubicz, consacra quinze ans de sa vie à la Haute Égypte.
Elle y séjourna, étudia les temples, s'imprégna des symboles et des
hiéroglyphes. Ainsi a-t-elle pu camper un roman extrêmement détaillé qui
relate la vie d'Her-Bak, au cours de la XXe dynastie où le jeune "Pois
Chiche" va être initié à la sagesse des prêtres égyptiens. Dans ce
deuxième volume, on entre dans l'univers de "l'initié". Avec ses
symboles.
|
SCHWALLER -
ADAM, L’HOMME ROUGE OU LES ÉLÉMENTS D’UNE GNOSE POUR LE MARIAGE PARFAIT |
R.A SCHWALLER
DE LUBICZ |
Edition SCHWALLER |
1927 |
||
La longue introduction d’Emmanuel Dufour-Kowalski, l’un des spécialistes actuels de l’oeuvre schwallérienne, tente de combler aussi une lacune : celle de sa véritable réception qui n’a jamais été faite, excepté quelques critiques éparses dès la diffusion du livre entre 1928 et 1933, à Paris.
La vision schwallérienne de l’érotique, science sacrée pour l’auteur, qui s’attaque aux barrières de la sexualité, ne s’arrête pas à la question purement sexuelle. René Schwaller veut pouvoir élever cette dernière à une véritable Métaphysique du sexe (c’est le titre d’un ouvrage de Julius Evola (1898-1974) émule de l’auteur), champs d’expérimentation qui pourrait offrir des perspectives spirituelles nouvelles. Mais l’érotique dont parle René Schwaller s’ouvre sur la Magie de l’érotique, cher à Aleister Crowley (…) et à son phalanstère de Céphalu, c’est là toute l’ambiguïté de cet ouvrage. Personnage
protéiforme s'il en est, René-Adolphe Schwaller de Lubicz (1887-1961), l'un
des derniers grands occultistes du XXe siècle, a établi sa renommée en marge
de l'histoire des idées. N'ayant pas formé de véritable école, peu enclin à
entretenir l'émulation de ses éventuels thuriféraires, par crainte d'une
déformation de sa doctrine de base, mais ayant pourtant travaillé à sa propre
légende, René Schwaller est resté réfractaire de son vivant à tout texte
biographique le concernant, entretenant au sujet de sa vie et des sources de
ses connaissances un flou artistique qui aura nui à l'établissement d'une
critique solide de son oeuvre. Passé au crible d'un certain regard, d'une
nouvelle approche constructive, la doctrine générale de Schwaller de Lubicz
méritait d'être réhabilitée de manière non exhaustive, mais dans un choix
serré de textes significatifs. Ces textes rares ou inédits, s'échelonnant sur
plus de cinquante ans, ont été pour ainsi dire redimensionnés selon la
tessiture de leur époque respective: la période théosophique, le groupe
apostolique, la conquête mystique et l'emprise symboliste. Quatre facettes
d'une même écriture dans sa continuité renouvelée, par poussées successives,
dont cette âme gothique en quête d'absolu, offrit en son temps l'émanence,
dans le creuset de ses divers exils volontaires, en Suisse, en Méditerranée,
puis en Egypte. |
SCHWALLER DE
LUBICZ - PROPOS
SUR ÉSOTÉRISME ET SYMBOLE |
R.A.SCHWALLER DE LUBICZ |
Edition DERVY |
1993 |
L’auteur égyptologue
et philosophe célèbre, fut toute sa vie tourné vers la recherche de la
connaissance L'Esotérisme
ne peut être écrit ni dit ni, par conséquent, être trahi. Il faut être
préparé pour le saisir, le voir, l'entendre - à votre choix. Cette
préparation n'est pas un savoir, mais un pouvoir, et ne peut s'acquérir
finalement que par l'effort de la personne elle-même, par un combat contre
ses obstacles et une victoire sur la nature animale humaine. L'initié
véritable peut guider un élève doué pour lui faire parcourir le chemin de la
conscience plus rapidement, et l'élève, arrivé à des étapes d'illumination
par sa propre lumière intérieure, lira directement l'ésotérisme de tel
enseignement Eric
Sablé, qui a publié en 2003 le fruit de ses recherches sur Schwaller, donne
trois clés pour comprendre son oeuvre. Ces clés gravitent autour de trois
thèmes essentiels : l'intelligence
du cœur, la loi de genèse et le symbolisme. |
SCHWALLER DE LUBICZ
- LE MIRACLE ḖGYPTIEN |
SCHWALLER DE LUBICZ |
Edition Flammarion |
2007 |
Quinze ans de recherche
passionnée et de méditation dans la petite ville de Louqsor en Haute-Egypte
ont permis à Schwaller de Lubicz de retrouver la Sagesse Sacrée dont le
temple fut, et demeure, le dépositaire pour qui sait lire dans la pierre. Il
ne s'agit pas là d'une image : la pensée pharaonique ne s'exprime pas en
théorie, elle se fait oeuvre. Et l'oeuvre la plus parfaite est la "
maison que l'homme donne à son Maître ", c'est-à-dire le Temple. Le
monument architectural, étudié enfin dans sa signification d'oeuvre parlante,
révèle, bien au-delà d'une technique certes admirable du bâtiment, une
science aux applications illimitées. Au principe de cette connaissance totale
de l'homme et de l'univers qui constitue le " miracle égyptien " se
trouve une manière d'être et de penser dont quelque deux mille ans de
tradition grecque nous séparent. La saisie du mystère de l'Egypte nécessite
ainsi une véritable rééducation de l'esprit que Schwaller de Lubicz nous
donne, tout particulièrement ici, les moyens de pratiquer. L'auteur explique en
apportant la certitude d'une Révélation qui, dès les premières dynasties, a
permis à l'Egypte d'être le dépositaire de la Grande Sagesse. Après quinze
années d'études à Louqsor, R. A. Schwaller de Lubicz a donné dans son oeuvre
maîtresse, Le Temple de l'Homme, la preuve. incontestable de ses découvertes
sur la connaissance que possédaient les Egyptiens de toutes les lois
régissant l'univers et les hommes. Hormis cette longue bande de terre cultivable, l'Egypte
comporte une chaîne d'oasis dans le désert occidental, auxquelles il faut
ajouter une vaste dépression, arrosée par une branche naturelle du Nil: le
Fayoum, qui s'ouvre au sud-ouest de cette charnière que constitue, entre la
vallée et le delta, le point où se subdivise le fleuve. D'abord abondantes (paléolithique et début du
néolithique), les pluies se sont lentement amenuisées jusqu'à disparaître.
Cet assèchement progressif qui transforme en désert les régions environnantes
de la vallée va amener au bord du fleuve des populations venant des quatre
horizons: dolichocéphales et brachycéphales, tribus sémitiques, noirs du sud,
méditerranéens et pasteurs sahariens, etc. Très longtemps cette population
mêlée, encore divisée en tribus, vécut sur la frange de la vallée, grâce au
limon déposé par les crues saisonnières. Pour cultiver cette terre, pour s'établir et non plus se
borner à y prélever par la chasse et la cueillette une subsistance aléatoire,
il fallait la domestiquer. Mais la création de canaux pour le surplus d'eau
ou au contraire pour irriguer les parcelles éloignées du fleuve, la
réalisation de levée de terre et de battues pour maintenir hors d'eau hameaux
et villages des premiers agriculteurs, tout cela nécessite une œuvre
collective, une société hiérarchisée placée sous l'autorité d'un pouvoir
central. C'est donc l'unification de la vallée sous un seul souverain, le
Pharaon, qui marque la véritable naissance de l'Egypte. Tout, dans la vallée du Nil, est régi par la crue: de la
hauteur de la montée des eaux, dépendait l'importance des récoltes. C'est
vers le 15 juin que le Nil commence à gonfler, et il atteint son maximum en
août-septembre. Que l'eau n'arrose pas les terres éloignées, et la moisson
restera médiocre: la famine menacera le peuple. Qu'elle soit au contraire
trop tumultueuse, qu'elle noie tout et que la violence du courant emporte les
digues, et toute l'œuvre d'aménagement du sol est à reprendre. Mais le Nil
représente aussi la principale voie de communication. Par le fleuve
transitent, entre la Haute et la Basse Egypte, les denrées comme les
matériaux pondéreux, chargés sur des embarcations de transport. C'est par les
canaux que se meuvent les fellahs et c'est dans le marais que les chasseurs
s'en vont pour tirer le gibier d'eau. C'est à l'aide de bacs que l'on
traverse d'une rive à l'autre: aucun pont ne franchissait le fleuve à
l'époque pharaonique. La vie quotidienne se déroule donc en étroite symbiose
avec le fleuve, dont les flots sont sans cesse sillonnés par des flottilles
de toutes sortes. Dans ce cadre favorable à l'éclosion d'une société agraire
puissante va se développer une des plus grandes civilisations de l'humanité:
elle durera 3500 ans de l'aube de l'histoire (apparition de la première
écriture) jusqu'à la fermeture du temple de Philae, en 550 de notre ère. Ce
qui frappe durant cette vaste période, c'est son aspect unitaire, cohérent,
original. L'Egypte de développe comme une île, protégée à l'est comme à
l'ouest par l'immensité des déserts qui l'entourent, telle une mer. Au
sommaire de cet ouvrage : Tour de confusion - la
maison de vie - le pont de Sirah -
idée et symboles - notions élémentaires du Nombre comme clef
de la connaissance - éléments et triangles - l’homme
et les mesures - harmonies, analogies, fonctions et
facteurs - Cela est ‘’UN’’ et inconnaissable -
les deux intelligences - le mystère de tous les jours - l’Anthropocosme - de
la pensée pharaonique - croisement
- avant de présenter l’architecture
du Temple - Architectonique du Temple - la
royale montée vers le Temple - le Temple mystique - |
SCHWALLER
DE LUBICZ - DU SYMBOLE A LA SYMBOLIQUE |
Schwaller
de Lubicz |
Edition Dervy |
2002 |
Malgré le nombre important de documents
mis à jour depuis plus d'un siècle et malgré l'effort accompli pour pénétrer
la pensée de l'Égypte pharaonique, il reste beaucoup de non-sens dans la
traduction des textes, et un mystère complet subsiste quant à la
signification réelle, et au motif, de cette oeuvre colossale bâtie sur deux
mille kilomètres le long du Nil. Et pourtant, nous sommes devant un coffre-fort contenant
la plus grande richesse concernant l'histoire de l'humanité car l'Égypte
semble bien avoir été le centre le plus grandiose de la vie des Maîtres de la
science créatrice. Les hommes se sont
obstinés à se servir d'une clé rationnelle pour pénétrer ces secrets alors
qu'il faut utiliser la clé du symbole et de la symbolique. Le symbole est un signe qu'il faut apprendre à lire, et la
symbolique est une écriture dont il faut connaître les lois. Lorsqu'il s'agit
de pénétrer l'état d'esprit d'une époque ou le sens secret des textes, sens
qui fait le fond de la connaissance égyptienne, par exemple, seule la
symbolique peut y parvenir. Elle s'appuiera sur l'expression artistique, sur
les données des figurations, des principes architecturaux, des paraboles et
des légendes. C'est le but de ce livre
: décrire les principes qui dirigent le symbole dans l'expression d'une
philosophie vitale et non d'une philosophie rationnelle. La langue des oiseaux est utilisée en général
surtout pour « extraire l'esprit, saisir la signification secrète »
des ouvrages didactiques et des « sciences ésotériques »(
Fulcanelli, passim),
elle est considérée par Gracet d'Orcet et Emmanuel-Yves Monin comme
utilisable pour percevoir la signification « originelle » de tout
mot, avant leur déformation par les connotations émotionnelles et
culturelles du langage « courant »; cela rejoint les concepts d'une
Langue-mère (la langue universelle de Leibnitz) très recherchée depuis le
XVIIIe siècle. L'ouvrage de Fabre d'Olivet, la Langue hébraïque
restituée, est exemplaire en cela : il expose les
bases de composition des mots de toutes langues à partir des racines
hébraïques. Schwaller de Lubicz et Enel le rejoignent en montrant et la
construction des mots en égyptien ancien et les racines pérennes ;
respectivement dans Her Back (passim)
et la
Langue sacrée. |
SCHWALLER
- CONTRIBUTION A
L’ÉGYPTOLOGIE |
ISHA SCHWALLER DE LUBICZ |
Edition BAILLY |
1989 |
||
Émanée
sans cesse du divin Râ dont elle est elle-même la nourriture, elle est
l'intermédiaire et le véhicule de l'essence de Râ. Elle est la Présence du
commencement et de la fin, dans tous les Temps et dans tous les mondes, elle
est la conscience cosmique, l'Idéation Universelle de Justice et de Vérité,
la Sagesse essentielle. Il n'y a pas de sagesse plus élevée que celle qui se
rapporte à Maât. Dans le monde des hommes, elle est la voix de la conscience,
et par conséquent, la clé du discernement. Les
anciens Égyptiens furent le véritable peuple de Dieu ; leur religion est à
l'origine des religions monothéistes, particulièrement le
judéo-christianisme. Dans leur "livre des morts", la confession
négative est une déclinaison des actes que la morale réprouve. Il y avait une
véritable éducation pour que tous les hommes aient une conscience pure et
sachent écouter la Voix de la Conscience ! C'était un peuple évolué, paisible
et fraternel. Une de leurs sentences disait : «
Maât est la Conscience cosmique, l'idée universelle de Justice, la Sagesse
essentielle émanée sans cesse du Divin Râ dont elle est, elle-même,
l'émanation. Car Maât est l'intermédiaire et Ie véhicule de l'essence de Râ ;
et l'homme n'est spirituellement vivant que lorsque son KA inférieur s'unit à
son KA supérieur qui est un "rayon" de Maât, devenu, en sa propre
conscience, sa propre Maât. On
devine donc le degré élevé de morale qui habitait l'Égypte aux temps des
Pharaons. D'ailleurs, Pharaon devait rendre des comptes pour mériter que son
nom soit honoré par les dieux. Sinon, son nom était effacé des monuments et
cela équivalait à faire disparaître son souvenir dans ce monde et, chose plus
grave, à le priver de l'au-delà... ou de la vie éternelle. La certitude basée
sur la connaissance traditionnelle supprimait toute inquiétude et enlevait
toute raison d'être aux initiatives privées. L'effort individuel se portait
alors sur la réalisation de la maîtrise personnelle, tant au point de vue des
techniques artisanales et des fonctions sociales que pour la possession de
son ka pendant l'existence terrestre. Les
anciens Égyptiens avaient la foi qui déplace les montagnes. C'était un peuple
pieux, pacifique et travailleur. Avec force et santé, ils édifièrent des
temples magnifiques et des pyramides qui étonnent tous les voyageurs.
Contrairement à ce que dit la Bible, il n'y avait pas d'esclaves en Égypte,
ni pour la construction des pyramides ni pour celle des temples. Si les
Hébreux connurent la servitude en Egypte, ce n'était pas de l'esclavage, il
n'y en était pas question avant les Ptolémées, qui sont les pharaons grecs,
car l'esclavage résulte des guerres des étrangers, tous des barbares pour les
Égyptiens. |
SCHWALLER DE LUBICZ
- JEU DE TAROT ÉGYPTIEN |
R.A. SCHWALLER DE LUBICZ |
ÉDITION BAILLY |
1988 |
René A. Schwaller de
Lubicz
(1887-1961) hermétiste connu sous le nom de d’AOR, fut le créateur
à Paris du mouvement d’avant-garde philosophico-initiatique des « Veilleurs »
et le directeur à Saint Moritz de la « station
Scientifique Suhalia ». A ces divers titres, on peut dire
qu’il aura eu un rayonnement universel. Il consacre toute sa vie
à la restitution du patrimoine traditionnel des Anciens, privilégiant la
tradition égyptienne et devenant ainsi le grand égyptologue fondateur du
courant « symboliste ». La somme de ses connaissances dans des
domaines très différents (astrologie, magie, alchimie, numérologie,
hermétisme…) et sa maîtrise extraordinaire de la symbolique hermétique,
égyptienne en particulier, se reconnaissent ainsi dans ce jeu de Tarot,
créé par lui en 1926 à Suhalia, et tiré à un très petit nombre d’exemplaires. Ce jeu monochrome
comprend 25 cartes, dont 21 numérotées de 0 à 20 et quatre ne portant aucun
numéro, mais en relation avec l’arcane 22 du Monde. Ce jeu est accompagné
d’une bio-bibliographie de l’auteur, ainsi que d’une analyse du contenu
symbolique des lames. Jeu non réédité, extrêmement rare, qui condense la pensée de
Schwaller sur la symbolique métaphysique égyptienne, on retrouvera cette
pensée tarotique dans ses futurs ouvrages : Le Temple
dans l’Homme, et le Temple de l’Homme |
SCHWALLER - LA LUMIÈRE DU CHEMIN |
ISHA SCHWALLER DE LUBICZ |
Edition La table d’EMERAUDE |
1984 |
L'appel
lancé par La Lumière du Chemin revêt un caractère de gravité exceptionnelle
par le fait qu'il éclaire la situation chaotique de notre Epoque
contemporaine.
Jeanne Germain est son nom de
jeune fille. Originaire de Normandie, elle prendra le pseudonyme d'Isha lors
de sa venue à Paris dans le cercle théosophique et initiatique du Groupe des
Veilleurs (où elle est spécialisée dans l'eurythmothérapie et l'éducation
infantile). Elle aura deux enfants d'une précédente union avec l'armateur
Georges Lamy (Lucie et Jean), et deux enfants avec Louis Allainguillaume
(Jacques et Suzanne). Une fois veuve, Isha épousera en 1926 l'ingénieur
chimiste et philosophe hermétiste René Schwaller de Lubicz, de deux ans son
cadet. Elle participera aux activités féminines de la station scientifique de
Suhalia en Engadine (1922-1928) dirigée alors par René Schwaller et aura à
charge les initiations de son groupe de Névites. Installée à Grasse, au Mas de
Cougagno, dès 1930, et après un long séjour en Egypte, à Louxor (1939-1952)
en compagnie de sa fille, Lucie, et de son compagnon, René Schwaller de
Lubicz, elle publiera des ouvrages d'ésotérisme et d'égyptologie qui auront
un certain succès populaire, à commencer par Her Bak Pois Chiche et Her
Bak Disciple |
SCHWALLER
- L’OUVERTURE DU CHEMIN |
ISHA SCHWALLER DE LUBICZ |
Edition ARYANA |
1980 |
Isha nous explique comment
trouver ce chemin que nous cherchons avec tous les pièges et Le terme "Intelligence du Cœur " est
emprunté aux anciens égyptiens pour désigner cet autre aspect dans l'homme
qui nous permet de pénétrer au-delà de notre limitation animale et en vérité
fait la caractéristique de l'homme humain pour aller vers l'Homme Divin ;
c'est-à-dire l'éveil de ce principe originel qui sommeille en tout être
humain animé. |
SCHWALLER DE
LUBICZ - VERBE NATURE |
R. A. SCHWALLER DE LUBICZ |
Edition AXIS MUNDI |
1988 |
A.O.R. décède en 1961
et ce livre est son dernier livre. Son testament en quelque sorte, son Extrait d’une des 3 conférences de cet
ouvrage : « L’Être immortel, l’Être
éternel en nous, appelle depuis toujours la Connaissance, la Science
éternelle : il l’appelle comme étant le but de son incarnation
passagère, comme étant le devoir de l’homme, suprême créature qui doit
formuler une science que, naturellement, passivement, il subit autrement par
ses souffrances, jusqu’à l’éveil pénible de sa Conscience, j’entends
évidemment : la Conscience de l’Être éternel en nous. Hors cela, à quoi
bon tout le reste ? À quoi bon toute la philosophie qui discute sans
aboutir ? À quoi bon la science qui se détruit elle-même ? À quoi
bon s’éveiller le matin pour une pénible lutte journalière, pour aboutir au
soir fatigué, épuisé, pour aboutir à l’agonie d’une vie aussi vaine ? Si la conduite de notre existence était
vraie, toute souffrance serait joyeuse, tout effort serait fructueux, rien ne
vaudrait la peine de nous laisser troubler, car le but nous illuminerait et
tout ce passage ne paraîtrait qu’une tragi-comédie, sans importance en
soi : le But seul importe. Tant que l’intelligence cérébrale gouvernera
le monde, celui-ci sera commandé par les êtres inférieurs, car la vie de
l’Homme ne sera que lutte, lutte de force et pouvoir, lutte de vanité, lutte
de richesse, lutte pour l’existence dont le but est faussé ! Toute la
vie ne sera basée que sur l’équilibre de demande et offre, pouvoir et subir,
justice de boxeur et de droit du plus fort, équilibre d’arguments où toute
affirmation peut être combattue, toute preuve niée et détruite, et l’homme ne
sera plus que le plus féroce des animaux. Or, l’homme n’est pas un
animal : il est animé. L’homme est un résumé du Cosmos, une créature qui
porte l’étincelle divine. L’Homme n’est pas un amphibie évolué, une forme
animale devenue ce que nous sommes. L’Homme est à l’origine parfait,
un être divin, qui a dégénéré en ce que nous sommes. Il fallut une
déchéance invraisemblable pour lui faire accepter des théories matérialistes
comme celles de Lamarck et Darwin ! Il faut ne plus avoir une trace de
confiance en l’Harmonie divine, plus qu’une trace de légitime orgueil, pour
ne pas réagir contre une science qui nous abaisse à l’état d’homme brute dit
“préhistorique”, ou d’anthropoïde. Ceux qui mènent l’humanité vers cet
abêtissement sont de fous ou des criminels. Pour que la science devienne
féconde vitalement, pour sortir du domaine matériel (sans valeur vitale) de
la mécanique, il faut faire appel à la Conscience et non plus seulement au
raisonnement cérébral. Jusqu’à maintenant on a sacrifié à la vérité
“intersubjective” du groupe, c’est-à-dire que l’on ne reconnaît comme vrai
que ce qui est perçu par la généralité des hommes. Ce que l’individu isolé
est seul à percevoir, grâce à un état de conscience supérieur, ou même grâce
à une sensibilité sensorielle exceptionnelle, est relégué, sinon rejeté, en
tant que connaissance subjective, non partagée. Or, la Conscience évolue,
la Conscience est même seule à évoluer ; c’est donc à la culture de
cette évolution qu’il faut s’adresser pour briser le cercle “fermé” de la
conscience psychologique. Donc pour être certains de notre
Connaissance comme nous sommes certains de notre Savoir, nous devons
rechercher la preuve expérimentale démontrant que l’Esprit, l’abstrait,
devient effectivement concret par un chemin déterminé. La Science Sacrée
affirme ceci possible ; elle nous l’enseigne par son Ésotérisme
qui n’est hermétiquement clos que pour l’intelligence cérébrale, et le
restera si nous ne cultivons pas un autre aspect d’Intelligence et une autre
mentalité que celle qui est le fond du grenier de nos écoles. C’est pour cela
que les Sages laissent aux oisifs la spéculation et ils regardent la Nature.
Celle-ci enseigne tout. Un son évoque toutes ses harmoniques, un gland de
chêne évoque le chêne : c’est un complexe harmonique qui, dans le règne
végétal, est chêne. Mais les harmoniques musicales sont vibrations
corporelles, de nature aquatique. La semence (le son ou le gland, la graine
ou le spermatozoïde) est d’une nature spécifiée, et cette spécification est
la genèse des semences du Minéral à l’homme, la réduction spatiale de
la substance sans forme. Il n’y a pas de “première graine”,
et l’œuf a précédé la poule. La substance de cet œuf a toujours existé en
tant que substance sans forme, Vierge Cosmique. Le sperme du coq, au
contraire, est devenu, a été généré depuis la nébuleuse cosmique
jusqu’à lui. Le principe christique, par contre, sera fécondation directe,
sans semence spécifiée, comme un saut entre l’origine abstraite et le produit
ultime humain : Dieu-Homme. » « Il y a pour la Conscience deux
routes possibles : soit celle de la Rédemption Christique, ou Horienne,
soit celle des “Anciens” dite du “Bon Roi” (Melchisédech) ou Osirienne. C’est
le principe du renouveau constant, c’est-à-dire Osirien, qui exige l’outil
physique de transmission. Pourquoi ce choix ? Parce
qu’il y a trois possibilités : ou l’Unité ne se scinde pas, reste pure
en soi, donc ne se multiplie pas en ses parties, et l’Univers reste en la
Cause ; ou elle se scinde et se multiplie. Mais elle peut aussi se scinder
(prendre forme) et refuser de se multiplier pour rester à l’image de l’Unité
constante. Ce sont là les lignées osirienne et horienne et les deux
principales voies : l’Œuvre naturelle et surnaturelle. »
« Deux voies, deux voies pour un seul but. Deux voies qui distinguent
les “libérés” d’avec ceux qui demeurent, deux voies qui distinguent ceux qui
ont renoncé d’avec ceux qui restent soumis aux “désirs” ou qui doivent encore
goûter les joies et les peines de cette vie. Est-ce une religion ? Non,
c’est plus qu’une foi : c’est la Connaissance pour certains, la
Connaissance de la parole divine ordonnant le monde, et cette Connaissance
est aussi la Science sacrée. C’est l’ordre inévitable pour d’autres :
ils subiront les conséquences de toutes les causes engendrées par leur actes,
qu’ils croient ou qu’ils doutent ; et c’est le chemin indirect, la plus
logique, la plus sûre et la plus réconfortante des lois, celle qui laisse
juge chacun, juge de ce qu’il est, de ce qu’il comprend et de ce qu’il
souhaite. La voie d’Osiris, personne ne l’impose : c’est la réalité
naturelle qui parle. Du moment qu’un homme naît sur terre, il entre dans le
cycle dont il ne peut sortir qu’après épuisement des causes de désharmonie
engendrées par lui-même. Croyez ou ne croyez pas, c’est la même chose pour la
marche naturelle sur la voie osirienne. Soyez bons, soyez justes, soyez
charitables, et vous récolterez plus vite la Lumière. Soyez mauvais, soyez
cruels, soyez égoïstes, que vous y croyiez ou que vous en doutiez, vous
payerez. Vous dites : “Je ne me souviens pas de mes vies passées.” Votre
illumination si vous l’avez engendrée, vos souffrances si vous les avez
causées, ne sont-elles pas des souvenirs ? Chaque vie humaine est
nécessairement une conséquence comportant soit des récompenses soit
des paiements, mais elle est aussi causale pour la suite : cause de la
continuité d’esclavage, ou de libération par brisure consciente des chaînes.
Cette brisure est un renoncement joyeux, qui n’est pas une fuite ni une
crainte, mais un appel irrésistible vers la Lumière. Et lorsque cet appel
fait entendre sa voix, la porte du temple s’ouvre d’elle-même : Horus,
Christ, l’onction divine, enfin, commence son œuvre…L’Égypte s’est maintenue
pendant des millénaires parce que la Voie du renouvellement a tenu son peuple
dans un chemin juste, et dans la certitude que la mort n’est qu’un changement
dans la continuité de la vie. Le Temple a réservé à ceux qui étaient
illuminés le chemin direct que le Christianisme a enseigné ouvertement avec
toutes ses conséquences. La fin de l’Égypte
pharaonique est la fin d’un cycle cosmique et non la fin d’un royaume.
Osiris, par Isis-Marie, a engendré Horus-Christ annoncé, contenu, connu dans
l’ésotérisme pharaonique. Le Temps (phase de la Genèse cosmique) étant venu
avec le signe des Poissons, l’Enfant Divin est né. Il est né de l’Esprit, il
est né de la Nécessité engendrée par la chute du Verbe en la Matière, la
Nature, dans le roulement des cycles du Monde, par lesquels la rupture de
l’équilibre primordial, à travers le Savoir, devient la Conscience du Soi,
Confondement conscient de l’Être en lui-même. Le virtuel est devenu effectif
à travers l’accomplissement de la Forme dans tous les aspects possibles. Mais
Ieschoua-Jésus est tombé du Ciel dans toute la perfection de la Forme finale
de la Nature, » |
SCHWALLER
DE LUBICZ -
le roi de
la thÉocratie pharaonique |
Schwaller de lubicz |
Edition FLAMMARION |
1982 |
La théocratie pharaonique est une institution
exceptionnelle, un ordre gouvernemental et social unique dans toute
l’histoire occidentale.
|
SCHWALLER DE
LUBICZ - - L’ŒUVRE AU ROUGE de SCHWALLER |
Emmanuel DUFOUR-KOWALSKI |
ÉDITION LES DOSSIERS H -
L’ÂGE D’HOMME |
2006 |
||
Quatre facettes d’une
même écriture dans sa continuité renouvelée, par poussées successives, dont
cette âme gothique en quête d’absolu, offrit en son temps l’émanence, dans le
creuset de ses divers exils volontaires, en Suisse, en Méditerranée, puis en
Egypte. De nature vivante,
prodigue et novatrice, la courbe initiatrice d’une telle écriture et d’une
telle pensée, bien que corrosive, ne pouvait être reconstituée dans ce Dossier
H par Emmanuel Dufour-Kowalski qu’à l’aune des diverses contradictions,
détours et illuminations propres à René-Adolphe
Schwaller de Lubicz, dans les décombres d’un XXe siècle meurtri
par l’omniprésence de la pensée discursive et la tyrannie du scientisme
politique. Cet ouvrage capital
sur Schwaller comporte 4 parties : 1/- La
période théosophique (1913-1917) avec la valeur de la science : les
atomes – Le rôle de la science et les sciences
divinatoires - Le catéchisme scientifico-théosophique
- Manas et Bouddhis - Un extrait d’étude sur les
nombres - 2/- Le
groupe Apostolique (1917-1921) : O.W. Milosz et le cantique de la connaissance 3/ - La
conquête Mystique ( 1923-1928) - L’appel du feu - La
doctrine - Adam le rouge - La couronne de
l’unité - Le livre des vivants - Un centre de repos
pour les travailleurs de l’esprit. 4/
- L’Emprise symbolique (1940-1961)
- Maalesh :
journal d’une tournée théâtrale par Jean Cocteau - A Louksor, la
guerre froide est déclarée entre symbolistes et historiens par André
Rousseau - Du Nil au Gange, nous entrons en Egypte par Raoul
Jahan - Le miracle égyptien pat Madeleine Rousseau -
Extrait d’une étude inédite sur la pensée pharaonique par R.A. Schwaller de
Lubicz - Résumé du Temple de l’Homme par R.A.Schwaller de
Lubicz - Le Royal Tir à l’Arc par R.A. Schwaller de Lubicz
- Souvenir sur R.A. Schwaller de Lubicz par Maurice de Gandillac
- De nombreuses lettres
et photos accompagnent les textes. |
secrets
de la franc-maçonnerie Égyptienne |
Denis labouré |
Edition du
Chariot d’Or |
2002 |
||
(Pour plus de détails se reporter au chapitre
1 –Memphis-Misraïm) |
SÉNÈQUE |
Traduction et notes par Pierre Miscevic |
Edition Flammarion |
2003 |
||
En Mai-Juin 55, il est consul suffect. En 56,
il publie le De Clementia. En 58, Sénèque est diffamé par P. Suillius,
qui lui reproche son immense fortune (300 millions de sesterces) acquise par ses
amitiés, et sa tentative de débaucher des femmes de la maison princière. Mais
le philosophe s'en tire sans dommage Sénèque parvient à rompre le lien quasi
incestueux de Néron et de sa mère, isole Agrippine et participe activement,
quoique indirectement, à son assassinat en 59. « Aussi n'était-ce plus
Néron, dont la monstruosité était au-delà de toute plainte, mais Sénèque que
la rumeur publique condamnait, pour avoir avoué, en faisant écrire cela, le
crime. » « La mort de Burrus brisa la puissance de Sénèque, parce
que la politique du bien n'avait plus le même pouvoir, maintenant que l'un de
ceux que l'on pourrait appeler ses chefs était mort et que Néron penchait
vers les hommes du pire. Ces mêmes hommes lancent contre Sénèque des
accusations variées, lui reprochant de chercher encore à accroître ses
richesses, déjà immenses, et qui dépassaient déjà la mesure convenant à un
particulier, de vouloir s'attirer la faveur des citoyens et, par la beauté de
ses jardins et la magnificence de ses villas, surpasser même le prince. À la
suite de sa mise en cause, Sénèque demande à Néron d'être relevé de sa charge
d’« ami du prince » et propose de lui restituer sa fortune. Néron
refuse, mais en 64, bien que Sénèque se soit retiré de la vie publique, Néron,
qui a fini par le haïr, tente vainement de l'empoisonner. En 65, il est compromis malgré lui dans la
Conjuration de Pison et condamné à mourir. Il se donne la mort en s'ouvrant
les veines sur l'ordre de Néron : « Ensuite le fer lui ouvre les
veines des bras. Sénèque, dont le corps affaibli par les années et par
l'abstinence laissait trop lentement échapper le sang, se fait aussi couper
les veines des jambes et des jarrets. Bientôt, dompté par d'affreuses
douleurs, il craignit que ses souffrances n'abattissent le courage de sa
femme, et que lui-même, en voyant les tourments qu'elle endurait, ne se
laissât aller à quelque faiblesse ; il la pria de passer dans une
chambre voisine. Puis, retrouvant jusqu'en ses derniers moments toute son
éloquence, il appela des secrétaires et leur dicta un assez long discours. Comme
le sang coulait péniblement et que la mort était lente à venir, il pria
Statius Annaeus, qu'il avait reconnu par une longue expérience pour un ami
sûr et un habile médecin, de lui apporter le poison dont il s'était pourvu
depuis longtemps, le même qu'on emploie dans Athènes contre ceux qu'un
jugement public a condamnés à mourir. Sénèque prit en vain ce breuvage :
ses membres déjà froids et ses vaisseaux rétrécis se refusaient à l'activité
du poison. Enfin il entra dans un bain chaud, et répandit de l'eau sur les
esclaves qui l'entouraient, en disant: « J'offre cette libation à
Jupiter Libérateur. » Il se fit ensuite porter dans une étuve, dont la
vapeur le suffoqua. Son corps fut brûlé sans aucune pompe ; il l'avait
ainsi ordonné par un codicille, lorsque, riche encore et très puissant, il
s'occupait déjà de sa fin. » Sénèque est le représentant le plus complet
de la doctrine stoïcienne, bien qu'il ne soit pas jugé comme le plus exact,
car il n'est pas un simple interprète. Sur plus d'un point il s'émancipe et
substitue à l'autorité des maîtres de la Grèce sa propre réflexion. En cela,
on a pu juger qu'il était bien un Romain, « Je ne me suis fait l'esclave
de personne, je ne porte le nom de personne La théologie des poètes lui
paraît également absurde et irrévérencieuse. Quant aux pratiques
superstitieuses, il les condamne en deux mots : elles substituent à
l'amour la crainte ; au lieu d'être un culte, elles sont un outrage.
Mais la religion est alors une institution de l'Etat, institution nécessaire,
et que maintenaient des hommes comme Cicéron et Varron. Sénèque s'occupe peu
du polythéisme officiel : de son temps la religion, comme tous les
aspects de la vie romaine, était dans la main d'un seul, et elle avait perdu
beaucoup de son importance comme instrument politique. Cependant il approuve
que le sage se soumette aux prescriptions de la cité, non qu'il les regarde
comme agréables aux dieux, mais parce qu'elles sont ordonnées par la loi Reste la théologie naturelle, c'est-à-dire la
religion du philosophe : en quoi consiste-t-elle ? Sénèque emploie
indifféremment, en parlant de la puissance divine, le singulier et le
pluriel, Dieu et les dieux : c'est peut-être par un reste de respect
pour la croyance populaire. Car pour lui, il n'y a manifestement qu'un seul
Dieu. Mais ce Dieu se présente pour ainsi dire à l’esprit sous une foule
d'aspects différents : de là les noms divers qu'il a reçus et cette
espèce de fractionnement de la puissance divine en une foule d'êtres divers.
« Tout nom que vous voudrez lui donner s'appliquera merveilleusement à
lui, pourvu que ce nom caractérise quelque attribut, quelque effet de la
puissance céleste. Dieu peut avoir autant de noms qu'il est de bienfaits
émanant de lui» Ainsi se justifient ces noms de Jupiter, de
Liber, d’Hercule, de Mercure, etc. Mais il ne s'arrête pas là, il consent
encore à ce qu'on donne à Dieu des noms plus larges. « Voulez-vous
l'appeler nature ? Vous ne vous tromperiez point ; car c'est de lui
que tout est né, lui dont le souffle nous fait vivre. Voulez-vous l'appeler
monde ? Vous en avez le droit. Car il est le grand tout que vous
voyez ; il est tout entier dans ses parties, il se soutient par sa
propre force. » On peut encore l'appeler destin, « car le destin
n'est pas autre chose que la série des causes qui s'enchaînent, et il est la
première de toutes les causes, celle dont dépendent toutes les
autres. », « Qu'est-ce que Dieu ? L'âme de l'univers. Il
échappe aux yeux, c'est la pensée seule qui peut l'atteindre. » |
seth
le dieu maudit |
Jean robin |
Edition Trédaniel |
1986 |
Dans le désert implacable de
l’Égypte antique régnait Horus à tête de faucon et Seth à tête d’Âne.
Malheureusement cette dualité métaphysique se transforma de par l’incompréhension
des hommes en dualité théologique et Seth fut maudit. En réalité Seth
incarnait l’aspect destruction du Principe. Cet indispensable sacrificateur
des apparences a vivifié avec ses 72 compagnons (Néters) une tradition
secrète qui a traversé le temps et nous donne aujourd’hui une clef
supplémentaire. Seth
est fils de Geb et de Nout,
marié à sa sœur Nephtys. Lorsque son père divisa son royaume en deux pour
ses fils ; alors que son frère Osiris
reçoit les terres noires, Seth
obtient les terres stériles et
devient le dieu des déserts,
de l’aridité, des ténèbres, du mal, du désordre
et de la foudre. Seth n’est pas
comme Osiris. Dieu guerrier,
il est ambitieux, comploteur, manipulateur. Il n’aura de cesse de jalouser son frère au point
de devenir assassin. Afin
de renverser son frère pour
prendre ses terres, Seth mit en place un terrible piège. Son frère étant grand,
il fit construire une magnifique boite
à sa taille. Lors d’une soirée, il écarta Isis,
la femme de son frère, ainsi que toute personne pouvant le gêner. Il présenta
alors la boite et lança un jeu : celui qui entrerait parfaitement dans la
boîte en deviendrait le propriétaire. Amusé par le défi, Osiris tenta à son
tour, et évidemment il y entra à la perfection. Au moment où il fut à
l’intérieur, Seth fit fermer hermétiquement cette boîte et la jeta dans le Nil. Débarrassé
d’Osiris, le règne de Seth
commença. Mais un jour, Seth découvrit qu’Isis avait retrouvé le corps
d’Osiris et l’avait enterré. Furieux, Seth découpa le corps en quatorze morceaux et les jeta dans le Nil
pensant se débarrasser définitivement de son frère. Malgré cela, Isis parvint à retrouver les morceaux
et réussit à concevoir un enfant avec Osiris. Ce fils nommé Horus,
l’âge venu, réclama le trône dont il était le légitime héritier. Le tribunal des dieux présidé par Râ fut alors
convoqué. Les débats durèrent des années et les choses n’évoluaient pas car,
Seth, bien qu’ayant pris par la force le trône d’Osiris, protégeait
également chaque jour le dieu Râ contre Apophis, le dieu serpent,
en le combattant avec sa lance
et son couteau. Afin
de trancher, Rê appelle la déesse Neith.
Pour elle, le trône était à Horus aussi en échange de celui-ci, elle offrit offre
deux épouses à Seth. La
décision de la déesse fut alors adoptée. Mais le tribunal jugea Horus trop
jeune pour être roi, et les débats reprirent. Seth se ravi de tout cela, mais
c’était sans compter sur Isis. La déesse se présenta devant lui sous les traits
d’une magnifique jeune femme. Seth discuta avec elle ; mais troublé, il lui avoua la légitimité d’Horus et perdit le
trône. Furieux
d’avoir été trompé, Seth lança alors
des défis à Horus pour désigner celui qui méritait ce trône. Ces
provocations restèrent sans résultats. Râ organisa un banquet pour instaurer
de nouveau la paix. Seth tenta alors de se rapprocher d’Horus et l’attira
chez lui afin de le féminiser en le pénétrant, et ainsi de le mettre hors
course pour le trône. Mais Horus, pour tromper son oncle, plaça ses mains
entre ses cuisses pour récupérer le sperme de celui-ci. Osiris
n’étant pas intervenu jusque-là, finit par être excédé des manipulations de
son frère. Dieu de la végétation,
il menaça de couper les vivres à la population. Face à cette éventualité, le
tribunal céda et Horus gagna le trône.
Seth prit alors place dans la barque
de Rê pour se consacrer à lutter
contre Apophis ; placé au bout de la barque, toutes les nuits, il renvoie
le dieu serpent aux confins du monde. |
seth
typhon – gÉnie
des tÉnÈbres |
Hippolyte boussac |
Edition ARQA |
2004 |
« Ingrate et mauvaise, l’humanité
ne tarde pas à oublier ses bienfaiteurs, mais elle garde éternellement le souvenir
de ses fléaux. Tous les dieux de l’ancien monde sont aujourd’hui anéantis,
les ruines de leurs nombreux sanctuaires, de toutes parts, jonchent le sol ;
un seul a survécu à cette formidable hécatombe, et ce dieu est Seth-Typhon,
Esprit du mal, Génie des ténèbres. »
|
SOCRATE |
Jean BRUN |
Edition PUF |
1995 |
Le célèbre « connais-toi toi- même » fait
toujours autant couler d’encre. La pensée de Socrate est expliquée ainsi que
son œuvre et sa vie. Socrate est un philosophe né
à Athènes en 470 av. J.-C. Il était le fils d'un sculpteur nommé Sophronisque
et d'une sage-femme nommée Phénarète. Il fut lui-même sculpteur, puis il
s'adonna tout entier à la philosophie. Il suivit les leçons du géomètre
Théodore de Cyrène, de Prodicus et d’Archelausl se fit d'abord remarquer par
l'originalité de ses discours et de sa manière de vivre. Il allait nu-pieds,
résistait à la soif et à la faim, bravait le froid, arrêtait-les hommes, les
jeunes gens dans la rue, les interrogeait et causait; avec eux. Ce fut une
sorte d'apôtre qui rêva de ramener ses concitoyens à la vertu et de
réorganiser sa cité, de la rendre plus grande, plus forte et plus éclatante.
Il fut aussi mystique. « Je n'ai qu'une petite science, dit-il,
la science de l'amour. »Il crut avoir reçu la mission spéciale de réformer
ses compatriotes, et se vit bientôt entouré d'un grand nombre de jeunes gens
qu'il formait par ses leçons. Remplissant
tous ses devoirs de citoyen, à la guerre comme à la paix, il se distingua par
son courage en plus d'une occasion, notamment à Tanagre, à Potidée, où il
sauva la vie d'Alcibiade, à Délium, où il sauva également la vie à Xénophon,
il donna l'exemple de toutes les vertus, soit publiques, soit privées, et se
signala par son désintéressement, sa générosité, son égalité d'âme : on sait
que sa femme Xantippe mit plus d'une fois sa patience à l'épreuve : il mérita
enfin d'être proclamé par l'oracle de Delphes le plus sage des humains.
Subtil et railleur, son éloquence s'élevait sans efforts et trouvait
d'irrésistibles accents. Il se fit ainsi de nombreux ennemis, à la tête
desquels étaient les Sophistes et les partisans des vieilles croyances, les
démagogues, et le peuple qui ne le distinguait pas des adversaires qu'il
combattait. C'est ainsi qu'Aristophane l'attaqua dans sa comédie des Nuées, dès 424. Ses
hardiesses politiques achevèrent de le perdre. II ne ménageait ni Thémistocle
no Périclès. En 406, il
déplut déjà à ses concitoyens en, refusant, de mettre aux voix, comme
prytane, la mort des généraux qui avaient combattu aux Arginuses. Plus tard,
il résista encore aux trente tyrans. Mais la réaction démocratique trouva en
lui un ennemi, et il fut accusé par Melitus, un poète obscur, Lycon, un
orateur politique, Anystus, un corroyeur, personnage puissant et populaire,
de corrompre la jeunesse et de mépriser les dieux. Il refusa de se
défendre, et fut, malgré son innocence, condamné à boire la ciguë. Il aurait
pu se sauver; ses amis lui offrirent les moyens de s'évader, mais il repoussa
leurs offres, ne voulant pas désobéir aux lois. Il subit la mort avec
résignation (400) au milieu de ses disciples en les entretenant de
l'immortalité de l'âme. Platon a raconté ses derniers moments dans le Phédon. Ce philosophe disait
avoir un génie particulier qui le dirigeait dans sa conduite : on ne sait si
c'était là une ruse employée pour donner plus de poids à ses conseils, ou si
ce n'était pas plutôt une illusion qui lui faisait prendre pour une
inspiration divine les aperçus rapides et sûrs de sa conscience ou de sa
haute raison. Socrate
marque dans l'histoire de la philosophie une époque nouvelle : il détourna
les philosophes des spéculations oiseuses ou trop élevées auxquelles ils
s'étaient livrés jusqu'à lui, et les engagea à ne s'occuper que de l'humain
et de la morale; il combattit les Sophistes qui discouraient sur toutes
choses et prétendaient ne rien ignorer. Il créa la science de la
morale, distingua les différentes sortes de vertus (prudence, tempérance,
force, justice), et recommanda la pratique du bien comme le plus sûr moyen
d'arriver au bonheur. Il employait dans ses entretiens une méthode
d'interrogation connue sous le nom d'ironie socratique, qui lui servait
à instruire ses disciples en leur faisant découvrir par eux-mêmes des vérités
qui étaient cachées dans leur intelligence : il se disait en cela
l'accoucheur des esprits. Du reste, il ne tenait pas d'école proprement dite
et ne recevait, aucun salaire. Socrate
compta parmi ses disciples Xénophon, qui se borna à reproduire fidèlement ses
doctrines; Platon, qui créa un système entier de philosophie; Antisthène,
père des Cyniques; Aristippe, qui prêcha une morale relâchée; Phédon,
Euclide, Criton et une foule d'autres. Xénophon nous a conservé dans ses Memorabilia de précieux détails sur
Socrate; Platon le met en scène dans tous ses dialogues; l'Apologie, le Criton et le Phédon nous font bien connaître les
derniers moments du philosophe. La Vie
de Socrate a été écrite par Diogène Laerce, dans l'Antiquité;
Plutarque a laissé un petit traité Du
démon de S., sujet traité de nos jours par Lélut, 1856. La mort de
Socrate a fourni le sujet d'une tragédie à Sauvigny, d'un poème à Lamartine
(1823), et de beaux tableaux à David etc Philosophie
de Socrate : Socrate n'a
rien écrit. Nous ne connaissons sa doctrine que, par les théories que Platon
lui fait exposer dans ses dialogues et par ce que nous en dit Xénophon. Mais
Platon est suspect de lui prêter le plus souvent ses propres idées, tandis
que Xénophon, plus exact, ne paraît pas s'être rendu compte de la portée et
de l'élévation de la doctrine de son maître. Il est nécessaire de contrôler
ces deux sources de témoignages à l'aide des assertions et des jugements
précis d'Aristote.
Les premiers
philosophes avaient voulu connaître tout l'univers. Socrate est plus modeste,
il veut que l'humain se tourne d'abord vers lui-même et qu'il apprenne à se
connaître. « Connais-toi toi-même », disaient déjà les Sept sages (on
attribue la formule à Chilon), telle est aussi la première maxime de Socrate.
La vérité est en nous, il suffit de la découvrir. Les sophistes tranchaient
toutes les questions; « Tout ce que je sais, dit Socrate, c'est que je ne
sais rien. » Mais connaître son ignorance, c'est être capable de discerner le
vrai du faux. Le « connais-toi toi-même » donne naissance à une double
méthode : l'une qui nous délivre de l'erreur, et l'autre qui nous apprend à
trouvera la vérité. L'une est l'ironie, l'autre est la maïeutique. Grâce à
l'ambiguïté du langage, à la confusion des mots, les Sophistes avaient la
prétention de montrer que tout est à la fois possible, et impossible, que
tout est vrai et que rien n'est vrai. Socrate n'accepte les termes qu'après
examen. Il exige que son adversaire les entende lui-même. Il lui oppose des
exemples qui restent en dehors d'une définition hâtive, ou bien il feint de
se livrer et finit par faire tomber son interlocuteur dans l'absurdité et par
lui faire avouer qu'il est dans l'erreur et qu'il ne sait pas. C'est la
méthode d'ironie. Mais l'âme
est ainsi préparée, à connaître la vérité. Il s'agit de l'accoucher de la
vérité dont elle est grosse, car la science ne se donne pas. Le maître ne la
transmet pas à son disciple; il ne peut que l'aider à la découvrir en
lui-même. « Le métier que je fais, dit Socrate dans le Théétète de
Platon, est le même que celui des sages-femmes, à cela près que j'aide à la
délivrance des hommes et non des femmes, et que je soigne non les corps, mais
les âmes en mal d'enfant. » C'est la
maïeutique. |
symboles
& couleurs dans le tarot des hiÉroglyphes |
feller
& morel |
Edition Scriban |
2001 |
Ce livre donne une interprétation fine des
différentes couleurs utilisées par les scribes de l’ancienne Égypte et
reprise par le tarot des Hiéroglyphes. Une belle approche symbolique des
couleurs. Dans l’Egypte ancienne,
l’apparence extérieure exprimait ce qui était à l’intérieur, les hiéroglyphes
avaient à la fois une valeur phonétique et symbolique, les mots avaient un
pouvoir créateur (comme le Verbe chrétien), comme on peut le voir dans
la cosmogonie d’Hermopolis (Thot crée les dieux par sa parole…). Il arrive cependant que ces
couleurs varient pour les dieux, selon l’aspect de la divinité que l’on
souhaite représenter : ainsi, les chairs d’Amon peuvent être
représentées en or, symbole solaire, ou en bleu, couleur du ciel ; les
statues d’Osiris sont parfois peintes en vert, couleur de la putréfaction et de
la renaissance végétale, ou en noir, la couleur de la terre limoneuse du Nil
(« Kemi » ou « Kemet » désigne à la fois la couleur
« noir », la « terre » noire », l’Egypte et les
Egyptiens eux-mêmes). La représentation picturale est codifiée : à chaque être
sa couleur, à chaque couleur sa signification. Ainsi, les hommes sont
représentés de couleur rouge brique et les femmes en jaune-brun (comme en
Crète), la double couronne d’Egypte est représentée en blanc et en rouge pour
symboliser la Haute et la Basse Egypte… Dès la IVe dynastie (2613-2494 av.
J.-C.), on a retrouvé les traces du pigment bleu sur les stèles, sarcophages,
papyrus, la décoration des temples… Le « bleu égyptien » a été la première
couleur que les Egyptiens aient réussie à synthétiser, ce qui explique la
double signification de la graphie irtyw. On la retrouve
ensuite dans la toute la Méditerranée, comme sur les fresques de Pompéi. Généralement, les Egyptiens utilisaient
des minéraux disponibles sur leur territoire. La technique utilisée est
aujourd’hui perdue, mais des recherches effectuées par Sandrine
Pagès-Camagna sur des pains de pigments égyptiens ont permis de redécouvrir
la « recette » de cuisson d’un mélange de silicium, de calcium et
de cuivre avec un fondant sodique pour obtenir du vert et du bleu. |
symboles
de l’Égypte |
Desroches noblecourt |
LIVRE DE POCHE |
2008 |
L’étoile Sothis et l’omniprésence du
fleuve, les pyramides et le Dieu Soleil, les momies et Amon le caché…
|
19 T
titus
flaminius – le mystÈre d’Éleusis |
J.F. nahmias |
Edition ALBIN MICHEL |
2005 |
Titus FLAMINIUS, jeune praticien romain, part suivre en Grèce les cours de l’Académie, la prestigieuse école fondée par Platon. Il aimerait aussi être initié aux Mystères d’Éleusis, cérémonies secrètes liées au mythe de Déméter. Mais le meurtre d’une jeune fille,
au cours d’une célébration religieuse, l’entraîne dans une aventure étrange
et inquiétante.
|
toutankhamon |
Christine desroches noblecourt |
Edition PYGMALION |
1977 |
||
Nous ne savons que très peu de chose sur le règne de
l’enfant roi ; mais toujours est-il qu’il abandonna le dogme du Pharaon
hérétique et restaura le culte d’Amon. L’antique cité du Soleil à Tell el
Amarna est désertée. Thèbes et Memphis regagnent alors leur toute puissance.
C’est ainsi qu’il prend le nom de Toutankhamon qui signifie "image
vivante d’Amon" et sa femme le nom de Ankhsenamon. Il existe une stèle
au musée du Caire qui parle des restaurations entreprises par le jeune
roi : "J’ai trouvé les temples en
ruine, les naos brisés et les cours envahies par les herbes. J’ai restauré
les sanctuaires, j’ai reconstruit les temples et je les ai dotés de toutes
sortes de trésors. J’ai fait dresser, pour honorer les dieux, des statues en
or et en électrum, décorées de lapis-lazuli et de pierres fines". Mais
Toutankhamon, après neuf années de règne, meurt. L’examen de sa momie révèle une
blessure dans la région de l’oreille gauche qui peut faire croire à une
hémorragie cérébrale. Mort tragiquement à seulement dix neuf ans,
Toutankhamon laisse seule sa femme Ankhsenamon, qui, très jeune, n’a pas eu
d’héritier. Il semble que les deux fœtus retrouvés dans la tombe du souverain
soient des enfants mort-nés. N’ayant pas d’héritier et ne souhaitant pas
céder le pouvoir à une autre reine, Ankhsenamon entreprend de s’adresser au
prince hittite afin qu’il lui envoie un de ses fils qui deviendra de ce fait
le nouveau maître d’Egypte. Malgré les supplications de la jeune veuve, le
roi hittite est méfiant et hésite longuement. Finalement il envoie le prince
Zannanzach…mais celui-ci n’arrivera jamais. A partir de ce moment nous ne
savons pas ce qu’il advient d’Ankhsenamon. C’est Ay, le corégent de
Toutankhamon, qui devient le nouveau Pharaon. Il régna quatre ans avant de
laisser le trône au général Horemheb. Celui-ci n’ayant pas d’héritier, il
laissera le pouvoir à un autre militaire qui fonda la dynastie des Ramsès. |
toute-puissance
de l’adepte |
J.Ch. mardrus |
Edition PARDES |
2000 |
Ce livre de la Vérité de parole
est une transcription des hauts textes initiatiques de l’Égypte.
Or, pour chacune des Douze Portes
solaires qui ouvrent sur les perspectives spirituelles, le docteur Mardrus a
en outre donné une brève exégèse, en guise d’une sorte de « Sésame, ouvre-toi
» du Temple Secret. |
trois
mystiques grecs : orphÉe, Pythagore, empÉdocle |
Simonne JACQUEMARD |
Edition Albin Michel |
1997 |
Ce livre nous fait suivre le destin de la Grèce antique à travers trois grandes figures d’initiés – Orphée de Trace, Pythagore de Samos et Empédocle d’Agrigente. Nous y retrouvons les sources philosophiques et spirituelles de cet âge d’or. Les confréries orphiques avec leurs petits et grands mystères, tous les rites et fêtes qui ponctuaient la vie de la Grèce. Les enseignements philosophiques
et les légendes qui ont façonnés l’histoire durant et depuis 3 000 ans. Tous les
textes témoignent de traditions diverses touchant un personnage du nom
d’Orphée. Fils de la muse Calliope (poésie), il a pour père tantôt le roi de
Thrace Œagre, tantôt Apollon, conducteur des Muses. Orphée pour tous est le
plus grand poète, chanteur et musicien de tout le monde méditerranéen. Il a
reçu d’Apollon la lyre à 7 cordes et il en rajouta deux, pour correspondre au
nombre des 9 Muses. Il pouvait par sa musique charmer les animaux et ramener
les morts des Enfers. Il voyagea en Égypte, où il fut initié au culte
d’Osiris, puis s’installa en Thrace, où il épousa Eurydice. Mais celle-ci
mourut, mordue par un serpent. Orphée obtint de Zeus de descendre aux Enfers
et de la ramener à la vie ; mais il avait interdiction de se retourner
tant qu’il n’aurait pas quitté les Enfers. Parvenu à la porte, il s’est
retourné, et Eurydice s’est évanouie à ses yeux pour toujours. Il l’avait
charmée, mais ne l’avait pas aimée assez. Il veut
alors expier, et mène une vie d’abstinence volontaire : il connait une
mort terrible, déchiré par les jeunes femmes thraces (ou les Ménades,
sectatrices de Dionysos) dont il dédaignait l’amour. Selon une autre légende,
rapportée par Eschyle dans sa tragédie perdue, les Bassarides, il se
rendait chaque matin sur le sommet du mont Pangaios en Laconie pour adorer
Apollon, dieu-soleil ; pour le punir, Dionysos l’aurait fait dépecer par
ses Ménades. Sa tête, jetée dans l’Hébron, alla jusqu’à la mer et s’échoua
sur la plage de Lesbos ; recueillie et transportée dans un lieu protégé,
elle se mit à proférer des oracles. Il laissait
aux hommes, outre sa musique, sa poésie, toutes les formules d’incantation et
des rites d’initiation inspirés des mystères d’Osiris. Il est le patron de
tous les initiés. On trouve donc, dans le personnage d’Orphée, la triple
intrication d’Apollon, Dionysos et Osiris – les deux derniers ayant la
particularité d’être des dieux morts par dépeçage, et ressuscités. Orphée est
très lié aux cultes à mystères ; on comprend donc qu'il soit relativement peu
présent dans la littérature grecque, surtout en ce qui concerne l'épisode de
la descente aux enfers – qui évoque les épreuves des initiés. |
19 U-V
19 Y
ziggurats
& tour de babel |
André parrot |
Edition ALBIN – MICHEL |
1949 |
||
La Ziggourat possède une base carrée ou
rectangulaire sur laquelle repose une large terrasse servant de fondation. Le
Temple qui surplombait l'édifice était aussi appelé "gigunu"; mais le temps et l'érosion les firent disparaîtrent,
tant et si bien qu'il est difficile de dire aujourd'hui d'affirmer qu'ils
étaient ou non au sommet de chaque
Ziggourat. Les
édifices étaient bâtis dans le matériau classique utilisé par la Civilisation de Mésopotamie : la brique d'argile; qui peut être soit carrée soit rectangulaire, disposée de chant ou à plat, suivant les types
d'appareils (en boutisse ou en panneresse). Le coeur des Ziggourats était
fait de briques crues, enrobé
d'un coffrage de briques cuites
(plus solides et imperméables). Les escaliers
et les sols des niveaux
étaient aussi constitués de briques
cuites. Les murs possédaient souvent un décor extérieur de pilastres (support carré décoratif
adossé à un mur porteur) et de redents
(éléments saillants d'un mur ou d'une paroi). Ces
constructions représentant des millions de briques nécessitèrent à l'époque la mise au point de nouvelles techniques
d'ingénierie et l'emploi d'une importante main d'oeuvre (utilisation
de bitume à la base des
édifices, système d'évacuation des
eaux de pluie, technique de couches
de roseaux placées à intervalles identiques entre les briques pour contrer les glissements, ancrage de cordes de roseaux tressés,
mise en place de tunnels
permettant l'assèchement du massif de
briques). La hauteur de la Ziggourat pouvait atteindre
jusqu'à environ 70 mètres (Ziggourat de Dur-Kurigalzu) et dominait la
ville. Celle-ci était très souvent située
au coeur de la cité,
comprenant généralement d'autres édifices politiques et religieux : c'est le "Quartier Sacré". La
Ziggourat de Babylone, nommée dans la Bible "Tour de Babel", est
décrite dans le Récit de la Genèse; et relate les paroles des Babyloniens
:"Allons ! Bâtissons-nous une cité et une tour dont le sommet touchera
le ciel". L'aspect
symbolique, monumental et religieux de la Ziggourat revêtait pour le Roi une importance toute particulière; lui
conférant notamment gloire et prestige. Matérialisant pour les mortels un
lien divin entre le ciel et la terre, la Ziggourat avait donc une fonction politique, culturelle et
mystique. Le nom de celle de Larsa "Eduranki"
se traduit par "Maison-lien du
Ciel et de la Terre", celle de Borsippa "Euriminankia" signifie "Maison des Sept sages du Ciel". Le Temple haut comportait en outre
certaines fois des statues de
divinités, comme à Babylone
(Sanctuaire de Marduk). Les Ziggourats, comme le peuple qui les
a érigés, finirent par dépérir
puis progressivement, faute d'entretien, tomber en ruines, à partir de la période Parthe (environ 100 A.C.). Certaines comme celle de Nippur furent transformées en forteresse sous l'égide des Parthes. Malgré
L'Epreuve du Temps, quelques-unes sont parvenues jusqu'à nous, forçant ainsi respect
et admiration aux visiteurs du XXIème Siècle...
Très nombreuses iconographies avec les explications
architecturales, archéologiques, littéraires, épigraphiques et dogmatiques de
ces fameuses ziggurats. |
Retour à l'index des chapitres
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|