Chapitre 19 L Égypte - Grèce - Moyen Orient |
19 L
LA BIBLE ARRACHÉE AU SABLE |
WERNER KELLER |
Edition PUF |
1962 |
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Ce travail a été
conduit avec précision, compétence et conscience. En plus des très nombreux
compléments apportés, on découvrira dans ces pages une partie entièrement
nouvelle consacrée au Nouveau Testament. Le lecteur sera donc heureux de
retrouver à la fois l'oeuvre qui l'a passionné et un livre neuf qui le
fascinera. Préface de Jean-Luc Pouthier |
LACHAUD -
b.a.
– ba des symboles Égyptiens |
René lachaud |
Edition PARDES |
2002 |
Paradoxe : l’Égypte pharaonique
qui a si bien su user du symbole, n’a pas de mots pour le désigner ! Elle n’explique
pas ses symboles, elle les met seulement en œuvre dans la langue
hiéroglyphique et par l’intermédiaire d’un art qui conjugue à l’infini les
formes, multiplie les pistes, les indices et surtout les correspondances. On entre dans la symbolique égyptienne
comme dans un labyrinthe ou un jeu de l’oie.
En Égypte, l’artisan cisèle mieux
les symboles que le philosophe ou le théologien. Ils naissent sous ses doigts
dans l’épaisseur du bois, de la pierre ou de l’or. Les dieux de Kemet sont
potiers, forgerons, artistes ou tailleurs de clames.
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LACHAUD -
chamanisme
dans l’Égypte pharaonique |
René lachaud |
Edition SIGNATURA |
2007 |
On est encore loin d’avoir tout
compris sur cette époque complexe et mystérieuse qu’est l’Égypte pharaonique.
Pharaon n’est-il pas à la fois
roi-prêtre et mage guérisseur ? Certains dieux ne sont-ils pas masqués et
revêtus de peaux de félins pour entrer en contact avec le monde invisible des
esprits ? Et le dieu sauvage Bès, nain barbu et masqué, expert en danses
extatiques, n’est-il pas le dieu chaman par excellence ?
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LACHAUD - HERMÈS-THOT - SYMBOLISME SACRÉ ÉGYPTIEN |
René Lachaud |
Édition La Pierre Philosophale |
2011 |
Thot-Hermès ou le symbolisme sacré égyptien de René
Lachaud est écrit comme un guide de voyage ou plutôt comme un guide
initiatique, sorte d’invitation au voyage intérieur écrit par un chercheur de
vérité en quête d’absolu. A sa lecture nous pénétrons dans l’intimité des
temples égyptiens, page après page l’auteur partage son ressenti, son vécu,
ses intuitions et ses connaissances de l’égyptologie. René
Lachaud,
grâce à la qualité de ses recherches sur la tradition égyptienne nous offre
des clés qui nous permettrons d’aborder des aspects méconnus de cette
civilisation restée encore si mystérieuse à nos yeux. Ces clés opératives
sont disséminées tout au long du livre comme autant de portes ou seuils à
franchir avant de pénétrer dans le sanctuaire du temple. Sommes-
nous les dignes héritiers des « Shemsou-Hor » ou des compagnons
d’Horus. Une pensée ininterrompue comme un courant souterrain depuis des
millénaires se dessine au travers de la Tradition égyptienne et de ses œuvres
monumentales. « Ainsi Osiris devint le prototype de l’initié parfait.
Quand Seth eut achevé son travail ingrat, Thot l’écorcha pour faire de ses
nerfs les cordes de la lyre. La Raison organise le monde, des opposés elle
extrait la quintessence de l’harmonie, Thot n’anéantit pas Seth, il le
régularise ». Ebranlement
de nos certitudes ou de nos savoirs, René Lachaud nous invite à nous éveiller
à la dimension Osirienne du mythe fondateur de l’Egypte antique. Au sommaire de cet ouvrage l’auteur développe les sujets
suivants : Le seigneur du calame – le chemin en quinconce –
Djehouty – le pendule – un dieu géomètre – le cœur d’un homme – parèdres –
les douceurs de Maât – l’œuf – le vicaire de Ré – l’œil noir – locus Tenens –
le babouin à la crinière luisante – Thot la menace - la merveilleuse
colline des temps primordiaux – le scribe nostalgique – Démiurge – la
structure cosmique – Valentin le gnostique – les lèvres de Thot – Je suis
Thot qui met Maât par écrit – le prince de Maât – V.I.T.R.I.O.L.- les
seigneurs de l’écriture – Seshet destin – la peau du léopard – l’étoile de la
déesse – le compas – les livres de Thot – la patte coupée du chien rouge –
les dieux peuvent-ils être idiots ? – Seth la force – l’Obsidienne et
l’Or – la salive de Seth et sa lumière – l’Ibis et le faucon – le cœur et la
langue – l’Hor l’aveugle – le rituel contre le chaos – l’œil Oudjat – le lait
de la gazelle – Isis myrionyme – la fille de Thot – Isis rosée – la vierge –
le palmier doum – les beaux chemins de l’occident – Inpou – le loup d’Orient
et le chien d’Occident – Hermanubis – le mercure des sages – Oupouaout – le
livre des respirations – la mort selon Thot – la balance – le triangle divin
– le fluide de la vie – le taureau des étoiles – la Douat – le rythme des
ailes – l’Hermès aux bonnes idées – Hermès Pylaois et Hermès le filou – la
plante moly – Hermès logos et Hermès Phales – Alexandrie – Sarapis – Mouseion
– Agathodaimon – Trismégiste – Don Pernety – Hermétisme et Alchimie – le
Mercure romain – les yeux du cœur – les âmes de Rê – livres et talismans –
l’Asclépios – Marcile Ficin – le Poimandres – la vierge du monde – Louis
Ménard – le dieu de l’hermétisme – les qualités de l’adepte – le monde selon
l’hermétisme – le serment d’Isis la prophétesse – Opus Magna – la Chrysopée –
le divin Platon et le néo-platonisme – les gnostiques – la connaissance
de soi – le secret de l’univers – le banquet des anges – le marteau et le
ciseau – la langue des oiseaux – le jardin hermétique – l’embryon
philosophique – le divin charabia d’Hermès – la langue arcane – la force
combinatoire – le crocodile – eau sèche et feu solide – les forces dynamiques
– la navette et la flèche – le hiéroglyphe du soleil – Ouroboros – les
hiéroglyphes du serpent – Un le Tout – la distillation circulatoire – le
vampire – caducée – le bâton – Equilibre – ouvrir le ciel et la terre – la
table d’Emeraude – l’esprit unique – le soleil, la lune et le vent – la tête
du corbeau – les ténèbres le fuient – la Pierre – Trois – les 7 principes de
Thot – un temps viendra – la prophétie de Thot – la tombe ouverte et la tombe
pyramide – Pyramidion – l’âme du monde – |
LACHAUD -
ITINÉRAIRE POUR UNE ÉGYPTE INTÉRIEURE |
René Lachaud |
Edition Dervy |
1992 |
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On ne trouvera pas
dans ce livre, une description de l’Egypte, ni l’Egypte du tourisme, encore
moins l’Egypte des apparences, on découvrira plutôt et c’est mon vœux le plus
cher, l’Egypte que l’on porte en soi même, l’Egypte de l’émotion, de
l’intérieur, celle enfin qui s’ajuste à cette pensée de Maître Eckhart :
« Il ne faut pas avoir sa patrie parmi les choses extérieures » Au sommaire de ce livre l’auteur nous parle de : Les âmes de Kémit – le temps des Shesou-Hor –
l’Egypte horienne – la beauté secrète des pyramides – les frères d’Héliopolis
– Memphis :le dieu au manteau de plumes – dans la temple haut de la
pyramide de Téti à Sakkara – les trois rois de Guiza – méditation sur le Nil
– les prêtres de Sekhmet – le Heb-Sed :renouvellement des forces royales
– le Mitre des étoiles – le labyrinthe – le naufragé – la ligature des deux
terres – le Ankh :la croix pharaonique – l’Oudjat : l’œil divin
d’Horus – la scarabée ou l’alchimie de la lumière – le masque du chacal – les
seigneurs de l’écriture – Hiéroglyphes, Hiératique et Démotique – histoires
de Papyrus – Senmout celui qui vit en fraternité avec Mout – Thotmès – le
soleil noir – la statue de Thotmès III à Louxor – le Sphinx – Amenhotep fils
de Hapou – le doux sycomore – Nefertiti à Berlin – le sourire d’Akhenaton – Toutankhamon
– la malédiction des pharaons – la tombe d’Osimandias – Medinet Habou – la
tombe de Ramsès IX dans la vallée des Rois – les momies ou le rite de réunir
tout ce qui est épars – les Shaouabtis et les Sarcophages - Tu ne
mourras pas, tu es pourvu de ton Kâ – les heures de Ra – les portes de Maât
me sont ouvertes – les barques solaires et autres – Le pilier Djed – les
Talismans –le Nain initiateur – comprendre le mot Néter – le temple
pharaonique et son enseignement ésotérique – les obélisques – Louxor –
Sekhmet à Karnak, labyrinthe du dieu invisible – Abydos, île de Maât
–Hermopolis, la cité des huit – le divin Poimandres – Wadjit le Cobra – Kôm
Ombo le crocodile – Esna : l’Héliopolis du sud – Edfou et Horus – Philae
la demeure d’Isis – Zodiaque dans le château du sistre – les religions
égyptiennes – les ailes des déesses – le banquet – art et magie – géographie
mystique – crocodilopolis – le Sinaï, massif de la turquoise – la chevelure
de Bérénice – Cléopâtre entre Orient et Occident – Nebamon et la bibliothèque
d’Alexandrie – le dernier scribe – Les Coptes, leur histoire, héritiers du
pharaon, naissance de l’art chrétien – le Caire et son musée –le Fils de tous
les dieux d’Egypte – |
LACHAUD - L’ÉGYPTE
ÉSOTERIQUE DES PHARAONS - 2 Volumes |
RENÉ LACHAUD |
ÉDITION TRAJECTOIRE |
2008 |
Cette encyclopédie
illustrée en 2 volumes de 500 pages, est un travail considérable auquel s’est
livré René Lachaud. Infatigable explorateur des rives du Nil depuis plus
de trente ans, ce chercheur amoureux de cette civilisation à la spiritualité
puissante s’aventure ici dans les méandres des divinités multiples, des
pratiques rituelles, des secrets de la royauté, de l’empire des signes
hiéroglyphes, des lieux sacrés (temples et pyramides), des mythes, des
symboles opératifs, divins et naturels, de la grande aventure de la mort qui
conduit à l’éternité, au travers de corpus funéraires particulièrement
sophistiqués (textes des pyramides, textes des
sarcophages, livre des portes, livre des deux chemins, livre des morts),
sans oublier les momies, les tombes, les rites, les enseignements et les
hommes. L’Egypte
antique
est le royaume de la magie, tout à la fois une science, un art, une pratique
licite, une religion avec ses dieux spécifiques et ses textes savants, ses
outils, ses formules, ses amulettes et ses talismans. Ces deux tomes sont
abondamment illustrés par quelques 400 dessins, dont la moitié sont
des originaux tracés avec un grand talent, par Isis Arnoux Lachaud. Au fil
des chapitres, l’érudition éblouissante de l’auteur nous entraine au cœur des
mystères de la vieille civilisation, mais aussi la plus durable (4000 ans) de
l’antiquité. C’est au cœur des secrets pouvoirs du roi divin pharaon, des
mystères de la mort et de la renaissance, de la science des prêtres initiés,
des incantations magiques, de la compréhension des idéogrammes aux multiples
sens et de toutes les facettes d’un univers fascinant, que le lecteur se
trouve emporté dans une grande et mystérieuse aventure spirituelle
personnelle. Le Tome
1 développe les sujets suivants : L’Egypte,
un continent disparu : Qui étaient et où sont passé les anciens
égyptiens ? Les labyrinthes de la mémoire, le double royaume,
existe-t-il un ésotérisme pharaonique ? Hiéroglyphes
ou l’empire des signes : La langue des oiseaux, la langue hiéroglyphique,
l’écriture et son rituel, la palette du scribe, cerveau droit, cerveau
gauche, Horapollon, alchimie graphique, idéogrammes hermétiques, l’écriture
des anges, les hiéroglyphes chymiques. La
royauté ésotérique et les dieux en devenir : Le testament de Geb, la qualité horienne du roi,
Shemsou Hor, le roi-cobra, les régalia, les cinq noms du protocole de
Nekhbet, le roi magicien, Pharaon et l’empereur de Chine, correspondances
entre les dieux égyptiens et grecs, les dieux avec leurs formes, leurs noms,
leurs rôles, les néters (Netjers), les divinités parèdres ou androgynes,
Apopis, le Noun, l’Ennéade d’Héliopolis, Atoum, Rê, Geb-Nout, Shou-Tefnout,
Osiris et son mythe, Seth l’assassin obligé, Isis la magna mater, la
magicienne, la vierge noire et première veuve, l’Or isiaque, Horus le faucon
divin, Hor et Hator, Inpou le loup mystagogue, Bès le dieu nain, Meskhenet,
Heket, Taoueret, Les déesses félines : Bastet, Sekmet, la féminité
spirituelle de Neith, la grande déesse organisatrice Maât et l’ordo ab chaos. Lieux
sacrés, temples et pyramides : Deux chapitres sont consacrés aux temples et
pyramides. Hommage à Schwaller de Lubicz et son Temple de l’Homme. Mythes,
rites et le pouvoir des symboles : Est développé les mythes, les rites et les rituels
divers, comme ceux des offrandes, des semailles, du grain de blé, des
miroirs. Le déchiffrement des symboles et leurs divers niveaux de lectures,
les portes à franchir, la croix Ankh, l’œil Oudjat, le Djet, le Tit,
Sema-Taouy, les symboles divins comme le Wadj, le Was, le Menat, le bijou de
Bat. Les symboles des quatre éléments, le feu, l’air, l’eau, la terre, les
points cardinaux, les minéraux et végétaux. LE Tome 2
développe les points suivants : La mort
selon les égyptiens : L’Egypte et l’investigation de la mort, je suis
Hier je suis Demain, le vocabulaire de la mort, Mort et Kheperou, les armes
contre la mort, la mort alchimique, Osiris le mort parfait, l’éternité,
Neheh, Djet, Ouroboros, le Douat, Netjerkhes, les textes des pyramides, les
textes des sarcophages,, le livre des deux chemins, le livre des morts, la
Kérostasie ou Psychostasie, le corpus funéraire de la vallée des Rois, le
livre de l’Amdouat, le livre des Portes, le livre des cavernes. Les momies
Chrysalides, le Natron, le chancelier divin, Momie Mumia, la momis
chrysalide, le mobilier de la tombe, les rites funéraires, le rituel
d’ouverture de la bouche. Le
corps Divinisé : La
science de la Mélothésie, la médecine mélothésique, santé et maladie, Isis et
le corps malade d’Osiris, les dieux guérisseurs, les papyrus médicaux, les
médecins, Metou, la pharmacopée, la médecine Hermétique, la divine harmonie,
la source héliopolitaine, le Papyrus de la dame Anhaï, le fixe et le volatil,
Ba esprit voyageur, Khaibit l’ombre, Ka la force vitale et double du mort,
Sekhem force de cohésion, Akh la radiance, Sahu, Ren identité vibratoire, le
cœur Ib. La
magie opérative de l’Egypte : Magie mot équivoque, magie divine, un don des
dieux, magie et religion, les textes magiques, Héka le néter magicien, les
grands dieux de la magie : Thot, Ouret Hekaou, Seth, Bes, Taouret,
Bastet, Isis, Ched le sauveur, Twtw-Tithoès. Fonction magique des Dieux
suivants: Meskhenet, Tjenenet, Nout, Mafdet, Sehet, Rê, Hor, Inpou,
Oupouaout, Bebon, Choubis, Ptah, Qadesh, Min, Sobek, Amon, Meretseger,
Renenounet, Hesat, Ounet, Neith, Ash, Hapy, Montou, Nefertoum, Inheret,
Sarapis. Les outils de la magie : Les membres du personnel de l’Ibis, le
prêtre-mage, le faiseur de pluie, le serpent vert, le mage Satni-Khaemouaset,
les mains magiques, les cippes d’Horus, les lames magiques en ivoire, les
hypocéphales, le miroir magique, amulettes et talismans Al
Kemet, la terre alchimique des anciens Rois d’Egypte : Les anciens Roys d’Egypte et l’art chymique, les
frères chevaliers d’Héliopolis, Atoum néter chymique, le creuset mystique,
Kemet-Chemia, la voie ésotérique de l’alchimie, art de transmutation,
Laborare et Orare, Matéria Prima, Solve et Coagula. Les dieux
chymiques : Osiris, Amon-Imm prince des rosées, Hathor la Dorée, Ptah
demogorgon, Isis la mère de l’Or, Shou et Tefnout le sec et l’humide.
Alexandrie creuset chymique : Un phare et une bibliothèque, Zosime de
Panopolis. Le trismégiste : Deux icônes du Trismégiste, Hermès,
Thot-Hermès, le Trois fois Très Grand, la Table d’Emeraude, le feu secret, le
faucon d’Or fin, la pierre philosophale, le Benou-Phénix oiseau mythique, le
phénix alchimique, les cendres du Benou. Aton le
Sphinx et le Scarabée : Histoire du règne d’Akhenaton, Amenhotep fils de
Hapou, Nefertiti, Aton, le soleil secret, son règne et l’atonisme, le mot
Sphinx et ses différentes formes, le sphinx alchimique, le songe du prince
Thotmès, le scarabée, Kheper, la pierre parfaite. Un livre
référence pour une meilleure connaissance des mystères égyptiens. |
LACHAUD - LE LIVRE DE THOT-HERMÈS LE TRISMÉGISTE -
Tome 1 |
René LACHAUD |
Edition RAMUEL |
1999 |
Tome 1 de ce récit qui nous amène de l’histoire
de l’écriture à celle de l’initiation d’un jeune scribe que l’on pourra lire
dans le tome 2 : Un dieu dirige le vol des oiseaux. En transmettant aux
hommes les hiéroglyphes Thot-Hermès
leur ouvrit toutes les portes de la connaissance. Thot
appartient à la mouvance de ces Grands Ancêtres Rouges venus du Mystérieux
Pays de Pount et véritables civilisateurs du double royaume d'Egypte. En
transmettant aux hommes les hiéroglyphes, il leur ouvrit toutes les portes de
la connaissance: astrologie, géométrie, mystique, magie, rites, théurgie et
maîtrise des arts opératifs. Assimilé par les Grecs à Hermès, il devint, dans
le creuset d'Alexandrie, le Trismégiste, la divinité trois fois très sainte
de l'Hermétisme. Cet ouvrage tente de suivre le long cheminement d'une pensée
secrète issue des temples de Kemit qui irrigue toute la philosophie
initiatique de l'Occident. Les Fils de Thot-Hermès le Trismégiste
restent, à travers les siècles, les dépositaires, les gardiens et les acteurs
de la Tradition primordiale. Trésor des Trésors, elle parle par énigmes,
oblige chacun à reconstituer le message éparpillé, investit discrètement les
mythes, les dieux et les genèses. Elle s'explore dans les laboratoires et
s'expérimente dans le cœur des adeptes, au-delà des circonstances de
l'Histoire, en se jouant de l'espace et du temps. La pensée du Trismégiste
est une contre-culture, l'apprentissage d'une liberté individuelle garante de
cette essence subtile qui fait la noblesse de l'homme et l'autorise à vivre
en symbiose avec l'univers, dans la compréhension des Lois qui échapperont
toujours au hasard. |
LACHAUD - UN DIEU DIRIGE LE VOL
DES OISEAUX- Histoire d’un compagnon d’Horus- Tome
II |
René Lachaud |
Edition Ramuel |
1999 |
Récit
Hermétique tome II – qui
fait suite à « Le livre de Thot-Hermès le Trismégiste ». Djédi
est scribe, le plus mauvais scribe de Thèbes, une vie sans relief, vide,
dévorée par un quotidien morose, inutile. Mais un marchand d’olives le
débusque et le jette sur les routes d’un monde surprenant. Des
masques et des labyrinthes, la mémoire-miroir et la rencontre avec des êtres
d’une autre race : magicien thérapeute, prêtresse de l’androgyne,
tailleurs de pierre, scribes au savoir insondable, baliseurs du désert, un
fou et un couple sans âge sur une île au bord du temps, la découverte du
sphinx et de son mystère, Hapy le bondissant, le gardien du seuil, le bloc de
jaspe rouge, découverte d’un mystérieux papyrus, l’étrange pouvoir des
statuts, la loi des cycles, la carpe du Nil, le sacré glorieux et profitable,
la prêtresse de Neith, Dieu annonce l’avenir par toutes sortes de
voies, la beauté de l’androgyne, le monde intermédiaire, Horus est avec
nous, sur la route de Memphis, l’âme de Ptah, la balance, les bétyles, le
problème des momies, Geb contre Nout, il faut bien comprendre le plan divin,
Mérenrê, diverses pérégrinations, Shemsou-Hor. Comme
les pierres dans le ventre de la terre, Djédi va mûrir, lentement,
douloureusement, usant sa vieille peau contre ses doutes et ses sandales sur
les chemins. Il affrontera le Dragon de la ténèbre et le Sphinx de l’aube, la
violence de Seth, la pureté coupante d’Horus et les énigmes récurrentes de
Thot-Hermès. Djédi voyageur incertain, Djédi à l’écoute des étoiles, Djédi rebelle jusqu’à l’ultime fracture. Le calame et le poignard, la splendeur des signes et la lame dans le cœur. Pour lui, pour nous, les compagnons d’Hor ouvriront-ils les portes de leur sanctuaire ? |
LACHAUD - LES
DIEUX MASQUÉS. CHAMANISME DANS L’ÉGYPTE PHARAONIQUE |
RENÉ LACHAUD |
EDITION SIGNATURA |
2007 |
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Le substrat
chamanique de l’Egypte, les hiéroglyphes, la pensée et la philosophie
chamanique, le mot Chaman, comment on devient chaman, sa naissance, ses
qualités, son rôle, Pharaon roi chaman, le roi-faucon, les animaux liés et
alliés au Pharaon, le roseau et l’abeille, les néters, Bès, Anubis, le grand
scribe Thot dieu à tête d’Ibis ou de singe, le crocodile Sobek, les
dieux serpents, les dieux oiseaux, les félins, les vaches divines. Le mythe
d’Osiris, son rituel initiatique, avec Isis il forme le couple fondateur de
la religion égyptienne, méditation sur le grain de blé, le meurtre d’Osiris
par Seth, le démembrement d’Osiris et son rassemblement par Isis, les arbres
sacrés, le lotus anthéogène, le chaman androgyne,
la kérostasie (appelée Psychostasie) avec sa dévoreuse Ammit ou Am-Mout, le
rituel des offrandes, Héka la magie égyptienne. |
LACHAUD -
L’INVISIBLE PRÉSENCE
– LES DIEUX DE L’ÉGYPTE PHARAONIQUE |
René Lachaud |
Edition du Rocher |
1995 |
En
ancienne Egypte, le mot NETER
désigne la divinité, ou plutôt l’énergie divine en action. Multiples sont ses
visages, mais qu’il se nomme Thot, Horus, Amon ou Ptah, il est avant tout le
fluide vital « celui qui rajeunit ». Faisant fi du temps et de
l’espace, il réactive sans cesse la création afin que la Maât (l’ordre)
triomphe d’Isfet (le chaos). Dans cet éternel combat, l’homme assiste le Dieu
et, par la puissance des rites, l’éveille et fraternise avec lui. Comme
les hommes et les royaumes, les dieux ont une histoire, mais les traces
deviennent fragiles quand le sable les recouvre. L’auteur nous invite à
remonter le temps pour retrouver ces néters fabuleux qui sont autant de clefs
donnant accès à des portes secrètes. Anubis par exemple, le dieu à tête de
loup, est le maître incontesté de tous les rites de momification et guide les
âmes sur les chemins de l’au- delà. Passerelles
entre le passé et le présent, les dieux égyptiens nous parlent un langage
universel qui nous prouve à quel point ils sont toujours vivants : ils
ont simplement changé d’apparence. La passion et la résurrection d’Osiris,
comme celle du Christ, délivre l’homme de la matière et lui promettent
l’éternité. Seth, l’incarnation du mal, deviendra le Satan chrétien. Quand à
Horus, vengeur de son père Osiris, il terminera sa carrière sous les traits
de saint Georges terrassant le dragon. Connaître les dieux de Kémit, c’est
palper l’invisible, c’est cheminer dans ce labyrinthe dont le centre est notre
propre cœur. Au sommaire de cet ouvrage, l’auteur développe les sujets
suivants : L’Invisible présence – Bès le sorcier pygmée – Anubis qui est sur ses secrets – Seth le dieu rouge – Osiris ou l’éternel retour – Les métamorphoses d’Horus – Min le dieu noir – Amon le dieu bleu – Khonsou ou l’errant – Les taureaux ou l’âme des dieux – Montou le faucon thébain – Nefertoum, le petit ange de l’aurore – Ptah le dieu au beau visage – Khnoum : le seigneur de la campagne – Sobek ou le charme des eaux – Hapy le bondissant – Thot au milieu de ses mystères – Atoum-Rê-Khépri – Aton ou les mains qui portent l’esprit – Sarapis le dieu d’Alexandrie – |
LACHAUD - magie & initiation en Égypte pharaonique |
René lachaud |
Edition DANGLES |
1995 |
L’Égypte antique reste l’un des
plus grands pôles d’attraction de nos désirs et de nos projections,
individuelles ou collectives. Mais peut-on se contenter encore d’une approche
uniquement descriptive et vide de sens, et ignorer la part symbolique et invisible
qui fonda la puissance quasiment extraterrestre des pharaons, puis disparut
avec eux ? De la géographie mystique aux
neufs constituants de l’être, du lien encore mystérieux entre magie et
médecine au symbole de sphinx de Guizèh ou à la technique de la poudre de
momie, du principe incontournable de Maât à l’hermétisme puis aux
illuminations d’Akhnaton, des sept Hathor à Isis, d’Osiris à Horus, de la
symbolique du temple aux trois grands corpus funéraires (Textes des
Pyramides, des Sarcophages et Livre des morts), de l’envol du scarabée à la
description du rituel initiatique dans la Grande Pyramide… On accède ainsi au
cœur vibratoire de l’âme de ce peuple millénaire dont les traces ne cessent
de nous étonner et de nous interpeller sans que nous sachions vraiment
comment les transposer dans notre vie actuelle. |
LACHAUD – B.A BA de la TRADITION ÉGYPTIENNE |
RENE LACHAUD |
Edition PARDES |
2000 |
La tradition égyptienne
s’est épanouie pendant trois millénaires. Depuis elle continue à irriguer
tous les courants ésotériques de l’Occident, comme l’hermétisme ou
l’alchimie.
N’est- il pas urgent
de se débarrasser des idées reçues et de considérer l’Egypte comme
l’initiatrice de la spiritualité occidentale ? Un peuple disparu n’est
passionnant que dans la mesure où sa pensée nous concerne aujourd’hui et nous
aide à vivre. L’intérêt croissant du monde pour l’Egypte des pharaons
témoigne de la profondeur de son approche des phénomènes de l’univers
de la complexité de l’humain. L’Egypte a beaucoup à nous apprendre, à nous
donner, au niveau de son subtil. Si la beauté témoigne de la sagesse,
l’Egypte ne peut que combler ceux qui ne se contentent pas des apparences et
désirent dans leur cœur le règne de la tolérance, de la liberté d’être,
d’être plus, d’être mieux, de devenir les nouveaux enfants de Maât et
de Thot. Quelques sujets
développés :
|
LACHAUD - DIVINITÉS ÉNIGMATIQUES DE L’ÉGYPTE |
René Lachaud |
Edition Signatura |
2014 |
Ce livre est une approche inédite des déesses et des dieux de l’Egypte ; il est une sorte de vagabondage en quinconce dans l’univers singulier des dieux de Kemet (L’Egypte), une réactivation de notre mémoire ancestrale. Les textes égyptiens ne décrivent pas les dieux, ils les mettent en coïncidence avec le monde flottant de notre puissance imaginative, avec la dynamique des synergies intenses qui se déplacent selon les oscillations de la mémoire et de la pratique rituelle. Le dieu existe tant qu’on pratique pour
lui des rites et qu’on prononce son nom. Les rites sont le seul moyen de
passer du profane au sacré, du matériel au spirituel, de l’humain au divin. Son temple est notre corps, mais il n’investi notre esprit que si nous le sollicitons avec patience, perspicacité et une touche personnelle d’humour. C’est à nous à l’apprivoiser en acceptant d’être dépaysés au moment où l’on entre sur son territoire mouvant. Le fils de Hapou, le plus accompli des Kémitiens dit : « Je cherche le dieu, je suis venu et j’ai contemplé le mystère. Si vous me demandez pourquoi je m’intéresse aux dieux de Kemet, je répondrais : Je n’en sais rien, mais pour acquérir l’état hotep, il faut bien s’intéresser à quelque chose au-delà de l’humain ». Les dieux de Kemet sont séduisants, c’est ce qui les rend dangereusement attractifs. Ils n’ont pas la rigueur sévère du dieu unique, ni l’exigence d’une fidélité inconditionnelle. C’est un déferlement de formes, de couleurs, d’arôme et d’ondes propitiatoires. Ils peuplent nos rêves, pas nos cauchemars, une absence de contraintes qui rend nos incertitudes caduques. Ecrire sur les dieux de Kemet pour les sortir des cloisonnements de la mémoire est ce qu’a fait René Lachaud avec cet ouvrage. Des dieux intimes, qui ne sont pas étrangers à l’expérience intérieure, ils sont dans la fragilité du vécu, dans le présent émotionnel, dans la diversité des rencontres. Une tentative pour fixer la fugacité avec les armes et les ruses du bel oiseleur qui remonte les rives du Nil, des fragments mis bout à bout sur un palimpseste afin que reste la mémoire des dieux de Kemet dans l’inconscient collectif. Au sommaire de cet ouvrage : Le netjer - la lune dans le désert - la discipline de l’extase - les hiéroglyphes de netjer - le dieu momifié - la tête coupée - les images de dieux - Khepri - Kheper Kheperou - le corps djet - la grande déesse mère - Bat - la Noun dans le Ib - Sesher - une histoire de plume - les 9 constituants - Néguentropie - les lionnes divines - Sekmet è Chevaucher la lionne - le verrou du Naos - Sementiou - le seigneur des couronnes - le rituel des offrandes - le boiteux - nigra sum sed formosa - la tombe des dieux - Serket - Les laitues de Min - les religions égyptiennes - le scribe magicien - sur la pointe des pieds - le singe de dieu - la couleur de la hase - le pavois divin - Nefertoum - le couteau sans faille - les guerriers fauves - Aquen - le crissement des écailles - Meretseger la dame de la Dehenet - Nephtys - Irou et Kheperou - Oupouaout - Hathor - petit intermède séthien - Isis reine et ses métamorphoses - Sobek - circumambulation - les cendres du Benou - le prêtre de Montou - la Sehenet - la voie Horienne - Mafdet - retournement - Khnoum - Djédi et Pepi - les arbres divins - les vases Nou - Taoueret - Osiris en moi - le Naos - Ptah Tatenem, démiurge et forgeron divin - les Patèques - Iounou- Héliopolis - Atoum - Rê - Iouf - le temple du monde - Hermanubis - Khonsou - Mout - Imn-Amon - l’oracle de Siwa - le faucon d’or fin - le Noun - Hor aux multiples visages - les 4 fils - le Trickster - Néoténie - Bès - Indou-Anubis - la Clepsydre - Djehouty-Thot - Heka - Herrethôrabeanimea - fragments hermétiques - Théophania - la kérostasie - Bastet - la sympathie pour le naturel - Chou et Tefnout - Geb et Nout - la maison des livres - Osiris - Nekhbet - Wadjet et Uraeus - Renenoutet - Pharaon et les dieux - les oreilles d’Inpou - le lac de feu - la signature invisible - Neith - dans le temple de Saïs - Hâpy - la théologie de l’eau - les poissons divins - les dieux enfants - Sarapis - Shaï - dans le monde de Shaï - Aton et Isefet - Maât - Amenhotep fils de Hapou - les écrits apocryphes du fils de Hapou - |
LACHAUD - LES DÉESSES DE L’ÉGYPTE PHARAONIQUE - Le chant des Neter |
René Lachaud |
Edition Champollion |
1993 |
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Ce livre jette une lumière symbolique et spirituelle sur le panthéon égyptien, nous voila donc au cœur de la création, aux origines de la tradition occidentale : ainsi Neith, mère du soleil, a façonné les dieux en formulant leurs noms ; Isis incarne le principe féminin de l’univers, la mère de l’existence qui provoque le jaillissement de la vie ; Nephtys, vêtue d’or et de plumes, apparait comme l’un des ancêtres directs des anges chrétiens ; Sekhmet est la protectrice des dieux et du Pharaon, leur représentant sur terre… Qu’elle soit animal ou élément primordial, guerrière ou gardienne, démiurge, force cosmique ou naturelle, chaque divinité exprime une énergie : le Neter. Le Neter n’exige pas de foi aveugle, ne dicte aucun commandement ; c’est à l’homme de s’engager sur la voie bordée de sphinx et de seuils qui mènent jusqu’à lui, au plus profond de nous-mêmes. Le Neter n’est pas un dieu, mais une « énergie divine en action » ; c’est une force qui s’exprime à travers les centaines de formes que peuvent revêtir les dieux tout en gardant une notion d’unité. Chaque Neter contient en lui un enseignement ésotérique qui débute par l’étude de son nom pour arriver à la délimitation de son champ d’action, de sa zone d’influence, de sa note sur le clavier où s’harmonise la musique des sphères. Mais, on peut se poser la question : Quelle est la réalité des dieux égyptiens ? Pour le familier de l’univers égyptien, une seule certitude s’impose : les dieux existent. Neter est une réalité ; toute la civilisation pharaonique ne serait rien qu’une enveloppe vide si l’on n’adhérait point à cette constatation. Pourtant on ne parle pas de croyance, le Neter n’exige pas une foi aveugle, il ne dicte pas ses lois ni ses conditions, il ne s’impose en aucune façon à l’homme, c’est à l’homme de s’engager et à aller vers lui ; c’est une voie difficile car le Neter n’est pas fixe comme le temple, mais il est toujours en construction, actif et omniprésent. Au sommaire de cet ouvrage : La divinité au féminin - Neith ou la mère du soleil - Nout au corps constellée d’étoiles - Isis ou la terre sainte - Nephtys et Nebhet - Hathor, l’Or des dieux - Sekhmet, la « Grande de magie » - Le supérieur des prêtres purs de Bastet - Selket, la déesse scorpion - Nekhbet et Mout : les déesses vautours - Thouéris la grande - Renenoutet et Thermouthis - Sechat ou la connaissance au féminin - Maât ou la parole perdue - Guerrière, accoucheuses, nourricières et gardiennes du silence : les multiples visages de la féminité divine - Les prêtresses - L’élévation des offrandes - Neters égyptiens et dieux grecs - Noms hiéroglyphiques des déesses - Le chant des Neters - |
la
civilisation grecque |
F. chamoux |
Edition ARTHAUD |
1963 |
Toute l’histoire de la Grèce en
partant des Mycènes, Homère, Eleusis, Platon, tous les grands sanctuaires et
tous les grands hommes. Importante iconographie et ouvrage de référence. La
civilisation grecque classique est donc une civilisation de la cité (polis).
La cité est un petit groupe de citoyens : ainsi, on ne dit jamais dans un
décret « Athènes » ou « l'Etat athénien décide... », mais « les Athéniens
décident... », « le peuple des Athéniens décide... ». Ce groupe est très
réduit (une dizaine de milliers; Platon en demande 5 040), de façon que
chacun puisse connaître chacun, ce qui assure ainsi une extrême cohésion du
corps civique. Le citoyen remplit des devoirs (devoir financier, devoir
militaire...) : il se doit à la cité. En
échange, il a le privilège de participer au gouvernement de l'Etat, il est
protégé par les lois (un étranger, en général, n'a aucun droit, sauf accord
particulier et situation spéciale; ainsi, si l'on punit le meurtre d'un
étranger d'une cité grecque quelconque, c'est uniquement parce qu'il faut
purifier le sol de la polis du sang répandu; d'ailleurs, le meurtre d'un
étranger n'est jamais puni de la même peine que le meurtre d'un citoyen) et
par les dieux de la cité (chaque cité a ses dieux et ses cultes propres
réservés aux citoyens). Maquette de l'Agora d'Athènes. Les citoyens se
groupent autour d'un centre urbain : la ville, ou asty, qui sert de
forteresse et aussi de centre à la vie politique, intellectuelle, religieuse,
économique... Ce
centre urbain est considéré comme indispensable (les Grecs qui, dans des
régions reculées, n'en possèdent pas sont des semi-barbares), et le langage
lui-même désigne indifféremment par polis la ville ou la cité. Le territoire
qui se trouve autour de la ville et qui, sauf exception rare (Sparte ou
certaines cités de type colonial), est peuplé, lui aussi, de citoyens vivant
dans des villages s'appelle khôra. Il n'y a aucune différence entre les
droits et les devoirs des citoyens, qu'ils habitent la cité ou le plat pays
(il est bien évident, néanmoins, qu'il est plus difficile à un homme qui
habite à une journée de marche de la ville de participer à la vie publique
qu'à celui qui habite sur l'agora) : ce plat pays est indispensable à la vie
de la cité, puisque c'est de là qu'elle tire ses richesses; il n'existe
aucune cité qui n'ait pas de khôra. |
la genÈse
de la tragÉdie – le drame d’Éleusis |
Édouard schuré |
Edition PERRIN |
1926 |
C’est à travers le « théâtre
initiateur » que l’auteur exprime les aspirations du XIXème et XXème siècles.
Théâtre antique en Inde et en Grèce avec le mystère de Dionysos et le drame
sacré d’Éleusis puis l’auteur remonte à la Renaissance avec Shakespeare, puis
passe à Goethe et à Richard Wagner. Un profond mystère entoure les fêtes, d’Éleusis. Le
serment des initiés fermait la bouche aux témoins païens. Trahir le secret,
était encourir la mort. Alcibiade, menacé de mort, put s’enfuir à Athènes…
mais plusieurs de ses amis y laissèrent la vie. Eschyle risqua fort sa vie,
sans doute à cause des derniers mots de son Prométhée, qui faisaient allusion
à l’un des secrets d’Éleusis : la fin des dieux de l’Olympe …Les maçons
eux-mêmes du temple d’Éleusis étaient tenus au silence le plus sévère. Nos
connaissances sur Éleusis se réduisent donc à quelques passages de poètes et
des premiers écrivains, chrétiens, qui avaient autrefois pris part aux
mystères, ou qui avaient été renseignés par de initiés (Justin, Hippolyte,
Clément d’Alexandrie). Mais la crainte du scandale qui aurait pu naître de la
ressemblance choquante avec les mystères chrétiens leur ferma la bouche à eux
aussi. … C’est pourquoi ils parlaient du « temple diabolique des
idoles », de « singeries du démon », qui « enduisaient de
moutarde le sein de la sainte mère… pour en détourner les nourrisson
chrétiens ». Clément d’Alexandrie écrivit que « bien des choses,
dans les mystères d’Eleusis, ont peut-être été empruntées à Moïse et aux
prophètes, car l’esprit humain ne peut arriver à de si hautes vérités, s’il
n’est éclairé par les lumières de la divine révélation » …à moins que ce
ne soit l’inverse qui se produisit…Les anciens allèrent demander le salut de
la mort et de ses sombres secrets au royaume des enfer dans l’union avec la
terre maternelle, qui donne naissance à la nourriture et aux puissances génératrices,
dont les symboles : le phallus, le sein maternel et l’épi de blé jouent
un si grand rôle dans les mystères, d’Éleusis . Déméter, c’est la « mère terre ». Ses mystères
portent un double secret : la descente de Déméter aux enfers, le retour
des enfers de sa fille Perséphone (« Eleusis = retour). Les cérémonies
de l’initiation comprenaient trois parties : formules et enseignements
secrets (« legomena »), processions et drames sacrés
(« dromena ») initiation à la contemplation mystique et
présentation d’objets sacrés (« deiknumena »). Parallèlement il y
avait trois degrés d’initiation : purification
(« catharsis »), consécration (« myeris »), et
contemplation (« epopteia »). Au printemps, les candidats étaient
initiés d’abord à Agrée, près d’Athènes, aux « petits mystères »,
et plus tard, en automne, à Éleusis même, aux grands mystères
(« enthestenien »). Une longue préparation précédait, avec jeûnes
et abstinence sexuelle. Au cri de « A la mer, les mystes », ils
allaient au rivage, où ils sacrifiaient et se purifiaient dans l’eau de mer.
Puis venait la procession solennelle par la « route sacrée »
d’Athènes à Éleusis. Les mystères, d’Éleusis nous révèlent l’âme populaire
antique et son tond religieux. L’âme du peuple ne vivait pas de la clarté
solaire des dieux du jour de l’Olympe, ni de la mythologie claire et
lumineuse, mais de l’ombre de l’irrationnel, de l’obscurité des mystères. Un
regard jeté sur le sanctuaire d’Eleusis le confirme. Dans le temple supporté
par de nombreuses, colonnes, ou l’on pénètre comme dans une sombre forêt, se
répand une obscurité qui va croissant, et qui, dans le saint des saints, se
change en ténèbres profondes. La
partie principale, c’est le Telesterion, dont les ruines puissantes étonnent encore
aujourd’hui. Cette salle gigantesque n’est qu’un théâtre, garni de sièges en
gradins, disposés en demi-cercle pour 3.000 spectateurs. C’est là, à
l’intérieur du peribolos en pierres, dans la nuit obscure automnale, à la
lumière des torches, que se jouait l’action sainte : l’enlèvement par
Pluton, roi des enfers, de Perséphone cueillant des narcisses. Le cri de la
jeune fille appelant sa mère était ponctué d’un coup de cymbale. (echaion) Le 2e acte de la tragédie représentait la « passion
de Déméter » : ses recherches à la poursuite de sa fille, la
vieille lamentation humaine sur la mort, et la promesse de Pluton de renvoyer
la fille sur terre pour une partie de l’année. « Et sur son sentier,
cherchant partout la trace de son enfant, Cérès (Déméter) saluait le rivage
désert : aucun gazon n’y verdoyait. Aussi loin que la portaient ses
recherches, partout elle trouvait la misère, et dans son esprit elle se
lamente sur la chute de l’homme » (Schiller). Déméter préfère rester
désormais parmi les hommes qui souffrent et qui meurent par compassion. Le 3e acte décrivait sans doute la vie de la déesse parmi
les hommes, la scène de la descente aux enfers le retour de sa fille, puis
l’envoi du jeune Triptolemos portant l’épi de blé, pour enseigner
l’agriculture aux sauvages chasseurs et aux habitants des cavernes, et es
faire passer d’une vie animale à la vie humaine. La déesse donnait ainsi aux
hommes le pain matériel et posait le point de départ de toute civilisation
…Après la scène du retour, les spectateurs quittaient 1e temple. Seuls les
candidats à l’initiation du 3eme degré les voyants (« epoptoi »),
jouaient la scène de la descente aux enfers (« catabasis »). Cette
descente à l’Hadès revient souvent dans la littérature ancienne…Enfin on
faisait un repas sacré, on buvait le « kykeon », mélange de lait,
miel, fromage, cannelle, raisins et figues. … (où se mêlaient peut-être
quelques substances neuroleptiques ou psychotropes…A la fin, on voyait le
temple resplendir d’innombrables lumières. Le peuple rentrait. L’hiérophante
de la vieille race des Eumolpide de ses mains levées, montrait à la foule
silencieuse le grand et merveilleux mystère offert à leur
contemplation : l’épi coupé, et la foule s’écriait, en se
prosternant : « Réjouis-toi, époux, réjouis toi,
lumière nouvelle ! » Hippolyte parle lui aussi de 1a gerbe de blé
et de l’exposition de 1’épi. La signification en est obscure. Peut-être y
a-t-il là une allusion à un désir bien ancien de l’humanité : un dieu
meurt pour pouvoir faire ressusciter les morts. Ce désir, nous en trouvons la
réalisation dans la parole mystérieuse de Jésus au sujet du grain de blé (Jn.
12,24). Paul, à son tour, fait cette application du mystère de 1’épi à la
mort et à la résurrection (I Cor. 15,36). Et Goethe a reconnu dune manière pénétrante cette loi d’après laquelle la
mort est la condition de la vie : « Aussi longtemps que tu n’as pas
réalisé cela, - ce « meurs et vis », - tu ne seras qu’un triste
hôte sur la sombre terre. » Les Anciens ont vu surtout dans les mystères
d’Eleusis ; le sens de l’espérance dune vie
succédant à la mort. Un axiome philosophique, une immortalité abstraite de
l’âme, c’était là une vérité sans grande valeur, et qui n’importait guère à
qui aspirait à une vie perpétuelle. Les ombres creuses de 1’Hadès dont parle
l’Odyssée étaient immortelles, elles aussi. Mais ce que cherchait l’humanité
antique, c’est la grâce particulière des dieux des enfers et la garantie
d’une vie future dans leur royaume. Les initiés étaient redevables aux
mystères de cette contemplation bienheureuse (« epopteia »).
« Bienheureux d’entre les hommes terrestres ceux qui ont contemplé ces
actions ! Mais celui qui n’a pas pris part aux initiations ne trouvera
pas dans l’Hadès pareil sort. » Ainsi lisons-nous dans ; un hymne à Déméter attribué
à Homère, mais qui est de date plus récente. Et Pindare chante lui
aussi : « Bienheureux qui a vu ces choses avant de descendre dans
la tombe. Il a vu la fin de la vie, mais il a connu aussi le don divin de son
commencement. » L’inscription d’une statue de l’hiérophante Glaucos, du
2ème siècle avant le Christ, parle en ces termes du bonheur des
initiés : « Vois, les dieux ont révélé aux hommes un joyeux
mystère : c’est que pour le mortel, la mort n’est pas un mal, mais une
grâce. » Plutarque console sa femme de la mort de leur fille bien-aimée
en lui rappelant les mystères auxquels ils ont pris part en commun. Et ces
paroles, de Sophocle expriment sans doute une expérience personnelle :
« Trois fois heureux celui qui est descendu dans l’Hadès après avoir
contemplé ce mystère. A lui est donnée une vie sans fin, tous les autres
s’enfoncent dans la nuit. » Les hommes les plus célèbres, comme les
empereurs Auguste et Hadrien, se firent initier à Eleusis, et parlaient avec
respect, comme Cicéron, des « douces espérances » qui y étaient
éveillées, Ou faudrait-il peut-être ne voir qu’une simple fleur de rhétorique
dans ce que dit Cicéron au sujet des mystères : « Nous y avons
appris non seulement à vivre heureux, mais à mourir avec une meilleure
espérance » Et pourtant ces mystères ne s’adressaient qu’au sentiment
et à l’imagination, nullement à l’intelligence et à la volonté. Eleusis na jamais eu aucune efficacité morale. On n’y trouve pas
d’exhortation à changer de conduite. « La fête finie, il ne reste au
cœur de l’initié aucun stimulant. A l’exception des assassins, Eleusis initie
des Grecs de toute espèce, sans tenir compte de leurs actes, de leur vie, de
leur caractère ». Au point que Diogène le Cynique pouvait railler :
« Pataikion le voleur aura après sa mort un meilleur sort
qu’Epaminondas ! » Aussi Socrate refusa-t-il en riant l’initiation
d’Eleusis. Les mystères d’Eleusis procurèrent au monde antique, l’idée d’une
civilisation et son développement, jusqu’au concept d’une humanité
universelle, avec le pressentiment de l’unité et de l’universalité du genre
humain, dans une espérance commune à l’humanité unie par un lien spirituel
intime. C’est en ce sens que Cicéron (de legibus 2,14) appelle les mystères
d’Eleusis « la chose la plus belle qu’Athènes ait produite ». Les
Grecs eux-mêmes appelaient Eleusis « le sanctuaire commun de la
terre ». Quand, au milieu du IVe siècle, l’empereur chrétien Valentinien
interdit par décret tous les mystères nocturnes, le proconsul romain
Prétextat lui écrivit : « La vie deviendrait insupportable aux
Hellènes, si on leur défendait ces mystères très saints, qui opèrent l’union
du genre humain. » Quand les
Goths, encore néophytes chrétiens, excités par des moines de Byzance, mirent
le feu au sanctuaire d’Eleusis et le rasèrent, notre mentalité formée à
l’histoire des religions voit dans cette destruction non pas un témoignage de
la possession de la vraie foi, mais un accès de fanatisme. Personne n’a mieux dit la portée du culte de la déesse
« qui associe 1"homme à l’homme », que Schiller, dans son
poème « la fête d’Eleusis », qui est merveilleusement beau, bien
que fortement idéalisant. « Pour que l’homme devienne homme, qu’il
contracte plein de foi une alliance éternelle avec la bonne terre, le terrain
qui fut sa mère. » Dans la religion de Déméter, apparurent les premières
traces d’un humanisme grec. L’idée de communauté était considérée par les
Grecs comme un don de Déméter. A Éleusis on a trouvé, gravés sur la pierre,
des statuts prescrivant le respect des parents, les cérémonies cultuelles non
sanglantes, la protection de tous les êtres vivants. Cette influence
maternelle a exercé un effet ennoblissant sur l’élément démoniaque déchaîné
de la femme, qui se donnait libre cours dans le culte dionysiaque. Et c’est
pourquoi Pythagore s’est rallié à la religion de Déméter. Une grande partie
de son activité pédagogique était consacrée aux femmes, à leurs aspirations,
à leurs manières de voir, au culte de la vie domestique, aux questions du
mariage et de la postérité. Quand, au 6ème siècle, surtout en Sicile et dans
l’Italie du sud, l’hellénisme fut sur le point de s’abandonner aux cultes
orgastiques des anciens pays méditerranéen soumis aux influences égypto-crét-o-minotiques, ce fût surtout Pythagore qui sauva
l’âme grecque et, par là « un des plus grands phénomènes de l’histoire
spirituel en Europe ». Les faits suivants montrent quelle fut l’importance des
mystères d’Eleusis aux yeux des Grecs. Deux mois avant la pleine lune de
septembre, qui fixait les débuts d mystères, des hérauts spéciaux
(« spondophoroi ») proclamaient dans toutes les villes importantes
de Grèce une trêve sainte » (« spondè ») pour tous les clans
grecs pour une durée de 55 jours. Tout bruit d’armes se taisait toutes les
hostilités étaient suspendues. Les hommes se souvenaient tout à coup qu’ils
étaient frères, enfants d’une même mère, la terre. Mais les Grecs ne
comprirent pas le message d’Éleusis. Ils continuèrent à se massacrer en des
guerres fratricides, et ce fut leur perte. Le repas sacré d’Eleusis était
composé de produits la terre, lait, miel et plantes, afin d’éduquer les
hommes à plus de douceur. Hommes du XXe siècle avons-nous mieux compris
l’antique message, le message des dons faits à l’humanité, ceux de la paix et
du pain, sans lesquels toute culture est impossible ? |
LA GRÈCE ANCIENNE |
J.P.VERNANT et Pierre VIDAL-NAQUET |
Edition
du SEUIL |
1990 |
3 volumes pour expliquer la Grèce
ancienne : |
la
magie chez les assyriens & les babyloniens |
G. contenau |
Edition PAYOT |
1947 |
Les rites magiques depuis les
Assyriens jusqu’à nos jours. Sa doctrine, sa gestuelle, son clergé, ses
formules, couleur, encens, invocations, sa médecine. C’est à un vaste
d’horizon du Moyen Orient que nous invite l’auteur. Marduk
est le dieu le plus important du panthéon babylonien, à partir du ~ xiie siècle. C'est, dans la
théologie classique, le fils d'Enki-Ea, le dieu de la sagesse, dont il a
hérité la science, la magie et une grande compassion pour l'humanité. À
l'origine, Marduk n'était qu'un dieu, agraire sans doute, de Babylone,
dont le culte ne paraît pas avoir dépassé la notoriété locale. Il y occupait
l'Esagil, la « maison à la tête élevée », que flanquait la tour à
étages, la tour de Babel : l'Etemenanki, la « maison-fondement du
ciel et de la terre ». Il ne devint divinité nationale que sous
Nabuchodonosor Ier (~ 1124-~ 1103), après le
retentissant succès remporté sur les Élamites, qui rendirent aux Babyloniens
la statue du dieu qu'ils avaient précédemment enlevée. Cet
événement donna lieu à une floraison littéraire, dans laquelle on trouve
le Poème de la Création,
rédigé pour expliquer mythiquement comment les dieux ont abandonné la
première place à Marduk. Celui-ci y apparaît comme le créateur du cosmos et
l'initiateur de l'existence de l'homme. Puis les scribes du cercle de
l'Esagil favorisent une tendance, d'ailleurs générale, à l'hénothéisme, en
concevant chaque divinité comme un aspect de leur dieu (Sin, le dieu-Lune,
était Marduk quand il illuminait les cieux, etc.), mais ils ne purent
éliminer les grandes divinités poliades des métropoles babyloniennes. Marduk,
pourtant, absorbe presque complètement la personnalité d'Enlil, de Nippur,
comme représentant le pouvoir divin suprême et actif ; et le même nombre
50 les désigne l'un et l'autre ; il s'ensuit une cristallisation, autour
de Marduk, de nombreuses épithètes glorifiant sa puissance. Son animal est le
dragon ; sa planète, Jupiter ; son symbole, la houe, dernière trace
de son caractère primitif. Son fils est Nabu, dieu de l'écriture ;
à basse époque, ce dernier finit par concurrencer son père, que l'on appelle
désormais simplement Bel (le « Seigneur »). Lorsque les Assyriens
eurent contact avec la Babylonie, ils manifestèrent le plus vif intérêt pour
Marduk. Une seule tentative, due à Nabonide, roi de Babylone, de ~ 556 à
~ 539, chercha à faire reculer le culte du dieu, au profit de Sin, mais
elle tourna court devant l'hostilité des Babyloniens et à cause de la mort du
roi, défait par le Perse Cyrus ; et le triomphe de Marduk se prolongea
jusqu'à l'extinction de sa ville, où Antiochus Ier construisit
encore pour lui, à l'époque hellénistique. |
LA NAISSANCE DE LA GRÈCE |
Pierre LEVÊQUE |
Découvertes GALLIMARD |
1990 |
C’est toujours avec bonheur que
l’on regarde la Grèce antique
Importante iconographie. Zeus,
Socrate, Platon, la guerre de Troie, la belle Hélène, Périclès, le Parthénon,
le jardin des Hespérides... À l'évocation de la Grèce antique, mythes et
histoire se mêlent dans une rêverie idéalisante, en une éternité dorée. Si la
civilisation grecque est une référence essentielle pour notre propre culture
- ne sommes-nous pas les lointains héritiers de la démocratie
athénienne ? - le souci de distinguer les faits et la fiction s'impose
avec force. Pierre
Lévêque retrace quinze siècles d'une histoire mouvementée, jalonnée d'étapes
et d'événements incontournables : les premières invasions sur le sol
grec vers 2000 avant notre ère, l'expansion en Méditerranée, l'essor
artistique dès l'âge du bronze, la rivalité entre Sparte et Athènes, la
naissance de la philosophie, de la comédie, de la tragédie... et le déclin de
la Grèce, finalement conquise par Alexandre. |
la
pierre de rosette |
Carol andrews |
Edition BRITISH MUSÉUM |
1993 |
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Les
travaux sont dirigés par le lieutenant Pierre Bouchard, un jeune
polytechnicien de 28 ans. Le 19 juillet 1799, dans un coin du fort, ses
hommes tombent sur un gros bloc de granit sombre de dimensions imposantes :
112 cm de hauteur sur 76 cm de large et 28 cm d’épaisseur. Les soldats ont
beaucoup de mal à relever la pierre, elle pèse un peu plus de 760 kg ! Cette
pierre n’aurait sans doute jamais intrigué Bouchard si celui-ci n’avait constaté
qu’elle portait, sur l’une de ses faces, un ensemble de signes mystérieux. En
observant les inscriptions de plus près, il s’aperçoit qu’il y a, en réalité,
trois textes totalement distincts. Ceux de la bande du haut s’étalent sur 14
lignes rédigées en hiéroglyphes, l’écriture sacrée des pharaons égyptiens,
apparue vers 3 200 avant J.-C. et que plus personne ne comprend depuis au
moins quinze siècles. Malheureusement la partie supérieure de la pierre est
nettement cassée aux deux angles. Les textes de la bande du milieu occupent
32 lignes, mais dans une écriture que les savants de l’expédition ne
parviennent pas à identifier : certains parlent d’une écriture syriaque
(langue des anciennes Syrie et Palestine), d’autres d’une écriture copte
(langue des premiers chrétiens d’Égypte, apparue au IIIe siècle après J.-C.)…
Finalement, on découvrira plus tard qu’il s’agit d’une écriture nommée
démotique, qui est une simplification de l’écriture hiératique, elle-même
simplification des hiéroglyphes. Enfin, les textes de la bande du bas sont
clairs : il s’agit de grec ancien. Pourtant, les premiers érudits sur place
ne sont pas d’accord sur le nom du pharaon qui a fait graver cette stèle :
Ptolémée IV Philopator ? Ptolémée V Épiphane ? Ptolémée VI Philometor ? Par
comparaison avec des stèles du même type, on peut estimer qu’il manque une
quinzaine de lignes de hiéroglyphes dans la partie supérieure. De plus, les
spécialistes estiment que le haut de la stèle devait certainement représenter
le pharaon accompagné de plusieurs dieux, eux-mêmes surmontés d’un disque
ailé. La
pierre est transportée par Bouchard jusqu’au port du Caire où la plupart des
savants français, présents dans le delta du Nil, se précipitent pour
l’admirer et l’étudier ! Le 15 septembre 1799, le Courrier d’Égypte révèle
que « cette pierre offre un grand intérêt pour l’étude des caractères
hiéroglyphiques. Peut-être en donnera-t-elle la clé ! ». On pense alors
demander aux dessinateurs de l’expédition de reproduire fidèlement tous les
signes figurant sur la stèle, mais on se rend très vite compte que ce travail
va demander beaucoup de temps et que le risque de faire des erreurs de
recopiage est grand : les membres de la Commission des Sciences et des Arts
choisissent donc plutôt la solution de faire des reproductions et décident
d’utiliser trois procédés différents. Premier
procédé, baptisé « autographie » et mis au point par Jean-Joseph Marcel, le
directeur de l’Imprimerie du Caire : la pierre est soigneusement lavée, puis
essuyée tout en laissant de l’eau dans les creux des signes. On recouvre la
surface avec de l’encre et on applique ensuite une feuille de papier. Cette
impression donne le texte en blanc sur fond noir et à l’envers sur le papier
: il suffit donc de lire la feuille par transparence ou en reflet dans un
miroir. Deuxième procédé, nommé « chalcographie » : il est élaboré par le
chimiste Nicolas Conté, génial inventeur en 1795 du crayon à papier avec mine
graphite-argile. Conté traite l’inscription comme une sorte de cuivre gravé,
les creux retenant l’encre : le texte imprimé apparaît alors en noir sur fond
blanc, toujours à l’envers. Enfin, le troisième procédé, réalisé par
l’ingénieur Adrien Raffeneau-Delille, consiste à effectuer un moulage à base
de soufre. C’est cette copie qui sera publiée dans l’ouvrage collectif des
savants, intitulé Description de l’Égypte. Cette œuvre monumentale sera
éditée à partir de 1809, sur plusieurs années et en différents formats dont
le plus grand fait 113 cm sur 81 cm ! Elle comportera 9 volumes de texte, 10
de planches et un atlas cartographique. Les inscriptions de la pierre de
Rosette sont désormais triplement sauvegardées : il reste maintenant à les
déchiffrer, ce qui est une autre histoire En
janvier 1800, les Français sont battus par les Anglais et les Ottomans : ils
sont alors contraints de signer un traité de paix. Les termes de ce traité
imposent à la France d’évacuer l’Égypte : les savants peuvent seulement
conserver leurs notes et échantillons, mais doivent obligatoirement remettre
à la Couronne britannique les objets archéologiques les plus importants,
parmi lesquels deux obélisques, des sarcophages, le poing d’une statue
colossale de Ramsès II trouvé à Memphis et surtout la pierre de Rosette. Tous
ces trésors sont ensuite transférés, à la fin de l’année 1802, au British
Museum. Pour bien montrer que la pierre de Rosette leur appartient, les
Anglais inscrivent à la peinture blanche sur un côté de la stèle : « Captured
in Egypt by the British Army in 1801 » (Prise en
Égypte par l’armée britannique en 1801) et sur l’autre côté : « Presented by
King George III » (Don du Roi George III). Champollion
part, à l’âge de 11 ans, rejoindre son grand frère Jacques-Joseph à Grenoble.
Ce dernier lui trouve un précepteur, l’abbé Dussert, qui lui enseigne le latin,
le grec, l’hébreu, l’arabe, le syriaque et le chaldéen ! C’est à cette époque
que naît la passion de Champollion pour les hiéroglyphes égyptiens. À la
rentrée 1807, il a 17 ans : il se rend à Paris pour suivre les cours de
langues orientales au Collège de France et, plus particulièrement, ceux de
persan, copte et amharique (langue parlée dans l’Ethiopie antique). Il ne
sait pas encore que cette boulimie qui le pousse à étudier d’aussi nombreuses
langues anciennes lui permettra de déchiffrer, plus tard, le secret des
hiéroglyphes. Un jour, il émet l’idée que ces signes peuvent être des
idéogrammes (exprimant une idée) et des phonogrammes (exprimant un son, comme
pour la transcription de noms étrangers). Les années passent… jusqu’en 1821,
où il parvient à déchiffrer deux cartouches royaux, dans lesquels il a
l’intuition que figurent des noms de personnages importants : celui de
Ptolémée, identifié sur une reproduction de la pierre de Rosette, puis celui
de Cléopâtre, repéré sur une lithographie d’un petit obélisque érigé sur
l’île de Philae. Un an plus tard, le 14 septembre 1822,
Jean-François Champollion se précipite chez son frère Jacques-Joseph pour lui
annoncer qu’il est parvenu à déchiffrer entièrement l’écriture des
hiéroglyphes. À peine entré dans son bureau, il s’écrie : « Je tiens
l’affaire ! » ; puis, submergé par l’émotion, il s’évanouit ! Le 27
septembre, c’est la consécration : Champollion fait une communication à
l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, publiée sous le titre Lettre à
Monsieur Dacier relative à l’alphabet des hiéroglyphes phonétiques employés
par les Égyptiens pour inscrire sur leurs monuments, les titres, les noms et
les surnoms des souverains grecs et romains. Ce
« Monsieur Dacier », de son prénom Bon-Joseph, est le plus célèbre des
savants de l’époque, cumulant les fonctions de conservateur des manuscrits de
la Bibliothèque nationale, de membre de l’Académie française et de sociétaire
de l’Académie des sciences morales et politiques. Ce jour-là, Champollion
présente un résumé de huit pages de ses recherches devant un parterre de
spécialistes, dont l’Anglais Thomas Young lequel, faisant preuve d’un
fair-play véritablement britannique, admet : « Je ne ressens que de la joie
devant le succès de monsieur Champollion, qui est beaucoup plus que moi versé
dans les différents dialectes de la langue égyptienne. » La version intégrale
et définitive du document est publiée fin octobre chez Firmin-Didot dans une
plaquette de 44 pages contenant 4 planches. Champollion y définit les hiéroglyphes
comme « un système complexe, d’une écriture tout à la fois figurative,
symbolique et phonétique dans un même texte, une même phrase, jusque dans le
même mot ». En 1826, il est nommé conservateur chargé
des collections égyptiennes au musée du Louvre. C’est aussi lui qui convainc
le roi Charles X d’acheter l’obélisque de Louxor, qui sera dressé dix ans
plus tard à Paris, place de la Concorde. Puis, entre 1828 et 1830,
Champollion réalise enfin son rêve : il part en Égypte pour une mission
scientifique franco-toscane de seize mois. Il a enfin l’opportunité de voir,
sur place, des milliers d’exemples de hiéroglyphes gravés ou peints sur des
temples, statues, sarcophages, papyrus… lui qui n’a travaillé jusqu’à présent
qu’à partir de reproductions sur papier ! Il peut alors vérifier, sur le
terrain, que sa méthode de déchiffrement fonctionne parfaitement. À son
retour en France en mars 1830, c’est la consécration : il est élu à
l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres et obtient la chaire d’Antiquité
égyptienne au Collège de France. Il meurt à Paris le 4 mars 1832, à seulement
41 ans, et est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Il restera à
jamais, dans l’histoire de l’Humanité, comme le génial déchiffreur des
hiéroglyphes. |
LA PSYCHOSTASIE OU PESÉE DE L’ÂME |
DIVERS AUTEURS |
ARCADIA |
2006 |
||
Cette confession se
termine par : Je suis pur, je suis pur,
je suis pur, je suis pur, il ne m’arrivera pas de mal en ce pays, dans cette
salle des deux Maât, car je connais les noms des dieux qui s’y trouvent.
Ensuite l’impétrant est soumis à un triple interrogatoire et il décline sa
nouvelle identité d’humain divinisé, puis Thot le soumet à un dernier
tuilage où il devra prouver qu’il connaît le nom secret d’Osiris. Toujours précédé par Inpou/Anubis
le mystagogue, notre impétrant se trouve devant la
Balance où se trouve d’un côté le cœur du défunt et sur l’autre
plateau la plume de Maât, et bien sur, il
faut que le cœur soit plus léger que la plume, ce qui prouvera sa conduite
honnête et parfaite. Mais le Scribe Thot ne fait pas qu’inscrire le
résultat de la pesée, il note surtout l’identité vibratoire de ce nouvel être
qui est en train de naitre. Si par malheur le résultat est négatif, alors Ammit
à tête de crocodile, le monstre dévorant, avalera le défunt, le privant
du voyage dans l’au-delà. Une lecture plus métaphysique et alchimique nous
enseigne que le défunt doit passer par l’estomac de la dévoreuse, ceci pour
en permettre la transformation et en subir une métamorphose qui va au-delà des
limites de la vie et de la mort. Cette lecture convient très bien à la voie
initiatique si on intègre le parcours initiatique et alchimique de
transformation et de transmutation que tout initié doit faire pour atteindre
sa propre réalisation à travers la lutte de son égo, de son mental, la
pratique de l’humilité et le développement de ses potentialités
(assurection). Les 4 vases canopes
qui sont devant Osiris représentent
les quatre fils d’Horus : Amset,
Hapy, Douamoutef et Quebehsenouf. Ces vases étant destinés à
recevoir les viscères du défunt, chaque vase a une fonction particulière. La
balance a un rôle très important, ici comme dans toutes les voies
initiatiques, elle joue un rôle d’athanor, de révélateur, de juge, de prise
de conscience, elle favorise l’introspection et la maïeutique, elle est au
centre de la scène et comme on peut le voir, de nombreux personnages
s’affairent auprès d’elle car l’objectif principal de cette pesée de
l’âme est de déterminer ce que le défunt ou le
myste a fait de son potentiel spirituel. René Lachaud, égyptologue,
écrivain et amoureux de l’Egypte développe plusieurs phases de cette pesée de
l’âme, et donne un éclairage maçonnique à cette scène. Il décortique toute la
scène et donne à chaque personnage et à chaque objet une fonction
initiatique, magique, spirituelle et métaphysique. Bernadette Menu, spécialiste de
l’Egypte explique le rôle très important de la déesse Maât dans ses
rôles de Justice, d’équité et d’équilibre social et cosmique. Le rôle magique
de Maât est omniprésent dans la vie journalière des égyptiens. Pour la
pesée du cœur, Elle, et son double
sont toujours là, elle est bienveillante, elle rassure, elle protège et
soutient le défunt dans sa démarche, c’est l’accompagnatrice pour le voyage
vers l’au-delà. J. P. Mourlevas dans un bel article,
s’interroge : Pourquoi vouloir devenir
immortel ? Il nous entraine ainsi dans les diverses
techniques qui depuis les Egyptiens et les Sumériens (Gilgamesh) sont mises
en œuvre pour éviter de mourir ou revenir sur terre après un séjour dans
l’invisible, ce qui nous plonge dans les techniques modernes de cryogénie, du
clonage, du bouturage, des embaumements etc. Ilia Consolo pose la question
suivante : l’âme est
elle immortelle ? Elle nous parle des N.D.E ou E.M.I
(expérience de mort imminente), nous parle du Vedanta, des réincarnations, de
la Résurrection, et pose des questions qui font réfléchir. Et comme dit Woody Allen : L’éternité
c’est long, surtout vers la fin. Livres
références : Le
papyrus de la pesée de l’âme- de Bika Reed- édition du rocher 1996 Maât
–Miroir du ciel – par Fernand Schwarz – édition des trois mondes 2008 Maât –
L’ordre juste du monde – par Bernadette Menu- édition Dervy 2003 Magie
et initiation en Egypte pharaonique- par René Lachaud –édition Dangles 1995 L’Egypte
ésotérique des pharaons- par René Lachaud- édition Trajectoire 2008 |
Psychostasie - le papyrus de la
pesÉe de l’Âme |
Bika reed |
Edition DU ROCHER |
1996 |
En 1843, l’égyptologue allemand Richard Lepsius achète à la
collection Athanasis
de Londres le seul exemplaire connu d’un papyrus hiératique non dénommé et le
rapporte à Berlin.
Cette œuvre est le fruit de vingt
années d’étude et de recherche sur les structures qui sont à la base du mode
de pensée des Égyptiens. |
la
quÊte de l’Île merveilleuse - le conte du
naufragÉ |
Michel LAPIDUS |
Edition La Maison de Vie |
1995 |
Ce texte égyptien traduit et
commenté par M. Lapidus, est un
conte qui raconte l’aventure d’un marin naufragé qui arrive sur une île
pourvue de toutes les richesses où le maître en est un gigantesque serpent. La quête de l’Île du bonheur est
un récit initiatique qui nous fait assister à la nouvelle naissance d’un
voyageur découvrant les mystères du KA. |
LE kybalion – Étude sur la philosophie
hermÉtique de l’ancienne Égypte et de l’ancienne grÈce |
par 3 Initiés |
Edition CHAPITRE |
2002 |
C’est de l’ancienne Égypte que
nous viennent les enseignements ésotériques et occultes fondamentaux qui ont
si puissamment influencé les philosophies de toutes les races, des nations et
des peuples depuis plusieurs milliers d’années.
Dans l’ancienne Égypte ont vécu
des Adeptes et des Maîtres qui n’ont jamais été surpassés et rarement égalés
durant les siècles qui les ont séparés du grand Hermès. En Égypte se trouvait
la Loge des Mystiques. Par la porte de ces Temples entrèrent les Néophytes
qui, plus tard, comme Hiérophantes, Adeptes, et Maîtres parcoururent les
quatre coins du monde, portant avec eux le précieux savoir qu’ils désiraient
ardemment transmettre à ceux qui étaient préparés pour le recevoir. Tous ceux
qui étudient les sciences occultes reconnaissent ce qu’ils doivent au
vénérables Maîtres de l’antiquité.
La date de son séjour en Égypte,
qui constitue sa dernière incarnation sur notre planète, ne nous est pas
connue à l’heure actuelle ; on l’a fixée aux premiers jours des plus
anciennes dynasties égyptiennes, longtemps avant Moïse. Les auteurs les plus
compétents le considèrent comme contemporain d’Abraham ; quelques traditions
juives vont même jusqu’à affirmer qu’Abraham a acquis d’Hermès lui-même une
grande partie de ses connaissances mystiques.
|
le
fabuleux hÉritage de l’égypte |
C. desroches – noblecourt |
Edition TELEMAQUE |
2004 |
Quel est le point commun entre la
brique, le jeu de l’oie, l’alphabet, le calendrier, les animaux des fables
d’Ésope et de La Fontaine, le test de grossesse, les traitements de la
cataracte ou de la migraine, les châteaux forts ou encore la symbolique
chrétienne de la résurrection et de l’eucharistie ? Leur origine prend sa
source au cœur de l’Égypte Ancienne.
|
le
culte de rÉ –
l’adoration du soleil dans l’Égypte ancienne |
Stephen quirke |
Edition du ROCHER |
2004 |
||
Son règne révèle beaucoup de
l’essence de la royauté et de la religion égyptiennes, et soulève
inévitablement une foule de questions nouvelles…
|
l’Égypte
ancienne |
Arne eggebrecht |
FRANCE-LOISIRS |
1993 |
Un très beau livre sur l’Égypte
avec une nombreuse iconographie. La
IIIe dynastie
vit s'accentuer les progrès de la civilisation pharaonique. Le roi Djéser
paraît avoir eu une forte personnalité et il sut choisir ses collaborateurs.
L'un d'entre eux, le génial Imhotep, fut un architecte de premier
ordre. Il conçut, pour rendre éternel le tombeau royal, une construction
entièrement en pierre, matériau indéfiniment durable. Par ailleurs, il
cherchait à traduire dans le monument lui-même des conceptions métaphysiques
qui lui imprimèrent leur grandeur. Il empila sept mastabas en retrait l'un
sur l'autre pour faire au roi défunt un escalier monumental vers le ciel. Il
suffira d'aplanir chacune de leurs faces pour créer la pyramide. Mais
l'artiste était aussi un penseur et un moraliste. Imhotep rédigea le premier
recueil sapiential, inaugurant ainsi l'un des genres les plus riches et les
plus originaux de la littérature égyptienne. Il fut de plus médecin et, à
l'époque tardive, promu au rang des dieux, il fut assimilé par les Grecs à
Asklépios. Les autres rois de la dynastie sont moins connus, bien qu'on ait trouvé
le tombeau du successeur de Djéser. Les
IVe,
Ve et
VIe dynasties
apportent un nouvel essor, suivi d'un épanouissement et d'une décadence. Mais
souvent, seuls les restes archéologiques suppléent les textes pour nous
permettre d'inférer le degré de perfection que dut connaître l'Égypte à
l'Ancien Empire. Par exemple, le constructeur de la plus grande des
pyramides de Giza, celle de Khéops, ne nous est connu que par une minuscule
statuette d'ivoire, et nous saurions très peu de choses sur lui si les Grecs n'avaient
conservé quelques traditions à son sujet. Cependant, on devine à la
perfection de la sculpture et des monuments funéraires combien la IVe dynastie
apporta de nouveauté et de goût du travail bien fait aux réalisations
antérieures. Le plan des temples de la vallée et surtout de la pyramide
elle-même se diversifie et se complique. |
l’Éypte
ancienne & la franc-maçonnerie |
Christian lauzeray |
Editions TRADITIONNELLES |
1988 |
Des passerelles entre l’Égypte et
la Franc-maçonnerie, le fameux discours du Frère Amiable et du Frère Paul
Guieysse expliquant les nombreux points de rapprochement entre les deux
concepts. L’influence de l’Egypte antique
sur la Franc-maçonnerie à de nombreuses et diverses sources: les écrits des
anciens auteurs grecs et romains, les traités astrologiques, magiques,
kabbalistiques, gnostiques et alchimiques qui fleurirent au moyen-âge
(« Corpus hermeticum » de Marsile Ficin en 1450), et qui furent
longuement commentés au cours du seizième et dix-septième siècle par les
hermétistes ; puis sont intervenues la campagne d’Italie de
Napoléon et la découverte de la stèle bilingue de Rosette par Jean-François
Champollion, découverte qui permit de donner vie au monde de l’Egypte
antique en accédant aux écrits authentiques et en restituant sa grammaire et
sa langue. L’initiation maçonnique et, tout
particulièrement les épreuves par les quatre éléments, seraient en grande
partie inspirées par celle pratiquées par les Esséniens, eux-mêmes
ayant vraisemblablement emprunté aux prêtres de l’ancienne religion, aux
courants judaïques d’Alexandrie et aux gnostiques. La sagesse d’Egypte fut
ainsi transmise en orient, traduite et commentée par les philosophes grecs,
puis par les philosophes arabes, recueillie par les chevaliers chrétiens,
transmise aux Rose-Croix et enfin à la franc-maçonnerie opérative. La survivance des symboles hérités
de la terre du Sphinx dans le temple maçonnique est évidente: le culte de la
Lumière solaire que nous retrouvons en permanence dans nos rituels, la figure
d’un œil d’où partent trois rayons (l’œil d’Osiris, père de la Lumière) qui
correspond au delta lumineux, les tabliers, sautoirs et bijoux, la canne du
maître des cérémonies, la voûte étoilée, la pierre cubique (statue cube du
scribe), le cabinet de réflexion reflet moderne des cryptes des mystères
d’Isis et d’Osiris Oscar Wirth rapporte que la veuve dont les maçons se
disent fils est Isis, mère universelle, en tant que personnification de la
nature, qu’Isis serait l’équerre mesurant l’épais et Osiris le compas
mesurant le subtil, et que la légende d’Osiris trahi par son frère Seth et
vengé par son descendant Horus aurait inspiré le mythe d’Hiram. L’un des premiers rites égyptiens
de la franc-maçonnerie fut l’Ordre des Architectes ou Frères Africains
(africains=égyptiens) ; il fut créé à Berlin, vers 1767, sous les
auspices de Frédéric II Le Grand, à partir du livre « Crata Repoa »
(forces souterraines) qui est inspiré des textes antiques évoquant
l’initiation de l’Egypte antique. Ce rite est organisé en 7 classes et fut
pratiqué en Allemagne jusqu’en 1806. Il fut introduit en France en 1770 avec
une structure composée de onze grades regroupés en triade (Osiris, Isis,
Horus) et dont les appellations sont directement reliées à l’Egypte antique
(Ex. : « initié aux secrets égyptiens », « Maître des
secrets égyptiens », « disciple des égyptiens », « Porte
de la mort »). Ce rite permettait de révéler les secrets de l’antique
Egypte avec un aperçu sur l’alchimie, l’art de décomposer les substances et
de combiner les métaux. De la rencontre de l’art
sacerdotal avec l’art royal sont nés les degrés hermétiques qui ont marqué
singulièrement le mouvement rosicrucien du XVIIe et XVIIIe, puis les divers
rites maçonniques et, tout particulièrement certains hauts grades
écossais. C’est ainsi que la « Societatis rosae et aurea
crucis » (Société de la Rose et de la Croix d’Or) fut créée vers 1756 à
Francfort, inspiré du récit mystico-hermétique : les « noces
chimiques de Christian Rosencreutz. Au sein de ce rite, un système de neuf
grades hermétiques virent le jour (junior, théoricien, praticien, philosophe,
adepte mineur, adepte majeur, magister, mages). Ces degrés se retrouvent dans
diverses maçonneries égyptiennes. Un autre rite égyptien fut créé
par Cagliostro vers 1780 ; il se nommait « la haute maçonnerie
égyptienne pour l’Orient et l’Occident », avec pour Père Enoch et Elie.
L’allusion à l’alchimie, à la magie et à l’astrologie y est constante ;
pour être initié il fallait avoir la maîtrise des degrés écossais
symboliques ; ce rite comportait une Loge d’adoption. Le caractère
égyptien donné aux travaux de la Loge « la sagesse triomphante » se
rapprochait de l’église chrétienne copte et employait un système qui rappelle
celui des « Elus Cohen » de Martinez de Pascualy (conduire à la
régénération corporelle et spirituelle) ; la plupart des dénominations
des grades avait une forte connotation égyptienne. Le rite des « Parfaits initiés
d’Egypte » fut fondé en 1785 à Lyon par Eteilla, anagramme d’Aliette,
révélateur des secrets numériques du tarot qu’il nomme le « Livre de
Thot » Ce rite s’éteignit rapidement à la fin du siècle. Si le rite de
« Misraïm » a été créé en Italie (à Venise) en 1788, par un
groupe de sociniens (secte protestante) qui demanda une patente à Cagliostro
de passage à Trente (tout en créant leur propre système avec 90
degrés) , c’est Gad Bédarride qui le créa au début du XVIIIe; il fut introduit
en France, entre 1810 et 1813, par ses trois fils dont Marc Bédarride qui en
fut le premier Grand Conservateur |
L’ÉGYPTE ANCIENNE ET
SES DIEUX, DICTIONNAIRE ILLUSTRÉ |
JEAN PIERRE CORTEGGIANI |
Edition FAYARD |
2007 |
||
il est illusoire de
vouloir en dresser un catalogue exhaustif, mais tenter de mieux les connaître
est une façon d’approcher la civilisation à laquelle ils doivent d’exister.
Une riche et
précieuse iconographie accompagne nombre d’entrées, donnant ainsi à voir les
formes, parfois déconcertantes, que peuvent prendre ces êtres divins. |
l’Égypte
ÉsotÉrique |
Erik hornung |
Edition ALPHEE |
2007 |
Dès l’antiquité s’est développée
une image de l’Égypte qui n’a que peu de rapport avec la réalité historique.
Elle montre une Égypte considérée comme la source la plus profonde de tout
savoir occulte. Son symbole est la figure d’Hermès Trismégiste, associant
l’ancien dieu égyptien Thot à l’Hermès grec.
|
l’Égypte
–
la belle au sable dormant |
F. quentin |
Edition Ph. Bierme |
1994 |
Un très beau livre poétique sur
l’Égypte. Des photos couleur splendides et des explications symboliques et
ésotériques sur l’Égypte avec des passerelles sur la Franc-maçonnerie et
l’Alchimie. Des relations troublantes qui aident la réflexion et qui nous
font dire « Mais c’est bien sûr ». C’est vers une plongée
au cœur des mythes les plus profonds de l’humanité que Florence Quentin,
diplômés d’égyptologie, nous entraîne dans » L’Égypte » La Belle
au sable dormant. La passion de Florence débute à douze ans, lors de son
premier voyage en Égypte. Elle y contracte le virus de l’égyptologie,
également décelé sous le nom de syndrome de Néfertiti ! Dès lors,
l’archéologue en herbe n’aura plus qu’un but : permettre l’épanouissement de
cette vocation, comme celui du bouton de lotus des colonnades thébaines. Sur
les pas de son maître, l’égyptologue François Daumas, grand amoureux de la
Déesse Hathor de Dendérah, elle arpentera les patios de l’Université des
Lettres de Montpellier puis les couloirs de la Sorbonne pour pénétrer le
secret des hiéroglyphes. Elle poursuit sa quête, au-delà du voile
d’Isis un instant soulevé, pour tenter de livrer aux profanes les arcanes
enfin déchiffrés. Cet ouvrage est l’expression de la rencontre entre
l’égyptologue et le photographe, tous deux épris de cette Belle. Une oeuvre
contemporaine qui se situe à la croisée des chemins, entre la vision
rationaliste du monde scientifique et le monde visionnaire des mythes. Quand
la Belle s’éveille, il faut aussi l’intelligence du cœur pour savoir en
traduire les propos dévoilés. |
l’Égypte
copte – les
chrÉtiens du nil |
Christian cannuyer |
Edition GALLIMARD |
2000 |
||
L’Eglise copte compte aujourd’hui
plus de dix millions de fidèles qui sont parmi les citoyens les plus actifs
et les plus fidèles de leur patrie. Elle a participé à toutes les luttes
nationales et à toutes les souffrances de l’Egypte. Les Coptes sont présents
dans toutes les classes sociales et dans tout le pays. Ils comptent y rester
car ils considèrent qu’ils ne vivent pas en Egypte, mais que c’est l’Egypte
qui vit en eux puisque ils la portent dans leur nom." L’existence des chrétiens ou des
Églises chrétiennes dans les pays Arabo - musulmans du Proche-Orient est
généralement ignorée par les occidentaux. Cette ignorance provient du fait
que l’on confond les termes "arabe" et "musulman". Pour
une majorité de gens, un arabe est musulman et un musulman est arabe. Cette
confusion provient d’une ignorance des données du monde islamique et du monde
arabe. Il faudrait aussi préciser que ces
chrétiens qui vivent en Egypte, au Liban, au Proche-Orient en général, ne
sont nullement d’origine islamique. En effet, au cours des siècles passés,
depuis l’apparition de l’islam et de son expansion dans le monde à partir de
632 après JC et jusqu’à nos jours, l’histoire n’a pas enregistré de
conversion massive d’arabes musulmans au christianisme. C’est tout le
contraire qui s’est produit et qui se passe encore de nos jours. Des
chrétiens sont forcés, pour des considérations d’ordre économique, social,
professionnel ou politique, de se convertir à l’Islam. Les chrétiens de
langue arabe du Proche - Orient sont donc les descendants des chrétiens des
premiers siècles de notre ère, qui vivaient dans ces pays, bien avant
l’apparition de l’Islam. La langue arabe est devenue, pour eux aussi, la
langue dans laquelle ils prient et expriment, quand cela est possible, leur
foi. Allah est le mot qui désigne Dieu en arabe : il est commun aux
chrétiens, aux musulmans et aux juifs. Il faut rappeler également que la
langue arabe, avant d’être la langue du Coran, était la langue des chrétiens
qui vivaient en Arabie avant l’apparition de l’Islam. L’histoire nous a livré
les noms des grands orateurs chrétiens et poètes de langue arabe. Les chrétiens d’Egypte sont
appelés Coptes. Les Coptes sont, avant tout, de vrais Egyptiens, identifiés à
l’Egypte puisqu’ils la portent dans leur nom. Ils revendiquent avec honneur
et fierté d’être les authentiques descendants directs de la nation
pharaonique et les dépositaires de sa culture. "Copte" n’est
d’ailleurs que l’abréviation, par suppression de la diphtongue initiale, du
mot "Aegyptoi", formé par les Grecs d’Égypte au VIII av. J.C. sur
le nom prestigieux du temple de Memphis, dédié au dieu Ptah, de l’ancienne
capitale de l’Ancien Empire Het-Ka-Ptah : "château de l’âme de
Ptah". Het-Ka-Ptah devenu "Aegyptoi". Le mot a été transformé
par les Arabes, qui n’admettent dans leur langue écrite ni voyelle ni diphtongue
initiale. Les conquérants de l’Égypte au Visis. (642) désignèrent ainsi les
habitants de la vallée du Nil : à l’époque, presque tous étaient
chrétiens. Ils les appelaient " qpt ", " gpt " ou encore
" cophte ". Peu à peu l’Arabe remplace la langue copte dans le
parler ordinaire du pays, ensuite dans l’administration. Sous sa nouvelle
forme, le mot est passé en Europe par l’intermédiaire, d’abord, des Croisés,
ensuite des voyageurs, notamment des XVII° et XVIII., qui l’avaient sans
doute rapporté de l’Égypte musulmane. Or le peuple que les Arabes
avaient trouvé en Égypte était, dans sa plus grande majorité, de religion
chrétienne. Dès lors, pour la nouvelle administration, de même que le mot
arabe signifie musulman, copte signifie chrétien, naturellement chrétien
d’Égypte... Le terme copte, qui avait à l’origine un sens ethnique, s’est
chargé d’un sens religieux. Actuellement la population
égyptienne, à vrai dire dans sa grande majorité (près 85%) descend de
l’ancienne race, Chrétiens et Musulmans confondus. Les apports ethniques
extérieurs (Grecs, Juifs, Nubiens, Libyens, Arabes) sont très limités. La
ressemblance est frappante entre les types humains égyptiens contemporains et
ceux qui sont représentés, en bas-reliefs et en peintures sur les murs des
différents monuments égyptiens : mastabas, tombes, temples... etc...
Lorsque les ouvriers ont extrait du sable la statue en bois, datant de
l’Ancien Empire, de "cheikh el Balad " (le maire du village), et
qu’on l’a montrée aux touristes, ceux-ci étaient frappés d’étonnement par
l’extrême ressemblance entre la statue et le notable du village. Quand vous
êtes en Égypte, il est également difficile de distinguer dans la rue les
chrétiens des musulmans. Mais il est cependant vrai que les Coptes se
considèrent comme les authentiques descendants de la nation pharaonique et
les dépositaires de sa culture car, entre la culture copte et celle de
l’ancienne Égypte, il y a des liens qui dépassent le seul lien ethnique |
les
coptes d’Égypte |
Dossiers Archéologiques |
Edition FATON |
1997 |
N° 226 de Septembre 1997 sur les
coptes et leur religion. On y aborde l’architecture et l’art copte, les
relations des coptes avec le reste de l’Égypte et les autres religions. Les
moines, les ermites, la sculpture, les couleurs, les icônes, la langue, la
littérature et la vie des coptes aujourd’hui. Les
deux Eglises celle de Rome et celle d'Alexandrie sont nées à partir de
l'Evangélisation de l'apôtre Pierre lui-même. Eusèbe de Césarée écrit dans
son Histoire ecclésiastique, Livre II, chapitre XVI: "Pierre établit aussi les églises
d'Egypte, avec celle d'Alexandrie, non pas en personne, mais par Marc, son
disciple. Car lui-même pendant ce temps s'occupait de l'Italie et des nations
environnantes ; il envoya Marc, son disciple, destiné à devenir le docteur et
le conquérant de l'Egypte." L'Eglise Copte d'Egypte trouve ses origines dans
l'oeuvre du disciple de l'Apôtre Pierre: Saint-Marc. Comme Pierre, Marc
venait de la Galilée, il appartenait probablement à une grande famille
galiléenne car il avait reçu une éducation gréco-latine. Il traduisait en
grec et en latin ce que Pierre disait en araméen. C'est lui qui rédigea le
second Evangile. Au départ, l'apôtre Pierre demanda à Marc et à son cousin
Barnabé d'accompagner Saint Paul dans son premier voyage en Asie Mineure (43
– 45). De retour à Jérusalem, l'apôtre Pierre l'envoya en Egypte. A
Alexandrie, Marc créa en 47 une première communauté chrétienne puis après
avoir nommé saint Anien comme évêque à sa place, il rejoignit saint Pierre à
Jérusalem. Puis ensemble, ils repartirent pour Rome. Au début du règne de
Néron, Marc quitta Rome et l'apôtre Pierre pour retourner en Orient. Quand il revint à Alexandrie en 61, la petite
communauté qu'il avait laissé, s'était développée en
une importante Eglise. Ce succès lui attira beaucoup d'ennui avec l'administration
romaine d'Alexandrie, en 68 il fut attaché à un char et traîné à travers une
vallée rocheuse. Son corps fut déchiqueté. Les Chrétiens d'Alexandrie osèrent
récupérer son corps et le déposèrent près du lieu de son supplice, dans une
chapelle près d'un petit port de pêche, nommé Bucoles non loin d'Alexandrie.
Ses reliques furent l'objet d'une très grande dévotion de la part des
Egyptiens, jusqu'en l'année 828 quand ils furent volés par des marchands
vénitiens envoyés à Alexandrie par le doge de Venise, Justinien Participazio.
Voilà ce qui nous relie à la place Saint-Marc de Venise et sa Cathédrale. Ce
triste évènement a empoisonné les relations entre l'Eglise copte d'Egypte et
l'Eglise de Rome. En juin 1968 le pape Paul VI, rend à l'Eglise
Copte d'Egypte les reliques de saint Marc. Ils furent déposés dans la
nouvelle cathédrale Saint Marc du Caire. Un évènement considérable où était
présent le président Nasser et l'ancien Empereur Ethiopien Hailé Sélassié.
Une foule immense de chrétiens et de musulmans s'étaient rassemblée dans les
rues du Caire et criaient: Saint Marc, saint Marc, toi le prophète.
Regarde la Vierge Marie, Mère de toutes les lumières ! En effet un mois plutôt une apparition de la
Vierge Marie à Zeitoun (lieu de passage de la sainte famille en Egypte) avait
bouleversé l'Egypte entière car l'apparition a été publique (une foule
estimée par certains à 100 000 personnes) et ce sont les témoignages des
musulmans qui étaient les plus nombreux. A part l'Eglise de France au moment
de la révolution Française, c'est à l'Eglise Copte d'Egypte que revient la
palme du martyr, une persécution sans interruption depuis le martyr de Saint
Marc... L'Eglise copte fait parti des Eglises des
trois Conciles. |
l’Égypte
– les
hommes – les dieux – les pharaons |
R. marie & r. hagen |
Edition TASCHEN |
2002 |
Aujourd’hui encore des pyramides
sont édifiées, ici un hôtel à Las Vegas, là l’entrée de verre d’un grand
musée parisien. Mais les Égyptiens nous ont légué bien plus que cette
architecture de génie, ils ont conçu et élaboré beaucoup de choses qui n’ont
rien perdu de leur actualité – les nouvelles pyramides n’en sont que la
marque la plus spectaculaire.
|
l’Égypte mÉre du monde |
hery & enel |
Edition Albin – Michel |
1997 |
L’Orient, la Grèce et Rome ne sont
pas les seules sources de notre Occident judéo-chrétien, mais certaines idées
ne prévalent que par le fait de n’avoir jamais été remises en cause. Notre
intention est ici de reconsidérer ce qui, par tradition ou étroitesse
d’esprit, a fondé l’analyse des civilisations jusqu’à ce jour.
Si certains pensent que « l’histoire
commence à Sumer », nous ne pouvons pas occulter de notre mémoire
« cette vieille civilisation à laquelle l’Europe doit le principe de toutes
ses connaissances » (Jean-François Champollion) |
le
8ème jour de ptah – traitÉ des 22 arcanes de la science d’al kemit –
accompagnÉ du livre des portes |
Jacques pialoux |
Edition LES 2 OCÉANS |
1993 |
||
Nous conviant à une vision grandiose
sous l’égide de PTAH, l’auteur nous guide dans le labyrinthe égyptien, terre
noire, mais aussi materia-prima et métamorphose, et athanor des mystères. Le
livre des 12 portes retranscrit ici dans son intégralité, éclairera notre
marche. Les 22 arcanes et leurs correspondances grecques et maçonniques tout
en nous faisant rêver nous délivrent des clés nouvelles dans la recherche de
la connaissance.
|
le
livre des morts des anciens Égyptiens |
Gréogorie KOLPAKTCHY |
Edition Dervy |
1999 |
Nouvelle édition augmentée d’illustrations
en couleur et N / Blanc avec 65 pages d’explications et les 190 textes du
livre des morts. Le Livre des Morts Égyptien dont le nom véritable est "Sortie au
Jour", décrit le chemin qui mène des ténèbres à la lumière, de la vie
après la mort, selon la tradition des Pharaons de l'antiquité, qui croyaient
en la renaissance de la vie éternelle.
Placé près de la momie dans son cercueil, il permettait au défunt de pouvoir
passer les épreuves qui mènent aux champs d'Ialou d'Osiris, pour l'aider à ressusciter
dans l'au-delà. Il contient des formules pour se transformer, les noms des
gardiens de la porte du jugement, et la célèbre confession négative des
méfaits qui n'ont pas été perpétrés, que le mort doit réciter pour rendre son
cœur plus léger que Maât. Écrits en hiératique sur du papyrus, ces textes se
retrouvent à partir du Nouvel Empire (XVIIIe dynastie) jusqu'à l'époque
gréco-romaine |
le livre
des morts des anciens Égyptiens |
par Traduction & commentaires
Paul BARGUET |
Edition DU CERF |
1967 |
||
Que celui-ci fasse pression sur
son cœur pour qu’il ne témoigne pas contre lui dans le tribunal de l’au-delà,
cela est incontestable. Est-ce à dire, toutefois, que le cœur doive
nécessairement témoigner en sa faveur, même si son possesseur est coupable,
et qu’on peut, le cas échéant, le réduire au silence par la magie, nous ne le
croyons pas. Une phrase du chapitre 30 A semble
lever le doute sur ce point : « N’imagine pas de mensonge contre moi devant
le grand dieu, maître de l’Occident ! De ta noblesse dépend d’être proclamé
juste. » La hantise du mort est, en effet, toujours d’avoir un accusateur,
d’être calomnié par un ennemi et voué par ses intrigues, à la géhenne ; or,
c’est ce qui peut se passer si le cœur a été circonvenu ; il convient donc
que celui-ci témoigne impartialement, que son élévation morale, sa « noblesse
», soit telle qu’il résiste à toute insinuation perfide. Le sentiment de la
pureté, de la droiture, ainsi que le respect et la crainte de son dieu,
étaient, en effet, très grands chez l’Égyptien, comme il ressort de nombreux
textes, et il n’a sûrement jamais passé pour pouvoir tromper, par des
artifices, une divinité qui, comme Rê ou Osiris, incarnait la justice et la
vérité. |
LE LIVRE
DE THOT |
ANDRÉ MICHAUD |
ÉDITION MAISON DE VIE |
2010 |
Son long bec et sa
tête d’Ibis en ont fait l’un des plus identifiables, et de là l’un des plus
populaire hors des cercles égyptologiques, de tous les dieux de la
mythologie. Et il le mérite, car Thot
est un dieu bienveillant pour les hommes, à qui il a enseigné le langage de
l’écriture, et qu’il a initié à toutes les sciences. Fixant de son pas
régulier la valeur de la coudée royale, référence et mesure de toute
construction sacrée, il est le maître de l’espace. Le grand public le
connaît peut être un peu moins sous son aspect simiesque, mais c’est encore
lui qui, sous l’apparence d’un babouin cynocéphale, rythme les heures
et se fait maître du temps. Mais la mythologie de Thot
est beaucoup plus riche encore : il est, de tous les dieux du panthéon
égyptien, le premier et presque le seul à prendre parti pour le jeune Horus
orphelin, revendiquant l’héritage de son père Osiris assassiné par son
frère Seth. Et les hommes lui
doivent une fière chandelle lorsque, estimant que la punition a été
suffisamment sévère, c’est lui qui fait cesser le massacre, par la
terrifiante déesse lionne Sekhmet, de l’humanité coupable de s’être
révolté contre les dieux. Thot
prend même une dimension de principe créateur dans la cosmogonie de sa ville
de Moyenne Egypte Hermopolis, dont
il ne subsiste aujourd’hui que de rares et malheureuses ruines. Mais Thot n’est pas seulement un personnage d’une
mythologie ramenée à ses dimensions pittoresques. Les anciens Egyptiens
estimaient que, qui était capable de déchiffrer ses arcanes accédait au
secret de la Vie. Cela serait-il moins vrai aujourd’hui ? Le parti pris de
ce livre est de considérer que ce symbolisme est toujours vivant, riche
d’enseignements dont nous pouvons toujours faire notre miel. Par l’originalité de
son approche fondée sur les meilleures traductions d’écrits égyptiens connus
(texte des pyramides et Textes des sarcophages) ou moins connus,
l’ouvrage de Didier Michaud intéressera les égyptologues et historiens
des religions, et captivera les quêteurs de symbole et de spiritualité. L’auteur
développe les sujets suivants : Hermopolis, état
des lieux et cité de Thot – les 8 dieux
primordiaux de l’ogdoade- le lotus d’or de Thot- l’œuf – le Maître du Huit
dans la cité du Cinq- Champollion- L’Ibis- le Babouin- les luttes divines et
la recréation du monde- Seth et Horus- Anubis compagnon de route de Thot- mystère
de la nativité pharaonique- Le maître des livres et la maison de vie- Héka la
magie- Hou le verbe nourricier de la fonction pharaonique- Sia, le cœur et le corps du créateur- Maspero- |
le monde
des ramsÈs |
Claire lalouette |
Edition BAYARD |
2002 |
Dans la longue histoire de la
civilisation égyptienne, les deux siècles (1314 – 1085 av. JC) des pharaons
Ramsès brillent d’un éclat particulier. Leur pouvoir s’étend sur le
Proche-Orient asiatique jusqu’aux franges de la Mésopotamie ; au Sud, ils assurent
leur domination lointaine en amont de la quatrième cataracte du Nil, en Nubie
et au Soudan. |
l’Épervier
divin |
Marthe de chambrun |
Edition MONT-BLANC |
1969 |
La religion égyptienne était
fondée sur une tragédie ayant eu lieu dans des temps très reculés à Amentet,
c’est-à-dire en Occident. Le drame s’était déroulé dans une
grande île entourée de champs de roseaux, au cœur de la « Vaste Mer Verte ».
C’est là que fut commis un crime d’une atrocité sans égale, le meurtre d’Asar – que les Grecs appelaient Osiris – tué par son
frère Set – qu’ils nommaient Typhon. En effet, la mort d’Asar-Osiris fut très différente des décès sans nombre de
l’humanité. Elle eut lieu dans des circonstances telles que ceux qui savaient
la vérité jugèrent opportun de ne pas la révéler aux masses et de ne la
transmettre qu’à une élite digne de connaître le sens profond de la tragédie,
source de foi.
|
le
rÊve Égyptien |
Divers Auteurs |
Edition SILEX |
1979 |
Y sont traités le rêve et les
voyages effectués par Bonaparte, Chateaubriand, Marsile Ficin, Gustave
Flaubert, Freud, Théo Gauthier, Moïse, Cecil B de Mille, Mozart, G de Nerval,
Platon, Verdi etc… L'époque est aux réminiscences antiques. La
République rêve d'envoyer ses légions reconstituer la Mare nostrum des
Romains. L'Espagne est une alliée, des Républiques sœurs ont été semées
jusqu'en Calabre, les Iles Ioniennes sont maintenant françaises. L’Empire
ottoman, allié fidèle de la France depuis François Ier, apparaît soudain
comme une puissance rétrograde qui opprime une Grèce idéalisée. Bonaparte
caresse le rêve d'une expédition orientale. Le ministre des Relations
extérieures, Talleyrand, partage son rêve. Le moment semble propice.
L'Angleterre du Premier ministre William Pitt (38 ans) vit des moments
difficiles (révolte en Irlande, mutinerie des marins à Portsmouth, faillite
financière).L'Égypte offre un point d'appui pour assurer une communication
terrestre avec l'Orient menacé par la suprématie maritime britannique.
Talleyrand se fait fort de convaincre le Grand Turc que la future expédition
n'est pas dirigée contre lui. Malheureusement, le général Aubert-Dubayet,
ambassadeur français à Istamboul, meurt en décembre 1797 et n'est pas
remplacé, ce qui laisse le champ libre aux menées britanniques. Mais malgré
les rapports venus de France et d'Italie, les Anglais ne veulent pas croire à
une expédition française au Levant. A Paris, le Directoire décide, début 1798,
d'envahir la Confédération suisse, alliée séculaire de la France, afin de
financer la future expédition d'Orient avec le trésor de Berne. Une campagne
de promotion bien conduite permet à Bonaparte, récemment nommé membre de
l'Institut, de rassembler une pléiade de jeunes scientifiques, ingénieurs,
artistes et humanistes issus des écoles d'État, notamment Polytechnique
nouvellement établie. Parmi eux, l'artiste aventurier Vivant-Denon, qui
recueille à 51 ans la chance de sa vie, le mathématicien Gaspard Monge, le
naturaliste Geoffroy Saint-Hilaire,...La marine française est en piteux état
et la majorité des officiers de marine ont émigré. On parvient tout de même à
rassembler l'«aile gauche de l'armée d'Angleterre» dans le Golfe de Gênes au
printemps 1798 sous le commandement de l'amiral Brueys d'Aigailliers. En tout
194 navires et 19.000 hommes. La flotte réussit à appareiller de Toulon le 19
mai malgré la vigilance du contre-amiral Horatio Nelson, commandant de la
flotte britannique. Avec des flottes de Gênes et d'Ajaccio, les effectifs de
l'expédition s'élèvent au final à... 54.000 hommes ! La flotte parvient en vue de La Valette
capitale de l'île de Malte, le 9 juin. Trois siècles plus tôt, l'île avait
été confiée par Charles Quint aux Chevaliers de l'Ordre hospitalier de
Saint-Jean de Jérusalem, dénommés ensuite de Rhodes puis de Malte. Le
grand-maître Ferdinand von Hompesch zu Bolheim a les moyens de tenir un long
siège, le roi de Naples lui devant assistance et les chevaliers en ayant vu
d'autres. Mais le cœur n'y est plus et la place rend les armes le 12 juin.
Bonaparte s'installe pour quelques jours à La Valette, édicte toutes sortes
de dispositions révolutionnaires, puis poursuit sa croisière vers l'Égypte.
Le corps expéditionnaire débarque à Alexandrie le 2 juillet après avoir
échappé presque par miracle à la poursuite de Nelson. L’Égypte, sous
l'autorité nominale du sultan d'Istamboul, est alors dominée par les
Mamelouks. Ils sont commandés par deux «beys», Mourad et Ibrahim, quand
débarque Bonaparte en 1798.Pressé d'en finir, Bonaparte commet l'erreur de se
diriger d'Alexandrie vers Le Caire, capitale de l'Égypte, par le chemin le
plus court, à travers le désert. Les soldats, qui vont à pied tandis que leur
général caracole à cheval ou... à dos de chameau, endurent pendant trois
semaines des souffrances épouvantables. Non préparés au soleil... et aux
mirages, ils doivent au surplus répliquer aux attaques surprises des
cavaliers mamelouks. C’est enfin le heurt décisif avec les troupes de Mourad
Bey au pied des Pyramides. Le général Louis Desaix poursuit les fuyards
jusqu'en Haute-Égypte, complétant la soumission du pays. Son humanité dans
les rapports avec la population lui vaut le surnom de «Sultan juste». Bonaparte,
quant à lui, se voit vizir au Caire, une ville bruissante de plus de 200.000
habitants dans un pays qui en compte trois millions (25 fois plus
aujourd'hui).Les savants et les artistes, peintres et graveurs qu'il a eu la
bonne idée d'amener avec lui se mettent au travail pour sortir l'antique
civilisation pharaonique de son mystère. Bonaparte monte en épingle leurs
travaux et leurs comptes-rendus pour mieux faire oublier
à l'opinion métropolitaine le fiasco militaire de l'expédition. Il crée
l'Institut d'Égypte dont il sera membre actif. Ainsi se développe
l'égyptologie, qui trouvera en Jean-François Champollion un martyr. Le
général victorieux tente par ailleurs de s'appuyer sur les notables indigènes
en multipliant les déclarations de respect à l'égard de la religion
musulmane. Il fait valoir que sa haine du pape est un gage de sympathie pour
l'islam ! Il multiplie jusqu'au ridicule les gestes de bonne volonté, n'hésitant
pas à danser à la manière locale devant ses officiers et les notables du cru.
Il dialogue avec les théologiens (ulémas), et veille même à ce que soit fêtée
la naissance du Prophète. Il envoie des déclarations d'amitié au Grand Turc,
le sultan d'Istamboul...Pour clarifier son comportement, il confiera plus
tard à l'académicien Roederer : «C'est en me faisant catholique que j'ai fini
la guerre de Vendée; en me faisant musulman que je me suis établi en Égypte;
en me faisant ultramontain que j'ai gagné les esprits en Italie. Si je
gouvernais un peuple de juifs, je rétablirais le temple de Salomon» (*).Mais
Bonaparte va bientôt se retrouver prisonnier de sa conquête. |
les
derniers aramÉens – le peuple oubliÉ de jÉsus |
Sébastien de COURTOIS |
Edition LA TABLE RONDE |
2004 |
Au sud-est de la Turquie, dans le
massif du Tur Abdin, se
dresse la montagne des Serviteurs de Dieu. Là, d’antiques monastères gardent
les trésors et les secrets de la chrétienté syriaque, héritière de l’Église
des Apôtres. Là, vivent aujourd’hui les derniers Araméens, les seuls à encore
parler la langue de Jésus. C’est à la recherche de cette
terre sacrée, de ce peuple oublié qu’est parti Sébastien de Courtois. Tout à la fois carnet orientaliste
de voyage, traité vivant d’histoire des religions, guide d’initiation
archéologique et spirituelle, cet album célèbre notre ultime lien aux
origines du christianisme.
|
les
doctrines religieuses de l’ancienne Égypte |
Félix robiou |
Edition PALME |
1878 |
Isis, Osiris,
le livre des morts, la doctrine morale, Ammon – Ra, Thèbes, la vie future des
morts et toutes les questions religieuses, ésotériques et pratiques de cette
civilisation. Lorsque,
en 384 de notre ère, l'édit de Théodose ordonna la fermeture des temples de
la vallée du Nil, la religion égyptienne était vieille de plus de
trois millénaires et demi. C'est donc l'une des plus longues expériences
religieuses de l'humanité, pendant laquelle des hommes ont adoré les mêmes
dieux, adhéré aux mêmes croyances funéraires, accompli les mêmes rites. Son
ancienneté même explique la complexité de la religion de l'Égypte. En effet,
dès l'apparition des monuments écrits dans la vallée du Nil, aux environs de
3100 avant J.-C., nous voyons se préciser une à une ces divinités pour
lesquelles les Ptolémées et même les empereurs romains construiront, ou
reconstruiront, les temples égyptiens trois mille ans plus tard. Le trait le
plus remarquable de la religion égyptienne est donc sa continuité. Quoi qu'on
ait pu penser naguère, du néolithique, vers 5500 avant J.-C., à
l'unification de l'Égypte et à l'apparition des premiers pharaons dont les
noms nous sont parvenus, il n'y a pas de cassure : les civilisations
prédynastiques du Tasien, du Badarien et de Nagada sont les
héritières directes des cultures néolithiques qui ont défriché la vallée du
Nil. Par elles se sont perpétuées les croyances les plus primitives des
premières sociétés, croyances qui, de génération en génération, se sont
transmises jusqu'aux Égyptiens contemporains des Césars. Il
est évident qu'au cours d'une si longue période, les croyances religieuses
ont évolué, d'autant que la religion jouait dans
la civilisation égyptienne un rôle de tout premier plan. Même sans
l'affirmation d'Hérodote (II, 37) que les Égyptiens « sont les plus
scrupuleusement religieux de tous les hommes », la place qu'occupent les
ruines de temples et de tombeaux dans le paysage nilotique suffirait à
montrer que, parmi les peuples connus, l'Égyptien est celui qui a accordé le
plus d'importance aux dieux et à l'au-delà. |
les
druzes |
M. dupont |
Edition BREPOLS |
1994 |
||
La doctrine druze prend racine
dans une volonté de synthèse des trois monothéismes avec des idées issus du
manichéisme, de l’Egypte antique, de l’Inde et du monde grec. Comme les
chiites, les druzes croient à l’interprétation ésotérique des écritures. Ils
partagent avec les chrétiens le dogme de la manifestation de Dieu
(al-tajallî). Dieu a une double nature humaine et divine. Il aurait eu dix
apparitions matérielles (théophanies), définissant dix cycles dont le dernier
a été celui d’al-Hakam qui a été une incarnation de Dieu sur terre. La
hiérarchie divine comporte cinq ministres désignés sous le nom de pentade. Au
sommet, il y a l’Intelligence divine, suit l’Ame (Nafs) puis le Parole
(Qualima), puis le Précédent (Al Sabeq) et enfin Suivant (Al Tali). La
doctrine druze est influencée par le néoplatonisme. Cet univers intelligible
se manifeste à chacun des cycles de prophétie par une manifestation sensible
et aura une couleur spécifique pour bien le reconnaître. A l’époque d’al
Hakim, l’Intelligence qui est associé au Vert s’est manifestée en Hamza,
l’Ame qui est associée au Rouge s’est exprimée en son gendre Ismail al
Tamimi, la Parole qui est associée au Jaune en Abou Abdallah al Qorachi, le
Précédent qui est associée au Bleu en Aboulkhair al Sammuri et le Suivant qui
est associé au Blanc en Bahaeddine al Moqtana. Ces cinq couleurs forment les
couleurs du drapeau druze. Les druzes ont fasciné les Orientalistes notamment Gérard
de Nerval assimilant les druzes à des francs-maçons de l’islam. Le fait est
qu’il existe des similitudes entre les deux. Christian Lochon et Jean Marc
Aractingi en ont fait la démonstration dans leur livre « Secrets initiatiques
en Islam et rituels maçonniques » Les druzes distinguent les sages
initiés, désignés sous le nom de ‘ukkâl des non-initiés. Les élus à
l’initiation sont repérés dans la société pour leur qualité morale et leur
réputation. L’initiation est basée sur l’élévation spirituelle, le
renoncement au plaisir terrestre et sur une ascèse de tous les instants. La
vie terrestre apparait comme un long chemin mystique au cours duquel l’âme
accomplit son perfectionnement. Ce chemin peut comporter plusieurs vies au
cours desquelles l’âme connaît des réincarnations successives. Le but final
est que l’âme au bout de ce long chemin spirituel et moral atteigne un degré
d’élévation tel qu’elle finisse par se fondre avec Dieu, réussissant
l’unicité avec lui. Elle atteint son salut en attendant le retour du messie
al-Hakim à la fin des temps. A l’image des religions orientales, les druzes croient à
l’évolution cyclique du monde et à la réincarnation qui reste toutefois
limitée à l’intérieur de la communauté druze. Après la mort, l’âme du défunt
s’introduit immédiatement dans la bouche d’un nouveau-né druze. Celui qui a
fauté dans sa vie sera réincarné dans le corps d’un être ayant un niveau
social ou un niveau de connaissances ésotériques inférieurs. Les druzes se
désignent comme muwwahiddûn qui veut dire unitaire. Ce terme se justifie doublement
parce que les druzes affirment la stricte unicité de Dieu et parce qu’ils
aspirent à s’unir avec lui. La doctrine druze a cherché une synthèse entre la
pensée orientale, la philosophie grecque et les trois monothéismes. Elle est
fortement influencée par le soufisme qui préconise de s’éloigner des
préoccupations terrestres pour mieux approcher Dieu. Les chrétiens et les
juifs sont mieux vus dans les écrits druzes que les musulmans. Parmi les
sectes de l’islam, ceux qui sont considérés comme les plus dangereux
sont les Nusayrî. Les philosophes grecs occupent une place privilégiée dans
leurs écrits. Pythagore, Platon et Aristote sont à l’honneur. |
le secret
de la grande pyramide ou la fin du monde adamique |
Georges barbarin |
Edition
Hugues de Fleurville |
1987 |
Des interprétations et des
histoires supplémentaires sur cette pyramide. Dernière
des sept Merveilles du monde à subsister, la Grande Pyramide n'est plus qu'un
tombeau vide... Mais a-t-elle vraiment livré tous ses secrets ? Savoir comment les
pyramides ont été construites est une question qui a toujours intriguée et
qui revient sans cesse faute de réponse définitive à ce jour. Comment des
hommes qui ne connaissaient ni le fer ni la poulie sont-ils parvenus à
modeler et hisser 2 300 000 blocs pesant plusieurs tonnes jusqu'à 146 m de
hauteur? Combien de temps pour construire une pyramide, avec combien
d'hommes? Qui a construit les pyramides ? Quelle logique
peut avoir incité ces bâtisseurs d'un autre âge technologique à avoir le
souci du respect d'un pareil degré de précision? Et enfin et surtout,
pourquoi construire un monument si gigantesque ? Edifiée
durant la IVe dynastie (2631-2494 avant J.-C.), la Grande Pyramide est un
véritable prodige d'architecture, notamment par sa masse et par l'incroyable
précision de ses proportions. En premier lieu, la pyramide est presque
exactement alignée sur le nord (3'6" de déviation). . Sa base est
un carré quasi parfait de 440 coudées soit 230,37 mètres de côté (avec un
écart maximal de 4,4 cm). Une telle précision suppose de bonnes connaissances
astronomiques et une maîtrise d'œuvre très rigoureuse des travaux par les
architectes. Avec une hauteur originelle de plus de 146,59 mètres (280
coudées), elle dispose d'une pente de 51°12. Ces prouesses techniques furent
accomplies sans poulie, sans roue et sans les outils de taille extrêmement
précis. Les
Egyptiens auraient appliqué le même procédé que celui de la fabrication des
briques d'argile crue. Le calcaire, naturellement présent sur les lieux de
construction, aurait été broyé puis mélangé à de l'eau du Nil, puis la pierre
calcaire boueuse aurait été mélangée de nouveau avec une argile kaolinite
ainsi qu'avec du natron (sel), qui aurait fait office de liant. Cette boue,
placée dans des moules, aurait séché quelques heures pour former une pierre
aussi solide qu'une pierre taillée. Une reconstitution expérimentale de ce
procédé a été menée par Joseph Davidovits et son équipe ; elle a montré
que la méthode semble efficace. Selon Davidovits, cette théorie permet de
résoudre le problème du transport et de la levée des blocs : ceux-ci
auraient en effet été moulés sur place les uns sur les autres. Combien de temps pour construire une pyramide, avec combien d'hommes? Cette question a toujours
intrigué. Hérodote a parlé de trente ans avec 100 000 hommes en permanence
pour construire la plus grande pyramide, celle de Chéops. Mais 100 000 hommes
auraient représenté 10% de la population ce qui est inconcevable. Faute de
documents, on en est réduit à faire des estimations en utilisant les
techniques de l'époque. Les dernières recherches ont évalué que la
construction de la pyramide de Chéops aurait pu être construite par 20 000
personnes pendant 20 ans. Cet effectif, relativement bas pour une telle
entreprise, s'explique par une organisation très efficace du chantier. A partir de
ces constatations, les historiens ont élaboré une nouvelle hypothèse : les
constructeurs des pyramides étaient des ouvriers rémunérés, venus de toute la
vallée du Nil pour participer à ce grand projet pharaonique. Au-delà du rite
funéraire, la pyramide aurait donc été un formidable instrument de cohésion
sociale. On a aussi découvert dans le cimetière des ouvriers des tombes en
forme de pyramide, ce qui montre (contrairement à ce que l'on pensait) que
dès l'Ancien Empire (et non à partir du Nouvel Empire) la possibilité d'une
survie dans l'au-delà ne concernait pas seulement le pharaon mais
toute la population. La Grande
Galerie d’une hauteur de 8,50m et de 47m de long est faite de blocs
parfaitement joints. Quand à la chambre royale
construite en granit d’Assouan, son plafond est constitué de neuf dalles
monolithiques en granit pesant 400 tonnes avec au-dessus quatre chambres de
décharges ayant pout but d’assurer la stabilité du
monument. Dans la chambre du Roi, on trouve un sarcophage qui ne possède pas
de couvercle. Enfin, l’édifice comporte deux couloirs dit de « ventilation »,
un au nord, l’autre au sud. Les
croyances funéraires égyptiennes sont multiples et parfois contradictoires
selon les époques. L'idée d'une survie dans l'au-delà semble dater du
néolithique. A l'ancien Empire apparaît une conception stellaire puis solaire
selon laquelle l'âme du pharaon monte au ciel en escaladant les rayons
pétrifiés du dieu Rê symbolisés par sa pyramide funéraire. Les Textes des
Pyramides sont explicites : « Tu grimpes, tu escalades les
rayons ; c’est toi le Rayon sur l’escalier du ciel ». Vénérant le
Soleil, les Egyptiens pensaient donc que les morts rejoignaient l'astre après
leur décès. Ils ont donc bâti pour leur roi un tombeau qui lui permettrait
grâce à la géométrie ascensionnelle du monument et au terme de son voyage
souterrain, de l’utiliser comme un véritable escalier afin de s’élancer vers
le ciel, se frayer un passage vers les étoiles, vers les dieux, vers le Neter
ou Perfection. Que
symbolise la pyramide ? |
les
enseignements du maÎtre de la pyramide |
pÂvana |
Edition ALPHEE |
|
Qu’est-ce que la Tradition
primordiale ? Quel fut réellement l’enseignement de Jésus ? Qui fut vraiment Napoléon
: tyran et dictateur ou initié de haut rang amené à jouer un rôle d’agent du
karma ? Quelles sont les causes réelles des tribulations du peuple juif ?
Quel rapport y a-t-il entre l’histoire de ce peuple et l’Atlantide ? Quelles
furent les véritables causes du déluge cité dans tous les textes sacrés ? Que
signifient les secrets du Temple ? Quels devraient être le rôle et la mission
de la France dans l’avènement de la nouvelle conscience sur Terre ? Qu’est-ce
que la Loi des cycles et les quatre âges ? Comment les forces de l’ombre
agissent-elles pour maintenir l’ignorance en ce monde ? Quels sont les liens
secrets et inédits entre les grandes figures spirituelles telles que Bouddha,
Salomon, Pythagore, Jésus, Paul et François d’Assise ? Mais aussi avec les
grands stratèges et combattants de ce monde ? Quels liens existe-t-il entre
Gengis Khan, Saint Louis, et Saint François ? Entre Jésus et Napoléon ? Saint
Paul et Saint François ? Ce dernier est-il comme le prétend
l’auteur la réincarnation de Paul ? Quel est le véritable sens de la phrase
de Jésus : « Je ne suis pas venu
apporter la paix, mais l’épée » ? Qui est enfin le Maître de la
Pyramide, cet être mystérieux dont parle Mathéo ? |
LES INITIÉS ET LES
RITES INITIATIQUES EN ÉGYPTE ANCIENNE |
MAX GUILMOT |
EDITION ARISTA |
1991 |
Mérite le titre d’initié
quiconque accède à un nouveau degré de compréhension métaphysique ou
religieuse. Peu de choses sont plus fascinantes, plus enracinées dans la
mystère de l’existence que le rituel initiatique dirigé par un groupe
d’hommes investis de capacités particulières et habilités à dispenser la
lumière par le geste, la parole ou le développement de symboles sacrés. Une telle alchimie
mentale pratiquée par l’antiquité a donné naissance notamment aux rituels d’Adonis, d’Osiris, d’Orphée ou de Dionysos.
Elle comportait des initiations, c'est-à-dire un ensemble de techniques
permettant de connaître un statut surhumain et la vie éternelle. Il est vraiment
étrange de constater que, si nul ne met en doute l’existence en Grèce des
grandes initiations d’Eleusis, l’égyptologie classique n’admet toujours pas
ces pratiques universelles le long de la vallée du Nil. Dans ce livre
capital, l’auteur nous apporte le témoignage de la réalité des initiations en
Egypte pharaonique et nous propose l’analyse de leur démarche psychologique.
Son travail passionnant représente assurément une étape essentielle dans la
compréhension de la pensée religieuse de l’Egypte des Pharaons, l’une des
plus belles manifestations de l’esprit humain avant l’apparition du
Christianisme. L’auteur,
Max Guilmot est docteur en Philosophie et lettres,
diplômé en langue égyptienne et professeur d’université aux U.S.A, il
explique dans ce livre : Les
initiations , les initiés d’Egypte, les hauts lieux de l’Initiation à Abydos,
à Busiris (berceau d’Osiris), à Karnak (culte d’Osiris), les mystères
égyptiens, la signification de l’initiation égyptienne, Amenhotep prêtre
d’Amon sous Thoutmès III , le grand Voyage ou synthèse du processus
initiatique en Egypte ancienne avec l’Anubis conducteur. |
LES MAÎTRES DE VÉRITÉ DANS LA
GRÈCE ARCHAIQUE |
Marcel DETIENNE |
Edition AGORA |
1994 |
Dans la Grèce antique
3 personnages sont détenteurs d’un privilège inséparable de leur fonction.
Les 3 personnages sont : l’Aède, Le Devin et le Roi de Justice ;
leur commun privilège est de dispenser
« la vérité » c’est à dire « l’Aletheia » « Les
Maîtres de vérité… sont trois types de personnages que leurs fonctions
qualifient, dans le contexte social et culturel de la Grèce archaïque, comme
détenteurs d’un privilège inséparable de leur rôle institutionnel. Ces trois
personnages sont l’aède, le devin, le roi de justice ; leur commun privilège
est de dispenser la « Vérité ». Du moins traduisons-nous ainsi le mot grec «
Aletheia » dont les valeurs, dans la pensée religieuse ancienne, ne débordent
pas moins le cadre de notre concept du vrai que ne le fait, par exemple, le «
Rta » des Indo-Iraniens : cette « vérité » qui n’est séparable ni de l’ordre
rituel, ni de la prière, ni du droit, ni de la puissance cosmique assurant le
retour régulier des aurores. |
LES MANUSCRITS DE LA MER MORTE. LA VOIX DES
ESSÉNIENS RETROUVÉE |
Paul ANDRE |
Edition
BAYARD |
1997 |
||
Le déchiffrement et le regroupement de la multitude des
pièces furent étonnamment rapides. Commencé en 1953, pour l'essentiel le
travail était achevé en 1960. Il en ira tout autrement pour la
publication : après un bon début, puis des essoufflements et des crises,
il fallut attendre la fin du siècle pour disposer de la totalité des textes.
L'ensemble des pièces découvertes représente quelque huit cent cinquante écrits
ou livres différents. La datation, celle de la copie et non de la rédaction
première, oscille entre le IIIe siècle av. J.-C. et le milieu du Ier siècle chrétien. On classe les onze
grottes dans l'ordre chronologique de leur découverte. Mais on se doit de
distinguer aussi deux catégories de grottes : celles qui sont proches et
peu ou prou dépendantes de l'établissement de Qumrân, artificielles ; et
celles qui sont éloignées du site, naturelles. Le premier de ces deux groupes comprend principalement la
grotte n° 4. C'est de très loin la réserve la plus riche, située à
quelques dizaines de mètres des bâtiments. Il s'agit d'une caverne
artificielle composée de deux salles : on y accédait par un escalier
lui-même taillé dans la terrasse marneuse. On considère son contenu comme
« la » bibliothèque de la communauté locale. Les documents écrits
qu'on y a trouvés représentent plus des cinq huitièmes de l'ensemble des
rouleaux. On en a retiré plus de quinze mille fragments provenant de cinq
cent cinquante livres différents. Cette double pièce avait des annexes, les
grottes n° 5, n° 7, n° 8, n° 9 et n° 10, et plus à
l'ouest, n° 6, toutes creusées de main d'homme. Cet ensemble somme toute
groupé semble constituer la vraie bibliothèque des hommes qui vivaient régulièrement
dans ces lieux. La grotte n° 7 ne comprenait que des textes en langue
grecque, ce qui était peut-être son exclusivité. Le second groupe consiste en
des excavations naturelles situées à distance du site de Qumrân : un à
deux kilomètres vers le nord, les grottes n° 1 et n° 2 ; deux
autres à un millier de mètres plus au nord encore, les grottes n° 3 et
n° 11. L'inventaire des écrits découverts dans ces quatre grottes, à la
fois naturelles et éloignées, suggère la délocalisation stratégique d'une
sélection significative de livres. La crainte des pillages ou des
déprédations imminentes de la part des troupes romaines put être la cause de
la dissimulation. On voulut mettre en lieu sûr l'essentiel des biens
littéraires de la commune. Quoi qu'il en fût, l'examen de certains textes
retrouvés, des poteries collectées tant dans les ruines que dans les diverses
réserves de manuscrits, invite à considérer l'ensemble du contenu des onze
grottes comme relevant d'un seul et même centre. Une certaine dose de « bibliomanie », que l'on
retrouvera chez les Gnostiques du IIe siècle, caractérisait le groupe
des ascètes locaux. Pour leurs exercices quotidiens de sanctification, ces
derniers avaient de gros besoins en livres, à commencer par la Loi de Moïse
qu'ils s'imposaient de lire et d'expliquer sans interruption. Ces livres, on
les recopiait autant de fois que nécessaire. La Règle de la commune,
par exemple, existait en une dizaine d'exemplaires. Nombre d'écrits récupérés
ont une facture, une expression et un ton totalement inconnus jusqu'alors.
C'est le cas de commentaires de livres prophétiques et de psaumes bibliques,
de textes utopiques dits d'apocalypse ou d'autres de sagesse, de recueils de
prières et de rituels, de pièces mystiques, de formules d'exorcisme, d'horoscopes...
Il faut ajouter un lot particulièrement fourni d'ouvrages que l'on considère
à tort ou à raison comme des « paraphrases » ou
« réécritures » de livres bibliques, ceux de la Loi comme ceux des
Prophètes. On se demande volontiers si ce que l'on désigne comme
« pseudo » ou « apocryphe », « second » ou
« dérivé », n'avait pas alors la valeur de l'original même, du
moins d'égal de celui-ci. Le débat est ouvert. Or, parmi les nombreux
rouleaux recueillis dans l'ensemble des grottes, deux cents au moins ont été
identifiés comme des livres bibliques. La plupart se trouvent documentés par
plusieurs et même, pour certains, par de nombreux exemplaires : entre
autres, quinze pour la Genèse, trente pour le Deutéronome, trente-sept pour
les Psaumes. En général, à chacun d'eux correspond un rouleau unique, le
gabarit physique du livre. Les exceptions sont rares, mais pleines
d'enseignements sur le regroupement et l'organisation des pièces, autrement
dit la formation matérielle du corpus biblique. Chaque exemplaire d'un même
livre présente parfois, voire souvent, des variantes telles, quant au texte
et quant au sens, qu'on peut identifier plusieurs éditions, certaines
simultanées. L'histoire de l'origine et de la transmission du texte biblique,
et partant la méthodologie et la philosophie de la critique textuelle, doit
être sérieusement revue en conséquence. On manque totalement d'informations sur l'histoire et les
modalités de la production, de la collecte et du regroupement des livres si
merveilleusement entreposés dans les onze grottes de Qumrân. Il faut se
contenter d'hypothèses et les savants divergent. Une
seule chose est sûre : les quelque huit cent cinquante rouleaux
récupérés ne sont pas « la » bibliothèque « sectaire »
des résidents locaux, comme on l'a dit longtemps. Une bonne partie des
manuscrits vient d'ailleurs. L'ensemble représente l'échantillonnage
significatif, très large pour l'époque, de la production littéraire en Iouda
au cours des trois derniers siècles qui précèdent l'ère chrétienne. Pour les
contemporains de Jésus, cela correspondait pratiquement au patrimoine
littéraire national. Il est difficile de ne pas admettre que la totalité des
pièces entreposées dans les onze grottes constituât, au moins de fait, la
banque de connaissances du fameux établissement des bords de la mer Morte.
Aujourd'hui, les bons connaisseurs s'accordent aussi sur le fait que le lot
des manuscrits considérés comme bibliques était le bien culturel de la
société judaïque dans son ensemble, toutes tendances confondues. Certains
traits ou particularités alertent néanmoins sur de possibles retouches par
les lettrés de la commune. En revanche, l'interprétation des textes sacrés et
partant leur usage variaient très sensiblement, pour le fond du moins, selon
les idéaux, les groupes et les mouvements. Tous les courants de la société
judaïque avaient pour ambition de restaurer, certains même de représenter
l'authentique ou vrai « Israël ». Dans une certaine mesure, le
groupe des hommes de Qumrân fut de ces derniers. Son traitement des écrits
sacrés, au demeurant communs à tous, ainsi que leurs œuvres propres, porte
jusqu'à l'excès l'empreinte d'un tel dessein. Venons-en aux occupants du site de Qumrân. Qui étaient-ils
et d'où venaient-ils ? Que venaient-ils faire en ces lieux ? Pour
répondre, il faut remonter jusqu'aux Hasmonéens, les premiers chefs
véritables d'une Iouda indépendante. Ces nouveaux maîtres du pays,
juifs enfin, cumulèrent le pouvoir politique et la juridiction religieuse, la
royauté – formellement, à partir de 104 av. J.-C. – et la charge de grand
prêtre. Ce fut reçu par beaucoup comme une usurpation. Il y avait une ou
plusieurs lignées légitimes de grands prêtres, dépossédées alors de leurs
prérogatives. Les réactions de suspicion et même d'opposition se multiplièrent
dans la société juive, où le nombre des déçus de l'indépendance ne cessait de
croître. Des clivages anciens se ravivèrent et même se durcirent. Des
mouvements d'opinions s'affirmèrent et des groupes s'organisèrent. L'adjectif
hébreu hassidîm, « pieux », servit un temps de dénomination
générique à ces résistants de Dieu. L'homme national qui s'était forgé une
conscience unifiée de « fils d'Israël » se trouvait relayé par un
type de Ioudaïos dont le visage social était
désormais fissuré. L'organisation de la société juive et l'évolution de sa
culture en furent profondément marquées. L'idéal fondateur d'Israël se
trouvait comme confisqué ; il était réinvesti dans un système politique
semblable à ceux des voisins orientaux, usant volontiers comme ceux-ci de mercenaires
sur terre et de pirates sur mer. Il y avait dérive
et perversion. D'où le doute profond et généralisé qui touchait la relation
au Temple dans son rôle essentiel de sanctification. On supportait mal que le
sanctuaire central d'Israël fût lui-même entre les mains de ces princes
soldats. D'où les ripostes. Il fallait retrouver et reconstituer le vrai
Israël, celui de l'« assemblée de l'Exil ». Le mouvement que l'on
connaît fort bien aujourd'hui grâce aux découvertes de Qumrân apporte ici un
éclairage majeur. Il s'agit du courant très particulier que de grands auteurs
du Ier siècle, Pline l'Ancien, Philon d'Alexandrie et Flavius
Josèphe désignent globalement et trop aisément comme celui des Esséniens.
Depuis le milieu du IIe siècle av. J.-C., plus tôt même, des
fraternités décidées à s'isoler s'étaient fixées en divers lieux de
Palestine, y compris à Jérusalem. Les fameux textes retrouvés dans les onze
grottes nous ont appris qu'elles formaient ensemble la « communauté de
la nouvelle Alliance ». Ces groupes s'étaient dotés de traits
distinctifs suffisamment aigus, renforcés progressivement pas un lot de plus
en plus concerté de croyances et de pratiques. |
les
mÉtÉores |
Nikos nikonamos |
Edition
ekdotike – athènes |
1987 |
||
Dès le
11ème siècle, des anachorètes
se retirèrent dans les grottes des Météores où leur mysticisme s'exaltait
"dans la solitude et la proximité des espaces infinis". C'est seulement
au 14ème siècle que nombre de ces ermitages furent transformés en monastères,
alors que les Serbes envahissaient la Thessalie et que le brigandage
sévissait. Saint
Athanase (des Météores), venu du Mont Athos, fondait alors
avec neuf moines, le Grand
Météore, dans un lieu difficilement accessible, et d'autres
établissements suivaient cet exemple malgré les difficultés considérables
rencontrées dans le transport des matériaux, hissés à dos d'homme ou à l'aide
de treuils. Les 15ème et
16ème siècles constituèrent la grande période des monastères dont le nombre
atteignit 24 et qui furent décorés de fresques et d'icônes par de grands
artistes, tels le moine Théophane le Crétois et ses disciples.
Malheureusement, les rivalités entre communautés et la diminution des
vocations amenèrent un déclin. L'intégration à la Grèce en 1881, accéléra ce
déclin puisque les propriétés foncières des moines furent confisquées dans
les années 1920. Enfin, les monastères subirent des détériorations
importantes et le pillage de certains de leurs trésors lors de la Seconde
Guerre mondiale. Le renouveau
monastique reprend après la guerre civile de 1949. Aujourd'hui, le succès
touristique des Météores a décidé certains moines à chercher refuge au mont
Athos ou dans d'autres monastères plus isolés. De nos jours, cinq monastères
et un couvent seulement sont occupés par des moines ou des moniales : Agios Nikolaos, Roussanou, le Grand Météore, Varlaam, Agios Stefanos et Agia Triada. Naguère, les
monastères n'étaient accessibles que par des échelles amovibles ou des
nacelles suspendues à des cordes et tractées par un treuil jusqu'à une tour
en surplomb dite tour du
treuil / vrizoni ;
d'après les voyageurs d'antan, les cordes n'étaient remplacées qu'après
rupture (!). De nos jours des escaliers d'accès ont été aménagés. |
les
mystÈres d’Égypte |
jamblique |
Edition LES BELLES LETTRES |
1993 |
Comment expliquer les oracles ?
Quelle voie mène au bonheur ? Comment distinguer les diverses classes de
dieux ? Que sont les démons ? Qu’enseignent les prêtres égyptiens sur ces
affaires, occultes pour le commun des mortels ?
|
les
mythes grecs |
Robert graves |
Edition HACHETTE |
1999 |
Apollon, Dédale, Tantale, Hermès,
Hercule, Dionysos, Œdipe, Antigone… autant de noms qui font partie du langage
courant mais dont on semble ignorer de plus en plus l’origine et la
signification. Or, l’essentiel de la littérature et de l’art occidental n’est
intelligible qu’à la lumière de la mythologie grecque. D’où l’importance de
ce livre où Robert Graves nous présente près de deux cents mythes, qui vont
de la création de l’Olympe et la vie de ses dieux jusqu’aux aventures de
L’Iliade et L’Odyssée. Il ne s’agit pas là d’une ouvre
d’érudition et encore moins d’un manuel scolaire, mais d’une recréation de la
mythologie par un poète qui explique et interprète les légendes classiques à
la lumière des connaissances archéologiques et anthropologiques actuelles.
|
les
mythes platoniciens |
Geneviève droz |
Edition du SEUIL |
1992 |
La Grèce, berceau de la raison
scientique et philosophique occidentale, a opposé fortement le logos, la
raison, le discours argumenté, au mythos, au récit, à la fiction.
|
les
prÉsocratiques |
Bibliothèque de la Pléiade |
Edition GALLIMARD |
1988 |
Peu de textes authentiques nous
sont parvenus et un seul volume pourrait contenir l’ensemble des fragments et
parchemins qui évoquent cette période dont 25 siècles nous séparent. Les données
peuvent se situer plutôt pendant, voire après Socrate sur la base des
témoignages et récits. C’est une invention européenne de croire que la
philosophie commence avec les Grecs. Les premières leçons de philosophie
proviennent de l’Inde, de la Chine, de la Mésopotamie (Iran actuel).
|
le
sphinx |
Pierre weil |
Edition ÉPI |
1972 |
||
Le
sphinx de Gizeh est la statue qui se dresse devant les grandes pyramides du
plateau de Gizeh, plateau qui se trouve juste en amont du delta du Nil, dans
la basse Egypte. D’une longueur de 73 mètres, d’une hauteur de 20 mètres et
d’une largeur de 14 mètres, le sphinx a la tête tournée vers le levant. C’est
une sculpture monumentale taillée dans un promontoire naturel dans le roc. Le
sphinx se trouve en effet au milieu d’une grande carrière qui fournissait une
partie des blocs destinés à la construction de la pyramide. Le corps est
celui d’un lion couché et la tête celle d’un souverain (Khéphren) portant la
coiffure royale. Il était chargé de veiller sur le site. Si
le corps et la tête sont taillés à même le roc. Les pattes tendues, elles,
ont été ajoutées en maçonnerie. À l’origine, le sphinx devait être
entièrement recouvert de plâtre peint dont il ne reste que quelques traces.
On a trouvé aussi les restes d’une statue en pied d’un roi devant son
poitrail. Il s’agit sans doute là d’un ajout tardif. Devant le sphinx, l’on
constate les fondations d’un temple qui fut sans doute construit à la même
époque. Une stèle de granit rose a été placée entre les pattes du Sphinx par
Thoutmosis IV. Taillée directement dans le roc, elle raconte le songe de
Thoutmosis IV. Le futur pharaon de la XVIIIème dynastie qui se reposait à
l’ombre d’une pierre, lors d’une partie de chasse, aurait entendu dans un songe
une divinité lui promettre la couronne d’Egypte s’il débarrassait le Sphinx
du sable qui menaçait de le recouvrir. Thoutmosis, qui obéira, utilisera cet
événement pour justifier sa légitimité. Le
texte de la stèle serait celui-ci : « Un jour il advint que le fils
royal Thoutmosis, qui allait se promener à l’heure de midi, se reposa à
l’ombre de ce grand dieu ; la torpeur du sommeil le saisit, au moment où
le soleil était à son zénith. Il s’aperçut alors que la Majesté de ce dieu
auguste lui parlait, de sa bouche même, comme un père parle à son fils,
disant : regarde-moi, contemple-moi, ô mon fils Thoutmosis ; je
suis ton père, Horakhety-Khepri-Râ-Atoum ; je te donnerai la royauté sur
terre, à la tête des vivants, tu porteras la couronne blanche et la couronne
rouge sur le trône de Geb, le prince (des dieux). La terre t’appartiendra en
sa longueur et sa largeur, et tout ce qu’illumine l’Oeil brillant du maître
de l’Univers. Voilà que maintenant le
sable du désert me tourmente, le sable au-dessus duquel j’étais
autrefois ; aussi hâte-toi vers moi, afin que tu puisses accomplir tout
ce que je désire » Il
représente le pharaon Khéphren qui monte la garde à l’entrée de sa nécropole
funéraire pour en interdire l’accès aux profanes. Le temps a, bien entendu, gravement
abimé le grand Sphinx, en particulier a cause de
l’érosion provoquée par le sable qui s’amoncelle constamment et qui a
provoqué les "vagues" qui recouvrent maintenant tout le corps.
L’homme est également responsable de mutilations. Son sourire énigmatique fut
abîmé par des coups de canon ordonnés par un cheikh du XIVe siècle. Ces tirs
au canon cassèrent la barbe postiche et le nez. La barbe est au British
Museum qui ne veut pas la rendre à l’Egypte, et on n’a pas retrouvé le nez.
Actuellement, les pattes sont en cours de restauration. |
le
symbolisme dANS LA MYTHOLOGIE GRECQUE |
Paul Diel |
Payot |
1998 |
Quand
on aura suivi Paul Diel dans ses traductions psychologiques minutieuses et profondes,
on comprendra que le mythe couvre toute l'étendue du psychisme mise au jour
par la psychologie moderne. C'est tout le problème de la destinée morale qui
est engagé dans cette étude. » (Gaston Bachelard). D’abord influencé par
Sigmund Freud et Alfred Adler, ce psychologue français d’origine autrichienne
(1893-1972), a développé une réflexion originale sur la dimension
psychologique, éthique, spirituelle et thérapeutique des grands textes
fondateurs de la culture occidentale, en particulier la mythologie
gréco-romaine, l’Ancien Testament et l’Evangile de Jean.
Particulièrement intéressé par la philosophie, notamment par Kant et Spinoza,
Diel étudie également les sciences, en particulier la physique, la biologie
et la théorie de l'évolution qui joue un grand rôle dans son oeuvre. Hébergé
par son tuteur, il obtient le baccalauréat, mais ne poursuit pas d'études
universitaires. A l'instar de Carl Gustav Jung, Paul Diel met l'accent sur
l'importance de la dimension spirituelle, des archétypes et des mythes
fondateurs, réhabilite l'introspection ("Connais-toi toi-même") et
considère que le but de la psychologie est l'accès à l'équilibre intérieur et
à l'individuation. Autodidacte
de génie, metteur en scène, acteur, poète, marqué depuis l'enfance par de
multiples et profonds traumatismes, en tant qu'orphelin de père, abandonné
par sa mère pendant 8 ans dans une institution dont il gardera toute sa vie
un souvenir exécrable, et en tant que Juif - il est interné en 1939 au
camp de Gurs dans le Midi de la France, Paul Diel puise une partie de son
inspiration dans son expérience personnelle. Il est un exemple typique (et
encourageant) de ce que le psychanalyste Boris Cyrulnik appelle la faculté de
"résilience". Suspecté par les uns en raison de son "matérialisme",
par les autres de son "spiritualisme" et par les freudiens
orthodoxes de sa réinterprétation du complexe d'Œdipe, Paul Diel a essayé sa
vie durant de relier le développement de la psyché individuelle
(l'ontogénèse) au développement de l'espèce (la phylogénèse) dans une
perspective résolument évolutionniste : l'humanité n'est pas un était acquis,
mais une aventure inachevée. L’origine du désir remonte à la faculté de nos
ancêtres, les organismes primitifs, à réagir au milieu pour satisfaire leurs
besoins. Le premier des besoins est de se conserver soi-même. Diel l’appelle
« pulsion matérielle ». Le second est celui de conserver
l’espèce : la « pulsion sexuelle ». Le
troisième, la « pulsion évolutive », conduit les espèces
à se transformer sous la pression du milieu, donnant naissance à de nouvelles
formes, psychiques et physiques. Au fil du temps, ces trois pulsions
primitives s’élargissent. Chez l’homme, la pulsion matérielle devient
sociale, la pulsion sexuelle se fait affective et la pulsion évolutive se
transforme en pulsion spirituelle. Cette dernière devient même prédominante
et prend la forme de ce que Diel appelle le « désir essentiel », en
opposition aux désirs multiples, plus matériels, dictés par les pulsions
sociales et affectives. Paul
Diel explique donc que l’acte réflexe des êtres primitifs s’est ralenti au
fil de l’évolution. Il s’est créé un décalage temporel entre l’excitation et
la réaction. L’information a été retenue et son énergie gardée en mémoire
sous la forme de ressenti émotionnel auquel sont venus s’ajouter, chez les
êtres dont les organes perceptifs sont développés, des images mentales et des
concepts. Par ce processus, le réel s’est transformé progressivement en un
monde intérieur possédant sa vie propre. C’est ainsi que se sont formés, pour
Paul Diel, la psyché humaine et son plus beau fleuron, l’imagination, faculté
de se représenter mentalement le monde extérieur afin de pouvoir y réagir.
Selon lui, pour que nous trouvions l’accomplissement, nos désirs multiples
doivent être harmonisés par notre désir essentiel. Sinon, une part de nous ne
sera jamais satisfaite. Ainsi, la réussite purement professionnelle sera trop
chèrement payée si l’on a gâché sa vie affective à la gagner ; les
prouesses purement sexuelles finiront par générer le dégoût de soi ;
l’amour exclusif de l’esprit théorique conduira à l’échec, par dessèchement.
Mais ce nécessaire travail d’harmonisation autour du désir essentiel nous
coûte et nous inventons de fausses raisons de nous y soustraire. Ainsi naissent
les défauts, qui sont des déformations de nos qualités. Ainsi, derrière la
vanité, qui est une sur-valorisation de soi, se cache l’estime de soi ;
derrière la culpabilité, qui est une sous-valorisation de soi, se trouve
l’humilité ; derrière la sentimentalité, sur-valorisation des autres,
veut s’exprimer la possibilité de les aimer ; derrière l’accusation,
sous-valorisation des autres, se camouflent la tolérance et la compassion...
La
première condition de l’accomplissement est de connaître notre désir essentiel.
Comment faire ? L’originalité de Paul Diel fut de rétablir
l’introspection, qu’il appelle « délibération », comme moyen
d’accès à la connaissance de soi. Pour éviter les illusions, il propose de
placer l’imagination sous le contrôle de deux gardiens : l’esprit
intuitif et l’intellect pratique. Le premier, descendant de l’instinct
animal, « flaire » ce qui convient à la satisfaction de notre
désir ; l’intellect, lui, prend en compte la réalité. S’il y a trop de
décalage entre désir et réalité, ou si le prix à payer pour changer le réel
est trop fort, le désir doit être dissout par un travail d’acceptation, qui
n’est pas résignation, car l’énergie ainsi libérée fait rebondir la vie vers
de nouveaux projets. Malgré la protection et la recommandation de
personnalités illustres comme Albert Einstein, Irène Joliot-Curie, le
psychologue Henri Wallon, auprès duquel il travailla de nombreuses années au
CNRS dans le laboratoire de Psychologie de l'Enfant à partir de 1945, Paul
Diel n'a jamais bénéficié en France de la reconnaissance à laquelle il avait
droit. Certains
le placent pourtant au tout premier plan, auprès des pères fondateurs de la
psychologie moderne, aux côtés de Freud, d'Adler et de Jung : les trois
pulsions fondamentales ont été explorées par la psychologie des
profondeurs : la sociabilité par Adler, la sexualité par Freud et les
représentations spirituelles par Jung. Mais Diel va plus loin. Il cherche à
les harmoniser. Toute l’angoisse et le mal-être des humains se trouvent selon
lui dans le manque d’harmonisation entre les désirs multiples (matériels et
sexuels) et le désir essentiel, forme élargie prise par la poussée évolutive
lorsqu’elle atteint le stade humain. Cette pulsion venue du surconscient nous
souffle l’envie de spiritualiser la matière, de l’orienter vers des valeurs
guides telles que le Bon, le Juste, le Beau. Intuitivement, les hommes
pressentent la satisfaction et la joie que cette démarche pourrait leur
apporter. Et si Dieu est avant tout un symbole mythique, il n’en reste pas moins
que mythes et religions représentent l’expression imagée de cette intuition.
Mais
sortir de l’animalité n’est pas facile. L’esprit humain, encore
semi-conscient, tiraillé entre les pulsions matérielles du subconscient et
les pulsions spirituelles du surconscient, croit qu’il doit choisir entre le
ciel et le terre au lieu de chercher à harmoniser ces deux pôles. Il passe
d’un excès à l’autre, il s’invente de fausses motivations à l’origine de tous
ses défauts et de toutes ses névroses. Il devrait plutôt développer un
“ égoïsme conséquent ” qui, “ sous sa forme saine ”, ne
peut trouver l’ultime satisfaction que par “ l’union réjouissante avec
la vie entière ” (et avec autrui). Ses travaux sont actuellement
poursuivis par l'Association de la Psychologie de la Motivation créée par
Paul Diel en 1964 et par l'Association de Psychanalyse Introspective créée en
1994 par Jeanine Solotareff et Jacques de Saint-Georges. Paru
en 1950 aux Presses Universitaires de France et en 1952 chez Payot, préfacé
par Gaston Bachelard, Le symbolisme dans la mythologie grecque évoque
des personnages légendaires : Icare, Tantale, Phaéton, Ixion,
Bellérophon et Persée, autour du thème de la démesure subie ou domptée, puis
examine le thème de la Discorde primordiale (Ouranos, Chronos, Zeus, Gaïa,
Rhéa, les Titans) dans la Théogonie, Discorde (le combat entre le céleste et
le démoniaque) dont dérivent tous les autres mythes, puis celui de l’oubli du
mystère (banalisation conventionnelle, dionysiaque et titanesque) dans les
mythes du roi Midas, d’Eros et Psyché, d’Orphée et d’Œdipe et du combat
réussi ou manqué contre la banalisation (Jason, Thésée, Héraclès, Asclépios
et Prométhée). Paul
Diel montre que ces mythes concernent chacun d'entre nous. Nous sommes tous
confrontés, comme les héros grecs, à ce que Baudelaire appelait "la
double postulation vers le ciel et vers l'enfer", le divin et le
démoniaque, tous menacés par la tentation de la démesure, tous hantés par la
vanité et la culpabilité ou par la banalisation de la vie dans la soif de
pouvoir et la multiplication des désirs et des besoins matériels. Nous avons
tous tendance enfin à nous cacher la vérité sur nous-mêmes et à nous parer
vaniteusement de qualité que nous n'avons pas. "La stagnation vaniteuse
est la mesure exacte de l'effort évolutif que l'homme aurait dû accomplir et
la réalisation à laquelle il a failli ; ses conséquences destructives sont
l'exacte mesure de la coulpe de l'homme envers la vie. Vanité et culpabilité
exaltée sont les deux pôles ambivalents d'une seule et même déformation
maladive de l'esprit : la stagnation de la poussée évolutive, son insuffisant
élargissement en pulsion spirituelle. La perversion sur laquelle les mythes
insistent le plus fréquemment est la déformation maladive de l'esprit et son
signe éclatant : la vanité coupable, la culpabilité vaniteuse." Tout
en rendant hommage au fondateur de la psychanalyse, Paul Diel se démarque de
l'interprétation freudienne : "On n'admirera jamais assez la
clairvoyance qui, grâce à l'analyse des névroses, a permis à la psychologie
freudienne de déceler parmi tous les mythes celui qui contient,
symboliquement exprimé, l'histoire et la constellation psychique du nerveux
et du névrosé. (Mais) il importe de ne pas passer sous silence que la
construction du complexe d'Œdipe repose sur une fausse interprétation du
mythe. Il est insuffisant d'utiliser du mythe seulement des épisodes en vue
d'établir sa relation avec la maladie psychique. Pour pénétrante qu'ait été
l'intuition d'un tel rapprochement entre la névrose et le mythe d'Œdipe,
seule la traduction intégrale du mythe peut permettre de juger jusqu'à quel
point ce rapprochement est justifié. "Quant au rapport entre parent et
enfant - thème central du mythe d'Œdipe - il n'est, suivant le mythe,
nullement déterminé par des motifs sexuels, mais par le désir essentiel et
évolutif. Les parents réels recouvrent dans l'inconscient de chaque homme la
signification typique soulignée par le mythe : ils deviennent sur le plan
symbolique les parents mythiques, parce que la vie leur réserve précisément
la mission qui seule importe au mythe : préserver
l'enfant du pervertissement et le conduire vers la sublimation... Cette
définition, mythique autant que psychologique résume, aussi bien le sens de
l'éducation que le sens de la vie des générations ; car cette tâche vitale en
sa plénitude n'est réalisable que dans la mesure où les parents savent s'unir
non seulement par l'acte physique, mais encore par une liaison d'âme, prélude
d'une union durable qui a pour condition le choix juste (exigence si
fréquente dans les mythes), lui-même conditionné par l'harmonie des désirs,
par la juste mesure, par l'absence d'exaltation imaginative..."Les
travaux de Paul Diel sur la compréhension du langage symbolique ont permis
des applications pratiques essentielles dans le domaine de la rééducation des
différentes formes d’inadaptation familiale ou sociale. Au
sommaire de cet ouvrage : Psychologie intime et
symbolisme mythique - Traduction du symbolisme mythique en
langage psychologique - Le combat contre l’exaltation -
Icare - Tantale
- Phaéton -
Ixion - Bellérophon
- Persée - La
discorde initiale - Dieu-créateur et Dieu juge -
Théogonie - La banalisation conventionnelle -
Midas - Eros et Psyché - La
banalisation dionysiaque - Orphée
- La banalisation
titanesque - Œdipe
- Le combat contre la banalisation -
Jason - Thésée
- Héraclès -
Asclépios - Prométhée
- Paul
Diel, psychologue français d’origine autrichienne (1893-1972), philosophe de
formation a approfondi sa propre recherche psychologique sous l’influence des
découvertes de Freud et d’Adler. Ses travaux sur la compréhension du langage
symbolique ont permis des applications pratiques essentielles. Ses autres livres sont au Chapitre 10 D |
les
pleureuses dans l’Égypte ancienne |
Marcelle WERBROUCK |
Fondation
Égyptologique - Bruxelles |
1938 |
||
Le
mort peut maintenant gagner sa demeure éternelle, accompagné d'un ultime
cortège. Derrière le sarcophage, des pleureuses au visage maculé de boue et
de poussière, le sein découvert, la robe déchirée, gémissent ou hurlent, en
se frappant la tête et la poitrine. Payées par la famille, elles expriment sa
douleur et dépeignent l'horrible lieu dans lequel le mort se trouve. Au
milieu du cortège, les serviteurs croulent littéralement sous les gâteaux,
les fleurs, les jarres, les vases, les sceptres, les pagnes, les sandales,
les bijoux, les cannes, les statues du mort, les parasols et les coffres à
ouchebtis. Les funérailles ressemblent à un véritable déménagement. Les
peintures des hypogées thébains représentent des chaises, des sièges, des
lits, des coffres, des armoires et, quand le défunt est très riche, un char.
Enfin, arrive le sarcophage, caché dans un catafalque tiré par deux vaches.
Deux statues divines veillent sur le mort: Nephtys à sa tête et Isis à ses
pieds.
|
les
porteurs de lumiÈre – l’ÉpopÉe de l’Église de perse |
Nahal tajadod |
Edition ALBIN MICHEL |
2008 |
Durant les siècles obscurs qui
séparent le déclin de Rome du triomphe enflammé de l’islam, s’épanouit en
Perse une Église chrétienne aujourd’hui oubliée. C’est cette histoire incroyable,
qui se lit comme une épopée orientale, que nous narre avec brio Nahal Tajadod : l’émergence et la
chute de Mani, les persécutions mazdéennes orchestrées par Kirdir, le cruel et ambitieux mage des mages, le conflit
millénaire et absurde entre Rome et la Perse, l’appel de l’Extrême Orient, le
schisme nestorien… Si une partie de la matière est certes romancée, selon les
mots de l’auteur, « les épisodes les plus fantastiques sont tous
historiquement attestés ».
Cet ouvrage développe :
|
les
pyramides & leurs
mystÈres |
M.C. touchard |
Edition ART LOISIRS |
1966 |
L’histoire des pyramides à travers
le temps des militaires, des voyageurs, des explorateurs, des pharaons, des bâtisseurs
et des étoiles. Leur ésotérisme et leur mystère. Aucun document de l’époque ne répond aux questions
concernant la construction des pyramides, à savoir les plans architecturaux,
le nombre d’ouvriers nécessaire et les moyens dont il s
disposaient. Peut-être ont- ils été détruits au cours des millénaires,
peut-être n’ont-ils jamais été écrits. Aucune source ne no
us éclaire non plus sur la raison d’être des pyramides. Les
égyptologues doivent déduire leurs interprétations des édifices eux-mêmes ou d’autres
textes contemporains. On a pu déterminer exactement l’endroit d’où
provenaient les pierres : le granit
rose d’Assouan, le calcaire blanc dont étaient revêtus l’extérieur et certain s endroits à l’intérieur de la pyramide, de
Tourah, le matériau de remplissage des carrières de Giseh, là ou se trouve la grande pyramide. Assouan est située 800 kilomètres en amont, Tourah sur
la rive opposée du Nil. Le transport se faisait par bateau. A l’aide de
canaux et de débarcadères édifiés à cet effet, les matériaux étaient
acheminés à proximité du chantier. Une rampe de terre, de briques et de
rochers reliait le port au plateau de Gizeh, situé 40 mètres plus haut. Les ouvriers ont du ériger une
autre rampe qui s’élevait en même temps que la construction et était menée
latéralement près des quatre faces de la pyramide ou autour d’elles. Des
calculs ont montré que, quand elle atteint le sommer, la rampe latérale
nécessite plus de matériau que la pyramide elle-même. Ce n’est pas le cas de
la rampe qui fait le tour de la pyramide, mais elle dissimule la partie déjà
construire et empêche les travailleurs de contrôler les arêtes et les angles
d’inclinaison. On ignore quelle
solution les Egyptiens avaient adoptée, mais peut-être en existe- t-il
une troisième? Les blocs de pierre étaient probablement transportés sur des
traîneaux en bois, les contemporains de Khéops ne connaissant pas la roue, ni
d’ailleurs les chevaux de trait. En plaine, les bœufs tiraient les charges, mais c’est peu
probable sur les rampes étroites. Quant à la force humaine, de nombreux blocs
pesant plus de cinq tonnes, il aurait fallu cinquante ouvriers pour les
hisser. Hérodote, l’historien
grec qui visita l’Egypte vers 450 avant notre ère écrivit que les Egyptiens
se seraient servi de » machines faites de morceaux de bois courts
» avec lesquelles les blocs auraient été élevés de gradins en gradins.
Mais les pyramides existaient depuis deux mille ans quand il s’informa, et
les recherches récentes nous apprennent qu’ ‘aucun appareil de levage ne fut
utilisé, uniquement des leviers, des rouleaux, des pieds-de-biche et des
traîneaux. Les blocs rocheux étaient probablement dégrossis clans la carrière
et élaborés dans le chantier. La précision dont firent preuve les bâtisseurs
ne cesse d’étonner, elle témoigne de capacités artisanales à travailler la
pierre qui n’ont jamais été surpassées. L’égyptologue anglais William Flinders Petrie l’a comparée à la
» précision d’opticiens remarquables ». L’aptitude des Egyptiens à concrétiser des plans
géométriques était également très développée. Sinon comment auraient-ils pu
élever de si grands édifices aux parois possédant exactement la même pente?
Il fallait pour cela, Outre l’utilisation d’un goniomètre, que la base
soit parfaitement horizontale. Le niveau à bulle d ‘air n’existait pas, mais
son principe était sans doute connu: le long de ce qui deviendra les arêtes
de base de 230 mètres de la pyramide de Khéops, on creusa un fossé peu
profond dont la pente fut corrigée jusqu’à ce que le niveau de l’eau soit égal
partout. Nous manquons aussi de documents contemporains concernant
l’organisation du travail. C’est Hérodote encore, et 20 siècles plus tard,
qui nous renseigne : «Le nombre des ouvriers atteignait cent mille à la foi s, chaque équipe travaillant trois mois de suite.
» ou encore «Une inscription sur les pyramides indique en lettres
égyptiennes quelles quantités de radis, d’oignons et d’aulx ont été
consommées par les ouvriers. Si je me souviens bien de la somme que
interprète qui déchiffrait les inscriptions m’a nommée, il s’agissait de 1600
talents d’argent … la construction … a duré 20ans. » En dix ans
auraient été nécessaires pour construire les chemins d ‘accès. Aujourd’hui, les experts tiennent ces données sur la durée
de la construction pour réalistes. Cependant, si les ouvriers spécialisés-
dans ce cas les tailleurs de pierre- ont dû travailler toute l’année sa ns interruption, la main-d’œuvre d’appoint,
c’est-à-dire la masse des ouvriers, n’était probablement pas remplacée tous
les trois mois, mais employée seulement trois mois par an, à l’époque des
crues du N il, quand les champs étaient inondés et les agriculteurs inactifs.
Pour Hérodote et les prêtres égyptiens qui l’ont renseigné, construire des
pyramides était un travail de forçat |
les
secrets de l’Égypte – le temple du monde |
Jeremy naydler |
Edition VEGA |
2002 |
Interprétation lucide de la
conscience de l’Égypte ancienne, particulièrement en ce qui concerne
l’expérience du sacré, ce livre éclaire les tendances psycho spirituelles de
notre époque. Travail original de grande valeur, il apporte une contribution
importante à la compréhension de l’Égypte ancienne.
|
les
stoïciens |
La pleiade |
Edition GALLIMARD |
2002 |
Album complet sur les Stoïciens,
leurs noms, leur vie, leur doctrine, leur œuvre. En
304 av. J.-C., Zénon de Cittium fonde à Athènes l'école stoïcienne. Ce nom provient de l'emplacement où avaient
lieu ses leçons, le portique (stoa en grec). Si l'on mesure le temps
qui s'écoule entre cette fondation et les derniers stoïciens romains comme
Marc Aurèle (121-180), on constatera que l'école stoïcienne s'est maintenue
sans rupture majeure pendant près de cinq siècles. Cette durée
exceptionnelle explique les importantes
variations de doctrine qu'ont connues les stoïciens, et qui
contraignent à distinguer trois
périodes dans l'histoire du Portique . .
. Il ne nous reste presque rien du système de
l'ancien stoïcisme (le mot de « système » étant lui-même un
néologisme stoïcien). Ce que nous savons, c'est qu'ils divisaient leur
doctrine en trois parties : la logique,
la physique et l'éthique, la comparant d'ailleurs à
un œuf dont l'éthique serait le jaune (c'est-à-dire le cœur), la physique, le
blanc (c'est-à-dire l'aliment) et la logique, la coquille (c'est-à-dire
l'armature et la défense).
|
les
symboles des Égyptiens comparÉs à ceux des hébreux |
Frédéric portal |
Edition LAHY |
2008 |
Ce livre écrit par le baron Pierre
Paul Frédéric de PORTAL (1804 – 1876), surtout connu pour son livre de
référence : Des couleurs symboliques dans l’antiquité, le Moyen-Âge, et les
temps modernes, fut édité pour la première fois 1840. Dans cette nouvelle
édition, les racines hébraïques ont été révisées et vocalisées.
|
l’histoire
commence à sumer |
Samuel Nosh
kramer |
Edition flammarion |
1994 |
||
Sur les bords de l'Euphrate se développe au
cours du millénaire suivant, la cité d'Our. De cette cité serait originaire
Abraham, à l'origine du peuple hébreu. La nécropole d'Our témoigne de la
grandeur de la civilisation sumérienne. Avec environ 2.000 tombes dont
beaucoup richement meublées et décorées, elle est contemporaine des pyramides
d’Egypte (2700 à 2500 av. J.-C.). Il a été conservé de l'époque sumérienne de nombreux
cylindres-sceaux, des milliers de tablettes
d'argile recouvertes de caractères cunéiformes et bien sûr d'innombrables
oeuvres d'art : représentations de dieux et de rois. Elles témoignent des
avancées exceptionnelles de cette première civilisation en matière
intellectuelle et technologique. Ainsi la production textile prend-elle son
essor jusqu'à atteindre des dimensions industrielles. À la fin du IIIe
millénaire av. J.-C., les tablettes d'argile mésopotamiennes font état de
manufactures employant jusqu'à 6000 femmes et, à la même époque, la
Mésopotamie possède, selon l'historien Pascal Butterlin, un cheptel de
plusieurs dizaines de millions de moutons. En agriculture, vers
3000 av. J.-C., les paysans inventent l'irrigation et aussi
l'araire à semoir : les semences sont versées non plus à la volée mais à
travers un tube en roseau fixé au manche de l'araire (charrue
rimitive). Cet outil-verseur augmente de moitié les rendements
céréaliers par rapport au semis à la volée. À la même époque apparaissent les premières
roues dévolues au transport (jusque-là, le principe de la roue était
seulement appliqué aux tours de potier !). Il s'agit de roues pleines formées
de planches assemblées par des pièces métalliques. Plus tard, au XVIIIe
siècle av. J.-C., apparaîtront les roues à rayons. Plus légères,
elles permettront l'emploi de chars de guerre légers et rapides.
Les apports de Sumer s'étendent à l'astronomie et au calcul. Bénéficiant
d'un ciel très pur, les habitants de la région ont pris le temps d'observer
les astres. Ils sont devenus très férus d'astronomie et nous leur devons la
division sexagésimale du temps et du cercle : 60 minutes dans une heure, 24
heures dans une journée, 360 degrés dans un cercle. À la lumière de toutes
ces avancées civilisatrices, on conçoit que les auteurs de la Bible aient
situé le paradis terrestre en Mésopotamie, sur le site actuel de Bagdad.
Grâce à l'écriture, les chefs des cités sumériennes transmettent plus
facilement leurs ordres à leurs soldats et à leurs adjoints. Personne ne peut
faire mine d'ignorer ces ordres. L'autorité des chefs s'accroît et conduit à
la naissance de véritables États avec une administration efficace et des
sujets obéissants. Pendant le IIIe millénaire av. J.-C., les
cités-États de Sumer ne cessent de se combattre entre elles un peu comme les
républiques urbaines de l'Italie de la Renaissance. Ces rivalités vont causer
leur chute. Vers 2300 av. J.-C., la région de Sumer
est soumise par un conquérant venu du pays d'Akkad, au nord de la
Mésopotamie. Il s'agit de Sargon 1er, roi d'Agadé. Les nouveaux maîtres, les
Akkadiens, semblent être des Sémites venus de la péninsule arabe. Leur langue
est parente de l'arabe comme de l'hébreu. Ils tirent leur supériorité
militaire de la maîtrise de l'arc. Le déclin rapide de la dynastie akkadienne
entraîne une renaissance des cités sumériennes, à commencer par Our. L'une
des principales rivales d'Our est Lagash, dont le prince le plus célèbre est
Goudéa. Grâce aux réseaux d'irrigation, la paysannerie obtient des surplus
importants qui permettent de nourrir de nombreux citadins. De la sorte,
les plus grandes des cités sumériennes atteignent jusqu'à
40.000 habitants, à une époque où la population totale de la planète
n'excède pas quelques dizaines de millions d'hommes. Au tournant du IIIe millénaire au IIe
millénaire, après l'an 2000 av. J.-C., ces cités vont laisser place à
une cité de Mésopotamie centrale promise à la plus glorieuse des destinées :
Babylone. Vers 5000 av. J.-C. apparaissent en Mésopotamie des temples à
plateforme. Ils vont donner naissance au fil du temps à un modèle
architectural appelé à faire date : la ziggourat.
Il s'agit d'un temple édifié sur une pyramide à étages, à base carrée.
L'ensemble est construit en briques, comme tous les édifices de la région. La
brique, seul matériau de construction disponible en l'absence de pierres et
de forêts, se prête à une quasi-«industrialisation» des travaux de
construction : maisons, monuments mais aussi canaux d'irrigation. Les premières ziggourats sont bâties à Our,
Ourouk et Nippur vers 2100 av. J.-C., par le roi Our-Nammou. À Ourouk,
la ziggourat se tient au cœur d'un sanctuaire appelé Eanna, voué à la déesse
Inanna Au fil du temps, les ziggourats vont se multiplier en Mésopotamie du
sud. En briques, elles se feront de plus en plus élevées, par addition
d'étages, jusqu'à atteindre la hauteur de 90 mètres pour celle de Babylone, Etemenanki (Temple des fondations du ciel et de la
terre), dédiée au dieu Mardouk. La ziggourat de Babylone est à
l'origine du mythe biblique de la tour de Babel (les premiers hommes auraient
élevé cette tour pour atteindre le ciel et défier Dieu ; celui-ci les aurait
punis de leur arrogance en détruisant la tour et en leur faisant parler des
langues différentes de façon à les diviser à jamais). Le minaret de
l'ancienne mosquée de Samarra (Irak), construit au IXe siècle, a inspiré les
représentations modernes de la tour de Babel. |
l’histoire
de gilgamesh |
Pierre GRIMAL |
Edition ALTERNATIVES |
2004 |
Gilgamesh roi d’Uruk, en Mésopotamie,
(l’actuel Irak) aurait vécu aux alentours de 2650 avant notre ère. Après sa
mort, ses exploits et sa légende se sont propagés. Il devint le héros d’une
épopée…
|
l’ordre
des assassins hasan
sabbah,
le vieux
de la montagne & l’ismaÉlisme |
j.c.
frère |
Edition CELT |
1973 |
Le présent ouvrage est consacré à
l’étude d’un puissant mouvement spirituel qui vit le jour en Orient peu après
la mort de Mahomet et qui connut son apogée politique entre le Xème et le
XIIème siècle : l’ismaélisme.
Et les disciples, toujours plus nombreux,
accouraient à Masyâf ; ils allaient vers ce noir soleil, tantôt comme vers un
couvent, tantôt comme vers un suicide, toujours pour y rechercher avec
volupté leur propre évanouissement. Ils allaient vers le Vieux de la
Montagne, mystérieux, infaillible, tout-puissant et universellement redouté,
pour mettre à ses pieds leur vie en échange de ce grand frisson mystique
qu'ils recherchaient. La gloire de cet ordre despotique connut son apogée au
XIIe siècle. A la même époque où les Templiers édifiaient leurs forteresses,
les Assassins fortifiaient de nouveaux villages, et Masyâf, située en pleine
montagne, devint le centre définitif de leur puissance en Syrie. Ainsi
cimentée par la chaîne que formait une dizaine de citadelles, la puissance
des Assassins s'étendait des frontières du Khorassan aux monts libanais et de
la Caspienne à la Méditerranée. Lorsque le Vieux de la Montagne franchissait
le seuil de son palais, un héraut le précédait en hurlant :
« Tournez-vous devant Celui qui porte la mort des rois entre ses
mains » Et ils propageaient la parole du Grand Maître
et de ses missionnaires promettant la domination, non pour eux ou pour
l'ordre, mais pour l'Imam invisible dont ils étaient les envoyés et qui
paraîtrait lui-même, lorsque l'heure serait venue, pour proclamer ses droits
à l'empire universel. Une légende s'était créée autour d'eux et les chrétiens
ajoutaient encore à la renommée du Vieux de la Montagne, mystérieux et
despotique, dispensateur des délices de la vie, donnant la mort sur un simple
signe, révéré comme un saint. Son alliance était recherchée comme un talisman
et sa politique inquiétait les chrétiens de toute race. Frédéric Barberousse
faillit être tué par un fanatique de cette secte en 1158, au siège de Milan.
Richard Cœur de Lion est accusé d'avoir voulu se servir des Assassins pour se
débarrasser de Philippe-Auguste. Joinville racontera avec sympathie que
« saint Louis envoya au Vieux, parmi l'ambassade et les présents, Yves
le Breton, frère prêcheur qui savait l'arabe ». Guillaume de Tyr s'étend
complaisamment sur ce « Grand Maître d'un esprit supérieur, d'une vaste
érudition, versé dans la loi chrétienne et connaissant à fond la doctrine de
l'Évangile ». Telle était la puissance de cet ordre redoutable ayant
porté l'assassinat à la hauteur d'une œuvre pie. Histoire : Hassan, fils de Sabbah, était
né dans le Khorazan ; son père, partisan d’Ali, l’avait confié, pour éviter
les soupçons, à un Sunnite renommé par sa vertu entre les partisans du
khalife de Bagdad ; mais de fréquentes conversations avec les Ismaélites
l’entraînèrent dans leur doctrine, et il passa en Égypte pour recevoir de la
bouche du khalife fatimite lui-même l’enseignement de la vérité. Accueilli
avec empressement, admis à la plus intime faveur, et bientôt disgracié par
l’habileté des courtisans, il revint en Asie à travers mille dangers,
rapportant un grand désir de puissance, et tous les moyens nécessaires pour y
parvenir (vers l’an 1073). Le chef suprême s’appelait le Seigneur des
couteaux, La puissance des Assassins s’étendit successivement depuis la
Méditerranée jusqu’au fond du Turkestan. Leurs châteaux étaient divisés en
trois provinces : celles de Djébal, de Kuhistan et de Syrie ; chaque province
avait à sa tête un dailbekir, immédiatement soumis au Vieux de la montagne.
Pendant les 150 années que remplissent les règnes d’Hassan et de ses
successeurs, ils entretinrent une continuelle terreur dans l’âme de tous les
souverains de l’Asie. Le seul prince qui ne fléchit pas devant eux, et dont
ils révérèrent la fermeté, ce fut Saint-Louis : il leur signifia qu’il était
mécontent de leurs menaces, il demanda et il obtint réparation |
l’orestie
d’eschyle racontÉ par JACQUELINE de
Romilly |
J. de Romilly |
Edition BAYARD |
2007 |
Comment sauver la Cité de la violence
des guerres, des clans et des haines familiales ? Comment mettre un terme à
la série des crimes humains ? Ces questions sont toujours les nôtres
aujourd’hui. Unique
trilogie d'Eschyle (env. 525-456 av. J.-C.) à nous être parvenue
dans son intégralité, L'Orestie est
composée d'Agamemnon,
des Choéphores et
des Euménides,
soit les trois temps du crime, de la vengeance et de l'expiation. Elle fut
représentée à Athènes en 458 avant J.-C. Le drame commence la nuit,
sur la terrasse du palais des Atrides ; une sentinelle guette le signal
annonçant la prise de Troie et le retour du roi Agamemnon. La flamme attendue
brille soudainement : Agamemnon revient en vainqueur. La reine
Clytemnestre feint la soumission à son époux, alors qu'elle s'apprête à
l'assassiner. La prophétesse Cassandre, captive d'Agamemnon, émet de
terribles prédictions. Le roi tombe peu après sous les coups de Clytemnestre
et de son amant Égisthe. Oreste,
fils d'Agamemnon, regagne sa patrie. Avec la complicité de sa
sœur Electre et l'appui de son ami Pylade, il venge son père en
tuant Clytemnestre, sa propre mère, et Égisthe. Il s'enfuit aussitôt,
poursuivi par les Érinyes, divinités de la vengeance. Le titre de cette
deuxième partie, Les
Choéphores, doit son nom au chœur de Troyennes captives qui
portent des libations au tombeau d'Agamemnon. Dans Les Euménides, la scène
prend place dans le temple d'Apollon à Delphes, puis dans celui
d'Athéna, sur l'Acropole d'Athènes. Oreste y est jugé par l'Aréopage, le
tribunal athénien, et acquitté après l'intervention de la déesse. Apaisées
par la promesse d'un sanctuaire en Attique, les Érinyes deviennent les
Euménides – les Bienveillantes. Cette
trilogie était à l'origine une tétralogie, terminée par un « drame
satyrique », Protée,
qui a été perdu. L'Orestie présente
une action simple mais grandiose. Meurtre, vengeance et justice forment une
trilogie d'où naissent crainte religieuse et terreur tragique. L'œuvre peut
être rapprochée de l'Électre d'Euripide et
de celle de Sophocle. Le mythe sera repris plusieurs fois par la
suite : citons notamment Andromaque de
Racine (1667), |
L’ORIENT ANCIEN ET
NOUS - L’ÉCRITURE LA
RAISON LES DIEUX |
Jean Bottéro ET J.P.
Vernant |
Edition HACHETTE |
1998 |
L’héritage mésopotamien et les inventions
nées entre les Sumériens et les Akkadiens (Irak actuel). C’est notre histoire
qui sort des sables. Jean Bottéro (1914-2009) fut le grand spécialiste
de la Mésopotamie. Clarisse Herrenschmidt est chercheur au CNRS. Ses travaux
portent sur l’histoire de l’écriture. Jean-Pierre Vernant (1914-2007)
historien de la Grèce ancienne, a été professeur au Collège de France.
|
LORSQUE
LA NATURE PARLAIT AUX ÉGYPTIENS |
CHRISTIANE DESROCHES NOBLECOURT |
Edition PHILIPPE REY |
2003 |
Pourquoi le
sphinx de Guizeh représente t-il un lion à
tête humaine ? Que disent réellement les temples d’Abou Simbel, et pour quelle raison Ramsès les a-t-il placés à
cet endroit précis ? Pourquoi le lotus symbolise t-il
la renaissance, et le papyrus, le monde des disparus ? Comment le Nil
a-t-il profondément façonné les mentalités ?
le Lys , roi du sud, le papyrus et les eaux primordiales,
le lotus, fleur de la renaissance, le sphinx, les pyramides autour de Thèbes,
les rognons de silex, le grand serpent de Dieu, le sol, la grotte sacrée de
la vallée des reines, Abou Simbel, l’oiselle d’Isis
à Philae. |
L’UNIVERS LES DIEUX
LES HOMMES – VERNANT RACONTE LES
MYTHES |
J.P. VERNANT |
Edition LE SEUIL |
1999 |
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Parce
qu’après cinquante ans de brillantes études savantes, Jean-Pierre Vernant a
eu la bonne idée d’intégrer celles-ci dans une nouvelle version vulgarisée de
ces mythes : « Comment en outre le chercheur pourrait-il oublier
quand il se fait conteur, qu’il est aussi un savant en quête du soubassement
intellectuel des mythes et que, dans son récit, il injectera celles des
significations dont des études antérieures lui ont fait mesurer le
poids ? » (p. 14). Celui qui est familier de l’œuvre du grand
helléniste retrouvera en effet ici intégrées une grande partie des
conclusions de ses recherches, mais cette fois dans une langue accessible à
tous. Les trois premiers chapitres (« L’origine de
l’univers », « Guerre des dieux, royauté de Zeus », « Le
monde des humains ») ont trait à l’œuvre d’Hésiode (avec quelques
allusions à Eschyle) dont la Théogonie
remonte probablement à 700 av. J.-C. Les trois premiers vers qui suivent
le prologue aux Muses disent : « Donc avant tout fut Béance
(Chaos) ; puis Terre aux larges flancs, assise sûre jamais offerte à
tous les vivants, et Amour (Éros), le plus beau parmi les dieux
immortels. » De ces trois vers l’auteur tire trois pages (pp. 15-17) où
il analyse, tout en ayant l’air de raconter, la conception grecque du chaos,
celle de l’amour à ce stade de la genèse de l’univers, et le statut de la
Terre, premier fondement ferme sur laquelle la « création » va
pouvoir s’appuyer. Hésiode, donc, pour commencer. L’origine de l’univers, la
castration d’Ouranos (le ciel), Cronos avalant ses enfants, Zeus les libérant
et triomphant, enfin la lutte de Zeus et de Typhon dont Jean-Pierre Vernant
donne plusieurs versions. Puis le conflit entre Zeus et Prométhée, mythe
étiologique de la condition actuelle de l’humanité avec la création de
Pandore et sa fameuse boîte qui, en réalité, est une jarre. Il n’était évidemment pas question dans un tel livre de
résumer toute la guerre de Troie, mais plutôt de trouver un angle, un
éclairage intéressant. Jean-Pierre Vernant choisit comme fil directeur
l’histoire de la « pomme de discorde » jetée par Discorde (Éris) au
beau milieu des noces de Thétis et Pelée (chap. IV). Il raconte comment
les trois déesses se présentèrent devant Pâris, comment ce dernier choisit
Hélène. Il nous parle d’Hélène « coupable ou innocente ? ». Il n’était pas non plus question de résumer l’Odyssée. Mais Jean-Pierre
Vernant nous en donne brillamment la clé dans le chapitre V en montrant
comment, après avoir été ballotté d’aventure en aventure dans un monde
imaginaire dont les étapes ne figurent sur aucune carte, Ulysse, avec l’aide
d’Athéna, réintègre notre monde d’abord, sa patrie ensuite. L’histoire de Thèbes est beaucoup plus complexe qu’on ne
le croit d’habitude et ne se ramène pas aux péripéties de la vie compliquée
d’Œdipe (chap. VII). Le cycle thébain commence par la fondation de la
cité par Cadmos, un Phénicien à la recherche de sa sœur Europe enlevée par
Zeus (chap. VI). Ce chapitre montre aussi l’importance du personnage de
Dionysos qui met en évidence les tensions et les contradictions entre
l’autochtone et l’étranger, l’homme et la femme, bref, entre le même et
l’autre. Le dernier chapitre résume le cycle de Persée. |
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