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LA MORT

 

 

Chapitre 9   LA MORT       (ÉSOTÉRISME - MAGIE - SOCIÉTÉS SECRÈTES - MYSTERES - OCCULTISME - CHAMANISME -  VAUDOU - LA FORET - LA MORT)

 

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LA MORT

 

La mort est une réalité qui depuis la nuit des temps, intrigue, fascine et fait peur.

Cette inéluctabilité clôturant la vie terrestre a généré toute une ambiance, des rites et des rituels autour de la mort du défunt. Longtemps, elle fut tour à tour, déifiée, diabolisée, oubliée, occultée et redoutée.

 

La religion, la philosophie et les pouvoirs politiques et militaires l’ont embellie ou enlaidie selon les besoins du moment, et l’homme à travers les contes, les légendes, les mythes et les archétypes, a subi sans arrêt, des formatages et des mises en condition, évoluant au gré des philosophies et de l’histoire.

 

Aujourd’hui, la voie initiatique théiste ou déiste, essaie de comprendre l’après-mort, cette espace invisible qui est censé être habité par un monde intermédiaire, mélangeant des esprits, des entités, des vibrations et des êtres post-mortem. Cet espace est selon les religions et certaines voies spirituelles, loué, chanté et décrit comme un paradis, avec son éternité, son immortalité

et sa beauté.

 

Les théories modernes sur la mort, qu'’elles soient philosophiques, socio-historiques, anthropologiques ou psychanalytiques, sont de bons outils pour étayer l’approche mystique, religieuse et anagogique.

 

Cette page sur la mort, n’a comme but que d’aider le profane et l’initié à se faire une opinion sur la mort, ce passage vers l’au-delà, à mieux appréhender les mondes invisibles- mondes bien connu des chamanes- à réfléchir sur les notions de réincarnation, de métempsychose, de spiritisme, de métamorphose, de transmigration, de résurrection ou d’éternel retour.

 

Essayer de comprendre les rites, les rituels, Eros et Thanatos, et surtout de se préparer à franchir cette porte étroite qui, pour moi est une porte de délivrance ouvrant sur une nouvelle vie, est un des buts que je propose à travers les livres et réflexions de cette page.

 

La lame 13 du Tarot – la mort- nous apprend comment et pourquoi la mort fait peur, mais nous apprend aussi à la dédramatiser, à l’apprivoiser, elle nous apprend à ne pas avoir peur de la mort, à combattre son propre mental, ses propres défauts et comprendre qu’au final, l’homme spirituel doit  surpasser la matérialité par le détachement.

 

Cela me rappelle la phrase de J. K. Huysmans :

« L’homme est comme une montgolfière, s’il veut monter et atteindre l’infini, il doit jeter tout son lest ». Tel est le secret d’une fin heureuse."

 

Souvent cette peur de la mort vient du fait qu'’on sait ce que l’on laisse, alors qu'’on ne sait pas ce que l’on va trouver derrière cette porte étroite. Raison de plus pour inverser ces idées en matérialisant l’esprit et en spiritualisant la matière.

 

Les livres ci-dessous, donnent des résumés, des idées, des symboles, des vécus, des traditions funéraires, des coutumes.

 

Tout cela devrait te permettre de te faire une idée, voire consolider tes convictions.

 

 

 

B.A. – BA   -   LA  MORT    -     Volume  1

Gérard chauvin

Edition PARDḔS

 2002

Lorsque nous nous trouvons confrontés à la mort, la "nôtre" ou celle de l'"autre", nous pouvons feindre l'indifférence, opter pour le mépris d'une "souffrance injuste", nous résoudre à la haine d'une puissance hostile, ou bien, encore, la considérer comme un simple "fantôme", une "image", une "névrose", etc. Mais, si nous nous efforçons d'en assumer la nécessité, si nous en "comprenons" la nécessité, elle apparaît comme une "clef" de la vie.

Les enseignements traditionnels insistent : la bonne mort est la conséquence d'une fin de vie juste... Et une vie "justifiée", au sens théologique, prend en compte la mort ; moins en tant que processus de rupture, biologique et affective, que comme un passage critique, un changement d'état pour l'être contingent.

 

Fort d'une telle approche, ce B.A.-BA de la mort (volume 1) rappelle le fait mythique qui la généra, avec la corruption de l'âme, la souffrance, la maladie, le vieillissement. Il soulève le problème de l'attitude hospitalière moderne, qui abandonne l'agonisant - surmédicalisé mais sans viatique - aux affres d'un vertigineux basculement dans l'"inconnu".

Au contraire, dans une société traditionnelle, la mort est familière... La simple et honnête foi, l'attachement aux rites communautaires, les vertus de la prière, repoussent l'esprit de négation et le flot d'angoisses, souvent inavouées. Enfin, l'auteur envisage la diversité des coutumes funéraires : inhumation, crémation, embaumement, etc., jusqu'aux pratiques déroutantes des doubles funérailles ou de la nécro-anthropophagie. "Un ouvrage qui réussit le paradoxe de replacer la mort dans la vie et dans l'histoire."

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Le mythe  -  la promesse christique de l’abolition de la mort  -  Mort du corps  -  L’agonie  -  Stades et signes de la mort  -  Processus de décomposition – résorption  - Autopsie  -  Les NDE  -  la mort méprisée  -  médicalisation de masse et acharnement thérapeutique  -  les derniers instants  -  l’aide aux mourants  -  l’euthanasie  -  Vertus de la prière  -  Absolution et extrême onction  -  Dernier souffle aux funérailles  -  coutumes et rites d’oblation  -   Chine, Tibet, Grèce, Judaïsme, Islam  -  toilette mortuaire  -  veillée et repas funèbre  -  les luminaires  -  la terre et le sang  -  les cheveux et les ongles   - Funérailles dans diverses tradition  -  Bénarès  -  Rome  -  Dérouter le mort  -  apprivoiser la mort  -  le feu et l’eau  -  les pleureuses  -  Panégyriques, oraison funèbre  -  le viatique  -  le linceul  -  législation  -  la crémation  -  les cendres   -  embaumement  -  Désossement  -  Orientation et position du corps  -  Nécro-anthropophagie  -  Tètes, reliques, trophées et marteau de la bonne mort  -  

 

B.A. – BA    -   LA   MORT      -     Volume 2

Gérard chauvin

Edition PARDḔS

 2002

Ce 2e volume du B.A. – BA de la mort poursuit la réflexion qui situe la mort au centre des préoccupations humaines, en tant qu’elle est promesse d’immortalité pour l’âme. Il n’est pas une société qui ignore ou méprise ses morts ; on ne peut en dire autant du « monde moderne », dont les contre-valeurs affectent la condition humaine jusque dans ses ultimes retranchements. Rappelant fatalement la précarité de l’existence et la vanité des activités, la mort, honnie, est, à la fois, combattue et refoulée.


Pratiques de deuil et rituels commémoratifs ont pour fonction de faciliter le destin posthume et de rétablir l’ordre communautaire momentanément ébranlé. Il faut aussi prévenir le retour des « larves » invisibles qui laissées libres, errantes, polluent l’ambiance psychique.


Ce second volume aborde les principaux thèmes figuratifs de la mort, notamment dans son rapport à la sexualité. Il s’attache à donner un aperçu satisfaisant de l’organisation de l’espace cémétarial et du mobilier funéraire, jusqu’aux mausolées royaux et à leurs parodies laïques. Un chapitre souligne les fondements cosmogoniques du « sacrifice » que représentaient les funérailles des chefs dans les mondes anciens.


La « bonne mort », simple, sage, discrète ou héroïque, est une réconciliation avec soi-même et avec l’Être divin. Ce passage obligé, difficile et dangereux, est alors converti en un élan libérateur, à travers l’œil du dôme de notre conscience, jusqu’à la Source même de toute mort et de toute vie.

 

Les catholiques ne connaissent pas de toilette « rituelle » du défunt. Selon les zones géographiques, une veillée funéraire est organisée au domicile du défunt ou dans une résidence de la famille. Cette veillée est plus présente en milieu rural que citadin. La veillée se décide toujours à l’initiative de la famille et/ou de l’entourage. Le port de vêtements noirs (couleur de deuil) est aussi plus poussé en milieu rural. Au Sud de l’Europe, on croise encore régulièrement les « veuves éternelles », femmes qui suite au décès de leur mari ne s’habillent qu’exclusivement en noir pendant le reste de leur vie. Au niveau du cercueil, rien n’est imposé, une croix pouvant être rajoutée. La préparation de la célébration religieuse se fait sur base des choix de la famille en termes de lectures, chants, prière et musique. La descente dans le caveau est accompagnée d’une bénédiction.


Les proches de la famille du défunt apportent leur soutien lors de la veillé et les jours suivants le décès par l’envoi de fleurs, cartes de condoléances, don ou offrande. Les catholiques croient en la vie après la mort, cependant la plupart du temps, le départ d’un être cher est vécu comme une déchirure et une profonde tristesse. Les annonces mortuaires, publiées dans les journaux au Luxembourg et affichées sur les murs de paroisse dans certains pays européens du Sud, transmettent à côté de la chronologie vitale du défunt, les sentiments de deuil des proches.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Les temps du deuil – les nombres 3 et 7  -  Pratiques, temps et couleurs  -  la période de 40 jours  -  Statut de la veuve  -  Substituts, drapeaux,  tablettes et effigies   -  commémoration  -  la fête des morts  -  gâteaux d’Ames  -  Prières pour les défunts  -  ancienne prière chrétienne  -  Extrait de l’office pour les défunts   -  Requiem  -  Nécrologie et obit  -  Thanatos, sommeil, rêve et silence  -  Les thèmes macabres  -  De Durer à l’âge baroque et à l’époque contemporaine  -  Eros et Thanatos  -  mort et fécondité  -  Représentation dans l’art occidental  -  la peine de mort  -  le suicide  -  Les revenants  -  les Mânes, larves et lémures  -  les mauvaises morts  -  mesures préventives  -  Mégalithes et tumuli  -  Dépôts sacrificiels d’animaux  -  Inscriptions funéraires  -  Monuments aux morts  -  Nécropoles  -  Tombeaux Royaux et Aristocratiques  -  Palenque  - Funérailles sacrificielles à travers le monde  -  Le don de soi  - Vive la mort  - Viking et indiens d’Amérique  -  Etrurie  -  La Basilique Saint Denis  -

 

REFLEXION SUR L’INSTANT SACRE DE LA MORT 

 

ARCADIA

2015

                                                      

L'instant de la mort est rapide comme l'éclair, il nous apprend en un instant tout de la vie qui palpite dans le cœur du cœur des choses. C'est là une expérience qui se déroule à  chaque instant. Elle est, avant tout rituel, avant toute illumination spirituelle, avant toute connaissance, tout exercice de yoga ou de prière, c'est la spontanéité de la vie.

 

Voir froidement ces choses et les accepter comme une hypothèse de compréhension intérieure ouvre à d'autres perspectives. Le monde qui nous entoure, avec ses plans et ses propositions, avec ses questions sans réponses, étant accepté comme il est, une dissolution de ses valeurs s'opère avec une facilité déconcertante. En fait, accepter ce monde sans plus se faire d'illusions à son sujet, c'est le dissoudre, le dénouer, le défaire, le démystifier …

 

Il est donc question d'une mort à ce monde et donc une mort aux prévisions du soi mortel, d'une mort à l'illusion que l'on se fait de sa propre existence. C'est la mort de la mort, c'est donc la naissance à la vraie vie …Accepter la vie temporelle c'est accepter de connaître la vie dans la mort, la mort dans la vie. La foi véritable nait, issue du chaos alchimique, la mort de la mort commence dans cette précieuse Faculté d'Oubli qui est la force des véritables retrouvailles '' mort, ou est donc mon aiguillon ? '' il n'y a plus de place à la tristesse de notre sort.

 

On reconnaît notre corps en parfaite santé dans le fait qu'on est tellement bien qu’on ne le sent plus. C'est quand il est malade qu'il se fait sentir. La mort étant le total oubli du corps ...c'est une piste vers une santé totale Mais le vrai sentier c'est de mourir avant de mourir …c'est la mort alchimique …

 

Ici une philosophie est nécessaire, la compréhension de ces choses demande de passer par la bonne porte. Pas de magie ou d’occultisme, Seulement comprendre que toute compréhension a ses limites …S'expliquer les choses sans se figer, les partager avec d'autres compagnons en chemin. C'est aussi en allant plus loin... en bannissant les autorités factices, les hiérarchies, les structures de groupes, mais seulement après les avoir comprises , intérieurement, intégrées et transmutées en forces intérieures, sachant parfaitement que toutes ces structures sont nécessaires jusque-là …

 

Vivre sa mort ici et maintenant, consiste tout simplement à effacer cette limite, pour ne plus se situer que dans la continuité de la vie et non du vivant, cet effacement est  accompli par le degré de Maître et notre retour à la forme lumineuse de notre origine (résorption de la dimension Karmique)cela ne peut se réaliser que dans la dimension d'une Foi absolue, Foi qui est le baume effaceur que nous donne la réalité imaginale, la communication avec notre nature supra humaine.( l'image du Principe en nous) pour cela tout doit être lâché, le non attachement est l'obligation pour la réussite de l'oeuvre

 

b.a. – ba  -    la rÉincarnation

Gérard chauvin

Edition Pardès

 1999

Loin des fantaisies « new âge » des spiritualistes, pour lesquels elle est une « nouvelle chance », la réincarnation signifierait – comme le Purgatoire – la miséricordieuse possibilité de parfaire ce qui n’a pas été achevé le temps d’une vie ici-bas : la rupture avec le désir. En ce sens, l’usage du mot pourrait être fondé, évitant les conséquences des préjugés humano-individualistes propres aux Occidentaux déspiritualisés, volontiers accommodants lorsqu’il s’agit de leurs propres erreurs et manquements.



Dès lors, la question est moins de savoir si « notre âme » quittera son enveloppe de chair pour en adopter une autre (et… « Il y a beaucoup de demeures dans la Maison de mon Père » [Jean, XIV, 2]), que de savoir à quoi, aujourd’hui, nous vouons cette âme qui nous a été confiée. Ce B.A. – BA de la réincarnation montre que la raison suffisante de notre vie est l’affranchissement des contraintes cosmiques, jusqu’à la naissance de la « chair » à l’« Esprit »… et non pas de chercher le moyen d’attiser et prolonger l’appétence du désir existentiel.

 

Cette notion de réincarnation est populaire pour plusieurs raisons : d’abord il semble que certains individus qui nuisent aux autres par leur comportement ne souffrent pas du tout ; c’est une forme d’injustice, il faudrait donc qu’il y ait une vie future pour que ces gens puissent en quelque sorte payer en échange du mal qu’ils ont commis.

 

L’autre raison c’est que la durée de la vie terrestre est trop courte pour à elle seule décider de l’éternité. Nous vivons 50, 60, 70 ans seulement et nous voudrions avoir d’autres possibilités pour réussir à être en harmonie avec Dieu, pour prouver que nous sommes capables de vivre mieux.

 

Une autre raison c’est la peur du néant. Si ce corps disparaissait, recommencer dans un autre corps plus sain, ce serait comme de changer de vêtement. Il faut donc qu’il y ait d’autres vies pour continuer et ainsi la notion de réincarnation est très réconfortante et elle prend racine en Occident.

 

A cause du film de Bertolucci les gens pensent de plus en plus à la réincarnation. Une chose amusante est qu’en Asie on n’aime pas tellement l’idée de réincarnation parce qu’on voudrait plutôt que la roue de l’existence cesse et avec elle le cycle des souffrances. Mais en Occident, il semble que l’on aime cette idée. Il y a donc une différence de mentalité entre l’Occident et l’Orient. C’est un fait que l’idée de réincarnation avec la notion de continuation qu’elle implique est actuellement très populaire. Au cours du troisième siècle après J.C. un théologien catholique du nom d’Origène a enseigné la préexistence de l’âme avant son entrée dans le corps. Il s’agit donc d’incarnation et non de réincarnation. Il semble que cette idée soit très proche de l’autre parce que si vous êtes incarné une fois il est possible que vous le soyez une autre fois. En 540 environ Origène a été condamné par le concile de Constantinople à cause de cette idée.

 


La notion de résurrection est proche de celle de réincarnation. Qu’est-ce qui doit être ressuscité sinon le corps? Donc nous pouvons utiliser la notion de réincarnation. Lorsque le corps est restauré l’âme entrera à nouveau dans le corps. D’après les enseignements du Jugement Dernier chacun doit retrouver son corps ressuscité et c’est bien une réincarnation. Il est difficile de dire qu’il n’y a pas de réincarnation dans le christianisme. Certains théologiens chrétiens disent que pour inclure la notion de réincarnation il faudrait modifier de nombreux enseignements à l’intérieur même du christianisme. Nous ne sommes pas sûrs de cela parce que les éléments de réincarnation sont vraiment là dans les enseignements du christianisme.

 

Nous voulons tous savoir ce qui va arriver après notre mort et nous nous révoltons tous contre l’idée que nous devons mourir. C’est pourquoi l’idée de réincarnation est très importante pour nous. Devons-nous continuer ou pas après la mort ? et où et quand ? Nous savons que les humains ne peuvent pas être heureux s’ils ne croient pas en quelque chose. La foi est importante, mais la foi c’est quelque chose de vivant, c’est comme l’amour, la haine, le désespoir, c’est une formation mentale. C’est une chose vivante et tout ce qui est vivant change. Votre foi c’est quelque chose de vivant qui doit changer au cours du temps, qui doit grandir comme un arbre. La foi qui était la vôtre quand vous aviez dix ans n’est plus là. Que vous soyez chrétien, musulman, marxiste, bouddhiste ; la foi est quelque chose qui doit changer tout le temps : il faut accepter ce fait. L’avantage de l’étude et de la pratique du bouddhisme, c’est qu’on nous rappelle constamment que tout change y compris notre foi, la foi est une chose vivante.



Alors que vous continuez à vivre, votre foi grandit. C’est la même chose dans toutes les traditions spirituelles et nous ne devons pas craindre l’arrivée d’un changement dans notre façon de croire. En fait, lorsque les choses arrêtent de se développer, la vie devient impossible. D’une part, nous savons que sans foi nous ne pouvons pas vivre, nous ne pouvons pas être heureux. D’autre part, nous savons que la foi est quelque chose qui change. Il y a donc le risque de perdre votre foi et dans ce cas vous devenez une sorte de fantôme affamé. C’est pourquoi notre attitude vis-à-vis de la foi est très importante. Nous devons prendre soin de notre croyance, de notre foi, d’une façon très sage, de sorte que notre foi se développe dans la direction qui nous apportera plus de paix et de joie.

 

D’abord il se peut que nous croyions que la réincarnation corresponde à l’idée que l’âme entre dans le corps. Nous pouvons dire que l’âme est permanente et le corps impermanent. Lorsque nous nous débarrassons d’un corps nous pouvons entrer à nouveau dans un autre corps. L’immortalité de l’âme et l’impermanence du corps, c’est peut-être une première notion de réincarnation. Il se peut que nous commencions comme cela et que nous nous appelions bouddhistes, c’est accepté pour un débutant.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

 

L’origine des inégalités  -  Arthur Schopenhauer  -  le Seraphita d’Honoré de Balzac  -  Emerson et Thoreau  -  Les Ecoles Néo-Spiritualistes  -  Allan Kardec  -  Spiritisme et umbanda  -  Helena Blavatsky  -  la Sté Théosophique  -  Rudolf Steiner et l’anthropomorphisme  -  Edgar Cayce, le mage d’Hopkinsville  -  Bernstein et Lerner  -  Shirley Mac Laine et l’orientalisme californien  -  Shanti Devi  -  Pourquoi croire à la Réincarnation ?  -  Recherches expérimentale et psychothérapies  -  Helen Wanbach  -  Patrick Drouot  -  J. P. Schnetzler  -  Denise Desjardins  -  Le Lying  -  René Guénon et les Etudes Traditionnelles  -  Coomaraswamy  -  F. Schuon  -  Titus Burckhardt  -  Julius Evola  -  Enfer, Paradis et Purgatoire  -  Bardo-Thödol  -  la transmigration  -  la Bhagavad-Gita  -  loi de Manu  -  Shi Ramakrishna  -  Hindouisme et Bouddhisme  -  l’enseignement du Bouddha  -  Métamorphoses  -  les boddhisattvas  -  tulkous  -  Platon et Virgile  -  L’Enéide  -  La Tradition juive et Isaac Loriah  -  le Nouveau Testament et les textes évangéliques  -  Origène  -  Gnosticisme  -  le christianisme  -  Purgatoire et transmigration  -  De la résurrection de la chair  - 

 

B. A – BA       -        AU - DELÀ

BERNARD   MARILLIER

Edition PARDES

 2000

Le problème de l’existence d’un au-delà a toujours été au centre des préoccupations  métaphysiques des hommes, soit individuellement, dans la mesure où la croyance en la survie fût perçue, le plus fréquemment, sous la forme de l’immortalité du corps ou le plus souvent, de l’âme, soit collectivement, dans les croyances religieuses et les pratiques , rites et mythes des divers peuples et cultures. Notre propos n’est pas ici, de discuter l’existence ou non de cet au-delà. Nous posons clairement la réalité téléologique de cet outre-monde et la possibilité qu’il puisse interférer avec le monde des vivants, futurs habitants de cet au-delà. Celui-ci est en fait, un double, précisément, une réalité «  plus outre » au «  monde-là ». Loin d’être vide, mort, si l’on peut dire, l’au-delà est, au contraire, rempli d’une infinitude de vies et d’êtres spécifiques.

 


Dans ce livre, l’auteur nous invite à un voyage singulier,  qui nous fera découvrir, d’abord, les diverses conceptions que les peuples se sont faites  de  l’au-delà, puis les diverses catégories d’êtres y résidant, ainsi que certains des phénomènes en émanant parfois. Cette visite n’est qu’un examen, l’état des lieux d’un monde qui sera un jour le nôtre.

 

La réincarnation est un concept strictement incontournable en ésotérisme avancé, tout comme dans le cadre d’une mystique qui le soit aussi. Elle est même une évidence lorsque l’on a quelque peu conscience des mécanismes qui président au phénomène de la vie et de la mort, de la transformation et de l’impermanence des choses; tout, absolument tout étant cyclique! Une âme ne naît pas en même temps qu’un nouveau corps. Une âme est une âme, un corps, un corps. Une âme ne naît pas d’emblée humaine. Elle doit, une fois éveillée, évoluer elle aussi, comme l’entière création, et deviendra, un jour, humaine parmi les humains qui, un jour, eux aussi se sont trouvés au “stade fœtal” spirituel. Imaginer qu’une âme naisse humaine d’emblée est une idée aussi excentrique qu’imaginer qu’une femme mette au monde un homme ou une femme de quarante ans environ, donc pleinement adulte et diplômé, sachant naturellement marcher, lire, compter, tenir des discours philosophique à sa mère à peine le cordon ombilical coupé.

 

De la même manière, une entité doit apprendre à gérer sa condition, puis, ensuite, celle du stade d’évolution qui lui est supérieur, puis encore celle d’après, etc. Imaginez qu’une entité humaine, lorsqu’elle est incarnée, gère vraiment, à chaque seconde de la vie, contre les volontés d’une conscience biologique propre au corps parfois opposées au siennes propres, la quasi-totalité des fonctions vitales de l’incarnation (ne serait-ce que plus de 200 milliards d’échanges chimiques par jours, pour ne parler que de ce seul aspect des choses), ce qui inclut échanges gazeux, élimination des toxines, réparation des tissus, combat permanent contre les intrusions virales, alimentation optimale des cellules, lutte contre la décrépitude organique, gestion des empoisonnements alimentaires quotidiens dû à une alimentation presque exclusivement chimique, eaux plombées, etc., incluant aussi le contrôle de l’ensemble de la cohésion de chaque organe, et la lutte permanente contre nos propres comportements autodestructeurs comme la consommation abusive de tabac par exemple, etc., sans parler de la gestion des énergies subtiles!

 

Qui le fait tout ça? Pensez-vous que ça se fasse tout seul, comme par enchantement? Rien ne se fait tout seul, et encore moins par enchantement. Qui pensez-vous qui parvienne à réaliser tout ça pendant quatre-vingts ans de vie malgré la pollution, des empoisonnements constants au sucre, à l’alcool, le stress, les rayonnements ionisants, les mauvaises habitudes d’une hygiène de vie souvent désastreuse, etc.? C’est l’âme et elle seule. Non pas votre âme, mais vous qui habitez ce corps humain pour quelques décennies; une âme surentraînée à la survie et à la gestion de 50 000 milliards de cellules. Croyez-moi sur parole, ça ne se réalise pas par “l’opération du Saint-Esprit”, ni ne s’apprend le temps d’une gestation humaine!

 

Une entité nouvellement éveillée à la conscience d’elle-même passera d’abord des millénaires d’existence en tant que minéral, de moins en moins profondément enfouie dans les profondeurs du sol, migrant lentement vers la surface en fonction de son évolution personnelle et collective, celle du règne minéral auquel elle est alors attachée. Puis, une fois parvenue à la surface, elle devra affiner sa condition. L’aboutissement absolu de cet affinage spirituel est une incarnation dans un diamant, sommet de l’échelle d’évolution minérale (mais toutes les entités minérales ne vont pas jusque-là).

 

Au sommaire de cet ouvrage : 

 

Les mystères de la mort  - le passage du seuil  -  du matériel au subtil  -  les vies post-mortem  -  la pluralité des au-delà  -  le refus de la mort et de l’au-delà  -  La métempsychose, la réincarnation  -  la métamorphose et la transmigration  -  L’au-delà dans les religions non Abrahamiques  -  les temps antéhistoriques et le monde des primitifs  -  les peuples indo-européens  -  les Celtes et les Germano-Scandinaves  -  Les Grecs, les Etrusques, les Romains, les Hittites  -   les peuples de la steppe  -  L’Egypte ancienne  -  la Mésopotamie  -  les peuples pré-colombiens  -  L’Inde, le Tibet, le Chine et le Japon   -   le Judaïsme  -  le christianisme  -  l’Islam  -  les figures angéliques  -  le petit peuple des intermédiaires  -  le peuple de la peur et de l’angoisse  -   L’immortalité  -  l’éternité  -  la résurrection  -  la parousie  -   la seconde mort  -  les attributs et les symboles de la mort et de l’au-delà  -  le squelette, la faux, le sablier, le linceul, la barque, la charrette  -  les gardiens de l’au-delà  -  les lieux et les terres de l’au-delà  -

 

L’ARCANE 13 DU TAROT, ARCANE SANS NOM  -         CHRONIQUE D’UNE MORT ANNONCḖE

   Georges Flour

 Arcadia

 2016

Cette petite chronique sur l’arcane 13 du Tarot n’a pas d’autre but que de vulgariser le symbolisme de la mort, représenté par cet arcane. Pour en connaitre davantage sur les tarots en général, je vous donne rendez- vous au chapitre 22 de la Biblio.

 

Parmi les 22 arcanes majeurs du Tarot de Marseille, l’arcane 13 est le seul qui n’a pas de nom, seulement un numéro : 13. Cet arcane symbolise ce que l’on appelle dans le langage courant LA MORT. Mort-Renaissance, passage, évolution, révolution, et tout autre nom que l’on donne à cette thématique. Voyons cela de plus près : Depuis sa création vers 1420 (1e tarot appelé Visconti-Sforza), cet arcane n’a jamais eu de nom, ni de symbole, ni de livret explicatif, seulement le graphisme d’un squelette avec une faux ou un arc. Il a fallu attendre 1790 avec Etteilla pour y trouver des débuts d’explications, des symboliques et des directions. Pour ma part, et afin de construire une thématique autour de chaque arcane, j’ai privilégié l’alchimie, la numérologie, les lettres hébraïques, l’astrologie et l’astronomie ; le Yi King, les oghams, les runes, la Franc-maçonnerie, les chakras, les traditions chrétiennes, égyptiennes, grecques, les pierres précieuses, les mythes, le symbolisme et l’herméneutique.

 

Si cette Grande  Faucheuse, cette Camarde représente la mort, c’est pour avoir un nom commun que tout le monde accepte. Dans la réalité, chacun y mettra son symbolisme personnel qu’il appellera : changement d’état, passage, Renaissance, évolution spirituelle, transformation positive, transmutation, métamorphose, ultime initiation, porte étroite, fusion, etc. Certains rites maçonniques procèdent d’ailleurs à une dramaturgie de la mort :

La mort du vieil homme et la naissance de l’homme nouveau – la mort d’Hiram et sa transmutation-palingénésique – mort spirituelle par décapitation dans la caverne du 9e etc. – Les rites templiers mettent au centre de leur rituel la mort. Mort de Jacques de Molay brulé en 1314 sur l’ile aux juifs et la mort des assassins du Grand Maitre de l’Ordre, Philippe le Bel et le Pape Clément V, mort en 1314, puis du secrétaire de Philippe le Bel :  Enguerrand de Marigny  qui lui aussi mourut en 1315 pendu au gibet de Montfaucon
 

La faux que tient le squelette coupe l’utile et l’inutile, elle nettoie le superflu qui encombre le chemin initiatique et met de côté les éléments qui vont fertiliser sa materia prima. Les peintures murales du néolithique expriment à travers les squelettes peints sur les murs et les grottes, des scènes de trépas et en font des scènes d’un passage joyeux vers un au-delà paisible. Cela peut rappeler la formule de St Pierre Damien (1072), formule adressée aux vivants : « Vous êtes ce que nous avons été, vous serez ce que nous sommes ». Au risque de me répéter, cette mort symbolique n’est pas une fin mais un recommencement, une renaissance, une nouvelle vie, un nouveau départ. Les yeux que l’on ferme en ce monde, s’ouvrent dans un autre monde. Le sage ne craint pas ce moment, car pour lui, mourir c’est savoir.

 

Il y a une grande similitude entre cet arcane sans nom et l’arcane du Fou. L’un est sans nom, l’autre sans numéro, il est simplement dénommé Fou/Mat/ Ka d’Or. Tous les deux expriment ces passages/cycles, Mat veut dire mort et tous les deux échappent à l’enfermement pour voyager sur les ailes de la liberté, de l’immortalité et de la légèreté, ayant quitté les pesanteurs terrestres. Ce sont les deux seuls arcanes représentés en marche ou en  mouvement dans le Tarot.

 

Les mythes attachés à cet arcane 13 sont les Carnavals dont l’étymologie est : Carna et vale : Carna est la déesse de la chair, son époux est Janus dieu des portes, c’est une déesse protectrice-  Vale signifie quitter, s’en aller, changer de comportement. Ainsi les carnavals invitent à l’amusement, au sexe et au défoulement avec la déesse de la chair. L’origine des carnavals remontent à Eleusis, où se pratiquait un rituel de fêtes en l’honneur de Déméter la déesse de l’agriculture et mère de Perséphone. Beaucoup de participants se déguisaient en squelette et se mélangeaient avec les vivants. Le rite celtique du 1e Novembre reprend cette symbolique avec une légende accompagnant une danse macabre. Dans tous les carnavals on  trouve des masques derrière lesquels les participants peuvent se cacher et se défouler sans se faire connaitre, on y trouve également des squelettes, des danses, de la musique, de l’alcool ou du vin et beaucoup de bruit, l’origine est grecque, rappelant les bacchanales et les rites dionysiaques. La mort ouvrait et fermait les carnavals. Au Moyen-Âge, les carnavals duraient entre 3 et 7 jours, à Venise le carnaval durait 6 mois. A la fin du carnaval, l’effigie du Roi du carnaval était brulée puis un squelette parcourait la ville s’assurant que tout le monde était chez soi. Enfin la période du Carême pouvait commencer.

 

Lorsque l’arcane du Fou rend visite à la Grande Faucheuse, il est étonné, ainsi pouvons-nous entendre le dialogue suivant : Le Fou : Comment t’appelle t-on ? La Grande Faucheuse : On m’appelle la mort, mais en réalité, je n’ai pas de nom, et si je fauche, ce n’est pas pour couper, mais pour rassembler ; je rassemble les morceaux épars de l’homme qui a vécu plusieurs morts ; je suis son guide vers le ‘’Grand Passage’’, le passage vers la vie intemporelle. Tu le sais pour l’avoir senti dans ta chair, je suis ‘’passage’’, de la mort vers la vie, je suis le vrai porteur de lumière, je suis Devenir, présent dans l’eau de vie et je suis le grand ‘’Rassembleur’’, je suis l’échappée vers la Sagesse. A ce moment-là, la mort, squelette de chair se transforme en squelette de lumière, à la blancheur éclatante…Oui, je suis Lumière, je suis ta Lumière et c’est pourquoi, comme moi, tu peux, à jamais, abandonner ‘’ le bandeau de l’initié’’ et regarder la lumière en face, découvrir la lumière de l’invisible ; cette lumière qui va te projeter vers le ciel par le centre de la Croix. C’est la raison pour laquelle ma faux est devenue un arc. Le Fou entendant cela se dissout dans le Vide, le centre du Soi, sombre tunnel de la caverne initiatique, tourbillon insensé des existences éphémères. Assoiffé d’absolu, le Fou tombe vers le haut, dans la lumière aveuglante du Tout, au centre immobile de la Croix. Je suis lumière d’étoile dit encore la Mort, superposition d’Etoiles, l’étoile du Compagnon, l’étoile à huit branches de l’ange de vie (arcane 17) étoile à cinq branches de l’homme divinisé (Vitruve). Je suis toutes les étoiles puisque je suis toutes les lumières. Le Fou termine alors cette visite totalement transformé par la Mort qui rassemble.

 

L’arcane 13 est en correspondance avec les Oghams celtes et les Runes nordiques. L’Ogham dans la tradition celtique est une écriture secrète et un langage de signes réservé aux initiés, c’est également un système de symboles utile en magie et en divination. Il est aussi appelé ‘’alphabet des arbres ou oracle des Druides’’ car ses 25 lettres correspondent à un arbre ou un végétal qui sont autant de signes de l’invisible à déchiffrer. L’arcane 13 nous fait pénétrer dans ce langage.  5 Oghams sont en relation avec lui, il s’agit de : Le Fearn qui est l’Aulne – Le Straif qui est l’Epine noire – Le Ruis qui est le Sureau – Le Mor/Eamhancholl qui est la Mer -  L’Ioho qui est l’If –

 

Le Ruis appelé Sureau est connu pour ses capacités de régénération, il est également l’arbre de la mort et de la Renaissance, il est associé aux énergies chtoniennes.

 

Le Fearn appelé Aulne est un arbre au symbolisme complexe, il est à la fois, Eau, Terre et Feu, il est masculin et féminin, il est l’arbre des vivants et des morts physiques et initiatiques, il figure l’Axis Mundi reliant le visible à l’invisible, les vivants et les défunts. Il est l’arbre des deuils intérieurs et des ruptures de vie débouchant sur de nouveaux cycles, une nouvelle vie. C'est un soutien cosmique ;

 

L’Ioho appelé If, symbolise la Renaissance et le cycle des réincarnations, des rituels funéraires ; il est l’arbre-symbole des cimetières. Les romains dédiaient l’If à Hécate déesse des Enfers et des mondes invisibles.

Mór ou Eamhancholl appelé La Mer est le dernier Ogham, il correspond à l’eau des mers, les océans, il représente la matrice primordiale, le début et la fin de toute chose ; Il synthétise tous les autres oghams. Il représente aussi le Cosmos, l’inconscient individuel et collectif, les naissances, les transformations, les morts et les renaissances, il est l’Inspir et l’Expir cosmique.

 

Le Straif appelé prunus spinosa ou Epine noire. Cet arbre est connu en médecine traditionnelle, ses fruits sont riches en vitamine A, B, C, ainsi qu'’en tanin, potassium, calcium et magnésium. Un de ses symboles est la douleur (épine), les difficultés, les obstacles et les épreuves. Selon certains théologiens chrétiens, ses épines auraient servi à la fabrication de la couronne d’épines de Jésus. Il est l’arbre des magiciens, des chamans car étant réputé être un bouclier contre les mauvais esprits. Les baguettes en bois d’épine noire sont réputées comme talisman bénéfique et apotropaïque. Son côté négatif le met en affinité avec la foudre, l’orage, la malchance, le destin et la lune noire, mais aussi avec la magie noire et les liens occultes.

 

A côté des Oghams, les Runes nordiques occupent une place importante de par l’ancienneté de leur Tradition. Etymologiquement les Runes évoquent le mystère, le secret, elles représentent la Connaissance. Connaissance que le dieu Odin reçut des Nornes pour la donner aux hommes. Au-delà de leur usage pour l’écriture, les mots et les phrases, les différents ‘’Futhark ‘’ ou alphabet runiques, étaient utilisés en magie et en divination. Vectrices d’énergies sacrées, les runes représentent une voie privilégiée pour comprendre l’héritage spirituel de la tradition chamane du Nord de l’Europe. Elles nous donnent des clefs de sagesse et des ouvertures sur les mystères du Tarot. L’Arcane 13 est en correspondance avec 3 runes : Naudhiz, rune de la patience, de l’acceptation des valeurs fondamentales, elle symbolise le dénuement, la tempérance mais aussi la mort initiatique et la renaissance. Le serpent est la représentation de Naudhiz, son mystère et son ambivalence, comme celui de l’arcane 13, lui confère un statut à la fois de crainte et d’attirance. Iwaz ou Eihwaz, 2e rune. Cette rune symbolise clairement l’arbre If, cet arbre des morts que nous avons trouvé dans les Oghams. Cette rune servait surtout à la magie, son environnement astrologique est le signe du scorpion avec sa planète Pluton, alliée au symbolisme austère de Saturne, qui d’ailleurs évoque dans son glyphe la faux de la mort, celle qui fait tomber les illusions, enlever l’inutile pour ne garder que l’essentiel. La 3e rune est Perthro ou Peorth, c’est la rune du hasard, du destin, des sortilèges et des cycles, elle puise sa force et ses prédictions dans les légendes nordiques, la magie, le chamanisme et le Grand livre des Changements. Sa correspondance avec l’arcane 13, se fait naturellement, ayant les mêmes objectifs et les mêmes cycles de métamorphoses pour ceux qui franchissent le Styx sur la barque de Chiron pour rejoindre les Walkyries et les Nornes.

 

Les pierres en correspondance avec l’arcane 13 sont : Le Lapis Lazuli – L’Améthyste – L’Aventurine – La Calcédoine – Le Topaze – Le Saphir et l’Opale – (L’influence de ces pierres est décrite au grand livre du Tarot d’Arcadia) –

 

La numérologie de l’arcane 13 nous renvoie à Jésus avec ses 12 apôtres .C’est à dire 12+Jésus=13. C’est le chiffre ambivalent de la chance ou de la malchance. Le 13 symbolise le cours cyclique de l’activité humaine, tour à tour employé pour le bien ou le mal, cycle errant, aveugle, mortel ou bénéfique. Le 13e chapitre de l’Apocalypse est celui de l’Antéchrist. Le 13e siège appelé périlleux est celui des chevaliers de la Table ronde. Il y a aussi Jacob et ses 12 fils. Ulysse est le 13e compagnon de son Odyssée, il reviendra à Ithaque vainqueur après de multiples obstacles et changements d’états. Le 13 est le chiffre de la matière 1+3=4. Le 13 symbolise un nouveau départ 12+1. De par son dénaire(10) et son ternaire(3), le 13 marque une évolution fatale vers la mort et l’achèvement d’une vie. D’une façon générale ce chiffre correspond à un recommencement après une fin de cycle. On est entre l’éternel retour et le rocher de Sisyphe.

 

Le sablier de cet arcane, tout comme celui qui est dans le cabinet de réflexion, nous indique que le temps humain, linéaire, nous est compté, il mesure le temps profane rappelant le caractère éphémère de toute vie qui doit tendre vers la Réalisation d’un être de lumière. Ce symbole nous ramène à une réalité essentielle : la gestion permanente du relatif, du temps de toute existence qui se déroule dans une durée relativement courte.

 

Le 7e chakra ‘’Sahasrara’’ appelé coronal est en correspondance avec l’arcane 13. Etant placé au sommet du crâne, il est la porte d’entrée et de sortie vers le céleste, le divin, les mondes supérieurs invisibles. A partir de ce chakra, l’âme va opérer une nouvelle mutation, un nouveau cycle, une renaissance spirituelle et suivant les croyances de chacun, cela peut déboucher sur une réincarnation, une résurrection, une transmigration ou tout simplement vers une nouvelle vie. Ce chakra favorise la méditation, la conscience cosmique et l’illumination. Arrivé à ce chakra l’homme est au bout du voyage.

 

En Alchimie le symbole de l’Arcane 13 est TM (Tête de Mort), il symbolise la calcination et la putréfaction. La calcination est la purification et la pulvérisation des corps par le moyen du Feu extérieur qui, en désunit les parties, les réduisant en poudre (chaux) et séparant ou évaporant l’humide qui les liait. Les alchimistes appelaient cette phase : Purification ou purgation ‘’per igno, per igni’. Parallèlement à la calcination, se fait la putréfaction qui est une mise en solution de matières pour les cristalliser.  C’est le symbole de la materia prima mise à mort qui doit d’abord se putréfier, puis se calcifier, enfin se pétrifier. A ce moment-là il n’y a plus d’agitation, c’est le calme absolu, la sérénité. La matière peut évoluer vers un changement réel et profond. Pour parler plus clair, l’homme doit, à partir d’une prise de conscience et d’un vouloir, se purifier, s’inverser, se transformer, se transmuter en se débarrassant de ses scories et d’une vie banale il doit se changer en Être de Lumière. Ces phases alchimiques peuvent être comparées à une méditation où l’adepte après le tumulte doit faire cesser toute agitation et c’est dans ce calme que se fait le travail intérieur.

 

En Astrologie, le signe zodiacal de l’Arcane 13 est le Sagittaire (Nov.-Déc.), son élément est le feu, sa planète Pluton et son métal est le fer. La création de ce signe est due au centaure Chiron qui fut tué d’une flèche en sauvant Hercule. Il est lié aux ténèbres de l’Automne à l’hiver. Sa flèche, symbole de rapidité représente la persévérance, l’honnêteté, la maitrise et la concentration, elle relie le ciel et la terre par son éclair. En Franc-maçonnerie cette flèche rappelle l’éclair de Ziza sur la clé d’ivoire. C’est une alliance du matériel et du spirituel, de l’équerre et du compas. L’homme est un pontife qui joue le rôle d’intercesseur et de transformateur entre les énergies supérieures et les énergies humaines, il est le lien entre les vivants, les morts et les renaissances.

 

La lettre MEM, 13e lettre de l’alphabet hébraïque, est en correspondance avec l’arcane 13. Cette lettre représente les eaux et la Terre où tout meurt et où tout renait. MEM est proche de la lettre Mayin, qui veut dire : eau. Mem symbolise également la mère, l’origine, l’illusion, la mort, la fertilité, la mer et tout ce qui est fécond et formateur. Annick de Souzenelle écrit : « La lettre Mem attire l’esprit dans la matière et le concrétise par la naissance, il implique une mort au sens de la matière pour constituer le germe qui se prépare à la naissance, vers une vie nouvelle ». L’Arcane 13 a son sentier, le 24e, il relie Hesed à Tipheret, c'est-à-dire de la clémence à la beauté, l’harmonie, il est aussi le passage de la connaissance secrète vers l’Amour et le cœur.

 

Dans le Yi King chinois, l’hexagramme N° 46 représente bois et terre, cet hexagramme tout comme l’arcane 13, symbolise la mort et la naissance qui sont une évidence dans toutes les traditions initiatiques. Bois et Terre expriment la matérialité ainsi que la moisson qui germe après une mort de 6 mois dans la terre. Ces épis de blé que l’on retrouve également à Eleusis, constituent la colonne vertébrale du squelette.

 

Dans la Tradition chrétienne, le texte de Jean nous dit : « En vérité je vous le dis, si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, alors il reste seul, si au contraire il meurt, alors il porte des fruits en abondance. Celui qui aime sa vie la perd, et celui qui cesse de s’y attacher en ce monde la gardera éternellement ».

 

Dans l’Apocalypse la 1e mort est celle du cycle des réincarnations : « L’ange enfin jeta sa faucille sur la terre, il en vendangea la vigne et versa le tout dans la cuve où il coula du sang – Apo. XIV- 19 :20 – Au sujet de la 2e mort : «  le vainqueur n’a rien à craindre de la 2e mort »  - Apo II – 11 -  Sur la mort/délivrance : «  Les hommes recherchaient la mort sans la trouver, ils souhaiteront mourir mais la mort les fuira – Apo IX, 9 -   La mort transformation évolutive : «  Les ames de ceux qui furent égorgés pour avoir écouté la parole de Dieu » - Apo VI, 9 -  « Heureux les morts qui meurent pour le Seigneur » Apo. XIV, 13  -

 

En conclusion de cette petite chronique sur l’arcane 13. Lorsqu’on étudie le Tarot initiatique, on peut et on doit en rechercher la pluralité dans les diverses interprétations et traditions. Au sujet de l’Arcane 13, on peut dire que :   C’est l’Arcane de la mort physique – Arcane d’un passage dans un autre monde  -  Arcane d’une Renaissance et d’une métamorphose  -  Arcane d’une mort initiatique  -  L’Arcane d’un changement d’état et de comportement, dans sa vie professionnelle, sentimentale, pécuniaire, spirituelle ou physique, changement positif ou négatif  -   Arcane qui peut représenter une évolution, une transformation, un changement de cap, une amélioration ou une dégradation   - Il symbolise aussi les cycles de diverses traditions qui parlent de Samsara, d’éternel retour et de portes vers un delà enchanteur.  De toutes les façons cet Arcane doit être interprété avec une optique optimiste et jubilatoire  -   Bon voyage dans l’Arcane 13   -

 

                                                                                   LA  TOMBE  EST  UN  BERCEAU

      REFLEXION

Arcadia

2016

Il m'apparait impossible que la vie humaine

une fois commencée, se termine bêtement

et que l’âme, comme une splendeur éphémère

sombre dans le néant, après avoir inutilement été le lieu spirituel de si riches expériences, et de si douces affections ...

 

Pour moi, mourir ce n'est pas finir, mais continuer autrement ...

Un être humain qui s'éteint, ce n'est pas un mortel qui fini

mais un immortel qui commence ...

La tombe est un berceau.

 

La mort n'est pas une chute dans le vide, dans le néant

mais une montée dans la lumière.

Quand on a la vie, ce ne peut être que pour toujours

Mourir c'est aussi beau que naitre ...

Est-ce que le soleil levant n'est pas aussi beau que le soleil couchant ?

 

Si naitre est une façon douloureuse d'accéder à la vie.

Mourir ne serait-il pas une façon douloureuse

de retrouver sa totale liberté, et d'accéder à la véritable joie …

 

MORT ET VIE FUTURE SELON QUELQUES RELIGIONS

Didier  Rabosée

 Ed. L’Harmattan

2016

De tout temps, le mystère de la mort a intrigué les hommes. Son caractère inéluctable, conjugué au voile épais qui l'entoure, suscite bien des interrogations, véhicule bien des espérances. Le présent ouvrage convie le lecteur à un vaste tour d'horizon des principales religions de différents continents, de l'Orient à l'Occident. Chemin faisant, il examine l'éventail des réponses apportées par le genre humain à la question de l'après-mort

 

Didier Rabosée se propose par ce livre de « présenter l’éventail des réponses que le genre humain a apportées à la question de la vie post-mortem : anéantissement, immortalité de l’âme dans l’au-delà, dissolution dans le Grand Tout, réincarnation, résurrection de la chair, vie éternelle ici-bas. ».

 

L’ouvrage commence par quelques incursions rapides dans les traditions d’Afrique noire et les traditions amérindiennes avant d’approcher le Livre des mors des Anciens Egyptiens : la momification, le périple dans l’au-delà et l’identification à Dieu, le jugement et la confession négative, les Champs d’Ialou et la fusion dans le soleil. En passant, il rappelle, avec Louis Cattiaux l’importance de la magie du nom, connue depuis la préhistoire et toujours actuelle à travers la pratique du « saint nom du Seigneur ».

 

La Grèce antique n’a pas laissé de livres des morts et présente une multiplicité de traditions et de croyances. L’auteur s’attarde sur la conception platonicienne, à mi-chemin entre orphisme et christianisme à venir. Didier Rabosée nous rappelle que l’idée de réincarnation (le terme lui-même n’apparaissant dans la langue française qu’au 19e siècle) était déjà présente en Grèce six siècles avant notre ère. La diversité grecque se retrouve dans le monde romain sous la forme d’un foisonnement parfois confus. Les divinités grecques furent intégrées aux panthéons romains en même temps que les métaphysiques.

 

Didier Rabosée évoque également le mythe babylonien de Gilgamesh et le Zarathoustra perse avant d’étudier plus en profondeur les conceptions du judaïsme et celles du christianisme qui introduit la question de la résurrection. Le christianisme est devenu un immense amphithéâtre, lieu d’interminables débats théologiques où l’on s’affronte, où l’on condamne et où l’on pense trop peu, pour accoucher de conceptions rigides que l’on retrouvera d’ailleurs en Islam.

 

Avant de s’intéresser aux grandes traditions orientales, hindouisme, bouddhisme, taoïsme, Didier Rabosée consacre un chapitre à l’alchimie et à l’élixir de longue vie ou liqueur d’immortalité. Il présente plus particulièrement le travail des deux remarquables alchimistes contemporains que sont Emmanuel d’Hooghvorst et Louis Cattiaux, rappelant l’importance du Message Retrouvé de ce dernier.

 

Avec beaucoup de modestie et de simplicité, Didier Rabosée dresse un panorama des croyances principales quant à la mort et à l’après-vie dans le monde. Ce travail met en évidence, tout à la fois notre grande confusion, alimentée par nos peurs, et un pressentiment commun de « ce qui demeure ».

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

L’Afrique noire   -   Les Indiens d’Amérique   -  Les civilisations précolombiennes    -     le livre des morts des Anciens Egyptiens   -   La Psychostasie   -    Les champs d’Ialou et la fusion dans le soleil   -    la Grèce Antique   -     Platon   -    Champs Elysée et Tartare   -   Homère et l(Odyssée    -     Les Romains   -  Virgile   -  Cicéron    -    La recherche de l’Immortalité   -    Gilgamesh le Babylonien   -   Zarathoustra le Perse   -   Le Judaïsme   -  L’âme et l’esprit dans la Bible    -   Le Christianisme   -   La Résurrection   -  Paradis et enfer   -    Le christianisme et l’âme immortelle   -     L’Islam   -   L’Alchimie et l’élixir de longue vie     -   L’Hindouisme   -   Le Bouddhisme   -    Le Nirvana  -   La transmigration   -  Le Karma   -   Le livre des morts Tibétain    -   Le Taôisme   -    La réincarnation   -  

 

RḖINCARNATION ET BIOLOGIE – LA CROISḖE DES CHEMINS

 Ian Stevenson

Edition  Dervy

 2002

Dans beaucoup de régions du globe, on a pu trouver des enfants qui disent se souvenir d'une vie antérieure. lan Stevenson a compilé 2600 de ces cas connus dont soixante-cinq sont ici publiés. En se fondant sur les souvenirs des enfants, des renseignements précis ont été rassemblés et comparés aux informations concernant la personne de la vie précédente : son identité, sa famille, son lieu de résidence, les circonstances de sa mort. Des marques de naissance ont été découvertes, ainsi que d'autres caractéristiques physiques ayant un lien avec des expériences de la vie antérieure présente dans les souvenirs. En tant que spécialiste en psychiatrie et chercheur scientifique de renommée mondiale dans le domaine du paranormal, lan Stevenson nous demande de mettre de côté nos tendances occidentales qui refusent de croire en la       « réincarnation » et de regarder de plus près la réalité de ce début de corpus de cas désormais accessible. Ce livre résume les découvertes de l'auteur, découvertes présentées de façon complète dans une œuvre de plusieurs volumes.

 

Surprenant d’être né deux fois qu’une, disait déjà Voltaire… Un sondage réalisé il y a près de dix ans révélait que un quart des Français croyaient en la réincarnation (“Les Valeurs des Français”, PUF, 1994). Un chiffre qui n’a fait qu’augmenter depuis. Pourquoi, dans un monde "moderne", cet intérêt pour l’une des plus vieilles croyances de notre planète ? La mode du bouddhisme avec son cortège de philosophies orientales ? L’expression d’un désarroi dans une société de plus en plus morcelée ? Face à un avenir moins brillant qu’on nous l’a promis, une façon de se rassurer sur le long terme ?

La réincarnation est un concept si éloigné de la civilisation occidentale que, pour la science, il ne s’agit que d’une "pure superstition". Pourtant, des événements laisseraient penser que, au-delà des convictions personnelles ou culturelles, il y a peut-être une part de vérité, qui sort de la bouche des enfants ! Le plus célèbre d’entre eux est sans doute l’actuel dalaï-lama. En 1936, à la mort du treizième du nom, les moines se sont rendus dans une province perdue sur les indications fournies par les augures. Ils ont rencontré un garçon qui les a immédiatement reconnus et s’est mis à parler leur langue alors que, dans son village, personne ne l’utilisait. L’enfant portait les huit distinctions physiques des grands chefs religieux et a su reconnaître les objets qui lui auraient appartenu dans sa vie précédente…

En Inde, c’est presque une tradition : entre 2 et 4 ans, un enfant commence à parler à ses parents d’une vie qu’il a menée en un autre lieu. Il est très attiré par les événements de ce passé et insiste pour retourner dans la famille où il prétend avoir vécu. Ian Stevenson, professeur de psychiatrie à l’université de Virginie et spécialiste mondial des "enfants réincarnés", a recensé quelque 14 000 cas curieux et publié des rapports d’enquête sur des centaines d’entre eux. « Un petit garçon de 4 ans habitait dans un village près de Beyrouth, raconte-t-il. Il avait réussi à donner, entre autres, le nom de sa famille précédente, une liste de soixante-dix détails exacts la concernant et… les derniers mots du défunt ! » Preuve de la réincarnation ? « Pas forcément, répond Ian Stevenson. Pour moi, même un cas aussi fort n’est pas parfait. Je préfère dire que mon travail suggère l’existence des vies antérieures plutôt qu’il ne la prouve. »

Le psychiatre a publié le résultat de trente ans de recherches sur les "marques de naissance". Il y décrit, par exemple, le cas d’un jeune Indien né avec une malformation de la main, racontant spontanément que, au cours de sa vie précédente, une machine agricole lui avait coupé les doigts, donnant le lieu, l’époque. Une enquête a retrouvé trace de l’événement.

Des cas uniquement asiatiques ? Non. Sur Internet, Wendi, une jeune Américaine qui ne croyait pas à la réincarnation, a raconté que son fils de 3 ans avait peur des vagues. En vacances à Hawaii, il refusait de se baigner mais adorait jouer sur le sable. « Un jour, nous sommes allés sur la plage des surfeurs, a-t-elle expliqué. Il m’a dit : “Quand j’étais grand, j’ai fait du surf ici, je suis tombé dans l’eau, je me suis transformé en oiseau de Dieu et me suis envolé. Après, je suis revenu.” A partir de ce moment, il n’a plus eu peur des vagues et s’est baigné. »

Retrouver des bribes de vies passées aurait-il un pouvoir guérisseur ? C’est ce qu’affirment les thérapeutes qui utilisent la sophrologie ou la relaxation active pour explorer les épisodes traumatisants de nos vies antérieures. Aux Etats-Unis, la "karma thérapie" est passée au troisième rang des thérapies alternatives, après les traitements antitabac et les cures d’amaigrissement… La pratique n’est pas nouvelle, mais elle a souvent été tournée en dérision par les médias, qui se sont gaussés du "retour à la vie" de centaines de Napoléon ou Marie-Antoinette… « Dans les milliers de cas que j’ai traités, je n’ai jamais eu Napoléon, Marie-Antoinette, ni même Cléopâtre ! explique Gilles Guattari, psychothérapeute. Ce sont des gens simples qui reviennent à la mémoire : un marchand, un soldat, un enfant, un prêtre…»

Le thérapeute a totalisé plus de huit mille séances et formé quelques dizaines de praticiens à sa propre technique "d’expansion de conscience". « Lorsqu’il y a guérison, les symptômes ne réapparaissent pas ailleurs et le rééquilibrage est durable, assure-t-il. Affirmer qu’ils se reproduisent ici ou là est une idée sans fondement. Mais la capacité de guérison de cette technique a de quoi déranger. » Et de raconter le cas d’Alain, journaliste. A la suite d’un grave accident de voiture, il était sous l’emprise d’une angoisse aiguë et souffrait d’une polyarthrite qui empêchait tout mouvement de ses bras. Au cours d’une séance, il se retrouve dans la peau d’un paysan du Moyen Age. Le prévôt vient lui réclamer son impôt. Pris de colère, il se révolte, le fait tomber et le tue. Condamné, il subit le supplice de la roue. « Nous avons travaillé sur cette séquence, explique Gilles Guattari. Lorsque cet homme a réussi à comprendre les liens entre le passé et le présent, l’angoisse a disparu. Et la polyarthrite aussi… »

Peut-on vraiment parler de vies passées ? « Impossible à dire, répond le psychothérapeute. Tous les psys savent qu’il peut exister une vision intérieure plus vraie que nature sans qu’il n’y ait jamais eu la moindre réalité physique. Ce dont on est sûr, c’est que, outre les résultats, ce processus ouvre la conscience sur une vision globale de la vie, une vision d’unification. C’est ce que l’on appelle la cohérence. Et c’est probablement l’une des qualités dont nous avons le plus besoin aujourd’hui

 

BEHAEGHEL - le maÎtre maçon & la mort symbolique

Julien behaeghel

Edition MAISON DE VIE

 2002

Avec ce livre s’achève la trilogie consacrée aux trois grades essentiels de la Franc-maçonnerie dans son aspect symbolique et initiatique qui est outil de construction conduisant à la maîtrise. L’initié est un passant qui trace son propre chemin, sans se laisser aveugler, ni par le matérialisme, ni par la pensée dogmatique, ni par l’illusion de certains obédiences ou des idéaux politiques. Son art consiste à retrouver l’âme du monde qui contient l’âme de l’homme en devenir dans le plan de l’Architecte.

Le fondement de la Franc-maçonnerie initiatique repose sur le mythe d'Hiram. Celui-ci s'inscrit, par une formulation moderne, dans la suite logique de celui d'Osiris suivi par celui du Christ-Roi. Tous ces mythes, de nature solaire, révèlent le mystère de la vie par la nécessité de la mort suivi de résurrection, autrement dit un changement d'état. Bien entendu cela se conçoit sur un plan uniquement spirituel et non matériel. C'est le symbole de la "Mort du vieil Homme" que tout initié se doit de réaliser en permanence.

L'enseignement initiatique est de nature ésotérique ; il ne peut être compris et vécu que par celui qui a le désir comme la volonté d'accomplir sa destinée d'Homme à l'image de son Créateur. C'est la voie vers la Sagesse et la Connaissance, suivant en cela le message traditionnel des Initiés passés à l'Orient Éternel.


Jusqu'à présent, le mythe d'Hiram ne semble pas avoir fait l'objet d'une étude approfondie sur sa réelle signification ni sa nature véritable qui est d'essence totalement alchimique. Cette alchimie initiatique ne consiste pas en une transformation matérielle métallique, mais en une transmutation de l'esprit et de la conscience de l'initié qui va alors vivre selon la Loi de l'Harmonie Universelle, ce qui lui donnera comme devoir de participer à la Genèse permanente.


Le présent ouvrage est un essai sur l'approche du véritable Mystère de la vie. L'étude du rituel de maîtrise a porté sur les symboles qui y sont exposés et qui sont les portes qu'il faut franchir pour appréhender les concepts qui y sont cachés ; ce n'est que par le concept que se révèle la Loi du Principe Créateur et que la transmutation de l'Être en Or resplendissant est possible.


Gestuelle, mot du troisième degré, parole perdue, l’acacia, le tableau du troisième degré, les cinq points parfaits, le sacrifice, le voyage, tout est expliqué.

 

BEHAEGHEL - VAINCRE  LA MORT OU LA SPIRALE DE VIE

 Julien  BEHAEGHEL

 ÉDITION  MAISON DE VIE

  2011

 Comment un Franc-maçon, attaché à la symbolique et à la vision de Jung, aborde-t-il le problème de la mort, aujourd’hui tellement occulté ?

 

Julien Behaeghel qui nous a quitté en Juillet 2007, nous invite à méditer avec lui et à parcourir un chemin qui mène au-delà de la mort, notamment en empruntant la voie et le tracé de la spirale, qui permet de traverser les mondes « Tout spiraliser pour tout spiritualiser », écrit-il, alors la mort n’est plus une fin.

 

Au cours de leur longue histoire, les hommes ont souvent maltraité la nature ; aujourd’hui, c’est la planète qui est en cause. La gent humaine prépare inconsciemment mais avec certitude la mort de la terre qui nous porte et nourrit. La mort de la planète entraînera automatiquement la mort de l’homme. On peut se demander alors si nous n’avons pas en nous un instinct de mort aussi puissant que notre instinct de vie.

 

La faim de la mort semble supplanter la réalité physique de la fin de la vie, alors que, pour l’homme de la Tradition, la mort a été toujours un passage vers une autre vie. En Egypte ancienne, le décédé était appelé le « nouveau vivant », et c’est comme tel qu’il se présentait devant Anubis le dieu de la pesée des cœurs. La mort, ésotériquement, n’est ni une fin, ni une faim ; elle est la clé d’un devenir de l’esprit. La faim de la mort est en fait une maladie de l’esprit, une conséquence insidieuse de la dualité du créé ; elle manifeste la prépondérance de la dualité sur l’unité, du désordre sur l’ordre, du visible sur l’invisible.

 

Or vivre n’est pas œuvre de destruction mais, bien au contraire, vivre c’est créer, vivre c’est aimer. Et l’amour est la seule façon de préparer activement et consciemment un monde autre, le monde d’après.

Mais en réalité il ne sera pas question dans ce livre de la vie physique ou de la mort de l’homme mais bien de sa vie spirituelle.

 

Cette vie qui se déploie, au fil du temps et de la montée de la conscience, dans un espace et dans un temps qui sont au-delà de temps et de l’espace planétaire ou interplanétaire. Nous allons tenter comme bien d’autres avant nous, de pénétrer dans le dedans des choses, afin de voir dans quelle mesure l’esprit a un sens qui n’est pas celui de la mort et de la désintégration.

 

Nous allons entrer dans un monde du dessous et, comme Ishtar, y rencontrer la Reine du royaume d’En-Bas pour lui poser nos questions.

 

Pour ce faire, nous devons évidemment croire que l’esprit existe et qu’il est une dimension essentielle de nous-même et du vivant. Ce qui veut dire que sans cette dimension la vie ne peut avoir de sens et que l’esprit, comme un agent vital, peut transcender le temps et la matière pour nous conduire au-delà du réel apparent, c'est-à-dire au-delà de l’impermanence de la vie cyclique et organique.

 

LA FRANC-MAÇONNERIE EXPLIQUÉE PAR L’IMAGE –- LE GRADE DE  MAÎTRE      -      Tome 3

John Harvey Percy

Edition Maison de Vie

 2015

Si le grade de Maître est le plus beau et le plus enrichissant de nos divers degrés symboliques, il est, malheureusement, souvent mal compris, mal donné et ne réserve pas à ses néophytes les lumières qu’ils sont en droit d’en attendre.

Historiquement, il y a lieu d’observer : que dans la Maçonnerie « opérative », il n’existait traditionnellement que deux degrés – celui d’apprenti, où le débutant apprenait à tailler la pierre brute, avait le droit d’être admis dès l’âge de 14 ans et se formait pendant sept années – et ensuite celui de Compagnon, où les secrets du métier étaient approfondis, spécialement en matière d’arpentage, de géométrie, de sculpture et d’architecture, un seul mot de passe, un seul signe de reconnaissance y étaient enseignés et le mythe d’Hiram y était inconnu. Quant au « Maître », c’était à ce moment soit le seul chef de chantier, soit le patron lui-même, établi pour son compte. Puis, la crise économique appauvrit les communes libres de l’époque ; le métier décline ; on ne bâtit plus de cathédrales ni d’hôtels de ville ; pour sauver la profession, les tailleurs de pierre élisent des « membres d’honneur » ; ce seront leurs protecteurs, ils leur confieront l’édification de châteaux et de maisons de maître, puis, peu à peu, les « spéculatifs » remplaceront les « opératifs » ; déjà en 1663, une loge pouvait comporter un seul homme de métier et quatre « maçons libres et acceptés » ; à Aberdeen, en 1670, une loge de 40 maçons ne comportait déjà plus que 8 maçons de métier.

Initialement : c’est bien autre chose que le grade de Maître nous apporte ! Il est d’une incroyable richesse ; encore est-il nécessaire de le rappeler !

a) Le cadre rituel d’abord : le passage du 2° au 3° degré est une grande « opération » et non un simple jeu de théâtre. C’est le passage de l’ordre psychique à l’ordre spirituel ; une évolution importante ; une nouvelle étape de compréhension. Pour comprendre ce mûrissement, il faut se rappeler encore la nature de l’être humain, que toutes les traditions initiatiques nous ont confirmée, de l’Égypte antique à la Grèce, de celle-ci à Rome et au judéo-christianisme. L’homme est une matière unie à l’esprit par un médiateur psychique ; il est à la fois force, sagesse et beauté émotive ; un rituel psychomoteur doit donc frapper à la fois ces trois états de l’être. — Comment le cadre rituel du grade résout-t-il  ce programme ? II le fait en trois stades :

Premier stade : Préparation du psychodrame ; deuil et tristesse. C’est l’épreuve du seuil. On interroge le néophyte, on le suspecte, on le vérifie. L’enquête se termine par la reconnaissance de son innocence dans le meurtre du Maître.

Deuxième stade : Épreuve de l’abandon, de l’errance, de la recherche. Nous sommes tous orphelins ; le Maître est mort et on ignore même où se cachent ses pauvres restes.

Troisième stade : Épreuve suprême : voyage par l’élément Terre et jaillissement du germe de Vie. La mort sera vaincue ! Hiram sort des ténèbres de la mort, des profondeurs de la terre ; il re-naît dans le néophyte ; la Vie a triomphé à jamais de la mort.

Le rituel le montre, l’enseigne : La marche du Maître triomphe trois fois de la mort car on enjambe trois fois le douloureux emblème qu’est le Cénotaphe. L’homme étant un être triple, doit donc triompher trois fois de la mort (sinon un seul enjambement suffirait  La lumière rouge est symbole de chaleur vivifiante ; l’infrarouge annonce la lumière intégrale et mûrit le germe de vie par sa bienfaisante radiation.

Les 5 Points parfaits complètent cette renaissance de la vie : si à l’origine on fixait sur le sol un piquet à chacun des quatre angles de la construction future, puis un cinquième au centre, point de rencontre des diagonales du Temple à construire, on retrouve ces « cinq landmarks » essentiels dans l’initiation au grade de Maître, où le néophyte doit, lui aussi, devenir un Temple vivant à construire par sa revivification. La jonction des pieds, l’inflexion des genoux, la jonction des mains, le serrement de la main gauche sur l’épaule droite et finalement le Baiser de Paix infusent dans le récipiendaire toutes les vertus de son nouvel état de conscience : l’amour fraternel, le dévouement affectueux, la confiance totale, la collaboration éclairée, la douce union initiatique – points sacrés unissant à la fois les cœurs, les pensées, les volontés dans un idéal partagé. Oui, désormais nous ne faisons plus qu’un, car nous nous comprenons, nous nous entendons ; être Maître, c’est atteindre un palier nouveau. Mais attention cependant : il ne suffit pas de relever le candidat par les cinq points de la Maçonnerie pour que d’office il soit devenu HIRAM lui-même ! On ne devient pas Maître en un seul instant. Un enfant, mis au jour, doit encore grandir. Un nouveau Maître doit se rendre compte :

1) Qu’il a sans doute « 7 ans et plus », c’est surtout « et plus » qui comptent ici, c’est-à-dire le temps de la maturation.

2) De ce que la Parole est « perdue » et doit être retrouvée un jour, c’est toute une évolution, tout un programme ; tout un travail intérieur ! Le Maître devra mûrir pour donner un jour tout son fruit.

L’Acacia symbolise cette bataille pour la Vérité ; son bois est dur et solide car un Maître doit être stable et robuste ; mais il est hérissé d’épines, car il est apotropaïque : le pouvoir des pointes qu’il recèle ainsi rejette au loin les forces des ténèbres. « L’acacia m’est connu » : je suis en mesure de me défendre et de rejeter au loin tout préjugé, toute erreur, toute sujétion à des images préfabriquées par une société imparfaite. Quant aux signes du Maître  et des deux premiers degrés, combien ils ont été mal compris ! Ils sont tous les précurseurs de « l’acacia m’est connu », car l’initiation est une bataille continuelle et progressive contre les puissances des ténèbres. L’Apprenti se coupe la gorge ; celle-ci est à la fois le véhicule de la nourriture et l’organe de la parole. L’Apprenti enlève ainsi en lui l’esclavage des appétits physiques et l’imprudence des vaines paroles ; il apprend les vertus du silence, de la retenue, de la prudence verbale.

Le Compagnon s’arrache le cœur, en ce sens qu’il se défait des excès du sentiment et des liaisons sentimentales qui peuvent annihiler sa volonté ; il se libère de l’esclavage charnel et sentimental, si entaché d’égoïsme effréné ; il bride ainsi ses passions et atteint un équilibre rationnel. Le Maître enfin se coupe le ventre. Platon enseignait que tout est hiérarchie dans l’être humain ; la tête doit dominer le cœur et celui-ci doit dominer le ventre, symbole de tous les appétits terrestres et de toutes les passions inférieures. Etre sans désir est le grand secret du Maître, qui peut par la puissance de sa volonté, triompher de toutes les faiblesses. Un Maître se domine entièrement et sans effort. Il a triomphé de ses derniers sursauts d’égoïsme. Ainsi libéré de lui-même, il pourra remplir son devoir social et libérer les autres. Le Maître agit. Se placer à l’ordre de Maître, c’est dire : « Me voici. Je suis prêt à agir ». Le Maître est toujours en alerte, prêt à l’action, mais quelle action ? Celle qui est sa raison d’être, la raison d’être de notre Ordre. La libération de l’humanité de son état d’indignité et de méchanceté, Le signe d’horreur le révèle. Le monde est rempli de haine, d’iniquités ; le meurtre d’HIRAM en est l’affreuse image ; il révolte notre conscience ; il provoque notre juste courroux. On se réfugie alors dans le Temple des mystères, on s’écrie : « Ah ! Seigneur, mon Dieu ! » pour signifier qu’on appelle à soi toutes les puissances bénéfiques de la Nature, toutes les vertus de bonté humaine, tous les ressorts de la générosité, pour mettre fin au règne des ténèbres, qui égare et asservit les hommes.

Après ce « Cadre rituel », sachons trouver le symbole vivant de la Maîtrise, dont tout l’enseignement, tout le suc initiatique est condensé en un seul geste : la précieuse « Griffe de Maître » qui est généralement si mal enseignée, si mal pratiquée et si mal comprise, au point qu’elle est en fait dépourvue de ce qui fait l’essence même de sa révélation. Sans doute, la Griffe de Maître nous rappelle que chaque Maître est pour les autres un maillon de la Chaîne des Maîtres. Elle est un signe d’Alliance éternelle, dans un but élevé commun. « Nous nous comprenons, nous nous aimons ». Mais, bien, pratiquée, elle est bien plus que cela ; elle est le secret de la Maîtrise elle-même ! Car, quel est le secret essentiel du Grade ? La renaissance du Maître HIRAM en chacun des Maîtres. Pour venir au jour, pour naître, il faut inévitablement et préalablement être conçu ! Pour être conçu, il faut qu’un générateur dépose la semence de vie dans un milieu favorable et réceptif ; la Mère a en elle une « Chambre du Milieu » où cette précieuse opération de création de la Vie pourra se faire. Il faut donc que le néophyte ferme sa main en griffe pour symboliser la cavité réceptive du germe de vie et que l’Initiateur pousse son doigt médius au sein de cette cavité au moment où il ferme sa main en griffe sur la main du néophyte Cela signifie : « Je te crée Maître ». Et ceci perçu, le néophyte à son tour pousse son médius dans le creux de la main de son Initiateur en disant mentalement : « Oui, je viens de naître. Me voici ! » Il y a donc deux temps dans cette action :

1) Création, fécondation.

2) Naissance et manifestation.

Le Maître Initiateur doit donc émettre une flamme spirituelle, qui favorisera la naissance du néophyte à un nouvel état supérieur de conscience et de spiritualité. La paternité est un échange de vitalité. Initier, c’est éveiller en autrui une sorte de « courant induit » volontairement bénéfique et qui le rend meilleur pour l’avenir, de façon indélébile. On conçoit dès lors combien est émouvante la Griffe de Maître que l’on échange de façon soignée : elle rappelle ces deux grands moments de l’initiation de l’Hiram nouveau  « Je t’ai créé Je suis ton fils ? »

Notons au passage que la Griffe était connue des Anciens et que les Orphiques et les Gnostiques, le pratiquant couramment, ont été de ce fait, l’objet des attaques perfides des Pères de l’Église, sophistes ayant toujours la bave aux lèvres, voulant attaquer la « griffe initiatique » où l’on se « chatouille le creux de la main », les polémistes chrétiens y voyaient un mariage avec les démons. Les mots « chatouiller le creux de la main » montrent bien que la Griffe n’était pas simplement le fait de se donner la main comme le font les profanes, mais un moyen rituel de se faire reconnaître par des actes précis que l’on échangeait à cette occasion. Tel est le résumé suggestif et vivace de ce degré sublime. Les anciens Grecs enseignaient que tout est immortel et impérissable dans l’Univers, dans le Kosmos vivant. La mort physique n’est pour eux qu’un passage naturel d’un état à un autre ; aucun de nos atomes ne peut se perdre ou s’anéantir ; tout vit à jamais, c’est là l’image d’une Maîtrise éternelle. Puisse chacun de nos FF s’en souvenir, le jour où son corps périssable sera livré au froid, aux ténèbres et au silence du sépulcre ; alors que comme Hiram, il verra « sa chair quitter les os » (MAC BENAC). Mais Hiram, c’est lui ; comme lui, il est impérissable et il sera toujours vivant, chargé d’une immortelle Espérance.

Au sommaire de cet ouvrage :

De l’origine des rites initiatiques et des rites funéraires   -   Les lieux initiatiques   -   le Temple de Salomon et le temple initiatique   -   La loge maçonnique    -   Les deux chambres de la maîtrise   -   La chambre de réception   -   Le Debir et l’Hékal    -   Les trois portes du Temple légendaire   -   La chambre du milieu   -   Les décors de la loge    -    La branche d’acacia   -    Les attributs du Maître   -   L’escalier tournant   -   Le tableau de loge du Maître   -    Le passage de l’équerre au Compas    -   Le récit illustré de la légende d’Hiram    -  Les spécificités du 3e degré    -   Les deux paradigmes initiatiques des Loges Bleues    -   L’ouverture et le fermeture de la Chambre du Milieu    -   La réception d’élévation    -   De la substitution dans les degrés allégoriques    -   De la théâtralité de la légende d’Hiram   -   L’examen préliminaire du candidat   -   Le retournement intérieur de l’apprenti    -   Les retournements rituels de la Maîtrise   -    La légende d’Hiram   -    La Palingénésie initiatique   -   Le meurtre et les recherches de la tombe   -    Les modalités du crime   -   La découverte de la tombe et la résurrection symbolique    -   Les cinq points parfaits de la Maîtrise   -   La double inhumation d’Hiram   -   Renaissance et Résurrection   -   Les mythes de la Renaissance   -   L’Alchimie   -  Les mythes de la Résurrection   -   La double initiation maçonnique   -  Les mystères d’Eleusis   -    De la porte basse à la porte étroite   -  La remise des décors et des instruments du grade   -  Les secrets du grades   -  Les signes et les mots   -   L’âge, la batterie et l’acclamation   -   La marche du Maître   -  Les rites funéraires   -  Le cabinet de réflexion   -  De la Palingénésie initiatique   -  Les figures du retournement   -  Le carré et le cercle   -  De la Parole perdue   -  Petits et grands mystères   -

 

LA MÉTAMORPHOSE, MYSTÈRE INITIATIQUE, A LA LUMIÈRE DES CONTES, MYTHES ET RITUELS MAÇONNIQUES

F. LECLERCQ-BOLLE DE BAL

Edition LA  MAISON  DE  VIE

 2009

Et si la véritable clé des mystères maçonniques était la capacité de métamorphose de l’initié ? Dans cet ouvrage à la fois original et remarquable, l’auteur, à la lueur de cette symbolique qui permet de passer de la mort du « vieil homme » à la renaissance, décrypte les mythes, les contes et les rituels nourrissant la tradition maçonnique.

 

Les dieux détiennent le pouvoir de métamorphose, les hommes en rêvent. A travers les figures d’êtres surnaturels, des héros aux monstres en passant par les fées, ils peuvent cependant découvrir les pouvoirs de la parole, du regard et des mains.

 

Et s’il faut intégrer les dimensions du masque et du double, c’est bien pour connaître la métamorphose intérieure, chemin solitaire certes, mais aussi ouverture sur autrui et capacité de transmission.

 

L’auteur développe les sujets suivants :

 

La nature et le rêve, le corps a ses raisons, définir la métamorphose, le refus de la mort,  paramétamorphose et substitution, transmigration, espaces et temps surnaturels, la structure des contes et des mythes, les héros, les dieux, les monstres, les fées, le diable, objets magiques et sacrilèges, la parole, le regard, les mains, le masque, identité et altérité, l’égo alter, les pouvoirs de l’image, mort symbolique et renaissance, savoir transmettre, un chemin solitaire, savoir être et savoir devenir

 

LA MORT EST UN NOUVEAU SOLEIL – QUAND LA MORT EST UNE PORTE OUVERTE SUR UNE AUTRE VIE

Elizabeth  Kübler-Ross

Edition  Pocket

 2002

Un fabuleux voyage au-delà du monde sensible. Les expériences scientifiques du docteur Kübler-Ross, reconnues dans le monde entier permettent de confirmer l'existence d'une vie après la mort. Il s'agit bien du passage à un autre état de conscience dans lequel on continue à sentir, à voir et entendre, à s'épanouir. Les témoignages saisissants livrés ici en sont la preuve. La mort est renaissance et vie. La mort est un nouveau soleil. E. Kübler-Ross a développé un dispositif d'écoute de maladies incurables. elle a notamment mis au jour cinq phases du mourir qui servent aujourd'hui de référence à la pratique des soins palliatifs.

 

Extrait  -  Les quatre étapes de l’agonie - Il convient de noter qu’il s’agit là du processus normal de la mort. , L’agonie s’entendant ici à partir du moment où l’altération du corps initie le processus de destruction de l’enveloppe charnelle (processus de fait initié dès la conception).

 

Il y a d’abord la difficulté de croire ce qui arrive. On se raccroche à l’espoir d’une erreur de diagnostic, à un miracle. On ne peut croire que la mort soit si proche. Souvent les proches partagent cette phase.

Cette phase de dénégation, de déni est l’étape de l’attachement dans l’Ars moriendi, ultime tentative de garder le contrôle de la situation.

Elle cède rapidement, laissant la place à une phase de révolte, de colère. Pourquoi cela m’arrive-t-il à moi ? Colère qui s’adresse à Dieu et à l’humanité entière, aux médecins, soignants….

Puis vient l’étape du marchandage, acceptation partielle de l’approche de la mort. La mort est certes inéluctable mais on essaie de gagner du temps… « pas  tout de suite, pas avant d’avoir terminé ceci ou cela, pas avant la naissance de mon petit-fils, pas avant d’être prêt. » Cette échéance aide à tenir jusqu’au bout. Atteinte, souvent la personne s’effondre.

Suit une période de tristesse, c’est un chagrin préparatoire. Il y a repli sur soi, retrait de la communication pour s’intérioriser, mieux réfléchir. C’est une sorte d’épuisement émotionnel, on est las, c’est du lâcher prise. On en arrive alors à une sorte d’acceptation sans sentiment, proche de la résignation.

C’est un processus d’ajustement émotionnel, un travail intérieur qui procède par avancées et reculs. C’est un combat intérieur, le moi tente de s’accrocher à la vie, le Soi désire se libérer. Le plus souvent, le processus n’est pas linéaire. Les étapes franchies peuvent voir un retour en arrière. Le processus malgré tout ira jusqu’à son terme les 4 étapes finissant par apparaître accomplies. Pour chacun la dominante sera différente : colère, renoncement et tristesse, …

 

L’Ars moriendi enseigne que rien n’est jamais acquis, même pour l’accomplissement de cet ultime processus du vivant. Il y a toujours un combat contre l’orgueil.

 

L’accompagnant doit s’efforcer d’être dans la confiance quand l’autre est dans le doute, dans la patience quand l’autre est dans la colère, dans l’espérance quand il est dans le désespoir… Il lui appartient de symboliser l’autre pôle pour que le mourant par cet équilibre incertain puisse vivre ce qui lui reste à vivre et se sente justement accepté.

 

REFLEXION SUR LA VIEILLESSE,  AUBE DE LA LIBḖRATION      -

 Jean  Chiarri

 2014

 

LA VIEILLESSE AUBE DE LA LIBḖRATION

 

Approcher sereinement de notre fin, ne peut se faire qu'après avoir dépassé tous les éléments mortifères que produit notre univers mental, ce dépassement, lui-même, est en général acquis par un travail profond et permanent sur soi-même et en relation constante avec le Religieux, dans le sens de relié au monde invisible de l'Etre.

 

Ce que nous allons dire ne peut être reçu et accepté que par des hommes ou des femmes ayants engagés une véritable quête spirituelle, c.à.d. Un vécu intérieur et non une activité d'ordre mental intellectuel.

Ce travail consiste à résorber notre nature duelle homme/Etre, en rétablissant par la vie et dans la vie le Royaume de cet Être, cette nature, qui est l'image du Principe en nous, cela de toute éternité, et dans toutes les composantes humaines sans aucunes exceptions.

 

De plus aborder la mort, n'est véritablement efficace qu'à partir du moment où nous avons quitté toutes les activités humaines classiques, ceci s'applique évidemment à notre seul monde moderne, qui exclue de ses structures toutes idées de mort, il n'est que de constater la disparition complète et totale de toute la symbolique mortuaire qui accompagnait les défunts il y a seulement une cinquantaine d'années.

Une vieillesse bien comprise doit être prise dans son sens religieux  de séparation et de détachement, le mot détachement est ici fondateur, il implique le détachement du corps, non pas dans une négation de ce corps, mais dans le fait qu'il n'est considéré que comme un véhicule dans lequel est enchâssé le vivant éternel.

 

L'âme en tant que principe animateur individuel, doit s'éteindre et laisser la place au principe de vie universel qui anime la Vie, dans cette réalisation, la conscience de l'Ame fait accepter la fin corporelle, quel que soit la déchéance du corps. Cette Ame/conscience perdure jusqu'au dernier instant, non seulement du souffle, mais de tout le processus neuronal, seule la dissolution est le signe du départ de cette Ame/conscience.

Le principe Ame/Conscience est le formateur créateur du corps et de l'âme, la formation est constituée par la mise en place de molécules, puis de cellules, qui toutes sont programmées pour une fonction ordonnatrice particulière des éléments constitutifs de notre corps.

 

Comment pouvons-nous envisager une harmonie universelle, cela ne peut être conçu mentalement que comme une totalité qui est en correspondance permanente avec l'ensemble des éléments qui la constitue, il y a donc simultanéité, synchronicité, superposition. le tout se faisant dans un enchevêtrement inaccessible à la dimension mentale. Cette vision présuppose, une intelligence organisatrice, ce que nos anciens nommaient : « l'Intellect Agent », qui n'est qu'une hypostase d'une puissance absolue.

 

Pour l'homme en quête de la Lumière, la vieillesse est une période de réalisation, qui s'appuie sur l'expérience de toute une vie ; à la question sommes-nous vieux, la réponse dépend du résultat de cette quête du vivant dans le vivant. L'homme de la dimension intérieure connaît la réponse, la vieillesse n'est qu'un état particulier de la réalisation spirituelle, et les voies spirituelles sont par définition reliées à un hors temps/espace/matière.

 

Les divers états de la vie concourent tous à un accomplissement que nous nommons la Libération. Les traditions initiatiques est en particulier la F.M commence par une Illumination, ou naissance dans ce qui est définie  comme le Royaume de l'Etre ou intériorité, et ces initiations finissent de la même manière, par la restauration du corps de Lumière, les initiations considèrent que notre incarnation, n'est qu'une transition entre deux moments de Lumière, qui commencent par Eros et se terminent par Thanatos, la création est par définition une expérience lumineuse.

 

L'incarnation est un processus totalement conditionné pour répondre à la vie, dans ce conditionnement, il est important de comprendre l'étape de la vieillesse, nous savons que nous sommes constitué d'un corps physique  et d'un corps mental, ces deux corps sont totalement intriqués, le corporel envoie une multitude d'informations au second, qui les transmet à notre conscience, cette conscience, qui siège au centre du mental, mais n'est pas du mental.

 

La fragilisation corporelle est donc transmise au corps mental, qui lui-même nous conditionne à faire ou ne pas faire, la conscience va appréhender en fonction de son évolution,  le type d'action à accomplir.

La mission de ces corps est une protection de l'organisme vivant, mais il existe une partie négative, qui est liée au fait qu'ils subissent aussi le phénomène du vieillissement, devant cet état, ils déclenchent les processus négatifs du rejet de la vieillesse et engagent une pensée destructrice et déstabilisatrice de l'ensemble, seule la conscience éclairée par la relation constante avec une transcendance, permet de sortir de cette ultime illusion.

 

Pour l'initié c'est l'Être qui compte, cet Être de Lumière, qui réside dans chaque particule de l'univers, accéder à cette dimension, c'est être dans l'éternelle jeunesse, non pas celle du scientisme technologique, des pilules de jouvence, de la chirurgie esthétique ou des cellules souches du bon docteur Faust. La vieillesse doit donc être le moment le plus exaltant de notre vie, celui du véritable détachement, nous reprendrons l'idée de la transformation de la chenille, la vieillesse est le moment où nous construisons le cocon de notre nouvelle naissance, ou passant au-delà des limites nous recevrons nos ailes d'Ange.

 

C'est dans cette dernière étape que nous devons réaliser la séparation (C.K.H), cette séparation ne peut jamais être de la seule volonté de l'homme, mais le résultat de son alchimie intérieure, qui est-elle même le produit de l'intelligence Divine. Les modifications de cet ordre sont toujours d'une extrême rapidité, pour ne pas dire d'instantanéité, le mot qui résume le mieux ces changements est celui d'effacement, la chose devient un simple souvenir appartenant à un autre monde. (Tchouan Tseu).

 

Dans cet état, les ruptures se succèdes, et ce sont elles qui vont constituer la trame du cocon intérieur, nous entrons dans l'avènement de l'Être à l'intérieur de l'univers manifesté (rétablissement du Royaume) ou encore la vision finale de Dante dans sa Divine Comédie. Dans cette expérience finale, c'est l'intérieur qui va absorber l'extérieur, les valeurs internes étant universelles, elles effaceront l'ensemble du fonctionnement relatif du corps mental, c'est ici le moment du véritable lâcher prise, le passage à la Sanctification.

 

L'ensemble des turpitudes du plan corporel et de ses souffrances, ainsi que les souffrances psychologiques du corps mental sont relativisées, ces dernières sont le véritable enfer de la fin d'une vie ; nous n'avons cessé de lire cette horreur dans les yeux des mourants que nous avons accompagnés, ce que nous avons lu dans ces regards ne peut être défini, mais l'enfer de Dante en est une aimable représentation. Le moment de notre passage à l'Orient éternel, se prépare ici et maintenant, pour l'initié la Psychostasie n'est pas une expérience de l'au-delà, mais un jugement immédiat à l'instant de la séparation. La Psychostasie est la porte de passage par le tunnel de Lumière, cette vision est commune à toutes les traditions et émane de la Tradition, vision de Jérôme Bosch, de Salvador Dali, textes des Bardos ou des livres Egyptiens, portails de nos églises, ou expériences des comas dépassés...

 

Revenons au Bardo Thödol, improprement appelé livre des morts, et qui est dans sa signification traditionnelle signifie : «  libération par reconnaissance de la grande Lumière Primordiale » et mettons ce texte en rapport avec notre rituel de Maître secret, qui commence par l'affirmation de l'ouverture des travaux : «   que la Grande Lumière commence à paraître », nous pouvons alors avoir une lecture très différente de la hiérarchie des hauts grades, lecture qui n'est plus de nature strictement individuelle, mais une représentation des divers états de la réalisation spirituelle en tant que résorption complète du Karma, ce qui confirme pleinement la réalité de l'élévation à la Maîtrise.

 

Nous avons toujours affirmé que notre Ordre constituait une voie avatarique, ce que nous venons de dire  et qui est l'aboutissement de la réalisation ascendante, peut se lire en sens descendant et confirmer notre vision. Les signes intérieurs évidents de cette transformation ultime, peuvent se résumer en deux étapes, elles sont des ressentis, des vibrations intérieures, qui nous propulsent sur une onde  magnifique qui porte le nom de Bonté, mot totalement oublié de notre époque, cela est indéfinissable, nous ajouterons à ce terme et en complément celui de compassion.

 

La seconde étape est inscrite  et imprègne la précédente, elle est symbolisée par l'ouverture du cœur, le jaillissement d'une puissante énergie qui se nomme Amour, cette énergie est la seule capable de procéder à l'effacement du corps mental, et de le remplacer par une vision, un regard, qui est une non séparation de la création, c'est la véritable mise en œuvre du principe d'identification, de retour à la Parole créatrice ou connaissance, si bien affirmée par la tradition de notre Rite.

 

Là, est le paradoxe total, la séparation réalisée dans cet état, est en réalité l’absorption complète des puissances vitales animatrices, ce que la Tradition nomme l'Homme Primordial. Nous devons dire et redire que cette expérience du vivant, libère l'homme et lui donne la maîtrise sur cette vie et sur sa destinée, mais qu'il reste toujours les attaches à cette manifestation, surtout dans sa représentation de beauté, il y aura toujours dans le regard de celui qui part pour l'ultime voyage, les sentiments de la séparation, le regret de quitter cette humanité, à la joie de la Libération, se joignent les larmes du départ. Dans tous les cas, nous devons être dans une tension permanente vers l'absolu, dans une disposition consciente qui affirme que sa volonté soit faîte, et suivant M.E. Non pas de ma volonté, mais de sa volonté.

 

                                                             POEME  SUR  LA  VIEILLESSE

 ARCADIA

 

 

Vieillir en beauté, c'est vieillir avec son coeur;
 Sans remords, sans regret, sans regarder l'heure;
Aller de l'avant, arrêter d'avoir peur;
Car, à chaque âge, se rattache un bonheur.
 
 
Vieillir en beauté, c'est vieillir avec son corps;
 Le garder sain en dedans, beau en dehors.
Ne jamais abdiquer devant un effort.
 L'âge n'a rien à voir avec la mort.

  
Vieillir en beauté, c'est donner un coup de pouce
 À ceux qui se sentent perdus dans la brousse,
 Qui ne croient plus que la vie peut être douce
 Et qu'il y a toujours quelqu'un à la rescousse.
  
 Vieillir en beauté, c'est vieillir positivement.
 Ne pas pleurer sur ses souvenirs d'antan.
 Être fier d'avoir les cheveux blancs,

Car, pour être heureux, on a encore le temps.
 
 
Vieillir en beauté, c'est vieillir avec amour,
 Savoir donner sans rien attendre en retour;
 Car, où que l'on soit, à l'aube du jour,
 Il y a quelqu'un à qui dire bonjour.
  
 Vieillir en beauté, c'est vieillir avec espoir;
 Être content de soi en se couchant le soir.
 Et lorsque viendra le point de non-recevoir,
 Se dire qu'au fond, ce n'est qu'un au revoir.

 

 

REFLEXIONS SUR LE COUPLE -  MORT ET RENAISSANCE - EN MATIERE INITIATIQUE ET ANAGOGIQUE

 ARCADIA

Edition Arcadia

 2014

Tout porte à croire que la représentation maçonnique de la mort aboutit sur autre chose que le néant. Il y a donc une suite à la mort symbolique, une progression graduelle qui semble préparer à la mort matérielle du maçon. Chaque maçon combat ainsi son angoisse existentielle.
Ceci constitue le fondement même de l’agir ensemble lorsque nous nous réunissons en loge. Nous célébrons la perfection de l’initié sur le chemin et nous préparons inconsciemment à notre ultime instant. Il n’y a pas de ciment plus solide pour souder les pierres du temple.

Toute filière initiatique offre une renaissance en contrepartie d’un sacrifice, physique par les épreuves et psychique par l’intégration agissante des symboles et mythes dans l’individuation. La vie autrement contre la vie actuelle, tel est l’enjeu.
Le sacrifice comme moyen d’accession au niveau supérieur. C’est donc un moyen ascendant pour  l’esprit comme la mise en place d’une échelle sur le pavé mosaïque.

L’imitation du Christ dans la légende d’Hiram, avec d’étonnantes ressemblances doit nous inspirer des rapprochements quant au but du rituel ;

Que recherche-t-on en faisant mourir Hiram ? Le changement de niveau par purification du vieil homme. Purification des sens puis purification du corps par sa disparition au profit de l’esprit. La purification est de nature alchimique, elle crée une métamorphose des corps et de l’esprit. La purification opère si l'on se débarrasse de ses vices et ses passions qui n’ont aucune valeur pour cheminer. Ce qui est au tombeau ce n’est pas l’initié c’est sa part de passion et de vice. Son esprit plus pur et plus léger quitte l’enveloppe qui adorait les soins et les gratifications matérielles. L’esprit n’a besoin de rien de matériel pour être.

Il faut donc distinguer le corps et l’esprit comme on distingue l’équerre et le compas. Au niveau qui est le mien, je suis un maçon et je ne dois jamais l’oublier. J’entends que l’équerre et le compas aient une marche commune comme la raison et l’intuition, ou l’action et la réflexion. Ces binômes n’ont aucune valeur pour eux même s’ils ne s’associent pas dans un corps agissant celui du maçon. L’outil ou l’instrument n’existent que si un maître-maçon est là pour s’en saisir. Mon corps est alors guidé par ma réflexion dans le bon usage des outils de même que le grand architecte de l’univers manifeste le monde qui est le nôtre par l’usage du compas. Il y a donc un rapprochement évident entre le maître qui connaît la planche à tracer et le compas, avec le GADLU.

La mort dans le rituel du maître est d’abord un changement de point de vue, et d’état entre un avant et un après. Ce n’est pas une mort, c’est une représentation, un psychodrame agissant sur les consciences. L’objectif consiste à créer une vision autre sur un soi débarrassé de ce moi égotique. Il consiste aussi à décorporiser l’acteur de chair putrescible au profit de l’acteur esprit.

C’est un véritable processus d’éveil qui est ici promu, un niveau de conscience supérieur donc. La renaissance n’est rien d’autre qu’une purification et un niveau d’esprit plus élevé. À bien des égards, elle peut se rapprocher de l’archétype de la résurrection du Christ qui repose elle aussi sur la notion de sacrifice consenti dans un but supérieur.

Je constate en effet d’étranges similitudes, Sur les moyens : Hiram et le Christ veulent laisser un message marquant de leur passage sur terre. Rien n’est le fait du hasard en matière initiatique. Mythes et symboles sont agissants. La mort permet tout simplement l’éveil du maître qui sommeille en nous. On l’appelle le maître intérieur. Il est fait d’esprit et n’est pas tributaire de notre corps sauf pour son réveil et son envol. On peut, au plan le plus bas, le qualifier de prise de conscience, au niveau médian on l’appelle l’éveil de l’Être, au plan supérieur c’est l’Esprit.

Je constate l’élaboration d’un processus de dissociation du corps et de l’esprit : Hiram reçoit successivement trois coups par trois mauvais compagnons. Ces coups vont entrainer dans la souffrance du corps l’extinction progressive de la vie corporelle uniquement. À partir de ce forfait, les trois mauvais compagnons vont chercher à ensevelir le corps ailleurs que sur le lieu du sacrifice. Ce corps retrouvé au bout de quelques jours sera « réintégré », après pourrissement des chairs, dans le lieu même du sacrifice qui est le Temple de Salomon soit la Maison de Dieu.

En parallèle, le christ est supplicié par le port de la croix sur le chemin du mont des Oliviers. Ce voyage du souffrant vers la mort est le voyage d’Hiram entre les trois portes du temple pour rencontrer ses agresseurs. Suit la deuxième phase la mise en croix et le processus d’agonie se fait en 5 temps. Ce que j’appellerais les 5 temps parfaits de la maîtrise : Jésus est un prophète, il se situe dans la voie initiatique sacerdotale dont il occupera le sommet. C’est au minimum ce qu’on appelle un grand initié. Hiram est aussi un grand initié, il occupe le sommet de la voie initiatique du travail de la matière. Tous les deux ont accompli un parcours d’initiation incontestable, ce qui semble indiquer que le franc maçon doit poursuivre ce chemin.   On attribue à chacun un mot ou un nom pour les qualifier qui se dit en fraction. Car on ne sait pas donner un nom et le prononcer en rapport avec la matière et l’esprit à la fois. Soit I.N.R.I. ou M.B., mais son interprétation s’avère délicate, car on ne sait pas l’interpréter avec pertinence dans une seule langue, le langage de Dieu et le langage des hommes. Nous retrouvons ce problème dans la triple tentative d’extorsion du mot des maîtres à Hiram. Le mot ne pouvait être donné, car il ne pouvait être compris !

Constatant cette impuissance le maçon épelle en lettre ou en syllabes.3)   Deuxième temps « Tout est consommé », soit l’atteinte par le salut de l’état d’homme véritable qui a fait le tour de la matérialité, du monde des petits mystères au point de lâcher-prise et qui est prêt à laisser son esprit s’envoler de son corps. Le rapport d’abandon du corps se traduit par la perte de cohérence de celui-ci : Mac Benah, la chair quitte les os. Tout est consommé dans la matière, il ne reste plus aucune ressource pour maintenir l’esprit (le maître intérieur par le maçon) prisonnier de son corps. 4)   Troisième phase : « Tout est accompli ». Ici l’esprit quitte le corps dans une ascension libératrice vers le centre de tous les centres qui est pour les chrétiens Dieu le père. C’est la délivrance de l’esprit. Ce maître intérieur réalise sa plénitude dans le monde qui est le sien. Le maître maçon prépare son maître intérieur à cet envol. Le maître maçon ne redoute pas la mort, car il sait que c’est un passage, et il s’est inquiété de « nourrir » ce maître intérieur pour cet envol. 5)   Le principe de résurrection ou de ressuscitation se retrouve sous l’apparition, trois jours après, du Christ dans un corps de lumière. Autrement dit une forme visible, mais d’un corps aussi pur que l’esprit. Ce point se retrouve dans l’idée du relèvement par les cinq points parfait de la maîtrise, soit après le mort physique le relèvement définitif du maître intérieur. L’objectif de cette apparition est de témoigner aux hommes du chemin de lumière. A un niveau plus concret, c’est aussi la préoccupation des francs-maçons : répandre la lumière parmi les hommes.

Quelle finalité à cette mort / résurrection en matière initiatique ? L’Homme reste homme depuis Adam et ses erreurs portent à conséquence dans les destinées de l’humanité. En cherchant à mourir et renaître n’espère-t-on pas redevenir cet Adam au paradis perdu ? Un Adam d’avant la faute originelle ?

 Ne cherche-t-on pas à accéder au Centre de tous les centres, en soi d’abord en cherchant à se connaître puis dans le monde en cherchant à le faire progresser pour finalement mourir et rejoindre un ailleurs primordial qui génère ce grand Tout ? C’est ce qu’on appelle rejoindre Dieu le père pour les chrétiens, ou le GADLU par l’Orient éternel pour d’autres

Notre progression graduelle et initiatique nous fait mourir plusieurs fois en gravissant l’échelle des 7 grades 10 degrés et 33 titres et plus de nos rituels. Nous allons bien dans une direction parfaitement ordonnée, en dissociant notre Être en deux parts : -  celle de l’ombre et de la matière, impure et corrompue comme les métaux. Elle sera enterrée dans une fosse ou un mausolée, - celle de l’esprit qui s’envolera loin de toute contingence pour rejoindre ce centre fondateur tel un phénix.

Se pose donc pour le maître la question de son action ici-bas. Vivre en chair et en esprit suppose des compromis et une attitude réaliste quant à ses propres capacités à être maître de soi tout en alimentant notre maître intérieur.

 

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C'est toute la vie d'un Franc-maçon qui s'inscrit entre une mort initiatique virtuelle et une mort physique terriblement réelle et redoutée. C'est le parcours d'un voyageur sans bagage : l’initié sait qu'il s'est engagé dans une voie qui ne s'arrêtera qu'avec son dernier souffle et l'espoir d'avoir donné un sens à sa vie. Être initié, c'est apprendre à vaincre ses peurs et c'est faire de cette « maladie mortelle » le moteur de sa vie. C'est en effet la mort et l'impénétrable question qu'elle pose qui donne un sens à la vie.

L'homme primitif ne pouvait concevoir qu'il n'était qu'un être fini dans un univers infini. Alors, il se mit à ensevelir ses morts afin qu'ils puissent continuer de vivre dans l'espoir d'une renaissance. La mort ne pouvait être la fin de la vie, mais en revanche le commencement d'une autre. C'est pourquoi, dans toutes les traditions initiatiques, la mort est au coeur de la vie comme la vie est au coeur de la mort.

La vie et la mort sont comme le jour et la nuit : la nuit n'est pas la fin du jour, elle est le passage entre deux jours. Pour le soleil il n'y a pas de nuit. Pour la vie il n'y a pas de mort. La nuit n'existe que pour celui qui est dans les ténèbres. La mort n'existe pas dans la nature elle n'est qu'une invention de l'homme. La nature ne meurt pas : elle se régénère en permanence. L'arbre s'abat, mais la forêt demeure, de même que si les feuilles tombent, l'arbre, lui, ne meurt pas.

La mort n'existe pas, c'est nous qui existons et qui cessons d'exister le moment venu. La fin est écrite dès le commencement dans chacune de nos cellules. Au terme de sa vie, celui qui s'éteint porte en lui une étincelle de vie qui permettra à la nature de se régénérer 1. Entre ces deux instants, cet être aura eu le désir de vivre, la volonté de bâtir, la force de s'élever, le devoir de se construire et le besoin de donner un sens à sa vie en même temps qu'une direction et un but.

L'initiation fait sortir le profane de ses ténèbres et elle lui ouvre de nouvelle porte sur des vues nouvelles et tente de lui apprendre un regard nouveau sur l'univers et les choses. Elle nous apprend à ne plus mesurer le monde et la vie à l'aune de notre seule existence. Elle nous incite à considérer cette dernière comme un passage entre deux états vers une nouvelle destination que nous ne pouvons concevoir. De même qu'avant de devenir papillon, la chenille ne pouvait imaginer pouvoir vivre parmi les fleurs et voir le monde d'en haut. De même également, l'épi de blé n'a aucunement conscience d'avoir d'abord été un grain qui a pourri dans la terre.

C'est ainsi que l'initiation, pur produit de l'esprit humain qui se veut immortel, s'imposa comme une évidence à celui qui ne voulait pas mourir. C'est pourquoi, si les croyances, les rites et les religions sont différentes, elles débouchent toutes sur une même espérance en une autre forme de vie. Pour les Mésopotamiens c'est la vie terrestre qui primait. Pour les Égyptiens, la vie n'était qu'un bref passage dans l'éternité. Dans les mystères d'Eleusis, on exhortait les fidèles à se purifier avant de rejoindre le séjour bien heureux d'où ils avaient été exilés. Les Gaulois, eux également, croyaient à la réincarnation. Dans la religion celte, la mort était un changement d'existence dans un lieu où le temps n'existait plus. Pour les Incas et les Mayas, la vie d'outre-tombe était basée sur le comportement terrestre du défunt. Dans le Livre des Morts tibétains, il faut utiliser la mort comme une porte pour entrer dans d'autres vies heureuses jusqu'à la libération finale. En Inde, la réincarnation est toujours au centre de la religion. Pour les Orientaux, la mort n'est qu'un état de conscience parmi d'autres inscrits dans un cycle de vie éternelle. Dans la religion chrétienne, l'amour finit par triompher de la mort et l'Eucharistie efface ainsi la malédiction biblique. En Islam on ne meurt pas, puisque l'âme est immortelle, et cette vie se poursuit dans un autre monde.

Ces différentes attitudes face à la mort peuvent être regroupées autour de trois grandes conceptions :


1 -- la vision matérialiste, d'Épicure à l'humanisme athée, qui considère que la mort est absurde et insensée. Elle n'est que l'interruption d'un fonctionnement bio psychique et tout simplement un scandale.
2 -- la vision spirituelle, qui domine en Occident, veut que la vie, la souffrance et la mort ne soit que des épreuves et des passages vers une vie éternelle, dans un lieu hors de l'espace et du temps.
3 -- les visions bouddhistes et hébraïques qui estiment que la mort est le moment le plus sacré de l'existence. Considérée comme illusoire, la mort n'est pas la fin de la vie, mais la fin d'une illusion et le commencement d'une délivrance.
Notre monde occidental moderne s'est coupé des grandes traditions initiatiques qui nous préparaient à la mort. En perdant la pratique de l'Initiation, l'homme moderne perdit le sens de la mort qui l'aidait à trouver le sens de sa vie. D'où l'angoisse métaphysique et la souffrance spirituelle...

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La Mort spirituelle n'est évidemment pas la mort physique. C'est une étape déterminante au cours d'un cycle d'élévation spirituelle. Elle vise à se laisser mourir pour ensuite mieux renaître. C'est un état qui peut être difficile à vivre, surtout s’il est confondu avec les états dépressifs.

De manière concrète, nous sommes en quête consciente de découvrir notre âme, d'explorer notre Divinité, dans une certaine voie en particulier. Sauf, qu'il arrive un moment où nous sommes amenés à laisser partir profondément des "parties" liées à l'égo au profit de l'expression de l'âme.

Dans cet état, on a l'impression de faire face à un vide énorme, on n'a plus envie de rien. Nous semblons n’être animés de rien d'autre que de ce vide. Pour ma part, j'ai juste envie de m'allonger et de m'enfoncer dans ce Néant éternel. J'ai vraiment le sentiment d'être mourant, au sens propre. Quand je parle de mort spirituelle, ce n'est pas une façon de parler. On s'abandonne à la Source. Et plus on l'accepte, mieux c'est.

Cela peut s'accompagner de sensations énergétiques diverses, signe que l'être est en transformation. En fait, cet état s'accompagne souvent d'une élévation de la Kundalini. Cette énergie puissante nous aide à nous extraire des énergies basses et à mieux nous connecter à notre âme. Grâce à elle et à son travail de purification et d'ouverture, nous permettons petit à petit l'expression de l'âme dans la matière.

Mais pas sans vivre sa propre mort spirituelle. Au fil des années, nous avons entretenus des schémas mentaux, des mauvaises habitudes de pensées, des énergies aliénantes et donc des parties de soi doivent mourir pour laisser place à de nouvelles énergies, provenant directement de l'âme. C'est ainsi.

Cet état peut s'accompagner également d'une amplification des émotions négatives, tout dépend à quel point on résiste à ce vide qui nous dépasse et qui nous dévore. Ou encore d'une remise en question très profonde de certaines choses dans sa voie, où on souhaite aller, nos fréquentations, nos activités etc. Dans tous les cas, on a souvent le sentiment que tout est "vain", que tout est "futile" mais il faut garder à l'esprit que c'est passager.

La meilleure manière de vivre cet état,  c'est de se rendre compte de ce qui se passe réellement et de l'accepter. De vivre avec sachant que c'est passager. Mais attention, encore une fois, ce n'est pas à confondre avec les états profondément dépressifs. Il convient de distinguer bien les deux, en reconnaissant les raisons qui nous ont conduits à un tel état.

Ensuite, il faut se laisser le temps de renaître, voir le jour d'un nouveau Soi, plus harmonieux, plus connecté à l'âme. Cette renaissance se traduit généralement par un meilleur bien être global, d'un accroissement de la puissance spirituelle et d'autres nouveautés. Tout dépend de l'âme de chacun, de son parcours, de son niveau.

Pour conclure, par expérience, je sais que la Mort spirituelle ne se vit pas qu'une seule fois au cours de sa vie spirituelle. Il va de soi que, plus on avance, plus il y a des choses en soi à laisser mourir et d'autres à laisser naître.

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Réincarnation et transmigration de l’âme : le grand principe

 

Une évolution vers la Lumière :     Il est une évidence que tous ceux qui se sont intéressés au phénomène de la réincarnation partagent : la transmigration de l’âme ne répond en rien au hasard. L’âme expérimente au contraire de multiples vies à dessein dont chacune lui permet d’élargir son champ de conscience. Le processus de réincarnation étant pour elle le moyen de se transformer en une entité emplie de sagesse et de s’affranchir des exigences terrestres. Selon certaines théories, au terme de son parcours, elle pourra alors évoluer en toute plénitude dans la Lumière, source de connaissances infimes et d’amour inconditionnel. A moins que cette étape atteinte, elle ne désire se réincarner de nouveau dans le but d’aider ses prochains à trouver la voie qui y conduise. Il en va notamment ainsi de certains moines tibétains et plus particulièrement du Dalaï Lama, qui ne s’incarnent que pour remplir le rôle de guides.

 

 

Notre personnalité porte les traces de nos précédentes vies :     Il est couramment admis que nous avons tous été, à un moment ou un autre, un homme et une femme, victime et bourreau, pauvre et nanti, athée et croyant... Le résultat de ces pérégrinations conduisant chacun de nous à ce qu’il est aujourd’hui. Ainsi, bien des facteurs de notre comportement, manière de nous exprimer mais aussi de penser résulteraient d’expériences bien plus anciennes que celles de notre enfance ou petite enfance comme nous pourrions être tenté de le croire. Beaucoup d’entre eux trouvent en effet leur origine dans nos vies antérieures.

 

 

On ne récolte que ce que l’on sème :     Bien que nous tendions tous à vouloir nous améliorer, nous ne sommes cependant pas à l’abri d’erreurs qui pèseront, parfois assez lourdement, sur notre cycle de réincarnations. La nature humaine possédant une volonté propre, il peut arriver que nos choix nous incitent à commettre des faux pas, à fouler des valeurs fondamentales ou encore à porter préjudice à autrui. De tels actes nous obligeront, dans une prochaine existence, à devoir méditer sur nos attitudes et leurs conséquences pour ne pas les reproduire ; nous exposant à des situations relatives aux leçons que nous devrons en retirer. Comme le dit l’adage « On ne récolte que ce que l’on sème ». C’est particulièrement vrai en ce qui concerne le karma.

 

NAISSANCE & RENAISSANCE

 

La mort ne s'oppose pas à la vie, mais à la naissance. La mort comme la naissance font partie de la vie. C'est à chaque instant qu'un organisme meurt et naît, par l'équilibre homéostasique entre les processus vitaux de désorganisation et de réorganisation. La vie apparaît ainsi comme une renaissance perpétuelle à partir de soi-même. Naissance et mort ne sont que deux aspects, ou deux moments, d'un phénomène vital qui les englobe : l'individuation. Une forme individuelle apparaît puis elle disparaît. C'est de la méditation sur cette émergence et de cette annihilation que procèdent non seulement tout le symbolisme lié à la naissance et à la mort, mais celui qui comprend l'individuation comme l'accomplissement d'un chemin de renaissance.

Le symbolisme des cycles de naissance, de mort et de renaissance se différencie à travers les expériences religieuses les plus diverses : le chamanisme, où le néophyte, par un voyage initiatique vécu en transe cataleptique, est supplicié, tué, démembré, puis recomposé, régénéré, pour recevoir l'enseignement des esprits, et enfin renaître chaman parmi les humains ; la mythologie, où demi-dieux et héros meurent et renaissent divinisés (Orphée, Héraclès), sont sauvés des eaux (Noé, Moïse, Ulysse), du feu (Asklépios), de l'exil (Psyché), de l'avalement par un monstre (Jonas, Jason), de la caverne ou du labyrinthe (Gilgamesh, Thésée), ou de toute autre forme de mort initiatique ; les religions à mystères, qui présentent et font revivre au myste la naissance, la passion, la mort puis la résurrection d'un dieu (Tammuz, Osiris, Attis, Dionysos, tous «deux-fois-nés»), par l'intercession d'une parèdre divine ; les voies ésotériques (hermétisme, alchimie, astrologie, gnose, théosophie, etc.), qui, par diverses sollicitations de l'imagination, présentent diverses méthodes analogiques et symboliques d'éveil de la conscience. Précisément, cet éveil est symbolisé comme renaissance, dès cette vie, à la vie éternelle. Elle rompt avec l'état de mort (ou d'inconscience) à la réalité transcendantale ; état de mort qu'est l'existence empirique, constituée progressivement dans l'enfance, écartelée par l'opposition d'un moi et d'un monde. Cette renaissance est décrite symboliquement à travers plusieurs étapes d'anamnèse, ou de retour (qui est paradoxalement aussi un accès et une création) à un état de contemplation par l'esprit de l'ordre des vérités éternelles.

Les expériences chamaniques, mythologiques, mystériques et ésotériques présentent, à travers une naissance, une mort et une renaissance symboliques, la possibilité d'une restauration de l'unité de l'être (sujet et objet, matière et esprit, commencement et fin, un et multiple, créateur et créature, masculin et féminin) – mais unité en la conscience. La renaissance symbolique est celle de l'homme intégral. Il faut toutefois préciser une différence majeure entre les approches exotériques de ces symboles (qu'elles soient religieuses, philosophiques ou psychologiques) et leur approche ésotérique. Dans le premier cas, ce processus est compris exclusivement comme symbolique. Dans le second, une telle résurrection est affirmée, non seulement de l'esprit et de l'âme, mais du corps : théories du corps de souffle (ésotérisme païen), du corps de lumière (ésotérisme de l'islam), du corps de gloire (ésotérisme chrétien), du corps de diamant (ésotérisme bouddhique), du corps éthérique (théosophie), etc.

C'est sur le plan symbolique que naissance et mort vont être isolées du contexte vital des cycles de la vie. C'est encore sur le plan symbolique que vie et mort vont être opposées. Par cette séparation, naissance et mort deviennent des éléments organisateurs essentiels pour les structures symboliques des sociétés humaines comme pour celles de la psyché individuelle.Le psychologue S. Grof a ainsi mis en parallèle les phénomènes périnatals (notamment l'étouffement, le premier cri, l'aveuglement par la lumière) et les rites collectifs de passage et d'initiation. Il a également montré la correspondance entre, d'une part, les mythes relatifs à la mort et à la renaissance et, d'autre part, les expériences de «visions» induites par du L.S.D. administré à des malades incurables. Ceux-ci vivaient des expériences imaginaires de rencontre avec la mort, analogues aux témoignages qui nous sont parvenus des mystères antiques, comprenant la mort comme passage possible vers une vie béatifique.

De fait, depuis les travaux classiques de Van Gennep sur les initiations, les anthropologues ont pu montrer que nombre de rites initiatiques se réfèrent explicitement à la naissance et à la mort pour renaître à la vie. Le néophyte est «préparé» à l'initiation par une régression symbolique de l'état de nouveau-né. Ainsi, il peut être rasé, tondu, dénudé, aspergé de sang comme dans le rituel initiatique de Mithra, enveloppé dans un sac, dans la peau ou l'estomac d'un animal de sacrifice. Sans défense, il subit des violences et des tortures, il fait l'expérience de la faim et de la peur, de bruits assourdissants ou d'un silence mortel, de l'obscurité puis, brusquement, de la lumière blessante. Il peut être asphyxié (par immersion, enterrement, enfumage, strangulation) ou simplement privé de sommeil. Durant l'épisode correspondant à la mort, le myste vit des images du deuil de soi (solitude, course dans la nuit, gémissements, froid ou, au contraire, chaleur intense, désorientation), puis des séquences de brusque ouverture à l'au-delà à travers des symboles sotériologiques. Ces images peuvent être soit présentées dans un rituel, soit induites à partir de l'absorption ou de la fumigation d'hallucinogènes. Initié, il sera nourri de lait comme dans les mystères orphiques, il devra réapprendre à parler ou à marcher, etc. ; bref, il devra renaître après avoir vécu une mort symbolique. Mircea Eliade, à travers toute son œuvre, a montré comment de tels rituels constituaient une régulation sociale essentielle en intégrant l'individu dans l'ordre d'un cosmos.

La correspondance symbolique entre les dimensions biologique, psychologique et anthropologique de la naissance a été posée dès les débuts de la psychanalyse. L'importance décisive de cette question pour une théorie de la psyché se montre bien par le fait que les différents essais de sa théorisation sont à l'origine des ruptures entre Freud et trois de ses plus importants collaborateurs : Otto Rank; voit dans la naissance l'événement traumatique majeur de l'histoire individuelle, générateur des névroses ; la séparation d'avec le corps de la mère engendre une angoisse originelle pour l'individu, alimentant une peur irrépressible de la vie et de la mort, modèle pour toute angoisse postérieure telle l'angoisse de castration ; Sándor Ferenczi, dont, parallèlement aux travaux de Rank, les recherches tendent à comprendre l'instauration de ce lien symbolique naissance-angoisse par-delà la vie prénatale, dans les racines psychiques de l'évolution de l'espèce humaine (les eaux amniotiques ne seraient qu'un symbole naturel de l'océan originel palingénésique) ; Carl Gustav Jung qui, à partir des données des corpus mythologiques, va donner une dimension d'archétype à la naissance et à la mort, réactualisant ainsi, à travers l'expérience contemporaine de l'âme, les symboles individuant de renaissance et d'accession à l'immortalité. En rupture donc par rapport au primat freudien de l'œdipe sont ainsi tentées trois solutions divergentes du même problème de l'origine de l'angoisse à partir de l'événement psychobiologique de la naissance : Rank met en place une solution de type empiriste et liée à l'événement, Ferenczi s'oriente vers une solution plus innéiste et organiciste, Jung tente une solution aprioriste.

 

ITINÉRAIRES DES DANSES MACABRES

H et B. UTZINGER

Edition GARNIER

 1996

Très important livre avec une abondante iconographie couleur sur ces rituels de morts et de danses Macabres, dans tous les pays du monde et à travers de nombreuses religions. A partir d’Adam et Eve Jusqu’à nos jours. Très beau livre.

 

La danse macabre a été un élément social, moral, religieux et artistique de la plus grande importance à la fin du moyen âge. Jadis très nombreuses, ces œuvres pariétales ne peuvent guère se compter que sur les doigts des mains en France et cette rareté même, entraîne deux réflexions contradictoires :

 

La première est qu’il est regrettable que tant de danses aient disparues, car nous voici maintenant privé de nombreuses œuvres ecclésiales et cémétériales dont les apports, culturel, philosophique et iconographique sont importants.

 

La deuxième est que ce petit nombre de fresques a un aspect positif, car la Danse ne se laisse pas déflorer en un instant, c’est progressivement qu’on en observe la forme, la couleur, l’ironie et l’harmonie, la mélancolie, la satire sociale ou le miserere, qu’on en comprend la naissance et la portée socio-religieuse.

 

Conséquence des épouvantables malheurs du XIVe siècle, conséquence du développement monacal, d’un mépris du monde au regard de la vie éternelle, sa diffusion va être considérable. Vers la deuxième moitié du XVe siècle, elle deviendra un thème universel en même temps qu’une véritable mode, mode que Paris a lancée dans deux directions : celle de la peinture avec le charnier des Saints Innocents au moment du carême en 1424 et celle de la gravure sur bois à partir de 1485 avec Guyot Marchand.

 

Cette mode dans toute l’Europe durera cinq  siècles, avec à partir du XVIIe siècle une disparition de son caractère médiéval. Le style va changer, la forme va se modifier et la danse macabre moyenâgeuse qui fustigeait le matérialisme va laisser la place à un symbolisme de la mort pure et de son au-delà.

 

Est expliqué avec de très nombreuses gravures :

 

Philosophie de la mort, les cavaliers de l’Apocalypse, les épidémies, les famines, les maladies, les guerres, les prémices de la danse macabre avec Boèce, Thibault de Marly, Innocent III, Gerson, la bibliothèque Mazarine, la peste, l lanterne des morts, le livre d’heures, les cartes à jouer et la lame XIII du tarot, les Saints Innocents, le triomphe de la mort, Ars moriendi, Savonarole, le mors de la pomme, la danse des aveugles, le Bar-sur-loup, les loups ravissans, le laboureur de bohême, Georges Chastelain, l’Ankou, Jean de Castel, François Villon, les vanités, Rosslyn chapel en Ecosse, le Grand Bâle en Suisse, Simon Marmion, La Chaise-Dieu, Albi, Strasbourg, Beram en Croatie, Clusone en Italie, Côme, Berlin, Pisogne, Kermaria, Berne, Inkoo en Finlande, Denis Catin, Carisolo, l’alphabet de la mort, Rouen, Dresde, Newark, Brianny, Angers, Coire, Constance, Cherbourg, Fribourg, Lucerne, Avrieux, Erfurt, salzbourg, le travail de la mort, Bergame, Elmen, Louis Jou, Amiens, Avignon, Bayonne, Binche, Coupiac, Dijon, Ferrare, Lisbonne, Ulm, la satire sociale, l’égalité des hommes et des femmes, l’ironie, le récitant, aspects moraux, la danse macabre et la musique, le péché originel, l’enfer, le purgatoire, la pourriture, la résurrection, le contemptus mundi, la danse macabre de Berne…………

 

REVUE DU 3e MILLENAIRE  -    LA NOUVELLE NAISSANCE  ENTRE NAÎTRE ET MOURIR

Divers  Auteurs -  Revue  N° 83

Edition 3e Millénaire

 2007

En s'incorporant pour la première fois dans la matière grossière, l'esprit que nous sommes perd la conscience de son origine spirituelle, de sa vraie nature, pour s'identifier totalement à la personnalité physique et se trouve ainsi conditionné par la nature physique. Commence alors pour lui un long processus qui a pour but le réveil de sa conscience spirituelle, qui obéit à la Loi cosmique du développement humain. Si long qu'il ne peut s'effectuer en une seule existence. La loi du développement humain comprend deux volets : 1) Le karma. 2) La réincarnation. 

 

Le Principe du Karma : Le Karma est une loi cosmique selon laquelle toute action matérielle, mais aussi chaque pensée, chaque sentiment, chaque émotion et chaque parole, bonne ou mauvaise, entraîne obligatoirement une conséquence pour soi-même. Chaque existence humaine, étant le maillon d'une chaîne de vies, est déterminée par les actes accomplis durant les existences précédentes, mais aussi de nos actes dans l'existence présente.
Ce dernier point est très important, car il signifie que nous pouvons corriger nos erreurs et donc apurer le karma négatif que nous venons de constituer par une pensée, une parole, un acte malheureux. L'autre point important en ce qui concerne le karma est que nous ne pouvons pas y échapper, parce que nous l'appliquons nous-même en tant qu'esprit et que lorsque nous sommes dans le plan spirituel, nous sommes absolument intransigeants.

 

Le Principe de la Réincarnation : Ce n'est pas l'homme matériel qui continue de vivre, mais c'est l'homme qui pense, l'âme immortelle qui est dans l'homme matériel, l'homme réel, l'esprit humain. Tant que nous n'avons apuré notre karma, nous sommes contraints de renaître. C'est encore nous-même, en tant qu'esprit, qui choisissons toutes les conditions de notre réincarnation, et ce, en fonction des nécessités du karma. Nous choisissons ainsi l'époque, le pays, le sexe, la race, le père, la mère, etc., pour déterminer l'état énergétique, l'état de santé, les conditions familiales et sociales, etc., nécessaires à l'apurement de notre karma. 

 

La doctrine de Jésus : Si comme nous l'avons vu la Loi de la réincarnation et du karma étaient tout à fait reconnue à l'époque de Jésus, le message majeur de sa doctrine est la Loi de Rédemption. Se rédimer, c'est échapper à une contrainte, au destin, en l'occurrence échapper au karma en reconnaissant que l'on est un être spirituel et en se détournant du monde matériel. Nous entrons alors en état de grâce. La voie indiquée par Jésus est une voie difficile. Elle n'est possible qu'à ceux qui ont acquis par leur vécu un certain détachement pour la vie ordinaire et qui ont la volonté ferme d'accéder au " royaume du ciel ", c'est à dire, au plan spirituel, celui leur esprit vit déjà. Le moindre attachement à tout ce qui concerne le monde physique, de la vie matérielle, nous éloigne du monde spirituel. L'attachement aux choses et aux biens matériels, mais aussi aux êtres humains en tant qu'êtres physiques. Même la famille physique.

 

Les liens qui nous lient fortement au monde matériel, en dehors, de l'attachement aux choses et aux humains, ce sont les sentiments, en particulier, les sentiments négatifs. Notamment, le ressentiment que nous pouvons avoir envers ceux qui ont pu nous faire souffrir ou nous décevoir d'une manière ou d'une autre. Là intervient une autre Loi spirituelle majeure : celle du pardon. Nulle ne peut accéder au plan spirituel s'il a quelque chose à reprocher à quelqu'un d'autre ou à soi-même.

 

La vie a-t-elle un sens ? Chaque homme, qu'il soit jeune ou vieux se demande un jour ou l'autre, quel est véritablement le sens de sa vie terrestre. " Quel sens y aurait-il pour moi d'être sur terre si, après la soi-disant mort tout était fini. Existe-t-il une vie après cette vie ? " Si oui, comment cela continue-t-il ? Et, est-ce que nous pouvons déjà savoir aujourd'hui comment se présente l'au-delà. Le savoir d'aujourd'hui en ce qui concerne la vie après la mort, coïncide largement avec le savoir et la foi des hommes des origines. Pourtant cette connaissance ne nous a pas été donnée pour augmenter nos connaissances intellectuelles, mais pour mieux saisir le sens de notre vie terrestre et y aligner nos aspirations et nos actions afin d'arriver plus facilement à la réalisation de notre véritable destin.

 

Les questions qui se posent à propos de la vie et de la mort sont innombrables, et les réponses le sont plus encore. Cependant, derrière ces réponses et leurs interprétations, il y a une réalité indépendante de toutes les opinions personnelles. Aucune croyance, aucun argument ne peut rien enlever ni ajouter à ce qui est. Il est indispensable de bien comprendre personnellement les mécanismes de la réincarnation pour pouvoir éviter bien des souffrances inutiles et maîtriser son destin. La compréhension de la vie qu'apporte la connaissance de la réincarnation nous permet de mieux nous connaître nous-mêmes, de savoir pourquoi nous sommes ce que nous sommes aujourd'hui et ce que nous devons faire pour devenir celui que nous sommes réellement: un être spirituel, immortel, illimité..

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Tout comme il existe de nombreuses façons de vivre dans un même pays, et encore plus sur la terre entière, les différentes formes d'existence dans l'au-delà sont innombrables, multipliées à l'infini. Un minimum de connaissances est indispensable, non seulement pour mieux s'y débrouiller, mais aussi pour mieux vivre sur ce plan terrestre. Il existe une interaction naturelle et permanente entre notre personnalité physique et notre être spirituel, comme entre le monde physique et le monde spirituel. Ce dernier a une influence considérable sur notre corps, sur notre psychisme, mais aussi sur toutes nos affaires. En accédant à la source même des conditions et des événements que nous vivons, nous pouvons, si c'est nécessaire, en corriger notablement les suites. Cependant, la seule prise de conscience de ce que nous sommes vraiment, provoque déjà de salutaires changements dans notre être et dans notre manière d'appréhender l'existence et d'en maîtriser tous les aspects en travaillant, non plus sur la nature ou sur les autres, mais sur nous-mêmes, de l'intérieur.

 

Où va l’âme ? Conformément aux Lois spirituelles, l'âme est attirée par l'un des séjours de l'au-delà correspondant souvent à son état vibratoire au moment de la mort. Si ses préoccupations d'alors sont terrestres, elle peut demeurer dans l'environnement terrestre jusqu'à ce qu'elle se soit libérée du matériel. Elle est aidée en cela -à condition d'accepter cette aide- par les âmes désincarnées qui l'ont précédée ainsi que par les être de lumière.
Cela veut dire que l'homme au cours de sa vie, a le temps d'utiliser cette vie terrestre pour se défaire de son égocentrisme et de ses comportements erronés, et ainsi ouvrir sa conscience. Au moment de la mort un trait final est tiré au-dessous de cette vie et le bilan de la vie trouve son expression dans la conscience de l'âme qui se libère. Dans les régions de l'au-delà, l'âme continue alors de vivre et l’esprit, soit poursuit son chemin vers Dieu, soit se prépare à une nouvelle vie terrestre. 

 

La mémoire de l’âme : Naître et mourir sont donc l'entrée et la sortie de l'âme et l'esprit à l'intérieur et hors de la chair. Le laps de temps entre la naissance et la mort détermine comment et où l'âme continue de vivre, car notre âme ressemble à la mémoire d'un gigantesque ordinateur dans lequel sont enregistrés chaque sentiment, chaque pensée, chaque mot et chaque action que l'homme a éprouvés, pensés, dits, et faits, pendant ses existences terrestres. Le contenu enregistré dans " l'ordinateur âme " - dans l'aura - détermine alors l'état de vibration de l'âme, sa conscience spirituelle réactivée. 

 

La Terre est une école : Le sens de la vie réside alors dans la tâche de se reconnaître dans l'école terrestre, de comprendre qui nous sommes véritablement et d'où nous venons, quelle est notre destination, afin de mener en fonction de cela une vie correspondante. Si un homme a vécu selon les lois spirituelles - les Lois de Dieu -, c'est-à-dire en étant largement désintéressé et plein d'amour, alors pour l'âme s'ouvrent, après le décès du corps, des régions plus claires dans lesquelles elle avance. 

 

Nous sommes le Maître de notre destin! Pour celui qui peut l'accepter et qui façonne sa vie conformément à cela, c'est une grande aide sur son chemin de retour vers l’Être primordial, notre Père céleste, la source de laquelle nous sommes tous partis et à laquelle nous retournerons tous un jour.

 

 Au Sommaire de cette revue :


* Marianne Dubois : La Nouvelle Naissance
* Jean Klein : Un total lâcher-prise
* Virgil : L´ouverture : c´est chaque instant !
* José Leroy : La naissance spirituelle chez Maître Eckhart et Douglas Harding
* Patricia Montaud : Naître à son Ange
* Claire Montello : Nouvelle naissance ou retrouvailles avec Soi
* Nicole Montineri : ""État proche de la mort"" et ""nouvelle naissance"" : un témoignage
* Thierry Vissac : La seconde naissance est en fait notre toute première réalité
* Joëlle Maurel : Mourir pour renaître : une processus d´éveil de la conscience
* Lydia Müller : Les sept étapes de la ""mourance"" Un accouchement en fin d´existence ?
* Cheikh K. Bentounès : Mourir avant de mourir
* Parvathi Nanda Nath : Renaître au Présent
* 3e millénaire : La seconde naissance selon l´Évangile de Jean
* David Ciussi : Naître c´est ""dé-naître"" sans mourir
* Marigal : Quelques réflexions sur Naître ou mourir
* Platon le Karuna : Naître consciemment à son Éternité : La deuxième naissance
* William P. Patterson : La question de la Renaissance
* Michèle Michaël : Hommage à Salim Michaël

Documents :
* Rudolf Steiner : La Naissance alchimique
* Mère et Aurobindo : Le Nouveau Corps
* Platon : La naissance de l´âme immortelle
* G. I. Gurdjieff : S´éveiller, Mourir et Naître" 

 

la symbolique de la mort ou hermÉneutique de la rÉsurrection

Jacques  trescases

Edition TREDANIEL

 1993

De Babylone à Eleusis, de l’Égypte à la Chrétienté, la Symbolique de la Mort et de la Résurrection a engendré et fécondé les plus prestigieuses civilisations.


Le message transmis par les diverses expressions de cette symbolique est remarquablement concordant et peut-être explicité par l’analyse systématique d’un rituel préservé et vivant. La symbolique de la mort et de la résurrection, choquante pour l’intellect, mais réconfortante dans son intime compréhension, ne promet aucunement le prolongement indéfini de la vie de l’individu, ce qui serait d’ailleurs de peu d’intérêt ; mais elle invite l’adepte, ou le fidèle à s’éveiller immédiatement, – ici et maintenant, – à la vie véritable, saisie dans sa globalité, son unité et son identité.


Après « l’Étoile Flamboyante, ou la recherche d’une parole perdue », Jacques Trescases poursuit, dans une interprétation fidèle à la Tradition, mais dans un langage actualisé à la lumière de la psychologie de la motivation, l’élucidation méthodique des rites et des mystères, tels qu’ils nous ont été transmis depuis la Haute Antiquité, et tels qu’ils sont encore pratiqués de nos jours dans la franc-maçonnerie.


La compréhension de la symbolique de la mort et de la résurrection permet à l’initié de se réaliser dans la voie qu’il s’est choisie et au banalisé de devenir l’homme véritable, ou homme de vérité, – réintégré dans la chaîne de vie, porteur de lumière et facteur de paix, de joie et d’amour.

L’auteur développe les points suivants :

 

Osiris, les mystères d’Éleusis, les trois morts initiatiques, Hiram, la parole perdue, les voyages des 9 maîtres, l’acacia, le mot sacré et entre l’équerre et le compas

 

DE  L’ADMIRABLE PALINGÉNÉSIE – La mort lui va si bien ! Du phénix alchimique à la problématique théologique

Gilles Le PAPE 

Edition  ARCHE MILAN

 2011

Quel est le point commun entre la mort et la théosophie, le phénix et l’alchimie ? Dracula et les Pères de l’Eglise, la Rose+Croix et la Franc-maçonnerie, la Parousie et la réincarnation ? Pour faire court, qu’est-ce qui relie l’imaginaire, l’espérance et la poésie dans les trois règnes ? : La palingénésie.

 

Ce terme peu usité dont la thématique, au moins sous certains de ses aspects, est cependant connue de tous, tant elle est une clé indispensable à la compréhension de l’histoire des idées, des courants ésotériques er religieux.

Ce n’est qu’un concept poétique, une idée philosophique ou spirituelle pendant des siècles, jusqu’à la révélation de sa démonstrabilité à la fin du XVIe. Théosophes ou théologiens, il fallait alors choisir son parti dans un univers où homuncules, génération spontanée et règle des correspondances universelles constituent la matière et le cadre habituel de la réflexion. En suivant la christianisation de la palingénésie, la transformation du phénix, de symbole solaire en une représentation de la résurrection pour l’édification de l’homme, cette enquête chemine entre ses plus beaux rêves, ses plus belles pensées sur la survivance de l’âme et sa démonstration par la chymie.

 

Palingénésie est un terme un peu brouillon qui, selon le contexte, l’époque, ou le dictionnaire, désigne indifféremment un système philosophique d’après lequel les mêmes révolutions se reproduisent sans cesse et dans le même ordre ; l’accès de l’âme à une vie supérieure (Littré) ou reflète une opération alchimique.

 

Le sens du mot se radicalise parfois en un devenir perpétuel chez certains stoïciens, ou encore se définit comme une sorte de génération spontanée. Remarquons cependant que, lorsque la palingénésie enseigne le retour à la vie, c’est sous la forme de réincarnation à l’identique par la transmigration de l’âme. Elle diffère donc de la métempsychose, où les frontières entre les trois règnes, animal, végétal et minéral n’existent plus.

 

L’affaire est si peu claire d’ailleurs que la métempsychose dont nous parlons, au sens moderne du mot, est celle que la Grèce antique appelait palingénésie, et qui devrait en réalité se nommer métensomatose.

 

Cet ouvrage traite des sujets suivants :

 

Végétation métallique et autres artéfacts   -  Le phénix christianisé, alchimique et végétal  -  Ressuscités, animalcules et homuncule  - Réception des milieux hermétisant  - La mort et l’immortalité  - Les salons et cafés littéraires où les discussions et disputes étaient monnaie courante – Ballanche et son livre « la palingénésie sociale » - Eckartshausen et la palingénésie – Philostrate d’Athènes et son ouvrage « Vie d’Apollonius de Thyane » - La palingénésie des glaces – Alchimie et palingénésie – La salamandre -

 

SE RḖCONCILIER AVEC LA MORT

Anselm  Grün

Edition  Albin Michel

 2009

La mort se présente à nous chaque jour, notamment à travers les médias. Proche de nous, elle nous semble pourtant très lointaine : la peur nous saisit dès que nous sommes confrontés directement à un décès. Anselm Grün vient, dans ce livre, nous libérer de cette peur en nous montrant que la vie, la mort et la résurrection sont indissociables : « Certains songent douloureusement à leur trépas ; d'autres l'intègrent à leur vie et mènent, face à leur mort certaine, une existence tout à la fois sereine et consciente. Seul celui qui voit dans la mort l'accomplissement de sa vie et non son anéantissement rend justice à sa nature d'homme mortel voué à la résurrection. »

 

Moine bénédictin né en 1945, Anselm Grün est l’auteur de très nombreux ouvrages d’accompagnement spirituel.

 

En 1934, le psychanalyste Carl Gustav Jung (1875-1961) s’intéressa dans son essai intitulé Ame et mort, à la question de la vie après la mort. Ceux-là mêmes qui, selon Jung, avaient peur de la vie lorsqu’ils étaient jeunes redoutent la mort en vieillissant ; ce que la vie attend naturellement d’eux les effraie. S’il s’agit dans la première moitié de l’existence, de lutter et de déve­lopper son ego, la seconde moitié de la vie a pour mission le détachement de soi. S’en remettant à Dieu, l’homme affronte alors l’idée de la mort. Jung compare l’existence humaine à un demi-cercle. Au commencement, celui-ci progresse vers le haut. Mais d’aucun, trop attachés à leur enfance, n’évoluent pas intérieure­ment. Une fois dépassée la première moi­tié de l’existence, le demi-cercle se met à décliner. Dès lors ne demeure vivant que celui qui voit dans la mort un but vers lequel tendre et qui est prêt à s’acheminer vers celui-ci. « À compter du midi de la vie, seul celui qui veut mourir en même temps que sa vie demeure vivant. » Nombreux sont ceux qui, pour­tant, s’insurgent contre la nécessité de la mort et se cramponnent à la vie. Jung écrit à leur propos : « Comme pétrifiés en statues de sel, ils gardent de leur jeu­nesse un souvenir vivace mais ne par­viennent à établir une relation vivante avec le présent. »

 

C.G. Jung exhorte l’homme à se récon­cilier avec sa mort. Ce faisant, il ne l’invite pas à croire que la mort est une seconde naissance, mais il rappelle la manière dont les différentes religions la conçoivent : « On peut même affirmer que la plupart de ces religions sont des systèmes compliqués préparant à la mort. » Selon Jung, les symboles reli­gieux n’émanent pas de l’esprit mais « du coeur, ou du moins des profondeurs de l’inconscient, lesquelles en sont très éloignées ».

 

S’il ne cherche pas à démontrer qu’il existe une vie après la mort, Jung souli­gne qu’il correspond à la nature même de l’âme humaine de « considérer la mort comme l’accomplissement de la vie et comme le véritable but de celle-ci plu­tôt que de voir en elle une simple fin dénuée de sens. Qui, partant, professe à ce sujet une conception éclairée s’isole psychologiquement et contredit l’essence même de sa nature humaine ». Lorsqu’il s'éloigne des strates profondes de son âme, l’homme, selon C.G. Jung, s’expose à toutes sortes de névroses. L’âme, observe le psychanalyste, se prépare à mourir, ce que révèlent tout particulièrement les rêves où s’exprime, sous la forme de symboles, l’approche de la mort. Ces rêves invitent l’âme à accepter celle-ci et à corriger ce qui doit l’être.

 

Si Jung sait que nul ne peut affirmer     quoi que ce soit de définitif à propos de la mort et de la vie après la mort, il prend au sérieux les vérités que lui soumet son âme. Il part de phénomènes télépathi­ques, où il puise la certitude que l’âme n’est pas liée à des catégories spatio-tem­porelles, mais « appartient à ce que l’on nomme approximativement et symboli­quement ‘’éternité’’ ». Les vérités de l’âme « sont-elles des vérités absolues ? Jamais nous ne pourrons le prouver ». Une chose est néanmoins certaine : qui s’oppose aux jugements de son âme se voit privé de ses racines et de ses repères ; son incapa­cité à saisir le sens de son existence le plonge dans un désarroi névrotique. Jung conclut son essai par ces mots : « Du désarroi découle l’absurdité, et l’absurdité de la vie engendre une souffrance psychique dont notre époque n’a pas encore saisi toute l’ampleur et toute la portée. »

 

Ayant atteint un âge avancé, C.G. Jung s’exprima une nouvelle fois, lors d’un entretien avec celle qui fut sa collabora­trice durant de longues années, Aniela Jaffé, au sujet de la vie après la mort. Évoquant les pensées et les images qui n’avaient cessé de le hanter tout au long de sa vie, sans qu’il fût à même d’en fournir les preuves ultimes, il déclara ne pouvoir parler de la vie après la mort qu’en racontant des histoires — une atti­tude qu’il désigna par le terme grec mythologein. « S’il n’est pour la raison qu’une vaine spéculation, le mythologein est pour le coeur une activité salvatrice, laquelle confère à l’existence un éclat dont on ne voudrait être privé. Il n’est d’ailleurs de raison suffisante de devoir s’en passer. » Selon Jung, le mythe nous offre « des images salutaires et enrichis­santes de la vie au royaume des morts ». Nous pouvons, certes, douter de ces ima­ges. Celui qui s’y fie a néanmoins tout autant raison que celui qui les conteste. « Mais tandis que celui qui les conteste s’achemine vers le néant, celui qui s’y tient emprunte le chemin de la vie jusque dans la mort. Si tous deux sont dans l’incertitude, le premier l’est à l’encontre de son instinct, le second en accord avec lui, ce qui le distingue considérablement et avantageusement du premier. »

 

C.G. Jung assimile la mort à un mariage. « L’âme rejoint pour ainsi dire la moitié qui lui faisait défaut, elle devient un tout » une façon de penser qui conditionne notre rapport aux cho­ses. Nous arrachant à l’obsession de la réussite et de la richesse, elle nous main­tient ouverts à l’essentiel : « Plus l’homme se cramponne aux fausses richesses et perd de vue l’essentiel, plus il est insatis­fait de sa vie. Poursuivant des desseins limités, il a le sentiment d’être limité, ce qui fait naître en lui envie et jalousie. Celui qui, ici-bas, se sent déjà lié à l’infini désire et pense différemment. Seul l’essentiel, au bout du compte, cons­titue notre valeur ; s’il nous fait défaut, c’est notre vie qui est gâchée.

 

Si je ne les partage pas toutes, les pen­sées que C.G. Jung consacre à la mort et à la vie après la mort, nous enseignent que gît, au tréfonds de notre âme, l’intuition d’une vie éternelle. La psychologie nous incite à nous fier aux pressentiments de l’âme, laquelle sait, au plus profond d’elle-même, que tout ne finit pas avec la mort et qu’il est une autre forme de vie, libérée des catégorie de l’espace et du temps. L’âme devine qu’il existe une sorte d’« éternité » : une vie dans l’ins­tant, une vie où disparaissent les frontiè­res qui séparent le temps et l’éternité Dieu et l’homme, et les hommes les uns des autres. La psychologie, enfin observe que la croyance et l’espoir d’une vie après la mort habitent un très grand nombre d’hommes et de cultures.

 

Nous pouvons dire que tout ceci n’est qu’une illusion dont se berce l’homme afin de supporter ici-bas la souffrance qu’il endure et de mener, en dépit de ses échecs, une existence guidée par l’espoir. Mais nous pouvons également nous fier au savoir universel de l’âme humaine. Même si nous ne pouvons rien affirmer de définitif quant à la mort et à la vie éternelle, notre instinct nous invite à espérer que la mort ne nous anéantira pas à jamais.

 

Dans sa première épître aux Thessa­loniciens, Paul écrit à propos du deuil chrétien : « Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez ignorants au sujet des morts ; il ne faut pas que vous vous désoliez comme les autres, qui n’ont pas d’espérance. Puisque nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, de même, ceux qui se sont endormis en Jésus, Dieu les emmènera avec lui » (I Thessaloniciens 4, 13 sq.).En évoquant ce qui les attend dans la mort, Paul désire transformer le deuil des chrétiens. Si ces derniers peuvent pleurer la perte d’un proche, leur afflic­tion doit différer de celle des hommes qui n’ont pas d’espérance. L’espoir de ce qui nous attend dans l’au-delà condi­tionne notre façon d’appréhender notre propre mort et celle de ceux qui nous sont proches.

 

Fidèles à la parole de Saint Paul, nous avons évoqué, dans ce livre, les merveilleuses images d’espérance que la Bible et la tradition spirituelle nous transmettent. En nous aidant à accepter notre mort, elles nous permettent de vivre, ici-bas, sans la redouter. Ces ima­ges de l’au-delà marquent de leur empreinte notre existence et sa fin. Aussi nous est-il salutaire de nous en impré­gner. Elles seules, en effet, nous libèrent de la peur qui sommeille au plus profond de notre âme et que des arguments pure­ment rationnels ne sauraient dissiper ni transformer.

 

Les images de la Bible et de la tradition religieuse consolent, mais ne bercent pas d’illusions. Plutôt que de refouler les peurs menaçantes qui surgissent de notre inconscient, elles s’en emparent afin de les transfigurer et de les pénétrer du message chrétien de la résurrection.

 

BIOCENTRISME  ET  PHYSIQUE  QUANTIQUE    -     VIE APRḔS LA MORT

   Roberto  Lanza

 U.S.A.

 2010-2014

Le professeur Robert Lanza a des preuves pour démontrer qu’il existe une vie après la mort et elle se trouve dans la physique quantique. Le professeur Robert Lanza prétend que la théorie du biocentrisme (Univers Biocentrique) indique que la mort que nous connaissons est une illusion créée par notre conscience. «Nous croyons que la vie est simplement l’activité du carbone et un mélange de molécules – nous vivons un certain temps et ensuite nous retournons dans la terre», a dit le scientifique sur son site web. Lanza, de l’Université médicale de Wake Forest, en Caroline du Nord, a ajouté qu’en tant qu’humains, nous croyons à la mort parce que «nous avons appris que nous mourons», ou plus précisément, notre conscience associe la vie avec les organismes et nous savons que les organismes meurent.

 

Sa théorie sur le biocentrisme, en revanche, démontre que la mort ne peut pas se terminer comme nous le pensons. On considère le biocentrisme comme la théorie du tout et vient du grec «centre de vie». C’est la pensée que la vie et la biologie sont au centre de la réalité et que la vie crée l’univers, et non l’inverse. Cela suggère que la conscience d’une personne définit la forme et la taille des objets dans l’univers. Lanza prend l’exemple de la façon dont nous discernons le monde nous qui nous entoure. Une personne voit un ciel bleu, et on lui dit que la couleur qu’elle voit est bleue, mais les cellules dans son cerveau pourraient être modifiées pour que le ciel devienne vert ou rouge. 


Notre conscience fait que le monde est logique et qu’il peut être changé pour modifier cette interprétation. « L’univers est une construction de notre esprit, » déclare Lanza. En observant l’univers du point de vue d’un biocentrique, cela veut également dire que l’espace et le temps ne se comportent pas de la manière dure et rapide telle que notre conscience nous le dicte. En résumé, l’espace et le temps sont « seulement des outils de notre esprit ». Une fois qu’on acceptera que cette théorie sur l’espace et le temps est une construction mentale, cela voudra dire que la mort et l’idée de l’immortalité existent dans un monde sans limites spatiales ou linéaires. Les physiciens théoriques pensent qu’il y a un nombre infini d’univers avec différentes variantes de personnes et des situations qui ont lieu en même temps. Lanza a aussi dit que « tout ce qui peut potentiellement se produire se produit à un moment donné dans ces multivers et cela veut dire que la mort ne peut pas réellement exister. Lanza, à l’inverse, déclare que lorsque nous mourons notre vie devient une « fleur vivace qui continue à fleurir dans le multivers. »

 

« En bout de ligne: Ce que vous voyez ne pourrait être présent sans votre conscience », a expliqué Lanza. « Notre conscience donne un sens au monde. » Il a continué en déclarant ceci «La vie est une aventure qui transcende notre façon linéaire ordinaire de pensée. Lorsque nous mourons, nous n’entrons pas dans une boule de billard matrice aléatoire mais dans une matrice de vie incontournable. » Lanza a cité les célèbres fentes de Young (ou interférences de Young) pour appuyer ses affirmations sur la physique quantique. Dans l’expérience, quand les scientifiques voient une particule passer à travers deux fentes dans un obstacle, la particule se comporte comme une balle et passe à travers une fente ou dans l’autre.

Cependant, si une personne ne regarde pas la particule, celle-ci agit comme une onde, cela signifie qu’elle peut traverser les deux fentes simultanément. Cela prouve que la matière et l’énergie peuvent présenter des caractéristiques autant des ondes et des particules, et que le comportement des changements de particules se fait en fonction de la perception et de la conscience d’une personne. Lanza estime, en outre, que la mort, d’une certaine manière, n’existe pas telle que nous la concevons. Après la mort de son vieil ami Michel Besso, Albert Einstein dit : « Voilà qu’il m’a précédé de peu, en quittant ce monde étrange. Cela ne signifie rien. Pour nous, physiciens dans l’âme, cette séparation entre passé, présent et avenir, ne garde que la valeur d’une illusion, si tenace soit-elle ». De nouvelles preuves suggèrent qu’Einstein avait raison, déclare Roberto Lanza dans un billet publié sur son site et cité par le quotidien britannique The independent. Pour Roberto Lanza, il existe bien une vie après la mort et les preuves se trouvent dans la physique quantique, principalement dans le biocentrisme. Selon le scientifique, le concept de mort n’est que le simple fruit de notre conscience. « La mort n’est qu’une illusion ». « Nous croyons à la mort parce que l’on nous a appris que nous mourions ». 

Pour le biocentrisme, l’univers existe seulement parce que l’individu a conscience de celui-ci – la vie et la biologie sont au cœur de cette réalité – et crée à son tour cet univers. L’univers en lui-même ne crée pas la vie. Cette théorie s’applique également aux concepts de temps et d’espace qui sont, selon Lanza, « tout simplement des instruments de notre imagination ». Le concept de mort tel que nous le connaissons ne peut exister dans un sens réel et il n’y a pas de véritables frontières pour définir celui-ci. « L’idée de mort n’existe que dans nos esprits et nous y croyons parce que nous l’associons a notre corps physique et que nous savons que celui-ci est amené à disparaître  », estime Lanza. Le biocentrisme, pour Lanza, se rapproche de la théorie, développée par la physique théorique, selon laquelle il existe plusieurs univers parallèles.

 

Ainsi, tout ce qui pourrait avoir lieu maintenant est supposé se produire en même temps au sein de multiples univers, explique Lanza. Une fois que nous commençons à remettre en question nos concepts du temps et de la conscience, les alternatives sont énormes et celles-ci pourraient altérer la vision du monde que nous avons depuis le 15e siècle. Pour illustrer sa théorie, Lanza a recours à l’expérience physique des fentes de Young. Cette expérience fut réalisée pour la première fois par Thomas Young en 1801. Elle illustre la dualité onde-particule et prouve que le comportement d’une particule peut être modifié par la perception qu’une personne a de lui. Les interférences montrent que la matière présente un comportement ondulatoire, mais la façon dont elles sont détectées montre son comportement particulaire.

 

En d’autres mots, lorsque les scientifiques observent la manière dont une particule passe à travers deux fentes, celle-ci agit comme une balle qui traverse une fente unique, dans l’une ou dans l’autre. Lorsqu’il n’y a pas d’observation, la particule peut passer à travers deux fentes en même temps. Les scientifiques estiment que l’expérience des fentes de Young prouve que les particules peuvent agir comme deux entités distinctes dans le même temps, ce qui permet de contester les idées acceptées de longue date relative au temps et à la perception. « Comment une particule peut-elle changer son comportement selon qu’on la regarde ou pas ? », s’interroge Lanza. « La réponse est simple : la réalité est un processus qui implique votre conscience ». « Le ciel que nous observons est bleu mais les cellules de notre cerveau pourraient être modifiées de façon à ce que le ciel soit perçu comme vert ou rouge. Avec un peu de génie génétique, nous pourrions probablement faire en sorte que tout ce qui est rouge vibre ou fasse du bruit. Vous pensez que le ciel est clair mais si les circuits de votre cerveau sont modifiés, il pourrait apparaître sombre. Bref, ce que vous voyez maintenant ne pourrait être présent sans votre conscience », explique encore le scientifique.

 

Comment cette théorie peut-elle affecter la vie après la mort ? Robert Lanza précise : « Lorsque nous mourrons, notre vie devient une fleur vivace qui recommence à fleurir dans le multivers (ensemble de tous les univers possibles).La vie est une aventure qui transcende notre façon de penser linéaire. Lorsque nous mourrons, cela ne se produit pas dans une matrice aléatoire telle une boule de billard mais au sein de la matrice incontournable de la vie ». « Il existe un nombre infini d’univers et tout ce qui pourrait arriver se produit dans un univers. La mort n’existe pas au sens réel dans ces scénarios. Tous les univers possibles existent simultanément, indépendamment de ce qui se passe dans l’un d’eux ». « La mort n’existe pas dans un espace spatio-temporel. L’immortalité ne signifie pas une existence perpétuelle dans le temps mais réside  entièrement hors du temps », expliquait en 2011 Roberto Lanza dans la revue Psychologie Today. 

 

l’immortalitÉ de l’Âme chez les juifs selon la bible, le talmud & la kabbale

Gidéon brecher

Edition Lahy

 2004

Ce livre cherche à suivre, depuis son origine, le développement de la doctrine de l’immortalité de l’âme chez les juifs, et à déterminer quelles furent, aux diverses périodes de leur histoire si agitée, les idées généralement reçues à cet égard.

 

Cet ouvrage permet de suivre la doctrine de l’immortalité dans toutes ses formes et à toutes ses phases, depuis son origine jusqu’aux siècles les plus rapprochés. Afin de faciliter cette étude, le tout est partagé en quatre périodes.

 

Aussi haut que nous remontions dans l’histoire de l’humanité, nous ne trouvons pas un peuple chez lequel la croyance à l’immortalité de l’âme n’ait poussé de profondes racines.

 

La doctrine de l’immortalité de l’âme a tant d’influence sur la vie de l’individu et sur le développement de la société, la manière même dont on la comprend, l’idée qu’on s’en fait n’en a pas moins. Quelle différence n’y aura-t-il pas, par exemple, entre la vie d’un homme qui se croit sûr de l’immortalité et du bonheur à venir, et la vie de celui qui se croit soumis à mille obligations, pour subir ensuite en tremblant un rigoureux jugement divin. Avec quels sentiments différents l’un et l’autre ne rendront-ils pas le dernier soupir !

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

L’Immortalité de l’âme à l’époque Biblique

L’Immortalité de l’âme dans l’époque post-biblique

L’Immortalité de l’âme pendant la période talmudique

L’Immortalité de l’âme pendant la période postérieure au Talmud

L’Immortalité de l’âme dans les écoles juive et kabbalistiques

Influence de la doctrine de l’immortalité de l’âme chez les Israélites, sur le peuple et sur l’individu

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 les livres des morts tibÉtain – Égyptien & chrÉtien

Jean-Yves leloup

Edition ALBIN MICHEL

 1997

Les rites et les coutumes liés à la mort sont multiples de par le monde, mais toujours riches en enseignements sur les différentes conceptions de l’après-vie. Parmi toutes ces traditions, certaines ont laissé des textes majeurs qui constituent les fondements d’un véritable accompagnement des mourants. Jean-Yves Leloup nous en présente trois dans des traductions qui font autorité : le Bardo Thödol ou Livre tibétain des morts, trésor de spiritualité qui remonte à l’époque de Padmasambhava (VIIIème siècle), le Livre des morts des anciens Égyptiens, textes vieux de plus de vingt siècles avant Jésus-Christ, et l’Ars Moriendi chrétien dont la publication d’origine date de 1492, à Paris.

Réunis, pour la première fois en un seul volume, ces Livres des morts sont mis ici en valeur par Jean-Yves LELOUP qui présente les données anthropologiques sur la mort telle qu’elle se vit en cette fin de siècle. L’auteur de l’Absurde et la Grâce et de nombreux essais de spiritualité comme Désert, déserts, esquisse les réponses qu’il conviendrait d’apporter aux mourants, à leurs proches, et à ceux qui les accompagnent dans le cadre des soins palliatifs.


Jetant un pont entre tradition et modernité, un ouvrage unique pour réfléchir sur ce grand passage qu’est la mort, à partir des textes anciens dont la sagesse perdure. Le temps est aux dialogues. Le dialogue entre hommes et femmes de différentes religions et de différentes traditions est de la plus haute urgence, si nous voulons éviter les drames sanglants qui font la une de nos actualités. Un thème de rencontres s’impose : celui de « l’art de mourir » : les grands textes : le Bardo-Thödol, tibétain, le Livre des morts des anciens égyptiens et l’Ars moriendi chrétien, sont présentés ici. La mort, c’est ce que nous avons irrémédiablement en commun et nous avons les façons les plus diverses de la célébrer, de l’accompagner, de l’attendre ou de la redouter. C’est le thème de nos plus simples convergences et de nos plus flagrantes oppositions.

De nouveau il nous faut apprendre à ne pas mélanger et à ne plus opposer, mais à « distinguer pour unir » si nous voulons éviter syncrétisme et sectarisme. Au-delà de nos diversités de races, de religions, de milieux sociaux, il est bon de nous rappeler que nous sommes tous de couleur de peau ou de couleur « glaise » (adamah en hébreu) ; ainsi l’intérêt de ce livre n’est-il pas seulement d’enrichir notre érudition comme le ferait un livre d’anthropologie classique ou d’ethnologie, mais d’ouvrir notre conscience et notre responsabilité face au thème de la mort.


Tout en prenant en considération les a-priori et les conséquences d’un humanisme clos et désespéré, il nous invite davantage à un « humanisme ouvert » où l’homme ne saurait se réduire à la somme des éléments qui le composent : comme l’ont souvent dit Élisabeth Kübler-Ross et Marie de Hennezel, la mort est « le plus haut moment de notre vie » et l’occasion, peut-être, de « passer » sur une autre fréquence. Ce « passage » n’enlevant rien à l’intensité et à la vérité du drame qui peut se vivre alors : en présence de la souffrance et de la mort, mieux vaut d’abord se taire.

 

ars moriendi ou « l’art de bien mourir » (1492)

Pierre girard-augry

Edition DERVY

 1986

On pourrait s’étonner qu’un art de mourir figure dans une collection consacrée aux voies et méthodes initiatiques, d’autant que rien dans sa présentation n’évoque autre chose qu’un ouvrage de dévotion et d’édification à l’usage de tous les fidèles. Mais ici, une remarque s’impose : toute méthode initiatique a pour objet principal, non seulement de faire mourir l’individu profane, ou le « vieil homme », mais encore de faire vivre à l’initié sa propre mort ; de lui faire accomplir cette mort par des exercices mettant en œuvre la vision, l’entendement, la mémoire, les sens physiques et subtils, en lui apprenant à se guider lui-même dans les conditions de l’état posthume, grâce à un enseignement traditionnel et à la lumière de la Révélation divine.

 

Jean Tourniac, dans un chapitre de Vie posthume et résurrection (1) intitulé les états posthumes et l’éveil initiatique, note, à propos de cet enseignement, « qu’il y a là comme une préparation, une « propédeutique » de grande valeur. Celui qui connaît l’« itinéraire » se repère plus facilement, dans l’ombre, il mémorise le déroulement.

 

Car, ce qui est reçu par les transmissions d’influences spirituelles fait partie intégrante de l’être ; sa nature étant ineffaçable, les « possibilités » ainsi enfouies en germe peuvent s’actualiser au sein de conditions propices à cette effectuation. Dans la prolongation posthume, elles ont toutes les chances de « prendre leur sens » ; c’est l’éveil de l’être « avant » même que n’intervienne sa résurrection finale.

L’Ars moriendi ou « Art de bien mourir » est un traité qui connut au XVème siècle un succès considérable dont témoignent de nombreuses éditions et traductions. Outre les exhortations faites à un mourant tout à tour par le démon qui le tente de désespoir et par le bon ange qui l’invite à la confiance – dont l’ensemble constitue l’Ars moriendi proprement dit –, la description des peines de l’Enfer et du Purgatoire, et celle des joies du Paradis, est un aspect méconnu de cette « science du bien mourir » que la mentalité religieuse moderne semble avoir totalement évacué.

Si le Traité des peines de l’Enfer décrit avec un luxe de détails les supplices infligés aux « maudits damnés », celui des Peines du Purgatoire rappelle les nécessaires purifications que l’âme doit subir avant d’être jugée digne d’accéder aux Joies du Paradis.

Au-delà d’une formulation qui pourrait paraître dépassée si l’on ne s’arrêtait qu’à un premier niveau de lecture, ne s’agirait-il pas d’un parcours initiatique avec ses voyages, ses épreuves, sa catharsis, et, au terme, la joie du Paradis retrouvé, notre légitime héritage ? Et le Christ lui-même n’est-il pas descendu aux Enfers avant de monter aux Cieux pour s’asseoir à la droite de son Père, comme le proclame le Symbole des Apôtres ?

Toujours est-il que cette adaptation de l’Ars Moriendi veut montrer qu’il a bien existé un « Livre des morts des chrétiens » et que les détours qui nous font redécouvrir les richesses de la Tradition Occidentale relèvent de l’intervention de la divine Providence en ces temps qui précèdent l’Avènement de l’Antéchrist.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Présentation et perspective initiatique de l’Ars Moriendi   -   Chapitre des avertissements et connaissances que l’on doit donner au malade pour bien mourir  -  la première tentation dont le diable tente l’homme à l’article de la mort   -   la bonne inspiration que donne l’ange au patient à l’article de la mort contre la tentation du diable touchant la foi   -   les diverses tentations du diable et les inspirations bénéfiques de l’ange sur le malade   -  Les deux défauts majeurs que sont : L’avarice et l’impatience   -  

L’aiguillon de la crainte divine pour bien mourir   -  le prologue de l’auteur sur cet aiguillon divin et ses dix principaux chapitres   -  traité sur les faux chrétiens incrédules  -   la peine infernale vue par Lazare alors qu’il était dans les lieux infernaux   -  L’orgueil  -  L’envie  -  La colère   -  La paresse   -  l’avarice   -  la gloutonnerie   -  la luxure   -   les peines du purgatoire   - 

 

les mystÈres de la mort et de la rÉincarnation

Ph. deschamps

Université Rose- Croix

 1999

La mort, événement essentiel de la vie a toujours posé des questions à laquelle aucune vérité n’a répondu, par contre les réflexions philosophiques et spirituelles peuvent la dédramatiser.

 

Ce livre très complet est le fruit de recherches effectuées dans le cadre de l’Université Rose-Croix. Il est une synthèse culturelle, sociologique, philosophique et spirituelle de toutes les réflexions sur la mort et ses mystères. Il nous éveille, par la richesse de ses analyses, à la compréhension de l’âme et de la destinée humaine.

 

La mort constitue, sur le plan individuel comme sur le plan social, l'un des événements majeurs de l'existence. Quels que soient les croyances, les époques et les lieux, elle est un seuil dont le passage soulève des questions essentielles : que se passe-t-il après la mort ? Que deviennent l'âme et la personnalité ? La mort ne serait-elle qu'une forme de sommeil ? Qu'y a-t-il pendant cet " interlude " entre deux vies ? Peut-on se préparer à mourir ou aider son prochain ? Comment lutter contre la peur de la mort ? Peut-on contacter les disparus ? Si la réincarnation existe, quelle est la partie de nous-mêmes qui se réincarne ?

 

Ce livre particulièrement complet est le fruit des recherches effectuées dans le cadre de l'Université Rose-Croix Internationale. Il est une synthèse non seulement culturelle et sociologique, mais aussi philosophique et spirituelle de toutes les réflexions sur la mort et ses mystères. Il nous éveille, par la richesse des analyses qu'il propose, à la compréhension de l'âme et de la destinée humaine.

 

 Il y a quelques années, une grande partie des ouvrages édités sur le thème de la mort soulignaient que celle-ci était devenue le sujet tabou par excellence des sociétés modernes. On expliquait que notre société du matérialisme triomphant exaltait la vie, la force et la santé, que les personnes diminuées ou handicapées y étaient cachées, que le vieillard était de plus en plus souvent relégué dans un mouroir et que l’on mourait de moins en moins chez soi et de plus en plus à l’hôpital. Dans le milieu médical de l’époque, le malade était entouré de mille moyens techniques dont l’unique objectif consistait à perpétuer la vie. La mort, on ne l’acceptait plus, elle était devenue synonyme d’échec ; échec à la vie, échec pour tout le corps médical, et la Faucheuse faisait peur.

 

Bien que toujours valable dans nombre de cas ou d’endroits, ce constat demande aujourd’hui à être nuancé. Des unités de soins palliatifs pour aider les malades en fin de vie ont été créées. Grâce à l’action de médecins et de psychologues des pays anglo-saxons, puis dans toute l’Europe, la notion d’accompagnement des mourants a vu le jour. Les expériences de mort imminente rapportées par des millions de témoins obligent notre monde à reconsidérer son point de vue sur la mort, ou tout au moins sur les zones qui la jouxtent. Régulièrement depuis vingt ans, le sujet fait la une des journaux par des voies indirectes. Que l’on se souvienne pour mémoire des débats sur l’euthanasie, des réflexions sur l’augmentation des taux de suicides, des conflits à propos de l’avortement, de l’avènement des soins palliatifs.

 

LES MYSTḔRES DE LA MORT – RÉINCARNATION, INCARNATION, RÉSURRECTION, MÉTEMPSYCHOSE 

Divers Auteurs

Edition  ARCADIA

 2004

Métensomatose – métempsychose – Réincarnation – Incarnation – Résurrection – Renaissance – Transmigration des Âmes – E.M.I. (expérience de mort imminente) – Palingénésie – Eternel Retour – Translation de vie – Pérégrination de l’âme – Possession – Spiritisme – Voyage astral – Transfert de conscience (powha) – Samsara – Envoûtement – Rétribution des âmes – Jugement dernier – Eschatologie –

 

On ne peut aborder la question de la mort sans le relier directement à celui d’une certaine prise de conscience spirituelle. Tout d’abord parce que l’existence d’un au-delà n’a jamais été autre chose qu’un point de vue religieux ; ensuite parce que chacun, en fonction de son éclairement spirituel et de son niveau d’identification, donne à la mort un sens très différent.

 

Pour le matérialiste, la mort représente la fin définitive de lui-même ; mais l’angoisse qui accompagne cette funeste échéance est souvent refoulé et enfouie dans son inconscient. Inversement le spiritualiste aborde son angoisse de front, la transformant en un véritable moteur de recherche, jusqu’à ce que, dans un premier temps, le décès lui apparaisse comme une délivrance et non plus comme une terrible fin, et, dans un second temps, que le spirituel prédomine absolument sur tout et qu’ainsi la mort soit vaincue.

 

Dominique Karme nous explique que chez les Celtes le nouvel an se fêtait la première nuit  de lune noire entre le 25 Octobre et le 20 Novembre. A la faveur de ce passage de la lumière aux ténèbres dénommée Samain, on célébrait la réunion  du monde des vivants avec celui des morts. On en profitait pour rendre grâce aux morts pour tout ce qu’ils avaient fait de leur vivant. C’était la fête des morts, des vivants et de la Renaissance.

 

Jean-Claude Cartier nous explique la mort dans le monde antique, avec la barque du nautonier Caron (khâron) qui faisait traverser le fleuve inferi aux morts, pour se rendre dans les Champs Elysées si sa vie avait été juste, dans le cas contraire il allait au Tartare. Les mystères orphiques avaient cette cérémonie au cœur de leur rituel.

 

Bernard Klein nous parle de la mort au XXI e siècle avec le gommage thérapeutique de cette peur, on édulcore la vieillesse et la mort. Il nous explique la réincarnation, doctrine qui a le plus d’adepte en Occident, malheureusement cette doctrine venue d’extrême Orient n’est pas comprise comme une doctrine mais comme une réalité pure et dure, l’auteur nous explique pourquoi.

 

Pierre Bourdon nous parle de l’humilité et de l’Amour dans une expérience de mort approchée, ce processus identique à la mort initiatique à la fonction de libérer la psyché et l’égo. Il évoque son expérience après une mort clinique qu’il appelle –EMA- et qui est ce que l’on appelle EMI (expérience de mort imminente) ou NDE.

 

Françoise Bonardel développe le mystère de la mort avec cette approche : Sommeil et trépas. Elle fait référence au livre des morts Egyptiens, au Bardo Thödol et au livre des morts chrétiens qui est l’Ars moriendi.

 

Jacques Trescases reprend son livre « La symbolique de la mort ou Herméneutique de la Résurrection », pour  parler d’Aristophane et sa critique de Socrate qu’il développe dans son livre –la Nuée- en analysant  un dialogue socratique. Il en déduit que l’homme a peur de l’idée de la mort et non de la mort elle-même.

 

Jean-François Var nous parle de sa réflexion sur la mort en tant que Maçon chrétien qui envisage la mort comme une Renaissance spirituelle.

 

J. P. Schnetzler nous donne ses réflexions sur la mort en tant que Franc-maçon, mort spirituelle et symbolique, Résurrection et Renaissance.

 

Jean Tourniac dans son magnifique livre « Vie posthume et Résurrection dans le Judéo Christianisme » explique ses relations avec René Guénon et leurs échanges sur le thème de la mort à travers l’héritage biblique judéo-chrétien

 

Michel Landaret développe les similitudes entre le Bardo Thödol et la Tradition maçonnique qui sont démontrées sous la forme d’une voie eschatologique entre une mort spirituelle et une réelle renaissance. Le Bardo Thödol est fondé sur la Loi (Dharma) comportant une indispensable foi religieuse en une immortalité de la triple structure humaine propre au bouddhisme. La libération par la connaissance de notre lumière principielle, celle du corps de vacuité, et du corps de jouissance en un état intermédiaire est nécessaire. Ainsi six renaissances favorables et quatre défavorables sont les étapes incontournables

 

Gérard Rool interprète Le Chevalier, la Mort et le Diable ou le Chevalier de l’esprit de Durer. On retrouve d’ailleurs les mêmes vertus dans son autre tableau : la Mélancolie.

 

Michel Constant porte sa réflexion autour des concepts de réincarnation, de renaissance et de la symbolique de la mort dans le cadre du présent et de l’avenir. La recherche d’une dimension originelle passe par un effort de connaissance et de spiritualisation de l’être humain. Les purifications sont obligatoires si on veut arriver à une fusion éternelle avec la source invisible de toutes choses. Il fait des rapprochements avec l’Egypte ancienne, pour qui la vie terrestre avait comme seul but de préparer la vie après la mort.

 

R. Joun pose le problème de l’euthanasie, avec ses droits, ses dérives et ses interrogations sur la déontologie des médecins, mais aussi sur l’allongement de la vie, les souffrances et les conditions du départ.

 

CHAMANISME – B.A. -BA

Thierry piras

Edition  Pardès

  2004

Le chamanisme est ce formidable élan de reliance qui réunit l’homme et l’ensemble de la création.


Le chaman agit en intermédiaire entre le monde des humains et celui des morts, des esprits et des dieux ; ses initiations, sa reconnaissance par la tradition lui permettent de « voyager » dans l’invisible. Il est, à la fois, prêtre d’un culte traditionnel de reliance avec les forces sacrées de la nature, sorcier par ses connaissances et savoirs, par ses relations avec les esprits de pouvoir, guérisseur par ses actions de soins et d’aide sur les personnes qui font appel à lui. Le chamane, par ses longues années d’initiations et de formations, a acquis le pouvoir de parler avec les esprits, de se métamorphoser avec ses esprits de pouvoir, pour devenir, l’espace d’un rituel, un esprit de pouvoir. Le chamanisme est ce formidable chant d’amour et de reliance qui unit les hommes au monde des esprits et des dieux.


Dans ce B.A. –BA du chamanisme, l’auteur nous parle de la plus ancienne religion, apparue avec l’homme sur la planète, comme une réponse des dieux aux troubles et difficultés des humains à comprendre et régler leurs problèmes. Le chamane, par ses initiations, acquiert la possibilité de « voyager » entre les différents mondes. Il est l’intermédiaire entre les esprits et les hommes. Par son pouvoir, il est apte à faire appel aux forces sacrées pour aider ceux et celles qui font route vers lui.


Le chamanisme n’en finit pas de faire couler et couler encore les paroles, et ce, peut-être depuis que des Occidentaux le découvrirent, il y a de cela plusieurs siècles. Lorsque des voyageurs, venus d’Europe occidentale, commencèrent à explorer les parties du monde les plus lointaines, ils se trouvèrent confrontés à des croyances et des pratiques religieuses qui leur parurent étranges, voire terrifiantes. Nous trouvons, dans cette quête des mondes nouveaux, la rencontre des Russes avec les populations sibériennes et arctiques ; les conquérants des Amériques, de Cortès, en passant par le May Flowers, ou bien encore Jacques Cartier. Tous découvrirent des peuples, qui vinrent le plus souvent en paix vers eux. Ces Occidentaux étaient à la conquête de richesses, de territoires vierges pour y installer leurs parias : les déportés russes, les exclus des révoltes paysannes françaises, les laissés pour compte de toute la Grande-Bretagne. Ces conquérants du XVIème siècle avaient pour eux la bonne conscience des religions chrétiennes qui, comme jadis aux temps des croisades, portaient haut et fier l’étendard de leur foi unique

 

Aussi, quels ne furent pas leur surprise et leur effrois devant des pratiques religieuses montrant, à grand renfort de tambours, de chants et de danses frénétiques, comme le signalent les premiers missionnaires jésuites chez les Iroquois du Canada, les pratiques chamaniques.

 

Ces peuples, de l’Est à l’Ouest, tout en présentant des spécificités, n’en montraient pas moins une constante : la recherche de sens des problèmes de vie quotidienne, dans la lecture de la surnature, du monde invisible. Invisible à tous, sauf au personnage central de cet équilibre, le champion de la maîtrise du chaos, le chamane. Ce lien entre le monde des hommes et celui des esprits ne pouvait être aux yeux de ces Occidentaux, Russes, Espagnols, Portugais, Français ou Anglais, que de nature démoniaque.

 

Ces danses, ces pratiques de transes où le chamane disait voyager au pays des morts ou des esprits, ne pouvaient signifier que possessions, pratiques sataniques et adoration du Malin. Ces explorateurs et envahisseurs de terres, qu’ils désignaient comme vierges et libres, puisqu’elles n’étaient peuplées que de non-chrétiens et non-blancs, croyaient à tort être confrontés pour la première fois au chamanisme. Bien entendu, ils n’utilisaient pas ce terme, qui nous vient de la langue toungouse, et qui fut choisi par les ethnologues de l’après Deuxième Guerre mondiale pour signifier les pratiquants de la transe d’extase.

 

Cette méfiance et ce rejet des pratiques spirituelles des nouvelles terres, qualifiées trop rapidement de primitives, païennes ou démoniaques, s’accompagnaient d’une lutte acharnée cherchant à convertir ces peuples à détruire tous objets ou édifices pouvant être associés à ces pratiques. D’ailleurs, n’en avait-il pas été de même avec les premières installations du christianisme qui érigeait ses temples sur les ruines des anciennes cultures et fois anciennes. Là aussi, l’Église catholique, en Europe, exhortait ses prélats à éradiquer par tous les moyens les anciennes croyances, qui après le glaive étaient présentées comme maléfiques.

 

 Des monuments se dressaient sur l’emplacement d’anciens lieux de cérémonies, aux croisées des chemins, à l’orée des bois, auprès de sources ou cascades. De nouvelles fêtes finirent par prendre le même emplacement que les cérémonies anciennes, la naissance de Jésus au moment des célébrations de l’hiver, les feux de la Saint-Jean, à la place des rituels d’offrandes aux esprits du feu, par exemple. Rome, puis ensuite Luther et Calvin, mirent tout en œuvre, violence et conditionnement, pour faire disparaître les anciens dieux, les anciennes pratiques, liées le plus souvent à la nature et à ses cycles. Mais l’extermination des Cathares, des Bogomiles, en passant par l’Inquisition et la chasse aux sorcières, montrèrent la volonté d’une prééminence formelle et sans ouverture, et ce, quels que soient les moyens employés. Ce qui n’était pas tolérable en Occident, ne pouvait l’être en terres de convoitise.

 

 L’Occident chrétien craignait pour sa légitimité et la pérennité de son message messianique. D’autres religions devenues officielles, le plus souvent à force de luttes et de combats, imposèrent aussi la disparition ou la traversée du désert aux autres fois ancestrales. Le bouddhisme combattit les pratiques chamaniques, tant en Mongolie qu’au Tibet, et ce jusqu’à ces dernières années. L’islam chercha, lui aussi, à faire disparaître ou bien à canaliser les pratiques de ces Marabouts, Griots, et jeteurs de sorts ou bien possédés.

 

En Europe, malgré les procès et les bûchers, les guérisseurs des campagnes et des villes se sont transmis, à travers les âges, les secrets des plantes, des charmes, des invocations et pratiques de maîtrise des éléments, comme chez les passeurs de feu. Au cœur des courants officiels du bouddhisme tibétain ont toujours subsisté les pratiques chamaniques, comme celles liées à la mort ou à la divination.

 

Des confréries secrètes en terres islamiques témoignent de la persistance et de l’attrait des anciens cultes. Présent au cœur des civilisations géographiques spécifiques, comme les forêts tropicales, les déserts, les confins arctiques, mais aussi les Carpates ou bien encore ce que l’on nomme communément les campagnes profondes, le chamanisme ne s’est jamais éteint. La période hippy, le développement du New Age, une meilleure connaissance du chamanisme, y compris dans des lieux où il était resté en sommeil depuis longtemps. Comment d’ailleurs aurait-il pu en être autrement alors que le chamanisme est la première réponse articulée aux interrogations, aux doutes, aux peurs et à la volonté d’agir des hommes.

 

Malgré le dénigrement, l’ignorance de nombreux scientifiques qui ne virent longtemps dans le chamanisme qu’un ensemble de pratiques archaïques ou à caractère psychonévrotique, le chamanisme est et demeure une réponse spirituelle et pragmatique aux souffrances de « ceux qui marchent debout », comme les chamanes nomment ceux et celles qui prennent conscience du sens de la vie et des liens qui existent dans la Création.

 

Le chamanisme nous est accessible par l’observation des sociétés qui le vivent, par l’écoute des enseignements des chamanes, par l’analyse des traces d’une existence quasi aussi ancienne que l’homme que sont les peintures rupestres. Comme le disent les chamans, et ce, qu’elles que soient leur langue et leur région, « tout devient possible pour celui qui réapprend à voir et à entendre ».

 

la porte des dieux

Robert gouiran

Edition DERVY

 1976

L’Architecture ésotérique et les structures de l’invisible. Voilà ce que nous propose l’auteur.

 

Dans les grandes traditions occultes, celui qui réalise de son vivant le Voyage au Pays des Morts est ainsi prêt à affronter les hallucinations et les pièges qui attendent le défunt pendant la période de latence en mort apparente qui suit le décès, et qui est de trois jours et demi, suivi de quarante jours de voyage

 

Dans la tradition égyptienne antique, le roi se préparait de son vivant en réalisant ces expériences dans un lieu retiré, où son corps serait exposé. Si ce lieu était particulièrement étudié dans ses formes et ses puissances occultes, s’il permettait, par ses pouvoirs momifiant, d’arrêter momentanément la putréfaction des chairs pendant cette période sacrée où personne ne devait toucher le corps ainsi exposé, alors toutes les conditions étaient réunies pour que le double du pharaon, son « ka », puisse se libérer sans contrainte, franchir les pièges du pays des mondes inférieurs et enfin réussir le passage menant à la Voie de la Libération, qui est la Voie de la Lumière.

 

C’est ce que permettait de réaliser la chambre royale de la Grande Pyramide de Chéops, sur le plateau de Guizèh. Le principe religieux était que celui qui connaissait ces voies pouvait enfin échapper au cycle infernal des morts et des renaissances et atteindre la Libération dans la Lumière.

 

L’initiation première La véritable initiation a pour but de donner à l’adepte les techniques pour ce voyage au pays des réalités parallèles, de lui permettre d’acquérir ainsi la vraie connaissance, pour qu’il soit préparé au voyage au Pays des Morts par une expérience réelle et vécue. Alors il pénétrera dans la Voie de la Libération, but suprême de toute sa recherche spirituelle.

 

Il n’y a qu’une initiation, c’est celle qui prépare à la mort, et le véritable initié est celui qui sait enfin que la vie n’a qu’une fonction : préparer à la mort afin de sortir par le Chemin de Lumière, suivant l’expression même des anciens Égyptiens. Il sait alors que le moment juste est arrivé, et c’est pourquoi les astrologues classiques ont tant de mal à voir l’arrivée de la mort sur un horoscope : ils cherchent les figures maléfiques, les porteurs de mort, la présence de Saturne ou de Mars, alors que, chez un sujet évolué spirituellement, la mort est annoncée par des figures astrologiques bénéfiques, porteuses de joie.

 

Connaître tous les états possibles de conscience, même les plus mystérieux, parcourir les voies parallèles, c’est en dernier ressort, pour le sage, cheminer avec justice dans les voies du « connaître Dieu ». Toute autre motivation est dangereuse. Les expériences modernes vont-elles enfin nous permettre de comprendre les sagesses antiques ? Le voyage dans le monde des réalités parallèles, le dédoublement du Principe-Conscient vont-ils nous permettre de mieux entrer dans la Voie Juste ?

 

On y trouve des explications sur : les 3 niveaux, la porte et la grotte, la coudée royale, la grande pyramide, le Tombeau de la chrétienté, itinéraires, lieux et géographie sacrée, le nombre d’or, le Yin et le Yang.

 

LES LEÇONS DE LA HAUTE MAGIE

Sarane Alexandrian

Edition  Rafael de Surtis

 2012

L’esprit fait l’objet d’un enseignement officiel ; mais l’âme ? Est-elle une et indivisible, tripartite, ou une imposture ? Que sont le corps astral, les esprits élémentaires, les arts divinatoires, la démonologie, le Zohar, la Kabbale ? Croire ou ne pas croire ? J’y « crois parce que c’est absurde », répondit St Augustin.

 

Sarane Alexandrian creuse la question et y répond en toute liberté : « Je suis un sceptique intégral, et même quelquefois un gnostique moderne… » L’auteur aborde ensuite la superstition et la croyance religieuse. Les superstitions  populaires ne sont-elles pas des réminiscences d’un culte ancien au sein de la religion nouvelle rendue toute puissante par l’avènement de l’empire chrétien d’Occident ?

 

Les religions ont été chargées d’apporter des consolations sur le drame de la cessation d’être ; mais les conceptions de la mort ne relèvent t’elles pas de la philosophie-fiction ? Qui était Joséphin Péladan ? Qui était Luc Dietrich ?

Tout au long de ce livre, l’auteur, écrivain et intellectuel d’exception, qui a prolongé et actualisé le surréalisme tout en élevant le non conformisme en Art de vivre, répond en s’opposant très fort au charlatanisme, cat il y a dans toutes ces questions un projet grandiose, qu’on aimerait ne pas perdre : extraire un principe commun dont on se servira pour définir l’idéal de l’homme universel.

L’auteur donne sa version sur les différences entre l’hermétisme, l’occultisme et l’ésotérisme

 

L’ésotérisme est la transmission du savoir secret des premiers âges. Il est admis que les prêtres de l’ancienne Egypte, dont Jamblique a évoqué les mystères, ceux de l’Iran antique professant le Mazdéisme, les Pythagoriciens qui excluaient de leur communauté quiconque divulguait un point de leur doctrine, les écoles gnostiques du 1er siècle de l’ère chrétienne, les kabbalistes informés de l’enseignement oral  que  Moïse communiqua à 70 vieillards d’Israël auxquels il révéla ce que lui avait dit Dieu au sommet du Mont Sinaï, les druides qui apprenaient par cœur les textes celtes sacrés qu’ils citaient aux fidèles, ne voulant pas qu’ils soient consignés dans des livres, les sociétés initiatiques du XVIIIe siècle se réclamant de l’Illuminisme, possédaient des connaissances et des pratiques qu’il est bon d’avoir pour être une personnalité hors du commun.

 

On devient alors un initié, au terme d’une initiation acquise auprès d’un maître ou par des recherches solitaires paradoxales. Le mot  « ésotérisme » » vient d’un mot grec qui signifie : je fais entrer, j’ouvre une porte, je fais passer de l’extérieur vers l’intérieur, je révèle les vérités cachées. L’ésotériste cherche inlassablement ces vérités cachées dans les symboles et les allusions des images et des écrits du passé et en tire des enseignements spéciaux.

L’hermétisme est l’ensemble des croyances et des pratiques se rapportant à l’alchimie, qui se référait aux préceptes de la Table d’Hermès et dont les adeptes se qualifiaient entre eux de « fils d’Hermès ». Ce qu’on appela médecine hermétique, fut la médecine inaugurée par Paracelce, soignant les malades avec des médicaments préparés par des opérations alchimiques.

 

L’Hermès des alchimistes n’est pas le dieu grec, ni le mercure romain, c’est Hermès Trismégiste (Trois fois grand, parce qu’il a eu 3 vies successives), un savant prodigieux, né avant le Déluge et qui dans sa première vie inventa l’astronomie et la médecine, puis dans sa seconde vie à Babylone construisit Babel, enfin dans sa troisième vie il se consacra au Grand Œuvre en Egypte. Une école gnostique au IIe siècle rédigea quantité de traités sous le nom d’Hermès Trismégiste. Cette philosophie de l’alchimie hermétique s’est élargie au fil des siècles pour englober, la recherche de la Pierre philosophale, mais aussi la médecine spirituelle.

 

L’occultisme est un mot inventé par Eliphas Levi (Abbé Constant) en 1856 avec son livre « Dogme et rituel de la Haute Magie » ; ce mot défini le mouvement de philosophie occulte qui au XIXe siècle, s’efforça de propager et de mettre en pratique les moyens de contrôle de la réalité par la magie, non pas la magie noire, mais la magie divine « science traditionnelle des secrets de la nature, qui nous vient des mages ». L’occultisme avait recours au magnétisme, à la lumière astrale, au corps astral, aux esprits élémentaires, aux arts divinatoires, aux médiums et s’opposait catégoriquement au spiritisme et à la théosophie.

 

Dans  son livre d’Eliphas Levi affirmait : « oui, il existe une science qui confère à l’homme des prérogatives en apparence surhumaine… Oui, tout ce que les légendes en ont dit était vrai » Il déclarait aussi « Il n’y a qu’un dogme en magie et le voici : le visible est la manifestation de l’invisible ». Après la mort d’Eliphas Levi, Papus vers 1885 en assura la continuation par des conférences, des livres et des brochures.

 

Au sommaire de cet excellent ouvrage tiré à 200 exemplaires :

 

L’âme et  l’esprit                -                                                     Considération sur le monde occulte

Le grand Principe du Tout       -                                              Ontologie de la  mort

Phénoménologie des Superstitions populaires    -            Le livre des rêves de Luc Dietrich   -    Joséphin Péladan et le rêve de l’érotisme mystique    -

 

Edition Rafael de Surtis – 7 rue St Michel  -  Cordes  - 81170

 

rituels et pratiques magiques des indiens d’amÉrique

John creek

Edition quebecor

 2002

L’auteur nous invite à plonger au milieu des rituels et pratiques magiques des indiens. Nous sont dévoilés certains secrets concernant la pratique de cette spiritualité. Les rituels chamaniques, près de la nature sont faits pour nous faire rêver et nous enchanter.

 

Les membres de la nation naskapie sont au nombre de 850 environ. Il y a un seul village naskapi au Québec, Canada, Kawawachikamach, situé à une quinzaine de kilomètres au nord de Schefferville. La population parle naskapi et utilise l’anglais comme langue seconde. Chez les naskapis, l'âme est une ombre, une étincelle ou une petite flamme qui sort par la bouche.

Les rites funéraires mohawks sont assez complexes: selon leurs croyances, le voyage vers l'au-delà se déroule tant dans le monde du soleil que celui des terrains de chasse éternels. C'est pourquoi les objets utilisés pour perpétuer le voyage vers ces milieux spirituels sont fort variés, et représentent tantôt des outils pour la chasse, tantôt des offrandes au dieu du soleil et à la terre-nourricière. On peut voir sur l'illustration ci-dessous une partie du rituel funéraire mohawk: on fait brûler des essences d'animaux dans l'espoir que les liens mystiques qui les unissent aux défunts se perpétuent dans le voyage après la mort. En somme, on désire, par ces rites funéraires, que le membre de la tribu aille rejoindre ses «frères et sœurs» spirituels dans le monde éternel.

Pour les tribus indiennes d'Amérique du Nord, la voie lactée est le chemin des âmes regagnant l'au-delà. A son extrémité se trouve le pays des morts. Chez les autochtones du nord canadien, l'ombre et l'âme qui sont distinctes l'une de l'autre se sépare du cadavre au moment de la mort. L'âme gagne le royaume du loup à l'ouest, et l'ombre demeure à proximité de la tombe. C'est l'ombre qui maintient les relations avec les vivants et c'est à elle que sont destinées les offrandes déposées sur les tombes. L'âme peut revenir et en s'unissant à l'ombre constituer un nouvel être. Les gens qui sont nés de cette façon une seconde fois rêvent parfois de leur vie antérieure. L'obsidienne (silex), anciennement lame des couteaux de sacrifice, a conservé chez les indiens d'Amérique centrale une valeur magique bénéfique. Il conjure les maléfices et écarte les mauvais esprits. Mais les cendres des pères sont sacrées. Leurs tombes sont une terre sainte; ainsi, ces collines, ces arbres, ce coin de terre sont sacrés à nos yeux.

Aux Etats-Unis  Les Navajos (ou Navahos) constituent un peuple amérindien d'Amérique du Nord de la famille linguistique athapascane et de la zone culturelle du sud-ouest. Les Navajos vivent aux États-Unis, dans des réserves du nord-est de l'Arizona et des régions contigües du Nouveau-Mexique et de l'Utah. Ils sont étroitement apparentés aux Apaches. Lors d’un décès les Navajos pratiquent ce que l’on appelle le rite initiatique, jeûne total qui dure de trois à quatre jours durant lesquels la solitude absolue est de mise. Pendant ces jours, tous ont des visions de leur vie antérieure, présente et future. Pendant ces jours de méditation, les réserves sont fermées à tous les étrangers. Pour les Navajos, la mort n’est pas ressentie comme une peine, bien au contraire, elle est «un moment de fête ». Dans la famille, lorsqu’un des parents vient à mourir, l’éducation des enfants est assurée non seulement par le parent restant, mais aussi par le reste de la famille, voire par le clan entier. Chez les indiens Montain Stonies, la mort se dit : « Du-wah-otch ». L'inhumation Navajo et les rituels funéraires suivent une certaine procédure. Le Navajo croit que la personne décédée suit la route des enfers. Les dispositions funéraires sont observées fidèlement afin de s'assurer que les morts ne reviennent pas au monde des vivants.

Ainsi, quand une personne est sur le point de mourir, celle-ci est immédiatement conduite à un endroit séparé jusqu'à ce qu'elle décède. Pendant ce temps, les membres de la famille et le chaman ne sont pas autorisés à se tenir à proximité de cette personne. Tous quittent les lieux sauf deux membres de la famille les plus proches et les plus disposés à affronter les mauvais esprits.  Une fois que la personne est décédée, deux personnes, généralement des hommes, sont chargés de préparer le corps pour l'enterrement. Ces hommes ne portent pas de vêtements, mais frottent leur corps tout entier avec de la cendre car, selon la croyance chez les Navajos, les cendres protègent la population contre les mauvais esprits.

Le corps du défunt est lavé puis habillé correctement. La tombe est creusée et les funérailles ont lieu le plus tôt possible. À l'inhumation, seul quatre hommes sont présents. Tous les objets appartenant à la personne décédée sont portés à l'emplacement de la tombe par un homme, deux autres aident à transporter les objets de la tombe et le quatrième veille à ce que les autres demeurent à l'écart. Une fois que le corps est enterré, les quatre hommes essuient toutes traces et détruisent les outils utilisés pour creuser la tombe. Pendant les rites funéraires, le peuple Navajo retient ses larmes parce que la manifestation de trop d'émotions empêche l'esprit du défunt de rejoindre les enfers.

 

 

coomaraswamy  -  la signification de la mort « meurs avant que tu ne meurEs »

a.k. coomaraswamy

Edition Arché

 2001

Qui est Satan ? Où est l’enfer ? Que devenons-nous après la mort ? Des débuts de pistes sont ici présentés à partir de textes hindous, platoniciens et néo-platoniciens. Ceci est important si on veut évoluer dans des degrés de connaissance en vue de sa libération définitive.

 

Que devenons-nous après la mort ? ». La réponse à cette question dépend de ce que l'entend par "nous". Précisément, la Tradition considère en "nous" une nature céleste, spirituelle, immortelle et une nature terrestre, corporelle, mortelle. La nature céleste peut être comparée à l'Intellect-Roi impassible qui se tient dans un char dont, normalement, la nature terrestre figurée par la Raison devrait maîtriser la fouge passionnelle des chevaux. En fait, actuellement, par suite de la Chute originelle et du devenir centrifuge de l'humanité, les puissances individuelles de l'être humain sont insoumises, voire rebelles à leur Seigneur et à leur Guide.

 

Toutefois, l'état primordial peut être rétabli, virtuellement sinon réellement, moyennant une régénération et une initiation, permettant de parcourir, en partie ou en totalité, la Voie des Ancêtres ou la Voie des Dieux dans le but de parvenir à l'ensevelissement final dans l'Océan de la Possibilité infinie. Dans ces conditions, on prend conscience de la complexité des diverses situations à envisager pour caractériser le devenir posthume de ce "nous" impliqué dans la question ci-dessus.

 

Les études de ce recueil s'appuient sur les écrits hindous, platoniciens et néoplatoniciens pour élucider cette question de "psychologie traditionnelle». Celle-ci a, en effet, une importance capitale pour l'homme et son évolution posthume selon les degrés de connaissance qu'il aura acquis, et les étapes qu'il aura atteintes dans son "voyage divin" en vue de sa libération définitive.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Sur la psychologie, ou plutôt la pneumatologie dans l’Inde et dans la Tradition    -   Qui est Satan et où est l’enger ?    -    La signification de la mort   -    « Socrate est vieux » implique-t-il « Socrate est ? »     -    Mahâ Purusha comme « Suprême identité »     -    Les aspects Bhakta de la doctrine de l’Atman    -    Le Déluge dans la tradition hindoue    -

 

ÉPIGNÔSIS - vaincre la mort ?    Cahier N° 16

 EPIGNÔSIS  -  Yves  dauge

Edition  ÉPIGNOSIS

 1986

Qu’est-ce que la mort ? : Une réalité complexe, qui ne concerne pas seulement l’homme physique. Un enchaînement de processus dont la source se situe au plan spirituel, et qui désorganise complètement notre système énergétique, du plus subtil au plus dense.


Dans son étude « La victoire sur la triple mort », Yves A. Dauge se livre à une analyse aussi précise que possible de ce problème fondamental, à tous ses niveaux et avec toutes ses implications. De cette analyse, il déduit une série de « remèdes », appropriés à chaque plan de l’être humain, et qui sont dès maintenant à notre disposition. Et il donne un certain nombre de conseils pratiques ayant pour but de maîtriser ou de vaincre la mort.


On trouvera en outre dans ce Cahier de riches et passionnantes réflexions sur ce thème dues à Jean Biès et à M.M. Davy ; un essai de Michel Bertrand sur les vertus résurrectrices de la prière telle que la conçoit le Mont Athos ; une interprétation dynamique de la fête de Pâques par Peter Roche de Coppens ; diverses études sur le Vivant.


Sans oublier d’importants entretiens de Jean Biès avec Frithjof Schuon, ainsi qu’une exégèse alchimique de trois Arcanes majeurs du Tarot (VIII, XIV, XVII) par Claudius Barbat.

 

Au sommaire :

 

La victoire sur la triple mort  par Yves Albert Dauge

Miroirs de la mort, suivie du poème « le seul Vivant » par Jean Biès

Morts et résurrections  par  Marie-Madeleine Davy

Le message de prière par les moines du Mont Athos  par Michel Bertrand

Seule est la vie – Extraits des Révélations de l’invisible

Pâques : l’archétype de la Résurrection ; ses mystères et ses applications pratiques par Peter Roche de Coppens

Les ondes d’esprit, extrait du livre de Jeanne Morrannier. La totalité du réel

Frithjof Schuon : un visage de la sagesse éternelle  par Jean Biès

Le Tryptique alchimique de la Justice, la Tempérance et l’Etoile dans le Tarot  par Claudius Barbat

 

IMMORTALITÉ

VINCENT  KLEIN

Edition PARDḔS

 2000

L’Immortalité n’est pas un mythe…C’est ce que tente de prouver l’auteur tout le long de ce livre, proposant, par ailleurs, une démarche initiatique tout à fait particulière. Commençant par décrire les progrès de la médecine, de la génétique, de la cosmétologie, de la cryogénie même, le chapitre premier est celui de la quête de la longévité du corps physique. Puis vient le concept du temps, la modulation de la perception de la durée et de l’appréhension de ce que peut être l’éternité, ou comment se donner l’impression de vivre mille ans ! Mieux qu’une élucubration théorique, le chapitre deuxième décrit même les moyens du gain de temps au quotidien. Puis vient le chapitre troisième et tout ce que la science ésotérique la plus pointue peut offrir comme promesse d’immortalité, tant par le biais de l’instinct et de l’intuition que par le travail sur l’énergie, le recours à la magie du Verbe et de ses vibrations, aux Forces Elémentales, à la méditation yogique et d’autres méthodes vers l’éveil du feu-serpent de la kundalini.

 


Les secrets de l’herméneutique dévoilent un pan de leurs mystères : mots de pouvoirs kabbalistiques, science des mantras, alchimie, jusqu’à la bilocation et la réminiscence des vies antérieures comme couronnement vers l’extase. Il y a dans les contes, les fables et les légendes, des indices intéressants pour la quête de l’immortalité. Outre la valeur pédagogique et ludique qu’on leur attribue, tant dans les livres qu’au travers des dessins animés de Walt Disney et d’autres, ils offrent aussi matière à réflexion pour les adultes. Jean de la Fontaine, Charles Perrault, les frères Grimm, Andersen, les contes des mille et une nuits, les contes du Yin et du Yang et bien d’autres sous entendent et laissent miroiter, sous un symbolisme poétique, secret et merveilleux, les feux du témoignage immortel.

 

Sur le plan physique et matériel, de nombreuses recherches se font sur l’immortalité du corps : La première personne qui vivra jusqu’à 1 000 ans pourrait déjà être née. À l'origine de ces propos, Aubrey de Grey, un gérontologue dont le travail porte sur la lutte contre le processus du vieillissement. En 2009, cet ancien informaticien diplômé de l’Université de Cambridge crée au cœur de la Silicon Valley la fondation SENS (Strategies for Engineered Negligible Senescence), un organisme de recherches qui tente de remédier au vieillissement et de prolonger indéfiniment la durée de vie de l’homme. Un projet ambitieux qui a séduit Peter Thiel, le fondateur de PayPal, au point qu'il y contribue à hauteur de 600 000 dollars (527 000 euros) par an.

 

Car la quête de l’immortalité a gagné la Silicon Valley, ce célèbre pôle californien à l’origine spécialisé dans le développement des technologies de pointe. En 2013, le géant Google s’est ainsi lui aussi lancé dans ce pari fou en créant la California Life Company, ou Calico, dans laquelle ont été investis des dizaines de millions de dollars. Une start-up dont les travaux restent pour le moment encore peu connus, mais qui chercherait à « soigner la mort », selon le magazine Time.

 

Eradiquer les maladies liées à la vieillesse pour permettre à l’être humain de vivre en bonne santé plus longtemps, voilà l'objectif affiché par ces recherches d’une nouvelle ère. Pour Aubrey de Grey, vieillir n’est qu’un problème médical que la science peut résoudre. « Je suis juste pragmatique. Je n’ai pas envie de tomber malade et je n’ai pas envie que vous tombiez malade. Voilà de quoi il s’agit. Je ne travaille pas tant sur la longévité que sur les moyens de garder les gens en bonne santé » a-t-il ainsi expliqué.

 

Aujourd’hui, le record de longévité humaine est de 122 ans, âge auquel la Française Jeanne Calment est décédée. Mais certains scientifiques affirment que d'ici dix ans, le développement de remèdes contre le vieillissement permettra d’augmenter notre durée de vie de deux à trois ans.

 

Parmi les grands axes de la recherche, les thérapies régénératives : ainsi, pour lutter contre l’atrophie des tissus et des organes, la fondation SENS (Silicon Valley) investit dans les travaux sur la transplantation d’organes cultivés in vitro à partir de cellules souches. En France, des tests d’impression 3D de peau ont été réalisés par l’équipe de Fabien Guillemot, chercheur à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Pour ce scientifique, les résultats obtenus laissent penser que, d’ici une dizaine d’années, la bio-impression de certains tissus pourrait être utilisée dans le cadre de la médecine régénérative. 

 

Autre piste : la modification génétique. L’une des dernières études en date liée à l’allongement de la vie humaine nous vient ainsi d’une équipe de scientifiques de l’Institut de biologie cellulaire de l’Université de Berne, en Suisse. Publiés dans la revue Cells, leurs travaux démontrent qu’il est possible de prolonger considérablement la vie d’un être vivant en activant un gène qui détruit les cellules malades de l’organisme. En pratique, les biologistes ont réussi à augmenter de 50 à 60 % la durée de vie moyenne de mouches drosophiles. Mais ils espèrent surtout que, dans un futur proche, les mêmes résultats pourront être obtenus chez l’homme. Constat similaire aux Etats-Unis, à l’Université de Brown, où des expériences ont récemment permis d’élever de 15 % la durée de vie moyenne de souris, en bloquant un gène appelé Myc, également présent chez l’être humain, et surexprimé chez les patients souffrant de certains cancers.

 

Mais les chercheurs pourraient aller encore plus loin : « Je ne vois pas de limite biologique absolue à l’âge humain », explique ainsi Craig Venter. Ce biologiste fait partie des premiers chercheurs à avoir séquencé le génome humain. Persuadé que l’immortalité cellulaire est possible, il a cofondé, au printemps 2014, Human Longevity Inc. Objectif : allonger l'espérance de vie de l'homme en combinant les avancées dans l'étude du génome et les cellules souches. Mais au-delà de la prouesse scientifique, ces recherches soulèvent une question à laquelle personne n'a la réponse : quelles seraient les conséquences d'un allongement de la durée de vie dans un monde qui comptera 2 milliards d'êtres humains de plus à nourrir d'ici 2050 ?

 

 

LA VIE APRÈS LA MORT DANS LES CROYANCES DE L’HUMANITÉ

J.T. ADDISON

Edition  PAYOT

 1936

Les croyances post-mortem dans les religions et les grandes philosophies.

 

La survie, sous un aspect ou un autre, à la dissolution finale du corps humain, est une croyance apparemment plus répandue que la croyance en Dieu ; elle est même partagée par certains athées, comme Mac Taggart.

Là où les avis diffèrent, même au sein des grandes religions, c'est sur le type d'existence de cette continuation de la vie, le ou les lieux de déroulement, le moment où cette survie commence ainsi que sa durée. Ainsi, chrétiens, juifs et musulmans – les druses exceptés – croient, contrairement aux hindous et aux bouddhistes, à une seule vie terrestre, d'où son importance capitale du fait qu'elle décidera du sort futur du défunt.

On trouve des traces de cette croyance en une survie quelconque depuis les temps les plus reculés d'après les découvertes de divers vestiges à l'intérieur des tombeaux, tels armes ou outils déposés près du corps et il y a plus de quatre mille ans les égyptiens croyaient au jugement du dieu Osiris et ils semblerait qu'il existait déjà un code de lois morales dont l'application permettait l'obtention d'une autre vie d'éternelle béatitude en présence de leur divin souverain. Mais, égyptiens et sumériens pis à part, les croyances anciennes n'avaient cure de la notion de "salut" et ne s'occupaient aucunement de moralité. Aussi bien allons-nous passer brièvement en revue les enseignements des grandes religions en ce qui concerne l'âme et les différentes formes d'immortalité, le "jugement" des âmes après la mort et leur destination, et enfin le mode d'évolution de ces âmes.

 

En confirmation de l'approche scientifique, nous dirons un mot des conclusions de médecins et scientifiques sur les milliers de cas constatés et répertoriés de ces "expériences de mort imminente". Et ceci nous permettra peut-être une heureuse conclusion.

 

le festin d’immortalitÉ, le banquet cÉleste

par j. bonnet

Edition  Dervy

 1997

Préfacé par J. Kelen ce livre traite du banquet céleste dans les traditions Hindoue – Scandinave – Celtique -  Chinoise et Judéo-chrétienne - .

 

Le thème du banquet dans les différentes traditions. Le thème de la nourriture et du festin est, on le sait, universel. Il n'est pas surprenant que l'ensemble des traditions religieuses ait transposé dans l'ordre spirituel une donnée aussi fondamentale, aussi constitutive de l'homme et des êtres vivants que l'alimentation et la boisson : c'est cela le festin d'immortalité. Connaisseur averti des cultures d'orient et d'occident, Jacques Bonnet examine ici en profondeur les mythes fondateurs et les rites qu'observe, en diverses civilisations, le banquet des dieux.

 

Que ce soit en Inde, en Chine, dans l'ancien monde celtique, au sein du judéo-christianisme ou dans les légendes du Graal, il s'agit toujours de réunir l'humain et le divin autour d'un repas festif où la joie partagée n'est plus celle de ce monde. Echange, dialogue, ouverture sur en-haut, la consommation de mets raffinés et de vins capiteux dans une ambiance harmonieuse, chargée de musique céleste et accompagnant de nobles propos, prélude à la transformation sacrificielle de la nature humaine en celle des dieux. Car loin d'alourdir, de river l'homme ici-bas, le sens du festin ouvre au contraire vers la légèreté sans attaches : l'immortalité n'est pas reconduction perpétuelle de nécessités terrestres mais l'élévation vers des noces spirituelles, libération en un mot. La vraie gratuité préside à ce repas : celle qui consiste, pour l'homme, à se dégager des tentations et à partager ; et, pour dieu, à s'offrir en nourriture pour la vie éternelle

 

 

la mort dans tous ses États

Francis ducluzeau

Edition  DERVY

 1998

Comment s’affranchir de notre peur de la mort et découvrir son potentiel d’enseignement ?


Dans notre société, la mort demeure plus que jamais un tabou, source de peur et d’angoisse. Ces craintes sont révélatrices d’une société qui ne fonctionne pas à partir de l’être mais dans une course à l’avoir, attitude qui conduit à nier la mort dans ses différents aspects. Elle est mise à l’écart, cachée. Une prise de conscience est en train de naître, sensible dans l’accompagnement au mourant, la question de l’euthanasie ou encore les témoignages de ceux qui ont vécu une expérience de « vie après la vie » (NDE).


Pourtant, il est d’autres époques de notre civilisation occidentale où la mort était acceptée et vécue au quotidien, où mourir s’accomplissait dans le respect de l’être et de ses peurs. Le point commun entre notre passé historique et les grands courants religieux et traditionnels est un art d’apprendre à bien mourir et par là-même, à bien vivre. Renouer avec la conscience de notre impermanence nous permettrait d’accéder à une invitation aux arts du « bien vivre », à la vraie vie.


Cet essai apporte à la fois de solides références concernant les traditions rapportées et des réponses à la question spécifique du départ que nous nous posons tous.

Où il est question de :

 

sacrifice, des rites funéraires, des meurtres fondamentaux, du logos de Platon, d’Aristote, du stoïcisme, d’Épicure, Heidegger, Lévinas, Freud, la vie après la mort, des voyages aux confins de la mort, de l’Apocalypse, du Christ cosmique, du Bardo Thödol, la méditation, le deuil, l’art de mourir.

 

la survie après la mort

L’Alliance mondiale des religions

LE CERCLE DE LUMIÈRE

 1967

Ce premier ouvrage, réédité avec l’autorisation de l’Alliance Mondiale des Religions présidée aujourd’hui par le professeur Charles Pidoux, rassemble les actes d’un colloque tenu en 1967 sur la vision et le devenir eschatologique de l’homme selon les concepts de chacune des grandes religions.


Les adeptes d’une voie initiatique seront ainsi au cœur même de leur préoccupation : imaginer le devenir après la mort. C’est cette victoire sur le néant que – par l’exaltation de la mort – l’espérance de la transcendance peut atteindre.


Maryse Choisy La question posée
R.P. Jean Daniélou La survie dans la perspective catholique
Pasteur Jean Bosc Survie ou résurrection ?
Swani Ritajananda La survie selon l’hindouisme
Vénérable Bikku Sobhita La survie selon le bouddhisme
Benjamin Cauvet-Duhamel « Le Livre des morts » tibétain
Bernard Guillemain La mort et la résurrection dans l’initiation maçonnique
Docteur Paul Chaudhard Aspects biologiques de la survie
Docteur Hubert Larcher La thanatologie
Docteur J. Donnars Qu’est-ce qu’un homme vivant ?
Père P. Struve La résurrection selon l’orthodoxie

 

MORT, RÉGRESSION ET RENAISSANCE selon la psychologie jungienne

Marie-Louise Von Franz – Barbara Hannah - Alfred Ribi - Gotthilf Isler - Hansueli F. Etter

Edition Entrelacs

 2014 

En partant de la vision jungienne de l’au-delà, avec quatre autres auteurs qui abordent ces questions, et en chef de file de la réflexion sur ce thème, Marie-Louise Von Franz propose quelques considérations de nature à la fois théorique et pratique sur le processus du vieillissement, le grand âge et la préparation à la mort.

 

Barbara Hannah, sa collègue et amie, se penche ensuite sur le cas d’un homme qui, ayant perdu sa foi en abordant le versant déclinant de sa vie, se voit confronté à l’impérieuse nécessité de se forger une attitude nouvelle, de nouveaux concepts, de nouvelles théories, c'est-à-dire presque tout revoir par rapport à la vie et à son image de Dieu.

 

Dans l‘essai suivant, Alfred Ribi nous offre tout un florilège de songes et visions sur le thème et développe l’idée selon laquelle le processus de la mort est autant pour chacun de nous que pour toute l’espèce humaine, une tâche à accomplir afin de se persuader que quelque chose existe après la mort, ce qui débouchera sur le fait de naître à une autre vie.

 

A la lumière des légendes populaires collectées en Suisse, Gotthilf Isler nous apporte les témoignages de sagesse du peuple, hommes et femmes, au sujet de la mort et de l’éternité telles qu’elles transparaissent à travers d’impressionnants événements synchronistiques, avec en toile de fond les théories jungiennes.

 

Reprenant la parole, Barbara Hannah nous initie à la confection du corps de diamant selon l’alchimie et l’hermétisme chinois ou, en termes occidentaux, à la distillation du lapis, la pierre philosophale, couronnement de la vie terrestre et entrée dans l’immortalité avec son corps de gloire.

 

Pour finir, nous suivons, sous l’égide de Hansueli F. Etter, la légendaire vie et mort de saint Meinrad, l’ermite d’Einsiedein en Suisse, qui illustre l’intégration de l’ombre personnelle, la rencontre avec l’image de Dieu et l’acceptation du côté sombre de la divinité en la personne de la Sainte Vierge. L’auteur met du même coup en perspective les images archétypiques et leur lent développement à travers les siècles.

 

Au sommaire de cet ouvrage magnifique :

 

Marie-Louise Von Franz : le grand âge et la mort, leur signification pour la thérapie analytique des personnes âgées, selon la conception de C.G. Jung

Barbara Hannah : Régression ou renouvellement dans la vieillesse. Morceau choisi de Jung à ce sujet, tiré du Rosaire des Philosophes au congrès de Zurich en 1941.

Alfred Rabi : La vie après la mort selon la psychologie jungienne. L’inconscient collectif et les couches inconscientes de la Psyché.

Gotthilf Isler : Le grand passage. L’individuation. La brutalité et l’arbitraire de la mort peut conduire au doute d’un Dieu miséricordieux.

Barbara Hannah : De l’au-delà. Les divers cotés sombre et clair, noir et blanc que l’on trouve dans diverses traditions et civilisations.

Hansueli F. Etter : L’ermite Meinrad de la forêt sombre, sa vie, son image de Dieu, sa décapitation, sa biographie, sa légende et son interprétation.

 

cet au-delÀ qui nous attend

Jean prieur

Edition LANORE

 1974

Il y est question d’immortalité, de l’esprit, des auras, du corps métaphysique de télépathie, de dédoublement, des spirales du cortex, des rêves et des songes, des lois universelles, animus et anima, et du Christ universel.

 

Existe-t-il une conscience ou une vie après la mort ? Peut-on communiquer avec les morts ? En principe, pour un être humain, la mort ne signifie pas la fin, mais seulement le passage dans un autre monde généralement nommé « au-delà », parce qu’il se trouve au-delà des capacités de perception de nos sens physiques. Lorsque l’âme humaine se détache du corps terrestre, la conscience s’en sépare également. Au cours de ce processus et peu de temps après, l’être humain décédé se trouve encore à proximité de son environnement terrestre habituel. C’est pourquoi il fait lui aussi l’expérience de nombreux événements qui se produisent ici. Il peut également percevoir les intentions et les pensées des personnes restées sur Terre et auxquelles il était lié. La mort constitue la naissance dans le monde de matière subtile. Cette naissance est vécue la plupart du temps de façon agréable. Dans les récits de mort imminente, on rapporte souvent que des parents déjà décédés sont là pour accueillir l’âme et lui permettre de « passer le seuil » plus facilement.

Après une période de transition, chaque personne décédée accède à un environnement de l’au-delà qui correspond exactement à sa propre vie intérieure, c’est-à-dire au monde qu’elle a formé par ses pensées et ses intuitions. On pourrait dire que ce qui, sur Terre, constitue le monde animique intérieur devient, après la mort, l’environnement extérieur réel. On pourrait également dire qu’il existe différents plans dans l’au-delà. C’est toujours l’état de notre âme qui détermine ce qui nous attend après la mort et le milieu dans lequel nous pourrons poursuivre notre évolution spirituelle. Nous préparons donc nous-mêmes notre « ciel » ou notre « enfer ». Il est possible d’établir une liaison avec les êtres qui sont passés dans l’au-delà, au moyen des rêves, mais aussi par la pensée consciente. On peut donc aider une personne décédée qui nous était chère en la soutenant par de bonnes pensées afin qu’elle poursuive son cheminement.

Quand on sera soi-même décédé, il se peut qu’on ait la possibilité de revoir une personne défunte de laquelle on se sentait intérieurement proche ; cependant, c’est finalement l’état de l’âme de cette dernière qui déterminera dans quelle mesure il sera possible de cheminer à nouveau ensemble. Depuis longtemps, on tente de se mettre en rapport avec les personnes décédées par l’entremise de médiums ; cette pratique est cependant à déconseiller, car il existe trop d’incertitudes relatives à ce type de contacts, et des efforts destinés à établir une liaison à tout prix peuvent engendrer des liens animiques contraignants et des problèmes de nature psychique.

La peur de la mort est largement répandue, car ce sujet est généralement considéré comme tabou dans notre société ; par conséquent, l’individu reste seul avec ses pensées. En outre, l’image matérialiste du monde qui prédomine de nos jours accentue ce type de craintes. Si l’on croit que l’être humain est uniquement son corps, c’est-à-dire un assemblage de chair, d’os et de cellules cérébrales, il est naturel de se demander ce qu’il peut en rester quand tout se décompose après la mort.

Cependant, lorsqu’on examine de plus près l’hypothèse que l’homme soit uniquement son corps, on découvre qu’elle n’est pas fondée. Le simple fait de posséder un « monde intérieur » ou une « vie intérieure » (nous pouvons, par exemple, aimer ou ressentir la beauté) contredit cette idée. Tout ce qui est intrinsèquement humain n’est pas matériel ; pensez à votre conscience et à votre faculté cognitive. Votre conscience, ou votre « moi », ne change pas avec les cellules corporelles, elle ne vieillit pas ; elle accomplit plutôt son propre processus de maturation et d’évolution à partir des expériences que vous faites au cours de votre vie. C’est d’ailleurs dans ce processus de maturation de la conscience que repose le sens de la vie, et ce processus ne s’arrête pas avec la mort physique.


Premièrement, il faut faire la distinction entre la « mémoire » (l’unité d’entreposage plus ou moins développée ou intacte, qui se trouve dans le cerveau) et le « souvenir » (une expérience faite par l’âme et qu’il est possible de « consulter » consciemment au moyen de la mémoire). Perdre la mémoire ne signifie pas perdre ses souvenirs et encore moins sa conscience. La faculté de se souvenir est une capacité de nature animique et spirituelle qui, en tant que telle, n’est pas en relation avec le seul cerveau physique. L’âme immatérielle, et avec elles la conscience continuent d’exister après la mort. La croyance en une survie après la mort peut donc devenir une ferme conviction si l’on approfondit des idées de cet ordre et si on les rapproche de ses expériences personnelles. Par conséquent, il serait bon de ne plus considérer la mort comme un sujet tabou. Alors, les nombreux récits d’expériences avec l’au-delà consignés depuis des décennies par les chercheurs au cours de leurs travaux sur la mort, ou encore les descriptions données par les personnes qui se souviennent clairement d’une vie passée, bénéficieraient peut-être d’une plus grande considération au sein de notre société.

 

éliezer ou LA descente aux enfers

M. souchet-robert

Edition DU PRIEURE

 1995

L’expression « descente aux Enfers » peut réveiller des images un peu inquiétantes, car les Enfers sont synonymes de Tartare, de monde des Ombres, d’Au-delà. Mais le monde souterrain est aussi symboliquement le lieu des riches gisements, des passages de la mort à la vie (germination du grain de blé), des métamorphoses (chrysalide en papillon). La descente aux Enfers peut alors symboliser l’expérience initiatique : Vie – Mort – Renaissance. Dans le labyrinthe intérieur se trouve le trésor du « Soi caché », cet « étrange étranger » qu’est l’autre pôle de nous-mêmes.

 

Les rituels antiques et les thérapies modernes se révèlent frères du travail analytique sur soi-même. Tous les passages d’un état de conscience ordinaire à cet autre plus subtil, qu’on nomme « état second », nécessitent un passage par une mort symbolique (une descente aux Enfer) : « petite mort » de l’amour – coupure du « mental » dans la transe – changement d’état de conscience dans le rêve ou dans les états proches de la mort : agonie, NDE (Near Death Experience).

Parler de la mort comme d’un sommeil où l’on repose est tout aussi étonnant pour nous, hommes du XXème siècle, que pour les disciples de Jésus. Notre connaissance de la mort n’a pas progressé alors que le progrès scientifique permet d’explorer d’autres planètes. Les religions, les initiations aux mystères ont, soit disparu, soit choisi une voie rationnelle qui dissocie la foi de l’émotion ressentie au plus profond de la chair. Les représentations de la mort et de l’au-delà sont dévalorisées, les mythes sont morts, objets désormais de recherches ethnologiques.

L’angoisse de la mort est pourtant une des causes profondes de dépression, elle empêche de vivre ou, plutôt, elle empoissonne la vie de son goût de cendre. Néanmoins, en ce début de l’ère du Verseau, une nouvelle mythologie de la mort semble prendre corps autour des expériences ineffables des rescapés de la mort. Ils ont ramené de leur voyage une connaissance des frontières entre vie et mort. Depuis les années 70, des enquêtes, des associations recueillent leurs récits, d’abord en Amérique, puis progressivement un peu partout dans le monde. Toute une littérature désormais en rend compte.


Telle que je l’ai conçue dans cet essai, la Descente aux Enfers sera une recherche sur la mort symbolique comme initiation à la mort réelle, à partir d’expériences vécues et de textes bibliques susceptibles de les éclairer. L’expression descente aux efforces est empruntée au langage initiatique. On la trouve aussi bien dans les religions anciennes que dans la tradition judéo-chrétienne.

Quant à Eliezer nom hébreu de Lazare, il signifie Dieu aide (El-ezer). Le texte du chap. XI de Jean m’a paru contenir une clef pour tenter de décrypter le mystère de la mort. Je l’ai donc choisi comme pivot autour duquel tourne ma recherche. Réellement mort quand Jésus est arrivé à Béthanie – son cadavre était déjà en décomposition –, Lazare a, d’après l’Évangéliste, été rappelé à la vie physique. Il a donc fait l’expérience de la mort, non pas symboliquement comme dans les initiations, mais bel et bien réellement. Qu’il revive, qu’il obéisse à l’ordre donné par Jésus et se relève de la mort, voilà qui semble supposer la continuité de l’être, quelque nom qu’on lui donne : Âme, double, ka, corps subtil, corps glorieux ou conscience…

Le récit de la mort de Lazare permet de relier l’expérience initiatique et la mort réelle : il autorise, en effet, à supposer que la mort n’existe pas comme fin, mais comme passage vers une transformation de l’être.
De la Descente aux Enfers, on pourrait évoquer une multitude d’aspects. Les parcourir tous serait impossible. J’ai, du moins, essayé de choisir ne diversité suffisante pour créer des résonances.


J’en cherche d’abord la trace dans les religions anciennes. Par contrepoint, je l’étudie aussi dans le chapitre XI de Jean, celui sur la résurrection de Lazare. J’évoque ensuite son activité à travers trois expériences très différentes : analytique, amoureuse et cosmique. Les deux premiers thèmes sont mis en résonance avec une réflexion sur Job dans le premier cas, sur le Cantique des cantiques dans l’autre. Quant à l’expérience cosmique, c’est une étude comparée des transes traditionnelles et de la TTT (Transe-Terpsichore – Thérapie). - - L’Auteur –


Y sont développés : les E.M.I. (Expériences de Mort Imminentes), les initiations, l’expérience intérieure, le Cantique des cantiques, la transe, l’œuvre en blanc, en noir et en rouge, les communications avec l’au-delà, les rêves et la science de l’Au-delà.

 

en route vers oméga

Kenneth ring

Edition R. LAFFONT

 1991

Une expérience de mort imminente ou N.D.E. – que huit millions d’Américains ont vécue – a lieu lorsqu’une personne meurt cliniquement, puis revient à elle et témoigne de phénomènes troublants : flottement hors du corps, entrée dans un tunnel sombre, défilé des images de la vie, rencontre d’une lumière blanche brillante…


Pendant trois ans, le Dr RING s’est consacré à la recherche du sens de cet ensemble de phénomènes. Parmi les centaines de rescapés qui ont répondu à ses questions, certains ont fait des expériences inhabituellement profondes. Tous ont opéré un changement complet de personnalité, comme si les N.D.E. étaient un puissant catalyseur d’éveil spirituel et de développement psychique. De surcroît, les N.D.E. profondes comportent fréquemment des visions de notre avenir planétaire dont le contenu est étrangement semblable d’un individu à l’autre.


La récurrence des transformations psychiques dans la vie des rescapés conduit le Dr RING à une conclusion saisissante : les expériences de mort imminente pourraient faire partie d’une poussée évolutionnaire vers un état de conscience plus élevé de l’humanité entière. Il se peut ainsi qu’elles préfigurent la naissance d’une nouvelle conscience planétaire qui nous mène sur le chemin d’Oméga, but ultime de l’évolution humaine.

Kenneth RING est professeur de psychologie à l’université du Connecticut et président de l’Association internationale pour les études de la mort proche, la seule organisation consacrée à l’étude de la N.D.E. et à la diffusion de l’information qui s’y rapporte auprès des chercheurs et du grand public.

 

EXPÉRIENCES DE MORT IMMINENTE (EMI ou NDE) ET L’APRÈS-VIE

Marc-Alain DESCAMPS

Edition DANGLES

 2008

Qu’y a-t-il après la mort ? Comment percer le mystère des expériences de Mort Imminente (EMI ou NDE) ? Pourquoi ces expériences se multiplient-elles à notre époque ? Leur découverte d’une lumière et d’amour infinis annonce-t-elle un message d’espoir sur un au-delà ?

 

Les EMI ouvrent une perspective nouvelle qui soulève partout dans le monde un intérêt passionné et suscite la curiosité scientifique. Les témoignages de ceux qui sont revenus des premières étapes de la mort, nous réconcilient avec notre passé le plus lointain et nous ouvrent les portes d’un avenir apaisé. Ils laissent entrevoir la mort comme la continuité de la vie dans un autre monde que les corps physiques perçoivent mal, un monde qui est source d’une compréhension et d’un amour infinis et dont l’approche par l’EMI induit chez la personne, altruisme et générosité.

 

Ces témoignages jettent également un éclairage nouveau sur la richesse des mythologies de la mort héritées des civilisations anciennes (Grecs, Egyptiens, Chrétiens, Tibétains, et autres Orientaux…). Toutes les EMI présentent des composantes universelles, culturelles et personnelles révélatrices. Les sorties hors du corps ont contribué à changer notre conception de la mort, notre société, notre système de soins et notre attitude face aux mourants  et à la vie en général.

 

L’étude de ces EMI par le Dr Moody, spécialiste mondial de ces EMI, l’a conduit à établir un plan en 18 étapes :

 

1/ La personne est en danger de mort, souvent elle est dans le coma ou à l’agonie

2/ La personne ne ressent plus de souffrances, mais entend ce qui se dit autour d’elle

3/ Un état de paix et de bien-être l’envahi

4/ Tout est noir, c’est l’obscurité, la nuit.

5/ C’est la sortie hors du corps appelée décorporation, cela peut se faire de 2 façons, soit le sujet flotte au plafond et entend tout ce qui se passe dans la pièce, soit le sujet part dans une sorte de voyage astral, sorti de ses rêves ou imposé.

6/ La vision de personnes décédées ou de parents morts

7/ Des distorsions du temps et de l’espace. Le temps est arrêté ou la pensée s’est accélérée.

8/ Un tunnel ou puits où l’on avance en flottant avec un rétrécissement du champ de vision.

9/ Au bout du tunnel, un point lumineux.

10/ Le sujet entend des sons, des chants, un bruit strident.

11/ Certains voient des images paradisiaques, des champs lumineux.

12/ Peuvent s’y ajouter des rencontres avec des entités, des messagers.

13/ Rencontre avec la Lumière-Amour non éblouissante. L’ensemble est vivant.

14/ La question est : « Qu’as-tu fait de ta vie ? », alors se produit le bilan de vie total ou en détail, chronologiquement ou en partant de la fin.

15/ La connaissance totale, certains sujets ont l’impression d’avoir les réponses à toutes leurs interrogations préalables, à leur retour ils ne se rappelleront de rien mais auront une très grande soif de connaissance.

16/ La certitude d’une barrière ou frontière non franchie. Retour accepté avec regrets

17/ Retour dans le corps avec la certitude que la mort n’est qu’un passage, la mort ne leur fait plus peur, au contraire ils ont hâte de repartir vers ce tunnel

18/ Un grand besoin de changement de vie positif, voué au service des autres. Besoin de spiritualité accrue, et une vie désormais consacrée à l’amour inconditionnel, au dévouement et au service des autres.

 

expÉrience de mort imminente – N.D.E -  actes du colloque 2006

Divers intervenants

Edition S 17 PRODUCTION

 2006

Le 17 juin 2006, à l’initiative d’une jeune journaliste de 28 ans, Sonia Barkallah, les meilleurs experts internationaux de l’Expérience de Mort imminente (EMI ou NDE pour Near – Death Experience) se réunissaient à Martigues autour du Dr Raymond Moody, auteur de « la Vie après la Vie », pour faire le bilan de 30 années de recherches et de réflexions autour de ce phénomène hors du commun, vécu par des dizaines de millions de personnes dans le monde.


Plus de 2000 personnes se sont déplacées ce jour-là de la France entière et des pays alentour pour écouter ces échanges passionnants et ces présentations magistrales. Le plus large public jamais réuni pour un tel événement !
Le résultat vous l’avez entre les mains : près de 200 pages d’information d’une richesse et d’un intérêt inégalés. Un document de travail irremplaçable pour les chercheurs.

 

Une source de connaissance et de compréhension exceptionnelle pour quiconque s’interroge sur la nature de la conscience et le sens de la vie.

 

 

EXPḖRIENCE DE MORT IMMINENTE – LA VIE APRḔS LA MORT, LES PREUVES  -

Jeffrey Long

Edition Jean-Claude Lattes

 2012

Cet ouvrage expose les résultats de la plus grande étude scientifique jamais réalisée sur les expériences de mort imminente (EMI ou NDE) établie sur plus de 1300 témoignages recueillis dans le monde entier, de toutes les croyances, de tous les âges, de toutes les origines, de toutes les cultures et de toutes les couches de la société.

 

Elle met en évidence 9 preuves constitutives d’une forme de vie après la mort : du phénomène de décorporation au bouleversement profond de l’existence qui découle d’une  expérience hors du commun et difficile à comprendre.

 

Un certain nombre d’entre nous ont survécu à la mort et voyagé vers une dimension pour l’instant inconnue, sans qu’aucune explication rationnelle ne permette de le justifier. Le docteur Jeffrey Long a créé la Fondation de recherche sur les EMI en Louisiane, son site est ouvert à tous ceux qui cherche à comprendre ou veulent témoigner –

 

EXPÉRIENCES DE MORT IMMINENTE 2e Rencontres internationales de Marseille 2013

Sonia Barkallah

Edition S17 Production

 2013 

Ces rencontres de Mars 2013 à Marseille furent d’un niveau exceptionnel. Des témoignages d’une profondeur et d’une richesse inouïe, des échanges et des débats essentiels sur les enjeux qui fondent l’avenir de nos sociétés.

Notre regard sur la mort peut-il évoluer ? Est-il rationnel d’envisager la survie de la conscience ? Comment parler de la mort aux enfants ? Les expériences de Mort Imminente (EMI) peuvent-elles éclairer les questions éthiques qui entourent la fin de vie ?

 

Le docteur Raymond Moody, psychiatre et philosophe, auteur de « la vie après la mort », nous fait partager une réflexion nourrie au scepticisme grec originel et mûrie par 50 années de confrontation à l’indicible. Il envisage aujourd’hui rationnellement la poursuite d’une autre forme d’existence après la mort, et travaille à l’élaboration d’un appareil logique destiné à mieux comprendre ses expériences.

 

Le docteur Eben Alexander, neurochirurgien, universitaire, ex-enseignant à l’école de médecine d’Harvard, raconte l’expérience extraordinaire vécue au cours de 7 jours de coma consécutif à une méningite bactérienne foudroyante, et la façon dont sa vie d’homme et de médecin en a été bouleversée. Un homme d’une chaleur et d’un charisme exceptionnel, qui a touché au cœur le public de Marseille.

 

Le docteur Eyat Goldberger, médecin israélien en unité de soins palliatifs et spécialiste de l’étude de la Kabbale, expose les parallèles spectaculaires entre les expériences vécues à l’approche de la mort et la tradition mystique juive.

Rajaa Benamour, économiste marocaine, raconte une EMI dont elle a rapporté une mémoire et un savoir qui l’ont reconduite à l’université pour étudier la cosmologie et la physique quantique.

 

Ce colloque nous fait partager l’expérience des médecins français : Olivier Chambon, psychiatre et psychothérapeute, Jean-Jacques Charbonier et Jean-Pierre Postel, anesthésistes-réanimateurs, également Bernard Samson, médecin généraliste, du psychologue Eric Dudoit et sa consœur sophrologue Eliane Lheureux, mais également d’autres intervenants dont cet ouvrage nous donne leurs interventions.

Au sommaire :

Sonia Barkallah : Fait l’introduction de ces rencontres et propose un débat sur : mort ou pas mort, sont-ils réellement morts pendant une expérience de Mort Imminente ? Quelle redéfinition pour les EMI ?

Raymond Moody : Les visions des mourants

Penny Sartori : Les expériences de mort imminentes dites « négatives »

Eric Dudoit : La peur de la mort

Jody Long : Réflexions autour des quatre thèmes suivants :

1/ 4e dimension ou dimension supérieure dans les EMI ?

2/Les Emi interculturelles

3/Enquête sur les guérisons suite à une EMI

4/Peut-on vivre volontairement une EMI ?

Eyal Goldberger : Les visions des mourants - comparaison avec les EMI et la conscience accrue à l’approche de la mort, à partir de l’étude des écrits traditionnels juifs -

Raymond Moody : Les expériences de mort partagées ou EMI empathiques -

Eben Alexander : Expériences personnelles

Jeffrey Long : La réalité des EMI : 9 éléments de preuves tangibles et ce que nous apprend le contenu spirituel des récits d’EMI -

Des débats s’engagent sur : Les témoignages d’EMI comme outil thérapeutique pour les patients - Comment parler de la mort aux enfants et aux adolescents ? - Analyse et bilan de vie dans les EMI, la clé de la transformation positive ? L’expérience de neurostimulation du Pr Olaf Blanke - Comparaison entre sensation des « membres fantômes » et perceptions lors des EMI - L’apport de la connaissance des EMI aux grands débats de société autour de la mort : Intérêts médicaux, éthiques et politiques - Être médecin et vivre une EMI, quelle pratique après ? Les EMI comme outils pédagogiques pour les soignants et les étudiants -

Le témoignage de Rajaa Benamour et un cas d’étude pour la science -

Interview vidéo du Dr Mohammed Karim Joua et de John Martin Fisher

Ont participé également à ce colloque : Dr Penny Sartori - Vanessa Charland-Verville - Claire Bazin - Xavier Rodier - Bernard Dubreuil - Christophe Lopez - Annie Babu - Sylvie Cafardy - Joël Jacques -

S17production.com ou sur Amazon. Il y a également un DVD

 

EXPḖRIENCE DE MORT IMMINENTE  Un signe du ciel qui nous ouvre à la vie invisible

Docteur Patrick Theillier

Edition Artège

 2015

Aujourd'hui, en Occident, tout est fait pour occulter la mort. Le mot même devient tabou. On ne parle plus de mort, mais de « fin de vie », c'est plus correct. Fin de vie ? La mort est-elle vraiment la fin de la vie, la vie finit-elle vraiment avec la mort ?


On peut se poser la question. D'ailleurs, qui peut dire qu'il ne s'est jamais posé cette interrogation fondamentale, inscrite au cœur de l'homme : « Y a t-il quelque chose après la mort » ? Question primordiale, cruciale, pour chacun d'entre nous.


Certains y croient, d'autres non. Depuis quelques temps, se multiplient les témoignages de personnes qui soutiennent être revenues d'un « autre monde » plutôt idyllique, alors qu'ils étaient considérés comme morts.
Est-ce vraiment envisageable, concevable ?


Le docteur Patrick Theillier, spécialiste des miracles - il a été responsable du Bureau des Constatations Médicales à Lourdes -, expose ici l'approche que l'on peut faire de ces phénomènes surprenants, autant sur le plan de la raison - de la science -, que sur celui de la foi, reprenant des témoignages très divers et réfléchissant sur la portée de ces « signes » : ne sont-ils pas, pour notre monde sécularisé, des indices du Ciel pour nous aujourd'hui ?

 

Extrait d’un entretien du docteur Theillier avec son éditeur :

Patrick Theillier: Je voulais principalement donner à ce phénomène une approche chrétienne. De nombreuses publications actuelles sur ce thème sont en effet teintées d’ésotérisme, accaparées par le New Age. Les thèmes liés à la réincarnation où à la communication avec les morts y prennent souvent trop de place. J’ai pensé que ça serait bien qu’un catholique approfondisse le sujet des EMI, pour montrer que ce phénomène n’est pas en contradiction avec l’enseignement de l’Eglise. Cela est d’autant plus frappant, du point de vue non-chrétien, que cette réalité ne vient pas de l’Eglise, mais de la société civile. Le livre est clairement réalisé dans la perspective de la Nouvelle évangélisation. Je rêve que chaque chrétien qui le lit et l’apprécie le prête à un non-chrétien, qu’il permette aux croyants et aux non-croyants d’entrer en discussion sur les thèmes de la foi, de la vie et de la mort.

C.G : Quels sont les principaux éléments qui vous font dire que les EMI sont un véritable voyage dans l’au-delà?

PT: C’est principalement la sincérité des témoignages. On sent très bien, quand on écoute ces personnes, qu’ils n’inventent pas, que leur expérience résonne très fort en eux. C’est quelque chose qui a bouleversé leur vie, qu’ils ne peuvent pas oublier et qui les marque quotidiennement. Des athées ont été convertis par leur expérience. J’en connais personnellement. Il y a notamment le cas éminent du professeur Eben Alexander. Ce neurochirurgien américain était un parfait matérialiste avant de contracter une méningite qui l’a amené au seuil de la mort. Suite à cela, il a écrit un livre qu’il a eu le culot d’intituler “La preuve du paradis”. Ce scientifique réputé n’avait aucun intérêt à raconter cette histoire, à part de se discréditer au sein de son milieu. Cela démontre que ces personnes n’ont aucun doute sur la réalité de ce qu’elles ont vécu. Quoique les expériences soient toutes différentes, personnelles, elles sont également incroyablement similaires sur de nombreux points. Cette similarité est impossible à expliquer sur un plan scientifique.

CG: Mais les sceptiques parlent d’épisodes hallucinatoires, dus aux médicaments ou à une activité cérébrale anormale…

PT: Cette théorie ne tient plus aujourd’hui.  D’ailleurs, les “expérienceurs” font très bien la distinction entre des hallucinations et ce qu’ils ont vécu lors de leur EMI. C’est le cas du docteur Alexander, qui a eu des épisodes hallucinatoires à la sortie de son coma.

CG: Pensez-vous qu’un jour une preuve de la réalité de ce phénomène sera apportée?

PT: Non. Il ne faut pas attendre une preuve. Ces expériences sont un signe et un signe nous laisse toujours libres. C’est à chacun de l’accepter ou de le refuser. Le phénomène n’est pas ultimement réductible par la science, même si tous les éléments montrent qu’il est réel.

CG : Comment interprétez-vous le surgissement des récits d’EMI à notre époque?

PT: Nous vivons dans un monde sécularisé, matérialiste, de plus en plus athée, en tout cas en Occident. Le Seigneur ne peut pas ne pas vouloir se manifester à nous, d’une manière ou d’une autre. Or l’amélioration des techniques de réanimation médicale multiplie ces phénomènes. Les EMI sont, pour Lui, une nouvelle façon de toucher les cœurs de ceux qui sont loin de Lui.

CG : Vous affirmez que les EMI rejoignent l’enseignement traditionnel de l’Eglise catholique. Pourtant, certains “expérienceurs” ont des histoires divergentes. Eben Alexander, par exemple, dont vous citez le témoignage, est revenu avec la conviction que la réincarnation était une réalité…

PT: Les apparentes contradictions sont le fait de tout témoignage. Les personnes en rajoutent parfois, en fonction de leur culture, de leur conviction. Eben Alexander croit à la réincarnation ? Ce n’est pas quelque chose qui lui a été “révélé”, mais une projection à partir de ce qu’il a vécu, une interprétation dont je le laisse libre. C’est ce qui peut arriver aux “expérienceurs”. Il faut un peu de flair et de connaissances pour pouvoir faire œuvre de discernement en la matière. Pour mon enquête, je me suis limité aux témoignages les plus crédibles et je suis resté le plus objectif possible, sans volonté de récupération. Il faut savoir en rester aux faits bruts et non aux interprétations personnelles. Et si l’on s’en tient à ces faits bruts, les EMI sont compatibles avec l’enseignement chrétien, notamment les éléments concernant la rencontre avec un Etre de lumière, que beaucoup appellent Dieu, la révélation d’un “corps glorieux”, et une revue de vie terrestre centrée sur l’amour du prochain.

CG : Il existe aussi des EMI effrayantes, négatives. Quel sens leur donner?

PT: On ne sait pas vraiment pourquoi certaines personnes vivent des expériences négatives. Dans l’autre monde, c’est comme sur terre, il y a le très beau et le très laid, le bien et le mal, il y a le ciel et l’enfer. Les “expérienceurs” qui ont vu “l’enfer”- comme Gloria Polo, dont je relate longuement l’expérience dans le livre – en parlent généralement comme d’un lieu où on ressent avec effroi l’absence de Dieu.

CG: Qu’est-ce que nous disent ces expériences sur l’âme et le corps?

PT: Principalement, elles démontrent que l’âme n’est pas une invention de l’Eglise, qu’elle existe réellement. Nous avons en nous cette faculté d’être reliés au ciel par notre âme spirituelle. Il faut comprendre que la mort, due au péché, est un séisme qui ne se passe pas en un clin d’œil ! Lors d’une EMI, il y a un début de distanciation – non pas une séparation (ce serait la mort définitive, ontologique) – entre l’âme et le corps. Je pense que les EMI, lors desquelles les personnes racontent avoir eu un corps de lumière, donnent un aperçu fugitif de notre résurrection, dans laquelle l’âme et le corps se rejoindront dans une merveilleuse unité spirituelle que nous ne connaissons pas sur terre. Mais j’explique bien qu’il ne s’agit ni d’un miracle ni d’une résurrection!

CG: Quelle vision peut-on avoir du suicide ou de l’euthanasie à l’aune de ces expériences?

PT: Que les personnes qui font ce genre de choses se fourvoient complètement. Par le suicide assisté, on vole à une personne un moment fondamental de sa vie, qui est sa mort. Et voler la mort de quelqu’un, c’est grave. C’est contraire à la loi naturelle. Et c’est un véritable viol. Les EMI nous font comprendre que la mort fait partie de la vie, et qu’on ne peut pas en disposer comme bon nous semble. Et tous les “expérienceurs” que j’ai interviewés ont en horreur le suicide ou l’euthanasie!

CG: Quel lien faîtes-vous entre les EMI et les miracles, en particulier les guérisons inexpliquées de Lourdes, que vous avez étudiées de près?

PT: Il existe de nombreux liens entre les EMI et les guérisons inexpliquées. Elles sont d’abord issues de témoignages, elles ont donc leurs limites et sont impossibles à prouver. Ensuite, ce sont deux phénomènes qu’on ne peut pas provoquer, qui nous sont donnés. C’est quelque chose qui vient d’ailleurs, que l’on reçoit, une façon de nous interpeller. Le point commun le plus fort est qu’il s’agit dans les deux cas d’une rencontre avec un Dieu plein d’amour. Pour ce qui est des EMI, les personnes qui les vivent peuvent d’ailleurs, suite à leur expérience, guérir de leurs maladies.

CG: Ces récits ne font-ils pas courir le risque d’une “demande” de surnaturel, alors que l’Evangile nous exhorte à “croire sans avoir vu”?

PT: C’est l’idéal de croire sans avoir vu. Je pense néanmoins que notre époque saturée de matérialisme a besoin du surnaturel pour survivre. Il est important d’avoir des signes du surnaturel alors que nous stagnons dans le matériel. Les EMI, comme le mystère du suaire de Turin ou les guérisons inexpliquées nous font souvenir que le surnaturel est plus présent qu’on ne l’imagine, qu’il est même là, en chacun de nous.

CG: Vous avez été appelé par Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, à mettre en place une “Académie diocésaine pour la vie”. De quoi s’agit-il? Vos expériences avec les EMI et les miracles y tiendront-elles une place?

PT: Mgr Aillet est très préoccupé par les problématiques de la vie, du respect de la vie. Le but de cette académie est de sensibiliser les fidèles à l’importance de la vie dans toutes ses dimensions, qu’il s’agisse de l’éthique, de la bioéthique, de la famille, ou de l’écologie humaine (ou “intégrale”, comme le dit le pape François). Nous voulons faire prendre conscience que l’on ne peut pas faire ce que l’on veut dans ce domaine de la vie. Mes expériences personnelles, notamment sur les EMI et les miracles de Lourdes sont mises à contribution dans ce cadre.

 

EXPÉRIENCE DE MORT IMMINENTE VIE POST-MORTEM - LES 7 BONNES RAISONS DE CROIRE À L’AU-DELÀ

Docteur Jean-Jacques Charbonier 

Edition Trédaniel

 2012

De récentes études démontrent que croire en l'existence de l'au-delà stimule les défenses immunitaires, améliore le pronostic des maladies liées au stress, et augmente l'espérance de vie. Et si nous avions d'ores et déjà en notre possession suffisamment d'éléments rationnels et scientifiques pour pouvoir prétendre que l'au-delà existe ?

Et si ces preuves étaient au nombre de sept ? Sept phénomènes déroutants et difficilement contestables ? Et si après la lecture de cet ouvrage vous n'étiez plus tout à fait comme avant ? C'est le pari ambitieux que fait l'auteur en exposant de façon claire les sept bonnes raisons de croire en l'au-delà.

Dans ce livre concis et percutant le docteur Charbonier, en intégrant toutes les attaques des sceptiques et des détracteurs, apporte une réponse scientifique, claire et détaillée, qui fait voler en éclats, un à un, tous leurs arguments classiques et répétitifs. Je vous conseille fortement ce livre vivant et profondément humain qui pourrait radicalement changer votre regard sur la vie et la mort ! De plus, en préface, un autre scientifique, le docteur Olivier Chambon, psychiatre et psychothérapeute, y apporte sa contribution.

Jean-Jacques Charbonier nous montre à quel point il est important de reconsidérer notre point de vue sur la mort, en tenant compte des dernières découvertes scientifiques. Dans cet ouvrage vous apprendrez que la meilleure raison de croire en l'au-delà vient du fait que l'hypothèse d'une vie après la mort est bien plus validée que l'hypothèse matérialiste inverse qui affirmait « il n'y a rien après la mort », et ce, grâce aux données recueillies dans de très nombreuses études scientifiques au cours de ces 35 dernières années. Rien qu'avec le cas de Pamela Reynolds et la façon dont Jean-Jacques Charbonier réfute les objections infondées des matérialistes à son égard, la démonstration est faite : ce cas prouve (j'ai bien dit « prouve ») juste à lui seul que la conscience est bien indépendante du cerveau et survit à sa mort.


Le livre du Dr Charbonier pourrait bien reprendre le titre de celui du scientifique Charles Tart, “The End of matérialiste” (la fin du matérialiste). Il suffit en effet de bien vouloir prendre la peine de considérer avec le minimum de raison les faits exposés : le doute n'est plus de mise, le matérialisme est mis définitivement “K.O", il y a bel et bien une vie de la conscience qui continue après la mort du corps. »

En postface, on peut lire la pensée du physicien Emmanuel Ransfort qui tente d'apporter quelques éléments de réponse en envisageant la question de l'au-delà à partir d'un angle d'approche inhabituel celui de la psychomatière, qui elle-même s’inspire directement des quanta.

L'auteur, partant de faits qui invitent à repenser la mort, l'immortalité et l'au-delà, nous délivre un vrai message d'espoir. Ce message fera réfléchir certains et jettera l'ombre d'un doute sur leurs certitudes prématurées. »

 

les thanatonautes

Bernard werber

EDITION ALBIN MICHEL

 1994

L’homme a tout exploré : le monde de l’espace, le monde sous-marin, le monde souterrain ; pourtant il lui manque la connaissance d’un monde : le continent des morts.
Voilà la prochaine frontière.


Michael Pinson et son ami Raoul Razorbak, deux jeunes chercheurs sans complexes, veulent relever ce défi et, utilisant les techniques de médecine mais aussi d’astronautique les plus modernes, partent à la découverte du paradis.


Leur dénomination ? Les thanatonautes. Du grec Thanatos (divinité de la mort) et nautès (navigateur).


Leur guide ? Le livre des morts tibétain, le livre des morts égyptiens mais aussi les grandes mythologies et les textes sacrés de pratiquement toutes les religions qui semblent depuis toujours avoir su ce qu’étaient le dernier voyage et le « véritable » paradis. Peu à peu les thanatonautes dressent la carte géographique de ce monde inconnu et en découvrent les décors immenses et mirifiques. Le mot terra incognita recule en même temps que, jour après jour, on apprend ce qui nous arrive après avoir lâché notre dernier soupir.

 

 

LES MORTS DE NOTRE VIE

J.P. de  Tonnac

Edition Albin Michel

 2015

Quand il faut évoquer la mort, nous savons que nous ne savons rien. Quand il nous faut parler des morts de notre vie qui vivent encore en nous, habitent notre coeur, les mots nous manquent. De cette perte, de la mort même, nous préférons ne pas parler. Et pourtant, les absents n’en finissent pas d’être présents. Nous en sommes les gardiens fidèles.

À travers les entretiens qu’elles ont accordés à Damien Le Guay et Jean-Philippe de Tonnac, sept personnalités acceptent ici de témoigner. Juliette Binoche, Christian Bobin, Catherine Clément, Philippe Labro, Daniel Mesguich, Edgar Morin et Amélie Nothomb nous livrent avec profondeur et générosité leurs sentiments intimes, leurs croyances ou leur incroyance, leur philosophie de la vie. Au-delà des chagrins, des douleurs, ils disent tous le lien vital qui les relie à leurs morts les morts de leur vie. L’extraordinaire diversité de ces paroles nous invite au partage pour être plus vivants.

 

Extrait des propos d’Amélie Nothomb, interrogée sur la mort d’un très proche : l’homme qu’elle a aimé. Et des « enseignements qu’elle en a tirés qui pourraient aider ceux qui traversent de semblables épreuves. » > « Un amour extrêmement fort, absolu peut tout à fait survivre à la mort et pas seulement à titre de souvenir. Cela dépend probablement des deux protagonistes, de l’amour qui les reliait, de leur ouverture, de leur sensibilité, de leur volonté de ne pas en rester là. Je fais des suppositions, comme vous le voyez ; l’être dont je parle était quelqu’un de très bien, de très spirituel.

 

L’amour, pour lui comme pour moi, avait beaucoup d’importance. Il n’est peut-être pas possible de vivre cela avec n’importe qui. Je vous le dis sans une grande connaissance ou maîtrise du sujet. Je n’ai "à mon actif" de deuils essentiels, si je puis dire, que ceux de ces deux personnes. Quand mon amour est mort, j’étais dans un certain sens analphabète. Je n’avais rien lu sur le sujet, ne savais pas comment les autres affrontaient l’épreuve de perdre un être sans qui la vie semble ne plus valoir la peine d’être vécue. Comment passe-t-on de ce type de déclaration à l’évidence de la vie recommencée avec cet être en soi ? Comment réaliser l’évidence d’un amour que la mort n’a pas arrêté ? Je ne sais pas. Je pourrais formuler les choses ainsi. Je me souviens de toutes les phrases qu’il prononçait au moment où je me battais avec l’idée de sa mort prochaine, où j’allais si mal. Et ces phrases me reviennent lorsque je continue à ne pas me sentir bien. » 

 

Autre phrase d’Amélie « Et si cette détermination s’effiloche, relisez les’’ Lettres à un jeune poète’’ : Rilke nous y invite à cesser les bavardages,  à nous hisser à hauteur de notre solitude essentielle, à parler sans fard de cette vie précieuse tissée, en contrepoint, des fils noirs de la mort. »



Entretiens menés par Damien Le Guay, essayiste et Président du Comité national d’éthique du funéraire, et Jean-Philippe de Tonnac, essayiste, journaliste et éditeur. Jean-Philippe de Tonnac a animé pendant près de dix ans les Hors-série du Nouvel Observateur. Il est maintenant journaliste indépendant et écrivain. Il a aussi dirigé avec Frédéric Lenoir le collectif La Mort et l'immortalité - Encyclopédie des savoirs et des croyances (Bayard, 2004).

 

Au sommaire de ces entretiens :  Juliette Binoche   -   Christian Bobin    -     Catherine Clément    -    Philippe Labro    -       Daniel  Mesguich    -    Edgar  Morin    -    Amélie  Nothomb    - 


Damien Le Guay est essayiste et enseigne entre autres à HEC et à l'espace éthique de l'APHP. Président du Comité national d'éthique du funéraire, il a notamment publié aux éditions du Cerf : Qu'avons-nous perdu en perdant la mort ? (2003), La mort en cendres (2012), Le fin mot de la vie (2014).

 

Petite métaphore de la vie après la mort qui reprend la discussion de jumeaux dans le ventre de leur maman

                     Vie  après la mort

 

 

– Bébé 1 : Et toi, tu crois à la vie après l’accouchement ?

– Bébé 2 : Bien sûr. C’est évident que la vie après l’accouchement existe. Nous sommes ici pour devenir forts et nous préparer pour ce qui nous attend après.

– Bébé 1 : Pffff… tout ça, c’est insensé. Il n’y a rien après l’accouchement ! A quoi ressemblerait une vie hors du ventre ?

– Bébé 2 : Eh bien, il y a beaucoup d’histoires à propos de « l’autre côté »… On dit que, là-bas, il y a beaucoup de lumière, beaucoup de joie et d’émotions, des milliers de choses à vivre… Par exemple, il paraît que là-bas on va manger avec notre bouche.

– Bébé 1 : Mais c’est n’importe quoi ! Nous avons notre cordon ombilical et c’est ça qui nous nourrit. Tout le monde le sait. On ne se nourrit pas par la bouche ! Et, bien sûr, il n’y a jamais eu de revenant de cette autre vie… donc, tout ça, ce sont des histoires de personnes naïves. La vie se termine tout simplement à l’accouchement. C’est comme ça, il faut l’accepter.

– Bébé 2 : Eh bien, permet moi de penser autrement. C’est sûr, je ne sais pas exactement à quoi cette vie après l’accouchement va ressembler, et je ne pourrais rien te prouver. Mais j’aime croire que, dans la vie qui vient, nous verrons notre maman et elle prendra soin de nous.

– Bébé 1 : « Maman » ? Tu veux dire que tu crois en « maman » ??? Ah ! Et où se trouve-t-elle ?

– Bébé 2 : Mais partout, tu vois bien ! Elle est partout, autour de nous ! Nous sommes faits d’elle et c’est grâce à elle que nous vivons. Sans elle, nous ne serions pas là.

– Bébé 1 : C’est absurde ! Je n’ai jamais vu aucune maman donc c’est évident qu’elle n’existe pas.

– Bébé 2 : Je ne suis pas d’accord, ça c’est ton point de vue. Car, parfois lorsque tout devient calme, on peut entendre quand elle chante… On peut sentir quand elle caresse notre monde… Je suis certain que notre Vraie vie va commencer après l’accouchement…

Conclusion : nous ne sommes que de passage sur terre, notre vraie vie est dans l'autre monde, ici-bas nous sommes à l'école de la vie et nous y faisons juste un stage...

 

 

QU’AVONS-NOUS PERDU EN PERDANT LA MORT ?

 Damien Le Guay

Edition  Cerf

 2003

Nous avons perdu la mort - l'attention aux mourants, les cérémonies, les rituels et les paroles du deuil. Cette disparition a été si brutale que personne ne s'en est ému. Depuis longtemps nous vivions dans une familiarité avec la mort et avions, avec le christianisme, pris l'habitude d'organiser les trois temps d'une mort : le temps du mourant, le temps de la mort et le temps du deuil. Le mourant savait mourir, le deuil trouvait sa place dans la vie sociale, la mémoire gardait longtemps encore le souvenir des défunts.

 

Alors demandons-nous : Qu'avons-nous perdu en perdant notre familiarité avec la mort ? En laissant les mourants sans assistance, ne sommes-nous pas en train de vivre un processus de dé-civilisation ? Ignorer la mort, la mépriser, n'est-ce pas rejeter les forces et les pulsions de mort qui nous façonnent et nous font accepter le monde et les autres hommes ? Or la mort s'apprend et doit faire partie de l'éducation de l'homme. L'apprentissage dont il est question concerne, d'abord, les gestes et rites qui accompagnent un mourant et le deuil de la famille. Mais s'ajoute un autre apprentissage : l'acceptation de la mort en nous, de cette mort qui limite nos prétentions à la toute puissance et nous fait devenir des hommes socialisés. Ces apprentissages (social, psychologique, individuel) permettent de remettre la mort à sa place. La mort ne concerne pas seulement l'au-delà, mais, aussi et peut-être surtout, l'ici et le maintenant des hommes


Pour l’auteur, le 20e siècle a été celui où nous avons perdu la mort : perdu l’attention aux mourants, perdu les rituels qui accompagnent la mort et perdu la catharsis du deuil. En soi, l’analyse n’est pas nouvelle et d’autres se sont déjà ému de l’invisibilité actuelle de la mort (qui fait après tout partie du cycle de la vie). Il y a 30 ans déjà, Philippe Ariès annonçait de manière prophétique : « La mort, si présente autrefois, va s’effacer et disparaître. Elle devient honteuse et objet d’interdit »*. Mais Le Guay va plus loin que ce simple constat. Pour lui, la réappropriation de ce thème doit se faire avec l’acceptation de la mort en nous, « de cette mort qui limite nos prétentions à la toute-puissance et nous fait devenir des hommes socialisés ».

Le 2e chapitre intitulé « Avant tout un bonheur sans souffrance », contient un intéressant passage sur les parcs d’attractions. Après avoir parlé de la mort au cinéma (si souvent montrée qu’elle y est paradoxalement peu présente), l’auteur s’arrête sur notre époque qui valorise tellement le bonheur obligatoire qu’elle en a ostracisé le malheur. Il s’agirait donc de vivre avec frénésie l’instant présent, de faire la fête en permanence. Et de distinguer la société des loisirs au pluriel où l’on est passif du loisir au singulier, l’otium latin dont on était l’acteur et le promoteur...

Comme Le Guay le rappelle joliment, la vie n’est ni toute blanche (bonheur) ni toute noire (malheur) mais plutôt comme un chiaroscuro pictural. Pourtant, le refus de la mort conduit l’époque à sacraliser l’enfance comme un nouveau lost paradise miltonien. Le lieu où se cristallise ce retour à un âge imaginaire car jamais vécu, c’est bien sûr Disneyland, « un pays des merveilles où les humains sont heureux comme des personnages de dessins animés ».

L’auteur est bien sûr critique envers ce bonheur obligatoire qui fait fi de la part sombre qui est en nous. Il le qualifie à juste titre d’infantilisation plutôt que de retour à l’enfance. Mais il y voit aussi la prophétie du monde à venir : disneylandisation de la Cité, musique dans les rues, « festivisation à outrance de nos loisirs et de nos vies quotidiennes » etc. Dans ces conditions, comment tolérer l’irruption de la mort au pays de l’éternelle jeunesse, ce pays qu’il qualifie d’ « enfance hallucinogène »?

Pour Le Guay, la solution est dans l’éducation à la vie, à son clair-obscur. Il ne faut pas laisser la mort à la marge de nos existences, on doit imposer la réalité sur l’imaginaire, faire que l’homme passe du sentiment d’immortalité à la conscience de sa mortalité.

Concernant ce chapitre du livre en particulier, on peut ne pas être tout à fait convaincu par l’argumentaire de l’auteur. Les loisirs ne sont pas une invention moderne destinée à nous cacher la mort. C’est oublier que depuis toujours l’homme a aimé « le pain et les jeux ». Le Colisée était parcouru d’un frisson orgasmique quand les gladiateurs ou les chrétiens mouraient dans l’arène. Après tout, quand Juvénal accablait la foule de Rome de sa formule passée à la postérité, il décrivait aussi un public qui s’oubliait déjà dans le divertissement. Un « oubli » (donc passif) bien loin de l’otium choisi (donc actif) qu’il décrit.


Et que dire des processions et carnavals bachiques du Moyen-Âge, une époque qui comptait – on l’oublie toujours – plus de jours fériés qu’aujourd’hui et où la mort était pourtant parfaitement intégrée ? Le sens de la fête, ce besoin paradoxal de pérenniser une chose par essence éphémère, ne témoigne-t-il pas au contraire et depuis les origines d’une formidable pulsion de vie ? Même si on refuse de la voir ou de la nommer, est-il possible d’oublier que la mort rôde partout ? Et dans ce cas, plus encore que les autres loisirs de plus en plus individuels, les parcs ne constituent-ils pas la forme la plus élaborée – et collective – pour lutter contre ces pulsions mortifères ?

 

RḖUSSIR SA MORT -  ANTI-MḖTHODE POUR VIVRE

 Fabrice Hadjadj

Edition Points

 2010

Réussir sa mort. De nombreux ouvrages proposent de réussir sa vie, ses cocktails, son divorce... Mais à quoi bon cette réussite si la mort doit tout réduire à rien ? D'ailleurs, prétendre avoir une maîtrise totale de son existence, n'est-ce pas se fermer à l'existence dans sa réceptivité foncière à l'inattendu ? Ainsi le plus haut podium ne pourra contribuer qu'à rendre plus dure la chute, et la programmation de notre succès apparaît en elle-même mortifère.

 

Voilà pourquoi ce livre vous propose une anti-méthode pour accueillir l'échec et la perte, c'est-à-dire aussi la grâce et le don, enfin tout ce qui, comme la mort, vient déjouer vos calculs - vous arracher à la mécanique de la réussite pour vous ouvrir au mystère de la rencontre. Réussir votre mort, donc, ou plutôt rater l'aplatissant planning de votre vie, jusqu'au bout, sans complaisance, afin que l'inespéré, à nouveau, s'y fasse jour.

 

Entretien avec Fabrice Hadjadj : «  Il fallait jeter ce pavé dans la mare de notre suffisance. Montrer que toute notre culture de la réussite se situe dans un déni de l'échec et du trépas. Si bien que le culte de la performance est lui-même mortel : l'enfant, le vieillard, le handicapé, tout ce qui ne fait pas un bon petit travailleur consommateur est mis au rebut… C'est un nouveau « Viva la muerte ! » que je voudrais lancer ici, au sens où la mort donne un grand coup de pied dans la fourmilière et où nous avons le droit à la faiblesse et à l'échec.

Une chose est sûre : la mort ne nous rate pas. Mais nous, nous pouvons la «rater», soit en nous aveuglant, soit justement en essayant de ne pas se rater. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, une « bonne » mort n'est pas nécessairement celle où l'on est stoïque et souriant. Montherlant faisait l'apologie de Caton et songeait à écrire un vade-mecum pour en finir « vite et bien ». Marqué par la culture de la maîtrise de soi, il voulait faire de la mort une décision, le point ultime de son projet de vie, le terme d'un programme. Mais la mort, au contraire, est ce qui doit nous arracher à nos projets, ce qui rappelle notre petitesse et nous met face à ce qui nous dépasse : une altérité, une transcendance radicale. Maurice Blanchot disait que le suicide était un refus de la mort, parce qu'on la refusait en tant que notre mort nous échappe. C'est ce désir de mainmise sur la mort (et donc de performance, avec l'acharnement thérapeutique ou l'euthanasie) qui conduit au plus grand ratage : celui d'une vie close sur elle-même, qui ne s'est pas ouverte au mystère, qui ne s'est pas déchirée en un cri vertical.

Y a- t-il une méthode pour mourir ? - Non, justement. Penser qu'il y a une recette pour vivre ou pour mourir, une recette pour être heureux, c'est déjà le désastre. L'homme n'est pas un appareil ménager. Il n'y a pas de mode d'emploi de l'existence. C'est ce qui en fait le risque et le bonheur : cette ouverture sur la rencontre, sur l'inespéré. - C'est en forgeant qu'on devient forgeron. C'est en mourant qu'il faudrait apprendre à mourir. Comment faire ? Depuis que j'ai fait ce livre, on me demande des conférences comme si j'étais un spécialiste de la mort, comme si j'étais déjà mort, en quelque sorte. Je n'en sais pas plus qu'un autre. J'ai même encore plus peur de la mort depuis que j'ai écrit ces centaines de pages. Mais je sais désormais qu'apprendre à mourir, c'est accepter de désapprendre, accepter cette ouverture foncière dont je parlais.

Une ouverture vers quoi, précisément ? Même des chrétiens convaincus ont peur de la mort !  Surtout des chrétiens convaincus ! Nous sommes marqués par une tradition stoïcienne et épicurienne pour qui la mort n'est rien : ce qui est quelque chose et qu'il faudrait abolir, ce serait la peur de la mort. Eh bien non ! Cette angoisse n'est pas mauvaise. Imaginez, sur l'autoroute, des conducteurs qui n'auraient aucune peur de la mort : le carnage ! On a peur de tout ce qui vient nous priver de ce qu'on aime. Alors, si on aime la vie, on doit avoir peur de la mort. Enfin, au mont des Oliviers, le Christ ressentit frayeur et angoisse. Il a voulu assumer la peur dans tout son tremblement, dans toute sa laideur. Ça n'est pas beau à voir, sans doute. « Faire dans son froc », dit-on, et justement, c'est une purification, une purge - ce qui nous apprend l'humilité et la dépendance, ce qui nous pousse à nous tourner vers le ciel, quand notre orgueil voulait nous replier sur notre auge.

- On est loin de la fascination- répulsion actuelle pour la mort, très présente dans la culture, peut-être une façon de ne pas parler de mort. - C'est la mode de jouer aux matamores. On croit se camper dans la posture du beau ténébreux, alors qu'on fait la grimace du petit blasé. Derrière ce prétendu courage, il y a la peur de la peur, une fuite devant l'angoisse. Cette fascination- répulsion relève d'une double stratégie d'occultation : on cache les morts réelles, on multiplie les morts spectaculaires. Enfin, on prétend que parler de l'au-delà est une fuite et un opium. Mais c'est en vérité une exigence et un aiguillon. Kierkegaard disait : « Tu es immortel, alors tremble ! » Tremble, parce que ce que tu fais ici et maintenant a une valeur pour l'éternité : si tu vis dans la justice, alors tu vivras de justice ; si tu vis dans l'injustice, tu vivras d'injustice éternellement. Mais on a peur de ce tremblement, et la société de consommation utilise cette peur pour nous vendre sa soupe : on achète ses divertissements pour s'étourdir mais, comme dit Pascal, c'est courir vers le précipice après avoir mis devant nous quelque chose pour ne pas l'apercevoir.

- Le message chrétien, avec sa perspective de vie éternelle, ne présente-t-il pas un optimisme foncier sur la mort ?  Il ne faudrait pas tomber dans un hédonisme racoleur. Lechemin de joie, c'est aussi le chemin de croix. Mais cette croix qui nous scie les épaules, ce sont les ailes qui poussent, le prochain qu'on porte, et donc c'est une certaine joie dès maintenant. La seule joie compatible avec la conscience que tant d'autres sont dans la misère est une joie de miséricorde. Et c'est celui qui meurt de la mort la plus abandonnée, le bon larron, qui entre le premier au Paradis.

- Comment se fait-il que ce message ne passe pas ? Beaucoup oscillent entre le néant ou la réincarnation, peu croient en une vie éternelle dans l'au-delà. - Le néant faisait très chic, naguère, à la terrasse du Flore. Aujourd'hui, il y a la vogue des religions orientales occidentalisées et donc transformées en articles de consommation. Avec la réincarnation, on s'invente une personnalité révolue au lieu de s'évertuer à devenir soi-même : encore une fuite spectaculaire devant la gravité du travail sans filet, devant ce fait qu'il n'y a pas de session de rattrapage… Bossuet disait qu'on ne croyait pas en l'immortalité de l'âme afin de se donner toute licence pour vivre comme des bêtes. Et que dire de la résurrection des corps ? Beaucoup la refusent pour traîner le leur dans la boue et, au lieu d'y reconnaître un temple de l'Esprit, en faire un cobaye de laboratoire.

- L’Eglise parle-t-elle suffisamment de cette espérance ? - Le problème, voyez-vous, c'est que les gens sont ignorants parce qu'on ne prêche pas assez la résurrection. Quand on n'en reste pas à un moralisme gentillet, on propose une vision du ciel desséchante et vide. Alors, on préfère la réincarnation, c'est du solide au moins ! En vérité, nulle religion n'est plus charnelle que le christianisme. Il faut le rappeler, cela : que le Verbe s'est fait chair, que la lumière divine veut pénétrer nos corps, que nous sommes appelés à plus que du dionysiaque ! N'ayons pas honte de parler d'une vie éternelle bien vivante. Ce n'est pas dévaloriser l'ici et maintenant : c'est reconnaître que toute cette beauté souillée par l'injustice est en travail d'enfantement. -  Ce que je disais à propos d'un certain christianisme mondain : il faut faire attention aux confitures spirituelles, aux petites consolations faciles pour se débarrasser de l'abîme. Je suis en train de monter une pièce sur le massacre des Innocents : on est juste après Noel, la Consolation d'Israël est enfin là, et qu'est-ce qui se passe ? L'horreur…saint Matthieu n'a pas peur de parler de l'inconsolable : Rachel pleure ses enfants et ne veut pas qu'on la console. Il faut reconnaître ici l'effraction de ce qui brise notre parole. En même temps, c'est aussi dans les jours de deuil, quand la parole a été brisée de silence, que l'on voit les relations humaines devenir plus fortes, profondes, vivantes. Les griefs désarment, le bavardage cesse, la famille se dit ce que jamais on ne s'était dit encore. Les résurrections sont là, où sont les tombeaux.

 

DESJARDINS ARNAUD - pour une mort sans peur

Arnaud desjardins

Edition La Table Ronde

 2003

Si la maladie est l'affaire des médecins, la mort a toujours été celle des prêtres, des lamas ou des maîtres spirituels. Mais c'est aussi et d'abord la nôtre. Les enseignements ésotériques ont déclaré, siècle par siècle, que l'homme pouvait, de son vivant, faire la découverte du fondement même de sa conscience - le Soi du Vedanta, le Non-Né du bouddhisme, la Vie éternelle des chrétiens - et, par là même, s'établir dans l'absence de toute peur et la certitude de son immortalité. Prétention niée par les agnostiques, les matérialistes, la quasi-totalité des biologistes mais qu'à chaque génération des sages - désignés en Asie comme «libérés» ou «éveillés» - affirment avoir vérifiées par leur propre réalisation.

 

Ce livre est le fruit de vingt-cinq années d'étude auprès de tels sages hindous, tibétains, bouddhistes, zen, soufis. Tout ce qu'il affirme, il le propose à votre vérification. Pas de croyances aveugles ni de vaines consolations. Nous sommes vivants et, si nous le voulons, nous pouvons découvrir en nous l'ultime secret de la vie.

 

Cet ouvrage présente leurs différents regards, proposant à l’homme de découvrir ce qu’est le fondement même de sa conscience – qu’on l’appelle le Soi (Vedanta), le Non-Né (bouddhisme) ou la Vie éternelle (christianisme) – afin de se défaire de la peur de la mort par la certitude de son immortalité. Car, si les agnostiques, les matérialistes et certains scientifiques nient cette dernière, les sages asiatiques disent l’avoir vérifiée par leur propre réalisation.

 

Cette démarche lucide implique une profonde remise en question. Pas de croyances aveugles ni de vaines consolations il faut être sincère et honnête envers soi-même et les autres.

 

le livre des morts des anciens Égyptiens

Gréogorie KOLPAKTCHY

Edition Dervy

 1999

Nouvelle édition augmentée d’illustrations en couleur et N / Blanc avec 65 pages d’explications et les 190 textes du livre des morts.

Le Livre des Morts Égyptien  dont le nom véritable est "Sortie au Jour", décrit le chemin qui mène des ténèbres à la lumière, de la vie après la mort, selon la tradition des Pharaons de l'antiquité, qui croyaient en la renaissance de la vie éternelle. Placé près de la momie dans son cercueil, il permettait au défunt de pouvoir passer les épreuves qui mènent aux champs d'Ialou d'Osiris, pour l'aider à ressusciter dans l'au-delà. Il contient des formules pour se transformer, les noms des gardiens de la porte du jugement, et la célèbre confession négative des méfaits qui n'ont pas été perpétrés, que le mort doit réciter pour rendre son cœur plus léger que Maât. Écrits en hiératique sur du papyrus, ces textes se retrouvent à partir du Nouvel Empire (XVIIIe dynastie) jusqu'à l'époque gréco-romaine

Les livres sacrés sont pour les anciens égyptiens des émanations directes du dieu de la lumière. Au fil de leurs recherches sur les interprétations possibles du Livre des morts, les auteurs montrent que ce chemin de lumière ne concerne pas seulement le défunt, mais aussi l'initié, qui possédera un véritable rituel de théurgie pour mieux vivre sa vie en toute conscience, sa voie d'accès vers l'éternité. Les 192 chapitres du Livre des Morts, nous font découvrir les différents types d'initiation que peut recevoir l'adepte ou le défunt, et nous entraînent au cœur des mystères de la mort et de la renaissance, mystères indissociables de la science des prêtres. Pour devenir un être de lumière, l'adepte doit connaître les techniques de mesure, les secrets du nombre d'or, de l'astrologie, les indispensables incantations magiques, ainsi que purifier son âme.

Grâce à nos connaissances modernes de l'Egyptologie et des symboles, ce documentaire très intéressant nous dévoile les différents niveaux de compréhension des mots et des rituels, sans oublier ceux des hiéroglyphes porteurs de multiples sens, dont l'ésotérisme des scènes aussi célèbres que la pesée des âmes, les confessions négatives, ou celui de pratiques étranges comme la momification, l'ouverture de la bouche et le voyage en barque...Ce qui en première lecture peut passer pour de la simple superstition, contient en réalité un sens philosophique caché...Les égyptiens de cette époque avaient une spiritualité bien différente de celle que nous avons aujourd'hui, orientée vers la croyance en la vie après la mort que notre civilisation moderne peine à découvrir ou redécouvrir...

 

le livre des morts des anciens Égyptiens

par Traduction & commentaires Paul BARGUET

Edition DU CERF

 1967

Ce que les premiers égyptologues appelaient « la Bible des anciens Égyptiens », et qui est le plus ancien livre illustré du monde, est la réunion, en un tout plus ou moins cohérent, de plusieurs textes d’inégale longueur, chacun ayant son titre et son illustration. Écrit presque toujours sur papyrus et portant le nom et les titres du mort, il accompagnait celui-ci dans la tombe comme un livre de prières ; roulé et scellé, il était posé sur le sarcophage, ou enfermé dans une statuette d’Osiris en bois, ou déposé dans une boîte servant de base à une statuette de Sokaris, ou encore glissé dans les plis des bandelettes de la momie (sur la poitrine, sous les bras ou entre les jambes) ; parfois, en une bandelette, il enveloppait la momie.

Magie et morale : Le jugement : Cette magie peut nous gêner, mais peut-on dire qu’elle annihile ou amoindrit la valeur morale des idées que renferme le texte ? Le pouvoir magique de la prière ne peut être contesté ; pourtant, cela ne diminue en rien sa valeur : sa résonance peut être fort grande, et porter même le mystique jusqu’à la fusion complète dans son dieu. Mais, en dehors des prières proprement dites, il est des formules, dans le Livre des Morts, qui semblent avoir pour but de forcer le destin, d’imposer une décision favorable au mort.

Que celui-ci fasse pression sur son cœur pour qu’il ne témoigne pas contre lui dans le tribunal de l’au-delà, cela est incontestable. Est-ce à dire, toutefois, que le cœur doive nécessairement témoigner en sa faveur, même si son possesseur est coupable, et qu’on peut, le cas échéant, le réduire au silence par la magie, nous ne le croyons pas. Une phrase du chapitre 30 A, semble lever le doute sur ce point : « N’imagine pas de mensonge contre moi devant le grand dieu, maître de l’Occident ! De ta noblesse dépend d’être proclamé juste. » La hantise du mort est, en effet, toujours d’avoir un accusateur, d’être calomnié par un ennemi et voué par ses intrigues, à la géhenne ; or, c’est ce qui peut se passer si le cœur a été circonvenu ; il convient donc que celui-ci témoigne impartialement, que son élévation morale, sa « noblesse », soit telle qu’il résiste à toute insinuation perfide. Le sentiment de la pureté, de la droiture, ainsi que le respect et la crainte de son dieu, étaient, en effet, très grands chez l’Égyptien, comme il ressort de nombreux textes, et il n’a sûrement jamais passé pour pouvoir tromper, par des artifices, une divinité qui, comme Rê ou Osiris, incarnait la justice et la vérité.

Qu’en était-il dans la réalité ? Il n’est certes pas d’homme qui, parvenu au terme de sa vie, puisse se targuer d’avoir toujours été sans péché, et l’Égyptien n’échappait sûrement pas à la règle et devait en avoir conscience. Ce qui importait pour lui, croyons-nous, c’était d’être jugé en toute équité : connaissant le pouvoir de la magie défensive, il redoutait l’autre, la maléfique, la magie noire. Si, dans la grande scène du jugement les deux plateaux de la balance, l’un portant le cœur (sa conscience), l’autre portant Maât ou son symbole, sont placés au même niveau, c’est non seulement pour imposer, par la force magique de l’image, d’une perfidie possible d’un ennemi qui fausserait la balance. Le mort se trouve ainsi automatiquement absout de ses péchés, et les déclarations d’innocence et de pureté qu’il formule devant les quarante-deux « juges » commentent et expliquent cet équilibre.

Il convient toutefois de ne pas oublier, car c’est là le point capital, qu’avant de parvenir à la salle du tribunal, le mort, non seulement a subi tous les rites de purification et de solarisation et a, tel Rê, « chassé l’iniquité » pour Osiris ; mais aussi que, dès son arrivée dans l’autre-monde, il est considéré comme pur.

 

 

images & rites de la mort dans l’Égypte ancienne

Jan assmann

Edition CYBELE

 2000

La mise en œuvre de moyens de survivre par-delà la mort, question centrale de la culture égyptienne, a été le biais pour rendre traitable cette réalité incontournable du destin humain. Laissant de côté l’apparat qui entoure le mort en Égypte, ses « monuments d’éternité », Jan Assmann a analysé à travers les textes funéraires, particulièrement les Textes des sarcophages, premier témoignage de la « démotivation » de pratiques d’abord réservées au seul pharaon, le rôle des « liturgies funéraires ».

Ces récitations rituelles, paroles que l’écriture rend permanentes et performatives, octroient au défunt un statut dans la société des hommes comme des dieux, en tant qu’esprit glorifié. Ayant franchi dans le triomphe de la justification, l’épreuve du jugement, qui prend place dans le cadre du Rituel de l’embaumement, lors des Veillées horaires, le mort, tel Horus vainqueur de Seth, pourra, tel Rê, participer éternellement au cycle de renaissance quotidienne ; et tel Osiris, auquel son fils Horus succède sur terre, il trouvera sa place dans la Douat, le domaine des morts et se perpétuera à jamais par la relation père/fils.

 

Ce livre est probablement l'un des plus passionnants de ces dernières années sur les rites de l'Egypte ancienne. Il intéressera aussi bien l'étudiant en égyptologie que le franc-maçon et ce, quel que soit le rite car le mythe d'Osiris est le prototype du mythe d'Hiram. L'auteur, Jan Assmann, professeur à l'Université de Heidelberg, est l'un des meilleurs spécialistes des Religions de l'Egypte ancienne et plus particulièrement des textes funéraires. En 1999, il a donné quatre leçons à l'école Pratique des Hautes études. Ce sont ces quatre leçons qui sont ici livrées au lecteur, enrichi d'un appareil bibliographique fort riche. D'emblée, cette étude nous interroge sur notre relation à la mort et sur la question de l'immortalité, réflexion que Jan Assmann inaugure en nous rappelant deux mythes fondateurs :


"Il y a deux mythes parmi les traditions de l'Ancien Orient qui définissent l'homme comme un être hybride/ambigu : équipé du savoir divin mais non de l'immortalité divine. Au savoir divin appartient l'immortalité et à la mortalité, l'ignorance, l'ignorance de la mort. Mais l'homme, cet être excentrique, a bouleversé cette disposition rationnelle. Il combine le savoir et la mort. Le mythe babylonien raconte l'histoire d'Adapa, fils d'Ea, le dieu de la sagesse. Il avait pu transmettre à son fils le savoir mais non l'immortalité des dieux. Un jour le vent déchire le filet d'Adapa qui pêchait dans le Tigre. Adapa maudit le vent et sa malédiction est tellement forte qu'elle à cause de son savoir extraordinaire, qu'il brise les ailes du vent, si bien que celui-ci cesse de souffler. Ainsi la situation insupportable devient évidente. Un homme possède le savoir divin sans pourtant être un dieu. Adapa est appelé devant Anu, le roi des dieux. Ea, son père, lui donne le conseil de ne toucher à aucune nourriture. Il pourrait s'agir de la nourriture de la mort qui causerait sa mort subite. Adapa refuse donc les repas qui lui sont proposés. C'était pourtant la nourriture de la vie. Les dieux voulaient en terminer avec cette situation intolérable en transformant Adapa en dieu. Mais finalement tout demeure comme auparavant et la combinaison précaire du savoir et de la mortalité subsiste pour tous les temps.

Le mythe biblique du paradis fait manger à Adam et Eve de l'arbre du savoir et devenir sages "comme dieu", sicut deus. Mais avant qu'ils ne puissent manger aussi de l'arbre voisin l'arbre de vie, et acquérir l'immortalité qui va de pair avec le savoir, ils sont chassés du paradis." Voici très exactement le paradoxe de la queste initiatique que doit résoudre l'hermétiste. C'est aussi la question essentielle de l'Ergon et du Parergon qui est posée et de la fonction du médiateur culturel et magique qui seul donne sens à cette situation insoutenable.
L'auteur étudie d'abord les différentes attitudes que l'humanité à développer comme réponses à la mort, de l'idée d'immortalité de l'âme à l'altruisme en passant par la croyance en la survie dans sa progéniture, la mort ennemie, la mort comme retour à l'origine, la mort comme mystère.


Jan Assmann étudie ensuite dans le détail les liturgies funéraires, ce qu'elles sont et ce qu'elles présupposent, leurs formes, leurs fonctions. Il analyse la justification des morts et la mise en scène rituelle du jugement des morts : préparation au procès, scène du jugement, glorification du mort justifié, l'embaumement, et la section finale. Il s'attarde longuement sur le culte sacrificiel régulier dans la tombe, soit la présentation des offrandes qui tient une place importante dans la liturgie funéraire égyptienne. En appendice, et aussi comme un écho de la première partie de l'ouvrage, réflexion sur "la mort incontournable", Jan Assmann synthétise brillamment la théorie de la "parole divine" chez Jamblique et dans les sources égyptiennes : "Mais la parole orale des dieux a, elle aussi, une importance fondamentale. Quand un dieu ouvre la bouche, on peut être sûr que quelque chose de capital va en sortir, un ordre irrévocable, une institution qui existera pour toujours, un être, une coutume, une réalité quelconque. Les mots des dieux se réalisent immédiatement et automatiquement, c'est-à-dire indépendamment de l'intention que le dieu énonciateur y attache. Ce qui se réalise ou ce qui prend naissance à la suite d'un énoncé divin peut n'être qu'associé de loin aux mots énoncés, de préférence par un jeu de mots, un calembour. La parole est traitée comme une parmi les autres sécrétions corporelles, telles que le sang, la sueur, la semence, la salive, qui tous donnent naissance aux réalités les plus diverses. " Partant du De mysteries Aegyptiorum attribué à Jamblique, Jan Assmann nous introduit à une véritable "linguistique sacrée".

 

LA  PSYCHOSTASIE  OU  PESÉE  DE  L’ÂME

DIVERS  AUTEURS

  ARCADIA

 2006

L’une des séquences les plus connues du Livre des morts égyptien, est celle de la Psychostasie ou pesée de l’âme. Il serait  d’ailleurs plus juste de parler de la pesée du cœur (Kérostasie).

 

Au terme de son long parcours, le mort va enfin affronter le moment crucial qui conditionnera son devenir dans l’au-delà. Tout va se jouer dans la salle des deux Maât appelée Djadjat, où il pénètre dans une attitude humble et suppliante. Il va déclamer sa confession négative devant les 42 juges (représentant les 42 nomes ou provinces égyptiennes) en disant : Je n’ai pas tué, je n’ai pas volé, je n’ai pas offensé les dieux, je n’ai pas établi de digues sur l’eau courante etc. Cette confession se termine par : Je suis pur, je suis pur, je suis pur, je suis pur, il ne m’arrivera pas de mal en ce pays, dans cette salle des deux Maât, car je connais les noms des dieux qui s’y trouvent. Ensuite l’impétrant est soumis à un triple interrogatoire et il décline sa nouvelle identité d’humain divinisé, puis Thot le soumet à un dernier tuilage où il devra prouver qu’il connaît le nom secret d’Osiris.

 

Toujours précédé par Inpou/Anubis le mystagogue, notre impétrant se trouve devant la Balance où se trouve d’un côté le cœur du défunt et sur l’autre plateau la plume de Maât, et bien sûr, il faut que le cœur soit plus léger que la plume, ce qui prouvera sa conduite honnête et parfaite. Mais le Scribe Thot ne fait pas qu’inscrire le résultat de la pesée, il note surtout l’identité vibratoire de ce nouvel être qui est en train de naitre. Si par malheur le résultat est négatif, alors Ammit à tête de crocodile, le monstre dévorant, avalera le défunt, le privant du voyage dans l’au-delà. Une lecture plus métaphysique et alchimique nous enseigne que le défunt doit passer par l’estomac de la dévoreuse, ceci pour en permettre la transformation et en subir une métamorphose qui va au-delà des limites de la vie et de la mort. Cette lecture convient très bien à la voie initiatique si on intègre  le parcours initiatique et alchimique de transformation et de transmutation que tout initié doit faire pour atteindre sa propre réalisation à travers la lutte de son égo, de son mental, la pratique de l’humilité et le développement de ses potentialités (assurection).

 

Les 4 vases canopes qui sont devant Osiris représentent les quatre fils dHorus : Amset, Hapy, Douamoutef et Quebehsenouf.  Ces vases étant destinés à recevoir les viscères du défunt, chaque vase a une fonction particulière. La balance a un rôle très important, ici comme dans toutes les voies initiatiques, elle joue un rôle d’athanor, de révélateur, de juge, de prise de conscience, elle favorise l’introspection et la maïeutique, elle est au centre de la scène et comme on peut le voir, de nombreux personnages s’affairent auprès d’elle car l’objectif principal de cette  pesée de l’âme est de déterminer ce que le défunt ou le myste a fait de son potentiel spirituel.

 

René Lachaud, égyptologue, écrivain et amoureux de l’Egypte développe plusieurs phases de cette pesée de l’âme, et donne un éclairage maçonnique à cette scène. Il décortique toute la scène et donne à chaque personnage et à chaque objet une fonction initiatique, magique, spirituelle et métaphysique.

 

Bernadette Menu, spécialiste de l’Egypte explique le rôle très important de la déesse Maât dans ses rôles de Justice, d’équité et d’équilibre social et cosmique. Le rôle magique de Maât est omniprésent dans la vie journalière des égyptiens. Pour la pesée du cœur, Elle, et son double sont toujours là, elle est bienveillante, elle rassure, elle protège et soutient le défunt dans sa démarche, c’est l’accompagnatrice pour le voyage vers l’au-delà.

 

J. P. Mourlevas dans un bel article, s’interroge : Pourquoi vouloir devenir immortel ? Il nous  entraine ainsi dans les diverses techniques qui depuis les Egyptiens et les Sumériens (Gilgamesh) sont mises en œuvre pour éviter de mourir ou revenir sur terre après un séjour dans l’invisible, ce qui nous plonge dans les techniques modernes de cryogénie, du clonage, du bouturage, des embaumements etc.

Ilia Consolo pose la question suivante : l’âme est-elle immortelle ? Elle nous parle des N.D.E ou E.M.I (expérience de mort imminente), nous parle du Vedanta, des réincarnations, de la Résurrection, et pose des questions qui font réfléchir. Et comme dit Woody Allen : L’éternité c’est long, surtout vers la fin.

Livres références :

Le papyrus de la pesée de l’âme- de Bika Reed- édition du rocher 1996

Maât –Miroir du ciel – par Fernand Schwarz – édition des trois mondes 2008

Maât – L’ordre juste du monde – par Bernadette Menu- édition Dervy 2003

Magie et initiation en Egypte pharaonique- par René Lachaud –édition Dangles 1995

L’Egypte ésotérique des pharaons- par René Lachaud- édition Trajectoire 2008

 

les pleureuses dans l’Égypte ancienne

Marcelle  WERBROUCK

Fondation  Égyptologique  - Bruxelles

 1938

182 dessins illustrent cet ouvrage qui décrit les nécropoles et les rites mortuaires avec les scènes de funérailles. L’embaumement et ses techniques, l’avant et après la mort, les rites et rituels que suivaient les égyptiens pour se préparer au grand voyage, le rôle  des pleureuses qui était extrêmement codifié, beaucoup de choses nous sont dévoilés par cette grande égyptologue qui nous restitue des trésors et le travail de  toute sa vie.

 

Dans la culture de l’Égypte ancienne, les rites de deuil sont associés à un ensemble de manifestations émotionnelles exécutées en public. Ces émotions ritualisées impliquent non seulement l’ensemble des participants aux rites funéraires, mais encore plus particulièrement le groupe des « pleureuses ». Différentes manifestations d’affliction sont à observer : postures et paroles de tristesse, ou démonstrations bruyantes (pleurs et cris) et organisées. Plusieurs exemples concernant les cérémonies privées et aussi les rites de deuil collectif sont examinés ici. Le modèle de la résolution symbolique et rituelle de l’expérience du deuil fourni par le mythe osirien, ainsi que la déploration rituelle d’Osiris, est également discuté.

 

Le mort peut maintenant gagner sa demeure éternelle, accompagné d'un ultime cortège. Derrière le sarcophage, des pleureuses au visage maculé de boue et de poussière, le sein découvert, la robe déchirée, gémissent ou hurlent, en se frappant la tête et la poitrine. Payées par la famille, elles expriment sa douleur et dépeignent l'horrible lieu dans lequel le mort se trouve. Au milieu du cortège, les serviteurs croulent littéralement sous les gâteaux, les fleurs, les jarres, les vases, les sceptres, les pagnes, les sandales, les bijoux, les cannes, les statues du mort, les parasols et les coffres à ouchebtis. Les funérailles ressemblent à un véritable déménagement. Les peintures des hypogées thébains représentent des chaises, des sièges, des lits, des coffres, des armoires et, quand le défunt est très riche, un char. Enfin, arrive le sarcophage, caché dans un catafalque tiré par deux vaches. Deux statues divines veillent sur le mort: Nephtys à sa tête et Isis à ses pieds.


Sorti de la ville, le cortège atteint les rives du fleuve-dieu. Tout le monde embarque. Le catafalque est installé dans la plus grande des barques. Un prêtre, vêtu d'une peau de léopard, fait brûler de l'encens en psalmodiant. Les pleureuses, montées à bord de l'embarcation, hurlent de plus belle. Enfin la nécropole est atteinte. L'assemblée semble alors entrer en transe : les pleureuses, les enfants, les proches se frappent la tête plus durement encore. Le cortège arrive devant la tombe. Le caveau a été creusé et décoré dès le début de la carrière du haut dignitaire. Les peintures mettent en scène la vie quotidienne du défunt entouré de sa famille et de ses serviteurs. Un livre très documenté

 

DE LA MORT A LA VIE  -   TRANSMIGRATION ET RḖINCARNATION  -  SCIENCE ET BOUDDHISME  -

 Jean-Pierre  Schnetzler

Edition Dervy

 2001

Avec la sobriété érudite qui est la sienne, Jean Pierre Schnetzler expose ici l'approche bouddhiste de l'état du Bardo, c'est-à-dire de l'état d'après la mort. Il ne s'agit pas de coutumes ou de croyances, ce ne serait pas du bouddhisme, mais d'un cheminement logique s'appuyant sur la notion centrale de l'impermanence d'un moi personnel. C'est un ouvrage très clair, qui se lit facilement et qui laisse des pistes de réflexions fructueuses.

Ce livre voudrait être une brève introduction au problème posé par ce que l'Orient, indien surtout, nomme transmigration et que l'Occident contemporain appelle réincarnation. Ce livre voudrait être une brève introduction au problème posé par ce que l'Orient, indien surtout, nomme la transmigration et que l'Occident contemporain appelle réincarnation. Le deuxième terme ne rend que très partiellement compte des significations du premier. On peut entendre par transmigration, une théorie des états multiples de l'Etre dont la présente existence corporelle ne serait qu'un cas particulier, pas obligatoirement unique. Ce point de vue suppose une philosophie de la non-dualité, et un fonctionnement logique non-classique mais pas déviant, lequel se trouve en accord avec certains aspects de la logique moderne, aussi bien que de la vieille logique bouddhique. Il faut donc remonter aux sources et tenter de confronter l'Orient et l'Occident au bénéfice de la vérité qui se tient au centre.

Y-a-t-il une division entre la vie et la mort ? Pourquoi considérons-nous la mort comme un état séparé de la vie ? Pourquoi avons-nous peur de la mort ? Et pourquoi tant de livres ont-ils été écrits sur elle ? Pourquoi y a-t-il une ligne de démarcation entre la vie et la mort ? Et cette séparation est-elle réelle ou simplement arbitraire, une fabrication de l’esprit ?

Lorsque nous parlons de la vie, nous entendons un processus de continuité en lequel il y a identification. Moi et ma maison, moi et ma femme, moi et mon compte en banque, moi et mon expérience. C’est ce que nous appelons la vie, n’est-ce pas ? Vivre est un processus de continuité dans la mémoire, conscient mais aussi inconscient, avec ses luttes, querelles, incidents, expériences, etc. Tout cela est ce que nous appelons la vie et nous pensons à la mort comme à son opposé. Ayant créé cet opposé, nous le redoutons et commençons à rechercher la relation entre la vie et la mort Si nous parvenons à jeter entre l’une et l’autre le pont de nos explications, la croyance en une continuité, en un au-delà, nous sommes satisfaits. Nous croyons à la réincarnation ou à une autre forme de la continuité de la pensée, et ensuite nous essayons d’établir le rapport entre le connu et l’inconnu, entre te passé et le futur. C’est bien cela que nous faisons, n’est-ce pas, lorsque nous posons des questions sur tes relations entre la vie et la mort Nous voulons savoir comment jeter un pont entre le « vivre » et le « finir ». C’est là notre désir fondamental.

Pouvons-nous connaître la « fin », qui est la mort, pendant que nous vivons ? Je veux dire que si nous pouvions savoir, pendant que nous vivons, ce qu’est la mort, nous n’aurions pas de problèmes. C’est parce que nous ne pouvons pas entrer en contact avec l’inconnu pendant que nous vivons, que nous en avons peur. Notre lutte consiste à établir un rapport entre nous-mêmes qui sommes le résultat du connu, et l’inconnu que nous appelons mort. Peut-il y avoir une relation entre le passé et quelque chose que l’esprit ne peut pas concevoir et que nous appelons mort ? Pourquoi séparons-nous les deux ? N’est-ce point parce que notre esprit ne fonctionne que dans le champ du connu, dans le champ du continu ? L’on ne se connaît soi-même qu’en tant que penseur, qu’en tant qu’acteur ayant certains souvenirs de misères, de plaisirs, d’amour, d’affections, d’expériences de toutes sortes ; l’on ne se connaît qu’en tant qu’être continu, sans quoi Ton n’aurait aucun souvenir de soi-même « étant » quoi que ce soit. Or, lorsque ce « quoi que ce soit » considère sa fin - que nous appelons mort - surgit en nous la peur de l’inconnu, donc le désir d’englober l’inconnu dans le connu, de donner une continuité au connu. Je veux dire que nous ne voulons pas connaître une vie incluant la mort, mais nous voulons nous persuader qu’un moyen existe de durer indéfiniment. Nous ne voulons pas connaître la vie et la mort, mais nous voulons apprendre à durer sans fin.

Ce qui continue n’a pas de renouveau. Il ne peut rien avoir de neuf, rien de créatif en ce qui continue. Cela semble bien évident. Au contraire, sitôt que s’arrête la continuité, ce qui est toujours neuf devient possible. C’est notre fin que nous redoutons. Nous ne voyons pas que le renouveau créateur et inconnu ne peut se produire qu’en cette fin du « quoi que ce soit » que nous croyons être. Le report quotidien de nos expériences, de nos souvenirs et de nos infortunes, bref tout ce qui vieillit en s’accumulant, doit mourir chaque jour pour que le renouveau puisse être. C’est chaque jour que nous devons mourir. Le neuf ne peut pas être là où est une continuité - le neuf étant le créatif, l’inconnu, l’éternel, Dieu si vous voulez. La personne, l’entité continue qui est à la recherche de l’inconnu, du réel, de l’éternel, ne le trouvera jamais, parce qu’elle ne trouvera que ce qu’elle projette hors d’elle-même, et ce qu’elle projette n’est pas le réel. Ce n’est que lorsque nous finissons, lorsque nous mourons que le réel peut être connu ; et celui qui cherche une relation entre la vie et la mort, un pont entre le continu et ce qu’il s’imagine exister au-delà, vit dans un monde fictif, irréel, qui est une projection de lui-même.

Et est-il possible, pendant que l’on vit, de mourir, c’est-à-dire de parvenir à sa fin, de n’être rien du tout ? Est-il possible, en vivant dans ce monde où tout « devient » de plus en plus (ou « devient » de moins en moins) où tout est un processus d’escalades, de réussites, de succès, est-il possible, dans un tel inonde, de connaître la mort ? Est-il possible d’achever chaque souvenir ? (Il ne s’agit pas des souvenirs des faits : de l’adresse de votre domicile, etc.) Est-il possible de mettre fin à chaque attachement intérieur, à une sécurité psychologique, à tous les souvenirs que nous avons accumulés, emmagasinés, et où nous puisons notre sécurité et notre bonheur ? Est-il possible de mettre fin à tout cela, ce qui veut dire mourir chaque jour pour qu’un renouveau puisse avoir lieu demain ? Ce n’est qu’alors que l’on connaît la mort pendant que l’on vit Ce n’est qu’en cette mort, en cette fin, en cet arrêt de la continuité, qu’est le renouveau, la création de ce qui est éternel

Au sommaire de cet ouvrage :

Les conflits de paradigme  -  Les excès de l’apologique  -  Le scientisme  -  Christianisme et réincarnation  -  Les travaux de Stevenson  -  les facteurs favorables et défavorables à la prise de conscience  -  L’oubli, la méditation et la recherche  -  le lying  -  L’hypnose  -  La clairvoyance  -  Rêves annonciateurs  -  Durée de l’intervalle entre la mort et la naissance  -  Les malformations  -  les jumeaux  -  Le choix du sexe  -  les changements de religion, de civilisation et économique  -  les morts violentes  -  les effets traumatiques  -  les souvenirs de l’Holocauste  -  Renaissance dans la même famille  -  l’enfer  -  Les fantômes  -  les paradis  -  les Expériences de mort imminentes  -  la littérature grecque  -  la littérature chrétienne du purgatoire  -  les hallucinations des mourants  -  les expériences de sortie du corps  -  l’au-delà  -  les EMI des enfants et des aveugles  -  les caractéristiques du corps mental  -  l’attachement aux lieux  -  le besoin de communiquer avec les vivants  -  l’autre monde avec l’enfer et la paradis  -   la fin du Bardo  -  les origines du complexe d’œdipe  -  Le Delog au Tibet  -  La transmigration orientale  -  la conception du bouddhisme du monde  -  la tripartition cosmique dans le bouddhisme  -  la sphère des sens  -  les fantômes  -  les titans  -  les dieux  -  le monde des formes subtiles  -  Le monde informel  -  qu'’est-ce que la transmigration ?  -  la logique bouddhique  -  le Tétralemme chez les grecs  -  la fonction du rêve  -  les hypothèses et interprétations scientifiques, biologiques, psychologiques, parapsychologiques et psychanalytiques  -  l’état des nouvelles existences  -  la réincarnation pose des problèmes au psychologue  -  l’inconscient aussi préexiste  -  Evoluer et mourir  -  Renaitre  -  Rôles étiologique des vies antérieures en psychologie  -   La méditation  -  les phobies  -  Homosexualité, états dépressifs et psychose  -  les troubles névrotiques  -  Christianisme, bouddhisme et vie future  -  le refus de la réincarnation par l’église  -  les arguments théologiques  -  Résurrection et Nirvana  -  Pluralité des états post-mortem  -

 

LE LIVRE TIBḖTAIN DE LA VIE ET DE LA MORT  -  PREFACḖ PAR LE DALAÏ-LAMA  

 Sogyal  Rinpoché

Edition Livre de poche

 2005

Dans cet ouvrage, Sogyal Rinpoché concilie l'ancienne sagesse du Tibet et la recherche contemporaine sur la mort et les mourants, sur la nature de l'esprit et de l'univers. Le Livre Tibétain de la Vie et de la Mort clarifie, pour la première fois, la vision complète de la vie et de la mort telle que nous l'offre la tradition tibétaine. L'auteur explique notamment les «bardos», ces états de conscience après la mort qui ont tant fasciné et fait s'interroger artistes, psychologues, scientifiques, médecins et philosophes occidentaux depuis la publication, en 1927, du Bardo Thödol (le Livre des morts Tibétain). Sogyal Rinpoché montre que dans la mort, comme dans la vie, l'espoir existe et qu'il est possible à chacun de nous de transcender sa peur ou son refus pour découvrir ce qui, en nous, survit et ne change pas. Il propose des «pratiques» simples mais puissantes que chacun, quelle que soit sa religion ou sa culture, peut accomplir afin de transformer sa vie, se préparer à la mort et aider les mourants.

Ce livre présente également une introduction lucide et complète à la pratique de la méditation, ainsi qu'aux notions de renaissance et de karma. À ceux qui accompagnent les mourants, l'auteur indique comment les assister avec amour et compassion et comment leur apporter l'aide spirituelle à laquelle tout être humain a droit. À ceux qui travaillent en milieu hospitalier, médecins ou personnel soignant, il donne des conseils qui enrichiront leur expérience. L'auteur nous fait partager sa vision personnelle de l'expérience de proximité de la mort (NDE) selon la perspective tibétaine. Le Livre Tibétain de la Vie et de la Mort n'est pas seulement un chef-d'œuvre spirituel. C'est aussi un manuel, un guide, un ouvrage de référence et une source d'inspiration sacrée.

Extrait «  L'Immuable : L'impermanence nous a déjà révélé de nombreuses vérités mais elle nous réserve un dernier trésor. Souvent caché, nous n'en soupçonnons pas l'existence, nous ne le reconnaissons pas. Il est, pourtant, le plus intimement nôtre.

Le poète allemand Rainer Maria Rilke écrivait que nos peurs les plus profondes sont comme des dragons gardant notre trésor le plus secret. La peur, éveillée en nous par l'impermanence, que rien ne soit réel et que rien ne dure, se révèle, en fait, notre meilleure amie car elle nous pousse à nous poser la question suivante : si tout change et meurt, qu'y-a-t-il de vrai, réellement ? Existe-il, derrière les apparences, quelque chose d'illimité, d'infiniment spacieux, au sein duquel se déploierait la danse du changement et de l'impermanence ? Existe-il quelque chose sur quoi nous puissions compter et qui survive à ce que nous appelons la mort ?

Si nous examinons ces questions en y réfléchissant avec diligence, nous serons peu à peu conduits à modifier profondément notre façon de voir le monde. Par une contemplation continue et un constant entraînement au "lâcher prise", nous en viendrons à découvrir en nous-mêmes "cela" que nous ne pouvons ni nommer, ni décrire, ni conceptualiser. Nous commencerons alors à comprendre que "cela" est sous-jacent à tous les changements et à toutes les morts du monde. Les désirs et les distractions limités auxquels nous avait condamnés notre quête avide de la permanence commenceront alors à perdre de leur force et à se détacher de nous.

Durant ce processus, nous aurons à maintes reprises des aperçus lumineux sur les vastes implications sous-jacentes à la vérité de l'impermanence. Comme si nous avions passé notre vie dans un avion en vol, traversant nuages sombres et turbulences, et que nous voyions soudain l'avion s'élever en flèche dans un ciel clair et sans limites. Inspirés et exaltés par cette émergence dans une dimension nouvelle de liberté, nous découvrirons une profondeur de paix, de joie et de confiance en nous-mêmes qui nous émerveillera et engendrera graduellement la certitude qu'il existe en nous "quelque chose" que rien ne peut détruire ou altérer, et qui ne peut mourir. Milarépa écrivait :

Dans l'horreur de la mort, j'allai dans les montagnes;
Encore et encore, je méditai sur l'incertitude de son heure...
Ayant pris la citadelle de la nature de l'esprit immortelle et infinie,
Toute peur de la mort, désormais, a définitivement cessé.


Ainsi, nous prendrons peu à peu conscience, en nous-mêmes, de la présence sereine et semblable au ciel de ce que Milarépa appelle "la nature immortelle et infinie de l'esprit". Quand cette conscience nouvelle sera devenue vive et presque ininterrompue, se produira alors ce que les Upanishads désignent comme "un retournement dans le siège de la conscience", une révélation personnelle, sans référence à aucun concept, de ce que nous sommes, de la raison pour laquelle nous sommes ici et de la façon dont nous devons agir. En définitive, cela équivaudra à rien de moins qu'une vie nouvelle, une seconde naissance; nous pourrions presque dire une résurrection.

N'est-ce pas là un mystère splendide et apaisant que, par une contemplation continue et intrépide de la vérité du changement et de l'impermanence, nous en venions lentement, dans la gratitude et la joie, à nous retrouver face à la vérité de l'immuable, face à la vérité de la nature immortelle et infinie de l'esprit ?

 

bardo thödol – le livre des morts tibḖtain

Préface de Lama govinda

Edition  DERVY

 1977

Pourquoi cette édition (illustrée de planches inédites en couleurs), alors qu’il existe une autre version du Livre tibétain des morts, due à Evans Wentz? Parce que comme Evans Wentz lui-même le reconnaissait, la version qu’il élabora en collaboration avec le Lama Kazi Dawa Samdrup était une œuvre de pionnier, et comportait certaines inexactitudes.


Le Lama Govinda, d’origine allemande, traduisit dans sa langue maternelle le texte tibétain en l’enrichissant de commentaires. C’est cette version qui vous est proposée, version revue, à partir du texte tibétain, par le Lama Teunzang.

 

Le Bardo Thödol ou Livre des morts est un texte du bouddhisme tibétain qui décrit les diverses étapes que les humains traversent à partir de leur mort jusqu'à leur libération du cycle des réincarnations. Bardo signifie «existence intermédiaire», Thö désigne «audition» et dol, «libération». La traduction la plus juste du titre du livre est donc : «Libération de l'état intermédiaire par l'écoute». Le Bardo Thödol est attribué à Padmasambhava (né du lotus), maître bouddhiste du huitième siècle, originaire du Cachemire ou de Kaboul, et fondateur du bouddhisme tantrique himalayen, plus connu au Tibet sous le nom de Guru Rinpoché (précieux maître). Karma Lingpa, fils aîné de Nyida Sangye, maître du tantrisme, aurait découvert à 15 ans le Bardo Thödol sur le Mont Gampodar, vers 1350, parmi plusieurs autres textes sacrés. L'histoire contemporaine du livre remonte à 1927 où il fut publié en anglais pour la première fois par W.Y. Evans-Wentz d'après la traduction du Lama Kazi Dawa Samdup.

 

Le psychanalyste Carl Jung a cru découvrir, dans ces visions posthumes, un appui à son interprétation des archétypes de l'inconscient. L'étude du Bardo Thödol de son vivant ou la lecture par un Lama durant l'agonie sont des précieux adjuvants permettant au mourant de se préparer à la traversée de cette existence intermédiaire avec calme et sérénité. Cependant, l'engouement de l'époque contemporaine pour le Livre tibétain des morts a, parmi ses critiques, André Couture:

«En refusant d'entériner l'idée qu'il pourrait exister en l'être humain un point d'appui, un centre, le Bouddha supprimait toute possibilité d'envisager la réincarnation comme un chemin d'évolution personnelle. Dans ce contexte, on peut aussi supposer que le concept même d'existence intermédiaire, c'est-à-dire d'une existence se trouvant entre deux destinées particulières, serait l’occasion d'interminables controverses. Beaucoup de sectes, dont les Theravâdin qui représentent ce qu'on appelle ordinairement le Petit Véhicule, refusent en effet de définir un état dans lequel la série des phénomènes physiques et psychiques entrerait au moment de la mort. De même qu'il n'y a pas de transition entre deux états d'une même torche qui brûle, de même est-il inutile de spéculer sur un quelconque état intermédiaire. Pourtant, sans doute sous l'influence de croyances populaires bien enracinées, d'autres sectes bouddhiques se sont autorisées de diverses citations empruntées aux textes canoniques pour justifier l'existence d'un être intermédiaire qui se réincarnerait rapidement, soit presque immédiatement après la mort, soit au bout d'une période de sept à quarante-neuf jours pendant laquelle le mort errerait sous la forme d'un esprit et souffrirait de sa condition. Une fois acceptée, cette croyance est devenue prétexte à toutes sortes d'histoires et de rituels.

Telle est probablement l'origine du trop fameux Livre des Morts tibétain, un livre qui semble dater du XIVe siècle (de notre ère), mais que la tradition bouddhique fait remonter six siècles plus tôt. Le titre exact de ce texte est: «Libération de l'état intermédiaire par l'écoute». Les maîtres tibétains actuels n'y voient ni pratique magique ni recherche ésotérique, mais plutôt un récit censé calmer le mourant et lui rappeler une doctrine qui est au cœur de la pratique bouddhique. «Ce mot [de mort qui figure dans le titre courant de ce livre] dévie totalement le sens de l'œuvre qui réside dans l'idée de libération (13) c'est-à-dire libération des illusions de notre conscience égocentrique qui oscille perpétuellement entre naissance et mort, être et ne pas être, espoir et doute, sans parvenir à l'éveil, à la paix du nirvana, cet état stable, loin des illusions du samsara et des états intermédiaires.»

 

Ce livre contient certes des passages philosophiques plus généraux destinés à montrer que l'apparition et la disparition des phénomènes sont liées à l'activité de la conscience. Il vise à aider la personne décédée à atteindre la libération des renaissances. Mais si l'on adopte un point de vue historique, il faudra aussi dire que ce livre reprend des idées sur la mort, le voyage après la mort, le jugement et la rétribution des actes déjà connues dans des textes hindous. Il semble aussi s'inspirer de pratiques chamaniques anciennes comportant des voyages dans l'au-delà, mais réutilisées par le bouddhisme à des fins d'éducation morale. Ce livre tardif et composite parle donc d'une libération typiquement bouddhique, mais en intégrant à son message des représentations populaires à cette époque.»

 

dalaï lama – samsara, la vie, la mort, la renaissance

dalaï lama

Edition LE PRÉ AUX CLERCS

 1996

Symbole de tolérance au milieu des intégrismes, apôtre de la non-violence alors que la violence nous cerne, Sa Sainteté le Dalaï Lama, chef spirituel et politique du Tibet, prix Nobel de la paix, nous délivre un message d’amour et de sagesse depuis sa résidence d’exil à Dharamsala, accrochée au flanc des montagnes.


Dans ce livre réalisé par une journaliste française, Frédérique HATIER, et qui rassemble l’essentiel de ce message à partir de ses écrits et de ses interventions, le Dalaï Lama nous parle :


o De son histoire et de celle de son peuple ;
o Du bouddhisme tibétain – religion, philosophie et règle de vie – qui peut proposer une alternative pour l’Occident ;
o De la vie, du monde d’aujourd’hui, de la violence, des souffrances infligées aux peuples, aux animaux, à la nature ;
o De la sagesse, de la méditation, des enseignements que l’on peut tirer du bouddhisme, même sans y adhérer ;
o Du Samsâra, enfin, le cycle de la vie – naissance, mort et renaissance – qui constitue la base de l’existence.

 

KARMA -     B.A – BA

Arnaud d’APREMONT

Edition  PARDES

 2004

« Améliorer son karma », « positiver son karma », « nettoyer son karma »… Autant d’expressions laissant entendre que le karma serait un concept négatif, passif.

L’Occident moderne a oublié qu’étymologiquement karma signifie « action », « devenir » ; une notion qui donna la mesure du mot « rite », autrement dit la mise en ordre du monde.

Oriental, le concept de karma ? Pas seulement. L’Occident a connu cette approche du monde en devenir, de l’Action et du Destin, d’interaction des causes et des effets, des événements, en lui donnant différents noms.

D’où viens-je ? Où vais-je ? Et comment ? Suis-je obligé d’y aller ? Pourquoi ? Qu’y a-t-il « après » ? Qu’y a-t-il « avant » ? Vais-je revenir ? Sous quelle forme ? Quelles traces laisserai-je de moi ? Pourquoi suis-je là ? Ces questions – et bien d’autres du même ordre -, la plupart des individus se les sont posées et se les poseront au moins une fois dans leur vie. Ils se les poseront avec plus ou moins de crainte, plus ou moins de force, plus ou moins de détachement, plus ou moins de volonté de savoir…mais ils se les poseront.

C’est une sorte d’évidence, mais dans ce contexte, cette fin de siècle qui est aussi une fin de millénaire en Occident – n’oublions pas que tous les peuples du monde n’ont pas la même chronologie -, on assiste à une recrudescence certaine de ces interrogations. L’idée de l’après-vie préoccupe particulièrement. Ne supportant pas son existence actuelle, on se souhaite une vie meilleure « après. » Mais ce constat est avant tout une faillite des églises et des institutions en Occident, une déliquescence des mentalités. Ceux qui devaient apporter des semblants de réponse ont manqué à leur mission. Ils n’ont pas su faire face aux angoisses de leurs contemporains. Par ailleurs, tout le rapport à la mort a évolué. On ne veut plus rien voir qui évoque le trépas. Les bouchers découpant la viande ont disparu des étalages – à la demande des enquêtes de satisfaction- clients réclamées par les chaînes de distribution, précisons-le – et l’on ne voit plus que des alignements de morceaux sous cellophane. On oublie ainsi qu’à l’origine ce steak était un morceau d’être vivant.

Alors, dans cet univers aseptisé, de nouvelles idées ont fleuri. Et c’est ainsi que les notions de réincarnation et de karma se sont répandues en Occident. Dans cette patrie du fondamentalisme chrétien que sont les USA, plus d’un Américain sur trois croirait en la réincarnation. En Grande-Bretagne et en France, les taux seraient encore plus importants. Au début des années 80, ils n’étaient qu’un Américain sur quatre à y croire, et 30% des Britanniques adhéraient à cette conception de l’au-delà. Les observateurs remarquaient qu’au cours des dernières décennies, ce taux progressait d’environ 10% tous les dix ans. Cette courbe ascendante ne s’est pas arrêtée.

Plus étonnant encore, peut-être : dans le journal catholique français La Vie, une enquête sur les 18-24 ans révélait que 43% des jeunes catholiques français croyaient en la réincarnation.

Cet engouement s’accompagne d’une poussée irraisonnée pour l’irrationnel. Quand je dis qu’elle est « irraisonnée », je n’entends pas statuer sur la réalité ou non de l’irrationnel, mais sur l’absence de raison – même si la raison n’a peut-être rien à faire là – qui pousse les individus vers les sciences occultes, les phénomènes paranormaux, le néo-ésotérisme en général…

En étudiant les comportements, on s’aperçoit que les femmes et les hommes se dirigent vers ce qui leur plaît, ce qui les séduit à un moment donné. On assiste à une sorte de « tourisme ésotérique » : un an ici, un an là, on profite de l’été pour essayer un nouveau yoga, pour aller écouter ce nouveau conférencier qui parle d’un monde meilleur…

C’est à cette source que s’alimente le New Age qui parle d’un monde meilleur…C’est à cette source que s ‘alimente le New Age, vaste syncrétisme des croyances et ésotérismes à l’usage d’un monde en perdition, sans véritable référence.

 

la mort, l’Ḗtat intermÉdiaire & la renaissance dans le bouddhisme tibÉtain

Lati rinpoché

Edition DHARMA

 1979

Ce livre présente dans une traduction, accompagnée de commentaires, le texte : « La Lampe Illuminant Parfaitement la Présentation des Trois Corps de Base : la Mort, l’État Intermédiaire et la Renaissance ».

Il fut écrit par l’érudit et yogi du dix-huitième siècle, Yang-Chen-Ga-way-Lo-dreu de l’école des Gelugpa du bouddhisme tibétain.


Cet ouvrage expose en détail le processus et les étapes : de la mort, de l’état intermédiaire (bardo) entre cette vie et la prochaine, et de la prise de renaissance. Il termine par la forme suprême de Yoga pratiqué dans le bouddhisme tibétain : stopper la mort.

 

Avec une clarté remarquable il développe la base psychologique de la pratique bouddhiste révélant le but ultime de la transformation de la mort en un état immortel pour le bien de tous.


Ce recueil est le complément indispensable pour toutes les personnes intéressées par les « Livres des Morts ».

 

nirvana

Divers Auteurs

Edition Les Cahiers de l’Herne

 1993

L’homme est nu devant son existence et sa mort confondues : selon la tradition indienne, son existence est incurablement affligée de six misères – faim et soif, douleur et égarement, vieillesse et mort –, et la souffrance qui lui est inhérente est destinée à se prolonger indéfiniment, par-delà la césure de la mort. Aussi la délivrance ultime, qui en est le parfait négatif, dans la mesure où, coïncidant avec l’atteinte d’un point de non-retour, elle est censée lever définitivement la contradiction de l’existence comme souffrance et séparation, exprime-t-elle l’ambition sans doute la plus profonde de la conscience humaine, à laquelle celle-ci ne saurait renoncer sans se renoncer elle-même.

Est donc en jeu la possibilité d’une expérience libératrice, aussi ontologiquement décisive que paradoxale, en ce sens qu’y seraient comblées toutes les aspirations de la conscience à l’instant même où s’y abolirait l’humaine condition. Enjeu dans lequel ce n’est pas seulement l’éradication de la souffrance humaine qui est en cause ni même la promotion radicale de la condition humaine, mais beaucoup plus profondément son dépassement même. Mystérieux appel, incroyable prétention ?

Quoi qu’il en soit, les chercheurs de vérité et les fidèles de l’Inde et de l’Extrême Orient n’ont cessé de révérer dans le legs de leurs traditions les témoignages pieusement conservés de cette délivrance conquise par quelques être d’exception, capables d’un effort héroïque. La quête de la délivrance définit ainsi l’essence de l’espérance religieuse qui a trouvé son expression la plus profonde dans les grandes sotériologies de l’Inde et de l’Extrême Orient.

La quête de la délivrance s’y est, en effet, poursuivie de siècle en siècle dans la fraîcheur renouvelée de son élan incoercible, en sorte que sa puissance germinale a produit, à travers les paliers successifs de la réflexion et de la pratique ascétique ou contemplative, d’une part, et les vicissitudes du devenir historique des cultures asiatiques, d’autre part, des fruits différents, bien que de même saveur. C’est cette quête qui confère à cet ouvrage son unité.

Y sont développés :

 

Florilège de textes traduits (Inde-Tibet-Chine)

 

François Chenet

La délivrance, même

Balraj Kumar Joshi

L’isolement libérateur (kaivalya) selon le Sâmkhya à la lumière de la Yuktipikâ

Tara Michaël

La valeur libératrice de la prise de posture (âsana) dans le Yoga classique

Christian Bouy

La Rbhugîtâ. Un joyau de la littérature non-dualiste

Gérard Colas

La délivrance spirituelle selon l’école du Visistâdvaita

André Padoux

Parole et délivrance. Une mystique à base phonématique

Élisabeth Andrés

La saveur transcendante de Dieu

André Bareau (?)

Le Nirvâna selon le bouddhisme antique dit Hînayâna

Lakshmi Kapani

Mourir à l’heure de sa mort

Guy Bugault

Nâgârjuna parle du Nirvâna : Stances du Milieu par excellence, 25.9

Dagpo Rimpoche

Le Vajrayâna

Stéphane Arguillère

La réalité de la totalité dans l’idéalisme bouddhique selon la perspective du Gandavyûha-sûtra

Isabelle Robinet

Le monde merveilleux du taoïsme mystique et le thème du retour à l’Origine

Christine Barbier-Kontler

Le Mahâparinirvâna-sûtra dans la tradition bouddhique chinoise des Vème et VIème siècles

Bernard Faure

Les avatars de l’absolu dans le bouddhisme Chan / Zen

Jean Biès

Inspirations littéraires et chemins du Nirvâna

Georges Allyn

Désir, souffrance,  ego : approche bouddhique - approche psychanalytique

 

HERMḖNEUTIQUES DES DISCOURS CHRḖTIENS SUR LA MORT ET L’AU-delẴ, DE L’ANTIQUITḖ A LA MODERNITḖ

 Bruno Gaudelet

P. U. Perpignan

 2009

Philosophie résolument critique et réflexive, l'herméneutique se saisit de tous les objets envisageables, y compris ceux qui impliquent l'ultime et donc la théologie, cette discipline universitaire qui n'a pas moins à être passée au crible de la raison et des savoirs modernes que les autres objets de l'expérience humaine. Mettant en oeuvre l'analyse herméneutique inaugurée par l'herméneutique phénoménologique, l'ouvrage met en lumière, dans une première partie, les motifs herméneutiques qui sous-tendent les discours eschatologiques du christianisme classique, puis, dans une deuxième partie, ceux qui orientent désormais les théologies modernes depuis l'avènement de la modernité philosophique et scientifique.

 

Au terme de cette analyse passionnante, l’ouvrage présente premièrement une photographie des croyances eschatologiques des Français dont les données sociologiques révèlent que 80 pour cent des obsèques demeurent religieuses en France ; puis s'interroge, deuxièmement, aussi bien sur la permanence des représentations eschatologiques du christianisme classique au sein de la société actuelle, que sur l'impact des réinterprétations que proposent les théologies modernes concernant la mort et l'au-delà. Les théologies chrétiennes modernes sont-elles conséquentes avec les savoirs de la modernité qu'elles affirment avoir intégrés ? Vont-elles vraiment jusqu'au bout des principes de rationalité et de scientificité que réclame l'homme moderne ? Comment envisagent-elles après plus de deux siècles de haute critique littéraire et historique la mort et l'au-delà. C'est à cette analyse critique exigeante que l'herméneutique philosophique convie les théologiens à se confronter loyalement avec la pensée critique de la modernité.

 

La question de la résurrection est inscrite déjà dans la Bible hébraïque, puis dans le Talmud et dans le Zohar, le chef-d'œuvre de la Kabbale juive. Si nous la trouvons de façon explicite dans les livres prophétiques, les maîtres du Talmud l'ont aussi trouvée de façon plus implicite dans la Torah ou Pentateuque. Ce phénomène intéresse donc aussi bien les juifs que plus tard les musulmans. Tandis que les deux grandes religions d'Asie, l'hindouisme et le bouddhisme (qui est une spiritualité agnostique) n'y croient pas, mais prônent un principe fondateur et fondamental: la métempsycose, la renaissance des âmes dans un autre être vivant. Le phénomène est connu sous le nom de réincarnation ou de transmigration des âmes.

La résurrection, telle est qu'elle décrite dans la Bible mais aussi dans le Nouveau Testament, depuis celle du fils de la veuve de Sarepta (I R 17-22) ou celui de la Sunamite (II R 4), jusqu'à la célèbre résurrection de Lazare par Jésus, voire jusqu'à sa propre résurrection, est un état qui doit conduire à une seconde mort, ou à tout le moins à une disparition, que nous l'appelions ascension comme pour le prophète Elie, emporté sur son char de feu ou pour Jésus, ou assomption ou dormition pour Myriam (ou Marie) la mère de Jésus. Mais Ezéchiel (chap. 37) a écrit la page la plus puissante de résurrection collective de toute la Bible (Nouveau Testament compris). Au siècle qui suit les exterminations et les génocides, qui ne se comparent à rien de ce que l'humanité avait connu, Ezéchiel avec tout son génie évoque pour nous la résurrection de monceaux d'ossements desséchés. L’auteur écrit que "Dieu s'incarne et le but ultime de son incarnation, c'est la résurrection. L'incarnation n'est rien d'autre que la réalisation plénière de l'alliance». Il est certain que face à cette entrée en matière, un non-chrétien, même philosophe, a du mal à suivre l'auteur, malgré sa tentative louable de vouloir approcher la question avant tout sur le plan phénoménologique, qui n'est pourtant jamais loin, ici, du substrat théologique.

Levinas qui était philosophe et penseur juif, préférait "entendre un Dieu non contaminé par l'être», tout autant capable de sauver l'humanité que le Dieu chrétien. Mais le Christ est précisément pour ceux-ci un Dieu-homme qui a choisi la contamination par l'être pour sauver l'humain par sa mort. L'événement au cœur de la recherche philosophique conduite par l’auteur, n'est autre que la résurrection de Jésus le Christ, mais face à un pareil non-événement historique, à jamais de l'ordre de la foi, donc improuvable, il ne reste au philosophe non pas tant le chemin de la phénoménologie que celui de l'herméneutique, du témoignage. Comment concilier alors sur le plan spéculatif, un récit construit entre phénoménologie et foi en la résurrection, au risque d'opérer un dédire dans le dire, tant ces deux termes paraissent tout à fait contradictoire, antinomiques?

À partir de l'herméneutique du témoignage dans sa confrontation au silence sur la résurrection, qui peut être compris comme la révolte irréductible, contre l'absurdité première qu'est la mort, la fin d'une subjectivité, l’auteur développe toute une philosophie issue de la résurrection et qui fait du croyant un "être-contre-la-mort". Cette assurance de la résurrection peut être vue comme un cri, comme une révolte inversée contre la mort, mais non pas tant la seule mort corporelle que la mort de l'âme, du souffle de vie, qui, s'il a été donné une fois pour toutes à l'humain, l'a été pour l'éternité. Sinon pourquoi? Dans quel but?

C'est alors que nous voulons poser dans le débat la question cardinale édictée par George Steiner, juif agnostique ayant réfléchi à ces questions depuis plus d'un demi-siècle avec tout sa puissance spéculative, à savoir: la résurrection du Christ ne répond pas à la question du Golgotha et n'enlève pas son dard à la mort que les trépassés ont connue et que chacun d'entre nous connaîtra. Pour le penseur juif, l'un des derniers Maîtres du siècle passé, si une chose est sûre c'est que l'horreur du Golgotha "n'était pas rachetée  par le miracle présumé de la résurrection ou par une quelconque promesse de réparation céleste."  Pour Steiner, la simple (si l'on peut dire) mort propre n'est pas l'unique question, il y a au-dessus la question du Golgotha et au-dessus encore la question de la Shoah.

 

le petit livre de la vie & de la mort

Douglas e. harding

Edition DERVY

 2003

Le petit livre de la vie et de la mort est un régal. Il résonne de l’écho du rire cosmique. L’humour et la simplicité de son style sont à la hauteur de la tâche qu’il s’est fixée, c’est-à-dire affronter les démons conceptuels de la mortalité et dénoncer le mensonge de la mort. Je suis stupéfait de constater qu’un si petit livre puisse anéantir aussi totalement des croyances bien ancrées sur des sujets allant de la naissance à la vieillesse et jusqu’à l’Au-delà, et ce sans douleur et même dans la joie. C’est le signe de la vraie compassion qui émane du Vide.


Suivant la tradition du Bouddha qui nous recommandait de ne pas écouter l’avis des autres sur la vérité de l’existence, mais de nous fier plutôt à notre propre expérience, Douglas E. HARDING, nous propose un certain nombre d’expériences provocatrices qui annulent l’une après l’autre toutes les idées préconçues que nous avions sur nous-mêmes.

 

Avec la même obstination intransigeante qu’un Ramana MAHARSHI, il nous fait pénétrer de plus en plus profondément dans le pays de la non-personne, le pays de « Neti, Neti » (Pas ça, pas ça !), jusqu’à ce nous atteignions le point où nous sommes… Notre voyage nous conduit à travers la science occidentale (expériences proches de la mort et quarks) et les traditions mystiques d’Orient et d’Occident. Inlassablement, D.E.H. rejette les lentes ascensions que proposent les doctrines telles la réincarnation et le Karma, en faveur de la voie Zen abrupte et sans garde-fou.

D.E.H. se situe dans la tradition des « coquins spirituels ». Le fait que son corps soit âgé de 79 ans, nous dit-il, lui inspire un sentiment d’urgence extrême fort contagieux dans les temps incertains que nous vivons, car il réalise que s’il ne réussit pas à cesser d’être quelqu’un avant de mourir, il finira, selon les termes de Rumi, « avec un appartement dans la cité de la mort ». Mais je ne suis pas dupe. Il joue simplement avec nous. Il est digne de l’accolade donnée aux grands maîtres que l’on appelle « les morts vivants ».

 

Après ce livre, je prédis que la littérature relative à la mort ne sera plus jamais la même.

 

L’IMMORTALITḖ DE L’ÂME,  CONCEPTION HUMAINE OU RḖVḖLATION BIBLIQUE ?

 Claude Bouchot

 

Alors que la résurrection des morts – enseignée dans la Bible – constitue (devrait constituer) l’une des principales bases  de la foi chrétienne, on peut se demander pourquoi si peu de personnes y croient aujourd’hui ? En effet, selon un sondage TNS Sofres/Logica publié par l'hebdomadaire Pèlerin, seulement 10 % des Français (13 % chez les catholiques) croient à la résurrection des morts !  Une autre conception en matière de « retour à la vie » triompherait-elle au sein du christianisme contemporain ? A ce propos (toujours selon le même sondage), 7 % des catholiques déclarent croire en la réincarnation ! Comme les adeptes des religions orientales ou des philosophies empreintes d’orientalisme, de très nombreux chrétiens croient donc à la réincarnation !

Pourquoi cette croyance est-elle acceptée aussi facilement ? En fait, cette manière de penser si largement répandue aujourd’hui dans le monde fait suite à une autre croyance, essentielle et quasi générale qui remonte à des millénaires : la croyance en l’immortalité de l’âme. Sans l’adhésion à cette idée, il est impossible de croire en la réincarnation. Or, on sait que cette notion d’immortalité de l’âme fait partie de l’enseignement officiel de l’Eglise catholique dont le catéchisme déclare : « Chaque âme spirituelle est immédiatement créée par Dieu – elle n’est pas produite par les parents – ; l’Eglise nous apprend aussi qu’elle est immortelle : elle ne périt pas lors de la séparation du corps dans la mort, et s’unira de nouveau au corps lors de la résurrection finale. »

Bref, si pour beaucoup de chrétiens, les conceptions sur l’au-delà ressemblent étrangement à celles des tenants de la réincarnation, c’est essentiellement parce qu’elles reposent sur une base commune quant à la nature de l’homme : une vision dualiste qui dépeint l’homme comme un être composite formé d’un corps matériel, mortel et d’une âme immatérielle, immortelle. Sans qu’il soit possible d’étudier ici toutes les raisons conduisant les chrétiens à accepter aussi facilement la réincarnation, on peut dire que la croyance en l’immortalité de l’âme y contribue avant tout ! Soulignons seulement que la réincarnation se présente comme une négation de la rédemption et de la résurrection. Aussi, l’Eglise catholique a toujours condamné explicitement cette conception païenne en totale contradiction avec le message évangélique. Après une introduction certes un peu longue, mais ayant néanmoins le mérite de nous conduire progressivement à notre sujet, il nous paraît utile de confronter la théorie de l’immortalité de l’âme à la lumière de l’Ecriture. Mais avant, essayons d’explorer les origines lointaines de cette notion d’âme survivant après la mort, idée considérée généralement comme irréfutable !


D’où vient la notion d’immortalité de l’âme ? Depuis
le début de l’histoire humaine, la mort a sans cesse effrayé les hommes qui ont constamment essayé de comprendre ce qui se passe au-delà de cette échéance ultime. Face au néant insupportable, ceux-ci ont toujours tenté de nier la mort en se rattachant à l’idée apaisante d’une survie immédiate. Pour la majorité des hommes de chaque civilisation, l’antique notion d’immortalité de l’âme semble donc avoir été une réponse rassurante – mais imparfaite – à l’angoisse de l’au-delà.

Selon cette conception, l’âme survit tel un « double du vivant ». Ainsi, la mort n’est pas vraiment la mort puisque « la vie » se poursuit sous une autre forme ! Plus ou moins différente selon les peuples – nous nous limiterons à un rapide aperçu historique –, la représentation de la vie de l’âme après la mort du corps a toujours été empreinte de mystère. Et cet aspect a généralement induit la crainte (peur de l’enfer, pensée que l’âme pourrait interagir avec les vivants) dans le cœur des hommes, un sentiment qui aujourd’hui encore dans nos sociétés occidentales, influence considérablement le culte rendu à « l’âme de nos morts » !

L’immortalité de l’âme est donc une idée qui remonte à la nuit des temps. On trouve déjà, en effet, la notion d’âme survivant après la mort chez les ancêtres lointains des tribus animistes d’Afrique. Pour les Egyptiens, « l’âme, après la mort, va se joindre aux étoiles innombrables (version la plus antique) ou se fondre dans l’âme universelle qui habite le soleil (version panthéiste plus tardive)  ». Inconnue jusqu’alors, la pensée de l’immortalité de l’âme apparaît en Grèce au VIe siècle av. J.-C. à travers l’orphisme, courant religieux issu du mythe d’Orphée, enseignant à la fois l’immortalité de l’âme et la réincarnation.

Disciple de l’orphisme, le philosophe Pythagore, lui aussi, n’accepte pas que la vie s’achève par la mort ! A son tour, il influence fortement l’autre philosophe grec – non moins célèbre – Platon (427-347 av. J. C.) pour qui l’âme est immortelle et de nature divine. Ce dernier cherche à le prouver dans son œuvre, Phédon : « Ce qui est divin, immortel, intelligible, ce dont la forme est une, ce qui est indissoluble et possède toujours en même façon son identité à soi-même, voilà à quoi l’âme ressemble le plus. »

Si, jusqu’au milieu du IIe siècle, les premiers chrétiens fidèles à la Bible – qui appréhende l’homme dans son unité – ne se laissent pas séduire par la théorie de l’immortalité de l’âme, ce n’est plus le cas par la suite. Au fil des années, de façon remarquable, cette idée chère au « grand Platon » s’impose de plus en plus à l’esprit des philosophes et des Pères de l’Eglise qui l’adoptent et tentent de l’affiner avant de l’intégrer au christianisme ! C’est ce que témoigne par exemple cette fiche pédagogique de la Bibliothèque Nationale de France : « On pourrait dire que si Saint Augustin a eu la volonté de "christianiser" Platon en l'introduisant dans ses théories religieuses, Saint Thomas d'Aquin "christianisa" à son tour Aristote [disciple de Platon], huit siècles plus tard, avec cette même volonté d'harmoniser le savoir, la sagesse antique et la foi chrétienne (8). » Toutefois, ce n’est qu’en 1513 au concile de Latran V que le dogme de l’immortalité de l’âme est proclamé officiellement.

« Le triomphe de la notion d’immortalité de l’âme est, en définitive, [écrit Charles Gerber] une victoire de l’orgueil humain. » Et cet auteur de citer Aloys Berthoud : « Le dogme de l’immortalité de l’âme est la résultante de l’instinct inné de notre race et d’une raison superbe, ivre de ses facultés. C’est bien, en un sens, ce que l’homme a de plus excellent ; mais c’est la créature se divinisant elle-même dans l’oubli de sa déchéance. C’est l’homme naturel dans le plein épanouissement de son génie, et qui, parce qu’il lui a poussé des ailes, comme au vermisseau devenu papillon, se croit en mesure de défier l’espace et le temps et la mort : orgueil titanesque qui se sent de taille à escalader l’Olympe ! Hélas, c’est toujours l’esprit de la Tour de Babel qui, par ses propres forces et en dépit de Dieu même, se flatte de monter jusqu’au ciel. »

Du IIe siècle à nos jours, la théorie de l’immortalité de l’âme domine donc irrésistiblement… bien que celle-ci ne trouve aucun appui dans l’Ecriture comme nous allons le voir plus loin ! Dans la pensée chrétienne traditionnelle, cette manière de concevoir l’état de l’âme entre la mort et la résurrection permet en fait de sauver la continuité de l’identité de l’homme, « une véritable continuité entre l’homme qui a vécu sur terre et l’homme qui ressuscitera. Sans cette continuité d’un élément humain subsistant, l’homme qui a vécu sur terre et celui qui ressuscitera ne seraient pas le même “moi“. Cette âme, même séparée, accomplit des actes personnels d’intelligence et de volonté. De plus, la subsistance de l’âme séparée est claire dans la pratique de l’Eglise, qui adresse des prières aux âmes des bienheureux  ».

Ainsi, depuis l’Eglise ancienne – surtout à la suite de Saint Augustin – les Eglises traditionnelles affirment que la perspective de l’immortalité de l’âme n’est pas incompatible avec la résurrection des morts, avec un bémol cependant pour les réformateurs qui privilégient la résurrection. Ce n’est seulement qu’à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle que l’on commence à revenir à des conceptions de l’au-delà éloignées de la philosophie grecque et plus en phase avec l’espérance biblique de la résurrection. Peu à peu, une autre théorie eschatologique se propage sous l'influence de quelques théologiens évangéliques – suivis par plusieurs théologiens catholiques (12) – qui pensent que l’homme meurt tout entier, corps et âme, la résurrection à la fin des temps étant conçue comme une nouvelle création à partir du néant.

Pour André Dartigues (qui a enseigné durant 35 ans à la faculté de philosophie de l’Institut catholique de Toulouse), ce sont « le renouveau des études bibliques et les questions posées par un nouveau contexte scientifique et culturel » qui ont conduit la théologie contemporaine à opter pour la résurrection des morts plutôt que l’immortalité de l’âme. Tout en appuyant les observations précédentes, cet auteur écrit notamment : « En réaction contre une eschatologie qui estompait la foi en la résurrection au profit d’une argumentation philosophique en faveur de l’immortalité, de nombreux théologiens réformés, sous le signe d’un retour à Luther, récusent qu’on puisse trouver dans l’homme un quelconque résidu spirituel ou corporel qui assurerait la transition entre vie terrestre et vie ressuscitée. La mort apparaît alors comme anéantissement total et la résurrection comme nouvelle création ex nihilo.  Les théologiens catholiques s’accordent pour mettre eux aussi l’accent sur un retour nécessaire à une thématique biblique qui, sous le chiffre de la résurrection, donne la primauté à l’action divine. »

Mais « l’espace vide » entre la mort et la parousie se révélant embarrassant pour certains chrétiens dans la mesure où la continuité existentielle entre l’homme qui disparaît totalement à la mort et celui qui ressuscitera ne serait plus assurée, on élabore alors une nouvelle théorie  qui affirme la résurrection… aussitôt après la mort ! Un schéma eschatologique ne s’accordant pas, en revanche, avec le Nouveau Testament qui spécifie que la résurrection est en lien avec le retour du Christ et aucunement avec la mort de l’homme. A présent, comme en témoigne L’Encyclopédie catholique pour tous, l’Eglise, à propos de la notion d’âme, semble  avoir du mal à répondre aux critiques de la pensée moderne : « Il est évident que l’histoire de la conception de l’âme explique les difficultés que rencontre aujourd’hui l’Eglise pour en parler. »


Trouve-t-on cette notion dans les Ecritures ?
En réalité, celles-ci nous apprennent – non sans étonnement peut-être – que Satan lui-même, en affirmant : « Non, vous ne mourrez pas, […] vous serez comme des dieux » (Genèse 3.4-5, TOB), aurait été le premier à introduire ce concept d’immortalité humaine… faisant ainsi mentir Dieu qui avait dit au premier homme : « Tu mourras » (Genèse 2.17). Cela dit, le mot hébreu nèphèsh dans l’Ancien Testament et le mot grec correspondant psychè dans le Nouveau Testament, souvent rendus par « âme », peuvent exprimer en fait divers sens mais très fréquemment signifient l’être entier et non seulement une « division » de celui-ci. C’est ce qu’affirme d’ailleurs L’Encyclopédie catholique pour tous : « La Bible ne distingue pas clairement en l’homme le corps et l’âme, division qui trouve son origine dans la philosophie grecque.  L’homme selon la Bible est un tout

D’autre part, dans les Ecritures, quel que soit le sens donné au mot « âme », il s’avère que celui-ci est toujours dépourvu de l’idée d’immortalité. Qu’on l’accepte ou non, nous devons nous rendre à l’évidence : les Ecritures n’emploient jamais l’expression « immortalité de l’âme » ! Si les mots « âme » et « esprit » y apparaissent plus de 1600 fois, dans aucun cas, ceux-ci sont qualifiés par l’adjectif « immortel(le) ». Par définition, Dieu seul possède l’immortalité : « le Seigneur des seigneurs, qui seul possède l’immortalité » (1 Timothée 6.16). Contrairement à lui, tous les hommes sont donc sujets à la mort.

La Bible nous affirme aussi que dans le séjour des morts (lieu désigné dans l’Ancien Testament par le mot hébreu shéol et dans le Nouveau Testament par le mot grec Hadès), les morts « ne savent rien » et « n’espèrent plus » : « Les vivants savent au moins qu’ils mourront, mais les morts ne savent rien du tout. Il n’y a plus pour eux de salaire, puisque leur souvenir est oublié.  Tout ce que ta main trouve à faire, fais-le tant que tu en as la force, car il n’y a ni œuvre, ni réflexion, ni savoir, ni sagesse dans le shéol où tu t’en vas » (Ecclésiaste 9.5, 10, « Car dans la mort, nul souvenir de toi : dans le shéol, qui te louerait ? » (Psaume 6.6,) ; « Ce n’est pas le séjour des morts qui te loue, ce n’est pas la mort qui te célèbre ; ceux qui sont descendus dans la fosse n’espèrent plus en ta fidélité » (Esaïe 38.18).

Dans le Nouveau Testament, Jésus considère la mort comme un sommeil… tout simplement ! Nous trouvons cette affirmation entre autres (une cinquantaine de versets dans le N. T. évoquent le sommeil de la mort) dans le récit de la mort et de la résurrection de Lazare : « Après ces paroles, il leur dit : Lazare, notre ami, dort ; mais je vais le réveiller. Les disciples lui dirent : Seigneur, s’il dort, il sera guéri. Jésus avait parlé de sa mort, mais ils crurent qu’il parlait de l’assoupissement du sommeil. Alors Jésus leur dit ouvertement : Lazare est mort » (Jean 11.11-14). Selon ces textes, les morts sont totalement inconscients et ne peuvent donc communiquer, les Ecritures ne nous laissent aucun doute à ce sujet. Notons par ailleurs que les prières en faveur des morts tout comme l’intercession des morts en faveur des vivants ne reposent sur aucune base biblique… si ce n’est le deuxième livre des Maccabées (2 M 12.45), livre totalement ignoré par le Christ, qui ne fait pas partie des livres canoniques juifs !

En outre, il convient de rappeler que Dieu – confirmant la réalité de la mort – réprouve tous ceux qui tentent de communiquer avec les morts : « Ne vous tournez point vers ceux qui évoquent les esprits, ni vers les devins ; ne les recherchez point, de peur de vous souiller avec eux » (Lévitique 19.31) ; « Si quelqu’un s’adresse aux morts et aux esprits, pour se prostituer à eux, je tournerai ma face contre cet homme, je le retrancherai du milieu de son peuple. […] Si un homme ou une femme ont en eux l’esprit d’un mort ou un esprit de divination, ils seront punis de mort » (Lévitique 20.6, 27). Si l’on se réfère à la Bible, on comprend que les morts ne doivent pas être impliqués dans les phénomènes spirites. N’oublions pas que cette dernière parle de l’existence des bons mais aussi des mauvais esprits (les anges déchus ou les démons qui peuvent, en effet, communiquer avec les moyens dont ils disposent) !


Les Ecritures enseignent la résurrection « Si la Bible nous enlève] les fausses consolations de la survivance consciente et du surnaturel spirite, elle nous donne la consolation véritable : celle de la résurrection. La consolation que la Bible offre aux affligés, ce n’est pas l’indestructibilité du moi, c’est le réveil de l’être tout entier. » Ainsi, pour Jésus, la mort n’est qu’un sommeil… que seul le réveil de la résurrection viendra interrompre. Cette résurrection qui aura lieu à son retour est véritablement l’une des principales bases de la foi chrétienne.

Rappelons que dans sa première lettre aux Corinthiens, l’apôtre Paul réagit vigoureusement devant ceux qui doutent de l’authenticité de la résurrection : « Nous prêchons donc que le Christ est revenu d'entre les morts : comment alors quelques-uns d'entre vous peuvent-ils dire que les morts ne se relèveront pas ? Si tel est le cas, le Christ n'est pas non plus ressuscité ; et si le Christ n'est pas ressuscité, nous n'avons rien à prêcher et vous n'avez rien à croire. De plus, il se trouve que nous sommes de faux témoins de Dieu puisque nous avons certifié qu'il a ressuscité le Christ ; or, il ne l'a pas fait, s'il est vrai que les morts ne ressuscitent pas. Car si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n'est pas ressuscité. Et si le Christ n'est pas ressuscité, votre foi est une illusion  Si nous avons mis notre espérance dans le Christ uniquement pour cette vie, alors nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes » (1 Corinthiens 15.  Et Paul de poursuivre dans une autre de ses lettres : « Le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront d’abord » (1 Thessaloniciens 4.16).

Ainsi, c’est seulement à la seconde venue de Jésus que ceux qui ont choisi de marcher avec Dieu durant leur existence terrestre – après, c’est trop tard – recevront l’immortalité et que commencera vraiment pour eux la vie éternelle promise. C’est ce que précise Paul lorsqu’il aborde, à la fin de sa première épître aux Corinthiens, la question de l’état des ressuscités : « Car il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l’immortalité. Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole » (1 Corinthiens 15.53-54). Remarquons qu’il s’agit là du seul passage des Ecritures où l’immortalité est attribuée à l’homme, plus précisément au corps ressuscité et, selon la pensée paulinienne, à l’être humain dans son unité.

Par contre, dans cette compréhension de l’eschatologie biblique (non influencée par l'hellénisme), on objecte parfois en effet que la continuité de l'identité personnelle au-delà de la mort ne pourrait être sauvée par Dieu ! Mais, en retournant à la poussière d’où il est venu, l’homme mortel peut avoir l’assurance que l’essence de sa personnalité sera – jusqu’à sa résurrection – sauvegardée dans la mémoire divine. C’est ce qu’explique avec conviction le pasteur José Elysée : « Dieu nous porte d’une manière particulière. Il tient en sa possession notre essence ; notre identité est dans ses mains. Et grâce à cela, nous avons l’espérance de la vie éternelle.  Dieu a mis au point un plan pour que chaque enfant de Dieu, quoiqu’il puisse arriver à son corps, puisse être préservé et recréé en tant qu’entité individuelle. Dieu possède un moyen de préserver l’information vitale.  Comment est-ce possible ? Parce que Dieu a une capacité infinie de stocker l’information. Il possède suffisamment de mémoire, suffisamment de méga-bites pour remplir l’univers tout entier. Il est celui qui a conçu notre pensée à l’origine, il est l’auteur du miracle de notre personnalité unique. Et il est Celui qui peut la préserver même au-delà de la tombe. »

Une entière certitude que nous apporte surtout le prophète Esaïe, qui est convaincu que Dieu est incapable d’oublier ses enfants… car il a « gravé » leur nom sur ses « mains » (Esaïe 49.16) ! Enfin, dans le même ordre d’idée, soulignons que Jésus-Christ – qui affirme être un « bon berger » – déclare connaître parfaitement chacune de ses « brebis » (Jean 10.14) et les « appelle par leur nom » (Jean 10.3).


Vers une remise en question de la conception traditionnelle du statut des âmes entre la mort et la résurrection ? On ne peut aborder la question de l’immortalité de l’âme à la lumière de l’Ecriture sans prendre le risque d’entrer dans le champ de la controverse. Mais, faisant preuve d’une indépendance de pensée courageuse, de nombreux auteurs l’ont fait. Citons-en quelques-uns parmi les plus significatifs.

Tout d'abord, voici ce qu'écrit à ce propos l’ancien professeur d’Université Oscar Cullmann (il a enseigné à Paris et à Bâle) : « Posez à un chrétien, protestant ou catholique, intellectuel ou non, la question suivante : qu'enseigne le Nouveau Testament sur le sort individuel de l'homme après la mort, à très peu d'exceptions près vous aurez toujours la même réponse : l'immortalité de l'âme. Et pourtant cette opinion, quelque répandue qu'elle soit, est un des plus graves malentendus concernant le christianisme. Il est inutile de vouloir passer ce fait sous silence ou de le voiler par des interprétations arbitraires qui font violence au texte.  La réponse à la question que nous avons posée : immortalité de l'âme ou résurrection des morts dans le Nouveau Testament, sera claire. La doctrine du grand Socrate, du grand Platon est incompatible avec l'enseignement du Nouveau Testament. »

Pour sa part, l’autre théologien, écrivain (il a écrit plus de 40 livres) et ex-professeur bien connu (Université de Bordeaux), Jacques Ellul, affirme qu’ « il y a eu une contamination par la pensée grecque, concernant l’immortalité de l’âme. Dans la pensée juive, la mort est totale. Juive ou chrétienne, de toute façon, puisque les deux Testaments de la Bible ne s’opposent pas du tout. Il n’y a pas d’âme immortelle. Il n’y a pas de division entre le corps et l’âme. Il n’y a, à la mort, aucune séparation entre ces deux choses. L’âme est mortelle, parce que le corps l’est. Mais il y a résurrection.  Or la philosophie grecque va faire pénétrer cette notion d’âme immortelle chez les théologiens. Puis, comme c’était une croyance répandue dans les religions populaires, elle va être intégrée au christianisme. Mais c’est une perversion totale par rapport à la pensée biblique  » !

Roland Meyer, chercheur et conférencier, ne tient pas un autre langage : « Nulle part la Bible ne décrit l’homme, ou une “partie“ de celui-ci, comme immortel. La notion d’immortalité de l’âme n’est pas biblique. Il faut donc chercher ailleurs cette origine et en particulier chez Platon. » Le professeur Charles Wackenheim abonde dans le même sens : « Les Hébreux ignorent le culte des morts compris au sens des Egyptiens. [...] Dans la perspective de la Bible, on ne peut pas envisager une doctrine de l’immortalité de l’âme, tout simplement parce que l’homme biblique n’est pas doté d’une âme immortelle telle que Platon l’avait conçue. » Le pasteur Roger Mehl qui a été professeur à la Faculté de Théologie protestante de l’Université de Strasbourg est peut-être le plus catégorique : « L’âme [écrit-il] n’est pas un îlot de divinité qui se trouverait enfermé dans un corps mortel. L’âme participe au sort de la personne tout entière.  C’est donc la mortalité de l’âme que le christianisme enseigne. La rupture avec la philosophie est ici éclatante. »

Cédons maintenant la parole au théologien Philippe-Henri Menoud : « L’idée de l’immortalité de l’âme et la foi en la résurrection des morts ne sont pas deux affirmations plus ou moins équivalentes […] Ce sont, au contraire, deux conceptions situées sur deux plans totalement différents et entre lesquelles il faut choisir. L’espérance chrétienne n’a pas son point d’appui dans la croyance en l’immortalité de l’âme humaine. Le Nouveau Testament ne fait pas la moindre allusion à cette théorie. [Ce dernier] n’enseigne pas, à la manière de la philosophie grecque, l’immortalité naturelle de l’âme humaine, comme s’il suffisait d’être délivré du corps pour vivre éternellement. »

Quant à Roland de Pury, le célèbre pasteur évangélique suisse, il voit dans le « dogme païen (platonicien ou stoïcien) de l’immortalité de l’âme », une « solution humaine devenue pour beaucoup la solution chrétienne » et qui « tend insidieusement à se confondre avec la promesse de l’Evangile. Les ravages que ce dogme a faits dans la prédication chrétienne sont incalculables et bouleversants, car il finit par être le fondement de la plupart de nos discours funéraires. Quelle ironie dans le fait que le peuple qui fut de tous le plus attaché à cette croyance, et qui nous en a laissé les témoignages les plus émouvants, soit le peuple d’Egypte, celui sur lequel la Bible fait peser la malédiction de Dieu ! [Esaïe 19, Jérémie 46] Alors que la Bible elle-même, sur quoi doit reposer notre prédication, ne contient nulle part la moindre trace d’une croyance à l’immortalité de l’âme  ».

De son côté, Christian Delorme, prêtre à Lyon, écrit dans l'historique Pèlerin : « Avec vous, je peux interroger les données bibliques. J'y trouve ainsi deux grands courants. Pour l'un, conforme à la mentalité sémitique, il n'y a pas de distinction possible entre l'âme et le corps. A la mort, c'est l'homme tout entier qui disparaît, en attendant le jour où il sera relevé par Dieu d'entre les morts. Mais il y a aussi un autre courant, certainement influencé par la pensée de Platon, qui admet dans l'homme la présence d'une âme immortelle, distincte de son corps mortel. »

Citons également l’éminent théologien dominicain, Louis Dingemans, (celui-ci a notamment enseigné la sociologie à Rome et participé, pendant le Concile Vatican II, à la rédaction de la Constitution pastorale Gaudium et Spes) : « J’ai beau scruter les Ecritures, je n’y trouve pas trace d’une âme immortelle, aucune confirmation de cette définition de l’homme donnée par le petit catéchisme de Malines de mon enfance : “L’homme est une créature de Dieu, composé d’un corps mortel et d’une âme immortelle”. Par contre, je trouve dans le Symbole des Apôtres cette affirmation : “Je crois en la résurrection de la chair”. En fait, la théologie hébraïque ne faisait aucune allusion à la séparation de la chair et de l’esprit, tout en sachant bien que nous vivions concrètement des tensions entre les aspirations de notre esprit et la pesanteur de notre corps. Mais l’anthropologie juive n’était pas du tout dualiste. »

Et Louis Dingemans de poursuivre : « D’où vient donc cette âme immortelle ? Ce thème a pénétré la pensée chrétienne sous l’influence de l’anthropologie dualiste des philosophes grecs, principalement de Platon. Il ne pouvait pas imaginer que l’esprit humain capable d’abstraction puisse périr en même temps que le corps dont il était en quelque sorte prisonnier. Même si d’autres philosophes comme Aristote associent davantage le corps et l’esprit, ils restent dans la lignée platonicienne. Cette dernière n’est pas seulement étrangère à la pensée hébraïque, mais elle l’est aussi à la science moderne.  Notre cerveau est plus qu’un ordinateur incroyablement perfectionné. Mais cependant, l’idée d’une âme ou d’un esprit séparé du corps et fonctionnant indépendamment de lui est devenue totalement étrangère à la pensée scientifique. Je crois donc à la résurrection de la chair, c’est-à-dire de l’homme tout entier et non pas à une survie naturelle d’une âme immortelle. Les théologiens imprégnés du dualisme grec ont d’ailleurs dû se livrer à d’étranges contorsions en distinguant deux jugements de Dieu : en premier lieu le jugement particulier de chaque âme immortelle aussitôt après la mort du corps et en second lieu le jugement dernier où le corps ressuscité vient rejoindre l’âme. Je n’ai pas d’âme immortelle, et la résurrection que j’espère n’est pas un fruit de ma nature. Elle est pur don gratuit de Dieu et c’est en cette infinité de sa bonté que je mets ma confiance. »

En fait, « tous les théologiens sont d’accord (pour une fois), [observe Richard Lehmann, docteur ès sciences religieuses] pour reconnaître que la croyance selon laquelle l’homme serait formé d’un corps mortel et d’une âme immortelle n’est pas biblique, mais qu’elle relève de la philosophie platonicienne qui s’est infiltrée dans la pensée chrétienne dès les premiers siècles et que Saint Augustin a systématisée. Si l’âme est immortelle et se réincarne ou s’envole au paradis ou en enfer, la foi en la résurrection des morts n’a aucun sens, celle de Jésus non plus, et l’espérance chrétienne n’est qu’une utopie. Le jugement dernier ne serait qu’une parodie dans la mesure où, dès la mort, le destin de l’âme est fixé  ».

Enfin, il serait injuste de ne pas citer Pierre Rabischong – professeur émérite et doyen honoraire de la faculté de Médecine de Montpellier, vice-président de l’Académie mondiale des technologies biomédicales à l’UNESCO – qui tente dans un ouvrage scientifique très sérieux de répondre à la question des origines de l’homme et de son devenir après la mort : « Tout être vivant va à la mort, qui est la fin du fonctionnement des cellules et des organes, avec une extinction irréversible de l’esprit, lié de façon directe et totale avec le cerveau. La survie de la mort est dans la mémoire des vivants. Aucun phénomène spirituel ne peut exister par lui-même sans un système neuronal, qui l’identifie comme tel. […] Les grandes religions monothéistes parlent d’une autre vie après la mort Le fait, qu’on puisse, ce qui est toléré par certaines religions, incinérer le corps après la mort le réduisant en cendre, impose d’imaginer une constante de l’individu, qui permettrait, après une période de néant d’une longueur inconnue, sa survie complète, c’est-à-dire consciente. Or il n’y a pas conscience sans cerveau et on peut, à titre d’hypothèse, considérer que la confusion introduite par les philosophes grecs entre l’esprit et l’âme devrait être modifiée profondément en donnant à l’âme une signification différente. L’esprit est un concept biologique. L’âme ne l’est pas. S’il doit y avoir une résurrection, qui en fait devra être une “re-création” d’un corps différent, puisque l’autre aura réellement disparu, il faudra un équivalent de cerveau, pour nous redonner la conscience d’être et de comprendre  L’âme pourrait donc être une carte d’identité de l’individu unique, que nous sommes tous, une sorte de carte à mémoire faite avec une “puce divine” qui nous inscrirait définitivement dans le code du Constructeur . »


L’immortalité de l’âme est une pensée qui remonte à des millénaires, un prétexte pour nier la mort en même temps qu’une thèse rassurante – quoique incertaine et non vérifiable – répondant (imparfaitement) à l’angoisse de l’au-delà mystérieux. Depuis longtemps, une idée considérée généralement comme irréfutable fortement ancrée dans la plupart des croyances… bien que paraissant difficilement compatible avec le message limpide de la résurrection révélé dans la Bible !
Mais, curieusement, depuis la deuxième moitié du XIXe siècle, on observe une tendance à un retour à des conceptions de l’au-delà plus en rapport avec l’espérance biblique de la résurrection. Particulièrement en ce début de XXIe siècle, force est de constater que de plus en plus de personnes  conscientes que la sagesse humaine n’est pas un guide suffisant et persuadées qu’elles ont encore beaucoup à apprendre de la Bible – sont prêtes pour progresser vers la vérité à renoncer à faire aveuglément confiance à certaines idées reçues, même lorsque celles-ci ont traversé les millénaires.

 

Un fabuleux voyage au-delà du monde sensible. Les expériences scientifiques du docteur Kübler-Ross, reconnues dans le monde entier permettent de confirmer l'existence d'une vie après la mort. Il s'agit bien du passage à un autre état de conscience dans lequel on continue à sentir, à voir et entendre, à s'épanouir. Les témoignages saisissants livrés ici en sont la preuve. La mort est renaissance et vie. La mort est un nouveau soleil. E. Kübler-Ross a développé un dispositif d'écoute de maladies incurables. elle a notamment mis au jour cinq phases du mourir qui servent aujourd'hui de référence à la pratique des soins palliatifs.

 

SURVIVRE A LA MORT

Leslie Kean

Edition Dervy

2018

« Alors que j’enquêtais sur les preuves d’une vie après la mort, j’ai été témoin de choses incroyables qui ne sont pas censées être possibles dans notre monde matériel. Et pourtant, elles sont bel et bien aussi inéluctablement qu’indubitablement réelles. En dépit de mes doutes initiaux, j’en suis venue à prendre conscience que il existe encore des aspects de la nature qui ne sont ni compris, ni admis, bien que leur réalité ait de puissantes implications sur la compréhension de la véritable amplitude de la psyché humaine et de sa potentielle continuité post-mortem. » Ainsi commence la formidable enquête de Leslie Kean, fruit d’une recherche méticuleuse et rigoureuse. Cet ouvrage haletant, captivant, met en lumière une vaste série de preuves aussi variées que stupéfiantes suggérant la survie de la conscience après la mort. Kean poursuit ici son étude des phénomènes inexpliqués qu’elle a entamé avec son best-seller décapant et dérangeant OVNIs : Des généraux, des pilotes et des officiels parlent.

 

Dans son nouveau livre, elle explore les cas les plus convaincants impliquant de jeunes enfants rapportant des détails vérifiables sur leurs vies antérieures ; des médiums qui, aujourd’hui encore, paraissent défier les frontières du mental et du monde matériel ; des apparitions fournissant des informations sur leurs vies terrestres passées et des gens ordinaires relatant certaines des plus extraordinaires expériences de mort imminente. Le premier ouvrage de Leslie Kean et sa crédibilité de journaliste chevronnée et respectée ont permis à de nombreuses personnes de s’intéresser à un sujet que beaucoup considéraient alors invraisemblable. Le présent ouvrage s’inscrit dans la même veine. Et cette fois, son enquête s’enrichit des propres réactions de l’auteur aux expériences déconcertantes auxquelles elle a voulu participer tandis qu’elle traquait une réponse à la question universelle qui nous concerne tous : Y a-t-il une vie après la mort ?

 

Leslie Kean est journaliste d’investigation. Elle a notamment collaboré au Boston Globe, à l’International Herald Tribune, au Huffington Post…Déjà auteur d’une enquête sur le phénomène OVNI, le point de départ de cette nouvelle enquête sur les preuves de l’après-vie est une série de faits inexpliqués constatés par l’auteur qui bouleversèrent son approche de la vie et de la nature :« En dépit de mes doutes initiaux, dit-elle, j’en suis venue à prendre conscience qu’il existe encore des aspects de la Nature qui ne sont ni compris ni admis, bien que leur réalité ait de puissantes implications sur la compréhension de la véritable amplitude de la psyché humaine et de sa potentielle continuité post-mortem. »

 

Leslie Kean a recueilli de nombreuses données, notamment médicales, de nombreux témoignages qu’elle a analysés avec soin, soulevant maintes questions relatives à la nature et aux qualités de la conscience  Comment une apparition peut-elle renvoyer une onde à un observateur humain ? Ou comment des individus peuvent-ils assister à leur propre réanimation depuis le plafond du bloc opératoire, tout en étant conscients d’avoir quitté leur corps ? Que dire d’une main humaine matérialisée par un survivant déclaré désincarné, en de multiples occasions ? Et comment un petit garçon de deux ans peut-il se rappeler quantité de faits spécifiques d’une vie antérieure, absolument inconnus de tout le reste de la famille, mais qui, une fois vérifiés, se révèlent parfaitement exacts ?

 

Au regard de ce que la littérature scientifique documente depuis plus de cent ans, ces manifestations – et d’autres – ont un point commun : elles suggèrent que la conscience – ou quelque chose de nous-mêmes peut survivre à la mort physique. Dans ces pages, je vous propose de partir à la découverte de ce monde. »La particularité de cette enquête est l’implication personnelle de Leslie Kean. Elle n’est pas un observateur extérieur détaché de la situation mais est consciente de sa participation à la situation, ce qui la conduit à une grande prudence d’interprétation.Dix ans d’enquête sur la question des survivances post-mortem, rencontres deux médiums, étude des rapports officiels sur les phénomènes OVNI non expliqués par des causes terrestres ont nourri la pensée de l’auteur, pensée non dogmatique, non inféodée à une idéologie, inscrite dans une éthique et une bienveillance globales.

 

Pour étudier l’hypothèse de la survivance, Leslie Kean a longuement étudié l’ensemble des phénomènes dits « paranormaux », relevant de la perception extrasensorielle, ou PES : télépathie, clairvoyance, psychokinèse et autres, souvent en jeu dans les expériences de survivance éventuelle. Elle s’est aussi interrogée sur des mystères étudiés par la science qui vont de l’énergie noire à la nature de la conscience.La première partie de l’ouvrage s’intéresse à l’hypothèse d’une vie avant la naissance notamment à travers 55 souvenirs vérifiés. La deuxième partie traite des expériences de mort imminente, la troisième de la communication d’esprits délocalisés et la quatrième à des phénomènes réputés impossibles et pourtant constatés dans notre réalité. Leslie Kean, journaliste chevronnée et talentueuse, ne conclut pas sur la nature des phénomènes. Elle en constate la présence et cherche à ouvrir des portes pour de nouvelles interprétations, de nouvelles investigations, de nouveaux modèles. De ce point de vue, ce livre de 500 pages constitue une opportunité de s’intéresser d’une autre manière, rationnelle, aux marges de la perception.

 

BIEN VIVRE SA  MORT -  MANUEL  PRATIQUE POUR RḖUSSIR LE PASSAGE

 Daniel Briez

Edition Dangles

 2012

Notre société occidentale a peur de la mort et refuse de la considérer pour ce qu’elle est, une étape de la vie, un passage. Alors nous évitons le sujet. Mais lorsque l’un de nos proches y est confronté, nous déplorons qu’il nous quitte dans ces espaces froids et déshumanisés, entre les mains de spécialistes en blouses blanches, puis d’autres en costumes sombres, dans une indifférence à peine feinte. Quant aux questions métaphysiques, une fois encore nous les déléguons à d’autres spécialistes, prêtres, moines, philosophes ou psychologues.

Pourtant, qu’y a-t-il de plus intime que la mort ? Voulons-nous la « réussir » ou l’esquiver jusqu’au dernier souffle ? La voulons-nous paisible ou difficile ? Avons-nous peur de ce passage ? Savons-nous comment il s’accomplit, ce que l’on ressent, comment ce sera de l’autre côté… Et existe-t-il un autre côté ?

Se positionnant au-delà des dogmes et croyances, l’auteur expose, dans un langage très accessible, les différents mécanismes énergétiques sur lesquels repose le passage. Il décrit les transferts d’énergie et de conscience qui s’opèrent et démontre comment nous créons notre propre réalité. Bien vivre sa mort, c’est d’abord réussir sa vie, même si cela semble un paradoxe. Alors, n’attendons pas le dernier moment…

Au fil de ces lignes, nous allons tranquillement faire le voyage et nous préparer à traverser le pont vers l’autre rive.

Né en 1953, Daniel Briez s’intéresse dès l’adolescence aux philosophies et à la métaphysique. Une expérience de mort imminente (NDE) va bouleverser sa vie et la réorienter vers une recherche spirituelle, par-delà les dogmes et religions. Auteur d’une dizaine d’ouvrages et conférencier de renom, il attendra cependant vingt années avant d’aborder le thème de la mort et du passage vers l’au-delà. Cet ouvrage, certainement le plus intime de l’auteur, est l’aboutissement de ses expériences.

 

RITES ET RITUELS DE LA MORT         -      CONFḖRENCE DE ROBERT HEROUET  Ẵ  MONS (Belgique)     -

Robert Herouet

Revue Généasens – Mons, Belgique

 2013

Un article de Robert Herouet pour Généasens (2013) : Depuis la nuit des temps, les hommes sont fascinés par la mort. Les premières interrogations métaphysiques de l'homme ont sans doute émergé devant la mort. Devant la mort de l'autre et ensuite devant la prise de conscience de sa propre mort prochaine. C’est le phénomène de la mort qui a sans doute provoqué au sein de la jeune conscience humaine l’émergence de propositions et de questions comme : la mort est-elle inévitable ? quel sens donner à la mort ? et quel sens dès lors donner à la vie ? Qu’y a-t-il après la mort ? N’est-ce qu’un passage vers autre chose ?

Alors l’homme invente des mythes pour expliquer ce qu’il ne comprend pas, pour donner un sens à tous ces mystères. L’homme va dès lors, dans toutes les traditions, inventer, raconter, partager des mythes sur la mort. Une manière de donner un sens à cette issue fatale et à l’accepter. Mythes qui impliquent symboles, mythes qui impliquent aussi la création et l’usage de rites et de rituels pour régulièrement réactualiser ces mythes, pour révéler ces symboles. Mythes, symboles et rites ont ainsi baigné notre inconscient, et ont, par leur universalité - [tous les peuples ont baigné dans des mythes et rites de cosmogonie, de fertilité, de mort] -, formé cet inconscient collectif et les archétypes associés, racines du psychisme humain. Et ainsi les rituels provoquent en nous des choses que la raison n’explique pas toujours.

Les rituels symbolisent l’inexplicable, ce mystère, qui fonctionne symboliquement, c’est un problème que l’on n’a pas à résoudre. Mais en quoi les rituels sont-ils donc nécessaires et essentiels ? et pourquoi les rituels apportent-ils souvent paix et sérénité ? C’est ce que cet article essaie d’expliquer.

Le terme rite et rituel viennent du latin ritus, lui-même du sanskrit rita  qui signifie ordre des choses, ordre prescrit d’une cérémonie. Un rite est ainsi un ensemble de règles, de codes, de formes fixées, organisées et répétitives - formes dites rituelles. Une cérémonie rituelle constitue dès lors un ensemble de gestes, de mouvements, de paroles qui révèlent et expriment une symbolique chargée de sens que chacun s’approprie et fait résonner en soi suivant son propre vécu. Les rituels sont ainsi des symboles mis en gestes, en mouvements et en paroles. Symbolique que chacun peut ressentir aussi comme quelque chose à la fois de très universel et de très personnel ; symbolique que chacun peut ressentir comme quelque chose de fécond, un rituel devant être révélateur.  (Les termes rite et rituel sont souvent interchangeables mais en général un rite est formé de plusieurs rituels. Ainsi, au sein d’un rite funéraire, il y a plusieurs rituels qui sont organisés tels le rassemblement au funérarium, les discours au crématorium, la dispersion des cendres, la collation prise en commun).

La première fonction d’un rituel est de provoquer une rupture, de nous faire sortir de notre quotidien, de ses habitudes. Ces ruptures impliquent non seulement de se retrouver hors de l’espace et du temps habituel, de se sentir ailleurs, mais aussi de se retrouver hors de l’ordinaire, de faire autre chose, de faire autrement. Cette sensation d’ailleurs ne doit pas seulement être physique, mais surtout psychique, c’est dans sa tête que l’on doit être ailleurs, que l’on doit voir autre chose, autrement. On se retrouve dès lors hors du quotidien, et progressivement on quitte le monde dit profane, et inconsciemment on rentre dans un autre monde, un monde que d’aucun appelle le monde du sacré. Un rituel sert ainsi avant tout à bâtir un pont entre les mondes du profane et du sacré. (le terme de sacré n’est pas interprété dans cet article comme synonyme de religion, de monde d’une croyance en un ou des dieux. Sa définition est bien plus large et dépend directement de nous. Il y a tout autant immanence que transcendance. Une définition du sacré pourrait être : la rencontre, la conjonction entre une énergie externe et quelque chose de présent au plus profond de nous-mêmes (notre âme?). L’impact est d’ordre psychique. On pourrait aussi ajouter que Le sacré est le produit d'une conscience qui sait s'émerveiller)

Le rituel a également pour fonction de provoquer, pour tout individu, l’émotion, de favoriser l’introspection, de procurer un apaisement, une paix intérieure et de permettre, pour toute communauté, de vivre ensemble la même chose, de favoriser le rapprochement, la communion. Les rites et rituels sont le plus souvent utilisés, en dehors de fonctions cultuelles spécifiques, pour marquer les grands moments de la vie, individuelle ou sociétale, en sacralisant ces moments si particuliers. Depuis bien longtemps les hommes commémorent les grands moments charnières de la vie comme la naissance, la puberté ou la mort par des rites que les ethnologues ont appelé rites de passage (passage d’un état à un autre). Ces rites de passages, touchant à la fois l’être humain et la société tout entière, marquent ou célèbrent, dans de nombreuses civilisations ou traditions :

La naissance, la puberté, le mariage, la mort

Une initiation

La purification

Le divorce, un remariage, un déménagement (toute situation de life crisis)

Un rite de passage comprend en général trois phases :

Une séparation forcée, une mise à l’écart du groupe où l’on était associé

Une  mise en condition (en marge) ou une mise à l’épreuve

La réintégration dans un nouveau groupe, la renaissance dans un nouvel état

Cette dernière étape, cette renaissance qui se fera dans la mémoire des participants est une des étapes clés des rites funéraires La mort, la naissance, et d’autres événements. C’est en ces points surtout que nous avons besoin de rituels. Le rituel est ce qui tisse ces points à l’intérieur de nos vies.  Assurer un hommage digne au défunt est paradoxalement plus important pour les proches que pour le gisant. Car la vie continue, avec les vivants et non avec les morts. Si la cérémonie est a priori destinée à celui qui gît dans le cercueil, elle est surtout vitale et bénéfique à ceux qui y assistent. Ceux-là, ces vivants, en flagrant délit de vie devant le mort, recherchent un peu de compassion, de chaleur humaine, un beau moment de communion.  Il importe ainsi lors d’un décès, à travers un rituel funéraire :

d’assurer un hommage digne au défunt

de marquer par une cérémonie un moment particulier et mémorable

d’instituer l’étape de réintégration du défunt dans la mémoire après l’étape de séparation du décès

de créer un moment de communion, porteur de sens

de toucher au sacré, source d’apaisement, d’harmonie, et de ressourcement.

Ce moment de communion, de complicité, de compassion, (d’être ensemble (cum)), ce moment d’harmonie (tout est bien) et de ressourcement marquent le début réel et nécessaire du deuil, la source d’une nouvelle énergie indispensable. Bien sûr, le défunt ne pourra pas vivre la cérémonie et en retirer lui-même les bénéfices mais il importe de faire les choses en sa faveur, pour éviter ainsi une culpabilisation souvent lourde à  porter. Il est essentiel d’assurer pleinement son dernier souhait, de lui offrir une conformité certaine avec les demandes de sa tradition (coutume, pratique, confession). Si la cérémonie est principalement célébrée pour les vivants, c’est aussi le défunt qui compte. Il importe aussi de lui offrir ce dernier rite de passage, cette renaissance en le replaçant dans la mémoire collective. L’essence d’une cérémonie funéraire est de rendre le défunt présent au passé (aux travers de quelques souvenirs, de certaines photos), au présent (marquer sa présence physique, même cachée), et au futur (imaginer les traces et les empreintes qui resteront). Il importe donc de rendre le mort, éternel, de le pérenniser dans la mémoire collective. L’utilisation de symbole est ici importante, par le biais de petites phrases (« Comme les fleuves disparaissent dans la mer ainsi l’être défunt s’intègre dans l’esprit universel » Upanishad).

En plus de se préserver d’un sentiment de culpabilité, la cérémonie permet aussi de se dire correctement « au revoir », d’intégrer la séparation et d’ainsi faire un premier pas sur le difficile chemin du deuil. Les souvenirs racontés, les petites histoires du passé, les vécus retracés, les petites anecdotes brossées permettent l’ébauche d’un nouveau mythe, d’un nouveau récit porteur de sens, pour les proches. Il ne faut pas vouloir s’attacher au passé. Celui qui se contente de ressasser le passé aura un chemin de deuil difficile. Il importe de faire vivre un nouveau mythe qui pérennisera le souvenir du défunt dans le futur. Une cérémonie de qualité (au niveau du rituel et du symbolisme) procure un important impact tant au niveau de l’individu que de la communauté. Les proches, se sentant entourés, peuvent minimiser le terrible sentiment d’abandon. L’intense complicité émotionnelle suscite un fort sentiment de compassion, un vrai sentiment de communion, et presque, si l’on ose, de fête. Nous savons que dans beaucoup de sociétés à traditions, les funérailles se terminent en fête. On exprime en sorte ainsi la joie de la renaissance du défunt au sein de la mémoire de la communauté. A noter que fête et sacré sont aussi intimement liés.

Ici aussi l’utilisation de symboles est capitale et permet souvent de montrer que la « vie » continue, parce que rien ne se termine, tout continue, tout est cycle. Ainsi la fleur donne le fruit qui lui-même donne la graine et la graine doit un jour mourir pour faire renaître la fleur. La plante survit ainsi grâce aux semences. Notre mort et notre renaissance associée jouent ce même rôle de semence pour l’éternité. Tout est cycle.

La célébration d’un rituel funéraire représente souvent la première étape fondamentale du deuil. C’est elle qui souvent initie le difficile cheminement du deuil en nous remémorant les beaux moments et permettant ainsi d’oublier les derniers moments souvent difficiles. En nous déconnectant aussi des mouvements et des habitudes de la vie quotidienne, la cérémonie peut faire basculer dans la sphère du sacré (ailleurs, autre chose, autrement). On prend dès lors pleinement conscience du moment présent et l’on s’empreigne des éléments de la cérémonie, les souvenirs, les récits, les symboles aussi révélateurs, toutes empreintes qui resteront gravées dans la mémoire. Et l’on s’empreigne aussi de l’atmosphère ressentie, de l’émotion palpable, de l’harmonie du moment, parfois aussi de la beauté du lieu et du rituel. C’est ce rituel funéraire, qui semble si déplacé à notre époque dite moderne, qui souvent initie le difficile cheminement du deuil. Et notre vie peut être aussi animée d’une nouvelle symbolique : prendre conscience que l’on doit devenir un fruit et qu’il y a un chemin à parcourir de la fleur au fruit.

« Chaque fleur aspire à devenir un fruit dans le but de semer, de mourir et de renaître» - Upanishad

Conclusion : La mort, le mort fascinent et terrifient à la fois, ils semblent générer une énergie particulière, qui touche au plus profond de l’âme humaine. Le défunt acquiert ainsi comme une nouvelle dimension, celle de la sacralité. La ritualisation de funérailles provoque une sacralisation des moments et des lieux permettant ainsi à tout un chacun de se relier avec la nouvelle sacralité du défunt. Les rites et rituels funéraires sont fondamentaux pour l’individu et pour la communauté. Ils révèlent le dernier rite de passage du défunt, lui offrant une renaissance symbolique en le replaçant dans la mémoire collective. Ils procurent quelques précieux moments de communion et d’harmonies (tout est bien) qui seront les premières balises du long et difficile chemin qu’est le deuil. Ils offrent enfin quelques bulles de sacrés (ailleurs, autre chose, autrement) nous plongeant ainsi dans la symbolique et l’universalité de choses.

La théorie ce n'est pas ce qui manque, ce qui manque c'est la pratique. Comment faire son deuil quand le sujet même de la mort reste tabou ? Comment faire son deuil seul, sans être initié, sans être accompagné ? Il n’y a pas un seul remède cathartique et miraculeux. Une formule et la page est tournée. Chacun doit pouvoir choisir sa formule mais apprendre à ritualiser n’est pas simple. On se doit d’être accompagné … par qui ... c'est là que ça se complique, … amis ? famille ? experts ? metteurs en scène ? artistes ? Le rituel et la symbolique sont là pour envelopper les événements qui sont inaccessibles à une explication définitive. ….. Je pense que priver l’homme de tout développement rituel - insister pour qu’il y ait une rationalisation de toutes pratiques - ne peut que vouer au gouffre individuel et social. …. Il existe un lien entre rituel et repos.    

Catholique par éducation dans sa petite enfance, athée de conviction, chimiste de profession, scientifique de pensée, Robert Herouet s'est néanmoins depuis longtemps intéressé aux autres mondes, celui des dieux, des mythes et des religions, celui de l'anthropologie et de la sociologie, celui de l'âme et de l'inconscient. Celui aussi de la spiritualité et du sacré, où ces termes sont pris dans un sens large et ne sont nullement l'apanage des religions.

Les rites et rituels et le langage symbolique jouent le rôle de clés pour atteindre ces mondes, de véhicules pour y cheminer, de révélateurs pour se connaître. Et depuis plusieurs années, Robert Herouet se passionne pour les rituels, ces symboles mis en gestes, en mouvements et en paroles. Ses recherches touchent aujourd'hui à l'importance et à la filiation de rites et rituels au sein de différentes traditions et leurs impacts tant au niveau de l'individu qu'au niveau de communautés. La science cherche à expliquer les phénomènes, l'homme cherche tout autant à leur donner du sens. Après avoir cherché à expliquer des phénomènes, c'est cette recherche du sens qui l'intéresse maintenant

 

                                                         POURQUOI LES ALCHIMISTES N’ONT PAS PEUR DE LA MORT !

 Réflexions

Arcadia

 2014

Loin d’être un phénomène triste et morbide, les alchimistes ont toujours considéré le phénomène de la mort comme un élément positif d’évolution et aussi un outil dans les opérations de l’art. Cette idée dépasse l’espoir de la vie post mortem. Elle représente surtout le moteur des transformations de la matière et de l’âme que l’alchimiste cherche à réaliser dans son laboratoire.

Dans ce nouvel article, nous allons considérer la mort sous un angle différent et nouveau. Les idées qui vont suivre ne sont pas l’apanage de l’alchimie. Elles existent également dans d’autres traditions ésotériques comme des notions universelles que chacun devrait intégrer dans sa manière de vivre. En plus d’être des clés de réalisation spirituelle, elles sont aussi des éléments de développement personnel.

Dans le processus alchimique, la mort représente une étape fondamentale. Elle permet de mettre fin à un statu quo naturel qui a vu la matière s’arrêter dans son évolution. Dans les entrailles de la Terre, comme dans toute existence animale ou végétale, existent des accidents de parcours qui sont susceptibles d’empêcher l’évolution de suivre son cours.

C’est en étudiant cette réalité que les alchimistes ont découvert que les métaux communs ou vils, c’est-à-dire tout ce qui n’est pas de l’or ou de l’argent, étaient en réalité des accidentés de la vie. Pour un alchimiste, tous les métaux sont destinés à l’origine à devenir de l’or qui est l’état d’évolution maximale des métaux.

La mort de l’un ou l’autre de ces métaux va rompre l’immobilité dans laquelle il se trouvait enfermé depuis longtemps. Ce passage va permettre à ce qui est précieux en lui de continuer son périple. Il s’agira pour le métal de vivre une forme de résurrection conforme d’ailleurs aux nécessités de la vie initiatique telle qu’elle nous a toujours été enseignée par les adeptes et les sages. Dans ce cas de figure, la mort n’est pas l’arrêt définitif de la vie, mais plutôt l’inverse c’est-à-dire, son redémarrage. Lorsque nous transposons ce phénomène au plan humain, nous obtenons quelque chose de similaire ou l’individu va changer d’état. Il est bien connu que les processus de deuil donnent naissance à de nouvelles formes de conscience et quelquefois de vie.

Si vous enfermez un morceau de viande ou de poisson dans un bocal et l’y laissez quelque temps, vous allez voir apparaître de nouvelles formes de vie telles que des vers ou des mouches. D’où viennent ces insectes ? A fortiori, l’analyse préalable des matières organiques n’aurait permis de déceler aucune de ces créatures. Il s’ensuit que la mort débloque la vie en modifiant seulement sa forme. Que la mort est le passage d’un état à un autre.

Bien sûr, cette notion est beaucoup moins facile à accepter lorsqu’il s’agit de perdre un être cher. Le déficit affectif et physique couvre alors l’intégralité des bénéfices que décrit une telle philosophie. L’esprit doit alors considérablement s’élever pour pouvoir intégrer de la meilleure façon possible une telle situation. Pour le défunt, la chose est faite. Mais pour celui ou celle qui reste, l’activation évolutive est irrémédiablement en cours. Les choix qui seront faits à ce moment-là seront décisifs pour déterminer si la mort est venue ou non ouvrir une nouvelle porte existentielle. En réalité, la mort ne décide rien, c’est nous qui en faisons quelque chose ou pas.

Mais il n’est pas nécessaire d’être en situation imminente de perte conséquente pour penser à la mort. La tradition maçonnique invite le récipiendaire à se concentrer régulièrement sur cette maxime : « Pense à ta mort. » Pas question ici de cultiver des pensées sinistres et macabres. La réflexion se situe sur un autre plan, celui du présent. Si chaque jour le chercheur d’absolu se rappelle qu’il est susceptible de mourir dans quelques heures ou demain, alors son existence sera axée sur l’essentiel. Il ne perdra plus de temps à cogiter sur le passé qui est révolu, où sur le futur qui, dans ce cas est forcément hypothétique.

La tradition spirituelle alchimique nous enseigne que la mort couronne une vie de travail sacré. Elle ne devrait pas représenter une fin tragique, quelle que soit la forme qu’elle prenne d’ailleurs (il faut bien mourir de quelques chose…), mais la validation des efforts spirituels qui auront été consentis par l’alchimiste aux dépens de toute autre forme d’investissement matériel ou temporel. Cela ne signifie pas que l’alchimiste ne doit rien posséder en ce bas monde, ni maison ni bien ni famille, mais que ces choses utiles à son équilibre existentiel devront être rendues un jour ou l’autre. C’est pourquoi l’objectif de l’alchimiste est d’obtenir quelque chose de durable, et cette chose il la trouve dans sa conscience. Or, pour atteindre ce but, l’initiation nous oblige à mourir à nous-mêmes. Ce qui signifie très concrètement, arrêter de s’identifier à ce qui est périssable, qu’il s’agisse de possession, de sentiments ou d’idées. En ce sens, la mort libère l’individu de ses illusions et lui permet d’accéder à un entendement supérieur et réellement bienveillant.

Enfin, avoir la mort en tête constamment n’est pas une censure de la vie. Au contraire, la mort donne du relief et du goût à l’existence. Tous les mourants vous le diront, à l’approche de la mort, c’est l’essentiel qui vous reste en tête. Ce qu’il y a de plus précieux est de vivre l’instant présent, car c’est une porte secrète qui permet à chacun de transcender la peur, la colère et le doute.

Même si la mort possède dans l’esprit de beaucoup des contours sombres et tragiques, elle revêt aussi des formes incroyablement lumineuses, ce qui se vérifie dans la réalité du laboratoire alchimique. Lorsque l’opérateur a le courage d’aller plus loin que les apparences et de ne pas céder à la panique que suscitent certaines situations, alors il découvre d’autres rives ensoleillées dans un monde dont il n’aurait même pas soupçonné l’existence.

 

MOURIR LES YEUX OUVERTS – UN ḖMOUVANT MESSAGE D’ESPOIR -

 Marie de Hennezel

Edition  Pocket

 2007

Marie de Hennezel est psychologue clinicienne. Pionnière du développement et de la reconnaissance des soins palliatifs, elle a travaillé dix ans auprès des malades avant d'être chargée de mission au ministère de la Santé sur les questions de la fin de vie. Elle a reçu les insignes de chevalier de la Légion d'honneur. Affronter la mort, la regarder en face pour mieux savourer la vie. Voilà le message de Marie de Hennezel, à contre-courant d'une société qui a presque fait du décès un tabou, dissimulé dans les hôpitaux. la prise de conscience du caractère inéluctable de la mort permet de réaliser que si la vie a une fin, la relation à nos proches perdure au-delà.

 

Qu'est-ce que la vie à l'approche de la mort ? Comment la vivre avec lucidité ? En s'appuyant sur l'expérience de son ami, le philosophe Yvan Amar qui, atteint d'une maladie chronique incurable, a fait le choix de mourir « les yeux ouverts », Marie de Hennezel poursuit ici son propos et l'amplifie, en osant parler des derniers moments de la vie comme d'une occasion d'éveil. Une réflexion profonde, un formidable message d'espoir, de compassion et d'amour.

 

Titulaire d'un DESS de psychologie clinique et d'un DEA de psychanalyse, Marie de Hennezel a travaillé pendant dix ans dans la première unité de soins palliatifs de France, créée en 1987 par le Dr Abiven à l'hôpital international de la Cité universitaire de Paris. Depuis, elle anime des conférences et des séminaires de formation à l'accompagnement de la fin de vie, en France comme à l'étranger. En 1995, Marie de Hennezel obtient un succès retentissant avec La Mort intime (Robert Laffont), préfacé par François Mitterrand. Elle publiera ensuite, chez le même éditeur, L'Art de mourir (1997), ouvrage écrit en collaboration avec Jean-Yves Leloup, puis, Nous ne nous sommes pas dit au revoir (Robert Laffont, 2001) et Le Souci de l'autre

 

l’individu – la mort l’amour

Jean-Pierre vernant

Edition GALLIMARD

 1996

Pour un Grec de l’Antiquité, qu’est-ce qu’être soi-même ? Comment se manifeste le caractère singulier des individus au cours de la vie et qu’en subsiste-t-il après la mort ? L’helléniste qui, comme tout autre anthropologue, se pose ces questions fait un constat paradoxal.

 

La Grèce des cités a largement ouvert la voie au développement de l’individu dans la vie sociale ; pourtant l’être humain n’y apparaît pas encore comme une personne, au sens moderne, une conscience de soi dont le secret reste inaccessible à tout autre que le sujet lui-même. La religion civique n’a pas non plus doté chaque individu d’une âme immortelle qui prolongerait son identité dans l’au-delà.

C’est que dans une société de face à face, une culture de la honte et de l’honneur où la compétition pour la gloire laisse peu de place au sens du devoir et ignore celui du péché, l’existence de chacun est sans cesse placée sous le regard d’autrui. Pour se connaître il faut contempler son image reflétée dans l’œil de son vis-à-vis. En un jeu de miroirs soi-même et l’autre, identité et altérité se répondent.

Par des voies diverses, en variant l’éclairage, ces dix essais gravitent autour d’une même interrogation : comment faire un soi-même avec de l’autre ?

 

REVUE  ḖRUDIT     -    Faculté de théologie et de sciences des religions de Montréal

Divers auteurs

Montréal Canada

 2011

Extrait : Le drame de la mort tourmente la conscience humaine de tous les temps. En Afrique, il affecte « la base du sentiment religieux et le fond inconscient de la réflexion philosophique ». La « mort africaine » fait l’objet de nombreuses études : perceptions de la mort, attitudes et comportements devant la mort ; psychologie des états d’esprit devant la mort, anthropologies des rites et cérémonies funéraires ; analyses des chants et des danses, des lamentations, des poésies, des discours et des oraisons funèbres ; symbolique de l’art mortuaire  ; comparaisons et liaisons avec l’Égypte ancienne ; au-delà et eschatologie africaine ; croyances et pratiques relatives aux ancêtres et à leurs pouvoirs , relations entre les vivants et les morts , etc. Mais avant de relire ces acquis et d’y cerner le mourir initiatique comme expérience religieuse, nous partons de deux traités de sources profondes des pensées africaines.

 

Le premier traité est l’analyse des mythes d’origine de la mort faite par Dominique Zahan. Dans cette étude, il met en évidence trois grandes idées africaines de la mort La mort et la vie sont intimement liées ; la mort ne se comprend qu’à l’intérieur de la dialectique avec la vie, et la vie, dans la dialectique avec la mort. La vie et la mort ne se conçoivent pas sans référence à l’intervention du “ciel” », en dehors de la relation à Dieu. La mort s’enracine aussi dans la condition humaine, dans la modalité d’être de l’homme, qui reste liée à la génération (sexualité), au sommeil (nécessité de repos régénérateur de forces), à l’alimentation et à la séparation de la pourriture, aux questions d’hygiène. Les trois idées découlent de deux catégories de mythes. D’un côté, les mythes qui « se présentent comme des raisonnements spécieux liant l’immortalité de l’être humain à une exigence que celui-ci ne peut satisfaire parce qu’elle implique la négation d’un des aspects essentiels de cette même condition humaine ». La fable du caméléon est un remarquable exemple de cette catégorie qui expose l’homme à l’angoisse de l’immortalité manquée. De l’autre côté, les mythes apparaissant comme « de simples signifiants redondants de la condition humaine ». Ceux-ci témoignent d’une réflexion mettant en oeuvre l’intelligence et la liberté humaines, dans un usage où prévaudrait la manière d’être de l’homme dans le monde. « L’homme “opte” pour la mortalité parce qu’elle est conforme à sa condition ». Certains mythes de la condition humaine reflètent l’état émotionnel que doit engendrer la mort. Ils inspirent l’attitude dans laquelle il faut vivre la mort. Ils règlent la conduite requise en situation de mort. Le mythe du chasseur Kassongo parvenu au village de Dieu est un véritable paradigme de cette catégorie. Dans sa finale, il fournit un fondement à la ritualité funéraire, qui passe pour une réponse à un décret divin.

 

Le second traité est une étude de Miklos Vetö (1961) sur la responsabilité de l’homme dans le surgissement de la mort. L’auteur distingue également deux séries de mythes, qui déploient une gamme de pensées différentes. Une première série exclut toute responsabilité humaine : la mort provient de la « méchanceté plus ou moins gratuite d’une autre créature ou bien des caprices de Dieu ». L’autre série, plus riche et nuancée, montre comment même en tant qu’accident, la mort est imputable à l’homme, à cause de ses propres défauts : imprudence, paresse, incapacité à veiller, mensonge, légèreté, désinvolture, versatilité, jalousie, méchanceté, désobéissance à Dieu, etc. Dans un passage qui vérifie le rôle de Dieu, Vetö présente des fables congolaises où « c’est Dieu qui est offensé et souffre dommage, mais c’est une justice indépendante de lui qui se venge de l’homme ».

 

Les deux analyses montrent, entre autres choses, comment, loin de « nous renseigner sur l’origine de la mort », les mythes articulent davantage l’« attitude de l’homme à l’égard de la mort elle-même, ils laissent apparaître la conception de leurs détenteurs au sujet de la condition humaine ». Ils représentent donc un discernement du mystère de la mort et de la vie à partir de la condition humaine, en vue d’un ordonnancement rituel et éthique favorable à la vie immortelle que Dieu, aussi bien que l’homme, souhaite. La part d’objectivité qu’on y reconnaît à la loi de la mort conforte l’homme « comme disposant librement de la vie et de la mort », car la mort lui fournit « une expérience bien plus réaliste et plus convaincante que la vie »  et la soumission « à l’autorité paternelle de Dieu ne l’empêche pas de garder sa liberté »

 

Les mythes affirment l’immortalité comme l’attribut premier de l’homme, antérieur à la mort. « La vie (l’“immortalité” originelle) constitue la donnée fondamentale de la manière d’être de l’homme, celle d’où toutes les autres découlent ». La mort se range parmi les accidents. Elle reste surmontable, notamment à travers les rites, en accord avec Dieu qui, le premier, « médita sur le destin de l’homme et arriva à la conclusion qu’il fallait lui communiquer définitivement l’immortalité ». Aussi les reprises africaines en aval de l’anthropologie coloniale voient-elles en Dieu un « allié de l’homme » dans l’option pour la vie et la lutte contre la mort. Les mythes fondent la mort comme la vie dans la relation entre Dieu et l’homme, médiatisée par la parole (le message), c’est-à-dire dans le dialogue de refus ou d’accueil entre l’homme et Dieu. On l’entend dans le récit du chasseur Kassongo, où les hommes « doivent tous apprendre à mourir ». Ce mythe présente les rites funéraires comme étant précisément un « apprendre à mourir », une initiation à la mort pour la surmonter et accéder à l’immortalité.

          Les études sur « la mort africaine » établissent que les comportements rituels tendent à faire accueillir la mort pour mieux s’en débarrasser, la sublimer, la surmonter. Le décès d’un homme plonge le clan dans le fantasme de la mort.     Tout comme le défunt lui-même s’éloigne du village, la famille éprouvée reste en marge de la communauté. Si les femmes s’enduisent de cendres, de chaux ou de couleurs, c’est pour signifier leur ensevelissement symbolique, leur identification au défunt, leur « participation à l’état du mort ». Le rituel funéraire fait donc assumer la mort sur le plan symbolique, pour en sortir « blanchi », revitalisé sur le plan réel. La solidarité du clan   pendant l’épreuve peut apporter un surcroît de sécurité (Pazzi 1968, 260). Mais le rite funéraire est avant tout une première forme du « vivre la mort ». Une mort symbolique pour l’ouverture à l’immortalité.

 

Les rituels funéraires affirment l’immortalité de la famille africaine. « L’individu naît et meurt, mais la famille tribale ne meurt pas, elle s’identifie à la vie » toute la discipline du comportement pendant le deuil vise à garantir l’immortalité du clan par-delà l’assaut présent de la mort. La participation et la redistribution de la mort s’enracinent dans l’idée que c’est par la solidarité dans la mort que l’on peut venir à bout de la mort, comme cela apparaît aussi dans le mystère du Christ. En soudant la famille autour du défunt, le rituel funéraire apparaît dans sa signification initiatique. D’abord, dans le sens où il fait participer à la mort pour dépasser les affres de la mort. Ensuite, au sens de l’initiation comme articulation identitaire engageant le destin commun. Enfin, au sens d’apprendre, comme cela apparaît dans l’idée d’« apprendre à mourir » qui investit le rite funéraire d’une fonction liturgique, en tant que célébration signifiant un culte à Dieu.

 

On le voit, en Afrique, le problème de la mort et de la vie se pose au centre de « la rencontre de l’homme avec Dieu à travers l’expérience de la vie de tous les jours ». C’est à partir de la vie quotidienne que la mort accule l’homme à son destin de vérité, au point de fixer l’enjeu du rite initiatique, là où la mort se fait expérience et se donne à vivre. Nous pouvons donc retenir qu’en Afrique noire la ritualité funéraire apparaît comme étant d’institution divine, comme l’expression d’un culte divin où l’homme s’initie à mourir pour venir à bout de la mort. La ritualité initiatique, en revanche, est d’institution ancestrale. C’est l’engagement réfléchi de l’homme dans la logique divine qui fait triompher de la mort par le moyen de la mort sacrificielle courageusement assumée.    

 

Le père Engelbert Meng est un des chercheurs qui ont le mieux approfondi les traditions africaines. Comme il l’a vu, le rite d’initiation, dans toute l’Afrique, apparaît comme une célébration symbolique et en quelque sorte sacramentelle, du grand drame de la vie et de la mort. L’homme y apprend à mourir pour retrouver la vraie vie. Au centre du rite, le caveau de la mort. Le jeune homme y affronte les épreuves les plus terribles de sa vie. Il croit réellement porter l’assaut direct de l’Adversaire. Il vit un moment qui récapitule pour ainsi dire tous les moments de sa vie, tous les temps critiques où la Vie se sent menacée, où la durée devient destinée de l’homme, et où ce dernier se ramasse tout entier dans l’exclamation de la prière. Le rite d’initiation apparaît ainsi comme une révélation du mystère de la vie au jeune homme sortant de l’enfance. On songe à la parole primordiale de Dieu à l’homme tremblant devant la mort. « Sans la mort, la vie ne serait plus la vie ! »

 

Les rites initiatiques orchestrent la mort dans une multitude de registres symboliques.[La] mise à l’écart ou retraite symbolise la mort et le retour à l’état antérieur ; la cabane initiatique est le ventre maternel où l’on retourne à l’état embryonnaire pour pouvoir être contemporain de la création du monde ; dans les épreuves qu’il y subit, l’initié revit la cosmogonie ; la tombe initiatique que l’on creuse et dans laquelle le néophyte descendra pour être recouvert de feuilles de bananier est un des moments forts de la réalisation de la mort.

 

Le tunnel parsemé d’épreuves que le néophyte doit parcourir dans le rite So du Sud-Cameroun symbolise la traversée de la mort. Laleye a catégorisé les images et exercices choisis dans différentes cultures africaines pour donner la mort et réaliser la résurrection dans les rites Les multiples formes de symbolisation, les métaphores religieuses, les images et signes de la mort, le « pouvoir de suggestion » des « choses parlant de la mort par elles-mêmes », le retentissement du « souffle des ancêtres morts » dans la « voix » des « choses » du monde, tout comme le fait de pouvoir discerner des présages de la mort d’un homme dans les comportements d’espèces animales, d’essences végétales, dans la mine de l’atmosphère, dans les signes célestes ou dans le langage de la nature en général toutes ces logiques associatives restituent l’homme au monde. Elles montrent que la mort d’une personne humaine est un bouleversement universel qui affecte le réseau interrelationnel de la famille humaine, l’équilibre et l’harmonie de l’écosystème.

 

Nous l’avons déjà vu. Dans le rite funéraire, la mort est gérée dans une économie de redistribution solidaire. Le rite initiatique, en revanche, transporte la mort sur le plan du destin commun. Il la saisit en profondeur, dans un désir d’objectivité, et la traite au coeur battant de la vie. Le rite initiatique manœuvre la mort à partir de la réalité du monde qui, dans sa totalité, se récapitule dans l’homme. D’où la fonction (universelle) de liturgie cosmique qui marque le rite initiatique d’un sens aigu de la totalité, c’est-à-dire « de l’expressivité du monde antérieure à l’intention de l’homme de signifier, de relier à autre chose, à l’autre. » C’est donc cette relation indestructible au tout qui situe la mort au coeur de la vie comme une « dimension profonde de l’être-là de l’homme »

 

Ce rapport, qui apparaît chez Kahang’a Rukonkish, entre le pathos de la vie et le destin de l’homme au niveau de la sacralité comme vérité de l’être, se résume dans la perception de l’homme comme corps. Il est l’univers en miniature, le « rendez-vous de toute la création ». Il est doté de parole comme d’un pouvoir surnaturel d’interprétation pour structurer l’univers, lui imposer un ordre, le rendre habitable et lui assigner un sens. Or c’est précisément sur cette mise en scène du corps que la mort se déchaîne dans le rite initiatique, comme une expérience destinée à éveiller à lui-même le jeune homme et toutes ses facultés en relation avec la totalité, « aux forces de l’Invisible », à « l’expressivité du monde », à la vérité de l’être. Le rituel initiatique exerce cette prérogative de l’homme sur la totalité et sur la mort qui en affecte le destin. Il investit l’homme des attributs et pouvoirs humains fondamentaux.

 

Cette pensée de l’initiation dans le rapport de vérité suggère que vivre sa mort initiatique inscrit l’initié dans une dynamique d’adhésion à la vérité de l’homme. La mort initiatique est une transmutation d’états de vie, à l’intérieur de ce que Mveng appelait « projet de l’homme en tant qu’être religieux », et qui se déploie comme l’horizon herméneutique de la condition humaine à partir de la mort. L’éveil à la vérité saisit la mort dans la structure fondamentale du monde, à l’intérieur d’une dialectique qui organise la mort sacrificielle de l’homme comme le moyen paradoxal de venir à bout de la mort. Quelque chose de ce genre détermine le mystère de la croix du Christ, « vainqueur de la mort par son sacrifice »  qui a posé « dans la mort éternelle un manifeste de la vie éternelle ». Du côté africain, la croyance en une vie après la mort étant admise, le rite organise un procès initiatique qui, par la mort sacrificielle symbolique de l’homme, vise en fin de compte celle du symbole global et de l’adversaire, « mort ». Du côté chrétien, la complexité recouvre un procès de mort sacrificielle historique et réelle en croix, suivie d’un retour miraculeux à la vie, signe et promesse de résurrection et vie éternelle pour quiconque croit au Christ…

  

le livre des morts celtes & gaulois

r. & c. bouchet

Edition BOUCHER

 1999

S’appuyant sur de nombreux documents celtiques qui s’échelonnent à travers les 20 siècles de notre Histoire, ce livre est le seul – qui traite de ce sujet intéressant tout le monde – jusqu’ici introuvable sur le marché.

Les romains avaient, jusqu’à l’époque de Marc Aurèle (IIe siècle), qu’un seul rite dominant : l’incinération, les restes brûlés étaient ensuite insérées dans une urne funéraire à cet usage puis enterrés (exemple ci-joint). Cette pratique funéraire tendait à remplacer l'inhumation, pratique celte du nord de la Gaule mais au second siècle l’inhumation réapparaît depuis l'Orient. La nouvelle pratique se développe dans des villes comme Lugdunum (Lyon) et c'est alors que la production des sarcophages et autres contenants s'amplifie. Les deux modes coexistent jusqu’au IVe siècle où l’inhumation prend finalement le dessus suite à l'influence chrétienne.

L'inhumation se déroulait dans une nécropole à proximité du milieu urbain mais toujours en dehors de la ville. La mort était exclue du monde des vivants au contraire du milieu rural ou les nécropoles sont souvent en relation avec un lieu d’habitation. La nécropole de Lutèce (Paris) se trouvait sur l'actuel emplacement du jardin du Luxembourg le long des axes de communication. Les voyageurs croisaient ainsi sur la route, à l'entrée de la cité, des témoins funéraires rappelant l'existence du défunt, les plus importantes étant les mausolées. Ce sont de petits édifices destinés à recevoir la tombe d'une personne riche ou vénérée par ses contemporains.

Les corps étaient orientés nord-sud. Les sarcophages ne sont réservés qu’aux riches familles qui utilisent le deuil pour affirmer leur richesse au travers de la décoration et la nature du matériau du sarcophage, pierre ou marbre (voir exemple en photo). Les autres se contenaient d’un cercueil de bois, au pire étaient inhumés en pleine terre c’est à dire sans aucun contenant si ce n'est un linceul ou suaire, une sorte de linge blanc, qui recouvre un corps nu ou habillé. Les sarcophages pouvaient être placés en surface ou complètement enterrés tandis que les cercueils étaient tous inhumés. Quel que soit le contenant, le mort avait la plupart du temps la même position appelée décubitus dorsale : un corps allongé sur le dos, les bras sur le ventre.

A côté du corps, les familles déposaient des objets pour accompagner le mort dans son chemin vers l’au-delà pareillement à l’Egypte ancienne. Ainsi voit-on apparaître l’obole de Charron qui consiste à déposer une pièce de monnaie dans la bouche ou la main du mort. Celle-ci servira à payer à Charron pour le passage sur le fleuve qui sépare les morts des vivants. Cette habitude, pourtant païenne, a perduré dans nos campagnes jusqu’au qu’aux années 1970 ! La signification était bien souvent oubliée mais l'attachement à une tradition forte de près de deux mille ans pérennisait son usage. Le rapport psychologique à la mort était différent par rapport à aujourd'hui, les romains avaient une vision plus positive de la mort. Outre ce dépôt on y trouvait des vêtements, de la vaisselle ou de la nourriture toujours pour accompagner le mort dans son voyage, dernière preuve de l’amour des vivants pour l’être décédé.

Après le IIe siècle de notre ère, période de prospérité générale pour l’empire romain, les années suivantes sont d’une toute autre facette. Le IIIe siècle est celui des invasions barbares, c’est à dire des peuples non Romains ou sous l’autorité des Romains franchissant le limes (frontière entre l’empire et le reste du monde). L’empire passe de l'offensif au défensif. A défaut de pouvoir les repousser militairement, Rome décide de leur donner le statut de confédérés, c’est à dire que Rome accepte leur intégration à l’empire en échange de la paix et de services militaires. L’armée romaine était ainsi composée de Germains, de Saxons ou d'hêtes qui ont amené avec eux leurs propres rites funéraires. Ceux-ci se mélangent alors à la tradition antique. Il n’est ainsi pas étonnant de trouver dans une tombe des objets saxons ou parce qu’ils étaient copiés par les populations locales ou parce qu’ils provenaient directement de Germanie. La religion chrétienne va tenter d'uniformiser la pratique funéraire en combattant les diversités des rites devenus païens.

Avec l'édit de Milan en 313, l'Empereur Constantin tolère le christianisme qui devient religion d'état. La persécution prend fin. Désormais protégé et reconnu, le christianisme va peu à peu imposer ses pratiques funéraires dans la Chrétienté. Parmi les premières vagues évangélisatrices en Gaule, celle de St Martin, un ancien militaire romain converti au christianisme, pose les bases du système paroissial médiéval. Trop brutale, cette évangélisation du peuple franc ne donnera pas le résultat espéré et son œuvre n'a pas été suivie. A la chute de l’empire au Ve siècle, les rites funéraires antiques sont principalement chrétiens dans le sud de la Gaule, endroit urbanisé à forte influence chrétienne. En revanche, au Nord où l’urbanisme est plus rare, la pénétration du christianisme est moins forte et les coutumes païennes perdurent plus facilement. Les nécropoles antiques sont réutilisées et agrandies, toujours placées hors des villes en milieu urbain et proche d’un lieu d’habitation en milieu rural.

Mais peu à peu, des évolutions marquent les différences avec l'Antiquité. Ainsi, l’orientation des morts change. Les corps sont désormais placés est ouest, tête à l’est, c'est-à-dire vers la ville sainte de Jérusalem, ce qui en soit est un très bon indicateur de datation d’une tombe. Si les nécropoles sont réutilisées, il arrive que de nouvelles soient créés à proximité d'anciens lieux funéraires proto - historiques comme les Dolmens. Ces nouveaux cimetières sont souvent désorganisés, il n’y a pas de rangées, ils sont clos et leur saturation est rapide. Il devient alors obligatoire de creuser au même endroit mais moins profondément pour placer le nouveau défunt au-dessus d'un autre.

Une autre habitude païenne s'oriente autour du dépôt d'objet de la vie quotidienne dans la tombe. L’Eglise interdit le dépôt d'objet dans les tombes mais l'application est difficile et il est fréquent de trouver dans les tombes médiévales des fibules, agrafes, bijoux ou autres pots à encens (apparu au XIIe siècle). S’ajoute également aux vases et oboles, coutume antique qui perdure, le dépôt d’armes ou de partie de char pour les hommes d'une certaine importance sociale comme les chefs de village. Habitude nouvelle par rapport à l'Antiquité, puisque même le soldat devait, en théorie, rendre ses armes à la fin de sa carrière militaire.

 

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