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Chapitre 8  L   (Christianisme)

 

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L’ABBAYE DE ROYAUMONT

Christine  LAPOSTOLLE

OUEST  France

 1980

Ouvrage avec cartes, photos couleur et explications, cette magnifique abbaye de nord de Paris


L’abbaye de Royaumont fut fondée en 1228 par Louis IX – futur Saint Louis – avec le soutien de sa mère Blanche de Castille. Richement dotée par le roi qui aimait à s’y retirer, elle connut au XIIIe siècle un grand rayonnement.

Dès 1246, elle se dotait d’un « studium theologiae » qui fut confié à un dominicain, Vincent de Beauvais. « Lector » à l’abbaye et précepteur des enfants royaux, Vincent de Beauvais était aussi l’auteur du « Speculum maius », fameuse somme encyclopédique des savoirs médiévaux qui fut réalisée avec l’aide des moines de Royaumont. 

Affaiblie par la guerre de Cent Ans et les famines du Moyen Âge, l’abbaye fut encore fragilisée par sa mise en commende au XVIe siècle et l’intrusion, au cœur du monastère, de ces «abbés» souvent laïcs, plus préoccupés de plaisirs que de mortification. Ainsi, le 17 mars 1635, on donna à Royaumont un ballet de « La Merlaison », composé et dansé par le roi Louis XIII, sur le thème de la chasse aux merles !

Déclarée « bien national » en 1790, elle ne comptait plus que dix moines lors de sa mise aux enchères en 1791. Son nouveau propriétaire la transforma en filature de coton, détruisant l’église dont les matériaux furent notamment employés à la construction d’un village ouvrier. Dans les années 1830, en dépit de cette activité industrielle, le hameau de Royaumont était devenu une villégiature prisée par l’aristocratie et la grande bourgeoisie parisiennes, attirées par ses ruines romantiques, son cadre forestier et la renommée de son théâtre privé. Après plusieurs reconversions, la fabrique fit faillite et fut fermée en 1859.

L’abbaye retrouva sa vocation première et, en 1869, accueillit le noviciat des religieuses de la Sainte-Famille de Bordeaux, qui entreprirent de la restaurer dans un « pur » style néogothique. En 1905, les lois Combes les contraignirent à l’exil et Jules Gouin, président de la Société de Construction des Batignolles, acquit l’ancien monastère dont il fit une résidence de campagne. Il poursuivit la restauration des bâtiments, qui abritèrent un hôpital pendant la Première guerre mondiale.


Dans les années 30, son petit-fils Henry Gouin gérait la propriété familiale. Suivant l’exemple déjà fameux de Paul Desjardins et de ses « décades de Pontigny », séduit par les initiatives du Front populaire en faveur des travailleurs, il décida d’ouvrir les portes de Royaumont aux artistes et intellectuels nécessiteux, pour offrir le « loisir de méditer – éventuellement de créer – à ceux que trop souvent les difficultés matérielles de la vie contraignent à vivre dans des lieux dont la beauté et la poésie sont absentes ». Le 15 mai 1938, il inaugure avec son épouse, Isabel Gouin-Lang, le Foyer de Royaumont, lieu de travail et de repos pour artistes et intellectuels. Vingt-six ans plus tard, en 1964, le projet sera pérennisé sous la forme d’une Fondation Royaumont (GoüinLang) pour le progrès des Sciences de l’Homme.  


Ainsi, après avoir été monastère, usine textile, village et noviciat, l’abbaye deviendra au cours du XXe siècle un lieu de rencontre et d’échanges majeur, pour plusieurs générations d’intellectuels français et étrangers, dans le domaine des sciences humaines et de la musique ; avant de s’imposer comme un lieu de recherche, de formation et de production artistiques internationalement reconnu.

 

L’ABBAYE DE SOLESMES

Dom Henri QUENTIN Moine de la même abbaye

Edition Mame

 1935

Des photos et l'histoire de cette abbaye, de sa fondation à aujourd’hui, avec ses rites et ses grandes figures.

 

Le monastère de Solesmes fut fondé au début du 11e siècle par Geoffroy le Vieil, seigneur de Sablé. Il fit don aux moines de l’abbaye de La Couture, au Mans, de son domaine de Solesmes et de ses dépendances. La dédicace de l’église de Solesmes eut lieu le 12 octobre 1010. La Couture y envoya les premiers moines qui vécurent selon la règle de Saint Benoît.

 

Les deux premiers siècles de l’histoire du monastère furent prospères, jusqu’à la guerre de Cent Ans (de 1337 à 1453), durant laquelle le monastère fut pillé et incendié à deux reprises, en 1370 et 1425. Le monastère se releva et connut une période de renouveau dont témoignent les deux grands ensembles sculptés de l’église, chefs d’œuvre de l’art français des 15e et 16e s.

 

Les deux premiers siècles de l’Ancien régime virent l’incorporation du monastère à la Congrégation de Saint-Maur, à laquelle Solesmes s’agrégea en 1664. Le prieuré fut reconstruit en 1720.  Le 13 février 1790, la Constituante interdit les vœux religieux.

Au début de 1791, les moines de Solesmes durent se disperser. Des sept pères, un seul se retira dans son diocèse d’origine. Les autres avaient manifesté leur volonté de rester dans le monastère, mais furent envoyés en prison au Mans, à Rennes, ou en déportation à Jersey.

D’autres se cachent, exerçant le ministère avec un groupe d’insermentés auxquels le prieuré offre une cache précieuse. Les bâtiments ont été vendus, mais les acquéreurs n’y paraissent jamais. À deux reprises, en 1792 et en 1794, les habitants du bourg sauvent la relique de la sainte Épine. Celle-ci pourtant attendra 1850 pour reprendre sa place dans le monastère. Le nom de Solesmes fut dès lors intimement lié à dom Prosper Guéranger qui s’y installa en 1833 avec trois compagnons. Jeune prêtre du diocèse du Mans, Dom Guéranger rétablit l’Ordre de Saint-Benoît, celui de Cluny et des congrégations de Saint-Vanne et de Saint-Maur avec l’office divin et les études ecclésiastiques, sauvant de justesse le monastère d’une destruction certaine et entière.

En 1837, le monastère fut élevé au rang d’abbaye et de chef de congrégation. Une nouvelle congrégation bénédictine était née. Dom Guéranger érigera en 1867 un monastère de femmes avec l’aide d’une grande moniale, mère Cécile Bruyère (1845-1909), la future abbesse de l’abbaye Sainte-Cécile. La Congrégation de Solesmes est aujourd’hui présente sur trois continents et compte 23 monastères de moines et 8 monastères de moniales. C’est au milieu des réformateurs et des humanistes chrétiens de la Renaissance que Jean Bougler fit ses études parisiennes. À la fin de 1517, Il fut autorisé à passer ses épreuves de docteur régent de l’Université de Paris. Il a alors environ trente-sept ans. Moine depuis une vingtaine d’années, il vient de passer treize ou quatorze ans sur les bancs de l’université parisienne. Au lendemain de la mort de dom Michel Bureau, dom Bougler était choisi par ses frères pour lui succéder à la tête de l’abbaye de La Couture. Mais François Ier cassa son élection et imposa, avec le titre d’abbé commendataire, son propre candidat, Jean Colluau.

Dom Bougler n’ignore rien des risques qu’il prend en acceptant la charge. Il rend ainsi un beau témoignage à la liberté des traditions monastiques et des élections abbatiales. Il sait pourtant que la cause est perdue d’avance. L’année 1518 aurait dû être pour dom Jean Bougler le couronnement de sa carrière universitaire. Bientôt il s’installait définitivement dans son prieuré de Solesmes. Compromis aux yeux du pouvoir royal, il a choisi de se retirer dans son bénéfice. Il sort de l’épreuve meurtri et vaincu, et cependant non découragé ni abattu. À Solesmes, il ne s’enterre pas ; au contraire il va y donner toute sa mesure, et avec éclat.

Il poursuivit dans l’église du prieuré les travaux d’embellissement commencés par ses prédécesseurs. Il fait exécuter, dans le bras gauche du transept, le prodigieux ensemble ornemental de la  chapelle de Notre-Dame la Belle. L’œuvre lui appartient tout entière. Elle est pour ainsi dire le miroir de sa vie ; les portraits des hommes auxquels il devait le plus sont là pour en rappeler les étapes. L’œuvre témoigne de l’enseignement de son maître Josse Clichtove, elle témoigne aussi de sa piété envers la Mère de Dieu. Commencée peu après 1525, l’œuvre est achevée en 1553, date inscrite sur la colonnade qui, en un « jardin clos », « hortus conclusus », fermait la chapelle du côté de la nef et que le XVIIIe siècle a transportée au-dessus de l’autel du croisillon sud.

Le transept Nord : On y distingue quatre scènes, superposées deux à deux, où se jouent, comme sur un théâtre, la Pâmoison ou Dormition de la Vierge, son Ensevelissement, l’Assomption et le Triomphe de Marie. Cette dernière scène, placée au-dessus du Trépas de la Vierge est de beaucoup la plus importante, puisque qu’elle déborde sur les autres côtés de la chapelle, où les bustes des rois de Juda et des prophètes, les Pères et les docteurs de l’Église, avec le cortège des Vertus, accompagnent la Vierge dans son Triomphe. Dom Bougler a voulu glorifier Marie, en tant qu’elle est la Mère de Dieu, mais aussi le symbole et l’exemplaire de l’Église, ainsi que le modèle du chrétien fidèle. Il s’est arrêté sur la mort ou Dormition de la Vierge, sur l’accomplissement de sa charité, le couronnement de sa perfection, déjà sans égale avant même sa naissance, dès le premier instant de sa conception.

 

la bible – Écrits intertestamentaires

Un Collectif

Edition LA PLÉIADE

 1987

Ce volume contient :

Écrits qumrâniens



RÈGLE DE LA COMMUNAUTÉ
ROULEAU DU TEMPLE ÉCRIT DE DAMAS
RÈGLEMENT DE LA GUERRE HYMNES
PSAUMES PSEUDO-DAVIDIQUES EXTRA-CANONIQUES
COMMENTAIRES BIBLIQUES
APOCRYPHE DE LA GENÈSE
FRAGMENTS IMPORTANTS DIVERS

TESTAMENT D’ABRAHAM APOCALYPSE D’ABRAHAM
PARALIPOMÈNES DE JÉRÉMIE
VIE GRECQUE D’ADAM ET ÈVE
APOCALYPSE D’ÉLIE

Pseudépigraphes de l’Ancien Testament



HÉNOCH JUBILÉS
TESTAMENTS DES DOUZE PATRIARCHES
PSAUMES DE SALOMON TESTAMENT DE MOÏSE
MARTYRE D’ISAÏE ORACLES SIBYLLINS
APOCALYPSE GRECQUE DE BARUCH
LIVRE DES SECRETS D’HÉNOCH
LIVRES DES ANTIQUITÉS BIBLIQUES
QUATRIÈME LIVRE D’ESDRAS
APOCALYPSE SYRIAQUE DE BARUCH
JOSEPH ET ASÉNETH TESTAMENT DE JOB

 

la bible – nouveau testament

Collection la pléiade

Edition GALLIMARD

 1984

 

Une des meilleures traductions de ce livre sacré. Les Évangiles, les Épitres, les Actes des Apôtres, et l’Apocalypse de Jean.

 

Comment et pourquoi choisir sa Bible : ll n'y a pas de traduction parfaite de la Bible, évidemment. Déjà entre deux langues proches comme l'italien et le français, bien des expressions et des notions sont difficiles à traduire. C'est plus difficile entre le grec du nouveau testament et le français, et plus ou moins impossible entre l'hébreu (la langue du premier testament) et le français, qui sont très différents. En particulier, il y a souvent des jeux de mots dans la Bible, qui permettent un double sens, c'est un casse-tête pour les traducteurs qui mettent parfois une petite note en bas pour expliquer, quand ils y pensent. En quelques endroits, le texte est à peu près incompréhensible, et on est obligé d'improviser un peu, en supposant que le texte a été abîmé au cours des millénaires. Il est donc normal que les traductions diffèrent. Cela dépend de l'usage que l'on veut faire de sa Bible et cela dépend des goûts de chacun.

 

Quelques nostalgiques du passé ne jurent que par des traductions anciennes, comme Martin ou Ostervald, pourquoi pas.  D’autres sont habitués à Second, Jérusalem ou TOB, ce sont certainement trois bonnes traductions, offrant un bon compromis entre une fidélité au texte d'origine et une certaine commodité de lecture. Il y a aussi la traduction faite pour la Pléiade qui est bien. Dans cette catégorie, il vaut mieux éviter quand même la traduction Second de 1910 dont la langue a pas mal vieilli déjà, personnellement je préfère la traduction Second révisée "à la colombe" ou la "Nouvelle Bible Second" (NBS). Certains s'intéressent à des traductions comme Chouraqui ou Darby qui tentent de s'approcher au plus près du texte littéral. C'est parfois intéressant, par exemple lors d'études bibliques, mais pour une lecture personnelle journalière, ce n'est à mon avis pas génial.

 

À l'autre extrême, il y a les traductions en français courant ou en français fondamental qui éliminent bien des mots ou des phrases jugées difficiles en simplifiant ou en expliquant. Ces traductions sont utiles pour des personnes qui auraient très peu d'instruction et pas tellement envie ou pas tellement les moyens de s'instruire plus. Même pour des enfants, ou pour des adultes apprenant à lire, je remarque qu'en général ils sont capables et dignes d'une Bible qui soit un peu plus fidèle au texte d'origine. Toutefois, dans le genre, la traduction "Parole de vie" fait un vrai effort de fidélité au texte tout en restant très simple. Il y a enfin des traductions qui cherchent à privilégier la qualité du langage, c'est bien entendu aussi un peu au prix d'une distance un peu plus grande avec le texte hébreu ou grec. Mais il peut y avoir un réel intérêt dans ces traductions, un style, un souffle qui donne envie de lire la Bible, ou qui sonne bien dans la lecture à haute voix. Dans ce genre, vous avez actuellement la Bible "des écrivains" chez Bayard, et la Bible de la liturgie.

 

l’Âge d’or de chartres

René QUERIDO

Edition De Mortagne

 2000

L’enseignement d’une école de mystère et de l’éternel féminin.

A travers l'histoire de Chartres, du Moyen Age à nos jours, c'est à une formidable aventure que René Quérido nous convie, nous aidant à nous souvenir de certaines origines du monde moderne. Durant l'Age d'Or de Chartres (1000 à 1200 environ), des milliers d'étudiants venaient à cette école des mystères renommée où enseignaient les plus grands esprits d'Europe.

Fulbert, tout d'abord, qui orienta la cathédrale d'après le site primitif de la petite église de Marie. - Puis Bernard Sylvestre, dont la Cosmographie dépeint la création et l'unité du monde. Sa vision a servi de base à de nombreuses romances médiévales ainsi qu'à la Divine Comédie de Dante. - Jean de Salisbury, un écrivain original et doué, offre sept clés pour la fusion du christianisme et du platonisme. - Alain de l'Isle, le dernier, est le plus grand des Maîtres de Chartres. C'est aussi le moins connu en dehors de ses neuf livres intitulés Saga de la Création de l'Homme Nouveau et de la Rédemption de la Terre. Les derniers chapitres sont consacrés à l'oeuvre commune et à l'influence des platoniciens et des aristotéliciens à notre époque.

En 1895, dans un ouvrage fameux, l’abbé Clerval montre que Chartres fut au Moyen Âge le siège d’une école particulièrement brillante. En s’appuyant sur les archives de la ville, il en décrit le fonctionnement, énumère les maîtres et souligne l’influence. En 1927, Haskins présente cette école comme un des phares de la « Renaissance du XIIe siècle ».

Remettant en cause l’existence même de cette école, Richard Southern instaure en 1970 une controverse féconde, à laquelle contribuent notamment Nicolas Häring, Roberto Giacone, Peter Dronke, Edouard Jeauneau et Jean Châtillon.

Les débats permettent ainsi de clarifier ce que l’on entend par « école ». En effet, les historiens antérieurs tendaient à superposer deux notions, celles d’école institutionnelle (lieu d’enseignement) et d’école intellectuelle (courant doctrinal).

Or si l’existence à Chartres de la première ne fait aucun doute, la seconde est plus délicate à circonscrire. Aujourd’hui, personne ne nie que des relations personnelles et des affinités de doctrine aient existé à l’intérieur d’un groupe de maîtres et de penseurs, dont plusieurs ont effectivement enseigné à Chartres. Toutefois, ce groupe a des attaches avec d’autres lieux d’enseignement, comme Tours, Poitiers, Paris et la Normandie. Il serait donc plus exact de parler d’une constellation de maîtres, qui eut certes des liens privilégiés avec la ville de Chartres, mais dont le rayonnement s’étendit d’abord au quart nord-ouest du royaume, avant de toucher, par la copie manuscrite, l’ensemble de l’Occident médiéval.

Parmi les traits qui donnent à cette nébuleuse son identité intellectuelle, on mentionnera surtout :l’influence du Timée de Platon et des autres sources (néo)platoniciennes : Martianus Capella, Macrobe, Boèce, et un effort pour montrer que leur pensée, interprétée à l’aide de la notion d’integumentum (« revêtement »), est compatible avec la foi chrétienne ; un double intérêt pour les arts du langage, en particulier pour la grammaire et les textes des Anciens, et pour les questions de cosmologie et de physique.

 

les chartreux – 2 dvd

Film de Philip groning

Edition DIAPHANA

 2005

Un film d’une beauté pure, une expérience spirituelle hors du commun. Ils sont là, depuis le XIème siècle, dans le Massif de la Chartreuse, en Dauphiné, au pied ouest du Grand Som qui les domine de ses 2026 mètres. Une poignée d’hommes, reclus volontaires, qui se sont retirés du monde. L’ordre des Chartreux. Entre solitude totale et vie communautaire, leur existence et leur quête spirituelle sont rythmées par les changements de temps, de saison, et les prières.

Le Grand Silence est une méditation silencieuse sur la vie monacale dans sa forme la plus pure.


Le 1er DVD contient le film (2h) sur la vie monacale et l’environnement. Les offices et les chants.


Le 2ème DVD (2h) contient les offices de nuit, un entretien avec Monseigneur Poupard, la fabrication de la fameuse liqueur « La Chartreuse », des photos, des documents anciens, l’architecture du monastère, l’emploi du temps des moines, la règles des Chartreux, leurs diverses activités.


Un excellent documentaire sur ce centre spirituel.

 

la grande chartreuse

par un Chartreux

IMPRIMATUR MONTAGRIN

 1984

Le premier auteur de cet ouvrage eut le mérite de rassembler une documentation considérable et de la mettre en œuvre dans un livre plein d’intérêt en 1881. Ce trésor, conservé et enrichi par les éditions successives, se retrouve dans le présent volume. Pour cette douzième édition, on a mis à jour la partie historique et perfectionné un certain nombre de détails. L’ouvrage reste substantiellement le même. Il répond aux questions de tout genre que l’on se pose sur les Chartreux, dont l’idéal surnaturel et l’antique observance semblent parfois un peu mystérieux aux hommes de notre temps.


Notre-Dame de Casalibus a été édifiée au XVème siècle, hors d’atteinte des avalanches, tandis que la chapelle Saint-Bruno, perchée sur un rocher qui semble venir d’ailleurs, semble avoir été édifiée à proximité du site originel de la première chartreuse, située probablement sur la plate-forme qui jouxte la chapelle.

Le terme traditionnel d’avalanche avec lequel on désigne ce drame ne doit pas faire illusion. Aucune avalanche de neige n’aurait pu parvenir si bas dans la vallée et on ne connaît d’ailleurs pas de couloir d’avalanche dans cette zone, mise à part une petite coulée annuelle dont la largeur n’excède pas quelques mètres. Les petits éboulements sont très fréquents dans ce massif calcaire ancien.

L’avalanche de 1132 était en fait un éboulement de pierres qui a poussé loin devant lui une énorme quantité de neige. Quand on approche du col de Bovinant, 700 mètres au-dessus du monastère, on peut voir un pan de rocher qui se détache de la paroi et on peut imaginer ce qu’il adviendrait si un jour, affaibli par le gel et l’érosion, il venait à se détacher entièrement. Les énormes blocs de rochers qui parsèment l’emplacement du premier monastère laissent imaginer le désastre.

Les survivants de la catastrophe ne pouvaient songer à reconstruire au même endroit. Guigues, le prieur, choisit un nouvel emplacement deux kilomètres plus bas, situé entre deux replis de terrains qui dévieraient toute chute de rochers soit en amont, soit en aval du monastère. Peut-être une autre raison guida-t-elle ce choix. L’emplacement de la première maison, pourtant « parfaitement protégé du vent du nord et bien exposé au midi » semble aujourd’hui marqué par une austérité extrême. Même en plein été il faut attendre la fin de la matinée pour que le soleil se lève au-dessus du Grand Som. Jusqu’aux années 1990, la neige demeurait à cet endroit jusqu’au mois de mai inclus, soit un bon mois et demi de plus qu’au monastère actuel. Toutefois, les conditions climatiques du XXème siècle ne sauraient permettre de juger les motifs des moines du XIIème siècle sans risque d’anachronisme. Le climat du Moyen Âge était beaucoup moins rude en Europe qu’à la période moderne (« optimum climatique médiéval »). Certaines chartreuses comme celle de Berthaud subsistèrent longtemps dans des milieux encore plus difficiles que la Grande Chartreuse. Quoi qu’il en soit, le nouvel emplacement, plus ouvert, mieux ensoleillé, était à l’abri des avalanches. Il était plus proche de la maison basse ce qui facilitait pour les frères le trajet à faire chaque semaine quel que soit le temps.

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Après l’incendie de 1676, Dom Innocent Le Masson reconstruisit le monastère selon un nouveau parti architectural, celui qu’on lui connaît. Les bâtiments sont classés monument historique depuis 1920. L’Assemblée constituante, par décret du 2 novembre 1789 mit les biens de l’Église, dont les biens des congrégations, à la disposition de la Nation. Par le décret du 13 février 1790, elle interdit les vœux monastiques et supprima les ordres religieux réguliers.
Le Père Général, Dom Nicolas-Albergati de Geoffroy, quitta la Grande Chartreuse le mercredi 17 octobre 1792. Non seulement la communauté de la Grande-Chartreuse n’existait plus, mais l’ordre des Chartreux n’avait plus une seule maison vivante en France. Le chapitre général ne pouvait plus se réunir. Lors de sa dernière session, il avait établi qu’en cas de dispersion de la communauté, le définitoire désignerait un vicaire général en attendant des jours meilleurs. Par la suite, le définitoire ne pouvant se réunir, les vicaires généraux successifs désignèrent leur scribe pour leur succéder en cas de décès, moyennant confirmation du Saint-Siège.

Par ordonnance royale du 27 avril 1816, l’Ordre obtint de l’État la location de la Grande Chartreuse pour y établir « un lieu de retraite ». Le 16 juillet 1816, le Vicaire général en exercice, Dom Romuald Moissonier, profès de la Grande-Chartreuse, mais alors prieur de la Part-Dieu en Suisse, seule chartreuse de l’ordre ayant survécu à la tourmente révolutionnaire, rentrait à la Grande-Chartreuse avec quelques religieux pour y reprendre la vie régulière.
En 1857, un décret impérial définit une réserve autour du monastère pour préserver le paysage et garantir la tranquillité des moines. Les chartreux échappèrent à la première vague d’expulsion des congrégations non autorisées de 1880.


Les moines de la Grande Chartreuse furent expulsés manu militari le 29 avril 1903. De nombreuses cartes postales de l’époque nous rappellent ce moment dramatique, qui fut particulièrement tendu, la population s’opposant au départ des moines.

 

LES CHARTREUX - amour & silence

par un Chartreux

Edition DU SEUIL

 2006

Le petit livre que voici est écrit par un Chartreux dont le nom ne nous est pas révélé. Il comprend une « Introduction à la vie intérieure » ainsi que dix sermons prononcés, entre 1940 et 1943, par l’auteur à l’intention des moines de son abbaye.

On trouvera difficilement – et dans un aussi mince volume – à la fois autant d’élévation et tant de simplicité. Méditations sur le plan divin, conseils sur les méthodes d’oraison, inscription du spirituel dans le temporel, commentaire des grandes fêtes de l’Église, sont traitées ici avec cette simplicité et cette évidence qui viennent d’une vision claire et d’une expérience intime.

 

Point de traité, ici, ni de métaphysique, mais seulement le pur et puissant rappel des textes essentiels commentés à cœur ouvert non par un philosophe, mais par quelqu’un qui, chaque jour, en vit. Amour & Silence tire son prix non seulement de sa justesse, mais aussi du ton que son auteur lui a donné et qui met chacun à même de s’enrichir de sa lecture.


Le titre est beau et chargé de poésie. Le contenu est meilleur encore. Comme le silence est reposant ! À côté de tant d’ouvrages qui s’époumonent à une piété factice, le repos de la contemplation se trouve ici dans sa pureté.

Un Chartreux parle ; ce sont de très courts chapitres qui servent d’introduction à la vie intérieure, des méditations sur l’oraison, son application à la vie pratique, les exigences de l’Évangile, ou bien sur tel ou tel mystère du christianisme.

 

Il y a notamment quelques pages sur l’Immaculée Conception qui sont de toute beauté.

 

LA GÉOMÉTRIE ÉVANGÉLIQUE

A. DEGHAYE

Edition DERVY

 1996

Étude sur les nombres de l’évangile et de l’apocalypse de Jean. Les Evangiles sont porteurs de Nombres symboliques dont la signification profonde est l’objet de recherches depuis leur origine. Le sens qui leur a été donné par les chercheurs, constitue une approche non exhaustive de l’arithmologie symbolique.

 

Partant principalement de l’évangile et de l’Apocalypse de Saint-Jean, l’auteur nous dévoile ici combien la Géométrie sacrée de ces textes affirme la divinité du Christ. Mathématiques et arithmologie permettent la représentation concrète du contenu abstrait des Textes Saints, et une approche plus précise de leur signification.

 

C’est dans un contexte culturel encore très influencé par le Pythagorisme et le Néoplatonisme que les Evangélistes nous témoignent de la Vie et de la Passion du Christ. En agrémentant leurs récits de Nombres symboliques, ils sacrifient à un mode qui, à leur époque, faisait du Nombre et de la Géométrie, la Science de Dieu.

 

Rechercher la signification réelle des Nombres dans l’Ancien et le Nouveau Testament, c’est tenter d’en comprendre le divin message dans la parole comme dans la prophétie.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Le symbolisme biblique   -   l’Hébreu, le grec et les Nombres   -    Jésus, médiateur et prophète   -   les 153  poissons   -    515, le rapport de Phi à Pi   -      du microcosme au macrocosme   -   le lac de Génésareth,  la Décapole,  la Sainte Cène   -    Aime ton prochain comme toi-même   -    Androgynie, narcissisme et Création   -    le pouvoir de la pensée   -        Tout est accompli    -      Les clés arithmologiques et mathématiques   -   les mots, les noms et les Nombres    -     Possession, Révélation, Magie et Illumination   -     La mémoire de l’A.D.N.     -       Le symbolisme géométrique   -    les 22 lettres de l’Ancien Testament.  Les 27 lettres du Nouveau Testament. Le tout en 28 lettres   -     18. 623  Le Paraclet    -     

 

la lÉgende dorÉe – 2 TOMES -

Jacques de voragine

Edition Flammarion

 2002

2 tomes pour y décrire la vie et les messages de :

 

St André, St Nicolas, St Thomas, St Etienne, St Jean, St Paul, St Rémy, St Marcel, St Antoine, St Sébastien, St Vincent, St Julien, St Ignace, St Valentin, St Pierre, St Grégoire, St Patrice, St Georges, St Marc, St Philippe, St Jacques, St Léon, Ste Lucie, Ste Agnès, Ste Paule, Ste Agathe, Ste Sophie, Ste Marie l’Égyptienne, Ste Apolline, Ste Pétronille, Ste Marine, Ste Marguerite, Ste Christine, Ste Marie-Madeleine, St Christophe, St Félix, St Germain, Ste Dominique, St Laurent, St Bernard, St Barthélemy, St Augustin, St Jean-Baptiste, St Gilles, St Mathieu, St Maurice, St Come, St Damien, St Michel, St Gérôme, St François, St Denis, St Luc, St Simon, St Martin, St Clément, Ste Marthe, Ste Dorothée, Ste Justice, Ste Thaïs, Ste Elisabeth, Ste Cécile, Ste Catherine, la bienheureuse Vierge Marie, et bien d’autres….

 

LA LÉGENDE DORÉE

JACQUES   DE    VORAGINE

Edition DIANE DE SELLIERS

 2000

Lorsque vers 1260 parut le premier manuscrit de la Légende dorée, son retentissement fut tel qu’en quelques années elle devint, avec la Bible, le livre le plus copié et le plus lu des pays de la chrétienté. Plus de mille manuscrits de la Legenda  sanctorum- «  ce qui doit être lu des  saints »- virent le jour. Et bientôt on lui donna le beau nom de Legenda aurea car «  son contenu est d’Or »

 

Le livre de Jacques de Voragine,  racontait avec une force narrative étonnante la vie de 160  saints, les histoires merveilleuses qui les entourent, leurs miracles et leur martyre, et donnait aux enlumineurs, la possibilité d’exprimer tout leur art. Ce fut le cas de Maître Jacques de Besançon, et de Maître François, à qui l’on doit, à la fin du XVe siècle, l’extraordinaire ouvrage enluminé de la Légende dorée dans la traduction française de Jean de Vignay. Il est présenté dans cette édition avec d’autres illustrations issues de manuscrits remarquables. De même pour les peintres, dès le début de la Renaissance italienne, la Légende dorée devint une source d’inspiration essentielle. Ils avaient enfin à leur disposition un ouvrage de référence où était décrite avec force détails la destinée de ces saints qui nous font voyager à travers le temps, jusqu’aux premières années de la chrétienté et à travers les contrées les plus reculées, jusqu’en Inde du Sud.


Tout comme le peuple auquel ce livre s’adressait, les artistes s’émerveillaient et vivaient passionnément l’aventure terrestre et spirituelle racontée par le futur archevêque de Gênes. Le texte leur révélait à quel point ces hommes et ces femmes, animés par une foi indestructible et l’immense amour qui les guidait, étaient profondément humains. Alors, on vit les plus grands peintres – Duccio, Giotto, Simone Martini, Fra Angelico, Ambrogio  et Pietro Lorenzetti, Masaccio, Masolino, Piero della Francesca…-, et d’autres moins connus mais non moins inspirés, déployer tout leur génie pour illustrer un événement, un détail, pour magnifier le récit, et surtout pour mettre en lumière l’humanité de ces êtres si proches de nous.


La Légende dorée sera pendant plusieurs siècles une source d’inspiration inépuisable, et les peintres enrichiront ainsi les églises, les couvents et les monastères de fresques, de retables ou de polyptyques illustrant les scènes de la vie des saints telles que Jacques de Voragine les a décrites.

 

Aujourd’hui, cette édition de la Légende dorée réunit enfin le texte et les œuvres d’exception qui s’y rattachent. 400 reproductions en couleurs de plus de 120 peintres du Trecento et du Quattrocento italien y sont présentées. Un grand nombre était resté méconnu : des fresques étaient cachées au fond de couvents, des retables ont été découverts dans de petites églises, des suites, éparpillées dans divers musées, ont été rassemblées. Cette édition les révèle et les met en valeur.


Un très beau livre, richement illustré et à avoir dans sa bibliothèque.

 

LA PASSION SELON ST JEAN

Marc JOULIN

Edition DESCLÉE DE BROUWER

 1997

Depuis  des siècles, la passion de Jésus a inspiré de nombreux artistes, de Giotto à Bach, de Picasso à Matisse.

 

Dans l’évangile de Jean, elle prend un relief tout particulier et s’amorce dès le début du récit. C’est que l’Evangéliste associe d’emblée la gloire à la mort du Christ, l’exaltation à la passion. Par le don de lui-même, par un combat lucide contre les forces du mal, Jésus manifeste son exceptionnel rapport à Dieu.

 

A travers une série de chapitres courts, à l’écriture aisée, dépouillée de tout appareil technique, Marc Joulin relit la Passion ; la gloire de Jésus que Jean met en avant n’a rien d’une révélation tonitruante, elle s’exprime et se magnifie par la profondeur d’un amour.

 

Au sommaire de cet ouvrage:

Pourquoi Jésus devait-il mourir ?    -   Jésus et la loi, le temple, le peuple de Dieu et sa mission    -     Qu’un seul homme meure   -   la Pâque était proche   -   le parfum de Marie   -   un roi sur un âne   -   si le grain ne meurt…    -      la trahison   -     demeurez en mon amour   -     en public j’ai parlé   -     un coq chante   -   le roi des juifs     -    Voici l’homme, voici votre roi     -     la marche au calvaire   -    les soldats devant le crucifié     -     la mère et le disciple   -    Tout est accompli     -   Du sang et de l’eau   -    une tombe dans un jardin   -    Il devait se lever d’entre les morts   -   J’ai vu le Seigneur   -   Recevez l’Esprit Saint     -     Mon Seigneur et mon Dieu    -   Jetez le filet    -   la mission de Pierre   -    Et le disciple que Jésus aimait ?    - 

 

L’AIGLE DE PATMOS – MESSAGES INITIATIQUES DE L’APOCALYPSE DE JEAN  -

 Jean  Solis

Edition  de la Hutte

2016

Le texte le plus étrange et le plus atypique du canon biblique est aussi l’un des livres qui interpelle le plus l’être humain quelle que soit sa culture. Analysé dans la cadre de la théologie classique – embourbée dans les dogmes qui trahissent la Parole de Notre Sauveur depuis le 3e siècle – ce livre ne peut pas parler.

 

Il appartient à une littérature qui ne ressort ni de la « religion » telle que nous la voyons aujourd’hui, ni du fantasme des millénaristes, ni du genre des thrillers mystiques à la mode depuis le milieu du 20e siècle.

 

La révélation de Jean de Patmos explique en détail la méthode initiatique dite « en langue » par YHShWH, que les mauvais catéchismes ignorent, et même occultent depuis les grands conciles fondateurs d’une Eglise qui n’administre que des pouvoirs temporels.

 

L’Apocalypse n’est pas un simple récit, mais un ensemble de rites

 

Elle n’est pas un dogme, mais une méthode

Elle ne procède pas de la théologie, mais de la Gnose

 

Elle ne parle pas de souffrance, mais d’Alchimie Interne

 

On l’appelle Jean l’Apôtre ou Jean l’Évangéliste ou Jean le Théologien pour le distinguer de Jean le Baptiste. Son symbole en tant qu’évangéliste dans la tradition du Tétramorphe est l’aigle, d’où le surnom « l’Aigle de Patmos ».Souvent appelé « le bien-aimé du Seigneur », ou celui que Jésus aimait, Jean est considéré comme l’apôtre préféré du Christ.

 

De nombreuses représentations de la Cène nous le montrent au côté de Jésus, écoutant attentivement les paroles du Seigneur, les yeux quelquefois fermés pour mieux écouter (La Cène peinte par Dirk Bouts). En effet dans l’évangile que l’on attribue à Saint Jean, il rapporte avec beaucoup de précisions les paroles prononcées par Jésus au cours de la Cène (Discours de la Cène, chapitres 14 à 17), et en particulier l’envoi de l’Esprit Saint ou Paraclet par le Père.

 

Saint Jean est aussi le seul Apôtre accompagnant Jésus jusqu’au Calvaire avec la Sainte Vierge Marie et Sainte Marie Madeleine. L’empereur l’envoie en exil sur l’île de Patmos, où il aurait écrit l’Apocalypse. À Patmos, île montagneuse, luxuriante à l’époque, Jean reçoit une vision du Christ de l’Apocalypse, majestueux d’apparence, vêtu de blanc, le glaive de la « Parole » dans la bouche.

 

Jean s’agenouille et il est béni par l’apparition qui lui dit : « Écris donc ce que tu as vu, le présent, et ce qui doit arriver plus tard » Puis il lui a révélé en de grandioses visions ce qui doit arriver à la fin des temps : l’accroissement de l’iniquité, la venue de l’Antéchrist, son combat contre les fidèles et sa lutte ultime qui le jettera finalement pour toujours en Enfer avec le diable et ses anges maléfiques. Il contempla aussi les bouleversements du Monde, la consommation de toute chose sous le feu divin, puis le triomphe du Fils de l’homme, la résurrection de tous au jugement dernier, et enfin la descente sur terre de la Jérusalem céleste, cité sainte et éternelle, où Dieu demeurera pour toujours avec les hommes.

 

Au sommaire de cet ouvrage, Jean solis nous parle de :

 

Jean  - Déchirement  -  Introït  -  Inconstance  -  Découragement   -     Compromission   -  Syncrétisme   -  Kénose   -  Agapè  -   tiédeur   -  Tétramorphe   -  manducation   -  Coursiers   -  renversement   -  Tau   -  Adorations   -  Régale   -  Exterminateur   -   Roue   -   Prophètes   -  Résurrection    -   Béance   -  dragon    -  bête    -    666    -    999    -   144 000   -    Anges   -  les raisins de la colère   -  Armageddon   -   la Putain   -   la meule   -   Millenium   -   Eden   -   Kanôn   -   Amen   -  L’Ecclésiaste   -   Liturgie de Patmos   - 

 

LA PAROLE DU SILENCE

Michel Maffesoli

Edition du Cerf

2016

On ne peut pas lire Michel Maffesoli sans s’incliner devant le style de ce « petit maître », sa maitrise subtile et délicate de la langue française. Voici un écrivain, un homme de lettres, au sens propre du terme, qui donne à penser, à travers la qualité de son verbe. Le titre en lui-même est une sorte d’oxymore bienvenu, tant le brouhaha qui nous entoure finit par envahir nos sens et détruire jusqu’à notre vie intérieure. Du moins pour ceux qui en ont une, et s’efforcent de la préserver. Car c’est bien l’enjeu, le vrai lieu de résistance : la conscience. Face aux innombrables totalitarismes qui se présentent à nous, et dont le consumérisme, le culte excessif et totalitaire des « droits de l’homme », comme l’islamisme en sont les plus connus.

 

Il y a dans ce petit bijou une incroyable bravade « cathophile ». Maffesoli serait-il tombé au champ d’honneur de la grâce ? Il n’hésite pas à contester le christianisme qu’a connu Nietzsche : « Celui que ce fils de pasteur a bien connu est une religion bavarde où le commentaire sans fin de la Bible prévaut sur la parole divine » (p 23). Je rajoute que l’on pourrait en dire autant de la religion juive dans laquelle le Talmud (parole des et commentaire des hommes) semble parfois prendre le pas sur la Thora (parole de Dieu révélée aux hommes).

 

La conclusion c’est que « la liturgie traditionnelle, quant à elle, est autrement plus joyeuse en ce qu’en célébrant dans son comput ordonnancé, le Créateur et sa création, c’est le corps mystique en attente du corps glorieux qui est valorisé » (p 24). St Paul, Bossuet et Pie XII continuez, nous vous en supplions, votre conversation glorieuse avec cet esprit. Maffesoli nous appelle à l’urgente nécessité de revenir à l’essentiel, car selon lui les paroles oiseuses ne manquent pas en cette période de détresse. La démarche « apophatique » consiste justement à ne parler de ce qui est important que par évitement, avec prudence. Lorsque Dieu s’adresse à Hélie, Il le fait dans le « bruit d’une brise légère ».

Ce que Maffesoli veut nous montrer, c’est que l’approche du mystère se fait de manière plus effusive que discursive. En conséquence, ceux qui sont initiés aux mystères, et en partagent les mythes, restent muets face au profane. La proximité de ces trois mots nous oblige à la méditation. L’un des effets de la Réforme protestante fut de « désenchanter le monde », en l’obligeant à se justifier devant tribunal de la raison. Dans ce livre, Maffesoli se propose de revenir à l’essentiel de la religion, à cette « forme formante » dont la formulation est un abâtardissement. Heidegger nous rappelle « la grandeur simple du divin » que l’on risque d’oublier à force de trop parler. In fine, la religion est ce moment sacré qui voit la mystique et la piété populaire se rejoindre. Et tout le reste n’est que littérature…

 

Dans la religion catholique, le mot est primordial, essentiel, incontournable. Dans la Genèse, Dieu créé le monde par les mots ce que confirme Jean (I, 1) : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu » ; et le Christ se trouve être « Le verbe incarné » ou pour dire comme Victor Hugo dans Les Contemplations : « Car le mot c’est le verbe, et le verbe, c’est Dieu ».Sa critique vise aussi l’athéisme et le laïcisme forcené : « On est en train de payer le rouleau compresseur du rationalisme, dès le moment qu’on évacue le sacré il devient sanguinaire et immaitrisable« , rejoignant ainsi certaines pensées de Benoît XVI concernant le règne sans partage du rationalisme dans nos sociétés européennes, matérialistes et individualistes. Et d’ajouter : « Le blasphème, forme ultime du rationalisme, conduisant, immanquablement, au délitement du vivre-ensemble, est le vecteur essentiel d’un dissensus social ».

 

Ce que Maffesoli explique du point de vue religieux pourrait s’élargir au monde entier. Les mots, le bruit, l’abrutissement de paroles est un mal moderne. La communication sans message pertinent a massacré l’échange intellectuel digne de ce nom. Tant de mots galvaudés et tant de termes mal définis ont fini par ruiner cette haute conception de l’amitié telle qu’elle a pu exister entre Montaigne et La Boétie. A la fin de l’ouvrage, Maffesoli explique que « Toute réussite, en quelque domaine que ce soit, repose sur une indéniable force de l’esprit. En un moment où un matérialisme ou un économicisme diffus tendent à prédominer, il est bien difficile de comprendre l’efficace de la puissance immatérielle » ; et cette analyse caractérise au mieux le drame de notre époque. Soumise à l’émotivité de l’instant, droguée au vacarme, récalcitrante à toute spiritualité, elle ignore le recueillement, le temps long et la mesure. Ne pas chercher à tout nommer pour préserver le divin social, tel serait un résumé de la pensée de ce livre qui ose une étude approfondie et inédite du délitement de notre pays. « Chaque atome de silence est la chance d’un fruit mûr », se plait à rappeler Maffesoli en citant Paul Valéry.

 

L'APOCALYPSE - approche de la citÉ cÉleste

O.M. aïvanhov

Edition PROSUETA

 1991

« Il existe de nombreuses interprétations de l’Apocalypse, mais pour moi aucune encore n’a jamais véritablement touché le vrai, le fond. Pourquoi ? Il y a plusieurs raisons, mais c’est surtout parce qu’au lieu de ne voir dans ce livre que l’essentiel, c’est-à-dire la description d’éléments et de processus de la vie intérieure et de la vie cosmique, on a cherché à y reconnaître des personnages, des pays, ou des événements historiques. Alors, évidemment, qu’est-ce que l’on a pu faire comme erreurs sur les quatre cavaliers, la bête à sept têtes et à dix cornes, la femme couronnée d’étoiles, la grande prostituée, la nouvelle Jérusalem !


Je vous ai donné, moi aussi, l’interprétation de quelques passages, mais sachez encore que vous n’en recevrez aucun bienfait si vous n’avez pas d’abord travaillé à acquérir les véritables bases de la vie spirituelle. Car tous ces symboles, il ne suffit pas de les comprendre intellectuellement, il faut pouvoir les vivifier en soi. Et tant que vous n’avez pas fait un travail préalable de purification, de maîtrise de soi et d’élévation intérieure, vous resterez en dehors des merveilles de l’Apocalypse. »


On y trouve Melkitsédeq, l’Agneau, les 24 vieillards, les églises d’Éphèse, la femme et le dragon, l’archange Mikhael, la bête, le festin de noces, la cité céleste et la nouvelle Jérusalem.

 

l’apocalypse d’angers

R. planchenault

NATIONALES DES MONUMENTS HISTORIQUES 

 1966

Livre des épouvantes et des béatitudes, bréviaire de la peur et alphabet du ciel, répertoire des catastrophes et des félicités, le tout à l’échelle de Dieu, voilà l’Apocalypse de Saint Jean, paroles redoutables que les exégètes n’épuiseront pas. Pouvons-nous encore parler d’exagération prophétique lorsque l’apôtre voit des villes détruites d’un seul coup, et le tiers de la mer empoisonné ? Ce qu’Attila ou Gengis Khan révèrent sans pouvoir en donner qu’une image dérisoire, des savants tenaces, cloîtrés dans leurs laboratoires, perdus dans leurs équations, l’ont approché et, désormais en possession des clefs de l’abîme, préparent méthodiquement notre mort, et la leur par surcroît. Les cataclysmes jusqu’ici déclenchés, modestes essais, n’ont tué que deux cent mille hommes à la fois. Ce sont toutes les eaux qui seront mortelles, Saint Jean l’a vu ; comment ne pas le croire, aujourd’hui que nos savants y travaillent ?

Terrible actualité du livre prophétique ! Mais aussi place éminente de l’homme, que nos yeux éblouis par tant de violences inclinent à négliger. Tout est fait pour lui, et si les forces du mal l’écrasent, c’est que Dieu le permet, qui jamais n’oublie avoir mis l’homme au centre du système. Réconfortante perspective ! Mais malgré la vertu, le travail et Dieu même, ce monde matériel se corrompt tous les jours.


Magnifique œuvre d’art, d’une ampleur sans égale, la tenture de l’Apocalypse peut plaire par la qualité de sa composition, l’agrément de ses détails, mais comment suivre le déroulement de tous les épisodes qu’elle illustre si l’on n’a pas sous les yeux le texte même de Saint Jean ?


À qui n’est pas familiarisé avec la littérature prophétique, le poème de l’Apôtre ne peut manquer de paraître obscur. Le Disciple Bien-aimé a fait choix d’un genre littéraire où se multiplient tantôt les antithèses, tantôt les répétitions. Leurs chevauchements sont ici tels qu’ils déroutent, et des exégètes ont pu conclure que, sous la forme que nous lui connaissons, l’Apocalypse est constituée de deux versions successives d’un même thème, dues l’une et l’autre à Saint Jean, mais rassemblées, entremêlées et complétées plus ou moins heureusement par une autre main. Ajoutons que les emprunts faits aux livres les plus hyperboliques de l’Ancien Testament sont constants ; que dans leurs apocalypses, les prophètes, Saint Jean comme les autres, ne craignent pas de recourir à des symboles dont l’outrance atteint des sommets absolument incroyables ; que, dans des raccourcis prodigieux, l’Apôtre a condensé des pensées parallèles ; que l’on peut donc donner à une même phrase des acceptions différentes simultanément valables.

À première lecture, ces séries de sept sceaux brisé, de sept coups de trompette, de sept coupes vidées, ces fléaux qui se renouvellent, ces victoires passagères suivies de lourdes défaites se succédant jusqu’au triomphe définitif de la Jérusalem nouvelle, peuvent donner une impression passablement confuse.


Sans doute existe-t-il dans les trésors de certaines cathédrales allemandes quelques pièces plus anciennes. L’Apocalypse est tout au moins la première en date des tapisseries tissées en France qui soient parvenues jusqu’à nous. Seule pourrait lui être comparée la tenture dont ne subsiste qu’une Présentation au Temple, conservée au Musée du Cinquantenaire de Bruxelles ; son ciel nuageux et l’édicule figurant le temple sont ceux-là mêmes que l’on retrouve dans l’Apocalypse, mais son fond orné de rinceaux ne permet de la considérer au mieux que comme contemporaine des dernières pièces de notre tenture. Attribuée au même atelier, la suite des Preux, que s’enorgueillit de posséder le Metropolitan Muséum de New York, semble être d’une vingtaine d’années plus récente et sa composition n’atteint pas une même perfection grandiose dans la simplicité. Déjà cette première production connue d’un art, qui trouvera dans notre patrie une prospérité plus magnifique et plus durable que dans aucune autre, porte la marque d’ouvriers parfaitement maîtres de leur technique, d’une pleine maturité. Aussi sommes-nous en présence d’une production qui fut conçue pour être un chef-d’œuvre, le « beau tapis » du duc Louis Ier d’Anjou, le décor que choisissait son fils Louis II pour les plus grandes fêtes.


Un magnifique album où toutes les scènes de l’Apocalypse sur tapisserie sont reproduites avec explications et commentaires.

 

L’APOCALYPSE  DE  JEAN

Jean-Yves LELOUP

ALBIN MICHEL 

 2011

Dans notre monde soumis à des bouleversements intenses, les nombreuses prédictions « apocalyptiques » sont à la mode, celle de Jean, que les prophètes de malheurs aiment à solliciter, a-t-elle pour visée de nourrir nos angoisses et nos phobies ?

 

Pour Jean-Yves Leloup, la révélation de ce qui arrive, de ce qui vient, peut être vue dans différentes lumières, et c’est à un regard ni résigné ni effrayé devant les événements que nous invite l’Apocalypse de Jean. Elle situe la réalité actuelle et future du monde dans la lumière de Dieu et dans la lumière de l’agneau, vision à la fois de justice et de miséricorde. Plutôt que de faire de l’Apocalypse l’annonce d’une destruction nihiliste, il est possible et souhaitable de lire à travers sa symbolique si riche la « révélation » de l’ultime réalité : Tout s’effondre sauf la Vie.

A travers une traduction inédite et un commentaire abondant de ce texte fondamental de la spiritualité universelle, l’auteur à qui l’on doit une remarquable traduction de l’Evangile de Jean et des Evangiles apocryphes de Thomas, Philippe et Marie, nous fait porter un autre regard sur le monde présent et à venir. Le rôle d’une apocalypse et particulièrement celle de Jean, n’est pas de nourrir nos phobies, ni même d’éveiller une peur ou une angoisse (Tchernobyl –Fukushima) qui face à ces situations pourrait s’éprouver comme salutaire ; c’est davantage la révélation d’une issue, l’exercice d’une lucidité non désespérée.

La révélation de ce qui arrive, de ce qui vient, peut être vu sous différentes lumières, et c’est à ce regard ni résigné ni effrayé devant les événements que nous invite l’Apocalypse de Jean.

 

Il y a deux révélations dans le livre de l’Apocalypse : celle du diabolique et celle du symbolique. Révélation du dia-bolos, de ce qui « ce qui se jette entre, qui sépare, qui divise, détruit, déchire, consomme, consume et  épuise. Révélation de ce qui oppose les hommes entre eux, les sépare de l’univers et de son origine. A côté de cette révélation, il y a une révélation du symbolon « ce qui tient les deux, qui rassemble » archétype de la synthèse.

 

Dans cet ouvrage, l’auteur nous parle de :

L’Apocalypse aujourd’hui – Une phénoménologie de l’Esprit – Yohanan – les lectures de l’Apocalypse – Une interprétation de l’Apocalypse – Un messianisme de l’instant – Première révélation : Ne craignez rien ! Je suis ! Je serais – Lettres aux sept appelés – Les personnages de l’Apocalypse – L’Apocalypse comme révélation d’un inconscient – YHVH, l’Abîme – Satan – L’Agneau – Le Dragon – Les quatre vivants – Les quatre cavaliers – La colère de l’Agneau – Les sept chofars – Les sept coupes – La femme, l’enfant et la prostituée – La bête – Les ailes – Les pierres de la nouvelle Jérusalem – Les derniers mots – Les deux Jérusalem et la fiancée – Les couleurs et la symbolique des nombres –

 

L’APOCALYPSE DE JEAN  4 Fascicules

Ludovicus MIRANDOLLE

 

 1956

Un véritable travail de recherche en profondeur sur 4 fascicules (soit 500 pages environ) avec cartes et gravures.

 

Une très belle étude pour celui qui veut y passer du temps. Une des meilleures interprétations de l’apocalypse.

 

l’apocalypse de jean – lumiÈres et clefs

Philippe deschamps

Diffusion ROSICRUCIENNE

 2004

S’il est un texte mystérieux et hermétique, c’est bien l’Apocalypse de Jean. Beaucoup d’ouvrages s’efforcent d’en apporter une interprétation, qu’elle soit historique ou religieuse. En fait, à l’instar de nombreux textes anciens, cette œuvre peut être lue selon plusieurs sens, allant du littéral jusqu’au symbolique et mystique. C’est cette dernière lecture que Philippe Deschamps a retenue : l’Apocalypse représente selon lui le processus par lequel l’homme se transforme progressivement, à travers des remises en question, des destructions et des purifications successives, pour atteindre l’Illumination, l’émergence de la Jérusalem Céleste. « La Ville de la Paix » en lui. Ainsi, il ramène le symbolisme du texte aux expériences que partagent les hommes sur le sentier de l’évolution, en nourrissant cette interprétation de toute la richesse de la philosophie rosicrucienne et martiniste.

Avec cet essai dans lequel le symbolisme des nombres est toujours présent (l’ouvrage est divisé en 7 chapitres dans lesquels sont décryptés les 22 chapitres de l’Apocalypse), l’auteur décrit les étapes de la transformation individuelle de l’homme, mais aussi, parallèlement, celles de la Réintégration générale de l’Humanité. De nombreuses pistes de réflexion sont ouvertes, et des ponts jetés entre le texte de Jean et, notamment, l’Arbre de Vie de la Kabbale, les arcanes majeurs du Tarot, le Bardo-Thödol, la théosophie de Jacob BOEHME : autant de clefs offertes au lecteur pour accéder à la compréhension profonde d’un texte qui ne peut toutefois être appréhendé par le seul intellect.

 

Lorsque le livre sera refermé, seule la méditation personnelle permettra de briser les sceaux de la révélation.

 

l’apocalypse de jean – un message pour notre temps

Divers Auteurs

Edition ALBIN MICHEL

 1996

Les thèmes évoqués :

o L’Appel, présentation d’Arnaud DESJARDINS, dans un entretien avec Marc de SMEDT
o Introduction et suite par le Docteur Jean MARCHAL
o Origine et fin des temps : la doctrine des cycles
o Généralités sur la structure de l’Apocalypse
o Première vision de Saint Jean : Le Verbe créateur
o Les lettres aux sept Églises
o Seconde vision céleste de Saint Jean
o Le livre aux Sept Sceaux
o L’ouverture des quatre premiers sceaux : Les quatre cavaliers
o L’ouverture des cinquième et sixième sceaux
o L’ouverture du septième sceau
o Les fléaux des sept trompettes
o Ouverture du puits de l’abîme
o Le sixième ange

o La mesure de l’autel
o La septième trompette
o Premier signe : La femme et le Dragon
o Deuxième signe : La Bête de la mer
o Troisième signe : La Bête de la terre
o Les quatre derniers signes
o Les sept coupes
o Babylone, la Grande Prostituée
o Exultation des justes
o Les Noces de l’Agneau
o Le Triomphe du Verbe sur la Bête
o Le Jugement dernier
o La Jérusalem nouvelle
o Nature lumineuse de l’Homme nouveau

 

L’APOCALYPSE DE ST JEAN

Gaston COMPERE

Edition LE CRI

 1994

Peut-être une apocalypse de plus ; mais ce livre recèle des explications et commentaires ésotériques et curieux. Le plus illustre récit de la fin du monde provient de l'apôtre Saint Jean et de son célèbre récit : l'Apocalypse. Dans le Nouveau Testament de la Bible, l'homme décrit l'apocalypse comme un grand cataclysme avant le retour de Jésus Christ sur Terre.

 

Cette allégorie du triomphe du bien sur les forces du mal est associée aujourd'hui à la fin du monde jusqu'à devenir un synonyme du dernier jour des Hommes. Le récit de Saint Jean, en 22 chapitres, raconte le chaos provoqué par ce désastre. Dans le chapitre 6, il y décrit "un grand tremblement de terre, et le soleil devint noir comme un sac de crin, la lune entière parut comme du sang, et les étoiles tombèrent vers la terre".

 

A aucun moment, l'apôtre ne date ces faits. Les théologiens l'interprètent comme un combat intérieur plus qu'un désastre qui toucherait l'humanité. La crainte du jugement dernier serait alors symbolique et servirait à dissuader les hommes de désobéir à Dieu. 

La vision chrétienne de la fin du monde correspond à un grand cataclysme, "car est venu le grand jour de sa colère [de Dieu]" (Apocalypse, chapitre 6). Ces passages ont inspiré la littérature et nombreux artistes. Le concept de fin du monde a été repris dans de nombreux films catastrophes ces dernières années. Mais souvent, les néophytes oublient que l'Apocalypse de Saint Jean se termine bien. Dans le chapitre 20, un ange descend du ciel "saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et il l'enchaîne pour mille ans".

 

Après les châtiments, Dieu sauve l'humanité et Jésus revient pour "un ciel nouveau et une nouvelle Terre". Un bon argument à avancer aux fanatiques qui voient l'apocalypse arriver lors de grandes catastrophes naturelles ou humaines et de guerres

 

L’APOCALYPSE DE ST JEAN

 

Club du Livre

 1981

Ed. en fac - Simili manuscrit Douce 180 conservé à la bibliothèque d’oxford.              2 tomes : Un pour les commentaires et un pour le fac - Simili.

Nous ne savons pas exactement qui est l’auteur du quatrième évangile. Tout ce que nous savons, c’est qu’il se nomme lui-même le disciple Bien-Aimé et que ce disciple est le fondateur de la communauté johannique. Il a pourtant, d’après le vocabulaire de l’évangile, un certain nombre de caractéristiques : Il est de Judée : Contrairement aux synoptiques, il fait partir Jésus de Judée pour aller vers la Galilée. Jésus exerce son ministère, non pas en Galilée, mais en Judée et particulièrement à Jérusalem, sauf aux chapitres 6 (situé en Galilée) et 21 (troisième finale de l’évangile). Son vocabulaire pour décrire la Judée est très précis. L’utilisation de ce vocabulaire technique aurait été impossible à un Galiléen. Le disciple Bien-Aimé n’apparaît qu’à Jérusalem au chapitre 13. Serait-il un disciple que Jésus a connu à Jérusalem lors de son passage avant la passion?

Il n’est pas l’un des douze car le vocabulaire de cet évangile est raffiné alors que Jean, le Fils de Zébédée était peu instruit. C’était un pécheur. La communauté johannique est différente des communautés apostoliques qui se réclament des douze. Il n’y a pas de liste de douze dans cet évangile et nous découvrons au milieu du ministère galiléen que, parmi l’ensemble des disciples, il y a, entre autres, les douze. Ce sont d’ailleurs les deux seules fois où ils sont mentionnés dans cet évangile. Luc, dans son livre des Actes, a essayé de simplifier les origines du christianisme en le réduisant aux douze, mais les origines du christianisme sont beaucoup plus complexes que cela. Le chapitre 21 montre que les communautés johanniques se relieront finalement aux communautés apostoliques et reconnaîtront le rôle pastoral de Pierre.

 

On reconnaît habituellement plusieurs couches rédactionnelles au quatrième évangile. Le document le plus ancien aurait été écrit par le disciple Bien-Aimé avant les années 50, disciple qu’on a confondu avec Jean, l’apôtre. Viendrait ensuite Jean le Presbyte (l'ancien) qui écrivit aussi les épîtres, vers les années 60-65. Un autre remaniement eut lieu vers les années 90. Puis, au début du IIe siècle, un autre Jean élargie le cadre de l’évangile pour y inclure les gentils.  Jusqu’au siècle dernier, on a cru que le disciple que Jésus aimait, au pied de la croix était le même que Jean, l’auteur de l’Apocalypse. Cette méprise provient d’Irénée de Lyon qui, dans son livre Contre les hérésies affirme que Jean est demeuré auprès d’eux jusqu’aux temps de Trajan (empereur de Rome de 98 à 117 ap. J.C.). Tout le monde a donc, depuis ce temps, pensé que Jean, le fils de Zébédée, avait vécu très vieux, qu’il était mort longtemps après tous les autres apôtres. Mais nous savons maintenant qu’Irénée a confondu Jean l’apôtre avec Jean l’Ancien.

 Cependant, Jean, l’apôtre, le fils de Zébédée serait probablement mort sous la lame d’Hérode Agrippa I, avec son frère, Jacques, mais que la tradition aurait omis de le dire car l’Église d’Éphèse voulait donner au quatrième évangile, une autorité apostolique. Effectivement, le problème était de taille! Comment une personne morte entre l’an 43 et 44 ap. J.C. aurait-elle pu écrire un évangile que l’on sait être plus tardif que les autres?  Une liste impressionnante de témoins syriens, africains, phrygiens, ou de Pères de l’Église comme Papias, Grégoire de Nysse et Jean Chrysostome l’affirment cependant et ils ne sont pas les seuls. Déjà au début du siècle dernier, Wellhausen faisait remarquer que la prophétie que Jésus adresse aux fils de Zébédée,  les concerne tous les deux pareillement.  Leurs martyrs, aussi officiellement annoncés, contrediraient l’existence d’une longue vieillesse en Asie de l’un d’entre eux.

 Jean et Jacques, apôtres à Jérusalem apparaissent dans la liste des martyrs d’un martyrologe syriaque datant de 411 ap. J.C. Dans la littérature patristique, Papias, évêque de Hiérapolis en Phrygie écrit que Jean le théologien et Jacques son frère,  furent mis à mort par les Juifs confirmant la réalité du martyre de Jean consignée dans les évangiles. Grégoire de Nysse dit que Jean, le fils de Zébédée a fini sa vie dans l’eau bouillante. Pour Jean Chrysostome, évêque d’Antioche de 386 à 397, Jean est mort de mort violente. Pour Aphraate, évêque d’Édesse en 344, Jacques et Jean marchèrent sur les traces de leur Seigneur Jésus. Pour Quodvuldeus, successeur de saint Augustin, Jean fait partie de ceux qui ont consacré l’Église dans leur sang.

 Si Jean, le fils de Zébédée n’a pas écrit l’Évangile de Jean, du moins dans la forme finale, il est clair qu’il n’a pas non plus écrit l’Apocalypse. Alors, la question demeure : qui est donc l’auteur de l’Apocalypse? Contrairement au quatrième évangile, ce livre est l’auteur d’un seul homme qui a vécu à la fin du règne de Domitien (90-95 ap. J.C.) et qui a connu, avec ses frères, la persécution. Il écrit : Moi Jean, votre frère, coparticipant dans l’épreuve et le royaume et la constance en Jésus (Jn 1,9). Il s’appelle donc Jean  et définit son rôle non pas en terme d’autorité, mais en terme de solidarité avec ceux qui souffrent dans sa communauté…

 

l’apocalypse de st jean

Illustré par Albrecht dürer

Les Peintres du Livre

 1966

Lorsqu’en 1498 paraît à Nuremberg l’Apocalypse de St Jean « par Albert Durer, peintre », quinze grandes compositions, avec texte allemand et latin, gravées d’après ses dessins, suivant l’usage, par des tailleurs sur bois professionnels, l’artiste n’a que vingt-sept ans.


Cette suite étrange, peuplée d’effrayantes visions où se mêlent le ciel et la terre, le rêve et le réel, le terrible et le grotesque, ne marque pas moins une date importante dans l’histoire de la xylographie.

 

Jusqu’alors la couleur sembla presque nécessaire pour préciser les contours et différencier personnages et objets.

Pour la première fois l’énergie du dessin, la large disposition des masses lumineuses, les savantes gradations du blanc au noir permettent de tout exprimer et Érasme l’a bien compris lorsqu’il écrit :

 

« Durer n’a-t-il pas su représenter tout au moyen de la monochromie, par de simples lignes noires : les ombres et l’éclat de la lumière, les hauteurs et les précipices, toute la nature, les passions et les affections humaines, et presque jusqu’au langage ?

 

Tout cela avec une telle fidélité, une telle vérité, que si l’on voulait ajouter la couleur à ces lignes tracées avec un art si parfait, on ne pourrait que gâter l’œuvre de l’artiste. »

 

L’APOCALYPSE DU BIENHEUREUX JEAN -  DEVOIR OU DIVULGATION DE LA DOCTRINE SECRÈTE DU CHRISTIANISME

Adolphe Bertet

Edition TKINE GENEVE

 1982

Réédition de la 2° édition de 1870. Etude ésotérique sur l’Apocalypse extrêmement fouillée et parfois dérangeante.

 

Bertet fut très marqué et impressionné par Court de Gébelin et surtout on lui prête d’avoir été le disciple d’Eliphas Levi.

 

Les plus grands ésotéristes s’en sont inspirés, tel Stanislas de Guaita, Papus ou Van Rijnberk, ces occultistes du XXe siècle considérèrent les œuvres de Bertet et l’Apocalypse en particulier comme très important dans l’étude des Tarots, de la Kabbale, de la science des nombres et du christianisme ésotérique.

 

Ce livre se présente comme une explication de l’Apocalypse à travers les Tarots et le livre hiéroglyphique de Thot, ce livre contenant le résumé symbolique de la tradition primitive ou kabbale, résumé de la science des mages qui repose entièrement sur le dogme fondamental de l’analogie.

 

La traduction de L’Apocalypse est reconnue comme excellente. Ainsi chaque chapitre de l’Apocalypse est succinctement décrypté, mais surtout l’auteur nous donne des clefs ésotériques, kabbalistiques, hermétiques, occultes, Tarotiques et ésotériques nouvelles et parfois déroutantes mais cela fait avancer la réflexion et donne des pistes nouvelles.

 

L'APOCALYPSE - du cheval blanc de l’apocalypse

Emanuel SWEDENBORG

Edition L’ARBRE D’OR

 2004

Dans l’Apocalypse de Saint Jean, la parole, quant au sens spirituel ou interne est ainsi décrite : Je vis le ciel ouvert, et il parut un cheval blanc, et celui qui était dessus s’appelait le Fidèle et le Véritable, qui juge et qui combat avec justice.

 

Ses yeux étaient une flamme de feu ; et il avait sur sa tête plusieurs diadèmes, et il portait écrit un nom que nul autre que lui ne connaît. Il était vêtu d’une robe teinte de sang, et il s’appelle le VERBE DE DIEU. Les armées qui sont dans les cieux le suivaient sur des chevaux blancs, vêtues d’un lin blanc et pur ; et il porte écrit sur son vêtement et sur sa cuisse ce nom : le Roi des Rois, et le Seigneur des Seigneurs.

 

On ne peut comprendre ce que signifient ces mots que par le sens interne ; il est voir, le ciel ouvert, le cheval blanc, celui qui est monté dessus, et qui juge et combat avec justice, ses yeux qui sont une flamme de feu, les diadèmes sur la tête, le nom que nul autre que lui ne connaît ; la robe teinte de sang dont il est vêtu ; les armées qui sont dans les cieux, qui le suivent sur des chevaux blancs, vêtues de lin blanc et pur, et le nom écrit sur son vêtement et sur sa cuisse ; il est dit clairement qu’il est question du verbe ou de la parole, et que le verbe est le Seigneur ; car il est dit : Il s’appelle le Verbe de Dieu, et ensuite : il porte écrit sur son vêtement et sur sa cuisse ce nom : Le Roi des Rois, et le Seigneur des Seigneurs. Par l’explication de chaque mot il est clair que la parole est ici décrite quant au sens spirituel ou interne.

 

Le Ciel ouvert représente et signifie que le sens interne de la parole est vu dans le ciel, et conséquemment par ceux dans le monde à qui le ciel est ouvert ; le cheval blanc représente et signifie l’intelligence de la parole quant à son sens interne. Que le cheval blanc ait cette signification, c’est ce qu’on verra ci-après. Celui qui est assis dessus signifie le seigneur quant à la parole …

Le Cheval blanc : Examinons le premier sceau: “Je regardai, quand l’agneau ouvrit un des sept sceaux, et j’entendis l’un des quatre êtres vivants qui disait comme d’une voix de tonnerre: Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait avait un arc; une couronne lui fut donnée, et il partit en vainqueur et pour vaincre” (Apocalypse 6: 1-2). L’humanité suppose habituellement que cela se rapporte à Jésus-Christ. C’est la raison pour laquelle de multiple millions de gens sont trompés par une fausse chrétienté! (2 Corinthiens 4:4; Apocalypse 12:9). Un chrétien, c’est une personne qui suit le Christ. Aussi, assurons-nous de laisser le Christ nous donner l’interprétation de ce premier cavalier de l’Apocalypse.

 

Le Christ revient effectivement sur cette terre sur un cheval blanc: “Puis je vis le ciel ouvert, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait s’appelle Fidèle et Véritable, et il juge et combat avec justice. Ses yeux étaient comme une flamme de feu; sur sa tête étaient plusieurs diadèmes; il avait un nom écrit, que personne ne connaît, si ce n’est lui-même; et il était revêtu d’un vêtement teint de sang. Son nom est la Parole de Dieu. Les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, revêtues d’un fin lin, blanc, pur. De sa bouche sortait une épée aiguë, pour frapper les nations; il les paîtra avec une verge de fer; et il foulera la cuve du vin de l’ardente colère du Dieu tout-puissant. Il avait sur son vêtement et sur sa cuisse un nom écrit: roi des rois et seigneur des seigneurs” (Apocalypse 19:11-16). Mais notez-le soigneusement, le Christ tient une épée—pas un arc.

 

L’homme monté sur le cheval blanc dans Apocalypse 6, comme les autres trois cavaliers de l’Apocalypse, apporte de grandes souffrances sur cette terre. Ici dans Apocalypse 19, le Christ apporte la paix et la joie en abondance, après avoir écrasé les rebelles. Les prophéties symbolisées par les quatre cavaliers commencèrent à s’accomplir lors de la première venue du Christ. Les souffrances assurément les plus intenses précèdent immédiatement le Second Avènement du Christ. Le premier cavalier est le premier parce que, sans conteste, c’est celui qui cause le plus de souffrances! “Il partit en vainqueur et pour vaincre.” Le terme conquérir signifie “emporter la victoire” (Thayer’s Lexicon). Cette conquête s’effectue de la première venue du Christ à son Second Avènement. Le premier cavalier conquiert par la tromperie! Les trois autres cavaliers, si on se fie aux apparences extérieures, semblent être la cause de catastrophes beaucoup plus sérieuses. En vérité, le premier cavalier cause la plupart des épouvantables événements attribués aux trois autres! Ces catastrophes se produisent parce que l’humanité est trompée. Le premier et le plus mortel des cavaliers est celui de la tromperie religieuse! Et pourtant l’humanité est si désinvolte et superficielle dans ses intérêts religieux qu’elle ne comprend pas cela. Laissons le Christ ouvrir pour nous ce premier sceau.

 

L'APOCALYPSE -  ENQUÊTE SUR L’APOCALYPSE

Claude TRESMONTANT

Edition FX de GUIBERT

 1994

L’Apocalypse est un livre très obscur pour nous en ce début du XXIe siècle, comme il l’était déjà devenu pour Denys, évêque d’Alexandrie vers la fin du 3e siècle, selon lequel « plusieurs qui vivaient avant lui ont rejeté l’Apocalypse parce qu’ils estimaient que le livre est incompréhensible, qu’il n’est pas une « révélation » et qu’il est recouvert d’un voile épais qui en rend le contenu inintelligible ». Denys ne rejette pas l’Apocalypse, mais reconnait qu’il dépasse son entendement eu qu’il n’y comprend rien.

 

Claude Tresmontant a travaillé pendant plus de 20 ans sur les correspondances entre l’hébreu de la Bible hébraïque des Evangiles et de l’Apocalypse et la date très proche des événements, de leur composition, ainsi il en a donné une traduction entièrement renouvelée.

 

Pour lui, si l’Apocalypse est un texte obscur, c’est parce qu’il a été écrit dans un langage codé, en pleine terreur, au cours des années 50, quand la petite communauté chrétienne naissante était persécutée à mort par la dynastie des Hérode et par les hautes autorités sacerdotale de Jérusalem.

 

L’auteur de l’Apocalypse, qui s’appelait Iohannan, fait allusion constamment à des événements –aujourd’hui oublié – mais bien connus des frères et des sœurs des communautés judéennes auxquelles il s’adresse. Il connait les Saintes Ecritures hébraïques par cœur et procède par allusions dans un langage parfaitement clair pour ses destinataires. La destruction en 70 de Jérusalem, berceau du christianisme, enlève tout mystère et toute ambigüité sur le fait que ce texte soit devenu très vite incompréhensible.

 

Pour nous permettre de retrouver le sens de ces oracles de l’Apocalypse, C. Tresmontant met sous nos yeux les textes de deux historiens contemporains des événements, Flavius Josèphe et Philon d’Alexandrie qui traduisent les faits et les textes de la Sainte Ecriture permettant ainsi de comprendre le langage de Iohannan et dégageant les allusions aux faits et aux événements de cette époque.

 

Iohannan, l’auteur de l’Apocalypse, était lui-même kohen, prêtre du Temple de Jérusalem, il a été kohen gadol, grand prêtre en 36-37. C’est le même Iohannan qui a fourni le dossier de notes, dont nous avons la traduction en langue grecque : l’évangile de Jean.

 

Il annonce, dans les années 50, c'est-à-dire quelques 20 ans plus tard, la prise et la destruction de Jérusalem, qui aura bien lieu en 70 et il demande aux frères et aux sœurs de la petite communauté chrétienne de Jérusalem de se sauver avant qu’il ne soit trop tard ; ce qu’elles firent avant l’année 66, commencement de la grande guerre entre les judéens et les romains. Iohannan annonce la naissance de la nouvelle Jérusalem, qui est la Communauté (L’église) elle -même, l’Epousée, la Chérie, non pas faite de pierres, mais avec des êtres vivants, il fait appel à une interprétation ésotérique du Cantique des cantiques et du rouleau d’Esther. Philosophie de l’histoire qui annonce l’inéluctable destruction des empires, philosophie politique qui traite des rapports entre l’église et l’état, l’Apocalypse est une prophétie déjà réalisée qui porte aussi sur l’avenir de la création

 

Au sommaire de cet ouvrage de 460 pages :

 

Les antécédents : le livre de Daniel  -  le premier livre des Maccabées  -  Joseph ben Mattit-iahou ha-kôhen  -  Epictète  -

Le contexte historique et politique – A l’origine ou la source du pouvoir  -  les empereurs romains  -  Jules César  -  Auguste  -  Tibère  -  Caius  -  Caligula  -  Claude  -  Néron  -  Galba  -  Othon  -  Vitellius   -  Vespasien  -   les gouverneurs romains entre 6 et 68  - Pontius Pilatus  - Cuspius Fadus  -  Tiberius Alexander  -  Ventidius Cumanus  -  Félix  -  Porcius Festus  -  la mise à mort de Iaaqôb  -  Albinus  -  Gessius Florus  -  les rois judéens  -  Hérode dit le grand  -  Philippe  -  Hérode Antipas  -   Archélaus  -  Hérode Agrippa  -  l’affaire de la statue  -  Philon d’Alexandrie  -  Paul  -  Joseph  -   l’avènement de l’empereur Claude  -   Hérode de Chalcis  -  les grands prêtres du Temple de Salomon  -  le vêtement  -  les tentures et le rideau  -  la draperie  -  le manteau de l’éphod  -  le petalon   -  la tunique du grand prêtre  -  le Sepher ben Sira  -  la lettre d’Aristée à Philocrate  - 

Mais qui est donc Iohanan de l’Apocalypse ?  -  Iohanan surnommé Marcus  -  Celui dont in ne veut pas dire le nom  -  l’affaire du calendrier  -   la maison du kohen ha-gadôl  -   le tombeau  -  et si je veux qu’il reste…  - 

La prise et l destruction de Jérusalem  -  Ceux qui se disent eux même envoyés  -  Nikolaos  -   les judéens  -  les jours d’Antipas  -  la femme Iezabel  -  langage codé  -  Sardes  -  le Amen  -  Le Temple de Jérusalem livré aux païens  - Jérusalem piétiné  -  les deux témoins  -  la femme qui enfante  -  la bête qui monte de la mer, de la terre et du pays  -  la chute de Jérusalem    -   la vigne  -  l’Euphrate  -  les grêlons  -  la prostituée  -  la datation  -  Sortez mon peuple au milieu d’elle  -  prévisions et prophéties  - 

La nouvelle Jérusalem  -   Schir ha schirim  -   le rouleau d’Esther   -  l’affaire du Temple  -  la question des sacrifices  -  la lettre aux hébreux  - .

 

L’APOCALYPSE  DE  JEAN  - 

Claude tresmontant

Edition F. X. de Guibert

12005

L'Apocalypse est une grande lettre adressée aux communautés chrétiennes de l'Asie mineure et, peut-être, à d'autres communautés. C'est un livre simple et clair. Il annonce, quelque vingt ans avant la catastrophe, la prise et la destruction de Jérusalem, la Ville sainte, qui a eu lieu durant l'été 70. Il commande à la petite communauté chrétienne qui se trouvait à Jérusalem de quitter la Ville sainte pendant qu'il est encore temps. Nous savons par des documents anciens que, de fait, la petite communauté chrétienne de Jérusalem a quitté la Ville sainte vers l'année 66 et s'est réfugiée à Pella.

 

L'Apocalypse annonce et décrit la descente de la Nouvelle Jérusalem, qui est l'Epouse du Christ, l'Eglise, l'Ensemble des hommes, des femmes et des enfants qui constituent la nouvelle humanité, l'humanité créée nouvelle. Le livre est obscur pour nous aujourd'hui, parce qu'il est écrit dans un langage symbolique qui est constamment celui du Temple de Jérusalem - lequel était encore debout lorsque l'Apocalypse a été composée - celui de sa liturgie, et de tous ses objets symboliques.

Il est obscur aussi pour nous parce qu'il est écrit dans un langage chiffré, compréhensible pour celui qui écrivait l'Apocalypse et pour les destinataires. Il est écrit dans un langage chiffré et secret parce que, lorsque l'Apocalypse a été composée, la communauté chrétienne de Jérusalem et les communautés chrétiennes du bassin de la Méditerranée subissent, depuis des années, des persécutions sanglantes, de la part des hautes autorités politiques et religieuses de Jérusalem.

 

Nous avons du mal à déchiffrer le code dans certains cas. Non seulement les communautés chrétiennes sont persécutées à mort, à Jérusalem et ailleurs, par les rois de la dynastie judéenne et par les représentants du Haut Sacerdoce, mais de plus nous sommes sous l'occupation romaine. Des soulèvements divers, depuis des années, suscitent de la part des procurateurs romains des répressions, sanglantes elles aussi. Bientôt l'insurrection générale va provoquer la catastrophe de l'année 70.Tout devient obscur, tout devient même incompréhensible, si l'on tire, si l'on sort l'Apocalypse de son contexte historique, en renvoyant sa composition aux dernières années du Ier siècle de notre ère ou même aux premières années du IIe siècle.

 

Alors on cherche dans l'avenir, par rapport à cette date supposée et arbitraire de composition, les événements auxquels il est fait allusion dans l'Apocalypse. Depuis bientôt dix-neuf siècles, de génération en génération, on cherche à appliquer aux événements et aux hommes des siècles suivants ce qui, en réalité, se rapporte aux événements et aux hommes des années 50-70.

 

l’apocalypse introduction veilleur où en est la nuit ?

JEAN ROBIN

Edition TREDANIEL

 2000

Le saut périlleux entre deux millénaires est naturellement salué par un feu d’artifice de fausses prophéties et de divagations mystico-commerciales.

 

Face à cette agitation dérisoire, faut-il feindre d’ignorer les véritables « signes des temps », par lâcheté intellectuelle ou conformisme ? Ce n’est certes pas l’avis de Jean ROBIN, qui s’attache ici à décrypter le chaos minutieusement programmé dans lequel va sombrer notre société « postmoderne » déjà en proie à la Grande Peur de l’An 2000.


Une rencontre authentiquement providentielle a donné naissance à cet ouvrage rigoureux et documenté, d’où sont bannis les « interprètes » de Nostradamus, les voyants, les astrologues et les cartomanciennes, mais qui remet en lumière une tradition immémoriale permettant de prévoir, et surtout de comprendre, la suite des événements.

À commencer par la révélation d’une pseudo-religion extraterrestre, avec ses anges et ses démons dont l’antagonisme sera aussi factice que celui du Nouvel Ordre Mondial ploutocratique et de la spiritualité à rebours qui prétendra nous en libérer. Qu’on le veuille ou non, le scénario de cette eschatologie tragicomique est déjà écrit par un « agent X » – également démasqué – qui ne doit rien à la paranoïa « conspirationniste » des internautes américains.

Ce livre, qui pulvérise les modernes idoles, apporte aux vrais croyants un message d’espérance et de réconciliation. Mais il s’adresse aussi aux agnostiques ouverts et sans a priori, qui pourront y trouver une occasion inespérée de renouveler leur « vue du monde », à l’heure d’effondrements cataclysmiques et d’avènements indicibles.

 

L'APOCALYPSE LECTURE DE L’APOCALYPSE

Jean GROSJEAN

Edition GALLIMARD

 1994

Nous faire partager son bonheur de lire, tel est le défi de l’auteur quand il nous propose de nous accompagner tout au long de ce texte poétique, mais difficile, obscur. Sa lecture, comme celle de tous les chrétiens à travers les siècles, recrée sans cesse le texte.

 

L’écriture de l’Apocalypse est iconoclaste. « Elle se méfie des idées parce que ce sont des images usées qui s’intériorisent facilement et deviennent des idoles mentales, elle leur préfère les images criardes, à condition qu’elles s’entredétruisent : «  Je regarde le lion et je vois l’agneau ; il est debout comme quelqu’un d’égorgé ».

 

Dieu donne ici à son Christ le pouvoir de nous montrer ce qu’il sait de Dieu. « Quant à ce Jean si magnifiquement surnommé esclave de Dieu, on s’aperçoit tout de suite à quoi il sert » Son langage n’est rien d’autre que le témoignage de Jésus. « Ainsi ce langage de Dieu que Jean atteste est justement ce Jésus dont le rôle atteste Dieu »

 

Pour Jean Grosjean, l’Apocalypse de Jean ne nous invite pas à espérer la fin du monde libératrice, elle tient au contraire à ne nous révéler que notre aujourd’hui, c'est-à-dire à vivre ici et maintenant avec  les valeurs chrétiennes ou tout au moins un comportement, proche de la nature et du plan divin

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Le bonheur de lire   -   Les lettres : Je frappe à la porte   -   le catalogue des événements, jusqu’à quand ?   -     L’imminence claironnée, aïe, aïe, aïe   -    le mécanisme social   -   envoie ta faucille   -   la destruction de l’œuvre : ça y est   -    La mort de la mort : Alléluia    -   La respiration : Je viens   - 

 

l’apocalypse-  le livre de l’apocalypse-   ENLUMINURES DE LEGUAY

Bible de Jérusalem – Illuminé par J.L. Leguay

Edition IPOMÉE – ALBIN - MICHEL

 1999

Un grand format et de somptueuses enluminures de Jean Luc Leguay pour cet écrit mythique, mystérieux et ésotérique.

Celui qui a des oreilles qu’il entende ! Clame sans cesse l’Ange de l’Apocalypse. Mais je n’entendais que le bruit assourdissant des trompettes, le fracas des armées du ciel et l’ardente colère de Dieu précipitant, vivants, Bête et faux prophète, dans un étang de soufre et de feu. Enchaîné pour mille ans, le Dragon, l’Antique Serpent ! Condamné à jamais l’Ange Rebelle, porteur de lumière, transmué en Satan !

C’est alors que Jean-Luc Leguay me montra ses premières enluminures. Je regardais. Oserais-je dire à la suite de Saint Jean « Et je vis ? » Non. Je pressentais toutefois que, si l’itinéraire qui nous était ici proposé, était toujours, comme dans Perceval, celui d’un apprentissage, celui-ci passerait par le Feu.

Était-ce si étonnant ? La fin de l’enluminure n’est-elle pas de faire naître la lumière ? De révéler, ne serait-ce que très fugacement, cette Présence indicible qu’il nous arrive, parfois, de deviner en nous au plus profond de notre nuit ?


Présence qui peut nous aider – si on l’accepte – à recréer le Verbe en nous et à entrer dans le temps des origines, celui des commencements ?
Lumen : lumière. Mineur : ministre, serviteur, mais aussi celui qui creuse à la recherche du minerai, de la lumière. Enlumineur : serviteur de la Lumière ?

Chercheur, artisan de lumière travaillant dans l’ombre ? Les deux à la fois sans doute. Pont de jonction entre le visible et l’invisible, l’enluminure est, peut-être, l’un de ces chemins qui permet d’instaurer un dialogue entre ce monde et l’Autre. Entre l’homme et Dieu ? L’enluminure est comme nos rêves. Telle une énigme, il faut apprendre à la décrypter et à la résoudre pour qu’elle puisse opérer en nous cet équilibre, cette harmonie intérieure à laquelle tout homme aspire.

Avant de pénétrer d'abord dans les Cercles de l'enfer, il est indispensable de jeter un coup d'œil sur l'ensemble de la Divine Comédie afin de bien se représenter cet Univers imaginaire tel que Dante l'a décrit. 

 

Lucifer, chef des Anges rebelles, a été précipité par Dieu du haut du Ciel sur la Terre. Il y tombe, la tête la première, s'y enfonce jusqu'au centre du Globe où il est condamné à rester fixé dans d'énormes masses de glace.

 

La Terre, occupant elle-même, d'après Ptolémée, le centre de l'Univers, Lucifer se trouve, par conséquent, précisément au centre de cet Univers.

 

Sur lui repose l'Enfer tout entier, que sa formidable chute a creusé dans la Terre sous la forme d'un cône renversé, d'un immense entonnoir, dont le grand côté — l'entrée — est à la surface de la Terre et le plus petit au centre. 
Le système cosmographique décrit par Dante n'est pas le fruit de sa seule imagination. Il résulte aussi des données diverses de l'époque et des traditions antérieures. La Bible, la Mythologie, Aristote. Ptolémée, les Pères de l'Eglise, les écrivains de l'Antiquité et du Moyen Age, etc., ont fourni au poète les principaux matériaux de sa vision. 

 

L'Enfer est divisé en neuf Cercles concentriques superposés, sortes de galeries longeant les parois cylindriques du cône. Dans ces galeries sont placés les damnés, classés d'après leurs crimes. Ces Cercles, de plus en plus petits, comportent des tourments appropriés, de plus en plus terribles à mesure que l'on descend. Ils sont parfois subdivisés en autant de compartiments que le Vice général qui y est châtié offre d'espèces différentes. Au fond de l'Enfer se trouve l'entrée difficile (interdite et impossible aux damnés) d'un long souterrain, qui fait suite à l'Enfer et conduit au côté de la Terre opposé à celui où se trouve l'entrée de l'Enfer. Ce souterrain aboutit au pied d'une montagne colossale, entièrement entourée d'eau et située au centre de l'hémisphère désert de la Terre, aux antipodes de Jérusalem, qui occupe le centre de l'hémisphère habité.

 

Cette montagne, c'est le Purgatoire. Arrivé là, Dante a donc parcouru en entier le diamètre terrestre, dont le premier rayon est occupé par l'Enfer et le second par le souterrain de sortie. La montagne purgatoriale a été formée, d'un seul coup, par la masse terrestre chassée en dehors de la Terre par la violente chute de Lucifer. Il est donc compréhensible que le Purgatoire affecte la forme contraire à celle de l'Enfer: une montagne au lieu d'un cône renversé et vide. Au lieu de descendre, comme dans l'Enfer, on monte. Le Purgatoire est divisé aussi en sept Cercles ou girons.

 

Au sommet est le Paradis terrestre ou jardin d'Éden. Une ligne droite partant de l'Éden et tirée jusqu'à Jérusalem passerait donc au centre de tous les Girons du Purgatoire et de tous les Cercles de l'Enfer, au centre de la Terre et de l'Univers. Dans chaque Cercle du Purgatoire les pécheurs trouvent successivement l'expiation de leurs fautes et la purification graduelle de leur âme en contemplant, sous diverses apparences, des exemples de la vertu opposée à leur vice. Le Paradis est divisé en neuf sphères dont la révolution autour de la s'opère Terre. Plus on s'élève de sphère en sphère, plus les Vertus qui s'y trouvent sont pures, plus leur félicité est grande, car ils sont plus rapprochés de Dieu. Enfin, au plus haut des Cieux résident la Trinité et les mystères chrétiens. C'est Béatrice qui vient, au seuil du Paradis, remplacer Virgile pour guider le Poète. Arrivé au haut du Paradis, Dante succombe à l'éclat d'une vision que ses regards humains sont impuissants à contempler; et, de même qu'un sommeil pesant l'a empêché de connaître la route qui l'a conduit dans l'Enfer, de même la splendeur divine qui l'éblouit l'empêche de connaître le chemin qui le ramène du Paradis à la Terre. 

 

Le titre donné par Dante à son poème n'est pas : La Divine Comédie, mais simplement : La Comédie. Par le mot Comédie, le poète entendait, suivant l'usage de son temps, une œuvre écrite en langue vulgaire moderne, par opposition à Tragédie, désignant une œuvre de l'Antiquité, écrite en une langue considérée comme plus savante et plus noble. De plus, la conclusion de son poème étant heureuse, justifiait aussi l'appellation de Comédie par opposition à celle qui se termine par une catastrophe. Ainsi quand il parle de l'Enéide (Enfer, XX, 113) il l'appelle Tragédie

 

L'APOCALYPSE-  les noces de l’apocalypse de jean

Francis ducluzeau

Edition DU ROCHER

 1995

L’Apocalypse de Jean est, sans doute, l’un des textes les plus obscurs de la Bible. Il a fait l’objet de multiples interprétations. Francis Ducluzeau en propose ici une lecture claire et non pessimiste.


L’auteur rappelle en effet que, même s’il a une portée alarmiste, le mot « apocalypse » ne signifie pas « catastrophe » mais « dévoilement » ou « révélation ». Si l’humanité n’est pas capable de prendre conscience que son comportement la rend de plus en plus dépendante de la matière et lui fait perdre la notion de la réalité au profit d’un monde d’illusions, elle se prépare une fin douloureuse.

 

C’est en respectant l’union sacrée du divin et de l’humain, de l’existentiel et de l’essentiel, que l’harmonie peut être reconnue.


À travers cette lecture dépouillée de l’Apocalypse de Jean, c’est à une véritable démarche initiatique que nous confie Francis Ducluzeau.

 

L’APOCALYPSE - LES TḖMOINS DE L’APOCALYPSE

 Jean Charles  Pichon

 

2016

Jean-Charles Pichon (1920 – 2006) est une personnalité talentueuse trop méconnue. Philosophe-mathématicien, auteur, poète, dramaturge, ésotériste, il laissa une œuvre considérable qui n’est que pour partie disponible.

Dans cet ouvrage, il s’est exercé à la « prophétie rapprochée » en appliquant ses théories sur le temps cyclique, la « machine vide » et le mythe de l’éternel retour. Publié en 1964 chez Robert Laffont, les propositions de Jean-Charles Pichon ne manquent pas d’intérêt tant certaines d’entre elles semblent nous concerner.

D’autre part, ce livre, souligne Philippe Marlin dans la préface « est tout à fait intéressant pour qui veut cerner les grandes options philosophiques de Jean-Charles Pichon. Car celles-ci ne sont pas toujours d’un abord facile et la forme du roman est certainement la meilleure qui soit pour pénétrer une pensée complexe du fait de sa richesse foisonnante. »

Jean-Charles Pichon a choisi la science-fiction pour mettre en scène « une histoire du futur et de ses dieux » dans laquelle il intègre ses connaissances des sciences quantiques. Les prophéties pessimistes de l’auteur introduisent le lecteur à autant de réflexions sur les choix de société qui sont les nôtres, sur les obstacles et les opportunités que nous nous créons.

 

Jean-Charles Pichon fait le choix de donner la parole à des « témoins du futur » à travers leurs écrits, « archives venues du futur », autant d’avertissements qui nous sont adressés, ensemble visionnaire et apocalyptique porté par une fine analyse des comportements humains.

 

Après un avant-propos de Jean-Charles Pichon, l’ouvrage nous offre cinq parties : Le précurseur, journal de Julien Béraud, Les condamnés, journal de Julien Béraud, Le comédien, douze articles de Michel Bart, Le traître, dix rapports de James Totrichd, L’essaimat, douze lettres de Jonathan Wardy. Nos quatre témoins du futur apparaissant comme quatre évangélistes sombres.

 

La réédition de ce texte permet de mieux comprendre la pensée de Jean-Charles Pichon et introduit le lecteur à sa métaphysique

 

L'APOCALYPSE - les nombres de l’Apocalypse

Patrick darcheville

Edition Trédaniel

 1997

L’Apocalypse constitue le livre de la sagesse des hommes : le mot « Révélation » s’applique bien à la nécessité de nous faire prendre conscience de la voie à suivre pour notre salut. L’auteur explique ici tous les chiffres de l’Apocalypse par les nombres, le Kabbale chrétienne et l’arithmologie.

 

Dans la Bible, les nombres ont une valeur numérique, mais ils ont aussi une valeur symbolique. Ceci nous paraît étrange puisqu’il est inhabituel pour nous d’employer des nombres de façon symbolique. Le livre de l’Apocalypse utilise beaucoup la valeur symbolique des nombres.

 

Le chiffre 7 représente la plénitude (par exemple, les sept jours de la création). Ainsi au début du livre de l’Apocalypse, les lettres aux sept églises s’adressent à la fois à des églises particulières de l’Asie mineure, mais aussi à l’ensemble des chrétiens. De même, les sept esprits désignent la plénitude de l’esprit.

 

Le chiffre 3 et demi se retrouve à quelques reprises dans le livre de l’Apocalypse. Il s’agit de la moitié du chiffre 7. Ce chiffre est donc marqué par l’imperfection, la souffrance, l’épreuve et la persécution.

 

Le chiffre 4 représente le monde entier, d'où les quatre points cardinaux.

 

Le nombre 12 représente les tribus d’Israël et le nombre de disciples de Jésus. Il symbolise le rassemblement d’Israël, le peuple élu de Dieu. Pour les auteurs du livre de l’Apocalypse, ce sont les chrétiens qui sont ce peuple élu par Dieu.

 

Le nombre 1000 évoque une grande quantité, qu’on ne peut chiffrer.

Le nombre 144 000 représente le nombre d’élus. On pourrait dire que ce nombre est égal à 12 x 12 x 1000. Le nombre 12 représente Israël, le peuple élu, et 1000 une grande quantité, donc 144 000 symbolise la grande quantité de personnes du peuple d’élus. Si on ne connaît pas l’importance de la valeur symbolique des nombres, on pourrait penser qu’il n’y a que 144 000 places au ciel, ce qui n’est évidemment pas le cas.

 

Le nombre 666 est le mieux connu du livre de l’Apocalypse. Sa symbolique a marqué notre culture et, encore aujourd’hui, il représente le mal. On retrouve ce nombre particulier au verset 18 du chapitre 13 où il est question de la bête. Celui qui a de l’intelligence, qu’il interprète le chiffre de la bête, c’est le moment d’avoir du discernement : car c’est un chiffre d’homme : et son chiffre est 666.  Comment avoir de l’intelligence et interpréter ce chiffre? Deux hypothèses sont les plus courantes. D’abord, il pourrait s’agir d’une façon de parler d’un personnage historique sans le nommer directement. Dans la langue hébraïque, on employait des lettres pour désigner des chiffres (a=1, b=2,…). Ce procédé se nomme gématrie. Le nombre 666 en lettres hébraïques peut correspondre à Néron César, l’empereur romain qui persécutait les chrétiens de l’époque. On comprend l’auteur du livre de l’Apocalypse de ne pas utiliser le nom de l’Empereur par crainte de représailles. Il y a une analogie à faire avec la collection Harry Potter où on appelle le tyran : Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. La seconde hypothèse pour comprendre le nombre 666 est que contrairement au chiffre 7 qui est celui de la perfection, le chiffre 6 serait celui de l’imperfection.

 

On y trouve donc le 7, 24, 4, 144, 12, 108, 126, 168 et le 666. les noms divins, les symboles, le Johannisme, et l’arbre de vie.

 

L'APOCALYPSE- LES SECRETS DE L’APOCALYPSE  LES PROPHÉTIES REVELÉES DU DERNIER LIVRE DE LA    BIBLE

Gérard Bodson

Edition 1

 1999

« Que l’homme doué d’esprit calcule le chiffre de la bête, c’est un chiffre d’homme : son chiffre, c’est 666Apocalypse XIII,18 » -

 

Ce verset est tiré du livre le plus mystérieux, le plus troublant, le plus complexe d’entre tous les livres que contient la Bible, ancien et nouveau testament confondus, l’Apocalypse de Jean. Aucun écrit biblique ne frappe autant l’imaginaire, non sans raison : l’Apocalypse passe pour détenir les secrets de la fin de l’humanité, comme la Genèse contiendrait ceux de ses origines.

 

A ce jour, la plupart des théologiens et des chercheurs qui se sont penchés sur ce texte se sont toujours heurtés à un véritable mur des ténèbres, et toutes leurs tentatives de décryptage se sont révélées vaines. Il a fallu une série de circonstances, suffisamment significatives, pour qu’à partir de 1994 ; Gérard Bodson décide de réunir une équipe composée de plusieurs chercheurs, de formations et de religions différentes, pour oser s’attaquer au décryptage de ce texte sacré.

En progressant dans leurs recherches, une réalité troublante, bouleversante, tant par sa violence que son aspect visionnaire, leur a été peu à peu révélée : L’Apocalypse contient un message chiffré complexe ; et la clef qui permet de la déchiffrer, étonnamment judicieuse, c’est Jean lui-même qui nous la tend.

 

L’ouvrage prend à contre- pied tout ce que les historiens, les théologiens, les penseurs ont jamais écrit à ce jour sur l’Apocalypse. Les conclusions qui en découlent sont en tout point de vue spectaculaires, stupéfiantes et surtout totalement inattendues : il n’existe pas une, mais deux Apocalypse totalement imbriquées.

 

La première évoque la période la plus tourmentée de notre histoire ; la seconde révèle notre avenir, ouvre une brèche dans le mur du Temps, pour nous permettre d’entrevoir le futur, un futur bien plus terrifiant que toutes les atrocités commises au cours du 3e Reich : la concrétisation de toutes les peurs de l’humanité.

 

Cette Apocalypse (Révélation) nous fait pénétrer dans les arcanes de certaines sociétés secrètes, et nous donnent une idée des doctrines hitlériennes avec leurs principaux chefs qui mirent en pratique ces doctrines tout en les améliorant dans le cruel et l’impensable.

 

Une histoire diabolique et apocalyptique

 

L’APOCALYPSE   -      UNE LECTURE DE L’APOCALYPSE

  Divers théologiens

Edition Du CERF

 1994

Réflexion très chrétienne sur cette apocalypse.

Signes, sceaux, symboles, visions, trompettes, trônes, fléaux, anges, bêtes, têtes, cornes, témoins, malheurs, guerres, nombres, multitudes, messages et mystères ! Ces termes, le livre de l’Apocalypse les contient tous. Mais, que signifient-ils ? La plupart des gens croient que le livre de l’Apocalypse est scellé, fermé à la compréhension. On l’appelle le Livre à Mystère sans signification. Et pourtant, tout le livre a une signification importante — indispensable. Il est rempli de réponses. Les termes mentionnés plus tôt peuvent être dévoilés ! Ils peuvent être compris, et cette brochure révélatrice en contient les clefs essentielles !

Vous serez intrigué — voire fasciné — de la limpidité de ce que l’on peut connaître à partir du livre de l’Apocalypse. Les événements se multiplieront, pour culminer à une apogée ! Vous pouvez les connaître. Un tiers de la Bible est prophétique — le futur écrit à l’avance ! Presque la moitié des livres de l’Ancien Testament sont inclus dans les livres dit des prophètes « majeurs » (Ésaïe, Jérémie, Ézéchiel) ou « mineurs » (Osée, Joël, Amos, Jonas, Michée, etc.). L’apôtre Paul expliqua que l’Église du Nouveau Testament est édifiée sur le fondement des apôtres et des prophètes » (Éph. 2:20). Reconnaissez que, puisque l’Église siège sur les paroles des prophètes, les chrétiens doivent comprendre les prophéties. Si Dieu ordonne aux hommes de vivre de « Toute Parole qui sort de sa bouche » (Matth. 4:4; Luc 4:4; Deut. 8:3), Il n’en bannirait certainement pas ce tiers qui est prophétique !

Dans Sa prophétie sur la montagne des Oliviers, le Christ paraphrasa Daniel. Il répondit à la question de Ses disciples quant à la séquence des événements du « temps de la fin ». Il renforça la déclaration de Daniel au sujet de ces événements, en disant: « Que celui qui lit comprenne » (Matth. 24:15 — Dieu a ouvert — Révélé — à Ses serviteurs ce qui doit arriver. Il veut que vous compreniez. Il ne veut pas que vous soyez dans la confusion, l’ignorance, ou la crainte concernant l’avenir. Mais, que doivent comprendre les sages, au juste ? Il existe des clefs importantes, qui ouvrent (ou révèlent) les prophéties bibliques. Mais, le monde les ignore toutes ! Dès lors, il n’est pas étonnant que plusieurs disent qu’il n’est pas possible de comprendre l’Apocalypse: ils n’en possèdent pas les clefs !

L’humanité refuse de rechercher et de consulter Dieu. Lui seul peut révéler le futur. Les êtres humains ne peuvent pas, par leur propre intelligence, leur raisonnement humain, ou par des découvertes scientifiques, connaître ou discerner les événements à venir. De nombreux « pratiquants » croient que le livre de l’Apocalypse ne leur est somme toute d’aucune utilité, car, disent-ils, on ne peut pas le comprendre. Cependant, Dieu est en train d’accomplir un plan magistral — et les êtres humains en font partie. De plus, Daniel  ajoute qu’« aucun des méchants ne comprendra », parce que Dieu ne révèle Son plan qu’à ceux qui Lui obéissent ! Le Psaume 111:10 dit que « tous ceux qui pratiquent ses préceptes [gardent Ses Commandements] auront une bonne intelligence [comprendront] » (version Darby). Ce discernement, Dieu ne le donne qu’à ceux qui mettent en pratique Ses ordonnances !

Après que Daniel eut achevé d’enregistrer la prophétie, il demanda à Dieu de lui en donner l’explication. Bien qu’il fut choisi pour enregistrer le livre, lui-même ne le comprit pas: « J’entendis, mais je ne compris pas. » Alors Dieu lui répondit: « Va…car ces paroles seront tenues secrètes et scellées jusqu’au temps de la Fin. » Quoiqu’il ne fût pas permis à Daniel de comprendre, en revanche ceux qui vivent aux temps de la fin le peuvent ! Rappelez-vous que nous avons lu que les sages le peuvent ! Nous verrons que cette grande prophétie sur ces événements futurs fut scellée de sept sceaux distincts. Il est indispensable de comprendre un autre point majeur: les sept sceaux qui sont dans la main de Dieu couvrent tous les chapitres du livre, sauf les deux derniers ! Les sept sceaux sont décachetés l’un après l’autre — chacun révélant des événements futurs avant qu’ils ne se produisent. Seul le Christ est qualifié pour décacheter les sept sceaux et ouvrir le livre à la compréhension.

Apocalypse vient du grec apokalupsis et signifie révélationrévéler, et non dissimuler, cacher, voiler ou garder secret. Les toutes premières paroles que Jean a rapportées du Christ, au début du livre de l’Apocalypse, sont: « Révélation de Jésus-Christpour montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt. » Et, vers la fin du même livre, dans Apocalypse 22:10, nous lisons: « Ne scelle point les paroles de la prophétie de ce livre. Car le temps est proche. » Comprenez bien ces paroles de l’apôtre Jean. Le temps pour comprendre le livre de l’Apocalypse est maintenant proche (c’est-à-dire, à portée de la main) ! Dieu révèle un moyen fondamental pour comprendre les événements futurs. Ce moyen est d’abord montré dans les livres de Daniel et de l’Apocalypse. Le livre de Daniel, qui fut enregistré plus de 500 ans auparavant, sert de base, pour ainsi dire, au livre plus volumineux et plus détaillé qu’est celui de l’Apocalypse, lequel décrit des événements que l’on ne retrouve nul part ailleurs dans la Bible.

 

L'APOCALYPSE - 7 clefs pour comprendre l’apocalypse

klea

Edition DU DAUPHIN

 2002

Ce livre de « Révélation » n’est rien moins que le testament initiatique de St Jean, disciple bien-aimé – et bien instruit – de Jésus. Magnifique mais discrète évocation de la Numérologie, de l’Astrologie, du Tarot, de l’Arbre des Sephiroth, des Lettres hébraïques, de l’Alchimie rien d’effrayant mais informe avec vigueur que la Purification est la seule voie d’ascension possible.


L’Apocalypse n’est donc pas une prophétie de destruction comme le bruit en a trop longtemps circulé, mais une voie d’ouverture et d’évolution que chacun peut assimiler selon sa propre sensibilité.
À lire et à relire pour bien s’en imprégner… L’auteur a tenté de revenir à des Sources pures qu’il a tenté de décoder presque à chaque phrase ; les opérations alchimiques, jusque là mystérieuses et les Sentiers de l’Arbre de Vie y trouvent leur place…


Il estime en effet qu’il est plus que temps de rendre à St Jean ce qu’il nous a donné : une illumination de la vie et de l’âme, un message de compréhension et d’amour, une meilleure connaissance de l’univers et de l’individu qui s’y intègre…

 

L’APOCALYPSE - SON SYMBOLISME ET SON IMAGE DU MONDE

Dominique VISEUX

Edition ARCHE MILAN

 1985

L’Apocalypse de saint Jean, l’un des textes traditionnels les plus représentatifs de la tradition occidentale, est aussi, et généralement, d’un abord difficile. Pour cette raison, l’auteur s’est attaché à dégager le sens des principaux symboles du livre, leurs relations entre-eux, leur intégration dans une conception métaphysique générale, et à rendre au message apocalyptique toute sa valeur traditionnelle et actuelle.


Véritable pont entre la tradition juive, la gnose et l’islam, empreint des traditions indo-européennes sur l’évolution cyclique, l’Apocalypse offre une vision cosmogonique et eschatologique du monde, ainsi que de nombreuses données sur les signes des Temps
 
Au sommaire de cet ouvrage on y parle de :

I : Les déterminations qualitatives du Temps : Conception linéaire et conception cyclique du temps - L’évolution régressive et l’accélération du temps - Les étapes de la chute et la doctrine des quatre âges - L’Arbre séphirotique et l’homme universel -
II Structures et thèmes de l’Apocalypse : Le nombre sept et l’enchainement des septénaires - Composition de l’Apocalypse, table analytique - Tradition chevaleresque et tradition sacerdotale

III L’annonce aux sept Eglises   -   L’apparition du Fils de l’homme   -  les sept lettres aux sept Eglises  -

IV Le livre scellé des sept sceaux  -   La vision du Trône   -  ontologie de l’Apocalypse-   Représentations comparées de l’Expansion quaternaire  -  l’ouverture du Livre  -     Les six premiers Sceaux   -   le dénombrement des Elus –

V  Le Septième sceau : les sept anges aux sept trompettes   -   la fermeture du ciel  -    cosmologie de l’Apocalypse   -    les malheurs de l’aigle   -  L’ange aux deux colonnes   -   les deux témoins   -

VI La septième trompette et le temps de l’inversion   -   La fin du mystère de Dieu  -  la femme et le dragon   -    le règne de l’antéchrist   -   l’annonce des châtiments   - 

VII  Les sept coupes de la fureur divine  -  les sept anges aux sept fléaux  -  les six premières coupes   -  la destruction de Babylone   -   les noces de l’Agneau   -

VIII Les visions eschatologiques  -  La venue du Fils de l’homme  -  le règne de Mille  ans  -  Le jugement dernier   -   la nouvelle Jérusalem   -   Représentation spatiale de la ville céleste  - 

Tableaux synoptiques des cycles évoqués dans l’Apocalypse   -

 

l’approche de dieu par le silence de solitude

André ravier

PAROLE & SILENCE

 2000

Le silence de solitude est une forme de la réponse de l’homme à l’appel évangélique  « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait », et à l’action permanente et universelle de l’Esprit Saint dans nos cœurs.

Réponse qui n’est pas à l’abri des reniements, réponse qui peut jaillir soudain du cœur même du péché. Il s’agit de cette aventure spirituelle dans laquelle nous engage notre décision d’aimer Dieu : malgré les chutes, les retours en arrière, les abandons, cette décision, si elle est ferme, nous stimule à un amour toujours plus pur, toujours plus total – un amour absolu. Et Dieu se réservera toujours, quels que soient les temps et les lieux, des âmes qui Le chercheront et L’aimeront d’un pur amour.


Notons d’abord que l’expression « virginité spirituelle » n’est traditionnelle ni dans l’Ordre cartusien, ni même, autant que je le sache, dans la spiritualité chrétienne. On ne la trouve ni dans les Lettre de Saint Bruno, ni dans les Pensées ou autres écrits de Guigues, ni dans les Coutumes ou le Statut de l’Ordre cartusien, ni chez les écrivains chartreux. Il semble qu’elle ait été divulguée, sinon créée, par Dom Yves Gourdel dans son article « Chartreux » pour le Dictionnaire de Spiritualité : et encore Dom Yves oscille-t-il entre « virginité spirituelle » et « esprit de virginité », car il s’agit ici, dit-il, « de caractériser un esprit et non un état ».


Reconnaître à la virginité spirituelle ce caractère absolu dans la charité, c’est évoquer ce qu’il y a de plus haut et de plus déchirant dans l’histoire de la spiritualité : la « puritas cordis » selon Cassien et les Pères ; le « castus (ou purus) amor » selon Saint Augustin ; la « virginitas mentis » selon Origène ; « l’amour pur ou spirituel » selon Saint Bernard ; l’amour par lequel selon Ruysbroeck,  notre volonté « se cloître librement dans la volonté de Dieu,  sans retour » ;  la « nudité de l’esprit… (fruit) du Pur Amour, lequel doit être absolument nu », selon Sainte Catherine de Gênes ; la « vie dévote » de Saint François de Sales ; l’« amour pur et désintéressé » de Fénelon, etc.

 

Toutes les querelles, toutes les controverses qu’a suscitées ce problème essentiel de détachement du créé et de l’attachement à Dieu, ce problème de la perfection de la charité, se profilent à l’horizon.

 

L’APPROCHE DE DIEU  –   LA VOIE DE LA CONTEMPLATION

Laurence Freeman

Edition Le Passeur

 2014

Dans nos existences régies par l’urgence, le culte de la vitesse et un foisonnement de divertissements, la pratique de la méditation qui s’avère très difficile, ouvre un chemin pour transformer nos vies et accéder à l’expérience même de la foi et au changement et transformation de notre être profond, mais aussi de nos comportements.

Laurence Freeman offre une conception renouvelée de la dimension spirituelle basée sur la méditation ; il démontre que la foi est, davantage qu’une croyance, une vision contemplative qui nous change profondément ; cette expérience intérieure éclaire d’une lumière nouvelle chaque aspect de notre existence – la manière dont nous abordons l’éducation le monde du travail et de l’économie, l’écologie et l’environnement – ainsi que notre perception de nous-même. Si la méditation requiert une certaine discipline, elle reste une voie simple que tout le monde peut emprunter.

Freeman, l’auteur de « Jésus, le Maître intérieur », unanimement reconnu et salué lors de sa parution, part de sa propre expérience et d’exemples contemporains pour guider le lecteur pas à pas mais avec assurance et certitude sur le chemin de la méditation contemplative, afin que le lecteur se sente en harmonie avec ces paroles.

La méditation est une sagesse spirituelle universelle qui, dans le silence, l’immobilité et la simplicité, conduit du mental au cœur en passant par son intériorité et son désert intérieur. Elle a beaucoup d’expressions et de noms, dans la tradition chrétienne, on l’appelle également la prière du cœur ou prière contemplative.

Le moyen pratique pour méditer, enseigné par John Main est la répétition fidèle d’une formule ou « mantra », il retrouva cette façon de prier dans les enseignements des premiers chrétiens, les Pères et les Mères du désert, qui au 4e siècle se retirèrent surtout dans le désert d’Egypte pour vivre une vie chrétienne authentique en s’appuyant sur les enseignements de Jésus.

La formule ou le mantra que John Main recommandait est « maranatha », il a choisi ce mot parce que c’est la plus ancienne prière chrétienne en araméen, langue qui était parlé par Jésus, de plus, le mot n’éveille en nous aucune association et ne donnera donc pas d’aliment à notre intellect toujours prompt à se mettre à penser.

La répétition fidèle et aimante de cette prière nous amène à l’immobilité du corps et du mental et nous aide à entrer dans le silence qui demeure au centre de notre être. Maître Eckhart au 14e siècle disait «  Rien ne ressemble plus à Dieu que le silence ». Pour la foi chrétienne, c’est là, dans le silence du centre véritable de notre être, que demeure le Christ, et c’est là que nous entrons dans la prière de Jésus.

Au sommaire de cet ouvrage l’auteur développe les points suivants :

Comprendre la foi - Processus et style de vie - la puissance de la foi - Les stades de la foi : la purgation, l’illumination et l’union - La foi chrétienne - L’unité - Commencer à méditer - La communauté mondiale pour la méditation chrétienne et Méditation - Centres et contacts de la CMMC dans le monde -

Laurence Freeman est moine bénédictin anglais à l’Abbaye d’Ealing. Il fut d’abord élève et disciple de John Main, puis en 1982 il succéda à son Maître comme chef de la communauté mondiale pour la méditation chrétienne (CMMC) -

 

L’APPROCHE DE DIEU -  LETTRES SUR LA MÉDITATION - Le Christianisme face au silence

Laurence Freeman

Edition Albin Michel

 2003 

« Méditation chrétienne » : cette expression paradoxale, qui suscite encore la surprise, voire la suspicion chez bien des croyants, est aujourd’hui une réalité partagée par des milliers de pratiquants, dans plus de soixante pays. Réseau informel mais très fraternel, la communauté des méditants chrétiens, œcuménique, montre que, loin d’être un enfermement sur soi, la méditation est avant tout ouverture à l’Autre et aux autres.

 

À mille lieues des syncrétismes new âge, ce mouvement d’origine monastique a su redonner vie à l’antique tradition de contemplation silencieuse et aimante du divin qui forma le fond du premier christianisme.


Depuis 1982, Laurence Freeman assume la direction spirituelle de ce mouvement, conseillant chacun au moyen de lettres lumineuses. Ce sont ces lettres, où l’on parle aussi de l’état du monde, de l’histoire universelle, de Vatican II et du Dalaï-Lama, qui sont ici réunies, formant en quelque sorte le manuel et le manifeste de cette communauté.

 

Dans ce livre Laurence Freeman donne des conseils, pratiques et inspirés, sur la prière, la méditation et la quête de Dieu. Ce recueil permet au méditant de mieux se faire connaître et partager plus largement son expérience de l’Esprit à la communauté plus vaste dont il fait partie. Mais aussi, à se relier aux autres qui pratiquent comme lui l’art de la méditation en mettant l’accent sur la nécessité de développer un réseau de silence à l’échelle de la planète. Ce livre vivifie radicalement le langage utilisé pour transmettre l’esprit de l’Evangile.

Un ouvrage qui renouvelle notre vision d’une spiritualité pour aujourd’hui en la rendant plus intime et plus personnelle. Né à Londres en 1951, Laurence Freeman fait ses études secondaires chez les Bénédictins et obtient un Masters Degree en littérature anglaise au New College d’Oxford. Après une expérience professionnelle aux Nations Unies, dans la banque d’affaires et le journalisme, il entre à l’abbaye d’Ealing comme moine bénédictin.

 

Son guide spirituel fut Dom John Main que le P. Laurence connaissait déjà depuis de nombreuses années avant d’entrer au monastère. Il étudie avec lui pendant son noviciat et l’aide à fonder le premier Centre de méditation chrétienne à Londres en 1975. Il l’accompagne ensuite au Canada où ils sont invités par l’archevêque de Montréal à fonder une petite communauté bénédictine enseignant et pratiquant la méditation, point de départ de l’expansion de cette tradition spirituelle dans le monde. Le P. Laurence fut ordonné en 1980.

 

Après la mort de John Main en 1982, le P. Laurence lui succède. Depuis lors, il voyage beaucoup afin de poursuivre l’oeuvre qu’ils ont commencée. Lorsque la Communauté mondiale des Méditants chrétiens fut créée en 1991, le P. Laurence en devint le guide spirituel.

 

Laurence Freeman est moine au monastère de Christ the King, à Cockfosters, dans le nord de Londres, appartenant à la congrégation des bénédictins olivétains. Depuis le Centre international de la Communauté, à Londres, il s’est mis au service d’un réseau mondial de groupes de méditation, en Amérique du Nord et du Sud, Europe, Australie et Asie. Il est actif également dans la rencontre contemplative des différentes religions et a dirigé le programme Way of Peace (Chemin de paix) avec sa sainteté le dalaï-lama. De nombreux ouvrages de Laurence Freeman ont été traduits en français : Jésus, le Maître intérieur (Albin Michel, 2002), Lettres sur la méditation (Le Relié, 2003), La Parole du silence (Le Jour, 1995), La méditation, voie de la lumière intérieure (Le Jour, 1997), et un livre à deux voix avec le Dalaï-lama, Le Dalaï-lama parle de Jésus (Brépols/J’ai Lu, 1999).

 

L’APPROCHE DE DIEU   -  UN MOT DANS LE SILENCE, UN MOT POUR MÉDITER  – INITIATION A LA MÉDITATION CHRÉTIENNE

John Main

Edition Le Jour

 2011

En puisant aux sources de la tradition chrétienne, John Main a redonné vie à l’enseignement d’une forme de méditation qui fait appel à la répétition d’un mantra et qui inspire tous ceux qui souhaitent apprendre à méditer sans pour autant renoncer aux fondements de leur foi. Si vous cherchez une voie contemplative intégrée au monde moderne, vous trouverez dans cet ouvrage un univers de profondeur et de richesses spirituelles absolument uniques.

Des milliers de personnes font désormais de cette pratique, le pilier de leur existence sans renoncer pour autant aux réalités et aux exigences de leur quotidien ; la méditation chrétienne est une invitation à une transformation du cœur et de l’esprit pour exprimer, au-delà des apparences, son plein potentiel et son efficacité. La dernière étape de la vie riche et remplie de John Main a été marquée par un épanouissement spirituel extraordinaire, non seulement pour lui-même, mais aussi pour beaucoup d’autres personnes. Pour bien comprendre le sens de ce que fut sa vie, il nous faut saisir l’unité de la démarche qui fut la sienne et qui l’a conduit vers des sommets au cours des dix dernières années de sa vie, période au cours de laquelle il fut un guide spirituel important pour un grand nombre d’hommes et de femmes intéressés à redécouvrir la dimension contemplative de leur foi.

Le Père John Main concevait la vie monastique comme un don de soi et une ouverture aux autres ; sa patience pouvait tout endurer, sauf le compromis et l’étroitesse d’esprit, la grande compassion et la grande assurance qu’il dégageait étaient simplement l’expression de la liberté, de la joie et de cette généreuse humanité qui découlait de son engagement personnel, jamais il n’aurait toléré une religion qui l’aurait empêché de devenir pleinement humain. Ce qui fait la beauté de la vision chrétienne de la vie, c’est qu’elle est une vision d’unité, en effet, dans la perspective chrétienne, toute l’humanité a été unifiée dans Celui qui est uni au Père, toute matière ainsi que toute création sont prises dans le mouvement cosmique qui mène à cette unité : la réalisation de l’harmonie divine. Il ne s’agit pas d’une vision abstraite, mais d’une vision imprégnée d’une profonde joie personnelle, car elle permet à chacun d’affirmer sa propre valeur.

La méditation chrétienne selon la tradition, constitue une réponse simple et par-dessus tout, pratique à cette question, et pourtant, au cœur de cette tradition, se trouve l’expérience riche et profonde des saints, connus et inconnus ; a l’origine, il y a les enseignements de Jésus, la tradition religieuse dans le cadre de laquelle il a vécu et enseigné, l’église apostolique et les Pères. Apprendre à méditer ne consiste pas uniquement à maitriser une technique, mais davantage à prendre conscience et à faire l’expérience directe de la profondeur de sa propre nature. Il importe tout d’abord de bien comprendre ce qu’est la méditation dans le contexte de la tradition chrétienne.

Le terme de méditation est ici dans le sens de contemplation, prière contemplative, prière méditative… La méditation permet essentiellement d’approfondir la relation fondamentale de notre vie : celle qui nous relie à Dieu, notre Créateur, mais auparavant il faut développer la relation avec nous-même, apprendre à se connaitre et se poser les bonnes questions sur les questions de fond, à savoir, d’où je viens, où je vais et qui je suis. Autrement dit développer nos capacités de paix, de sérénité, d’équilibre et de curiosité intuitive, bien sur, faut il être sur que nous sommes sur les bons rails et vouloir aller à la rencontre de celui qui est en nous et qui ne demande qu’à nous aimer, nous aider et nous protéger, il faudra alors dégager tous les obstacles entre lui et nous, c'est-à-dire se libérer du matérialisme pesant et aveuglant. La méditation-prière-contemplation fait partie de l’arsenal mis à notre disposition pour dégager notre horizon spirituel. Cet ouvrage de John Main nous aide et nous indique des méthodes pour y arriver.

John Main (1926-1982), né à Londres, est prêtre et moine bénédictin. Après un séjour à Kuala Lumpur, en Malaisie, il fut à l’origine d’une voie de méditation chrétienne développée au Canada et qui a débouché sur la création de la Communauté mondiale pour la méditation chrétienne (CMMC). Parmi ses titres traduits en français : Un mot dans le silence, un mot pour méditer (2011), Le chant du silence, l’art de méditer (2013), Méditer chaque jour et trouver la paix intérieure (2014) – Le passeur Éditeur.

John Main est un de ces visionnaires qui ont contribué à restaurer la dimension contemplative dans le christianisme et la culture occidentale. Après des études de droit à Dublin (Irlande) de 1950 à 1954, il devient diplomate dans le British colonial Service, en février 1955. Il découvre la pratique de la méditation lors d’une mission en Malaisie lors d’une visite auprès de Swami Satyananda, un moine hindou né au Sri Lanka, fondateur de la Pure Life Society. John Main comprend vite qu’il est en présence d’un maître et lui demande quel est le fondement spirituel de l’ashram : la méditation lui répond le Swami, et John Main lui demande de l’initier. Ce qu’il fit pendant les dix-huit mois du séjour de John Main en Malaisie

Tel fut le point de départ du pèlerinage de John Main dans la méditation, qui devint le pilier de sa vie de prière chrétienne. Après avoir été professeur de droit au Trinity College de Dublin, John Main décide de se faire moine, et entre à l’abbaye bénédictine de Ealing, à Londres en 1959, où il est ordonné prêtre en 1963. En 1973, il découvre dans la tradition chrétienne la pratique de la méditation que lui avait enseignée le Swami, en lisant les écrits de Jean Cassien (345-435), moine chrétien et père du désert. Elle consiste à utiliser une seule et unique « formule » sacrée pour entrer dans le silence intérieur. Pour le moine bénédictin, la « voie du mantra » était la voie la plus simple et la plus radicale qui permettait de s’ouvrir à Dieu.

Selon John Main, la méditation est un pèlerinage vers son propre centre», ce qui fait écho à de célèbres mystiques chrétiens tels Julienne de Norwich (1342-1416) ou Jean de la Croix (1542-1591). C’est ce qu’il enseigna, lorsque, en 1974, il crée à Londres une petite communauté de laïcs, hommes et femmes, pour transmettre la pratique de la méditation chrétienne. À la demande de Mgr Leonard Crowley, évêque auxiliaire de Montréal, il s’installe au Canada et fonde, en mars 1977, un prieuré bénédictin voué à l’enseignement de la méditation, qui deviendra, en 1991, la Communauté mondiale pour la méditation chrétienne (CMMC), aujourd’hui présente dans une centaine de pays. John Main meurt le 30 décembre 1982, et c’est Laurence Freeman, lui aussi bénédictin olivétain qui fut son élève en Grande-Bretagne et le suivit au Canada, qui lui succède. Il assure aujourd’hui la direction spirituelle de la CMMC.

Au sommaire de cet ouvrage :

Le recouvrement de soi - Apprendre à être silencieux - la puissance du mantra - la plénitude de vie - La méditation : une expérience chrétienne - le Soi - le Fils - L’Esprit - le Père - la tradition des mantras - Apprendre à dire et à exprimer les mantras - le renoncement à soi - Jean Cassien - Cherchez le royaume - La réalisation de notre harmonie personnelle - la réalité du moment présent - La communauté chrétienne -

 

l’arc – en – ciel des anges

 

LE FIL INVISIBLE

 2001

Petit livre de photos reproduisant des enluminures d’anges et d’Arc-en-ciel à travers l’iconographie chrétienne.

 

Je vis un autre ange puissant, qui descendait du ciel, enveloppé d'une nuée; au-dessus de sa tête était l'arc-en-ciel, et son visage était comme le soleil, et ses pieds comme des colonnes de feu. Il tenait dans sa main un petit livre ouvert. Il posa son pied droit sur la mer, et son pied gauche sur la terre;…

Tel l'aspect de l'arc qui est dans la nue en un jour de pluie, ainsi était l'aspect de cette lumière éclatante, qui l'entourait: c'était une image de la gloire de l'Eternel. A cette vue, je tombai sur ma face, et j'entendis la voix de quelqu'un qui parlaitEzéchiel

 

Les gens, tout autour de la Terre, ont des croyances et des façons différentes de voir et de comprendre la même chose. On peut être sûr que lorsqu'un arc-en-ciel apparaît, tout le monde est pris par sa magie et sa beauté. Il n'y a pas de doute à cela. Quelle est la vraie signification de l'arc-en-ciel?

 

 L'arc-en-ciel ressemble à un pont géant ou à une porte et il est souvent nommé « le chemin du ciel ». Plusieurs personnes croient que l'arc-en-ciel est un rayon de lumière qui tombe sur la Terre lorsque saint Pierre ouvre les portes du ciel pour laisser entrer une autre âme. À Hawaii, en Polynésie, en Autriche, au Japon et pour quelques tribus amérindiennes, l'arc-en-ciel est le chemin que les âmes prennent dans leur route vers le ciel et on l'appelle le pont ou l'échelle pour aller plus haut ou dans d'autres mondes. Les Russes disent que l'arc-en-ciel est la porte du ciel. En Nouvelle-Zélande, les chefs morts voyageaient sur l'arc-en-ciel jusqu'à leur nouvelle maison. D'autres mythes racontent que l'arc est un ruisseau où les âmes s'abreuvent. Le Zoulou d'Afrique du Sud nomme l'arc-en-ciel « the Queen Arch » parce que c'est une des charpentes qui soutient la maison de la Reine du ciel. En Allemagne, le second arc-en-ciel plus pâle qui peut être observé parfois au-dessus du premier est perçu comme le travail de Satan qui tente de surpasser Dieu.

 

 Dans les mythes allemands, l'arc-en-ciel est le bol utilisé par Dieu pour tenir ses pinceaux lorsqu'il colore les oiseaux. Le peuple Luyia du Kenya croit que Dieu a créé la pluie et que toute l'eau dans le monde vient de lui. Pour arrêter la pluie, lorsqu'elle n'est pas nécessaire, Dieu fait deux arcs-en-ciel, le plus étroit étant le mâle et le plus large étant la femelle. L'arc-en-ciel mâle ne peut pas arrêter la pluie par lui-même, mais lorsqu'il est suivi par la femelle, la pluie cesse. Certains peuples amérindiens croient que l'arc-en-ciel est fait des âmes des fleurs sauvages qui ont vécu dans la forêt et des muguets des prairies.

 

 Pour plusieurs bouddhistes, les sept couleurs de l'arc-en-ciel représentent les sept planètes et les sept régions de la Terre. Ils disent aussi que l'arc-en-ciel est la région la plus haute du samsara avant la fin du jour au nirvana ou au ciel. En Arabie, l'arc-en-ciel est une tapisserie posée par les mains du vent du sud. Il se nomme aussi « arc de nuages » ou « arc d'Allah ». En Islam, l'arc-en-ciel est constitué de quatre couleurs, le rouge, le jaune, le vert et le bleu. Chaque couleur représente un des quatre éléments de la Terre (air, eau, terre et feu).

 


 Dans les mythes de l'Inde, la déesse Indra ne transporte pas seulement des coups de tonnerre comme le dieu grec Zeus, elle peut aussi transporter un arc-en-ciel, connu comme l'arc ou l'arme d'Indra. Une partie des mythes de l'Inde dit que Dieu aurait submergé toutes les formes de vie dans un océan de lait. Airavata, un éléphant blanc sacré dont le nom veut dire arc-en-ciel, fut une des premières créatures à naître du lait.

 

 Dans la chrétienté, l'arc-en-ciel représente le pardon, la réconciliation entre Dieu et l'humanité. C'est le trône du Dernier Jugement. Dans l'ancien symbolisme chrétien, les principales couleurs de l'arc-en-ciel étaient le rouge, le bleu et le vert, pour le feu, l'eau et la terre. L'arc-en-ciel était parfois vu comme la Vierge Marie qui menait le ciel et la terre en harmonie.     L'Ancien Testament dit que Dieu a montré à Noé un arc-en-ciel après que le déluge se fut arrêté; c'était un signe que Dieu n'infligerait plus jamais de déluge à la Terre.

 

L’ARCHIPEL DES SAINTS

Alain Durel

Edition Albin Michel

 2014

A la fois récit de voyage et traité de vie spirituelle, cette odyssée en Grèce orthodoxe transporte le lecteur à Athènes, Delphes et Thessalonique, puis d’îles en iles on va à Corfou, Mytilène, Samos, Patmos, Tinos, Egine, Santorin et Eubée sur les traces des grandes figures spirituelles du christianisme hellène. Le voyage aboutit à l’île d’Andros dans les Cyclades, où l’on découvre la figure provocatrice et fascinante d’un fol-en-Christ, qui éclaire en retour le destin tragique et sublime de la Grèce contemporaine.

Aucun ouvrage en langue française n’avait abordé la vie de ces « athlètes du cœur » sur le ton du conte initiatique ; histoire et spiritualité se côtoient dans ce récit d’aventures non dénué d’humour et de poésie, initiation à la Grèce orthodoxe et périple ensoleillé au pays d’Homère, de Platon, de Socrate et de Seféris.

Si la Grèce est pour l’humanité une source intarissable de culture et de civilisation, beaucoup ignorent qu’elle est aussi une fontaine jaillissante de vie spirituelle. De la Grèce, nous avons surtout l’image de sa glorieuse Antiquité puis, plus confuse, celle de Byzance, mais nous ignorons, pour la plupart d’entre nous, les immenses richesses spirituelles de la Grèce ottomane et plus encore de la Grèce moderne.

Retrouver cette spiritualité est la trame de cet ouvrage qui joint un merveilleux voyage sur mer et sur terre avec la découverte hagiographique des héros, des poètes, des saints, qui vécurent l’époque où l’homme était l’égal des dieux et où les dieux eux-mêmes prenaient une stature humaine ; le mythe y est toujours vivant, ce qui fait que les croyants verront dans cette croisière spirituelle une action de grâce divine, et les agnostiques une manifestation moderne du génie mythologique grec.

Au sommaire de ce livre :

Arsène de Cappadoce, le nouveau Moïse - Mythe et vérité - Papa Planas, l’humble prêtre d’Athènes - Qu’est-ce que la Divine Liturgie ? - Osios Loukas et les mystères de Delphes - Raphael, Nicolas et Irène, trois néo-martyrs de Mytilène - Patmos l’île des révélations - Le sens de l’ascèse - Tinos, l’île de la Vierge - Mère Gabrielle, la sainte universelle - Santorin ou l’amour de la beauté - Eubée, l’archipel des saints - Le Saint des lettres grecques - L’île de saint Nectaire - Les fols-en-Christ de Grèce - Hilarion ou l’hilarité divine - L’ascèse au milieu des femmes - Le saint et le magicien - Laissez venir à moi les petits enfants - Le fou et le turc Mehmet - L’ermite et les prostituées - L’oncle Panayotis sauvé par le fou - La devineresse et le verrier musulman - Le banquet miraculeux et le pauvre muletier - Heureux qui comme Ulysse… - Saint Grégoire Palamas et la mystique orthodoxe -

 

la religion orthodoxe gardienne de la tradition

Bernard baudouin

Edition de VECCHI

 2000

L’Église orthodoxe est une des trois expressions majeures du christianisme. Séparée de l’église romaine depuis le Schisme de 1054 mais restée fidele à la doctrine définie par le concile de Chalcédoine en 451, elle rassemble aujourd’hui prés de 200 millions de fideles à travers le monde.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Le contexte historique  -  l’église primitive de Jérusalem  -  l’empire romain et l’église chrétienne    -  la naissance de la chrétienté  -  la naissance de l’église orthodoxe  -  les aléas de la société chrétienne  -  les conciles œcuméniques  -  l’avènement de Constantinople   -  le Schisme entre Rome et Constantinople  -  la rupture avec l’église d’Orient  -  vers le point de non-retour   -  les enseignements de la religion orthodoxe   -   le retour aux sources  -  le dogme de la Trinité  - 

 

La foi et la pensée orthodoxe   -   les fondements théologiques  -   rites et pratiques dans la religion orthodoxes   -  la liturgie  -  la dimension humaine  -  les actes liturgiques   -   les sacrements  -

 

L’impact de la religion orthodoxe  -  L’évolution de l’orthodoxie durant 2000 ans   -   le formidable élan du monachisme  -   de la fin de l’an 1000 à la prise de Constantinople  -   l’orthodoxie gagne toute l’Europe orientale  -   la survie de la foi orthodoxe  -   l’ébauche d’une renaissance  -  la religion orthodoxe dans le monde moderne  -  l’orthodoxie russe à l’heure de la Terreur  -  face à l’église de Rome  -  les patriarcats orthodoxes de Constantinople, d’Alexandrie, D’Antioche, de Jérusalem et de Moscou   -  les églises orthodoxe dans le monde  -  la diaspora  - 

 

 

la 7ème porte symbolisme et spiritualitÉ d’un cloÎtre   -       LE MONT ST MICHEL

Jean-Charles peguet

Edition Dervy

 2002

On croyait avoir tout dit, tout compris du Mont St Michel et de son Abbaye, l’un des fleurons de la spiritualité chrétienne médiévale, mais le vieux monument n’avait pas encore livré tous les secrets, l’auteur nous dévoile ici les secrets de son cloître, message spirituel du XIIIème siècle qui se révélait qu’à ceux qui en quête de vérité méditaient en silence dans la pénombre des galeries. Ce jardin de pierre nous révèle une symbolique forte et surprenante.

 

Pour approcher les mystères du Mont, il faut prendre du champ. Traverser la baie à partir de Genêts, le village où serait né l’évêque Aubert, et d’où partaient les pèlerins au Moyen Age, en marchant pieds nus sur la grève avec en point de mire la flèche de l’abbaye surmontée de la statue de l’archange Michel. Ce jour de juin 2008, le ciel noir se dissipe peu à peu pour laisser place à un ciel lumineux.

 

 Des goélands et des mouettes se disputent les carcasses de poissons abandonnés par l’un des derniers pêcheurs de la baie qui profite de la marée basse pour retirer ses filets... sur un tracteur. « Les plus belles traversées, je les ai faites sous l’orage, raconte Patrick Desgué, tignasse frisée, guide depuis 1991. La première fois, j’ai vu la foudre tomber sur le Mont, nous marchions très près, c’était impressionnant. Après de grosses averses, les couleurs de la baie changent en moins d’une demi-heure. La pluie tasse le sol et n’importe quel petit ruisseau prend une force énorme. Savez-vous que les rivières Sée et Sélune-qui se jettent dans la baie-sont considérées comme parmi les meilleurs coins de France pour la pêche aux saumons ? »

 

Dans cette immensité aux allures lunaires, on mesure mieux le pouvoir d’attraction du Mont. « Ce site fascinait le pèlerin du Moyen Age d’abord parce qu’il lui faisait peur, explique l’historien Henry Decaëns, grand spécialiste du lieu. La terre et le ciel se confondent, les marées sont puissantes, ces obstacles symbolisent les dangers que doit affronter l’homme pour gagner le ciel. » Mystères du Mont et mystères de la vie sont intrinsèquement liés. « Ce lieu offre un résumé de la destinée humaine, souligne Nicolas Simonnet. En bas, vous êtes dans la confusion des éléments, le chaos primordial, et vous montez vers la construction achevée, la Jérusalem céleste. C’est l’ordre qui émerge du chaos. On passe donc du premier au dernier chapitre de la Bible. » Le Mont, chemin initiatique. « Au Moyen Age, celui qui vient ici est sauvé à condition de reconnaître ses fautes, poursuit Henry Decaëns. L’archange Michel est celui qui terrasse le Mal, incarné par le dragon, mais il est aussi celui qui pèse les âmes au Jugement dernier. Le pèlerin médiéval grimpe au Mont afin de se mettre bien avec l’archange. »

 

De nos jours, moins de la moitié des touristes gagnent le sommet. « Le Mont-Saint-Michel est aujourd’hui connu pour La Mère Poulard et les traversées de la baie, beaucoup moins pour notre communauté monastique », soupire frère François. Et pourtant, ces cinq frères et cinq sœurs des Fraternités monastiques de Jérusalem, qui ont succédé aux bénédictins présents depuis 1966, sont les garants du caractère sacré du Mont. Ils vivent dans l’abbaye au rythme de la prière-quatre heures et demie par jour-contre un loyer symbolique versé à l’Etat, le propriétaire. Vous voulez pénétrer les mystères du Mont-Saint-Michel ? Commencez par assister à l’office des laudes, le premier de la journée. Il est 7 heures, l’abbaye est déserte-elle ne sera ouverte au public que deux heures plus tard. La cloche sonne, des pas résonnent sur la pierre, et paraît une jeune religieuse au visage radieux, une grosse clé dans la main. Elle ouvre la lourde porte de l’abbaye le temps d’y laisser pénétrer les fidèles. On la suit jusqu’au chœur où sont agenouillés les religieux, dos à l’assistance. Lorsque les prières et les psaumes s’élèvent au milieu de ces pierres millénaires, lorsqu’à l’issue de la célébration la porte s’ouvre sur la baie qui s’étend à perte de vue dans la clarté du petit matin, on touche là ce qui-depuis treize siècles-fait la grâce et la grandeur du Mont-Saint-Michel

 

L'auteur rappelle d'abord l'importance du texte qui fonde ce lieu, Incipit Revelatio Ecclesiae Sancti Michaelis et ses sept leçons qui marquent chacune une étape de la construction qui va toujours vers plus de hauteur, plus de légèreté, plus de dépouillement, jusqu'au cloître, unique en son genre et en sa finalité, sujet de l'étude de Jean-Charles Péguet :  Véritable bijou dans l'écrin de la Merveille, suspendu à quatre-vingt mètres d'altitude, entre ciel et terre, entre la mer et le ciel, il offre, quand le silence est retombé derrière les derniers groupes de promeneurs, dans une étonnante légèreté, un exceptionnel havre de paix. Tout y invite à la détente, au repos, à la réflexion, à la méditation. " Au fil des pages, nous avançons dans un symbolisme d'une grande richesse et d'une grande sophistication, tant les métaphores inscrites dans le lieu, dans sa conception, dans son architecture, dans ses décors, sont riches et fécondes.

 

En même temps, le cloître, séjour de paix et havre de sérénité, s'inscrit exactement dans l'esprit de son temps, celui d'une époque troublée entre la continuité rassurante des certitudes acquises et la perturbation des nouveautés, celui de la théologie traditionnelle et l'esprit scolastique en gestation. Dans son aspect et sa signification, dans son organisation et son essence, il tend à réaliser la synthèse entre les mouvements qui agitaient le " beau XIIIe siècle " naissant, trouver le juste équilibre entre la raison et la foi, entre la nature et la Grâce, entre le génie et la sainteté. La proclamation de la foi, sa consolidation et sa justification, d'une façon très progressive, étant donné la complexité des niveaux, sont les actes essentiels de la démarche chrétienne qui prévalent alors plus que jamais mais elles sont aussi étayées par les étonnantes ressources de l'arithmétique spirituelle, issue directement du travail de la raison.

Nous voyons donc comment la topographie du rocher justifie la disposition verticale, à flanc de pente, des bâtiments de la Merveille et comment cette situation est habilement utilisée pour communiquer un sens bien particulier. Comment l'impossibilité d'établir un jardin dans la cour du cloître qui, somme toute, aurait peut-être pu ne recourir qu'à une fonction décorative mineure, se trouve judicieusement exploitée pour y créer un substitut artistique dont le message apparaît éminemment spirituel. Comment le caractère contraignant des circonstances a généré une création de l'ordre du génie pour donner à l'ensemble une dimension exceptionnelle. " La foi médiévale est exaltée dans ce jardin de pierre d'une manière parfaite. Il s'agit bien d'approcher et de révéler l'essence du christianisme dans un cheminement et une errance guidée par Dieu.

 

L’ASSISE ET LA PRIḔRE

Jean Marie Gueullette

Edition  Albin Michel

 2017

Après nous avoir initiés à un aspect méconnu de la tradition chrétienne dans son Petit traité de la prière silencieuse, Jean-Marie Gueullette nous fait découvrir plus avant ce patrimoine à travers les écrits et témoignages de ceux qui ont pratiqué celle-ci. A travers plus d'un millénaire et demi d'histoire, l'auteur nous invite à rencontrer Macaire l'Egyptien, Evagre le Pontique, Anselme de Canterbury, Jeanne de Chantal, Maître Eckhart, François de Sales, Ignace de Loyola, Thérèse d'Avila, Jean de la Croix, Henri Le Saux... Ce parcours thématique nous ouvre au "combat de la prière", à l'"oraison du simple regard", à la "contemplation de l'invisible" ou encore à "la connaissance de soi au service de la relation". Nourri des paroles des plus grands mystiques, il constitue une véritable initiation à la vie intérieure et à la disponibilité pour l'Infini.

 

La prière dit l’attachement de la relation entre l’homme et Dieu. Elle est l’expression de l’amour de Dieu en chaque homme. La prière est essentielle à la vie des chrétiens. Pour un chrétien, une vie sans prière prend le risque de devenir aride. Mais prier, ce n’est pas simple. L’ennui, le découragement, la répétition ou l’habitude peuvent rendre la prière difficile. La communication de Dieu est souvent comparée à la communication humaine : il n’en est rien. Celui qui prie, pense que Dieu reste sourd à sa prière, alors que Dieu le regarde toujours avec amour. Répéter une prière, la méditer, en éprouver toute la saveur, vibrer avec elle, pour qu’elle devienne comme une respiration, c’est entrer dans le mystère du dialogue entre Dieu et l’homme. C’est se laisser guider pas à pas dans une meilleure connaissance du mystère de Dieu. Souvent, le dialogue avec Dieu est surtout fait de silence, ce qui n’est pas très gratifiant. Pourtant, Sainte Thérèse nous dit que c’est dans le silence que l’on se rend disponible, qu’en s’abandonnant avec confiance et foi, on peut s’approcher de Dieu.

 

La prière prend une forme différente selon le temps, les lieux, les occupations et préoccupations de chacun, la culture et les expériences vécues. La prière peut naître spontanément avec des mots de tous les jours ; elle emprunte également ceux des Écritures. Elle peut être personnelle ou communautaire. Les moines et moniales, mais aussi les religieux (ses), prêtres, laïcs, chrétiens ordinaires, rythment leurs journées par la prière de l’Église ou « Liturgie des Heures ».Répartis sur quatre semaines, les psaumes constituent le cœur de la prière de l’Église. Le psaume, c’est un cri avant d’être un écrit. C’est une voix qui appelle, murmure, invoque, c’est un corps qui plie sous le poids de l’épreuve. Dans les psaumes, le peuple d’Israël parle à Dieu quand il est plongé dans la culpabilité après une faute, submergé par des épreuves et quand il est dans la joie après une victoire.

 

l’avant dernier pape avant la fin du monde

Pierre roudil

Edition TRÉDANIEL

 1999

Depuis quatre cents ans, la prophétie de St Malachie, un évêque du XIIème siècle, disciple de St Bernard, prédit l’avènement de chaque pape. Or, selon celle-ci, il  resterait plus que deux papes avant la destruction de Rome, qui coïnciderait avec la fin des temps. L’intérêt de cette prophétie est qu’on a pu et qu’on peut toujours en vérifier le bien-fondé et que pour certains papes, les devises qui les caractérisent sont d’une extraordinaire précision.


C’est la vérification par les faits qui fit le succès de cette prophétie à laquelle crurent non seulement les foules chrétiennes, mais aussi les plus grands personnages de l’Église, des saints, des papes, au point même que pour l’élection de certains pontifes, on peut se demander si le choix des cardinaux ne fut pas guidé par la prédiction du saint évêque irlandais dont St Bernard lui-même atteste qu’il possédait le don de prophétiser. Avant et après l’élection d’un pape, on ne manque jamais de scruter cette prophétie, aujourd’hui plus que jamais d’actualité.

Quel sera le prochain souverain pontife, celui du troisième millénaire ? Ce sera en effet l’avant-dernier pape avant l’ultime pape qui prendra le nom de Pierre et sous le règne duquel la « ville aux sept collines » devrait être détruite.

Le prochain pape sera-t-il juif comme pourrait le laisser penser sa devise ? Son successeur sera-t-il le pape de la fin de la Chrétienté, donc de la fin du monde annoncé par les Écritures ? Et à quelle date aura-t-elle lieu ? C’est à ces questions que répond le texte de St Malachie, la plus célèbre des prophéties.

 

LA VOIX CONTAGIEUSE  -  HOMḔLIES

François Cassingena - Trévedy

Edition Tallandier

 2017

La Voix contagieuse renoue avec la grande tradition de l’homélie, genre littéraire et spirituel à part entière. Dans une langue profondément incarnée, nourrie par la contemplation de la nature, ces textes déploient un commentaire des Évangiles d’une rare élévation qui vient rencontrer les aspirations souterraines de notre temps.

 

Prenant la Parole à bras-le corps, François Cassingena-Trévedy, pétri de littérature spirituelle et de culture humaniste, évite de paraphraser le texte évangélique, et se garde plus encore de le dogmatiser ou de moraliser à son propos. Il le fait résonner avec ses propres mots qui le prolongent comme en écho, et suscitent chez le lecteur émerveillement et gratitude.

 

La Constitution sur la sainte liturgie précise que l'homélie consiste, en suivant le développement de l'année liturgique, à expliquer à partir du texte sacré les mystères de la foi et les normes de la vie chrétienne.

 

Elle est fortement recommandée comme faisant partie de la liturgie elle-même ; bien plus, aux messes célébrées avec le concours du peuple les dimanches et jours de fête de précepte, on ne l'omettra que pour un motif grave.

Le pape Benoît XVI, dans l'exhortation apostolique Post-Synodale Sacramentum Caritatis dit à propos de l'homélie (n°46) :

En relation avec l'importance de la Parole de Dieu, il est nécessaire d'améliorer la qualité de l'homélie. En effet, elle fait partie de l'action liturgique (139) elle a pour fonction de favoriser une compréhension plus large et plus efficace de la Parole de Dieu dans la vie des fidèles. C'est pourquoi les ministres ordonnés doivent préparer l'homélie avec soin, en se basant sur une connaissance appropriée de la Sainte écriture. (140) On évitera les homélies générales et abstraites. Je demande en particulier aux ministres de faire en sorte que l'homélie mette la Parole de Dieu proclamée en étroite relation avec la célébration sacramentelle (141) et avec la vie de la communauté, en sorte que la Parole de Dieu soit réellement soutien et vie de l'église. (142) Que l'on garde donc présent à l'esprit le but catéchétique et exhortatif de l'homélie. Il paraît opportun, à partir du lectionnaire triennal, de proposer aux fidèles, avec discernement, des homélies thématiques qui, tout au long de l'année liturgique, traiteront les grands thèmes de la foi chrétienne, puisant à ce qui est proposé avec autorité par le Magistère dans les quatre piliers du Catéchisme de l'église catholique et dans le récent Abrégé: la profession de foi, la célébration du mystère chrétien, la vie dans le Christ, la prière chrétienne. (143)

 

Plus récemment, le pape François consacre tout un sous-chapitre de son exhortation apostolique Evangelii Gaudium (la joie de l'Evangile) à l'homélie, et un autre à sa préparation ! Voici ce qu'il écrit au point 158 :"Paul VI disait déjà que les fidèles « attendent beaucoup de cette prédication et de fait en reçoivent beaucoup de fruits, pourvu qu’elle soit simple, claire, directe, adaptée ». La simplicité a à voir avec le langage utilisé. Il doit être le langage que les destinataires comprennent pour ne pas courir le risque de parler dans le vide. Il arrive fréquemment que les prédicateurs se servent de paroles qu’ils ont apprises durant leurs études et dans des milieux déterminés, mais qui ne font pas partie du langage commun des personnes qui les écoutent. Ce sont des paroles propres à la théologie ou à la catéchèse, dont la signification n’est pas compréhensible pour la majorité des chrétiens. Le plus grand risque pour un prédicateur est de s’habituer à son propre langage et de penser que tous les autres l’utilisent et le comprennent spontanément. Si l’on veut s’adapter au langage des autres pour pouvoir les atteindre avec la Parole, on doit écouter beaucoup, il faut partager la vie des gens et y prêter volontiers attention. La simplicité et la clarté sont deux choses différentes. Le langage peut être très simple, mais la prédication peut être peu claire. Elle peut devenir incompréhensible à cause de son désordre, par manque de logique, ou parce qu’elle traite en même temps différents thèmes. Par conséquent une autre tâche nécessaire est de faire en sorte que la prédication ait une unité thématique, un ordre clair et des liens entre les phrases, pour que les personnes puissent suivre facilement le prédicateur et recueillir la logique de ce qu’il dit." (La joie de l'Evangile, 158)

 

En tenant compte de tout ce qui est écrit plus haut, il faut essayer d'être particulièrement attentif à intégrer dans l'homélie tous les textes qui viennent d'être lus, y compris le psaume. De quel droit passer sous silence une partie de ce que l'Eglise nous propose ? Et qui suis-je pour censurer ou omettre un élément de la liturgie ? Il faut essayer, autant que possible, de faire place dans l'homélie à un événement local, religieux ou non. Le but est de faire entrer cet événement et ceux qui le vivent dans la liturgie elle-même, et de montrer que ce que vivent les gens auxquels je m'adresse est important pour l'Eglise, important aux yeux de Dieu, et que la vie "laïque" n'est pas distincte de la vie "religieuse". Pour autant, l'homélie n'est pas une tribune pour qu'un prédicateur puisse y faire passer ses idées, ses opinions. Comme écrit plus haut, elle fait partie intégrante de la liturgie. Elle n'est donc pas au service d'un homme ou d'une opinion. Même si la personnalité du prédicateur, son histoire, sa sensibilité, va inévitablement colorer le contenu de son homélie, il est important de garder toujours en tête que "l'homélie a pour fonction de favoriser une compréhension plus large et plus efficace de la Parole de Dieu dans la vie des fidèles."

 

Moine bénédictin au monastère de Ligugé où il cumule les activités de maître de chœur et d’émailleur sur cuivre, François Cassingena-Trévedy, ancien élève de l’ENS et enseignant à l’Institut catholique de Paris, est aussi, en ses temps de permission, familier des grands espaces. Il est reconnu comme l’un des plus grands écrivains catholiques de notre époque.

 

le dernier pape – la prophÉtie de st malachie

HAZIEL

Edition Bussières

 1996

Ce livre concerne les 111 Papes depuis 1143 à nos jours, également la prophétie sur le dernier Pape mais lequel est le dernier ?

La prophétie de Saint Malachie est une longue liste de maximes mystérieuses, chacune correspondant à un pape dans l'ordre précis de la succession apostolique, depuis Célestin II. L'auteur serait un évêque irlandais mort en France au XIIe siècle. Ainsi, à Jean-Paul II correspondrait la devise "De labore solis" ("Du labeur du soleil") et à Benoît XVI, "De gloria olivae" (La gloire de l'olivier). Dans ces deux cas, les passionnés d'ésotérisme ont réussi à trouver des éléments biographiques qui permettraient d'éclairer ces mystérieuses sentences.

Qu'en est-il de Jorge Mario Bergoglio, élu pape mercredi sous le nom de François ? Selon la prophétie de Saint-Malachie, c'est la maxime "Petrus Romanus" ("Pierre le Romain") qui s'appliquerait au 266e et dernier pape. Au regard de sa spécificité, le texte de cette dernière prophétie est un peu plus long que pour les autres : "Dans la dernière persécution de la sainte Église romaine siégera Pierre le Romain qui fera paître ses brebis à travers de nombreuses tribulations. Celles-ci terminées, la cité aux sept collines sera détruite, et le Juge redoutable jugera son peuple". De prime abord, il semble difficile de faire correspondre cette ultime prophétie de Saint-Malachie au pape François. Pourtant, à y regarder de plus près, certains passionnés ont déjà identifié des coïncidences.

Le pape François, certes de nationalité argentine, porte un patronyme d'origine italienne, ce qui pourrait correspondre à l'adjectif "romain" de la prophétie. Par ailleurs,  les quatre premières lettres de son nom, "BERG", traduites en allemand (langue natale de Benoît XVI, pape émérite), signifient "roche", "montagne". Or en latin, "rocher" se traduit par "petrus" et en français par "pierre". Force est de reconnaître que ces deux correspondances demeurent ténues. Rien n'indique en effet que les ancêtres du pape François étaient des romains. Quant à la coïncidence "rocheuse" transitant par les quatre premières lettres du nom de famille traduites en allemand, elle pourra sembler capillotractée à bon nombre.

Peut-être le pontificat de François permettra d'éclairer davantage la prophétie. Les persécutions anti-chrétiennes s'intensifieront-elles ("la dernière persécution de la sainte Église romaine") ? Le pape François sera t-il un pape voyageur à l'instar de Jean-Paul II ("à travers de nombreuses tribulations") ? In fine, ce n'est qu'à la mort du pape François que l'on saura si la prophétie était juste. La destruction de Rome ("la cité aux sept collines") en sera le signe.

 

la voie d’un pÈre du dÉsert

shenouda iii

Edition Desclée de Brouwer

 2006

Aujourd’hui, les coptes représentent la grande minorité chrétienne en Égypte, pays par ailleurs à majorité musulmane. Depuis vingt siècles, l’Église copte constitue une figure originale du christianisme oriental et son patriarche est le successeur des grands patriarches d’Alexandrie, St Marc, St Athanase l’Apostolique et St Cyrille le Grand. Elle est le fruit du monachisme fondé par St Antoine et suivi par les Pères du désert…


Né en 1923, Sa Sainteté Shenouda III est patriarche depuis 1971. Après une carrière où il concilie enseignement, poésie et journalisme, il embrasse la vie monastique et érémitique à la fin des années cinquante. Puis il s’engage dans la réflexion théologique et l’accompagnement spirituel. Aujourd’hui, c’est une figure très populaire, en particulier pour ses rendez-vous du mercredi où il répond de manière directe aux questions de milliers de personnes…


Conduits par Alphonse et Rachel Goettmann, ces entretiens ont une portée fortement spirituelle, marquée par la tradition du monachisme oriental. Ils évoquent l’éveil et l’appel spirituel, la place de l’homme dans le dessein de Dieu, le jeûne comme fondateur de l’ascèse, la dimension des Béatitudes comme visage de Dieu dans l’homme, la foi et l’espérance, le Notre Père…

Un véritable parcours spirituel.

 

 

LA VOIE DU SILENCE DANS LA TRADITION DES PÈRES DU dÉsert  - 

Michel  Laroche

Edition Albin Michel

 2010

Désirant échapper, même pour un moment, au bruit du monde, de nombreux Occidentaux cherchent dans les sagesses orientales une pratique du silence qui leur permettra de se recentrer sur la vie de l'esprit. Beaucoup ignorent cependant que le christianisme, lui aussi, propose une telle discipline du silence et de la méditation ; plus encore, qu'elle est présente dès ses premiers temps, ceux des Pères du désert, et qu'elle est à la racine de toute sa théologie mystique.

Michel Laroche, métropolite orthodoxe de France, nous invite à découvrir cette « voie du silence » et les moyens de la suivre aujourd'hui. Du « Connais-toi toi-même » au « Oublie-toi toi-même », il nous montre comment les pratiques antiques de la méditation chrétienne peuvent être adoptées par tout un chacun. Et si l’angoisse n’était pas le signe d’un désordre psychologique, mais que déchiffrée, elle nous livre un chemin de vie, par delà les pensées mortifères qu’elle porte en elle ?


Michel Laroche nous fait découvrir que l’angoisse, bien connue des Pères du désert et des grands ascètes orientaux, n’était absolument pas comprise comme un signe de déséquilibre qu’il fallait soigner. Bien au contraire, elle était pour eux le signe que l’âme se trouvait enfin introduite dans le commencement du « Chemin angoissé du Royaume ». Elle traverse ce chemin de mort à soi-même, qui ne peut donc se vivre sans l’acceptation des angoisses liées à sa propre mort, mais face à une vie nouvelle et une identité nouvelle. Vie, mort, résurrection constituent la triade de cette expérience spirituelle, à laquelle l’auteur nous initie, pas à pas, avec l’enseignement des Pères du désert.

 « Ne cherchons plus, ni à culpabiliser notre angoisse, ni à la considérer comme une maladie, mais à comprendre que notre nouvelle identité, comme une femme qui attend un enfant, connaît l’angoisse et la douleur de l’enfantement, espère que nous lui donnions enfin naissance. »

 

 

Michel Laroche, est un spécialiste reconnu des Pères de l’Église byzantine et de la géopolitique du christianisme. Il est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages qui traitent du monde byzantin, tant sur le plan théologique qu’historique. Ses ouvrages, Une seule chair (1986), La voie du silence (2010) et Les Racines chrétiennes de l’Europe (2014), sont devenus des références dans le domaine de la pensée byzantine. Il collabore régulièrement à la revue de géopolitique Diplomatie. Michel Laroche est métropolite dans l’Église orthodoxe (Patriarcat de Kiev) et habite dans la région parisienne.

 

Peut-on parler de mythe à propos des Pères du désert ? Si l’on considère l’extraordinaire fortune littéraire, et plus généralement culturelle, qu’ont connue des figures comme celles d’Antoine le Grand, de Macaire, de Pacôme, il semble que oui. Au-delà de l’historicité des personnages, leur rôle de référent culturel majeur en Orient comme en Occident permet d’étudier, à travers eux, outre la formation d’une tradition religieuse toujours vivante, celle d’un mythe, épistémologique et politique.

Le champ d’étude est vaste, et il ne s’agira ici que d’en esquisser quelques axes. De l’abondante littérature patristique de l’Antiquité tardive, jusqu’aux travaux de redécouverte menés au xxe siècle, notamment par les moines des abbayes de Solesmes et de Bellefontaine, c’est tout un imaginaire qui prend corps autour des figures des premiers ermites d’Égypte. Le dernier quart du siècle dernier a vu réactivés les thèmes forts du mythe

Dès les textes antiques, ces thèmes sont présents, et problématisent ce qui nous semble être un mythe qui interroge la capacité de l’homme à vivre en communauté, la façon, aussi, qu’il a de concevoir le rôle de la connaissance et du langage dans sa structure d’individu. Le premier grand texte, Vie et conduite de notre saint Père Antoine, écrite par le patriarche Athanase d’Alexandrie au milieu du iv e siècle, pose d’emblée ces questions. Deux décennies plus tard, Jérôme de Stridon, dans sa Vie de Paul de Thèbes, premier ermite, reprend partiellement ces thèmes et leur fait prendre le chemin de Rome et de tout l’Occident chrétien. Au début du v e siècle, ce sont Pallade de Galatie et son Histoire lausiaque, puis Rufin d’Aquilée, son traducteur en latin, qui achèvent de donner aux Pères du désert d’Égypte leur renommée internationale, et entérinent le passage de l’histoire au mythe.

C’est bien de cela qu’il s’agit : en quelques décennies, les fondateurs de groupuscules locaux, profondément enracinés dans leur contexte particulier, provoquent un changement radical qui se mesure à l’échelle d’une civilisation, deviennent, de fait, les référents qui structurent une nouvelle façon de concevoir la vie en société et jusqu’à l’homme lui-même. En se soustrayant aux structures traditionnelles de la société, en se retranchant du monde, les Pères du désert ouvrent une nouvelle page de l’histoire proche-orientale et européenne. Après eux, la question reste ouverte d’une utopie chrétienne de la vie en cellules sociales réduites, reste ouverte aussi la question d’une possible vanité de la raison, qui a nourri toute la tradition monastique et mystique, et n’a eu de cesse d’interroger, voire de critiquer ne serait-ce qu’en l’état de contre-modèle, la philosophie, des diverses écoles médiévales au rationalisme moderne.

Aujourd’hui, les figures de saint Antoine le Grand, Paul de Thèbes, Pacôme, Macaire l’Ancien, pour ne citer que les plus célèbres, sont investies d’une charge symbolique particulièrement forte. Solitaires, les Pères représentent l’anarchisme chrétien, l’expression d’une quête d’absolu si puissante qu’elle interdit le commerce des hommes, et jusqu’à la vie de la chair. En petites cellules retranchées dans le désert, ils proposent de faire de la vie commune une préfiguration du Royaume de Dieu, un îlot de vie véritable dans un monde perçu comme soumis à l’arbitraire du mal. Plongés dans le silence, ils montrent que toute parole s’annule devant la Parole de Dieu, en somme, que la quête spirituelle est une quête d’anéantissement, que l’individu est une illusion, une créature de l’orgueil humain. Ouvrant la bouche, ils prêchent à rebours de l’intelligence et de la raison, pratiquent l’anti-discours par excellence, celui qui cherche à défaire l’appareil de l’esprit pour que souffle en lui l’altérité de l’absolu.

La mythologie chrétienne a volontiers retenu des Pères du désert le pittoresque des attaques démoniaques et les pratiques presque folkloriques des extrémistes, comme Jacques de Voragine dont la Légende dorée, à propos des Pères, est assez peu spirituelle. C’est, nous semble-t-il, négliger la dimension performative du mythe : si le mythe est une « histoire », c’est aussi, et sans doute en premier lieu, l’expression d’un sens possible, une prise en charge et une structuration du désir de vérité ; en cela, plus que prédicatif le mythe est un espace d’élaboration, celui de l’évolution et de la création du sens. Ainsi, c’est à ce titre, bien plus qu’à celui du merveilleux ou du répertoire symbolique, que l’histoire des Pères du désert est investie d’une fonction mythique, en particulier par les quatre thèmes que nous évoquions : la rupture par la solitude, puis l’expérience communautaire, l’ascèse du silence et la subversion du discours.

 

l’avorton de dieuune vie de st paul

Alain  Decaux

Edition Desclée de Brouwer

 2003

Ce génie du christianisme a souvent énervé, mais jamais n’a laissé indifférent. Nous le trouvons dans son périple d’évangélisateur et de martyre. Bien que n’ayant pas connu le Christ il en fut le plus ardent défenseur.

Certains le donnent comme le fondateur du christianisme. Nous retrouvons ce géant aux pieds d’argile à Damas, à Éphèse, à Jérusalem, avec Paul et Néron, à Corinthe. On y parle de sa conversion, de son message, de ses lettres et épîtres et de sa schizophrénie qui est peut-être à la base de sa volonté d’évangéliser.

 

Alain Decaux, qui est historien et membre de l'académie française, raconte de manière très vivante la vie de Saint Paul. Son livre est à la croisée de la biographie, du roman de voyage et du récit historique. On apprend beaucoup sur l'apôtre, un homme enflammé, voire colérique, mais réellement possédé par le Christ qui lui est apparu. Il est très courageux ! Il parcourt le monde inlassablement à pied ou en bateau pour convertir les païens, avec souvent des échecs cinglants (et des séjours en prison). Mais l'homme est possédé par le Christ et il ne renonce jamais.

Les dissensions au sein de l'Église naissante sont bien expliquées, entre Paul d'une part qui évangélise les païens et Jacques et Pierre d'autre part qui s'occupent des juifs. Il y eut un débat sans fin entre les judaïsants et ceux qui estimaient, comme Paul, que la foi prime la Loi et que la bonne nouvelle concernait toutes les nations. A première vue un combat perdu par Saint Paul, puisque le schisme du christianisme avec le judaïsme aura lieu vers 70. Mais l'influence de Paul prendra son ampleur plus tard, les pères de l'Église en feront le pilier de l'Église. Luther aussi, se basera sur les lettres de Paul pour construire sa réforme. Pour la petite histoire, Decaux montre également que les allégations de misogynie et d'homophobie à l'encontre de l'apôtre sont fausses.

Malheureusement l'auteur n'aborde que peu les lettres de Paul d'un point de vue théologique, à l'exception de quelques pages très intéressantes sur la lettre aux Romains. Le livre ne permet donc pas vraiment de découvrir ces lettres qui sont le pilier du christianisme (on dit parfois que Saint Paul est le fondateur du christianisme, plus que Jésus !). Mais le livre donne envie de se plonger dans les lettres de Paul, et permettra de les appréhender avec un meilleur arrière plan historique.

 

LE VULNÉRAIRE DU CHRIST – LA MYSTÉRIEUSE EMBLÉMATIQUE DES PLAIES DU CORPS ET DU CŒUR DE JÉSUS-CHRIST

Louis charbonneau-lassay

Edition Gutenberg

 2018

En décembre 1946 s'éteignait Louis Charbonneau-Lassay, érudit loudunois né en 1871 et spécialiste en iconographie et archéologie chrétiennes. Auteur renommé du Bestiaire du Christ, publié en 1940, dont la grande majorité des exemplaires furent accidentellement détruits pendant la seconde guerre mondiale, il laissa à sa mort un manuscrit inédit sur lequel il avait travaillé jusqu'à ses derniers instants : Le Vulnéraire du Christ, ouvrage de profonde érudition sur la signification des Cinq Plaies du Christ selon les points de vue symboliques, historiques et archéologiques, pour ne citer que ceux-ci.

 

Cet ouvrage, qui était destiné à la publication, fut mystérieusement égaré quelques années après la mort de l'auteur et n'a jamais été retrouvé. Grâce à la redécouverte et à la mise à disposition de nombreuses archives inédites, dont certaines décrivent le plan de cet ouvrage perdu, nous offrons au lecteur une reconstitution du Vulnéraire du Christ à partir de documents disponibles, résultat de plusieurs années de recherches. Nous pouvons ainsi mettre à la disposition du public une vaste étude en rapport avec le symbolisme employé par certaines confréries hermético-mystiques du Moyen Age survivant encore en plein e siècle (l' Estoile Internelle et la Fraternité des Chevaliers du Paraclet), rappelant ainsi l'existence de la possibilité d'un ésotérisme chrétien authentique et traditionnel

 

On se souvient que M. Jean-Claude Bailly fut l’éditeur des Études de symbolique chrétienne publiées en deux volumes en 1981, puis rééditées en un seul en 2005. Il s’agissait d’un recueil des textes de Charbonneau-Lassay publiés dans Regnabit de 1922 à 1926, et dans Le Rayonnement intellectuel de 1934 à 1939. Il était donc naturel que ce fut chez le même éditeur que soit réédité le beau volume à tirage limité publié l’année dernière par M. Gauthier Pierozak grâce à une souscription lui ayant permis d’acheter une partie des archives de Charbonneau-Lassay.

À partir de celles-ci, il a reconstitué un ouvrage dont le manuscrit original – terminé en 1946, quelques mois avant la mort de l’auteur – fut dérobé par un inconnu dans les années 1960, et jamais retrouvé.

 

Cette nouvelle édition, qui est aussi superbe que la précédente, a été rendue possible grâce à M. Bernard Renaud de la Faverie – l’ancien responsable de la fameuse librairie parisienne « La Table d’Émeraude », aujourd’hui disparue, et de la revue alchimique La Tourbe des Philosophes – qui dirige aujourd’hui les éditions Dervy, reprises, comme Gutenberg Reprint, par le groupe d’éditions Trédaniel.

 

On ne peut qu’admirer la belle passion de M. Pierozak, et le résultat proposé en mesurant l’étendue du travail fourni quand on sait qu’il se compose de l’étude « d’à peu près cinquante mille fiches classées sous cinq à six cent rubriques différentes et embrassant tout ce [que Charbonneau-Lassay] avait pu amasser sur l’iconographie chrétienne. » D’après M. Pierozak, ces archives contiennent encore « au moins 131 documents directement liés à René Guénon » (dont une empreinte de sa bague [où est figuré le monosyllabe Aum, dans sa forme courante], 4 lettres inédites, et une quantité encore indéterminée d’extraits de lettres connues et inédites) ; au moins 6 documents inédits sur le mystérieux Saï-Taki-Movi ; au moins 5 documents en rapport direct avec la mystérieuse organisation l’Estoile Internelle ; et une quantité innombrable de dessins, croquis, gravures, sur les symboles chrétiens les plus variés... »

 

Cette nouvelle édition conserve la mise en page et le format original de la première, les deux étant parfaitement réussies. Quelques textes y ont été ajoutés : une description du bâton de Saï-Taki-Movi qui fut offert par ce dernier à Charbonneau-Lassay ; la transcription d’une lettre de Charbonneau-Lassay daté du 26 octobre 1936 à A. Coomaraswamy, lui annonçant la souscription au Bestiaire du Christ et offrant quelques informations intéressantes sur le rôle que Guénon a joué dans cette publication ; et deux exemples de reconstitution de la table des matières des Floraire et Lapidaire du Christ, à partir des archives. Charbonneau-Lassay avait également le projet, selon M. Pierozak, d’un « ouvrage consacré aux emblèmes géométriques, aux phénomènes du ciel, aux signes graphiques, aux personnages mythologiques qui ont été regardés comme des figures du Christ, etc. »

 

La reconstitution de M. Pierozak a été guidée par la correspondance non seulement de René Guénon à Charbonneau-Lassay, mais aussi par celle de celui-ci à Guénon, conservée au Caire. Elle contient notamment une description de la table des matières du Vulnéraire : I) Les représentations des Cinq Plaies du Christ dans l’art chrétien primitif ; II) Figurations de la plaie latérale de Jésus ; III) Les représentations de l’effusion du sang rédempteur ; IV) Les plantes emblématiques des Cinq Plaies du Christ ; V) Les pierres emblématiques du Christ vulnéré ; VI) L’emblématique du coeur vulnéré de Jésus ; VII) L’iconographie du coeur de Jésus dans les armées contre-révolutionnaires de la Vendée ; VIII) Figurations diverses afférentes ou étrangères au culte du coeur de Jésus.

 

Si l’on doit remercier et féliciter chaleureusement M. Pierozak pour son remarquable travail, et s’incliner devant son désir de respecter la position de Charbonneau-Lassay de ne pas mettre en avant l’ésotérisme chrétien, on ne peut ressentir qu’une profonde déception en lisant l’Avant-propos de M. PierLuigi Zoccatelli. On ne comprend pas pourquoi M. Pierozak, qui a témoigné de son attachement à l’œuvre de Guénon, lui a confié la présentation de cet ouvrage. Si les deux livres de M. Zoccatelli publiés en langue française contiennent beaucoup de documents inédits, on ne peut pas dire qu’il a été capable de les interpréter correctement. Il a nettement montré qu’il n’était pas qualifié pour aborder les questions traditionnelles. Alors que M. Pierozak semble convaincu de l’existence de l’ésotérisme chrétien, ce ne semble pas être le cas de M. Zoccatelli. On pouvait peut-être, à la rigueur, s’abstenir d’en parler, mais pas de prendre une distance prophylactique avec cette réalité. Ne sait-on pas que « le sarment ne peut, lui-même, porter fruit s’il ne demeure attaché au cep »? (Jean, XV) Pourquoi tendre ainsi à affaiblir la raison même de ses efforts et de son excellent labeur? Pourquoi consentir à cette sorte d’abjuration par l’intermédiaire d’un professeur de sociologie? Afin de perpétuer l’anormale négation de l’ésotérisme par un exotérisme moribond. Dans ce genre d’affaires, nous sommes bien au-delà du plaisir de « faire un beau livre qui intéressera les chercheurs. » M. Pierozak n’en avait-il pas conscience?

 

Les choses ont beaucoup changé dans le Catholicisme aujourd’hui, et certaines précautions oratoires ne nous paraissent plus du tout pertinentes. Où ont-elles mené jusqu’ici? Entre les pudeurs de jeune fille et les vociférations obscènes d’intégristes bornés, comme contre les accusations de panthéisme par des catholiques sans qualification et pétrifiés dans leur ignorance, ou face à l’objectivité inexistante de médiocres idéologues en sciences molles, qu’ils soient professeurs dans une université pontificale et fumeurs de havanes, ou non, il y avait une position de véridicité à tenir. Ne sait-on pas la vertu de la vérité qui ne se dédie jamais et triomphe par elle seule de tous ses adversaires?

 

Ses voix – celles des déléguées de l’Assemblée des Saints – avaient commandé à Jeanne de ne point renier leur message, il aurait fallu de même acquiescer sans réserve à l’enseignement de René Guénon, et ne pas fléchir pour maintenir et défendre ce qu’il disait au sujet de l’ésotérisme chrétien. En l’occurrence, affirmer sa parfaite orthodoxie. Dans la situation actuelle, faire le contraire, c’est-à-dire donner la prééminence à l’exotérisme, est une funeste erreur. Dans un précédent texte, nous avons rappelé, en citant R. Guénon, que l’ésotérisme est l’esprit même de chaque tradition. Le péché contre l’esprit, c’est alors sans doute le reniement de l’ésotérisme par ceux qui savent qu’il est cet esprit. Souhaitons que les éditions ultérieures réparent cela.

 

Il semble y avoir eu cependant une étrange carence chez Charbonneau-Lassay lui-même. Alors qu’il fut capable de voir le Christ dans la plupart des animaux (Le Bestiaire du Christ), des fleurs (Le Floraire), des pierres (Le Lapidaire), dans les emblèmes célestes et atmosphériques, c’est-à-dire en toutes choses, comme l’enseigne le symbolisme chrétien, il paraît avoir été incapable de le percevoir chez les hommes qui en manifestaient un aspect. Le P. Hilaire de Barenton, n’écrivait-il pas que « tout ce qui est dans le monde, émane sous forme d’image est un symbole du Christ »? En particulier il ne le vit pas chez René Guénon qui était pourtant une manifestation éminente du Christ pour notre époque. Il est singulier que presque personne ne comprenne cela. Son enseignement n’est pas venu pour abolir le Catholicisme, mais pour l’accomplir. Lui aussi fut cette pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs et qui est devenue la pierre d’angle. Charbonneau-Lassay fut peut-être trop proche de lui à un certain moment pour qu’il le comprît: il ne vit que « le fils du charpentier ». Le sens symbolique de sa « fuite en Égypte » aurait pourtant dû éveiller son attention... Longtemps après, M. Jean Borella fit une erreur analogue. 

 

LE BESTIAIRE DU CHRIST

Louis Charbonneau– Lassay

Edition ARCHE MILAN

 1974

Important ouvrage de 1000 pages tiré à 500 exemplaires. C’est la symbolique chrétienne des animaux mythiques se rapportant à l’ésotérisme du Christ. Quelque 1157 gravures sur bois, 135 chapitres et, à chaque page, des créatures fabuleuses (salamandre, sphinge, dragon, phénix), les animaux les plus variés, "quelques parties du corps humain", un incroyable florilège de symboles (ouroboros ou crustacés), le tout soutenu par une prodigieuse érudition : voilà un très bref résumé de ce que renferme l’un des ouvrages majeurs consacré à la symbolique de l’Occident chrétien. Encore trop méconnu, souvent négligé, Le Bestiaire du Christ de Louis Charbonneau-Lassay se présente pourtant comme une bible pour ceux et celles qui se passionnent de science sacrée. Ce silence assourdissant autour d’un chef-d’œuvre, seulement entouré de la dévotion de quelques happy few, s’explique, du moins en partie, par l’incroyable destin qui fut le sien et dont l’histoire rocambolesque pourrait figurer sans peine au rayon des thrillers métaphysiques.

 

A commencer par celle de son auteur, Louis Charbonneau-Lassay (1876-1946) qui se dévoua corps et âme, sa vie entière, à la symbolique autour de la figure du Christ, à travers les sources les plus riches et les plus diverses : archéologie, numismatique, héraldique. Animé par une foi dévorante, cet ancien membre de la congrégation des frères de Saint-Gabriel, à Saint-Laurent sur Sève, en Vendée, deviendra historien, archéologue, spécialiste d’héraldique, de sigillographie, de numismatique et d’iconographie religieuse - mais aussi graveur et imprimeur.

 

En dépit de la somme monumentale de ses travaux (Le Bestiaire du Christ ne constituait pour lui que le premier volet d’une étude générale sur la symbolique christique qui devait aussi comporter un Vulnéraire du Christ, puis un Floriaire et un Lapidaire), ce visionnaire érudit se tint toujours dans la plus extrême discrétion. Est-ce parce que Louis Charbonneau-Lassay appartenait à L’Estoile internelle, une société hermétique (et secrète) composée de seulement douze membres et dont les origines seraient supposées remonter au XVe siècle? On peut ainsi lire sous sa plume, dans Le Bestiaire du Christ, la mention suivante : "J’aurai l’occasion de citer plusieurs fois dans la suite de cet ouvrage l’un de ces groupements secrets du Moyen-Âge qui s’est conservé jusqu’à nous, L’Estoile internelle, lequel possède des archives très anciennes, notamment un recueil de symboles, datant de la fin du XVe siècle ; il m’a été exceptionnellement communiqué par ce groupe même, pour le présent travail…"

 

Est-ce parce qu’il aurait puisé dans des manuscrits originaux de cet ordre ésotérique chrétien, et aurait eu connaissance, comme il le mentionne lui-même, de "ces groupements mystiques et secrets du Moyen-Âge peu connus, comme, par exemple, la Fede Santa, dont Dante paraît avoir été l’un des chefs", et qui était "une sorte de tiers-ordre de filiation templière", que Le Bestiaire du Christ est unique, et entouré d’une aura de mystère mais aussi d’une sorte de "malédiction"? Qu’on en juge : l’auteur dut attendre sept ans avant de voir son grand-œuvre publié. Et lorsque celui-ci sortit enfin aux éditions brugeoises de Desclée de Brouwer (DDB), en janvier 1941, son sort fut scellé : le bombardement de Bruges, deux ans plus tard, entraîna la destruction de la presque totalité du tirage et celle de tous les bois des gravures… La mort de son auteur, en 1946, l’empêchera de mener à terme son ambitieuse quadrilogie. Et malgré une promesse de réédition, Desclée de Brouwer se désistera finalement. L’ouvrage n’existera plus qu’à quelques rares exemplaires…

 

Mais l’histoire ne s’arrête pas là : un faux représentant de la revue Plaisir de France se verra confier par les légataires de Louis Charbonneau-Lassay le manuscrit original du Vulnéraire. On ne le reverra jamais, de même que toutes les fiches préparatoires à la rédaction du Floraire et du Lapidaire, qui seront dérobées chez l’auteur peu de temps avant sa mort… Le Bestiaire du Christ sera réimprimé en 1974, mais à un prix prohibitif, et diffusé seulement auprès de cercles ésotériques. Après de longues batailles juridiques, la réédition (dans des conditions légales!) de ce livre en tout point "merveilleux" fut enfin possible. Sorti en France en 2006 chez Albin Michel, celui-ci fait aujourd’hui l’objet d’une édition en couverture souple tout à fait accessible au public amateur de symbolique chrétienne et à ceux qui veulent encore comprendre le sens des chapiteaux, des tympans et des fresques médiévales. Et qui répare un peu les outrages faits à un trésor de la tradition mystique de l’Occident.

 

On y trouve entre autre l’agneau, le phénix, le pélican, l’abeille, le serpent d’airain, le poisson, le dragon, le coq, le cheval, l’aigle etc. Plus de 100 animaux et plantes étudiés sous l’angle alchimique et symbolique.

 

L’ḖCHELLE  SAINTE    ou     ḖCHELLE DU PARADIS

Saint Jean Climaque

Edition Bellefontaine

1997

Jean Climaque (vers 579 - vers 649) est un moine syrien. Son surnom vient de son traité intitulé L’échelle du paradis (en grec, échelle se dit Klimax), qu’il composa pour la formation des moines : il y décrit l’itinéraire spirituel à la manière d’une montée vers Dieu à travers trente degrés. Publié le 10 avril 2017. On sait peu de choses sur la vie de saint Jean Climaque, né vers 575 dans un endroit inconnu. La principale source, Une vie, rédigée par un moine nommé  Daniel, ne dit rien de ses premières années, sinon que Jean achève à 16 ans son cursus classique. Jean appartient donc certainement à un milieu aisé. De nombreuses métaphores maritimes laissent également supposer qu’il a grandi dans une région côtière.

 

Sitôt ses études achevées, Jean s’engage dans la vie monastique au pied du mont Sinaï, véritable nébuleuse monastique gravitant autour du monastère du Buisson-Ardent : vie communautaire, érémitisme… Tonsuré à l’âge de 20 ans, Jean devient ermite et mène durant quarante ans une vie d’ascèse et de pénitence. Il consulte de nombreux maîtres spirituels réputés, tels Georges l’Arsélaïte ou Jean le Sabaïte, avant de devenir à son tour un maître spirituel dont les conseils sont recherchés. Sous la pression des frères, il accepte, après avoir longtemps hésité, la charge d’higoumène du monastère du Buisson-Ardent, prestigieuse tour de Babel où l’on croise des moines venus de tout le bassin méditerranéen : Byzantins, Cappadociens, Isauriens, Ciliciens, Arméniens ou Ibériens… Jean meurt en 649, non sans avoir assuré sa succession.

 

Jean doit son nom – «Climaque», «de l’échelle» en grec – à l’œuvre qui l’a rendu célèbre : L’Échelle sainte du paradis. Il s’agit d’une commande adressée à Jean, alors higoumène du monastère du Buisson-Ardent, par son confrère higoumène de Raïthou. Ce dernier, demande alors à Jean Climaque «d’exposer méthodiquement ce qui est nécessaire à la condition monastique». Autrement dit, un guide spirituel s’adressant à tous ceux qui veulent devenir moine. Le commanditaire en précise même la forme : «Une échelle dressée jusqu’aux portes du ciel qui permettra une ascension sans péril à ceux qui l’auront choisie.» Directement puisée dans la vie de Jacob (Gn 28, 11-19), la métaphore de l’échelle et sa puissance évocatrice avaient déjà été mobilisées par d’autres auteurs majeurs comme Grégoire de Nazianze ou Jean Chrysostome. La réponse de Jean ne se fait pas attendre.

Non seulement il accepte, mais sa réponse est accompagnée du traité achevé en un temps record. «Jean Climaque avait déjà 60 ans et disposait alors d’une parfaite maîtrise de toutes les dimensions de la vie spirituelle». Théologien orthodoxe et spécialiste des Pères de l’Église. Sa rapidité à s’exécuter s’explique probablement par le fait que Jean avait déjà mis par écrit une grande partie de son expérience spirituelle durant ses quarante ans au désert.

 

Constituée de trente chapitres ou « degrés » – en général attribués aux trente premières années du Christ avant sa vie publique –, L’Échelle se présente comme un parcours initiatique ascendant devant conduire le candidat à la vie monastique de l’arrachement au monde à la vision de Dieu, couronnement de la vie ascétique. Jean-Claude Larchet a mis en évidence les quatre étapes majeures de l’ouvrage : la rupture avec le monde (degrés I à III) ; le renoncement à soi et la purification des péchés (degrés IV à VII) ; la lutte contre les passions (colère, avarice, tristesse, gourmandise, orgueil, luxure, etc.) et l’acquisition des vertus (degrés VIII à XXV) ; enfin, le sommet de la vie ascétique (XXVI à XXX).

 

Le style concret et imagé de Jean Climaque vient heureusement adoucir le caractère ­systématique de l’œuvre en multipliant les références aux univers militaire, athlétique, maritime, animal, scolaire, médical… fait de Jean Climaque un représentant majeur de la tradition sinaïtique, qui court des premiers Pères du désert jusqu’à Grégoire Palamas (1296-1359) et continue d’imprégner toute la spiritualité orthodoxe. Cette tradition se caractérise notamment par l’importance accordée à la «prière du cœur» (ou «prière de Jésus») et la maîtrise des passions. Dans le langage des Pères du désert, les passions recouvrent toutes les formes d’attachement au monde. Ce sont elles qui tiennent l’homme éloigné de Dieu. Pour combattre ses passions et parvenir à une transformation en profondeur de tout son être, l’homme doit d’abord bien les connaître : c’est la clé de L’Échelle de Jean Climaque, fruit de quarante ans d’ascèse à l’écart du monde et de patiente observation des mouvements intérieurs de l’âme et du corps.

 

Jean Climaque est par ailleurs l’un des premiers à systématiser l’enseignement des Pères du désert, jusque-là éparpillé en divers recueils mêlant maximes, anecdotes et thèmes plus ou moins structurés. «En prenant appui sur la symbolique de l’échelle, il jette les bases d’une vie spirituelle dynamique permettant à l’homme de progresser dans sa quête spirituelle». Monument incontournable de la littérature spirituelle orientale, L’Échelle sainte de Jean Climaque est considérée par de nombreux orthodoxes comme la lecture la plus fondamentale après la Bible. Au fil des siècles, sa diffusion a gagné le monde slave, puis l’Occident par le biais de nombreuses traductions. En France, au XVIIe siècle, L’Échelle est un véritable best-seller dans le monde lettré, en particulier dans les milieux jansénistes de Port-Royal.

 

Aujourd’hui encore, les analyses de Jean Climaque sur la vie spirituelle et ses interactions profondes avec le corps et le psychisme rejoignent celles de la psychologie moderne. «En livrant une analyse très fine des passions, et des liens subtils qu’elles entretiennent les unes avec les autres, Jean Climaque est l’auteur du désert qui est sans doute allé le plus loin dans la connaissance des tréfonds de l’âme. Marqué par une approche plus morale et juridique, substituant à l’écoute et à la maîtrise progressive des «passions» la notion de «péchés capitaux», l’Occident a peu à peu perdu de vue le rôle positif du corps dans la spiritualité. Lire Jean Climaque aujourd’hui, c’est redécouvrir la vertu transformatrice d’une ascèse à la fois précise et méthodique, où l’effort porté sur le corps et l’esprit finit par rejoindre la grâce divine.

 

LE CHRIST GREC - «  DE LA TRAGÉDIE AUX ÉVANGILES »

Bruno Delorme

Edition Bayard

 2009

Le sous- titre « Essai sur l’influence de la tragédie et de la rhétorique grecques sur la constitution de la figure du Christ » établit le lien de dépendance entre deux expressions de la pensée humaine, la philosophie grecque et le récit des apôtres. Avec une conviction : le message des évangiles n’aurait pu trouver son sens et sa fonction de susciter la foi sans la pensée grecque. Le texte de Bruno Delorme se présente comme un essai emprunt de certitudes, mené à vive allure, avec le but de susciter la foi avec le moyen de la rhétorique aristotélicienne.

C’est dans le champ de la rhétorique que les auteurs chrétiens ont travaillé pour édifier la figure du Christ jusqu’à sa perfection, ainsi à travers cette étude ont peut distinguer 5 niveaux qui vont nous faire comprendre cette évolution :

Un niveau tragique qui se manifeste pleinement dans la passion du Christ

Un niveau théâtral : l’histoire romancée du Christ s’expose sur une scène, qui deviendra une Eglise. Sur cette scène se joue la Cène eucharistique, al Passion elle-même, qui vise à opérer dans la psyché de l’homme une catharsis et à imprimer dans sa mémoire le souvenir de cette tragédie unique, tel un modèle d’identification pour trouver le salut.

Le niveau romanesque : la rhétorique pose les récits évangéliques comme des fictions littéraires se libérant des références historiques comme des mythes, traduisant le merveilleux de la vie et de la mort du Christ.

Le niveau psychologique qui explique la personnalité du Christ, son génie, son humanité, sa vie simple mais forte, sa divinité par un caractère mélancolique qui s’exprime par métaphores.

Le niveau romain termine ce récit avec la personne de l’empereur, le droit romain et l’évolution historique : « La culture romaine va couronner l’édifice de la foi chrétienne élaborée initialement dans le creuset de la rhétorique grecque ».

Tout ceci en fait un livre attrayant doté d’un pouvoir didactique certain, concernant ici, l’univocité de la rhétorique. Les 56 pages de notes et de références présentant un intérêt important et majeur sur le plan de l’acculturation.

L’évocation de la pensée grecque, de Dyonisius à Aristote (la Poétique et le Rhétorique), et à Jésus, nous permet de préciser bien des notions bibliques et philosophiques et nous donne accès à un matériel sémantique et évangélique précieux.

La naïveté du texte, par certains cotés, déclenche en deuxième lecture, le processus dialectique indispensable à toute réflexion. Cette forme de « grécisation » des évangiles, cette occultation de l’Ancien Testament avec la typologie de Saint Paul, le message de Jean, a la puérilité de penser que le texte ainsi élaboré va susciter la foi, autant de lacunes qui nous ramènent à l’élaboration spirituelle écossaise.

Jésus est ici dans une cuirasse inaccessible et indestructible, on peut alors penser, que cette approche est un moyen de ne pas parler de Dieu et qu’elle s’adresse à des agnostiques ou à des Ecossais qui souvent, ont tant de mal à s’exprimer dans ce domaine si particulier. Malgré tout ce livre est passionnant, il nous apprend énormément de choses, et il nous permet de mettre en œuvre et en pratique une forme de dialectique.

Au sommaire de cet ouvrage :

Le berceau du christianisme -   Le paradigme grec du théâtre et de la tragédie –     La rhétorique et les modèles des Evangiles –       La mélancolie et la métaphore –        Rome : l’empereur et le droit -

 

le christ hÉbreu

Claude tresmontant

Edition  O.E.I.L.

 1984

Le problème de la langue originelle et de la date de composition des Évangiles est ancien. Il fait toujours l’objet de recherches. C’est ce problème tout d’abord technique et historique qui est abordé ici par Claude Tresmontant.


Et pourtant cet ouvrage s’adresse à tous les chrétiens car cette question qui peut paraître sans grande importance à la fin du XX° siècle est en réalité capitale pour la foi. En effet, si les Évangiles sont les produits tardifs d’une longue transmission orale dans les premières communautés chrétiennes, il y a bel et bien un problème de fidélité et d’exactitude de ces textes par rapport à l’enseignement réel et à la vraie vie du Christ. C’est pourquoi, sur la double thèse dominante aujourd’hui selon laquelle les Évangiles auraient été écrits tardivement et en grec, une critique exégétique s’est développée débouchant sur le doute et sur un affaissement profond de la loi.

Comment pourrait-il en être autrement si celle-ci n’est plus soutenue que par des textes incertains dont le son est coupé de leur langue originelle

.On comprendra à l’inverse à quel point les Évangiles écrits pour leur essentiel au cœur des événements, dans cette langue hébraïque porteuse d’une dynamique spirituelle unique, peuvent être pour les hommes de bonne volonté de tous les temps une « Nouvelle » vraiment bouleversante.

 

Le bibliste Claude Tresmontant publie en 1983 Le Christ hébreu ; en 1984, l’Evangile de Jean ; et en 1985 L’Apocalypse de Jean. Il pensait que nos quatre évangiles étaient la traduction en grec de notes prises au jour le jour en hébreu par des auditeurs de Jésus … donc pratiquement, au contact des faits. En ce qui concernait l’évangile de Jean, dès 28-30, des notes avaient été prises en hébreu, par le disciple que Jésus aimait, et plus tard traduites en grec.


A propos de ce Disciple, pour lui auteur de l’évangile de Jean, il écrivait ceci en 1984, en s’appuyant sur la lettre de Polycrate à Victor, précédemment citée : « Ce document de Polycrate, évêque d’Ephèse, nous fournit un point de vue autour duquel s’ordonnent parfaitement tous les renseignements dont nous disposons, sur l’auteur du quatrième Evangile. Il a probablement été disciple de Jean-Baptiste. Il a une maison à Jérusalem. C’est chez lui que le Seigneur a mangé la dernière Pâque. Il a cependant un calendrier qui n’est pas celui du groupe des Galiléens réunis autour du Seigneur. Son Evangile est centré sur Jérusalem. Il connaît le grand prêtre de cette année-là. Il peut entrer dans la maison du grand prêtre. Il peut donner des ordres à la servante qui garde la porte. Elle ne le met pas dehors, elle lui obéit. Il se cache, il cache son nom lorsque son Evangile est traduit de l’hébreu en grec, parce qu’il est menacé de mort. Il prend Mariam [ndlr : Marie, mère de Jésus] chez lui après la mort et la résurrection du Seigneur.

 

C’est de Mariam qu’il tient plusieurs renseignements, par exemple ce que le Seigneur a dit lors du festin de Qanah en Galilée. Il était le disciple préféré du Seigneur, parce qu’il était théologiquement le plus savant, et le plus apte à comprendre l’enseignement théologique de haute portée du Seigneur. Lui seul a conservé et transmis cet enseignement de haute portée donné lors de la dernière nuit. Il hésite à entrer dans le tombeau, parce que cela est interdit à un prêtre. Il entre dans le tombeau, lorsqu’il comprend qu’il n’y a plus de mort dans le tombeau, parce que le Seigneur est vivant. Tous les renseignements dont nous disposons par le texte lui-même du quatrième Evangile confirment ce que nous dit Polycrate d'Ephèse dans sa lettre au pape Victor [ndlr. évêque de Rome, car le titre de pape sera postérieur] : Jean, l’auteur du document hébreux que nous appelons le quatrième Evangile, était prêtre. Ce n’était pas un Galiléen analphabète. C’était un Judéen savant, et même très savant. »

  

LE CHRIST PHILOSOPHE

FrḖdḖric lenoir

Edition Plon

 2007

Derrière le message religieux, Frédéric Lenoir appelle à redécouvrir le message fondamental du Christ : une philosophie universelle, porteuse de valeurs éthiques révolutionnaires. Pourquoi la démocratie et les droits de l'homme sont-ils nés en Occident plutôt qu'en Inde, en Chine, ou dans l'empire ottoman ? Parce que l'Occident était chrétien et que le christianisme n'est pas seulement une religion. Certes, le message des Evangiles s'enracine dans la foi en Dieu, mais le Christ enseigne aussi une éthique à portée universelle : égale dignité de tous, justice et partage, non-violence, émancipation de l'individu à l'égard du groupe et de la femme à l'égard de l'homme, liberté de choix, séparation du politique et du religieux, fraternité humaine. Quand, au IVe siècle, le christianisme devient religion officielle de l'Empire romain, la sagesse du Christ est en grande partie obscurcie par l'institution ecclésiale. Elle renaît mille ans plus tard, lorsque les penseurs de la Renaissance et des Lumières s'appuient sur " la philosophie du Christ ", selon l'expression d'Erasme, pour émanciper les sociétés européennes de l'emprise des pouvoirs religieux et fonder l'humanisme moderne. Frédéric Lenoir raconte ici le destin paradoxal du christianisme - du témoignage des apôtres à la naissance du monde moderne en passant par l'Inquisition - et nous fait relire les Evangiles d'un œil radicalement neuf.

 

Comme l’affirme Lenoir, « le Christ a surtout initié une nouvelle voie spirituelle fondée sur la rencontre de sa propre personne. » Il a aussi transmis un enseignement éthique à portée universelle : non-violence, égale dignité de tous les êtres humains, justice et partage, primat de l’individu sur le groupe et importance de sa liberté de choix, séparation du politique et du religieux, amour du prochain allant jusqu’au pardon et à l’amour des ennemis. Cet enseignement est fondé sur la révélation d’un Dieu amour et s’inscrit donc dans une perspective transcendante. Il n’en demeure pas moins qu’il s’inscrit aussi dans une profonde rationalité. Ce message est une véritable sagesse, au sens où l’entendaient les philosophes grecs.

 

Lenoir reconnaît qu’il n’est pas le premier à considérer le Christ aussi comme un philosophe et à parler de son message le plus universel comme d’une véritable philosophie de vie. Il avait découvert cette formule « philosophie du Christ » sous la plume de l’humaniste et théologien néerlandais Érasme.

 

Dans sa recherche du « message éthique » du Christ, Lenoir sait s’appuyer sur les recherches les plus récentes des historiens et des exégètes. Son propos? « Comprendre le message des Évangiles et l’événement spirituel qui est à leur source. » Pour Lenoir, ce qui compte, c’est le message que livrent les Évangiles tels qu’ils existent présentement et l’influence qu’ils ont eu dans l’histoire humaine. La sagesse du Christ, telle que rapportée dans les Évangiles, apporte un bouleversement considérable. Un message tellement révolutionnaire qu’il a même pu être pervertie par ceux qui avaient la charge de le transmettre. Plusieurs chapitres sont consacrés dans l’œuvre de Lenoir afin de rendre compte des grandes lignes de l’histoire du christianisme et de son rôle incontournable dans l’avènement de la modernité occidentale.

 

LE CHRIST INITIATIQUE -  UNE CHRISTOLOGIE AU cœur DE LA FRANC-MAÇONNERIE

par Eric Guerrier

Edition Du  Cosmogone

 2012

Petit livret en douze tableaux d’une poétique de la transmutation alchimique effective -  L’auteur remet le Christ au centre de la Franc-maçonnerie, en expliquant qu’au début de la naissance de cet ordre, la religion chrétienne était la base de l’enseignement maçonnique, puis sous la poussée de la laïcité et de l’anti maçonnisme, la Franc-maçonnerie s’est déchristianisée –

 

L’auteur avec force et vigueur explique pourquoi il faut retrouver les valeurs chrétiennes de la Franc-maçonnerie –

 

le christianisme comme alchimie

epignosis

Edition DERVY

 1987

Par-delà les institutions, les dogmes, les rites, les formes, quelle est la véritable nature du christianisme ? Quelles clés de salut, d’accomplissement nous a réellement apportées Jésus le Nazaréen ? Aujourd’hui plus que jamais il est nécessaire de répondre précisément à ces questions : elles concernent chacun d’entre nous en tant qu’Occidental, en tant que chercheur de la « voie intérieure », en tant que participant au vaste mouvement actuel de mutation.


Une étude préliminaire d’Yves A. Dauge cherche à faire saisir, par des approches et des éclairages différents, les quelques points essentiels qui font du christianisme une authentique alchimie. Présenté ensuite par Jean Biès, un large travail de synthèse centré sur le symbole de la croix récapitule de manière frappante des siècles d’exégèse et de mystique. Puis Joël Thomas, à partir d’un objet d’art méconnu et pourtant fort riche, la « Croix de Lothaire », rattache le christianisme à la Tradition et en montre l’importance pour notre époque. Et dans un article d’une remarquable densité, « Le Vivant dans l’Histoire », Annick de Souzenelle déroule sous nos yeux l’aventure humaine depuis le Béréshit de la Genèse jusqu’à la « crise de croissance » de ce XXème siècle.


On retrouvera également dans ce Cahier un essai de Jean Prieur qui dévoile d’étonnantes similitudes entre le tantrisme et le judéo-christianisme, ainsi que la fin de la belle étude de Jean-Pierre Osmont sur « Raymond Abellio, Guerrier de la Connaissance », fondée sur l’astrologie américaine.


Y sont développés le yoga du cœur, le symbole de la croix, l’alchimie de la lumière, Epignosis et le travail, les chakras et les nadis, l’ésotérisme du Christ, etc…

 

le christianisme ÉsotÉrique

Annie besant

Edition ADYAR

 2004

Quel est le but des religions ? C’est la première question qui se pose. Les religions sont données au monde par des hommes plus sages que les masses qui les reçoivent : elles sont destinées à hâter l’évolution humaine, et leur action, pour être effective, doit atteindre et influencer individuellement les hommes. Or, tous les hommes ne sont pas arrivés au même degré d’évolution. L’évolution peut, au contraire, se représenter comme une rampe ascendante dont chaque point est occupé par un homme. Où il est question : du côté caché des religions, du côté caché du christianisme, les témoignages de l’Église et des Écritures, le Christ historique, mystique et rédempteur, la résurrection, la trinité, la prière, le pardon, les sacrements et la Révélation.

 

Si la vraie connaissance – la Gnose – doit être à nouveau une partie des enseignements chrétiens, ce ne peut être qu'avec les restrictions anciennes et à la condition d'abandonner définitivement l'idée de tout ramener au niveau des intelligences les moins développées. L'enseignement hors de portée des moins évolués peut seul préparer le retour des connaissances occultes, et l'étude des Mystères Mineurs doit précéder celle des Grands Mystères. Ceux-ci ne seront jamais divulgués par l'impression : ils ne peuvent se transmettre que de Maître à disciple, « de bouche à oreille ». Quant aux Mystères Mineurs, qui dévoilent partiellement de profondes vérités, ils peuvent aujourd'hui encore être rétablis ; un ouvrage comme celui-ci est destiné à en donner une esquisse et à indiquer la nature des enseignements dont l'étude s'impose.

Annie Besant (née Wood le 1er octobre 1847 à Londres, décédée le 20 septembre 1933 à Chennai), est une conférencière, féministe, libre-penseuse, socialiste et théosophe britannique, qui prit part à la lutte ouvrière avant de diriger la Société Théosophique, puis de lutter pour l'indépendance de l'Inde. Issue d'une famille anglo-irlandaise et orpheline de père à cinq ans, elle fut éduquée de façon privée par une dame charitable. Elle fit de nombreuses lectures philosophiques qui développèrent ses questionnements métaphysiques et spirituels. Elle prit aussi conscience, à la même époque, de la condition ouvrière. Jeune femme de la classe moyenne victorienne, elle n'avait alors pas d'autre avenir que le mariage. En décembre 1867, elle épousa Frank Besant, un pasteur anglican. Le mariage fut malheureux. Après avoir eu deux enfants, le couple se sépara en 1873.

Excellente oratrice, Annie Besant commença une carrière politique en faisant des tournées de conférences sur le féminisme, la libre-pensée et le sécularisme. Elle travailla alors aux côtés de Charles Bradlaugh avec qui elle publia en 1877 un pamphlet présentant des méthodes de limitation des naissances. Ils furent jugés et condamnés à six mois de prison pour « obscénité ». L'appel fut suspensif et le verdict fut cassé pour vice de forme. Elle perdit cependant la garde de sa fille qu'elle avait obtenue lors de la séparation avec son mari.  Elle profita de la modification des statuts du University College de Londres pour y entamer des études scientifiques brillantes. Elle en fut cependant exclue en 1883 du fait de sa réputation et de ses activités politiques et ne put terminer sa troisième année de licence. En parallèle, elle dispensa des cours publics d'éducation populaire dans le Hall of Science de South Kensington.

Annie Besant s'intéressa à la pensée socialiste dès le début des années 1880 et adhéra à la Fabian Society en 1885. Elle devint rapidement membre du comité directeur. Elle s'engagea alors dans la lutte sociale. Elle était présente lors du « Bloody Sunday » du 13 novembre 1887 : cette manifestation pacifique dispersée par la force protestait contre la politique du gouvernement en Irlande ainsi que contre les conditions misérables de travail et de vie des milieux populaires. Elle organisa ensuite la grève victorieuse des allumettières de l'entreprise Bryant and May dans l'East End de Londres à l'été 1888. Elle fut élue de ce quartier populaire au London School Board où elle réussit à faire adopter le concept de repas gratuits pour les enfants pauvres dans les écoles de la capitale.  En 1889, William Thomas Stead, rédacteur en chef de la Pall Mall Gazette, lui demanda d'écrire un compte-rendu de l'ouvrage d'Helena Blavatsky, la Doctrine Secrète qui lui fit découvrir la théosophie. Elle y trouva les réponses à ses interrogations métaphysiques et spirituelles et s'y convertit rapidement. Elle devint une des dirigeantes de la société théosophique. En 1893, elle partit s'installer en Inde où était basée la société. Là, elle adopta et éduqua Krishnamurti pour qui elle devint une mère spirituelle. Elle prit la direction de la Société théosophique en 1907 et l'assuma jusqu'à sa mort en 1933.

En Inde, elle s'engagea pour l'auto-détermination, puis l'indépendance du pays, par des articles, des discours et des activités éducatrices. Elle mécontenta le pouvoir britannique qui l'assigna à résidence en 1917 mais dut la relâcher rapidement sous la pression de l'opinion publique indienne. La même année, Annie Besant fut élue présidente du Parti du Congrès. Elle s'effaça peu à peu face à Gandhi et consacra les dernières années de sa vie à la théosophie.  Les liens noués entre W. T. Stead et Annie Besant au moment du Bloody Sunday avaient eu pour celle-ci une autre conséquence. Le journaliste avait le même genre d'interrogations spirituelles qu'elle. Il avait même créé une Église destinée à régénérer le christianisme. Elle commençait à considérer que si l'athéisme lui avait apporté la paix en supprimant un Dieu injuste, il n'était cependant pas la réponse à ses questionnements. En 1889, William Thomas Stead demanda à Annie Besant de préparer pour la Pall Mall Gazette un compte-rendu de la Doctrine Secrète d'Helena Blavatsky (appelée souvent « Madame Blavatsky »). Elle en fut émerveillée : elle avait trouvé la réponse à toutes les interrogations métaphysiques et spirituelles qui la taraudaient depuis l'enfance. La théosophie, inspirée des sagesses orientales, considère que toutes les religions ne sont que des variations d'une Sagesse universelle première. Elle sembla à Annie Besant être la Vérité qu'elle avait toujours cherchée. Elle rencontra Madame Blavatsky et fut impressionnée malgré elle par la culture de cette femme de plus de cent kilos qui ne se déplaçait plus qu'en fauteuil roulant. Elle lut les diverses critiques adressées à la théosophie et à Madame Blavatsky : elle n'y vit pas plus que les critiques qui lui avaient été adressées à elle tout au long de sa carrière. Elle se déclara donc ouvertement théosophe et devint membre de la Société théosophique.

Ses amis (qui devinrent rapidement ses anciens amis) en furent horrifiés : Charles Bradlaugh le premier, même s'ils s'étaient déjà éloignés lorsqu'Annie Besant était devenue socialiste, mais aussi George Bernard Shaw. Ils considéraient qu'ils perdaient une des plus ardentes militantes de la libre-pensée et de la réforme sociale. Elle quitta en effet d'abord la National Secular Society puis la Fabian Society puis le London School Board et enfin la Social Democratic Fédération. Malgré tout, elle n'abandonna pas la lutte politique pour autant : dans son tout premier article théosophe (« Practical Work for Theosophists »), elle suggérait aux membres de la société d'acheter des actions des entreprises qui exploitaient leurs ouvriers afin d'en prendre le contrôle et de les réformer. Elle fonda dès 1891 une ligue des ouvriers théosophes. Elle consacra ses conférences à la théosophie dont elle devint rapidement une des principales animatrices et pour laquelle elle transforma sa maison pour en faire un lieu de réunion. En 1890, ses deux enfants, Digby (vingt-et-un ans) et Mabel (dix-neuf ans) la rejoignirent, comme elle l'espérait, dès qu'ils se trouvèrent en âge de pouvoir décider de leur sort, hors de l'autorité paternelle.

En 1891, lorsque Madame Blavatsky décéda, Annie Besant prit la direction de la Société théosophique pour l'Europe et l'Inde. En 1893, après avoir participé au « Parlement mondial des religions » lors de l'Exposition universelle de Chicago, elle s'installa en Inde. Elle déclara y avoir trouvé sa patrie spirituelle et prit l'habitude de s'habiller à l'indienne. Cependant, elle y trouva la société théosophique en pleine tourmente. De nombreux scandales dus à la malveillance d'un couple, les Coulomb (avec l'aide de missionnaires protestants de Madras, désireux de discréditer et d'évincer les théosophes), avaient été en effet « révélés » par la presse : usage de faux ou mœurs de certains membres. Elle se battit alors pour rétablir la réputation de sa société. En 1907, elle en devint la présidente, succédant au colonel Henry Steel Olcott et fut réélue à ce poste jusqu'à sa mort. Elle établit le centre de la société à Adyar, près de Chennai. Elle y découvrit Krishnamurti en 1909. Elle voyait en lui le futur « guide spirituel » (« World Teacher ») et participa à son éducation. S'il renonça à la théosophie en 1929, il ne renia ni sa mère adoptive, ni son rôle spirituel.

Parallèlement à son activité spirituelle dans la société théosophique, elle commença à s'intéresser au sort moral de son pays d'adoption : l'Inde. Elle critiquait depuis longtemps le joug politique, économique et moral du Royaume-Uni sur la région. Elle considérait que l'attitude britannique était en train de briser l'Inde. Elle voulut lui redonner sa grandeur. Elle commença par fonder des écoles et lycées pour encourager la redécouverte locale de la philosophie, de la littérature, de la religion et des arts indiens (Central Hindu College en 1898, un lycée de garçons, la Central Hindu Girls’ School, un lycée de filles, en 1904, et enfin la Hindu University en 1911 à Bénarès). Elle milita aussi pour les droits sociaux des Indiens, mais aussi des Indiennes. Elle s'engagea à nouveau en politique. À partir de 1913, elle multiplia les articles et les discours réclamant le droit à l'auto-détermination du pays. Elle considérait que le gouvernement britannique n'avait pas tenu ses promesses à l'Inde et lui conseillait de commencer à traiter les Indiens comme des égaux faute de quoi il verrait le pays lui échapper. Elle ne critiquait pas l'idée de l'Empire britannique ou de la présence britannique en Inde. Elle suggérait d'en revoir le fonctionnement, principalement via l'auto-détermination. Elle se heurta là à l'opposition de certains théosophes. Ses idées politiques et sociales étaient diffusées à travers les journaux New India et Commonwealth. 

En 1913, elle adhéra au Parti du Congrès. Au début de la Première Guerre mondiale, elle déclara que l'Inde pouvait aider le Royaume-Uni mais ne devait pas cesser de réclamer le Home Rule. Elle fonda en 1915 la Home Rule League avec le soutien et la coopération de Bal Gangadhar Tilak. La direction de la branche britannique fut confiée à George Lansbury. Elle devint alors très populaire en Inde, beaucoup moins en Grande-Bretagne. Il fut décidé de l'interner. Comme elle était âgée de soixante-dix ans, elle fut assignée à résidence à Ootacamund. Cela souleva une immense protestation en Inde. Elle reçut le soutien de Motilal et Jawaharlal Nehru, de Gandhi et de Jinnah. Les autorités durent se résoudre à la libérer. Elle reprit immédiatement ses activités politiques. En 1917, elle fut élue présidente (pour un an, comme tous les présidents du mouvement) du Parti du Congrès à Kolkata, la première femme à ce poste Cependant, malgré son amour pour le pays et sa popularité, il lui sembla évident qu'une vieille femme blanche n'était pas la meilleure personne pour incarner la population indienne. Même si elle avait été une des premières inspiratrices du mouvement d'indépendance, elle ne pouvait continuer à en être une des chefs de file. Elle continua à participer dans l'ombre aux différents mouvements, comme celui de la non-coopération (Non-Cooperation Movement). Elle prédit cependant des conséquences négatives à la politique de résistance passive prônée par Gandhi. Le massacre d'Amritsar en avril lui donna raison, mais ses critiques furent mal ressenties. Quand Gandhi prit la direction du Parti du Congrès en 1920 et imposa la désobéissance civile comme tactique officielle, elle démissionna.

Dès 1918, lorsque les femmes obtinrent des droits politiques au Royaume-Uni, le Parti travailliste proposa à Annie Besant de se présenter au parlement britannique. Elle accepta, mais les autorités britanniques interceptèrent son télégramme qui n'arriva pas à destination, l'empêchant de se présenter. Elle revint cependant au Royaume-Uni en 1919. Elle adhéra alors au Parti Labour et participa à la commission parlementaire qui discutait sur le futur statut de l'Inde. Elle demandait l'autodétermination mais aussi que le modèle occidental ne fût pas imposé aux futures institutions indiennes qui devraient être aussi inspirées des traditions locales. Elle réclamait que le droit de vote fût accordé aux femmes indiennes. Le projet fut cependant rejeté par le Parti du Congrès en 1920, ce qui constitua une autre raison de la démission d'Annie Besant.

En 1924, elle tenta de créer un nouveau mouvement indépendantiste indien, l’Indian National Convention qui rédigea le Commonwealth of India Bill un projet de self-government pour l'Inde. Celui-ci reçut le soutien de Sidney Olivier Secretary of State for India du gouvernement Ramsay MacDonald, mais, ce gouvernement tomba avant que le projet pût être proposé au parlement. Elle fut invitée en 1928 à participer à la Commission Nehru qui prenait le contre-pied de la Commission Simon, composée exclusivement de blancs. Le Rapport Nehru suggérait la transformation de l'Inde en dominion, à l'image du Canada ou de l'Australie. Annie Besant retourna alors en Grande-Bretagne pour défendre ce projet. Elle échoua car Gandhi de son côté exigeait l'indépendance totale. Devant les tensions, principalement ethniques, croissantes dans le sous-continent, elle en prédit dès 1930 la partition. 

Annie Besant fut l'une des fondatrices en 1893 de l'ordre maçonnique The Order of Universal Co-Freemasonry, lié à l'Ordre maçonnique mixte international « le Droit humain » de Maria Deraismes. Ce fut d'ailleurs, en uniforme de maçon, qu'elle participa à la manifestation des femmes suffragistes au moment des cérémonies de couronnement de George V le 17 juin 1911. Annie Besant mourut le 20 septembre 1933 à Adyar. Son corps fut brûlé sur un bûcher, selon la tradition hindoue. Ses cendres furent dispersées en partie dans le Gange et en partie dans le jardin de la société théosophique d'Adyar

 

LE  CHRISTIANISME  SECRET 

DENIS  LABOURÉ 

ÉDITION  LE  MERCURE  DAUPHINOIS

 2009

Plusieurs traditions affirmant que certains maîtres –y compris au XXe siècle dans le monde tibétain- ont quitté cette terre sans laisser de traces. Leur corps ayant disparu, ils ne furent ni incinérés ni enterrés. Selon le célèbre « Livre des morts tibétains », ces yogis aux capacités au- dessus de la moyenne qui ont achevé les pratiques complètes sont, à l’arrêt de leur respiration, invités à se dissoudre en une lumière arc-en-ciel.

 

La tradition occidentale n’est pas en reste. Cagliostro et Martines de Pascually, les deux meilleurs instructeurs du XVIIIe siècle, firent d’Enoch et d’Elie les patrons de leur rite (Haute Maçonnerie Egyptienne pour Cagliostro et Chevaliers Maçons Elus Coëns de l’Univers pour Martines). Pourquoi ? D’Hénoch et d’Elie, l’Ecriture dit qu’ils ne moururent pas. Ils furent tous deux enlevés au ciel.

 

Ils passèrent du biologique au spirituel sans traverser la mort habituelle. Enoch, fils de Jared, atteignit l’âge de 365 ans et disparut sans laisser de traces mortelles. Elie monta au ciel emporté par un tourbillon ou char de feu.

Cette expérience montre que nous n’avons pas un corps spirituel et un corps biologique qui se superposeraient l’un l’autre. Nous sommes un corps de Lumière. Mais cette lumière s’est durcie, congelée, cristallisée en raison d’un drame cosmique que la tradition (juive, chrétienne ou hermétique) compare à une chute. Ce passage, c’est la survie d’un être qui n’est plus dans l’espace –temps, qui est vivant, mais d’une autre manière ; qui domine le cosmos au lieu d’être dominé par lui.

 

Dans son ouvrage intitulé « Le Grand Œuvre », Grillot de Givry résume l’objectif : « Mais j’en ai assez dit pour que tu saches que tu dois désormais te former un corps mystique, qui se substituera en tous tes actes à ton corps visible pour employer utilement tes forces immatérielles, et ainsi tu vivras dans l’hyper physique ; et c’est là ta voie » Le corps de Lumière est l’aboutissement de ce processus.

 

Roger Bacon a dit « Il faut que le corps devienne esprit et que l’esprit devienne corps » C’est la solution de l’œuvre. Pour la réaliser, ton propre corps, embrasé par le feu philosophique, corrodé par l’eau ardente des contritions, doit atteindre un tel degré de pureté qu’il s’immatérialise vraiment, alors, se transfigurant comme sur le mont Thabor, il deviendra inaltérable ; il ne sera plus un impédiment à la vie spirituelle, mais au contraire, à l’égal du corps glorieux, il participera de celle-ci et contribuera lui-même –ô prodige- à l’œuvre.

 

Si l’Eglise latine avait clairement enseigné le processus de divinisation, le mage et le prêtre n’auraient fait qu’un seul homme ; les Eglises ne repousseraient pas avec horreur les lignées hermétiques qui sauvent des enseignements qui furent au cœur du christianisme. Les ordres initiatiques ne vociféreraient pas contre les sacrements et l’oraison qui leur manquent pour respecter l’idéal de leurs fondateurs.

 

Le christianisme n’a rien à envier aux autres traditions. Pour lui, « le dernier ennemi détruit, c’est la mort ». La résurrection du Christ représente l’apothéose de l’itinéraire spirituel. Le christianisme propose un parcours total. L’enseignement de ce parcours relève d’une gnose – d’une science- parfaitement orthodoxe. Cette science transmet les instructions nécessaires au passage du biologique au spirituel, du corps physique au corps lumineux.

 

Ce livre rassemble ce qui est épars, il présente ces instructions qui mèneront l’Homme de bonne volonté à sa naissance spirituelle, en attendant que le mage et le prêtre ne soient à nouveau qu’un seul homme.

 

Sujets traités dans cet ouvrage :

La gnose – l’homme, image de Dieu – La déification de l’Homme – La transfiguration du monde – Les étapes de la Révélation –Se connaître soi même – Le jeûne, le silence, le respir- La transparence du corps – Les mystères de l’eau, du sang de la chair, du baptême et de l’eucharistie – Quand la parole prend feu – La prière- La voie du cœur – La mémoire du sang et la régénération – Le sang peut il vaincre la mort ?- L’astre du matin – Le rosaire – Guérir nos morts – Le christianisme secret avec la nuée sur la sanctuaire, l’alchimie interne, le moi, le soi, la consécration et le secret de Marie, la flamme perpétuelle…….

 

LECTURE DE L’ÉVANGILE SELON JEAN

 

Edition Du CERF

 1976

Avant de nous inviter à une lecture contemplative et à une étude personnelle, l’auteur nous jette dans le contraste historique on y retrouve les luttes entre communautés, les procédés littéraires, le prologue, et la composition de l’évangile spirituel de Jean, presque aussi complexe que son Apocalypse. Nous n’entrons pas directement dans le récit évangélique par l’enfance de Jésus (comme Matthieu ou Luc) ou par son entrée dans la vie publique une fois adulte (comme Marc). Le Quatrième évangile s’ouvre sur une sorte de préface non signée, beaucoup plus développée que les débuts des œuvres de Marc (Mc 1,1) ou de Luc (Lc 1,1-4), habituellement appelée " prologue ".

 

Ce prologue, écrit en style poétique, introduit certes à la lecture de tout l’évangile, mais il en est aussi une relecture. Placé au début du récit, il le précède, mais, d’une certaine façon, il le suit car il est vraisemblablement issu d’une réflexion postérieure sur la théologie johannique. Il est " prologue ", car il est situé avant tous les mots et paroles de l’évangile, mais il est en même temps " pro-Logos ", s’il l’on peut dire, car c’est une hymne entièrement en faveur (grec " pro-") du " Logos " (Verbe ou Parole). Le prologue n’est ni un plan de l’évangile, ni un résumé. Tout ce qu’il contient n’est pas repris dans l’ordre, ni tel quel, dans le Quatrième évangile. En effet, certains mots, pourtant centraux, sont absents du corps du récit. Ainsi le " Logos " préexistant et créateur, le " plérôme " (la plénitude) et la " grâce "  ne se retrouvent pas après 1,18. On pourra lire le terme " logos " (au singulier ou au pluriel) dans le corps de l’évangile de Jean, mais ce sera dans un autre sens, plus commun, celui de " parole " ou de " mots «. D’autre part, le prologue ne décrit pas les différents événements de la vie de Jésus, laissant ce soin à l’évangile.

 

Ainsi, même s’il est question du non-accueil du " Logos " par le monde ou par les siens, la croix en tant que telle n’est pas mentionnée. Cependant, malgré son style différent et même si, dans l’histoire de la formation du Quatrième évangile, cette hymne était peut-être indépendante, elle est actuellement bien unie à l’ensemble de l’écrit qu’elle introduit. La divinité du " Logos " incarné en Jésus, annoncée au début et à la fin du prologue (Jn 1,1 et 1,18), forme une inclusion avec la fin de l’évangile lorsque Thomas reconnaît le Ressuscité comme son " Seigneur et Dieu " (Jn 20,28). En outre, la plupart des termes et thèmes présents dans ces premiers versets se retrouvent dans l’évangile, ainsi : la " vie ", la " lumière " et le dualisme " lumière / ténèbres ", le " monde ", la " gloire ", les verbes " croire ", " connaître ", " naître ". Une même théologie parcourt donc l’évangile johannique de la première phrase du prologue à la dernière de l’épilogue (Jn 21). Dès ses premiers mots, le prologue nous situe avant la création du monde avec un solennel " Au commencement " (Jn 1,1) qui renvoie à la Genèse (Gn 1,1). Il se termine par l’affirmation de la possibilité de connaître Dieu grâce à la révélation ou au récit que fait de lui le Fils unique. C’est ainsi toute l’histoire du salut, depuis les origines jusqu’à l’Incarnation, en passant par le don de la Torah à Moïse au Sinaï, qui est décrite en quelques traits et nous aide à comprendre le Salut amené par Jésus.

 

le dieu intÉrieur

A. jodorowsky

Edition LE RELIÉ

 2004

Dans Le Dieu Intérieur, qui est la suite d’Un Évangile pour guérir, Alejandro Jodorowsky continue de scruter les labyrinthes de l’esprit humain et les arcanes de son évolution intérieure.

 

À travers la grille des grands principes de la psycho généalogie dont il est l’un des fondateurs, il poursuit son décryptage des Évangiles et, en particulier, celui de Jean, le plus mystique des quatre livres du Nouveau Testament. Son interprétation surprendra à nouveau et fera découvrir les beautés cachées du texte et, surtout, son absolue modernité.


« Voilà pourquoi je me suis proposé de lire le mythe fondateur au pied de la lettre : chaque phrase de l’Évangile est parfaite et enferme un enseignement. Mon intention a été de poser sur ce texte un regard d’artiste. »

 

L’histoire commence avec la gloire de Jésus selon Jean, le Temple et le labyrinthe du doute, la purification du Temple, le figuier, Nicodème, Cana, le pain de vie, la femme adultère, la guérison de l’aveugle, la résurrection de Lazare, la Passion du Christ, la virginité de Marie, Joseph d’Arimathie, Judas L’Iscariote, le nouvel Adam, sur la croix et la résurrection selon les quatre Évangiles.

 

Comme il est dit dans un cantique pour la fête de l'Annonciation, Adam a voulu se faire Dieu et il s'est trompé, il ne l'est pas devenu ; mais maintenant Dieu se fait Homme, pour faire d'Adam un dieu.

Donc ce n'est pas le déploiement des peuples, le mouvement des foules, le bruissement des armées, le bruit des conquérants qui importent ! C'est le cheminement secret de la Lumière au cœur de notre coeur. Et voilà justement le centre du débat, voilà donc la difficulté dans laquelle nous nous débattons : il s'agit de passer d'un dieu extérieur, considéré comme un pouvoir qui domine et qui limite, à un dieu intérieur, secret, silencieux, dépouillé, fragile, intérieur à nous-mêmes et qui nous attend à chaque battement de notre coeur, dans le plus secret et le plus profond de notre intimité.

 

Tous les malaises dont nous souffrons disparaîtront, dans la mesure où ce diagnostic sera heureusement accompli et où nous comprendrons que nous sommes appelés à un approfondissement merveilleux, à une découverte vitale de l'Évangile, à une rencontre originale avec Jésus-Christ, comme le vécut la Samaritaine, précisément parce que le Dieu qui se révèle, ce n'est plus le Dieu des peuples, le Dieu des foules, le Dieu des rassemblements trépignants, c'est le Dieu des personnes, c'est le Dieu du coeur, comme dit Saint-Augustin, c'est le Dieu silencieux, le Dieu fragile, le Dieu qui peut échouer, le Dieu crucifié par amour pour nous, sans attendre le nôtre en retour, le Dieu qui est en agonie depuis le début du monde et jusqu'à la fin, tant que notre coeur ne va pas à la rencontre du Sien, dans une conversion de tout notre être à sa douce Lumière. Dieu ne s'impose jamais. "

 

L’ÉGLISE ET LA VIE RELIGIEUSE EN OCCIDENT A LA FIN DU MOYEN ÂGE

Francis RAPP

Edition  PUF

 1994

Après 1300, l’église comme l’Occident tout entier entra dans l’âge des déséquilibres et des contradictions. A la centralisation romaine répondaient les théories conciliaires ; la sécheresse de la scolastique contrastait avec la ferveur de la mystique…

 

Le Schisme déchira la « tenue sans couture » en deux puis en trois morceaux, le brasier hussite fut plus redoutable que jadis la contestation cathare. Ces défis furent relevés et de nombreuses réformes mises en chantier : il fallait redresser les institutions, réduire les abus, instruire les fideles, aussi les efforts accomplis à cette fin permirent de multiplier les expériences et d’accumuler les matériaux ?

 

Dans ce laboratoire et ce conservatoire, le catholicisme tridentin et le protestantisme trouvèrent beaucoup d’éléments dont ils surent faire des ensembles neufs et solides. L’automne de l’époque médiévale avait préparé le renouveau chrétien des temps modernes.

 

Au sommaire de cet ouvrage de 380 pages :

 

Etat des connaissances : Le gouvernement de l’église  -  la papauté d’Avignon  -  les étapes de l’exil  -  Agnani,  Vienne et Avignon   -  la monarchie pontificale   -   centralisation et fiscalité   -  développement de l’appareil administratif   -    les résistances des Prélats et des penseurs   -   l’Empereur et l’idée d’empire   -   les rois   -  le Schisme et la cris conciliaire   -   la « robe sans couture » déchirée   -   la naissance et les causes profondes du Schisme   -   trois voies sans issues   -   via facti, via cessionis et via conventionis    -   L’église sauvée par le concile  -   le concile de Pise et l’église tricéphale   -   le concile de Constance et le retour à l’unité   -  la restauration du pouvoir pontifical   -  le Pape vainqueur du concile  -   de Sienne à Bâle   -  la survivance du conciliarisme   -   le prix de la victoire étant l’entente avec les Etats   -   le siècle des concordats (1418-1518)    -   Heur et malheur du gallicanisme   -     l’Angleterre et l’Empire   -   la reconstruction des Etats pontificaux   -   la réorganisation des finances   -   la renaissance d’une capitale   -

 

Croyance et piété : La doctrine   -    les Universités   -   la création des nouveaux centres d’études   -   poursuite des privilèges   -   la cris de la théologie spéculative   -   Duns Scot et G. d’Occam   -   la victoire incomplète de l’occamisme et le relâchement de l’effort spéculatif   -   la découverte d’horizons nouveaux   -   Gerson, la théologie pastorale et la théologie mystique   -  les humanistes   -  L’éducation religieuse et les paroisses, les couvents, les confréries   -   Les prédicateurs   -  le rhétorique et les orateurs célèbres   -     les auxiliaires  de la Parole  -  Le dominicain Venturi de Bergame   -  Bernardin de Sienne   -  Jacques de la Marche   -  Jean de Capistran   -  Albert de Sarteano  -   Jérôme Savonarole   -   Vincent Ferrier   -  Thomas Cornette   -   Olivier Maillard   -   Michel Menot   -   Jean Glapion  -    Gerson   -  Heynlin de Stein   -   Jean Geiler   -     Wyclif    -    François Eiximenis   -   les frères mendiants   -  La confession, les livres et les images   -   le culte, les sacrements et les offices   -  la compassion et le culte du Christ douloureux   -   le culte de Notre-Dame et des saints   -   L’art de bien mourir et la peur de mourir   - les faiblesses du sentiment religieux   -  les défaillances, les égarements et les perversions   - 

 

L’église en question   -   L’église latine dans le monde   -  les missions et les horizons nouveaux   -   L’église et l’Islam   -   convertir les infidèles, combattre les Sarrazins et les Turcs   -   Orientaux et Latins   -    la persistance des inimities et l’ébauche d’un rapprochement   -   l’union de Florence   - les hérésies tenues en respect   -   Cathares et frères du Libre Esprit   -   Vaudois et Spirituels   -  Wyclif et les Lollards   -   L’Hérésiarque, un maître de l’université    -     le hussisme    -   de la réforme à la révolution religieuse   -   Jean Hus avocat et disciple de Wyclif   - 

 

La réponse de l’église : La réforme  -  grandeur et faiblesse d’un idéal  -  la nostalgie de l’âge d’or   -  l’impossible réforme du clergé séculier    -   les évêques incapables de remplir leur place de chefs   -  le succès limité de la stricte observance   -  moines et chanoines   -  les fondations de nouvelles confréries et divers ordres religieux   -   l’expérience mystique  -   les cercles de spirituels et le culte de la vie intérieure     -   la mystique nuptiale   -     la mystique de l’église et spéculative   -   la direction de conscience et la réflexion sur l’expérience mystique   -  les mystiques rhénans : Maître Eckhart, Tauler et Suso   -    Ruysbroek   -   la dévotion méthodique   -   le discrédit de la mystique spéculative   -  les frères de vie commune et les chanoines de Windesheim   -  

 

Débats et recherches : Unité et diversité du monde chrétien   -   le dogme, culte des institutions   -    les rencontres et les échanges   -    la naissance des nations  -   les Etas et les Eglises nationales   -   le profane et le sacré   -    l’église et les transformations de l’économie   -    Eglise, richesse et pauvreté   -     la crise économique et le temporel   -    atmosphère mentale et vie religieuse   -   hérésies et sociétés   -   les élites et les masses   -    le Christianisme à la fin du Moyen Âge   -     l’enseignement et la vulgarisation   -  des sommets de la vie spirituelle à l’océan des dévotions populaires   -   Essor et déclin de la piété  -   un catholicisme affaibli   -  un christianisme déformé   -  les prémisses du protestantisme   -   le procès du nominalisme   -   réquisitoire, plaidoyer et verdict   -   l’ordre chrétien menacé avec la révolte des laïcs et la trahison des clercs   - 

 

le graal et lA LIGNÉE ROYALE DU christ

Laurence GARDNER

Edition Dervy

 1996

La descendance cachée du Christ enfin révélée.


L’auteur, membre de divers ordres chevaleresque est spécialiste des fouilles royales. Il dénonce ici les complots, intrigues et manipulations des autorités religieuses qui d’après lui ont toujours perverti le message chrétien. Il dévoile les secrets des familles royales dont certaines selon lui descendent du Christ.
 
Cet ouvrage retrace la postérité de Jésus et de son frère Jacques, il jette un regard nouveau sur la Bible et remet en perspective des personnages comme Marie-Madeleine et Joseph d’Amathie.


Le prince d’Albany, héritier des Stuarts, écrit en avant- propos de ce livre : « Pour écrire ce livre, l’auteur a effectué un travail de généalogiste absolument remarquable, il est rare que l’on expose des vérités aussi indiscutables que celles qui forment la trame de ce livre, car nous sommes ici en présence de révélations stupéfiantes, propres à émouvoir tout esprit libre et curieux, et qui nous permettent de comprendre comment se sont constitués l’église chrétienne et les Etats croisés.

 

Certes, la thèse risque parfois de choquer. Libre à chacun de réagir ainsi, puisque ce que l’on découvre est souvent aux antipodes de la version officielle.

 

Il n’en demeure pas moins que le chevalier Labhran a fait parler les manuscrits et les archives sans jamais se cantonner à un domaine particulier, il en résulte un texte bien écrit, captivant et très éclairant.

 

Sont ici dénoncées toutes les compromissions dont le pouvoir s’est rendu coupable, avec leur cortège d’intrigues et de supercheries. Depuis 2000 ans, les gens sont tributaires d’individus, parfois imprévisibles, qui manipulent et dénaturent leurs aspirations spirituelles.

 

N’ayant de comptes à rendre à personne, l’auteur expose en détail ce que l’on s’est efforcé de nous cacher, et qui nous concerne au premier chef. Ce faisant, il donne la parole à une dynastie royale que l’église s’est acharnée à réduire au silence, pour des raisons qui lui appartiennent.

 

Puisse la vérité triompher, et le Phénix renaîtra de ses cendres ! »

 

Au sommaire de ce livre sur la descendance de Jésus :

 

Naissance de la lignée   -   Au commencement   -   Jésus, le fils de l’homme    -   la première mission    -   Jésus le Messie   -   le traitre et la croix   -   la Résurrection   -    Poursuite de la lignée   -    Marie-Madeleine   -  Joseph d’Arimathie    -  la lignée et la religion    -   autour des légendes arthuriennes   -    la lignée en butte aux intrigues   -    le Temple du Graal   -   les gardiens du Graal   -    l’ascension des Stewart   -     le temps de la chevalerie   -   Hérésie et inquisition   -   la maison des licornes    -   le sangréal aujourd’hui   -   les trois tables du Graal  -   la musique du Graal  -  le Tarot et ses arcanes majeures   -  l’Amérique avant Christophe Colomb   -  

 

LE JOYAU DE L’ÂME – DIAMANTS ET AUTRES GEMMES MYSTIQUES

Mariel Mazzocco

Edition Albin Michel

 2019

Depuis la nuit des temps, les cristaux brillent dans les replis de l'imaginaire des hommes. Leur scintillement intrigue, leur rareté séduit, leurs couleurs vives et transparentes semblent refléter une lumière divine. C'est pourquoi les mystiques ont souvent évoqué diamants et autres gemmes pour partager une expérience à la limite de l'indicible. Mariel Mazzocco explore cet univers de métaphores poétiques qui disent toute la subtilité de l'âme en quête d'essentiel. Ce voyage parmi les trésors de la littérature spirituelle est parsemé de haltes, qu'elle nomme « éclats », où elle nous fait vivre l'instant d'éveil de grands spirituels comme Angelus Silesius, Jacob Böhme, Madame Guyon, Rusbroek l'Admirable...  Moments de grâce dont la clarté illumine le lecteur - … Tous attestent que le plus beau joyau, l’unique pierre précieuse est l’âme, miroir de Dieu, capable de recevoir, refléter et réfracter sa lumière. Certains la comparent à la « noble perle » qu’il nous faut rechercher pour pouvoir ouvrir la porte de l’Aurore, d’autres à un palais de cristal resplendissant de lumière… S’appuyant sur des textes mystiques empreints de poésie et d’amour pour le Divin, ce livre décrit le cheminement de l’âme invitée à se contempler dans le miroir de la Sagesse éternelle et à retrouver sa nature cristalline par l’union avec Dieu.

 

 Profondément transformé par son expérience spirituelle, l’homme peut alors rayonner et contribuer à rendre le De quoi parle-t-on quand il s'agit de mystique ? Comment l'Université́ s'est-elle rapportée aux textes mystiques depuis qu'ils ne sont plus le monopole du regard théologique ? À quels débats ont-ils donné lieu et à quel enrichissement de notre connaissance de l'homme ? Ces questions délicates et importantes, cet ouvrage les aborde de front et institue un dialogue des disciplines entre savants de nombreux pays (Angleterre, Belgique, Danemark, Etats- Unis, France, Israël, Italie, Suisse). Selon quelles grandes lignes ? D'abord en examinant à nouveaux frais la confrontation et les relations complexes entre théologie et philosophie et plus largement les sciences humaines. Ensuite en reconstituant de grands itinéraires académiques relatifs à l'étude de la mystique. Egalement en étudiant les entrecroisements et les débats parfois biaisés entre enjeux savants et enjeux idéologiques, voire politiques. Enfin en considérant les voies nouvelles de la recherche académique sur l'expérience et le discours mystique. Ce livre se veut une contribution à la connaissance d'un champ scientifique qui retrouve aujourd'hui une actualité́ forte

 

le livre des bÊtes    -        

Raymond lulle

Edition  LA DIFFérence

 2002

Ce livre date de 1286, R. Lulle y trace le portrait de courtisan félon et des luttes des factions partisanes à l’assaut du pouvoir. Lutte idéologique, intrigue, trahison, vice, vengeance, corruption et désordre sont ici imagés par des bêtes. Toujours d’actualité.

 

Le Livre des bêtes est la septième des dix parties qui divisent le Félix ou Livre des merveilles (1288-1289). Bien que prenant la place d’un traité de zoologie, il offre, sous la forme d’une fable, une réflexion sérieuse sur la politique. Lulle y établit un scénario complexe, très nuancé, dans lequel on peut suivre les machinations de Na Renard, le renard, pour obtenir la domination du pouvoir et l’exercer depuis un second plan. Les animaux de la fable, inspirés de sources orientales et par le Roman de Renart français, sont en fait un prétexte pour faire le portrait de certaines des facettes les plus sinistres de la condition humaine. Depuis le début de l’œuvre, le lecteur se rend compte que le protagoniste est prêt à faire n’importe quoi pour avoir le commandement : le but n’est pas de s’enrichir, mais de se complaire dans la domination de tout, une triste passion qui se matérialise à tous les niveaux des relations humaines. Na Renard finit par échouer, victime de sa propre ambition démesurée, mais sa chute se produit seulement après que de nombreuses injustices et atrocités aient été commises.

 

À la fin du Livre des bêtes, on nous dit que Félix apporte l’œuvre à la cour d’un roi afin que celui-ci fasse attention au moment de décider à qui faire confiance. Il est fort probable que Lulle ait écrit ce chapitre du Livre des merveilles en guise d’avertissement pour le roi de France, Philippe IV, le Bel, avec qui il avait eu des contacts politiques pendant les années correspondant à la rédaction de l’œuvre.

 

LE LIVRE DES PROVERBES ENTRE SAGESSE ET FOI

David-Marc d’Hamonville

Edition du Cerf

2018

C'est le frère David-Marc d'Hamonville, traducteur du livre des Proverbes dans La Bible d'Alexandrie, père abbé de l'abbaye d'En-Calcat, qui se fait ici votre guide pour goûter aux trésors de la sagesse biblique. Identification de l'auteur ou des auteurs, contexte scripturaire, historique, culturel et rédactionnel, analyse littéraire, structure et résumé, examen détaillé des grands thèmes, étude de la réception, de l'influence et de l'actualité, lexiques des lieux et des personnes, bibliographie : les plus grands spécialistes de l'Ecriture se font votre tuteur. "Mon ABC de la Bible" ou la boîte à outils d'une lecture informée et vivante du Livre des Livres.

 

Le livre des Proverbes est situé dans l'Ancien Testament, juste après le livre des Psaumes. Cet ouvrage, qui est essentiellement l'oeuvre du roi Salomon, est une suite de développements pédagogiques ou de brèves sentences, dont l'objet est d'enseigner la "Sagesse", mais la sagesse selon Dieu et non selon les hommes. Le mot français "proverbes" est utilisé, faute de mieux, pour traduire un mot hébreu qui désigne une parole contenant plus que son sens littéral. Les Proverbes sont donc un recueil de paroles qui sont à prendre à la fois au sens littéral pour la vie pratique quotidienne, mais dont on peut aussi découvrir un sens spirituel plus profond en les méditant.

 

Le roi Salomon était connu pour être un homme extrêmement sage. Nous pouvons lire à ce sujet dans le 1er livre des Rois, chapitre 4, versets 29 à 34: Dieu donna à Salomon de la sagesse, une très grande intelligence, et des connaissances multipliées comme le sable qui est au bord de la mer. La sagesse de Salomon surpassait la sagesse de tous les fils de l'Orient ... sa renommée était répandue parmi toutes les nations d'alentour. Il a prononcé 3000 sentences, ... Il venait des gens de tous les peuples pour entendre la sagesse de Salomon, de la part de tous les rois de la terre qui avaient entendu parler de sa sagesse.

 

Plan du livre : Le livre des Proverbes peut être divisé en 4 parties:

 

1ère partie: chapitres 1 à 9. Proverbes rédigés directement par Salomon au 10ème siècle avant JC. Cette partie du livre est présentée comme l'enseignement d'un père à son fils, la sagesse est le thème central de l'enseignement.

 

2ème partie: chapitres 10 à 24. Suite du texte rédigé directement par Salomon, mais dans un genre littéraire différent. Salomon ne développe plus un enseignement suivi, mais écrit de courtes phrases construites sur un parallélisme ou un contraste. Il semble ne pas y avoir de continuité dans le passage d'une phrase à l'autre.

 

3ème partie: chapitres 25 à 29. Il s'agit encore de brèves phrases de Salomon, mais la rédaction définitive du texte est plus récente. Elle est l'oeuvre des "gens d'Ezéchias" (ch. 25, v. 1) et date ainsi des environs de l'an 700 avant JC.

 

4ème partie: chapitres 30 et 31. Ces deux chapitres se présentent un peu comme un supplément, en ce sens qu'ils ne sont pas de Salomon, mais de deux personnages inconnus: Agur pour le ch. 30 et Lemuel pour le ch. 31. Ils ont cependant la même valeur que les 29 premiers chapitres puisqu'ils ont été reconnu par les Israélites d'abord, puis par l'Eglise ensuite, comme paroles inspirées de Dieu.

 

Les grands enseignements du livre des proverbes : Le thème principal est la sagesse selon Dieu. En fait, ce livre est plus une aide qui nous prédispose à recevoir la sagesse de Dieu, qu'une transmission directe de cette sagesse. Il nous est dit au chapitre 2, verset 10: "la sagesse viendra dans ton coeur". La sagesse de Dieu ne se transmet pas par écrit, elle se reçoit dans le coeur, car c'est l'Esprit de Dieu qui vient la placer en nous. Le livre des Proverbes nous aide à mieux comprendre certaines choses que nous avons du mal à expliquer (ex, chapitre 3, verset 12: "car l'Eternel châtie celui qu'il aime, comme un père l'enfant qu'il chérit"). Ce livre nous aide à mieux structurer notre pensée pour la rendre plus réceptive à la sagesse céleste. Différents comportements sont replacés à leur bonne position: la piété, la générosité, la fidélité conjugale, l'honnêteté dans les affaires sont encouragées, tandis que nous sommes avertis des risques que comportent l'ivrognerie, l'immoralité, le mensonge, la paresse, les querelles.

 

La sagesse est même personnifiée au chap. 8, elle parle et agit; on reconnaît en elle, à partir du verset 23, des traits de personnalité du Fils de Dieu: Jésus-Christ. N'est-ce pas une merveille de lire ce que la Sagesse disait sur elle-même il y a 3000 ans, aux versets 30 et 31 du chapitre 8: "J'étais à l'oeuvre auprès de l'Eternel, et je faisais tous les jours ses délices, jouant sans cesse en sa présence, jouant sur le globe de sa terre, et trouvant mon bonheur parmi les fils de l'homme".

 

LE MYSTḔRE DE L’ḖGLISE INTḖRIEURE

Jean-Marc Vivenza

Edition La Pierre Philosophale

2016

Faire « naître Dieu en nous » est la question qui représente le « cœur » même de l'élément le plus intime, le plus fondamental de la pensée théosophique, l'idée fondatrice de la perspective illuministe et mystique de la pensée de Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803), dit le « Philosophe Inconnu », disciple de Martinès de Pasqually (+ 1774), qui se mit ensuite à l'école de Jacob Boehme (1575-1624), ce dernier lui ayant révélé que le vide originaire, qu'il faut traverser et endurer, est un « Néant » dans la plénitude abyssale de l'Absolu, connaissance qui participe, incontestablement, du « mystère » secret propre à la Divinité.

 

Ce secret représente le « dépôt primitif de toutes les révélations », en lien avec ce qui provoqua la chute des anges, puis celle de l'homme, ainsi que les conditions qui permettront que puisse advenir, lorsque les temps seront accomplis, la « réintégration universelle », mais dont les éléments ultimes, les lumières les plus sublimes, portent en réalité sur la génération de la Divinité, ce en quoi consiste le « Grand mystère » (Mysterium magnum), qui est celui de la « naissance de Dieu en nous », par un processus absolument saisissant relevant des plus hautes régions de « l'Esprit », ouvrant sur une dimension proprement métaphysique, car l'ordre au sein duquel se situe cet « engendrement divin », est celui où « l'Être » et le « Non-être », « l'Absolu » et le « Néant », entretiennent depuis toujours, un rapport étroit, ceci ayant pour conséquence de placer l'âme au centre d'un enjeu « ontologique » extraordinaire en attente de sa génération intérieure dans l’âme, ce en quoi consiste d’ailleurs la réalisation du « Grand mystère ». 

Ce monde, qui est le « Rien », est aussi, en mode négatif, le « Tout », le lieu de l’avènement de la transcendance. Le « Néant », n’est donc pas la négation radicale de la totalité de l'existant, il est la radicale négation de l’existence finie et déterminée au sein de laquelle la transcendance fait sa brèche, réalise sa percée ; mais il n'est pas un néant pur et simple, un néant absolu, il est le néant de tout ce qui n’est pas, la négation de ce qui voile, masque, réduit et limite, il est le néant pensé à partir de l’existant en attente de sa délivrance pour accéder à l’au-delà de l’Être,

il est le monde et tout ce qui existe, la négation en acte, l’acceptation et le rejet effectif des existants, le dégagement et le retrait du monde des choses créées. Le « Néant » n'est donc ni un existant ni un objet, il en est même l’exacte négation, mais il est aussi, de façon secrète, au cœur de cet existant qu'est l’homme.

 

Ce « Grand Mystère » ouvre donc sur une dimension proprement « ontologique », car en fait l’ordre au sein duquel se situent les questions relatives au sacerdoce « en esprit », participe d’une région où « l’Être » et le « Non-être » entretiennent, depuis toujours, un rapport étroit, ce qui a pour conséquence de placer l’âme au cœur d’un enjeu considérable qu’il n’est pas évident de déceler derrière le rideau opaque des apparences de la réalité matérielle.

 

Car, si depuis l’aube des temps, l'homme cherche l'Être là où il n'est pas, c'est qu'en l'Être lui-même réside une déchirure, une absence, un vide, une carence originelle, dans la mesure où il n’est rien de ce qui est, tout en ne pouvant demeurer qu’un « rien », un « pur Néant », sans que ce qui est sur le plan ontique, ne l’engendre. Comme l’exprime magistralement Boehme : «Pour Dieu rien n'est près et rien n'est loin, un monde est dans l'autre et tous ne sont pourtant qu'un monde unique ; mais l'un est spirituel, l'autre corporel, de même que le corps et l'âme sont l'un dans l'autre, de même que le temps et l'éternité ne sont qu'une seule chose

 

Dieu reste inconnu aux yeux du monde, car il ne participe pas de la réalité objective, ce n’est pas un « objet », une chose, une existence individuelle, une entité « personnelle » indépendante de nous, selon ce que l’imaginaire pieux, à tendance anthropomorphique, le donne à croire ; pour savoir ce qui se cache derrière ce que l’on désigne comme étant « Dieu », il est nécessaire de modifier entièrement notre vision des choses, de s’ouvrir, par un changement de « conversion », par une authentique « métanoïa » -  c’est-à-dire ce qui va au-delà, « au-dessus », du « regard » , ou de la « vue », voire de la pensée -, en s’orientant, en se « retournant » vers ce qui est caché en nous, à l’intérieur, au plus profond de l’être, car Dieu reste inconnaissable, puisqu’il est radicalement impossible de le connaître, de le penser, de le saisir par des concepts, on peut seulement le « faire naître » en nous par un acte qui renverse les idées reçues et la « foi commune », mais si cette naissance n’advient pas, une naissance par laquelle Dieu et l’âme deviennent une seule et même substance en mode suressentiel, alors nous restons étrangers à la recherche de la divinité, en demeurant prisonniers et enfermés dans nos visions matérialistes et inexactes

 

l’Énigme de jÉsus-christ -  jean baptiste et jean l’apÔtre

Daniel massÉ

Edition DU PRIEURÉ

 1996

Secouant avec dextérité, sur les bases d’une érudition remarquable, toutes les vérités chrétiennes de ce temps – mais aussi du nôtre – Daniel Massé tente de remettre le personnage que fut ce Jésus de Nazareth dans sa dimension historique, ne gardant comme critères de réflexion que la logique et le désir de comprendre ce que sa foi ne peut accepter. Visionnaire, ses thèses viennent croiser les récentes conclusions tirées des traductions des manuscrits de la Mer Morte.


Voici donc  cet ouvrage tel quel, en insistant sur le fait qu’il est plus proche de la notion de futur que d’une forme d’archéologie biblique. Très bonne étude sur les 2 Saints Jean, le baptême de Jésus, la décapitation de Jean, les nativités, et tous les personnages ayant vécu autour de Jésus.

il n’y a pas besoin d’être un grand herméneute pour se rendre compte que les quatre Évangiles dits canoniques sont en contradiction totale sur certains faits, ce qui est pour le moins gênant. Mais ça va mieux en le disant et le montrant clairement, d’autant que ce n’est pas le seul fait qui pose problème, et tout au long de l’histoire le Vatican a eu une attitude souvent troublante.

Bref, l’hypothèse est la suivante : les Évangiles nous mentent, au moins par omission. Le Christ et Marie-Madeleine étaient probablement mariés, et ont eu des enfants, dont les Mérovingiens sont les descendants. (Je vous la fait courte). Hypothèse qui, personnellement, m’a toujours semblé des plus plausibles, d’autant que j’ai toujours été fascinée par le personnage de Marie-Madeleine.

Mais attention, ce n’est pas un essai à charge contre le christianisme : convaincant sans être dogmatique, l’ouvrage se propose avant tout de mettre le doigt sur les problèmes, poser des questions et émettre des hypothèses, parfois en proposant un déplacement de perspective intéressant (sur le Protocole des sages de Sion par exemple). Après, évidemment, il est difficile de lutter contre l’écueil de la théorie complotiste, et certaines hypothèses ne manquent pas d’être un peu capillotractées. De même, je ne suis pas très convaincue par les perspectives finales : selon moi, quand bien même on arriverait à prouver que le Christ a bien eu des descendants, et à retrouver les dits descendants, cela ne mènerait pas forcément à l’avènement d’une monarchie paneuropéenne comme semblent le penser les auteurs. Disons que ce n’est pas ça qui me transformerait en monarchiste…En tout cas, c’est un essai qui mérite d’être lu, au moins pour information…

 

le pathos catholique

J.Y. jezequel

Edition DU PRIEURE

 1996

Dans notre époque turbulente où s’opposent les spiritualités institutionnelles, nommées religions, et les chemins plus libertaires, Le Pathos Catholique de Jean-Yves Jézéquel vient à point nommé.


Ancien abbé de l’ordre des Carmes, théologien et psychologue, l’auteur occupa en Belgique durant de nombreuses années des responsabilités importantes dans son institution. Fervent défenseur des ouvertures offertes par le concile Vatican II, il est aujourd’hui excommunié, relapse et hérétique depuis 1989 après un procès d’Inquisition.


Proche des positions de Bernard Besret, ancien abbé de monastère cistercien, mais aussi de celles du théologien allemand Eugen Drewermann, Jean-Yves Jézéquel nous livre ici non seulement le récit de son expérience, de ses espoirs déçus mais aussi les moyens de sa survivance. Psychologue, il émet enfin un jugement sévère sur les perversions internes de l’institution catholique qui prennent ici la forme d’un Pathos identifiable.


Cet ouvrage doit être lu dans le prisme très chaud de notre actualité des années 90 où s’affrontent les intérêts des intégrismes religieux et ceux, plus diffus, des mouvements sectaires.

 

les cahiers Évangiles   -  descente du christ aux enfers

 

Edition Du Cerf

 2004

N° 128 de cette revue qui traite de la descente du Christ aux enfers à travers les diverses époques. Également une relecture des Actes des Apôtres par Luc, le discours d’Étienne et Irénée de Lyon.

Cette « descente aux enfers » de Jésus-Christ nous laisse perplexe. Personne ne comprend guère ce que Jésus allait faire dans cette galère.

Et pourtant, cet énoncé du Symbole des Apôtres, le Credo, c'est peut-être celui auquel je tiens le plus. Car il énonce que tous les hommes, je dis bien tous les hommes (et pas seulement les croyants, les bien-pensants ou les membres de telle ou telle secte) seront "sauvés". En effet, c'est ce que dit le seul texte du Nouveau Testament qui évoque cette descente aux enfers (I Pierre 3,18-22). Il énonce que Jésus est allé délivrer des enfers les hommes de la génération de Noé, qui dans la Bible, sont considérés comme d'infâmes pécheurs puisque Dieu les a noyés en ne gardant que Noé.

Cet article du Symbole des Apôtres, il faut le lire comme un épisode d'un roman policier. En effet, ce jour-là, le Christ effectue une « descente aux enfers » un peu comme on parle d'une « descente de police ». Il va combattre un pouvoir malfaisant. Il va rétablir le pouvoir légitime. Ainsi il brise les verrous des portes de la mort, foule aux pieds Satan vaincu et délivre les morts et les pécheurs que Satan avait enchaînés. Puis il remonte au ciel, auprès du Père, en tirant derrière lui les morts qu'il a libérés. Tout ceci doit bien sûr être entendu de manière plus ou moins symbolique !

Ainsi, le Christ descend aux enfers pour libérer ceux qu'il aime de l'emprisonnement et de la mainmise du Prince des ténèbres. « Jésus est descendu aux enfers » signifie : Jésus est allé manifester la victoire et la seigneurie de Dieu en allant prendre possession des enfers. La manifestation de la victoire de Jésus-Christ sur la mort, ce n'est pas d'abord le jour de Pâques, c'est d'abord le Samedi Saint, le jour de « sa descente aux enfers ».

Avant la descente de Jésus aux enfers, il y avait un lieu, le « sheol » qui échappait et qui résistait au pouvoir de Dieu. C'était une forme d'enclave et de forteresse où Dieu n'était pas Seigneur. Et il y avait là des êtres, des pécheurs et des impies qui ignoraient la Bonne Nouvelle du salut grâce au Christ et qui étaient détenus en esclavage par le Prince des ténèbres.

Mais le Samedi saint, tout a basculé. Oui, nous disons bien « le Samedi saint » et non pas « le jour de Pâques ». Le Christ, au nom du Père, a pris possession du dernier bastion qui échappait à son pouvoir et à son amour. Dès lors, Christ peut être « tout en tout ». Il n'y a plus de lieu exclu de la seigneurie de Dieu. Le Christ triomphant détient les clés du séjour des morts (Apoc 1,18).

Dès lors, dans la pensée traditionnelle des Eglises, les images peuvent se multiplier pour dire la proclamation de la victoire du Christ sur les enfers. Dans le séjour des morts, c'est-à-dire dans les enfers, il y avait d'abord Adam. Et Adam symbolise toute l'humanité qui a précédé la venue de Jésus-Christ et qui, de ce fait, était morte sans baptême. Mais Adam symbolise aussi l'humanité toute entière, par-delà les différences d'époque, de lieu, de confession et de morale. Et voici que, par la grâce de la descente de Jésus-Christ aux enfers, Adam retourne au Paradis dont il avait été chassé.

Les grands peintres ont souvent bien compris l'extraordinaire portée de ce salut universel. Ils ont souvent représenté la descente aux enfers de Jésus comme une descente triomphale et victorieuse. Ils l'ont représentée comme une victoire sur le Prince des ténèbres.

De plus, dans les tableaux représentant la Crucifixion de Jésus, ils ont souvent, au pied de la Croix de Jésus à Golgotha, représenté un crâne, celui d'Adam. De fait, on a quelquefois dit que la Croix de Jésus-Christ avait été dressée là où Adam était mort. Mais, en fait, mettre le crâne d'Adam au pied de la Croix, c'était surtout affirmer que Christ était mort et qu'il était descendu aux enfers pour permettre le salut de toute la race d'Adam, c'est-à-dire le salut de l'humanité toute entière, puisque « Adam » en hébreu, signifie tout simplement « l'homme ».

Que penser de tout cela ? Le fait que les contemporains de Noé, morts il y a quelques millénaires, aient été délivrés par Jésus-Christ de l'esclavage du séjour des morts dans lequel Satan les tenait, cela me laisse un peu perplexe et même, pour tout dire, un peu indifférent. Par contre, ce qui me paraît fondamental, c'est de proclamer : · que l'humanité depuis ses origines et sans doute jusqu'au terme de son passage sur notre planète constitue une seule et même famille dans laquelle les distinctions que nous faisons (en particulier les différences de morale et de religion) sont tout à fait secondaires aux yeux de Dieu. · que la meilleure image que l'on peut se faire de Dieu soit celle d'un homme qui s'est inscrit au plus profond de la souffrance des hommes pour pouvoir aller chercher et sauver ceux qui étaient perdus. · que le rêve que l'on puisse se faire du Royaume de Dieu ne soit pas celui d'une caste réservée à quelques privilégiés ni d'une secte de bien pensants, mais bien celui d'un monde où, selon le mot de Dante, ce serait l'amour qui conduirait le mouvement du soleil et des autres étoiles.

 

les chemins de compostelle en terre de France et d’espagne

Patrick   hUchet

ouest france

 1997

2 volumes : un pour la France et un pour l’Espagne. De très nombreuses photos couleur et les nombreux itinéraires pour parcourir ce chemin.

Un très bon guide merveilleusement illustré et un très bon texte.

La route de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle a joué un rôle fondamental dans le développement et les échanges culturels et religieux à la fin du Moyen Âge, comme en témoignent magnifiquement les monuments inscrits sur la Liste du patrimoine, qui sont situés sur la route suivie par les pèlerins en territoire français. La construction d'un certain nombre d'édifices spécialisés, dont beaucoup ont été conçus ou ultérieurement développés en France, devait répondre aux besoins spirituels et physiques des pèlerins qui se rendaient à Compostelle.

Après la prise de Jérusalem par le calife Omar, en 638, les chrétiens hésitèrent à se rendre en pèlerinage dans la ville sainte. Fondé vers 800, celui de Saint-Jacques-de-Compostelle, où se trouvait la tombe de l'apôtre saint Jacques le Majeur, qui introduisit le christianisme dans la péninsule Ibérique, bénéficia du déclin de Jérusalem.

Saint-Jacques devint un centre religieux local avec l'installation du siège d'un évêché vers 900, mais la renommée du site ne se répandit rapidement qu'après la visite en 951, de Godescalc, évêque du Puy et l'un des premiers pèlerins étrangers documentés. À partir du XIe  siècle, le pèlerinage de Compostelle connut son apogée. Des milliers de pèlerins, et parmi eux des rois ou des évêques, marchaient sur de longues distances pour aller prier sur la tombe de l'un des plus proches compagnons du Christ. Ce succès coïncida avec l'affirmation de l'ordre de Cluny qui encouragea ce culte en publiant les Vies des saints et les Recueils de miracles. Des églises se développèrent comme autant de relais le long de la route de pèlerinage, notamment en France entre le XIe et le XIIIe  siècle.

Les quatre principales routes de pèlerinage pour Saint-Jacques-de-Compostelle commencent à Paris, Vézelay, Le Puy et Arles, et chacune d'entre elles comportait un certain nombre de routes secondaires. Ainsi, vers la route de Paris convergeaient des routes provenant de Boulogne, de Tournai et des Pays-Bas, tandis que les routes provenant de Caen, du Mont-Saint-Michel et de Bretagne la rejoignaient à des points intermédiaires : Tours, Poitiers, Saint-Jean-d'Angély et Bordeaux, qui était le port des pèlerins venant par mer d'Angleterre ou des côtes de Bretagne et de Normandie. Le Puy assurait la liaison avec la vallée du Rhône, tandis que les pèlerins venus d'Italie passaient par Arles. Les trois routes occidentales convergeaient à Ostabat, en traversant par le col d'Ibaneta, tandis que la route orientale, depuis Arles, empruntait le col du Somport ; les deux routes se rejoignaient ensuite en Espagne à Puente la Reina.

Les lieux de culte situés le long des routes de pèlerinage en France sont aussi bien de grands édifices, comme Saint-Sernin à Toulouse ou la cathédrale d'Amiens, que des églises paroissiales. Ils ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial soit parce qu'ils figurent sur le guide d'Aymeric Picaud (cathédrale Saint-Front à Périgueux ou église Saint-Léonard de Noblat), soit parce qu'ils renferment d'importantes reliques ou d'autres objets qui les rattachent directement au pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Certaines églises présentent des caractéristiques architecturales qui permettent de les désigner comme des « églises de pèlerinage ». Sainte-Foy à Conques, Saint-Sernin à Toulouse et la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle elle-même, en particulier, ont en commun de larges transepts et des chapelles absidiales ouvrant sur un spacieux déambulatoire, destinés à répondre aux besoins liturgiques des pèlerins.

Les pèlerinages médiévaux étaient extrêmement durs pour les pèlerins, qui nécessitaient souvent des soins médicaux. Les très rares centres de soin conservés sur la partie française de la route d'origine ont été inscrits sur la Liste. De nombreux ponts sont connus comme « ponts de pèlerins »; celui qui franchit la Borade à Saint-Chély-d'Aubrac porte même une image gravée de pèlerin. Le pont du Diable construit sur l'Hérault à Aniane, qui est l'un des plus anciens ponts médiévaux de France, et le magnifique pont fortifié construit au XIVe  siècle sur le Lot à Cahors, le pont Valentré, en sont les plus beaux exemples.

Tandis que le parcours des différentes routes est généralement connu, très rares sont les tronçons qui ont conservé une partie de leur physionomie d'origine. Sept d'entre eux ont été inscrits sur la Liste, tous sur la route du Puy dont ils représentent environ 20 % de la longueur totale. Ce sont des routes relativement secondaires, dont le tracé n'a pas changé de manière importante depuis le Moyen Âge ; elles sont également jalonnées de monuments associés au pèlerinage de Compostelle, comme des croix ou de modestes lieux de culte.

 

les chemins de st jacques

   Divers

Edition du Zodiaque

 1970

Les textes sont de St Augustin et en fin de livre les explications sont d’E. de Solins. Très beaux textes chrétiens sur la finalité de ce pèlerinage avec de nombreuses photos.

La conquête de Jérusalem par le calife Omar, en 638, fit hésiter les chrétiens à se rendre en pèlerinage en Terre Sainte et le pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle, où l'on découvrit aux alentours de l'an 800 la tombe de l'apôtre Saint Jacques le Majeur, qui apporta le christianisme dans la péninsule ibérique, bénéficia du déclin de Jérusalem en tant que lieu de pèlerinage.

Saint-Jacques-de-Compostelle avait commencé par être un centre religieux local, devenu siège épiscopal aux alentours de l'an 900, mais sa renommée connut un essor rapide après la visite, en 951, de Godescalc, évêque du Puy et l'un des premiers pèlerins étrangers attestés. A cette époque, cependant, les routes n'étaient pas exemptes de brigands et de la menace d'attaques musulmanes, telle celle de 997, conduite par Al-Mansour, vizir du calife de Cordoue, lors de laquelle Compostelle fut pillée et incendiée.

Dans les premières décennies du XIe siècle, le début de la Reconquista marqua l'avènement pour le lieu de pèlerinage d'une ère de prospérité, et nombre de marchandises de toutes sortes y affluaient. Ainsi, la cathédrale fut dotée de trésors immenses, au point de pouvoir garantir les besoins de Rome et des souverains de León et de Castille. C'est à partir de cette époque que le pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle atteignit son apogée. Des milliers de pèlerins, dont des rois et des évêques, accomplirent de longues distances pour prier sur la tombe de l'un des plus proches compagnons du Christ.

Cette apogée coïncida avec celle de l'Ordre de Cluny, qui encouragea le culte des reliques en publiant des Vie des Saints et des Recueils de Miracles. En conséquence, d'autres sanctuaires de moindre importance se développèrent parallèlement, sans pour autant éclipser la splendeur de Saint-Jacques-de-Compostelle. Du XIe au XIIIe siècle, des églises de "relais" virent le jour le long de la route de pèlerinage, et en particulier en France. Chacune d'entre elles s'enorgueillissait de reliques saintes ; de fait, le culte des reliques était le principal pilier du pèlerinage médiéval.

Dans le même temps, le culte de la Vierge Marie provoquait un renouveau de ferveur. Les pèlerinages vers des sanctuaires tels que Notre-Dame du Puy, Notre- Dame de Chartres et Notre-Dame de Boulogne, déjà réputés au début du Moyen Age, connurent une spectaculaire renaissance au XIIe siècle, en conséquence de l'importance que prit le pèlerinage de Saint-Jacquesde- Compostelle. Des trois églises, celle du Puy, en Auvergne, était la plus étroitement liée à Saint-Jacquesde- Compostelle. Aimery Picaud, dans le cinquième Livre du Codex Calixtinus, description des routes de pèlerinage qu'il écrivit aux environs de 1139 pour le pape Calixte II, l'identifia d'ailleurs comme le point de départ de l'une des quatre routes de France. Elle était, bien sûr, le siège épiscopal de Godescalc, l'un des premiers pèlerins étrangers à Saint-Jacques-de- Compostelle et probablement la première établie.

 

LES ÉGLISES HISTORIQUES DU TIGRAY   -   ÉTHIOPIE -

Claude Lepage et Jacques Mercier

Edition  ERC

 2006

Première région christianisée d'Ethiopie, le Tigray abrite les plus anciennes églises, construites ou taillées dans le roc. Ce livre innove en proposant pour ces édifices une chronologie nouvelle (VIIe-XIIIe le siècle) basée sur la reconnaissance d'évolutions et de relations jusqu'alors insoupçonnées. L'histoire de l'Ethiopie ancienne s'en trouve bouleversée. Pour les réalisations s'échelonnant du XIIIe au XVIe siècle, l'ouvrage montre qu'elles sont le produit d'un renouveau monastique. Il retrace la vie d'Abraham, le plus prolifique des " creuseurs " d'églises.

Cette période brille par ses peintures murales, empreintes de surprenantes traditions paléochrétiennes et seuls témoins de l'art mural à l'apogée du royaume. Par la suite, le Tigray conserva longtemps une tradition autonome. Claude Lepage et Jacques Mercier présentent ici les trente églises les plus remarquables avec le souci de les faire connaître à un large public et d'attirer l'attention des organisations internationales sur l'urgence de sauver ces monuments menacés de graves détériorations, voire de ruine, avant même d'avoir acquis la célébrité qu'ils méritent.

L’Eglise orthodoxe d’Ethiopie fait partie des « Eglises des trois conciles » qui reconnaissent le concile de Nicée de 325, de Constantinople de 381 et d’Ephèse de 431. Par contre, elles se séparent de l’Empire byzantin car elles ne reconnaissent qu’une nature au Christ à la différence du concile de Chalcédoine de 451.

Ces églises sont appelées « monophysites », formulation qu’elles réfutent pour lui préférer le terme de « miaphysite ». L’Ethiopie est, après l’Arménie, la plus ancienne nation chrétienne au monde. C’est aujourd’hui une république fédérale avec une constitution laïque qui englobe principalement quatre communautés religieuses. L’Eglise orthodoxe, chrétienne, la communauté de Falachas ou « Beta Israël » et la communauté musulmane. Falachas veut dire « émigré, exilé » en amharique avec un sens péjoratif.

La communauté s’appelle elle-même « Beta Israël » (la maison, la famille d’Israël). Les origines de la présence des juifs en Ethiopie demeurent incertaines et ceux-ci ne sont pas mentionnés dans les manuscrits avant le XIIIème siècle, mais on prétend qu’ils sont issus des temps salomoniques. Ils sont présents dans le Kebra Nagast. Le document apocryphe du 13ème siècle accrédite la thèse salomonique et justifie d’une politique rendant justice à la dynastie issue de Salomon et du fils qu’il eut avec la reine de Saba, Ménélik, qui a rapporté en Ethiopie les Tables de la Loi et eut pour compagnons des Israélites.

C’est la même histoire qui justifie de la canonisation du roi Lalibela qui a fait construire, avec l’aide des anges d’après la légende, une nouvelle Jérusalem. La particularité de cette communauté réside dans le fait qu’elle n’a pas eu de contact avec le judaïsme occidental avant la fin du XIXème siècle. Au niveau liturgique, elle utilise le même Pentateuque en guèze que les Chrétiens et n’a pas de livre en hébreu. Les juifs d’éthiopiens ignorent tout de la littérature rabbinique (et notamment du Talmud) avant ce contact avec les autres communautés. Ils ne pratiquent pas les fêtes juives de Pourim ou Hanouka mais fêtent par contre la Pâque, la moisson, le jeûne d’Esther (Ta’anit Esther), ils lisent la Bible et sacrifient l’agneau pascal.

 

L’Eglise éthiopienne orthodoxe Tewahedo est une église autocéphale faisant partie de l’ensemble des Eglises des trois Conciles et regroupant les traditions liturgiques araméennes, syriaques et coptes. L’évêque d’Ethiopie était auparavant un copte égyptien, nommé par le patriarcat d’Egypte. L’Eglise éthiopienne est devenue autocéphale en 1948 et les évêques éthiopiens ont élu leur propre patriarche en 1959 en la personne d’Abuna Baslios. Les débuts du Christianisme relèvent également du mythe. On dit que l’Eglise a été fondée par le diacre Philippe au 1er siècle de notre ère. Celui-ci était un des 7 diacres choisis par l’Eglise primitive de Jérusalem à l’initiative des apôtres mais il est confondu avec l’apôtre Philippe dont il est question dans les Evangiles dès l’époque des Pères de l’Eglise. Une autre légende raconte que Frumentius a été le premier évêque de l’église éthiopienne orthodoxe en convertissant le Roi Ezana, le Negus d’Aksoum, en 330. Les manuscrits retrouvés (notamment les Garima Gospels) ainsi que les témoignages épigraphiques tendent à montrer que l’on peut dater les débuts du Christianisme en Ethiopie à cette époque.

 

Le Concile de Nicée est convoqué en 325 par Constantin 1er dans le but de résoudre les problèmes dogmatiques qui secouaient l’Eglise d’Orient, notamment la controverse existante entre Arius (256-336), prêtre théologien chrétien libyen d’origine berbère et Alexandre, évêque d’Alexandrie et son secrétaire et fils spirituel Athanase. Selon Arius, le fils a pris naissance dans le père, il y a donc une hiérarchie nécessaire dans la relation père-fils. Pour Alexandre et les membres du Concile, le fils est une incarnation du Père, immuable et éternel, de même nature que lui. Le Concile adopte la doctrine de consubstantialité, l’unicité de nature du fils et du Père (donc de Dieu) et excommunie (pour la deuxième fois après la levée d’excommunication du concile de Nicomède) Arius. Le Concile de Constantinople de 381, second concile œcuménique des Eglises Chrétiennes convoqué par Théodose 1er empereur d’Orient. Le concile condamne à nouveau l’Arianisme et réitère la foi de Nicée en lui adjoignant la qualité trinitaire. L’Esprit Saint, le fils et Dieu sont de même nature et Un.

 

Le Concile d’Ephèse de 431 est convoqué par le Patriarche Cyrille d’Alexandrie (pas par l’empereur, cette fois). Ce concile condamne la dissociation hypostatique prônée par Nestorius, patriarche de Constantinople disant que le fils est coéternel au Père mais différent de l’homme Jésus de Nazareth, occasionnellement « visité » par le verbe divin. Marie n’est donc pas la mère du Christ. Le concile condamne la doctrine de Nestorius et le condamne personnellement pour hérésie. Il réaffirme l’Union hypostatique, donc non séparable, des deux natures, humaine et divine dans la personne du Christ. Le Christ est donc à la fois Homme et Dieu. Marie est mère de Dieu (théotokos). L’Eglise de Perse est la première en Orient à se séparer de la communion officielle de l’Eglise et suivre la doctrine nestorienne et le patriarcat d’Antioche.

 

Le concile de Chalcédoine de 451 marque la séparation entre le christianisme et les Eglises orthodoxes coptes, syriaques et arméniennes. Ce concile condamne la doctrine d’Eutyches (ou Eutukhès, 380-456, presbytérien et archimandrite à Constantinople) selon laquelle le Christ n’a qu’une nature divine qui est absorbée dans la nature humaine et proclame à nouveau la double nature du Christ indissociable. Les églises orthodoxes dont celle d’Egypte et d’Ethiopie suivent Eutyches et sont appelées monophysites. Elles suivent le miaphysisme de Cyrille d’Alexandre qui dit que « une est la nature incarnée de Dieu dans le Verbe ». Au cours de l’histoire, le clergé copte et chrétien dont dépendait l’église orthodoxe d’Ethiopie était monophysite. Mais l’église d’Ethiopie entretenait également des relations à travers le grand monastère du Sinaï, pourtant sous patronage melkite, avec la Palestine et Byzance. En 1948, l’Eglise d’Ethiopie devient autocéphale et en 1959, le premier patriarche éthiopien, l’abuna Baslios, est nommé à la tête de l’Eglise Ethiopienne.

 

Selon les archéologues Jacques Mercier et Claude Lepage, ces églises taillées dans la pierre existaient déjà à Aksoum entre le IIème et IVème siècles de notre ère. Les Eglises que l’on trouve aujourd’hui à Lalibela sont entièrement creusées dans le roc. Ce sont des pastiches de monuments véritables de plus de 30 m de haut qui se présentent en édifices de six ou sept étages. Elles sont tellement monumentales que la population tend à croire qu’elles sont d’essence divine en vertu de l’hagiographie écrite au XVème siècle qui dit que le roi Lalibela a reçu l’aide des anges pour les créer. Cette crypte forme le cœur spirituel du site de Lalibela. Elle comprend la représentation de la trinité sculptée dans la paroi orientale et se trouve dans un monument complexe composé de trois parties : la crypte en elle-même et deux nefs qui forment une sorte d’Eglise double. Elle est semi monolithique ; sa partie orientale est laissée dans le cœur de la falaise pour rattacher la partie sacrée, celle qui contenait le corps que l’on voulait honorer dans le cœur de la falaise. Elle est composée de deux personnages représentés en effigie, en pied de part et d’autre d’une sorte d’un trône vide. Ce trône vide figure certainement Dieu le père qui ne pouvait être représenté.

 

L’histoire de ce trône remonte au trône vide d’Alexandre que ses lieutenants, pour affermir leur pouvoir, plaçaient près d’eux. Les personnages et ce trône font face à trois autels. Sur l’autel du centre est gravé le nom du Père, sur celui d’un côté le nom du Christ et de l’autre, le nom du paraclet, le Saint-Esprit. Il y a là une relation à l’évangile de Jean qui se manifeste par l’introduction de la scène de la transfiguration, de la métamorphose du Christ sur une haute montagne par l’introduction de l’apôtre Philippe qui vient ici remplacer l’apôtre Jacques. C’est ce même apôtre Philippe qui est réputé avoir créé l’Eglise Ethiopienne au 1er siècle avant qu’elle ne devienne religion d’Etat en 330. Il y a, à Lalibela, des éléments d’architecture ou des peintures caractérisées par un style copte déjà imprégné de stylistique arabo-chrétien et qui se sert d’un programme iconographique érudit, de thèmes qu’on ne trouve que très rarement dans l’ensemble du monde chrétien. Parmi les textes évoqués se trouvent des planches gravées d’un texte unique qui fait allusion, à travers le thème de la transfiguration, à une homélie d’Anastase le Sinaïte et qui est une des premières homélies écrites sur la transfiguration dans un monastère qui était au coeur du Sinaï et était dédié à la transfiguration. Ceci montre une communication certaine entre le monde éthiopien, l’Egypte et le monde chrétien du Sinaï qui était en relation avec la terre sainte, avec Jérusalem et avec le monde byzantin.

 

Si la thèse de Jacques Mercier est exacte, cela voudrait dire que nous sommes en présence de textes illustrés datant du début de la diffusion du christianisme. Cela inclut aussi l’existence d’une école de peinture à Aksoum et d’une production originale, malgré les influences égyptiennes manifestes. Pour donner un autre appui à cette thèse, Jacques Mercier et Claude Lepage repèrent des fautes de dessins que l’on ne trouve jamais dans la peinture copte. Pour Claude Lepage, cela s’explique par le fait que le mobilier existait dans le monde byzantin mais pas chez les Ethiopiens. Quand ceux-ci copiaient des peintures, ils ne comprenaient pas ce mobilier et commettaient des fautes. Cela permettrait également de considérer ces manuscrits non comme des copies de production antérieures arméniennes ou syriaques mais comme des originaux produits peu après l’institutionnalisation du christianisme par Constantin.

 

Ces évangéliaires qui s’inscrivent dans la lignée de la particularité du christianisme éthiopien teinté de judaïsme peuvent être à la base d’une procédure de christianisation, de séparation entre les doctrines et liturgies juives et chrétiennes. De même, ces écrits en guèze produits par un groupe de prêtres de très hauts niveaux pourraient avoir inspiré les auteurs de liturgies chrétiennes postérieures mais aussi peut être les rédacteurs de certaines sourates du Coran . En effet, vu leurs liens avec le patriarcat égyptien, les moines lettrés et proches du pouvoir devaient connaître l’arabe. Au vu de l’ancienneté et de l’intensité des contacts entre le monde éthiopien et la péninsule Arabique, il paraît donc indispensable de prendre en compte le christianisme éthiopien dans toute description du paysage religieux du Proche-Orient tardo-antique, et dans toute tentative de contextualisation du Coran et des débuts de l’islam. De même, la place de l’Ethiopie comme carrefour commercial via la mer Rouge, sa proximité avec l’Arabie, la connaissance des liturgies juives et chrétiennes, ainsi que l’éventuelle présence d’une école de peinture avec une certaine notoriété à Aksoum pourraient être des conditions d’élections suffisantes pour que ces monastères aient abrité les rédacteurs de certaines sourates coraniques.

 

LES ÉVANGILES APOCRYPHES RÉUNIS ET PRÉSENTÉS

France Queré

Edition Du SEUIL

 1983

Une vision chrétienne des textes qui ne sont pas rentrés dans le canon de l’église. On murmure qu’ils seraient plus près de la vérité que les textes officiels.- Chacun pourra constater que les écrits apocryphes chrétiens du Nouveau Testament sont nombreux. Ils s'échelonnent du 2° au 6° siècle. Ils sont pour la plupart postérieurs aux écrits canoniques, retenus par les premières communautés chrétiennes. Le sommaire proposé montre que les Apocryphes imitent parfois, jusque dans leurs titres, les 4 genres littéraires du Nouveau Testament :

Evangile de Marcion (Asie mineure)

Evangile de Philippe (grec)

Evangile de Pierre : Attribué à Pierre ! Il ignore les us et coutumes juives ! il semble détester les juifs. Origine syrienne, daterait des années 30. Trouvé dans la tombe d'un moine en Egypte en 1886. Décrit la passion en minimisant les souffrances. Il fait ressortir la puissance pour montrer la divinité de Jésus

 Evangile de Thomas- Bibliothèque copte de Nag Hammadi : Paroles du Christ

 Ascension d'Isaïe

 Proto-Evangile de Jacques

Evangile de Basilide : Ecrit en grec, issu de la secte des ébionites, végétariens aux mœurs austères, ils niaient la divinité de Jésus Christ. Après l'évangile de Thomas

 

Evangile des égyptiens : Développe une connaissance réservée à des initiés. Le salut s'obtient à la force du poignet. Etc. Clément d'Alexandrie en parle, ainsi qu'Hippolyte et Epiphane

 

Evangile selon les Hébreux, Deux documents découverts et cités par St Jérôme l'un à Antioche, l'autre à Césarée. Ecrit en araméen, Jérôme pensa avoir trouvé un récit ancien de Matthieu. Origène y fait référence.

 

Evangile de Nazaréens

 Actes de Jacques -  Actes de Jean

 Actes de Paul et de Thècle  -  Actes de Pierre  -   Actes d'André

 Epître des Apôtres (copte, éthiopien)  - Evangile de Judas Nag Hammadi, gnostique.

Epître de Barnabé : Égypte, écrit en latin - Il dit, ceux qui veulent me contempler et atteindre mon royaume, doivent me saisir à travers l'épreuve de la souffrance. Quand s'accompliront ces évènements? Le Seigneur dit: Quand un bois aura été couché et relevé, et quand, du bois, couleront des gouttes de sang."

Epître de Pilate à Tibère  -   Epître de Paul aux Alexandrins  -   Apocalypse de Jacques (copte)

 Apocalypse apocryphe de Jean (grec)  -    Apocalypse de Pierre (Égypte, grec, éthiopien)  -   Apocalypse de Paul

La lettre de Pierre à Philippe Traduit du copte par Jacques É. Ménard, Bibliothèque copte de Nag Hammadi,

 Apocryphon de Jean -  Bibliothèque copte de Nag Hammadi.  -   Evangile de Barthélemy (grec, latin)

Evangile de Marie-Madeleine,  écrit en copte vers le 2° siècle.  -   Actes de Pierre et des 12 Apôtres (copte)

 Actes de Thomas  -    Épître de Pierre à Philippe (copte)

Evangile de Nicodème ou Actes de Pilate Dans la première partie écrite en Grec au 4° siècle, Pilate témoigne de ce qu'il a vu, il défend Jésus Christ vrai Dieu. Dans la deuxième partie, écrite en latin, est décrite la descente de Jésus aux enfers. Evangile de l'enfance par Thomas (grec)

 Lettres d'Abgar et de Jésus (grec)  -   Assomption ou Passage de Marie

 Actes de Thaddée ou Doctrine d'Adda   -    Ascension de Jacques (

 Lettres de Paul et de Sénèque  -   Livre de la Résurrection de Jésus Christ par Barthélemy (Égypte, copte)

Histoire de Joseph le charpentier : Un original grec du 4° siècle inspirerait deux traditions coptes et une en arabe. Ce document témoigne d'un culte rendu à St Joseph par les moines orthodoxes en Egypte. Joseph y est décrit comme un vieillard.

 Actes de Barnabé et les  Actes de Jean par Prochore  -  Epître de Tite et  Apocalypse d'Etienne

 Evangile du Pseudo-Matthieu  et l’Evangile Arménien de l'enfance -  Actes d'André et Mattias et l’Histoire Apostolique d'Abdias

Epître apocryphe de Jacques Traduit du copte par Donald Rouleau Bibliothèque copte de Nag Hammadi,

 Epître du Christ tombée du ciel et l’Evangile de la Nativité de Marie : Le témoignage véritable - Que vaut le témoignage des martyrs. Traduit du copte par Annie et Jean-Pierre Mahé Bibliothèque copte de Nag Hammadi,

Le traité tripartite en 3 parties Traduit du copte par Louis Painchaud et Einar Thomassen Bibliothèque copte de Nag Hammadi. Dieu le Père, le Fils, l'Esprit, le logos, l'organisation spirituelle constitue une véritable somme de théologie gnostique. Ce traité est, en effet, l’oeuvre d’un maître valentinien qui expose sa compréhension du système sur lequel l’Église valentinienne a fondé sa doctrine. Dans sa forme et son contenu, il correspond aux traités sur lesquels les hérésiologues Irénée e Hippolyte ont appuyé leur présentation de l’hérésie valentinienne.  

Evangile selon Thomas -  Bibliothèque copte de Nag Hammadi, Voici les paroles secrètes que Jésus Vivant a prononcées et qu’a transcrites Didyme Judas Thomas.

Hénoch -  Ecrits de l'ancien testament

La paraphrase de Seth : Traduit du copte par Louis Painchaud Bibliothèque copte de Nag Hammadi, Texte réputé pour sa complexité et son apparente incohérence. L’étude poussée du système montre que le traité met en oeuvre une vision du monde cohérente dont les données sont puisées dans la Bible, le stoïcisme et le moyen platonisme, avant tout celui de Numénius d’Apamée et des Oracles chaldaïques. Il emprunte aussi beaucoup d’éléments aux autres systèmes gnostiques connus, notamment au valentinisme, mais la synthèse finale reste tout à fait originale et anticipe sous plusieurs aspects le manichéisme.

Le deuxième traité du Grand Seth et le discours parfait.  

L’ogdoade et l’Ennéade – Fragment de la République de Platon - une  traduction d’André Wautier: Thot-Hermès et les Séthiens suivi de Nôréa, fille d’Adam, Editions Ganesha.

 

les Évangiles de la route de la soie

Martin palmer

Edition Sully

 2004

Parmi les nombreux manuscrits et autres trésors trouvés dans les années 1900 à Dunhuang, une ville oasis située sur la route de la soie en Asie centrale, figurent, à côté de textes bouddhiques et taoïstes, des livres chrétiens écrits en chinois qui sont restés étonnamment méconnus jusqu’à nos jours.

 

Ces manuscrits sont les témoins d’une Église chrétienne qui fut vivante en Chine du VIIème au Xème siècle, longtemps avant la venue des premiers jésuites. Cette Église était l’un des maillons d’une fédération d’Églises chrétiennes de l’Est qui s’est épanouie pendant plusieurs siècles sur une grande partie du continent asiatique, loin de l’Empire romain et du christianisme occidental.


La publication de la traduction de ces textes et la relation de leur contexte historique et spirituel constitue un événement. On y découvre tout un pan occulté de l’histoire du christianisme et une théologie chrétienne qui s’est développée dans un contexte très différent que celui de l’Occident médiéval.

 

Ces « Évangiles de la route de la soie » empruntent en effet des termes et des concepts au bouddhisme et au taoïsme, et présentent un message de Jésus fascinant et vivifiant en mettant en rapport les croyances du monde oriental et celles du monde judéo-chrétien.


En ce début du troisième millénaire où beaucoup cherchent à concilier les enseignements de l’Est et de l’Ouest, de Bouddha et du Christ, les Évangiles de la route de la soie offrent ainsi de nouvelles perspectives spirituelles et éthiques.

 

LES GRANDS SANCTUAIRES

EVRARD DE ROUVRE

Edition Hachette

 1960

De la montagne sainte au temple de Salomon, les sanctuaires d’Europe, du Moyen-Orient de l’Inde, de l’Extrême-Orient et d’Amérique du Sud, tous sont là avec explications et de nombreuses photos.

 

L'unité du monde grec se manifeste dans la fréquentation collective de grands sanctuaires, où se déroulent à intervalles réguliers des manifestations où s'affirme l'hellénité, le fait d'être grec, donc différent des peuples barbares. Comment sont organisés ces sanctuaires ? Quelles activités y sont pratiquées ? Quels sens peut-on leur donner ?

 

Les sanctuaires panhelléniques : des espaces sacrés : Les cités grecques, pourtant rivales, entretiennent en commun plusieurs sanctuaires panhelléniques, disséminés à travers la Grèce. Un sanctuaire est un lieu sacré, dédié à l'exercice de la religion. « Panhellénique » signifie qu'il concerne tous les Grecs (du grec ancien pan, qui signifie « tout » et Hellas qui signifie « la Grèce », dont l'adjectif est hellène). Chacun est consacré à un dieu particulier : Éleusis à Déméter, l'Isthme (de Corinthe) à Poséidon, Épidaure à Asclépios, dieu de la médecine. Les deux plus renommés sont les sanctuaires d'Olympie, dédié à Zeus, et celui de Delphes, dédié à Apollon.

Un sanctuaire est donc d'abord un espace sacré, que délimite et protège un mur d'enceinte. Pour y entrer, un rite de purification à l'eau est nécessaire (souvent, on paie également une taxe).

À l'intérieur de l'enceinte se trouvent le temple consacré au dieu, un autel destiné aux sacrifices, les trésors (en fait de petits temples pour conserver les offrandes) des différentes cités, voire un théâtre, comme à Delphes ou à Épidaure.

En dehors de l'enceinte se trouvent d'autres bâtiments, sans fonction religieuse : auberges pour accueillir les pèlerins, logements pour les prêtres. Les stades pour les compétitions sportives sont aussi à l'extérieur en raison de leur taille. Le sanctuaire et tous les bâtiments qui en dépendent sont gérés par une amphictionie (« ceux qui résident autour », les cités voisines).

 

 Des oracles : Certains sanctuaires sont restés célèbres pour leur oracle. Dans un temple, un prêtre ou une prêtresse répond aux questions au nom du dieu : sa réponse est l'oracle. Le plus célèbre de toute la Grèce est celui de Delphes, où la Pythie, grande prêtresse d'Apollon, dieu du soleil, de la beauté et des arts, répond aux questions qui affluent de toute la Grèce.

 

Le dieu Apollon aurait lui-même choisi le lieu de son oracle. Un mythe raconte en effet qu'Apollon aurait tué, près de Delphes, le monstrueux serpent Python, puis se serait purifié à l'endroit où fut ensuite bâti le temple dédié à Apollon « pythien » (d'où le nom de sa prêtresse). Selon Homère, il aurait ensuite attiré en ce lieu des marins crétois, pour prendre en charge son culte, sous la forme d'un dauphin (en grec « delphis », d'où le nom de la ville de Delphes).

 

Les oracles de la Pythie, qui transmettait la parole du dieu sous forme de cris, eux-mêmes interprétés par d'autres prêtres, n'étaient pas toujours très précis. L'historien grec Hérodote raconte qu'au e siècle le roi de Lydie Crésus vient consulter l'oracle pour savoir s'il peut partir en guerre contre l'empire perse. La Pythie lui répond qu'ainsi « il sera la cause de la destruction d'un grand empire ». Crésus, satisfait, déclare la guerre à l'empereur perse Cyrus et se fait proprement étriller. Il revient ensuite se plaindre à Delphes où la Pythie lui répond qu'il aurait dû demander de quel empire elle parlait, celui de Cyrus ou le sien 

 

 Des jeux : Les sanctuaires panhelléniques comportent aussi, pour la plupart, des lieux de concours ou de jeux, sportifs ou artistiques. Chaque grand sanctuaire avait les siens : concours de musique et courses de chars et de chevaux au sanctuaire de l'Isthme (jeux isthmiques), jeux néméens au sanctuaire de Némée, jeux pythiques à Delphes, concours dramatiques à Épidaure. Mais les plus importants – et les plus connus en raison de leur restauration moderne en 1896 – sont les jeux olympiques.

Les jeux d'Olympie avaient lieu tous les 4 ans et se sont déroulés sans interruption de 776 av. J.-C. à 393 ap. J.-C. ! Les Jeux étaient en réalité une grande fête religieuse en l'honneur de Zeus, dieu de l'Olympe. Une trêve sacrée permettait à tous les Grecs de s'y rendre : tous les conflits entre Grecs étaient suspendus pendant la durée des Jeux, ce qui montre bien leur caractère panhellénique.

 

Les Jeux s'étalaient sur six jours. Après sacrifices et procession, les athlètes prêtaient serment de respecter les règles des concours. Le 2e jour était celui des courses à pied et courses en armes ; le 3e était réservé aux épreuves de lutte ; le 4e au Pentathlon (concours sur 5 épreuves : saut en longueur, disque, javelot, course et lutte) ; le 5e était consacré aux courses de chars et de chevaux ; le 6e, enfin, était le jour des remise des récompense (couronnes d'olivier) et s'achevait, après procession et sacrifices, par un grand banquet.

 

LE SIGNE DE LA CROIX

J.J. Gaume

Edition St Sébastien

2016

 Parfaitement certains que le salutaire mystère de la Rédemption et la vertu divine sont contenus dans le signe de la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ, les fidèles de la primitive Église faisaient de ce signe le plus fréquent usage, ainsi que nous l’apprennent les plus anciens et les plus insignes monuments. C’est même par ce signe qu’ils commençaient toutes leurs actions. » S.S. Pie IX « Or, le signe de la croix est l’arme de précision contre le démon. Instruits immédiatement par les apôtres, les premiers chrétiens le savaient. En lutte permanente avec Satan, dans toute la puissance de son règne et la cruauté de sa rage, régulateur des mœurs, des idées, des arts, des théâtres, des fêtes et des lois, maître des autels et des trônes, souillant tout et faisant de tout un instrument de corruption, ils avaient sans cesse recours à l’infaillible moyen de dissiper le charme fascinateur, et de parer les traits enflammés de l’ennemi. De là, l’usage continuel du signe de la croix, devenu pour eux un exorcisme de tous les instants : quacumque nos conversatio exercet, frontem crucis signaculo terimus. »

 

Une profession de foi : Car le signe de croix n’est pas un acte anodin : il rappelle, de façon symbolique et condensée, les trois grands mystères de la vie chrétienne : celui de la Trinité, mystère d’un Dieu unique en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit ; celui de l’incarnation du Fils, qui a pris chair dans le sein de la Vierge Marie ; et celui de la rédemption, c'est-à-dire du rachat de l’humanité par la passion et la mort du Christ sur la croix. Fait avec foi, c'est-à-dire adhésion de l’intelligence à ce que l’on fait et dit, il constitue une véritable profession de foi en ces mystères. « C’est un bref résumé du “€œJe crois en Dieu”€ », traduit le Père Fabien, qui rappelle aux enfants que le signe de croix nous relie instantanément à la passion et à la mort de Jésus, à travers l’instrument majeur de son supplice : « ces deux morceaux de bois qu’il a dû porter, sur lesquels il a été cloué, où il a agonisé, jusqu’à la mort. Tout cela par amour pour nous ». Et grâce à quoi nous avons été sauvés, comme le rappelle cette phrase du chemin de croix : « Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons, parce que tu as racheté le monde par ta sainte Croix ».

Une belle et grande prière : C’est pourquoi on ne se signe pas (comme on disait autrefois) n’importe comment. « Et pour commencer, pas à toute vitesse, comme on le voit parfois faire à la télé ou dans certains films », insiste le Père Fabien. « À l’Île-Bouchard, a témoigné Jacqueline Aubry, l’une des voyantes, Marie l’a fait très lentement. Elle a voulu nous dire que le signe de croix est une grande et belle prière ». On vit cette prière non seulement dans la foi, mais aussi dans l’amour et la gratitude, uni au Christ et aux chrétiens crucifiés à sa suite. Comme ces martyrs japonais, dont Louis, 12 ans, et Pierre, plus jeune encore, qui périrent à Nagasaki en 1596. Ou plus récemment Damare, cet enfant soudanais qui a été cloué sur une croix, puis détaché, et qui a pardonné à ses bourreaux. Ou encore ceux qui sont cloués sur la croix de la maladie, de la peur, de la solitude… Pensons-nous à tous ces « autres Christ », quand nous faisons notre signe de croix ?

Un signe de la vie quotidienne : Mais d’abord, quand faut-il le faire ? « Le chrétien commence sa journée, ses prières, ses actions par le signe de croix », pose le Catéchisme de l’Église catholique. Ce qui n’empêche pas de se signer aussi en se couchant, ou à la fin d’une prière ou d’une action. Ainsi, la messe, qui actualise la mort, la passion et la résurrection du Seigneur, commence et se termine par le signe de la croix. « Je ne me suis jamais endormie sans avoir fait mon signe de croix, ajoute Magdalena, 75 ans. Je me signe aussi quand je passe devant une église ou un calvaire ». La croix peut également être tracée « en miniature » sur les personnes ou les objets : fidèle lui-même, mourant, malade, enfant que l’on bénit le matin avant le départ pour l’école, ou le soir au coucher, pain que l’on marque d’une croix avant de le rompre… Plus discret et plus rapide à réaliser que le « grand », le « petit » signe de croix peut s’avérer précieux.

Dans tous les cas, il ne faut pas mésestimer la puissance de ce geste, fait avec piété. « Il nous fortifie dans les tentations et les difficultés », annonce le Catéchisme de l’Église catholique. Pensons à y recourir dans nos combats : une petite croix sur la bouche pour se garder d’une médisance, une autre sur le front pour que s’éclaire notre intelligence, un beau et lent signe de croix quand le découragement nous guette… « Je me signe souvent dans la journée, pour m’unir au Christ et me revêtir de Lui », ajoute Magdalena. (Bien) faire le signe de la croix, c’est puiser dans les mérites, infinis, de la passion et de la mort du Christ. Et attirer la bénédiction de Dieu.

 

Les Églises issues de la réforme protestante l’utilisent avec parcimonie. Avec des variantes : si son usage est un peu répandu chez les luthériens, la plupart des courants évangéliques ne l’utilisent pas du tout. Chez les orthodoxes, le signe de croix se fait « à l’envers », c’est-à-dire de l’épaule droite à celle de gauche, au moment du « et du Saint-Esprit » (tout comme d’ailleurs chez les catholiques de rite oriental). Par ailleurs, au moment de se signer, les fidèles relient le pouce, l’index et le majeur, pour rappeler le mystère de la Trinité, tout en repliant l’annulaire et l’auriculaire, pour signifier la double nature du Fils.

 

LES KABBALISTES CHRÉTIENS DE LA RENAISSANCE

François SECRET

Edition ARCHE MILAN

 1985

Entre 1300/1500 se développe en Europe la Kabbale hébraïque, catéchisme ésotérique, des écrits juifs, puis en 1463, né Pic de la Mirandole, érudit et ésotériste qui déclare à 23 ans avoir explicité la kabbale, et la légende lui donna la paternité de la kabbale chrétienne. Cette kabbale Chrétienne se développe dans tous les pays d’Europe avec pour l’Italie : Ficin, Hébreu Ambrosius etc.… pour l’Espagne ou elle fut combattue par l’inquisition: Alphonso Zamora. En Allemagne  on y trouve Reuchlin, Pellican, mais ici aussi la réforme combat la Kabbale. En Angleterre John Fisher et Thomas Moore en sont les traducteurs. Mais c’est en France qu’elle trouve son plein développement avec Pic de la  Mirandole.  H.C. Agrippa, J.Thénaud, Paul Paradis, G.Postel et son école etc.

 

Les Kabbalistes chrétiens eurent une approche tout à fait nouvelle vis-à-vis du judaïsme. Bien évidemment ils reconnurent l'intérêt et la qualité de cette tradition religieuse. Pour certains d'entre eux les religions précédentes, y compris donc celle-ci composaient le fondement de la religion universelle à laquelle ils appartenaient, le christianisme. Il est assez difficile aujourd'hui de savoir ce qu'ils avaient à l'esprit lorsqu'ils formulaient cette idée. Nous avons deux choses pour en juger. La première demeure leurs écrits et la seconde les traditions occultes qu'ils ont constituée et se sont transmises à partir d'eux. Comme nous avons eu l'occasion de le dire, il faut bien retenir que ces écrits furent publiés en tenant compte du regard et du jugement de l'Église. Il ne faut donc pas toujours prendre leurs textes à la lettre. Quant aux traditions qui en découlèrent, leurs successeurs, tel qu'Agrippa, donnent une idée plus précise de l'intention de départ. Ce que nous pouvons dire c'est que le fondement de leur pensée réside bien dans les religions spirituelles qui ont précédés, qu'il s'agisse de Sumer, de l'Egypte, de la Grèce ou du judaïsme. Toutes ont bien participés au fondement d'une sorte de religion ésotérique universelle.

Exotériquement les kabbalistes chrétiens n'eurent aucun problème d'appeler cette religion catholique puisque ce mot signifie étymologiquement universel. Toutefois la lecture de leurs textes nous montre que leur conception de cette religion universelle n'est en rien identique à celle de l'Eglise orthodoxe ou de l'Eglise de Rome. Cette religion universelle issue des principes ésotériques de la kabbale qu’ils développaient, n'était rien d'autre qu'un hermétisme néoplatonicien. En effet, il s'agit bien d'une forme de spiritualité intégrant de façon harmonieuse et tolérante les différentes formes religieuses de la tradition occidentale. Quant aux prêtres, ils se devaient, autant que cela était possible, de devenir des adeptes initiés à la véritable science, la kabbale. Cette dernière apparaissait comme un mot générique recouvrant cette connaissance de l'initié à ces mystères. Loin de n'être qu'une nouvelle lecture du christianisme, il s'agissait plutôt d'une nouvelle forme religieuse qui aura des conséquences dans tout l'Occident et donnera naissance, outre les courants théurgiques néoplatoniciens eux-mêmes, aux courants maçonniques, Rose-Croix et occultistes.

Il est intéressant de revoir cette genèse dans la lettre préface de Reuchlin au Pape Léon XIII. On ne peut qu'être frappé, soit par sa naïveté déconcertante, soit par la hardiesse de ses propos. Il débute en effet son courrier par une explication claire des circonstances de la renaissance du néoplatonisme et de la nouvelle académie platonicienne à Florence. Or il n'ignore rien de l'apparence de l'académie, mais également du fait qu'elle fut fondée à l'initiative de Cosme de Médicis et sur les enseignements du dernier descendant de la tradition païenne hellénistique, Pléthon. Il introduit dans l'Occident chrétien une sève vivifiante qui fut capable de briser l’écorce des dogmes, révélant ainsi les consciences de ces individus d’exception. Si ce renouveau de la philosophie classique s’était limité à cet aspect cela aurait déjà extraordinaire. Ce fut bien sûr le cas, mais donna également naissance à un grand courant qui transforma littéralement les lettres et les arts. La graine de liberté avait germé et pouvait alors éclore dans toute l’Europe. Mais la transmission ne se limita pas aux lettres. Il est aujourd’hui clair que derrière l’académie platonicienne, se trouvait la tradition occulte et initiatique de l’hermétisme. Nous voulons parler d'un enseignement réel, à la fois symbolique et rituel impliquant tout un ensemble de pratiques. Vraisemblablement à la suite d’une initiation, les frères recevaient ce que l’on est en droit d’appeler un enseignement ésotérique et étaient unis dans une véritable famille spirituelle.

Cette tradition hermétiste remontait à une période pré-chrétienne à un temps où la Bible n’avait pas encore été inventée… Hermès Trois Fois Grand, Thot Hermès était déjà le Dieu qui avait apporté la science et la magie aux hommes à travers l’écriture sacrée hiéroglyphiques. Les hébreux étaient encore un peuple polythéiste… A la fin de l’Empire Egyptien, Alexandrie fut le lieu extraordinaire de rencontre de tous les sages qui perpétuèrent cette merveilleuse tradition sous les vêtements des cultes de Mystères et la science théurgique. C’est cette tradition qui fut transmise à travers ce qui fut appelé la chaîne d’or des adeptes. Elle traversa l’histoire et se révéla pleinement lors de cette période  exceptionnelle.

Voici ce qu'écrivait Reuchlin à ce propos : "Pour cette mission ["la voie pour trouver les secrets qui jusqu'à lui  étaient restés cachés dans les monuments littéraires des Anciens."]  il [l'illustre Laurent de Médicis, père du Pape] s'appliqua à faire venir de partout les hommes les plus doctes et les plus érudits en littérature an­cienne, qui joignaient à la science l'éloquence, Demetrios Chalcondyle, Marsile Ficin, Georges Vespucci, Christophe Landino, Valori, Ange Politien, Jean Pic, Comte de la Mirandole, et tous les plus grands savants du monde, qui remirent en lumière les inventions des Anciens et la mystérieuse antiquité qu'avait fait oublier le malheur des temps. Les plus grands esprits y rivali­sèrent. Tel enseignait, tel autre faisait des commen­taires; l'un avait fait des recueils, l'autre interprétait et traduisait d'une langue dans l'autre. Marsile amena la Grèce dans le Latium. Politien ramena les Romains en Grèce. Tous se donnaient à l'ouvrage non sans en faire jaillir beaucoup de gloire sur les Médicis."

"Aussi, dans la pensée que seules avaient manqué aux savants les doctrines pythagoriciennes, dont pourtant des fragments se cachent dispersés dans l'Académie Laurentienne, j'ai cru qu'il ne vous déplairait pas si j'exposais au public ce que, dit-on, Pythagore et les grands Pythagoriciens pensèrent. Avec votre heureux assentiment les Latins liront ce qu'ils avaient jusqu'ici ignoré. Pour l'Italie Marsile publia Platon. Pour les Français Jacques Lefèvre d'Etaples renouvela Aris­tote, j'achèverai le compte, et moi, Capnion, je montrerai aux Allemands un Pythagore, dont la re­naissance par mes soins vous est dédiée. L'oeuvre n'aurait pu être menée à bien sans la Cabale des Hé­breux. La philosophie de Pythagore a commencé avec les préceptes des «Cabalaei», et la mémoire des Pa­triarches quittant la Grande Grèce revint se cacher dans les ouvrages des Cabalistes. Il fallait donc presque tout en tirer. Aussi ai-je écrit sur l'art cabalistique, qui est une philosophie symbolique, pour faire connaître les enseignements des «Pythagoraei» aux érudits."

Notons encore vers la fin de la Renaissance, l'important ouvrage de Christian Knorr von Rosenroth, Kabbala Denundata, qui est une compilation très importante de textes kabbalistiques. Il serait difficile de faire une liste des auteurs kabbalistes et de tous les ouvrages qu'ils traduisirent ou publièrent. Des historiens ont brillamment accomplis un important travail dans ce domaine et continuent de le faire. Notre propos dans cet ouvrage est de vous aider à comprendre les sources de cette tradition, d'en mesurer l'intérêt, la valeur réelle et de comprendre quels en sont les descendants. Car comme souvent, les historiens sont relativement objectifs pour l'histoire déjà ancienne, mais beaucoup plus partiaux sur les descendances modernes. Outre ces aspects historiques, il est important de vous donner les éléments nécessaires à la compréhension de pratiques issues de ce courant que nous avons rassemblées dans la deuxième partie de cet ouvrage. Il n'est pas toujours évident de voir qu'une des caractéristiques d'une voie traditionnelle, spirituelle et initiatique, consister à associer la pratique à l'étude théorique.

Nous mesurons bien que cette dernière est fondamentale, mais elle ne doit pas remplacer une approche pratique qui est seule capable d'inspirer et valider des exercices kabbalistiques. Sans cela,  ils pourraient rester une pure abstraction coupée du sacré. N'oublions pas que l'objectif du pratiquant est de s'élever vers la divinité, ou dans un langage plus contemporain d'atteindre des niveaux de conscience capable de révéler le divin en nous. N'oublions pas que même pour le christianisme, Dieu a fait l'homme à son image. Certes nous pourrions discuter sur le terme "image", qui ne saurait effectivement rendre compte d'une réalité, mais de son image dégradée. Cependant, nous préférons suivre les auteurs anciens platoniciens qui reconnaissaient dans l'être incarné la présence du divin. Cette dissimulation de l'âme par le corps justifiait les exercices spirituels et les initiations capables de la libérer progressivement. Dans la tradition kabbalistique hermétiste, rien ne nous permet d'infirmer cela, bien au contraire. N'oublions pas que c'est l'académie platonicienne de Florence sous l'égide et l'impulsion de Ficin et de Pic qui créa le courant dont nous parlons. Johann Reuchlin, que nous avons l'occasion de citer ici plus particulièrement se rendit à Florence pour rencontrer les frères de l'Académie.

 

les missions jÉsuites – pour une plus grande gloire de dieu

Philippe  LÉCRIVAIN

Edition GALLIMARD

 2005

Depuis 1540, sur les traces d'Ignace de Loyola et de François Xavier, les compagnons de Jésus ont parcouru le monde. Pour aller à la rencontre des habitants de nouveaux pays, ils ont appris leur langue, leur littérature, leur histoire.

Sur place, ils ont ouvert des collèges pour la rencontre des cultures locales. Afrique et Moyen-Orient, terres de l'Islam et des esclaves, Inde où se côtoient les fastes du Grand Mogol et la misère des intouchables. Japon, Chine où à la cour des empereurs, ils sont astronomes, lettrés et diplomates. Amérique latine où ils fondent les «réductions», modèle de société pour les philosophes des Lumières. Canada des «robes noires» chez les Hurons et les Iroquois.

Philippe Lécrivain, jésuite et historien, retrace l'extraordinaire aventure de ces explorateurs-missionnaires jusqu'à la suppression de l'ordre en 1773.Les missions jésuites du XVIIe et XVIIIe siècles se trouvaient à la zone frontière entre les royaumes de l’Espagne et du Portugal. Elles regroupaient plus de 100 villages indigènes depuis le sud du Brésil actuel, la Bolivie, l’Uruguay, l’Argentine, le Paraguay, le Pérou, la Colombie et le Venezuela. Au XVIe siècle, les populations indigènes sont exploitées par le système colonial dit d’encomiendas

Ce système permet aux colons de disposer de la main d’oeuvre pour l’exploitation de leurs domaines. En 1550 et 1551, les conférences de Valladolid reconnaissent le principe d’égalité des droits et des devoirs de tous les hommes et leur vocation à la liberté. La culture des Indiens commencent alors à être reconnue. Ils peuvent commencer à être instruits et catéchisés. Malgré cela, certains colons continuent d’abuser des Indiens, les réduisant à l’état de serfs. En réaction, les ordres religieux développent une nouvelle manière d’évangéliser les Indiens : maîtrise et promotion des langues indigènes, étude et préservation des coutumes locales, mise en place d’une organisation sociale et le progrès économiques de communautés autochtones. Regroupant les Indiens autour de leurs monastères, ils les protègent des excès de l’encomienda, et les sédentarisent.

 

Dès leur arrivée au Pérou, en 1566, les jésuites s’inscrivent dans cette manière de faire. Ils développent le système des « réductions ». Ce mot fait référence à la tentative de regrouper (reducere en latin) dans un même lieu une population indigène et de les réduire ainsi à la vie civile. Les jésuites créent des missions pour les Indiens Mojos (ou Moxos), Chiquitos et Guaranis. En misant sur le strict respect de toutes les dispositions protectrices des Indiens dans la législation espagnole, ils s’attirent les bonnes grâces des fonctionnaires espagnols.

 

Mais les tensions entre les deux systèmes (encomiendas et réductions) et les rivalités entre l’Espagne et le Portugal, sur fond de disgrâce de la Compagnie de Jésus en Europe, feront disparaître ces entreprises. Le film ‘’Mission’ ’a popularisé l’histoire de la fin des réductions jésuites… Les jésuites sont obligés de quitter les missions vers 1767. Les réductions sont alors détruites sauf dans les missions de Chiquitos et Mojos. Cependant le clergé diocésain ne réussit pas à en perpétuer l’esprit. Les missions connaissent alors un déclin progressif.

 

Philippe Lécrivain est de la Compagnie de jésus. Docteur en théologie, il est professeur d'histoire du christianisme aux Facultés jésuites de Paris (Centre Sèvres) et maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris. Dans ses recherches et ses enseignements, son souci est d'analyser le statut du religieux et du politique et de leurs institutions dans l'espace et le temps.

 

les jÉsuites chassÉs de la maçonnerie & leur poignard brisÉ par les maçons

Nicolas de bonneville

Edition du PRIEURÉ

 1993

Dans ce deuxième tome, Nicolas de Bonneville cherche à démontrer les implications des jésuites dans la maçonnerie de son époque. L’irruption de la légende templière serait, selon lui, une de leurs manipulations propres à nuire à l’ensemble de l’Association avec ses grades de vengeance et leur violence occulte. En effet, par une étude comparative des quatre premiers Grades Maçonniques des rites templiers et des quatre degrés ou Professions de la Compagnie de Saint-Ignace, Nicolas de Bonneville tente de montrer que la somme des analogies qui les unie ne peut être seulement due au hasard. Il affirme que les rites templiers sont bien les effets des manipulations de la Compagnie dans la maçonnerie du XVIIIème siècle.

 

La chronologie des atteintes plus ou moins graves portées contre la Compagnie, depuis la suppression de l’Ordre en 1773 jusqu’à nos jours, aligne une trentaine de dates de répressions et de rejets. Mais nous devons reconnaître que l’histoire de la Compagnie est riche. Elle a apporté une très large contribution au rayonnement de l’Eglise dans le monde et à la diffusion du message chrétien, mais aussi à la culture et à la civilisation occidentale.

 

Heurs et malheurs de la compagnie de sa restauration à nos jours : En 1814, le pape Pie VII rétablit la Compagnie qui très rapidement retrouve un grand crédit. Mais elle ne tarda pas à susciter à nouveau contre elle les mêmes hostilités qu’en1773 ! La réouverture des collèges jésuites fut le grand sujet de désapprobation, car les adversaires de la Compagnie craignaient l’influence que les jésuites allaient exercer sur la jeunesse et en particulier sur les futures classes dirigeantes.

 

Parmi les grands adversaires, on compte les libres penseurs et les philosophes du siècle des lumières, en particulier ceux de l’Encyclopédie avec Diderot. Voltaire, esprit qualifié de « chaos des idées claires » leur porte une certaine reconnaissance due à ses études au lycée Louis le Grand, tout en le poursuivant d’une plume acerbe. C’est de 1840 à 1845 que les jésuites subissent les plus vives attaques et deviennent les boucs émissaires des anticléricaux. Ces derniers s’inquiètent de voir passer sous l’influence de l’Eglise l’enseignement secondaire. L’enseignement primaire ne les intéresse pas.

 

Mais les politiques prudents ne laissent passer aucune loi formalisant une structure de l’enseignement. Cependant, le 15 mars 1850, le parlement vote la loi Falloux, du nom du ministre de l’Instruction Publique. Cette loi définit que l’université reçoit le contrôle de l’enseignement primaire et de l’enseignement secondaire. L’Eglise obtient le droit d’ouvrir des écoles primaires et secondaires à la condition toutefois pour ces dernières que le directeur soit bachelier, et de plus elle entre au Conseil supérieur de l’Instruction Publique et dans les Conseils départementaux. Par la suite, Jules Ferry organisera l’enseignement primaire. On remarquera que presque tous les conflits survenus entre la Compagnie de Jésus et le monde contemporain ont pour théâtre la vieille Europe et en particulier  les pays à majorité catholique.

 

La loi de 1905, de séparation de l’Eglise et de l’Etat calma la situation et en particulier les anticléricaux.  De plus la guerre de 14-18 mobilisa les esprits pour un autre conflit ! En France, l’enseignement catholique, l’enseignement privé est sous contrat avec l’Etat.

 

L’esprit jésuite : Le Petit Larousse définit dans le sens populaire : jésuite = fourbe, hypocrite. On ne connaît vraiment pas l’origine de cette définition, si ce n’est qu’elle est peut-être due aux nombreux adversaires que la Compagnie a connus sur sa route. La vox populi porte ce sens péjoratif humiliant qui ne trouve pas de justificatif dans le comportement des membres de la Compagnie apolitique des jésuites et la théorie du complot jésuite

 

La Compagnie de Jésus n’a jamais exercé, nulle part, d’action politique bien que certains se soient plus à démontrer le contraire avec pour base des inexactitudes. Au cours des siècles « une théorie du complot jésuite » s’est installée accusant la Compagnie de vouloir imposer un ordre dominateur  mondial catholique des jésuites. Dans cet esprit on peut donner quelques exemples : au XVIIème paraît un livre « Les jésuites chassés de la maçonnerie et leur poignard brisé par les maçons », l’auteur maçon y accuse les jésuites d’avoir introduit dans la Franc-Maçonnerie, la vie et la mort des Templiers. Au XVIIIème, beaucoup de membres du clergé participaient aux travaux des loges. Le pape s’indigna et demanda aux jésuites de combattre la maçonnerie.

 

LES JḖSUITES   -    la monarchie des jÉsuites

Melchior inchofer

Edition du PRIEURÉ

 1994

La Monarchie des Solipses est un ouvrage écrit par un jésuite Jules-Clément Scotti qui l’a publié en 1645 sous le pseudonyme de Melchior Inchofer. Réédité en 1721 puis en 1753 et enfin en 1824, La Monarchie des Solipses est une violente attaque contre les excès de la Compagnie de Jésus en un temps où elle s’impliquait dans la politique. Décrite comme une secte occulte et malfaisante, la Compagnie est aussi taxée d’hérésie, de corruption et de régicide. Cet ouvrage, certainement excessif en de nombreux points, nous met à disposition un témoignage important, révélant les tensions religieuses et politiques des quelques décennies précédant le Siècle des Lumières.

 

Les Jésuites occupaient la première place dans l'enseignement, leurs maisons d'éducation répandues sur tout le territoire formaient une jeunesse fidèle à l'Église et à la monarchie. Toutes les haines accumulées de la Franc-maçonnerie, des philosophes  et des diverses sectes devaient donc se déchaîner contre eux, en vertu d'un plan qui avait été tracé par le ministre d'Argenson, grand protecteur de Voltaire, plan dont Frédéric II poursuivait activement la réalisation. (Lettre de Voltaire, 8 octobre 1743.)

En 1752, un grand seigneur anglais franc-maçon conseillait à un Jésuite qu'il avait pris en affection — le Père Raffay, professeur de philosophie à Ancône — de quitter l'Ordre et de se procurer un état, car, avant peu, et sûrement avant vingt ans, sa Société devait être détruite. Comme le Jésuite, surpris d'une telle assurance, lui demandait de quels crimes son Ordre était accusé: « Ce n'est pas, reprit le F.'.-M.'., que nous n'estimions bien les individus de votre corps, mais l'esprit qui l'anime contrarie nos vues philanthropiques sur le genre humain ! » En assujettissant, au nom de Dieu, tous les chrétiens à un Pape et tous les hommes à des Rois, vous tenez l'univers à la chaîne. Vous passerez les premiers, après vous, les despotes (les Rois) auront leur tour. »

 

De même Voltaire écrivait : « Pour les Jésuites... la France va être incessamment purgée desdits Frères. » Il aurait voulu « envoyer chaque Jésuite dans le fond de la mer avec un Janséniste au cou ». (Lettre à Ghahanon.) Le duc de Choiseul et la fameuse courtisane la marquise de Pompadour, qui régnaient alors en réalité sur la France, avaient tous les secrets des conjurés sophistes, par cela seul qu'ils avaient celui de Voltaire. (Lettre de Voltaire à Marmontel, 13 août 1760.)

Ils étaient sous la tutelle absolue des philosophes francs-maçons, comme le reconnaît M. de Saint-Priest, panégyriste de Choiseul. Bien plus, au-dessus du salon de Mme de Pompadour, était un entresol qu'habitait le médecin encyclopédiste Quesnay : « C'était là, raconte Marmontel, que nous nous réunissions, Diderot, d'Alembert, Duclos, Helvétius, Turgot, etc., etc., et que Mme de Pompadour venait causer familièrement avec nous, quand elle ne pouvait nous engager à descendre dans son salon. » (Mémoires). Ce fut de ces réunions qu'on fît parvenir à Louis XV et circuler dans le public des Mémoires, grâce auxquels s'infiltraient insensiblement à la Cour, dans l'aristocratie et la masse de la nation, le venin maçonnique et les volontés secrètes des conjurés. On ne peut se faire une idée du nombre incalculable de libelles, de pamphlets, d'histoires, de brochures contre les Jésuites qui furent répandus en France, en Portugal, en Espagne, en Italie, dans l'Europe entière.

Les textes, les traductions, les vœux, les règles et constitutions étaient truqués ou inventés. Le calviniste Sismondi ne peut s'empêcher de le reconnaître : « Le concert d'accusations et le plus souvent de calomnies que nous trouvons contre les Jésuites dans les écrits de ce temps a quelque chose d'effrayant ! C'était le mot d'ordre donné déjà par Calvin : « Jesuitae vero qui se maxime nobis opponunt aut necandi, aut si hoc commode Jieri non potest ejiciendi, aut certe mendaciis et calumniis opprimendi sunt. » Outre Choiseul, pour la France, Pombal, d'Aranda, le duc d'Albe, Bernardo Tanucci furent les exécuteurs des volontés des Loges, en Portugal, en Espagne et à Naples. Ainsi fut obtenue la suppression des Jésuites. L'Ordre fut spolié de ses biens, d'ailleurs sans aucun profit pour le Trésor. « Rien ne revint au roi de cette liquidation. » Tout fut absorbé en frais de procédure (Nos liquidateurs modernes se bornent donc à respecter scrupuleusement les traditions de leurs devanciers !)

 

les jÉsuites

Jean lacouture

EDITION  Du Seuil

 1991

Deux tomes pour raconter l’histoire des Jésuites.
 
Peu d’aventures collectives auront marqué notre civilisation aussi puissamment que celle de la Compagnie de Jésus, traversant près d’un demi-millénaire, déployée sur l’ensemble de la planète, auréolée de vrais et faux mystères, de soupçons et d’intrigues, mais portée par une foi et une énergie invincibles.

 

Réformateurs tenus en suspicion par l’Inquisition, évangélisateurs intrépides du Japon, de la Chine ou du Vietnam, réalisateurs d’utopie au Paraguay, agents universels du papisme, confesseurs des princes, ennemis des jansénistes, éducateurs des « élites », les Jésuites ont incarné, à travers les siècles, un christianisme adapté au monde, ouvert à la science profane et audacieusement engagé dans le débat politique, pour le meilleur et pour le pire.

De la fondation de l’ordre par Ignace de Loyola en 1540 à sa suppression en 1773 par le pape Clément XIV, Jean Lacouture propose ici, avec Les Conquérants, le premier volet d’un diptyque multicolore que complètera l’évocation des Revenants de 1814 à nos jours. En quatorze séquences, il retrace les principaux épisodes de cette histoire prodigieuse et fait surtout revivre les acteurs d’une croisade inlassablement recommencée « pour une plus grande gloire de Dieu ».

Supprimée en 1773 sous la pression de la cour d’Espagne par le pape Clément XIV, la Compagnie de Jésus renaît en 1814 dans une Europe bouleversée par la Révolution française, l’épopée napoléonienne, le triomphe des Lumières et l’émergence de la rationalité scientifique. C’est pourtant dans un climat de restauration monarchique et catholique que ressurgissent d’abord ces « revenants » qui prennent longtemps la tête de la contre-révolution.


Jean Lacouture poursuit ainsi et jusqu’à nos jours le récit d’une prodigieuse aventure collective commencée au milieu du XVIème siècle et compose la « multibiographie » de ces « hommes en noir », compagnons et héritiers d’Ignace de Loyola.

 

Si la tonalité de cette deuxième « époque » est différente – plus grave, moins épique, plus dérangeante –, on verra que les personnalités qu’elle met en scène sont largement à la hauteur des flamboyants pionniers des origines. Du père de Smet évangélisant les Indiens d’Amérique à Pierre Teilhard de Chardin, Pedro Arrupe ou Michel de Certeau, les Jésuites continuent d’incarner cette avant-garde de l’Église, cette compagnie d’élite dont les audaces marquent encore, en profondeur, toute l’histoire de notre civilisation.

 

LES MḖTAMORPHOSES DE BACCHUS OU L’ESSOR DU CHRISTIANISME HELLḖNISTIQUE

Georges Soler

Edition les deux océans

2017

Ce livre est une étude sur l'installation et l'essor du christianisme dans le monde gréco-romain des premiers siècles de notre ère.


Il se base principalement sur les écrits des premiers pères de l'église, d'Ignace d'Antioche à saint Augustin mais il compare aussi ces textes aux détracteurs du christianisme comme Celse ou Julien l'Apostat. La thèse principale développée dans ce livre est constituée par une vision complexe de la chrétienté qui ne peut plus être confondu avec le judaïsme ancestral, tout en conservant les structures de l'ancien testament.
Le livre met en exergue l'influence déterminante de saint Paul et de saint Jean qui ont été les catalyseurs de l'œcuménisme chrétien pour son détachement progressif du judaïsme le plus rigoureux. L'auteur examine les décrochages initiés par ces deux apôtres qui ont permis l'éclosion de la nouvelle religion, mais il était indispensable de présenter aussi l'environnement mythologique et notamment les images et les influences tirés des mythes de Dionysos ou d'Apollon et l'apport des sibylles qui s'imposait aux premiers missionnaires chrétiens.

 

La seconde partie est consacrée à l'étude de l'éclosion du christianisme dans un monde à la fois dissolue dans ses mœurs et décadent dans sa spiritualité, malgré la présence de figures importantes tels que les platoniciens et les stoïciens .La troisième partie est consacrée à une des différences visible d'avec le judaïsme : la représentation de Dieu et des saints.

 

L’influence des philosophies grecques sur l’émergence et le développement du christianisme est certain mais ses modalités sont difficiles à appréhender sans une pensée complexe, seule à même de rendre compte des processus multiples et entrecroisés à l’œuvre dans cet événement.

 

L’auteur démontre que le christianisme rompt en grande partie avec le judaïsme tout en conservant « les structures de l’Ancien Testament » : « L’intrusion subreptice de la sagesse grecque dans le corpus dogmatique peut être imperceptible à bien des chrétiens, même les plus savants. Les chercheurs croyants sont, en permanence, immergés dans leurs certitudes qui sont assimilables à des œillères. Nous verrons donc si les représentations de la divinité, la doctrine de l’unicité de Dieu et divers autres aspects ne sont pas une synthèse ingénieuse réalité dans l’Antiquité tardive, par les docteurs de l’Eglise à partir des matériaux religieux à leur disposition. »

 

La question d’une augmentation du judaïsme par la sagesse grecque est ainsi posée, nuançant le lien d’exclusivité parfois revendiqué entre judaïsme et chrétienté Saint Paul et saint Jean tiennent une place essentielle dans cette irruption grecque, Paul incarnant la coupure avec le judaïsme mais des prémices sont identifiées par l’auteur chez Marc et Matthieu. Georges Soler puise dans les écrits des premiers Pères de l’Eglise d’Ignace d’Antioche à Saint Augustin, dont Clément d’Alexandrie et Origène dont ils confrontent les écrits avec les témoignages des opposants au christianisme comme Celse et Julien l’Apostat. Il observe les mouvements de syncrétisme, plus particulièrement les inscriptions de la mythologie grecque et de la puissante pensée grecque dans le christianisme, présentant Dionysos et Apollon comme des facilitateurs de la transition. Ainsi, tandis que les juifs rejettent les miracles de Jésus, ceux qui sont imprégnés des mythes grecs retrouvent des éléments familiers : « Le parallélisme des légendes grecques et des dogmes révélés (des chrétiens) peut laisser entrevoir une certaine continuité entre les deux religions. Les Grecs convertis ont pu, ainsi amender les parties du judaïsme qui ne leur convenait plus après la grande rupture opérée par saint Paul. Ils ont orné l’existence terrestre de Jésus par des perfectionnements célestes tirés de leur subconscient religieux ancestral. »

 

Pour Georges Soler, «  Les missionnaires chrétiens bénéficièrent autant d’une certaine proximité culturelle des stoïciens et autres platoniciens que de la décadence des mœurs religieuses. Cette combinaison étrange de ces deux éléments, qui peuvent sembler incompatibles, a forgé les bases de l’acceptation, par les gentils, de la Bonne Nouvelle. Leur réunion, au moment opportun, permit l’essor d’une doctrine, très exigeante dans le comportement personnel de ses adeptes, mais qui ne présentait pas de fracture insurmontable avec les thèses théologiques déjà apprises. »Cet ouvrage, très bien construit et passionnant, permet de prendre en compte la complexité de l’expérience chrétienne historique, mais aussi sa richesse au carrefour d’héritages et d’influences multiples. Au final, c’est un christianisme très humain qui se dessine, fait de cheminements, d’hésitations et de questionnements..

 

LES MYSTÈRES DE L’ÉVANGILE DE JEAN

Henri BLANQUARD

Edition Le Léopard d’Or

 1998

L’Auteur Franc-maçon à l’obédience Opéra,  travaille au rite Rectifié. Il a écrit plusieurs ouvrages sur la Franc-maçonnerie chrétienne, surtout sur les Evangiles.

 

Il nous donne ici une version très chrétienne et malgré tout ésotérique de l’évangile de Jean

 

Au sommaire de cet ouvrage :

Chapitre 1 : Prologue ; Jean le Baptiste et Jésus ; les premiers disciples ; Nathanaël sous le figuier  -

Chapitre 2 : Noces de Cana – A Jérusalem  Jésus chasse les vendeurs du Temple  -

Chapitre 3 et 4 : Episode avec Nicodeme  -  Jésus et la Samaritaine  -  Guérison du fils du Seigneur  -

Chapitre5 et 6 : Guérison du paralytique à la piscine de Bethesda  -  multiplication des pains  -  Jésus marche sur les eaux  -  abandon de plusieurs disciples  -

Chapitre 7  et 8 : Montée de Jésus incognito à Jérusalem  -   discussions à son sujet  -  la femme adultère  -  « je suis la lumière du monde »  - 

Chapitre 9 et 10 : Guérison d’un aveugle-né  -   Jésus est le bon berger  -

Chapitre 11 et 12 : Résurrection de Lazare  -  Onction de Jésus par Marie  -  Entrée à Jérusalem  - 

Chapitre 13 et 14 : Jésus lave les pieds des apôtres  -  prophétie de la trahison de Judas  -  Prédiction du reniement de Pierre  -  « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon père »  -

Chapitre 15 et 16 : « Je suis le vrai cep »  -  Aimez-vous les uns les autres  -  la haine du monde  -   Changer la tristesse en joie  -

Chapitre 17 et 18 : Jésus prie pour ses disciples  -   Arrestation de Jésus  -  Comparution devant Anne, Caïphe et Pilate

Chapitre 19 : Jésus flagellé puis crucifié   -  sa mort et sa mise au tombeau   -

Chapitre 20 : Marie Madeleine constate l’enlèvement du corps ;  Pierre et Jean également  -  Apparition de Jésus à Marie Madeleine et aux disciples   -   incrédulité de Thomas   -

Chapitre 21 : Pêche miraculeuse   -   les 153 gros poissons   -  « Pais mes brebis »   - 

 

les ordres monastiques

Jacques dubois

Edition PUF

 1985

S’étendant sur près de deux millénaires et dans tous les pays christianisés, l’histoire des ordres monastiques est particulièrement riche.


Cet ouvrage retrace l’histoire et les spécificités des différents ordres monastiques, de la première Règle de Pacôme au quatrième siècle jusqu’à nos jours.

 

Il s’intéresse plus particulièrement aux ordres fondés autour de la Règle de St Benoît.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Les premières règles  -  les débuts du monachisme en Occident  -  la Règle de saint Benoit  -  Benoit d’Aniane  -  les moniales  -  le monachisme en Orient  -  Malheurs et Renaissance 9e et 10e siècle  -  Cluny  -  Cîteaux   -   les ordres érémitiques   -  les ordres de moniales en France  -   les moines noirs  -   les ordres monastiques en Europe du 11e au 18e siècle    -   de la pragmatique sanction au concile de Trente   -   Après le concile de Trente   -   congrégation des saints Vanne et Hydulphe   -   congrégation de saint Maur   -   Observances et spiritualité monastique au 17e et 18e siècle  -   les moniales en France  du 15e au 18e siècle  -  le malaise en France au 18e siècle  -  l’effondrement  -   la reconstruction  -  l’ordre bénédictin actuel   -  l’ordre cistercien actuel  -  hors la règle de saint Benoit  -   

 

les papes d’avignon 1309 – 1376

Bernard guillemain

Edition DU CERF

 2000

L’histoire politique, religieuse, secrète et dramatique des 7 Papes qui régnèrent à Avignon durant 67 ans. On y croise : Dante, Pétrarque, Catherine de Sienne, Clément V, Jean XXII, et autre antipape Nicolas V.

On est dans les coulisses de l’histoire.

 

Sept papes, nés dans la France occitane, ont gouverné l'Église au XIVe siècle, nommant des cardinaux de même origine qu'eux. De 1309 à 1376 ils ont résidé en Avignon, dans un palais édifié par eux. Dante, Pétrarque, mais aussi Brigitte de Suède et Catherine de Sienne, les condamnèrent avec virulence et réclamèrent le retour à Rome de la papauté au nom de l'intérêt supérieur de la chrétienté.

 

Qui étaient réellement ces papes ? Furent-ils, comme on le leur reprocha, des hommes politiques accordant la priorité aux affaires de France, menant une lutte anachronique contre l'Italie au nom de la supériorité contestée de leur pouvoir spirituel ? Des financiers levant de lourds impôts sur les clercs et soulevant l'opposition de l'Angleterre ? Des juristes peu capables de percevoir une nouvelle sensibilité religieuse ? Ou bien ont-ils été de remarquables administrateurs précurseurs d'un « État moderne », des hommes sensibles à la musique, à l'art et à toute forme de culture, des défenseurs sourcilleux de la foi et les organisateurs des missions en Asie ? Urbain V et Grégoire XI comprirent la nécessité de ramener la papauté à Rome mais ils n'eurent pas le temps d'imposer leur choix. Le Grand Schisme a suivi. L'histoire des papes d'Avignon illustre de façon exemplaire les mutations et les incompréhensions de l'institution ecclésiastique.

 

LES RECETTES DU MONASTÈRE 

Frère Jean

Edition Art Sacré

 2019

Frère Jean (père Gérasime du skite Sainte-Foy) vient de publier un nouvel ouvrage aux éditions Art sacré, Les recettes du monastère. Présentation : « Le frère Jean, moine-prêtre orthodoxe, n’a pas la prétention de donner des conseils culinaires, ni d’écrire un nouveau livre de cuisine. Il en existe déjà tant !  Dans Recettes du monastère l’auteur montre par de belles photographies et par des recettes collectées depuis plus de 40 ans dans divers monastères au Mont-Athos, en Terre Sainte, en Russie… que la cuisine est une louange incarnée «J’ai le désir de montrer par des recettes simples que dans un monastère la préparation des repas, le partage des mets, les gestes quotidiens sont une louange à Dieu et à Sa création ». Le secret du cuisinier c’est l’émerveillement devant la splendeur du simple.

Les recettes sont issues de produits frais, naturels. Chaque saison dicte sa recette. Les légumes bios sont préparés avec sobriété, offerts et partagés avec les frères et les hôtes de passage comme une bonne soupe chaude. « Quand un chef me rend visite, je l’écoute me parler de sa vocation. Quand un pèlerin se retire au monastère, il vient pour s’immerger dans le silence, pour redécouvrir son âme d’enfant émerveillé, pour écouter la nature lui parler de l’instant, pour goûter un fruit sur l’arbre, pour mâcher une herbe aromatique, pour s’asseoir face à l’infini ». 

 Il y avait la « cuisine du diable », celle des apprentis sorciers du moléculaire. Aujourd’hui, il y a la « cuisine de Dieu», celle du prêtre orthodoxe frère Jean, qui reçoit dans son magnifique petit monastère perché sur un nid d’aigle, au coeur du parc national des Cévennes. Académiciens, ambassadeurs, musiciens, philosophes, savants... la liste est longue des célébrités venues se ressourcer ici. Après la mort de Jean d’Ormesson, sa famille commanda au moine un grand repas pour 40 personnes : « Ils n’ont pas laissé une miette ! » Pour lui, la cuisine est une prière, une façon d’exalter l’excellence et la beauté de la création dont l’intelligence immanente le stupéfie. Tous les matins, ce moine aux mains gigantesques s’en va dans son jardin potager récolter ses courgettes, ses fraises, ses petits pois et ses tomates. La simplicité est le luxe suprême pour cet homme de Dieu. Sa cuisine est une vraie cuisine de moine, goûteuse, ronde et nourrissante, faite pour le partage.

Longtemps restée confidentielle, la cuisine monastique correspond aux besoins de notre époque. En suivant le cycle des saisons, en veillant à rester diététique et économique, elle va à l’essentiel. Par ailleurs les moines, en étant jardiniers, maraîchers, arboriculteurs, apiculteurs, herboristes, fromagers, vignerons, distillateurs, aviculteurs, vivent presque en autarcie. Un idéal vers lequel nous tendons en cultivant nos potagers et nos vergers, en recherchant les circuits courts ou en parcourant les marchés de terroir, comportements qui s’ancrent de plus en plus dans nos habitudes au quotidien. Jardins monastiques, jardins mystiques

Les moines créent, entre autres, des vins et des fromages réputés, fleurons de notre paysage culinaire souvent hérités d’un patrimoine légué par les moines et moniales du Moyen Âge. Au cœur de la Bretagne, l’abbaye cistercienne Notre-Dame de Timadeuc (Morbihan) perpétue ce savoir-faire. Depuis 1841, date de leur installation, les moines y fabriquent un fromage avec le lait de leur troupeau, pour leur consommation et celle de leurs hôtes. Le Trappe de Timadeuc est une pâte pressée non cuite. Récemment, au début des années 2000, est né le Timanoix. Ce fromage breton – une pâte pressée affinée à la liqueur de noix – a un succès… d’enfer ! On le retrouve sur les tables des chefs étoilés.

Autres exemples : la communauté de l’abbaye Saint-Wandrille, présente en Normandie, depuis l’an 649. En 2016, les moines ont commencé à fabriquer ici une bière de qualité. Elle doit sa jolie couleur à un harmonieux mélange de plusieurs malts lui assurant de légères notes boisées et épicées, relevées de caramel. Vous cherchez des pâtes et de la farine ? Tournez-vous vers l’abbaye Notre-Dame d’Oelenberg, en Alsace. L’abbaye cistercienne d’Aiguebelle, sise dans la Drôme provençale, est, elle, bien placée pour ensacher des herbes aromatiques. Les moines de l’abbaye de Fleury, dans le Loiret, fabriquent des bonbons, les Moinillons, et un grand choix de pastilles. Chaque année, plus de huit tonnes sont confectionnées dans l’atelier du monastère. Enfin si vous aimez le chocolat, rendez-vous à Notre-Dame de Bonneval, une abbaye cistercienne fondée en 1147, dans le département de l’Aveyron.

 

LES SENTENCES DES PÈRES DU DÈSERT

 Traduction par les moines

ABBAYE de SOLESMES

 1966 - 1976

3 Volumes 1966/1976/1970.
 
Chaque ouvrage contient des apophtegmes (sentences) de sages de divers pays, moine en particulier, vivant dans des monastères ou des déserts. Ces apophtegmes pleins de sagesse doivent nous faire méditer à la manière des paroles de sagesse des maîtres orientaux.
 
Les Apophtegmes des Pères du désert (Apophtegma Patrum ou Apophthegmata Patrum en latin, « Paroles des Pères ») sont un ensemble de préceptes, d'anecdotes et de paroles, attribués aux ermites et aux moines, qui peuplèrent les déserts égyptiens au IVe siècle. Les apophtegmes illustrent la vie spirituelle, l'éthique et les principes ascétiques et monastiques des Pères du Désert.
 
Transmis oralement en copte, ils furent mis par écrit aux IVe et Ve siècles et compilés en grec dans la première moitié du Ve siècle par Pallade dans son Histoire lausiaque et Théodoret dans son Histoire religieuse.


Rufin proposa une traduction latine des apophtegmes dans son Histoire des moines d’Egypte. Les recueils connurent un grand succès et furent traduits dans presque toutes les langues de l’église ancienne et médiévale, notamment en copte arménien, amharique et syriaque.

Ces textes, qui sont considérés comme un classique de la littérature chrétienne des premiers siècles, nourrirent la spiritualité monastique du christianisme médiéval, oriental et occidental.

Au IVe siècle, des fidèles ayant rompu avec la civilisation de leur époque quittèrent les villes pour les déserts du nord de l'Égypte. En quelques décennies, les cabanes et les grottes dans lesquelles s'étaient installés les premiers ermites attirèrent tellement d'hommes voulant partager leur vie que de véritables communautés monastiques se constituèrent, comme celles de Scété, de Nitrie ou des Kellia.

 

 Le renom de sainteté dont jouissaient les grands anachorètes attirait dans leur solitude non seulement une foule de disciples, mais encore un grand nombre de visiteurs venus de toutes les parties de l'Europe pour recueillir sur leurs lèvres la doctrine authentique des voies spirituelles.

 

 Lorsqu'un fidèle arrivait dans l'un de ces centres monastiques, la règle était qu'il se mette à l'école d'un « ancien » ou « vieillard », ce mot ne désignant pas un homme âgé, mais celui qui, par une pratique intense du désert, était devenu expérimenté, apte à discerner l'authentique de l'apparent. Avec cet ancien, le novice apprenait à se libérer des replis égoïstes et à discerner les esprits pour devenir lui-même un homme spirituel.

 

La ligne de force de cet enseignement était l'autorité particulière reconnue à la parole. Les apophtegmes proférés par le vieillard étaient considérés comme charismatiques mais leur efficacité dépendait totalement de la foi avec laquelle ils étaient accueillis par le disciple.

 

Les paroles des anciens furent colportées oralement pendant des décennies puis mises par écrit et indexées dans la première moitié du Ve siècle. On forma deux types de recueils : l'un consistait à grouper les apophtegmes suivant un classement thématique correspondant aux vertus ou pratiques de la vie du désert, l'autre à les classer selon les noms des Pères auxquels ils se référaient.

 

les tentations du christ

Le Service Biblique

Edition DU CERF

 2005

Les tentations du Christ (Mt 4, 1-11 ; Mc 1, 12-13 ; Lc 4, 1-13). Dieu met à l’épreuve ; quant à Satan, il tente… Là où le français trace un fossé entre les deux termes, la Bible hébraïque et sa version grecque usent chacune d’un unique vocable que reprennent les récits évangéliques des tentations.

 

Ceux-ci illustrent comment le Christ a revécu les épreuves d’Israël durant l’Exode et, à l’inverse du peuple, les a surmontés.


Ce Supplément offre trois dossiers sur « la mise à l’épreuve », par Dieu, de l’homme et du peuple. Le lecteur découvre comment le judaïsme rabbinique met en relief le caractère positif de l’épreuve, que celle-ci soit exceptionnelle ou qu’elle appartienne à la vie quotidienne.


Pour leur part, les textes chrétiens ont mis en avant le caractère négatif de la mise à l’épreuve. Les Père marchent dans cette voie ; la cause est entendue au moyen âge, lorsque la tentation est comprise comme « une impulsion ou une persuasion à l’illicite ».

 

les symboles catholiques

Dom Robert le gall

Edition ASSOULINE

 1996

Depuis vingt siècles l’Église catholique est fidèle au Christ. À l’approche de l’an 2000, qui marque un retour important vers le spirituel, cet ouvrage est une invitation à découvrir ou à mieux comprendre cette religion à la racine de notre culture occidentale.

 

Comme ceux du christianisme en général, les symboles catholiques sont à la fois humains et divins, matière et esprit, puisque c’est l’incarnation du Verbe de Dieu qui les fonde. Ce mystère qui unit l’homme à Dieu est l’événement majeur qui donne au symbole une portée infinie.

 

Ce livre s’attache à présenter l’Église catholique à partir des symboles qui la caractérisent : les personnes d’abord, puisqu’elles sont au cœur du mystère, puis les sacrements, les chants, les gestes, les vêtements, ainsi que les objets sacrés et le calendrier liturgique qui explique le sens et l’origine des principales fêtes.

 

Y est expliqué :

LE CŒUR DU MYSTÈRE
La Trinité
Jésus-Christ
La Croix
La Vierge Marie
L’Église
Les Anges
Les Saints

            La Toussaint

      Le Christ-Roi

     Le Pain & le Vin
     Le Tabernacle

2. LES SACREMENTS
Le Baptême – L’Eau
La Confirmation
La Messe
L’ordre
Le Mariage
La Pénitence
Le Sacrement des malades
Chant & Musique
Gestes & Attitudes
Les Vêtements sacrés
Les Insignes pontificaux
Les Écritures
L’Autel

Les Saintes Huiles
Les Cierges
L’Encens- Le Chapelet
L’Avent
Noël
L’Épiphanie
La Chandeleur
Pâques
L’Ascension
La Pentecôte
La Trinité
La Fête-Dieu
Le Sacré-Cœur
L’Assomption

 

LE SYMBOLISME DANS L’ÉVANGILE DE JEAN

Paul DIEL

Edition PAYOT

 1983

Cet ouvrage écrit depuis plus de 40 ans a été repris par J. Solotareff. Elle a pu reprendre la « traduction » psychologique du symbolisme dans l’évangile de Jean et l’étendre avec toute la précision souhaitée à l’ensemble du texte, verset après verset, grâce à la méthode de constante rigueur qu’admirait Bachelard, et à laquelle Diel avait longuement formé ses élèves.

 

Appliquée à l’évangile, le résultat est saisissant, ainsi, cela nous donne une restitution méthodique du message de Jésus dans son intégralité, clair, précis et superbe. Croyants et incroyants se trouvent ici confrontés à une lecture bouleversante de l’évangile, où raison et religiosité, au lieu de s’opposer jusqu’à l’absurde, se renforcent mutuellement.

 

"Et la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne s'en sont pas saisie." (Jean 1,5)

Paul Diel (1893, 1972), psychologue français d'origine autrichienne, bien que méconnu du grand public est une référence dans le milieu scientifique, principalement pour sa théorie sur la 'Psychologie de la motivation' qui est rapidement abordée dans cet ouvrage. Il a en outre écrit différents ouvrages qui traitent du symbolisme dans les mythes grecs et judéo-chrétien, dont celui-ci.

Son analyse symbolique de l'évangile de Jean est passionnante, on peut parler d'une révélation tellement la lecture habituelle avait rendu ce texte obscur.

 

Une obscurité causée par l'institution de dogmes d'une part (selon l'auteur) et également due au fait que notre culture actuelle à perdu le niveau d'abstraction nécessaire à une compréhension correcte du langage symbolique utilisé par l'évangéliste.

Pour P. Diel, une analyse symbolique de l'évangile, en acceptant sa dimension purement mythique, permet de rétablir la vérité exprimée dans ce texte fondamental pour notre culture. Bien plus, (je cite):


"Comprendre la pensée symbolique serait la solution pour tant d'esprits qui s'égarent, soit dans la croyance aux images, soit dans la dérision des images. La réconciliation entre les matérialistes, qui dénient toute signification au symbole mythique de la Divinité, et les spiritualistes qui le considèrent comme une réalité, ne pourra se faire qu'autour de la compréhension du symbolisme [...] L'homme de notre époque scientifique est, quant à sa vie intérieure, en grande partie sous l'emprise de croyances, autant dire de superstitions, qu'elles soient spiritualistes ou matérialiste [...] il risque de régresser jusqu'à une vision simpliste du monde, éliminant la dimension mystérieuse de la vie et son sens biologiquement immanent." (je m'arrête, car je pourrai taper tout le texte).

Selon P. Diel, poser comme un dogme l'existence de Dieu en tant qu'être réel et externe, interpréter le verset 'Le Verbe s'est fait chair' au sens littéral (dogme de l'incarnation, Jésus est Dieu fait homme), conduit inévitablement à des absurdités. Pire, une interprétation basée sur ces dogmes en arrive à masquer la vérité exprimée par l'évangéliste. Et finalement une foi basée sur une telle croyance, qualifiée de superstitieuse, ne peut donner qu'une croyance morte, comme celle des Pharisiens que Jésus combat tout au long de l'évangile.

Je cite: "Ce qui, par la compréhension littérale, par la croyance en l'incroyable, disparaît, ce n'est pas l'obscurité, mais le sentiment du mystère, la condition de toute vraie foi. L'obscurité demeure, elle est seulement remplacée par une autre forme de l'obscur, par le miraculeux, autre expression de l'incroyable [...] Dieu réel, ce revenant anthropomorphe, n'est que l'expression de la prétention vaniteuse du moi accidentel, l'amour exalté de soi-même, le désir insensé que ne disparaisse pas ce moi adoré, et qu'il trouve auprès du Dieu réel quelqu'un capable de comprendre sa grandeur, capable de récompenser selon ses justes mérites".

Intéressant également, le fait que P. Diel qualifie l'évangile de Jean de récit purement mythique (bien qu'il ne nie pas l'historicité de Jésus). Ainsi la tentation de Jésus dans le désert est une 'évolution' du mythe du péché originel, montrant que l'homme doté d'un 'élan évolutif' peut résister à l'exaltation désordonnée de ses désirs, qui conduit à la mort de l'âme (la, je résume assez fort). Par ailleurs, les aveugles et les sourds guéris par Jésus ne sont pas handicapés physiquement, il s'agit des gens incapable (ou qui refuse) de voir/entendre la vérité. La multiplication des pains (pain = nourriture non pas terrestre mais de l'âme), la transformation d'eau en vin, ces épisodes, ainsi que la presque entièreté de l'évangile sont traduit verset par verset par l'auteur qui nous met en garde contre une interprétation littérale (c'est-à-dire: ces miracles on réellement eu lieu). Mais notons à ce propos que l'église reconnaît également le symbolisme de ces miracles, même si l'interprétation diffère parfois.

Ce livre est excessivement intéressant, carrément indispensable pour ceux qui s'intéresse de près ou de loin à la bible ou au christianisme. Les croyants (j'en suis) ne seront peut-être pas d'accord avec la thèse soutenue par l'auteur, il n'empêche que le livre leur permettra de remettre leur foi en question, de la mesurer à l'aune d'une 'croyance morte', une foi 'superstitieuse', à l'instar de celle des Pharisiens. Et pour les croyants comme les non-croyants, ce livre redonne à l'évangile de St Jean sa dimension unique: on comprend mieux comment le christianisme a pu se développer sur un texte aussi fondamentalement profond et intelligent.

Pourquoi ce verset en particulier dans l'en-tête de cet article ? Parce que je le trouve beau, mais à ce propos, le prologue dans son entièreté est un véritable bijou, d'un point de vue du sens comme d'un point de vue littéraire. Ce n'est pas le moindre mérite de ce livre de nous le montrer.

Au sommaire de cet ouvrage :

Le prologue de l’évangile de Jean  -  Jean le Baptiste  -  les premiers disciples de Jésus  -  les noces de Cana  -  intervention dans le Temple  -   la Samaritaine  -  Guérison du fils d’un officier  -  la paralytique de Bezatha  -  réaction du monde   -  la femme adultère  -   guérison d’un aveugle-né  -    la résurrection de Lazare   -  l’enseignement de Jésus et sa signification générale   -   entretien avec Nicomède   -  premier discours public  -  la multiplication des pains  -  menaces du monde   -  le témoignage  -    l’erreur dogmatique   -   la glorification   -  le lavement des pieds  -   la paraclet  -  la justice imminente  -   le royaume  -  le résurrection de la vérité   -

Voir aussi les autres livres de Paul Diel au Chapitre 10 D -

 

le symbolisme des quatre vivants

Michel Fromaget

Edition DU FELIN

 1992

Cet ouvrage est le fruit d’une étude autour des symboles de l’aigle, du taureau, du lion et de l’homme dans le judaïsme – anges accompagnant Ézéchiel – et dans le christianisme – Évangéliste entourant le Christ. Parallèlement à l’importance que leur donneront les Pères de l’Église dans leur exégèse, ces symboles tiendront une place privilégiée dans la peinture, la sculpture et la liturgie médiévales. Entourant le Christ en gloire, les Quatre Vivants – encore appelés Évangélistes, Animaux ou Veilleurs – forment une figure dont les chrétiens du Moyen-Âge connaissaient bien l’authentique valeur de guide spirituel.

 

Mais à partir du XIIIème siècle, l’Église d’Occident n’interrogera plus guère ces quatre images. La Kabbale et les courants mystiques de la Renaissance tardive, puis les mouvements occultistes du XIXème siècle et une certaine tradition ésotérique contemporaine, consacreront leurs recherches à cette étonnante métamorphose des qualités et activités symboliques du Christ. Michel Fromaget, anthropologue, est docteur ès Lettes et Sciences humaines et auteur de nombreux articles sur les représentations de la vie et de la mort. Il a publié chez Albin Michel Corps, Âme, Esprit : Introduction à l’anthropologie ternaire. Il est aujourd’hui maître de conférences à l’université de Caen.

 

Nous sommes depuis longtemps habitués à retrouver, plus ou moins stylisés, sur le tympan des cathédrales ou dans les enluminures des vieux missels, les quatre « Vivants » de l'Apocalypse le lion, le taureau, l'homme et l'aigle. Le symbolisme qu'on leur applique est-il fidèle aux données de l'Écriture ou est-il né dans l'imagination des artistes chrétiens ? Et, à proprement parler, où gît la valeur symbolique ? Faut-il retenir le symbole qui s'attache à chaque Vivant, ou le grand symbole qu'ils constituent à eux quatre ? Diversité irréductible, ou nécessaire cohésion ? Pour répondre à ces questions, référons-nous simplement à deux moments majeurs de l'élaboration de ce symbole des quatre Vivants : l'Apocalypse johannique et l'œuvre d'Irénée de Lyon.

 

Au début de l'Apocalypse, les sept lettres aux églises d'Asie Mineure (ch.2-3) ressortissent plutôt au genre prophétique, qui affectionne les exhortations directes et véhémentes. La section proprement apocalyptique commence au chapitre 4 par une vision du trône de Dieu et une première phase du culte céleste. Une porte s'ouvre dans le ciel. Une voix, puissante comme une trompette, invite Jean à monter. Et c'est alors que, saisi par l'Esprit, il voit un trône dressé, noyé dans la lumière d'une sorte d'arc-en-ciel, et sur ce trône, Quelqu'un. Le trône de Dieu, qu'Ezéchiel imaginait comme un char à quatre roues (Ez 1 et 10), Jean le voit immobile, mais la toute-puissance de Dieu s'y manifeste : "Du trône sortaient des éclairs, des voix et des tonnerres". Devant ce trône brûlent sept lampes ardentes. Ce sont les sept esprits de Dieu", ou l'Esprit de Dieu dans sa septuple efficience (Is 11,2). Si le trône est ainsi immobile, c'est qu'il occupe le centre de l'espace : "Devant le trône, comme une mer de verre, semblable à du cristal", qui n'est autre que le firmament. Vu d'en bas, celui-ci apparaît, d'après les idées cosmologiques anciennes, comme la voûte piquetée d'étoiles qui supporte "les eaux supérieures" ; vu d'en haut par Jean qui a franchi la porte, il se présente comme le dallage liquide du temple céleste, sur lequel repose le trône de Dieu.

 

C'est alors que le regard du visionnaire s'attarde sur ce trône lui-même : "Au milieu du trône et l'entourant, quatre animaux couverts d'yeux par-devant et par-derrière. Le premier animal ressemblait à un lion, le deuxième à un jeune taureau, le troisième avait comme une face humaine, et le quatrième semblait un aigle en plein vol. Les quatre animaux avaient chacun six ailes, et tout autour et au-dedans ils étaient pleins d'yeux. Ils ne cessent jour et nuit de proclamer: "Saint, Saint, Saint, le Seigneur, le Dieu Tout-puissant, celui qui était, qui est et qui vient! " (Ap 4, 6-8).

 

Selon toute vraisemblance, et d'après les parallèles fournis par les livres apocryphes, les quatre Vivants sont groupés sous le trône, chacun faisant face à l'extérieur. Ils sont "pleins d'yeux par-devant et par-derrière, tout autour et au-dedans" (v. 6.8), entendons : ils sont revêtus d'étoiles scintillantes. En effet l'origine astrale de tout ce symbolisme ne fait guère de doute. Les noms des Vivants renvoient à quatre constellations aisément reconnaissables et diamétralement opposées deux à deux (équivalent, peut-être, de la cosmologie babylonienne) : le Lion, le Scorpion (parfois représenté sous les traits d'un homme), le Taureau, et Pégase, le cheval ailé. Ainsi, selon le visionnaire de l'Apocalypse, tout l'espace du monde créé se trouve à la fois déployé devant Dieu comme une mer aveuglante et ramassé symboliquement comme base de son trône, sous la forme de quatre poudroiements d'étoiles, venus des confins du ciel et de la terre.

 

Selon certains interprètes, le lion, le taureau, l'homme et l'aigle en vol suggéreraient ce qu'il y a de plus noble, de plus fort, de plus sage et de plus rapide au sein de l'univers et, par là, personnifieraient des qualités de l'agir divin et son omniprésence dans la création. Mais les versets 8-11 nous orientent vers une lecture un peu différente. En effet, l'auteur de l'Apocalypse rapproche explicitement les quatre Vivants des quatre "Brûlants" (séraphins) d'Isaïe 6, 13, qui avaient chacun six ailes et se tenaient au-dessus du trône de Dieu, dans le Temple. Le cantique que les Vivants ne cessent jour et nuit de proclamer n'est qu'une reprise chrétienne du Trisagion des Brûlants : "Saint, saint, saint est Yahweh Sabaot. Sa gloire remplit toute la terre". Ces quatre vivants de l'Apocalypse sont donc chargés d'ouvrir la liturgie cosmique, de "rendre gloire, honneur et action de grâces à celui qui siège sur le trône, au vivant pour les siècles des siècles" (v.9) ; et à ce cantique des Vivants au Vivant fait écho la louange des vingt-quatre anciens qui se prosternent et qui jettent leurs couronnes devant le trône de Dieu (v.10-11).Les Vivants renvoient donc ici en même temps à deux niveaux de symbolisme : par leur référence astrale, ils apparaissent comme rassemblant l'univers et le condensant sous le trône de Dieu ; par leur fonction liturgique, ils donnent une voix au cosmos et amorcent le cantique de l'humanité fidèle, figurée par les Anciens vêtus de blanc. Gouvernement du monde, liturgie céleste : ce sont bien les fonctions que la tradition juive assignait aux anges de Dieu.

 

Le visionnaire de l'Apocalypse a délibérément regroupé et unifié des éléments qu'il tenait de ses devanciers, et sa description des quatre Vivants amalgame des traits des Kéroubim et des "Roues" d'Ezéchiel 1 et 10, des Brûlants d'Isaïe 6 et des Vigilants de la tradition apocalyptique (Hénoch éthiopien, lxxi). L'aspect étrange des quatre animaux d'Ezéchiel, qui offraient chacun quatre faces différentes, n'a pas été retenu. En revanche la disposition des quatre Vivants de l'Apocalypse, qui se tournent le dos et regardent vers l'extérieur, rappelle ce qu'Ezéchiel dit des Roues du char de Yahweh : "Elles avançaient dans quatre directions et ne se détournaient pas en marchant, car elles allaient du côté où était dirigée la tête... Là où l'Esprit les poussait, les Roues allaient" (Ez 1, 17-20; 10,11).

 

N'imaginons pas les Roues d'Ezéchiel allant droit devant elles mais n'importe où, au gré de leur fantaisie. La route de l'une ne prend sens qu'en fonction de la route des trois autres, car ce sont les roues d'un même char, le char paradoxal de Dieu, qui se meut à la fois dans les quatre directions. Il faut ces quatre directions pour exprimer la totalité de l'univers et l'ubiquité de la présence active de Dieu. De même les quatre Vivants de l'Apocalypse ne cessent de scruter l'horizon, leur horizon, au moment même où ils entonnent ensemble leur cantique. L'horizon de chacun est nécessaire ; aucun n'est suffisant à lui seul. Le panorama cosmique n'est intégral que si chacun des quatre regarde droit devant lui, et cependant ce que chacun aperçoit n'épuise pas le réel. La diversité de ce qu'ils voient se résout merveilleusement dans l'unicité de la louange, parce que chacun, là où il est, a reçu mission pour un quart du monde.

 

le tÉmoin secret de la rÉsurrection – la partie manquante du saint-suaire

Robert babinet

Edition j.c. godefroy

 2001

Le Soudarion, ou "serre-tête", est le linge qui a couvert la tête de Jésus à son ensevelissement, comme le rapporte l'Evangile selon Jean dans le récit de la découverte de son tombeau vide. C'est la deuxième pièce d'un vêtement sépulcral divisé en deux. La première pièce est le linceul qui a enveloppé le corps de Jésus. Le sens étymologique du mot symbole renvoie à un objet unique brisé en deux parties qui pourront se rejoindre.

Le symbole de la mort et de la Résurrection de Jésus est reconstitué par la réunion des deux linges sépulcraux, que sont le Saint-Suaire de Turin et la Sainte-Coiffe de Cahors. Telle est la nouveauté exégétique et historique, étonnante de vérité théologique, qu'expose Robert Babinet.

 

La prise de Constantinople en 1204 et son pillage par les croisés latins de la Quatrième croisade furent la cause des obscurités de l'histoire des deux linges sépulcraux de Jésus.

Les chrétiens d'Orient vénéraient le Mandylion, qui était l'image de la face du Christ imprimée sur le Linceul. Les derniers templiers, devenus dépositaires clandestins du Mandylion-Linceul, adorèrent la "tête" du Christ, et ce fut l'origine de leurs malheurs et de la fin de l'ordre du Temple.

Vers 1356-57, la relique fit son apparition en France, près de Troyes, et fut appelée "Saint-Suaire". Le Soudarion, "serre-tête qui était sur la tête de Jésus" dans son tombeau, subsistait aussi en 1204 à Constantinople. Les croisés s'en emparèrent et le transportèrent avant 1239 à Cahors, où il se trouve encore dans la cathédrale Saint-Etienne. Authentique Saint-Graal de la Quête des chevaliers du Moyen Age, la Sainte-Coiffe que Robert Babinet a retrouvée à Cahors est le signe lumineux du Ressuscité

 

Ce 28 mai 1898, le chevalier Secondo Pia ne se doutait pas du choc qu'il allait subir en plongeant sa plaque de verre dans le bain révélateur. Cet avocat italien qui, le premier, eut l'idée de photographier le linceul dans lequel aurait été enveloppé le corps du Christ allait faire une découverte extraordinaire. Là où, sur le tissu, n'apparaissaient que de vagues taches jaunâtres sans grand contraste, se dévoilaient soudain, sur la plaque, les contours nets et précis du visage d'un homme couronné d'épines. Comme l'écrit l'historien Jean-Christian Petitfils dans sa biographie de Jésus, « seule l'inversion des zones claires et sombres avait permis un tel prodige. [...] Le chevalier Pia comprit que le linceul avait la propriété - insoupçonnée jusque-là - d'un négatif optique : négatif sur négatif donne un positif. »

 

Ce premier cliché du linceul conservé depuis le XVIe siècle dans la cathédrale de Turin allait en faire un objet d'études scientifiques sans fin, qui se prolongent jusqu'à nous. Elles culminèrent dans les années 1970 lorsqu'une trentaine de chercheurs de toutes disciplines, en majorité américains, se groupèrent dans le consortium STURP (Shroud of Turin Research Project) et soumirent la pièce de lin à une batterie de tests extrêmement poussés : tests microchimiques, spectrographies, études de radiométrie infrarouge, de microscopie optique, de fluorescence sous éclairage ultraviolet...

 

Ces analyses ont montré sans ambiguïté - tous les chercheurs étaient d'accord là-dessus - que l'image sur le tissu n'avait pas été réalisée de main d'homme. Pas de pigments colorés, pas non plus la moindre trace de coup de pinceau - l'utilisation d'un pinceau aurait nécessairement induit une image présentant une direction privilégiée dans l'espace, or une analyse mathématique fine a permis d'établir que celle-ci n'en possédait pas (elle est dite isotrope).

 

Si l'image n'a pas été faite de main d'homme, le mystère sur sa nature demeure entier. Emanation à distance ? Des scientifiques pensent qu'elle se serait formée par une oxydation de la cellulose du lin, provoquant un léger brunissement des fibrilles de tissu sur une épaisseur de 20 à 40 microns. Plus troublant encore, il a été prouvé que cet effet colorant variait d'intensité selon la distance ayant séparé le drap du corps. C'est ainsi qu'il a été possible, en 1976, à deux physiciens de l'US Air Force Academy, grâce à l'analyseur d'image de la Nasa, d'obtenir une représentation tridimensionnelle du corps. Ce qui aurait été impossible s'il s'était agi d'un dessin en deux dimensions.

 

Mais les études scientifiques sont rarement unanimes et, s'agissant d'une relique aussi insigne que le linceul de Turin, leurs conclusions souvent contradictoires donnent lieu à des controverses passionnées. En 1988, il fut décidé de soumettre des échantillons du tissu à une analyse au carbone 14 pour tenter de le dater. Trois laboratoires spécialisés s'en chargèrent (ceux d'Oxford, de Zurich et de Tucson) et leur conclusion fut que le lin aurait été récolté entre 1260 et 1390. Le Saint Suaire ne serait-il donc qu'une mystification particulièrement habile ? Quelque moine du XIIIe ou du XIVe siècle aurait-il torturé et crucifié un homme ressemblant au Christ pour fabriquer cette fausse relique ?

 

Pas si simple... La méthode de datation au carbone 14 n'est pas d'une fiabilité absolue, loin s'en faut- les exemples d'erreur manifeste sont nombreux. En 1996, un microbiologiste américain repéra sur les échantillons soumis à analyse des contaminations bactériennes dues à un champignon et formant un « film bioplastique » de nature à fausser le résultat de la datation. A sa suite, d'autres chercheurs ont révélé des indices suggérant que les échantillons provenaient de parties du linceul qui avaient été restaurées : un poids moyen du tissu (en milligramme par centimètre carré) supérieur à ce qu'il est sur l'ensemble du linceul; la présence en ce seul endroit d'un pigment, la vanilline, qui aurait servi à harmoniser la couleur des fils rajoutés au reste du tissu. La datation obtenue par les trois laboratoires ne renvoie-t-elle pas à l'époque où l'antique pièce de lin aurait été « remise à neuf » ?

 

Mais il y a plus. Aux innombrables physiciens, biochimistes, anatomistes, médecins légistes, hématologues, traumatologues, historiens, archéologues qui se sont penchés sur cette étoffe s'ajoutent des... botanistes. Et leurs découvertes ne peuvent que plonger les sceptiques dans la perplexité. En 1999, un professeur de botanique à l'université de Jérusalem trouva sur le linceul des pollens d'une plante de la mer Morte disparue depuis le VIIIe siècle, donc bien avant la période supposée de sa fabrication selon la datation au carbone 14. D'autres pollens ont permis de localiser l'origine du linceul à Jérusalem et même de fixer la saison de son utilisation à la fin de l'hiver ou au début du printemps. Ce qui concorde avec le récit des Evangiles.

 

l’Évangile de Marie-madeleine

Daniel Meurois – Giraudan

Edition Le Persea - Montréal.

 1997

À la fin du XIXème siècle fut découvert un manuscrit appelé Évangile de Marie-Madeleine. Celle qui apparaît comme la première disciple du Christ nous a légué un Évangile très féminin et très intuitif.

 

Si l'éveil de la conscience passait aujourd'hui par une sensibilité plus féminine? Si Marie-Madeleine n'avait pas été la pécheresse repentie des textes officiels, mais autre chose ... ?


Jusqu'à il y a peu de temps encore, le grand public ignorait totalement que celle qui paraît de plus en plus comme la première disciple du Christ avait inspiré un évangile. Pour intriguant et fascinant que soit le manuscrit portant son nom et qui fut découvert à la fin du XIXe siècle, celui-ci n'en demeurait pas moins incomplet, car amputé d'une bonne partie de ses pages. Il restait, par conséquent, un fossé à combler et, pour cela, il fallait remonter un peu plus à la source...


Depuis de nombreuses années, on connaît Daniel Meurois-Givaudan pour ses écrits concernant la pensée essénienne et celle des origines du Christianisme. Loin de l'exégèse, sa méthode de travail a toujours fasciné. En effet, elle se base sur la lecture des Annales akashiques. C'est en utilisant cette capacité que l'auteur s'est donc, une nouvelle fois, immergé dans la Mémoire du Temps afin de nous restituer de manière audacieuse une version intégrale et originelle de l'Évangile de Marie-Madeleine.


Cette version, qui constitue le cœur du présent livre, se devait cependant d'être éclairée, commentée et revitalisée. Voilà pourquoi, tout en nous permettant de plonger dans la vie et l'ambiance des débuts de notre ère, Daniel Meurois-Givaudan entreprend de nous fournir ici une compréhension novatrice et aisée d'un texte majeur.


Résolument actuelle, son approche est ainsi susceptible de répondre à un grand nombre de questions qui se posent à nous avec insistance.

 

l’Évangile de jean

Yves leloup

Edition ALBIN MICHEL

 1989

– Traduit et commenté par Yves Leloup -L’Évangile incontournable pour tout chercheur.

 L’auteur ésotériste reconnu nous donne ici ses commentaires

 

Les livres de Jean-Yves Leloup sont regroupés au chapitre 10 L  -

 

LES Evangiles DE JEAN, MATTHIEU, MARC & LUC

Claude tresmontant

Edition F. X. de Guibert

1991

Claude Tresmontant a laissé une œuvre profondément originale et puissante, interdisciplinaire, dans laquelle il s'est efforcé de repenser toute la tradition chrétienne face au développement scientifique et aux grands courants de la pensée contemporaine. Philosophe des sciences, métaphysicien et théologien, il était aussi et en même temps un immense hébraïsant. La connaissance intime de la langue de la Bible a fécondé et éclairé toute son œuvre. Le grand rabbin Kaplan a pu dire un jour de lui: Ce juste parmi les nations est l'homme au monde qui sait l'hébreu. Nous, nous savons de l'hébreu, lui il sait l'hébreu.


Au carrefour de ses études sur la crise moderniste et de ses travaux sur l'hébreu biblique et le grec de la Septante, il fut conduit à reconsidérer de fond en comble les bases de l'exégèse dominante concernant la connaissance que nous avons aujourd'hui des Evangiles. Contrairement à beaucoup de traductions récentes qui privilégient l'improvisation ou même la fantaisie, il n'entreprit cette traduction littérale qu'après plusieurs dizaines d'années passées à construire un dictionnaire hébreu-grec, indispensable pour reconstituer le texte hébreu sous-jacent à la version grecque des Evangiles. Avec l'abbé Carmignac, il partageait, en effet, la conviction qu'une version en langue hébraïque des Evangiles avait précédé le texte grec qui nous est resté. De même qu'il partageait avec lui et Mgr Robinson les mêmes certitudes concernant la date de leur rédaction et la primauté de l'Évangile de Jean

 

l’Évangile de judas

R. kasser & m. meyer

Edition Flammarion

 2006

Voilà 1700 ans qu’il dormait dans le désert égyptien, enfoui dans une catacombe : l’Évangile de Judas, ou « le récit secret de la révélation faite par Jésus dialoguant avec Judas l’Iscariote ». C’est ainsi que s’ouvre l’évangile perdu, dont la découverte et le déchiffrement risquent d’agiter fortement l’Église. Car son message gnostique contredit les enseignements du Nouveau Testament.
Celui qui vendit Jésus pour trente deniers aux autorités romaines n’est pas l’apôtre maléfique que l’on croit.

 

Il est l’apôtre par excellence, celui que Jésus choisit pour le livrer : « Tu les surpasseras tous, car tu sacrifieras l’homme qui me sert d’enveloppe charnelle ».
Ce codex est une découverte archéologique majeure, la plus spectaculaire depuis les Rouleaux de la Mer morte, en 1947.

 

Et son destin l’est tout autant : exhumé lors de fouilles clandestines à la fin des années 1970, convoité pendant vingt ans par des marchands d’art et des universitaires peu scrupuleux, dissimulé, malmené, menacé de destruction, c’est en lambeaux qu’il est parvenu à la Fondation Maecenas pour l’art ancien et à la National Geographic Society qui l’a fait authentifier.

 

Un long et fort délicat travail de restauration et de traduction a alors été entrepris, sous la direction du professeur Rodolphe Kasser.


Ce livre constitue la première publication de l’Évangile de Judas. Il est accompagné de commentaires qui le restituent historiquement, dans le contexte d’une Église primitive bouillonnante, traversée par de multiples controverses, en butte aux hérésies… Et qui sait s’il ne nous invite pas aussi à une réinterprétation du message des Évangiles ?

 

L’ÉVANGILE  ÉSOTÉRIQUE  DE  SAINT JEAN

PAUL  LE COUR

Edition DERVY

 1994

Depuis le début du christianisme, l’évangile de saint Jean est considéré comme un évangile à part, vis-à-vis des « synoptiques» et des autres évangiles  «non canoniques». Il est en fait l’évangile des initiés, et à ce titre a fait l’objet de nombreux commentaires. Mais la plupart de ces exégèses sont introuvables. Par ailleurs, placé entre l’université agnostique et matérialiste et l’Eglise aux dogmes discutés, l’Homme est parvenu à un moment de son histoire où, faute d’accord entre science et aspiration religieuse, toute harmonie disparaît.

 

Or, le Christianisme authentique des premiers siècles, résurgence de la Révélation primitive occultée, constitue la véritable tradition de l’Occident. L’évangile ésotérique de saint Jean, disciple du baptiste essénien, dévoile l’enseignement secret du Maître : Amour et Connaissance révèlent la véritable nature du Verbe-Logos, clé de la compréhension des grandes lois métaphysiques du monde. L’évangile ésotérique de saint Jean apparaît ainsi comme un ouvrage de référence pour toute personne cherchant à retrouver le fil d’Ariane de l’authentique tradition chrétienne ou à approfondir une voie métaphysique.

 

Toutes les voies ascétiques passent par le silence. De Jésus, qui conseille de s’enfermer dans sa chambre et dans le secret de son cœur, aux ermites, qui fuient dans le désert, tous les maîtres spirituels nous convoquent au silence comme à l’expérience de la présence de l’Autre. Même si certains mystiques chrétiens eux-mêmes font l’expérience du nada, nada, nada de saint Jean de la Croix, tous affirment cependant que le silence est plein d’une présence cachée.

 

Le silence est-il donc franchissement de la limite, catharsis devant l’étouffement possible de nos tâches et de nos relations, néant qui permet tout le reste, envers inconnaissable du langage, dont certains « langages » cependant nous rapprochent (comme la musique) ?

Chacun peut en faire ce qu’il veut, puisque le silence s’expérimente, mais ne se dit pas. Toutes les voies ascétiques passent par le silence. De Jésus, qui conseille de s’enfermer dans sa chambre et dans le secret de son cœur, aux ermites, qui fuient dans le désert, tous les maîtres spirituels nous convoquent au silence comme à l’expérience de la présence de l’Autre. Même si certains mystiques chrétiens eux-mêmes font l’expérience du nada, nada, nada de saint Jean de la Croix, tous affirment cependant que le silence est plein d’une présence cachée. Le silence est-il donc franchissement de la limite, catharsis devant l’étouffement possible de nos tâches et de nos relations, néant qui permet tout le reste, envers inconnaissable du langage, dont certains « langages » cependant nous rapprochent (comme la musique) ? Chacun peut en faire ce qu’il veut, puisque le silence s’expérimente, mais ne se dit pas.

 

Le silence des espaces infinis, qui effrayait Pascal, peut-il être absolu ? Le silence - mais, alors, celui-là angoisse - n’est-il pas simplement l’absence de réponse à mes questions, l’impossible intelligibilité des choses et des êtres ? Alors peut-être le manque de ce que j’attends, l’effort du langage pour sauter par-dessus son ombre me font-ils reconnaître, comme à Ludwig Wittgenstein, « qu’il y a du mystique », mais en sachant bien que « ce dont on ne peut parler il faut le taire » (dernière proposition du Tractatus logico-philosophicus). Saurait-on pour autant y trouver la garantie d’une présence ?  Dans le Prologue, en transmettant un message de salut qui doit consoler l’homme de sa condition de faiblesse et de mortalité, l’Evangile de Jean veut surtout lui faire découvrir la sublime Lumière de la Vérité en le soustrayant à ses conflits intérieurs par un effort personnel et en l’aidant à passer de l’état de trouble qui l’agite à l’harmonie ressaisie de son Moi. La démonstration est alors faite que chacun de nous possède la potentialité de trouver et de parcourir le chemin qui doit mener vers la joie, vers la satisfaction essentielle, par la découverte de l’explication symbolique de la vie en évolution, cette vie qui est : « La Lumière des hommes »

 

Cette certitude en recèle implicitement une autre : celle de l’ignorance pérenne de la cause interprétative de la création cosmique. Jean, dans un raccourci saisissant, affirme que « le Verbe était Dieu ». Saint Ignace d’Antioche (v.100-117 ap. JC) parle du « Verbe sorti du Silence ».   Manifestation, épiphanie du « Verbe », qui semble une réponse à l’impatience du 1er Millénaire. En attendant ce jour, qui tardait tant, et auquel il était prudent de ne pas songer trop ardemment, la spiritualité d’Ignace sera de se mettre en route pour le rejoindre par le silence et la mort : « Celui qui comprend véritablement la parole de Jésus, celui-là peut entendre son silence même ; c’est alors qu’il sera parfait ; il agira par sa parole »… Ainsi le Silence peut être le Principe : La Parole n’existe que par le Silence, comme elle le manifeste également. Le Silence dont il est question est donc « Archétype », il est le « Principe » de la « Parole »… (cf. Cataphase et Apophase de la Vie Spirituelle), signifiant de la sorte que l’esprit humain ne peut dissocier l’organisation spatio-temporelle de l’Univers et le mystère de son origine sans attenter à l’Existence elle-même (complémentarité entre les deux aspects de l’énigme primordiale : Le Chaos symbolise alors la déroute de l’esprit humain devant le mystère de l’existence). Jean apportera en guise d’ultime interrogation, une nouvelle affirmation du mystère originel en s’écriant : « Dieu, personne ne l’a jamais vu » ! (Ev. I, 18)

 

 Le Prologue de Jean présente donc une signification métaphysique et une signification éthique : Sous son aspect éthique, il présente Jésus comme le héros vainqueur, celui qui a surmonté le péché d’Adam. Dans son sens le plus profond, le Prologue de Jean ne parle pas spécifiquement de l’homme Jésus en tant que réalité historique, mais du Christ, qui est un symbole, Le « Fils Unique » est l’espoir évolutif actualisé par cet accomplissement, et qui concerne l’humanité entière ». Nous trouvons ici une analogie presque complète entre le mythe de Persée et le mythe Chrétien du héros vainqueur : Les deux héros sont fils de l’Esprit-Père et de la Terre-Matière. Ils triomphent du principe de pervertissement, figuré dans le mythe judéo-chrétien par le « Prince du Mal », Satan. Lui aussi symbolise la déformation de l’esprit (ange déchu), la vanité (serpent séducteur) et sa conséquence légale, la mortification infernale (culpabilité) allant jusqu’à la « mort de l’âme », l’équivalent de la « pétrification » intérieure (Méduse). Les deux héros rencontrent l’hostilité du monde, le refus d’hospitalité. Ils se trouvent l’un et l’autre divinisés en vertu de leur victoire sur le plan essentiel. Dans le mythe chrétien, le Christ, messager de la vérité (Messie) sort du tombeau, ce qui correspond au symbolisme du mythe grec : Athénée (Athéna, Minerve…), la déesse de la Vérité et de la Sagesse, montrant aux hommes, sur son égide, la tête du monstre vaincu   Plus essentielle encore est la signification métaphysique selon laquelle l’homme sanctifié est représenté comme l’apparition la plus évoluée de l’intentionnalité immanente de la nature, aussi mystérieuse dans son origine que manifeste par l’existence du monde organisé et que le mythe nomme : « Verbe de Dieu ».

 

Les Mythes sont essentiellement fondés sur le principe gnostique de la Lumière triomphant des Ténèbres, c’est à dire de la victoire du Bien sur le Mal (mythe éternel). Plus ici qu’ailleurs, il importe donc de ne pas prendre les mots pour des idées … et de s’efforcer de découvrir l’idée sous le symbole  dans la mesure où, comme nous l’avons vu en première partie,  toute parole mystérieuse comporte un sens littéral (exotérique) et des sens ésotériques. Dans une peinture de Raphaël, Aristote montre la terre et Platon le ciel ; la Table d’Emeraude enseigne également que : « Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas » ; ce symbolisme atteste qu’il existe un principe créateur Grand Architecte de l’Univers, que l’esprit doit dominer la matière et que l’homme doit retourner à la Terre. Les Vertus Cardinales : Force, Justice, Prudence et Tempérance, Vertus essentielles du Maître Maçon, nous enseignent maintes choses à bien des égards : La Force soutient notre édifice (Rituel), la Justice doit le maintenir en Equité, c'est-à-dire « tempérée par l’Amour » (Aristote). « A la différence de la Sagesse, la Prudence n’est pas science…elle guide la vertu morale en lui indiquant les moyens d’atteindre ses fins ; par-là, elle acquiert elle-même une valeur morale. La Tempérance exige qu’on retranche tout ce qui empêche la pensée de se tourner vers la vérité, un certain renoncement qui seul permet d’acquérir la pensée de l’ordre, laquelle est l’exercice de purification par excellence » (Aristote).

 

Nous donnons aux trois vertus théologales : Foi, Charité et Espérance une interprétation qui, sans être en contradiction avec la doctrine chrétienne, leur confère un sens initiatique : « Supports initiatiques traditionnels, nos symboles permettent de relier le visible à l’invisible et conduisent, grâce à l’initiation, vers la Connaissance ».  La Foi, pour nous, n’est pas une croyance aveugle en des dogmes ou en une révélation. Elle est une tension qui se manifeste dans le cœur de l’homme et le porte à consacrer toute sa vie à la poursuite de l’idéal engendré par l’Espérance. C’est la Lumière qui éclaire l’esprit, c’est aussi la Foi en l’Homme, considéré comme valeur essentielle. Cet idéal repose sur la seule primauté de l’Esprit et qui, conformément à la Tradition, assure la transmission de l’influence spirituelle de l’Ordre.

 

La Charité, c’est la beauté de l’âme ; le Franc-Maçon la conçoit sous l’aspect du dévouement total à ses semblables qu’il est tenu d’aider et d’aimer… Pour nous, la charité procède de l’unité du cosmos ; l’initiation nous a permis de nous sentir partie intégrante du Grand Tout, donc responsables de son évolution. Elle nous porte dès lors à nous identifier par un acte d’amour à tout ce qui vit. Ainsi, la sublime charité, l’amour inconditionné de toute vie, n’est-elle pas un feu qui embrase le cœur des initiés et qui les pousse à remédier aux injustices, à faire régner l’ordre sur le chaos, à exalter les nobles sentiments, en un mot à rénover incessamment la société et les hommes ? Cela ne nous remémore-t-il pas le 3ème voyage initiatique du 1er degré du R\E\A\A\

 

L’Espérance témoigne des objectifs sans cesse renouvelés et qui ont jalonné la lente et laborieuse marche de l’humanité vers son perfectionnement spirituel … pas à pas , elle poursuit sa route vers une ère de Vérité et de Lumière (du moins pouvons-nous l’espérer !), vers le royaume de l’Amour et de l’Esprit … L’initié ne fonde pas son espérance sur l’attente d’une récompense, mais sur le besoin de dépassement qu’il ressent en lui-même : en effet, on espère pas pour soi mais bien pour les autres 

 

Il s’agit d’un « pèlerinage », pour gagner un « ailleurs » qui rende « autre », et non point d’une « errance » dont parlait Parménide, pour celui qui s’écarterait du sentier battu des hommes…. Car ce qui « constitue » une personne, c’est la tendance vers une autre, un « ad aliud », qui fait que c’est en se « perdant » dans l’autre, le « tout autre », que l’individualité se constitue et se trouve. (« Celui qui perdra la vie la trouvera ». Mathieu : XVI, 2)  L’homme ne peut retrouver la parole perdue qu’en redevenant fidèle à son destin essentiel et l’Evangile nous rappelle qu’Adam jouit mal des « fruits de la terre » et ne peut recouvrer son état primordial qu’en s’associant à la geste du Christ. Il doit alors mourir pour renaître. (cf. symbolique du grain de blé : Jean XII, 24). Le Christ ressuscité après sa descente aux enfers comme Osiris, Perséphone …  représente ainsi l’homme régénéré (que nous avions pu entre-découvrir dans le symbole de l’Etoile Flamboyante au 2ème degré du R\E\A\A\). Il appartient donc à chacun de faire renaître sa conscience.  Il est intéressant de rappeler aussi le mythe de la naissance d’Eve ou HaVâH = Vie, qui est sortie « du côté d’Adam endormi ». C’est en rapport avec la symbolique de la Mort Initiatique : Eve qui représente en premier lieu la Vie, symbolise par transposition métaphysique l’Amour et la Connaissance, et l’homme Adam ne peut donc arriver à la Connaissance de sa propre essence que par la mort à lui-même … La Mort ne s’oppose pas à la Vie mais à la Naissance, dans ce concept, « Renaître » c’est « Vivre » en harmonie avec nous-même et avec le cosmos. (Cf. retour à l’Unité principielle).

 

L’ésotérisme ne procède non point par syncrétisme (réunion d’éléments disparates) mais par synthèse unificatrice. « La synthèse s’effectue essentiellement du dedans ; nous voulons dire par là qu’elle consiste proprement à envisager les choses dans l’Unité de leur Principe même et à les unir ainsi … » (R. Guénon). Mais à cela s’ajoute l’idée fondamentale d’une transmission, d’une « Tradition », au sens étymologique du mot. « De ce qui n’aurait pu n’être qu’un fatras de mots et d’idées, est né un rituel initiatique qui a su sélectionner et ordonnancer les seules notions qui, éprouvées par l’usage du temps, semblaient immuables, incontestables, peut-être parce qu’il s’agissait de vérités éternelles, parcelles éclatantes de l’ineffable Vérité, de l’éternelle Lumière »  Sur l’Autel de nos Loges, le Livre de la Loi Sacrée, ouvert au Prologue de l’Evangile de Jean, est ainsi offert à la réflexion du Maçon du R\E\A\A\ pour qu’il découvre  la clef du message Johannique. Celui-ci, comme nous l’avons constaté supra, nous invite, en tout premier lieu, à rechercher la vérité dans son acception initiale qui en fait le contraire de l’erreur, la sublime Vérité se maintenant, certes, toujours hors de notre portée. Cette investigation induit un immense programme dont l’exécution obéit au dessein de contraindre, sans les ignorer cependant, les tentations et les passions, de freiner les désordres de l’âme et les exaltations excessives et factices

 

« Toute la cécité de l’homme et son malheur viennent de ce que son individualité lui masque son destin collectif et qu’il rêve de transférer sur lui seul l’éternité de la vie. Comme la bûche dans le foyer, il n’est porteur de flamme que s’il joue son rôle et accompli son destin dans la Chaîne d’Union »  Ainsi l’enseignement de l’ésotérisme chrétien permet-il, au travers d’une certaine synthèse des traditions (« Il y a plusieurs demeures dans la maison du Père » : Jean XIV, 2) et notamment de l’évangile de Jean, d’appréhender « une spiritualisation plus haute de l’initié qui suit ainsi la voie traditionnelle de sa réalisation intérieure ».

 

Sommaire de cet ouvrage :

 

D’où vient le nom de Jean ? Origine de l’évangile de Jean, origine hellénique du christianisme, le 4e évangile contre le Judaïsme, le Prologue, qu’est-ce que le Verbe ? Fils de Dieu et Fils de l’Homme, la personnalité de Ioan et de Jésus, les Esséniens, le baptême, les noces de Cana, la nature du Christ, prédilection du Christ pour les Samaritains, les paroles à la Samaritaine, les guérisons, il y a plusieurs demeures, Nicodème, la palingénésie, les vendeurs chassés du Temple, le chapitre des brebis, le diable et satan,

 

Lucifer, les enfers, la mort sur le bûcher, Je suis la pain vivant, la Cène, la fête de Pâques, l’Eucharistie, Dieu est esprit, la prière sacerdotale, vous serez haï et persécuté, le jardin de Gethsémani, le Christ devant Pilate, la crucifixion, le suprême sacrifice de Jésus, les apparitions du Christ, l’Incarnation, l’annonce du retour, Judaïsation de l’Eglise de Pierre, les deux Eglises chrétiennes, les symboles de Ioan, Ioan Ganymède et le vase sacré, la Lumière et la Vie, les doctrines gnostiques, les livres hermétiques, la gnose johannite, les épitres de Jean, L’Apocalypse, Janus, le nombre 9, le 4e évangile de Rudolf Steiner, Poséidon, Jeanne d’Arc et saint Jean, les Rose+Croix, Dieu est Amour, l’Hindouisme,

 

Un livre de référence, a avoir dans sa bibliothèque.

 

L’ÉVANGILE -  LES  MYSTÈRES  DE  L’ÉVANGILE  DE  JEAN

HENRI  BLANQUART

Edition LE  LEOPARD  D’OR

1988

Les évangiles selon saint Mathieu, saint Luc et saint Marc sont surnommés  «Synoptiques», car ils ont le même canevas, ils se recoupent les uns les autres, tout en se contredisant parfois…L’Evangile selon saint Jean, par contre, est de facture toute différente.

 

La construction de ce texte suit un schéma extrêmement rigoureux qui en fait un ensemble hautement initiatique et constitue un véritable vade-mecum d’initiation chrétienne. C’est pourquoi, quoique racontant la vie du Christ comme les synoptiques (sauf sa naissance et son enfance), le texte est ainsi présenté qu’on y voit vivre le Christ pendant sept journées seulement, faire sept voyages entre la Galilée et la Judée et opérer sept miracles jusqu’à sa mort. Après sa résurrection, deux jours viennent s’ajouter pour parfaire cette véritable échelle de sagesse qui constitue un fil conducteur pour celui qui veut s’élever, de degré en degré, vers cette sagesse, but de toutes les philosophies.

 

L’auteur décortique ces sept degrés ou étapes de l’Evangile de Jean, en le rapportant à une symbolique chrétienne, alchimique, ésotérique et anagogique.

 

Canevas de l’Evangile selon Jean :

Prologue ; Jean Baptiste et Jésus, les premiers disciples, Nathanaël sous le figuier.

Noces de Cana, à Jérusalem, Jésus chasse les marchands du Temple

Episode avec Nicodème, Jésus et la Samaritaine, guérison du fils du Seigneur.

Guérison du paralytique à la piscine de Bethesda, multiplication des pains, Jésus marche sur les eaux, abandon de plusieurs disciples.

Montée de Jésus incognito à Jérusalem, discussion à son sujet.

La femme adultère,  «Je suis la Lumière du monde »

Guérison d’un aveugle- né, Jésus est le  « Bon Berger », résurrection de Lazare.

Onction de Jésus par Marie, entrée à Jérusalem.

Jésus lave les pieds des apôtres, prophétie de la trahison de Juda, prédiction du reniement de Pierre, il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père.

« Je suis le vrai cep… » ; « Aimez vous les uns les autres », la haine du monde.

Changer la tristesse en joie, Jésus prie pour ses disciples.

Arrestation de Jésus, comparution devant Anne, Caïphe et Pilate.

Jésus flagellé puis crucifié, sa mort, sa mise au tombeau.

Marie-Magdeleine constate l’enlèvement du corps, Pierre et Jean également, apparition de Jésus à Marie-Magdeleine et aux disciples, incrédulité de Thomas.

Pêche miraculeuse, les 153 gros poissons, « pais mes brebis »

Henri Blanquart, écrivain chrétien et auteur de plusieurs livres sur les évangiles, la messe, et l’ésotérisme des mystères chrétiens, était frère au rite Rectifié à Opéra, il nous a quitté pour l’Orient Eternel en 2002.

 

L’HOMME DE LUMIḔRE.  ḖDIFICATION DU CORPS DE GLOIRE – LES CLEFS CHRḖTIENNES

Pascal Gambirasio d’Asseux

Edition Télètes

 2015

Depuis les origines, les hommes des sociétés traditionnelles ont intuitivement perçu la racine spirituelle de la Création, celle de leur propre être et du vrai et unique sens de toute vie humaine. Au demeurant, il ne s'agissait pas seulement du sens et de la nature de la vie personnelle, mais aussi celle de la communauté humaine tout entière et, bien sûr, au premier chef, de l'entourage immédiat : clans, tribus, cités, peuples et royaumes.

 

En Occident et désormais en Orient, il est manifeste que le regard de ""l'homme moderne"" a permuté de 180 degrés et modifié son champ de vision. Or, qu'est-ce qu'une vie, spirituellement orientée ou une civilisation digne de ce nom, si ce n'est un équilibre : harmonie, justice et un édifice - un temple de l'Esprit, ainsi que l'enseignait saint Paul.

 

Ce livre est consacré à cette quête initiatique, qui est simultanément découverte de soi - du Soi et rencontre avec Dieu, lequel, selon l'Écriture, est « au-dedans de nous ».

 

Il souhaite apporter des clefs pour ouvrir et comprendre la voie initiatique à la lumière de l'Évangile : théophanie du Nom divin et réalisation du corps glorieux ou corps de résurrection. Il se propose donc de décrire les axes majeurs de cette aventure intérieure, à la fois universelle et intime à chaque être, qui transmute, en une alchimie spirituelle, l'homme de la chute en véritable homme de lumière, l'homme glorieux du huitième jour, au cœur du Royaume Internel

 

Pascal Gambirasio d’Asseux insiste tout d’abord sur une règle : « Cette règle est simple, dit-il, mais n’admet ni exception ni compromis. La voici en deux points :

 

Premier point : sur le chemin spirituel, il ne faut pas confondre la passivité face à Dieu avec la docilité à ses voies en et pour soi.

Second point : il faut, certes, savoir faire taire les bruits de ses agitations extérieures pour entendre l’appel de Dieu et lui répondre, librement mais précisément, il faut aussi agir soi-même afin d’ouvrir sa porte à la divine Présence car Dieu ne rentre ne en forçant cette porte ni en l’ouvrant lui-même… »

 

Plutôt que le quiétisme, déjà combattu par Bossuet, Pascal Gambirasio d’Asseux privilégie l’hésychia et le silence d’une conscience accrue de la divine volonté. L’initiation, en cadre chrétien, pentecôtique nous dit-il, « est née et vit de la Parole incarnée qui est simultanément la Lumière véritable éclairant tout homme ainsi que l’annonce le Prologue de l’Evangile selon saint Jean ». Tout en la reconnaissant une, il distingue quatre voies en cette initiation : voie du Métier, voie héroïque, voie hermétique, voie des lettres et des nombres ou kabbale chrétienne.

 

Il traite dans ce livre plusieurs thèmes puissants comme les « Aspects de la voie initiatique féminine ou le secret du blason de la Dame à la Licorne », « Le noble voyage » ou la symbolique et l’opérativité du labyrinthe. Une partie conséquente de l’ouvrage s’appuie sur la kabbale pour expliciter les mots et les textes, du nom divin au qualificatif « internel » appliqué au Royaume, en passant par les noms Emmanuel ou Adam, ou encore la beauté. La cascade des sens portés par la langue hébraïque ouvre sur des infinis féconds et sur une métaphysique support d’une autre lecture du monde. Au cœur de cette plongée vers l’essence chrétienne, nous rencontrons la question de la liberté et de l’amour : « Oui, affirme Pascal Gambirasio d’Asseux, Dieu est amour et il rend l’homme capable de cet amour, par sa liberté même : autrement dit, il lui donne pleine capacité de le saisir (à tous les sens du mot) et de le rendre. »

 

L’ICÔNE  - CARNETS D’UN PEINTRE D’ICÔNES

 Moine Grégoire Krug

 Edition l’âge d’homme

1994

Le père Grégoire KRUG (1908 – 1969) fut un grand peintre d’icônes. Il fit resplendir la peinture d’icônes au 20ème siècle, peinture qui connaissait une période de décadence depuis le 18ème siècle. Ses carnets retracent ses recherches, ses états d’âme et ses réflexions sur cette peinture. Ils expriment l’émotion et les questionnements sur cet art pictural orthodoxe, on est avec lui dans sa fonction pédagogique lorsqu’il explique la subtilité de cet art.

 

Georges Ivanovitch Krug naquit à Saint-Pétersbourg le 5 janvier 1908. Fils d'un industriel protestant d'origine suédoise et d'une mère russe et orthodoxe, il fut élevé dans la religion luthérienne. Il passa son enfance à Narva en Estonie où sa famille s'installa en 1921. Ses études secondaires, il les suivit dans le lycée russe de cette même ville. Là, il commença sa formation artistique en s'initiant à la technique de l'aquarelle, dans l'atelier du peintre Semionov. Ses études terminées, il entra en 1926 à l'Ecole des Arts et Métiers de Tallin dans l'atelier graphique dirigé par Reindorf. Il y réalisa une série de gravures qui furent exposées parmi les meilleurs travaux des élèves diplômés de l'Ecole. Le Musée National de Tallin remarqua son talentueux travail et acheta deux de ces eaux-fortes. C'est le thème urbain qu'il choisit à cette époque pour illustrer son oeuvre : "ville moderne aux murs sinistres, des maisons sombres, rues désertes, enserrées comme dans un labyrinthe".

 

Entre 1916-1917 il fait ses études au lycée K. Mai de St Pétersbourg. En 1921 la famille déménage en Estonie. Le garçon étudie l’art graphique auprès du professeur G.G.Rheindorf (de 1926 à 1928) et reçu parmi les meilleurs à l’école des Arts appliqués de Tallinn. Deux de ses eaux-fortes peintes pour l’exposition de fin d’études sont alors acquises par le musée de la ville de Tartu. Il poursuit les études de peinture dans la classe du professeur Rink à l’école privée d’Arts graphiques « Pallas ». Gueorgui étudie parallèlement la musique classique ayant hérité de sa mère une oreille parfaite (la presse souligne à l’époque son interprétation de J.S. Bach).

 

Il est attiré par la vie spirituelle et intègre l’Association des Etudiants Chrétiens Russes en Estonie. A 19 ans sous l’influence de ses rencontres avec l’archiprêtre Lev Lipiérovski du monastère de la Dormition de la Mère de Dieu de Petchory de Pskov, il se convertit à l’orthodoxie (1926). En 1931 il part à Paris pour perfectionner ces techniques artistiques auprès de N.D.Milioti avec un groupe d’étudiants de l’Académie Russe de Peinture qui avait dû fermer à ce moment-là à cause de problèmes financiers. C’est alors qu’il fait la connaissance avec Léonide Ouspensky, iconographe et théologien russe, dont il gardera en amitié jusqu’à la fin de sa vie.

 

Il peint de paysages des environs de Paris, de dessins de vieilles églises, d’un cycle d’aquarelles pour illustrer «Le Nez» de N.Gogol, de panneaux décoratifs (peints avec Gontcharova ).En 1935 avec l’aide d’Ouspensky, il participe à la 1ère étape de la peinture des fresques de l’église des Trois Saints Hiérarques à Paris. A la fin des années 30 il peint avec Ouspensky la chapelle de la Protection de la Vierge dans une ferme russe à Grosrouvre. Cette chapelle a disparu, son iconostase et ses peintures murales sont connues grâce aux photos d’archive de Léonide A. Ouspensky. En 1948 suivant les conseils du recteur de la paroisse de Vanves et de son père spirituel, le père Serge (Chevitch), il prend l’habit et le nom de Grégoire (en l’honneur de l’iconographe Saint Grégoire de la Laure de Kiev). Après la prise d’habit il s’installe à l’ermitage du St Esprit au Mesnil St Denis. L’œuvre la plus importante de sa vie sont les fresques de l’église du Saint Esprit de Le Mesnil Saint Denis qui ont connus énormément de retouches et d’améliorations à partir du début des années 50 jusqu’à 1968.

 

L’ICÔNE hauts lieux de la spiritualitÉ – russie – au pays des icÔnes

D. milosevic

Edition ROBERT LAFFONT

 1985

À la fin du XVème siècle et au début du XVIème, la Moscovie connaît son plein épanouissement. Après la chute de Constantinople (1453), la Russie, seule terre orthodoxe restée, ou plutôt redevenue indépendante (Jean III s’affranchit définitivement des Mongols), entend recueillir l’héritage de l’universel royaume orthodoxe, et s’affirme, d’un même mouvement, « Troisième Rome » et « Troisième Empire ».

 

Jean IV épouse la nièce du dernier Paléologue, s’intitule César – tsar – en 1472 et prend pour emblème l’aigle bicéphale de Byzance. « Autocéphale » (c’est-à-dire désignant elle-même son primat) de facto depuis 1448, l’Église russe se voit dotée en 1589 d’un Patriarcat par l’Église mère et les autres sièges orientaux : reconstitution de la « symphonie » byzantine entre l’Empire et l’Église.

Dans les églises, la sacralisation s’accentue, une haute cloison couverte d’icônes, l’iconostase, sépare, depuis le début du XVème siècle, le « sanctuaire » de la nef ou plutôt ne veut plus les relier que par des présences personnelles devenues sacrement du Royaume.  La peinture d’icônes connaît un second apogée autour de 1500 avec l’œuvre de Maître Denis : schématisme très pur, couleurs limpides et franches, fonds souvent vermillon, l’art d’une transfiguration sereine, désincarnée.

Jean III fait reconstruire par des architectes italiens le Kremlin de Moscou, ils unissent de la manière la plus heureuse l’architecture traditionnelle et l’ordonnance classique de la Renaissance. En province, un verticalisme inspiré des constructions de bois populaires commence à s’affirmer dans la silhouette des églises…

Fresques et mosaïques recouvrent les murs et la coupole. Leur espace s’unit à celui de l’Église, se centre sur l’autel, leurs personnages viennent vers les fidèles, les font entrer dans la communion des saints. Dans l’abside principale, on évoque le plus souvent l’eucharistie : en bas la communion des apôtres, puis, en s’élevant, la Vierge orante, bras levés, figure de l’Église, le Christ notre seul prêtre, enfin la Pentecôte, la venue de l’Esprit dont le célébrant, en Christ, par l’épiclèse, invoque la descente « sur nous et sur les dons que voici ».

 

Au centre de la couple, le Pantocrator, le Christ Seigneur des mondes qui tient tout dans les mains de sa tendresse. Il est entouré des prophètes et des apôtres. Sur les trompes portant la coupole, les quatre évangélistes. Sur les colonnes, les hommes-colonnes : martyrs, ascètes, saints évêques. Les fresques représentent le plus souvent des scènes de l’Évangile…


Des photos somptueuses.

 

L’ICÔNE -  L’ATELIER  DU  COPISTE – L’ICÔNE

André Fisch - A. Raynaud

Edition Dessain et Tolra

 2006

S'il fallait trouver un point de départ à la peinture d'icônes, le règne de l'empereur romain Constantin Ier pourrait convenir. Converti au christianisme en 312, celui-ci établit la capitale de l'Empire à Byzance, qui devient Constantinople en 330. L'édification de nombreuses églises et leur décoration permettent alors à l'art sacré de s'exposer au grand jour. L'art chrétien de Constantinople bénéficie des apports grec, égyptien et romain.


La plus ancienne des icônes connues, datée du VIe siècle, représente le Christ Pantocrator. Elle est conservée au monastère Sainte-Catherine, dans le Sinaï. Peinte à l'encaustique, comme souvent les icônes de cette époque et comme auparavant les portraits funéraires de l'Egypte romaine - dits du Fayoum -, cette icône témoigne, par le réalisme et l'expressivité du visage, de l'influence de l'art funéraire de l'Egypte romaine sur les premières peintures chrétiennes. La plupart des icônes étaient alors peintes à l'encaustique, mais la technique de la tempera à l'œuf était déjà utilisée, et c'est elle qui prévaudra à partir du IXe siècle

 

Un malentendu concerne les icônes. Ce ne sont pas des œuvres d’art. Même le vocabulaire s’y refuse puisque l’on peut dire d’une icône qu’elle est «  bonne  », mais jamais qu’elle est «  belle  ». Si elle peut l’être malgré tout, ce sera par hasard ou parce que notre regard aurait intégré les transcendances dont elle est chargée jusqu’à procurer une sensation proche de l’émotion esthétique. On «  écrit  » une icône, on ne la «  peint  » pas, et on «  lit  » une icône, on ne la «  regarde  » pas. Elle n’est pas une image pieuse, mais une sorte de porte sensible qui ouvre vers les mythes chrétiens qu’elle invite à pénétrer et non à simplement observer. En vous plaçant devant l’icône, ce n’est pas vous qui la regardez, c’est elle qui vous regarde. Tout dans l’icône obéit à un symbolisme codifié du point de vue des sujets représentés, de leurs attributs visuels, des couleurs utilisées, des techniques de fabrication. 

Ce langage des icônes est connu des fidèles orthodoxes, mais rarement de l’occident post-chrétien sauf des spécialistes. Il suppose, au moins, de bien connaître les mythes chrétiens à défaut d’y croire. Le mieux est, probablement, d’en donner quelques clés. 

 

La perspective inversée est l’un des aspects troublants des icônes. En général l’icône est à plat, sans relief, mais il arrive que des embryons de bâtiments, de paysages ou d’objets en volume (une table ou un autel par exemple) y figurent. Et là, on s’aperçoit que le point de fuite, au lieu de se trouver quelque part à l’horizon, est devant l’image; en fait c’est l’œil du spectateur-contemplateur : l’icône étant une porte vers le divin, son regard s’ouvre sur l’infini. 

 

Les couleurs. Avec des variantes suivant les écoles et les pays, les couleurs obéissent à un symbolisme précis. L’or est la couleur du royaume céleste et de Dieu lui-même. Le pourpre, celle de la majesté elle n’est utilisée que pour les vêtements du Christ et de sa mère. Le rouge est la couleur de la vie, donc de la résurrection, mais aussi du sang et des martyrs. Le bleu foncé et clair est la couleur du ciel, de la vie éternelle, de la spiritualité. C’est aussi la couleur spécifique de la Vierge, intermédiaire entre la terre et le ciel de l’incarnation de Dieu par son fils. Le vert est la couleur de la nature, de la terre féconde, de l’espérance. Le blanc, comme l’or, figure la lumière divine, mais aussi la sainteté, la pureté. Le marron, la terre en tant que symbole de la matière, du corruptible, du mortel. 

 

 La lumière : Il n’y a jamais de source de lumière à l’intérieur de l’icône car la lumière est supposée venir de et par l’icône elle-même. L’emploi de l’or participe à ce symbolisme, comme la technique de peinture, qui s’élabore de la couleur la plus foncée à la plus claire. La carnation pure et assez claire des personnages est une manière de symboliser leur lumière intérieure. Dans beaucoup d’icônes de la crucifixion, le Christ mourant ou mort est figuré avec une carnation sombre contrairement aux autres personnages saints qui y sont représentés. Un cas particulier toutefois pour les icônes représentant la Transfiguration, ce sont les vêtements blancs qui en sont le symbole. 

 

Les attitudes : Il serait trop long d’en faire un catalogue mais chaque personnage a, en général, une ou plusieurs positions ou attitudes caractéristiques. Elles aussi sont codifiées d’un point de vue théologique et constituent autant de moyens de reconnaissance pour les fidèles  : le Christ «  Pantokrator  » (dit «  tout puissant  », il tient un livre dans la main gauche et de la droite effectue une bénédiction en esquissant avec les doigts le monogramme du Christ «  Issous Christos  » ), "Acheïropoïete" (image non effectuée de la main de l’homme, reproduction de la supposée empreinte de son visage sur un linge), la Vierge «  Glykophilousa  », («  de tendresse  », qui appuie sa joue sur le visage de l’enfant), «  Pelagonitissa  » (où l’enfant se cabre dans les mains de sa mère, de peur de la Passion qui l’attend - c’est l’une des interprétations), Signalons, au passage, un autre symbolisme relatif à l’Enfant–Jésus  : il n’est jamais représenté sous les traits d’un enfant, mais ceux d’un adulte en miniature  ; une manière d’indiquer que sa nature divine est incompatible avec l’état embryonnaire d’inachèvement physique, psychique et intellectuel d’un bébé. Autre exemple : seuls les personnages n’ayant pas atteint la sainteté ou la sagesse sont représentés de profil, les rois mages dans la nativité, les bergers, mais aussi Judas, Les lèvres fines sont privées de toute sensualité. Enfin l’immobilité des corps, comme figés hors du temps, concentre toute l’énergie dans le visage, révélant l’esprit.

 

 L’élaboration de l’icône : Loin d‘être l’expression d’un artiste, l’écriture d’une icône est un acte religieux, une manière pour le peintre d’investir les dogmes et les mystères de la foi orthodoxe à travers un ensemble de règles qui concernent aussi bien la préparation des matériaux (par exemple, la peinture utilisée est obligatoirement constituée de pigments naturels liés avec du jaune d’œuf) que ou l’ordre dans lequel les peintures sont apposées (ainsi, les visages sont faits en dernier). Bref, la peinture d’une icône s’apparente à un rite, un acte de foi précédé d’une longue gestation, de prières, parfois de jeûne. C’est une méditation religieuse qui ne s’intéresse guère à l’expression de l’imaginaire du peintre. D’ailleurs l’iconographe est rarement connu, il ne signe pas l’icône car il est supposé ne pas exprimer sa vérité mais celle de Dieu, inspirée par le Saint-Esprit. L’icône est terminée lorsque la scène ou le personnage représenté est indiqué sur elle, ce qui est une manière de la rattacher à la tradition ininterrompue des icônes depuis les premières, que l’on attribue à Saint-Luc. 

 

Un exemple de lecture de l’icône peut-être la plus célèbre du monde, et sans doute la plus étudiée : la Trinité de Roublev : Cette icône s’efforce d’interpréter, à travers une image, le mystère peut-être le plus complexe de la théologie orthodoxe (sur ce point légèrement différente de la catholique) : Dieu est unique mais…triple, Dieu le Père, Dieu le Fils, et Dieu le Saint Esprit. Le christianisme est la seule religion monothéisme à l’admettre. Pour l’Islam, par exemple, cela équivaut au polythéisme et donc à de l’idolâtrie. Il va ensuite, pour rappeler leur unité, leur donner exactement le même visage. Il renonce ici, pour les besoins de son écriture, à la représentation traditionnelle du Christ barbu, ce qui, d’ailleurs, ne va pas aider à l’identification des trois figures. Le Fils de Dieu n’est pas ici représenté comme encore incarné et pour les trois, les ailes rappellent leur nature spirituelle. Ces trois personnages sont représentés sans perspective, celui du milieu, placé derrière la table, aurait dû être plus petit parce que plus éloigné. C’est le symbole de leur identité de valeur, de leur équivalence. Et chaque personnage tient le bâton du pèlerin, symbole du pouvoir, de la toute-puissance de chacun des trois. Beaucoup plus complexe et difficile à rendre du point de vue du dogme orthodoxe, est le symbolisme des fonctions et du message chrétien contenu dans ce mystère de la Trinité. Là les interprétations diffèrent, car on ne sait pas avec certitude qui est qui.

 

Même si après le schisme d’orient l’icône devient typiquement et exclusivement orthodoxe, il y a plusieurs ateliers d’icônes en France (impulsés à l’origine par des Grecs ou des Russes), et quelques grands spécialistes dont Egon Stendler, né en Silésie en 1923, qui dirige ou a dirigé de nombreux ateliers d’icônes à Meudon, Syracuse en Italie et Publier en Haute-Savoie. Artiste peintre devenu jésuite uniate (de rite oriental), il est l’un des très grands peintres d’icônes et spécialiste de leur histoire, auteur également de plusieurs livres importants sur le sujet. Laissons-lui la parole pour terminer cet article : «  Au lieu d’être d’abord le fruit d’une intuition, l’icône est le fruit d’une Tradition : avant même d’être peinte, elle est une œuvre longuement méditée, patiemment élaborée par des générations de peintre. Aussi l’Icône d’un maître est comme sous-tendue par une structure qui la conditionne et dans laquelle chaque élément trouve sa place.  »

 

L’ICÔNE LES clefs DE L’ICÔNE – SON LANGAGE SYMBOLIQUE

 Michel Quenot 

Edition Saint Augustin

 2009

Domicilié en Suisse et auteur d'un remarquable ouvrage sur l'icône (L'Icône, Fenêtre sur l'Absolu, 2e édition, 1988, Éditions du Cerf, Paris), Michel Quenot, allie des connaissances étendues à un sens profond de la Tradition, le tout couronné par un amour rare de l'icône.

 

"Montre-moi les images que tu vénères et je te dirai ce que tu crois", disait Jean Damascène (+ 730), le conseiller du calife de Damas, homme de Dieu qui vécut au cœur de l'Islam et devint l'un des plus grands théologiens de l'icône. Lorsque ses frères musulmans l'interrogeaient sur sa foi, il les conduisait simplement à l'église devant les icônes.



A une époque où l'image règne en maître et modèle profondément aussi bien nos habitudes de vie que notre mode de pensée, l'image de notre foi qu'est l'icône - du moins ce qu'elle devrait être - nous interpelle, devient un critère de vérité.

 

Nous sommes personnellement frappés par la vigilance de certains orthodoxes à déceler les moindres distorsions de la foi dans les paroles, peu sensibles, voire indifférents par contre aux errements lorsqu'il s'agit de l'icône.

Or ceci nous paraît nettement plus important car l'image pénètre au tréfonds de nous, jouit d'un pouvoir au-delà des mots. Qu'elle soit byzantine, russe, roumaine ou copte, l'icône authentique recourt aux mêmes symboles, traite des mêmes thèmes, exprime la même foi.

Certes, les formes varient et il importe de se souvenir que séparés de leurs frères orthodoxes après le concile de Chalcédoine en 451, les Coptes ne vécurent pas la tourmente iconoclaste (= lutte contre les images) qui propulsa l'image dans le collimateur durant plus d'un siècle, marqué il est vrai par des accalmies, mais dont le résultat fut l'élaboration d'une théologie de l'icône assortie d'une mise en garde contre les nombreuses déviations possibles aux conséquences insoupçonnables.

 

Par rapport à l'image religieuse qui recourt à des formes profanes, au subjectivisme de l'artiste qui s'exprime sur un thème religieux, l'icône est au contraire le produit de l'Église qui lui a donné sa forme au fil des siècles. Théologie en couleur, art théologique, elle trouve sa justification dans l'Incarnation qu'elle proclame, car si Dieu s'est incarné, a revêtu notre chair, il peut être représenté.

 

Ce n'est pas alors la seule humanité du Christ qui doit être montrée, mais la plénitude de sa personne divino-humaine, d'où la tâche redoutable de l'iconographe qui met son talent au service de la forme protégée par des canons, garantie d'une sauvegarde des symboles dans toute leur force et dynamisme. Loin de projeter ses sentiments, conceptions et fantaisies, qu'il infligerait aux autres, son attitude "kénotique" (de "kénose" = abaissement) le pousse à s'effacer, à l'exemple de Jean le Précurseur, laissant-le champ libre à ce qui, à Celui qui est représenté, rendu mystérieusement présent sur la planche de bois. Développée en harmonie avec les évangiles et les textes liturgiques dont elle visualise le contenu avec le concours des symboles, l'icône s'inscrit dans la liturgie, y joue un rôle essentiel, de sorte qu'elle est une image liturgique. Affirmer cela, c'est mesurer l'importance de la déclaration de Jean Damascène citée plus haut, mais aussi l'influence pernicieuse exercée par toute prétendue icône qui ne traduit pas la foi dans sa pureté, semant sans le vouloir des germes d'athéisme.

 

Toute l'histoire de la chrétienté résonne de la clameur de gens qui se sont éloignés, souvent à leur insu, à cause d'images qui ont pastiché, caricaturé, en un mot trahi la Vérité, qui n'est pas quelque chose mais Quelqu'un, le Christ, Fils de Dieu fait homme. Façon de souligner que dans l'environnement musulman actuel de l'Église copte, l'icône peut et doit jouer un rôle de premier plan. Si l'Égypte constitue avec la Grèce une sorte de fondement culturel du christianisme, il s'avère pourtant difficile de poser des affirmations au sujet de l'icône copte en raison du nombre fort restreint d'icônes anciennes disponibles. Les liens avec l'art de l'Égypte ancienne méritent davantage qu'une brève mention mais d'autres plus qualifiés que nous ont élaboré une recherche à ce niveau. Signalons pour exemple que, dans l'art égyptien de l'antiquité, on montrait une âme ailée voltigeant au-dessus d'un corps de même forme. Or, dans l'iconographie, les Coptes ne visent pas en premier lieu à peindre les traits du corps de la personne mais son âme. Les corps disproportionnés, de même que le peu d'intérêt manifesté pour les traits corporels, concentrent la vision sur l'essentiel, à savoir la force de l'Esprit Saint qui les habite. L'absence de naturalisme, d'émotion et de sensualité rappelle, en effet, que l'icône ne représente pas le monde de la chair, et la diminution de l'accent corporel permet la mise en évidence du spirituel exemplifié par les yeux démesurément larges, symbole de la vision intérieure.

 

A l'opposé des Byzantins, la tradition copte augmente sensiblement le volume de la tête, symbole que Dieu est notre tête, et le Christ crucifié aux yeux largement ouverts, signe de son immortalité, remémore aussi sa vigilance envers nous. L'icône copte se distingue fondamentalement de l'icône byzantine par son caractère d'art populaire, oeuvre de gens simples, moines, artisans, paysans, pour des gens simples (ce mot étant considéré dans toute sa noblesse). Il n'est pas aisé de démêler cet écheveau où l'on observe un chevauchement constant entre les influences proprement égyptiennes, puis les apports byzantins et syriaques, notamment. Ce qui nous frappe en regardant les icônes coptes des cinq derniers siècles, ce sont les corps parfois en forme de sarcophage de momie, témoignage de l'enracinement dans le passé. C'est la bonté et la douceur des regards, l'humilité et la présence d'hommes déjà transfigurés, devenus "ophtalmos", "tout œil et tout regard" selon la belle formule d'un saint moine du désert de Scété. C'est la spontanéité, la fraîcheur, la simplicité du langage visuel. C'est enfin la beauté des anges, la majesté de l'archange Michel, grand stratège des armées célestes et force de Dieu, tous fervents intercesseurs aux pieds du Très-Haut dont ils chantent sans fin la gloire, messagers célestes qui veillent sur chacun de nous, refoulant nos ennemis les démons.



L'Église copte connaît aujourd'hui un renouveau spirituel et iconographique réjouissant. Encore faut-il éviter le piège du modernisme! Certes, l'iconographie doit s'incarner dans la culture où elle se développe, mais cela n'impose pas d'en synthétiser tous les acquis techniques et formels. Nullement la résultante d'un dosage savant, l'icône procède d'une gestation spirituelle séculaire qui s'exprime par les seules formes aptes à traduire ce jaillissement de l'Esprit. Nous ne redirons jamais assez combien l'imitation de l'art de la Renaissance par les iconographes slaves et grecs s'est révélée désastreuse pour l'icône, puis, par voie de conséquence, pour toute la théologie et la spiritualité de ces peuples. L'icône copte n'a pas échappé à cette influence et les relents saint-sulpiciens teintés d'émotionalisme la dénaturent.

 

Nous sommes franchement surpris par certains éléments clefs des icônes du Dr Isaac Fanous, iconographe renommé dont nous saluons ici l'énorme travail et la quête inlassable de renouveau. Mais que signifient ces visages d'apôtres, pourtant bien éveillés, représentés les yeux fermés? N'est-ce pas précisément court-circuiter la communion établie par le regard, primordial dans l'icône? Que dire de ces bras croisés sur la poitrine, geste peu naturel de la part des apôtres lorsqu'ils côtoyaient le Maître ? Si l'on considère maintenant l'icône de la Nativité, fort réussie sur le plan esthétique, que devient le symbolisme de la grotte, trou noir qui suggère l'Hadès au cœur duquel jaillit la Lumière qu'est le Christ incarné? L'abandon de la symbolique puissante, fondement dynamique de l'icône, se fait au profit d'une composition certes harmonieuse, mais qui va dans le sens des nativités de type italien. L'Enfant quitte la mangeoire-autel, table du sacrifice à venir, pour reposer sur le sein de sa mère. Le message n'est-il pas édulcoré, ne s'éloigne-t-on pas trop des sources coptes au profit de sources étrangères? Si l'icône copte nécessite un second souffle, sa régénération ne peut se faire qu'en lien étroit avec la Tradition et non par des tentatives de création nouvelle autonome qui oblitèrent le potentiel spirituel millénaire d'un peuple.

 

En bref, le renouvellement authentique de l'iconographie, aussi bien russe, grecque, roumaine que copte, ne relève pas d'un talent qui sache amalgamer les différents courants du langage pictural contemporain, mais d'une vision spirituelle intense, fruit d'un enracinement profond dans l'Église dont l'icône représente l'image liturgique. André Roublev fut certes le plus grand iconographe qui contribua à un développement de la théologie trinitaire, mais il fut avant tout un homme qui vivait intensément en Christ.

 


C'est dans ce sens que l'iconographe authentique est théologien. Dans la foulée d'Antoine le Grand, de Pacôme et des Pères du désert, l'icône visualise la vie en Christ à laquelle nous sommes appelés. Elle parle de transfiguration, reflète le mystère du salut, révèle le cœur des personnes et des choses. Canal de grâce, lieu théophanique où l'espace et le temps participent à la Création nouvelle du huitième jour, elle est vision eschatologique (= des fins dernières) et présence.

 

 

L’ICÔNE – LES ICÔNES DE TRADITION BYZANTINE : TECHNIQUES

Gilles Weismann et Gérard Boulanger

Edition Ulysse

 2010

L'icône, qui est toujours une fête, nous invite à célébrer la joie de l'union du divin avec l'humain. Né au cœur de la chrétienté orientale, l'art de la peinture d'icônes se transmet de maître à élève depuis son origine.


Issu de cette tradition vivante, ce livre offre une technique authentique et riche de sens. De la préparation de la planche, en passant par le dessin byzantin, la dorure à la feuille, les méthodes méthode de la tempéra à l'œuf jusqu'aux inscriptions et au vernis, les étapes de l'élaboration d'une icône, expliquées avec beaucoup de précision et de conseils pratiques sont abondamment illustrées. Le débutant et l'amateur averti peuvent ainsi progresser dans un art qui concilie fidélité et créativité.
 
L’iconoclasme – le fait d’interdire le culte rendu aux images religieuses et la représentation du Christ, de sa mère et des saints – a été déclenché en 730 dans l’empire byzantin par les empereurs eux-mêmes. Il ne s’agit donc pas d’une réaction populaire, mais d’une politique religieuse impériale, étendue à l’Église tout entière par un concile qui se voulait en 754 œcuménique. Il est très mal connu, car l’orthodoxie, religion de l’image – l’icône –, s’est construite contre lui et a fait disparaître presque toutes les sources le concernant, à l’exception de sources polémiques, violemment anti-iconoclastes.

En plus de l’ignorance à son propos, l’iconoclasme byzantin a eu toujours très mauvaise réputation. La conférence s’attachera à en expliquer quelques traits : continuité d’une tendance aniconique(*) déjà présente dans l’Église, crainte de l’idolâtrie et de la colère divine qu’elle entraîne, place centrale de l’Eucharistie, de l’onction qui sacralise le prêtre chargé de l’exécution du rite, et du chant.

Le souci qui habite l'icône, et qui doit habiter toute personne qui en produit, c'est le respect de l'écart irréductible d'une image avec ce à quoi elle renvoie, qui n'est pas nécessairement un modèle réel. Mais plus encore, non seulement l'image est en écart, mais l'image est l'opérateur de tous les écarts. Toute image est un opérateur de séparation. Non seulement l'image est séparée, mais il n'y a de séparation que grâce à l'image. L'expérience de l'image n'est autre que celle de la séparation. La grande force de l'iconophilie, c'est d'avoir saisi qu'une image est un opérateur de séparation, et qu'à partir du moment où elle est utilisée comme opérateur de fusion, elle devient idole, elle devient objet de consommation.

 

L'icône est une surface de réverbération. Elle est pensée comme réverbération, c'est-à-dire comme surface de retour. La réverbération, c'est le verbe qui fait retour. Et, si la voix peut venir s'y faire reconnaître, si elle peut s'y faire entendre, c'est parce qu'elle est un écho dans le miroir de l'image. Ce que l'on voit renvoie du son. L'icône est le lieu de l'adresse et du renvoi. De ce point de vue, elle se distingue des constructions iconiques occidentales plus tardives qui invitent à la plongée, à la traversée, qui englobent le voyant. L'écart iconique n'a rien à voir avec la distance perspectiviste. L'absence de perspective ou perspective inversée permet de faire voir ce basculement du regard renvoyé à lui-même.

 

Mais au fur et à mesure que des icônes vont se déployer dans le monde oriental, et notamment à partir du 17e siècle jusqu'au 19e siècle elles évoluent. On va trouver de plus en plus d'icônes dans lesquelles on voit de la perspective, du modelé, du relief, bref dans lesquelles du réalisme s'infiltre pour accompagner une religiosité plus émotive et plus sensuelle. Les icônes deviennent alors, loin de leur statut originel, des objets d'adoration quasi talismanique. Ce sont des objets faits pour être manipulés, pour avoir des effets, pour produire des miracles. Elles agissent dans une surabondance de présence. Quand une icône se met à pleurer, à saigner, l'image prend corps et incorpore le croyant, alors que l'incarnation n'est justement pas un phénomène corporel, mais phénomène charnel et imaginal. À partir du moment où les icônes se construisent et se conduisent comme des corps, on retrouve les processus de fétichisation et de croyance animiste dénoncée par les adversaires millénaires de l'idolâtrie. »

 

l’icÔne - lumiÈre et thÉophanie – n° Hors sÉrie

 

connaissance des religions – Divers auteurs

 1999

Tout ce que l’on doit savoir sur l’Icône depuis le concile de Nicée jusqu’à aujourd’hui. Sa découverte par l’occident, sa théologie, sont art religieux et la réflexion sur l’art de sa peinture.

Un voyage dans la religion orthodoxe et son influence de Byzance à l’Art Italien (13ème – 15ème siècle). Enfin sa raison d’être aujourd’hui en occident.

 

Ont participé à cet ouvrage :

 

Michel Bertrand : Avant Propos

François Boespflug : Le décret de Nicée II et sur les icônes et la théologie française contemporaine

Nicolas Ozoline : La découverte de l’icône par l’Occident. Jalons pour l’histoire d’une rencontre

Dr Iso Baumer : Les icones et l’art religieux occidental

André Paleologue : Présences d’icones en Occident

P. Georges Drobot : La lumière dans l’icône

Ludmilla Garrigou-Titchenkova : L’icône et sa raison d’être aujourd’hui

André Chastel : La persistance de la tradition byzantine dans l’art italien (13e – 15e siècle)

Alain Boureau : L’église franque et la controverse des images dans ses relations avec Byzance au 9e siècle

Georges Morozoff : Réflexions sur l’art de la peinture d’icones

Marianne Drobot : Quelques écoles iconographiques russes (Kiev – Novgorod – Pskov)

P. Placide Deseille : La confession de la foi dans la tradition iconographique orthodoxe

P. Barsanuphe : L’icône et les mystères christiques

Pr Ludolf Muller : L’icône de la Sainte Trinité d’Andrei Roublev – son contenu dogmatique

P. Egon Sendler : La peinture des icones et le dogme de l’incarnation

Michel Quenot : La Résurrection : approche du mystère

Jean Hani : L’icône de Saint Georges

Sr Eliane Poirot : L’iconographie d’Elie à Kerith

Alexandre Embiricos : L’école crétoise, un art byzantin en transition

Mahmoud Zibawi : Icones d’Alep. La peinture post byzantine au Proche Orient

Ashraf et Bernadette Sadek : L’iconographie chrétienne d’Egypte et d’Ethiopie

Michel Bertrand : Des livres pour comprendre le monde des icones

 

L’ICÔNE - ORTHODOXE -   L’ART SACRÉ DE L’ICÔNE

DIVERS    AUTEURS

ARCADIA

 2006

Dossier sur cet art de l’icône dans la religion orthodoxe. Le mot icône signifie : image et vient du grec eikon : ressemblance, similitude.

L’icône n’est pas un portrait, mais elle est : l’image idéale et ressemblante de la Réalité divine qu’elle est destinée à imiter.

 

Elle est représentation de la Réalité transcendante et support de méditation. L’icône est  reconnue comme n’étant pas faite de main d’homme, ce qui en éloigne toute idée de représentation sensible.

 

Le moine Grégoire Krug a fait resplendir en plein XXe siècle la peinture d’icône, qui a connu depuis le XVIIIe siècle une période de décadence. Ses carnets de travail retrouvés après sa mort retracent et témoignent de la profonde réflexion de l’artiste sur son travail et sur cette iconographie.

 

L’enjeu de l’icône est onto-théologique, elle doit faire apparaître toutes les images et représentations de l’au-delà, en sachant que l’être humain doit harmoniser cette vision avec son intériorité, puisqu’il est fait à l’image de Dieu.

 

G. Jarlan nous fait pénétrer dans la tradition et l’iconographie de l’icône et nous parle des rapports de l’icône avec le Temple maçonnique.

 

On part faire une ballade au Mont Athos, centre spirituel et laboratoire de l’icône.

 

Bertrand Vergely nous fait pérégriner dans cet univers très particulier du Mont Athos, appelé « La Sainte Montagne », et nous découvrons les arcanes très secrets de ces moines orthodoxes, farouches défenseurs de leur tradition, de leur foi et de leur terre. Jacques Goudet développe le langage des saintes icônes et nous explique le problème fondamental des orthodoxes, défenseurs des icônes, à savoir : L’Incarnation. Voilà pourquoi ils se battent, et se battre pour les icônes, c’est se battre pour le Christ-Dieu.

Michel Garder explique pourquoi l’icône est l’image et le symbole de la tradition chrétienne orientale. Une quinzaine d’images couleur grand format sur les principaux thèmes des icônes , tel St Georges, le Christ-Dieu, la Vierge Marie et la Crucifixion,  agrémentent et enjolivent ce dossier sur l’icône.

 

Françoise Boespflug, sur la réception de l’icône en occident, le décret de Nicée II, sur les icônes et la théologie française contemporaine. 

 

Nicolas Ozoline sur la découverte de l’icône pat l’occident, jalons pour l’histoire d’une rencontre

 

Iso Baumer, les icônes et l’art religieux occidental. 

 

André Paléologue et la présence des icônes en occident.

 

Geoges Drobot, la lumière dans l’icône. 

 

Garrigou-Titchenkova, explique l’icône et sa raison d’être aujourd’hui

 

André Chastel développe la persistance de l’influence byzantine dans l’art italien du Moyen-âge

 

Alain Boureau et l’église franque et la controverse sur les images dans ses relations avec Byzance. Georges Morozoff et sa réflexion sur l’art de la peinture d’icône. 

 

M. Drobot indique quelques écoles iconographiques russes (Kiev, Novgorod et Pskov). 

 

P. Déseille développe la confession de la foi dans la tradition iconographique orthodoxe.

 

Egon Sendler explique la peinture des icônes et le dogme de l’incarnation.

 

R. Muller, l’icône de la Sainte Trinité d’Andreï Roublev, et son contenu dogmatique. 

 

P.Barsanuphe fait le rapport entre l’icône et les mystères christiques. 

 

M. Quenot parle de la Résurrection, approche du Mystère. 

 

Jean Hani explique l’icône de St Georges. 

 

E. Poirot va de l’iconographie d’Elie à Kerith. 

 

Embiricos explique l’école crétoise, dernière phase de la peinture byzantine. 

 

M. Zibawi développe les icônes d’Alep et la peinture post byzantine au proche Orient

 

B. Sadek nous parle de l’iconographie chrétienne d’Egypte et d’Ethiopie.

 

L’ICÔNE - UNE ÉCOLE DU REGARD

Jean-Yves Leloup

Edition du Pommier

 2012

De même qu’il y a différentes façons de regarder le monde, il y a différentes façons de « lire » une icône et de l’interpréter. Les « lectures d’icônes » proposées ici ont pour but non seulement de nous faire mieux connaître les traditions dans lesquelles elles furent conçues, mais aussi de nous initier à la pratique visionnaire qui les a inspirées, de nous permettre d’intégrer, dans le tissu de notre existence, les éléments dont elles sont composées : les couleurs et les formes qui les structurent, la Présence discrète et forte dont elles sont l’évocation efficace… L’icône est une école du regard, en cela elle s’oppose à l’idole.

Les icônes présentées ici le sont pour la première fois ; elles appartiennent à une collection privée. D’origine russe, elles ont été peintes entre le XIVe et le XIXe siècle. Pour assurer à ce livre son caractère d’ouvrage de référence, nous y avons ajouté quelques icônes plus connues, ainsi que des références à l’art occidental.

L’icône, théologie inspirée est une sainte image et non une " image sainte " ou une image pieuse. Elle a son caractère propre, ses canons particuliers et ne se définit pas par l’art du siècle ou d’un génie national, mais par la fidélité à sa destination qui est universelle.

Elle est une expression de l’économie divine, résumée dans l’enseignement de l’Église orthodoxe : " Dieu est devenu homme pour que l’homme devienne dieu. " Telle est l’importance que l’Église attribue à l’icône que la victoire sur l’iconoclasme fut solennellement déclarée Triomphe de l’Orthodoxie, triomphe qui est toujours fêté à la première semaine du Grand Carême.

Pour l'Église orthodoxe l’image, aussi bien que la parole, est un langage exprimant ses dogmes et son enseignement. C’est une théologie inspirée, présentée sous une forme visuelle. Elle est le miroir reflétant la vie spirituelle de l'Église, permettant de juger des luttes dogmatiques de telle ou telle époque. Les époques de la floraison de l’art liturgique correspondent toujours à un essor de la vie spirituelle : ce fut le cas de Byzance, des autres pays orthodoxes et de l’Occident à l’époque romane. À ces moments, la vie liturgique est réalisée pleinement dans son ensemble harmonieux, ainsi que dans chacun de ses domaines particuliers. Toutefois, l’image ne se borne pas à exprimer la vie dogmatique et spirituelle de l'Église, sa vie intérieure. À travers l'Église, l’image reflète également la civilisation qui l’entoure. Lié par ceux qui le créent au monde d’ici-bas, cet art est aussi un miroir de la vie du peuple, de l’époque, du milieu et même de la vie personnelle de l’artiste. Il est aussi en quelque sorte l’histoire du pays et du peuple. Ainsi, une icône russe, tout en ayant la même iconographie qu’une icône byzantine, diffère de celle-ci par ses types et son caractère national, une icône de Novgorod ne ressemble pas à une icône de Moscou etc... C’est précisément cet aspect extérieur de l’art sacré qui forme l’objet de la grande majorité des études actuelles.

Le contenu liturgique de l’image sacré fut perdu en Occident au XIIIe siècle et dans le monde orthodoxe, suivant les pays, aux XVe, XVIe et XVIIe siècles. Ce n’est que vers la fin du XIXe siècle que les connaisseurs, les savants, les esthètes découvrirent l’icône. Ce qui semblait auparavant une tache sombre, engoncée d’un riche revêtement d’or, apparut soudain en sa miraculeuse beauté. Nos ancêtres iconographes se révélèrent non seulement des peintres de génie, mais des maîtres de la vie spirituelle, ayant su donner des formes à la parole du Seigneur : Mon Royaume n’est pas de ce monde (Jn). Or, l’incompréhension du contenu de cet art n’est pas due à notre supériorité, ni à une perte de sa force vitale ou de son importance, mais à notre décadence spirituelle profonde. Sans parler des personnes qui sont complètement en dehors de l'Église, nous sommes en présence, même chez les croyants, d’un péché essentiel de notre époque : la sécularisation de notre esprit, la déformation complète de l’idée même de l'Église et de la Liturgie.

On peut dire qu’en général on ne voit plus de la vie spirituelle que son côté moral. Son fond dogmatique, devenu le domaine des " savants théologiens ", est considéré comme une science abstraite et n’a plus aucun rapport avec la réalité de notre vie quotidienne. Quant à la Liturgie, guide infaillible de notre chemin spirituel, profession de notre foi, elle n’est plus pour beaucoup qu’un rite traditionnel ou bien un usage pieux et touchant. L’unité organique du dogme et de la loi morale dans la Liturgie s’est brisée, désagrégée. Cette absence d’unité intérieure détruit la plénitude liturgique de nos services divins. Les éléments qui les composent et dont nous ne saisissons plus le but commun - la parole, le chant, l’image, l’architecture, l’éclairage etc... - s’en vont, chacun dans sa propre voie, à la recherche de son sens et de ses effets particuliers. Ils ne sont plus unis les uns aux autres que par la mode de telle ou telle époque (baroque, classicisme etc...) ou par le goût personnel. Ainsi, l’art de l'Église ne vit plus de la révélation du Saint-Esprit, de la vie dogmatique de l'Église, mais se nourrit de la civilisation de tel ou tel moment historique. Il n’enseigne plus ; il cherche et tâtonne avec le monde.

Du haut de ses 2033 mètres, surplombant la mer Egée, le mont Athos domine magnifiquement cette  belle péninsule du nord-est de la Grèce, de 70 kilomètres de long sur une dizaine de large, le plus à l'est des « trois doigts » de la presqu'île de Chalcidique. Cette péninsule est aussi appelée « montagne Sainte », depuis que la vierge Marie y aurait fait une apparition. De nombreuses icônes représentent ainsi le mont  comme ce « jardin de la Vierge » sur lequel elle veille maternellement. A travers son histoire, « Athos » renvoie à différentes réalités : lieu mythique, lieu saint, république monastique, mais aussi et surtout un lieu d'intériorité, de silence et de prière….
Dans la mythologie grecque, Athos est un Géant qui, lors d'un combat, aurait jeté une « pierre » sur Poséidon. Manquant sa cible, elle s'enfonça dans la mer Egée et devint la montagne qui porte le même nom.
Athos devint ensuite une terre chrétienne après la conversion de l'empereur Constantin au IVe siècle après Jésus-Christ. A partir du VIIe siècle, persécutés par les musulmans et chassés par les iconoclastes, de nombreux moines vinrent se réfugier au Mont Athos pour y vivre en ermites. Afin d'empêcher la venue de brigands ou de bergers, et  préserver ainsi la tranquillité des anachorètes, il fallut une ordonnance impériale en 885 pour leur interdire l'accès. De même, afin d'écarter les tentations et « chasser les mauvaises pensées », il fut déclaré qu'aucune créature de sexe féminin, humaine ou animale (la zoophilie était une pratique fréquente à l'époque), ne pourrait se rendre sur la péninsule. Cette loi (« abaton ») est d'ailleurs toujours en vigueur : aucune femme n'est admise au mont Athos.

L'année 963 marque la naissance de la communauté monastique telle que nous la connaissons aujourd'hui, avec ses règles de vie et son organisation. C'est en effet à cette date que le moine Athanase, grâce aux dons de son ami l'empereur byzantin Nicéphore Phocas, fit bâtir le premier monastère, la Grande Laure et son église centrale, le Catholicon, et fit du mont Athos un des plus importants centres de spiritualité orthodoxe de l'empire byzantin. D'autres monastères s'érigeront très vite (la plupart avant le schisme avec Rome en 1054) sur tout le pourtour de la péninsule. Le mont Athos connut de nombreuses évolutions au fil des siècles, dont une résistance farouche contre la mainmise romaine à l'époque des croisades, la sujétion à l'empire ottoman ainsi qu'une diversification de sa population (on y trouve des monastères russes, géorgiens, serbes, bulgares, roumains…). Athos compta ainsi plusieurs dizaines de milliers de moines au XVIe siècle.

On compte actuellement vingt monastères sur le mont. Le nombre de moines est reparti en hausse depuis une vingtaine d'années : ils seraient 2 200 désormais, alors qu'il n'en restait pas la moitié au début des années 1960. Bien que l'entrée au Mont Athos soit extrêmement règlementée, beaucoup de jeunes y viennent de tous pays, attirés par l'idéal ascétique et la réputation exemplaire du lieu. La commémoration du millénaire du mont Athos en 1963, puis son entrée au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco en 1988 expliquent sans doute en partie ce regain d'intérêt pour la Sainte Montagne. Mais ce renouveau passe aussi par une reviviscence de l'héritage théologique et spirituel des grands saints hagiorites (du grec hagios oros, sainte montagne), anciens tels Grégoire Palamas et Nicolas Cabasilas au XIVe siècle, ou modernes comme saint Silouane au XXe siècle.

 

l’initiateur – une lecture initiatique de l’Évangile de jean

Francis ducluzeau

Edition Du Rocher

 1994

Ce texte – l’Évangile de Jean – est sacré parce qu’il est un hymne à la Vérité et à l’Amour qui nous fait prendre conscience avec une grande émotion de toutes nos responsabilités. Comment accéder à ce niveau de connaissance autrement que par le langage symbolique ?

À la mort de Ieschoua, après qu’il ait transmis son Souffle à l’humanité tout entière, le divin et l’humain ne sont plus injoignables, au contraire : ils sont à rapprocher et à rendre inséparables en une nouvelle alliance, qui est le sens de la naissance à une nouvelle vie. L’initiateur a fait son œuvre.

Jean nous rend conscients que la Lumière est en nous, cachée par nos Ténèbres, et qu’il nous appartient, dès que nous en prendrons la décision, de chasser ces ténèbres comme on chasse une fumée épaisse ou un air pollué par l’apport d’un courant d’air neuf. Il nous dit aussi que plus vite nous ouvrirons nos fenêtres sur l’essentiel et plus vite nous y verrons clair, plus vite nous ferons l’effort de marcher par nous-mêmes et plus vite nous trouverons la direction de la Lumière.

 

L’ORDRE CISTERCIENEN  -   intervalle en France du 12° au 20° Siècle

 

Edition  Ouest -France

 1987

Saint Robert fonde une abbaye « au désert de Cîteaux » Il était entré à quinze ans, en 1032, à l'abbaye bénédictine de Montier-la-Celle, tout près de sa ville natale de Troyes, et en était devenu rapidement prieur.


Élu abbé de Saint-Michel de Tonnerre, il quitta sa charge à cause de l'indocilité des moines ; en revanche, il accepta de devenir le supérieur des anachorètes de Collan dans la forêt voisine. Le nombre de ceux-ci s'étant accru, la communauté alla se fixer en 1075 dans un nouveau monastère à Molesmes, où elle adopta la règle de saint Benoît. L'abondance des aumônes et des donations apporta la richesse, qui entraîna le confort et la tiédeur.

Les transgressions de la règle devinrent telles que, en 1098, après de solennels avertissements, l'abbé, avec ses moines les plus fervents, se transporta dans un lieu sauvage nommé Cistercium (de cistels, « les joncs »), offert par le duc de Bourgogne. Voici comment le Grand Exorde, ouvrage du cistercien Conrad d'Eberbach, raconte solennellement la prise de possession : « Dom Robert, abbé de Molesmes, et avec lui des frères au nombre de vingt, dont la grâce de Dieu avait touché le cœur, préférant les labeurs, les austérités et les fatigues de leur bienheureux père saint Benoît aux douceurs d'une vie abondante et facile, quittèrent leur abbaye dans la joie pour aller chercher le Seigneur au désert de Cîteaux.

Du consentement et avec l'autorisation de l'évêque de Chalon, sous la juridiction duquel cette terre était placée, ils commencèrent à édifier ce Nouveau Monastère, car ce fut ce nom que reçut à l'origine cet ensemble de cabanes. Le 21 mars 1098, à la grande joie des anges et à la consternation des démons, naquit la maison de Cîteaux et, en elle, cet ordre illustre qui a illuminé le monde par ses hommes célèbres, ses docteurs et ses saints. »

 

Pour le remplacer, les moines de Cîteaux élurent le prieur Aubry (Albericus), qui resta en charge dix ans, jusqu'à sa mort survenue en 1109. Il eut pour successeur son propre prieur, Étienne Harding qui, lui, demeura abbé vingt-quatre ans. Cependant, malgré son sage gouvernement, la générosité des grands et la protection du Saint-Siège, les effectifs stagnaient. En 1112, alors que la communauté ne comptait pas plus de trente moines, la peste en tua dix-huit. L'angoisse de l'abbé était grande. Or, un jour d'avril de cette même année, on frappa à la porte du monastère. Et le frère portier stupéfait vit devant lui trente et un chevaliers qui demandaient l'habit. À leur tête, le jeune Bernard de Fontaine, suivi de quatre de ses frères, de deux de ses oncles, et de vingt-quatre de ses amis, qu'il avait décidés à entrer dans le cloître. Cette arrivée massive suscita l'émulation ; en quelques mois, des dizaines d'autres recrues, nobles, clercs, bourgeois et paysans, vinrent réclamer la grâce d'être reçus dans le Nouveau Monastère. Il fallut essaimer.

 

Dès 1113, l'abbé Étienne envoya le moine Philibert avec douze autres religieux constituer le monastère de La Ferté, lui aussi dans le diocèse de Chalon. L'année suivante, il chargea Hugues de Vitry, l'un des compagnons de Bernard, de bâtir le monastère de Pontigny, dans le diocèse d'Auxerre. Des familles seigneuriales, alliées aux Fontaine, offrirent des terres pour deux nouvelles fondations : l'une à Moiremont, qui devint Morimond, aux confins de la Champagne et de la Lorraine, l'autre au val d'Absinthe, dans la vicomté de La Ferté au sud de Bar-sur-Aube, qui devint Clairvaux. Comme abbé de la première, Étienne nomma Arnold, originaire de Cologne ; comme abbé de la seconde, Bernard de Fontaine. Les deux nouvelles abbayes furent érigées en 1115. On désigna sous le nom de proto-abbés les quatre abbés de ces premières abbayes filles, qui eurent elles-mêmes leur propre filiation : toute nouvelle fondation fut inscrite dans l'une des descendances de Cîteaux, La Ferté, Pontigny, Clairvaux ou Morimond, comme nous le montre ensuite l'arbre généalogique de l'ordre.

 

Voyant son ordre s'accroître, saint Étienne Harding voulut l'organiser en faisant œuvre de législateur. Dès 1114, il rédigeait la Charte de charité primitive qui fut, en 1118, complétée, en commun au second chapitre général, par une nouvelle Carta caritatis. Selon ces textes, l'abbé-père a le droit de visite et de correction dans toutes les abbayes de sa filiation. Les proto-abbés ont, de leur côté, collectivement le droit de correction à l'égard de l'abbé de Cîteaux. Celui-ci doit convoquer tous les ans en chapitre général l'ensemble des abbés de l'ordre. Il s'agit donc bien, contrairement aux usages de l'ordre bénédictin, d'une organisation autoritaire, centralisatrice et hiérarchique. La Charte règle aussi la nourriture : aucune viande, aucune graisse ; les moines doivent tirer leur subsistance du travail de leurs mains.

 

Quand il prit possession du domaine où il allait ériger l'abbaye de Clairvaux, saint Bernard avait vingt-cinq ans. Bien peu, parmi ses frères en religion, devinaient quel sort l'attendait, et par là-même quelle prestigieuse destinée était promise à son abbaye et à sa filiation ; d'autant plus que, épuisé par les macérations qu'il s'était imposées pendant son noviciat, il était miné par une maladie permanente, qui laissait supposer chaque jour qu'il vivait ses derniers instants. Or, cet abbé étique et chancelant allait exercer sa charge durant trente-huit ans, en administrant un monastère qui compterait bientôt sept cents religieux, en fondant soixante-huit abbayes qui à leur tour en fonderaient plus de cent, en parcourant les routes de la France, de l'Italie et de l'Allemagne pour convertir les hérétiques, prêcher la deuxième croisade et la soumission au pape légitime Innocent II ; en traitant d'égal à égal, pour obtenir la paix et défendre les droits de l'Église, avec les plus grands souverains du temps : un Lothaire II et un Conrad III d'Allemagne, un Louis VII de France, un Henri II d'Angleterre ; en prononçant plus de trois cents sermons publiés, en rédigeant douze traités et plus de cinq cents lettres.

 

L'ordre de Cîteaux érigea sept cent trente abbayes. Ce fut dans ce même temps que les plus célèbres cisterciens publièrent leurs œuvres : Guillaume de Saint-Thierry, Guerric d'Igny, Aelred de Rievaulx, Isaac de l'Étoile, Gilbert de Hoyland, Geoffroy d'Auxerre, Otton de Freising, Adam de Perseigne, Alain de Lille, Conrad d'Eberbachoe. Dans ce temps encore brilla l'architecture romane cistercienne, avec des dizaines d'abbatiales qui allient la majesté et le recueillement ; parmi elles, Fontenay, Pontigny, Noirlac, Cadouin, Flaran, Silvanès, Bonnecombe, Léoncel, Sénanque, Silvacane, Le Thoronet, Otterberg, Maulbronn, Walderbach, Staffarda, Fossanova, Casamarioe.

 

Il est impossible ici non pas de décrire, mais même d'énumérer les saints et les personnages de l'ordre dans ce simple douzième siècle, tant ils abondent, et tant la notice consacrée à chacun réclamerait un développement. Mentionnons seulement le pape Eugène III (1145-1153), moine de Clairvaux puis abbé de Saint-Anastase de Rome ; Étienne, cardinal-évêque de Palestrina (1141-1158), originaire de Thibie près de Châlons-en-Champagne ; Henri de France, frère du roi Louis VII, archevêque de Reims ; Amédée de Hauterive, évêque de Lausanne ; Hugues de Trois-Fontaines, cardinal-évêque d'Ostie ; Henri de Marcy, cardinal-évêque d'Albano. Ce fut à des légats cisterciens que, au début du XIIIe siècle, Innocent III confia la tâche de lutter contre l'hérésie albigeoise par des moyens pacifiques, avec à leur tête Pierre de Castelnau, moine de Fontfroide, et Arnaud Amaury, abbé de Cîteaux. La haine qu'ils suscitèrent chez la noblesse acquise à l'hérésie fut telle que Pierre de Castelnau fut assassiné par un écuyer du comte de Toulouse (1208). Au siècle suivant, le cistercien Jacques Fournier, devenu évêque de Pamiers, fut nommé cardinal et bientôt élu pape sous le nom de Benoît XII (1334-1342).

 

Mais un mal plus insidieux fut le concordat signé en 1516 entre Léon X et François Ier, par lequel le pape concédait aux rois de France la nomination des évêques et des abbés, jusque-là élus par les chapitres. C'était le régime de la commende, qui permit à des clercs séculiers, ou même à des laïcs, et bientôt à des enfants, de recevoir le titre d'abbé sans gouverner l'abbaye, et d'en percevoir la meilleure partie des revenus. Le résultat fut navrant : les abbés commendataires, se préoccupant seulement d'encaisser les revenus, ne s'occupèrent, dans la plupart des cas, ni de l'entretien des bâtiments, ni de la survie des moines. Les ruines s'accumulèrent, les communautés se réduisirent à quelques sujets. Et ce régime, malgré les protestations adressées à Rome, perdura jusqu'à la Révolution française.

 

Pour lutter contre cette décadence, des réactions salutaires eurent lieu dans différentes régions d'Europe, sous forme de constitution de congrégations aux statuts exigeants. Les plus remarquables s'établirent en France, pays de la naissance de l'ordre. Jean de La Barrière, abbé commendataire de Feuillant au diocèse de Rieux en Languedoc, se fit abbé régulier et créa la congrégation dite des Feuillants, auquel il donna des constitutions terribles, mais qui s'écartaient trop de l'esprit et des usages de Cîteaux ; elle s'éteignit à la fin du XVIIe siècle. Plus vivace fut la congrégation de la Stricte Observance de Cîteaux, dont l'initiateur fut Octave Arnolfini, lui aussi passé, à l'abbaye de La Charmoye, d'abbé commendataire à abbé régulier (1602). Sa réforme gagna huit monastères de l'est de la France, puis un certain nombre d'autres dans le reste du pays ; il en eut bientôt trente-cinq ; mais les abbés de Cîteaux et les chapitres généraux combattirent ce qu'ils estimaient schismatique dans ce retour aux sources, et il en résulta des troubles répétés dans l'ordre. Au sein de la Stricte Observance, Armand de Rancé, abbé de La Trappe, lui aussi passé du statut commendataire à celui d'abbé régulier, donna à sa communauté des règlements plus austères encore, qui se maintinrent après sa mort.

 

Mais survint la Révolution française. Le 2 novembre 1789, un décret de l'Assemblée nationale confisquait les biens du clergé ; le 13 février suivant, un autre décret supprimait les ordres religieux contemplatifs ; les Cisterciens n'avaient plus ni demeures, ni légalité. Ils émigrèrent en Suisse, en Allemagne, en Angleterre, en Espagne. Grâce au concordat de 1801-1802, ils réintégrèrent un certain nombre de leurs monastères ; mais en 1811, Napoléon Ier, pour se venger de Pie VII, supprima « tous les couvents de La Trappe sur toute l'étendue de l'Empire ». Après sa chute, un nouveau retour se produisit. Mais l'hallali suscité par l'esprit révolutionnaire avait gagné l'Europe. En Allemagne, en Espagne, au Portugal, en Suisse, le XIXe siècle fut celui des suppressions et des confiscations. En France, ce furent les moines de La Trappe et leurs recrues venues de l'étranger qui réoccupèrent un ensemble de monastères, ce qui les fit appeler sous le nom générique de Trappistes ; en 1892, Léon XIII reconstitua l'ordre, en France et à l'étranger, sous le nom de Cisterciens réformés de la Stricte Observance ; il comptait alors cinquante-six monastères d'hommes et trente-deux de femmes. La Commune Observance avait été restaurée en 1855, et comptait dix-neuf monastères d'hommes et quatre-vingt-quinze de femmes. 

 

LES  CISTERCIENS - LES MOINES BLANCS

Louis J. LEKAI

Edition Du SEUIL

 1957

Histoire de l’ordre Cistercien. Présents sur les cinq continents, les moines (et moniales) " blancs " _ par opposition aux moines " noirs " de la tradition bénédictine _ forment aujourd'hui encore l'un des ensembles de congrégations les plus importantes du monde catholique. Quant à leur histoire quasi millénaire _ Cîteaux a été fondé en Côte-d'Or il y a près de neuf siècles, en 1098, pour favoriser une observance rigoureuse de la règle de saint Benoît _, elle a constitué un fait de civilisation majeur: sous l'impulsion de saint Bernard en particulier, cet ordre a introduit ou véhiculé dans la chrétienté médiévale une spiritualité et une théologie adaptées à un monde en pleine mutation, un mode d'exploitation économique nouveau, une sensibilité qui s'est traduite dans l'architecture comme dans le chant et l'enluminure.

L'organisation de Cîteaux (un réseau serré d'abbayes " mères ", " filles ", " petites-filles "...) et sa cohésion en ont rapidement fait une puissance considérable sur le plan politique: qu'il s'agisse de la croisade ou bien des compétitions à la tête de l'Eglise, l'ordre a été pour les princes laïcs et les papes du Moyen Age un allié, un adversaire ou un arbitre à ne pas négliger.

Même lorsque de nouvelles formes de la vie religieuse sont apparues (au XIIIe siècle, au XVIIe siècle, etc.), l'esprit de Cîteaux, par-delà de multiples crises et scissions, ne s'est jamais perdu: il suffira de citer l'exemple de la réforme instituée par l'abbé de Rancé à l'abbaye de la Trappe sous Louis XIV.

 

LES CISTERCIENS - sur les chemins de cÎteaux – les moines cisterciens en terre de france

M. niaussat & F. thomas

OUEST FRANCE

 2000

C’est en terre de France que « Les Chemins de Cîteaux » ont leur origine. Toutes ces abbayes cisterciennes au nom si évocateur de paix et de joie : Clairlieu et Clairefontaine, mais aussi Fontenay ou Fontfroide, Noirlac et Bonport… y ont fleuri et s’y sont épanouies du XIIème siècle jusqu’à nos jours.


La liste en est sans fin qui jalonne la route des vacances comme autant de haltes curieuses dans des sites splendides. Tous ceux qui les approchent reconnaissent alors et sentent à travers ces pierres et ces lieux une vie et une âme qui transpirent jusqu’à eux. Pourtant, ces monastères ne furent jamais construits pour devenir des monuments historiques. Simplement, ils sont là parce que des hommes et des femmes ont, un jour, tout quitté, désirant mener une vie d’absolu…

« Les Chemins de Cîteaux » apportent au lecteur le regard de deux moines contemporains. Ceux-ci tentent, l’un par la photographie, l’autre par l’écriture, de faire comprendre la démarche de ces visionnaires de l’extrême qui ont bâti ces abbayes et qui, au travers de cette architecture dépouillée et sublime, donnent leur vision du monde et de l’essentiel.

Leur vie reste une interrogation permanente pour l’homme contemporain.

La Règle cistercienne traduit dans le quotidien de la vie les moyens que l’on se donne pour apprendre à aimer Dieu et son prochain. Elle n’est pas un traité de vie spirituelle, car ce n’est pas en la lisant que le cœur se dilate, mais en la mettant en pratique dans l’atelier qu’est le monastère. Cette règle, écrite il y a 1500 ans, hérite de la ferveur des premiers moines, ermites au désert d’Égypte, enrichie par les premiers essais de vie commune. Elle apparaît comme une synthèse apaisée et équilibrée. Elle offre une alternance entre la prière, le travail et la lecture, elle tempère les rigueurs ascétiques, elle dispose les relations humaines autour de la vertu maîtresse qu’est l’humilité.

 

Elle a cependant été écrite pour un monde bien différent du nôtre. Son interprétation a donc beaucoup évolué. La réforme cistercienne est née d’une prise de conscience : ces évolutions, en donnant plus d’ampleur à la prière chorale, avaient fini par modifier substantiellement la mise en pratique de la règle. En fondant le Nouveau Monastère, les premiers cisterciens veulent retrouver la droiture de la Règle de Saint Benoît. Aujourd’hui, c’est le père abbé qui est chargé de l’interprétation de la règle. Il ne peut l’interpréter que dans la mesure où il en est lui-même le serviteur.

 

les cisterciens – la plus grande aventure du monde

g. mathelié-guinlet

Edition AUBERON

 1998

Qui étaient les moines de Cîteaux ? Des marginaux, un groupe d’hommes qui, dans les dernières années du XIème siècle, créèrent leur propre mode d’existence, à l’écart dans le désert, refusant énergiquement toute aide de voisinage, soumis à la règle des trois vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, auxquels ils ajoutèrent celui de stabilité. Conduits par leur chef de file, ces hommes fuient le monde, s’enfoncent dans une région humide, marécageuse, où poussent des roseaux : des « cistels ». Là, après des années d’avanies, des avancées et des reculs, surgit enfin, sous la direction de son abbé, le Nouveau Monastère, qui sera vivifié et trouvera son plein épanouissement grâce à un jeune seigneur du pays, entraînant avec lui une trentaine de ses parents et de ses amis.

L’Ordre était né, l’Ordre des Cistels, l’Ordre de Cîteaux, dont l’essor fut celui de la plus grande aventure du monde.

 

Voici son histoire : Voilà neuf cents ans, à Cîteaux, un hameau bourguignon, un clerc d’une espèce peu commune fonda une abbaye où, sous sa volonté, sa piété, son courage, la règle de Saint Benoît prit son essor. Cet envol allait se révéler prodigieux. Ce créateur se nommait Robert de Molesme. Il fut bientôt suivi dans sa démarche. En 1119, Etienne Harding rédigea la Charte de Charité, constitution fondamentale de l’Ordre des Cîteaux qui, en dépit de sa rigueur, attira vers lui maints disciples. Les cisterciens se devaient d’être pauvres, de se consacrer à Dieu et aux travaux des champs. Bientôt, l’Ordre put se féliciter d’avoir donné naissance à quatre « filles » : la Ferté, Clairvaux (dont Saint Bernard fut le premier abbé), Pontigny et Morimond. En 1153, il comptait 343 abbayes. En 1300, elles étaient au nombre de 694.

La prospérité de ces monastères résultait d’une organisation puissante, extraordinaire pour l’époque. Les moines blancs de Cîteaux répandirent au-delà des frontières d’une France pauvre et vulnérable les lois qui régissent leur existence ainsi que les règles de leur savante architecture et les principes d’un art sévère dont les créations subsistent encore.


Ils s’étaient éloignés des cités pour méditer dans les terres tout en les défrichant et semant. Ils répandirent les graines d’un christianisme fervent et rude qui, plutôt que de les rebuter, augmenta le nombre des fidèles. « Ils décorent les déserts de leurs saintes perfections », écrivit à leur intention Hugues de Saint-Victor. « Ils ornent les solitudes de leur justice, de leurs pieux entretiens et de leurs bons exemples ». Les cisterciens apportèrent dans ces déserts non seulement les remèdes spirituels à l’impiété, la licence, le désespoir, mais également, à l’entour de leur couvents, leur technique sur l’art de bâtir, de sculpter, de peindre et surtout de faire prospérer une agriculture en jachère. Robustes et rigoureux, infatigables dans leur foi comme dans leurs labeurs multiples, ils furent, pour la Chrétienté, un exemple sans pareil.

 

lumiÈre d’orient, des chrÉtiens d’asie aux mystÈres ÉvangÉliques

Jean tourniac

Edition DERVY

 1979

Cet ouvrage explique les différentes particularités afférentes à ces peuples d’Asie bien que chrétien ils ont souvent des pratiques approchant les concepts d’extrême Orient.

 

Au sens large du terme, le christianisme oriental englobe toutes les Eglises qui ne sont pas issues des liturgies catholiques latines.

 

Ce sont des Eglises qui se caractérisent par une organisation non centralisée, par contraste avec le christianisme occidental d’organisation centralisée autour du souverain pontife. Les Eglises orientales peuvent être regroupées en 4 ensembles. Les Églises des deux conciles, ou pré-éphésiennes : L’Eglise assyrienne d’Orient, non unie à Rome est une Eglise perse de rite chaldéen. Elle est actuellement divisée en deux et a donc deux patriarches, un à Chicago et un à Bagdad.

 

Les Églises des trois conciles, ou préchalcédoniennes : L’Eglise copte orthodoxe est l’Eglise d’Alexandrie de rit copte, fondée en 68 par l’évangéliste saint Marc à Alexandrie.

Elle compte près de 10 millions de fidèles. Actuellement le patriarche est Tawadros II, en résidence au Caire. Les Eglises éthiopienne et érythréenne orthodoxe sont aussi de rite copte. L’Eglise syriaque orthodoxe, fondée par saint Pierre à Antioche. Actuellement, le patriarche est Ignace Ephrem II Karim qui porte le nom de Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient avec résidence à Damas.

 

L’Eglise arménienne apostolique. Elle compte 6 millions de fidèles et est dirigée par deux catholicos. Les Eglises des sept conciles (Eglises orthodoxes « byzantino-slaves ») : Elles sont issues du schisme de 1054 et englobent les Eglises orthodoxes sauf les anciennes Eglises citées ci-dessus. Elles incluent notamment les Eglises orthodoxes de Constantinople, Alexandrie, Jérusalem, Antioche, Russie, Grèce, etc.

 

Les Eglises catholiques orientales : elles se caractérisent par le fait d’être en pleine communion avec le Pape et d’utiliser les rits liturgiques orientaux. L’Eglise grecque melkite catholique qui compte près de 2 millions de fidèles, dont une majorité en diaspora, et regroupe les chrétiens de rit byzantin des patriarcats chalcédoniens d’Antioche, d’Alexandrie et Jérusalem. Elle est née en 1764. Actuellement, son chef est Grégoire III Laham, qui porte le titre de Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, d’Alexandrie et Jérusalem en résidence à Damas.

 

L’Eglise maronite : saint Maroun a fondé cette Eglise antiochienne de tradition syriaque qui a constitué un patriarcat en 685. Cette Eglise n’a jamais été séparée de Rome. Aujourd’hui, elle compte près de 4 millions de fidèles à travers le monde, dont près d’1,6 million au Liban. Actuellement, le patriarche est le cardinal Bechara Boutros Rahi, en résidence à Bkerké au Liban. L’Eglise syriaque catholique. La rupture avec Constantinople et Rome est effective en 512. Après un rapprochement avec Rome en 1557, l’Eglise prend le nom d’Eglise syriaque catholique en 1662. Actuellement, le patriarcat, établi au Liban est gouverné par Ignace Joseph III Younan

 

L’Eglise arménienne catholique, fondée, selon la tradition, par les apôtres Barthélemy et Thaddée. Cette Eglise compte plus de 600.000 fidèles dans le monde. Le Patriarche de Cilicie des Arméniens catholiques est Nersès Bédros XIX Tarmouni en résidence à Beyrouth.

 

L’Eglise chaldéenne, fondée par l’apôtre saint Thomas et ses disciples, pour les chrétiens issus des communautés juive et païenne de Babylone. Aujourd’hui, elle compte près de 500.000 fidèles dans le monde. Actuellement, le patriarche est le cardinal Louis-Raphaël 1er Sako, en résidence à Bagdad.

 

L’Eglise copte catholique. Cette Eglise rassemble 160.000 fidèles en Egypte. Actuellement, le patriarche est Ibrahim Isaac Sidrak, patriarche d’Alexandrie, en résidence au Caire. L’Eglise syro-malabare : saint Thomas fonde l’Eglise malabare qui restera toujours unie à Rome. Elle compte 3,8 millions de fidèles. L’Eglise syro-malankare a la même origine que l’Eglise malabare.

 

L’Eglise greco-catholique de Roumanie compte environ 700.000 fidèles en Roumanie et dans la diaspora. En 2005, cette Eglise est élevée par Benoit XVI au rang d’archevêché majeur. L’Eglise gréco-catholique d’Ukraine compte 4,3 millions de fidèles en Ukraine et dans la diaspora.

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