A - K

L

M - Z

 

Chapitre 1 A - K   ( Maçonnerie )

   

Pour chercher dans la page, utilisez les touches "Ctrl + F" de votre clavier Windows !        Pour Mac = Cmd+F

 

ACACIA……L’ACACIA M’EST CONNU

Divers Auteurs

Edition   ARCADIA

 2006

En Egypte l’Acacia signifiait : Régénération, d’où son importance dans les rituels initiatiques. Suivant un récit de l’ancienne Egypte, « D’un sarcophage s’éleva un acacia, portant comme devise : Osiris s’élance ». Cet arbre annonce la vie jaillissant de la mort, à la façon de la nuit enfantant l’aurore. D’où sa qualité spécifique symbolisant l’immortalité. Arbre solaire, son bois était utilisé par les prêtres védiques afin de produire le feu.

Dans l’ancienne Chine, l’acacia correspondait au Yang, principe masculin. L’arche d’alliance en forme de pyramide était censée contenir une énergie phallique. Réputé pour sa grande solidité et son rôle dans la transformation humaine, il sera cité dans de nombreux textes plus légendaires qu’historiques. Par exemple la couronne d’épines entourant la tête du Christ, lors de sa crucifixion, désignait sa royauté spirituelle inaliénable et l’annonce de sa future résurrection. Déjà chez les Hébreux, il était d’usage de mettre en évidence que l’Arche avait été construite en bois d’acacia avant d’être recouverte d’or.

Evoquant un aspect juvénile résultant de l’acquisition d’une vie immortelle, le bois d’acacia symbolise une jeunesse impérissable, celle qui s’applique non à l’homme extérieur mais à l’homme intérieur devenu indépendant du temps et de la durée. On retrouve cette même signification dans le rituel maçonnique où l’acacia est associé à la mort d’Hiram, bâtisseur du Temple de Salomon. Suivant la légende, on planta sur sa tombe un acacia qui deviendra pour les francs-maçons le symbole de l’immortalité  et de la renaissance de la lumière. En Inde et en Afrique,  presque tous les objets ritueliques sont faits en bois d’acacia. Chez les Bambaras d’Afrique par exemple, un rituel spécial était fait durant la saison sèche, car c’est à ce moment là que l’acacia refleurit après avoir perdu ses fruits et ses feuilles durant l’hiver, chez eux les vieillards en fin de vie dormaient sur un lit d’acacia, préfigurant une vie éternelle dans l’autre monde.

 

On dénote environ 500 espèces d’acacia à travers le monde, la plupart dans les régions tropicales. Les plus connus sont l’acacia, le robinier et le mimosa

 

Sam Eched explique que, selon la tradition salomonienne le terme hébreu qui désigne l’acacia est : Shita (shin-Teth-Hé), or ce mot vaut 314, qui n’est autre que la valeur guématrique de Shaddaï, le nom divin Tout Puissant. Ainsi par cette équivalence traditionnelle, la branche d’acacia, emblème et symbole du Maître Maçon, nous ramène par l’expression voilée vers l’un des Noms du G.A.D.L’U. et pas n’importe quel nom.

 

Alexandre Lederman nous parle de « L’acacia m’est connu », épreuve de la renaissance du Maître en recherche de la parole perdue, épreuve et chemin qui conduisent à la réalisation spirituelle. La signification du mythe de l’acacia est décrite comme fondement de la transmission, le V.M étant un constructeur de pont grâce à ce symbole qu’est une Arche imputrescible et éternelle.

 

J.D.C. dans sa relecture d’Hiram prend comme point de départ le décès de sa mère, pour nous amener à la mort et à la renaissance d’Hiram, il mène l’enquête de la mort d’Hiram et cherche à savoir pourquoi et comment Hiram a été tué et pourquoi fut planté une branche d’acacia sur le tertre où Hiram fut enterré. Il conclut n’être pas l’assassin et cette branche est une bouture qui espère t-il un jour deviendra un arbre superbe.

 

Jacques Trescases développe cette chambre du milieu où le crime fut commis, il se demande qui sont les assassins de l’architecte et pourquoi Salomon n’a rien fait pour éviter ce crime. Il pose l’équation Hiram = Salomon = surconscient et donc le meurtre d’Hiram n’est rien d’autre que le suicide de l’âme.

 

Julien Behaeghel dans le Tertre et l’Acacia explique que le Tertre est cosmogonique, il correspond chez les anciens égyptiens au tertre initial, celui sortant de l’océan initial pour former la terre de la manifestation qui deviendra pour l’homme la terre de la montée de la conscience. Il est représenté sous la forme du serpent horizontal contenant la matière, et surmonté du disque solaire ailé, ce qui exprime l’émergence de l’esprit dans la matière, émergence qui permettra l’illumination et la verticalisation de l’homme dans la lumière de la pure conscience. Le disque solaire est ailé, la conscience monte.

 

H. Berges explique pourquoi cet acacia remplace Maître Hiram, pourquoi l’immanence est la clef de la vie, grâce à la Parole perdue et qu’alors la voie initiatique offre une possibilité de transcendance en reconstituant ce qui est épars ; l’auteur parle de l’Arbre de la Connaissance, de la branche d’acacia, de l’esprit du Maître et de la Parole perdue.

 

AHIMAN REZON

Laurence DERMOT

EDITION SNES

 1997

Dermott fut grand secrétaire de la Grande Loge des Anciens de 1752 à 1771. A ce titre, il nous livre des indications précieuses et de premières mains sur les 40 premières années de la naissance de la maçonnerie spéculative.

 

Après la parution d’une traduction en 1995 sur les éditions de 1723 des Constitutions d’Anderson, il a semblé utile de mettre à la disposition des chercheurs cet ouvrage d’Ahiman Rezon, de l’Irlandais Laurence Dermott, et d’en donner une traduction française. Non seulement le livre est intéressant parce qu’il donne une seconde version des règlements, mais il représente aussi une date importante dans l’histoire du développement de la Maçonnerie anglaise moderne.

 

Enfin derrière le texte on ne saurait oublier l’auteur et le rôle joué par ce maçon dans l’établissement d’une autre Grande Loge, rivale de celle résultant de la réunion de quatre loges de Londres en 1717. On sait peu de choses sur la vie de Laurence Dermott, d’origine irlandaise, il naquit en 1720 à Dublin. Il fut initié EN 1740 et fut élu Vénérable Maître de cette même loge  la même année. Après des petits boulots à Londres, il est connu comme marchand de vin et courtier. Il s’affilie à une loge « des modernes », puis passe à une loge « des anciens ».

 

La différence entre Moderne et Anciens est la suivante : Vers 1740 (23 ans après la création de la Grande Loge d’Angleterre), certains maçons qui n’appréciaient pas les innovations introduites depuis 1717, par rapport à ce qu’ils considéraient comme la tradition maçonnique antérieures, fondèrent  la «Grande Loge des anciens Maçons francs et acceptés »    dite des Anciens. Ils eurent de suite la sympathie des Grandes Loges d’Irlande et d’Ecosse. Pour les modernes, les innovations, quelquefois en contradiction avec les rites des anciens métiers corporatismes, étaient nécessaires afin d’être en accord et en conformité avec  ce début du XVIIIe siècle. C’est cette guerre maçonnique entre les tenants d’une certaine orthodoxie et les spéculatifs progressistes qui les déchira durant 80 ans et ne trouva son épilogue qu’en 1802 avec la création d’un rite commun appelé : Le rite émulation. Dermott fut grand secrétaire de la Loge des Anciens de 1752 à 1771, puis accéda à Député Grand Maître jusqu’en 1783. Il mourut en 1791.

 

Dermott joua un rôle important dans l’établissement du Grand Chapitre de L’Arche Royale. En tant que secrétaire durant près de 20 ans il était donc bien placé, pour raconter les schismes, créations et autres tractations et compromis qui parsemèrent toute la Maçonnerie du XVIIIe siècle.

 

Georges Lamoine dans sa recherche et traduction de cet ouvrage a fait un remarquable travail de bénédictin, en allant chercher aux sources tous les éléments expliquant les différences entre modernes et anciens, entre les différentes Grandes Loges et sur cette consolidation de l’Arche Royale.

 

Il nous parle longuement de la vertu du secret et du silence, et avec quel soin il faut le conserver, il nous donne des exemple du secret à travers les diverses traditions et civilisations, en Egypte avec  Harpocrate, avec Alexandre le Grand et son ami Ephesion, Caton le Censeur, Anaxarque qui préféra se couper la langue plutôt que de dévoiler des secrets, Angerone déesse romaine du silence, Pythagore qui enseigné à ses disciples que la première vertu était le silence, Aristote pour qui le plus difficile était de garder le secret et le silence.

 

De très nombreuses paroles de chants maçonniques anglais sont traduites ainsi qu’un oratorio. Y est également traduit les anciens devoirs des maçons francs et acceptés, des exhortations et la façon de constituer une loge.

Excellent livre de références pour les chercheurs.

 

Á la recherche du secret maçonnique

Louis Octave oresve

ALPHÉE

 2005

À la recherche du secret maçonnique est le fruit d’une lente et longue maturation, celle d’un homme parti à la connaissance de lui-même qui, comme se doit d’être un Franc-maçon, est dans le monde sans être du monde. Louis-Marie Oresve en explique la nuance, celle qui différencie l’homme éveillé de l’homme endormi.


Au hasard de rencontres avec des hommes d’aujourd’hui et de nombreuses lectures d’auteurs tels que Plotin, Maître Eckhart, Guénon, Jung, Corbin et Lilian Silburn, Louis-Marie Oresve a emprunté de nombreux sentiers au sein de la Franc-maçonnerie. Il y a engagé tout son être et en a franchi tous les degrés, pour tenter de découvrir le secret maçonnique, qui n’est pas seulement celui d’une organisation secrète, et qui devrait le rester, mais qui est surtout celui qui se trouve beaucoup plus près de soi qu’on ne pourrait le penser.


Pour mieux approfondir les richesses de ce trésor, tout en restant attaché à sa loge mère, Louis-Marie Oresve a choisi d’aller au-delà de la Franc-maçonnerie, sur des chemins plus « orientaux » capables d’éclairer celle-ci autrement qu’à la lumière des contingences de notre temps.

 

Il a pu ainsi être conforté dans l’idée que la Franc-maçonnerie, dans ce qu’elle conserve et transmet encore aujourd’hui, reste sub specie aeternaetatis une voie de réalisation spirituelle authentique, mais encore faut-il « avoir des yeux pour voir et des oreilles pour entendre ».


Cet ouvrage, qui relate une expérience humaine authentique, constitue un guide pour ceux qui sont sur le chemin de la découverte du secret de leur être. Il offre aussi des repères précieux pour aiguiser leur capacité de discernement sur eux-mêmes, sur leur environnement et sur les organisations, comme la Franc-maçonnerie, que les hommes, au fil des siècles, ont construites dans le but de favoriser l’épanouissement de ceux qui ont décidé de vivre pleinement leur vie, en lui donnant un sens.


L’auteur développe :

la notion du Saint Empire, le tantrisme, l’initiation, la Tradition, les mythes, la construction du temple de Salomon, le grade de maître, le chevalier Kadosh, les hauts grades.

 

ALLÉGORIE ALCHIMIQUE DANS LA LOGE SYMBOLIQUE DU R.E.A.A.

Viviane Starck

Edition de la Hutte  

 2013

L’alchimiste et le franc-maçon sont tous deux en quête de leur graal. Le premier le nomme «Pierre Philosophale », le second l’appelle « sens de la vie ». La franc-maçonnerie et l’alchimie puisent ainsi leur origine à la même source : celle de l’homme en quête de Lumière.

Le rêve alchimique est de réaliser la Pierre philosophale, métaphore culturelle caractérisant le mécanisme d’évolution psychique de l’être humain. Il s’agit d’harmoniser la faculté de s’ouvrir à la spiritualité, la possibilité d’agir sur la matière et le pouvoir de préserver la vie.

Ce rêve confine à la démarche du franc-maçon, car l’opus alchymicum est en réalité, comme l’a montré Jung, le processus d’individuation par lequel on devient Soi. La franc-maçonnerie reste en effet dépositaire de la maxime inscrite sur le fronton de Delphes : « Connais-toi toi-même et tu connaitras l’univers et les dieux » ; cette devise nous invite à descendre en nous même pour y découvrir notre essence, notre psyché, nos limites, pour apprendre à accepter ce que l’on est et parvenir à déceler le divin qui est en nous.

A cette pensée, la franc-maçonnerie à ajouter la sentence hermétique d’Hermès Trismégiste transmise par les chevaliers Rose+Croix : « Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, et ce qui est en bas est comme ce qui est en haut », affirmant ainsi la convergence de l’homme et du cosmos.

L’Alchimie est un des piliers de la franc-maçonnerie ; elle lui a même donné son nom : L’Art Royal. Le mot « Art » est utilisé dans son sens ancien « métier », un métier idéal, parfait, digne d’un roi. L’Alchimie imprègne tous les rituels maçonniques, elle n’est bien sûr pas le seul apport, mais elle en est un des ingrédients essentiels. Si les francs-maçons travaillent avec des outils, les alchimistes emploient des matériaux : quatre éléments, sept métaux, sept planètes et trois principes.

Un des aspects évocateurs du travail alchimique et maçonnique est de passer des Ténèbres à la Lumière. En ce sens, les mutations successives de l’œuvre sont symboliquement contenues dans les trois couleurs : Noir, blanc et rouge, le franc-maçon passe ainsi du Petit Œuvre au Grand Œuvre, car les initiations maçonniques sont une succession de dissolutions et de coagulation ou, si l’on préfère, une suite de déstructurations et de reconstructions qui permettent la transmutation, au sens alchimique du terme et invitent le franc-maçon à passer de l’œuvre au noir à l’œuvre au rouge. C’est le « solve et coagula », le « dissous et coagule » des alchimistes.

Au sommaire de cet ouvrage on y trouve :

Zozime de Panopolis - Marie la juive - Geber - Rhasès - Avicenne - Hermès Trismégiste - Albert le grand - Roger Bacon - Arnauld de Villeneuve - Raymond Lulle - Nicolas Flamel - Basile Valentin - Paracelce - John Dee - Jacob Böhme - Van Helmont - Les alchimistes - les souffleurs - Les philosophes hermétistes - Les théories alchimiques - L’unicité de la matière - Les deux voies et les trois principes - Les trois phases de l’œuvre - Les quatre qualités - Les quatre éléments - Les 7 métaux et les 7 planètes - Les opérations de l’œuvre et le laboratoire alchimique - Le langage alchimique - La franc-maçonnerie et l’Alchimie - Parallélisme et transmutation - Finalité initiatique - Le cabinet de réflexion et les voyages - Le sceau de Salomon - Le miroir - Les 5 voyages et les outils - Le G et l’étoile Flamboyante - Schibboleth - La légende d’Hiram - Mourir et renaitre - Les larmes d’argent - De l’œuvre au noir à l’œuvre au rouge -

 

AMADOU -  ANNALES  MAÇONNIQUES  ou  FASTA LATOMORUM,  des origines à 1975

ROBERT  AMADOU 

Annales présentées aux travaux de Villard de Honnecourt en 1973

1975

Un très gros travail d’historien présenté par Robert Amadou sur les dates maçonniques avec retour sur ses origines à partir de 1212. 16 pages où il détaille la chronologie de l’histoire qui a généré en 1717 la Franc-maçonnerie spéculative. Ce travail publié en 1975 a reçu l’aval de Jean Baylot, dignitaire de la G.L.N.F et de l’historien Alain Le Bihan.

 

La Franc-maçonnerie n’est pas née en 1717 ou en 1723 ; elle n’est pas non plus issue des druides ou de l’Ordre du Temple. Et ce n’est pas une société de pensée. Contrairement à des préjugés, les lignes majeures et les étapes principales de son histoire ancienne, contemporaine et moderne peuvent être déterminées avec certitude. Le malheur est qu’on ne s’en soucie guère. Malheur intellectuel, péché contre l’historiographie. Mais aussi malheur spirituel, car la Franc-maçonnerie n’est pas indéfinissable, ni susceptible de plusieurs définitions divergentes au fond, voire contradictoires. L’Ordre ou le Métier est une société traditionnelle, et il n’y a qu’une seule tradition maçonnique. Or, où trouver les références de la tradition et la trace de son sens, sinon dans l’histoire ? Aussi a-t-il paru utile, pour une vue juste, à étudier ou à vivre, de la Franc-maçonnerie, d’en publier des annales aussi rigoureusement vérifiées que possible au nom de Grand Architecte de l’Univers(Robert  Amadou)  

                                                                                                      Pour lire les Annales : Cliques ici 

 

  

AMADOU  -  LA TRADITION MAÇONNIQUE  

Robert  Amadou

Edition Carisprit

 1986

L’auteur explique sa vision de la tradition maçonnique, ses sources et ses origines. L’auteur, grand connaisseur du Rectifié, du Martinézisme et plus généralement de la Maçonnerie, propose dans ce livre une lecture synthétique et spirituelle de la première période de l’histoire maçonnique.

 

La tradition occidentale,  s’est perfectionnée, Dieu l’a perfectionnée dans les trois religions abrahamiques : judaïsme, christianisme, islam. »  La gnose dont on parle est une connaissance, nullement exclusive de l’amour, bien au contraire, qui possède dans sa perfection – la gnose est une connaissance parfaite – quatre traits principaux pour la spécifier : elle est religieuse, traditionnelle, initiatique et universelle 

 

Mais  Robert Amadou est aussi un théosophe, spécialiste de Louis-Claude de Saint Martin, le Philosophe inconnu, à qui il a consacré une thèse, et vingt ans de recherches documentaires, c’est, enfin, un prêtre, de l’Église syrienne d’Antioche, qui n’hésite pas à désigner la Sainte Montagne, l’Athos, comme le lieu vivant des maîtres de l’ésotérisme chrétien ; « Le cœur de ma recherche, écrit-il, c’est Dieu. Ma vocation est celle de tout homme, j’essaie d’en prendre conscience : m’approcher – ou me rapprocher – de Dieu. »

 

 Mais la question est de savoir où s’origine sa vocation ? « Cette vocation mienne est située dans la tradition occidentale, dans l’expression occidentale de la Tradition. Là, je veux être très net : je suis tout à fait certain que la Tradition est universelle – la Tradition a une source non humaine, elle est révélée – et en même temps, et c’est ma certitude en même temps que ma conviction, ma connaissance en même temps que ma foi, que son expression occidentale en est la perfection, la forme achevée, pleinement et totalement authentique. Il y a des traditions parallèles, analogues, comme vous voudrez. Certains de leurs éléments peuvent, par comparaison, être utiles au tenant de la voie occidentale ; mais il n’y a pas de traditions, de religions équivalentes. C’est vrai aussi de la gnose, connaissance parfaite qui perfectionne elle-même la foi et dont il existe mainte manifestation à travers les pays et les époques, en mainte forme traditionnelle ; elle trouve sa perfection actuelle dans la tradition la plus riche et la plus pure qui est la tradition occidentale »

 

Alors qu’entend-t-il par « tradition occidentale », où faut-il la rechercher ? « Dans les trois religions abrahamiques : judaïsme, christianisme, islam. ». D’une certaine manière il y a, pour Robert Amadou, supériorité de la tradition occidentale sur les traditions extrême-orientales, autrement dit de « l’unité de la Conscience » sur « l’unicité de l’être ». C’est ce qui non seulement le distingue, mais l’oppose à René Guénon. « L’important, l’essentiel est le terme : Dieu connu, Dieu aimé. Or, la tradition occidentale a, parfaite, la lucidité de placer l’expérience de l’Absolu non manifesté, ontologiquement et chronologiquement, avant l’expérience de Dieu personnel.

 

 En Occident, le monisme mystique qui est une imperfection de la pensée extrême-orientale, procède souvent (et jusque dans l’adhésion qu’on y donne aux doctrines extrême-orientales ou aux déviations extrême-orientalisantes en Occident) du désir de faire mourir l’homme, corrélatif du désir de tuer Dieu; je l’ai montré précisément à propos de René Guénon. A Hallâj même, qui fut condamné pour avoir donné l’impression d’incarner Dieu, les maniaques de la non-dualité ont reproché d’avoir encore laissé subsister une dualité dans l’expérience de l’union. Il est vrai, et l’honneur exceptionnel, la perfection de la tradition occidentale – appelez-la gnostique, appelez-la mystique – est d’avoir exalté, au regard de l’illusoire unité ontologique, la « présence testimoniale ».

 

Une autre critique adressée à René Guénon concerne le guénonisme : « René Guénon fait du guénonisme la Tradition, et le guénonisme est un syncrétisme très moderne. Ce pourquoi il y a du bon et même du très bon si l’on s’autorise à des démontages, nonobstant les directives de l’auteur ».

 

 Quant à l’initiation, à la transmission de l’influence spirituelle, Robert Amadou s’écarte là aussi de René Guénon, tout en partageant avec lui son terrible constat sur la société occidentale moderne : « La société occidentale moderne, qui tend à devenir culture planétaire, est unique en son manque d’une initiation, d’initiations, de sociétés initiatiques, officiellement admises, officiellement profitables et utiles. S’initier n’en devient pour chaque déviant – déviant du mal – que plus malaisé, et peut-être aussi plus fécond : rien n’est jamais à inventer, tout est aujourd’hui à réinventer ».

 

On va de Noé à Anderson et du Chevalier de Ramsay, on navigue dans les annales maçonniques, des origines à nos jours. Y est développé la notion du grand  Architecte

 

AMADOU  -               OCCIDENT, ORIENT,            Parcours d’une tradition

Robert AMADOU 

Edition CARISCRIPT

 1987

L’auteur, au cours d’un entretien, explique sa vision de Dieu, ses axes de recherche, les traditions et la Tradition, la Sophia, les sciences occultes, la magie, l’initiation, le martinisme et Louis Claude de Saint Martin dont il est le spécialiste

 

Robert Amadou s’est éteint en mars 2006. Cet auteur inclassable et érudit a joué un rôle important dans la diffusion de la parapsychologie en France, après-guerre, et a participé, un temps, aux activités de l’Institut Métapsychique. Robert Amadou nait le 16 février 1924 à Bois-Colombes, il meurt le 14 mars 2006, à Paris. Il est inhumé au cimetière du Père Lachaise le 22 mars 2006, après la liturgie des défunts qui fut célébrée en l’église syrienne orthodoxe de Montfermeil (93), il a joué un rôle important dans la diffusion de la parapsychologie en France, après la guerre. Adolescent, il se passionne pour l’astrologie, tout en suivant l’enseignement des Jésuites, puis s’intéresse à Louis-Claude de Saint-Martin, le "Philosophe Inconnu", inspirateur du martinisme. Amadou est convié à l’Institut Métapsychique International en 1951 pour donner une conférence sur le thème "Occultisme et métapsychique". A partir de cette année-là, il collabore activement aux activités de l’IMI, en particulier à la Revue Métapsychique dont il devient le rédacteur en chef. Mais des divergences d’opinion vont bientôt le pousser à quitter l’Institut...

 

En 1954, il publie chez Denoël son livre La parapsychologie - essai historique et critique, un épais volume (370 pages bien tassées) qui brosse l’histoire des recherches en parapsychologie outre-Atlantique et présente au public français, entre autres travaux récents, les recherches du Laboratoire de parapsychologie de Joseph Rhine, à la Duke University de Durham. Amadou définit alors la parapsychologie "au sens strict" et "au sens large" : "Au sens large, la cette science est la discipline qui s’efforce d’expliquer des phénomènes apparemment aberrants par rapport à la science, soit par la fraude, soit par l’illusion, soit par l’exercice d’une fonction psychologique “classique” ou nouvelle. Au sens strict, la science est la mise en évidence et l’étude expérimentale des fonctions psychiques non encore incorporées dans le système de la psychologie scientifique, en vue de leur incorporation dans ce système, alors élargi et complété."

La même année, sous l’égide de l’IMI, il publie une compilation de textes, L’Art et l’Occultisme, sous la forme d’un numéro spécial de la Revue Métapsychique. En juillet et août 1953, il organise un premier "Colloque International de Parapsychologie" à l’université d’Utrecht, dont les comptes rendus seront publiés en 1954 sous la forme d’un numéro double de la RM (N°29-30, Mai-août 1954). On y trouve notamment des textes de René Warcollier, Hans Bender, G. Spencer Brown, Samuel G. Soal (qui sera convaincu de fraude bien plus tard, dans les années 1970), du philosophe Gabriel Marcel, du psychanalyste Jules Eisenbud, etc. La liste des nombreux participants montre assez la volonté d’ouverture et de mise en place de "ponts" qu’entendait réaliser Amadou, entre la parapsychologie et les autres disciplines.

 

Parallèlement à son investissement dans l’IMI, il lance La Tour Saint-Jacques en 1955, revue de bibliothèque qui traite de l’occultisme au sens large et au sens noble : alchimie, sociétés secrètes (la Golden Dawn par exemple), spiritualités, ésotérisme, art et mystique, insolite et bizarre. Assez rapidement semble-t-il, Amadou se fâche avec l’équipe de l’Institut Métapsychique, à cause de divergences sur ce qu’il faut penser de la "vieille" métapsychique par rapport à la nouvelle parapsychologie anglo-saxonne. Amadou défend alors un point de vue très exigeant, présentant la parapsychologie comme une évolution, plus adulte, rationnelle et scientifique, de la métapsychique d’avant-guerre, dont les animateurs de l’IMI seraient les héritiers parfois trop enthousiastes ou crispés sur quelques légendes dorées de l’ère métapsychique.

 

Ainsi, en 1956, c’est dans La Tour Saint-Jacques, et non plus dans la revue de l’IMI, qu’Amadou choisit de publier les comptes rendus du Colloque de Royaumont sur la parapsychologie, qu’il vient d’organiser avec notamment le psychanalyste Emilio Servadio, Ernesto de Martino, des parapsychologues comme G.W. Fisk et D.J. West, l’ethnologue Jean Servier. Dès les premiers numéros de la revue La Tour Saint-Jacques, on voit apparaître en fin de volume un "Bulletin de Parapsychologie", totalement indépendant des activités de l’IMI, dans lequel on retrouvera bientôt les signatures d’Aimé Michel ("Principes d’une expérience électronique de psychokinèse", n°2, jan-fév. 1956), ou de Jacques Bergier, grand ami de Robert Amadou, qui y tient une rubrique "Nouvelles de nulle part et d’ailleurs" qui préfigure ses articles de la célèbre revue Planète quelques années plus tard.

 

En 1957, Amadou publie, toujours chez Denoël, dans la collection "La Tour Saint-Jacques", son ouvrage Les Grands Médiums, qui présente quelques-uns des plus célèbres médiums à effets physiques de l’ère métapsychique (entre 1870 et 1930 environ). Un livre sans concession, qui conclut presque toujours au manque de preuves ou de certitudes bien établies, et qui lui vaudra sans doute quelques inimitiés du côté de l’IMI (Guzik, Kluski, Eva C., entre autres médiums, y sont présentés comme des médiums hautement douteux). En 1958, il publie La télépathie dans la petite collection Bilan du Mystère des éditions Grasset. Un ouvrage synthétique (160 pages), qui présente à la fois "les raisons de douter" et "les raisons de croire", illustré par de nombreuses photographies. A partir du début des années 1960, Robert Amadou abandonne le domaine de la parapsychologie pour se consacrer à des centres d’intérêts plus spirituels. Il devient gnostique, s’intéresse au soufisme et publie des ouvrages sur divers aspects de l’ésotérisme occidental et oriental.

 

 

Il obtient une thèse de philosophie sur les mystiques du XVIIIème siècle (plus précisément, sur le “Philosophe Inconnu” Louis-Claude de Saint-Martin), à la fin des années 1970, à Paris. Son ambivalence entre d’une part la défense d’une parapsychologie exigeante et proprement scientifique, et d’autre part son parcours spirituel (on l’a dit lui-même martiniste, et il était aussi docteur en théologie), lui a été reproché par quelques auteurs. Notamment par Imbert-Nergal dans son ouvrage Les sciences occultes ne sont pas des sciences (Editions Rationalistes, 1959), dans lequel l’auteur veut montrer que la parapsychologie n’est pas une science, puisque son principal promoteur en France à l’époque, Amadou, était en réalité un occultiste...

 

AMADOU  - LE FEU DU SOLEIL - ENTRETIEN SUR L’ALCHIMIE AVEC EUGÈNE CANSELIET

Robert  AMADOU

ÉDITION  PAUVERT

 1978

Feu du soleil, c’est le sens du nom initiatique –Fulcanelli- qui dissimule et manifeste à la fois le plus grand et le plus célèbre alchimiste de notre temps. Eugène Canseliet est son seul disciple, qui a publié ses deux ouvrages devenus classiques, Le Mystère des cathédrales et Les Demeures Philosophales, avant de fournir sa propre contribution à la littérature alchimique, contribution dans laquelle, bien entendu, il conservait les règles habituelles du secret.

 

Au cours de cet entretien avec Robert Amadou (décédé en 2008), Eugène Canseliet apporte des éclaircissements sans précédent sur le personnage Fulcanelli et sur lui-même, enfin et surtout parle de cette science occulte entre toutes, sur l’art des sages, sur la philosophie de la nature, sur la science d’Hermès et sur l’Alchimie en général.

 

E. Canseliet affirme : « L’alchimie est obligatoirement contestataire, parce que c’est une route nouvelle dans notre monde et c’est pourquoi elle attire la jeunesse ».

 

Cet entretien à bâtons rompus entre un alchimiste praticien et un occultiste-martiniste, donne des dialogues extrêmement enrichissent et révélateur, qui nous donne beaucoup d’indications non seulement sur la personnalité de Fulcanelli, de E. Canseliet et de R. Amadou, mais surtout sur les théories   et pratiques alchimiques, ésotériques et hermétistes.

 

AMADOU  -  DE LA LANGUE HÉBRAIQUE RESTITUÉE A L’ÉSOTERISME DE LA GENÈSE

Robert AMADOU

Edition CARISCRIPT

 1987

Fabre D’Olivet a, dans son livre « La langue hébraïque restituée » essayé d’en extraire un ésotérisme, mais il en fit un livre touffu et difficile à lire. Chauvet lui fit une analyse ésotérique et métaphysique de la genèse assez facile d’accès et selon Robert Amadou  en sorti « une révélation de la révélation ».

 

Un petit livre (40 pages) clair et concis qui explique les 2 positions.

 

AMADOU  - ANTHOLOGIE  LITTÉRAIRE  DE  L’OCCULTISME 

ROBERT  AMADOU et   ROBERT KANTERS

ÉDITION  SEGHERS

 1950

Cette anthologie s’adresse à la fois aux amateurs, aux étudiants et aux curieux d’occultisme. Elle permet de prendre connaissance de tous les grands thèmes de l’occultisme, non à travers des textes ardus, mais en lisant des pages de quelques-uns des plus grands écrivains.

 

En même temps, elle esquisse une histoire de la littérature universelle à la lumière de l’occultisme, à l’aide d’extraits caractéristiques de plus de quarante écrivains français et étrangers, de Platon à Rimbaud, de Jean de Meung à André Breton, de Dante à Strindberg.

 

Chacun de ces écrivains fait l’objet d’une notice et d’une bibliographie qui appliquent à l’interprétation de ses œuvres les principes généraux d’une exégèse occultiste de la littérature, exégèse que Robert Amadou et Robert Kanters exposent dans une importante introduction.

 

Il n’est pas facile de parler d’occultisme, ce terme ayant été diabolisé et utilisé également par des faux gourous, pseudo maître à penser, mais qui ont marqué leur époque. Heureusement de très nombreux occultistes ont relevé le défi de rendre à cette discipline ses lettres de noblesse. Cette anthologie remet à sa place les fausses idées sur l’occultisme, terme qui né vers 1850 avec Eliphas Lévi et qui explore l’ésotérisme caché.

 

Cette anthologie retrace les idées des grands penseurs suivants :

 

Hésiode, avec la naissance du monde, les races et les âges

Pythagore et ses vers d’o. Fragments d’Hiérocles et commentaire de Fabre d’Olivet

Platon. L’Atlantide et l’Âme du monde

Virgile. IVe Eglogue et la descente aux enfers : Anchise

Apulée et son initiation aux mystères

 Chrétien de Troyes et la liturgie de la Queste. La quête du Graal.

Jean de Meung. La fontaine de vie et l’Alchimie.

Dante Alighiéri, Béatrice, le nombre 9, l’influence des sphères célestes.

Léonard de Vinci et Rabelais avec l’oracle de la Dive Bouteille

Maurice Scève - Pierre de Ronsard-  Milton et ses enseignements de Raphael

Cyrano de Bergerac et son langage des oiseaux

Charles Perrault et sa Belle au Bois Dormant

Nicolas Montfaucon de Villars avec ses incubes et ses succubes.

Jacques Cazotte. Le diable, le hasard, et les dangers de l’occultisme.

Louis Claude de Saint Martin, la mythologie, catholicisme et christianisme

Goethe – Joseph de Maistre et William Blake. Mariage du ciel et de l’enfer

Fabre d’Olivet et ses Atlantes, le destin, la providence-

Novalis –Ballanche – les disciples de Saïs- Charles Nodier – de la palingénésie humaine

Balzac – son traité de la prière, le chemin pour aller au ciel, pensée de L. Lambert

Victor Hugo et ce que dit la bouche d’Ombre

Gérard de Nerval – El Desdichado, Artémis et Aurélia

Edgar Allan Poe – Richard Wagner avec Parsifal

Charles Baudelaire – Auguste de Villiers de l’Isle-Adam

Stéphane Mallarmé – Léon Bloy – Josephin Péladan

Joris-Karl Huysmans –une messe noire- le symbolisme

Arthur Rimbaud – Auguste Strindberg – la tête de mort

Maurice Maeterlinck et son jugement sur l’occultisme – notre moi

André Breton et Matta – Oscar V. Milosz et son cantique de la Connaissance

 

AMADOU  -  la queste du saint graal & le graal en compagnie au xxème siḔcle

Robert amadou

Edition CARISCRIPT

 1988

La « queste » à laquelle ce livre nous invite – admirable aventure de la conquête de notre cœur spirituel – et dont l’expérience qu’il est possible d’en avoir fut pour moi la vie même de mon père…
Comment ne pas vouloir partager cette découverte avec les autres et se demander : « Que vais-je faire pour que le monde devienne plus juste et plus beau ? » Ainsi, la vocation de chaque homme est d’être sauveur du monde par la Pensée pure, la Parole pure, l’Action pure. De ce fait, se crée une sorte de Chevalerie mystique.


Que les lecteurs de ce livre puissent descendre dans « la crypte secrète de leur personnalité », où le Feu-Amour et la Lumière vivante qui la constituent se renvoient en une fusion qui anime le verbe, les éléments de leur Gloire, et puisse enfin augmenter le trop petit nombre des hommes qui connaissent le Sens de la vie, le Secret de la mort et la Liberté de l’esprit !

 

La Tradition méditerranéenne est une adaptation particulière de la religio perennis qui existe depuis le commencement du monde et se confond avec la Tradition primordiale. Préservée par les temples égyptiens, exposée par Platon et l’école néo-platonicienne, incarnée dans le Christianisme et développée par les Pères de l’Église, cette approche se caractérise par la doctrine du logos dont la révélation très pure est livrée par le Prologue de l’Évangile de saint Jean. Le Logos ou Verbe de Dieu est donné comme «La lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde». C’est l’Intellect transcendant, Ce par quoi Dieu pense le monde et nous pense dans les raisons éternelles où se trouvent présents, à l’état d’archétypes, les modèles exemplaires de toutes les choses, y compris nous-mêmes. Dans le Logos se trouve donc toute la Connaissance de ce qui est et de ce qui peut être. On dit avec raison qu’Il est le lieu de tous les possibles. Sans Lui, la création est impossible et Dieu inconnaissable. C’est dans et par le Verbe que se maintient l’harmonie de l’Univers qui, sans cela, retournerait au chaos. On peut donc dire que le Logos n’est pas seulement Connaissance mais Amour au sens fort et absolu puisqu’Il est le lien de toutes choses et de tous les êtres, leur substance et leur raison d’être.

La doctrine métaphysique du Logos connue depuis la plus haute Antiquité, a été rendue aux hommes par le christianisme grâce à l’incarnation et à la venue de l’Homme-Dieu. Le contenu traditionnel —et donc véritable— du Christianisme appartient en Occident à l’Église catholique, en Orient à l’orthodoxie. La Voie spirituelle correspondant à cette approche porte en Orient méditerranéen le nom d’hesychasme tandis qu’en Occident le Moyen-âge chrétien en a délivré le message dans le cycle du Saint-Graal.

 Ainsi, par exemple Wolfram von Eschenbach souligne l’origine méditerranéenne de ses sources lorsqu’il affirme détenir son récit de Kyot le Provençal qui en trouva le texte à Tolède en Espagne, texte dû au musulman Flege-Tanis. Celui-ci «lut clairement le nom du Graal dans les étoiles» manifestant très explicitement son origine céleste et le caractère non-humain de sa provenance. Les influences islamiques sont ici indéniables. Encore ne s’agit-il pas de n’importe quel Islam mais de l’aspect intérieur ou ésotérique propre à cette forme religieuse, ensemble de doctrines connues en Espagne du sud par les ordres Soufis.

L’énorme pierre précieuse (émeraude) ou «Lapsit exillis» du «Parzifal» dont Wolfram fait le Graal ne serait autre que le «Chaton de la Sagesse Christique» décrit par l’auteur soufi bien connu Ibn’Arabi dans son œuvre majeure, le Fuçûç al Hikam (les «Chatons de la Sagesse») rédigé vers 1230. Souvenons-nous que Kyot est un seigneur catalan qui dut être en contact avec la civilisation arabe et l’Islam ésotérique, nullement hostile au Christ et à la doctrine du Logos, connue à travers les influences byzantines présentes en Orient méditerranéen. On se souvient également de la communauté du destin ayant existé entre la Provence — y compris la Septimanie — et la Catalogne toute une partie du Moyen-âge. Toujours à propos du «Parzifal», c’est à juste titre, semble-t-il, que l’on a voulu voir dans le château de Mount-salvage, résidence du Graal gardée par les «Templistes», un lieu situé dans les Pyrénées, sur les «chemins de Saint-Jacques» où se trouvent des sommets tels que Montségur, Montserrat et Montjoie (ce dernier dans la forêt de Sauveterre, en pays basque).

Si l’on se penche maintenant sur les autres récits du cycle arthurien, on s’aperçoit qu’ils font également référence à une source antérieure, livres mystérieux auxquels n’avaient accès que de rares privilégiés. Sinon pourquoi le chroniqueur cistercien Helinand de Froidmont, écrivant en 1204 au plus tard, aurait-il affirmé l’existence d’un livre qu’il fait remonter à l’an 718 comme source unique de la quête du Graal. Pratiquement tous les conteurs font allusion à un récit unique typique dont ils s’inspirent. L’estoire apporte cette indication capitale qu’il s’agirait d’un livre écrit par le Christ lui-même après sa Résurrection et avant son Ascension, ce qui ferait du Graal une source inconnue de la Révélation, et nous ramène à la Tradition initiatique de la Primitive Église avec ses trois foyers méditerranéen de Jérusalem, d’Éphèse et d’Antioche.

L’influence byzantine  a pu s’exercer par l’intermédiaire des Croisés, en particulier par Philippe d’Alsace, Comte de Flandres, dont le père, Thierry d’Alsace apporta le Saint-Sang de Jérusalem à Bruges. Or on sait que Chrétien de Troyes, auteur de la légende du Graal, était le protégé dudit Philippe. Mais indépendamment de toute filiation historique, ce qui nous intéresse avant tout ici est la convergence de symboles «signifiants» par eux-mêmes qui prouvent ainsi l’unité fondamentale des doctrines métaphysiques surgissant d’une profondeur commune: celle du Logos. Et le «point commun révélateur» ou «signe» est constitué à cet égard, dans un cas comme dans l’autre, par la participation des puissances angéliques au «service», «car on sait que telle a toujours été l’antique croyance: concélébration des hommes avec les Incorporels, en tant que reflet de la Liturgie Céleste. Et c’est bien ce que nous voyons dans la queste comme dans l’Estoire».

La Lance est à la fois «couteau du sacrifice» ritualisé par l’Orient, berceau du «sacré liturgique» et objet vénéré comme instrument de la Passion qui cause à la fois la mort de la Victime et ouvre aux hommes la «fontaine de vie» par où s’écoulent avec l’eau et le sang, les sacrements et la grâce. Telle est également la signification de la lance celtique, symbole ambivalent qui tue et vivifie tour à tour. C’est ce qui nous amène à dire quelques mots des symboles proprement dits qui apparaissent dans les récits du Graal.

Pierre précieuse symbolisant la Connaissance primordiale perdue lors de la Chute (Wolfram von Eschenbach), «sanotissime Vaisseau» contenant l’Hostie consacrée (Chrétien de Troyes) ou «Calice de la Cène» portant le sang du Sauveur (Robert de Boron), le Graal revêt essentiellement une double signification. En tant que réceptacle ou que support (pierre tombée du Ciel ou coupe du Salut), il est symbole féminin de la puissance divine et se trouve en rapport avec l’Amour; en tant que contenu et que message, qu’il s’agisse de son pouvoir «fécondant», de son aspect «révélé» ou «lumineux» ou «aveuglant», il est symbole masculin de l’agir divin et se trouve lié au mystère de la Connaissance, ces deux aspects du Logos qui se retrouvent, à l’échelle du microcosme, dans l’être humain. C’est là,  que se trouve le cœur du Mystère du Graal. Et ce mystère est celui de la présence de Dieu dans l’homme et donc celui du Dieu-Homme révélé dans Jésus-Christ, celui en définitive de l’union hypostatique de deux natures en une seule Personne.

 

AMADOU - les sociÉtÉs secrÈtes – Entretien avec robert amadou   -

Pierre barrucand

Edition Horay

 1978

Robert Amadou nait le 16 février 1924 à Bois-Colombes, il meurt le 14 mars 2006, à Paris. Il est inhumé au cimetière du Père Lachaise le 22 mars 2006, après la liturgie des défunts qui fut célébrée en l’église syrienne orthodoxe de Montfermeil (93).Robert Amadou a joué un rôle important dans la diffusion de la parapsychologie en France, après la guerre. Adolescent, il se passionne pour l’astrologie, tout en suivant l’enseignement des Jésuites, puis s’intéresse à Louis-Claude de Saint-Martin, le "Philosophe Inconnu", inspirateur du martinisme. Amadou est convié à l’Institut métaphysique International en 1951 pour donner une conférence sur le thème "Occultisme et métapsychique". A partir de cette année-là, il collabore activement aux activités de l’IMI, en particulier à la Revue Métaphysique dont il devient le rédacteur en chef. Mais des divergences d’opinion vont bientôt le pousser à quitter l’Institut.

Ces entretiens avec Robert Amadou nous expliquent :

Le secret, l’initiation et son rituel, les sociétés primitives, les triades chinoises, le taoïsme, la mafia italienne, la gnose, le christianisme et son secret, les chevaliers teutoniques, le paraclet, le satanisme, la sorcellerie, les sociétés occultes, le martinisme, l’affaire Léo Taxil, la maçonnerie et l’antimaçonnisme, la synarchie, la cagoule, le Ku Klux Klan, R. Guénon, et le secret des sociétés secrètes.

 

AMADOU  -  ILLUMINISME ET CONTRE-ILLUMINISME au 18ème Siècle

Robert AMADOU

Edition CARISCRIPT

 1989

L’épisode du couple infernal des lumières et des contre-lumières s’inscrit dans l’épopée d’un occident nostalgique de la sagesse (Sophia) et de la lumière (Connaissance).

L'illuminisme désigne un courant à la fois philosophique et religieux qui eut son apogée avec les théosophes du xviiie siècle. Il se rattache à la pensée de Plotin, du néo-platonisme, de Maître Eckhart, de Tauler, de la Theologia germanica et de Nicolas de Cues ; fidèle à l'esprit de l'évangile de Jean et de l'Apocalypse, il est lié aux kabbalistes juifs et chrétiens, aux quiétistes vaudois, aux piétistes allemands, à la gnose éternelle, aux thèses de Mme Guyon, aux mystiques et alchimistes allemands du xvie siècle. Paracelse, Valentin Weigel, Jacob Boehme surtout peuvent être considérés comme les maîtres des illuministes. Enfin, une certaine attitude d'esprit, procédant de la Réforme, n'est pas étrangère à la spiritualité de ce mouvement.

L'originalité de l'illuminisme tient à la façon dont il considère le problème de Dieu et celui de ses rapports avec l'homme. Elle apparaît, plus essentiellement encore, dans l'importance donnée à la dimension intérieure, au souci de se dégager de l'histoire, du temps et de l'espace. Rien de plus opposé aux méthodes d'autorité de la scolastique que l'illuminisme, dans lequel la personne est appelée à tenir le rôle que lui assigne sa vocation singulière. Chaque être possède sa propre lumière et ses propres ténèbres. Si la vérité est une, elle ne peut toutefois être reçue que selon la capacité de chacun.

Les illuministes s'intéressent volontiers aux sciences métapsychiques et à l'occultisme. Bien que les uns demeurent fidèles à l'enseignement des Églises officielles tandis que d'autres s'en détachent pour des options hétérodoxes, considérant les dogmes comme de simples revêtements de la vérité profonde impossible à exprimer, ils se rattachent le plus souvent à la Franc-maçonnerie et à la théosophie, et se situent dans la perspective eschatologique de la préparation du retour du Christ.

 

AMADOU  -   la magie des Élus coëns catÉchismes

Robert amadou

CARISCRIPT

1989

D. Combien de sortes de temples y a-t-il contenus dans l’univers ?
R. De trois sortes : le général, le particulier et l’universel.
D. Par qui nous sont-ils représentés ?
R. Par le cercle sensible, le cercle visuel et le cercle rationnel.
D. Connaissez-vous le travail qui se pratique dans chacun de ces temples ?
R. Je l’ignore encore, n’étant point consacré pour ces sortes d’opérations.
D. Par qui nous sont-ils encore figurés ?
R. Par le premier temple spirituel que le très puissant maître Énoch construisit parmi la postérité de Seth, par celui que Moïse construisit dans Israël, et celui de Salomon dans Jérusalem.

(Extrait du Catéchisme des maîtres coëns.)
Y est expliqué le catéchisme des maîtres Coëns, des grands maîtres Coëns, des grands élus de Zorobabel et des Commandeurs d’Orient apprentis réaux-croix.

 

anarchistes – francs-maçons & autres combattants de la libertÉ

Édouard boeglin

EDITION B. LEPRINCE

 1998

Ils ont été révolutionnaires, anarchistes, francs-maçons – souvent les deux – libertaires, combattants de l’utopie. Malgré leur défaite apparente depuis 1789, ils ont conquis le monde à leurs idées. Vérifiant ainsi l’adage « La Franc-maçonnerie nulle part, les Francs-maçons partout ».

Anarchisme et Franc-Maçonnerie sont deux courants de pensée et deux mouvements d'action qui s'inscrivent dans l'humanisme, lequel est né avec la premier humain ayant pris conscience de ce qu'il-elle pouvait naître à son humanité s'il-elle en faisait librement le choix. Dans les deux cas, à l'origine, il y a nécessairement un choix, le choix de s'engager. Les engagements anarchique et maçonnique sont scellés par la liberté : la liberté du choix de l'individu d'abord qui, un jour, décide d'entrer en anarchisme ou en Franc-Maçonnerie – voire, en l'un ET en l'autre - ; la Liberté ensuite, avec un grand "L", constitutive à la fois de l'humaine condition : l'humanité par différenciation d'avec le non-humain, le pré-humain, l'a-humain, l'in-humain, du projet anarchique et maçonnique : la libération des individus et de la Société humaine et, enfin, de la fin anarchiste et maçonnique : l'achèvement de l'humanité, c'est-à-dire l'avènement d'une Société véritablement humaine.

Ayant la même devise – Liberté – Égalité – Fraternité -, Anarchisme et Franc-Maçonnerie n'ont d'autre culte que la Liberté. L'un comme l'autre sont donc sinon anti-dogmatiques, du moins a-dogmatiques. Et pourtant, des anarchistes et des Francs-Maçons, amants déchirés par l'illusion que l'un(e) trompe l'autre , font régulièrement dans le dogmatisme et, usant d'ukases, de lettres de cachets, de fatwas, de bulles…, condamnent et… excommunient l'autre sans se rendre compte que, ainsi, ils déchirent, trahissent, renient… leur engagement et, ainsi, piétinent, bafouent, molestent, violentent,… et même… assassinent la Liberté dont ils se réclament : leur liberté mais, aussi et surtout, celle de l'Autre, celle de l'humaine condition.

Je cite un illustre anarchiste et franc-maçon, Léo Campion : "Aussi est-il regrettable que des anarchistes sectaires excommunient la Franc-Maçonnerie au nom d'un pseudo-dogme de l'Anarchie (comme si l'Anarchie était anti-tout alors quelles est à-tout) et que les Maçons sous-évolués excommunient l'Anarchie au nom d'un pseudo-dogme de la Maçonnerie (comme si la Maçonnerie n'était que tradition, alors qu'elle est tradition, dialogue et progrès). Ces attitudes sont d'autant moins admissibles qu'au contraire l'Anarchie comme la Franc-Maçonnerie, anti-dogmatiques par essence, sont l'une comme l'autre tout le contraire d'un dogme. Elles qui ont en commun le culte de la Liberté et le sens de la Fraternité, avec comme but l'émancipation de l'Homme".

En fait, s'ils s'entendent sur le point de départ et sur la destination du chemin, Anarchistes et Francs-Maçons, en revanche, ne font pas nécessairement le même choix d'itinéraire, certains des premiers admettant le recours à l'action illégale, certains des seconds n'acceptant que l'action légale. Et cette différence, si elle est bien une ligne de partage de méthodes, n'est pas véritablement une fracture de valeurs, de principes, de philosophie, d'éthique et, in fine, un schisme de l'humanisme.  Pourtant, les arguments avancés par certain frères considèrent que les anarchistes n'ont pas leur place au sein de leurs loges. Je n'en citerai qu'’un: -  les anarchistes sont, par nature et dans leurs actes, des… illégalistes alors que, comme le recommandent les Constitutions d'Anderson, un maçon, homme libre mais aussi… de bonnes mœurs, de respecter la Loi ;

Les chroniques de l'Histoire comme les archives des Obédiences, du moins pour celles qui ne revendiquent pas une… régularité dont, soit dit en passant, on peut s'interroger sur sa conformité avec le principe de Liberté constitutif de la Franc-maçonnerie, du maçon comme celle de l'humain, attestent de ce que, de la seconde moitié du XIXème siècle à la fin de la première moitié du XXème, quasiment tous les grands noms de l'Anarchisme et de l'Anarcho-syndicalisme, sont ceux de frères. A la différence des marxistes-léninistes, des trotskystes, des maoïstes…, les anarchistes n'ont jamais fait dans l'entrisme. Il ne viendra donc à l'idée de personnes que les anarchistes qui sont entrés en maçonnerie l'ont fait par entrisme, pour la phagocyter. Considérant que la Franc-maçonnerie n'est ni un lobby – politique, économique, social…, pour ne pas dire affairiste, voire maffieux -, ni le tremplin d'aspirations personnelles de pouvoir, de renommée, de prestige, d'avantages divers et variés…, personne ne considérera non plus que l'engagement maçonnique des anarchistes obéissait à un intérêt… intéressé. De telles idées seraient d'ailleurs d'autant plus fallacieuses que, souvent, l'engagement anarchiste est la résultante – la conséquence logique, l'achèvement – de l'engagement maçonnique.

 

antimaçonnisme  - B.A  BA

Jérôme rousse-lacordaire

Edition PARDES

 2003

Où l’on retrouve les antimaçonnismes révolutionnaires, communistes, fascistes, vichystes, chrétiens, l’affaire L. Taxil, les complots divers, et les Jésuites rouges.

 

Ce B.A.-BA de l'antimaçonnisme présente les principales thématiques sur lesquelles reposent les accusations contre la franc-maçonnerie : secret, complot, subversion... La franc-maçonnerie est comprise par ses adversaires comme une société secrète perverse et malignement occulte, ayant pour objectif la domination du monde, même si elle fut, peut-être, à l'origine, une institution saine avant d'être dénaturée et détournée de ses fins par des manœuvriers de tous ordres. Des exemples historiques particulièrement significatifs viennent illustrer et éclairer le large panorama de la question.

 

Deux grands courants alimentent l'antimaçonnisme : un courant politique et un courant doctrinal. Le premier développe surtout l'aspect de complot occulte; le second se dédouble en un antimaçonnisme religieux qui voit essentiellement dans la franc-maçonnerie une contre-religion satanique, et un antimaçonnisme "traditionnel" qui lui reproche son dévoiement des principes originels. Si bien que tous ceux qui font profession d'antimaçonnisme ne sont pas également opposés à la maçonnerie elle-même. Solidement étayée par des documents de diverses provenances, cette étude impartiale ne favorise aucun aspect au détriment des autres, elle ne milite aucunement en faveur de celui-ci ou de celui-là. Elle présente des faits et invite à une lecture plus approfondie des données - seule manière de se faire une opinion sur ce phénomène discuté. excellente synthèse de la question particulièrement riche en illustrations et anecdotes." - une analyse très serrée des différents courants antimaçonniques."  l'auteur présente ici une typologie de l'antimaçonnisme claire et solidement argumentée à partir de nombreuses références textuelles." (Jean-Pierre Laurant, Archives de sciences sociales des religions.) - "Un livre précis, documenté, clair, écrit dans un esprit d'objectivité historique et de jugement sain." - " l'auteur est sérieux et érudit. Dominicain, il semble appartenir à la catégorie de ces prêtres qui  ont cherché à se placer à la jonction des mondes catholique et maçonnique."


Une étude solide qui donne à réfléchir sur certains courants pseudo-maçonniques.

 

antimaçonnisme- FILM– au seuil de la loge – les secrets de la franc-maçonnerie

J.P. r…….

Production PRISME ÉDITION

 2004

DVD de 1h 20 couleur sur une initiation maçonnique au REAA tourné dans la région de Lyon. Un film qui sent l’antimaçonnisme, la vengeance et la rancœur d’un ex-initié. Une contre-initiation certaine.


Ce CD fut imaginé et créé par un ancien initié de Perpignan – Jean-Pierre R….. – qui fut exclu de la loge, puis déménagea à Lyon où il participa à la création d’une loge sauvage appelée Grande Loge indépendante européenne. C’est d’ailleurs lui qui préside en tant que VM cette cérémonie.

 

ANTIMAÇONNISME -film – forces occultes

J.M. rivière

Production Nova Films

 1943

Sous l’occupation, le cinéma français a connu un essor surprenant, dans les salles, mais aussi lors des manifestations charitables et de propagande. Les films de propagande politique sont des documentaires souvent reconstitués. Ils sont projetés en première partie des films de fiction. Ils sont réalisés à l’instigation des différents ministères du gouvernement de Vichy et aussi des services de propagande de l’ambassade d’Allemagne et de groupements antinationaux.

 

 Ainsi en va-t-il de « Forces occultes ». Jean Marquès-Rivière en est le scénariste. Il est l’auteur sous le pseudonyme de Jacques Leroy, d’une brochure intitulée : « La trahison sanglante de la Franc-maçonnerie », qui s’est vendue à trente mille exemplaires. C’est un pamphlet virulent, raciste et outrancier comme chacun de ses discours et de ses écrits.

 

Quant à Paul Riche, le réalisateur, il dénonce l’ordre maçonnique en ces termes : « Eh bien oui ! Nous attaquons, nous découvrons les saloperies, les méfaits et les crimes, nous nous en prenons aux arguments et aux personnes, nous montrons les dessous des initiations, les combines, les compromissions, les responsabilités».

En 1943, le film « Forces occultes » sort sur les écrans. Le scénario de ce moyen-métrage de cinquante minutes a été réalisé par deux ex-frère : Jean Marquès-Rivière et Jean Mamy (sous le pseudonyme de Paul Riche).

Ce film montre certaines facettes d’ordinaire obscurs de la franc maçonnerie dut à son statut de société secrète. Les réalisateurs seront à la fin de la guerre et du régime de vichy condamnés par la justice, mais Marquès-Rivière arrive à fuir la vengeance des alliés. Il sera condamné à mort par contumace.

Scénario : Un jeune député se fait remarquer par ses interventions fougueuses et patriotiques, par lesquelles il renvoie dos à dos communistes et capitalistes, tous exploiteurs du peuple. Ses collègues maçons lui proposent d’entrer dans leur obédience, il accepte. Mais il comprend vite que la franc-maçonnerie, alliée aux juifs, est un univers de combines obsédé par son pouvoir. Pacifiste et cosmopolite, elle a préparé la victoire de l’Allemagne. Il la quitte, mais la loge lui envoie deux tueurs qui le blessent. Sa femme le soigne et le sauve.

 

Sur cette trame, deux anciens maçons, Paul Riche, metteur en scène, et Jean Marquès-Rivière, scénariste, ont réalisé le seul film entièrement antimaçonnique de l’histoire. Commandité par Vichy, il connut un grand succès face au Tout-Paris, le 9 mars 1943. Des acteurs connus (Maurice Rémy, Boverio, Marcel Vibert) étaient à l’affiche, ainsi qu’une débutante prometteuse, Gisèle Party. La presse collaborationniste lui assura un retentissement national. Le film se veut réaliste. Il s’agissait de faire vrai en rendant le faux vraisemblable. Des scènes tournées au Palais-Bourbon (fermé) et prétendument au Grand Orient de France (interdit) lui donnent l’air de vérité que ses promoteurs recherchaient.

 

Au peuple humilié par la défaite, on désignait les vrais responsables de l’abaissement de la France. Il fallait les punir. Les physionomies caricaturales et antisémites, les lumières, une séance d’initiation, des parlementaires ridiculisés, font de cet ouvrage l’instrument que les pétainistes souhaitaient pour raviver la thèse du complot judéo-maçonnique, vieux cheval de bataille de l’extrême droite et des conservateurs religieux. Et liquider définitivement la République.

 

Regarder le film et le faire voir est une nécessité pour tout humaniste, même au prix du malaise et de l’indignation qu’il suscite encore. Avant le film, Jean-Louis Coy démonte les ressorts de la machination et, dans le bonus, Jean-Robert Ragache évoque avec lui cette période où le mensonge valait vérité.

 

 

Le climat est donc édifiant. Ce film fut cependant peu diffusé et n’eut de succès qu’auprès des convaincus de la « race des seigneurs »

 

anti-maçonnisme « les 33 documents maçonniques »

A. DOUZET & B. PROU

EDITION DU DRAGON

 1998

Série de documents antimaçonniques parus entre 1942 et 1944 sous la direction de J.M. RIVIÈRE & FAY. On y trouve l’intégralité des 33 revues parues. Énormément de photos, de noms, d’adresses et de faits maçonniques y sont présentés. Beaucoup sont falsifiés et dénaturés. C’était durant « la chasse aux Francs-maçons par les nazis et le gouvernement de Vichy ».


On pouvait espérer que la période noire de 1940 à 1944 ne reste qu’un moment de l’histoire, dramatique certes, mais révolue à jamais. Les propos actuels tenus par les dirigeants des partis d’extrême droite ressemblent à s’y méprendre aux harangues haineuses des nazis et de leurs émules. Comme toujours les vociférations antimaçonniques voisinent avec les professions de foi racistes. La haine que nous, anciens déportés des bagnes nazis, qui avons souffert de l’aveuglement et de la bestialité des hordes SS, ne connaissons pas, même vis-à-vis de nos anciens bourreaux, cette haine resurgit à nouveau avec force dans les discours extrémistes et les réparties de certains leaders, nostalgiques du gouvernement de Vichy. Soyons vigilants.

Responsable d’un grand nombre de victimes, la dernière offensive antimaçonnique sera de loin la plus violente. Elle se déroulera principalement en France sous les actions conjuguées des Allemands et du gouvernement de Vichy. D’autres pays européens subirent cette répression avec une agressivité moindre et peut-être mesurée.

Afin de préserver son intégralité, la série de 33 fascicules « Documents Maçonniques » est scrupuleusement reproduite dans sa présentation originelle. En agissant de la sorte, nous avons voulu conserver l’authenticité des documents en les replaçant dans leur contexte historique. Le contenu de ces documents, nous le savons, a suscité bien des convoitises mais aussi des polémiques. Les serviteurs du gouvernement de Vichy, en pillant les loges et en divulguant des informations tronquées sur les activités maçonniques, se sont livrés, avec une incroyable habilité, à une campagne de désinformation visant à discréditer et à détruire la Franc-maçonnerie. Ils n’y parviendront jamais.

Parfaitement structurée et entretenue par l’idéologie nazie, cette propagande antimaçonnique fait appel parfois à une terminologie toujours utilisée de nos jours dans les mouvements politiques d’extrême-droite. Le fait pour nous de restituer ces documents sans altération nous amène à déclarer solennellement que nous ne cautionnons en aucune manière les commentaires antimaçonniques écrits par les intellectuels fascistes de cette sombre période de l’histoire de la France. Notre but n’est pas de réécrire l’histoire ni de la commenter. Nous estimons que le lecteur averti pourra se forger lui-même sa propre opinion.

À la Libération, tous les Maçons durent demander leur réintégration et se soumettre à trois enquêtes. Ceux qui, de près ou de loin s’étaient compromis avec le régime de Vichy furent exclus. Pendant 5 ans le recrutement s’était tari, des frères étaient morts, d’autres trop âgés… Les obédiences reprendront leurs travaux. Le Grand Orient ne regroupait plus que 8 000 membres et la grande Loge, 5 000. Telle le Phénix, la Maçonnerie renaît de ses cendres, il lui faudra 30 ans pour retrouver ses effectifs d’avant-guerre.

 

ARCHE   ROYALE 

DIVERS  AUTEURS

ARCADIA

 2003

Très important dossier  sur la Sainte Arche Royale de Jérusalem.

 

G. Gerd nous raconte les diverses péripéties de cette Arche avec sa naissance, son implantation en Amérique en 1753 dans la loge ou l’année précédente (1752) Georges Washington venait d’être initié. Apres ce côté historique, il nous raconte l’histoire biblique de la captivité des Hébreux à Babylone, la destruction du Temple de Jérusalem et sa reconstruction.

 

Edmond Mazet nous emmène aux sources bibliques du rite de l’Arche Royale avec les livres d’Esdras, de Néhémie et le livre des Chroniques.

 

J.P. Rollet nous entraîne dans notre intériorité, et nous demande de méditer tous les symboles de ce rite, tant sur le plan biblique que sur le plan personnel, en empruntant ce chemin comme un développement  de Soi, afin d’aller au centre de notre intériorité et d’y retrouver la Déité pour certains, Maître secret pour d’autres.

 

Pierre Noël nous raconte l’histoire du culte de Baal au XXe siècle et confirme les explications de Sam Eched sur Yah (Dieu), Bul (Dieu Maître, ou Baal), On (Dieu Soleil). Est développé le côté historique de l’Arche Royale et ses diverses explications  en Irlande et en Angleterre, également est expliqué les différents termes employés.

 

Harry Caar donne sa version anglaise sur les péripéties du rite, les approches du récit biblique, les origines des cérémonies de l’Arche, les temples d’Ezechiel et d’Hérode. Des explications pointues sont données sur les mots : Darius 1e, Cyrus, et Zorobabel. Des réponses sont apportées sur les différents noms de Dieu après les diverses attaques en Angleterre par l’Eglise anglicane au sujet du mot sacré de l’Arche, mot sacré qui condense le cœur même de ce suprême degré.

 

Philippe Laspougeas explique l’intérêt qu’a témoigné René Guénon pour l’Arche Royale et ses explications des mots sacrés et divin. Pour René Guénon, rassemblé ce qui est épars, revient à rechercher la Parole perdue.

David F. MacKee  explique la Franc-maçonnerie irlandaise et le conseil des chevaliers maçons. Georges Draffen nous parle des Hauts grades et de l’Arche Royale en Ecosse.

Claude Guérillot explique dans l’églantier anglais les diverses formes du Très Saint Royal Arch.

Roger Dachez nous offre une superbe étude sur les différents : Arch, Arc, Ark, Arche.

René Désaguliers nous soumet son étude sur quatre rituels français anciens de l’Arc Royal. Enfin nous lisons une remarquable conférence de J.M Hammil (bibliothécaire de la grande loge d’Angleterre) datant de 1982 sur les Manuscrits du Royal Arch.

 

La maçonnerie de la Sainte Arche Royale de Jérusalem, clef de voûte et temple de Zorobabel : C’est, en reprenant la terminologie de la maçonnerie (craft) opérative, « passer de l’équerre au compas. » (« From square to arch »), passage de l’initiation Royale (le roi Salomon et les petits mystères) à l’initiation sacerdotale (Melkitsédeq et les grands mystères), véritable passage de la terre au ciel, telle l’exaltation au sublime degré de la Sainte Arche Royale de Jérusalem. Dans la royauté sacrée, que nous allons étudier, le roi à un caractère sacerdotal, qui en fait un roi-prêtre, qu’il soit du type de la royauté divine (Egypte, Chine) ou de celui de la royauté par grâce divine. A titre d’exemple, cela se traduit chez le Pape par le port d’un vêtement composé d’une robe blanche et d’une cappa rouge. « Ce sont les rapports exacts entre pouvoir sacerdotal et pouvoir royal qui conditionnent la nature et l’état d’une société » C’est la doctrine du Moyen-Age dite des deux glaives, désignant les deux pouvoirs, le glaive spirituel et le glaive temporel, extraite de l’Evangile de Luc (Luc 22-36-38), texte sur lequel saint Bernard a vu le fondement de l’attribution des deux pouvoirs au prince des apôtres, Pierre.

 

En approfondissant cet enseignement, le Moyen-Age a précisé la nature des deux glaives, en distinguant les notions d’auctoritas et de potestas. L’auctoritas désigne le glaive spirituel, l’autorité spirituelle, la potestas, le glaive du pouvoir temporel. Le domaine de l’autorité spirituelle est celui de la puissance intellectuelle, de la sagesse intégrale et de la vérité divine. Le domaine du pouvoir temporel est celui de la force, de l’administration, de la justice et de la guerre, alors que le rôle de l’autorité spirituelle est de conserver et de transmettre la doctrine traditionnelle supra-humaine (transcendante) dans laquelle la société trouve son fondement. C’est le domaine du sacré, celui du sacerdoce, dont la fonction de la science sacrée, ensuite des rites, lesquels dépendent de la science sacrée Le sacerdoce ne comprend pas seulement les desservants et officiants du culte, mais d’abord et aussi, tous ceux qui ont pour rôle de connaître la doctrine orthodoxe, de la maintenir et d’en approfondir la connaissance.

 

Au Moyen-Age, c’était la mission des clercs, par opposition aux laïcs, ou encore l’Eglise enseignante par rapport à l’Eglise enseignée. Le domaine de l’autorité spirituelle est celui de la connaissance qu’elle doit transmettre à chacun selon un ordre hiérarchique (dixit Denys l’Aréopagite). Toute connaissance traditionnelle authentique, quelle qu’elle soit, a sa source dans l’enseignement du sacerdoce. Ce qui est personnellement réservé à celui-ci, c’est la science des principes et la métaphysique (et subsidiairement la théologie), dont les sciences dérivent, ainsi que les applications. A son tour, saint Thomas d’Aquin développera aussi, au Moyen-Age, la même doctrine selon laquelle toutes les fonctions humaines sont subordonnées à la contemplation comme à une fin supérieure. Le gouvernement de la vie civile ayant pour vraie raison d’être d’avoir à assurer la paix à cette contemplation (saint Thomas d’Aquin, « Du gouvernement »). Il y a ainsi clairement exposé le principe de la supériorité de la contemplation sur l’action. D’où il s’induit que la morale et les arts, au sens médiéval, c’est-à-dire les techniques traditionnelles propres aux différents métiers, dérivent de la pure science sacrée et ont pour but essentiel d’aider l’homme à y participer, dans la mesure des possibilités de chacun, et ainsi à accomplir sa destinée. Ce que le Christ a résumé ainsi : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice et le reste vous sera donné de surcroît. » (Luc 12, 31).

 

« Les formes supérieures contiennent éminemment les formes intérieures » (Aristote) : Autorité spirituelle et pouvoir temporel sont déterminés par leurs domaines respectifs, la contemplation ou la connaissance d’une part et l’action d’autre part. Sans jamais oublier que la contemplation doit précéder l’action car c’est la contemplation qui donne à l’action sa loi, d’où il résulte que l’autorité spirituelle est supérieure au pouvoir temporel. De même, la métaphysique est supérieure à la physique, comme le principe est supérieur à ce qui en dérive C’est ainsi qu’une société traditionnelle vit en harmonie, chacun faisant ce pour quoi il est qualifié. Hors de ce principe, la vie sociale ne peut être que confusion. Ainsi, le pouvoir temporel a besoin d’une consécration de l’autorité spirituelle, consécration qui fait sa légitimité, et que vise l’initiation royale (le roi Salomon). En franc-maçonnerie, le modèle du roi, plus particulièrement pour le Vénérable Maître installé, est le roi Salomon, dont le trône constitue le signe du pouvoir temporel, telle la chaire du Vénérable Maître (et non la chaise !).

 

Le premier livre des Chroniques (29.23) désigne le trône du roi d’Israël comme étant « le trône de Yahweh » et « le trône de la royauté de Yahweh » (I Chronique 28,5). Le roi gouverne son peuple en conformité avec la loi universelle, celle avec laquelle Dieu régit l’univers. Quant à la spiritualité chevaleresque, elle découle de la fonction royale comme étant le magis (magistère), le service dans l’armée du roi éternel, là où l’action est détachée de ses fruits, ce qui est le coeur de l’initiation active.

 

Le pouvoir sacerdotal, la prêtrise : Qu’était-ce que le prêtre en Israël ? Jusqu’à une certaine époque, après la sortie d’Egypte, les fonctions sacerdotales furent confiées aux premiers nés de chaque famille. D’après certains docteurs, il en fut ainsi jusqu’à l’érection du tabernacle. Dans la famille de Jacob, c’est à Ruben et à ses descendants qu’aurait dû échoir cette dignité, si le péché ne l’en avait rendu indigne. La tribu de Lévi prit alors sa place, et chaque premier né, la part consacrée à Dieu. Dans cette structure, le prêtre est l’envoyé, le représentant du peuple auprès de Dieu, plutôt que le représentant de Dieu auprès du peuple. Dans la société israélite, comme dans toute société, les fonctions et les pouvoirs, d’abord concentrés, tendent à se répartir ensuite en organes distincts. Tel fut le cas après que Moïse, le grand législateur, eut été à la fois le chef spirituel et temporel des Hébreux, tant que le sacerdoce ne fut pas encore constitué.

 

Les attributions du sacerdoce israélite consistaient dans le service intérieur du temple et la célébration du culte public. L’instruction qui est confiée aux prêtres concerne le culte, les rites religieux, la distinction entre le pur et l’impur, le saint et le profane, les lois alimentaires et cérémonielles. Ils avaient la garde du dépôt de la Thora. La seule partie de la loi où le prêtre avait une autorité légale reconnue était la législation lévitique représentée dans le Pentateuque par un livre spécial désigné, depuis la plus haute Antiquité, sous le nom de Thora cohanim ou loi sacerdotale (Lévitique).

 

Le sacerdoce : En Mésopotamie et en Egypte, la fonction sacerdotale est assurée par le roi, assisté par un clergé hiérarchisé. Les patriarches bibliques, Abraham, Isaac et Jacob, exercent un sacerdoce familial en construisant des autels et en offrant des sacrifices (Genèse 22, 32-54). Puis apparaissent des prêtres étrangers tels que Melkitsédeq (Genèse 14, 18), prêtre, roi de Jérusalem, et les prêtres de pharaon (Genèse 41, 45, et 47, 22). A partir de Moïse, lévite lui-même, la tribu de Lévi semble avoir des fonctions cultuelles. Elle est élue et consacrée par Dieu lui-même pour son service (Exode 32, 25-29). A côté du sacerdoce lévitique, le sacerdoce familial continue de s’exercer (Juges 6, 18-29-13, 19-17, 5-1 Samuel 7, 1). Sous la monarchie, le roi exerce plusieurs fonctions sacerdotales : il offre des sacrifices, bénit le peuple (I Rois 8, 14). Il ne reçoit le titre de prêtre que dans l’antique psaume 110, 4 qui le compare à Melkitsédeq. En réalité, il est plutôt le chef du sacerdoce qu’un membre de la caste sacerdotale.

 

La référence de Josias, en 621, supprime les sanctuaires locaux et consacre le monopole lévitique et la suprématie du sacerdoce de Jérusalem. La ruine simultanée du temple et de la monarchie (587), puis la disparition progressive du prophétisme, à partir du Ve siècle, accentue encore son autorité. Une hiérarchie sacerdotale rigoureuse s’instaure. Au sommet, est le grand prêtre, fils de Sadoq, qui est le successeur d’Aaron, le prêtre type et modèle. Il reçoit l’onction (Lévitique 8, 12). Au-dessous de lui sont les Chroniques 25, 26).

 

Les fonctions sacerdotales : Le sacerdoce exerce deux ministères fondamentaux :  le service du culte et  le service de la parole. Son acte essentiel est le sacrifice, où il apparaît comme médiateur entre le peuple et Dieu. Le sacerdoce est aussi chargé des rites de consécration (onction royale, I Rois 1, 39) et de purification. Jusqu’à David, le prêtre exerce aussi la divination en maniant l’éphod (I Samuel 30-78), l’urim et le tummim (Samuel 14, 36-42 et Deutéronome 33, 8). En dehors de la voie des prophètes, il y a aussi la forme traditionnelle de la parole, dont le prêtre est le médiateur sous la forme de I ’histoire sainte, de la loi de Moïse, et du Code de l’alliance. Il porte au peuple, la parole de DIEU au nom de la Tradition, et non de son propre chef. Il porte à Dieu la prière du peuple dans la liturgie et il répond à cette prière par la bénédiction divine-.

 

« Avec l’épitre aux Hébreux, Jésus est à la fois le grand prêtre de la nouvelle Alliance, le messie-roi et le verbe de Dieu. L’Ancien Testament avait distingué les médiations du roi et du prêtre (le temporel et le spirituel), du prêtre et du prophète (l’institution et l’événement) : distinctions nécessaires à l’intelligence des valeurs propres de la Révélation. Parce que sa transcendance le situe au-dessus des équivoques de l’histoire, Jésus réunit en sa personne ces médiations diverses : fils de Dieu, il est la parole éternelle qui achève et dépasse le message des prophètes ; fils de l’homme, il assume toute l’humanité, il en est le roi avec une autorité et un amour inconnus jusqu’à Lui, médiateur unique entre Dieu et son peuple, il est le prêtre parfait par qui les hommes sont sanctifiés. » (« Vocabulaire de théologie biblique », Le Cerf, Paris, 1988, colonne 1162, article intitulé Sacerdoce). La première épitre de Pierre et l’Apocalypse attribuent au peuple chrétien le sacerdoce royal d’Israël (I Pierre 2, 5-9 et Apocalypse 1, 6/ 5-10 et 20, 6). Ce sacerdoce du peuple de Dieu ne peut être exercé concrètement que par des ministres appelés de Dieu, qui assurent un service de médiation.

 

Le pouvoir prophétique, le prophète (le maître spirituel) : Ses origines dans la Bible : Le titre de prophète est donné à Abraham, mais c’est par un transfert tardif (Genèse 20, 7). Quant à Moïse, il est une des sources de la prophétie en Israël (Exode 7, 1-Nombres 11, 17-23), donc plus qu’un prophète (Nombres 12, 6-8). Seul le Deutéronome lui donne ce nom (Deutéronome 18, 15), en précisant que personne après lui ne l’a égalé. A la fin de la période des juges, le prophétisme prend des aspects variés sous les termes de nabi (appelé), (IS. 9, 9), visionnaire (Amos 7, 12), homme de Dieu (Isaïe 9, 78) attribué à Elie et à Elisée (II Rois 4, 9). Cependant, il a bien existé une véritable tradition prophétique qui se perpétua grâce aux disciples des prophètes. On est bien dans le cadre d’une tradition vivante où l’Ecriture joue son rôle (Isaïe 8, 16- Jérémie 36,4) de même que le rapport de prophète à disciple enseignant (Isaïe 50, 48 et 42, 2). C’est de Dieu que les prophètes tiennent la parole. Le charisme prophétique est un charisme de Révélation (Amos 3, 7-Jérémie 23, 18-II Rois 6, 12), qui fait connaître à l’homme ce qu’il ne pourrait découvrir par lui-même.

 

Le prophète dans la communauté : Il joue un rôle, avec le prêtre, dans le sacre du roi (I Rois 1). Roi, prêtre, prophète sont pendant longtemps comme les trois pôles de la société d’Israël. Ils éclairent les rois, tels Nathan, Gad, Elisée, Isaïe, Jérémie. Cependant, le prophétisme n’est pas une institution comme la royauté ou le sacerdoce. C’est un pur don de Dieu (Deutéronome 18, 14 ; 19). C’est la vocation qui constitue le prophète. Tel fut le cas le cas de Moïse, Samuel, Amos, Isaïe, Jérémie, Ezechiel. Elle conduit toujours à une mission dont l’instrument est la bouche du prophète qui dira la parole de Dieu (Jérémie 1, 9 et 15, 19. Isaïe 6, 6S ; Ezechiel 3, 1 S). La parole prophétique est d’ordre eschatologique et non pas immédiat ; c’est nous qu’elle concerne (I Pierre I, 10 S).

 

Le prophète, la tradition, la loi et le culte : Prophétisme et législation sont des fonctions distinctes à l’intérieur de la société traditionnelle. Le prophète dénonce les fautes contre la loi sans attendre d’être saisi d’un cas particulier, sans référence à un pouvoir acquis auprès de la société et sans un savoir appris d’autrui. Par son charisme, il atteint le point secret où chaque homme a à se déterminer en choisissant ou en repoussant la lumière-. Les prophètes vitupèrent plus violemment les prêtres et tous les responsables (Isaïe 3, 2 ; Jérémie 5, 45) qui détiennent les normes (Osée 5, 1 ; Isaïe 10, 1) et les faussent. Contre une telle situation, la loi est sans armes. Dans la perversion des signes, le seul recours est le discernement entre deux esprits, celui du mal et celui de Dieu : c’est la situation où l’on voit s’affronter prophète contre prophète (Jérémie, 28). (« Vocabulaire de théologie biblique », Les prophètes s’opposent au peuple d’Israël, qui reste fixé à une image heureuse du passé dont il désire s’assurer la reconduction indéfinie (Jérémie 21, 2 ; Isaïe 56, 12). Les prophètes ne cherchent pas le retour à un état antérieur, sans renier le passé (Osée Il, 1 5 et Jérémie 2, 28).

 

Le prophète et le culte : Ils ne confondent pas le passé avec ses survivances mortes et Jérémie annonce qu’il y aura une alliance nouvelle (Jérémie 31 ; 31, 34). La loi n’est pas supprimée, mais change de place. Les prophètes rappellent que les signes ont une valeur relative, en tant qu’ils n’ont pas toujours été et ne seront pas toujours tels qu’ils sont (Amos 5, 25 ; Jérémie 7, 22), et ne sont capables, par eux-mêmes, ni de purifier ni de sauver (He. 10, 1).Le prophète voit d’un seul regard les vérités éternelles et les faits où ils se manifestent. Ils lui sont révélés par la grâce de son charisme. Pour lui seul, l’avenir lointain est décisif. La fin de l’histoire est l’objet essentiel de la prophétie, l’avenir étant à l’oeuvre dans le présent dont il sera l’aujourd’hui. Saint Jean-l’Evangéliste, l’un de nos saints patrons en franc-maçonnerie, en est le modèle avec son Apocalypse, révélation par excellence, de l’événement absolu, centre et fin de l’histoire humaine.

 

Le prophète aujourd’hui : « Puisse tout le peuple être prophète ! », souhaitait déjà Moïse (Nombres 11, 29). Et Joël voyait ce souhait se réaliser aux derniers temps (Joël 3,1 ; 4). Le prophète n’a pas pour seule fonction de prédire l’avenir : il édifie, exhorte, console (1 Corinthiens14, 3), fonctions qui touchent de près à la prédication. Il ne saurait ramener à soi la communauté (1 Corinthiens 12, 4 ; Il). Quant au prophétisme authentique, il reste reconnaissable grâce aux règles du discernement des esprits. Dans l’Ancien Testament, le voyant est un précurseur du prophète et est comme la source légitime d’une révélation donnée par Dieu (ls. 28, 6). Le prophète isolé intervient sans qu’on le lui demande, à la différence du voyant, dans la vie de l’individu ou dans celle du peuple. On considère généralement Moïse comme le fondateur et le prototype du prophétisme israélite (Dt. 18, 18). On attribue aussi le titre de prophète à Abraham (psaume 105, 15) et à Miryam (Exode 15, 20) et à Debora (Juges 4, 4). Les prophètes classiques de I ’Ecriture, appelés directement par Yahweh apparaissent dès le milieu du VIIIe siècle (Amos, Osée, Isaïe, Michée). Leur tâche consiste en la prédication de la parole. Après l’exil, le judaïsme a vu tarir la prophétie, remplacée par les sages et les docteurs de la loi.

 

 Le prophétisme dans l’Ancien Testament : La naissance de Jésus est entourée de paroles prophétiques (Luc 1, 41 et 2, 25). Tous les chrétiens sont, par principe, favorisés du don prophétique (Actes 2, 17 et 1 Co. 14, 1 ; 39), mais seuls des individus isolés l’exercent comme un charisme particulier, parce qu’ils sont mandatés de façon spéciale. Ils sont placés à côté des apôtres (I Co. 12, 29 ; Eph. 3, 5 ; Luc Il, 49). Unis à eux, ils constituent le fondement de I ’Eglise (Eph. 2, 20). « Par prophétie, il ne s’agit pas d’entendre prédiction, mais bien plutôt prédication, proclamation des intentions de Dieu à l’égard de son peuple, et au-delà du peuple : du monde ! » (Jacques-Noël Pérès, « Les Trois Pouvoirs », La prophétie n’est ni vague, ni abstraite : elle implique un temps et un lieu déterminés.

 

Elle est le rappel au peuple de l’Alliance, vivant l’Alliance, de cette Alliance. Elle est anticipation du royaume de Dieu et des temps qui viennent : l’eschatologie. Le prophétisme est dans l ’Eglise. Il est dans notre époque. Il doit se traduire par : l’enseignement doctrinal et l’homélie ; la proposition claire de remèdes et de solutions aux crises actuelles des hommes et de la société ; la vision claire et précise de l’avenir proche et dernier. « L’idée d’inspiration est proche de celle de prophétie, qui comprend elle-même dans sa vaste extension tout le déploiement des figures. Or, celles-ci ne peuvent être pleinement comprises, souvent même elles ne peuvent être décelées qu’une fois venue la vérité qu’elles annoncent. »

 

Les trois pouvoirs à la Sainte Arche Royale de Jérusalem : En franc-maçonnerie de tradition, dans la direction des chapitres de la Sainte Arche Royale de Jérusalem, trois pouvoirs sont représentés par le premier principal, qui représente Zorobabel et le pouvoir royal, le deuxième principal qui représente Aggée et le pouvoir prophétique et le troisième principal qui représente Josué et le pouvoir sacerdotal. Les attributs de leurs sceptres et la couleur de leur robe dénotent les dignités royale, prophétique et sacerdotale. Il est à souligner qu’ils sont revêtus d’une dignité plus qu’ils n’exercent un pouvoir, lequel n’appartient qu’à Dieu, qui, de sa libre volonté, éclaire par le volume de la loi sacrée ceux auxquels quelque responsabilité est confiée. En effet, suivant la définition du Nouveau Larousse universel (Paris, 1949) le pouvoir est une faculté de faire, avoir la faculté, le moyen, l’autorité, de faire, alors que la dignité est une fonction ou une charge qu’on exerce parce qu’on en a reçu délégation (Petit Robert).

 

Aussi les trois pouvoirs, royal, prophétique et sacerdotal, sont issus de Dieu et c’est Lui qui constitue également ceux qui seront ses serviteurs de manière très spécifique. Ses serviteurs, c’est-à-dire ses ministres, car les fonctions royales, prophétique et sacerdotale sont des ministères. Ces trois ministères ne s’exercent pas de façon isolée, mais en harmonie (« Nous trois ici réunis, affectueux et unis », rituel d’ouverture). Qu’est-ce qu’un ministre et en quoi consiste un ministère dans le vocabulaire biblique ? Les mots ministre et ministère sont calqués sur le latin de la Vulgate et correspondent au grec diakonos et Diakonia.

 

Dès l’Ancien Testament, la réalité d’un ministère religieux accompli dans le peuple de Dieu par les titulaires de certaines fonctions sacrées est une chose attestée : les rois, les prophètes, les dépositaires du sacerdoce, sont des serviteurs de Dieu, qui exercent une médiation entre Lui et son peuple. Le mot diakonia s’applique tout d’abord à des services matériels nécessaires à la communauté. L’esprit diversifie ses charismes en vue de l’oeuvre du ministère (Ephésiens 4 ; 12). La fonction de parole est toujours en tête des charismes. Il s’agit alors d’anciens, qui ont le titre de presbytres (Tite 1, 5), dont le recrutement est soumis à des règles précises et qui sont établis dans leur fonction par l’imposition des mains (1 Timothée 5, .17 ; 22

 

ARCHE  ROYALE  -  La  Franc-maçonnerie de la Sainte Arche  Royale    Pourquoi et Comment

MICHEL  GORTCHAKOFF

Collection   Le  COMPAS

 1997

Cet ouvrage de M. Gortchakoff propose une réflexion sur le rite maçonnique  mal connu dit de l’Arche Royale. Il entend faire comprendre comment ce menu traditionnel est le complément parfait du degré de Maître Maçon.

 

Le lecteur y trouvera des éléments d’étude et de recherche sur l’archétype de la reconstruction du Temple et de la Parole perdue enfin retrouvée. Dans ce schéma initiatique, alliant tradition et modernité, Michel Gortchakoff fait une proposition nouvelle de la maçonnerie de l’Arche Royale, mais aussi adaptée aux temps présents.

 

Quelques thèmes développés par l’auteur, avec toujours la même question : Pourquoi et Comment ?


L’orientation du chapitre, l’historique, les rituels, l’histoire biblique, l’œcuménisme de l’Arche, le complément du Maître Maçon, l’autel, le pentalpha, l’hexagramme, le Tau et le triple Tau, les bannières, l’équerre, la voûte et la clé, qu’il ne nous quitte pas avec précipitation, les différentes voies de réalisation spirituelles, nous trois ici réunis, les trois Grandes Loges, les six lumières, la truelle à la main et le glaive au côté, les Noms et les pouvoirs, la dignité royale, la dignité prophétique et la dignité sacerdotale.

 

ARCHE  ROYALE  -  L’ARCHE ROYALE DES FRANCS-MAÇONS

BERNARD JONES

EDITION DE LA HUTTE

 2010

« The Freemasons’book of the royal arch » est une publication de toute première importance dans la littérature maçonnique anglo-saxonne. Somme historique considérable de Bernard E. Jones –connu pour la rigueur et l’intérêt de ses travaux dans le cadre de la loge Ars Quatuor Coronati No 2076 de Londres- complétée par son stupéfiant et non moins célèbre collègue Harry Carr, ce livre reprend et analyse toutes les sources anciennes de l’Ordre de l’Arche Royale, en le resituant dans l’ensemble des systèmes de recouvrement de  parole naissant au XVIIIe siècle, puis en traçant ses évolutions interprétatives particulières, depuis lors jusqu’aux formes actuellement fixées.

 

Unique en son genre, ce livre décrit et compare les structures rituelles et graduelles des concepts d’Arche anglais, américains, écossais et irlandais en puisant profondément dans les ressources symboliques de l’histoire de l’Ordre. Il s’en dégage un corpus ésotérique solidement enraciné dans les origines de cet ensemble de grades apparemment mystérieux, mais qui trouve sa place comme clé de voûte de la franc-maçonnerie universelle et symbolique pour quiconque travaille un tant soit peu le rituel de son propre chapitre et sa signification, ce que ce livre aidera grandement.

 

Ce livre en édition française est un indispensable de la bibliothèque de tous les maçons de l’Arche Royale qui souhaitent affiner leur culture de l’Arche et leur compréhension de la franc-maçonnerie de la parole perdue. La traduction a été faite par Georges Lamoine, la Préface et édition critique par Jean Solis, le tout avec l’aide d’André Bassou.

 

Est développé :

 

Les tableaux de l’Arche, les ateliers, les juridictions, l’histoire de l’Arche et ses développement à travers le monde, l’aspect chrétien des rituels anciens, les passerelles entre l’Arche et la Franc-maçonnerie, le chevalier Ramsay, John Coustos, la guerre entre les maçons anciens et modernes, Lord Blayney, la charte de compromis, Thomas Dunckerley, les diverses patentes, fondation des grands chapitres de l’Arche Royale, le grand chapitre d’York, explications des termes de compagnon, séjournants, exaltation, le portier, pure maçonnerie ancienne, le quorum, les légendes de l’Arche Royale, Philostorgius, la crypte, Calliste, l’Arche, l’Arche caténaire et triple, la double pierre cubique, le cercle, le point dans le cercle, le yod, le Tau et le triple Tau, la croix, les divers triangles, l’hexalpha, le pentalpha, l’étoile à 5 branches, la pierre d’autel, les lumières, les bannières, les planches à tracer, les décors, la coiffure, le tablier, le baudrier, les colliers et chaines, les bijoux.

 

ARCHE  ROYALE  -   LES  CAHIERS DE L’ARCHE  -   par     Le Grand Chapitre de l’Arche Royale

 

ARCHE  ROYALE   PARIS

 1988

5  volumes pour expliquer ce degré, complément du Maître Maçon.

 

Le premier volume nous parle de : Esdras et Néhémie, les bannières, les trois pouvoirs, le triple Tau, les trois loges, les cinq corps platoniciens, le tabernacle, le rituel « Domatic »

 

Le deuxième volume étudie le rite domatique de la Sainte Arche Royale de Jérusalem, Zorobabel prince du peuple, les vêtements du grand prêtre, son pectoral et son utilisation dans la Bible.  Le sanhédrin est expliqué.

 

Le troisième volume commente les manuscrits du Royal Arch (1780-1830), deux rituels oubliés du rite ancien : le Pass Master et Royal Arche, René Guénon et l’Arche Royale, les corps platoniciens et le fondement de la fraternité dans les sociétés initiatiques, les trois principaux, les personnages des bannières du rite domatique du Royal Arch et leur signification selon la tradition judéo-chrétienne transcrite par Richard de Saint Victor.

 

Le quatrième volume explique l’évolution du rite, sa naissance, comment les loges bleues par la voie hiramique préparent à ce degré. Les références des années 1720 et 1730, le cinquième ordre, le chevalier de Ramsay, la grande loge des Anciens, l’évolution du rite en Ecosse, Irlande, Angleterre et en Amérique. Divers chapitres d’Angleterre, la charte de fondation en 1766.

 

Le cinquième volume rappelle les règles et ordonnances, la Grande Loge d’York, et les premiers chapitres d’York, explications des termes de compagnons, Séjourneurs ou Séjournants, the Janitor, l’exaltation. L’expression  «Pure et ancienne maçonnerie », les titres et appellations, la légende de la crypte, le caveau, l’Arche, l’Arche caténiforme et triple, la double pierre cubique. Les origines bibliques, le sanhédrin, le nom ineffable, le tétragramme, ouverture et fermeture, les lectures des Principaux, leur installation, l’office de Principal et son passage dans la chaire de Zorobabel. 

 

ARCHE  ROYALE. l’Ésotérisme maçonnique du rite de l’arche royale

F.X. mafuta

Edition du Cosmogone

 2005

Le présent travail nous éclaire sur les mystères de l’Arche d’Alliance et de la réédification du Temple de Jérusalem par Zorobabel. L’auteur donne des informations essentielles à qui veut approcher la Franc-maçonnerie comme fait culturel et, à partir des mythes et des légendes, découvrir les grades de Maître-maçon et de Compagnon de l’Arche Royale de Jérusalem.


Le rite de l’Arche Royale serait-il à la fois la base et la clef de voûte de l’édifice maçonnique ? Arche Royale, disons-nous : Arche comme un vaisseau, arche comme ce berceau qui flotte sur les eaux et qui contient un enfant nommé Moïse à qui plus tard Dieu révélera Son Nom Sacré.

 

Arche comme ce vaisseau, arche qui unie dans leur principe tous les symboles qui vont de l’Arche de Noé aux Temples de Salomon et de Zorobabel.


Le rite de l’Arche Royale, arche mystérieuse qui vogue sans bruit, souvent désertée par les « appelés », ignorée par la plupart, doit se manifester ouvertement aux Maîtres Maçons de tous les rites de la Franc-maçonnerie.


Y sont expliqués : l’origine de l’Arche Royale, la parole perdue, la déportation à Babylone, le nom ineffable, la lumière, l’Arche d’Alliance, le triple TAU, les couleurs de l’Arche Royale et les bannières.

 

 

ART ROYAL DANS LA FRANC-MAÇONNERIE -  de la royauté à la construction du temple    -              54   -

Jean Onofrio

Edition  Maison de Vie

 2013

La Franc-maçonnerie est-elle un art, et, plus précisément un art royal ? Cette étrange expression, loin d’être désuète, évoque la plus haute dimension initiatique de la Franc-maçonnerie originelle qui vise à bâtir le temple de l’homme en s’inspirant de la royauté en esprit et en pratiquant le rite adéquat, art royal par excellence.

 

Cet ouvrage nous invite à découvrir les secrets de l’art royal, sa nature alchimique et sa fonction primordiale : Transformer la nature en art et mettre l’harmonie à la place du chaos.

 

S’il y a tout un pan de la F.M. qui est devenu complètement profane et ne prétend plus être un art, demeure une F.M. héritière d’une longue tradition de bâtisseurs, dans laquelle l’art (en grec le mot art se dit tékné et signifie également œuvre de métier) joue un rôle tout à fait capital. La Maçonnerie est un art si elle est initiatique.

 

L’auteur tente d’établir que la F.M. initiatique (en grec le mot initiation s’écrit télétè la célébration des mystères, également il évoque la mise sur le chemin) a une fonction de transmission dans le domaine de la création, car elle s’attache à prolonger l’œuvre du Grand Architecte de l’Univers afin de manifester la présence du Principe.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

La Franc-maçonnerie est-elle un art ?

Quels sont les secrets de l’Art royal ?

Existe-t-il un art initiatique communautaire et un temple intérieur ?

Quelles connaissances dispensent la F.M. Microcosme et macrocosme.

L’initiation est-elle un métier ? métier d’initié et métier immuable.

L’Art royal a-t-il une dimension alchimique ? Creuset et transmutation alchimique

Le rite est-il un art royal ? Perpétuer l’ordre universel

Qu’est-ce que la royauté en esprit ? L’esprit souffle de vie. Intégration au processus créateur

L’ultime fonction de l’Art royal. Renaissance. La Règle. Ordo ab chao

 

ART  ROYAL  ET  RÉGULARITÉ DANS LA TRADITION DE 1723-1730

PATRICK  NÉGRIER

ÉDITION  IVOIRE-CLAIR

 2009

Ce livre s’adresse aux amateurs intéressés par l’histoire de l’institution et de la pensée maçonnique mais aussi aux francs-maçons désireux de pratiquer la maçonnerie conformément à l’une des formes originelles du rite du Mot du Maçon (1637-1751) et à la religion naturelle (orthopraxies morale) prescrite par les constitutions d’Anderson et de Désaguliers de 1723. Lues dans une perspective critique qui en modernise le contenu en dépassant ce que leur conservatisme social avait de contraire à la raison : l’exclusion active des serfs et la non remise en question de la pratique du servage, l’antiféminisme, et l’homophobie.

Avec la publication de ce dernier ouvrage sur Art royal et régularité, l’œuvre maçonnique de Patrick Négrier se trouve désormais entièrement publiée, et il devient dès lors possible de comprendre la diversité et l’unité des contributions apportées par cet auteur à l’histoire de l’institution et surtout de la pensée maçonnique des origines depuis la création de la franc-maçonnerie au XIVe siècle jusqu’aux dernières années du XVIIIe siècle.

L’auteur développe les points suivants :

La reconstitution de l’histoire de la création en 171 de la Grande Loge de Londres, le Rite et le Mot du Maçon, les modifications des rituels, l’Ordre des Francs-Maçons trahi de l’Abbé Pérau, le Sceau rompu, le Maçon démasqué de Wolson, les trois coups distincts (1760),  l’évolution de l’allégorisme du Temple de Salomon, les constitutions de 1723 et leur postérité, James Anderson, le texte de Désaguliers, les constitutions retouchées de 1738, Catholicisme romain et homophobie chez La Tierce, Ahiman Rezon de Laurence Dermott (1756),  l’évolution de la pensée religieuse de la Grande Loge d’Angleterre, les déclarations du G.O de 1877, la religion naturelle, le contexte religieux de l’époque.

1 B

B.A-BA   de la FRANC- MAÇONNERIE

PHILIPPE  LESTIENNE

EDITION PARDES

 2004

Ce livre sur la Franc- Maçonnerie présente les principales problématiques de  cette voie initiatique moderne, en particulier les aspects historiques :
Pourquoi et comment est né l’Ordre maçonnique ?
Quelles étaient au 18e siècle, ses véritables options initiatiques, religieuses, idéologiques et politiques ?
La révolution française est-elle le produit de la Franc- Maçonnerie ?
Pourquoi la Franc- Maçonnerie continentale et, particulièrement, la Maçonnerie française a-t-elle été conduite à s’ancrer majoritairement à gauche au 19e siècle ?


Des éléments de réponse sont apportés, sans dogmatisme, en se fondant sur les plus récentes recherches.

Mais la Franc- Maçonnerie est surtout un phénomène social et culturel dont l’apparente unité planétaire, masque mal les profondes divergences : association basée sur la forte convivialité d’une société d’égaux qui se sont choisis, elle revêt des formes et des options très diverses pour satisfaire des sensibilités différentes, souvent en conflit les unes avec les autres. On ne peut donc pas traiter de la Franc- Maçonnerie sans aller à la rencontre des diverses Maçonneries nationales et des différents rites et systèmes pour s’interroger : faut-il parler de  «  la » ou « des » Franc- Maçonneries ?


Dans le même esprit, les différents courants maçonniques se trouvent confrontés aux grandes questions du monde contemporain et vont souvent y réagir de manière contrastée. Comment la Franc- Maçonnerie intègre t- elle, alors, le regain d’intérêt pour l’ésotérisme, le renouveau religieux, la question de la place des femmes en son sein, la contestation de son rôle dans les affaires politico-financières ?

L’auteur entend donner un aperçu synthétique de la complexité du phénomène maçonnique afin de dresser le portrait nuancé d’une institution qui n’a pas la toute-puissance diabolique que lui prête l’antimaçonnisme,  sans doute, mais dont l’influence, pour le bien comme pour le mal, est certainement plus importante qu’elle n’accepte de le reconnaître elle-même.

 

 

BEHAEGHEL -  APOCALYPSE -  UNE AUTRE GENÈSE

Julien behaeghel

Edition VIF

 1997

Par sa profonde connaissance du symbole, l'auteur nous initie à une autre lecture de l'Apocalypse de Jean. Le monde de la Genèse y est inexorablement remplacé par une terre nouvelle descendue du ciel par le miracle de l'ange initiateur dont la mesure est la lumière et l'outil essentiel le nombre. C'est par la force et la perfection du nombre sept que l'ange va transmuter les quatre éléments de la temporalité en les quatre éléments de l'intemporalité.

 

 Les sept sceaux, les sept trompettes, les sept coupes et les sept tonnerres vont successivement remplacer la terre, l'eau, le feu et l'air par le Verbe caché, le son vibrateur, le sang de l'Agneau et l'éclair de lumière. La nouvelle Terre sera quaternaire comme la précédente mais cette fois elle sera pétrie de lumineuse béatitude et de silence de connaissance...

 

Selon l’Écriture Sainte, l’homme et la femme, « à l’image comme la ressemblance » de Dieu créateur, constituent la relation fondamentale. Point de départ de l’anthropologie chrétienne, cette relation sert d’appui à une anthropologie universelle dans le dialogue interreligieux et le rapport entre les cultures.


L’Ancien Testament s’éclaire par le Nouveau et le Nouveau par l’Ancien. La Bible s’interprète selon les moments qu’elle occupe dans l’histoire de la Révélation. Des textes fondateurs servent ici de jalons au déploiement biblique de la relation homme-femme. Dès la Genèse, pour le Pentateuque, Dieu est relation. Homme et femme y figurent comme lieu de Dieu dans la création et les aléas de l’Alliance. Le livre des Proverbes, pour les écrits sapientiaux, distingue la Sagesse créatrice et Dieu, sans attenter au monothéisme, en valorisant l’éducation des enfants. Osée avec d’autres, pour les Prophètes, décrit la fidélité de Dieu à son Alliance dans l’infidélité du peuple par le recours à la symbolique nuptiale, gage d’une Alliance Nouvelle.
Le Cantique des Cantiques conjoint l’un et l’autre Testament. L’Annonciation selon Luc, la noce à Cana et la croix, chez Jean, l’Agneau et son Épouse enfin, qui concluent l’Apocalypse, célèbrent l’Alliance accomplie.

La bonté de la créature découle donc bien de la bonté du Créateur. Le mal arrive plus tard : trop tard ! L’accomplissement dans le Christ se réalise sur le lieu de l’origine. Sans jamais supplanter la bonté originelle, le péché stimule la Sagesse qui en promeut l’Amour toujours plus grand.

 

BEHAEGHEL - cosmogonie et tableau de loge

Julien behaeghel

Edition La Maison de Vie

 2002

Le tableau de loge est un itinéraire symbolique qui permet au maçon de construire sa vie spirituelle avec les outils de l’architecte. Véritable cosmogramme qui trouve ses sources dans les symboles universels communs à toutes les grandes cosmogonies, il guide notre quête de recherche et de lumière. La cosmogonie nous fait rentrer dans le mythe de la création d’un monde invisible qui se situe à la frontière de deux éternités. Le tableau de la loge est cet itinéraire symbolique qui permet de nous y rendre.

 

Le tableau de loge est un carré long, il est le symbole du tracé du temple dans la loge. La loge que beaucoup de Maçons appelle erronément temple. Le Maçon travaille sur le parvis du temple et non dans le temple. Cela étant dit, nous renvoyons le lecteur à l’article que J. Tomaso consacre au temple dans le Dictionnaire thématique illustré de la franc-maçonnerie (Editions du Rocher, 1993).

 

Rappelons que le tracé symbolique du temple délimite dans la loge l’espace sacré par excellence. Il en est le centre d’illumination. Il contient donc les deux luminaires symboliques, soleil et lune, réunis dans une même fusion opérative. Fusion que l’on peut, suivant la tradition, évoquer par les deux serpents, tressés et se dévorant l’un l’autre, du caducée de l’insigne d’une loge bruxelloise ainsi que par les serpents de la croix irlandaise de Muiredach dans laquelle les serpents sont surmontés de la main de Justice et du Soleil...

 

Soulignons aussi que les proportions du porche (Oulam) et du sanctuaire (Hekhal) du temple de Salomon sont celles du carré long, 20 coudées X 10 pour le Oulam et 20 coudées X 40 pour le Hekhal, et que la proportion dorée est partout présente dans l’architecture sacrée du monde.

 

Le carré long est donc d’abord une symbolique du centre et, à ce titre, peut être représenté sous forme du cercle inscrit dans le carré, figurant ainsi de la façon la plus simple le temple dont le centre est le saint des saints, le cercle de la manifestation spiritualisée, conscientisée. Et cette représentation nous fait penser aussi au cercle et aux deux parallèles utilisés dans différents rituels pour symboliser la course du soleil et les deux portes de l’année : le solstice d’été et le solstice d’hiver.

 

On y trouve :

Le Centre, l’espace sacré, entre l’équerre et le compas, l’œil de l’architecte, les outils, les pierres brutes et taillées et les tableaux des trois degrés – le tracé – cosmogramme et circumambulation – les nombres et les couleurs – la Lumière - 

 

BEHAEGHEL - DE PHARAON À L’APPRENTI maçon – trois pas pour l’ÉternitÉ

Julien bEhaeghel

Edition ALPHEE

 2008

Julien Behaeghel nous conduit ici au cœur même du symbole et de sa force initiatique. Le symbole est la trace du divin dans la matière. Par-delà le temps et les civilisations il relie dans un éternel présent l’homme à son devenir, la terre au ciel.


Pour aller de la terre au ciel, nous devons, comme Pharaon, passer les trois portes des trois mondes, les enceintes successives qui nous permettent de changer d’état, de transmuter notre terre en étoiles. Pour trouver la lumière nous devons entrer dans le labyrinthe, à la recherche de ce paradis originel que nous avons perdu et qu’avec le temps nous retrouvons. Le temps est celui du mûrissement, de la montée de la conscience. Telle est la quête de l’homme.

C’est le symbole en action qui nous accompagne dans ce parcours, à travers le zodiaque, la croix celtique, la triple enceinte, le mandala, la quête du Graal, l’arbre de Vie, le Fou sur le chemin (du tarot)… De Pharaon, à l’apprenti maçon, il n’y a qu’un pas, celui du présent éternel, celui du symbole qui régénère et réunit.

Y sont expliqués :

L’eau primordiale

Le serpent vertical

La materia prima

Le soleil du Tarot

L’œuf cosmique

Le soleil-ciel

Le combat avec le dragon

L’ange-soleil

La descente aux enfers

L’étoile du pèlerin

Le paradis terrestre

L’étoile polaire

Le cabinet de réflexion

L’Orient

Le monde d’en-bas

Les cadeaux des Rois mages

Le tombeau du jugement

L’œuvre au rouge

La croix et la quaternité

L’étoile flamboyante

Le labyrinthe

L’étoile : trône de Dieu

L’arbre au trésor

La couronne des Séphiroth

La mort noire

L’étoile du Tarot

La barque de la lune

Le montage sacré

Saturne, le vieillard

L’œil-Dieu

Hiram assassiné

La couleur de l’étoile

L’œil solaire

L’air et l’éther

Le soleil-Mâyâ

La pierre philosophale

Mardouk et dualité solaire

Osiris ressuscité

Mithra et le taureau

Le zodiaque

Le char d’Hélios

La croix celtique

Le soleil invaincu

La triple enceinte

Le soleil noir

Le mandala

Hiérogamie céleste ou le nouvel androgyne

La marelle et le jeu de l’oie

Le soleil solsticial

La quête du Graal

Les animaux du feu zodiacal

L’arbre des Séphiroth

 

Le Fou sur le chemin (du Tarot)

 

BEHAEGHELhiram & la reine de saba

Julien behaeghel

EDITION MAISON DE VIE

 2005

Assez curieusement, le mythe d’Hiram, que l’on peut apparenter au mythe osirien, est dénaturé par l’absence de la vierge initiatrice (Isis dans le mythe égyptien).
Or dans l’histoire de Salomon, la vierge est présente en la personne de la reine de Saba.


L’auteur, dans cette étude, tente de rétablir le mythe dans son intégrité, c’est-à-dire dans sa quaternité fondamentale (Seth – Osiris – Horus – Isis). La cosmogonie ne peut se réaliser ni se vivre que si sa structure est quaternaire. La quaternité est l’espace de la Manifestation.


Ce qui veut dire, et ceci est important pour la Franc-maçonnerie, qu’il ne peut y avoir d’initiation véritable sans mort symbolique suivie d’une résurrection spirituelle par la «Sagesse» de la vierge de régénération.

Ce livre, tout en illustrant cette dérive mythologique, propose la solution «quaternaire» à même de reconstruire le mythe et d’en rétablir ainsi la force initiatique primordiale.

 

Les événements qui ont amené la conspiration contre le Grand Maître Hiram Abiff, ainsi qu'il a été mentionné dans la leçon précédente, et qui ont abouti à son assassinat, ont eu pour origine l'arrivée de la Reine de Saba, attirée à la cour de Salomon par les récits de son admirable sagesse et de la splendeur du temple qu'il s'apprêtait à construire. Il est dit qu'elle était chargée de magnifiques présents et que, tout d'abord, elle fut fortement impressionnée par la sagesse de Salomon. Mais même la Bible, écrite selon le point de vue des Hiérarchies Jéhovistes, laisse supposer qu'elle vit à la cour de Salomon un homme supérieur à lui, et là, le récit Biblique cesse de parler d'elle. Son mariage avec Salomon n'a jamais été

 

consommé, car autrement le nom de Maçon aurait disparu des mémoires longtemps avant l'époque actuelle, et les humains seraient maintenant les enfants dociles de l'église dominante, et n'auraient ni libre arbitre, ni choix, ni prérogatives. Mais il ne lui fut pas non plus permis d'épouser Hiram, qui représentait le pouvoir temporel, sans quoi la Religion aurait été étouffée. Elle doit donc attendre le fiancé qui incarnera en lui les qualités combinées de Salomon et d'Hiram, mais qui sera purifié de leurs faiblesses. En effet, la Reine de Saba est l'âme composite de l'Humanité, et lorsque le travail de notre ère d'évolution sera terminé, elle sera la fiancée, tandis que le Christ, que Paul nommait le Grand-Prêtre de l'ordre de Melchisédech, remplira le double office de chef spirituel et temporel, de roi et de prêtre, pour le bonheur éternel de toute l'humanité actuellement esclave de l'Eglise ou de l'Etat, mais attendant, qu'elle s'en rende compte ou non, le jour de l'émancipation symboliquement représenté par le "Millénium", durant lequel existera une cité merveilleuse, la Nouvelle Jérusalem, la cité de paix. Plus tôt cette union pourra être réalisée, mieux cela vaudra pour l'humanité.

 

 En conséquence, une tentative fut faite, que la légende nous relate sous le symbolisme des deux prétendants, Salomon et Hiram, à la main de la Reine. Les deux Ordres Initiatiques s'étaient réunis pour accomplir un travail en commun, La Mer de Fonte, dont on tentait la réalisation pour la première fois. Il n'aurait pu être exécuté à une époque antérieure, car l'homme n'était pas encore suffisamment évolué. Mais à cette époque-là, il semblait que les efforts réunis des deux écoles pourraient accomplir cette tâche, et s'il n'y avait pas eu en chacune d'elles le désir de déposséder l'autre de l'affection de la symbolique Reine de Saba, l'âme de l'humanité, elles auraient pu réussir une union équitable entre l'Eglise et l'Etat, et l'évolution

 

humaine aurait pu progresser grandement. Mais l'Eglise et l'Etat étaient tous les deux jaloux de leurs prérogatives particulières; l'Eglise n'acceptait la fusion qu'à la condition de conserver son ancien pouvoir sur l'humanité et de prendre en plus le pouvoir temporel. L'Etat nourrissait la même ambition égoïste et la Reine de Saba, l'humanité dans son ensemble, est encore sans époux. La Légende Maçonnique raconte cette tentative et son échec de la manière suivante:

 

Lorsqu'on eut montré à la Reine de Saba le splendide palais de Salomon et qu'elle lui eut offert les magnifiques présents d'or et d'objets travaillés, elle demanda à voir le grand Temple presque achevé. Elle admira beaucoup l'importance du travail, mais s'étonna de l'absence apparente des ouvriers et du silence qui régnait. Elle demanda donc à Salomon d'appeler les ouvriers, afin de voir celui qui avait réalisé cette merveille. Mais alors que, dans le palais, les serviteurs de Salomon obéissaient au moindre souhait du monarque désigné par Jéhovah pour construire le temple, ces ouvriers n'étaient pas soumis à son autorité; ils n'obéissaient qu'à celui qui avait "Le Verbe" et "Le Signe". Aucun d'eux ne se présenta donc à l'appel de Salomon, et la Reine de Saba ne put s'empêcher de conclure que cette ouvre merveilleuse avait été exécutée par quelqu'un qui était plus grand que Salomon. Elle insista donc pour connaître ce Roi des Métiers et ses admirables ouvriers, au grand dépit de Salomon qui sentit qu'il avait baissé dans l'estime de la reine.

 

Le temple de Salomon est notre Univers Solaire, qui forme la grande école de la vie pour notre humanité en évolution. Les grandes lignes de son histoire passée, présente et future sont inscrites dans les astres, les points importants étant discernables par quiconque possède une intelligence moyenne. Dans le plan Microcosmique, le temple de Salomon est aussi le corps de l'homme dans lequel l'esprit individualisé ou Ego évolue comme le fait Dieu dans l'univers. Le travail sur le vrai temple, comme il nous est dit au chapitre cinq de la deuxième Epître aux Corinthiens, est accompli par des forces invisibles travaillant en silence, construisant le temple sans bruit de marteau. Tout comme le temple de Salomon était visible dans toute sa gloire pour la Reine de Saba, de même l'évidence du travail des forces invisibles est facilement perçue dans l'univers et dans l'homme, mais les forces elles-mêmes restent à l'arrière-plan; elles travaillent sans ostentation, elles se dissimulent aux yeux de ceux qui n'ont pas le droit de les voir ou de les commander. Le rapport de ces forces de la nature avec le travail qu'elles accomplissent dans l'univers sera peut-être mieux compris à l'aide d'une comparaison.

 

On y trouve : l’Arche d’alliance, Salomon, les Loges masculines et féminines, l’homme recréé, les rituels, l’art du trait, l’initiation, la reine de Sagesse, les outils.

 

bEhaeghel - la bible Á la lumiÈre du symbole

Julien bEhaeghel

Edition ALPHEE

 2007

Julien Behaeghel présente ici une autre lecture, plus universelle, plus mythologique, de ce livre qui a influencé trois mille ans d’histoire humaine.  Il dévoile pas à pas, à travers le parcours de la quarantaine d’ouvrages bibliques, combien ces textes sacrés contiennent leur propre structure symbolique, plus ou moins cachée. Les grands symboles communs à la plupart des traditions constituent la trame de l’ouvrage : le serpent, l’arbre, la montagne sacrée, l’axis mundi, la pierre, le nombre, l’ange, la beauté en sont quelques-uns des chapitres.

 

Le symbolisme chrétien investit des objets ou des actions avec un sens profond exprimant des idées Chrétiennes. Le Christianisme a emprunté à la réserve commune de symboles significatifs connus de la plupart des périodes et de toutes les régions du monde. Le symbolisme religieux est efficace quand il en appelle à la fois à l'intellect et aux émotions. Le choix des actes et des objets appropriés pour le symbolisme est tellement étroit qu'il ne serait pas facile d'éviter l'apparition d'une imitation d'autres traditions, même s'il y avait eu une tentative délibérée d'inventer un rituel entièrement nouveau.


Les symboles élémentaux ont été largement utilisés par l'Église primitives. L'eau a une signification symbolique particulière pour les chrétiens. En dehors du baptême, l'eau peut représenter le nettoyage ou la pureté. Le feu, en particulier sous la forme d'une flamme de bougie, représente à la fois le Saint-Esprit et la lumière. Les sources de ces symboles dérivent de la Bible, par exemple à partir des langues de feu qui symbolisent l'Esprit Saint à la Pentecôte, et à partir de la description de Jésus à propos de ses disciples comme étant la lumière du monde, ou Dieu est un feu consumant qu'on trouve dans Hébreux12. La croix, qui est aujourd'hui l'un des symboles les plus largement reconnus dans le monde, a été utilisée comme un symbole depuis les premiers temps.

Parmi les symboles employés par les premiers Chrétiens, celui du poisson semble avoir le premier rang en importance. En effet, à partir de sources monumentales telles que des tombes nous savons que le poisson symbolique était familier aux Chrétiens des premiers temps. On peut le voir dans des monuments romains tels que la Capella Greca et les Chapelles du Sacrement de la catacombe de St Callistus. Le poisson a été désigné comme un symbole Chrétien dans les premières décennies du 2ème siècle.

 

Les anciens croyaient que la chair d'un paon ne se décomposait pas après la mort, et il est ainsi devenu un symbole d'immortalité. Ce symbolisme a été adopté par les débuts de la Chrétienté, et ainsi de nombreuses peintures et mosaïques du début du Christianisme montrent le paon. Le paon est toujours utilisé lors de la saison de Pâques en particulier à l'Est.


Cette étude contribue non seulement à la connaissance du symbole mais débouche sur une véritable perspective philosophique, pour aider ceux qui cherchent à poursuivre leur chemin dans l’épaisseur du temps et de la matière, à la recherche de leur « lumière ».

 

BEHAEGHEL - l’apprenti franc-maçon & le monde des symboles

Julien behaeghel

Maison de Vie

 1999

Dépositaire d’une partie de la tradition ésotérique, la Franc-maçonnerie Initiatique trouve sa raison d’être dans l’étude des symboles et dans la pratique rituelle.


Les symboles sont des outils dont l’homme a besoin pour construire le temple de la connaissance selon la loi d’harmonie que représente l’univers visible et invisible. Pour l’Apprenti Franc-maçon, entrer dans le monde des symboles c’est passer de l’ombre à la lumière, c’est vivre le mythe des commencements, c’est renaître à son âme et voyager dans un espace sacré qui sera le chemin de la réunification.


L’Apprenti Franc-maçon se construit à la lumière du symbole, sur la verticale de la perpendiculaire, entre l’équerre et le compas. Par le tracé du tableau de Loge il commence à rassembler ce qui est épars pour découvrir que la pensée symbolique est voie de connaissance.


Ce livre fait partie de la trilogie consacrée aux trois grades essentiels de la Franc-maçonnerie.

 

BEHAEGHEL - le compagnon franc-maçon & l’art du trait

 Julien behaeghel

MAISON DE VIE

 2001

Après une première approche du monde des symboles en tant qu’Apprenti, le Compagnon découvre l’Art du Trait qui le fait entrer, jour après jour, dans la lumière de l’initiation. Du carré long à l’étoile, le chemin à parcourir est celui d’une spirale qui conduit au cœur de l’étoile.


Le Compagnon perçoit que c’est au centre du labyrinthe qu’il trouvera la lumière, que cette lumière est conscience et qu’elle germera au cœur de lui-même par la connaissance des nombres. L’Art du Trait révèle la loi d’harmonie qui reproduit la vision de l’acte créateur.


Ce livre est le second d’une trilogie consacrée aux trois grades essentiels de la Franc-maçonnerie initiatique.


L’étoile flamboyante, le mythe, le nombre 5, le tableau du Compagnon, les outils, le voyage, la voie royale, le temple, la clé de voûte.

Tout est expliqué.

 

BEHAEGHEL  -  LE  NOMBRE  CRÉATEUR

Julien Behaeghel

Edition Maison de Vie

 2012

A l’origine de la création se trouve le Nombre ; c’est lui qui engendre la forme et le temps. Et c’est ce Nombre originel qui se décline en dix phases. L’auteur nous propose de parcourir ces dix phases en les éclairant à partir d’une philosophie du Nombre, élément essentiel de la Tradition.

 

1 : Le Dieu UN : Le cercle est le symbole universel de la Totalité Une. La couronne Kether est une autre expression du cercle, elle est Principe créateur d’où fusent toutes les potentialités de la création éternelle. C’est l’œuf cosmique, le centre d’union-émanation d’où l’éclair créateur a jailli pour illuminer les Ténèbres, ce point est Unique (R. Guénon). Cette porte, porte de la sortie du Temps, le passage vers l’invisible, elle est la porte de sortie du temps spiralé de l’éternel retour, l’ouverture par laquelle l’initié chaman sort du monde matériel pour gravir les échelons de l’échelle des 7 cieux et atteindre la sphère des étoiles fixes. C’est aussi la « porte » située entre le monde de la Manifestation et celui de l’Emanation, l’œil du Dieu créateur. Le monde est d’abord « vision de l’œil de Dieu » avant tout.

 

2 : l’eau double : L’une est la pluie spiritualisante et l’autre l’eau terrestre, l’eau du Baptême ou eau de transsubstantiation. Les eaux solaires et lunaires chez les Dogon les principes mêmes de la création des génies de l’eau, premiers enfants réussis des œuvres de Dieu. L’eau donne donc naissance aux jumeaux de la dualité première, jumeaux qui sont très présent dans le Tarot et le Zodiaque. On trouve cette dualité dans le blanc et le noir, la lumière et les ténèbres, et dans ce cas la dualité est manichéenne et passive, elle divise et sépare les deux aspects apparemment inconciliables d’une certaine réalité.

 

3 : La Divine Triade : Dans toutes les traditions, le nombre 3 a toujours été associé à la divinité parfaitement manifestée à elle-même ; le 3 procède à la véritable naissance de Dieu. L’homme est en quelque sorte crée trois fois suivant sa triple nature originelle : sa substance est à la fois divine, spirituelle et biologique. Le triangle étant la manifestation de la divinité trois en une. Le Trois est représenté par la planète Saturne et pas la Séphire Binah qui est la compréhension. En Egypte les trois pas du Pharaon symbolisaient L’Etoile, le Soleil et la Terre.

 

4 : Le carré Terre : Figure de base de l’espace, il est le symbole de l’univers crée et complémentaire de l’univers incréé. Le carré exprime l’instant et même l’arrêt ; il comporte l’idée de consolidation et de solidification. Le chiffre quatre, homologue du carré, est le nombre du développement complet de la Manifestation. Autrement dit, le carré rend visible les totalités, il est le fondement de toutes les cosmogonies.

 

5 : L’Homme-Etoile : L’Etoile Flamboyante a toujours été dans toutes les traditions, signe de lumière et de rayonnement, mais aussi d’Amour. Aussi bien dans l’Arbre séphirotique (Gevoura) que dans la Tarot (arcane 5-le Pape) ou dans la Tradition Judéo-chrétienne (l’étoile étant l’envoyé de Dieu symbolisé par un ange, et c’est pour cela que les Rois mages partirent à la recherche de Jésus) ; mais elle reste un mystère. Le pentagramme est le pentagone circonscrit contenant l’étoile en son centre. Cet androgyne-étoile est l’homme des temps nouveaux qui, comme le dit J. Servier « inscrit sur terre le nom divin en nombre d’homme »

 

6 : L’Androgyne Divin : Le nombre six, géométriquement traduit par l’hexagramme, nommé souvent sceau de Salomon ou bouclier de David, est celui du parfait équilibre, il réalise l’harmonie entre le processus de création et de réintégration, autrement dit, il réalise l’union du créateur et de sa créature. Dans la 6e Séphira (Tipheret) est appelée Beauté, elle est situé sur l’axe central de l’Arbre de Vie, elle est le reflet de Kether, la source divine. R. Abellio considère le sénaire(6) comme étant la structure absolue à la base de toute manifestation. La Genèse nous apprend que le mode fut créé en 6 jours.

 

7 : Le Septénaire triomphant : Netzach la 7e Séphira représente la force ascendante de l’éternité, la double triade concentrée en Tipheret, commence son ascension vers l’unité cosmique et éternelle. Elle formera avec Hod, le Réverbération, la 3e triade de l’Arbre. Le Septénaire est par-dessus tout, la naissance de l’homme nouveau, qui, marqué du sceau de Salomon, se sent irrésistiblement attiré vers le haut, vers le dôme de son éternité ; comme l’arcane 7 du Tarot avec le Chariot et son triomphateur qui est emporté vers le soleil.

 

8 : Le Trône octogonal : La 8e Séphira est Hod (Splendeur) ; cette splendeur est triple, la splendeur de la forme parfaite, celle du trône et la splendeur de l’étoile jumelle. L’octogone est la forme intermédiaire entre le carré (Terre) et le cercle (ciel), il est le symbole du Trône divin qui n’est autre que l’Esprit Universel. Le nombre 8 nous rappelle aussi la forme du caducée dont les deux serpents symbolisent les deux principes créateurs en parfait équilibre par rapport à l’axe central (axis mundi).

 

9 : La Rose crucifiée : Le nombre 9 réunit en lui tous les autres pour les projeter dissous dans l’Unité nouvelle : l’Unité cosmique. Hesed (9e Séphire est la fondation, elle est fin de cycle avant l’avènement du Royaume. Le monde en 9 est une merveilleuse représentation quaternaire du cosmos dont les deux croix conduisent au dix, nombre de l’unité amplifiée du Royaume. La rose à 5 pétales remplace ici l’étoile à 5 branches. L’Homme qui attache la Rose à la croix, relie temporellement la dialectique et la Gnose, le Temps et l’Eternité. Il faut transcender définitivement la temporalité pour permettre à la corporéité de quitter la pesanteur terrestre afin de communier pleinement avec l’Eternel.

 

10 : La Mandorle : On atteint la 10e Séphira : Malkut (royaume), terme du voyage. La dixième et dernière phase des métamorphoses successives du symbole nous révèle le cercle unificateur de la nouvelle unité, l’unité cosmique : l’Ouroboros se mord la queue ; la vision retourne rajeunie à l’œil de son créateur. La totalité de la Manifestation formelle retourne au Principe, la fin du cycle, la fin du Temps. La Roue cosmique induit immédiatement une série de symboles dont le plus évident est « la rue de fortune » du Tarot qui rappelle les divers cycles de la vie de l’homme sur terre et ses diverses réincarnations purificatrices (Samsara). Symboles du Sol Invictus, mandalas de Borobudur, chrisme chrétien, antimoine alchimique, diverses croix à plusieurs directions, swastika et sceau de Salomon, tous ces symboles nous invitent à une pérégrination vers le Centre, vers notre centre, vers notre labyrinthe pour atteindre le Centre vide de l’unité céleste et peut être se fondre et fusionné avec lui.

 

BEHAEGHEL - le maÎtre maçon & la mort symbolique

Julien behaeghel

Edition MAISON DE VIE

 2002

Avec ce livre s’achève la trilogie consacrée aux trois grades essentiels de la Franc-maçonnerie dans son aspect symbolique et initiatique qui est outil de construction conduisant à la maîtrise. L’initié est un passant qui trace son propre chemin, sans se laisser aveugler, ni par le matérialisme, ni par la pensée dogmatique, ni par l’illusion de certains obédiences ou des idéaux politiques. Son art consiste à retrouver l’âme du monde qui contient l’âme de l’homme en devenir dans le plan de l’Architecte.

 

La mort de Maître Hiram représente la mort initiatique, qui avec la renaissance à un autre niveau de conscience permet de continuer la quête vers la vérité et la liberté. Le mythe de Maître Hiram est donc l’histoire d’une quête pour poursuivre l’objectif du Maître qui est la construction du temple de Salomon. L’assassinat de Maître Hiram conduit donc à la question de la finition du Temple. Qui pourra le terminer car le savoir faire du Maître est perdu ? Le mythe pose ainsi la question de la construction de notre temple intérieur.

 

Le mythe est le moyen d’avancer dans notre quête personnelle, car le mythe pour le mythe, aussi intéressant soit-il, n’a qu’un intérêt limité. Il faut aller au-delà des symboles et des mythes, qui ne sont que des supports qui par analogie sont des déclencheurs de conscience, des moyens, c.à.d. des outils indispensables pour avancer.

 

Au niveau individuel, le mythe nous guide dans la quête du MM dans sa démarche maçonnique. Cette quête n’est pas la recherche d’un résultat, mais la progression vers plus de connaissance, vers plus de conscience. Nous ne pouvons avancer sur ce chemin de la connaissance et de la conscience que par l’expérimentation, par l’action, car tout ce qui est en dehors de l’expérimentation n’est que possibilité.

 

Si nous avons tenté d’apporter des réponses à quelques questions du mythe, il en reste de nombreuses qui restent encore ouvertes : pourquoi a-t-on perdu ces secrets car d’autres maîtres devaient le posséder ? Qui va terminer le temple ? Que sont devenus les mauvais compagnons ? Où est la sépulture de Maître Hiram ? Etc. La recherche des réponses à ces questions en s’appuyant sur la transmission et l’expérience permettra de progresser dans la recherche personnelle.

 

Changer la pierre brute en pierre taillée, l’amener à recevoir et à diffuser la lumière n’est-il pas le travail que nous devons entreprendre sur nous avec nos Frères : seul et ensemble en même temps ? Car on ne peut prétendre améliorer le monde si l’on n’est pas soi-même construit et réalisé, c’est-à dire un Homme Véritable, qui a retrouvé les secrets véritables.

 

sommaire :


Gestuelle, mot du troisième degré, parole perdue, l’acacia, le tableau du troisième degré, les cinq points parfaits, le sacrifice, le voyage, tout est expliqué.

 

BEHAEGHEL - le tarot du fou

Julien BEHAEGHEL

EDITION LABOR

 1991

L’auteur Franc-maçon de Belgique qui a déjà signé des livres sur les symboles maçonniques, nous parle ici du tarot qu’il interprète comme un « mandala » de la spiritualité occidentale. Les Arcanes sont expliqués comme une épopée ou le MAT (le fou) dans ses pérégrinations rencontre successivement tous les personnages des arcanes majeurs et nous fait découvrir leur symbolique. Il nous entraîne ainsi jusqu’à l’arcane, 21 « Le Monde » terme du voyage.

 

Il est une majorité de Francs-Maçons qui ne voient aucun lien entre la Franc-Maçonnerie et le tarot (ou Tarot). D’autres se passionnent pour ses anciennes cartes (on dit « lames ») illustrées et le phénomène n’est pas nouveau puisqu’un Oswald Wirth a rédigé Le tarot des imagiers du moyen âge après s’être penché sur le symbolisme du tarot et la divination. Il s’est par ailleurs intéressé à l’astrologie. Il est d’autres auteurs qui ont marqué leur intérêt pour le tarot comme Julien Behaeghel avec Le tarot du fou. Livre et jeu de Tarot.

Voilà qui intéresse sans doute encore quelques Francs-Maçons qui naviguent dans les eaux du new age, de la voyance, du rejet de la médecine classique… Ils suivront sans doute aisément Imbert lorsqu’il considère que : Il faut considérer en premier lieu que le Tarot de Marseille forme un ensemble cohérent, au niveau macroscopique et au niveau microscopique

L’ouvrage de julien Behaeghel : Le tarot du fou attirera sans doute ces derniers. Est-ce à dire que les autres dédaigneront cet ouvrage ? Pas nécessairement car si l’on n’adopte pas les convictions de l’auteur et les rapprochements qu’il effectue (par exemple entre des représentations artistiques et certaines lames, comme aussi entre le signe de l’infini – lemniscate assimilé au Lac d’Amour -et le chapeau du Bateleur), on peut néanmoins être fasciné par ces images anciennes. Par ailleurs, l’auteur, à partir de ces observations sur chacune de ces lames, livre des informations ou considérations qui ne manquent pas d’intérêt dans différents domaines comme le culte de Mithra, l’image comme valeur


Un superbe livre sur le sujet.

 

BEHAEGHEL -  LE  ZODIAQUE  SYMBOLIQUE

Julien  BEHAEGHEL 

Edition  MOLLS – Belgique

 1999

Le Zodiaque est un des plus vieux symboles de l’humanité, les premiers ont été découvert en Mésopotamie, puis est passé en Egypte où on le retrouve au plafond de Dendérah, enfin les Grecs le développe et le transporte à Alexandrie où vers -300 ans, Ptolémée va le développer considérablement et en faire une science astrologique qui deviendra astronomique au siècle des Lumières, car, depuis toujours l’Homme croit que son devenir est inscrit dans les étoiles.

 

Dans cet essai, l’auteur n’analyse pas le Zodiaque comme le ferait un astrologue mais bien comme un chercheur à la recherche de son âme. C’est de ce Zodiaque intérieur dont il sera question. Le Zodiaque qui résume parfaitement notre quête terrestre, notre voyage dans le temps, depuis notre naissance jusqu’à notre re-naissance.

 

Les 12 signes du Zodiaque sont les 12 yeux de l’Homme qui veut voir l’autre côté du réel, ce réel qui nous cache l’apparence des choses et des êtres.

Les 12 signes du Zodiaque sont les 12 portes du royaume de l’esprit, ces 12 portes de notre maison de lumière.

 

Chaque signe est présenté avec ses mythes, ses éléments, ses symboles, son histoire et ses rapports avec les autres signes.

 

Au sommaire de cet ouvrage de Julien Behaeghel:

Les 4 éléments du Zodiaque et le Zodiaque cosmogonique

L’Homme Zodiaque et son anatomie en fonction des signes

 

La spirale du Bélier  (21 Mars - 21 Avril)

Les cornes du Taureau  (21 Avril - 21 Mai)

Les Gémeaux-Jumeaux    (21 Mai - 21Juin)

La mort du Cancer      (21 Juin - 21 Juillet)

La force du Lion    (21 Juillet - 21 Août)

La Vierge oblative    (21 Août – 21 Septembre)

La Balance de justice      (21 Septembre - 21 Octobre)   

La mort du Scorpion       (21 Octobre - 21 Novembre)

La flèche du Sagittaire      (21 Novembre – 21 Décembre)

La chèvre-poisson du Capricorne     (21 Décembre – 21 Janvier)

L’onde de lumière du Verseau         (21 Janvier – 21 Février)

Le cordon ombilical des Poissons      (21 Février – 21 Mars)

 

BEHAEGHEL - LES  GRANDS  SYMBOLES  DE  L’HUMANITÉ

JULIEN  BEHAEGHEL 

ÉDITION  ALPHÉE

 2011

Les symboles sont les balises du voyage humain dans le labyrinthe du temps. Ils racontent à leur façon les principaux moments de l’éveil de la conscience.

L’auteur nous présente les principaux symboles, du point initial des commencements, à l’axe du monde en passant par la Roue de la Vie, la dualité, la Trinité, la Croix….et nous conduit au cœur de nous-mêmes, au cœur de l’Etoile.

Le symbole est infini et éternel, il contient en lui la totalité des devenirs, dans ce monde comme dans d’autres mondes possibles. Il contient toutes les réponses à toutes les questions que l’Homme se pose depuis toujours sur son avenir terrestre, mais voilà, pour avoir accès à ces réponses, il faut d’abord pouvoir poser les bonnes questions et ensuite être suffisamment éveillé pour être à même de déchiffrer les réponses. Or tout est là, tout est donné, depuis le commencement, dans l’universalité du mythe, dans l’intemporalité du symbole, encore faut-il pouvoir lire, voir et écouter.

Cet ouvrage est une tentative de lecture du symbole en insistant sur notre myopie et notre ignorance du plan. Nous savons que le plan existe mais son tracé ne nous est pas connu avec précision. C’est d’ailleurs pour quoi nous l’appelons labyrinthe, car nous ne pourrons connaître son tracé que lorsque le voyage sera terminé. Le symbole est donc un voyage, et il se présente à la fois, comme un nœud à démêler et une toile à tisser. Ce que nous devons chercher c’est le fil d’Ariane, car sans ce fil nous ne pouvons pas nous relier à notre ombilic, à notre centre de vie. Julien Behaeghel, qui nous a quitté en 2007, a beaucoup écrit sur le symbole.

Dans ce livre, il nous invite à « manger le symbole », faisant référence à Gilgamesh qui ne comprend pas qu’il doit manger la plante d’immortalité et l’eau de vie. Manger le symbole, l’ingérer, c’est être le symbole plutôt qu’avoir le symbole. Les trente symboles étudiés dans ce livre ont tous une fonction particulière dans le grand jeu initiatique œuf cosmique – œil-miroir, point-rien, Père-Ciel et Mère-Terre, arbre, serpent, soleil double, lune quaternité, cercle, croix, spirale, labyrinthe, montagne sacrée, trinité et triangle, arc-en-ciel, cercle-carré zodiacal, dieu cornu, axe du monde et pôle, ange et androgyne, équerre et compas, Janus ou la dualité, nœud, cœur, étoile, coquille et conque, phallus-linga, roue…Chaque étude, dense, précise et d’une grande richesse, révèle les possibilités de mouvement du symbole, sa potentialité opérative.

Plutôt que des longs et inutiles développements, Julien Behaeghel préfère condenser l’essentiel dans une écriture où se mêle poésie et connaissance. « Le symbole est « le dernier accès au sacré » selon Robert Triomphe, rappelle l’auteur. Et il développe : « Qu’est-ce que le sacré, sinon l’incompréhensible verbe qui a prononcé notre forme, au commencement, lorsque tout était noirceur et inconscience. Le sacré est la parole perdue, celle qui a tout créé, qui a tout dit, lorsque rien n’avait jamais été dit. C’est la parole de vie, la parole de sang, de sève, d’eau et de lumière. Le sacré, c’est ce qui nous a pensés de toute éternité afin qu’un jour, dans le temps, nous puissions voir sa beauté et petit à petit deviner la couleur de son regard et, plus tard, bien plus tard, partager sa sagesse. »

Après avoir abordé ces symboles fondamentaux, il rappelle les bases du symbolisme géométrique, du symbolisme des nombres, du symbolisme des couleurs, du symbolisme des animaux, du symbolisme des métaux et du symbolisme des fleurs, les fleurs qui sont « dieux et déesses et dans de nombreux cas symboles d’immortalité. ».Ce livre, dédié à C.G. Jung, ce qui n’est pas anodin, relève du tissage traditionnel. Il ne propose pas une juxtaposition de notices mais un voyage sur l’océan du symbole par des méditations imbriquées. Utile à l’instruction de base, il nourrit aussi l’esprit des questeurs qui ici et là trouveront matière à nouer ou dénouer.

Julien Behaeghel puise dans le superbe symbolisme Dogon : « La déesse nous tient en son nœud, giron cosmique dont le centre est chaleur solaire. Et c’est à sa chaleur que nous tisserons notre propre devenir en ajoutant quelques mailles à l’énorme grenier du monde, et lorsque notre travail d’amour sera terminé, la Nommo-déesse, Vierge du passage, nous donnera son fil, cordon ombilical de l’invisible, nous hissera dans le centre de conscience. Le fil de la Vierge deviendra alors l’axe du monde ; le nœud sera délié, le temps sera abrogé, la porte entre les deux mondes sera ouverte. L’homme alors n’aura plus qu’à tresser son âme au cœur même de l’âme universelle. »

L’auteur développe les symboles suivants :

L’œuf cosmique, l’œil-miroir, le Père-Ciel et la Mère-Terre, L’arbre, le serpent, le soleil-double, la lune, la quaternité, le cercle, la croix, la spirale, le labyrinthe, la montagne sacrée, la Trinité et le triangle, l’Arc-en-ciel, le cercle-carré zodiacal, le dieu cornu, l’Axe du monde et le Pôle, l’ange et l’androgyne, l’équerre et le compas, Janus et la dualité, le nœud, l’étoile, le cœur, la coquille et la conque, la phallus linga, la roue, le symbolisme géométrique des nombres, des couleurs, des animaux, des métaux et des fleurs.

 

BEHAEGHEL  - osiris, le dieu ressuscitÉ

Julien behaeghel

Edition BERG INTERNATIONAL

1995

L’Égypte est à l’origine de l’aventure spirituelle de l’humanité. L’histoire d’Isis et d’Osiris, son époux, le premier homme-dieu qui, par sa mort, devint terre, eau, feu et air pour sauver la matière et indiquer à l’homme la voie menant à la lumière, symbolise toute quête d’unicité et d’immortalité. Osiris, dont le corps démembré et le sang répandu susciteront les diverses péripéties de la manifestation terrestre, meurt dans le temps pour nous appeler à la conscience.

 

Isis, sa femme-sœur, est la première Vierge-Mère. Par une immaculée conception, elle donnera naissance à Horus, le Verbe-Fils, afin qu’il ressuscite son divin époux, image du monde. Après avoir au préalable lutté à mort avec son frère jumeau, Seth, le dieu du Mal, car dans ce mythe le Bien et le Mal agissent comme les aspects opposés et complémentaires d’une même réalité temporelle, Horus, le Fils-dieu, accomplira sa mission.

Osiris est le premier des dieux ressuscités. Il est le personnage central d’un des plus grands mythes fondateurs de l’humanité. Il préfigure le Christ, venu pour sauver les hommes, et annonce l’alchimie spirituelle dont le but est de sauver aussi la matière. Isis est la Mère divine, archétype de toutes les Vierges à l’enfant de notre histoire religieuse. Avec Horus, ils seront les initiateurs de toutes les trinités à venir.

 

Nout et Geb, la Déesse du Ciel et le Dieu de la Terre, mirent au monde Osiris, Seth, Isis et Nephtys. Osiris épousa sa sœur Isis et reçut de son père la riche vallée du Nil, tandis que Seth et Nephtys héritèrent des vastes déserts environnants. Devenu roi, Osiris apporta la civilisation aux Égyptiens : la culture, la justice, la religion... Osiris, qui au départ était un homme, fut appelé « Dieu » car il révéla le monde divin. Il avait le savoir divin et il ouvrit à son peuple le chemin vers la Lumière à travers les enseignements sacrés, les symboles, les rites. Osiris était un Fils du Soleil, un Envoyé du Père, mais il a rapidement constaté qu’il ne pouvait pas apporter la Lumière dans le monde des hommes car il y avait trop d’agitation, trop de conflits autour de lui et tout ce qu’il essayait de poser sur la e terre était sans arrêt détruit. Il faisait face à une incompatibilité absolue entre la vie matérielle et le monde de l’éternité.

La légende d’Osiris raconte que son frère Seth était jaloux de lui. Mais pourquoi était-il jaloux ? e Seth était un homme puissant dont le but était de réaliser le monde des hommes, de faire apparaître la matière et de la maîtriser. Il voulait se servir des lois de l’Esprit, des lois de l’Intelligence supérieure- pour maîtriser la vie sur terre et édifier une puissante civilisation. Osiris et Seth, c’est l’Esprit et la matière. Seth est la loi de la matière, la loi de ce qui est dur, ce qui se cristallise. C’est lui qui fait en sorte que l’Esprit se condense et devient matière. La contraction, le durcissement, le froid sont des lois de la matière, tandis que la dilatation, l’expansion, la chaleur sont des lois de l’Esprit. De la même manière, l’avidité est une loi de la matière, elle est contraction, durcissement, froid ; alors que la générosité est une loi de l’Esprit, elle est dilatation, expansion, chaleur. Seth et Osiris personnifiaient ces forces de la nature. Seth a engendré la matière, donc la mort, et Osiris a engendré l’Esprit, la vie. Osiris est partout, il est généreux et impersonnel, alors que Seth nous offre l’existence personnelle, la liberté, la capacité d’être des créateurs.

Dans la légende, Osiris et Isis étaient le couple sacré, des Dieux sur la terre. Osiris était le Père, Isis était la Mère et ils s’aimaient. Seth était jaloux de cet amour car Osiris et Isis vivaient dans l’immensité alors que lui était prisonnier dans les formes. La légende raconte qu’avec soixante-douze conspirateurs, il confectionna un sarcophage à la taille d’Osiris. À l’occasion d’un banquet, Seth lança qu’il offrirait le coffre à celui qui parviendrait à s’y allonger complètement. Aucun participant ne réussit à y entrer entièrement, alors Osiris lui-même essaya le sarcophage, qui lui allait comme un gant. Les compagnons de Seth refermèrent le couvercle et l’y emprisonnèrent. Puis ils jetèrent le cercueil dans le Nil. Apprenant ce qui était arrivé à son époux, Isis partit à la recherche du coffre. Après de longues recherches, elle le retrouva à Byblos, en Phénicie. Le sarcophage avait été pris dans le tronc d’un arbre pendant sa croissance, arbre que le roi de Byblos avait utilisé dans la construction de son palais. En se faisant passer pour une nourrice réussit à se faire engager au palais et à récupérer le sarcophage, qu’elle ramena en Égypte. Seth, frustré, réussit à s’emparer du corps d’Osiris et le découpa en plusieurs morceaux qu’il éparpilla dans toute l’Égypte.

 Isis et Nephthys naviguèrent alors sur toutes les eaux du pays à la recherche des morceaux du corps, qu’elles rassemblèrent peu à peu. À Philæ, elles retrouvèrent une jambe, à Letopolis, une épaule, à Busiris, la colonne vertébrale, et à Abydos, la tête. Elles retrouvèrent toutes les parties du corps d’Osiris, sauf son phallus, qui avait été jeté dans le Nil et avalé par un poisson oxyrhynque. Isis parcourut donc l’Égypte pour reconstituer le corps de son époux. Reconstituer le corps d’Osiris, c’est réunir toutes les parties du Tout, c’est donner du sens à tout ce que l’on voit, et voir que tout est relié dans une grande sagesse qui illumine le monde. Isis, c’est la femme qui aime son mari, qui est Dieu, et qui veut prendre soin du Divin sur la terre. Isis retrouva finalement tous les morceaux du corps d’Osiris. Sachant que tant que le corps de son mari ne serait pas complet il ne pourrait pas atteindre l’immortalité, elle lui confectionna un phallus et elle reforma tout son corps. Aidée de Thot et de sa sœur Nephtys, elle en fi t une momie, à laquelle elle réussit à donner le souffle e de vie par la magie de ses ailes. C’est ainsi qu’Osiris atteint l’immortalité et ouvrit ce chemin pour tous les êtres, à travers Isis et Horus.


On y parle :

des Néter, du Nil, du soleil, de la pyramide, du temple, du livre des morts, Seth Typhon, des jumeaux, Orphée et Eurydice, Nephtys, du sacrifice, la lune, les 3 mondes, les 14 morceaux d’Osiris, la fontaine de Jouvence, Astarté, la trinité osirienne, la pesée des cœurs, la consubstantiation, la femme solaire,

 

BEHAEGHEL - quÊte symbolique d’un franc-maçon

Julien behaeghel

Edition MAISON DE VIE

 2007

Selon l’auteur, chaque Franc-maçon se doit de témoigner de son expérience initiatique. Depuis vingt ans, Julien BEHAEGHEL « pérégrine » de loge en loge pour transmettre le fruit de ses méditations, sachant cependant que le vécu est impossible à communiquer, même à ses meilleurs amis.

Dans ces 22 conférences, des « morceaux d’Architecture », il va de Saint Jean à l’alchimie en passant par l’étoile flamboyante et la symbolique des nombres, tout en évoquant des notions essentielles pour les Franc-maçons : le haut et le bas, la lumière et les ténèbres, la beauté…

Loin des sentiers battus, cet ultime ouvrage constitue donc le testament spirituel et philosophique de l’auteur.

On y trouve :

le sacré, St Jean l’initié, le verbe, la lumière, l’apocalypse, le nombre créateur, force, beauté, sagesse, l’étoile flamboyante, Yung et la quête de l’âme, initiation et alchimie, Osiris, les tailleurs de pierre, l’art du trait, l’endormissement, le tarot initiatique.

Julien Behaeghel né en 1936 nous a quittés en juillet 2007.

 

BEHAEGHEL - symbole & initiation maçonnique

Julien behaeghel

Edition Du Rocher

 1999

Tradition ésotérique, la Franc-maçonnerie est dépositaire et responsable d’un symbolisme qui fait sa profondeur. Mais une juste compréhension de ces symboles est la condition pour que ses membres les plus éclairés puissent en appréhender la lumière initiatique.

L’auteur a choisi d’aborder ce symbolisme à travers l’image du labyrinthe chiffré, de un à neuf, qui renvoie au « monde en neuf » de la tradition chinoise.

 

Le labyrinthe est l’image d’une recherche : l’être de conscience recherche son centre et le centre du monde, symbolisé par la pierre. Ses instruments seront ainsi dans la tradition maçonnique le nombre du géomètre allié aux outils du tailleur de pierre.

Dans une pérégrination initiatique qui lui fera découvrir les grandes figures de la géométrie sacrée, le Maçon accomplit un parcours qui aboutit à la construction du Temple nouveau.

L’auteur déchiffre en outre la signification des principaux symboles associés aux grades de la maçonnerie écossaise : autre initiation chiffrée, qui trouve là aussi son sens dans le symbole régénérateur, par lequel l’homme réalise son véritable trajet vers l’unité.

Symboles et initiation maçonnique propose ainsi un voyage érudit et inspiré dans les arcanes de la tradition maçonnique.

 

1. Méditation symbolique
2. Le rituel
3. Le grand Architecte de l’Univers
4. L’équerre et le compas
5. Les trois grandes lumières
6. Les quatre voyages
7. Les cinq pointes de l’étoile flamboyante
8. Les six directions de l’espace sacré
9. Les sept marches de l’escalier à vis
10. Le carré long (ou le quaternaire sublimé)
11. La quête des neuf (HIRAM hors du labyrinthe)
12. La chaîne d’union
13. Les deux saints Jean

1. Les grades de perfection
La couronne de laurier et d’olivier
La clef du cœur
L’étoile et la balance
Le poignard et la caverne
Le puits
La caverne labyrinthique ou l’arbre inversé
Le pont du passage
La Jérusalem céleste
Le livre aux sept sceaux
La croix et la rose
2. Les grades philosophiques
Le serpent à trois têtes
La Tour de Babel
La hache couronnée
Le tabernacle
Le serpent d’airain
L’aile et la flèche
L’aigle noir et blanc

3. Les grades administratifs
L’échelle mystérieuse
L’étoile à neuf pointes
La tunique blanche

 

 

BEHAEGHEL - VAINCRE  LA MORT OU LA SPIRALE DE VIE

 Julien  BEHAEGHEL

 ÉDITION  MAISON DE VIE

  2011

 Comment un Franc-maçon, attaché à la symbolique et à la vision de Jung, aborde-t-il le problème de la mort, aujourd’hui tellement occulté ?

 

Julien Behaeghel qui nous a quitté en Juillet 2007, nous invite à méditer avec lui et à parcourir un chemin qui mène au-delà de la mort, notamment en empruntant la voie et le tracé de la spirale, qui permet de traverser les mondes « Tout spiraliser pour tout spiritualiser », écrit-il, alors la mort n’est plus une fin.

 

Au cours de leur longue histoire, les hommes ont souvent maltraité la nature ; aujourd’hui, c’est la planète qui est en cause. La gent humaine prépare inconsciemment mais avec certitude la mort de la terre qui nous porte et nourrit. La mort de la planète entraînera automatiquement la mort de l’homme. On peut se demander alors si nous n’avons pas en nous un instinct de mort aussi puissant que notre instinct de vie.

 

La faim de la mort semble supplanter la réalité physique de la fin de la vie, alors que, pour l’homme de la Tradition, la mort a été toujours un passage vers une autre vie. En Egypte ancienne, le décédé était appelé le « nouveau vivant », et c’est comme tel qu’il se présentait devant Anubis le dieu de la pesée des cœurs. La mort, ésotériquement, n’est ni une fin, ni une faim ; elle est la clé d’un devenir de l’esprit. La faim de la mort est en fait une maladie de l’esprit, une conséquence insidieuse de la dualité du créé ; elle manifeste la prépondérance de la dualité sur l’unité, du désordre sur l’ordre, du visible sur l’invisible.

 

Or vivre n’est pas œuvre de destruction mais, bien au contraire, vivre c’est créer, vivre c’est aimer. Et l’amour est la seule façon de préparer activement et consciemment un monde autre, le monde d’après.

Mais en réalité il ne sera pas question dans ce livre de la vie physique ou de la mort de l’homme mais bien de sa vie spirituelle.

 

Cette vie qui se déploie, au fil du temps et de la montée de la conscience, dans un espace et dans un temps qui sont au-delà de temps et de l’espace planétaire ou interplanétaire. Nous allons tenter comme bien d’autres avant nous, de pénétrer dans le dedans des choses, afin de voir dans quelle mesure l’esprit a un sens qui n’est pas celui de la mort et de la désintégration.

 

Nous allons entrer dans un monde du dessous et, comme Ishtar, y rencontrer la Reine du royaume d’En-Bas pour lui poser nos questions.

 

Pour ce faire, nous devons évidemment croire que l’esprit existe et qu’il est une dimension essentielle de nous-même et du vivant. Ce qui veut dire que sans cette dimension la vie ne peut avoir de sens et que l’esprit, comme un agent vital, peut transcender le temps et la matière pour nous conduire au-delà du réel apparent, c'est-à-dire au-delà de l’impermanence de la vie cyclique et organique.

 

BEHAEGHEL - voyage au cœur du symbole

Julien behaeghel

Edition DU ROCHER

 2004

Voyage au cœur du symbole nous propose de pénétrer graduellement dans la cosmographie symbolique. Cette dernière met en lumière les grandes sources du symbole et ses manifestations essentielles. Ces sources remontent dans le temps, depuis les révélations les plus anciennes des mythes, dont les « histoires » nous initient à la réalité intemporelle, jusqu’aux grands rêves de notre expérience personnelle.


Iconographies religieuses, mystiques et ésotériques d’une part, géométrie et nombres symboliques de l’autre sont à la base des grands symboles fondamentaux (carré, cercle, centre et croix) et de leurs combinaisons (cosmogrammes, labyrinthes et mandalas) : des systèmes dont le seul but est la réunification de l’être par la quête du centre. C’est ce que montre au final l’étude de deux grands cosmogrammes : Le tarot et sa quaternité et l’arbre des Sephiroth et sa cosmogonie lumineuse.


Le symbole est un voyage initiatique ; le mérite de cet ouvrage occidentaux, est de nous rendre perceptibles les étapes essentielles et obligatoires de ce long périple dans les profondeurs de notre devenir spirituel.


Y est développé:

l’androgyne, l’immortalité, les contes, les rêves, les légendes, les symboles fondateurs, cosmiques et figuratifs, les croix celtiques, swastika, potencée et autres, le zodiaque, les quatre éléments, 22 arcanes majeurs, l’arbre, les sephirot, et autre Tétraktys.

 

BEHAEGHEL  -   VOYAGE SYMBOLIQUE DANS LA MARQUE

Julien Behaeghel

Edition  VIF

 1994

Julien Behaeghel est peintre et écrivain. Spiritualiste convaincu, il est fasciné par les grands symboles de l'humanité qu'il a successivement analysés dans le Tarot, dans les quatre éléments de la tradition, dans les grandes marques commerciales de notre époque, dans le mythe des commencements, dans le récit visionnaire de l'Apocalypse de Jean (Apocalypse, une autre genèse, Mols, 1997) et dans les signes du Zodiaque (Le Zodiaque symbolique, Mols, 1999).

Julien Behaeghel est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages qui témoignent tous de l'extraordinaire pouvoir du symbole comme outil de la réunification de l'être. La peinture est aussi pour lui, depuis quarante ans, un mode d'expression pour rejoindre, à travers une géométrie symbolique, l'universel.

 

Au sommaire :

 

L'espace morphologique de la marque (parole et visage, langage symbolique, symboles fondamentaux)-espace symbolique de la marque (symboles cosmiques, mythologie et genèse, signes de la matière, magie du Nombre, personnalités de Marque, lettres de noblesse, nouveaux croisés, bestiaire remarquable, fleurs et musique, son et lumière)-l'espace créatif de la marque-la marque s'en va-t’en guerre

 

Extrait du livre : En 1933, la construction du nouvel Hôtel de Ville de Lille décide de l'expropriation de l'entreprise. Wattignies accueille ses installations et une nouvelle usine. Dans le même temps, l'affaire marseillaise est fermée. Un repli géographique qui ne signe pas, loin s'en faut, la mort de la marque, puisque La Pie qui Chante va désormais prendre sous son aile toute la gamme existante et les nombreux nouveaux produits. Et s'affranchir ainsi de la légende qui en fait un animal néfaste qu'il faut détruire. «Mais quel oiseau, mieux que La Pie qui Chante, la marque française de toute une gamme de bonbons, symbolise avec autant de bonheur l'oiseau chanteur ? Et même si la pie est reconnue comme bavarde, voleuse et futile (elle est attirée par tout ce qui brille), la légende grecque en fait la chanteuse par excellence, capable de rivaliser avec les Muses» nous dit Julien Behaeghel. Hasard ou proximité plus que temporelle, un autre animal va conquérir l'imaginaire des enfants selon la même syntaxe : La Vache qui Rit, née en 1921. 

 

BENZIMRA - CONTRIBUTION MAÇONNIQUE AU DIALOGUE ENTRE LES RELIGIONS DU LIVRE. LE GRAND SECRET DE RÉCONCILIATION

ANDRÉ  BENZIMRA

ÉDITION  DERVY

 2010

Pour André Benzimra, si les divergences entre les trois religions du Livre sont apparentes, c’est parce qu’elles ne se rapportent pas au même aspect du Divin alors qu’elles croient parler de la même chose. Pourtant il existe une source commune aux trois religions qui a vocation à dénouer ces conflits, l’ésotérisme. Dans ce travail de réconciliation, l’ésotérisme maçonnique doit sans doute jouer un rôle important, quoique non exclusif vis-à-vis des autres ésotérismes. Il est bien sur impossible d’envisager de résoudre tous les conflits, mais André Benzimra nous démontre que les plus importants d’entre eux n’ont pas lieu d’être.

 

Il montre ainsi qu’il n’y a aucune divergence entre juifs et chrétiens sur la question messianique, que la querelle du filioque origine du schisme entre les Eglises d’Orient et d’Occident n’a aucun lieu d’être dès lors qu’on admet que l’incarnation du Verbe s’inscrit dans la cadre d’une réalisation descendante ou bien encore que la Trinité est juive avant d’être chrétienne tout en étant présente dans la pensée islamique.

 

Surtout, il explique pour quelles raisons il est fondé de penser que la franc-maçonnerie doit jouer un rôle capital dans cette « réconciliation » entre les trois religions et comment les deux courants qui se partagent la franc-maçonnerie -le traditionalisme et l’esprit des Lumières- doivent dépasser leurs divergences et chercher les voies de leur union.

 

L’auteur explique les sujets suivants :

 

Le temps du dévoilement et la doctrine secrète- les noms divins- l’Infini (en-Soph)- le Très Haut (El Elyon)- L’Être Créateur (Elohim Lui-les-dieux)- Rattachement des cultes à leurs principes respectifs- signature du nom divin sur le culte qui lui est rattaché- le judaïsme – le christianisme- l’islam- la question du Messie- la querelle du filioque- le saint esprit sur l’arbre séphirotique- la trinité aux yeux des juifs et des musulmans- le Coran- l’Ange Gabriel- l’annonce de la venue de Mahomet- Place de la franc-maçonnerie parmi les cultes, sa mission dans l’œuvre de réconciliation- l’histoire traditionnelle, légendaire et véridique des religions d’Occident- Le Tout Puissant- El Schaddaï et le Grand Architecte de L’Univers-

 

André Benzimra, professeur de philosophie est membre de la Grande Loge de France

 

BENZIMRA - ENQUÊTE SUR L’EXISTENCE D’UNE THÉORIE DU TEMPS CYCLIQUE EN FRANC-MAÇONNERIE

André Benzimra 

Edition  Archè  Milan

 2012

Il y a un principe infini. L’idée d’une science purement déductive a été reprise par quelques philosophes, parmi lesquels Descartes et Spinoza. Le premier commence par établir sa propre existence en considérant qu’il ne saurait être rien, attendu qu’il pense. De cette première « vérité », il entend déduire tout le reste, à savoir qu’il existe un Dieu dont on peut connaître la nature et un monde dont on peut découvrir les lois en nous fondant sur quelques idées innées (discours de la méthode).

 

C’est là prendre les choses à rebours car on ne saurait faire de la créature le principe et du Créateur la conséquence. C’est selon l’enchaînement exactement inverse, c'est-à-dire du Créateur aux créatures, que les choses s’ordonnent dans la réalité et doivent du même coup s’ordonner dans la démarche déductive. Car il n’est dans la pensée aucun ordre véritable, hors celui qui s’inspire de l’ordre des choses.

 

Spinoza prend quant à lui les choses dans le bon ordre (quoiqu’on puisse émettre quelques bémols) car il part comme il faut de l’idée d’un Dieu infini. Mais son souci n’est point tant de connaître le monde, afin d’éclairer le chemin qui retourne à Dieu, que de tirer de cette connaissance du Principe suprême quelques règles d’éthique qui nous permettent de vivre aussi bien qu’il est possible à un être enfermé dans sa condition.

 

Trois conceptions fondamentales du temps sont envisageables. On peut les figurer l’une par une ligne droite orientée, l’autre par un cercle et la troisième par une spirale. Les données de la métaphysique permettent de déduire que seule la spirale est à retenir.

 

 L’auteur explique les différences fondamentales entre le temps cyclique et le temps linéaire et pourquoi cette spirale et double spirale est importante dans une étude spirituelle. La spirale dans laquelle nous sommes entraînés du fait de notre condition temporelle, prend son départ dans un point central qui est Dieu et effectue, en sens sinistrogyre, un déroulement progressif qui éloigne tous les passagers du temps de leur port d’origine, à savoir Dieu. Le temps véritable comporte une seconde spirale, reliée à la première et disposée vis-à-vis de la première en symétrie inversée, cette seconde spirale effectue donc un enroulement en sens dextrogyre autour d’un point central, qui est toujours Dieu. Si la première spirale est négative, la seconde est positive. Le symbole de cette double spirale est symbolisé sur le pilier Sagesse qui est ionique et où est bien marquée cette double spirale qui nous demande une descente suivie d’une remontée dans les profondeurs du temps, avoisinant ainsi l’Eternité.

 

Au sommaire de cet ouvrage l’auteur nous parle de :

 

 

De la doctrine des cycles cosmiques en général ; de son expression dans l’Hindouisme ; de sa présence dans les doctrines qui ont parrainé la Franc-maçonnerie. 

La double spirale et le temps cyclique

Enquête sur la manière de déterminer les dimensions du temps

La doctrine des  cycles cosmiques dans les traditions qui ont influencé la Franc-maçonnerie ; les cycles chez les Grecs et les Romains ; dans l’Hermétisme et l’Alchimie ; dans le Judaïsme et la Kabbale ; dans la tradition Johannique

L’Héritage pythagoricien, hermétique et Hébraïque.

Tubalcaïn; le retour d’Abel et Caïn; l’échelle de Jacob; Le roi du monde  une terre sacrée, la plus haute des montagnes, la plus basse des vallées : la vallée de Josaphat.

L’Etoile des Rois-Mages ; Métamorphose d’un symbole Pythagoricien ; la fin du manvantara et l’annonce de celui qui doit le suivre ; le livre scellé de sept sceaux.

 

BENZIMRA - EXPLORATION DU TEMPLE MAÇONNIQUE A LA LUMIÈRE DE LA KABBALE

ANDRE   BENZIMRA

EDITION DERVY

2008

La franc-maçonnerie est comparable à un livre muet. Ses objets symboliques gardent le silence sur leurs propres significations. A raison, les opérations maçonniques sont appelées des mystères. Chaque parole du rituel constitue une énigme. Les explications présentées par les instructions accroissent souvent la perplexité au lieu de la dissiper. On dirait que l’Ordre a omis de livrer la clef qui permettrait de déchiffrer le message qu’il nous adresse.

 

Certes, les Anciens ont sur tout cela leurs opinions. Et il est bon que chacun à son tour forme pour commencer, son avis personnel ? Mais Platon ne nous invite-t-il pas à dépasser le règne de l’opinion ? Or, on remarque en franc-maçonnerie des traces de pythagoricisme, d’ésotérisme johannique, de gnose, d’hermétisme, peut-être aussi d’un héritage templier, de kabbale etc. 

 

En abritant les vestiges de ces antiques traditions, l’Ordre manifeste la confiance qu’il leur accorde. Ainsi, chacune de ces traditions, si l’on veut bien la prendre pour flambeau, est de nature à nourrir une enquête exigeante et rigoureuse sur les symboles, les rituels et les rites maçonniques.

 

C’est à une enquête de ce genre que se livre André Benzimra en prenant la Kabbale comme guide de sa visite du temple maçonnique.

 

L’auteur développe les points suivants :


L’oreille, comme image et ressemblance du Temple, la caverne, VITRIOL, les arbres du Paradis, la légende des dormants d’Ephèse, géocentrisme et héliocentrisme, les étoiles de la loge, les figures de la Terre, histoire du Verbe, la femme depuis le jardin d’Eden, Babel et les langues, la reine de Saba, Lilith, la fiancée du Cantique des Cantiques, la légende du 9e degré  et sa caverne.

 

BENZIMRA - LA PAROLE CIRCULE  -  PROPOS D’UN FRANC-MAÇON   -

 André Benzimra

Edition Numérilivre

 2015

En fait, en ce livre, la Parole semble flâner plutôt que circuler tant le désordre y est grand. On passe sans logique apparente d'un sujet à un autre tout différent, du goût pour les idées fausses aux traditions réservées aux enfants, de la symétrie organique à l'étude des mœurs des insectes francs-maçons. Ici, l'on traite de la supériorité du baiser sur la bouche sur les actes amoureux plus avancés, ailleurs de ces autres moi-même que sont le singe, mon reflet dans le miroir et mon ombre sur le sol, plus loin d'une interprétation maçonnique du Cantique des Cantiques. Du Commentaire du Prologue de Saint Jean, on verse sans crier gare à un plaidoyer en faveur de la tortue. Etc. Etc. Et, pourtant, s'il est vrai que circuler, c'est suivre un chemin circulaire, les textes de ce livre sont liés les uns aux autres par un réseau de secrètes correspondances. A chacun de ces textes d'autres, déjà lus, répondent en écho en sorte qu'il faut revenir à ceux-ci pour mieux apprécier celui-là et peut-être mieux le comprendre. Cela fait au total bien des lectures en cercle ou en spirale. A l'image de la Parole qui y circule. André Benzimra est agrégé de philosophie et est l'auteur de nombreux ouvrages sur la Kabbale et la Franc-maçonnerie.

 

Il est bon de dire ce qu'est la franc-maçonnerie, et ce qu’elle n’est pas; ce qu'elle devrait être, et ce qu'elle ne devrait pas être, tout en gardant à l’esprit que le dernier mot sur ce phénomène pluriel et hétérogène ne sera pas dit dans ces quelques lignes. Mais enfin, en guise de mise au point, on peut avancer les quelques données suivantes. En premier lieu, à ceux qui ne voudraient voir dans la maçonnerie qu'une secte parmi tant d'autres, on leur demandera de considérer si une institution fondée sur la tolérance et la liberté de pensée peut raisonnablement être assimilée à une secte.

 

Certes, chacun sait que cette tolérance si fièrement arborée peut souffrir de certaines limites et que la liberté de pensée constitue un idéal difficile à atteindre. Mais on ne voit nulle part dans la société maçonnique de dérives sectaires telles que la soumission à un leader, l'exploitation financière des membres (il faut tordre ici le cou à une légende qui voudrait faire croire que, «pour en être», il faut être riche et influent), l'endoctrinement, la manipulation des consciences. Ensuite, ce n'est pas faire œuvre apologétique que de poser que la maçonnerie n'est en rien une société secrète, mais seulement une société discrète. Les ateliers maçonniques sont, dans notre pays, créés sous forme d’assemblées et leurs statuts sont publiés en Préfecture. Une véritable société secrète est clandestine et elle parvient à faire oublier jusqu’à son existence. Les adresses des obédiences sont bien connues et dans chaque ville les lieux où les frères et les sœurs se réunissent attisent les curiosités locales. Que la maçonnerie soit une société discrète est en revanche une évidence, au vu de pratiques toujours actuelles qui ne laissent pas d'intriguer les profanes (ceux qui n'en font pas partie), comme le secret d'appartenance par exemple. Il est vrai que ce caractère discret suffit à alimenter les pires suspicions.

 

S'inspirant d'un passage des évangiles, le pape Clément XII (le premier à condamner la franc-maçonnerie) ne s'exclamait-il déjà pas en 1738 : « S'ils ne faisaient point le mal, ils ne haïraient pas ainsi la lumière ». De telles réactions prévalent aujourd'hui sur toutes les tentatives d'explication. Force est de constater que l’avalanche littéraire - et le présent article de même, sans doute... - ne parviennent qu'à grand peine à endiguer le mythe d'une société secrète et puissante, dont les membres, recrutés par cooptation, triés sur le volet, sont supposés tirer les ficelles de l'économie, de la politique, voire même des médias, quand leur solidarité ne passe pas pour être une gigantesque toile où se croisent affairisme, corruption et pratique de la courte échelle. Tout se passe comme si les démentis accentuaient cet état de fait, mais il est vrai que certains discours lénifiants sur la maçonnerie ne portent pas à croire qu'il s'agit d'une société dont tous les membres ont les mains propres...

 

A quoi bon répéter, en effet, que la maçonnerie ne recrute que des hommes de bien et de probité, que les griefs portés à son égard ne peuvent venir que d'anti maçons rabiques, quand certains de ses membres sont condamnés par la justice et emprisonnés pour diverses affaires de corruption et de détournement de biens publics? Soyons clair, le fait que quelques brebis galeuses fréquentent les colonnes du temple ne devrait pas ternir l’image de toute une société dont l’immense majorité des membres ne recherche que le perfectionnement individuel, la fraternité et l'ouverture vers l'autre, voire vers un absolu. Les raisonnements de certains paraissent bien simplistes. L'antimaçonnisme populaire dit qu'il n'y a pas de fumée sans feu; répondons alors que l'arbre ne doit pas cacher la forêt. L'idéalisation de la société maçonnique au travers de discours éthérés ne nous paraît pas être la meilleure façon de défendre une société qui doit être défendue contre les attaques récurrentes dont elle fait l'objet. En réalité, beaucoup de malentendus seraient dissipés si la maçonnerie de notre pays voulait se montrer plus ouverte, moins discrète, si les maçons prenaient publiquement position sur les grands sujets de société, si le secret d'appartenance était largement levé.

 

On objectera que l'appartenance à la maçonnerie doit demeurer cachée parce que les régimes totalitaires persécutent les maçons et qu’ils pourraient prendre à nouveau le pouvoir dans notre pays (?), qu'il ne fait pas bon se déclarer maçon dans certains milieux professionnels et qu'une déclaration d'appartenance équivaudrait, sinon à un licenciement, du moins à une mise sur une voie de garage. Etc. Précisément, de telles réactions sont, pour une part, le fruit de la discrétion maçonnique. L'extériorisation progressive constitue à nos yeux un rempart contre l'antimaçonnisme. Mais sans doute la pratique du secret fait-elle une bonne part du charme de la franc-maçonnerie et l’on ne peut exclure que certains y trouvent des compensations d'autant plus grandes que leur vie familiale ou professionnelle est morne et sans attrait.

 

Reste à comprendre ce qu’est la maçonnerie. Elle n'est ni une religion, ni une contre-religion (elle a pu l’être, lorsqu’elle était anticatholique et antireligieuse), elle ne saurait dès lors entrer en concurrence avec la pratique d’une religion dans le chef du maçon. Société initiatique et philanthropique, société adelphique, elle pourrait bien constituer un bel exemple de religiosité séculière. Aux États-Unis, les loges, si ouvertes sur le monde extérieur, ont pu jouer le rôle de religion civile. En Europe, la franc-maçonnerie est promise à un bel avenir parce qu'elle répond à des besoins inscrits dans le cœur de l'homme, transcendant les divisions confessionnelles et religieuses, sans pour autant revendiquer un rôle supra religieux et fédérateur de tous les universalismes.

 

Au sommaire de cet ouvrage : Du gout pour les idées fausses  -  Sur le mode d’exposition des textes initiatiques  -  Sur le beau style et sur la bonne odeur  -  Sur le symbole  -  Sur les sens contraires des mots hébreux  -  Sur la philosophie et la psychanalyse  -  Le conte de Blanche-neige  -  De la loi des oppositions  -  Pieuses pensées sur la lumière  -  Sur le singe  -  Au sujet d’un insecte franc-maçon  -  Sur les pas de danse d’Adam  -  De la symétrie organique  -  Dans quel sens souffle le vent  -  De la lutte pour la vie  -  Au sujet du Grand Architecte de l’Univers  -  Pourquoi je suis à la fois juif, chrétien et musulman  -  Du génie maçonnique de l’abeille  -   L’attrait du mystère et pourquoi demande-t-on l’entrée ?  -  Aperçu sur un avenir que j’espère imaginaire  -  A propos d’un ver de Virgile  -  Jouis du présent et présente lui tes devoirs  -   Sur la nostalgie  - D’autres jeux  -  Plaidoyer pour la tortue  -  Sur la croyance  -  Sur le moi, le je  -  Sur la circulation de la parole  -  Sur les lèvres de l’immortalité de ce qu'’elles disent parfois  -  Commentaire des 13 premiers versets de l’évangile de Jean  -  Sur la ressemblance avec Marie  -  Sur l’amour courtois  -  Sur le baiser  -  Sur l’amour et la connaissance  -  Sur l’humilité  -  Pour une interprétation maçonnique du Cantique  -  Pourquoi les Noms divins  -  Les signes  -  Sur une ânesse et son petit et sur un certain buisson  -  Sur le mandala  -  Du Paradis terrestre à la Jérusalem céleste  - 

 

BENZIMRA - FRANCS-MAÇONS ET PHILOSOPHES  -  LA PHILOSOPHIE JUGḖE PAR LA TRADITION

 André Benzimra

Edition Numérilivre

 2014

La philosophie serait-elle, malgré son nom (qui signifie amour de la sagesse), tout autre chose que la recherche de la sagesse ? C'est ce que tente d'établir l'auteur qui fut lui-même professeur de philosophie et se résolut à chercher la sagesse en Franc-Maçonnerie plutôt que dans cette discipline. La principale différence entre philosophie et pensée initiatique tient à ceci que la première se nourrit d'oppositions, chaque philosophe réfutant ceux qui l'ont précédé pour se poser lui-même comme détenteur de la vérité ; tandis que la seconde s'enrichit sans cesse des pensées les plus diverses, s'attachant en toutes choses à concilier les opposés. Cet ouvrage expose les systèmes de plusieurs philosophes, parmi les plus réputés, et les juge à la lumière des traditions initiatiques en général et de la Franc-Maçonnerie en particulier. André Benzimra est agrégé de philosophie et est l'auteur de nombreux ouvrages sur la Kabbale et la Franc-maçonnerie.

 

Les francs-maçons se situent en droite ligne dans la philosophie des Lumières, et ceci même en partant de deux points de vue différents. En premier lieu, nos rituels et nos symboles trouvent leur origine dans la maçonnerie opérative des tailleurs de pierre. Nombre d'entre eux étaient des constructeurs inspirés de cathédrales et d'autres édifices religieux. Ces constructeurs ont ainsi réalisé - essentiellement entre le XIe et le XIVe siècle - des ouvrages d'une valeur que l'on peut qualifier d'éternelle et d'un contenu symbolique impressionnant.

 

On ne peut pas se représenter la culture européenne en faisant abstraction de ces constructions à caractère religieux. Leurs concepteurs et leurs réalisateurs étaient profondément imprégnés d'un esprit ouvert et éclairé. Par ailleurs, nous représentons les successeurs des premiers maçons spéculatifs qui, par la suite, furent admis en nombre sans cesse croissant dans les ateliers des maçons opératifs, ceci spécialement aux XVIe et XVIIe siècles. La date exacte du passage des corporations de tailleurs de pierre à la maçonnerie spéculative ne peut être fixée de façon définitive. La fondation de la première Grande Loge anglaise – en 1717 - constitue cependant le début officiel de la maçonnerie spéculative. Les loges regroupées au sein de celle-ci ont contribué de manière essentielle à former le caractère de ce qui allait devenir le siècle des Lumières, et ceci en dehors de toute contrainte ou restriction de caractère étatique ou religieux. Et, inversement, la philosophie des Lumières a largement contribué à l'éclosion d'une pensée libre et responsable au sein de l'espace privé et discret des Loges. Nombreux sont les grands esprits se prévalant de la philosophie des Lumières qui étaient également francs-maçons.

 

Selon l'interprétation que Kant en a faite, «sapere aude» signifie «ait le courage d'utiliser ton propre entendement». Cette citation trouve sa source dans l'essai publié en 1784 par Emmanuel Kant (1724-1804) sous le titre Réponse à la question: Qu'est-ce que la philosophie des Lumières ? Dans cette contribution, publiée dans l'édition de décembre de cette année-là de la Berlinischen Monatsschrift, Kant répondait à la question posée par le pasteur Johann Friederich Zöllner Qu'est-ce que les Lumières ? publiée une année auparavant dans la même revue. Dans son essai, Kant fait figurer sa définition restée célèbre de la philosophie des Lumières : «La philosophie des Lumières représente la sortie de l'être humain de son état - dont il est le seul responsable - de mineur aux facultés limitées. Cette minorité réside dans son incapacité à utiliser son entendement de façon libre et indépendante, sans prendre l'avis de qui que ce soit. Il est seul responsable de cette minorité dès lors que la cause de celle-ci ne réside pas dans un entendement déficient, mais dans un manque d'esprit de décision et du courage de se servir de cet entendement sans s'en référer à autrui. Sapere aude ! - ait le courage de faire usage de ton propre entendement ! – doit être la devise de la philosophie des Lumières ».

 

Par la suite, Kant a donné dans un autre de ses ouvrages une autre définition de la philosophie des Lumières, encore plus condensée que la précédente : «La maxime enjoignant à chacun de raisonner en toute chose par lui-même». Lorsque Kant évoque cette minorité intellectuelle dont l'homme concerné est le seul responsable, il met l'accent sur le fait que la philosophie des Lumières n'est pas un état, mais un processus pour trouver une "voie de sortie" d'une situation qui n'est plus appropriée à un être adulte. Kant ne dit pas que l'homme est devenu majeur et responsable. Il constate simplement que l'irresponsabilité domine. Dans sa réponse à la question : qu'est-ce que les Lumières ? Kant explique sans prendre le moindre ménagement pourquoi la plus grande partie de l'humanité, bien que ses représentants soient depuis longtemps parvenus à l'âge adulte, et qu'ils seraient donc capables de raisonner de façon individuelle, restent cependant pour la durée de leur vie mineurs et irresponsables et, qu'en plus, ils apprécient cet état de fait. Les raisons de cet état seraient la paresse et la lâcheté. Car il serait confortable de se maintenir au stade d'un humain mineur. L'obligation contraignante de la pensée autonome peut en effet ainsi être transférée à d'autres. Qui fait appel à un médecin n'est pas obligé de décider par lui-même du régime qu'il doit suivre. Qui peut se payer un guide spirituel peut se dispenser d'avoir une conscience.

 

De ce fait, il n'est plus nécessaire de penser de manière autonome, et c'est bien de cette possibilité que la plus grande partie de l'humanité fait usage. Il est dès lors facile pour certains de jouer le rôle de "tuteur" de ces individus. Ces tuteurs veillent alors à ce que les êtres humains encore à l'état de mineurs considèrent le pas à franchir jusqu'à leur "majorité" non seulement comme pénible, mais encore comme dangereux. Kant ose ici une comparaison saisissante entre ces humains vivant dans l'obscurité de l'ignorance et le "bétail" que l'asservissement à l'homme a rendu stupide. Ces humains sont comme des enfants enfermés dans un youpala. Au XVIIIe siècle, cet engin consistait en un châssis en forme de corbeille, monté sur roues, avec lequel les enfants apprenaient à marcher. Ces personnes ainsi "mises en cage" se voient sans cesse rappeler par leurs "tuteurs" des dangers qui les menaceraient au cas où ils tenteraient d'agir de manière autonome. Cette situation rendrait évidemment difficile pour une personne agissant individuellement la tâche de se libérer de sa "minorité". Ceci premièrement parce qu'elle s'était "liée d'affection" avec cet état de minorité, car il lui paraissait confortable, et, secondement, parce qu'il lui était devenu pratiquement impossible d'utiliser son entendement, du fait qu'on ne l'aurait jamais laissé entreprendre la moindre tentative dans ce sens et qu'on l'aurait même fermement dissuadé de l'entreprendre.

 

Mais, selon les développements de Kant, on doit admettre que l'homme a malgré tout peu à peu compris qu'il était dans sa nature de conserver son intégrité et qu'il lui appartenait de penser par lui-même. La possibilité de réaliser quelque chose implique la connaissance de ce que l'on peut faire et du fait qu'on peut le faire. Mais cette connaissance ne constitue pas encore une certitude. Car ce n'est que lorsque l'on fait ce qu'on est capable de faire que l'on a la certitude d'avoir pu le faire. Mais, pour franchir ce pas, il y a une condition nécessaire et indispensable : le courage. En opposition avec le penchant - devenu une seconde nature - à la paresse, à la lâcheté et au confort à n'importe quel prix, Kant place l'esprit de décision et le courage. L'impératif est donc ici : oser quelque chose. «Sapere aude !». Aie le courage de penser ! Kant sait qu'il s'agit là de la maxime de l'un de ses auteurs préférés, qu'il n'a d'ailleurs pas hésité à citer à maintes reprises. C'est Horace (65-8 av J.-C.) qui, dans une lettre à Lullius Maximus, encourage ce jeune ami à ne jamais se laisser aller à l'oisiveté et à la paresse spirituelle, mais d'être au contraire actif et de bander ses forces spirituelles : «Sapere aude, incipe. Aie du courage, commence. Décide-toi pour la sagesse ! Ose entreprendre !». Car celui qui projette d'entamer une nouvelle vie, mais remet sans cesse le premier jour de son entreprise ne changera jamais rien à rien.

 

Kant fut l'un des philosophes les plus éminents du siècle des Lumières. Dans ses trois oeuvres principales Critique de la raison pure (1781), Critique de la raison pratique (1788) et Critique de la faculté de juger (1790), il s'attacha à définir les limites de la connaissance. L'éthique de Kant, guidée par la raison, est centrée sur la pensée, sur l'action et sur le sentiment de l'homme éclairé. «Agis de manière que les maximes de ta volonté puissent en tous temps servir également de principe fondateur d'une législation d'application universelle». Cet aphorisme célèbre de Kant (l'«impératif catégorique») précise son exigence d'une législation qui, loin de favoriser les intérêts des puissants, prend sa source dans le discernement et le comportement strictement éthique du citoyen. Avec sa Critique de la raison pure Kant explore systématiquement les limites de cette raison pure. En dépit de ces limites, il voit dans la raison l'attribut le plus important de l'être humain, ceci en particulier en relation avec la possibilité de concevoir un principe pratique de l'éthique.

 

L'époque connue sous le nom de siècle des Lumières correspond à celle de l'éclosion d'une vie spirituelle en Europe et en Amérique aux XVIIe et XVIIIe siècles. Elle est marquée par un mouvement de sécularisation et par l'abandon progressif d'une vision absolutiste de la notion d'Etat, remplacée par une vision démocratique. C'est à ce moment que le libéralisme et sa conception des droits de l'homme et du citoyen ont vu le jour. Ce mouvement prônait une pensée conforme à la raison et s'opposait aux préjugés et aux superstitions religieuses, à la place desquelles il développait une «religion de la raison». La science et l'instruction devaient être encouragées et développées dans toutes les couches de la population. La Révolution française marque communément la fin du siècle des Lumières, selon le sens que l'on attribuait à l'époque à ce terme. Nous devons cependant constater que, malheureusement, cette «minorité spirituelle» de l'individu due - rappelons-le - à sa seule responsabilité est un phénomène encore très répandu de nos jours. C'est pourquoi nous ne pouvons en aucun cas parler de sa fin. Le projet consistant à faire de la philosophie des Lumières un modèle de pensée est encore loin d'être réalisé !

 

Erwin von Steinbach (1244-1318) était un tailleur de pierre et un architecte allemand et passe pour être l'architecte principal à qui l'on devrait la cathédrale de Strasbourg. Les plus anciens statuts d'une loge connus au monde qui nous aient été transmis sont ceux des tailleurs de pierre de Strasbourg. Ils datent de 1459. Comme ce fut le cas pour d'autres architectes de son temps, Erwin von Steinbach prit comme modèle de la cathédrale qu'il projetait le Temple de Salomon. De telles vénérables cathédrales sont imprégnées d'une puissance symbolique impressionnante. Ceux qui comprennent cette symbolique comprennent sans difficulté ce que nos anciens maîtres ont voulu nous dire. On pourrait résumer les principes ayant servi à configurer une cathédrale par la formule «deux colonnes et trois pas». Remodèle des deux colonnes du Temple de Salomon a atteint son apogée dans les deux tours d'une cathédrale. Ces deux colonnes représentent deux mondes différents. L'un d'eux est le monde visible et correspond aux connaissances limitées de l'homme. On le représente par le chiffre4oulafigure du carré. L'autre monde est invisible, c'est celui de l'ignorance, de l'incompréhensible et finalement celui du divin. On le représente par le chiffre 3 ou la figure du triangle. Pris ensemble, ces deux nombres donnent le chiffre 7, le nombre parfait.

 

Les exemples d'une symbolique remontant à l'origine des temps et se retrouvant systématiquement dans le Temple de Salomon puis, par suite, dans les cathédrales et, de là, dans les loges des tailleurs de pierre, puis dans les loges spéculatives, pourraient être multipliés à l'infini. À mon avis, le côté «philosophie des Lumières» se situe dans le caractère abstrait des symboles, sur lequel ne pèse pas le poids dogmatique des représentations de l'Église catholique. Ce que nous trouvons dans les symboles des tailleurs de pierre, c'est que ce monde non-matériel peut être bien sûr rendu visible par étapes successives à l'aide d'une pensée débarrassée de tout a priori et de la recherche scientifique mais, qu'en même temps, chacune de ces étapes fait apparaître de nouvelles questions se refusant à l'application de la science.

 

Les tailleurs de pierre de cette époque ne se sont pas laissé induire en erreur par les images à caractère trop concret que l'Église catholique cherchait à imposer, relatives à Dieu, aux saints et au Diable, mais ils se concentrèrent au contraire, dans leur représentation du monde invisible, sur des symboles abstraits. Et même le plus instruit des Maîtres parmi les tailleurs de pierre se faisait enterrer à l'angle nord-est de la cathédrale, au nord-est, à l'endroit donc où se tient l'Apprenti après son initiation. Ceci parce que, parvenu au terme de sa vie, au moment de son entrée dans l'Orient éternel, le Maître se présente avec le symbole de la règle, car il ne sait effectivement encore rien du monde non-visible.

 

Et, à partir de ce point, où nous trouvons l'homme éclairé qu'est le Maître Maçon, qui, au contraire du clergé figé sur ses dogmes, est conscient de ce qu'il ne peut pas savoir, nous parvenons directement au Maçon spéculatif qui, lui aussi, fait appel à sa raison et l'utilise de façon personnelle, tout en évitant lui aussi de se faire une image concrète du Divin. C'est pourquoi les francs-maçons, comme Kant l'exige de l'homme éclairé,  opposent à l'hétéronomie d'une raison fixée par d'autres l'autonomie d'une pensée indépendante. Ou, comme Kant l'exprime, «penser par soi-même signifie chercher en soi-même la vraie pierre de touche de la vérité (c'est-à-dire dans sa propre raison), et la maxime : En tout temps penser par soi-même, constitue la base de la philosophie des Lumières».

 

Conformément à la tradition des tailleurs de pierre, marqués par l'esprit de la philosophie des Lumières, les maçons d'aujourd'hui font également usage du symbole du Grand Architecte de l'Univers. Le chercheur Helmut Reinhalter écrit à ce propos : «Ce symbole repose sur la responsabilité éthique du Maçon. En Maçonnerie, la valeur de l'homme ne se mesure pas à l'aune de sa profession de foi d'une religion ou d'un dogme, mais à celle de sa loyauté intellectuelle. Le GADLU symbolise par son efficacité l'arrière- plan éternel et le cadre universel duquel la vie acquiert un sens et une responsabilité humaine».

 

À l'époque actuelle, qui a vu l'éclosion des sciences cognitives, éclaireront encore mieux nos loges à l'aide d'une nouvelle philosophie des Lumières, plus développée, qui soit à même d'écarter les obstacles qui parsèment notre chemin et empêchent la dissémination de la connaissance critique et de la raison, compte tenu des menaces de caractère global et des crises politico-sociales qui nous guettent. Ne nous bornons pas à faire briller la lumière de la raison à l'intérieur de nos loges. La «race humaine», pour employer l'expression de Kant, n'a aucune chance de survie si elle s'écarte de la raison. Utilisons donc notre chaîne fraternelle universelle pour répandre dans tous les types de société la lumière d'une nouvelle philosophie maçonnique ! Combattons, partout où nous avons de l'influence, la déraison universelle avec l'arme de la «raison aimable» postulée par Épicure (341-271 av. J.-C.). Car c'est à lui que l'on doit l'aphorisme : «Le savoir sans l'amour est un poison mortel ». C'est dans cet esprit que nous devons, guidés par notre solide expérience et appuyés par la «raison aimable», avancer tous ensemble et affronter avec courage les grands défis de l'avenir. «Sapere aude», mes très chers frères.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

 La Tradition  -  Les philosophes  -  Thalès de Milet  -  Pythagore de Samos  -  Parménide d’Elée  -  Héraclite d’Ephèse  -  Anaxagore de Clazomènes  -  Empédocle d’Agrigente  -  Socrate d’Athènes  -  Les épucuriens  -  Platon  -  Diogène de Sinope  -  Aristote de Stagire  -  les stoïciens  -  Guillaume d’Ockham  -  René Descartes  -  Blaise Pascal  -  Baruc de Spinoza  -  Nicolas Malebranche  -  Gottfried Wilhelm Leibniz  -  George Berkeley  -  David Hume  -  Immanuel Kant  -  Les tenats du transformisme  -  Georg Wilhelm Friedrich Hegel  -  Arthur Schopenhauer  -  Auguste Comte  -  Karl Marx  -  Friedrich Nietzsche  -  Sigmund Freud  -  Edmund Husserl  -  Henri Bergson  -  Pierre Theilard de Chardin  -  Gaston Bachelard  -  Martin Heidegger  -  Ludwig Wittgenstein  -  Jean-Paul Sartre  -  Albert Camus  -  Karl Popper  -  Michel Foucault  -

 

BENZIMRA - PETITS ET GRANDS MYSTÈRES DANS LA KABBALE L’ŒUVRE DU COMMENCEMENT – L’ŒUVRE DU CHAR

André Benzimra

Edition de la Hutte 

 2013 

La Kabbale comporte deux études :


Celle du Maaseh Bereshit, l’œuvre du Commencement, qui consiste en un commentaire du premier chapitre de la Genèse
Celle du Maaseh Merkavah, l’œuvre du char, qui porte sur le premier chapitre du Livre d’Ezéchiel.

Le Maaseh Bereshit porte sur la cosmologie ; le Maaseh Merkavah sur la théologie, mais on aurait tort de ne voir dans ces deux parties que des études théoriques. L’idée d’œuvre désigne d’ailleurs une entreprise pratique. C’est que ces deux études comportent les secrets d’une certaine sagesse que le disciple doit s’efforcer d’acquérir.

De quoi s’agit-il ?

Le Maaseh Bereshit correspond à ce que les Grecs appelaient les petits mystères : ceux-ci visent à rétablir l’Homme dans l’état primordial, celui que les Hébreux nomment l’Adam paradisiaque, l’homme qui était un avec le monde, (de là vient que les traditions assignent à l’Adam du Paradis terrestre la taille du monde. « Il l’a créé remplissant le monde tout entier – Midrach Rabba VIII,1) », en sorte que tous les corps étaient comme autant de ses organes et que l’âme de chaque chose était une partie de son âme.

Le Maaseh Merkavah correspond quant à lui aux grands Mystères de la Tradition grecque, lesquels visaient premièrement à identifier l’homme avec l’Univers tout entier (de là vient que l’iconographie traditionnelle fait coïncider l’Adam Kadmon, l’Adam du Paradis céleste, avec l’ensemble de tous les mondes), c'est-à-dire avec l’ensemble des mondes, et secondement à rétablir l’union de l’homme avec la divinité.

Au sommaire de cet ouvrage l’auteur nous parle de :

L’œuvre du commencement - La Genèse I et II - L’œuvre du Char - Ezéchiel - Voie initiatique et voie religieuse - l’alphabet hébraïque - la science des lettres - la hiérarchie des principes - les Sephiroth - la Thora - le Nom divin Hou, Lui - les quatre mondes - le Nom divin Maqom, le Lieu - la science des nombres - la centralité de l’homme - le Nom divin YHVH - le yin et le yang - Schaddaï ou El Schaddaï - les sept mondes déjà créés - Nomadisme et sédentarité - le Golem - les quatre qui entrèrent au Pardès - les éléments - le genou -

 

bouddhisme & franc-maçonnerie

Divers Auteurs

EDITION ALBIN MICHEL

 1995

Conférence et réflexions sur ces deux philosophies. Un langage commun peut-il être trouvé entre la tradition bouddhiste venue du bout du monde, et la tradition maçonnique née en Europe, enracinée dans une symbolique très spécifique dans certains mythes bibliques, dans la philosophie grecque et l’esprit des lumières ?

 

Deux voies spirituelles qui chacune à sa façon aspirent à l’Universel et proposent une libération de l’Être et exaltent la sagesse. Le problème est dans la traduction du vocabulaire de chacun au sujet de la nature intime de l’homme, là est l’explication incompréhensible de l’un ou de l’autre.

 

Au sommaire de cette conférence on trouve :

 

Jacques Deperne : Philosophia humana

Lama Denys Teundroup : Des points communs et la démarche bouddhiste

Jean Pierre Schnetzler : De la démarche maçonnique

Bernard Besret, Alain Lorand, J. P. Pilorge, Luc Trinley : Orient Occident, convergences et divergences

Nicolle Vassel et Michel Barrat : De la réalisation spirituelle

Bernard Besret, Lama Denis Teundroup : Pratique maçonnique et « sadhana », symbole et méditation

Marie Madeleine David : Chronique

1 C

cambacÉrÈs, 1er surveillant de la franc-maçonnerie impÉriale

P.F. PINAUD

Edition Maçonnique de France

 1998

Jean Baptiste Régis Cambacérès (1753-1824) prince et archichancelier de l’Empire, duc de Parme est le second personnage civil de l’Empire. Sans en avoir le titre, il est le « premier ministre » de Napoléon. Savant jurisconsulte, il a pris une très grande part à la rédaction de nos codes. Comme homme politique, il fut constamment au milieu des partis de 1789 à 1814, et n’en affectionna peut être aucun.

 

En 1805, il devient second grand Maître adjoint du Grand Orient de France, il collectionne aussi toutes les présidences écossaises. A ce titre fut-il l’unificateur, le fédérateur ou le premier Surveillant de la Grande maçonnerie Impériale ? Peut-être mais rien n’est moins sûr.

Grâce à des documents inédits, l’auteur nous retrace la vie maçonnique de ce personnage qui fut un acteur et un témoin de l’histoire maçonnique de l’Empire.

 

Notre homme naît à Montpellier le 18 octobre 1753, dixième enfant de Jean –Antoine et de Rose Vassal, dans une famille qui avait dû abjurer le protestantisme au siècle précédent. Son grand-père, Jacques de Cambacérès, conseiller à la Cour des Aides de Montpellier, avait épousé Elisabeth Duvidal, sœur de Jean-Antoine Duvidal, seigneur de Montferrier et Baillarguet, syndic général des Etats du Languedoc, menant grand train tant à Paris qu’en Languedoc.

 

Ce dernier, avec son ami Joseph Bonnier, baron de La Mosson, passe une partie de l’année à Paris et y fréquente le milieu des philosophes des Lumières. Un ami commun leur a présenté Charles Radcliffe, comte Derwentwater, fondateur d’une loge de francs-maçons chez le traiteur anglais Hure, à l’enseigne du « Louis d’Argent ».

Tous deux sont reçus francs-maçons et, de retour à Montpellier, y fondent une loge qui recrute financiers et magistrats, et parmi eux, Jacques de Cambacérès, séduit par cette spiritualité humaniste et le côté frondeur d’une société qui s’est fait interdire par le cardinal de Fleury sur ordre de Louis XV. Jacques de Cambacérès mourra en 1752.

Cette ascendance familiale explique sans doute que, dès avant l’âge de 20 ans, il est initié. En 1772, on le trouve inscrit sur les tableaux de la loge anglaise Saint-Jean du Secret et de l’Harmonie à Montpellier, où il côtoie financiers, magistrats et entrepreneurs. Son entrée rapide dans l’ordre ne s’explique pas seulement par ses antécédents familiaux. En effet, en 1772, il est en opposition au système en vigueur et refuse d’intégrer la nouvelle magistrature proposée par le gouvernement. Il s’est agrégé à un groupe de magistrats réfractaires dont beaucoup sont maçons. Ses amis l’ont donc engagé à recevoir la Lumière. Par ailleurs, lui-même avait le désir d’échanger des opinions, de confronter des convictions, d’apprendre et de trouver des repères dans une société qui évolue. Par ses contacts avec le médecin et chimiste Chaptal, il pouvait appréhender un monde scientifique qui remettait en cause tant de croyances.

 

Enfin, l’expérience confessionnelle de sa famille l’incitait à rechercher des nourritures spirituelles alors que son métier le tournait vers le quotidien. Il plonge d’ailleurs à cette époque dans l’étude des diverses religions connues, se penche sur le problème du crime et du châtiment, de l’enfer et de l’au-delà pour conclure : « Il n’y a qu’une grande foi qui puisse faire croire à une autre vie. Et comment avoir de la foi ou une croyance aveugle pour ce qui peut être soumis aux lumières de la raison ? ». Comme la grande partie de l’élite intellectuelle de l’époque, il professe son mépris pour les usages antiques de l’Eglise, son obscurantisme et son exigence de pouvoir et de richesses ; il adhère à l’humanisme, au dévouement aux autres et aux sentiments de fraternité qu’il exprime par sa participation active dans la confrérie des Pénitents Blancs. C’est l’époque où l’opposition entre les Frères de l’aristocratie provinciale et ceux de la bourgeoisie parisienne allait conduire à la création du Grand Orient de France par des Frères expulsés de la Grande Loge. C’est l’époque aussi où Willermoz, à Lyon, prône la réforme mise sur pied en Allemagne, réforme qui prétend aller vers « la révélation d’une véritable connaissance ».

 

Il voyage également beaucoup par tout le royaume, à Paris, Marseille, Bordeaux, siège du directoire de Septimanie du rite écossais rectifié, où il fréquente de nombreuses connaissances tant familiales que maçonniques, nouant par sa participation aux activités maçonniques des relations avec un cercle étendu d’avocats et de financiers. Il mène ainsi une vie à la fois studieuse et mondaine, éclairée par la fenêtre spirituelle de la confrérie des Pénitents Blancs et celle, plus intellectuelle, des loges maçonniques, une vie toute imprégnée d’un fort sentiment de solidarité qu’il conservera malgré son ascension sociale. Joyeux célibataire, le plaisir des sens ne lui est pas inconnu ; probablement a-t-il rencontré à la loge La Candeur à Paris Choderlos de Laclos, l’auteur des Liaisons Dangereuses. Jean écrira un jour : « Il y a peu de femmes qui se livrent par inclination. Il n’en est aucune qui ne soit insensible à l’hommage d’un homme distingué. L’aune de ce sentiment les décide à se livrer. Combien la femme qu’on croyait la plus relevée fait d’étranges révélations à son amant lorsqu’elle s’est abandonnée, etc., etc. »

 

A Paris, il visite la loge des Neuf Sœurs et fait la connaissance de Condorcet. Il fréquente aussi la loge des Amis Réunis qui « forme une société d’amis à peu près pareille aux clubs d’Angleterre mais qui doit à la maçonnerie, dont l’esprit de corps est la franchise, l’égalité, la bienfaisance et la pratique de toutes les vertus sociales, des liens d’autant plus étroits qu’ils seraient resserrés par une estime réciproque et une connaissance respective les uns des autres qui ne peut manquer d’être la suite du régime républicain d’une loge de francs-maçons ». Cet atelier a également pour caractéristique d’être peuplé pour l’essentiel de financiers tels le directeur de la compagnie des Indes, celui de la manufacture des Gobelins, le trésorier général de la Marine, des receveurs généraux etc.

 

Le système judiciaire ayant été réformé par l’Assemblée Législative, Jean Cambacérès est élu président du tribunal criminel de l’Hérault siégeant à Montpellier ; il est installé dans ses fonctions le 1 janvier 1792. Dans l’exercice de celles-ci, il exprimera son idéal maçonnique. S’il ne se prononce pas publiquement sur l’abolition de la peine de mort, il l’évitera toujours lorsque cela sera en son pouvoir et ne la fera appliquer – mais alors sans hésitation – que si l’ordre public est troublé. Cette présidence du tribunal criminel le marquera très profondément. Le pouvoir de vie ou de mort qu’il détient l’oblige à une perpétuelle remise en cause. Il écrira que « quand on juge les hommes, il ne faut jamais les séparer des événements » et aussi que « l’âme d’un fameux coupable ne diffère souvent de celle d’un grand homme que par l’objet vers lequel la fatalité l’a déterminé ». Le spectre de Voltaire le hantera pendant toute cette année, aiguillonnant sa quête de vérité.

 

Bientôt élu député à la Convention, il arrive le 18 août 1792 à Paris. Il y rencontre très vite Roëttiers de Montaleau, haut dignitaire de Grand orient qu’il connaît depuis longtemps. Celui-ci lui raconte les difficultés dues au combat passionné des opinions politiques au sein des loges. Comment les frères pourraient-ils respecter leurs serments de fraternité maçonnique ? Beaucoup d’entre eux ont émigré derrière les frères du roi, maçons eux-mêmes. Les loges se sont vidées. Le duc d’Orléans, grand maître du Grand Orient, joue son propre jeu. Certains le suivent, espérant qu’il réussira à prendre le pouvoir. Beaucoup se méfient, critiquent. Les soupçons s’installent avec la crainte du lendemain et ralentissent toutes les activités maçonniques dans l’attente de jours meilleurs. La franc-maçonnerie rentre dans l’ombre, sinon en léthargie. Après thermidor, à partir de l’automne 1794, Cambacérès est au gouvernement de la France ; il se fait investir de la présidence du comité de Salut Public. Ses qualités, comme ses qualifications en font un incontournable de la direction du pays. C’est ce qui bientôt fera de lui le deuxième consul après le coup d’état de brumaire, puis l’archichancelier de l’empire et maître d’œuvre de Napoléon, ainsi que l’appelle sa biographe Laurence Chatel de Brancion, après le couronnement de Bonaparte.

 

Mais laissons de côté sa carrière publique et revenons à ce qui nous occupe plus particulièrement, même si l’une et l’autre facettes de sa vie sont étroitement imbriquées, puisque, par exemple, lorsqu’il présente à la tribune, comme responsable de la politique extérieure de la France, le traité de paix signé avec la Toscane, c’est le franc-maçon qui parle ; il établit le fondement des organisations internationales actuelles, en rupture totale avec les mœurs de l’époque : « S’il existait en Europe, proclame-t-il, un droit des nations, des principes reconnus d’indépendance, de liberté de commerce et de navigation, s’il existait un plan contre l’ambition des puissances usurpatrices et une garantie pour la sûreté des états faibles, alors les conditions de la paix seraient facilement dictées et acceptées ; alors, nous n’aurions pas de guerre à soutenir. »

 

Dans le courant de l’année 1795, derrière sa volonté de protection de l’intimité et de la liberté individuelle, pour lui principes de base, Cambacérès exprime son désir de protéger les premiers pas des loges maçonniques qui renaissent après la tornade de la Terreur. Ces hommes éclairés et modérés doivent pouvoir se réunir chez l’un ou chez l’autre sans être inquiétés car la franc-maçonnerie peut être un ferment d’amélioration du climat politique et, si on lui en laisse le temps, un éducateur de l’opinion. Dans ce même esprit d’éduquer l’opinion, il pousse la Convention à mettre sur pied un ensemble d’écoles spécialisées, comme l’Ecole normale, l’Ecole des langues orientales, l’Ecole polytechnique, les écoles de santé et les écoles centrales, futurs lycées napoléoniens.

 

Le 24 juin 1795, la Grande Loge célèbre son réveil. Celui du Grand Orient interviendra l’année suivante. Cambacérès fréquente la loge du Vrai Zèle. Il rencontre au sein des ateliers des hommes qu’il ne côtoie pas habituellement : les militaires, tels Kellerman ou Masséna, titulaires comme lui de hauts grades maçonniques. Avec son ami et frère d’Aigrefeuille, qui, curieusement, a installé à Montpellier l’ancien grand maître de l’ordre de Malte, il assiste le 22 juin 1799 à la cérémonie marquant l’union entre le Grand Orient et la Grande Loge de France. A cette tenue solennelle assistaient 29 officiers des deux obédiences, 3 officiers honoraires, 29 vénérables ou leurs représentants et 28 frères visiteurs. Le mois suivant, il devient ministre de la Justice. A ce moment, peu d’hommes sont plus à même que lui de maîtriser l’arsenal légal français, si complexe à la fin de la Révolution. Le 12 décembre 1799, Cambacérès devient deuxième consul de la République, second personnage de l’Etat après Bonaparte.

 

Retourné, on l’a vu, très tôt vers les loges, il y a retrouvé la sociabilité des années pré-révolutionnaire. Pour sauvegarder cette liberté et cette tolérance, et aussi pour éviter une mainmise sur l’éducation, il reste fermement attaché à affirmer l’indépendance du pays vis-à-vis de Rome et rêve d’établir en France l’équivalent de l’Eglise d’Angleterre. Il prêche le rassemblement dans la tolérance et oriente le Premier Consul vers un gallicanisme moderne. Son rôle dans la négociation du Concordat est occulte ; il n’existe qu’à l’état d’influence par des discussions, des notes, des études. Ce descendant de protestants, ce défenseur des communautés juives suggère aussi que des accords soient passés avec les responsables de ces religions pour que chacun ait le droit de pratiquer le culte de son choix ; en contrepartie, ces religions se couleront dans le système politique. En effet, les églises, quelle qu’elles soient, ne peuvent prétendre exercer une action hors du contrôle de l’Etat ; le gouvernement doit rester seul maître à bord.

 

C'est à ce moment-là qu'il se préoccupe concrètement de la franc-maçonnerie. Les rapports de police ont signalé l'essor très important du nombre des loges depuis le début du Consulat : cent quatorze dont vingt-sept parisiennes en 1802, trois cents en 1804. Vénérable de la loge Saint-Jean de la Grande Maîtrise, quel rôle joue Cambacérès dans les conflits entre le Grand Orient et les obédiences de rite écossais en 1802-1804 ? Dans ses papiers se retrouvent de nombreux documents relatifs à des projets de traités d'union. Selon son habitude, il fait réaliser méthodiquement un historique de chacune des obédiences, et analyser les conflits. Considérant ceux-ci comme du détail, il veut arriver à un accord permettant à chacun de garder ses pratiques dans une unité d'ensemble harmonieuse. Du fait même du recrutement dans les milieux de hauts fonctionnaires et dans l'armée, leurs rivalités ou désaccords peuvent être facteurs de désunion. L'Empereur aurait envisagé de résoudre le problème en supprimant la franc-maçonnerie, et il fallut les protestations de Kellermann dont l'aide de camp, de Grasse-Tilly, fils du héros de Yorktown, venait d'être élu Premier Souverain Grand Commandeur du rite écossais, et celles de Cambacérès qui fit valoir qu'interdire la maçonnerie la ferait surgir de toutes parts, en coulisses et dans l'opposition, pour arrêter cette décision. Est-ce Cambacérès qui propose que Joseph Bonaparte soit nommé grand maître du Grand Orient et Louis Bonaparte de la Grande Loge Générale Ecossaise qui vient d'être fondée pour fédérer le rite ?

 

CAMILLE SAVOIRE - REGARDS SUR LES TEMPLES DE LA FRANC-MAÇONNERIE

Présentation de Jean-Marc Vivenza

Edition La Pierre Philosophale

 2015 

« La connaissance ne s’obtient que par l’initiation, connaissance qui est une « communion » avec l’âme universelle et dont le nom n’est autre que Gnose.» 

Camille Savoire (1869-1951)

La réédition de son ouvrage publié en 1935 : « Regards sur les Temples de la Franc-maçonnerie », précédé d’une longue Préface de Jean-Marc Vivenza, vient de porter une lumière pour le moins assez nouvelle sur la personnalité de Camille Savoire.

On s’aperçoit en effet, à la lecture des 90 pages de présentation du livre, que l’on ignorait énormément de choses sur celui qui fut à l’origine, en 1935, l’année même où il faisait paraître son livre, du « réveil » du Régime Rectifié en France.

Jean-Marc Vivenza nous révèle ainsi bien des aspects méconnus du parcours de Camille Savoire, et surtout nous montre l’évolution de celui qui se disait agnostique en son jeune âge, vers un spiritualisme de plus en plus marqué : « Camille Savoire, de l’agnosticisme de son jeune âge va donc, peu à peu, sans doute de par l’exercice de sa charge et son contact avec les degrés élevés des différents Rites maçonniques, évoluer vers un spiritualisme qui, pour n’être point une adhésion pleine et entière à une « Révélation », participait néanmoins d’un refus du matérialisme. »

« Ce fut le désir de travailler dans le secret et le silence, qui attira vers la Franc-Maçonnerie les adeptes de certaines organisa­tions philosophiques, initiatiques ou occultistes, survi­vances des anciennes confréries… »

Camille Savoire s’explique lui-même sur ce changement de point de vue, après avoir découvert « le caractère « initiatique » de la franc-maçonnerie » : « Ce fut le désir de travailler dans le secret et le silence, à l’abri des regards indis­crets de la police et des autorités qui attira vers la Franc-Maçonnerie les adeptes de certaines organisa­tions philosophiques, initiatiques ou occultistes, survi­vances des anciennes confréries de Rose-Croix, Alchi­mistes, Illuminés d’Allemagne ou de Bavière, lesquelles vinrent s’agréger au sein de la Franc-Maçonnerie en y constituant des Loges d’un caractère spécial (…) l’étude approfondie des anciens rituels, en m’éclairant à la lumière des travaux d’occultistes ou d’initiés anciens ou modernes, me permit d’entrevoir nettement le caractère initia­tique de la Franc-Maçonnerie, tel que l’avaient conçu certains de ses adeptes, et de le comparer aux sociétés initiatiques de tous les temps, sinon par les moyens employés, mais par les buts poursuivis, la communauté des symboles, de certaines appellations, mots et signes de reconnaissance, formes rituelles, épreuves.»

Mais ce premier constant va aboutir à une décision qui transformera profondément la vie de Camille de Savoire : « à savoir la nécessité pour l’initié de devoir se livrer à un travail intérieur pour parvenir à la pleine compréhension de ce que signifie « l’Esprit », pour reprendre l’expression employée par Savoire :  « Des études poursuivies pendant plus de dix ans, con­frontées avec les découvertes et enseignements de la science contemporaine, j’acquis la notion que seul un travail intérieur effectué sur soi-même peut faire pro­gresser dans la voie de l’initiation, laquelle n’est qu’une éducation de ce sens intime qu’on désigne sous le nom d’intuition et qui n’est vraisemblablement qu’une com­munion ou une prise de contact avec l’Intelligence universelle. Cette notion est incompatible avec une pro­fession de foi matérialiste. Tout ceci me conduisit vers un spiritualisme s’élevant au-dessus des dogmes des religions, des diverses croyances philosophiques et métaphysiques qui m’a paru constituer le véritable fondement de la Franc-Maçonnerie… »

Et c’est bien ce qu’affirme positivement l’auteur des Regards sur les Temples de la Franc-maçonnerie : « s’était effectuée en moi une accession vers la conception d’un monde dans lequel la Matière qui, dans ses divers aspects, n’est qu’une transformation de l’Esprit, cherche à dominer ce dernier et à l’asservir, alors que l’homme sage que doit être le Franc-Maçon cherche à se libérer des emprises de la Matière

Cette « Gnose, Camille Savoire l’avait expérimentée par « l’étude de l’esprit » : « L’étude de l’esprit apprend à l’homme à connaître l’âme, c’est-à-dire la force et la vie intime des choses et des êtres, de l’inanimé comme de l’animé et cette connaissance ne s’acquiert que par l’initiation, c’est-à-dire par l’éducation d’un sens intime, « l’intuition », qui a pour effet d’établir entre le Maçon et la vie universelle une «véritable communion » alors que notre intelligence est souvent faussée par nos intérêts, nos passions et nos préjugés. Cette connaissance, véritable communion avec l’âme universelle, c’est la Gnose. Pour l’acquérir, le Franc-Maçon doit maîtriser ses passions, établir un juste équilibre entre ses diverses facultés : raison, intelli­gence, sensibilité, et les accorder avec le milieu uni­versel réalisant ainsi le « juste milieu » de chacun de nous, c’est-à-dire « la loi de notre être » en conformité avec la « loi universelle ». Cette loi n’est pas fixe, disait Confucius. Aussi, le Maçon, par un perpétuel effort et un éveil constant, doit conformer ses pensées et ses actes au principe changeant de l’Univers tout en s’efforçant de garantir son harmonie intérieure ! »


« L’étude de l’esprit apprend à l’homme à connaître l’âme, c’est-à-dire la force et la vie intime des choses et des êtres, de l’inanimé comme de l’animé et cette connaissance ne s’acquiert que par l’initiation… »

Ainsi donc, analyse Jean-Marc Vivenza : « On le constate, loin du portrait erroné que l’on présente encore parfois de lui, en quelques années, Camille Savoire, de par ses fonctions de Grand Commandeur des Rites et son cheminement maçonnique personnel, avait profondément évolué, puisque du matérialiste agnostique qu’il déclarait être dans sa période de jeunesse, il était devenu un spiritualiste qui, pour conserver son attachement à la liberté de penser – liberté non synonyme pour lui d’incroyance –, néanmoins, n’hésitait plus à se référer à la kabbale, aux Rose-Croix, refusant l’athéisme, appelant à un travail intérieur capable de faire accéder l’initié à la connaissance véritable de la « Gnose », entendue comme l’expression de « l’âme universelle ». On est donc très loin d’une attitude de rejet de la spiritualité, bien au contraire. »


« La route de l’initiation conduisant à la Gnose, est cette connaissance suprême qui ne connaît pas les limitations de connaissance. C’est l’acquisition de la Gnose qui constitue l’objet principal de l’institution. Car elle est indispensable à la recherche de la Vérité…

Le témoignage le plus probant des convictions spiritualistes qui étaient devenues les siennes et sur lesquelles Jean-Marc Vivenza porte un éclairage tout à fait saisissant, allait être donné par Camille Savoire à la demande de son ami Constant Chevillon (1880-1944) qui : « s’il avait encore des objections à formuler à l’égard du dogmatisme ecclésial, n’en avait point à l’encontre du spiritualisme spéculatif qui pour lui était synonyme de « connaissance », c’est-à-dire de la « Gnose » qui constitue même, selon lui, « l’objet principal de l’institution initiatique » .


Voici donc ce que Camille Savoire allait déclarer, en 1939, dans la préface qu’il accorda à un opuscule publié par Constant Chevillon, alors Grand Maître de l’Ordre Martiniste : « la route de l’initiation conduisant à la Gnose, est cette connaissance suprême qui ne connaît pas les limitations de connaissance. C’est en effet l’acquisition de la Gnose qui constitue l’objet principal de l’institution. Car elle est indispensable à la recherche de la Vérité sans laquelle on ne saurait travailler au perfectionnement individuel et collectif des êtres

La réédition des « Regards sur les Temples de la Franc-maçonnerie » à l’heureuse initiative des éditions la Pierre Philosophale, rend donc, par la Préface étendue de Jean-Marc Vivenza qui présente cette nouvelle édition – la première depuis 1935 – un hommage plus que mérité à une grande figure de la maçonnerie spiritualiste, qu’il importait, loin des caricatures que certains avaient édifiées sur Camille Savoire, de porter à la lumière…de la « connaissance ».

 

catalogue des manuscrits maçonniques des bibliothÈques publiques de france

Jacques leglise

SEPP

 1984

Ville après ville tous les documents sont répertoriés.

Un gros travail qui facilite le chercheur.

 

CATHOLIQUES  ET  FRANCS-MAÇONSÉTERNELS  ADVERSAIRES ?

PAUL  PISTRE

ÉDITION  PRIVAT

 2011

Moins secrète que discrète, la franc-maçonnerie nourrit d’étonnants fantasmes. L’opinion française la connaît mal. Sait-on qu’aujourd’hui la maçonnerie comporte un nombre important de loges en activité avec un effectif record de frères et de sœurs, et ce dans toute la France ? Ou encore que le Grand Orient de France, longtemps largement majoritaire, n’accueille que le tiers des initiés, aux côtés d’autres obédiences plus confidentielles ?

 

La franc-maçonnerie est puissante, largement répandue et témoigne d’une capacité d’évolution surprenante. Si l’Eglise romaine et la maçonnerie ont longtemps été adversaire, plusieurs entretiens récents, oraux et écrits, très peu médiatisés, témoignent d’un évident rapprochement entre clercs et maçons… Paul Piste dévoile ces conversations inédites dans cet ouvrage et y livre une définition de ce qu’est la franc-maçonnerie au XXIe siècle.

 

L’auteur développe les sujets suivants :

 

Le Temple, la loge et l’obédience – une Eglise mal connue – les années sombres qui pèsent encore – la première loge à Londres en 1717 – sous l’Ancien Régime avec Napoléon 1e – les persécutions sous Vichy – l’œuvre des chercheurs – les causes des condamnations pontificales – un antimaçonnisme vigoureux et fréquent – les antimaçonnismes politiques, religieux et populaires – une aurore prometteuse – le colloque de Toulouse de 1987 – Rosario Esposito : un pionnier méconnu de la réconciliation Eglise-maçonnerie – Quelques pionniers et prophètes – la famille spirituelle la mieux connue de France -  Aperçu sur les maçonneries voisines, en Espagne, en Belgique, en Italie et en Angleterre – les juifs et la franc-maçonnerie -  les protestants -  Catholiques et francs-maçons de la G.L.N.F, du Grand Orient , du Grand Prieuré des Gaules, du droit humain, et de la grande loge mixte universelle de Perpignan -  le théologien Jean Rigal – la libre pensée – effets pervers des condamnations – la Bible, trait d’union entre catholiques et francs-maçons – l’Inquisition – Mieux connaître les spiritualités maçonniques – vers un universalisme maçonnique -

 

Paul Pistre est historien. Enseignant dans l’école laïque catholique, il a été membre actif du service incroyance-foi. Il a déjà publié deux ouvrages, Francs-Maçons du Midi, maçonnerie biterroise et sociabilité urbaine, du XVIIIe siècle à nos jours, ainsi que Francs-Maçons à Toulouse, des origines à nos jours. Il dirige depuis plus de 22 ans la revue : Lettre aux catholiques amis des maçons.

 

ce « g » que dÉsigne-t-il ?

Jacques thomas

ARCHÉ MILAN

 2001

Cet ouvrage est consacré à l’étude de certains symboles courants du Métier des Tailleurs de pierre, tels que la « pierre angulaire », la « pierre de fondation », l’« œil du dôme »… et plus particulièrement la « lettre G » au milieu de l’« Étoile flamboyante ».


Ces symboles sont ici analysés et expliqués à la lumière des données traditionnelles du Pythagorisme et de l’herméneutique judéo-chrétienne, c’est-à-dire de la « Science des nombres » et de la « Science des lettres », dont il est certain que les Confréries de constructeurs du Moyen Âge avaient une connaissance non seulement « spéculative » ou rationnelle, mais aussi « opérative » ou proprement spirituelle.


Ce livre réserve une place importante à l’examen du symbolisme des notions de « Force » et de « Puissance ». En outre, un long chapitre s’attache à mettre en évidence la fonction cosmologique de « Monarque universel » assumée par Nemrod, le « Premier Puissant », à l’époque de la construction de la tour de Babel.

L’auteur décortique les sujets suivants :

La pierre angulaire cruciforme, le diamant, l’équerre, la tradition pythagoricienne, la triade, le nom de Dieu en Hébreu, le Gimel, le Gamma, Nemrod et la tour de Babel.

 

cÉlÉbration du bicentaire des grandes constitutions de 1786

 

Le Suprême Conseil pour la France

 1986

À cette occasion trois orateurs, Baranger, Lasalle, Briens, nous rappellent les grands axes de ces grandes constitutions qui sont la base de l’Ordre Ecossais Ancien et Accepté.

 

ces francs-maçons qui croient en dieu

J.M. merle & m. viot

EDITION DE LA PIERRE PHILOSOPHALE

 1995

Dieu… les Francs-maçons… les termes semblent s’opposer, en particulier dans nos pays latins. Les Français, dans leur majorité, n’ont peut-être pas l’exacte mémoire des péripéties des luttes anticléricales, voire simplement des menées antireligieuses de certains maçons qui ont conduit en 1905 à la Loi de séparation des Églises et de l’État. Quelques-uns se souviennent cependant de la querelle à propos de l’école libre de 1984 et du laïcisme militant de quelques dignitaires de la Franc-maçonnerie française.

 

Mais ce que le grand public ignore, c’est que de tels maçons sont en rupture de ban avec la Franc-maçonnerie universelle, forte de quatre millions de membres, qui ne reconnaissent comme obédience régulière en France que la seule Grande Loge Nationale Française. Or pour y entrer, il faut affirmer solennellement sa foi en un seul Dieu révélé.

Les auteurs – l’un historien des religions, l’autre pasteur – expliquent ce que furent réellement les débuts de l’ordre maçonnique et comment, au cours du XIXème siècle, il dévia de ses buts originels, en Europe principalement. Ils exposent l’hostilité que rencontra la Franc-maçonnerie de la part de divers courants religieux ainsi que les nouvelles oppositions, amorcées depuis plusieurs années.

 

Le travail en loge et les méthodes mises en œuvre sont clairement définies et, pour la première fois, les auteurs fournissent au public profane un exemple d’utilisation de la Bible en loge maçonnique.

 

chevaliers & rose-croix

g & r jamet

EDITION DU BORRAGO

 1994

Après « Le Maître Secret », 4ème degré de la Franc-maçonnerie écossaise, « Architectures Secrètes » qui est une étude par thèmes sur les degrés du 5ème au 14ème, voici aujourd’hui « Chevaliers et Rose-Croix » qui nous conduit, suivant la même méthode, du 15ème au 18ème degré, point de rencontre majeur au centre de la Croix, pour celles et ceux qui ont choisi l’Art Royal et le chemin le plus long vers les « grandes ouvertures ». La Franc-maçonnerie prend là tout son sens, la grande rosace éclaire l’œuvre du Maître et la Fraternité s’y transmute en Amour.

Officialisé en 1821 par le Suprême Conseil dans sa version chrétienne et pas dans sa version alchimique. Falsification donc (toilettage et modernisme oblige diront certains) les ajouts ou transformations ultérieures où certains rituels mêlent la cabale hébraïque et des éléments fabriqués de toutes pièces adultérant les rituels Rose-Croix au départ forcément chrétiens. Que le même rituel soit transposé dans une version alchimique ou transformé par le symbolisme qu’il représente n’enlève rien au fait que cette rose mystique était au départ sur une croix entre deux autres croix, que la rose est environnée d’une couronne d’épines et que les premiers propagateurs voulaient que cela représente non seulement la passion du Christ, mais aussi entre les deux autres croix, la Rédemption. La Rédemption est rappelée par le tombeau vide du Christ.

Le signe de ce grade montre distinctement la voie du Ciel et de la Terre. Le mot sacré du grade est INRI qui peut être vidé de tous sens, tellement on pourrait en trouver. Il représente bien le mot formulé avec les initiales I.N.R.I, car le grade représente l’entrée dans la Loi nouvelle, passant de la loi juive à la mission évangélique. Les trois colonnes du Temple sont constituées « au nom de la très sainte et très indivisible Trinité » (aussi bien dans le rite moderne que celui de Kilwinning) et les trente-trois bougies du premier appartement rappellent les 33 années du Christ. La Passion du Christ se trouve copiée et renvoyée à des images symboliques de la maçonnerie, à savoir la pierre cubique à pointe qui sue sang et eau et qui soufre, (d’où l’analogie alchimique, mais dans le rite de Kilwinning la rose est bien fanée), l’étoile flamboyante, la géométrie. La rose maçonnique se trouve alors sacrifiée sur une croix au sommet de la montagne, par les trois équerres, les trois triangles et les trois cercles. Le reste de l’histoire dans ce grade ancien est une version maçonnique de la passion du christ pour retrouver l’étoile flamboyante et la Parole fut aussi retrouvée. Le symbolisme chrétien est si évident que de le nier paraît incongru, et à peine plausible au niveau du symbolisme en général. Même les verres sont appelés calice et la table autel.

L’esprit de ce grade est qu’il s’agit d’un grade de chapitre ouvrant les grades philosophiques de la sixième classe. Les deux thèmes beauté et connaissance sont déjà depuis longtemps dépassés dans les grades précédents. L’image du Christ rédempteur est une image plus séduisante plus que le christ en croix qui n’inspire en fait qu’une image morbide d’un homme crucifié par ses semblables. Sortie de toute Eglise, la version alchimique où l’on trouve sur la même croix parfois un serpent, symbolise effectivement la matière, l’oeuvre en cours de réalisation par sublimation des éléments, mais il s’agit là d’un travail peu élaboré qui ne sied pas au grade en question. Soit, un athée peut utiliser le symbolisme alchimique et cabalistique. Mais l’essence initiale et originelle du grade est chrétien quoi qu’on en dise et quoique certains trafiquent. Le chevalier Rose Croix l’est par Jéhovah, le nom incommunicable qui, parmi les juifs, signifie l’immutabilité de Dieu. Tout dans ce grade rappelle l’essence chrétienne, évangélique. Il n’y a rien à tenter ; car c’est ainsi. Affirmer autre chose n’est que poudre aux yeux. Pour tous ceux qui cherchent vraiment à comprendre l’écossisme, il ne fait guère de doute qu’il s’agit d’un symbolisme

 

chroniques maçonniques

Jacques normand

à L’Orient

 1999

Qui n’a cherché, au cours d’une lecture ou en préparant une planche – une date, un fait, une idée, un commentaire, bref l’un de ces mille éléments indispensables à la bonne fin d’un travail de réflexion ?
C’est ce qui a conduit Jacques Normand, avec ses Chroniques maçonniques, à créer cet outil indispensable à la réflexion.


Participant à des groupes de travail et des laboratoires de recherche historique sur la Franc-maçonnerie il a été amené à établir une liste, la plus complète et précise possible, d’événements, causes et effets, qui ont présidé à la lente et rude élaboration de l’Ordre.


Les événements historiques marquants, qu’ils soient politiques, sociologiques, religieux ou initiatiques, ont donc été inclus dans ces Chroniques.


Des courants se sont développés ; des Obédiences différentes en ont résulté, en France, en Allemagne, en Angleterre, aux Etats-Unis. Elles fraternisent, se tolèrent, s’ignorent, ou sont parfois carrément hostiles !
Enfin la Franc-maçonnerie n’est pas née spontanément en 1723 avec les Constitutions d’Anderson – Desaguliers.


Depuis la plus haute antiquité le phénomène initiatique coule comme un fleuve tranquille entre ombre et lumière. C’est aussi ce cheminement que l’auteur a cherché à préciser, sans interprétations merveilleuses ou déraisonnables.
Les informations recueillies sont issues de documents anciens et récents, mais accessibles à tous.

 

comment travaillent les francs-maçons ?             -           22       -

Jean onofrio

LA MAISON DE VIE

 2007

Lorsque des Frères ou des Sœurs appartenant à la Franc-maçonnerie initiatique se réunissent, ils célèbrent une « Tenue ». Que signifie ce terme, à quelles réalités spirituelles et symboliques correspond-il, pourquoi garde-t-il toute sa valeur ?


À travers des questions spécifiques, « A quoi sert le Temple ? », « A quoi sert une Tenue maçonnique ? », l’auteur pose en réalité la question qui nous concerne tous : « A quoi tenons-nous vraiment ? », « Quel est le sens de la vie humaine ? »


Cet ouvrage permettra de comprendre comment et à quoi travaillent les Francs-maçons. Et tout en offrant des informations inédites sur les symboles et les rites, il aborde aussi des sujets très contemporains, comme la théorie scientifique du big-bang et l’origine de la création.

 

comprendre les francs-maçons

Jean saunier

EDITION Ivoire Clair

 1999

Ce livre présente un panorama historique de la Franc-maçonnerie moderne et de son rôle au fil des siècles.


Jean Saunier s’attache à la présentation et à l’analyse des mythes et des questions les plus fréquemment posées tant au sein de l’institution que dans le monde « profane », ainsi qu’à une étude poussée des rapports entre la Franc-maçonnerie française et l’Église Catholique. Son ambition n’est pas de décrire en détail ce qu’est la Franc-maçonnerie mais d’essayer de cerner ce qu’est, ou ce que devrait être, un Franc-maçon.

 

Sans prétendre à des « révélations » spectaculaires plus ou moins fondées, il aborde en détail la description et la signification symbolique profonde du serment maçonnique, de l’initiation ainsi que des grades les plus représentatifs.

 

Il se garde toutefois d’en tirer des conclusions figées, tentant au contraire de replacer chaque période dans son contexte historique, suivant le principe qui veut qu’un corps social quel qu’il soit, et encore plus un groupe qui revendique pour lui-même le secret, n’existe qu’au travers de ses membres, eux-mêmes vivant au sein d’une société dont ils forment un microcosme.

 

compte rendu de la 12ème confÉrence internationale des suprÊmes conseils du r.e.a.a.

 

Le Suprême Conseil pour la France

 1980

Lors de cette conférence des Suprêmes Conseils à Paris en 1980, des conférenciers de talent ont évoqué le R.E.A.A., son mysticisme, sa spécificité et ce qu’il peut apporter dans la vie de chacun.

 

confession d’un grand commandeur de la franc-maçonnerie

Charles riandey

EDITION DU ROCHER

 1989

Décédé en 1976, Charles Riandey, initié à la Grande Loge de France en 1917, membre du Suprême Conseil de France en 1930, Grand Secrétaire de la Grande Loge de France en 1931, Grand Chevalier du Suprême Conseil de France puis Souverain Grand Commandeur en 1961, nous a laissé ses mémoires.

Tout au long de sa vie, Charles Riandey s’est efforcé de ramener la Franc-maçonnerie française à sa spécificité originelle, de la détourner résolument du monde de la politique et de la finance, mais aussi, après 160 années de confusion, d’ambiguïté et d’errements, de soucher le Rite Écossais Ancien et Accepté sur la Franc-maçonnerie dite régulière.

Relatant notamment les circonstances exactes jusqu’ici occultées de la scission intervenue en 1964 –1965 au sein de la Grande Loge de France, les mémoires de Charles Riandey constituent un témoignage exceptionnel sur l’histoire et les vicissitudes de la Franc-maçonnerie depuis un siècle.

Des réponses et des précisions sur les milliers de Francs-Maçons qui en 1964 /1965 ont quitté la Grande Loge pour rallier la G.L.N.F.

 

considÉrations sur la maîtrise – 3e Degré

Marcel spaeth

Détrad

 1997

Sont expliqués, dans cet ouvrage destiné aux Maîtres :

 

Chapitre I – La sapience du Maitre – Les arts libéraux – l’escalier à vis et le retour en arrière – la rosace – Grammaire, arithmétique, musique, astronomie, géométrie, rhétorique et dialectique – l’arbre séphirotique adapté à la Franc-maçonnerie –

Chapitre 2 – La légende d’Hiram – Poème épique – Réception d’un profane –

Chapitre 3 – Les mors, leur sens, leur écriture et leur étymologie -  Thubal-Caïn – Moabon – Mac Benah – Giblim – Hiram – Gabaon –

Chapitre 4 – Les tapis de la chambre du milieu, en tenue de travail et en Tenue de réception – L’équerre et le Compas – le Tétragramme – le signe des chairs – le Tertre et l’acacia – Les Nombres en maîtrise, ceux du compagnonnage et ceux de l’apprentissage –

Chapitre 5 – La Maîtrise et la magie – ouverture des travaux – Effets de l’assiduité – la circumambulation – Passage du récipiendaire par la mort – Nécromancie – imposition de l’épée flamboyante – la putréfaction alchimique – le geste de détresse – la batterie d’allégresse – le port du chapeau –

Chapitre 6 – L’Etoile Flamboyante en Maîtrise – le « Yin-Yang » -L’Androgyne alchimique -

 

CONSTRUIRE  LE  TEMPLE  AUJOURD’HUI

. Behaeghel - Bruno Etienne - J. Fontaine - F. Figeac – I. Mainguy

Édition   MAISON DE VIE

2008

Pourquoi et comment les Francs-Maçons construisent-ils leur temple aujourd’hui ? De quels outils disposent-ils ? Que recouvre le terme initiation ? A quoi servent les rituels ? Qu’est-ce qu’une société initiatique ? Existe-il un message maçonnique ? La Franc-maçonnerie a-t-elle un avenir ?

Réunis lors d’un colloque, des auteurs faisant autorité dans le monde maçonnique abordent ces sujets importants et répondent sans détour à des questions parfois délicates. Aussi cet ouvrage très vivant ouvre-t-il de nombreuses perspectives dont certaines dépassent la cadre de la Franc-maçonnerie pour souligner un enjeu majeur : peut-on encore vivre une spiritualité d’ordre initiatique ?

 

En préface Christian Jacq insiste sur le parcours de l’initié, qui dépend fondamentalement de la nature de la loge qui l’accueille et le fera évoluer, mais souligne la nécessité et l’importance d’avoir une « loge de recherche initiatique », qu’il ne faut pas confondre avec une loge de recherche historique. Cette loge permettant à chacun d’approfondir les symboles en commun, de débattre de divers sujets maçonniques, d’aller vers d’autres traditions, et de se nourrir de complémentarité dans une fraternité conviviale mais studieuse.

 

Irène Mainguy, rappelle ce que veut dire « initiation », mot inconnu ou non pratiqué jusqu’en 1801, où ce mot apparaît dans le régulateur du maçon, et qui sera officialisé en 1826, avant cette date on parlait de recevoir ou faire un maçon. La finalité étant la même que de nos jours, à savoir « faire un nouvel homme », avec la mort du vieil homme, la renaissance, le passage de l’ombre à la lumière, le passage de la captivité à la libération ou du sommeil à l’éveil.

 

François Figeac pose la question « Qu’est-ce-que la Franc-maçonnerie initiatique » ? C’est évidemment la construction du Temple. Temple commun à tous les initiés, mais par la magie de la méthode cette œuvre provoque la transformation de chacun qui ainsi se construit son propre temple, à l’image de la perfection du Temple de Salomon.

 

Bruno Etienne donne sa version de la Maçonnerie : Société initiatique fondée sur des mythes, qui pratique des rites et qui utilise des symboles. Pour lui il y a société initiatique lorsque les 10 variables suivants sont réunis, après acceptation des mots, rites, symboles et mythes :

 

1/ Une légende de base justifiant le rite. 2/ Un dépouillement physique vestimentaire accompagné d’une réclusion. 3/ La présence d’époptie dévoilée pour la contemplation des symboles et des mytho-drames, c'est-à-dire le rite fondateur. 4/ La présence des éléments. 5/ Un ou plusieurs voyages unidirectionnels. 6/ Un rapport chute-élévation. 7/8 Une guidance, c'est-à-dire une utopie voire une eschatologie. 9/ Une uchronie  10/ Une eurythmie en rapport avec les types de temps et d’espace séparés donc sacrés. 11/ Des épreuves physiques réelles ou symboliques, liées au passage, à la mort et à la résurrection.

 

 Julien Behaeghel nous explique les outils et le message de la Franc-maçonnerie. Pour lui le message est simple « Refaire notre unité par le symbole initiateur », en refaisant cette unité nous reconstruisons le temple du monde qui est en réalité celui de l’Homme, le macrocosme n’étant que le reflet du microcosme. Hermès Trismégiste nous ayant transmis cette grande pensée, faut- il en prendre conscience et œuvrer dans ce sens.

 

Jacques Fontaine termine ce colloque en posant la question « Quel message et pour quel avenir ? » C’est un message pessimiste qu’il nous délivre, en arguant du fait que la Franc-maçonnerie est en perdition compte tenu de la qualité des initiés et de leur peu d’enthousiasme à étudier la symbolique et à s’interroger sur eux-mêmes. Il délivre son message, qui est le suivant : Si on veut changer, et ainsi sauver la Franc-maçonnerie, appliquons le principe ou l’adage, vieux comme le monde « Connais-toi toi-même », cet adage étudié par exemple par les bouddhistes et d’autres sociétés initiatiques.

 

CONVERSATIONS ÉCOSSAISES

Bernard GUILLEMAIN

Edition TREDANIEL

 1996

C’est une conversation continue sur la maçonnerie avec la fraternité, les mythes fondateurs de l’Ecossisme et du suprême conseil avec le St Empire, la symbolique profane et écossaise et son éthique.

Il parle longuement de la devise Ordo ab Chao et Deus Memque Jus, sur le Saint Empire qui lui tenait à cœur et sur cette transmission scalaire et alchimique.

 

Le REAA a pour but de développer et d’approfondir les enseignements de la Maçonnerie de Saint-Jean. En se référant aux traditions initiatiques et spiritualistes, il place ses travaux sous l’égide du Grand Architecte de l’Univers. Il engage ses membres à s’intéresser aux problèmes importants de l’humanité, et à s’investir pour la défense de la tradition culturelle et le bien constant des hommes. Les enseignements du REAA incitent ses membres à comprendre, mettre en oeuvre et établir l’amour du prochain, les droits et la dignité de l’homme. Ils doivent également s’engager pour la défense de la liberté de pensée et de croyance et combattre l’ignorance, la superstition et le despotisme. Le REAA n’impose aucune limite à la libre recherche de la vérité. Pour garantir à chacun cette liberté, il exige de tous ses membres une tolérance active. Le REAA attend de ses membres un engagement ferme et désintéressé pour l’amélioration de la société et de l’Etat et pour garantir à tous les hommes une existence dans la dignité, la paix et la liberté.

 

Bernard était membre du Suprême conseil pour la France depuis plus de 50 ans, il nous a quitté en 2002. Qu’il repose en paix.

 

crÉation et histoire du rite Écossais rectifiÉ

Jean urcin

Edition  Dervy

 1994

Cette recherche historico maçonnique nous conduit du début du christianisme à J. B. Willermoz et à l’écossisme contemporain. Ce nouvel éclairage apporte un complément aux ouvrages de Jean Tourniac.

 

A l'heure où la Franc-maçonnerie connaît un regain d'intérêt, Jean Ursin s'est livré à un minutieux travail de recherche sur le Rite Écossais Rectifié, afin de mieux en cerner les origines. Ses recherches nous conduisent des débuts du christianisme à Jean Baptiste Willermoz (1730-1824) et à l'écossisme contemporain.

L'auteur, privilégiant la clarté et la simplicité, nous offre ici une histoire exhaustive du R.E.R qui complète les ouvrages de Jean Tourniac sur ce sujet et apporte les éléments indispensables à la compréhension de la franc-maçonnerie d'aujourd'hui

dÉcors & usages

 

GLNF

 2002

À l’intention des membres de la Grande Loge Nationale Française.
Cet album couleur très bien fait explique les tabliers, les médailles, les cordons et les superlatifs donnés aux officiers, et le rôle de chacun.

 

DE LA PORTE DES HOMMES A LA PORTE DES DIEUX Cérémonie solsticiale de la Saint-Jean d’été

Alain Pozarnik 

Edition Dervy

 2014

Le solstice d’été a un caractère particulier ; depuis la préhistoire, il frappe les esprits de tous ceux qui observent avec attention la renaissance de la nature après sa mort hivernale. Il attise les cœurs vers une espérance de vie et laisse entendre l’existence d’une éternité enfouie en l’homme, mais que les diverses traditions religieuses ou païennes entretiennent depuis le Moyen Âge.

Bien d’autres vérités se cachent dans les flammes des feux purificateurs du solstice d’été. En Mésopotamie, en Egypte, en Grèce ou encore à Rome, le lumières de la manifestation du cycle solaire ont été le support de nombreuses réjouissances et de mystérieuses initiations donnant, à ceux qui savent lire la nature, la conscience du destin humain sur terre.
Le christianisme reprendra les témoignages traditionnels de la vraie Lumière venant dans ce monde sous les paroles de saint Jean. La Franc-maçonnerie moderne a conservé un rituel pratiqué en juin à la saint Jean d’été et très peu d’ouvrages lui ont été consacrés. C’est ce rituel qu’Alain Pozarnik explicite, phrase par phrase, afin que les pèlerins puissent suivre le chemin naturel du devenir humain.

Les initiés qui ont compris la véritable nature humaine au sein de l’univers, et parce qu’ils sont en relation avec l’expansion infinie, parviennent immanquablement avec les certitudes de leurs expériences et de leurs observations à la notion de vie éternelle. Ils ont franchi la porte des dieux qui donne accès à la Vérité et à la Lumière, ils avancent maintenant dans l’énergie primordiale avec certitude, paix et amour.

Toute vie, même en ce monde terrestre, est replacée, par les initiés dans un mouvement perpétuel, ils vibrent dans une authentique relation avec la création, cette création est peut-être loin des idées que les hommes ordinaires s’en font mais grâce à leur nouvelle conscience, ils deviennent plus justement l’homme aboutit promis par la création.

Le grand secret de la vie que nous allons aborder dans la cérémonie solsticiale de Saint Jean, consiste, par l’observation de la nature à trouver cette porte qui donne accès à la mystérieuse réalité sous-jacente, ainsi nous passerons de la porte des hommes à la porte des dieux.

Au sommaire de cet ouvrage de 340 pages :

Cérémonie de Saint-Jean d’été au Rite Écossais Ancien et Accepté de la Grande Loge de France -

-Le V.M : Frère Maitre des cérémonies, veuillez donner l’entrée du Temple…

-LE V.M : Mesdames et Messieurs, mes sœurs et mes frères, veuillez prendre place  -    Mes sœurs et mes frères, nous allons maintenant célébrer la fête de saint j jean

-Le V.M : Frère second surveillant, quel est le but de notre rassemblement de ce jour ?

-Le V.M : Frère orateur, pourquoi les francs-maçons célèbrent –ils cette fête à cette époque de l’année ?

-L’orateur : En cela, nous perpétuons les traditions des corporations de métiers romaines…  Aujourd’hui, nous voici ensemble pour franchir la porte solsticiale d’été…

-Le V.M : Frère secrétaire, d’où venez-vous ?

-Le secrétaire : Cet Evangile est essentiellement l’évangile de la connaissance…

-Le V.M : Veuillez vous lever, mes sœurs et mes frères - : Frère second surveillant de quel présent symbolique disposez-vous ? - : Le blé recouvre t-il d’autre sens, mon frère second surveillant ?  - : Qu’en concluez-vous frère second surveillant ?   : Frère premier surveillant, de quel présent symbolique disposez-vous ?  -   : Peut-on considérer que le cycle soit complet, frère premier surveillant ?

-Le V.M  se saisit du parchemin qui est devant lui et le montre à l’assemblée tout en disant : Avant de nous séparer, je vous invite, mes sœurs et mes frères à entrer dans la chaîne d’union qui symbolise l’Amour entre tous les hommes de la Terre, puis Remerciements du V.M à tous les assistants d’avoir participé à cette cérémonie.

 

des origines du grade de maÎtre

Goblet d’alviella

EDITION TREDANIEL

 1984

L’histoire de ce grade est capital ; par lui, le franc-maçon acquiert la plénitude des droits et devoirs maçonniques. Mais à quelle période de l’histoire apparait-il ? Pourquoi a-t-il été créé ? Quel est son symbolisme ?

Pour répondre à ces questions, il suffit de lire cet excellent ouvrage de Goblet d’Alviella. D’où vient d’abord cette légende ? Paul Naudon autre historien en maçonnologie, nous précise que nous le devons au moine bénédictin Walafrid Strabon (IXe siècle) qui dans ses œuvres, l’aurait rédigé telle que nous la connaissons aujourd’hui, il fit du bronzier Hiram (Livre des rois 5), le Maître par excellence.

 

Dans les légendes opératives à partir du XIIIe siècle, nous ne trouvons pas grand-chose ; c’est à partir de 1680 qu’Hiram recommence à être mentionné dans le manuscrit « Tew » et le manuscrit « inigo Jones », mais c’est surtout en 1711, soit 6 ans avant la création de la Grande Loge d’Angleterre, que nous trouvons un 3e grade (Maître), il est rédigé sur une feuille d’un manuscrit du (Trinity Collège Dublin) et porte la mention « maçonnerie, Février 1711 ».

Pour les Franc-maçon du XXIe siècle, Hiram est un symbole moral ; c’est l’homme de bien persécuté, le penseur bâillonné, l’inventeur méconnu. C’est Job sur son tas de fumier, Prométhée sur son rocher, Jésus sur la croix, Molay sur son bûcher, ce sont les martyres chrétiens jetés aux lions du cirque à Rome, les hérétiques et les philosophes suppliciés par les bourreaux de l’inquisition, les intellectuels précipités dans les mines de Sibérie, c’est tout libérateur qui souffre et tombe pour une juste cause et comme le dit le grand Dieu Osiris en Egypte : « Depuis que j’ai reçu la grande blessure, je suis blessé dans toute blessure ».

 

Hiram tout en étant le juste, est également la justice, il est la liberté violée, la civilisation anéantie par les barbares, la culture morale et intellectuelle d’un peuple combattue par la superstition et le fanatisme.

Tel sont en substance les enseignements de ce grade, mais lisons ce que nous en dit l’auteur dans ce livre, qui nous révèle des trésors, quant à l’origine de la légende, du grade et de son enseignement.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

La Maîtrise dans la franc-maçonnerie de pratique   -   L’initiation maçonnique pendant la période de transition   -   Le troisième degré dans la maçonnerie spéculative, la légende et le rituel   -   Origine psychologique de la légende   -   Les antécédents historiques de la légende   -   Formation et introduction du rituel   -   Philosophie du troisième degré   -

 

DES PLUMES DANS L’ENCRIER MAÇONNIQUE

Divers Auteurs

Edité par l’Institut maçonnique de France

 2013

Les mythes, rites, symboles et légendes de la franc-maçonnerie et l’aura de mystère qui règne autour de son organisation, de son histoire, de son fonctionnement, constituent une véritable « malle aux trésors » de ce qu’il convient d’appeler l’imaginaire maçonnique ; cela fait près de deux cents ans que des romanciers, des poètes, des auteurs de théâtre et non des moindres, puisent dans cet encrier magique pour que leur propre imagination s’envole.

11 jeunes écrivains nous livrent dans cet ouvrage le fruit de leur imagination. La multiplicité des thèmes, la variété des intrigues, la diversité des formes d’écriture, disent par elles-mêmes que l’histoire de la confrérie, les histoires qui lui sont liées, les anecdotes qu’elle génère, sont un chatoyant kaléidoscope bariolé à moins que ce ne soit un labyrinthe initiatique…

Evidemment au fil des pages, vous allez découvrir que le temple avait trois portes, vous allez recevoir des nouvelles des templiers, vous allez croiser Elisabeth Saint-Léger chez les fils de la Lumière, un crime en trois points va être commis sous vos yeux, la légende perdue d’Avaris va vous être contée, pour ainsi effectuer le Voyage dans un univers de fantasmagories et de mystères, accompagné d’une lumière fraternelle… où votre propre imagination sera sollicitée…

Au sommaire de ce voyage imaginaire :

Moi je crois en toi par Corynn Thymeur

Elisabeth Saint Léger chez les fils de la Lumière par Pierre Malter

A la croisée des chemins par Stan Karko

Le Temple avait trois portes par Philippe Behamou

Meurtre en trois points par Jean Nicolas Brassaud

Ker-Roin par Christian Dorsan

Le voyage par Nadroj Eilarras

Lumière fraternelle par Laurence Elem

Avaris : La légende perdue par Frédéric Godefroy

Petit Architecte de ma vie par Dominique Le Boedig

Des nouvelles des templiers par Virginie Muzart

 

deux siÈcles de maçonnerie en roussillon 1744 – 1945

Jacques mongay & p.R. baldie

EDITION Les Presses Littéraires

 2003

Ce sont deux siècles de maçonnerie dans les Pyrénées-Orientales avec les noms des loges, leurs histoires et les divers maçons qui s’y sont illustrés. Un très bon travail d’histoire.

Le Roussillon se distingue alors par une concentration maçonnique unique en France. Entre 1744 et 1789, on dénombre à Perpignan 317 frères pour 13 000 habitants: 1 Perpignanais sur 40 est franc-maçon! Les loges sont nombreuses: 12 civiles et 6 militaires. Ces dernières, grâce au caractère itinérant des régiments, contribuent fortement à la propagation de la franc-maçonnerie. La loge est un laboratoire des idées des Lumières. Les frères y présentent des discours et des planches. On parle philosophie, mais les discussions politiques et religieuses y sont interdites. Les ateliers ont un mode de fonctionnement unique pour l'époque: les maçons s'écoutent dans un respect mutuel et votent librement. Les travaux se terminent par des agapes, un moment de convivialité autour d'un banquet et de chansons. 

Certes, la fraternité roussillonnaise a ses limites. La Sociabilité, composée de tous les grands nobles catalans, recherche l'excellence sociale et ne fréquente pas la loge des Artistes. On met un point d'honneur à combattre la confusion des états. Le noble et le marchand sont frères, ils portent tous les deux l'épée de l'égalité, mais ils ne se réunissent pas dans la même loge. Il ne faut pas oublier que la maçonnerie est alors très élitiste, elle exclut les femmes, les analphabètes, les paysans, les comédiens, les juifs, les bègues, les borgnes et les boiteux. 

L'idée qu'il existe une influence maçonnique sur cette période est tenace, mais exagérée. C'est vrai que le fonctionnement des loges joue un rôle novateur. Il rend concret des idéaux abstraits: l'égalité, la fraternité, la raison, la tolérance. Les frères proposent un modèle de république universelle, fondé sur l'échange et le dépassement des différences. Mais le but est de façonner un comportement, pas de préparer une mobilisation politique. D'ailleurs, les maçons catalans reflètent fidèlement la société française: un tiers sont royalistes, un tiers, Jacobins, et un tiers, Montagnards! Pourtant, le gouvernement révolutionnaire voit dans ces ateliers des foyers potentiels d'opposition. Paradoxalement, la Révolution est donc l'un des moments noirs de l'histoire de la maçonnerie catalane. Les loges se mettent en sommeil jusqu'en 1795. 

Dès 1799, Napoléon relance la franc-maçonnerie, tout en la surveillant par l'intermédiaire de sa famille - il nomme son frère Joseph à la tête du mouvement. Il y voit un bon moyen de surveiller les élites. C'est l'âge d'or de la maçonnerie perpignanaise. Entre 1800 et 1813, plus de 1 000 frères fréquentent les ateliers de Perpignan, de Catalogne du Sud et du Nord! Les loges se développent surtout par l'intermédiaire des militaires qui affluent en 1808, pour la guerre d'Espagne. . Entre 1804 et 1815, sur les six maires nommés par le préfet, cinq sont francs-maçons. 

Quelles sont les idées des francs-maçons au XIXe siècle? Nous avons peu d'éléments pour Perpignan, mais, en France, ils sont de tous les combats progressistes. En 1848, les maçons Charles Bissette et Victor Schalcher abolissent l'esclavage dans les colonies. L'activité philanthropique est également très forte. Les frères s'engagent dans des comités de vaccination. Le recrutement est de plus en plus démocratique, les loges s'ouvrent aux ouvriers et aux boutiquiers. : On assiste, en effet, à une désertion des membres du clergé. Le combat contre l'Eglise, qui a commencé à la fin du second Empire, se radicalise sous la 3e  République. La franc-maçonnerie, particulièrement le Grand Orient de France, évolue vers la pensée positiviste et scientiste et s'oppose aux catholiques, alignés sur les positions du pape. Le débat prend une tournure très politique. Et cela quelques années avant la séparation de l'Eglise et de l'Etat, qui aura lieu en 1905. Ces discussions renforcent la politisation des loges, ce qui explique la place de choix de la franc-maçonnerie dans les combats républicains.

Les trabucayres : En bons brigands, ils prennent leur nom du trabuc, court fusil à canon évasé. De 1837 à 1846, ces bandits de grand chemin sévissent dans la région frontalière du Vallespir. Ils y rançonnent, voire séquestrent, diligences et propriétaires fermiers. Surnommés aujourd'hui «les Robin des bois catalans», ils détroussent les riches pour donner aux pauvres. Ces célèbres malandrins anarchistes seraient-ils maçons? En 1846, l'un des chefs, Joseph Balme (Sagals de son nom de guerre), est condamné à mort. Avant l'exécution, le bourreau récupère le foulard que Sagals porte autour du cou. Il est orné de symboles maçonniques: compas, équerre, lune, soleil, etc. Pour certains, Joseph Balme aurait été initié dans une loge de Gérone. Pour d'autres, un protecteur maçon aurait pu lui offrir ce foulard. Difficile à dire aujourd'hui. Quoi qu'il en soit, le foulard contribue à nourrir la légende...

 

deux siÈcles dU rite Écossais ancien et acceptÉ en France 1804 – 2004

par le grand Collège R.E.A.A. du G. O. de France

EDITION DERVY

 2004

Ce superbe livre nous entraîne à l’origine officielle du R.E.A.A. (1804) en France. Des photos splendides de divers tabliers, les blasons et emblèmes des degrés du 4ème au 33ème. Un historique bien charpenté et intéressant sur l’origine. La patente Morin, les légendes Templières, le Chevalier Rose-Croix et le Chevalier Kadosh en sont les grands chapitres. Un très beau livre agréable à lire et à regarder pour ses images.

 

En 1804, les "américains" reviennent des Îles (Saint Domingue, aujourd'hui Haïti). D'abord Germain Hacquet (1756-1835) (et le rite en 25 grades dit de perfection), ensuite le comte Auguste de Grasse-Tilly (1765-1845) (et le rite en 33 grades dit REAA, ainsi que le titre de GM du SC des "Îles de l'Amérique du vent et sous le vent"). Ils créent le 27 octobre 1804, le premier Suprême Conseil français qui s'appelle "Loge Générale Écossaise de France du Rit Ancien", plaçant à sa tête le prince Louis, frère de l'empereur (et Grasse-Tilly est son représentant officiel). 

 

La réaction est immédiate et fin 1804, sur ordre de Napoléon, la réunion de cette "Loge Générale Écossaise" au GOdF est réalisée à travers un Concordat, signé le 5 décembre 1804. "Le RF Grasse Tilly, représentant du GM, parvenu à l'orient, a manifesté, au nom de ses frères, le vœux d'une réunion absolue, franche et éternelle; ce vœux reçu par le Grand Vénérable et les officiers du GO a été accueilli avec l'enthousiasme de la joie et de la confiance." Un vote favorable à la création d'un "Grand Directoire des Rites" est acquis le 12 juillet 1805 au GOdF, dans le but de centraliser et de simplifier. La contre-réaction ne se fait pas attendre et le 6 septembre 1805, Grasse-Tilly et ses amis, avec le maréchal Kellermann, dénoncent le Concordat. Il est possible que Grasse-Tilly ait été placé à la tête de cet ancien-nouveau SC "indivis" lors de sa sortie du GOdF, toujours est-il qu'il écrit de Strasbourg le 10 juin 1806 au SC indivis qu'il se dessaisit de la "Grande Maîtrise" au profit de l'archichancelier Cambacérès (Livre d'Or de Grasse-Tilly. Cambacérès accepte le 1er juillet et est installé solennellement le 13 août 1806. Donc oui l'ancien-nouveau SC forme en 1805, et choisit de placer à sa tête Cambacérès qui met deux conditions: - le GO gère directement jusqu'au XVIIIème - le SC indivis gère ensuite, mais au nom du GO. 

 

Le décret du 27 novembre 1806 pris par Cambacérès stipule en effet que les Frères promus doivent prêter "serment d'obéissance au GO comme unissant à lui le REAA, et au SC du 33ème degré, chacun en ce qui le concerne." Et ce qui semble établi, c'est que, si Grasse-Tilly a pris la tête du "SC indivis" en France, ce fut de courte durée, il l'a rapidement cédé à Cambacérès. Ensuite, il était hors-jeu pour recréer un SC français. Par contre il a gardé la Grande Maîtrise du SC des Îles de l'Amérique dont il a beaucoup usé. On peut se demander pourquoi Grasse-Tilly a cédé à Cambacérès cette "nouvelle" Grande Maîtrise en 1806. C'est simple: faire une fronde alors que la volonté de l'empereur est l'unité d'une franc-maçonnerie à sa dévotion, est osé, sinon dangereux.

 

Et pour Grasse-Tilly, nommé adjoint à l'état-major du prince Eugène de Beauharnais le 29 juin 1806 (soit 19 jours après s'être dessaisi en faveur de Cambacérès), manifestement s'asseoir dans le fauteuil de GM qui fut occupé par le prince Louis était encore plus délicat. Cambacérès, un génie politique, trouve la solution qui ne lèse personne. L'arrangement semble heureux: le GO garde la maîtrise sur le Rite français et les grades apparentés (dont celui de Rose-Croix). La fronde garde la maîtrise sur les grades au-delà, mais au nom du GO. Personne ne perd la face, et surtout l'unité de façade est maintenue. (la solution est d'ailleurs tellement bonne que Cambacérès refait le coup avec le RER en 1808.)

 

DICTIONNAIRE MAÇONNIQUE – TERMINOLOGIE DES RITUELS MAÇONNIQUES

Michaël Segall

Edition Dervy

 2014

25 ans se sont écoulés depuis la publication en 1988 de la première édition de ce dictionnaire, donnant la prononciation, la traduction, l’orthographe, l’étymologie, l’explication et, autant que possible, les références bibliques d’une grande partie des termes, notamment des hébraïsmes, utilisés au Rite Ecossais Ancien et Accepté tel qu’il se pratique en Europe continentale et dans d’autres pays du monde.

Suite aux demandes et aux questions, il a semblé à l’auteur, utile et nécessaire d’étendre cette étude à des mots oubliés ou négligés dans son premier dictionnaire et apparaissant surtout aux grades rouges écossais ainsi qu’à la terminologie générale des rites maçonniques majeurs encore pratiqués à notre époque.

Comme pour le précédent dictionnaire et afin que celui-ci puisse rester à la portée de tous, aucune indication précise n’y est donnée quant aux grades auxquels appartiennent les mots, les phrases et les acronymes expliqués ; la seule différence que le lecteur y trouvera dans ce domaine, par rapport au dictionnaire des hébraïsmes, est que des indications y seront données en ce qui concerne l’appartenance des mots à l’un ou à l’autre des rites étudies sauf bien sûr, pour des termes d’une utilisation tellement générale qu’une explication serait superflue.

Il reste la question du compagnonnage ; il ne s’agit certainement pas d’un rite maçonnique, mais les influences mutuelles entre compagnonnage et maçonnerie sont telles, et les points communs sont si nombreux, qu’il n’était pas possible de l’ignorer, tout en sachant qu’à ce jour, il n’existe aucune preuve d’une quelconque filiation, malgré cela ce dictionnaire comporte des mots et expressions utilisés dans les cayennes compagnonniques.

La maçonnerie américaine (souvent appelée maçonnerie d’Albert Pike), pose ici quelques problèmes dans sa formulation historique et sur des noms de personnages historiques qui n’ont peu ou pas de rapports avec la maçonnerie continentale, car ils ont été introduit récemment par Albert Pike, ainsi il était difficile de trier ceux qui pouvaient figurer dans ce dictionnaire et ceux qui devaient être occultés. L’auteur a pris sagement le parti de tout garder, tout en expliquant pour chacun son origine et sa filiation.

Lorsqu’on feuillette les rituels maçonniques des loges symboliques ou des hauts-grades, tous rites confondus, on s’aperçoit vite que 80% des mots de passe, des mots sacrés, des expressions, des devises, ont une origine hébraïque et araméenne, qui souvent ont été traduites en latin (Pax vobis). Presque tous ces mots et expressions ont été tirés du Livre des Rois, des Chroniques et des Nombres, mais aussi d’autres versets de la Bible. Ils font partie de la légende salomonienne. Le nouveau Testament n’est pas non plus oublié.

Le Zohar a fourni pas mal de termes et d’expressions avec les sephirot. La Kabala avec sa démonologie et son angélologie nous donne des noms difficiles à comprendre et à identifier. Puis il y a des mots et phrases fabriquées par des hébraïsants de mauvais choix et qui au fil des siècles, ne firent qu’obscurcir les textes.

On ne peut que remercier l’auteur pour cet excellent ouvrage, très utile pour ne pas dire indispensable dans notre recherche maçonnologique autant que spirituelle.

 

DISCOURS et VIE du CHEVALIER André-MICHEL de RAMSAY  

Divers Auteurs

Edition   ARCADIA

 2005 

Ramsay serait ignoré des Francs-Maçons, s’il n’avait écrit un discours en 1736. Ce discours reliait la F.M à la chevalerie et au temps des croisades et lui assignait un rôle culturel international. Ce texte de Ramsay est certainement le texte le plus important de la première maçonnerie française, il se situe dans cette période charnière pour l’Ordre, qui est la fin des années 1730. Ce discours ou spéculations du Chevalier Ramsay enracine durablement dans les esprits, l’idée que la Franc-maçonnerie est l’héritière de la chevalerie médiévale.

Ramsay né en 1686 en Ecosse, il se prétend descendant de la famille des Ramsay, héros de l’indépendance écossaise, mais aucunes traces ne l’attestent. Aussi fera t-il toute sa vie le maximum, pour acquérir cette descendance. En 1709 Ramsay fait la découverte de sa vie en rencontrant Fénelon, dont il devient le disciple et sous son influence se convertit au catholicisme. A la mort de Fénelon en 1715, il va rejoindre le cercle des quiétistes animé par Mde Guyon, dont il devient le disciple, l’admirateur et le confident.


Durant sa vie Ramsay va publier 3 textes majeurs. 1/ Les voyages de Cyrus, qui est un roman initiatique. 2/ Les principes philosophiques de la religion naturelle et révélée, texte en grande partie écrit pour réfuter Spinoza et démontrer l’existence en l’homme de la croyance en Dieu. 3/ Son discours de 1736 amélioré en 1738.
Il est initié en 1727 à l’âge de 41 ans dans une loge maçonnique. El 1729 il est reçu dans la prestigieuse « Royal Society » et en 1730, il est fait « docteur honoris causa » à l’université d’Oxford. Toujours en 1730 le Régent de France lui décerne le titre de « Chevalier de St Lazare » qui le rattache ainsi à la haute noblesse écossaise, puisque cette distinction fut approuvée par le prétendant au trône d’Angleterre: Jacques III, exilé à Rome. Il se marie en 1736 à Lyon et cette même année il prononce son fameux discours.

En 1737 il modifie son discours et le donne à lire au cardinal André Hercule de Fleury alors ministre d’état de Louis XV, mal lui en prit puisque le cardinal non seulement lui interdit de le lire, mais l’envoie au Pape, lequel va pondre en 1738 une bulle d’excommunication (In Eminenti Apostolatus Specula), ce qui n’empêcha pas Ramsay de lire son discours  le mois suivant à Lunéville. Ramsay meurt en 1743 à Saint Germain en Laye, à l’âge de 57 ans.

 

Georges Lamoine explique pourquoi et comment Ramsay est au début de la propagation de l’écossisme à travers le monde. De par l’honorabilité de ses buts, sa noblesse et sa fraternité universelle, de son intérêt pour le savoir, son souci de la moralité, sa pratique de la charité, le discours de Ramsay est indiscutablement à la base de l’écossisme.

 

Christian Charlet évoque la vie du Chevalier de Ramsay surtout la période qu’il a vécu aux cotés de Fénelon à qui il voua une admiration sincère et qui fut son Père spirituel.

 

Francis Bardot nous transporte dans le monde des Arts et dans l’imaginaire à l’époque du discours du Chevalier Ramsay. 1685 est l’année de la révocation de l’édit de Nantes, elle est le point de départ d’une modification du rapport entre le sacré et le profane dans la conscience des européens. Cette même année né Bach, Haendel et Scarlatti, Ramsay naîtra l’année suivante.

 

J.P. Lassalle disserte sur le discours de Ramsay et essaie de savoir où ce discours a eu lieu, compte tenu que beaucoup de rues ont disparu, est-ce rue de Buci ? Rue des boucheries ? Rue du paon ? Difficile à dire. Il nous explique les différences entre les deux discours, différences assez importantes.

 

Pierre Mollier dans un long article développe l’imaginaire chevaleresque et la Franc-maçonnerie au XVIIIe siècle. Cette chevalerie qui devient spéculative est malgré tout issue du Moyen Âge avec ses règles et ses coutumes.

 

Eques a norma explique pourquoi le Discours de Ramsay est le texte le plus important de la première Maçonnerie française, car elle enracine durablement dans les esprits l’idée que la Franc-maçonnerie est l’héritière de la chevalerie médiévale. Ramsay s’efforça toute sa vie de démontrer cette origine chevaleresque qu’il revendiquait, hélas les preuves furent minces, néanmoins il laissa dans ses textes et surtout dans son discours des affirmations tellement convaincantes  sur les coutumes chevaleresques, les cérémonies féodales, son appartenance à l’ordre de St Lazare, que son affirmation d’une Franc-maçonnerie chevaleresque écossaise devint une vérité.

 

DISCOURS PRONONCÉ A LA RÉCEPTION DES FRANC MAÇONS PAR LE CHEVALIER André Michel de RAMSAY en 1737

 Traduction G Lamoine

SNES

 2000

Ce discours que le chevalier prononça en 1938 et en 1940 est donné comme le départ de l’écossisme avec la notion de spiritualité basée sur le métier des armes.      « La maçonnerie chevaleresque ». Il a exprimé et transposé un universalisme de la loi morale en un souffle spirituel à travers les métiers de bâtisseur et de chevalier.

 

Le « Discours  » de Ramsay fait partie, avec les Constitutions d’Anderson, de ces textes emblématiques, souvent qualifiés de « textes fondateurs de la Franc-maçonnerie  ». Beaucoup l’ont parcouru. L’a-t-on vraiment lu ? Pourquoi ce texte a-t-il joui d’une telle réputation, d’une telle aura, au point d’en faire le « point de départ » de la constitution des systèmes de hauts grades ? Et pourquoi, aujourd’hui, a-t-on tendance à renier ou tout au moins à limiter son influence historique ? Près de trois siècles après qu’il ait été écrit, sinon prononcé, le discours, ou plutôt les discours de Ramsay méritent une relecture attentive et critique. En effet, l’historiographie maçonnique considère généralement, sans en développer l’argumentation, que le fameux discours, prononcé en 1736 et publié en 1738, constitue la base historique du développement des Hauts Grades en France à partir de la fin des années 1730 et ce, tout au long du 18ème  siècle.

 Pourtant, une relecture contemporaine un tant soit peu critique de ces fameux discours peut laisser dubitatif quant au caractère souvent péremptoire de cette affirmation. Le discours de Ramsay, comme les textes dits « fondateurs » qui l’on précédé (les Anciens Devoirs et les Constitutions d’Anderson en particulier), mêle indifféremment ce qui relève de l’histoire, au sens contemporain du terme, et ce qui relève du mythe. Et ce discours lui-même, et le contexte qui entoure sa rédaction et son éventuelle présentation à la Saint Jean d’Eté de 1736 finit, dans la littérature maçonnique, à relever lui aussi autant de la légende, sinon du mythe, que de l’histoire…

 

On  rappelle avec raison la nécessité de distinguer, même pour un Franc-Maçon attentif aux mythes fondateurs de son ordre, ce qui procède du mythe de ce qui procède de l’histoire, l’une n’étant pas moins « vraie », ni même « véridique » que l’autre, mais l’une et l’autre se plaçant sur deux plans différents de la pensée, et donc relevant de réalités différentes. Il convient donc ici de distinguer ce qui relève de la  connaissance, objet de recherche du « cherchant » qu’est le franc-maçon, de ce qui relève des  connaissances, objet de recherche du « chercheur » qu’est le scientifique - ici l’historien. Le « cherchant » fait appel à l’intuition, et trouve en lui-même, fût-ce à l’écoute de l’autre, la réponse à ses questions. C’est ce qu’on dénomme généralement la  connaissance, au sens ésotérique du terme. Comme on le sait, cette forme de vérité est par nature incommunicable en ce qu’elle repose sur l’expérience intime de chacun. Le « chercheur », de son côté, fait appel à l’observation, et c’est à travers elle (et à celle d’autrui, car pour être mesurable, les phénomènes doivent être reproductibles) qu’il développe les  connaissances, ensemble de savoirs reconnaissables, reproductibles et donc… publiables. Le « cherchant » s’adresse à la réalité, sa réalité, qu’il essaye de comprendre (c'est-à-dire, au sens étymologique, de « prendre avec soi »), tandis que le « chercheur » au sens scientifique du terme s’adresse au réel, qu’il mesure et analyse davantage pour autrui que pour lui-même.

 

 Ces deux démarches, loin d’être inconciliables, sont complémentaires. Elles doivent cependant faire l’objet d’une distinction épistémologique claire, sans laquelle la vérité du mythe, érigée au rang de vérité historique, devient dogme. Cette attitude est contraire avec la démarche maçonnique, qui cherche à éloigner l’homme des préjugés en général, et des dogmes en particulier. Comme l’écrivait justement Bruno Etienne, le contraire dans la langue française du mot « dogmatique » n’est pas « adogmatique » mais « sceptique », attitude qui doit être, intrinsèquement, partagée entre le « cherchant » et le « chercheur », le doute constituant une attitude raisonnable et préalable à toute recherche. Cette distinction épistémologique claire doit permettre d’admettre en toute modestie que la vérité du mythe repose bien souvent sur ce qu’un historien appellerait « forgerie », c'est-à-dire la fabrication délibérée ou non d’une histoire erronée. C’est, d’une certaine manière, le cas de la plupart des textes dits « fondateurs » de la Franc-Maçonnerie, et du discours de Ramsay lui-même. Pour autant, la légitimité d’une institution, fût-elle maçonnique, ne peut reposer autrement que sur une compréhension juste de l’imaginaire mythique, d’une part, et du réel historique, d’autre part. Dès lors, les « cherchants » doivent parfois savoir se muer en « chercheurs » afin qu’ils puissent distinguer ce qui relève de la tradition de ce qui relève de l’histoire. Il convient dès-lors de relire le Discours de Ramsay au crible de cette distinction épistémologique du mythe et de l’histoire. Cette relecture doit pouvoir revêtir plusieurs aspects, en référence à des questionnements mettant en lumière les différentes facettes du Discours lui-même et de son contexte : que dit le discours de Ramsay ? Dans quel contexte historique le discours a-t-il été pensé ? Dans quel contexte historique le discours a-t-il été prononcé et publié ?

 

Rappelons tout d’abord que le Discours de Ramsay fait partie, avec les Grandes Constitutions de Bordeaux de 1762 et celles de Berlin de 1786, des « Textes Fondamentaux » qui introduisent encore aujourd’hui les Règlements Généraux du Suprême Conseil pour la  France. On parle d’ailleurs « du » discours de Ramsay, mais on devrait dire « des » discours, surtout depuis que le manuscrit original de 1736 a été retrouvé à la bibliothèque municipale d’Epernay Ce manuscrit correspond de façon certaine au discours prononcé à l’occasion d’une cérémonie d’initiation le 26 décembre 1736, dans la loge particulière de Lord Derwentwater, qui sera élu dès le lendemain Grand-Maître de ce qui n’est pas encore tout à fait la Grande Loge de France. Cette version diffère sur certains points de la version connue jusqu’à une période récente, dite de 1737, imprimée à Rouen en 1738, prétendument publiée à La Haye, pour des raisons de censure, dans un recueil de textes et d’auteurs divers intitulé « Lettres à M. de V. avec plusieurs pièces de différents auteurs ».

 

DISCOURS -  RAMSAY ET SES DEUX DISCOURS

Alain Bernheim

Edition Télètes 

 2012

Qui était Michel de Ramsay, dont la date de naissance est incertaine. Initié à Londres en 1730, il est enterré à Saint Germain au mois de Mai 1743. Ce jacobite convaincu et pauvre, dépendant du bon vouloir de groupes (exilés, stuartistes, aristocrates français, francs-maçons)  aux opinions diverses, apparaît dans la Franc-maçonnerie française le 26 Décembre 1736, date portée sur la manuscrit de son discours conservé à la médiathèque d’Epernay, dont le texte est fort différent de celui imprimées ultérieurement.

 

Après avoir retracé sa vie, rappelé ce que nous savons des débuts de la Franc-maçonnerie française et des premières loges parisiennes, Alain Bernheim analyse le Discours, son plan, ses versions successives dont il fait recension, ainsi que ses sources qu’il détermine en s’appuyant sur des documents qu’il cite et commente abondamment.

 

Un tableau met en regard la version manuscrite, ici transcrite intégralement pour la première fois, le texte de la lettre que Ramsay adressa au marquis de Caumont le 16 Avril 1737 et les versions imprimées – la lettre à M. de V… et l’histoire de la très vénérable confraternité des Francs-Maçons de la Tierce (1742 et 1745) – Il permet au lecteur de constater que le texte de 1736 n’était pas une version incomplète comme l’écrivit Lantoine, mais qu’il existe deux discours distincts dont Alain Bernheim suggère les clefs, après avoir répondu à deux questions : Ramsay prononça-t-il son discours en Mars 1737 ? A-t-il inventé les grades maçonniques ?

 

Ce que nous savons c’est que la version imprimée est tout à fait différente de la version manuscrite. Si différente même qu’il est permit de penser qu’elle a été rédigée comme une conséquence de l’élection du Grand Maître Derventwater et sous son influence. Serait-ce aller trop loin que d’imaginer Ramsay, dans son second discours, rapportant les événements parisiens récents en les situant dans une maçonnerie écossaise légendaire qui prendrait ici naissance ?

 

Au sommaire de cet ouvrage :

La vie de Ramsay    -    Débuts de la Franc-maçonnerie française  -  Les premières loges à Paris  -  Le discours de Ramsay, version manuscrite et version imprimée  - Le plan du discours  -  L’histoire de La Tierce 1742 et 1745  -  Lettre de M. de V… 1744   -   La lettre au marquis de Caumont en 1737  -    Les versions imprimées, modifications et additions  -  Ramsay prononça t-il son discours en 1737.   -   Ramsay a-t-il inventé les grades maçonniques  -   divers tableaux comparatifs  - 

 

document sur la grande loge du vÉnÉzuela

g.l.r.v.

CARACAS

 1952

Ensemble de 7 documents édités en 1952 à Caracas par la Grande Loge des EE
UU du Venezuela.

1. Le catéchisme au grade d’apprenti
2. Le Rituel au grade d’apprenti
3. La Constitution de la Grande Loge des États-Unis du Venezuela
4. Rituel pour les cérémonies d’adoption, de baptême maçonnique, de consécration, de remise de diplôme, de cérémonie funèbre, etc.
5. Les statuts de la GL du Venezuela
6. Programme maçonnique
7. Code moral maçonnique

Le tout écrit en Espagnol. À la disposition des chercheurs.

 

DU FḖMININ ET DE SA QUÊTE EN FRANC-MAÇONNERIE   -

Marie Dominique Massoni

Edition de la Tarente

 2015

Le mythe de l'androgyne a donné de bien belles images à l'amateur d'alchimie. Depuis Platon, au moins, la quête du féminin de l'être et le statut philosophique du sujet féminin ont été dissociés. Les sociétés patriarcales qui n'imposaient que des devoirs aux descendantes d'Eve ou de Pandora ont dû néanmoins composer avec l'indéniable nécessité de préservation de l'espèce humaine. Le ventre de la femme était le four où se cuisaient les générations nouvelles et les seins une métonymie de la nourriture. L'ignorance du processus de reproduction allait contribuer à reléguer les femmes dans un statut d'être en second, tandis que les hommes rêvaient le féminin. Comment réaliser l'androgyne, être accompli, si l'on étouffe ce qui relève du féminin et ce que vit une femme, sur le plan biologique comme sur le plan de l'organisation sociale, a fortiori dans les arts d'Hermès ou en franc-maçonnerie ? Les rituels de la franc-maçonnerie d'Adoption rendent directement compte du rôle du féminin dans nos archétypes.

 

Ceux des loges symboliques dévoilent le travail à mener en sa direction, pour peu qu'on accepte d'approcher tous les éléments qu'ils mettent en mouvement. L'exégèse n'en sera que plus fine. La déroute de la raison instrumentale est aujourd'hui avérée. Les maladies sociales que la toute-puissance de la raison a engendrées valent bien les épidémies de peste envoyées par Apollon ou par le dieu chrétien. Cette mise à mal risque cependant de nous faire oublier l'importance de la raison. Marie-Dominique Massoni nous invite ici à associer sensation, raison, imagination et intuition pour suivre le féminin à la trace afin qu'il se déploie en chacun, tout au long de son chemin initiatique Mythes apparents, mythes cachés, quelles figures du féminin se dessinent dans les rituels ? Comment l'Art royal prépare-t-il à la conjonction des opposés, dès nos premiers pas et avant même nos premiers travaux ? Comment nous préparons-nous aux noces sacrées ?

 

Commentaire sur le féminin dans les loges : Homme et femme sont sans conteste égaux sur le plan de l’esprit. Les femmes peuvent accéder aux plus hautes vérités transcendantes, rayonner d’une profonde autorité morale ou spirituelle, et rien à cet égard ne justifie qu’elles soient privées du sacerdoce, dont les écartent pour d’autres raisons de nombreuses religions. La femme est donc indiscutablement initiable. Restent toutefois ouvertes les questions de savoir si la nature de l’initiation féminine est différente, si la franc-maçonnerie est une voie appropriée aux femmes ou encore si l’initiation et, partant, la maçonnerie peuvent être mixtes. Notre époque peine à distinguer égalité des sexes et confusion des genres. La pensée dominante récuse toute différentiation des rôles sociaux fondée sur le sexe et prône la mixité dans tous les domaines. Aussi, le caractère exclusivement masculin de la maçonnerie régulière et celui majoritairement non-mixte des autres obédiences suscitent-ils incompréhension et critiques allant jusqu’au grief d’archaïsme patriarcal ou de sexisme sectaire. La mise à l’écart des femmes ou le rejet de la mixité peuvent certes paraître opposés à l’universalisme de la maçonnerie, contraires à une fraternité exempte de ségrégation. Mais cette situation découle à la fois de la tradition, à laquelle sont foncièrement attachés les maçons, et de la volonté de ceux-ci, dans leur actuelle majorité.

 

Les explications profanes à cette attitude de la maçonnerie envers les femmes ne manquent pas. Des sociologues y verront une survivance de la division sexuelle des tâches sociales et du travail, un avatar de l’appropriation du savoir et du pouvoir par une classe. Des anthropologues diront que les rites initiatiques des tribus primitives ont en particulier pour but l’identification sexuelle et l’intégration communautaire, qu’historiquement l’initiation des hommes et des femmes a toujours été séparée. Des psychanalystes freudiens réduiront cette attitude à un tabou né du refoulement de la libido ou à une forme de résolution du complexe d’Œdipe. Des moralistes enfin y chercheront l’empreinte d’un idéal ascétique universel de dépassement des désirs et de chasteté, de délivrance des contingences terrestres.

 

Plus prosaïquement, nombre de francs-maçons, et des maçonnes aussi, considèrent la non-mixité en loge comme relevant de la sagesse pratique. Au regard notamment de la morale maçonnique, les risques de la fraternité entre sexes sont évidents. Légitime est donc le souci d’éviter le désordre des sentiments et les tentations de la chair; comme celui de rassurer son partenaire ou préserver sa famille. Les faiblesses des hommes étant ce qu’elles sont, et celles des femmes n’étant pas moindres, la présence de l’autre sexe perturbe souvent pensée et comportement; le travail maçonnique rituel, intellectuel ou spirituel peut s’en trouver parasité. Notre monde est de plus en plus mixte, mais hommes et femmes n’en restent pas moins prisonniers de leur image; au-delà des plaisirs conviviaux, le partage entre personnes du même sexe, sans le masque porté devant l’autre, a une valeur positive.

 

Ces critiques, explications profanes ou justifications pratiques ne permettent cependant pas de prendre la vraie mesure des rapports entre maçonnerie et femme. Elles suscitent des débats relevant d’ordinaire plus du politique que de l’initiatique, stériles car elles ignorent ce qui est pour nous essentiel: le sens du féminin dans les trois dimensions, symbolique, psychologique et spirituelle de la franc-maçonnerie. Or pour découvrir ce sens, propre à clarifier et relativiser le problème des relations entre hommes et femmes en maçonnerie, ce n’est pas dans quelque direction sociologique ou pragmatique qu’il faut chercher, mais dans la profondeur de l’âme humaine, dans les fondements et l’histoire de la pensée religieuse, dans la sagesse. Le symbolisme maçonnique, avec notamment ses nombreuses références opératives, ne présente apparemment rien de féminin. Cela tient certes à l’ origine typiquement masculine de notre tradition puisque nous disons être les descendants à la fois des bâtisseurs et des chevaliers. Mais cela tient aussi à nos racines religieuses, la tradition judéo-chrétienne qui laisse fort peu de place au féminin et dont l’image de la divinité est exclusivement masculine. Apparence seulement, car à y regarder de plus près le symbolisme maçonnique, comme celui de la religion, cache une dimension féminine qu’il importe de comprendre. On peut en donner quatre exemples.

 

Les trois petites lumières éclairant la loge, ses fondements qui nous viennent de l’Être éternel et infini, portent toutes des noms féminins. La première est la Sagesse. Or, on y reviendra, la sagesse divine occupe dans les derniers livres de l’Ancien Testament une place très importante et représente la face féminine de Dieu. Le Livre de la sagesse, dit de Salomon, la chante par exemple comme «le maître d’oeuvre» et «l’artisane de l’univers»; il dit notamment que «les vertus sont les fruits de ses travaux car elle enseigne tempérance et prudence, justice et fortitude» (Sg 7: 27-28, 8: 7). La basilique de Byzance, la Rome orthodoxe, était consacrée à Sainte Sophie, Sophia signifiant en grec la sagesse. La Légende dorée dit certes que Sophie était une vertueuse martyre, mais son texte montre clairement qu’il s’agit en réalité de la sagesse divine puisqu’il ajoute que Sainte Sophie avait «trois filles, la foi, l’espérance et la charité».

 

A l’Orient brillent le soleil et la lune, couple cosmique qui évoque le mariage divin, la hiérogamie chère aussi bien aux religions antiques qu’à la tradition alchimique. Ce couple fait également pendant aux deux colonnes de l’entrée du temple qui représentent notamment les deux pôles de la vie et de l’être. Dans de nombreuses représentations de la crucifixion par la peinture médiévale, le soleil et la lune figurent au ciel, de chaque côté de la tête du Christ. Souvent aussi ces deux astres sont au-dessus de Saint Jean et de Marie agenouillés au pied de la croix, nouveau couple spirituel par la bénédiction et l’adoption. Les bâtisseurs de cathédrales avaient du reste une prédilection pour la dédicace de leurs oeuvres à Saint Jean ou à Notre Dame, tout comme les Templiers. Cela à l’époque même de l’amour courtois, où la dame était bien plus un idéal spirituel qu’une femme de chair.

 

Sur nos autels la Bible est ouverte au Prologue de Jean, texte consacré au Verbe, le Logos de Dieu. Or, même si selon la théologie le Verbe est assimilé au Christ, le Logos du Prologue s’identifie à plusieurs égards à la Parole comme Esprit-Saint, en particulier à l’esprit féminin de Dieu, la Sophia. En effet, le Verbe selon le Prologue présente des analogies extrêmement frappantes avec la Sagesse divine telle qu’elle est décrite dans l’Ancien Testament. La Sagesse y dit d’elle-même qu’elle fut «établie depuis l’éternité… dès le commencement… aux côtés» de l’Eternel (Pr 8: 22-23, 30), que sa «source est la Parole de Dieu dans les cieux» et qu’elle est «la mère du pur amour» (Si 1: 5; 24: 17). Salomon dit d’elle en s’adressant à Dieu: «Tu avais donné toi-même la Sagesse… envoyé d’en haut ton Saint Esprit…», et les hommes furent ainsi «instruits et sauvés par la Sagesse divine» (Sg 9: 10, 17).

 

Le temple de Salomon, figure emblématique de la maçonnerie, détruit puis reconstruit après l’exil, évoque bibliquement les noces entre Dieu et son peuple, peuple symbolisé par Jérusalem, féminine comme toute cité. Le prophète dit ainsi d’elle: «Resurgis, remets-toi debout Jérusalem… toi, stérile qui n’enfantais plus, explose et vibre… ton veuvage, tu ne t’en souviendras plus… car ton époux, le Seigneur tout-puissant, t’a rappelée» (Es 51: 17; 54: 1-8). Noces encore celles de la nouvelle Jérusalem céleste de l’Apocalypse, décrite par Jean «comme une épouse qui s’est parée pour son époux», vêtue «d’un lin resplendissant et pur», prête pour les «noces», «la fiancée, l’épouse de l’agneau» (Ap 19: 7-8; 21: 2, 9). Temple et cité sainte sont donc lieux de noces, d’union symbolique du masculin et du féminin.

 

Ainsi, l’aspect féminin du sacré est réellement présent dans la profondeur de notre symbolisme, et il apparaît même d’une importance qui n’est pas secondaire. Mais alors, pourquoi cet aspect féminin est-il si discret et pourquoi est-il largement écarté de nos réflexions symboliques? La prédominance masculine dans notre symbolisme n’a pas pour seules bases des distinctions découlant du travail artisanal ou du combat chevaleresque. Elle ne s’explique pas non plus comme un simple reflet de la condition féminine dans les sociétés patriarcales du temps biblique ou du Moyen Age. Elle plonge ses racines bien plus loin, dans la profondeur de la psyché humaine et dans les fondements de la pensée religieuse.

 

L’apparente mise à l’écart du féminin dans la tradition, puis sa résurgence épisodique, doit être comprise sur deux plans. D’une part celui du cheminement psychologique de l’âme individuelle vers sa complétude, d’autre part celui du développement de la conscience religieuse de l’humanité. Or, sur ces deux plans, le refoulement – temporaire - du féminin correspond à une réalité, à une phase naturelle. L’âme humaine, la psyché de l’homme comme de la femme, possède deux pôles, l’un correspondant à des qualités symboliquement féminines, comme l’intuition ou la sensibilité, l’autre à des qualités symboliquement masculines, comme la logique ou la construction. Cette dualité, qui recouvre en partie aussi celle de l’inconscient et du conscient, on la voit notamment exprimée dans la lune et le soleil qui brillent à l’Orient, ou dans les deux colonnes à l’Occident. L’équilibre entre ces deux pôles est le fondement de l’être, leur harmonie est son accomplissement.

 

Afin de parvenir à la complétude de son être, aboutissement de son destin terrestre, l’humain doit apprendre à découvrir et écouter, aimer et sublimer cette face voilée de lui-même. L’homme doit aller à la rencontre de son anima refoulée, pour la faire renaître de l’obscurité, pour en quelque sorte l’épouser. Il s’agit là d’un passage obligé, car c’est seulement quand l’être parvient à se réunifier, à marier les deux faces de lui-même, qu’il peut accéder à l’accomplissement du Soi, sens et but de sa vie terrestre. Cette union des deux pôles de la personnalité est l’une des étapes du chemin initiatique.

 

Le processus psychique et individuel qui précède est dans ses grandes lignes exactement le même que celui suivi par l’évolution spirituelle et collective des religions. Dans son état primitif, l’homme perçoit le divin de façon avant tout inconsciente et naturelle. A l’instar d’Adam et Eve au paradis, les pôles de sa psyché restent équilibrés et il perçoit également de manière harmonieuse les aspects symboliquement masculins et féminins de la divinité. Son univers est encore constellé de dieux et de déesses. Les grandes religions antiques et les traditions primitives de l’Occident faisaient une large place aux femmes dans les rites et accordaient de multiples aspects féminins à la divinité. Dans les religions archaïques, les déesses mères ou de la terre étaient prédominantes. Les panthéons de l’Egypte et de la Grèce comptaient autant de dieux que de déesses, et pratiquement chaque dieu avait pour pendant féminin une épouse ou une sœur, comme Jupiter et Junon, Apollon et Diane. Les triades divines comprenaient très souvent un élément féminin, comme Isis en Egypte, Ishtar à Babylone. Même le Yahvé archaïque des hébreux possédait une épouse, Ashéra.

 

Mais peu à peu la conscience de l’homme se développe; c’est la connaissance du bien et du mal, la chute allégorique. La psyché se dissocie tout comme la perception et la représentation du divin. À partir de cette conscience, de cette dissociation, le judaïsme évoluera vers le monothéisme, l’hellénisme vers la philosophie. Comme la conscience et la raison sont symboliquement masculines, l’inconscient et le spirituel féminins, au fur et à mesure que conscience et raison croissent, la perception du monde et de la divinité qui le gouverne prend des formes de plus en plus masculines. Se renforce ainsi, jusqu’à devenir unique dans le judaïsme, la figure masculine du Dieu père symbolisant l’ordre et la loi, du Dieu céleste qu’il faut craindre. À l’inverse s’estompe jusqu’à disparaître, l’image de la déesse terre protectrice et nourricière, de la déesse mère métaphore de l’amour et de la renaissance. Le christianisme suivra la même voie: le Christ rédempteur est Fils de Dieu le Père; la Trinité est dénuée d’expression féminine; Marie, pourtant «mère de Dieu», en est exclue, alors que le Saint Esprit procède du Père et du Fils. Le modèle divin est une relation père-fils sublimée, la mère et la fille en sont écartées.

 

Ainsi, psychisme et religion suivent le même chemin. Comme l’homme qui refoule son anima dans la profondeur de son inconscient, la religion évacue la figure féminine de Dieu. Mais dans les deux cas la moitié écartée n’est pas éliminée, elle est seulement occultée. Un certain déséquilibre, une incomplétude en résulte. Situation temporaire cependant, car ainsi que l’homme est voué par sa quête à retrouver son anima, la religion est amenée un jour à laisser transparaître ou à mettre en pleine lumière les éléments féminins qu’elle dissimulait. Tel fut le cas du judaïsme exaltant la Sagesse, puis du christianisme vénérant la Vierge ou idéalisant la Jérusalem céleste.

 

En d’autres termes, la quête de l’homme face à lui-même et son essor vers la divinité ont le même passage obligé: la rencontre, les noces avec l’Eternel féminin. Pour l’homme psychique, le but sera l’union dans le Soi de sa conscience masculine et de son intériorité féminine, l’anima. Pour l’homme spirituel, le but sera le mariage mystique de l’esprit et de l’âme, ou de l’intelligence et de la sagesse divine, afin que de ces noces naisse l’enfant-dieu de l’amour, l’homme ressuscité à la vraie vie. Si la face féminine de Dieu se dissimule aujourd’hui à nos regards, sous le voile plus ou moins épais dont la recouvre la religion, la tradition et nos symboles, c’est parce qu’elle représente un des buts les plus secrets de la quête intérieure et spirituelle.

 

À travers ses multiples récits et anecdotes, souvent exploités à des fins mysogines, l’Ancien Testament donne à première vue de la femme l’image d’une mineure soumise à l’arbitraire d’une société patriarcale. Mais le féminin dans la Bible dépasse cette condition profane, pour peu que l’on aille à l’essentiel. Et cet essentiel commence par la Genèse qui nous révèle la double nature masculine et féminine à la fois de l’être humain et de la divinité, en même temps qu’elle nous révèle l’égalité de l’homme et de la femme face au salut et leur complémentarité essentielle.

 

Au sixième jour, «Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il le créa mâle et femelle». Ainsi, le tout premier livre de la Genèse déclare le masculin et le féminin simultanément incarnés dans l’humain, ce qui vise notamment la double nature psychique de l’homme. Plus, déclarant l’homme créé mâle et femelle à l’image de Dieu, le texte implique logiquement que Dieu lui-même possède ce double aspect masculin et féminin. Cette dualité dans l’unité est l’un des sens que l’on peut prêter au delta maçonnique.

 

Puis, dans le second livre, Dieu crée l’Adam originel, tiré de la terre et animé de son souffle divin. Mais la solitude d’Adam appelle immédiatement la création d’Eve. Nullement pour que l’humanité puisse se perpétuer, car au paradis cela n’est pas nécessaire, mais afin qu’Adam ait un semblable, un vis-à-vis. Eve incarne donc non seulement l’autre, sans lequel la vie n’aurait pas de sens, mais aussi le miroir, qui renvoie à l’homme sa propre image profonde. Plus, l’anecdote de la création de la femme à partir de la côte ou du flanc de l’homme indique qu’Eve est symboliquement une partie d’Adam, la part féminine de celui-ci, son anima.

 

Au paradis, Adam et Eve vivent dans une parfaite harmonie. Mais la chute, avec ses malédictions différenciées pour chacun d’eux, remplacera cet état par des relations souffrantes de désir et de domination. C’est le symbole de la dissociation de la conscience et de la psyché. Dès lors, le but de l’être sera de retrouver cette harmonie perdue, de reformer le couple originel d’Adam et Eve. Car, comme le dit l’évangile apocryphe de Philippe, «Quand Eve était en Adam, il n’y avait pas de mort. Si à nouveau elle entre en lui et s’il la prend en lui-même, il n’y aura plus de mort». La renaissance de l’initié passe par cette réunion.

 

Après la chute du couple primordial, le judaïsme de l’Ancien Testament connaîtra schématiquement deux périodes, dominées successivement par deux regards sur la divinité, et donc par deux images très différentes du féminin dans la relation entre l’homme et Dieu. D’une part, dans la première moitié du millénaire avant notre ère, la figure dominante sera celle de l’Alliance, c’est-à-dire de la loi ancienne; d’autre part, dans sa seconde moitié, avant l’émergence du christianisme et sous l’influence grecque, apparaîtra la figure de la Sagesse de Dieu, qui préfigurera la loi nouvelle.

 

La première période est centrée sur l’Alliance entre l’Eternel et son peuple. Dans cette Alliance qui exprime l’amour et la fidélité à Dieu, comme dans une relation nuptiale où la divinité tient le rôle de l'époux, l’humanité est revêtue d’une identité féminine. Elle prend poétiquement le féminin visage de la Terre promise ou de la Cité sainte. À travers ce couple, l’humain s’identifie à la femme soumise à la loi d’un mari exigeant et jaloux. Epouse tentée par l’infidélité, le retour aux divinités païennes, car souffrant des colères imprévisibles de l’implacable époux (Os 1-2). C’est ainsi que se cristallise la figure du Yahvé de l’Ancien Testament. Dans la lumière du ciel, seul brille le Père qui inspire la crainte. L’anima est exilée dans l’obscurité de la terre.

 

Au fil des siècles, cette relation ombrageuse s’adoucit quelque peu. Le Cantique des cantiques, pur chant d’amour où résonne la voix féminine de la bien-aimée, élève symboliquement l’humanité au rang d’une épouse plus aimée que possédée. C’est cette relation que l’on retrouvera plus tard dans le christianisme, notamment chez Paul, avec l’union du Christ et de son Eglise, l’Eglise étant comparée à la femme soumise, mais aimée de son mari (Ep 5: 21-32). A ce stade, où l’homme est encore largement dominé par ses sentiments et où sa raison doute encore d’elle- même, l’identité symbolique de l’humanité reste féminine, celle de la divinité exclusivement masculine. Ce n’est déjà plus la loi ancienne mais ce n’est pas encore la loi d’amour.

 

Plus nous approchons de notre ère, plus la conscience et la raison humaines se renforcent, et plus la divinité devient abstraite et se spiritualise. D’une part, l’esprit de l’homme ne s’accommode plus de l’image du Dieu patriarcal et violent des origines; la conscience n’accepte plus l’humiliation de Job. D’autre part et en conséquence, dans la pensée religieuse, les qualités du divin se féminisent, la relation au divin appelle sagesse et amour. Ainsi, dans la pensée judéo-alexandrine des deux derniers siècles avant Jésus Christ, le Dieu d’Israël change quelque peu de caractère et, surtout, deux autres créatures d’essence divine font leur apparition à ses côtés: le Logos et la Sophia.

 

C’est ainsi qu’à travers les livres tardifs de l’Ancien Testament comme les Proverbes, la Sagesse et le Siracide, s’élaborent la figure de la Sagesse divine et sa tradition sophianique. Sophia, mystérieuse entité féminine, émanant éternellement du souffle de Dieu, dépositaire de ses secrets, présente à ses côtés lors de la création et artisane de l’univers. Elle deviendra la médiatrice entre l’homme et Dieu, l’intercesseur bienveillant qui compense l’abîme insondable de l’Eternel terrifiant. L’anima retrouve la lumière, la divinité une face féminine.

 

La Sagesse divine, figure mal connue du judaïsme de la fin de l’Antiquité, préfigura clairement l’Esprit Saint de la Trinité chrétienne, le Paraclet de l’évangile de Jean, et même le Logos du Prologue. Elle inspira de nombreux traits à l’image de Marie, mère immaculée du Christ et intercesseur priant pour le salut des pécheurs. Elle fut enfin chantée avec passion comme une femme aimée, à l’instar de la Jérusalem apocalyptique, épouse spirituelle de l’agneau. Epouse parée non plus pour l’union cosmique de Dieu avec l’humanité, son peuple ou son Eglise, mais parée pour les noces mystiques de l’homme, de chaque initié, avec la divinité.

 

L’Ancien Testament dit de la Sagesse: «Elle est un reflet de la lumière éternelle, un miroir sans taches dans l’activité de Dieu et une image de sa beauté… Elle partage la vie de Dieu… à ses côtés comme le maître d’oeuvre… l’artisane de l’univers et des êtres» (Sg 7: 26 , 8: 3-4; Pr 8: 30, Sg 8: 5). Et la Sagesse dit d’elle-même: «Je suis la mère du pur amour… je suis donnée à tous mes enfants… Venez à moi, vous qui me désirez et rassasiez-vous de mes fruits» (Si 24: 17, 19). Ainsi, l’exaltation de la Sagesse divine dans l’Ancien Testament, comme plus tard dans la franc-maçonnerie, symbolise un triple accomplissement, la célébration de trois sortes de noces qui abolissent la dualité.

 

Accomplissement religieux tout d’abord. La part féminine de Dieu, autrefois déesse archaïque chassée du ciel, revient d’exil régénérée et spiritualisée; elle retrouve sa place auprès de l’Eternel. De ce mariage divin pourra naître l’enfant-Dieu rédempteur de l’humanité, incarné au coeur de l’homme pour y engendrer l’amour. Accomplissement psychologique ensuite. La moitié de la personnalité, refoulée dans l’inconscient, est libérée, aimée; pôle féminin de l’âme et pôle masculin de la conscience se rejoignent et recouvrent l’harmonie. De cette union psychique pourra naître le Soi, expression de la complétude de l’être. Accomplissement spirituel enfin. L’image de Dieu ensevelie en l’homme est ressuscitée comme l’initié, l’image défigurée est restaurée; l’être retrouve son centre, la communion avec sa source sacrée. De ces noces mystiques pourra renaître l’homme primordial, réintégré dans sa ressemblance divine. C’est cette triple union que célèbre symboliquement la Jérusalem apocalyptique: «Heureux ceux qui sont appelés au festin des noces de l’agneau!». Heureux les spirituels ou les initiés accomplis qui pourront pénétrer dans leur propre ville sainte, leur intériorité préparée comme une épouse, comme un tabernacle de Dieu, car celui-ci habitera avec eux. (Ap 19: 9; 21: 2-3). De telles noces passent par l’abolition de toute dualité, par la fusion du masculin et du féminin notamment. Parvenu à ce stade ultime de la quête, l’être n’a plus besoin ni de soleil ni de lune; car la gloire de Dieu l’éclaire. Alors, la nuit comme la mort sont abolies. (Ap 21: 4, 23; 22: 6).

 

À travers symbolisme maçonnique, psychologie des profondeurs et histoire de la religion, la sagesse éternelle enseigne donc que la quête initiatique, comme toute voie spirituelle, doit aboutir à une unité transcendant toutes dualités. Sur le chemin vers ce but, ultime et peut-être inaccessible, s’opère nécessairement un retournement de conscience. Ce que l’on croyait des causes s’avère n’être que conséquences; ce que l’on prenait pour de simples conséquences se révèle être causes profondes. Ainsi la lumière de la raison apparaît-elle n’être souvent que le reflet d’un sens, psychologique ou transcendant, qui nous échappe. De même réalise-t-on que parfois le symbole constitue le réel, alors que la réalité sensible n’a plus de valeur que symbolique.

 

Cette inversion du regard conduit en particulier à admettre que l’homme ne construit pas son image inconsciente et symbolique du féminin à partir de son expérience de la femme réelle, singulièrement de sa mère; l’homme au contraire projette sur les femmes, à commencer par sa mère, l’image du féminin qu’il porte en lui dès l’origine. Par conséquent, les relations concrètes entre hommes et femmes, sur le plan individuel ou collectif, sont largement déterminées par les archétypes relationnels du masculin et du féminin; y compris ceux qui concernent les rapports de l’humain au transcendant et dont relève la figure féminine du divin.

 

Il est vain de mettre la charrue de la volonté avant les bœufs de la nature. C’est grâce à l’harmonisation psychique des pôles masculin et féminin de l’être, grâce à l’intégration spirituelle des faces masculine et féminine de la divinité, que l’on peut espérer construire entre hommes et femmes des relations de niveau véritablement initiatique. A partir seulement de cette préalable taille psychologique et spirituelle de la pierre de chacun et chacune pourrait-il être envisagé que se joignent pierres masculines et féminines, pour l’élévation d’un édifice commun ou de deux contigus. Cette taille est toutefois délicate, le travail long, les pierres nombreuses et le plan audacieux.

 

Mais peut-être le vrai retournement consiste-t-il à se détacher même du désir d’une telle oeuvre. C’est souvent plus le chemin que le but qui donne son sens au voyage, plus le travail que le produit qui justifie l’ouvrage. Il faut accepter d’errer et de défaire. Au fil du chemin et du travail, l’ambition fait place à l’humilité, le calcul à l’art, le raisonnement à la sagesse. Pour l’initié accompli, que chaque adepte devrait rêver d’être, une question comme la place des femmes dans la maçonnerie apparaîtra sans doute presque profane. Car au stade ultime de la quête, au sommet de la pyramide des voies spirituelles, masculin et féminin sont avant tout symboles; les genres ne comptent plus guère, sinon ceux de l’âme et du divin.

 

1 E

ÉMULATION - DE LA FRANC-MAÇONNERIE OPÉRATIVE AU RITE ÉMULATION - Secrets d’une histoire et d’une tradition spirituelle

David Taillades

Edition Dervy

 2013

La Franc-maçonnerie revendique une tradition initiatique puisant ses sources chez les constructeurs du Moyen-Âge et constituerait ainsi une voie spirituelle authentique parfaitement légitime. S’il n’est pas possible d’expliquer ses origines par la seule symbolique des rituels, en ignorant ou négligeant celle-ci, on laisse nécessairement dans l’ombre, la clé essentielle de la compréhension intégrale de l’édifice maçonnique.

Ainsi, la confrontation de l’histoire au contenu symbolique des rituels fait indéniablement apparaitre qu’elle n’est pas un pur produit de l’enlightenment anglais. Plus encore, tout confirme qu’il s’agit bien d’une tradition ésotérique, qui a fait l’objet d’un détournement d’intention et d’une reconfiguration formelle pour servir un projet politique dissimulé de grande envergure.

L’auteur de cet ouvrage, propose une relecture complète et inédite des faits historiques, à la lumière des rituels maçonniques anglais dont il dispose, et expose clairement la symbolique, l’ascèse et la finalité. Par le travail de synthèse des différentes sources qu’il sollicite et par un argumentaire rigoureux, il nous conduit ainsi à des conclusions solides et ouvre la porte à des recherches et des conclusions inattendues et étonnantes.

Au sujet d’un guide spirituel : Ce qui peut égarer les nouveaux initiés, non seulement au rite Emulation lais aussi dans les autres rites maçonniques, c’est l’absence d’un »Maître spirituel » dont la Loge recevrait directement l’enseignement, comme dans le bouddhisme tantrique par exemple. La Franc-maçonnerie relève d’un travail initiatique collectif et d’une présence spirituelle. Le Maître spirituel de la Loge est à la fois l’ensemble de ses membres mais également, et surtout, l’influence spirituelle qui descend sur elle lors des travaux.

Cette présence n’est pas l’égrégore, ou une quelconque entité psychique collective, mais bien une présence divine : la « Shekhina ». Cette présence divine est sollicitée dans notre rituel lors de l’ouverture de la loge, si les frères ont une sensation de plénitude à la fin de nos rituels, et s’ils n’ont pas cela ailleurs, c’est que nos travaux se font en présence du divin et que nous en tirons tous un bénéfice non négligeable ; Et si certains s’interrogent sur cette vérité là, il existe pourtant un guide spirituel intérieur que nous appelons ange gardien, Maître secret ou intérieur, la voix, un guide, l’intuition… et qu’il faut savoir réveiller et dialoguer avec lui.

Bien que cet ouvrage se réfère uniquement au rite Emulation, tout maçon y trouvera matière à découvrir le noyau central d’une spiritualité susceptible de nourrir sa transformation intérieure.

Au sommaire de cet ouvrage :

1e partie : Histoire d’un rite, histoire d’une Tradition - Histoire du rite Emulation - Origines de la F.M. et des rites en général - Aperçus historiques du futur Royaume-Unis - Naissance d’une grande loge - Vers une vision Traditionnelle -

2e partie : La méthode Emulation - Spiritualité et méthode - L’initiation et le symbole - Le « par cœur » et l’art de la mémoire - La pratique des vertus - Le travail personnel -

3e partie : Sur le chemin de la méthode Émulation - Les avantages et les effets de la méthode - Ses écueils - Un cheminement spirituels avec les bornes -

4e partie : Une technique spirituelle à retrouver - Le 3e grade : une ouverture plus qu’une conclusion - La perte des secrets et la recherche de la Parole perdue - Pourquoi retrouver la Parole perdue - Invocations et prières -

En annexe : Ouverture, cérémonie, planche à tracer et fermeture des 1e, 2e et 3e grade

 

ENLUMINURE LE MUTUS LIBER de L’INITIATION

JEAN LUC  LEGUAY

ÉDITION  DERVY

 2010

A l’heure où le progrès et la science moderne occupent les pensées de nos contemporains, ce  « livre muet » nous permet d’établir un pont entre les profondeurs de notre Être et les différentes métaphysiques. Nos sociétés opposent science moderne et tradition, foi et raison, mais celles –ci sont complémentaires. Si la science donne des réponses sur les phénomènes, la tradition nous en révèle le sens caché. Depuis des millénaires, l’homme crée des images de lumière pour se rapprocher de l’inexprimable, donner une forme à l’inconcevable, appréhender les mystères de la vie, de la mort et de l’au-delà.

 

Le « Livre muet de l’Initiation » est un ouvrage sans discours ni explication. Les enluminures, d’une grande richesse symbolique, cumulent plusieurs significations et ouvrent aux lecteurs les chemins de la contemplation. Tous les personnages, paysages, voûtes et dallages évoqués nous invitent au voyage, nous initient à voir au-delà du réel selon nos croyances et aiguisent nos sens physiques et spirituels. Ces représentations, construites selon la science ancestrale, véhiculent le sacré et permettent au lecteur de pénétrer les secrets de son origine et de sa tradition.

Enlumineur régulier, issu d’une chaîne de Maîtres italiens qui remonte au VIIIe siècle, Jean Luc Leguay est le dernier représentant de cette filiation et peint toutes ces enluminures comme à l’époque médiévale. Il a été initié à l’Art de l’ornement traditionnel, véritable chemin qui mène à la connaissance, par un moine ermite franciscain.

Pendant 10 ans cet ermite le guida progressivement, comme on élève un néophyte, semblable à un germe qui tend vers la clarté avec fragilité, il lui transmit les gestes du métier de sa filiation et lui enseigna tout le savoir des Anciens qui était en sa possession, du symbolisme à l’étude des textes fondamentaux, de l’Art des couleurs jusqu’à celui de la géométrie. Ainsi il lui donna les trois initiations qui mènent à la maîtrise et fut consacré « Maître imaginiez ».

 

Ce Mutus Liber sommeillait depuis 25 ans dans la mémoire de J.L Leguay, comme un rêve scintillant lointain, inaccessible, puis un jour les mystères de la vie lui ouvrirent les voies de l’accomplissement de l’œuvre et l’inconcevable devint possible. La réalisation de cet ouvrage et de ses enluminures lui demanda trois ans de travail, humblement immergé en un vide contemplatif, les fresques naissaient sous sa main, et l’enseignement de ses précurseurs et de son Maître l’ont accompagné.

 

Le codex original, sur parchemin en peau d’agneau, est bâti selon la proportion d’or et ses mesures sont aussi parfaites que celles d’une cathédrale. Les différentes couleurs de terres, de végétaux, de coquillages…proviennent de tous les continents de notre planète et lui donnent une dimension universelle. L’action se déroule à l’intérieur d’un immense temple en construction. L’homme égaré au milieu des ténèbres, cherche les chemins de la transcendance.

 

Par cet ouvrage, le lecteur, d’image en image, s’élèvera au sein de l’espace sacré vers le cœur du Principe. Le Livre Muet, ouvre des voies de lecture, de réflexions et de contemplation, et où le silence grâce à l’enluminure redevient Parole Primordiale.

 

Cet ouvrage de très grande qualité autant par ses enluminures, que par sa finition et ses matériaux, en fait un livre incontournable pour l’initié et un très beau livre de bibliophilie. 64 enluminures grand format (24 x 30) sur papier japon.  Un tirage confidentiel à 1000 exemplaires et une très belle reliure.

 

 

ENTRETIENS SOUS L’ACACIA  - TOME 1

Jean Urcin & F. Pfohl

Ivoire Clair

2004

C’est à un  partage de réflexions que les auteurs nous invitent dans ces deux tomes. Il en résulte des réflexions à bâtons rompus sur des sujets divers et variés, symboliques bien sûr, mais aussi historiques et généraux.

Par leurs diversités, les sujets traités qui ne concernent pas seulement le Rite rectifié des auteurs, constituent une line d’informations pour les Franc-maçons de toute obédience et de tous rites et souhaitant développer leurs recherches, ainsi que pour les non-maçons, les profanes, qui y trouveront à chaque page, nombre de détails intéressants.

 

Il s’agit donc d’un livre destiné à un large public qui pourra, à travers sa lecture, agrémenter sa culture générale.

 

Au sommaire de ce premier tome les auteurs nous parlent de :

 

Les Landmarks  -  Le Grand Architecte de l’Univers   -  Les constitutions d’Anderson  -   Le triangle sur le mur oriental, au rite Rectifié  -  Y – a-t-il une différence entre Judéo-maçonnique et judéo-chrétien ?  -  Eglise et Franc-maçonnerie au 18e siècle  -  A propos du sacré et du secret   -   Les origines du polythéisme  -  Le bijou du 2e surveillant :La perpendiculaire  -   L’heure du bilan  -  Le Noachisme  -  Le triangle vers l’ouest  -  De Maître Eckhart à Jacob Boehme  -  Du Moyen-Âge au chevalier de Ramsay  -  Les intellectuels au Moyen-Âge  -  Des croisades au discours de Ramsay  -  Diverses initiations  -   A propos du tapis de loge  -  Le cordon à houppes dentelées  -   Les heures au R.E.R    -   Il est midi  -  Extrait du  catéchisme  -   Le temps sacré  -  Les inscriptions latines du mausolée   -  La croix   -  La Lumière  -  La voie rectifiée, une voie mystique   -   Définition de la mystique   -  Le désert intérieur et le Temple intérieur  -  La Dame  - 

 

 

entretiens sous l’acacia  -  TOME 2

Jean urcin & f. pfohl

Ivoire-Clair

2004

Poursuivant le dialogue érudit qui, dans le premier volume de ces « entretiens sous l’acacia » les a parfois menés des rives antiques du Nil, de l’Euphrate et du Jourdain à celles plus brumeuses de la Tamise, de la Seine et du Tibre, Jean Ursin et François Pfohl abordent ici, avec la rigueur, l’honnêteté mais aussi l’humour qui les caractérisent, des sujets aussi éclectiques que la tempérance ou même la comparaison des figures du prophète Élie et de St Jean Baptiste dans la Bible et dans les rituels de la Franc-maçonnerie.


Ce débat spirituel conduit le lecteur à dépasser sa position de spectateur et à s’engager tantôt pour l’un, tantôt pour l’autre, en fonction de la controverse du moment et de l’écho personnel qu’elle suscite.

Au sommaire de ce 2e tome nous y trouvons :

 

La Tempérance  -  Jean-Baptiste et la tempérance  -  Le patron des compagnons  -  Es-tu Elie ?  -  Qui est Elie ?  -  Jean-Baptiste et Elie  -  Le solstice d’été  -  En Chine et en Grèce  -   Bible et putanats  -  Prêtres de Baal  -  Sécession et schisme   -  Juda et Israël  -  Sarepta  -  Polythéisme et idolâtrie  -  Le sang versé  -  La science et la foi  -  La Prudence  -  Cycles de génération  et de domination  -  Intermède sur la prudence  -  Qui est Jean ?  -  Le quatrième évangile  -  La Gnose  -  La gnose vu par Daniel-Rops  -  Sic transit Gloria Mundi  -  Le monde hellénistique  -  Pythagore   -   Connais-toi toi-même   -  Sur la gnose, nous avons fait un beau voyage   -  Le Tétramorphe et le Prologue  -  Le symbolisme des quatre vivants   -  L’Apocalypse de Jean et les quatre vivants  -   Le livre d’Ezéchiel   -  Le grand aigle  -  L’esprit et son devenir  -  La Bible dévoilée au prologue de l’Evangile de Jean  -  Un exemple du merveilleux chrétien ou le mythe fondateur de la Nation Française  -  Le baptême de Clovis  -  Politique et idéologie du roi Josias  -  Origine du monothéisme juif, l’hypothèse égyptienne  -  Les colonnes du Temple  -  Le Phénix  -  Hérodote livre II  -  Le roi Salomon  -  La vieillesse de David  -  Salomon prince héritier  -   Elimination par Salomon des opposants possibles  -   Salomon, un bon jeune homme pieux  -  Pierre Stables  - 

 

 

ÉSOTÉRISME ET SPIRITUALITÉ MAÇONNIQUE

Lhomme – Maisondieu et Tomaso

Edition Dervy 

 2002

Jean Lhomme, Édouard Maisondieu et Jacob Tomaso ont commencé, il y a plus de vingt ans, leurs recherches communes sur le contenu initiatique de la Franc-maçonnerie, faisant appel aux sources les plus sûres, aux documents archéologiques, bibliques et historiques les plus authentiques. Leur expérience des différents rites " symboliques " et des " juridictions " de hauts grades leur apportent une expérience importante qu'ils nous proposent de partager, excluant de leur analyse tout syncrétisme et tout anachronisme.

À l'aube du XXIe siècle, qui dit-on doit être spirituel, leur témoignage revêt une importance exceptionnelle, face à certains détracteurs qui ne veulent voir dans l'institution Maçonnique qu’un club d’affaires - René Guénon disait d’ailleurs voilà près de 100 ans : " La Franc-maçonnerie est la seule institution occidentale, avec le Compagnonnage, qui soit réellement initiatique ".

Les sujets traités, s'ils font souvent référence aux origines même de la Maçonnerie, n'oublient pas les études et les découvertes récentes, et rendent ce livre utile au jeune Maçon autant qu'au plus chevronné. Le lecteur non Maçon pourra lui aussi l'apprécier comme l'un des rares ouvrages sérieux consacré à la Franc-maçonnerie, mais étudié de l'intérieur et, pourrait-on dire, d'un point de vue élevé.

Au sommaire de cet ouvrage de 540 pages :

Première partie : Miscellanées : La thèse de Stevenson sur l’origine écossaise de la Franc-maçonnerie - les origines de la maçonnerie écossaise selon Kervella - Les origines opératives de la Franc-maçonnerie - les oubliés - la chambre des Grades en 1782 - Voyage au pays des maçons - le mémorial de Washington - les statuts de la société des Philosophes inconnus -

Deuxième partie : Le Temple de Salomon : Le Temple - l’esplanade - le coin sud-est - la Bible et le Temple - le tunnel occidental - le tunnel d’Ezéchias - autour du Temple -

Troisième partie : Judaïsme et Franc-maçonnerie : Hébraïsme et franc-maçonnerie - Esdras et Néhémie - la pierre de la fondation - le Sepher Yetsirah - les Sephiroth - Hiram Abif - l’impureté dans le judaïsme -

Quatrième partie : Approfondissement et nouvelles approches du symbolisme maçonnique : Le soleil et la lune - les Nombres - Sagesse, Force et Beauté - la source et le sacrifice - la vengeance - les heures - la parole innommable - l’ancien et le nouveau grade de maître - Pax Profunda - le balancement - le signe de rejet - la pierre des bâtisseurs -

Cinquième partie : Le Rite Ecossais Rectifié : Aperçu sur le RER - sa doctrine - les voyages - les données bibliques du Temple - aspect du Temple - René Guénon et le Rectifié - Eléments d’héraldique - la Parole perdue et le feu sacré -

Sixième partie : Hommage à René Girard : Historique du Rite français - Réveil du Rite Ecossais Rectifié en France - la Fête chez les maçons -

 

ÉsotḖrisme, occultisme, franc-maçonnerie & christianisme au xixème et xxème siècles

M.F. james

NOUVELLES ÉDITIONS LATINES

 1981

Le champ des rapports, interactions et interrelations entre l’ésotérisme, l’occultisme, la Franc-maçonnerie et le christianisme demeure, encore aujourd’hui, un domaine neuf et peu exploré. Le présent recueil qui se veut essentiellement un instrument de travail et un outil documentaire contribuera, nous l’espérons, à mieux faire connaître un certain nombre de personnages méconnus des XIXème et XXème siècles qui ont marqué de leur empreinte, chacun à sa façon et plus ou moins directement, la problématique concernée.


Les notices biographiques ont été établies avec l’aide des archives municipales et départementales d’état civil, des archives diocésaines et religieuses lorsqu’il y a lieu, de même que des parents et amis des dites personnalités qui ont bien daigné nous communiquer les informations requises. Quant aux listes bibliographiques, souvent non exhaustives et limitées aux ouvrages offrant quelque intérêt dans le présent contexte, elles sont puisées essentiellement au Catalogue des livres et imprimés de la Bibliothèque Nationale de Paris.


Plus de 250 noms avec leur biographie y sont répertoriés. Un livre de référence.

 

Éthique, sagesse & spiritualitÉ dans la franc-maçonnerie

Francis ducluzeau

Edition du  Rocher

 2002

Cet ouvrage explicite à l'intention des profanes le sens de la démarche maçonnique. Partant du constat du malaise des sociétés actuelles et des religions traditionnelles, Francis Ducluzeau cherche à montrer comment le parcours maçonnique dans une obédience spirituelle (en l'occurrence la Grande Loge de France) peut aider un homme sincère à donner un sens à son existence.

Sans verser dans une histoire de la Franc-maçonnerie, l'auteur s'applique à étudier la naissance de l'esprit de la Maçonnerie depuis les confréries de bâtisseurs, expose le sens spirituel des rites, des symboles, des traditions et de l'initiation. Il ouvre surtout la voie à ce que peuvent apporter cette démarche et ces préceptes aujourd'hui. Ce livre très abordable, écrit dans une langue simple et claire, offre une belle leçon d'humanisme et de spiritualité.

Enfin se pose une question, contemporaine : quelle relation entre spiritualité et sagesse ? Elles sont cousines plus que sœurs. Bien souvent, elles se rencontrent dans une même personne et ne font pas mauvais ménage. L’une naît d’un ressenti, d’un vécu, qu’ils soient spontanés ou favorisés ; l’autre découle d’une réflexion sur l’existence, d’une philosophie incarnée. On peut vivre une spiritualité sans en tirer de conséquences éthiques, voyez les héros de Dostoïevski. Même si c’est rare, un sage n’a pas forcément de dimension spirituelle – bien qu’il connaisse toujours une forme de compassion – car son attitude peut être essentiellement rationnelle et consciente. Il y a des sages inspirés, voir mystiques, version Swami indien, et des sages de pure raison, comme le stoïcien Marc Aurèle. Une spiritualité, même intense, ne constitue pas une assurance contre la souffrance. Tandis qu’une sagesse n’a de sens que si elle aide à mieux vivre, à approcher de plus près le bonheur.

Dégagée désormais de l’obligation de se référer à une religion, la spiritualité devient l’aventure possible de chacun. Une aventure aussi intime qu’imprévisible qui oscille entre une impression cosmique et le simple accès à une partie plus élevée de nous-mêmes. Elle se nourrit de beauté ou de tragique, de solitude ou de partage, de silence ou de musique. Elle peut nous rendre meilleurs ou plus vivants, elle attire ou elle inquiète. Humble ou sublime, on peut parier qu’aucune de nos vies ne se déroulera jusqu’à son terme sans que cette dimension de notre être ne se soit exprimée au moins une fois.

Au sommaire de cet ouvrage :

Sortir de la confusion  -  le sens d’une voie spirituelle authentique   -   les racines sensibles de la Franc-maçonnerie   -   un ordre initiatique traditionnel et universel   -   A propos de l’initiation   -   Les fondements d’une loge initiatique   -   Les « mystères » de la Franc-maçonnerie   -    Connais-toi toi-même et tu connaitras l’univers et les dieux   -   Se réconcilier avec soi-même   -   Mieux vivre quotidiennement avec nos émotions   -   Une liberté qui nous questionne   -   Egalité, équité et équanimité   -   La précieuse fraternité maçonnique et initiatique   -   A la Gloire du Grand Architecte de l’Univers   -   Les diverses manifestations de la Tradition   -   Spécificité des rites en Franc-maçonnerie   -   Le sens caché sous le symbole   -   La réalité du tout : du Un au Trois   -   Monde profane et monde sacré   -   La triple dimension fondamentale de l’homme   -   La foi d’un franc-maçon   -   Un maçon dans une loge de Saint Jean   -   L’évangile de Jean, un texte fondateur de portée universelle   -   Perspectives pour une véritable harmonie de la vie   - 

 

ḖTIENNE  BRUNO     -      la spiritualitÉ maçonnique

Bruno étienne

EDITION  DERVY

 2006

L’homme contemporain est à la recherche de sens, encore plus que de vérité. La Franc-maçonnerie, par rapport aux religions et aux autres « offres de spiritualité » qui produisent de l’orthodoxie et du dogme, propose une voie originale de pratique d’une « éthique autonome et critique », laissant à chacun, comme le souhaitait en son temps Spinoza, le soin de décider, pour lui, de sa morale. Par la connaissance de soi et de l’Autre, elle permet à l’homme de « s’accomplir » et de concevoir sa place dans le cosmos.

Montrant que la Franc-maçonnerie est l’héritière de cette longue lignée philosophique qui, de Platon à Spinoza, a cherché à faire de l’éthique le but même de la philosophie et de la sagesse, Bruno Étienne démontre que cette société initiatique est porteuse d’une spiritualité philosophique, non dogmatique, faite de « connaissance », attentive à toutes les expressions qu’a pu prendre, au cours des millénaires, la « sagesse » des hommes, en cherchant ce qui est à la racine des diverses traditions, non dans ce qu’elles ont de singulier mais, au contraire, dans ce que leur spécificité a d’universel.

 

ḖTIENNE  BRUNO           -       l’initiation

Bruno etienne

EDITION Dervy

 2002

De l’initiation en général et de l’initiation maçonnique en particulier. Tel est le sujet central de ce livre de Bruno Etienne. Il nous explique le but et les moyens de cette initiation qui doit permettre à chacun de se relier à l’ordre cosmique en se reliant aux autres hommes.

Le 12 Juin 2004, B. Etienne donna une conférence invité par le Groupe de recherche Alpina à Lausanne devant un public nombreux et attentif. L’anthropologue renommé, auteur d’une bibliographie considérable, membre de la loge «Règle et Liberté» à Aix-en- Provence (GODF), s’exprimait sur la problématique de l’initiation, de la tolérance de la franc-maçonnerie vis à- vis des religions et du pluralisme. Nous l’avions rencontré la veille pour l’entretien qui suit afin d’en savoir davantage sur lui, couvert de titres et de distinctions, entre autres docteur en droit et agrégé de science politique, directeur de l’Observatoire du religieux et membre de l’Institut Universitaire de France, chevalier de la légion d’honneur.

Extrait de l’entretien entre Alpina et B. Etienne :

Alpina: Tu affirmais il y a quelque temps que la franc-maçonnerie doit se situer dans le champ religieux, affirmation que d’aucuns trouveraient surprenante, non?

Bruno Etienne: Pourquoi le serait-elle? Cela dépend comment l’on définit le mot religion. Il est banal de rappeler qu’étymologiquement il signifie relier. Or, lorsque l’on consulte les Constitutions d’Anderson il est bien dit que la maçonnerie relie entre eux des hommes qui autrement ne se seraient jamais rencontrés. Mais la vraie question est qu’en Occident et plus particulièrement en Europe on confond souvent religion et Eglise catholique, or pour l’anthropologue le champ religieux se conçoit de façon beaucoup plus large que par le simple fait qu’il existe une divinité ou une Eglise institutionnalisée. Il s’agit plutôt de savoir quelle est la conception qu’un groupe donné a de la place de l’homme dans le cosmos. Dès lors on parlera plus volontiers de cosmogonie. On peut ainsi mettre dans le champ religieux de nombreuses activités humaines qui n’apparaissent pas comme étant liées à une divinité et à une Eglise uniques. Nous aurons un ensemble de pratiques productrices de sens pour le groupe qui y adhère, et dans ce domaine la maçonnerie avec ses rites et symboles correspond parfaitement à cette définition.

 

A.: L’athéisme serait par conséquent inconcevable?

B.E.: L’athéisme n’existe pas. D’abord, si je me déclare athée je me situe déjà par rapport à theos. Si je me dis agnostique confessionnel, alors je considère comme équidistantes toutes les formulations que l’homme propose pour répondre à son angoisse métaphysique et là nous sommes à nouveau dans le champ religieux.

 

A.: Comment déterminer, en tant qu’anthropologue, l’adjectif «initiatique » aujourd’hui mis à toutes les sauces?

B.E.: Pour mes confrères et moi il est très précis. J’ai travaillé sur environ quatre-vingt sociétés, confréries, corporations, ordres initiatiques dans un assez large éventail de pays. On constate que le processus initiatique est le même partout. L’initiation est en premier lieu un changement d’état, l’ego n’est plus identique à ce qu’il était après ce mécanisme, il devient à la fois un «moi» et un «nous». Dans toute l’anthropologie connue, actuelle ou historique, il y a constamment dix à onze caractéristiques incontournables du processus initiatique, seules changent les formes culturelles que prennent les étapes. Celui de la franc-maçonnerie est archétypal et paradigmatique, donc il est exact.

 

A.: Comment envisages tu l’avenir de la maçonnerie dans cette Europe qui se construit, péniblement mais se construit quand même?

B.E.: La manière dont je la vois ne correspond pas au chemin qu’elle prend. Il est à mon avis nécessaire qu’en cette période de mondialisation et de matérialisme, abject dans l’individuation absolue, que la maçonnerie soit ce que les Anciens nommaient une «vigilance», notre ordre doit être un veilleur et un éveilleur, quelles que soient les formes qu’il prendra dans son organisation et les conditions dans lesquelles se bâtit l’Europe. Nous avons à dire que le monde est aussi spirituel, la transcendance n’a pas disparu, nous avons à dire que l’homme peut aussi se réaliser par l’ascèse, le travail sur soi. Si chacun édifie son temple intérieur la maçonnerie ira mieux et ainsi l’environnement où elle existe.

 

A.: Quelle est l’origine de ton intérêt pour l’islam qui t’a conduit à écrire plusieurs ouvrages remarqués sur le sujet?

B.E.: La raison en est fort simple, je suis d’une génération de guerres coloniales donc en 1959 je suis parti en Algérie. J’y ai appris l’arabe et soutenu l’une des premières thèses sur l’indépendance de ce pays, où je suis resté jusqu’en 1974 après avoir occupé différents postes. J’ai ensuite été nommé professeur à Casablanca, au Caire, à Istanbul. Est-ce hasard, nécessité, baraka?

 

A.: As-tu un jardin secret?

B.E.: Les arts martiaux, que je pratique depuis l’âge de quatorze ans. Je suis actuellement 4e dan de karaté. Etant donné ma spécialité je suis assez souvent invité dans des universités japonaises. Deux fois l’an je rends visite à mon vieux maître de karaté-do Mabuni Ken’ei au Japon, dont je pratique la langue. Je lui ai fait écrire ses Mémoires et elles viennent d’être publiées chez Dervy, à Paris, sous le titre La voie de la main nue. Tous mes travaux d’anthropologie se trouvent confirmés par ce Monsieur, il arrive au même résultat qu’un Saint Jean de la Croix sur le plan spirituel et cosmologique. Le karaté est pour moi l’autre voie initiatique.

 

A.: Parles-nous de l’Ordre maçonnique de La Fayette, décerné pour la deuxième fois cette année, et dont tu as été récemment le récipiendaire?

B.E.: J’ai quarante-cinq ans de maçonnerie et j’ai accompli tout le parcours. Aujourd’hui je suis l’aumônier de mon atelier. J’ai reçu cette distinction devant le Conseil de l’Ordre parce que le Grand Maître Alain Bauer a estimé que j’avais fait du bon travail.

 

ḖTIENNE BRUNO   -    LA VOIE ET L’ENGAGEMENT  -  Fragments Maçonniques

Bruno  Etienne

Edition Entrelacs

 2012

Être franc-maçon pour Bruno Etienne, c’est se livrer à une autre recherche que celle du professeur ; non qu’elle soit irrationnelle, mais parce que sa raison consiste à aller au-delà des fruits habituels de la science pour pénétrer dans cet ailleurs et ce profond où l’être et l’univers se confondent. Véritable recherche mystique, au sens premier : une quête qui ne peut se dire avec des mots et des raisonnements, mais qui s’analysent comme une expérience personnelle existentielle.

 

Autant le statut de professeur entraine la communication, la démonstration, l’explication qui convainc, autant la recherche du franc-maçon s’accomplit dans le silence, dans le retrait, dans la quasi mutisme : ce que découvre le cherchant est une réalité incommunicable. Deux composantes de Bruno Etienne, complémentaires sous certains angles, contradictoires sous d’autres, qui apparaissent dans l’ensemble de son œuvre maçonnique. C’est peut-être cela une vie.

 

Ce qui frappe dans le discours de Bruno Etienne, c’est la volonté et la détermination avec lesquelles il organise l’unité de sa vie, unité menacée comme pour chacun d’entre nous par l’appartenance à divers mondes qui se rencontrent quelquefois mais qui souvent s’ignorent ou s’excluent. Il nous rend attentif au cloisonnement pour ne pas dire déchirure, entre deux appartenances, l’une professionnelle, l’autre associative, deux mondes, l’un privé et l’autre public.

 

En tant que professeur il appartient à la sphère de la raison raisonnante où des règles s’imposent, mais son appartenance à la Franc-maçonnerie et à la pratique des arts martiaux, lui confère un savoir et une aura, car la recherche qu’il mène l’oblige à aller au-delà de la science pour pénétrer dans cet ailleurs, là où  le profond de l’être se confond avec l’univers. C’est à une véritable recherche mystique que Bruno Etienne s’est livré toute sa vie, il nous restitue ici un certain nombre de réflexions sur son cheminement ésotérique.

 

Bruno Etienne fut toute sa vie très mobilisé par le thème de l’initiation, il a d’ailleurs écrit un ouvrage la dessus. De la même manière l’idée du pèlerinage qui est proche de celle de l’initiation, l’a beaucoup mobilisé. L’initiation est le commencement d’une longue marche et le pèlerinage, géographique ou seulement imaginaire, est le parcours indissociable lié à une descente en soi, à une marche pour se découvrir.

 

Tout fait sens, alors : la direction du pèlerinage, le caractère à la fois individuel et collectif de la démarche  que ne cessent de proclamer tous les marcheurs de Compostelle, comme ceux de la Mecque, le parallèle entre la découverte de l’ailleurs et celle du profond de soi-même, le caractère extrêmement solitaire de l’expérience, surtout lorsque ce voyage, sans déplacement physique, est une descente en soi pour y découvrir l’autre, son Soi.

 

ḖTIENNE  BRUNO  -    abd el – kader – le magnanime

Bruno ÉTIENNE & F. POUILLON

Edition GALLIMARD

 2003

L’extraordinaire et tumultueuse épopée de « l’émir au cheval noir », résistant héroïque à la colonisation française en Algérie, a longtemps occulté le parcours et l’œuvre d’Abd El-Kader.

Sur les deux rives de la Méditerranée, son personnage a suscité passions et fascinations.


Dès 1840, les Français ont magnifié cet adversaire redoutable dont l’ardeur rendait leur victoire d’autant plus méritoire. L’Algérie l’a consacré héros national et initiateur du long combat qui devait conduire à l’indépendance de 1962.

 

Bruno Étienne et François Pouillon restituent toute l’amplitude et la complexité d’un personnage hors du commun, chef de guerre inspiré mais aussi lettré, arabe mais avant tout musulman, mystique mais aussi moderniste, qui ne cessa d’œuvrer au rapprochement de l’Orient et de l’Occident.

 

Le sage d’hier, prônant un islam d’ouverture et de réforme, éclaire les préjugés et les intolérances d’aujourd’hui.
Avec une très belle iconographie couleur.

 

 

 

ḖTIENNE - ABD EL KADER  & LA FRANC-maçonnerie SUIVI DE SOUFISME & FRANC-maçonnerie

bRUNO eTIENNE

Edition dERVY

 2008

En ce bicentenaire de la naissance de l’émir ‘Abd- al-Qâdir ibn Muhyi al-dîn al-Hassanî al-Jazâ’irî, il nous a paru opportun de faire le point sur certains aspects contestés de sa vie, si complexe, si dense, qu’elle a pu faire l’objet d’appropriations partisanes. En ces temps troublés où l’Histoire est revisitée des deux côtés de la Méditerranée, les chercheurs, et particulièrement les historiens, ne peuvent accepter que les États leur indiquent comment ils doivent écrire et enseigner l’Histoire, surtout quand elle est nationalisée.

Mais l’étude des relations entre la franc-maçonnerie et le soufisme, à travers l’exemple exceptionnel d’Abd el-Kader, n’est pas chose simple. En effet, celle-ci doit s’appuyer à la fois sur la documentation historique et sur le vécu, la sensibilité et la discrétion propres aux adeptes des vois spirituelles et initiatiques. C’est pourtant ce défi que tente de relever ici un auteur qui revendique le droit à une sorte de schizophrénie professionnelle : être rigoureux dans la documentation proposée mais en sachant que tout n’est pas accessible à la connaissance médiatisée par la seule science ou la raison. Ce pari est fondé sur la posture d’un chercheur talonné par le vécu du cherchant qu’il est aussi. Puisse cette expérience périlleuse être comprise comme elle est proposée, pour mieux approcher toute la complexité de l’aventure humaine.


La vision d’Abd el-Kader : Avant de répondre, Abd el-Kader s’était informé sur la maçonnerie auprès des Frères vivant à Damas comme Nâzif Meshaka et surtout Shahin Mâkariûs, un franc-maçon libanais auteur de plusieurs ouvrages sur l’Ordre. À cette époque, les différentes Obédiences maçonniques présentes dans l’Empire ottoman jouaient un rôle très particulier. En effet, contesté par différents partis (arabe, kurde, religieux, laïcs, nationalistes, etc.), l’État interdit de nombreuses réunions, y compris dans les clubs culturels (Nâdi) et même dans les cafés. Aussi, un des rares endroits où les opposants, surtout arabo-musulmans, pouvaient se retrouver et entrer en contact avec les élites européennes était la loge car ces obédiences dépendaient le plus souvent des consulats et des « nations » étrangères.

Les lettres et réponses d’Abd el-Kader traduisent l’idée qu’il se fait de la Franc-maçonnerie, de la France, et de la mission qu’il a choisie d’accomplir. L’Émir répondit à l’initiative de la loge Henri IV par une demande d’admission. Sa lettre est très claire sur ce point : « Mon désir est de m’associer […]. » Je formulerai des hypothèses plus loin sur les causes et les circonstances qui motivèrent cette requête, tout de même surprenante pour un homme de cette culture en cette fin du XIXème siècle. Nous sommes désormais plus éclairés sur les contacts que l’Émir a pu avoir avec des Francs-maçons, qui n’étaient pas rares à Damas, en particulier ceux qu’il côtoya pendant sa période algérienne et qui, à son insu, furent ses ennemis. Il est en effet peut-être utile de signaler que l’ironie de l’histoire a fait qu’Abd el-Kader eut affaire, au moment des événements les plus cruels de sa carrière politique en Algérie, essentiellement à des Francs-Maçons et non des moindres puisqu’il s’agit de Bugeaud lui-même et du baron Desmichels avec qui il signa le traité de 1834. De plus, deux personnages secondaires qui jouèrent un rôle précis étaient maçons : les interprètes-entremetteurs », l’équivoque (pour ne pas dire tortueux) Ben Duran et le Commandant Abdallah.

Et pourtant l’Émir ne se contente pas de remercier la loge pour son cadeau, il écrit : « J’ai le désir très réel. « Et Dieu vous bénira, car vous serez véritablement son apôtre ; et nous nous réjouirons en lui parce que, par vous, son œuvre croîtra et multipliera avec la majesté du cèdre du Liban, avec le parfum des roses de Sâron, et que grâce à vos glorieux efforts, les générations futures goûteront en paix les fruits de l’arbre de vie.

« Que le Très-Haut daigne nous exaucer en répandant sur vous toutes ses bénédictions, tel est, Très Illustre Émir, le vœu le plus ardent de vos FF
\dévoués.   « Les maçons de la loge Henri IV. »

 

ḖTIENNE BRUNO  -  heureux comme dieu en france

Bruno ÉTIENNE

Edition  BAYARD

 2005

« Heureux comme Dieu en France », dit le dicton. Mais quel Dieu et dans quelle France ?


À partir d’enquêtes de terrain et d’entretiens menés au sein de l’Observatoire des religions, Bruno Étienne analyse les mutations du rapport des Français aux religions.


C’est un fait : les religions instituées s’affaiblissent. Le vide laissé par les religions traditionnelles fait place à de nouvelles quêtes de sens, à des absolus sans transcendance, à de nouvelles pratiques. Désormais, chacun croit à sa façon en son Dieu, à ses dieux ou… sans dieu.


Cette France multiconfessionnelle pose à la République des questions inédites.


Ces pages ouvrent des perspectives sur la place qui peut revenir à l’islam au pays de la laïcité. Sous nos yeux se dessine le paysage original et parfois surprenant de la France religieuse du XXIème siècle.
À la fin une annexe donne les fêtes chrétiennes, juives et musulmanes.

 

ḖTIENNE  BRUNO   -       une voie pour l’Occident

Bruno étienne

Edition  DERVY

 2001

Les réflexions proposées dans cet essai sur l’avenir de la Franc-maçonnerie s’appuient sur la double expérience de Bruno Étienne à la fois anthropologue et Franc-maçon depuis 1960.


C’est un véritable pavé dans la mare que lance ici l’auteur dans sa sévère critique du Grand Orient de France, principale obédience française quantitativement (40 000 membres). Défini comme une obédience « à l’activisme mondain et politicien », le G.O.D.F. traverse plus qu’une crise : cette institution est en pleine implosion. Cette situation de désordre, l’auteur nous en explique sa genèse, son histoire : il accuse le comportement de certains Francs-maçons qui ont dispersé les outils de la Franc-maçonnerie, et perverti le rôle même de l’initiation.


Contre ceux qui instrumentalisent la Franc-maçonnerie, la détournent de son projet, Bruno Étienne en rappelle la définition : elle est une société philanthropique à la recherche de la vérité pour améliorer l’être humain et la société. Construite sur une éthique du courage et sur un refus de la fatalité, elle reste l’un des lieux où l’homme occidental peut apprendre la voie de la sagesse, parce qu’elle est aussi une société initiatique.


Du fait de la décomposition actuelle du Grand Orient de France, n’est-il pas temps, comme elle a su le faire au cours des siècles, que la Franc-maçonnerie se réorganise ? Bruno Étienne propose à cet effet toute une série de mesures, de la dissolution des obédiences nationales jusqu’à une refonte des travaux en atelier.

 

ḖTIENNE  BRUNO     -       les constitutions d’anderson

Bruno étienne

EDITION DE L’AUBE

 2007

James Anderson (Aberdeen, Écosse, 1684 – 1739), pasteur de l’Église presbytérienne d’Écosse à Piccadilly, a donné son nom à un ensemble de textes fondateurs de la franc-maçonnerie connus sous le nom de Constitutions d’Anderson. Il avait été chargé par la Grande Loge de réunir et de compiler l’histoire des charges et des règlements d’après les anciennes constitutions.

 

La première version de ce texte parut en 1723, après avoir été soumise à un comité de quatorze Frères – dont J.T. Désaguliers, amis de Newton, qui semble être le rédacteur des deux articles principaux des Obligations du franc-maçon.

Il n’en existe que de très rares traductions complètes, et si la partie historique racontant l’histoire mythique de la franc-maçonnerie peut faire aujourd’hui l’objet de critiques scientifiques, la partie exposant la conception du monde des francs-maçons reste d’une actualité brûlante qui fait question : qu’en est-il de cette religion naturelle d’un homme maîtrisant son destin sans rompre avec le Grand Architecte de l’Univers ? »

 

ḖTIENNE  BRUNO   -     les 15 sujets qui fÂchent les francs-maçons

b. etienne & j. solis

EDITION DE LA HUTTE

 2008

Au cours d’une série de conversations / exposés animés par l’éditeur, le célèbre anthropologue Bruno Etienne et le chercheur maçonnique Jean SOLIS abordent, de façon enthousiaste « la dent dure », l’ensemble des points de discorde entre les Francs-maçons, en France en particulier. D’une Franc-maçonnerie séculière et clubiste, victime de ses propres travers politiques, et d’une autre, spiritualiste plus régulière, nos duettistes dressent un inventaire libre, sans concession et constructif, afin de réfléchir à ce qu’elle devrait être aujourd’hui et demain.


La Franc-maçonnerie, à quoi ça sert ? Ses Constitutions sont-elles intouchables ? Et Dieu ? Et la Bible ? Les rituels sont-ils immuables? L’administration est-elle en train d’étouffer la vie spirituelle ? Franc-maçonnerie et politique, religion, États, médias, sectes… quelle est la nature de leurs relations et quelle devrait-elle être ? Quelle est la place de la magie, de l’occulte ? Qu’est-ce que l’ésotérisme maçonnique ? Quelle est la limité entre solidarité et magouille ?


Tous ces motifs à fâcherie, nos amis les traitent, eux, sans se fâcher, mais avec des mots durs, libres et souvent cinglants. Une somme de réflexions utiles, pertinentes, sans aucune langue de bois.

Voici les 15 sujets qui divisent :

 

1. À quoi ça sert ?

9. Initiation, administration, démocratie…

2. Intangibilité des textes fondateurs ?

10. Des relations de la Franc-maçonnerie avec les institutions et la société

3. De la nature profonde de la Franc-maçonnerie

11. La Franc-maçonnerie doit-elle se substituer aux sectes ou aux religions

4. Le G.A.D.L’U

12. Numineux, ésotérique, occulte

5. La Bible et les textes sacrés

13. De l’équilibre entre la circulation de la parole et le rituel

6. Initier qui et comment ?

14. Des femmes en Franc-maçonnerie

7. De l’existence de l’âme et de son immortalité

15. Charité, solidarité, fraternité

8. Les rituels sont-ils immuables ?

 

 

 

Conclusion : « Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?

 

 

Étude sur la franc-maçonnerie amÉricaine

Arthur preuss

Paris

 1908

Étude pointue et remarquable sur la Franc-maçonnerie américaine avec ses buts, ses symboles, sa perception de l’initiation, sa vision de Dieu, de l’homme, de la religion, de la Bible, ses rapports avec l’Église, son fonctionnement et les différences avec le vieux continent. Conscient combien cette mentalité était répandue même de son temps, Preuss, dans son Etude sur la Franc-Maçonnerie américaine veut démontrer que la Maçonnerie, malgré ses divisions en de nombreuses obédiences souvent rivales, est une dans sa doctrine et dans ses buts, et que c'est la raison pour laquelle il n'y a pas une différence essentielle entre la Maçonnerie américaine et la Maçonnerie européenne. La Maçonnerie est en effet une religion inconciliable avec la religion chrétienne. La Maçonnerie anglo-saxonne se vante d'imposer à ses adeptes la croyance en Dieu ; Preuss démontre que le "dieu" de la Maçonnerie, le Grand Architecte de l'Univers, est en réalité le Jéhovah de la Cabale. La force du livre de Preuss consiste dans le fait qu'il se fonde exclusivement sur des sources maçonniques, telles que Pike et Mackey, qui aujourd'hui encore font autorité dans les loges américaines. 

 

Les pères de l'indépendance américaine francs-maçons : L'un des premiers maçons américains, initié en 1731, le savant Benjamin Franklin, devient très vite Grand Maître Provincial de Pennsylvanie et exprime dès 1734 le souhait des F\M\ de Pennsylvanie de se voir accorder une réelle autonomie. Il présentera en 1754 le 1er projet de Confédération superbement ignoré par Londres. Il sera plus tard l'envoyé des colons pour négocier, sans succès, un compromis avec Georges III. Thomas Jefferson était issu d'une famille de propriétaire d'esclaves et il en possédait lui-même. Cependant, dans son projet de Déclaration d'Indépendance, un paragraphe condamnait George III qui avait propagé l'esclavage dans les colonies. " violant les droits les plus sacrés de la vie et de la liberté en la personne d'un peuple lointain, le capturant pour le jeter en esclavage dans un autre hémisphère.  Ce paragraphe ne figurera pas dans la version finale " par égard pour la Caroline du Sud et la Géorgie ", dira Jefferson et parce que " nos frères du Nord, eux aussi, je crois, se sentirent quelque peu touchés par cette réprobation ; car, bien que leurs populations possédassent elles-mêmes bien peu d'esclaves, elles en comptaient d'importants transporteurs ". Jefferson savait bien que les colons voulaient se rendre indépendants de l'Angleterre, tout en conservant l'économie liée à l'esclavage. Pourtant cette Déclaration d'Indépendance affirmera en 1776 " que tous les hommes naissent égaux, que leur Créateur les a dotés de certains Droits inaliénables, parmi lesquels la Vie, la Liberté et la Recherche du Bonheur ". On parle d'abord de 50 sur 56 signataires de la déclaration d'indépendance qui auraient été F\M\ (d'après l'historien Jacques de Launay), mais en 2001, le Frère Jean-Marc Van Hill ne donne que 11 signataires, ce qui semble plus vraisemblable.

 

Des loges noires se créent également. Prince Hall, un descendant d'affranchi, initié en même temps que 14 autres Noirs par une Loge militaire britannique, de constitution irlandaise fonde la première Loge noire. Il convaincra le Frère Georges Washington (que les délégués des 13 colonies s'étaient donné comme chef) de recruter des noirs et s'engagera lui-même. Mais il faudra attendre Lincoln pour que le Ier major noir (qui était maçon) soit nommé, car jusqu'en 1863 les Noirs se verront refuser le droit de s'enrôler dans l'armée américaine.

 

Mais revenons à la Guerre d'Indépendance. Le Frère Lafayette, initié à Paris à l'âge de 18 ans, entra dans une Loge militaire présidée par Washington. En effet, le général favorise la création de Loges militaires car les insurgés manquent de discipline et la maçonnerie semble un bon moyen à Washington pour la leur inculquer. Revenu aux Etats-Unis en 1825, Lafayette dira en Loge, devant ses Frères américains : " Après que je fus entré dans la maçonnerie américaine, le Général Washington sembla avoir reçu une illumination. Depuis ce moment, je n'eus plus jamais l'occasion de douter de son entière confiance. Et peu après je reçus un commandement en chef fort important " ; En effet, ce commandement lui fit prendre une part active à la victoire de Yorktown en octobre 1781 qui fut fêtée en France, entre autres, par l'illumination de Paris et suivie un an après, de la signature, toujours à Paris, des préliminaires de paix entre Américains et Anglais. Il est à noter que sous Napoléon qui était F-M ainsi que son frère Joseph, beaucoup de soldats de l'Empereur étaient maçons. Cela s'expliquait par la capacité sur un champ de bataille à s'entr'aider entre maçons car souvent les combats se terminaient au corps à corps.

 

Profitons-en pour rappeler que des troupes alliées, essentiellement françaises, fortes de 10 000 hommes environ, 2112 français sont morts pour l'Indépendance des E.U. Parmi eux, des Maçons français car pendant ces 8 années de guerre des F\M\ de toutes nationalités, européenne et américaine, se sont battus. Histoire de la F\M\ et histoire de l'indépendance américaine sont donc intimement liées. Rien d'étonnant à ce que cette maçonnerie soit patriote, avec le culte du drapeau (drapeau, entre parenthèses, choisi par une commission de membres dont le Frère Franklin) et avec un serment d'allégeance à la Nation. Et George Bush Jr, comme tous les présidents américains, a prêté serment sur la " Bible maçonnique " sur laquelle George Washington avait prêté serment à New York comme Ier Président des E.U. en 1789.

 

C'est encore George Washington qui, seul cas dans l'histoire, à la fois Président de sa Loge et Président des E.U., a posé la 1ère pierre du Capitole revêtu du tablier maçonnique brodé par Mme Lafayette à son intention… C'était en 1793, époque à laquelle les F.M. français étaient en sommeil ou exilés, quand ils n'étaient pas guillotinés comme l'amiral d'Estaing qui commandait la flotte française durant la guerre d'indépendance. Des reliques maçonniques de Washington et de Lafayette sont visibles au " George Washington National Masonic Memorial ", l'un des plus grands bâtiments maçonniques au monde. Lafayette qui est honoré au même titre que les autres " pères fondateurs " de la République des E.U., non seulement par les maçons américains mais par tous les américains. Pour la petite histoire, on est étonné d'apprendre que 44 villes portent aujourd'hui son nom ainsi que 37 comtés et pas mal de montagnes, ce qui doit tout de même être une belle source d'erreurs ! Depuis 1834, année de la mort de Lafayette chaque 4 juillet, jour de la Fête Nationale qui rappelle la Déclaration d'Indépendance, le représentant du président des E.U. vient procéder à la relève du drapeau américain flottant sur la tombe parisienne de Lafayette qui repose auprès de son épouse.

 

La F\M\, y compris la F.M. du Grand Orient de France, a donc accompagné la naissance des E.U. Et à Philadelphie se trouve le monument qui rend hommage aux signataires de la Constitution américaine : leurs noms et leurs portraits sont présentés au public avec leur appartenance maçonnique, ce qui représente 13 des 39 signataires de la Constitution des nouveaux Etats-Unis d'Amérique, promulguée en 1787. A noter également le nombre invraisemblable de signes maçonniques que l'on retrouve : sur les monuments des villes de Washington dont le plan même est construit suivant des thèmes maçonniques. Le billet de one dollar US est à lui tout seul une encyclopédie maçonnique. 1/3 des présidents américains furent francs-maçons!

 


L'auteur : Arthur Preuss naquit à Saint Louis (Missouri, Etats-Unis) le 22 mars 1871. Il fut un écrivain, journaliste et éditeur catholique. Il fut ami de Mgr Benigni, fondateur du Sodalitium Pianum (plus connu en France sous le nom de Sapinière), et de Mgr Jouin directeur de la R.I.S.S. (Revue Internationale des Sociétés Secrètes). Ce fut précisément la R.I.S.S. qui traduisit en français et diffusa auprès de ses lecteurs l'ouvrage de Preuss qui eut le plus de succès, connaissant cinq éditions (la dernière parut en 1924), c'est-à-dire Etude sur la Franc-Maçonnerie américaine, que nous présentons ici en copie anastatique, Arthur Preuss mourut le 16 décembre 1934 à Saint Louis.

 

 1 F

FONTAINE - l’Élan

Jacques FONTAINE

EDITION  DETRaD

 2002

Du chef du tabernacle au Souverain grand inspecteur général. Ce livre clos la série sur les hauts grades écossais, puisque cela va du 23ème degré au 33ème degré. C’est avec le même bonheur que l’on poursuit cette voie initiatique qui est une quête libératrice et une promesse d’harmonie. Dans la lignée de L’Éveil et de L’Essor, Jacques Fontaine dévoile dans L’Élan, la structure profonde qui anime la quête spirituelle, du Chevalier d’Orient (15e degré) au Prince du Liban (22e degré) et qui s’épanouit au centre, avec le Chevalier Rose+Croix (18e degré).


Un pic initiatique, un sommet spirituel. Fidèle à sa démarche résolument nouvelle, Jacques Fontaine propose d’expliquer pourquoi le rite maçonnique, est, dans sa nature intime, un guide vers la sagesse. Il s’appuie sur les données traditionnelles aussi bien que sur les apports modernes de la psychologie des profondeurs. Ainsi, au-delà des anecdotes bibliques, au-delà des prescriptions morales, au-delà des croyances religieuses, l’auteur s’attache à dévoiler la dynamique interne qui, du 15e au 22e degré, fait progresser l’initié, de remises en cause en repos, de ruptures en lumière.


Jacques Fontaine, tout en donnant à son propos une densité évidente, s’attache à employer des mots simples, dans un style direct. Ainsi il n’a de cesse de promouvoir clairement la voie maçonnique qui enlace le développement spirituel et l’action dans la cité. Jacques Fontaine appartient depuis plus de quarante ans à deux obédiences : il est persuadé que la Franc-maçonnerie est une aventure de vie unique qui mène progressivement à la Lumière. Auteur d’une trentaine d’ouvrages qui illustrent ce propos, il souhaite, à travers ses livres, faire partager son émerveillement devant cette forte et intemporelle quête initiatique.



Sommaire


Chap 1 : L’architecture secrète du Chevalier d’Orient (15e degré) au Prince du Liban (22e degré)
Chap 2 : L’Apocalypse : quintessence de la démarche maçonnique
Chap 3 : La grande individuation du Rose+Croix
Chap 4 : Le chemin de l’Initié, du Cabinet de réflexion au Prince du Liban, 22e degré
Chap 5 : Les entrelacs du Solve et du Coagula
Chap 6 : La parole perdue sous l’aile du phénix
Chap 7 : Le nombre 7 : des épreuves à l’épiphanie
Chap 8 : Foi, Espérance, Charité : quels rôles pour le Chevalier Rose+Croix
Chap 9 : Du père terrible au frère idéal
Chap 10 : La rose et la croix
Chap 11 : Le Chevalier Rose+Croix vers l’idéal d’Amour

 

FONTAINE – l’Énigme – la franc-maçonnerie – une spiritualitÉ pour agir

Jacques fontaine

EDITION DETRAD

 2007

Cet ouvrage pose les questions fondamentales de la nature initiatique réelle de l’Ordre. Au-delà des clichés. Qu’est-ce que la spiritualité, précisément ? La question ouvre l’évolution du statut de la religion, du déisme à une position agnostique, dégagée de tout conditionnement ; centrée sur le développement de l’être, seul responsable de lui-même. Transcendance toujours mais dépouille des oripeaux du passé, car l’appel vers l’UN, de TOUT est la marque même de l’Homme.


L’auteur décrit, avec les modernes outils de la psychologie, le processus spirituel maçonnique. En allant au fond des choses. En se reliant aux autres traditions initiatiques. Jusqu’à poser la question du degré de liberté du Franc-maçon.


Lecteur, découvrez pourquoi il n’y a pas, dans la Franc-maçonnerie du XXIème siècle de chemin spirituel sans rayonnement citoyen. Jacques FONTAINE vous propose une démonstration sans concession à l’esprit du temps. Ses conclusions sur la nature de l’Ordre peuvent déranger ; elles sont toujours captivantes. Son propos n’est-il pas, en toute rigueur, de réunir ce qui est épars ?

 

FONTAINE – l’enjeu – pour une franc-maçonnerie libÉrative

Jacques fontaine

EDITION DETRAD

 2007

Cet ouvrage pose franchement la question : « L’Ordre a-t-il toujours un intérêt au XXIème siècle ? » Il faut donc définir ce que pourrait être l’évolution. Permanence et changement tout à la fois.

 

Lecteur, vous aurez le plaisir de passer en revue les talents de la Franc-maçonnerie. Elle en regorge. Mais lesquels correspondent aujourd’hui à une attente ? En vérité les propositions citoyennes qui émanent de l’Ordre ne sont-elles pas dépassées et son humanisme affadi ? Et pourtant sa vitalité spirituelle entre en plein dans le champ actuel des questions sur les valeurs et le sens de la vie.


Admirez comme la Franc-maçonnerie est une réponse superbe car elle connaît le doute fécond et l’esprit agnostique. Ce chemin nécessite sans doute des remises à plat : sur l’ouverture de la Franc-maçonnerie, l’appartenance des Sœurs, l’utilité des obédiences. Les réponses proposées en toute logique vous étonneront peut-être.


Jacques Fontaine, dans la lignée de ses autres ouvrages, déploie ici une pensée précise, avec des implications pratiques. Loin des incantations, il vous invite à suivre un raisonnement clair et illustré. Un ouvrage que l’on reçoit comme un choc. Puisse-t-il provoquer quelques étincelles chez ceux et celles qui n’aspirent pas au repos !

 

FONTAINE - l’envol du chef du tabernacle au souverain grand inspecteur gÉnÉral

Jacques fontaine

EDITION Détrad

 2002

L’envol vient clore la série de l’éveil, l’essor et l’élan, ouvrages consacrés à une lecture, à la fois nouvelle et incisive, du parcours initiatique maçonnique. Jacques FONTAINE déploie, dans l’envol, la magnifique structure profonde qui articule, avec grâce et fermeté, les 33 degrés de l’écossisme.

 


On sent frémir la recherche d’une quête quasi mystique dans la série des dits « degrés ajoutés », très injustement méprisés par les auteurs. On y devine aussi pourquoi le Chevalier du Soleil est le pic initiatique d’une recherche lumineuse qui reste en suspens. Au profit de la Voie de l’Action qui revient avec le Chevalier Kadosh, poignard au côté et heaume relevé. On y découvre avec délices la puissance symbolique du Sublime Prince du Royal Secret, sa trame arithmologique confondante de justesse et l’épure géométrique du camp comme un condensé de toute la quête. Avant l’interrogation finale du Souverain Grand Inspecteur Général, aux bords inattendus de l’attente confiante et du doute nourri de sagesse.

 


La sûreté de l’initiation maçonnique devient, ici, évidente. Elle accompagne le développement psychique de tout être humain… et le magnifie. Ainsi la philosophie de la Franc-maçonnerie s’ancre-t-elle dans le lointain grec et ses mythes profonds : Œdipe, Prométhée, Sisyphe et Andromède.

 


Le génie du Rite Écossais Ancien et Accepté, formé au fil des ans et par ces ans validé, éclate ici : oui ! La franc-maçonnerie propose un véritable chemin d’épanouissement. Jacques Fontaine, empruntant à la fois à la grande tradition symbolique, à la psychanalyse et à l’enseignement de C.G. JUNG, accompagne le lecteur dans une découverte passionnante : le parcours maçonnique n’est pas un folklore, une histoire d’obédiences ; il raconte la vie, intérieure et extérieure, de tout Homme : de l’état de sommeil profane, par celui de la réalisation du Moi vers celui de l’intégration du Soi. Chemin d’une spiritualité renouvelée, loin de tout dogme, proche de tout Homme.

 

FONTAINE LE SAVOIR MAÇONNIQUE, UN CHEMIN DE CLARTÉ

 Jacques FONTAINE

 ÉDITION  DERVY

 2011

 « Il faut redécouvrir ce noyau dur qui a permis à la franc-maçonnerie de survivre ». Qu’est-ce que ce noyau dur ? Ce sont les éléments qui font de l’Ordre un mouvement de pensée si original que rien ne peut s’y substituer : Les valeurs humanistes, le primat de la raison, l’introspection, l’action citoyenne, le rite et les symboles.

 

Pris séparément, ces éléments sont banals, on les trouve un peu partout dans la société. Ensemble, ils forment ce savoir maçonnique unique, sans concurrence. La nouveauté de cet ouvrage est de traiter ce savoir comme un tout qui se transmet sans discontinuité, nonobstant les obédiences et les rites. Le maçon est invité à prendre du recul par rapport à sa pratique. Où et comment le savoir maçonnique chemine t-il en son esprit ? De l’état de profane au Maître confirmé en passant par l’initiation, puis par l’expérience des trois degrés.

 

Ainsi il pourra se forger une clef de compréhension de la dynamique de ce savoir et sera encore plus à même de transmettre à ses frères ce trésor maçonnique.

 

Cet ouvrage montre l’importance de la transmission du Savoir et des savoirs qui permet à chacun de progresser et de s’épanouir afin de se révéler à soi-même.

 

Au sommaire :

 

Première partie : L’appel au savoir

Admettre l’ignorance du profane, la connaissance des arts libéraux, le bouddhisme dissout l’ignorance, la dualité, les sages sans cesse repoussent l’ignorance, l’hypocrisie et le fanatisme, répondre à l’appel pansophique.

Deuxième partie : Le savoir à l’épreuve

Le passage, souffrance ou plaisir ? la souffrance, rédemptrice ou éducatrice ? de la souffrance subie à la souffrance acceptée, la souffrance dans le christianisme et en franc-maçonnerie, la souffrance en Orient et en Occident, les quatre vérités du bouddhisme et de la franc-maçonnerie, changer l’épreuve du plaisir.

Troisième partie : La découverte du savoir

S’enrichir de la parole de l’autre, pourquoi l’autre m’est-il indispensable ? améliorer l’écoute en tenue, cultiver la fraternité par le semblable, par l’idéal du moi, comprendre et pratiquer la compassion.

Quatrième partie : La transmission du savoir

Détenir la quadrature du cercle, un temple avec des médianes et des angles, la croix invisible de la circumambulation, faire passer le message spirituel, la transmission spirituelle est une obligation, progresser par étapes de sagesse, trois manières de former un franc-maçon, le processus initiatique en plusieurs étapes.

 

FONTAINE – l’essence au cœur du rite maçonnique

Jacques fontaine

EDITION DETRAD

 2007

Dans cet ouvrage, Jacques Fontaine focalise l’attention sur l’importance fondamentale du rite, le fonctionnement d’une Loge et le rôle de chacun€. Le lecteur est ainsi amené à tirer des conclusions concrètes du processus initiatique maçonnique. Il découvre l’originalité du rite par rapport au théâtre, au culte et à l’hypnose. Il a ensuite l’occasion de remodeler le degré de Compagnon, si démuni aujourd’hui.

 

Il peut aussi, en toute logique, décliner les conséquences du principe « Un Maçon libre dans une Loge libre ». Enfin, le lecteur est invité à explorer la formation souhaitable des Vénérables et la dynamique de la parole et du silence dans une tenue.

Résolu dans sa démarche, clair dans ses propositions, Jacques Fontaine n’hésite pas à reprendre, quand la raison le commande, les aspects désuets du rite et de la Loge. Pour autant, il salue avec conviction le génie de la tradition maçonnique. Éclairé par les sciences humaines, la psychologie en particulier, l’auteur tire de la réflexion de fond des propositions de mise en œuvre.

 

Ainsi il se conforme au devoir maçonnique : le combat contre l’ignorance afin que progresse la connaissance et que se diffuse l’harmonie.

 

FONTAINE - l’essor du maître secret au grand Élu de la voÛte sacrÉe

Jacques fontaine

EDITION MONTORGUEIL

 1994

Cet ouvrage propose une lecture originale des grades de la Loge de perfection du Rite écossais « ancien et accepté », le plus répandu dans le monde. La Loge de perfection est une école initiatique puissante pour qui en détient les clés.


L’auteur appuie sa lecture des degrés de l’initiation sur deux grandes convictions. D’une part, le bond prodigieux qu’a fait la connaissance humaine, au XXème siècle, en particulier avec la psychologie des profondeurs et la psychanalyse, notamment jungienne, qu’on ne peut plus ignorer et qui contribuent au progrès de la conscience. D’autre part, le symbolisme, outil irremplaçable et remarquablement efficace pour progresser sur le chemin de l’initiation.


Au confluent de ces deux approches apparaît la voie de la sagesse, de la tolérance et de l’humanisme.
Rédigé en termes accessibles et clairs, cet ouvrage permet au profane de comprendre ce qu’est la Franc-maçonnerie, les buts qu’elle poursuit, l’épanouissement individuel qu’elle permet.

 

FONTAINE – l’Éveil – de l’initiation au maÎtre

Jacques fontaine

EDITION  DETRAD

 1995

La majorité des ouvrages sur les trois degrés (Apprenti, Compagnon, Maître) de la Franc-maçonnerie traitent des aspects symboliques ou/et moraux. Très peu de livres, jusqu’à ce jour, s’efforcent d’explorer les raisons qui expliquent pourquoi les parcours initiatiques maçonniques ont tant d’attrait. Les connaître, c’est mieux les comprendre et les rendre encore plus efficaces et passionnants.


Cet ouvrage, L’Éveil, propose de révéler la structure cachée des trois degrés. Si l’initiation est la recherche d’une meilleure connaissance de soi à des fins de libération individuelle et collective, alors les clefs pour les découvrir sont fondamentalement d’ordre psychologique.

C’est donc avec ces outils modernes que sont la psychanalyse (Freud, Klein) et la psychologie des profondeurs (Jung) que L’Éveil revisite le symbolisme maçonnique. Voici une nouvelle lecture qui se situe à la rencontre harmonieuse de la Tradition et de la psychologie contemporaine. On découvre que la cérémonie d’Initiation et les trois degrés sont intimement reliés entre eux et composent en fait une extraordinaire école initiatique, souple et progressive.


Ce livre est rédigé clairement et évite avec soin les termes de « spécialistes ». Son plan est simple : six grandes étapes qui amènent à dévoiler l’Initiation et les degrés d’Apprenti, de Compagnon et de Maître. Cet ouvrage s’adresse à tous les Francs-Maçons, quel que soit leur rite mais aussi à d’autres lecteurs : les psychologues qui verront là une rencontre entre les sciences humaines et la quête spirituelle ; ceux qui ont soif de mieux comprendre pourquoi ils sont attirés par le symbolisme ; enfin ceux qui se sentent attirés par la Franc-maçonnerie saisiront encore mieux leurs motivations.

 

franciscus. Èques a Capité galeato    - 1753 – 1814

Benjamin fabre

EDITION  phénix

 2000

60 ans de l’histoire de la Maçonnerie racontée sur un ton hostile aux maçons de l’époque. Rarissime, ce livre vient d’être réédité et nous donne des aspects méconnus de l’avant révolution jusqu’au milieu de l’empire.

Ses complots, ses dirigeants frères par l’initiation mais pas franchement Francs-Maçons. Des archives exceptionnelles et la création des principaux rites REAA, rite français et rite rectifié.

 

Né à Narbonne en 1753, François de Chefdebien d’Armissan, l’Eques, s’était engagé très  jeune dans la carrière militaire. Parallèlement, il avait acquis une large audience dans les milieux maçonniques – il en possédait à peu près tous les hauts grades et connaissait toutes les Loges dont il semble gravir rapidement tous les échelons. Sa remarquable intelligence et sa vaste culture le conduisent aux plus hautes dignités : Conseiller d’honneur du Directoire Écossais de Septimanie et délégué par lui au convent de Lyon en 1778, Visiteur général des 1er, 2ème et 3ème Temples, Commandeur ad Vitam, etc.

 

Le 27 novembre 1779, l’Eques décide de fonder sa propre Loge connue sous le nom Des Philadelphes ou du Rit Primitif de Narbonne. Cette Loge n’aura guère d’équivalent en Europe ; la rigueur de ses buts, la qualité des membres la composant, dont le père et les cinq frères de l’Eques, en font l’une des écoles les plus recherchées de la Maçonnerie au XVIIIème et au début du XIXème siècle. Pour codifier cette fondation, François de Chefdebien publiera plus tard une plaquette  dans laquelle apparaît, après un avertissement sur les distinctions à apporter dans la lecture des grades, la liste des membres de la Loge (48 en tout) complétée par l’affiliation de chacun à quatre grands courants initiatiques. Mais le chapitre le plus remarquable est « l’esquisse d’architecture » dans laquelle l’Eques dénonce – sous une phraséologie convenue – la prolifération des Loges et des titres, s’élève contre la fausseté des enseignements et propose à ceux qui veulent suivre son Rit quatre degrés dans la connaissance intitulés « chapitres essentiels de la Rose-Croix » ; le premier : connaître les principes et les origines de la Franc-Maçonnerie (puis s’en séparer rapidement) ; le second : l’étude de la connaissance théorique ; le troisième : l’alchimie et l’enseignement ; enfin, le quatrième : la réhabilitation de l’homme intellectuel dans son rang et ses droits primitifs joint au désir d’en faire jouir le plus grand nombre. La pièce s’achève sur la constatation que tout cela n’est rien sans la découverte de « l’échelon ineffable », c’est-à-dire de l’Homme Libre, et porte en guise de colophon la mention : J. XIII. 34, renvoi direct à l’Évangile de Jean qui rappelle à tous les hommes, sans distinction, la clé de cette liberté : « Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. »

 

Une telle prise de position fut reçue avec raideur par la plupart des courants maçonniques et illuministes. Leurs buts étroits ne pouvaient concorder avec l’ouverture d’esprit et la générosité de l’Eques. Cette différence rapprocha le Rit Primitif de Chefdebien et le Rit Égyptien de Cagliostro, qui se trouvait en butte aux mêmes critiques et à une campagne de dénigrement soigneusement réglée ; Cagliostro et l’Eques eurent en effet en commun, qu’au fond, ils se servaient de la Franc-Maçonnerie, comme d’un moyen à la mode, pour faire « passer » leurs idées. Non seulement l’un et l’autre recommandaient la charité universelle et la pratiquaient, par-dessus la simple entraide mutuelle, mais encore ils préconisaient, comme seul gage de réelle liberté, l’abandon pur et simple de l’enseignement classique et traditionnel – Cagliostro, provocateur, ira même jusqu’à exiger des Maçons la destruction de leurs archives – pour le remplacer par une requête directe à Dieu.

 

En 1785 le Convent maçonnique des Philalèthes se déroula à Paris, organisé dans le but avoué d’une réorganisation de fond et d’une réflexion générale sur les origines et les buts de la Maçonnerie, il fut pour Cagliostro et Chefdebien l’occasion de se lier étroitement – ils s’étaient déjà connus en 1781 à Strasbourg – l’Eques ayant été délégué par le Convent pour tenter d’adoucir les conditions que Cagliostro avait fixées à sa participation à cette réunion. On ne pouvait envoyer plus mauvais ambassadeur, car dès lors les deux hommes établirent de confiantes et amicales relations ; Chefdebien s’excusa et fut remplacé par le baron de Gleichen dont le précieux témoignage sur Cagliostro, dans ses Souvenirs (1868), est d’une émouvante justesse. Le convent s’acheva d’ailleurs sur un constat d’échec : l’unité tant souhaitée de la Maçonnerie ne pourrait jamais s’établir entre les différentes obédiences et Cagliostro avait fait un adepte de plus.

 

Par la suite, la qualité et le ton des relations entre Cagliostro et l’Eques seront ceux que nous connaissons pour la famille Sarrazin, pour le Cardinal de Rohan, pour Thilorier et bien d’autres amis du Comte. Des entretiens familiers et l’immense personnalité de Cagliostro firent que l’Eques abandonna sans regrets les sommets illusoires auxquels il était parvenu, tout en conservant les structures initiatiques que l’ordre social et son action bienfaisante lui imposaient ; une volumineuse correspondance, dont une très faible partie a été publiée  nous montre l’évolution vers la simplicité de cet homme qui était fait pour les plus hautes charges et pour le service du Pouvoir. Dans ces lettres, son extraordinaire finesse d’esprit lui permet de donner aux plus grands représentants des Loges, sans en avoir l’air, des leçons d’humilité et de vrai savoir, toujours pleines d’éducation. Si son rayonnement discret dans le monde initiatique du XVIIIème et du début du XIXème siècle, a été fondamental, il ne fut et ne demeure pas moins sensible et continu au XXème siècle et encore de nos jours. Cagliostro parti, lui est là, introduit partout, donnant un conseil, rectifiant une pensée, infatigablement en contact avec certains chefs de file comme Dom Pernety, pour prolonger la pensée du Maître. On s’est souvent demandé qui avait repris le Rit Égyptien de Lyon ; ce fut l’Èques à qui Cagliostro avait remis tous ses pouvoirs, Cagliostro était, comme il se définissait lui-même « un noble voyageur » et sa tâche immense ne pouvait se limiter à Lyon, ni même dans la fondation d’un rit particulier : l’Eques était le seul homme sur l’autorité duquel il pouvait réellement faire reposer cette partie de son héritage spirituel ; le marquis de Chefdebien s’acquitta de cette tâche de 1786 jusqu’à sa mort en 1814.

 

L’Eques, dans la trace lumineuse de son Maître, demeure l’un des acteurs majeurs des tendances mystiques de la Franc-Maçonnerie, à l’instar – et parfois en apparente contradiction et opposition – de certains « petits maîtres » tels Pernety, le chevalier de Corberon, le marquis Savalette de Langes, le chevalier de Cagarriga, Louis-Claude de Saint-Martin et quelques autres, qui entretinrent soit dans leurs Loges, soit dans leur entourage, le respect de la liberté, la prière sacerdotale, le soin attentif aux malades, l’amour du genre humain et par-dessus tout la charité. Mais surtout l’Eques annonçait à ses amis que : « la lecture fréquente et réfléchie des Livres saints,  mettra à portée d’apprécier l’Homme-Dieu et sa doctrine sublime ; l’approbation que l’on ne pourra s’empêcher d’accorder à ses préceptes, donnera peu à peu le désir et le goût de ces pratiques ; par un heureux retour, cette sainte pratique réactionnera et étendra le goût avec les lumières et par là on parviendra sans incertitudes et sans obstacles à la perfection, au bonheur et à la science divine, qui sont le but sublime, où tendent tous les travaux des vrais et légitimes frères maçons  Il restera toujours un échelon ineffable à monter en ce jour auguste et solennel où la matière ayant fini son temps et l’homme terminé son épreuve  la Parole de CELUI QUI EST retentira encore une fois dans les voûtes incommensurables de l’abîme » Cette conclusion de la « pièce d’architecture », reprenant la définition que son Maître donnait de lui-même, situe la position qui fut toujours celle du marquis de Chefdebien : l’Espérance.

 

FRANC-maçonnerie ET aLCHIMIE -  LA RECHERCHE DE LA PIERRE CACHḖE DES SAGES

J. F. Blondel

Edition Trajectoire

 2015

Pourquoi et comment l'alchimie, science nébuleuse du Moyen Âge, et la franc-maçonnerie, fraternité initiatique apparue dans l'Angleterre anglicane du XVIIIème siècle, ont-elles pu se rencontrer ?
Pourquoi les rédacteurs des écrits maçonniques y ont-ils introduit l'alchimie ?

 Cette rencontre n'a pu se produire que par l'intermédiaire des « frères de la Rose+Croix », cette mystérieuse fraternité détentrice des secrets alchimiques. Ce sont eux qui ont transformé cette connaissance en une démarche spirituelle et qui l'ont ensuite léguée à la franc-maçonnerie mondiale  et plus particulièrement la maçonnerie française, qui l'a incorporée, dès 1750, dans tout un système de hauts grades, appelé  l'Écossisme.

Aujourd'hui encore, c'est cette tradition écossaise, dans laquelle on retrouve à la fois la Rose+Croix, l'alchimie, la kabbale, l'astrologie, la chevalerie, le Johannisme et le templarisme, qui apporte à l'Ordre maçonnique sa vraie dimension métaphysique : « Qu'est-ce que la matière ? Qu'est-ce que l'esprit ?

Qu'est-ce que la mort ? » Introduit dans le « cabinet de réflexion », une pièce exiguë et obscure, le néophyte désirant entrer en franc-maçonnerie est ainsi mis en contact avec l'alchimie. C'est là qu'il découvre pour la première fois les grands principes alchimiques tels que le Soufre, le Sel et le Mercure, ou ce mystérieux acrostiche « V.I.T.R.I.O.L. », dont il apprendra plus tard le symbolisme profond.

 

Dans la théorie alchimique, les grands principes ou forces vitales qui animent le monde sont contenues tant dans les métaux que dans les planètes. Les alchimistes travaillant sur les métaux reconnaissaient sept métaux auxquels ils attribuaient le nom et le signe des sept planètes ; Or ou Soleil, Argent ou Lune, Mercure, Plomb ou Saturne, Etain ou Jupiter, Fer ou Mars, Cuivre ou Vénus. Ils doivent tous dériver d’une même source : la matière première.

Isaac Newton célèbre alchimiste cherchait à transmuter le plomb en or. À cette fin il a observé les planètes et en a tiré la découverte de la gravité, cette force non pas vitale mais physique dont la découverte a ouvert le Siècle des Lumières. Fulcanelli le plus célèbre et le plus mystérieux des alchimistes du XXème siècle nous révèle dans son ouvrage « Le mystère des cathédrales » que dans le portail de Notre-Dame de Paris par exemple, on retrouve sur une statue de la Vierge des médaillons représentant les 7 planètes associées aux 7 métaux utilisés par les alchimistes Selon lui , les clefs de la transmutation, c'est-à-dire de l'opération alchimique consistant à transformer les métaux en or, se trouvent dans le portail, dissimulées de telle manière que seuls les initiés sauront les y découvrir. Le processus de perfectionnement de la materia prima, pour passer des caractéristiques du fer à celles de l’or, s’opérerait en sept étapes comme suit : fer - cuivre – plomb – étain – mercure – argent - or. Le mode opératoire alchimique est codifié mais les auteurs distinguent généralement sept étapes que l’on peut considérer comme des démarches de pensée consistant à marquer les étapes dans la transformation de la matière dont le but ultime est la réalisation du Grand Œuvre.

La première étape est la Calcination qui a pour rôle de décomposer la matière que l’on veut transformer, c’est à dire l’analyser.

La deuxième étape est la Putréfaction,  elle porte l’image de la mort nécessaire au renouvellement de la vie, elle correspond à l’Œuvre au noir ou nigredo ou épreuve du vide, dont le symbole est le corbeau, elle s’inscrit dans le corps, dans l’imaginaire, sans cette phase de putréfaction de la matière le Grand Œuvre ne pourrait arriver à son terme

Vient ensuite la troisième étape la Solution ou Dissolution qui nous pousse à dissoudre grâce au sel philosophique, c’est à dire à ordonner pour faire ressortir une forme nouvelle. C’est l’apparition de la couleur blanche, cette étape nous amène à l’Œuvre au blanc ou albedo, ou ’épreuve de l’eau, dont le symbole est la colombe, elle s’inscrit dans le symbolique.

Elle est suivie par la Distillation, quatrième étape qui change la nature et la propriété des choses par chauffage dans l’athanor. Ceci permet une démarche d’intégration qui marque un niveau dans l’approche de la connaissance.

La cinquième étape ou Conjonction rend possible le prolongement de ce niveau d’intégration car on ne s’intéresse plus à ce qui sépare mais à ce qui rassemble, il s’agit maintenant d’intérioriser le monde et son propre monde en se projetant vers l’avenir afin de saisir les buts à atteindre et qui vont déboucher sur les « Premières Vérité » selon l’Œuvre au rouge ou rubedo, ou épreuve du feu qui elle s’inscrit dans le réel. C’est cette cinquième étape qui correspond à la Maîtrise Maçonnique.

La suite logique est la Sublimation. Cette sixième étape est une opération qui nous apprend à faire jouer les choses et à savoir manier l’Art de la raison en se décentrant de ses préoccupations antérieures au profit d’autres toutes nouvelles

Enfin arrive la Coagulation septième et dernière étape. Elle exprime la voie dans laquelle l’Homme s’engage quand il construit son Grand Œuvre individuel grâce à une pensée de plus en plus philosophique qu’il acquiert par sa faculté d’abstraction pour aller à l’essentiel. Ceci est l’aboutissement de toute désagrégation solvant qui génère une nouvelle entité par coagulation, c’est le Solve et Coagula

L’alchimie qu'’consiste à travailler sur les métaux est également liée au mot de passe. Car l’Alchimie est fille de Tubalcain qui signifie « Maître du Monde ». Il est dans la Bible un descendant direct de Caïn (Caïn signifie acquérir ou obtenir). Sa fonction était de travailler la terre. La Loi Mosaïque n’étant pas encore née, Caïn ne fut pas tué après son crime fratricide, il se trouva symboliquement exilé de la terre sacrée. Il fut envoyé de l’Orient vers le Nord. Après que Caïn eut bâti la première ville, nommée Hénoch, il devint le premier d’une lignée de créateurs. Chaque descendant de Caïn est décrit par son activité : Jubal sera nomade et berger, Dubal sera musicien …Tubal-Caïn s’occupera des métaux et des instruments. La postérité de Caïn fonde la civilisation, le progrès de la technique, des sciences et des arts. Tubal-Caïn appartenait à la 7ème descendance de Caïn. 7 indique que Tubal-Caïn avait évolué par rapport à son ancêtre, qu’il avait exploré sa terre, découvert des métaux et qu’il savait les utiliser. Ainsi, le 7 indique aussi la fin d’un cycle. C’est pourquoi on peut dire « J’ai 7 ans et plus «, car il y a d’autres cycles à réaliser.

Dans l’imagerie populaire, Tubal-Caïn est représenté comme un forgeron trapu, tassé comme une pierre.  Dans la mythologie, Tubal-Caïn est assimilé à Vulcain pour les Romains et à Héphaïstos pour des Grecs, forgerons officiels des dieux. Maître du Feu, Héphaïstos forgea l’armure magique d’Achille, le trident de Poséidon, le sceptre de Zeus ou bien encore la colonnade de bronze du T\ de Delphes. « Il » découvrit les secrets du feu et des métaux qui peuvent être solides, ou liquides, purs ou alliés entre eux. Il se fait créateur de formes nouvelles et il paie le prix de ses découvertes par un signe visible et permanent dans son aspect physique. On présente souvent le forgeron soit boiteux, soit unijambiste ou nain. En effet, Héphaïstos fils unique de Junon, reine de l’Olympe et de Zeus ne fut pas reconnu par son père qui le jeta du haut de la montagne. Cela le rapproche des fils de veuves célèbres, et de la boiterie initiatique. Dans les mythes, le Pouvoir n’est pas tendre avec celui qui « connaît » les secrets et les divulgue aux « dominés » afin de leur permettre de se libérer. De Prométhée à Adam, les « forgerons « sont estropiés. Héphaïstos est boiteux et difforme, Varuna, Tyr, Odm, Alfado sont estropiés. La perte de leur intégrité physique est le prix de leur science : ils ont subi la colère d’un dieu jaloux de ses privilèges. Ils portent les marques de la vengeance des Dieux. Pour les grecs, Héphaïstos représente le feu intérieur de la terre, comme celui qui habite le cœur de l’Homme.


Quand le minerai était découvert et extrait, il était dirigé vers les fourneaux. Puis, le forgeron se substituait à la Terre-Mère pour accélérer et parfaire « la croissance » et la maturité du minerai. Il collaborait en quelque sorte à l’œuvre de la nature, intermédiaire entre Dieu et les Hommes. Ainsi, il fabriquait l’outillage en fer dont les cultivateurs et les chasseurs avaient besoin. Il sculptait les images des ancêtres et des génies qui servaient de support aux cultes. Intermédiaire entre le monde des vivants et celui des morts, tantôt méprisé, tantôt respecté, il vivait à l’écart du village en compagnie de sa femme la potière. La fusion des métaux est considérée comme une mort. Le soufre extrait représente la vertu, c’est à dire le noyau ou l’esprit de métal. Rappelez-vous l’interdiction du métal dans les outils hébreux et des outils de métal dans la construction du T. de Salomon. Fondre le métal et le reformer correspond au « salve et coagula » de l’alchimie hermétique, travail créateur par excellence, car créer c’est recréer. Le forgeron maîtrise le feu et grâce à lui transforme les métaux qui viennent des profondeurs de la terre. Son pouvoir est ambivalent, il peut être aussi maléfique que bénéfique.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Pourquoi et comment l’alchimie a-t-elle été introduite dans la Franc-maçonnerie   -  L’Ecossisme    -  Les frères de la Rose+Croix et leur influence   -   Le Moyen Âge avec Villard de Honnecourt et l’Art de la Géométrie  -   Le renouveau humaniste de la Renaissance   -  Hermétistes, Kabbalistes et alchimistes    -   L’apparition de la Franc-maçonnerie en Ecosse et en Angleterre   -  Les évolutions de la Franc-maçonnerie au cours du 18e siècle   -  L’ésotérisme de l’Occident  -  La Franc-maçonnerie débarque en France   -  Les courants illuministes et leur influence dans la franc-maçonnerie   -  La Théorie occultiste selon René Le Forestier   -  De l’hermétisme à l’alchimie  -  La Table d’émeraude ou Tabula Smaragdina   -  Origine et doctrine de l’alchimie   -  Les étapes et la conduite de l’alchimie   -  le Grand Œuvre  -   Les différentes étapes de l’alchimie   -  Symboles alchimiques ou maçonniques ?   -   Le soleil et la lune  -  Le delta lumineux  -  Le Rébis alchimique  -  La rose alchimique  -  Le Phénix et le Pélican  -   Rose+Croix et alchimistes, une singulière rencontre  -   la filiation lointaine du rosicrucianisme  -  Le cercle de Tübingen et les manifestes du 17e siècle  -  L’évolution de la Rose+Croix du 17e siècle à nos jours   -  Un siècle après le temps de la Fama  -  La Royal Society et les adeptes de la Rose+Croix  -  La Gold und Rosenkreutz : un ordre maçonnique et rosicrucien  -  La réception de Sigismund Backstrom à l’île Maurice en 1794  -  La quête de l’immortalité chez les anciens Rose+Croix  -   Les mystères de l’Ecossisme  -  Origine du grade de Maître Ecossais  -  Historicité du Rite Ecossais  - 1802, création du Rite Ecossais Ancien et Accepté  -  la devise Ordo ab Chao   -  L’alchimie dans les trois premiers degrés symboliques   -  L’alchimie dans les loges de perfection, les degrés capitulaires et les Aréopages   -   Le compas des sages de la Rose+Croix d’Or  -  Le Rébis de Basile Valentin  -   Symboles hermético-maçonniques  -

 

FRANC-MAÇONNERIE ET KABBALE

Marie Delclos

Edition Trajectoire

 2014

Le grand kabbaliste A.D. Grad écrivait que la « voie maçonnique se trouve fondée en kabbale », puisque son symbolisme emprunte d’abord et essentiellement à celle-ci.

Ainsi, le temple de Salomon régit toute la maçonnerie bleue, où les mots sacrés, qui sont en hébreu, sont les noms donnés dans la Bible par Hiram aux deux colonnes du Temple.

Ensuite dans les degrés supérieurs en particulier ceux du Rite Ecossais Ancien et Accepté, le chemin de l’initié, que quatrième au trente troisième degré, est jalonné de mots hébreux qui se présentent sous la forme d’énigmes à décrypter, se superposant aux symboles présents dans la loge. C’est pourquoi, en 1830, Vuillaume, lorsqu’il écrivit son Tuileur (celui qui vérifie que le maçon qui veut entrer dans la loge connait les mots du grade), prit soin de faire précéder les mots hébreux correspondants à chaque degré d’un alphabet hébraïque.

Dès son entrée dans le temple, le nouveau maçon pénètre dans un univers judéo-chrétien, voire à première vue judaïque, mais en fait, ce qu’il en perçoit n’est que mots étranges, incompréhensibles. On lui raconte une étrange histoire et le voilà plongé dans une histoire à trois mille ans, une histoire qui s’appuie sur un livre sacré écrit en hébreu, une langue étrange L’hébreu utilise des lettres-nombres formant des mots. A l’origine, dans la Bible, les mots ne sont pas séparés, de sorte qu’une phrase peut-être découpée de différentes manières, donnant des mots différents et donc plusieurs lectures.

En fait, dès on entré en Franc-maçonnerie, et ce jusqu’à la fin de son parcours initiatique, on lui parle par énigmes, et il lui appartient de les résoudre. Le maçon va se trouver dans la situation du Roi de Tyr tentant de résoudre les énigmes posées par le roi Salomon, mais pour le maçon cela fait partie de son parcours et lui donne la possibilité d’aller voir ailleurs les diverses explications sur cette symbolique maçonnique.

Lorsque les rituels de la Maçonnerie spéculative s’élaborèrent, les chrétiens s’étaient emparés de la kabbale juive, la transformant, pour les besoins de la cause, le problème c’est que de très nombreuses fautes, d’incompréhension, de mauvaises traductions écrites et orales, émaillèrent ces rituels et très souvent en déformèrent le sens original, certaines traductions disant carrément le contraire.

C’est ainsi que Pic de la Mirandole (1463-1494) christianisa la kabbale juive, parce qu’il pensait que c’est à travers un système intellectuel architecturé comme celui de la kabbale que l’homme peut approcher des mystères. Au siècle suivant Reuchlin la développa en publiant son De arte cabalistica en latin en 1517, et François 1e se fit enseigner en 1519, « la très sainte et très chrétienne cabale » par son aumônier, le franciscain Jean Thenaud, et lui commanda un « traité de la Kabale » qui restera manuscrit.

Au sommaire de cet ouvrage :

Qu’est-ce que la kabbale ? - La kabbale et les chrétiens ; Des premiers Pères de l’église aux kabbalistes chrétiens - les trois points - De Houzzé à Hosché - Les deux colonnes Yakhin et Boaz - Hiram et la Kabbale - Le redressement d’Hiram du signe d’horreur aux « cinq points parfaits de la Maîtrise » - M. B. le mot substitué ou le mot du Maître - Le chevalier prussien ou Noachite 21e du REAA : la clé de ma maçonnerie - Le chevalier de Royale Hache ( 22e degré du REAA) - Le chevalier du Soleil ( 28e degré du REAA) - Le chevalier Kadosh et l’échelle mystique ( 30e degré du REAA) - Les mots hébreux, les personnages et les mots sacrés - Le temps sacré du maçon du premier au seizième degré -

 

franc-maçonnerie & catholicisme

Max heindel

EDITION  LES BEAUX ARTS

 1998

Cet ouvrage met en parallèle les 2 grands courants de pensée qui animent l’humanité : la Religion et la Science. D’un côté on trouve les fils de Seth, obéissants et passifs, de l’autre les fils de Caïn, révoltés mais ingénieux. L’auteur essaie d’expliquer que ces 2 courants loin d’être opposés doivent être complémentaires.  On y trouve : Lucifer, la légende maçonnique, la Reine de Saba, la mer d’airain, Melchisédech, l’alchimie spirituelle, la pierre philosophale, l’initiation et l’Armageddon.

Pour Jérôme Rousse-Lacordaire de 1738 à 1983, le catholique appartenant à la franc-maçonnerie était excommunié. Avec le nouveau Code de droit canonique, qui ne mentionnait pas la franc-maçonnerie cette discipline catholique parut avoir disparu, mais en novembre 1983 la Congrégation pour la doctrine de la foi publia une déclaration réitérant l’interdiction de cette double appartenance. Ce qui était déjà en jeu à l’époque et qui l’est encore aujourd’hui, c’est la détermination de « l’essence objective » de la franc-maçonnerie. En effet, l’ensemble des griefs avancés à l’encontre de la franc-maçonnerie pointe dans la direction d’une concurrence entre deux institutions qui partagent un certain patrimoine symbolique et rituel commun.

Pour l’essentiel, les condamnations antérieures reposaient sur des raisons à la fois juridiques morales et plus proprement religieuses. Les sources immédiates de la déclaration romaine de 1983 montrent à la fois une certaine continuité et des changements dans cet argumentaire. En effet, si auparavant, ne serait-ce que quantitativement, les principaux motifs de la condamnation étaient ceux de l’immoralité du serment du secret et de l’illégalité des associations secrètes, désormais c’est pour l’essentiel une raison doctrinale qui est mise en avant : le relativisme foncier de la franc-maçonnerie, renforcé par sa pratique essentiellement symbolique et rituelle. En conséquence de quoi, s’il n’est plus excommunié, le catholique qui appartient à la franc-maçonnerie est en état de péché grave et ne doit pas communier.

Parmi les catholiques certains interprètent de manière très littérale cette déclaration, voire en accusent les traits les plus hostiles à la franc-maçonnerie ; d’autres, au contraire, adoptent une attitude plus pondérée, soit qu’ils s’en tiennent à une interprétation stricte de droit, soit qu’ils cherchent à distinguer différents courants dans la franc-maçonnerie, dont quelques-uns seraient conciliables avec une authentique appartenance catholique. Aussi, s’agit-il finalement de savoir comment situer l’initiation et la symbolique maçonniques par rapport à l’initiation et à la symbolique chrétiennes.

 

FRANC-MAÇONNERIE ET TAROTS

 Marie  Delclos

Edition Trajectoire

 2016

Le tarot est un art de mémoire basé sur le symbolisme judéo-chrétien contenant les clés de la kabbale et de l'ésotérisme chrétien. Il fut vraisemblablement conçu par des maîtres imagiers issus du compagnonnage ou de la Maçonnerie opérative. S'y cachent des secrets d'architecture et de métiers pour la construction d'un édifice, d'un temple, qu'il soit matériel ou spirituel. Le tarot dispense un enseignement initiatique dont le fil est la succession des vingt-deux lettres de l'alphabet hébreu. Chaque carte est une énigme à décrypter, un mémo qui évoque un tapis de loge. C'est pourquoi de nombreux francs-maçons s'intéressent au tarot. Certains même les font étudier dans les loges. Marie Delclos met en évidence un enchainement des lames décrivant parallèlement la construction d'un édifice et la progression de l'initié.

 

Pour chaque lame, on trouvera des clefs techniques et des figures géométriques qui sont autant d'étapes dans la construction de l'édifice. Ainsi on découvrira successivement : les unités de mesure, le plan, l'élévation, la porte et son trumeau, la coupole, la taille de la pierre, le transport des pierres, les marches d'un escalier, l'escalier secret, la roue pour hisser les pierres, l'épi et le faîtage, la clef de voussure pendante, le compas et la faux ou le tracé à main levée, le niveau, les fondations, l'évaluation de la hauteur d'une tour, la perfection de la taille, la construction d'un pont, les fenêtres et les vitraux etc. Pour chaque carte, l'auteur explicite le rapport de ces clefs avec les étapes de l'initiation maçonnique.

 

L’étude des Tarots en Franc-maçonnerie débouche sur la connaissance de soi même : « Connais-toi toi-même et tu connaitras l’univers et les Dieux ». Cette devise grecque, attribuée à Socrate, est en réalité plus tardive puisque inscrite sur des temples grecs bien avant Socrate et serait de philosophes pré-socratiques. Cette phrase reflète bien la démarche philosophique grecque, qui à travers la connaissance de soi même, cherchait à découvrir les secrets de l’univers. Le mot Philosophie vient de philo= aimer et Sophie=sophia/sagesse donc la philosophie est l’art d’aimer ou de rechercher la Sagesse. Avec cette phrase nous allons pouvoir entrer dans la philosophie intérieure ésotérique, qui fait appel, moins à la Raison, mais plus à l’âme et à l’esprit. Les grecs cachaient cet ésotérisme à l’intérieur des « mystères » : Eleusis – dionysiaques – Apollon (Dieu du soleil et de la lumière) et d’autres – Tous ces mystères pratiquaient un exotérisme avec des rituels et des cérémonies, mais surtout diffusaient un enseignement ésotérique et secret, dont la phrase « Connais-toi toi-même » en était la clef. On y trouvait également les phrases suivantes que Platon avait fait inscrire sur le fronton de son Académie « Nul ne rentre ici s’il n’est géomètre » et aussi il ajoutait « Dieu fait toujours de la géométrie ».


Cette connaissance de soi-même demande une mise en place d’un plan personnel qui doit déboucher sur :


1/ Une analyse ou réflexion de son caractère, de son passé, de son présent et d’un futur. Faire ressortir les points faibles et forts. Réfléchir sur les actions passées et en tenir compte pour une éventuelle rectification. (V.I.T.R.I.O.L.U.M)
2/ Réfléchir sur son désir de s’améliorer, de se perfectionner et de savoir quelle route je veux prendre dans ma spiritualité.
3 / Ne pas être effrayer de faire cette analyse. On hésite très souvent à affronter sa face sombre et inquiétante.
4/ Les moyens seront entre autres les suivants : 


Le miroir - Toutes les allégories des cavernes, des mandalas, des labyrinthes. Visite de son intériorité – Humilité – et les Mécanismes socratiques : Pratique de la maïeutique et de la réminiscence, pour pouvoir atteindre la mémoire profonde, siège de la libération.


Maïeutique : Art de l’accouchement. Ce mot provient du dialogue de Socrate avec son élève et que Platon a immortalisé dans le « Théétète ». Cette maïeutique consiste à faire accoucher la personne (plan psychique). En l’interrogeant on va lui faire exprimer des connaissances qu’elle n’aurait pas conceptualisées. C’est une mécanique de questions-réponses.


Réminiscence : Appelée Anamnèse en grec. Acte de l’esprit par lequel l’Homme se ressouvient de ce dont il a eu connaissance auparavant et ainsi accède à la mémoire cosmique/universelle enfouie au fond de lui-même. Retour de souvenirs. Platon décrit cet acte dans 4 livres (Le Phédon- Le Théétète- Le Menon- Phèdre)
La psychanalyse moderne avec  Jung n’ont fait que remettre au goût du jour ce mécanisme socratique et platonicien. Jung aura toute notre attention, car ayant étudié le Tarot, il nous donne une méthodologie qui correspondant à la recherche tarotique et nous amène par l’Individuation à notre Réalisation spirituelle, ainsi il nous emmène dans son univers des profondeurs, là où se côtoie les mythes, les légendes, les contes de fées, les archétypes et les empreintes culturelles remplissant cet inconscient collectif, et dont le pérégrin y puisera réflexions et modèle de vie.

 

Voilà en gros ce que l’étude des Tarots ésotériques amène chez le cherchant. Cet arbre de vie, cet archétype, est comparable à l’arbre de vie chrétien (arbre de la vie et de la connaissance), à l’arbre des Sephiroth hébraïques, à l’arbre des 7 chakras hindoue, et au Yiking chinois.

 

Ces modèles de vie nous apprennent à réfléchir sur nous-même afin de retrouver cette étincelle divine qui est en nous ; le chemin est long est difficile, mais donner du sens à sa vie est aussi un challenge et comme a dit  Rudyard Kipling « La liberté spirituelle n’a pas de prix » 

 

FRANC-MAÇONNERIE : RÉGULARITÉ ET RECONNAISSANCE - HISTOIRE ET POSTURES

Roger Dachez, Préface d’Alain Bauer 

 

 2015

Propos  et réflexions de Roger Dachez sur son livre :

Ce petit livre est né d’un vif agacement : celui que j’ai éprouvé, au cours des deux dernières années, face aux postures artificielles et aux faux semblants qui ont émaillé le paysage maçonnique français (PMF), suite à ce qu’il sera convenu de nommer, dans les futurs ouvrages d’histoire, « l’Appel de Bâle » (juin 2012).

Ici ou là, pour s’y rallier comme pour le dénoncer, pour le défendre comme pour le pourfendre, les uns et les autres ont adopté des positionnements tactiques parfois difficiles à déchiffrer autant qu’à tenir, délivré des discours d’une ambigüité confondante ou fait appel, pour soutenir leur cause, à des « experts » maniant le double langage ou travestissant les faits, davantage en vertu de stratégies personnelles que pour éclairer honnêtement l’opinion maçonnique.

Il en est résulté un désordre navrant qui n’a pas grandi l’image de la franc-maçonnerie française. Même si l’on oublie les insultes et les invectives d’une violence incroyable qui ont fleuri sur les forums et dans les blogs – mais qui en disent quand même long sur ce que la franc-maçonnerie représente pour leurs auteurs !  –, ce regrettable épisode n’a fait que traduire, une fois de plus, la troublante incohérence du paysage maçonnique français : je ne parle pas ici de sa diversité, qui est une donnée incontournable et définitive de son histoire, mais de ce qui est supposé lui donner malgré tout une identité commune.

Le marqueur « régularité » a concentré sur lui des débats et mis au jour des fractures qui vont bien au-delà du naufrage annoncé d’un dossier mal ficelé depuis le début. L’Appel de Bâle a été le révélateur d’une vision et d’une pratique de la maçonnerie qui prévalent en France depuis bien plus d’un siècle et condamnent cette dernière à vivre régulièrement les soubresauts de querelles assez ridicules, dans la mesure où elles reposent le plus souvent sur une inquiétante méconnaissance des fondamentaux de la tradition maçonnique, des aléas de l’histoire de la franc-maçonnerie et, plus encore, sur une ignorance profonde de ce qu’elle est réellement à travers le monde, pour l’immense majorité des francs-maçons qui peuplent la planète.

Cet improbable vaudeville en quoi consiste la chronique de la maçonnerie française depuis quelques décennies, fait de déclarations martiales et de claquements de portes, où des dignitaires peu ou mal  inspirés – et surtout très mal informés – perdent d’innombrables occasions de se taire, traduit en fait un problème plus essentiel – et donc plus grave, mais aussi plus intéressant…

Ce qui a été mis en jeu une fois de plus, à travers la tragi-comédie des derniers mois – dont le seul aboutissement tangible et d’avoir rendu encore plus compliqué le PMF et attisé de nombreuses rancœurs qui mettront du temps à se résorber –, c’est sans doute le caractère très atypique du modèle maçonnique français, dans le concert maçonnique mondial – ce qui, en soi, n’est pas nécessairement un problème – mais c’est surtout la nature très « hexagonale » d’une maçonnerie qui, « régulière » ou non, a fortement tendance à absolutiser ses choix, à réduire à son identité propre et particulière l’institution maçonnique dans son ensemble et même, comble de tout, à l’ériger en norme universelle !

C’est au confluent de cette actualité qu’il faut dépasser, de ces contradictions qu’il faut tenter de démêler, et de cet aveuglement auquel il faut s’efforcer de porter remède, que j’ai souhaité présenter le bref essai que voici.

Je l’ai voulu sincère et sans arrière-pensée – nul ne peut me reprocher d’avoir jamais dit le contraire de ce que je pensais, ni fait le contraire de ce que j’avais dit. Je me suis également imposé d’en désigner les sources et d’en préciser les références, mais je ne prétends à aucune infaillibilité et je le propose comme une contribution honnête, mais naturellement susceptible de critiques, à un débat difficile.

Mon but, toutefois, n’est pas de tromper mes lecteurs, ni de leur dorer la pilule par veulerie ou par calcul, ni de les entraîner dans des impasses. Mes choix maçonniques sont connus et n’interfèrent pas ici car je n’y défends aucun camp : il serait temps que la distance par rapport au sujet que l’on traite, comme il sied dans le milieu académique où jadis la franc-maçonnerie recruta tant de ses adeptes, devienne aussi la norme du débat dans le monde maçonnique français.

Je m’efforce, quant à moi, en écho à Paul Bourget que j’ai cité plus haut et que je paraphrase ici légèrement, et en contrepoint à l’exemple de trop fameux « historiens incontournables », de vivre dans ma vérité, fût-elle discutable, plutôt que dans le mensonge dissimulé – et  toujours méprisable.

 

francs-maçons du midi

Paul PISTRE

EDITION  MARE NOSTRUM

 1995

C’est l’histoire de la maçonnerie biterroise depuis l’origine jusqu’à aujourd’hui. L’auteur natif de Béziers y raconte l’aventure de ces hommes qui ont œuvré malgré les aléas des guerres, des religions et des idéologies différentes.

 

Après une existence légendaire au Moyen Age, il est admis que la franc-maçonnerie renaît en Angleterre en 1717, avant de se répandre peu à peu en France et en Europe. Il est difficile d'évaluer précisément son apparition à Béziers. Il en est fait mention dès 1749, mais on n'en trouve des traces concrètes qu'après 1770. Avant 1789, on en recense cinq. Deux sont militaires, c'est-à-dire qu'elles sont liées à des régiments stationnés dans la ville. Elles sont donc éphémères, puisqu'elles dépendent du stationnement des troupes. Il existe aussi trois loges civiles : les Vrais Amis, Saint-Jean-de-Jérusalem et la Triple Harmonie. Cette dernière a la particularité de n'apparaître dans aucun document écrit. Son existence n'est connue que par un riche service en faïence de Moustiers, décoré à son nom, datant des années 1770-1780. 

Au début, les premiers Franc-maçons  sont d'origine aristocratique, mais, peu à peu, de grands bourgeois les rejoignent. Des clercs sont aussi présents, et même quelques dignitaires religieux, tel Henri de Bruyère-Chalabre, évêque de Saint-Pons, ou encore son frère, évêque et chapelain du futur roi Charles X. Les loges sont relativement riches : c'est le premier âge d'or de la franc-maçonnerie. , grâce à leur niveau d'éducation, les francs-maçons participent à la rédaction des cahiers de doléances. Mais, rapidement, les révolutionnaires font fermer les loges. 

Ils sont victimes de la Terreur.  Le nouveau pouvoir craint que les francs-maçons ne fomentent une opposition. Pendant la Terreur, entre 1792 et 1794, les loges, privées de ceux qui ont émigré, entrent dans une période de sommeil. Elles se dispersent d'elles-mêmes pour se protéger d'un pouvoir qui leur est hostile.  Napoléon Ier est un profane, mais il décide de relancer les loges. Fin tacticien, il voit dans la maçonnerie un bon moyen de contrôler les élites. L'ensemble des maréchaux, des préfets et des magistrats sous l'Empire sont francs-maçons. L'Empereur les surveille par l'intermédiaire de sa famille, qui appartient presque entièrement à l'ordre maçonnique, et de proches, comme Murat et Cambacérès. Il nomme même son frère Joseph à la tête du Grand Orient, en 1804 ! Bref, la franc-maçonnerie et le régime sont étroitement imbriqués. 

Si imbriqués que, sous la Restauration, après 1815, on fera payer à la franc-maçonnerie sa proximité avec l'Empereur déchu...A Béziers, elle disparaît même totalement. Avant de renaître à partir de 1839, date à laquelle l'imprimeur Joseph Fuzier crée la loge des Amis choisis.  Lors de la mise en place du second Empire, Napoléon III adopte tout d'abord une attitude très hostile aux francs-maçons. Béziers devient un centre de résistance très actif au nouvel empereur. De nombreux frères sont arrêtés. Louis-Désiré Coeurdacier, compagnon du tour de France, architecte et urbaniste de Béziers, est même déporté en Algérie. Cette période marque aussi le début du combat pour la laïcité. Pourtant, vous l'avez dit, certains membres du clergé fréquentaient les loges... 

Sous le second Empire, la franc-maçonnerie prend un virage considérable. De tradition plutôt modérée, les francs-maçons deviennent anticléricaux. Ce virage idéologique est dû en partie à l'influence de la philosophie. Le scientisme, en affirmant que la science peut tout expliquer, souligne implicitement l'aspect superflu des religions. Surtout, le pape condamne les francs-maçons, les accusant « sous couvert de symbolisme, de réinterpréter la Bible ». A cette époque, le Vatican est un bastion assiégé par les libéraux qui œuvrent pour l'unité de l'Italie. Même si cela est largement exagéré, la papauté voit dans le Risorgimento - la période d'unification de la péninsule italienne - un grand complot maçonnique et décide de lutter contre les frères. En réaction, la franc-maçonnerie devient clairement anticléricale. Et Napoléon III se réconcilie avec elle. 

Incontestablement la 3e République va marquer une forme d'apogée pour la franc-maçonnerie.... A l'échelle nationale, elle est à l'origine des grandes lois sur la laïcité, et notamment de la séparation des Eglises et de l'Etat, en 1905. A Béziers, on observe une véritable mainmise des francs-maçons sur la politique locale. De nombreux maires sont des frères, notamment Ernest Perréal, entre 1870 et 1881, et Alphonse Mas, le « Haussmann biterrois », entre 1888 et 1904. Cette période correspond aussi à un âge d'or pour l'économie de Béziers. Le vignoble languedocien érige la ville en capitale du vin. Cette prospérité favorise le développement et la diversification sociologique de loges maçonniques. De riches négociants en vin la rejoignent. 

La Seconde Guerre mondiale met brutalement fin à cette période favorable.  Dès l'arrivée au pouvoir du maréchal Pétain, les loges maçonniques sont interdites, les temples fermés, les biens dispersés. Les francs-maçons déclarés sont démis de leurs fonctions dans les administrations françaises. Il faut attendre la Libération et le général de Gaulle pour que la législation de Vichy soit abolie et que les francs-maçons soient réhabilités. Certains  participent à la Résistance de manière individuelle, comme Louis Malbosc. Ce vénérable de la loge des Amis choisis prend la tête du réseau de renseignement Alliance. Arrêté le 1er février 1944, il est déporté à Karlsruhe, où il sera torturé pendant près d'un mois avant d'être fusillé, le 1er avril 1944. 

1 G

grade de rose-croix & analyse des 14 degrÉs qui le prÉcÈdent

J.M. ragon

 EDITION DU PRIEURÉ

 1993

Dans le cadre de la maçonnologie en général, que cela soit dans les recherches universitaires ou plus simplement maçonniques, le Rite Écossais Ancien et Accepté présente la particularité étonnante de ne pas activer un nombre important de ses grades supérieurs. Ils ont cependant une grande valeur traditionnelle.


Cette étude de J.M. RAGON permet d’aborder une étude sérieuse des grades qui se trouvent entre le grade de Maître, le 3ème, et celui de Rose-Croix, le 18ème du rite.


Il apparaît assez clairement que cet état de fait vient essentiellement de l’effort que le XIXème siècle a accompli pour déchristianiser le rite en question.


Pour tous ceux qui cherchent à reconstituer l’homogénéité de ce menu maçonnique dans sa structure originelle, cet ouvrage de J.M. Ragon leur apportera des données essentielles et traditionnelles qui sont parfois contradictoires avec l’éthique générale de l’institution maçonnique contemporaine.

 

GUÉRILLOTAINSI PARLAIT JÉSUS – Selon le texte araméen de l’évangile de Mathieu

   Claude  GUÉRILLOT

ÉDITION   Véga

 2009

Jésus parlait à Ses interlocuteurs la langue qu'ils comprenaient: l'hébreu au Temple et dans la synagogue de Capharnaüm, le latin avec Pilate, le grec à Ses visiteurs du Lundi Saint et, bien entendu, l'araméen aux foules qui vinrent L'écouter en Galilée, en Samarie et en Judée.

Ces Araméens n'étaient pas des illettrés, bien au contraire. Parler de "transmission orale" pour un "peuple du Livre", qu'il soit Juif, Arabe ou Araméen, c'est soit faire preuve d'ignorance, soit exprimer une volonté de dénigrement. Ceux qui écoutèrent Jésus prirent note de Ses paroles sur des tablettes recouvertes de cire sur lesquelles on écrivait à l'aide d'un poinçon depuis des millénaires. Puis ils confrontèrent leurs notes et les transcrivirent en rouleaux ou en codex, les devarin à partir desquels furent traduits en grec les logoi. Les Evangiles, canoniques ou non, qui furent rédigés en grec (Marc, Luc, Thomas), le furent à partir des logoi.

Le Matthieu araméen, dont l'existence est maintenant prouvée, fut rédigé à partir des devarin. Ceux qui le composèrent se choisirent pour "patron" l'apôtre Matthieu. Or celui-ci était un publicain, c'est-à-dire un collecteur de taxes et de péages qui était assermenté. Prendre Matthieu pour "patron" revenait à certifier l'authenticité de ce qui était rapporté. Plus tard, ce Matthieu araméen fut traduit en grec et complété à partir d'éléments qui ne figuraient pas dans les devarin. C'est ainsi que fut formé notre actuel Evangile de Matthieu.

En Occident, l'hégémonie culturelle gréco-latine à longtemps occulté la racine araméenne du Christianisme. Pourtant, la richesse du patrimoine syriaque est immense... Ainsi la Peshitta, c'est-à-dire l'écriture en araméen, n'a guère été accessible qu'au début du dernier siècle. L'Evangile de Matthieu qu'elle contient provient en droite ligne du Matthieu araméen. C'est donc là qu'il faut chercher le texte authentique de certaines paroles de Jésus.

Nous proposons une traduction nouvelle du texte araméen. Nous avons soumis notre travail à l'archevêque Mor Severios Hazail Soumi, vicaire patriarcal de l’Eglise Syriaque Orthodoxe pour la Belgique et la France. Il a bien voulu juger "pertinentes" nos traductions et nous honorer d'une préface.

Le lecteur sera frappé par le caractère intemporel des paroles de Jésus et chacun peut les recevoir et les comprendre. Tout particulièrement la "Prière du Seigneur", que nous appelons en Occident le "Notre Père", lue dans l'authenticité du texte araméen, permet de mesurer tout ce que deux mille ans de tradition occidentale a pu dévier de son message.

 

 

GUÉRILLOT-  A LA RENCONTRE DES PREMIERS FRANCS-MAÇONS ÉCOSSAIS :  LES JARDINIERS DE LA ROSE

Claude GUÉRILLOT

EDITION TREDANIEL

 1997

Étude historique des loges Écossaises et des Francs­-Maçons Écossais, avant 1761, “les jardiniers de la rose” sont ici ceux qui, entre 1740 et 1761, conçurent, élaborèrent et pratiquèrent les nombreux degrés dit écossais, que l'auteur a étudiés dans la Rose maçonnique.
Ce nouvel ouvrage original comporte cinq parties :


1) Loges maçonniques et groupes sociaux : à partir d'une analyse statistique de l'existence et de la pérennité des Loges maçonniques; les influences propres de certains groupes sociaux: les Protestants, les Juifs, les Compagnons du tour de France, les militaires et la hiérarchie catholique sont mis en évidence.


2) Bordeaux les Élus Parfaits et l'Ancienne Maîtrise : à partir des documents Sharp récemment publiés par l'auteur, les histoires des Élus Parfaits de Bordeaux, la première puissance maçonnique Écossaise de hauts grades, ainsi que celle des Parfaites Loges d'Écosse, leurs filles, sont présentées et analysées.


3) Avignon ou l'asile précaire ; se fondant sur le registre de Saint-­Jean de Jérusalem d'Avignon, connu depuis longtemps mais trop négligé, une étude de l'histoire de cette loge est présentée.
4) Paris la grand ville : même si Paris fut “un océan maçonnique” les documents récemment mis à jour permettent de tracer un portrait de ce que fut la Maçonnerie parisienne avant 1761 et d'identifier les groupes qui contribuèrent à l'élaboration des rituels Écossais.


5) Un hommage mérité : trop d'auteurs, pour nourrir une polémique anti-écossaise née au XIXème siècle, ont accusé de toutes les turpitudes les Écossais en général.

L'ensemble des faits historiques ici rapportés permet de montrer que ces accusations ne sont en rien fondées et que le bilan des “jardiniers de la rose” est plus que positif.
L'ouvrage comporte plusieurs index dont celui des personnes ou figurent des centaines de noms de Francs-maçons des années 1740 à 1760.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Loges maçonniques et groupes sociaux   -   l’impact de la présence protestante   -   le calvinisme   -  les protestants et la Franc-maçonnerie   -    l’influence de la présence juive   -  les juifs en France avant les croisades   -  le domaine religieux   -  la kabbale   -  les juifs en France du 16e au 18e siècle   -  la nation avignonnaise   -  la nation tudesque   -  la nation portugaise   -  le problème des conversions (conversos)   -  

L’influence des compagnonnages   -   les statuts d’Amiens et d’Abbeville   -  les sentences de la Sorbonne   -  L’influence des militaires   -  les armées françaises au 18e siècle   -  Hainaut infanterie   -  les loges militaires   -  l’influence de la hiérarchie catholique   -  l’église au 18e siècle   - 

Bordeaux, les élus Parfaits et l’ancienne maîtrise   -   La Franc-maçonnerie bordelaise au milieu du 18e siècle   -  L4Anglaise ? la Française, la Parfaite harmonie et l’amitié   -   les statuts de l’ordre de saint Jean de Jérusalem   -    les loges particulières   -   les officiers et leurs devoirs   -  la fondation des élus parfaits   -  Etienne Morin  -  Lamolère de Feuillas  -  Dupin Deslezes   -    La parfaite loge d’Ecosse  -    Marseille et ses loges   -   Toulouse et la Martinique   -   Avignon oasis ou enfer ?   -  le souci de régularité   -   Avignon avant et après les papes   -   la loge saint Jean de Jérusalem d’Avignon  -   Saint Jean de la persévérance  - 

Paris et l’océan parisien   -  le développement des loges à Paris   -  La loge de la chambre du roi   -  les écossais trinitaires   -   le conseil des Empereurs d’Orient et d’Occident  -   la patente d’Hervé Morin   -  le chevalier du Soleil  -   le chevalier Kadosh   -   le Rose+Croix   -   la maçonnerie salomonienne  -   

Un hommage mérité   -   des frères importants qui ont œuvrés souvent dans l’anonymat   -  les rôles réduits de la noblesse et du clergé   -  le rôle primordial du Tiers-état   -  Les jardiniers de la rose et leur bilan  - 

 

GUÉRILLOT   -     DE LA PORTE BASSE A LA PORTE ÉTROITE. 

Claude GUÉRILLOT

EDITION DERVY

 1998

Claude Guérillot se définissait comme un "théiste noachite" pour qui "le ciel n'est pas fermé" et Dieu n'est jamais absent de sa Création. Dès lors, pour lui, les trois grandes théophanies du Sinaï, de l'Incarnation et de la " dictée du Coran " étaient de " grandes révélations " auxquelles l'homme peut accéder s'il renonce à faire de lui-même une " idole humaine ", si, comme le disait Luther, " il se reconnaît pêcheur " et s'il se met à l'écoute des " petites révélations " reconnues par Louis-Claude de Saint-Martin.

 

Si, depuis l'élaboration de ce livre, l'auteur a beaucoup évolué, il continue de penser que l'essentiel, comme l'a écrit Amadou Hampâté Bâ, est d'être capable de dire " oui à Dieu " du plus profond de son âme. Rechercher ce qu'est un symbole, peiner vers une initiation toujours remise en cause, c'est œuvrer au chantier d'une cathédrale, d'un temple intérieur, c'est être un ouvrier sur le chantier divin.

 

Une immense chaîne intemporelle relie entre eux les amants de la sagesse, les chercheurs de l'Absolu, de l'hiérophante oublié d'Eleusis aux inspirés d'Israël, du Pater initiant Mithra aux Initiés chrétiens que furent Thérèse d'Avila ou saint Jean de la Croix, des sages de la Kabbale aux Soufis de l'Islam. Et tous, humbles ouvriers du Temple, ont travaillé ensemble à la plus grande gloire de Dieu.

 

Si, de nos jours, un seul Européen sur dix pratique une religion, plus des trois quarts croient en Dieu et aspirent, plus ou moins confusément, à retrouver le chemin qui mène vers lui. C'est ce chemin pénible, cette ascension pénible entre les précipices, que l'auteur a engagé.

 

C'est à ces femmes et à ces hommes qui veulent retrouver, sans tomber dans le piège des sectes, un chemin vers " la maison du Père " que ce livre s'adresse.

 

C’est à partir de l’initiation (porte basse) que l’on se doit de rechercher au fond de soi-même, les interprétations symboliques et ésotériques de ce que nous rencontrons, sur ce chemin parsemé d’obstacles et c’est à force de réflexions et de pratiques que nous arriverons armé et serein devant cette porte étroite.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Devant la porte basse   -  Retrouver le chemin de Kaboul     -   Initiation, pseudo initiation et contre initiation   -  Le premier pas  -  le regard ésotérique   -  les rites d’accession   -   deux regards exotériques sur l’initiation   -   Eléments structurels d’un rituel   -  Le second pas   -  Eleusis ou les premiers mystères   -   ce qui disent les légendes et les mythes   -    L’Ordre de Mithra   -  Du monde mésopotamien au monde romain   -   les aspects exotériques, la liturgie, la hiérarchie initiatique et le contenu initiatique de l’Ordre de Mithra   -   Le prototype des ordres initiatiques   -   Le Christianisme   -   L’initiation chrétienne comme Ordre initiatique   -   Syméon le Nouveau théologien   -   Geert Groote et la « dévotion moderna »   -  Teresa et Juan   -    Vers une gnose   -   les constances de l’initiation   -   les buts et la convergences de l’initiation   -   Gnose et initiation  -  Le troisième pas   -  le pas gnostique   -   Pour aller de la quête de l’homme à la quête de Dieu   -    Le monde épinaturel   -  Trois modèles heuristiques   -

Descendre dans la caverne   -  Une approche et quelques aspects des symboles   -   Les symboles dans les rites initiatiques pour connaitre l’homme    -  Vers la Sainte Montagne   -  Fausse science et faux ésotérismes   -   L’alchimie et l’astrologie   -    La quête de Dieu   -   Ne pas se forger des idoles humaines   -   les dangers de l’ésotérisme   -   Devant la porte étroite   -   La difficile voie de l’initiation   -   Dire oui à Dieu   -   Retour vers le silence   -   La translittération de l’hébreu   -   le Noachisme   -   la loi de rétribution   -  

 

GUÉRILLOT -  ECCE  HOMO

Claude GUÉRILLOT

EDITION  Véga

 2015

Cet ouvrage est un essai, c'est-à-dire qu'il présente une interprétation propre à l'auteur. L'histoire de l'Univers lui paraît marquée par deux événements essentiels, la Création et l'Incarnation, le premier a eu lieu il y a 13,7 milliards d'années et le second il y a plus de deux mille ans. Dieu est hors du temps, de l'espace et de la matière-énergie car Il en a été le Créateur. Il a été, est et sera, Il "voit" toute l'étendue du temps, tout ce qui est, pour nous, le passé, le présent et l'avenir. Il n'est pas question de distinguer Dieu "avant la Création" ni après, "avant l'Incarnation" ni après.

 

La Création est cohérente, elle est régie par des "lois" divines et intransgressibles qui n'ont pas changé au moins depuis quelques fractions de millièmes de seconde après le premier instant du temps. Les particules élémentaires sont "pilotées" par des fonctions d'onde qui déterminent la probabilité de leur présence dans tel ou tel élément de volume. Ainsi, dans un téléviseur, l'image se forme par l'impact d'électrons émis par un "canon à électrons" tous "pilotés" par une fonction d'onde. L'image obtenue est unique et bien définie parce que les électrons projetés sont très nombreux. Cela résulte de la composition des probabilités par leur produit. Les probabilités les plus faibles disparaissent et les plus fortes deviennent des certitudes. Il en est de même des humains. Dire que l'homme est libre revient à dire que tous les comportements qu'il peut adopter ont chacun une certaine probabilité. Mais si l'on considère l'humanité dans sa totalité, un certain nombre d'humains réagira d'une certaine façon. Ainsi la peur peut conduire un homme à renier ce à quoi il croit et à le trahir. Nous ne pouvons pas dire qui trahira ou ne le fera pas mais nous savons qu'il y aura des traîtres.

 

Cela est vrai pour tous les comportements humains. Les protagonistes des terribles journées du 14 au 16 Nissan sont pour nous des "types" qui se reproduiront tout au long de l'histoire humaine. Il y aura toujours des Judas, des Pierre, mais aussi des Marie de Magdala, des Joseph d'Arimathie et des Jean l'Evangéliste. Mais nous vivons le IIIe millénaire après l'Incarnation. Même si nous ne vivons pas tous dans le même siècle - certains d'entre nous pensent toujours comme les hommes et les femmes du Ie siècle et c'est leur droit - nombreux sont ceux qui n'acceptent plus pour vérité historique les récits symboliques ou mythologiques que nos anciens nous ont légués. Il est donc indispensable de tout examiner à la lumière de nos connaissances actuelles. Il n'y a pas un "Jésus de l'Histoire" et un "Jésus de la Foi" mais un seul Christ dont la Parole toujours actuelle, toujours audible, nous montre le chemin vers le Père, un seul Christ "de deux natures" qui S'est Incarné, qui a souffert Sa Passion et qui S'est ressuscité Lui-même le troisième jour. C'est Lui qu'il nous faut écouter et suivre, si lourde à porter que puisse être notre propre croix.

 

Cet ouvrage est enluminé par des peintures de Joseph Matar, peintre chrétien libanais qui a fait plus de 70 expositions à travers le monde et qui accompagne ici de toute sa sensibilité de chrétien le texte de Claude Guérillot. S’il vous prend de rechercher ce qu’est la peinture libanaise aujourd’hui, il est un artiste-peintre dont l’art vous prend au cœur dans un envol de couleurs où pastels, aquarelles et ce bleu si tendre ravivent le regard lorsque vous vous penchez sur les eaux de la Méditerranée. Joseph Matar vous donne l’envie de creuser les plis profonds de la spiritualité mais, aussi, de la beauté. Qu’elle soit nature ou humaine. Qu’elle soit pur esprit ou volutes brûlantes à l’image de « La Bonne Nouvelle d’après Saint Mathieu » ou de son « Alpha et Omega » avec ses Sept Triades (Sagesse, les périodes historiques, le Temps, Immaculée Conception)...

Il fut l’élève du talentueux artiste Omar Onsi, disparu en 1969 après avoir laissé une œuvre impressionnante et auquel le Liban a rendu hommage en inaugurant sa statue à Beyrouth. Le travail de Joseph Matar fait honneur à un tel maître et, lui-même, il est un maître qui transcende sa pensée, rendant la lumière qui l’imprègne en une immensité de pastels, encres, aquarelles ou huiles. Tout est prétexte à la luminosité et jusqu’à l’ombre qui n’a plus ses contours enténébrés : elle se transforme sous le regard de l’artiste, elle disparaît, laissant la place au bleu de la «Maison à Ehmej», aux touches fragiles de tendresse de ses «Amandiers fleuris» ou quand il fait disparaître la tempête sous la délicate aquarelle «Après l’orage».

Joseph Matar nous fait nous asseoir au seuil de la maison dans la montagne libanaise, il nous fait saluer le soleil à l’heure du lever comme à l’heure du coucher, il nous fait nous agenouiller devant la gloire de la nature dessinée par son Créateur que le peintre salue à chaque heure de sa vie : il ne l’oublie pas, il le remercie et dans cet élan, il partage avec vous ce qui lui est donné de voir au-delà du simple trait, au-delà de l’image la plus élémentaire...

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Du 14 au 16 de nissan   -  La dernière Cène  -  arrestation et procès  -   Crucifixion et dormition   -  Résurrection et apparitions   -  Les antagonistes du Christ  -  Judas ou l’espérance déçue  - Le passé-grand prêtre  Hanne ou l’intolérance du pouvoir   -  Caïphe ou les intriguant du pouvoir   -   Pilate ou la cruauté des politiques   -   Celse ou l’audace des calomniateurs   -   Le Christ au tombeau   -   La dormition du Christ   -   La résurrection prophétique  -  Marie de Magdala ou l’apôtre des apôtres   -  Nicodeme et Joseph d’Arimathie  -    Saint Thomas et Saint Pierre   -  Saint Jean ou le chantre de l’agapé divine   -  le 3e millénaire   -  L’ascension et la Résurrection   -   L’Incarnation du Christ, notre espérance   -  la leçon de Job   -  

 

GUÉRILLOT - j’ai ce bonheur

Claude GUÉRILLOT

EDITION TREDANIEL

 2002

Ce petit livre, le premier d'une série de monographies maçonniques, est, bien entendu, surtout destiné à ceux à qui son titre évoque leur propre vécu. Il traite du Chevalier Rose Croix, ce grade central du Rite Ecossais Ancien et Accepté.


Ceux qui ont le bonheur de le connaître savent que c'est en Souverain Chapitre que presque tous trouvent leur complet épanouissement. Tous ceux que l’on interroge l'ont, unanimement, confirmé.
Le lecteur trouvera ici bien des citations des rituels,


le plus souvent anciens, parfois plus récents. Selon nous, étendre ce que l'on appelle le " secret maçonnique " aux textes des rituels est une erreur coupable de bien des effets pervers. Certes, la sagesse la plus élémentaire conseille aux Frères de ne pas chercher à connaître les rituels des grades dont ils ne sont pas encore investis, ne serait-ce que pour en préserver l'impact initiatique.

C'est pourquoi le rituel actuellement en usage n'est que fort peu cité. Mais ignorer ce qu'étaient les rituels anciens, c'est, d'une certaine façon, rompre la chaîne initiatique.

Dès lors, les Frères ont le devoir d'étudier l'évolution des degrés qu'ils possèdent et le droit de juger du bienfondé des modifications que certains se croient autorisés à introduire. Sinon, ce que l'on appelle la " tradition maçonnique " aurait la mémoire bien courte et les " rénovateurs " la partie bien belle...

 

Mais, que l'on se rassure, bon nombre des prétendues améliorations, qui n'avaient, en fait, que le but de " déchristianiser " le Chevalier Rose Croix, ont finalement été, ou abandonnées en raison de leurs excès, ou, par la force de " l'esprit du grade ", réintégrées dans la tradition originelle.


Il reste que, pour ce degré comme pour d'autres, la vigilance des Frères demeure nécessaire. Fasse le Grand Architecte que ce petit livre y contribue.

 

Ce petit livre traite du chevalier Rose-Croix, grade central du R.E.A.A. Il développe ce grade dans les rituels anciens et les compare au rituel actuel.

Si le bonheur est dans le pré, il l’est aussi dans ce petit livre.

 

GUÉRILLOT -  LA GENÈSE DU RITE ÉCOSSAIS ANCIEN ET ACCEPTÉ

Claude GUÉRILLOT

EDITION TREDANIEL

 1993

La Franc-maçonnerie née en 1717 puis en 1801 à Charleston (USA) né le R.E.A.A. en 33 degrés, et entre les 2 dates que s’est-il passé ? Ce livre répond à cette question et c’est 80 ans d’épisodes tantôt cocasses tantôt difficiles qui ont structuré le R.E.A.A.

 

Ce petit livre, le premier d'une série de monographies maçonniques, est, bien entendu, surtout destiné à ceux à qui son titre évoque leur propre vécu. Il traite du Chevalier Rose Croix, ce grade central du Rite Ecossais Ancien et Accepté.


Ceux qui ont le bonheur de le connaître savent que c'est en Souverain Chapitre que presque tous trouvent leur complet épanouissement. Tous ceux que j'ai interrogés l'ont, unanimement, confirmé.
Le lecteur trouvera ici bien des citations des rituels,


le plus souvent anciens, parfois plus récents. Selon nous, étendre ce que l'on appelle le " secret maçonnique " aux textes des rituels est une erreur coupable de bien des effets pervers. Certes, la sagesse la plus élémentaire conseille aux Frères de ne pas chercher à connaître les rituels des grades dont ils ne sont pas encore investis, ne serait-ce que pour en préserver l'impact initiatique. C'est pourquoi le rituel actuellement en usage n'est que fort peu cité. Mais ignorer ce qu'étaient les rituels anciens, c'est, d'une certaine façon, rompre la chaîne initiatique. Dès lors, les Frères ont le devoir d'étudier l'évolution des degrés qu'ils possèdent et le droit de juger du bienfondé des modifications que certains se croient autorisés à introduire. Sinon, ce que l'on appelle la " tradition maçonnique " aurait la mémoire bien courte et les " rénovateurs " la partie bien belle... Mais, que l'on se rassure, bon nombre des prétendues améliorations, qui n'avaient, en fait, que le but de " déchristianiser " le Chevalier Rose Croix, ont finalement été, ou abandonnées en raison de leurs excès, ou, par la force de " l'esprit du grade ", réintégrées dans la tradition originelle.


Il reste que, pour ce degré comme pour d'autres, la vigilance des Frères demeure nécessaire. Fasse le Grand Architecte que ce petit livre y contribue.

Un livre agréable à lire pour qui s’intéresse au rite écossais Ancien et Accepté.

 

Au sommaire de cet ouvrage de 430 pages :

 

Les commencements incertains à Londres et à Paris   -  les corporations, les guildes et les communautés   -   Ramsay  -    les Ecossais en France   -  le Comte de Clermont   -  Jacques Lacorne   -  Chaillon de Jonville   -   les écossismes parisiens   -  le problème de Marseille   -   le degré de Rose+Croix   -   Saint Domingue   -  Etienne Morin et sa patente    -    la Jamaïque et Francken    -   Naissance des hauts grades   -   Louis-Philippe, duc de Chartres   -   Anne-Charles Sigismond de Montmorency-Luxembourg   -   Labady   -  Charles-Pierre Paul Savalette de Langes   -  les convents des Philalèthes   -   le baron de Hund   -  la Stricte observance   -   Willermoz   -  le convent de Wilhemsbad   -  les chevaliers de la Cité sainte   -

Le rite écossais philosophique   -  les réfugiés de saint Domingue   -  les Cincinnati   -   John Mitchell   -  Frédérick Dalcho   -   Alexandre François Auguste de Rouville, comte de Grasse-Tilly   -  la naissance du Rite Ecossais Ancien et Accepté   -   le nouveau rite en 33 degrés   -  un nouveau texte de fondation et une nouvelle histoire   -   

 

GUÉRILLOT     -     la lÉgende d’hiram

Claude GUÉRILLOT

EDITION TREDANIEL

 2002

David, Salomon, Hiram, autant de personnages à la fois historiques et légendaires... David et Salomon furent les souverains d'un petit peuple du Proche-Orient qui, à la faveur d'une "fenêtre historique", surent profiter de la faiblesse provisoire des grands Empires égyptien et babylonien. Ils construisirent une sorte de petit empire et s'assurèrent le contrôle des routes caravanières venant de Mésopotamie et de l'Orient profond. Ils s'allièrent avec les Phéniciens, qui dominaient le commerce maritime comme ils dominaient le commerce terrestre. Cela fit leur fortune... Hiram ne fut qu'un habile bronzier...


David et Salomon devinrent des héros de légende. Au VIIème siècle, les rédacteurs du Livre des Rois les magnifièrent, affermissant ainsi le pouvoir royal de leur temps. La Bible abonde de textes qui
leur furent attribués, les apocryphes surenchérirent...


Si les légendes "opératives" ne parlent guère d'Hiram, David surtout Salomon y sont souvent évoqués. Mais c'est avec le grade de Maître qu'Hiram fit sa grande entrée dans la légende maçonnique.
La "légende d'Hiram" n'est qu'esquissée au grade de Maître. Elle se développe ensuite, ordonnant ce que l'on appelait autrefois "l'Ancienne Maîtrise". Joabert, qui se substitue à Hiram, progresse de degré en degré et l'adepte, invité à s'assimiler à lui, avance lui aussi sur le chemin de l'initiation.


Pourtant, ce sont les deux derniers degrés, le Chevalier de Royale Arche et le Grand Elu Sublime Maçon, qui donnent toute sa signification à cette "légende d'Hiram". C'est à ce niveau que l'on comprend le silence obstiné d'Hiram face à ses meurtriers : le secret qu'il détenait était celui du "Nom Ineffable", porteur de la Toute-puissance divine...

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

David et Salomon devant l’histoire   -  le contexte historique au Xe siècle   -  David et Salomon dans les légendes   -    Le Temple de Salomon et les temples ultérieurs   -  le Temple dans l’imaginaire occidental   -   le Temple de nos jours   -  Notre Maître Hiram   -   Hiram dans l'Ecriture et en Franc-maçonnerie   -    le meurtre  -  la quête du cadavre d’Hiram   -   les significations de la mort d’Hiram   -  

Le deuil d’Hiram   -   les funérailles d’Hiram   -     Joabert substitué à Hiram   -   les degrés du deuil   -  La réorganisation du chantier   -   Rendre la justice  -  poursuivre le chantier   -  la punition des meurtriers   -  le châtiment d’Akyrop   -   la découverte du temple d'Hénok   -  la voûte secrète  -   la découverte des ruines   -  un nouveau degré institué  -   Le Royal Arch anglais   -  le sens de la légende   -

La sauvegarde du Nom   -  la dédicace et la dispersion des ouvriers   -   la déchéance de Salomon et la destruction du Temple  -  Comment la légende a-t-elle été construite ?   -   Une œuvre collective   -   Rassembler ce qui est épars   -   Par-delà le mythe et la légende : l’initiation   -    les trois états de l’homme   -   l’initiation maçonnique   -   la discipline de l’arcane dans la légende d’Hiram   -    les textes à l’origine du Royal Arch   -

 

GUÉRILLOT   -    LA ROSE MAÇONNIQUE  -  2 Livres (380 pages chacun) -

Claude GUÉRILLOT

EDITION TREDANIEL

 1995

 

L'homme cultivait pour son agrément, dès  le 3e millénaire, des plantes ornementales : la culture de la rose apparaît environ à l'époque minoenne en Europe et en Chine. Partant d'un arbuste sauvage, d'une sorte d'églantier, le travail patient des hommes a produit des centaines de roses toutes différentes par leur couleur ou leur parfum mais, toutes semblables par leur beauté. La rose symbolisa tout à la fois le secret, la régénération et l'initiation. C'est pourquoi elle a été choisie comme symbole des rituels maçonniques.

 

À l'origine de toute rose se trouve un églantier. En Europe, il s'agit de rosa canina, la "rose des chiens", qui apparaît spontanément au bord de nos chemins et qui est à l'origine de la rose blanche ou rosa gallica. Or la Franc-maçonnerie, d'abord opérative, est apparue spontanément dans les Iles britanniques. Par le travail des Frères, cette Franc-maçonnerie est devenue lentement spéculative et s'est enrichie de rituels, d'abord rudimentaires. Ce fut l'époque de "l'églantier anglais". Puis, de boutures en bourgeons, la Franc-maçonnerie, devenant rosa gallica, s'est développée en bouquets de plus en plus foisonnants sur la terre de France.

 

Ainsi est née la "Rose Écossaise" aux centaines de grades et de rituels de plus en plus chargés de symbolisme et d'ésotérisme. A partir de centaines de cahiers et de manuscrits anciens, tous antérieurs à 1810, le sens et la généalogie des rituels maçonniques sont l'objet des recherches de l'auteur. Ainsi a été constituée une sorte de bible des grades et de leurs significations qui est le point de départ, presque obligé, de toute étude d'un grade particulier du Rite Écossais Ancien et Accepté.

 

Trop souvent, il est fait allusion aux rituels anciens sans que ceux qui en parlent les aient véritablement vus. Trop souvent, ceux qui en disposent les gardent jalousement, ou bien encore, ils dorment au fond de bibliothèques, inaccessibles à ceux qui n'ont pas le temps de les y rechercher. Claude Guérillot indique en chaque occasion où l'on peut se procurer une copie de l'original. Ce livre permettra à chacun de se faire une idée personnelle.

Les Rituels anciens étudiés ici ont une riche coloration spirituelle, mais celle-ci, pareille à un arc-en-ciel ou au cou d'une colombe, varie sans cesse. Souvent chrétienne, avec parfois un zeste de calvinisme, elle intègre aussi des éléments venus de la mystique juive ou de l'ésotérisme occidental, qu'il s'agisse de l'hermétisme ou de l'Alchimie. Les hommes qui conçurent ces rituels étaient tout à la fois chrétiens et ésotéristes, religieux et tolérants, fraternels et dévoués.

 

Ceux qui les accusent d'avoir inventé les rituels pour pouvoir monnayer les Grades ne les connaissent pas ou instruisent un autre procès, pour une cause plus actuelle. "Le parfum dont l'argile, une fois, a été imprégnée, elle le gardera toujours", disait le vieil Horace. Le parfum de la rose, telle qu'elle fut dans sa splendeur naissante, imprègne toujours l'argile maçonnique et continuera de le faire tant qu'il y aura des Maçons, avides de connaître ce que cachent nos rituels, sous des formes parfois bien modifiées.


Tome 1 : La Franc-maçonnerie avant 1717, puis la création de la Franc-maçonnerie spéculative et les boutures françaises avec des explications sur les rites, les degrés, les rituels, la symbolique et le début des degrés écossais.


Tome 2 : La suite des degrés de perfection, leur histoire, et leur symbolique.

 

GUÉRILLOT - LA LUMIÈRE INCRÉÉE - CHERCHER DIEU AUJOURD’HUI

Claude Guérillot

Edition Dervy

 2001

Une très sérieuse étude a permis de savoir que plus des trois quarts des Européens occidentaux croyaient en Dieu, mais que neuf pour cent d’entre eux pratiquaient une religion, quelle qu’elle soit.
Si vous appartenez au quart d’athées ou d’agnostiques ou au petit dixième de pratiquants, et si vous êtes assez tolérants pour admettre que l’on puisse ne pas penser comme vous, lisez ce livre et méditez-le.
Mais si vous êtes de ces deux tiers de nos contemporains qui voudraient bien « chercher Dieu », alors ce livre vous est destiné.

Les athées et les rationalistes de toutes obédiences vous répètent que la science moderne considère Dieu comme « une hypothèse inutile » et qu’à tout le moins les choses sont telles que tout contact avec Lui est « scientifiquement impossible ». Or ceci est faux ! Vous verrez ici qu’il existe une « porte » par laquelle Dieu, comme un Grand Architecte, peut venir visiter son chantier, inspirer ses ouvriers et manifester son immanence. Bien plus, une lecture renouvelée de l’Écriture vous permettra de constater qu’en vérité Il l’a fait.


On vous a aussi expliqué que les Évangiles dérivaient d’une longue « tradition orale » et qu’en conséquence l’authenticité des gestes et des paroles du Christ pouvaient être contestée. Vous verrez ici que cette opinion n’est pas aussi sûre que certains l’affirment mais que les « Paroles du Christ » ont très vraisemblablement été collationnées dans des écrits en hébreu, les devarim, avant d’être traduits en grec.

En conséquence, et quelles qu’aient été la durée de la phase « mise en forme » des textes qui nous sont parvenus, ainsi que du nombre et les intentions des rédacteurs, la sainteté et la vérité de ces Paroles ainsi que le respect dont elles étaient entourées sont le gage de leur authenticité.


« Le serviteur n’est pas plus grand que le Maître ». Notre « règle de foi » est l’affirmation johannique selon laquelle « Dieu est amour ». Dès lors, la « théologie de la chute » et ses conséquences de toutes sortes doivent être rejetées. Si le Christ est Sauveur, ce n’est pas par ses souffrances sur la croix mais par son enseignement et par son exemple, qui nous tracent la voie de la « vie éternelle » et de l’édification.

La grâce divine est sans cesse offerte à tout homme et à toute femme de ce monde, pour autant qu’elle soit accueillie et reçoive le secours de l’effort humain, en une synergie divino humaine.
Parce que le Christ est totalement Dieu et totalement homme, parce qu’Il est ressuscité, parce qu’Il nous a montré le chemin, ce livre a été écrit « pour que vous aussi vous croyiez », comme le disait St Jean à la fin de son Évangile

Au sommaire de cet ouvrage :

Au commencement de notre quête - de l’exégèse à la théôria - la théôria - Rien n’est simple - les deux discours - polysémie du vrai - sur le mot « amour » - Chercher Dieu dans son œuvre et déchiffrer ce que représente cette Œuvre - « Je suis la porte » a dit Jésus - La lumière dans les ténèbres - du signifiant au signifié - le nombre et l’homme - esquisse d’une approche mathématique de Dieu - que le Seigneur daigne m’absoudre - Le blanchiment de l’aube - L’Ecriture est parole de Dieu - La création de l’homme - Eve, le « mère des vivants », initiatrice de « l’image » - Marie, l’initiatrice de la « ressemblance » -

Dans la splendeur du matin - les textes du Nouveau Testament - les différentes exégèses - Les Paroles du Christ - L’évangile selon Jean - Comme un nuage noir dans le ciel - le problème du mal - Dieu et la souffrance - Elevez une haie autour de l’Ecriture - le ciel n’est pas fermé - De l’époque apostolique au concile de Nicée (325) - De Nicée à Constantinople - De Constantinople à Chalcédoine et de Chalcédoine à Constantinople - Révélations du Paraclet et continuité temporelle -

Afin que vous aussi - Un silence de Jean - du pain multiplié au pain de vie - sur le chemin de Siloé - Quelle est la vraie vision de Dieu - Le Christ est ressuscité - le mystère de l’incarnation - Semé corruptible - Etre en lui et Lui en nous - Au terme de cette quête, le témoignage - la translittération de l’hébreu et du grec -

 

GUÉRILLOT  -      la tour inachevÉe   -  Étude des 21e, 22e, 25e degrÉs du REAA

Claude GuÉrillot

Edition Vega

 2003

 

Il existe, dans le Rite Écossais Ancien et Accepté, trois degrés qui ne furent, sans doute depuis le tout début du XIXe siècle, que communiqués.

 

Les récipiendaires n'entendaient que l'énoncé d'un bref résumé qui n'a eu, trop souvent, que peu de rapport avec la réalité des degrés. Il s'agit du XXIème degré de Chevalier Prussien, du XXIIème degré de Chevalier de Royale Hache et du XXVème degré de Chevalier du Serpent d'Airain. Apparemment, ce sont des degrés bien ordinaires, construits autour de légendes tirées de l'Ancien Testament, la tour de Babel, les arbres coupés pour construire l'arche de Noé ou le temple de Salomon, les "serpents ardents" punissant les Hébreux de leurs péchés dans le désert du Sinaï...

 

Pour certains Maçons du XIXe siècle, ces degrés semblaient si anodins et si quelconques qu'il leur a semblé légitime de substituer aux légendes originelles des sortes de romans plus ou moins moyenâgeux et de leur donner une signification politique...

Il est clair que bien peu nombreux furent ceux qui, au cours des deux derniers siècles, se sont donné la peine d'étudier les rituels originaux et d'en comprendre le contenu initiatique. Et pourtant ! Ces rituels ont été conçus au milieu du XVIIIe siècle, à une époque où les pastorales, tant catholique que réformées, insistaient sur le péché et sur la damnation du plus grand nombre. Les Églises, tant catholique que réformées, tenaient pour certaine l'historicité des Livres de l'Ancien Testament, au point que l'on pouvait, par leur étude, fixer l'heure et la date de la création du monde.

 

Les Églises, tant catholique que réformées, tenaient pour authentique une "image de Dieu" qui était celle d'un Juge implacable et vindicatif. Toutes "prêchaient l'enfer" avec son feu inextinguible torturant les damnés dans une éternité de souffrances.

 

Or ces rituels nous disent d'abord, que les Sidoniens qui coupèrent les arbres dont le bois servit à construire l'arche de Noé eurent des descendants et qu'ainsi la destruction de la race humaine par le Déluge n'a pas eu lieu, ensuite que Phaleg, l'architecte de la tour de Babel, s'est "sauvé" par son expiation et son humilité, c'est-à-dire par "ses œuvres", enfin que le serpent d'airain est une figure du Christ et que l'homme est sauvé s'il se tourne vers Lui.

Finalement, les trois rituels contiennent une réfutation de la "pastorale de la terreur" qui retentissait alors dans les églises et dans les temples. Ils offraient aux récipiendaires une autre "image de Dieu ", celle d'un Père aimant et miséricordieux.

Comme ils sont actuels, ces degrés oubliés.

 

Ce livre comporte l’étude de trois degrés des hauts grades du R.E.A.A. dans leur dimension rituelle, ésotériques,  de la légende, du lieu, du secret et sur le plan symbolique. Y est étudié le 20ème chevalier Prussien – le 21ème chevalier de Royale Hache et le 25ème chevalier du serpent d’Airain. Ces degrés ne furent jamais que communiqués par un résumé bref.

 

GUÉRILLOT - L’ÉGLISE D’ANTIOCHE SYRIAQUE ORTHODOXE - Une église trinitaire et martyre - 2 tomes

Claude Guérillot

Edition Véga

 2008

2 tomes pour expliquer cette église orthodoxe d’Antioche. Une approche trinitaire et une approche historique.

L’Église d’Antioche, fondée par saint Pierre en 37, bien avant Jérusalem, Alexandrie et Rome, fut l’un des trois patriarcats reconnus à Nicée en 325. Amputée autoritairement de ses trois diocèses méridionaux, y compris les Lieux Saints, elle rejeta les conclusions du concile de Chalcédoine en 451 et fut alors accusée de monophysisme par ses adversaires.


Depuis cette date, l’Église d’Antioche a été persécutée par les Byzantins, par les Musulmans, puis par les Turcs et leurs supplétifs kurdes. Entre 1915 et 1918, les Syriaques furent victimes du « génocide oublié », tout aussi meurtrier que celui des Arméniens. Puis vint l’exil ; il y a plus de Syriaques hors du Moyen-Orient que dans leur région d’origine.


N’ayant jamais été une « Église de pouvoir », l’Église d’Antioche, dont le clergé se considère comme « les serviteurs des serviteurs de Dieu », accueille, hors du Moyen-Orient, de nombreux chrétiens sans pour autant se livrer à un prosélytisme excessif.


L’Église d’Antioche représente la racine araméenne du Christianisme, trop longtemps oubliée en Occident. Elle a su garder vivante la plus pure doctrine chrétienne, les Paroles du Christ, prononcées en Araméen lors de Son ministère.
En parcourant les écrits des grands théologiens syriaques, de saint Éphrem à Barhebraeux et aux contemporains, en s’initiant à la liturgie syriaque, le lecteur constatera le caractère foncièrement trinitaire de l’Église d’Antioche dont chaque fidèle, lors de sa chrismation, « reçoit le Saint-Esprit » et est appelé à L’écouter.


Les Occidentaux, souvent déçus par leurs propres Églises, peuvent trouver dans l’exemple antiochien de nouvelles raisons et de nouvelles manières de vivre leur foi.


L’héritage syriaque est fondamental pour la Chrétienté. C’est celui que nous transmet une Église qui, depuis plus de quinze siècles, n’a pas été un lieu de pouvoir mais un lieu de foi, celui d’une Église « souffrante » qui n’a pas disparu sous les persécutions et les massacres mais contre qui les « portes de l’enfer » n’ont pas prévalu.

Au sommaire de ces ouvrages :

Tome 1 :

Une Eglise martyre - L’église nait à Antioche - des origines au concile de Nicée - L’expansion de la grande Eglise - de Nicée au concile de Constantinople - L’implosion de la Grande Eglise au concile de Chalcédoine - le temps des persécutions avec la conquête arabe - Le temps de la servitude, de la conquête arabe aux temps modernes -

Le temps des massacres du début du 19e siècle au début du 20e siècle - Le temps de l’exil et celui de l’espérance - De la fin de la première guerre mondiale à nos jours - De l’araméen au syriaque - Liste des Patriarches syriens orthodoxes - Les Chrétiens de l’Inde - L’église Syrienne Orthodoxe en Europe - Orientations bibliographiques -

Tome 2 :

Une Eglise trinitaire - Une spiritualité fervente - La tradition hymnique - Saint Epharem et saint Yaqub de Sarug - La Tradition homilétique - Théodore de Mopsueste - Philoxène de Mabbug - Saint Sévère d’Antioche - La Tradition didactique - Bar Ebroyo - La Tradition mystique et la Prière du Seigneur - La Tradition liturgique et le Baptême - La Sainte Eucharistie - La rémission des péchés - A Dieu, Gloire sans fin - Si le grain ne meurt pas… -

 

GUÉRILLOT  -     LE RITE DE PERFECTION

Claude GUÉRILLOT

.EDITION  TREDANIEL

 1993

En 1762, muni de sa célèbre Patente, Étienne Morin quitta la France pour retourner à Saint-Domingue. Il était en possession des rituels de l'Ancienne Maîtrise, dans la forme que leur avait donnée le Grand Conseil des Grades Eminents que présidait alors Augustin-jean François Chaillon de Jonville.

 

Quelques années plus tard, lassé des intrigues et des cabales, Morin se réfugia à Kingston, à la Jamaïque, près de son ami Henry Francken. Il y accomplit son oeuvre maçonnique majeure, l'élaboration du Rite de Perfection, en vingt-cinq degrés, qui regroupe tous les grades effectivement pratiqués du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Henry Francken, qui fut très certainement l'organisateur principal du Rite, a laissé plusieurs manuscrits dans lesquels se retrouvent tous les rituels et de nombreuses pièces réglementaires.

 

Après avoir tout traduit en anglais, Francken dotait ses délégués, les Députés-Inspecteurs, d'une copie dont trois versions au moins sont venues jusqu'à nous. Claude Guérillot présente ici une restitution en français de ces rituels nés en France. Cet énorme travail, qui a demandé de minutieuses comparaisons avec les manuscrits encore existants, constitue un ouvrage de référence pour tous ceux qui désirent connaître la forme, et surtout l'esprit, des rituels maçonniques originaux.

Les commentaires qu'il a écrits et le glossaire qu'il a élaboré permettent de mieux comprendre ces textes d'une importance essentielle pour tous ceux qui veulent mieux approfondir les rituels Ecossais.

 

Au sommaire de cet ouvrage:

 

L’ancienne maîtrise : les degrés de Maître secret et Maître parfait jusqu’à la perfection ou ultime degré de la Maçonnerie symbolique (14e)  -

La Maçonnerie Renouvelée  -   Va de Chevalier d’Orient ou de l’épée (15e degré) au Prince du royal secret ou chevalier de saint André (25e degré)  -

Constitution, statuts et règlements  -  les lois et règlements de l’époque  -  les actes d’allégeance   -

 

GUÉRILLOT -  les degrÉs de l’apocalypse – Étude des  17e et 19e DEGRÉS  du R.E.A.A.

Claude guerillot

EDITION VEGA

 2007

Bien des degrés du Rite Écossais Ancien et Accepté ont été inspirés par l’un ou l’autre des Livres de l’Écriture. Parmi ceux-ci, l’Apocalypse, même si St Jean l’Évangéliste n’en est peut-être pas l’auteur, tient une place à part. C’est, par excellence, un livre initiatique par son ésotérisme et son eschatologie.


Les « Degrés de l’Apocalypse » correspondent aux XVIIème et XIXème degrés du Rite Écossais Ancien et Accepté. À l’origine, vers 1760, le premier s’appela Chevalier d’Occident et le second Sublime Écossais. Lors de leur incorporation dans le Rite de Perfection, ils devinrent Chevalier d’Orient et d’Occident et Sublime Écossais ou Grand Pontife. Ils étaient alors associés au XVIIIème degré. Pour des raisons d’opportunité exposées dans le livre, le XIXème degré fut relégué parmi les grades « philosophiques » communiqués au XXXème degré. L’un et l’autre peuvent s’analyser comme des paraphrases symboliques de l’Apocalypse, dans sa dernière partie, celle de la Jérusalem céleste, pour le XIXème degré.


Les nombreux cahiers étudiés ici permettent de suivre l’évolution de ces grades au cours des siècles et de comprendre pourquoi le XVIIème degré a été entièrement réécrit à la fin du XXème siècle. L’analyse permet aussi de proposer quelques pistes de compréhension effet, à l’époque de l’élaboration des premières versions de ces degrés, la Franc-maçonnerie française vivait l’une de ses crises les plus difficiles et il est possible d’en reconnaître des échos dans les rituels.


L’Apocalypse a inspiré les plus grands artistes, en particulier Dürer dont les gravures illustrent si parfaitement les rituels des « Degrés de l’Apocalypse » qu’il semble impossible qu’elles n’aient pas été connues des Frères qui, les premiers, ont élaboré ces degrés.

 

Au sommaire de ce livre :

 

Le chevalier d’Orient et d’Occident   17e degré  -  lieu, décors, message, préambules, mot de passe, rituel  -   Quelques aperçus et réflexion sur le 17e degré   - 

Le Sublime Ecossais ou Grand Pontife 19e degré   -  Lieu, décors, message, secrets et Apocalypse   -   Quelques aperçus et réflexions sur  ce degré   -

Quelques remarques sur les degrés de l’Apocalypse   -   Brève étude des batteries   -  Paraphrase ou pastiche ?   -   La Jérusalem céleste   - 

 

GUÉRILLOT  -  les degrÉs d’exil – 15ème et 16ème degrÉs

Claude guÉrillot

EDITION  Vega

 2004

On entend ici par "degrés de l'Exil" les XVème et XVIème degrés du Rite Ecossais Ancien et Accepté, c'est-à-dire le Chevalier d'Orient ou de l'Épée et le Prince de Jérusalem.
Historiquement, ces deux degrés furent conçus pour jouer un rôle directeur dans les Ateliers pratiquant l'Ancienne Maîtrise.


Le Chevalier d'Orient, apparu peu avant 1748, fut très largement diffusé et nous disposons de nombreux manuscrits permettant de suivre son évolution.
Au contraire, le Prince de Jérusalem, qui date des années 1760 et qui est, en quelque sorte, le "second point" du Chevalier d'Orient, fut surtout pratiqué dans la mouvance de Saint-Jean de Jérusalem de Paris. Leurs légendes sont tirées fort librement, des Livres d'Esdras et de Néhémie


Lorsque le Rite Ecossais Ancien et Accepté succéda au Rite de Perfection, ces deux degrés cessèrent rapidement d'être réellement pratiqués et ne furent plus que communiqués à l'occasion de l'intronisation du XVIIIème degré de Chevalier Rose Croix. Psychologiquement, le " sentiment d'être exilé " est important. Il s'associe à l'échec qui est une sorte de petite mort quotidienne obérant le vécu. Il est souvent ressenti au cours des " crises de transition " qui jalonnent la vie humaine. L'être humain se ressent alors comme frappé d'exclusion ou de rejet.


Il croit valoir bien plus que ce que les autres voient en lui et, comme l'a écrit Lamartine : " L'homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux. " L'initiation Ecossaise vise au perfectionnement de l'être en lui apprenant à se connaître et à connaître l'Autre, à s'accepter tel qu'il est et à s'aimer lui-même comme à aimer l'Autre, à agir, fort de ces connaissances et de ces amours.


Or chacun passe inéluctablement par les " crises de transition " et connaît, à un moment ou à un autre, le " sentiment de l'Exil ". Les " degrés de l'Exil ", s'il les étudie bien, lui apprendront qu'un secours existe, qui vient d'un autre, d'un totalement Autre qui est " plus grand que nous ".


L'Exil finit toujours par s'achever mais seulement parce que l'Espérance, qui vacille parfois, ne disparaît jamais. Le mythe du Messie exprime cette vérité. Tristan Bernard, lorsqu'il fut arrêté par les nazis, eut ce mot sublime : " Maintenant commence le temps de l'espérance ! ". Il faut, malgré tout ce qui peut arriver de terrible, être capable d'espérance, tel est l'enseignement initiatique des " degrés de l'Exil " et cet enseignement prépare l'adepte à recevoir et à comprendre le XVIIIème degré.

 

Les degrés de Chevalier d’Orient (15ème) et de Prince de Jérusalem (16ème) sont ici expliqués dans leurs dimensions historique, symbolique, ésotérique, mythique et rituelle.

 

GUÉRILLOT  -  les degrÉs ultimes du rite Écossais ancien & acceptÉ

Claude guÉrillot

EDITION VÉGA

 2005

Avec « Les Degrés ultimes du Rite Écossais Ancien & Accepté » s’achève une série de petits ouvrages consacrés chacun à l’un des aspects importants du Rite. Celui-ci a été écrit dans deux buts :
- Faire comprendre à tous ceux qui n’auront jamais la chance d’y travailler l’importance du contenu initiatique de ces trois degrés ;


- Rappeler à ceux qui en sont investis que l’arbre – entendez l’immense travail sans cesse recommencé des « membres actifs » – ne doit pas cacher la forêt, la forêt féconde des contenus initiatique et ésotérique de ces trois derniers degrés.

Ces degrés ont, trop longtemps, été dits « administratifs », comme s’il ne s’était agi ici que de gérer la Juridiction ou de ses préparer à le faire. D’autres, plus conscients de la valeur de ces degrés Écossais comme tous ceux qui les précèdent et c’est une grave erreur que de vouloir en faire je ne sais quelle « réalisation descendante », comme si ces degrés avaient pour but et pour effet de ramener les Frères au niveau de leur première initiation. Tous les grades du Rite Écossais Ancien et Accepté ont pour objet de faire progresser l’impétrant, de lui faire découvrir quelque chose, de l’amener à un niveau plus élevé de spiritualité.


Comme tous les grades maçonniques, les « Degrés ultimes » ont une histoire, réclament un lieu et des décors, possèdent un rituel et des « secrets ». Comme tous aussi, ils recèlent des contenus initiatique et ésotérique qu’il faut découvrir. Pourquoi dit-on « Ordo ab Chao » ou « Deus meumque Jus » ? Qui donc voudrait croire que ces questions n’acceptent qu’une seule et unique réponse ?


In ultima fine, forsan… À la fin des fins, peut-être, l’auteur livre ici son « testament maçonnique » et son témoignage. Que ceux qui ont été reçus dans « les Degrés ultimes » trouvent ici de nouvelles pistes de réflexion et de travail. Que ceux qui n’espèrent pas y parvenir découvrent ce qu’ils auraient pu y trouver.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Le Grand Inspecteur Inquisiteur commandeur 31e : son lieu, son rituel, son message, son secret et son contenu initiatique   -

Le Prince du Royal secret 32e : Lieu, décor, message, secret et quelques aperçus sur le contenu initiatique   -

Le Souverain Grand Inspecteur Général 33e : Lieu, décor, rituel et secret   -

L’arbre et la forêt  -   la forêt féconde   -  In ultima fine   - 

 

GUÉRILLOT - LES GRADES DITS DE VENGEANCE

Claude Guérillot

Edition Véga

 2014

Ces grades forment la 3e classe du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Ils sont constitués par le 9e (Elu des Neuf), du 10e (Elu des quinze) et du 11e (Sublime chevalier Elu). Si les deux premiers contiennent des « légendes du grade » exposant la traque et la punition du meurtrier d’Hiram et de ses deux complices, le troisième ne présente qu’un « discours du grade » sans aucun rapport avec le meurtre d’Hiram.

Il existe donc une hétérogénéité entre ces trois grades pourtant réunis en une seule classe, intercalée entre le 8e (Prévôt et Juge) et la 4e classe formée des trois degrés de Grand Maître Architecte, de Chevalier de Royal Arche et de Grand Elu, Parfait et Sublime Maçon. La 2e classe s’inscrit dans la « légende d’Hiram » mais la 4e conduit et introduit l’adepte à une forme nouvelle de spiritualité.

Il serait opportun d’imaginer que les Pères fondateurs du Rite ont conçu cette 3e classe comme une sorte de « bouche-trou » formé de trois grades de contenus initiatiques très différents mais mis en place pour compléter l’Ancienne Maîtrise culminant au XIVe siècle.

Le sublime chevalier Elu a été composé à partir du Chevalier des Douze Tribus et a été nommé par les Pères fondateurs « Illustre Chef des Douze Tribus ». Il s’agit d’un degré purement biblique, ésotérique et mystique.

Les trois  degrés des «  grades dits de vengeance » sont susceptibles d’une lecture ésotérique très différente de la lecture exotérique usuelle. Ils forment alors les degrés d’une montée de l’adepte vers une certaine forme de mysticisme.

Or, ces degrés sont apparus en France alors que le chevalier de Ramsay, disciple de Fénelon et de Madame Guyon, était, depuis son fameux discours, l’un des frères les plus influents, sur le plan initiatique, des Francs-maçons français. L’interprétation de l’auteur est donc que ces degrés recèlent en eux un enseignement mystique proche du quiétisme, il n’est donc pas étonnant que leurs versions modernes aient été profondément édulcorées.

Nous connaissons tous la « caverne », or la « caverne » est l’archétype de la matrice maternelle et elle est symbole de renaissance, de régénération et d’initiation. Le « vieil homme » attend dans la caverne que le « nouvel homme » y entre et se substitue à lui, mais cette renaissance se fait dans la douleur ; la plupart des grandes initiations, celle d’Eleusis par exemple, ont eu recours à ce symbole de régénération.

Le contact entre Joabert ou Joabim et Abiram est médiatisé par le poignard avec lequel le premier frappe le second à la tête et au cœur. Or le poignard est un « outil » actif, analogue au ciseau : alors que le ciseau taille la pierre, le poignard façonne l’âme. S’il poursuit son chemin, le récipiendaire s’entendra dire un jour, d’un autre poignard.

Après les coups de poignard, la fontaine intervient. La fontaine, l’eau vive, évoque celle qui servait au baptême des premiers chrétiens, le récipiendaire doit boire à la fontaine et étancher sa soif, plus tard on lui dira « Prenez et buvez et donnez à boire à ceux qui ont soif », et cette soif est celle de la connaissance et celle de l’amour divin.

Vient maintenant la lampe. La lampe évoque la lumière incréée de la divinité. Présente dans la caverne, elle indique que Dieu préside à la conversion du récipiendaire, entré meurtrier et sortant purifié.

Tous ces symboles, en effet, n’évoquent nullement une vengeance, un meurtre, mais une véritable « conversion », « un retournement de l’être (lame 11 du Tarot) » et une « métanoïa » au sens le plus large et le plus profond du terme, un « retournement de l’âme  et une purification de l’être ».

Au sommaire de cet ouvrage :

La légende avant les rituels  -  Le Maître élu des neuf, son lieu, sa légende ses secrets, son rituel, son contenu initiatique   -

L’Elu des Quinze  -   Son lieu, son rituel, ses décors, ses secrets et son contenu initiatique    -

Le Sublime Chevalier Elu  -  Son lieu et ses décors, ses discours et son secret, son contenu initiatique

Une nouvelle interprétation des grades dits de vengeance   -    Vingt ans après…

 

GUÉRILLOT  -  les trois premiers degrÉs du r.e.a.a.

Claude GUÉRILLOT

EDITION TREDANIEL

 2002

Dès ses trois premiers degrés, le Rite Écossais Ancien et Accepté possède ses spécificités propres. Historiquement, les rituels de ces degrés trouvent leur origine dans ceux que les Antients anglais définirent vers 1750 et qu'ils donnèrent, à la fin du XVIIIème siècle, à la Mère Loge Écossaise, Saint Jean d'Écosse, qui fut la loge-mère d'Alexandre de Grasse-Tilly. Lorsque le Rite Écossais Ancien et Accepté fut introduit en France, en 1804, c'est tout naturellement que Grasse-Tilly adopta, pour les Loges symboliques, les rituels en usage dans sa loge-mère.

 

Tout au long du XIXème siècle, ces rituels, surtout celui de Compagnon, furent modifiés en fonction de l'esprit de l'époque. Le "positivisme" d'Auguste Comte et l'anticléricalisme croissant des Frères induisirent une certaine déchristianisation du Rite.

 

Personne, ni une Obédience, si respectable soit-elle, ni une Juridiction, si vénérable soit-elle, n'est propriétaire du Rite Écossais Ancien et Accepté. Pourtant le Suprême Conseil de France d'abord, la Grande Loge de France ensuite, ont cru avoir le droit et le devoir de modifier les rituels. Nul ne doute qu'ils aient cru bien faire... Mais un exemple récent montre que modifier un rituel est une opération difficile et risquée. Ici, un geste, un mot, un discours, portent en eux une signification qu'il faut parfaitement comprendre pour oser introduire une modification.

 

Si celle-ci est acceptable, si elle n'altère pas le sens du grade, si elle est bien comprise par les Frères, ceux-ci l'adoptent. Sinon... Ce petit livre est consacré aux trois premiers degrés et l'auteur espère ainsi transmettre à ses lecteurs un peu de ce qu'il a appris en plusieurs décennies de pratique. Mais ses paroles ne sont pas vos paroles et si le lecteur se penche un peu plus sur l'enseignement maçonnique de ces premiers degrés, alors son but sera atteint.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

L’apprenti : le lieu, le rituel et l’instruction   -

Le compagnon : Le lieu, le rituel et la gestuelle  -

Le Maître : Le lieu, le rituel et la tenue funèbre  -

7 ans et plus  -   Quelques travaux   -  Que la joie soit dans vos cœurs !  -  Que la lumière soit !  -   Et maintenant…

 

GUÉRILLOT LE TÉMOIN DU CHRIST – UNE APPROCHE DE L'ÉVANGILE DE ST-JEAN

 Claude Guérillot

 Edition VEGA

 2003

Ce qui distingue le Christianisme des autres monothéismes, ce n’est pas seulement le dogme trinitaire, c’est, d’abord et surtout, l’Incarnation.

Les trois Évangiles synoptiques sont des Évangiles de la messianité. La messianité n’est pas nécessairement l’Incarnation. D’abord conçue sur le modèle juif du Libérateur, elle est devenue, au cours des premiers siècles, Rédemption et Incarnation. Mais les Évangiles synoptiques, rédigés par des hommes qui n’avaient pas directement connu le Christ, insistent sur Ses pouvoirs divins et sur Ses miracles.


Le 4e Évangile est, au contraire, un Évangile de l’Incarnation. Son auteur, qui ne se nomme pas mais qui est « Le disciple que Jésus aimait », se présente comme un témoin.

La tradition et ceux qui ont connu Jean ou qui furent proches de lui dans le temps et dans l’espace nous affirment que cet auteur est Jean, fils de Zébédée.
Pour essayer de comprendre et de se faire une opinion, il faut, d’abord, retracer les contextes historiques, politiques, économiques, culturels et théologiques du premier tiers du Ier siècle. Il faut aussi rappeler ce que l’on sait de Jean et le replacer dans ce contexte. Le point suivant est la véracité du témoignage.


Le 4e Évangile comporte de nombreux détails géographiques, topographiques et architecturaux qui n’ont pas de signification théologique mais qui sont autant d’indices de sa véracité. Or chacun de ces détails est vérifiable et vérifié. De plus, la cohérence temporelle du 4e Évangile est parfaite, au point que l’on peut suivre complètement le Christ au cours de la dernière semaine de Sa vie terrestre.


Ainsi donc, la véracité de l’Évangile selon Jean est assurée et l’existence du manuscrit Ryland permet de dater sa rédaction de la fin du 1er siècle.


Jean, tous les témoignages le prouvent, a passé les dernières années de sa vie à Éphèse et il y a joué le rôle d’un évêque métropolite. À chacune des grandes fêtes, Pâques, la Pentecôtes, la Théophanie, il a prêché et témoigné du Christ. Cela explique que ces très nombreuses homélies, tout en conservant une unité de style et de vocabulaire, présentent des reprises et des corrections.


La conviction de l’auteur, après un examen minutieux, est que Jean le Théologien, le fils de Zébédée, est bien, comme l’affirment les Pères et les contemporains de l’œuvre, l’auteur du 4e Évangile.


Ainsi, le 4e Évangile est véridique. C’est l’Évangile de l’Incarnation et celui du Message. Les hommes et les femmes du IIIème millénaire n’attachent guère d’importance aux nombreux miracles rapportés par les Synoptiques mais sont sensibles au Message du Christ.


Encore faut-il le comprendre. Toute traduction est une trahison, à la fois réductrice et théologiquement orientée. Ici, l’auteur remonte au grec des manuscrits anciens pour signaler, à chaque fois que cela est nécessaire, l’aura sémantique du texte johannique. Ainsi met-il à jour bien des richesses occultées dans nos traductions et ouvre-t-il bien des pistes à la méditation du lecteur.
Ceux qui ne croient pas en l’Incarnation trouveront ici des raisons de douter de leur opinion.

Ceux qui y croient trouveront des raisons de conforter leur foi. Tel est l’objet de cet ouvrage qui réconcilie respect de la tradition et analyse rigoureuse, ardeur de la foi et exigence de la raison.

Au sommaire de cet ouvrage:

Le contexte historique chrétien, juif et grec - les confessions juives - le contexte éphésien - le problème linguistique et l’évolution du judaïsme - les midrashim - les interactions culturelles entre les 3 traditions - les contextes culturels et théologiques - le contexte chrétien, les voies vers le salut, les premières hérésies - Le fils de Zébédée - Béthanie au-delà du Jourdain - l’inconnu qui chassait les démons - les Bonaerguès - la passion et la mort de Jésus - la Résurrection - l’arrivée à Ephèse - le témoignage de saint Irénée - les actes de Jean et la Légende dorée - L’évangile et les évangiles - les Synoptiques - Originalité de l’Evangile de Jean - les concordances diverses dans les récits - les Noms désignant Dieu et Jésus - L’évangile du Témoin -
Bethsaïde et Julias - Cana de Galilée - Nazareth - Ainon - Sychar - le mont des oliviers - le Golgotha - la piscine de Bethesda - la synagogue de Capharnaüm - la piscine de Siloé - le portique de Salomon - la cohérence spatio-temporelle de l’évangile - L’ésotérisme de l’évangile de Jean - le Bon Pasteur - le tombeau vide -
La genèse du 4e évangile - la lecture éphésienne - l’arrestation au jardin des oliviers - la trahison de Judas - l’intervention de Pierre - Jésus au palais de Hanne - le procès devant Pilate - la mort sur la croix - le Titulus - la robe sans couture - Jean et Marie - la port de Jésus et sa mise au tombeau - Marie de Magdala rencontre Jésus - les apparitions du Ressuscité -
Les 7 signes - l’eau changé en vin - les diverses guérisons - la multiplication des pains - l’aveugle né - le paralytique - la résurrection de Lazare - la femme adultère - les entretiens du Christ avec Nicomède, la samaritaine et le sens de ces entretiens - les homélies du Christ - l’homélie du bon pasteur - les discours de « l’adieu » - La prière du Christ - l’achèvement de la Kénose - les disciples envoyés à travers le monde -
Le Logos et sa transcendance - le Logos et la lumière - Saint Jean le Baptiste, le précurseur - le Logos vient dans la création - l’Incarnation - la théologie du 4e évangile, théologie trinitaire, de l’incarnation, et très élaborée - une pneumatologie complète - La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas retenue - le fini ne peut comprendre l’infini - le créé et l’incréé - reconstitution du procès de Jésus -

 

GUÉRILLOT  -  son nom fut autre

Claude guÉrillot

EDITION  VÉGA

 2004

« Son nom fut autre… », affirme le rituel du Chevalier Kadosh, qui ajoute « et le même pourtant ». « Le Kadosh est le grade de l’action » est une de ces « idées reçues » qui évitent de trop réfléchir…

La difficulté provient de ce que, si chacun s’accorde à reconnaître l’urgence d’agir, personne ne peut véritablement dire ce que doivent être les objectifs poursuivis ou les moyens à mettre en œuvre. À bien y regarder, la devise maçonnique « Liberté, Égalité, Fraternité » s’oppose absolument à l’imposition de « mots d’ordre », d’orientation, de « ligne », au sens où ce mot est employé par les partis politiques, les syndicats ou d’autres associations, telles les sectes. Je suis libre d’agir pour ce que je crois être le mieux, mes Frères le sont aussi. Aucun d’entre nous ne peut contester le choix de ses Frères. Plus la fraternité nous impose de respecter ces choix et de ne pas tenter de nous y opposer.

Autant dire que nous devons résoudre la quadrature du cercle…

Le Kadosh apparaît, nous semble-t-il, vers 1760. C’est alors un grade purement chrétien, une paraphrase symbolique du Lévitique, construit autour d’une « échelle mystique » comme il en existait déjà beaucoup dans la tradition chrétienne. L’action qu’il proposait était de « faire son salut ». S’il en était resté là, gageons qu’il ferait, aujourd’hui, partie de tous ces grades Écossais largement oubliés.

Mais le Kadosh a connu bien des avatars. Au cours de son histoire mouvementée, nombreux ont été ceux qui ont voulu lui donner un objectif concret, venger l’Ordre du Temple et récupérer ses trésors, soutenir l’idéal républicain, laïc et anticlérical, promouvoir, au nom de la Tradition, un gnosticisme dépassé… Si le malheur voulait que ces hommes engagés dirigent, au moins en partie, l’Écossisme, ils réécriraient le rituel en fonction de leurs objectifs.

Il a fallu attendre les dernières décennies du XXème siècle pour que, sous l’impulsion de Maçons éminents, le Chevalier Kadosh devienne un degré purement initiatique et que le récipiendaire entende l’Éminent Commandeur lui dire :

« Allez dans le monde, seul, univers complet, responsable devant votre conscience, riche de connaissance et d’amour. Nous n’avons pas de mot d’ordre à vous donner ».

C’est avec les lumières du passé que l’on éclaire les chemins de l’avenir… Connaître l’histoire rituélique du Kadosh, comprendre comment et pourquoi ses rituels ont été manipulés, c’est aussi se prémunir contre les tentatives, qui ne manqueront pas de se produire, de détourner l’Ordre Écossais de sa véritable nature.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Les premiers Kadosh   -  les manuscrits antérieurs à 1762   -  Le contenu initiatique du chevalier Kadosh initial   -   Le grade suprême du Grand Elu de Londres   - 

Le Kadosh templier : le Kadosh du Rite de Perfection   -   La condamnation du Kadosh templier   - 

Le Kadosh philosophique : La descendance politique du Kadosh philosophique   - les mots inscrits sur l’échelle   -  Paroles et mot de passe   - 

 

GUÉRILLOT    -  trois pas vers l’infini

Claude guÉrillot

Edition  Dervy

 2003

Claude Guérillot nous décrit son parcours, nous livre son secret d’initiation, nous faisant découvrir, sous l’efflorescence des grades, l’extraordinaire cohérence du Rite Écossais Ancien et Accepté, affirmant avec force sa vocation spirituelle. Cet ouvrage relate le voyage initiatique de l’homme en quête d’initiation qui, homme de chair selon les termes de l’auteur, aspire à la condition d’homme spirituel afin de retrouver sa dimension primordiale et surtout un équilibre.

L’engagement personnel de l’auteur en tant que croyant, les parallèles qu’il établit avec les textes sacrés, ne portent pas atteinte à sa lucidité et à son objectivité d’historien. Au contraire, ils mettent en lumière l’intérêt et la qualité des matériaux symboliques et légendaires tirée des rituels du Rite. L’auteur corrige, ici et là, des altérations apparues au cours de l’histoire.

C’est à travers 3 lettres : A (Agir)A (Aimer)A (Apprendre) que l’auteur nous guide à travers les hauts grades du R.E.A.A.

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Apprendre : Rituels, symboles et légendes  -  l’apprentissage et l’irruption du symbole   -  l’apprentissage de l’ésotérisme   -  de la légende au mythe   -  

Aimer : Les degrés johanniques   -  la Loi d’amour    -

Agir : Les séquelles d’un refus  -  Trois rayons de soleil   -  Son nom fut autre   -  Nec plus ultra  -      les degrés ultimes    -

 

Un des meilleurs livres de métaphysique de Claude Guérillot

 

 LES HAUTS GRADES MAÇONNIQUES – LES  GRADES DE VENGEANCE – 9e – 10e – 11e degré –    N° 58 et 59 -        2 Tomes

Percy John Harvey 

Edition Maison de Vie

 2013

A partir de la maîtrise, et pour chaque degré des Loges de Perfection, le récipiendaire est conduit à vivre une dramaturgie en incarnant un personnage allégorique du rituel ; ainsi intègre-t-il, degré par degré, un vécu qui, sous forme d’une succession de « strates », constituera son individualité initiatique.

Au cours du 9e degré, Johaben trouve dans sa mission une opportunité d’assouvir sa vengeance personnelle en assassinant Abhiram, malgré les ordres de Salomon. Ce violent désir de vengeance provient de la persistance du ressentiment qui habite Johaben depuis le meurtre d’Hiram, meurtre qui trouve son expression au 3e degré.

Ce chaînage initiatique Hiram-Johaben-Abhiram, se trouve révélé par les cinq points parfaits de la maîtrise, points anatomique symbolique, mis en évidence au cours du meurtre d’Hiram et de l’assassinat d’Abhiram.

Dans le 2e tome qui traite du 10e degré, l’Illustre Elu des quinze, avec loyauté et fidélité, capture dans la carrière de Ben Deker les deux autres scélérats responsables du meurtre de Maître Hiram, afin que Salomon puisse accomplir sa vengeance, promise lors du 5e degré.

Cet acte de vengeance sera exécuté dans le cadre d’une justice régalienne, afin que « l’ordre des choses » soit respecté, en retour, douze des illustres Elus des Quinze seront récompensés par Salomon par leur élévation au rang de Chevalier, concrétisée par la remise de l’épée de justice.

Au sommaire de ces 2 tomes :

Tome 1 : Le Maître Elu des neuf - Eléments d’anatomie symbolique - Le Tuileur au 9e degré - discours historique du grade - la loge - le tableau du grade et ses évolutions - les personnages et titres - les décors du maçon - la cérémonie de réception - l’instruction de grade - la lutte contre les ennemis intérieurs - rappel de la légende d’Hiram - la réparation du meurtre d’Hiram - pourquoi Johaben se venge-t-il ?

Tome 2 : Illustre Elu des Quinze, 10e degré - la carte du Tuileur - discours historique du grade - la loge et son tableau de loge - les personnages et titres - les décors du maçon - le poignard et l’épée - la recherche des deux complices - la capture et l’exécution de Sterkin et d’Oterfurt - la violence initiatique - la cérémonie de réception - Sublime chevalier Elu, 11e degré - la loge, les personnages et les titres - les décors du 11e degré - l’armement du Sublime chevalier Elu - l’épée de justice - le devoir accompli du sublime chevalier élu par Bernard Ferré -

 

grand livre d’architecture de la trÈs respectable grande loge de france

Le Musée de la  glf

EDITION DU PRIEURÉ

 1996

Le Grand Livre d’Architecture de la Grande Loge de France est un document qui met en évidence la participation active de nombreux frères, notamment par la création de nouveaux ateliers, au sein d’un système maçonnique autre que le Grand Orient de France, après sa création en 1773.


Il établit la permanence de ces frères dans leurs actions et leurs réactions face à des problèmes qui nous touchent encore aujourd’hui. Ceux-ci, en effet, se trouvent dans le premier schisme, entre 1760 et 1762 puis entre 1765 et 1766 jusqu’au printemps 1771.


Nous les identifions à nouveau dans ce registre. Il nous reste à les suivre dans des documents postérieurs à 1799 jusqu’à la création, en 1804, d’une Grande Loge Générale Écossaise, pour comprendre que la transmission institutionnelle a ses droits mais que les hommes comptent tout autant, surtout lorsqu’ils mettent une telle énergie à construire, dans ces époques troublées, une maçonnerie dont nous parlent encore aujourd’hui les frères.

 

guide des maçons Écossais

Pierre noël

EDITION  À L’ORIENT

 2006

Le Guide des Maçons Écossais est la première version imprimée des grades symboliques du Rite Écossais Ancien et Accepté. Publié en 1820, le texte en est cependant bien antérieur à cette date car déjà pratiqué dans certaines loges parisiennes quinze années auparavant.


Pourquoi fallut-il un rituel nouveau pour l’époque ? La réponse se trouve dans les circonstances sociopolitiques de la maçonnerie du temps, dominée par un Grand Orient de France omnipotent. Quelques rebelles voulurent se démarquer de cette maçonnerie française, trop conventionnelle peut-être. Ils choisirent pour le faire de se réclamer d’une maçonnerie « universelle », inconnue sur les bords de la Seine. Aidés par des exilés revenus d’Amérique, ils rédigèrent un rituel marqué par l’influence britannique et irlandaise, « ancienne » donc, non sans conserver l’essentiel de la tradition française, « moderne ». Le résultat en fut par force syncrétique.


Pourquoi ce rituel fit-il long feu et fut-il remanié puis abandonné par le Suprême Conseil de France sous la Restauration ? Pour les mêmes raisons qui l’avaient vu naître. L’empreinte « ancienne », trop envahissante, fut abandonnée pour en devenir presque imperceptible.


Ce premier remaniement ne fut que le premier d’une longue série, encore inachevée. Constamment revu, réécrit, modifié, adapté aux besoins du temps, le R.E.A.A., pour les grades symboliques, n’a plus guère de commun avec le texte originel proposé ici.


Il n’en est que plus impérieux d’offrir aux maçons de ce rite et à tous les curieux du fait maçonnique son texte d’origine, en reproduction authentique et non en transcription.
Chacun jugera jusqu’où il diffère de la pratique contemporaine.
Écrit par un très grand historien de la Franc-maçonnerie, ce livre est un excellent livre de référence pour le R.E.A.A.

 

guide du franc-maçon

Le Groupe de Recherche alpina

LAUSANNE

 1998

Histoire de la Franc-maçonnerie dans les Îles Britanniques
Les Loges maçonniques avant 1717 
Le Regius et le Cooke
La naissance de la Franc-maçonnerie en 1717
L’avènement de la Franc-maçonnerie spéculative
Les Constitutions d’ANDERSON
Serment et secret
Les Constitutions de 1738
Franc-maçonnerie universelle, reconnaissance et régularité, Landmarks
Prééminence de la Grande Loge Unie d’Angleterre
Les Landmarks
Régularité et reconnaissance
Le secret maçonnique
Approche symbolique, initiatique et rituelle de la Franc-maçonnerie
Le Moyen Âge : les corporations, guildes et confréries
Le Compagnonnage en France
La transition entre opératifs et spéculatifs
La Royal Society
Les ordres chevaleresques
Les sciences occultes
Les cérémonies maçonniques en Angleterre au XVIIIème siècle
La Loge maçonnique des Modernes
La Loge et les travaux maçonniques des « Anciens »
Le Rite ou système de Schroeder
Le Rite ou système de Fessler
Le système anglais ou « Rite Émulation »
Le Rite américain ou Rite d’York
Le Rite français
L’Écossisme et le Rite Écossais Ancien et Accepté
L’apparition progressive de grades supplémentaires
La patente de Morin
Symbolisme, Tradition et régularité
Importance de l’Ordre
La qualité de l’initiation
Le racisme
Autres territoires
Les grades philosophiques

La Franc-maçonnerie en Europe et au Moyen Âge
La Franc-maçonnerie en France
Les lumières
La Révolution
La laïcité
L’antimaçonnisme
Le nazisme et l’après-guerre
La propagation de la Franc-maçonnerie en Allemagne
Vers une Grande Loge
La Révolution française
L’ère napoléonienne
Le Risorgimento (« Résurrection »)
Le fascisme
La Loge P2
Espagne
Portugal
La Franc-maçonnerie dans le bassin méditerranéen oriental
Situation des différentes Obédiences
Situation de quelques pays particuliers (anc. Colonies britanniques ; Maroc)
Conclusion
La Franc-maçonnerie en Asie
L’antimaçonnisme
La première divulgation du secret maçonnique
La première bulle papale ou la rigidité dogmatique contre la liberté
La naissance de l’idée du complot
L’affaire Léo Taxil
L’antimaçonnisme des années trente
Maçons célèbres et société initiatiques de l’antiquité
Francs-maçons célèbres
Les pères fondateurs
Les « pseudo-Maçons »
Chronologie de la Franc-maçonnerie
Avant 1717 : Maçonnerie dite « opérative »
Dès 1717 : Maçonnerie dite « spéculative »
Dès 1813 : Maçonnerie dite « modern »
Musique et rituel
Les œuvres et leurs attributions maçonniques chez Mozart

 

guide pratique de la franc-maçonnerie à l’attention de tous les chercheurs de lumiÈre

Jean solis

Dervy

 2001

Voici sans doute l'une des publications les plus intelligentes de ces dernières années dans le domaine maçonnique. Les guides maçonniques, ou les ouvrages généraux sur la Franc-maçonnerie, par souci de simplicité et de clarté pour le lecteur non averti, en arrivent souvent à trop vulgariser.

 

Ce guide maçonnique est le fruit d'un énorme travail. L'auteur a voulu la pertinence en s'appuyant sur une érudition certaine, et répondre aux questions que se posent aussi bien le jeune maçon que le surveillant de loge, sans s'en tenir aux réponses de surface.


Le livre est un inventaire très complet de la Franc-maçonnerie. Il suffit de se rendre au chapitre traitant des rites maçonniques égyptiens ou à la notice sur l'Ordre des chevaliers maçons élus coëns de l'univers pour vérifier le sérieux de l'ouvrage.


Dans son avant-propos, Jean J. Solis indique clairement la nature de son ouvrage :
"Ainsi ce livre ne saurait être un Tuileur ; les Illustres Frères Vuillaume, Delaunay ou Naudon y ont déjà pourvu avec brio, bien qu'ils aient omis de grands systèmes maçonniques tendant depuis lors à s'internationaliser. Ce n'est pas non plus un traité historique, car le maçon au travail a surtout besoin de références pratiques, il relègue au second plan l'encyclopédique historicité de sa confrérie, comme une curiosité bien profane.


Enfin, cela ne saurait prétendre remplacer quelque excellent dictionnaire maçonnique. Rien ici de fait l'objet d'approfondissements abyssaux, pour ne pas ensevelir le lecteur dans le détail sournois et inutile au regard de la réalité de l'instruction qu'il reçoit en Loge, alors que le problème du qui est quoi ou celui plus âpre du la Franc-maçonnerie et Moi, restent si difficile à cerner.
Bien entendu pour chaque séquence du livre, il y a des repères historiques indispensables, mais répondant à la stricte nécessité de la compréhension d'une actualité maçonnique. Nous ne prenons pas parti dans les polémiques qui divisent ceux qui ne devraient pas être séparés. Une ample bibliographie et un lexique annexés permettront à qui en ressentira le besoin d'approfondir les points précis qui l'auront interpellé."


Le livre réussit à atteindre son objectif qui est de mettre en évidence l'universalité maçonnique au-delà de sa diversité, ou même de son foisonnement :
"La devise accompagnant l'aigle du grand Frédéric prend auprès des initiés toute sa mesure et la plénitude de son sens : Ordo ab Chao. La diversité engendre l'unité, car la soumission de tous au rite et au sacré permet au Logos de faire émerger l'unité cosmique du désordre primordial. De là, les Maçons peuvent réinventer la fraternité à partir des avatars du chaos."

 1 H 

HIRAM - Exégèses bibliques et maçonniques du mythe fondateur de la Franc-maçonnerie

Jean-Claude Sitbon

Editions de la Tarente 

 2014 

Cette étude sur le personnage central de la Franc-maçonnerie est unique. L’auteur a rassemblé, commenté et mis en perspective des textes issus des traditions bibliques et maçonniques afin de mieux décrypter les symboles du grade de maître… et au-delà, il nous offre ici un véritable chemin de réflexion et de réponses sur ce personnage qui est au cœur de la démarche initiatique.

Au sommaire de cet ouvrage :

Chapitre 1 : Hiram, l’architecte modèle du Temple de Salomon - l’apparition tardive du degré de Maître et du personnage Hiram dans les écrits maçonniques - de la tour de Babel au Temple de Jérusalem - de Noé à Hiram - les mystères de la naissance du mythe d’Hiram - le trio Salomon, Hiram roi de Tyr et Hiram Abif - Salomon roi d’Israël, fils de David - Hiram, roi de Tyr et Hiram l’artisan envoyé par le roi de Tyr - Les talents et les vertus d’Hiram Abif - les sources et les références bibliques - Hiram, maitre dans l’art du travail de l’airain et savant dans tous les arts - les innovations maçonniques - Hiram architecte et conducteur en chef de tous les travaux et de tous les ouvriers - les rapports entre Salomon et Hiram - Hiram et le ternaire Sagesse, Force et Beauté - les trois piliers qui soutiennent la loge - les trois attributs divins - la parenté d’Hiram - Hiram fils d’une veuve - la mère d’Hiram, de la tribu de Nephtali ou de celle de Dan - les tribus de Dan et de Nephtali, enfants de Jacob -

Chapitre 2 : Les analogies entre Hiram et Betsaleel, le constructeur du sanctuaire du désert - le sanctuaire de Moise, modèle du Temple de Salomon - la succession des temple - Ur grand-père de Betsaleel, Ur père d’Hiram - les ressemblances entre les talents de Betsaleel et d’Hiram -

Chapitre 3 : Hiram, « l’envoyé de Dieu » - les messagers divins dans la Bible - le livre des Proverbes - Sagesse et crainte de l’Eternel - la Sagesse personnifiée - vertus divines - Dons divins -les Dons spirituels - Hiram, Betsaleel, Salomon et le Christ - Hiram dans les textes du Rite Ecossais Rectifié et ses rapports avec le Christ -

Chapitre 4 : La légende maçonnique du meurtre d’Hiram par trois mauvais compagnons - les sources hypothétiques de la légende - les anciens manuscrits maçonniques - la mort du héros dans les sociétés initiatiques - la trame de la réception au grade de Maître - le complot des trois mauvais compagnons et les circonstances du drame - le refus d’Hiram de donner le mot du Maître - les coups portés à Hiram et les instruments utilisés - les enseignements d’ordre moral - le danger des passions violentes - Vaincre ses passions - Bijoux et métaux - Justice, discrétion et humilité - Sacrifice, courage et souffrance - les qualités antithétiques d’Hiram - le thème de la mort dans la tradition maçonnique - la mort initiatique et la seconde naissance - Approche mystique - la distinction entre l’être essentiel et l’homme physique - le postulat théologique de l’immortalité de l’âme - la vision romanesque de Gérard de Nerval - la reine Balkis, ressort du drame nervalien - les multiples fonctions d’Adoniram dans l’œuvre de construction du Temple - Adoniram, personnage énigmatique, complexe, d’une fascinante beauté - Adoniram émerveille la reine de Saba, ils tombent amoureux l’un de l’autre - les rapports tumultueux entre Adoniram et Soliman - Trois compagnons sabotent la réalisation du chef-d’œuvre final d’Adoniram qui, avec l’aide de Tubalcain, répare le désastre -

Chapitre 5 : La résurrection d’Hiram - Le relèvement du tombeau du nouveau Maître dans les rituels maçonniques - L’approche du Rite Ecossais Ancien et Accepté - Mort et renaissance - un thème universel au centre de nombreuses traditions - le mythe d’Isis et d’Osiris - les trois périodes du Temple de Salomon - les trois états de l’Ordre maçonniques - les trois épisodes du destin de Maître Hiram - les différents aspects de la résurrection dans les textes bibliques et leurs rapports avec Hiram - la résurrection collective des morts à la fin des temps dans la tradition judaïque et dans la tradition chrétienne - les résurrections individuelles - les résurrections fils d’une veuve par Elie et par Jésus - La résurrection par Elisée du fils de la Sunamite et celle de Jésus par Lazare - les autres résurrections dans les Evangiles - L’interprétation christique du mythe d’Hiram - les différents indices bibliques - la symbolique maçonnique - les limites de l’interprétation christique -

 

hiram & le minotaure

Paul naudon

EDITION TRÉDANIEL

 1990

Voici, en partant du mythe puis en s’attachant aux structures sociales, l’éloge de la Tradition, vue dans ses principes et dans ses manifestations. Il s’agit de la Tradition immémoriale et intemporelle, entendue dans son sens métaphysique : la Vérité primordiale, le message divin perceptible par l’homme, la Connaissance.


À Cnossos, il y a quatre mille ans, le palais du roi Minos était un labyrinthe. Nul, introduit à l’intérieur sans connaître le secret du cheminement, n’avait la moindre chance d’en sortir.

La suite tragique était fatale. Le malheureux captif se trouvait déchiré et dévoré par le Minotaure, ce monstre mi-homme, mi- taureau, épouvantable gardien des lieux. Athènes vaincue, devait ainsi payer chaque année le tribut de sept garçons et de sept filles, ignorantes et innocentes victimes livrées sans rémission à la pâture du fauve.

On dit qu’à cette époque, Thésée, fils du roi d’Athènes, muni du fil d’Ariane, put s’échapper indemne du labyrinthe après avoir vaincu le Minotaure. Mais je ne crois pas que Thésée l’ait tué. Le Minotaure vivait de nouveau, je pense, mille ans plus tard sous la forme des trois scélérats qui frappèrent Hiram, le bâtisseur du Temple. À l’insu du génial constructeur, le redoutable labyrinthe avait été tracé dans le sanctuaire par les puissances maléfiques. Prisonnier, notre Maître ne put franchir aucune des trois issues. Il fut mortellement frappé. Et pourtant, Hiram, le parfait initié, soustrait à la contingence et immortel en esprit, a ressuscité en sa personne, comme il renaît sous les traits humains des nouveaux initiés.

 

En entrant en loge on se rapproche du secret de l’art royal en relation avec la construction du Temple.  Le temple de Salomon remplit parfaitement ce rôle de clef universelle. On prétendit y trouver dans les proportions le principe d’harmonie universel à l’origine du Tout. Ainsi 60, 20, 30 coudées de long de large et de hauteur seront base de proportions célestes où le ciel et la terre se conjuguent (I Roi VI, 2) par des escaliers tournants dextrocentrique ou sinistrocentrique donnant accès aux trois étages ou niveau de conscience. L’acte s’y réalise dans la perfection de la pierre taillée dans un ailleurs métallique. Ici tout est perfection dans l’assemblage silencieux de la juste proportion. Les temples se superposent les uns successibles des autres. Mythiquement la franc-maçonnerie succède les temples d’Enoch, l’arche de Noé, puis le temple de Salomon jusqu'à sa destruction remplacement par le temple de Jérusalem. Nous avons ainsi une succession de temples qui se superposent. L’ultime temple ne sera reconstruit qu’à l’intérieur de soi sur les ruines des précédents. C’est ce que nous révèlent la plupart des rituels maçonniques.

 

Ainsi la mesure mathématique de l’édifice dont il est dit qu’il est l’expression de la volonté divine exécutée par Salomon en regard des plans donnés à Moise par Dieu lui-même. Cette relation directe entre la matière et la volonté divine ne pouvait qu’être une source et un modèle universel. Ce modèle universel sera celui d’une spiritualité construite, ce qui débouchera sur la recherche d’explications scientifiques et magiques, établissant l’influence croisée entre l’homme et la grande nature.

 

C’est ainsi que Isaac Newton (4 janvier 1643  – 31 mars 1727) fit de très sérieuses recherches sur ce sujet comme ses contemporains. Ainsi la plupart de ses co-cherchant étaient membre de la Royale Society et aussi franc-maçon. Faut-il préciser que Newton était lecteur assidu du Théatrum Chemicum d’Elias Ashmole rosicrucien et alchimiste reconnu, l’un des premiers francs-maçons acceptés en loge opérative dès 1648. Newton l’alchimiste lisait les ouvrages de Michael Maier (1569 - 1622) rosicrucien et commentateur de la Monas hieroglyphica de ; cette John Dee (13 juillet 1527 – 1608). La Monas hiéroglyphique était le symbole de l’union des mathématiques et de l’alchimie pour expliquer et comprendre le monde. Or force est de constater que la loge maçonnique héberge dans ses symboles la totalité de la Monas dans une recomposition de type Temple. Le temple, et donc la loge alchimico-maçonnique, est le contenant expressif d’une corrélation secrète entre toutes les composantes symbolisées : Lune /Soleil, les 4 éléments, le feu, le mercure, la pierre philosophale, l’axis mundi, le monde manifesté, la croix symbole du carré, la terre, le ciel etc.

 

hiram – relectures

 Les amis des élus

EDITION EDIMAF

 2003

Le mythe d’Hiram est central dans la maçonnerie, il en est la pierre de touche. Longtemps ce récit reçut une simple interprétation morale, et ses exégètes mirent en valeur le sens du devoir du chef de chantier, qui, au péril de sa vie, refuse de donner le mot de passe aux mauvais compagnons qui veulent l’avoir sans le mériter, avant la fin de la construction du temple.

 

Aujourd’hui pourtant, de plus en plus, des voix s’élèvent pour questionner le mythe, non pour l’interpréter, mais aussi pour le remettre en cause. Qu’il soit bien clair pourtant que si les planches rassemblées ici, ont pu être diversement accueillies, en interrogeant aujourd’hui Hiram, leurs auteurs ont provoqués des réactions, mais toujours dans le respect du mythe, un respect provoquant, qui a eu pour conséquence de vivifier, d’enrichir et de donner aux frères l’idée de lire ce mythe avec plusieurs niveaux de lecture, donnant ainsi des colorations différentes ayant pour effet de donner envie d’aller voir dans d’autres disciplines.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

La mort d’Hiram  -  Les mobiles ou de quelle nature est le sens allégorique de la légende d’Hiram  -  Les sacrifices ou la violence du religieux  -  La parole s’est perdue  -  Le symbolisme de l’acacia  -  Quelques questions à propos d’Hiram  -  La légende d’Hiram  -  Meurtre au Temple de Salomon  -  Les mauvais compagnons sont-ils toujours en nous ?  -  De l’arbre au bois  -  L’acacia  -

 

HIRAM, SON SYMBOLISME ET NAISSANCE DU GRADE DE MAÎTRE MACON

DIVERS  AUTEURS

ARCADIA

 2006

Important dossier sur Hiram, sa naissance en F.M, sa légende et son symbolisme. Parallèlement est développé la naissance vers 1730 du grade de Maître Maçon, qui va incorporer Hiram et en faire  son socle fondateur, et son fil rouge. Je pense qu’on se doit de bien connaître cette période et le développement de ce grade, qui va bien sûr débouché sur les hauts grades  des rites écrits et des side-degrees des rituels oraux. Hiram étant au cœur du système maçonnique, toutes les connaissances, de sources bibliques, opératives, historiques, légendaires ou mythiques doivent être connues pour que le franc-maçon en soit imprégné, afin qu’il puisse évoluer logiquement et spirituellement dans sa progression maçonnique.

 

Que reste-t-il d’Hiram dont la chair quitte les os, rien ou presque. Il ne sera bientôt plus que poussière des temps premiers et os, reliquaire d’une œuvre au blanc. Ce qui est célébré dans la recherche de son cadavre c’est sa relation au divin et l’accomplissement d’une voie initiatique totalement réalisée jusque dans sa mort. Donc le corps n’est qu’un support remarquable, transportant quelque chose que l’on peut célébrer : L’esprit. C’est donc au niveau spirituel que se situe le secret de la transmission. Se pose alors la question fondamentale : Peut-on transmettre l’esprit ?  Non. L’esprit est une notion bien trop large, trop principielle pour être contenue dans un bagage audible et transmissible. Il ne s’agit donc pas d’une transmission d’une recette avec des ingrédients en juste proportion. Il s’agit plutôt de s’ouvrir à une influence de l’esprit. En un mot, le compagnon devenu maître doit s’ouvrir pour recevoir l’esprit ou plus précisément l’influence spirituelle. L’influence étant reçue, il peut exalter la parcelle d’esprit qui dort en lui.

 

L’homme ne peut prétendre contenir l’Esprit incommensurable par nature. Tout juste peut- il recevoir une influence de l’esprit. Il s’agit donc, dans la légende d’Hiram, de la transmission de l’influence spirituelle. Lorsque l’influence est reçue par l’initié, elle se focalise en son centre à partir duquel elle rayonne. Le centre particulier et relatif de l’homme sur la voie initiatique correspond à ce fameux centre universel qui contient toutes les modalités de l’existence. Au point de vue métaphysique, il y a superposition et interpénétration des différents mondes et univers. Le centre ontologique qui est le fameux point de départ de l’univers manifesté correspond au centre macrocosmique qui lui-même correspond au centre microcosmique, en correspondance avec le centre de l’homme. La découverte de son propre centre est l’une des taches mystérieuses et gratifiantes de l’initié sur la voie. La connaissance de soi, et le passage progressif du moi au soi fut l’une des tâches prioritaires des deux premiers grades. Il faut désormais découvrir ce fameux centre relatif à soi qui va permettre de se mettre en relation avec la totalité du monde manifesté. Cette démarche provoque non pas un oubli de soi, mais replace l’être de chair et de sang que nous sommes dans le grand ensemble qui nous porte. L’interconnexion des centres ou leurs correspondances sont un enjeu véritable qui feront du maître, un initié accompli dans sa quête. Le véhicule, le vecteur ascensionnel qui fera le lien entre les différents centres sera celui de l’esprit.

 

Ce centre est le réceptacle de la fameuse lumière illuminatrice de la franc-maçonnerie, le centre ouvert à la lumière spirituelle, c’est tout l’être qui s’illumine.  Au plan pratique voir la lumière revient à recevoir au cœur de soi, synonyme de centre, l’influence de l’esprit universel appelé aussi Principe. En dernier ressort, c’est le corps qui transporte tout cela dans l’espace et dans le temps jusqu'à la mort physique. À propos du corps d’Hiram, l’objectif n’est-il pas de le ramener au centre de la loge qui est aussi le temple de Salomon. N’y a-t-il pas à ce moment concordance des centres micro et macrocosmiques dans la maison de Dieu ?

 

L’objet premier de l’exaltation au grade de maître est principalement d’en faire un homme éveillé, en capacité de voir la lumière, mais surtout de la recevoir. On souhaite réveiller en lui la parcelle de l’esprit qui y réside, que certains appellent la parcelle divine. Cette opération est l’objet même du rituel d’exaltation à la maîtrise, qui opère un retournement du moi restreint vers le soi global. Il y a changement de repère qui est la conséquence même de rituel. Le sommeil de l’esprit se comprend par l’absorption des facultés et des énergies de l’homme à faire face à ses obligations contingentes, à sa survie, à ses pulsions, à ses besoins, à sa part animale, à son angoisse existentielle. La réalité du vivant ne correspond pas toujours à ce que nous percevons, notre regard est préoccupé et pollué par la nécessaire survie et le paraître social.

 

Submergé par les besoins de son corps et par l’image qu’il veut projeter dans la société, l’homme plonge dans une matérialité qui l’enchaîne. Sa pseudo-libération apparaît comme l’amélioration de ses conditions et conforts d’existence. C’est la version matérielle et philosophiquement éclairée d’une pratique maçonnique qui peut s’exercer ainsi, mais qui donne du progrès de l’homme et de sa perfection une perspective morte, car récurrente dans son matérialisme. Le progrès dans la condition de l’homme n’est pas que social et matériel, il peut être aussi spirituel par un niveau de conscience et d’éveil élevé. Cette spiritualisation de l’initié s’envisage comme une prise de conscience progressive ou subite, insérée dans la vie réelle et non point imaginaire ; c’est ce qu’on appelle la réalisation spirituelle. L’esprit interpénètre la réalité en la relativisant dans une échelle graduelle des mondes.

 

Seul un processus initiatique peut aboutir au réveil de l’esprit au milieu des décombres métalliques et osseux. Le futur maître est rituellement en retournement de situation.  On comprend mieux le sacrifice d’Hiram pour qui la mort n’est pas un problème, car ritualisée par l’usage sacrificiel des outils. Sa mort ne fait pas disparaître l’esprit qui illumine son centre. Cet esprit retourne d’où il est venu, soit le centre universel. L’intéressé le sait, ce qui explique son détachement de l’aspect formel de la vie bien qu’il soit l’architecte de l’initiation matérielle. Il est arrivé au sommet de l’art royal et par son éveil total, connait le secret qui fait qu’une partie de lui-même survivra à sa mort. Ce secret intransmissible par nature, car dépendant de son propre éveil est d’abord une vision d’une totalité à laquelle il est assimilé quel que soit son état corporel. Qu’il soit vivant ou mort, représenté par un corps rempli d’énergie animé par son âme, ou en état de putréfaction, il y a longtemps qu’Hiram a pris conscience de son appartenance, et donc de sa destination. Aucun des outils dévoyés de leurs bons usages ne peut atteindre l’esprit. L’esprit est donc hors de portée de la matérialité et des outils opératifs qui opèrent le sacrifice.

 

L’esprit est impérissable et n’est pas susceptible de possession ou d’appropriation. C’est pour cela que les mots de maître n’ont pas été transmis aux mauvais compagnons, ils n’étaient pas prêts pour l’éveil et Hiram n’avais rien à leur donner qu’ils puissent percevoir ou recevoir. En fait, la prononciation du mot leur était impossible, car ils n’étaient pas aptes à l’entendre, leurs états de conscience étaient insuffisamment avancés ; ils sont restés au stade du moi différencié sans atteindre le soi universaliste. Le meurtre non plus n’était pas le fait d’une rencontre malheureuse. Leur présence à cet apparent guet-apens permet le passage d’Hiram par la porte étroite, celle qui donne accès à l’esprit principe. Ce qui est transmis, c’est la découverte en soi du réveil possible d’un récepteur de l’esprit. Encore faut-il être prêt. L’activation de cette lumière dans le corps de l’homme n’est pas le fait d’une transmission matérielle, mais d’une ouverture de soi.


Au cours d’un colloque de Renaissance Traditionnelle, Roger Dachez nous explique la légende fondatrice, et les diverses sources du mythe Hiramite, puis divers orateurs tel que : Michel Brodsky, Pierre Mollier et J.P Lassalle apportent leur contribution à ce colloque sur Hiram et la naissance  du grade de Maître et des hauts grades.

Philippe Vauthier nous explique le symbolisme et les avatars  de cette légende, il nous parle de cette fameuse revue parue en  1730 « La maçonnerie disséquée » qui fut comme un coup de tonnerre dans le ciel maçonnique, en diffusant et expliquant, les us, les coutumes et les secrets de la franc-maçonnerie et surtout la naissance de ce 3e grade avec Hiram, alors que jusque-là, seul existait les grades d’apprenti et de compagnon.


Georges Maker, nous parle de Hiram l’Architecte ou Abraham et l’alchimie. C’est avec des mots simples qu’il développe une lecture simple, logique et cohérente de cette légende, et essaye d’expliquer pourquoi et comment en 1725, les fondateurs de la maçonnerie ont introduit cette dramaturgie au cœur du système maçonnique.

 

 J.B Lévy développe le mythe d’Hiram à travers le récit de Gérard de Nerval (Voyage en Orient) - cher au cœur des franc-maçons-. Gérard de Nerval n’était pas franc-maçon, mais son père l’était, et Gérard a pu ainsi puiser dans le milieu familial la documentation qui lui a servi à écrire l’histoire de Soliman, de la reine de Saba, d’Adoniram et d’Hiram.

 

Jean Daniel Graf explique la légende d’Hiram et sa relation avec les formes traditionnelles de l’initiation et remonte le temps pour y trouver une légitimité dans le contexte opératif. Il part du manuscrit Graham, qui décrit le redressement du corps de Noé par ses trois fils au moyen des cinq points et reprend également certains textes de la Bible où il y a eu des redressements ou des résurrections de corps par attachement. Avec tout cela il nous donne sa version de toutes ces similitudes et les explique.

 

 F.Grund se plonge dans la Bible et avec force dessins et schémas donne sa version du mythe d’Hiram dans le contexte biblique, avec la version noachite et celle du livre des Rois. Il nous entraine dans un merveilleux voyage, partant  des documents du Yahviste (Xe siècle avant JC), puis passe au premier Livre des Rois avec en parallèle le Mythe D’Imhotep, ensuite il nous raconte Hiram, mythe capitaliste hébraïque. On passe ensuite au Deuxième livre des Chroniques pour plonger au Moyen Âge avec les Old Charges de la maçonnerie britannique, en mettant en parallèle le compagnonnage français, il termine avec les apports de l’alchimie et de l’hermétisme pour expliquer la légende maçonnique d’Hiram au 18e siècle.

 

histoire abrégÉe de la franc-maçonnerie

Robert FREKE GOULD

J. de Bonnot

 1996

L’histoire en raccourci de la Franc-maçonnerie avec ses histoires, ses bons et mauvais moments et ses erreurs.

 

Histoire de la Franc-Maçonnerie de Robert-Freke Gould : une institution mystérieuse et secrète qui s'est renouvelée sous une autre forme dans les temps modernes. Quelle est l'origine de la société des Francs-maçons ? Remonte-t-elle réellement au déluge ? Au temple de Salomon ? Aux mystères d'Iris et d'Eleusis ? À la cathédrale de Strasbourg ? Quel est le point commun entre tous ces personnages : Abd-El-Kader, Louis Armstrong, Joséphine et Eugène de Beauharnais, Napoléon, Bougainville, Casanova, Cagliostro, Alexandre Dumas, Paul Doumer, Conan Doyle et tant d'autres ? Sans considération de langue, d'époque et de "loge", tous ont appartenu à la grande famille des Francs-Maçons.

 

Cet «abrégé universel» est une somme de près de 530 pages destinée d’abord à éclairer les apprentis-maçons et les érudits. Respecté depuis un siècle, ce texte dresse l’histoire remarquable et peu accessible de la franc-maçonnerie : les profanes y découvriront des détails et des perspectives inattendus, ainsi qu’un index et une liste de personnalités. A l’origine publié en six volumes, ce très beau résumé fait partie, par sa précision, des ouvrages de fonds auxquels les gens d’esprit viennent se désaltérer : l'oeuvre de Robert-Freke Gould est conçue comme la trace durable d’un savoir très ancien

 

La Franc-Maçonnerie Moderne est une Institution qui a près de 300 ans d'existence. Elle descend, d'une façon symbolique, des Maçons Constructeurs du Moyen âge qui se sont déplacés durant plusieurs siècles à travers toute l'Europe pour y bâtir des édifices religieux ou profanes dont la plus grande partie existe encore aujourd'hui. Si le phénomène de transition de la Maçonnerie Opérative vers la Franc Maçonnerie Spéculative au cours de laquelle un nombre croissant de non Opératifs devenaient « Maçons-Acceptés ».  Dès le XVème siècle, et surtout au XVème siècle, de nombreuses loges, à commencer par Warrington, sont à majorité Spéculative.

 

Mais on se heurte toujours sur ce point à la légende de la Maçonnerie Spéculative commençant lors de l'initiative des loges de Londres en 1717, les Constitutions de Desaguliers, dites d'Anderson de 1723. Mais, à l'origine de la Maçonnerie (multiple), on peut distinguer ces deux grands courants, complémentaires et généralement Unis. Tout d'abord, les vieux mystères, des sumériens aux égyptiens et aux mystères gréco-romains, aux pythagoriciens et aux divers hermétistes. Puis les opératifs que l'on devine en Egypte, et même avant l'Egypte que l'on trouve certainement dans les corporations étrusques, notamment les pontifes.

 

Les pontifes portaient la mitre et la crosse. Ils étaient les constructeurs de ponts, mais également des routes et des édifices et leur importance fut telle qu'ils devinrent la classe sacerdotale la plus importante et que le Pontifex Maximus, le Souverain Pontife, devint le véritable Grand Prêtre du paganisme romain et que le chef de l'organisation religieuse exotérique, dite Eglise Catholique, porte encore ce titre. Puis c'est l'édit de Numa Pompilius organisant les Confréries Opératives (VIIIème table de la Loi des XII Tables), l'édit de Carausius, l'édit de Clovis en 486, la charte d'Athelstan, etc.

 

La Maçonnerie Spéculative remonte aux Acceptés, et non pas à l'initiative des loges de Londres de 1717. On peut affirmer que les Maçons-Acceptés descendent des alchimistes, des kabbalistes, des hermétistes, des Rose-Croix et peut-être, sous toutes réserves, des Templiers. Ils sont nombreux dès le Moyen Age et les loges entièrement ou à majorité d'acceptation existent au XVème siècle. Elias Ashmole relate dans ses Mémoires qu'il a été reçu Maçon le 26 octobre 1646, à 4 h 10 de relevée, à la loge de Warrington, dans le Lancashire, avec le colonel Mainwaring et indique que le 11 mars 1682 il a participé à une tenue à Londres et à un noble banquet préparé aux frais des nouveaux Maçons-Acceptés.

 

Gould écrit : « Il nous est permis d'affirmer que la date de la suprématie de la Maçonnerie Spéculative sur la Maçonnerie Opérative peut être fixée avec certitude pour Londres à 1619-1620 et pour Warrington à 1646 et de constater en conséquence que, dans les deux cas, les périodes de transition doivent remonter à des périodes plus reculées. » S'il est vrai que la loge La Bonne Foi, à l'Orient de Saint-Germain-en-Laye, remonte au 25 mars 1688, cette loge composée d'exilés Stuardistes ne comprenait pratiquement que des Spéculatifs et non des Opératifs. Ce ne sont donc pas les événements de 1717‑1723 qui ont marqué le début de la Maçonnerie Spéculative. C'est la Maçonnerie « de métier » qui a précédé la Maçonnerie Spéculative » (ou Moderne), la liaison entre l'une et l'autre étant effectuée par l'intermédiaire de l'Acceptation.

 

histoire de la franc-maçonnerie & de la grande loge d’Écosse

A. lawrie & c. thory

EDITION IVOIRE-CLAIR

 2001

Publiée en 1804 par Alexander LAWRIE, Grand Secrétaire de la Grande Loge d’Écosse, l’Histoire de la Franc-maçonnerie et de la Grande Loge d’Écosse fut traduite en Français et commentée en 1813 par Claude-Antoine THORY, avocat, naturaliste, historien et dignitaire de différents ordres maçonniques. Ce travail quasiment oublié était depuis resté à l’état de manuscrit, heureusement conservé depuis cette époque dans les Archives de la Grande Loge de France.
Ce texte est l’une des toutes premières tentatives d’écrire une Histoire de la Franc-maçonnerie. rédigé à une époque où la « science historique » ne bénéficie pas encore de la rigueur qu’elle a conquis depuis, il est aussi la source de nombreuses légendes colportées (parfois bien involontairement) par les Francs-maçons eux-mêmes et par certains de leurs détracteurs. Mais au-delà de ce qui relève parfois du mythe ou de l’anecdote, il est l’un des textes majeurs de la Franc-maçonnerie anglo-saxonne et donc de la Franc-maçonnerie moderne.


Écrit par un Écossais, il ne pouvait non plus ignorer les spécificités de la Franc-maçonnerie écossaise, berceau de loges et de traditions parmi les plus anciennes connues. Il retrace donc également l’histoire de cette grande Loge qui aurait pu prétendre à l’antériorité sur la Grande Loge d’Angleterre, et cette histoire s’inscrit dans la grande histoire de l’Europe en abordant les relations avec les autres obédiences tant britanniques que continentales, à une époque où ce continent retentissait du bruit et de la fureur des armes plus que des clameurs de paix, de liberté, d’égalité et de fraternité.

 

HISTOIRE DE LA FRANC-MAÇONNERIE FRANÇAISE

ROGER  DACHEZ

EDITION  PUF

 2009

Dans la collection Que sais-je ? Roger Dachez nous présente une histoire de la Franc-maçonnerie très objective et dépouillée de toutes les scories qui encombrent depuis près de 270 ans tous les livres traitant de ce sujet.

 

L’ouvrage est condensé, va à l’essentiel dans un style vivant et enlevé. La Franc-maçonnerie française mérite qu’on en parle, en effet avec ses 145.000 membres répartis entre quelques 14 obédiences, elle compte parmi les plus actives et plus diverses au monde. Son rôle fut incontestable tout au long de l’histoire de l’histoire politique de la France, on ne compte plus les Francs-Maçons parmi les hommes éminents, à l’origine de décisions qui firent la nation qu’elle est devenue.

 

Roger Dachez commence par brosser un tableau rapide mais fidèle de la vie des chantiers médiévaux et des activités des guildes compagnonniques jusqu’à leur quasi extinction et la transition de leur activité et de leur esprit vers une maçonnerie spéculative qui verra son apogée dans la création de la Grande Unie d’Angleterre. Suit une analyse détaillée de l’exode jacobite en France et l’exil de Charles II de la maison des Stuart (Ecosse).

 

La maçonnerie française va naître vers 1730 des émigrés anglais, écossais ou irlandais. Restée jusqu’alors très effacée et discrète, elle suscite bientôt, dès 1737, les premières suspicions policières et se heurte à l’absolutisme de Louis XIV et au pouvoir de l’Eglise romaine. Louis XV qui suivra se montrera plus tolérant à l’égard d’un mouvement qui ne cesse de croître et de s’organiser. Mais en 1736 les bulles papales sont publiées et la Franc-maçonnerie est condamnée par l’Eglise romaine. L’esprit de tolérance des loges préfigure-t-il les grands changements qui s’annoncent ? Roger Dachez se garde bien de répondre, de même qu’il ne prend jamais position, se contentant de suggérer des pistes, de soulever des points bizarres, tout en  laissant conclure le lecteur.

 

Il est impossible d’entrer ici dans le détail de cette puissante analyse, truffée d’anecdotes, démontrant là l’érudition de l’auteur. Nous sommes ainsi transportés d’un siècle à l’autre, invités à participer à la naissance de « la fille ainée de la Maçonnerie ». Nous sommes à la fin d’un XVIIIe siècle avide d’une culture héritière des « Lumières ». La Grande Loge de Paris dont les grands maitres sont issus de l’aristocratie prend bien vite (1773) le nom de Grand Orient de France, sous la Grande Maîtrise de Philippe d’Orléans. Une longue période de calme sera interrompue par la Révolution qui voit, notamment sous la terreur, la quasi disparition de l’institution, ce ne sera que sous l’Empire avec l’accord de Napoléon 1e et à l’instigation de Cambacérès qu’un nouveau départ sera donné, ce sera d’ailleurs une Franc-maçonnerie sous surveillance impériale.

 

Cette époque est celle du retour en France du Comte Alexandre de Grasse-Tilly ; elle correspond à la création du Suprême conseil du R.E.A.A ; Les décennies qui suivent seront celles d’une socialisation et démocratisation progressive mais inéluctable de l’Ordre et son inclusion dans la République. Une date importante (1877) verra le Grand Orient abandonner la référence au Grand Architecte de l’Univers, ce qui provoquera une scission définitive entre les deux tendances, bientôt suivie de la floraison de plusieurs obédiences jusqu’à la création du Droit Humain, puis de la Grande Loge féminine de France et bien d’autres et en 1913 la création de celle qui deviendra la Grande Loge Nationale Française à l’instigation de notre frère suisse Edouard de Ribaucourt.

 

Un excellent livre pour qui veut connaître l’histoire de la F.M Française débarrassée de détails inutiles et rectifiant les idées reçues.

 

L’auteur, membre de la L.N.F (Loge nationale française) qui est née d’une scission d’avec Opéra, est un excellent historien et spécialiste de la Franc-maçonnerie, il est rédacteur en chef de la revue Renaissance Traditionnelle, écrit dans de nombreuses autres revues et fait des conférences maçonniques.

 

histoire de la franc-maçonnerie française en 3 tomes

Pierre chevalier

EDITION FAYARD

 1993

Tome 1 : 1725 – 1799École de l’égalité
Fondée vers 1725 par des émigrés britanniques fidèles aux Stuarts, la maçonnerie n’apparut en public qu’en 1737.
La nouvelle Société séduisit l’aristocratie, la bourgeoisie et jusqu’aux couches populaires. Le pouvoir la toléra. L’ordre recéla en son sein deux courants : l’un rationaliste et philosophique, l’autre mystique et occultiste. Il acclama la Révolution, puis se divisa. École de l’Égalité au XVIIIème siècle, il devint au XIXème celle du Libéralisme.

Tome 2 : 1800 – 1877La maçonnerie missionnaire du libéralisme
Napoléon fit de l’ordre un instrument du pouvoir. La Restauration le toléra en le surveillant de très près. Louis-Philippe le suspecta. Il s’enflamma pour 1848, se soumit après le 2 décembre 1851, se réveilla sous l’Empire libéral. Il se convertit alors au positivisme et s’opposa à l’Église qui le condamna. En 1877, le Grand Orient donna congé à Dieu et jusqu’en 1940, l’ordre fut l’Église invisible de la République.

Tome 3 : 1877 – 1944La maçonnerie Église de la République
De 1877 à 1940, opportunisme, radicalisme et socialisme dominèrent tour à tour l’ordre. Animé par la volonté de laïciser l’État et la Société, il salua comme une victoire la Séparation de l’Église et de l’État. Il ne put obtenir la fin de l’enseignement livre par la création d’une école unique d’État. Très attaqué par ses différents adversaires, les affaires Stavisky et Prince (1933 – 1934) leur permirent une offensive en règle. La défaite de 1940 se traduisit par la proscription de l’ordre par Vichy. La libération en 1945 vit la renaissance, en plusieurs obédiences du Phénix maçonnique. Pereat ut vivat. (qu’il périsse pour qu’il revive.)

 

histoire de la franc-maçonnerie par les textes (1248 – 1782)

Jean ferré

EDITION DU ROCHER

 2001

Comment est née la Franc-maçonnerie ? Quelles sont ses racines ? Quelles métamorphoses, étalées sur plusieurs siècles, ont fait d’une association de bâtisseurs la société initiatique qu’elle est aujourd’hui ?
Pour livrer les clés de ces évolutions, Jean Ferré a regroupé les textes fondamentaux de l’histoire de la Franc-maçonnerie, du XIIIème au XVIIIème siècle. Certains sont restés méconnus ; tous sont présentés dans une nouvelle traduction.

 

À travers le Regius et le Cooke, mais aussi les rares Statuts de Bologne de 1248, il révèle les arcanes de la maçonnerie opérative – son organisation, sa hiérarchie, ses origines mythiques et ses secrets. La maçonnerie spéculative apparaît ensuite à travers des divulgations, des extraits de rituels et des discours qui permettent de saisir le passage d’une maçonnerie à deux degrés à une maçonnerie à trois grades, le développement de la légende d’HIRAM, la transformation de rites tel le Rite Écossais rectifié (compte rendu du Convent de Wilhelmsbad). Enfin, on pourra lire le texte des premières Constitutions d’Anderson, qui donnent son ossature à la Franc-maçonnerie moderne.


Le lecteur trouvera ainsi réunis en un seul volume vingt-trois textes de référence de l’histoire de la Franc-maçonnerie.

 

histoire de la franc-maçonnerie sous l’occupation (1940 – 1945)

Lucien botrel

EDITION  Détrad

 2002

Une période noire pour la Franc-maçonnerie avec à la fin une liste alphabétique des Francs-maçons de cette époque qui résistant à l’occupation ont malgré tout essayé de sauver, aider et préserver la fraternité et l’organisation.

 

L’Etat français n’a guère qu’un mois d’existence lorsqu’il interdit la franc-maçonnerie. La loi du 13 août 1940 dissout les « sociétés secrètes » et, quelques jours plus tard, sont déclarées nulles les associations dites de la « Grande Loge de France et du Grand Orient » en métropole et dans l’Empire. Quels sont les auteurs de cette loi ? A quelles motivations obéissent-ils ? L’ensemble du gouvernement du maréchal Pétain est associé à la décision puisque le projet de loi a été présenté au Conseil des ministres, à Vichy. Une discussion s’est même engagée à propos du terme de « sociétés secrètes ». Le ministre du Travail, René Belin, souligna l’intérêt d’une formule large qui permettrait de toucher en même temps les groupes de pression du patronat comme le Comité des forges. Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Raphaël Alibert a éprouvé de la satisfaction à rédiger cette loi. Disciple de Charles Maurras, porté à attribuer ses échecs électoraux sous la 3e République à des manœuvres déloyales, Alibert déploie une grande activité répressive et antirépublicaine. Il pourchasse comme traîtres tous les amis de la Grande-Bretagne qu’ils soient révélés, comme le Général de Gaulle qu’il fait condamner à mort par un conseil de guerre, ou potentiels comme les francs-maçons. Le maréchal Pétain est subjugué par la fougue entraînante de son garde des Sceaux. Alibert a su réveiller le souvenir amer de l’affaire des fiches que Pétain en son temps avait réprouvé. En juillet 1940, le maréchal reçoit Camille Chautemps qui l’a beaucoup aidé, comme vice-président du Conseil, à imposer la solution de l’armistice, le 16 juin 1940.  Conseille à ce radical, haut dignitaire de la franc-maçonnerie (prince du royal secret) de démissionner de la société de pensée. Chautemps décline la proposition et demande au maréchal Pétain quels reproches lui inspire la franc-maçonnerie. Pétain lui répond vaguement : « Je sais seulement que c’est une société dont tout le monde me dit qu’elle fait beaucoup de mal à mon pays. »

 

Par la suite, Pétain ne se contente plus de partager les sentiments de son entourage, il développe une hostilité marquée. A Gergovie, le 30 août 1942, il la dénonce aux membres de la Légion française des combattants : « Une secte, bafouant les sentiments les plus nobles, poursuit, sous couvert de patriotisme, son œuvre de trahison et de révolte. » En janvier 1943, il encourage le zèle du Service des sociétés secrètes : « Vous ne devez pas hésiter. La franc-maçonnerie est la principale responsable de nos malheurs ; c’est elle qui a menti aux Français et qui leur a donné l’habitude du mensonge. Or, c’est le mensonge et l’habitude du mensonge qui nous ont amenés où nous sommes. » Philippe Pétain a trouvé une formule dont il est assez content pour la répéter à plusieurs interlocuteurs : « Un juif n’est jamais responsable de ses origines ; un franc-maçon l’est toujours de ses choix. » Pierre Laval témoigne de l’animosité du maréchal de France : « Le maréchal Pétain, écrit-il, attribuait à la franc-maçonnerie la responsabilité de nos malheurs et il considérait ses membres comme des malfaiteurs publics. » Ont joué contre les loges, le souvenir de l’affaire Stavisky, l’antiparlementarisme et certainement la pensée catholique, mais les événements politiques immédiats ont aussi leur part. Les responsables et les officiers sont très affectés par la dissidence dans l’Empire. Les chefs de l’armée, le général Weygand, l’amiral Darlan, avaient accepté les très dures conditions que Hitler imposait dans l’armistice parce que la France conservait sa flotte et l’Empire.

 

Or, l’appel de Charles de Gaulle agitait les colonies. Le gouverneur du Tchad, Félix Eboué prit contact avec lui et rallia son pays à la France libre. Félix Eboué était franc-maçon. Or, nombreux étaient les fonctionnaires des colonies appartenant à la franc-maçonnerie. La loi du 13 août 1940 était un bon instrument pour épurer une administration coloniale tentée par les appels de Londres. La lettre de présentation au maréchal Pétain de la loi du 13 août 1940 qui dissout les sociétés secrètes fait état des risques de sabotage de l’œuvre de redressement national qui seraient dus à l’appartenance de fonctionnaires à la franc-maçonnerie : « Leur activité tend trop souvent à fausser les rouages de l’Etat et à paralyser l’action du gouvernement. » La publication de la loi au Journal officiel du 14 août 1940 s’accompagne de deux formulaires à remplir par tous les fonctionnaires, agents des communes, établissements publics de métropole, des colonies et protectorats. Par l’un, le signataire déclare n’avoir jamais appartenu à la franc-maçonnerie et prend l’engagement de ne jamais y appartenir. L’autre modèle de formulaire tient compte de l’intérêt de l’Etat français de ne pas se priver des services d’hommes désabusés par leurs erreurs. Le fonctionnaire y avoue avoir été membre d’une société secrète et précise à quelle date il a rompu toute attache avec la franc-maçonnerie. Il s’engage à ne plus jamais y adhérer. Toute fausse déclaration entraîne la démission d’office de son auteur. La vérification des déclarations eut pour conséquence la création d’organismes spécialisés, police et préfets n’offrant pas toutes les garanties d’efficacité.

 

Peu zélés à réprimer, ils se disaient dépourvus de moyens de contrôle des déclarations. Un idéologue de l’antimaçonnisme apporta, en août 1940, à Raphaël Alibert, la loi portugaise contre les sociétés secrètes ; le vicomte Léon de Poncins, lui avait offert sa documentation en l’avertissant que, sans fichiers, les mesures d’interdiction seraient plus efficaces. Des fichiers et des organismes de surveillance se mettent en place dans une grande discrétion qui masque une lutte pour leur contrôle entre les vichystes et les Allemands. A la fin d’octobre 1940, les scellés sont apposés sur les locaux des obédiences ; documents et archives sont saisis. Le chef de l’Etat charge le nouvel administrateur général de la Bibliothèque nationale, Bernard Faÿ, d’inventorier cette masse d’archives. Son secrétaire, Gueydan de Roussel, organise l’inventaire et l’exploitation des énormes archives tirées des loges et confiées à la BN. Les Allemands s’intéressent aussi à ces trésors. En décembre 1940, ils pillent des caisses venant des obédiences maçonniques de Caen et de Bordeaux. L’état-major spécial de Rosenberg envoie en Allemagne quatre cent soixante-dix caisses de documents provenant des territoires occupés à l’ouest.

 

histoire des franc-Maçons

Le Frère de la tierce

EDITION DU PRIEURÉ

 1994

Fac-similé de l’édition de 1745. Très intéressant pour qui veut connaître les premiers pas de la Franc-maçonnerie en France. Le Frère de la Tierce, maçon de la première moitié du XVIIIème siècle, nous apporte de précieux renseignements sur la fondation réglementaire de l’Association et tente d’en faire une analyse historique remontant jusqu’à l’Empire romain.


Cet ouvrage est bien connu mais peu lu parce que très rare. Il est principalement composé de la traduction française de Book Of the Constitutions, dite d’Anderson (1723). De plus, il s’attache particulièrement à analyser les héritages chevaleresques animés par le chevalier Ramsay. En effet, au texte d’Anderson, l’auteur ajoute le discours de Ramsay qui apparaît comme une mise en garde contre l’assimilation à l’État centralisateur moderne et comme un conseil à un retour aux sources. Il met ainsi en évidence le mouvement jacobite des Stuarts suspecté de jésuitisme. C’est une bonne approche de la spécificité de la maçonnerie continentale de l’époque, en opposition à la maçonnerie anglaise.

 

histoire de St Jean d’Écosse du contrat social – mÈre  des loges Écossaises de france

Pierre CHEVALIER

Ivoire – Clair

 2002

C’est l’histoire passionnante de cette loge créée en 1775 et qui se mit en sommeil en 1789, veille de la révolution. Ce sont 13 ans d’intense activité et qui fut aux fondements historiques de l’écossisme. L’auteur a passé des années à fouiller, lire et mettre en forme, la volumineuse documentation et les archives intactes, de cette loge. Il nous livre ici une histoire passionnante, les rituels pratiqués et la personnalité de ces maçons qui firent cette loge et participèrent à l’histoire de leur temps.

 

Le Professeur Pierre Chevallier fut l'un des pionniers de l'histoire scientifique et moderne de la Franc-Maçonnerie. Chercheur infatigable, auteur d'une monumentale "Histoire de la Franc-Maçonnerie Française" et de livres incontournables comme "Les Ducs sous l'Acacia" et "La première profanation du Temple maçonnique", il nous lègue ici en son ultime ouvrage rien moins que l'étude d’un registre inédit de la Très Respectable Loge de Saint Jean d'Écosse du Contrat Social , mère-loge du XVIIIe siècle aux fondements historiques de ce qu'on a appelé "l'écossisme".

Si cette découverte est en elle-même passionnante, les éclaircissements originaux apportés par son inventeur rendent cette aventure au cœur de la démarche écossaise des plus remarquables. La vie et la sociabilité des Francs-Maçons du XVIIIe siècle, portées à nous par un auteur au sommet de son art et analysées de manière non moins éminente, revêtent un intérêt historique évident et rendent ce livre très humain et très actuel. Nous y croisons, entre autres, le Chevalier de Saint-Georges, véritable “star noire” du Siècle des Lumières, aux côtés de La Fayette. Pour les musiciens, il est le meilleur ; pour le tout-Paris, il est incontournable ; pour les révolutionnaires, il est des leurs.

Alain Le Bihan, diplômé de l'École pratique des Hautes Études et auteur d'ouvrages sur l'histoire de la Franc-Maçonnerie publiés par la Bibliothèque Nationale, participe également à ce texte capital. Les commentaires réfléchis qu'il porte sur chaque chapitre sont autant de contributions savantes et critiques formant pour ainsi dire un livre dans le livre, comme un second regard à la fois rigoureux et amical jeté sur ces vestiges du passé. L’adaptation du texte manuscrit de Pierre Chevallier par Madame Dominique Morillon apporte à tous les lecteurs la connaissance des faits aux sources même de l’aventure des Hauts Grades écossais qui donneront plus tard naissance à l'écossisme.

 

histoire & causes d’un Échec – un document capital

j. corneloup

EDIMAF

 1976

L’auteur qui fut au Grand Orient, grand commandeur du grand collège des Rites évoque des événements importants de l’histoire de la Franc-maçonnerie française dont il fut le témoin et l’auteur.

Serait-il coupable de penser que le GODF et la GLDF ont vocation -ensemble- à irriguer la complémentarité de deux courants historiques qui compose la franc-maçonnerie en France ? Irriguer, c'est-à-dire alimenter les recherches, nourrir les travaux, fortifier les apprentissages, bref approfondir la transmission d'une tradition maçonnique qui prend aujourd'hui plusieurs voies mais qui n'en reste pas moins la franc-maçonnerie française. Le propos n'est pas de reprendre la controverse sur les origines, mais d'évoquer les fréquents allers et retours entre ces deux courants. Et pourquoi pas, d'émettre l'hypothèse que les tensions actuelles seraient la énième phase de cette irrigation. D'autant que l'état de ces tensions rend improbable, voire incompréhensible surtout aux plus jeunes de nos frères, ce qui pourtant a été possible dans l'histoire : une perspective de fusion !

De même qu'elle a permis que des frères ennemis en politique scellent un pacte d'action pour la libération du pays, la Résistance a fait éclore un projet de "fusion" des deux obédiences dissoutes par Pétain en même temps, le même jour, le 19 août 1940 en application de la loi du 13 août ! Dès 1940, des francs-maçons, Sœurs et Frères, s'engagent dans la Résistance pour la libération du pays en intégrant des réseaux comme Franc-tireur, Combat ou Libération, voire en en constituant un, Patriam Recuperare. En Juillet 1943 des conversations ont lieu pour envisager les conditions de reconstitution de la franc-maçonnerie dans un "Ordre Unifié". En septembre, le "Comité d'Action Maçonnique", constitué par des frères résistants, travaillant ensemble dans la clandestinité, estime légitimes et conformes au souhait exprimé par ses membres. Un "comité d'initiative" paritaire et composé de huit membres, est mis en place. En sont membres les frères Baylot, Soubret, Virmaud et Corneloup pour le GODF et les frères Cauwel, Riandey, Buisson et Marsaudon pour la GLDF.

Au printemps 1944, le CAM adopte le principe de l'unité et proclame dans un texte : "le remplacement du GODF et de la GLDF par une seule Obédience héritière légitime et régulière de leur commun patrimoine spirituel et matériel"**. Il est même envisagé qu'après la Libération des loges provisoires soient constituées. À l'issue de ces travaux, un texte de proposition est rédigé par Joannis Corneloup pour servir de base à la fusion intitulé "Proposition pour la fusion du GODF et de la GLDF". Mais cet élan va se briser. La GLDF commencera par préférer que les circulaires communes soient envoyées par voies séparées. Le 18 septembre 1944, son Conseil Fédéral s'estimera incompétent pour statuer sur la constitution d'un exécutif commun provisoire et le 28, il renverra cette décision à son prochain convent. Pendant ce temps, sur la période de l'hiver 1944-45, le GODF soumet la proposition de fusion à ses loges qui l'acceptent. Les convents des deux obédiences vont se tenir simultanément, du 17 au 20 septembre 1945. Et lors de son discours introductif, le Grand-Maître de la GLDF, Michel Dumesnil de Gramont, se prononcera contre le projet. Le convent ne sera pas appelé à se prononcer explicitement puisque, de tradition constante à l'époque, ce discours constitue le rapport moral, et est adopté sans vote. Le projet de fusion avait vécu !

 

HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA FRANC- MAÇONNERIE

Paul NAUDON

OFFICE DU LIVRE

 1981

Un livre générique sur la Franc-maçonnerie avec l’intérêt d’y voir de très nombreuses photos sur la Franc-maçonnerie et les francs-maçons.

En juin 1717, quatre loges maçonniques londoniennes qui n’avaient d’autre objectif que celui de pratiquer une entraide mutuelle entre leurs membres se fondent dans une «Grande Loge de Londres». C’est l’acte fondateur de la franc-maçonnerie moderne. Née dans un milieu protestant, la franc-maçonnerie puise dans l’Ancien Testament son enseignement moral. Considérant qu’elle a pour vocation de construire un temple idéal, elle adopte pour modèle le Temple du roi Salomon. L’architecture sacrée joue un rôle prépondérant dans la vie maçonnique : Dieu est appelé par les francs-maçons «Le Grand Architecte de l’Univers». C’est au demeurant à partir de cette allégorie que certains courants maçonniques revendiquent une filiation avec les constructeurs médiévaux des grands édifices religieux. De cette filiation quelque peu mythique découlent les grades de l’Ordre maçonnique : apprenti, compagnon, maître, et les symboles : tablier de peau, truelle, équerre, compas. Très rapidement, la franc-maçonnerie accueille en son sein des représentants de la haute société anglaise et essaime sur le Continent, à commencer par la France.

Une première loge maçonnique voit le jour à Paris en 1725. Elle est suivie de nombreuses autres loges dans toutes les grandes villes de France, où se pressent les élites cultivées  du « Siècle des Lumières ». Les aristocrates, les bourgeois de qualité, certains membres du haut clergé et tous ceux qui se piquent de «philosophie» envahissent ces loges qui deviennent un lieu privilégié d’échanges intellectuels. Même engouement dans le reste de l'Europe. À Prague, le divin Mozart offre à la franc-maçonnerie un chef-d’œuvre, ‘’ La Flûte Enchantée » »...La hiérarchie catholique tente très tôt de discréditer la franc-maçonnerie. En 1738, le pape Clément XII publie une bulle In Enimenti par laquelle il excommunie les francs-maçons sous des motifs au demeurant plus politiques que religieux. Treize ans plus tard, le pape Benoît XIV prend la relève et les bulles et encycliques se succédèrent à rythme soutenu jusqu’en 1884. On reproche aux maçons leur tolérance envers toutes les religions, le secret entourant leurs rituels et l’accusation de comploter contre le pouvoir. Cette dernière accusation est dénuée de sens si l’on sait que la loyauté envers le pouvoir est inscrite dans les «Constitutions» de l’Ordre. Ces bulles n’eurent toutefois qu’un effet très limité et la franc-maçonnerie ne fut sérieusement inquiétée qu’après la Première Guerre mondiale.

La Révolution divise les maçons français, partagés entre monarchistes et libéraux. Napoléon réconcilie tout le monde. Au demeurant, les maçons se montrent successivement bonapartistes et napoléoniens et l’on voit même des loges prendre pour nom distinctif : Saint-Napoléon (!). Ce qui n’empêche pas l'empereur de les faire étroitement surveiller par sa police. Et, pour encore mieux les tenir en laisse, il nomme en 1804 son frère Joseph Grand Maître du Grand Orient de France. Sous la Restauration et le Second Empire, les loges changent peu à peu de visage. La Constitution du Grand Orient de France proclame que «la franc-maçonnerie est une institution essentiellement philosophique, philanthropique et progressive qui a pour base l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme». Les citoyens des classes nobiliaire et bourgeoise, qui, jusque-là, avaient occupé une place prépondérante dans les loges, se serrent pour accueillir – fait nouveau – des petits fonctionnaires, des artisans et des commerçants. Cependant, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, elle apparaît comme une société de notables et demeure imperméable à la classe ouvrière et au prolétariat… Il en est encore de même de nos jours, à quelques exceptions près. À la fin du XIXe siècle, l’Ordre s’interdit de faire référence au «Grand Architecte de l’Univers» et accueille d’éminents représentants de la libre pensée laïque, tels Émile Littré ou les présidents du Conseil Jules Ferry et René Viviani. Il joue un rôle non négligeable dans des initiatives d’abord controversées puis entrées dans la normalité : l’institution d’une école laïque, gratuite et obligatoire, la séparation des Eglises et de l’état etc.

Quand éclate l’Affaire Dreyfus le Grand Orient de France (alors la plus importante des obédiences maçonniques françaises en effectifs comme en influence) prend position en faveur du capitaine et demande une révision du procès. C’est à l’occasion de cette affaire qu’est créée la «Ligue des Droits de l’Homme», laquelle compte de nombreux maçons. Par ailleurs, l’affaire des fiches éclate en 1901 quand le général André, ministre de la Guerre, prend l’initiative de mettre en fiches les officiers en raison de leurs convictions catholiques. Il se trouve que ce ministre-général est franc-maçon…Dans la première moitié du XXe siècle, ces deux affaires indisposent les adversaires de l’Ordre qui prennent pour cibles quatre ennemis accusés de tous les malheurs réels ou supposés du pays : la République, les juifs, les communistes et les francs-maçons. Pendant l’Occupation (1940-1944), l’Ordre est interdit, tout comme dans l’Allemagne hitlérienne, avant tout en raison de son internationalisme. Nombreux sont les maçons qui s’impliquent dans la Résistance. Fin 1943, à Alger, le général de Gaulle abroge les lois antimaçonniques de Vichy et affirme «que la franc-maçonnerie n’avait jamais cessé d’exister». Blessée, humiliée, pillée, la franc-maçonnerie française renaissant de ses cendres au lendemain de la Libération, se reconstitue non sans mal mais sans retrouver l’influence qu’elle avait sous la 3e République.

 

HISTOIRE, RITUELS ET TUILEURS DES HAUTS GRADES MAÇONNIQUES

Paul NAUDON

EDITION DERVY

 1993

Un bon ouvrage de référence qui après l’histoire de la Franc-maçonnerie, nous parle, des différents rites, rituels et tuileurs dans l’écossisme. Les hauts grades y sont expliqués succinctement.

 

Chevalier Rose-Croix, Chevalier Kadosch, Grand pontife de la Jérusalem Céleste, Sublime prince du Royal Secret, Souverain Grand Inspecteur Général 33e et dernier degré..., titres entre bien d'autres qui ont fait sourire les uns, intrigué les autres, donné lieu parfois à des affabulations de mélodrames ou qui ont été présentés par des adversaires comme des masques, dont se couvrent, dans leurs machinations et leurs complots, les chefs qui, retranchés dans les arrière-loges, dirigent tout l'Ordre de la Franc-maçonnerie. Comment croire que ces rôles si divers aient pu être joués par des hommes tels le prince Cambacérès, le duc Decazes, le duc de Choiseul, l'académicien Viennet, le Garde des Sceaux Crémieux, pour ne citer que quelques-uns de ceux qui furent en France à la tête du Rite Ecossais Ancien et Accepté ? Comment expliquer pourquoi ce Rite, un des plus répandus de la Franc-maçonnerie, puisse être l'héritier des plus antiques initiations et intéresser encore par sa vivante actualité tel Chef d'État ou tel cosmonaute célèbre ? Paul Naudon, en d'autres ouvrages, a situé la Franc-maçonnerie des trois premiers grades symboliques, héritière des anciens constructeurs de cathédrales, par ses origines et par sa tradition, comme grand courant de la pensée.

 

Dans le présent livre, appuyé par une documentation importante en partie inédite, il montre comment le Rite Ecossais Ancien et Accepté, celui des Hauts Grades, dont chacun est étudié, s'intègre aux sources et aux objectifs spirituels de l'Ordre par la réalisation de sa double devise : Deus Meumque Jus - Ordo Ab Chao. Là pourtant est le danger : voir dans l'Ordre et dans son idéal, non pas ceux de la tradition, mais ceux conçus et imposés par la hiérarchie autocratique qui règne au sommet du Suprême Conseil. L'exemple français est frappant. Aussi, les causes et les suites de la scission en 1964 du Suprême Conseil de France sont-elles relatées dans le détail par Paul Naudon. Dernier acteur vivant de l'ensemble de ces événements, qui ont commencé sous l'Occupation, son témoignage sur les faits et sur les hommes, qu'il connut et côtoya dans de multiples circonstances, est celui d'un observateur de premier ordre n'ayant d'autre souci que l'impartialité et la vérité pour la défense et l'illustration des Hauts Grades authentiques.

 

1 I

illustrations de la franc-maçonnerie

William preston

EDITION DERVY

 2006

Toute personne intéressée par l’histoire générale de la Franc-maçonnerie trouve une ou plusieurs références à un corpus de documents intitulés en anglais Prestonian Lectures, ou « Conférences de Preston », du nom du maçon anglais, célèbre au XVIIIème siècle, qui œuvra beaucoup pour l’Institution et qui est surtout connu pour son texte Illustrations of Masonry.


En traduisant cet ouvrage, il s’agit de mettre à la disposition du public français l’un des textes importants de la Maçonnerie anglaise de la fin du XVIIIème siècle pour lui permettre de mieux comprendre les origines et le développement de la Maçonnerie.


Le texte traduit est celui de 1812, dernière édition remaniée par William Preston. Traduit, introduit et annoté par Georges Lamoine, cet ouvrage est un document essentiel de référence.

 

INITIATION  MAÇONNIQUE ET SYMBOLISME ALCHIMIQUE

GUY  PIAU

ÉDITION  VEGA

 2009

Les références à la symbolique alchimique sont nombreuses dans la graduation initiatique maçonnique, ce qui apparaît même au néophyte. En fait, la graduation maçonnique, qui comporte plusieurs cycles, correspond au  « au grand œuvre alchimique », dont le mode opératoire comporte plusieurs régimes, c'est-à-dire la répétition, à des niveaux différents, d’une même manière d’opérer.

 

 Alchimie et Franc-maçonnerie ont des origines très anciennes, alimentées par les mêmes sources ou ayant subi les mêmes influences. L’une et l’autre, en tant que langage symbolique et système philosophique ont une prétention initiatique.

 

Leur finalité est la même : donner à l’homme des outils de connaissance pouvant lui permettre de trouver le sens des origines et ce faisant, le propre sens de sa vie.

 

Dans ce volume sont étudiés les grades du Rite Ecossais Ancien et Accepté qui correspondent aux deux premiers régimes de purification et de perfectionnement qui ont pour objet de permettre à l’homme ordinaire de s’élever au statut d’homme initié puis d’homme véritable. Cet ouvrage analyse les concordances entre les grades du R.E.A.A et les étapes du processus alchimique.

 

Est particulièrement expliqué :

 

Le symbolisme des couleurs du rouge, du noir et du blanc, les degrés de l’œuvre au noir qui sont : le grade de maître (3e), le grade de maître secret (4e), le grade de maître parfait (5e), le grade de secrétaire intime (6e), le grade de Prévôt et Juge (7e), le grade d’Intendant des Bâtiments (8e), le grade de maître Elu des Neuf (9e), le grade d’Illustre Elu des Quinze (10e), le grade de Sublime Chevalier Elu (11e). Les degrés de l’œuvre au blanc : le grade de Grand Maître Architecte (12e), le grade de Chevalier de Royal Arche (13e), le grade de Grand Elu de la Voûte Sacrée (14e), le grade de Chevalier d’Orient et de l’Epée (15e), le grade de Prince de Jérusalem (16e), le grade de Chevalier d’Orient et d’Occident (17e).

Le tout est agrémenté de vignettes du Mutus Liber, des planches alchimiques de Fulcanelli, de Nicolas Flamel, et de divers tuileurs, avec des photos des décors des grades étudiés ici.

 

INITIATION MAÇONNIQUE – L’ŒUVRE AU ROUGE

Guy Piau

Edition Pierre Guillaume de Roux

 2014 

L’Oeuvre au rouge constitue le Troisième cycle du Grand Oeuvre alchimique. Pour beaucoup, l’alchimie se réduit à l’art des transmutations et des distillations. Pour d’autres, c’est le nom arabe qui désigne, dès le VIIe siècle, la science secrète pratiquée par des confréries installées en Perse et au Moyen-Orient. Originalité notable, ses travaux puisent à deux sources : l’une éminemment spirituelle, tirée des traités de la philosophie gnostique, héritage de la pensée pythagoricienne ; l’autre purement pratique, que perpétue la transmission orale des recettes visant à la fabrication de l’or.

 

Depuis lors l’alchimie, sans abandonner son domaine d’action matérialiste, n’a cessé de s’affirmer comme une voie de réalisation de l’être, fondée sur l’enseignement de la philosophie gnostique, qui doit guider les adeptes sur le chemin de l’amour et de la sagesse. C’est à la lumière des fortes résonances qu’il explore entre le symbolisme maçonnique et le symbolisme alchimique que l’auteur nous révèle une quête initiatique d’une richesse et d’une ampleur exceptionnelles.

N’oublions pas que l’ésotérisme et l’art nous ramènent  immanquablement à la question de la condition humaine. Les cérémonies initiatiques, quelles que soient les traditions, sont des psychodrames, des mises en scène mythologiques durant lesquels les initiés jouent des rôles précis. Ils deviennent par là-même des héritiers,  c’est ainsi que le chantier peut reprendre et que la tradition perdure. Le mythe est essentiel, il est le vecteur à travers les siècles des grands questionnements existentiels de l’humanité, quelles que soient les civilisations.

Nombreux sont les écrivains qui ont exploré les arcanes mystérieuses en quête d’imaginaire et de poésie. Dante, membre de la société secrète « Les Fidèles d’Amour » est un parfait exemple. Sa Divine Comédie est une œuvre à clés tout autant initiatique que poétique. Les romantiques, les symbolistes…, mais surtout les surréalistes ont suivi la même voie. André Breton était féru d’ésotérisme, il a en particulier utilisé les symboles alchimiques et les images du tarot divinatoire comme source d’inspiration artistique et littéraire.

Que l’alchimie fut une pratique opérative, fructueuse ou vaine, est une évidence historique. En revanche, Guy Piau pose une question fondamentale  dans son ouvrage : L’alchimie est-elle une opération spéculative, une quête spirituelle ? Existe-t-il un message hermétique ? Si oui, quid des rapports entre l’alchimie et la franc-maçonnerie ?

Tout d’abord, nous pouvons constater que les termes communs aux traditions maçonnique et hermétique sont nombreux. Ainsi, le Grand Œuvre ou l’Art Royal (la couronne est un élément récurrent de l’iconographie hermétique) sont des mots employés tant par le maçon que par l’alchimiste pour désigner leur quête respective.

On connaît l’importance du symbole en franc-maçonnerie, ce langage universel est également fort prisé des alchimistes. Nombre d’œuvres hermétiques parmi les plus célèbres, sont purement iconographiques. C’est le cas, par exemple, du « Mutus Liber » ou des 17 figures attribuées à Jean Conrad Barchusen abondamment cités par Guy Piau.

Le soleil, la lune et les étoiles qui ornent nos temples maçonniques sont également des symboles alchimiques. Le soleil représente le principe mâle ; le souffre, tandis que la lune est le principe féminin ; le mercure. On verra ultérieurement que les «noces chymiques» du souffre et du mercure ne sont autres que le Grand Œuvre, et comment il est possible d’y reconnaître un des buts de la franc-maçonnerie.

Sept étoiles symbolisent les 7 distillations nécessaires à l’alchimiste pour réussir le Grand Œuvre. On retrouve ici la symbolique des nombres chère à toute tradition initiatique. Le nombre 7 est le nombre de la perfection, de l’éternité. Notons enfin, que les 4 éléments et la pierre jouent un rôle fondamental en alchimie et en franc-maçonnerie.

Si le but du Grand Œuvre est le mariage du souffre (pôle masculin) et du mercure (pôle féminin) par l’action du sel ; principe neutre et élément ternaire qui scelle les deux autres, la légende veut que l’alchimiste, au terme de sa quête, devienne hermaphrodite. L’importance du nombre 3 ; le ternaire qui permet de dépasser les oppositions en une nouvelle synthèse, se retrouve en maçonnerie afin de rassembler ce qui est épars. Un alchimiste a dit : « Le secret consiste à savoir convertir la pierre en aimant, qui attire, embrasse et unit cette quintessence astrale. ». « L’un est aussi le tout. », selon la formule alchimique, «tout est un et tout se ramène à l’un. ». C’est là un enseignement initiatique important présent dans nombre de traditions.

On distingue deux sortes d’unités : l’unité initiale et l’unité finale, l’alpha et l’oméga, symbolisées par l’image célèbre du serpent qui se mord la queue et appelé Ouroboros, serpent qui entre autre représente les cycles de la vie et les énergies, on le voit souvent dans les traités alchimiques. Du magma initial surgit l’ordre final, entre les deux, les alchimistes devinent tout le circuit de la matière transmuée.

Chacun sait que le but de tout alchimiste est de trouver la fameuse pierre philosophale. On s’est souvent perdu en conjectures pour deviner la nature réelle de cette pierre. Peut-être est-il possible d’y voir plus clair en raisonnant en maçon. La pierre philosophale ne serait-elle pas la pierre taillée du maçon ? Ne symboliserait-elle pas l’adepte accompli ? Quelle différence entre passer du vil plomb à l’or alchimique et passer de la pierre brute à la pierre taillée ? Deux terminologies différentes peuvent fort bien traduire une même réalité.

En franc-maçonnerie, on comprend vite que la pierre n’est autre que le franc-maçon lui-même, et le travail initiatique un travail sur soi. De leur côté, bien des alchimistes ont reconnu que la coction finale avait lieu simultanément dans l’athanor de briques et dans celui du cœur. Jung, qui s’est intéressé à l’alchimie, pensait que l’œuvre opérative n’était que la projection de l’œuvre intérieure. L’artiste et l’œuvre, à l’instar du temple intérieur et du temple extérieur, ne font qu’un.

Il apparaît donc que le but de l’alchimie semble bien être le même que celui de la franc-maçonnerie, à savoir : La transformation et la transmutation de l’homme qui passe par le perfectionnement constant de l’initié. Voyons maintenant ce qu’il en est de la méthode.

Oswald Wirth estimait que l’initiation maçonnique, en particulier l’épreuve de la terre, résumait l’essentiel du processus alchimique. Lors de l’initiation maçonnique, le récipiendaire est tout d’abord dépouillé de ses métaux. La première opération alchimique consiste à débarrasser la matière première, nous parlerions nous de la pierre brute, de toutes ses impuretés. Ensuite, le futur franc-maçon est placé dans le cabinet de réflexion où il mourra en tant que profane. En alchimie, la putréfaction ou œuvre au noir, se déroule dans l’œuf philosophique hermétique, scellé. L’hermétiste Jacob précise que «la fin du Grand Œuvre est de se débarrasser, quand il le voudra, de la chair corruptible sans passer par la mort. ». Au sein du cabinet de réflexion se trouvent de nombreux symboles alchimiques. A commencer par le sel, le souffre et le mercure ; éléments essentiels du Grand Œuvre dont le rôle a été évoqué précédemment, n’oublions pas le coq qui annonce le lever du soleil et qui, selon Fulcanelli, symbolise un autre élément alchimique : le vif argent.

Enfin, bien sûr, la célèbre formule alchimique « V.I.T.R.I.O.L.» ; visita interiora terrae, rectificando invenies occultum lapidem. Ce qui signifie « visite l’intérieur de la terre et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée ». On a vu que le franc-maçon et l’alchimiste étaient à la fois maître d’œuvre et matériau, la formule « V.I.T.R.I.O.L. », qui invite à l’introspection  indispensable à toute initiation va dans ce sens. J’ai évoqué Jung, ici le parallèle avec la psychanalyse s’impose. N’est-ce pas en visitant les profondeurs de l’Homme, dans les ténèbres intérieures, que le psychanalyste va chercher la lumière, la vérité de l’être ?

Chaque épreuve de l’initiation maçonnique correspond à une étape du processus alchimique. L’épreuve de l’air : Le subtil se dégage de l’épais. L’épreuve de l’eau : La purification par l’eau, la distillation ou œuvre au blanc.  L’épreuve du feu correspond à la calcination, l’œuvre au rouge qui annonce l’aboutissement du Grand Œuvre avec le Rébis. L’initiation maçonnique et l’œuvre alchimique peuvent donc se résumer en une suite de purifications successives tendant à la pureté absolue.

 On peut également noter que le travail de l’alchimiste, tout comme celui du maçon, doit s’effectuer à couvert ; condition sine qua non de la réussite du Grand Œuvre. Ainsi de nombreux auteurs hermétistes soulignèrent le fait qu’il doive toujours y avoir à la porte du laboratoire, une sentinelle armée d’un glaive flamboyant pour examiner tous les visiteurs et renvoyer ceux qui ne sont pas dignes d’être admis. Le rapprochement avec le frère couvreur et le tuilage est évident.

En conclusion, il semble légitime de penser que l’alchimie est bien une philosophie initiatique et qu’il existe effectivement un message hermétique, un but et une méthode assez proches de ce que nous connaissons en maçonnerie. L’alchimie étant historiquement antérieure à la franc-maçonnerie spéculative, on peut en déduire que l’hermétisme a inspiré les premiers maçons.

Le sommaire de cet ouvrage décrypte le cheminement de l’initié du 18e degré Rose+Croix, jusqu’au 30e degré de Chevalier Kadosh, avec explications des 22 degrés intermédiaires, autant dans leur message, les couleurs, les tableaux de loge, les nombres, le palladium, les symboles de Rose+Croix avec le phénix, le feu, INRI, la Cène, le pélican, les ouvertures et fermetures de chaque degré.

 

instructions à l’usage des apprentis – rite Écossais rectifiÉ

Jean ursin

EDITION DERVY

 1997

On s’accorde en général sur la nécessité primordiale de l’Instruction aux trois grades des Loges bleues. Et l’on s’accorde aussi… sur un constat d’insuffisance, voire d’inexistence.


Cela est d’autant plus regrettable pour les Frères qui viennent d’être reçus dans une Loge qui « travaille » au Rite Écossais Rectifié, « rameau très particulier de la Franc-maçonnerie universelle ». ll est en effet le seul à présenter une doctrine cohérente quoique difficile d’accès matériellement, intellectuellement et spirituellement. L’auteur prend le récipiendaire par la main et lui fait refaire le chemin parcouru, de la Chambre de Retraite à la prestation du Serment.

 

Les symboles qui se présentent au cours de la cérémonie sont étudiés et interprétés à la lumière des instructions et des textes Willermoziens.


Cette doctrine que Jean-Baptiste WILLERMOZ a infusé dans les Rituels, et ce dès le premier grade, est celle de l’ésotérisme chrétien et de la pensée de Martinez de PASQUALLY.

1 J

JANUS   et   L’INITIATION MAÇONNIQUE

PERCY  JOHN  HARVEY

EDITION  DERVY

 2009

Janus, le dieu aux deux visages, est l’une des plus anciennes divinités romaines. Dieu des transitions et des passages, il regarde à la fois à l’intérieur et à l’extérieur et marque l’évolution du passé vers l’avenir. Retraçant l’ensemble des traditions occidentales qui ont structuré le langage symbolique de la franc-maçonnerie, Percy John Harvey propose, après une présentation du symbolisme classique de Janus, des interprétations et des variations graphiques autour de l’image binaire inspirée par l’ambivalence de ce dieu, et une réflexion sur les fonctions du symbolisme de Janus appliquées à l’initiation maçonnique.


P.J. Harvey a l’immense mérite de réunir une somme considérable d’informations sur les diverses formes extérieures qu’a pris la transmission initiatique. Janus et l’initiation maçonnique rassemble toutes les facettes pratiques visant à avancer dans une quête personnelle de l’Ultime Vérité. Comme tout exposé, il ne fait pas le trajet à notre place mais nous permet de réaliser et de comprendre l’expérience de la splendeur de l’Être humain. Janus et l’initiation maçonnique nous montre tous les passages que les hommes ont détecté au cours de leurs recherches mais il appartient au lecteur de se laisser guider par les rituels de son rite, et de trouver son passage personnel, en lui, vers ces états subtils pour atteindre le domaine ineffable de l’Ultime.


Avec Janus vivons le temps de la vie dans la beauté de son intégralité et accomplissons par l’initiation, la liberté qui nous unit à la splendeur de l’éternité.

La méthode initiatique est universelle, le chemin est une science mais l’expérience et ses découvertes sont personnelles. L’expérience qu’aucun langage ne peut exprimer est toujours individuelle, seuls quelques symboles ou quelques dessins peuvent la suggérer. C’est pour cette raison que l’auteur a si abondamment illustré ses propos qui montrent le chemin possible à travers l’évolution des civilisations. La lumière, la vérité, le divin –peu importe son nom- ne peuvent qu’être éprouvés dans le silence de l’Être intérieur.

Quelques sujets traités dans cet ouvrage :


Hermès, la transmission, la porte du shintoïsme, Lewis Carroll, le calendrier romain, Janus et l’Ouroboros, la Clef, Abraham Cowley, l’espace et le temps, parabole zen, le cartouche de Luchon, le tarot, la croix philosophique ou la roue de la vie, la roue du bouddhisme tibétain, l’Androgyne et l’hermaphrodite, le Rébis, le nombre 43, Animus et Anima, Shiva androgyne, la Lumière et le Feu, les deux St Jean, le sceau templier, la croix templière, les gémeaux de Johfra, le soleil lame 18 du tarot, les poissons et la balance, le caducée d’Asclépios, le serpent, le lion et la licorne en héraldique, l’arbre, la Vesica Piscis, Ichtus, l’aigle bicéphale, le Tao et l’animus-anima, le masque et le miroir, la légende d’Hiram, les mystères antiques, entre l’équerre et le compas, l’Egypte, Thoth-Hermès, le Yin et le Yang, la main, Enoch, Booz et Jakin, le convent de Lausanne de 1875, les constitutions d’Anderson, temps sacré et temps maçonnique, les six directions de l’espace, la Patente d’une loge, les coups de maillets, la cosmogonie, la carré long, le fil à plomb, le tétragramme et Adonaï, la bannière, les forgerons, les métaux, la caverne, le cabinet de réflexion, la coupe des libations, les purifications, les serments, les quatre éléments, les 5 voyages du compagnon, les Arts libéraux, la pierre cubique à pointe, le retournement, Hiram et Jésus, les 5 points parfaits de la maîtrise, les mots substitués, le frère terrible, du terrestre au céleste, etc.

 

JANUS LE  PORTIER  DU  TEMPLE

Françoise  LECLERCQ-BOLLE DE BAL

EDITION DETRAD

 1999

Visage secret de Janus, dieu duel, dieu des portes et des passages, il est aussi l’introducteur, celui qui préside aux commencements et aux initiations. Il ouvre l’année en Janvier (mois de Janus) qui lui est consacré, ceci pour la figure romaine.

 

Il est aussi symboliquement porteur de multiples références à l’expérience maçonnique et à la réflexion philosophique. Ne serait-il pas le gardien des arcanes ? Car ce sont les portes qui enferment les secrets et en s’ouvrant les libèrent, les dévoilent.

 

L’image duelle de Janus fait surgir des thèmes binaires tels ceux du nomade et du sédentaire, du miroir et du double, des deux Saint-Jean (L’évangéliste et le Baptiste) et de leurs fêtes solsticiales. Janus portier du Temple ouvre et ferme les battants, laissant passage aux réflexions vagabondes…celles de l’auteur mais aussi celles des lecteurs intrigués par ces deux visages jumeaux et mystérieux. Ce texte se termine sur une évocation d’Hermès ;  Hermès dont Janus incarne une modalité, est l’éternel éphèbe farceur, le sourire en coin. Il pose des bornes pour qu’elles soient franchies, il contraint les hommes et les dieux à échanger pour survivre, il montre comment « les choses qui libèrent aliènent et comment ce qui aliène libère », comme la lyre qu’il offre à Apollon.

 

Ce livre développe les sujets suivants :

 

La porte s’ouvre, Janus dieu romain, les portes passages et commencements, Portunus et Junon, Quirinus et Mars, Janus et les monstres du seuil, les rites du seuil, le profane et le sacré, les monstres gardiens, la porte étroite et le pont, les seuils poreux, la porte du Temple et son passage, étymologie de Janus, le secret et le sacré, le secret du bonheur, les secrets métaphysiques et philosophiques, le secret maçonnique, Janus sédentaire et nomade, Caïn et Abel, Hestia et Hermès, la fourmi et la cigale, Tristan et Don Juan, illusion et réalité, le double, la science et la magie, la nuit, l’étranger, la mort, la vie, le temps, les deux Saint Jean, symbolisme et orientation.

L’auteur Françoise Leclercq de Bolle de Bal est licenciée en histoire de l’art et archéologie de l’université de Bruxelles, elle est spécialiste en symbolisme ésotérique et écrit dans de nombreuses revues maçonniques et initiatiques. Préfacé par Daniel Béresniak, ce livre incontournable dans sa bibliothèque, est un livre de bonheur et de réflexions ;

 

JANUS - les mystÈres du dieu janus

Jean Émile bianchi

 EDITION IVOIRE – CLAIR

 2004

Préfacé par Alain Pozarnik, ce livre sur Janus nous entraîne de la Rome Antique à la Franc-maçonnerie traditionnelle contemporaine.


Janus, le dieu à deux faces, est l’un des moins connus et des moins populaires du panthéon des dieux antiques. Sans réel équivalent grec, c’est pourtant l’un des dieux les plus importants de Rome, si ce n’est le plus important car le plus ancien, le plus vénéré, présent dès avant la fondation de la Cité et protégeant jusqu’à la plus humble masure.


Ce dieu fondamental venu de la nuit des temps n’est-il pas un témoin de la Tradition primordiale commune à toute l’humanité ?

 

Poursuivant sur ce sujet particulier les réflexions de René Guénon, de Raymond Abellio et de Mircéa Eliade, pour ne citer que quelques maîtres, Jean-Émile Bianchi éclaire d’un jour nouveau le dieu Janus, dont la valeur ésotérique fut longtemps incomprise et qui, de ce fait, fut écarté par des historiens qui ne savaient comment l’aborder.


De la Rome des Césars à la Rome de Pierre, de la cité des hommes au cyberespace, quel héritage nous a légué le dieu « bifrons », ce témoin au travers du temps de la pérennité du plus haut idéal humain ?

 

JANUS – LES  PORTES

Divers Auteurs

ARCADIA

 2006

Janus, Dieu ambivalent à deux faces adossées, son origine est indo-européenne, il est l’un des plus anciens dieux de Rome. D’abord dieu des dieux, il devint le dieu des transitions, des passages et des portes, marquant l’évolution du passé à l’avenir, d’un état à un autre, d’une vision à une autre, d’un univers à un autre.

 

Il préside aux commencements : le premier mois de l’année lui est consacré (janvier, janua, januarius : la porte de l’année). Il intervient au début de chaque entreprise, tandis que les vestales président à leur achèvement, il dirige toute naissance, celle des dieux, du cosmos, des hommes et de leurs actions.

Gardien des portes qu’il ouvre et ferme, il a comme attribut la baguette du portier et la clef. Son double visage symbolise qu’il surveille aussi bien les entrées que les sorties, l’intérieur que l’extérieur, la droite que la gauche, le pour et le contre, mais aussi le haut et le bas.  Il incarne la vigilance.

 

Georges Bretoi nous explique le symbolisme des portes en Chine et en Inde, y est développé les diverses portes étroites, haute et de matériau différents.

 

En F.M. la 11e porte du degré de Royal-Arche nous est expliquée et débouche sur une notion d’Infini que les kabbalistes appellent Ein Sof. Et qui est pourquoi pas, la porte des étoiles, ouvrant sur le cosmos et le Principe.

Jean Servier nous invite à visiter l’Egypte Pharaonique avec ses divers textes  parlant des Grandes Portes, dont le franchissement symbolise le franchissement d’un état de conscience à un autre, notamment dans la Psychostasie/Kérostasie. Le chapitre 125 du livre des morts explique comment la Porte parle et questionne l’adepte sur les noms de son fronton et de son seuil, l’adepte d’ailleurs à chaque porte dira la formule suivante « Dégage-moi le chemin, je te connais, je connais ton nom et je connais le nom du dieu qui te garde »  Jean Servier nous raconte également le Janus dans la Rome antique, où d’ailleurs les historiens se sont interrogé pour savoir la préséance entre Janus et Jupiter. Au fil du temps les romains donnèrent à ce dieu l’appellation de dieu des Portes, mais lui ajoutèrent par la suite le titre de Maître du Temps et de l’Eternité, dieu jouant un grand rôle dans les rituels de mort et dans les rites d’initiation comme dieu des passages, dieu symbolisant l’énergie primordiale.

 

Un article est consacré au Seuil, à la porte et au gardien du Seuil. Sont évoqué bien sur les portes solsticiales de Juin et de Décembre, porte des Dieux et porte des Hommes et les diverses interprétations. En Egypte, les portes des mastabas. On parle aussi des clefs qui sont le complément des portes, leur symbolisme ambivalent, leur utilité et leurs niveaux de lecture.

 

D. Rernould nous explique les portes sur les mondes parallèles, et met en relief le portail qui selon lui a une dimension cosmique et représente l’équilibre qui ouvre sur des espaces-temps surnaturels.

Un travail sur Hadelet (porte en hébreu), nous convie au 4e degré, avec un prolongement sur la symbolique de la clé d’ivoire.

 

Henry Normand dans un très long article nous développe «La clef, synthèse de toutes les traditions » qui sous-entend « une seule réalité pour tous les phénomènes, un seul principe pour toutes les formes et une seule clef pour tous les principes ». Il nous fait voyager dans de nombreuses traditions et civilisations. 

 

Jean Claude Tribout se projette dans le miroir, chemin de la sagesse, il nous parle de Janus, du miroir ontologique et métaphysique.

 

René Guénon dans « les symboles de la science sacrée », explique le rôle de Janus et  développe sa théorie sur le livre de Charbonneau-Lassay qui fait le parallèle entre Janus et le Christ.

Dans une importante étude – Janua- Coeli – publié en 1946 dans les E.T. Ananda K. Coomaraswamy expose le symbolisme de la structure de l’autel védique avec ses trois briques creuses représentant les trois mondes – Terre, Atmosphère et Ciel – et avec trois autres briques représentent les Lumières universelles. Janus/Janua-Coeli symbolise ces passages à travers le soleil (soleil spirituel)

 

JEAN-BAPTISTE  WILLERMOZ  - Fondateur du Régime Écossais Rectifié

Jean-Marc Vivenza

Edition Signatura

 2012 

Si Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824) fut toute sa vie persuadé que la maçonnerie était dépositaire de secrets essentiels, c’est sa rencontre avec Martinès de Pasqually en 1767, qui lui permettra de trouver dans l’Ordre des chevaliers Maçons Elus Coëns de l’Univers ce qu’il avait toujours attendu en matière de connaissance, confirmant ses espérances à propos des mystères de l’initiation.

 

Mais loin d’en rester à un dépôt passif des enseignements reçus de Martinès de Pasqually va être à l’origine de l’œuvre de réforme la plus ambitieuse de la Franc-maçonnerie au XVIIIe siècle, puisqu’en 1778 lors du convent des Gaules, introduisant au sein de la Stricte Observance, la doctrine de la réintégration préalablement christianisée, il fonde un nouveau système original : Le Régime Ecossais Rectifié.

 

En 1761 le « Comité des loges de Lyon » va l’élire Grand Maître, puis en 1763 il sera Garde des sceaux et grand Archiviste, à ce moment-là de son parcours, son cheminement correspond à celui où la maçonnerie incorpore un ensemble d’éléments épars, très divers, kabbale, alchimie, symbolisme, légendes chevaleresques, hermétisme etc.., Willermoz va se passionner pour ces degrés hermétiques, dont ceux du « Chevalier du Soleil  ou  des adeptes », de «  l’Aigle et du Pélican », de « saint André » ou encore « maçon d’Héredon » et que l’on regardait comme étant les grades suprêmes.

 

C’est vers 1764 que Willermoz semble s’orienter non pas vers l’obtention de titres et de grades honorifiques, mais vers la recherche de ce qui lui apparaitra comme étant l’essence véritable de la Maçonnerie, son objectif caché et authentique. Ainsi se confirme le trait principal de sa démarche : La quête du secret de la Vérité voilée aux yeux des profanes. Dans une lettre au baron de Hund, il lui écrira « Depuis ma première admission dans l’Ordre, j’ai toujours été persuadé qu’il renfermait la connaissance d’un but possible et capable de satisfaire l’honnête homme. D’après cette idée, j’ai travaillé sans relâche à le découvrir »

 

Au sommaire de cet excellent livre sur la vie et l’œuvre de Willermoz :

 

Les vérités du christianisme : Le traité des deux natures – de l’union mystérieuse des deux natures en Jésus Christ – de l’union du Verbe à Jésus – de la vie temporelle de Jésus Christ – de la nature quaternaire de Jésus Christ

La Divine Science : Doctrine de Moïse – La trinité et ses puissances créatrices – De l’émanation des êtres spirituels et des quatre classes qu’ils composent –

Lumières sur L’Ordre : Lettres à Joseph de Maistre – Lettre à Charles de Hesse-Cassel – Lettre à Jean de Turckheim –

Les Mystères de l’Initiation : Instruction secrètes des Chevaliers Profès (1778)- La Science de l’Homme avant la chute – L’Origine des initiations – Corruption de l’initiation primitive – L’élection et la conservation du culte divin – L’initiation du Temple de Jérusalem – Nature initiatique du Christianisme – Témérité des systèmes apocryphes – La fausse science –

Doctrine du Régime écossais rectifié : Instruction secrète des Chevaliers Grands Profès – La haute destinée de l’homme, unique fondement de toute initiation – Le vari but des initiations – Les deux classes initiatiques – Supériorité de l’initiation du Temple de Jérusalem

Instruction secrète des Chevaliers Grands Profès : Lumière et ténèbres au sein de l’univers – Création et émanation – L’homme et son origine – Mission de l’homme – Etat passif de l’homme corporel – Faute originelle de l’homme – Moyens de la Divinité en faveur de l’homme – Double nature d l’homme

 

je ne sais qu’Épeler !

J. corneloup

EDITION VITIANO

 1971

Arrivé à l’âge de la sereine Sagesse, devenu capable de porter, en plénitude de conscience et en totale luminosité d’esprit, un jugement objectif sur tout ce qu’il a pu voir, connaître et comprendre, Joannis CORNELOUP, accueillant favorablement la suggestion que nous avons eu l’honneur de lui faire, a complété son œuvre par ce nouveau livre fertile de valeurs spirituelles et humaines.


Ses lecteurs s’en trouveront ainsi enrichis d’un complément de connaissances qui accroîtront bénéfiquement leur indispensable patrimoine maçonnique.
Répondant à notre invite, J. Corneloup – témoin de plus de soixante ans de vie maçonnique active et confident de plusieurs grands Francs-Maçons dont l’action positive a considérablement influé de manière parfois décisive sur l’évolution des hommes et des choses au sein de notre Ordre –, a consenti à rassembler, dans ces pages, des souvenirs d’une incontestable valeur historique, assortis de judicieuses observations dont la pertinence est évidente. Ce seront autant de précieuses sources originales et personnelles d’intérêt majeur et de sujets de méditations initiatiques.


Par-delà l’œuvre maçonnique et philosophique des Oswald Wirth, des Albert Lantoine, des René Guénon, des Marius Lepage, Joannis Corneloup nous instruit de la personnalité humaine de ces grands esprits marqués par le destin.


Ses lecteurs lui seront, assurément, redevables d’une appréciation plus exacte des apports de nos grands devanciers et d’un approfondissement de la signification de nos Rites et de nos Symboles.
Corollairement, ils seront aussi en mesure de mieux pénétrer le sens précis et l’importance de graves problèmes qui, de nos jours, devront retenir l’attention vigilante des Francs-Maçons soucieux de l’avenir de notre Civilisation.

Y sont développés :
Souvenirs maçonniques – Oswald Wirth, Albert Lantoine, Marius Lepage et la Revue « Le Symbolisme » – Une tentative avortée d’universalisme maçonnique : la « Philalèthe Society » – Théosophie et Franc-maçonnerie – La Théosophie : Réponse à l’angoisse humaine – Conception théosophique de la nature de l’Homme – L’enseignement moral de la théosophie – « La grande triade » et l’œuvre de René Guénon – Le secret et le serment – Le secret et la parole – L’homme et son origine – L’astrologie – L’homme et son destin : la notion de « Bonheur » ; la mission de l’Initié.

 

jÉsus dans la tradition maçonnique

J. rousse – lacordaire

Desclée de Browers

 2003

Rituels et symbolismes du Christ dans la Franc-maçonnerie française, telle est le sujet de ce livre, l’auteur s’attache à donner des références bibliographiques propres à la Franc-maçonnerie. Le rite français le R.E.R., le R.E.A.A., l’Écosse, les anciens devoirs, Hiram, Zorobabel, le Christ temple, les templiers, les Rose-Croix, Johann Valentin Andreae , le compagnonnage, des commentaires et des écrits pour expliquer que la Franc-maçonnerie ne fut pas antichrétienne et qu’aujourd’hui encore certaines obédiences théistes incorporent la figure de Jésus.

 

Ce titre a de quoi surprendre ceux qui ne voient dans la franc-maçonnerie qu'un adversaire du christianisme ou qu'une philosophie purement humaniste. Pourtant, la franc-maçonnerie étant née et s'étant développée en milieu chrétien, la figure de Jésus est présente dans la tradition maçonnique, même si c'est de manière très diverse et sous des formes parfois éloignées de celles que reconnaissent les Eglises. Plus encore, le visage de Jésus apparaît, dans des lieux cruciaux de la ritualité maçonnique : la légende d'Hiram, la symbolique du Temple et, enfin, le grade de Rose-Croix.

 Pourquoi privilégier une approche par les rites et les symboles ? Plus stables que les exposés doctrinaux, les rites recueillent durablement les significations des pratiques qui sont au cœur de la franc-maçonnerie.

 

Cet ouvrage entend donc avant tout s'inscrire dans le cadre d'une histoire des idées, mais sous l'angle particulier de l'imaginaire maçonnique. Il indique les sources et les cheminements historiques des rites et symboles du Christ dans la franc-maçonnerie française, et présente les regards que les maçons eux-mêmes ont pu porter sur cette dimension de leur patrimoine du XVIIIe siècle à nos jours. Les sources de cette histoire des métamorphoses maçonniques de la figure de Jésus étant dispersées, l'auteur s'est attaché à donner de nombreuses citations des documents maçonniques, des références bibliographiques commentées et un glossaire qui précise le sens du vocabulaire propre à la maçonnerie

 

Il y a certainement des liens entre la Franc-Maçonnerie et le Catholicisme. Jésus et Hiram sont des éléments clés d’une connaissance impliquant la croyance en Dieu. Jésus pour les Chrétiens est le fils de Dieu et le premier point de notre règle maçonnique, qui en comprend douze, est la foi en Dieu, Grand Architecte de l’Univers. Hiram et le Christ, bien que très différents, sont tous les deux des initiés. L’initiation est l’admission à une vie supérieure qui est considérée comme une seconde naissance, une régénération. Etre initié, c’est mourir pour renaître. L’Homme lutte contre sa mort et tend à la repousser, ce qui fait naître le mythe de la résurrection. Chaque nouveau Maître fait l’expérience du retour à la vie à travers un nouvel homme. C’est l’accès à l’aspect spirituel de la destinée humaine et la nécessité d’être initié.

Dans la Légende et le mythe d’Hiram, j’ai l’impression que le Christ apparaît en filigrane comme un prémisse de sa venue, de son histoire, même si la mort d’Hiram et celle du Christ associée à sa résurrection ne résonnent pas de la même façon. Hiram n’est pas un Dieu sauveur qui meurt pour sauver l’humanité. Il est l’exemple du juste qui triomphe du trépas et de la corruption, symbole de la destinée réservée au Maçon qui respecte ses obligations et qui remplit ses devoirs. Il y a en même temps quelques étonnantes similitudes qui apparaissent dans les Rituels : Hiram est tué  car il était porteur d’une parole et d’un secret qui lui valent la mort ; il ne ressuscite pas comme tel mais il ressuscite au moins pour les Maçons initiés. En effet Le grand architecte est mort comme un simple mortel. Son corps qui renaît dans la Maître a été placé entre l’équerre et le compas, les pieds situés à l’Est. Il n’est découvert que grâce au rameau d’acacia. Connaître l’acacia indique bien que l’on est initié aux mystères du 3ème degré. Il s’agit vraiment d’une mort initiatique où l’on meurt pour renaître de ses cendres vers une nouvelle vie.


C’est peut-être la même chose pour la résurrection du Christ. Le Christ se présente dans l’Évangile comme étant le Temple et présente les Chrétiens et l’Église autour de cette symbolique. La Franc Maçonnerie utilise également le Temple, symbole qui a certainement une référence Chrétienne ou Christique. Jésus est également le lien avec le Divin. C’est l’intermédiaire le plus haut, accessible aux mortels. Il s’adresse à tous en renaissant lui-même, après avoir délivré son message dont chaque homme doit faire le meilleur usage.

Hiram est le symbole de la connaissance toujours renaissante. La connaissance est infinie, avec elle on ne peut qu’avancer et évoluer. La notion d’une connaissance infinie me fait penser que l’œuvre d’Hiram ne peut être qu’une œuvre inachevée. Il est initié et devait donc mourir et renaître au travers des Maîtres. C’est cette œuvre inachevée que nous poursuivons plusieurs milliers d’années plus tard, par la poursuite de la construction du temple de Salomon qui nous est chère. L’œuvre de Jésus est également inachevée. Il nous a prouvé qu’il était l’envoyé de Dieu sur terre et que seule la foi pourrait permettre de poursuivre et de faire perdurer son œuvre. Ces notions communes d’œuvres inachevées expliquent les morts brutales et violentes de Jésus et d’Hiram. Ils savaient que les hommes les empêcheraient de vivre et qu’ainsi ils ne pourraient terminer leurs missions et leurs œuvres. Ils laissaient ainsi aux hommes initiés, la responsabilité de poursuivre sans cesse cette œuvre et ainsi de porter et de transmettre la parole.

Nous retrouvons également la notion de sacrifice dans la mort de Jésus et d’Hiram. Le Christ s’est sacrifié et lors de la communion, il est dit « Prenez et mangez, ceci est mon corps, ceci est mon sang ». Du sacrifice, découle la sagesse. Le monde entier sera alors sauvé pour l’éternité. Jésus savait qu’il devait être arrêté et mourir pour ressusciter. Il avait d’ailleurs annoncé que l’un des apôtres le trahirait. Judas devait donc exister pour que l’Histoire s’accomplisse. De la même manière les trois mauvais compagnons devaient exister pour que la légende puisse également s’accomplir.

Hiram s’est également sacrifié en ayant conscience de l’aspect sacré de son acte. La tradition pourra ainsi perdurer et son enseignement sera perpétré au-delà de sa mort. Le Christ  quant à lui est divin, c’est un Dieu vivant, incarnant la complétude de la vie à la mort. Il est né, a vécu, est mort et ressuscité. Hiram est un humain qui a vécu et est mort en laissant le soin aux initiés de le faire renaître, revivre et de symboliser sa résurrection. Le mythe d’Hiram est donc celui de la réincarnation. C’est l’âme du Maître qui se réincarne dans le compagnon.

 

joseph de maistre Franc-maçon

P.  Vulliaud

Arché – Milan

 1990

Il était Franc-maçon, il avait un esprit rigoureux et une solide érudition qui  lui ont permis de diffuser un ésotérisme chrétien, élève de J.B. Willermoz il sut gagner à sa cause de nombreux partisans. Des zones d’ombre entourent le personnage. Ce livre très bien fait lève beaucoup de voiles sur ce personnage qui à la fin devient sympathique

Ainsi, à travers toutes les argumentations de Joseph de Maistre, son appartenance identitaire à la Franc-maçonnerie est indéniablement  rattachée au dogme chrétien  et au seul « Créateur ». Et pour préciser sa réflexion, il est nécessaire pour lui de remonter aux premiers jours de la création, alors qu’il n’existait rien si ce n’est le Créateur permettant de retrouver par cette méthode le lien indéniable et de surcroît cette filiation éternelle qui existe entre toutes créations de l’Eternel et l’homme, mais qui continue de perdurer malgré l’écoulement du temps. C’est pourquoi, Joseph de Maistre considère sans aucune ambiguïté que l’initiation maçonnique est par sa nature d’essence assurément religieuse et chrétienne.

De ce fait, pour lui au niveau des 3 grades le cheminement consistera à l’acquisition de connaissances spirituelles et de certaines valeurs. Ainsi, au niveau du premier grade, il s’agit d’un apprentissage gravitant autour de sciences humaines telles que la bienfaisance, l’éthique, l’ouverture d’esprit sur le monde, l’homme, la politique, l’environnement...Autour du second s’articule pour reprendre l’expression de Joseph de Maistre « le grand œuvre de la Franc-Maçonnerie ». Il entend par là le devoir qui lie tous maçons envers ses frères, et même l’humanité tout entière par ses actions de bienfaisance, mais aussi de retrouver le chemin du vrai chrétien lui permettant de retrouver son état initial dégagé de toutes querelles politico-chrétiennes, qui au cours de l’histoire eut réussi à briser l’unité. Enfin, pour le 3ème grade, c’est la continuité de cette voie maçonnique dont le devoir est  de mettre l’accent sur cette recherche théologique  avec pour les uns la Bible comme outil qui reste incontestablement la voie des seuls initiés et des mystères des saintes écritures. Pour d’autres, une étude approfondie s’ordonnant à une connaissance accrue de la nature des choses, permettant une affirmation d’une certaine doctrine.

Enfin, pour une troisième catégorie de frères et Joseph de Maistre espère qu’ils soient les plus nombreux, ils nous révèlent ce qu’ils savent de cet esprit suprême qui crée et émane toutes choses en tous lieux et en tout temps. Vulliaud analyse à travers les propositions de cet homme l’échec de celui-ci qui voulait croire que la maçonnerie puisse être en quelque sorte la voie du catholicisme lui permettant son évolution. Cependant celle-ci prenait une toute autre direction vraisemblablement en raison de l’instabilité politique de l’époque et de sa propre histoire à la veille de son grand chamboulement, voire d’une orientation laïque déjà décidée. Il est difficile de donner une réponse, mais Joseph de Maistre juge avec amertume ce convent en ces termes « toute assemblée d’hommes dont le saint esprit ne se mêle pas ne fait rien de bon ». Ce dernier ne rejette pas pour autant ses pairs, ni ses convictions  puisqu’il défend celles-ci lors des attaques antimaçonniques de l’abbé Barruel qui accuse d’hérésie toutes les sociétés secrètes ayant été selon lui les artisans de la révolution. Cependant, au fil du temps et des bouleversements historiques de cette période, il met peu à peu de la distance, et évite de s’impliquer autant dans son engagement concernant le courant de l’illuminisme et celui du scepticisme de l’époque. Ainsi, le comte des soirées de Saint Pétersbourg est toujours convaincu du mystère des Saintes Ecritures contenues dans la bible, mais préfère finalement rester fidèle à l’église romaine qu’il juge plus rassurante puisqu’existant depuis plus de 1800 ans, plutôt que de suivre Saint Martin et ses disciples sur le chemin moins conformiste du Martinésisme suivant fidèlement les préceptes de leurs maître.

À propos de ce mouvement, il tourne quelque peu en dérision la composition du Traité et les termes qui y sont énoncés. Cependant, il reconnaît que la base n’est pas sans intérêt ayant une certaine authenticité, mais qu’elle a été détournée par des propos faussés car cet écrit sert la cause d’hommes refusant toute reconnaissance hiérarchique de l’église romaine. Pour lui finalement le seul intérêt  de  « cette secte » est  à la rigueur l’évangélisation  des pays privés d’églises permettant de convertir leurs populations à la chrétienté et les soumettre à ce qui s’y rattache. Ainsi, cet article met en évidence un homme à la fois théosophe voire, un martiniste sincère, et un catholique avisé. C‘est pourquoi, il n’est pas logique d’aborder Joseph de Maistre sans prendre en compte toutes les composantes de sa personnalité puisque la vision de celui-ci serait faussée altérant de cette manière sa pensée. Pour en terminer avec cette étude, en 1816 Joseph de Maistre lui-même se définit à travers ses propos comme un fidèle de l’église, mais reconnaît que sa fréquentation des martinistes lui a permis à travers l’étude du Traité et des rencontres effectuées de s’ouvrir sur d’autres horizons.

1 K

 KIPLING  RUYDIARD

 DIVERS  AUTEURS

ARCADIA 

 2004

Rudyard Kipling né le 30 Décembre 1865 à Bombay, où son père est professeur à l’école des Beaux-Arts. Il sera baptisé selon le rituel de L’Eglise anglicane. Il fait ses études en Angleterre de 6 à 16 ans, puis retourne en Inde, où à l’âge de 20 ans il est initié franc-maçon (5 Avril 1886). Son amour du rituel transpire dans son livre « Dans l’intérêt des frères ». La plupart de ses récits sont truffés d’allusion à la franc-maçonnerie.

 

Est mis en valeur et expliqué ses grands textes, dédiés à la tolérance, à l’humanisme,  à la fraternité et à la spiritualité comme : La Loge MèreTu seras un Homme mon filsLe testament de l’Initié Nuit d’agapes - La loge à WindsorArmageddon …

 

Yves Hivert-Messeca nous raconte une partie de sa vie en Afrique du sud, lors de la guerre des Boers, sa passion pour la France et pour l’écriture

 

Renaissance Traditionnelle sur une vingtaine de pages décortique son ouvrage « Dans l’intérêt des frères » et donne des significations et explications symboliques sur divers mots, avec forces notes.

Enfin un glossaire Kiplinien enrichit ces textes et donne une vision maçonnico-anglaise de l’époque forte intéressant.

Testament maçonnique de Kipling :

Je ne suis qu’un homme parmi les hommes, Mais j’ai répondu sous le bandeau et j’ai gravi les trois marches. J’ai vu l’étoile flamboyante, j’ai fait le signe. Je suis un maillon de la Chaîne ! La Chaîne est longue. Elle remonte jusqu’au siècle d’Hiram, et peut-être plus loin encore. On trouve notre signe sur les pierres dans les déserts de sable sous le ciel pur de l’Orient, dans ces plaines où s’élevaient les temples colossaux, poèmes purs de la puissance et de la gloire.

On trouve notre signe sur les papyrus que l’âge a teinté d’ocre, sur les feuilles où le calame a tracé les phrases les plus belles qu’un être ait pu lire. On trouve notre signe sur les hautes cathédrales aux sommets sublimes aérés par les vents des siècles  On trouve notre signe jusque sur les conquêtes de l’esprit qui font l’humanité meilleure, sur la partition de Mozart, sur la page de Goethe, le livre de Condorcet, les notes d’Arago.

Et pourtant, je ne suis qu’un homme parmi les hommes, un homme sans orgueil, heureux de servir à sa place, à son rang, je ne suis qu’un maillon de la Chaîne, mais je me relie à l’Univers dans l’espace et dans le temps. Je ne vis qu’un instant, mais je rejoins l’Eternel. Ma foi ne saurait faire couler le sang, je ne hais point, je ne sais point haïr. Je pardonne au méchant parce qu’il est aveugle, parce qu’il porte encore le bandeau, mais je veux l’empêcher de mal faire, de détruire et de salir. A ma place, debout et à l’ordre, j’ai travaillé de mon mieux. Dans toutes les heures de la vie, mon cœur est demeuré fidèle. Je me suis dépouillé des métaux, j’ai combattu jusqu’à la limite de mes forces le fanatisme et la misère, la sottise et le mensonge.

Je ne crains rien, pas même ce sommeil que l’on appelle la mort. J’espère supporter la souffrance avec l’aide des miens, je saurai subir ce qui doit être subit parce que c’est la loi commune. J’aurais dégrossi la pierre, accompli ma tâche en bon ouvrier par l’équerre et le compas Quand je partirai, formez la Chaîne. Rien ne sera perdu de ce qui fut donné. Je resterai toujours parmi vous car je vous laisserai le meilleur de moi-même, oh fils de la Lumière

 

KIPLING -  OEUVRES  -   BIBLIOTHḔQUE DE LA PLḖIADE   -   3  VOLUMES

Sous la direction de Pierre Coustillas

 Edition Gallimard –La Pléiade

 1996

3 livres – 1521 pages – pour raconter l’oeuvre de cet immense érudit, philosophe et écrivain  -

 

Kipling reste un conteur merveilleux, qui met en scène les mondes les plus divers : la société anglo-indienne de Simla, ses clubs fermés et ses intrigues ; l'armée anglaise et ses hommes de troupe à la prose truculente ; enfin le monde des indigènes. Il y a chez Kipling une soif de réalisme et l'attirance pour les phénomènes étranges et surnaturels ; et aussi un mélange étonnant de brutalité et de tendresse. Il se plaît à décrire les actes les plus violents et les histoires d'amour les plus touchantes. Il lève le voile sur «une grande partie de la véritable vie de l'Inde». Un univers d'action qui n'exclut pas la compassion pour les humbles et les déshérités.

 

L'univers de Kipling est riche d'allusions historiques, géographiques. Sa langue est difficile, volontiers elliptique, argotique, émaillée de vocables indigènes. Une introduction à l'homme et à l'œuvre, une chronologie, des notices à chacun des textes, un répertoire du vocabulaire et des noms de lieux, des cartes de l'Inde permettent d'appréhender cette œuvre fascinante qui n'a que l'apparence de la simplicité.

 

30 décembre 1865 : Naissance à Bombay de Rudyard Kipling – Rudyard est le nom d’un lac du Staffordshire au bord duquel ses parents se sont connus. Son père enseigne à l’École des beaux-arts de Bombay et sa mère est proche des milieux artistiques et intellectuels de son époque. Sa sœur, tante de Rudyard, est l’épouse du peintre Edward Burne-Jones.

 

1871 : Le jeune garçon est envoyé en Angleterre pour son éducation, pratique courante à l’époque chez les familles habitant l’Inde. Il passera onze années dans la métropole.

 

1877 : Entrée à l’United Services College de Westward Ho ! dans le Devonshire. Il évoquera ses années de collège dans Stalky and co (Stalky et Cie), publié en 1899.

 

1881 : Kipling devient rédacteur en chef du journal de son collège ; il en écrit la plupart des articles. Ses parents réunissent certains de ses poèmes en une plaquette hors commerce distribuée avec le Civil and Military Gazette, le grand quotidien du Pendjab – initiative peu appréciée par le jeune homme.

 

1882 : Le 18 octobre, Kipling est de retour à Bombay. Son père a obtenu pour lui un poste de sous-directeur à la Civil and Military Gazette, qu’il occupera jusqu’en août 1887, publiant articles et contes.

 

1885 : Publication de Quartette, recueil de textes écrits par les quatre membres de la famille Kipling.

 

1886 : Kipling publie son premier ouvrage en propre, les Departmental Ditties (Chants des divers services), recueil de vers de circonstance. Parution des premiers des Plain Tales from the Hills (Simples contes des collines) dans la Gazette. Leur publication durera jusqu’au 10 juin 1887. Il intègre une loge maçonnique.

 

1887 : Kipling est nommé rédacteur en chef adjoint du Pioneer d’Allahabad. Il travaille également pour The Week’s News, édition hebdomadaire du journal diffusée en Angleterre. Son activité de journaliste et de reporter lui permet d’accumuler, en six ans, de vastes connaissances sur la civilisation indienne et sur la vie dans les colonies.

 

1888 : Publication en volume des Simples contes des collines, suivis la même année de six recueils de nouvelles initialement parues dans The Week’s News.

 

1889 : Quittant l’Inde, Kipling visite la Birmanie, la Malaisie, Hong Kong, le Japon, les États-Unis, l’Angleterre. Il s’installe à Londres jusqu’en 1891.

 

1890 : C’est l’année du lancement de Kipling, dont les publications sont très nombreuses dans la presse anglaise. Une année lui suffit pour devenir célèbre tant en Angleterre qu’aux États-Unis. Il rencontre des personnalités du monde littéraire, dont Charles Wolcott Balestier, qui deviendra son agent américain et son meilleur ami, et avec lequel il écrira en 1891 un roman, The Naulahka. Voyages en France, en Italie.

 

1891 : Publication de son premier roman, The Light that failed (La Lumière qui s’éteint). Long voyage en Afrique du Sud, en Australie, à Ceylan et en Inde, où il ne reviendra plus. En décembre, il est de retour en Angleterre. Balestier meurt de la fièvre typhoïde.

 

1892 : Kipling épouse Caroline Starr Balestier, sœur de son ami. Henry James, également ami des Balestier, est témoin du mariage. Le couple s’installe à Brattleboro, dans le Vermont, auprès de la famille de Caroline. Le 29 décembre, naissance d’une fille, Joséphine.

 

1894 : Voyage dans l’archipel des Bermudes, puis visite aux parents de Kipling, en Angleterre. The Jungle Book (Le Livre de la jungle), suivi en 1895 du Second Jungle Book.

 

1896 : Naissance d’une fille, Elsie. Les Kipling quittent précipitamment les États-Unis, après une querelle avec le frère de Caroline. L’auteur souffre également du très fort sentiment anti-britannique des habitants de Brattleboro. Installation définitive en Angleterre, dans le Surrey.

 

1897 : Parution de Captains Courageous (Capitaines courageux). Naissance d’un troisième enfant, John.

 

1898 : En début d’année, Kipling se rend en Afrique du Sud, où il ira passer de nombreux hivers jusqu’en 1908. À l’occasion du jubilé de la Reine Victoria, l’auteur publie « Recessional », poème considéré comme une célébration de l’impérialisme britannique. En décembre, la famille effectue un voyage aux États-Unis.

 

1899 : Sa fille Joséphine meurt d’une pneumonie, contractée pendant leur voyage aux États-Unis. Kipling publie « The White Man’s Burden » (Le Fardeau de l’homme blanc), nouveau poème célébrant l’impérialisme. En Afrique du Sud éclate la guerre des Boers. Partisan farouche de la cause britannique, l’auteur passe huit mois en Afrique du Sud, où il fondera The Friend, journal de soutien aux Britanniques.

 

1901 : Parution de Kim, accompagné d’illustrations réalisées par son père.

 

1902 : Publication des Just so Stories (Histoires comme ça), illustrées par l’auteur. S’installe à Burwash, dans le Sussex.

 

1907 : À quarante ans, Kipling reçoit le prix Nobel.

 

1909 : Délaissant l’Afrique du Sud, l’auteur ira désormais passer ses hivers en France. Les deux années qui suivent sont marquées par des deuils particulièrement douloureux : son père et sa mère décèdent à quelques mois d’intervalle.

 

1914 : Après la déclaration de guerre, Kipling apporte son soutien à la Croix-Rouge. Il se rend l’année suivante sur le front français. Son fils John meurt au combat.

 

1919 : Kipling est nommé membre de la commission des sépultures militaires.

 

1921 : Jouissant d’une très grande popularité en France, l’auteur est fait docteur honoris causa des universités de Paris et de Strasbourg.

 

1922 : Rencontre le roi George V, dont il devient l’ami.

 

1932 : Dernier recueil de nouvelles, Limits and Renewals (Limites et renouvellements).

 

18 janvier 1936 : Mort à Londres des suites d’une hémorragie.

 


Au sommaire  de ces 3 ouvrages :

 

1e Livre : Introduction et chronologie   -  Simples contes de montagne   -  Trois hommes de troupe  -  l’histoire des Gadsby   -  Wee Willie Winkie et autres récits  -  La lumière qui s’éteint  -    Les handicaps de la vie  -  répertoire des noms  -  vocabulaire indien et anglo-indien   -

 

2e Livre : Tours et détours  -  Le livre de la jungle   -  Le second livre de la jungle  -   Capitaine courageux   -  La tâche quotidienne  -  Stalky et Cie   - 

 

3e Livre : Kim  -  Périples et découvertes   -  Actions et réactions   -   Adieu les fées   - 

 

KIPLING - dans l’intÉrêt des frÈres – nouvelle maçonnique

Rudyard kipling

DERVY

 2000

Écrite en 1917, publiée tout d’abord en Angleterre dans The Story-Teller Magazine et aux USA dans le Metropolitan de décembre 1918, la nouvelle In the Interests of the Brethren (Dans l’intérêt des frères) a été intégré en 1926 aux 14 récits du recueil Debits and Credits, précédée du poème Banquet Night (Nuit d’Agapes). 

 

Cette nouvelle nous conte l’histoire d’une rencontre dans le sud de Londres en 1917 : celle du narrateur avec Lewis Holroyd BURGES, marchand de tabac. Ce gentleman a perdu son fils à la guerre et il occupe la Chaire du Roi Salomon, c’est-à-dire la présidence, dans la loge Fait and Works 5837, E.C. (La Foi et les Œuvres n° 5837, Constitutions anglaises). Pour la compréhension, l’auteur fait une présentation de Rudyard KIPLING Franc-maçon, suivie de notes et de deux annexes qui éclaireront la nouvelle et le poème.

 

Cet article fut écrit dans la revue Renaissance Traditionnelle, ces deux auteurs, Pierre Gauchet et Roger Dachez proposent de rectifier certaines fausses vérités colportées par certains maçons, mais aussi celles trouvées dans une littérature plutôt moderne abordant parfois la biographie maçonnique du frère Joseph Rudyard Kipling. Et par la même, à travers ce travail d’analyse nos deux rédacteurs nous proposent également une traduction plus exacte et plus affinée de termes et grades maçonniques retrouvés dans certains ouvrages.

 

La base de leur travail prend notamment appui dans 2 livres "le dictionnaire de la Franc-maçonnerie" et celui de la prestigieuse édition de la Pléiade "Œuvres de R. Kipling". Au regard de leurs lectures et de leurs connaissances en maçonnologie ou, encore en histoire, nos deux auteurs permettent ainsi de rétablir une vérité plus juste sur la progression, l’activité et le cheminement maçonnique de ce frère du 19ème siècle. Mais avant d’aller plus loin dans le travail que je propose de résumer faisons un aparté pour rappeler qui était Joseph Rudyard Kipling. C’est un écrivain d’origine Anglaise qui nait sur le continent Indien au 19ème siècle à l’époque de la colonisation Britannique implantée en Inde et en Birmanie (actuellement le Myanmar).

 

Cet homme est reconnu pour son talent comme un précurseur sur sa façon d’écrire des nouvelles. De la fin du XIX au milieu du XX il reste en Angleterre un des auteurs les plus populaires de cette époque. D’autant plus que, certains critiques lui reprochent parfois de faire l’apologie de l’impérialisme Anglais. Tout au contraire, d’autres lui reconnaissent d’être un fin analyste sur la façon dont l’empire était vécu même si parfois il suscitait une controverse. Il voit le jour à Bombay le 30 décembre 1865 et meurt le 18 janvier 1936 à Londres à l’âge de 71 ans. Toute sa vie sera marquée par les premières années de son existence et de son amour pour le territoire Indien. D’ailleurs, il écrira de nombreux ouvrages, romans, poèmes ou nouvelles influencés par ces pays asiatiques qui resteront jusqu’à la fin de sa vie au plus profond de fond de son cœur. Un certain nombre de ses romans sont portés à l’écran (le livre de la jungle, Kim, capitaine courageux etc.).

 

On note que ces histoires ont souvent un double sens, celui du continent Indien bien évidement mais aussi, celui rappelant un certain vécu initiatique. D’ailleurs, c’est sans doute dans "Kim" paru en 1901 et reconnu universellement comme un chef d’œuvre puisque ce travail fut récompensé en 1907 par le prix  Nobel de Littérature et dans lequel il nous raconte l’histoire d’un jeune garçon Indien rentrant en apprentissage chez un maitre Lama. Ce roman nous permet d’établir un témoignage et un parallèle avec un cheminement initiatique. Mais voyons sommairement la biographie de R. Kipling. Il est donc né en Inde dans une grande maison coloniale au XIX siècle dans une famille plutôt pauvre d’origine protestante de la branche méthodiste .Son père fils et petit-fils de pasteur mourra en 1911 et fut professeur des beaux-arts, enseignant la peinture et la sculpture. Sa mère qui mourra en 1900 est issue de la famille Macdonald puisqu’elle est la sœur du célèbre ministre Canadien et la fille d’un pasteur méthodiste. Le couple part rapidement à Bombay pour honorer un poste de professorat et ils donneront naissance en Inde à une fratrie de 3 enfants dont Joseph Rudyard Kipling. Celui-ci se mariera le 18 janvier 1892 aux U.SA avec Caroline Balestier. Ils auront 2 filles et 1 garçon. Mais R. Kipling perdra rapidement 2 de ses enfants. Sa fille ainée mourra en 1899 à 5 ans. Son fils né en 1897, sera le dernier des Kipling emportant dans la mort son nom.

 

Il est lieutenant dans l’armée Irlandaise et meurt en 1915 en Belgique à 18 ans durant la bataille de Loos en Gohelle. A titre posthume, son père écrira en 1918 l’histoire des gardes Irlandais corps d’élite dans lequel son fils s’était engagé. Mais revenons à l’enfance de cet écrivain Anglais. De 6 à 16 ans le jeune Kipling et sa sœur ainée partent envoyés par leurs parents en Angleterre pour parfaire leur éducation Britannique. En premier lieu placé à 6 ans avec sa sœur dans la famille Holoway. Le garçonnet est maltraité et humilié quotidiennement. Mais durant les vacances les enfants vont chez un oncle et une tante qui leur apportent beaucoup d’affection. R. Kipling intègre en Janvier 1878 à 13 ans un collège anglais à Westward Ho dans le Devon. C’est un établissement qui prépare les adolescents à une future carrière militaire anglaise. Bien que les débuts soient difficiles, R. Kipling finit par se faire de nombreuses amitiés et se fait remarquer pour son don en écriture.

 

Par ailleurs, ces années furent ses premières sources d’inspirations pour raconter dans un recueil les aventures d’adolescents connus sous le titre de "Stalky et Cie". À l’âge de 17 ans, ses parents trop pauvres ne peuvent pas lui payer des études supérieures et il n’obtient aucune bourse lui permettant d’entrer à l’université d’Oxford. Il finit par les arrêter et rejoint ses parents à Lahore en Inde (Actuel Pakistan, Nord-Ouest de l’Inde) où son père vient d’être nommé Directeur du conservatoire des œuvres architecturales et enseigne la peinture et la sculpture. En 1883, à 18 ans R. Kipling grâce à des relations familiales obtient un poste de journaliste dans "the civil and military Gazette". Il y travaillera durant 7 années. Mais ce n’est qu’entre 1888 et 1889 que R. Kipling se fit connaitre en publiant des récits sur la vie des Anglais en Inde. Ce travail révèle sa profonde identification et admiration pour ce peuple. Après cette période il fit de longs voyages en Asie, au Canada et aux Etats unis. À partir de 1889 il quitte définitivement l’Inde pour les USA, vit quelques temps dans le Vermont où il travaille en tant qu’écrivain. Il épouse sa femme en 1892 et en1897, il part définitivement revivre en Angleterre avec son épouse et ses enfants où il achète un vieux manoir du XVIIème dans le Sussex. Toutefois c’est le 1er Avril 1886 que commence son cheminement Maçonnique. Il a 20 ans et trois mois et obtient une dispense puisqu’il est encore mineur. Il rentre dans la loge de son père "Hope and Perseverance" N° 782 à l’Orient de Lahore. Le 3 mai 1886, il passe au second grade. Et le 6 décembre 1886, il est élevé à la maîtrise dans cette même loge. Il devient en janvier 1887, l’un des officiers puisqu’il tient le plateau de secrétaire de sa loge. Cette même année, il est affilié à la Loge Fidelity N° 98 à l’Orient de Lahore.

Retour à l'index des chapitres