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Chapitre 19 L     Égypte - Grèce - Moyen Orient

 

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19 L

LA BIBLE ARRACHÉE AU SABLE

WERNER KELLER

Edition PUF

 1962

C’est à partir des fouilles de Mari et D'Ugarit en Egypte que l’auteur nous invite à un voyage fantastique et réel quelques siècles en arrière, car tout est écrit dans la pierre et si on compare la pierre et les écrits trouvés dans le sable des déserts d’Egypte et de Palestine, l’histoire, notre histoire, nous offre des découvertes surprenantes.

 

Dans toute l'histoire de l'humanité, il n'est pas de livre qui ait eu des effets aussi bouleversants, qui ait influencé de façon aussi décisive l'ensemble du monde occidental et qui ait bénéficié d'une diffusion aussi colossale que le "Livre des livres". Les travaux de Werner Keller ont conquis des millions de lecteurs depuis près de 50 ans. Néanmoins, la science ne reste pas immobile ; depuis vingt ans, certains faits ont été corrigés, certains éléments ont été étayés par des recherches nouvelles - en particulier dans le domaine des fouilles archéologiques au Moyen-Orient. De nouvelles découvertes suscitent aujourd'hui des questions encore jamais posées. Le moment était venu d'enrichir par ces données l'oeuvre désormais classique de Werner Keller.

Ce travail a été conduit avec précision, compétence et conscience. En plus des très nombreux compléments apportés, on découvrira dans ces pages une partie entièrement nouvelle consacrée au Nouveau Testament. Le lecteur sera donc heureux de retrouver à la fois l'oeuvre qui l'a passionné et un livre neuf qui le fascinera. Préface de Jean-Luc Pouthier

 

LACHAUD     -      b.a. – ba des symboles Égyptiens

René lachaud

Edition  PARDES

 2002

Paradoxe : l’Égypte pharaonique qui a si bien su user du symbole, n’a pas de mots pour le désigner ! Elle n’explique pas ses symboles, elle les met seulement en œuvre dans la langue hiéroglyphique et par l’intermédiaire d’un art qui conjugue à l’infini les formes, multiplie les pistes, les indices et surtout les correspondances.

 

On entre dans la symbolique égyptienne comme dans un labyrinthe ou un jeu de l’oie.


Tout est porteur de sens : l’archer, l’arc, la flèche, la cible, la concentration, la tension de la corde, l’acuité du regard et de l’esprit, la position des pieds, la souplesse des doigts, les battements du cœur, le désir d’être efficace.
Le symbole se construit dans les méandres de notre cerveau droit avec les outils de l’intuition, de la magie et une connaissance qui repose moins sur l’intellect que sur la volonté de percevoir les mailles les plus fines du tissage.

 

En Égypte, l’artisan cisèle mieux les symboles que le philosophe ou le théologien. Ils naissent sous ses doigts dans l’épaisseur du bois, de la pierre ou de l’or. Les dieux de Kemet sont potiers, forgerons, artistes ou tailleurs de clames.


Djehouty – Thot les a enfouis dans notre mémoire ancestrale en nous laissant pour seul accès le système des réminiscences. Nous ne faisons que retrouver ce que nous avons toujours connu : la stratégie du vol des abeilles, la saveur des fruits sur les tables d’offrandes, les déplacements du loup, l’enroulement des cordes, le nom de toutes les pièces de la barque-sarcophage, la distance exacte qui nous sépare d’Orion, le parfum des dieux, la beauté des miroirs.

Ce B.A. – BA des symboles égyptiens vous invite donc à la découverte d’un royaume pharaonique au-delà des poncifs, des idées fausses ou reçues qui trop souvent en masquent la splendeur, en dénaturent la valeur en le ramenant à nos seuls critères occidentaux.


Pour les Égyptiens, arbres, animaux, fleurs, pierres, objets rituels, mobilier de la tombe, monuments, Nature, corps, couleurs, nombres ne parlent que du langage vibratoire de la Création, n’utilisent le symbole que pour décrire la Réalité.

 

LACHAUD    -     chamanisme dans l’Égypte pharaonique

René lachaud

Edition SIGNATURA

 2007

On est encore loin d’avoir tout compris sur cette époque complexe et mystérieuse qu’est l’Égypte pharaonique.


Il ne fait aucun doute que cette grande théocratie est fortement empreinte d’un vieux fonds chamanique hérité de périodes plus anciennes.


Les Shem-sou Hor, initiateurs et gardiens de la tradition égyptienne ne sont-ils pas les héritiers directs de ces êtres masqués aux formes animales de la période Nagada (entre – 5000 et – 3000= énigmatique à plus d’un titre ?

Pharaon n’est-il pas à la fois roi-prêtre et mage guérisseur ? Certains dieux ne sont-ils pas masqués et revêtus de peaux de félins pour entrer en contact avec le monde invisible des esprits ? Et le dieu sauvage Bès, nain barbu et masqué, expert en danses extatiques, n’est-il pas le dieu chaman par excellence ?


Fascinant éclairage que nous apporte l’auteur sur les profondeurs inexplorées de cette période égyptienne qui n’a pas encore révélé tous ses secrets

 

LACHAUD - HERMÈS-THOT  -  SYMBOLISME  SACRÉ  ÉGYPTIEN 

 René  Lachaud

Édition  La Pierre Philosophale

 2011

Thot-Hermès  ou le symbolisme sacré égyptien de René Lachaud est écrit comme un guide de voyage ou plutôt comme un guide initiatique, sorte d’invitation au voyage intérieur écrit par un chercheur de vérité en quête d’absolu. A sa lecture nous pénétrons dans l’intimité des temples égyptiens, page après page l’auteur partage son ressenti, son vécu, ses intuitions et ses connaissances de l’égyptologie.

 

René Lachaud, grâce à la qualité de ses recherches sur la tradition égyptienne nous offre des clés qui nous permettrons d’aborder des aspects méconnus de cette civilisation restée encore si mystérieuse à nos yeux. Ces clés opératives sont disséminées tout au long du livre comme autant de portes ou seuils à franchir avant de pénétrer dans le sanctuaire du temple.

 

Sommes- nous les dignes héritiers des « Shemsou-Hor » ou des compagnons d’Horus. Une pensée ininterrompue comme un courant souterrain depuis des millénaires se dessine au travers de la Tradition égyptienne et de ses œuvres monumentales.

 

« Ainsi Osiris devint le prototype de l’initié parfait. Quand Seth eut achevé son travail ingrat, Thot l’écorcha pour faire de ses nerfs les cordes de la lyre. La Raison organise le monde, des opposés elle extrait la quintessence de l’harmonie, Thot n’anéantit pas Seth, il le régularise ».

 

Ebranlement de nos certitudes ou de nos savoirs, René Lachaud nous invite à nous éveiller à la dimension Osirienne du mythe fondateur de l’Egypte antique.

 

Au sommaire de cet ouvrage l’auteur développe les sujets suivants :

 

Le seigneur du calame – le chemin en quinconce – Djehouty – le pendule – un dieu géomètre – le cœur d’un homme – parèdres – les douceurs de Maât – l’œuf – le vicaire de Ré – l’œil noir – locus Tenens – le babouin à la crinière luisante – Thot la menace -  la merveilleuse colline des temps primordiaux – le scribe nostalgique – Démiurge – la structure cosmique – Valentin le gnostique – les lèvres de Thot – Je suis Thot qui met Maât par écrit – le prince de Maât – V.I.T.R.I.O.L.- les seigneurs de l’écriture – Seshet destin – la peau du léopard – l’étoile de la déesse – le compas – les livres de Thot – la patte coupée du chien rouge – les dieux peuvent-ils être idiots ? – Seth la force – l’Obsidienne et l’Or – la salive de Seth et sa lumière – l’Ibis et le faucon – le cœur et la langue – l’Hor l’aveugle – le rituel contre le chaos – l’œil Oudjat – le lait de la gazelle – Isis myrionyme – la fille de Thot – Isis rosée – la vierge – le palmier doum – les beaux chemins de l’occident – Inpou – le loup d’Orient et le chien d’Occident – Hermanubis – le mercure des sages – Oupouaout – le livre des respirations – la mort selon Thot – la balance – le triangle divin – le fluide de la vie – le taureau des étoiles – la Douat – le rythme des ailes – l’Hermès aux bonnes idées – Hermès Pylaois et Hermès le filou – la plante moly – Hermès logos et Hermès Phales – Alexandrie – Sarapis – Mouseion – Agathodaimon – Trismégiste – Don Pernety – Hermétisme et Alchimie – le Mercure romain – les yeux du cœur – les âmes de Rê – livres et talismans – l’Asclépios – Marcile Ficin – le Poimandres – la vierge du monde – Louis Ménard – le dieu de l’hermétisme – les qualités de l’adepte – le monde selon l’hermétisme – le serment d’Isis la prophétesse – Opus Magna – la Chrysopée – le divin Platon  et le néo-platonisme – les gnostiques – la connaissance de soi – le secret de l’univers – le banquet des anges – le marteau et le ciseau – la langue des oiseaux – le jardin hermétique – l’embryon philosophique – le divin charabia d’Hermès – la langue arcane – la force combinatoire – le crocodile – eau sèche et feu solide – les forces dynamiques – la navette et la flèche – le hiéroglyphe du soleil – Ouroboros – les hiéroglyphes du serpent – Un le Tout – la distillation circulatoire – le vampire – caducée – le bâton – Equilibre – ouvrir le ciel et la terre – la table d’Emeraude – l’esprit unique – le soleil, la lune et le vent – la tête du corbeau – les ténèbres le fuient – la Pierre – Trois – les 7 principes de Thot – un temps viendra – la prophétie de Thot – la tombe ouverte et la tombe pyramide – Pyramidion – l’âme du monde

 

LACHAUD  -  ITINÉRAIRE POUR UNE ÉGYPTE  INTÉRIEURE

René  Lachaud 

Edition  Dervy 

 1992 

Avons-nous besoin d’un guide pour découvrir l’Egypte, ou tout simplement un nouveau territoire ? A mon avis non. J’ai toujours ressenti les guides comme une gêne, comme une entrave à une découverte libre et véritable. Il me semble que la meilleure découverte est celle que je fais, seul, de pouvoir sentir, analyser, imaginer. Ce qui fait l’attrait d’une œuvre d’art ne réside pas dans son âge ou dans ses dimensions, mais la force qui en émane et vous frappe au cœur, dans le miracle inexplicable qui a donné la vie à la matière inerte. Il faudrait voir un site aux diverses heures de la journée et ceci toute l’année et en toutes saisons, il faudrait revenir aux divers âges de la vie afin de progresser lentement, malheureusement notre époque vit très vite, trop vite.

 

Cet ouvrage ne décrit pas, il suggère, il ne s’adresse pas à l’intellect mais au cœur, ce n’est pas un livre mais un miroir ou un outil.

On ne trouvera pas dans ce livre, une description de l’Egypte, ni l’Egypte du tourisme, encore moins l’Egypte des apparences, on découvrira plutôt et c’est mon vœux le plus cher, l’Egypte que l’on porte en soi même, l’Egypte de l’émotion, de l’intérieur, celle enfin qui s’ajuste à cette pensée de Maître Eckhart : « Il ne faut pas avoir sa patrie parmi les choses extérieures »

 

Au sommaire de ce livre l’auteur nous parle de :

 

Les âmes de Kémit – le temps des Shesou-Hor – l’Egypte horienne – la beauté secrète des pyramides – les frères d’Héliopolis – Memphis :le dieu au manteau de plumes – dans la temple haut de la pyramide de Téti à Sakkara – les trois rois de Guiza – méditation sur le Nil – les prêtres de Sekhmet – le Heb-Sed :renouvellement des forces royales – le Mitre des étoiles – le labyrinthe – le naufragé – la ligature des deux terres – le Ankh :la croix pharaonique – l’Oudjat : l’œil divin d’Horus – la scarabée ou l’alchimie de la lumière – le masque du chacal – les seigneurs de l’écriture – Hiéroglyphes, Hiératique et Démotique – histoires de Papyrus – Senmout celui qui vit en fraternité avec Mout – Thotmès – le soleil noir – la statue de Thotmès III à Louxor – le Sphinx – Amenhotep fils de Hapou – le doux sycomore – Nefertiti à Berlin – le sourire d’Akhenaton – Toutankhamon – la malédiction des pharaons – la tombe d’Osimandias – Medinet Habou – la tombe de Ramsès IX dans la vallée des Rois – les momies ou le rite de réunir tout ce qui est épars – les Shaouabtis et les Sarcophages -  Tu ne mourras pas, tu es pourvu de ton Kâ – les heures de Ra – les portes de Maât me sont ouvertes – les barques solaires et autres – Le pilier Djed – les Talismans –le Nain initiateur – comprendre le mot Néter – le temple pharaonique et son enseignement ésotérique – les obélisques – Louxor – Sekhmet à Karnak, labyrinthe du dieu invisible – Abydos, île de Maât –Hermopolis, la cité des huit – le divin Poimandres – Wadjit le Cobra – Kôm Ombo le crocodile – Esna : l’Héliopolis du sud – Edfou et Horus – Philae la demeure d’Isis – Zodiaque dans le château du sistre – les religions égyptiennes – les ailes des déesses – le banquet – art et magie – géographie mystique – crocodilopolis – le Sinaï, massif de la turquoise – la chevelure de Bérénice – Cléopâtre entre Orient et Occident – Nebamon et la bibliothèque d’Alexandrie – le dernier scribe – Les Coptes, leur histoire, héritiers du pharaon, naissance de l’art chrétien – le Caire et son musée –le Fils de tous les dieux d’Egypte –

 

LACHAUD - L’ÉGYPTE ÉSOTERIQUE DES PHARAONS - 2 Volumes

RENÉ  LACHAUD

ÉDITION  TRAJECTOIRE

 2008

Cette encyclopédie illustrée en 2 volumes de 500 pages, est un travail considérable auquel s’est livré René Lachaud. Infatigable explorateur des rives du Nil depuis plus de trente ans, ce chercheur amoureux de cette civilisation à la spiritualité puissante s’aventure ici dans les méandres des divinités multiples, des pratiques rituelles, des secrets de la royauté, de l’empire des signes hiéroglyphes, des lieux sacrés (temples et pyramides), des mythes, des symboles opératifs, divins et naturels, de la grande aventure de la mort qui conduit à l’éternité, au travers de corpus funéraires particulièrement sophistiqués (textes des pyramides, textes des sarcophages, livre des portes, livre des deux chemins, livre des morts), sans oublier les momies, les tombes, les rites, les enseignements et les hommes.

 

L’Egypte antique est le royaume de la magie, tout à la fois une science, un art, une pratique licite, une religion avec ses dieux spécifiques et ses textes savants, ses outils, ses formules, ses amulettes et ses talismans.

 

Ces deux tomes sont abondamment illustrés par quelques 400 dessins, dont la moitié sont des originaux tracés avec un grand talent, par Isis Arnoux Lachaud. Au fil des chapitres, l’érudition éblouissante de l’auteur nous entraine au cœur des mystères de la vieille civilisation, mais aussi la plus durable (4000 ans) de l’antiquité. C’est au cœur des secrets pouvoirs du roi divin pharaon, des mystères de la mort et de la renaissance, de la science des prêtres initiés, des incantations magiques, de la compréhension des idéogrammes aux multiples sens et de toutes les facettes d’un univers fascinant, que le lecteur se trouve emporté dans une grande et mystérieuse aventure spirituelle personnelle.

 

Le Tome 1 développe les sujets suivants :

 

L’Egypte, un continent  disparu : Qui étaient et où sont passé les anciens égyptiens ? Les labyrinthes de la mémoire, le double royaume, existe-t-il un ésotérisme pharaonique ?

Hiéroglyphes ou l’empire des signes : La langue des oiseaux, la langue hiéroglyphique, l’écriture et son rituel, la palette du scribe, cerveau droit, cerveau gauche, Horapollon, alchimie graphique, idéogrammes hermétiques, l’écriture des anges, les hiéroglyphes chymiques.

La royauté ésotérique et les dieux en devenir : Le testament de Geb, la qualité horienne du roi, Shemsou Hor, le roi-cobra, les régalia, les cinq noms du protocole de Nekhbet, le roi magicien, Pharaon et l’empereur de Chine, correspondances entre les dieux égyptiens et grecs, les dieux avec leurs formes, leurs noms, leurs rôles, les néters (Netjers), les divinités parèdres ou androgynes, Apopis, le Noun, l’Ennéade d’Héliopolis, Atoum, Rê, Geb-Nout, Shou-Tefnout, Osiris et son mythe, Seth l’assassin obligé, Isis la magna mater, la magicienne, la vierge noire et première veuve, l’Or isiaque, Horus le faucon divin, Hor et Hator, Inpou le loup mystagogue, Bès le dieu nain, Meskhenet, Heket, Taoueret, Les déesses félines : Bastet, Sekmet, la féminité spirituelle de Neith, la grande déesse organisatrice Maât et l’ordo ab chaos.

Lieux sacrés, temples et pyramides : Deux chapitres sont consacrés aux temples et pyramides. Hommage à Schwaller de Lubicz et son Temple de l’Homme.

Mythes, rites et le pouvoir des symboles : Est développé les mythes, les rites et les rituels divers, comme ceux des offrandes, des semailles, du grain de blé, des miroirs. Le déchiffrement des symboles et leurs divers niveaux de lectures, les portes à franchir, la croix Ankh, l’œil Oudjat, le Djet, le Tit, Sema-Taouy, les symboles divins comme le Wadj, le Was, le Menat, le bijou de Bat. Les symboles des quatre éléments, le feu, l’air, l’eau, la terre, les points cardinaux, les minéraux et végétaux.

 

LE Tome 2  développe les points suivants :

 

La mort selon les égyptiens : L’Egypte et l’investigation de la mort, je suis Hier je suis Demain, le vocabulaire de la mort, Mort et Kheperou, les armes contre la mort, la mort alchimique, Osiris le mort parfait, l’éternité, Neheh, Djet, Ouroboros, le Douat, Netjerkhes, les textes des pyramides, les textes des sarcophages,, le livre des deux chemins, le livre des morts, la Kérostasie ou Psychostasie, le corpus funéraire de la vallée des Rois, le livre de l’Amdouat, le livre des Portes, le livre des cavernes. Les momies Chrysalides, le Natron, le chancelier divin, Momie Mumia, la momis chrysalide, le mobilier de la tombe, les rites funéraires, le rituel d’ouverture de la bouche.

Le corps Divinisé : La science de la Mélothésie, la médecine mélothésique, santé et maladie, Isis et le corps malade d’Osiris, les dieux guérisseurs, les papyrus médicaux, les médecins, Metou, la pharmacopée, la médecine Hermétique, la divine harmonie, la source héliopolitaine, le Papyrus de la dame Anhaï, le fixe et le volatil, Ba esprit voyageur, Khaibit l’ombre, Ka la force vitale et double du mort, Sekhem force de cohésion, Akh la radiance, Sahu, Ren identité vibratoire, le cœur Ib.

La magie opérative de l’Egypte : Magie mot équivoque, magie divine, un don des dieux, magie et religion, les textes magiques, Héka le néter magicien, les grands dieux de la magie : Thot, Ouret Hekaou, Seth, Bes, Taouret, Bastet, Isis, Ched le sauveur, Twtw-Tithoès. Fonction magique des Dieux  suivants: Meskhenet, Tjenenet, Nout, Mafdet, Sehet, Rê, Hor, Inpou, Oupouaout, Bebon, Choubis, Ptah, Qadesh, Min, Sobek, Amon, Meretseger, Renenounet, Hesat, Ounet, Neith, Ash, Hapy, Montou, Nefertoum, Inheret, Sarapis. Les outils de la magie : Les membres du personnel de l’Ibis, le prêtre-mage, le faiseur de pluie, le serpent vert, le mage Satni-Khaemouaset, les mains magiques, les cippes d’Horus, les lames magiques en ivoire, les hypocéphales, le miroir magique, amulettes et talismans

Al Kemet, la terre alchimique des anciens Rois d’Egypte : Les anciens Roys d’Egypte et l’art chymique, les frères chevaliers d’Héliopolis, Atoum néter chymique, le creuset mystique, Kemet-Chemia, la voie ésotérique de l’alchimie, art de transmutation, Laborare et Orare, Matéria Prima, Solve et Coagula. Les dieux chymiques : Osiris, Amon-Imm prince des rosées, Hathor la Dorée, Ptah demogorgon, Isis la mère de l’Or, Shou et Tefnout le sec et l’humide. Alexandrie creuset chymique : Un phare et une bibliothèque, Zosime de Panopolis. Le trismégiste : Deux icônes du Trismégiste, Hermès, Thot-Hermès, le Trois fois Très Grand, la Table d’Emeraude, le feu secret, le faucon d’Or fin, la pierre philosophale, le Benou-Phénix oiseau mythique, le phénix alchimique, les cendres du Benou.

Aton le Sphinx et le Scarabée : Histoire du règne d’Akhenaton, Amenhotep fils de Hapou, Nefertiti, Aton, le soleil secret, son règne et l’atonisme, le mot Sphinx et ses différentes formes, le sphinx alchimique, le songe du prince Thotmès, le scarabée, Kheper, la pierre parfaite.

 

Un livre référence pour une meilleure connaissance des mystères égyptiens.

 

LACHAUD - LE LIVRE DE THOT-HERMÈS LE TRISMÉGISTE   -    Tome 1

René LACHAUD

Edition RAMUEL

 1999

Tome 1 de ce récit qui nous amène de l’histoire de l’écriture à celle de l’initiation d’un jeune scribe que l’on pourra lire dans le tome 2 : Un dieu dirige le vol des oiseaux.

 

En transmettant aux hommes les hiéroglyphes Thot-Hermès leur ouvrit toutes les portes de la connaissance. Thot appartient à la mouvance de ces Grands Ancêtres Rouges venus du Mystérieux Pays de Pount et véritables civilisateurs du double royaume d'Egypte. En transmettant aux hommes les hiéroglyphes, il leur ouvrit toutes les portes de la connaissance: astrologie, géométrie, mystique, magie, rites, théurgie et maîtrise des arts opératifs. Assimilé par les Grecs à Hermès, il devint, dans le creuset d'Alexandrie, le Trismégiste, la divinité trois fois très sainte de l'Hermétisme. Cet ouvrage tente de suivre le long cheminement d'une pensée secrète issue des temples de Kemit qui irrigue toute la philosophie initiatique de l'Occident.

 

 Les Fils de Thot-Hermès le Trismégiste restent, à travers les siècles, les dépositaires, les gardiens et les acteurs de la Tradition primordiale. Trésor des Trésors, elle parle par énigmes, oblige chacun à reconstituer le message éparpillé, investit discrètement les mythes, les dieux et les genèses. Elle s'explore dans les laboratoires et s'expérimente dans le cœur des adeptes, au-delà des circonstances de l'Histoire, en se jouant de l'espace et du temps. La pensée du Trismégiste est une contre-culture, l'apprentissage d'une liberté individuelle garante de cette essence subtile qui fait la noblesse de l'homme et l'autorise à vivre en symbiose avec l'univers, dans la compréhension des Lois qui échapperont toujours au hasard.

 

LACHAUD  - UN DIEU DIRIGE LE VOL DES OISEAUX- Histoire d’un compagnon d’Horus-        Tome II  

René Lachaud

Edition Ramuel

 1999

Récit Hermétique  tome II – qui fait suite à « Le livre de Thot-Hermès le Trismégiste ».

 

Djédi est scribe, le plus mauvais scribe de Thèbes, une vie sans relief, vide, dévorée par un quotidien morose, inutile. Mais un marchand d’olives le débusque et le jette sur les routes d’un monde surprenant.

 

Des masques et des labyrinthes, la mémoire-miroir et la rencontre avec des êtres d’une autre race : magicien thérapeute, prêtresse de l’androgyne, tailleurs de pierre, scribes au savoir insondable, baliseurs du désert, un fou et un couple sans âge sur une île au bord du temps, la découverte du sphinx et de son mystère, Hapy le bondissant, le gardien du seuil, le bloc de jaspe rouge, découverte d’un mystérieux papyrus, l’étrange pouvoir des statuts, la loi des cycles, la carpe du Nil, le sacré glorieux et profitable, la prêtresse de Neith, Dieu annonce l’avenir par toutes sortes de voies,  la beauté de l’androgyne, le monde intermédiaire, Horus est avec nous, sur la route de Memphis, l’âme de Ptah, la balance, les bétyles, le problème des momies, Geb contre Nout, il faut bien comprendre le plan divin, Mérenrê, diverses pérégrinations, Shemsou-Hor.

 

Comme les pierres dans le ventre de la terre, Djédi va mûrir, lentement, douloureusement, usant sa vieille peau contre ses doutes et ses sandales sur les chemins. Il affrontera le Dragon de la ténèbre et le Sphinx de l’aube, la violence de Seth, la pureté coupante d’Horus et les énigmes récurrentes de Thot-Hermès.

 

Djédi voyageur incertain, Djédi à l’écoute des étoiles, Djédi rebelle jusqu’à l’ultime fracture. Le calame et le poignard, la splendeur des signes et la lame dans le cœur. Pour lui, pour nous, les compagnons d’Hor ouvriront-ils les portes de leur sanctuaire ?

 

LACHAUD - LES  DIEUX  MASQUÉS.  CHAMANISME  DANS  L’ÉGYPTE  PHARAONIQUE 

RENÉ  LACHAUD 

EDITION  SIGNATURA

 2007

On est encore loin d’avoir tout compris sur cette époque complexe et mystérieuse qu’est l’Egypte pharaonique. Il ne fait aucun doute que cette grande théocratie est fortement empreinte d’un vieux fond chamanique hérité de périodes plus anciennes.

 

Les Shem-sou-Hor, initiateurs et gardiens de la tradition égyptienne ne sont ils pas les héritiers direct de ces êtres masqués aux formes animales de la période Nagada (entre -5000 et -3000) énigmatique à plus d’un titre ?

 

Pharaon n’est il pas à la fois roi-prêtre et mage guérisseur ? Certains dieux ne sont ils pas masqués et revêtus de peaux de félins pour entrer en contact avec le monde invisible des esprits ? Et le dieu sauvage Bès, nain barbu et masqué, expert en danses extatiques, n’est il pas le dieu chaman par excellence ?

 

Fascinant éclairage que nous apporte l’auteur sur les profondeurs inexplorées de cette période égyptienne qui n’a pas encore révélée tous ses secrets.

 

L’auteur développe les sujets suivants :

Le substrat chamanique de l’Egypte, les hiéroglyphes, la pensée et la philosophie chamanique, le mot Chaman, comment on devient chaman, sa naissance, ses qualités, son rôle, Pharaon roi chaman, le roi-faucon, les animaux liés et alliés au Pharaon, le roseau et l’abeille, les néters, Bès, Anubis, le grand scribe Thot  dieu à tête d’Ibis ou de singe, le crocodile Sobek, les dieux serpents, les dieux oiseaux, les félins, les vaches divines. Le mythe d’Osiris, son rituel initiatique, avec Isis il forme le couple fondateur de la religion égyptienne, méditation sur le grain de blé, le meurtre d’Osiris par Seth, le démembrement d’Osiris et son rassemblement par Isis, les arbres sacrés, le lotus anthéogène, le chaman androgyne, la kérostasie (appelée Psychostasie) avec sa dévoreuse Ammit ou Am-Mout, le rituel des offrandes, Héka la magie égyptienne.

 

LACHAUD - L’INVISIBLE PRÉSENCE –      LES DIEUX DE L’ÉGYPTE PHARAONIQUE

René  Lachaud 

Edition du Rocher

 1995

En ancienne Egypte, le mot NETER désigne la divinité, ou plutôt l’énergie divine en action. Multiples sont ses visages, mais qu’il se nomme Thot, Horus, Amon ou Ptah, il est avant tout le fluide vital « celui qui rajeunit ». Faisant fi du temps et de l’espace, il réactive sans cesse la création afin que la Maât (l’ordre) triomphe d’Isfet (le chaos). Dans cet éternel combat, l’homme assiste le Dieu et, par la puissance des rites, l’éveille et fraternise avec lui.

 

Comme les hommes et les royaumes, les dieux ont une histoire, mais les traces deviennent fragiles quand le sable les recouvre. L’auteur nous invite à remonter le temps pour retrouver ces néters fabuleux qui sont autant de clefs donnant accès à des portes secrètes. Anubis par exemple, le dieu à tête de loup, est le maître incontesté de tous les rites de momification et guide les âmes sur les chemins de l’au- delà.

 

Passerelles entre le passé et le présent, les dieux égyptiens nous parlent un langage universel qui nous prouve à quel point ils sont toujours vivants : ils ont simplement changé d’apparence. La passion et la résurrection d’Osiris, comme celle du Christ, délivre l’homme de la matière et lui promettent l’éternité. Seth, l’incarnation du mal, deviendra le Satan chrétien. Quand à Horus, vengeur de son père Osiris, il terminera sa carrière sous les traits de saint Georges terrassant le dragon. Connaître les dieux de Kémit, c’est palper l’invisible, c’est cheminer dans ce labyrinthe dont le centre est notre propre cœur.

 

Au sommaire de cet ouvrage, l’auteur développe les sujets suivants :

 

L’Invisible présence – Bès le sorcier pygmée – Anubis qui est sur ses secrets – Seth le dieu rouge – Osiris ou l’éternel retour – Les métamorphoses d’Horus – Min le dieu noir – Amon le dieu bleu – Khonsou ou l’errant – Les taureaux ou l’âme des dieux – Montou le faucon thébain – Nefertoum, le petit ange de l’aurore – Ptah le dieu au beau visage – Khnoum : le seigneur de la campagne – Sobek ou le charme des eaux – Hapy le bondissant – Thot au milieu de ses mystères – Atoum-Rê-Khépri – Aton ou les mains qui portent l’esprit – Sarapis le dieu d’Alexandrie –

 

LACHAUD - magie & initiation en Égypte pharaonique

René lachaud

Edition DANGLES

 1995

L’Égypte antique reste l’un des plus grands pôles d’attraction de nos désirs et de nos projections, individuelles ou collectives. Mais peut-on se contenter encore d’une approche uniquement descriptive et vide de sens, et ignorer la part symbolique et invisible qui fonda la puissance quasiment extraterrestre des pharaons, puis disparut avec eux ?

Spécialiste reconnu de cette riche période de l’histoire humaine, René Lachaud en est surtout un fervent amoureux, toujours prêt à aller plus loin dans la découverte de ses secrets et de ses principes mystiques. Dans cet ouvrage exceptionnel, il réussit le pari de présenter les fondements de la civilisation pharaonique de l’intérieur en nous initiant aux principes essentiels du divin en action dans les moindres aspects de la vie quotidienne.

 

De la géographie mystique aux neufs constituants de l’être, du lien encore mystérieux entre magie et médecine au symbole de sphinx de Guizèh ou à la technique de la poudre de momie, du principe incontournable de Maât à l’hermétisme puis aux illuminations d’Akhnaton, des sept Hathor à Isis, d’Osiris à Horus, de la symbolique du temple aux trois grands corpus funéraires (Textes des Pyramides, des Sarcophages et Livre des morts), de l’envol du scarabée à la description du rituel initiatique dans la Grande Pyramide… On accède ainsi au cœur vibratoire de l’âme de ce peuple millénaire dont les traces ne cessent de nous étonner et de nous interpeller sans que nous sachions vraiment comment les transposer dans notre vie actuelle.

Bien sûr, l’Égypte n’a pas encore livré tous ses secrets, mais René Lachaud nous permet ici, dans un langage simple et accessible, de jeter un œil derrière le voile du temple. En chacun de nous il réveille le « maâti », l’initié, qui se tient devant la Porte, attendant que la mise en marche des symboles lui révèle un bout de la vie cosmique. Alors, avec ce livre, préparez-vous à un très grand voyage…

Y sont expliqués tous les symboles de l’Égypte, la psychostasie, le parcours initiatique, les néters, les initiations, la mort, l’architecture, et le royaume d’Égypte dans l’espace et le temps.

 

LACHAUD – B.A BA de la TRADITION  ÉGYPTIENNE   

RENE  LACHAUD

Edition PARDES

 2000

La tradition égyptienne s’est épanouie pendant trois millénaires. Depuis elle continue à irriguer tous les courants ésotériques de l’Occident, comme l’hermétisme ou l’alchimie.


Ce livre de la tradition égyptienne se propose d’explorer les grands axes qui ont servi de base à la civilisation pharaonique : le rôle de Pharaon, l’organisation de la société, l’originalité de la géographie du Double Royaume, la langue hiéroglyphique, le monde des temples et des rituels, les symboles, la magie et la médecine, les courants religieux et la conception du divin, l’approche de la mort et de l’immortalité.


Cette investigation veut aussi éclairer d’un jour nouveau les mystérieuses origines d’un peuple qui nous a laissé des monuments aussi énigmatiques que le grand sphinx de Guiza ou les pyramides en résonnance avec la constellation d’Orion.

 

N’est- il pas urgent de se débarrasser des idées reçues et de considérer l’Egypte comme l’initiatrice de la spiritualité occidentale ? Un peuple disparu n’est passionnant que dans la mesure où sa pensée nous concerne aujourd’hui et nous aide à vivre. L’intérêt croissant du monde pour l’Egypte des pharaons témoigne de la profondeur de son approche des phénomènes de l’univers  de la complexité de l’humain. L’Egypte a beaucoup à nous apprendre, à nous donner, au niveau de son subtil. Si la beauté témoigne de la sagesse, l’Egypte ne peut que combler ceux qui ne se contentent pas des apparences et désirent dans leur cœur le règne de la tolérance, de la liberté d’être, d’être plus, d’être mieux, de devenir les nouveaux enfants de Maât et de Thot.

Quelques sujets développés :


Les origines de la civilisation égyptienne, les grands ancêtres, le double royaume, vivre selon la Maât, Kemet la noire ou la terre d’Egypte, le désert, la société pharaonique, le fluide de vie, les Hiéroglyphes, J.F Champollion, la langue des oiseaux, la magie égyptienne, la médecine égyptienne, les maisons de vie, l’éthique du médecin, les papyrus médicaux, religion égyptienne : monothéisme ou polythéisme ?  les genèses de Memphis, d’Héliopolis et d’Hermopolis, les néters, les triades, Akhenaton et l’Atonisme, le temple sacré et son espace, ses bâtisseurs, ses implantations, géométrie et astronomie des pyramides, Orion et Sirius, le grand sphinx de Guiza, l’initiation égyptienne dans ses temples, Thot : l’initiateur, la force inexplicable des symboles, l’ankh, le pilier djed, Oudjat :l’œil d’Horus, Khépri le scarabée, mort et immortalité, les 3 grands corpus funéraires, les textes des pyramides, les textes des sarcophages, le livre des morts, le peuple des momies et ses momifications, le Trismégiste, Alexandrie, la gnose hermétique, le Corpus Hermeticum  etc.

 

LACHAUD - DIVINITÉS ÉNIGMATIQUES DE L’ÉGYPTE

René Lachaud 

Edition Signatura

 2014

Ce livre est une approche inédite des déesses et des dieux de l’Egypte ; il est une sorte de vagabondage en quinconce dans l’univers singulier des dieux de Kemet (L’Egypte), une réactivation de notre mémoire ancestrale.

Les textes égyptiens ne décrivent pas les dieux, ils les mettent en coïncidence avec le monde flottant de notre puissance imaginative, avec la dynamique des synergies intenses qui se déplacent selon les oscillations de la mémoire et de la pratique rituelle.

Le dieu existe tant qu’on pratique pour lui des rites et qu’on prononce son nom. Les rites sont le seul moyen de passer du profane au sacré, du matériel au spirituel, de l’humain au divin.
Le dieu des Egyptiens n’est jamais là où on l’attend, il se joue des mots, des prières, de la dévotion béate, des révélations, des craintes, des doutes et surtout des certitudes. Il évolue dans le labyrinthe de notre ventre, de notre cerveau, de nos empreintes digitales, il est lové dans nos cellules.

Son temple est notre corps, mais il n’investi notre esprit que si nous le sollicitons avec patience, perspicacité et une touche personnelle d’humour. C’est à nous à l’apprivoiser en acceptant d’être dépaysés au moment où l’on entre sur son territoire mouvant.

Le fils de Hapou, le plus accompli des Kémitiens dit : « Je cherche le dieu, je suis venu et j’ai contemplé le mystère. Si vous me demandez pourquoi je m’intéresse aux dieux de Kemet, je répondrais : Je n’en sais rien, mais pour acquérir l’état hotep, il faut bien s’intéresser à quelque chose au-delà de l’humain ».

Les dieux de Kemet sont séduisants, c’est ce qui les rend dangereusement attractifs. Ils n’ont pas la rigueur sévère du dieu unique, ni l’exigence d’une fidélité inconditionnelle. C’est un déferlement de formes, de couleurs, d’arôme et d’ondes propitiatoires. Ils peuplent nos rêves, pas nos cauchemars, une absence de contraintes qui rend nos incertitudes caduques.

Ecrire sur les dieux de Kemet pour les sortir des cloisonnements de la mémoire est ce qu’a fait René Lachaud avec cet ouvrage. Des dieux intimes, qui ne sont pas étrangers à l’expérience intérieure, ils sont dans la fragilité du vécu, dans le présent émotionnel, dans la diversité des rencontres. Une tentative pour fixer la fugacité avec les armes et les ruses du bel oiseleur qui remonte les rives du Nil, des fragments mis bout à bout sur un palimpseste afin que reste la mémoire des dieux de Kemet dans l’inconscient collectif.

Au sommaire de cet ouvrage :

Le netjer - la lune dans le désert - la discipline de l’extase - les hiéroglyphes de netjer - le dieu momifié - la tête coupée - les images de dieux - Khepri - Kheper Kheperou - le corps djet - la grande déesse mère - Bat - la Noun dans le Ib - Sesher - une histoire de plume - les 9 constituants - Néguentropie - les lionnes divines - Sekmet è Chevaucher la lionne - le verrou du Naos - Sementiou - le seigneur des couronnes - le rituel des offrandes - le boiteux - nigra sum sed formosa - la tombe des dieux - Serket - Les laitues de Min - les religions égyptiennes - le scribe magicien - sur la pointe des pieds - le singe de dieu - la couleur de la hase - le pavois divin - Nefertoum - le couteau sans faille - les guerriers fauves - Aquen - le crissement des écailles - Meretseger la dame de la Dehenet - Nephtys - Irou et Kheperou - Oupouaout - Hathor - petit intermède séthien - Isis reine et ses métamorphoses - Sobek - circumambulation - les cendres du Benou - le prêtre de Montou - la Sehenet - la voie Horienne - Mafdet - retournement - Khnoum - Djédi et Pepi - les arbres divins - les vases Nou - Taoueret - Osiris en moi - le Naos - Ptah Tatenem, démiurge et forgeron divin - les Patèques - Iounou- Héliopolis - Atoum - Rê - Iouf - le temple du monde - Hermanubis - Khonsou - Mout - Imn-Amon - l’oracle de Siwa - le faucon d’or fin - le Noun - Hor aux multiples visages - les 4 fils - le Trickster - Néoténie - Bès - Indou-Anubis - la Clepsydre - Djehouty-Thot - Heka - Herrethôrabeanimea - fragments hermétiques - Théophania - la kérostasie - Bastet - la sympathie pour le naturel - Chou et Tefnout - Geb et Nout - la maison des livres - Osiris - Nekhbet - Wadjet et Uraeus - Renenoutet - Pharaon et les dieux - les oreilles d’Inpou - le lac de feu - la signature invisible - Neith - dans le temple de Saïs - Hâpy - la théologie de l’eau - les poissons divins - les dieux enfants - Sarapis - Shaï - dans le monde de Shaï - Aton et Isefet - Maât - Amenhotep fils de Hapou - les écrits apocryphes du fils de Hapou -

 

LACHAUD - LES DÉESSES DE L’ÉGYPTE PHARAONIQUE - Le chant des Neter

René Lachaud

Edition Champollion

 1993

Le foisonnement panthéon des divinités pharaoniques nous apparait aujourd’hui comme une lointaine nébuleuse qu’explorent nos esprits, curieux d’en capter le message, mais ici, pour comprendre, il nous faut tout remettre en question jusqu’au plus profond de nous-même, car il ne s’agit pas seulement d’aborder les dieux de l’Egypte en archéologue minutieux ou en anthropologue classant les notions religieuses d’un peuple disparu, mais aussi d’entrer dans un réseau de forces universelles.

Il faut abandonner les notions surannées de polythéisme, de monothéisme, de révélation ou de livres sacrés qui, le plus souvent, masquent une mauvaise compréhension de la réalité divine, une mauvaise interprétation, une déplorable utilisation, pour revenir à la notion même de « divin » telle que l’aborde la pensée hiéroglyphique.Une simple approche archéologique ou anthropologique ne parviendrait pas à embrasser le réseau de forces, de courants et de lois qui régissent la variété de l’univers des «  déesses de l’Egypte pharaonique »

Ce livre jette une lumière symbolique et spirituelle sur le panthéon égyptien, nous voila donc au cœur de la création, aux origines de la tradition occidentale : ainsi Neith, mère du soleil, a façonné les dieux en formulant leurs noms ; Isis incarne le principe féminin de l’univers, la mère de l’existence qui provoque le jaillissement de la vie ; Nephtys, vêtue d’or et de plumes, apparait comme l’un des ancêtres directs des anges chrétiens ; Sekhmet est la protectrice des dieux et du Pharaon, leur représentant sur terre…

Qu’elle soit animal ou élément primordial, guerrière ou gardienne, démiurge, force cosmique ou naturelle, chaque divinité exprime une énergie : le Neter. Le Neter n’exige pas de foi aveugle, ne dicte aucun commandement ; c’est à l’homme de s’engager sur la voie bordée de sphinx et de seuils qui mènent jusqu’à lui, au plus profond de nous-mêmes.

Le Neter n’est pas un dieu, mais une « énergie divine en action » ; c’est une force qui s’exprime à travers les centaines de formes que peuvent revêtir les dieux tout en gardant une notion d’unité. Chaque Neter contient en lui un enseignement ésotérique qui débute par l’étude de son nom pour arriver à la délimitation de son champ d’action, de sa zone d’influence, de sa note sur le clavier où s’harmonise la musique des sphères.

Mais, on peut se poser la question : Quelle est la réalité des dieux égyptiens ? Pour le familier de l’univers égyptien, une seule certitude s’impose : les dieux existent. Neter est une réalité ; toute la civilisation pharaonique ne serait rien qu’une enveloppe vide si l’on n’adhérait point à cette constatation. Pourtant on ne parle pas de croyance, le Neter n’exige pas une foi aveugle, il ne dicte pas ses lois ni ses conditions, il ne s’impose en aucune façon à l’homme, c’est à l’homme de s’engager et à aller vers lui ; c’est une voie difficile car le Neter n’est pas fixe comme le temple, mais il est toujours en construction, actif et omniprésent.

Au sommaire de cet ouvrage :

La divinité au féminin - Neith ou la mère du soleil - Nout au corps constellée d’étoiles - Isis ou la terre sainte - Nephtys et Nebhet - Hathor, l’Or des dieux - Sekhmet, la « Grande de magie » - Le supérieur des prêtres purs de Bastet - Selket, la déesse scorpion - Nekhbet et Mout : les déesses vautours - Thouéris la grande - Renenoutet et Thermouthis - Sechat ou la connaissance au féminin - Maât ou la parole perdue - Guerrière, accoucheuses, nourricières et gardiennes du silence : les multiples visages de la féminité divine - Les prêtresses - L’élévation des offrandes - Neters égyptiens et dieux grecs - Noms hiéroglyphiques des déesses - Le chant des Neters -

 

la civilisation grecque

F. chamoux

Edition ARTHAUD

 1963

Toute l’histoire de la Grèce en partant des Mycènes, Homère, Eleusis, Platon, tous les grands sanctuaires et tous les grands hommes. Importante iconographie et ouvrage de référence.

 

La civilisation grecque classique est donc une civilisation de la cité (polis). La cité est un petit groupe de citoyens : ainsi, on ne dit jamais dans un décret « Athènes » ou « l'Etat athénien décide... », mais « les Athéniens décident... », « le peuple des Athéniens décide... ». Ce groupe est très réduit (une dizaine de milliers; Platon en demande 5 040), de façon que chacun puisse connaître chacun, ce qui assure ainsi une extrême cohésion du corps civique. Le citoyen remplit des devoirs (devoir financier, devoir militaire...) : il se doit à la cité.

 

En échange, il a le privilège de participer au gouvernement de l'Etat, il est protégé par les lois (un étranger, en général, n'a aucun droit, sauf accord particulier et situation spéciale; ainsi, si l'on punit le meurtre d'un étranger d'une cité grecque quelconque, c'est uniquement parce qu'il faut purifier le sol de la polis du sang répandu; d'ailleurs, le meurtre d'un étranger n'est jamais puni de la même peine que le meurtre d'un citoyen) et par les dieux de la cité (chaque cité a ses dieux et ses cultes propres réservés aux citoyens). Maquette de l'Agora d'Athènes. Les citoyens se groupent autour d'un centre urbain : la ville, ou asty, qui sert de forteresse et aussi de centre à la vie politique, intellectuelle, religieuse, économique...

 

Ce centre urbain est considéré comme indispensable (les Grecs qui, dans des régions reculées, n'en possèdent pas sont des semi-barbares), et le langage lui-même désigne indifféremment par polis la ville ou la cité. Le territoire qui se trouve autour de la ville et qui, sauf exception rare (Sparte ou certaines cités de type colonial), est peuplé, lui aussi, de citoyens vivant dans des villages s'appelle khôra. Il n'y a aucune différence entre les droits et les devoirs des citoyens, qu'ils habitent la cité ou le plat pays (il est bien évident, néanmoins, qu'il est plus difficile à un homme qui habite à une journée de marche de la ville de participer à la vie publique qu'à celui qui habite sur l'agora) : ce plat pays est indispensable à la vie de la cité, puisque c'est de là qu'elle tire ses richesses; il n'existe aucune cité qui n'ait pas de khôra.

 

la genÈse de la tragÉdie – le drame d’Éleusis

Édouard schuré

Edition PERRIN

 1926

C’est à travers le « théâtre initiateur » que l’auteur exprime les aspirations du XIXème et XXème siècles. Théâtre antique en Inde et en Grèce avec le mystère de Dionysos et le drame sacré d’Éleusis puis l’auteur remonte à la Renaissance avec Shakespeare, puis passe à Goethe et à Richard Wagner.

 

Un profond mystère entoure les fêtes, d’Éleusis. Le serment des initiés fermait la bouche aux témoins païens. Trahir le secret, était encourir la mort. Alcibiade, menacé de mort, put s’enfuir à Athènes… mais plusieurs de ses amis y laissèrent la vie. Eschyle risqua fort sa vie, sans doute à cause des derniers mots de son Prométhée, qui faisaient allusion à l’un des secrets d’Éleusis : la fin des dieux de l’Olympe …Les maçons eux-mêmes du temple d’Éleusis étaient tenus au silence le plus sévère. Nos connaissances sur Éleusis se réduisent donc à quelques passages de poètes et des premiers écrivains, chrétiens, qui avaient autrefois pris part aux mystères, ou qui avaient été renseignés par de initiés (Justin, Hippolyte, Clément d’Alexandrie). Mais la crainte du scandale qui aurait pu naître de la ressemblance choquante avec les mystères chrétiens leur ferma la bouche à eux aussi. … C’est pourquoi ils parlaient du « temple diabolique des idoles », de « singeries du démon », qui « enduisaient de moutarde le sein de la sainte mère… pour en détourner les nourrisson chrétiens ».

 

Clément d’Alexandrie écrivit que « bien des choses, dans les mystères d’Eleusis, ont peut-être été empruntées à Moïse et aux prophètes, car l’esprit humain ne peut arriver à de si hautes vérités, s’il n’est éclairé par les lumières de la divine révélation » …à moins que ce ne soit l’inverse qui se produisit…Les anciens allèrent demander le salut de la mort et de ses sombres secrets au royaume des enfer dans l’union avec la terre maternelle, qui donne naissance à la nourriture et aux puissances génératrices, dont les symboles : le phallus, le sein maternel et l’épi de blé jouent un si grand rôle dans les mystères, d’Éleusis .

 

Déméter, c’est la « mère terre ». Ses mystères portent un double secret : la descente de Déméter aux enfers, le retour des enfers de sa fille Perséphone (« Eleusis = retour). Les cérémonies de l’initiation comprenaient trois parties : formules et enseignements secrets (« legomena »), processions et drames sacrés (« dromena ») initiation à la contemplation mystique et présentation d’objets sacrés (« deiknumena »). Parallèlement il y avait trois degrés d’initiation : purification (« catharsis »), consécration (« myeris »), et contemplation (« epopteia »). Au printemps, les candidats étaient initiés d’abord à Agrée, près d’Athènes, aux « petits mystères », et plus tard, en automne, à Éleusis même, aux grands mystères (« enthestenien »). Une longue préparation précédait, avec jeûnes et abstinence sexuelle. Au cri de « A la mer, les mystes », ils allaient au rivage, où ils sacrifiaient et se purifiaient dans l’eau de mer. Puis venait la procession solennelle par la « route sacrée » d’Athènes à Éleusis.

 

Les mystères, d’Éleusis nous révèlent l’âme populaire antique et son tond religieux. L’âme du peuple ne vivait pas de la clarté solaire des dieux du jour de l’Olympe, ni de la mythologie claire et lumineuse, mais de l’ombre de l’irrationnel, de l’obscurité des mystères. Un regard jeté sur le sanctuaire d’Eleusis le confirme. Dans le temple supporté par de nombreuses, colonnes, ou l’on pénètre comme dans une sombre forêt, se répand une obscurité qui va croissant, et qui, dans le saint des saints, se change en ténèbres profondes.  La partie principale, c’est le Telesterion, dont les ruines puissantes étonnent encore aujourd’hui. Cette salle gigantesque n’est qu’un théâtre, garni de sièges en gradins, disposés en demi-cercle pour 3.000 spectateurs. C’est là, à l’intérieur du peribolos en pierres, dans la nuit obscure automnale, à la lumière des torches, que se jouait l’action sainte : l’enlèvement par Pluton, roi des enfers, de Perséphone cueillant des narcisses. Le cri de la jeune fille appelant sa mère était ponctué d’un coup de cymbale. (echaion)

 

Le 2e acte de la tragédie représentait la « passion de Déméter » : ses recherches à la poursuite de sa fille, la vieille lamentation humaine sur la mort, et la promesse de Pluton de renvoyer la fille sur terre pour une partie de l’année. « Et sur son sentier, cherchant partout la trace de son enfant, Cérès (Déméter) saluait le rivage désert : aucun gazon n’y verdoyait. Aussi loin que la portaient ses recherches, partout elle trouvait la misère, et dans son esprit elle se lamente sur la chute de l’homme » (Schiller). Déméter préfère rester désormais parmi les hommes qui souffrent et qui meurent par compassion.

 

Le 3e acte décrivait sans doute la vie de la déesse parmi les hommes, la scène de la descente aux enfers le retour de sa fille, puis l’envoi du jeune Triptolemos portant l’épi de blé, pour enseigner l’agriculture aux sauvages chasseurs et aux habitants des cavernes, et es faire passer d’une vie animale à la vie humaine. La déesse donnait ainsi aux hommes le pain matériel et posait le point de départ de toute civilisation …Après la scène du retour, les spectateurs quittaient 1e temple. Seuls les candidats à l’initiation du 3eme degré les voyants (« epoptoi »), jouaient la scène de la descente aux enfers (« catabasis »). Cette descente à l’Hadès revient souvent dans la littérature ancienne…Enfin on faisait un repas sacré, on buvait le « kykeon », mélange de lait, miel, fromage, cannelle, raisins et figues. … (où se mêlaient peut-être quelques substances neuroleptiques ou psychotropes…A la fin, on voyait le temple resplendir d’innombrables lumières. Le peuple rentrait. L’hiérophante de la vieille race des Eumolpide de ses mains levées, montrait à la foule silencieuse le grand et merveilleux mystère offert à leur contemplation : l’épi coupé, et la foule s’écriait, en se prosternant : « Réjouis-toi, époux, réjouis toi, lumière nouvelle ! » Hippolyte parle lui aussi de 1a gerbe de blé et de l’exposition de 1’épi. La signification en est obscure. Peut-être y a-t-il là une allusion à un désir bien ancien de l’humanité : un dieu meurt pour pouvoir faire ressusciter les morts. Ce désir, nous en trouvons la réalisation dans la parole mystérieuse de Jésus au sujet du grain de blé (Jn. 12,24). Paul, à son tour, fait cette application du mystère de 1’épi à la mort et à la résurrection (I Cor. 15,36). Et Goethe a reconnu dune manière pénétrante cette loi d’après laquelle la mort est la condition de la vie : « Aussi longtemps que tu n’as pas réalisé cela, - ce « meurs et vis », - tu ne seras qu’un triste hôte sur la sombre terre. »

 

Les Anciens ont vu surtout dans les mystères d’Eleusis ; le sens de l’espérance dune vie succédant à la mort. Un axiome philosophique, une immortalité abstraite de l’âme, c’était là une vérité sans grande valeur, et qui n’importait guère à qui aspirait à une vie perpétuelle. Les ombres creuses de 1’Hadès dont parle l’Odyssée étaient immortelles, elles aussi. Mais ce que cherchait l’humanité antique, c’est la grâce particulière des dieux des enfers et la garantie d’une vie future dans leur royaume. Les initiés étaient redevables aux mystères de cette contemplation bienheureuse (« epopteia »). « Bienheureux d’entre les hommes terrestres ceux qui ont contemplé ces actions ! Mais celui qui n’a pas pris part aux initiations ne trouvera pas dans l’Hadès pareil sort. »

 

Ainsi lisons-nous dans ; un hymne à Déméter attribué à Homère, mais qui est de date plus récente. Et Pindare chante lui aussi : « Bienheureux qui a vu ces choses avant de descendre dans la tombe. Il a vu la fin de la vie, mais il a connu aussi le don divin de son commencement. » L’inscription d’une statue de l’hiérophante Glaucos, du 2ème siècle avant le Christ, parle en ces termes du bonheur des initiés : « Vois, les dieux ont révélé aux hommes un joyeux mystère : c’est que pour le mortel, la mort n’est pas un mal, mais une grâce. » Plutarque console sa femme de la mort de leur fille bien-aimée en lui rappelant les mystères auxquels ils ont pris part en commun. Et ces paroles, de Sophocle expriment sans doute une expérience personnelle : « Trois fois heureux celui qui est descendu dans l’Hadès après avoir contemplé ce mystère. A lui est donnée une vie sans fin, tous les autres s’enfoncent dans la nuit. » Les hommes les plus célèbres, comme les empereurs Auguste et Hadrien, se firent initier à Eleusis, et parlaient avec respect, comme Cicéron, des « douces espérances » qui y étaient éveillées, Ou faudrait-il peut-être ne voir qu’une simple fleur de rhétorique dans ce que dit Cicéron au sujet des mystères : « Nous y avons appris non seulement à vivre heureux, mais à mourir avec une meilleure espérance »

 

Et pourtant ces mystères ne s’adressaient qu’au sentiment et à l’imagination, nullement à l’intelligence et à la volonté. Eleusis na jamais eu aucune efficacité morale. On n’y trouve pas d’exhortation à changer de conduite. « La fête finie, il ne reste au cœur de l’initié aucun stimulant. A l’exception des assassins, Eleusis initie des Grecs de toute espèce, sans tenir compte de leurs actes, de leur vie, de leur caractère ». Au point que Diogène le Cynique pouvait railler : « Pataikion le voleur aura après sa mort un meilleur sort qu’Epaminondas ! » Aussi Socrate refusa-t-il en riant l’initiation d’Eleusis. Les mystères d’Eleusis procurèrent au monde antique, l’idée d’une civilisation et son développement, jusqu’au concept d’une humanité universelle, avec le pressentiment de l’unité et de l’universalité du genre humain, dans une espérance commune à l’humanité unie par un lien spirituel intime. C’est en ce sens que Cicéron (de legibus 2,14) appelle les mystères d’Eleusis « la chose la plus belle qu’Athènes ait produite ». Les Grecs eux-mêmes appelaient Eleusis « le sanctuaire commun de la terre ». Quand, au milieu du IVe siècle, l’empereur chrétien Valentinien interdit par décret tous les mystères nocturnes, le proconsul romain Prétextat lui écrivit : « La vie deviendrait insupportable aux Hellènes, si on leur défendait ces mystères très saints, qui opèrent l’union du genre humain. »  Quand les Goths, encore néophytes chrétiens, excités par des moines de Byzance, mirent le feu au sanctuaire d’Eleusis et le rasèrent, notre mentalité formée à l’histoire des religions voit dans cette destruction non pas un témoignage de la possession de la vraie foi, mais un accès de fanatisme.

 

Personne n’a mieux dit la portée du culte de la déesse « qui associe 1"homme à l’homme », que Schiller, dans son poème « la fête d’Eleusis », qui est merveilleusement beau, bien que fortement idéalisant. « Pour que l’homme devienne homme, qu’il contracte plein de foi une alliance éternelle avec la bonne terre, le terrain qui fut sa mère. » Dans la religion de Déméter, apparurent les premières traces d’un humanisme grec. L’idée de communauté était considérée par les Grecs comme un don de Déméter. A Éleusis on a trouvé, gravés sur la pierre, des statuts prescrivant le respect des parents, les cérémonies cultuelles non sanglantes, la protection de tous les êtres vivants. Cette influence maternelle a exercé un effet ennoblissant sur l’élément démoniaque déchaîné de la femme, qui se donnait libre cours dans le culte dionysiaque. Et c’est pourquoi Pythagore s’est rallié à la religion de Déméter. Une grande partie de son activité pédagogique était consacrée aux femmes, à leurs aspirations, à leurs manières de voir, au culte de la vie domestique, aux questions du mariage et de la postérité. Quand, au 6ème siècle, surtout en Sicile et dans l’Italie du sud, l’hellénisme fut sur le point de s’abandonner aux cultes orgastiques des anciens pays méditerranéen soumis aux influences égypto-crét-o-minotiques, ce fût surtout Pythagore qui sauva l’âme grecque et, par là « un des plus grands phénomènes de l’histoire spirituel en Europe ».

 

Les faits suivants montrent quelle fut l’importance des mystères d’Eleusis aux yeux des Grecs. Deux mois avant la pleine lune de septembre, qui fixait les débuts d mystères, des hérauts spéciaux (« spondophoroi ») proclamaient dans toutes les villes importantes de Grèce une trêve sainte » (« spondè ») pour tous les clans grecs pour une durée de 55 jours. Tout bruit d’armes se taisait toutes les hostilités étaient suspendues. Les hommes se souvenaient tout à coup qu’ils étaient frères, enfants d’une même mère, la terre. Mais les Grecs ne comprirent pas le message d’Éleusis. Ils continuèrent à se massacrer en des guerres fratricides, et ce fut leur perte. Le repas sacré d’Eleusis était composé de produits la terre, lait, miel et plantes, afin d’éduquer les hommes à plus de douceur. Hommes du XXe siècle avons-nous mieux compris l’antique message, le message des dons faits à l’humanité, ceux de la paix et du pain, sans lesquels toute culture est impossible ?

 

LA GRÈCE ANCIENNE

J.P.VERNANT et Pierre VIDAL-NAQUET

Edition du SEUIL

 1990

3 volumes pour expliquer la Grèce ancienne :

1. Du mythe à la raison. C’est une étude approfondie qui explore le discours théologique des poètes et les écrits des philosophes, il n’est pas question de les opposer mais d’y trouver les complémentarités.
2. L’Espace et le temps. Comment concilier les valeurs et l’expression religieuse de l’espace et du mouvement avec l’astronomie et la géométrie de la cosmologie grecque.
3. Rites de passage et transgressions. Les initiations chez les jeunes grecs, apprennent à les différencier des animaux et des dieux, les sacrifices et les transgressions, leur permettent de brouiller les pistes dans un contexte social très rigoureux.

 

la magie chez les assyriens & les babyloniens

G. contenau

Edition  PAYOT

 1947

Les rites magiques depuis les Assyriens jusqu’à nos jours. Sa doctrine, sa gestuelle, son clergé, ses formules, couleur, encens, invocations, sa médecine. C’est à un vaste d’horizon du Moyen Orient que nous invite l’auteur.

 

Marduk est le dieu le plus important du panthéon babylonien, à partir du ~ xiie siècle. C'est, dans la théologie classique, le fils d'Enki-Ea, le dieu de la sagesse, dont il a hérité la science, la magie et une grande compassion pour l'humanité. À l'origine, Marduk n'était qu'un dieu, agraire sans doute, de Babylone, dont le culte ne paraît pas avoir dépassé la notoriété locale. Il y occupait l'Esagil, la « maison à la tête élevée », que flanquait la tour à étages, la tour de Babel : l'Etemenanki, la « maison-fondement du ciel et de la terre ». Il ne devint divinité nationale que sous Nabuchodonosor Ier (~ 1124-~ 1103), après le retentissant succès remporté sur les Élamites, qui rendirent aux Babyloniens la statue du dieu qu'ils avaient précédemment enlevée.

Cet événement donna lieu à une floraison littéraire, dans laquelle on trouve le Poème de la Création, rédigé pour expliquer mythiquement comment les dieux ont abandonné la première place à Marduk. Celui-ci y apparaît comme le créateur du cosmos et l'initiateur de l'existence de l'homme. Puis les scribes du cercle de l'Esagil favorisent une tendance, d'ailleurs générale, à l'hénothéisme, en concevant chaque divinité comme un aspect de leur dieu (Sin, le dieu-Lune, était Marduk quand il illuminait les cieux, etc.), mais ils ne purent éliminer les grandes divinités poliades des métropoles babyloniennes.

Marduk, pourtant, absorbe presque complètement la personnalité d'Enlil, de Nippur, comme représentant le pouvoir divin suprême et actif ; et le même nombre 50 les désigne l'un et l'autre ; il s'ensuit une cristallisation, autour de Marduk, de nombreuses épithètes glorifiant sa puissance. Son animal est le dragon ; sa planète, Jupiter ; son symbole, la houe, dernière trace de son caractère primitif. Son fils est Nabu, dieu de l'écriture ; à basse époque, ce dernier finit par concurrencer son père, que l'on appelle désormais simplement Bel (le « Seigneur »). Lorsque les Assyriens eurent contact avec la Babylonie, ils manifestèrent le plus vif intérêt pour Marduk. Une seule tentative, due à Nabonide, roi de Babylone, de ~ 556 à ~ 539, chercha à faire reculer le culte du dieu, au profit de Sin, mais elle tourna court devant l'hostilité des Babyloniens et à cause de la mort du roi, défait par le Perse Cyrus ; et le triomphe de Marduk se prolongea jusqu'à l'extinction de sa ville, où Antiochus Ier construisit encore pour lui, à l'époque hellénistique.

 

LA NAISSANCE DE LA GRÈCE

Pierre LEVÊQUE

Découvertes GALLIMARD

 1990

C’est toujours avec bonheur que l’on regarde la Grèce antique  Importante iconographie.

 

Zeus, Socrate, Platon, la guerre de Troie, la belle Hélène, Périclès, le Parthénon, le jardin des Hespérides... À l'évocation de la Grèce antique, mythes et histoire se mêlent dans une rêverie idéalisante, en une éternité dorée. Si la civilisation grecque est une référence essentielle pour notre propre culture - ne sommes-nous pas les lointains héritiers de la démocratie athénienne ? - le souci de distinguer les faits et la fiction s'impose avec force.

 

Pierre Lévêque retrace quinze siècles d'une histoire mouvementée, jalonnée d'étapes et d'événements incontournables : les premières invasions sur le sol grec vers 2000 avant notre ère, l'expansion en Méditerranée, l'essor artistique dès l'âge du bronze, la rivalité entre Sparte et Athènes, la naissance de la philosophie, de la comédie, de la tragédie... et le déclin de la Grèce, finalement conquise par Alexandre.

 

la pierre de rosette

Carol andrews

Edition BRITISH MUSÉUM

 1993

Sa découverte, son itinéraire, la méthode de déchiffrement, son contenu, Champollion, les hiéroglyphes. Une histoire superbe.

 

Le village de Rachid, nommé Rosette en français, est situé à une cinquantaine de kilomètres à l’est d’Alexandrie. Entre ces deux villes se trouve le port d’Aboukir où, au mois d’août de l’année 1798, la flotte du général (il ne sera sacré empereur qu’en 1804) Napoléon Bonaparte a été taillée en pièces par les navires anglais commandés par l’amiral Nelson.


Cette campagne militaire d’Égypte, menée de 1798 à 1801, se double d’une remarquable expédition scientifique nommée « Commission des Sciences et des Arts » : 167 savants de toutes disciplines (historiens, ingénieurs, botanistes, dessinateurs…) accompagnent l’armée afin de réaliser un relevé des principaux trésors archéologiques des anciens pharaons. Dans le village de Rosette réside une garnison française.

 

Sa mission : consolider une forteresse en mauvais état, appelée Fort Julien et située sur la rive gauche du Nil. Il s’agit, en effet, d’être prêt à repousser une éventuelle attaque des Ottomans, alliés des Anglais.

Les travaux sont dirigés par le lieutenant Pierre Bouchard, un jeune polytechnicien de 28 ans. Le 19 juillet 1799, dans un coin du fort, ses hommes tombent sur un gros bloc de granit sombre de dimensions imposantes : 112 cm de hauteur sur 76 cm de large et 28 cm d’épaisseur. Les soldats ont beaucoup de mal à relever la pierre, elle pèse un peu plus de 760 kg !

Cette pierre n’aurait sans doute jamais intrigué Bouchard si celui-ci n’avait constaté qu’elle portait, sur l’une de ses faces, un ensemble de signes mystérieux. En observant les inscriptions de plus près, il s’aperçoit qu’il y a, en réalité, trois textes totalement distincts. Ceux de la bande du haut s’étalent sur 14 lignes rédigées en hiéroglyphes, l’écriture sacrée des pharaons égyptiens, apparue vers 3 200 avant J.-C. et que plus personne ne comprend depuis au moins quinze siècles. Malheureusement la partie supérieure de la pierre est nettement cassée aux deux angles. Les textes de la bande du milieu occupent 32 lignes, mais dans une écriture que les savants de l’expédition ne parviennent pas à identifier : certains parlent d’une écriture syriaque (langue des anciennes Syrie et Palestine), d’autres d’une écriture copte (langue des premiers chrétiens d’Égypte, apparue au IIIe siècle après J.-C.)… Finalement, on découvrira plus tard qu’il s’agit d’une écriture nommée démotique, qui est une simplification de l’écriture hiératique, elle-même simplification des hiéroglyphes. Enfin, les textes de la bande du bas sont clairs : il s’agit de grec ancien. Pourtant, les premiers érudits sur place ne sont pas d’accord sur le nom du pharaon qui a fait graver cette stèle : Ptolémée IV Philopator ? Ptolémée V Épiphane ? Ptolémée VI Philometor ? Par comparaison avec des stèles du même type, on peut estimer qu’il manque une quinzaine de lignes de hiéroglyphes dans la partie supérieure. De plus, les spécialistes estiment que le haut de la stèle devait certainement représenter le pharaon accompagné de plusieurs dieux, eux-mêmes surmontés d’un disque ailé.

La pierre est transportée par Bouchard jusqu’au port du Caire où la plupart des savants français, présents dans le delta du Nil, se précipitent pour l’admirer et l’étudier ! Le 15 septembre 1799, le Courrier d’Égypte révèle que « cette pierre offre un grand intérêt pour l’étude des caractères hiéroglyphiques. Peut-être en donnera-t-elle la clé ! ». On pense alors demander aux dessinateurs de l’expédition de reproduire fidèlement tous les signes figurant sur la stèle, mais on se rend très vite compte que ce travail va demander beaucoup de temps et que le risque de faire des erreurs de recopiage est grand : les membres de la Commission des Sciences et des Arts choisissent donc plutôt la solution de faire des reproductions et décident d’utiliser trois procédés différents.

 

Premier procédé, baptisé « autographie » et mis au point par Jean-Joseph Marcel, le directeur de l’Imprimerie du Caire : la pierre est soigneusement lavée, puis essuyée tout en laissant de l’eau dans les creux des signes. On recouvre la surface avec de l’encre et on applique ensuite une feuille de papier. Cette impression donne le texte en blanc sur fond noir et à l’envers sur le papier : il suffit donc de lire la feuille par transparence ou en reflet dans un miroir. Deuxième procédé, nommé « chalcographie » : il est élaboré par le chimiste Nicolas Conté, génial inventeur en 1795 du crayon à papier avec mine graphite-argile. Conté traite l’inscription comme une sorte de cuivre gravé, les creux retenant l’encre : le texte imprimé apparaît alors en noir sur fond blanc, toujours à l’envers. Enfin, le troisième procédé, réalisé par l’ingénieur Adrien Raffeneau-Delille, consiste à effectuer un moulage à base de soufre. C’est cette copie qui sera publiée dans l’ouvrage collectif des savants, intitulé Description de l’Égypte. Cette œuvre monumentale sera éditée à partir de 1809, sur plusieurs années et en différents formats dont le plus grand fait 113 cm sur 81 cm ! Elle comportera 9 volumes de texte, 10 de planches et un atlas cartographique. Les inscriptions de la pierre de Rosette sont désormais triplement sauvegardées : il reste maintenant à les déchiffrer, ce qui est une autre histoire

 

En janvier 1800, les Français sont battus par les Anglais et les Ottomans : ils sont alors contraints de signer un traité de paix. Les termes de ce traité imposent à la France d’évacuer l’Égypte : les savants peuvent seulement conserver leurs notes et échantillons, mais doivent obligatoirement remettre à la Couronne britannique les objets archéologiques les plus importants, parmi lesquels deux obélisques, des sarcophages, le poing d’une statue colossale de Ramsès II trouvé à Memphis et surtout la pierre de Rosette. Tous ces trésors sont ensuite transférés, à la fin de l’année 1802, au British Museum. Pour bien montrer que la pierre de Rosette leur appartient, les Anglais inscrivent à la peinture blanche sur un côté de la stèle : « Captured in Egypt by the British Army in 1801 » (Prise en Égypte par l’armée britannique en 1801) et sur l’autre côté : « Presented by King George III » (Don du Roi George III).

 

Champollion part, à l’âge de 11 ans, rejoindre son grand frère Jacques-Joseph à Grenoble. Ce dernier lui trouve un précepteur, l’abbé Dussert, qui lui enseigne le latin, le grec, l’hébreu, l’arabe, le syriaque et le chaldéen ! C’est à cette époque que naît la passion de Champollion pour les hiéroglyphes égyptiens. À la rentrée 1807, il a 17 ans : il se rend à Paris pour suivre les cours de langues orientales au Collège de France et, plus particulièrement, ceux de persan, copte et amharique (langue parlée dans l’Ethiopie antique). Il ne sait pas encore que cette boulimie qui le pousse à étudier d’aussi nombreuses langues anciennes lui permettra de déchiffrer, plus tard, le secret des hiéroglyphes. Un jour, il émet l’idée que ces signes peuvent être des idéogrammes (exprimant une idée) et des phonogrammes (exprimant un son, comme pour la transcription de noms étrangers). Les années passent… jusqu’en 1821, où il parvient à déchiffrer deux cartouches royaux, dans lesquels il a l’intuition que figurent des noms de personnages importants : celui de Ptolémée, identifié sur une reproduction de la pierre de Rosette, puis celui de Cléopâtre, repéré sur une lithographie d’un petit obélisque érigé sur l’île de Philae.

 

 Un an plus tard, le 14 septembre 1822, Jean-François Champollion se précipite chez son frère Jacques-Joseph pour lui annoncer qu’il est parvenu à déchiffrer entièrement l’écriture des hiéroglyphes. À peine entré dans son bureau, il s’écrie : « Je tiens l’affaire ! » ; puis, submergé par l’émotion, il s’évanouit ! Le 27 septembre, c’est la consécration : Champollion fait une communication à l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, publiée sous le titre Lettre à Monsieur Dacier relative à l’alphabet des hiéroglyphes phonétiques employés par les Égyptiens pour inscrire sur leurs monuments, les titres, les noms et les surnoms des souverains grecs et romains.

Ce « Monsieur Dacier », de son prénom Bon-Joseph, est le plus célèbre des savants de l’époque, cumulant les fonctions de conservateur des manuscrits de la Bibliothèque nationale, de membre de l’Académie française et de sociétaire de l’Académie des sciences morales et politiques. Ce jour-là, Champollion présente un résumé de huit pages de ses recherches devant un parterre de spécialistes, dont l’Anglais Thomas Young lequel, faisant preuve d’un fair-play véritablement britannique, admet : « Je ne ressens que de la joie devant le succès de monsieur Champollion, qui est beaucoup plus que moi versé dans les différents dialectes de la langue égyptienne. » La version intégrale et définitive du document est publiée fin octobre chez Firmin-Didot dans une plaquette de 44 pages contenant 4 planches. Champollion y définit les hiéroglyphes comme « un système complexe, d’une écriture tout à la fois figurative, symbolique et phonétique dans un même texte, une même phrase, jusque dans le même mot ».

 En 1826, il est nommé conservateur chargé des collections égyptiennes au musée du Louvre. C’est aussi lui qui convainc le roi Charles X d’acheter l’obélisque de Louxor, qui sera dressé dix ans plus tard à Paris, place de la Concorde. Puis, entre 1828 et 1830, Champollion réalise enfin son rêve : il part en Égypte pour une mission scientifique franco-toscane de seize mois. Il a enfin l’opportunité de voir, sur place, des milliers d’exemples de hiéroglyphes gravés ou peints sur des temples, statues, sarcophages, papyrus… lui qui n’a travaillé jusqu’à présent qu’à partir de reproductions sur papier ! Il peut alors vérifier, sur le terrain, que sa méthode de déchiffrement fonctionne parfaitement. À son retour en France en mars 1830, c’est la consécration : il est élu à l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres et obtient la chaire d’Antiquité égyptienne au Collège de France. Il meurt à Paris le 4 mars 1832, à seulement 41 ans, et est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Il restera à jamais, dans l’histoire de l’Humanité, comme le génial déchiffreur des hiéroglyphes.

 

LA  PSYCHOSTASIE  OU  PESÉE  DE  L’ÂME

DIVERS  AUTEURS

  ARCADIA

 2006

L’une des séquences les plus connues du Livre des morts égyptien, est celle de la psychostasie ou pesée de l’âme. Il serait  d’ailleurs plus juste de parler de la pesée du cœur (Kérostasie).

Au terme de son long parcours, le mort va enfin affronter le moment crucial qui conditionnera son devenir dans l’au-delà. Tout va se jouer dans la salle des deux Maât appelée Djadjat, où il pénètre dans une attitude humble et suppliante.

 

Il va déclamer sa confession négative devant les 42 juges (représentant les 42 nomes ou provinces égyptiennes) en disant :

Je n’ai pas tué, je n’ai pas volé, je n’ai pas offensé les dieux, je n’ai pas établi de digues sur l’eau courante etc.

Cette confession se termine par : Je suis pur, je suis pur, je suis pur, je suis pur, il ne m’arrivera pas de mal en ce pays, dans cette salle des deux Maât, car je connais les noms des dieux qui s’y trouvent. Ensuite l’impétrant est soumis à un triple interrogatoire et il décline sa nouvelle identité d’humain divinisé, puis Thot le soumet à un dernier tuilage où il devra prouver qu’il connaît le nom secret d’Osiris.

 

Toujours précédé par Inpou/Anubis le mystagogue, notre impétrant se trouve devant la Balance où se trouve d’un côté le cœur du défunt et sur l’autre plateau la plume de Maât, et bien sur, il faut que le cœur soit plus léger que la plume, ce qui prouvera sa conduite honnête et parfaite. Mais le Scribe Thot ne fait pas qu’inscrire le résultat de la pesée, il note surtout l’identité vibratoire de ce nouvel être qui est en train de naitre. Si par malheur le résultat est négatif, alors Ammit à tête de crocodile, le monstre dévorant, avalera le défunt, le privant du voyage dans l’au-delà. Une lecture plus métaphysique et alchimique nous enseigne que le défunt doit passer par l’estomac de la dévoreuse, ceci pour en permettre la transformation et en subir une métamorphose qui va au-delà des limites de la vie et de la mort. Cette lecture convient très bien à la voie initiatique si on intègre  le parcours initiatique et alchimique de transformation et de transmutation que tout initié doit faire pour atteindre sa propre réalisation à travers la lutte de son égo, de son mental, la pratique de l’humilité et le développement de ses potentialités (assurection).

 

Les 4 vases canopes qui sont devant Osiris représentent les quatre fils dHorus : Amset, Hapy, Douamoutef et Quebehsenouf.  Ces vases étant destinés à recevoir les viscères du défunt, chaque vase a une fonction particulière. La balance a un rôle très important, ici comme dans toutes les voies initiatiques, elle joue un rôle d’athanor, de révélateur, de juge, de prise de conscience, elle favorise l’introspection et la maïeutique, elle est au centre de la scène et comme on peut le voir, de nombreux personnages s’affairent auprès d’elle car l’objectif principal de cette  pesée de l’âme est de déterminer ce que le défunt ou le myste a fait de son potentiel spirituel.

 

René Lachaud, égyptologue, écrivain et amoureux de l’Egypte développe plusieurs phases de cette pesée de l’âme, et donne un éclairage maçonnique à cette scène. Il décortique toute la scène et donne à chaque personnage et à chaque objet une fonction initiatique, magique, spirituelle et métaphysique.

 

Bernadette Menu, spécialiste de l’Egypte explique le rôle très important de la déesse Maât dans ses rôles de Justice, d’équité et d’équilibre social et cosmique. Le rôle magique de Maât est omniprésent dans la vie journalière des égyptiens. Pour la pesée du cœur, Elle, et son double sont toujours là, elle est bienveillante, elle rassure, elle protège et soutient le défunt dans sa démarche, c’est l’accompagnatrice pour le voyage vers l’au-delà.

 

J. P. Mourlevas dans un bel article, s’interroge : Pourquoi vouloir devenir immortel ? Il nous  entraine ainsi dans les diverses techniques qui depuis les Egyptiens et les Sumériens (Gilgamesh) sont mises en œuvre pour éviter de mourir ou revenir sur terre après un séjour dans l’invisible, ce qui nous plonge dans les techniques modernes de cryogénie, du clonage, du bouturage, des embaumements etc.

Ilia Consolo pose la question suivante : l’âme est elle immortelle ? Elle nous parle des N.D.E ou E.M.I (expérience de mort imminente), nous parle du Vedanta, des réincarnations, de la Résurrection, et pose des questions qui font réfléchir. Et comme dit Woody Allen : L’éternité c’est long, surtout vers la fin.

Livres références :

Le papyrus de la pesée de l’âme- de Bika Reed- édition du rocher 1996

Maât –Miroir du ciel – par Fernand Schwarz – édition des trois mondes 2008

Maât – L’ordre juste du monde – par Bernadette Menu- édition Dervy 2003

Magie et initiation en Egypte pharaonique- par René Lachaud –édition Dangles 1995

L’Egypte ésotérique des pharaons- par René Lachaud- édition Trajectoire 2008

 

Psychostasie - le papyrus de la pesÉe de l’Âme

Bika reed

Edition DU ROCHER

 1996

En 1843, l’égyptologue allemand Richard Lepsius achète à la collection Athanasis de Londres le seul exemplaire connu d’un papyrus hiératique non dénommé et le rapporte à Berlin.


Pour la première fois, la portée réelle de ce texte initiatique est révélée : le rôle essentiel de l’intelligence au service de la survie spirituelle y est établi dans ce qu’il a de plus paradoxal. Le rebelle intellectuel rencontré dans ce texte pense que le suicide est le seul vrai choix possible dans la vie ; or le suicide n’est pas un choix, mais seulement une faiblesse de l’intelligence incapable de comprendre que la vie n’a pas d’alternative, que seule la mort en a une. De nos jours, dans un monde où l’intelligence se trouve en conflit avec les besoins sociaux et humains les plus fondamentaux, et où des forces jeunes cherchent intuitivement une nouvelle voie, ce texte initiatique prend une importance capitale. Il attire notre attention sur les conséquences que peut avoir ce conflit intérieur et, de plus, propose une solution. L’objectif principal est de préparer nos esprits à analyser la nature de ce conflit et la solution apportée.

Bika Reed réalise une traduction fidèle de ce texte essentiel et en propose une analyse on ne peut plus pertinente. On ne manquera pas de relever l’influence de R.A. Schwaller de Lubicz, que l’auteur a rencontré.

Cette œuvre est le fruit de vingt années d’étude et de recherche sur les structures qui sont à la base du mode de pensée des Égyptiens.

 

la quÊte de l’Île merveilleuse - le conte du naufragÉ

Michel LAPIDUS

Edition La Maison de Vie

 1995

Ce texte égyptien traduit et commenté par M. Lapidus, est un conte qui raconte l’aventure d’un marin naufragé qui arrive sur une île pourvue de toutes les richesses où le maître en est un gigantesque serpent.

 

La quête de l’Île du bonheur est un récit initiatique qui nous fait assister à la nouvelle naissance d’un voyageur découvrant les mystères du KA.

 

LE  kybalion – Étude sur la philosophie hermÉtique de l’ancienne Égypte et de l’ancienne grÈce

par 3 Initiés

Edition CHAPITRE

 2002

C’est de l’ancienne Égypte que nous viennent les enseignements ésotériques et occultes fondamentaux qui ont si puissamment influencé les philosophies de toutes les races, des nations et des peuples depuis plusieurs milliers d’années.


L’Égypte, patrie des pyramides et des sphinx était le berceau de la Sagesse cachée et des enseignements mystiques. Tous les pays on emprunté à ses Doctrines Secrètes. L’Inde, la Perse, la Chaldée, la Médée, la Chine, le Japon, la Syrie, l’ancienne Grèce, Rome et les autres nations anciennes prirent littéralement leur part à la fête du Savoir que les Hiérophantes et les Maîtres du Pays d’Isis avaient si abondamment pourvue pour ceux qui étaient préparés à partager la somme de Science Mystique et Occulte dévoilée par les Maîtres de cette antique contrée.

 

Dans l’ancienne Égypte ont vécu des Adeptes et des Maîtres qui n’ont jamais été surpassés et rarement égalés durant les siècles qui les ont séparés du grand Hermès. En Égypte se trouvait la Loge des Mystiques. Par la porte de ces Temples entrèrent les Néophytes qui, plus tard, comme Hiérophantes, Adeptes, et Maîtres parcoururent les quatre coins du monde, portant avec eux le précieux savoir qu’ils désiraient ardemment transmettre à ceux qui étaient préparés pour le recevoir. Tous ceux qui étudient les sciences occultes reconnaissent ce qu’ils doivent au vénérables Maîtres de l’antiquité.


Parmi ces grands Maîtres de l’Ancienne Égypte, vécut un homme que les Maîtres considéraient comme le « Maître des Maîtres ». cet homme, si vraiment c’était un « homme », habita l’Égypte dans les temps les plus reculés. On le connaissait sous le nom d’Hermès Trismégiste. Il était le père de la Sagesse Occulte, le fondateur de l’astrologie et de l’alchimie. Les détails de sa vie sont perdus pour l’histoire, tant sont nombreuses les années qui nous séparent de lui ; cependant quelques uns des anciens pays de l’antiquité se sont disputé, il y a des milliers d’années, l’honneur de sa naissance.

 

La date de son séjour en Égypte, qui constitue sa dernière incarnation sur notre planète, ne nous est pas connue à l’heure actuelle ; on l’a fixée aux premiers jours des plus anciennes dynasties égyptiennes, longtemps avant Moïse. Les auteurs les plus compétents le considèrent comme contemporain d’Abraham ; quelques traditions juives vont même jusqu’à affirmer qu’Abraham a acquis d’Hermès lui-même une grande partie de ses connaissances mystiques.


Y sont développés :
La Philosophie hermétique – Les sept Principes hermétiques – La transmutation Mentale – Le Tout – L’Univers Mental – Le Divin paradoxe – « Le Tout » dans Tout – Les Plans de Correspondance – La Vibration – La Polarité – Le Rythme – La Causalité – Le Genre – Le Genre Mental – Axiomes hermétiques.

 

le fabuleux hÉritage de l’égypte

C. desroches – noblecourt

Edition TELEMAQUE

 2004

Quel est le point commun entre la brique, le jeu de l’oie, l’alphabet, le calendrier, les animaux des fables d’Ésope et de La Fontaine, le test de grossesse, les traitements de la cataracte ou de la migraine, les châteaux forts ou encore la symbolique chrétienne de la résurrection et de l’eucharistie ? Leur origine prend sa source au cœur de l’Égypte Ancienne.


Philosophie, médecine, techniques et sciences, théologie… ces disciplines fondatrices nous viennent toutes, en droite ligne, des 4 000 ans d’histoire de la civilisation égyptienne. Pour la première fois, Christiane Desroches – Noblecourt dresse un panorama étourdissant du legs unique et insoupçonné de l’Égypte Ancienne à l’Occident, dans sa vie quotidienne comme dans ses fondement religieux et philosophiques les plus essentiels. Dans une langue limpide et très accessible, la plus respectée et la plus audacieuse des égyptologues contemporaines propose aujourd’hui aux amoureux de l’Égypte une relecture passionnante des influences qui ont façonné notre culture.
Cette démonstration nous incite à tourner plus que jamais nos regards vers une civilisation incroyablement féconde, indéniablement liée à la naissance de la nôtre.


Le fabuleux héritage de l’Égypte avance l’hypothèse fascinante d’une véritable origine égypto-chrétienne de notre civilisation.

 

le culte de rÉ – l’adoration du soleil dans l’Égypte ancienne

Stephen quirke

Edition du ROCHER

 2004

Dans l’Égypte ancienne, la relation particulière entre la figure du père divin qu’est le dieu-soleil, souverain de la création, et son rejeton unique sur terre, le souverain régnant d’Égypte, est au centre du pouvoir. Le soleil occupe une place majeure, qu’il est indispensable de connaître pour comprendre la civilisation égyptienne.


Le culte de Rê étudie les principaux aspects de ce culte du soleil : les croyances relatives au dieu-soleil, les rituels et les mystères qui lui sont consacrés, particulièrement à Iounou, rebaptisée Héliopolis (la « cité du soleil ») par les Grecs.

 

Il examine aussi les nombreux vestiges et monuments d’Égypte qui en portent encore la trace, comme les pyramides et les obélisques – qui reflétaient jadis le pouvoir du dieu-soleil et du roi-soleil.

 

Il retrace enfin l’extraordinaire histoire d’Akhenaton, le roi le plus axé sur le soleil qui fût. En excluant tous les autres cultes des monuments royaux, Akhenaton est aujourd’hui considéré comme le premier croyant « monothéiste » et le premier « individu ».

Son règne révèle beaucoup de l’essence de la royauté et de la religion égyptiennes, et soulève inévitablement une foule de questions nouvelles…


Si ce dernier pharaon a été l’objet d’une abondante littérature, il est rare que ce moment particulier initié par Akhenaton ait été replacé dans le contexte plus large de l’adoration du soleil tout au long de l’histoire de l’Égypte ancienne : c’est là l’originalité et l’intérêt de la vaste synthèse que propose Stephen Quirke, en s’appuyant sur les fouilles et recherches les plus récentes.

 

l’Égypte ancienne

Arne eggebrecht

FRANCE-LOISIRS

 1993

Un très beau livre sur l’Égypte avec une nombreuse iconographie.

 

La IIIe dynastie vit s'accentuer les progrès de la civilisation pharaonique. Le roi Djéser paraît avoir eu une forte personnalité et il sut choisir ses collaborateurs. L'un d'entre eux, le génial Imhotep, fut un architecte de premier ordre. Il conçut, pour rendre éternel le tombeau royal, une construction entièrement en pierre, matériau indéfiniment durable. Par ailleurs, il cherchait à traduire dans le monument lui-même des conceptions métaphysiques qui lui imprimèrent leur grandeur. Il empila sept mastabas en retrait l'un sur l'autre pour faire au roi défunt un escalier monumental vers le ciel. Il suffira d'aplanir chacune de leurs faces pour créer la pyramide. Mais l'artiste était aussi un penseur et un moraliste. Imhotep rédigea le premier recueil sapiential, inaugurant ainsi l'un des genres les plus riches et les plus originaux de la littérature égyptienne. Il fut de plus médecin et, à l'époque tardive, promu au rang des dieux, il fut assimilé par les Grecs à Asklépios. Les autres rois de la dynastie sont moins connus, bien qu'on ait trouvé le tombeau du successeur de Djéser.

Les IVe, Ve et VIe dynasties apportent un nouvel essor, suivi d'un épanouissement et d'une décadence. Mais souvent, seuls les restes archéologiques suppléent les textes pour nous permettre d'inférer le degré de perfection que dut connaître l'Égypte à l'Ancien Empire. Par exemple, le constructeur de la plus grande des pyramides de Giza, celle de Khéops, ne nous est connu que par une minuscule statuette d'ivoire, et nous saurions très peu de choses sur lui si les Grecs n'avaient conservé quelques traditions à son sujet. Cependant, on devine à la perfection de la sculpture et des monuments funéraires combien la IVe dynastie apporta de nouveauté et de goût du travail bien fait aux réalisations antérieures. Le plan des temples de la vallée et surtout de la pyramide elle-même se diversifie et se complique.

 

l’Éypte ancienne & la franc-maçonnerie

Christian lauzeray

Editions TRADITIONNELLES

 1988

Des passerelles entre l’Égypte et la Franc-maçonnerie, le fameux discours du Frère Amiable et du Frère Paul Guieysse expliquant les nombreux points de rapprochement entre les deux concepts.

 

L’influence de l’Egypte antique sur la Franc-maçonnerie à de nombreuses et diverses sources: les écrits des anciens auteurs grecs et romains, les traités astrologiques, magiques, kabbalistiques, gnostiques et alchimiques qui fleurirent au moyen-âge (« Corpus hermeticum » de Marsile Ficin en 1450), et qui furent longuement commentés au cours du seizième et dix-septième siècle par les hermétistes ; puis sont intervenues  la campagne d’Italie de Napoléon et la découverte de la stèle bilingue de Rosette par Jean-François Champollion, découverte qui permit de donner vie au monde  de l’Egypte antique en accédant aux écrits authentiques et en restituant sa grammaire et sa langue.

 

L’initiation maçonnique et, tout particulièrement les épreuves par les quatre éléments, seraient en grande partie inspirées par celle pratiquées par les Esséniens, eux-mêmes  ayant vraisemblablement emprunté aux prêtres de l’ancienne religion, aux courants judaïques d’Alexandrie et aux gnostiques. La sagesse d’Egypte fut ainsi transmise en orient, traduite et commentée par les philosophes grecs, puis par les philosophes arabes, recueillie par les chevaliers chrétiens, transmise aux Rose-Croix et enfin à la franc-maçonnerie opérative.

 

La survivance des symboles hérités de la terre du Sphinx dans le temple maçonnique est évidente: le culte de la Lumière solaire que nous retrouvons en permanence dans nos rituels, la figure d’un œil d’où partent trois rayons (l’œil d’Osiris, père de la Lumière) qui correspond au delta lumineux, les tabliers, sautoirs et bijoux, la canne du maître des cérémonies, la voûte étoilée, la pierre cubique (statue cube du scribe), le cabinet de réflexion reflet moderne des cryptes des mystères d’Isis et d’Osiris Oscar Wirth rapporte que la veuve dont les maçons se disent fils est Isis, mère universelle, en tant que personnification de la nature, qu’Isis serait l’équerre mesurant l’épais et Osiris le compas mesurant le subtil, et que la légende d’Osiris trahi par son frère Seth et vengé par son descendant Horus aurait inspiré  le mythe d’Hiram.

 

L’un des premiers rites égyptiens de la franc-maçonnerie fut l’Ordre des Architectes ou Frères Africains (africains=égyptiens) ; il fut créé à Berlin, vers 1767, sous les auspices de Frédéric II Le Grand, à partir du livre « Crata Repoa » (forces souterraines) qui est inspiré des textes antiques évoquant l’initiation de l’Egypte antique. Ce rite est organisé en 7 classes et fut pratiqué en Allemagne jusqu’en 1806. Il fut introduit en France en 1770 avec une structure composée de onze grades regroupés en triade (Osiris, Isis, Horus) et dont les appellations sont directement reliées à l’Egypte antique (Ex. : « initié aux secrets égyptiens », « Maître des secrets égyptiens », « disciple des égyptiens », « Porte de la mort »). Ce rite permettait de révéler les secrets de l’antique Egypte avec un aperçu sur l’alchimie, l’art de décomposer les substances et de combiner les métaux.

 

De la rencontre de l’art sacerdotal avec l’art royal sont nés les degrés hermétiques qui ont marqué singulièrement le mouvement rosicrucien du XVIIe et XVIIIe, puis les divers rites maçonniques et, tout particulièrement certains hauts grades écossais.  C’est ainsi que la « Societatis rosae et aurea crucis » (Société de la Rose et de la Croix d’Or) fut créée vers 1756 à Francfort, inspiré du récit mystico-hermétique : les « noces chimiques de Christian Rosencreutz. Au sein de ce rite, un système de neuf grades hermétiques virent le jour (junior, théoricien, praticien, philosophe, adepte mineur, adepte majeur, magister, mages). Ces degrés se retrouvent dans diverses maçonneries égyptiennes.

 

Un autre rite égyptien fut créé par Cagliostro vers 1780 ; il se nommait « la haute maçonnerie égyptienne pour l’Orient et l’Occident », avec pour Père Enoch et Elie. L’allusion à l’alchimie, à la magie et à l’astrologie y est constante ; pour être initié il fallait avoir la maîtrise des degrés écossais symboliques ; ce rite comportait une Loge d’adoption. Le caractère égyptien donné aux travaux de la Loge « la sagesse triomphante » se rapprochait de l’église chrétienne copte et employait un système qui rappelle celui des « Elus Cohen » de Martinez de Pascualy (conduire à la régénération corporelle et spirituelle) ; la plupart des dénominations des grades avait une forte connotation égyptienne.

 

Le rite des « Parfaits initiés d’Egypte » fut fondé en 1785 à Lyon par Eteilla, anagramme d’Aliette, révélateur des secrets numériques du tarot qu’il nomme le « Livre de Thot » Ce rite s’éteignit rapidement à la fin du siècle. Si le rite de « Misraïm » a été créé en Italie (à Venise) en 1788,  par un groupe de sociniens (secte protestante) qui demanda une patente à Cagliostro de passage à Trente (tout  en créant leur propre système avec 90 degrés) , c’est Gad Bédarride qui le créa au début du XVIIIe; il fut introduit en France, entre 1810 et 1813, par ses trois fils dont Marc Bédarride qui en fut le premier Grand Conservateur 

 

L’ÉGYPTE  ANCIENNE ET SES DIEUX,  DICTIONNAIRE ILLUSTRÉ

JEAN PIERRE CORTEGGIANI

Edition FAYARD

 2007

En  écrivant que « les égyptiens étaient les plus religieux des hommes » Hérodote a dit à sa manière que la religion était la composante essentielle de la civilisation pharaonique.

Royaux ou privés, les monuments- souvent imposants- que celle-ci nous a laissés sont là pour témoigner de cette évidence : les parois des temples et des tombeaux sont couvertes d’innombrables scènes rituelles qui  semblent  multiplier   l’infini  de  non  moins innombrables  figures de divinités.

Celles-ci ont souvent évolué avec le temps : des grands Dieux cosmiques aux «  génies » émissaires, des divinités de stature nationale  aux  obscurs «  démons » de la religion funéraire, des dieux adorés localement aux divinités venues de l’étranger, les dieux qui peuplent le panthéon égyptien ne se comptent pas :

il est illusoire de vouloir en dresser un catalogue exhaustif, mais tenter de mieux les connaître est une façon d’approcher la civilisation à laquelle ils doivent d’exister.
Le présent ouvrage, qui se veut une introduction à leur monde, présente près de 340 divinités, très connues ou à peine attestées et consacre pas loin d’une centaine de notices à leurs attributs les plus importants, aux animaux à travers lesquels elles se manifestent, aux plantes qui leur sont attachées, aux principales offrandes qui leur sont faites ainsi qu’aux grands textes religieux des différentes époques.


En citant largement les grands corpus funéraires que sont les textes des Pyramides,  les textes des Sarcophages et  le livre des morts, et en faisant appel aux scènes gravées sur les parois des temples gréco romains -  essentiellement Edfou,  Dendara,  Philae, et  Kôm Ombo – aussi bien qu’aux inscriptions qui les accompagnent, l’auteur parvient à cerner la nature et la personnalité de chaque dieu en proposant parfois de nouvelles interprétations.

Une riche et précieuse iconographie accompagne nombre d’entrées, donnant ainsi à voir les formes, parfois déconcertantes, que peuvent prendre ces êtres divins.

 

l’Égypte ÉsotÉrique

Erik hornung

Edition  ALPHEE

 2007

Dès l’antiquité s’est développée une image de l’Égypte qui n’a que peu de rapport avec la réalité historique. Elle montre une Égypte considérée comme la source la plus profonde de tout savoir occulte. Son symbole est la figure d’Hermès Trismégiste, associant l’ancien dieu égyptien Thot à l’Hermès grec.


À partir de la Renaissance, la force d’attraction de cette représentation de l’Égypte s’est exercée de façon à peu près ininterrompue sur l’histoire spirituelle de l’Europe. Non seulement l’alchimie, l’astrologie et d’autres sciences occultes se réclament de l’Égypte ésotérique, mais les rose-croix, les francs-maçons et les théosophes s’en sont également nourris. Les tendances ésotériques actuelles, qui ont considérablement gagné en importance dans la vie publique, trouvent dans la culture de l’Égypte ancienne un inépuisable réservoir. En même temps, elles contribuent à donner aux conceptions égyptologiques une incroyable ampleur.


Or l’égyptologie scientifique a jusqu’ici notoirement négligé ce phénomène. Égyptologue de renommée internationale, Erik Hornung dépasse ici ces préventions et montre quelle influence l’Égypte ésotérique a exercée depuis deux millénaires sur l’histoire spirituelle de l’Europe.

  

l’Égypte – la belle au sable dormant

F. quentin

Edition Ph. Bierme

 1994

Un très beau livre poétique sur l’Égypte. Des photos couleur splendides et des explications symboliques et ésotériques sur l’Égypte avec des passerelles sur la Franc-maçonnerie et l’Alchimie. Des relations troublantes qui aident la réflexion et qui nous font dire « Mais c’est bien sûr ».

 

C’est vers une plongée au cœur des mythes les plus profonds de l’humanité que Florence Quentin, diplômés d’égyptologie, nous entraîne dans  » L’Égypte  » La Belle au sable dormant. La passion de Florence débute à douze ans, lors de son premier voyage en Égypte. Elle y contracte le virus de l’égyptologie, également décelé sous le nom de syndrome de Néfertiti ! Dès lors, l’archéologue en herbe n’aura plus qu’un but : permettre l’épanouissement de cette vocation, comme celui du bouton de lotus des colonnades thébaines. Sur les pas de son maître, l’égyptologue François Daumas, grand amoureux de la Déesse Hathor de Dendérah, elle arpentera les patios de l’Université des Lettres de Montpellier puis les couloirs de la Sorbonne pour pénétrer le secret des hiéroglyphes.

 

 Elle poursuit sa quête, au-delà du voile d’Isis un instant soulevé, pour tenter de livrer aux profanes les arcanes enfin déchiffrés. Cet ouvrage est l’expression de la rencontre entre l’égyptologue et le photographe, tous deux épris de cette Belle. Une oeuvre contemporaine qui se situe à la croisée des chemins, entre la vision rationaliste du monde scientifique et le monde visionnaire des mythes. Quand la Belle s’éveille, il faut aussi l’intelligence du cœur pour savoir en traduire les propos dévoilés.

 

l’Égypte copte – les chrÉtiens du nil

Christian cannuyer

Edition GALLIMARD

 2000

Selon la tradition, le christianisme fut introduit en Égypte par la Sainte Famille elle-même, fuyant Hérode, puis par la prédication de l’Évangile par Marc, vers 43 – 48. L’Église née avec lui à Alexandrie, rassemble aujourd’hui plusieurs millions de fidèles, à la foi vivante et pure, qui emploient encore dans leur liturgie la langue copte, dérivée de l’Égyptien ancien, qui viennent prier dans des églises et des monastères fondés aux IVème siècle par les Pères du désert – Paul de Thèbes, Antoine, Pacôme et d’autres – et se rassemblent lors de fêtes et de pèlerinages dédiés au Seigneur, à la Mère de Dieu, aux saints et aux martyrs.


Christian Cannuyer, historien et orientaliste, nous fait découvrir la communauté copte, son histoire, son riche patrimoine artistique et spirituel. "Les chrétiens d’Egypte sont appelés Coptes. Les Coptes sont avant tout, de vrais Egyptiens et identifiés à l’Egypte puisqu’ils la portent dans leur nom [ndlr : l’auteur explique en détail l’étymologie du mot Copte]. Ils revendiquent avec honneur et fierté d’être les authentiques descendants directs de la nation pharaonique et les dépositaires de sa culture."

L’Eglise copte compte aujourd’hui plus de dix millions de fidèles qui sont parmi les citoyens les plus actifs et les plus fidèles de leur patrie. Elle a participé à toutes les luttes nationales et à toutes les souffrances de l’Egypte. Les Coptes sont présents dans toutes les classes sociales et dans tout le pays. Ils comptent y rester car ils considèrent qu’ils ne vivent pas en Egypte, mais que c’est l’Egypte qui vit en eux puisque ils la portent dans leur nom."

 

L’existence des chrétiens ou des Églises chrétiennes dans les pays Arabo - musulmans du Proche-Orient est généralement ignorée par les occidentaux. Cette ignorance provient du fait que l’on confond les termes "arabe" et "musulman". Pour une majorité de gens, un arabe est musulman et un musulman est arabe. Cette confusion provient d’une ignorance des données du monde islamique et du monde arabe.
En effet, un musulman n’est pas nécessairement d’origine ou de langue arabe. Par exemple, les Turcs, les Pakistanais, les Iraniens, les Albanais, les Afghans, les Kabyles, les Berbères... etc. sont des musulmans, mais ils ne sont ni de race ni de langue arabe. D’autre part, un arabe ou un arabophone n’est pas nécessairement de confession islamique. La preuve : la présence de près de vingt millions de chrétiens arabes ou arabophones vivent au Proche-Orient.

 

Il faudrait aussi préciser que ces chrétiens qui vivent en Egypte, au Liban, au Proche-Orient en général, ne sont nullement d’origine islamique. En effet, au cours des siècles passés, depuis l’apparition de l’islam et de son expansion dans le monde à partir de 632 après JC et jusqu’à nos jours, l’histoire n’a pas enregistré de conversion massive d’arabes musulmans au christianisme. C’est tout le contraire qui s’est produit et qui se passe encore de nos jours. Des chrétiens sont forcés, pour des considérations d’ordre économique, social, professionnel ou politique, de se convertir à l’Islam. Les chrétiens de langue arabe du Proche - Orient sont donc les descendants des chrétiens des premiers siècles de notre ère, qui vivaient dans ces pays, bien avant l’apparition de l’Islam. La langue arabe est devenue, pour eux aussi, la langue dans laquelle ils prient et expriment, quand cela est possible, leur foi. Allah est le mot qui désigne Dieu en arabe : il est commun aux chrétiens, aux musulmans et aux juifs. Il faut rappeler également que la langue arabe, avant d’être la langue du Coran, était la langue des chrétiens qui vivaient en Arabie avant l’apparition de l’Islam. L’histoire nous a livré les noms des grands orateurs chrétiens et poètes de langue arabe.

 

Les chrétiens d’Egypte sont appelés Coptes. Les Coptes sont, avant tout, de vrais Egyptiens, identifiés à l’Egypte puisqu’ils la portent dans leur nom. Ils revendiquent avec honneur et fierté d’être les authentiques descendants directs de la nation pharaonique et les dépositaires de sa culture. "Copte" n’est d’ailleurs que l’abréviation, par suppression de la diphtongue initiale, du mot "Aegyptoi", formé par les Grecs d’Égypte au VIII av. J.C. sur le nom prestigieux du temple de Memphis, dédié au dieu Ptah, de l’ancienne capitale de l’Ancien Empire Het-Ka-Ptah : "château de l’âme de Ptah". Het-Ka-Ptah devenu "Aegyptoi". Le mot a été transformé par les Arabes, qui n’admettent dans leur langue écrite ni voyelle ni diphtongue initiale. Les conquérants de l’Égypte au Visis. (642) désignèrent ainsi les habitants de la vallée du Nil : à l’époque, presque tous étaient chrétiens. Ils les appelaient " qpt ", " gpt " ou encore " cophte ". Peu à peu l’Arabe remplace la langue copte dans le parler ordinaire du pays, ensuite dans l’administration. Sous sa nouvelle forme, le mot est passé en Europe par l’intermédiaire, d’abord, des Croisés, ensuite des voyageurs, notamment des XVII° et XVIII., qui l’avaient sans doute rapporté de l’Égypte musulmane.

 

Or le peuple que les Arabes avaient trouvé en Égypte était, dans sa plus grande majorité, de religion chrétienne. Dès lors, pour la nouvelle administration, de même que le mot arabe signifie musulman, copte signifie chrétien, naturellement chrétien d’Égypte... Le terme copte, qui avait à l’origine un sens ethnique, s’est chargé d’un sens religieux.
Dès lors, on a placé sous le vocable "copte" tout ce qui, de près ou de loin, pouvait s’y rattacher. La notion s’applique à tout ce qui se rapporte à la vie des chrétiens Égypte : église, liturgie, langue, littérature, écriture, vie religieuse, monachisme, musique, arts, vie sociale, mœurs, aussi bien qu’objets d’usage courant : vêtements, bijoux, instruments de travail... etc...

 

Actuellement la population égyptienne, à vrai dire dans sa grande majorité (près 85%) descend de l’ancienne race, Chrétiens et Musulmans confondus. Les apports ethniques extérieurs (Grecs, Juifs, Nubiens, Libyens, Arabes) sont très limités. La ressemblance est frappante entre les types humains égyptiens contemporains et ceux qui sont représentés, en bas-reliefs et en peintures sur les murs des différents monuments égyptiens : mastabas, tombes, temples... etc... Lorsque les ouvriers ont extrait du sable la statue en bois, datant de l’Ancien Empire, de "cheikh el Balad " (le maire du village), et qu’on l’a montrée aux touristes, ceux-ci étaient frappés d’étonnement par l’extrême ressemblance entre la statue et le notable du village. Quand vous êtes en Égypte, il est également difficile de distinguer dans la rue les chrétiens des musulmans. Mais il est cependant vrai que les Coptes se considèrent comme les authentiques descendants de la nation pharaonique et les dépositaires de sa culture car, entre la culture copte et celle de l’ancienne Égypte, il y a des liens qui dépassent le seul lien ethnique

 

les coptes d’Égypte

Dossiers Archéologiques

Edition FATON

 1997

N° 226 de Septembre 1997 sur les coptes et leur religion. On y aborde l’architecture et l’art copte, les relations des coptes avec le reste de l’Égypte et les autres religions. Les moines, les ermites, la sculpture, les couleurs, les icônes, la langue, la littérature et la vie des coptes aujourd’hui.

 

Les deux Eglises celle de Rome et celle d'Alexandrie sont nées à partir de l'Evangélisation de l'apôtre Pierre lui-même. Eusèbe de Césarée écrit dans son Histoire ecclésiastique, Livre II, chapitre XVI: "Pierre établit aussi les églises d'Egypte, avec celle d'Alexandrie, non pas en personne, mais par Marc, son disciple. Car lui-même pendant ce temps s'occupait de l'Italie et des nations environnantes ; il envoya Marc, son disciple, destiné à devenir le docteur et le conquérant de l'Egypte."

 

L'Eglise Copte d'Egypte trouve ses origines dans l'oeuvre du disciple de l'Apôtre Pierre: Saint-Marc. Comme Pierre, Marc venait de la Galilée, il appartenait probablement à une grande famille galiléenne car il avait reçu une éducation gréco-latine. Il traduisait en grec et en latin ce que Pierre disait en araméen. C'est lui qui rédigea le second Evangile. Au départ, l'apôtre Pierre demanda à Marc et à son cousin Barnabé d'accompagner Saint Paul dans son premier voyage en Asie Mineure (43 – 45). De retour à Jérusalem, l'apôtre Pierre l'envoya en Egypte. A Alexandrie, Marc créa en 47 une première communauté chrétienne puis après avoir nommé saint Anien comme évêque à sa place, il rejoignit saint Pierre à Jérusalem. Puis ensemble, ils repartirent pour Rome. Au début du règne de Néron, Marc quitta Rome et l'apôtre Pierre pour retourner en Orient.

 

Quand il revint à Alexandrie en 61, la petite communauté qu'il avait laissé, s'était développée en une importante Eglise. Ce succès lui attira beaucoup d'ennui avec l'administration romaine d'Alexandrie, en 68 il fut attaché à un char et traîné à travers une vallée rocheuse. Son corps fut déchiqueté. Les Chrétiens d'Alexandrie osèrent récupérer son corps et le déposèrent près du lieu de son supplice, dans une chapelle près d'un petit port de pêche, nommé Bucoles non loin d'Alexandrie. Ses reliques furent l'objet d'une très grande dévotion de la part des Egyptiens, jusqu'en l'année 828 quand ils furent volés par des marchands vénitiens envoyés à Alexandrie par le doge de Venise, Justinien Participazio. Voilà ce qui nous relie à la place Saint-Marc de Venise et sa Cathédrale. Ce triste évènement a empoisonné les relations entre l'Eglise copte d'Egypte et l'Eglise de Rome.

 

En juin 1968 le pape Paul VI, rend à l'Eglise Copte d'Egypte les reliques de saint Marc. Ils furent déposés dans la nouvelle cathédrale Saint Marc du Caire. Un évènement considérable où était présent le président Nasser et l'ancien Empereur Ethiopien Hailé Sélassié. Une foule immense de chrétiens et de musulmans s'étaient rassemblée dans les rues du Caire et criaient: Saint Marc, saint Marc, toi le prophète. Regarde la Vierge Marie, Mère de toutes les lumières !

 

En effet un mois plutôt une apparition de la Vierge Marie à Zeitoun (lieu de passage de la sainte famille en Egypte) avait bouleversé l'Egypte entière car l'apparition a été publique (une foule estimée par certains à 100 000 personnes) et ce sont les témoignages des musulmans qui étaient les plus nombreux. A part l'Eglise de France au moment de la révolution Française, c'est à l'Eglise Copte d'Egypte que revient la palme du martyr, une persécution sans interruption depuis le martyr de Saint Marc... L'Eglise copte fait parti des Eglises des trois Conciles.

 

l’Égypte – les hommes – les dieux les pharaons

R. marie & r. hagen

Edition TASCHEN

 2002

Aujourd’hui encore des pyramides sont édifiées, ici un hôtel à Las Vegas, là l’entrée de verre d’un grand musée parisien. Mais les Égyptiens nous ont légué bien plus que cette architecture de génie, ils ont conçu et élaboré beaucoup de choses qui n’ont rien perdu de leur actualité – les nouvelles pyramides n’en sont que la marque la plus spectaculaire.


Si on n’a pas encore réussi à se faire une idée claire de la manière dont ont été édifiés les tombeaux monumentaux des pharaons, on sait, du moins pour l’essentiel, comment vivaient les hommes qui les ont construits, ce qui les mettait en joie, ce qui les excitait, comment ils concevaient le monde. Les peintures et bas-reliefs des tombeaux nous éclairent là-dessus, et les documents déchiffrés par les égyptologues, tel celui qui rapporte la grève des ouvriers funéraires, nous renseignent sur la vie quotidienne en Égypte, l’administration, la manière dont les conflits étaient résolus.

Trois mille années d’histoire égyptienne signalent peu de mutations profondes, du moins si on les compare aux deux derniers millénaires, et en particulier aux deux derniers siècles de l’histoire européenne. Les dieux et les pharaons changeaient de nom, mais les conceptions de l’au-delà, les structures politiques, le niveau des connaissances technologiques n’évoluaient pas notablement. Et sur le plan de l’alimentation, l’alimentation, les hommes dépendirent toujours en premier lieu des crues du Nil. Cette stabilité hors du commun nous a incités à ne pas décrire l’Égypte ancienne dans une perspective chronologique, et si nous mentionnons les dates, celles-ci restent une information secondaire.
L’élaboration de caractères écrits est l’une des prouesses les plus remarquables des Égyptiens – les hiéroglyphes que nous avons « semés » tout au long des pages en convaincront le lecteur. Ils seront traités trois fois au cours de l’ouvrage : le chapitre sur les scribes évoque la position privilégiée de ceux qui savaient écrire, le chapitre sur l’écriture présente l’alphabet égyptien, beaucoup plus complexe que le nôtre ; le dernier chapitre rapporte les vicissitudes de la recherche et des efforts qu’il fallut fournir jusqu’à ce que les signes tombés dans l’oubli redeviennent enfin lisibles.


Trente siècles d’histoire égyptienne – Les crues du Nil – La construction des pyramides
Le secret des hiéroglyphes – Voyage dans le monde d’en-bas – Magie et médecine
Des momies pour l’éternité – La condition de la femme – Le pouvoir des scribes
La première grève de l’histoire – Sous la protection du cobra furieux

 

l’Égypte mÉre du monde

 hery & enel

Edition  Albin – Michel

 1997

L’Orient, la Grèce et Rome ne sont pas les seules sources de notre Occident judéo-chrétien, mais certaines idées ne prévalent que par le fait de n’avoir jamais été remises en cause. Notre intention est ici de reconsidérer ce qui, par tradition ou étroitesse d’esprit, a fondé l’analyse des civilisations jusqu’à ce jour.


Malgré quatre mille ans d’histoire et la richesse de sa civilisation, malgré son antériorité incontestable dans tous les domaines, l’Égypte n’apparaît comme référence dans aucune publication. Devant un acharnement si puissant et si constant depuis des siècles, on est en droit de se demander si la cause ne s’en trouverait pas dans des seules raisons d’État et de dogme.


À l’approche du bicentenaire de l’expédition Bonaparte en Égypte (1798), qui fut déterminante pour la connaissance de cette civilisation, et à l’aube de l’an 2000, il est grand temps de mesurer l’impact que l’Égypte ancienne a pu avoir sur les autres civilisations, non seulement dans l’art, mais aussi dans les sciences et les religions, et de lui reconnaître la place qui lui revient en tant qu’aînée des civilisations et mère du monde.

Hébreux, Phéniciens, Grecs, Romains, chrétiens ont emprunté à cette université millénaire les germes dont ils ont à leur tour ensemencé l’histoire du monde. L’Occident judéo-chrétien a recueilli ce savoir, l’absorbant dans son patrimoine culturel et spirituel.

 

Si certains pensent que « l’histoire commence à Sumer », nous ne pouvons pas occulter de notre mémoire « cette vieille civilisation à laquelle l’Europe doit le principe de toutes ses connaissances » (Jean-François Champollion)

 

le 8ème jour de ptah – traitÉ des 22 arcanes de la science d’al kemit – accompagnÉ du livre des portes

Jacques pialoux

Edition  LES 2 OCÉANS

 1993

Nous conviant à une vision grandiose sous l’égide de PTAH, l’auteur nous guide dans le labyrinthe égyptien, terre noire, mais aussi materia-prima et métamorphose, et athanor des mystères. Le livre des 12 portes retranscrit ici dans son intégralité, éclairera notre marche. Les 22 arcanes et leurs correspondances grecques et maçonniques tout en nous faisant rêver nous délivrent des clés nouvelles dans la recherche de la connaissance.

 

Faisant la synthèse des pensées égyptienne, chinoise, hébraïque et celte, Jacques Pialoux nous dévoile l'unité sous-jacente à toutes les traditions qu'elles s'expriment en runes, hiéroglyphes, idéogrammes, chiffres, etc., et nous conduit au « 8ème Jour de Ptah » en interprétant les 22 arcanes du secret égyptien qu'il superpose aux 22 lames du tarot médiéval.

Travaillant depuis plus de quarante années en vue d'une synthèse entre les cosmogonies orientales et occidentales exprimées dans les enseignements traditionnels, j'ai tout naturellement été conduit, dit Jacques Pialoux, vers un retour aux sources, c'est-à-dire d'une part vers les religions de l'Égypte antique, des Hébreux et des Celtes, et d'autre part vers celle des Taoïstes, Hindous et Bouddhistes qui virent le jour en Orient.


C'est ainsi que Le Huitième Jour de Ptah est né – ce 8e jour qui englobe les sept autres – de la confrontation de ces visions si dissemblables dans leur symbolisme et pourtant tellement proches dans leur expression mathématique qu'elles n'expriment fondamentalement qu'une seule et même vérité. Cette vérité trouve son aboutissement dans l'Égypte des pharaons avec les vingt-deux arcanes de la science alchimique (d'Al Kemit), ces vingt deux qui sont pour les Chinois les vingt deux énergies célestes et terrestres et pour la Kabbale les vingt deux lettres de l'alphabet sacré.
J'ai tenté de laisser s'exprimer leurs enseignements en même temps que toute leur poésie. »

 

le livre des morts des anciens Égyptiens

Gréogorie KOLPAKTCHY

Edition Dervy

 1999

Nouvelle édition augmentée d’illustrations en couleur et N / Blanc avec 65 pages d’explications et les 190 textes du livre des morts.

Le Livre des Morts Égyptien  dont le nom véritable est "Sortie au Jour", décrit le chemin qui mène des ténèbres à la lumière, de la vie après la mort, selon la tradition des Pharaons de l'antiquité, qui croyaient en la renaissance de la vie éternelle. Placé près de la momie dans son cercueil, il permettait au défunt de pouvoir passer les épreuves qui mènent aux champs d'Ialou d'Osiris, pour l'aider à ressusciter dans l'au-delà. Il contient des formules pour se transformer, les noms des gardiens de la porte du jugement, et la célèbre confession négative des méfaits qui n'ont pas été perpétrés, que le mort doit réciter pour rendre son cœur plus léger que Maât. Écrits en hiératique sur du papyrus, ces textes se retrouvent à partir du Nouvel Empire (XVIIIe dynastie) jusqu'à l'époque gréco-romaine

Les livres sacrés sont pour les anciens égyptiens des émanations directes du dieu de la lumière. Au fil de leurs recherches sur les interprétations possibles du Livre des morts, les auteurs montrent que ce chemin de lumière ne concerne pas seulement le défunt, mais aussi l'initié, qui possédera un véritable rituel de théurgie pour mieux vivre sa vie en toute conscience, sa voie d'accès vers l'éternité. Les 192 chapitres du Livre des Morts, nous font découvrir les différents types d'initiation que peut recevoir l'adepte ou le défunt, et nous entraînent au cœur des mystères de la mort et de la renaissance, mystères indissociables de la science des prêtres. Pour devenir un être de lumière, l'adepte doit connaître les techniques de mesure, les secrets du nombre d'or, de l'astrologie, les indispensables incantations magiques, ainsi que purifier son âme.

Grâce à nos connaissances modernes de l'Egyptologie et des symboles, ce documentaire très intéressant nous dévoile les différents niveaux de compréhension des mots et des rituels, sans oublier ceux des hiéroglyphes porteurs de multiples sens, dont l'ésotérisme des scènes aussi célèbres que la pesée des âmes, les confessions négatives, ou celui de pratiques étranges comme la momification, l'ouverture de la bouche et le voyage en barque...Ce qui en première lecture peut passer pour de la simple superstition, contient en réalité un sens philosophique caché...Les égyptiens de cette époque avaient une spiritualité bien différente de celle que nous avons aujourd'hui, orientée vers la croyance en la vie après la mort que notre civilisation moderne peine à découvrir ou redécouvrir...

 

le livre des morts des anciens Égyptiens

par Traduction & commentaires Paul BARGUET

Edition DU CERF

 1967

Ce que les premiers égyptologues appelaient « la Bible des anciens Égyptiens », et qui est le plus ancien livre illustré du monde, est la réunion, en un tout plus ou moins cohérent, de plusieurs textes d’inégale longueur, chacun ayant son titre et son illustration.

Écrit presque toujours sur papyrus et portant le nom et les titres du mort, il accompagnait celui-ci dans la tombe comme un livre de prières ; roulé et scellé, il était posé sur le sarcophage, ou enfermé dans une statuette d’Osiris en bois, ou déposé dans une boîte servant de base à une statuette de Sokaris, ou encore glissé dans les plis des bandelettes de la momie (sur la poitrine, sous les bras ou entre les jambes) ; parfois, en une bandelette, il enveloppait la momie.

Magie et morale : Le jugement : Cette magie peut nous gêner, mais peut-on dire qu’elle annihile ou amoindrit la valeur morale des idées que renferme le texte ? Le pouvoir magique de la prière ne peut être contesté ; pourtant, cela ne diminue en rien sa valeur : sa résonance peut être fort grande, et porter même le mystique jusqu’à la fusion complète dans son dieu. Mais, en dehors des prières proprement dites, il est des formules, dans le Livre des Morts, qui semblent avoir pour but de forcer le destin, d’imposer une décision favorable au mort.

Que celui-ci fasse pression sur son cœur pour qu’il ne témoigne pas contre lui dans le tribunal de l’au-delà, cela est incontestable. Est-ce à dire, toutefois, que le cœur doive nécessairement témoigner en sa faveur, même si son possesseur est coupable, et qu’on peut, le cas échéant, le réduire au silence par la magie, nous ne le croyons pas. Une phrase du chapitre 30 A semble lever le doute sur ce point : « N’imagine pas de mensonge contre moi devant le grand dieu, maître de l’Occident ! De ta noblesse dépend d’être proclamé juste. » La hantise du mort est, en effet, toujours d’avoir un accusateur, d’être calomnié par un ennemi et voué par ses intrigues, à la géhenne ; or, c’est ce qui peut se passer si le cœur a été circonvenu ; il convient donc que celui-ci témoigne impartialement, que son élévation morale, sa « noblesse », soit telle qu’il résiste à toute insinuation perfide. Le sentiment de la pureté, de la droiture, ainsi que le respect et la crainte de son dieu, étaient, en effet, très grands chez l’Égyptien, comme il ressort de nombreux textes, et il n’a sûrement jamais passé pour pouvoir tromper, par des artifices, une divinité qui, comme Rê ou Osiris, incarnait la justice et la vérité.

Qu’en était-il dans la réalité ? Il n’est certes pas d’homme qui, parvenu au terme de sa vie, puisse se targuer d’avoir toujours été sans péché, et l’Égyptien n’échappait sûrement pas à la règle et devait en avoir conscience. Ce qui importait pour lui, croyons-nous, c’était d’être jugé en toute équité : connaissant le pouvoir de la magie défensive, il redoutait l’autre, la maléfique, la magie noire. Si, dans la grande scène du jugement les deux plateaux de la balance, l’un portant le cœur (sa conscience), l’autre portant Maât ou son symbole, sont placés au même niveau, c’est non seulement pour imposer, par la force magique de l’image, d’une perfidie possible d’un ennemi qui fausserait la balance. Le mort se trouve ainsi automatiquement absout de ses péchés, et les déclarations d’innocence et de pureté qu’il formule devant les quarante-deux « juges » commentent et expliquent cet équilibre.

Il convient toutefois de ne pas oublier, car c’est là le point capital, qu’avant de parvenir à la salle du tribunal, le mort, non seulement a subi tous les rites de purification et de solarisation et a, tel Rê, « chassé l’iniquité » pour Osiris ; mais aussi que, dès son arrivée dans l’autre-monde, il est considéré comme pur.

 

LE  LIVRE  DE  THOT

ANDRÉ  MICHAUD

ÉDITION  MAISON DE VIE

 2010

Son long bec et sa tête d’Ibis en ont fait l’un des plus identifiables, et de là l’un des plus populaire hors des cercles égyptologiques, de tous les dieux de la mythologie. Et il le mérite, car Thot est un dieu bienveillant pour les hommes, à qui il a enseigné le langage de l’écriture, et qu’il a initié à toutes les sciences. Fixant de son pas régulier la valeur de la coudée royale, référence et mesure de toute construction sacrée, il est le maître de l’espace.

 

Le grand public le connaît peut être un peu moins sous son aspect simiesque, mais c’est encore lui qui, sous l’apparence d’un babouin cynocéphale, rythme les heures et se fait maître du temps. Mais la mythologie de Thot est beaucoup plus riche encore : il est, de tous les dieux du panthéon égyptien, le premier et presque le seul à prendre parti pour le jeune Horus orphelin, revendiquant l’héritage de son père Osiris assassiné par son frère Seth.

 

Et les hommes lui doivent une fière chandelle lorsque, estimant que la punition a été suffisamment sévère, c’est lui qui fait cesser le massacre, par la terrifiante déesse lionne Sekhmet, de l’humanité coupable de s’être révolté contre les dieux. Thot prend même une dimension de principe créateur dans la cosmogonie de sa ville de Moyenne Egypte Hermopolis, dont il ne subsiste aujourd’hui que de rares et malheureuses ruines.

 

Mais Thot n’est pas seulement un personnage d’une mythologie ramenée à ses dimensions pittoresques. Les anciens Egyptiens estimaient que, qui était capable de déchiffrer ses arcanes accédait au secret de la Vie. Cela serait-il moins vrai aujourd’hui ? Le parti pris de ce livre est de considérer que ce symbolisme est toujours vivant, riche d’enseignements dont nous pouvons toujours faire notre miel.

 

Par l’originalité de son approche fondée sur les meilleures traductions d’écrits égyptiens connus (texte des pyramides et Textes des sarcophages) ou moins connus, l’ouvrage de Didier Michaud intéressera les égyptologues et historiens des religions, et captivera les quêteurs de symbole et de spiritualité.

 

L’auteur développe les sujets suivants :

Hermopolis, état des lieux et cité de Thot – les 8 dieux primordiaux de l’ogdoade- le lotus d’or de Thot- l’œuf – le Maître du Huit dans la cité du Cinq- Champollion- L’Ibis- le Babouin- les luttes divines et la recréation du monde- Seth et Horus- Anubis compagnon de route de Thot- mystère de la nativité pharaonique- Le maître des livres et la maison de vie- Héka la magie- Hou le verbe nourricier de la fonction pharaonique- Sia, le cœur et le corps du créateur- Maspero-

  

le monde des ramsÈs

Claire lalouette

Edition  BAYARD

 2002

Dans la longue histoire de la civilisation égyptienne, les deux siècles (1314 – 1085 av. JC) des pharaons Ramsès brillent d’un éclat particulier. Leur pouvoir s’étend sur le Proche-Orient asiatique jusqu’aux franges de la Mésopotamie ; au Sud, ils assurent leur domination lointaine en amont de la quatrième cataracte du Nil, en Nubie et au Soudan.

C’est à une plongée dans ce monde que nous invite Claire Lalouette : les guerres et les bouleversements politiques, mais aussi les jours heureux de la paix, la vie dans les villes, les fêtes, les divertissements et les concerts dans les jardins, en communion avec la nature complice ; les parties d’échec le soir venu, pendant qu’on écoute les belles histoires dites par les conteurs ; les mythes et les croyances religieuses, si puissants qu’ils nous font encore rêver, tout cela nous est retracé d’une plume alerte par l’une des meilleures spécialistes de l’Antiquité égyptienne.

  

l’Épervier divin

Marthe de chambrun

Edition  MONT-BLANC

 1969

La religion égyptienne était fondée sur une tragédie ayant eu lieu dans des temps très reculés à Amentet, c’est-à-dire en Occident.

 

Le drame s’était déroulé dans une grande île entourée de champs de roseaux, au cœur de la « Vaste Mer Verte ». C’est là que fut commis un crime d’une atrocité sans égale, le meurtre d’Asar – que les Grecs appelaient Osiris – tué par son frère Set – qu’ils nommaient Typhon.

 

En effet, la mort d’Asar-Osiris fut très différente des décès sans nombre de l’humanité. Elle eut lieu dans des circonstances telles que ceux qui savaient la vérité jugèrent opportun de ne pas la révéler aux masses et de ne la transmettre qu’à une élite digne de connaître le sens profond de la tragédie, source de foi.


C’est cette tragédie perdue que l’auteur s’est proposé de retrouver, en se fondant uniquement sur des textes anciens d’une nature particulière. Très spécialement attachante est la relation du voyage d’Horus, de sa famille et de ses suivants à travers toute l’Afrique du Nord, du Maroc jusqu’en Égypte.


Également curieuse est la similitude que présente la tragédie religieuse égyptienne avec le drame originel de tant d’autres religions, tant de l’Orient que de l’Occident. La thèse soutenue dans ce livre est d’une grande nouveauté, et ne manquera sans doute pas de susciter une polémique passionnée.

 

le rÊve Égyptien

Divers Auteurs

Edition  SILEX

 1979

Y sont traités le rêve et les voyages effectués par Bonaparte, Chateaubriand, Marsile Ficin, Gustave Flaubert, Freud, Théo Gauthier, Moïse, Cecil B de Mille, Mozart, G de Nerval, Platon, Verdi etc…

 

L'époque est aux réminiscences antiques. La République rêve d'envoyer ses légions reconstituer la Mare nostrum des Romains. L'Espagne est une alliée, des Républiques sœurs ont été semées jusqu'en Calabre, les Iles Ioniennes sont maintenant françaises. L’Empire ottoman, allié fidèle de la France depuis François Ier, apparaît soudain comme une puissance rétrograde qui opprime une Grèce idéalisée. Bonaparte caresse le rêve d'une expédition orientale. Le ministre des Relations extérieures, Talleyrand, partage son rêve. Le moment semble propice. L'Angleterre du Premier ministre William Pitt (38 ans) vit des moments difficiles (révolte en Irlande, mutinerie des marins à Portsmouth, faillite financière).L'Égypte offre un point d'appui pour assurer une communication terrestre avec l'Orient menacé par la suprématie maritime britannique. Talleyrand se fait fort de convaincre le Grand Turc que la future expédition n'est pas dirigée contre lui. Malheureusement, le général Aubert-Dubayet, ambassadeur français à Istamboul, meurt en décembre 1797 et n'est pas remplacé, ce qui laisse le champ libre aux menées britanniques. Mais malgré les rapports venus de France et d'Italie, les Anglais ne veulent pas croire à une expédition française au Levant.

 

A Paris, le Directoire décide, début 1798, d'envahir la Confédération suisse, alliée séculaire de la France, afin de financer la future expédition d'Orient avec le trésor de Berne. Une campagne de promotion bien conduite permet à Bonaparte, récemment nommé membre de l'Institut, de rassembler une pléiade de jeunes scientifiques, ingénieurs, artistes et humanistes issus des écoles d'État, notamment Polytechnique nouvellement établie. Parmi eux, l'artiste aventurier Vivant-Denon, qui recueille à 51 ans la chance de sa vie, le mathématicien Gaspard Monge, le naturaliste Geoffroy Saint-Hilaire,...La marine française est en piteux état et la majorité des officiers de marine ont émigré. On parvient tout de même à rassembler l'«aile gauche de l'armée d'Angleterre» dans le Golfe de Gênes au printemps 1798 sous le commandement de l'amiral Brueys d'Aigailliers. En tout 194 navires et 19.000 hommes. La flotte réussit à appareiller de Toulon le 19 mai malgré la vigilance du contre-amiral Horatio Nelson, commandant de la flotte britannique. Avec des flottes de Gênes et d'Ajaccio, les effectifs de l'expédition s'élèvent au final à... 54.000 hommes !

 

La flotte parvient en vue de La Valette capitale de l'île de Malte, le 9 juin. Trois siècles plus tôt, l'île avait été confiée par Charles Quint aux Chevaliers de l'Ordre hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, dénommés ensuite de Rhodes puis de Malte. Le grand-maître Ferdinand von Hompesch zu Bolheim a les moyens de tenir un long siège, le roi de Naples lui devant assistance et les chevaliers en ayant vu d'autres. Mais le cœur n'y est plus et la place rend les armes le 12 juin. Bonaparte s'installe pour quelques jours à La Valette, édicte toutes sortes de dispositions révolutionnaires, puis poursuit sa croisière vers l'Égypte. Le corps expéditionnaire débarque à Alexandrie le 2 juillet après avoir échappé presque par miracle à la poursuite de Nelson. L’Égypte, sous l'autorité nominale du sultan d'Istamboul, est alors dominée par les Mamelouks. Ils sont commandés par deux «beys», Mourad et Ibrahim, quand débarque Bonaparte en 1798.Pressé d'en finir, Bonaparte commet l'erreur de se diriger d'Alexandrie vers Le Caire, capitale de l'Égypte, par le chemin le plus court, à travers le désert. Les soldats, qui vont à pied tandis que leur général caracole à cheval ou... à dos de chameau, endurent pendant trois semaines des souffrances épouvantables. Non préparés au soleil... et aux mirages, ils doivent au surplus répliquer aux attaques surprises des cavaliers mamelouks. C’est enfin le heurt décisif avec les troupes de Mourad Bey au pied des Pyramides. Le général Louis Desaix poursuit les fuyards jusqu'en Haute-Égypte, complétant la soumission du pays. Son humanité dans les rapports avec la population lui vaut le surnom de «Sultan juste».

 

Bonaparte, quant à lui, se voit vizir au Caire, une ville bruissante de plus de 200.000 habitants dans un pays qui en compte trois millions (25 fois plus aujourd'hui).Les savants et les artistes, peintres et graveurs qu'il a eu la bonne idée d'amener avec lui se mettent au travail pour sortir l'antique civilisation pharaonique de son mystère. Bonaparte monte en épingle leurs travaux et leurs comptes-rendus pour mieux faire oublier à l'opinion métropolitaine le fiasco militaire de l'expédition. Il crée l'Institut d'Égypte dont il sera membre actif. Ainsi se développe l'égyptologie, qui trouvera en Jean-François Champollion un martyr. Le général victorieux tente par ailleurs de s'appuyer sur les notables indigènes en multipliant les déclarations de respect à l'égard de la religion musulmane. Il fait valoir que sa haine du pape est un gage de sympathie pour l'islam ! Il multiplie jusqu'au ridicule les gestes de bonne volonté, n'hésitant pas à danser à la manière locale devant ses officiers et les notables du cru. Il dialogue avec les théologiens (ulémas), et veille même à ce que soit fêtée la naissance du Prophète. Il envoie des déclarations d'amitié au Grand Turc, le sultan d'Istamboul...Pour clarifier son comportement, il confiera plus tard à l'académicien Roederer : «C'est en me faisant catholique que j'ai fini la guerre de Vendée; en me faisant musulman que je me suis établi en Égypte; en me faisant ultramontain que j'ai gagné les esprits en Italie. Si je gouvernais un peuple de juifs, je rétablirais le temple de Salomon» (*).Mais Bonaparte va bientôt se retrouver prisonnier de sa conquête.

 

les derniers aramÉens – le peuple oubliÉ de jÉsus

Sébastien de COURTOIS

Edition  LA TABLE RONDE

 2004

Au sud-est de la Turquie, dans le massif du Tur Abdin, se dresse la montagne des Serviteurs de Dieu. Là, d’antiques monastères gardent les trésors et les secrets de la chrétienté syriaque, héritière de l’Église des Apôtres. Là, vivent aujourd’hui les derniers Araméens, les seuls à encore parler la langue de Jésus.

 

C’est à la recherche de cette terre sacrée, de ce peuple oublié qu’est parti Sébastien de Courtois.

 

Tout à la fois carnet orientaliste de voyage, traité vivant d’histoire des religions, guide d’initiation archéologique et spirituelle, cet album célèbre notre ultime lien aux origines du christianisme.


Des images somptueuses agrémentent cet ouvrage remarquable.

 

 

les doctrines religieuses de l’ancienne Égypte

Félix robiou

Edition PALME

 1878

Isis, Osiris, le livre des morts, la doctrine morale, Ammon – Ra, Thèbes, la vie future des morts et toutes les questions religieuses, ésotériques et pratiques de cette civilisation.

 

Lorsque, en 384 de notre ère, l'édit de Théodose ordonna la fermeture des temples de la vallée du Nil, la religion égyptienne était vieille de plus de trois millénaires et demi. C'est donc l'une des plus longues expériences religieuses de l'humanité, pendant laquelle des hommes ont adoré les mêmes dieux, adhéré aux mêmes croyances funéraires, accompli les mêmes rites.

Son ancienneté même explique la complexité de la religion de l'Égypte. En effet, dès l'apparition des monuments écrits dans la vallée du Nil, aux environs de 3100 avant J.-C., nous voyons se préciser une à une ces divinités pour lesquelles les Ptolémées et même les empereurs romains construiront, ou reconstruiront, les temples égyptiens trois mille ans plus tard. Le trait le plus remarquable de la religion égyptienne est donc sa continuité. Quoi qu'on ait pu penser naguère, du néolithique, vers 5500 avant J.-C., à l'unification de l'Égypte et à l'apparition des premiers pharaons dont les noms nous sont parvenus, il n'y a pas de cassure : les civilisations prédynastiques du Tasien, du Badarien et de Nagada sont les héritières directes des cultures néolithiques qui ont défriché la vallée du Nil. Par elles se sont perpétuées les croyances les plus primitives des premières sociétés, croyances qui, de génération en génération, se sont transmises jusqu'aux Égyptiens contemporains des Césars.

Il est évident qu'au cours d'une si longue période, les croyances religieuses ont évolué, d'autant que la religion jouait dans la civilisation égyptienne un rôle de tout premier plan. Même sans l'affirmation d'Hérodote (II, 37) que les Égyptiens « sont les plus scrupuleusement religieux de tous les hommes », la place qu'occupent les ruines de temples et de tombeaux dans le paysage nilotique suffirait à montrer que, parmi les peuples connus, l'Égyptien est celui qui a accordé le plus d'importance aux dieux et à l'au-delà.

 

les druzes

M. dupont

Edition  BREPOLS

 1994

Au sein d’un Proche-Orient toujours à la recherche de son équilibre et de la paix, les Druzes, avec à leur tête la famille Joumblatt, apparaissent essentiellement aux yeux occidentaux comme une force politique attachée au maintien de ses prérogatives.

Cette vision événementielle des choses ne rend pas totalement justice à la richesse spirituelle de ce peuple et à la synthèse doctrinale qu’il a tentée entre la pensée orientale et la philosophie grecque, je judaïsme, le christianisme et les diverses ramifications de l’Islam.

 

Leur histoire, leur doctrine, leur vie spirituelle, leurs écrits, leur organisation, le profil sociologique, leur art sacré, et leur anthologie.

La doctrine druze prend racine dans une volonté de synthèse des trois monothéismes avec des idées issus du manichéisme, de l’Egypte antique, de l’Inde et du monde grec. Comme les chiites, les druzes croient à l’interprétation ésotérique des écritures. Ils partagent avec les chrétiens le dogme de la manifestation de Dieu (al-tajallî). Dieu a une double nature humaine et divine. Il aurait eu dix apparitions matérielles (théophanies), définissant dix cycles dont le dernier a été celui d’al-Hakam qui a été une incarnation de Dieu sur terre. La hiérarchie divine comporte cinq ministres désignés sous le nom de pentade. Au sommet, il y a l’Intelligence divine, suit l’Ame (Nafs) puis le Parole (Qualima), puis le Précédent (Al Sabeq) et enfin Suivant (Al Tali). La doctrine druze est influencée par le néoplatonisme. Cet univers intelligible se manifeste à chacun des cycles de prophétie par une manifestation sensible et aura une couleur spécifique pour bien le reconnaître. A l’époque d’al Hakim, l’Intelligence qui est associé au Vert s’est manifestée en Hamza, l’Ame qui est associée au Rouge s’est exprimée en son gendre Ismail al Tamimi, la Parole qui est associée au Jaune en Abou Abdallah al Qorachi, le Précédent qui est associée au Bleu en Aboulkhair al Sammuri et le Suivant qui est associé au Blanc en Bahaeddine al Moqtana. Ces cinq couleurs forment les couleurs du drapeau druze.

 

Les druzes ont fasciné les Orientalistes notamment Gérard de Nerval assimilant les druzes à des francs-maçons de l’islam. Le fait est qu’il existe des similitudes entre les deux. Christian Lochon et Jean Marc Aractingi en ont fait la démonstration dans leur livre « Secrets initiatiques en Islam et rituels maçonniques »  Les druzes distinguent les sages initiés, désignés sous le nom de ‘ukkâl des non-initiés. Les élus à l’initiation sont repérés dans la société pour leur qualité morale et leur réputation. L’initiation est basée sur l’élévation spirituelle, le renoncement au plaisir terrestre et sur une ascèse de tous les instants. La vie terrestre apparait comme un long chemin mystique au cours duquel l’âme accomplit son perfectionnement. Ce chemin peut comporter plusieurs vies au cours desquelles l’âme connaît des réincarnations successives. Le but final est que l’âme au bout de ce long chemin spirituel et moral atteigne un degré d’élévation tel qu’elle finisse par se fondre avec Dieu, réussissant l’unicité avec lui. Elle atteint son salut en attendant le retour du messie al-Hakim à la fin des temps.

 

A l’image des religions orientales, les druzes croient à l’évolution cyclique du monde et à la réincarnation qui reste toutefois limitée à l’intérieur de la communauté druze. Après la mort, l’âme du défunt s’introduit immédiatement dans la bouche d’un nouveau-né druze. Celui qui a fauté dans sa vie sera réincarné dans le corps d’un être ayant un niveau social ou un niveau de connaissances ésotériques inférieurs. Les druzes se désignent comme muwwahiddûn qui veut dire unitaire. Ce terme se justifie doublement parce que les druzes affirment la stricte unicité de Dieu et parce qu’ils aspirent à s’unir avec lui. La doctrine druze a cherché une synthèse entre la pensée orientale, la philosophie grecque et les trois monothéismes. Elle est fortement influencée par le soufisme qui préconise de s’éloigner des préoccupations terrestres pour mieux approcher Dieu. Les chrétiens et les juifs sont mieux vus dans les écrits druzes que les musulmans. Parmi les sectes de l’islam, ceux qui sont considérés comme les  plus dangereux sont les Nusayrî. Les philosophes grecs occupent une place privilégiée dans leurs écrits. Pythagore, Platon et Aristote sont à l’honneur.

 

le secret de la grande pyramide ou la fin du monde adamique

Georges barbarin

Edition Hugues de Fleurville

 1987

Des interprétations et des histoires supplémentaires sur cette pyramide.

Dernière des sept Merveilles du monde à subsister, la Grande Pyramide n'est plus qu'un tombeau vide... Mais a-t-elle vraiment livré tous ses secrets ? Savoir comment les pyramides ont été construites est une question qui a toujours intriguée et qui revient sans cesse faute de réponse définitive à ce jour. Comment des hommes qui ne connaissaient ni le fer ni la poulie sont-ils parvenus à modeler et hisser 2 300 000 blocs pesant plusieurs tonnes jusqu'à 146 m de hauteur? Combien de temps pour construire une pyramide, avec combien d'hommes?   Qui a construit les pyramides ? Quelle logique peut avoir incité ces bâtisseurs d'un autre âge technologique à avoir le souci du respect d'un pareil degré de précision? Et enfin et surtout, pourquoi construire un monument si gigantesque ?  

Edifiée durant la IVe dynastie (2631-2494 avant J.-C.), la Grande Pyramide est un véritable prodige d'architecture, notamment par sa masse et par l'incroyable précision de ses proportions. En premier lieu, la pyramide est presque exactement alignée sur le nord (3'6" de déviation).  . Sa base est un carré quasi parfait de 440 coudées soit 230,37 mètres de côté (avec un écart maximal de 4,4 cm). Une telle précision suppose de bonnes connaissances astronomiques et une maîtrise d'œuvre très rigoureuse des travaux par les architectes. Avec une hauteur originelle de plus de 146,59 mètres (280 coudées), elle dispose d'une pente de 51°12. Ces prouesses techniques furent accomplies sans poulie, sans roue et sans les outils de taille extrêmement précis.

Les Egyptiens auraient appliqué le même procédé que celui de la fabrication des briques d'argile crue. Le calcaire, naturellement présent sur les lieux de construction, aurait été broyé puis mélangé à de l'eau du Nil, puis la pierre calcaire boueuse aurait été mélangée de nouveau avec une argile kaolinite ainsi qu'avec du natron (sel), qui aurait fait office de liant. Cette boue, placée dans des moules, aurait séché quelques heures pour former une pierre aussi solide qu'une pierre taillée. Une reconstitution expérimentale de ce procédé a été menée par Joseph Davidovits et son équipe ; elle a montré que la méthode semble efficace. Selon Davidovits, cette théorie permet de résoudre le problème du transport et de la levée des blocs : ceux-ci auraient en effet été moulés sur place les uns sur les autres.

Combien de temps pour construire une pyramide, avec combien d'hommes? Cette question a toujours intrigué. Hérodote a parlé de trente ans avec 100 000 hommes en permanence pour construire la plus grande pyramide, celle de Chéops. Mais 100 000 hommes auraient représenté 10% de la population ce qui est inconcevable. Faute de documents, on en est réduit à faire des estimations en utilisant les techniques de l'époque. Les dernières recherches ont évalué que la construction de la pyramide de Chéops aurait pu être construite par 20 000 personnes pendant 20 ans. Cet effectif, relativement bas pour une telle entreprise, s'explique par une organisation très efficace du chantier. Hérodote a parlé d'esclaves. Là encore, il s'est trompé. Il y a un peu plus d'une dizaine d'années, on a retrouvé le village des ouvriers qui construisirent les pyramides de Gizeh et un cimetière de plus de 600 tombes. L'analyse des squelettes des ouvriers et des fragments d'objets a permis de démontrer que des familles vivaient là il y a plus de trois mille ans dans un relatif confort avec des soins médicaux de qualité. Toutefois, l'état des vertèbres des ouvriers se distingue de celui des Nobles, il montre que le travail était très pénible et demandait de gros efforts. Tous les corps de métier étaient représentés et de nombreux ossements d'animaux témoignent d'une alimentation riche. Les prélèvements d'ADN montrent que ces ouvriers étaient tous Egyptiens et venaient de toute la vallée du Nil (on retrouve le même ADN avec les populations d'aujourd'hui).

A partir de ces constatations, les historiens ont élaboré une nouvelle hypothèse : les constructeurs des pyramides étaient des ouvriers rémunérés, venus de toute la vallée du Nil pour participer à ce grand projet pharaonique. Au-delà du rite funéraire, la pyramide aurait donc été un formidable instrument de cohésion sociale. On a aussi découvert dans le cimetière des ouvriers des tombes en forme de pyramide, ce qui montre (contrairement à ce que l'on pensait) que dès l'Ancien Empire (et non à partir du Nouvel Empire) la possibilité d'une survie dans l'au-delà ne concernait pas seulement le pharaon mais toute la population.

La Grande Galerie d’une hauteur de 8,50m et de 47m de long est faite de blocs parfaitement joints. Quand à la chambre royale construite en granit d’Assouan, son plafond est constitué de neuf dalles monolithiques en granit pesant 400 tonnes avec au-dessus quatre chambres de décharges ayant pout but d’assurer la stabilité du monument. Dans la chambre du Roi, on trouve un sarcophage qui ne possède pas de couvercle. Enfin, l’édifice comporte deux couloirs dit de « ventilation », un au nord, l’autre au sud. Lorsque les savants de l’expédition de Bonaparte résolurent d’effectuer la triangulation de l’Egypte, la Grande Pyramide servit de point central qu’ils prirent pour origine des longitudes dans la région. Or, quel ne fut pas leur étonnement lorsqu’ils constatèrent que les diagonales prolongées de la pyramide renferment exactement le delta du Nil, que le méridien, c’est-à-dire la ligne nord-sud passant par le sommet divise le delta en deux secteurs rigoureusement égaux. De plus, de tous les méridiens du globe, celui de la pyramide est le méridien idéal, puisqu’il traverse le plus de continent et le moins de mer ; et si l’on calcule exactement l’étendue des terres que l’homme peut habiter, il se trouve que ce fameux méridien les partage en deux parties rigoureusement égales.

Les croyances funéraires égyptiennes sont multiples et parfois contradictoires selon les époques. L'idée d'une survie dans l'au-delà semble dater du néolithique. A l'ancien Empire apparaît une conception stellaire puis solaire selon laquelle l'âme du pharaon monte au ciel en escaladant les rayons pétrifiés du dieu Rê symbolisés par sa pyramide funéraire. Les Textes des Pyramides sont explicites : « Tu grimpes, tu escalades les rayons ; c’est toi le Rayon sur l’escalier du ciel ». Vénérant le Soleil, les Egyptiens pensaient donc que les morts rejoignaient l'astre après leur décès. Ils ont donc bâti pour leur roi un tombeau qui lui permettrait grâce à la géométrie ascensionnelle du monument et au terme de son voyage souterrain, de l’utiliser comme un véritable escalier afin de s’élancer vers le ciel, se frayer un passage vers les étoiles, vers les dieux, vers le Neter ou Perfection.

Que symbolise la pyramide ? Ce monument sacré est d’abord l’image de la Montagne primordiale, première forme qui se dressa au-dessus du Noun (océan primordial) et d’où émergea la première manifestation de la vie. Alors, l’existence se substitua à la non-existence, l’Ordre au Chaos, la lumière aux ténèbres car sur cette éminence se leva un astre nouveau : le soleil. On peut alors voir la pyramide comme le monde minéral des origines, un symbole vivant tourné à la fois vers l’intérieur en tant que matrice originelle et vers les étoiles, le cosmos. Elle est un temple-montagne, siège du divin qui capte l’énergie divine afin que tout le royaume en bénéficie.

 

les enseignements du maÎtre de la pyramide

pÂvana

Edition  ALPHEE

 

Qu’est-ce que la Tradition primordiale ? Quel fut réellement l’enseignement de Jésus ? Qui fut vraiment Napoléon : tyran et dictateur ou initié de haut rang amené à jouer un rôle d’agent du karma ? Quelles sont les causes réelles des tribulations du peuple juif ? Quel rapport y a-t-il entre l’histoire de ce peuple et l’Atlantide ? Quelles furent les véritables causes du déluge cité dans tous les textes sacrés ? Que signifient les secrets du Temple ? Quels devraient être le rôle et la mission de la France dans l’avènement de la nouvelle conscience sur Terre ? Qu’est-ce que la Loi des cycles et les quatre âges ?

 

Comment les forces de l’ombre agissent-elles pour maintenir l’ignorance en ce monde ? Quels sont les liens secrets et inédits entre les grandes figures spirituelles telles que Bouddha, Salomon, Pythagore, Jésus, Paul et François d’Assise ? Mais aussi avec les grands stratèges et combattants de ce monde ? Quels liens existe-t-il entre Gengis Khan, Saint Louis, et Saint François ? Entre Jésus et Napoléon ? Saint Paul et Saint François ?

 

Ce dernier est-il comme le prétend l’auteur la réincarnation de Paul ? Quel est le véritable sens de la phrase de Jésus : « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée » ?

 

Qui est enfin le Maître de la Pyramide, cet être mystérieux dont parle Mathéo ?

Telles sont quelque unes des grandes questions abordées par l’auteur qui nous livre ici l’enseignement secret reçu par Antoine, écrivain

 

LES INITIÉS ET LES RITES INITIATIQUES EN  ÉGYPTE ANCIENNE  

MAX  GUILMOT

EDITION  ARISTA

 1991

Mérite le titre d’initié quiconque accède à un nouveau degré de compréhension métaphysique ou religieuse. Peu de choses sont plus fascinantes, plus enracinées dans la mystère de l’existence que le rituel initiatique dirigé par un groupe d’hommes investis de capacités particulières et habilités à dispenser la lumière par le geste, la parole ou le développement de symboles sacrés.

 

Une telle alchimie mentale pratiquée par l’antiquité a donné naissance notamment aux rituels d’Adonis, d’Osiris, d’Orphée ou de Dionysos. Elle comportait des initiations, c'est-à-dire un ensemble de techniques permettant de connaître un statut surhumain et la vie éternelle.

 

Il est vraiment étrange de constater que, si nul ne met en doute l’existence en Grèce des grandes initiations d’Eleusis, l’égyptologie classique n’admet toujours pas ces pratiques universelles le long de la vallée du Nil. Dans ce livre capital, l’auteur nous apporte le témoignage de la réalité des initiations en Egypte pharaonique et nous propose l’analyse de leur démarche psychologique. Son travail passionnant représente assurément une étape essentielle dans la compréhension de la pensée religieuse de l’Egypte des Pharaons, l’une des plus belles manifestations de l’esprit humain avant l’apparition du Christianisme.

 

L’auteur, Max Guilmot est docteur en Philosophie et lettres, diplômé en langue égyptienne et professeur d’université aux U.S.A, il explique dans ce livre :

Les initiations , les initiés d’Egypte, les hauts lieux de l’Initiation à Abydos, à Busiris (berceau d’Osiris), à Karnak (culte d’Osiris), les mystères égyptiens, la signification de l’initiation égyptienne, Amenhotep prêtre d’Amon sous Thoutmès III , le grand Voyage ou synthèse du processus initiatique en Egypte ancienne avec l’Anubis conducteur.

 

LES MAÎTRES DE VÉRITÉ DANS LA GRÈCE ARCHAIQUE

Marcel DETIENNE

Edition AGORA

 1994

Dans la Grèce antique 3 personnages sont détenteurs d’un privilège inséparable de leur   fonction.  Les 3 personnages sont : l’Aède, Le Devin et le Roi de Justice ; leur commun privilège est de dispenser  « la vérité » c’est à dire « lAletheia »

 

« Les Maîtres de vérité… sont trois types de personnages que leurs fonctions qualifient, dans le contexte social et culturel de la Grèce archaïque, comme détenteurs d’un privilège inséparable de leur rôle institutionnel. Ces trois personnages sont l’aède, le devin, le roi de justice ; leur commun privilège est de dispenser la « Vérité ». Du moins traduisons-nous ainsi le mot grec « Aletheia » dont les valeurs, dans la pensée religieuse ancienne, ne débordent pas moins le cadre de notre concept du vrai que ne le fait, par exemple, le « Rta » des Indo-Iraniens : cette « vérité » qui n’est séparable ni de l’ordre rituel, ni de la prière, ni du droit, ni de la puissance cosmique assurant le retour régulier des aurores.

 

LES MANUSCRITS DE LA MER MORTE. LA VOIX DES ESSÉNIENS RETROUVÉE

Paul ANDRE

Edition BAYARD

 1997

Ces manuscrits retrouvés en 1947 en Israël, ont fait couler beaucoup d’encre. Après 50 ans de travaux, on y voit un peu plus clair bien que ….. Intéressant.   De 1947 à 1956, plusieurs dizaines d'excavations ou de grottes furent explorées dans les environs plus ou moins proches de Qumrân.

Dans onze d'entre elles, on retrouva des manuscrits en nombre et en qualité variables : certains avaient été déposés dans des jarres. De ces cachettes on retira quelques rouleaux bien conservés, mais surtout des milliers de fragments aux dimensions elles-mêmes diverses : elles vont de celles de plusieurs colonnes à celles de vraies miettes.

Le déchiffrement et le regroupement de la multitude des pièces furent étonnamment rapides. Commencé en 1953, pour l'essentiel le travail était achevé en 1960. Il en ira tout autrement pour la publication : après un bon début, puis des essoufflements et des crises, il fallut attendre la fin du siècle pour disposer de la totalité des textes. L'ensemble des pièces découvertes représente quelque huit cent cinquante écrits ou livres différents. La datation, celle de la copie et non de la rédaction première, oscille entre le IIIe siècle av. J.-C. et le milieu du Ier siècle chrétien. On classe les onze grottes dans l'ordre chronologique de leur découverte. Mais on se doit de distinguer aussi deux catégories de grottes : celles qui sont proches et peu ou prou dépendantes de l'établissement de Qumrân, artificielles ; et celles qui sont éloignées du site, naturelles.

 

Le premier de ces deux groupes comprend principalement la grotte n° 4. C'est de très loin la réserve la plus riche, située à quelques dizaines de mètres des bâtiments. Il s'agit d'une caverne artificielle composée de deux salles : on y accédait par un escalier lui-même taillé dans la terrasse marneuse. On considère son contenu comme « la » bibliothèque de la communauté locale. Les documents écrits qu'on y a trouvés représentent plus des cinq huitièmes de l'ensemble des rouleaux. On en a retiré plus de quinze mille fragments provenant de cinq cent cinquante livres différents. Cette double pièce avait des annexes, les grottes n° 5, n° 7, n° 8, n° 9 et n° 10, et plus à l'ouest, n° 6, toutes creusées de main d'homme. Cet ensemble somme toute groupé semble constituer la vraie bibliothèque des hommes qui vivaient régulièrement dans ces lieux. La grotte n° 7 ne comprenait que des textes en langue grecque, ce qui était peut-être son exclusivité. Le second groupe consiste en des excavations naturelles situées à distance du site de Qumrân : un à deux kilomètres vers le nord, les grottes n° 1 et n° 2 ; deux autres à un millier de mètres plus au nord encore, les grottes n° 3 et n° 11. L'inventaire des écrits découverts dans ces quatre grottes, à la fois naturelles et éloignées, suggère la délocalisation stratégique d'une sélection significative de livres. La crainte des pillages ou des déprédations imminentes de la part des troupes romaines put être la cause de la dissimulation. On voulut mettre en lieu sûr l'essentiel des biens littéraires de la commune. Quoi qu'il en fût, l'examen de certains textes retrouvés, des poteries collectées tant dans les ruines que dans les diverses réserves de manuscrits, invite à considérer l'ensemble du contenu des onze grottes comme relevant d'un seul et même centre.

 

Une certaine dose de « bibliomanie », que l'on retrouvera chez les Gnostiques du IIe siècle, caractérisait le groupe des ascètes locaux. Pour leurs exercices quotidiens de sanctification, ces derniers avaient de gros besoins en livres, à commencer par la Loi de Moïse qu'ils s'imposaient de lire et d'expliquer sans interruption. Ces livres, on les recopiait autant de fois que nécessaire. La Règle de la commune, par exemple, existait en une dizaine d'exemplaires. Nombre d'écrits récupérés ont une facture, une expression et un ton totalement inconnus jusqu'alors. C'est le cas de commentaires de livres prophétiques et de psaumes bibliques, de textes utopiques dits d'apocalypse ou d'autres de sagesse, de recueils de prières et de rituels, de pièces mystiques, de formules d'exorcisme, d'horoscopes... Il faut ajouter un lot particulièrement fourni d'ouvrages que l'on considère à tort ou à raison comme des « paraphrases » ou « réécritures » de livres bibliques, ceux de la Loi comme ceux des Prophètes. On se demande volontiers si ce que l'on désigne comme « pseudo » ou « apocryphe », « second » ou « dérivé », n'avait pas alors la valeur de l'original même, du moins d'égal de celui-ci. Le débat est ouvert. Or, parmi les nombreux rouleaux recueillis dans l'ensemble des grottes, deux cents au moins ont été identifiés comme des livres bibliques. La plupart se trouvent documentés par plusieurs et même, pour certains, par de nombreux exemplaires : entre autres, quinze pour la Genèse, trente pour le Deutéronome, trente-sept pour les Psaumes. En général, à chacun d'eux correspond un rouleau unique, le gabarit physique du livre. Les exceptions sont rares, mais pleines d'enseignements sur le regroupement et l'organisation des pièces, autrement dit la formation matérielle du corpus biblique. Chaque exemplaire d'un même livre présente parfois, voire souvent, des variantes telles, quant au texte et quant au sens, qu'on peut identifier plusieurs éditions, certaines simultanées. L'histoire de l'origine et de la transmission du texte biblique, et partant la méthodologie et la philosophie de la critique textuelle, doit être sérieusement revue en conséquence.

 

On manque totalement d'informations sur l'histoire et les modalités de la production, de la collecte et du regroupement des livres si merveilleusement entreposés dans les onze grottes de Qumrân. Il faut se contenter d'hypothèses et les savants divergent. Une seule chose est sûre : les quelque huit cent cinquante rouleaux récupérés ne sont pas « la » bibliothèque « sectaire » des résidents locaux, comme on l'a dit longtemps. Une bonne partie des manuscrits vient d'ailleurs. L'ensemble représente l'échantillonnage significatif, très large pour l'époque, de la production littéraire en Iouda au cours des trois derniers siècles qui précèdent l'ère chrétienne. Pour les contemporains de Jésus, cela correspondait pratiquement au patrimoine littéraire national. Il est difficile de ne pas admettre que la totalité des pièces entreposées dans les onze grottes constituât, au moins de fait, la banque de connaissances du fameux établissement des bords de la mer Morte. Aujourd'hui, les bons connaisseurs s'accordent aussi sur le fait que le lot des manuscrits considérés comme bibliques était le bien culturel de la société judaïque dans son ensemble, toutes tendances confondues. Certains traits ou particularités alertent néanmoins sur de possibles retouches par les lettrés de la commune. En revanche, l'interprétation des textes sacrés et partant leur usage variaient très sensiblement, pour le fond du moins, selon les idéaux, les groupes et les mouvements. Tous les courants de la société judaïque avaient pour ambition de restaurer, certains même de représenter l'authentique ou vrai « Israël ». Dans une certaine mesure, le groupe des hommes de Qumrân fut de ces derniers. Son traitement des écrits sacrés, au demeurant communs à tous, ainsi que leurs œuvres propres, porte jusqu'à l'excès l'empreinte d'un tel dessein.

 

Venons-en aux occupants du site de Qumrân. Qui étaient-ils et d'où venaient-ils ? Que venaient-ils faire en ces lieux ? Pour répondre, il faut remonter jusqu'aux Hasmonéens, les premiers chefs véritables d'une Iouda indépendante. Ces nouveaux maîtres du pays, juifs enfin, cumulèrent le pouvoir politique et la juridiction religieuse, la royauté – formellement, à partir de 104 av. J.-C. – et la charge de grand prêtre. Ce fut reçu par beaucoup comme une usurpation. Il y avait une ou plusieurs lignées légitimes de grands prêtres, dépossédées alors de leurs prérogatives. Les réactions de suspicion et même d'opposition se multiplièrent dans la société juive, où le nombre des déçus de l'indépendance ne cessait de croître. Des clivages anciens se ravivèrent et même se durcirent. Des mouvements d'opinions s'affirmèrent et des groupes s'organisèrent. L'adjectif hébreu hassidîm, « pieux », servit un temps de dénomination générique à ces résistants de Dieu. L'homme national qui s'était forgé une conscience unifiée de « fils d'Israël » se trouvait relayé par un type de Ioudaïos dont le visage social était désormais fissuré. L'organisation de la société juive et l'évolution de sa culture en furent profondément marquées. L'idéal fondateur d'Israël se trouvait comme confisqué ; il était réinvesti dans un système politique semblable à ceux des voisins orientaux, usant volontiers comme ceux-ci de mercenaires sur terre et de pirates sur mer.

 

 Il y avait dérive et perversion. D'où le doute profond et généralisé qui touchait la relation au Temple dans son rôle essentiel de sanctification. On supportait mal que le sanctuaire central d'Israël fût lui-même entre les mains de ces princes soldats. D'où les ripostes. Il fallait retrouver et reconstituer le vrai Israël, celui de l'« assemblée de l'Exil ». Le mouvement que l'on connaît fort bien aujourd'hui grâce aux découvertes de Qumrân apporte ici un éclairage majeur. Il s'agit du courant très particulier que de grands auteurs du Ier siècle, Pline l'Ancien, Philon d'Alexandrie et Flavius Josèphe désignent globalement et trop aisément comme celui des Esséniens. Depuis le milieu du IIe siècle av. J.-C., plus tôt même, des fraternités décidées à s'isoler s'étaient fixées en divers lieux de Palestine, y compris à Jérusalem. Les fameux textes retrouvés dans les onze grottes nous ont appris qu'elles formaient ensemble la « communauté de la nouvelle Alliance ». Ces groupes s'étaient dotés de traits distinctifs suffisamment aigus, renforcés progressivement pas un lot de plus en plus concerté de croyances et de pratiques.

 

les mÉtÉores

Nikos nikonamos

Edition ekdotike – athènes

 1987

Un guide complet de ces monastères perchés au sommet de pitons rocheux. Très importantes iconographies et nombreuses photos couleur.

Au-dessus de la vallée du Pénée (Pineios) et de la ville de Kalampaka se découpe une "forêt de rochers" gris aux formes de pain de sucre. Ces monstres rocheux portent à leur sommet de célèbres monastères cénobitiques, les Météores / Μετέωρα (de Meteora : suspendu dans les airs).

Ces tours rocheuses se dressent au débouché de défilés taillés dans le calcaire du Pinde par le Pénée et ses affluents. Les eaux de ruissellement descendant du massif ont déblayé l'actuelle vallée sans pouvoir entamer les bancs de grès et de conglomérats tertiaires plus durs qui subsistent, surplombant de près de 300 m la campagne environnante. Une soixantaine de tours ont été décomptées.

Dès le 11ème siècle, des anachorètes se retirèrent dans les grottes des Météores où leur mysticisme s'exaltait "dans la solitude et la proximité des espaces infinis". C'est seulement au 14ème siècle que nombre de ces ermitages furent transformés en monastères, alors que les Serbes envahissaient la Thessalie et que le brigandage sévissait. Saint Athanase (des Météores), venu du Mont Athos, fondait alors avec neuf moines, le Grand Météore, dans un lieu difficilement accessible, et d'autres établissements suivaient cet exemple malgré les difficultés considérables rencontrées dans le transport des matériaux, hissés à dos d'homme ou à l'aide de treuils.

Les 15ème et 16ème siècles constituèrent la grande période des monastères dont le nombre atteignit 24 et qui furent décorés de fresques et d'icônes par de grands artistes, tels le moine Théophane le Crétois et ses disciples. Malheureusement, les rivalités entre communautés et la diminution des vocations amenèrent un déclin. L'intégration à la Grèce en 1881, accéléra ce déclin puisque les propriétés foncières des moines furent confisquées dans les années 1920. Enfin, les monastères subirent des détériorations importantes et le pillage de certains de leurs trésors lors de la Seconde Guerre mondiale.

Le renouveau monastique reprend après la guerre civile de 1949. Aujourd'hui, le succès touristique des Météores a décidé certains moines à chercher refuge au mont Athos ou dans d'autres monastères plus isolés. De nos jours, cinq monastères et un couvent seulement sont occupés par des moines ou des moniales : Agios Nikolaos, Roussanou, le Grand Météore, Varlaam, Agios Stefanos et Agia Triada.

Naguère, les monastères n'étaient accessibles que par des échelles amovibles ou des nacelles suspendues à des cordes et tractées par un treuil jusqu'à une tour en surplomb dite tour du treuil / vrizoni ; d'après les voyageurs d'antan, les cordes n'étaient remplacées qu'après rupture (!). De nos jours des escaliers d'accès ont été aménagés.

 

les mystÈres d’Égypte

jamblique

Edition LES BELLES LETTRES

 1993

Comment expliquer les oracles ? Quelle voie mène au bonheur ? Comment distinguer les diverses classes de dieux ? Que sont les démons ? Qu’enseignent les prêtres égyptiens sur ces affaires, occultes pour le commun des mortels ?


Ce sont toutes ces questions que traite Jamblique, sous le nom de « Maître Abammon », dans ce traité qui est aussi une réponse au philosophe néo-platonicien Porphyre.


L’ouvrage est divisé en dix livres qui abordent successivement les apparitions divines, la divination, la prière, les sacrifices, la théologie des Égyptiens, le démon personnel et le bonheur, fin de l’homme.


Depuis la Renaissance, ce texte a influencé profondément la tradition spirituelle néo-platonicienne et l’ésotérisme occidental, ainsi que la symbolique maçonnique. Beaucoup y ont trouvé la révélation de ce qui est habituellement caché aux hommes.


Fondée sur le texte grec le plus sûr, collationné sur les manuscrits anciens, la traduction a été soigneusement revue pour être à la fois d’une totale exactitude et accessible au lecteur contemporain.

 

les mythes grecs

Robert graves

Edition  HACHETTE

 1999

Apollon, Dédale, Tantale, Hermès, Hercule, Dionysos, Œdipe, Antigone… autant de noms qui font partie du langage courant mais dont on semble ignorer de plus en plus l’origine et la signification. Or, l’essentiel de la littérature et de l’art occidental n’est intelligible qu’à la lumière de la mythologie grecque. D’où l’importance de ce livre où Robert Graves nous présente près de deux cents mythes, qui vont de la création de l’Olympe et la vie de ses dieux jusqu’aux aventures de L’Iliade et L’Odyssée.

 

Il ne s’agit pas là d’une ouvre d’érudition et encore moins d’un manuel scolaire, mais d’une recréation de la mythologie par un poète qui explique et interprète les légendes classiques à la lumière des connaissances archéologiques et anthropologiques actuelles.


Un livre aussi précieux à l’érudit qu’à tout lecteur soucieux de comprendre et de vivre notre culture.


2 tomes qui expliquent les mythes suivants :


Œdipe – Les Sept contre Thèbes – Les Épigones – Tantale – Pélops et Oenomaos – Les enfants de Pélops – Atrée et Thyeste – Agamemnon et Clytemnestre – La vengeance d’Oreste – Le procès d’Oreste – Apaisement des Érinyes – Iphigénie en Tauride – Le règne d’Oreste – La naissance d’Héraclès – La jeunesse d’Héraclès – Les filles de Thespios – Érigions – La folie d’Héraclès – Le Premier des Travaux: le Lion de Némée – Le Deuxième des Travaux: l’Hydre de Lerne – Le Troisième des Travaux: la Biche de Cérynie – Le Quatrième des Travaux: le Sanglier d’Érymanthe – Le Cinquième des Travaux : les Écuries d’Augias – Le Sixième des Travaux : les Oiseaux du Stymphale – Le Septième des Travaux : le Taureau de Crète – Le Huitième des Travaux : les Juments de Diomède – Le Neuvième des Travaux : la Ceinture d’Hippolyte – Le Dixième des Travaux : le Troupeau de Géryon – Le Onzième des Travaux : les Pommes des Hespérides – Le Douzième des Travaux : la Capture de Cerbère – Le meurtre d’Iphitos – Omphale – Hésione – La conquête de l’Élide – La capture de Pylos – Les fils d’Hippocoon – Augé – Déjanire – Héraclès à Trachis – Iolé – L’apothéose d’Héraclès – Les enfants d’Héraclès – Linos – L’Assemblée des Argonautes – Les femmes de Lemnos et le roi Cyricos – Hylas, Amycos et Phinée – Des Symplégade à la Colchide – La capture de la Toison – Le meurtre d’Apsyrtos – L’« argo » revient en Grèce – La mort de Pélias – Médée à Ephyra – Médée en exil – La fondation de Troie – Pâris et Hélène – Le premier rassemblement à Aulis – Le second rassemblement à Aulis – Neuf années de guerre – La colère d’Achille – La mort d’Achille – La folie d’Ajax – Les oracles de Troie – Le cheval de Troie – Les retours – Les pérégrinations d’Odysseus – Le mythe Pélasge de la création – Les mythes homérique et orphique de la création – le mythe olympien de la création – Deux mythes philosophiques de la création – Les cinq âges de l’homme – La castration d’Ouranos – Le renversement de Cronos – La naissance d’Athéna – Zeus et Métis – Les Parques – La naissance d’Aphrodite – Héra et ses enfants – Naissance d’Hermès, d’Apollon, d’Artémis et de Dionysos – La naissance d’Éros – Poséidon : caractéristiques et attributions – Hermès : caractéristiques et attributions – Aphrodite : caractéristiques et attributions – Arès : caractéristiques et attributions – Hestia : caractéristiques et attributions – Apollon : caractéristiques et attributions – Artémis : caractéristiques et attributions – Héphaïstos : caractéristiques et attributions – Déméter : caractéristiques et attributions – Athéna : caractéristiques et attributions – Pan : caractéristiques et attributions – Dionysos : caractéristiques et attributions - Orphée – Ganymède – Zagreus – Les dieux du monde souterrain – Tyché et Némésis – Les enfants de la mer – Les enfants d’Échidna – La révolte des Géants – Typhon – Les Aloades – Le Déluge de Deucalion – Atlas et Prométhée – Eôs – Orion – Hélios – Les fils d’Hellên – Ion – Alcyonée et Céys – Térée – Érechthée et Eumolpos – Borée – Alopé – Asclépios – Les oracles – L’alphabet – Les Dactyles – Les Telchines – Les Empuses – Io – Phoronée – Europe et Cadmos – Cadmos – Harmonie – Bélos et les Danaïdes – Lamia – Léda – Ixion – Endymion – Pygmalion et Galatée – Éaque - Sisyphe – Salmonée et Tyro – Alceste – Athamas – Les juments de Glaucos – Mélampous – Persée – Les jumeaux rivaux – Bellérophon – Antiope – Niobé – Caenis et Caenée – Eigoné – Le sanglier de Calydon – Télamon et Pelée – Aristée – Midas – Cleobis et Biton – Narcisse – Phyllies et Carya – Arion – Minos et ses frères – Les amours de Minos – Les enfants de Pasiphaé – Scylla et Nisos – Dédale et Tals – Cartée et Althaeménès – Les fils de Pandion – La naissance de Thésée – Les travaux de Thésée – Thésée et Médée – Thésée en Crète – La fédération de l’Attique – Thésée et les Amazones – Phèdre et Hippolyte – Lapithes et Centaures – Thésée au Tartare – La mort de Thésée.

 

les mythes platoniciens

Geneviève droz

Edition du SEUIL

1992

La Grèce, berceau de la raison scientique et philosophique occidentale, a opposé fortement le logos, la raison, le discours argumenté, au mythos, au récit, à la fiction.


Pourtant la Grèce qui se méfie des mythes en a créé parmi les plus magnifiques et les plus célèbres. Les Dialogues de Platon en contiennent à eux seuls seize. Certains sont très connus (la Caverne, la Réminiscence, Prométhée), d’autres très peu. Geneviève Droz les a répertoriés, classés, analysés et commentés. Elle montre comment ils éclairent toute l’œuvre de Platon, et comment ils sont un condensé de toute la sagesse grecque. « Le mythe a été sauvé de l’oubli et ne s’est point perdu. Il peut, si nous y ajoutons foi, nous sauver nous-mêmes ».


Y sont expliqués :

 
La condition humaine : Le mythe d’Épiméthée et de Prométhée – Le mythe d’Aristophane ou « de l’androgyne » - Le mythe de la naissance de l’amour – Le mythe de l’attelage ailé.
Libération et ascension spirituelles : Le mythe de la réminiscence – L’allégorie de la caverne – Le mystère de l’amour.
La destinées des âmes : Le mythe de la sentence finale – Le mythe de la distribution des sanctions – Le mythe d’Er-le-Pamphylien.
Le devenir du monde : Le mythe du démiurge – Le mythe des cycles inversés ou mythe du Politique – Le mythe de l’Atlantide.
Trois mythes annexes : Le mythe de Gygès – Le mythe des cigales – Le mythe de Theuth.

 

les philosophes prÉsocratiques

kirk – rauen & schofield

Edition du CERF

 1995

Recueil des principaux documents (textes originaux et traductions) concernant les premiers siècles de la philosophie grecque, ce volume en propose aussi un accès, base sur la critique historique et l’interprétation philosophique.

Partant du contexte mythologique de la cosmologie, les auteurs présentent les grands courants philosophiques du monde grec et leurs personnalités marquantes, de Thalès jusqu’à l’époque de Socrate. L’original anglais de ce livre, devenu un instrument d’étude indispensable dans le domaine, n’a pas d’équivalent en français ; ce volume en propose une traduction française augmentée de compléments bibliographiques à l’intention des lecteurs francophones.

Comme leur nom l'indique, ils précèdent Socrate dans la chronologie philosophique et sont donc les vrais premiers philosophes.
S'ils relèvent d'une sorte de préhistoire de la philosophie, c'est surtout parce que de leurs œuvres ne nous restent souvent que très peu de choses : quelques mots, une phrase, un fragment de texte, souvent des citations que leur empruntèrent les philosophes postérieurs qui, eux, possédaient leurs écrits.

Ce que nous savons de leur pensée et de leur vie est donc souvent information de seconde main à prendre avec quelques précautions. On trouvera ici ce qui est le plus souvent admis.

Leur nombre est évidemment symbolique. L'ennui est que les sept sages sont en réalité… vingt-trois. Les traditions ne s'entendent que sur quatre d'entre eux : Thalès, Pittacos, Bias et Solon.

 

Les trois autres sont choisis au choix, selon le commentateur, dans la liste suivante : Aristodème, Pamphile, Chilon, Cléobule, Anacharsis, Périandre, Acousilaos, Caba ou Scala, Myson, Epiménide, Phérécyde, Léophante, Pythagore, Épicharme, Orphée, Pisistrate, Hermionée, Lasos et Anaxagore. Des sept sages ne nous restent que quelques maximes ou prescriptions qui leur sont attribués, sans du reste que l'authenticité de ces préceptes soit établie. En fait de philosophie, il s'agit plutôt de sortes de proverbes. Ce sont des conseils de prudence, de morale qui ne dépassent pas la sagesse pratique. En voici quelques morceaux choisis : "Ne mens pas, dit la vérité", "Respecte tes amis" (Solon), " Rends ce qu'on t'a confié ", "Ce que tu projettes de faire, ne le dis pas, car si tu ne réussis pas, on rira de toi " (Pittacos), " N'embellis pas ton extérieur ; c'est par ton genre de vie qu'il faut t'embellir ", " Cache ton bonheur pour éviter de provoquer la jalousie" (Thalès), "Réfléchis à ce que tu fais ", " Adolescent, applique-toi à l'action, vieillard, à la sagesse " (Bias)


On le voit, on ne trouve ici nul raisonnement, démonstration ou discussion mais des préceptes présentés comme évidents. Une anecdote raconte qu'un jour les sept sages se seraient rendus à Delphes au temple d'Apollon où se tenait le célèbre oracle. Le prêtre le plus âgé leur demanda de graver chacun une maxime sur les murs du temple :

·         Chilon écrivit sur le fronton le fameux " Connais-toi toi-même " dont on sait quelle importance il eut pour Socrate lors de sa propre visite à Delphes.

·         Cléobule et Périandre, de chaque côté du portail, gravèrent " Excellente est la mesure " et " La tranquillité est la plus belle chose du monde "

·         Solon choisit un coin obscur et écrivit " Quand tu auras appris à obéir, tu sauras commander "

·         Thalès, sur les murs extérieurs du temple, grava " Souviens-toi de tes amis "

·         Pittacos, sur le sol devant le trépied de la Pythie inscrivit un énigmatique " Restitue la caution "

·         Bias, le dernier, ne savait quoi écrire. Comme ses amis insistaient, il finit par consentir à écrire:" La majorité des hommes est méchante ". Comment faut-il comprendre cette phrase ? Signifie-t-elle que l'homme est naturellement méchant ou faut-il plutôt penser que la majorité des hommes n'est méchante qu'en tant que majorité c'est à dire qu’isoler, l'individu peut être honnête mais, qu'en groupe, les hommes deviennent des bêtes féroces ?

 

les prÉsocratiques

Bibliothèque de la Pléiade

Edition GALLIMARD

 1988

Peu de textes authentiques nous sont parvenus et un seul volume pourrait contenir l’ensemble des fragments et parchemins qui évoquent cette période dont 25 siècles nous séparent. Les données peuvent se situer plutôt pendant, voire après Socrate sur la base des témoignages et récits. C’est une invention européenne de croire que la philosophie commence avec les Grecs. Les premières leçons de philosophie proviennent de l’Inde, de la Chine, de la Mésopotamie (Iran actuel).


Sur les présocratiques, il ne reste que quelques fragments, des morceaux de textes, parfois un nom, parfois une phrase ; alors que plus de 2 000 pages de Platon, sans trou, sans aucun blanc, nous ont été transmises. On peut dire « une pensée socratiques » ; alors que l’on parlera de l’œuvre et de la philosophie de Platon.

On a découvert à Herculanum, sous la cendre, sous la gangue de lave, quelques éléments de bibliothèque épicurienne. Dans des jarres, en Égypte on a retrouvé quelques textes gnostiques de la fin de la période antique et début de la pensée chrétienne. Mélangés à des bandelettes de momie on a retrouvé des papyrus, c’est le hasard qui nous transmet, parfois avec beaucoup de chance, ces anciens vestiges.


Je vous recommande « Vies et doctrines des philosophies illustres », rassemblées par Diogène Laerce, au début du IIIème siècle de notre ère ; c’est une vraie mine. Aristote a développé des pensées d’auteurs anciens, par exemple quand il évoque Parménide et la notion de l’Être.


À l’université de Strasbourg, dans un lot légué par un chercheur, on a retrouvé un fragment inédit d’Empédocle qui a permis de reconsidérer la connaissance que l’on s’était faite de son auteur. Le contexte a été le plus souvent perdu et il est difficile de reconstituer l’intégralité d’une philosophie à partir de fragments ; même pour Platon, le contexte de son écriture a disparu. Nombre de ses textes ont été écrits contre la théorie atomiste de Démocrite, à tel point qu’il voulait tout faire disparaître de Démocrite dont il combattait les idées. De même pour l’Hédonisme lorsqu’il est combattu par Saint Augustin, on ne peut parler d’impartialité. Il n’y a pas de philosophie révélée, depuis toujours immuable, son histoire est plutôt l’histoire du développement d’un esprit philosophique.

On trouve dans ce livre les écrits ou pensées de :

Alcméon – Aminias – Amyclas – Anaxagore – Anaxarque – Anaximandre – Anasimène – Anonyme de Jamblique – Antiphon – Antisthène l’Héraclitéen – Appollodore de Cyzique – Archélaos - Archippos – Archytas – Arion – Bion d’Abdère – Boïdas – Bolos – Brontin – Calliphon – Cécrops – Clidèmos – Clinias – Cratyle – Critias – Damon – Damon le Musicien – Démocédès – Démocrite – Dioclès – Diogène d’Apollonie – Diogène de Smyrne – Diotime – Doubles dits – Échécrate - Ecphantos – École pythagoricienne – Empédocle – Épicharme – Eschyle – Euphranor – Eurytos - Gorgias – Hécatée d’Abdère – Héraclite – Hicétas – Hippase – Iccos – Idaios – Ion de Choi – Leucippe – Lycon – Lycophron – Lysis – Mélissos – Ménestor – Métrodore de Choi – Métrodore de Lampsaque – Myonide – Nausiphane – Nessas – Occelos – Oenopide – Opsimos – Phanton – Philolaos – Phintias – Polyclète – Polynastos – Prodicos – Proros – Protagoras – Pythagore – Simos – La sophistique ancienne – Thalès – Théodore de Cyrène – Timée de Locres – Thrasyalcès – Thrasymaque – Xéniade – Xénophane – Xénophile – Xouthos – Zénon d’Élée.

 

le sphinx

Pierre weil

Edition  ÉPI

 1972

L’auteur étudie ici le mystère et la structure de l’homme, qu’il compare au Sphinx. Il traite des symboles du Sphinx, des symboles du bœuf, du lion, de l’argile, du serpent, de l’arbre de vie, de la Kabbale, du yin yang chinois, du ternaire, de l’homme et de son évolution, etc…

Dans la religion égyptienne, le mot sphinx désigne un lion à tête humaine qui monte la garde aux portes du monde souterrain. Les sphinx étaient représentés par des statues de pierre. Ils représentaient symboliquement la puissance souveraine du pharaon et furent d’abord chargés de veiller sur sa nécropole. C’est surtout à partir du Nouvel Empire qu’ils se multiplièrent à l’entrée de la plupart des temples sous la forme de longs alignements de sphinx se faisant face de part et d’autre de la voie d’accès. Sphinx est un mot grec dérivant de l’ancien égyptien Shesepankh qui signifie "statue vivante".

Le sphinx de Gizeh est la statue qui se dresse devant les grandes pyramides du plateau de Gizeh, plateau qui se trouve juste en amont du delta du Nil, dans la basse Egypte. D’une longueur de 73 mètres, d’une hauteur de 20 mètres et d’une largeur de 14 mètres, le sphinx a la tête tournée vers le levant. C’est une sculpture monumentale taillée dans un promontoire naturel dans le roc. Le sphinx se trouve en effet au milieu d’une grande carrière qui fournissait une partie des blocs destinés à la construction de la pyramide. Le corps est celui d’un lion couché et la tête celle d’un souverain (Khéphren) portant la coiffure royale. Il était chargé de veiller sur le site.

Si le corps et la tête sont taillés à même le roc. Les pattes tendues, elles, ont été ajoutées en maçonnerie. À l’origine, le sphinx devait être entièrement recouvert de plâtre peint dont il ne reste que quelques traces. On a trouvé aussi les restes d’une statue en pied d’un roi devant son poitrail. Il s’agit sans doute là d’un ajout tardif. Devant le sphinx, l’on constate les fondations d’un temple qui fut sans doute construit à la même époque. Une stèle de granit rose a été placée entre les pattes du Sphinx par Thoutmosis IV. Taillée directement dans le roc, elle raconte le songe de Thoutmosis IV. Le futur pharaon de la XVIIIème dynastie qui se reposait à l’ombre d’une pierre, lors d’une partie de chasse, aurait entendu dans un songe une divinité lui promettre la couronne d’Egypte s’il débarrassait le Sphinx du sable qui menaçait de le recouvrir. Thoutmosis, qui obéira, utilisera cet événement pour justifier sa légitimité.

Le texte de la stèle serait celui-ci : « Un jour il advint que le fils royal Thoutmosis, qui allait se promener à l’heure de midi, se reposa à l’ombre de ce grand dieu ; la torpeur du sommeil le saisit, au moment où le soleil était à son zénith. Il s’aperçut alors que la Majesté de ce dieu auguste lui parlait, de sa bouche même, comme un père parle à son fils, disant : regarde-moi, contemple-moi, ô mon fils Thoutmosis ; je suis ton père, Horakhety-Khepri-Râ-Atoum ; je te donnerai la royauté sur terre, à la tête des vivants, tu porteras la couronne blanche et la couronne rouge sur le trône de Geb, le prince (des dieux). La terre t’appartiendra en sa longueur et sa largeur, et tout ce qu’illumine l’Oeil brillant du maître de l’Univers.  Voilà que maintenant le sable du désert me tourmente, le sable au-dessus duquel j’étais autrefois ; aussi hâte-toi vers moi, afin que tu puisses accomplir tout ce que je désire »

Il représente le pharaon Khéphren qui monte la garde à l’entrée de sa nécropole funéraire pour en interdire l’accès aux profanes. Le temps a, bien entendu, gravement abimé le grand Sphinx, en particulier a cause de l’érosion provoquée par le sable qui s’amoncelle constamment et qui a provoqué les "vagues" qui recouvrent maintenant tout le corps. L’homme est également responsable de mutilations. Son sourire énigmatique fut abîmé par des coups de canon ordonnés par un cheikh du XIVe siècle. Ces tirs au canon cassèrent la barbe postiche et le nez. La barbe est au British Museum qui ne veut pas la rendre à l’Egypte, et on n’a pas retrouvé le nez. Actuellement, les pattes sont en cours de restauration.

 

le symbolisme dANS LA MYTHOLOGIE GRECQUE

  Paul  Diel

  Payot

 1998

Quand on aura suivi Paul Diel dans ses traductions psychologiques minutieuses et profondes, on comprendra que le mythe couvre toute l'étendue du psychisme mise au jour par la psychologie moderne. C'est tout le problème de la destinée morale qui est engagé dans cette étude. » (Gaston Bachelard). D’abord influencé par Sigmund Freud et Alfred Adler, ce psychologue français d’origine autrichienne (1893-1972), a développé une réflexion originale sur la dimension psychologique, éthique, spirituelle et thérapeutique des grands textes fondateurs de la culture occidentale, en particulier  la mythologie gréco-romaine,  l’Ancien Testament et l’Evangile de Jean. Particulièrement intéressé par la philosophie, notamment par Kant et Spinoza, Diel étudie également les sciences, en particulier la physique, la biologie et la théorie de l'évolution qui joue un grand rôle dans son oeuvre. Hébergé par son tuteur, il obtient le baccalauréat, mais ne poursuit pas d'études universitaires. A l'instar de Carl Gustav Jung, Paul Diel met l'accent sur l'importance de la dimension spirituelle, des archétypes et des mythes fondateurs, réhabilite l'introspection ("Connais-toi toi-même") et considère que le but de la psychologie est l'accès à l'équilibre intérieur et à l'individuation.  

Autodidacte de génie, metteur en scène, acteur, poète, marqué depuis l'enfance par de multiples et profonds traumatismes, en tant qu'orphelin de père, abandonné par sa mère pendant 8 ans dans une institution dont il gardera toute sa vie un souvenir exécrable,  et en tant que Juif - il est interné en 1939 au camp de Gurs dans le Midi de la France, Paul Diel puise une partie de son inspiration dans son expérience personnelle. Il est un exemple typique (et encourageant) de ce que le psychanalyste Boris Cyrulnik appelle la faculté de "résilience". Suspecté par les uns en raison de son "matérialisme", par les autres de son "spiritualisme" et par les freudiens orthodoxes de sa réinterprétation du complexe d'Œdipe, Paul Diel a essayé sa vie durant de relier le développement de la psyché individuelle (l'ontogénèse) au développement de l'espèce (la phylogénèse) dans une perspective résolument évolutionniste : l'humanité n'est pas un était acquis, mais une aventure inachevée. L’origine du désir remonte à la faculté de nos ancêtres, les organismes primitifs, à réagir au milieu pour satisfaire leurs besoins. Le premier des besoins est de se conserver soi-même. Diel l’appelle « pulsion matérielle ». Le second est celui de conserver l’espèce : la « pulsion sexuelle ». Le troisième, la « pulsion évolutive », conduit les espèces à se transformer sous la pression du milieu, donnant naissance à de nouvelles formes, psychiques et physiques. Au fil du temps, ces trois pulsions primitives s’élargissent. Chez l’homme, la pulsion matérielle devient sociale, la pulsion sexuelle se fait affective et la pulsion évolutive se transforme en pulsion spirituelle. Cette dernière devient même prédominante et prend la forme de ce que Diel appelle le « désir essentiel », en opposition aux désirs multiples, plus matériels, dictés par les pulsions sociales et affectives.

Paul Diel explique donc que l’acte réflexe des êtres primitifs s’est ralenti au fil de l’évolution. Il s’est créé un décalage temporel entre l’excitation et la réaction. L’information a été retenue et son énergie gardée en mémoire sous la forme de ressenti émotionnel auquel sont venus s’ajouter, chez les êtres dont les organes perceptifs sont développés, des images mentales et des concepts. Par ce processus, le réel s’est transformé progressivement en un monde intérieur possédant sa vie propre. C’est ainsi que se sont formés, pour Paul Diel, la psyché humaine et son plus beau fleuron, l’imagination, faculté de se représenter mentalement le monde extérieur afin de pouvoir y réagir. Selon lui, pour que nous trouvions l’accomplissement, nos désirs multiples doivent être harmonisés par notre désir essentiel. Sinon, une part de nous ne sera jamais satisfaite. Ainsi, la réussite purement professionnelle sera trop chèrement payée si l’on a gâché sa vie affective à la gagner ; les prouesses purement sexuelles finiront par générer le dégoût de soi ; l’amour exclusif de l’esprit théorique conduira à l’échec, par dessèchement. Mais ce nécessaire travail d’harmonisation autour du désir essentiel nous coûte et nous inventons de fausses raisons de nous y soustraire. Ainsi naissent les défauts, qui sont des déformations de nos qualités. Ainsi, derrière la vanité, qui est une sur-valorisation de soi, se cache l’estime de soi ; derrière la culpabilité, qui est une sous-valorisation de soi, se trouve l’humilité ; derrière la sentimentalité, sur-valorisation des autres, veut s’exprimer la possibilité de les aimer ; derrière l’accusation, sous-valorisation des autres, se camouflent la tolérance et la compassion...  

La première condition de l’accomplissement est de connaître notre désir essentiel. Comment faire ? L’originalité de Paul Diel fut de rétablir l’introspection, qu’il appelle « délibération », comme moyen d’accès à la connaissance de soi. Pour éviter les illusions, il propose de placer l’imagination sous le contrôle de deux gardiens : l’esprit intuitif et l’intellect pratique. Le premier, descendant de l’instinct animal, « flaire » ce qui convient à la satisfaction de notre désir ; l’intellect, lui, prend en compte la réalité. S’il y a trop de décalage entre désir et réalité, ou si le prix à payer pour changer le réel est trop fort, le désir doit être dissout par un travail d’acceptation, qui n’est pas résignation, car l’énergie ainsi libérée fait rebondir la vie vers de nouveaux projets. Malgré la protection et la recommandation de personnalités illustres comme Albert Einstein, Irène Joliot-Curie, le psychologue Henri Wallon, auprès duquel il travailla de nombreuses années au CNRS dans le laboratoire de Psychologie de l'Enfant à partir de 1945, Paul Diel n'a jamais bénéficié en France de la reconnaissance à laquelle il avait droit.  

Certains le placent pourtant au tout premier plan, auprès des pères fondateurs de la psychologie moderne, aux côtés de Freud, d'Adler et de Jung : les trois pulsions fondamentales ont été explorées par la psychologie des profondeurs : la sociabilité par Adler, la sexualité par Freud et les représentations spirituelles par Jung. Mais Diel va plus loin. Il cherche à les harmoniser. Toute l’angoisse et le mal-être des humains se trouvent selon lui dans le manque d’harmonisation entre les désirs multiples (matériels et sexuels) et le désir essentiel, forme élargie prise par la poussée évolutive lorsqu’elle atteint le stade humain. Cette pulsion venue du surconscient nous souffle l’envie de spiritualiser la matière, de l’orienter vers des valeurs guides telles que le Bon, le Juste, le Beau. Intuitivement, les hommes pressentent la satisfaction et la joie que cette démarche pourrait leur apporter. Et si Dieu est avant tout un symbole mythique, il n’en reste pas moins que mythes et religions représentent l’expression imagée de cette intuition.  

Mais sortir de l’animalité n’est pas facile. L’esprit humain, encore semi-conscient, tiraillé entre les pulsions matérielles du subconscient et les pulsions spirituelles du surconscient, croit qu’il doit choisir entre le ciel et le terre au lieu de chercher à harmoniser ces deux pôles. Il passe d’un excès à l’autre, il s’invente de fausses motivations à l’origine de tous ses défauts et de toutes ses névroses. Il devrait plutôt  développer un “ égoïsme conséquent ” qui, “ sous sa forme saine ”, ne peut trouver l’ultime satisfaction que par “ l’union réjouissante avec la vie entière ” (et avec autrui). Ses travaux sont actuellement poursuivis par l'Association de la Psychologie de la Motivation créée par Paul Diel en 1964 et par l'Association de Psychanalyse Introspective créée en 1994 par Jeanine Solotareff et Jacques de Saint-Georges.  

Paru en 1950 aux Presses Universitaires de France et en 1952 chez Payot, préfacé par Gaston Bachelard, Le symbolisme dans la mythologie grecque évoque des personnages légendaires : Icare, Tantale, Phaéton, Ixion, Bellérophon et Persée, autour du thème de la démesure subie ou domptée, puis examine le thème de la Discorde primordiale (Ouranos, Chronos, Zeus, Gaïa, Rhéa, les Titans) dans la Théogonie, Discorde (le combat entre le céleste et le démoniaque) dont dérivent tous les autres mythes, puis celui de l’oubli du mystère (banalisation conventionnelle, dionysiaque et titanesque) dans les mythes du roi Midas, d’Eros et Psyché, d’Orphée et d’Œdipe et du combat réussi ou manqué contre la banalisation (Jason, Thésée, Héraclès, Asclépios et Prométhée).  

Paul Diel montre que ces mythes concernent chacun d'entre nous. Nous sommes tous confrontés, comme les héros grecs, à ce que Baudelaire appelait "la double postulation vers le ciel et vers l'enfer", le divin et le démoniaque, tous menacés par la tentation de la démesure, tous hantés par la vanité et la culpabilité ou par la banalisation de la vie dans la soif de pouvoir et la multiplication des désirs et des besoins matériels. Nous avons tous tendance enfin à nous cacher la vérité sur nous-mêmes et à nous parer vaniteusement de qualité que nous n'avons pas. "La stagnation vaniteuse est la mesure exacte de l'effort évolutif que l'homme aurait dû accomplir et la réalisation à laquelle il a failli ; ses conséquences destructives sont l'exacte mesure de la coulpe de l'homme envers la vie. Vanité et culpabilité exaltée sont les deux pôles ambivalents d'une seule et même déformation maladive de l'esprit : la stagnation de la poussée évolutive, son insuffisant élargissement en pulsion spirituelle. La perversion sur laquelle les mythes insistent le plus fréquemment est la déformation maladive de l'esprit et son signe éclatant : la vanité coupable, la culpabilité vaniteuse." 

Tout en rendant hommage au fondateur de la psychanalyse, Paul Diel se démarque de l'interprétation freudienne : "On n'admirera jamais assez la clairvoyance qui, grâce à l'analyse des névroses, a permis à la psychologie freudienne de déceler parmi tous les mythes celui qui contient, symboliquement exprimé, l'histoire et la constellation psychique du nerveux et du névrosé. (Mais) il importe de ne pas passer sous silence que la construction du complexe d'Œdipe repose sur une fausse interprétation du mythe. Il est insuffisant d'utiliser du mythe seulement des épisodes en vue d'établir sa relation avec la maladie psychique. Pour pénétrante qu'ait été l'intuition d'un tel rapprochement entre la névrose et le mythe d'Œdipe, seule la traduction intégrale du mythe peut permettre de juger jusqu'à quel point ce rapprochement est justifié. "Quant au rapport entre parent et enfant - thème central du mythe d'Œdipe - il n'est, suivant le mythe, nullement déterminé par des motifs sexuels, mais par le désir essentiel et évolutif. Les parents réels recouvrent dans l'inconscient de chaque homme la signification typique soulignée par le mythe : ils deviennent sur le plan symbolique les parents mythiques, parce que la vie leur réserve précisément la mission qui seule importe au mythe : préserver l'enfant du pervertissement et le conduire vers la sublimation...  

Cette définition, mythique autant que psychologique résume, aussi bien le sens de l'éducation que le sens de la vie des générations ; car cette tâche vitale en sa plénitude n'est réalisable que dans la mesure où les parents savent s'unir non seulement par l'acte physique, mais encore par une liaison d'âme, prélude d'une union durable qui a pour condition le choix juste (exigence si fréquente dans les mythes), lui-même conditionné par l'harmonie des désirs, par la juste mesure, par l'absence d'exaltation imaginative..."Les travaux de Paul Diel sur la compréhension du langage symbolique ont permis des applications pratiques essentielles dans le domaine de la rééducation des différentes formes d’inadaptation familiale ou sociale.  

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Psychologie intime et symbolisme mythique  -  Traduction du symbolisme mythique en langage psychologique  -  Le combat contre l’exaltation  -  Icare  -  Tantale  -  Phaéton  -  Ixion  -  Bellérophon  -  Persée  -  La discorde initiale  -  Dieu-créateur et Dieu juge  -  Théogonie   -   La banalisation conventionnelle  -  Midas  -  Eros et Psyché  -  La banalisation dionysiaque  -  Orphée  -  La banalisation titanesque  -  Œdipe  -  Le combat contre la banalisation  -  Jason  -  Thésée  -  Héraclès  -  Asclépios  -  Prométhée  -

 

Paul Diel, psychologue français d’origine autrichienne (1893-1972), philosophe de formation a approfondi sa propre recherche psychologique sous l’influence des découvertes de Freud et d’Adler. Ses travaux sur la compréhension du langage symbolique ont permis des applications pratiques essentielles. Ses autres livres sont au Chapitre 10 D

 

les pleureuses dans l’Égypte ancienne

Marcelle  WERBROUCK

Fondation  Égyptologique  - Bruxelles

 1938

182 dessins illustrent cet ouvrage qui décrit les nécropoles et les rites mortuaires avec les scènes de funérailles. L’embaumement et ses techniques, l’avant et après la mort, les rites et rituels que suivaient les égyptiens pour se préparer au grand voyage, le rôle  des pleureuses qui était extrêmement codifié, beaucoup de choses nous sont dévoilés par cette grande égyptologue qui nous restitue des trésors et le travail de  toute sa vie.

 

Dans la culture de l’Égypte ancienne, les rites de deuil sont associés à un ensemble de manifestations émotionnelles exécutées en public. Ces émotions ritualisées impliquent non seulement l’ensemble des participants aux rites funéraires, mais encore plus particulièrement le groupe des « pleureuses ». Différentes manifestations d’affliction sont à observer : postures et paroles de tristesse, ou démonstrations bruyantes (pleurs et cris) et organisées. Plusieurs exemples concernant les cérémonies privées et aussi les rites de deuil collectif sont examinés ici. Le modèle de la résolution symbolique et rituelle de l’expérience du deuil fourni par le mythe osirien, ainsi que la déploration rituelle d’Osiris, est également discuté.

Le mort peut maintenant gagner sa demeure éternelle, accompagné d'un ultime cortège. Derrière le sarcophage, des pleureuses au visage maculé de boue et de poussière, le sein découvert, la robe déchirée, gémissent ou hurlent, en se frappant la tête et la poitrine. Payées par la famille, elles expriment sa douleur et dépeignent l'horrible lieu dans lequel le mort se trouve. Au milieu du cortège, les serviteurs croulent littéralement sous les gâteaux, les fleurs, les jarres, les vases, les sceptres, les pagnes, les sandales, les bijoux, les cannes, les statues du mort, les parasols et les coffres à ouchebtis. Les funérailles ressemblent à un véritable déménagement. Les peintures des hypogées thébains représentent des chaises, des sièges, des lits, des coffres, des armoires et, quand le défunt est très riche, un char. Enfin, arrive le sarcophage, caché dans un catafalque tiré par deux vaches. Deux statues divines veillent sur le mort: Nephtys à sa tête et Isis à ses pieds.


Sorti de la ville, le cortège atteint les rives du fleuve-dieu. Tout le monde embarque. Le catafalque est installé dans la plus grande des barques. Un prêtre, vêtu d'une peau de léopard, fait brûler de l'encens en psalmodiant. Les pleureuses, montées à bord de l'embarcation, hurlent de plus belle. Enfin la nécropole est atteinte. L'assemblée semble alors entrer en transe : les pleureuses, les enfants, les proches se frappent la tête plus durement encore. Le cortège arrive devant la tombe. Le caveau a été creusé et décoré dès le début de la carrière du haut dignitaire. Les peintures mettent en scène la vie quotidienne du défunt entouré de sa famille et de ses serviteurs.
Un livre très documenté.

 

les porteurs de lumiÈre – l’ÉpopÉe de l’Église de perse

Nahal tajadod

Edition  ALBIN MICHEL

 2008

Durant les siècles obscurs qui séparent le déclin de Rome du triomphe enflammé de l’islam, s’épanouit en Perse une Église chrétienne aujourd’hui oubliée.

Si ses membres s’appelaient entre eux « Les porteurs de lumière », les ténèbres de l’époque n’épargnèrent pas son histoire troublée. Pleine de supplices et de prodiges, cette histoire de l’Église iranienne nous montre aussi comment naquirent des phénomènes appelés à une grande postérité : l’esprit missionnaire, la persécution pour la foi, l’effroi fascinant du martyre, et aussi cette alliance intime d’un État de d’une Église, berceau des fanatismes.

 

C’est cette histoire incroyable, qui se lit comme une épopée orientale, que nous narre avec brio Nahal Tajadod : l’émergence et la chute de Mani, les persécutions mazdéennes orchestrées par Kirdir, le cruel et ambitieux mage des mages, le conflit millénaire et absurde entre Rome et la Perse, l’appel de l’Extrême Orient, le schisme nestorien… Si une partie de la matière est certes romancée, selon les mots de l’auteur, « les épisodes les plus fantastiques sont tous historiquement attestés ».


Ainsi que l’exprime Jean-Claude Carrière dans sa préface, « ce livre, à l’évidence, nous tend, discrètement mais opiniâtrement, un ancien miroir, parfois gratté et dépoli, où nous pouvons à chaque instant apercevoir, déjà, notre propre visage.

 

Cet ouvrage développe :


Un long cortège de vaincus – La Perse et l’Occident – Rome à la dérive – Le défi perse – Une nouveauté, la persécution – L’esprit missionnaire – La Perse attend Jésus – Le Prophète de la lumière – Le grand récit du voyage cosmique – Mani contre Jésus – Mani contre Zoroastre – Mani auprès du roi des rois – Kirdir, le mage des mages – L’Église de Ctésiphon – Joseph l’archiviste raconte - Implantations chrétiennes en Perse – Mystère de l’écriture – Porter la lumière vers l’est – Symbolique d’une jeune Église – Mémoire du pain et de l’huile – Un patriarche pour l’Empire perse - Couronnement du roi caché – Voir Constantinople – Il faut qu’il y ait des hérésies – Spectateurs d’un supplice – L’avenir de la souffrance – La Perse entre christianisme et mazdéisme – Un empereur païen – Une majuscule à Dieu – La revanche d’Hormisdas – Le testament d’Arcadius – Le feu qui parle – Le concile de Ctésiphon – L’histoire d’Édesse – L’école des Perses – Fin d’un roi trop clément – La rupture avec l’Occident – Nouveaux martyrs – Jacques le notaire – L’énigme de la princesse des steppes – Autonomie de l’Église perse – L’Iran choisit Nestorius – Nestorius condamné – La Perse devient dyophysite – La Perse nestorienne – Les livres d’Édesse brûlés – La belle Mamaï, pierre de la nouvelle Église – Une nouvelle école – Attila, le coup de grâce – Mission délicate – Le catholicos Acace à Constantinople – Un évêque et un roi en exil – A Byzance, une bouffonne impératrice – Aba en visite à Constantinople – Tentation du désert – Le secret de la soie – La Perse de Khosrow Anouchirvan – Le prince rebelle (et chrétien) – L’impératrice chrétienne – Le dernier grand roi des rois – Les nouveaux hérétiques – Un nouveau danger : les monophysites – La ruse de Chirin – Le palais aux douze merveilles – L’armée de Byzance profane le feu sacré – Le roi des rois victime des nestoriens – La vengeance de Chirin – La soie cache, sous ses plis, un lion – Il n’y a de dieu que Dieu – Désarroi du catholicos – Le premier porteur de lumière – Le dernier roi des rois – Les Arabes nestoriens, alliés des Sassanides – Les soldats d’Allah – Allah Akbar !

 

les pyramides & leurs mystÈres

M.C. touchard

Edition ART LOISIRS

 1966

L’histoire des pyramides à travers le temps des militaires, des voyageurs, des explorateurs, des pharaons, des bâtisseurs et des étoiles. Leur ésotérisme et leur mystère.

 

Aucun document de l’époque ne répond aux questions concernant la construction des pyramides, à savoir les plans architecturaux, le nombre d’ouvriers nécessaire et les moyens dont il s disposaient. Peut-être ont- ils été détruits au cours des millénaires, peut-être n’ont-ils jamais été écrits. Aucune source ne no us éclaire non plus sur la raison d’être des pyramides. Les égyptologues doivent déduire leurs interprétations des édifices eux-mêmes ou d’autres textes contemporains. On a pu déterminer exactement l’endroit d’où provenaient les pierres : le granit rose d’Assouan, le calcaire blanc dont étaient revêtus l’extérieur et certain s endroits à l’intérieur de la pyramide, de Tourah, le matériau de remplissage des carrières de Giseh, là ou se trouve la grande pyramide. Assouan est située 800 kilomètres en amont, Tourah sur la rive opposée du Nil. Le transport se faisait par bateau. A l’aide de canaux et de débarcadères édifiés à cet effet, les matériaux étaient acheminés à proximité du chantier. Une rampe de terre, de briques et de rochers reliait le port au plateau de Gizeh, situé 40 mètres plus haut.

 

Les ouvriers ont du ériger une autre rampe qui s’élevait en même temps que la construction et était menée latéralement près des quatre faces de la pyramide ou autour d’elles. Des calculs ont montré que, quand elle atteint le sommer, la rampe latérale nécessite plus de matériau que la pyramide elle-même. Ce n’est pas le cas de la rampe qui fait le tour de la pyramide, mais elle dissimule la partie déjà construire et empêche les travailleurs de contrôler les arêtes et les angles d’inclinaison. On ignore quelle solution les Egyptiens avaient adoptée, mais peut-être en existe- t-il une troisième? Les blocs de pierre étaient probablement transportés sur des traîneaux en bois, les contemporains de Khéops ne connaissant pas la roue, ni d’ailleurs les chevaux de trait.

 

En plaine, les bœufs tiraient les charges, mais c’est peu probable sur les rampes étroites. Quant à la force humaine, de nombreux blocs pesant plus de cinq tonnes, il aurait fallu cinquante ouvriers pour les hisser. Hérodote, l’historien grec qui visita l’Egypte vers 450 avant notre ère écrivit que les Egyptiens se seraient servi de  » machines faites de morceaux de bois courts  » avec lesquelles les blocs auraient été élevés de gradins en gradins. Mais les pyramides existaient depuis deux mille ans quand il s’informa, et les recherches récentes nous apprennent qu’ ‘aucun appareil de levage ne fut utilisé, uniquement des leviers, des rouleaux, des pieds-de-biche et des traîneaux. Les blocs rocheux étaient probablement dégrossis clans la carrière et élaborés dans le chantier. La précision dont firent preuve les bâtisseurs ne cesse d’étonner, elle témoigne de capacités artisanales à travailler la pierre qui n’ont jamais été surpassées. L’égyptologue anglais William Flinders Petrie l’a comparée à la  » précision d’opticiens remarquables ».

 

L’aptitude des Egyptiens à concrétiser des plans géométriques était également très développée. Sinon comment auraient-ils pu élever de si grands édifices aux parois possédant exactement la même pente? Il fallait pour cela, Outre  l’utilisation d’un goniomètre, que la base soit parfaitement horizontale. Le niveau à bulle d ‘air n’existait pas, mais son principe était sans doute connu: le long de ce qui deviendra les arêtes de base de 230 mètres de la pyramide de Khéops, on creusa un fossé peu profond dont la pente fut corrigée jusqu’à ce que le niveau de l’eau soit égal partout. Nous manquons aussi de documents contemporains concernant l’organisation du travail. C’est Hérodote encore, et 20 siècles plus tard, qui nous renseigne : «Le nombre des ouvriers atteignait cent mille à la foi s, chaque équipe travaillant trois mois de suite.  » ou encore «Une inscription sur les pyramides indique en lettres égyptiennes quelles quantités de radis, d’oignons et d’aulx ont été consommées par les ouvriers. Si je me souviens bien de la somme que interprète qui déchiffrait les inscriptions m’a nommée, il s’agissait de 1600 talents d’argent … la construction … a duré 20ans.  » En dix ans auraient été nécessaires pour construire les chemins d ‘accès.

 

Aujourd’hui, les experts tiennent ces données sur la durée de la construction pour réalistes. Cependant, si les ouvriers spécialisés- dans ce cas les tailleurs de pierre- ont dû travailler toute l’année sa ns interruption, la main-d’œuvre d’appoint, c’est-à-dire la masse des ouvriers, n’était probablement pas remplacée tous les trois mois, mais employée seulement trois mois par an, à l’époque des crues du N il, quand les champs étaient inondés et les agriculteurs inactifs. Pour Hérodote et les prêtres égyptiens qui l’ont renseigné, construire des pyramides était un travail de forçat

 

les secrets de l’Égypte – le temple du monde

Jeremy naydler

Edition VEGA

 2002

Interprétation lucide de la conscience de l’Égypte ancienne, particulièrement en ce qui concerne l’expérience du sacré, ce livre éclaire les tendances psycho spirituelles de notre époque. Travail original de grande valeur, il apporte une contribution importante à la compréhension de l’Égypte ancienne.

Pour les Égyptiens anciens, le tissu de la vie quotidienne était sacré : la présence des dieux était ressentie vivement, le temps était interpénétré par le monde transtemporel du mythe et la relation de cause à effet était par essence magique. Dans ce nouveau guide des attributs ésotériques dissimulés dans les manifestations extérieures de la vie spirituelle d’un autre temps et d’un autre espace. Il avance l’idée que la véritable source de la civilisation occidentale se trouve juste au-delà de l’horizon de la rationalité grecque et du monothéisme judéo-chrétien, dans la lumière flamboyante de la culture égyptienne.


Se basant sur les découvertes des érudits et portant un regard nouveau sur le Livre des Morts, l’auteur a réinterprété l’image du voyage de l’âme à travers le Monde inférieur, la traitant comme la description d’une initiation spirituelle.

 

les stoïciens

La pleiade

Edition GALLIMARD

 2002

Album complet sur les Stoïciens, leurs noms, leur vie, leur doctrine, leur œuvre.

 

En 304 av. J.-C., Zénon de Cittium fonde à Athènes l'école stoïcienne. Ce nom provient de l'emplacement où avaient lieu ses leçons, le portique (stoa en grec). Si l'on mesure le temps qui s'écoule entre cette fondation et les derniers stoïciens romains comme Marc Aurèle (121-180), on constatera que l'école stoïcienne s'est maintenue sans rupture majeure pendant près de cinq siècles. Cette durée exceptionnelle explique les importantes variations de doctrine qu'ont connues les stoïciens, et qui contraignent à distinguer trois périodes dans l'histoire du Portique

.
Il y a tout d'abord le stoïcisme ancien ou archaïque, celui de la stoa poikilè (le « portique peint »), représenté par Zénon de Cittium, le fondateur (335-264  av. J.-C.), puis par ses disciples Cléanthe d'Assos (321-223 av. J.-C.), un géant qu'on surnommait « le second Hercule » et Chrysippe de Soloi (280-200 av. J.-C.)

.
C'est ce dernier, le plus prolixe des trois (Zénon au contraire faisait l'éloge de la brièveté) qui a systématisé la doctrine stoïcienne et l'a mise en forme dans de nombreux traités (dont il ne nous reste absolument rien), au point d'avoir longtemps été considéré comme le véritable fondateur de l'école du Portique.


La seconde période est celle du stoïcisme moyen, avec des penseurs comme Zénon de Tarse, Diogène de Babylone, et surtout Antipater de Tarse et son disciple Panétius de Rhodes (180-110 av. J.-C.), fondateur de l'école syriaque à la tête de laquelle lui succédera Posidonius d'Apamée (135-50  av. J.-C.). C'est de cette période que date l'incorporation à la doctrine stoïcienne d'éléments en fait platoniciens, aristotéliciens, voire épicuriens. On nomme alors cette période stoïcisme moyen (ou media stoa en latin), parce que la sagesse cesse d'y être un idéal inatteignable : on peut devenir effectivement sage en accomplissant ses devoirs, qui sont le moyen pour parvenir à la sagesse.


Enfin, le stoïcisme nouveau, tardif ou impérial : on désigne par cette expression l'école stoïcienne romaine, laquelle a connu un fort développement et a eu une notable influence sur les milieux politiques de l'Empire. Citons des penseurs comme le précepteur de Néron, Sénèque (2 av. J.-C.-65 apr. J.-C.), l'esclave affranchi Épictète (50-125) − Épictète est un surnom qui signifie : « celui qui a été acheté » − et même un empereur, Marc Aurèle

.

Il ne nous reste presque rien du système de l'ancien stoïcisme (le mot de « système » étant lui-même un néologisme stoïcien). Ce que nous savons, c'est qu'ils divisaient leur doctrine en trois parties : la logique, la physique et l'éthique, la comparant d'ailleurs à un œuf dont l'éthique serait le jaune (c'est-à-dire le cœur), la physique, le blanc (c'est-à-dire l'aliment) et la logique, la coquille (c'est-à-dire l'armature et la défense).


Des écrits du stoïcisme ancien, il ne nous reste que des fragments (si l'on excepte l'Hymne à Zeus de Cléanthe), souvent des citations faites par les stoïciens romains ou au contraire par leurs adversaires. En fait, le corpus stoïcien se compose pour la plus grande partie des œuvres écrites par les quatre grands stoïciens impériaux : Épictète, le Manuel (mot à mot : « ce que l'on doit toujours avoir sous la main ») et les Entretiens, recueil de conversations fait par un disciple ; Arrien de Nicomédie, dont il nous reste quatre livres sur huit ; Sénèque, les Lettres à Lucilius et Marc Aurèle, les Pensées pour moi-même. Notons que l'influence de la morale stoïcienne sur le christianisme romain naissant sera décisive (ainsi, la pratique chrétienne de l'examen de conscience et de l'exercice moral viennent en droite ligne du stoïcisme).


On y trouve : Cléanthe, Laerce, Plutarque, Cicéron, les Tusculanes, Sénèque, Lucilius, Épictète, Manuel, Marc-Aurèle et ses pensées.

 

les symboles des Égyptiens comparÉs à ceux des hébreux

Frédéric portal

Edition  LAHY

 2008

Ce livre écrit par le baron Pierre Paul Frédéric de PORTAL (1804 – 1876), surtout connu pour son livre de référence : Des couleurs symboliques dans l’antiquité, le Moyen-Âge, et les temps modernes, fut édité pour la première fois 1840. Dans cette nouvelle édition, les racines hébraïques ont été révisées et vocalisées.


Les Symboles des Égyptiens est une étude linguistique, philologique et symbolique, établissant les relations qu’entretiennent les symboles égyptiens, trouvés sur les monuments, et les racines hébraïques qui leurs correspondent. Ces liens ancestraux sont confortés par les langues coptes et grecques. C’est pourquoi ce livre représente un apport essentiel à la connaissance fondamentale des symboles.


Pour son analyse l’auteur se réfère à la religion et aux coutumes de l’Égypte ancienne et à la langue hébraïque. Prenant pour base d’étude le texte du Hiérogrammate Horapollon, il décrit la valeur symbolique des animaux, des couleurs, des principaux symboles bibliques et les règles de leur composition ou de leur opposition.


Le chapitre II étant entièrement construit sur le livre Hieroglyphica d’Horapollon nous avons placé, à la fin de cette édition, la traduction française intégrale de ce texte. Horapollon, ou Horus Apollon, était un philosophe d’Alexandrie de la seconde moitié du Vème siècle.


L’étude d’Horapollon fait apparaître un mystère du langage sacré égyptien. Ce mystère consistait à mettre en rapport des objets dont les noms étaient plus ou moins équivoques et homophones, ce que l’on appelle paronomase. Ce mystère de la langue sacrée se reproduit également dans les écritures hiéroglyphiques et hébraïques.


Y sont expliqués :

Abeille – Âne – Bouche – Bouquet de roseau – Chèvre – Cigogne – Corbeille tressée – Corneille – Cornes – Crèche – Crocodile – Doigt – Eau – Épervier – Face – Fève- Figuier – Fourmi – Grenouille – Hache – Hirondelle – Huit – Lacs – Lièvre – Lion – Lis ou Lotus – Lune – Main – Mule – Oie chenalopex – Oreille – Os de caille – Ourse – Pain Sacré – Papyrus – Paupières – Pedum ou lituus, bâton augural – Plume d’autruche – Poisson – Porc – Rat – Roseau – Rosée – Sac de blé - Scarabée – Sceau – Sphinx – Taupe – Taureau – Vautour.
Blanc – Rouge – Jaune – Bleu – Hyacinthe – Vert – Roux ou Tanné – Noir – Pierre – Potier - Palmier – Cheval – Agneau – Soleil et Lune.

 

l’histoire commence à sumer

Samuel Nosh kramer

Edition  flammarion

 1994

Préface de Jean Botero. Il y a 5 000 ans, naît en Mésopotamie, la civilisation sumérienne. L’auteur, savant de notoriété internationale nous dévoile ici cette histoire et les dernières découvertes qui font que Sumer revient à sa place naturelle qui est celle de nos origines.

 

« L'Histoire commence à Sumer» selon la formule célèbre de l'historien américain Samuel Noah Kramer. Située au sud de l'Irak actuel, Sumer est une région de l'antique Mésopotamie, une expression qui veut dire : «le pays d'entre les fleuves», d'après les mots grecs méso, (milieu), et potamos (fleuve). Cette région du Moyen-Orient, très ensoleillée et manquant de pluies, doit son nom au fait qu'elle est traversée par deux grands fleuves, le Tigre et l'Euphrate.

 

Ces fleuves ont attiré très tôt de nombreuses communautés humaines et favorisé le développement de l'agriculture. Vers 3.300 av. J.-C., se produit la révolution urbaine avec l'apparition, dans la région de Sumer, de nombreuses cités avec une organisation sociale hiérarchisée, dominée par un roi-prêtre. Ces communautés pratiquent le culte de la déesse de la fécondité. L'une des plus prestigieuses de ces cités-États est Ourouk (en anglais Uruk, Érek dans la Bible, aujourd'hui Warka). Peuplée à son apogée de plusieurs dizaines de milliers d'habitants, elle a engendré la légende épique du roi-héros Gilgamesh. Cette légende évoque un déluge semblable à celui dont parle la Bible. Ourouk est aussi à l'origine de la première écriture de l'histoire humaine. Il s'agit de signes gravés avec la pointe d'un roseau sur des tablettes d'argile humides qui sont ensuite séchées au soleil ou cuites au four. Ces signes sont en forme de clous ou de coins d'où le qualificatif de cunéiforme donné à cette écriture (d'après le latin cuneus, qui signifie coin).

Sur les bords de l'Euphrate se développe au cours du millénaire suivant, la cité d'Our. De cette cité serait originaire Abraham, à l'origine du peuple hébreu. La nécropole d'Our témoigne de la grandeur de la civilisation sumérienne. Avec environ 2.000 tombes dont beaucoup richement meublées et décorées, elle est contemporaine des pyramides d’Egypte (2700 à 2500 av. J.-C.). Il a été  conservé de l'époque sumérienne de nombreux cylindres-sceaux, des milliers de tablettes d'argile recouvertes de caractères cunéiformes et bien sûr d'innombrables oeuvres d'art : représentations de dieux et de rois. Elles témoignent des avancées exceptionnelles de cette première civilisation en matière intellectuelle et technologique. Ainsi la production textile prend-elle son essor jusqu'à atteindre des dimensions industrielles. À la fin du IIIe millénaire av. J.-C., les tablettes d'argile mésopotamiennes font état de manufactures employant jusqu'à 6000 femmes et, à la même époque, la Mésopotamie possède, selon l'historien Pascal Butterlin, un cheptel de plusieurs dizaines de millions de moutons. En agriculture, vers 3000 av. J.-C., les paysans inventent l'irrigation et aussi l'araire à semoir : les semences sont versées non plus à la volée mais à travers un tube en roseau fixé au manche de l'araire (charrue rimitive). Cet outil-verseur augmente de moitié les rendements céréaliers par rapport au semis à la volée.

 

À la même époque apparaissent les premières roues dévolues au transport (jusque-là, le principe de la roue était seulement appliqué aux tours de potier !). Il s'agit de roues pleines formées de planches assemblées par des pièces métalliques. Plus tard, au XVIIIe siècle av. J.-C., apparaîtront les roues à rayons. Plus légères, elles permettront l'emploi de chars de guerre légers et rapides. Les apports de Sumer s'étendent à l'astronomie et au calcul. Bénéficiant d'un ciel très pur, les habitants de la région ont pris le temps d'observer les astres. Ils sont devenus très férus d'astronomie et nous leur devons la division sexagésimale du temps et du cercle : 60 minutes dans une heure, 24 heures dans une journée, 360 degrés dans un cercle. À la lumière de toutes ces avancées civilisatrices, on conçoit que les auteurs de la Bible aient situé le paradis terrestre en Mésopotamie, sur le site actuel de Bagdad. Grâce à l'écriture, les chefs des cités sumériennes transmettent plus facilement leurs ordres à leurs soldats et à leurs adjoints. Personne ne peut faire mine d'ignorer ces ordres. L'autorité des chefs s'accroît et conduit à la naissance de véritables États avec une administration efficace et des sujets obéissants. Pendant le IIIe millénaire av. J.-C., les cités-États de Sumer ne cessent de se combattre entre elles un peu comme les républiques urbaines de l'Italie de la Renaissance. Ces rivalités vont causer leur chute.

 

Vers 2300 av. J.-C., la région de Sumer est soumise par un conquérant venu du pays d'Akkad, au nord de la Mésopotamie. Il s'agit de Sargon 1er, roi d'Agadé. Les nouveaux maîtres, les Akkadiens, semblent être des Sémites venus de la péninsule arabe. Leur langue est parente de l'arabe comme de l'hébreu. Ils tirent leur supériorité militaire de la maîtrise de l'arc. Le déclin rapide de la dynastie akkadienne entraîne une renaissance des cités sumériennes, à commencer par Our. L'une des principales rivales d'Our est Lagash, dont le prince le plus célèbre est Goudéa. Grâce aux réseaux d'irrigation, la paysannerie obtient des surplus importants qui permettent de nourrir de nombreux citadins. De la sorte, les plus grandes des cités sumériennes atteignent jusqu'à 40.000 habitants, à une époque où la population totale de la planète n'excède pas quelques dizaines de millions d'hommes.

 

Au tournant du IIIe millénaire au IIe millénaire, après l'an 2000 av. J.-C., ces cités vont laisser place à une cité de Mésopotamie centrale promise à la plus glorieuse des destinées : Babylone. Vers 5000 av. J.-C. apparaissent en Mésopotamie des temples à plateforme. Ils vont donner naissance au fil du temps à un modèle architectural appelé à faire date : la ziggourat. Il s'agit d'un temple édifié sur une pyramide à étages, à base carrée. L'ensemble est construit en briques, comme tous les édifices de la région. La brique, seul matériau de construction disponible en l'absence de pierres et de forêts, se prête à une quasi-«industrialisation» des travaux de construction : maisons, monuments mais aussi canaux d'irrigation.

 

Les premières ziggourats sont bâties à Our, Ourouk et Nippur vers 2100 av. J.-C., par le roi Our-Nammou. À Ourouk, la ziggourat se tient au cœur d'un sanctuaire appelé Eanna, voué à la déesse Inanna Au fil du temps, les ziggourats vont se multiplier en Mésopotamie du sud. En briques, elles se feront de plus en plus élevées, par addition d'étages, jusqu'à atteindre la hauteur de 90 mètres pour celle de Babylone, Etemenanki (Temple des fondations du ciel et de la terre), dédiée au dieu Mardouk. La ziggourat de Babylone est à l'origine du mythe biblique de la tour de Babel (les premiers hommes auraient élevé cette tour pour atteindre le ciel et défier Dieu ; celui-ci les aurait punis de leur arrogance en détruisant la tour et en leur faisant parler des langues différentes de façon à les diviser à jamais). Le minaret de l'ancienne mosquée de Samarra (Irak), construit au IXe siècle, a inspiré les représentations modernes de la tour de Babel.

 

l’histoire de gilgamesh

Pierre GRIMAL

Edition  ALTERNATIVES

 2004

Gilgamesh roi d’Uruk, en Mésopotamie, (l’actuel Irak) aurait vécu aux alentours de 2650 avant notre ère. Après sa mort, ses exploits et sa légende se sont propagés. Il devint le héros d’une épopée…


Au début de son règne, Gilgamesh terrorise son peuple. Les dieux décident alors de créer Enkidu pour qu’il contrecarre la force du tyran. Avant de quitter sa steppe natale, Enkidu sera humanisé par une femme. Puis il part affronter Gilgamesh, mais une grande amitié naît entre les deux hommes.


Tous deux vont affronter de multiples dangers : tout d’abord Humbaba, le gardien de la Forêt de Cèdres, puis le Taureau céleste. Mais Enkidu meurt. Gilgamesh, qui ne peut se résoudre à la mort de son ami, se pose des questions sur le mystère de cette mort inexorable. Il décide alors de partir en quête de l’immortalité.


L’Épopée de Gilgamesh est la plus vieille œuvre littéraire connue. Elle a été écrite sur des tablettes d’argile en caractères cunéiformes. Elle est ici racontée par Pierre Grimal.


Depuis de longues années, Hassan Massoudy, Irakien, rêvait de réaliser des calligraphies inspirées de ce texte venu de Mésopotamie. Il a voulu dialoguer avec lui, face à la violence de la guerre dans son pays, le pays de Gilgamesh, afin d’exorciser sa douleur et de se retrouver.

 

 

l’ordre des assassins hasan sabbah, le vieux de la montagne & l’ismaÉlisme

j.c. frère

Edition CELT

 1973

Le présent ouvrage est consacré à l’étude d’un puissant mouvement spirituel qui vit le jour en Orient peu après la mort de Mahomet et qui connut son apogée politique entre le Xème et le XIIème siècle : l’ismaélisme.
Hérésie née de l’islam, l’ismaélisme devient rapidement l’adversaire de la loi musulmane. Nous n’entrerons pas dans tous les faits ; il nous est même impossible de brosser un tableau général de l’ismaélisme. C’est pourquoi nous nous sommes contentés d’éclairer d’un jour nouveau une secte très particulière de cette hérésie, nous voulons parler de l’ismaélisme réformé d’Alamoût. Celui-ci est mieux connu, nous le déplorons du reste, dans l’histoire occidentale sous le nom de « secte ou Ordre des Assassins ».


Les uns racontaient que Sinan, par des pratiques infernales, retirait leur âme à ses Dévoués afin d'en faire des automates. Ils propageaient des histoires terrifiantes. Les enthousiastes surenchérissaient sur les délices dispensées dans les repaires des Assassins et bientôt des récits merveilleux enjolivés par les conteurs circulaient dans toute l'Asie Mineure et l'Egypte, traversaient la Méditerranée et, mêlés aux histoires de guerre, parvenaient jusqu'au fond de l'Occident. Et l'imagination complaisante des poètes faisait briller aux yeux des naïfs ce paradis libanais que le Vieux de la Montagne entretenait pour ses élus ; où l'on trouvait errants en des jardins fleuris, comme il est dit dans le Coran expliquant ce qu'est le paradis de Mahomet, « des jouvenceaux choisis pour leur beauté, nourris de fruits rares et de viandes d'oiseaux, et des adolescentes passionnées ». Certes, personne ne se demandait comment des lieux aussi enchantés, avec leurs jardins féeriques, leurs oiseaux d'Ethiopie, leurs kiosques de porcelaine, leurs colonnades enduites d'ambre et de musc, leurs bocages de gazelles, avaient pu surgir du sol rocailleux de Masyâf. Ces visions n'étaient-elles pas plutôt le produit du haschisch qui possède le pouvoir de confondre avec la réalité les rêves des disciples, transformant peut-être, sous l'effet de leurs drogues, le bout de jardin crasseux qui se trouvait derrière la maison de Sinan, en un paradis éclatant de fleurs, de parfums et d'adolescents. Quoi qu'il en soit, les Élus étaient soigneusement dressés à leur métier de meurtriers

 

Et les disciples, toujours plus nombreux, accouraient à Masyâf ; ils allaient vers ce noir soleil, tantôt comme vers un couvent, tantôt comme vers un suicide, toujours pour y rechercher avec volupté leur propre évanouissement. Ils allaient vers le Vieux de la Montagne, mystérieux, infaillible, tout-puissant et universellement redouté, pour mettre à ses pieds leur vie en échange de ce grand frisson mystique qu'ils recherchaient. La gloire de cet ordre despotique connut son apogée au XIIe siècle. A la même époque où les Templiers édifiaient leurs forteresses, les Assassins fortifiaient de nouveaux villages, et Masyâf, située en pleine montagne, devint le centre définitif de leur puissance en Syrie. Ainsi cimentée par la chaîne que formait une dizaine de citadelles, la puissance des Assassins s'étendait des frontières du Khorassan aux monts libanais et de la Caspienne à la Méditerranée.

 

Lorsque le Vieux de la Montagne franchissait le seuil de son palais, un héraut le précédait en hurlant : « Tournez-vous devant Celui qui porte la mort des rois entre ses mains »
La règle fondamentale de l'ordre établissait une énorme différence entre la doctrine secrète et celle qui était publiquement enseignée au peuple. Il y avait une hiérarchie des initiés. Plus les chefs, cachant la doctrine sous un voile impénétrable, se considéraient affranchis de toute contrainte morale et de toute loi religieuse, plus ils veillaient à ce que tous les devoirs prescrits par l'islamisme fussent observés par leurs sujets, lesquels considéraient les nombreuses victimes du poignard rituel comme des ennemis de la secte et de l'Islam, tombées sous les coups de la vengeance céleste dont les Ismaéliens étaient les exécutants.

 

Et ils propageaient la parole du Grand Maître et de ses missionnaires promettant la domination, non pour eux ou pour l'ordre, mais pour l'Imam invisible dont ils étaient les envoyés et qui paraîtrait lui-même, lorsque l'heure serait venue, pour proclamer ses droits à l'empire universel. Une légende s'était créée autour d'eux et les chrétiens ajoutaient encore à la renommée du Vieux de la Montagne, mystérieux et despotique, dispensateur des délices de la vie, donnant la mort sur un simple signe, révéré comme un saint. Son alliance était recherchée comme un talisman et sa politique inquiétait les chrétiens de toute race. Frédéric Barberousse faillit être tué par un fanatique de cette secte en 1158, au siège de Milan. Richard Cœur de Lion est accusé d'avoir voulu se servir des Assassins pour se débarrasser de Philippe-Auguste. Joinville racontera avec sympathie que « saint Louis envoya au Vieux, parmi l'ambassade et les présents, Yves le Breton, frère prêcheur qui savait l'arabe ». Guillaume de Tyr s'étend complaisamment sur ce « Grand Maître d'un esprit supérieur, d'une vaste érudition, versé dans la loi chrétienne et connaissant à fond la doctrine de l'Évangile ». Telle était la puissance de cet ordre redoutable ayant porté l'assassinat à la hauteur d'une œuvre pie.

 

Histoire : Hassan, fils de Sabbah, était né dans le Khorazan ; son père, partisan d’Ali, l’avait confié, pour éviter les soupçons, à un Sunnite renommé par sa vertu entre les partisans du khalife de Bagdad ; mais de fréquentes conversations avec les Ismaélites l’entraînèrent dans leur doctrine, et il passa en Égypte pour recevoir de la bouche du khalife fatimite lui-même l’enseignement de la vérité. Accueilli avec empressement, admis à la plus intime faveur, et bientôt disgracié par l’habileté des courtisans, il revint en Asie à travers mille dangers, rapportant un grand désir de puissance, et tous les moyens nécessaires pour y parvenir (vers l’an 1073).

Hassan fit rapidement des disciples nombreux, et avec leur dévouement il s’empara de la forteresse d’Alamout dans le voisinage du sultan Malek-Schah. D’autres châteaux s’élevèrent dans les environs ; en vain Malek-Schah voulut les détruire ; son grand vizir fut mis à mort par un des disciples d’Hassan, et lui-même mourut sans avoir le temps d’assurer sa vengeance. D’autres meurtres, d’autres menaces, agrandirent cette puissance naissante. Le sultan Sindjar, qui régnait dans le nord-ouest de la Perse, s’était déclaré l’ennemi des nouveaux sectaires : un matin à son réveil, il trouve un stylet près de sa tête, et au bout de quelques jours il reçoit une lettre ainsi conçue : « Si nous n’avions pas de bonnes intentions pour le sultan, nous aurions enfoncé dans son cœur le poignard qui a été placé près de sa tête. » Sindjar fit la paix, par crainte, et accorda à Hassan, à titre de pension, une partie de ses revenus.


Enfermés dès leur enfance dans les palais, sans autre société que leurs daïs, les fédaviés apprenaient que leur salut éternel dépendait de leur dévouement et qu’une seule désobéissance les damnait pour toujours. A cette crainte du châtiment se joignait avec la même efficacité l’espoir des récompenses; on leur promettait le paradis, on leur en donnait quelquefois une jouissance anticipée. Pendant leur sommeil, provoqué par une boisson enivrante, ils étaient transportés dans de magnifiques jardins où ils trouvaient à leur réveil tous les enchantements de la volupté ; après quelques jours de félicité extrême, le même breuvage les endormait de nouveau, et ils retournaient sans le savoir au lieu d’où on les avait emportés. A leur réveil ils racontaient, comme un songe ou comme une réalité, cette sorte de ravissement dont ils avaient joui, et ils s’animaient encore, par ce souvenir d’un bonheur passager, à mériter celui qui n’aura pas de fin. Introduits quelquefois devant leur seigneur, celui-ci leur demandait s’ils voulaient qu’il leur donnât le paradis, et sur leur réponse qu’ils étaient prêts à exécuter ses ordres, il leur remettait un poignard et leur désignait une victime. Cette, société porta différents noms; on les appela Ismaélites orientaux, pour les distinguer de ceux d’Égypte ; Bathéniens ou partisans du culte intérieur ; Molahed ou impies ; et enfin Assassins. Ce nom n’est qu’une corruption de hachichin, qui lui-même vient de hachich ; le hachich était un breuvage enivrant qui servait à endormir les fédaviés.

 

Le chef suprême s’appelait le Seigneur des couteaux, La puissance des Assassins s’étendit successivement depuis la Méditerranée jusqu’au fond du Turkestan. Leurs châteaux étaient divisés en trois provinces : celles de Djébal, de Kuhistan et de Syrie ; chaque province avait à sa tête un dailbekir, immédiatement soumis au Vieux de la montagne. Pendant les 150 années que remplissent les règnes d’Hassan et de ses successeurs, ils entretinrent une continuelle terreur dans l’âme de tous les souverains de l’Asie. Le seul prince qui ne fléchit pas devant eux, et dont ils révérèrent la fermeté, ce fut Saint-Louis : il leur signifia qu’il était mécontent de leurs menaces, il demanda et il obtint réparation
Les Assassins ne succombèrent que sous les coups des Mongols en 1258 ; le septième successeur d’Hassan, Rokneddin Kharchah, régnait alors. Les Mongols, sous la conduite d’Houlagou, le vainquirent et le mirent à mort. Les Assassin, recherchés dans toute l’Asie, furent impitoyablement massacrés, partout où il fut possible d’en trouver. Cependant ils ne purent tous être atteints, et il en existe encore aujourd’hui dans la Perse, sur les bords de l’Indus et du Gange, et dans les montagnes du Liban.

 

l’orestie d’eschyle racontÉ par  JACQUELINE de Romilly

J. de Romilly

Edition  BAYARD

 2007

Comment sauver la Cité de la violence des guerres, des clans et des haines familiales ? Comment mettre un terme à la série des crimes humains ? Ces questions sont toujours les nôtres aujourd’hui.
 Athènes, au Vème siècle avant notre ère, Eschyle répond par l’écriture d’une grande trilogie tragique qui marquerait toute la civilisation occidentale : L’Orestie.
Plus de 2500 ans nous séparent de l’histoire d’Agamemnon, des Choéphores et des Euménides. Jacqueline de Romilly réussit le tour de force de raconter le trésor de cette trilogie en s’adressant à notre époque « où toutes les sortes de violences semblent avoir pris une forme exacerbée et où nous cherchons désespérément un remède ».

 

Unique trilogie d'Eschyle (env. 525-456 av. J.-C.) à nous être parvenue dans son intégralité, L'Orestie est composée d'Agamemnon, des Choéphores et des Euménides, soit les trois temps du crime, de la vengeance et de l'expiation. Elle fut représentée à Athènes en 458 avant J.-C. Le drame commence la nuit, sur la terrasse du palais des Atrides ; une sentinelle guette le signal annonçant la prise de Troie et le retour du roi Agamemnon. La flamme attendue brille soudainement : Agamemnon revient en vainqueur. La reine Clytemnestre feint la soumission à son époux, alors qu'elle s'apprête à l'assassiner. La prophétesse Cassandre, captive d'Agamemnon, émet de terribles prédictions. Le roi tombe peu après sous les coups de Clytemnestre et de son amant Égisthe.

 

Oreste, fils d'Agamemnon, regagne sa patrie. Avec la complicité de sa sœur Electre et l'appui de son ami Pylade, il venge son père en tuant Clytemnestre, sa propre mère, et Égisthe. Il s'enfuit aussitôt, poursuivi par les Érinyes, divinités de la vengeance. Le titre de cette deuxième partie, Les Choéphores, doit son nom au chœur de Troyennes captives qui portent des libations au tombeau d'Agamemnon. Dans Les Euménides, la scène prend place dans le temple d'Apollon à Delphes, puis dans celui d'Athéna, sur l'Acropole d'Athènes. Oreste y est jugé par l'Aréopage, le tribunal athénien, et acquitté après l'intervention de la déesse. Apaisées par la promesse d'un sanctuaire en Attique, les Érinyes deviennent les Euménides – les Bienveillantes.

 

Cette trilogie était à l'origine une tétralogie, terminée par un « drame satyrique », Protée, qui a été perdu. L'Orestie présente une action simple mais grandiose. Meurtre, vengeance et justice forment une trilogie d'où naissent crainte religieuse et terreur tragique. L'œuvre peut être rapprochée de l'Électre d'Euripide et de celle de Sophocle. Le mythe sera repris plusieurs fois par la suite : citons notamment Andromaque de Racine (1667),

 

L’ORIENT ANCIEN ET NOUS   -    L’ÉCRITURE LA RAISON LES DIEUX

Jean Bottéro  ET J.P. Vernant

Edition HACHETTE

 1998

L’héritage mésopotamien et les inventions nées entre les Sumériens et les Akkadiens (Irak actuel). C’est notre histoire qui sort des sables.

 

Jean Bottéro (1914-2009) fut le grand spécialiste de la Mésopotamie. Clarisse Herrenschmidt est chercheur au CNRS. Ses travaux portent sur l’histoire de l’écriture. Jean-Pierre Vernant (1914-2007) historien de la Grèce ancienne, a été professeur au Collège de France.

De Sumer et d’Akkad vient l’écriture qui, au IVe millénaire avant notre ère, sur le sol de l’Irak actuel, donne naissance à la raison déductive, ouvre de nouveaux horizons économiques et rend possible une religion universelle.
Elamites, Achéménides, Juifs et Grecs tissent des liens inédits entre l’ici-bas et le monde invisible à travers l’alphabet et le langage. Les Grecs, inspirés en partie par Babylone, inventent l’univers du politique et de la religion civique. Ainsi, les cultures araméenne, juive, persane et grecque n’ont cessé de se croiser au fil des siècles, y compris en Islam.


L’enquête que mènent dans ce livre les trois auteurs fait apparaître l’héritage commun des multiples courants issus des civilisations du Tigre et de l’Euphrate
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LORSQUE LA NATURE PARLAIT AUX ÉGYPTIENS

CHRISTIANE DESROCHES NOBLECOURT

Edition PHILIPPE REY

 2003

Pourquoi  le sphinx de Guizeh  représente t-il un lion à tête humaine ? Que disent réellement les temples d’Abou Simbel, et pour quelle raison Ramsès les a-t-il placés à cet endroit précis ? Pourquoi le lotus symbolise t-il la renaissance, et le papyrus, le monde des disparus ? Comment le Nil a-t-il profondément façonné les mentalités ?


Pour comprendre l’esprit de l’ancienne Egypte, il faut tenir compte de l’environnement de ce peuple attentif au moindre soupir de la nature et qui sut tirer un enseignement profond de tous les signes.
C. Desroches Noblecourt propose à l’aide d’illustrations, un parcours passionnant au cœur du système de pensée des Egyptiens et des nombreux mythes qu’ils ont élaborés.


Est développé :

le Lys , roi du sud, le papyrus et les eaux primordiales, le lotus, fleur de la renaissance, le sphinx, les pyramides autour de Thèbes, les rognons de silex, le grand serpent de Dieu, le sol, la grotte sacrée de la vallée des reines, Abou Simbel, l’oiselle d’Isis à Philae.

 

L’UNIVERS LES DIEUX LES HOMMES – VERNANT RACONTE LES MYTHES

J.P. VERNANT

Edition  LE SEUIL

 1999

J.P Vernant nous raconte les mythes de la Grèce antique, de la castration d’Ouranos aux ruses de Zeus.  C’est un livre de bonheur, où l’histoire antique nous est racontée comme un conte de fée et quelquefois comme un thriller.

La faconde de Vernant et sa connaissance de la Grèce nous captivent.

 

« Dans ce livre j'ai tenté de livrer directement de bouche à oreille un peu de cet univers grec auquel je suis attaché et dont la survie en chacun de nous me semble, dans le monde d'aujourd'hui, plus que jamais nécessaire. Il me plaisait aussi que cet héritage parvienne au lecteur sur le mode de ce que Platon nomme des fables de nourrice, à la façon de ce qui passe d'une génération à la suivante en dehors de tout enseignement officiel. J'ai essayé de raconter comme si la tradition de ces mythes pouvait se perpétuer encore. La voix qui autrefois, pendant des siècles, s'adressait directement aux auditeurs grecs, et qui s'est tue, je voulais qu'elle se fasse entendre de nouveau aux lecteurs d'aujourd'hui, et que, dans certaines pages de ce livre, si j'y suis parvenu, ce soit elle, en écho, qui continue à résonner". Vernant
Il existe de nombreuses synthèses sur les mythes grecs, et parfois d’aspect plus scientifique que celle-ci. Le dictionnaire de Pierre Grimal, le livre de Robert Graves sont parmi les plus connus. Alors, pourquoi ce nouveau livre ?

Parce qu’après cinquante ans de brillantes études savantes, Jean-Pierre Vernant a eu la bonne idée d’intégrer celles-ci dans une nouvelle version vulgarisée de ces mythes : « Comment en outre le chercheur pourrait-il oublier quand il se fait conteur, qu’il est aussi un savant en quête du soubassement intellectuel des mythes et que, dans son récit, il injectera celles des significations dont des études antérieures lui ont fait mesurer le poids ? » (p. 14). Celui qui est familier de l’œuvre du grand helléniste retrouvera en effet ici intégrées une grande partie des conclusions de ses recherches, mais cette fois dans une langue accessible à tous.

Les trois premiers chapitres (« L’origine de l’univers », « Guerre des dieux, royauté de Zeus », « Le monde des humains ») ont trait à l’œuvre d’Hésiode (avec quelques allusions à Eschyle) dont la Théogonie remonte probablement à 700 av. J.-C. Les trois premiers vers qui suivent le prologue aux Muses disent : « Donc avant tout fut Béance (Chaos) ; puis Terre aux larges flancs, assise sûre jamais offerte à tous les vivants, et Amour (Éros), le plus beau parmi les dieux immortels. » De ces trois vers l’auteur tire trois pages (pp. 15-17) où il analyse, tout en ayant l’air de raconter, la conception grecque du chaos, celle de l’amour à ce stade de la genèse de l’univers, et le statut de la Terre, premier fondement ferme sur laquelle la « création » va pouvoir s’appuyer.

Hésiode, donc, pour commencer. L’origine de l’univers, la castration d’Ouranos (le ciel), Cronos avalant ses enfants, Zeus les libérant et triomphant, enfin la lutte de Zeus et de Typhon dont Jean-Pierre Vernant donne plusieurs versions. Puis le conflit entre Zeus et Prométhée, mythe étiologique de la condition actuelle de l’humanité avec la création de Pandore et sa fameuse boîte qui, en réalité, est une jarre.

Il n’était évidemment pas question dans un tel livre de résumer toute la guerre de Troie, mais plutôt de trouver un angle, un éclairage intéressant. Jean-Pierre Vernant choisit comme fil directeur l’histoire de la « pomme de discorde » jetée par Discorde (Éris) au beau milieu des noces de Thétis et Pelée (chap. IV). Il raconte comment les trois déesses se présentèrent devant Pâris, comment ce dernier choisit Hélène. Il nous parle d’Hélène « coupable ou innocente ? ».

Il n’était pas non plus question de résumer l’Odyssée. Mais Jean-Pierre Vernant nous en donne brillamment la clé dans le chapitre V en montrant comment, après avoir été ballotté d’aventure en aventure dans un monde imaginaire dont les étapes ne figurent sur aucune carte, Ulysse, avec l’aide d’Athéna, réintègre notre monde d’abord, sa patrie ensuite.

L’histoire de Thèbes est beaucoup plus complexe qu’on ne le croit d’habitude et ne se ramène pas aux péripéties de la vie compliquée d’Œdipe (chap. VII). Le cycle thébain commence par la fondation de la cité par Cadmos, un Phénicien à la recherche de sa sœur Europe enlevée par Zeus (chap. VI). Ce chapitre montre aussi l’importance du personnage de Dionysos qui met en évidence les tensions et les contradictions entre l’autochtone et l’étranger, l’homme et la femme, bref, entre le même et l’autre. Le dernier chapitre résume le cycle de Persée.

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