Chapitre 1 A - K (
Maçonnerie ) |
ACACIA……L’ACACIA M’EST
CONNU |
Divers Auteurs |
Edition ARCADIA |
2006 |
||
Evoquant
un aspect juvénile résultant de l’acquisition d’une vie immortelle, le bois
d’acacia symbolise une jeunesse impérissable, celle qui s’applique non à l’homme
extérieur mais à l’homme intérieur devenu indépendant du temps et de la
durée. On retrouve cette même signification dans le rituel maçonnique où
l’acacia est associé à la mort d’Hiram, bâtisseur du Temple de Salomon.
Suivant la légende, on planta sur sa tombe un acacia qui deviendra pour les
francs-maçons le symbole de l’immortalité et de la renaissance de la
lumière. En Inde et en Afrique, presque tous les objets ritueliques
sont faits en bois d’acacia. Chez les Bambaras d’Afrique par exemple, un
rituel spécial était fait durant la saison sèche, car c’est à ce moment là
que l’acacia refleurit après avoir perdu ses fruits et ses feuilles durant
l’hiver, chez eux les vieillards en fin de vie dormaient sur un lit d’acacia,
préfigurant une vie éternelle dans l’autre monde. On
dénote environ 500 espèces d’acacia à travers le monde, la plupart dans les
régions tropicales. Les plus connus sont l’acacia, le robinier et le mimosa Sam
Eched
explique que, selon la tradition salomonienne le terme hébreu qui désigne
l’acacia est : Shita (shin-Teth-Hé), or ce mot vaut 314, qui
n’est autre que la valeur guématrique de Shaddaï, le nom divin Tout
Puissant. Ainsi par cette équivalence traditionnelle, la branche d’acacia,
emblème et symbole du Maître Maçon, nous ramène par l’expression voilée vers
l’un des Noms du G.A.D.L’U. et pas n’importe quel nom. Alexandre
Lederman
nous parle de « L’acacia m’est connu »,
épreuve de la renaissance du Maître en recherche de la parole perdue, épreuve
et chemin qui conduisent à la réalisation spirituelle. La signification du
mythe de l’acacia est décrite comme fondement de la transmission, le V.M
étant un constructeur de pont grâce à ce symbole qu’est une Arche
imputrescible et éternelle. J.D.C. dans sa relecture
d’Hiram prend comme point de départ le décès de sa mère, pour nous amener à
la mort et à la renaissance d’Hiram, il mène l’enquête de la mort d’Hiram et
cherche à savoir pourquoi et comment Hiram a été tué et pourquoi fut planté
une branche d’acacia sur le tertre où Hiram fut enterré. Il conclut n’être
pas l’assassin et cette branche est une bouture qui espère t-il un jour
deviendra un arbre superbe. Jacques
Trescases
développe cette chambre du milieu où le crime fut commis, il se demande qui
sont les assassins de l’architecte et pourquoi Salomon n’a rien fait pour
éviter ce crime. Il pose l’équation Hiram =
Salomon = surconscient et donc le meurtre d’Hiram n’est rien
d’autre que le suicide de l’âme. Julien
Behaeghel
dans le Tertre et l’Acacia explique que le Tertre est cosmogonique, il
correspond chez les anciens égyptiens au tertre initial, celui sortant de
l’océan initial pour former la terre de la manifestation qui deviendra pour
l’homme la terre de la montée de la conscience. Il est représenté sous la
forme du serpent horizontal contenant la matière, et surmonté du disque
solaire ailé, ce qui exprime l’émergence de l’esprit dans la matière,
émergence qui permettra l’illumination et la verticalisation de l’homme dans
la lumière de la pure conscience. Le disque solaire est ailé, la conscience
monte. H. Berges explique pourquoi cet acacia remplace Maître Hiram, pourquoi l’immanence est la clef de la vie, grâce à la Parole perdue et qu’alors la voie initiatique offre une possibilité de transcendance en reconstituant ce qui est épars ; l’auteur parle de l’Arbre de la Connaissance, de la branche d’acacia, de l’esprit du Maître et de la Parole perdue. |
AHIMAN REZON |
Laurence DERMOT |
EDITION SNES |
1997 |
Dermott fut grand secrétaire de la Grande Loge
des Anciens de 1752 à 1771. A ce titre, il nous livre des indications
précieuses et de premières mains sur les 40 premières années de la naissance
de la maçonnerie spéculative. Après la parution
d’une traduction en 1995 sur les éditions de 1723 des Constitutions
d’Anderson, il a semblé utile de mettre à la disposition des chercheurs cet
ouvrage d’Ahiman Rezon, de l’Irlandais Laurence Dermott, et d’en donner une
traduction française. Non seulement le livre est intéressant parce qu’il
donne une seconde version des règlements, mais il représente aussi une date
importante dans l’histoire du développement de la Maçonnerie anglaise
moderne. Enfin derrière le
texte on ne saurait oublier l’auteur et le rôle joué par ce maçon dans
l’établissement d’une autre Grande Loge, rivale de celle résultant de la
réunion de quatre loges de Londres en 1717. On sait peu de choses sur la vie
de Laurence Dermott, d’origine
irlandaise, il naquit en 1720 à Dublin. Il fut initié EN 1740 et fut élu
Vénérable Maître de cette même loge la même année. Après des petits
boulots à Londres, il est connu comme marchand de vin et courtier. Il
s’affilie à une loge « des modernes »,
puis passe à une loge « des anciens ». La différence entre Moderne et Anciens
est la suivante : Vers 1740 (23 ans après la création de la Grande Loge
d’Angleterre), certains maçons qui n’appréciaient pas les innovations
introduites depuis 1717, par rapport à ce qu’ils considéraient comme la
tradition maçonnique antérieures, fondèrent la «Grande Loge des anciens Maçons francs et acceptés » dite des
Anciens. Ils eurent de suite la sympathie des Grandes Loges d’Irlande et
d’Ecosse. Pour les modernes, les innovations, quelquefois en contradiction
avec les rites des anciens métiers corporatismes, étaient nécessaires afin
d’être en accord et en conformité avec ce début du XVIIIe siècle. C’est
cette guerre maçonnique entre les tenants d’une certaine orthodoxie et les
spéculatifs progressistes qui les déchira durant 80 ans et ne trouva son
épilogue qu’en 1802 avec la création d’un rite commun appelé : Le rite émulation. Dermott fut grand secrétaire de la Loge des
Anciens de 1752 à 1771, puis accéda à Député Grand Maître jusqu’en 1783. Il
mourut en 1791. Dermott joua un rôle
important dans l’établissement du Grand
Chapitre de L’Arche Royale. En tant que secrétaire durant près de
20 ans il était donc bien placé, pour raconter les schismes, créations et
autres tractations et compromis qui parsemèrent toute la Maçonnerie du XVIIIe
siècle. Georges Lamoine dans sa recherche et
traduction de cet ouvrage a fait un remarquable travail de bénédictin, en
allant chercher aux sources tous les éléments expliquant les différences
entre modernes et anciens, entre les différentes Grandes Loges et sur cette
consolidation de l’Arche Royale. Il nous parle
longuement de la vertu du secret et du silence, et avec quel soin il
faut le conserver, il nous donne des exemple du secret à travers les diverses
traditions et civilisations, en Egypte avec Harpocrate, avec Alexandre
le Grand et son ami Ephesion, Caton le Censeur, Anaxarque
qui préféra se couper la langue plutôt que de dévoiler des secrets, Angerone
déesse romaine du silence, Pythagore qui enseigné à ses disciples que
la première vertu était le silence, Aristote pour qui le plus
difficile était de garder le secret et le silence. De très nombreuses
paroles de chants maçonniques anglais sont traduites ainsi qu’un oratorio. Y
est également traduit les anciens devoirs des maçons francs et acceptés, des
exhortations et la façon de constituer une loge. Excellent livre de références pour les
chercheurs. |
Á
la recherche du secret maçonnique |
Louis Octave oresve |
ALPHÉE |
2005 |
À la recherche du secret maçonnique
est le fruit d’une lente et longue maturation, celle d’un homme parti à la
connaissance de lui-même qui, comme se doit d’être un Franc-maçon, est dans
le monde sans être du monde. Louis-Marie Oresve en explique la nuance, celle
qui différencie l’homme éveillé de l’homme endormi.
Il a pu ainsi être conforté dans
l’idée que la Franc-maçonnerie, dans ce qu’elle conserve et transmet encore
aujourd’hui, reste sub specie aeternaetatis une voie de réalisation
spirituelle authentique, mais encore faut-il « avoir des yeux pour voir et
des oreilles pour entendre ».
la notion du Saint Empire, le tantrisme,
l’initiation, la Tradition, les mythes, la construction du temple de Salomon,
le grade de maître, le chevalier Kadosh, les hauts grades. |
ALLÉGORIE ALCHIMIQUE DANS LA LOGE SYMBOLIQUE DU R.E.A.A. |
Viviane Starck |
Edition de la Hutte |
2013 |
L’alchimiste et le franc-maçon sont tous deux en quête de leur graal. Le premier le nomme «Pierre Philosophale », le second l’appelle « sens de la vie ». La franc-maçonnerie et l’alchimie puisent ainsi leur origine à la même source : celle de l’homme en quête de Lumière. Le rêve alchimique est de réaliser la Pierre philosophale, métaphore culturelle caractérisant le mécanisme d’évolution psychique de l’être humain. Il s’agit d’harmoniser la faculté de s’ouvrir à la spiritualité, la possibilité d’agir sur la matière et le pouvoir de préserver la vie. Ce rêve confine à la démarche du franc-maçon, car l’opus alchymicum est en réalité, comme l’a montré Jung, le processus d’individuation par lequel on devient Soi. La franc-maçonnerie reste en effet dépositaire de la maxime inscrite sur le fronton de Delphes : « Connais-toi toi-même et tu connaitras l’univers et les dieux » ; cette devise nous invite à descendre en nous même pour y découvrir notre essence, notre psyché, nos limites, pour apprendre à accepter ce que l’on est et parvenir à déceler le divin qui est en nous. A cette pensée, la franc-maçonnerie à ajouter la sentence hermétique d’Hermès Trismégiste transmise par les chevaliers Rose+Croix : « Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, et ce qui est en bas est comme ce qui est en haut », affirmant ainsi la convergence de l’homme et du cosmos. L’Alchimie est un des piliers de la franc-maçonnerie ; elle lui a même donné son nom : L’Art Royal. Le mot « Art » est utilisé dans son sens ancien « métier », un métier idéal, parfait, digne d’un roi. L’Alchimie imprègne tous les rituels maçonniques, elle n’est bien sûr pas le seul apport, mais elle en est un des ingrédients essentiels. Si les francs-maçons travaillent avec des outils, les alchimistes emploient des matériaux : quatre éléments, sept métaux, sept planètes et trois principes. Un des aspects évocateurs du travail alchimique et maçonnique est de passer des Ténèbres à la Lumière. En ce sens, les mutations successives de l’œuvre sont symboliquement contenues dans les trois couleurs : Noir, blanc et rouge, le franc-maçon passe ainsi du Petit Œuvre au Grand Œuvre, car les initiations maçonniques sont une succession de dissolutions et de coagulation ou, si l’on préfère, une suite de déstructurations et de reconstructions qui permettent la transmutation, au sens alchimique du terme et invitent le franc-maçon à passer de l’œuvre au noir à l’œuvre au rouge. C’est le « solve et coagula », le « dissous et coagule » des alchimistes. Au sommaire de cet ouvrage on y trouve : Zozime de Panopolis - Marie la juive - Geber - Rhasès - Avicenne - Hermès Trismégiste - Albert le grand - Roger Bacon - Arnauld de Villeneuve - Raymond Lulle - Nicolas Flamel - Basile Valentin - Paracelce - John Dee - Jacob Böhme - Van Helmont - Les alchimistes - les souffleurs - Les philosophes hermétistes - Les théories alchimiques - L’unicité de la matière - Les deux voies et les trois principes - Les trois phases de l’œuvre - Les quatre qualités - Les quatre éléments - Les 7 métaux et les 7 planètes - Les opérations de l’œuvre et le laboratoire alchimique - Le langage alchimique - La franc-maçonnerie et l’Alchimie - Parallélisme et transmutation - Finalité initiatique - Le cabinet de réflexion et les voyages - Le sceau de Salomon - Le miroir - Les 5 voyages et les outils - Le G et l’étoile Flamboyante - Schibboleth - La légende d’Hiram - Mourir et renaitre - Les larmes d’argent - De l’œuvre au noir à l’œuvre au rouge - |
AMADOU - ANNALES MAÇONNIQUES
ou FASTA LATOMORUM, des
origines à 1975 |
ROBERT AMADOU |
Annales présentées aux travaux de
Villard de Honnecourt en 1973 |
1975 |
Un très gros travail
d’historien présenté par Robert Amadou sur les dates maçonniques avec
retour sur ses origines à partir de 1212. 16 pages où il détaille la
chronologie de l’histoire qui a généré en 1717 la Franc-maçonnerie
spéculative. Ce travail publié en 1975 a reçu l’aval de Jean Baylot,
dignitaire de la G.L.N.F et de l’historien Alain Le Bihan. La Franc-maçonnerie n’est pas née en 1717
ou en 1723 ; elle n’est pas non plus issue des druides ou de l’Ordre du
Temple. Et ce n’est pas une société de pensée. Contrairement à des préjugés,
les lignes majeures et les étapes principales de son histoire ancienne,
contemporaine et moderne peuvent être déterminées avec certitude. Le malheur
est qu’on ne s’en soucie guère. Malheur intellectuel, péché contre
l’historiographie. Mais aussi malheur spirituel, car la Franc-maçonnerie
n’est pas indéfinissable, ni susceptible de plusieurs définitions divergentes
au fond, voire contradictoires. L’Ordre ou le Métier est une société
traditionnelle, et il n’y a qu’une seule tradition maçonnique. Or, où trouver
les références de la tradition et la trace de son sens, sinon dans
l’histoire ? Aussi a-t-il paru utile, pour une vue juste, à étudier ou à
vivre, de la Franc-maçonnerie, d’en publier des annales aussi rigoureusement
vérifiées que possible au nom de Grand Architecte de l’Univers.
(Robert Amadou)
Pour lire les Annales : Cliques
ici |
AMADOU - LA TRADITION MAÇONNIQUE |
Robert Amadou |
Edition Carisprit |
1986 |
L’auteur explique sa vision de la tradition
maçonnique, ses sources et ses origines. L’auteur, grand connaisseur du Rectifié, du
Martinézisme et plus généralement de la Maçonnerie, propose dans ce livre une
lecture synthétique et spirituelle de la première période de l’histoire
maçonnique. La tradition occidentale,
s’est perfectionnée, Dieu l’a perfectionnée dans les trois religions
abrahamiques : judaïsme, christianisme, islam. » La gnose
dont on parle est une connaissance, nullement exclusive de l’amour, bien au
contraire, qui possède dans sa perfection – la gnose est une connaissance
parfaite – quatre traits principaux pour la spécifier : elle est
religieuse, traditionnelle, initiatique et universelle Mais Robert Amadou est aussi
un théosophe, spécialiste de Louis-Claude de Saint Martin, le Philosophe
inconnu, à qui il a consacré une thèse, et vingt ans de recherches
documentaires, c’est, enfin, un prêtre, de l’Église syrienne d’Antioche, qui
n’hésite pas à désigner la Sainte Montagne, l’Athos, comme le lieu vivant des
maîtres de l’ésotérisme chrétien ; « Le cœur de ma recherche, écrit-il,
c’est Dieu. Ma vocation est celle de tout homme, j’essaie d’en prendre
conscience : m’approcher – ou me rapprocher – de Dieu. » Mais la question est de
savoir où s’origine sa vocation ? « Cette vocation mienne est
située dans la tradition occidentale, dans l’expression occidentale de la
Tradition. Là, je veux être très net : je suis tout à fait certain que
la Tradition est universelle – la Tradition a une source non humaine, elle
est révélée – et en même temps, et c’est ma certitude en même temps que ma
conviction, ma connaissance en même temps que ma foi, que son expression
occidentale en est la perfection, la forme achevée, pleinement et totalement
authentique. Il y a des traditions parallèles, analogues, comme vous voudrez.
Certains de leurs éléments peuvent, par comparaison, être utiles au tenant de
la voie occidentale ; mais il n’y a pas de traditions, de religions
équivalentes. C’est vrai aussi de la gnose, connaissance parfaite qui perfectionne
elle-même la foi et dont il existe mainte manifestation à travers les pays et
les époques, en mainte forme traditionnelle ; elle trouve sa perfection
actuelle dans la tradition la plus riche et la plus pure qui est la tradition
occidentale » Alors qu’entend-t-il par
« tradition occidentale », où faut-il la rechercher ?
« Dans les trois religions abrahamiques : judaïsme, christianisme,
islam. ». D’une certaine manière il y a, pour Robert Amadou, supériorité
de la tradition occidentale sur les traditions extrême-orientales, autrement
dit de « l’unité de la Conscience » sur « l’unicité de
l’être ». C’est ce qui non seulement le distingue, mais l’oppose à René
Guénon. « L’important, l’essentiel est le terme : Dieu connu, Dieu
aimé. Or, la tradition occidentale a, parfaite, la lucidité de placer
l’expérience de l’Absolu non manifesté, ontologiquement et chronologiquement,
avant l’expérience de Dieu personnel. En Occident, le monisme mystique qui est une
imperfection de la pensée extrême-orientale, procède souvent (et jusque dans
l’adhésion qu’on y donne aux doctrines extrême-orientales ou aux déviations
extrême-orientalisantes en Occident) du désir de faire mourir l’homme,
corrélatif du désir de tuer Dieu; je l’ai montré précisément à propos de René
Guénon. A Hallâj même, qui fut condamné pour avoir donné l’impression
d’incarner Dieu, les maniaques de la non-dualité ont reproché d’avoir encore
laissé subsister une dualité dans l’expérience de l’union. Il est vrai, et
l’honneur exceptionnel, la perfection de la tradition occidentale –
appelez-la gnostique, appelez-la mystique – est d’avoir exalté, au regard de
l’illusoire unité ontologique, la « présence testimoniale ». Une autre critique adressée à René
Guénon concerne le guénonisme : « René Guénon fait du guénonisme la
Tradition, et le guénonisme est un syncrétisme très moderne. Ce pourquoi il y
a du bon et même du très bon si l’on s’autorise à des démontages, nonobstant
les directives de l’auteur ». Quant à l’initiation, à la
transmission de l’influence spirituelle, Robert Amadou s’écarte là aussi de
René Guénon, tout en partageant avec lui son terrible constat sur la société
occidentale moderne : « La société occidentale moderne, qui tend à
devenir culture planétaire, est unique en son manque d’une initiation,
d’initiations, de sociétés initiatiques, officiellement admises,
officiellement profitables et utiles. S’initier n’en devient pour chaque
déviant – déviant du mal – que plus malaisé, et peut-être aussi plus
fécond : rien n’est jamais à inventer, tout est aujourd’hui à
réinventer ». On va de Noé à Anderson et du
Chevalier de Ramsay, on navigue dans les annales maçonniques, des origines à
nos jours. Y est développé la notion du grand Architecte |
AMADOU - OCCIDENT, ORIENT, Parcours d’une tradition |
Robert AMADOU |
Edition CARISCRIPT |
1987 |
||
La
même année, sous l’égide de l’IMI, il publie une compilation de textes, L’Art
et l’Occultisme, sous la forme d’un numéro spécial de la Revue
Métapsychique. En juillet et août 1953, il organise un premier "Colloque
International de Parapsychologie" à l’université d’Utrecht, dont les
comptes rendus seront publiés en 1954 sous la forme d’un numéro double de la
RM (N°29-30, Mai-août 1954). On y trouve notamment des textes de René
Warcollier, Hans Bender, G. Spencer Brown, Samuel G. Soal (qui sera convaincu
de fraude bien plus tard, dans les années 1970), du philosophe Gabriel
Marcel, du psychanalyste Jules Eisenbud, etc. La liste des nombreux
participants montre assez la volonté d’ouverture et de mise en place de
"ponts" qu’entendait réaliser Amadou, entre la parapsychologie et
les autres disciplines. Parallèlement
à son investissement dans l’IMI, il lance La Tour Saint-Jacques en
1955, revue de bibliothèque qui traite de l’occultisme au sens large et au
sens noble : alchimie, sociétés secrètes (la Golden Dawn par exemple),
spiritualités, ésotérisme, art et mystique, insolite et bizarre. Assez
rapidement semble-t-il, Amadou se fâche avec l’équipe de l’Institut
Métapsychique, à cause de divergences sur ce qu’il faut penser de la
"vieille" métapsychique par rapport à la nouvelle parapsychologie
anglo-saxonne. Amadou défend alors un point de vue très exigeant, présentant
la parapsychologie comme une évolution, plus adulte, rationnelle et
scientifique, de la métapsychique d’avant-guerre, dont les animateurs de
l’IMI seraient les héritiers parfois trop enthousiastes ou crispés sur
quelques légendes dorées de l’ère métapsychique. Ainsi,
en 1956, c’est dans La Tour Saint-Jacques, et non plus dans la revue de
l’IMI, qu’Amadou choisit de publier les comptes rendus du Colloque de
Royaumont sur la parapsychologie, qu’il vient d’organiser avec notamment le
psychanalyste Emilio Servadio, Ernesto de Martino, des parapsychologues comme
G.W. Fisk et D.J. West, l’ethnologue Jean Servier. Dès les premiers numéros
de la revue La Tour Saint-Jacques, on voit apparaître en fin de volume un
"Bulletin de Parapsychologie", totalement indépendant des activités
de l’IMI, dans lequel on retrouvera bientôt les signatures d’Aimé Michel
("Principes d’une expérience électronique de psychokinèse", n°2,
jan-fév. 1956), ou de Jacques Bergier, grand ami de Robert Amadou, qui y
tient une rubrique "Nouvelles de nulle part et d’ailleurs" qui
préfigure ses articles de la célèbre revue Planète quelques années plus tard. En
1957, Amadou publie, toujours chez Denoël, dans la collection "La Tour
Saint-Jacques", son ouvrage Les Grands Médiums, qui présente
quelques-uns des plus célèbres médiums à effets physiques de l’ère
métapsychique (entre 1870 et 1930 environ). Un livre sans concession, qui
conclut presque toujours au manque de preuves ou de certitudes bien établies,
et qui lui vaudra sans doute quelques inimitiés du côté de l’IMI (Guzik,
Kluski, Eva C., entre autres médiums, y sont présentés comme des médiums
hautement douteux). En 1958, il publie La télépathie dans la petite
collection Bilan du Mystère des éditions Grasset. Un ouvrage synthétique (160
pages), qui présente à la fois "les raisons de douter" et "les
raisons de croire", illustré par de nombreuses photographies. A partir
du début des années 1960, Robert Amadou abandonne le domaine de la
parapsychologie pour se consacrer à des centres d’intérêts plus spirituels.
Il devient gnostique, s’intéresse au soufisme et publie des ouvrages sur
divers aspects de l’ésotérisme occidental et oriental. Il
obtient une thèse de philosophie sur les mystiques du XVIIIème siècle (plus
précisément, sur le “Philosophe Inconnu” Louis-Claude de Saint-Martin), à la
fin des années 1970, à Paris. Son ambivalence entre d’une part la défense
d’une parapsychologie exigeante et proprement scientifique, et d’autre part
son parcours spirituel (on l’a dit lui-même martiniste, et il était aussi
docteur en théologie), lui a été reproché par
quelques auteurs. Notamment par Imbert-Nergal dans son ouvrage Les
sciences occultes ne sont pas des sciences (Editions Rationalistes,
1959), dans lequel l’auteur veut montrer que la parapsychologie n’est pas une
science, puisque son principal promoteur en France à l’époque, Amadou, était
en réalité un occultiste... |
AMADOU - LE FEU DU SOLEIL - ENTRETIEN SUR
L’ALCHIMIE AVEC EUGÈNE CANSELIET |
Robert AMADOU |
ÉDITION PAUVERT |
1978 |
Feu du
soleil,
c’est le sens du nom initiatique –Fulcanelli-
qui dissimule et manifeste à la fois le plus grand et le plus célèbre
alchimiste de notre temps. Eugène Canseliet est son seul disciple, qui
a publié ses deux ouvrages devenus classiques, Le Mystère des cathédrales
et Les Demeures Philosophales, avant de fournir sa propre
contribution à la littérature alchimique, contribution dans laquelle, bien
entendu, il conservait les règles habituelles du secret. Au cours de cet
entretien avec Robert Amadou (décédé en 2008), Eugène Canseliet
apporte des éclaircissements sans précédent sur le personnage Fulcanelli et sur lui-même, enfin et surtout
parle de cette science occulte entre toutes, sur l’art des sages, sur la
philosophie de la nature, sur la science d’Hermès et sur l’Alchimie en
général. E. Canseliet
affirme : « L’alchimie est obligatoirement contestataire, parce que
c’est une route nouvelle dans notre monde et c’est pourquoi elle attire la
jeunesse ». Cet entretien à
bâtons rompus entre un alchimiste praticien et un occultiste-martiniste,
donne des dialogues extrêmement enrichissent et révélateur, qui nous donne
beaucoup d’indications non seulement sur la personnalité de Fulcanelli, de E.
Canseliet et de R. Amadou, mais surtout sur les théories et
pratiques alchimiques, ésotériques et hermétistes. |
AMADOU - DE
LA LANGUE HÉBRAIQUE RESTITUÉE A L’ÉSOTERISME DE LA GENÈSE |
Robert AMADOU |
Edition CARISCRIPT |
1987 |
Fabre D’Olivet a, dans son livre «
La langue hébraïque restituée » essayé d’en extraire un ésotérisme, mais il
en fit un livre touffu et difficile à lire. Chauvet lui fit une analyse ésotérique
et métaphysique de la genèse assez facile d’accès et selon Robert
Amadou en sorti « une révélation de la révélation ». Un petit livre (40 pages) clair et
concis qui explique les 2 positions. |
AMADOU - ANTHOLOGIE
LITTÉRAIRE DE L’OCCULTISME |
ROBERT AMADOU et
ROBERT KANTERS |
ÉDITION SEGHERS |
1950 |
Cette anthologie s’adresse
à la fois aux amateurs, aux étudiants et aux curieux d’occultisme. Elle
permet de prendre connaissance de tous les grands thèmes de l’occultisme, non
à travers des textes ardus, mais en lisant des pages de quelques-uns des plus
grands écrivains. En même temps, elle
esquisse une histoire de la littérature universelle à la lumière de
l’occultisme, à l’aide d’extraits caractéristiques de plus de quarante écrivains
français et étrangers, de Platon à Rimbaud, de Jean de Meung à André Breton,
de Dante à Strindberg. Chacun de ces écrivains fait l’objet d’une notice et d’une bibliographie qui appliquent à l’interprétation de ses œuvres les principes généraux d’une exégèse occultiste de la littérature, exégèse que Robert Amadou et Robert Kanters exposent dans une importante introduction. Il n’est pas facile
de parler d’occultisme, ce terme ayant été diabolisé et utilisé également par
des faux gourous, pseudo maître à penser, mais qui ont marqué leur époque.
Heureusement de très nombreux occultistes ont relevé le défi de rendre à
cette discipline ses lettres de noblesse. Cette anthologie remet à sa place
les fausses idées sur l’occultisme, terme qui né vers 1850 avec Eliphas Lévi
et qui explore l’ésotérisme caché. Cette
anthologie retrace les idées des grands penseurs suivants : Hésiode, avec la naissance
du monde, les races et les âges Pythagore et ses vers d’o.
Fragments d’Hiérocles et commentaire de Fabre d’Olivet Platon. L’Atlantide et l’Âme
du monde Virgile. IVe Eglogue et la
descente aux enfers : Anchise Apulée et son initiation aux
mystères Chrétien de Troyes et la liturgie de
la Queste. La quête du Graal. Jean de Meung. La fontaine de vie
et l’Alchimie. Dante Alighiéri, Béatrice, le nombre
9, l’influence des sphères célestes. Léonard de Vinci et
Rabelais
avec l’oracle de la Dive Bouteille Maurice Scève -
Pierre de Ronsard- Milton et ses enseignements de Raphael Cyrano de Bergerac et son langage des oiseaux Charles Perrault et sa Belle au Bois
Dormant Nicolas Montfaucon de
Villars
avec ses incubes et ses succubes. Jacques Cazotte. Le diable, le
hasard, et les dangers de l’occultisme. Louis Claude de Saint
Martin,
la mythologie, catholicisme et christianisme Goethe – Joseph de
Maistre et William Blake. Mariage du ciel et de l’enfer Fabre d’Olivet et ses Atlantes, le
destin, la providence- Novalis –Ballanche – les disciples de
Saïs- Charles Nodier – de la palingénésie humaine Balzac – son traité de la
prière, le chemin pour aller au ciel, pensée de L. Lambert Victor Hugo et ce que dit la
bouche d’Ombre Gérard de Nerval – El Desdichado,
Artémis et Aurélia Edgar Allan Poe – Richard Wagner avec Parsifal Charles Baudelaire –
Auguste de Villiers de l’Isle-Adam Stéphane Mallarmé –
Léon Bloy – Josephin Péladan Joris-Karl Huysmans –une messe noire- le
symbolisme Arthur Rimbaud –
Auguste Strindberg
– la tête de mort Maurice Maeterlinck et son jugement sur
l’occultisme – notre moi André Breton et Matta – Oscar
V. Milosz et son cantique de la Connaissance |
AMADOU - la queste du saint graal & le graal en compagnie au
xxème siḔcle |
Robert amadou |
Edition CARISCRIPT |
1988 |
La « queste » à laquelle ce livre nous
invite – admirable aventure de la conquête de notre cœur spirituel – et dont
l’expérience qu’il est possible d’en avoir fut pour moi la vie même de mon
père…
La Tradition méditerranéenne est
une adaptation particulière de la religio perennis qui existe depuis le
commencement du monde et se confond avec la Tradition primordiale. Préservée
par les temples égyptiens, exposée par Platon et l’école néo-platonicienne,
incarnée dans le Christianisme et développée par les Pères de l’Église, cette
approche se caractérise par la doctrine du logos dont la révélation très pure
est livrée par le Prologue de l’Évangile de saint Jean. Le Logos ou Verbe de
Dieu est donné comme «La lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde».
C’est l’Intellect transcendant, Ce par quoi Dieu pense le monde et nous pense
dans les raisons éternelles où se trouvent présents, à l’état d’archétypes,
les modèles exemplaires de toutes les choses, y compris nous-mêmes. Dans le
Logos se trouve donc toute la Connaissance de ce qui est et de ce qui peut
être. On dit avec raison qu’Il est le lieu de tous les possibles. Sans Lui,
la création est impossible et Dieu inconnaissable. C’est dans et par le Verbe
que se maintient l’harmonie de l’Univers qui, sans cela, retournerait au
chaos. On peut donc dire que le Logos n’est pas seulement Connaissance mais
Amour au sens fort et absolu puisqu’Il est le lien de toutes choses et de
tous les êtres, leur substance et leur raison d’être. La doctrine métaphysique du Logos
connue depuis la plus haute Antiquité, a été rendue aux hommes par le
christianisme grâce à l’incarnation et à la venue de l’Homme-Dieu. Le contenu
traditionnel —et donc véritable— du Christianisme appartient en Occident à
l’Église catholique, en Orient à l’orthodoxie. La Voie spirituelle
correspondant à cette approche porte en Orient méditerranéen le nom d’hesychasme
tandis qu’en Occident le Moyen-âge chrétien en a délivré le message dans le
cycle du Saint-Graal. Ainsi, par exemple Wolfram von Eschenbach
souligne l’origine méditerranéenne de ses sources lorsqu’il affirme détenir
son récit de Kyot le Provençal qui en trouva le texte à Tolède en Espagne,
texte dû au musulman Flege-Tanis. Celui-ci «lut clairement le nom du Graal
dans les étoiles» manifestant très explicitement son origine céleste et le
caractère non-humain de sa provenance. Les influences islamiques sont ici
indéniables. Encore ne s’agit-il pas de n’importe quel Islam mais de l’aspect
intérieur ou ésotérique propre à cette forme religieuse, ensemble de
doctrines connues en Espagne du sud par les ordres Soufis. L’énorme pierre précieuse (émeraude)
ou «Lapsit exillis» du «Parzifal» dont Wolfram fait le Graal ne serait autre
que le «Chaton de la Sagesse Christique» décrit par l’auteur soufi bien connu
Ibn’Arabi dans son œuvre majeure, le Fuçûç al Hikam (les «Chatons de la
Sagesse») rédigé vers 1230. Souvenons-nous que Kyot est un seigneur catalan
qui dut être en contact avec la civilisation arabe et l’Islam ésotérique,
nullement hostile au Christ et à la doctrine du Logos, connue à travers les
influences byzantines présentes en Orient méditerranéen. On se souvient
également de la communauté du destin ayant existé entre la Provence — y
compris la Septimanie — et la Catalogne toute une partie du Moyen-âge.
Toujours à propos du «Parzifal», c’est à juste titre, semble-t-il, que l’on a
voulu voir dans le château de Mount-salvage, résidence du Graal gardée par
les «Templistes», un lieu situé dans les Pyrénées, sur les «chemins de
Saint-Jacques» où se trouvent des sommets tels que Montségur, Montserrat et
Montjoie (ce dernier dans la forêt de Sauveterre, en pays basque). Si l’on se penche maintenant sur
les autres récits du cycle arthurien, on s’aperçoit qu’ils font également
référence à une source antérieure, livres mystérieux auxquels n’avaient accès
que de rares privilégiés. Sinon pourquoi le chroniqueur cistercien Helinand
de Froidmont, écrivant en 1204 au plus tard, aurait-il affirmé l’existence
d’un livre qu’il fait remonter à l’an 718 comme source unique de la quête du
Graal. Pratiquement tous les conteurs font allusion à un récit unique typique
dont ils s’inspirent. L’estoire apporte cette indication capitale qu’il
s’agirait d’un livre écrit par le Christ lui-même après sa Résurrection et
avant son Ascension, ce qui ferait du Graal une source inconnue de la
Révélation, et nous ramène à la Tradition initiatique de la Primitive Église
avec ses trois foyers méditerranéen de Jérusalem, d’Éphèse et d’Antioche. L’influence byzantine a pu s’exercer par l’intermédiaire des
Croisés, en particulier par Philippe d’Alsace, Comte de Flandres, dont le
père, Thierry d’Alsace apporta le Saint-Sang de Jérusalem à Bruges. Or on
sait que Chrétien de Troyes, auteur de la légende du Graal, était le protégé
dudit Philippe. Mais indépendamment de toute filiation historique, ce qui
nous intéresse avant tout ici est la convergence de symboles «signifiants»
par eux-mêmes qui prouvent ainsi l’unité fondamentale des doctrines
métaphysiques surgissant d’une profondeur commune: celle du Logos. Et le
«point commun révélateur» ou «signe» est constitué à cet égard, dans un cas comme
dans l’autre, par la participation des puissances angéliques au «service»,
«car on sait que telle a toujours été l’antique croyance: concélébration des
hommes avec les Incorporels, en tant que reflet de la Liturgie Céleste. Et
c’est bien ce que nous voyons dans la queste comme dans l’Estoire». La Lance est à la fois «couteau du
sacrifice» ritualisé par l’Orient, berceau du «sacré liturgique» et objet
vénéré comme instrument de la Passion qui cause à la fois la mort de la
Victime et ouvre aux hommes la «fontaine de vie» par où s’écoulent avec l’eau
et le sang, les sacrements et la grâce. Telle est également la signification
de la lance celtique, symbole ambivalent qui tue et vivifie tour à tour.
C’est ce qui nous amène à dire quelques mots des symboles proprement dits qui
apparaissent dans les récits du Graal. Pierre précieuse symbolisant la
Connaissance primordiale perdue lors de la Chute (Wolfram von Eschenbach),
«sanotissime Vaisseau» contenant l’Hostie consacrée (Chrétien de Troyes) ou
«Calice de la Cène» portant le sang du Sauveur (Robert de Boron), le Graal
revêt essentiellement une double signification. En tant que réceptacle ou que
support (pierre tombée du Ciel ou coupe du Salut), il est symbole féminin de
la puissance divine et se trouve en rapport avec l’Amour; en tant que contenu
et que message, qu’il s’agisse de son pouvoir «fécondant», de son aspect
«révélé» ou «lumineux» ou «aveuglant», il est symbole masculin de l’agir
divin et se trouve lié au mystère de la Connaissance, ces deux aspects du Logos
qui se retrouvent, à l’échelle du microcosme, dans l’être humain. C’est
là, que se trouve le cœur du Mystère
du Graal. Et ce mystère est celui de la présence de Dieu dans l’homme et donc
celui du Dieu-Homme révélé dans Jésus-Christ, celui en définitive de l’union
hypostatique de deux natures en une seule Personne. |
AMADOU - les sociÉtÉs secrÈtes – Entretien avec robert
amadou - |
Pierre barrucand |
Edition
Horay |
1978 |
||
|
AMADOU -
ILLUMINISME ET CONTRE-ILLUMINISME au 18ème Siècle |
Robert AMADOU |
Edition CARISCRIPT |
1989 |
L’épisode du couple infernal des lumières
et des contre-lumières s’inscrit dans l’épopée d’un occident nostalgique de
la sagesse (Sophia) et de la lumière (Connaissance). L'illuminisme désigne un courant à la fois philosophique et
religieux qui eut son apogée avec les théosophes du xviiie siècle.
Il se rattache à la pensée de Plotin, du néo-platonisme, de Maître
Eckhart, de Tauler, de la Theologia
germanica et de Nicolas de Cues ; fidèle à l'esprit de
l'évangile de Jean et de l'Apocalypse, il est lié aux kabbalistes juifs et
chrétiens, aux quiétistes vaudois, aux piétistes allemands, à la gnose
éternelle, aux thèses de Mme Guyon, aux mystiques et alchimistes allemands
du xvie siècle.
Paracelse, Valentin Weigel, Jacob Boehme surtout peuvent être considérés
comme les maîtres des illuministes. Enfin, une certaine attitude d'esprit,
procédant de la Réforme, n'est pas étrangère à la spiritualité de ce
mouvement. L'originalité de l'illuminisme tient à la façon dont il
considère le problème de Dieu et celui de ses rapports avec l'homme. Elle
apparaît, plus essentiellement encore, dans l'importance donnée à la
dimension intérieure, au souci de se dégager de l'histoire, du temps et de
l'espace. Rien de plus opposé aux méthodes d'autorité de la scolastique que
l'illuminisme, dans lequel la personne est appelée à tenir le rôle que lui
assigne sa vocation singulière. Chaque être possède sa propre lumière et ses
propres ténèbres. Si la vérité est une, elle ne peut toutefois être reçue que
selon la capacité de chacun. Les illuministes s'intéressent volontiers aux sciences
métapsychiques et à l'occultisme. Bien que les uns demeurent fidèles à
l'enseignement des Églises officielles tandis que d'autres s'en détachent
pour des options hétérodoxes, considérant les dogmes comme de simples
revêtements de la vérité profonde impossible à exprimer, ils se rattachent le
plus souvent à la Franc-maçonnerie et à la théosophie, et se
situent dans la perspective eschatologique de la préparation du retour du
Christ. |
AMADOU - la magie des Élus coëns catÉchismes |
Robert amadou |
CARISCRIPT |
1989 |
D. Combien de sortes de temples y
a-t-il contenus dans l’univers ? |
anarchistes
– francs-maçons & autres combattants de la libertÉ |
Édouard boeglin |
EDITION B. LEPRINCE |
1998 |
Ils
ont été révolutionnaires, anarchistes, francs-maçons – souvent les deux –
libertaires, combattants de l’utopie. Malgré leur défaite apparente depuis
1789, ils ont conquis le monde à leurs idées. Vérifiant ainsi l’adage
« La Franc-maçonnerie nulle part, les Francs-maçons partout ». Anarchisme et Franc-Maçonnerie sont deux courants
de pensée et deux mouvements d'action qui s'inscrivent dans l'humanisme,
lequel est né avec la premier humain ayant pris conscience de ce qu'il-elle
pouvait naître à son humanité s'il-elle en faisait librement le choix. Dans
les deux cas, à l'origine, il y a nécessairement un choix, le choix de
s'engager. Les engagements anarchique et maçonnique sont scellés par la
liberté : la liberté du choix de l'individu d'abord qui, un jour, décide d'entrer en anarchisme ou en
Franc-Maçonnerie – voire, en l'un ET en l'autre - ; la Liberté ensuite, avec
un grand "L", constitutive à la fois de l'humaine condition :
l'humanité par différenciation d'avec le non-humain, le pré-humain,
l'a-humain, l'in-humain, du projet anarchique et maçonnique : la libération
des individus et de la Société humaine et, enfin, de la fin anarchiste et
maçonnique : l'achèvement de l'humanité, c'est-à-dire l'avènement d'une
Société véritablement humaine. Ayant la même devise – Liberté – Égalité –
Fraternité -, Anarchisme et Franc-Maçonnerie n'ont d'autre culte que la Liberté. L'un
comme l'autre sont donc sinon anti-dogmatiques, du moins a-dogmatiques. Et
pourtant, des anarchistes et des Francs-Maçons, amants déchirés par l'illusion
que l'un(e) trompe
l'autre , font régulièrement dans le dogmatisme et, usant d'ukases, de
lettres de cachets, de fatwas, de bulles…, condamnent et… excommunient l'autre sans
se rendre compte que, ainsi, ils déchirent, trahissent, renient… leur engagement
et, ainsi, piétinent, bafouent, molestent, violentent,… et même… assassinent
la Liberté dont ils se réclament : leur liberté mais, aussi et surtout, celle
de l'Autre, celle de l'humaine condition. Je cite un illustre anarchiste et franc-maçon, Léo
Campion : "Aussi est-il regrettable que des anarchistes sectaires
excommunient la Franc-Maçonnerie au nom d'un pseudo-dogme de l'Anarchie
(comme si l'Anarchie était anti-tout alors quelles est à-tout) et que les
Maçons sous-évolués excommunient l'Anarchie au nom d'un pseudo-dogme de la
Maçonnerie (comme si la Maçonnerie n'était que tradition, alors qu'elle est
tradition, dialogue et progrès). Ces attitudes sont d'autant moins
admissibles qu'au contraire l'Anarchie comme la Franc-Maçonnerie,
anti-dogmatiques par essence, sont l'une comme l'autre tout le contraire d'un
dogme. Elles qui ont en commun le culte de la Liberté et le sens de la
Fraternité, avec comme but l'émancipation de l'Homme". En fait, s'ils s'entendent sur le point de départ
et sur la destination du chemin,
Anarchistes et Francs-Maçons, en revanche, ne font pas nécessairement le même
choix d'itinéraire,
certains des premiers admettant le recours à l'action illégale, certains des
seconds n'acceptant que l'action légale.
Et cette différence, si elle est bien une ligne de partage de méthodes, n'est
pas véritablement une fracture de valeurs, de principes, de philosophie, d'éthique et,
in fine, un
schisme de l'humanisme. Pourtant, les
arguments avancés par certain frères considèrent que les anarchistes n'ont
pas leur place au sein de leurs loges. Je n'en citerai qu'’un: - les
anarchistes sont, par nature et dans leurs actes, des… illégalistes alors que,
comme le recommandent les Constitutions d'Anderson, un maçon, homme libre mais aussi… de bonnes mœurs, de respecter la Loi ; Les chroniques de l'Histoire comme les archives
des Obédiences, du moins pour celles qui ne revendiquent pas une… régularité dont, soit dit
en passant, on peut s'interroger sur sa conformité avec le principe de
Liberté constitutif de la Franc-maçonnerie,
du maçon comme celle de l'humain, attestent de ce que, de la seconde moitié
du XIXème siècle à la fin de la première moitié du XXème, quasiment tous les grands noms de l'Anarchisme
et de l'Anarcho-syndicalisme, sont ceux de frères. A la différence des
marxistes-léninistes, des trotskystes, des maoïstes…, les anarchistes n'ont
jamais fait dans l'entrisme. Il ne viendra donc à l'idée de personnes que les
anarchistes qui sont entrés
en maçonnerie l'ont fait par entrisme, pour la phagocyter.
Considérant que la Franc-maçonnerie
n'est ni un lobby
– politique, économique, social…, pour ne pas dire affairiste,
voire maffieux -, ni le tremplin d'aspirations personnelles de pouvoir, de
renommée, de prestige, d'avantages divers et variés…, personne ne considérera
non plus que l'engagement maçonnique des anarchistes obéissait à un intérêt… intéressé. De telles idées
seraient d'ailleurs d'autant plus fallacieuses que, souvent, l'engagement
anarchiste est la résultante – la conséquence logique, l'achèvement – de
l'engagement maçonnique. |
antimaçonnisme - B.A
BA |
Jérôme rousse-lacordaire |
Edition PARDES |
2003 |
Où l’on retrouve les antimaçonnismes
révolutionnaires, communistes, fascistes, vichystes, chrétiens, l’affaire L.
Taxil, les complots divers, et les Jésuites rouges. Ce B.A.-BA
de l'antimaçonnisme présente les principales thématiques sur lesquelles
reposent les accusations contre la franc-maçonnerie : secret, complot,
subversion... La franc-maçonnerie est comprise par ses adversaires comme une
société secrète perverse et malignement occulte, ayant pour objectif la
domination du monde, même si elle fut, peut-être, à l'origine, une
institution saine avant d'être dénaturée et détournée de ses fins par des
manœuvriers de tous ordres. Des exemples historiques particulièrement
significatifs viennent illustrer et éclairer le large panorama de la question. Deux
grands courants alimentent l'antimaçonnisme : un courant politique et un
courant doctrinal. Le premier développe surtout l'aspect de complot occulte;
le second se dédouble en un antimaçonnisme religieux qui voit essentiellement
dans la franc-maçonnerie une contre-religion satanique, et un antimaçonnisme
"traditionnel" qui lui reproche son dévoiement des principes
originels. Si bien que tous ceux qui font profession d'antimaçonnisme ne sont
pas également opposés à la maçonnerie elle-même. Solidement étayée par des
documents de diverses provenances, cette étude impartiale ne favorise aucun
aspect au détriment des autres, elle ne milite aucunement en faveur de
celui-ci ou de celui-là. Elle présente des faits et invite à une lecture plus
approfondie des données - seule manière de se faire une opinion sur ce
phénomène discuté. excellente synthèse de la question particulièrement
riche en illustrations et anecdotes." - une analyse très serrée
des différents courants antimaçonniques." l'auteur présente ici une typologie de
l'antimaçonnisme claire et solidement argumentée à partir de nombreuses
références textuelles." (Jean-Pierre Laurant, Archives de sciences
sociales des religions.) - "Un livre précis, documenté, clair, écrit
dans un esprit d'objectivité historique et de jugement sain." - "
l'auteur est sérieux et érudit. Dominicain, il semble appartenir à la
catégorie de ces prêtres qui ont
cherché à se placer à la jonction des mondes catholique et maçonnique."
|
antimaçonnisme- FILM– au seuil de la loge – les secrets de la
franc-maçonnerie |
J.P. r……. |
Production PRISME ÉDITION |
2004 |
DVD de 1h 20 couleur sur une
initiation maçonnique au REAA tourné dans la région de Lyon. Un film qui sent
l’antimaçonnisme, la vengeance et la rancœur d’un ex-initié. Une
contre-initiation certaine.
|
ANTIMAÇONNISME -film – forces occultes |
J.M. rivière |
Production Nova Films |
1943 |
||
Ce film montre certaines facettes
d’ordinaire obscurs de la franc maçonnerie dut à son statut de société
secrète. Les réalisateurs seront à la fin de la guerre et du régime de vichy
condamnés par la justice, mais Marquès-Rivière arrive à fuir la vengeance des
alliés. Il sera condamné à mort par contumace. Sur cette trame, deux anciens
maçons, Paul Riche, metteur en scène, et Jean Marquès-Rivière, scénariste,
ont réalisé le seul film entièrement antimaçonnique de l’histoire. Commandité
par Vichy, il connut un grand succès face au Tout-Paris, le 9 mars 1943. Des
acteurs connus (Maurice Rémy, Boverio, Marcel Vibert) étaient à l’affiche,
ainsi qu’une débutante prometteuse, Gisèle Party. La presse
collaborationniste lui assura un retentissement national. Le film se veut
réaliste. Il s’agissait de faire vrai en rendant le faux vraisemblable. Des
scènes tournées au Palais-Bourbon (fermé) et prétendument au Grand Orient de
France (interdit) lui donnent l’air de vérité que ses promoteurs
recherchaient. Au peuple humilié par la
défaite, on désignait les vrais responsables de l’abaissement de la France.
Il fallait les punir. Les physionomies caricaturales et antisémites, les
lumières, une séance d’initiation, des parlementaires ridiculisés, font de
cet ouvrage l’instrument que les pétainistes souhaitaient pour raviver la
thèse du complot judéo-maçonnique, vieux cheval de bataille de l’extrême
droite et des conservateurs religieux. Et liquider définitivement la
République. Regarder le film et le faire
voir est une nécessité pour tout humaniste, même au prix du malaise et de
l’indignation qu’il suscite encore. Avant le film, Jean-Louis Coy démonte les
ressorts de la machination et, dans le bonus, Jean-Robert Ragache évoque avec
lui cette période où le mensonge valait vérité. Le climat est donc édifiant. Ce
film fut cependant peu diffusé et n’eut de succès qu’auprès des convaincus de
la « race des seigneurs » |
anti-maçonnisme
« les 33 documents maçonniques » |
A. DOUZET & B. PROU |
EDITION DU DRAGON |
1998 |
Série de documents antimaçonniques
parus entre 1942 et 1944 sous la direction de J.M. RIVIÈRE & FAY. On y trouve
l’intégralité des 33 revues parues. Énormément de photos, de noms, d’adresses
et de faits maçonniques y sont présentés. Beaucoup sont falsifiés et
dénaturés. C’était durant « la chasse aux Francs-maçons par les nazis et le
gouvernement de Vichy ».
|
ARCHE
ROYALE |
DIVERS AUTEURS |
ARCADIA |
2003 |
Très important
dossier sur la Sainte Arche Royale de
Jérusalem. G. Gerd nous raconte les diverses
péripéties de cette Arche avec sa naissance, son implantation en Amérique en
1753 dans la loge ou l’année précédente (1752) Georges Washington venait
d’être initié. Apres ce côté historique, il nous raconte l’histoire biblique
de la captivité des Hébreux à Babylone, la destruction du Temple de Jérusalem
et sa reconstruction. Edmond Mazet nous emmène aux
sources bibliques du rite de l’Arche Royale avec les livres d’Esdras, de Néhémie
et le livre des Chroniques. J.P. Rollet nous entraîne dans
notre intériorité, et nous demande de méditer tous les symboles de ce rite,
tant sur le plan biblique que sur le plan personnel, en empruntant ce chemin
comme un développement de Soi, afin d’aller au centre de notre
intériorité et d’y retrouver la Déité pour certains, Maître secret pour
d’autres. Pierre Noël nous raconte
l’histoire du culte de Baal au XXe siècle et confirme les explications de Sam
Eched sur Yah (Dieu), Bul (Dieu Maître, ou Baal), On (Dieu Soleil). Est développé le côté
historique de l’Arche Royale et ses diverses explications en Irlande et
en Angleterre, également est expliqué les différents termes employés. Harry Caar donne sa version
anglaise sur les péripéties du rite, les approches du récit biblique, les
origines des cérémonies de l’Arche, les temples d’Ezechiel et d’Hérode.
Des explications pointues sont données sur les mots : Darius 1e,
Cyrus, et Zorobabel. Des réponses sont apportées sur les différents noms
de Dieu après les diverses attaques en Angleterre par l’Eglise
anglicane au sujet du mot sacré de l’Arche, mot sacré qui condense le cœur
même de ce suprême degré. Philippe Laspougeas explique l’intérêt
qu’a témoigné René Guénon pour l’Arche Royale et ses explications des
mots sacrés et divin. Pour René Guénon, rassemblé ce qui est épars, revient à rechercher la Parole perdue. David F.
MacKee
explique la Franc-maçonnerie irlandaise et le conseil des chevaliers maçons. Georges
Draffen nous parle des Hauts grades et de l’Arche Royale en Ecosse. Claude
Guérillot explique
dans l’églantier anglais les diverses formes du Très Saint Royal Arch. Roger
Dachez
nous offre une superbe étude sur les différents : Arch, Arc, Ark, Arche. René
Désaguliers nous
soumet son étude sur quatre rituels français anciens de l’Arc Royal. Enfin
nous lisons une remarquable conférence de J.M Hammil (bibliothécaire
de la grande loge d’Angleterre) datant de 1982 sur les Manuscrits du Royal
Arch. La maçonnerie de la Sainte Arche
Royale de Jérusalem, clef de voûte et temple de Zorobabel : C’est, en reprenant la terminologie de la maçonnerie
(craft) opérative, « passer de l’équerre au compas. » (« From
square to arch »), passage de l’initiation Royale (le roi Salomon et les
petits mystères) à l’initiation sacerdotale (Melkitsédeq et les grands mystères),
véritable passage de la terre au ciel, telle l’exaltation au sublime degré de
la Sainte Arche Royale de Jérusalem. Dans la royauté sacrée, que nous allons
étudier, le roi à un caractère sacerdotal, qui en fait un roi-prêtre, qu’il
soit du type de la royauté divine (Egypte, Chine) ou de celui de la royauté
par grâce divine. A titre d’exemple, cela se traduit chez le Pape par le port
d’un vêtement composé d’une robe blanche et d’une cappa rouge.
« Ce sont les rapports exacts entre pouvoir sacerdotal et pouvoir royal
qui conditionnent la nature et l’état d’une société » C’est la doctrine
du Moyen-Age dite des deux glaives, désignant les deux pouvoirs, le
glaive spirituel et le glaive temporel, extraite de l’Evangile de Luc (Luc
22-36-38), texte sur lequel saint Bernard a vu le fondement de l’attribution
des deux pouvoirs au prince des apôtres, Pierre. En approfondissant cet
enseignement, le Moyen-Age a précisé la nature des deux glaives, en
distinguant les notions d’auctoritas et de potestas. L’auctoritas
désigne le glaive spirituel, l’autorité spirituelle, la potestas, le
glaive du pouvoir temporel. Le domaine de l’autorité spirituelle est celui de
la puissance intellectuelle, de la sagesse intégrale et de la vérité divine.
Le domaine du pouvoir temporel est celui de la force, de l’administration, de
la justice et de la guerre, alors que le rôle de l’autorité spirituelle est
de conserver et de transmettre la doctrine traditionnelle supra-humaine
(transcendante) dans laquelle la société trouve son fondement. C’est le
domaine du sacré, celui du sacerdoce, dont la fonction de la science sacrée,
ensuite des rites, lesquels dépendent de la science sacrée Le sacerdoce ne
comprend pas seulement les desservants et officiants du culte, mais d’abord
et aussi, tous ceux qui ont pour rôle de connaître la doctrine orthodoxe, de
la maintenir et d’en approfondir la connaissance. Au Moyen-Age, c’était la mission
des clercs, par opposition aux laïcs, ou encore l’Eglise enseignante par
rapport à l’Eglise enseignée. Le domaine de l’autorité spirituelle est celui
de la connaissance qu’elle doit transmettre à chacun selon un ordre
hiérarchique (dixit Denys l’Aréopagite). Toute connaissance traditionnelle
authentique, quelle qu’elle soit, a sa source dans l’enseignement du sacerdoce.
Ce qui est personnellement réservé à celui-ci, c’est la science des principes
et la métaphysique (et subsidiairement la théologie), dont les sciences
dérivent, ainsi que les applications. A son tour, saint Thomas d’Aquin
développera aussi, au Moyen-Age, la même doctrine selon laquelle toutes les
fonctions humaines sont subordonnées à la contemplation comme à une fin
supérieure. Le gouvernement de la vie civile ayant pour vraie raison d’être
d’avoir à assurer la paix à cette contemplation (saint Thomas d’Aquin,
« Du gouvernement »). Il y a ainsi clairement exposé le principe de
la supériorité de la contemplation sur l’action. D’où il s’induit que la
morale et les arts, au sens médiéval, c’est-à-dire les techniques
traditionnelles propres aux différents métiers, dérivent de la pure science
sacrée et ont pour but essentiel d’aider l’homme à y participer, dans la
mesure des possibilités de chacun, et ainsi à accomplir sa destinée. Ce que
le Christ a résumé ainsi : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu et
sa justice et le reste vous sera donné de surcroît. » (Luc 12, 31). « Les formes supérieures
contiennent éminemment les formes intérieures » (Aristote) : Autorité spirituelle et pouvoir temporel sont déterminés
par leurs domaines respectifs, la contemplation ou la connaissance d’une part
et l’action d’autre part. Sans jamais oublier que la contemplation doit
précéder l’action car c’est la contemplation qui donne à l’action sa loi,
d’où il résulte que l’autorité spirituelle est supérieure au pouvoir temporel.
De même, la métaphysique est
supérieure à la physique, comme le principe est supérieur à ce qui en dérive C’est
ainsi qu’une société traditionnelle vit en harmonie, chacun faisant ce pour
quoi il est qualifié. Hors de ce principe, la vie sociale ne peut être que
confusion. Ainsi, le pouvoir temporel a besoin d’une consécration de
l’autorité spirituelle, consécration qui fait sa légitimité, et que vise
l’initiation royale (le roi Salomon). En franc-maçonnerie, le modèle du roi,
plus particulièrement pour le Vénérable Maître installé, est le roi Salomon,
dont le trône constitue le signe du pouvoir temporel, telle la chaire du
Vénérable Maître (et non la chaise !). Le premier livre des Chroniques
(29.23) désigne le trône du roi d’Israël comme étant « le trône de
Yahweh » et « le trône de la royauté de Yahweh » (I Chronique
28,5). Le roi gouverne son peuple en conformité avec la loi universelle,
celle avec laquelle Dieu régit l’univers. Quant à la spiritualité
chevaleresque, elle découle de la fonction royale comme étant le magis
(magistère), le service dans l’armée du roi éternel, là où l’action est
détachée de ses fruits, ce qui est le coeur de l’initiation active. Le pouvoir sacerdotal, la
prêtrise : Qu’était-ce que le prêtre en
Israël ? Jusqu’à une certaine époque, après la sortie d’Egypte, les
fonctions sacerdotales furent confiées aux premiers nés de chaque famille.
D’après certains docteurs, il en fut ainsi jusqu’à l’érection du tabernacle.
Dans la famille de Jacob, c’est à Ruben et à ses descendants qu’aurait dû
échoir cette dignité, si le péché ne l’en avait rendu indigne. La tribu de
Lévi prit alors sa place, et chaque premier né, la part consacrée à Dieu.
Dans cette structure, le prêtre est l’envoyé, le représentant du peuple auprès
de Dieu, plutôt que le représentant de Dieu auprès du peuple. Dans la société
israélite, comme dans toute société, les fonctions et les pouvoirs, d’abord
concentrés, tendent à se répartir ensuite en organes distincts. Tel fut le
cas après que Moïse, le grand législateur, eut été à la fois le chef
spirituel et temporel des Hébreux, tant que le sacerdoce ne fut pas encore
constitué. Les attributions du sacerdoce
israélite consistaient dans le service intérieur du temple et la célébration
du culte public. L’instruction qui est confiée aux prêtres concerne le culte,
les rites religieux, la distinction entre le pur et l’impur, le saint et le
profane, les lois alimentaires et cérémonielles. Ils avaient la garde du
dépôt de la Thora. La seule partie de la loi où le prêtre avait une autorité
légale reconnue était la législation lévitique représentée dans le
Pentateuque par un livre spécial désigné, depuis la plus haute Antiquité,
sous le nom de Thora cohanim ou loi sacerdotale (Lévitique). Le sacerdoce : En Mésopotamie et en Egypte, la fonction sacerdotale est
assurée par le roi, assisté par un clergé hiérarchisé. Les patriarches
bibliques, Abraham, Isaac et Jacob, exercent un sacerdoce familial en
construisant des autels et en offrant des sacrifices (Genèse 22, 32-54). Puis
apparaissent des prêtres étrangers tels que Melkitsédeq (Genèse 14, 18),
prêtre, roi de Jérusalem, et les prêtres de pharaon (Genèse 41, 45, et 47,
22). A partir de Moïse, lévite lui-même, la tribu de Lévi semble avoir des
fonctions cultuelles. Elle est élue et consacrée par Dieu lui-même pour son
service (Exode 32, 25-29). A côté du sacerdoce lévitique, le sacerdoce
familial continue de s’exercer (Juges 6, 18-29-13, 19-17, 5-1 Samuel 7, 1).
Sous la monarchie, le roi exerce plusieurs fonctions sacerdotales : il
offre des sacrifices, bénit le peuple (I Rois 8, 14). Il ne reçoit le titre
de prêtre que dans l’antique psaume 110, 4 qui le compare à Melkitsédeq. En
réalité, il est plutôt le chef du sacerdoce qu’un membre de la caste
sacerdotale. La référence de Josias, en 621,
supprime les sanctuaires locaux et consacre le monopole lévitique et la
suprématie du sacerdoce de Jérusalem. La ruine simultanée du temple et de la
monarchie (587), puis la disparition progressive du prophétisme, à partir du
Ve siècle, accentue encore son autorité. Une hiérarchie sacerdotale
rigoureuse s’instaure. Au sommet, est le grand prêtre, fils de Sadoq, qui est
le successeur d’Aaron, le prêtre type et modèle. Il reçoit l’onction
(Lévitique 8, 12). Au-dessous de lui sont les Chroniques 25, 26). Les fonctions sacerdotales : Le sacerdoce exerce deux ministères fondamentaux : le service du culte et le service de la parole. Son acte essentiel est le
sacrifice, où il apparaît comme médiateur entre le peuple et Dieu. Le
sacerdoce est aussi chargé des rites de consécration (onction royale, I Rois
1, 39) et de purification. Jusqu’à David, le prêtre exerce aussi la
divination en maniant l’éphod (I Samuel 30-78), l’urim et le tummim
(Samuel 14, 36-42 et Deutéronome 33, 8). En dehors de la voie des prophètes,
il y a aussi la forme traditionnelle de la parole, dont le prêtre est le
médiateur sous la forme de I ’histoire sainte, de la loi de Moïse, et du Code
de l’alliance. Il porte au peuple, la parole de DIEU au nom de la Tradition,
et non de son propre chef. Il porte à Dieu la prière du peuple dans la
liturgie et il répond à cette prière par la bénédiction divine-. « Avec l’épitre aux Hébreux,
Jésus est à la fois le grand prêtre de la nouvelle Alliance, le messie-roi et
le verbe de Dieu. L’Ancien Testament avait distingué les médiations du roi et
du prêtre (le temporel et le spirituel), du prêtre et du prophète
(l’institution et l’événement) : distinctions nécessaires à
l’intelligence des valeurs propres de la Révélation. Parce que sa transcendance
le situe au-dessus des équivoques de l’histoire, Jésus réunit en sa personne
ces médiations diverses : fils de Dieu, il est la parole éternelle qui
achève et dépasse le message des prophètes ; fils de l’homme, il assume
toute l’humanité, il en est le roi avec une autorité et un amour inconnus
jusqu’à Lui, médiateur unique entre Dieu et son peuple, il est le prêtre
parfait par qui les hommes sont sanctifiés. » (« Vocabulaire de
théologie biblique », Le Cerf, Paris, 1988, colonne 1162, article intitulé
Sacerdoce). La première épitre de Pierre et l’Apocalypse attribuent au
peuple chrétien le sacerdoce royal d’Israël (I Pierre 2, 5-9 et
Apocalypse 1, 6/ 5-10 et 20, 6). Ce sacerdoce du peuple de Dieu ne peut être
exercé concrètement que par des ministres appelés de Dieu, qui assurent un
service de médiation. Le pouvoir prophétique, le
prophète (le maître spirituel) : Ses origines dans la Bible : Le titre de prophète est donné à Abraham, mais c’est par
un transfert tardif (Genèse 20, 7). Quant à Moïse, il est une des sources de
la prophétie en Israël (Exode 7, 1-Nombres 11, 17-23), donc plus qu’un
prophète (Nombres 12, 6-8). Seul le Deutéronome lui donne ce nom (Deutéronome
18, 15), en précisant que personne après lui ne l’a égalé. A la fin de la
période des juges, le prophétisme prend des aspects variés sous les termes de
nabi (appelé), (IS. 9, 9), visionnaire (Amos 7, 12), homme
de Dieu (Isaïe 9, 78) attribué à Elie et à Elisée (II Rois 4, 9).
Cependant, il a bien existé une véritable tradition prophétique qui se
perpétua grâce aux disciples des prophètes. On est bien dans le cadre d’une
tradition vivante où l’Ecriture joue son rôle (Isaïe 8, 16- Jérémie 36,4) de
même que le rapport de prophète à disciple enseignant (Isaïe 50, 48 et 42,
2). C’est de Dieu que les prophètes tiennent la parole. Le charisme
prophétique est un charisme de Révélation (Amos 3, 7-Jérémie 23, 18-II Rois
6, 12), qui fait connaître à l’homme ce qu’il ne pourrait découvrir par
lui-même. Le prophète dans la
communauté : Il joue un rôle, avec le prêtre,
dans le sacre du roi (I Rois 1). Roi, prêtre, prophète sont pendant longtemps
comme les trois pôles de la société d’Israël. Ils éclairent les rois, tels
Nathan, Gad, Elisée, Isaïe, Jérémie. Cependant, le prophétisme n’est pas une
institution comme la royauté ou le sacerdoce. C’est un pur don de Dieu
(Deutéronome 18, 14 ; 19). C’est la vocation qui constitue le prophète.
Tel fut le cas le cas de Moïse, Samuel, Amos, Isaïe, Jérémie, Ezechiel. Elle
conduit toujours à une mission dont l’instrument est la bouche du prophète
qui dira la parole de Dieu (Jérémie 1, 9 et 15, 19. Isaïe 6, 6S ;
Ezechiel 3, 1 S). La parole prophétique est d’ordre eschatologique et non pas
immédiat ; c’est nous qu’elle concerne (I Pierre I, 10 S). Le prophète, la tradition, la loi
et le culte : Prophétisme et législation sont
des fonctions distinctes à l’intérieur de la société traditionnelle. Le
prophète dénonce les fautes contre la loi sans attendre d’être saisi d’un cas
particulier, sans référence à un pouvoir acquis auprès de la société et sans
un savoir appris d’autrui. Par son charisme, il atteint le point secret où
chaque homme a à se déterminer en choisissant ou en repoussant la lumière-.
Les prophètes vitupèrent plus violemment les prêtres et tous les responsables
(Isaïe 3, 2 ; Jérémie 5, 45) qui détiennent les normes (Osée 5, 1 ;
Isaïe 10, 1) et les faussent. Contre une telle situation, la loi est sans
armes. Dans la perversion des signes, le seul recours est le discernement
entre deux esprits, celui du mal et celui de Dieu : c’est la situation
où l’on voit s’affronter prophète contre prophète (Jérémie, 28).
(« Vocabulaire de théologie biblique », Les prophètes s’opposent au
peuple d’Israël, qui reste fixé à une image heureuse du passé dont il désire
s’assurer la reconduction indéfinie (Jérémie 21, 2 ; Isaïe 56, 12). Les
prophètes ne cherchent pas le retour à un état antérieur, sans renier le
passé (Osée Il, 1 5 et Jérémie 2, 28). Le prophète et le culte : Ils ne confondent pas le passé avec ses survivances mortes
et Jérémie annonce qu’il y aura une alliance nouvelle (Jérémie 31 ; 31,
34). La loi n’est pas supprimée, mais change de place. Les prophètes
rappellent que les signes ont une valeur relative, en tant qu’ils n’ont pas
toujours été et ne seront pas toujours tels qu’ils sont (Amos 5, 25 ;
Jérémie 7, 22), et ne sont capables, par eux-mêmes, ni de purifier ni de
sauver (He. 10, 1).Le prophète voit d’un seul regard les vérités éternelles
et les faits où ils se manifestent. Ils lui sont révélés par la grâce de son
charisme. Pour lui seul, l’avenir lointain est décisif. La fin de l’histoire
est l’objet essentiel de la prophétie, l’avenir étant à l’oeuvre dans le
présent dont il sera l’aujourd’hui. Saint Jean-l’Evangéliste, l’un de nos
saints patrons en franc-maçonnerie, en est le modèle avec son Apocalypse,
révélation par excellence, de l’événement absolu, centre et fin de l’histoire
humaine. Le prophète aujourd’hui : « Puisse tout le peuple être prophète ! »,
souhaitait déjà Moïse (Nombres 11, 29). Et Joël voyait ce souhait se réaliser
aux derniers temps (Joël 3,1 ; 4). Le prophète n’a pas pour seule
fonction de prédire l’avenir : il édifie, exhorte, console (1
Corinthiens14, 3), fonctions qui touchent de près à la prédication. Il ne
saurait ramener à soi la communauté (1 Corinthiens 12, 4 ; Il). Quant au
prophétisme authentique, il reste reconnaissable grâce aux règles du
discernement des esprits. Dans l’Ancien Testament, le voyant est un
précurseur du prophète et est comme la source légitime d’une révélation donnée
par Dieu (ls. 28, 6). Le prophète isolé intervient sans qu’on le lui demande,
à la différence du voyant, dans la vie de l’individu ou dans celle du peuple.
On considère généralement Moïse comme le fondateur et le prototype du
prophétisme israélite (Dt. 18, 18). On attribue aussi le titre de prophète à
Abraham (psaume 105, 15) et à Miryam (Exode 15, 20) et à Debora (Juges 4, 4).
Les prophètes classiques de I ’Ecriture, appelés directement par Yahweh
apparaissent dès le milieu du VIIIe siècle (Amos, Osée, Isaïe, Michée). Leur
tâche consiste en la prédication de la parole. Après l’exil, le judaïsme a vu
tarir la prophétie, remplacée par les sages et les docteurs de la loi. Le prophétisme dans l’Ancien
Testament : La naissance de Jésus est entourée
de paroles prophétiques (Luc 1, 41 et 2, 25). Tous les chrétiens sont, par
principe, favorisés du don prophétique (Actes 2, 17 et 1 Co. 14, 1 ;
39), mais seuls des individus isolés l’exercent comme un charisme
particulier, parce qu’ils sont mandatés de façon spéciale. Ils sont placés à
côté des apôtres (I Co. 12, 29 ; Eph. 3, 5 ; Luc Il, 49). Unis à
eux, ils constituent le fondement de I ’Eglise (Eph. 2, 20). « Par
prophétie, il ne s’agit pas d’entendre prédiction, mais bien plutôt
prédication, proclamation des intentions de Dieu à l’égard de son peuple, et
au-delà du peuple : du monde ! » (Jacques-Noël Pérès,
« Les Trois Pouvoirs », La prophétie n’est ni vague, ni
abstraite : elle implique un temps et un lieu déterminés. Elle est le rappel au peuple de
l’Alliance, vivant l’Alliance, de cette Alliance. Elle est anticipation du
royaume de Dieu et des temps qui viennent : l’eschatologie. Le
prophétisme est dans l ’Eglise. Il est dans notre époque. Il doit se traduire
par : l’enseignement doctrinal et l’homélie ; la proposition claire
de remèdes et de solutions aux crises actuelles des hommes et de la
société ; la vision claire et précise de l’avenir proche et dernier.
« L’idée d’inspiration est proche de celle de prophétie, qui comprend
elle-même dans sa vaste extension tout le déploiement des figures. Or,
celles-ci ne peuvent être pleinement comprises, souvent même elles ne peuvent
être décelées qu’une fois venue la vérité qu’elles annoncent. » Les trois pouvoirs à la Sainte
Arche Royale de Jérusalem : En
franc-maçonnerie de tradition, dans la direction des chapitres de la Sainte
Arche Royale de Jérusalem, trois pouvoirs sont représentés par le premier
principal, qui représente Zorobabel et le pouvoir royal, le deuxième
principal qui représente Aggée et le pouvoir prophétique et le troisième
principal qui représente Josué et le pouvoir sacerdotal. Les attributs de
leurs sceptres et la couleur de leur robe dénotent les dignités royale,
prophétique et sacerdotale. Il est à souligner qu’ils sont revêtus d’une
dignité plus qu’ils n’exercent un pouvoir, lequel n’appartient qu’à Dieu,
qui, de sa libre volonté, éclaire par le volume de la loi sacrée ceux
auxquels quelque responsabilité est confiée. En effet, suivant la définition
du Nouveau Larousse universel (Paris, 1949) le pouvoir est une faculté de
faire, avoir la faculté, le moyen, l’autorité, de faire, alors que
la dignité est une fonction ou une charge qu’on exerce parce qu’on en a reçu
délégation (Petit Robert). Aussi les trois pouvoirs, royal,
prophétique et sacerdotal, sont issus de Dieu et c’est Lui qui constitue
également ceux qui seront ses serviteurs de manière très spécifique. Ses
serviteurs, c’est-à-dire ses ministres, car les fonctions royales,
prophétique et sacerdotale sont des ministères. Ces trois ministères ne
s’exercent pas de façon isolée, mais en harmonie (« Nous trois ici
réunis, affectueux et unis », rituel d’ouverture). Qu’est-ce qu’un
ministre et en quoi consiste un ministère dans le vocabulaire biblique ?
Les mots ministre et ministère sont calqués sur le latin de la Vulgate et
correspondent au grec diakonos et Diakonia. Dès l’Ancien Testament, la réalité
d’un ministère religieux accompli dans le peuple de Dieu par les titulaires
de certaines fonctions sacrées est une chose attestée : les rois, les
prophètes, les dépositaires du sacerdoce, sont des serviteurs de Dieu, qui
exercent une médiation entre Lui et son peuple. Le mot diakonia s’applique
tout d’abord à des services matériels nécessaires à la communauté. L’esprit
diversifie ses charismes en vue de l’oeuvre du ministère (Ephésiens 4 ;
12). La fonction de parole est toujours en tête des charismes. Il s’agit
alors d’anciens, qui ont le titre de presbytres (Tite 1, 5), dont le
recrutement est soumis à des règles précises et qui sont établis dans leur
fonction par l’imposition des mains (1 Timothée 5, .17 ; 22 |
ARCHE ROYALE - La Franc-maçonnerie de la Sainte Arche Royale Pourquoi et Comment |
MICHEL GORTCHAKOFF |
Collection Le
COMPAS |
1997 |
Cet ouvrage de M.
Gortchakoff propose une réflexion sur le rite maçonnique mal connu dit
de l’Arche Royale. Il entend faire comprendre comment ce menu
traditionnel est le complément parfait du degré de Maître Maçon. Le lecteur y trouvera
des éléments d’étude et de recherche sur l’archétype de la reconstruction du
Temple et de la Parole perdue enfin retrouvée. Dans ce schéma initiatique,
alliant tradition et modernité, Michel Gortchakoff fait une proposition
nouvelle de la maçonnerie de l’Arche Royale, mais aussi adaptée aux temps présents. Quelques
thèmes développés par l’auteur, avec toujours la même question : Pourquoi
et Comment ?
|
ARCHE
ROYALE - L’ARCHE ROYALE DES FRANCS-MAÇONS |
BERNARD JONES |
EDITION DE LA HUTTE |
2010 |
« The Freemasons’book of the royal arch » est
une publication de toute première importance dans la littérature maçonnique
anglo-saxonne. Somme historique considérable de Bernard E. Jones –connu pour
la rigueur et l’intérêt de ses travaux dans le cadre de la loge Ars Quatuor
Coronati No 2076 de Londres- complétée par son stupéfiant et non moins
célèbre collègue Harry Carr, ce livre reprend et analyse toutes les sources
anciennes de l’Ordre de l’Arche Royale, en le resituant dans l’ensemble des
systèmes de recouvrement de parole naissant au XVIIIe siècle, puis en
traçant ses évolutions interprétatives particulières, depuis lors jusqu’aux
formes actuellement fixées. Unique en son genre,
ce livre décrit et compare les structures rituelles et graduelles des
concepts d’Arche anglais, américains, écossais et irlandais en puisant
profondément dans les ressources symboliques de l’histoire de l’Ordre. Il
s’en dégage un corpus ésotérique solidement enraciné dans les origines de cet
ensemble de grades apparemment mystérieux, mais qui trouve sa place comme clé
de voûte de la franc-maçonnerie universelle et symbolique pour quiconque
travaille un tant soit peu le rituel de son propre chapitre et sa
signification, ce que ce livre aidera grandement. Ce livre en édition
française est un indispensable de la bibliothèque de tous les maçons de
l’Arche Royale qui souhaitent affiner leur culture de l’Arche et leur
compréhension de la franc-maçonnerie de la parole perdue. La traduction a été
faite par Georges Lamoine, la Préface et édition critique par Jean
Solis, le tout avec l’aide d’André Bassou. Est
développé : Les tableaux de l’Arche, les ateliers, les juridictions,
l’histoire de l’Arche et ses développement à travers le monde, l’aspect
chrétien des rituels anciens, les passerelles entre l’Arche et la
Franc-maçonnerie, le chevalier Ramsay, John Coustos, la guerre entre les
maçons anciens et modernes, Lord Blayney, la charte de compromis, Thomas
Dunckerley, les diverses patentes, fondation des grands chapitres de l’Arche
Royale, le grand chapitre d’York, explications des termes de compagnon,
séjournants, exaltation, le portier, pure maçonnerie ancienne, le quorum, les
légendes de l’Arche Royale, Philostorgius, la crypte, Calliste, l’Arche,
l’Arche caténaire et triple, la double pierre cubique, le cercle, le point
dans le cercle, le yod, le Tau et le triple Tau, la croix, les divers
triangles, l’hexalpha, le pentalpha, l’étoile à 5 branches, la pierre
d’autel, les lumières, les bannières, les planches à tracer, les décors, la
coiffure, le tablier, le baudrier, les colliers et chaines, les bijoux. |
ARCHE ROYALE - LES CAHIERS DE L’ARCHE - par Le Grand
Chapitre de l’Arche Royale |
|
ARCHE ROYALE
PARIS |
1988 |
5
volumes pour expliquer ce degré, complément du Maître Maçon. Le
premier volume
nous parle de : Esdras et Néhémie, les bannières, les trois
pouvoirs, le triple Tau, les trois loges, les cinq corps platoniciens, le
tabernacle, le rituel « Domatic » Le deuxième
volume
étudie
le rite domatique de la Sainte Arche Royale de
Jérusalem, Zorobabel prince du peuple, les vêtements du
grand prêtre, son pectoral et son utilisation dans la Bible. Le
sanhédrin est expliqué. Le
troisième volume
commente
les manuscrits du Royal Arch (1780-1830), deux rituels oubliés du rite
ancien : le Pass Master et Royal Arche, René Guénon et l’Arche
Royale, les corps platoniciens et le fondement de la fraternité dans les
sociétés initiatiques, les trois principaux, les personnages des bannières du
rite domatique du Royal Arch et leur signification selon la tradition
judéo-chrétienne transcrite par Richard de Saint Victor. Le
quatrième volume
explique
l’évolution du rite, sa naissance, comment les loges bleues par la voie
hiramique préparent à ce degré. Les références des années 1720 et 1730, le
cinquième ordre, le chevalier de Ramsay, la grande loge des Anciens,
l’évolution du rite en Ecosse, Irlande, Angleterre et en Amérique. Divers
chapitres d’Angleterre, la charte de fondation en 1766. Le
cinquième volume
rappelle les règles et ordonnances, la Grande Loge d’York, et les premiers
chapitres d’York, explications des termes de compagnons, Séjourneurs
ou Séjournants, the Janitor, l’exaltation. L’expression «Pure et ancienne maçonnerie », les
titres et appellations, la légende de la crypte, le caveau, l’Arche,
l’Arche caténiforme et triple, la double pierre cubique. Les
origines bibliques, le sanhédrin, le nom ineffable, le tétragramme,
ouverture et fermeture, les lectures des Principaux, leur installation,
l’office de Principal et son passage dans la chaire de Zorobabel. |
ARCHE ROYALE. l’Ésotérisme maçonnique du rite de l’arche royale |
F.X. mafuta |
Edition du Cosmogone |
2005 |
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ART ROYAL DANS LA
FRANC-MAÇONNERIE - de la royauté à la construction du temple
- N° 54
- |
Jean Onofrio |
Edition Maison de Vie |
2013 |
La Franc-maçonnerie est-elle un art, et, plus précisément un art
royal ? Cette étrange expression, loin d’être désuète, évoque la plus
haute dimension initiatique de la Franc-maçonnerie originelle qui vise à
bâtir le temple de l’homme en s’inspirant de la royauté en esprit et en
pratiquant le rite adéquat, art royal par excellence. Cet ouvrage nous invite à découvrir les secrets de l’art royal, sa
nature alchimique et sa fonction primordiale : Transformer la nature en
art et mettre l’harmonie à la place du chaos. S’il y a tout un pan de la F.M. qui est devenu complètement profane et
ne prétend plus être un art, demeure une F.M. héritière d’une longue
tradition de bâtisseurs, dans laquelle l’art (en grec le mot art se dit tékné
et signifie également œuvre de métier) joue un rôle tout à fait capital. La
Maçonnerie est un art si elle est initiatique. L’auteur tente d’établir que la F.M. initiatique (en grec le mot
initiation s’écrit télétè la célébration des mystères, également il évoque la
mise sur le chemin) a une fonction de transmission dans le domaine de la
création, car elle s’attache à prolonger l’œuvre du Grand Architecte de
l’Univers afin de manifester la présence du Principe. Au
sommaire de cet ouvrage : La Franc-maçonnerie est-elle un art ? Quels sont les secrets de l’Art royal ? Existe-t-il un art initiatique communautaire et un temple
intérieur ? Quelles connaissances dispensent la F.M. Microcosme et macrocosme. L’initiation est-elle un métier ? métier d’initié et métier
immuable. L’Art royal a-t-il une dimension alchimique ? Creuset et
transmutation alchimique Le rite est-il un art royal ? Perpétuer l’ordre universel Qu’est-ce que la royauté en esprit ? L’esprit souffle de vie.
Intégration au processus créateur L’ultime fonction de l’Art royal. Renaissance. La Règle. Ordo ab chao |
ART ROYAL ET RÉGULARITÉ
DANS LA TRADITION DE 1723-1730 |
PATRICK NÉGRIER |
ÉDITION IVOIRE-CLAIR |
2009 |
Ce livre s’adresse
aux amateurs intéressés par l’histoire de l’institution et de la pensée
maçonnique mais aussi aux francs-maçons désireux de pratiquer la maçonnerie conformément
à l’une des formes originelles du rite du Mot du Maçon (1637-1751) et à la
religion naturelle (orthopraxies morale) prescrite par les constitutions
d’Anderson et de Désaguliers de 1723. Lues dans une perspective critique qui
en modernise le contenu en dépassant ce que leur conservatisme social avait
de contraire à la raison : l’exclusion active des serfs et la non remise
en question de la pratique du servage, l’antiféminisme, et l’homophobie. Avec la publication
de ce dernier ouvrage sur Art royal et régularité, l’œuvre maçonnique de
Patrick Négrier se trouve désormais entièrement publiée, et il devient dès
lors possible de comprendre la diversité et l’unité des contributions
apportées par cet auteur à l’histoire de l’institution et surtout de la
pensée maçonnique des origines depuis la création de la franc-maçonnerie au
XIVe siècle jusqu’aux dernières années du XVIIIe siècle. L’auteur
développe les points suivants : La
reconstitution de l’histoire de la création en 171 de la Grande Loge de Londres,
le Rite et le Mot du Maçon, les modifications des rituels, l’Ordre des
Francs-Maçons trahi de l’Abbé Pérau, le Sceau rompu, le Maçon démasqué de
Wolson, les trois coups distincts (1760), l’évolution de l’allégorisme
du Temple de Salomon, les constitutions de 1723 et leur postérité, James
Anderson, le texte de Désaguliers, les constitutions retouchées de 1738,
Catholicisme romain et homophobie chez La Tierce, Ahiman Rezon de Laurence
Dermott (1756), l’évolution de la pensée religieuse de la Grande Loge
d’Angleterre, les déclarations du G.O de 1877, la religion naturelle, le
contexte religieux de l’époque. |
1 B
B.A-BA de
la FRANC- MAÇONNERIE |
PHILIPPE LESTIENNE |
EDITION PARDES |
2004 |
Ce livre sur la Franc-
Maçonnerie présente les principales problématiques de cette voie
initiatique moderne, en particulier les aspects historiques :
Mais la Franc-
Maçonnerie est surtout un phénomène social et culturel dont l’apparente unité
planétaire, masque mal les profondes divergences : association basée sur
la forte convivialité d’une société d’égaux qui se sont choisis, elle revêt
des formes et des options très diverses pour satisfaire des sensibilités
différentes, souvent en conflit les unes avec les autres. On ne peut donc pas
traiter de la Franc- Maçonnerie sans aller à la rencontre des diverses
Maçonneries nationales et des différents rites et systèmes pour
s’interroger : faut-il parler de « la » ou
« des » Franc- Maçonneries ?
L’auteur entend
donner un aperçu synthétique de la complexité du phénomène maçonnique afin de
dresser le portrait nuancé d’une institution qui n’a pas la toute-puissance
diabolique que lui prête l’antimaçonnisme, sans doute, mais dont
l’influence, pour le bien comme pour le mal, est certainement plus importante
qu’elle n’accepte de le reconnaître elle-même. |
BEHAEGHEL - APOCALYPSE - UNE AUTRE GENÈSE |
Julien behaeghel |
Edition VIF |
1997 |
Par sa profonde connaissance du symbole, l'auteur nous initie
à une autre lecture de l'Apocalypse de Jean. Le monde de la Genèse y est inexorablement
remplacé par une terre nouvelle descendue du ciel par le miracle de l'ange
initiateur dont la mesure est la lumière et l'outil essentiel le nombre.
C'est par la force et la perfection du nombre sept que l'ange va transmuter
les quatre éléments de la temporalité en les quatre éléments de
l'intemporalité. Les sept sceaux, les
sept trompettes, les sept coupes et les sept tonnerres vont successivement
remplacer la terre, l'eau, le feu et l'air par le Verbe caché, le son
vibrateur, le sang de l'Agneau et l'éclair de lumière. La nouvelle Terre sera
quaternaire comme la précédente mais cette fois elle sera pétrie de lumineuse
béatitude et de silence de connaissance... Selon l’Écriture Sainte, l’homme et la
femme, « à l’image comme la ressemblance » de Dieu créateur, constituent la
relation fondamentale. Point de départ de l’anthropologie chrétienne, cette
relation sert d’appui à une anthropologie universelle dans le dialogue
interreligieux et le rapport entre les cultures.
La bonté de la
créature découle donc bien de la bonté du Créateur. Le mal arrive plus tard :
trop tard ! L’accomplissement dans le Christ se réalise sur le lieu de
l’origine. Sans jamais supplanter la bonté originelle, le péché stimule la
Sagesse qui en promeut l’Amour toujours plus grand. |
BEHAEGHEL - cosmogonie et
tableau de loge |
Julien behaeghel |
Edition La Maison de Vie |
2002 |
Le tableau de loge est un
itinéraire symbolique qui permet au maçon de construire sa vie spirituelle
avec les outils de l’architecte. Véritable cosmogramme qui trouve ses sources
dans les symboles universels communs à toutes les grandes cosmogonies, il
guide notre quête de recherche et de lumière. La cosmogonie nous fait rentrer
dans le mythe de la création d’un monde invisible qui se situe à la frontière
de deux éternités. Le tableau de la loge est cet itinéraire symbolique qui
permet de nous y rendre. Le tableau de loge est un carré long, il est le symbole du
tracé du temple dans la loge. La loge que beaucoup de Maçons appelle
erronément temple. Le Maçon travaille sur le parvis du temple et non dans le
temple. Cela étant dit, nous renvoyons le lecteur à l’article que J. Tomaso
consacre au temple dans le Dictionnaire thématique illustré de la
franc-maçonnerie (Editions du Rocher, 1993). Rappelons que le tracé symbolique du temple délimite dans
la loge l’espace sacré par excellence. Il en est le centre d’illumination. Il
contient donc les deux luminaires symboliques, soleil et lune, réunis dans
une même fusion opérative. Fusion que l’on peut, suivant la tradition,
évoquer par les deux serpents, tressés et se dévorant l’un l’autre, du
caducée de l’insigne d’une loge bruxelloise ainsi que par les serpents de la
croix irlandaise de Muiredach dans laquelle les serpents sont surmontés de la
main de Justice et du Soleil... Soulignons aussi que les proportions du porche (Oulam) et
du sanctuaire (Hekhal) du temple de Salomon sont celles du carré long, 20
coudées X 10 pour le Oulam et 20 coudées X 40 pour le Hekhal, et que la
proportion dorée est partout présente dans l’architecture sacrée du monde. Le carré long est donc d’abord une
symbolique du centre et, à ce titre, peut être représenté sous forme du
cercle inscrit dans le carré, figurant ainsi de la façon la plus simple le
temple dont le centre est le saint des saints, le cercle de la manifestation
spiritualisée, conscientisée. Et cette représentation nous fait penser aussi
au cercle et aux deux parallèles utilisés dans différents rituels pour
symboliser la course du soleil et les deux portes de l’année : le solstice
d’été et le solstice d’hiver. On y trouve : Le Centre, l’espace
sacré, entre l’équerre et le compas, l’œil de l’architecte, les outils, les
pierres brutes et taillées et les tableaux des trois degrés – le tracé –
cosmogramme et circumambulation – les nombres et les couleurs – la Lumière - |
BEHAEGHEL - DE PHARAON À L’APPRENTI maçon – trois pas pour l’ÉternitÉ |
Julien bEhaeghel |
Edition ALPHEE |
2008 |
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Julien Behaeghel nous conduit ici au cœur même du symbole et de
sa force initiatique. Le symbole est la trace du divin dans la matière.
Par-delà le temps et les civilisations il relie dans un éternel présent
l’homme à son devenir, la terre au ciel.
C’est le symbole en action qui nous accompagne dans ce parcours, à travers le zodiaque, la croix celtique, la triple enceinte, le mandala, la quête du Graal, l’arbre de Vie, le Fou sur le chemin (du tarot)… De Pharaon, à l’apprenti maçon, il n’y a qu’un pas, celui du présent éternel, celui du symbole qui régénère et réunit. Y sont expliqués :
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BEHAEGHEL - hiram & la
reine de saba |
Julien behaeghel |
EDITION MAISON DE VIE |
2005 |
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Ce livre, tout en illustrant cette
dérive mythologique, propose la solution «quaternaire» à même de reconstruire
le mythe et d’en rétablir ainsi la force initiatique primordiale. Les événements qui ont amené la
conspiration contre le Grand Maître Hiram Abiff, ainsi qu'il a été mentionné
dans la leçon précédente, et qui ont abouti à son assassinat, ont eu pour
origine l'arrivée de la Reine de Saba, attirée à la cour de Salomon par les
récits de son admirable sagesse et de la splendeur du temple qu'il
s'apprêtait à construire. Il est dit qu'elle était chargée de magnifiques
présents et que, tout d'abord, elle fut fortement impressionnée par la
sagesse de Salomon. Mais même la Bible, écrite selon le point de vue des
Hiérarchies Jéhovistes, laisse supposer qu'elle vit à la cour de Salomon un
homme supérieur à lui, et là, le récit Biblique cesse de parler d'elle. Son
mariage avec Salomon n'a jamais été consommé, car autrement le nom
de Maçon aurait disparu des mémoires longtemps avant l'époque actuelle, et
les humains seraient maintenant les enfants dociles de l'église dominante, et
n'auraient ni libre arbitre, ni choix, ni prérogatives. Mais il ne lui fut
pas non plus permis d'épouser Hiram, qui représentait le pouvoir temporel,
sans quoi la Religion aurait été étouffée. Elle doit donc attendre le fiancé
qui incarnera en lui les qualités combinées de Salomon et d'Hiram, mais qui
sera purifié de leurs faiblesses. En effet, la Reine de Saba est l'âme
composite de l'Humanité, et lorsque le travail de notre ère d'évolution sera
terminé, elle sera la fiancée, tandis que le Christ, que Paul nommait le
Grand-Prêtre de l'ordre de Melchisédech, remplira le double office de chef
spirituel et temporel, de roi et de prêtre, pour le bonheur éternel de toute
l'humanité actuellement esclave de l'Eglise ou de l'Etat, mais attendant, qu'elle
s'en rende compte ou non, le jour de l'émancipation symboliquement représenté
par le "Millénium", durant lequel existera une cité merveilleuse,
la Nouvelle Jérusalem, la cité de paix. Plus tôt cette union pourra être
réalisée, mieux cela vaudra pour l'humanité. En conséquence, une tentative fut faite, que
la légende nous relate sous le symbolisme des deux prétendants, Salomon et
Hiram, à la main de la Reine. Les deux Ordres Initiatiques s'étaient réunis
pour accomplir un travail en commun, La Mer de Fonte, dont on tentait la
réalisation pour la première fois. Il n'aurait pu être exécuté à une époque
antérieure, car l'homme n'était pas encore suffisamment évolué. Mais à cette
époque-là, il semblait que les efforts réunis des deux écoles pourraient accomplir
cette tâche, et s'il n'y avait pas eu en chacune d'elles le désir de
déposséder l'autre de l'affection de la symbolique Reine de Saba, l'âme de
l'humanité, elles auraient pu réussir une union équitable entre l'Eglise et
l'Etat, et l'évolution humaine aurait pu progresser
grandement. Mais l'Eglise et l'Etat étaient tous les deux jaloux de leurs
prérogatives particulières; l'Eglise n'acceptait la fusion qu'à la condition
de conserver son ancien pouvoir sur l'humanité et de prendre en plus le pouvoir
temporel. L'Etat nourrissait la même ambition égoïste et la Reine de Saba,
l'humanité dans son ensemble, est encore sans époux. La Légende Maçonnique
raconte cette tentative et son échec de la manière suivante: Lorsqu'on eut montré à la Reine
de Saba le splendide palais de Salomon et qu'elle lui eut offert les
magnifiques présents d'or et d'objets travaillés, elle demanda à voir le
grand Temple presque achevé. Elle admira beaucoup l'importance du travail,
mais s'étonna de l'absence apparente des ouvriers et du silence qui régnait.
Elle demanda donc à Salomon d'appeler les ouvriers, afin de voir celui qui
avait réalisé cette merveille. Mais alors que, dans le palais, les serviteurs
de Salomon obéissaient au moindre souhait du monarque désigné par Jéhovah pour
construire le temple, ces ouvriers n'étaient pas soumis à son autorité; ils
n'obéissaient qu'à celui qui avait "Le Verbe" et "Le
Signe". Aucun d'eux ne se présenta donc à l'appel de Salomon, et la
Reine de Saba ne put s'empêcher de conclure que cette ouvre merveilleuse
avait été exécutée par quelqu'un qui était plus grand que Salomon. Elle
insista donc pour connaître ce Roi des Métiers et ses admirables ouvriers, au
grand dépit de Salomon qui sentit qu'il avait baissé dans l'estime de la
reine. Le temple de Salomon est notre
Univers Solaire, qui forme la grande école de la vie pour notre humanité en
évolution. Les grandes lignes de son histoire passée, présente et future sont
inscrites dans les astres, les points importants étant discernables par quiconque
possède une intelligence moyenne. Dans le plan Microcosmique, le temple de
Salomon est aussi le corps de l'homme dans lequel l'esprit individualisé ou
Ego évolue comme le fait Dieu dans l'univers. Le travail sur le vrai temple,
comme il nous est dit au chapitre cinq de la deuxième Epître aux Corinthiens,
est accompli par des forces invisibles travaillant en silence, construisant
le temple sans bruit de marteau. Tout comme le temple de Salomon était
visible dans toute sa gloire pour la Reine de Saba, de même l'évidence du
travail des forces invisibles est facilement perçue dans l'univers et dans
l'homme, mais les forces elles-mêmes restent à l'arrière-plan; elles
travaillent sans ostentation, elles se dissimulent aux yeux de ceux qui n'ont
pas le droit de les voir ou de les commander. Le rapport de ces forces de la
nature avec le travail qu'elles accomplissent dans l'univers sera peut-être
mieux compris à l'aide d'une comparaison. On y trouve :
l’Arche d’alliance, Salomon, les Loges masculines et féminines, l’homme
recréé, les rituels, l’art du trait, l’initiation, la reine de Sagesse, les
outils. |
bEhaeghel - la bible Á la lumiÈre du symbole |
Julien bEhaeghel |
Edition ALPHEE |
2007 |
Julien Behaeghel présente ici une autre lecture, plus universelle, plus
mythologique, de ce livre qui a influencé trois mille ans d’histoire
humaine. Il dévoile pas à pas, à
travers le parcours de la quarantaine d’ouvrages bibliques, combien ces
textes sacrés contiennent leur propre structure symbolique, plus ou moins
cachée. Les grands symboles communs à la plupart des traditions constituent
la trame de l’ouvrage : le serpent, l’arbre, la montagne sacrée, l’axis
mundi, la pierre, le nombre, l’ange, la beauté en sont quelques-uns des
chapitres. Le symbolisme chrétien investit
des objets ou des actions avec un sens profond exprimant des idées
Chrétiennes. Le Christianisme a emprunté à la réserve commune de symboles
significatifs connus de la plupart des périodes et de toutes les régions du
monde. Le symbolisme religieux est efficace quand il en appelle à la fois à
l'intellect et aux émotions. Le choix des actes et des objets appropriés pour
le symbolisme est tellement étroit qu'il ne serait pas facile d'éviter
l'apparition d'une imitation d'autres traditions, même s'il y avait eu une
tentative délibérée d'inventer un rituel entièrement nouveau.
Parmi les symboles employés par les premiers Chrétiens,
celui du poisson semble avoir le premier rang en importance. En effet, à
partir de sources monumentales telles que des tombes nous savons que le
poisson symbolique était familier aux Chrétiens des premiers temps. On peut
le voir dans des monuments romains tels que la Capella Greca
et les Chapelles du Sacrement de la catacombe de St Callistus.
Le poisson a été désigné comme un symbole Chrétien dans les premières
décennies du 2ème siècle. Les anciens croyaient que la chair d'un paon ne se
décomposait pas après la mort, et il est ainsi devenu un symbole
d'immortalité. Ce symbolisme a été adopté par les débuts de la Chrétienté, et
ainsi de nombreuses peintures et mosaïques du début du Christianisme montrent
le paon. Le paon est toujours utilisé lors de la saison de Pâques en particulier
à l'Est.
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BEHAEGHEL - l’apprenti
franc-maçon & le monde des symboles |
Julien behaeghel |
Maison de
Vie |
1999 |
Dépositaire d’une partie de la
tradition ésotérique, la Franc-maçonnerie Initiatique trouve sa raison d’être
dans l’étude des symboles et dans la pratique rituelle.
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BEHAEGHEL - le compagnon
franc-maçon & l’art du trait |
Julien behaeghel |
MAISON DE VIE |
2001 |
Après une première approche du
monde des symboles en tant qu’Apprenti, le Compagnon découvre l’Art du Trait
qui le fait entrer, jour après jour, dans la lumière de l’initiation. Du
carré long à l’étoile, le chemin à parcourir est celui d’une spirale qui
conduit au cœur de l’étoile.
Tout est expliqué. |
BEHAEGHEL - LE
NOMBRE CRÉATEUR |
Julien Behaeghel |
Edition Maison de Vie |
2012 |
A
l’origine de la création se trouve le Nombre ; c’est lui qui engendre la
forme et le temps. Et c’est ce Nombre originel qui se décline en dix phases.
L’auteur nous propose de parcourir ces dix phases en les éclairant à partir
d’une philosophie du Nombre, élément essentiel de la Tradition. 1 : Le Dieu UN : Le cercle est le symbole universel de
la Totalité Une. La couronne Kether est une autre expression du cercle, elle
est Principe créateur d’où fusent toutes les potentialités de la création
éternelle. C’est l’œuf cosmique, le centre d’union-émanation d’où l’éclair
créateur a jailli pour illuminer les Ténèbres, ce point est Unique (R.
Guénon). Cette porte, porte de la sortie du Temps, le passage vers
l’invisible, elle est la porte de sortie du temps spiralé de l’éternel
retour, l’ouverture par laquelle l’initié chaman sort du monde matériel pour
gravir les échelons de l’échelle des 7 cieux et atteindre la sphère des
étoiles fixes. C’est aussi la « porte » située entre le monde de la
Manifestation et celui de l’Emanation, l’œil du Dieu créateur. Le monde est
d’abord « vision de l’œil de Dieu » avant tout. 2 : l’eau double : L’une est la pluie spiritualisante et
l’autre l’eau terrestre, l’eau du Baptême ou eau de transsubstantiation. Les
eaux solaires et lunaires chez les Dogon les principes mêmes de la création
des génies de l’eau, premiers enfants réussis des œuvres de Dieu. L’eau donne
donc naissance aux jumeaux de la dualité première, jumeaux qui sont très
présent dans le Tarot et le Zodiaque. On trouve cette dualité dans le blanc
et le noir, la lumière et les ténèbres, et dans ce cas la dualité est
manichéenne et passive, elle divise et sépare les deux aspects apparemment
inconciliables d’une certaine réalité. 3 : La Divine Triade : Dans toutes les traditions, le nombre
3 a toujours été associé à la divinité parfaitement manifestée à
elle-même ; le 3 procède à la véritable naissance de Dieu. L’homme est
en quelque sorte crée trois fois suivant sa triple nature originelle :
sa substance est à la fois divine, spirituelle et biologique. Le triangle
étant la manifestation de la divinité trois en une. Le Trois est représenté
par la planète Saturne et pas la Séphire Binah qui est la compréhension. En
Egypte les trois pas du Pharaon symbolisaient L’Etoile, le Soleil et la
Terre. 4 : Le carré Terre : Figure de base de l’espace, il est le
symbole de l’univers crée et complémentaire de l’univers incréé. Le carré
exprime l’instant et même l’arrêt ; il comporte l’idée de consolidation
et de solidification. Le chiffre quatre, homologue du carré, est le nombre du
développement complet de la Manifestation. Autrement dit, le carré rend
visible les totalités, il est le fondement de toutes les cosmogonies. 5 : L’Homme-Etoile : L’Etoile Flamboyante a toujours été
dans toutes les traditions, signe de lumière et de rayonnement, mais aussi
d’Amour. Aussi bien dans l’Arbre séphirotique (Gevoura) que dans la Tarot
(arcane 5-le Pape) ou dans la Tradition Judéo-chrétienne (l’étoile étant
l’envoyé de Dieu symbolisé par un ange, et c’est pour cela que les Rois mages
partirent à la recherche de Jésus) ; mais elle reste un mystère. Le
pentagramme est le pentagone circonscrit contenant l’étoile en son centre.
Cet androgyne-étoile est l’homme des temps nouveaux qui, comme le dit J.
Servier « inscrit sur terre le nom divin
en nombre d’homme » 6 : L’Androgyne Divin : Le nombre six, géométriquement
traduit par l’hexagramme, nommé souvent sceau de Salomon ou bouclier de
David, est celui du parfait équilibre, il réalise l’harmonie entre le
processus de création et de réintégration, autrement dit, il réalise l’union
du créateur et de sa créature. Dans la 6e Séphira (Tipheret) est
appelée Beauté, elle est situé sur l’axe central de l’Arbre de Vie, elle est
le reflet de Kether, la source divine. R. Abellio considère le sénaire(6)
comme étant la structure absolue à la base de toute manifestation. La Genèse
nous apprend que le mode fut créé en 6 jours. 7 : Le Septénaire triomphant : Netzach la 7e
Séphira représente la force ascendante de l’éternité, la double triade
concentrée en Tipheret, commence son ascension vers l’unité cosmique et
éternelle. Elle formera avec Hod, le Réverbération, la 3e triade
de l’Arbre. Le Septénaire est par-dessus tout, la naissance de l’homme
nouveau, qui, marqué du sceau de Salomon, se sent irrésistiblement attiré
vers le haut, vers le dôme de son éternité ; comme l’arcane 7 du Tarot
avec le Chariot et son triomphateur qui est emporté vers le soleil. 8 : Le Trône octogonal : La 8e Séphira est
Hod (Splendeur) ; cette splendeur est triple, la splendeur de la forme
parfaite, celle du trône et la splendeur de l’étoile jumelle. L’octogone est
la forme intermédiaire entre le carré (Terre) et le cercle (ciel), il est le
symbole du Trône divin qui n’est autre que l’Esprit Universel. Le nombre 8
nous rappelle aussi la forme du caducée dont les deux serpents symbolisent
les deux principes créateurs en parfait équilibre par rapport à l’axe central
(axis mundi). 9 : La Rose crucifiée : Le nombre 9 réunit en lui tous les
autres pour les projeter dissous dans l’Unité nouvelle : l’Unité
cosmique. Hesed (9e Séphire est la fondation, elle est fin de
cycle avant l’avènement du Royaume. Le monde en 9 est une merveilleuse
représentation quaternaire du cosmos dont les deux croix conduisent au dix,
nombre de l’unité amplifiée du Royaume. La rose à 5 pétales remplace ici l’étoile
à 5 branches. L’Homme qui attache la Rose à la croix, relie temporellement la
dialectique et la Gnose, le Temps et l’Eternité. Il faut transcender
définitivement la temporalité pour permettre à la corporéité de quitter la
pesanteur terrestre afin de communier pleinement avec l’Eternel. 10 : La Mandorle : On atteint la 10e Séphira : Malkut (royaume), terme du voyage. La dixième et dernière phase des métamorphoses successives du symbole nous révèle le cercle unificateur de la nouvelle unité, l’unité cosmique : l’Ouroboros se mord la queue ; la vision retourne rajeunie à l’œil de son créateur. La totalité de la Manifestation formelle retourne au Principe, la fin du cycle, la fin du Temps. La Roue cosmique induit immédiatement une série de symboles dont le plus évident est « la rue de fortune » du Tarot qui rappelle les divers cycles de la vie de l’homme sur terre et ses diverses réincarnations purificatrices (Samsara). Symboles du Sol Invictus, mandalas de Borobudur, chrisme chrétien, antimoine alchimique, diverses croix à plusieurs directions, swastika et sceau de Salomon, tous ces symboles nous invitent à une pérégrination vers le Centre, vers notre centre, vers notre labyrinthe pour atteindre le Centre vide de l’unité céleste et peut être se fondre et fusionné avec lui. |
BEHAEGHEL - le maÎtre maçon
& la mort symbolique |
Julien behaeghel |
Edition MAISON DE VIE |
2002 |
Avec ce livre s’achève la trilogie
consacrée aux trois grades essentiels de la Franc-maçonnerie dans son aspect symbolique
et initiatique qui est outil de construction conduisant à la maîtrise.
L’initié est un passant qui trace son propre chemin, sans se laisser
aveugler, ni par le matérialisme, ni par la pensée dogmatique, ni par
l’illusion de certains obédiences ou des idéaux politiques. Son art consiste
à retrouver l’âme du monde qui contient l’âme de l’homme en devenir dans le
plan de l’Architecte. La mort de Maître Hiram représente
la mort initiatique, qui avec la renaissance à un autre niveau de conscience permet
de continuer la quête vers la vérité et la liberté. Le mythe de Maître Hiram
est donc l’histoire d’une quête pour poursuivre l’objectif du Maître qui est
la construction du temple de Salomon. L’assassinat de Maître Hiram conduit
donc à la question de la finition du Temple. Qui pourra le terminer car le savoir faire du Maître est perdu ? Le mythe pose ainsi la
question de la construction de notre temple intérieur. Le mythe est le moyen d’avancer dans notre quête
personnelle, car le mythe pour le mythe, aussi intéressant soit-il, n’a qu’un
intérêt limité. Il faut aller au-delà des symboles et des mythes, qui ne sont
que des supports qui par analogie sont des déclencheurs de conscience, des
moyens, c.à.d. des outils indispensables pour avancer. Au niveau individuel, le mythe nous guide dans la quête du
MM dans sa démarche maçonnique. Cette quête n’est pas la recherche d’un
résultat, mais la progression vers plus de connaissance, vers plus de
conscience. Nous ne pouvons avancer sur ce chemin de la connaissance et de la
conscience que par l’expérimentation, par l’action, car tout ce qui est en
dehors de l’expérimentation n’est que possibilité. Si nous avons tenté d’apporter des réponses à quelques
questions du mythe, il en reste de nombreuses qui restent encore ouvertes :
pourquoi a-t-on perdu ces secrets car d’autres maîtres devaient le posséder ?
Qui va terminer le temple ? Que sont devenus les mauvais compagnons ? Où est
la sépulture de Maître Hiram ? Etc. La recherche des réponses à ces questions
en s’appuyant sur la transmission et l’expérience permettra de progresser
dans la recherche personnelle. Changer la pierre brute en pierre taillée, l’amener à
recevoir et à diffuser la lumière n’est-il pas le travail que nous devons
entreprendre sur nous avec nos Frères : seul et ensemble en même temps ? Car
on ne peut prétendre améliorer le monde si l’on n’est pas soi-même construit
et réalisé, c’est-à dire un Homme Véritable, qui a
retrouvé les secrets véritables. sommaire :
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BEHAEGHEL
- le tarot du fou
|
Julien
BEHAEGHEL |
EDITION
LABOR |
1991 |
L’auteur
Franc-maçon de Belgique qui a déjà signé des livres sur les symboles
maçonniques, nous parle ici du tarot qu’il interprète comme un « mandala
» de la spiritualité occidentale. Les Arcanes sont expliqués comme une épopée
ou le MAT (le fou) dans ses pérégrinations rencontre successivement tous les
personnages des arcanes majeurs et nous fait découvrir leur symbolique. Il
nous entraîne ainsi jusqu’à l’arcane, 21 « Le Monde » terme du voyage. Il est une majorité de Francs-Maçons qui ne
voient aucun lien entre la Franc-Maçonnerie et le tarot (ou Tarot). D’autres
se passionnent pour ses anciennes cartes (on dit « lames »)
illustrées et le phénomène n’est pas nouveau puisqu’un Oswald Wirth a rédigé Le tarot des imagiers du moyen âge après s’être penché sur le symbolisme du tarot et la
divination. Il s’est par ailleurs intéressé à l’astrologie. Il est d’autres
auteurs qui ont marqué leur intérêt pour le tarot comme Julien Behaeghel avec
Le tarot du fou. Livre et jeu de Tarot. Voilà qui intéresse sans doute encore quelques Francs-Maçons qui
naviguent dans les eaux du new age, de la voyance, du rejet de la médecine
classique… Ils suivront sans doute aisément Imbert lorsqu’il considère que : Il faut considérer en premier lieu que le Tarot de Marseille forme un
ensemble cohérent, au niveau macroscopique et au niveau microscopique L’ouvrage de julien Behaeghel : Le tarot du fou attirera
sans doute ces derniers. Est-ce à dire que les autres dédaigneront cet
ouvrage ? Pas nécessairement car si l’on n’adopte pas les convictions de
l’auteur et les rapprochements qu’il effectue (par exemple entre des
représentations artistiques et certaines lames, comme aussi entre le signe de
l’infini – lemniscate assimilé au Lac d’Amour -et le chapeau du Bateleur), on
peut néanmoins être fasciné par ces images anciennes. Par ailleurs, l’auteur,
à partir de ces observations sur chacune de ces lames, livre des informations
ou considérations qui ne manquent pas d’intérêt dans différents domaines
comme le culte de Mithra, l’image comme valeur
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BEHAEGHEL - LE
ZODIAQUE SYMBOLIQUE |
Julien BEHAEGHEL |
Edition MOLLS – Belgique |
1999 |
Le Zodiaque est
un des plus vieux symboles de l’humanité, les premiers ont été découvert en Mésopotamie,
puis est passé en Egypte où on le retrouve au plafond de Dendérah, enfin les
Grecs le développe et le transporte à Alexandrie où vers -300 ans, Ptolémée
va le développer considérablement et en faire une science astrologique qui
deviendra astronomique au siècle des Lumières, car, depuis toujours l’Homme
croit que son devenir est inscrit dans les étoiles. Dans cet essai, l’auteur
n’analyse pas le Zodiaque comme le ferait un astrologue mais bien comme un
chercheur à la recherche de son âme. C’est de ce Zodiaque intérieur dont il
sera question. Le Zodiaque qui résume parfaitement notre quête terrestre,
notre voyage dans le temps, depuis notre naissance jusqu’à notre
re-naissance. Les 12 signes du Zodiaque sont les 12 yeux de l’Homme qui veut voir l’autre côté du réel, ce réel qui nous cache l’apparence des choses et des êtres. Les 12 signes du Zodiaque
sont les 12
portes du royaume de l’esprit, ces 12 portes de notre maison de lumière. Chaque signe est présenté avec ses mythes, ses éléments, ses symboles, son histoire et ses rapports avec les autres signes.
Au sommaire de cet ouvrage de Julien Behaeghel: Les 4 éléments du Zodiaque et le Zodiaque cosmogonique L’Homme Zodiaque et son anatomie en fonction des signes
La spirale du Bélier (21 Mars - 21 Avril) Les cornes du Taureau (21 Avril - 21 Mai) Les Gémeaux-Jumeaux (21 Mai - 21Juin) La mort du Cancer (21 Juin - 21 Juillet) La force du Lion (21 Juillet - 21 Août) La Vierge oblative (21 Août – 21 Septembre) La Balance de justice (21 Septembre - 21 Octobre) La mort du Scorpion (21 Octobre - 21 Novembre) La flèche du Sagittaire (21 Novembre – 21 Décembre) La chèvre-poisson du Capricorne (21 Décembre – 21 Janvier) L’onde de lumière du Verseau (21 Janvier – 21 Février) Le cordon ombilical des Poissons (21 Février – 21 Mars) |
BEHAEGHEL - LES GRANDS SYMBOLES DE L’HUMANITÉ |
JULIEN BEHAEGHEL |
ÉDITION ALPHÉE |
2011 |
Les symboles sont les balises du voyage humain dans le labyrinthe du temps. Ils racontent à leur façon les principaux moments de l’éveil de la conscience. L’auteur nous présente les principaux symboles, du point initial des commencements, à l’axe du monde en passant par la Roue de la Vie, la dualité, la Trinité, la Croix….et nous conduit au cœur de nous-mêmes, au cœur de l’Etoile. Le symbole est infini et éternel, il contient en lui la totalité des devenirs, dans ce monde comme dans d’autres mondes possibles. Il contient toutes les réponses à toutes les questions que l’Homme se pose depuis toujours sur son avenir terrestre, mais voilà, pour avoir accès à ces réponses, il faut d’abord pouvoir poser les bonnes questions et ensuite être suffisamment éveillé pour être à même de déchiffrer les réponses. Or tout est là, tout est donné, depuis le commencement, dans l’universalité du mythe, dans l’intemporalité du symbole, encore faut-il pouvoir lire, voir et écouter. Cet ouvrage est une tentative de lecture du symbole en insistant sur notre myopie et notre ignorance du plan. Nous savons que le plan existe mais son tracé ne nous est pas connu avec précision. C’est d’ailleurs pour quoi nous l’appelons labyrinthe, car nous ne pourrons connaître son tracé que lorsque le voyage sera terminé. Le symbole est donc un voyage, et il se présente à la fois, comme un nœud à démêler et une toile à tisser. Ce que nous devons chercher c’est le fil d’Ariane, car sans ce fil nous ne pouvons pas nous relier à notre ombilic, à notre centre de vie. Julien Behaeghel, qui nous a quitté en 2007, a beaucoup écrit sur le symbole. Dans ce livre, il nous invite à « manger le symbole », faisant référence à Gilgamesh qui ne comprend pas qu’il doit manger la plante d’immortalité et l’eau de vie. Manger le symbole, l’ingérer, c’est être le symbole plutôt qu’avoir le symbole. Les trente symboles étudiés dans ce livre ont tous une fonction particulière dans le grand jeu initiatique œuf cosmique – œil-miroir, point-rien, Père-Ciel et Mère-Terre, arbre, serpent, soleil double, lune quaternité, cercle, croix, spirale, labyrinthe, montagne sacrée, trinité et triangle, arc-en-ciel, cercle-carré zodiacal, dieu cornu, axe du monde et pôle, ange et androgyne, équerre et compas, Janus ou la dualité, nœud, cœur, étoile, coquille et conque, phallus-linga, roue…Chaque étude, dense, précise et d’une grande richesse, révèle les possibilités de mouvement du symbole, sa potentialité opérative. Plutôt que des longs et inutiles développements, Julien Behaeghel préfère condenser l’essentiel dans une écriture où se mêle poésie et connaissance. « Le symbole est « le dernier accès au sacré » selon Robert Triomphe, rappelle l’auteur. Et il développe : « Qu’est-ce que le sacré, sinon l’incompréhensible verbe qui a prononcé notre forme, au commencement, lorsque tout était noirceur et inconscience. Le sacré est la parole perdue, celle qui a tout créé, qui a tout dit, lorsque rien n’avait jamais été dit. C’est la parole de vie, la parole de sang, de sève, d’eau et de lumière. Le sacré, c’est ce qui nous a pensés de toute éternité afin qu’un jour, dans le temps, nous puissions voir sa beauté et petit à petit deviner la couleur de son regard et, plus tard, bien plus tard, partager sa sagesse. » Après avoir abordé ces symboles fondamentaux, il rappelle les bases du symbolisme géométrique, du symbolisme des nombres, du symbolisme des couleurs, du symbolisme des animaux, du symbolisme des métaux et du symbolisme des fleurs, les fleurs qui sont « dieux et déesses et dans de nombreux cas symboles d’immortalité. ».Ce livre, dédié à C.G. Jung, ce qui n’est pas anodin, relève du tissage traditionnel. Il ne propose pas une juxtaposition de notices mais un voyage sur l’océan du symbole par des méditations imbriquées. Utile à l’instruction de base, il nourrit aussi l’esprit des questeurs qui ici et là trouveront matière à nouer ou dénouer. Julien Behaeghel puise dans le superbe symbolisme Dogon : « La déesse nous tient en son nœud, giron cosmique dont le centre est chaleur solaire. Et c’est à sa chaleur que nous tisserons notre propre devenir en ajoutant quelques mailles à l’énorme grenier du monde, et lorsque notre travail d’amour sera terminé, la Nommo-déesse, Vierge du passage, nous donnera son fil, cordon ombilical de l’invisible, nous hissera dans le centre de conscience. Le fil de la Vierge deviendra alors l’axe du monde ; le nœud sera délié, le temps sera abrogé, la porte entre les deux mondes sera ouverte. L’homme alors n’aura plus qu’à tresser son âme au cœur même de l’âme universelle. » L’auteur développe les symboles suivants : L’œuf cosmique, l’œil-miroir, le Père-Ciel et la Mère-Terre, L’arbre, le serpent, le soleil-double, la lune, la quaternité, le cercle, la croix, la spirale, le labyrinthe, la montagne sacrée, la Trinité et le triangle, l’Arc-en-ciel, le cercle-carré zodiacal, le dieu cornu, l’Axe du monde et le Pôle, l’ange et l’androgyne, l’équerre et le compas, Janus et la dualité, le nœud, l’étoile, le cœur, la coquille et la conque, la phallus linga, la roue, le symbolisme géométrique des nombres, des couleurs, des animaux, des métaux et des fleurs. |
BEHAEGHEL - osiris, le dieu
ressuscitÉ |
Julien
behaeghel |
Edition
BERG INTERNATIONAL |
1995 |
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Osiris
est le premier des dieux ressuscités. Il est le personnage central d’un des
plus grands mythes fondateurs de l’humanité. Il préfigure le Christ, venu
pour sauver les hommes, et annonce l’alchimie spirituelle dont le but est de
sauver aussi la matière. Isis est la Mère divine, archétype de toutes les
Vierges à l’enfant de notre histoire religieuse. Avec Horus, ils seront les
initiateurs de toutes les trinités à venir. Nout et Geb, la Déesse du Ciel et le Dieu de la Terre, mirent au
monde Osiris, Seth, Isis et Nephtys. Osiris épousa sa sœur Isis et reçut de son
père la riche vallée du Nil, tandis que Seth et Nephtys héritèrent des vastes
déserts environnants. Devenu roi, Osiris apporta la civilisation aux
Égyptiens : la culture, la justice, la religion... Osiris, qui au départ
était un homme, fut appelé « Dieu » car il révéla le monde divin. Il avait le
savoir divin et il ouvrit à son peuple le chemin vers la Lumière à travers
les enseignements sacrés, les symboles, les rites. Osiris était un Fils du
Soleil, un Envoyé du Père, mais il a rapidement constaté qu’il ne pouvait pas
apporter la Lumière dans le monde des hommes car il y avait trop d’agitation,
trop de conflits autour de lui et tout ce qu’il essayait de poser sur la e
terre était sans arrêt détruit. Il faisait face à une incompatibilité absolue
entre la vie matérielle et le monde de l’éternité. La légende d’Osiris raconte que son frère Seth était jaloux de
lui. Mais pourquoi était-il jaloux ? e Seth était un homme puissant dont le
but était de réaliser le monde des hommes, de faire apparaître la matière et
de la maîtriser. Il voulait se servir des lois de l’Esprit, des lois de
l’Intelligence supérieure- pour maîtriser la vie sur terre et édifier une
puissante civilisation. Osiris et Seth, c’est l’Esprit et la matière. Seth
est la loi de la matière, la loi de ce qui est dur, ce qui se cristallise.
C’est lui qui fait en sorte que l’Esprit se condense et devient matière. La
contraction, le durcissement, le froid sont des lois de la matière, tandis
que la dilatation, l’expansion, la chaleur sont des lois de l’Esprit. De la
même manière, l’avidité est une loi de la matière, elle est contraction,
durcissement, froid ; alors que la générosité est une loi de l’Esprit, elle
est dilatation, expansion, chaleur. Seth et Osiris personnifiaient ces forces
de la nature. Seth a engendré la matière, donc la mort, et Osiris a engendré
l’Esprit, la vie. Osiris est partout, il est généreux et impersonnel, alors
que Seth nous offre l’existence personnelle, la liberté, la capacité d’être
des créateurs. Dans la légende, Osiris et Isis étaient le couple sacré, des
Dieux sur la terre. Osiris était le Père, Isis était la Mère et ils
s’aimaient. Seth était jaloux de cet amour car Osiris et Isis vivaient dans
l’immensité alors que lui était prisonnier dans les formes. La légende raconte
qu’avec soixante-douze conspirateurs, il confectionna un sarcophage à la
taille d’Osiris. À l’occasion d’un banquet, Seth lança qu’il offrirait le
coffre à celui qui parviendrait à s’y allonger complètement. Aucun
participant ne réussit à y entrer entièrement, alors Osiris lui-même essaya
le sarcophage, qui lui allait comme un gant. Les compagnons de Seth
refermèrent le couvercle et l’y emprisonnèrent. Puis ils jetèrent le cercueil
dans le Nil. Apprenant ce qui était arrivé à son époux, Isis partit à la recherche
du coffre. Après de longues recherches, elle le retrouva à Byblos, en
Phénicie. Le sarcophage avait été pris dans le tronc d’un arbre pendant sa
croissance, arbre que le roi de Byblos avait utilisé dans la construction de
son palais. En se faisant passer pour une nourrice réussit à se faire engager
au palais et à récupérer le sarcophage, qu’elle ramena en Égypte. Seth,
frustré, réussit à s’emparer du corps d’Osiris et le découpa en plusieurs
morceaux qu’il éparpilla dans toute l’Égypte. Isis et Nephthys
naviguèrent alors sur toutes les eaux du pays à la recherche des morceaux du
corps, qu’elles rassemblèrent peu à peu. À Philæ, elles retrouvèrent une
jambe, à Letopolis, une épaule, à Busiris, la colonne vertébrale, et à
Abydos, la tête. Elles retrouvèrent toutes les parties du corps d’Osiris,
sauf son phallus, qui avait été jeté dans le Nil et avalé par un poisson
oxyrhynque. Isis parcourut donc l’Égypte pour reconstituer le corps de son
époux. Reconstituer le corps d’Osiris, c’est réunir toutes les parties du
Tout, c’est donner du sens à tout ce que l’on voit, et voir que tout est
relié dans une grande sagesse qui illumine le monde. Isis, c’est la femme qui
aime son mari, qui est Dieu, et qui veut prendre soin du Divin sur la terre.
Isis retrouva finalement tous les morceaux du corps d’Osiris. Sachant que
tant que le corps de son mari ne serait pas complet il ne pourrait pas
atteindre l’immortalité, elle lui confectionna un phallus et elle reforma
tout son corps. Aidée de Thot et de sa sœur Nephtys, elle en fi t une momie,
à laquelle elle réussit à donner le souffle e de vie par la magie de ses
ailes. C’est ainsi qu’Osiris atteint l’immortalité et ouvrit ce chemin pour
tous les êtres, à travers Isis et Horus.
des Néter, du Nil, du soleil, de la pyramide, du temple, du livre des morts, Seth Typhon, des jumeaux, Orphée et Eurydice, Nephtys, du sacrifice, la lune, les 3 mondes, les 14 morceaux d’Osiris, la fontaine de Jouvence, Astarté, la trinité osirienne, la pesée des cœurs, la consubstantiation, la femme solaire, … |
BEHAEGHEL - quÊte symbolique
d’un franc-maçon |
Julien behaeghel |
Edition MAISON DE VIE |
2007 |
Selon l’auteur, chaque Franc-maçon
se doit de témoigner de son expérience initiatique. Depuis vingt ans, Julien BEHAEGHEL
« pérégrine » de loge en loge pour
transmettre le fruit de ses méditations, sachant cependant que le vécu est
impossible à communiquer, même à ses meilleurs amis. le sacré, St Jean l’initié, le verbe, la
lumière, l’apocalypse, le nombre créateur, force, beauté, sagesse, l’étoile
flamboyante, Yung et la quête de l’âme, initiation et alchimie, Osiris, les
tailleurs de pierre, l’art du trait, l’endormissement, le tarot initiatique. |
BEHAEGHEL - symbole
& initiation maçonnique |
Julien behaeghel |
Edition Du Rocher |
1999 |
|||||
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BEHAEGHEL - VAINCRE LA
MORT OU LA
SPIRALE DE VIE |
Julien
BEHAEGHEL |
ÉDITION MAISON
DE VIE |
2011 |
Comment un
Franc-maçon, attaché à la symbolique et à la vision de Jung,
aborde-t-il le problème de la mort, aujourd’hui tellement occulté ? Julien
Behaeghel
qui nous a quitté en Juillet 2007, nous invite à méditer avec lui et à
parcourir un chemin qui mène au-delà de la mort, notamment en empruntant la
voie et le tracé de la spirale, qui permet de traverser les mondes « Tout spiraliser pour tout spiritualiser », écrit-il, alors la mort n’est plus une
fin. Au
cours de leur longue histoire, les hommes ont souvent maltraité la
nature ; aujourd’hui, c’est la planète qui est en cause. La gent humaine
prépare inconsciemment mais avec certitude la mort de la terre qui nous porte
et nourrit. La mort de la planète entraînera automatiquement la mort de
l’homme. On peut se demander alors si nous n’avons pas en nous un instinct de
mort aussi puissant que notre instinct de vie. La
faim de la mort semble supplanter la réalité physique de la fin de la vie,
alors que, pour l’homme de la Tradition, la mort a été toujours un passage
vers une autre vie. En Egypte ancienne,
le décédé était appelé le « nouveau
vivant », et c’est comme tel qu’il se présentait devant Anubis
le dieu de la pesée des cœurs. La mort, ésotériquement, n’est ni une fin, ni
une faim ; elle est la clé d’un devenir de l’esprit. La faim de la mort
est en fait une maladie de l’esprit, une conséquence insidieuse de la dualité
du créé ; elle manifeste la prépondérance de la dualité sur l’unité, du
désordre sur l’ordre, du visible sur l’invisible. Or vivre n’est pas œuvre de destruction mais, bien au
contraire, vivre c’est créer, vivre c’est aimer. Et l’amour est la seule
façon de préparer activement et consciemment un monde autre, le monde
d’après. Mais
en réalité il ne sera pas question dans ce livre de la vie physique ou de la
mort de l’homme mais bien de sa vie spirituelle. Cette
vie qui se déploie, au fil du temps et de la montée de la conscience, dans un
espace et dans un temps qui sont au-delà de temps et de l’espace planétaire
ou interplanétaire. Nous allons tenter comme bien d’autres avant nous, de
pénétrer dans le dedans des choses, afin de voir dans quelle mesure l’esprit
a un sens qui n’est pas celui de la mort et de la désintégration. Nous
allons entrer dans un monde du dessous et, comme Ishtar, y rencontrer
la Reine du royaume d’En-Bas pour lui poser nos questions. Pour
ce faire, nous devons évidemment croire que l’esprit existe et qu’il est une
dimension essentielle de nous-même et du vivant. Ce qui veut dire que sans
cette dimension la vie ne peut avoir de sens et que l’esprit, comme un agent
vital, peut transcender le temps et la matière pour nous conduire au-delà du
réel apparent, c'est-à-dire au-delà de l’impermanence de la vie cyclique et
organique. |
BEHAEGHEL - voyage
au cœur du symbole |
Julien behaeghel |
Edition DU ROCHER |
2004 |
Voyage
au cœur du symbole nous propose de pénétrer graduellement dans la
cosmographie symbolique. Cette dernière met en lumière les grandes sources du
symbole et ses manifestations essentielles. Ces sources remontent dans le
temps, depuis les révélations les plus anciennes des mythes, dont les «
histoires » nous initient à la réalité intemporelle, jusqu’aux grands rêves
de notre expérience personnelle.
l’androgyne, l’immortalité, les contes, les rêves, les légendes, les symboles fondateurs, cosmiques et figuratifs, les croix celtiques, swastika, potencée et autres, le zodiaque, les quatre éléments, 22 arcanes majeurs, l’arbre, les sephirot, et autre Tétraktys. |
BEHAEGHEL - VOYAGE SYMBOLIQUE DANS LA MARQUE |
Julien Behaeghel |
Edition VIF |
1994 |
Julien
Behaeghel
est peintre et écrivain. Spiritualiste convaincu, il est fasciné par les
grands symboles de l'humanité qu'il a successivement analysés dans le Tarot,
dans les quatre éléments de la tradition, dans les grandes marques
commerciales de notre époque, dans le mythe des commencements, dans
le récit visionnaire de l'Apocalypse de Jean (Apocalypse, une autre genèse, Mols, 1997) et
dans les signes du Zodiaque (Le
Zodiaque symbolique, Mols, 1999).
Au sommaire : L'espace morphologique
de la marque (parole et visage, langage symbolique, symboles
fondamentaux)-espace symbolique de la marque (symboles cosmiques, mythologie
et genèse, signes de la matière, magie du Nombre, personnalités de Marque,
lettres de noblesse, nouveaux croisés, bestiaire remarquable, fleurs et
musique, son et lumière)-l'espace créatif de la marque-la marque s'en va-t’en
guerre
Extrait du livre : En 1933, la construction du nouvel Hôtel de Ville de Lille décide de l'expropriation de l'entreprise. Wattignies accueille ses installations et une nouvelle usine. Dans le même temps, l'affaire marseillaise est fermée. Un repli géographique qui ne signe pas, loin s'en faut, la mort de la marque, puisque La Pie qui Chante va désormais prendre sous son aile toute la gamme existante et les nombreux nouveaux produits. Et s'affranchir ainsi de la légende qui en fait un animal néfaste qu'il faut détruire. «Mais quel oiseau, mieux que La Pie qui Chante, la marque française de toute une gamme de bonbons, symbolise avec autant de bonheur l'oiseau chanteur ? Et même si la pie est reconnue comme bavarde, voleuse et futile (elle est attirée par tout ce qui brille), la légende grecque en fait la chanteuse par excellence, capable de rivaliser avec les Muses» nous dit Julien Behaeghel. Hasard ou proximité plus que temporelle, un autre animal va conquérir l'imaginaire des enfants selon la même syntaxe : La Vache qui Rit, née en 1921. |
BENZIMRA - CONTRIBUTION MAÇONNIQUE AU DIALOGUE ENTRE LES RELIGIONS DU
LIVRE. LE GRAND SECRET DE RÉCONCILIATION |
ANDRÉ BENZIMRA |
ÉDITION DERVY |
2010 |
Pour André
Benzimra, si les divergences entre les trois religions du Livre sont
apparentes, c’est parce qu’elles ne se rapportent pas au même aspect du Divin
alors qu’elles croient parler de la même chose. Pourtant il existe une source
commune aux trois religions qui a vocation à dénouer ces conflits, l’ésotérisme.
Dans ce travail de réconciliation, l’ésotérisme maçonnique doit
sans doute jouer un rôle important, quoique non exclusif vis-à-vis des autres
ésotérismes. Il est bien sur impossible d’envisager de résoudre tous les
conflits, mais André Benzimra nous démontre que les plus importants d’entre
eux n’ont pas lieu d’être. Il montre ainsi qu’il
n’y a aucune divergence entre juifs et chrétiens sur la question messianique,
que la querelle du filioque origine
du schisme entre les Eglises d’Orient et d’Occident n’a aucun lieu d’être dès
lors qu’on admet que l’incarnation du Verbe s’inscrit dans la cadre d’une réalisation
descendante ou bien encore que la Trinité est juive avant d’être chrétienne
tout en étant présente dans la pensée islamique. Surtout, il explique
pour quelles raisons il est fondé de penser que la franc-maçonnerie doit
jouer un rôle capital dans cette « réconciliation » entre
les trois religions et comment les deux courants qui se partagent la
franc-maçonnerie -le traditionalisme
et l’esprit des Lumières- doivent dépasser leurs divergences
et chercher les voies de leur union. L’auteur
explique les sujets suivants : Le
temps du dévoilement et la doctrine secrète- les noms divins- l’Infini
(en-Soph)- le Très Haut (El Elyon)- L’Être Créateur (Elohim Lui-les-dieux)-
Rattachement des cultes à leurs principes respectifs- signature du nom divin
sur le culte qui lui est rattaché- le judaïsme – le christianisme- l’islam-
la question du Messie- la querelle du filioque- le saint esprit sur l’arbre
séphirotique- la trinité aux yeux des juifs et des musulmans- le Coran-
l’Ange Gabriel- l’annonce de la venue de Mahomet- Place de la
franc-maçonnerie parmi les cultes, sa mission dans l’œuvre de réconciliation-
l’histoire traditionnelle, légendaire et véridique des religions d’Occident-
Le Tout Puissant- El Schaddaï et le Grand Architecte de L’Univers- André Benzimra,
professeur de philosophie est membre de la Grande Loge de France |
BENZIMRA - ENQUÊTE
SUR L’EXISTENCE D’UNE THÉORIE DU TEMPS CYCLIQUE EN FRANC-MAÇONNERIE |
André
Benzimra |
Edition Archè Milan |
2012 |
Il
y a un principe infini. L’idée d’une science purement déductive a été reprise
par quelques philosophes, parmi lesquels Descartes et Spinoza.
Le premier commence par établir sa propre existence en considérant qu’il ne
saurait être rien, attendu qu’il pense. De cette première
« vérité », il entend déduire tout le reste, à savoir qu’il existe
un Dieu dont on peut connaître la nature et un monde dont on peut découvrir
les lois en nous fondant sur quelques idées innées (discours de la méthode). C’est
là prendre les choses à rebours car on ne saurait faire de la créature le
principe et du Créateur la conséquence. C’est selon l’enchaînement exactement
inverse, c'est-à-dire du Créateur aux créatures, que les choses s’ordonnent
dans la réalité et doivent du même coup s’ordonner dans la démarche
déductive. Car il n’est dans la pensée aucun ordre véritable, hors celui qui
s’inspire de l’ordre des choses. Spinoza
prend quant à lui les choses dans le bon ordre (quoiqu’on puisse émettre
quelques bémols) car il part comme il faut de l’idée d’un Dieu infini. Mais
son souci n’est point tant de connaître le monde, afin d’éclairer le chemin
qui retourne à Dieu, que de tirer de cette connaissance du Principe suprême
quelques règles d’éthique qui nous permettent de vivre aussi bien qu’il est
possible à un être enfermé dans sa condition. Trois
conceptions fondamentales du temps sont envisageables. On peut les figurer
l’une par une ligne droite orientée, l’autre par un cercle et la troisième
par une spirale. Les données de la métaphysique permettent de déduire que seule la spirale est à retenir. L’auteur explique les différences fondamentales entre le temps cyclique et le temps linéaire et pourquoi cette spirale et double spirale est importante dans une étude spirituelle. La spirale dans laquelle nous sommes entraînés du fait de notre condition temporelle, prend son départ dans un point central qui est Dieu et effectue, en sens sinistrogyre, un déroulement progressif qui éloigne tous les passagers du temps de leur port d’origine, à savoir Dieu. Le temps véritable comporte une seconde spirale, reliée à la première et disposée vis-à-vis de la première en symétrie inversée, cette seconde spirale effectue donc un enroulement en sens dextrogyre autour d’un point central, qui est toujours Dieu. Si la première spirale est négative, la seconde est positive. Le symbole de cette double spirale est symbolisé sur le pilier Sagesse qui est ionique et où est bien marquée cette double spirale qui nous demande une descente suivie d’une remontée dans les profondeurs du temps, avoisinant ainsi l’Eternité. Au sommaire de cet ouvrage l’auteur nous parle de : De la doctrine des cycles cosmiques en
général ; de son expression dans l’Hindouisme ; de sa présence dans
les doctrines qui ont parrainé la Franc-maçonnerie. La double spirale et le temps cyclique Enquête sur la manière de déterminer les
dimensions du temps La doctrine des cycles cosmiques dans les
traditions qui ont influencé la Franc-maçonnerie ; les cycles chez les
Grecs et les Romains ; dans l’Hermétisme et l’Alchimie ; dans le
Judaïsme et la Kabbale ; dans la tradition Johannique L’Héritage pythagoricien, hermétique et Hébraïque. Tubalcaïn; le retour d’Abel et Caïn; l’échelle de
Jacob; Le roi du monde une terre sacrée, la plus haute des montagnes,
la plus basse des vallées : la vallée de Josaphat. L’Etoile des Rois-Mages ; Métamorphose d’un symbole Pythagoricien ; la fin du manvantara et l’annonce de celui qui doit le suivre ; le livre scellé de sept sceaux. |
BENZIMRA - EXPLORATION
DU TEMPLE MAÇONNIQUE A LA LUMIÈRE DE LA KABBALE |
ANDRE BENZIMRA |
EDITION DERVY |
2008 |
La franc-maçonnerie
est comparable à un livre muet. Ses objets symboliques gardent le silence sur
leurs propres significations. A raison, les opérations maçonniques sont
appelées des mystères. Chaque
parole du rituel constitue une énigme. Les explications présentées par les
instructions accroissent souvent la perplexité au lieu de la dissiper. On
dirait que l’Ordre a omis de livrer la clef qui permettrait de déchiffrer le
message qu’il nous adresse. Certes, les Anciens
ont sur tout cela leurs opinions. Et il est bon que chacun à son tour forme
pour commencer, son avis personnel ? Mais Platon ne nous invite-t-il
pas à dépasser le règne de l’opinion ? Or, on remarque en
franc-maçonnerie des traces de pythagoricisme, d’ésotérisme johannique, de
gnose, d’hermétisme, peut-être aussi d’un héritage templier, de kabbale
etc. En abritant les
vestiges de ces antiques traditions, l’Ordre manifeste la confiance qu’il
leur accorde. Ainsi, chacune de ces traditions, si l’on veut bien la prendre
pour flambeau, est de nature à nourrir une enquête exigeante et rigoureuse
sur les symboles, les rituels et les rites maçonniques. C’est à une enquête
de ce genre que se livre André Benzimra en prenant la Kabbale comme
guide de sa visite du temple maçonnique. L’auteur
développe les points suivants :
|
BENZIMRA - LA PAROLE CIRCULE - PROPOS
D’UN FRANC-MAÇON - |
André
Benzimra |
Edition Numérilivre |
2015 |
En fait, en ce livre, la Parole semble flâner plutôt que circuler tant
le désordre y est grand. On passe sans logique apparente d'un sujet à un
autre tout différent, du goût pour les idées fausses aux traditions réservées
aux enfants, de la symétrie organique à l'étude des mœurs des insectes
francs-maçons. Ici, l'on traite de la supériorité du baiser sur la bouche sur
les actes amoureux plus avancés, ailleurs de ces autres moi-même que sont le
singe, mon reflet dans le miroir et mon ombre sur le sol, plus loin d'une
interprétation maçonnique du Cantique des Cantiques. Du Commentaire du
Prologue de Saint Jean, on verse sans crier gare à un plaidoyer en faveur de
la tortue. Etc. Etc. Et, pourtant, s'il est vrai que circuler, c'est suivre
un chemin circulaire, les textes de ce livre sont liés les uns aux autres par
un réseau de secrètes correspondances. A chacun de ces textes d'autres, déjà
lus, répondent en écho en sorte qu'il faut revenir à ceux-ci pour mieux
apprécier celui-là et peut-être mieux le comprendre. Cela fait au total bien
des lectures en cercle ou en spirale. A l'image de la Parole qui y circule.
André Benzimra est agrégé de philosophie et est l'auteur de nombreux ouvrages
sur la Kabbale et la Franc-maçonnerie. Il est
bon de dire ce qu'est la franc-maçonnerie, et ce qu’elle n’est pas; ce
qu'elle devrait être, et ce qu'elle ne devrait pas être, tout en gardant à
l’esprit que le dernier mot sur ce phénomène pluriel et hétérogène ne sera
pas dit dans ces quelques lignes. Mais enfin, en guise de mise au point, on
peut avancer les quelques données suivantes. En premier lieu, à ceux qui ne
voudraient voir dans la maçonnerie qu'une secte parmi tant d'autres, on leur
demandera de considérer si une institution fondée sur la tolérance et la
liberté de pensée peut raisonnablement être assimilée à une secte. Certes,
chacun sait que cette tolérance si fièrement arborée peut souffrir de
certaines limites et que la liberté de pensée constitue un idéal difficile à
atteindre. Mais on ne voit nulle part dans la société maçonnique de dérives
sectaires telles que la soumission à un leader, l'exploitation financière des
membres (il faut tordre ici le cou à une légende qui voudrait faire croire
que, «pour en être», il faut être riche et influent), l'endoctrinement, la manipulation
des consciences. Ensuite, ce n'est pas faire œuvre apologétique que de poser
que la maçonnerie n'est en rien une société secrète, mais seulement une
société discrète. Les ateliers maçonniques sont, dans notre pays, créés sous
forme d’assemblées et leurs statuts sont publiés en Préfecture. Une véritable
société secrète est clandestine et elle parvient à faire oublier jusqu’à son
existence. Les adresses des obédiences sont bien connues et dans chaque ville
les lieux où les frères et les sœurs se réunissent attisent les curiosités
locales. Que la maçonnerie soit une société discrète est en revanche une
évidence, au vu de pratiques toujours actuelles qui ne laissent pas
d'intriguer les profanes (ceux qui n'en font pas partie), comme le secret
d'appartenance par exemple. Il est vrai que ce caractère discret suffit à
alimenter les pires suspicions. S'inspirant
d'un passage des évangiles, le pape Clément XII (le premier à condamner la
franc-maçonnerie) ne s'exclamait-il déjà pas en 1738 : « S'ils ne faisaient
point le mal, ils ne haïraient pas ainsi la lumière ». De telles réactions
prévalent aujourd'hui sur toutes les tentatives d'explication. Force est de
constater que l’avalanche littéraire - et le présent article de même, sans
doute... - ne parviennent qu'à grand peine à endiguer le mythe d'une société
secrète et puissante, dont les membres, recrutés par cooptation, triés sur le
volet, sont supposés tirer les ficelles de l'économie, de la politique, voire
même des médias, quand leur solidarité ne passe pas pour être une gigantesque
toile où se croisent affairisme, corruption et pratique de la courte échelle.
Tout se passe comme si les démentis accentuaient cet état de fait, mais il
est vrai que certains discours lénifiants sur la maçonnerie ne portent pas à
croire qu'il s'agit d'une société dont tous les membres ont les mains
propres... A quoi
bon répéter, en effet, que la maçonnerie ne recrute que des hommes de bien et
de probité, que les griefs portés à son égard ne peuvent venir que d'anti
maçons rabiques, quand certains de ses membres sont condamnés par la justice
et emprisonnés pour diverses affaires de corruption et de détournement de
biens publics? Soyons clair, le fait que quelques brebis galeuses fréquentent
les colonnes du temple ne devrait pas ternir l’image de toute une société
dont l’immense majorité des membres ne recherche que le perfectionnement
individuel, la fraternité et l'ouverture vers l'autre, voire vers un absolu.
Les raisonnements de certains paraissent bien simplistes. L'antimaçonnisme
populaire dit qu'il n'y a pas de fumée sans feu; répondons alors que l'arbre
ne doit pas cacher la forêt. L'idéalisation de la société maçonnique au
travers de discours éthérés ne nous paraît pas être la meilleure façon de
défendre une société qui doit être défendue contre les attaques récurrentes
dont elle fait l'objet. En réalité, beaucoup de malentendus seraient dissipés
si la maçonnerie de notre pays voulait se montrer plus ouverte, moins
discrète, si les maçons prenaient publiquement position sur les grands sujets
de société, si le secret d'appartenance était largement levé. On
objectera que l'appartenance à la maçonnerie doit demeurer cachée parce que
les régimes totalitaires persécutent les maçons et qu’ils pourraient prendre
à nouveau le pouvoir dans notre pays (?), qu'il ne fait pas bon se déclarer
maçon dans certains milieux professionnels et qu'une déclaration
d'appartenance équivaudrait, sinon à un licenciement, du moins à une mise sur
une voie de garage. Etc. Précisément, de telles réactions sont, pour une
part, le fruit de la discrétion maçonnique. L'extériorisation progressive
constitue à nos yeux un rempart contre l'antimaçonnisme. Mais sans doute la
pratique du secret fait-elle une bonne part du charme de la franc-maçonnerie
et l’on ne peut exclure que certains y trouvent des compensations d'autant
plus grandes que leur vie familiale ou professionnelle est morne et sans
attrait. Reste à
comprendre ce qu’est la maçonnerie. Elle n'est ni une religion, ni une
contre-religion (elle a pu l’être, lorsqu’elle était anticatholique et
antireligieuse), elle ne saurait dès lors entrer en concurrence avec la
pratique d’une religion dans le chef du maçon. Société initiatique et
philanthropique, société adelphique, elle pourrait bien constituer un bel
exemple de religiosité séculière. Aux États-Unis, les loges, si ouvertes sur
le monde extérieur, ont pu jouer le rôle de religion civile. En Europe, la
franc-maçonnerie est promise à un bel avenir parce qu'elle répond à des
besoins inscrits dans le cœur de l'homme, transcendant les divisions
confessionnelles et religieuses, sans pour autant revendiquer un rôle supra
religieux et fédérateur de tous les universalismes. Au sommaire de
cet ouvrage : Du gout pour les idées fausses -
Sur le mode d’exposition des textes initiatiques -
Sur le beau style et sur la bonne odeur -
Sur le symbole - Sur les sens contraires des mots
hébreux - Sur la philosophie et la psychanalyse - Le
conte de Blanche-neige - De la loi des oppositions -
Pieuses pensées sur la lumière
- Sur le singe - Au
sujet d’un insecte franc-maçon - Sur les pas de danse d’Adam - De
la symétrie organique - Dans quel sens souffle le vent - De
la lutte pour la vie - Au sujet du Grand Architecte de
l’Univers - Pourquoi je suis à la fois juif, chrétien
et musulman - Du génie maçonnique de l’abeille -
L’attrait du mystère et pourquoi demande-t-on l’entrée ? -
Aperçu sur un avenir que j’espère imaginaire - A
propos d’un ver de Virgile - Jouis du présent et présente lui tes
devoirs - Sur la nostalgie - D’autres jeux -
Plaidoyer pour la tortue - Sur la croyance -
Sur le moi, le je - Sur la circulation de la parole -
Sur les lèvres de l’immortalité de ce qu'’elles disent parfois -
Commentaire des 13 premiers versets de l’évangile de Jean -
Sur la ressemblance avec Marie
- Sur l’amour courtois -
Sur le baiser - Sur l’amour et la connaissance -
Sur l’humilité - Pour une interprétation maçonnique du
Cantique - Pourquoi les Noms divins -
Les signes - Sur une ânesse et son petit et sur un
certain buisson - Sur le mandala - Du
Paradis terrestre à la Jérusalem céleste
- |
BENZIMRA -
FRANCS-MAÇONS ET PHILOSOPHES - LA PHILOSOPHIE JUGḖE PAR LA TRADITION |
André
Benzimra |
Edition Numérilivre |
2014 |
La philosophie serait-elle, malgré son nom (qui signifie amour de la
sagesse), tout autre chose que la recherche de la sagesse ? C'est ce que
tente d'établir l'auteur qui fut lui-même professeur de philosophie et se
résolut à chercher la sagesse en Franc-Maçonnerie plutôt que dans cette
discipline. La principale différence entre philosophie et pensée initiatique
tient à ceci que la première se nourrit d'oppositions, chaque philosophe
réfutant ceux qui l'ont précédé pour se poser lui-même comme détenteur de la
vérité ; tandis que la seconde s'enrichit sans cesse des pensées les plus
diverses, s'attachant en toutes choses à concilier les opposés. Cet ouvrage
expose les systèmes de plusieurs philosophes, parmi les plus réputés, et les
juge à la lumière des traditions initiatiques en général et de la
Franc-Maçonnerie en particulier. André Benzimra est agrégé de philosophie et
est l'auteur de nombreux ouvrages sur la Kabbale et la Franc-maçonnerie. Les francs-maçons se situent en droite ligne dans la philosophie des
Lumières, et ceci même en partant de deux points de vue différents. En
premier lieu, nos rituels et nos symboles trouvent leur origine dans la
maçonnerie opérative des tailleurs de pierre. Nombre d'entre eux étaient des
constructeurs inspirés de cathédrales et d'autres édifices religieux. Ces
constructeurs ont ainsi réalisé - essentiellement entre le XIe et le XIVe
siècle - des ouvrages d'une valeur que l'on peut qualifier d'éternelle et d'un
contenu symbolique impressionnant. On ne peut pas se représenter la culture européenne en faisant
abstraction de ces constructions à caractère religieux. Leurs concepteurs et
leurs réalisateurs étaient profondément imprégnés d'un esprit ouvert et éclairé.
Par ailleurs, nous représentons les successeurs des premiers maçons
spéculatifs qui, par la suite, furent admis en nombre sans cesse croissant
dans les ateliers des maçons opératifs, ceci spécialement aux XVIe et XVIIe
siècles. La date exacte du passage des corporations de tailleurs de pierre à
la maçonnerie spéculative ne peut être fixée de façon définitive. La
fondation de la première Grande Loge anglaise – en 1717 - constitue cependant
le début officiel de la maçonnerie spéculative. Les loges regroupées au sein
de celle-ci ont contribué de manière essentielle à former le caractère de ce
qui allait devenir le siècle des Lumières, et ceci en dehors de toute
contrainte ou restriction de caractère étatique ou religieux. Et,
inversement, la philosophie des Lumières a largement contribué à l'éclosion
d'une pensée libre et responsable au sein de l'espace privé et discret des
Loges. Nombreux sont les grands esprits se prévalant de la philosophie des
Lumières qui étaient également francs-maçons. Selon l'interprétation que Kant en a faite, «sapere aude» signifie
«ait le courage d'utiliser ton propre entendement». Cette citation trouve sa
source dans l'essai publié en 1784 par Emmanuel Kant (1724-1804) sous le
titre Réponse à la question: Qu'est-ce que la philosophie des Lumières ? Dans
cette contribution, publiée dans l'édition de décembre de cette année-là de
la Berlinischen Monatsschrift, Kant répondait à la question posée par le
pasteur Johann Friederich Zöllner Qu'est-ce que les Lumières ? publiée une
année auparavant dans la même revue. Dans son essai, Kant fait figurer sa
définition restée célèbre de la philosophie des Lumières : «La philosophie
des Lumières représente la sortie de l'être humain de son état - dont il est
le seul responsable - de mineur aux facultés limitées. Cette minorité réside
dans son incapacité à utiliser son entendement de façon libre et
indépendante, sans prendre l'avis de qui que ce soit. Il est seul responsable
de cette minorité dès lors que la cause de celle-ci ne réside pas dans un
entendement déficient, mais dans un manque d'esprit de décision et du courage
de se servir de cet entendement sans s'en référer à autrui. Sapere aude ! -
ait le courage de faire usage de ton propre entendement ! – doit être la
devise de la philosophie des Lumières ». Par la suite, Kant a donné dans un autre de ses ouvrages une autre
définition de la philosophie des Lumières, encore plus condensée que la
précédente : «La maxime enjoignant à chacun de raisonner en toute chose par
lui-même». Lorsque Kant évoque cette minorité intellectuelle dont l'homme
concerné est le seul responsable, il met l'accent sur le fait que la
philosophie des Lumières n'est pas un état, mais un processus pour trouver
une "voie de sortie" d'une situation qui n'est plus appropriée à un
être adulte. Kant ne dit pas que l'homme est devenu majeur et responsable. Il
constate simplement que l'irresponsabilité domine. Dans sa réponse à la
question : qu'est-ce que les Lumières ? Kant explique sans prendre le moindre
ménagement pourquoi la plus grande partie de l'humanité, bien que ses
représentants soient depuis longtemps parvenus à l'âge adulte, et qu'ils
seraient donc capables de raisonner de façon individuelle, restent cependant
pour la durée de leur vie mineurs et irresponsables et, qu'en plus, ils
apprécient cet état de fait. Les raisons de cet état seraient la paresse et
la lâcheté. Car il serait confortable de se maintenir au stade d'un humain
mineur. L'obligation contraignante de la pensée autonome peut en effet ainsi
être transférée à d'autres. Qui fait appel à un médecin n'est pas obligé de
décider par lui-même du régime qu'il doit suivre. Qui peut se payer un guide
spirituel peut se dispenser d'avoir une conscience. De ce fait, il n'est plus nécessaire de penser de manière autonome, et
c'est bien de cette possibilité que la plus grande partie de l'humanité fait
usage. Il est dès lors facile pour certains de jouer le rôle de
"tuteur" de ces individus. Ces tuteurs veillent alors à ce que les
êtres humains encore à l'état de mineurs considèrent le pas à franchir
jusqu'à leur "majorité" non seulement comme pénible, mais encore
comme dangereux. Kant ose ici une comparaison saisissante entre ces humains
vivant dans l'obscurité de l'ignorance et le "bétail" que l'asservissement
à l'homme a rendu stupide. Ces humains sont comme des enfants enfermés dans
un youpala. Au XVIIIe siècle, cet engin consistait en un châssis en forme de
corbeille, monté sur roues, avec lequel les enfants apprenaient à marcher.
Ces personnes ainsi "mises en cage" se voient sans cesse rappeler
par leurs "tuteurs" des dangers qui les menaceraient au cas où ils
tenteraient d'agir de manière autonome. Cette situation rendrait évidemment
difficile pour une personne agissant individuellement la tâche de se libérer
de sa "minorité". Ceci premièrement parce qu'elle s'était
"liée d'affection" avec cet état de minorité, car il lui paraissait
confortable, et, secondement, parce qu'il lui était devenu pratiquement
impossible d'utiliser son entendement, du fait qu'on ne l'aurait jamais
laissé entreprendre la moindre tentative dans ce sens et qu'on l'aurait même
fermement dissuadé de l'entreprendre. Mais, selon les développements de Kant, on doit admettre que l'homme a
malgré tout peu à peu compris qu'il était dans sa nature de conserver son
intégrité et qu'il lui appartenait de penser par lui-même. La possibilité de
réaliser quelque chose implique la connaissance de ce que l'on peut faire et
du fait qu'on peut le faire. Mais cette connaissance ne constitue pas encore
une certitude. Car ce n'est que lorsque l'on fait ce qu'on est capable de
faire que l'on a la certitude d'avoir pu le faire. Mais, pour franchir ce
pas, il y a une condition nécessaire et indispensable : le courage. En
opposition avec le penchant - devenu une seconde nature - à la paresse, à la
lâcheté et au confort à n'importe quel prix, Kant place l'esprit de décision
et le courage. L'impératif est donc ici : oser quelque chose. «Sapere aude
!». Aie le courage de penser ! Kant sait qu'il s'agit là de la maxime de l'un
de ses auteurs préférés, qu'il n'a d'ailleurs pas hésité à citer à maintes
reprises. C'est Horace (65-8 av J.-C.) qui, dans une lettre à Lullius
Maximus, encourage ce jeune ami à ne jamais se laisser aller à l'oisiveté et
à la paresse spirituelle, mais d'être au contraire actif et de bander ses
forces spirituelles : «Sapere aude, incipe. Aie du courage, commence.
Décide-toi pour la sagesse ! Ose entreprendre !». Car celui qui projette
d'entamer une nouvelle vie, mais remet sans cesse le premier jour de son entreprise
ne changera jamais rien à rien. Kant fut l'un des philosophes les plus éminents du siècle des
Lumières. Dans ses trois oeuvres principales Critique de la raison pure
(1781), Critique de la raison pratique (1788) et Critique de la faculté de
juger (1790), il s'attacha à définir les limites de la connaissance.
L'éthique de Kant, guidée par la raison, est centrée sur la pensée, sur
l'action et sur le sentiment de l'homme éclairé. «Agis de manière que les
maximes de ta volonté puissent en tous temps servir également de principe
fondateur d'une législation d'application universelle». Cet aphorisme célèbre
de Kant (l'«impératif catégorique») précise son exigence d'une législation
qui, loin de favoriser les intérêts des puissants, prend sa source dans le discernement
et le comportement strictement éthique du citoyen. Avec sa Critique de la
raison pure Kant explore systématiquement les limites de cette raison pure.
En dépit de ces limites, il voit dans la raison l'attribut le plus important
de l'être humain, ceci en particulier en relation avec la possibilité de
concevoir un principe pratique de l'éthique. L'époque connue sous le nom de siècle des Lumières correspond à celle
de l'éclosion d'une vie spirituelle en Europe et en Amérique aux XVIIe et
XVIIIe siècles. Elle est marquée par un mouvement de sécularisation et par
l'abandon progressif d'une vision absolutiste de la notion d'Etat, remplacée
par une vision démocratique. C'est à ce moment que le libéralisme et sa
conception des droits de l'homme et du citoyen ont vu le jour. Ce mouvement
prônait une pensée conforme à la raison et s'opposait aux préjugés et aux
superstitions religieuses, à la place desquelles il développait une «religion
de la raison». La science et l'instruction devaient être encouragées et
développées dans toutes les couches de la population. La Révolution française
marque communément la fin du siècle des Lumières, selon le sens que l'on
attribuait à l'époque à ce terme. Nous devons cependant constater que,
malheureusement, cette «minorité spirituelle» de l'individu due -
rappelons-le - à sa seule responsabilité est un phénomène encore très répandu
de nos jours. C'est pourquoi nous ne pouvons en aucun cas parler de sa fin.
Le projet consistant à faire de la philosophie des Lumières un modèle de
pensée est encore loin d'être réalisé ! Erwin von Steinbach (1244-1318) était un tailleur de pierre et un
architecte allemand et passe pour être l'architecte principal à qui l'on
devrait la cathédrale de Strasbourg. Les plus anciens statuts d'une loge
connus au monde qui nous aient été transmis sont ceux des tailleurs de pierre
de Strasbourg. Ils datent de 1459. Comme ce fut le cas pour d'autres
architectes de son temps, Erwin von Steinbach prit comme modèle de la
cathédrale qu'il projetait le Temple de Salomon. De telles vénérables
cathédrales sont imprégnées d'une puissance symbolique impressionnante. Ceux
qui comprennent cette symbolique comprennent sans difficulté ce que nos
anciens maîtres ont voulu nous dire. On pourrait résumer les principes ayant
servi à configurer une cathédrale par la formule «deux colonnes et trois
pas». Remodèle des deux colonnes du Temple de Salomon a atteint son apogée
dans les deux tours d'une cathédrale. Ces deux colonnes représentent deux
mondes différents. L'un d'eux est le monde visible et correspond aux
connaissances limitées de l'homme. On le représente par le chiffre4oulafigure
du carré. L'autre monde est invisible, c'est celui de l'ignorance, de
l'incompréhensible et finalement celui du divin. On le représente par le
chiffre 3 ou la figure du triangle. Pris ensemble, ces deux nombres donnent
le chiffre 7, le nombre parfait. Les exemples d'une symbolique remontant à l'origine des temps et se
retrouvant systématiquement dans le Temple de Salomon puis, par suite, dans
les cathédrales et, de là, dans les loges des tailleurs de pierre, puis dans
les loges spéculatives, pourraient être multipliés à l'infini. À mon avis, le
côté «philosophie des Lumières» se situe dans le caractère abstrait des
symboles, sur lequel ne pèse pas le poids dogmatique des représentations de
l'Église catholique. Ce que nous trouvons dans les symboles des tailleurs de
pierre, c'est que ce monde non-matériel peut être bien sûr rendu visible par
étapes successives à l'aide d'une pensée débarrassée de tout a priori et de
la recherche scientifique mais, qu'en même temps, chacune de ces étapes fait
apparaître de nouvelles questions se refusant à l'application de la science. Les tailleurs de pierre de cette époque ne se sont pas laissé induire
en erreur par les images à caractère trop concret que l'Église catholique
cherchait à imposer, relatives à Dieu, aux saints et au Diable, mais ils se
concentrèrent au contraire, dans leur représentation du monde invisible, sur
des symboles abstraits. Et même le plus instruit des Maîtres parmi les
tailleurs de pierre se faisait enterrer à l'angle nord-est de la cathédrale,
au nord-est, à l'endroit donc où se tient l'Apprenti après son initiation.
Ceci parce que, parvenu au terme de sa vie, au moment de son entrée dans
l'Orient éternel, le Maître se présente avec le symbole de la règle, car il
ne sait effectivement encore rien du monde non-visible. Et, à partir de ce point, où nous trouvons l'homme éclairé qu'est le
Maître Maçon, qui, au contraire du clergé figé sur ses dogmes, est conscient
de ce qu'il ne peut pas savoir, nous parvenons directement au Maçon
spéculatif qui, lui aussi, fait appel à sa raison et l'utilise de façon
personnelle, tout en évitant lui aussi de se faire une image concrète du
Divin. C'est pourquoi les francs-maçons, comme Kant l'exige de l'homme
éclairé, opposent à l'hétéronomie
d'une raison fixée par d'autres l'autonomie d'une pensée indépendante. Ou,
comme Kant l'exprime, «penser par soi-même signifie chercher en soi-même la
vraie pierre de touche de la vérité (c'est-à-dire dans sa propre raison), et
la maxime : En tout temps penser par soi-même, constitue la base de la
philosophie des Lumières». Conformément à la tradition des tailleurs de pierre, marqués par
l'esprit de la philosophie des Lumières, les maçons d'aujourd'hui font
également usage du symbole du Grand Architecte de l'Univers. Le chercheur
Helmut Reinhalter écrit à ce propos : «Ce symbole repose sur la
responsabilité éthique du Maçon. En Maçonnerie, la valeur de l'homme ne se mesure
pas à l'aune de sa profession de foi d'une religion ou d'un dogme, mais à
celle de sa loyauté intellectuelle. Le GADLU symbolise par son efficacité
l'arrière- plan éternel et le cadre universel duquel la vie acquiert un sens
et une responsabilité humaine». À l'époque actuelle, qui a vu
l'éclosion des sciences cognitives, éclaireront encore mieux nos loges à
l'aide d'une nouvelle philosophie des Lumières, plus développée, qui soit à
même d'écarter les obstacles qui parsèment notre chemin et empêchent la
dissémination de la connaissance critique et de la raison, compte tenu des
menaces de caractère global et des crises politico-sociales qui nous
guettent. Ne nous bornons pas à faire briller la lumière de la raison à
l'intérieur de nos loges. La «race humaine», pour employer l'expression de
Kant, n'a aucune chance de survie si elle s'écarte de la raison. Utilisons
donc notre chaîne fraternelle universelle pour répandre dans tous les types
de société la lumière d'une nouvelle philosophie maçonnique ! Combattons,
partout où nous avons de l'influence, la déraison universelle avec l'arme de
la «raison aimable» postulée par Épicure (341-271 av. J.-C.). Car c'est à lui
que l'on doit l'aphorisme : «Le savoir sans l'amour est un poison mortel ».
C'est dans cet esprit que nous devons, guidés par notre solide expérience et
appuyés par la «raison aimable», avancer tous ensemble et affronter avec
courage les grands défis de l'avenir. «Sapere aude», mes très chers frères. Au sommaire de cet ouvrage : La
Tradition - Les philosophes -
Thalès de Milet - Pythagore de Samos -
Parménide d’Elée - Héraclite d’Ephèse -
Anaxagore de Clazomènes - Empédocle d’Agrigente -
Socrate d’Athènes - Les épucuriens -
Platon - Diogène de Sinope -
Aristote de Stagire - les stoïciens -
Guillaume d’Ockham - René Descartes -
Blaise Pascal - Baruc de
Spinoza - Nicolas Malebranche -
Gottfried Wilhelm Leibniz
- George Berkeley -
David Hume - Immanuel
Kant -
Les tenats du transformisme -
Georg Wilhelm Friedrich Hegel
- Arthur Schopenhauer -
Auguste Comte - Karl Marx
- Friedrich Nietzsche -
Sigmund Freud - Edmund Husserl -
Henri Bergson - Pierre Theilard
de Chardin - Gaston Bachelard -
Martin Heidegger - Ludwig Wittgenstein -
Jean-Paul Sartre - Albert Camus -
Karl Popper - Michel Foucault - |
BENZIMRA - PETITS ET GRANDS MYSTÈRES DANS LA KABBALE – L’ŒUVRE DU COMMENCEMENT – L’ŒUVRE DU CHAR |
André Benzimra |
Edition de la Hutte |
2013 |
La
Kabbale comporte deux études :
Le Maaseh Bereshit porte sur la cosmologie ; le Maaseh Merkavah sur la théologie, mais on aurait tort de ne voir dans ces deux parties que des études théoriques. L’idée d’œuvre désigne d’ailleurs une entreprise pratique. C’est que ces deux études comportent les secrets d’une certaine sagesse que le disciple doit s’efforcer d’acquérir. De quoi s’agit-il ? Le Maaseh Bereshit correspond à ce que les Grecs appelaient les petits mystères : ceux-ci visent à rétablir l’Homme dans l’état primordial, celui que les Hébreux nomment l’Adam paradisiaque, l’homme qui était un avec le monde, (de là vient que les traditions assignent à l’Adam du Paradis terrestre la taille du monde. « Il l’a créé remplissant le monde tout entier – Midrach Rabba VIII,1) », en sorte que tous les corps étaient comme autant de ses organes et que l’âme de chaque chose était une partie de son âme. Le Maaseh Merkavah correspond quant à lui aux grands Mystères de la Tradition grecque, lesquels visaient premièrement à identifier l’homme avec l’Univers tout entier (de là vient que l’iconographie traditionnelle fait coïncider l’Adam Kadmon, l’Adam du Paradis céleste, avec l’ensemble de tous les mondes), c'est-à-dire avec l’ensemble des mondes, et secondement à rétablir l’union de l’homme avec la divinité. Au sommaire de cet ouvrage l’auteur nous parle de : L’œuvre du commencement - La Genèse I et II - L’œuvre du Char - Ezéchiel - Voie initiatique et voie religieuse - l’alphabet hébraïque - la science des lettres - la hiérarchie des principes - les Sephiroth - la Thora - le Nom divin Hou, Lui - les quatre mondes - le Nom divin Maqom, le Lieu - la science des nombres - la centralité de l’homme - le Nom divin YHVH - le yin et le yang - Schaddaï ou El Schaddaï - les sept mondes déjà créés - Nomadisme et sédentarité - le Golem - les quatre qui entrèrent au Pardès - les éléments - le genou - |
bouddhisme & franc-maçonnerie
|
Divers Auteurs |
EDITION ALBIN MICHEL |
1995 |
Conférence et réflexions sur ces
deux philosophies. Un langage commun peut-il être trouvé entre la tradition
bouddhiste venue du bout du monde, et la tradition maçonnique née en Europe,
enracinée dans une symbolique très spécifique dans certains mythes bibliques,
dans la philosophie grecque et l’esprit des lumières ? Deux voies spirituelles qui
chacune à sa façon aspirent à l’Universel et proposent une libération de
l’Être et exaltent la sagesse. Le problème est dans la traduction du
vocabulaire de chacun au sujet de la nature intime de l’homme, là est
l’explication incompréhensible de l’un ou de l’autre. Au sommaire de cette conférence on trouve : Jacques Deperne : Philosophia humana Lama Denys
Teundroup : Des points communs et la démarche
bouddhiste Jean Pierre
Schnetzler : De la démarche maçonnique Bernard Besret, Alain
Lorand, J. P. Pilorge, Luc Trinley : Orient
Occident, convergences et divergences Nicolle Vassel et
Michel Barrat : De la réalisation spirituelle Bernard Besret, Lama
Denis Teundroup : Pratique maçonnique et
« sadhana », symbole et méditation Marie Madeleine
David : Chronique |
1 C
cambacÉrÈs,
1er surveillant de la franc-maçonnerie impÉriale |
P.F. PINAUD |
Edition Maçonnique de France |
1998 |
||
Cette ascendance familiale explique sans doute que, dès
avant l’âge de 20 ans, il est initié. En 1772, on le trouve inscrit sur les
tableaux de la loge anglaise Saint-Jean du Secret et de l’Harmonie à
Montpellier, où il côtoie financiers, magistrats et entrepreneurs. Son entrée
rapide dans l’ordre ne s’explique pas seulement par ses antécédents
familiaux. En effet, en 1772, il est en opposition au système en vigueur et
refuse d’intégrer la nouvelle magistrature proposée par le gouvernement. Il
s’est agrégé à un groupe de magistrats réfractaires dont beaucoup sont
maçons. Ses amis l’ont donc engagé à recevoir la Lumière. Par ailleurs,
lui-même avait le désir d’échanger des opinions, de confronter des
convictions, d’apprendre et de trouver des repères dans une société qui
évolue. Par ses contacts avec le médecin et chimiste Chaptal, il pouvait
appréhender un monde scientifique qui remettait en cause tant de croyances. Enfin, l’expérience confessionnelle de sa famille
l’incitait à rechercher des nourritures spirituelles alors que son métier le
tournait vers le quotidien. Il plonge d’ailleurs à cette époque dans l’étude
des diverses religions connues, se penche sur le problème du crime et du châtiment,
de l’enfer et de l’au-delà pour conclure : « Il n’y a qu’une grande foi qui
puisse faire croire à une autre vie. Et comment avoir de la foi ou une
croyance aveugle pour ce qui peut être soumis aux lumières de la raison ? ».
Comme la grande partie de l’élite intellectuelle de l’époque, il professe son
mépris pour les usages antiques de l’Eglise, son obscurantisme et son
exigence de pouvoir et de richesses ; il adhère à l’humanisme, au dévouement
aux autres et aux sentiments de fraternité qu’il exprime par sa participation
active dans la confrérie des Pénitents Blancs. C’est l’époque où l’opposition
entre les Frères de l’aristocratie provinciale et ceux de la bourgeoisie
parisienne allait conduire à la création du Grand Orient de France par des
Frères expulsés de la Grande Loge. C’est l’époque aussi où Willermoz, à Lyon,
prône la réforme mise sur pied en Allemagne, réforme qui prétend aller vers «
la révélation d’une véritable connaissance ». Il voyage également beaucoup par tout le royaume, à Paris,
Marseille, Bordeaux, siège du directoire de Septimanie du rite écossais
rectifié, où il fréquente de nombreuses connaissances tant familiales que
maçonniques, nouant par sa participation aux activités maçonniques des
relations avec un cercle étendu d’avocats et de financiers. Il mène ainsi une
vie à la fois studieuse et mondaine, éclairée par la fenêtre spirituelle de
la confrérie des Pénitents Blancs et celle, plus intellectuelle, des loges
maçonniques, une vie toute imprégnée d’un fort sentiment de solidarité qu’il
conservera malgré son ascension sociale. Joyeux célibataire, le plaisir des
sens ne lui est pas inconnu ; probablement a-t-il rencontré à la loge La
Candeur à Paris Choderlos de Laclos, l’auteur des Liaisons Dangereuses. Jean
écrira un jour : « Il y a peu de femmes qui se livrent par inclination. Il
n’en est aucune qui ne soit insensible à l’hommage d’un homme distingué.
L’aune de ce sentiment les décide à se livrer. Combien la femme qu’on croyait
la plus relevée fait d’étranges révélations à son amant lorsqu’elle s’est
abandonnée, etc., etc. » A Paris, il visite la loge des Neuf Sœurs et fait la
connaissance de Condorcet. Il fréquente aussi la loge des Amis Réunis qui «
forme une société d’amis à peu près pareille aux clubs d’Angleterre mais qui
doit à la maçonnerie, dont l’esprit de corps est la franchise, l’égalité, la
bienfaisance et la pratique de toutes les vertus sociales, des liens d’autant
plus étroits qu’ils seraient resserrés par une estime réciproque et une
connaissance respective les uns des autres qui ne peut manquer d’être la
suite du régime républicain d’une loge de francs-maçons ». Cet atelier a
également pour caractéristique d’être peuplé pour l’essentiel de financiers
tels le directeur de la compagnie des Indes, celui de la manufacture des
Gobelins, le trésorier général de la Marine, des receveurs généraux etc. Le système judiciaire ayant été réformé par l’Assemblée
Législative, Jean Cambacérès est élu président du tribunal criminel de
l’Hérault siégeant à Montpellier ; il est installé dans ses fonctions le 1
janvier 1792. Dans l’exercice de celles-ci, il exprimera son idéal
maçonnique. S’il ne se prononce pas publiquement sur l’abolition de la peine
de mort, il l’évitera toujours lorsque cela sera en son pouvoir et ne la fera
appliquer – mais alors sans hésitation – que si l’ordre public est troublé.
Cette présidence du tribunal criminel le marquera très profondément. Le
pouvoir de vie ou de mort qu’il détient l’oblige à une perpétuelle remise en
cause. Il écrira que « quand on juge les hommes, il ne faut jamais les
séparer des événements » et aussi que « l’âme d’un fameux coupable ne diffère
souvent de celle d’un grand homme que par l’objet vers lequel la fatalité l’a
déterminé ». Le spectre de Voltaire le hantera pendant toute cette année,
aiguillonnant sa quête de vérité. Bientôt élu député à la Convention, il arrive le 18 août
1792 à Paris. Il y rencontre très vite Roëttiers de Montaleau, haut
dignitaire de Grand orient qu’il connaît depuis longtemps. Celui-ci lui
raconte les difficultés dues au combat passionné des opinions politiques au
sein des loges. Comment les frères pourraient-ils respecter leurs serments de
fraternité maçonnique ? Beaucoup d’entre eux ont émigré derrière les frères
du roi, maçons eux-mêmes. Les loges se sont vidées. Le duc d’Orléans, grand
maître du Grand Orient, joue son propre jeu. Certains le suivent, espérant
qu’il réussira à prendre le pouvoir. Beaucoup se méfient, critiquent. Les
soupçons s’installent avec la crainte du lendemain et ralentissent toutes les
activités maçonniques dans l’attente de jours meilleurs. La franc-maçonnerie
rentre dans l’ombre, sinon en léthargie. Après thermidor, à partir de
l’automne 1794, Cambacérès est au gouvernement de la France ; il se fait
investir de la présidence du comité de Salut Public. Ses qualités, comme ses
qualifications en font un incontournable de la direction du pays. C’est ce
qui bientôt fera de lui le deuxième consul après le coup d’état de brumaire,
puis l’archichancelier de l’empire et maître d’œuvre de Napoléon, ainsi que
l’appelle sa biographe Laurence Chatel de Brancion, après le couronnement de
Bonaparte. Mais laissons de côté sa carrière publique et revenons à
ce qui nous occupe plus particulièrement, même si l’une et l’autre facettes
de sa vie sont étroitement imbriquées, puisque, par exemple, lorsqu’il
présente à la tribune, comme responsable de la politique extérieure de la
France, le traité de paix signé avec la Toscane, c’est le franc-maçon qui
parle ; il établit le fondement des organisations internationales actuelles,
en rupture totale avec les mœurs de l’époque : « S’il existait en Europe,
proclame-t-il, un droit des nations, des principes reconnus d’indépendance,
de liberté de commerce et de navigation, s’il existait un plan contre
l’ambition des puissances usurpatrices et une garantie pour la sûreté des
états faibles, alors les conditions de la paix seraient facilement dictées et
acceptées ; alors, nous n’aurions pas de guerre à soutenir. » Dans le courant de l’année 1795, derrière sa volonté de
protection de l’intimité et de la liberté individuelle, pour lui principes de
base, Cambacérès exprime son désir de protéger les premiers pas des loges
maçonniques qui renaissent après la tornade de la Terreur. Ces hommes
éclairés et modérés doivent pouvoir se réunir chez l’un ou chez l’autre sans
être inquiétés car la franc-maçonnerie peut être un ferment d’amélioration du
climat politique et, si on lui en laisse le temps, un éducateur de l’opinion.
Dans ce même esprit d’éduquer l’opinion, il pousse la Convention à mettre sur
pied un ensemble d’écoles spécialisées, comme l’Ecole normale, l’Ecole des
langues orientales, l’Ecole polytechnique, les écoles de santé et les écoles
centrales, futurs lycées napoléoniens. Le 24 juin 1795, la Grande Loge célèbre son réveil. Celui
du Grand Orient interviendra l’année suivante. Cambacérès fréquente la loge
du Vrai Zèle. Il rencontre au sein des ateliers des hommes qu’il ne côtoie
pas habituellement : les militaires, tels Kellerman ou Masséna, titulaires
comme lui de hauts grades maçonniques. Avec son ami et frère d’Aigrefeuille,
qui, curieusement, a installé à Montpellier l’ancien grand maître de l’ordre
de Malte, il assiste le 22 juin 1799 à la cérémonie marquant l’union entre le
Grand Orient et la Grande Loge de France. A cette tenue solennelle
assistaient 29 officiers des deux obédiences, 3 officiers honoraires, 29
vénérables ou leurs représentants et 28 frères visiteurs. Le mois suivant, il
devient ministre de la Justice. A ce moment, peu d’hommes sont plus à même
que lui de maîtriser l’arsenal légal français, si complexe à la fin de la
Révolution. Le 12 décembre 1799, Cambacérès devient deuxième consul de la
République, second personnage de l’Etat après Bonaparte. Retourné, on l’a vu, très tôt vers les loges, il y a
retrouvé la sociabilité des années pré-révolutionnaire. Pour sauvegarder
cette liberté et cette tolérance, et aussi pour éviter une mainmise sur
l’éducation, il reste fermement attaché à affirmer l’indépendance du pays
vis-à-vis de Rome et rêve d’établir en France l’équivalent de l’Eglise
d’Angleterre. Il prêche le rassemblement dans la tolérance et oriente le
Premier Consul vers un gallicanisme moderne. Son rôle dans la négociation du
Concordat est occulte ; il n’existe qu’à l’état d’influence par des
discussions, des notes, des études. Ce descendant de protestants, ce
défenseur des communautés juives suggère aussi que des accords soient passés
avec les responsables de ces religions pour que chacun ait le droit de
pratiquer le culte de son choix ; en contrepartie, ces religions se couleront
dans le système politique. En effet, les églises, quelle qu’elles soient, ne
peuvent prétendre exercer une action hors du contrôle de l’Etat ; le
gouvernement doit rester seul maître à bord. C'est à ce moment-là qu'il se préoccupe concrètement de la
franc-maçonnerie. Les rapports de police ont signalé l'essor très important
du nombre des loges depuis le début du Consulat : cent quatorze dont
vingt-sept parisiennes en 1802, trois cents en 1804. Vénérable de la loge
Saint-Jean de la Grande Maîtrise, quel rôle joue Cambacérès dans les conflits
entre le Grand Orient et les obédiences de rite écossais en 1802-1804 ? Dans
ses papiers se retrouvent de nombreux documents relatifs à des projets de
traités d'union. Selon son habitude, il fait réaliser méthodiquement un
historique de chacune des obédiences, et analyser les conflits. Considérant
ceux-ci comme du détail, il veut arriver à un accord permettant à chacun de
garder ses pratiques dans une unité d'ensemble harmonieuse. Du fait même du
recrutement dans les milieux de hauts fonctionnaires et dans l'armée, leurs
rivalités ou désaccords peuvent être facteurs de désunion. L'Empereur aurait
envisagé de résoudre le problème en supprimant la franc-maçonnerie, et il fallut
les protestations de Kellermann dont l'aide de camp, de Grasse-Tilly, fils du
héros de Yorktown, venait d'être élu Premier Souverain Grand Commandeur du
rite écossais, et celles de Cambacérès qui fit valoir qu'interdire la
maçonnerie la ferait surgir de toutes parts, en coulisses et dans
l'opposition, pour arrêter cette décision. Est-ce Cambacérès qui propose que
Joseph Bonaparte soit nommé grand maître du Grand Orient et Louis Bonaparte
de la Grande Loge Générale Ecossaise qui vient d'être fondée pour fédérer le
rite ? |
CAMILLE SAVOIRE - REGARDS SUR LES TEMPLES DE LA FRANC-MAÇONNERIE |
Présentation de Jean-Marc Vivenza |
Edition La Pierre Philosophale |
2015 |
« La connaissance ne s’obtient que par l’initiation, connaissance qui est une « communion » avec l’âme universelle et dont le nom n’est autre que Gnose.» Camille Savoire (1869-1951) La réédition de son ouvrage publié en 1935 : « Regards sur les Temples de la Franc-maçonnerie », précédé d’une longue Préface de Jean-Marc Vivenza, vient de porter une lumière pour le moins assez nouvelle sur la personnalité de Camille Savoire. On s’aperçoit en effet, à la lecture des 90 pages de présentation du livre, que l’on ignorait énormément de choses sur celui qui fut à l’origine, en 1935, l’année même où il faisait paraître son livre, du « réveil » du Régime Rectifié en France. Jean-Marc Vivenza nous révèle ainsi bien des aspects méconnus du parcours de Camille Savoire, et surtout nous montre l’évolution de celui qui se disait agnostique en son jeune âge, vers un spiritualisme de plus en plus marqué : « Camille Savoire, de l’agnosticisme de son jeune âge va donc, peu à peu, sans doute de par l’exercice de sa charge et son contact avec les degrés élevés des différents Rites maçonniques, évoluer vers un spiritualisme qui, pour n’être point une adhésion pleine et entière à une « Révélation », participait néanmoins d’un refus du matérialisme. » « Ce fut le désir de travailler dans le secret et le silence, qui attira vers la Franc-Maçonnerie les adeptes de certaines organisations philosophiques, initiatiques ou occultistes, survivances des anciennes confréries… » Camille Savoire s’explique lui-même sur ce changement de point de vue, après avoir découvert « le caractère « initiatique » de la franc-maçonnerie » : « Ce fut le désir de travailler dans le secret et le silence, à l’abri des regards indiscrets de la police et des autorités qui attira vers la Franc-Maçonnerie les adeptes de certaines organisations philosophiques, initiatiques ou occultistes, survivances des anciennes confréries de Rose-Croix, Alchimistes, Illuminés d’Allemagne ou de Bavière, lesquelles vinrent s’agréger au sein de la Franc-Maçonnerie en y constituant des Loges d’un caractère spécial (…) l’étude approfondie des anciens rituels, en m’éclairant à la lumière des travaux d’occultistes ou d’initiés anciens ou modernes, me permit d’entrevoir nettement le caractère initiatique de la Franc-Maçonnerie, tel que l’avaient conçu certains de ses adeptes, et de le comparer aux sociétés initiatiques de tous les temps, sinon par les moyens employés, mais par les buts poursuivis, la communauté des symboles, de certaines appellations, mots et signes de reconnaissance, formes rituelles, épreuves.» Mais ce premier constant va aboutir à une décision qui transformera profondément la vie de Camille de Savoire : « à savoir la nécessité pour l’initié de devoir se livrer à un travail intérieur pour parvenir à la pleine compréhension de ce que signifie « l’Esprit », pour reprendre l’expression employée par Savoire : « Des études poursuivies pendant plus de dix ans, confrontées avec les découvertes et enseignements de la science contemporaine, j’acquis la notion que seul un travail intérieur effectué sur soi-même peut faire progresser dans la voie de l’initiation, laquelle n’est qu’une éducation de ce sens intime qu’on désigne sous le nom d’intuition et qui n’est vraisemblablement qu’une communion ou une prise de contact avec l’Intelligence universelle. Cette notion est incompatible avec une profession de foi matérialiste. Tout ceci me conduisit vers un spiritualisme s’élevant au-dessus des dogmes des religions, des diverses croyances philosophiques et métaphysiques qui m’a paru constituer le véritable fondement de la Franc-Maçonnerie… » Et c’est bien ce qu’affirme positivement l’auteur des Regards sur les Temples de la Franc-maçonnerie : « s’était effectuée en moi une accession vers la conception d’un monde dans lequel la Matière qui, dans ses divers aspects, n’est qu’une transformation de l’Esprit, cherche à dominer ce dernier et à l’asservir, alors que l’homme sage que doit être le Franc-Maçon cherche à se libérer des emprises de la Matière.» Cette « Gnose, Camille Savoire l’avait expérimentée par « l’étude de l’esprit » : « L’étude de l’esprit apprend à l’homme à connaître l’âme, c’est-à-dire la force et la vie intime des choses et des êtres, de l’inanimé comme de l’animé et cette connaissance ne s’acquiert que par l’initiation, c’est-à-dire par l’éducation d’un sens intime, « l’intuition », qui a pour effet d’établir entre le Maçon et la vie universelle une «véritable communion » alors que notre intelligence est souvent faussée par nos intérêts, nos passions et nos préjugés. Cette connaissance, véritable communion avec l’âme universelle, c’est la Gnose. Pour l’acquérir, le Franc-Maçon doit maîtriser ses passions, établir un juste équilibre entre ses diverses facultés : raison, intelligence, sensibilité, et les accorder avec le milieu universel réalisant ainsi le « juste milieu » de chacun de nous, c’est-à-dire « la loi de notre être » en conformité avec la « loi universelle ». Cette loi n’est pas fixe, disait Confucius. Aussi, le Maçon, par un perpétuel effort et un éveil constant, doit conformer ses pensées et ses actes au principe changeant de l’Univers tout en s’efforçant de garantir son harmonie intérieure ! »
Ainsi donc, analyse Jean-Marc Vivenza : « On le constate, loin du portrait erroné que l’on présente encore parfois de lui, en quelques années, Camille Savoire, de par ses fonctions de Grand Commandeur des Rites et son cheminement maçonnique personnel, avait profondément évolué, puisque du matérialiste agnostique qu’il déclarait être dans sa période de jeunesse, il était devenu un spiritualiste qui, pour conserver son attachement à la liberté de penser – liberté non synonyme pour lui d’incroyance –, néanmoins, n’hésitait plus à se référer à la kabbale, aux Rose-Croix, refusant l’athéisme, appelant à un travail intérieur capable de faire accéder l’initié à la connaissance véritable de la « Gnose », entendue comme l’expression de « l’âme universelle ». On est donc très loin d’une attitude de rejet de la spiritualité, bien au contraire. »
Le témoignage le plus probant des convictions spiritualistes qui étaient devenues les siennes et sur lesquelles Jean-Marc Vivenza porte un éclairage tout à fait saisissant, allait être donné par Camille Savoire à la demande de son ami Constant Chevillon (1880-1944) qui : « s’il avait encore des objections à formuler à l’égard du dogmatisme ecclésial, n’en avait point à l’encontre du spiritualisme spéculatif qui pour lui était synonyme de « connaissance », c’est-à-dire de la « Gnose » qui constitue même, selon lui, « l’objet principal de l’institution initiatique » .
La réédition des « Regards sur les Temples de la Franc-maçonnerie » à l’heureuse initiative des éditions la Pierre Philosophale, rend donc, par la Préface étendue de Jean-Marc Vivenza qui présente cette nouvelle édition – la première depuis 1935 – un hommage plus que mérité à une grande figure de la maçonnerie spiritualiste, qu’il importait, loin des caricatures que certains avaient édifiées sur Camille Savoire, de porter à la lumière…de la « connaissance ». |
catalogue
des manuscrits maçonniques des bibliothÈques publiques de france |
Jacques leglise |
SEPP |
1984 |
Ville après ville tous les
documents sont répertoriés. Un gros travail qui facilite le
chercheur. |
CATHOLIQUES ET FRANCS-MAÇONS. ÉTERNELS ADVERSAIRES ? |
PAUL PISTRE |
ÉDITION PRIVAT |
2011 |
Moins secrète que
discrète, la franc-maçonnerie nourrit d’étonnants fantasmes. L’opinion
française la connaît mal. Sait-on qu’aujourd’hui la maçonnerie comporte un
nombre important de loges en activité avec un effectif record de frères et de
sœurs, et ce dans toute la France ? Ou encore que le Grand Orient de
France, longtemps largement majoritaire, n’accueille que le tiers des
initiés, aux côtés d’autres obédiences plus confidentielles ? La franc-maçonnerie est
puissante, largement répandue et témoigne d’une capacité d’évolution
surprenante. Si l’Eglise romaine et la maçonnerie ont longtemps été
adversaire, plusieurs entretiens récents, oraux et écrits, très peu
médiatisés, témoignent d’un évident rapprochement entre clercs et maçons… Paul
Piste dévoile ces conversations inédites dans cet ouvrage et y livre une
définition de ce qu’est la franc-maçonnerie au XXIe siècle. L’auteur
développe les sujets suivants : Le
Temple, la loge et l’obédience – une Eglise mal connue – les années sombres
qui pèsent encore – la première loge à Londres en 1717 – sous l’Ancien Régime
avec Napoléon 1e – les persécutions sous Vichy – l’œuvre des
chercheurs – les causes des condamnations pontificales – un antimaçonnisme
vigoureux et fréquent – les antimaçonnismes politiques, religieux et
populaires – une aurore prometteuse – le colloque de Toulouse de 1987 –
Rosario Esposito : un pionnier méconnu de la réconciliation
Eglise-maçonnerie – Quelques pionniers et prophètes – la famille spirituelle
la mieux connue de France - Aperçu sur les maçonneries voisines, en
Espagne, en Belgique, en Italie et en Angleterre – les juifs et la
franc-maçonnerie - les protestants - Catholiques et francs-maçons
de la G.L.N.F, du Grand Orient , du Grand Prieuré des Gaules, du droit
humain, et de la grande loge mixte universelle de Perpignan - le
théologien Jean Rigal – la libre pensée – effets pervers des condamnations –
la Bible, trait d’union entre catholiques et francs-maçons – l’Inquisition –
Mieux connaître les spiritualités maçonniques – vers un universalisme
maçonnique - Paul
Pistre est historien. Enseignant dans l’école laïque catholique, il a été
membre actif du service incroyance-foi. Il a déjà publié deux ouvrages, Francs-Maçons
du Midi, maçonnerie biterroise et sociabilité urbaine, du XVIIIe siècle à nos
jours, ainsi que Francs-Maçons à Toulouse,
des origines à nos jours. Il dirige depuis plus de 22
ans la revue : Lettre aux catholiques amis des maçons. |
ce
« g » que dÉsigne-t-il ? |
Jacques thomas |
ARCHÉ MILAN |
2001 |
Cet ouvrage est consacré à l’étude
de certains symboles courants du Métier des Tailleurs de pierre, tels que la
« pierre angulaire », la « pierre de fondation », l’« œil du dôme »… et plus particulièrement
la « lettre G » au milieu de l’« Étoile flamboyante ».
La pierre angulaire cruciforme, le diamant,
l’équerre, la tradition pythagoricienne, la triade, le nom de Dieu en Hébreu,
le Gimel, le Gamma, Nemrod et la tour de Babel. |
cÉlÉbration
du bicentaire des grandes constitutions de 1786 |
|
Le Suprême Conseil pour la France |
1986 |
À cette occasion trois orateurs,
Baranger, Lasalle, Briens, nous rappellent les grands axes de ces grandes
constitutions qui sont la base de l’Ordre Ecossais Ancien et Accepté. |
ces
francs-maçons qui croient en dieu |
J.M. merle & m. viot |
EDITION DE LA PIERRE PHILOSOPHALE |
1995 |
Dieu… les Francs-maçons… les
termes semblent s’opposer, en particulier dans nos pays latins. Les Français,
dans leur majorité, n’ont peut-être pas l’exacte mémoire des péripéties des
luttes anticléricales, voire simplement des menées antireligieuses de
certains maçons qui ont conduit en 1905 à la Loi de séparation des Églises et
de l’État. Quelques-uns se souviennent cependant de la querelle à propos de
l’école libre de 1984 et du laïcisme militant de quelques dignitaires de la
Franc-maçonnerie française. Mais ce que le grand public
ignore, c’est que de tels maçons sont en rupture de ban avec la
Franc-maçonnerie universelle, forte de quatre millions de membres, qui ne
reconnaissent comme obédience régulière en France que la seule Grande Loge
Nationale Française. Or pour y entrer, il faut affirmer solennellement sa foi
en un seul Dieu révélé. Le travail en loge et les méthodes
mises en œuvre sont clairement définies et, pour la première fois, les auteurs
fournissent au public profane un exemple d’utilisation de la Bible en loge
maçonnique. |
chevaliers
& rose-croix |
g & r
jamet |
EDITION DU BORRAGO |
1994 |
Après « Le Maître Secret », 4ème degré
de la Franc-maçonnerie écossaise, « Architectures Secrètes » qui est une
étude par thèmes sur les degrés du 5ème au 14ème, voici aujourd’hui «
Chevaliers et Rose-Croix » qui nous conduit, suivant la même méthode, du
15ème au 18ème degré, point de rencontre majeur au centre de la Croix, pour
celles et ceux qui ont choisi l’Art Royal et le chemin le plus long vers les
« grandes ouvertures ». La Franc-maçonnerie prend là tout son sens, la grande
rosace éclaire l’œuvre du Maître et la Fraternité s’y transmute en Amour. Officialisé
en 1821 par le Suprême Conseil dans sa version chrétienne et pas dans sa
version alchimique. Falsification donc (toilettage et modernisme oblige
diront certains) les ajouts ou transformations ultérieures où certains
rituels mêlent la cabale hébraïque et des éléments fabriqués de toutes pièces
adultérant les rituels Rose-Croix au départ forcément chrétiens. Que le même
rituel soit transposé dans une version alchimique ou transformé par le
symbolisme qu’il représente n’enlève rien au fait que cette rose mystique
était au départ sur une croix entre deux autres croix, que la rose est
environnée d’une couronne d’épines et que les premiers propagateurs voulaient
que cela représente non seulement la passion du Christ, mais aussi entre les
deux autres croix, la Rédemption. La Rédemption est rappelée par le tombeau
vide du Christ. Le
signe de ce grade montre distinctement la voie du Ciel et de la Terre. Le mot
sacré du grade est INRI qui peut être vidé de tous sens, tellement on
pourrait en trouver. Il représente bien le mot formulé avec les initiales
I.N.R.I, car le grade représente l’entrée dans la Loi nouvelle, passant de la
loi juive à la mission évangélique. Les trois colonnes du Temple sont
constituées « au nom de la très sainte et très indivisible Trinité » (aussi
bien dans le rite moderne que celui de Kilwinning) et les trente-trois
bougies du premier appartement rappellent les 33 années du Christ. La Passion
du Christ se trouve copiée et renvoyée à des images symboliques de la maçonnerie,
à savoir la pierre cubique à pointe qui sue sang et eau et qui soufre, (d’où
l’analogie alchimique, mais dans le rite de Kilwinning la rose est bien
fanée), l’étoile flamboyante, la géométrie. La rose maçonnique se trouve
alors sacrifiée sur une croix au sommet de la montagne, par les trois
équerres, les trois triangles et les trois cercles. Le reste de l’histoire
dans ce grade ancien est une version maçonnique de la passion du christ pour
retrouver l’étoile flamboyante et la Parole fut aussi retrouvée. Le
symbolisme chrétien est si évident que de le nier paraît incongru, et à peine
plausible au niveau du symbolisme en général. Même les verres sont appelés
calice et la table autel. L’esprit
de ce grade est qu’il s’agit d’un grade de chapitre ouvrant les grades
philosophiques de la sixième classe. Les deux thèmes beauté et connaissance
sont déjà depuis longtemps dépassés dans les grades précédents. L’image du
Christ rédempteur est une image plus séduisante plus que le christ en croix
qui n’inspire en fait qu’une image morbide d’un homme crucifié par ses
semblables. Sortie de toute Eglise, la version alchimique où l’on trouve sur
la même croix parfois un serpent, symbolise effectivement la matière,
l’oeuvre en cours de réalisation par sublimation des éléments, mais il s’agit
là d’un travail peu élaboré qui ne sied pas au grade en question. Soit, un
athée peut utiliser le symbolisme alchimique et cabalistique. Mais l’essence
initiale et originelle du grade est chrétien quoi qu’on en dise et quoique
certains trafiquent. Le chevalier Rose Croix l’est par Jéhovah, le nom
incommunicable qui, parmi les juifs, signifie l’immutabilité de Dieu. Tout
dans ce grade rappelle l’essence chrétienne, évangélique. Il n’y a rien à
tenter ; car c’est ainsi. Affirmer autre chose n’est que poudre aux yeux.
Pour tous ceux qui cherchent vraiment à comprendre l’écossisme, il ne fait
guère de doute qu’il s’agit d’un symbolisme |
chroniques
maçonniques |
Jacques normand |
à L’Orient |
1999 |
Qui n’a cherché, au cours d’une lecture
ou en préparant une planche – une date, un fait, une idée, un commentaire,
bref l’un de ces mille éléments indispensables à la bonne fin d’un travail de
réflexion ?
|
comment
travaillent les francs-maçons ? - N° 22
- |
Jean onofrio |
LA MAISON DE VIE |
2007 |
Lorsque des Frères ou des Sœurs appartenant
à la Franc-maçonnerie initiatique se réunissent, ils célèbrent une « Tenue ».
Que signifie ce terme, à quelles réalités spirituelles et symboliques
correspond-il, pourquoi garde-t-il toute sa valeur ?
|
comprendre
les francs-maçons |
Jean saunier |
EDITION
Ivoire Clair |
1999 |
Ce livre présente un panorama
historique de la Franc-maçonnerie moderne et de son rôle au fil des siècles.
Sans prétendre à des « révélations
» spectaculaires plus ou moins fondées, il aborde en détail la description et
la signification symbolique profonde du serment maçonnique, de l’initiation
ainsi que des grades les plus représentatifs. Il se garde toutefois d’en tirer
des conclusions figées, tentant au contraire de replacer chaque période dans
son contexte historique, suivant le principe qui veut qu’un corps social quel
qu’il soit, et encore plus un groupe qui revendique pour lui-même le secret,
n’existe qu’au travers de ses membres, eux-mêmes vivant au sein d’une société
dont ils forment un microcosme. |
compte
rendu de la 12ème confÉrence internationale des suprÊmes conseils
du r.e.a.a. |
|
Le Suprême Conseil pour la France |
1980 |
Lors de cette conférence des
Suprêmes Conseils à Paris en 1980, des conférenciers de talent ont évoqué le R.E.A.A.,
son mysticisme, sa spécificité et ce qu’il peut apporter dans la vie de
chacun. |
confession
d’un grand commandeur de la franc-maçonnerie |
Charles riandey |
EDITION DU ROCHER |
1989 |
Décédé en 1976, Charles Riandey, initié
à la Grande Loge de France en 1917, membre du Suprême Conseil de France en
1930, Grand Secrétaire de la Grande Loge de France en 1931, Grand Chevalier
du Suprême Conseil de France puis Souverain Grand Commandeur en 1961, nous a
laissé ses mémoires. |
considÉrations
sur la maîtrise – 3e Degré |
Marcel spaeth |
Détrad |
1997 |
Sont expliqués, dans cet ouvrage destiné aux
Maîtres : Chapitre I
– La sapience du Maitre – Les arts libéraux – l’escalier à vis et le retour en
arrière – la rosace – Grammaire, arithmétique, musique, astronomie,
géométrie, rhétorique et dialectique – l’arbre séphirotique adapté à la
Franc-maçonnerie – Chapitre 2
– La légende d’Hiram – Poème épique – Réception d’un profane – Chapitre 3
– Les mors, leur sens, leur écriture et leur étymologie - Thubal-Caïn – Moabon – Mac Benah – Giblim –
Hiram – Gabaon – Chapitre 4
– Les tapis de la chambre du milieu, en tenue de travail et en Tenue de
réception – L’équerre et le Compas – le Tétragramme – le signe des chairs –
le Tertre et l’acacia – Les Nombres en maîtrise, ceux du compagnonnage et
ceux de l’apprentissage – Chapitre 5 – La Maîtrise et la magie – ouverture des travaux – Effets
de l’assiduité – la circumambulation – Passage du récipiendaire par la mort –
Nécromancie – imposition de l’épée flamboyante – la putréfaction alchimique –
le geste de détresse – la batterie d’allégresse – le port du chapeau – Chapitre 6
– L’Etoile Flamboyante en Maîtrise – le « Yin-Yang » -L’Androgyne
alchimique - |
CONSTRUIRE
LE TEMPLE AUJOURD’HUI |
. Behaeghel - Bruno Etienne -
J. Fontaine - F. Figeac – I. Mainguy |
Édition MAISON DE VIE |
2008 |
Pourquoi et comment
les Francs-Maçons construisent-ils leur temple aujourd’hui ? De quels
outils disposent-ils ? Que recouvre le terme initiation ? A quoi
servent les rituels ? Qu’est-ce qu’une société initiatique ?
Existe-il un message maçonnique ? La Franc-maçonnerie a-t-elle un
avenir ? Réunis lors d’un
colloque, des auteurs faisant autorité dans le monde maçonnique abordent ces
sujets importants et répondent sans détour à des questions parfois délicates.
Aussi cet ouvrage très vivant ouvre-t-il de nombreuses perspectives dont
certaines dépassent la cadre de la Franc-maçonnerie pour souligner un enjeu
majeur : peut-on encore vivre une
spiritualité d’ordre initiatique ? En préface Christian Jacq insiste sur le parcours de
l’initié, qui dépend fondamentalement de la nature de la loge qui l’accueille
et le fera évoluer, mais souligne la nécessité et l’importance d’avoir une
« loge de recherche initiatique »,
qu’il ne faut pas confondre avec une loge de recherche historique. Cette loge
permettant à chacun d’approfondir les symboles en commun, de débattre de
divers sujets maçonniques, d’aller vers d’autres traditions, et de se nourrir
de complémentarité dans une fraternité conviviale mais studieuse. Irène
Mainguy,
rappelle ce que veut dire « initiation »,
mot inconnu ou non pratiqué jusqu’en 1801, où ce mot apparaît dans le
régulateur du maçon, et qui sera officialisé en 1826, avant cette date on
parlait de recevoir ou faire un maçon. La finalité étant la même que de nos
jours, à savoir « faire un nouvel homme », avec la mort du
vieil homme, la renaissance, le passage de l’ombre à la lumière, le passage de
la captivité à la libération ou du sommeil à l’éveil. François
Figeac
pose la question « Qu’est-ce-que la
Franc-maçonnerie initiatique » ? C’est évidemment la
construction du Temple. Temple commun à tous les initiés, mais par la magie de
la méthode cette œuvre provoque la transformation de chacun qui ainsi se
construit son propre temple, à l’image de la perfection du Temple de Salomon. Bruno
Etienne
donne sa version de la Maçonnerie : Société
initiatique fondée sur des mythes, qui pratique des rites et qui utilise des
symboles. Pour lui il y a société initiatique lorsque les 10
variables suivants sont réunis, après acceptation des mots, rites,
symboles et mythes : 1/ Une légende de
base justifiant le rite. 2/ Un dépouillement physique vestimentaire
accompagné d’une réclusion. 3/ La présence d’époptie dévoilée pour la
contemplation des symboles et des mytho-drames, c'est-à-dire le rite
fondateur. 4/ La présence des éléments. 5/ Un ou plusieurs voyages
unidirectionnels. 6/ Un rapport chute-élévation. 7/8 Une guidance,
c'est-à-dire une utopie voire une eschatologie. 9/ Une uchronie 10/ Une
eurythmie en rapport avec les types de temps et d’espace séparés donc sacrés.
11/ Des épreuves physiques réelles ou symboliques, liées au passage, à la
mort et à la résurrection. Julien Behaeghel nous explique les outils et le message de la Franc-maçonnerie. Pour lui le
message est simple « Refaire notre unité
par le symbole initiateur »,
en refaisant cette unité nous reconstruisons le temple du monde qui est en
réalité celui de l’Homme, le macrocosme n’étant que le reflet du microcosme.
Hermès Trismégiste nous ayant transmis cette grande pensée, faut- il en
prendre conscience et œuvrer dans ce sens. Jacques
Fontaine
termine ce colloque en posant la question « Quel
message et pour quel avenir ? »
C’est un message pessimiste qu’il nous délivre, en arguant du fait que
la Franc-maçonnerie est en perdition compte tenu de la qualité des initiés et
de leur peu d’enthousiasme à étudier la symbolique et à s’interroger sur
eux-mêmes. Il délivre son message, qui est le suivant : Si on veut
changer, et ainsi sauver la Franc-maçonnerie, appliquons le principe ou
l’adage, vieux comme le monde « Connais-toi
toi-même », cet adage étudié par exemple par les bouddhistes
et d’autres sociétés initiatiques. |
CONVERSATIONS
ÉCOSSAISES |
Bernard GUILLEMAIN |
Edition TREDANIEL |
1996 |
C’est une conversation continue sur la maçonnerie avec la fraternité, les mythes fondateurs de l’Ecossisme et du suprême conseil avec le St Empire, la symbolique profane et écossaise et son éthique. Il parle longuement de la devise
Ordo ab Chao et Deus Memque Jus, sur le Saint Empire qui lui tenait à cœur et
sur cette transmission scalaire et alchimique. Le
REAA a pour but de développer et d’approfondir les enseignements de la
Maçonnerie de Saint-Jean. En se référant aux traditions initiatiques et
spiritualistes, il place ses travaux sous l’égide du Grand Architecte de
l’Univers. Il engage ses membres à s’intéresser aux problèmes importants de
l’humanité, et à s’investir pour la défense de la tradition culturelle et le
bien constant des hommes. Les enseignements du REAA incitent ses membres à
comprendre, mettre en oeuvre et établir l’amour du prochain, les droits et la
dignité de l’homme. Ils doivent également s’engager pour la défense de la
liberté de pensée et de croyance et combattre l’ignorance, la superstition et
le despotisme. Le REAA n’impose aucune limite à la libre recherche de la
vérité. Pour garantir à chacun cette liberté, il exige de tous ses membres
une tolérance active. Le REAA attend de ses membres un engagement ferme et
désintéressé pour l’amélioration de la société et de l’Etat et pour garantir
à tous les hommes une existence dans la dignité, la paix et la liberté. Bernard était membre du Suprême conseil pour la France depuis plus de 50 ans, il nous a quitté en 2002. Qu’il repose en paix. |
crÉation
et histoire du rite Écossais rectifiÉ |
Jean urcin |
Edition Dervy |
1994 |
Cette recherche historico
maçonnique nous conduit du début du christianisme à J. B. Willermoz et à
l’écossisme contemporain. Ce nouvel éclairage apporte un complément aux
ouvrages de Jean Tourniac. A l'heure où la Franc-maçonnerie connaît un regain d'intérêt,
Jean Ursin s'est livré à un minutieux travail de recherche sur le Rite
Écossais Rectifié, afin de mieux en cerner les origines. Ses recherches nous
conduisent des débuts du christianisme à Jean Baptiste Willermoz (1730-1824)
et à l'écossisme contemporain. L'auteur, privilégiant la clarté et la simplicité, nous offre
ici une histoire exhaustive du R.E.R qui complète les ouvrages de Jean
Tourniac sur ce sujet et apporte les éléments indispensables à la
compréhension de la franc-maçonnerie d'aujourd'hui |
D
dÉcors
& usages |
|
GLNF |
2002 |
À l’intention des membres de la
Grande Loge Nationale Française. |
DE LA PORTE DES HOMMES A LA PORTE DES DIEUX Cérémonie solsticiale de la Saint-Jean d’été |
Alain Pozarnik |
Edition Dervy |
2014 |
||
Toute vie, même en ce monde terrestre, est replacée, par les initiés dans un mouvement perpétuel, ils vibrent dans une authentique relation avec la création, cette création est peut-être loin des idées que les hommes ordinaires s’en font mais grâce à leur nouvelle conscience, ils deviennent plus justement l’homme aboutit promis par la création. Le grand secret de la vie que nous allons aborder dans la cérémonie solsticiale de Saint Jean, consiste, par l’observation de la nature à trouver cette porte qui donne accès à la mystérieuse réalité sous-jacente, ainsi nous passerons de la porte des hommes à la porte des dieux. Au sommaire de cet ouvrage de 340 pages : Cérémonie de Saint-Jean d’été au Rite Écossais Ancien et Accepté de la Grande Loge de France - -Le V.M : Frère Maitre des cérémonies, veuillez donner l’entrée du Temple… -LE V.M : Mesdames et Messieurs, mes sœurs et mes frères, veuillez prendre place - Mes sœurs et mes frères, nous allons maintenant célébrer la fête de saint j jean -Le V.M : Frère second surveillant, quel est le but de notre rassemblement de ce jour ? -Le V.M : Frère orateur, pourquoi les francs-maçons célèbrent –ils cette fête à cette époque de l’année ? -L’orateur : En cela, nous perpétuons les traditions des corporations de métiers romaines… Aujourd’hui, nous voici ensemble pour franchir la porte solsticiale d’été… -Le V.M : Frère secrétaire, d’où venez-vous ? -Le secrétaire : Cet Evangile est essentiellement l’évangile de la connaissance… -Le V.M : Veuillez vous lever, mes sœurs et mes frères - : Frère second surveillant de quel présent symbolique disposez-vous ? - : Le blé recouvre t-il d’autre sens, mon frère second surveillant ? - : Qu’en concluez-vous frère second surveillant ? : Frère premier surveillant, de quel présent symbolique disposez-vous ? - : Peut-on considérer que le cycle soit complet, frère premier surveillant ? -Le V.M se saisit du parchemin qui est devant lui et le montre à l’assemblée tout en disant : Avant de nous séparer, je vous invite, mes sœurs et mes frères à entrer dans la chaîne d’union qui symbolise l’Amour entre tous les hommes de la Terre, puis Remerciements du V.M à tous les assistants d’avoir participé à cette cérémonie. |
des
origines du grade de maÎtre |
Goblet d’alviella |
EDITION TREDANIEL |
1984 |
L’histoire de ce grade est
capital ; par lui, le franc-maçon acquiert la plénitude des droits et
devoirs maçonniques. Mais à quelle période de l’histoire apparait-il ?
Pourquoi a-t-il été créé ? Quel est son symbolisme ? Pour répondre à ces questions, il
suffit de lire cet excellent ouvrage de Goblet d’Alviella. D’où vient d’abord
cette légende ? Paul Naudon autre historien en maçonnologie, nous
précise que nous le devons au moine bénédictin Walafrid Strabon (IXe
siècle) qui dans ses œuvres, l’aurait rédigé telle que nous la connaissons
aujourd’hui, il fit du bronzier Hiram (Livre des rois 5), le Maître par
excellence. Dans les légendes opératives à
partir du XIIIe siècle, nous ne trouvons pas grand-chose ; c’est à
partir de 1680 qu’Hiram recommence à être mentionné dans le
manuscrit « Tew » et le manuscrit « inigo Jones »,
mais c’est surtout en 1711, soit 6 ans avant la création de la Grande Loge
d’Angleterre, que nous trouvons un 3e grade (Maître), il est
rédigé sur une feuille d’un manuscrit du (Trinity Collège Dublin) et porte la
mention « maçonnerie, Février 1711 ». Pour les Franc-maçon du XXIe
siècle, Hiram est un symbole moral ; c’est l’homme de bien persécuté, le
penseur bâillonné, l’inventeur méconnu. C’est Job sur son tas de fumier,
Prométhée sur son rocher, Jésus sur la croix, Molay sur son bûcher, ce sont
les martyres chrétiens jetés aux lions du cirque à Rome, les hérétiques et
les philosophes suppliciés par les bourreaux de l’inquisition, les
intellectuels précipités dans les mines de Sibérie, c’est tout libérateur qui
souffre et tombe pour une juste cause et comme le dit le grand Dieu Osiris en
Egypte : « Depuis
que j’ai reçu la grande blessure, je suis blessé dans toute blessure ». Hiram tout en étant le juste, est
également la justice, il est la liberté violée, la civilisation anéantie par
les barbares, la culture morale et intellectuelle d’un peuple combattue par
la superstition et le fanatisme. Tel sont en substance les
enseignements de ce grade, mais lisons ce que nous en dit l’auteur dans ce
livre, qui nous révèle des trésors, quant à l’origine de la légende, du grade
et de son enseignement. Au sommaire de cet ouvrage : La Maîtrise dans la franc-maçonnerie de
pratique - L’initiation maçonnique pendant la période
de transition - Le troisième degré dans la maçonnerie
spéculative, la légende et le rituel
- Origine psychologique de la
légende - Les antécédents historiques de la
légende - Formation et introduction du rituel -
Philosophie du troisième degré - |
DES PLUMES DANS L’ENCRIER MAÇONNIQUE |
Divers Auteurs |
Edité par l’Institut maçonnique de France |
2013 |
Les mythes, rites, symboles et légendes de la franc-maçonnerie et l’aura de mystère qui règne autour de son organisation, de son histoire, de son fonctionnement, constituent une véritable « malle aux trésors » de ce qu’il convient d’appeler l’imaginaire maçonnique ; cela fait près de deux cents ans que des romanciers, des poètes, des auteurs de théâtre et non des moindres, puisent dans cet encrier magique pour que leur propre imagination s’envole. 11 jeunes écrivains nous livrent dans cet ouvrage le fruit de leur imagination. La multiplicité des thèmes, la variété des intrigues, la diversité des formes d’écriture, disent par elles-mêmes que l’histoire de la confrérie, les histoires qui lui sont liées, les anecdotes qu’elle génère, sont un chatoyant kaléidoscope bariolé à moins que ce ne soit un labyrinthe initiatique… Evidemment au fil des pages, vous allez découvrir que le temple avait trois portes, vous allez recevoir des nouvelles des templiers, vous allez croiser Elisabeth Saint-Léger chez les fils de la Lumière, un crime en trois points va être commis sous vos yeux, la légende perdue d’Avaris va vous être contée, pour ainsi effectuer le Voyage dans un univers de fantasmagories et de mystères, accompagné d’une lumière fraternelle… où votre propre imagination sera sollicitée… Au sommaire de ce voyage imaginaire : Moi je crois en toi par Corynn Thymeur Elisabeth Saint Léger chez les fils de la Lumière par Pierre Malter A la croisée des chemins par Stan Karko Le Temple avait trois portes par Philippe Behamou Meurtre en trois points par Jean Nicolas Brassaud Ker-Roin par Christian Dorsan Le voyage par Nadroj Eilarras Lumière fraternelle par Laurence Elem Avaris : La légende perdue par Frédéric Godefroy Petit Architecte de ma vie par Dominique Le Boedig Des nouvelles des templiers par Virginie Muzart |
deux
siÈcles de maçonnerie en roussillon 1744 – 1945 |
Jacques mongay & p.R. baldie |
EDITION
Les Presses Littéraires |
2003 |
Ce sont deux siècles
de maçonnerie dans les Pyrénées-Orientales avec les noms des loges, leurs
histoires et les divers maçons qui s’y sont illustrés. Un très bon travail
d’histoire. Le
Roussillon se distingue alors par une concentration maçonnique unique en France.
Entre 1744 et 1789, on dénombre à Perpignan 317 frères pour 13 000
habitants: 1 Perpignanais sur 40 est franc-maçon! Les loges sont nombreuses:
12 civiles et 6 militaires. Ces dernières, grâce au caractère itinérant des
régiments, contribuent fortement à la propagation de la
franc-maçonnerie. La loge est un laboratoire des idées des Lumières. Les
frères y présentent des discours et des planches. On parle philosophie, mais
les discussions politiques et religieuses y sont interdites. Les ateliers ont
un mode de fonctionnement unique pour l'époque: les maçons s'écoutent dans un
respect mutuel et votent librement. Les travaux se terminent par des agapes,
un moment de convivialité autour d'un banquet et de chansons. Certes,
la fraternité roussillonnaise a ses limites. La Sociabilité, composée de tous
les grands nobles catalans, recherche l'excellence sociale et ne fréquente
pas la loge des Artistes. On met un point d'honneur à combattre la confusion
des états. Le noble et le marchand sont frères, ils portent tous les deux
l'épée de l'égalité, mais ils ne se réunissent pas dans la même loge. Il ne
faut pas oublier que la maçonnerie est alors très élitiste, elle exclut les
femmes, les analphabètes, les paysans, les comédiens, les juifs, les bègues,
les borgnes et les boiteux. L'idée
qu'il existe une influence maçonnique sur cette période est tenace, mais
exagérée. C'est vrai que le fonctionnement des loges joue un rôle novateur.
Il rend concret des idéaux abstraits: l'égalité, la fraternité, la raison, la
tolérance. Les frères proposent un modèle de république universelle, fondé
sur l'échange et le dépassement des différences. Mais le but est de façonner
un comportement, pas de préparer une mobilisation politique. D'ailleurs, les
maçons catalans reflètent fidèlement la société française: un tiers sont
royalistes, un tiers, Jacobins, et un tiers, Montagnards! Pourtant, le
gouvernement révolutionnaire voit dans ces ateliers des foyers potentiels
d'opposition. Paradoxalement, la Révolution est donc l'un des moments noirs
de l'histoire de la maçonnerie catalane. Les loges se mettent en sommeil
jusqu'en 1795. Dès
1799, Napoléon relance la franc-maçonnerie, tout en la surveillant par
l'intermédiaire de sa famille - il nomme son frère Joseph à la tête du
mouvement. Il y voit un bon moyen de surveiller les élites. C'est l'âge d'or
de la maçonnerie perpignanaise. Entre 1800 et 1813, plus de 1 000 frères
fréquentent les ateliers de Perpignan, de Catalogne du Sud et du Nord! Les
loges se développent surtout par l'intermédiaire des militaires qui affluent
en 1808, pour la guerre d'Espagne. . Entre 1804 et 1815, sur les six
maires nommés par le préfet, cinq sont francs-maçons. Quelles sont les idées des francs-maçons au
XIXe siècle?
Nous avons peu d'éléments pour Perpignan, mais, en France, ils sont de tous
les combats progressistes. En 1848, les maçons Charles Bissette et Victor
Schalcher abolissent l'esclavage dans les colonies. L'activité
philanthropique est également très forte. Les frères s'engagent dans des
comités de vaccination. Le recrutement est de plus en plus démocratique, les
loges s'ouvrent aux ouvriers et aux boutiquiers. : On assiste, en effet, à une désertion des membres
du clergé. Le combat contre l'Eglise, qui a commencé à la fin du second
Empire, se radicalise sous la 3e
République. La franc-maçonnerie, particulièrement le Grand Orient de
France, évolue vers la pensée positiviste et scientiste et s'oppose aux
catholiques, alignés sur les positions du pape. Le débat prend une tournure
très politique. Et cela quelques années avant la séparation de l'Eglise et de
l'Etat, qui aura lieu en 1905. Ces discussions renforcent la politisation des
loges, ce qui explique la place de choix de la franc-maçonnerie dans les
combats républicains.
Les
trabucayres :
En bons brigands, ils prennent leur nom du
trabuc, court fusil à canon évasé. De 1837 à 1846, ces bandits de grand
chemin sévissent dans la région frontalière du Vallespir. Ils y rançonnent,
voire séquestrent, diligences et propriétaires fermiers. Surnommés aujourd'hui
«les Robin des bois catalans», ils détroussent les riches pour donner aux
pauvres. Ces célèbres malandrins anarchistes seraient-ils maçons? En 1846,
l'un des chefs, Joseph Balme (Sagals de son nom de guerre), est condamné à
mort. Avant l'exécution, le bourreau récupère le foulard que Sagals porte
autour du cou. Il est orné de symboles maçonniques: compas, équerre, lune,
soleil, etc. Pour certains, Joseph Balme aurait été initié dans une loge de
Gérone. Pour d'autres, un protecteur maçon aurait pu lui offrir ce foulard.
Difficile à dire aujourd'hui. Quoi qu'il en soit, le foulard contribue à
nourrir la légende... |
deux
siÈcles dU rite Écossais ancien et acceptÉ en France 1804 – 2004 |
par le grand Collège R.E.A.A. du
G. O. de France |
EDITION
DERVY |
2004 |
Ce superbe livre nous entraîne à
l’origine officielle du R.E.A.A. (1804) en France. Des photos splendides de
divers tabliers, les blasons et emblèmes des degrés du 4ème au 33ème. Un
historique bien charpenté et intéressant sur l’origine. La patente Morin, les
légendes Templières, le Chevalier Rose-Croix et le Chevalier Kadosh en sont
les grands chapitres. Un très beau livre agréable à lire et à regarder pour
ses images. En
1804, les "américains" reviennent des Îles (Saint Domingue,
aujourd'hui Haïti). D'abord Germain Hacquet (1756-1835) (et le rite en 25
grades dit de perfection), ensuite le comte Auguste de Grasse-Tilly
(1765-1845) (et le rite en 33 grades dit REAA, ainsi que le titre de GM du SC
des "Îles de l'Amérique du vent et sous le vent"). Ils créent le 27
octobre 1804, le premier Suprême Conseil français qui s'appelle "Loge Générale Écossaise de France du
Rit Ancien", plaçant à sa tête le prince Louis, frère de
l'empereur (et Grasse-Tilly est son représentant officiel). La
réaction est immédiate et fin 1804, sur ordre de Napoléon, la réunion de
cette "Loge Générale
Écossaise" au GOdF est réalisée à travers un Concordat,
signé le 5 décembre 1804. "Le
RF Grasse Tilly, représentant du GM, parvenu à l'orient, a manifesté, au nom
de ses frères, le vœux d'une réunion absolue, franche et éternelle; ce vœux
reçu par le Grand Vénérable et les officiers du GO a été accueilli avec
l'enthousiasme de la joie et de la confiance." Un vote
favorable à la création d'un "Grand
Directoire des Rites" est acquis le 12 juillet 1805 au GOdF,
dans le but de centraliser et de simplifier. La contre-réaction ne se fait
pas attendre et le 6 septembre 1805, Grasse-Tilly et ses amis, avec le
maréchal Kellermann, dénoncent le Concordat. Il est possible que Grasse-Tilly
ait été placé à la tête de cet ancien-nouveau SC "indivis" lors de
sa sortie du GOdF, toujours est-il qu'il écrit de Strasbourg le 10 juin 1806
au SC indivis qu'il se dessaisit de la "Grande Maîtrise" au profit
de l'archichancelier Cambacérès (Livre d'Or de Grasse-Tilly. Cambacérès
accepte le 1er juillet et est installé solennellement le 13 août 1806. Donc
oui l'ancien-nouveau SC forme en 1805, et choisit de placer à sa tête
Cambacérès qui met deux conditions: - le GO gère directement jusqu'au
XVIIIème - le SC indivis gère ensuite, mais au nom du GO. Le
décret du 27 novembre 1806 pris par Cambacérès stipule en effet que les
Frères promus doivent prêter "serment
d'obéissance au GO comme unissant à lui le REAA, et au SC du 33ème degré,
chacun en ce qui le concerne." Et ce qui semble établi,
c'est que, si Grasse-Tilly a pris la tête du "SC indivis" en
France, ce fut de courte durée, il l'a rapidement cédé à Cambacérès. Ensuite,
il était hors-jeu pour recréer un SC français. Par contre il a gardé la Grande
Maîtrise du SC des Îles de l'Amérique dont il a beaucoup usé. On peut se
demander pourquoi Grasse-Tilly a cédé à Cambacérès cette "nouvelle"
Grande Maîtrise en 1806. C'est simple: faire une fronde alors que la volonté
de l'empereur est l'unité d'une franc-maçonnerie à sa dévotion, est osé,
sinon dangereux. Et
pour Grasse-Tilly, nommé adjoint à l'état-major du prince Eugène de
Beauharnais le 29 juin 1806 (soit 19 jours après s'être dessaisi en faveur de
Cambacérès), manifestement s'asseoir dans le fauteuil de GM qui fut occupé
par le prince Louis était encore plus délicat. Cambacérès, un génie
politique, trouve la solution qui ne lèse personne. L'arrangement semble
heureux: le GO garde la maîtrise sur le Rite français et les grades
apparentés (dont celui de Rose-Croix). La fronde garde la maîtrise sur les
grades au-delà, mais au nom du GO. Personne ne perd la face, et surtout
l'unité de façade est maintenue. (la solution est d'ailleurs tellement bonne
que Cambacérès refait le coup avec le RER en 1808.) |
DICTIONNAIRE MAÇONNIQUE – TERMINOLOGIE DES RITUELS MAÇONNIQUES |
Michaël Segall |
Edition Dervy |
2014 |
25 ans se sont écoulés depuis la publication en 1988 de la première édition de ce dictionnaire, donnant la prononciation, la traduction, l’orthographe, l’étymologie, l’explication et, autant que possible, les références bibliques d’une grande partie des termes, notamment des hébraïsmes, utilisés au Rite Ecossais Ancien et Accepté tel qu’il se pratique en Europe continentale et dans d’autres pays du monde. Suite aux demandes et aux questions, il a semblé à l’auteur, utile et nécessaire d’étendre cette étude à des mots oubliés ou négligés dans son premier dictionnaire et apparaissant surtout aux grades rouges écossais ainsi qu’à la terminologie générale des rites maçonniques majeurs encore pratiqués à notre époque. Comme pour le précédent dictionnaire et afin que celui-ci puisse rester à la portée de tous, aucune indication précise n’y est donnée quant aux grades auxquels appartiennent les mots, les phrases et les acronymes expliqués ; la seule différence que le lecteur y trouvera dans ce domaine, par rapport au dictionnaire des hébraïsmes, est que des indications y seront données en ce qui concerne l’appartenance des mots à l’un ou à l’autre des rites étudies sauf bien sûr, pour des termes d’une utilisation tellement générale qu’une explication serait superflue. Il reste la question du compagnonnage ; il ne s’agit certainement pas d’un rite maçonnique, mais les influences mutuelles entre compagnonnage et maçonnerie sont telles, et les points communs sont si nombreux, qu’il n’était pas possible de l’ignorer, tout en sachant qu’à ce jour, il n’existe aucune preuve d’une quelconque filiation, malgré cela ce dictionnaire comporte des mots et expressions utilisés dans les cayennes compagnonniques. La maçonnerie américaine (souvent appelée maçonnerie d’Albert Pike), pose ici quelques problèmes dans sa formulation historique et sur des noms de personnages historiques qui n’ont peu ou pas de rapports avec la maçonnerie continentale, car ils ont été introduit récemment par Albert Pike, ainsi il était difficile de trier ceux qui pouvaient figurer dans ce dictionnaire et ceux qui devaient être occultés. L’auteur a pris sagement le parti de tout garder, tout en expliquant pour chacun son origine et sa filiation. Lorsqu’on feuillette les rituels maçonniques des loges symboliques ou des hauts-grades, tous rites confondus, on s’aperçoit vite que 80% des mots de passe, des mots sacrés, des expressions, des devises, ont une origine hébraïque et araméenne, qui souvent ont été traduites en latin (Pax vobis). Presque tous ces mots et expressions ont été tirés du Livre des Rois, des Chroniques et des Nombres, mais aussi d’autres versets de la Bible. Ils font partie de la légende salomonienne. Le nouveau Testament n’est pas non plus oublié. Le Zohar a fourni pas mal de termes et d’expressions avec les sephirot. La Kabala avec sa démonologie et son angélologie nous donne des noms difficiles à comprendre et à identifier. Puis il y a des mots et phrases fabriquées par des hébraïsants de mauvais choix et qui au fil des siècles, ne firent qu’obscurcir les textes. On ne peut que remercier l’auteur pour cet excellent ouvrage, très utile pour ne pas dire indispensable dans notre recherche maçonnologique autant que spirituelle. |
DISCOURS et VIE du
CHEVALIER André-MICHEL de
RAMSAY |
Divers Auteurs |
Edition ARCADIA |
2005 |
||
En
1737 il modifie son discours et le donne à lire au cardinal André Hercule de
Fleury alors ministre d’état de Louis XV, mal lui en prit puisque le cardinal
non seulement lui interdit de le lire, mais l’envoie au Pape, lequel va
pondre en 1738 une bulle d’excommunication (In Eminenti Apostolatus
Specula), ce qui n’empêcha pas Ramsay de lire son discours le mois
suivant à Lunéville. Ramsay meurt en 1743 à Saint Germain en Laye, à l’âge de
57 ans. Georges
Lamoine
explique pourquoi et comment Ramsay est au début de la propagation de
l’écossisme à travers le monde. De par l’honorabilité de ses buts, sa
noblesse et sa fraternité universelle, de son intérêt pour le savoir, son
souci de la moralité, sa pratique de la charité, le discours de Ramsay est
indiscutablement à la base de l’écossisme. Christian
Charlet
évoque la vie du Chevalier de Ramsay surtout la période qu’il a vécu aux
cotés de Fénelon à qui il voua une admiration sincère et qui fut son Père
spirituel.
Francis
Bardot
nous transporte dans le monde des Arts et dans l’imaginaire à l’époque du
discours du Chevalier Ramsay. 1685 est l’année de la révocation de l’édit de
Nantes, elle est le point de départ d’une modification du rapport entre le
sacré et le profane dans la conscience des européens. Cette même année né
Bach, Haendel et Scarlatti, Ramsay naîtra l’année suivante. J.P.
Lassalle
disserte sur le discours de Ramsay et essaie de savoir où ce discours a eu
lieu, compte tenu que beaucoup de rues ont disparu, est-ce rue de Buci ?
Rue des boucheries ? Rue du paon ? Difficile à dire. Il nous
explique les différences entre les deux discours, différences assez
importantes. Pierre
Mollier
dans un long article développe l’imaginaire chevaleresque et la Franc-maçonnerie
au XVIIIe siècle. Cette chevalerie qui devient spéculative est malgré tout
issue du Moyen Âge avec ses règles et ses coutumes. Eques a norma explique pourquoi le Discours de Ramsay est le texte le plus important de la première Maçonnerie française, car elle enracine durablement dans les esprits l’idée que la Franc-maçonnerie est l’héritière de la chevalerie médiévale. Ramsay s’efforça toute sa vie de démontrer cette origine chevaleresque qu’il revendiquait, hélas les preuves furent minces, néanmoins il laissa dans ses textes et surtout dans son discours des affirmations tellement convaincantes sur les coutumes chevaleresques, les cérémonies féodales, son appartenance à l’ordre de St Lazare, que son affirmation d’une Franc-maçonnerie chevaleresque écossaise devint une vérité. |
DISCOURS PRONONCÉ A
LA RÉCEPTION DES FRANC MAÇONS PAR LE CHEVALIER André Michel de RAMSAY en 1737 |
Traduction G Lamoine |
SNES |
2000 |
Ce discours que le chevalier prononça
en 1938 et en 1940 est donné comme le départ de l’écossisme avec la notion de
spiritualité basée sur le métier des armes. « La maçonnerie chevaleresque ». Il a exprimé
et transposé un universalisme de la loi morale en un souffle spirituel à travers
les métiers de bâtisseur et de chevalier. Le « Discours »
de Ramsay fait partie, avec les Constitutions d’Anderson, de ces textes
emblématiques, souvent qualifiés de « textes fondateurs de la
Franc-maçonnerie ». Beaucoup l’ont parcouru. L’a-t-on vraiment lu ?
Pourquoi ce texte a-t-il joui d’une telle réputation, d’une telle aura, au
point d’en faire le « point de départ » de la constitution des systèmes de
hauts grades ? Et pourquoi, aujourd’hui, a-t-on tendance à renier ou tout au
moins à limiter son influence historique ? Près de trois siècles après qu’il
ait été écrit, sinon prononcé, le discours, ou plutôt les discours de Ramsay
méritent une relecture attentive et critique. En effet, l’historiographie
maçonnique considère généralement, sans en développer l’argumentation, que le
fameux discours, prononcé en 1736 et publié en 1738, constitue la base
historique du développement des Hauts Grades en France à partir de la fin des
années 1730 et ce, tout au long du 18ème siècle. Pourtant, une relecture contemporaine un
tant soit peu critique de ces fameux discours peut laisser dubitatif quant au
caractère souvent péremptoire de cette affirmation. Le discours de Ramsay,
comme les textes dits « fondateurs » qui l’on précédé (les Anciens Devoirs et
les Constitutions d’Anderson en particulier), mêle indifféremment ce qui
relève de l’histoire, au sens contemporain du terme, et ce qui relève
du mythe. Et ce discours lui-même, et le contexte qui entoure sa
rédaction et son éventuelle présentation à la Saint Jean d’Eté de 1736 finit,
dans la littérature maçonnique, à relever lui aussi autant de la légende,
sinon du mythe, que de l’histoire… On rappelle avec
raison la nécessité de distinguer, même pour un Franc-Maçon attentif aux
mythes fondateurs de son ordre, ce qui procède du mythe de ce qui procède de
l’histoire, l’une n’étant pas moins « vraie », ni même « véridique » que
l’autre, mais l’une et l’autre se plaçant sur deux plans différents de la
pensée, et donc relevant de réalités différentes. Il convient donc ici de
distinguer ce qui relève de la connaissance, objet de
recherche du « cherchant » qu’est le franc-maçon, de ce qui relève des connaissances,
objet de recherche du « chercheur » qu’est le scientifique - ici l’historien.
Le « cherchant » fait appel à l’intuition, et trouve en lui-même, fût-ce à
l’écoute de l’autre, la réponse à ses questions. C’est ce qu’on dénomme
généralement la connaissance, au sens ésotérique du terme.
Comme on le sait, cette forme de vérité est par nature incommunicable en ce
qu’elle repose sur l’expérience intime de chacun. Le « chercheur », de son
côté, fait appel à l’observation, et c’est à travers elle (et à celle
d’autrui, car pour être mesurable, les phénomènes doivent être
reproductibles) qu’il développe les connaissances, ensemble
de savoirs reconnaissables, reproductibles et donc… publiables. Le «
cherchant » s’adresse à la réalité, sa réalité, qu’il essaye de comprendre
(c'est-à-dire, au sens étymologique, de « prendre avec soi »), tandis que le
« chercheur » au sens scientifique du terme s’adresse au réel, qu’il mesure
et analyse davantage pour autrui que pour lui-même. Ces deux
démarches, loin d’être inconciliables, sont complémentaires. Elles doivent cependant
faire l’objet d’une distinction épistémologique claire, sans laquelle la
vérité du mythe, érigée au rang de vérité historique, devient dogme. Cette
attitude est contraire avec la démarche maçonnique, qui cherche à éloigner
l’homme des préjugés en général, et des dogmes en particulier. Comme
l’écrivait justement Bruno Etienne, le contraire dans la langue française du
mot « dogmatique » n’est pas « adogmatique » mais « sceptique », attitude qui
doit être, intrinsèquement, partagée entre le « cherchant » et le « chercheur
», le doute constituant une attitude raisonnable et préalable à toute
recherche. Cette distinction épistémologique claire doit permettre d’admettre
en toute modestie que la vérité du mythe repose bien souvent sur ce qu’un
historien appellerait « forgerie », c'est-à-dire la fabrication délibérée ou
non d’une histoire erronée. C’est, d’une certaine manière, le cas de la
plupart des textes dits « fondateurs » de la Franc-Maçonnerie, et du discours
de Ramsay lui-même. Pour autant, la légitimité d’une institution, fût-elle
maçonnique, ne peut reposer autrement que sur une compréhension juste de
l’imaginaire mythique, d’une part, et du réel historique, d’autre part. Dès
lors, les « cherchants » doivent parfois savoir se muer en « chercheurs »
afin qu’ils puissent distinguer ce qui relève de la tradition de ce qui
relève de l’histoire. Il convient dès-lors de relire le Discours de Ramsay au
crible de cette distinction épistémologique du mythe et de l’histoire. Cette
relecture doit pouvoir revêtir plusieurs aspects, en référence à des
questionnements mettant en lumière les différentes facettes du Discours
lui-même et de son contexte : que dit le discours de Ramsay ? Dans quel
contexte historique le discours a-t-il été pensé ? Dans quel contexte historique
le discours a-t-il été prononcé et publié ? Rappelons tout d’abord que le Discours de Ramsay fait partie, avec les Grandes Constitutions de Bordeaux de 1762 et celles de Berlin de 1786, des « Textes Fondamentaux » qui introduisent encore aujourd’hui les Règlements Généraux du Suprême Conseil pour la France. On parle d’ailleurs « du » discours de Ramsay, mais on devrait dire « des » discours, surtout depuis que le manuscrit original de 1736 a été retrouvé à la bibliothèque municipale d’Epernay Ce manuscrit correspond de façon certaine au discours prononcé à l’occasion d’une cérémonie d’initiation le 26 décembre 1736, dans la loge particulière de Lord Derwentwater, qui sera élu dès le lendemain Grand-Maître de ce qui n’est pas encore tout à fait la Grande Loge de France. Cette version diffère sur certains points de la version connue jusqu’à une période récente, dite de 1737, imprimée à Rouen en 1738, prétendument publiée à La Haye, pour des raisons de censure, dans un recueil de textes et d’auteurs divers intitulé « Lettres à M. de V. avec plusieurs pièces de différents auteurs ». |
DISCOURS - RAMSAY ET SES DEUX DISCOURS |
Alain Bernheim |
Edition
Télètes |
2012 |
Qui
était Michel de Ramsay, dont la date de naissance est incertaine. Initié
à Londres en 1730, il est enterré à Saint Germain au mois de Mai 1743. Ce
jacobite convaincu et pauvre, dépendant du bon vouloir de groupes (exilés,
stuartistes, aristocrates français, francs-maçons) aux opinions
diverses, apparaît dans la Franc-maçonnerie française le 26 Décembre 1736,
date portée sur la manuscrit de son discours conservé à la médiathèque
d’Epernay, dont le texte est fort différent de celui imprimées
ultérieurement. Après
avoir retracé sa vie, rappelé ce que nous savons des débuts de la
Franc-maçonnerie française et des premières loges parisiennes, Alain Bernheim
analyse le Discours, son plan, ses versions successives dont il fait
recension, ainsi que ses sources qu’il détermine en s’appuyant sur des
documents qu’il cite et commente abondamment. Un
tableau met en regard la version manuscrite, ici transcrite intégralement
pour la première fois, le texte de la lettre que Ramsay adressa au marquis de
Caumont le 16 Avril 1737 et les versions imprimées – la lettre à M. de V… et
l’histoire de la très vénérable confraternité des Francs-Maçons de la Tierce
(1742 et 1745) – Il permet au lecteur de constater que le texte de 1736
n’était pas une version incomplète comme l’écrivit Lantoine, mais qu’il
existe deux discours distincts dont Alain Bernheim suggère les clefs, après
avoir répondu à deux questions : Ramsay prononça-t-il son discours en
Mars 1737 ? A-t-il inventé les grades maçonniques ? Ce
que nous savons c’est que la version imprimée est tout à fait différente de
la version manuscrite. Si différente même qu’il est permit de penser qu’elle
a été rédigée comme une conséquence de l’élection du Grand Maître
Derventwater et sous son influence. Serait-ce aller trop loin que d’imaginer
Ramsay, dans son second discours, rapportant les événements parisiens récents
en les situant dans une maçonnerie écossaise légendaire qui prendrait ici
naissance ? Au sommaire de cet ouvrage : La vie de Ramsay - Débuts de la Franc-maçonnerie française - Les premières loges à Paris - Le discours de Ramsay, version manuscrite et version imprimée - Le plan du discours - L’histoire de La Tierce 1742 et 1745 - Lettre de M. de V… 1744 - La lettre au marquis de Caumont en 1737 - Les versions imprimées, modifications et additions - Ramsay prononça t-il son discours en 1737. - Ramsay a-t-il inventé les grades maçonniques - divers tableaux comparatifs - |
document
sur la grande loge du vÉnÉzuela |
g.l.r.v. |
CARACAS |
1952 |
Ensemble de 7 documents édités en 1952
à Caracas par la Grande Loge des EE |
DU FḖMININ ET DE SA QUÊTE EN FRANC-MAÇONNERIE - |
Marie Dominique Massoni |
Edition de la Tarente |
2015 |
Le mythe de l'androgyne a donné de bien belles
images à l'amateur d'alchimie. Depuis Platon, au moins, la quête du féminin de
l'être et le statut philosophique du sujet féminin ont été dissociés. Les
sociétés patriarcales qui n'imposaient que des devoirs aux descendantes d'Eve
ou de Pandora ont dû néanmoins composer avec l'indéniable nécessité de
préservation de l'espèce humaine. Le ventre de la femme était le four où se
cuisaient les générations nouvelles et les seins une métonymie de la
nourriture. L'ignorance du processus de reproduction allait contribuer à
reléguer les femmes dans un statut d'être en second, tandis que les hommes
rêvaient le féminin. Comment réaliser l'androgyne, être accompli, si l'on
étouffe ce qui relève du féminin et ce que vit une femme, sur le plan
biologique comme sur le plan de l'organisation sociale, a fortiori dans les
arts d'Hermès ou en franc-maçonnerie ? Les rituels de la franc-maçonnerie
d'Adoption rendent directement compte du rôle du féminin dans nos archétypes. Ceux des loges symboliques dévoilent le travail à
mener en sa direction, pour peu qu'on accepte d'approcher tous les éléments qu'ils
mettent en mouvement. L'exégèse n'en sera que plus fine. La déroute de la
raison instrumentale est aujourd'hui avérée. Les maladies sociales que la
toute-puissance de la raison a engendrées valent bien les épidémies de peste
envoyées par Apollon ou par le dieu chrétien. Cette mise à mal risque
cependant de nous faire oublier l'importance de la raison. Marie-Dominique
Massoni nous invite ici à associer sensation, raison, imagination et
intuition pour suivre le féminin à la trace afin qu'il se déploie en chacun,
tout au long de son chemin initiatique Mythes apparents, mythes cachés,
quelles figures du féminin se dessinent dans les rituels ? Comment l'Art
royal prépare-t-il à la conjonction des opposés, dès nos premiers pas et
avant même nos premiers travaux ? Comment nous préparons-nous aux noces
sacrées ? Commentaire sur le féminin dans les loges : Homme et femme sont sans conteste égaux sur le plan de
l’esprit. Les femmes peuvent accéder aux plus hautes vérités transcendantes,
rayonner d’une profonde autorité morale ou spirituelle, et rien à cet égard
ne justifie qu’elles soient privées du sacerdoce, dont les écartent pour
d’autres raisons de nombreuses religions. La femme est donc indiscutablement
initiable. Restent toutefois ouvertes les questions de savoir si la nature de
l’initiation féminine est différente, si la franc-maçonnerie est une voie
appropriée aux femmes ou encore si l’initiation et, partant, la maçonnerie
peuvent être mixtes. Notre époque peine à distinguer égalité des sexes et
confusion des genres. La pensée dominante récuse toute différentiation des
rôles sociaux fondée sur le sexe et prône la mixité dans tous les domaines.
Aussi, le caractère exclusivement masculin de la maçonnerie régulière et
celui majoritairement non-mixte des autres obédiences suscitent-ils
incompréhension et critiques allant jusqu’au grief d’archaïsme patriarcal ou
de sexisme sectaire. La mise à l’écart des femmes ou le rejet de la mixité
peuvent certes paraître opposés à l’universalisme de la maçonnerie, contraires
à une fraternité exempte de ségrégation. Mais cette situation découle à la
fois de la tradition, à laquelle sont foncièrement attachés les maçons, et de
la volonté de ceux-ci, dans leur actuelle majorité. Les explications profanes à cette attitude de la
maçonnerie envers les femmes ne manquent pas. Des sociologues y verront une
survivance de la division sexuelle des tâches sociales et du travail, un
avatar de l’appropriation du savoir et du pouvoir par une classe. Des
anthropologues diront que les rites initiatiques des tribus primitives ont en
particulier pour but l’identification sexuelle et l’intégration
communautaire, qu’historiquement l’initiation des hommes et des femmes a
toujours été séparée. Des psychanalystes freudiens réduiront cette attitude à
un tabou né du refoulement de la libido ou à une forme de résolution du
complexe d’Œdipe. Des moralistes enfin y chercheront l’empreinte d’un idéal
ascétique universel de dépassement des désirs et de chasteté, de délivrance
des contingences terrestres. Plus prosaïquement, nombre de francs-maçons, et
des maçonnes aussi, considèrent la non-mixité en loge comme relevant de la
sagesse pratique. Au regard notamment de la morale maçonnique, les risques de
la fraternité entre sexes sont évidents. Légitime est donc le souci d’éviter
le désordre des sentiments et les tentations de la chair; comme celui de
rassurer son partenaire ou préserver sa famille. Les faiblesses des hommes
étant ce qu’elles sont, et celles des femmes n’étant pas moindres, la
présence de l’autre sexe perturbe souvent pensée et comportement; le travail
maçonnique rituel, intellectuel ou spirituel peut s’en trouver parasité.
Notre monde est de plus en plus mixte, mais hommes et femmes n’en restent pas
moins prisonniers de leur image; au-delà des plaisirs conviviaux, le partage
entre personnes du même sexe, sans le masque porté devant l’autre, a une
valeur positive. Ces critiques, explications profanes ou
justifications pratiques ne permettent cependant pas de prendre la vraie
mesure des rapports entre maçonnerie et femme. Elles suscitent des débats
relevant d’ordinaire plus du politique que de l’initiatique, stériles car
elles ignorent ce qui est pour nous essentiel: le sens du féminin dans les
trois dimensions, symbolique, psychologique et spirituelle de la
franc-maçonnerie. Or pour découvrir ce sens, propre à clarifier et
relativiser le problème des relations entre hommes et femmes en maçonnerie,
ce n’est pas dans quelque direction sociologique ou pragmatique qu’il faut
chercher, mais dans la profondeur de l’âme humaine, dans les fondements et
l’histoire de la pensée religieuse, dans la sagesse. Le symbolisme
maçonnique, avec notamment ses nombreuses références opératives, ne présente
apparemment rien de féminin. Cela tient certes à l’ origine typiquement
masculine de notre tradition puisque nous disons être les descendants à la
fois des bâtisseurs et des chevaliers. Mais cela tient aussi à nos racines
religieuses, la tradition judéo-chrétienne qui laisse fort peu de place au
féminin et dont l’image de la divinité est exclusivement masculine. Apparence
seulement, car à y regarder de plus près le symbolisme maçonnique, comme
celui de la religion, cache une dimension féminine qu’il importe de
comprendre. On peut en donner quatre exemples. Les trois petites lumières éclairant la loge, ses
fondements qui nous viennent de l’Être éternel et infini, portent toutes des
noms féminins. La première est la Sagesse. Or, on y reviendra, la sagesse
divine occupe dans les derniers livres de l’Ancien Testament une place très
importante et représente la face féminine de Dieu. Le Livre de la sagesse,
dit de Salomon, la chante par exemple comme «le maître d’oeuvre» et
«l’artisane de l’univers»; il dit notamment que «les vertus sont les fruits
de ses travaux car elle enseigne tempérance et prudence, justice et
fortitude» (Sg 7: 27-28, 8: 7). La basilique de Byzance, la Rome orthodoxe,
était consacrée à Sainte Sophie, Sophia signifiant en grec la sagesse. La
Légende dorée dit certes que Sophie était une vertueuse martyre, mais son
texte montre clairement qu’il s’agit en réalité de la sagesse divine
puisqu’il ajoute que Sainte Sophie avait «trois filles, la foi, l’espérance
et la charité». A l’Orient brillent le soleil et la lune, couple
cosmique qui évoque le mariage divin, la hiérogamie chère aussi bien aux
religions antiques qu’à la tradition alchimique. Ce couple fait également
pendant aux deux colonnes de l’entrée du temple qui représentent notamment
les deux pôles de la vie et de l’être. Dans de nombreuses représentations de
la crucifixion par la peinture médiévale, le soleil et la lune figurent au
ciel, de chaque côté de la tête du Christ. Souvent aussi ces deux astres sont
au-dessus de Saint Jean et de Marie agenouillés au pied de la croix, nouveau
couple spirituel par la bénédiction et l’adoption. Les bâtisseurs de
cathédrales avaient du reste une prédilection pour la dédicace de leurs
oeuvres à Saint Jean ou à Notre Dame, tout comme les Templiers. Cela à
l’époque même de l’amour courtois, où la dame était bien plus un idéal
spirituel qu’une femme de chair. Sur nos autels la Bible est ouverte au Prologue
de Jean, texte consacré au Verbe, le Logos de Dieu. Or, même si selon la
théologie le Verbe est assimilé au Christ, le Logos du Prologue s’identifie à
plusieurs égards à la Parole comme Esprit-Saint, en particulier à l’esprit
féminin de Dieu, la Sophia. En effet, le Verbe selon le Prologue présente des
analogies extrêmement frappantes avec la Sagesse divine telle qu’elle est
décrite dans l’Ancien Testament. La Sagesse y dit d’elle-même qu’elle fut
«établie depuis l’éternité… dès le commencement… aux côtés» de l’Eternel (Pr
8: 22-23, 30), que sa «source est la Parole de Dieu dans les cieux» et
qu’elle est «la mère du pur amour» (Si 1: 5; 24: 17). Salomon dit d’elle en s’adressant
à Dieu: «Tu avais donné toi-même la Sagesse… envoyé d’en haut ton Saint
Esprit…», et les hommes furent ainsi «instruits et sauvés par la Sagesse
divine» (Sg 9: 10, 17). Le temple de Salomon, figure emblématique de la
maçonnerie, détruit puis reconstruit après l’exil, évoque bibliquement les
noces entre Dieu et son peuple, peuple symbolisé par Jérusalem, féminine
comme toute cité. Le prophète dit ainsi d’elle: «Resurgis, remets-toi debout
Jérusalem… toi, stérile qui n’enfantais plus, explose et vibre… ton veuvage,
tu ne t’en souviendras plus… car ton époux, le Seigneur tout-puissant, t’a
rappelée» (Es 51: 17; 54: 1-8). Noces encore celles de la nouvelle Jérusalem
céleste de l’Apocalypse, décrite par Jean «comme une épouse qui s’est parée
pour son époux», vêtue «d’un lin resplendissant et pur», prête pour les
«noces», «la fiancée, l’épouse de l’agneau» (Ap 19: 7-8; 21: 2, 9). Temple et
cité sainte sont donc lieux de noces, d’union symbolique du masculin et du
féminin. Ainsi, l’aspect féminin du sacré est réellement
présent dans la profondeur de notre symbolisme, et il apparaît même d’une
importance qui n’est pas secondaire. Mais alors, pourquoi cet aspect féminin
est-il si discret et pourquoi est-il largement écarté de nos réflexions
symboliques? La prédominance masculine dans notre symbolisme n’a pas pour
seules bases des distinctions découlant du travail artisanal ou du combat
chevaleresque. Elle ne s’explique pas non plus comme un simple reflet de la
condition féminine dans les sociétés patriarcales du temps biblique ou du
Moyen Age. Elle plonge ses racines bien plus loin, dans la profondeur de la
psyché humaine et dans les fondements de la pensée religieuse. L’apparente mise à l’écart du féminin dans la
tradition, puis sa résurgence épisodique, doit être comprise sur deux plans.
D’une part celui du cheminement psychologique de l’âme individuelle vers sa
complétude, d’autre part celui du développement de la conscience religieuse
de l’humanité. Or, sur ces deux plans, le refoulement – temporaire - du
féminin correspond à une réalité, à une phase naturelle. L’âme humaine, la
psyché de l’homme comme de la femme, possède deux pôles, l’un correspondant à
des qualités symboliquement féminines, comme l’intuition ou la sensibilité,
l’autre à des qualités symboliquement masculines, comme la logique ou la
construction. Cette dualité, qui recouvre en partie aussi celle de
l’inconscient et du conscient, on la voit notamment exprimée dans la lune et
le soleil qui brillent à l’Orient, ou dans les deux colonnes à l’Occident.
L’équilibre entre ces deux pôles est le fondement de l’être, leur harmonie
est son accomplissement. Afin de parvenir à la complétude de son être,
aboutissement de son destin terrestre, l’humain doit apprendre à découvrir et
écouter, aimer et sublimer cette face voilée de lui-même. L’homme doit aller
à la rencontre de son anima refoulée, pour la faire renaître de l’obscurité,
pour en quelque sorte l’épouser. Il s’agit là d’un passage obligé, car c’est
seulement quand l’être parvient à se réunifier, à marier les deux faces de
lui-même, qu’il peut accéder à l’accomplissement du Soi, sens et but de sa
vie terrestre. Cette union des deux pôles de la personnalité est l’une des
étapes du chemin initiatique. Le processus psychique et individuel qui précède
est dans ses grandes lignes exactement le même que celui suivi par
l’évolution spirituelle et collective des religions. Dans son état primitif,
l’homme perçoit le divin de façon avant tout inconsciente et naturelle. A
l’instar d’Adam et Eve au paradis, les pôles de sa psyché restent équilibrés
et il perçoit également de manière harmonieuse les aspects symboliquement
masculins et féminins de la divinité. Son univers est encore constellé de
dieux et de déesses. Les grandes religions antiques et les traditions
primitives de l’Occident faisaient une large place aux femmes dans les rites
et accordaient de multiples aspects féminins à la divinité. Dans les
religions archaïques, les déesses mères ou de la terre étaient prédominantes.
Les panthéons de l’Egypte et de la Grèce comptaient autant de dieux que de
déesses, et pratiquement chaque dieu avait pour pendant féminin une épouse ou
une sœur, comme Jupiter et Junon, Apollon et Diane. Les triades divines
comprenaient très souvent un élément féminin, comme Isis en Egypte, Ishtar à
Babylone. Même le Yahvé archaïque des hébreux possédait une épouse, Ashéra. Mais peu à peu la conscience de l’homme se
développe; c’est la connaissance du bien et du mal, la chute allégorique. La
psyché se dissocie tout comme la perception et la représentation du divin. À
partir de cette conscience, de cette dissociation, le judaïsme évoluera vers
le monothéisme, l’hellénisme vers la philosophie. Comme la conscience et la
raison sont symboliquement masculines, l’inconscient et le spirituel
féminins, au fur et à mesure que conscience et raison croissent, la
perception du monde et de la divinité qui le gouverne prend des formes de
plus en plus masculines. Se renforce ainsi, jusqu’à devenir unique dans le
judaïsme, la figure masculine du Dieu père symbolisant l’ordre et la loi, du
Dieu céleste qu’il faut craindre. À l’inverse s’estompe jusqu’à disparaître,
l’image de la déesse terre protectrice et nourricière, de la déesse mère
métaphore de l’amour et de la renaissance. Le christianisme suivra la même
voie: le Christ rédempteur est Fils de Dieu le Père; la Trinité est dénuée
d’expression féminine; Marie, pourtant «mère de Dieu», en est exclue, alors
que le Saint Esprit procède du Père et du Fils. Le modèle divin est une
relation père-fils sublimée, la mère et la fille en sont écartées. Ainsi, psychisme et religion suivent le même
chemin. Comme l’homme qui refoule son anima dans la profondeur de son
inconscient, la religion évacue la figure féminine de Dieu. Mais dans les
deux cas la moitié écartée n’est pas éliminée, elle est seulement occultée.
Un certain déséquilibre, une incomplétude en résulte. Situation temporaire
cependant, car ainsi que l’homme est voué par sa quête à retrouver son anima,
la religion est amenée un jour à laisser transparaître ou à mettre en pleine
lumière les éléments féminins qu’elle dissimulait. Tel fut le cas du judaïsme
exaltant la Sagesse, puis du christianisme vénérant la Vierge ou idéalisant
la Jérusalem céleste. En d’autres termes, la quête de l’homme face à lui-même
et son essor vers la divinité ont le même passage obligé: la rencontre, les
noces avec l’Eternel féminin. Pour l’homme psychique, le but sera l’union
dans le Soi de sa conscience masculine et de son intériorité féminine,
l’anima. Pour l’homme spirituel, le but sera le mariage mystique de l’esprit
et de l’âme, ou de l’intelligence et de la sagesse divine, afin que de ces
noces naisse l’enfant-dieu de l’amour, l’homme ressuscité à la vraie vie. Si
la face féminine de Dieu se dissimule aujourd’hui à nos regards, sous le
voile plus ou moins épais dont la recouvre la religion, la tradition et nos
symboles, c’est parce qu’elle représente un des buts les plus secrets de la
quête intérieure et spirituelle. À travers ses multiples récits et anecdotes,
souvent exploités à des fins mysogines, l’Ancien Testament donne à première
vue de la femme l’image d’une mineure soumise à l’arbitraire d’une société
patriarcale. Mais le féminin dans la Bible dépasse cette condition profane,
pour peu que l’on aille à l’essentiel. Et cet essentiel commence par la
Genèse qui nous révèle la double nature masculine et féminine à la fois de
l’être humain et de la divinité, en même temps qu’elle nous révèle l’égalité
de l’homme et de la femme face au salut et leur complémentarité essentielle. Au sixième jour, «Dieu créa l’homme à son image,
il le créa à l’image de Dieu, il le créa mâle et femelle». Ainsi, le tout
premier livre de la Genèse déclare le masculin et le féminin simultanément
incarnés dans l’humain, ce qui vise notamment la double nature psychique de
l’homme. Plus, déclarant l’homme créé mâle et femelle à l’image de Dieu, le
texte implique logiquement que Dieu lui-même possède ce double aspect
masculin et féminin. Cette dualité dans l’unité est l’un des sens que l’on
peut prêter au delta maçonnique. Puis, dans le second livre, Dieu crée l’Adam
originel, tiré de la terre et animé de son souffle divin. Mais la solitude
d’Adam appelle immédiatement la création d’Eve. Nullement pour que l’humanité
puisse se perpétuer, car au paradis cela n’est pas nécessaire, mais afin
qu’Adam ait un semblable, un vis-à-vis. Eve incarne donc non seulement
l’autre, sans lequel la vie n’aurait pas de sens, mais aussi le miroir, qui
renvoie à l’homme sa propre image profonde. Plus, l’anecdote de la création
de la femme à partir de la côte ou du flanc de l’homme
indique qu’Eve est symboliquement une partie d’Adam, la part féminine
de celui-ci, son anima. Au paradis, Adam et Eve vivent dans une parfaite
harmonie. Mais la chute, avec ses malédictions différenciées pour chacun
d’eux, remplacera cet état par des relations souffrantes de désir et de
domination. C’est le symbole de la dissociation de la conscience et de la
psyché. Dès lors, le but de l’être sera de retrouver cette harmonie perdue,
de reformer le couple originel d’Adam et Eve. Car, comme le dit l’évangile
apocryphe de Philippe, «Quand Eve était en Adam, il n’y avait pas de mort. Si
à nouveau elle entre en lui et s’il la prend en lui-même, il n’y aura plus de
mort». La renaissance de l’initié passe par cette réunion. Après la chute du couple primordial, le judaïsme
de l’Ancien Testament connaîtra schématiquement deux périodes, dominées
successivement par deux regards sur la divinité, et donc par deux images très
différentes du féminin dans la relation entre l’homme et Dieu. D’une part,
dans la première moitié du millénaire avant notre ère, la figure dominante
sera celle de l’Alliance, c’est-à-dire de la loi ancienne; d’autre part, dans
sa seconde moitié, avant l’émergence du christianisme et sous l’influence
grecque, apparaîtra la figure de la Sagesse de Dieu, qui préfigurera la loi
nouvelle. La première période est centrée sur l’Alliance
entre l’Eternel et son peuple. Dans cette Alliance qui exprime l’amour et la
fidélité à Dieu, comme dans une relation nuptiale où la divinité tient le
rôle de l'époux, l’humanité est revêtue d’une identité féminine. Elle prend
poétiquement le féminin visage de la Terre promise ou de la Cité sainte. À
travers ce couple, l’humain s’identifie à la femme soumise à la loi d’un mari
exigeant et jaloux. Epouse tentée par l’infidélité, le retour aux divinités
païennes, car souffrant des colères imprévisibles de l’implacable époux (Os
1-2). C’est ainsi que se cristallise la figure du Yahvé de l’Ancien
Testament. Dans la lumière du ciel, seul brille le Père qui inspire la
crainte. L’anima est exilée dans l’obscurité de la terre. Au fil des siècles, cette relation ombrageuse
s’adoucit quelque peu. Le Cantique des cantiques, pur chant d’amour où
résonne la voix féminine de la bien-aimée, élève symboliquement l’humanité au
rang d’une épouse plus aimée que possédée. C’est cette relation que l’on
retrouvera plus tard dans le christianisme, notamment chez Paul, avec l’union
du Christ et de son Eglise, l’Eglise étant comparée à la femme soumise, mais
aimée de son mari (Ep 5: 21-32). A ce stade, où l’homme est encore largement
dominé par ses sentiments et où sa raison doute encore d’elle- même,
l’identité symbolique de l’humanité reste féminine, celle de la divinité
exclusivement masculine. Ce n’est déjà plus la loi ancienne mais ce n’est pas
encore la loi d’amour. Plus nous approchons de notre ère, plus la
conscience et la raison humaines se renforcent, et plus la divinité devient
abstraite et se spiritualise. D’une part, l’esprit de l’homme ne s’accommode
plus de l’image du Dieu patriarcal et violent des origines; la conscience
n’accepte plus l’humiliation de Job. D’autre part et en conséquence, dans la
pensée religieuse, les qualités du divin se féminisent, la relation au divin appelle
sagesse et amour. Ainsi, dans la pensée judéo-alexandrine des deux derniers
siècles avant Jésus Christ, le Dieu d’Israël change quelque peu de caractère
et, surtout, deux autres créatures d’essence divine font leur apparition à
ses côtés: le Logos et la Sophia. C’est ainsi qu’à travers les livres tardifs de
l’Ancien Testament comme les Proverbes, la Sagesse et le Siracide,
s’élaborent la figure de la Sagesse divine et sa tradition sophianique.
Sophia, mystérieuse entité féminine, émanant éternellement du souffle de
Dieu, dépositaire de ses secrets, présente à ses côtés lors de la création et
artisane de l’univers. Elle deviendra la médiatrice entre l’homme et Dieu,
l’intercesseur bienveillant qui compense l’abîme insondable de l’Eternel
terrifiant. L’anima retrouve la lumière, la divinité une face féminine. La Sagesse divine, figure mal connue du judaïsme
de la fin de l’Antiquité, préfigura clairement l’Esprit Saint de la Trinité
chrétienne, le Paraclet de l’évangile de Jean, et même le Logos du Prologue.
Elle inspira de nombreux traits à l’image de Marie, mère immaculée du Christ
et intercesseur priant pour le salut des pécheurs. Elle fut enfin chantée
avec passion comme une femme aimée, à l’instar de la Jérusalem apocalyptique,
épouse spirituelle de l’agneau. Epouse parée non plus pour l’union cosmique
de Dieu avec l’humanité, son peuple ou son Eglise, mais parée pour les noces
mystiques de l’homme, de chaque initié, avec la divinité. L’Ancien Testament dit de la Sagesse: «Elle est
un reflet de la lumière éternelle, un miroir sans taches dans l’activité de
Dieu et une image de sa beauté… Elle partage la vie de Dieu… à ses côtés
comme le maître d’oeuvre… l’artisane de l’univers et des êtres» (Sg 7: 26 ,
8: 3-4; Pr 8: 30, Sg 8: 5). Et la Sagesse dit d’elle-même: «Je suis la mère
du pur amour… je suis donnée à tous mes enfants… Venez à moi, vous qui me
désirez et rassasiez-vous de mes fruits» (Si 24: 17, 19). Ainsi, l’exaltation
de la Sagesse divine dans l’Ancien Testament, comme plus tard dans la franc-maçonnerie,
symbolise un triple accomplissement, la célébration de trois sortes de noces
qui abolissent la dualité. Accomplissement religieux tout d’abord. La part
féminine de Dieu, autrefois déesse archaïque chassée du ciel, revient d’exil
régénérée et spiritualisée; elle retrouve sa place auprès de l’Eternel. De ce
mariage divin pourra naître l’enfant-Dieu rédempteur de l’humanité, incarné au coeur de l’homme pour y engendrer l’amour.
Accomplissement psychologique ensuite. La moitié de la personnalité, refoulée
dans l’inconscient, est libérée, aimée; pôle féminin de l’âme et pôle
masculin de la conscience se rejoignent et recouvrent l’harmonie. De cette
union psychique pourra naître le Soi, expression de la complétude de l’être.
Accomplissement spirituel enfin. L’image de Dieu ensevelie en l’homme est
ressuscitée comme l’initié, l’image défigurée est restaurée; l’être retrouve
son centre, la communion avec sa source sacrée. De ces noces mystiques pourra
renaître l’homme primordial, réintégré dans sa ressemblance divine. C’est
cette triple union que célèbre symboliquement la Jérusalem apocalyptique:
«Heureux ceux qui sont appelés au festin des noces de l’agneau!». Heureux les
spirituels ou les initiés accomplis qui pourront pénétrer dans leur propre
ville sainte, leur intériorité préparée comme une épouse, comme un tabernacle
de Dieu, car celui-ci habitera avec eux. (Ap 19: 9; 21: 2-3). De telles noces
passent par l’abolition de toute dualité, par la fusion du masculin et du
féminin notamment. Parvenu à ce stade ultime de la quête, l’être n’a plus
besoin ni de soleil ni de lune; car la gloire de Dieu l’éclaire. Alors, la
nuit comme la mort sont abolies. (Ap 21: 4, 23; 22: 6). À travers symbolisme maçonnique, psychologie des profondeurs
et histoire de la religion, la sagesse éternelle enseigne donc que la quête
initiatique, comme toute voie spirituelle, doit aboutir à une unité
transcendant toutes dualités. Sur le chemin vers ce but, ultime et peut-être
inaccessible, s’opère nécessairement un retournement de conscience. Ce que
l’on croyait des causes s’avère n’être que conséquences; ce que l’on prenait
pour de simples conséquences se révèle être causes profondes. Ainsi la
lumière de la raison apparaît-elle n’être souvent que le reflet d’un sens,
psychologique ou transcendant, qui nous échappe. De même réalise-t-on que
parfois le symbole constitue le réel, alors que la réalité sensible n’a plus
de valeur que symbolique. Cette inversion du regard conduit en particulier
à admettre que l’homme ne construit pas son image inconsciente et symbolique
du féminin à partir de son expérience de la femme réelle, singulièrement de
sa mère; l’homme au contraire projette sur les femmes, à commencer par sa
mère, l’image du féminin qu’il porte en lui dès l’origine. Par conséquent,
les relations concrètes entre hommes et femmes, sur le plan individuel ou
collectif, sont largement déterminées par les archétypes relationnels du
masculin et du féminin; y compris ceux qui concernent les rapports de l’humain
au transcendant et dont relève la figure féminine du divin. Il est vain de mettre la charrue de la volonté
avant les bœufs de la nature. C’est grâce à l’harmonisation psychique des
pôles masculin et féminin de l’être, grâce à l’intégration spirituelle des
faces masculine et féminine de la divinité, que l’on peut espérer construire
entre hommes et femmes des relations de niveau véritablement initiatique. A
partir seulement de cette préalable taille psychologique et spirituelle de la
pierre de chacun et chacune pourrait-il être envisagé que se joignent pierres
masculines et féminines, pour l’élévation d’un édifice commun ou de deux
contigus. Cette taille est toutefois délicate, le travail long, les pierres
nombreuses et le plan audacieux. Mais peut-être le vrai retournement consiste-t-il
à se détacher même du désir d’une telle oeuvre. C’est souvent plus le chemin
que le but qui donne son sens au voyage, plus le travail que le produit qui
justifie l’ouvrage. Il faut accepter d’errer et de défaire. Au fil du chemin
et du travail, l’ambition fait place à l’humilité, le calcul à l’art, le
raisonnement à la sagesse. Pour l’initié accompli, que chaque adepte devrait
rêver d’être, une question comme la place des femmes dans la maçonnerie
apparaîtra sans doute presque profane. Car au stade ultime de la quête, au
sommet de la pyramide des voies spirituelles, masculin et féminin sont avant
tout symboles; les genres ne comptent plus guère, sinon ceux de l’âme et du
divin. |
1 E
ÉMULATION - DE LA FRANC-MAÇONNERIE OPÉRATIVE AU RITE
ÉMULATION - Secrets
d’une histoire et d’une tradition spirituelle
|
David Taillades |
Edition Dervy |
2013 |
La Franc-maçonnerie revendique une tradition initiatique puisant ses sources chez les constructeurs du Moyen-Âge et constituerait ainsi une voie spirituelle authentique parfaitement légitime. S’il n’est pas possible d’expliquer ses origines par la seule symbolique des rituels, en ignorant ou négligeant celle-ci, on laisse nécessairement dans l’ombre, la clé essentielle de la compréhension intégrale de l’édifice maçonnique. Ainsi, la confrontation de l’histoire au contenu symbolique des rituels fait indéniablement apparaitre qu’elle n’est pas un pur produit de l’enlightenment anglais. Plus encore, tout confirme qu’il s’agit bien d’une tradition ésotérique, qui a fait l’objet d’un détournement d’intention et d’une reconfiguration formelle pour servir un projet politique dissimulé de grande envergure. L’auteur de cet ouvrage, propose une relecture complète et inédite des faits historiques, à la lumière des rituels maçonniques anglais dont il dispose, et expose clairement la symbolique, l’ascèse et la finalité. Par le travail de synthèse des différentes sources qu’il sollicite et par un argumentaire rigoureux, il nous conduit ainsi à des conclusions solides et ouvre la porte à des recherches et des conclusions inattendues et étonnantes. Au sujet d’un guide spirituel : Ce qui peut égarer les nouveaux initiés, non seulement au rite Emulation lais aussi dans les autres rites maçonniques, c’est l’absence d’un »Maître spirituel » dont la Loge recevrait directement l’enseignement, comme dans le bouddhisme tantrique par exemple. La Franc-maçonnerie relève d’un travail initiatique collectif et d’une présence spirituelle. Le Maître spirituel de la Loge est à la fois l’ensemble de ses membres mais également, et surtout, l’influence spirituelle qui descend sur elle lors des travaux. Cette présence n’est pas l’égrégore, ou une quelconque entité psychique collective, mais bien une présence divine : la « Shekhina ». Cette présence divine est sollicitée dans notre rituel lors de l’ouverture de la loge, si les frères ont une sensation de plénitude à la fin de nos rituels, et s’ils n’ont pas cela ailleurs, c’est que nos travaux se font en présence du divin et que nous en tirons tous un bénéfice non négligeable ; Et si certains s’interrogent sur cette vérité là, il existe pourtant un guide spirituel intérieur que nous appelons ange gardien, Maître secret ou intérieur, la voix, un guide, l’intuition… et qu’il faut savoir réveiller et dialoguer avec lui. Bien que cet ouvrage se réfère uniquement au rite Emulation, tout maçon y trouvera matière à découvrir le noyau central d’une spiritualité susceptible de nourrir sa transformation intérieure. Au sommaire de cet ouvrage : 1e partie : Histoire d’un rite, histoire d’une Tradition - Histoire du rite Emulation - Origines de la F.M. et des rites en général - Aperçus historiques du futur Royaume-Unis - Naissance d’une grande loge - Vers une vision Traditionnelle - 2e partie : La méthode Emulation - Spiritualité et méthode - L’initiation et le symbole - Le « par cœur » et l’art de la mémoire - La pratique des vertus - Le travail personnel - 3e partie : Sur le chemin de la méthode Émulation - Les avantages et les effets de la méthode - Ses écueils - Un cheminement spirituels avec les bornes - 4e partie : Une technique spirituelle à retrouver - Le 3e grade : une ouverture plus qu’une conclusion - La perte des secrets et la recherche de la Parole perdue - Pourquoi retrouver la Parole perdue - Invocations et prières - En annexe : Ouverture, cérémonie, planche à tracer et fermeture des 1e, 2e et 3e grade |
ENLUMINURE LE MUTUS LIBER de L’INITIATION |
JEAN LUC LEGUAY |
ÉDITION DERVY |
2010 |
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Pendant 10 ans cet
ermite le guida progressivement, comme on élève un néophyte, semblable à un
germe qui tend vers la clarté avec fragilité, il lui transmit les gestes du
métier de sa filiation et lui enseigna tout le savoir des Anciens qui était
en sa possession, du symbolisme à l’étude des textes fondamentaux, de l’Art
des couleurs jusqu’à celui de la géométrie. Ainsi il lui donna les trois
initiations qui mènent à la maîtrise et fut consacré « Maître imaginiez ». Ce Mutus Liber sommeillait depuis 25 ans dans
la mémoire de J.L Leguay, comme un rêve scintillant lointain,
inaccessible, puis un jour les mystères de la vie lui ouvrirent les voies de
l’accomplissement de l’œuvre et l’inconcevable devint possible. La
réalisation de cet ouvrage et de ses enluminures lui demanda trois ans de travail,
humblement immergé en un vide contemplatif, les fresques naissaient sous sa
main, et l’enseignement de ses précurseurs et de son Maître l’ont accompagné. Le codex original,
sur parchemin en peau d’agneau, est bâti selon la proportion d’or et ses mesures
sont aussi parfaites que celles d’une cathédrale. Les différentes couleurs de
terres, de végétaux, de coquillages…proviennent de tous les continents de
notre planète et lui donnent une dimension universelle. L’action se déroule à
l’intérieur d’un immense temple en construction. L’homme égaré au milieu des
ténèbres, cherche les chemins de la transcendance. Par cet ouvrage, le
lecteur, d’image en image, s’élèvera au sein de l’espace sacré vers le cœur
du Principe. Le Livre Muet, ouvre
des voies de lecture, de réflexions et de contemplation, et où le silence
grâce à l’enluminure redevient Parole Primordiale. Cet
ouvrage de très grande qualité autant par ses enluminures, que par sa
finition et ses matériaux, en fait un livre incontournable pour l’initié et
un très beau livre de bibliophilie. 64
enluminures grand format (24 x 30) sur papier japon. Un tirage
confidentiel à 1000 exemplaires et une très belle reliure. |
ENTRETIENS
SOUS L’ACACIA - TOME 1 |
Jean Urcin
& F. Pfohl |
Ivoire
Clair |
2004 |
C’est à un partage de réflexions que les auteurs nous
invitent dans ces deux tomes. Il en résulte des réflexions à bâtons rompus
sur des sujets divers et variés, symboliques bien sûr, mais aussi historiques
et généraux. Par leurs diversités, les sujets
traités qui ne concernent pas seulement le Rite rectifié des auteurs,
constituent une line d’informations pour les Franc-maçons de toute obédience
et de tous rites et souhaitant développer leurs recherches, ainsi que pour
les non-maçons, les profanes, qui y trouveront à chaque page, nombre de
détails intéressants. Il s’agit donc d’un livre destiné
à un large public qui pourra, à travers sa lecture, agrémenter sa culture
générale. Au sommaire de ce premier tome les auteurs
nous parlent de : Les Landmarks - Le
Grand Architecte de l’Univers - Les constitutions d’Anderson -
Le triangle sur le mur oriental, au rite Rectifié -
Y – a-t-il une différence entre Judéo-maçonnique et
judéo-chrétien ? - Eglise et Franc-maçonnerie au 18e
siècle - A propos du sacré et du secret -
Les origines du polythéisme
- Le bijou du 2e
surveillant :La perpendiculaire
- L’heure du bilan - Le
Noachisme - Le triangle vers l’ouest - De
Maître Eckhart à Jacob Boehme - Du Moyen-Âge au chevalier de Ramsay - Les
intellectuels au Moyen-Âge - Des croisades au discours de Ramsay -
Diverses initiations - A propos du tapis de loge - Le
cordon à houppes dentelées - Les heures au R.E.R -
Il est midi - Extrait du
catéchisme - Le temps sacré - Les
inscriptions latines du mausolée
- La croix -
La Lumière - La voie rectifiée, une voie mystique -
Définition de la mystique - Le désert intérieur et le Temple
intérieur - La Dame
- |
entretiens
sous l’acacia - TOME 2 |
Jean urcin & f. pfohl |
Ivoire-Clair |
2004 |
Poursuivant le dialogue érudit
qui, dans le premier volume de ces « entretiens sous l’acacia » les a parfois
menés des rives antiques du Nil, de l’Euphrate et du Jourdain à celles plus
brumeuses de la Tamise, de la Seine et du Tibre, Jean Ursin et François Pfohl
abordent ici, avec la rigueur, l’honnêteté mais aussi l’humour qui les
caractérisent, des sujets aussi éclectiques que la tempérance ou même la
comparaison des figures du prophète Élie et de St Jean Baptiste dans la Bible
et dans les rituels de la Franc-maçonnerie.
Au sommaire de ce 2e tome nous y
trouvons : La Tempérance -
Jean-Baptiste et la tempérance
- Le patron des compagnons -
Es-tu Elie ? - Qui est Elie ? -
Jean-Baptiste et Elie - Le solstice d’été - En
Chine et en Grèce - Bible et putanats -
Prêtres de Baal - Sécession et schisme -
Juda et Israël - Sarepta
- Polythéisme et idolâtrie - Le
sang versé - La science et la foi - La
Prudence - Cycles de génération et de domination -
Intermède sur la prudence
- Qui est Jean ? - Le
quatrième évangile - La Gnose
- La gnose vu par
Daniel-Rops - Sic transit Gloria Mundi - Le
monde hellénistique - Pythagore
- Connais-toi toi-même -
Sur la gnose, nous avons fait un beau voyage -
Le Tétramorphe et le Prologue
- Le symbolisme des quatre
vivants - L’Apocalypse de Jean et les quatre
vivants - Le livre d’Ezéchiel -
Le grand aigle - L’esprit et son devenir - La
Bible dévoilée au prologue de l’Evangile de Jean - Un
exemple du merveilleux chrétien ou le mythe fondateur de la Nation
Française - Le baptême de Clovis -
Politique et idéologie du roi Josias
- Origine du monothéisme juif,
l’hypothèse égyptienne - Les colonnes du Temple - Le
Phénix - Hérodote livre II - Le
roi Salomon - La vieillesse de David -
Salomon prince héritier - Elimination par Salomon des opposants
possibles - Salomon, un bon jeune homme pieux -
Pierre Stables - |
ÉSOTÉRISME ET SPIRITUALITÉ MAÇONNIQUE |
Lhomme – Maisondieu et Tomaso |
Edition
Dervy |
2002 |
Jean Lhomme, Édouard Maisondieu et Jacob Tomaso ont commencé, il y a plus de vingt ans, leurs recherches communes sur le contenu initiatique de la Franc-maçonnerie, faisant appel aux sources les plus sûres, aux documents archéologiques, bibliques et historiques les plus authentiques. Leur expérience des différents rites " symboliques " et des " juridictions " de hauts grades leur apportent une expérience importante qu'ils nous proposent de partager, excluant de leur analyse tout syncrétisme et tout anachronisme. À l'aube du XXIe siècle, qui dit-on doit être spirituel, leur témoignage revêt une importance exceptionnelle, face à certains détracteurs qui ne veulent voir dans l'institution Maçonnique qu’un club d’affaires - René Guénon disait d’ailleurs voilà près de 100 ans : " La Franc-maçonnerie est la seule institution occidentale, avec le Compagnonnage, qui soit réellement initiatique ". Les sujets traités, s'ils font souvent référence aux origines même de la Maçonnerie, n'oublient pas les études et les découvertes récentes, et rendent ce livre utile au jeune Maçon autant qu'au plus chevronné. Le lecteur non Maçon pourra lui aussi l'apprécier comme l'un des rares ouvrages sérieux consacré à la Franc-maçonnerie, mais étudié de l'intérieur et, pourrait-on dire, d'un point de vue élevé. Au sommaire de cet ouvrage de 540 pages : Première partie : Miscellanées : La thèse de Stevenson sur l’origine écossaise de la Franc-maçonnerie - les origines de la maçonnerie écossaise selon Kervella - Les origines opératives de la Franc-maçonnerie - les oubliés - la chambre des Grades en 1782 - Voyage au pays des maçons - le mémorial de Washington - les statuts de la société des Philosophes inconnus - Deuxième partie : Le Temple de Salomon : Le Temple - l’esplanade - le coin sud-est - la Bible et le Temple - le tunnel occidental - le tunnel d’Ezéchias - autour du Temple - Troisième partie : Judaïsme et Franc-maçonnerie : Hébraïsme et franc-maçonnerie - Esdras et Néhémie - la pierre de la fondation - le Sepher Yetsirah - les Sephiroth - Hiram Abif - l’impureté dans le judaïsme - Quatrième partie : Approfondissement et nouvelles approches du symbolisme maçonnique : Le soleil et la lune - les Nombres - Sagesse, Force et Beauté - la source et le sacrifice - la vengeance - les heures - la parole innommable - l’ancien et le nouveau grade de maître - Pax Profunda - le balancement - le signe de rejet - la pierre des bâtisseurs - Cinquième partie : Le Rite Ecossais Rectifié : Aperçu sur le RER - sa doctrine - les voyages - les données bibliques du Temple - aspect du Temple - René Guénon et le Rectifié - Eléments d’héraldique - la Parole perdue et le feu sacré - Sixième partie : Hommage à René Girard : Historique du Rite français - Réveil du Rite Ecossais Rectifié en France - la Fête chez les maçons - |
ÉsotḖrisme,
occultisme, franc-maçonnerie & christianisme au xixème et xxème
siècles |
M.F. james |
NOUVELLES ÉDITIONS LATINES |
1981 |
Le champ des rapports, interactions
et interrelations entre l’ésotérisme, l’occultisme, la Franc-maçonnerie et le
christianisme demeure, encore aujourd’hui, un domaine neuf et peu exploré. Le
présent recueil qui se veut essentiellement un instrument de travail et un
outil documentaire contribuera, nous l’espérons, à mieux faire connaître un
certain nombre de personnages méconnus des XIXème et XXème siècles qui ont
marqué de leur empreinte, chacun à sa façon et plus ou moins directement, la
problématique concernée.
|
Éthique,
sagesse & spiritualitÉ dans la franc-maçonnerie |
Francis ducluzeau |
Edition du Rocher |
2002 |
Cet ouvrage explicite à
l'intention des profanes le sens de la démarche maçonnique. Partant du
constat du malaise des sociétés actuelles et des religions traditionnelles,
Francis Ducluzeau cherche à montrer comment le parcours maçonnique dans une
obédience spirituelle (en l'occurrence la Grande Loge de France) peut aider
un homme sincère à donner un sens à son existence. Sans verser dans une histoire de la Franc-maçonnerie,
l'auteur s'applique à étudier la naissance de l'esprit de la Maçonnerie
depuis les confréries de bâtisseurs, expose le sens spirituel des rites, des
symboles, des traditions et de l'initiation. Il ouvre surtout la voie à ce
que peuvent apporter cette démarche et ces préceptes aujourd'hui. Ce livre
très abordable, écrit dans une langue simple et claire, offre une belle leçon
d'humanisme et de spiritualité. Enfin se
pose une question, contemporaine : quelle relation entre spiritualité et
sagesse ? Elles sont cousines plus que sœurs. Bien souvent, elles se
rencontrent dans une même personne et ne font pas mauvais ménage. L’une naît
d’un ressenti, d’un vécu, qu’ils soient spontanés ou favorisés ; l’autre
découle d’une réflexion sur l’existence, d’une philosophie incarnée. On peut
vivre une spiritualité sans en tirer de conséquences éthiques, voyez les
héros de Dostoïevski. Même si c’est rare, un sage n’a pas forcément de
dimension spirituelle – bien qu’il connaisse toujours une forme de compassion
– car son attitude peut être essentiellement rationnelle et consciente. Il y
a des sages inspirés, voir mystiques, version Swami indien, et des sages de
pure raison, comme le stoïcien Marc Aurèle. Une spiritualité, même intense,
ne constitue pas une assurance contre la souffrance. Tandis qu’une sagesse
n’a de sens que si elle aide à mieux vivre, à approcher de plus près le
bonheur. Dégagée
désormais de l’obligation de se référer à une religion, la spiritualité
devient l’aventure possible de chacun. Une aventure aussi intime
qu’imprévisible qui oscille entre une impression cosmique et le simple accès
à une partie plus élevée de nous-mêmes. Elle se nourrit de beauté ou de
tragique, de solitude ou de partage, de silence ou de musique. Elle peut nous
rendre meilleurs ou plus vivants, elle attire ou elle inquiète. Humble ou
sublime, on peut parier qu’aucune de nos vies ne se déroulera jusqu’à son
terme sans que cette dimension de notre être ne se soit exprimée au moins une
fois. Au sommaire de cet ouvrage : Sortir de la confusion - le
sens d’une voie spirituelle authentique
- les racines sensibles de la
Franc-maçonnerie - un ordre initiatique traditionnel et
universel - A propos de l’initiation -
Les fondements d’une loge initiatique
- Les « mystères »
de la Franc-maçonnerie - Connais-toi toi-même et tu connaitras
l’univers et les dieux - Se réconcilier avec soi-même -
Mieux vivre quotidiennement avec nos émotions -
Une liberté qui nous questionne
- Egalité, équité et
équanimité - La précieuse fraternité maçonnique et
initiatique - A la Gloire du Grand Architecte de
l’Univers - Les diverses manifestations de la
Tradition - Spécificité des rites en
Franc-maçonnerie - Le sens caché sous le symbole -
La réalité du tout : du Un au Trois -
Monde profane et monde sacré
- La triple dimension
fondamentale de l’homme - La foi d’un franc-maçon -
Un maçon dans une loge de Saint Jean
- L’évangile de Jean, un texte
fondateur de portée universelle
- Perspectives pour une
véritable harmonie de la vie
- |
ḖTIENNE BRUNO
-
la spiritualitÉ maçonnique |
Bruno étienne |
EDITION DERVY |
2006 |
L’homme contemporain est à la
recherche de sens, encore plus que de vérité. La Franc-maçonnerie, par
rapport aux religions et aux autres « offres de spiritualité » qui produisent
de l’orthodoxie et du dogme, propose une voie originale de pratique d’une «
éthique autonome et critique », laissant à chacun, comme le souhaitait en son
temps Spinoza, le soin de décider, pour lui, de sa morale. Par la
connaissance de soi et de l’Autre, elle permet à l’homme de « s’accomplir »
et de concevoir sa place dans le cosmos. |
ḖTIENNE BRUNO - l’initiation |
Bruno etienne |
EDITION
Dervy |
2002 |
De
l’initiation en général et de l’initiation maçonnique en particulier. Tel est
le sujet central de ce livre de Bruno Etienne. Il nous explique le but et
les moyens de cette initiation qui doit permettre à chacun de se relier à l’ordre
cosmique en se reliant aux autres hommes. Le 12 Juin
2004, B. Etienne donna une conférence
invité par le Groupe de recherche Alpina à Lausanne devant un public nombreux
et attentif. L’anthropologue renommé, auteur d’une bibliographie
considérable, membre de la loge «Règle et Liberté» à Aix-en- Provence (GODF),
s’exprimait sur la problématique de l’initiation, de la tolérance de la
franc-maçonnerie vis à- vis des religions et du pluralisme. Nous l’avions
rencontré la veille pour l’entretien qui suit afin d’en savoir davantage sur
lui, couvert de titres et de distinctions, entre autres docteur en droit et
agrégé de science politique, directeur de l’Observatoire du religieux et
membre de l’Institut Universitaire de France, chevalier de la légion d’honneur. Extrait
de l’entretien entre Alpina et B. Etienne : Alpina: Tu
affirmais il y a quelque temps que la franc-maçonnerie doit se situer dans le
champ religieux, affirmation que d’aucuns trouveraient surprenante, non? Bruno Etienne: Pourquoi
le serait-elle? Cela dépend comment l’on définit le mot religion. Il est
banal de rappeler qu’étymologiquement il signifie relier. Or, lorsque l’on
consulte les Constitutions d’Anderson il est bien dit que la maçonnerie relie
entre eux des hommes qui autrement ne se seraient jamais rencontrés. Mais la
vraie question est qu’en Occident et plus particulièrement en Europe on
confond souvent religion et Eglise catholique, or pour l’anthropologue le
champ religieux se conçoit de façon beaucoup plus large que par le simple
fait qu’il existe une divinité ou une Eglise institutionnalisée. Il s’agit
plutôt de savoir quelle est la conception qu’un groupe donné a de la place de
l’homme dans le cosmos. Dès lors on parlera plus volontiers de cosmogonie. On
peut ainsi mettre dans le champ religieux de nombreuses activités humaines
qui n’apparaissent pas comme étant liées à une divinité et à une Eglise
uniques. Nous aurons un ensemble de pratiques productrices de sens pour le
groupe qui y adhère, et dans ce domaine la maçonnerie avec ses rites et
symboles correspond parfaitement à cette définition. A.:
L’athéisme serait par conséquent inconcevable? B.E.: L’athéisme
n’existe pas. D’abord, si je me déclare athée je me situe déjà par rapport à
theos. Si je me dis agnostique confessionnel, alors je considère comme
équidistantes toutes les formulations que l’homme propose pour répondre à son
angoisse métaphysique et là nous sommes à nouveau dans le champ religieux. A.: Comment
déterminer, en tant qu’anthropologue, l’adjectif «initiatique » aujourd’hui
mis à toutes les sauces? B.E.: Pour mes
confrères et moi il est très précis. J’ai travaillé sur environ quatre-vingt
sociétés, confréries, corporations, ordres initiatiques dans un assez large
éventail de pays. On constate que le processus initiatique est le même
partout. L’initiation est en premier lieu un changement d’état, l’ego n’est
plus identique à ce qu’il était après ce mécanisme, il devient à la fois un
«moi» et un «nous». Dans toute l’anthropologie connue, actuelle ou historique,
il y a constamment dix à onze caractéristiques incontournables du processus
initiatique, seules changent les formes culturelles que prennent les étapes.
Celui de la franc-maçonnerie est archétypal et paradigmatique, donc il est
exact. A.: Comment
envisages tu l’avenir de la maçonnerie dans cette Europe qui se construit,
péniblement mais se construit quand même? B.E.: La manière
dont je la vois ne correspond pas au chemin qu’elle prend. Il est à mon avis
nécessaire qu’en cette période de mondialisation et de matérialisme, abject
dans l’individuation absolue, que la maçonnerie soit ce que les Anciens
nommaient une «vigilance», notre ordre doit être un veilleur et un éveilleur,
quelles que soient les formes qu’il prendra dans son organisation et les conditions
dans lesquelles se bâtit l’Europe. Nous avons à dire que le monde est aussi
spirituel, la transcendance n’a pas disparu, nous avons à dire que l’homme
peut aussi se réaliser par l’ascèse, le travail sur soi. Si chacun édifie son
temple intérieur la maçonnerie ira mieux et ainsi l’environnement où elle
existe. A.: Quelle
est l’origine de ton intérêt pour l’islam qui t’a conduit à écrire plusieurs
ouvrages remarqués sur le sujet? B.E.: La raison en
est fort simple, je suis d’une génération de guerres coloniales donc en 1959
je suis parti en Algérie. J’y ai appris l’arabe et soutenu l’une des
premières thèses sur l’indépendance de ce pays, où
je suis resté jusqu’en 1974 après avoir occupé différents postes. J’ai
ensuite été nommé professeur à Casablanca, au Caire, à Istanbul. Est-ce
hasard, nécessité, baraka? A.: As-tu
un jardin secret? B.E.: Les arts
martiaux, que je pratique depuis l’âge de quatorze ans. Je suis actuellement
4e dan de karaté. Etant donné ma spécialité je suis assez souvent invité dans
des universités japonaises. Deux fois l’an je rends visite à mon vieux maître
de karaté-do Mabuni Ken’ei au Japon, dont je
pratique la langue. Je lui ai fait écrire ses Mémoires et elles viennent
d’être publiées chez Dervy, à Paris, sous le titre La voie de la main nue.
Tous mes travaux d’anthropologie se trouvent confirmés par ce Monsieur, il
arrive au même résultat qu’un Saint Jean de la Croix sur le plan spirituel et
cosmologique. Le karaté est pour moi l’autre voie initiatique. A.: Parles-nous
de l’Ordre maçonnique de La Fayette, décerné pour la deuxième fois cette
année, et dont tu as été récemment le récipiendaire? B.E.: J’ai
quarante-cinq ans de maçonnerie et j’ai accompli tout le parcours.
Aujourd’hui je suis l’aumônier de mon atelier. J’ai reçu cette distinction
devant le Conseil de l’Ordre parce que le Grand Maître Alain Bauer a estimé
que j’avais fait du bon travail. |
ḖTIENNE BRUNO - LA VOIE ET L’ENGAGEMENT - Fragments Maçonniques |
Bruno Etienne |
Edition Entrelacs |
2012 |
Être
franc-maçon pour Bruno Etienne, c’est se livrer à une autre recherche
que celle du professeur ; non qu’elle soit irrationnelle, mais parce que
sa raison consiste à aller au-delà des fruits habituels de la science pour
pénétrer dans cet ailleurs et ce profond où l’être et l’univers se
confondent. Véritable recherche mystique, au sens premier : une quête
qui ne peut se dire avec des mots et des raisonnements, mais qui s’analysent
comme une expérience personnelle existentielle. Autant
le statut de professeur entraine la communication, la démonstration,
l’explication qui convainc, autant la recherche du franc-maçon s’accomplit
dans le silence, dans le retrait, dans la quasi mutisme : ce que
découvre le cherchant est une réalité incommunicable. Deux composantes de
Bruno Etienne, complémentaires sous certains angles, contradictoires sous
d’autres, qui apparaissent dans l’ensemble de son œuvre maçonnique. C’est
peut-être cela une vie. Ce
qui frappe dans le discours de Bruno Etienne, c’est la volonté et la détermination
avec lesquelles il organise l’unité de sa vie, unité menacée comme pour
chacun d’entre nous par l’appartenance à divers mondes qui se rencontrent
quelquefois mais qui souvent s’ignorent ou s’excluent. Il nous rend attentif
au cloisonnement pour ne pas dire déchirure, entre deux appartenances, l’une
professionnelle, l’autre associative, deux mondes, l’un privé et l’autre
public. En
tant que professeur il appartient à la sphère de la raison raisonnante où des
règles s’imposent, mais son appartenance à la Franc-maçonnerie et à la
pratique des arts martiaux, lui confère un savoir et une aura, car la
recherche qu’il mène l’oblige à aller au-delà de la science pour pénétrer
dans cet ailleurs, là où le profond de l’être se confond avec l’univers.
C’est à une véritable recherche mystique que Bruno Etienne s’est livré toute
sa vie, il nous restitue ici un certain nombre de réflexions sur son
cheminement ésotérique. Bruno
Etienne fut toute sa vie très mobilisé par le thème de l’initiation, il a
d’ailleurs écrit un ouvrage la dessus. De la même manière l’idée du
pèlerinage qui est proche de celle de l’initiation, l’a beaucoup mobilisé.
L’initiation est le commencement d’une longue marche et le pèlerinage,
géographique ou seulement imaginaire, est le parcours indissociable lié à une
descente en soi, à une marche pour se découvrir. Tout fait sens, alors : la direction du pèlerinage, le caractère à la fois individuel et collectif de la démarche que ne cessent de proclamer tous les marcheurs de Compostelle, comme ceux de la Mecque, le parallèle entre la découverte de l’ailleurs et celle du profond de soi-même, le caractère extrêmement solitaire de l’expérience, surtout lorsque ce voyage, sans déplacement physique, est une descente en soi pour y découvrir l’autre, son Soi. |
ḖTIENNE BRUNO
-
abd el – kader – le magnanime |
Bruno ÉTIENNE & F. POUILLON |
Edition GALLIMARD |
2003 |
||
|
ḖTIENNE - ABD EL KADER &
LA FRANC-maçonnerie SUIVI DE SOUFISME & FRANC-maçonnerie |
bRUNO
eTIENNE |
Edition dERVY |
2008 |
En ce bicentenaire de la naissance
de l’émir ‘Abd- al-Qâdir ibn Muhyi al-dîn al-Hassanî al-Jazâ’irî, il nous a
paru opportun de faire le point sur certains aspects contestés de sa vie, si
complexe, si dense, qu’elle a pu faire l’objet d’appropriations partisanes.
En ces temps troublés où l’Histoire est revisitée des deux côtés de la
Méditerranée, les chercheurs, et particulièrement les historiens, ne peuvent
accepter que les États leur indiquent comment ils doivent écrire et enseigner
l’Histoire, surtout quand elle est nationalisée.
|
ḖTIENNE
BRUNO - heureux comme dieu en france |
Bruno ÉTIENNE |
Edition BAYARD |
2005 |
« Heureux comme Dieu en France »,
dit le dicton. Mais quel Dieu et dans quelle France ?
|
ḖTIENNE BRUNO
-
une voie pour l’Occident |
Bruno étienne |
Edition DERVY |
2001 |
Les réflexions proposées dans cet essai sur l’avenir de la Franc-maçonnerie s’appuient sur la double expérience de Bruno Étienne à la fois anthropologue et Franc-maçon depuis 1960.
|
ḖTIENNE BRUNO
-
les constitutions d’anderson |
Bruno étienne |
EDITION DE L’AUBE |
2007 |
James Anderson (Aberdeen, Écosse, 1684
– 1739), pasteur de l’Église presbytérienne d’Écosse à Piccadilly, a donné
son nom à un ensemble de textes fondateurs de la franc-maçonnerie connus sous
le nom de Constitutions d’Anderson. Il avait été chargé par la Grande Loge de
réunir et de compiler l’histoire des charges et des règlements d’après les
anciennes constitutions. La première version de ce texte
parut en 1723, après avoir été soumise à un comité de quatorze Frères – dont
J.T. Désaguliers, amis de Newton, qui semble être le rédacteur des deux
articles principaux des Obligations du franc-maçon. |
ḖTIENNE BRUNO
-
les 15 sujets qui fÂchent les francs-maçons |
b.
etienne & j. solis |
EDITION DE LA HUTTE |
2008 |
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Au cours d’une série de
conversations / exposés animés par l’éditeur, le célèbre anthropologue Bruno
Etienne et le chercheur maçonnique Jean SOLIS abordent, de façon enthousiaste
« la dent dure », l’ensemble des points de discorde entre les Francs-maçons,
en France en particulier. D’une Franc-maçonnerie séculière et clubiste,
victime de ses propres travers politiques, et d’une autre, spiritualiste plus
régulière, nos duettistes dressent un inventaire libre, sans concession et
constructif, afin de réfléchir à ce qu’elle devrait être aujourd’hui et
demain.
|
Étude sur
la franc-maçonnerie amÉricaine |
Arthur preuss |
Paris |
1908 |
Étude pointue et remarquable sur la
Franc-maçonnerie américaine avec ses buts, ses symboles, sa perception de
l’initiation, sa vision de Dieu, de l’homme, de la religion, de la Bible, ses
rapports avec l’Église, son fonctionnement et les différences avec le vieux
continent. Conscient
combien cette mentalité était répandue même de son temps, Preuss, dans son
Etude sur la Franc-Maçonnerie américaine veut démontrer que la
Maçonnerie, malgré ses divisions en de nombreuses obédiences souvent rivales,
est une dans sa doctrine et dans ses buts, et que c'est la raison pour
laquelle il n'y a pas une différence essentielle entre la Maçonnerie
américaine et la Maçonnerie européenne. La Maçonnerie est en effet une
religion inconciliable avec la religion chrétienne. La Maçonnerie
anglo-saxonne se vante d'imposer à ses adeptes la croyance en Dieu ; Preuss
démontre que le "dieu" de la Maçonnerie, le Grand Architecte de
l'Univers, est en réalité le Jéhovah de la Cabale. La force du livre de
Preuss consiste dans le fait qu'il se fonde exclusivement sur des sources
maçonniques, telles que Pike et Mackey, qui aujourd'hui encore font autorité
dans les loges américaines. Les pères de l'indépendance américaine francs-maçons :
L'un des premiers maçons américains, initié en 1731, le savant Benjamin
Franklin, devient très vite Grand Maître Provincial de Pennsylvanie et
exprime dès 1734 le souhait des F\M\ de Pennsylvanie de se voir accorder une
réelle autonomie. Il présentera en 1754 le 1er projet de Confédération
superbement ignoré par Londres. Il sera plus tard l'envoyé des colons pour
négocier, sans succès, un compromis avec Georges III. Thomas Jefferson était
issu d'une famille de propriétaire d'esclaves et il en possédait lui-même.
Cependant, dans son projet de Déclaration d'Indépendance, un paragraphe
condamnait George III qui avait propagé l'esclavage dans les colonies. "
violant les droits les plus sacrés de la vie et de la liberté en la personne
d'un peuple lointain, le capturant pour le jeter en esclavage dans un autre
hémisphère. Ce paragraphe ne figurera pas
dans la version finale " par égard pour la Caroline du Sud et la Géorgie
", dira Jefferson et parce que " nos frères du Nord, eux aussi, je
crois, se sentirent quelque peu touchés par cette réprobation ; car, bien que
leurs populations possédassent elles-mêmes bien peu d'esclaves, elles en
comptaient d'importants transporteurs ". Jefferson savait bien que les
colons voulaient se rendre indépendants de l'Angleterre, tout en conservant
l'économie liée à l'esclavage. Pourtant cette Déclaration d'Indépendance
affirmera en 1776 " que tous les hommes naissent égaux, que leur
Créateur les a dotés de certains Droits inaliénables, parmi lesquels la Vie,
la Liberté et la Recherche du Bonheur ". On parle d'abord de 50 sur 56
signataires de la déclaration d'indépendance qui auraient été F\M\ (d'après
l'historien Jacques de Launay), mais en 2001, le Frère Jean-Marc Van Hill ne
donne que 11 signataires, ce qui semble plus vraisemblable. Des loges noires se créent également. Prince Hall, un
descendant d'affranchi, initié en même temps que 14 autres Noirs par une Loge
militaire britannique, de constitution irlandaise fonde la première Loge
noire. Il convaincra le Frère Georges Washington (que les délégués des 13
colonies s'étaient donné comme chef) de recruter des noirs et s'engagera
lui-même. Mais il faudra attendre Lincoln pour que le Ier major noir (qui
était maçon) soit nommé, car jusqu'en 1863 les Noirs se verront refuser le
droit de s'enrôler dans l'armée américaine. Mais revenons à la Guerre d'Indépendance. Le Frère
Lafayette, initié à Paris à l'âge de 18 ans, entra dans une Loge militaire
présidée par Washington. En effet, le général favorise la création de Loges
militaires car les insurgés manquent de discipline et la maçonnerie semble un
bon moyen à Washington pour la leur inculquer. Revenu aux Etats-Unis en 1825,
Lafayette dira en Loge, devant ses Frères américains : " Après que je
fus entré dans la maçonnerie américaine, le Général Washington sembla avoir
reçu une illumination. Depuis ce moment, je n'eus plus jamais l'occasion de
douter de son entière confiance. Et peu après je reçus un commandement en
chef fort important " ; En effet, ce commandement lui fit prendre une
part active à la victoire de Yorktown en octobre 1781 qui fut fêtée en
France, entre autres, par l'illumination de Paris et suivie un an après, de
la signature, toujours à Paris, des préliminaires de paix entre Américains et
Anglais. Il est à noter que sous Napoléon qui était F-M ainsi que son frère
Joseph, beaucoup de soldats de l'Empereur étaient maçons. Cela s'expliquait
par la capacité sur un champ de bataille à s'entr'aider entre maçons car
souvent les combats se terminaient au corps à corps. Profitons-en pour rappeler que des troupes alliées, essentiellement
françaises, fortes de 10 000 hommes environ, 2112 français sont morts pour
l'Indépendance des E.U. Parmi eux, des Maçons français car pendant ces 8
années de guerre des F\M\ de toutes nationalités, européenne et américaine,
se sont battus. Histoire de la F\M\ et histoire de l'indépendance américaine
sont donc intimement liées. Rien d'étonnant à ce que cette maçonnerie soit
patriote, avec le culte du drapeau (drapeau, entre parenthèses, choisi par
une commission de membres dont le Frère Franklin) et avec un serment
d'allégeance à la Nation. Et George Bush Jr, comme tous les présidents
américains, a prêté serment sur la " Bible maçonnique " sur
laquelle George Washington avait prêté serment à New York comme Ier Président
des E.U. en 1789. C'est encore George Washington qui, seul cas dans
l'histoire, à la fois Président de sa Loge et Président des E.U., a posé la
1ère pierre du Capitole revêtu du tablier maçonnique brodé par Mme Lafayette
à son intention… C'était en 1793, époque à laquelle les F.M. français étaient
en sommeil ou exilés, quand ils n'étaient pas guillotinés comme l'amiral
d'Estaing qui commandait la flotte française durant la guerre d'indépendance.
Des reliques maçonniques de Washington et de Lafayette sont visibles au
" George Washington National Masonic Memorial ", l'un des plus
grands bâtiments maçonniques au monde. Lafayette qui est honoré au même titre
que les autres " pères fondateurs " de la République des E.U., non
seulement par les maçons américains mais par tous les américains. Pour la
petite histoire, on est étonné d'apprendre que 44 villes portent aujourd'hui
son nom ainsi que 37 comtés et pas mal de montagnes, ce qui doit tout de même
être une belle source d'erreurs ! Depuis 1834, année de la mort de Lafayette
chaque 4 juillet, jour de la Fête Nationale qui rappelle la Déclaration
d'Indépendance, le représentant du président des E.U. vient procéder à la
relève du drapeau américain flottant sur la tombe parisienne de Lafayette qui
repose auprès de son épouse. La F\M\, y compris la F.M. du Grand Orient de France, a
donc accompagné la naissance des E.U. Et à Philadelphie se trouve le monument
qui rend hommage aux signataires de la Constitution américaine : leurs noms
et leurs portraits sont présentés au public avec leur appartenance
maçonnique, ce qui représente 13 des 39 signataires de la Constitution des
nouveaux Etats-Unis d'Amérique, promulguée en 1787. A noter également le
nombre invraisemblable de signes maçonniques que l'on retrouve : sur les
monuments des villes de Washington dont le plan même est construit suivant
des thèmes maçonniques. Le billet de one dollar US est à lui tout seul une
encyclopédie maçonnique. 1/3 des présidents américains furent francs-maçons!
|
1 F
FONTAINE
- l’Élan |
Jacques FONTAINE |
EDITION DETRaD |
2002 |
Du
chef du tabernacle au Souverain grand inspecteur général. Ce livre clos la
série sur les hauts grades écossais, puisque cela va du 23ème
degré au 33ème degré. C’est avec le même bonheur que l’on poursuit
cette voie initiatique qui est une quête libératrice et une promesse
d’harmonie. Dans la lignée de L’Éveil et de L’Essor, Jacques Fontaine dévoile
dans L’Élan, la structure profonde qui anime la quête spirituelle, du
Chevalier d’Orient (15e degré) au Prince du Liban (22e degré) et qui
s’épanouit au centre, avec le Chevalier Rose+Croix (18e degré).
|
FONTAINE
–
l’Énigme – la franc-maçonnerie – une spiritualitÉ pour agir |
Jacques fontaine |
EDITION DETRAD |
2007 |
Cet ouvrage pose les questions fondamentales
de la nature initiatique réelle de l’Ordre. Au-delà des clichés. Qu’est-ce
que la spiritualité, précisément ? La question ouvre l’évolution du statut de
la religion, du déisme à une position agnostique, dégagée de tout
conditionnement ; centrée sur le développement de l’être, seul responsable de
lui-même. Transcendance toujours mais dépouille des oripeaux du passé, car
l’appel vers l’UN, de TOUT est la marque même de l’Homme.
|
FONTAINE
– l’enjeu
– pour une franc-maçonnerie libÉrative |
Jacques fontaine |
EDITION DETRAD |
2007 |
Cet ouvrage pose franchement la
question : « L’Ordre a-t-il toujours un intérêt au XXIème siècle ? » Il faut donc
définir ce que pourrait être l’évolution. Permanence et changement tout à la
fois. Lecteur, vous aurez le plaisir de
passer en revue les talents de la Franc-maçonnerie. Elle en regorge. Mais lesquels
correspondent aujourd’hui à une attente ? En vérité les propositions
citoyennes qui émanent de l’Ordre ne sont-elles pas dépassées et son
humanisme affadi ? Et pourtant sa vitalité spirituelle entre en plein dans le
champ actuel des questions sur les valeurs et le sens de la vie.
|
FONTAINE
- l’envol
du chef du tabernacle au souverain grand inspecteur gÉnÉral |
Jacques fontaine |
EDITION
Détrad |
2002 |
L’envol vient clore la série de
l’éveil, l’essor et l’élan, ouvrages consacrés à une lecture, à la fois
nouvelle et incisive, du parcours initiatique maçonnique. Jacques FONTAINE
déploie, dans l’envol, la magnifique structure profonde qui articule, avec
grâce et fermeté, les 33 degrés de l’écossisme.
|
FONTAINE – LE SAVOIR MAÇONNIQUE, UN CHEMIN DE
CLARTÉ |
Jacques FONTAINE |
ÉDITION DERVY |
2011 |
« Il faut
redécouvrir ce noyau dur qui a permis à la franc-maçonnerie de survivre ». Qu’est-ce que ce noyau dur ? Ce sont
les éléments qui font de l’Ordre un mouvement de pensée si original que rien
ne peut s’y substituer : Les valeurs humanistes, le primat de la raison,
l’introspection, l’action citoyenne, le rite et les symboles. Pris
séparément, ces éléments sont banals, on les trouve un peu partout dans la
société. Ensemble, ils forment ce savoir maçonnique unique, sans concurrence.
La nouveauté de cet ouvrage est de traiter ce savoir comme un tout qui se
transmet sans discontinuité, nonobstant les obédiences et les rites. Le maçon
est invité à prendre du recul par rapport à sa pratique. Où et comment le
savoir maçonnique chemine t-il en son esprit ? De l’état de profane au
Maître confirmé en passant par l’initiation, puis par l’expérience des trois
degrés. Ainsi
il pourra se forger une clef de compréhension de la dynamique de ce savoir et
sera encore plus à même de transmettre à ses frères ce trésor maçonnique. Cet
ouvrage montre l’importance de la transmission du Savoir et des savoirs qui
permet à chacun de progresser et de s’épanouir afin de se révéler à soi-même. Au
sommaire : Première partie : L’appel
au savoir Admettre
l’ignorance du profane, la connaissance des arts libéraux, le bouddhisme dissout
l’ignorance, la dualité, les sages sans cesse repoussent l’ignorance,
l’hypocrisie et le fanatisme, répondre à l’appel pansophique. Deuxième partie : Le savoir
à l’épreuve Le
passage, souffrance ou plaisir ? la souffrance, rédemptrice ou
éducatrice ? de la souffrance subie à la souffrance acceptée, la
souffrance dans le christianisme et en franc-maçonnerie, la souffrance en
Orient et en Occident, les quatre vérités du bouddhisme et de la
franc-maçonnerie, changer l’épreuve du plaisir. Troisième partie : La
découverte du savoir S’enrichir
de la parole de l’autre, pourquoi l’autre m’est-il indispensable ?
améliorer l’écoute en tenue, cultiver la fraternité par le semblable, par
l’idéal du moi, comprendre et pratiquer la compassion. Quatrième partie : La
transmission du savoir Détenir
la quadrature du cercle, un temple avec des médianes et des angles, la croix
invisible de la circumambulation, faire passer le message spirituel, la
transmission spirituelle est une obligation, progresser par étapes de sagesse,
trois manières de former un franc-maçon, le processus initiatique en
plusieurs étapes. |
FONTAINE – l’essence au cœur du rite
maçonnique |
Jacques fontaine |
EDITION DETRAD |
2007 |
Dans cet ouvrage, Jacques Fontaine
focalise l’attention sur l’importance fondamentale du rite, le fonctionnement
d’une Loge et le rôle de chacun€. Le lecteur est ainsi amené à tirer des
conclusions concrètes du processus initiatique maçonnique. Il découvre
l’originalité du rite par rapport au théâtre, au culte et à l’hypnose. Il a
ensuite l’occasion de remodeler le degré de Compagnon, si démuni aujourd’hui. Il peut aussi, en toute logique,
décliner les conséquences du principe « Un Maçon libre dans une Loge libre ».
Enfin, le lecteur est invité à explorer la formation souhaitable des
Vénérables et la dynamique de la parole et du silence dans une tenue. Ainsi il se conforme au devoir
maçonnique : le combat contre l’ignorance afin que progresse la connaissance
et que se diffuse l’harmonie. |
FONTAINE
- l’essor
du maître secret au grand Élu de la voÛte sacrÉe |
Jacques fontaine |
EDITION MONTORGUEIL |
1994 |
Cet ouvrage propose une lecture
originale des grades de la Loge de perfection du Rite écossais « ancien et
accepté », le plus répandu dans le monde. La Loge de perfection est une école
initiatique puissante pour qui en détient les clés.
|
FONTAINE
– l’Éveil
– de l’initiation au maÎtre |
Jacques fontaine |
EDITION DETRAD |
1995 |
La majorité des ouvrages sur les
trois degrés (Apprenti, Compagnon, Maître) de la Franc-maçonnerie traitent
des aspects symboliques ou/et moraux. Très peu de livres, jusqu’à ce jour,
s’efforcent d’explorer les raisons qui expliquent pourquoi les parcours
initiatiques maçonniques ont tant d’attrait. Les connaître, c’est mieux les
comprendre et les rendre encore plus efficaces et passionnants.
|
franciscus.
Èques a Capité galeato - 1753 – 1814 |
Benjamin fabre |
EDITION phénix |
2000 |
60 ans de l’histoire de la Maçonnerie racontée sur un ton hostile aux maçons de l’époque. Rarissime, ce livre vient d’être réédité et nous donne des aspects méconnus de l’avant révolution jusqu’au milieu de l’empire. Ses complots, ses dirigeants frères par l’initiation mais pas franchement Francs-Maçons. Des archives exceptionnelles et la création des principaux rites REAA, rite français et rite rectifié. Né à Narbonne en 1753, François
de Chefdebien d’Armissan, l’Eques,
s’était engagé très jeune dans la carrière militaire. Parallèlement, il
avait acquis une large audience dans les milieux maçonniques – il en
possédait à peu près tous les hauts grades et connaissait toutes les Loges
dont il semble gravir rapidement tous les échelons. Sa remarquable
intelligence et sa vaste culture le conduisent aux plus hautes
dignités : Conseiller d’honneur du Directoire Écossais de Septimanie et
délégué par lui au convent de Lyon en 1778, Visiteur général des 1er, 2ème et
3ème Temples, Commandeur ad Vitam, etc. Le 27 novembre 1779, l’Eques décide de fonder sa propre
Loge connue sous le nom Des Philadelphes ou du Rit Primitif de
Narbonne. Cette Loge n’aura guère d’équivalent en Europe ; la rigueur de
ses buts, la qualité des membres la composant, dont le père et les cinq
frères de l’Eques, en font l’une des écoles les plus recherchées de la
Maçonnerie au XVIIIème et au début du XIXème siècle. Pour codifier cette
fondation, François de Chefdebien publiera plus tard une plaquette dans
laquelle apparaît, après un avertissement sur les distinctions à apporter
dans la lecture des grades, la liste des membres de la Loge (48 en tout)
complétée par l’affiliation de chacun à quatre grands courants initiatiques.
Mais le chapitre le plus remarquable est « l’esquisse
d’architecture » dans laquelle l’Eques dénonce – sous une
phraséologie convenue – la prolifération des Loges et des titres,
s’élève contre la fausseté des enseignements et propose à ceux qui veulent
suivre son Rit quatre degrés dans la connaissance intitulés « chapitres
essentiels de la Rose-Croix » ; le premier : connaître les
principes et les origines de la Franc-Maçonnerie (puis s’en séparer
rapidement) ; le second : l’étude de la connaissance
théorique ; le troisième : l’alchimie et l’enseignement ;
enfin, le quatrième : la réhabilitation de l’homme intellectuel dans son
rang et ses droits primitifs joint au désir d’en faire jouir le plus grand
nombre. La pièce s’achève sur la constatation que tout cela n’est rien sans
la découverte de « l’échelon ineffable », c’est-à-dire de l’Homme Libre,
et porte en guise de colophon la mention : J. XIII. 34, renvoi direct à
l’Évangile de Jean qui rappelle à tous les hommes, sans distinction, la clé
de cette liberté : « Je vous donne un commandement
nouveau : aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés,
vous aussi aimez-vous les uns les autres. » Une telle prise de position fut reçue avec raideur par la
plupart des courants maçonniques et illuministes. Leurs buts étroits ne
pouvaient concorder avec l’ouverture d’esprit et la générosité de l’Eques.
Cette différence rapprocha le Rit Primitif de Chefdebien et le Rit Égyptien
de Cagliostro, qui se trouvait en butte aux mêmes critiques et à une campagne
de dénigrement soigneusement réglée ; Cagliostro et l’Eques eurent en
effet en commun, qu’au fond, ils se servaient de la Franc-Maçonnerie, comme
d’un moyen à la mode, pour faire « passer » leurs idées. Non
seulement l’un et l’autre recommandaient la charité universelle et la
pratiquaient, par-dessus la simple entraide mutuelle, mais encore ils préconisaient,
comme seul gage de réelle liberté, l’abandon pur et simple de l’enseignement
classique et traditionnel – Cagliostro, provocateur, ira même jusqu’à
exiger des Maçons la destruction de leurs archives – pour le remplacer
par une requête directe à Dieu. En 1785 le Convent maçonnique des Philalèthes se déroula à
Paris, organisé dans le but avoué d’une réorganisation de fond et d’une
réflexion générale sur les origines et les buts de la Maçonnerie, il fut pour
Cagliostro et Chefdebien l’occasion de se lier étroitement – ils
s’étaient déjà connus en 1781 à Strasbourg – l’Eques ayant été délégué
par le Convent pour tenter d’adoucir les conditions que Cagliostro avait
fixées à sa participation à cette réunion. On ne pouvait envoyer plus mauvais
ambassadeur, car dès lors les deux hommes établirent de confiantes et
amicales relations ; Chefdebien s’excusa et fut remplacé par le baron de
Gleichen dont le précieux témoignage sur Cagliostro, dans ses Souvenirs
(1868), est d’une émouvante justesse. Le convent s’acheva d’ailleurs sur un
constat d’échec : l’unité tant souhaitée de la Maçonnerie ne pourrait
jamais s’établir entre les différentes obédiences et Cagliostro avait fait un
adepte de plus. Par la suite, la qualité et le ton des relations entre
Cagliostro et l’Eques seront ceux que nous connaissons pour la famille
Sarrazin, pour le Cardinal de Rohan, pour Thilorier et bien d’autres amis du
Comte. Des entretiens familiers et l’immense personnalité de Cagliostro
firent que l’Eques abandonna sans regrets les sommets illusoires auxquels il
était parvenu, tout en conservant les structures initiatiques que l’ordre
social et son action bienfaisante lui imposaient ; une volumineuse
correspondance, dont une très faible partie a été publiée nous montre
l’évolution vers la simplicité de cet homme qui était fait pour les plus
hautes charges et pour le service du Pouvoir. Dans ces lettres, son
extraordinaire finesse d’esprit lui permet de donner aux plus grands
représentants des Loges, sans en avoir l’air, des leçons d’humilité et de
vrai savoir, toujours pleines d’éducation. Si son rayonnement discret dans le
monde initiatique du XVIIIème et du début du XIXème siècle, a été
fondamental, il ne fut et ne demeure pas moins sensible et continu au XXème
siècle et encore de nos jours. Cagliostro parti, lui est là, introduit
partout, donnant un conseil, rectifiant une pensée, infatigablement en
contact avec certains chefs de file comme Dom Pernety, pour prolonger la
pensée du Maître. On s’est souvent demandé qui avait repris le Rit Égyptien
de Lyon ; ce fut l’Èques à qui Cagliostro avait remis tous ses pouvoirs,
Cagliostro était, comme il se définissait lui-même « un noble
voyageur » et sa tâche immense ne pouvait se limiter à Lyon, ni même
dans la fondation d’un rit particulier : l’Eques était le seul homme sur
l’autorité duquel il pouvait réellement faire reposer cette partie de son
héritage spirituel ; le marquis de Chefdebien s’acquitta de cette tâche
de 1786 jusqu’à sa mort en 1814. L’Eques, dans la trace lumineuse de son Maître, demeure
l’un des acteurs majeurs des tendances mystiques de la Franc-Maçonnerie, à
l’instar – et parfois en apparente contradiction et opposition – de
certains « petits maîtres » tels Pernety, le chevalier de Corberon,
le marquis Savalette de Langes, le chevalier de Cagarriga, Louis-Claude de
Saint-Martin et quelques autres, qui entretinrent soit dans leurs Loges, soit
dans leur entourage, le respect de la liberté, la prière sacerdotale, le soin
attentif aux malades, l’amour du genre humain et par-dessus tout la charité.
Mais surtout l’Eques annonçait à ses amis que : « la lecture
fréquente et réfléchie des Livres saints,
mettra à portée d’apprécier l’Homme-Dieu et sa doctrine sublime ;
l’approbation que l’on ne pourra s’empêcher d’accorder à ses préceptes, donnera
peu à peu le désir et le goût de ces pratiques ; par un heureux retour,
cette sainte pratique réactionnera et étendra le goût avec les lumières et
par là on parviendra sans incertitudes et sans obstacles à la perfection, au
bonheur et à la science divine, qui sont le but sublime, où tendent tous les
travaux des vrais et légitimes frères maçons
Il restera toujours un échelon ineffable à monter en ce jour auguste
et solennel où la matière ayant fini son temps et l’homme terminé son
épreuve la Parole de CELUI QUI EST
retentira encore une fois dans les voûtes incommensurables de l’abîme »
Cette conclusion de la « pièce d’architecture », reprenant la
définition que son Maître donnait de lui-même, situe la position qui fut
toujours celle du marquis de Chefdebien : l’Espérance. |
FRANC-maçonnerie ET aLCHIMIE - LA RECHERCHE DE LA
PIERRE CACHḖE DES SAGES |
J. F. Blondel |
Edition Trajectoire |
2015 |
||
Qu'est-ce
que la mort ? » Introduit dans le « cabinet de réflexion », une pièce exiguë
et obscure, le néophyte désirant entrer en franc-maçonnerie est ainsi mis en
contact avec l'alchimie. C'est là qu'il découvre pour la première fois les
grands principes alchimiques tels que le Soufre, le Sel et le Mercure, ou ce
mystérieux acrostiche « V.I.T.R.I.O.L. », dont il apprendra plus tard le
symbolisme profond. Dans
la théorie alchimique, les grands principes ou forces vitales qui animent le
monde sont contenues tant dans les métaux que dans les planètes. Les
alchimistes travaillant sur les métaux reconnaissaient sept métaux auxquels
ils attribuaient le nom et le signe des sept planètes ; Or ou Soleil, Argent ou Lune, Mercure, Plomb ou Saturne, Etain ou Jupiter, Fer ou Mars, Cuivre ou Vénus. Ils doivent
tous dériver d’une même source : la matière première.
Au
sommaire de cet ouvrage : Pourquoi
et comment l’alchimie a-t-elle été introduite dans la Franc-maçonnerie -
L’Ecossisme - Les frères de la Rose+Croix et leur influence -
Le Moyen Âge avec Villard de Honnecourt et l’Art de la Géométrie -
Le renouveau humaniste de la Renaissance -
Hermétistes, Kabbalistes et alchimistes -
L’apparition de la Franc-maçonnerie en Ecosse et en Angleterre -
Les évolutions de la Franc-maçonnerie au cours du 18e
siècle - L’ésotérisme de l’Occident - La
Franc-maçonnerie débarque en France
- Les courants illuministes et leur
influence dans la franc-maçonnerie
- La Théorie occultiste selon
René Le Forestier - De l’hermétisme à l’alchimie - La
Table d’émeraude ou Tabula Smaragdina
- Origine et doctrine de l’alchimie -
Les étapes et la conduite de l’alchimie -
le Grand Œuvre - Les différentes étapes de l’alchimie -
Symboles alchimiques ou maçonniques ? -
Le soleil et la lune - Le delta lumineux - Le
Rébis alchimique - La rose alchimique - Le
Phénix et le Pélican - Rose+Croix et alchimistes, une singulière
rencontre - la filiation lointaine du
rosicrucianisme - Le cercle de Tübingen et les manifestes du
17e siècle - L’évolution de la Rose+Croix du 17e
siècle à nos jours - Un siècle après le temps de la Fama - La
Royal Society et les adeptes de la Rose+Croix
- La Gold und
Rosenkreutz : un ordre maçonnique et rosicrucien - La
réception de Sigismund Backstrom à l’île Maurice en 1794 - La
quête de l’immortalité chez les anciens Rose+Croix -
Les mystères de l’Ecossisme
- Origine du grade de Maître
Ecossais - Historicité du Rite Ecossais - 1802, création du Rite Ecossais Ancien et
Accepté - la devise Ordo ab Chao -
L’alchimie dans les trois premiers degrés symboliques -
L’alchimie dans les loges de perfection, les degrés capitulaires et
les Aréopages - Le compas des sages de la Rose+Croix
d’Or -
Le Rébis de Basile Valentin
- Symboles
hermético-maçonniques - |
FRANC-MAÇONNERIE ET KABBALE |
Marie Delclos |
Edition Trajectoire |
2014 |
Le grand kabbaliste A.D. Grad écrivait que la « voie maçonnique se trouve fondée en kabbale », puisque son symbolisme emprunte d’abord et essentiellement à celle-ci. Ainsi, le temple de Salomon régit toute la maçonnerie bleue, où les mots sacrés, qui sont en hébreu, sont les noms donnés dans la Bible par Hiram aux deux colonnes du Temple. Ensuite dans les degrés supérieurs en particulier ceux du Rite Ecossais Ancien et Accepté, le chemin de l’initié, que quatrième au trente troisième degré, est jalonné de mots hébreux qui se présentent sous la forme d’énigmes à décrypter, se superposant aux symboles présents dans la loge. C’est pourquoi, en 1830, Vuillaume, lorsqu’il écrivit son Tuileur (celui qui vérifie que le maçon qui veut entrer dans la loge connait les mots du grade), prit soin de faire précéder les mots hébreux correspondants à chaque degré d’un alphabet hébraïque. Dès son entrée dans le temple, le nouveau maçon pénètre dans un univers judéo-chrétien, voire à première vue judaïque, mais en fait, ce qu’il en perçoit n’est que mots étranges, incompréhensibles. On lui raconte une étrange histoire et le voilà plongé dans une histoire à trois mille ans, une histoire qui s’appuie sur un livre sacré écrit en hébreu, une langue étrange L’hébreu utilise des lettres-nombres formant des mots. A l’origine, dans la Bible, les mots ne sont pas séparés, de sorte qu’une phrase peut-être découpée de différentes manières, donnant des mots différents et donc plusieurs lectures. En fait, dès on entré en Franc-maçonnerie, et ce jusqu’à la fin de son parcours initiatique, on lui parle par énigmes, et il lui appartient de les résoudre. Le maçon va se trouver dans la situation du Roi de Tyr tentant de résoudre les énigmes posées par le roi Salomon, mais pour le maçon cela fait partie de son parcours et lui donne la possibilité d’aller voir ailleurs les diverses explications sur cette symbolique maçonnique. Lorsque les rituels de la Maçonnerie spéculative s’élaborèrent, les chrétiens s’étaient emparés de la kabbale juive, la transformant, pour les besoins de la cause, le problème c’est que de très nombreuses fautes, d’incompréhension, de mauvaises traductions écrites et orales, émaillèrent ces rituels et très souvent en déformèrent le sens original, certaines traductions disant carrément le contraire. C’est ainsi que Pic de la Mirandole (1463-1494) christianisa la kabbale juive, parce qu’il pensait que c’est à travers un système intellectuel architecturé comme celui de la kabbale que l’homme peut approcher des mystères. Au siècle suivant Reuchlin la développa en publiant son De arte cabalistica en latin en 1517, et François 1e se fit enseigner en 1519, « la très sainte et très chrétienne cabale » par son aumônier, le franciscain Jean Thenaud, et lui commanda un « traité de la Kabale » qui restera manuscrit. Au sommaire de cet ouvrage : Qu’est-ce que la kabbale ? - La kabbale et les chrétiens ; Des premiers Pères de l’église aux kabbalistes chrétiens - les trois points - De Houzzé à Hosché - Les deux colonnes Yakhin et Boaz - Hiram et la Kabbale - Le redressement d’Hiram du signe d’horreur aux « cinq points parfaits de la Maîtrise » - M. B. le mot substitué ou le mot du Maître - Le chevalier prussien ou Noachite 21e du REAA : la clé de ma maçonnerie - Le chevalier de Royale Hache ( 22e degré du REAA) - Le chevalier du Soleil ( 28e degré du REAA) - Le chevalier Kadosh et l’échelle mystique ( 30e degré du REAA) - Les mots hébreux, les personnages et les mots sacrés - Le temps sacré du maçon du premier au seizième degré - |
franc-maçonnerie
& catholicisme |
Max heindel |
EDITION LES BEAUX ARTS |
1998 |
Cet ouvrage met en parallèle les 2
grands courants de pensée qui animent l’humanité : la Religion et la Science.
D’un côté on trouve les fils de Seth, obéissants et passifs, de l’autre les
fils de Caïn, révoltés mais ingénieux. L’auteur essaie d’expliquer que ces 2
courants loin d’être opposés doivent être complémentaires. On y trouve : Lucifer, la légende maçonnique, la Reine
de Saba, la mer d’airain, Melchisédech, l’alchimie spirituelle, la pierre
philosophale, l’initiation et l’Armageddon. Pour Jérôme Rousse-Lacordaire de 1738 à 1983, le
catholique appartenant à la franc-maçonnerie était excommunié. Avec le nouveau
Code de droit canonique, qui ne mentionnait pas la franc-maçonnerie cette
discipline catholique parut avoir disparu, mais en novembre 1983 la
Congrégation pour la doctrine de la foi publia une déclaration réitérant
l’interdiction de cette double appartenance. Ce qui était déjà en jeu à
l’époque et qui l’est encore aujourd’hui, c’est la détermination de
« l’essence objective » de la franc-maçonnerie. En effet,
l’ensemble des griefs avancés à l’encontre de la franc-maçonnerie pointe dans
la direction d’une concurrence entre deux institutions qui partagent un
certain patrimoine symbolique et rituel commun. Pour l’essentiel, les condamnations
antérieures reposaient sur des raisons à la fois juridiques morales et plus
proprement religieuses. Les sources immédiates de la déclaration romaine de
1983 montrent à la fois une certaine continuité et des changements dans cet
argumentaire. En effet, si auparavant, ne serait-ce que quantitativement, les
principaux motifs de la condamnation étaient ceux de l’immoralité du serment
du secret et de l’illégalité des associations secrètes, désormais c’est pour
l’essentiel une raison doctrinale qui est mise en avant : le relativisme
foncier de la franc-maçonnerie, renforcé par sa pratique essentiellement
symbolique et rituelle. En conséquence de quoi, s’il n’est plus excommunié,
le catholique qui appartient à la franc-maçonnerie est en état de péché grave
et ne doit pas communier. Parmi
les catholiques certains interprètent de manière très littérale cette
déclaration, voire en accusent les traits les plus hostiles à la
franc-maçonnerie ; d’autres, au contraire, adoptent une attitude plus
pondérée, soit qu’ils s’en tiennent à une interprétation stricte de droit,
soit qu’ils cherchent à distinguer différents courants dans la franc-maçonnerie,
dont quelques-uns seraient conciliables avec une authentique appartenance
catholique. Aussi, s’agit-il finalement de savoir comment situer l’initiation
et la symbolique maçonniques par rapport à l’initiation et à la symbolique
chrétiennes. |
FRANC-MAÇONNERIE ET TAROTS |
Marie Delclos |
Edition Trajectoire |
2016 |
Le tarot est un art de mémoire basé sur le
symbolisme judéo-chrétien contenant les clés de la kabbale et de l'ésotérisme
chrétien. Il fut vraisemblablement conçu par des maîtres imagiers issus du
compagnonnage ou de la Maçonnerie opérative. S'y cachent des secrets
d'architecture et de métiers pour la construction d'un édifice, d'un temple,
qu'il soit matériel ou spirituel. Le tarot dispense un enseignement
initiatique dont le fil est la succession des vingt-deux lettres de
l'alphabet hébreu. Chaque carte est une énigme à décrypter, un mémo qui
évoque un tapis de loge. C'est pourquoi de nombreux francs-maçons
s'intéressent au tarot. Certains même les font étudier dans les loges. Marie
Delclos met en évidence un enchainement des lames décrivant parallèlement la
construction d'un édifice et la progression de l'initié. Pour chaque lame, on trouvera des clefs
techniques et des figures géométriques qui sont autant d'étapes dans la
construction de l'édifice. Ainsi on découvrira successivement : les unités de
mesure, le plan, l'élévation, la porte et son trumeau, la coupole, la taille
de la pierre, le transport des pierres, les marches d'un escalier, l'escalier
secret, la roue pour hisser les pierres, l'épi et le faîtage, la clef de
voussure pendante, le compas et la faux ou le tracé à main levée, le niveau,
les fondations, l'évaluation de la hauteur d'une tour, la perfection de la taille,
la construction d'un pont, les fenêtres et les vitraux etc. Pour chaque
carte, l'auteur explicite le rapport de ces clefs avec les étapes de
l'initiation maçonnique. L’étude des Tarots en
Franc-maçonnerie débouche sur la connaissance de soi même : « Connais-toi toi-même et tu connaitras l’univers et les Dieux
». Cette devise grecque, attribuée à Socrate, est en réalité plus tardive
puisque inscrite sur des temples grecs bien avant Socrate et serait de
philosophes pré-socratiques. Cette phrase reflète bien la démarche
philosophique grecque, qui à travers la connaissance de soi même, cherchait à
découvrir les secrets de l’univers. Le mot Philosophie vient de philo= aimer
et Sophie=sophia/sagesse donc la philosophie est l’art d’aimer ou de
rechercher la Sagesse. Avec cette phrase nous allons pouvoir entrer dans la
philosophie intérieure ésotérique, qui fait appel, moins à la Raison, mais
plus à l’âme et à l’esprit. Les grecs cachaient cet ésotérisme à l’intérieur
des « mystères » : Eleusis – dionysiaques – Apollon (Dieu du soleil et de la
lumière) et d’autres – Tous ces mystères pratiquaient un exotérisme avec des
rituels et des cérémonies, mais surtout diffusaient un enseignement
ésotérique et secret, dont la phrase « Connais-toi toi-même » en était la clef.
On y trouvait également les phrases suivantes que Platon avait fait inscrire
sur le fronton de son Académie « Nul ne rentre ici s’il n’est géomètre » et
aussi il ajoutait « Dieu fait toujours de la géométrie ».
Voilà en gros ce que l’étude
des Tarots ésotériques amène chez le cherchant. Cet arbre de vie, cet
archétype, est comparable à l’arbre de vie chrétien (arbre de la vie et de la
connaissance), à l’arbre des Sephiroth hébraïques, à l’arbre des 7 chakras
hindoue, et au Yiking chinois. Ces modèles de vie nous apprennent à réfléchir
sur nous-même afin de retrouver cette étincelle divine qui est en nous ;
le chemin est long est difficile, mais donner du sens à sa vie est aussi un
challenge et comme a dit Rudyard
Kipling « La liberté spirituelle n’a pas de prix » |
FRANC-MAÇONNERIE : RÉGULARITÉ ET RECONNAISSANCE - HISTOIRE ET POSTURES |
Roger
Dachez, Préface d’Alain Bauer |
|
2015 |
Propos et réflexions de Roger Dachez sur son livre : Ce petit livre est né d’un vif agacement : celui que j’ai éprouvé, au cours des deux dernières années, face aux postures artificielles et aux faux semblants qui ont émaillé le paysage maçonnique français (PMF), suite à ce qu’il sera convenu de nommer, dans les futurs ouvrages d’histoire, « l’Appel de Bâle » (juin 2012). Ici ou là, pour s’y rallier comme pour le dénoncer, pour le défendre comme pour le pourfendre, les uns et les autres ont adopté des positionnements tactiques parfois difficiles à déchiffrer autant qu’à tenir, délivré des discours d’une ambigüité confondante ou fait appel, pour soutenir leur cause, à des « experts » maniant le double langage ou travestissant les faits, davantage en vertu de stratégies personnelles que pour éclairer honnêtement l’opinion maçonnique. Il en est résulté un désordre navrant qui n’a pas grandi l’image de la franc-maçonnerie française. Même si l’on oublie les insultes et les invectives d’une violence incroyable qui ont fleuri sur les forums et dans les blogs – mais qui en disent quand même long sur ce que la franc-maçonnerie représente pour leurs auteurs ! –, ce regrettable épisode n’a fait que traduire, une fois de plus, la troublante incohérence du paysage maçonnique français : je ne parle pas ici de sa diversité, qui est une donnée incontournable et définitive de son histoire, mais de ce qui est supposé lui donner malgré tout une identité commune. Le marqueur « régularité » a concentré sur lui des débats et mis au jour des fractures qui vont bien au-delà du naufrage annoncé d’un dossier mal ficelé depuis le début. L’Appel de Bâle a été le révélateur d’une vision et d’une pratique de la maçonnerie qui prévalent en France depuis bien plus d’un siècle et condamnent cette dernière à vivre régulièrement les soubresauts de querelles assez ridicules, dans la mesure où elles reposent le plus souvent sur une inquiétante méconnaissance des fondamentaux de la tradition maçonnique, des aléas de l’histoire de la franc-maçonnerie et, plus encore, sur une ignorance profonde de ce qu’elle est réellement à travers le monde, pour l’immense majorité des francs-maçons qui peuplent la planète. Cet improbable vaudeville en quoi consiste la chronique de la maçonnerie française depuis quelques décennies, fait de déclarations martiales et de claquements de portes, où des dignitaires peu ou mal inspirés – et surtout très mal informés – perdent d’innombrables occasions de se taire, traduit en fait un problème plus essentiel – et donc plus grave, mais aussi plus intéressant… Ce qui a été mis en jeu une fois de plus, à travers la tragi-comédie des derniers mois – dont le seul aboutissement tangible et d’avoir rendu encore plus compliqué le PMF et attisé de nombreuses rancœurs qui mettront du temps à se résorber –, c’est sans doute le caractère très atypique du modèle maçonnique français, dans le concert maçonnique mondial – ce qui, en soi, n’est pas nécessairement un problème – mais c’est surtout la nature très « hexagonale » d’une maçonnerie qui, « régulière » ou non, a fortement tendance à absolutiser ses choix, à réduire à son identité propre et particulière l’institution maçonnique dans son ensemble et même, comble de tout, à l’ériger en norme universelle ! C’est au confluent de cette actualité qu’il faut dépasser, de ces contradictions qu’il faut tenter de démêler, et de cet aveuglement auquel il faut s’efforcer de porter remède, que j’ai souhaité présenter le bref essai que voici. Je l’ai voulu sincère et sans arrière-pensée – nul ne peut me reprocher d’avoir jamais dit le contraire de ce que je pensais, ni fait le contraire de ce que j’avais dit. Je me suis également imposé d’en désigner les sources et d’en préciser les références, mais je ne prétends à aucune infaillibilité et je le propose comme une contribution honnête, mais naturellement susceptible de critiques, à un débat difficile. Mon but, toutefois, n’est pas de tromper mes lecteurs, ni de leur dorer la pilule par veulerie ou par calcul, ni de les entraîner dans des impasses. Mes choix maçonniques sont connus et n’interfèrent pas ici car je n’y défends aucun camp : il serait temps que la distance par rapport au sujet que l’on traite, comme il sied dans le milieu académique où jadis la franc-maçonnerie recruta tant de ses adeptes, devienne aussi la norme du débat dans le monde maçonnique français. Je m’efforce, quant à moi, en écho à Paul Bourget que j’ai cité plus haut et que je paraphrase ici légèrement, et en contrepoint à l’exemple de trop fameux « historiens incontournables », de vivre dans ma vérité, fût-elle discutable, plutôt que dans le mensonge dissimulé – et toujours méprisable. |
francs-maçons
du midi |
Paul PISTRE |
EDITION MARE NOSTRUM |
1995 |
C’est l’histoire de la maçonnerie biterroise
depuis l’origine jusqu’à aujourd’hui. L’auteur natif de Béziers y raconte
l’aventure de ces hommes qui ont œuvré malgré les aléas des guerres, des
religions et des idéologies différentes. Après une existence légendaire au Moyen Age, il est admis
que la franc-maçonnerie renaît en Angleterre en 1717, avant de se répandre
peu à peu en France et en Europe. Il est difficile d'évaluer précisément son
apparition à Béziers. Il en est fait mention dès 1749, mais on n'en trouve
des traces concrètes qu'après 1770. Avant 1789, on en recense cinq. Deux
sont militaires, c'est-à-dire qu'elles sont liées à des régiments stationnés
dans la ville. Elles sont donc éphémères, puisqu'elles dépendent du
stationnement des troupes. Il existe aussi trois loges civiles : les Vrais
Amis, Saint-Jean-de-Jérusalem et la Triple Harmonie. Cette dernière a la
particularité de n'apparaître dans aucun document écrit. Son existence n'est
connue que par un riche service en faïence de Moustiers, décoré à son nom,
datant des années 1770-1780. Au début, les premiers Franc-maçons sont d'origine aristocratique, mais, peu à
peu, de grands bourgeois les rejoignent. Des clercs sont aussi présents, et
même quelques dignitaires religieux, tel Henri de Bruyère-Chalabre, évêque de
Saint-Pons, ou encore son frère, évêque et chapelain du futur roi Charles X.
Les loges sont relativement riches : c'est le premier âge d'or de la
franc-maçonnerie. , grâce à leur niveau d'éducation, les francs-maçons
participent à la rédaction des cahiers de doléances. Mais, rapidement, les
révolutionnaires font fermer les loges. Ils sont victimes de la Terreur. Le nouveau pouvoir
craint que les francs-maçons ne fomentent une opposition. Pendant la Terreur,
entre 1792 et 1794, les loges, privées de ceux qui ont émigré, entrent dans
une période de sommeil. Elles se dispersent d'elles-mêmes pour se protéger
d'un pouvoir qui leur est hostile. Napoléon Ier est un profane, mais il
décide de relancer les loges. Fin tacticien, il voit dans la maçonnerie un
bon moyen de contrôler les élites. L'ensemble des maréchaux, des préfets et
des magistrats sous l'Empire sont francs-maçons. L'Empereur les surveille par
l'intermédiaire de sa famille, qui appartient presque entièrement à l'ordre
maçonnique, et de proches, comme Murat et Cambacérès. Il nomme même son frère
Joseph à la tête du Grand Orient, en 1804 ! Bref, la franc-maçonnerie et le
régime sont étroitement imbriqués. Si imbriqués que, sous la Restauration, après 1815, on
fera payer à la franc-maçonnerie sa proximité avec l'Empereur déchu...A
Béziers, elle disparaît même totalement. Avant de renaître à partir de 1839,
date à laquelle l'imprimeur Joseph Fuzier crée la loge des Amis
choisis. Lors de la mise en place du second Empire, Napoléon III adopte
tout d'abord une attitude très hostile aux francs-maçons. Béziers devient un
centre de résistance très actif au nouvel empereur. De nombreux frères sont
arrêtés. Louis-Désiré Coeurdacier, compagnon du tour de France, architecte et
urbaniste de Béziers, est même déporté en Algérie. Cette période marque
aussi le début du combat pour la laïcité. Pourtant, vous l'avez dit, certains
membres du clergé fréquentaient les loges... Sous le second Empire, la franc-maçonnerie prend un virage
considérable. De tradition plutôt modérée, les francs-maçons deviennent
anticléricaux. Ce virage idéologique est dû en partie à l'influence de la
philosophie. Le scientisme, en affirmant que la science peut tout expliquer,
souligne implicitement l'aspect superflu des religions. Surtout, le pape
condamne les francs-maçons, les accusant « sous couvert de symbolisme, de
réinterpréter la Bible ». A cette époque, le Vatican est un bastion assiégé
par les libéraux qui œuvrent pour l'unité de l'Italie. Même si cela est
largement exagéré, la papauté voit dans le Risorgimento - la période
d'unification de la péninsule italienne - un grand complot maçonnique et
décide de lutter contre les frères. En réaction, la franc-maçonnerie devient
clairement anticléricale. Et Napoléon III se réconcilie avec elle. Incontestablement la 3e République va marquer une forme
d'apogée pour la franc-maçonnerie.... A l'échelle nationale, elle est à
l'origine des grandes lois sur la laïcité, et notamment de la séparation des
Eglises et de l'Etat, en 1905. A Béziers, on observe une véritable mainmise
des francs-maçons sur la politique locale. De nombreux maires sont des
frères, notamment Ernest Perréal, entre 1870 et 1881, et Alphonse Mas, le «
Haussmann biterrois », entre 1888 et 1904. Cette période correspond aussi à
un âge d'or pour l'économie de Béziers. Le vignoble languedocien érige la
ville en capitale du vin. Cette prospérité favorise le développement et la
diversification sociologique de loges maçonniques. De riches négociants en vin
la rejoignent. La Seconde Guerre mondiale met brutalement fin à cette
période favorable. Dès l'arrivée au
pouvoir du maréchal Pétain, les loges maçonniques sont interdites, les
temples fermés, les biens dispersés. Les francs-maçons déclarés sont démis de
leurs fonctions dans les administrations françaises. Il faut attendre la
Libération et le général de Gaulle pour que la législation de Vichy soit
abolie et que les francs-maçons soient réhabilités. Certains participent à la Résistance de manière
individuelle, comme Louis Malbosc. Ce vénérable de la loge des Amis choisis
prend la tête du réseau de renseignement Alliance. Arrêté le 1er février
1944, il est déporté à Karlsruhe, où il sera torturé pendant près d'un mois
avant d'être fusillé, le 1er avril 1944. |
1 G
grade
de rose-croix & analyse des 14 degrÉs qui le prÉcÈdent |
J.M. ragon |
EDITION DU PRIEURÉ |
1993 |
Dans le cadre de la maçonnologie
en général, que cela soit dans les recherches universitaires ou plus simplement
maçonniques, le Rite Écossais Ancien et Accepté présente la particularité
étonnante de ne pas activer un nombre important de ses grades supérieurs. Ils
ont cependant une grande valeur traditionnelle.
|
GUÉRILLOT – AINSI PARLAIT JÉSUS – Selon le
texte araméen de l’évangile de Mathieu |
Claude GUÉRILLOT |
ÉDITION Véga |
2009 |
Jésus
parlait à Ses interlocuteurs la langue qu'ils comprenaient: l'hébreu au
Temple et dans la synagogue de Capharnaüm, le latin avec Pilate, le grec à
Ses visiteurs du Lundi Saint et, bien entendu, l'araméen aux foules qui
vinrent L'écouter en Galilée, en Samarie et en Judée. |
GUÉRILLOT-
A LA RENCONTRE DES PREMIERS |
Claude GUÉRILLOT |
EDITION TREDANIEL |
1997 |
||
Étude historique des loges Écossaises et des Francs-Maçons
Écossais, avant 1761, “les
jardiniers de la rose” sont ici ceux qui, entre 1740 et 1761,
conçurent, élaborèrent et pratiquèrent les nombreux degrés dit écossais, que
l'auteur a étudiés dans la Rose maçonnique.
Au
sommaire de cet ouvrage : Loges
maçonniques et groupes sociaux - l’impact de la présence protestante -
le calvinisme - les protestants et la Franc-maçonnerie -
l’influence de la présence juive
- les juifs en France avant les
croisades - le domaine religieux -
la kabbale - les juifs en France du 16e au 18e
siècle - la nation avignonnaise -
la nation tudesque - la nation portugaise -
le problème des conversions (conversos) - L’influence
des compagnonnages - les statuts d’Amiens et d’Abbeville -
les sentences de la Sorbonne
- L’influence des
militaires - les armées françaises au 18e
siècle - Hainaut infanterie -
les loges militaires - l’influence de la hiérarchie
catholique - l’église au 18e siècle - Bordeaux,
les élus Parfaits et l’ancienne maîtrise
- La Franc-maçonnerie
bordelaise au milieu du 18e siècle -
L4Anglaise ? la Française, la Parfaite harmonie et l’amitié -
les statuts de l’ordre de saint Jean de Jérusalem -
les loges particulières - les officiers et leurs devoirs -
la fondation des élus parfaits
- Etienne Morin -
Lamolère de Feuillas - Dupin Deslezes -
La parfaite loge d’Ecosse
- Marseille et ses loges -
Toulouse et la Martinique
- Avignon oasis ou
enfer ? - le souci de régularité -
Avignon avant et après les papes
- la loge saint Jean de Jérusalem
d’Avignon - Saint Jean de la persévérance - Paris
et l’océan parisien - le développement des loges à Paris -
La loge de la chambre du roi
- les écossais trinitaires -
le conseil des Empereurs d’Orient et d’Occident -
la patente d’Hervé Morin
- le chevalier du Soleil -
le chevalier Kadosh - le Rose+Croix -
la maçonnerie salomonienne
- Un hommage mérité - des frères importants qui ont œuvrés souvent dans l’anonymat - les rôles réduits de la noblesse et du clergé - le rôle primordial du Tiers-état - Les jardiniers de la rose et leur bilan - |
|||||
GUÉRILLOT - DE LA PORTE BASSE A LA PORTE |
Claude GUÉRILLOT |
EDITION DERVY |
1998 |
Claude
Guérillot se définissait comme un "théiste noachite" pour qui
"le ciel n'est pas fermé" et Dieu n'est jamais absent de sa Création.
Dès lors, pour lui, les trois grandes théophanies du Sinaï, de l'Incarnation
et de la " dictée du Coran " étaient de " grandes révélations
" auxquelles l'homme peut accéder s'il renonce à faire de lui-même une
" idole humaine ", si, comme le disait Luther, " il se
reconnaît pêcheur " et s'il se met à l'écoute des " petites
révélations " reconnues par Louis-Claude de Saint-Martin. Si,
depuis l'élaboration de ce livre, l'auteur a beaucoup évolué, il continue de
penser que l'essentiel, comme l'a écrit Amadou Hampâté Bâ, est d'être capable
de dire " oui à Dieu " du plus profond de son âme. Rechercher ce
qu'est un symbole, peiner vers une initiation toujours remise en cause, c'est
œuvrer au chantier d'une cathédrale, d'un temple intérieur, c'est être un
ouvrier sur le chantier divin. Une
immense chaîne intemporelle relie entre eux les amants de la sagesse, les
chercheurs de l'Absolu, de l'hiérophante oublié d'Eleusis aux inspirés
d'Israël, du Pater initiant Mithra aux Initiés chrétiens que furent Thérèse
d'Avila ou saint Jean de la Croix, des sages de la Kabbale aux Soufis de
l'Islam. Et tous, humbles ouvriers du Temple, ont travaillé ensemble à la
plus grande gloire de Dieu. Si,
de nos jours, un seul Européen sur dix pratique une religion, plus des trois
quarts croient en Dieu et aspirent, plus ou moins confusément, à retrouver le
chemin qui mène vers lui. C'est ce chemin pénible, cette ascension pénible
entre les précipices, que l'auteur a engagé. C'est
à ces femmes et à ces hommes qui veulent retrouver, sans tomber dans le piège
des sectes, un chemin vers " la maison du Père " que ce livre
s'adresse. C’est à partir de l’initiation
(porte basse) que l’on se doit de rechercher au fond de soi-même, les
interprétations symboliques et ésotériques de ce que nous rencontrons, sur ce
chemin parsemé d’obstacles et c’est à force de réflexions et de pratiques que
nous arriverons armé et serein devant cette porte étroite. Au sommaire de cet
ouvrage : Devant la porte
basse - Retrouver le chemin de Kaboul -
Initiation, pseudo initiation et contre initiation -
Le premier pas - le regard ésotérique -
les rites d’accession - deux regards exotériques sur
l’initiation - Eléments structurels d’un rituel -
Le second pas - Eleusis ou les premiers mystères -
ce qui disent les légendes et les mythes -
L’Ordre de Mithra - Du monde mésopotamien au monde romain -
les aspects exotériques, la liturgie, la hiérarchie initiatique et le
contenu initiatique de l’Ordre de Mithra
- Le prototype des ordres
initiatiques - Le Christianisme -
L’initiation chrétienne comme Ordre initiatique -
Syméon le Nouveau théologien
- Geert Groote et la
« dévotion moderna » - Teresa et Juan -
Vers une gnose - les constances de l’initiation -
les buts et la convergences de l’initiation -
Gnose et initiation - Le troisième pas -
le pas gnostique - Pour aller de la quête de l’homme à la quête
de Dieu - Le monde épinaturel -
Trois modèles heuristiques - Descendre dans la
caverne - Une approche et quelques aspects des
symboles - Les symboles dans les rites initiatiques
pour connaitre l’homme - Vers la Sainte Montagne -
Fausse science et faux ésotérismes
- L’alchimie et
l’astrologie - La quête de Dieu -
Ne pas se forger des idoles humaines
- les dangers de
l’ésotérisme - Devant la porte étroite -
La difficile voie de l’initiation
- Dire oui à Dieu -
Retour vers le silence - La translittération de l’hébreu -
le Noachisme - la loi de rétribution - |
GUÉRILLOT - ECCE
HOMO |
Claude GUÉRILLOT |
EDITION Véga |
2015 |
|||
Cet
ouvrage est un essai, c'est-à-dire qu'il présente une interprétation propre à
l'auteur. L'histoire de l'Univers lui paraît marquée par deux événements
essentiels, la Création et l'Incarnation, le premier a eu lieu il y a 13,7
milliards d'années et le second il y a plus de deux mille ans. Dieu est hors
du temps, de l'espace et de la matière-énergie car Il en a été le Créateur.
Il a été, est et sera, Il "voit" toute l'étendue du temps, tout ce
qui est, pour nous, le passé, le présent et l'avenir. Il n'est pas question
de distinguer Dieu "avant la Création" ni après, "avant
l'Incarnation" ni après. La
Création est cohérente, elle est régie par des "lois" divines et
intransgressibles qui n'ont pas changé au moins depuis quelques fractions de
millièmes de seconde après le premier instant du temps. Les particules
élémentaires sont "pilotées" par des fonctions d'onde qui
déterminent la probabilité de leur présence dans tel ou tel élément de
volume. Ainsi, dans un téléviseur, l'image se forme par l'impact d'électrons
émis par un "canon à électrons" tous "pilotés" par une
fonction d'onde. L'image obtenue est unique et bien définie parce que les
électrons projetés sont très nombreux. Cela résulte de la composition des
probabilités par leur produit. Les probabilités les plus faibles
disparaissent et les plus fortes deviennent des certitudes. Il en est de même
des humains. Dire que l'homme est libre revient à dire que tous les
comportements qu'il peut adopter ont chacun une certaine probabilité. Mais si
l'on considère l'humanité dans sa totalité, un certain nombre d'humains
réagira d'une certaine façon. Ainsi la peur peut conduire un homme à renier
ce à quoi il croit et à le trahir. Nous ne pouvons pas dire qui trahira ou ne
le fera pas mais nous savons qu'il y aura des traîtres. Cela
est vrai pour tous les comportements humains. Les protagonistes des terribles
journées du 14 au 16 Nissan sont pour nous des "types" qui se
reproduiront tout au long de l'histoire humaine. Il y aura toujours des
Judas, des Pierre, mais aussi des Marie de Magdala, des Joseph d'Arimathie et
des Jean l'Evangéliste. Mais nous vivons le IIIe millénaire après
l'Incarnation. Même si nous ne vivons pas tous dans le même siècle - certains
d'entre nous pensent toujours comme les hommes et les femmes du Ie siècle et
c'est leur droit - nombreux sont ceux qui n'acceptent plus pour vérité
historique les récits symboliques ou mythologiques que nos anciens nous ont
légués. Il est donc indispensable de tout examiner à la lumière de nos
connaissances actuelles. Il n'y a pas un "Jésus de l'Histoire" et
un "Jésus de la Foi" mais un seul Christ dont la Parole toujours
actuelle, toujours audible, nous montre le chemin vers le Père, un seul
Christ "de deux natures" qui S'est Incarné, qui a souffert Sa
Passion et qui S'est ressuscité Lui-même le troisième jour. C'est Lui qu'il
nous faut écouter et suivre, si lourde à porter que puisse être notre propre
croix.
Joseph Matar
nous fait nous asseoir au seuil de la maison dans la montagne libanaise, il
nous fait saluer le soleil à l’heure du lever comme à l’heure du coucher, il
nous fait nous agenouiller devant la gloire de la nature dessinée par son
Créateur que le peintre salue à chaque heure de sa vie : il ne l’oublie pas,
il le remercie et dans cet élan, il partage avec vous ce qui lui est donné de
voir au-delà du simple trait, au-delà de l’image la plus élémentaire... Au
sommaire de cet ouvrage : Du
14 au 16 de nissan - La dernière Cène - arrestation
et procès - Crucifixion et dormition -
Résurrection et apparitions
- Les antagonistes du
Christ - Judas ou l’espérance déçue - Le passé-grand prêtre Hanne ou l’intolérance du pouvoir -
Caïphe ou les intriguant du pouvoir
- Pilate ou la cruauté des
politiques - Celse ou l’audace des calomniateurs -
Le Christ au tombeau - La dormition du Christ -
La résurrection prophétique
- Marie de Magdala ou l’apôtre
des apôtres - Nicodeme et Joseph d’Arimathie -
Saint Thomas et Saint Pierre
- Saint Jean ou le chantre de
l’agapé divine - le 3e millénaire -
L’ascension et la Résurrection
- L’Incarnation du Christ,
notre espérance - la leçon de Job - |
GUÉRILLOT - j’ai ce bonheur |
Claude GUÉRILLOT |
EDITION TREDANIEL |
2002 |
||
Dès lors, les Frères
ont le devoir d'étudier l'évolution des degrés qu'ils possèdent et le droit
de juger du bienfondé des modifications que certains se croient autorisés à
introduire. Sinon, ce que l'on appelle la " tradition maçonnique "
aurait la mémoire bien courte et les " rénovateurs " la partie bien
belle... Mais, que l'on se
rassure, bon nombre des prétendues améliorations, qui n'avaient, en fait, que
le but de " déchristianiser " le Chevalier Rose Croix, ont
finalement été, ou abandonnées en raison de leurs excès, ou, par la force de
" l'esprit du grade ", réintégrées dans la tradition originelle.
Ce petit livre traite
du chevalier Rose-Croix, grade central du R.E.A.A. Il développe ce grade dans
les rituels anciens et les compare au rituel actuel. Si le bonheur est dans le pré, il l’est aussi dans ce
petit livre. |
GUÉRILLOT - LA GENÈSE DU RITE ÉCOSSAIS |
Claude GUÉRILLOT |
EDITION TREDANIEL |
1993 |
La Franc-maçonnerie née en 1717
puis en 1801 à Charleston (USA) né le R.E.A.A. en 33 degrés, et entre les 2
dates que s’est-il passé ? Ce livre répond à cette question et c’est 80 ans
d’épisodes tantôt cocasses tantôt difficiles qui ont structuré le R.E.A.A. Ce
petit livre, le premier d'une série de monographies maçonniques, est, bien
entendu, surtout destiné à ceux à qui son titre évoque leur propre vécu. Il
traite du Chevalier Rose Croix, ce grade central du Rite Ecossais Ancien et
Accepté.
Au sommaire de cet ouvrage de 430
pages : Les commencements incertains à Londres et à
Paris - les corporations, les guildes et les
communautés - Ramsay
- les Ecossais en France -
le Comte de Clermont - Jacques Lacorne -
Chaillon de Jonville - les écossismes parisiens -
le problème de Marseille
- le degré de Rose+Croix -
Saint Domingue - Etienne Morin et sa patente -
la Jamaïque et Francken
- Naissance des hauts
grades - Louis-Philippe, duc de Chartres -
Anne-Charles Sigismond de Montmorency-Luxembourg -
Labady - Charles-Pierre Paul Savalette de
Langes - les convents des Philalèthes -
le baron de Hund - la Stricte observance -
Willermoz - le convent de Wilhemsbad -
les chevaliers de la Cité sainte
- Le rite écossais philosophique -
les réfugiés de saint Domingue
- les Cincinnati -
John Mitchell - Frédérick Dalcho -
Alexandre François Auguste de Rouville, comte de Grasse-Tilly -
la naissance du Rite Ecossais Ancien et Accepté -
le nouveau rite en 33 degrés - un nouveau texte de fondation et une
nouvelle histoire - |
GUÉRILLOT -
la lÉgende d’hiram |
Claude GUÉRILLOT |
EDITION TREDANIEL |
2002 |
David, Salomon,
Hiram, autant de personnages à la fois historiques et légendaires... David et
Salomon furent les souverains d'un petit peuple du Proche-Orient qui, à la
faveur d'une "fenêtre historique", surent profiter de la faiblesse
provisoire des grands Empires égyptien et babylonien. Ils construisirent une
sorte de petit empire et s'assurèrent le contrôle des routes caravanières
venant de Mésopotamie et de l'Orient profond. Ils s'allièrent avec les
Phéniciens, qui dominaient le commerce maritime comme ils dominaient le
commerce terrestre. Cela fit leur fortune... Hiram ne fut qu'un habile bronzier...
Au sommaire de cet ouvrage : David et Salomon devant l’histoire -
le contexte historique au Xe siècle
- David et Salomon dans les
légendes - Le Temple de Salomon et les temples
ultérieurs - le Temple dans l’imaginaire occidental -
le Temple de nos jours - Notre Maître Hiram -
Hiram dans l'Ecriture et en Franc-maçonnerie -
le meurtre - la quête du cadavre d’Hiram -
les significations de la mort d’Hiram
- Le deuil d’Hiram -
les funérailles d’Hiram - Joabert substitué à Hiram -
les degrés du deuil - La réorganisation du chantier -
Rendre la justice - poursuivre le chantier -
la punition des meurtriers
- le châtiment d’Akyrop -
la découverte du temple d'Hénok
- la voûte secrète -
la découverte des ruines - un nouveau degré institué -
Le Royal Arch anglais - le sens de la légende - La sauvegarde du Nom -
la dédicace et la dispersion des ouvriers -
la déchéance de Salomon et la destruction du Temple -
Comment la légende a-t-elle été construite ? -
Une œuvre collective - Rassembler ce qui est épars -
Par-delà le mythe et la légende : l’initiation -
les trois états de l’homme
- l’initiation maçonnique -
la discipline de l’arcane dans la légende d’Hiram -
les textes à l’origine du Royal Arch
- |
GUÉRILLOT -
LA ROSE MAÇONNIQUE - 2 Livres (380 pages chacun) - |
Claude GUÉRILLOT |
EDITION TREDANIEL |
1995 |
L'homme
cultivait pour son agrément, dès le 3e
millénaire, des plantes ornementales : la culture de la rose apparaît environ
à l'époque minoenne en Europe et en Chine. Partant d'un arbuste sauvage,
d'une sorte d'églantier, le travail patient des hommes a produit des
centaines de roses toutes différentes par leur couleur ou leur parfum mais,
toutes semblables par leur beauté. La rose symbolisa tout à la fois le
secret, la régénération et l'initiation. C'est pourquoi elle a été choisie
comme symbole des rituels maçonniques. À
l'origine de toute rose se trouve un églantier. En Europe, il s'agit de rosa
canina, la "rose des chiens", qui apparaît spontanément au bord de
nos chemins et qui est à l'origine de la rose blanche ou rosa gallica. Or la
Franc-maçonnerie, d'abord opérative, est apparue spontanément dans les Iles
britanniques. Par le travail des Frères, cette Franc-maçonnerie est devenue
lentement spéculative et s'est enrichie de rituels, d'abord rudimentaires. Ce
fut l'époque de "l'églantier anglais". Puis, de boutures en
bourgeons, la Franc-maçonnerie, devenant rosa gallica, s'est développée en
bouquets de plus en plus foisonnants sur la terre de France. Ainsi
est née la "Rose Écossaise" aux centaines de grades et de rituels de
plus en plus chargés de symbolisme et d'ésotérisme. A partir de centaines de
cahiers et de manuscrits anciens, tous antérieurs à 1810, le sens et la
généalogie des rituels maçonniques sont l'objet des recherches de l'auteur.
Ainsi a été constituée une sorte de bible des grades et de leurs
significations qui est le point de départ, presque obligé, de toute étude
d'un grade particulier du Rite Écossais Ancien et Accepté. Trop
souvent, il est fait allusion aux rituels anciens sans que ceux qui en
parlent les aient véritablement vus. Trop souvent, ceux qui en disposent les
gardent jalousement, ou bien encore, ils dorment au fond de bibliothèques,
inaccessibles à ceux qui n'ont pas le temps de les y rechercher. Claude
Guérillot indique en chaque occasion où l'on peut se procurer une copie de
l'original. Ce livre permettra à chacun de se faire une idée personnelle. Les
Rituels anciens étudiés ici ont une riche coloration spirituelle, mais
celle-ci, pareille à un arc-en-ciel ou au cou d'une colombe, varie sans
cesse. Souvent chrétienne, avec parfois un zeste de calvinisme, elle intègre
aussi des éléments venus de la mystique juive ou de l'ésotérisme occidental,
qu'il s'agisse de l'hermétisme ou de l'Alchimie. Les hommes qui conçurent ces
rituels étaient tout à la fois chrétiens et ésotéristes, religieux et
tolérants, fraternels et dévoués. Ceux
qui les accusent d'avoir inventé les rituels pour pouvoir monnayer les Grades
ne les connaissent pas ou instruisent un autre procès, pour une cause plus
actuelle. "Le parfum dont l'argile, une fois, a été imprégnée, elle le
gardera toujours", disait le vieil Horace. Le parfum de la rose, telle
qu'elle fut dans sa splendeur naissante, imprègne toujours l'argile
maçonnique et continuera de le faire tant qu'il y aura des Maçons, avides de
connaître ce que cachent nos rituels, sous des formes parfois bien modifiées.
|
GUÉRILLOT - LA LUMIÈRE INCRÉÉE - CHERCHER DIEU AUJOURD’HUI |
Claude Guérillot |
Edition Dervy |
2001 |
Une
très sérieuse étude a permis de savoir que plus des trois quarts des
Européens occidentaux croyaient en Dieu, mais que neuf pour cent d’entre eux
pratiquaient une religion, quelle qu’elle soit. Les athées et les rationalistes de
toutes obédiences vous répètent que la science moderne considère Dieu comme «
une hypothèse inutile » et qu’à tout le moins les choses sont telles que tout
contact avec Lui est « scientifiquement impossible ». Or ceci est faux ! Vous
verrez ici qu’il existe une « porte » par laquelle Dieu, comme un Grand
Architecte, peut venir visiter son chantier, inspirer ses ouvriers et
manifester son immanence. Bien plus, une lecture renouvelée de l’Écriture vous
permettra de constater qu’en vérité Il l’a fait.
En conséquence, et quelles qu’aient
été la durée de la phase « mise en forme » des textes qui nous sont parvenus,
ainsi que du nombre et les intentions des rédacteurs, la sainteté et la
vérité de ces Paroles ainsi que le respect dont elles étaient entourées sont
le gage de leur authenticité.
La grâce divine est sans cesse offerte
à tout homme et à toute femme de ce monde, pour autant qu’elle soit
accueillie et reçoive le secours de l’effort humain, en une synergie divino
humaine. Au sommaire de cet ouvrage : Au commencement de notre quête - de l’exégèse à la théôria - la théôria - Rien n’est simple - les deux discours - polysémie du vrai - sur le mot « amour » - Chercher Dieu dans son œuvre et déchiffrer ce que représente cette Œuvre - « Je suis la porte » a dit Jésus - La lumière dans les ténèbres - du signifiant au signifié - le nombre et l’homme - esquisse d’une approche mathématique de Dieu - que le Seigneur daigne m’absoudre - Le blanchiment de l’aube - L’Ecriture est parole de Dieu - La création de l’homme - Eve, le « mère des vivants », initiatrice de « l’image » - Marie, l’initiatrice de la « ressemblance » - Dans la splendeur du matin - les textes du Nouveau Testament - les différentes exégèses - Les Paroles du Christ - L’évangile selon Jean - Comme un nuage noir dans le ciel - le problème du mal - Dieu et la souffrance - Elevez une haie autour de l’Ecriture - le ciel n’est pas fermé - De l’époque apostolique au concile de Nicée (325) - De Nicée à Constantinople - De Constantinople à Chalcédoine et de Chalcédoine à Constantinople - Révélations du Paraclet et continuité temporelle - Afin que vous aussi - Un silence de Jean - du pain multiplié au pain de vie - sur le chemin de Siloé - Quelle est la vraie vision de Dieu - Le Christ est ressuscité - le mystère de l’incarnation - Semé corruptible - Etre en lui et Lui en nous - Au terme de cette quête, le témoignage - la translittération de l’hébreu et du grec - |
GUÉRILLOT - la tour inachevÉe - Étude des 21e,
22e, 25e degrÉs du REAA |
Claude GuÉrillot |
Edition
Vega |
2003 |
Il
existe, dans le Rite Écossais Ancien et Accepté, trois degrés qui ne furent, sans
doute depuis le tout début du XIXe siècle, que communiqués. Les
récipiendaires n'entendaient que l'énoncé d'un bref résumé qui n'a eu, trop
souvent, que peu de rapport avec la réalité des degrés. Il s'agit du XXIème
degré de Chevalier Prussien, du XXIIème degré de Chevalier de Royale Hache et
du XXVème degré de Chevalier du Serpent d'Airain. Apparemment, ce sont des
degrés bien ordinaires, construits autour de légendes tirées de l'Ancien
Testament, la tour de Babel, les arbres coupés pour construire l'arche de Noé
ou le temple de Salomon, les "serpents ardents" punissant les
Hébreux de leurs péchés dans le désert du Sinaï... Pour
certains Maçons du XIXe siècle, ces degrés semblaient si anodins et si
quelconques qu'il leur a semblé légitime de substituer aux légendes
originelles des sortes de romans plus ou moins moyenâgeux et de leur donner
une signification politique... Il
est clair que bien peu nombreux furent ceux qui, au cours des deux derniers
siècles, se sont donné la peine d'étudier les rituels originaux et d'en
comprendre le contenu initiatique. Et pourtant ! Ces rituels ont été conçus
au milieu du XVIIIe siècle, à une époque où les pastorales, tant catholique
que réformées, insistaient sur le péché et sur la damnation du plus grand
nombre. Les Églises, tant catholique que réformées, tenaient pour certaine
l'historicité des Livres de l'Ancien Testament, au point que l'on pouvait,
par leur étude, fixer l'heure et la date de la création du monde. Les
Églises, tant catholique que réformées, tenaient pour authentique une
"image de Dieu" qui était celle d'un Juge implacable et vindicatif.
Toutes "prêchaient l'enfer" avec son feu inextinguible torturant
les damnés dans une éternité de souffrances. Or
ces rituels nous disent d'abord, que les Sidoniens qui coupèrent les arbres
dont le bois servit à construire l'arche de Noé eurent des descendants et
qu'ainsi la destruction de la race humaine par le Déluge n'a pas eu lieu,
ensuite que Phaleg, l'architecte de la tour de Babel, s'est "sauvé"
par son expiation et son humilité, c'est-à-dire par "ses œuvres",
enfin que le serpent d'airain est une figure du Christ et que l'homme est
sauvé s'il se tourne vers Lui. Finalement,
les trois rituels contiennent une réfutation de la "pastorale de la
terreur" qui retentissait alors dans les églises et dans les temples.
Ils offraient aux récipiendaires une autre "image de Dieu ", celle
d'un Père aimant et miséricordieux. Comme
ils sont actuels, ces degrés oubliés. Ce livre comporte l’étude de trois degrés
des hauts grades du R.E.A.A. dans leur dimension rituelle, ésotériques, de la légende, du lieu, du secret et sur le
plan symbolique. Y est étudié le 20ème chevalier Prussien – le 21ème
chevalier de Royale Hache et le 25ème chevalier du serpent d’Airain. Ces
degrés ne furent jamais que communiqués par un résumé bref. |
GUÉRILLOT - L’ÉGLISE D’ANTIOCHE SYRIAQUE ORTHODOXE - Une église trinitaire et martyre - 2 tomes |
Claude Guérillot |
Edition Véga |
2008 |
2 tomes pour expliquer cette église
orthodoxe d’Antioche. Une approche trinitaire et une approche historique.
Au sommaire de ces ouvrages : Tome 1 : Une Eglise martyre - L’église nait à Antioche - des origines au concile de Nicée - L’expansion de la grande Eglise - de Nicée au concile de Constantinople - L’implosion de la Grande Eglise au concile de Chalcédoine - le temps des persécutions avec la conquête arabe - Le temps de la servitude, de la conquête arabe aux temps modernes - Le temps des massacres du début du 19e siècle au début du 20e siècle - Le temps de l’exil et celui de l’espérance - De la fin de la première guerre mondiale à nos jours - De l’araméen au syriaque - Liste des Patriarches syriens orthodoxes - Les Chrétiens de l’Inde - L’église Syrienne Orthodoxe en Europe - Orientations bibliographiques - Tome 2 : Une Eglise trinitaire - Une spiritualité fervente - La tradition hymnique - Saint Epharem et saint Yaqub de Sarug - La Tradition homilétique - Théodore de Mopsueste - Philoxène de Mabbug - Saint Sévère d’Antioche - La Tradition didactique - Bar Ebroyo - La Tradition mystique et la Prière du Seigneur - La Tradition liturgique et le Baptême - La Sainte Eucharistie - La rémission des péchés - A Dieu, Gloire sans fin - Si le grain ne meurt pas… - |
GUÉRILLOT - LE RITE
DE PERFECTION |
Claude GUÉRILLOT |
.EDITION TREDANIEL |
1993 |
En 1762, muni de sa célèbre Patente, Étienne Morin quitta la
France pour retourner à Saint-Domingue. Il était en possession des rituels de
l'Ancienne Maîtrise, dans la forme que leur avait donnée le Grand Conseil des
Grades Eminents que présidait alors Augustin-jean François Chaillon de
Jonville. Quelques années plus tard, lassé des intrigues et des cabales,
Morin se réfugia à Kingston, à la Jamaïque, près de son ami Henry Francken.
Il y accomplit son oeuvre maçonnique majeure, l'élaboration du Rite de
Perfection, en vingt-cinq degrés, qui regroupe tous les grades effectivement
pratiqués du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Henry Francken, qui fut très
certainement l'organisateur principal du Rite, a laissé plusieurs manuscrits
dans lesquels se retrouvent tous les rituels et de nombreuses pièces
réglementaires. Après avoir tout traduit en anglais, Francken dotait ses
délégués, les Députés-Inspecteurs, d'une copie dont trois versions au moins
sont venues jusqu'à nous. Claude Guérillot présente ici une restitution en
français de ces rituels nés en France. Cet énorme travail, qui a demandé de
minutieuses comparaisons avec les manuscrits encore existants, constitue un
ouvrage de référence pour tous ceux qui désirent connaître la forme, et
surtout l'esprit, des rituels maçonniques originaux. Les commentaires qu'il a écrits et le glossaire qu'il a
élaboré permettent de mieux comprendre ces textes d'une importance
essentielle pour tous ceux qui veulent mieux approfondir les rituels
Ecossais. Au
sommaire de cet ouvrage: L’ancienne maîtrise : les degrés de Maître secret et
Maître parfait jusqu’à la perfection ou ultime degré de la Maçonnerie
symbolique (14e) - La Maçonnerie Renouvelée
- Va de Chevalier d’Orient ou
de l’épée (15e degré) au Prince du royal secret ou chevalier de
saint André (25e degré) - Constitution, statuts et règlements -
les lois et règlements de l’époque
- les actes d’allégeance - |
GUÉRILLOT - les degrÉs de l’apocalypse – Étude des 17e
et 19e DEGRÉS du
R.E.A.A. |
Claude guerillot |
EDITION VEGA |
2007 |
Bien des degrés du Rite Écossais Ancien
et Accepté ont été inspirés par l’un ou l’autre des Livres de l’Écriture.
Parmi ceux-ci, l’Apocalypse, même si St Jean l’Évangéliste n’en est peut-être
pas l’auteur, tient une place à part. C’est, par excellence, un livre
initiatique par son ésotérisme et son eschatologie.
Au sommaire de ce livre : Le chevalier d’Orient et d’Occident 17e degré
- lieu, décors, message,
préambules, mot de passe, rituel
- Quelques aperçus et
réflexion sur le 17e degré
- Le Sublime Ecossais ou Grand Pontife 19e
degré -
Lieu, décors, message, secrets et Apocalypse -
Quelques aperçus et réflexions sur
ce degré - Quelques remarques
sur les degrés de l’Apocalypse - Brève étude des batteries -
Paraphrase ou pastiche ?
- La Jérusalem céleste - |
GUÉRILLOT - les degrÉs d’exil – 15ème et 16ème
degrÉs |
Claude guÉrillot |
EDITION Vega |
2004 |
On entend ici par "degrés de
l'Exil" les XVème et XVIème degrés du Rite Ecossais Ancien et Accepté,
c'est-à-dire le Chevalier d'Orient ou de l'Épée et le Prince de Jérusalem.
Les
degrés de Chevalier d’Orient (15ème) et de Prince de Jérusalem (16ème) sont
ici expliqués dans leurs dimensions historique, symbolique, ésotérique,
mythique et rituelle. |
GUÉRILLOT - les degrÉs ultimes du rite Écossais ancien
& acceptÉ |
Claude guÉrillot |
EDITION VÉGA |
2005 |
Avec « Les Degrés ultimes du Rite
Écossais Ancien & Accepté » s’achève une série de petits ouvrages
consacrés chacun à l’un des aspects importants du Rite. Celui-ci a été écrit
dans deux buts :
Au sommaire de cet ouvrage : Le
Grand Inspecteur Inquisiteur commandeur 31e : son lieu, son rituel, son message, son
secret et son contenu initiatique - Le Prince du Royal secret 32e : Lieu, décor, message, secret et quelques
aperçus sur le contenu initiatique - Le Souverain Grand Inspecteur Général 33e : Lieu, décor, rituel et secret - L’arbre et la forêt -
la forêt féconde - In ultima fine - |
GUÉRILLOT - LES GRADES DITS DE VENGEANCE |
Claude Guérillot |
Edition Véga |
2014 |
Ces grades forment la 3e classe du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Ils sont constitués par le 9e (Elu des Neuf), du 10e (Elu des quinze) et du 11e (Sublime chevalier Elu). Si les deux premiers contiennent des « légendes du grade » exposant la traque et la punition du meurtrier d’Hiram et de ses deux complices, le troisième ne présente qu’un « discours du grade » sans aucun rapport avec le meurtre d’Hiram. Il existe donc une hétérogénéité entre ces trois grades pourtant réunis en une seule classe, intercalée entre le 8e (Prévôt et Juge) et la 4e classe formée des trois degrés de Grand Maître Architecte, de Chevalier de Royal Arche et de Grand Elu, Parfait et Sublime Maçon. La 2e classe s’inscrit dans la « légende d’Hiram » mais la 4e conduit et introduit l’adepte à une forme nouvelle de spiritualité. Il serait opportun d’imaginer que les Pères fondateurs du Rite ont conçu cette 3e classe comme une sorte de « bouche-trou » formé de trois grades de contenus initiatiques très différents mais mis en place pour compléter l’Ancienne Maîtrise culminant au XIVe siècle. Le sublime chevalier Elu a été composé à partir du Chevalier des Douze Tribus et a été nommé par les Pères fondateurs « Illustre Chef des Douze Tribus ». Il s’agit d’un degré purement biblique, ésotérique et mystique. Les trois degrés des « grades dits de vengeance » sont susceptibles d’une lecture ésotérique très différente de la lecture exotérique usuelle. Ils forment alors les degrés d’une montée de l’adepte vers une certaine forme de mysticisme. Or, ces degrés sont apparus en France alors que le chevalier de Ramsay, disciple de Fénelon et de Madame Guyon, était, depuis son fameux discours, l’un des frères les plus influents, sur le plan initiatique, des Francs-maçons français. L’interprétation de l’auteur est donc que ces degrés recèlent en eux un enseignement mystique proche du quiétisme, il n’est donc pas étonnant que leurs versions modernes aient été profondément édulcorées. Nous connaissons tous la « caverne », or la « caverne » est l’archétype de la matrice maternelle et elle est symbole de renaissance, de régénération et d’initiation. Le « vieil homme » attend dans la caverne que le « nouvel homme » y entre et se substitue à lui, mais cette renaissance se fait dans la douleur ; la plupart des grandes initiations, celle d’Eleusis par exemple, ont eu recours à ce symbole de régénération. Le contact entre Joabert ou Joabim et Abiram est médiatisé par le poignard avec lequel le premier frappe le second à la tête et au cœur. Or le poignard est un « outil » actif, analogue au ciseau : alors que le ciseau taille la pierre, le poignard façonne l’âme. S’il poursuit son chemin, le récipiendaire s’entendra dire un jour, d’un autre poignard. Après les coups de poignard, la fontaine intervient. La fontaine, l’eau vive, évoque celle qui servait au baptême des premiers chrétiens, le récipiendaire doit boire à la fontaine et étancher sa soif, plus tard on lui dira « Prenez et buvez et donnez à boire à ceux qui ont soif », et cette soif est celle de la connaissance et celle de l’amour divin. Vient maintenant la lampe. La lampe évoque la lumière incréée de la divinité. Présente dans la caverne, elle indique que Dieu préside à la conversion du récipiendaire, entré meurtrier et sortant purifié. Tous ces symboles, en effet,
n’évoquent nullement une vengeance, un meurtre, mais une véritable « conversion », « un retournement de l’être (lame 11 du Tarot) »
et une « métanoïa » au
sens le plus large et le plus profond du terme, un « retournement de l’âme et une purification de l’être ». Au sommaire de cet ouvrage : La
légende avant les rituels - Le Maître élu des neuf, son lieu, sa légende ses secrets, son rituel,
son contenu initiatique - L’Elu des Quinze - Son lieu, son rituel, ses décors, ses secrets
et son contenu initiatique - Le Sublime Chevalier Elu - Son lieu et ses décors, ses discours et son
secret, son contenu initiatique Une
nouvelle interprétation des grades dits de vengeance -
Vingt ans après… |
GUÉRILLOT - les trois premiers degrÉs du r.e.a.a. |
Claude GUÉRILLOT |
EDITION TREDANIEL |
2002 |
Dès
ses trois premiers degrés, le Rite Écossais Ancien et Accepté possède ses
spécificités propres. Historiquement, les rituels de ces degrés trouvent leur
origine dans ceux que les Antients anglais définirent vers 1750 et qu'ils
donnèrent, à la fin du XVIIIème siècle, à la Mère Loge Écossaise, Saint Jean
d'Écosse, qui fut la loge-mère d'Alexandre de Grasse-Tilly. Lorsque le Rite
Écossais Ancien et Accepté fut introduit en France, en 1804, c'est tout
naturellement que Grasse-Tilly adopta, pour les Loges symboliques, les
rituels en usage dans sa loge-mère. Tout
au long du XIXème siècle, ces rituels, surtout celui de Compagnon, furent
modifiés en fonction de l'esprit de l'époque. Le "positivisme"
d'Auguste Comte et l'anticléricalisme croissant des Frères induisirent une
certaine déchristianisation du Rite. Personne,
ni une Obédience, si respectable soit-elle, ni une Juridiction, si vénérable
soit-elle, n'est propriétaire du Rite Écossais Ancien et Accepté. Pourtant le
Suprême Conseil de France d'abord, la Grande Loge de France ensuite, ont cru
avoir le droit et le devoir de modifier les rituels. Nul ne doute qu'ils
aient cru bien faire... Mais un exemple récent montre que modifier un rituel
est une opération difficile et risquée. Ici, un geste, un mot, un discours,
portent en eux une signification qu'il faut parfaitement comprendre pour oser
introduire une modification. Si
celle-ci est acceptable, si elle n'altère pas le sens du grade, si elle est
bien comprise par les Frères, ceux-ci l'adoptent. Sinon... Ce petit livre est
consacré aux trois premiers degrés et l'auteur espère ainsi transmettre à ses
lecteurs un peu de ce qu'il a appris en plusieurs décennies de pratique. Mais
ses paroles ne sont pas vos paroles et si le lecteur se penche un peu plus
sur l'enseignement maçonnique de ces premiers degrés, alors son but sera
atteint. Au
sommaire de cet ouvrage : L’apprenti : le
lieu, le rituel et l’instruction - Le compagnon :
Le lieu, le rituel et la gestuelle - Le Maître :
Le lieu, le rituel et la tenue funèbre
- 7 ans et plus - Quelques travaux -
Que la joie soit dans vos cœurs !
- Que la lumière
soit ! - Et maintenant… |
GUÉRILLOT LE TÉMOIN DU CHRIST – UNE APPROCHE DE L'ÉVANGILE DE
ST-JEAN |
Claude Guérillot |
Edition VEGA |
2003 |
||
La tradition et ceux qui ont connu
Jean ou qui furent proches de lui dans le temps et dans l’espace nous
affirment que cet auteur est Jean, fils de Zébédée.
|
GUÉRILLOT - son nom fut autre |
Claude guÉrillot |
EDITION VÉGA |
2004 |
« Son nom fut autre… », affirme
le rituel du Chevalier Kadosh, qui ajoute « et le même pourtant ». « Le
Kadosh est le grade de l’action » est une de ces « idées reçues » qui évitent
de trop réfléchir… Au sommaire de cet ouvrage : Les premiers Kadosh - les manuscrits antérieurs à 1762 -
Le contenu initiatique du chevalier Kadosh initial - Le
grade suprême du Grand Elu de Londres
- Le Kadosh templier : le Kadosh du Rite de Perfection -
La condamnation du Kadosh templier
- Le Kadosh philosophique : La descendance politique du Kadosh philosophique - les mots inscrits sur l’échelle -
Paroles et mot de passe - |
GUÉRILLOT - trois pas vers l’infini |
Claude guÉrillot |
Edition Dervy |
2003 |
Claude
Guérillot nous décrit son parcours, nous livre son secret d’initiation, nous faisant
découvrir, sous l’efflorescence des grades, l’extraordinaire cohérence du
Rite Écossais Ancien et Accepté, affirmant avec force sa vocation
spirituelle. Cet ouvrage relate le voyage initiatique de l’homme en quête
d’initiation qui, homme de chair selon les termes de l’auteur, aspire à la
condition d’homme spirituel afin de retrouver sa dimension primordiale et
surtout un équilibre. C’est à travers 3 lettres : A (Agir) – A (Aimer) – A (Apprendre) que l’auteur nous guide à travers les hauts grades du R.E.A.A. Au
sommaire de cet ouvrage : Apprendre : Rituels, symboles et
légendes - l’apprentissage et l’irruption du symbole -
l’apprentissage de l’ésotérisme
- de la légende au mythe - Aimer : Les degrés johanniques -
la Loi d’amour - Agir : Les séquelles d’un refus -
Trois rayons de soleil - Son nom fut autre -
Nec plus ultra - les degrés ultimes - Un des meilleurs livres de métaphysique
de Claude Guérillot |
LES HAUTS GRADES MAÇONNIQUES – LES GRADES DE VENGEANCE – 9e – 10e – 11e degré – N° 58 et 59 - 2 Tomes |
Percy John Harvey |
Edition Maison de Vie |
2013 |
A partir de la maîtrise, et pour chaque degré des Loges de Perfection, le récipiendaire est conduit à vivre une dramaturgie en incarnant un personnage allégorique du rituel ; ainsi intègre-t-il, degré par degré, un vécu qui, sous forme d’une succession de « strates », constituera son individualité initiatique. Au cours du 9e degré, Johaben trouve dans sa mission une opportunité d’assouvir sa vengeance personnelle en assassinant Abhiram, malgré les ordres de Salomon. Ce violent désir de vengeance provient de la persistance du ressentiment qui habite Johaben depuis le meurtre d’Hiram, meurtre qui trouve son expression au 3e degré. Ce chaînage initiatique Hiram-Johaben-Abhiram, se trouve révélé par les cinq points parfaits de la maîtrise, points anatomique symbolique, mis en évidence au cours du meurtre d’Hiram et de l’assassinat d’Abhiram. Dans le 2e tome qui traite du 10e degré, l’Illustre Elu des quinze, avec loyauté et fidélité, capture dans la carrière de Ben Deker les deux autres scélérats responsables du meurtre de Maître Hiram, afin que Salomon puisse accomplir sa vengeance, promise lors du 5e degré. Cet acte de vengeance sera exécuté dans le cadre d’une justice régalienne, afin que « l’ordre des choses » soit respecté, en retour, douze des illustres Elus des Quinze seront récompensés par Salomon par leur élévation au rang de Chevalier, concrétisée par la remise de l’épée de justice. Au sommaire de ces 2 tomes : Tome 1 : Le Maître Elu des neuf - Eléments d’anatomie symbolique - Le Tuileur au 9e degré - discours historique du grade - la loge - le tableau du grade et ses évolutions - les personnages et titres - les décors du maçon - la cérémonie de réception - l’instruction de grade - la lutte contre les ennemis intérieurs - rappel de la légende d’Hiram - la réparation du meurtre d’Hiram - pourquoi Johaben se venge-t-il ? Tome 2 : Illustre Elu des Quinze, 10e degré - la carte du Tuileur - discours historique du grade - la loge et son tableau de loge - les personnages et titres - les décors du maçon - le poignard et l’épée - la recherche des deux complices - la capture et l’exécution de Sterkin et d’Oterfurt - la violence initiatique - la cérémonie de réception - Sublime chevalier Elu, 11e degré - la loge, les personnages et les titres - les décors du 11e degré - l’armement du Sublime chevalier Elu - l’épée de justice - le devoir accompli du sublime chevalier élu par Bernard Ferré - |
grand
livre d’architecture de la trÈs respectable grande loge de france |
Le Musée de la glf |
EDITION DU PRIEURÉ |
1996 |
Le Grand Livre d’Architecture de
la Grande Loge de France est un document qui met en évidence la participation
active de nombreux frères, notamment par la création de nouveaux ateliers, au
sein d’un système maçonnique autre que le Grand Orient de France, après sa
création en 1773.
|
guide
des maçons Écossais |
Pierre noël |
EDITION À L’ORIENT |
2006 |
Le Guide des Maçons Écossais est
la première version imprimée des grades symboliques du Rite Écossais Ancien et
Accepté. Publié en 1820, le texte en est cependant bien antérieur à cette
date car déjà pratiqué dans certaines loges parisiennes quinze années
auparavant.
|
guide du
franc-maçon |
Le Groupe de Recherche alpina |
LAUSANNE |
1998 |
Histoire de la Franc-maçonnerie
dans les Îles Britanniques |
La Franc-maçonnerie en Europe et
au Moyen Âge |
guide
pratique de la franc-maçonnerie à l’attention de tous les chercheurs de
lumiÈre |
Jean solis |
Dervy |
2001 |
Voici sans doute l'une des publications les plus intelligentes de ces
dernières années dans le domaine maçonnique. Les guides maçonniques, ou les
ouvrages généraux sur la Franc-maçonnerie, par souci de simplicité et de
clarté pour le lecteur non averti, en arrivent souvent à trop vulgariser. Ce guide maçonnique est le fruit d'un énorme travail. L'auteur a voulu
la pertinence en s'appuyant sur une érudition certaine, et répondre aux questions
que se posent aussi bien le jeune maçon que le surveillant de loge, sans s'en
tenir aux réponses de surface.
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1 H
HIRAM - Exégèses bibliques et maçonniques du mythe fondateur de la Franc-maçonnerie |
Jean-Claude Sitbon |
Editions de la Tarente |
2014 |
Cette étude sur le personnage central de la Franc-maçonnerie est unique. L’auteur a rassemblé, commenté et mis en perspective des textes issus des traditions bibliques et maçonniques afin de mieux décrypter les symboles du grade de maître… et au-delà, il nous offre ici un véritable chemin de réflexion et de réponses sur ce personnage qui est au cœur de la démarche initiatique. Au sommaire de cet ouvrage : Chapitre 1 : Hiram, l’architecte modèle du Temple de Salomon - l’apparition tardive du degré de Maître et du personnage Hiram dans les écrits maçonniques - de la tour de Babel au Temple de Jérusalem - de Noé à Hiram - les mystères de la naissance du mythe d’Hiram - le trio Salomon, Hiram roi de Tyr et Hiram Abif - Salomon roi d’Israël, fils de David - Hiram, roi de Tyr et Hiram l’artisan envoyé par le roi de Tyr - Les talents et les vertus d’Hiram Abif - les sources et les références bibliques - Hiram, maitre dans l’art du travail de l’airain et savant dans tous les arts - les innovations maçonniques - Hiram architecte et conducteur en chef de tous les travaux et de tous les ouvriers - les rapports entre Salomon et Hiram - Hiram et le ternaire Sagesse, Force et Beauté - les trois piliers qui soutiennent la loge - les trois attributs divins - la parenté d’Hiram - Hiram fils d’une veuve - la mère d’Hiram, de la tribu de Nephtali ou de celle de Dan - les tribus de Dan et de Nephtali, enfants de Jacob - Chapitre 2 : Les analogies entre Hiram et Betsaleel, le constructeur du sanctuaire du désert - le sanctuaire de Moise, modèle du Temple de Salomon - la succession des temple - Ur grand-père de Betsaleel, Ur père d’Hiram - les ressemblances entre les talents de Betsaleel et d’Hiram - Chapitre 3 : Hiram, « l’envoyé de Dieu » - les messagers divins dans la Bible - le livre des Proverbes - Sagesse et crainte de l’Eternel - la Sagesse personnifiée - vertus divines - Dons divins -les Dons spirituels - Hiram, Betsaleel, Salomon et le Christ - Hiram dans les textes du Rite Ecossais Rectifié et ses rapports avec le Christ - Chapitre 4 : La légende maçonnique du meurtre d’Hiram par trois mauvais compagnons - les sources hypothétiques de la légende - les anciens manuscrits maçonniques - la mort du héros dans les sociétés initiatiques - la trame de la réception au grade de Maître - le complot des trois mauvais compagnons et les circonstances du drame - le refus d’Hiram de donner le mot du Maître - les coups portés à Hiram et les instruments utilisés - les enseignements d’ordre moral - le danger des passions violentes - Vaincre ses passions - Bijoux et métaux - Justice, discrétion et humilité - Sacrifice, courage et souffrance - les qualités antithétiques d’Hiram - le thème de la mort dans la tradition maçonnique - la mort initiatique et la seconde naissance - Approche mystique - la distinction entre l’être essentiel et l’homme physique - le postulat théologique de l’immortalité de l’âme - la vision romanesque de Gérard de Nerval - la reine Balkis, ressort du drame nervalien - les multiples fonctions d’Adoniram dans l’œuvre de construction du Temple - Adoniram, personnage énigmatique, complexe, d’une fascinante beauté - Adoniram émerveille la reine de Saba, ils tombent amoureux l’un de l’autre - les rapports tumultueux entre Adoniram et Soliman - Trois compagnons sabotent la réalisation du chef-d’œuvre final d’Adoniram qui, avec l’aide de Tubalcain, répare le désastre - Chapitre 5 : La résurrection d’Hiram - Le relèvement du tombeau du nouveau Maître dans les rituels maçonniques - L’approche du Rite Ecossais Ancien et Accepté - Mort et renaissance - un thème universel au centre de nombreuses traditions - le mythe d’Isis et d’Osiris - les trois périodes du Temple de Salomon - les trois états de l’Ordre maçonniques - les trois épisodes du destin de Maître Hiram - les différents aspects de la résurrection dans les textes bibliques et leurs rapports avec Hiram - la résurrection collective des morts à la fin des temps dans la tradition judaïque et dans la tradition chrétienne - les résurrections individuelles - les résurrections fils d’une veuve par Elie et par Jésus - La résurrection par Elisée du fils de la Sunamite et celle de Jésus par Lazare - les autres résurrections dans les Evangiles - L’interprétation christique du mythe d’Hiram - les différents indices bibliques - la symbolique maçonnique - les limites de l’interprétation christique - |
hiram
& le minotaure |
Paul naudon |
EDITION TRÉDANIEL |
1990 |
||
On dit qu’à cette époque, Thésée,
fils du roi d’Athènes, muni du fil d’Ariane, put s’échapper indemne du
labyrinthe après avoir vaincu le Minotaure. Mais je ne crois pas que Thésée
l’ait tué. Le Minotaure vivait de nouveau, je pense, mille ans plus tard sous
la forme des trois scélérats qui frappèrent Hiram, le bâtisseur du Temple. À
l’insu du génial constructeur, le redoutable labyrinthe avait été tracé dans
le sanctuaire par les puissances maléfiques. Prisonnier, notre Maître ne put
franchir aucune des trois issues. Il fut mortellement frappé. Et pourtant,
Hiram, le parfait initié, soustrait à la contingence et immortel en esprit, a
ressuscité en sa personne, comme il renaît sous les traits humains des
nouveaux initiés. En entrant en loge on se rapproche du secret de l’art royal en
relation avec la construction du Temple. Le temple de
Salomon remplit parfaitement ce rôle de clef universelle. On prétendit y
trouver dans les proportions le principe d’harmonie universel à l’origine du
Tout. Ainsi 60, 20, 30 coudées de long de large et de hauteur seront base de
proportions célestes où le ciel et la terre se conjuguent (I Roi VI, 2) par
des escaliers tournants dextrocentrique ou sinistrocentrique donnant accès
aux trois étages ou niveau de conscience. L’acte s’y réalise dans la
perfection de la pierre taillée dans un ailleurs métallique. Ici tout est
perfection dans l’assemblage silencieux de la juste proportion. Les temples
se superposent les uns successibles des autres. Mythiquement la
franc-maçonnerie succède les temples d’Enoch, l’arche de Noé, puis le temple
de Salomon jusqu'à sa destruction remplacement par le temple de Jérusalem.
Nous avons ainsi une succession de temples qui se superposent. L’ultime
temple ne sera reconstruit qu’à l’intérieur de soi sur les ruines des
précédents. C’est ce que nous révèlent la plupart des rituels maçonniques. Ainsi la mesure mathématique de l’édifice dont il est dit qu’il est
l’expression de la volonté divine exécutée par Salomon en regard des plans
donnés à Moise par Dieu lui-même. Cette relation directe entre la matière et
la volonté divine ne pouvait qu’être une source et un modèle universel. Ce
modèle universel sera celui d’une spiritualité construite, ce qui débouchera
sur la recherche d’explications scientifiques et magiques, établissant
l’influence croisée entre l’homme et la grande nature. C’est ainsi que Isaac Newton
(4 janvier 1643 – 31 mars 1727) fit de très sérieuses recherches sur
ce sujet comme ses contemporains. Ainsi la plupart de ses co-cherchant
étaient membre de la Royale Society et aussi franc-maçon. Faut-il préciser
que Newton était lecteur assidu du Théatrum Chemicum d’Elias Ashmole
rosicrucien et alchimiste reconnu, l’un des premiers francs-maçons acceptés
en loge opérative dès 1648. Newton l’alchimiste
lisait les ouvrages de Michael Maier (1569 - 1622) rosicrucien
et commentateur de la Monas hieroglyphica de ; cette John Dee (13 juillet 1527 – 1608). La Monas hiéroglyphique était le symbole de l’union des mathématiques
et de l’alchimie pour expliquer et comprendre le monde. Or force est de
constater que la loge maçonnique héberge dans ses symboles la totalité de la
Monas dans une recomposition de type Temple. Le temple, et donc la loge
alchimico-maçonnique, est le contenant expressif d’une corrélation secrète
entre toutes les composantes symbolisées : Lune /Soleil, les 4 éléments,
le feu, le mercure, la pierre philosophale, l’axis mundi, le monde manifesté,
la croix symbole du carré, la terre, le ciel etc. |
hiram – relectures |
Les amis des élus |
EDITION
EDIMAF |
2003 |
Le mythe d’Hiram
est central dans la maçonnerie, il en est la pierre de touche. Longtemps ce
récit reçut une simple interprétation morale, et ses exégètes mirent en
valeur le sens du devoir du chef de chantier, qui, au péril de sa vie, refuse
de donner le mot de passe aux mauvais compagnons qui veulent l’avoir sans le
mériter, avant la fin de la construction du temple. Aujourd’hui pourtant, de plus en
plus, des voix s’élèvent pour questionner le mythe, non pour l’interpréter,
mais aussi pour le remettre en cause. Qu’il soit bien clair pourtant que si
les planches rassemblées ici, ont pu être diversement accueillies, en
interrogeant aujourd’hui Hiram, leurs auteurs ont provoqués des réactions,
mais toujours dans le respect du mythe, un respect provoquant, qui a eu pour
conséquence de vivifier, d’enrichir et de donner aux frères l’idée de lire ce
mythe avec plusieurs niveaux de lecture, donnant ainsi des colorations
différentes ayant pour effet de donner envie d’aller voir dans d’autres
disciplines. Au sommaire de cet ouvrage : La mort d’Hiram -
Les mobiles ou de quelle nature est le sens allégorique de la légende
d’Hiram - Les sacrifices ou la violence du
religieux - La parole s’est perdue - Le
symbolisme de l’acacia - Quelques questions à propos d’Hiram - La
légende d’Hiram - Meurtre au Temple de Salomon -
Les mauvais compagnons sont-ils toujours en nous ? - De
l’arbre au bois - L’acacia
- |
HIRAM,
SON SYMBOLISME ET NAISSANCE DU GRADE DE MAÎTRE MACON |
DIVERS AUTEURS |
ARCADIA |
2006 |
Important dossier sur
Hiram, sa naissance en F.M, sa légende et son symbolisme.
Parallèlement est développé la naissance vers 1730 du grade de Maître
Maçon, qui va incorporer Hiram et en faire son socle
fondateur, et son fil rouge. Je pense qu’on se doit de bien connaître cette
période et le développement de ce grade, qui va bien sûr débouché sur les
hauts grades des rites écrits et des side-degrees des rituels oraux. Hiram étant au cœur du système maçonnique, toutes les
connaissances, de sources bibliques, opératives, historiques, légendaires ou
mythiques doivent être connues pour que le franc-maçon en soit imprégné, afin
qu’il puisse évoluer logiquement et spirituellement dans sa progression
maçonnique. Que reste-t-il d’Hiram dont la chair quitte les os, rien
ou presque. Il ne sera bientôt plus que poussière des temps premiers et os,
reliquaire d’une œuvre au blanc. Ce qui est célébré dans la recherche de son
cadavre c’est sa relation au divin et l’accomplissement d’une voie
initiatique totalement réalisée jusque dans sa mort. Donc le corps n’est
qu’un support remarquable, transportant quelque chose que l’on peut
célébrer : L’esprit. C’est donc au niveau spirituel que se situe le
secret de la transmission. Se pose alors la question fondamentale :
Peut-on transmettre l’esprit ?
Non. L’esprit est une notion bien trop large, trop principielle pour
être contenue dans un bagage audible et transmissible. Il ne s’agit donc pas
d’une transmission d’une recette avec des ingrédients en juste proportion. Il
s’agit plutôt de s’ouvrir à une influence de l’esprit. En un mot, le
compagnon devenu maître doit s’ouvrir pour recevoir l’esprit ou plus
précisément l’influence spirituelle. L’influence étant reçue, il peut exalter
la parcelle d’esprit qui dort en lui. L’homme ne peut prétendre contenir
l’Esprit incommensurable par nature. Tout juste peut- il recevoir une
influence de l’esprit. Il s’agit donc, dans la légende d’Hiram, de la
transmission de l’influence spirituelle. Lorsque l’influence est reçue par
l’initié, elle se focalise en son centre à partir duquel elle rayonne. Le
centre particulier et relatif de l’homme sur la voie initiatique correspond à
ce fameux centre universel qui contient toutes les modalités de l’existence.
Au point de vue métaphysique, il y a superposition et interpénétration des
différents mondes et univers. Le centre ontologique qui est le fameux point
de départ de l’univers manifesté correspond au centre macrocosmique qui
lui-même correspond au centre microcosmique, en correspondance avec le centre
de l’homme. La découverte de son propre centre est l’une des taches
mystérieuses et gratifiantes de l’initié sur la voie. La connaissance de soi,
et le passage progressif du moi au soi fut l’une des tâches prioritaires des
deux premiers grades. Il faut désormais découvrir ce fameux centre relatif à
soi qui va permettre de se mettre en relation avec la totalité du monde
manifesté. Cette démarche provoque non pas un oubli de soi, mais replace
l’être de chair et de sang que nous sommes dans le grand ensemble qui nous
porte. L’interconnexion des centres ou leurs correspondances sont un enjeu
véritable qui feront du maître, un initié accompli dans sa quête. Le
véhicule, le vecteur ascensionnel qui fera le lien entre les différents
centres sera celui de l’esprit. Ce centre est le réceptacle de la
fameuse lumière illuminatrice de la franc-maçonnerie, le centre ouvert à la
lumière spirituelle, c’est tout l’être qui s’illumine. Au plan pratique voir la lumière revient à
recevoir au cœur de soi, synonyme de centre, l’influence de l’esprit
universel appelé aussi Principe. En dernier ressort, c’est le corps qui
transporte tout cela dans l’espace et dans le temps jusqu'à la mort physique.
À propos du corps d’Hiram, l’objectif n’est-il pas de le ramener au centre de
la loge qui est aussi le temple de Salomon. N’y a-t-il pas à ce moment
concordance des centres micro et macrocosmiques dans la maison de Dieu ?
L’objet premier de l’exaltation au
grade de maître est principalement d’en faire un homme éveillé, en capacité
de voir la lumière, mais surtout de la recevoir. On souhaite réveiller en lui
la parcelle de l’esprit qui y réside, que certains appellent la parcelle
divine. Cette opération est l’objet même du rituel d’exaltation à la
maîtrise, qui opère un retournement du moi restreint vers le soi global. Il y
a changement de repère qui est la conséquence même de rituel. Le sommeil de
l’esprit se comprend par l’absorption des facultés et des énergies de l’homme
à faire face à ses obligations contingentes, à sa survie, à ses pulsions, à
ses besoins, à sa part animale, à son angoisse existentielle. La réalité du
vivant ne correspond pas toujours à ce que nous percevons, notre regard est
préoccupé et pollué par la nécessaire survie et le paraître social. Submergé par les besoins de son
corps et par l’image qu’il veut projeter dans la société, l’homme plonge dans
une matérialité qui l’enchaîne. Sa pseudo-libération apparaît comme
l’amélioration de ses conditions et conforts d’existence. C’est la version
matérielle et philosophiquement éclairée d’une pratique maçonnique qui peut
s’exercer ainsi, mais qui donne du progrès de l’homme et de sa perfection une
perspective morte, car récurrente dans son matérialisme. Le progrès dans la
condition de l’homme n’est pas que social et matériel, il peut être aussi
spirituel par un niveau de conscience et d’éveil élevé. Cette
spiritualisation de l’initié s’envisage comme une prise de conscience
progressive ou subite, insérée dans la vie réelle et non point
imaginaire ; c’est ce qu’on appelle la réalisation spirituelle. L’esprit
interpénètre la réalité en la relativisant dans une échelle graduelle des
mondes. Seul un processus initiatique peut
aboutir au réveil de l’esprit au milieu des décombres métalliques et osseux.
Le futur maître est rituellement en retournement de situation. On comprend mieux le sacrifice d’Hiram pour
qui la mort n’est pas un problème, car ritualisée par l’usage sacrificiel des
outils. Sa mort ne fait pas disparaître l’esprit qui illumine son centre. Cet
esprit retourne d’où il est venu, soit le centre universel. L’intéressé le
sait, ce qui explique son détachement de l’aspect formel de la vie bien qu’il
soit l’architecte de l’initiation matérielle. Il est arrivé au sommet de
l’art royal et par son éveil total, connait le secret qui fait qu’une partie
de lui-même survivra à sa mort. Ce secret intransmissible par nature, car
dépendant de son propre éveil est d’abord une vision d’une totalité à
laquelle il est assimilé quel que soit son état corporel. Qu’il soit vivant
ou mort, représenté par un corps rempli d’énergie animé par son âme, ou en
état de putréfaction, il y a longtemps qu’Hiram a pris conscience de son
appartenance, et donc de sa destination. Aucun des outils dévoyés de leurs
bons usages ne peut atteindre l’esprit. L’esprit est donc hors de portée de
la matérialité et des outils opératifs qui opèrent le sacrifice. L’esprit est impérissable et n’est
pas susceptible de possession ou d’appropriation. C’est pour cela que les
mots de maître n’ont pas été transmis aux mauvais compagnons, ils n’étaient
pas prêts pour l’éveil et Hiram n’avais rien à leur donner qu’ils puissent
percevoir ou recevoir. En fait, la prononciation du mot leur était
impossible, car ils n’étaient pas aptes à l’entendre, leurs états de
conscience étaient insuffisamment avancés ; ils sont restés au stade du
moi différencié sans atteindre le soi universaliste. Le meurtre non plus
n’était pas le fait d’une rencontre malheureuse. Leur présence à cet apparent
guet-apens permet le passage d’Hiram par la porte étroite, celle qui donne
accès à l’esprit principe. Ce qui est transmis, c’est la découverte en soi du
réveil possible d’un récepteur de l’esprit. Encore faut-il être prêt.
L’activation de cette lumière dans le corps de l’homme n’est pas le fait
d’une transmission matérielle, mais d’une ouverture de soi.
Philippe Vauthier nous explique le
symbolisme et les avatars de cette légende, il nous parle de cette
fameuse revue parue en 1730 « La
maçonnerie disséquée » qui fut comme un coup de tonnerre dans
le ciel maçonnique, en diffusant et expliquant, les us, les coutumes et les
secrets de la franc-maçonnerie et surtout la naissance de ce 3e
grade avec Hiram, alors que jusque-là, seul existait les grades d’apprenti et
de compagnon.
J.B Lévy développe le mythe d’Hiram à
travers le récit de Gérard de Nerval (Voyage
en Orient) - cher au cœur des franc-maçons-. Gérard de Nerval n’était pas franc-maçon,
mais son père l’était, et Gérard a pu ainsi puiser dans le milieu familial la
documentation qui lui a servi à écrire l’histoire de Soliman, de la reine de
Saba, d’Adoniram et d’Hiram. Jean Daniel Graf explique la légende
d’Hiram et sa relation avec les formes traditionnelles de l’initiation et
remonte le temps pour y trouver une légitimité dans le contexte opératif. Il
part du manuscrit Graham, qui décrit le redressement du corps de Noé par ses
trois fils au moyen des cinq points et reprend également certains textes de
la Bible où il y a eu des redressements ou des résurrections de corps par
attachement. Avec tout cela il nous donne sa version de toutes ces
similitudes et les explique. F.Grund se plonge dans la Bible et
avec force dessins et schémas donne sa version du mythe d’Hiram dans le
contexte biblique, avec la version noachite et celle du livre des Rois. Il
nous entraine dans un merveilleux voyage, partant des documents du Yahviste (Xe siècle avant JC),
puis passe au premier
Livre des Rois avec en parallèle le Mythe D’Imhotep, ensuite il nous
raconte Hiram, mythe
capitaliste hébraïque. On passe ensuite au Deuxième livre des Chroniques
pour plonger au Moyen Âge avec les Old Charges de la maçonnerie britannique, en
mettant en parallèle le compagnonnage français, il termine avec les apports
de l’alchimie
et de l’hermétisme pour expliquer la légende maçonnique d’Hiram au
18e siècle. |
histoire
abrégÉe de la franc-maçonnerie |
Robert FREKE GOULD |
J. de
Bonnot |
1996 |
L’histoire en raccourci de la Franc-maçonnerie
avec ses histoires, ses bons et mauvais moments et ses erreurs. Histoire
de la Franc-Maçonnerie de Robert-Freke Gould : une institution mystérieuse et
secrète qui s'est renouvelée sous une autre forme dans les temps modernes.
Quelle est l'origine de la société des Francs-maçons ? Remonte-t-elle
réellement au déluge ? Au temple de Salomon ? Aux mystères d'Iris et
d'Eleusis ? À la cathédrale de Strasbourg ? Quel est le point commun entre
tous ces personnages : Abd-El-Kader, Louis Armstrong, Joséphine et Eugène de
Beauharnais, Napoléon, Bougainville, Casanova, Cagliostro, Alexandre Dumas,
Paul Doumer, Conan Doyle et tant d'autres ? Sans considération de langue,
d'époque et de "loge", tous ont appartenu à la grande famille des
Francs-Maçons. Cet
«abrégé universel» est une somme de près de 530 pages destinée d’abord à
éclairer les apprentis-maçons et les érudits. Respecté depuis un siècle, ce
texte dresse l’histoire remarquable et peu accessible de la
franc-maçonnerie : les profanes y découvriront des détails et des
perspectives inattendus, ainsi qu’un index et une liste de personnalités. A
l’origine publié en six volumes, ce très beau résumé fait partie, par sa
précision, des ouvrages de fonds auxquels les gens d’esprit viennent se
désaltérer : l'oeuvre de Robert-Freke Gould est conçue comme la trace
durable d’un savoir très ancien La Franc-Maçonnerie
Moderne est une Institution qui a près de 300 ans d'existence. Elle descend,
d'une façon symbolique, des Maçons Constructeurs du Moyen âge qui se sont
déplacés durant plusieurs siècles à travers toute l'Europe pour y bâtir des
édifices religieux ou profanes dont la plus grande partie existe encore
aujourd'hui. Si le phénomène de transition de la Maçonnerie Opérative vers la
Franc Maçonnerie Spéculative au cours de laquelle un nombre croissant de non
Opératifs devenaient « Maçons-Acceptés ».
Dès le XVème siècle, et surtout au XVème siècle,
de nombreuses loges, à commencer par Warrington, sont à majorité Spéculative.
Mais on se heurte
toujours sur ce point à la légende de la Maçonnerie Spéculative commençant
lors de l'initiative des loges de Londres en 1717, les Constitutions de
Desaguliers, dites d'Anderson de 1723. Mais, à l'origine de la Maçonnerie
(multiple), on peut distinguer ces deux grands courants, complémentaires et
généralement Unis. Tout d'abord, les vieux mystères, des sumériens aux
égyptiens et aux mystères gréco-romains, aux pythagoriciens et aux divers
hermétistes. Puis les opératifs que l'on devine en Egypte, et même avant
l'Egypte que l'on trouve certainement dans les corporations étrusques,
notamment les pontifes. Les pontifes portaient
la mitre et la crosse. Ils étaient les constructeurs de ponts, mais également
des routes et des édifices et leur importance fut telle qu'ils devinrent la
classe sacerdotale la plus importante et que le Pontifex Maximus, le
Souverain Pontife, devint le véritable Grand Prêtre du paganisme romain et
que le chef de l'organisation religieuse exotérique, dite Eglise Catholique,
porte encore ce titre. Puis c'est l'édit de Numa Pompilius organisant les
Confréries Opératives (VIIIème table de la Loi des XII Tables),
l'édit de Carausius, l'édit de Clovis en 486, la charte d'Athelstan, etc. La Maçonnerie
Spéculative remonte aux Acceptés, et non pas à l'initiative des loges de
Londres de 1717. On peut affirmer que les Maçons-Acceptés descendent des
alchimistes, des kabbalistes, des hermétistes, des Rose-Croix et peut-être,
sous toutes réserves, des Templiers. Ils sont nombreux dès le Moyen Age et
les loges entièrement ou à majorité d'acceptation existent au XVème
siècle. Elias Ashmole relate dans ses Mémoires qu'il a été reçu Maçon le 26
octobre 1646, à 4 h 10 de relevée, à la loge de Warrington, dans le
Lancashire, avec le colonel Mainwaring et indique que le 11 mars 1682 il a
participé à une tenue à Londres et à un noble banquet préparé aux frais des
nouveaux Maçons-Acceptés. Gould écrit : « Il nous est permis d'affirmer que
la date de la suprématie de la Maçonnerie Spéculative sur la Maçonnerie Opérative
peut être fixée avec certitude pour Londres à 1619-1620 et pour Warrington à
1646 et de constater en conséquence que, dans les deux cas, les périodes de
transition doivent remonter à des périodes plus reculées. » S'il est vrai que
la loge La Bonne Foi, à l'Orient de Saint-Germain-en-Laye, remonte au 25 mars
1688, cette loge composée d'exilés Stuardistes ne comprenait pratiquement que
des Spéculatifs et non des Opératifs. Ce ne sont donc pas les événements de
1717‑1723 qui ont marqué le début de la Maçonnerie Spéculative. C'est
la Maçonnerie « de métier » qui a précédé la Maçonnerie Spéculative » (ou
Moderne), la liaison entre l'une et l'autre étant effectuée par
l'intermédiaire de l'Acceptation. |
histoire
de la franc-maçonnerie & de la grande
loge d’Écosse |
A. lawrie & c. thory |
EDITION IVOIRE-CLAIR |
2001 |
Publiée en 1804 par Alexander
LAWRIE, Grand Secrétaire de la Grande Loge d’Écosse, l’Histoire de la
Franc-maçonnerie et de la Grande Loge d’Écosse fut traduite en Français et
commentée en 1813 par Claude-Antoine THORY, avocat, naturaliste, historien et
dignitaire de différents ordres maçonniques. Ce travail quasiment oublié
était depuis resté à l’état de manuscrit, heureusement conservé depuis cette
époque dans les Archives de la Grande Loge de France.
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HISTOIRE DE LA FRANC-MAÇONNERIE
FRANÇAISE |
ROGER DACHEZ |
EDITION PUF |
2009 |
Dans la collection
Que sais-je ? Roger Dachez nous présente une histoire de la
Franc-maçonnerie très objective et dépouillée de toutes les scories qui
encombrent depuis près de 270 ans tous les livres traitant de ce sujet. L’ouvrage est condensé,
va à l’essentiel dans un style vivant et enlevé. La Franc-maçonnerie
française mérite qu’on en parle, en effet avec ses 145.000 membres répartis
entre quelques 14 obédiences, elle compte parmi les plus actives et plus
diverses au monde. Son rôle fut incontestable tout au long de l’histoire de
l’histoire politique de la France, on ne compte plus les Francs-Maçons parmi
les hommes éminents, à l’origine de décisions qui firent la nation qu’elle
est devenue. Roger Dachez commence par brosser
un tableau rapide mais fidèle de la vie des chantiers médiévaux et des
activités des guildes compagnonniques jusqu’à leur quasi extinction et la
transition de leur activité et de leur esprit vers une maçonnerie spéculative
qui verra son apogée dans la création de la Grande Unie d’Angleterre. Suit
une analyse détaillée de l’exode jacobite en France et l’exil de Charles II
de la maison des Stuart (Ecosse). La maçonnerie
française va naître vers 1730 des émigrés anglais, écossais ou irlandais.
Restée jusqu’alors très effacée et discrète, elle suscite bientôt, dès 1737,
les premières suspicions policières et se heurte à l’absolutisme de Louis XIV
et au pouvoir de l’Eglise romaine. Louis XV qui suivra se montrera plus
tolérant à l’égard d’un mouvement qui ne cesse de croître et de s’organiser.
Mais en 1736 les bulles papales sont publiées et la Franc-maçonnerie est
condamnée par l’Eglise romaine. L’esprit de tolérance des loges
préfigure-t-il les grands changements qui s’annoncent ? Roger Dachez se
garde bien de répondre, de même qu’il ne prend jamais position, se contentant
de suggérer des pistes, de soulever des points bizarres, tout en
laissant conclure le lecteur. Il est impossible
d’entrer ici dans le détail de cette puissante analyse, truffée d’anecdotes,
démontrant là l’érudition de l’auteur. Nous sommes ainsi transportés d’un
siècle à l’autre, invités à participer à la naissance de « la fille ainée de la Maçonnerie ». Nous
sommes à la fin d’un XVIIIe siècle avide d’une culture héritière des « Lumières ».
La Grande Loge de Paris dont les grands maitres sont issus de l’aristocratie
prend bien vite (1773) le nom de Grand Orient de France, sous la Grande
Maîtrise de Philippe d’Orléans. Une longue période de calme sera interrompue
par la Révolution qui voit, notamment sous la terreur, la quasi disparition
de l’institution, ce ne sera que sous l’Empire avec l’accord de Napoléon 1e
et à l’instigation de Cambacérès qu’un nouveau départ sera donné, ce
sera d’ailleurs une Franc-maçonnerie sous surveillance impériale. Cette époque est
celle du retour en France du Comte Alexandre de Grasse-Tilly ;
elle correspond à la création du Suprême conseil du R.E.A.A ; Les
décennies qui suivent seront celles d’une socialisation et démocratisation
progressive mais inéluctable de l’Ordre et son inclusion dans la République.
Une date importante (1877) verra le Grand Orient abandonner la référence au Grand
Architecte de l’Univers, ce qui provoquera une scission définitive entre
les deux tendances, bientôt suivie de la floraison de plusieurs obédiences
jusqu’à la création du Droit Humain, puis de la Grande Loge féminine de
France et bien d’autres et en 1913 la création de celle qui deviendra la
Grande Loge Nationale Française à l’instigation de notre frère suisse Edouard
de Ribaucourt. Un excellent livre
pour qui veut connaître l’histoire de la F.M Française débarrassée de détails
inutiles et rectifiant les idées reçues. L’auteur, membre de la L.N.F (Loge nationale française) qui
est née d’une scission d’avec Opéra, est un excellent historien et
spécialiste de la Franc-maçonnerie, il est rédacteur en chef de la revue
Renaissance Traditionnelle, écrit dans de nombreuses autres revues et fait
des conférences maçonniques. |
histoire
de la franc-maçonnerie française en 3 tomes |
Pierre chevalier |
EDITION FAYARD |
1993 |
Tome 1 : 1725 – 1799 – École de l’égalité |
histoire
de la franc-maçonnerie par les textes
(1248 – 1782) |
Jean ferré |
EDITION DU ROCHER |
2001 |
Comment est née la
Franc-maçonnerie ? Quelles sont ses racines ? Quelles métamorphoses, étalées
sur plusieurs siècles, ont fait d’une association de bâtisseurs la société
initiatique qu’elle est aujourd’hui ? À travers le Regius et le Cooke,
mais aussi les rares Statuts de Bologne de 1248, il révèle les arcanes de la
maçonnerie opérative – son organisation, sa hiérarchie, ses origines
mythiques et ses secrets. La maçonnerie spéculative apparaît ensuite à travers
des divulgations, des extraits de rituels et des discours qui permettent de
saisir le passage d’une maçonnerie à deux degrés à une maçonnerie à trois
grades, le développement de la légende d’HIRAM, la transformation de rites
tel le Rite Écossais rectifié (compte rendu du Convent de Wilhelmsbad).
Enfin, on pourra lire le texte des premières Constitutions d’Anderson, qui
donnent son ossature à la Franc-maçonnerie moderne.
|
histoire
de la franc-maçonnerie sous l’occupation (1940 – 1945) |
Lucien botrel |
EDITION Détrad |
2002 |
Une période noire pour la
Franc-maçonnerie avec à la fin une liste alphabétique des Francs-maçons de cette
époque qui résistant à l’occupation ont malgré tout essayé de sauver, aider
et préserver la fraternité et l’organisation. L’Etat
français n’a guère qu’un mois d’existence lorsqu’il interdit la
franc-maçonnerie. La loi du 13 août 1940 dissout les « sociétés
secrètes » et, quelques jours plus tard, sont déclarées nulles les
associations dites de la « Grande Loge de France et du Grand
Orient » en métropole et dans l’Empire. Quels sont les auteurs de cette
loi ? A quelles motivations obéissent-ils ? L’ensemble du
gouvernement du maréchal Pétain est associé à la décision puisque le projet
de loi a été présenté au Conseil des ministres, à Vichy. Une discussion s’est
même engagée à propos du terme de « sociétés secrètes ». Le
ministre du Travail, René Belin, souligna l’intérêt d’une formule large qui
permettrait de toucher en même temps les groupes de pression du patronat
comme le Comité des forges. Le garde des Sceaux, ministre de la Justice,
Raphaël Alibert a éprouvé de la satisfaction à rédiger cette loi. Disciple de
Charles Maurras, porté à attribuer ses échecs électoraux sous la 3e
République à des manœuvres déloyales, Alibert déploie une grande activité
répressive et antirépublicaine. Il pourchasse comme traîtres tous les amis de
la Grande-Bretagne qu’ils soient révélés, comme le Général de Gaulle qu’il
fait condamner à mort par un conseil de guerre, ou potentiels comme les
francs-maçons. Le maréchal Pétain est subjugué par la fougue entraînante de
son garde des Sceaux. Alibert a su réveiller le souvenir amer de l’affaire
des fiches que Pétain en son temps avait réprouvé. En juillet 1940, le
maréchal reçoit Camille Chautemps qui l’a beaucoup aidé, comme vice-président
du Conseil, à imposer la solution de l’armistice, le 16 juin 1940.
Conseille à ce radical, haut dignitaire de la franc-maçonnerie (prince du
royal secret) de démissionner de la société de pensée. Chautemps décline la
proposition et demande au maréchal Pétain quels reproches lui inspire la
franc-maçonnerie. Pétain lui répond vaguement : « Je sais seulement
que c’est une société dont tout le monde me dit qu’elle fait beaucoup de mal
à mon pays. » Par
la suite, Pétain ne se contente plus de partager les sentiments de son
entourage, il développe une hostilité marquée. A Gergovie, le 30 août 1942,
il la dénonce aux membres de la Légion française des combattants :
« Une secte, bafouant les sentiments les plus nobles, poursuit, sous
couvert de patriotisme, son œuvre de trahison et de révolte. » En
janvier 1943, il encourage le zèle du Service des sociétés secrètes :
« Vous ne devez pas hésiter. La franc-maçonnerie est la principale
responsable de nos malheurs ; c’est elle qui a menti aux Français et qui
leur a donné l’habitude du mensonge. Or, c’est le mensonge et l’habitude du
mensonge qui nous ont amenés où nous sommes. » Philippe Pétain a trouvé
une formule dont il est assez content pour la répéter à plusieurs
interlocuteurs : « Un juif n’est jamais responsable de ses
origines ; un franc-maçon l’est toujours de ses choix. » Pierre
Laval témoigne de l’animosité du maréchal de France : « Le maréchal
Pétain, écrit-il, attribuait à la franc-maçonnerie la responsabilité de nos
malheurs et il considérait ses membres comme des malfaiteurs publics. »
Ont joué contre les loges, le souvenir de l’affaire Stavisky,
l’antiparlementarisme et certainement la pensée catholique, mais les
événements politiques immédiats ont aussi leur part. Les responsables et les
officiers sont très affectés par la dissidence dans l’Empire. Les chefs de
l’armée, le général Weygand, l’amiral Darlan, avaient accepté les très dures
conditions que Hitler imposait dans l’armistice parce que la France
conservait sa flotte et l’Empire. Or,
l’appel de Charles de Gaulle agitait les colonies. Le gouverneur du Tchad,
Félix Eboué prit contact avec lui et rallia son pays à la France libre. Félix
Eboué était franc-maçon. Or, nombreux étaient les fonctionnaires des colonies
appartenant à la franc-maçonnerie. La loi du 13 août 1940 était un bon
instrument pour épurer une administration coloniale tentée par les appels de
Londres. La lettre de présentation au maréchal Pétain de la loi du 13 août
1940 qui dissout les sociétés secrètes fait état des risques de sabotage de
l’œuvre de redressement national qui seraient dus à l’appartenance de
fonctionnaires à la franc-maçonnerie : « Leur activité tend trop
souvent à fausser les rouages de l’Etat et à paralyser l’action du
gouvernement. » La publication de la loi au Journal officiel du
14 août 1940 s’accompagne de deux formulaires à remplir par tous les fonctionnaires,
agents des communes, établissements publics de métropole, des colonies et
protectorats. Par l’un, le signataire déclare n’avoir jamais appartenu à la
franc-maçonnerie et prend l’engagement de ne jamais y appartenir. L’autre
modèle de formulaire tient compte de l’intérêt de l’Etat français de ne pas
se priver des services d’hommes désabusés par leurs erreurs. Le fonctionnaire
y avoue avoir été membre d’une société secrète et précise à quelle date il a
rompu toute attache avec la franc-maçonnerie. Il s’engage à ne plus jamais y
adhérer. Toute fausse déclaration entraîne la démission d’office de son
auteur. La vérification des déclarations eut pour conséquence la création
d’organismes spécialisés, police et préfets n’offrant pas toutes les
garanties d’efficacité. Peu
zélés à réprimer, ils se disaient dépourvus de moyens de contrôle des
déclarations. Un idéologue de l’antimaçonnisme apporta, en août 1940, à
Raphaël Alibert, la loi portugaise contre les sociétés secrètes ; le
vicomte Léon de Poncins, lui avait offert sa documentation en l’avertissant
que, sans fichiers, les mesures d’interdiction seraient plus efficaces. Des
fichiers et des organismes de surveillance se mettent en place dans une
grande discrétion qui masque une lutte pour leur contrôle entre les vichystes
et les Allemands. A la fin d’octobre 1940, les scellés sont apposés sur les
locaux des obédiences ; documents et archives sont saisis. Le chef de
l’Etat charge le nouvel administrateur général de la Bibliothèque nationale,
Bernard Faÿ, d’inventorier cette masse d’archives. Son secrétaire, Gueydan de
Roussel, organise l’inventaire et l’exploitation des énormes archives tirées
des loges et confiées à la BN. Les Allemands s’intéressent aussi à ces
trésors. En décembre 1940, ils pillent des caisses venant des obédiences
maçonniques de Caen et de Bordeaux. L’état-major spécial de Rosenberg envoie
en Allemagne quatre cent soixante-dix caisses de documents provenant des
territoires occupés à l’ouest. |
histoire
des franc-Maçons |
Le Frère de la tierce |
EDITION DU PRIEURÉ |
1994 |
Fac-similé de l’édition de 1745.
Très intéressant pour qui veut connaître les premiers pas de la
Franc-maçonnerie en France. Le Frère de la Tierce, maçon de la première
moitié du XVIIIème siècle, nous apporte de précieux renseignements sur la
fondation réglementaire de l’Association et tente d’en faire une analyse
historique remontant jusqu’à l’Empire romain.
|
histoire
de St Jean d’Écosse du contrat social – mÈre des loges Écossaises de france |
Pierre CHEVALIER |
Ivoire –
Clair |
2002 |
C’est l’histoire passionnante de cette
loge créée en 1775 et qui se mit en sommeil en 1789, veille de la révolution.
Ce sont 13 ans d’intense activité et qui fut aux fondements historiques de l’écossisme. L’auteur a passé des
années à fouiller, lire et mettre en forme, la volumineuse documentation et
les archives intactes, de cette loge. Il nous livre ici une histoire
passionnante, les rituels pratiqués et la personnalité de ces maçons qui
firent cette loge et participèrent à l’histoire de leur temps. Le
Professeur Pierre Chevallier fut l'un des pionniers de l'histoire
scientifique et moderne de la Franc-Maçonnerie. Chercheur infatigable, auteur
d'une monumentale "Histoire de la Franc-Maçonnerie Française" et de
livres incontournables comme "Les Ducs sous l'Acacia" et "La
première profanation du Temple maçonnique", il nous lègue ici en son
ultime ouvrage rien moins que l'étude d’un registre inédit de la Très
Respectable Loge de Saint Jean d'Écosse du Contrat Social , mère-loge du
XVIIIe siècle aux fondements historiques de ce qu'on a appelé
"l'écossisme". |
histoire
& causes d’un Échec – un document capital |
j.
corneloup |
EDIMAF |
1976 |
L’auteur qui fut au Grand Orient, grand
commandeur du grand collège des Rites évoque des événements importants de
l’histoire de la Franc-maçonnerie française dont il fut le témoin et
l’auteur. Serait-il
coupable de penser que le GODF et la GLDF ont vocation -ensemble- à irriguer
la complémentarité de deux courants historiques qui compose la
franc-maçonnerie en France ? Irriguer, c'est-à-dire alimenter les
recherches, nourrir les travaux, fortifier les apprentissages, bref
approfondir la transmission d'une tradition maçonnique qui prend aujourd'hui
plusieurs voies mais qui n'en reste pas moins la franc-maçonnerie française.
Le propos n'est pas de reprendre la controverse sur les origines, mais
d'évoquer les fréquents allers et retours entre ces deux courants. Et
pourquoi pas, d'émettre l'hypothèse que les tensions actuelles seraient la
énième phase de cette irrigation. D'autant que l'état de ces tensions rend
improbable, voire incompréhensible surtout aux plus jeunes de nos frères, ce
qui pourtant a été possible dans l'histoire : une perspective de fusion ! De
même qu'elle a permis que des frères ennemis en politique scellent un pacte
d'action pour la libération du pays, la Résistance a fait éclore un projet de
"fusion" des deux obédiences dissoutes par Pétain en même temps, le
même jour, le 19 août 1940 en application de la loi du 13 août ! Dès 1940,
des francs-maçons, Sœurs et Frères, s'engagent dans la Résistance pour
la libération du pays en intégrant des réseaux comme Franc-tireur, Combat ou
Libération, voire en en constituant un, Patriam Recuperare. En Juillet 1943
des conversations ont lieu pour envisager les conditions de reconstitution de
la franc-maçonnerie dans un "Ordre Unifié". En septembre, le "Comité d'Action Maçonnique", constitué par des
frères résistants, travaillant ensemble dans la clandestinité, estime
légitimes et conformes au souhait exprimé par ses membres. Un "comité
d'initiative" paritaire et composé de huit membres, est mis en place. En
sont membres les frères Baylot, Soubret, Virmaud et Corneloup pour le GODF et
les frères Cauwel, Riandey, Buisson et Marsaudon pour la GLDF. Au
printemps 1944, le CAM adopte le principe de l'unité et proclame dans un
texte : "le
remplacement du GODF et de la GLDF par une seule Obédience héritière légitime
et régulière de leur commun patrimoine spirituel et matériel"**.
Il est même envisagé qu'après la Libération des loges provisoires soient
constituées. À l'issue de ces travaux, un texte de proposition est rédigé par
Joannis Corneloup pour servir de base à la fusion intitulé "Proposition pour la fusion du GODF et de
la GLDF". Mais cet élan va se briser. La GLDF commencera par
préférer que les circulaires communes soient envoyées par voies séparées. Le
18 septembre 1944, son Conseil Fédéral s'estimera incompétent pour statuer
sur la constitution d'un exécutif commun provisoire et le 28, il renverra
cette décision à son prochain convent. Pendant ce temps, sur la période de
l'hiver 1944-45, le GODF soumet la proposition de fusion à ses loges qui
l'acceptent. Les convents des deux obédiences vont se tenir simultanément, du
17 au 20 septembre 1945. Et lors de son discours introductif, le Grand-Maître
de la GLDF, Michel Dumesnil de Gramont, se prononcera contre le projet. Le
convent ne sera pas appelé à se prononcer explicitement puisque, de tradition
constante à l'époque, ce discours constitue le rapport moral, et est adopté
sans vote. Le projet de fusion avait vécu ! |
HISTOIRE
GÉNÉRALE DE LA FRANC- MAÇONNERIE |
Paul NAUDON |
OFFICE DU LIVRE |
1981 |
Un livre générique sur la Franc-maçonnerie
avec l’intérêt d’y voir de très nombreuses photos sur la Franc-maçonnerie et
les francs-maçons. En
juin 1717, quatre loges maçonniques londoniennes qui n’avaient d’autre
objectif que celui de pratiquer une entraide mutuelle entre leurs membres se
fondent dans une «Grande Loge de Londres».
C’est l’acte fondateur de la franc-maçonnerie moderne. Née dans un milieu
protestant, la franc-maçonnerie puise dans l’Ancien Testament son
enseignement moral. Considérant qu’elle a pour vocation de construire un
temple idéal, elle adopte pour modèle le Temple du roi Salomon.
L’architecture sacrée joue un rôle prépondérant dans la vie maçonnique : Dieu
est appelé par les francs-maçons «Le Grand Architecte de
l’Univers». C’est au demeurant à partir de cette allégorie que
certains courants maçonniques revendiquent une filiation avec les
constructeurs médiévaux des grands édifices religieux. De cette filiation
quelque peu mythique découlent les grades de l’Ordre maçonnique : apprenti, compagnon, maître, et les symboles : tablier de peau, truelle,
équerre, compas. Très rapidement, la franc-maçonnerie accueille en son sein
des représentants de la haute société anglaise et essaime sur le Continent, à
commencer par la France. Une
première loge maçonnique voit le jour à Paris en 1725. Elle est suivie de
nombreuses autres loges dans toutes les grandes villes de France, où se
pressent les élites cultivées du « Siècle des Lumières ». Les
aristocrates, les bourgeois de qualité, certains membres du haut clergé et
tous ceux qui se piquent de «philosophie»
envahissent ces loges qui deviennent un lieu privilégié d’échanges
intellectuels. Même engouement dans le reste de l'Europe. À Prague, le divin
Mozart offre à la franc-maçonnerie un chef-d’œuvre, ‘’ La Flûte
Enchantée » »...La hiérarchie catholique tente très tôt de
discréditer la franc-maçonnerie. En 1738, le pape Clément XII publie une
bulle In Enimenti par laquelle il
excommunie les francs-maçons sous des motifs au demeurant plus politiques que
religieux. Treize ans plus tard, le pape Benoît XIV prend la relève et les
bulles et encycliques se succédèrent à rythme soutenu jusqu’en 1884. On
reproche aux maçons leur tolérance envers toutes les religions, le secret
entourant leurs rituels et l’accusation de comploter contre le pouvoir. Cette
dernière accusation est dénuée de sens si l’on sait que la loyauté envers le
pouvoir est inscrite dans les «Constitutions» de
l’Ordre. Ces bulles n’eurent toutefois qu’un effet très limité et la
franc-maçonnerie ne fut sérieusement inquiétée qu’après la Première Guerre
mondiale. La
Révolution divise les maçons français, partagés entre monarchistes et
libéraux. Napoléon réconcilie tout le monde. Au demeurant, les maçons se
montrent successivement bonapartistes et napoléoniens et l’on voit même des
loges prendre pour nom distinctif : Saint-Napoléon (!).
Ce qui n’empêche pas l'empereur de les faire étroitement surveiller par sa
police. Et, pour encore mieux les tenir en laisse, il nomme en 1804 son frère
Joseph Grand Maître du Grand Orient de France. Sous la Restauration et le
Second Empire, les loges changent peu à peu de visage. La Constitution du
Grand Orient de France proclame que «la franc-maçonnerie est une
institution essentiellement philosophique, philanthropique et progressive qui
a pour base l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme». Les
citoyens des classes nobiliaire et bourgeoise, qui, jusque-là, avaient occupé
une place prépondérante dans les loges, se serrent pour accueillir – fait
nouveau – des petits fonctionnaires, des artisans et des commerçants.
Cependant, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, elle apparaît comme une
société de notables et demeure imperméable à la classe ouvrière et au
prolétariat… Il en est encore de même de nos jours, à quelques exceptions
près. À la fin du XIXe siècle, l’Ordre s’interdit de faire référence au «Grand Architecte de l’Univers» et accueille d’éminents
représentants de la libre pensée laïque, tels Émile Littré ou les présidents
du Conseil Jules Ferry et René Viviani. Il joue un rôle non négligeable
dans des initiatives d’abord controversées puis entrées dans la normalité :
l’institution d’une école laïque, gratuite et obligatoire, la séparation des
Eglises et de l’état etc. Quand éclate l’Affaire Dreyfus le Grand Orient de France (alors la plus importante des obédiences maçonniques françaises en effectifs comme en influence) prend position en faveur du capitaine et demande une révision du procès. C’est à l’occasion de cette affaire qu’est créée la «Ligue des Droits de l’Homme», laquelle compte de nombreux maçons. Par ailleurs, l’affaire des fiches éclate en 1901 quand le général André, ministre de la Guerre, prend l’initiative de mettre en fiches les officiers en raison de leurs convictions catholiques. Il se trouve que ce ministre-général est franc-maçon…Dans la première moitié du XXe siècle, ces deux affaires indisposent les adversaires de l’Ordre qui prennent pour cibles quatre ennemis accusés de tous les malheurs réels ou supposés du pays : la République, les juifs, les communistes et les francs-maçons. Pendant l’Occupation (1940-1944), l’Ordre est interdit, tout comme dans l’Allemagne hitlérienne, avant tout en raison de son internationalisme. Nombreux sont les maçons qui s’impliquent dans la Résistance. Fin 1943, à Alger, le général de Gaulle abroge les lois antimaçonniques de Vichy et affirme «que la franc-maçonnerie n’avait jamais cessé d’exister». Blessée, humiliée, pillée, la franc-maçonnerie française renaissant de ses cendres au lendemain de la Libération, se reconstitue non sans mal mais sans retrouver l’influence qu’elle avait sous la 3e République. |
HISTOIRE, RITUELS ET TUILEURS DES
HAUTS GRADES MAÇONNIQUES |
Paul NAUDON |
EDITION DERVY |
1993 |
Un bon ouvrage de référence qui après
l’histoire de la Franc-maçonnerie, nous parle, des différents rites, rituels
et tuileurs dans l’écossisme. Les hauts grades y sont expliqués
succinctement. Chevalier
Rose-Croix, Chevalier Kadosch, Grand pontife de la Jérusalem Céleste, Sublime
prince du Royal Secret, Souverain Grand Inspecteur Général 33e et dernier
degré..., titres entre bien d'autres qui ont fait sourire les uns, intrigué
les autres, donné lieu parfois à des affabulations de mélodrames ou qui ont
été présentés par des adversaires comme des masques, dont se couvrent, dans
leurs machinations et leurs complots, les chefs qui, retranchés dans les
arrière-loges, dirigent tout l'Ordre de la Franc-maçonnerie. Comment croire
que ces rôles si divers aient pu être joués par des hommes tels le prince
Cambacérès, le duc Decazes, le duc de Choiseul, l'académicien Viennet, le
Garde des Sceaux Crémieux, pour ne citer que quelques-uns de ceux qui furent
en France à la tête du Rite Ecossais Ancien et Accepté ? Comment expliquer
pourquoi ce Rite, un des plus répandus de la Franc-maçonnerie, puisse être
l'héritier des plus antiques initiations et intéresser encore par sa vivante
actualité tel Chef d'État ou tel cosmonaute célèbre ? Paul Naudon, en
d'autres ouvrages, a situé la Franc-maçonnerie des trois premiers grades
symboliques, héritière des anciens constructeurs de cathédrales, par ses
origines et par sa tradition, comme grand courant de la pensée. Dans
le présent livre, appuyé par une documentation importante en partie inédite,
il montre comment le Rite Ecossais Ancien et Accepté, celui des Hauts Grades,
dont chacun est étudié, s'intègre aux sources et aux objectifs spirituels de
l'Ordre par la réalisation de sa double devise : Deus Meumque Jus - Ordo Ab
Chao. Là pourtant est le danger : voir dans l'Ordre et dans son idéal, non
pas ceux de la tradition, mais ceux conçus et imposés par la hiérarchie
autocratique qui règne au sommet du Suprême Conseil. L'exemple français est
frappant. Aussi, les causes et les suites de la scission en 1964 du Suprême Conseil
de France sont-elles relatées dans le détail par Paul Naudon. Dernier acteur
vivant de l'ensemble de ces événements, qui ont commencé sous l'Occupation,
son témoignage sur les faits et sur les hommes, qu'il connut et côtoya dans
de multiples circonstances, est celui d'un observateur de premier ordre
n'ayant d'autre souci que l'impartialité et la vérité pour la défense et
l'illustration des Hauts Grades authentiques. |
1 I
illustrations
de la franc-maçonnerie |
William preston |
EDITION DERVY |
2006 |
Toute personne intéressée par
l’histoire générale de la Franc-maçonnerie trouve une ou plusieurs références
à un corpus de documents intitulés en anglais Prestonian Lectures, ou «
Conférences de Preston », du nom du maçon anglais, célèbre au XVIIIème
siècle, qui œuvra beaucoup pour l’Institution et qui est surtout connu pour
son texte Illustrations of Masonry.
|
INITIATION MAÇONNIQUE ET SYMBOLISME ALCHIMIQUE |
GUY PIAU |
ÉDITION VEGA |
2009 |
||
Est
particulièrement expliqué : Le symbolisme des couleurs du rouge, du noir et du blanc,
les degrés de l’œuvre au noir qui sont : le grade de maître (3e),
le grade de maître secret (4e), le grade de maître parfait (5e),
le grade de secrétaire intime (6e), le grade de Prévôt et Juge (7e),
le grade d’Intendant des Bâtiments (8e), le grade de maître Elu
des Neuf (9e), le grade d’Illustre Elu des Quinze (10e),
le grade de Sublime Chevalier Elu (11e). Les degrés de l’œuvre au
blanc : le grade de Grand Maître Architecte (12e), le grade
de Chevalier de Royal Arche (13e), le grade de Grand Elu de la
Voûte Sacrée (14e), le grade de Chevalier d’Orient et de l’Epée
(15e), le grade de Prince de Jérusalem (16e), le grade
de Chevalier d’Orient et d’Occident (17e). Le tout est agrémenté de vignettes du Mutus Liber, des
planches alchimiques de Fulcanelli, de Nicolas Flamel, et de divers tuileurs,
avec des photos des décors des grades étudiés ici. |
INITIATION MAÇONNIQUE – L’ŒUVRE AU ROUGE |
Guy Piau |
Edition Pierre Guillaume de Roux |
2014 |
L’Oeuvre au rouge constitue le Troisième cycle du Grand Oeuvre
alchimique. Pour beaucoup, l’alchimie se réduit à l’art
des transmutations et des distillations. Pour d’autres, c’est le nom
arabe qui désigne, dès le VIIe siècle, la science secrète pratiquée par des
confréries installées en Perse et au Moyen-Orient. Originalité notable, ses
travaux puisent à deux sources : l’une éminemment spirituelle, tirée des
traités de la philosophie gnostique, héritage de la pensée pythagoricienne ;
l’autre purement pratique, que perpétue la transmission orale des recettes
visant à la fabrication de l’or.
Depuis lors l’alchimie, sans abandonner son domaine d’action matérialiste, n’a cessé de s’affirmer comme une voie de réalisation de l’être, fondée sur l’enseignement de la philosophie gnostique, qui doit guider les adeptes sur le chemin de l’amour et de la sagesse. C’est à la lumière des fortes résonances qu’il explore entre le symbolisme maçonnique et le symbolisme alchimique que l’auteur nous révèle une quête initiatique d’une richesse et d’une ampleur exceptionnelles. N’oublions pas que l’ésotérisme et l’art nous ramènent immanquablement à la question de la condition humaine. Les cérémonies initiatiques, quelles que soient les traditions, sont des psychodrames, des mises en scène mythologiques durant lesquels les initiés jouent des rôles précis. Ils deviennent par là-même des héritiers, c’est ainsi que le chantier peut reprendre et que la tradition perdure. Le mythe est essentiel, il est le vecteur à travers les siècles des grands questionnements existentiels de l’humanité, quelles que soient les civilisations. Nombreux sont les écrivains qui ont exploré les arcanes mystérieuses en quête d’imaginaire et de poésie. Dante, membre de la société secrète « Les Fidèles d’Amour » est un parfait exemple. Sa Divine Comédie est une œuvre à clés tout autant initiatique que poétique. Les romantiques, les symbolistes…, mais surtout les surréalistes ont suivi la même voie. André Breton était féru d’ésotérisme, il a en particulier utilisé les symboles alchimiques et les images du tarot divinatoire comme source d’inspiration artistique et littéraire. Que l’alchimie fut une pratique opérative, fructueuse ou vaine, est une évidence historique. En revanche, Guy Piau pose une question fondamentale dans son ouvrage : L’alchimie est-elle une opération spéculative, une quête spirituelle ? Existe-t-il un message hermétique ? Si oui, quid des rapports entre l’alchimie et la franc-maçonnerie ? Tout d’abord, nous pouvons constater que les termes communs aux traditions maçonnique et hermétique sont nombreux. Ainsi, le Grand Œuvre ou l’Art Royal (la couronne est un élément récurrent de l’iconographie hermétique) sont des mots employés tant par le maçon que par l’alchimiste pour désigner leur quête respective. On connaît l’importance du symbole en franc-maçonnerie, ce langage universel est également fort prisé des alchimistes. Nombre d’œuvres hermétiques parmi les plus célèbres, sont purement iconographiques. C’est le cas, par exemple, du « Mutus Liber » ou des 17 figures attribuées à Jean Conrad Barchusen abondamment cités par Guy Piau. Le soleil, la lune et les étoiles qui ornent nos temples maçonniques sont également des symboles alchimiques. Le soleil représente le principe mâle ; le souffre, tandis que la lune est le principe féminin ; le mercure. On verra ultérieurement que les «noces chymiques» du souffre et du mercure ne sont autres que le Grand Œuvre, et comment il est possible d’y reconnaître un des buts de la franc-maçonnerie. Sept étoiles symbolisent les 7 distillations nécessaires à l’alchimiste pour réussir le Grand Œuvre. On retrouve ici la symbolique des nombres chère à toute tradition initiatique. Le nombre 7 est le nombre de la perfection, de l’éternité. Notons enfin, que les 4 éléments et la pierre jouent un rôle fondamental en alchimie et en franc-maçonnerie. Si le but du Grand Œuvre est le mariage du souffre (pôle masculin) et du mercure (pôle féminin) par l’action du sel ; principe neutre et élément ternaire qui scelle les deux autres, la légende veut que l’alchimiste, au terme de sa quête, devienne hermaphrodite. L’importance du nombre 3 ; le ternaire qui permet de dépasser les oppositions en une nouvelle synthèse, se retrouve en maçonnerie afin de rassembler ce qui est épars. Un alchimiste a dit : « Le secret consiste à savoir convertir la pierre en aimant, qui attire, embrasse et unit cette quintessence astrale. ». « L’un est aussi le tout. », selon la formule alchimique, «tout est un et tout se ramène à l’un. ». C’est là un enseignement initiatique important présent dans nombre de traditions. On distingue deux sortes d’unités : l’unité initiale et l’unité finale, l’alpha et l’oméga, symbolisées par l’image célèbre du serpent qui se mord la queue et appelé Ouroboros, serpent qui entre autre représente les cycles de la vie et les énergies, on le voit souvent dans les traités alchimiques. Du magma initial surgit l’ordre final, entre les deux, les alchimistes devinent tout le circuit de la matière transmuée. Chacun sait que le but de tout alchimiste est de trouver la fameuse pierre philosophale. On s’est souvent perdu en conjectures pour deviner la nature réelle de cette pierre. Peut-être est-il possible d’y voir plus clair en raisonnant en maçon. La pierre philosophale ne serait-elle pas la pierre taillée du maçon ? Ne symboliserait-elle pas l’adepte accompli ? Quelle différence entre passer du vil plomb à l’or alchimique et passer de la pierre brute à la pierre taillée ? Deux terminologies différentes peuvent fort bien traduire une même réalité. En franc-maçonnerie, on comprend vite que la pierre n’est autre que le franc-maçon lui-même, et le travail initiatique un travail sur soi. De leur côté, bien des alchimistes ont reconnu que la coction finale avait lieu simultanément dans l’athanor de briques et dans celui du cœur. Jung, qui s’est intéressé à l’alchimie, pensait que l’œuvre opérative n’était que la projection de l’œuvre intérieure. L’artiste et l’œuvre, à l’instar du temple intérieur et du temple extérieur, ne font qu’un. Il apparaît donc que le but de l’alchimie semble bien être le même que celui de la franc-maçonnerie, à savoir : La transformation et la transmutation de l’homme qui passe par le perfectionnement constant de l’initié. Voyons maintenant ce qu’il en est de la méthode. Oswald Wirth estimait que l’initiation maçonnique, en particulier l’épreuve de la terre, résumait l’essentiel du processus alchimique. Lors de l’initiation maçonnique, le récipiendaire est tout d’abord dépouillé de ses métaux. La première opération alchimique consiste à débarrasser la matière première, nous parlerions nous de la pierre brute, de toutes ses impuretés. Ensuite, le futur franc-maçon est placé dans le cabinet de réflexion où il mourra en tant que profane. En alchimie, la putréfaction ou œuvre au noir, se déroule dans l’œuf philosophique hermétique, scellé. L’hermétiste Jacob précise que «la fin du Grand Œuvre est de se débarrasser, quand il le voudra, de la chair corruptible sans passer par la mort. ». Au sein du cabinet de réflexion se trouvent de nombreux symboles alchimiques. A commencer par le sel, le souffre et le mercure ; éléments essentiels du Grand Œuvre dont le rôle a été évoqué précédemment, n’oublions pas le coq qui annonce le lever du soleil et qui, selon Fulcanelli, symbolise un autre élément alchimique : le vif argent. Enfin, bien sûr, la célèbre formule alchimique « V.I.T.R.I.O.L.» ; visita interiora terrae, rectificando invenies occultum lapidem. Ce qui signifie « visite l’intérieur de la terre et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée ». On a vu que le franc-maçon et l’alchimiste étaient à la fois maître d’œuvre et matériau, la formule « V.I.T.R.I.O.L. », qui invite à l’introspection indispensable à toute initiation va dans ce sens. J’ai évoqué Jung, ici le parallèle avec la psychanalyse s’impose. N’est-ce pas en visitant les profondeurs de l’Homme, dans les ténèbres intérieures, que le psychanalyste va chercher la lumière, la vérité de l’être ? Chaque épreuve de l’initiation maçonnique correspond à une étape du processus alchimique. L’épreuve de l’air : Le subtil se dégage de l’épais. L’épreuve de l’eau : La purification par l’eau, la distillation ou œuvre au blanc. L’épreuve du feu correspond à la calcination, l’œuvre au rouge qui annonce l’aboutissement du Grand Œuvre avec le Rébis. L’initiation maçonnique et l’œuvre alchimique peuvent donc se résumer en une suite de purifications successives tendant à la pureté absolue. On peut également noter que le travail de l’alchimiste, tout comme celui du maçon, doit s’effectuer à couvert ; condition sine qua non de la réussite du Grand Œuvre. Ainsi de nombreux auteurs hermétistes soulignèrent le fait qu’il doive toujours y avoir à la porte du laboratoire, une sentinelle armée d’un glaive flamboyant pour examiner tous les visiteurs et renvoyer ceux qui ne sont pas dignes d’être admis. Le rapprochement avec le frère couvreur et le tuilage est évident. En conclusion, il semble légitime de penser que l’alchimie est bien une philosophie initiatique et qu’il existe effectivement un message hermétique, un but et une méthode assez proches de ce que nous connaissons en maçonnerie. L’alchimie étant historiquement antérieure à la franc-maçonnerie spéculative, on peut en déduire que l’hermétisme a inspiré les premiers maçons. Le sommaire de cet ouvrage décrypte le cheminement de l’initié du 18e degré Rose+Croix, jusqu’au 30e degré de Chevalier Kadosh, avec explications des 22 degrés intermédiaires, autant dans leur message, les couleurs, les tableaux de loge, les nombres, le palladium, les symboles de Rose+Croix avec le phénix, le feu, INRI, la Cène, le pélican, les ouvertures et fermetures de chaque degré. |
instructions
à l’usage des apprentis – rite Écossais rectifiÉ |
Jean ursin |
EDITION DERVY |
1997 |
On s’accorde en général sur la
nécessité primordiale de l’Instruction aux trois grades des Loges bleues. Et l’on
s’accorde aussi… sur un constat d’insuffisance, voire d’inexistence.
Les symboles qui se présentent au
cours de la cérémonie sont étudiés et interprétés à la lumière des
instructions et des textes Willermoziens.
|
1 J
JANUS et L’INITIATION
MAÇONNIQUE |
PERCY JOHN HARVEY |
EDITION DERVY |
2009 |
Janus, le dieu aux deux
visages, est l’une des plus anciennes divinités romaines. Dieu des
transitions et des passages, il regarde à la fois à l’intérieur et à
l’extérieur et marque l’évolution du passé vers l’avenir. Retraçant
l’ensemble des traditions occidentales qui ont structuré le langage
symbolique de la franc-maçonnerie, Percy John Harvey propose, après une
présentation du symbolisme classique de Janus, des interprétations et des
variations graphiques autour de l’image binaire inspirée par l’ambivalence de
ce dieu, et une réflexion sur les fonctions du symbolisme de Janus appliquées
à l’initiation maçonnique.
La méthode
initiatique est universelle, le chemin est une science mais l’expérience et
ses découvertes sont personnelles. L’expérience qu’aucun langage ne peut
exprimer est toujours individuelle, seuls quelques symboles ou quelques dessins
peuvent la suggérer. C’est pour cette raison que l’auteur a si abondamment
illustré ses propos qui montrent le chemin possible à travers l’évolution des
civilisations. La lumière, la vérité, le divin –peu importe son nom- ne
peuvent qu’être éprouvés dans le silence de l’Être intérieur. Quelques
sujets traités dans cet ouvrage :
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JANUS LE PORTIER DU TEMPLE |
Françoise LECLERCQ-BOLLE DE
BAL |
EDITION DETRAD |
1999 |
Visage secret de Janus, dieu duel, dieu des portes et des
passages, il est aussi l’introducteur, celui qui préside aux commencements et
aux initiations. Il ouvre l’année en Janvier (mois de Janus) qui lui
est consacré, ceci pour la figure romaine. Il est aussi
symboliquement porteur de multiples références à l’expérience maçonnique et à
la réflexion philosophique. Ne serait-il pas le gardien des arcanes ?
Car ce sont les portes qui enferment les secrets et en s’ouvrant les
libèrent, les dévoilent. L’image duelle de
Janus fait surgir des thèmes binaires tels ceux du nomade et du sédentaire,
du miroir et du double, des deux Saint-Jean (L’évangéliste et
le Baptiste) et de leurs fêtes solsticiales. Janus portier du Temple
ouvre et ferme les battants, laissant passage aux réflexions
vagabondes…celles de l’auteur mais aussi celles des lecteurs intrigués par
ces deux visages jumeaux et mystérieux. Ce texte se termine sur une évocation
d’Hermès ; Hermès dont Janus incarne une modalité, est
l’éternel éphèbe farceur, le sourire en coin. Il pose des bornes pour
qu’elles soient franchies, il contraint les hommes et les dieux à échanger
pour survivre, il montre comment « les
choses qui libèrent aliènent et comment ce qui aliène libère »,
comme la lyre qu’il offre à Apollon. Ce
livre développe les sujets suivants : La porte s’ouvre,
Janus dieu romain, les portes passages et commencements, Portunus et Junon,
Quirinus et Mars, Janus et les monstres du seuil, les rites du seuil, le
profane et le sacré, les monstres gardiens, la porte étroite et le pont, les
seuils poreux, la porte du Temple et son passage, étymologie de Janus, le
secret et le sacré, le secret du bonheur, les secrets métaphysiques et
philosophiques, le secret maçonnique, Janus sédentaire et nomade, Caïn et
Abel, Hestia et Hermès, la fourmi et la cigale, Tristan et Don Juan, illusion
et réalité, le double, la science et la magie, la nuit, l’étranger, la mort,
la vie, le temps, les deux Saint Jean, symbolisme et orientation. L’auteur Françoise Leclercq de Bolle de Bal est licenciée en histoire
de l’art et archéologie de l’université de Bruxelles, elle est spécialiste en
symbolisme ésotérique et écrit dans de nombreuses revues maçonniques et
initiatiques. Préfacé par Daniel Béresniak, ce livre incontournable dans sa
bibliothèque, est un livre de bonheur et de réflexions ; |
JANUS - les mystÈres du dieu janus |
Jean Émile bianchi |
EDITION IVOIRE – CLAIR |
2004 |
Préfacé par Alain Pozarnik, ce
livre sur Janus nous entraîne de la Rome Antique à la Franc-maçonnerie
traditionnelle contemporaine.
Poursuivant sur ce sujet particulier
les réflexions de René Guénon, de Raymond Abellio et de Mircéa Eliade, pour
ne citer que quelques maîtres, Jean-Émile Bianchi éclaire d’un jour nouveau
le dieu Janus, dont la valeur ésotérique fut longtemps incomprise et qui, de
ce fait, fut écarté par des historiens qui ne savaient comment l’aborder.
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JANUS – LES
PORTES |
Divers Auteurs |
ARCADIA |
2006 |
||
Gardien
des portes qu’il ouvre et ferme, il a comme attribut la baguette du portier
et la clef. Son double visage symbolise qu’il surveille aussi bien les
entrées que les sorties, l’intérieur que l’extérieur, la droite que la gauche,
le pour et le contre, mais aussi le haut et le bas. Il incarne la
vigilance. Georges
Bretoi
nous explique le symbolisme des portes en Chine et en Inde, y est développé
les diverses portes étroites, haute et de matériau différents. En F.M. la 11e porte du degré de Royal-Arche nous est expliquée et débouche sur une notion d’Infini que les kabbalistes appellent Ein Sof. Et qui est pourquoi pas, la porte des étoiles, ouvrant sur le cosmos et le Principe. Jean
Servier
nous invite à visiter l’Egypte Pharaonique
avec ses divers textes parlant des Grandes Portes, dont le
franchissement symbolise le franchissement d’un état de conscience à un
autre, notamment dans la Psychostasie/Kérostasie.
Le chapitre 125 du livre des morts explique comment la Porte parle et
questionne l’adepte sur les noms de son fronton et de son seuil, l’adepte
d’ailleurs à chaque porte dira la formule suivante « Dégage-moi le
chemin, je te connais, je connais ton nom et je connais le nom du dieu qui te
garde » Jean Servier nous raconte également le Janus dans
la Rome antique, où d’ailleurs les historiens se sont interrogé pour
savoir la préséance entre Janus et Jupiter. Au fil du temps les
romains donnèrent à ce dieu l’appellation de dieu des Portes, mais lui
ajoutèrent par la suite le titre de Maître du
Temps et de l’Eternité, dieu jouant un grand rôle dans les rituels
de mort et dans les rites d’initiation comme dieu des passages, dieu
symbolisant l’énergie primordiale. Un
article est consacré au Seuil, à la porte et au gardien du Seuil. Sont
évoqué bien sur les portes solsticiales de Juin et de Décembre, porte des
Dieux et porte des Hommes et les diverses interprétations. En Egypte, les
portes des mastabas. On parle aussi des clefs qui sont le complément des
portes, leur symbolisme ambivalent, leur utilité et leurs niveaux de lecture. D. Rernould nous explique les portes sur les mondes parallèles, et met en relief le portail qui selon lui a une dimension cosmique et représente l’équilibre qui ouvre sur des espaces-temps surnaturels. Un
travail sur Hadelet (porte en
hébreu), nous convie au 4e degré, avec un prolongement sur la
symbolique de la clé d’ivoire. Henry
Normand
dans un très long article nous développe «La
clef, synthèse de toutes les traditions »
qui sous-entend « une seule réalité pour
tous les phénomènes, un seul principe pour toutes les formes et une seule
clef pour tous les principes ». Il nous fait voyager dans de
nombreuses traditions et civilisations. Jean
Claude Tribout
se projette dans le miroir, chemin de la sagesse, il nous parle de Janus, du
miroir ontologique et métaphysique. René Guénon dans « les symboles de la science sacrée », explique le rôle de Janus et développe sa théorie sur le livre de Charbonneau-Lassay qui fait le parallèle entre Janus et le Christ. Dans une importante étude – Janua- Coeli – publié en 1946 dans les E.T. Ananda K. Coomaraswamy expose le symbolisme de la structure de l’autel védique avec ses trois briques creuses représentant les trois mondes – Terre, Atmosphère et Ciel – et avec trois autres briques représentent les Lumières universelles. Janus/Janua-Coeli symbolise ces passages à travers le soleil (soleil spirituel) |
JEAN-BAPTISTE
WILLERMOZ - Fondateur du Régime
Écossais Rectifié |
Jean-Marc Vivenza |
Edition Signatura |
2012 |
Si
Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824) fut toute sa vie persuadé que la
maçonnerie était dépositaire de secrets essentiels, c’est sa rencontre avec Martinès
de Pasqually en 1767, qui lui permettra de trouver dans l’Ordre des
chevaliers Maçons Elus Coëns de l’Univers ce qu’il avait toujours attendu en
matière de connaissance, confirmant ses espérances à propos des mystères de
l’initiation. Mais
loin d’en rester à un dépôt passif des enseignements reçus de Martinès de
Pasqually va être à l’origine de l’œuvre de réforme la plus ambitieuse de la
Franc-maçonnerie au XVIIIe siècle, puisqu’en 1778 lors du convent des Gaules,
introduisant au sein de la Stricte Observance, la doctrine de la
réintégration préalablement christianisée, il fonde un nouveau système
original : Le Régime Ecossais Rectifié. En
1761 le « Comité des loges de Lyon » va l’élire Grand Maître, puis
en 1763 il sera Garde des sceaux et grand Archiviste, à ce moment-là de son
parcours, son cheminement correspond à celui où la maçonnerie incorpore un
ensemble d’éléments épars, très divers, kabbale, alchimie, symbolisme,
légendes chevaleresques, hermétisme etc.., Willermoz va se passionner pour
ces degrés hermétiques, dont ceux du « Chevalier du Soleil ou
des adeptes », de « l’Aigle et du Pélican », de
« saint André » ou encore « maçon d’Héredon » et que l’on
regardait comme étant les grades suprêmes. C’est
vers 1764 que Willermoz semble s’orienter non pas vers l’obtention de titres
et de grades honorifiques, mais vers la recherche de ce qui lui apparaitra
comme étant l’essence véritable de la Maçonnerie, son objectif caché et
authentique. Ainsi se confirme le trait principal de sa démarche : La
quête du secret de la Vérité voilée aux yeux des profanes. Dans une lettre au
baron de Hund, il lui écrira « Depuis ma
première admission dans l’Ordre, j’ai toujours été persuadé qu’il renfermait
la connaissance d’un but possible et capable de satisfaire l’honnête homme.
D’après cette idée, j’ai travaillé sans relâche à le découvrir » Au sommaire de cet excellent livre sur la vie et l’œuvre de
Willermoz : Les vérités du christianisme : Le traité des deux natures – de l’union mystérieuse des deux natures en Jésus Christ – de l’union du Verbe à Jésus – de la vie temporelle de Jésus Christ – de la nature quaternaire de Jésus Christ La Divine Science : Doctrine de Moïse – La trinité et ses puissances créatrices – De l’émanation des êtres spirituels et des quatre classes qu’ils composent – Lumières sur L’Ordre : Lettres à Joseph de Maistre – Lettre à Charles de Hesse-Cassel – Lettre à Jean de Turckheim – Les Mystères de l’Initiation : Instruction secrètes des Chevaliers Profès (1778)- La Science de l’Homme avant la chute – L’Origine des initiations – Corruption de l’initiation primitive – L’élection et la conservation du culte divin – L’initiation du Temple de Jérusalem – Nature initiatique du Christianisme – Témérité des systèmes apocryphes – La fausse science – Doctrine du Régime écossais rectifié : Instruction secrète des Chevaliers Grands Profès – La haute destinée de l’homme, unique fondement de toute initiation – Le vari but des initiations – Les deux classes initiatiques – Supériorité de l’initiation du Temple de Jérusalem Instruction secrète des Chevaliers Grands Profès : Lumière et ténèbres au sein de l’univers – Création et émanation – L’homme et son origine – Mission de l’homme – Etat passif de l’homme corporel – Faute originelle de l’homme – Moyens de la Divinité en faveur de l’homme – Double nature d l’homme |
je ne
sais qu’Épeler ! |
J. corneloup |
EDITION VITIANO |
1971 |
Arrivé à l’âge de la sereine
Sagesse, devenu capable de porter, en plénitude de conscience et en totale luminosité
d’esprit, un jugement objectif sur tout ce qu’il a pu voir, connaître et
comprendre, Joannis CORNELOUP, accueillant favorablement la suggestion que
nous avons eu l’honneur de lui faire, a complété son œuvre par ce nouveau
livre fertile de valeurs spirituelles et humaines.
|
jÉsus
dans la tradition maçonnique |
J. rousse – lacordaire |
Desclée de
Browers |
2003 |
Rituels et symbolismes du Christ
dans la Franc-maçonnerie française, telle est le sujet de ce livre, l’auteur
s’attache à donner des références bibliographiques propres à la
Franc-maçonnerie. Le rite français le R.E.R., le R.E.A.A., l’Écosse, les
anciens devoirs, Hiram, Zorobabel, le Christ temple, les templiers, les
Rose-Croix, Johann Valentin Andreae , le compagnonnage, des commentaires et
des écrits pour expliquer que la Franc-maçonnerie ne fut pas antichrétienne
et qu’aujourd’hui encore certaines obédiences théistes incorporent la figure
de Jésus. Ce
titre a de quoi surprendre ceux qui ne voient dans la franc-maçonnerie qu'un
adversaire du christianisme ou qu'une philosophie purement humaniste.
Pourtant, la franc-maçonnerie étant née et s'étant développée en milieu
chrétien, la figure de Jésus est présente dans la tradition maçonnique, même
si c'est de manière très diverse et sous des formes parfois éloignées de
celles que reconnaissent les Eglises. Plus encore, le visage de Jésus
apparaît, dans des lieux cruciaux de la ritualité maçonnique : la légende
d'Hiram, la symbolique du Temple et, enfin, le grade de Rose-Croix. Pourquoi privilégier une approche par les
rites et les symboles ? Plus stables que les exposés doctrinaux, les rites
recueillent durablement les significations des pratiques qui sont au cœur de
la franc-maçonnerie. Cet
ouvrage entend donc avant tout s'inscrire dans le cadre d'une histoire des
idées, mais sous l'angle particulier de l'imaginaire maçonnique. Il indique
les sources et les cheminements historiques des rites et symboles du Christ
dans la franc-maçonnerie française, et présente les regards que les maçons
eux-mêmes ont pu porter sur cette dimension de leur patrimoine du XVIIIe siècle
à nos jours. Les sources de cette histoire des métamorphoses maçonniques de
la figure de Jésus étant dispersées, l'auteur s'est attaché à donner de
nombreuses citations des documents maçonniques, des références
bibliographiques commentées et un glossaire qui précise le sens du
vocabulaire propre à la maçonnerie Il
y a certainement des liens entre la Franc-Maçonnerie et le Catholicisme.
Jésus et Hiram sont des éléments clés d’une connaissance impliquant la croyance
en Dieu. Jésus pour les Chrétiens est le fils de Dieu et le premier point de
notre règle maçonnique, qui en comprend douze, est la foi en Dieu, Grand
Architecte de l’Univers. Hiram et le Christ, bien que très différents, sont
tous les deux des initiés. L’initiation est l’admission à une vie supérieure
qui est considérée comme une seconde naissance, une régénération. Etre
initié, c’est mourir pour renaître. L’Homme lutte contre sa mort et tend à la
repousser, ce qui fait naître le mythe de la résurrection. Chaque nouveau
Maître fait l’expérience du retour à la vie à travers un nouvel homme. C’est
l’accès à l’aspect spirituel de la destinée humaine et la nécessité d’être
initié.
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joseph de
maistre Franc-maçon |
P. Vulliaud |
Arché – Milan |
1990 |
Il
était Franc-maçon, il avait un esprit rigoureux et une solide érudition
qui lui ont permis de diffuser un
ésotérisme chrétien, élève de J.B. Willermoz il sut gagner à sa cause de nombreux
partisans. Des zones d’ombre entourent le personnage. Ce livre très bien fait
lève beaucoup de voiles sur ce personnage qui à la fin devient sympathique Ainsi, à travers toutes les
argumentations de Joseph de Maistre, son appartenance identitaire à la
Franc-maçonnerie est indéniablement rattachée au dogme chrétien
et au seul « Créateur ». Et pour préciser sa réflexion, il est
nécessaire pour lui de remonter aux premiers jours de la création, alors
qu’il n’existait rien si ce n’est le Créateur permettant de retrouver par
cette méthode le lien indéniable et de surcroît cette filiation éternelle qui
existe entre toutes créations de l’Eternel et l’homme, mais qui continue de
perdurer malgré l’écoulement du temps. C’est pourquoi, Joseph de Maistre considère
sans aucune ambiguïté que l’initiation maçonnique est par sa nature d’essence
assurément religieuse et chrétienne. De ce fait, pour lui au niveau des
3 grades le cheminement consistera à l’acquisition de connaissances
spirituelles et de certaines valeurs. Ainsi, au niveau du premier grade, il
s’agit d’un apprentissage gravitant autour de sciences humaines telles que la
bienfaisance, l’éthique, l’ouverture d’esprit sur le monde, l’homme, la
politique, l’environnement...Autour du second s’articule pour reprendre
l’expression de Joseph de Maistre « le grand œuvre de la
Franc-Maçonnerie ». Il entend par là le devoir qui lie tous maçons
envers ses frères, et même l’humanité tout entière par ses actions de
bienfaisance, mais aussi de retrouver le chemin du vrai chrétien lui
permettant de retrouver son état initial dégagé de toutes querelles
politico-chrétiennes, qui au cours de l’histoire eut réussi à briser l’unité.
Enfin, pour le 3ème grade, c’est la continuité de cette voie
maçonnique dont le devoir est de mettre l’accent sur cette recherche
théologique avec pour les uns la Bible comme outil qui reste
incontestablement la voie des seuls initiés et des mystères des saintes
écritures. Pour d’autres, une étude approfondie s’ordonnant à une connaissance
accrue de la nature des choses, permettant une affirmation d’une certaine
doctrine. Enfin, pour une troisième
catégorie de frères et Joseph de Maistre espère qu’ils soient les plus
nombreux, ils nous révèlent ce qu’ils savent de cet esprit suprême qui crée
et émane toutes choses en tous lieux et en tout temps. Vulliaud analyse à
travers les propositions de cet homme l’échec de celui-ci qui voulait croire
que la maçonnerie puisse être en quelque sorte la voie du catholicisme lui
permettant son évolution. Cependant celle-ci prenait une toute autre
direction vraisemblablement en raison de l’instabilité politique de l’époque
et de sa propre histoire à la veille de son grand chamboulement, voire d’une
orientation laïque déjà décidée. Il est difficile de donner une réponse, mais
Joseph de Maistre juge avec amertume ce convent en ces termes « toute
assemblée d’hommes dont le saint esprit ne se mêle pas ne fait rien de
bon ». Ce dernier ne rejette pas pour autant ses pairs, ni ses
convictions puisqu’il défend celles-ci lors des attaques
antimaçonniques de l’abbé Barruel qui accuse d’hérésie toutes les sociétés
secrètes ayant été selon lui les artisans de la révolution. Cependant, au fil
du temps et des bouleversements historiques de cette période, il met peu à
peu de la distance, et évite de s’impliquer autant dans son engagement
concernant le courant de l’illuminisme et celui du scepticisme de l’époque.
Ainsi, le comte des soirées de Saint Pétersbourg est toujours convaincu du
mystère des Saintes Ecritures contenues dans la bible, mais préfère
finalement rester fidèle à l’église romaine qu’il juge plus rassurante
puisqu’existant depuis plus de 1800 ans, plutôt que de suivre Saint Martin et
ses disciples sur le chemin moins conformiste du Martinésisme suivant
fidèlement les préceptes de leurs maître. À propos de ce mouvement, il
tourne quelque peu en dérision la composition du Traité et les termes qui y
sont énoncés. Cependant, il reconnaît que la base n’est pas sans intérêt
ayant une certaine authenticité, mais qu’elle a été détournée par des propos
faussés car cet écrit sert la cause d’hommes refusant toute reconnaissance
hiérarchique de l’église romaine. Pour lui finalement le seul intérêt
de « cette secte » est à la rigueur l’évangélisation
des pays privés d’églises permettant de convertir leurs populations à la
chrétienté et les soumettre à ce qui s’y rattache. Ainsi, cet article met en
évidence un homme à la fois théosophe voire, un martiniste sincère, et un
catholique avisé. C‘est pourquoi, il n’est pas logique d’aborder Joseph de
Maistre sans prendre en compte toutes les composantes de sa personnalité
puisque la vision de celui-ci serait faussée altérant de cette manière sa
pensée. Pour en terminer avec cette étude, en 1816 Joseph de Maistre lui-même
se définit à travers ses propos comme un fidèle de l’église, mais reconnaît
que sa fréquentation des martinistes lui a permis à travers l’étude du Traité
et des rencontres effectuées de s’ouvrir sur d’autres horizons. |
1 K
KIPLING
RUYDIARD |
DIVERS AUTEURS |
ARCADIA |
2004 |
||
Testament
maçonnique de Kipling : Je ne suis qu’un homme parmi les
hommes, Mais j’ai répondu sous le bandeau et j’ai gravi les trois marches.
J’ai vu l’étoile flamboyante, j’ai fait le signe. Je suis un maillon de la
Chaîne ! La Chaîne est longue. Elle remonte jusqu’au siècle d’Hiram, et
peut-être plus loin encore. On trouve notre signe sur les pierres dans les
déserts de sable sous le ciel pur de l’Orient, dans ces plaines où
s’élevaient les temples colossaux, poèmes purs de la puissance et de la
gloire. On trouve notre signe sur les
papyrus que l’âge a teinté d’ocre, sur les feuilles où le calame a tracé les
phrases les plus belles qu’un être ait pu lire. On trouve notre signe sur les
hautes cathédrales aux sommets sublimes aérés par les vents des siècles On trouve notre signe jusque sur les
conquêtes de l’esprit qui font l’humanité meilleure, sur la partition de
Mozart, sur la page de Goethe, le livre de Condorcet, les notes d’Arago. Et pourtant, je ne suis qu’un
homme parmi les hommes, un homme sans orgueil, heureux de servir à sa place,
à son rang, je ne suis qu’un maillon de la Chaîne, mais je me relie à
l’Univers dans l’espace et dans le temps. Je ne vis qu’un instant, mais je
rejoins l’Eternel. Ma foi ne saurait faire couler le sang, je ne hais point,
je ne sais point haïr. Je pardonne au méchant parce qu’il est aveugle, parce
qu’il porte encore le bandeau, mais je veux l’empêcher de mal faire, de
détruire et de salir. A ma place, debout et à l’ordre, j’ai travaillé de mon
mieux. Dans toutes les heures de la vie, mon cœur est demeuré fidèle. Je me
suis dépouillé des métaux, j’ai combattu jusqu’à la limite de mes forces le
fanatisme et la misère, la sottise et le mensonge. Je ne crains rien, pas même ce
sommeil que l’on appelle la mort. J’espère supporter la souffrance avec
l’aide des miens, je saurai subir ce qui doit être subit parce que c’est la
loi commune. J’aurais dégrossi la pierre, accompli ma tâche en bon ouvrier
par l’équerre et le compas Quand je partirai, formez la Chaîne. Rien ne sera
perdu de ce qui fut donné. Je resterai toujours parmi vous car je vous
laisserai le meilleur de moi-même, oh fils de la Lumière |
KIPLING - OEUVRES - BIBLIOTHḔQUE DE LA PLḖIADE -
3 VOLUMES |
Sous la direction de Pierre Coustillas |
Edition Gallimard –La
Pléiade |
1996 |
3 livres – 1521 pages – pour
raconter l’oeuvre de cet immense érudit, philosophe et écrivain - Kipling reste un conteur merveilleux, qui met en scène les mondes les plus divers : la société anglo-indienne de Simla, ses clubs fermés et ses intrigues ; l'armée anglaise et ses hommes de troupe à la prose truculente ; enfin le monde des indigènes. Il y a chez Kipling une soif de réalisme et l'attirance pour les phénomènes étranges et surnaturels ; et aussi un mélange étonnant de brutalité et de tendresse. Il se plaît à décrire les actes les plus violents et les histoires d'amour les plus touchantes. Il lève le voile sur «une grande partie de la véritable vie de l'Inde». Un univers d'action qui n'exclut pas la compassion pour les humbles et les déshérités. L'univers de Kipling est riche d'allusions historiques, géographiques. Sa langue est difficile, volontiers elliptique, argotique, émaillée de vocables indigènes. Une introduction à l'homme et à l'œuvre, une chronologie, des notices à chacun des textes, un répertoire du vocabulaire et des noms de lieux, des cartes de l'Inde permettent d'appréhender cette œuvre fascinante qui n'a que l'apparence de la simplicité. 30 décembre 1865 : Naissance
à Bombay de Rudyard Kipling – Rudyard est le nom d’un lac du Staffordshire au
bord duquel ses parents se sont connus. Son père enseigne à l’École des
beaux-arts de Bombay et sa mère est proche des milieux artistiques et
intellectuels de son époque. Sa sœur, tante de Rudyard, est l’épouse du
peintre Edward Burne-Jones. 1871 : Le jeune garçon est
envoyé en Angleterre pour son éducation, pratique courante à l’époque chez les
familles habitant l’Inde. Il passera onze années dans la métropole. 1877 : Entrée à l’United
Services College de Westward Ho ! dans le Devonshire. Il évoquera ses
années de collège dans Stalky and co (Stalky et Cie), publié en
1899. 1881 : Kipling devient
rédacteur en chef du journal de son collège ; il en écrit la plupart des
articles. Ses parents réunissent certains de ses poèmes en une plaquette hors
commerce distribuée avec le Civil and Military Gazette, le grand
quotidien du Pendjab – initiative peu appréciée par le jeune homme. 1882 : Le 18 octobre, Kipling
est de retour à Bombay. Son père a obtenu pour lui un poste de sous-directeur
à la Civil and Military Gazette, qu’il occupera jusqu’en août 1887,
publiant articles et contes. 1885 : Publication de Quartette,
recueil de textes écrits par les quatre membres de la famille Kipling. 1886 : Kipling publie son
premier ouvrage en propre, les Departmental Ditties (Chants des
divers services), recueil de vers de circonstance. Parution des premiers
des Plain Tales from the Hills (Simples contes des collines)
dans la Gazette. Leur publication durera jusqu’au 10 juin 1887. Il
intègre une loge maçonnique. 1887 : Kipling est nommé
rédacteur en chef adjoint du Pioneer d’Allahabad. Il travaille également
pour The Week’s News, édition hebdomadaire du journal diffusée en
Angleterre. Son activité de journaliste et de reporter lui permet
d’accumuler, en six ans, de vastes connaissances sur la civilisation indienne
et sur la vie dans les colonies. 1888 : Publication en volume
des Simples contes des collines, suivis la même année de six recueils
de nouvelles initialement parues dans The Week’s News. 1889 : Quittant l’Inde,
Kipling visite la Birmanie, la Malaisie, Hong Kong, le Japon, les États-Unis,
l’Angleterre. Il s’installe à Londres jusqu’en 1891. 1890 : C’est l’année du
lancement de Kipling, dont les publications sont très nombreuses dans la
presse anglaise. Une année lui suffit pour devenir célèbre tant en Angleterre
qu’aux États-Unis. Il rencontre des personnalités du monde littéraire, dont
Charles Wolcott Balestier, qui deviendra son agent américain et son meilleur
ami, et avec lequel il écrira en 1891 un roman, The Naulahka. Voyages
en France, en Italie. 1891 : Publication de son
premier roman, The Light that failed (La Lumière qui s’éteint).
Long voyage en Afrique du Sud, en Australie, à Ceylan et en Inde, où il ne
reviendra plus. En décembre, il est de retour en Angleterre. Balestier meurt
de la fièvre typhoïde. 1892 : Kipling épouse Caroline
Starr Balestier, sœur de son ami. Henry James, également ami des Balestier,
est témoin du mariage. Le couple s’installe à Brattleboro, dans le Vermont,
auprès de la famille de Caroline. Le 29 décembre, naissance d’une fille,
Joséphine. 1894 : Voyage dans l’archipel
des Bermudes, puis visite aux parents de Kipling, en Angleterre. The
Jungle Book (Le Livre de la jungle), suivi en 1895 du Second
Jungle Book. 1896 : Naissance d’une fille,
Elsie. Les Kipling quittent précipitamment les États-Unis, après une querelle
avec le frère de Caroline. L’auteur souffre également du très fort sentiment
anti-britannique des habitants de Brattleboro. Installation définitive en
Angleterre, dans le Surrey. 1897 : Parution de Captains
Courageous (Capitaines courageux). Naissance d’un troisième
enfant, John. 1898 : En début d’année,
Kipling se rend en Afrique du Sud, où il ira passer de nombreux hivers
jusqu’en 1908. À l’occasion du jubilé de la Reine Victoria, l’auteur publie
« Recessional », poème considéré comme une célébration de
l’impérialisme britannique. En décembre, la famille effectue un voyage aux
États-Unis. 1899 : Sa fille Joséphine
meurt d’une pneumonie, contractée pendant leur voyage aux États-Unis. Kipling
publie « The White Man’s Burden » (Le Fardeau de l’homme blanc),
nouveau poème célébrant l’impérialisme. En Afrique du Sud éclate la guerre
des Boers. Partisan farouche de la cause britannique, l’auteur passe huit
mois en Afrique du Sud, où il fondera The Friend, journal de soutien
aux Britanniques. 1901 : Parution de Kim,
accompagné d’illustrations réalisées par son père. 1902 : Publication des Just
so Stories (Histoires comme ça), illustrées par l’auteur.
S’installe à Burwash, dans le Sussex. 1907 : À quarante ans,
Kipling reçoit le prix Nobel. 1909 : Délaissant l’Afrique
du Sud, l’auteur ira désormais passer ses hivers en France. Les deux années
qui suivent sont marquées par des deuils particulièrement douloureux :
son père et sa mère décèdent à quelques mois d’intervalle. 1914 : Après la déclaration
de guerre, Kipling apporte son soutien à la Croix-Rouge. Il se rend l’année
suivante sur le front français. Son fils John meurt au combat. 1919 : Kipling est nommé
membre de la commission des sépultures militaires. 1921 : Jouissant d’une très
grande popularité en France, l’auteur est fait docteur honoris causa
des universités de Paris et de Strasbourg. 1922 : Rencontre le roi
George V, dont il devient l’ami. 1932 : Dernier recueil de
nouvelles, Limits and Renewals (Limites et renouvellements). 18 janvier 1936 : Mort à
Londres des suites d’une hémorragie.
1e
Livre : Introduction et chronologie
- Simples contes de
montagne - Trois hommes de troupe -
l’histoire des Gadsby - Wee Willie Winkie et autres récits - La
lumière qui s’éteint - Les handicaps de la vie -
répertoire des noms - vocabulaire indien et anglo-indien - 2e
Livre : Tours et détours - Le livre de la jungle -
Le second livre de la jungle
- Capitaine courageux -
La tâche quotidienne - Stalky et Cie - 3e
Livre : Kim - Périples et découvertes -
Actions et réactions - Adieu les fées - |
KIPLING - dans l’intÉrêt des frÈres –
nouvelle maçonnique |
Rudyard kipling |
DERVY |
2000 |
Écrite en 1917, publiée tout
d’abord en Angleterre dans The Story-Teller Magazine et aux USA dans le
Metropolitan de décembre 1918, la nouvelle In the Interests of the Brethren
(Dans l’intérêt des frères) a été intégré en 1926 aux 14 récits du recueil
Debits and Credits, précédée du poème Banquet Night (Nuit d’Agapes). Cette nouvelle nous conte
l’histoire d’une rencontre dans le sud de Londres en 1917 : celle du
narrateur avec Lewis Holroyd BURGES, marchand de tabac. Ce gentleman a perdu
son fils à la guerre et il occupe la Chaire du Roi Salomon, c’est-à-dire la
présidence, dans la loge Fait and Works 5837, E.C. (La Foi et les Œuvres n°
5837, Constitutions anglaises). Pour la compréhension, l’auteur fait une
présentation de Rudyard KIPLING Franc-maçon, suivie de notes et de deux
annexes qui éclaireront la nouvelle et le poème. Cet
article fut écrit dans la revue Renaissance Traditionnelle, ces deux auteurs,
Pierre Gauchet et Roger Dachez proposent de rectifier certaines fausses
vérités colportées par certains maçons, mais aussi celles trouvées dans une
littérature plutôt moderne abordant parfois la biographie maçonnique du frère
Joseph Rudyard Kipling. Et par la même, à travers ce travail d’analyse nos
deux rédacteurs nous proposent également une traduction plus exacte et plus
affinée de termes et grades maçonniques retrouvés dans certains ouvrages. La
base de leur travail prend notamment appui dans 2 livres "le
dictionnaire de la Franc-maçonnerie" et celui de la prestigieuse édition
de la Pléiade "Œuvres de R. Kipling". Au regard de leurs lectures
et de leurs connaissances en maçonnologie ou, encore en histoire, nos deux
auteurs permettent ainsi de rétablir une vérité plus juste sur la
progression, l’activité et le cheminement maçonnique de ce frère du 19ème
siècle. Mais avant d’aller plus loin dans le travail que je propose de
résumer faisons un aparté pour rappeler qui était Joseph Rudyard Kipling.
C’est un écrivain d’origine Anglaise qui nait sur le continent Indien au 19ème
siècle à l’époque de la colonisation Britannique implantée en Inde et en
Birmanie (actuellement le Myanmar). Cet
homme est reconnu pour son talent comme un précurseur sur sa façon d’écrire
des nouvelles. De la fin du XIX au milieu du XX il reste en Angleterre un des
auteurs les plus populaires de cette époque. D’autant plus que, certains
critiques lui reprochent parfois de faire l’apologie de l’impérialisme
Anglais. Tout au contraire, d’autres lui reconnaissent d’être un fin analyste
sur la façon dont l’empire était vécu même si parfois il suscitait une
controverse. Il voit le jour à Bombay le 30 décembre 1865 et meurt le 18
janvier 1936 à Londres à l’âge de 71 ans. Toute sa vie sera marquée par les
premières années de son existence et de son amour pour le territoire Indien.
D’ailleurs, il écrira de nombreux ouvrages, romans, poèmes ou nouvelles
influencés par ces pays asiatiques qui resteront jusqu’à la fin de sa vie au
plus profond de fond de son cœur. Un certain nombre de ses romans sont portés
à l’écran (le livre de la jungle, Kim, capitaine courageux etc.). On
note que ces histoires ont souvent un double sens, celui du continent Indien
bien évidement mais aussi, celui rappelant un certain vécu initiatique.
D’ailleurs, c’est sans doute dans "Kim" paru en 1901 et reconnu
universellement comme un chef d’œuvre puisque ce travail fut récompensé en
1907 par le prix Nobel de Littérature et dans lequel il nous raconte
l’histoire d’un jeune garçon Indien rentrant en apprentissage chez un maitre
Lama. Ce roman nous permet d’établir un témoignage et un parallèle avec un
cheminement initiatique. Mais voyons sommairement la biographie de R.
Kipling. Il est donc né en Inde dans une grande maison coloniale au XIX
siècle dans une famille plutôt pauvre d’origine protestante de la branche méthodiste
.Son père fils et petit-fils de pasteur mourra en 1911 et fut professeur des
beaux-arts, enseignant la peinture et la sculpture. Sa mère qui mourra en
1900 est issue de la famille Macdonald puisqu’elle est la sœur du célèbre
ministre Canadien et la fille d’un pasteur méthodiste. Le couple part
rapidement à Bombay pour honorer un poste de professorat et ils donneront
naissance en Inde à une fratrie de 3 enfants dont Joseph Rudyard Kipling.
Celui-ci se mariera le 18 janvier 1892 aux U.SA avec Caroline Balestier. Ils
auront 2 filles et 1 garçon. Mais R. Kipling perdra rapidement 2 de ses
enfants. Sa fille ainée mourra en 1899 à 5 ans. Son fils né en 1897, sera le
dernier des Kipling emportant dans la mort son nom. Il
est lieutenant dans l’armée Irlandaise et meurt en 1915 en Belgique à 18 ans
durant la bataille de Loos en Gohelle. A titre posthume, son père écrira en
1918 l’histoire des gardes Irlandais corps d’élite dans lequel son fils
s’était engagé. Mais revenons à l’enfance de cet écrivain Anglais. De 6 à 16
ans le jeune Kipling et sa sœur ainée partent envoyés par leurs parents en
Angleterre pour parfaire leur éducation Britannique. En premier lieu placé à
6 ans avec sa sœur dans la famille Holoway. Le garçonnet est maltraité et
humilié quotidiennement. Mais durant les vacances les enfants vont chez un
oncle et une tante qui leur apportent beaucoup d’affection. R. Kipling
intègre en Janvier 1878 à 13 ans un collège anglais à Westward Ho dans le
Devon. C’est un établissement qui prépare les adolescents à une future
carrière militaire anglaise. Bien que les débuts soient difficiles, R.
Kipling finit par se faire de nombreuses amitiés et se fait remarquer pour
son don en écriture. Par
ailleurs, ces années furent ses premières sources d’inspirations pour
raconter dans un recueil les aventures d’adolescents connus sous le titre de
"Stalky et Cie". À l’âge de 17 ans, ses parents trop pauvres ne
peuvent pas lui payer des études supérieures et il n’obtient aucune bourse
lui permettant d’entrer à l’université d’Oxford. Il finit par les arrêter et
rejoint ses parents à Lahore en Inde (Actuel Pakistan, Nord-Ouest de l’Inde)
où son père vient d’être nommé Directeur du conservatoire des œuvres
architecturales et enseigne la peinture et la sculpture. En 1883, à 18 ans R.
Kipling grâce à des relations familiales obtient un poste de journaliste dans
"the civil and military Gazette". Il y travaillera durant 7 années.
Mais ce n’est qu’entre 1888 et 1889 que R. Kipling se fit connaitre en
publiant des récits sur la vie des Anglais en Inde. Ce travail révèle sa
profonde identification et admiration pour ce peuple. Après cette période il
fit de longs voyages en Asie, au Canada et aux Etats unis. À partir de 1889
il quitte définitivement l’Inde pour les USA, vit quelques temps dans le
Vermont où il travaille en tant qu’écrivain. Il épouse sa femme en 1892 et
en1897, il part définitivement revivre en Angleterre avec son épouse et ses
enfants où il achète un vieux manoir du XVIIème dans le Sussex. Toutefois
c’est le 1er Avril 1886 que commence son cheminement Maçonnique.
Il a 20 ans et trois mois et obtient une dispense puisqu’il est encore
mineur. Il rentre dans la loge de son père "Hope and Perseverance"
N° 782 à l’Orient de Lahore. Le 3 mai 1886, il passe au second grade. Et le 6
décembre 1886, il est élevé à la maîtrise dans cette même loge. Il devient en
janvier 1887, l’un des officiers puisqu’il tient le plateau de secrétaire de
sa loge. Cette même année, il est affilié à la Loge Fidelity N° 98 à l’Orient
de Lahore. |
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