Chapitre 19 A - K Égypte - Grèce - Moyen Orient |
AINSI
ÉTAIT ZARATHUSTRA- SON HISTOIRE – SA PERSONNALITÉ – SES INFLUENCES |
LIONEL DUMARCET |
ÉDITION DE
VECCHI |
2000 |
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ainsi
parlait zaratousthra |
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Edition J.
de Bonnot |
1986 |
Zarathoustra (aussi orthographié
Zoroastre) est un grand penseur du monde antique. Il serait né dans une
région correspondant à l'Iran ou à l'Afghanistan actuels, au VIIe siècle av.
J.-C. Il est le créateur du zoroastrisme, une religion monothéiste. On sait
peu de choses de ce personnage considéré comme un prophète et à l'origine de
nombreux mythes. Zarathoustra se battit notamment contre le culte de dieux
multiples et pour une foi plus pure, centrée autour de la lutte entre le bien
et le mal. Selon Zarathoustra, il y a en tout homme une part de bien et une
part de mal, et que c'est à chacun de choisir le côté du bien. Selon la
légende, il aurait été assassiné à l'âge de 77 ans, alors qu'il était en
plein recueillement. Zoroastre a vécu il y a 2500 ou
3000 ans. Les dates de 628 à 551 avant J.C. ou 630 à 550 ou 660 à 583 sont
souvent avancées, d'autres auteurs parlent de 800 à 1000 avant J.C.Zoroastre
a été un instructeur spirituel iranien de haut niveau, avant Bouddha,
Confucius et Lao Tseu. Il est connu comme Zoroastre, nom grec signifiant astre
d'or utilisé par Platon qui l'a fait connaître en occident ; il est aussi
connu sous le nom de Zarathoustra ou Zarathustra ou encore Zarathushtra
c'est-à-dire celui à la lumière brillante. Sa famille habitait le
nord-est de l'Iran (alors appelé Perse), dans une région montagneuse. Jeune
prêtre, il a eu des révélations d'Ahura Mazdah, le Seigneur Sage,
régnant sur la création entière, recueillies dans les Gathas, partie du texte
sacré Avesta. La doctrine proposée par Zoroastre
(zoroastrisme ou mazdéisme) a mis beaucoup de temps avant de se répandre, par
suite de l'opposition des prêtres des cultes existants. Zoroastre a condamné
les rites et les sacrifices traditionnels offerts aux dieux par les Perses,
rétablissant la pureté de la doctrine et du culte, altérés par de mauvais
prêtres; mais il a gardé la tradition du culte du feu. Il a indiqué que seul
Ahura Mazdah était digne de vénération. Un des fils d'Ahura Mazdah, Ahriman,
ayant opté pour le mal, la dualité est née entre l’Esprit Saint (Vohu Manah,
la Bonne Pensée) et l’Esprit Mauvais (Angra Mainyu). La profondeur intellectuelle de
son système a exercé une grande influence sur les doctrines judéo-chrétiennes
(influence mentionnée dans le Manuel de discipline trouvé parmi les
rouleaux de la mer Morte) et sur le plan philosophique en occident : en
Grèce, sur Platon notamment, en France, sur Voltaire, en
Allemagne, sur Nietzsche, comme en témoigne son essai Ainsi parlait
Zarathoustra (dualisme éthique opposant le bien au mal) mis en musique,
soit dit en passant, par Richard Strauss. Aujourd'hui il existe environ 100
000 fidèles, les parsis (venant de Perse) en Inde, aux USA et en Europe
essentiellement. Le rituel du feu sacré est au cœur de toute cérémonie
mazdéenne. Le feu sacré est conservé à l'abri du soleil et des regards impurs
dans les « Temples du Feu », dont le plus important est
situé à Bombay. A Paris dans les temples Mazdéens, brule une petite flamme
éternelle, dans un encensoir rouge. Les zoroastriens admettent une vie
après la mort et un jugement des âmes, chaque être humain étant jugé selon
ses mérites. Si les bonnes actions l'emportent sur les mauvaises, l'âme monte
au ciel par un pont au-delà duquel l'attend le Seigneur de la Lumière. Dans
le cas contraire, il s'agit d'une descente en Enfer. Lorsqu'enfin l'Enfer
lui-même sera purifié, le royaume de Dieu s'installera sur Terre. Les morts
ne sont pas enterrés ni incinérés mais laissés aux vautours. La doctrine de
Zoroastre s'est transmise oralement puis un ensemble de textes, l'Avesta, a été
écrit. |
ainsi
vont les enfants de zarathoustra |
M. zetlaoui |
Edition IMAGO |
2003 |
Les disciples de Zarathoustra – ce
prophète aurait précédé Bouddha de mille ans et Moïse de deux cents ans –
n’ont pas disparu. Zartushtis d’Iran, qui refusèrent l’islamisation de la
Perse et résistèrent tant bien que mal aux brimades, et Parsis qui choisirent
l’exil en Inde, où ils connurent paix et stabilité, pratiquent toujours une
des plus vieilles religions du monde.
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Zarathoustra
– SON
HISTOIRE – SA PERSONNALITE & SON INFLUENCE |
Lionel Dumarcet |
Edition de Vecchi |
2000 |
Il naît vers 1200
avant J.C, réforma et structura la religion de Mazda. Il est entre le mythe et le grand initié, figure éternelle du
combat face au mal. Sa structure, son mythe et sa pensée vit toujours à
travers de très nombreuses religions du moyen et extrême Orient. En Inde il
est le pilier des mazdéens. Première religion monothéiste, le
zoroastrisme puise ses origines dans les régions persiques (dont
l’Azerbaïdjan faisait partie). Le zoroastrisme est un culte encore pratiqué par
environ 200,000 fidèles à travers le monde, principalement en Inde et en
Iran. Dans la religion, Ahura Mazda (pehlevi Ohrmazd) est le dieu, seul
responsable de la mise en ordre du chaos initial, le créateur du ciel et de
la Terre. La religion trouve ses fondements au cours du Ier millénaire av. J.‑C.
dans l’actuel Kurdistan iranien (Iran occidental) et est devenue la religion
officielle des Iraniens sous la dynastie des Sassanides (224-651), bien avant
l’arrivée de l’islam dans la région. Zarathoustra père fondateur du
zoroastrisme : Le nom Zarathoustra
signifie « celui à la lumière brillante » ; c’est le
nom avestique de Zoroastre, prêtre, prophète et fondateur
du zoroastrisme, l’ancienne religion perse. Le zoroastrisme est une
réforme du mazdeisme, réforme prophétisée par
Zarathoustra, dont le nom a été transcrit Zoroastre par les Grecs
(Ζωροάστρης,
Zōroastrēs). Cette réforme, fondée au cours du Ier
millénaire avant J.C. dans l’actuel Kurdistan iranien (Iran occidental),
est devenue la religion officielle des Perses sous la dynastie
des Sassanides (224-651), jusqu’à ce que l’islam arrive, même si
cette religion a réussi à se fondre dans le patrimoine culturel iranien. En
effet, les iraniens indépendamment de leur religion, accordent beaucoup
d’importance aux fêtes zoroastriennes. Nous savons que tout au long de
l’histoire, les adeptes de la religion zoroastrienne se verront affublés de
l’appellation aussi approximative que restrictive d’« adorateurs du feu »,
que cela soit en grec pursolatreia, en lat. ignicoles, en
arménien moxrapašt3 « adorateurs de cendres », ou encore en persan
moderne ātaš parast. Les Parsis : La plupart des Perses se convertirent à l’Islam mais le
culte zoroastrien persista chez les Guèbres, au centre du plateau iranien, à
Yazd et Kerman. Cependant, de nombreux Persans s’installèrent en Inde, tout
particulièrement à Bombay. Ils contribuèrent à développer la ville qui devint
leur centre religieux. Ces Persans y furent appelés Pârsîs. Il existe
d’autres petites communautés parsies aux États Unis et dans le monde
anglo-saxon. Leur population décroît cependant régulièrement partout car les
Pârsîs refusent les conversions et pratiquent un mariage obligatoire
strictement endogamique. La place du feu dans le culte
zoroastrien : Pour le comprendre, il faut savoir
que le feu fait l’objet d’une représentation idéologique complexe et
solidement élaborée, qui s’est transmise depuis la préhistoire jusqu’ à nos
jours. Ces textes sont principalement mis par écrit dans deux langues :
l’avestique, langue de l’Avesta, et le moyen-perse, langue des commentaires
de l’Avesta et ancêtre du persan moderne. On peut en compter au moins cinq
rôles et représentations sacrées du feu : 1. le feu cosmique ; 2. le
feu divin ; puis deux feux terrestres : 3. le feu rituel et 4. le feu domestique
; et enfin 5. le feu de l’ordalie. Comment maintient-on un feu ? Les textes
moyen-perses attestent à plusieurs reprises que le feu, dans sa forme
corporelle, doit recevoir trois choses : zōhr « libation », bōy
« l’encens », et ēsm « combustible », du grenadier de
préférence car il brûle lentement, ou à défaut, de l’abricotier ou du
pistachier, bien que les Parsis préfèrent l’acacia (babul tree). Dans le
rituel d’aujourd’hui, seules les offrandes d’encens et de bois sont encore
conservées. L’ordalie par le feu : Comme la plupart des grandes religions, le zoroastrisme
est une doctrine du salut et l’on aspire avant tout au bonheur
eschatologique. Mais contrairement à ces religions, le séjour au paradis ou
en enfer n’est pas éternel. 12000 ans après la création, les morts seront
ressuscités et rejoints par leurs âmes. Cette réunification donne lieu à une
nouvelle existence corporelle nommé Tan ī Pasēn « le Corps
Futur ». Puis, il y a une intervention du feu : tout l’univers est immergé
dans une rivière de métal fondu pour une ultime purification avant de se
fondre pour l’éternité dans la lumière d’Ahura Mazdā16. Les tours du silence : Les zoroastriens n’enterrent pas leurs morts : le
corps est impur, il ne faut pas souiller la terre nourricière. Les dépouilles
des défunts sont placées dans des tours, où ils sècheront au soleil et seront
déchiquetés par les oiseaux de proie. Le sol de la tour est couvert d’un
dallage de pierre, afin de protéger la terre de toute souillure. Seuls les os
(ou ce qu’il en reste) pourront être ensevelis dans le trou circulaire situé
au milieu de la tour. Cette coutume funéraire est encore pratiquée en Inde (à
Bombay) mais interdite en Iran. Le temple actuel de Yazd (photo
ci-dessus) a été construit dans les années 1930 selon le modèle architectural
des Parsis d’Inde (la construction a d’ailleurs été possible grâce à leurs
dons) et le feu peut y être aperçu par les fidèles ou les touristes à travers
une vitre. Yazd est encore le lieu de vie et de culte des zoroastriens en
Iran. |
akhenaton
– du
mystÈre À la lumiÈre |
Marc gabolde |
Edition GALLIMARD |
2005 |
Dans une Égypte façonnée par des
siècles de polythéisme, Akhenaton bouleverse l’ordre établi et instaure, vers
1350 av. JC, le culte d’un dieu unique : le soleil. S’opposant au clergé
traditionnel, le pharaon délaisse la capitale, Thèbes, pour fonder sur le
site de Tell el-Amarna la nouvelle cité royale dédiée à Aton. Ses habitants y
vivent au rythme des dévotions du pharaon et de sa reine, la belle Néfertiti.
Un courant artistique inédit
s’épanouit dont les œuvres, reconnaissables entre toutes, se distinguent par
leur sensualité. Après la mort d’Akhenaton, ses successeurs se hâtent de
rétablir les cultes polythéistes et persécutent la mémoire du roi « rebelle
», martelant son nom et ses représentations. Sorti de l’oubli grâce aux
fouilles entreprises aux XIXème et XXème siècles à Thèbes et Telle el-Amarna,
ce pharaon subversif, inventeur du premier monothéisme, fascine et inquiète.
L’égyptologue Marc Gabolde retrace
les grands moments du règne d’Akhenaton, éclaire sa vision religieuse et
démêle l’écheveau de sa succession jusqu’à l’avènement de son fils, Toutankhamon. |
akhenaton – le dieu maudit |
Gilbert sinouÉ |
Edition GALLIMARD |
2005 |
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Comme
eux, ils sont associés dans les cérémonies, mais, chose nouvelle, l'art
officiel les représente dès le début dans des scènes familiales jugées
jusque-là trop intimes pour être montrées. C’est en l'an 2 de son règne
qu'Amenhotep IV donne à Aton la place qu'occupait Amon-Rê. En l'an 5 de son
règne, il procède à la fondation de la nouvelle capitale qu'il appelle
Akhetaton, " l'Horizon du Disque " et marque le site de quatorze
stèles frontières. La
réforme religieuse : Depuis
le début de la XVIIIe dynastie, la montée des cultes héliopolitains tend à
concentrer autour de Rê la création et l'entretien de la vie, sans toutefois
écarter les autres dieux. Il serait donc exagéré de parler de monothéisme
mais plutôt d'une fusion de compétences multiples dans le Créateur par
excellence qu'est le soleil. Amenhotep IV choisit d'en adorer l'aspect
sensible, le Disque. Le résultat donne un ton universaliste qui présente les
apparences du monothéisme. L'originalité d'Akhenaton est d'avoir fourni une
image facile à appréhender en évitant le détour par le clergé spécialisé,
seul capable de servir d'intermédiaire entre les hommes et un dieu
impénétrable. Aton permet la perception immédiate du divin, par opposition à
Amon, le dieu " caché ". Le Disque est une forme du Créateur dont
le roi est l'équivalent terrestre. Il prend également en charge les morts,
même si Osiris reste à l'honneur. L'impact de cette réforme sur la population
est quasiment nul. D'abord parce que la Cour se confine très vite à
Akhetaton. Ensuite parce que le peuple, écarté de ce qui se passait dans les
palais et les temples, continue à vivre sur les bases religieuses
traditionnelles. L'originalité de l'image d'Akhenaton est moins importante
qu'on ne pourrait le croire. Il conserve tout l'apparat phraséologie de ses
prédécesseurs. Ainsi, il se fait représenter en train de massacrer des
ennemis vaincus. Il ne touche pas aux structures de l'administration. Sur le
plan politique, sa " révolution " renforce l'absolutisme
théocratique : le roi est l'intermédiaire obligé entre les hommes et le
Disque Solaire RÂ
.La réforme a des effets dans deux domaines surtout : l'économie et
l'art. Akhenaton ferme certains temples ou limite leurs activités et rattache
les biens cléricaux à la Couronne. La construction de la nouvelle capitale et
des nouveaux temples se fait au détriment de l'économie en général et de
l'économie divine en particulier. Les conséquences de l'atonisme sur les arts
et les lettres sont plus spectaculaires et plus durables. Une plus grande
liberté se manifeste dans les œuvres contemporaines, surtout dans les
compostions poétiques : hymnes et litanies divins et royaux. La langue parlée
est introduite dans les textes officiels et dans les grandes œuvres. Dès le
règne d'Amenemhat III, l'idéalisme officiel cède le pas à un réalisme plus
sensuel qui n'hésite pas à souligner les formes du corps par des techniques
comme celle du " drapé mouillé ". Ce traitement plus généreux des
volumes apparaît aussi dans le dessin où l'usage de la ligne est moins
rigoureux, l'emploi des couleurs plus souple. La mode évolue également :
nouveaux costumes, nouvelles coiffures…Des détails stylistiques sont
caractéristiques de la période : l'inclinaison de l'œil dans l'orbite et
l'étirement des lignes qui produira les fameux yeux " en amandes "
d'Akhenaton, les plis dans le cou, les oreilles percées, etc. Akhenaton
radicalise la tendance pour lui-même et sa famille dès la deuxième année de
son règne en poussant le réalisme jusqu'à la caricature : l'affaissement des
chairs prend une apparence pathologique. Au fil des ans, le trait s'adoucit
et, à la fin du règne, les études d'après nature l'emportent, comme la
célèbre tête de Néfertiti de Berlin. De nouveaux thèmes apparaissent :
l'image de la famille, omniprésente dans toutes les scènes, y compris et
surtout celles du culte.
La
famille royale : La construction et la première occupation de la ville se font entre
l'an 5 et l'an 6 du règne d'Akhenaton. En l'an 12, la reine Tiy s'installe à
la cour d'Armana. Cette installation a été interprétée comme la preuve
qu'Akhenaton n'a régné seul qu'à partir de cette date. Cette même année,
l'une des six filles du couple royal, Mékétaton, meurt. Néfertiti semble
jouer un rôle moins important après l'an 12. Elle se serait même séparée de
son mari si l'on en juge que l'une de ses filles, Méritaton, la remplace dans
les cérémonies auprès du roi. Les trois années de la fin du règne sont
troubles : le pays est livré aux persécutions anti-amoniennes qui se
traduisent par le martelage des noms du dieu, martelage que subiront à leur
tour Akhenaton et son dieu quelques années plus tard. Peut-être y a-t-il eu
une corégence avec Néfernéférouaton? Smenkhkarê a d'ailleurs été attesté
comme roi, son règne devant se situer entre ceux d'Akhenaton et de
Toutankhamon pour une durée possible de deux ans. Le corps de Smenkhkarê a
été retrouvé dans une tombe qui lui a été consacrée dans la Vallée des Rois.
Tout indique qu'il s'agit d'un ré ensevelissement hâtif. Dans cette tombe, on
a retrouvé d'autres restes qui sont peut-être ceux de la reine Tiy. On pense
généralement que toute la famille royale a ainsi été transférée sous le règne
de Toutankhamon.
Il est probable que Smenkhkarê puis
Toutankhamon étaient des cousins ou des neveux d'Akhenaton qui légitimèrent
leur montée sur le trône en épousant chacun l'une des filles du roi.
Lorsqu'il succède à Smenkhkarê, Toutankhamon est âgé d'environ neuf ans. Il
épouse la princesse Ankhesenpaaton. Très rapidement, il quitte Amarna pour
Memphis. La ville d'Akhetaton est
abandonnée après seulement une trentaine d'années d'existence. Le retour à
l'orthodoxie amonienne se fait sous Toutankhamon, probablement sous
l'influence du divin père Ay. Le jeune roi commence par changer son nom en
Toutankhamon. Il meurt à environ dix-neuf ans sans avoir eu d'enfant de son
épouse Ankhesenamon : avec lui s'éteint la lignée d'Ahmosis. Sa veuve supplie
le roi hittite Suppiluliuma de lui envoyer un de ses fils pour l'épouser et
en faire le pharaon d'Egypte. Le prince n'arrivera jamais et l'union entre
les empires Hittites et égyptiens ne se fera pas. Ankhesenamon épouse
peut-être le vizir de son défunt mari, Ay qui, lui-même, ne régnera que
durant quatre ans. La réelle coupure dynastique a lieu lorsque le commandant
en chef de l'armée, Horemheb, prend le pouvoir et se présente comme
restaurateur de l'ordre établi. Il fut un grand constructeur, surtout à
Karnak. Après vingt-sept ans de règne, il sera enterré à Thèbes, dans la
Vallée des Rois. N'ayant pas d'héritier mâle, Horemheb transmet le pouvoir à
un autre militaire, un général originaire du Delta qui va fonder une nouvelle
dynastie, celle des Ramsès. |
à la
recherche de l’Égypte oubliÉe |
Jean vercoutter |
Edition GALLIMARD |
1986 |
Un monde de pierres. Pierres des pyramides, pierres des temples, pierres des statues noyés dans les sables, enlisés, oubliés. Un monde de signes. Signes gravés, signes peints. Mystérieux, incompris. Un monde qui va reprendre vie sous
le regard, le crayon, la truelle de voyageurs, d’aventuriers, de savants,
d’archéologues. Un monde qui va enfin dévoiler ses
secrets, en 1822, grâce à Jean-François
Champollion. La
civilisation égyptienne, qui s’est déroulée sur plus de 3000 ans, a été l’un
des berceaux de l’humanité dans le domaine social, technique et scientifique,
et notamment en médecine. Le cœur était considéré par les Égyptiens à la fois
comme un organe anatomique, doté d’une importante fonction vitale, et comme
un symbole spirituel et religieux. Il constituait l’un des huit composants de
l’être humain. C’est le seul viscère que les embaumeurs devaient
impérativement laisser en place après la mort. La conception égyptienne du
cœur englobait trois concepts : le cœur-haty, ou
muscle cardiaque, le cœur-ib ou intérieur-ib, correspondant au reste de l’organisme, et le cœur
spirituel, centre du caractère, de la pensée et de la mémoire. Les Égyptiens
ont réalisé dès la première dynastie des représentations du cœur d’une
précision anatomique remarquable. Ils ont posé les jalons d’une
physiopathologie cardiovasculaire tout à fait novatrice qui a perduré pendant
plus de trente siècles.
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alexandrie iiième siècle avant jésus-christ
– tous les savoirs du monde ou le rêve d’universalité des ptolémée |
Divers Auteurs |
Edition AUTREMENT |
1992 |
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Ville-palais, héritières des ambitions
d’Alexandre, résidence de la dynastie lagide greffée sur la souche
immémoriale des généalogies pharaoniques, Alexandrie, dans les premières
décennies du IIIème siècle avant J.C., est la plus grande cité de
la Méditerranée orientale.
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alexandrie – hier & demain |
Jean-Yves empereur |
Edition GALLIMARD |
2001 |
« Alexandrie semble macadamisée
avec les ruines pulvérisées de mille cités. Chaque arpent de terre tourné et
retourné. Le sol, humus épais, paraît historique », écrivait Herman MELVILLE
en 1857. Toute vision d’Alexandrie passe par un cortège d’images symboliques
: le tombeau d’Alexandre, le Phare, la Bibliothèque, Antoine et Cléopâtre,
Cavafy et Durell, l’hôtel Cecil et le Sporting Club, souvenirs de sa
splendeur et de son rayonnement culturel. À partir de 1820, avec Mohamed
Ali, elle se réveille, pour accueillir toutes les communautés, toutes les
religions, toutes les langues, en un modèle de cosmopolitisme dont beaucoup
gardent la nostalgie. Jean-Yves EMPEREUR, archéologue et Alexandrin de cœur,
accompagne au quotidien la renaissance de la ville et témoigne ici de son
universalité retrouvée.
Un hommage à Alexandrie, en plus de 160
illustrations. |
apollonius
de tyane – sa
vie, ses voyages, ses prodiges |
philostrate |
Edition Sand |
1995 |
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Il a visité Antioche, Éphèse,
Pamphylie et d’autres lieux, il s’est dirigé, seul, sur la route de
Babylone à l’Inde, puisque ses disciples intimes l'avaient abandonné par
crainte de se rendre à la « Terre des Enchantements ». Toutefois, un disciple
imprévu, Damis, qu’il a rencontré sur son chemin, l’a accompagné dans ses
voyages. À Babylone, il a été initié par les Mages Chaldéens, comme le relate
Damis, dont le récit a été transcrit par un certain Philostrate, cent ans
plus tard. Après son retour en Inde, il se
présenta comme un véritable Initié. Les épidémies de peste et les
tremblements de terre, le décès de rois et d'autres événements qu’il a
prophétisés, se succédèrent régulièrement. Il prêcha, dans la ville d'Athènes
et dans d’autres villes, la morale la plus pure et noble, et les phénomènes
qu'il a réalisés furent aussi admirables et extraordinaires que nombreux et
bien prouvés. Ses dialogues avec le corinthien
Ménippe nous donnent vraiment le Catéchisme
Ésotérique, et dévoilent (quand on les comprend) plus d’un Mystère de
la Nature. Vers la fin de sa vie grandiose et prodigieuse, il a ouvert une École
ésotérique à Éphèse, et il est mort vers l'âge de cent ans. |
arcanes
Égyptiens au royaume d’osiris, isis & horus |
S. JANKOVICH |
Edition DU SIGNAL |
1994 |
Le mystique des anciens Egyptiens a
toujours fasciné cet auteur. Il lui fut enfin donné de visiter l'Egypte en «
Pèlerin », non plus en touriste, en compagnie d'un ami architecte et
égyptologue. Il put visiter les grands sites initiatiques. Il a spontanément
enregistré ou noté les émotions qu'il a ressenties. Ainsi ce livre traduit-il
des impressions fugaces, des sensations et des pensées, sans prétendre à
l'exhaustivité ni à la réalité historique, pas plus qu'à l'exactitude
scientifique. Les choses vues firent surgir des pensées profondément enfuies
en lui, voire des souvenirs de vies antérieures. Ces résurgences correspondaient
aux expériences vécues en état de mort clinique à la suite d'un grave
accident de voiture. Isis est
une reine mythique et la déesse-mère de l’Égypte antique. Elle est
représentée, le plus communément, comme une jeune femme affublée d’un trône
au-dessus de la tête ou, à la ressemblance d’Hathor, coiffée d’une perruque
surmontée par un disque solaire inséré entre deux cornes
de bovidé. Isis est l’une des déesses les plus populaires
du panthéon égyptien. Le culte d’Isis est actif tout au long de
l’histoire de l’Égypte antique et ne s’éteint qu’au cours des ve et vie siècles.
Rusée et grande magicienne, Isis est la sœur et l’épouse du
roi Osiris, un être divin dont le règne généreux et civilisateur fut
placé sous le signe de l’harmonie cosmique. Plutarque rapporte qu’Osiris
enseigna à son peuple les manières civilisées (mariage ?) afin que les hommes
ne ressemblent plus à des bêtes sauvages (patriarcat ?). Il leur enseigna
l’agriculture ainsi que le respect des dieux et des lois (patriarcales ?).
Horus fils d’Isis et vengeur d’Osiris assassiné par Seth, réussit à se faire
reconnaître comme le successeur légitime de son père, devenant par-là, le
prototype idéal du pharaon. Dans la
société égyptienne, le statut de la femme est très élevé. Or universellement,
plus le statut de la femme est élevé, plus la filiation est maternelle et non
paternelle, plus le rôle de l’oncle maternel prime sur celui du père, et
moins le mariage n’a d’importance. La transmission se fait de mère en fille,
et d’oncle à neveux maternel, et non de père en fils. Ainsi, cette coutume
matrilinéaire est encore vivace en Afrique, et l’était bien d’avantage du
temps des pharaons : le souverain règne avec sa mère et sa sœur, et lègue son
trône à son neveu maternel sans en être le géniteur. Pourquoi la société
égyptienne ferait exception ? Osiris étant le frère d’Isis, et l’oncle
maternel d’Horus, est-il réellement l’amant de la première, et le père du
deuxième ? Dès
les Textes des Pyramides de l’Ancien Empire égyptien, il serait
attesté que le dieu faucon Horus est le fils du couple que
forment Osiris et Isis. Dans les pyramides à textes, ces
écrits sont gravés en colonnes sur les murs des corridors, des antichambres
et des chambres funéraires. Les chapitres 366 et 593 des Textes des
Pyramides, très proches dans leur rédaction, relatent la naissance et la
conception d’Horus. Il y apparaît que ses parents seraient Osiris
et Isis. On retrouve à travers les croyances
égyptiennes des éléments démontrant la place importante qu’occupaient les
femmes dans la société. Ainsi, la triade principale n’est pas composée du
père, du fils et du Saint-Esprit comme dans le catholicisme, mais :
Isis est la
lointaine héritière de la Grande Déesse préhistorique. Si ses pouvoirs sont
identiques, protection et fertilité, son apparence est radicalement transformée.
La jeune beauté aux seins fermes a pris la place de la mère originelle aux
seins lourds et au ventre déformé par les accouchements. Au premier siècle de
l’empire romain, le culte de la belle déesse africaine s’étend à l’ensemble
du bassin méditerranéen, remontant jusqu’au nord de la Gaule. En bien des
cités, les temples d’Isis attiraient plus de fidèles que ceux des divinités
gréco-latines. La rencontre des
cultures grecques et égyptiennes durant la période ptolémaïque a donné
naissance aux Mystères d’Isis, un culte de la déesse basé sur des événements
festifs publics et sur des cérémoniels plus confidentiels. Ces derniers ne
sont accessibles qu’aux individus ayant entrepris un enseignement spirituel
inauguré par une initiation aux mythes et symboles de la croyance en Isis
durant des épreuves, nocturnes et secrètes, tenues dans l’enceinte des
temples isiaques. « À Saïs, la statue assise d’Athéna,
qu’ils identifient à Isis, porte cette inscription: « Je suis tout
ce qui a été, qui est et qui sera, et mon voile (peplos), aucun mortel ne l’a encore soulevé. » L’inscription
de Saïs est évoquée, une seconde fois, au ve siècle, par
le grec Proclus dans son Commentaire du Timée de Platon mais
sous une forme différente et plus développée: « Ce qui est, ce qui sera, ce qui a été, je
le suis. Ma tunique (chitôn),
personne ne l’a soulevée. Le fruit que j’ai engendré, c’est le soleil. » L’expression « aucun mortel n’a jamais soulevé mon voile » qu’adopte
Plutarque prête à confusion. Il est tentant d’imaginer une statue d’Isis, le
visage caché sous un châle que l’initié soulève tel un époux le jour des
noces lorsque se présente à lui son épouse voilée ; le dévoilement
signifiant la découverte des mystères cachés. Cette interprétation est peu
crédible, les égyptiens ne voilant pas leurs déesses.
Plutarque parle plutôt d’une tunique, le peplos étant un
lourd vêtement en laine, tandis que le soulèvement de la robe et le
dévoilement du sexe féminin d’Isis (ou des déesses qui lui sont identifiées)
est un motif mythique et iconographique attesté en Égypte. Isis, la déesse
des anciens Égyptiens, la mère des dieux, est venue d’elle-même ; elle est
aussi la déesse vierge ; ses temples à Saïs, la ville sainte, portaient cette
fière inscription : »Personne
n’a jamais relevé ma robe, le fruit que j’ai enfanté est le
Soleil ». L’orgueil de la femme éclate dans ces paroles
sacrées ; elle se proclame indépendante de l’homme, elle n’a pas besoin de
recourir à sa coopération pour procréer. La Grèce répliquera à cette
insolente assertion. Jupiter, le père des dieux, enfantera Minerve sans le
secours de la femme, et Minerve, la déesse « qui
n’a pas été conçue dans les ténèbres du sein maternel »,
sera l’ennemie de la suprématie familiale de la femme. Entre la fin
du ive siècle
av. J.-C. et la fin du ive siècle ap.
J.-C., le culte d’Isis se répand à travers le bassin méditerranéen et un
nombre important de sanctuaires lui sont élevés en Grèce et
en Italie. En ces nouveaux lieux, les rites égyptiens voués à la déesse
sont adaptés à la pensée religieuse gréco-romaine. L’iconographie et le culte
d’Isis s’hellénisent, et, par un rapprochement avec la quête
de Perséphone par Déméter (Mystères d’Éleusis) se créent
les Mystères d’Isis organisés sous la forme d’un
cérémonial initiatique, progressif et secret. À partir de la fin
du ive siècle av. J.-C.,
le culte de la déesse Isis est attesté sur le sol grec. À partir de la fin
du IIe siècle av. J.-C.,
le culte d’Isis se répand largement en Italie et autour de
la méditerranée occidentale. Durant plus
de sept siècles, entre la fin du ive siècle av. J.-C. et
la fin du ive siècle ap. J.-C., les cultes d’Isis,
de son parèdre Sérapis (forme hellénisé d’Osiris), de leur
fils Harpocrate et d’Anubis (le dieu chacal) se sont diffusés
hors d’Égypte tout autour du bassin méditerranéen et même au-delà,
en Arabie, dans l’Empire kouchan (Inde), en Germanie et
en Bretagne. Ce phénomène religieux est l’un des plus remarquables des
époques hellénistique et romaine. La déesse Isis est la figure
centrale de ce panthéon et de nombreuses cités grecques et romaines lui
voueront un culte officiel. Dans la littérature scientifique moderne, cette
diffusion de la croyance égyptienne prend les noms de « cultes
égyptiens », « cultes alexandrins », « cultes nilotiques »
ou « cultes isiaques ». Dès le ier siècle av. J.-C.,
le culte d’Isis se répand en dehors de la péninsule italienne vers le reste
de l’occident européen par les routes alpines et vers l’Orient grâce aux
marins et marchands égyptiens et syriens. En Gaule, en Germanie et
en Bretagne, l’implantation du culte d’Isis est la conséquence de la
colonisation romaine et la pénétration du culte correspond aux grands axes
marchands, principalement la vallée du Rhône, dans celle du Rhin,
et dans les provinces danubiennes (Dacie,Pannonie). En
Afrique du Nord, la présence de la déesse reste modeste et se cantonne le
long des côtes dans la région de Carthage. En Ibérie, sa présence
se remarque dans quelques vallées fluviales (Guadiana et Douro). |
aristote |
Louis millet |
Edition Bordas |
1987 |
La vie et les travaux d’Aristote
son enseignement sur la Nature, l’Âme, le monde divin, l’Univers, les
Sciences, St Thomas d’Aquin, Dieu et les autres dieux, l’Harmonie, la
connaissance humaine et les sciences déductives et inductives. Aristote (383/4 - 322 av. JC) - Aristoteles,
surnommé Stagirite, fondateur de la secte des péripatéticiens, né à Stagire
en Macédoine en l'an 384 av. J. C (1re
année de la 99e olympiade). Il eut pour père Nicomaque, médecin
distingué, ami d'Amyntas III, roi de Macédoine. Il vint vers l'an 368 à
Athènes, y suivit pendant 20 ans les leçons de Platon, et commença dès lors à
se faire connaître par ses écrits. Après la mort de son maître (348), il
quitta Athènes, blessé, dit-on, de n'avoir pas été désigné pour lui succéder,
et se retira d'abord en Mysie, auprès d'Hermias, souverain d'Atarné, dont il
épousa la sœur Pythias, puis à Mytilène dans l'île de Lesbos, Là, il reçut de Philippe une lettre par laquelle ce prince le priait
de se charger de l'éducation de son fils Alexandre, lui disant qu'il se
félicitait moins de ce qu'il lui était né un fils que de ce que ce fils était
né du temps d'Aristote. Après
avoir passé plusieurs années à la cour de Macédoine, il suivit, à ce que l'on
croit, son élève dans ses premières expéditions en Asie, mettant à profit,
pour les progrès de l'histoire naturelle, les trésors et les conquêtes du
roi; puis il vint se fixer à Athènes vers l'an 331, et y fonda, dans une
promenade voisine de la ville et nommée Lycée, une école nouvelle, qui prit
le nom de Lycée; on la nomme aussi école péripatéticienne (du mot grec
péripatos, promenade). A la mort d'Alexandre (323), Aristote, resté en butte
à la calomnie de ses envieux et aux attaques des ennemis du roi de Macédoine,
se vit accusé d'impiété : il sortit d'Athènes sans attendre le jugement,
voulant, disait-il, épargner un nouveau crime aux Athéniens, déjà coupables
de la condamnation de Socrate, Il alla s'établir à Chalcis en Eubée, où il
mourut peu après, en 322, âgé de 62 ans. Aristote
est le génie le plus vaste de l'Antiquité; il a embrassé toutes les sciences
connues de son temps et en a même créé plusieurs. Le mérite d'Aristote
en philosophie fut de donner à la science une base plus solide que n'avaient
fait ses prédécesseurs, et d'accorder davantage à l'expérience, mais sans
méconnaître le rôle de la raison. Il rejeta la doctrine de l'idéal, qu'avait
professée Platon, et concentra toute réalité dans les objets individuels. La
philosophie est pour lui la science des choses par leurs causes. Selon lui,
les points de vue sous lesquels les objets doivent être envisagés, quand on
veut les connaître et les expliquer, se réduisent aux suivants : ce dont une
chose est composée, sa nature intime ou son essence, sa cause, et le but ou
la fin vers laquelle elle tend; d'où la distinction de quatre principes, la
matière, la forme, la cause efficiente et la cause finale.
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ARISTOTE - ÉTHIQUE DE NICOMAQUE |
Traduction et notes de JEAN
VOILQUIN |
Edition FLAMMARION |
1965 |
Aristote (384-322 av. J.C.).
Ce grand philosophe, fonda l’école ou académie péripatéticienne
(racine : péripatos qui veut dire lieu de promenade, car il enseignait
en se promenant) à proximité du temple d’Apollon Lycien. Nicomaque
étant son fils, il lui dédicaça cette lettre en forme d’éthique. Aristote aurait écrit
plus de 400 traités, seulement 47 ouvrages complets et quelques fragments
d’autres nous sont parvenus. Quatre traités de morale lui sont
attribués : Ethique de Nicomaque, Ethique d’Eudème, Grande Morale et
le traité des vertus et des vices. Dès les premières
pages de la morale de Nicomaque, on découvre chez le penseur son intention
bien arrêtée d’admettre dans son audience la foule, les vieillards, et les
sages, c'est-à-dire de fonder son étude sur l’expérience de ne pas se laisser
égarer par les abstractions platoniciennes. Pour lui le but de la morale et
de l’éthique ne peut passer que par le bonheur
(eudémonisme), et ce bonheur dit il ne passe que par une activité
qui lui est personnelle, et passe par l’âme qui est douée de raison. |
ARISTOTE ET SON ÉCOLE |
JOSEPH MOREAU |
Edition PUF |
1985 |
Aristote a été pendant des siècles l’oracle de la philosophie et son œuvre était regardée comme la somme des connaissances humaines ; ce n’est qu’en secouant son autorité que la science moderne a pu se mettre en marche et que la philosophie s’est frayé des voies nouvelles. Cependant si elle avait fini par se scléroser en une scolastique, la pensée aristotélicienne n’en était pas moins à sa source, animée d’une immense curiosité scientifique et d’un vigoureux esprit critique. La rencontre de Platon et d’Aristote, le disciple qui perpétue l’action du Maître, non par docilité, mais par l’originalité de sa réplique, est un événement capital dans l’histoire de la philosophie ; c’est aussi un moment décisif dans la carrière d’Aristote. Aristote a laissé une œuvre immense qui comprend deux sortes d’écrits : 1°/ Les ouvrages exotériques, destinés à la publication, souvent sous forme de dialogues, imités de ceux de Platon, et dont la forma littéraire était très apprécié des Anciens 2°/ Les ouvrages acroamatiques, c'est-à-dire composé pour un auditoire. Le contenu du corpus aristotelicum se présente de la forme suivante Les catégories, ou termes du langage et les éléments du discours Le De Interpretatione, qui traite du jugement et de la proposition Les Analytiques, qui traitent de la démonstration ou du raisonnement Les Topiques, en 8 livres, qui exposent une méthode d’argumentation générale et applicables en tous domaines Les écrits d’Organon, traités de logique Au sommaire de cet ouvrage Chapitre 1 : Dans le sillage de Platon – Les dialogues d’Aristote et la critique des idées platoniciennes Chapitre 2 : Le savoir –la science et l’opinion – la dialectique et le syllogisme – Chapitre 3 : la démonstration et les principes – définition et classification Chapitre 4 : la Métaphysique – l’être et les catégories Chapitre 5 : Ontologie et théologie – L’aporie – la substance Chapitre 6 : Le devenir et la forme – la nature et l’art – la cosmologie finaliste – l’éternité du mouvement – Chapitre 7 : Le monde et Dieu – cosmologie et ontologie – immanence et transcendance de l’acte pur Chapitre 8 : L’être et l’essence – Individuation par la matière et par la forme – Chapitre 9 : L’âme et le corps – l’intellect – l’imagination – l’intuition – Chapitre 10 : La vie humaine –le bonheur – le problème moral – la vertu – la vie sociale – la poésie Chapitre 11 : L’école d’Aristote, son héritage – Théophraste – Aristoxène – Dicéarque – les épicuriens - la tradition péripatéticienne – |
ARISTOTE INVITATION À UNE PHILOSOPHIE |
JACQUES FOLLON |
ÉDITION MILLE ET UNE NUITS |
2005 |
Aristote meurt en 322 avant
J.C., exilé à Chalcis. Jamblique philosophe néo-platonicien va alors
entreprendre la rédaction de très longs fragments de l’œuvre d’Aristote, dont
cette invitation à la philosophie. On y découvre un
jeune Aristote, encore à l’académie et sous l’influence de Platon. Il
s’adresse à Thémison, roi d’une cité-état de Chypre, pour essayer de
le convertir à la philosophie. Très populaire dans l’antiquité, ce texte
exerça une profonde influence sur Epicure et sur Cicéron, il
modela la grande tradition philosophique occidentale. Un petit livre (60
pages- 3€) mais qui nous apprend beaucoup de chose sur Aristote, son
enseignement et les bases philosophiques qui sont encore en vigueur. |
aristote le philosophe |
Donald J. ALLAN |
Edition LE LIVRE DE POCHE |
1970 |
||
Mais si le réalisme se définit comme visée du réel, il se trouve affecté d'une énorme ambiguïté puisque la réalité est ce que tente d'exprimer toute philosophie. Une inspiration philosophique va donc se caractériser par le lieu particulier où elle invente de situer ce réel énigmatique; si Aristote ramène la philosophie du ciel sur la terre c'est parce que, refusant de voir ce réel dans un monde idéal séparé, il veut lire l'essence dans les choses de ce monde, les pragmata. Le recours ici fait, à travers la pensée d'Aristote, au sens ancien de pragma vise à revaloriser la notion de chose, à lui redonner l'ampleur qu'elle a perdue en se bornant à désigner de nos jours l'objet simplement inerte ». (Les choses mêmes, La pensée du réel chez Aristote. Dialectica, L'Âge D'Homme, Lausanne, 1983).
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ARISTOTE - TRAITḖ DE
L’ÂME |
Commentaire de G. Rodier |
Édition Vrin |
1985 |
L’importance historique du Traité
de l’âme n’a pas besoin d’être démontrée, sa valeur dogmatique n’est guère
contestée et le serait moins encore s’il était mieux connu. Il peut y avoir dans la
psychologie d’Aristote des obscurités et, si l’on veut même, des
contradictions, au moins apparentes, mais elle est plus profonde et plus
conséquente que notre psychologie classique, mélange incohérent de doctrines
cartésiennes et péripatéticiennes, auxquelles on ajoute parfois comme pour
accroitre la confusion, des lambeaux du système kantien. Le but de cet ouvrage et de ses
commentaires et de faire connaitre le De anima (traité de l’âme) dans sa vérité
historique avec ses contradictions et ses difficultés. |
ASPECTS
DE GÉOGRAPHIE SACRÉE, L’ORIENTATION SOLSTITIALE ET ÉQUINOXIALE |
MARCO BAISTROCCHI |
Edition ARCHḖ MILAN |
1981 |
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Les différentes positions
du soleil, les 4 fils d’Horus, les barques solaires et leurs parcours. Ignores-tu, ô Asclépios, que I ‘Egypte est l'image du ciel et
qu'elle est la projection ici-bas de toute l'ordonnance des choses célestes ?
Profondément
attaché à sa terre qu'il considérait comme le "miroir du ciel",
l'Egyptien ne pouvait concevoir de la quitter et regardait toujours d'un œil
méfiant voyageurs et commerçants, contrairement à d'autres peuples de la
Méditerranée, beaucoup plus aventuriers et mobiles. Crétois, Phéniciens et
Grecs se chargèrent de répandre les connaissances et produits égyptiens, car
les Égyptiens eux-mêmes ne franchissaient leurs frontières que s'ils y
étaient contraints. Kem, l'Égypte, était d'ailleurs synonyme de la
"Terre elle-même". L'Égyptien pensait habiter une réplique de
l'univers tout entier, une véritable caisse de résonance lui permettant de
communiquer, sans se déplacer, avec le monde entier, avec le ciel et les
puissances souterraines.
Pour
les anciens Égyptiens, le paradis se trouvait dans le ciel et s'étendait sur
un immense plateau de fer ou sur une coupole. Ce plateau, rectangulaire,
était soutenu à chacun des quatre angles par un pilier ou une colonne. Aux
époques les plus reculées, ces quatre piliers étaient identifiés aux
"anciens quatre Khôls qui vivent dans les cheveux d'Horus" et qui
sont aussi les "quatre dieux qui sont à côté des sceptres-piliers du
Ciel". Ces
quatre dieux sont "les fils d'Horus" et s'appellent Amset (ou
Mesti), Hâpi, Douamoutef et Qebehsenouf. Ils présidaient aux quatre régions
du monde et furent identifiés par la suite aux dieux des points cardinaux.
Les correspondances relevées entre les quatre déesses des points cardinaux,
protectrices des angles, Isis, Nephtys, Neith et Selkit et les quatre fils
d'Horus permettent de déterminer les associations des quatre fils d'Horus
avec leurs points cardinaux respectifs. A partir du Moyen Empire, vers 2000
av. J.-C., ces correspondances sont les suivantes : Hâpi-Nephtys
: ouest - Douamoutef-Heith : nord Mesti-Isis
: est - Qebehsenouf-Selkit : sud. Ce
sont ces mêmes quatre déesses qui se retrouvent autour du sarcophage de
Toutankhamon. Ces correspondances se trouvent confirmées par un document qui décrit
la Maison de Vie, institution composée de scribes et de mages, chargée de la
conception et de la rédaction des textes sacrés. |
ASPECT DE LA PENSÉE
RELIGIEUSE DE L’ÉGYPTE ANCIENNE |
PAUL BARGUET |
ÉDITION LA MAISON DE VIE |
2001 |
Dans cet ouvrage sont
rassemblés des articles fondamentaux publiés par Paul Barguet dans
diverses revues scientifiques. De l’essai d’interprétation du Livre des deux
chemins à la naissance de la Lumière dans les textes des Pyramides en passant
par l’étude du cycle lunaire et des dimensions du temple d’Edfou, le lecteur
découvrira un univers symbolique décrypté avec rigueur et finesse. Grâce aux
travaux de Paul Barguet, ce sont de nombreux aspects de la pensée de
l’ancienne Egypte qui deviennent perceptibles. Du plus ancien
corpus, les textes des Pyramides,
jusqu’aux ultimes témoignages des temples ptolémaïques, Paul Barguet a scruté
tous les modes d’expression de cette pensée d’une inépuisable richesse qu’il
a explorée et déchiffrée tout au long de ses années de recherche et
d’enseignement tant en Egypte qu’à Paris. On peut parler de
trois publications majeures à l’intérieur de son œuvre monumentale : En
1962 parait au Caire Le Temple d’Amon-Rê à
Karnac. Essai d’exégèse qui, en dépit des découvertes ultérieures,
demeure un véritable manuel pour découvrir cet immense édifice et apprendre à
le déchiffrer. En 1967, il publie Le Livre des Morts des Anciens Égyptiens, Introduction
et commentaire. L’ouvrage est le fruit d’un travail de longue haleine
et il demeurera longtemps la base de toute recherche sur ce texte célèbre et
complexe. Contrairement à une opinion souvent admise, l’auteur démontre que
le Livre des Morts n’est pas un fatras de formules rassemblées au hasard,
mais qu’il répond à une architecture précise, notamment d’ordre culturel,
dont le but ultime est « la sortie du
jour », à savoir la résurrection dans la lumière étroitement
liée à la puissance de la parole. C’est en 1986 que
Paul Barguet publie une traduction très attendue des
Textes des sarcophages du Moyen Empire, dont la difficulté exige
une grande maîtrise de la langue hiéroglyphique et une profonde connaissance
de la pensée Egyptienne. De nouveau il démontre que les sakhou « les
formules de glorification » ne sont pas distribuées de
n’importe quelle façon par les rédacteurs mais suivent une logique symbolique
en fonction des diverses parties du sarcophage, cette « maison à l’image du monde » dans
laquelle le ressuscité va vivre une vie nouvelle. Avec ces trois Œuvres
majeures et d’autres publications, Paul Barguet offre aux spécialistes et aux
amoureux de l’Égypte ancienne, un paysage spirituel que l’on ne finira jamais
d’explorer. Le directeur de l’institut Ramsès doit être remercié pour avoir
mené à bien cette publication en hommage à un grand égyptologue, digne
successeur de Champollion. Sujets
traités dans cet ouvrage : Le Livre des deux Chemins - Les
textes spécifiques des différents panneaux des sarcophages du Moyen
Empire - Le Livre des Cavernes et la reconstitution du corps
divin - Le rituel archaïque de fondation des temples de
Médinet-Habou et de Louxor - Un groupe d’enseignes en rapport
avec le nom du roi - La base du reliquaire abydénien
- Le cycle lunaire d’après deux textes d’Edfou - Un aspect
religieux du Grand Majordome de la Divine Adoratrice - La
décoration extérieure du pronaos du temple d’Edfou - Les
dimensions du Temple d’Edfou et leur signification - Parallèle
égyptien à la légende d’Anthée - Philosophie religieuse du temple
égyptien - Remarques sur quelques scènes de la salle du
sarcophage de Ramsès VI - Khnoum-Chou patron des arpenteurs
- L’origine et la signification du contrepoids du collier-manat
- La cour du temple d’Edfou et le cosmos - Une statuette de
Senenmout au musée du Louvre - Les chapitres 313-321 des textes
des Pyramides et la naissance de la Lumière - Traducteur des textes des sarcophages et du
Livre des morts, auteur d’un ouvrage de référence sur le temple de Karnac,
Paul Barguet est l’un des grands égyptologues français de ce siècle et l’un
des meilleurs connaisseurs des textes religieux. Né en 1915. Docteur
ès-lettres et officier des palmes académiques, Paul Barguet fut chargé de
recherches au CNRS, conservateur au département des antiquités Egyptiennes du
musée du Louvre, Professeur d’épigraphie, Maître de conférences, directeur de
l’institut d’Égyptologie de l’Université de Lyon et directeur scientifique de
la Mission Permanente en Égypte, dont il en est le membre permanent depuis
1974. |
au commencement Étaient les dieux |
Jean bottero |
Edition TALLANDIER |
2004 |
"Jean est le contraire d’un
scientifique desséché analysant de la poussière obscure. Avec les hommes et
les femmes d’autrefois, et particulièrement avec les habitants de cette Mésopotamie
qu’il a tant contribué à nous faire connaître, il a un rapport direct,
immédiat, une relation de voisin à voisin."
|
19 B
B.A-BA DE LA TRADITION GRECQUE |
BERNARD MARILLIER |
Edition PARDES |
2002 |
||
|
19 C
cagliostro
& le rituel de la maçonnerie Égyptienne |
Robert amadou |
Edition SEEP |
1996 |
Cagliostro est le Grand Cophte, ou
le Grand Copte. Le Grand Cophte c’est-à-dire à la fois l’indigène et le
chrétien de Misraïm, chrétien à la mode de Misraïm et encore un degré éminent
; autrement l’initié par excellence, et même, renchérit l’épithète, un maître
d’initiation avec ses disciples, son ordre, son rituel.
Le rite est le
corpus global d’une transmission immémoriale, toujours d’actualité et sans
finalité. Il est la résultante du Chemin emprunté par l’Humanité, et plus
particulièrement dans le cas du Rite Oriental de Misraïm, d’une route
jalonnée par tous les grands initiés qui, depuis la nuit des temps, nous
rappellent la Tradition Primordiale. Depuis des milliers d’années (certains
parlent symboliquement de millions d’années.), des transmetteurs et des
veilleurs, des « cherchants », des prêtres et des architectes, des pharaons
et des philosophes se transmettent le dépôt qu’ils ont reçu. Cette route fut
certainement chaotique, sinueuse, entrecoupée d’obstacles. On peut même
imaginer que parfois elle se soit tout simplement perdue. Mais la
richesse du Rite Oriental de Misraïm est d’avoir su retrouver, réunir, voire
substituer la secrète transmission des valeurs fondatrices de l’Initiation et
du tracé de la voie lumineuse vers la Connaissance, et ce faisant vers la
libération de l’Humanité, enténébrée suite à sa chute il y a fort longtemps.
Le rituel est la partie dont il est le plus difficile de
parler, puisque nous sommes désormais très proches du secret pour lequel un
Maçon prête un Serment inaliénable. Le Rituel de Misraïm est tout d’abord,
comme tous les autres Rituels maçonniques, un RIT (Rituel d’Introduction des
Travaux). Il codifie les cérémonies qui rythment la vie du Maçon et il permet
la bonne exécution des travaux requis par le Chemin Initiatique. Il plante le
décor, fait vivre les mythes et les symboles correspondants à l’avancement de
chacun. En cela il est déjà un outil irremplaçable, mais mieux encore il est
une sorte de boîte à outils dans laquelle le Maçon trouvera toujours la
réponse qu’il cherche sans qu’elle ne soit jamais écrite ni imposée. Sa juste
exécution garantit la qualité et la sérénité des Travaux. Comparé à d’autres
Rituels, Le Rite Oriental de Misraïm propose à ceux de ses membres qui le
souhaitent une forme supérieure de sacralité et de spiritualité. |
champollion
– grammaire Égyptienne |
champollion
le jeune |
Edition J. DE BONNOT |
1994 |
À la suite de l’expédition de
Bonaparte en Égypte, de multiples souvenirs furent rapportés en France par
les militaires rapatriés. C’était le plus souvent des fragments de statues et
d’objets artistiques, des éléments de mobiliers funéraires et même des
momies. Mais les savants ne réussissaient pas à interpréter la mystérieuse
écriture qui les accompagnait. Ces textes restaient pour eux lettre morte, ce
qui les empêchait entre autres de pouvoir dater ces étonnantes reliques.
|
champollion – panthÉon
Égyptien |
champollion
le jeune |
Edition J.
de Bonnot |
2006 |
||
Le Panthéon égyptien est suivi des
Lettres d’Égypte et de Nubie qui l’éclairent. Ces lettres que Champollion
envoie en France au fur et à mesure de son voyage sont en fait un roman
alerte qui alterne le récit de ses découvertes au jour le jour, ses
méditations inédites sur le sacré, ainsi que beaucoup d’anecdotes picaresques…
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CHRONOLOGIE
DEs PHARAONS |
Claude baillon |
a compte
d’auteur |
2002 |
Une plaquette très agréable à lire, et qui fait la chronologie de toutes les dynasties pharaoniques avec des schémas et des photos couleur. Une véritable initiation à
l’Égypte ancienne. Instructif, agréable et pédagogique. |
COMMENT A DISPARU LA CIVILISATION DE L’ÉGYPTE ANCIENNE |
Jean-Paul de Lagrave |
Edition Maison de Vie |
2014 |
En dépit d’une occupation grecque puis romaine de plusieurs siècles, la vitalité de la civilisation égyptienne demeure intacte en cette fin de IVe siècle : les temples sont ouverts et actifs, les « maisons de vie » dans lesquelles on recopie sans relâche des textes hiéroglyphiques anciens sont toujours en activité. Le culte des dieux se poursuit et la déesse Maât, garante de l’harmonie de la société, est toujours présente et vénérée. Cet ouvrage, relate les dramatiques événements consécutifs à l’édit de l’empereur Théodose qui, pour accélérer le développement de la nouvelle religion chrétienne en Egypte, va interdire sous peine de mort, la pratique du culte égyptien. Cette terrible décision va détruire le fondement même de cette brillante civilisation, vieille de plus de trois millénaires. Dès la publication de l’édit, le 16 Juin 391, le patriarche-archevêque d’Alexandrie : Théophile, à la tête d’un bataillon de « moines noirs » fanatisés (les barbes noires) détruit les temples et tue les fidèles d’Alexandrie. Cette action débuta par l’attaque du prestigieux temple d’Isis et d’Osiris à Alexandrie en 392 et se poursuivit en Haute Egypte avec le terrible Chénouti. Malgré une résistance farouche de la part des Blemmyes (les fidèles adorateurs d’Isis), les moines noirs et les troupes de l’empereur prirent d’assaut le temple de Philae et incendièrent diverses bibliothèques. Sans ces milliers de moines noirs, porteurs d’une violence sanguinaire, la volonté de Théodose d’anéantir la religion traditionnelle égyptienne, n’aurait pu s’accomplir. C’est dans le désert que se formeront ces hommes nouvellement converti au christianisme et qui encadrés durement dans le désert, vont devenir très vite entre les mains des évêques fanatiques une machine de guerre redoutable. C’est Pakome qui voyant ces gens errer dans le désert eu l’idée de les regrouper dans des monastères et de les éduquer dans cette haine de l’autre. Cette folie meurtrière ne s’arrête qu’en 551, une fois l’antique religion égyptienne complètement éradiquée. Avec elle disparaissait du même coup la prodigieuse civilisation des bords du Nil. Moins de 100 ans plus tard, Cyrus, patriarche-archevêque d’Alexandrie et gouverneur de l’Egypte, offrait la capitulation du pays à l’émir ben Al-As, à la tête de 4000 « cavaliers d’Allah ». Malgré le génocide de son peuple d’initiés, l’âme de la civilisation de l’ancienne Egypte est d’une telle puissance qu’elle a survécu, ses destructeurs étaient convaincus qu’il n’en resterait rien, et de fait ce fut un silence de plus de 1000 ans. Soudain les pharaons les plus prestigieux du Nouvel Empire s’éveillèrent de leur long sommeil, et leurs momies à l’abri des pillards, rendirent témoignages de la grandeur de leur civilisation, une belle revanche que les nations actuelles saluèrent en s’unissant pour sauver les temples menacés par la montée des eaux du Nil, et par la redécouverte de cette Egypte immortelle. Au sommaire de cet ouvrage : L’édit fatal - Les terribles moines noirs - Les pharaons ecclésiastiques - Une doctrine bouleversante - Le règne de Maât - La déesse universelle - La guerre des Blemmyes - Choc en retour - Des témoignages pour l’humanité - Un message immortel - Fraternité solaire de Ramsès - Le règne universel d’Isis - |
CROIX DE VIE ÉGYPTIENNE, SES FABULEUX POUVOIRS |
Marie Delclos |
Edition Trajectoire |
1998 |
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Replaçant l’Ankh dans l’extraordinaire contexte de la mythologie égyptienne toute entière, cet ouvrage est également un tremplin pour ceux qui désirent aller plus loin et utiliser cette connaissance de manière résolument pratique. De la magie talismanique aux puissants rituels liés à l’Ankh, nous restituant toute la force des pratiques occultes de l’Egypte ancienne, afin de dynamiser tous les domaines de notre vie, aucun aspect n’est passé sous silence des merveilleux pouvoirs de l’Ankh. L’Ankh comme clé et croix : Le livre des ports égyptiens donne une explication sur l’Ankh comme symbole ésotérique « Quiconque possédait la clé géométrique des mystères ésotériques, dont le symbole était précisément cette croix ansée, savait ouvrir les portes du monde des morts et pouvait pénétrer le sens caché de la vie éternelle » Lorsqu’il est tenu par l’anse, l’Ankh évoque une clé, c’est l’une des raisons pour lesquelles on nomme ce symbole « clé de vie ». L’Ankh est donc ce qui ouvre, c’est la clé des mystères, celle qui fait pénétrer l’initié dans le monde des symboles, c’est la clé qui permet de décrypter l’iconographie égyptienne, qui se présente comme un immense livre ésotérique, une immense bande dessinée codée dans laquelle rien n’est laissé au hasard, rien n’est laissé à l’imagination ou à la sensibilité des artistes qui la peignirent, la gravèrent ou la sculptèrent. L’Ankh est une clé qui ouvre de nombreuses serrures, et comme tout symbole, il possède plusieurs niveaux de lecture mais il semble en plus être au centre de tous les autres. L’Ankh est donc la puissance de la vie, aussi bien celle qui fait germer l’épi d’orge, que celle qui fait lever le soleil. L’Ankh est l’esprit qui est partout, aussi l’Ankh n’est-il pas là seulement pour donner aux humains une vie terrestre longue et prospère, mais pour lui assurer la vraie vie, la Vie éternelle, la Vie dans l’Au-delà. C’est à cette Vie éternelle que les Egyptiens aspiraient avant tout, ainsi que le montre le texte de l’historien grec Diodore de Sicile à leurs propos : »…la croyance des habitants qui regardent la vie actuelle comme fort peu de chose, mais qui estiment infiniment les vertus dont le souvenir se perpétue après la mort. Ils appellent leur habitation « hôtellerie », vu le peu de temps qu’on y séjourne, tandis qu’ils nomment les tombeaux « demeures éternelles » car les morts vivent dans les enfers pour l’éternité, c’est pourquoi ils apportent à la réalisation de leur tombe plus de soins et de travail qu’à celle de leur maison » Naturellement, il s’agit là d’un premier niveau de lecture : pour les initiés : les enfers étaient le ciel, et la vie éternelle se trouvait parmi les astres ; là encore, il ne s’agissait que d’une forme symbolique recouvrant un dernier niveau de lecture, le dernier mystère auquel peu avaient accès. Essayons donc d’aller plus loin et faisons appel à Petosiris, qui fut grand prêtre de Thoth à Hermopolis Magna ; il était considéré comme l’un des hommes les plus savants de l’Egypte, tes instruit des sciences hermétiques, alchimiques, symboliques, astrologiques et en magie, c’est lui qui avait enseigné au pharaon Nechepso, roi de Saïs, et c’est donc lui qui expliquera aux égyptiens comment se comporter durant leur vie terrestre afin d’accéder à la vraie Vie, à l’Ankh, je cite : « Ô vivants actuellement sur terre, je viendrais vers vous et je ferais que vous soyez instruit des volontés de Dieu….. Venez, je vous guiderais vers le chemin de la Vie….. Si je suis arrivé ici, à la ville de l’Eternité, c’est que j’ai fait le bien sur terre et que mon cœur s’est complu sur le chemin de Dieu depuis mon enfance jusqu’à ce jour… J’ai pratiqué la justice, suivie et respecté l’Ankh, je n’ai fait de mal à personne, je n’ai rien pris à autrui, je n’ai fait de mal à personne et j’ai toujours suivi les préceptes de Dieu, j’ai fait tout cela en pensant que j’arriverais à Dieu après ma mort et que je savais que viendrait le jour des Seigneurs de la justice quand ils feront le partage lors du jugement. Heureux celui qui aime Dieu, il arrivera à sa tombe sans accident… » Texte des sarcophages chapitre 83 - « C’est la connaissance qui donne la vie éternelle « Tout être qui est connaissant ne mourra pas de la seconde mort. Ses ennemis n’exerceront aucune influence sur lui et nulle magie ne le retiendra sur terre » -Texte des sarcophages Chapitre 85 – Ces textes sont très clairs et lorsqu’on parle de « Nem Ankh », il s’agit bien de la Vie éternelle divine, de la survie dans l’autre monde, de la renaissance et des cycles de la vie : « la mort est donnée à l’inique », malgré tout suivre des préceptes moraux était bien, mais l’insistance était donné vers la Connaissance. |
cyrus
le grand fondateur de l’empire perse |
Gérard israel |
Edition Fayard |
1997 |
Voici Cyrus II, ou Kurash, roi de Perse, vainqueur en 539
avant JC des assyro-babyloniens, qui devient selon la Bible un véritable
« messie » pour le peuple de Dieu malmené par l’histoire…Alors que
les déportés en exil à Babylone depuis plus de 50 ans se languissent de
revoir Jérusalem, il publie un édit libérateur disant : « Qu’à tous
les rescapés juifs, partout la population des lieux où ils résident leur
apporte une aide en argent, en or, en équipement et en montures, en même
temps que des offrandes de dévotion pour le Temple de Jérusalem ». Mais on n’est pas habitué à ce que la Bible nous parle
d’un souverain païen en des termes pareils ! Puisque le prophète Isaïe lui
accorde le nom de mashiah, réservé aux descendants du roi David, et le voit
comme le « centurion » providentiel de Yahvé intervenant en faveur
des siens. A l’époque en question, il n’y a plus de roi en Israël depuis un
demi-siècle. Car les notables ont été transférés à Babylone depuis que
Nabukodonosor a envahi Eretz Israël et détruit Jérusalem. Comment l’Ecriture peut-elle parler d’un roi perse dénommé
Cyrus, qui n’est même pas juif, comme d’un Messie et d’un sauveur pour
Israël ? Parce que ce roi a permis aux exilés de rentrer à Jérusalem et
de rebâtir le Temple pour y honorer leur Dieu. Le prophète Isaïe, ou plutôt
le Second Isaïe qui vit 150 ans après le premier, croit en un Dieu bon, lent
à la colère et plein d’amour, comme dit le psaume. Il n’adhère pas à un Dieu
violent et massacreur. Pour Isaïe, le roi d’Israël doit être au service de la
paix, assurer le bonheur du peuple et témoigner d’une concorde universelle au
milieu des nations païennes. Un roi correspond à ce portrait, c’est Josias,
qui a réorganisé et amélioré la vie religieuse et sociale à Jérusalem. Lorsque Cyrus prend le pouvoir, la géopolitique de la
région en est bouleversée ; le texte nous le dit, il fait sauter les
verrous qui empêchent la paix, et il aplanit les chemins qui mènent à la
justice. Car il est respectueux de tous, y compris de la minorité des juifs
exilés. Contrairement aux anciens envahisseurs d’Israël, son attitude permet
aux exilés juifs de reprendre espoir en un Dieu de miséricorde et cette
période va être pour eux comme un second exode, une seconde libération des
esclavages (parmi lesquels les influences païennes). Un nouvel horizon
s’ouvre à la lumière de la Torah. Ce qui est important, pour eux, c’est la
sagesse que Dieu inspire au cœur des hommes de bonne volonté, qui ont envie
de faire le bien. Isaïe chante donc les qualités inattendues de ce roi païen
Cyrus, arrivé au pouvoir en Perse en profitant des bagarres entre adeptes du
dieu-lune et adeptes du dieu baal. Alors pourquoi ce roi est-il appelé Messie ? Sans doute
parce qu’il veut tracer des chemins nouveaux vers l’entente entre les
peuples, et qu’il ouvre la voie vers de nouvelles manières de vivre les uns
avec les autres sans violences. Pas de massacres des ennemis, pas de villes
détruites. Au contraire, car Cyrus attribue de l’argent aux juifs pour qu’ils
retournent reconstruire leur temple en Israël. Même si Cyrus ne partage pas
leur foi, il veut leur faire du bien. Il sait que les juifs croient au Dieu
créateur et sauveur, et que pour eux, en dehors des commandements de ce Dieu,
il n’y a pas d’autre voie d’humanité fiable. Même si à Babylone on adore
Baal, Cyrus écoute les juifs lui parler du Dieu unique, le Dieu
d’Israël, et il respecte leur culte! Aujourd’hui, il y a toujours des idoles dans notre monde.
L’argent, le pouvoir, l’égoïsme, l’esclavage des objets, les maltraitances,
les pièges de toutes sortes qui enlaidissent les vies humaines et font régner
l’obscurité au lieu de la lumière. Le phénomène s’amplifie par le jeu des
médias. Il n’y a pas beaucoup de Cyrus modernes pour vouloir le bien des
juifs et défendre Israël menacé par les adeptes du croissant de lune.
Pourtant, il existe encore des hommes des femmes qui ne partagent pas la foi
biblique, mais qui – comme Cyrus – ont envie de
faire le bien. Certains s’engagent pour les plus fragiles, pour les plus
pauvres, pour la planète. Il y a aujourd’hui des Cyrus qui participent à la
venue du règne de Dieu à leur manière, même s’ils n’y croient pas. Ils sont
eux aussi des serviteurs de la Vérité qui font avancer la justice, la paix à
partir de leur sphère d’influence. Ecoutons Isaïe : « c’est à cause de mon
serviteur Jacob, oui, Israël mon élu, que je t’ai appelé par ton
nom ! » Cyrus est donc, sans le savoir, « appelé par
Dieu » ; dans cette optique, il acquiert un nom, un rôle à jouer,
une destinée pour lui et pour les autres. En effet, l’Ecriture nous dit que
la descendance d’Abraham, de Joseph et Jacob apportera la bénédiction au
peuple de Dieu mais aussi à toutes les nations du monde, peuples païens y compris.
C’est grâce à cette bénédiction divine universelle que Cyrus est inspiré et
qu’il concrétise sa mission de bienveillance, en se montrant comme un
véritable bienfaiteur messianique pour le peuple de Dieu plutôt qu’un
persécuteur, haïsseur de juifs. Aujourd’hui, croyants et incroyants engagés dans le sens
du bien des autres, tous peuvent se faire « bénédiction » dans
cette société obscurcie par les idoles et qui a tellement besoin de lumière.
L’enjeu est le respect de la dignité de chacun et la viabilité du vivre
ensemble. Reliés à l’alliance, ou simplement humanistes, nos contemporains
pourraient être – comme Cyrus – des « messies », en dénonçant les
injustices et en édifiant un monde où l’on s’aime et se respecte. Il faut
aujourd’hui des Cyrus du 21ème siècle qui au sein même du monde idolâtre
jouent leur rôle constructif dans l’avènement du Royaume de Dieu pour le bien
de tous. |
19 D
DEIR EL – MEDINEH - LE TEMPLE DES BÂTISSEURS DE LA VALLÉE DES ROIS |
ANDRÉ FERMAT |
ÉDITION MAISON DE VIE |
2010 |
Sur la rive ouest de
l’ancienne Thèbes (Louxor), à 726 Km du Caire, le site exceptionnel de
Deir el Medineh (le couvent de la
ville) abrite le village d’artisans qui bâtirent les célèbres tombes de la
Vallée des Rois, mais aussi leurs propres « demeures d’éternité »
et un remarquable petit temple où ils célébraient leurs rites. Bien que d’époque
tardives, cet édifice est à l’image de sanctuaires anciens. Il est l’un des
joyaux de l’architecture pharaonique et présente de nombreux textes dont
André Fermat donne, pour la première fois, une traduction intégrale. Dédié à deux déesses,
Hathor, souveraine de l’amour et Maât, incarnation de la règle
d’harmonie de l’univers, ce sanctuaire nous permet de mieux percevoir la
symbolique et l’esprit créateur qui animaient les bâtisseurs de Pharaon. Le temple de Deir
el-Medineh est précieux car il offre une vision synthétique du parcours
initiatique depuis la porte de l’enceinte du temple jusqu’au sanctuaire et sa
chambre du milieu (pronaos) constitué par les trois chapelles. Tout au long de ce
parcours, les murs sont gravés et peint de hiéroglyphes
expliquant le cheminement initiatique de l’initié. La lecture de cette
traduction nous fait pénétrer dans un livre de pierre et nous fait assister
au culte pratiqué en ce lieu sacré où s’expriment les dieux. |
DE LA GRÈCE A L’ORIENT - ALEXANDRE LE GRAND |
Pierre BRIANT |
Découvertes GALLIMARD |
1996 |
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Montesquieu
et ses épigones britanniques développent cette image positive d'Alexandre,
dont ils empruntent les traits principaux à Plutarque, mais également à
Arrien, qui écrivit sous l'Empire romain en étant confronté, en tant
qu’administrateur de province, à des questions qu'il juge analogues à celles
rencontrées par Alexandre. A l'inverse, Sénèque a défini les traits du modèle
opposé, extrêmement défavorable au conquérant, présenté comme celui qui
détruit et dévaste, qui se laisse mener par l'ambition et la démesure,
n'ayant en vue que sa propre gloire, sans souci des conséquences funestes sur
les populations conquises. Cette image est reprise, d'abord par Bossuet, mais
surtout, dans les années 1730, par Rollin, dont l'audience va s'étendre
durant plus d'un siècle dans toute l'Europe, et se développe chez Herder et
bien d'autres en Allemagne. C'est la
permanence de ces images qui me frappe, même si, le plus souvent, leur
généalogie est ignorée. Les représentations de l'Antiquité ne cessent en
effet d'être réinvesties dans les différents moments de l'histoire
contemporaine. C'est à travers Alexandre que l'on ne cesse de penser les
rapports de l'Occident et de l'Orient, que ce soit pour justifier la mission
supposée civilisatrice de la conquête, pour mettre en garde contre la perte
d'identité possible de l'Europe sous l'effet de l'influence en retour des
peuples soumis ou pour dénoncer l'injustice et la violence dévastatrice des
dominations. Ainsi la guerre d'Irak et plus récemment celle d'Afghanistan
ont-elles réactivé les références négatives au conquérant destructeur. De
multiples publications expliquent par exemple que la guerre d'Afghanistan est
perdue d'avance, parce qu'on retrouve, depuis le temps d'Alexandre, les mêmes
montagnards qui n'accepteront jamais aucune domination étrangère.
Parallèlement, dans des études consacrées à l'Alexandre "réel", il
arrive que l'incendie de Persépolis soit comparé à Ground Zero ou qu'on se
demande - même sans avoir lu ni Rollin ni Sénèque - si Alexandre mérite
d'être appelé "le Grand"... En fait, le présent ne cesse de
réutiliser mots et images venus du passé. Que ce soit dans ces analyses
politiques, dans le film d'Oliver Stone sur Alexandre en 2004, qui se situe
résolument dans les pas du "civilisateur" macédonien, ou bien dans
les images de propagande, qui, de Thessalonique à Skopje, se disputent au
contraire l'héritage du conquérant européen de l'Orient, la présence moderne
d'Alexandre est partout, et chacun se la réapproprie selon son idéologie. Au contraire
! Dans tous les ouvrages sur Alexandre, pratiquement depuis le début des
temps, un personnage n'apparaissait jamais : l'Empire achéménide, celui qu'il
conquiert. On parlait de la conquête, pas de l'empire. Il y a seulement
trente ou quarante ans, on ne disposait presque que des sources grecques
classiques. Aujourd'hui, on a déchiffré des décrets, des correspondances
administratives, des centaines d'inscriptions, relevées sur des tombeaux,
villes et champs. Si on rassemble toutes ces données, il devient possible de
sortir des jugements sur le "bon" ou le "méchant"
Alexandre, et de replacer sa personnalité dans un contexte qui l'explique et
surtout la dépasse. |
DESCRIPTION
DE L’Égypte – publiÉ par Les
Ordres de NapolÉon Bonaparte |
|
Edition INSTITUT D’ORIENT |
1994 |
Le jeune général part en Égypte en
1798 avec plus de cinquante-quatre mille soldats et marins, pour porter un
coup à l’Angleterre en rouvrant au commerce de l’Inde la route de Suez, et défendre
les intérêts économiques et stratégiques de la République Française. Parmi
ces hommes, cent cinquante savants. C’est leur présence qui doublera
l’expédition d’Égypte, guerre de conquête, d’une entreprise culturelle sans
précédent : la Description de l’Égypte, l’ouvrage le plus monumental jamais
consacré à une terre et à son peuple.
|
dictionnaire
amoureux de la grÈce |
Jacques lacarrière |
Edition PLON |
2001 |
Un dictionnaire amoureux ? L’amour
peut-il vraiment s’épeler de A à Z ou, lorsqu’il s’agit d’un dictionnaire
amoureux de la Grèce, d’alpha à oméga ? Qu’auraient dit en leur temps Artémise,
Aphrodite, Cléopâtre, Ismène et Théodora, si je leur avais murmuré vous êtes
l’alpha ou vous êtes l’oméga de ma vie ? J’imagine déjà leur rire olympien ! Et pourtant, depuis que j’ai
entrepris l’écriture de ce dictionnaire, j’ai rarement éprouvé un tel plaisir
à construire, inventer un livre en choisissant amoureusement les mots qui lui
conviennent. À l’inverse de l’essai, du récit ou du roman, le dictionnaire
n’implique aucune continuité dans son parcours et l’on peut parfaitement – ce
qui fut mon cas - rédiger un texte sur Pégase sans être obligé pour autant de
continuer par Périclès ! Ce type de livre procure donc une liberté à la fois
totale et révélatrice. Totale dans la mesure où l’on est
seul juge des mots à dire – ou en l’occurrence à écrire – et libératrice en
cela qu’il permet de s’attarder sur des mots inconnus, oubliés, voire intimes
et d’éviter, de refuser tout sujet stéréotypé, tout guide académique ou
parcours universitaire. Cela devient et cela est un
inventaire personnel, c’est-à-dire subjectif, de lieux, thèmes, objets,
personnages réels ou légendaires, êtres et amis aimés. Il y a donc fatalement
des absences qui ne sont pas des manques puisqu’elles sont volontaires et des
présences inattendues.
|
dictionnaire
amoureux de l’Égypte |
Robert solé |
Edition PLON |
2001 |
Le coup de foudre m’était
interdit. Né sur les bords du Nil, où j’ai vécu jusqu’à l’âge de dix-sept
ans, je ne pouvais être de ceux que l’Égypte saisit brutalement et
ensorcelle. C’est un amour d’enfance, qui a pris avec le temps une autre
dimension.
|
19 E
Égypte Éternelle et HIÉROGLYPHES |
Dominique marie |
Edition ÉDITA |
1995 |
L'écriture égyptienne n'est pas, comme on le croyait,
dérivée de celle de la Mésopotamie. Toutes deux ont été inventées
indépendamment et simultanément, vers 3300 ans av. J.-C. Il y a plus de cinq mille ans, des populations de
Mésopotamie ont inventé l'écriture. Les archéologues ont longtemps estimé que
s'étendant au reste du Proche-Orient, cette invention aurait ensuite atteint
l'Égypte. C'est ainsi que les hiéroglyphes auraient été mis au point. Mais
aujourd'hui, les égyptologues ont peu à peu retracé la naissance de
l'écriture égyptienne. Ils montrent qu'elle ne doit rien à sa cousine
mésopotamienne. C'est une invention des Égyptiens eux-mêmes, ce qui confirme
une hypothèse émise il y a vingt-cinq ans. C'est en effet en 1986 qu'une équipe d'archéologues
allemands dirigée par Günter Dreyer, de l'Institut archéologique allemand du
Caire, met au jour les plus anciennes inscriptions hiéroglyphiques
égyptiennes connues. Elles ornaient des étiquettes en ivoire, en os ou en
bois, qui étaient fixées au col de jarres de stockage. Au total, les
archéologues en découvrent un peu moins de deux cents dans une tombe, appelée
U-j, à Abydos, ville située près du Nil dans le centre de l'Égypte actuelle.
La découverte fait sensation. Car datée de 3250 av. J.- C., elle repousse de
plusieurs centaines d'années l'apparition de l'écriture en Égypte. Mieux,
selon certains résultats de datation, ces inscriptions devanceraient de près
d'un siècle les plus anciennes connues pour la Mésopotamie, les tablettes
proto-cunéiformes d'Uruk. Les Égyptiens auraient-ils donc eux aussi inventé
l'écriture, comme le supposent alors les archéologues qui découvrent ces
inscriptions ? Ou s'agit-il d'un emprunt, comme vont continuer de le penser
de nombreux spécialistes de la Mésopotamie : les Égyptiens auraient découvert
chez leurs voisins mésopotamiens l'utilité d'un système de notation, et
l'auraient ensuite adapté à leurs besoins et à leurs habitudes graphiques.
Sur cette question, les datations ne sont d'aucun secours. Elles ne permettent
pas de dire si une écriture a précédé l'autre. Les dates qui font de
l'écriture égyptienne la plus ancienne sont contestées par certains
spécialistes. En outre, personne ne sera jamais certain d'avoir en main « le
» premier document écrit, qu'il soit de Mésopotamie ou d'Égypte. Et, du fait
de la situation politique actuelle de l'Irak, peu de nouvelles découvertes
sont possibles pour le moment du côté mésopotamien. C'est pourquoi les égyptologues se sont tournés vers les
inscriptions hiéroglyphiques elles-mêmes. Ils ont cherché à déterminer s'ils
pouvaient y déceler une influence étrangère, ou si elles semblaient plutôt le
fruit d'une invention égyptienne. À commencer par les toutes premières,
celles de la tombe U-j. Cette tombe était celle d'un souverain, inconnu lors
de la découverte, dont certaines des inscriptions mentionnaient le nom : le
roi Scorpion. Depuis quelques générations, l'Égypte était en effet gouvernée
par un seul souverain, qui ne portait pas encore le titre de pharaon. Sa capitale
était Abydos. Depuis la découverte de ces inscriptions, le débat sur leur
signification n'a pas cessé. Que notent ces étiquettes ? Des noms de rois, a
d'abord pensé Günter Dreyer, car ils sont fréquents dans les tombes royales
en Égypte. Des noms de villes, ont proposé ensuite d'autres chercheurs. Plus
récemment, Günter Dreyer a suggéré qu'il s'agirait des noms de domaines
royaux d'où proviennent les denrées contenues dans les jarres. En tout cas,
ce qui est certain, c'est que les inscriptions d'U-j sont très courtes,
composées de quelques signes qui forment un ou deux mots. Pendant les siècles
suivants, les inscriptions resteront d'ailleurs tout aussi laconiques. Des épigraphistes ont néanmoins déchiffré certaines des
inscriptions datant des premiers siècles après celles d'U-j. En effet, elles
utilisent des signes dont le sens est connu car ils sont restés en usage aux
époques plus récentes. C'est le cas d'une étiquette, en ébène ou en ivoire,
trouvée aussi à Abydos, mais dans la tombe du roi Den, qui a régné plus d'une
centaine d'années après le roi Scorpion. Fixée à une jarre, elle en précise
le contenu (de l'huile de première qualité), la quantité et la provenance
(une région proche de la Libye actuelle). Elle mentionne également le nom du
roi et celui du haut fonctionnaire chargé de la commande de l'huile (« Hemaka
»). Le plus frappant est que, dès ces premières inscriptions, tout le système
hiéroglyphique égyptien est presque déjà en place. Car ce ne sont pas de
simples rébus. La plupart des signes peuvent être lus comme un idéogramme ou
comme un son. Par exemple, le dessin d'une oie peut se lire comme le mot oie,
qui se dit « sa » en égyptien, ou comme le mot fils, qui se prononce aussi «
sa ». Comme dans les hiéroglyphes classiques, ces deux manières d'utiliser
les signes, idéographiques et phonétiques, se combinent pour former des mots. L'étude de ces anciennes inscriptions montre que, loin
d'être influencée par la Mésopotamie, l'écriture égyptienne semble avoir dès
le départ sa propre identité. Par exemple, la comparaison des plus anciennes
inscriptions de Mésopotamie et d'Égypte montre qu'il n'y a aucun emprunt
direct de signes d'une écriture à l'autre. En outre, elles notent les mots
très différemment. Par exemple, la ration alimentaire journalière, s'écrit
avec un visage de profil et un bol en Mésopotamie, et avec un pain et une
bière en Égypte. En outre, pour compter, les Égyptiens se fondent comme nous
sur les chiffres de 1 à 10, tandis que les Mésopotamiens utilisent un autre
système basé sur 60. Surtout, les premières inscriptions égyptiennes ne
surgissent pas ex nihilo. Leur dessin est en effet très similaire,
voire identique, au style développé par l'art de l'Égypte de cette époque.
Elles s'inscrivent dans la continuité des images que ce dernier produit alors
depuis plusieurs siècles : l'écriture semble l'aboutissement d'un processus
entamé 700 ou 800 ans plus tôt. Des photos couleurs somptueuses en grand
format pour ce très beau livre sur l’Égypte. |
Égypte – Le livre des morts |
Traduit par wallis budge |
Edition Hazan |
2001 |
Version abrégée du livre des morts
avec des photos sur des détails, des fresques et des explications sur son
ésotérisme. Le «Livre des Morts », dont le vrai titre en égyptien est « Livre de la Sortie au Jour »
est certainement le texte le plus connu que nous ait laissé l'ancienne
Égypte. Comme son titre l'indique « Livre de la Sortie au Jour »,
décrit le chemin qui mène des ténèbres à la lumière. Cette phrase, à elle
seule, résume tout le contenu du livre, l’Osiris (le défunt) est plongé dans
les ténèbres de la tombe et grâce aux instructions du livre retrouvera ou
plutôt trouvera la Lumière. Il s'agit bien évidemment de la vie après la
mort, mais s'agit-il seulement de cela? |
Égypte
– orient – grÈce |
Maurice meuleau |
BORDAS |
1967 |
Très belle étude
de ces 3 pays sur le plan religieux et social. Importante iconographie. Si abondante
qu'elle soit par les œuvres conservées, si étendue qu'elle ait été dans le
temps, puisqu'elle s'étale du viiie siècle
avant J.-C. au vie siècle de notre ère,
la littérature grecque ancienne s'est concentrée essentiellement
– à une exception majeure près, celle d'Homère – sur une courte
période, le ve siècle avant J.-C., et
sur la seule terre privilégiée de l'Attique : c'est là, et alors, que
naissent la plupart des chefs-d'œuvre ; après une brève floraison,
presque tous les genres s'y épuisent. Certes, en ondes concentriques, l'écho
s'en répercute bien au-delà des murs d'Athènes et du siècle
de Périclès, jusque dans la littérature latine d'abord, jusque dans une
bonne partie de la littérature occidentale ensuite ; mais l'important a
été dit. Le succès de cette littérature s'explique avant tout par l'intérêt
qu'elle a porté à l'homme et au sens de sa destinée. Si elle n'a pas résolu
toutes les questions, du moins les a-t-elle presque toujours posées
correctement. Mais
son rationalisme l'a poussée à idéaliser certains aspects
essentiels de l'être humain, tandis qu'elle négligeait l'importance des
sentiments individuels. Ombres sans doute, mais surtout lumières d'un des moments
les plus exaltants de l'histoire de l'humanité. Deux mouvements
complémentaires y évoluent parallèlement : d'une part, la poésie,
recherchée dans sa langue et étroitement subordonnée dans sa forme à la
musique, dont hélas ! on ne perçoit presque rien ; de l'autre, la
prose, faite pour être lue – et goûtée – à voix haute. Mais, en
toutes deux, l'art se veut présent |
Égypte – qui
est le sphinx ? – suivi du mystÈre de
la tour de babel – film dvd |
|
Edition JUPITER |
2002 |
Un film DVD de 55 mn, sur le mystère du
Sphinx – qui est-il ? D’où vient-il ? Suivi du mythe-mystère
de la Tour de Babel.
|
Égypte – ses pyramides & leur mystÈre
– film dvd |
Jan roeloffs |
Edition JUPITER |
2002 |
||
Les astronomes, mathématiciens,
archéologues, égyptologues, anthropologues, et autres spécialistes versés
dans les domaines les plus divers se battent pour tenter de comprendre
comment une culture tout juste sortie de l’âge de pierre a pu accomplir une
telle prouesse.
|
ÉLEUSIS ET SES MYSTÈRES |
DIVERS AUTEURS |
ARCADIA |
2003 |
Eleusis lieu sacré de la Grèce
est situé à environ 20 kms à l’ouest d’Athènes. C’est dans cette région que
va se déroulait vers -500 ans avant J.C- les plus célèbres des mystères
initiatiques. Déméter déesse de
l’agriculture a une fille : Koré (Perséphone), et un jour en se promenant,
Perséphone fut enlevée par Pluton (Hadès) dieu des Enfers.
Déméter sa mère, la recherche durant 9 jours et finalement Hélios lui
apprend que sa fille est au royaume des Enfers sur ordre de Zeus, qui
veut la marier à Pluton son frère. Furieuse, elle retourna à Eleusis et
s’assit près du puits des Vierges. Elle décide que plus rien ne poussera sur
terre et refuse de siéger sur l’Olympe, malgré les appels de Zeus, elle
refuse toutes concessions tant que sa fille ne remonterait pas des Enfers. Zeus
se vit forcer de demander à Pluton de faire remonter Perséphone, mais avant
qu’elle ne remonte, Pluton/Hadès va lui faire avaler des graines de grenades, ce qui va agir
comme une addiction et ainsi Perséphone chaque année remontera 8 mois sur
terre et retournera 4 mois dans le monde souterrain. Déméter ainsi fera
reverdir la terre et les semailles reprendront. Puis elle va révéler ses
mystères et rites à Triptolème, Dioclès et Célée, qui eux vont se
charger de créer ces mystères et les mettre en application. Et c’est ainsi
que la Grèce pratiqua avec ferveur ces « Rites augustes qu’il est
impossible de transgresser, de pénétrer, ni de divulguer » Non seulement le
grain de blé qui pourrit mais revit plus fort en donnant plus de blé et qui
donne l’alternance des saisons, est au centre de ces rites, mais aussi
celui des grains de grenades dont le thème mythique est largement
répandu : Celui qui goûte les mets de l’autre monde ne peut plus revenir
parmi les vivants dans la même forme. Jean Servier nous explique ces
mythes avec ses déesses dans la Grèce ancienne, il nous fait partager les
cérémonies à Eleusis, la finalité de ces mystères, et nous resitue
l’initiation maçonnique par rapport aux initiations d’Eleusis, on est dans
les petits et grands mystères de ces rites, on connaît leur calendrier et
la tèlètê (1e grade de l’initiation), on assiste à l’époptie
( cérémonie suprême) et cœur du mystère Mircéa Eliade, spécialiste des
mythes, explique le mythe de Perséphone dans les enfers, son rôle d’intermédiaire
entre les royaumes des vivants et des morts, médiatrice entre les deux mondes
divins, elle pouvait dorénavant intervenir dans la destinée des humains. H. Danesi nous replonge dans
les fondamentaux de la Franc-Maçonnerie et des discours du Chevalier Ramsay
qui en recadrant les qualités requises pour devenir franc-maçon, parle des
beaux-arts et des mystères d’Eleusis. Il fait le parallèle entre ces mystères
et nos mystères, qui au fond sont les mêmes, avec des mots réactualisés. Udo Toll nous plonge dans
l’histoire tourmentée de cette Grèce antique, souvent en guerre, mais pour
qui les mystères d’Eleusis ou d’Orphée avaient une très grande importance,
car ils faisaient le lien avec l’Olympe assez lointain, et ces mystères
proches des humains, ils participaient à une fraternité initiatique, ils
donnaient un but et un espoir. Daniel Béresniak retrace les
dialogues entre les acteurs de ces rites (ce que font les rituels
actuels), les jeux de mimes dans une descente aux enfers, et la renaissance
de la nature au printemps. Claude Guérillot retrace dans une
grande fresque tous ces mystères. Il insiste sur cette notion du secret qui a
perduré jusqu’à nous puisque peu de choses ont filtrés de ces mystères,
malgré les écrits de Platon, Sophocle, Pindare, Aristophane, Aristote,
Plutarque, Cicéron et autre Tite-Live. Il revisite les temples, l’enjeu
de ces mystères, les fêtes publiques et les initiations. |
ÉPICTÈTE - MANUEL |
ARRIEN, DISCIPLE D’ÉPICTÈTE |
EDITION LE LIVRE
DE POCHE |
2004 |
Epictète né à Hiérapolis en
Phrygie (Turquie actuelle) vers l’an 50. Il est de mère esclave et lui-même
est esclave d’un dénommé Epaphrodite, qui fut le secrétaire de Néron et
l’aida à se suicider. Epictète suivi les leçons du philosophe stoïcien
Musonius Rufus, avec l’autorisation de son maître.
|
ÉPICTÈTE - MAXIMES
ET PENSÉES |
ÉPICTÈTE |
EDITION DU ROCHER |
2003 |
Petit recueil de maximes et de
pensées de ce philosophe stoïcien, qui est à la base de cette doctrine, ou
philosophie.
|
ÉPICURE |
|
Edition PUF |
1940 |
Sa vie, son œuvre, sa philosophie. Philosophe
grec, né à Samos, élève de Xénocrate. Vers 311, il crée une école de
philosophie à Mytilène (île de Lesbos), puis deux ou trois années plus tard,
il prend la direction d'une école à Lampsacus (Lâpseki, Turquie). En 306, il
s'installe définitivement à Athènes pour professer sa doctrine à ses
disciples fidèles dans son jardin. Cette école, ouverte à tous, est surnommée
"le Jardin". |
ÉPICURE. LETTRES, MAXIMES, SENTENCES. |
|
LIVRES DE POCHE |
1994 |
L’épicurien a toujours fait rêver, mais la démarche est difficile si l’on veut le faire à la lettre. L'épicurisme est un
art du bonheur. Qu'est-ce que le bonheur ? La réponse épicurienne est bien connue
: une vie de plaisir. Thèse souvent mal comprise car loin de faire l'apologie
de tous les plaisirs, Épicure ne recommande que les plaisirs simples. Le mode
de vie frugal et raisonnable qu'il prône est tout le contraire d'une vie de
débauche.
|
19 G
gÉographie
sacrÉe du monde grec |
Jean RICHER |
Edition Trédaniel |
1995 |
||
Dans l’état actuel de mes recherches, un point de départ est représenté par Toushpa, sur le lac de Van, ancienne capitale d’Ourartou, qui est sur le parallèle de Sardes et de Delphes. On a trouvé en Ourartou de grands
chaudrons ornés de têtes de dragons et des objets identiques ont été mis au
jour d’une part à Samos, d’autre part à Olympie (et même à Préneste, an Italie).
Il s’agit très probablement d’objets cultuels à signification zodiacale: le
dragon est le gardien du nord et du solstice d’hiver. Les sirènes, qui se
retrouvent aussi dans les trois endroits cités ont la même signification. D’autres chaudrons analogues,
décorés de têtes de taureaux, renvoient à l’équinoxe de printemps. En
Mésopotamie, le système de projection selon les grandes directions de
l’espace a joué un rôle important dans la construction des villes (Ninive ou
Babylone par exemple). Je n’ai pas l’impression qu’il ait été appliqué au
pays considéré dans son ensemble. En Egypte, la configuration du pays ne se
prêtait pas à un système de projection zodiacale, mais la division du pays en
nomes est associée à l’ordre du ciel. Les douze tribus d’Israël sont en
relation symbolique avec le zodiaque, sans qu’on puisse à ce propos parler de
projection zodiacale rigoureuse. L’exemple, finalement, est peut-être venu de
l’Occident car, sans tomber dans le «pan-celtisme», on ne peut esquiver le
problème des alignements mégalithiques et il est clair que Carnac correspond
au point vernal par rapport à l’omphalos des Gaules. Le système, avec pour grands centres Sardes,
Délos et Delphes, que j’ai décrit en détail, semble remonter au huitième
siècle avant notre ère. Il est probable que pour orienter les grands
sanctuaires on a tendu la corde comme on le faisait en Egypte pour s’orienter
par rapport à un lever héliaque, à une certaine époque de l’an. Ainsi une
ville ou un temple se trouvait mis en relation avec une région déterminée du
ciel. Mais il faut, dans chaque cas, rechercher l’état ancien du ciel, ce qui
est travail d’astronome, et il y a en général beaucoup d’inconnues… Pour les Anciens, d’ailleurs, les
constellations circumzodiacales avaient autant d’importance que celles qui
sont exactement situées sur l’écliptique. On possède une table calendaire du
IVe siècle, trouvée à Milet, qui donne les levers et couchers
d’étoiles remarquables pour 18 jours du Verseau sur trente. (Les autres
jours, où on ne note rien de ce genre, sont marqués par un simple point). Les
signes du zodiaque, correspondent aux
positions successives du soleil sur l’écliptique. L’idée fondamentale était de faire de la
terre une image du Ciel, comme un être vivant en harmonie avec un autre être
vivant. Autrement dit, à l’arrière-plan de cet immense effort d’unification
de l’univers, se situe un panvitalisme, qui trouvera son expression
philosophique dans l’admirable Epinomis (dont l’attribution à Platon n’est
plus contestée.) Et c’est pourquoi l’art grec, comme je me suis efforcé de
l’établir, nous propose, pour l’essentiel, tout un ensemble de symboles
cosmiques ou de scènes symboliques à signification astrale. Pourquoi, lorsqu’on arrive à Delphes, venant
d’Athènes, trouve-t-on d’abord à gauche, en contrebas de la route, au lieudit
«Marmaria», une série de temples d’Athéna ? Pourquoi a-t-on construit le
temple de Bassée si haut en altitude et pourquoi son entrée est-elle tournée
vers le nord-est ? J’ai d’abord déterminé les grandes loxodromies, ou les
grands alignements, après l’intuition fondamentale (rapportée dans Delphes,
Délos et Cumes). J’ai ensuite attendu deux ans avant de considérer qu’il
s’agissait bien d’une projection du zodiaque. Et, alors j’ai compris que les
temples d’Athéna de Delphes désignaient le signe de la Vierge, que le temple
de Bassée était tourné vers Delphes et correspondait au signe du Cheval ou
Gémeaux. Les symboles monétaires m’ont apporté des séries de confirmations. Comme certains ont cru devoir me le rappeler,
les Anciens ne possédaient évidemment pas des cartes géographiques
comparables aux nôtres. Mais ils disposaient sans doute de moyens de
connaissance que nous avons perdus. Ils établissaient leurs
loxodromies, principalement à partir de feux allumés sur les lieux élevés.
Par ailleurs, l’existence du grand parallèle des Heraia: Olympie, Heraion
d’Argos, Samos, permet de supposer que le problème des alignements en
latitude a été résolu beaucoup plus tôt qu’on ne le dit en général. Très
souvent, on observe l’existence d’une sorte de faisceau de lignes avec de
proches parallèles. C’est ainsi que le méridien de Delphes ne se confond pas
exactement avec celui de l’Olympe. Je pense aussi que la perception intuitive
a joué un rôle: tout se passe comme si certains «voyants» avaient possédé une
vision panoramique des sites, qu’ils traduisent |
19 H
HÉsiode – la thÉogonie. les travaux et
les jours et autres poÈmes |
|
livre de
poche |
1999 |
La théogonie d’Hésiode définit le panthéon des Dieux grecs ordonnés
autour de Zeus. Les travaux et les jours enseignent les règles et les usages
d’une société vouée au travail de la terre. Les autres poèmes offrent au lecteur les
sources des grands mythes grecs. La vie et l'homme commencent pour Hésiode
avec les Titans; car les Titans sont les plus anciens des dieux, les premiers
des êtres qui aient des traits vraiment humains, tout en restant symboliques,
et ce sont eux qui ont engendré les humains réels. Ils naissent d'Ouranos et
de Gaïa, du Ciel et de la Terre. Le premier d'entre eux se nomme Océan; mais
ce n'est plus ici la «mer infertile»; c'est le fleuve Océan de la fable, le
principe des eaux douces qui portent la vie. L'idée de l'origine de la vie
dans l'humide se rencontre donc chez Hésiode, comme elle s'est rencontrée
chez les Chaldéens, mais appliquée par ceux-ci à l'Océan réel, dont ils étaient
les riverains, dont ils voyaient les produits, et comme elle se rencontrera
chez l'initiateur de la philosophie ionienne, et cette fois en donnant au
premier élément sa dénomination générale: l'Eau. Les fils d'Ouranos et de Gaïa, qui viennent
après Océan, sont Cœos, Crios, Hypérion, Japétos, Théia, Rhéia, Thémis,
Mnémosyne, Phœbé, Téthys et le dernier de tous, «le terrible et subtil
Kronos, qui hait son père». Après ceux-là, le même couple engendre encore les
trois cyclopes, Brontès, Stéropès et Argès, et les trois hécatonchires,
Cottos, Briareus et Gyas. La Terre et la Mer, à leur tour, et, dans une
génération suivante, Océan et Téthys donnent naissance à de nombreuses
familles d'êtres où se personnifient les qualités, les mouvements et les
productions des flots. Le mythe universellement connu de la mutilation
d'Ouranos par son fils Kronos se présente dans le texte d'Hésiode, entremêlé
dans la suite des générations divines, immédiatement après la naissance des
Cyclopes et des Hécatonchires, qui est l'occasion du méfait. Le récit, qui
est d'une mythologie complexe, appelle deux rapprochements importants: le
premier avec la lutte d'Indra contre le Nuage dans le Rigvéda, —
quoique l'analogie soit plus visible dans une autre lutte, qui vient plus
tard, de Zeus contre Kronos et les Titans; — le second, avec les mythes
d'origine sémitique sur la guerre déclarée à Ciel par son fils El ou Kronos;
sur le sacrifice que celui-ci fait de son propre fils, et de la circoncision
qu'il s'impose à lui-même et à ses compagnons, après qu'il a mutilé son père,
Il y a plus, c'est que non seulement l'idée
du sacrifice est absente de la légende d'Hésiode, mais elle y est remplacée
par ce qui en est le contraire, dans l'espèce, et qui, cette fois, porte la
marque de l'esprit moral de la Grèce. En un mot, le poète qualifie nettement
de criminel l'acte de la mutilation d'Ouranos. Il se place, pour l'envisager,
dans un ordre tout psychologique de passions humaines. Le grief de Gaïa
contre son époux est juste en lui-même: «Mes chers enfants, fils d'un père
coupable, dit-elle, si vous voulez obéir, nous tirerons vengeance de l'action
injurieuse de votre père, car, le premier il a médité un dessein cruel.
— Elle parla ainsi, et la crainte les envahit tous, et aucun d'eux ne parla.
Enfin, ayant repris courage, le grand et subtil Kronos répondit ainsi à sa
mère vénérable: «Mère, certes, je le promets, j'accomplirai cette vengeance.
En effet, je n'ai plus de respect pour notre père, car, le premier, il
a médité un dessein cruel. Il parla ainsi et la grande Gala se réjouit en son
cœur.»
Après des combats longs et terribles qui
menacent de replonger le monde dans le chaos, Zeus parvient à précipiter ses
ennemis dans le Tartare, aussi loin, sous la surface de la terre, que la
terre elle-même est loin du ciel, à une distance qu'une enclume d'airain qui
tomberait mettrait neuf nuits et neuf jours à parcourir. C'est dans ce
gouffre horrible et sans issue, fermé par des portes d'airain, que les
Hécatonchires, sûrs gardiens de Zeus, retiennent les Titans vaincus. C'est de
là que Nys et Hèméra partent, entrant ou sortant tour à tour pour venir sur
la terre; et, tout au fond, sont les demeures du puissant Aidés et de la
terrible Perséphone. Le
caractère moral de cet enfer hellénique dont tant de poétiques traits matériels
sont inutiles à rappeler, car ils sont connus de tous, est marqué entre
autres par le curieux emploi qui est fait d'un produit de ce sombre séjour
pour être la sanction de la vérité dans la société des dieux. Un dieu qui
s'est parjuré parmi les immortels reste un an engourdi, muet, sans haleine,
ne goûtant plus ni l'ambroisie ni le nectar, dit Hésiode, et, quand ce mal a
cessé: «Pendant neuf ans il est relégué loin des dieux toujours vivants, et
jamais il ne se mêle ni à leurs conseils ni à leurs repas, et la dixième
année seulement, il prend part à l'assemblée des dieux.» Or une partie des
eaux glacées qui coulent de la source du Styx est réservée pour être le
«grand châtiment des dieux», quand ils mentent en faisant des libations de
cette eau que Zeus envoie prendre par la divine messagère Iris. C'est le
serment par le Styx. Après l'établissement du règne des
Olympiens, nous passons, en omettant le mythe de Typhon, qui parait n'être
qu'une autre forme de la titanomachie, à l'origine et aux premiers destins de
la race humaine, avec l'histoire mythique des Japètides. Ce ne sont pas les
Olympiens qui, dans la théogonie d'Hésiode, mettent les hommes au monde.
Ceux-ci descendent des Uranides, ancêtres eux-mêmes des dieux. On peut au
moins le supposer, puisque leur existence est admise implicitement au cours
du mythe de la querelle de Zeus et de Promètheus, qui lui-même est le
bienfaiteur des mortels, et dont le frère, Épimètheus, épousant Pandore,
femme factice, don fatal des dieux, devient le père d'une race misérable.
L'anthropomorphisme radical, qui est au fond de tous ces mythes, a pour
conséquence des relations passionnelles imaginées non seulement entre les
dieux, mais encore entre eux et l'homme, et, par suite, une lutte, chez
l'homme, qui recourt à des moyens illégitimes pour améliorer sa condition
dans le milieu imparfait où le renferment les dieux; de l'autre, chez le
dieu, le droit et la puissance, et aussi la jalousie et la prépotence. Telles
sont les notions morales. Il s'en dégage le sentiment très sensible d'une
destinée humaine supérieure à conquérir par une lutte de l'art et de la
science contre la primitive condition faite à l'homme sur la terre. |
HOMÈRE - GUIDE DES CITATIONS RÉUNIES ET CLASSÉES |
Olivier MEYER |
Edition PARDÈS |
2011 |
Se
réapproprier Homère, c’est renouer
avec le fil de la tradition européenne grâce auquel l’Europe redeviendra une
vraie civilisation et ne sera plus seulement un Marché commun. « Si nous
n’avions jamais connu ni les péchés de Sodome, ni les chimères de l’Egypte et
de Babylone » disait Goethe, Homère « serait resté notre
Bible ». Et, de fait, à l’époque de la Grèce classique, les écoliers
apprennent à lire et à écrire avec lui, récitant : « Homère
n’est pas un homme, c’est un Dieu » Tout au long de sa vie, le grec
ancien se réfère à Homère –qu’il connaît par cœur- comme à un code de valeurs
aristocratiques, guidant son action au quotidien. Voilà le secret, le cœur,
de ce que les modernes appelleront « Le miracle grec ». Selon la
célèbre formule de Platon, Homère est « l’éducateur de la Grèce ».
Il ne tient qu’à nous qu’il redevienne l’éducateur de l’Europe. Les
citations réunis dans ce guide sont tirées de l’Iliade et de l’Odyssée, dans
la fidèle traduction de Leconte de Lisle. Classées par thème (de A comme
action à V comme Virilité), elles constituent un viatique pour l’excellence
européenne ; à l’image d’Alexandre le Grand qui ne se séparait jamais de
son exemplaire de l’Iliade. Dans
ce guide des citations d’Homère, l’auteur n’a qu’une ambition : redonner
à l’aède grec sa première place aux yeux des européens ; renouant alors
avec leur plus longue mémoire –leurs livres sacrés, l’Iliade et l’Odyssée -,
ils redeviendront un peuple jeune à la vitalité créatrice d’avenir. Ce
guide se veut complet, mais ne prétend pas à l’exhaustivité. Rien ne
remplacera, en effet la lecture intégrale de l’œuvre. Toutefois, si le guide
peur inciter les lecteurs à replonger dans l’œuvre du poète, il n’aura pas
été inutile. Son intérêt consiste aussi dans le classement thématique des
citations, qui permet un accès facile et direct au lecteur, au gré de ses
recherches du moment. Les citations au sein d’un thème, sont classées dans
l’ordre de la progression du récit de l’Iliade et de l’Odyssée. Index des mots et des citations dans cet ouvrage : Action – Agôn (instinct de combat – Akhilleus (Achille) – Alimentation – Ami – Amour – Apollon - Arétê (excellence ) – Armes – Athèna – Augure – Beauté – Bienveillance – Chasse – Chant – Combat – Alexandre – Ménélas – Pandore – Ainéias – Diomède – Enée – Sarpèdon – Tlépolème – Ajax – Hector – Patroklos – Euphorbe – Akhilleus (Achille) – Hector – Astéropée – Agénor – Courage – Danse – Destin – Deuil – Dieux – Discorde – Duel – Enfant – Femme – Fidélité – Funérailles – Génocide – Gloire – Gouverner – Guerre – Hérédité – Hiérarchie – Homme – Honneur (timé) – Honte – Hospitalité – Hygiène – Incinération - Jeunesse – Lâche – Laideur – Lutte – Marchands – Mauvais – Mètis (intelligence rusée) – Mort – Muses – Odysseus (Ulysse) – Olympos (Olympe) – Oubli – Paroles – Patiente – Patrie – Parjure – Phalanges – Pitié – Pugilat – Race – Renommée – Richesses – Rire – Sacrifice – Sagesse – Vengeance – Vérité – Vertu – Vie – Vieillesse – Virilité - |
images
& rites de la mort dans l’Égypte ancienne |
Jan assmann |
Edition CYBELE |
2000 |
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Ce sont ces quatre leçons qui sont ici livrées au
lecteur, enrichi d'un appareil bibliographique fort riche. D'emblée, cette
étude nous interroge sur notre relation à la mort et sur la question de
l'immortalité, réflexion que Jan Assmann inaugure en nous rappelant deux
mythes fondateurs :
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ISIS contre MOÏSE - Des secrets de la déesse du bonheur à la vengeance du dieu jaloux |
Jean-Paul de Lagrave |
Edition Maison de Vie |
2012 |
Isis victorieuse de la mort, a « inventé » la mort,
hors de toute croyance et de tout dogmatisme. Son monde fut celui de la joie
de vivre et de renaître. Avec la venue de Moïse, prêtre renégat d’Héliopolis,
tout change. De l’assassinat des derniers fidèles de Philae jusqu’à
l’inquisition, c’est un monde bien différent qui s’impose. L’auteur propose
de redécouvrir l’ampleur de l’idéal isiaque, d’en mesurer la portée et
l’actualité afin d’espérer une prise de conscience. La déesse Isis est mentionnée pour la première fois dans
les textes des Pyramides datant de 2500 ans av. J.C. L’origine de ces textes
est même beaucoup plus ancienne et remonte sans doute à la naissance même de
la civilisation Egyptienne. Ce furent les sages de la ville d’Iounou (les
grecs la baptisèrent Héliopolis) qui conçurent et formulèrent cette
extraordinaire vision spirituelle. Isis y est victorieuse de la mort et offre
aux hommes le secret de la vie en éternité « Isis vient joyeuse, par
amour d’Osiris » dont la semence jaillit en elle, elle qui est Sothis. C’est
cette déesse, l’une des plus importantes du panthéon universel, qui est au
cœur de cet ouvrage. Isis fut adorée non seulement en Egypte et en Grèce mais
également dans tout l’empire romain, qui longtemps fut vénérée dans son
temple Egyptien de Philae. Les pharaons grecs Ptolémées étendirent le culte
d’Isis dans la totalité du monde et lui donnèrent une dimension universelle
de Justice, d’initiatrice, d’organisatrice, elle venait au secours des
malheureux et apportait le réconfort et la compassion, de plus elle donnait
la promesse d’une renaissance spirituelle. L’idéal
isiaque de Plutarque demeure une tradition lumineuse, la source vivante d’un
enseignement tiré d’une Egypte éternelle, qui est l’enchantement de
chercheurs inlassables. Au sommaire de cet ouvrage est développé : L’amour d’Isis – La maison d’Isis – le chemin des étoiles – les Ptolémées – César l’égyptien – la beauté de la déesse - ailes protectrices – l’antique guérisseuse – Déesse du soleil – la grand hymne d’Osiris – appel isiaque – vaincre la chaos – le cœur d’Ialou – ravissement de l’initiation - - le salut d’Isis - l’enfant solaire – Rome et Athènes – la piété de Plutarque – Déesse universelle – les métamorphoses – la belle Photis – les roses d’Isis – la vengeance de Seth – Le prêtre Moïse – Domaine de Seth – Le veau d’or – Moïse assassiné – Héliopolis - Texte des Pyramides – Osiris – Jalousie de Seth – La résurrection – L’immortalité – Le désert et le culte de Seth – Les forces maléfiques – L’âne d’or de Jérusalem – Les Hyksos – Yahvé - Menaces et massacres – Divinité assoiffée de sang – Ramsès II – Mérenptah – Le pharaon Séti – Le désert du Sinaï – Dame à la turquoise – L’édit de Constantin – Maintien du culte solaire – La nouvelle Rome – Détruire la pensée antique – Hypatia et Isis – Des nomades auprès d’Isis – Guerre contre Byzance – La paix d’Isis – Chute de Koush – Les Nobades - Kalabchah – Philae – Le Naos – Le secret du temple – L’île d’Osiris – Le terrible Justinien - Le cruel eunuque – Des Blemmyes aux Bedjas – Paganocide – Le silence des hiéroglyphes – Le Paris d’Isis – La flûte enchantée – L’Egypte des sages – Hermès Trismégiste - Enfants des étoiles – Paroles d’Isis – Naissance du diable – Redécouvrir la pensée antique – Terre aimée des dieux – Centrale d’énergie spirituelle –L’Egypte inspiratrice pour l’équilibre du monde – une tradition lumineuse qui se redécouvre - Docteur en Histoire et lettres, historien des idées, J. P. de Lagrave a publié des biographies de Sophie de Condorcet et de Benjamin Franklin. Il se spécialise aujourd’hui dans l’étude du paganisme, notamment de la tradition isiaque, face aux monothéismes. |
isis & osiris
|
plutarque |
Edition TREDANIEL |
2001 |
Entre toutes les Œuvres morales de
Plutarque, s’il en est une qui caractérise indubitablement le mouvement
d’idées que cet écrivain représente, et qui porte la marque indélébile des
préoccupations du temps durant lequel écrivit et vécut ce prêtre d’Apollon,
c’est assurément le traité qu’il intitula Sur Isis et Osiris. Elle prit pour guide, il semble,
ce précepte de Pythagore, que le devoir de l’homme est moins d’offrir des
sacrifices matériels que de mener une vie pure et sans tache, et d’imiter
ainsi la divinité, philosophie très haute, sorte de culte spirituel en esprit
et en vérité qui, sans toucher au panthéon national, permettait d’avoir sur
Dieu des idées très élevées et de se mettre en rapport d’union avec lui, par
la pureté de vie et par des initiations. » Cette vérité, la Providence
l’avait implantée avec la vie dans toutes les âmes humaines, et accordée dans
sa justice à tous les peuples du monde. En vertu de ce don et de cette
révélation, les religions de toutes les nations, comme toutes leurs sagesses,
sous des dehors variés et des mots plus ou moins différents manifestaient la
même connaissance comme à tous les hommes. |
ISIS et OSIRIS, la LÉGENDE ou La Victoire de l’Amour sur la Mort |
Christian Jacq |
Edition Maison de Vie |
2010 |
La
légende d’Isis et d’Osiris est l’un des éléments fondamentaux de
la pensée et de la civilisation égyptienne pharaonique. Pourquoi Osiris, roi
bienfaisant, a-t-il été assassiné ? Comment son épouse Isis, refusant le
caractère inéluctable de la mort, est-elle parvenue à le faire revivre ?
Pour répondre à ces questions et mettre en lumière tous les aspects de cette
histoire fascinante, il fallait reconstituer les faits en utilisant divers
documents, dont les très anciens Textes des Pyramides ou le récit de l’initié
Plutarque. Ainsi nous avons accès à la réunion des parties éparses du mythe,
nous avons accès à cette légende initiatique où l’amour et la connaissance
triomphent de la mort. Au
6e siècle après J.C., le temple de Philae, ultime sanctuaire
d’Isis, fut transformé en église chrétienne.
Isis la grande, placée à la tête de millions d’étoiles, survécut
au fanatisme. N’était-elle pas liée à la course éternelle du soleil,
n’avait-elle pas révélé l’initiation aux humains et fondé les sanctuaires des
divinités ? Créatrice
de la crue, identifiée à la terre fertile, guérisseuse, épouse exemplaire,
mère modèle, Isis, l’unique, fut la déesse par excellence. Elle traversa les
âges, après avoir inspiré la symbolique de la Vierge Marie, et demeura le
modèle de l’authentique spiritualité féminine, née de l’initiation, et
capable de la transmettre. Qu’enseignaient
les mystères d’Isis et d’Osiris ? La nécessité de devenir un Osiris de
son vivant, afin de connaître la signification profonde des mythes et des
rites « inaltérables, non soumis à la corruption, exempt de l’impureté
des individus périssables, Osiris séjourne fort loin de la terre, mais reste
la Pyramide. » L’enjeu est d’importance, puisque seule une connaissance
ésotérique permet de former un être à l’exercice de la royauté. Bien qu’issue
de la confrérie des guerriers, il était initié à la sagesse des ritualistes
dont l’enseignement est caché par des mythes qui laissent percevoir la vérité
en la dissimulant. Les
témoignages des auteurs de l’Antiquité convergent : l’initiation permet
d’accéder à la connaissance du dieu primordial et de participer à sa nature
immortelle. Et Plutarque résume ainsi la vision spirituelle des initiés aux
mystères : « C’est à la connaissance réelle des dieux qu’il
faut s’attacher ; il n’y a rien de plus essentiel que la vérité, à
savoir la vérité qui concerne les dieux. Eux seuls possèdent l’intégralité de
l’intelligence et de la pensée. L’humain n’en dispose que partiellement, et
le Divin ne relève pas des biens matériels, fut-ce l’argent ou l’or, ni des
forces naturelles, mais de la connaissance et de la pensée. La divinité
possède le bonheur de la vie en éternité, à savoir la connaissance de ce qui
sera ; sans cette connaissance de l’être, l’immortalité ne
correspondrait plus à la Vie, mais se réduirait au simple phénomène du temps
qui s’écoule ». Apulée, auteur du roman L’âne d’or, parle de l’initiation égyptienne
et fait dire à son héros Lucius au moment crucial de son
initiation : « En pleine nuit,
j’ai vu le soleil briller d’une lumière étincelante. » et Sophocle
de renchérir : « Trop heureux ceux des mortels qui
contemplèrent les rites initiatiques avant de mourir ! Pour eux
seulement, il y a une vie dans l’autre monde ; pour les autres il n’y a
que des maux » Jamblique, grand initié aux
mystères d’Isis et grand connaisseur de l’Egypte, leur consacra un traité, et
rappela l’un des enseignements majeur d’Abydos : si la puissance
bénéfique d’Osiris demeure intacte et pure, les parties du Tout demeurent en
ordre. Le
livre de morts égyptiens précise au chapitre 75 : « Lorsque le monde retournera dans l’océan primordial
d’où il est issu, il ne subsistera que la lumière divine d’Osiris ». Au sommaire de cet ouvrage : La naissance d’Osiris et d’Isis - Le règne heureux d’Osiris et d’Isis - Le complot de Seth et l’assassinat d’Osiris - La première quête d’Isis et la découverte du lieu du crime - Le voyage d’Isis à Byblos et la découverte d’Osiris-arbre - Le retour à Abydos et les rites de deuil - Le second assassinat d’Osiris, la dispersion de son corps et la seconde quête d’Isis - La reconstitution du corps d’Osiris - La création du corps noble d’Osiris et sa résurrection - La fécondation d’Isis-oiseau par Osiris ressuscité - Les tombeaux d’Osiris - Le nouveau règne d’Osiris ressuscité - Naissance et survie d’Horus, fils d’Isis et d’Osiris - Identification du meurtrier : Seth le perturbateur - Le combat d’Horus contre Seth - Le triomphe d’Horus et de l’institution pharaonique - Pourquoi Isis créa l’initiation - L’éternité d’Isis et d’Osiris - |
ISIS - la quÊte d’isis |
Jurgis baltrusaitis |
Edition flammarion |
1985 |
A partir du mythe d’Isis, l’auteur
démontre comment toutes les civilisations universelles se sont accaparées ce thème
et en ont fait un mythe fondateur à leur façon. On y trouve les théogonies,
égyptiennes durant la Révolution Française et dans l’Histoire de France. Isis
et les Francs-Maçons. Isis en Allemagne, en Angleterre, en Chine, aux Indes
occidentales et orientales et en Italie. La première quête d’Isis : Le coffre contenant le cadavre d’Osiris dérive
jusqu’à Byblos où il est emprisonné dans le tronc d’un tamaris. Le souverain
local fait couper l’arbre qui devient une colonne du palais royal. Ceci
explique le lien très profond entre Osiris et les arbres qui agrémentent
toujours ses cénotaphes. Après de multiples péripéties, Isis archétype de
l’épouse exemplaire, réussit à retrouver le cadavre de son frère et mari, et
le ramena dans les marais du Delta où elle le pensait à l’abri de la
malveillance de Seth. Malgré toutes ses précautions, ce dernier retrouva le
cadavre, alors qu’Isis était absente. Dans sa colère, et pour interdire à son
frère une sépulture digne de ce nom, il découpa le cadavre en morceaux dont le
nombre varie selon les textes : 14 (un demi-mois lunaire), 16 (16 coudées est
la hauteur idéale de la crue) ou 42 (correspondant au nombre des nomes
d’Égypte). Il dispersa ensuite les morceaux, pensant ainsi se débarrasser
définitivement de sa victime. Excepté le précieux phallus qui avait été jeté
dans le Nil et avalé par le poisson, oxyrhinque. La deuxième quête d’Isis : Isis ne s’avoua pas vaincue et entreprit de
recueillir les morceaux épars de son époux disséminés dans toute l’Égypte. La
Grande Magicienne, avec l’aide de sa sœur Nephtys et d’Anubis son neveu
réussit à reconstituer l’intégrité physique d’Osiris qui représente la
première momie. Anubis en recomposant le corps décomposé de son défunt Tonton
devint le dieu des embaumeurs. Isis par la magie de son verbe, réanime alors
son époux et après s’être transformée en milan lui redonne le souffle en
battant des ailes au-dessus de son sexe dressé et déstressé, car elle a
réussi à reconstituer magiquement le phallus, elle est fécondée afin de concevoir
un fils, son héritier, Horus le jeune qui devint l’archétype du pharaon. Osiris semble être à l’origine un Dieu en rapport avec la
végétation renaissante, auquel on attribue les destins annuels du sol
terrestre. Quand vient l’inondation, Osiris est aussi l’eau nouvelle qui fait
reverdir les champs. Lorsque les plantes flétrissent et meurent, on dit
qu’Osiris est mort. Mais il n’est pas tout à fait mort puisque l’année
suivante les herbes poussent de nouveau de la terre (son corps) prouvant
ainsi qu’il est toujours vivant. Les chairs du Dieu peuvent être représentées
de ce fait en vert, couleur de la végétation renaissante, ou en noir couleur
du limon fertile. Isis, comme mère d’Horus, était par extension considérée
comme mère et protectrice des pharaons. Le lien entre Isis et Horus a aussi
influencé la conception chrétienne du rapport entre Marie et l’enfant en bas
âge Jésus Christ. La description de la tenue assise ou l’allaitement de
l’enfant Horus est peut-être à l’origine de l’iconographie de Marie et Jésus.
C’est une représentation universelle de la maternité allaitante parfois
haletante. La déesse Flore est aussi Hathor la déesse au sycomore
dans le panthéon égyptien. Isis est la grande prêtresse des insondables
mystères, ceux qui ne peuvent être dévoilés à de simples mortels : «Je suis
tout ce qui a été, tout ce qui est et tout ce qui sera, et mon voile aucun
mortel ne l’a encore soulevé». « En montant sur le trône, Osiris fit
renoncer aussitôt les Égyptiens à leur existence de privations et de bêtes
sauvages. Il leur montra comment on se procure les fruits ; il leur donna des
lois et leur apprit à honorer des dieux. Plus tard il parcourut l’univers
entier y portant les bienfaits de la civilisation. Il n’eut que très rarement
besoin de recourir aux armes : ce fut par la persuasion, le plus souvent, et
par la raison, en y joignant l’attrait des chants et de toute sorte
d’harmonie, qu’il attirait les hommes. C’est pour cela que les Grecs croient
qu’il est le même que Bacchus. Typhon, en l’absence d’Osiris, n’avait rien
innové, parce qu’Isis exerçait une active surveillance et maintenait
vigoureusement toutes choses en leur état ». Un très beau livre de référence
avec une nombreuse iconographie. |
ISIS
- le mythe d’isis & d’osiris & sa relation avec le symbolisme hermÉtique |
Jorge camacho |
Edition LA TABLE D’ÉMERAUDE |
1995 |
Si depuis le Moyen Âge jusqu’à la
première moitié du XXème siècle, du pseudo Albert Le Grand à Fulcanelli en
passant par Dom Pernety nombreux furent les auteurs à soulever le voile sur
ce qui constitue « le substratum positif qui est l’assise des sanctuaires de
tous les cultes répandus sur la terre », personne encore n’avait proposé une
lecture alchimique du mythe central de l’ancienne Égypte, tel que depuis
Champollion il nous est devenu possible de l’aborder.
Osiris était fils de Geb, dieu de la terre,
et de Nout, déesse du ciel. Il était aussi le frère de Seth. Or à sa mort,
Geb décida de partager son royaume en deux. Partage bien inégal puisqu’il
confia à Osiris les terres fertiles, et à Seth les terres rouges du désert.
De quoi, on le comprendra, nourrir beaucoup de rancune chez l’infortuné Seth.
Puis Osiris épousa Isis et on dit que leur union fut heureuse. Ils
dispensèrent leurs bienfaits aux hommes, Osiris leur apportant la culture du
blé, la pêche, et Isis la médecine, le tissage. Mais Seth ne s’avoua pas vaincu, et il
attendit patiemment son heure. Lors d’un banquet auquel il avait convié 72 de
ses amis, il proposa à chacun des convives de s’allonger dans un coffre
promettant de l’offrir à celui qui y tiendrait parfaitement. Les complices de
Seth s’y essayèrent mais aucun d’eux n’avait la taille voulue. C’est lorsque le
tour d’Osiris arriva que tous purent constater qu’il y tenait à merveille, le
coffre semblait fait pour lui. En vérité il l’était. Tant et si bien que les
auteurs du complot, Seth en tête, fermèrent le coffre sur lui puis le jetèrent dans les eaux du Nil non loin de Byblos. Osiris
s’y noya. Mais Isis, épouse fidèle, n’avait pas dit son dernier mot. Elle
partit en quête de son corps et, finit par le trouver. Elle le ramena en
Egypte. Toutefois Seth profita d’un moment de relâchement pour découper le
corps et en éparpiller les morceaux. Isis partit une nouvelle fois à leur
recherche et à chaque fois qu’elle en trouva une partie, l’ensevelit sur
place. C’est ainsi qu’elle enterra la tête à Abydos,
le cou à Héliopolis, et ainsi de suite. Seul son sexe avait été avalé par un
crocodile. Puis elle reconstitua son corps, et grâce à l’aide d’Anubis, se
fit féconder. Horus devait naître de leur union. Elle embauma le corps,
initiant la première momie, et c’est ainsi qu’Osiris devint le seigneur de
l’Au-delà, présidant à la pesée des âmes, assisté de Thot et Anubis. Quant à
Horus, dieu à tête de faucon, dont le nom signifie « vengeur de son
père », il s’opposa bientôt à Seth, dans une lutte sans merci. Il devait
y perdre un œil mais y gagner l’admiration de tous, devenant ainsi le symbole
de la piété filiale. En Égypte antique, l'une des
premières Écoles de Mystères fut l'école osirienne. Ses enseignements
portaient sur la vie, la mort et la résurrection du dieu Osiris. Ils étaient
présentés sous la forme de pièces théâtrales ou, plus exactement de drames
rituels. Seules les personnes ayant donné la preuve de leur désir sincère de
connaissance pouvaient y assister. Au cours des siècles, les Écoles de Mystères
ajoutèrent une dimension encore plus initiatique au savoir qu'elles
transmettaient. Leurs travaux mystiques prirent alors un caractère plus fermé
et se tinrent exclusivement dans les temples qui avaient été construits dans
ce but. D'après les enseignements rosicruciens, les plus sacrés aux yeux des
Initiés étaient les grandes pyramides de Gizeh Ainsi, contrairement à ce
qu'affirment la plupart des historiens, ces pyramides n'ont pas été construites pour servir de tombeau à
quelque pharaon. Elles étaient à l'origine des lieux d'études et
d'initiations mystiques. Les initiations aux Mystères
égyptiens comprenaient une phase ultime durant laquelle le candidat faisait
l'expérience d'une mort symbolique. Allongé dans un sarcophage et maintenu
par des procédés mystiques dans un état intermédiaire, il lui était donné de
se dédoubler, c'est-à-dire de connaître une séparation momentanée entre son
corps et son âme. Cette séparation avait pour but de lui montrer qu'il était
bien un être double. L'ayant expérimentée, il ne pouvait plus douter que
l'homme possède une nature spirituelle et qu'il est destiné à réintégrer le
Royaume Divin. Après avoir fait la promesse de ne rien dévoiler de cette
initiation et s'être engagé à suivre le sentier du mysticisme, il était graduellement
instruit des enseignements les plus ésotériques qu'un mortel puisse recevoir. Les Initiés de l'ancienne Egypte
résumèrent une partie de leur sagesse sur les murs de leurs temples et sur de
nombreux papyri. Une autre partie, non moins importante, fut secrètement
transmise de bouche à oreille |
ISIS L’ÉTERNELLE - Biographie d’un mythe féminin |
Florence Quentin |
Edition Albin MICHEL |
2012 |
||
Ce
livre nous montre à quel point nous sommes imprégnés de cette figure idéale de
la Femme salvatrice, née il y a plus de 5000 ans, et qui aura fait tant
rêver. Après nous avoir introduits à la « vraie Isis », c’est à
dire celle de l’Egypte pharaonique, l’auteur s’attache à en suivre les
transformations au cours de l’histoire, et à nous faire comprendre comment
chaque période s’en est emparée selon les pentes de son imagination : où
l’on constate que la « Mère Universelle » était l’écran
parfait pour toutes nos projections. C’est ainsi qu’Isis va passer dans la culture
gréco-latine en abandonnant son statut solaire (mais aussi en agrégeant sous
son nom tout ce que le bassin méditerranéen comptait de visages de la « Grande
Déesse ») et en devenant de ce fait la gouvernance de ces mystères
sur lesquels, des siècles après, nous ne cessons d’élucubrer. Puis viennent
les Vierges noires du Moyen-âge, la redécouverte de l’Egypte à la
Renaissance, les accointances d’Isis avec l’efflorescence de l’alchimie, le
surgissement de l’ésotérisme au XVIIIe siècle, comme on peut le trouver dans
la flûte enchantée de Mozart. Enfin
c’est l’Isis voilée de Novalis, visage de cette nature dont il nous
est interdit de pénétrer le secret, thème qui va irriguer la philosophie
romantique allemande et dont on va retrouver les échos divers en France chez Gérard
de Nerval, Michelet ou Victor Hugo. Sans oublier bien sûr, tout
« l’ésotérisme moderne », qui va s’abreuver à cette source sans
fin. Ainsi va le mythe, et c’est le mérite de F. Quentin, avec une érudition
très sure qui n’exclut pas le sens du symbole, de brosser un panorama qui ne
laisse pas de nous interroger. Car
reste à éclaircir ce point : pourquoi cette déesse si féminine, si
maternelle, si compatissante, si liée aux mystères du cosmos, nous a-t-elle
ainsi fascinés ? Peut-être parce qu’elle représentait une essence du
féminin sacré qui ne cessait de faire retour dans une culture faite par et
pour les hommes ? ou est-ce autre chose ? Au sommaire de cet ouvrage est développé : Asèt l’Egyptienne - Isis l’Alexandrine - La Déesse romaine aux dix mille noms - Vierge Marie céleste - Au service d’un songe - Déesse des lumières - La nature voilée - Lilith, sainte et fée - Isis dans tous ses états - |
JERPHAGNON
- A L’ḖCOLE DES ANCIENS -
|
Lucien Jerphagnon |
Edition Perrin |
2014 |
Se
définissant lui-même comme « barbouze de l’Antiquité », le grand historien
Lucien Jerphagnon (1921-2011) n’a cessé d’interroger l’histoire avec le
savoir pénétré d’ironie et d’érudition du sage, et de questionner les
philosophes, qu’il a su replacer dans leurs époques, et dont il nous a donné
à respirer « l’air du temps ». Platon, Plotin et saint Augustin sont les
héros de ce livre constitué de textes inédits. Avec son art fulgurant
d’exhumer le passé et d’incarner les textes, Lucien Jerphagnon nous redit que
ce qu’il faut voir, c’est précisément ce qui nous fait voir : leur lumière, à
l’origine de la vision de notre monde. D’une
grande figure de l’Antiquité à l’école de pensée qui s’en réclame, des
maîtres aux disciples, d’un discours sur sa méthode à une leçon sur
l’histoire, nous voilà plongés aux sources les plus vives de notre temps et
de notre culture. De page en page, ce grand humaniste nous rappelle pourquoi
les penseurs de l’Antiquité ont porté jusqu’à nos jours une initiation à tout
ce qui est la vie de l’esprit, à tout ce qui rend vivant et digne d’être
humain. D'outre-tombe,
Lucien Jerphagnon nous livre ici un « dernier livre », en fait un recueil
d'articles exhumés et ordonnés par l'éditeur. On ne fera pas la fine bouche, tellement
on y retrouve condensé le gai savoir de cet abîme d'érudition. L'auteur des
Divins Césars fut si intime du monde antique qu'il sut redonner vigueur et
fraîcheur à des auteurs trop souvent figés dans le marbre. Avec lui, les «
Anciens » deviennent des vivants au sourire en coin. En partant du pouvoir de
« suggestion » d'Héraclite, Jerphagnon passe en revue philosophes et
philosophies. Il ne nous cache pas que ces dernières, systématisées, purent
ressembler à un rayon de supermarché : platonisme, aristotélisme, stoïcisme,
cynisme, épicurisme, narcissisme (cherchez l'erreur)... Mais les grands
maîtres, par leur hauteur de vue, échappent à cela. Ainsi en est-il de
Plotin, qui a illuminé la vie de Jerphagnon. Pour
Plotin, tout procède de l'Un. « Quel discours est possible, énonçait le grand
esprit gréco-romain, lorsqu'il s'agit de l'absolument simple ? » Ce qui
n'empêche pas Plotin de rester très humain, puisque, pris de frousse, il
déguerpit d'un champ de bataille. Ne pas être un héros : une épine dans la
chair de cet intellectuel mystique. Sur saint Augustin, qu'il a édité en
trois volumes à la Pléiade, Jerphagnon nous incite à nous défaire de clichés.
Plutôt qu'à un flambeur, le futur docteur de l'Église lui fait penser à un
jeune homme rangé qui, à peine reçu dans une grande école, ne rêve déjà que
de sa fin de carrière. Le petit arriviste arriva, mais ailleurs Au
sommaire de cet ouvrage : Les Maîtres : Héraclite
- Empédocle -
Socrate - Platon et le platonisme - Epicure
te l’épicurisme - Les stoïciens -
Le néoplatonisme - Les disciples : Plotin, intellectuel et mystique -
Le Parménide de Platon - Platonopolis ou Plotin entre le siècle et
le rêve - Narcisse
- Epiphanie du ‘’Noûs’’ - Sur Saint
Augustin : Le religieux, le mystique et le rationnel - Le confessio laudis
d’Augustin -
Lettre à un ami historien - |
JERPHAGNON - CONNAIS-TOI TOI-MÊME ET FAIS CE QUE TU
AIMES |
Lucien Jerphagnon |
Edition Albin Michel |
2012 |
Qu’il
parle de Platon ou de gladiator, qu’il cherche la clef du bonheur ou qu’il
réfléchisse à la question de la mort, Lucien Jerphagnon entraîne son lecteur
dans un voyage au long cours de trente siècles. Nous voici les complices,
dans le rire et l’étonnement, de Socrate, saint Augustin ou Umberto Eco. Avec
ce grand livre, qui tire un trait d’union entre le temps des mythes et celui
des mystères, l’auteur en humaniste éclairé, offre un florilège éblouissant
de textes inédits, qu’il a revus et corrigés, au seuil de sa disparition,
pour adoucir le cours du temps et réjouir ses amis. A
Rome, les empereurs philosophent : c’est Marc Aurèle et ses
pensées ; et les évêques sont des empereurs ; c’est saint Augustin
et sa cité de Dieu. Double prodige en vérité, des prodiges que l’on retrouve
dans l’une des Basiliques les plus étonnantes de la ville :
Saint-Clément-du-Latran. Cette église fut bâti sur des ruines d’autres
temples, elle est venue se superposer au IIe siècle sur un temple de Mithra,
qui fut rival de la chrétienté, on peut voir la pierre qui représente le
sacrifice d’un taureau (le taurobolium) et qui se déroulait dans les
entrailles de la terre, sous la crypte. Lorsque deux civilisations se
rencontrent, cela occasionne des frictions et des guerres, Rome rencontrant
la Grèce n’échappe pas au processus, mais l’intelligence des deux, fit qu’ils
y trouvèrent chacun leur compte, car chacun avait ses spécificités, d’où la
création d’un empire « gréco-romain ». Fascinant
affrontement de deux consciences collectives ! D’un côté les Romains sûrs, comme le chante Virgile,
d’être mandatés par les dieux pour gouverner le monde. De l’autre les grecs,
se sachant l’unique peuple, dont la civilisation s’impose d’elle-même.
Heureux face à face entre deux complexes de supériorité, dont chacun
des partenaires saura tirer parti et comme dit Horace : C’est Rome
hellénisée qui hellénisera l’Occident, car là où Rome règne, Athènes
rayonnera. Dans
son film « Au nom de la rose »,
Umberto Eco, retrace bien l’ambiance de cette époque (1327) où
l’émergence du laïcat creuse un fossé entre les paysans, les marchands, les
clercs et les Seigneurs. Le clergé enrichi prêche la vertu aux indigents…
C’est pourquoi on n’a jamais représenté autant d’Apocalypses, de Jugements
derniers, de diables convoyant aux Enfers, bourgeois, seigneurs et prélats.
Des mouvements contestataires se lèvent, appelant à la pénitence, à la
sainteté de la Primitive Eglise. Des mouvements hérétiques contestent
l’Eglise et appellent à un retour des vertus, même au sein de l’Eglise la
contestation gagne du terrain, certains comme Giordano Bruno seront
brulés, d’autres devront faire amende honorable (Maitre Eckhart) Au sommaire de ce voyage dans le temps : La lumière grecque - Platon, la carrière d’un philosophe - Faut-il réhabilité les sophistes - Plotin et la figure de ce monde - Platon, Denys l’Aréopagite et les autres - Que devons-nous à Rome ? - Sénèque au cœur du siècle - Psychopates et médecins au temps des Césars - Constantin sans péplum - Religion romaine et religion chrétienne - Saint Augustin à l’école de Plotin - D’Homère à saint Augustin - Le sac de Rome par Alaric - Les secrets des gnostiques - Arius sème la zizanie pour deux siècles - Donat et les circoncellions - Pélage ou l’attrait de l’insoluble - Philosophie bergsonienne du banal - Vladimir Jankélévitch - Petits meurtres entre moines : au sujet d’Umberto Eco - Goudji, l’or et les pierres - Du politiquement correct à la bonne conscience - Dis-moi qui tu adores… - Séquence cinéma avec Gladiator et Alexandre - A propos d’Agora |
JERPHAGNON - HISTOIRE DE LA PENSḖE - D’HOMḔRE A JEANNE D’ARC - |
Lucien
Jerphagnon |
Edition Fayard |
2011 |
D’Héraclite
à Guillaume d’Ockham, tour à tour féroce et chaleureux, hilare et navré,
Lucien Jerphagnon retrace dans cet ouvrage l'histoire des grands courants et
des grandes idées de la philosophie occidentale antique et médiévale. Il
embrasse avec son habituelle érudition l’immense aventure de l’esprit : les
origines de la philosophie, les premiers physiciens, Socrate ou la conscience
dans la cité, Platon ou la politique sous l’angle de l’éternel, Aristote ou
le Macédonien surdoué, les cyniques et les cyrénaïques, les épicuriens, les
stoïciens, philosophes pour un monde nouveau, Plotin ou l’absolu entrevu,
Augustin ou les cieux nouveaux, la scolastique ou le retour d’Aristote... Il
ne s’agit pas d’une progression de la pensée siècle après siècle vers la
Vérité absolue, mais davantage d’un foisonnement, d’un buissonnement touffu
dont les rameaux s’emmêlent, poussant chacun vers un peu plus de lumière. Pourquoi éprouve-t-on à la lecture de cet
ouvrage un plaisant vertige ? De prime abord, nous sommes marqués par
la hauteur du projet, qui propose de rendre compte des foisonnements
multiples de la pensée depuis les rivages de la Grèce antique jusqu’aux
chaires des prestigieuses universités médiévales. A peine 2000 ans
de cheminements philosophiques nous contemplent ici, et il faudrait
pouvoir les saisir en quelques centaines de pages ? Lucien Jerphagnon,
notre guide, parvient à nous donner ce sentiment, sans esbroufe, comme un
amoureux de la nature, comme un grand arpenteur qui sait lire et faire voir
les paysages. Rien d’étonnant donc qu’on trouve parmi les plus belles pages
de ce livre, la présentation de Lucrèce ; qui écrivait
lui-même : Comme notre doctrine ne semble pas très drôle à ceux qui
ne l’ont pas mise en pratique, et comme la masse recule devant elle avec le
frisson, pour toi j’ai voulu l’exposer dans la langue suave des Muses. Tout
un programme… que Lucien Jerphagnon prolonge un peu plus loin : Et
c’est ainsi qu’en des vers admirables
Lucrèce expose la physique d’un Grec merveilleux qui a désarmé
les vieilles légendes. Tout le projet est là, aussi bien celui de
Lucrèce que celui de Lucien Jerphagnon. La physique d’un grec merveilleux…
Bien sûr, il y a d’abord ce style et puis cette passion du savoir,
cette envie de rendre compte de l’importance de la philosophie grecque
antique, passée ensuite à Rome, cette bourgade de culs-terreux
héroïques, intellectuellement nuls au départ qui ont pourtant su
assimiler, par les armes et par les mots, bien des mondes, et former, par
les armes et par les mots, un empire et une grande civilisation. Cet
empire prit la pensée grecque en héritage et en son sein contribua — malgré
lui, avec lui et contre lui — à modeler les pensées chrétiennes. Car cette
doctrine, puisqu’il faut bien l’appeler chrétienne — scandale pour les
juifs et folie pour les païens - a contaminé la pensée classique,
l’a secouée, éprouvée et orientée vers de nouvelles perspectives. Impossible
ici, en quelques lignes, de rendre compte de la vitalité de ces siècles
romains. Cette vitalité intellectuelle fascine et obsède Lucien Jerphagnon,
qui exulte à raconter la dynamique intellectuelle qui se permet
tout ; il donne ainsi autant de place aux pensées de « référence »
qu’à celles qui n’ont pas eu de postérité. Toutes les pensées décrites
sont fortes, réfléchies et autonomes, appuyées mais affranchies, et définitivement
inscrites dans la vie même c’est-à-dire dans leur temps. Ce récit de ce temps long de la pensée ne masque
ni les ruptures ni les impasses : Tout un pan du passé humain s’est
ainsi écroulé, cela atteste qu’on peut encore trouver du bonheur à en inventorier
les ruines. Terribles ont été les moments d’oublis. Ces périodes noires
où l’on savait plus quoi faire de ce « cadastre culturel » laissé
par les anciens philosophes. De l’avoir oublié, comme on peut mourir parce
qu’on a oublié de respirer… Avec les grandes invasions, tout
devint vieillerie plutôt que vestige ». Ce fut le déluge, le
grand chambardement, obsédant, car plus rien ne sera plus à sa place. On
se rend compte que même les pensées les plus profondes, les plus fondatrices,
pouvaient être éphémères et fragiles, voire perdues. Toute la pensée du
Moyen– Age a consisté à donner vie et lecture, dans le cadre d’un
cahier des charges doctrinaire et religieux parfois bien contraignant —
voire sclérosant — à ce bric à brac de pensées antiques. Alors retour à la
question de départ : pourquoi éprouve-t-on à la lecture de cet
ouvrage un plaisant vertige ? Parce que le sol se dérobe sous nos
pieds, comme sur une falaise attaquée par la mer et par les vents. Vous avez oublié ? Désarmer les vieilles
légendes… Ce sol, il est constitué par des systèmes de pensées, plus ou
moins choisis, plus ou moins prêts à penser, qui fondent nos certitudes.
Is ne dureront qu’un temps, forcément remplacés, modifiés par d’autres,
plus aboutis, mieux pensés, forcément… Alors, saisis par cet éphémère,
pour éviter de tomber, on regarde vers le haut, vers le ciel, cet absolu.
Lucien Jerphagnon raconte cette quête de l’UN, de cette entité rassurante
qui préexisterait et donnerait donc à notre monde, à nous, à ce qui
existe, un semblant d’ordre et de logique. Or de tous ces systèmes, pondus
et travaillés sur deux millénaires, qui ont cherché à le dire, lequel est
le bon ? Devant ce foisonnement de pensées multiples, qui exigeaient
l’absolu et qui pourtant s’annulent plus ou moins, on baisse la tête et on
voit encore le vide. Troisième raison d’avoir le vertige. Il est impossible
alors de ne pas se poser la question absurde : « et
moi ? » « et moi ? » « et moi ? » Ne
comptez pas sur l’auteur pour vous dire ce qu’il en est, car il vous dira —
au mieux — ce qu’il en a été, et il vous laissera donc seul — et
libre : Accueillons donc sans réticence l’envie d’être ceci, cela ou
autre chose le temps d’une lecture. Au moins jusqu’à ce soir, car demain est
un autre jour. Vous verrez bien. Il
n’y a pas de pensée définitive, où l’univers serait donné en gloire,
comme dans le paradis de Dante. En fait, il n’y a de pensée définitive
que pour ceux qui ne pensent plus. On n’a jamais fini de mourir et de
renaître à la pensée, et cela même ne va pas sans angoisse ni lassitude.
Comme le Christ de Pascal, l’esprit des hommes est à l’agonie jusqu’à la fin
du monde ; il ne faut pas dormir pendant ce temps-là. Même si parfois
l’envie nous en prend, et si le sommeil, dogmatique ou pas, nous paraît
une bonne solution. Quelle invitation, qui fait si bien la part des
choses entre l’héritage, le savoir et la liberté… Livrés à nous-mêmes, face à de grands vestiges et
ce livre qui nous les raconte, dans une édition toute neuve, on se trouve
comme ces petits bonhommes de la couverture, pris dans le décor immense de
l’architecture fantastique de Monsu Désiderio.
Cette architecture qui nous éloigne, pour notre plus grand bonheur, de ces
quartiers d’affaires contemporains aux superficies de verre accomplies
qui se contentent de se projeter dans le ciel sans gagner en profondeur,
imposantes et narcissiques. |
JERPHAGNON
- DE L’AMOUR, DE LA MORT, DE DIEU ET AUTRES BAGATELLES - |
Lucien jerphagnon |
Edition LGF |
2013 |
Dans De l'amour, de la mort, de Dieu et autres
bagatelles, son ultime ouvrage, l'historien Lucien Jerphagnon évoque dans
un entretien avec Christiane Rancé,
son itinéraire intellectuel tiraillé entre fascination païenne et tentation
chrétienne. Historien de grande notoriété, notamment grâce à une
Histoire de la Rome antique considérée comme un classique, Lucien Jerphagnon
était aussi philosophe ou plutôt «historien de la philosophie». Ainsi se
qualifiait-il dans un ouvrage d'entretiens publié quelques jours avant sa
mort, réalisé avec Christiane Rancé et intitulé: De l'amour, de la mort,
de Dieu et autres bagatelles. C'est par une évocation de son enfance bordelaise, entre
les deux guerres, que l'auteur entame ce livre. «J'ai grandi dans le Bordeaux
des Mauriac, père et fils. La nuit tombée, l'air sentait les pins Le fleuve maintenant que j'y songe était
présent dans nos têtes et la fenêtre ouverte il m'arrivait d'entendre de mon
lit le brame des grands vapeurs en partance.» L'intérêt de ce récit provient de son ton de sincérité
désarmée. Comme si la proximité de la mort nous rapprochait de la vérité.
Jerphagnon, qui a vécu la guerre, et l'Occupation, livre ici quelques clés de
son itinéraire. Il évoque les penseurs qui l'ont le plus marqué, depuis Paul
Veyne, qui lui a enseigné le scepticisme dans le domaine de l'histoire et l'a
vacciné de l'idéologie, à Vladimir Jankélévitch, qui va stimuler son goût
pour le questionnement infini. Il est aussi question de politique, mais surtout d'amour
et de religion. La sensibilité de Jerphagnon, qui parle aussi bien de Julien
l'Apostat, qui combattit le christianisme à Rome, que de saint Augustin, dont
il a supervisé la publication des œuvres complètes, n'est pas sans évoquer ce
que Montherlant nommait «l'alternance» : ce jeu de balancier entre deux
tendances de notre personnalité que nous ne parvenons pas à sacrifier l'une à
l'autre, parce qu'elles nous constituent. On sent chez ce grand érudit une
tension entre ce que Péguy appelait «notre âme païenne» et «notre âme
chrétienne», tension qui fait la teneur et le charme de ce livre. Pour autant
cet éclectisme n'aboutit pas au neutralisme. Il y avait chez cet amoureux de
saint Augustin un parti pris contre le néant qui faisait de lui un homme de
foi. «Mais pour moi demeura toujours l'étonnement, qui conjure l'absurde par
l'espérance.» Au sommaire de cet ouvrage : De
l’entre-deux-guerres - Une vision du monde -
Trois hommes - De la présence de la banalité -
Des mythes - D’Athènes, de Rome et de saint Augustin -
De Blaise Pascal - Deux figures paradoxales : Julien
L’Apostat et le cardinal Baudrillard
- Culture et philosophie -
L’amour et le progrès - Du malheur et de la mort -
L’éternité et Dieu - |
JERPHAGNON
- L’HOMME QUI RIAIT AVEC LES DIEUX - |
Lucien Jerphagnon |
Edition Le livre de poche |
2015 |
||
Il s’agit ici de quelques-uns
des tapuscrits et/ou manuscrits inédits laissés par l’auteur, se rangeant
tous dans les rubriques et orientations de ses intérêts et spécialités :
une correspondance fictive dont le titre est le pastiche de Sénèque,
« Lettres à Lucilius de Lutèce » , cinq essais « Sur le temps,
l’histoire et l’éternité » , cinq autres « Sur les mythes, Rome et
les chrétiens » , trois sur « Dieu, chemin faisant » , trois
encore sur l’amitié : « De Amicitia », suivis d’un
« Épilogue La sagesse… Quelle sagesse ? » En
tout cela, l’auteur nous fait partager sa profonde familiarité de la pensée
antique, tout spécialement du néoplatonisme et de saint Augustin, avec tous
leurs ascendants et leurs lignages, et, bien entendu, de ce qu’il y cherche
et y trouve pour étoffer et questionner son propre catholicisme, dans les
perspectives historiques qu’il suppose, comme dans sa situation à notre
époque, le tout sans plus de timidité que de bigoterie : lecture
décapante et démystifiante, aussi bien, par exemple, vis-à-vis des clichés
sur « l’Antiquité » ou sur
« Rome », que de l’histoire du christianisme, sur les premiers
chrétiens et les persécutions) et des querelles théologiques. Au long de ces
parcours, comme l’annonçait le titre, et l’épigraphe tirée de Kierkegaard,
faisant écho au fameux rire homérique, Lucien Jerphagnon ne cesse de
pratiquer, dans un style étincelant, un humour aussi réjouissant que savant :
voilà un livre qu’on peut avoir envie de lire, en s’amusant, en s’émouvant,
pour s’instruire, et pour penser. La
Caverne de Platon : Dans une demeure souterraine, en forme de caverne, des hommes
sont enchaînés. Ils n'ont jamais vu directement la lumière du jour, dont ils
ne connaissent que le faible rayonnement qui parvient à pénétrer jusqu'à eux.
Des choses et d'eux-mêmes, ils ne connaissent que les ombres projetées sur
les murs de leur caverne par un feu allumé derrière eux. Des sons, ils ne
connaissent que les échos. « Pourtant, ils nous ressemblent ». Que
l'un d'entre eux soit libéré de ses chaînes et accompagné de force vers la
sortie, il sera d'abord cruellement ébloui par une lumière qu'il n'a pas
l'habitude de supporter. Il souffrira de tous les changements. Il résistera
et ne parviendra pas à percevoir ce que l'on veut lui montrer. Alors, Ne
voudra-t-il pas revenir à sa situation antérieure ? S'il persiste,
il s'accoutumera. Il pourra voir le monde dans sa réalité. Prenant conscience
de sa condition antérieure, ce n'est qu'en se faisant violence qu'il
retournera auprès de ses semblables. Mais ceux-ci, incapables d'imaginer ce
qui lui est arrivé, le recevront très mal et refuseront de le croire :
« Ne le tueront ils pas ? ». La caverne symbolise le monde sensible où les hommes
vivent et pensent accéder à la vérité par leurs sens. Mais cette vie ne
serait qu'illusion. Le philosophe vient en témoigner par une interrogation
permanente, à laquelle Platon se livre tout au long de l'œuvre, ce qui lui
permet d'accéder à l'acquisition des connaissances associées au monde des
idées comme le prisonnier de la caverne accède à la réalité qui nous est
inhabituelle. Mais lorsqu'il s'évertue à partager son expérience avec ses
contemporains, il se heurte à leur incompréhension conjuguée à l'hostilité
des personnes bousculées dans le confort (illusoire) de leurs habitudes. L'allégorie de la caverne expose sa théorie de
l'acquisition des connaissances. Platon montre que la connaissance des choses
nécessite un travail, des efforts pour apprendre et comprendre. Il en vient à
démontrer que les dirigeants de la cité doivent être formés pour ne venir au
pouvoir que par nécessité non par l'attrait que peut représenter
l'exercice de l'autorité : « Il ne faut pas que les amoureux du
pouvoir lui fassent la cour, autrement il y aura des luttes entre prétendants
rivaux. » La création d'une cité juste est la fin ultime de Platon dans La République, laquelle est elle-même la
condition de la justice dans les individus. Or, cela n'est possible que si
les philosophes prennent le contrôle de l'État ou, selon la formule de
Platon, uniquement si les rois se font philosophes ou les philosophes se font
rois. Cette idée tient à ce que, selon Platon, seuls les philosophes
disposent des compétences nécessaires pour diriger la Cité par leur
connaissance des Idées, et plus particulièrement de l'Idée de Bien. L'allégorie de la caverne est introduite par Socrate afin
de faire comprendre à ses interlocuteurs la nature de l'Idée de Bien et,
malgré sa portée ontologique et épistémologique, elle est inséparable du
contexte politique et éthique de La République. Platon a recours à
trois figures de rhétorique dont les deux premières ont un caractère
introductif à la troisième, l'allégorie de la caverne. Il s'agit de
l'analogie du soleil et le symbole de la ligne dans le livre VI, analogies
qui expliquent la signification ontologique, épistémologique et métaphysique
de l'allégorie de la caverne. La phrase introductive établit clairement la
nature allégorique (c’est-à-dire métaphorique) du propos. Socrate dit à
Glaucon : « Représente-toi de la façon que voici l'état de notre
nature relativement à l'instruction et à l'ignorance ». Néanmoins on découvre, dans d'autres dialogues, notamment
dans le Phédon, que Socrate considère le monde sensible comme la prison de
l'âme. Quant au monde intelligible, auquel peut accéder l'âme par la
philosophie, il est la seule réalité authentique. L'allégorie de la caverne
est pour Platon plus qu'une simple métaphore, mais en aucun cas un mythe4.
Il s'agit d'une représentation de la réalité de ce que peut vivre une
personne ayant fait son chemin de réflexion, d'élévation d'elle-même,
c'est-à-dire son propre parcours initiatique qu'elle ne doit pas réserver
pour elle-même mais qu'elle doit savoir offrir aux autres, jusque dans
l'accomplissement d'un devoir auprès de ses semblables, devoir de prise de
responsabilités publiques. Au
sommaire de cet ouvrage : Avant-propos de Stéphane Barsacq -
Lettres de Lucilius de Lutèce
- La pensée grecque -
le matin des tragédiens - D’une certaine perspective éternitaire sur la philosophie antique -
Du temps et de l’éternité
- Sur les mythes, Rome et les
chrétiens - Mystère et vérité -
Le mythe démocratique dans
l’empire romain - Quelle Rome ? -
Remarques sur Pline l’Ancien
- Les premiers chrétiens, du
cirque à la pourpre - Jésus et les paraboles -
Commentaires sur Calvin - De la foi -
De Amicitia - Sur Aurelius Augustinus -
Sur Vladimir Jankélévitch
- Sur Paul Poupard -
La Sagesse et quelle sagesse ?
- |
JERPHAGNON
- les dieux ne sont
jamais loin |
Lucien JERPHAGNON |
Edition Desclée de Brouwer |
2003 |
Ce
livre traverse de façon plaisante les mythes de l’antiquité, pour lesquels il
constitue déjà en soi une excellente introduction. Mais à travers cet inventaire
c’est une approche de la pensée mythique qu’il propose, allant de pair avec
le constat de sa cruelle absence aujourd’hui. Les
Anciens allaient et venaient, du mythe à la philosophie, de la légende à
l’histoire, mais avec l’avènement du monothéisme, ce va et vient souple s’est
durci en deux pôles contraires, prétendant chacun à la vérité : la
religion et la science. Partant,
c’est l’intelligibilité même de la pensée antique, mais aussi de la nature
humaine, qui nous a peu à peu échappé. L’accélération de l’histoire semble
nous avoir fait naviguer entre deux écueils : celui d’une domestication
de la raison par la foi et celui d’une exclusion du mythique et du religieux
par la raison. Ce combat mortifère nous a finalement rendus exsangues, spectateurs
impuissants d’une lutte entre les « fous de Dieu » et les apôtres
du marché universel où tout se trouve. L’auteur
reprend donc, avec humour et érudition, le chemin des mythes, et nous invite
à entendre autrement ces légendes
qui, au détour d’une histoire de Déluge ou de métamorphoses, nous plongent au
cœur de l’homme. Au
sommaire de ce livre : C’est un mythe… - La
nuit des temps et le temps de la nuit
- Et les mots pour le dire… -
L’aurore des dieux - La rançon de l’espérance - Des
dieux et des hommes - « mors et vita » - Le
matin des philosophes - L’intelligence des mythes -
Les mythes au fil du temps - Quand parlent les dieux -
Le merveilleux au jour le jour
- Ce que parler veut dire -
« Tenter d’apaiser l’impossible » -
Le cru et le su - L’espérance du savoir et le savoir de
l’espérance - Le chant d’Orphée - |
JERPHAGNON
- LES MISCELLANḖES D’UN
GALLO-ROMAIN - |
Lucien jerphagnon |
Edition Perrin |
2014 |
Le
grand historien Lucien Jerphagnon (1921-2011) n'a cessé d'interroger
l'histoire avec le savoir pénétré d'ironie et d'érudition du sage, et de
questionner les philosophes, contemporains de Platon ou de nos républiques,
qu'il a su replacer dans leurs époques, et dont il nous a donné à respirer
" l'air du temps ". Ce
livre reprend tous les textes de critique, inédits en volume, qu'il publia
entre 1962 et 2011 dans plusieurs grandes revues françaises et
internationales : Historia, L'Histoire, La Nouvelle Revue d'Histoire, Latomus
(Société d'études latines, Bruxelles), Les Études philosophiques, La Revue
belge de philologie et d'histoire, La Revue de métaphysique et de morale, La
Revue des Deux Mondes, La Revue philosophique de Louvain, etc. L'ensemble
dessine un panorama de la recherche historique sur plus de cinquante ans, en
même temps qu'il constitue un recueil aussi enrichissant que savoureux. On
voit un grand historien au travail, guidé par le souci de la vérité, de la
rigueur et de la justesse, et qui nous présente dès lors le plus passionnant
des cabinets de lecture. Ce qui est
beau avec la passion c’est qu’elle peut s’incarner dans une intelligence
lumineuse et devenir une source vive de connaissances, une succession de
petits moments de pure grâce (vraie celle-là, pas marquetée par une
politicarde véreuse) et le lecteur devient alors le témoin de l’expression de
l’intelligence et du savoir. Et en ces périodes de disette
intellectuelle et de d’indigence éthique, se plonger dans le travail du
spécialiste de l’Antiquité Lucien Jerphagnon représente une respiration
salutaire. Ces
miscellanées rassemblent l’arsenal critique publié par l’auteur. Ces
critiques permettent de se rendre compte de la formidable richesse des
recherches sur l’Antiquité et donne envie d’aller découvrir les essais
chroniqués pour y retrouver l’enthousiasme que partage avec nous le
professeur Jerphagnon. Dans ces
courts textes, l’auteur nous laisse entrevoir les multiples facettes d’une
recherche qui de la Grèce aux prémices du christianisme, en passant par
les bases de l’Empire romain, semble en perpétuelle ébullition. On
trouve également quelques incursions dans l’époque contemporaine, mais c’est
vraiment dans l’Antiquité que le voyage se déroule. Quand la critique
s’incarne dans des textes aussi subtils et passionnés, on se trouve en
présence de l’essence même du travail critique. |
JERPHAGNON
- augustin & la sagesse |
Lucien jerphagnon |
Edition DESCLḖE DE BROUWER |
2006 |
À travers les
livres, les mots et les siècles, saint Augustin continue de nous parler. À sa
manière, il est bien cet éternel contemporain qui s'adresse au lecteur
d'aujourd'hui. Car Augustin sait comme nul autre partager à la fois son
parcours d'homme et de croyant, ses doutes et ses émerveillements, son
angoisse devant la fin d'un monde et son espérance d'une cité nouvelle. Ce chemin de
sagesse, tel que saint Augustin le conçoit comporte plusieurs étapes. Elles
sont au nombre de sept. Il conviendrait peut-être même mieux de parler de
sept degrés, car la vie spirituelle est conçue par saint Augustin comme
l’ascension d’une montagne, dont la cime est constituée de la perfection de
la sagesse et de l’assimilation au Christ. Nous trouvons une confirmation de
ce schéma dans le psaume 11 qui parle d’une purification septénaire : eloquia
Domini, eloquia casta, argentum igne probatum terrae purgatum septuplum :
« les paroles du Seigneur son des paroles chastes, argent affiné avec le
feu de la terre, purifié sept fois » Ces degrés sont perçus par saint
Augustin comme les vertus et les dispositions que l’âme assume
progressivement en vertu des sept dons de l’Esprit Saint et en s’inspirant
des béatitudes de l’évangile (ramenées de huit à sept par Augustin) pour
suivre et imiter le Christ Il est
probable que saint Augustin s’inspira ici de saint Ambroise. En effet,
l’évêque de Milan, dans son commentaire à l’évangile de Luc, avait
combiné les quatre béatitudes de cet évangile avec les quatre vertus
cardinales, en les considérants comme autant d’échelons de l’ascèse morale.
En outre, il avait ajouté que les huit béatitudes de l’évangile de Matthieu,
outre le fait d’avoir le même sens d’échelle des vertus, étaient un nombre
symbolique de perfection. Puis, le même évêque, dans son Commentaire au
psaume 118, avait présenté les sept dons de l’Esprit comme les échelons
pour s’élever de la crainte de Dieu à la sagesse, c’est-à-dire en inversant
l’ordre des dons que le prophète Isaïe applique au rejeton, issu de la racine
de Jessé : « Sur lui reposera l’Esprit du Seigneur, l’Esprit de Sagesse et
d’Intelligence, l’Esprit de Conseil et de Force, l’Esprit de Science et de
Piété ; et l’Esprit de Crainte du Seigneur le remplira » (Is 11, 2-3).
La sagesse est ici présentée comme la plus haute des prérogatives à laquelle
puisse être élevée l’âme humaine, tandis que la crainte de Dieu, selon
l’Écriture, n’est que l’ébauche de cette divine qualité. « Le
commencement de la sagesse c’est la crainte du Seigneur » Augustin va
montrer que si pour le Christ, il convient d’appliquer en premier lieu à son
âme humaine le don de sagesse qui la maintient unie à la personne du Verbe,
en ce qui nous concerne c’est l’inverse. Nous ne sommes pas établis dans la
Sagesse mais nous avons à nous élever vers elle pour nous unir à Dieu. Et
cela nous le pouvons au moyen des dons de l’Esprit-Saint conférés au Baptême,
et que nous recevons à nouveau dans le sacrement de la réconciliation,
lorsque nous avons perdu la grâce sanctifiante par un péché mortel. Dès lors,
sur la base de ce nouveau schéma ascensionnel, saint Augustin va rapprocher
les dons de l’Esprit Saint avec chacune des béatitudes. Ainsi, lisons-nous
sous la plume du docteur d’Hippone : « La première béatitude est celle
qui provient de l’humilité : « Bienheureux les pauvres d’esprit,»
c’est-à-dire ceux qui ne sont point enflés, dont l’âme se soumet à l’autorité
divine, et craint d’être livrée au supplice après la mort, bien qu’elle
puisse peut-être s’estimer heureuse en cette vie. De là, elle arrive à la
connaissance des saintes Écritures, où elle doit se montrer douce par esprit
de piété, pour ne pas s’exposer à blâmer ce que des ignorants traitent
d’absurde et devenir indocile par d’opiniâtres discussions. Dès lors elle
commence à comprendre par quels nœuds elle est enchaînée à ce siècle au moyen
de l’habitude et du péché; par conséquent, dans ce troisième degré, qui est celui
de la science, elle pleure la perte du souverain bien, en se voyant retenue à
l’autre extrémité. Le quatrième
degré est celui du travail, des violents efforts que l’âme fait pour
s’arracher au plaisir empoisonné qui la captive. Là on a faim et soit de la
justice, et le courage est grandement nécessaire, parce qu’on ne quitté pas
sans douleur ce qu’on possède avec joie. Dans le cinquième degré, on donne à
ceux qui ont persévéré dans le travail un conseil pour s’en délivrer; car,
sans le secours d’une puissance supérieure, personne n’est capable de se
débarrasser de misères si grandes et si compliquées ; et ce conseil si juste,
c’est de venir en aide à la faiblesse d’un inférieur, si l’on veut recevoir
du secours d’un supérieur ; par conséquent : « Bienheureux les
miséricordieux, parce qu’ils obtiendront miséricorde. » Le sixième degré
consiste dans la pureté du cœur qui, forte de la conscience des bonnes
œuvres, est capable de contempler le souverain bien, qui n’est viable que
pour l’intellect serein et pur. Le septième
est la sagesse même, c’est-à-dire la contemplation de la vérité, qui pacifie
l’homme tout entier, et le rend semblable à Dieu ; d’où cette conclusion: «
Bienheureux les pacifiques, parce qu’ils seront appelés enfants de Dieu. Nous trouvons une autre explication globale
de l’ascension spirituelle en lien avec les dons de l’Esprit Saint dans le Discours
347 de saint Augustin. En réalité, le chemin spirituel, basé sur les dons de l’Esprit Saint et sur les béatitudes de l’évangile permet à Augustin d’articuler de la meilleure manière possible les aspects principaux de la spiritualité chrétienne et de sa propre spiritualité. Il trouvait là le schéma le meilleur pour faire concorder l’action intérieure de l’Esprit Saint dans la sanctification et l’engagement personnel du croyant dans une vie selon les béatitudes évangéliques dans la sequela et l’imitation du Christ. Car si la grâce de Dieu, nous sanctifie à travers l’action de l’Esprit, elle ne le fait cependant pas sans nous, sans notre collaboration. |
JERPHAGNON -
PORTRAITS DE L’ANTIQUITḖ – PLATON – PLOTIN – ST
AUGUSTIN ET LES AUTRES - |
Lucien Jerphagnon |
Edition Flammarion |
2015 |
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On
distingue quatre grandes phases de l’art grec : les périodes géométrique,
archaïque, classique et hellénistique. La
période géométrique
La
période classique On retient de la période
classique (483 - 338 av. J.-C.) quelques grands noms, parmi lesquels :
Phidias, Polyclète ou Praxitèle. Véritable âge d’or de la civilisation
grecque, cette époque se caractérise par l’hégémonie d’Athènes et par un
développement extraordinaire de la production artistique. De nombreux travaux
sont entrepris sous Périclès, dont les plus fameux concernent la
reconstruction de l’Acropole (saccagée par les Perses en 480 av. J.-C.).
Formellement, deux tendances se développent de manière parallèle. D’une part,
la recherche d’une harmonie parfaite se traduit notamment par la mise en
place du canon de Polyclète qui règle les proportions idéales du corps humain
(en adéquation avec les sujets représentés : dieux, héros et athlètes).
D’autre part, le goût pour l’illusion et la mise en concurrence de la
représentation et de la réalité se lit dans la pratique très poussée de
l’imitation (mimesis). Les bases du débat entre idéalisme et réalisme sont
ainsi posées, tandis que le style de la sculpture évolue vers de plus en plus
de maniérisme (virtuosité technique du marbre au service d’une sensualité
inédite des corps).
En
31 av. J.-C., la bataille d’Actium marque la chute du monde grec et annonce
la suprématie politique et économique de Rome. Pour autant, par-delà la
civilisation qui l’a vu naître, l’art grec n’a cessé depuis lors de
constituer une source d’inspiration pour les artistes. De son appropriation
immédiate par les Romains jusqu’aux nombreux retours au classicisme qui
ponctuent l’histoire de l’art, sans oublier la Renaissance italienne, le
répertoire de formes de l’antiquité grecque s’est imposé comme une référence universelle
de l’art occidental. S’il est injuste et erroné de considérer l’art romain
comme un simple et pâle imitateur de l’art grec, force est de constater qu’il
existe entre ces deux mondes antiques des liens de parenté évidents et
revendiqués. Selon la légende, c’est Enée, fils d’Aphrodite et héros de la
guerre de Troie, qui, au terme d’une longue errance en Méditerranée,
s’installe dans le Latium (XIIe siècle av. J.-C.). L’un de ses descendants,
Romulus, fondera Rome en 753 av. J.-C.
L’art
de la République. Au cours de la République, c’est
surtout à travers le défilé triomphal des butins de guerre pris aux cités
grecques vaincues que se développe le goût pour les formes helléniques.
Séduits par les peintures et les sculptures grecques, les Romains s’emparent
aussi bien concrètement que symboliquement d’un patrimoine riche et luxueux :
la prise de guerre vaut pour une appropriation de l’esprit de l’ennemi.
Au sommaire de cet
ouvrage : Les Maîtres : Héraclite
- Empédocle -
Socrate - Platon et le platonisme -
Epicure te l’épicurisme - Les stoïciens -
Le néoplatonisme - Les disciples : Plotin, intellectuel et mystique -
Le Parménide de Platon - Platonopolis ou Plotin entre le siècle et
le rêve - Narcisse
- Epiphanie du ‘’Noûs’’ - Sur Saint Augustin : Le religieux, le mystique et le
rationnel - Le confessio
laudis d’Augustin -
Lettre à un ami historien -
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