Chapitre 8 A - K ( Christianisme ) |
8 A
abbaye de valmagne |
|
Edition
GAUD |
2005 |
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De plus l’Abbaye offre la possibilité
de se restaurer à l'auberge de l'abbaye en dégustant des plats savoureux avec
des légumes, fleurs, fruits et plantes oubliés issu de son potager Bio. L’Abbaye de Valmagne a été construite
en 1139, fondée par Raymond Trencavel, vicomte de Béziers. Il s’agit au
départ d’une abbaye bénédictine mais, suite au fort développement de l’ordre
cistercien à l’époque, elle est vite rallié au nouvel ordre. L’abbaye de
Valmagne connaît vite une époque de splendeur durant laquelle on compte de
nombreuses dépendances raccrochées à l’abbaye comme de nombreuses terres, des
moulins, des fermes etc. La communauté est riche, elle compte même jusqu’à
300 moines, aussi on la restaure et rénove déjà très tôt. En 1257 c’est
l’église toute entière qui est remise à neuf dans le style gothique, sur les
bases de l’ancienne église romane. Vous pourrez voir sur les photos que le
style gothique employé pour la rénovation de l’église ressemble plus au
gothique du nord de la France qu’à celui utilisé dans le sud à cette époque
de par sa taille et sa hauteur (23m de haut et 83m de long). La construction
d’un cloître gothique suivra ensuite, bâti sur les bases de l’édifice roman,
au XIVème siècle. Cependant, la période dorée ne
dure pas et les premiers problèmes surviennent lors de la grande guerre de
cent ans, au milieu du XIVème siècle. La peste noire dévaste la région et de
nombreux moines meurent ou fuient. De plus, le passage des grandes compagnies
endommage l’abbaye. Par la suite, de nombreux changements comme la guerre de
religions et certaines attaques successives produisent l’abandon définitif de
l’abbaye au XVIème siècle. L’édifice reste désert pendant près de 40 ans et
devient un repère de brigands. Les moines reviennent toutefois peupler
l’abbaye au XVIIème siècle et entreprennent des travaux de restauration. Ils
restaurent ainsi bout après bout l’abbaye pendant près d’un siècle.
Malheureusement les restaurations sont très coûteuses et l’abbaye s’endette
complètement. Lors de la Révolution française, l’abbaye est à nouveau
saccagée : en 1790 les trois derniers moines quittent les lieux.
L’abbaye devient bien nationale et est ainsi vendu en 1791 à monsieur
Granier-Joyeuse qui transforma alors l’église en cave à vin. On remarque que
les grandes barriques de vin ont été conservées dans la nef, même si elles ne
sont plus utilisées de nos jours. Enfin, en 1838, l’abbaye est à nouveau
vendue et rachetée par le comte de Turenne, descendant des actuels
propriétaires des lieux. |
ABBAYE DE MONTSERRAT
- CATALOGNE ESPAGNOLE |
Estève Serrat et Perez |
Edition Géocolor – Barcelone |
2015 |
L'abbaye Santa Maria de Montserrat est une abbaye
bénédictine située sur le massif montagneux de Montserrat en
Catalogne. Ce lieu de pèlerinage s'impose dès le Moyen-Âge comme le
premier sanctuaire marial Catalogne. La légende fait remonter la fondation de l'abbaye en l'an
880 : un samedi après-midi à la tombée de la nuit, des pâtres voient
descendre du ciel une puissante lumière accompagnée d'une mélodie. Le samedi
suivant, la vision se répète. Les quatre samedis suivants le recteur
d'Olesa les accompagne et peut constater la vision
miraculeuse. L'évêque organise alors une montée au Montserrat pendant
laquelle est découverte une grotte où se trouve une image de la Sainte
Vierge. L'évêque propose alors de la transférer à Manrèse, mais quand ils
essaient de la bouger, elle est si lourde qu'ils n'y parviennent pas. L'homme
d'Église interprète ce fait comme la volonté de la Sainte Vierge de rester en
ce lieu et décide de faire construire une chapelle sur le site. La légende raconte que ce
soient des anges qui ont découpé le massif de Montserrat avec une scie
en or (d'où l'étymologie de Montserrat, « mont-scié »)
pour abriter la statue de la Vierge et l'abbaye. C'est l'origine du symbole
héraldique de Montserrat : une scie, tantôt tenue par des anges et
tantôt seule, mais toujours au-dessus d'un dessin de rochers stylisés.
Depuis, Montserrat est considéré comme un haut lieu du catholicisme tant
espagnol que catalan. En dehors du monastère et de la Sainte Grotte, le
massif compte un bon nombre de petites églises et d'ermitages abandonnés. La première mention de Montserrat date de 888. Au IXe
siècle, on y trouve quatre chapelles, Sainte-Marie, Saint-Iscle (la
seule qui subsiste aujourd'hui), Saint-Pierre et Saint-Martin. C'est en
945 que la fondation du monastère Sainte Cécile est attestée. Quant au
monastère de Montserrat, il est fondé vers 1025 par l’Abbé Oliba, évêque de
Vic, mais à cette époque dirigé en
France St Michel de Cuxa, St Martin du Canigou et Elne. Au XIIe siècle, une nouvelle église
romane est construite. C'est également à cette époque qu'est fabriquée
la vierge noire, installée dans la basilique. Les pèlerinages deviennent
de plus en plus nombreux. La confrérie de la Vierge de Montserrat est fondée
en 1223 grâce à l'épouse de Pierre II d'Aragon. Elle a pour fonction de
prier pour que les âmes des confrères morts accèdent à la patrie céleste. En 1476, on construit un cloître gothique. La réputation de
Montserrat commence à se répandre. Ignace de Loyola y vient en
pèlerinage. L'abbaye est détruite par les troupes napoléoniennes en 1811. Les
bâtiments actuels datent du XIXe siècle, initiés par l'abbé Muntadas et
rénovés par Josep Puig i Cadafalch. La nouvelle façade de la basilique est
inaugurée en 1901. Durant la Guerre civile espagnole, les moines doivent
quitter le monastère. Vingt-trois trouveront la mort. Le monastère de
Montserrat est épargné de justesse du pillage et de la destruction. Les
moines y retournent en 1939. Depuis 1942, le monastère profite d'une expansion
continue : nouvelle façade du monastère, ensemble de services d'accueil,
musée de la peinture catalane moderne, restauration de la basilique et de la
sainte grotte, etc. La communauté monastique actuelle est composée d'une vingtaine
de moines qui suivent la règle de Saint Benoît dont l'objectif principal
est de conserver le Montserrat en tant que lieu de prière et de
recueillement. Les moines assurent également le bon fonctionnement de
l'hôtellerie et de l'accueil des pèlerins, en plus d'activités de recherche
et d'édition. Parmi les divers édifices du monastère bénédictin, la salle
capitulaire, le cloître et le réfectoire sont remarquables par leur
architecture. Sur le site, on retrouve également plusieurs aménagements et la
basilique. Initialement inaugurée en 1592, la basilique elle a fait
l'objet d'importants travaux de restauration à la fin du XIXe siècle, puis
entre 1991 et 1995. Elle est formée d'une seule longue
nef de 58 m de long, 15 m de large
et 23 m de haut. La nef est bordée d'une série de chapelles
entre les contreforts et de tribunes dans la partie supérieure. Au fond
de la nef, au-dessus du chœur des moines, une niche est aménagée pour
recevoir, sur un trône en argent, la Vierge de Montserrat, à laquelle les
pèlerins et les visiteurs accèdent par un escalier latéral. L'autel est fait d'un bloc de pierre de huit tonnes et repose
sur une dalle provenant de l'ancien autel de la basilique. Au-dessus, un
imposant baldaquin est suspendu auquel sont accrochés une croix en or
avec un Christ en ivoire, attribués à Lorenzo Ghiberti. La réalisation de la
chapelle a débuté en 1876 et s'est terminée en 1885, sous la direction
de Paula del Villar i Lozano, aidé par Antoni Gaudi. Devant le vitrail
central de la chapelle, une statue en bois polychrome d'Agapit Vallmitjana
représente saint Georges, patron de la Catalogne. Une fresque de Joan
Llimona est peinte sur la coupole. La Santa Cova ou Sainte Grotte est
située à l'endroit présumé où la Vierge est apparue aux bergers. Sur le site,
une chapelle construite au XVIIe siècle, abrite la Santa Cova. Endommagée lors
des guerres napoléoniennes, des travaux de restauration seront menés en 1859.
Grandement abîmée par un incendie et de fortes tempêtes, la chapelle a été
une nouvelle fois restaurée en 1997. La culture est un élément important de Montserrat, la bibliothèque du
monastère compte environ 300.000 volumes. La manécanterie (l'Escolania)
considérée comme l'un des conservatoires pour enfants parmi les plus vieux
d'Europe, est l'une des plus célèbres du monde et est réputée pour son
répertoire de musique baroque religieuse. L'école assure l'éducation d'une
cinquantaine d'élèves qui prennent part aux offices religieux. Au point de
vue musical, le monastère est également connu pour avoir renfermé dès le
XIVe, le fameux Livre Vermeil, recueil de chants profanes et religieux,
mondialement connu par les spécialistes de musique médiévale. Le musée a subi d'importants réaménagements entre 1980 et 1982.
Les collections comprennent des œuvres de Caravage, du Gréco, de Tiepolo,
Monet, Degas, Sisley, Picasso, Dali, Miro et de surcroît des trésors
d'Egypte antique. On y retrouve également plusieurs objets du
Moyen-Orient, des objets liturgiques de Montserrat entre le XVe siècle et le
XXe siècle et un important échantillon de peinture catalane. Un livre avec 350
photos couleurs sur les trésors de cette Abbaye, ainsi que l’historique de sa
construction |
abrÉgÉ d’histoire de l’Église
orientale et surtout melkite |
Le
Père Joseph chammas |
LIBAN
|
1950 |
Trois petits livres par le Père Basilien Salvadorien J. Chammas qui explique l’histoire et la théologie de ce groupe chrétien catholique installé depuis 2000 ans en Syrie au Liban, et en Turquie. Le
premier livre traite de l’an 34 à l’an 634, le deuxième livre de 634 à 1724
et le troisième livre de 1724 à aujourd’hui. Les
Grecs-melkites catholiques se trouvent, à l'origine, dans les trois grands
Patriarcats orientaux d'Antioche, d'Alexandrie et de Jérusalem. Le mot
« melkite » vient du syriaque « malko » et signifie « royal » ou « impérial »
; c'est un surnom donné pour la première fois en 460, en Égypte, par les
monophysites, aux orthodoxes qui avaient pris parti pour le patriarche
légitime, Timothée II, appuyé par l'empereur romain (byzantin) Léon 1er. C'était
donc, à l'époque, un synonyme de loyalisme politico-religieux. De l'Égypte,
ce surnom est rapidement passé en Syrie. Actuellement, l'usage commun
réserve ce nom aux catholiques de rite byzantin (grec) de langue arabe dans
les trois patriarcats ci-dessus mentionnés et dans l'émigration. Quant aux
non catholiques de ces mêmes trois patriarcats, ils sont appelés, en arabe,
«Roum», c'est-à-dire grecs d'Orient, tandis que les catholiques melkites sont
aussi appelés «Roum katholik». Le
catholicisme est tellement caractéristique des grecs-melkites catholiques
que, pour un homme du peuple, surtout en Syrie, le terme «katholik», sans
autre précision, désigne toujours les grecs-melkites catholiques.
Aujourd'hui, tous les melkites sont de langue arabe. Autrefois, notamment du
Ve au XIIe siècles, il y avait des melkites d'origine
byzantine qui parlaient encore le grec, d'autres de race autochtone qui
parlaient le syriaque, et enfin d'autres d'ethnie arabe, convertis au
christianisme dès le Ve siècle, donc bien avant l'islam, qui
parlaient arabe. Cette pluralité ethnique et linguistique existait aussi chez
les monophysites de l'époque, mais avec une prédominance de la langue
syriaque. Les melkites d'aujourd'hui, aussi bien catholiques
qu'orthodoxes, représentent donc le tronc des deux grands arbres formés par
les deux grandes circonscriptions ecclésiastiques déjà reconnues au concile
de Nicée (325) et qui avaient leurs centres respectivement à Alexandrie (pour
les territoires correspondant au « diocèse » civil romain d'Égypte) et à
Antioche pour le « diocèse » de l'Orient |
A L’AUBE DU CHRISTIANISME |
m.e. boismard |
Edition
du CERF |
1999 |
Pour
bien des gens, être chrétien, c’est adhérer à un credo, c’est croire à des
dogmes, alors, en a-il toujours été ainsi ? D’autre part, les croyants
ne sont-ils pas aujourd’hui mal compris, au moins dans certains
milieux ? C’est à ces questions que veut répondre l’auteur, qui fait le
point à partir des textes du Nouveau Testament, lesquels sont presque
toujours enracinés dans l’Ancien Testament. Il
commence par poser le problème de l’existence de Dieu telle qu’elle est vécue
dans la Bible et par analyser ses implications modernes. Il traite ensuite du
problème de la foi dans les cinquante premières années du christianisme, il
s’agit essentiellement de croire en l’avènement du Royaume de Dieu, de croire
que Jésus en est le Roi, mais cela suppose de croire en sa Résurrection. L’auteur
montre ensuite comment sont nés et se sont développés les deux principaux
dogmes, objets de la foi actuelle des chrétiens : la divinité du Christ
et la Trinité. Il explique comment comprendre le dogme de la Rédemption (Dieu
a-t-il exigé le sang, et donc la mort du Christ, pour nous pardonner nos
fautes ?). L’auteur
montre enfin, comment concevoir le châtiment de ceux que la Bible appelle
« les impies ». Dieu qui est Amour, peut-il les livrer à des
souffrances éternelles ? L’auteur veut donc apporter ici une réponse à
bien des questions que nombres de chrétiens se posent aujourd’hui. Au sommaire de cet ouvrage : L’existence de Dieu - Dieu se révèle à
Moïse - Dieu est au-dedans de nous - le
problème du mal et pourquoi Dieu le permet-il ?
- Le Royaume de Dieu dans l’Ancien Testament : Dieu et
l’ancienne Alliance - l’annonce de la nouvelle
Alliance - Le Royaume dans le Nouveau Testament
- Un règne par la vérité - continuité des deux
alliances - le sang de l’alliance - les
commandements de Dieu - le retour du Christ et la venue de
l’esprit - la pensée johannique -
Croire en Dieu et en son Crist - la descendance d’Abraham
- l’entrée en terre promise - Dieu accomplit
ses promesses - les évangiles synoptiques
- la foi en Dieu et en Jésus - les actes des
apôtres - les lettres de Paul - la continuité
entre les deux alliances - l’évangile de Jean -
Jésus, Christ et prophète - La divinité du Christ - Jésus, Fils de Dieu
et Fils de l’homme - les évangiles de Marc, Luc,
Jean, - la comparution devant le sanhédrin
- la parole eucharistique - la christologie
johannique - Le Logos - L’épitre aux
Colossiens - La lettre aux Philippiens -
l’épitre aux hébreux - les lettres de
Paul - la conception virginale - la lettre aux
Galates - Le mystère de la Trinité
- le texte de Mathieu - les traditions juives
- le baptême - l’Apocalypse - Le Père, le logos
et l’esprit dans l’évangile de Jean - le mystère de
la Rédemption - les deux exodes - du royaume de
Satan au royaume du Père - des ténèbres à la Lumière
- le terme lutroun chez Luc et chez Pierre -
la rémission des péchés - le sort des impies dans l’ancien
et le nouveau testament - le prophète Daniel -
le feu de la géhenne - la Déluge - Sodome et
Gomorrhe - Lazare et le mauvais riche - A
l’aube du christianisme - la naissance des dogmes dans les
traditions johannique, paulinienne et lucanienne - . |
ALPHA ET OMEGA - |
Yves Raguin |
Edition le Cerf |
1991 |
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Ne lit-on pas par
exemple ceci, en Ésaïe 55:10, 11: “Comme la pluie et la neige descendent des
cieux, et n'y retournent pas sans avoir arrosé, fécondé la terre, et fait
germer les plantes, sans avoir donné de la semence au semeur et du pain à
celui qui mange, ainsi en est-il de ma parole, qui sort de ma bouche: Elle ne
retourne point à moi sans effet, sans avoir exécuté ma volonté et accompli
mes desseins.”
Alpha et Oméga sont les deux membres des Flammes jumelles
ascensionnées de la Conscience christique cosmique. Avec ((Omega)),
il maintient l’équilibre de la Polarité masculine et féminine de la Trinité
dans le Grand Soleil central du Cosmos. Ainsi, par le Christ universel,
le Verbe se fait chair. Dans la figure de l’Androgyne primordial, ((Alpha))
représente le Père et l’Origine de Tout (le Point d’Émission), tandis qu’ ((Omega)),
la Mère, désigne l’Accomplissement des Cycles (le Point de Réintégration).
Réunis, ils illustrent la Conscience de Dieu exprimée par l’intermédiaire de
la Création Esprit-Matière. Ils représentent les Dieux Père-Mère de la
Voie lactée. L’expression Alpha et Omega ou l’entité Alpha-Omega
désigne Dieu en tant que Principe et Terme de l’Évolution, rappelant que
toute créature est issue du Créateur, qu’elle y est bien-aimée, qu’elle
retrouvera le chemin du retour vers lui, en tant qu’Être évolué et complet,
accueilli dans la bienvenue chez lui. Dans ce contexte, les lettres
Alpha et Omega symbolisent le Premier et le Dernier, le Commencement et la
Fin, évidemment, sans oublier ce qui se déroule ou se produit entre les deux
extrêmes. Il s’agit du Tout qu’on peut percevoir dans ses deux aspects
polaires (masculin et féminin, électrique et magnétique). Au niveau
systémique, elle désigne le signe du Bélier, le Feu sacré ou la Puissance de
l’Amour créateur, qui commence et finit la Roue du Zodiaque ou les Rondes
créatrices, pour lancer éternellement un nouveau cycle évolutif toujours plus
achevé. Elle évoque l’Émanation de l’Un et le Retour de l’Un, le
développement cyclique et la résorption de la Manifestation dans son Point
originel. Pour certains exégètes, ces deux lettres expriment la Clef
de l’Univers en tant que Totalité : globalité de l’Être, de la
connaissance, de l’espace et du temps. Pour certains Chrétiens, elles identifient le Christ, le
Maître de Tout, le Témoin fidèle de la vie, le Point de culmination de
l’Évolution créatrice. En général, pour traduire cette expression,
on recourt aux formules (Il est, il était et il vient), (le
principe et la fin) ou (le premier et le dernier), incluant tout
ce qu’il y a entre les deux. Cela symbolise l’éternité du Christ,
qui : est au commencement de tout ; on peut songer notamment au
premier chapitre de l’Évangile selon saint Jean; et est jusqu’à la fin
du monde (voir à ce propos l’Apocalypse selon le même auteur).
Dans la Bible, au ((Livre d’Isaïe)), (44:6), on lit justement :
((…Je suis le premier et je suis le dernier, et hors moi il n’y a point de
Dieu…)) Et dans l’Apocalypse (1 :8) : ((Je suis
l’alpha et l’oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était, et qui
vient, le Tout Puissant. Dans le Nouveau Testament (Apocalypse
21 :6), il est encore écrit : ((Tout est réalisé
désormais. Je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin. Moi; je
donnerai gratuitement à celui qui a soif l’eau de la source de vie.
Puis, dans l’Apocalypse (22 :13) : « Je suis l’alpha et
l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin.» Pas
étonnant que, par extension, dans le symbole d’Athanase, la Trinité
chrétienne soit présentée comme l’Alpha et l’Omega. Ce symbole apparaît
toujours à la base du cierge pascal de l’Église catholique, allumé la
nuit de Pâques, pour symboliser la présence du Christ au cœur du
monde. Il y est associé à une croix, au millésime de l’année et à cinq
grains d’encens enfoncés dans la cire. Il apparaît aussi dans le ((chrisme)),
le monogramme du Christ, comme l’indique l’image d’accompagnement. Dans la Tradition juive, (Aleph) (première lettre
de l’alphabet) et (Thaw) (dernière lettre de l’alphabet) évoquaient
déjà la plénitude absolue, soit la perfection, même qu’il est plus que sûr
qu’il soit passé de la synagogue à l’Église chrétienne par la traduction de
l’hébreu au grec. Cette expression et semblable au symbole
rabbinique de la ((Shekinah)) : «aleph-thaw» (première
et dernière lettres de l’alphabet hébraïque) ainsi qu’aux lettres d’ouverture
et de fermeture du mot (émet), qui se traduit par (vérité)
et qui est considéré comme l’attribut principal de Yahvé. Étant donné
le climat culturel de l’Asie mineure, il dut influencer l’auteur de
l’Apocalypse, à partir des lettres empruntées au monde hellénistique.
En précisant ((Je suis le premier et je suis le dernier, l’Être-Un évoquait
moins un classement qu’une expérience, à savoir qu’il était là au tout début
du monde ou de l’humanité et qu’il serait encore là à leur fin, ce qui était
une manière de rappeler sa supériorité sur les autres divinités que les êtres
humains pouvaient adorer à l’époque. Dans les papyrus magiques, l’universalité du monde et la
divinité étaient exprimées par ce résumé de l’alphabet grec. Pour les
mystiques, l’Alpha et l’Omega désignent la Source de l’Ordre de
Melchisédech. En vérité, ces lettres peuvent identifier les membres des
Flammes jumelles ascensionnées de la Conscience christique cosmique.
Avec ((Omega)), l’Alpha maintient l’équilibre de la Polarité masculine
et féminine de la Trinité dans le Grand Soleil central du Cosmos. Dans
la figure de l’Androgyne primordial, ((Alpha)) représente le Père et
l’Origine de Tout (le Point d’Émission), tandis qu’ (Omega), la Mère, désigne
l’Accomplissement des Cycles (le Point de Réintégration). Réunis, ils
illustrent la Conscience de Dieu exprimée par l’intermédiaire de la Création
Esprit-Matière. Ils constituent les Dieux Père-Mère de la Voie
lactée. Ainsi, par le Christ universel, le Verbe se fait chair. |
ars moriendi – ou l’art de bien mourir |
présenté
par girard – augry |
Edition
DERVY |
1986 |
L’Ars
Moriendi ou « Art de mourir » est un traité qui connut au 15e
siècle (1492), un succès considérable dont témoignent de nombreuses éditions
et traductions. Outre les exhortations faites à un mourant tour à tour par le
démon qui le tente de désespoir et par le bon ange qui l’invite à la
confiance – L’ensemble constitue l’Ars Moriendi -, la description des peines
de l’Enfer et du Purgatoire, et celle des joies au Paradis, est un aspect
méconnu de cette « science du bien mourir » que la mentalité
religieuse moderne semble avoir totalement oublié. Si
le traité des peines de l’enfer décrit avec un luxe de détails les
supplices infligés aux « maudits damnés », celui des peines du
Purgatoire rappelle les nécessaires purifications que l’âme doit subir
avant d’être jugée et digne d’accéder aux joies éternelles du Paradis. Au-delà
d’une formulation qui pourrait paraitre dépassée si l’on ne s’arrêtait qu’à
un premier niveau de lecture, ne s’agirait-il pas d’un parcours initiatique
avec ses voyages, ses épreuves, sa catharsis, et, au terme, la joie du
Paradis retrouvé, notre légitime héritage ? Et le Christ lui-même
n’est-il pas descendu aux enfers avant de monter aux cieux pour s’asseoir à
la droite de son Père, comme le proclame le Symbole des Apôtres et les divers
évangiles et autres textes sacrés ? Toujours
est-il que cette adaptation de l’Ars Moriendi veut montrer qu’il a bien
existé un « Livre des morts des chrétiens » et que les détours qui
nous font découvrir les richesses de la Divine Providence en ces temps qui
précédent l’avènement de l’Antéchrist. Au sommaire de cet ouvrage : Présentation et perspective
initiatique de l’Ars Moriendi - Chapitre des
avertissements et connaissances que l’on doit donner au malade pour bien
mourir - la première tentation dont le diable tente l’homme à
l’article de la mort - la bonne inspiration que donne
l’ange au patient à l’article de la mort contre la tentation du diable
touchant la foi - les diverses tentations du diable
et les inspirations bénéfiques de l’ange sur le malade -
Les deux défauts majeurs que sont : L’avarice et
l’impatience - L’aiguillon de la crainte divine
pour bien mourir - le prologue de l’auteur sur cet
aiguillon divin et ses dix principaux chapitres - traité
sur les faux chrétiens incrédules - la peine infernale vue par
Lazare alors qu’il était dans les lieux infernaux -
L’orgueil - L’envie - La colère -
La paresse - l’avarice - la
gloutonnerie - la luxure - les
peines du purgatoire - |
aSSISE - UNE RENCONTRE
INATENDUE - |
François
Cheng |
Edition
Albin Michel |
2014 |
||
|
ATHOS - aprÈs j.c. |
Vassilis alexakis |
EDITION STOCK |
2007 |
Sur
le côté gauche de mon bureau se dresse une pile de livres consacrés au mont
Athos, certains rédigés par des moines, d’autres par des historiens. Ce
sont pour la plupart des ouvrages reliés, à couverture rigide, noire ou bleu
sombre. Peut-être découvrirai-je en les lisant qui étaient Laurent, Eugène et
Éphraïm. Je ne suis pas pressé de le savoir. J’ai déjà jeté un coup d’œil à
deux ou trois volumes, mais je n’en ai étudié aucun avec application, comme
me l’a demandé ma logeuse, Nausicaa Nicolaïdis.
|
ATHOS - de solesmes au mont athos |
Claude
chevreuil |
Edition
PUBLIBOOK |
2007 |
Claude
Chevreuil
a vu un jour se présenter l’opportunité de séjourner au mont Athos, haut lieu
de culte grec.
|
ATHOS - hauts
lieux de la spiritualitÉ – le mont athos –
la rÉpublique de la foi |
G.
galbiati |
Edition
ROBERT LAFFONT |
1984 |
||
|
ATHOS- ENTRETIENS AVEC UN ERMITE DE
LA SAINTE MONTAGNE SUR LA PRIÈRE DU COEUR |
Hiérothée
Vlachos |
Edition
du Seuil |
1988 |
La prière de
Jésus ou du cœur est la chose la plus importante pour les moines de la Sainte
Montagne, mais une expérience au Mont Athos est quelque chose de magique,
surtout si vous avez la chance de pouvoir dialoguer avec un ermite Extrait du livre : Entrez donc
dans la cellule pour la bénir. La
Prière de Jésus ou prière du cœur, est un des plus importants éléments de la
spiritualité orthodoxe ; elle peut être considérée comme la "perle
précieuse" de la spiritualité orthodoxe : Le royaume de cieux est encore semblable à un marchand en
quête de perles fines : en ayant trouvé une perle de grande prix, il s'en est
allé vendre tout ce qu'il possédait et il l'a achetée (Mt
13,45-46). La Prière peut aussi être assimilée aux "cinq paroles"
auxquelles fait allusion Saint Paul : Je
préfère dire cinq paroles avec mon intelligence pour enseigner aussi les
autres que dix mille paroles en langues (1 Co 14,19) (en grec, la
Prière est souvent composée de cinq mots). La Prière de
Jésus fait partie intégrante de la tradition spirituelle hésychaste, dont les
origines remontent aux Pères du désert des IVe et Ve siècles. De nos jours,
la Prière connaît une étonnante popularité, non seulement parmi les
orthodoxes, mais aussi parmi les chrétiens d'autres confessions. La Prière de
Jésus est une tradition vivante qui peut mener aux sommets de la vie
spirituelle - nous n'avons qu'à nous arrêter un moment sur la vie et les
écrits de quelques saints russes des XIXe et XXe siècles, par exemple,
Séraphim de Sarov, Théophane le Reclus, Ignace Briantchaninov et Silouane
l'Athonite, pour être convaincus de l'importance de la Prière de Jésus dans
leur vie spirituelle. En Occident,
la Prière de Jésus est resté très longtemps inconnue, comme d’ailleurs toute
la tradition hésychaste, à cause de la séparation des Églises d’Orient et
d’Occident et des controverses théologiques concernant l'hésychasme au XIVe
siècle. C’est seulement au XXe siècle que l’Occident commence à s’intéresser
à la spiritualité de l’Église d’Orient, mais dans un premier temps la
connaissance de la tradition hésychaste est resté un privilège de
spécialistes. En 1927, par exemple, le Père Irénée Hausherr, jésuite français
spécialiste de la spiritualité orientale, a publié dans la revue romaine Orientalia
christiana une traduction de La méthode d'oraison hésychaste,
texte anonyme concernant une approche psychosomatique de la Prière de Jésus. L’introduction
du Père Hausherr présente un survol de quelques aspects de l’hésychasme, dont
la Prière de Jésus, surtout dans le contexte des controverses hésychastes des
XIVe siècles entre Orient et Occident. La Prière de
Jésus a été découverte par un large public grâce notamment aux Récits d'un
pèlerin russe à son père spirituel, parus pour la première fois à Kazan
en Russie vers 1870. Ce petit livre anonyme, histoire simple des aventures et
de la vie spirituelle d'un paysan russe du XIXe siècle en quête de Dieu,
reste d'ailleurs une très bonne première prise de contact avec la Prière de
Jésus. Le pèlerin fait pénétrer le lecteur au cœur de la campagne russe peu
après la guerre de Crimée (1854-1856) et avant l’abolition du servage en
1861. On voit passer les personnages typiques de l’époque : paysans,
fonctionnaires, commerçants, artisans, nobles, membres de sectes,
instituteurs et prêtres de campagne. Le pèlerin s’inspire de la tradition
hésychaste, guidé dans sa recherche de Dieu par un starets (un "ancien")
qui l’introduit à la Prière de Jésus, sa seule véritable nourriture. Dans un
langage simple et clair, le pèlerin nous fait entrer dans l’expérience spirituelle
au plus haut niveau que l’on associe volontiers au renouveau spirituel de la
Russie au XIXe siècle, mouvement que l’on nomme parfois le "renouveau
philocalique", puisqu’il a été largement inspiré par la diffusion de la
fameuse Philocalie. En fait, le pèlerin n’a que deux livres : la
Bible et la Philocalie. La Philocalie des Pères neptiques,
publiée en grec à Venise en 1782 et en slavon à Moscou en 1793, est une
anthologie d'écrits spirituels centrés sur l'hésychasme et la Prière de
Jésus, par les grands maîtres de la spiritualité de l'Église d'Orient entre
le IVe et le XIVe siècle. Le mot Philocalie
veut dire en grec "amour de la beauté" ; ici, la vraie beauté est
la beauté spirituelle Au sommaire de cet ouvrage : Le silence, la Parole et la vie des moines
- La montée au Thabor - Rencontre avec
l’ermite - Entretien avec l’ermite sur la
prière - La valeur et les étapes de la
prière - les manières de prier
- la lutte contre le diable et comment l’affronter
- Quand la grâce arrive et se cache - les
fruits de la prière avec ses erreurs et comment y remédier
- la prière est indispensable pour le clergé et les laïcs qui
vivent dans le monde - la prière pour les
autres - les demandes de l’ascète
- Minuit dans le désert de la Sainte Montagne
- Célébration de la Sainte Liturgie -
Descente du mont Thabor - |
ATHOS - L’ANCIEN PAÏSSIOS DE LA
SAINTE MONTAGNE |
L’HIÉROMOINE
ISAAC |
ÉDITION
L’ÂGE D’HOMME |
2009 |
L’ancien Païssios du Mont Athos (1924-1994) est,
parmi les grands spirituels orthodoxes du XXe siècle, un géant. Les
dizaines de milliers de personnes qui ont trouvé auprès de lui, espoir,
consolation, force, paix et joie le savent déjà. Ceux qui liront ce texte en
seront rapidement convaincus. Ce livre est reconnu comme étant le meilleur ouvrage sur
L’ancien Païssios.
Bien qu’il se présente comme une biographie, il relève du genre
hagiographique. En décrivant, dans la première partie, les différentes étapes
de l’existence terrestre de l’Ancien, il les fait apparaître comme autant de
degrés de sa croissance spirituelle et de sa sanctification, et dessine
progressivement son exceptionnelle personnalité spirituelle. La seconde
partie en décrit les fruits, à savoir ses vertus et ses charismes, lesquels
se sont exprimés en de multiples manifestations surnaturelles et en de
nombreux miracles, dont atteste la foule des témoins cités. Bien
qu’il contienne de nombreuses « paroles de salut », ce livre est
moins un recueil d’enseignements spirituels qu’une icône, écrite avec des
mots, du Saint Père Païssios. C’est de la description de la personnalité
de l’Ancien, de son mode de vie, de son ascèse, de ses dispositions à l’égard
de Dieu et de ses attitudes vis-à-vis des hommes que l’on tirera le plus
d’enseignements et de profits, car ils ont la force opérative de
l’exemplarité. Le Père Païssios était une incarnation vivante de toutes les
vertus chrétiennes, en particulier de l’humilité et de la charité, et par là
une image accomplie du Christ, dont il a montré concrètement et avec éclat à
une multitude d’hommes et de femmes, la Voie, la Vérité et la Vie. Une
fois arrivé au Mont Athos, il chercha un ancien, un maitre qui lui
ouvrirait le chemin. Il rencontra beaucoup de moines, certains décevants,
d’autres lumineux, rayonnant comme le Père Cyrille qui l’accepta comme
novice, également le Père Augustin le Russe qui « voyait la lumière
incréée ». L’Ancien Païssios se nourrissait de quelques
légumes, dormait peu et supportait le froid de l’hiver. Son combat intérieur,
invisible consistait en ceci : Un peu de lecture des textes ascétiques,
beaucoup d’attention, une prière permanente et un effort obstiné pour se
purifier des passions et acquérir la grâce divine. L’obéissance à l’Ancien
était aussi un élément essentiel de l’ascèse, car comme tous, il fut
confronté à la tentation, aux illusions spirituelles, mais il vécut des
moments d’absorption intérieure intense, des illuminations divines, il
désirait rester loin du monde moderne, malgré le fait que de par sa
réputation, de très nombreux visiteurs venaient le solliciter, car il voyait
le secret des êtres, leurs problèmes cachés, leur destinée, il guérissait par
sa seule présence ou ses prières. L’Ancien
Païssios était un homme de tradition, hostile à tout ce qui venait du monde
moderne, surtout la télévision, il combattait ceux qui voulaient construire
des routes sur le Mont Athos et y introduire une certaine modernité. Il lutta
toute sa vie contre deux fléaux qui à ses yeux étaient des obstacles au
monachisme : L’athéisme et la matérialité. Le
Père Païssios
est aussi un des rares moines à parler explicitement des sept Sages du
Mont Athos. Ces Sages auraient réalisés le plus haut degré spirituel et
veilleraient à ce que la tradition athonite demeure intacte, lorsque l’un
d’eux meurt, un autre vient le remplacer, de sorte que leur nombre resterait
le même. Certains ont cru que c’était une légende du Mont Athos mais le Père
Païssios a toujours répondu : « Oui,
ils existent, ils vivent sur les pentes du Mont Athos et personne ne peut les
voir sauf s’ils veulent bien se montrer », en précisant qu’il
en connaissait quatre. Le
Père Païssios
mourut en juillet 1994 à l’âge de 70 ans, d’un cancer de l’intestin, c’est
parait-il la maladie des grands maîtres spirituels comme Ramana Maharishi
ou Ramakrisna. Ces êtres sans ego, ouverts à tous, prennent souvent sur
eux la maladie des autres et la souffrance de l’humanité. Tous ces flots de
visiteurs qui viennent les voir se déchargent sur eux de leurs problèmes, de
leurs angoisses et de leurs maladies, qui finalement se cristallisent sur le
corps du saint. Certains guérisseurs connaissent très bien ce problème, c’est
pour cela que certains transfèrent la maladie sur un arbre qui souvent meurt
très vite. Ces saints sont peut-être semblables à ces arbres sacrifiés. |
ATHOS - LE MONT ATHOS. Guide illustré
des 20 Monastères. |
SOTIRIS
KADAS |
Edition
EKDOTIKE ATHENES |
1980 |
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En plus des 20 monastères on trouve des Skites, des Kellia, des Kalyves, et des Kathismata, ce sont en général des grandes fermes avec église qui cultivent le sol et approvisionnent les monastères. Quelques Hésychastérias (Ermitages d’accès très difficiles) complètent le panorama de l’Athos.
Bien
que semi indépendante la péninsule a sa capitale administrative Karyes,
et dépend du gouvernement grec qui co-gère avec les moines les problèmes
administratifs. Les
divers monastères du Mont Athos possèdent de nombreux trésors, objets,
lettres, manuscrits (plus de 15000), tableaux et peintures murales et surtout
des icônes anciennes. Le Mont Athos par lui-même est un véritable musée d’art
byzantin et post-byzantin de par son architecture, ses peintures et ses arts
mineurs. Après la chute de Constantinople de nombreux artistes peintres,
architectes, sculpteurs et miniaturistes se réfugièrent à l’Athos et en
firent un centre rayonnant des Arts. Les
icônes du Mont Athos sont extrêmement réputées pour leurs qualités, car les
moines qui s’adonnent à cet art savent se transcender, ayant le temps et
l’inspiration divine. Dans le trésor des monastères on y trouve des milliers
d’icônes datant du XIIIe, XIVe et XVe siècle, la plupart sont dédié à la Vierge Marie et au Christ Pantocrator Le
Mont Athos avec son monachisme a su maintenir les règles définies par les
Pères. Fidèle bastion de l’orthodoxie, il préserva l’Eglise des hérésies, sut
la soustraire à toute influence occidentale et à la maintenir dans le droit
fil de la tradition restée très vivace, et qui fait penser, lorsqu’on la
visite, être à l’époque des Paléologues. Grâce à la protection de la Vierge,
le Mont Athos demeura inaccessible à travers les siècles et reste un paradis
spirituel et physique où l’ascèse et le christianisme oriental se mélange à
une nature faite de sérénité, de force et de beauté. Un livre magnifique avec de très nombreuses photos couleurs sur l’architecture de l’Athos, ses trésors, sa géographie, ses icônes et ses moines. |
athos
la montage transfigurÉe |
Jean
biÈs |
Edition
Les 2 Océans |
1997 |
C’est
l’histoire d’un voyage au pays des Orthodoxes purs et durs. Un voyage
initiatique et ésotérique. Un merveilleux livre qui fait réfléchir et méditer
car plein de réflexions profondes. L’impression profonde, marquante et
transformatrice que peuvent laisser, sur un jeune homme épris de
spiritualité, un séjour au Mont-Athos et la rencontre avec des ascètes
remarquables, est bien exprimée par un livre qui reprend, après quelques
réaménagements et ajouts, et sous le titre Athos la Montagne
Transfigurée Près de trente-cinq ans après, on constate que cette
approche subjective — où alternent les descriptions de paysages, de
monastères, de services liturgiques, de moines et d’atmosphères, mais aussi
les dialogues avec des ascètes et les méditations personnelles, et qui finit
par aborder toutes les facettes de la réalité athonite — n’a guère eu de
concurrence et n’a
D’une grande qualité littéraire,
intensément poétique, ce récit rend compte avec beaucoup de sensibilité de la
beauté des lieux et de la qualité spirituelle des situations vécues et des
personnes rencontrées. L’auteur, aborde la Sainte-Montagne et ses habitants
non seulement avec le respect qu’ils méritent mais avec la conscience de ce
qu’ils représentent. Se tenant à l’écart d’un exotisme ou d’un folklorisme de
mauvais aloi, il nous présente une approche descriptive, toujours simple et
naturelle, d’un milieu où la grâce semble imprégner les paysages, les choses
et les personnes et où les gestes les plus élémentaires et les rencontres les
plus ordinaires de la vie quotidienne, vécus intensément dans la relation à
Dieu, prennent d’emblée une dimension spirituelle. |
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ATHOS- LA PRESQU’ÎLE INTERDITE – INITIATION
AU MONT ATHOS |
ALAIN
DUREL |
Edition
ALBIN MICHEL |
2010 |
Tout
le monde connaît la légende du Mont Athos,
cette presqu’île grecque constituée en république monastique autonome,
difficile d’accès et totalement interdite aux femmes. Mais il existe très peu
de témoignages sur la vie quotidienne de ces moines orthodoxes isolés du
monde. Le
récit que fait Alain Durel de ses trois séjours à l’Athos est donc
rare, et d’autant plus précieux qu’il y est arrivé en total néophyte, homme
de théâtre et de voyages plutôt attiré jusque-là par la mystique indienne.
Cette découverte d’un monde très divers, peuplé à la fois d’ermites hauts en
couleur et de monastères bruissant de prières, de pères spirituels géniaux et
de groupes exalté, est également une introduction passionnante à la mystique
du christianisme oriental. A travers l’histoire de ces rencontres
improbables, Alain Durel nous transmet l’enseignement qu’il a reçu,
issu des Pères de l’Eglise, et qui nous ouvre à une spiritualité
universelle. L’auteur développe les points suivants : La Sainte Montagne et son air de bouzouki, la skite du
prophète Elie, les Russes hors des frontières, l’Evangile du désert,
Basile, la sexualité au Mont Athos, Ivaron, Papa Isaac, Groucho Marx,
Païssios, Laurel et Hardy, leçon d’iconographie et les icônes, Vatopédi,
Simonos Pétra, le Christ ressuscité, petit traité sur la prière du cœur. |
ATHOS
- LE MONT ATHOS – MERVEILLE DU
CHRISTIANISME BYZANTIN |
André Paléologue |
Edition Gallimard |
1997 |
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La loi de l’“Abaton”
reste, en revanche, strictement en vigueur. Elle interdit aux femmes, et même
à « toute femelle des espèces vertébrées » de mettre un pied dans la
péninsule. Grand de 3606 kilomètres carrés, le « jardin de la Vierge
» – autre nom de l’Athos – ne connaît donc ni vaches, ni chèvres, ni juments
; seules les chattes et les poules font exception. Au fil des siècles, guère
plus d’une dizaine de femmes sont parvenues à entrer malgré tout pour de
brefs séjours clandestins, dont l’écrivain française Maryse Choisy dans les
années 1930, les navigatrices Marthe Oulié et Hermine de Saussure et, dit-on,
la cantatrice Maria Callas lors d’une croisière sur le yacht d’Aristote
Onassis. Malgré plusieurs manifestations féministes, ces dernières
années, et des recours auprès de la Commission européenne à Bruxelles, la loi
n’est pas près d’être assouplie. « C’est une bonne règle, parce que la montagne
est consacrée à la Vierge Marie, explique le frère André. Donc elle a
l’exclusivité : c’est la seule femme bienvenue sur l’Athos. ». |
ATHOS – LE MONT ATHOS, LA
RÉPUBLIQUE DES MOINES – FILM DVD |
BERTORELLO
et E. VICKEN |
Edition
NS VIDEO |
2010 |
Le
Mont Athos
se trouve au Nord-est de la Grèce, cette péninsule montagneuse semble hors du
temps. Entre le ciel, la terre et la mer ce haut lieu de spiritualité est à
nul autre pareil. Depuis le IXe siècle il est habité exclusivement par des
moines. Ils sont aujourd’hui un peu plus de 2000, répartis dans les vingt
monastères de la presqu’ile. Eternelle et mystérieuse, la Sainte montagne est une véritable forteresse
spirituelle. Seul
lieu au monde où flotte encore le drapeau byzantin, cette république monastique
a ses propres institutions. Même les chrysobulles des empereurs romains
d’Orient et d’Occident en proscrivent l’accès aux femmes. Des
monastères millénaires, des églises couvertes d’or, de fabuleux trésors
artistiques, des milliers de manuscrits précieux et pour la plupart inconnus,
des milliers d’icônes datant des 11e/ 12e/13e/14e
siècle, une architecture unique, font que toutes ces richesses fascinent le
monde, et ses murs vénérables ainsi que ses moines et leur ascèse sont les
témoins d’une des plus formidables aventures spirituelles de tous les temps. Pour la première fois ce sanctuaire interdit a ouvert ses
portes et accepté qu’une caméra filme les intérieurs des monastères et nous
montre leur trésor (en partie). Un film couleur de 55 minutes. La musique est dirigée par T.
Malet et interprétée par The city of Prague Philharmonie Orchestra.
Magnifique. |
ATHOS - PAROLES
DU MONT ATHOS |
Jean-Yves Leloup |
Edition
Albin Michel |
1991 |
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Le résultat de ces paroles est aussi le résultat d’une lente maturation que l’auteur a eu pour restituer ces paroles. Il nous restitue également le fruit de ses réflexions sur de nombreuses questions qu’il s’est posées sur la finalité des moines, sa vie, son but, ses moyens pour réaliser cette fin, sur le jeûne, le silence, la pauvreté, les veilles, l’obéissance, savoir ce qu’est l’hesychia, l’apathéia, la grâce, comment acquérir le saint esprit, la prière du cœur, comment prier, comment connaitre la volonté de Dieu, comment discerner les pensées, quel est le rôle du Père spirituel, comment prier pour tous les homme ? L’auteur nous donne les réponses des moines et des Pères à toutes ces questions, avec de très nombreuses références aux Ecritures, aux apothèmes et aux Pères de l’Eglise, ce qui donne un écho vivant de la Tradition, car l’auteur a remarqué que les moines de l’Athos avaient une véritable envie de transmettre ce qu’ils avaient eux même reçu de leurs Pères, ceci avec également l’envie de partager une expérience personnelle, afin que chacun puisse y trouver des réponses de joie et de bonheur. |
ATHOS - SUR LES CHEMINS DE L’INFINI |
Jean-Yves Leloup et Ferrante Ferranti |
Edition Philippe Rey |
2007 |
Terre mythique, difficile d’accès, interdite aux femmes, le Mont Athos, en Grèce, est un haut lieu de la chrétienté. Perchés à flanc de falaise ou dressés sur le rivage, ses 20 monastères et leurs ermitages, renferment l’une des plus grandes collections d’art du monde, offerte à la vénération des moines et des pèlerins : iconistases flamboyantes, bibliothèques pleine d’incunables précieux, églises couvertes de fresques dont les plus anciennes remontent au 7e siècle. Partant de son expérience de la vie à la Sainte Montagne, Jean Yves Leloup raconte pourquoi il est un « suiveur du Christ » et comment il est venu à l’hésychasme, spiritualité fondée sur la prière du cœur, chère aux orthodoxes. Un passionnant index historique, théologique et anecdotique du Mont Athos retrace l’histoire de ce lieu. A travers diverses lettres que l’auteur envoi à un de ses amis, J.Y. Leloup développe des leçons de théologie orthodoxe et explique la vie du Mont Athos, par exemple : « Tu me diras : et Dieu dans tout ça ? Je te rappelle que Dieu n’existe pas ; s’il existait, comme tout ce qui existe, il serait voué à disparaitre… Quel intérêt d’avoir un dieu qui existe ? ou d’avoir la « vérité » ? Comme tout ce qu’on a, un jour on ne l’aura plus… L’important ce n’est pas le « dieu qu’on a mais le dieu qu’on est », l’important ce n’est pas « la vérité, la vie qu’on a, mais la Vérité, la Vie qu’on est ». Je te rappelle également que dans la Bible il n’est nulle part question de Dieu, mais davantage de YHVH, d’Adonaï, de Schaddaï, d’Elohim, de Schabbaot… chacun de ces noms est une tentative pour mettre un mot sur une expérience, l’expérience de l’inconnu, du Silence ineffable du cœur et de tout ce qui vit et respire : l’expérience d’un sens qui nous oriente, nous structure et nous conduit, l’expérience du monde comme manifestation d’une force et d’une énergie incommensurable. Il y a bien d’autres noms pour qualifier le Principe Créateur, c'est-à-dire pour entrer en relation avec la Réalité Une, diverse et ineffable. »… Un superbe livre de 220 pages grand
format, des photos superbes, et des explications sur la vie de ces 20
monastères du Mont Athos, qu’Yves Leloup a pu parcourir durant plusieurs
mois, il nous en restitue ici, non seulement le journalier des moines, mais
la vie spirituelle, la fabrication des icones, et de nombreux détails sur
cette communautés très indépendante vis-à-vis des autorités politiques de
Grèce, mais aussi des autorités religieuses orthodoxes et même entre les
monastères ils gardent jalousement leurs droits et prérogatives. Les
ouvrages de J. Y. Leloup sont regroupés au chapitre 10 L - |
AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE
– Méditations d’après Saint Jean |
Jean-Luc
Adde |
Edition
Cartouche |
2013 |
Après
son album sur le Cabinet de réflexion paru en 2012 (Voir au chapitre 1A), J.
L. Adde nous offre ici cet album de photos mélangées à des phrases de l’Evangile
de Saint Jean. Il
cherche à provoquer chez le lecteur une réflexion intime autour des notions
de fraternité, de sacré et de foi. Comment y parvenir, si ce n’est par les
liens étroits, mystérieux, parfois énigmatiques qui se tissent entre le texte
et ces images puisées dans divers lieux du christianisme français et dotées
d’une forte charge symbolique, sur laquelle l’auteur joue de la lumière et
des contrastes. Façades
d’églises, polychrome d’ornement, éléments variés de l’architecture
religieuse… chaque prise de vue emprunte à des époques des vies de
l’Evangéliste et de Saint Jean-Baptiste. Dans la Bible, la Parole ou le Verbe
n’est pas qu’un propos en l’air : ce sont des mots pour guérir les maux,
une diction qui s’incarne, une bénédiction qui sauve. En grec la langue du
Nouveau Testament, le Logos est tantôt oracle, tantôt argument, parfois récit,
souvent raison, voire logique. Il est issu de la racine leg, qui indique un
tri, un choix une sélection pour dire ou de lettres pour lire. En
hébreu la Parole est dabar qui inclut le dire et le faire.
Quand Dieu dit au début qu’il crée, sépare, ordonne, instruit et met de
l’ordre dans le chaos, il met un terme au tohu bohu et crée des hypostases
comme le Verbe. En
grec « au commencement » (en archè) exprime aussi l’autorité
primordiale, la monarchie et l’archétype du plus ancien dans le grade le plus
élevé, de l’unique créateur des temps immémoriaux, du grand architecte d’un
monde immatériel En
hébreu « Au commencement » (bereshit), a un double sens
d’antériorité et de supériorité Odon Vallet à fait la préface de cet album superbe. |
AUGUSTIN - LES CONFESSIONS
DE SAINT AUGUSTIN
|
Saint Augustin
|
Edition Flammarion
|
1993
|
||
Nous croyons devoir emprunter, aussi
littéralement que le permet un résumé fort succinct, les éléments de la
première partie de notre notice à ce gros et célèbre livre, parce qu'il est
un document incontestablement sincère et qu'il contient des traits
caractérisant avec une netteté originale les idées du grand docteur, et
surtout parce que ces Confessions exercent depuis quinze siècles,
parmi les chrétiens, une action considérable, et qu'elles ont fait d'Augustin
le seul théologien qui soit toujours resté populaire. Désespérant de trouver dans cette secte de quoi
s'avancer dans la connaissance de la. vérité, il la négligea beaucoup,
quoiqu'il y restât, résolu de s'en contenter et de s'y tenir, jusqu'à ce
qu'il eût trouvé quelque chose de meilleur (liv. V, ch. x), acceptant d'ailleurs
l'assistance et la protection des manichéens, quand elles lui étaient utiles.
— Ses amis le décidèrent à aller s'établir à Rome, espérant pour lui plus de
profit, plus d'honneur et des élèves plus convenables qu'à Carthage. Ces
espérances furent déçues. Augustin tomba dangereusement malade en arrivant à
Rome; il fut reçu et soigné par un manichéen. Quand il fut guéri, il se mit à
donner des leçons de rhétorique; mais on l'avertit que, si les étudiants de
Carthage étaient grossiers et violents, ceux de Rome avaient d'autres défauts
et que souvent ils désertaient en troupe un maître, sans payer ses leçons,
pour en suivre un autre. Apprenant donc que la ville de Milan avait demandé à
Symmaque, préfet de Rome, un professeur de rhétorique, il sollicita cet
emploi, en se faisant recommander par les amis qu'il avait parmi les
manichéens. Symmaque, s'étant assuré de la capacité d'Augustin, par un
discours prononcé devant lui sur un sujet donné, l'envoya à Milan. En cette
ville, Augustin fit visite à Ambroise et il s'attacha à suivre ses
prédications, à cause de la bienveillance que cet évêque lui avait témoignée
et à cause de son éloquence; mais plus attentif à la manière dont il parlait
qu'au fond des choses qu'il disait. Il fut pourtant touché des explications
qu'Ambroise donnait sur le sens allégorique de l'Ancien Testament, dont le
sens littéral l'avait rebuté jusqu'alors. Il résolut d'abandonner les
manichéens, puis de se faire catéchumène dans L'Église catholique et de s'en
tenir là, jusqu'à ce que quelque chose de bien clair et de bien certain «lui
eut montré de quel côté il devait se fixer» (liv. V, ch. XIV). De cet ébranlement résulta la crise décisive,
qu'Augustin appelle une furieuse tempête suivie d'une pluie de larmes. Comme
il se lamentait et pleurait, il entendit une voix qui paraissait venir d'une
maison voisine. C'était la voix d'une fille ou d'un enfant qui chantait: «Prends
et lis, prends et lis», et qui répétait cela plusieurs fois. Il comprit
que cette voix venait du ciel et qu'elle lui ordonnait d'ouvrir les épîtres
de saint Paul et d'y lire ce qui se présenterait à ses yeux. il ouvrit le
livre, et ses yeux tombèrent sur ces lignes de l'épître aux Romains, XIII,
43: «Ne vivez point dans les dissolutions des festins et de l’ivrognerie,
ni dans la débauche et l'impiété, ni dans un esprit d'envie et de contention;
nais revêtez-vous de Jésus-Christ et prenez garde de ne point satisfaire les
désirs déréglés de votre chair.» Et tout fut consommé (sept. 386); il ne
restait plus à Augustin nulle pensée pour le mariage ni pour aucun des
avantages qu'il aurait pu espérer dans le monde (liv. VIII, ch. xii).
Quelques jours après, quand vinrent les vacances qu'on donnait à l'époque des
vendanges, il se démit de ses fonctions de professeur d'éloquence et il se
retira à la campagne, dans la maison de Verecundus, son ami. Les entretiens
qu'il eut en cette retraite, soit avec les amis qui l'avaient suivi, soit
avec lui-même , en la seule présence de Dieu, ont fourni la matière de ses
premiers écrits chrétiens, notamment des Soliloques, du traité Sur
l'immortalité de l'âme et des trois livres Contre les Académiciens. Augustin
leur reproche de sentir encore le faste de l'école. En ce temps-là aussi, le
souverain pouvoir que Dieu exerce sur toutes choses se manifesta sur lui, en
ce qu'il fut guéri soudainement et certes miraculeusement d'un affreux mal de
dents (liv. IX, ch. iv). — Pendant les fêtes de Pâques, 387, il fut
baptisé par Ambroise, avec son fils Adéodat, alors âgé d'environ quinze ans.
Il le perdit quelque temps après. Cet enfant de son péché parait avoir été
merveilleusement doué; c'est lui qui parle dans le dialogue De magistro, et
Augustin affirme que tout ce qu'il lui fait dire est bien de lui (liv. IX,
ch. vi). Comme il se disposait à s'en retourner à Thagaste, pour se consacrer
entièrement à Dieu, Monique, sa mère, tomba subitement malade à Ostie et elle
mourut en sa cinquante-sixième année. Suivant la coutume du lieu, on offrit
pour elle le sacrifice de la Rédemption, auprès de sa fosse et avant de la
descendre. Ajoutons, pour compléter les détails concernant la famille d’Augustin,
qui il avait un frère nommé Navigius et une sœur, dont le nom est resté
inconnu, mais que la légende appelle sainte Perpétue; étant devenue veuve,
elle fut placée par son frère à la tête d'un monastère de femmes. |
augustin
|
Henry chadwick
|
Edition
du CERF |
1987 |
Saint
Augustin appartient à la culture universelle, donc à l'humanité entière, mais
en premier lieu à la terre dont il est issu, cette Algérie qui s'est souvenue
magnifiquement de lui, lors d'un colloque international organisé au printemps
2001 à Alger et à Hippone, sa ville épiscopale. Serge Lancel, membre de
l'Institut et auteur d'un Saint Augustin, (Fayard, 1999), nous invite à
mettre nos pas dans ceux de ce grand voyageur qui, sur les routes romaines de
l'Italie du Nord comme sur les chemins de son vaste diocèse africain, a
trouvé l'inspiration d'œuvres appelées à devenir les fondements de la pensée
chrétienne. Augustin est
né aux ides de novembre – le 13 novembre – de l'année 354 à Thagaste,
aujourd'hui Souk-Ahras, aux confins algéro-tunisiens, en pays numide. Le
père, Patricius, modeste propriétaire foncier, tint à assurer à son fils
l'éducation libérale qui était pour les gens de sa classe le passeport pour
la réussite sociale. Augustin étudia d'abord, semble-t-il, à Thagaste même,
puis pour les études de grammaire et de rhétorique, à une trentaine de
kilomètres au sud de Thagaste, à Madaure, dont une autre gloire locale,
Apulée, avait rendu les écoles célèbres. En sa seizième année,
l'impécuniosité des siens contraignit le jeune Augustin à quitter Madaure et
à interrompre ses études. Ce fut, à Thagaste, une année de désœuvrement,
marquée par les premiers émois de la chair, employée à des jeux défendus, à
des maraudes, comme ce vol de poires en un verger voisin de chez lui, analysé
plus tard dans les Confessions avec beaucoup de pénétration, mais
aussi avec la sévérité rétrospective de l'évêque qui y vit une parabole du
péché originel. Grâce à la
générosité de Romanianus, un riche notable de Thagaste ami de sa famille,
Augustin put aller continuer ses études de rhétorique à Carthage, avec l'aide
également des subsides de sa mère, lorsque son père mourut, peu après son
départ. Capitale de la débauche, c'est ainsi que la grande ville lui apparut
d'abord : « J'arrivai à Carthage et tout autour de moi bouillonnait
la chaudière des honteuses amours ». Il ne tarda pas à succomber à ces
plaisirs : plaisirs de la chair, mais aussi plaisir du théâtre, que le
jeune homme découvrit avec ravissement. Parallèlement, il se révélait excellent
étudiant, répugnant aux chahuts auxquels se livraient certains de ses
camarades, se liant d'amitié avec des condisciples provinciaux comme lui, que
les hasards de la vie lui feront retrouver plus tard, ainsi Vincentius, qui
deviendra évêque de l'Église donatiste à Cartennae (Ténès). Son premier émoi
intellectuel lui fut procuré par la lecture de l'Hortensius de
Cicéron ; il avait alors dix-neuf ans et voyait s'ouvrir devant lui le
monde de la pensée. À la même
époque, un peu avant sa vingtième année – on était en 374 –, il se laissa
séduire par les idées des manichéens qu'il suivit pendant neuf ans. Jeune
professeur à Carthage, son enseignement de la rhétorique fut un succès :
Augustin remporta des concours à plusieurs reprises et fut notamment couronné
par le proconsul Helvius Vindicianus, qui le détourna de l'astrologie.
Augustin vivait alors avec une femme dont le nom n'est jamais prononcé, de
qui il eut un fils, son unique enfant, Adeodatus et qui resta près de lui
pendant près de quinze ans. Dans sa trentième année, à l'automne 383,
Augustin, las des mauvaises manières de ses étudiants, décida de partir pour
Rome. Il ne s'y attarda pas longtemps ; à peine arrivé, il était tombé
malade et avait failli mourir, avant de connaître des désillusions avec ses
étudiants, certes moins indisciplinés qu'à Carthage, mais mauvais payeurs. Il
obtint de Symmaque une chaire de rhétorique à Milan et se présenta aussitôt à
l'évêque de cette ville, Ambroise, dont la personnalité le séduisit fort et
dont l'enseignement ébranla ses convictions manichéennes déjà vacillantes. Sa mère,
Monique, l'avait retrouvé à Milan et avait arrangé pour son fils un mariage,
dans la perspective duquel ce dernier avait renvoyé en Afrique sa concubine,
la mère d'Adeodatus. Mais, en fait, Augustin était déjà entré dans une sorte
de gestation spirituelle. Rejoint à Milan, en 384, par Alypius, l'ami de
toujours, et par Nebridius, un autre intime, Augustin se posait des questions
sur la vanité de ses ambitions temporelles. Ses lectures de livres néoplatoniciens,
préparant intellectuellement sa conversion, l'amenèrent aux Évangiles et à
saint Paul. Le récit qu'on lui fit de la conversion de Victorinus, célèbre
rhéteur romain, fit sur lui forte impression et plus encore les récits qu'en
compagnie de son ami Alypius il entendit au sujet d'Antoine, le moine
égyptien. La crise décisive survient alors dans le petit jardin attenant au
logis d'Augustin et d'Alypius à Milan. Entendant, venue de la maison voisine,
une voix d'enfant qui disait : « Prends ! Lis ! »,
Augustin interprète comme un oracle ce qui était sans doute une comptine ou
un refrain et s'emparant des Écritures qui étaient à portée de main, il y lit
un verset de saint Paul (Rom., 13, 13), qui emporte son adhésion,
ainsi que celle d'Alypius. Ils décident l'un et l'autre sur le champ de
renoncer au monde et de vivre une vie de continence consacrée à Dieu. C'était
en août 386, Augustin allait avoir trente-deux ans. L'automne et
l'hiver qui suivirent furent passés à Cassiciacum, non loin de Milan, dans la
propriété d'un ami. Augustin avait démissionné de sa chaire de rhéteur. Il
mit sa nouvelle liberté à profit pour écrire les premiers Dialogues. À
Pâques 387, il reçut le baptême des mains d'Ambroise, à Milan, en même temps
qu'Alypius et que son fils Adéodat, alors âgé de quatorze ans. Le séjour
italien touchait à sa fin ; à l'automne 387, alors que le petit groupe
était à Ostie, sur le chemin du retour, Monique mourut. Le destin l'avait
cependant réservé à d'autres fins que cetotium chrétien. Un jour de
391, comme il se trouvait à Hippone – Hippo Regius, aujourd'hui Annaba –
alors que le vieil évêque de la ville, Valerius, avait fait état devant ses
fidèles de l'impérieuse nécessité pour leur église de pourvoir à l d'un
prêtre, ceux-ci s'emparèrent de lui et lui imposèrent la charge presbytérale.
Peu après, pour préparer sa succession, Valerius décida de faire d'Augustin
son « évêque-coadjuteur ». À la mort de Valerius, en 395, une
carrière épiscopale longue de plus de trente-cinq années s'ouvrait devant
Augustin, au cours desquelles l'évêque d'Hippone fut intimement mêlé, et bien
au-delà des limites d'un diocèse parmi les plus vastes, aux réalités de tous
ordres – religieuses, ecclésiastiques, sociales, voire économiques – de la
vie des provinces d'Afrique. Parmi ces « engagements » divers, rien
peut-être ne confronta plus Augustin avec les réalités africaines que son
implication personnelle dans la lutte antidonatiste. Lorsqu'il devint évêque
d'Hippone, la puissance de la secte donatiste née d'un schisme consommé en
Afrique au début du IVe était à son apogée. Augustin
s'engagea avec détermination dans cette lutte, la plus longue et la plus
périlleuse de sa vie pastorale. Cette lutte culmina avec la grande
confrontation entre les deux Églises, catholiques et donatistes, lors de la
Conférence de Carthage en 411. Il n'est que de consulter les Actes de
cette Conférence pour constater l'importance du rôle que l'évêque d'Hippone y
joua. Restait à éliminer totalement le schisme. L'amitié qui liait Augustin à
l'arbitre de la Conférence, le haut dignitaire impérial Marcellinus – à qui
il dédia La Cité de Dieu – l'aida à consolider cette victoire.
Pour mieux exploiter le succès de son Église, l'évêque d'Hippone se fit
propagandiste. Il fit en sorte que, dans les années qui suivirent la
Conférence, une édition des Actes en fût lue en chaire pendant le
carême dans les principaux diocèses d'Afrique. Au service de son Église,
l'évêque d'Hippone a passé sur les routes une grande partie de sa vie.
Augustin avait à ces pérégrinations incommodes d'autant plus de mérite que
nous savons, par ses confidences réitérées, qu'il répugnait à ces
déplacements qui l'arrachaient à ses ouailles et aux ouvrages qu'il avait en
train ; l'âge venant et sa santé déclinant, il les supportait physiquement
de plus en plus mal. Quand on était évêque, on voyageait d'abord pour
assister aux conciles provinciaux et généraux. C'était une obligation, à
laquelle Augustin n'a failli qu'exceptionnellement. En fait, Augustin a
participé régulièrement aux grands rendez-vous de l'épiscopat africain,
parfois en province – et non loin de chez lui, comme à Milev (Mila), en
Numidie, en 402 – le plus souvent à Carthage, soit au printemps, soit vers la
fin de l'été. En vérité, si
l'on met bout à bout tous les voyages et les séjours, longs ou brefs, hors
d'Hippone, on s'aperçoit que sur ses trente-cinq années d'épiscopat l'évêque
a passé de longues années en dehors de son diocèse. Carthage d'abord a
bénéficié de ses absences, cette Carthage où il s'est passé peu d'années
qu'il n'ait prononcé sermons et commentaires sur les Psaumes. Il y a souvent
séjourné des étés entiers, depuis la date du concile plénier – en général fin
mai ou début juin – jusqu'au début de l'automne. De retour à Hippone, c'était
la fièvre des affaires à régler qui s'étaient accumulées, des correspondances
en retard, des ouvrages ou des libelles de circonstance qu'il lui fallait
dicter en toute hâte, pour rattraper le temps perdu. Ainsi, à l'automne 419,
rentré chez lui de Carthage après une absence de plusieurs mois, il faisait
dans une lettre à Possidius de Calama le compte de l'impressionnante série
des lettres et traités qu'il avait dictés en l'espace de quelques semaines.
La carte que l'on peut tenter de dresser des voyages de saint Augustin ne
saurait pleinement rendre compte des réalités physiques de ses
pérégrinations, encore moins des multiples contacts dont elles furent
l'occasion. En effet, l'évêque d'Hippone a souvent replacé ses pas dans les
mêmes traces, dans les axes qu'il a le plus souvent parcourus ; vers le
sud, en demeurant dans sa « Numidie d'Hippone », quand il allait à
Calama ou à Thagaste, et surtout vers l'est, quand il se rendait à Carthage,
soit par la route du littoral, soit par la grande route de la vallée de la
Medjerda. En face de
ces misères matérielles, en face aussi des criants abus de pouvoir des
potentats locaux et des graves déséquilibres sociaux, l'évêque Augustin
réagissait et agissait. De ces actions de « protection épiscopale »,
attestation nous est donnée par une autre des nouvelles lettres récemment
publiées, qui montre l'évêque d'Hippone confronté au problème de la
« traite » dont étaient victimes des hommes et des femmes et même
des enfants, enlevés par des bandes armées et vendus à des trafiquants
d'esclaves. En ces temps difficiles, les marchands d'esclaves agissaient
parfois par la séduction, mais le plus souvent par la violence et par le
rapt. Le texte nous apprend que ces marchands d'esclaves avaient réussi à
rassembler à Hippone, où ils étaient entassés dans des cachots en attendant
leur embarquement, cent vingt malheureux, parmi lesquels quelques enfants
vendus par leurs parents : un « commando » de paroissiens
était parvenu à les libérer. L'évêque n'avait pas fait le coup de poing, mais
il se réjouissait de l'issue de l'entreprise. Saint
Augustin est mort le 28 août 430 dans sa ville épiscopale assiégée par
les Vandales qui, passant le détroit de Gibraltar, avaient l'année précédente
envahi une Afrique mal défendue par ce comte Boniface rencontré par l'évêque
dix ans plus tôt alors que, jeune officier de valeur, il s'opposait sur la
frontière de Numidie aux incursions des Maures. Sa mort coïncidait ainsi avec
l'écroulement d'un monde, le brillant épanouissement de la romanité en
Afrique, dont le dernier et le plus magnifique éclat disparaissait avec lui. Au sommaire on y trouve : La formation d’Augustin - Cicéron
- Mani - Platon - le
Christ - les arts libéraux -
le libre arbitre - une communauté de
philosophes - Vocation -
confessions - Unité et division
- La création et la Trinité - La cité de
Dieu - la nature et la grâce -. |
augustin & la sagesse
|
Lucien jerphagnon |
Edition
DESCLEE DE BROUWER |
2006 |
||
Puis, le
même évêque, dans son Commentaire au psaume 118, avait présenté les
sept dons de l’Esprit comme les échelons pour s’élever de la crainte de Dieu
à la sagesse, c’est-à-dire en inversant l’ordre des dons que le prophète
Isaïe applique au rejeton, issu de la racine de Jessé : « Sur lui reposera
l’Esprit du Seigneur, l’Esprit de Sagesse et d’Intelligence, l’Esprit de
Conseil et de Force, l’Esprit de Science et de Piété ; et l’Esprit de Crainte
du Seigneur le remplira » (Is 11, 2-3). La sagesse est ici présentée
comme la plus haute des prérogatives à laquelle puisse être élevée l’âme
humaine, tandis que la crainte de Dieu, selon l’Écriture, n’est que l’ébauche
de cette divine qualité. « Le commencement de la sagesse c’est la
crainte du Seigneur » Augustin va
montrer que si pour le Christ, il convient d’appliquer en premier lieu à son
âme humaine le don de sagesse qui la maintient unie à la personne du Verbe,
en ce qui nous concerne c’est l’inverse. Nous ne sommes pas établis dans la
Sagesse mais nous avons à nous élever vers elle pour nous unir à Dieu. Et
cela nous le pouvons au moyen des dons de l’Esprit-Saint conférés au Baptême,
et que nous recevons à nouveau dans le sacrement de la réconciliation,
lorsque nous avons perdu la grâce sanctifiante par un péché mortel. Dès lors,
sur la base de ce nouveau schéma ascensionnel, saint Augustin va rapprocher
les dons de l’Esprit Saint avec chacune des béatitudes. Ainsi, lisons-nous
sous la plume du docteur d’Hippone : « La première béatitude est celle
qui provient de l’humilité : « Bienheureux les pauvres d’esprit,»
c’est-à-dire ceux qui ne sont point enflés, dont l’âme se soumet à l’autorité
divine, et craint d’être livrée au supplice après la mort, bien qu’elle
puisse peut-être s’estimer heureuse en cette vie. De là, elle arrive à la
connaissance des saintes Écritures, où elle doit se montrer douce par esprit
de piété, pour ne pas s’exposer à blâmer ce que des ignorants traitent
d’absurde et devenir indocile par d’opiniâtres discussions. Dès lors elle
commence à comprendre par quels nœuds elle est enchaînée à ce siècle au moyen
de l’habitude et du péché; par conséquent, dans ce troisième degré, qui est
celui de la science, elle pleure la perte du souverain bien, en se voyant
retenue à l’autre extrémité. Le quatrième
degré est celui du travail, des violents efforts que l’âme fait pour
s’arracher au plaisir empoisonné qui la captive. Là on a faim et soit de la
justice, et le courage est grandement nécessaire, parce qu’on ne quitté pas
sans douleur ce qu’on possède avec joie. Dans le cinquième degré, on donne à
ceux qui ont persévéré dans le travail un conseil pour s’en délivrer; car,
sans le secours d’une puissance supérieure, personne n’est capable de se
débarrasser de misères si grandes et si compliquées ; et ce conseil si juste,
c’est de venir en aide à la faiblesse d’un inférieur, si l’on veut recevoir
du secours d’un supérieur ; par conséquent : « Bienheureux les
miséricordieux, parce qu’ils obtiendront miséricorde. » Le sixième degré
consiste dans la pureté du cœur qui, forte de la conscience des bonnes
œuvres, est capable de contempler le souverain bien, qui n’est viable que
pour l’intellect serein et pur.
En réalité,
le chemin spirituel, basé sur les dons de l’Esprit Saint et sur les
béatitudes de l’évangile permet à Augustin d’articuler de la meilleure
manière possible les aspects principaux de la spiritualité chrétienne et de
sa propre spiritualité. Il trouvait là le schéma le meilleur pour faire
concorder l’action intérieure de l’Esprit Saint dans la sanctification et
l’engagement personnel du croyant dans une vie selon les béatitudes
évangéliques dans la sequela et l’imitation du Christ. Car si la grâce
de Dieu, nous sanctifie à travers l’action de l’Esprit, elle ne le fait
cependant pas sans nous, sans notre collaboration. |
augustin |
Les dossiers h |
Edition
L’ÂGE D’HOMME. |
1988 |
Saint
Augustin
est, plus que tout autre, l’horizon indépassable de notre culture
occidentale. La prolixité des travaux sur l’œuvre de l’évêque d’Hippone
montre son influence à tous les moments décisifs de l’histoire et de la
pensée européenne ; avec Augustin, c’est la trame de cette pensée qui est en
jeu, comme ses origines ; et le mot de Luis Sala-Molins « Après Marx,
Augustin » n’est peut-être pas qu’une simple boutade.
|
augustin – une lumiÈre
pour notre temps |
|
Edition Pierre Tequi |
2003 |
C’est
à travers les concepts clés de l’œuvre de St Augustin que de nombreux
courants philosophiques, psychologiques et sociologiques se réfèrent à ce
monument de la philosophie chrétienne. Ce livre essaie de répondre à des
questions actuelles en décortiquant la pensée de St Augustin. « C’est
dans le rapport qu’entretiennent les créatures, finies et mobiles,
avec l’éternité, permanente et immobile, que se détermine la nature du temps
en soi. Chaque être qui reçoit le don de l’existence effectue une trajectoire
temporelle, exigée par sa condition de créature, pour réaliser son destin,
c'est-à-dire atteindre la fin qui lui a été donnée d’accomplir par le
Créateur. Or la fin assignée par Dieu à chaque créature est spécifique. Les
anges de par leur proximité avec le Créateur auront un rapport au temps
différent de celui des créatures sensibles, lesquelles sont soumises à la
mort. Arrêtons-nous un instant sur chacun de ces modes d’être dans le temps. Ce sont les
différents degrés de perfection des créatures qui amènent
Augustin à faire l’hypothèse d’une temporalité incorruptible supérieure à la
temporalité corruptible. Son point d’appui est l’exégèse de la Genèse : les
trois premiers jours du récit de la création – lesquels commencent à
s’écouler avec l’apparition de la lumière et sa séparation d’avec les
ténèbres, et qui précèdent la division du temps en jours, nuits et saisons,
division qui n’apparaît qu’au quatrième jour – ces trois premiers jours
constituent selon saint Augustin une durée bien différente de celle que nous
connaissons. Cette durée commence avec la création des anges, avec lesquels
débute l’être temporel. Tournée vers l’éternité du Créateur, la temporalité
angélique ne conduit pas à la mort. Elle n’implique ni passé comme ce qui
n’est plus, ni avenir comme ce qui n’est pas encore, leur mobilité, qui
constitue le cours de leur temps, « vole du futur au passé », sans pour
autant être co-éternelle à la divinité, dont l’immobilité n’implique ni
succession, puisqu’elle exclut le partage en « avoir été » et « devoir être
», ni précession, mais « un éternel présent ». Ce temps incorruptible exclut
en outre une mémoire oublieuse, car il implique le mouvement du futur vers un
passé entièrement préservé. Cette positivité du temps angélique le rapproche
de l’éternité et fait de lui le seul temps parfait, à l’abri de la mortalité.
Par conséquent si le passage de l’Etre à l’existence implique la substitution
du temps à l’éternité, il ne s’ensuit pas nécessairement que le temporel soit
corruptible. Ce
qui se joue en fait derrière cette problématique du temps des anges, c’est la recherche
d’une temporalité idéale destinée, de par la volonté du Créateur, à
l’humanité dans son ensemble. La temporalité angélique permet de saisir
l’image d’un temps parfait. Saint Augustin interprète la lumière rayonnante
des trois premiers jours avant que le premier soir ne fût créé, comme
désignant « la cité sainte », la cité des saints anges et des esprits
bienheureux qu’il identifie à la Jérusalem céleste (Cf. XI, 23). Si Dieu crée
l’homme, soumis à l’ordo temporis comme toute créature, il le crée cependant
non prédestiné à la mort. De plus, il le crée libre, doué de la capacité de
s’auto-déterminer, afin qu’il choisisse librement l’Etre et s’éloigne du
non-être. Cependant étant libre, l’homme allait rompre avec l’éternité. Loin
de Dieu, de l’Etre, il allait s’ouvrir à la possibilité de mourir. « En fait, dès l’instant où l’on commence à vivre dans un
corps destiné à mourir, il n’est aucun acte qui ne soit un
acheminement vers la mort. Car l’effet de l’instabilité du corps durant toute
cette vie (si tant est qu’on puisse l’appeler vie) est de tendre vers la
mort. Personne en effet, qui ne soit plus proche de la mort au bout de
l’année qu’au commencement, demain qu’aujourd’hui, aujourd’hui qu’hier, à
l’instant qui va suivre qu’à l’instant présent, et maintenant qu’il y a un
instant. Car tout le temps qu’on vit est pris sur la durée de la vie. L’enjeu du temps
sera désormais inséparable de la fin ultime de toute l’humanité.
Or cette fin ultime n’est autre que le bonheur. La grande tâche que saint
Augustin se propose sera donc de saisir le sens de l’histoire, lieu où se
déroule cette quête du bonheur, éloigné à cause du péché, mais non pas hors
d’atteinte. Tout d’abord, étant donné que la destinée de l’homme dépend non
seulement de la volonté divine mais aussi de la sienne, puisque l’homme est
essentiellement libre, l’histoire sera le lieu des libres choix, c'est-à-dire
des actes de liberté des êtres doués de raison : Dieu, les anges et les
hommes. La
volonté consiste dans la capacité dont dispose l’homme à élire la fin
immédiate de ses actes. Cette fin est toujours en rapport positif ou négatif
avec la fin ultime : Dieu ou l’Etre ou l’éternité. Augustin écrit : « Ce qui
importe en l’homme, c’est la volonté : est-elle déréglée ? ces mouvements
sont déréglés ; est-elle droite ? ces mouvements sont irréprochables et même
dignes de louanges. Car la volonté est en tous ces mouvements, ou plutôt tous
ces mouvements ne sont rien d’autre que des volontés. » (XIV, 6) La volonté
est donc le mouvement qui nous conduit au Bien ou nous en éloigne. Voici le
texte, le plus célèbre de la Cité de Dieu, qui illustre clairement
l’importance du vouloir chez l’homme, et la direction qu’elle peut prendre. « Deux amours ont donc fait deux cités : l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu, la cité terrestre ; l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi, la cité céleste. L’une se glorifie en elle-même, l’autre dans le Seigneur. L’une demande sa gloire aux hommes ; pour l’autre, Dieu témoin de sa conscience est sa plus grande gloire. L’une dans sa gloire dresse la tête ; l’autre dit à son Dieu : « tu es ma gloire et tu élèves ma tête ». L’une dans ses chefs ou dans les nations qu’elle subjugue, est dominée par la passion de dominer ; dans l’autre, on se rend mutuellement service par charité, les chefs en dirigeant, les sujets en obéissant. L’une, en ses maîtres, aime sa force ; l’autre dit à son Dieu : « je t’aimerai Seigneur, toi ma force. » (XIV, 28) |
aux sources du volume de la loi
sacrÉe |
Francis ducluzeau |
Edition
DERVY |
2007 |
Aider
à comprendre le fonds métaphysique commun à toutes les traditions
spirituelles authentiques, dont les religions, tel est le but que s’est fixé Francis
Ducluzeau en décryptant le Volume de la Loi sacrée qu’est la Bible. Nombreux
sont ceux pour qui la seule spiritualité possible est religieuse au sens
occidental du terme, alors qu’une lecture ésotérique des textes sacrés révèle
une spiritualité que même des athées peuvent comprendre quand ils s’ouvrent à
d’autres vérités que celles de leurs certitudes, si l’on entend par sacré ce
qui a valeur de vérité absolue et si la déité devient une ouverture à plus
grand que soi. Cette
invitation à une spiritualité ouverte concerne plus particulièrement les
Francs-maçons qui y trouveront les clefs d’une interprétation circonstanciée
du « livre » dont sont issus leurs mythes fondateurs. Que l’on croie ou non
en Dieu, la Bible, lue avec cette approche symbolique et initiatique, n’est
plus seulement une série de mystérieuse illumination et que l’on étudie de
l’extérieur, mais devient le lieu de résonances intérieures pour notre être
essentiel, par l’agir d’une Parole créatrice donnant sens à la vie sur terre.
Le
secret réside dans le fait de dépasser la forme manifestée et de percer la
vérité informelle, donc symbolique, qu’elle contient, ce qui résout les
oppositions extérieures et aboutit à l’unité transcendante de toutes les vies
spirituelles vers l’accomplissement de l’homme, dont la genèse n’est pas
terminée. C'est
à un très long et passionnant chemin à la fois historique et initiatique que
nous convie Francis Ducluzeau. Tout d'abord qu'est ce qu'un Volume de la Loi
sacrée ? C'est la Bible, posée sur l'Autel des Serments d'une loge maçonnique
qui, avec le Compas et l'Equerre forme ce qu'il est convenu d'appeler, les
Trois Grandes Lumières de la Franc-Maçonnerie. Ce
n'est pas une lecture "religieuse" que nous propose l'auteur. pas
au sens étroit du moins de perpétuation de dogmes multimillénaires. C'est
pourtant une lecture argumentée et érudite, fondée sur les textes et les
analyses historiques les plus récentes. Il ne s'agit pas d'un bla-bla
ésotérico verbeux comme il en prolifère tant en ce moment, mais un outil
indispensable pour le chercheur comme pour ce qu'il était convenu d'appeler
"l'honnête homme". C'est
tout d'abord une grande fresque historique, de l'ancien puis du nouveau
testament. Les moments forts sont expliqués ainsi que les principaux personnages. Il remet également en
perspective la continuité entre le judaïsme et le christianisme primitif
comme beaucoup d'auteurs le font actuellement. Il pose la question notamment
de la proximité de Jésus et de Hillel qui est l'un des plus grands maîtres du
judaïsme, encore aujourd'hui. "Quand
Hillel énonce sa fameuse règle d'or sous une forme négative, Jésus la reprend
sous une forme positive: Fais à autrui ce que tu voudrais qu'il te fit"
(...) Il est intéressant de constater que ces deux phrases sont reprises
comme telles dans le rituel d'initiation des francs-maçons de Rite Ecossais
Ancien et Accepté, le plus pratiqué de nos jours"(P.393). Comme le dit fort justement Alain Pozarnik
(ancien Grand Maître de la Grande Loge de France) dans son ouvrage
"L’Agir et l’Être initiatique" : "nous ne lisons pas pour savoir ce que
pense l'auteur sur un sujet mais pour savoir quelles pensées éveille en nous
ce que pense l'auteur", et il ne fait aucun doute que
l'ouvrage de Francis Ducluzeau éveille de nombreuses pensées! On reconnait
également en lui le spécialiste du 4ème évangile, les plus symboliques, celui
de Jean auquel il a consacré deux ouvrages. |
8 B
BIOGRAPHIE
DE L’ARCHANGE GABRIEL. L’ANGE QUI AIME LES
FEMMES |
Pierre
JOVANOVIC |
Edition
Le JARDIN DES LIVRES |
2002 |
||
Si
vous posez cette question à diverses personnalités ecclésiastiques, à un
rabbin, ou tout simplement au curé de votre paroisse, vous découvrez très
vite que leurs réponses, après une bonne minute de silence, commencent à
tourner dans le vide, tout comme leurs neurones, non programmés pour traiter
cette question. Au mieux, on obtient « les voies de Dieu sont
impénétrables » ou incompréhensibles, suivant la confession, lorsque
l'existence des Anges elle-même n'est pas remise en question. Dans le
meilleur des cas, on vous dira que le Gabriel de Mahomet n'est pas le même
que celui du Christ... Et pourquoi ne
serait-il pas le même ? Peut-on imaginer le célèbre Archange Gabriel
permettre qu'un autre Ange déchu par définition commette une
telle usurpation d'identité ? Impensable. Et d'abord que savons-nous
réellement de lui ? Rien. Pourtant, plus de 2 millions de personnes sur
cette terre portent son prénom. Si nous avons plus de commentaires et
d'interprétations des textes bibliques que d'étoiles dans le ciel, à ce jour,
il n'existe aucun livre détaillant l'oeuvre de cet Ange définitivement
stratégique et politiquement incorrect, hormis celui-ci. Pour tenter de
comprendre, j'ai donc rassemblé et disséqué toutes les informations
disponibles sur cet Archange si mystérieux et si contradictoire, mais dont
chaque mission et chaque parole prononcée laisse une trace indélébile :
Gabriel est le dénominateur commun des trois plus grandes religions, prêtes
aujourd'hui à s'affronter. Si les bibliothèques mondiales regorgent d'ouvrages
traitant des effets de sa visite chez Marie de Nazareth ou sur la psychologie
du Prophète, nul auteur n'a voulu suivre l'Ange Gabriel de la classe
des Archanges et plus particulièrement des « sept esprits qui
se tiennent nuit et jour devant le Trône de Dieu », dans son
cheminement à travers l'Ancien Testament des juifs, le Nouveau Testament des
chrétiens ou le Coran des musulmans. Parce que toutes les
informations mises bout à bout bousculent l'idée que Rome a tenu à nous
imposer. Mais lorsque nous sommes obligés de faire un détour parce que des
passagers musulmans se sont prosternés vers La Mecque pour prier, et ce juste
devant votre porte d'embarquement à Roissy, c'est un écho de Gabriel. Lorsque
vous entrez dans une église et qu'une récitation sourde du chapelet arrive à
vos oreilles, c'est à nouveau un écho de Gabriel. Les rabbins qui
interprètent les rêves sur la base des textes sacrés, c'est encore lui. Dans
les plus beaux tableaux du Louvre, de Florence et du Vatican, on retombe sur
cet Ange. Impossible d'ouvrir un livre d'art sans trouver au moins une
Annonciation. Et les plus grands, de Léonard de Vinci à Gabriel Dante
Rossetti, en passant par Fra Angelico et même Eric Hebborn, se sont appliqués
à le peindre en plein exercice de sa fonction, comme s'ils avaient voulu
saisir, fixer cet instant crucial de l'histoire humaine. On le constate,
l'Archange Gabriel, bien qu'invisible ou inexistant, est incontournable et
omniprésent. Il a annoncé la naissance du Christ et il annoncera aussi, selon
d'autres textes, la Fin du monde, au son des trompettes. Compte-tenu donc des
effets de ses visites terrestres précédentes, j'ai étudié cet Archange que
l'Islam déclare être en plus le chef de tous les Anges
gardiens ! Alors d'où vient-il, qui visite-t-il, quand, comment et
pourquoi ? Après plusieurs années de documentation et de recherches, la
mise en forme de toutes les informations le concernant m'a permis de dresser
un portrait totalement inattendu du plus médiatisé et aussi du plus discret
des Anges. Voyage entre Terre et Ciel en compagnie du plus mystérieux des
Archanges dont l'auteur Nuruddin Ar'Raniri nous dit : « Entre ses yeux se trouve le Soleil car ses
cheveux sont composés de toutes les étoiles que nous observons. -
Chaque jour que Dieu fait, Gabriel plonge 365 fois dans la Mer de
Lumière afin que chaque goutte d'eau qui dévale de ses ailes puisse créer un
nouvel Ange gardien ». Au sommaire de cet ouvrage : A la recherche de l’archange Gabriel -
Station Sumer-Babylone - Sex, Salt et Wine
- sortir d’un rêve - le
travesti babylonien - Enoch, le livre qui rend
fou - Elizabeth, ou les trompettes de
l’utérus - Concerto pour trompes de
Faloppe - le téléphone arabe de la
révélation - je transmet donc je
suis - Apparitions instantanées
- Profil de l’archange Gabriel -
comment invoquer l’archange Gabriel - fragments d’un
ange
- |
8 C
cahiers Évangiles – la
priÈre du seigneur |
j.b. baudoz |
Edition
du CERF |
2005 |
La
Prière du Seigneur (Mt 6,9-13 ; Luc 11,2-4). Selon les Évangiles, Jésus a
prié plusieurs fois, mais il n’a enseigné qu’une seule prière à ses
disciples. Celle-ci
a été transmise par les Évangiles de deux façons quelque peu différentes.
Mais comme la version de Matthieu se rapproche davantage du texte du Pater
retenu par la liturgie, c’est celle-ci qui sera la plus fréquemment
commentée, tant chez les Pères que chez les exégètes médiévaux ou les
Réformateurs ; les uns et les autres privilégient la dimension morale du
texte. L’exégèse
actuelle est plus sensible au caractère proprement théologique du Notre Père. |
cahiers évangiles – l’archÉologie
bible & histoire |
j. briend |
Edition
du CERF |
2005 |
Archéologie,
Bible, Histoire. On le sait, la « vérité » d’un récit n’est pas tout à fait
synonyme d’ « historicité ». Aujourd’hui, on ne demande plus à l’archéologie
de « prouver » le récit sacré, et celui-ci n’est plus pris comme un livre
d’histoire. Reste
à comprendre les liens qu’ils entretiennent. Un archéologue, un exégète et un
historien exposent ici leurs points de vue. Leurs exemples sont pris, pour la
plupart, dans des livres historiques qui content des faits situés dans les
périodes mal connues dites de la « conquête » et de la « royauté » (entre
1000 et 587 av JC). Au
fil des pages, les figures de Josué, Samson, David ou Josias, la constitution
des lois, la conquête de la ville d’Hébron ou le siège de Jérusalem par
Sennachérib prennent un nouveau relief. |
Cahiers évangiles – l’évangile
de jÉsus christ par st matthieu |
Claude
TASSIN |
Edition
du CERF |
2004 |
« Évangile de Jésus Christ selon St Matthieu ». Parcourir un Évangile se fait de bien des manières, définies par un lieu de lecture – ou « site » – particulier : étude, loisir, prière… Nous nous plaçons ici sur le site liturgique. À
la jonction de l’enseignement et de la prière collective, il nous relie
d’emblée à une histoire, une tradition, des communautés. Le but de ce Dossier,
établi par Claude TASSIN, de l’Institut catholique de Paris, est d’éclairer
avant tout les passages qui apparaissent dans la liturgie de l’année A. le
récit de Matthieu est bâti autour de cinq grands discours dans lesquels le
Christ enseigne son Église et annonce le Jugement qui l’attend au terme de sa
mission universelle. Tel
le scribe juif « devenu disciple du Royaume des cieux », le
prédicateur chrétien, l’étudiant ou le simple curieux saura « tirer du
neuf et de l’ancien » de ce trésor des Écritures. |
cahiers évangile – l’évangile
de jÉsus christ selon st marc |
Ph. léonard |
Edition
du CERF |
2005 |
«
Évangile de Jésus Christ selon Saint Marc
». Parcourir un Évangile se fait de bien des manières. Le but de ce dossier
est d’éclairer avant tout les passages qui apparaissent dans la liturgie de
l’année B. Le
texte de St Marc s’y égrène au rythme des dimanches du temps ordinaire. C’est
bien la proximité du Règne de Dieu au cœur du quotidien qui est proclamé et
proposé comme horizon aux disciples. Dans la mesure où l’auditeur d’hier et
d’aujourd’hui s’identifie au portrait du disciple dessiné par Marc, il est
invité, d’un côté, à une lucidité sur lui-même et ses faiblesses (en
particulier devant la croix) et, de l’autre, il est encouragé à la fidélité
(le crucifié a vaincu la mort). |
cahiers évangiles – l’histoire
de joseph (genèse 37 – 50) |
André wenin |
Edition
du CERF |
2004 |
L’histoire
de Joseph (Genèse 37 – 50). Quelques clés pour lire le récit. L’histoire de
Joseph est un petit roman écrit avec un art raffiné. Sa richesse est étonnante,
et ces quelques pages veulent en faire percevoir une partie, privilégiant les
vues d’ensemble aux observations de détail. À l’aide des ressources de
l’analyse narrative, il s’agira d’étudier surtout les ressorts de l’intrigue.
Tout
commence par une grave crise autour de Joseph, fils favori de son père Jacob
et haï par ses frères. |
charles de foucauld |
G. gorrÉe & g. chauvel |
Edition
BLOUD et GAY |
1965 |
Il
n’est pas facile de fixer, dans une courte biographie, la personnalité réelle
d’un homme comme Charles de Foucauld.
Les aspects contrastés de sa vie, des engagements successifs dans des
directions différentes ou opposées, un besoin fréquent de changement sur le
plan de la vie pratique qui, si l’on se fiait aux apparences, ferait croire à
de l’instabilité, tout cela fait de lui un être difficile à saisir, à
rassembler dans tous ses éléments, à reconstituer dans son unité et dans sa
vérité. C’est
donc dans l’action et dans la pensée qu’il faut le suivre pour tenter de
l’atteindre. Car s’il est vrai que sa vie se ramène à l’unité, que l’on peut
en percevoir la continuité, c’est qu’il existe un accord, une harmonie entre
ses actes et ses écrits, au-delà ou en dépit même des apparences. Au sommaire de cet ouvrage : Une enfance sans joie entre Strasbourg et Nancy
- Eloignement et quête de Dieu -
Carrière militaire - la foi perdue - Saumur
- Pont-à-Mousson - l’explorateur
- La Lumière et sa recherche de la vérité
- rencontre avec l’abbé Huvelin -
la conversion - Vie et thèmes spirituels
- Frère du Christ et frère universel - une vie
spirituelle faite de prières, de retraites et de méditations
- Apôtre dans la solitude - La famille
spirituelle du Père Charles de Foucauld
- Quelques textes choisis sur la vocation, sur la
dernière place ou la volonté d’abaissement
- L’humilité de Charles de Foucauld
- la vie d’ermite - le détachement et la
pauvreté - Nazareth et la fraternité -
Prier et contempler - Tamanrasset
- |
charles de
foucauld –
biographie |
Alain
vircondelet |
Edition
du ROCHER |
1997 |
Je
croyais, comme beaucoup d’autres lecteurs, tout connaître de la vie de
Charles de Foucauld. Et pourtant à lire et à relire l’œuvre qu’il nous a
laissée, je m’aperçus que cette vie n’avait pas dit son dernier mot. Peu à
peu surgissaient d’autres visages, se révélaient de troublants secrets d’âme.
Travailler
sur une biographie de Charles de Foucauld n’est pas chose facile tant sa vie
fut complexe et ambigüe, le lire c’est revenir au désert, à ce Hoggar
mythique, image d’un royaume délaissé, mais c’est aussi aller vers la
compréhension des décisions de cet être exceptionnel. L’expérience
de Foucauld est bien plus complexe et plus secrète que ce qu’en on dit ses
divers biographes, on peu toujours mettre en exergue, l’orphelin du début,
l’adolescent mélancolique et turbulent, le cyrard débauché, le soldat
désobéissant, l’explorateur téméraire d’un Maroc interdit au chrétien
mécréant, la rencontre avec le Père Huvelin, un matin dans l’église
Saint-Augustin, l’ermite du Sahara, le martyr innocent, autant de tableaux
propres à retracer la plus édifiante des hagiographies, la plus sulpicienne
des vies à enluminer des ouvrages. Entrer
dans la vie de Foucauld, c’est entrer dans la mouvance des dunes, dans le
crissement des grains de sable, dans le recueillement des nuits sahariennes,
comme un appel, un cri. Le suivre dans son parcours d’âme, lire son journal
quotidien, c’est malgré tout éprouver en soi, ce qu’il a pu éprouver au
contact de ces éléments et de ces immensités, favorables à réaliser une union
mystique. Son désert intérieur se met alors en symbiose avec ce désert
physique et lui permettra par la suite de trouver tous les éléments d’une
mystique forte, en abandonnant un matérialisme encombrant, mais pour cela il
lui faudra très souvent lutter avec violence contre ces divers matérialismes
qui encombrent le corps et l’esprit. Son cheval de bataille sera le
détachement, la foi, l’empathie avec les populations mais aussi le partage
spirituel.
|
Charles de FOUCAULD - le grand rÊve de charles de foucauld &
louis massignon |
J. François six |
Edition ALBIN MICHEL |
2008 |
||
En 1890 Charles de Foucauld devient moine trappiste. En 1901, ayant quitté la Trappe, il se fait ordonner prêtre. Puis il s'installe au Sahara à Béni-Abbès, puis dans le Hoggar. À cette époque, les Territoires du sud ne sont pas rattachés aux départements français d'Algérie mais soumis à l'administration militaire. Très peu nombreux, soucieux de conquérir les Sahariens plus par l'action psychologique que par la force, les militaires ont besoin de Charles de Foucauld ès qualités de prêtre-ermite ou, si l'on veut, de « marabout chrétien », afin de dissiper une rumeur ruineuse pour le prestige du conquérant. Cette rumeur parcourt la société maghrébine, dès que les fidèles de l'Islam commencent à se faire quelque idée du mouvement de sécularisation et de laïcisation qui parcourt la société française : l'occupant ne serait même pas chrétien. Si les Français n'ont plus de religion, qu'adviendra-t-il de leur prestige en milieu musulman ? Cette question n'est même pas concevable au nord de la Méditerranée. Charles de Foucauld permet aux militaires établis au Sahara d'être des croyants par procuration. Voilà au moins un Français qu'on voit prier ! Tout en étant resté très proche du milieu militaire et y comptant de solides amitiés, Charles de Foucauld est parfaitement conscient du risque d'être ainsi instrumentalisé. Mais sans l'autorisation de l'armée, ou sans sa protection, il ne peut être question de s'établir au Sahara. Or, ayant dû renoncer à son rêve de pénétrer de nouveau au Maroc, il est attiré par le Hoggar. Il veut explorer le monde berbère, côtoyé à Sétif en 1880 et retrouvé dans le Haut-Atlas en 1883-1884. De 1905 à sa mort en 1916, il s'attelle à la tâche de connaître et de comprendre le groupe berbère le mieux conservé dans son état originel, c'est-à-dire le moins transformé par la religion musulmane et par le contact avec les Arabes, à savoir les Touaregs du Hoggar. Il en explore la vie sociale, en recueille le patrimoine poétique et littéraire, établit la grammaire et le lexique du tamazight, leur langue au demeurant fort complexe, après avoir percé les énigmes du tifinagh, écriture aussi ancienne, peut-être, que l'alphabet phénicien. L'œuvre scientifique de Charles de Foucauld est considérable. Elle fait toujours autorité auprès des berbérologues. Comme tant de connaisseurs de la société arabo-berbère au début du XXe siècle, il est habité par la conviction que la France n'a pas encore su s'en faire admettre. Il est de ceux qui espèrent qu'à long terme, un rapprochement social, politique et culturel entre Français et Maghrébins se produira. Car, comme eux, il est révulsé par l'Algérie française, telle qu'elle existe alors : ni vraiment colonie ni vraiment province, ou pseudo-province fondée en fait sur une inévitable ségrégation ethno-religieuse, à l'instar de beaucoup d'autres sociétés méditerranéennes comme la Bosnie, la Macédoine et la Crète de l'époque, et bientôt comme Chypre, le Liban et la Palestine. En bref, fondée sur la négation des principes républicains de Liberté, Égalité, Fraternité. Comme les militaires de sensibilité républicaine – par opposition à ceux qui ont conservé un attachement à l'Ancien Régime –, Charles de Foucauld a pour idéal politique l'intégration de l'Afrique du Nord à la France, et non pas un système de protectorat ou de vie séparée entre conquérants et conquis. Cette intégration leur paraît évidemment impossible, à court terme. Si Charles de Foucauld ou les militaires de sensibilité républicaine se prennent de passion pour les Berbères, c'est parce qu'ils leur paraissent moins figés dans leur civilisation que les Arabes ou les Arabisés, plus souples, plus adaptables au monde moderne et donc susceptibles de constituer dans l'avenir un pont entre ces derniers et la France. En s'immergeant dans la société touarègue, Charles de Foucauld a certainement voulu participer à ce grand dessein politico-social axé sur le monde berbère. À cet égard, il est remarquable qu'il n'ait point cherché à convertir les Touaregs. Il s'est appliqué à les connaître et aussi, très concrètement, à y introduire des principes d'égalité jusque-là inconnus dans cette société de type clanique, ainsi que des éléments de progrès technique. Il fallait d'abord « républicaniser » le Hoggar. Plus tard, bien plus tard, d'autres y introduiraient l'Évangile. Charles de Foucauld est tué dans son bordj à Tamanrasset le 1er décembre 1916 par des irréguliers appuyés par des éléments venus du territoire libyen, théoriquement italien depuis 1912, mais livré en fait à l'action d'agents turcs ou turco-allemands, ainsi qu'à celle de la confrérie des Sénoussis. Dans le cadre de la Grande Guerre, il se dépense beaucoup pour défendre le Hoggar, dégarni comme tant d'autres positions sahariennes ou nord-africaines en raison des envois répétés de troupes sur le front entre Vosges et mer du Nord. L'engagement de Charles de Foucauld dans la défense de Tamanrasset doit être compris à la lumière de ce qui fut l'attitude unanime des catholiques, et notamment des prêtres et religieux, en 1914-1918 : surenchère patriotique destinée à faire taire définitivement la rumeur infâme, jusque-là colportée dans les milieux républicains ou anticléricaux, comme quoi l'obéissance à la Papauté équivaudrait à l'allégeance à une puissance étrangère. Ses agresseurs ne s'en prirent pas à sa qualité de chrétien, semble-t-il, mais à sa qualité de Français. On ne lui demanda pas, d'ailleurs, de renier le Christ. Ce qui l'avait rendu haïssable, et dangereux aux yeux de certains, convaincus comme tous les radicaux de la Guerre Sainte, dont les Sénoussis, c'était le fait qu'en s'étant fait adopter par la société touarègue, il contribuait aussi à la rendre francophile et plus ouverte à la civilisation occidentale, voire à la modernité, qu'envers ceux qui allaient s'employer à l'islamiser pour de bon, voire même à en entamer l'arabisation. La mort de Charles de Foucauld donne la clé de son existence au Sahara et de celle des groupes ou associations qui plus tard, se réclameront de son exemple : c'est la fraternité. Or ce mot de fraternité est commun à deux lexiques : celui de la religion chrétienne et celui de la République. |
CHEVILLON CONSTANT -
ET VERBUM CARO FACTUM EST – ET LE VERBE S’EST FAIT CHAIR |
Constant Chevillon |
Edition Edimaf |
2016 |
Les périls peuvent surgir, la misère
s'abattre sur eux avec la persécution, la tempête peut souffler, ils ne se
courbent point, mais restent debout, les yeux fixés vers le royaume et pleins
de la lumière céleste. Leur paix intérieure plane au-dessus des troubles
sociaux et de toutes les ruines. Leur sérénité va plus loin encore, ils ne
disent point : que mangerons-nous demain et de quoi nous vêtirons-nous ? Ils
savent que le Père céleste leur donnera, au moment opportun, de quoi pallier
à leurs besoins urgents. Pour eux, la douleur, la faim et la misère sont des
points de résistance engendrés par la matière sur la route royale de l'ascèse
et qui provoquent la séparation apparente, mais la réunion effective, en
l'unité du ciel, des âmes sanctifiées. Cet esprit d'acceptation
volontaire, de détachement et de confiance absolue, ce rayonnement intérieur
est encore un don du Christ, le plus beau, peut-être. Si les hommes se
laissent guider par la sérénité au lieu de se souvenir périodiquement de leur
brutalité animale, la paix règnerait sans doute entre les individus et les
nations et l'humanité marcherait d'un pas assuré vers sa fin dernière. Mais
la majorité des humains est aveuglée par les intérêts matériels, ils se
refusent à la grâce et méprisent la paix intérieure comme une pusillanimité ;
la lumière divine frappe leurs intelligences opaques, elle se réfléchit et
les laisse dans les ténèbres. » L’amour est le coeur de Dieu, a
dit Jacob Boehme; le lieu de Dieu, c’est le coeur, a écrit Ernest Hello.
Ces deux paroles sont identiques dans leur apparence dissemblable, car
Dieu tressaille en tout amour et il habite le coeur des Saints qui se
sont donnés à lui. Maintenant, nous pouvons ajouter : la Gloire est le vêtement
de l’amour, le vêtement tissé par l’intelligence du Verbe, la robe de la
transfiguration. Jésus l’a jetée sur nos épaules, comme le voulait le
Psalmiste : « Faites briller, Seigneur, votre lumière sur nous ». Cette lumière glorieuse nous a fait
rois, comme le Christ lui-même, rois de ce monde et du royaume céleste,
n’en déplaise à ceux qui préfèrent la gloire de l’opinion et des oeuvres
terrestres. Et c’est pourquoi l’Eglise, dans la procession du dimanche
des Rameaux, sous le ciel nuageux de la terre, entonne le chant du
soleil éternel : Gloria, laus et honor tibi sit, Rex Christe
Redemptor ! Au sommaire de cet ouvrage : I.
Dans le principe était le Verbe : In principio erat Verbum (en ligne sur ce
site) II.
Par Lui toutes choses ont été faites : Omnia per ipsum facta sunt. III.
Le monde n’a pas connu le Verbe : Et mundus eum non cognovit. IV.
Il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu : Dedit eis potestatem
filios Dei fieri. V.
Et le Verbe s’est fait chair : Et Verbum caro factum est VI.
Il a habité parmi nous : Habitavit in nobis VII.
Tout est accompli : Consommatum est VIII.
Nous avons vu sa Gloire : Et vidimus gloriam ejus. Constant Chevillon entre dans la
franc-maçonnerie vers 1913 et fait la connaissance de Gérard Encausse que
nous connaissons aussi sous le nom de Papus. Il fut grand maître de l’ordre
martiniste. Il est assassiné le 25 mars 1944. Arraché de son domicile par le
M.N.A.T. de Doriot, le 25 mars 1944 au soir, pour un soi-disant
interrogatoire ; son corps fut retrouvé dans la nuit, percé de balles, dans
la banlieue lyonnaise, en un lieu où plusieurs crimes du même genre furent
perpétrés. |
CHEVILLON CONSTANT - MÉDITATIONS INITIATIQUES |
Constant Chevillon |
Edition du Cosmogone |
2013 |
L’œuvre et le martyr de ce gnostique moderne n’en finissent pas de nous émouvoir. Formé à bonne école, c’est-à-dire au séminaire, à la Faculté de Lettres de Lyon et à l'abbaye de Solesmes, Constant Chevillon (1880-1944) enseigna la philosophie religieuse chez les Jésuites, puis il entra en occultisme, rencontra Papus et devint le plus proche collaborateur de Jean Bricaud. Sans préjudice d’une carrière exemplaire dans le milieu bancaire, il assumera, à partir de 1934, la grande maîtrise du rite de Memphis-Misraïm et celle de l’Ordre martiniste, alors indissociables de l’Eglise gnostique universelle dont il fut élu patriarche. Dix ans plus tard, la mort la plus horrible viendra le surprendre à Lyon, où elle a pris les traits des Miliciens qui l’on assassiné, une nuit de mars 1944. L’oeuvre littéraire de Constant Chevillon, profondément marquée par la théologie catholique romaine à laquelle il associera la tradition de l’ésotérisme chrétien comprend cinq livres qui sont autant de chefs-d’œuvre : Orient ou Occident (1926), Réflexions sur le Temple social (1937), Le vrai visage de la franc-maçonnerie (1939), Du néant à l’être (1942), Et verbum caro factum est (1944). Il faut y ajouter deux titres posthumes : La Tradition universelle (1946) et les Méditations initiatiques, publiées à Lyon, chez Paul Derain, en 1953. Les Editions du Cosmogone viennent de rééditer ce dernier ouvrage, en fac-similé, dans leur collection « compendium ». Ce petit livre rassemble une vingtaine de méditations sur des thèmes variés : Dieu, l’humilité, la charité, la prière, la foi, la mission de la douleur, mors et vita, Moise, évolution de la gnose, philosophie et religion, le temps, prédestination, Dieu est amour, Dieu est un acte pur. De quoi méditer, assurément, sur Dieu, l’homme et l’univers et sur l’initiation maçonnique ou autre qui a pour fonction de rétablir les rapports entre le Créateur, la créature et la création, et de permettre à l’homme de s’élever et de se transformer. |
compostelle –
nous irons tous à compostelle – film dvd |
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COMPRENDRE ET VIVRE LA LITURGIE |
XAVIER ACCART |
Edition
Presses de la Renaissance |
2009 |
La
liturgie chrétienne recèle des trésors méconnus. Vécue dans toute sa richesse,
elle devient un chemin spirituel particulièrement fécond pour celui qui
l’emprunte. Cet ouvrage à la fois clair, accessible et complet introduira
avec bonheur à sa découverte. L’auteur propose de ré-enchanter la pratique
religieuse en livrant de façon simple et vivante, les clefs de la liturgie
pour mieux la comprendre et la vivre pleinement. Xavier
Accart se propose d’éveiller de façon didactique et vivante au langage
liturgique pour « ré enchanter la pratique » et la vie chrétienne
dont la liturgie est la matrice. En quarante-six chapitres concis,
pédagogiques et écrits dans un langage accessible à tous, il reprend les
notions essentielles – les symboles de la messe et sa structure, la
signification des couleurs et des vêtements sacerdotaux, l’architecture des
églises, les différents temps liturgiques de l’année…– et en tire un
enseignement spirituel d’une grande profondeur. Chacun pourra ensuite faire
son propre chemin, en découvrant à quel point la liturgie catholique, riche
d’une tradition en perpétuelle renouvellement, est le creuset privilégié
d’une vie spirituelle personnelle, authentique et féconde. L’auteur
part de l’expérience concrète des lecteurs et puise les éléments de son
analyse essentiellement dans la Bible et les Pères de l’Église. Cet ouvrage a
été inspiré par la chronique mensuelle qu’il tient sur ce sujet dans la revue
Prier depuis plusieurs années, reconnue comme une chronique vedette par la
rédaction et suscitant de nombreux courriers de lecteurs. Facile d’accès,
même pour un débutant dans la foi chrétienne, il présente cependant une
approche et des références originales qui intéresseront des chrétiens déjà
formés. Des annexes complètent le corps du texte : schémas et dessins,
index thématique, structure générale de la messe, calendrier liturgique
2009-2015. Enfin, la préface est signée de l’archevêque de Toulouse, ancien
moine bénédictin de Kergonan reconnu dans l’Église comme l’un des meilleurs
spécialistes de la liturgie. » Est développé :
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curE d’ars - sa vie exraordinaire et son engagement |
Jean-Jacques
Antier |
Edition
Perrin |
2006 |
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Qui
était ce prêtre, à la figure émaciée, dont le nom évoque encore dans
l'inconscient collectif, le dolorisme dépassé du XIXe siècle et qui revient
sur le devant de la scène ? Le sanctuaire d'Ars fête cette année le 150e
anniversaire de sa mort et Benoît XVI en ouvrant en juin dernier l'année
sacerdotale, lui rendit un vibrant hommage, en le proclamant «saint patron
des prêtres du monde entier»! Une
incroyable liberté intérieure : Jean -Marie Vianney, voit le jour le 8 mai
1786, à Dardilly, près de Lyon, dans une famille de paysans, réputée pour son
esprit de charité. Très tôt, le jeune Vianney surprend par la force de ses
convictions. Lorsqu'il a 7 ans, ses petits camarades bergers accourent pour
écouter «celui qui fait le curé»! Mais en 1794, la Révolution fait rage dans
le Lyonnais et les cloches se taisent. L'enfant suit pourtant le catéchisme
et fait sa première communion clandestinement. A 17 ans, Jean-Marie confie à
son père son désir de devenir prêtre mais celui-ci a besoin de lui aux
champs. Il cèdera 3 ans plus tard. L'abbé Charles Balley, le curé d'Ecully,
percevant la grande qualité d'âme de ce jeune paysan prend en charge sa
formation. Mais l'étude du latin, indispensable pour accéder à la prêtrise,
se révèle difficile. L'abbé Balley exhorte son élève à ne pas renoncer.
Survient "la grande levée de 1809" pour les campagnes Napoléonienne
et le jeune homme est appelé sous les drapeaux. Vianney est bouleversé à
l'idée de faire la guerre. En chemin pour rejoindre son régiment, il
rencontre un soldat insoumis et décide de déserter. Malgré
l'amnistie de l'Empereur, Vianney ne se récuse pas et devient clandestin. Il
résiste même aux foudres de son père qui subit de multiples vexations à cause
de ce fils déserteur. Jean-Marie sera finalement libéré par l'engagement de
son frère cadet François, à sa place. François disparaîtra durant la campagne
de Russie. Le curé d'Ars portera toute sa vie le poids de cette mort, mais
jamais il ne regrettera ce choix d'homme libre. En 1811, il renoue avec les
études. Il échoue aux épreuves dans deux séminaires. Vianney est mortifié !
Mais la confiance de Charles Balley en son élève est infinie: le vieux prêtre
se rend à l'évêché pour plaider sa cause ! Jean -Marie sera finalement
ordonné prêtre en 1815. Un
éveilleur hors pair : La chance du curé d'Ars fut sans doute d'être
renvoyé du Séminaire ! L'abbé Balley, lui donna une formation sacerdotale à
sa mesure, empreinte d'une grande humanité. Avec l'abbé, le postulant apprit
à intégrer «de l'intérieur» les fondements de la science de Dieu. Une
initiation fondée sur la simplicité et le parler vrai, et qui, doublée d'une
intense vie intérieure, fit de Vianney, un éveilleur hors pair «un
révélateur, un initiateur au sens propre du terme, c'est-à-dire, celui qui
peut susciter un commencement». En chaire, le Curé rappelle à tous ceux
qui sont blessés par la vie,- les exclus dont il se sent si proche-, qu'ils
sont avant tout des enfants de Dieu. Et quand il baptisera «l'enfant du
péché» d'une jeune fille, ce que ses paroissiens lui reprocheront violemment,
il ne fera que réaffirmer ce qui est évidence pour lui : chaque homme est une
créature de Dieu ! Le curé d'Ars entend communiquer à tous -petits et grands-
le goût du ciel ! Avec une étonnante audace, il s'adresse à ce public non
averti, avec des mots usuels! L'homme parle avec son cœur, comme le lui a
appris sa mère, dont la foi rayonnait. Il prêche l'amour patient de Dieu : «Sa
patience nous attend depuis le commencement du monde jusqu'à la venue du Messie,
ce n'est que miséricorde Approchez-vous de Dieu, il s'approche de
vous.» Et pour cet homme de sacerdoce, le plus sûr chemin, pour
s'approcher de Dieu, c'est la messe, «le cœur même de la foi» ! Le curé
encourage donc ses ouailles à communier fréquemment, ce qui est résolument
nouveau pour cette époque, où l'on se contente souvent de communier à Pâques
! «Sans la divine eucharistie, il n'y aurait pas de bonheur en ce monde,
la vie ne serait pas supportable.» Un
passeur d'âmes infatigable : «Si j'étais prêtre un jour, avait soupiré le
tout jeune Vianney, je voudrais gagner beaucoup d'âmes». C'est à Ars,
modeste bourgade, où il restera plus de 40 ans, que le curé d'Ars remplira sa
vaste mission ! Actuellement, à l'entrée de la ville, sa statue qui pointe le
ciel, immortalise son passage sur cette terre. Son charisme de confesseur est
immense. L'enfer
est d'ailleurs selon lui, la privation de cet amour immense ! Durant plus de
30 ans, le curé fut à l’œuvre dans son confessionnal durant des journées entières.
Que lui valait un tel succès ? Jean-Marie Vianney était un homme intuitif et
bon certes, mais il avait surtout des qualités de «voyant» Il minimisait ce
trait avec humilité, mais beaucoup témoignèrent de ces faits extraordinaires
comme Faivre, missionnaire du diocèse de Saint-Claude : «-Mon père dis-je
à M. le curé, je voudrais vous consulter sur trois choses.» Je propose la
première. Le curé m'arrête : «-Mais vous ne me dites pas»-« Oh, mon père
c'est vrai, j'aurais dû commencer par là mais je n'avais pas pensé.» Il me
révélait une disposition intérieure que j'aperçus en moi sur-le-champ et que
j'aurais dû lui signaler tout d'abord. Je compris dès lors que, sans avoir
extérieurement connaissance de mon nom et de mon diocèse, de mon genre de vie
et d'occupations, il lisait au fond de mon âme. On dit qu'à la fin
de sa vie, plus de cent mille personnes affluaient chaque année à Ars. Le
curé d'Ars meurt d'épuisement le 4 août 1859. Il repose dans sa chère église
qu'il ne cessa d'embellir, «parce que rien n'est trop beau pour Dieu !»
Biographie
de l'auteur/ Historien de formation, Jean-Jacques Antier est l'auteur de
biographies spirituelles traduites dans de nombreuses langues (Marthe Robin,
Charles de Foucauld, Thérèse d'Avila...). Il a publié Les Pouvoirs mystérieux
de la foi et Le Livre de la sagesse. Ses travaux sont marqués par une
rigoureuse impartialité et une curiosité passionnée pour les voies du
mysticisme. |
curḖ d’ars - Une pensḖe par jour du
curḖ d’ars |
Claudine
Fearon |
Edition
Médiaspaul |
2006 |
Jean-Marie
Vianney, curé d'Ars, fut invité à prêcher au peuple les choses de Dieu,
consolant ici une douleur, donnant là des conseils. La parole de Dieu,
prêchée par cet élu de Dieu, empli d'une si grande douceur, d'une si grande
sollicitude pour les âmes, d'un si grand amour du Ciel et des hommes, faisait
que lui-même, le premier, et ses auditeurs à sa suite, pleuraient.".
Très utile pour la méditation quotidienne ou la lecture occasionnelle. Ci-dessous
quelques paroles du curé d’Ars : Il
n'y a rien qui offense tant le Bon Dieu que de désespérer de sa miséricorde. Nous
jouons avec le péché. C'est
notre orgueil qui nous empêche de devenir des saints. Que
diriez-vous d'un homme qui travaillerait le champ du voisin et laisserait le
sien sans culture ? Eh bien ! Voilà ce que vous faites. Vous
fouillez continuellement dans la conscience des autres et vous laissez la
vôtre en friche. Il
y en a qu'un seul mot renverse. Une petite humiliation fait chavirer la
barque... Courage, mes frères ! Courage ! Nous avons tort de nous
plaindre. Les
tentations les plus à craindre, et qui perdent bien plus d'âmes qu'on ne
croit, ce sont ces petites pensées d'amour propre, ces pensées d'estime de
soi, ces petits applaudissements sur tout ce que l'on fait, sur ce que l'on a
dit de nous. Il
y a des personnes qui, avec un extérieur de piété, se piquent à la moindre injure,
à la plus petite calomnie. En
disant leur "Confiteor", ils s'accusent eux-mêmes en disant :
"C'est par ma faute". Deux minutes après, ils s'excusent et
accusent les autres. Ces
chrétiens en "image" ne veulent rien supporter. Tout les choque,
ils répondent à des paroles piquantes par des paroles piquantes. L'envieux
veut toujours monter, le saint veut toujours descendre. Ainsi l'envieux
descend toujours, et le saint monte toujours. La
porte du ciel est fermée à la haine. Ceux
qui conservent de la rancune sont malheureux : ils ont le front
soucieux, des yeux qui semblent tout dévorer. La
marque distinctive des élus, c'est l'amour, comme la marque des réprouvés,
c'est la haine. La
colère anéantit la paix et le repos des familles. Elle sème à pleines mains
la désunion, les inimitiés, les haines. Nous
noyons, nous étouffons notre âme dans la nourriture. Un
jour, je me trouvais de passer auprès d'un gros feu. Je pris une poignée de
paille bien sèche, je la jetai dedans, lui disant de ne pas brûler. Ceux qui
furent témoins de cela me dirent en se moquant de moi : "Vous avez
beau lui dire de ne pas brûler, cela n'empêche pas qu'elle brûle".
"Et comment, leur ai-je répondu, puisque je lui dis de ne pas
brûler ? Qu'en pensez-vous, ma mère, vous y reconnaissez-vous ?
N'est-ce pas que vous aviez dit à votre fille d'être bien sage, lorsque vous
lui donniez la permission de partir ?" Oh,
mes enfants, que c'est triste ! Les trois quarts des chrétiens ne
travaillent qu'à satisfaire ce cadavre qui va bientôt pourrir dans la terre.
Ils manquent d'esprit et de bon sens ! Le
poisson cherche-t-il les arbres et la prairie ? Non, il s'élance dans
l'eau. L'oiseau s'arrête-t-il sur la terre ? Non, il s'envole dans les
airs. Et l'homme qui est créé pour aimer Dieu, pour posséder Dieu, ne l'aime
pas et porte ailleurs ses affections... Celui
qui ne prie pas est comme une poule qui ne peut s'élever dans les airs.
Si elles volent un peu, elles retombent bientôt et, grattant la terre, elles
s'y enfoncent, s'en aspergent et semblent ne prendre plaisir qu'à cela. Si
l'on pouvait prier en enfer, l'enfer n'existerait plus. L'âme
qui cesse de prier meurt d'inanition. L'âme qui prie peu ressemble à ces
oiseaux de basse-cour qui, avec de grandes ailes, ne savent pas s'en servir
ou ne s'élèvent qu'à une très petite hauteur. On
dit qu'il y en a beaucoup qui se confessent et peu qui se convertissent. Je
le crois bien : c'est qu'il y en a peu qui se confessent avec repentir. Il
faut mettre plus de temps à demander la contrition qu'à s'examiner. Il
y en a qui profanent le sacrement en manquant de sincérité. Ils auront caché
des péchés mortels, il y a dix ans, vingt ans. Toujours ils sont tourmentés,
toujours le péché est présent à leur esprit, toujours ils ont la pensée de le
dire, et toujours ils renvoient : c'est un enfer ! Les
péchés que nous cachons reparaîtront tous. Pour bien cacher ses péchés, il
faut bien les confesser. Il
ne faut pas écouter le démon qui cherche toujours, après qu'il nous a fait
faire le mal, à nous jeter dans le désespoir. La
prière, c'est le cri de l'ange, le péché, c'est le cri de la bête. |
8 D
de l’ararat
à saint lazare |
|
Venise St Lazare |
2000 |
||
En plus d’une stricte règle monastique, Mekhitar s’applique à
donner à ses disciples un haut niveau d’éducation, portant une attention
particulière au riche héritage culturel arménien. Il développe également une
intense activité d’édition. De ce fait, Saint-Lazare devient rapidement pour
les Arméniens centre littéraire des plus renommés. Pour donner une idée de l’ampleur
et de la qualité de la production académique de Mekhitar et de ses
successeurs, il suffit de mentionner que son Thesaurus de la langue
arménienne (Bargirk Haykazean lezui), publié en 1742, est le sixième par
ordre chronologique parmi les publications de ce type, précédant en cela les
grands dictionnaires de langues anglaise ou allemande. Le grand linguiste
arménien Hrachia Adjarian, un disciple d’Heinrich Hübschmann et d’Antoine
Meillet, considérait comme l’ « œuvre académique parfaite » la seconde
édition du Thesaurus de Mekhitar, publiée en 1836-1837, connue sous
l’appellation de Nor Bargirk Haykazean lezui (Nouveau Thesaurus de la langue
arménienne). Parmi les autres œuvres, s’il faut n’en citer que quelques-unes
: Histoire du peuple arménien des origines jusqu’en 1874, en trois volumes,
par le Père Michaël Chamchian, les Commentaires des psaumes en dix volumes,
du même auteur, les nombreux ouvrages théologiques du Père Gabriel Avédikian,
les volumes hagiographiques monumentaux du Père Mkrtich Avgerian
(Jean-Baptiste Aucher), et le travail encyclopédique du Père Ghevond Alishan.
Ce dernier était également un grand poète et un guide du mouvement romantique
arménien. Jusqu’à la période récente,
Saint-Lazare était unanimement appréciée pour la qualité extrême de sa maison
d’édition, qui reçut de nombreuses distinctions aux expositions internationales.
Malheureusement, cette imprimerie a fermé ses portes en 1989, après deux
cents ans d’activité. Cependant, les Editions Mekhitaristes (Casa Editrice
Armena) continuent leur activité historique. Mention d’honneur à sa revue
académique Bazmavep, publiée sans interruption depuis 1843. C’est maintenant
le plus ancien périodique académique d’Italie, et le quatrième au monde. Mention spéciale au Musée du
Monastère qui possède quelques antiquités remarquables et surtout à sa
Bibliothèque, une des plus riches au monde pour les ouvrages en arménien et
les études arméniennes. Son plus grand intérêt réside dans sa collection de
manuscrits arméniens. Il existe une branche de l'ordre à Vienne, en Autriche,
également dotée d'une maison d'édition. En 2000, les Ordres Mekhitaristes
de Venise (Italie) et de Vienne (Autriche) ont annoncé leur fusion pour créer
l’Ordre Mekhitariste, après une réunion au Monastère Saint-Lazare à Venise.
Cette fusion est l’aboutissement d’années d’entretiens entre les chefs des deux
Ordres. La réunion, qui s’est tenue le 10 juillet, a décidé de fusionner les
deux branches de l’Ordre sous une seule autorité. Cette décision historique
coïncide avec le 300e anniversaire de l’Ordre, le 2000e anniversaire du
christianisme et le 1700e anniversaire de l’adoption du christianisme par
l’Arménie comme religion d’Etat. Pendant la session du 19 juillet, le Très
Révérend Père Yeghia Kilaghbian a été élu 15e père abbé de l’Ordre
Mekhitariste. Un communiqué de presse a annoncé que le centre de l’Ordre
Mekhitariste se trouvera au Monastère Saint-Lazare à Venise, tandis que le
Monastère de Vienne deviendra l’abbaye majeure de l’Ordre. Le monastère de
Vienne aura son propre chef, qui portera le titre d’abbé. Toutes les entités
fonctionnant sous les deux ordres seront régies par le nouveau père abbé et
un Conseil d’administration |
DE LA
TRADITION, UN ART DE L’ÉVEIL
|
Witold Zaniewicki
|
Edition du Cosmogone
|
2019
|
Avec ce livre, Witold Zaniewicki repose le
cadre traditionnel et sacré que nous avons tendance à perdre de vue. Il nous
rappelle aussi que la Tradition chrétienne n’a pas d’autre finalité que
l’Eveil quand trop de prétendus chercheurs se perdent dans les illusions du
pouvoir et du développement personnel. Il commence sa réflexion, dense,
concise, précise, par la querelle des images, ses enjeux, ce qu’elle indique
du travail à accomplir et des écueils à éviter. Il clarifie les distinctions,
parfois vécues comme oppositions, entre la « déification de l’homme en
Orient », « l’imitation du Christ en Occident » mais aussi
entre l’arabesque et la géométrie face à l’icône. Il définit le tronc commun qui unit les
chrétiens jusqu’au concile de Nicée en 787, tronc commun composé de trois
éléments : le kérygme, les écrits néotestamentaires et le dogme compris
comme « critère de la vérité de la contemplation ». Il insiste sur
le fait que l’Église donne des clefs non des systèmes auxquels se soumettre
mais l’analyse avec finesse les mécanismes et les choix qui conduisirent la
tradition chrétienne occidentale à se séparer de la tradition orientale
autour de la question du Saint Esprit. Pour l’Occident « l’Esprit
procède du Père et du Fils (Filioque) tandis que pour l’Orient,
« l’Esprit est une hypostase, une personne à part entière » et
« Il y a toujours dans la révélation trinitaire simultanéité et
réciprocité. ». Cette opposition se cristallisera en une profonde
rupture dogmatique aux conséquences considérables, spirituelles mais aussi
politiques. D’autres éléments de séparation s’ajoutent à la question du
Filioque comme celle de la Grâce ou du péché originel. Witold Zaniewicki développe par la suite les
sept degrés de la spiritualité chrétienne orientale : la conversion ou
illumination, la catharsis ou purification, le passage thérapeutique
par le désert ou l’ascèse, la métanoïa ou repentir ou encore seconde
naissance, l’apatheia ou passion impassible, passage de l’éros à
agape, la métoché ou participation à la vie divine, la théosis
ou déification ou encore grande résurrection par laquelle « l’Homme est
devenu par grâce ce que Dieu est par nature ». « Ainsi, nous dit
Witold Zaniewicki, la sainteté est la Vie dans sa plénitude. Et il y a de la
sainteté en tout homme qui participe fortement à la vie. Non seulement dans
le grand ascète, mais dans le créateur de beauté, dans le chercheur de vérité
qui respecte le mystère des êtres et des choses, dans le parfait amour d’un
homme et d’une femme, dans la mère qui sait consoler ses enfants et les
mettre spirituellement au monde. » Dans le reste de l’ouvrage, Witold Zaniewicki
s’intéresse à la sophiologie et à différents messianismes. Nous découvrons
ainsi les fondements et l’usage de la tradition du scapulaire, ou les liens
entre messianisme et christologie. Tous ces développements conduisent le
lecteur à prendre conscience du sens et de la fonction des mystères,
principalement de celui de l’eucharistie : « L’Occident ne fait que
nier ou affirmer la modification miraculeuse d’éléments terrestres, sans du
tout comprendre que l’élément essentiel de l’eucharistie est l’Église et que
c’est seulement par elle que les sacrements sont opérés sans aucun rapport
avec les lois de la matière terrestre. L’Occident a l’intuition de cette
Ecclésiologie eucharistique qui mène au Tout Autre, mais comme le disait
Vladimir Lossky, la notion d’Eglise au bout de 2000 ans de christianisme n’a
pas commencé à être vraiment cernée ni définie. Puisse l’eucharistie
permettre cette prise de conscience dans les temps à venir. » Si nous
nous souvenons qu’il est une eucharistie permanente du Silence, l’Église apparaît
d’une toute autre nature que celle dont ses fonctions rendent compte
maladroitement. La synthèse proposée par Witold Zaniewicki permet de se doter
de solides repères, non seulement historiques, mais en termes de valeurs
opérantes. À la Samaritaine qui
lui rappelait que les juifs considéraient le temple de Jérusalem comme la
demeure de Dieu, Jésus répond dans l’Évangile de Jean : « Les vrais
adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité. » Il n’y a donc pas
de lieu saint en christianisme, pas d’autre lieu saint que le cœur humain,
habité par la présence de l’Esprit saint. « Tu es un temple, ne cherche pas de lieu », disait un moine du
IVe siècle. Dans les premiers siècles, cette manière de se tenir en présence
de Dieu dans le temple intérieur de l’âme a été une pratique essentielle de
la vie monastique. Saint Jérôme, au Ve siècle le définissait même de cette
façon : « Le moine se
reconnaît non à ses paroles et ses discours, mais à son assise en
silence. »
Le combat spirituel est souvent résumé chez eux dans le fait de garder la
cellule, de lutter contre la tentation de fuir, d’aller voir ailleurs. Ceci
s’applique à la cellule habitée par le moine, mais aussi à la cellule de son
propre cœur. On peut citer de
nombreux textes de la tradition chrétienne sur la posture qui convient dans
la prière et qui est principalement une posture assise, il faut aussi
souligner que dans le christianisme on n’a pas été très porté sur la
rédaction de traités sur les postures car on est toujours très prudent devant
les techniques, afin de ne pas perdre de vue l’essentiel, qui est le don de
Dieu, la grâce. D’autre part, la tradition chrétienne est très attentive au
sujet qui prie, dans sa singularité. Il est donc inconcevable d’imposer telle
ou telle posture, car tout dépend de l’état dans lequel se trouve le sujet.
Ainsi, l’un des plus anciens textes que nous ayons sur les postures dans la
prière, qui date du IIIe siècle, recommande de prier debout, sauf si on a mal
aux pieds… Comme il y a bien des
dispositions du corps, il est incontestable que celle qui consiste à élever
les mains et à lever les yeux doit être préférée à toute autre, car le corps
apporte ainsi à la prière l’image des qualités qui conviennent à l’âme. Nous
disons pourtant qu’il ne doit en être ainsi que si aucune circonstance ne
l’empêche. Suivant les circonstances, on peut parfois prier convenablement en
étant assis, par exemple à cause d’une maladie des pieds qui doit être
soignée ; ou même en étant couché à cause des fièvres ou de quelque
faiblesse analogue. On pourrait trouver
bien d’autres exemples de cette pratique de l’assise silencieuse chez des
chrétiens. Mais il est nécessaire d’explorer surtout la question de savoir
s’il s’agit d’une pratique qui rejoint celle de tous ceux qui s’assoient en
silence, et qui est donc équivalente de la pratique bouddhiste, par exemple,
ou si cette pratique a une couleur particulière chez les chrétiens. Disons-
le rapidement : si les moyens utilisés sont les mêmes, assise calme et
silencieuse, attention portée au fait d’être présent, la finalité de la
pratique est bien spécifique. Il s’agit pour les chrétiens de se rendre
présent à Dieu qui est présent, à Dieu qui les précèdent dans cette présence.
La prière est relation entre une personne humaine et Dieu. Poursuivons notre
exploration rapide de la tradition chrétienne en étant attentif à cette
spécificité
|
de l’Éveil au braconnage spirituel – suivi
de : MESSIANISME ET EUCHARISTIE |
Witold zaniewicki |
Edition
DU COSMOGONIE |
2006 |
Orient
/ Occident : deux univers que tout oppose ? Pas si sûr. C’est ce que nous
montre Witold Zaniewicki en abordant quelques-uns des grands moments
de l’histoire de la chrétienté. Envisageant le sujet sous des angles
variés (culte des icônes, pratiques de méditation, angélologie, confréries…)
il souligne la perméabilité des systèmes de pensée. Réconciliant les frères
ennemis, il rappelle le legs de Byzance à l’Occident, et l’existence de
pratiques similaires (ou tout du moins inspirées des mêmes pratiques) dans
diverses religions, qu’elles soient du Livre ou non.
Dans
le même esprit et toujours aux Editions du Cosmogone dans la collection
Compendium, Witold Zaniewicki nous offre « Messianisme et
Eucharistie ». Il
nous amène dans les différentes traditions qui parlent de Messianisme, tout
d’abord chez les prophètes – Zacharie, Zorobabel et autres – puis nous
explique qu’il y a également des Messianismes sans Messie, il développe
la notion du Fils de l’Homme – Bar
Masha en araméen et Ben Adam en hébreu - en citant Ezéchiel,
Daniel d’après Ezéchiel. Ce fils de l’homme qui pour beaucoup est tout
à la fois Le représentant du Divin, un chef et un modèle du peuple des Saints
- C’est à travers le Fils de l’Homme que se développe un ‘’Messianisme
Transcendant’’ - On
continu avec un chapitre sur le Messianisme et la Christologie, un autre sur
Ecclésiologie et Eucharistique avec des approches occidentales et orientales. |
des symboles universels
à la spiritualitÉ chrÉtienne à travers les tarots
|
Mircea
milcovitch |
Edition
RETZ |
1991 |
||
Ce qui dépasse ces limites ne peut appartenir à une Église
comme telle, mais celle-ci peut seulement en être le support
extérieur. L’ésotérisme lui ne se superpose pas ni ne s’oppose à
l’exotérisme, parce qu’il n’est pas sur le même plan, il donne aux mêmes
vérités et par la transposition dans un autre ordre supérieur, un sens plus
profond. De là vient l'expression populaire de " passer du coq à
l'âne" Introduction aux évangiles : Un sujet compliqué quand on connaît l’obscurité qui
entoure les premiers temps du Christianisme et les diverses modifications qui
ont été apportées à toutes les époques dans les Évangiles. Quel
constat, peut-on faire ? Nous avons aujourd’hui une religion
et une tradition exotérique, qu’en était-il, au commencement du
Christianisme ? La tradition Islamique nous met sur la voie en désignant
le Christianisme primitif comme une « Tarîqat» c’est à dire
une Voie Initiatique donc ésotérique et non une « Charia »
ou loi religieuse exotérique s’adressant à tous, qui fait allusion au droit
canonique lui-même adapter de l’ancien droit romain, donc un apport
extérieur qui constituera l’ossature du Christianisme d’aujourd’hui.
Une modification fut opérée dans les premiers siècles, d’un message
ésotérique, dispensé par le Christ, nous retrouvons un peu plus tard, un
message dilué plus lissé pour permettre au plus grand nombre de s’identifier
à cette nouvelle religion. Ce qui va permettre de supplanter bientôt
l’ancienne religion gréco-romaine, qui n’était plus adaptée aux contingences
de ce temps nouveau. L’Église Chrétienne dans ces
premiers temps devait être une organisation fermée est réservée aux personnes
qualifiées pour recevoir « l’Initiation Christique » avec
ces Rites et Sacrements Initiatiques. Mais par la suite, l’admission d’un
grand nombre d’individus non qualifié pour participer aux rites et sacrements
de cette nouvelle église, ne fut plus compris dans son essence et
par-là même plus aussi opératif, bien que la Magie quant à elle fut toujours
présente et disponible à ceux qui en avaient les Clefs. Nous comprenons là,
le caractère inéluctable et le passage nécessaire d’une Tradition ésotérique
à une Tradition exotérique pour permettre à la religion Chrétienne originelle
de s’implanter dans ce « Temps Nouveau » en accord
avec les Lois Cycliques. On peut supposer que le
Christianisme tel qu’on le connaît aujourd’hui dans sa forme traditionnelle,
garde toujours en son sein une initiation spécifiquement chrétienne réservée
à une élite qui ne peut s’en tenir aux limitations inhérentes à la
vision exotérique de la Tradition. En réalité les enseignements du Christ
dans les Évangiles ont été modifiés sur la forme mais pas sur le fonds. Pourquoi les 4 Évangiles ? Du grec Evaggelion - bonnes nouvelles
- ils furent écrits au milieu du 1ersiècle pour ce qui concerne
les Évangiles dits canoniques (du grec kanôn - règle, norme). Le
Canon Juif, dit aussi Palestinien, date de la fin du 1ersiècle et
ne comporte que des livres en hébreux (Ancien Testament). Le Canon Catholique
et Orthodoxe y ajoute quelques livres en grec. Pour le Nouveau Testament, 27
livres seront sélectionnées progressivement, les premiers vers la fin du 2èmesiècle.
C’est en l’an 367 par Athanase (patriarche d’Alexandrie) que sera fixée la
liste définitive. (Ce n’est qu’au Concile de Trente – 1546/1546 – que
l’Église catholique a clos les discussions sur la définition du NT). Ceux qui
ne seront pas retenus seront appelés apocryphes, mot dérivant du latin Crypto
(caché, tenus secrets). Parce que ne répondant pas au canon de l’Église,
ils sont un ensemble de textes très divers qui commentent la vie et
l’enfance de Jésus, la naissance de Marie, la vie et le devenir des apôtres.
Mais aussi un aspect secret, gnostique et ésotérique de la religion
chrétienne. On distingue deux types
d’écrits : les Évangiles de l’Enfance et les Évangiles de la Passion.
Ces écrits visaient à satisfaire la curiosité populaire quant aux périodes de
la vie du Christ dont le Nouveau Testament parle relativement peu, telles les
années cachées entre sa naissance et le début de son ministère ou la période
qui s’étend entre la Résurrection et l’Ascension. Ils méritent pour certains
d’être lus au moins une fois, car ils apportent parfois un éclairage
complémentaire. Il suffit de se rappeler que le texte de l’Apocalypse a
failli ne pas être retenu… Les Écritures nous disent que
Jésus choisit des disciples et les charges de transmettre son enseignement.
Ceux qui reçoivent la Bonne Nouvelle, se hâtent à leur tour de la proclamer.
Ainsi se constituent des chaînes de transmission qui se diffuse très vite.
Mais une pure tradition orale court le risque de s’effilocher, de s’altérer.
C’est pourquoi très tôt on se met à écrire. Ainsi sont nés les Evangiles. Les
Évangiles ne sont ni une biographie, ni un récit historique, ni un traité
doctrinal ; ils ont été écrits nous dit Jean (20.31) : « Pour
que vous croyez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et pour qu’en
croyant vous ayez vie en son nom ».Les quatre Évangiles sont donc
une annonce pour amener à croire. Ce ne sont pas des biographies du Christ,
mais quatre témoignages sur sa personne, en qui les Évangélistes voient celui
qui accomplit les Écritures. En effet, dans l’Ancien Testament, Isaïe reçoit
la mission de « porter la Bonne Nouvelle aux pauvres » (Is 61.1),
dans le Nouveau Testament, Jésus s’applique cette parole et se présente comme
le messager de la Bonne Nouvelle. On peut lire les Évangiles dans n’importe
quel ordre. Soit en lecture suivie, soit par petites touches. Du plus simple,
celui de Marc, à celui tout en beauté de Luc, en passant par celui de
Matthieu édifiant un pont entre l’Ancien et le Nouveau Testament, au
mystérieux message de Jean. Le Tétramorphe : Le symbolisme est le langage de la Révélation, en ce sens
que Dieu peut se communiquer aux hommes par l’intermédiaire de symboles
cosmiques (universels ou scripturaires relatifs à l’Écriture Sainte et aussi
de la Grâce et de l’inspiration Divine). C’est dans cette perspective que
nous devons aborder le Tétramorphe car il s’agit d’un symbole révélé. Dans
l’art chrétien, ces quatre Évangélistes sont représentés par le Tétramorphe
(quatre formes) symbolisant leurs missions spirituelles. A chacun d’entre eux
est associée une représentation symbolique qu’il convient d’aborder
maintenant. A Matthieu est associé le visage
d’un Homme ou d’un Ange, car son Évangile commence par la généalogie de
Jésus. A Marc est associé le Lion, animal
du désert, car il commence son Évangile par la prédication de Jean le
Baptiste dans le désert. A Luc est associé le Taureau,
animal des sacrifices, car son Évangile débute avec la présentation de Jésus
au Temple A Jean est associé à l’Aigle, qui
vole haut, car son Évangile commence par des considérations théologiques Ces symboles se réfèrent à
l’action quadruple de la Bonne Nouvelle : le Lion exprime la force
d’action royale, la résurrection ; le Taureau, le sacrifice, la
passion ; l’Homme l’incarnation, la naissance et l’Aigle le souffle
divin, l’ascension. Les quatre Vivants symbolisent l’universalité de la
présence divine, les quatre colonnes du trône de Dieu, le message du Christ,
puis le ciel, le monde des élus, le lieu sacré, toute transcendance. Par
ailleurs ces symboles proviendraient d’une vision qu’eut le prophète Ezéchiel
près du fleuve Kebar, en Chaldée (aujourd’hui l’Irak) vers 592/593 avant
notre ère : « Alors que je regardai, il vint du nord un vent
d’orage, un gros nuage entouré de lumières éclatantes. Du feu sortait de lui
en permanence et au milieu de ce feu miroitait du bronze. En son centre se
devinaient la silhouette de quatre créatures vivantes. Elles avaient
l’apparence suivante : de formes humaines, chacune avec quatre faces et
quatre ailes. Leurs jambes étaient droites et la plante de leurs pieds
ressemblait à un pied de veau. Sous leurs ailes, aux quatre côtés elles
avaient des mains d’hommes… chacune avait le visage d’un homme par
devant… toute quatre une face de lion à droite, une face de bœuf à gauche… et
la face d’un aigle derrière… .C’est ce prophète qui les nomma
« Être Saints » et « Kerubim ». Nota : La
1èrevision d’Ezechiel eut lieu pendant la cinquième année de la
captivité du roi Jéhojakin à Babylone. Il se trouvait parmi les captifs près
du fleuve Kébar en Chaldée, reliant Ur à Babylone. Les Chaldéens avaient
détruit le Temple construit par Hiram, roi de Tyr et Salomon, roi d’Israël
(Livre des Roi). La suite de la vision, Ezéchiel est invité à manger le Livre :
« Fils de l’homme, nourris ton corps, rassasie-toi du livre que je te
donne ». De nombreux tétramorphe existent
dans d’autres traditions, où ils semblent correspondre aux quatre points
cardinaux et à l’ordonnance de l’Univers qui sont souvent divisés en quatre
provinces, plus un centre. Ils expriment aussi parfois, les quatre
éléments : la pensée hermétique assimile l’Aigle à l’Air et les
activités intellectuelles ; au Lion, le Feu, la force, le
mouvement ; au Taureau, la Terre, le travail, le sacrifice ; à
l’Homme, l’Eau, l’intuition spirituelle. La sagesse antique avait tiré de
l’énigme du Sphinx les quatre règles fondamentales de la condition
humaine : le Savoir avec l’intelligence du cerveau de
l‘Homme ; le Vouloir avec la vigueur du Lion ;
Oser ou s’Élever avec la puissance audacieuse des ailes
de l’Aigle ; se Taire avec la force massive et concentrée du
Taureau. D’une façon générale, le
tétramorphe symbolise comme la croix un système de relations à partir d’un
centre, entre divers éléments fondamentaux et primordiaux. Des quatre
visages des Hayoth, les évangélistes tirèrent leurs symboles. On
retrouve également cette représentation dans la lame XXI du tarot, arcane
nommé le Monde. Dans l’Antiquité, chez les Babyloniens comme chez les
Hébreux, on s’orientait face à l’Est (Dans la Bible, les Benjaminites -Benê-yamin
-signifient les Fils du Sud). Donc leurs faces sont orientées : les
quatre faces du Lion sont à droite, au midi, c’est-à-dire au Sud ; les
faces de Taureau sont à gauche, au septentrion, au Nord ; les faces
humaines sont tournées vers l’Ouest, et les faces d’Aigles, derrière,
c’est-à-dire face à l’Est (Aigle pouvant supporter de regarder le soleil en
face). Cette figure du Tétramorphe est sans aucun doute influencée par
l’idée répandue dans l’ancien Orient des quatre gardiens du monde porteurs du
ciel disposés aux quatre coins du firmament. Cette image repose elle-même sur
les symboles stellaires (étoiles) du zodiaque. Dans l’Apocalypse, quatre Êtres
Vivants entourent le trône de Dieu. Il s’agit apparemment de la représentation
sous une forme imagée des quatre signes zodiacaux de la « croix
fixe » qui sont aujourd’hui le Taureau, le Lion, le Scorpion (remplaçant
l’Aigle) et le Verseau (remplaçant l’Homme). Les signes médians correspondant
aux quatre saisons. Ces quatre signes zodiacaux sont des temps forts dans le
course du soleil car ce sont des périodes culminantes d’un cycle qui
s’intercalent entre les équinoxes (21 mars – 21 sept) et les solstices (21
juin – 21 déc.) ; elles préparent les quatre saisons. La quaternité est l’élément
dominant des visions. Elle est déterminée par rapport au centre où se trouve
le trône - feu - lumière. La quaternité est vivante ; elle est la vie.
La croix est symbole de ce quaternaire. En effet, la caractéristique de la
croix c’est d’être une figurée centrée. Elle est l’intermédiaire entre le
carré et le cercle (Voir la croix pattée des Templiers, ainsi que la croix
zodiacale avec les points cardinaux, les solstices et les équinoxes).
Le tétramorphe est figuré sur les tympans romans en amande avec le
Christ au centre. Cette figuration reçoit toute sa signification que par
cette présence au centre. C’est en effet Lui qui les anime, depuis la vie
animale jusqu’à la vie angélique. Manifestement cette représentation est
véritablement un archétype (modèle primitif) qu’on retrouve dans l’art
pariétal (paroi) du paléolithique (-3 millions d’années à -10 milles ans)
(grottes en France, Espagne, Europe centrale, etc.). Le tétramorphe
jalonne notre histoire de Sumer au 21èmesiècle et du Pérou à
l’Europe. Enseignement de Jean : Jésus ne dispensait pas un enseignement uniforme. Aux
foules, il annonçait la venue du Royaume et prêchait la conversion, alors
qu’il avait un enseignement réservé à ces disciples, à ceux qui avaient
choisi de s’engager et de le suivre, aux 12 qui seraient ensuite chargés de
proclamer partout le kérygme. Marc (4.34) nous dit : « Il leur
parlait en paraboles. Mais à ses disciples, à part, il expliquait
tout ».Avec certains d’entre eux, Jésus va plus loin ; il prend
avec lui Pierre, Jacques et Jean, les appelés de la première heure, chez
Jaïre, au moment des grandes manifestations (transfiguration, agonie) ou pour
des révélations eschatologiques .Toute la méditation de Jean - le disciple
bien-aimé - tourne autour de quelques mots chargés de sens qui reviennent
souvent : le Berger, la Parole, la Vigne, la Manne, l’Eau Vive, le
Consolateur, le Souffle, la Sagesse. Il redit sans se lasser des mots
essentiels comme Vie, Amour, Lumière, Vérité, Gloire, Demeurer. Le mot
Amour notamment revient sans cesse, alors que, et c’est à souligner, il
n’apparaît que deux fois dans tous les synoptiques, et encore dans un
contexte négatif . Pour pénétrer cet enseignement dans sa partie ésotérique,
il vous appartient désormais d’étudier attentivement les textes majeurs
associés à Jean : l’Évangile et l’Apocalypse |
dieu le fils,
histoire d’une mÉtamorphose |
Jack
miles |
Edition robert laffont |
2001 |
Pourquoi
le Dieu vengeur s’est-il transformé en Dieu d’amour ? Pourquoi a-t-il
choisi de naître et de mourir sous les traits de Jésus de Nazareth ?
Quel terrible message vaut-il apporter à son peuple ? Et par quelles
promesses grisantes cherche-t-il à préserver leur alliance ? Voilà
quelques questions que l’auteur va tenter d’élucider Le
Dieu de l’Ancien Testament est-il le même que celui du Nouveau
Testament ? Si oui alors il a changé et d’un Dieu guerrier et
annonciateur de malheurs, il est devenu le Dieu d’Amour et de promesses. A
travers Jésus c’est une nouvelle histoire qu’explique l’auteur à travers une
redécouverte des textes anciens et le revirement de Dieu. Au sommaire de cet ouvrage : Le
Messie : L’évangile de Jean, biographie de Dieu, le fils -
sa vie prénatale - Jean appelle Jésus « l’agneau de
Dieu » - le diable cherche à prendre sa
mesure - des disciples se joignent à lui sans qu’il les ait
recherchés - son premier
miracle - attaque contre le Temple
- le fardeau de son omniscience -l’asexualité
du Père et la sexualité du Fils - Jésus reconnait qu’il est
le Messie, mais devant une apostate - une guérison
malencontreuse - les hommes de Nazareth, insultés,
cherchent à le tuer - le récit de sa naissance
- il renie son passé guerrier - la shoah
romaine et le désarmement de Dieu - le prix de son
pacifisme : Jean le baptiste est assassiné - une prostituée
révèle sa stratégie d’humiliation - il nourrit
une foule - il apaise une tempête - il parle de
boire du sang et beaucoup le quittent -
il apparait en gloire au sommet d’une montagne - La crise du Seigneur Dieu - il enfreint la
loi du repos sabbatique - il refuse de condamner une
femme adultère - le suicide de Dieu, incarné dans la
théologie chrétienne - sa bonté envers les
étrangers - il promet la victoire sur la
mort - il ressuscite un ami mort - L’agneau de Dieu - une seconde
Pâque - le dernier testament du
Seigneur - il devient serveur et laveur de
pieds - il prévoit la trahison et l’abandon, mais il prêche l’amour
- le diner de l’agneau de Dieu -
Prenez courage, j’ai vaincu le monde - il est
arrêté, jugé, flagellé et condamné - il est
crucifié comme roi des juifs - sa
résurrection, son incorporation, son ascension et son mariage
- La crucifixion et la conscience de l’Occident |
DU LOGOS ET DU PÈRE - Interrogations sur le chapitre XVII de l’évangile selon Jean |
Jean Pataut |
Edition Archè Milano |
2014 |
||
Cette lecture attentive d’un chapitre-clé de l’évangile de Jean, cherche à faire ressortir les structures profondes de la relation entre Dieu-le-Père et Jésus-Logos. Confronté aux paradoxes d’un discours rédigé au cours du premier siècle de notre ère, Jean Pataut tente d’éclairer avec finesse certaines dimensions ésotériques du propos johannique. Ce beau et excellent livre consacré à Jean XVII est l’actuel aboutissement d’une longue quête spirituelle à caractère herméneutique, il est entièrement parcouru de stimulantes réflexions tant constructives que critiques, inspirées par de profondes connaissances bibliques et théologiques, mais qui relèvent aussi du gnosticisme, de la kabbale, de l’herméneutique, de l’ésotérisme et du néo-platonisme. Il ne s’en signale pas moins par un style clair, limpide et élégant, qualités assez rare en un tel domaine et qui devrait favoriser la bonne réception et la bonne lecture que, par son contenu, il mérite pleinement. Le livre est imagé par les dessins de Durer - Au sommaire de cet ouvrage : Le locuteur de Jésus-Logos : Remarque liminaire sur le texte grec – du véritable texte original - le texte grec intégral et sa traduction - Avant la fondation du monde - De la préexistence du Logos et de son êtreté - L’ADN du Père : Je suis sorti de Toi - Du Fils de l’homme dans l’évangile de Philippe - semence, engendrement et création - De la descente du Logos au baptême par Jean, références er argumentations - Pour une spécification des termes : Jésus, Jésus-Christ, Fils, Logos - Du fils de Marie - Du fils de la Résurrection et de son immortalité - une ennéade de Sephiroth, échelle des ipséités - De Jésus-Logos - Après le baptême et la théurgie de Jean : Jésus-Logos en une seule chair - l’obéissance du fils et la volonté du Père - Après la Résurrection : le véhicule divin de la seconde incarnation, dans une vraie chair qui n’a pas seulement l’apparence de la matière - Du discours, de quelques mots clefs : Atemporalité et acausalité - le texte étant au présent, le Temps et le devenir sont comme abolis - Le Messianisme oublié - Fondamentales analogies avec les sociétés primitives et traditionnelles, loin de la modernité - De l’unité du Père et du Logos - les affirmations d’amour et d’unité dans la hiérarchie - Leur unité parfaite, n’implique t-elle pas l’êtreté maximale de chacun d’eux ? - tout est fait de l’amour intégrateur du Père, essence et substance unique des Mondes - Approximations et insuffisances de la traduction de l’hébreu en grec (puis en français) du terme Gloire - Les huit colorations différentes de la Gloire (Jean XVII) - Du libre arbitre : Je veux - Le paradoxe du vouloir et de la liberté dans l’obéissance du divin Logos - son double vécu, ici-bas et dans les cieux - Notre prétendu libre arbitre, étranger au Logos et fruit délétère des Ténèbres extérieures - au sujet du libre arbitre, réponses du Traité Tripartite de l’évangile de Thomas et de la kabbale - Le fils de perdition - la perdition programmée de Judas - la préscience et l’obéissance du Logos - la triade Logos-Satan-Judas - D’Origène à René Guénon - L’abnégation - la capacité cognitive d’Adam, le « nommeur » - l’usage et la signification ontologique du « Nom » dans le canon chrétien et dans les apocryphes - Le nom du Père et du Fils - la gnose du nom - les trois acceptations des 18 occurrences du monde de l’émanation - le monde ténébreux comme dans la dichotomie essénienne - Aux hommes que tu as tiré du monde. Ce choix du Père suscite de multiples et fondamentales interrogations reliées à la nature du mal - de la prédestination - Du Dieu trinitaire aux deux premiers siècles : Absence du terme « trinité » dans toute la Bible - Lecture judaïque - Emergence de la doctrine trinitaire au 3e et 4e siècle - De la séparation entre le christianisme et le judaïsme - La réception tardive du 4e évangile dans le canon des Ecritures - Hypostase chez les néoplatoniciens et chez les Pères - Prosopon, Persona, Personne - la tradition patriarcale de l’engendrement - les concepts d’émanation et de procession dans le gnosticisme et le néoplatonisme - le dogme trinitaire - Israël - La doctrine trinitaire - La monade primordiale est la Trinité elle-même - Le Père est l’égal des autres hypostases - citations de Grégoire de Nazianze - le mythe Osirien - la Monade peut-elle être triadique ? - lecture hénologique et ontologique de la doctrine trinitaire - La greffe de l’hellénisme - les grands Maîtres du néoplatonisme, ascètes, théurges, mystiques, visionnaires et théologiens - L’innascibilité du Père - De la descente des hypostases dans l’arbre séphirotique - les racines de la kabbale - divers états hypostatiques - la descente des émanations - La descente progressive du Monde divin dans les 6 états de l’arbre séphirotique - Keter et Binah - L’éternelle descente des hypostases selon l’arbre séphirotique, multiplicité de leurs relations et les diverses apories du dogme - |
8 E
Écrits apocryphes chrÉtiens |
|
BIBLIOTHEQUE
DE LA PLEIADE |
1997 |
||
Les mages appartiennent à un peuple de
sages vivant à l’extrémité du monde et ils attendent l’apparition de l’étoile
divine, du Christ lumière du monde, qui a été annoncée dès les origines par
Adam à son fils Seth. Le texte se distingue ainsi par une conception
universaliste de la révélation du Christ, indépendante des prophéties de
l’Ancien Testament. Du point de vue de l’histoire
littéraire, il n’existe pas de différence de nature entre les textes du
Nouveau Testament et les apocryphes. Les deux sortes d’écrits renvoient
pareillement à des croyances plutôt qu’à des faits historiques appréhendés de
façon objective. Les uns comme les autres comprennent des développements
légendaires, et l’identité de leurs auteurs est aussi insaisissable pour
certains écrits canoniques que pour les apocryphes. L’étude des apocryphes et de leur
réception dans l’Église des premiers siècles est incontournable pour
comprendre le processus historique de délimitation du « canon » de
27 livres. Elle peut aussi aider à la compréhension du Nouveau
Testament, dans la mesure où les apocryphes font souvent appel aux mêmes
méthodes d’interprétation que les auteurs bibliques et où ils cherchent à
éclairer des passages obscurs des récits canoniques. C’est le cas du récit de
la passion de l’Évangile de Pierre, qui, tout comme celui des Évangiles canoniques,
s’appuie sur certains textes de l’Ancien Testament, dont on découvre
l’accomplissement dans la destinée de Jésus. Il en va de même pour les
Questions de Barthélemy. Alors que le Nouveau Testament ne fait que
mentionner le nom de cet apôtre, une tradition ancienne a vu en lui le
dépositaire de certains mystères, relatifs à la descente aux enfers et à la
résurrection de Jésus. Dans ce texte apocryphe, on a cherché à comprendre la
parole énigmatique de Jésus adressée à Nathanaël (alias Barthélemy): « Parce
que je t’ai dit : je t’ai vu sous le figuier, tu crois ! Tu verras
des choses bien plus grandes. Et il lui dit : En vérité, en vérité je
vous le dis, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et
descendre au-dessus du Fils de l’homme » (Jean 1, 50-51). Au moment
de la crucifixion et de l’arrivée des ténèbres, Barthélemy a été le témoin de
la réalisation de cette promesse : les anges sont descendus vers Jésus
pour l’accompagner aux enfers, où il a délivré les patriarches et vaincu
Satan puis ils sont montés au ciel avec Adam. Dans ce récit apocryphe du
IIe siècle, le passage de l’Évangile de Jean trouve son interprétation
la plus ancienne. Mesurer leur influence sur les dogmes
est difficile. Ce qu’on peut dire, c’est que les apocryphes ont véhiculé
certaines croyances bien avant qu’elles ne soient formulées dogmatiquement.
Ainsi la dormition et l’assomption de la Vierge ont fait l’objet de nombreux
récits, à partir du Ve siècle, alors que la promulgation du dogme
catholique de l’assomption date de 1950. Aujourd’hui, on se méfie des églises
instituées ; on cherche des réponses dans des récits mal connus ou
marginaux. Cela explique le succès de l’Évangile de Thomas par exemple :
ce recueil de paroles du Christ est parfois érigé au rang de cinquième
évangile, ou même d’unique source authentique de l’enseignement de Jésus dont
on fait alors un « maître de sagesse ». Cette recherche d’une
sagesse nouvelle, cet attrait pour l’ésotérisme et pour la pensée gnostique
doivent être analysée en profondeur par les Églises traditionnelles. Ces
écrits sont composés de : l’Évangile selon Thomas. L’Évangile secret de Mars, l’enfance
de St Matthieu le livre de la nativité de Marie, l’enfance de Jésus, la vie
de Jésus en arabe, l’Évangile de Pierre, les fragments évangéliques,
l’ascension d’Isaïe, l’apocalypse et la vision d’Esdras, les apocalypses de
Pierre et de Paul, l’éloge de Jean Baptiste, la correspondance de Paul et de
Sénèque, et divers actes des apôtres etc… |
ECKARTSHAUSEN
ET LA THḖOSOPHIE CHRḖTIENNE |
Antoine Faivre |
Edition
La Pierre Philosophale |
2016 |
||
La dernière partie, intitulée Le Rayonnement de l’œuvre, est
consacrée à la réception d’Eckartshausen. En Allemagne, d’abord : témoignages de Johann
Gottfried Herder, Johann Caspar Lavater, Johann Wolfgang Goethe, Johann
Friedrich Schiller, Karl Heinrich Jung-Stilling, Justinus Kerner, Novalis,
etc. En France, il est présent chez Senancour, Éliphas Lévi,
Édouard Schuré, René Guénon, etc. Il a exercé un certain rayonnement en
Angleterre aussi (où Aleister Crowley l’appelait « the divine
philosopher »), mais surtout en Russie, sous Alexandre 1er (le tsar
lisait ses œuvres, que Mme de Krüdener commentait pour lui). Antoine Faivre décrit
le contexte ‘mystique ’et maçonnique dans lequel s’exerça son influence en ce
pays, et relève maintes traces qu’il a laissées dans les œuvres d’Alexandre
Herzen, Nicolas Gogol, Ivan Gontcharov, Léon Tolstoï, Nikolaï Lesskov. |
ECKARTSHAUSEN - quelques
paroles du plus profond de l’Être |
Von
eckartshausen |
Edition Rozekruis Pers |
1998 |
Dans cet ouvrage Von Eckartshausen décrit les trois étapes qui mènent le chercheur spirituel de l’extérieur de lui-même au plus intime de son être, là où il doit finir par découvrir le sanctuaire secret de sa rencontre avec l’esprit. À
nous à en rechercher la clef. Sépare-toi
de tout ce qui est multiple et recherche partout l'unité dans la nature.
Extrait de " Quelques paroles du plus profond de
l'Etre" Karl von Eckartshausen |
EckartShausen - la
nuÉe sur le sanctuaire |
Von
eckartshausen |
Edition
Diffusion Rosicrucienne |
2001 |
Livre
central de ce philosophe qui vient de l’Illuminisme comme Louis-Claude de St
Martin dont il est contemporain. Se disant appartenir à une Communauté de la
Lumière d’une Église invisible qui existe par-delà le temps et l’espace, ce
penseur montre dans cet ouvrage comment l’homme peut pénétrer dans ce temple
mystérieux en utilisant son intériorité et se tournant vers ce soleil
invisible qui illumine le cœur pour y chercher Jésus-Christ. « La Nuée sur le
Sanctuaire » porte, plus que toute autre œuvre de d'Eckhartshausen,
l'empreinte de l'esprit dans ce qu'il a de plus clair, de plus pur, de plus
lumineux », notait le Dr Marc Haven dans sa Préface à l'Edition de 1914. Le
présent texte n'en est pas une réédition pure et simple. On a cherché à le
débarrasser de nombre de germanismes criants et de quelques contre-sens, afin
d'en rendre le contenu plus accessible à des cerveaux français sans jamais en
trahir la pensée - on l'espère du moins. En dehors des
Évangiles, il est peu d'œuvres aussi qualifiées pour répondre aux aspirations
des âmes assoiffées de Vérité, et des intelligences que ne satisfont
pleinement ni le formalisme rigide des Cultes, ni les solutions ingénieuses
et multiples - hélas, multiples ! - de la plupart des systèmes à prétentions
ésotériques. Face aux faux
adeptes avides de titres ronflants et experts en définitions sonores, aux
Églises routinières, aux Maçons entichés de « régularité » ou pressés de
réformer le monde par l'extérieur; indifférent aux charlatans de l'Occulte,
étranger aux sectes pseudo-initiatiques qui pullulaient alors comme toujours,
d'Eckhartshausen rappelle que l'Esprit souffle où il veut, que le Verbe
illumine directement qui bon lui semble, sous la condition de mise en
pratique de la formule-clé : « Aimer Dieu par-dessus tout, et le prochain
comme soi-même ». « Tout ce que
je dis ici, affirme l'auteur, n'est pas extravagance hyperphysique, mais vérité
absolue, que chacun peut expérimenter ». Et c'est parce qu'il en a fait
lui-même l'expérience, laquelle l'a rendu membre de la « Communauté lumineuse
de Dieu », de l'Église intérieure du Christ, qu'il peut avec autorité
nous retracer le chemin étroit et direct qui mène au suprême Sanctuaire,
encore masqué à nos yeux par la « nuée » des opinions, des préjugés et des
passions. Le siècle qui s'ouvrait alors que d'Eckhartshausen
rédigeait son livre se prit orgueilleusement pour « le siècle des lumières ».
Ni plus ni moins que le nôtre, et avec autant de déraison... Tout siècle neuf
se persuade aisément que la Sagesse est née avec lui ! Mais les vérités
consignées dans la Nuée ne sont ni d'un siècle, ni d'un autre: elles sont de
toujours. Et c'est pourquoi il se trouvera toujours des âmes pour les
recevoir, des cœurs pour les abriter. N'est-elle pas d'un
des pontifes de la science du jour, cette phrase qui en résume à merveille
l'esprit : « L'Homme n’est rien moins que
l’oeuvre d’une volonté lucide… Impossible pour lui, de se leurrer de l’espoir
qu'’il participe à quoi que ce soit qui le dépasse ». |
ECKARTSHAUSEN - dieu est l’amour le plus pur |
Von
eckartshausen |
Diffusion
Rosicrucienne |
2001 |
Ce
dernier livre de Von Eckartshausen est une méditation sur lui-même, sur
ses relations avec Dieu et son prochain, son questionnement et ses
interrogations. «
L’Union à Dieu, telle doit être l’idée fondamentale de toute recherche et de
toutes sciences et connaissances ». Un livre de prières et de grâces à Dieu. Eckartshausen,
qui avant de mourir connaîtra Baader, Jung-Stilling, Kirchberger, correspond
également avec Herder, Nicolaï, et les Russes Lopouchine et Plechtchéieff qui
répandent ses ouvrages en Russie. Alexandre Ier les lit, et considère qu'ils
font partie des livres les plus importants, au même titre que ceux de
Fénelon, Mme Guyon, Jung-Stilling et Saint-Martin. On retrouve l'influence
d'Eckartshausen sur Novalis, Eliphas Levi, Papus et bien d'autres auteurs «
traditionnels». Joseph de Maistre a étudié
d’une façon approfondie les deux œuvres principales de D’Eckartshausen
« Dieu est amour le plus pur » et « la Nuée sur le
sanctuaire » .Il en copie de longs passages en allemand, notamment celui
sur la magie. Il lui reproche de mêler confusément Saint Jean Chrysostome, Saint
Augustin, Socrate, Platon, Bacon et Gellert, sans rien apporter de bien
nouveau en théologie, et surtout d’abuser du « grand cheval de bataille
de la corruption du christianisme pur ». Il se vante de l'avoir lu
quelque cinq fois, et " le considère comme un vrai sage, comme un agent
de la Cause active et intelligente. Kant lui-même s’est penché
sur l’œuvre d’Emmanuel Swedenborg, et a écrit « Les songes d’un
visionnaire expliqués par les songes de la Métaphysique. Cette œuvre de Kant
prolonge la vision de Swedenborg en avouant l’impuissance du rationalisme
quant aux vérités métaphysiques et à son impossibilité d’entrer en relation
avec le monde des Esprits ». Le rationalisme est donc visionnaire ou
critique. Là encore, où Eckartshausen est en accord avec Kant, c’est sur
l’Essai qui suit la Critique de la raison pure, Critique de la raison
pratique ou Kant s’indigne d’une vie vertueuse ayant pour seul but
l’espérance d’une vie glorieuse dans l’au-delà. |
ÉsotÉrisme & christianisme |
Jérôme
rousse – lacordaire |
Edition
DU CERF |
2007 |
L’ésotérisme a mauvaise presse dans le monde catholique. Pourtant cette forme de pensée a connu une grande faveur dans certains milieux catholiques, pas toujours marginaux, depuis la Renaissance, et encore aujourd’hui, elle attire nombre de chrétiens. En outre, la pensée ésotérique a parfois profondément influencé, directement ou indirectement, des intellectuels et savants de diverses disciplines, particulièrement dans le domaine de l’histoire des religions. Toutefois,
le discrédit souvent porté par la recherche universitaire sur ces courants,
ainsi que le fort soupçon d’hétérodoxie à leur encontre, ont conduit la
plupart des théologiens à s’en désintéresser ou à se contenter de jugements
aussi approximatifs qu’a priori hostiles (à l’exception notable d’Henri de
Lubac, Jean Daniélou ou Hans Urs Von Balthasar). Ésotérisme et christianisme entend donc réexaminer à nouveaux frais la question par trop négligée des rapports entre ésotérisme et christianisme, d’abord en étudiant les grandes étapes de la formation, d’une part, de la forme de pensée ésotérique dans le monde occidental depuis la Renaissance et, d’autre part, de la perception de cette pensée par les autorités catholiques ; ensuite en proposant, sur cette base, des critères d’évaluation théologique des ésotérismes qui se réclament du christianisme. Sont ainsi examinés : les « traditions secrètes des apôtres », la philosophia perennis renaissante et ses avatars, la magie, la kabbale chrétienne, la franc-maçonnerie, le spiritisme, l’occultisme, le théosophisme et l’école traditionnelle de l’ésotérisme. D’un point
de vue proprement théologique, l’analyse porte essentiellement sur la nature
et les modalités de l’expérience ésotérique et sur sa place dans la pluralité
des religions, sans oublier les implications pastorales d’une telle démarche. |
ḖTUDE DE SYMBOLIQUE CHRḖTIENNE |
Charbonneau Lassay |
Ed
Gutenberg Reprints |
2005 |
||
Au
cours des dernières décennies, l’Eglise s’est de plus en plus contentée de
répondre aux questions des fidèles par des dogmes et des encycliques,
c'est-à-dire de simples affirmations, sur base du principe qu’il est plus
important de croire que de comprendre. C’est sans doute satisfaisant pour le
gros des fidèles, mais de tous temps il a existé des croyants qui
souhaitaient croire et comprendre, l’un n’excluant pas l’autre. Alors,
pourquoi donc faut-il un guide qui donne des clefs ? Un dictionnaire des symboles ne suffit-il
pas ? En fait, pour être décrypté, un symbole doit rester, ou être
replacé, dans le contexte qui peut l’éclairer. Sorti de son contexte, le
symbole ne parle plus à l’âme de celui qui essaie de le comprendre. Et tout
le problème est là, car le symbole chrétien parle à l’âme et non à la raison
ou à l’intellect. Un adage hermétique dit : « Tout est
symbole ». C’est sans doute vrai, encore faut-il interpréter le symbole
dans son domaine d’action. Le Lion héraldique (puissance et protection) ne
doit pas être confondu avec le Lion du Zodiaque (élément feu, création,
orgueil, autorité) qui doit lui-même être distingué du Lion de Juda (le
Christ). Les symboles chrétiens dont parle cet
ouvrage sont assimilable à un des archétypes.
Ils se définissent par le lien intime et indissoluble qui lie l’objet
matériel, ou le geste représenté, à sa signification spirituelle. Ils sont
caractérisés par cette union analogue à celle de l’âme et du corps, du ciel
et de la terre, de la réalité visible et de l’invisible. Pourquoi ? Mais
tout simplement parce qu’ils ne font qu’expliciter une réalité spirituelle
existant déjà implicitement dans l’objet. Exemple. Un symbole évident pour
tout être humain, et donc universel, est celui du soleil en tant que
représentation symbolique de la divinité, et ce quelle que soit la croyance
de référence, car nous sommes ici au niveau de l’archétype. Pourquoi donc l’homme moderne a-t-il en
grande partie perdu le sens des symboles et doit-il réapprendre à les
interpréter ? La raison principale est sans doute que, dans le système
mental de la plupart de nos contemporains, il manque toute une série de
représentations cosmologiques, c’est-à-dire d’images de l’univers qui
permettent d’en saisir les arcanes. Chez l’homme d’aujourd’hui, le monde est
le plus souvent perçu comme un agglomérat de phénomènes, alors que pour
l’homme traditionnel (nous parlons de l’homme qui n’a pas perdu le fil
d’Ariane de la Tradition), le monde est un organisme harmonieux et
hiérarchisé. On en retrouve de nombreuses formulations chez les théosophes du
XVIIIe siècle. La conception moderne est purement quantitative et la science
moderne multiplie les découvertes, spectaculaires sans doute, mais qui n’ont pas contribué à l’évolution
spirituelle de l’homme, que du contraire, serait-on tenté de dire. A l’opposé, dans la conception
traditionnelle et qualitative, on considère moins les phénomènes et les
forces matérielles que la structure interne du monde et son architecture
spirituelle. La formulation chrétienne de cette métaphysique se retrouvait
déjà chez Denys l’Aréopagite, évêque d’Athènes au 1er siècle, continuateur en
cela de la pensée de Platon. Platon qui disait que la Vérité, objet de la science,
n’est pas dans les phénomènes particuliers et passagers, mais dans les Idées.
Un certain nombre de Pères de l’Eglise reprendront, en l’adaptant, cette
pensée platonicienne qui perdurera jusqu’au XIIe siècle. Au XIIe siècle, un nouveau thème apparait avec
Saint Thomas d’Aquin : celui de l’harmonie entre la Foi et la raison.
C’est le point de départ du thomisme, mais aussi de la scolastique, cette
méthode d’enseignement des écoles du Moyen Age, fondée sur la tradition et
sur l’emploi du syllogisme. La pensée chrétienne prend alors une orientation
aristotélicienne, montrant toute la nature comme un immense effort de la
matière pour s’élever jusqu’à la pensée et à l’intelligence. C’est la
philosophie de Descartes qui va rompre avec la tradition scolastique considérée
comme dogmatique et sclérosée. Mais rien n’étant idéal, au fur et à mesure
que la logique cartésienne triomphe, l’authenticité des origines s’estompe et
la raison raisonnante enfle. Nous en arrivons ainsi à l’homme moderne,
immergé dans le monde sensible, qui ne peut rejoindre le divin qu’au prix
d’un patient travail de retour aux sources. Pour l’homme traditionnel, au
contraire, grâce à son contact permanent avec la nature, le sens du symbole
cosmologique est présent et évident. C’est ce qui fera dire à Louis-Claude de
Saint-Martin, dit le Philosophe Inconnu, que seule l’intelligence du cœur peut nous aider à comprendre le sens de l’existence
alors que l’esprit cartésien (la raison raisonnante) nous en éloigne. A
l’origine, le christianisme ne possédait pas de symbolisme cosmologique, du
moins pas directement. Mais dès le début il évolua au milieu de traditions
religieuses qui utilisaient ce langage symbolique. Les religions anciennes du
Bassin Méditerranéen et du Proche-Orient étaient des religions dites
« cosmiques », en grande partie solaires, forme habituelle des
grandes religions dites « naturelles ». Les grandes religions ont toujours
affirmé l’existence d’une Révélation primitive qui, en dépit de
dégénérescences successives, a persisté à l’état sporadique. Le côté universel de la tradition catholique
(katholikos, en grec, signifie
« universel ») résulte d’ailleurs de son intégration bon gré mal
gré de l’héritage des confréries antiques qui imprégnaient l’esprit de
l’époque. Et ces confréries utilisaient bien entendu un symbolisme
cosmologique étroitement lié à celui des anciennes religions. Un phénomène analogue s’est produit dans le
domaine juridique. Et plus précisément dans le domaine de la jurisprudence.
Le christianisme n’avait pas de législation révélée comme le judaïsme ou
l’islamisme ; il a donc adopté le droit romain qui, dans toute la mesure où
il était acceptable, était censé représenter la loi naturelle. On ne
s’étonnera donc plus maintenant de retrouver dans la symbolique chrétienne
les grands thèmes du symbolisme antique mêlés aux thèmes proprement chrétiens
et vivant en harmonie du fait de leur conformité aux normes sacrées
universelles. Au sens général, les symboles font partie
de notre univers quotidien, ils remplissent notre vie de jour comme de nuit.
Nous les utilisons dans notre façon de nous exprimer, que ce soit par gestes,
par paroles, par écrit (manuscrit ou informatique), dans la formulation de
nos pensées comme dans nos rêves. C’est pourquoi l’étude des symboles touche
aussi bien l’anthropologue que le religieux, le psychologue que le critique
d’art, le vendeur de voitures que le politicien. Jean Chevalier disait :
« nous vivons dans un monde de symboles et un monde de symboles vit en
nous ». |
ḖVANGILE
SELON SAINT MARC |
Sandro
Véronèsi |
Edition
Grasset |
2017 |
||
Ca la Bonne nouvelle est vraiment…
nouvelle au premier siècle ! Ce n’est pas une religion comme une autre, ni non
plus une sagesse, pas non plus un parti ou une secte comme il y en avait tant.
La Bonne nouvelle est la foi en une vie renouvelée par l’adhésion au Christ
Seigneur, Dieu lui-même venu en ce monde. Et cela ne se laisse pas comprendre
du premier coup. Quoi qu’il en soit il faut rendre
hommage à l’évangéliste Marc. Il a eu, le premier, le courage et l’humilité
de prendre sa plume pour « raconter Jésus », le faire résonner pour
les hommes et les femmes de son temps. Bien sûr son style n’a pas la
finesse de celui de Luc, sa théologie n’a pas la hauteur de vues de celle de
Jean, sa connaissance des Ecritures n’est pas non plus celle de Matthieu. Il
n’empêche : il a ouvert la voie. Et, rien que pour cela, il reste, pour
beaucoup, l’évangéliste par excellence, celui qui prend le risque de
« réduire » à une expression située, à quelques faits choisis, à
quelques paroles capitales, l’événement Jésus. Mais cette réduction n’a rien
d’une diminution, bien au contraire : c’est une merveilleuse invitation
à aller plus loin avec Jésus. A le rencontrer au-delà des mots, au-delà des
formules et des maladresses de vocabulaire, de syntaxe ou de conjugaison de
Marc. En un mot, Marc a réussi le tour de force de faire ressentir à son
auditoire ce qu’était la Bonne nouvelle sans l’épuiser par son récit. C’est d’ailleurs le programme qu’il se
donne dans la toute première phrase de son Evangile et qui en constitue le
sommaire : « Commencement de la Bonne nouvelle de Jésus Christ,
Fils de Dieu ». Autrement dit : vous êtes en train d’ouvrir le
livre de la Bonne nouvelle annoncée par Jésus qui est non seulement le Messie
attendu, le Christ, mais aussi le Fils de Dieu ».De fait l’Evangile tout
entier peut se répartir en deux parties à peu près égales. La première va du
début de l’Évangile jusqu’au chapitre 8, verset 26 et rassemble les faits et
gestes de Jésus qui témoignent de sa Toute-puissance : Jésus a autorité
sur le monde, la maladie, la mort et les esprits du mal. Et cette
toute-puissance est universelle car elle atteint les personnes au-delà des
barrières sociales et religieuses et, surtout, au-delà d’Israël. Ces 8
premiers chapitres se terminent par le récit redoublé de la multiplication
des pains qui manifestent une nouvelle fois la puissance et la bonté du
Messie. Et les disciples, dit Jésus « n’ont rien compris » (v.
21) ! Cette partie se clôt sur une guérison laborieuse :
Jésus guérit un aveugle-né en lui mettant de la salive sur les yeux et en lui
imposant les mains. Mais il doit s’y reprendre à deux fois car
l’aveugle-né n’y voit au début qu’à moitié : les gens lui apparaissent
comme des arbres qui marchent (v. 24). Ce n’est qu’après une nouvelle
imposition des mains que l’aveugle y voit clair. Cette conclusion symbolise
l’aveuglement des disciples qui est aussi notre propre aveuglement. Nous
sommes bien attirés par Jésus, nous le trouvons sympathique, héroïque, mais
nous avons du mal à poser cet acte de foi qui nous permet de voir en
lui Dieu même venu parmi les siens. Nous avons surtout du mal à comprendre et
intégrer la logique d’un Dieu qui nous aime tant qu’il va jusqu’à donner sa
vie pour nous. Il va donc falloir, et c’est tout le sens de la seconde partie
de l’Evangile de Marc, que « le Fils de l’homme souffre beaucoup, soit
rejeté par les Anciens, soit tué et, après trois jours, ressusciter »
(8, 31). A partir de ce moment, l’enseignement de Jésus se fait plus dur,
plus radical : il y a des « conditions » pour suivre Jésus, et
ce sont exactement celles que Jésus est en train d’annoncer pour
lui-même : « perdre sa vie ». Il n’y a pas de préséance ni de
places réservées auprès de Dieu, bien au contraire : ce sont les
derniers, les plus petits, les humbles, ceux qui préfèrent Dieu à tout, même
leurs biens, qui ont la première place auprès de lui. Jésus rejoint Jérusalem et s’enfonce
alors dans sa passion. Et ce jusqu’au procès, jusqu’à la croix, jusqu’à ce
moment de souffrance absolue - que seuls Marc et Matthieu mentionnent - où il
s’écrie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné »
(Mc 15 33).Tout de suite après la mort, changement de décor : le voile
du sanctuaire se déchire en deux « du haut en bas », signe que
c’est Dieu lui-même qui ouvre le Temple ; et le centurion s’écrie :
« Vraiment cet homme était le Fils de Dieu ». Juste après le procès
et la mort, alors que le cadavre de Jésus pend encore au gibet de la croix,
ces deux signaux inattendus proclament vivement la victoire du Christ sur
toutes les forces de la mort et du mal. C’est de cette façon, avec un grand
sens du symbolisme et de la dramaturgie que se déploie l’Evangile de Marc. En
effet, s’il n’a pas toujours le sens de la langue et de la formule, Marc a un
sens extraordinaire de la mise en scène. L’Evangile de Marc est sans aucun doute
l’Evangile le plus cinématographique qui soit. Pour bien gouter ce texte à la
fois rugueux et riche, plein de contrastes, il faut le lire d’une traite,
comme un roman, comme un scénario, se laisser porter par sa puissance
d’évocation. |
ET SI VOUS ÉCOUTIEZ LES VRAIES PAROLES DU CHRIST ? |
Johannes BRÜCKE |
EDITION MAISON DE VIE |
2011 |
On croit connaître le message du Christ et pourtant… Si
l’on relit les Evangiles, tous les Evangiles (canoniques, apocryphes…), on
découvre que les paroles du Christ ne sont pas un discours lénifiant, destiné
à façonner une croyance de masse, mais bien un enseignement initiatique d’une
grande rigueur et surtout d’une richesse insoupçonnée Venu
en ce monde pour le détruire par le feu et par l’épée, le Christ enseigne
sous forme de mystères et de symboles. Beaucoup d’appelés et peu d’élus, car
il est « la porte étroite » ;
resserré est le chemin menant à la vie, à la connaissance et à l’éternel banquet
céleste rassemblant les justes. Ressusciter
est possible avant la mort physique, car il s’agit de se dépouiller du
« vieil homme » en se
revêtant de « l’homme nouveau »,
capable d’affronter le mal et de voir la Lumière, à la fois Père et Mère. En
réunissant les paroles fondamentales du Christ, cet ouvrage révèle une partie
de son enseignement initiatique. Aussi marquera t-il une étape importante, en
faisant ressurgir ce qui était oublié ou caché. Les mots clef ci-dessous donnent la phrase de Jésus avec sa
référence évangélique La dimension initiatique du christianisme et de Jésus Christ - le Christ roi-dieu - de la mort à la vie en l’éternité – Paroles du Christ paroles d’Evangile – le diable – l’incarnation – le monde – Pierre est le traître – l’humanité – Cécité spirituelle – le péché, le bien et le mal – la mort – les élus et les damnés – la recherche spirituelle et la prière – la porte étroite – les mystères – la nudité – le détachement – la purification – l’écoute – le disciple et sa vraie famille – la femme – la solitude – la vigilance – la lucidité – l’humilité – l’authenticité – la cohérence – le don – la fraternité – la foi – l’amour – la fidélité – la règle de vie – le secret – l’éveil – le Père spirituel – l’Esprit – la naissance spirituelle – l’être de lumière – le feu – la Résurrection – l’homme nouveau – l’homme céleste – le vie et le verbe – l’œil – l’invisible – la lumière et la connaissance – Dieu et les dieux – la dualité – l’unité – le vérité – la liberté – la richesse – l’intelligence – le royaume céleste – la banquet spirituel – nourritures spirituelles – Bâtir le temple en esprit – la matière contient le divin – la création – la loi céleste – |
8 G
GUÉRILLOT - AINSI PARLAIT
JÉSUS. Selon le texte araméen de l’Evangile selon Matthieu |
Claude
GUERILLOT |
EDITION
VEGA |
2010 |
||
Les
Evangiles, canoniques ou non, qui furent rédigés en grec (Marc, Luc et
Thomas), le furent à partir de ces fameux logoi. |
GUÉRILLOT la lumiÈre incrÈÈe chercher
dieu aujourd’hui |
Claude
guerillot |
Edition
DERVY |
2001 |
Une
très sérieuse étude a permis de savoir que plus des trois quarts des
Européens occidentaux croyaient en Dieu, mais que neuf pour cent d’entre eux
pratiquaient une religion, quelle qu’elle soit.
Les
athées et les rationalistes de toutes obédiences vous répètent que la science
moderne considère Dieu comme « une hypothèse inutile » et qu’à tout le moins
les choses sont telles que tout contact avec Lui est « scientifiquement
impossible ». Or ceci est faux ! Vous verrez ici qu’il existe une « porte »
par laquelle Dieu, comme un Grand Architecte, peut venir visiter son
chantier, inspirer ses ouvriers et manifester son immanence. Bien plus, une
lecture renouvelée de l’Écriture, vous permettra de constater qu’en vérité Il
l’a fait.
La
grâce divine est sans cesse offerte à tout homme et à toute femme de ce
monde, pour autant qu’elle soit accueillie et reçoive le secours de l’effort
humain, en une synergie divino humaine. Parce que le Christ est totalement
Dieu et totalement homme, parce qu’Il est ressuscité, parce qu’Il nous a
montré le chemin, ce livre a été écrit « pour que vous aussi vous croyiez »,
comme le disait St Jean à la fin de son Évangile. |
GUÉRILLOT l’Église
d’antioche syriaque orthoDOxe – tome 1 & tome
2 |
Claude Guérillot |
Edition
VEGA |
2008 |
||
L’Église Syriaque Orthodoxe est
l’église d’Antioche, dont le siège apostolique fut établi en l’an 37 ap.
J.-C. par saint Pierre, le chef des apôtres à Antioche, l’ancienne capitale
de la Syrie. C’est donc une église syrienne. Les fidèles de cette église
s’appellent Syriens en référence au nom de la Syrie. A l’aube du
christianisme, les membres de cette église étaient les peuples du nord et du
sud de la Mésopotamie. Ils étaient juifs ou païens parlant l’araméen
(syriaque), la langue vernaculaire de la Syrie antique. Ils ont été convertis
au christianisme par le ministère des apôtres et des disciples qui se sont
dispersés après le martyre de l’archidiacre saint Etienne à Jérusalem. Bon
nombre d’entre eux sont venus à Antioche pour prêcher le saint Évangile et
des multitudes de juifs et de païens ont été converties au christianisme par
leurs efforts. La communauté chrétienne
d’Antioche est donc la plus ancienne après celle de la « sainte Sion, mère de
toutes les églises », et ce fut à Antioche que les disciples de Jésus
reçurent pour la première fois le nom de « chrétiens » (Ac 11,26). Les
apôtres Pierre et Paul y séjournèrent, et c’est à Antioche que les premières
missions commencèrent vers l’occident et vers l’Asie. Selon Eusèbe (+340),
Saint Pierre devint épiscopos d’Antioche la quatrième année après l’ascension
du Christ. « Antioche », dit le pape saint Innocent (vers 402-417), « fut le
premier siège du premier Apôtre ». Saint Pierre a consacré deux évêques pour
les chrétiens d’Antioche : saint Évode pour la conversion des gentils
(païens) et saint Ignace l’illuminateur pour les juifs. Après la mort de
saint Évode, saint Ignace réunit les deux groupes. C’est lui qui a appelé
l’église « catholique ou universelle », devenant ainsi le premier à utiliser
le terme comme attribut de l’Eglise. Le siège apostolique d’Antioche occupe
une position hautement estimée dans la chrétienté. Après la destruction de
Jérusalem (70), la ville resta la seule métropole de la chrétienté en Orient,
et exerça sa juridiction sur la Syrie, la Phénicie, l’Arabie, la Palestine,
la Cilicie, Chypre et la Mésopotamie. Le concile de Nicée (325) en son
sixième canon, accepta le maintien des privilèges de l’Eglise d’Antioche sur
l’Orient, tout comme ceux de Rome sur l’Occident et d’Alexandrie sur
l’Afrique. Mais le vaste territoire qui dépendait de sa juridiction diminua
par la suite. Le patriarcat de Constantinople lui ravit dès le 4ème siècle
une partie de ses provinces. D’autres se déclarèrent autonomes : la Perse en
410, Chypre en 431, Jérusalem en 451… Aujourd’hui l’étendue géographique de
la juridiction de notre église a dépassé les frontières géographiques
anciennes définies par le Concile de Nicée (325). Les Syriaques répandus à
travers le monde demeurent sous la juridiction du siège apostolique
d’Antioche où qu’ils soient installés. L’année 451 (concile de
Chalcédoine) constitue un tournant dramatique dans l’histoire générale du
christianisme, et de l’Orient en particulier. Les syriaques ont été accusés de
monophysisme (une seule nature divine du Christ). Des grands théologiens
défendirent la doctrine de l’église syriaque qui croit que Jésus Christ est
pleinement Dieu, pleinement homme, et que sa nature (c’est-à-dire son être
individuel) est une. A Chalcédoine, le corps du Christ se déchira. Les deux
partis s’affrontèrent durement. La politique contribua à l’aggravation de la
situation : les persécutions se multiplient, des fidèles succombèrent
égorgés, étouffés, d’autres furent torturés, beaucoup furent mutilés. Les
Vème, VIème et VIIème siècles devinrent le théâtre de beaucoup d’atrocités et
de souffrances malgré l’apparition de grands noms ecclésiastiques sur la
scène des événements. Parmi les grands noms, relevons celui de Saint Sévère
d’Antioche, « couronne des syriaques » et celui de Saint Jacques Baradée
surnommé le « lutteur apostolique ».Malgré les persécutions menées contre les
syriaques de Syrie et de Palestine, notre Eglise a pu survivre grâce aux
efforts de Jacques Baradée. Celui-ci courait de ville en ville, confondant
ses persécuteurs, et ordonnant évêques, prêtres et diacres. A cause de lui,
nous l’avons dit, on a surnommé notre Eglise : l’église Jacobite. Pourtant
notre Eglise refuse cette appellation, car Saint Jacques reste un fils vénéré
de l’Eglise syriaque et non pas son fondateur. Les contacts des syriaques avec
les arabes musulmans ont commencé avec la conquête des territoires syriens
par les musulmans arabes. Au 7e siècle, les non-chalcédoniens (syriaques et
coptes), hostiles à la domination de Byzance, favorisèrent l’entrée
victorieuse des arabes musulmans en Syrie. Ils accueillirent à bras ouverts
le Kalifa Omar Ibn Al-Khattab. Ils lui donnèrent le surnom de Farouq qui
signifie Sauveur en syriaque. Or le beau temps était de courte durée. Les
nouveaux occupants ne respectèrent que partiellement les libertés promises
aux chrétiens. Mais dans l’ensemble, les syriaques eurent la vie plus facile
que les autres. La période la plus fructueuse était celle des Abbassides qui
encouragèrent les traductions en arabe des ouvrages scientifiques et
philosophiques des grecs. Les syriaques jouèrent ce rôle de pont en
transmettant l’héritage grec aux arabes, et à travers eux, à tout l’Occident.
Au XVIIe siècle, les missionnaires capucins catholiques avec l’aide du consul
français, ramènent à Rome une partie des syriaques. On voit émerger l’ébauche
d’une Église syriaque catholique, c’est-à-dire reconnaissant l’autorité
romaine. Un syriaque-arménien de Mardin, « ‘Abdul-Gal-Ahijan » leur fut
consacré évêque d’Alep en 1656 sous le nom de « Andraos Ahijan », par le
patriarche maronite. Faute d’avoir pu se faire reconnaître par les autorités
ottomanes, la hiérarchie syriaque catholique inaugurée par Ahijan s’éteignit
en 1721 avec son deuxième successeur. Au dernier quart du 18e siècle, un
nombre des syriaques orthodoxes d’Irak se sont ralliés au siège romain avec
la collaboration du consul français. Ce dernier, d’un côté, poussait le
gouverneur ottoman à surcharger les chrétiens d’impôts, et de l’autre, envoyait
les missionnaires dominicains parmi des chrétiens naïfs pour les convaincre
de demander la protection de la France pour échapper aux impôts, mais à
condition de suivre le pape de Rome. Ainsi entra le catholicisme en Irak et
les habitants de KaraKosh étaient les premiers à y adhérer en 1761. Ils
furent suivis par les habitants de Bartellé et de Mossoul au milieu du 19e
siècle. En 1783, le métropolite syriaque orthodoxe d’Alep « Michel Jarweh »
passe à l’église romaine avec quatre évêques qui le proclament patriarche à
Mardin. Le pape Pie VI le confirma en son titre. Ce fut assiste alors
l’établissement définitif et officiel d’une Église syrienne catholique. Au
même moment où une église syriaque catholique se constituait au
Proche-Orient, une fraction importante de l’Eglise malabar d’Inde, catholique
depuis 1550, se tournait vers le patriarcat syriaque orthodoxe d’Antioche,
afin d’extirper l’influence latine et de renouer avec ses origines syriaques.
Ainsi, profitant du déclin de la domination portugaise en Inde, des indiens
malabars sous la conduite de l’archidiacre Thomas Parambil, accueillirent en
1665 l’évêque syriaque orthodoxe de Jérusalem Mor Gregorios à bras ouverts.
Ils passèrent au patriarcat syriaque orthodoxe et se placèrent sous sa
juridiction. Aujourd’hui, ils constituent une Église semi-autonome. En 1930,
une partie de cette Eglise devint catholique, tout en gardant le rite
syriaque. La lignée des patriarches de
l’Église syriaque commence par saint Pierre fondateur du siège d’Antioche.
Elle se poursuit sans interruption jusqu’à nos jours. Il y eut 122
patriarches. L’actuel patriarche est SS Moran Mor Ignace Afrem Karim
II patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, chef suprême de l’Eglise
Syriaque Orthodoxe dans le monde entier. Le siège patriarcal fut déplacé
maintes fois au cours des siècles. De 1293 à 1933, il fut installé au
monastère appelé Deir Zafaran, près de Mardin, au sud-est de la Turquie.
C’est dans cette région de vignes et d’agriculture qu’ont vécu la plupart des
Syriaques jusqu’en 1915 lorsque le génocide perpétré contre les Arméniens les
toucha aussi: des statistiques montrent qu’un tiers de la population syriaque
fut anéanti, ce qui représente environ 200 000 personnes. Ce génocide est
malheureusement et honteusement, oublié de l’histoire et des médias actuels.
Mais si vous parlez avec des Syriaques, chacun porte dans sa mémoire des
événements terribles vécus dans sa famille…A la suite de ce génocide, il fut
décidé de transférer le siège du Patriarcat à Homs, en Syrie, et plus tard,
en 1959, à Damas, capitale de la Syrie ; c’est là que réside l’actuel
patriarche. Près de Damas à Ma’arat Saydnaya, un grand monastère a été
construit récemment et qui sert également de faculté de théologie. Le Ve siècle est un âge d’or pour
le monachisme syriaque avec 300 monastères dans le mont d’Édesse, hébergeant
90,000 moines. Au mont d’Alfaf (monastère de mor Mattai) à l’est de Mossoul,
on comptait 12,000 moines. Au siècle suivant, le nombre des moines du
monastère de Mar Basos avoisinait les 6,300. 135 chefs de monastères du sud
de la Syrie signèrent le document de la foi (Hénotikon ?).Il est bien établi
que le nombre de moines et de moniales à l’âge d’or a atteint les 600,000.
Parmi les plus célèbres, nous citons, Mor Mattai, Mor Yakup de Nisibe, Mor
Barsaum, et saint Simon le stylite. Aujourd’hui, il reste une quinzaine de
monastères en activité dans l’église syriaque orthodoxe. La foi
christologique de l’Église syriaque peut être résumée de la manière suivante
: nous croyons en Dieu Trinité Père, Fils et Esprit-Saint, trois personnes en
une seule essence. L’un de la Trinité, Jésus-Christ, s’est fait homme. Il est
devenu une personne composée et une nature composée de la divinité et de
l’humanité. En lui sa divinité est unie à son humanité. Cette union est
réelle, parfaite, sans mélange, sans compromission, sans confusion, sans
altération, sans division, sans la moindre séparation. A cause de cette
union, l’Église syriaque peut dire dans ses prières que Dieu incarné a été
crucifié, a souffert et est mort dans la chair. L’église syriaque croit que
l’Esprit de Dieu procède du Père seulement comme il est dit en Jn
15,26.L’Église syriaque ne reconnaît que les trois premiers conciles
œcuméniques de Nicée (325), de Constantinople (381) et d’Éphèse (431). Elle
rejette le concile de Chalcédoine et le tome de Léon. L’église syriaque
célèbre les 7 sacrements. Elle confère les sacrements d’initiation ensemble.
Elle vénère la Vierge Marie et les saints et croit en leur intercession ainsi
qu’en l’efficacité de la prière pour les défunts. Sans parler des pères
apostoliques, voici quelques noms de pères syriaques qui furent des saints,
poètes, théologiens, mystiques, chroniqueurs, savants etc.: Aphrahat (346),
Saint Ephrem (373), saint Jacques de Saroug (521), saint Philoxène de Mabboug
(523), saint Sévère d’Antioche (538), Mor Balaï (550), Mor Ahodemeh (575),
saint Jacques Baradée (578), Zacharie le rhéteur, Thomas d’Héraclée (627),
Saint Jacques d’Edesse (708), Antoun de Tagrit (850), Dionysius de Talmahr
(845), Iwannes de Dara (860), Moïse Bar Kepha (903), saint Yakoub Bar Salibi
(1171), saint Michael le Grand (1199), Yakoub de Bartellé (1241), saint
Grégoire Barhebraeus (1286), Behnam de Hadal (1454), le maphrien et martyr
Simon Mane‘emi (1724), etc. La plupart des écrits de ses pères
ont été édités dans la prestigieuse collection de CSCO et dans la collection
Patrologia Orientalis fondée par le Père Graffin. Au cours du 20ème siècle,
de grandes personnalités ont continué le patrimoine historique et spirituel
des Syriaques en organisant l’église et en laissant de nombreux écrits
malheureusement non encore traduits en langues occidentales. Citons entre
autres, les Patriarches Ephrem Barsoum (+1957), Yakoub III (+1980), l’évêque
Youhanna Dolabani de Mardin (+1969), ainsi que Gregorios Paulos Behnam,
évêque de Bagdad (+1969).L’église syriaque possède quelques saintes reliques
: la ceinture de la Vierge Marie – Homs / Syrie, les reliques de saint Thomas
l’apôtre à Mossoul – Iraq. Le rite syrien est pratiqué en
langue syriaque (araméen occidental). Les lectures sont faites dans la langue
locale. La principale prière eucharistique est l’anaphore dite de St Jacques.
Mais on en possède près de 80 anaphores. La liturgie de saint Jacques est
celle de Jérusalem-Antioche. Elle date du 4e siècle. La liturgie de la messe
comprend trois parties appelées respectivement : «le sacrifice de
Melchisédech», «le sacrifice d’Aaron» et «le sacrifice de Jésus-Christ». La
«bêma», située au centre de l’église comme dans les synagogues, est l’autel
de la Parole. On y lit les Ecritures Saintes. De nombreuses prières sont
issues de la tradition juive et témoignent du fait que l’Eglise syriaque est
en partie héritière des communautés judéo-chrétiennes. Dès le deuxième
siècle, les syriaques ont commencé à traduire les évangiles en leurs langues
syriaques. Il y eut maintes traductions : les deux vieilles syriaques, la
Peshitta, la Philoxénienne, l’Héracléenne, sans parler du Diatessaron de
Tatien. Après l’avoir traduit en leur langue, les syriaques se sont efforcés
de le traduite en d’autres langues vivantes. Un grand nombre de manuscrits du
Nouveau Testament en syriaque, dont la valeur est inestimable, ont survécu.
Ils sont comptés parmi les plus anciens manuscrits du monde, surtout ceux qui
ont été transporté du monastère des syriens en Egypte vers les bibliothèques
du Vatican, Londres, Milan, Berlin, Paris, Oxford, Cambridge et autres.
Nombre de ces manuscrits datent du Ve et VIe siècle. Par ailleurs, la plus
ancienne version de l’Évangile est un manuscrit syriaque écrit par Yakup, un
scribe d’Edesse en l’an 411. Le manuscrit est conservé au British Museum. A
ce propos, le Père Martin a compté 55 manuscrits syriaques de l’Évangile
écrits entre le 5e et 7e siècle, alors qu’il n’a trouvé pour la même époque
que 22 manuscrits latins et 10 grecs. Les syriaques portaient un grand amour
pour la Bible : ils l’ont décorée avec beaucoup de dessins et d’élégantes
enluminures, et une magnifique écriture. Parmi les manuscrits les plus
connus, celui de Rabbula d’Edesse achevé en 586 ap. J.-C. Le patriarcat syriaque orthodoxe
est entré dès 1955 au Conseil Œcuménique des Églises qui regroupe la plupart
des Églises à l’exception de l’Église catholique. A l’occasion des rencontres
organisées à Adis Abeba à l’initiative de l’empereur Haïlé Sélassié, l’Église
syriaque orthodoxe a ravivé ses contacts avec les autres -Églises orthodoxes
orientales (coptes, arméniens, éthiopiens) si proches d’elle par leur
histoire et leur foi. Depuis le concile de Vatican II, l’église catholique,
tout en soutenant les communautés qui se sont déjà ralliées à elle, comme les
syriaques catholiques, a cherché à dialoguer avec les autres Églises plutôt
qu’à leur ravir des fidèles par la création d’Églises ‘uniates’. D’ailleurs,
à l’invitation du pape Jean XXIII, le patriarcat envoya un observateur au
concile Vatican II en la personne de l’actuel patriarche. Avec le recul du
temps et le dialogue, on a pu comprendre que les malentendus christologiques
du Ve siècle, sont dus principalement à une différence de terminologie et de
modes d’expressions théologiques de l’époque. En effet, des dialogues
théologiques non officiels ont été ouvert depuis les années soixante entre
l’église catholique romaine et l’église syriaque orthodoxe, grâce à la
fondation Pro Oriente. Les efforts théologiques furent
accompagnés d’une visite du patriarche Ignace Yakup III au pape Paul VI
(25-27 octobre 1971). L’actuel patriarche Zakka Ier se rendit aussi au
Vatican pour rencontrer le pape Jean-Paul II le 23 juin 1984. Des accords
théologiques et pastoraux ont été signés. Le pape Jean-Paul II, à son tour,
rendit la visite en visitant le patriarcat syriaque orthodoxe à Damas, en mai
2001.En l’an 2003, on a franchi une étape importante dans le dialogue
théologique œcuménique puisqu’il est devenu officiel et s’est étendu aux
autres églises non chalcédoniennes ou orientales anciennes c’est-à-dire les
syriaques, les coptes, les arméniens, les éthiopiens, les indiens de
Malankare. A cette époque marquée par les mouvements œcuméniques, nous sommes
tous convaincus que l’unité chrétienne est l’objectif principal, le but final
et la fin la plus louée menant à la réalisation du désir du Seigneur Jésus
dans sa dernière prière «Qu’ils soient un ». Inutile de dire que nos divisions
sont devenues une pierre d’achoppement puisque la base de l’unité chrétienne
est l’amour de Dieu et du prochain. Par conséquent, si en tant que chrétiens,
nous sommes incapables d’aimer les uns les autres, comment pourrions-nous
être les témoins fidèles de notre Seigneur Jésus-Christ ? Comment le vrai
amour fructueux pourrait-il se manifester dans notre vie quotidienne ?A ce
sujet, les paroles l’apôtre Paul sur l’amour nous semble décisives pour aller
de l’avant sur le chemin de l’œcuménisme: « L’amour prend patience, l’amour
rend service, il ne jalouse pas, il ne plastronne pas, il ne s’enfle pas
d’orgueil, il ne fait rien de laid, il ne cherche pas son intérêt, il ne
s’irrite pas, il n’entretient pas de rancune, il ne se réjouit pas de
l’injustice, mais il trouve sa joie dans la vérité. Il excuse tout, il croit
tout, il espère tout, il endure tout. L’amour ne disparaît jamais» (1Cor 13,
4-8) |
GUÉRILLOT le tÉmoin du christ
– une approche de l’Évangile de st jean |
Claude
guÉrillot |
Edition
VÉGA |
2003 |
Ce
qui distingue le Christianisme des autres monothéismes, ce n’est pas
seulement le dogme trinitaire, c’est, d’abord et surtout, l’Incarnation. Les
trois Évangiles synoptiques sont des Évangiles de la messianité. La
messianité n’est pas nécessairement l’Incarnation. D’abord conçue sur le
modèle juif du Libérateur, elle est devenue, au cours des premiers siècles,
Rédemption et Incarnation. Mais les Évangiles synoptiques, rédigés par des
hommes qui n’avaient pas directement connu le Christ, insistent sur Ses
pouvoirs divins et sur Ses miracles.
Tous les autres livres de Claude Guérillot sont au chapitre 1
G |
8 H
histoire de taizÉ |
J.C.
escaffit & m. rasiwala |
Edition
du SEUIL |
2008 |
||
Chaque
chapitre met l’accent sur une intuition, une décision, un faisceau d’événements
qui expliquent la recherche, les avancées, l’influence de cette communauté
sans pareille. Un ouvrage de référence qui fourmille d’informations inédites,
sans cacher les ombres et les questionnements. |
8 I
instructions (sept) aux frÈres en saint- jean |
|
Edition ARMA – ARTIS |
2004 |
Livre
ésotérique qui s’adresse aux chrétiens et donne des explications et recommandations
sur le mode de vie et de pensée d’un chrétien. Il n’est rien ici qui soit
compréhensible par ceux qui n’ont pas éveillé leur cœur ; c’est
pourquoi, bien qu’il s’agisse de choses saintes, nous ne craignons pas de les
livrer en ces page, ne risquant pas de jeter les perles aux pourceaux et
sachant qu’il n’est rien de voilé qui, pour ceux qui ont des oreilles pour
entendre, ne doive être dévoilé. Ainsi se transmet certaine signification
depuis l’aube de la Révélation pour que quelques- uns en fassent l’usage
qu’il convient. Un livre de dévoilement. Pour ceux dont la recherche se
tourne vers une pensée initiatique d'inspiration Rose+Croix - non seulement
christique mais chrétienne - illuminée en tout par l'Esprit et la Sagesse, ce
petit livre aux éditions Arma Artis. Chacun pourra y trouver des aides à son
pèlerinage intérieur visant à recouvrer la sagesse primordiale et se
réintégrer dans l'Homme Premier en pénétrant et prenant possession des 7
palais intérieurs (démarche partagée par les martinésistes ayant reçu le
pouvoir d'opérer dans les 7 cercles). Nous avons retenu ce petit passage
conclusif que nous souhaitons partager car il exprime clairement la voie
ésotérique chrétienne suivie par ces frères qui se réclament de l'Art mais
aussi héritiers de la confrérie de l'AGLA : "
Notre objet est d'incarner ici et maintenant le monde spirituel, bien que
nous soyons prisonniers du monde chuté. Mais prisonniers de la chute, nous
sommes libres de nous en libérer, au sein même de la prison. Et cela en
mettant à nu l'Emanation qui est en nous, en laissant sa Sagesse se fortifier
afin que sa Grâce embrase notre création souillée et la purifie. Alors la
joie nous entreprend. Nous sommes libérés des scories qui aveuglaient notre
Lumière. Maintenant la chute peut se déchaîner contre nous; par la Grâce du
Christ, nous en serons exaltés. Ainsi le chemin que le Christ nous a montré
est une vérité pratique dans le temps même qu'il est le plus troublant des
secrets. C'est par la méthode révélée que nous approcherons à la fois de
cette vérité et de ces secrets. Telle est notre foi. Elle est connaissance,
amour et joie. Et donc, ceux qui parleront de Gnose, s'ils ne professent pas
cette foi, n'appartiennent pas à la connaissance et à l'amour, et ne seront
pas embrasés par la Joie. Ils errent dans des systèmes qui peuvent séduire
l'intelligence ou le sentiment, mais qui ne peuvent transformer leurs adeptes
qu'en éternels cherchants, tandis que ceux qui cherchent dans le Christ,
trouvent et se transforment sur le royal chemin de l'Homme Premier et du
divin, comme il est écrit : "Cherchez et vous trouverez. Frappez et l'on
vous ouvrira". Le Berger est miséricorde. A lui la Fidélité et la Foi de
notre Amour. |
introduction à l’ÉsotÉrisme chrÉtien |
Abbé
Henri stḖphane |
Edition
DERVY |
2006 |
||
Deux traits nous paraissent le
caractériser: la sûreté de la saisie intellectuelle et le sens aigu des
réalités divines. C’est dire aussi que le Père n’était point dialecticien: il
ne discutait pas, il n’explicitait guère; et qu’il ne s’intéressait
profondément qu’à la théologie chrétienne. Ses lectures étaient relativement
peu abondantes. Mais les livres qu’il appréciait, et qui lui paraissaient
essentiels, étaient lus et relus, certains jusqu’à vingt ou trente fois.
» Il était doué du «charisme de
l’essentiel ». Au sommaire de cet ouvrage :
Le mystère de la Divine Pauvreté et de la Divine Charité: l’anéantissement du
Verbe et l’effusion de l’Esprit, le Sacerdoce éternel du Verbe La vie divine
par rapport au Père: la génération du Verbe (procession d’intelligence – la
Divine Pauvreté), l’effusion de l’Esprit (procession d’amour ou de volonté –
la Divine Charité). Le Verbe est Prêtre et Victime éternels. La suprême réalisation de l’anéantissement
du Verbe et de l’effusion de l’Esprit dans le mystère de l’Incarnation
rédemptrice suppose la création et la chute
Comment concevoir l’amour sans la liberté du don? La Gloire
essentielle du Père consiste dans le don total, souverainement libre, et pourtant
nécessaire, que lui fait le Verbe dans son Sacerdoce Eternel. Ce qui est
essentiel à la Gloire du Père, c’est l’Amour du Fils. Ce qui n’est pas
essentiel à la Gloire du Père, c’est la manière dont le Fils « s’arrangera »
pour rendre Gloire au Père. Pour manifester son amour au Père, le Fils a
choisi l’Incarnation rédemptrice. Pour réaliser le maximum d’anéantissement,
le Verbe a voulu renoncer à sa condition de Dieu, en prenant la condition
d’esclave. Le péché est un refus d’amour qui rend l’être créé esclave de soi,
de ses passions, du mal. L’enfer n’est que la consécration définitive d’un
tel état. La glorification du Christ: en
triomphant de la mort par sa Résurrection, le Christ triomphe du péché et
entraîne dans sa Gloire le corps du pêché - Mort et péché ne font qu’un. En
acceptant la mort, le Christ « attaque » le péché sur son propre
terrain. Le corps du péché devient le
Corps Glorieux: la nature humaine est divinisée. Le Verbe s’est anéanti en
prenant la condition d’esclave: l’humanité est affranchie de cette condition
d’esclavage par la glorification du Fils de l’Homme et par l’effusion de
l’Esprit qui résulte de l’Immolation du Verbe. Le Verbe fait chair délivre la
chair du mal. Le mystère du Corps du Christ et sa triple
forme: le Corpus Natum, le Corps Mystique, le Corps Eucharistique. Le Christ
Total - Le Sauveur n’a pas connu le
péché, il n’a que le corps du péché. «
L’humanité du Christ est donc sainte en raison de son union avec le Verbe de
Dieu. L’être constitué par cette union est à la fois Dieu et Homme. Il est
pleinement Homme, possédant un corps humain, une âme humaine, une
intelligence et une volonté humaines, mais la personnalité de cet être n’est
pas humaine: c’est la Personne du Verbe. Lorsque le Christ dit: « Moi »,
c’est le Verbe qui parle. Lorsque le Christ pense, agit, veut, aime, souffre
et meurt, c’est le Verbe de Dieu qui pense, agit, veut, aime, etc. Il y a
parfaite conformité entre la volonté humaine du Christ et sa volonté divine.
» Cette Union parfaite du Verbe de
Dieu avec la nature humaine s’appelle union hypostatique. -
Cette Humanité Sainte née de la Vierge, qui a habité parmi nous, qui a
subi la Passion, la Mort, la Résurrection, l’Ascension, et qui est maintenant
l’Humanité Glorieuse, nous l’appelons le « Corps né de la Vierge », le Corpus
Natum. Le Corps du Christ n’est pas
limité au Corpus Natum, mais il doit s’augmenter de l’humanité tout entière
et s’adjoindre les autres hommes comme de nouveaux membres. D’où l’idée d’un
Corps Mystique dont le Christ est la Tête et dont nous sommes les
membres. L’Eucharistie est le
prolongement de l’Incarnation. - Le
Corps Eucharistique est le symbole réel et efficace du Corps du Christ. Il n’y
a d’ailleurs qu’un Sacrifice Unique, celui du Calvaire, préfiguré par la Cène
et continué par la Messe. Il n’y a qu’un Prêtre, le Christ, et qu’une
Victime, le Christ. - L’extension du
Corps du Christ au Cosmos: la sacramentalité de l’Univers, sa participation à
la glorification des enfants de Dieu Les Sacrements proprement dits
sont les canaux par lesquels passe la grâce rédemptrice. Le Corps du Christ s’étend à l’Univers, au
Cosmos, et le pain sur lequel le Prêtre Eternel vient prononcer les paroles
de la Consécration: Hoc est enim corpus meum, ne symbolise pas seulement le
Corps Mystique, mais le Cosmos, la création tout entière, qui participe aussi
au Sacrifice Rédempteur. Le dogme de la résurrection de la chair: le corps de
l’homme, étroitement uni à son âme et plongeant par ses racines les plus
profondes dans le monde physique, minéral, végétal et animal, ne doit-il pas
participer avec l’âme à la gloire future, comme il a participé avec elle
ici-bas aux épreuves purificatrices de la souffrance et de la mort? Le mystère de l’homme et de la
condition humaine. Les conditions d’admission au Royaume des Cieux. Les
principes d’une morale évangélique et d’une vie intérieure -
L’homme doit user de sa liberté sous l’influence de la grâce pour
réaliser en lui une personne humaine analogue à une Personne Divine. La Pauvreté spirituelle et la Charité
constituent la base de toute vie spirituelle, à condition de les envisager en
fonction de leurs prototypes divins, au niveau du Mystère trinitaire et de
l’Incarnation rédemptrice. Il s’agit de vertus spirituelles dont le contenu
et la portée n’apparaissent que moyennant une certaine connaissance. La condition humaine est celle d’un être
déchu et pécheur, racheté par le Sang du Christ, ou d’un esclave de Satan
libéré par la Croix, et non pas celle de l’homo oeconomicus, par
exemple. L’accomplissement extérieur
d’actions charitables, par exemple, n’est et ne doit être que le
jaillissement d’une charité intérieure, essentielle, ontologique. En face de l’homme moderne
décapité, il y a deux attitudes philosophiques: a) l’attitude « progressiste
» - le culte de l’Homme. Les idoles de la nouvelle religion: l’Humanité, la
Science, le Progrès, la Démocratie etc. Dans une telle perspective l’individu
et le présent sont sacrifiés. - b) l’attitude « existentialiste – tout est
absurde. - Au niveau de la vie ordinaire, la Pauvreté
et la Charité ne peuvent être évidemment que le reflet ou le symbole de ce
qu’elles sont in divinis au niveau du Mystère trinitaire. « Bienheureux les pauvres en esprit » ne
signifie donc pas que l’homme doit donner tous ses biens aux pauvres, mais
qu’il doit, quelle que soit sa situation, éprouver à l’égard des biens de ce
monde un parfait détachement intérieur. Le mystère de la Vierge Marie ou
de la Théotokos - Il existe une ignorance quasi totale des
chrétiens et une incompréhension foncière à l’égard d’un des plus grands
Mystères du christianisme et du rôle irremplaçable de la Vierge dans la « vie
spirituelle ». - Notre condition actuelle exige une «
médiation », à l’instar de celle du Verbe Incarné, et que cette médiation est
remplie par la Vierge Marie. La vie
spirituelle consiste essentiellement à faire la Volonté du Père. L’âme
chrétienne n’a rien d’autre à faire que de réaliser existentiellement l’état
marial pour que le Père engendre en elle son propre Fils. |
IRḖNḖE DE Lyon - contre les
hÉrÉsies |
Irénée
De Lyon |
Edition
du CERF |
2001 |
La
vie d’Irénée, évêque de Lyon vers 177, est peu connue dans ses détails. En
revanche, son grand ouvrage Dénonciation et réfutation
de la gnose au nom menteur, couramment désigné sous le titre Contre les hérésies, éclaire la personnalité
de l’évêque de Lyon et révèle, par-delà son intelligence vive des mystères de
la foi, sa vocation de pasteur lucide, pleinement conscient des
responsabilités qui lui incombent à un moment clé de l’histoire de l’Église,
quand l’hérésie gnostique gagne du terrain et menace de submerger les
communautés chrétiennes. Il
est difficile de réduire un texte aussi dense à quelques lignes, tout au plus
peut-on noter quelques idées qui parlent plusieurs siècles après la rédaction
de cet écrit majeur de l'un de ceux que l'on nomme les Pères de l'Eglise.
L'un des points les plus marquants chez Irénée, c'est peut-être cette
insistance sur l'incarnation du Christ. Le Verbe s'est fait chair, mais sans
perdre son unicité (p.355). Une unicité qui est peut- être un héritage du
Christ à travers l'Esprit. L'Esprit vient en nous comme une toison (Is 5,6)
et travaille à faire en nous cette unité intérieure. Et cette unicité, que
nous avions perdue en Adam, nous l'avons retrouvé en Jésus Christ. "Quel
est celui qui nous fait entrer ainsi en communion de nourriture ?
N'est- on pas plutôt l'Emmanuel qui est né de la Vierge, qui a mangé du
beurre et du miel et dont le prophète a dit " Il est homme et pourtant
qui le connaîtra ?" (Jer 17,9). "Comme la farine sèche ne peut
devenir pain, nous qui étions multitude ne pouvons devenir unique que par l'Eau
venue du Ciel, c'est-à-dire L'Esprit Saint." Il poursuit cette approche
par une étonnante analyse du combat intérieur du Christ, qui à travers sa
souffrance et sa mort vient réconcilier cette unité perdue. "Il a lutté
et vaincu, combattant la désobéissance par son obéissance." Suit alors
une belle interprétation de ce que les théologiens appellent la kénose (Se
vider, cf. Phil 2). "Celui qui devait tuer le péché et racheter l'homme
digne de mort se fit cela même qu'était celui-ci, c'est-à-dire cet homme
réduit en esclavage par le péché, sous le pouvoir de la mort, afin que le
péché fut tué par un homme et que l'homme sortit ainsi de la mort. Selon
Irénée, "le Verbe se tenait alors en repos lorsque le Seigneur était
éprouvé". Il manifestait ainsi le retrait de la toute- puissance de
Dieu, au service d'un amour qui va jusqu'au don. Et ce retrait permet
d'incarner l'homme au plus profond de sa souffrance, de sorte que cette
victoire sur la souffrance et la mort puisse devenir un chemin...C'est
pourquoi Dieu l'a exalté ajoute Saint Paul dans Phil. 2. La méditation de
cette unité d'un Dieu fait homme est transcendante de notre propre unité
intérieure. Peut-on en déduire que notre humanité est dans la souffrance,
mais que nos oeuvres sont le travail de l'Esprit en nous, nous dépassant...
Non pas nous mais Dieu en nous ? C'est quand nous sommes hommes dans le réel
que Dieu peut agir en nous par l'Esprit. Cette descente de Dieu sur terre
pour y chercher la brebis perdue est le cœur de notre salut. Son propre
ouvrage, par lui modelé, va ressusciter en Dieu, par l'incarnation du Verbe.
Non seulement le Christ nous montre le chemin de la descente de notre tour
d'orgueil mais parfois, il nous laisse tomber de notre tour pour mieux nous
aider à le trouver et le retrouver dans la joie (cf. fils prodigue). Laissant
ainsi notre liberté entière, tout en nous tendant la main...L'homme après
avoir désobéi demeure pour Irénée dans l'amour de Dieu. Il ajoute que le bien
n'habite pas dans notre chair (citant Rm 7,18). Ce n'est pas de nous mais de
Dieu que vient ce bien qui est notre salut. Et ce salut remonte jusqu'à Adam,
ce qui étend pour lui la miséricorde de Dieu à l'ensemble de l'humanité. Pour
Irénée (p. 397) il y a identité entre Dieu bon et Dieu justice qui ne forme
qu'un seul Dieu. Et cette justice n'apparaît pas cruelle, précédée et
prévenue qu'elle est par la bonté. Il ajoute que ce n'est pas parce
qu'il avait besoin de l'homme que Dieu modela Adam, mais pour avoir quelqu'un
en qui déposer ses bienfaits. Cette
présence de Dieu à l'origine, ce Dieu créateur qui nous comble de bienfait
avant de poser la loi, qui est bon avant d'être juste, constitue l'essence de
la vision du christianisme (cf. aussi sur ce thème, la Loi de Dieu de P.
Beauchamp). Elle transparaît dans la lecture du fils prodigue, où le partage
des biens, intervient en préalable à la liberté de l'homme et à son
pardon....Alors ajoute Irénée (p. 446), lorsque des hommes sont dans la
lumière, ce ne sont pas eux qui illuminent la lumière et la font resplendir,
mais ils sont illuminés et rendus resplendissants par elle : loin de lui
apporter quoique ce soit, ils bénéficient de la lumière et en sont illuminés Dieu n'a pas besoin du service des hommes
mais à ceux qui le servent et qui le suivent, Dieu procure la vie. Irénée
cite alors Deut. 8,3 : "Il t'a nourri de la manne,... afin que tu saches
que l'homme ne vivra pas de pain seulement mais de toute parole qui sort de
la bouche de Dieu". Irénée
se fait ensuite l'apôtre du Christ et de l'Ecriture, la manne du chrétien. A
propos de la Parabole des ouvriers... il note ainsi que ceux de la dernière
heure ont eu un dernier cadeau, c'est la vision du Christ. Il insiste alors à
nouveau sur l'incarnation (passion à travers la chair) du Christ, chemin
d'unité en nous. L'homme incarné approche de la perfection lorsqu'il
est "mélange et union de l'âme qui a reçu l'Esprit du Père et qui a été
mélangée à la chair, modelée selon l'image de Dieu." pour devenir temple
de Dieu. C’est alors que nous avons vaincu la mort, lorsque que cette chair,
qui était sa proie échappera à son pouvoir. La guérison de l'aveugle né
rappelle au grand jour le modelage originel de la création à travers Dieu.
Quand le Verbe se fit chair, il confirma l'une et l'autre : L'image dans sa
vérité et la ressemblance de façon stable. L'homme est pleinement semblable
au Père invisible à travers le Verbe désormais visible.
|
irénÉe de lyon |
par
des Pères de l’église |
Edition
NOUVELLE CITÉ |
2001 |
||
|
8 J
JEAN-BAPTISTE
et JEAN L’ÉVANGÉLISTE « FILS DE LA
RÉSURRECTION » |
JEAN
PATAUT |
EDITION
ARCHE MILAN |
2009 |
||
La
descente, lors du baptême de Jésus, le baptême d’eau et le baptême du feu,
les positions hiérarchiques de Jésus et du Baptiste, les fonctions de témoin
et d’envoyé, la part essénienne, la réincarnation, l’Arbre de Vie, à partir
des enseignements rosicruciens le corps de gloire et le corps
résurrectionnel, le christianisme en gestation, les écrits johanniques et
leurs auteurs, selon Irénée de Lyon, pourquoi Jean fils de Zébédée ne devrait
il pas être l’évangéliste ?, le Logos, le christocentrisme, l’œuvre au
rouge, Pierre et Jean, Frappez et on vous ouvrira, Eckartshausen, l’Abbaye de
Thélème, l’aveugle de naissance, la quête intérieure, le célibat des Pères
fondateurs, la polarité potestas-auctoritas et la dichotomie papauté-Ordre du
Temple, Melkitsédeq : juge et prêtre-roi, l’Eucharistie, la
contre-initiation, la chute de Lucifer, les forces noires, la seconde mort,
les entropies cycliques des Eglises, l’Arbre inversé, les disciples d’Emmaüs,
St Jean et la Vierge, la Résurrection, le temps présent, qui est le disciple
bien-aimé ? |
JḖSUS
AVANT LES ḖVANGILES |
Bart
D. Ehrman |
Edition
Bayard |
2017 |
Bart Ehrman est un spécialiste du Nouveau Testament particulièrement médiatisé.
Ce professeur américain est reconnu et bien intégré au sein du monde
académique – sans toutefois, précisons-le, avoir une grande influence
publique. Son apport réside essentiellement sur deux éléments. D’une part, il
est un des spécialistes qui a consacré le plus de son temps à rendre les
travaux académiques accessibles au grand public. Il a publié de nombreux
ouvrages de vulgarisation et est bien présent sur Internet (blog, vidéos de
conférences, etc.). D’autre part, il se présente comme ayant grandi dans un
milieu « chrétien fondamentaliste » et comme étant devenu, au fil
des années et de ses recherches, un « agnostique athée ». C’est donc avec une approche à la
fois sceptique et bien informée qu’il aborde la question de l’historicité du Nouveau Testament, et
en particulier des récits des évangiles.
Dans Jésus avant les évangiles, Bart Ehrman s’attaque à la question du
« faire mémoire ». Plusieurs dizaines d’années se sont écoulées
entre la vie de Jésus et la rédaction des quatre évangiles. Comment, au cours
de ces décennies, les premiers chrétiens se sont-ils souvenus de Jésus ?
Le bibliste américain part d’un présupposé : il y a, selon lui, une
différence importante entre ce que Jésus
a réellement vécu (ou a réellement dit), et ce que les évangiles nous en
racontent. Dans Jésus avant les évangiles, Bart Ehrman s’interroge sur les
raisons de cet écart entre le Jésus de l’histoire et le Jésus des évangiles.
Pour cela, il va partir des études scientifiques sur la question de la
mémoire humaine. Il va ensuite intégrer certains résultats de ces études à sa
réflexion sur le processus de transmission des « souvenirs » sur
Jésus parmi les premiers chrétiens. Parmi les souvenirs qui sont
rapportés par les évangiles, une minorité repose peut-être sur le témoignage
de ceux qui ont connu Jésus (« les témoins oculaires »). Toutefois,
remarque Ehrman, même les témoignages des disciples de Jésus n’étaient pas
forcément fiables. En effet, la mémoire humaine est loin d’être infaillible
et nos souvenirs sont parfois trompeurs. De plus, contrairement à ce
qu’affirme la tradition chrétienne, les évangiles n’auraient pas été rédigés
sur la base du témoignage direct des témoins oculaires de la vie de Jésus.
Pour l’historien américain, les évangélistes rapporteraient « des
souvenirs de souvenirs » au sujet de Jésus qu’ils auraient entendus
raconter par d’autres qui eux-mêmes les auraient entendus par le biais
d’autres personnes, et ainsi de suite. Au fil des années, les souvenirs sur
Jésus auraient été largement déformés alors que d’autres auraient été tout
bonnement inventés. Comment cela s’explique-t-il ? Bart Ehrman fait ici
appel aux études sur la « mémoire collective » : selon les
époques ou les lieux, nous racontons le passé de manière différente et nous
portons un regard plus ou moins critique sur tel fait ou tel personnage. En
résumé, pour l’universitaire américain, l’écart entre les faits historiques
de la vie de Jésus et les récits des évangiles n’a rien d’étonnant, ni même
d’inquiétant : cet écart s’explique simplement par les aléas de la
mémoire humaine. Je n’ai pas la possibilité de
présenter ici une critique détaillée de la position de Bart Ehrman. Signalons que,
contrairement à ce que l’auteur affirme en introduction, son approche n’a
rien de très originale : beaucoup d’études récentes s’intéressent à la
question de la mémoire – ou du « faire mémoire » – chez les premiers chrétiens. D’autres
spécialistes reconnus se montrent bien plus confiants dans la fiabilité
historique des évangiles. Il me semble que l’historien américain fait preuve
d’un scepticisme à la limite de l’honnêteté intellectuelle lorsqu’il aborde
certaines données qui ne vont pas dans le sens de ses thèses. À l’inverse, il
a tendance à exagérer le poids des données qui vont dans son sens. C’est le
cas également pour ce qui concerne les résultats des études scientifiques sur
la mémoire : certes, la mémoire humaine est parfois faillible, mais elle
ne l’est pas toujours. De même, les souvenirs collectifs ne sont pas toujours
erronés, et heureusement, sinon l’histoire de l’humanité ne serait qu’une
vaste fable et nous n’aurions aucune certitude sur le passé ! Enfin,
pour le croyant, la fiabilité et l’autorité des Écritures ne reposent pas sur
la capacité de l’être humain à se remémorer correctement des faits, mais sur
l’inspiration divine de ses auteurs. Pourquoi lire Jésus avant les
évangiles ? Disons-le d’emblée, la lecture pourrait s’avérer très
déstabilisante pour le croyant qui n’est pas initié à ce genre de débats sur
l’historicité des évangiles. Pour le lecteur non averti, il faudra indiquer
qu’il ne s’agit ici que d’un point de vue d’un spécialiste et que ce point de
vue ne fait pas consensus. Enfin, le lecteur averti trouvera chez Bart Ehrman
les réflexions d’un spécialiste agnostique parmi les mieux informés, les plus
compétents, mais aussi les plus mesurés. Le croyant qui affirme la fiabilité
des évangiles trouve donc ici un des meilleurs opposants possibles, et
donc une référence pour le dialogue et la discussion. Qu’il poursuivra avec
d’autres auteurs ayant conclu en sens opposé sur le fondement d’études tout
aussi rigoureuses. |
jÉsus aprÈs jÉsus |
G.
mordillat & j. prieur |
Edition
du SEUIL |
2004 |
Après
« Jésus contre Jésus », et à l’occasion de leur nouvelle série d’émissions
intitulée « L’Origine du christianisme », Jérôme PRIEUR et Gérard MORDILLAT
ont mené leurs propres investigations sur la naissance de la religion
chrétienne.
Il
est vrai qu’un groupe de disciples s’est réclamé de lui après sa mort, en
proclamant sa résurrection. Comment ce groupe a-t-il fini par devenir «
chrétien » ? Quel rôle jouèrent ses grandes figurent : Marie, mère de Jésus,
Pierre, chef des disciples, Jacques, frère de Seigneur, et surtout Paul, qui
se revendique « apôtre » alors qu’il n’a jamais rencontré Jésus ? Au prix de
quelles contradictions, contorsions, illusions est-on parvenu à une nouvelle
religion ? Quelles traces de la fabrication du christianisme peut-on
retrouver dans les textes (évangiles, Actes des Apôtres, épîtres de Paul) ?
|
jÉsus a vÉcu au cachemire |
Andréas
FABER – KAISER |
Edition
DE VECCHI |
1988 |
Cette
hypothèse est une vérité au Cachemire. Jésus ne serait pas mort sur la croix,
ayant survécu à la crucifixion il part au Cachemire à la recherche des
fameuses tribus perdues d’Israël. C’est là-bas où il meurt âgé. Sa tombe est
encore vénérée à Srinagar, capitale du Cachemire. On y trouve également la
tombe de sa mère morte en cours de route. L’auteur
a étudié les documents attestant les faits à la lamaserie tibétaine de Lhassa
et à celle de Ladakh. Des
faits troublants et une enquête passionnante. On peut toujours en rire, mais
si c’était vrai … Au sommaire de cet ouvrage : L’enfant-Jésus et Jésus-Christ : une même
personne ? - le silence de l’évangile
- la découverte de Nicolaï Notovitch - Premier
voyage de Jésus en Inde - de la croix au
Cachemire - Pilate sympathise avec Jésus
- Jésus n’est pas mort sur la croix
- le suaire de Turin - Jésus sort vivant
du sépulcre - liste des livres mentionnant le
Marham-i-Isa et précisant qu’il fut préparé pour soigner les blessures de
Jésus - la seconde vie de Jésus
- A la recherche des tribus perdues d’Israël
- Livres attestant l’origine israélite des Afghans et des
Cachemiriens - correspondances linguistiques entre la
Bible, le Cachemire et les pays limitrophes -
Jésus et le Cachemire - Marie est enterrée au
Pakistan - le pré de Jésus à la frontière du
Cachemire - Jésus s’installe au Cachemire -
dialogue de Jésus avec le roi du Cachemire - Jésus père de
famille et sa mort au Cachemire - le tombeau de Jésus
- documents officiel sur le
« Rozabal » - Ladakh, terre de Jésus et des
chrétiens - la crucifixion de Sandiman -
La tombe de Moïse - les lieux du Cachemire qui
portent le nom de Moïse - Jésus et Bouddha
- Jésus et les Mayas - Ezéchiel au
cachemire ? - le mouvement ahmadiya
- le bâton de Moise, appelé aussi bâton de Jésus - |
JḖSUS
- COMMENT
JÉSUS EST DEVENU DIEU |
FRÉDÉRIC LENOIR |
ÉDITION FAYARD |
2010 |
Pour vous qui suis-je ? Cette interrogation de Jésus à ses
disciples n’a rien perdu de sa force. Les Evangiles laissent planer un doute
sur l’identité de cet homme hors du commun : Est-
il un prophète ? Le Messie
attendu par les juifs ? Le
fils de Dieu ? De
nos jours, le christianisme est pourtant la seule religion qui affirme que
son fondateur est à la fois homme et Dieu. Comment les chrétiens des premiers
siècles ont-ils progressivement été amenés à affirmer la divinité de Jésus
alors que lui-même ne s’est jamais identifié à Dieu ? Alors
comment, à l’issue de débats passionnés, furent élaborés les dogmes de la
Sainte Trinité et de l’Incarnation ? Quels autres regards ont été
rejetés comme « hérétiques » lors de ces virulentes joutes
théologiques qui ont couté la vie à certains ? Quel a été le rôle du
pouvoir politique dans l’élaboration du credo chrétien à partir du Ive siècle
et de la conversion de l’empereur Constantin ? Ecrit comme un récit, cet ouvrage captivant permet de comprendre la naissance du christianisme ainsi que les fondements de la foi chrétienne et pose avec acuité la question centrale : Qui est Jésus ? |
JÉSUS-CHRIST
DANS L’ÉVANGILE DE JEAN |
|
Edition
Du CERF |
1980 |
||
Tu
ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les
paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; mais c’est le Père
qui demeure en moi, et qui accomplit ses propres oeuvres. Croyez ce que je
vous dis : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne croyez
pas ma parole, croyez au moins à cause des oeuvres. Amen, amen, je vous le
dis : celui qui croit en moi accomplira les mêmes oeuvres que moi. Il en
accomplira même de plus grandes, puisque je pars vers le Père. Tout ce que
vous demanderez en invoquant mon nom, je le ferai, afin que le Père soit
glorifié dans le Fils. Si vous me demandez quelque chose en invoquant mon
nom, moi, je le ferai. Si vous m’aimez, vous resterez fidèles à mes
commandements.
Le
chapitre 17 tout entier est une ultime prière de Jésus. Il prie pour tous les
hommes afin qu’ils connaissent l’amour de Dieu. Ainsi parla Jésus. Puis il
leva les yeux au ciel et pria ainsi : « Père, l’heure est venue. Glorifie ton
Fils, afin que le Fils te glorifie. Ainsi, comme tu lui as donné autorité sur
tout être vivant, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as
donnés. Or, la vie éternelle, c’est de te connaître, toi, le seul Dieu, le
vrai Dieu, et de connaître celui que tu as envoyé, Jésus Christ. Père juste,
le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ils ont reconnu, eux
aussi, que tu m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai
connaître encore, pour qu’ils aient en eux l’amour dont tu m’as aimé, et que
moi aussi, je sois en eux. |
jÉsus
dans la tradition maçonnique |
j. rousse– lacordaire |
Edition
DESCLÉE DE BROUWER |
2003 |
Ce
titre a de quoi surprendre ceux qui ne voient dans la Franc-maçonnerie qu’un
adversaire du christianisme ou qu’une philosophie purement humaniste.
Pourtant, la Franc-maçonnerie étant née et s’étant développée en milieu
chrétien, la figure de Jésus est présente dans la tradition maçonnique, même
si c’est de manière très diverse et sous des formes parfois éloignées de
celles que reconnaissent les Églises. Plus encore, le visage de Jésus
apparaît, dans des lieux cruciaux de la ritualité maçonnique : la légende
d’Hiram, la symbolique du Temple et, enfin, le grade de Rose-Croix.
|
JÉsus dans la tradition soufi |
Faouzi
skali |
Edition
ALBIN MICHEL |
2004 |
Des
maîtres soufis aussi éminents que Rumî ou Ibn ‘Arabi ont vu en Jésus le «
Sceau de la prophétie », tout comme Muhammad est le « Sceau de la prophétie
». Faouzi Skali, spécialiste reconnu du soufisme et membre d’une confrérie,
avait amorcé une recherche sur ce thème au côté d’Éva de Vitray-Meyerovitch,
qui a beaucoup contribué à faire connaître la mystique musulmane en Occident.
Il rapproche ici Évangile, Coran et textes mystiques pour dresser le portrait
d’un Jésus qui nous invite à la religion du cœur, par-delà les barrières
confessionnelles. Le dialogue incessant des monothéismes y trouve l’une de
ses expressions les plus belles et les plus actuelles. Des
penseurs musulmans ont médité sur Jésus : Ibn Arabi, Ghazali, Attar... En
réalité, le regard des soufis sur Jésus s'inspire du Coran et des hadiths. Le
Coran parle abondamment de Jésus. La mère de Jésus, Myriam est aussi vénérée
par nous. Dès sa naissance, elle était donnée à Dieu. « Seigneur - avait dit
la mère de Mariam - je te voue ce qui est en mon sein comme consacré à ton
service. Reçois le donc de moi ». Dès que Myriam fut mise au monde, elle fut
placée sous la protection de son Seigneur (Sourate 3,35-36). C'était le début
de la geste de Jésus dans le Coran. Le
Coran rapporte l'histoire des prophètes pour que la foi de ceux qui
l'écoutent soit renforcée et que le calme et la paix habitent les cœurs. La
sourate 6 nomme dix-huit prophètes. La liste commence par Noé et s'achève par
Jésus. On nous dit que Dieu les a guidés et qu'il faut se mettre dans leur
mouvance. Quand le Coran cite ainsi les prophètes, il souligne leurs
qualités, leur comportement, leur dévouement, leur volonté de transmettre le
message ; tout cela dans le but de soutenir la foi du lecteur. Le
Coran respecte les disciples de Jésus ; il dit aux musulmans que les
chrétiens sont très proches d'eux : «Ceux qui sont les plus près d'aimer les
musulmans sont ceux qui se disent chrétiens» (Sourate 5,82). Mais
aujourd'hui, je suis étonné. Les soufis sont très sensibles à la pauvreté et
au détachement de Jésus. Personnellement, lorsque j'entre dans une église je
suis frappé. Comme tous les musulmans je suis opposé à toute représentation
mais, malgré cela, lorsque je vois vos statues et vos crucifix, je me dis que
vous comprenez la réalité de ce prophète. Vous le montrez dépouillé de tout,
plongé dans une misère extrême. Si Jésus est votre prophète, si tout prophète
de Dieu est un modèle, comment expliquer qu'on voie chez vous des trônes, des
vêtements somptueux? Cette richesse absolument insolente n'est pas conforme à
la doctrine de votre maître et de votre guide. Suivre Jésus, pour nous
musulmans, c'est refuser d'étaler des richesses quand on prie. J'admire
le portrait de Jésus que je trouve dans le Coran. J'adhère à son message et
je m'interroge: comment se fait-il que les chrétiens aient trahi leur maître
à ce point ? A mes yeux, tout s'explique lorsqu'on prend conscience que Jésus
n'a jamais construit un Etat au sens précis du terme. Les chrétiens étaient
opprimés par les Romains jusqu'au jour où un empereur s'est converti et a
manipulé l'Eglise; celle-ci s'est laissée altérer par le paganisme ambiant et
toutes les infidélités découlent de ce mariage avec le pouvoir. On a préféré
s'incliner devant l'empereur plutôt que de suivre Jésus. On a imité les
puissants plutôt que de rejoindre les pauvres. |
jÉsus
- DICTIONNAIRE AMOUREUX DE JḖSUS |
Jean-Christian Petitfils |
Edition
Plon |
2015 |
||
À
noter que ces commandements sont présents dans l'Ancien Testament (Lévitique
19-18: "Tu aimeras ton prochain comme toi-même"). La loi mosaïque
reste un socle indiscutable du discours de Jésus rapporté par les évangiles.
Le
«mystère pascal»: selon les chrétiens, la mort et la résurrection de Jésus.
Il prêche l'imminence du Royaume et la nécessité d'une vraie repentance : «
Repentez-vous car le royaume des cieux est proche ». (Matthieu IV:17) |
JÉSUS – Énigmes
et polÉmiques |
Lionel
ROCHEMAN |
Edition
GRANCHER |
2000 |
Que
c’est-il passé il y a 2000 ans en Palestine. Une enquête policière commence,
c’est l’histoire de nos propres origines. Au sommaire de ce livre : Les anti-historicistes – l’histoire, une matière fragile
- Flavius Josèphe - les Radicaux jusqu’à Voltaire
- des mythes orientaux - Héraklès avant
Jésus - Jésus : mythe ou Dieu ?
- Couchoud (1879-1959) et les cahiers du Christianisme
- Saint Paul et Marcion - de l’Apocalypse aux cultes
de Mystère - Alfaric, un compagnon de route
- Guy Fau - marxistes et
romanciers - Jésus a existé - le modernisme
catholique - Jésus-hébreu : le Nouveau Testament a été
écrit en hébreu et Jésus a existé (Tresmontant et Carmignac)
- contestation de Bernard Dubourg qui pense que Jésus n’a pas existé et
fut inventé par Paul - L’Archéologie : Nag Hammadi - les gisements
d’écrits antiques, de Qûmran à Murabaat - les
esséniens - la préhistoire des Manuscrits de la mer
morte et la localisation des grottes - la
malédiction de l’antiquaire Schapira - Pourquoi les
esséniens sont- ils commodes ? Les
Ghenizoth - livres retrouvés ou livres
protégés ? Les ossements d’animaux et un fragment d’écrit
de saint Marc - le Maître de Justice : un modèle
pour Jésus ? - Modèle fragmentaire de saint
Luc - les quatre derniers ouvrages : Eisenman et
Wise - Hershel, Shanks, Ernest-Marie Laperrousaz et
Norman Golb - Ponce-Pilate, Flavius
Josèphe, Tacite et Tibère - ce que
l’archéologie ne nous apprend pas - le Suaire
de Turin, ni fraude, ni linceul de Jésus, une œuvre d’art -
Charles Guignebert - Fable ou histoire ? Palestine ou
diaspora ? - |
JḖSUS - L’IMITATION DE JḖSUS-CHRIST |
Traduction Lamennais |
Edition Seuil |
1979 |
||
L’Imitation dit d’elle-même
qu’elle s’adresse aux amis de Jésus. À tous ceux qui veulent vivre dans son
intimité, se cacher avec Lui, que ce soit loin du monde ou au cœur du monde, mais
dans une conscience claire de la vanité et de la précarité de ce monde. Il y
a là le plus intemporel de la foi chrétienne, ce qui explique peut-être son
extraordinaire succès, aujourd’hui comme hier. Ce passage donne le ton de
tous les autres : “Qu’est-ce que le monde peut t’apporter sans
Jésus ? Être sans Jésus est un pénible enfer, tandis qu’être avec Jésus
est un doux paradis !” » |
JḖSUS - LA VIE DE JḖSUS-CHRIST
AU CIEL ET SUR LA TERRE - ḖNIGMES ET MYSTḔRES |
André Benzimra |
Edition Archè Milan |
2015 |
Comment expliquer la série de naissances
miraculeuses qui se produisirent au temps de Jésus ? Comment comprendre la
dureté avec laquelle celui-ci traite ses parents et particulièrement Marie ?
Qu'est-ce donc qu'il écrit sur le sol au moment où le peuple se prépare à
lapider la femme adultère ? Pourquoi, au moment d'entrer à Jérusalem, se
choisit-il pour monture un ânon qu'il a fallu aller chercher très loin ? Que
signifie exactement Jésus lorsqu'il dit à sa mère, parlant de Jean : "Femme,
voici ton fils" ? Pourquoi, sur le passage du Messie, les gens de
Jérusalem agitent-ils des rameaux ? Etc. Ce sont là quelques-unes des énigmes
que l'auteur tente de résoudre à partir de certains sous-entendus des
Evangiles. Au passage, il s'efforce de montrer qu'il y a moins une divergence
qu'un malentendu entre judaïsme et christianisme. Mais l'objet essentiel de
son livre vise à percer le double Mystère du Christ dans l'éternité de sa
résidence céleste et de Jésus dans son passage sur cette terre Le Christ apporte
cette révélation et ce salut. Comme on peut dire que toute l'action de Dieu
dans l'humanité se réalise par une médiation, on peut dire pareillement que
toute l'oeuvre du Christ dans l'histoire est une médiation. Jésus est le
Médiateur parfait, si bien qu'au sens absolu ce titre lui appartient en
propre. « Il y a, déclare les évangiles, un seul Dieu et un seul
médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme. » La qualité du
Christ comme médiateur unique est soulignée de manière absolue par sa
comparaison avec la qualité de Dieu comme seul Dieu. Et la médiation du
Christ est située dans le plan moral et religieux avec une indiscutable
netteté. Jésus-Christ est médiateur entre ces deux parties : Dieu d'un
côté, d'un autre côté les hommes. Ceci ne diminue pas
le rôle joué dans l'A. T, par les intermédiaires nommés et par les autres
dont les noms auraient pu être ajouté. Paul lui-même, parlant de l'utilité de
la Loi, rappelle qu'elle fut promulguée par le moyen d'un médiateur ; il
attribue à Moïse le même titre qu'à Jésus-Christ. Quelques exégètes ont
allégué que Moïse était le représentant du peuple d'Israël devant Dieu, bien
plus que le représentant de Dieu devant le peuple. L'erreur est
manifeste ; l'apôtre l'a par avance réfutée en ajoutant, v. 20 :
« un médiateur ne l'est pas d'un seul », c'est-à-dire un médiateur
suppose toujours deux parties. La fin de ce verset a donné lieu à des
centaines d'explications, explications ingénieuses mais compliquées ; le
contexte permet, semble-t-il, de l'entendre simplement : « Dieu est
un », rappelle l'apôtre, c'est-à-dire : Dieu est une partie. Paul
entend établir, par la mention expresse de Dieu comme l'une des parties entre
lesquelles s'opère la médiation, que Moïse était bien l'envoyé de Jéhovah et
son mandataire ; l'autre partie, Israël, était connue de tous et Moïse
était son chef indiscuté. L'épître aux Hébreux
admet, elle aussi, la réalité de l'action médiatrice des témoins de Dieu dans
l'ancienne alliance ; c'est en le comparant à eux qu'elle démontre la
préexcellence du Christ comme médiateur d'une meilleure alliance), d'une
alliance nouvelle. Cette comparaison, ou plutôt cette opposition des deux
alliances, thème fondamental de l'auteur, est la comparaison, l'opposition de
la Loi et de l'Évangile. L'alliance ancienne est abolie, la loi mosaïque est
dépassée ; elles n'étaient que pour un temps ; la nouvelle alliance
est définitive, l'Évangile est éternel, et l'oeuvre de Jésus-Christ, fondant
la nouvelle alliance et proclamant l'Évangile, corrobore le caractère
surnaturel de sa personne de Fils unique. Toutefois, l'ancienne alliance et
la loi mosaïque, malgré leur rôle temporaire, leur insuffisante valeur, sont
d'origine divine ; leur mission a été providentielle ; l'opposition
n'est pas une antinomie, car si le parfait n'a plus besoin de l'imparfait,
l'imparfait a préparé le parfait. Et désormais il n'y a
plus qu'un seul médiateur, Jésus-Christ, parce que Jésus-Christ seul tient
d'assez près à Dieu pour être son représentant parmi les hommes et tient
d'assez près aux hommes pour être leur représentant devant Dieu. Si bien que,
quand Jésus-Christ vient vers les hommes c'est Dieu lui-même qui vient vers
eux, et que, quand les hommes vont à Jésus-Christ c'est à Dieu lui-même
qu'ils vont. Et si Dieu, « chez lequel il n'y a nul changement ni
l'ombre d'une variation », continue, pour étendre son Royaume, à
orienter les hommes par l'action de certains hommes, ceux-ci seront, en même
temps, les intermédiaires du « Père des lumières » et du Fils qui
est « la lumière du monde ». C'est au nom du seul médiateur comme
au nom du seul Dieu que les hommes se convertiront, se sanctifieront,
travailleront pour le salut de leurs frères ; ils seront ouvriers avec
Dieu parce qu'ils seront, et dans la mesure où ils seront, les témoins de
Jésus-Christ. En ce qui concerne
Dieu, Jésus s'attribue une si entière connaissance qu'elle atteint la connaissance
divine elle-même et que lui seul possède. « Nul ne connaît ce qu'est le
Fils si ce n'est le Père, et nul ne connaît ce qu'est le Père si ce n'est le
Fils ». Surhumaine parole et parole historique dont un critique aussi
indépendant que W. Heitmüller dit qu'elle « appartient à la source des
Logia », à la plus ancienne source, et qu'elle possède « une
authenticité substantielle », dont un critique aussi perspicace que W.
Sanday dit que « celui qui la pénètre a trouvé sa voie pour aller
jusqu'au coeur du christianisme » . De même que Dieu discerne non
seulement la vie du Fils que les hommes peuvent aussi percevoir, mais l'être
profond, ce qui constitue l'être propre, le moi réel du Fils, ainsi le Christ
saisit non seulement l'action de Dieu manifestée par ses interventions dans
le monde, la personne de Dieu révélée dans les desseins miséricordieux
constituant l'histoire de l'A.T., mais, par-delà ces fragments de vérité
accessibles aux hommes, il découvre la pensée inconnue, le sentiment
insaisissable, la volonté impénétrable aux regards des créatures et qui
forment l'être même de Dieu. Entre Dieu et le Christ il y a une communion
réciproque et complète, qui n'est admissible et qui n'est compréhensible que
parce que le premier est le Père et que le second est le Fils. Si Jésus ne s'est pas
désigné comme « le Fils de Dieu », il a accepté d'être ainsi
appelé, et les textes sont en grand nombre où il se donne comme « le
Fils » ; non un fils quelconque, ou supérieur en quelque manière
aux autres fils, mais le Fils en un sens absolu. Il y a parité entre ces deux
titres. Les notions de prophète, de témoin de Dieu, d'homme-type, de
révélateur, de fondateur du Royaume de Dieu, de Sauveur, n'épuisent pas la
plénitude de l'expression « le Fils » ou le « Fils de
Dieu ». L'union personnelle ainsi marquée est le fondement de la
conscience de Jésus. Ce n'est pas sa mission de révélateur, de rédempteur qui
lui donne la conviction qu'il est le Fils de Dieu ; c'est parce qu'il
est le Fils de Dieu qu'il entreprend sa mission de révélateur et de
rédempteur ; le sentiment de sa filialité divine est en Jésus la cause,
non la conséquence de son oeuvre. Le 4° ° évangile,
appuie fortement les déclarations des synoptiques. Aux pharisiens contestant
la portée du témoignage qu'il se rend à lui-même, Jésus répond :
« S'il m'arrive de juger, mon jugement est vrai car je ne suis pas seul
mais le Père est avec moi ». Le médiateur ne parle pas de son propre
chef ; représentant de Dieu, il sait assurément quel est le plan
général, l'éternel dessein de Dieu, mais en outre il suit à toute heure la
volonté de Dieu, il distingue en toute occasion la pensée de Dieu, et sa
parole correspond d'autant mieux à la réalité vraie que, sur la réalité en
question, il traduit ce que Dieu lui inspire. Jésus n'est pas une
personnalité même exceptionnelle déléguée par un Dieu lointain ; à côté
de lui se tient le Père qui l'a envoyé, et c'est le Juge souverain qui
prononce avec Jésus l'arrêt que Jésus prononce. En vertu de cette assistance
directe, de ce lien permanent, le Fils possède une pleine intuition de Dieu.
Et ce savoir ne lui vient pas d'une sagesse lentement acquise, d'une
réflexion longuement mûrie, il lui est donné parce qu'il est le Fils, le Fils
que Dieu ne laisse jamais seul. C'est pourquoi, et par
inévitable conséquence, même quand les Juifs appellent Dieu : leur Dieu,
cependant ils l'ignorent encore. Vis-à-vis de leur science traditionnelle si
limitée, si rudimentaire qu'elle ne discerne pas dans le Christ celui par qui
Dieu veut se révéler, et que sur le point culminant de l'action de Dieu leur
science est aveugle, Jésus place son savoir personnel, un savoir qui, dans sa
compréhension sans ombres, forme avec tout autre savoir humain un ineffaçable
contraste : « Vous n'avez point connu Dieu, mais moi je le
connais ». La particule adversative du texte original oppose les
interlocuteurs, comme les verbes employés opposent les connaissances :
l'une directe, immédiate, l'autre transmise, acquise. Le Dieu méconnu par les
Juifs est pour Jésus son Père ; cette situation spéciale de Jésus
explique sa pénétration spéciale et que Jésus seul sache véritablement ce
qu'est Dieu et ce que Dieu veut. Plus loin, Jésus mettra sur le même plan la
connaissance que Dieu a de lui et la connaissance que lui a de Dieu. Comme la
connaissance de Jésus par Dieu est une connaissance intégrale, pareillement
est intégrale la connaissance de Dieu par Jésus. Au
sommaire de cet ouvrage : Des naissances insolites -
L’annonce faite à Marie - Aide et protection demandée au Baptiste - La
naissance de Jésus - La visite des Rois mages - La
circoncision - La fuite en Egypte -
L’enfance de Jésus - Le baptême de Jésus et sa mise à
l’épreuve - Notes sur le baptême -
Commencement de la mission de Jésus
- Les noces de Cana -
les miracles - la calomnie
- Donne nous un signe -
L’ordre de la nature et la loi de Moïse - Ce
que dit Jésus au nom de son père qui est dans les cieux - Ce
que Jésus dit de lui-même - La mission des douze - la
malédictions sur les villes du bord du lac
- la demande de Jean le
baptiste - la mort du Baptiste -
les paraboles - retour sur Nazareth - La
tristesse de Dieu - la Transfiguration - la
notion de création et l’action des trois personnes de la Trinité sur les
êtres crées - Paroles de sagesse - le
pouvoir de lié et de délier - le désaccord entre les douze - le
petit à l’ânesse - Avant et après l’entrée à Jérusalem -
Dans Jérusalem - l’entretien avec Nicomède -
les marchands du Temple - le concours d’énigmes -
quand reviendra le printemps du monde
- tu aimeras ton prochain comme
toi-même - la colère contre les pharisiens et les
scribes - les signes des temps - le
jugement dernier - cette génération ne passera pas sans que
vous ayez vu ces choses que je vous annonce
- l’onction de Béthanie - la
trahison de Judas - le repas pascal -
l’Eucharistie - l’écœurement - le
reniement - le sommeil de ceux qui devraient
veiller - arrestation de Jésus - la
condamnation à mort - ces violents qui forcent les portes du
ciel -
mort de Judas - Jésus devant Ponce Pilate - le
sacre dérisoire - le chemin de croix - le
Golgotha - la crucifixion - la
consolation de Marie - la mort de Jésus - ce
qui advint aussitôt après la mort de Jésus
- le tombeau vide -
les dernières apparitions de Jésus
- |
jÉsus –
illustre & inconnu |
j. prieur & g. mordillat |
Edition
DESCLÉE DE BROUWER |
2001 |
||
Ses auteurs ont élaboré les reportages de la série d'émissions «
Corpus Christi » sur Arte. Oui, bon, j’ai beau dire cela et fanfaronner,
j’avoue qu'à la lecture de ce bouquin, j'ai ressenti comme un vertige. Car
une bonne partie de ce que vous croyiez être vrai ou tout au moins
vraisemblable dans les évangiles ne résiste pas à l'analyse historique de nos
auteurs. Le livre est organisé en questions-réponses et par là est très
pratique. On peut le lire de A à Z, ou le feuilleter et s'attarder uniquement
sur les points qui nous tracassent. En vrac, voici quelques « scoops » !
|
JḖSUS - LA LANGUE DE JÉSUS |
Frère
Bernard-Marie, franciscain |
Edition
TEQUI |
1999 |
Cet
ouvrage présente la quarantaine de mots araméens qui ont été retranscrits
quasiment tels quels dans le Nouveau Testament grec. Leur sens, parfois
multiple, est à chaque fois clairement précisé. De
plus, un certain nombre de formes sémitiques spécifiques s'y trouvent
répertoriées et expliquées, ce qui jette un éclairage intéressant sur plusieurs
passages réputés difficiles du texte grec.
La
longue histoire de l’arborescence araméenne est évoquée ainsi que son
influence ecclésiale, parfois très grande. A l'occasion, certaines questions
épineuses se trouvent sinon résolues, du moins éclaircies. Ainsi en
est-il de la langue supposée originale des Evangiles, de l’interprétation du
« Notre Père » ou de l’utilité des vieilles versions syriaques en
exégèse. Après
avoir pris connaissance de cette première ébauche, le cardinal Urs Von
Balthasar reconnaissait y avoir lui-même découvert « plein d’aperçus
nouveaux » L’édition
actuelle a été soigneusement revue, corrigée et mise à jour et augmentée par
le frère Bernard Marie, moine du Tiers-ordre franciscain, diplômé de langues
bibliques et ancien enseignant à la faculté de théologie de l’Institut
Catholique de Paris. Au sommaire de cet ouvrage référence : Aperçus généraux sur l’Araméen : Influence de la syntaxe
sémitique sur le grec des évangiles - l’araméen de
l’antiquité à nos jours - différences grammaticales
entre l’hébreu et l’araméen - les
sémitismes de la Septante - l’Araméen au temps de
Jésus et dans l’Ancien Testament - Que
peut- on dire aujourd’hui du fameux évangile sémitique de
Matthieu ? - Les versions araméennes de la Bible : Les Targums de
l’Ancien Testament - l’harmonie syriaque de Tatien - Les mots araméens du Nouveau Testament : Les divers noms
donnés à Dieu, au Christ, au diable, à l’enfer et aux personnes
humaines - Noms propres de lieux -
Vocabulaire liturgique - Les Aramaïsmes du Nouveau Testament : Divers jeux de mots
en araméen grec et hébreu - la stylistique
araméenne - l’araméen peut éclairer certains passages
obscurs du grec évangélique - l’éclairage
des versions araméennes - Les aramaïsmes
indirects - L’Araméen évangélique dans les citations
extra-bibliques : Quelques jalons dans l’église primitive
- regard sur les mystiques chrétiens - Quelques rétroversions du grec vers l’araméen : le Notre
Père en araméen - l’Ave Maria dans une version
syriaque - En annexes des index de mots araméen, des noms de personnes cités, des textes et citations bibliques et une bibliographie - |
JÉsus,
le MaÎtre intÉrieur |
Laurence
FREEMAN |
Edition Albin Michel |
2002 |
||
Disons-le
d'emblée, le livre de L. Freeman nous emmène vers le profond, le plus
profond. Il nous invite à le suivre dans l'évocation de sa relation à Jésus
Christ, le «maître intérieur», éducateur d'une manière de vivre selon une
heureuse nouvelle - la nouveauté de l'amour inconditionnel d'un Père de qui
il reçoit une expérience-Abba unique, celle d'un vivre ensemble entre frères
où de la grâce puisse aider à sortir du donnant-donnant et faire du neuf -,
et que nous nous attablions pour communier à la Parole qu'il est, la savourer
et la laisser refaire nos forces. Freeman, responsable de la Communauté
mondiale des méditants chrétiens (WCCM), entreprend ici un dialogue avec les
différentes traditions de conviction et de prière, évoque saint Paul, Simone
Weil et Julienne de Norwich, pour cueillir auprès d'eux des fleurs de silence
et de méditation. Ce n'est pas un hasard si le Dalaï Lama lui fait l'amitié
d'une préface. L'éminente icône d'une non-violence rayonnante - et d'un refus
radical d'imposer ses convictions à quiconque - apprécie dans le
christianisme «le sens de la communauté et de la responsabilité sociale».
L'enjeu d'un «suivre Jésus», comme d'une réponse à son «pour toi, qui
suis-je?», est de forger une réponse personnelle. De la ciseler ou mieux, de
la laisser advenir d'un coeur devenu «simple», rendu simple par la pratique
du silence et de la méditation.
Né
à Londres en 1951, Laurence Freeman fait ses études secondaires chez les
Bénédictins et obtient un Masters Degree en littérature anglaise au New
College d’Oxford. Après une expérience professionnelle aux Nations Unies,
dans la banque d’affaires et le journalisme, il entre à l’abbaye d’Ealing
comme moine bénédictin. Son guide spirituel fut Dom John Main que le P.
Laurence connaissait déjà depuis de nombreuses années avant d’entrer au
monastère. Il étudie avec lui pendant son noviciat et l’aide à fonder le
premier Centre de méditation chrétienne à Londres en 1975. Il l’accompagne
ensuite au Canada où ils sont invités par l’archevêque de Montréal à fonder
une petite communauté bénédictine enseignant et pratiquant la méditation,
point de départ de l’expansion de cette tradition spirituelle dans le monde.
Le P. Laurence fut ordonné en 1980. Après la mort de John Main en 1982, le P.
Laurence lui succède. Depuis lors, il voyage beaucoup afin de poursuivre
l’oeuvre qu’ils ont commencée. Lorsque la Communauté mondiale des Méditants
chrétiens fut créée en 1991, le P. Laurence en devint le guide spirituel.
Laurence Freeman est moine au monastère de Christ the King, à Cockfosters,
dans le nord de Londres, appartenant à la congrégation des bénédictins
olivétains. Depuis le Centre international de la Communauté, à Londres, il
s’est mis au service d’un réseau mondial de groupes de méditation, en
Amérique du Nord et du Sud, Europe, Australie et Asie. Il est actif également
dans la rencontre contemplative des différentes religions et a dirigé le
programme Way of Peace (Chemin de paix) avec sa sainteté le
dalaï-lama. Au sommaire de cet ouvrage : La question clé - « et pour vous,
qui suis-je ? » - Connaissance
de soi et amitié - Que sont les
Evangiles ? - la vie de Jésus
- le royaume du pardon -
Jésus et le christianisme - la conversion
- l’esprit - la méditation
- le labyrinthe - les stades de la
relation - |
JḖSUS
- L’ENCYCLOPḖDIE |
Collectif
– Direction Mgr Joseph Doré |
Edition
Albin Michel |
2017 |
Si Jésus apparaît comme une figure éminente
dans l'histoire de l'humanité, sa vie, ses actes et son message réels
demeurent paradoxalement assez méconnus. Dans quel milieu a-t-il vécu,
qu'a-t-il dit, fait et transmis ? Et que penser de la valeur historique des
récits évangéliques, au-delà des discours dogmatiques et des strates
culturelles accumulées depuis deux millénaires ? Conçue et dirigée par Joseph
Doré, voici la grande synthèse inédite des données établies (ou discutées)
par la recherche historique, qui répond sans tabou à toutes les interrogations
du public. Outre une lecture critique des textes, elle propose aussi les
regards croisés de philosophes, psychanalystes, écrivains et autres
personnalités chrétiennes, juives, musulmanes, athées et agnostiques. Un
ouvrage de référence sur un personnage unique, Jésus, qui garde son mystère
et interroge chacun de nous sur le mystère qu'il est à lui-même. Interview avec Mgr Joseph Doré qui a supervisé cette
encyclopédie : Pourquoi
Jésus fascine-t-il toujours ? Mgr Joseph Doré :
Le verbe fasciner est peut-être un peu fort, mais il est certain que de tout
temps, Jésus a suscité l’étonnement et l’admiration. Et cela a commencé dès
les débuts de sa vie publique ! S’il interpelle alors ses contemporains, ce
n’est pas par une volonté de sujétion ni de propagande, mais simplement par
la qualité de sa prise de parole et la miséricorde infinie de ses
comportements. L’étonnement se poursuit bien sûr après sa mort, puisque
certains affirment, non pas qu’ils l’ont vu, mais qu’il « s’est donné à voir
»… Tout au long de l’histoire, le christianisme a réfléchi à la personne de
Jésus, et aucune époque ni aucun saint n’a fait l’impasse sur cette
interrogation fondamentale : qui était-il ? Mais
ne vit-on pas aujourd’hui, vingt siècles de christianisme plus tard, une
période de désenchantement ? : Mgr J. D. :
Quelle que soit la foi de nos contemporains, ceux-ci ne peuvent nier que
Jésus a laissé des traces considérables dans l’histoire des hommes. Et même
sans croire qu’il est le fils de Dieu, beaucoup adhèrent à sa proposition éthique,
qui place l’amour au centre de tout. Enfin, je crois que l’on s’intéresse
d’autant plus à Jésus aujourd’hui que son existence même est à nouveau remise
en cause par certains. Dans cette encyclopédie, nous tenons donc à répondre
aux questions du grand public : Jésus était-il marié ? Quelle était sa
relation avec Marie Madeleine ? Nous donnons aussi la parole, à la fin de
chaque chapitre, à un intellectuel contemporain qui s’intéresse à Jésus et
qui explique en quoi : Leili Anvar, Edgar Morin, Jean Vanier, Jacques
Julliard… Pourquoi
publier cette encyclopédie aujourd’hui ? : Mgr J. D. :
Parce qu’on en a désormais les moyens scientifiques. De merveilleuses
méthodes exégétiques ont été mises au point ces cinquante dernières années,
avec notamment l’apparition de nouveaux critères d’historicité : critère
d’attestation multiple, d’embarras, d’explication suffisante ou encore de
cohérence. Maintenant qu’on le peut, nous devons faire recours à l’histoire –
comme science des événements, des sociétés, des institutions, mais aussi des
textes – pour nous faire une idée des comportements que Jésus, figure
historique, a effectivement eus et des paroles qu’il a vraiment dites. À
quelle question cet ouvrage cherche-t-il à répondre ? : Mgr J. D. :
À deux questions : un, qui était Jésus, et deux, pourquoi a-t-on dit de lui
qu’il était le Christ, c’est-à-dire le Messie ? Les auteurs du Nouveau
Testament ne parlent jamais de lui sans le présenter comme plus qu’un simple
homme : ça aussi, c’est un fait historique, qui doit être expliqué. D’autant
plus que cela n’allait pas de soi, à l’époque ! Comment ces gens-là, qui
croyaient en un Dieu tout-puissant et trois fois saint, ont-ils pu considérer
un homme comme son fils ? Voilà ce à quoi essaie de répondre cette
encyclopédie, qui n’a pas pour tâche de présenter, défendre et argumenter
l’ensemble de la doctrine chrétienne sur Jésus le Fils de Dieu. Après
avoir enseigné la théologie pendant quarante ans et dirigé une collection de
cent ouvrages intitulée « Jésus et Jésus-Christ », vous venez de travailler
trois ans sur cette encyclopédie. Votre conception de Jésus a-t-elle changé
? : Mgr J. D. : Ce qui a changé, surtout, c’est ma
manière de concevoir Dieu. Dieu est pour moi plus intéressant, plus crédible,
si je le pense à travers ce que m’en manifeste Jésus. Si Dieu était
simplement une réalité toute-puissante, qui me sauverait, certes, mais sans
se salir les mains, en restant dans sa gloire, je crois qu’il ne
m’intéresserait pas autant. Or Jésus se fait proche de moi, et il me dit que
je n’y verrai jamais clair sur Dieu si je n’y associe pas le mot amour. Pour
moi, d’une certaine manière, Jésus « sauve » ainsi Dieu. |
JḖSUS PARLAIT ARAMḖEN |
Eric Edelmann |
Edition le Relié |
2000 |
||
Il semble que les habitants cultivés de Judée parlaient
l’araméen, alors que les hommes et les femmes de condition sociale plus
modeste parlaient plutôt hébreu, qui était aussi la langue de la synagogue.
En tout cas, très peu de juifs parlaient grec, d’après Flavius Joseph, et le
grec était pour un juif une langue difficile à prononcer. Mais puisque Jésus
avait des échanges avec ses étrangères et des étrangers, il devrait savoir
parler aussi le grec. Jésus devait donc vraisemblablement parler ces trois langues,
principalement l’hébreu et l’araméen. Mais alors plutôt lequel des deux ? Sa
région d’origine ferait pencher vers l’araméen, ainsi que bon nombre de mots
araméens rapportés dans les évangiles. Mais compte tenu de l’ouverture de
Jésus aux plus petits, il me semble vraisemblable que quand il parlait à la
foule, Jésus parlait hébreu afin d’être compris de tous, sinon il devait
utiliser la langue de celui ou de celle qu’il avait personnellement en face
de lui. Spontanément, pour lui-même, parlait-il plutôt hébreu ou araméen ? La
réponse est incertaine puisque entre les différents manuscrits des évangiles,
quand Jésus prononce son célèbre et bouleversant cri sur la croix « Mon
Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? », il parle araméen selon
certains manuscrits « Eli, Eli, lama sabachthani? » et hébreu selon
le Codex Bezae « Eli, Eli, lama zaphthani » (Matthieu 27:46). Mais pourquoi cette polémique sur cette question de détail
dont personne ne connait la réponse ? Il faut sans doute que ce soit important,
sinon, il n’y a pas de quoi polémiquer sur la langue qu’utilisait Jésus il y
a 2000 ans, détail qui n’a rien pour bouleverser nos vies et dont on ne sait
donc pas grand-chose ? Il est toujours délicat de faire des hypothèses sur
les intentions des autres (déjà qu’il est difficile de connaître les siennes
propres)…
En réalité, peu importe, Jésus était bien entendu
juif de religion juive. Il faut bien être né quelque part, et le peuple hébreu
avait effectivement une longueur d’avance sur les autres peuples en ce qui
concerne la théologie et la spiritualité, surtout dans les synagogues. Mais
la visée de Jésus était bien entendu universaliste, cette dimension étant
essentielle dans la promesse faite à Abraham. Parlé dans tout le Moyen-Orient depuis le Xe siècle avant
notre ère, l'araméen était la langue du Christ et peut-être celle du texte
perdu qui aurait inspiré les Evangiles. Dans son film "La Passion du
Christ", sorti en 2004, le réalisateur américain Mel Gibson ne recule
devant rien pour faire vivre au spectateur la crucifixion de Jésus comme s'il
y était. Pas même devant le plus invraisemblable : tourner l'intégralité de
cette superproduction à 30 millions de dollars dans les langues de l'époque.
Ainsi y voit-on le préfet romain Ponce Pilate, l'homme connu pour avoir livré
le Christ à la croix, s'adresser à son épouse et à ses officiers dans un
parfait latin classique : jusque-là, on arrive à suivre. Mais lorsque Jésus,
sa mère, ses disciples et le peuple de Judée conversent entre eux, c'est dans
un langage qui n'évoque rien de connu. Un obscur patois local ? Non: une
langue oubliée, l'araméen, qui fleurissait jadis de l'Egypte à l'Inde et du
Caucase à l'Arabie. Jésus
de Nazareth s'exprimait en araméen, cela ne fait aucun doute. Les croyants le
savent par les Evangiles. Rédigés en grec, ces récits bibliques s'attachent à
citer le Christ dans sa langue, comme lorsqu'il lance du haut de sa croix:
"Eloï, Eloï, lama sabachthani ?" ("Mon Dieu, mon Dieu,
pourquoi m'as-tu abandonné ?"). Les historiens, eux, l'attestent par
leurs recherches : dans la Palestine de l'époque, l'araméen était la langue
la plus couramment parlée au quotidien, et ce depuis des siècles. Mieux : il
était l'idiome commun à tous les peuples du Moyen-Orient. "Comme
l'anglais aujourd'hui", explique Michael Langlois, maître de conférence
à l'université de Strasbourg. Les
sources de ce langage antique remontent à l'aube de l'âge du fer, plus de
mille ans avant notre ère. Son nom désigna d'abord un peuple du désert de
l'actuelle Syrie. "Les Araméens étaient l'une de ces populations
semi-nomades qui évoluaient au milieu des trois grands blocs politiques de la
fin du IIe millénaire, l'Egypte, l'Anatolie des Hittites et la Mésopotamie [l'Irak
d'aujourd'hui, divisée alors entre Assyriens et Babyloniens], résume Michael
Langlois. Ils étaient régulièrement pris dans les conflits entre ces
puissances, et c'est ainsi qu'on en trouve les premières mentions."Vers
l'an 1000 av. J.-C, les tribus araméennes, qui doivent leur nom à Aram, fils
de Sem et petit-fils de Noé, dans le récit de la Genèse, se fixèrent dans de
petits royaumes, comme celui de Damas. De cette époque datent les premières
traces écrites de leur langue, qui s'inscrivait dans la grande famille des
langues sémitiques, et dont font partie l'arabe et l'hébreu actuels. Son
alphabet de 22 lettres était proche de celui des Phéniciens, peuple de marins
du Liban, lui-même considéré comme l'ancêtre des alphabets modernes. En
quelques siècles, les royaumes araméens furent avalés par leur puissant
voisin, l'Empire assyrien. Mais leur langue, elle, en profita pour se
diffuser. Intégrés dans un territoire qui couvrait tout le Moyen-Orient, les
peuples araméens s'éparpillèrent. "Ils circulaient beaucoup, notamment
vers l'est, raconte Michael Langlois. Et l'araméen se diffusa jusqu'en
Mésopotamie et à Babylone, où régnait jusque-là l'akkadien, plus complexe à
écrire." La conquête de la région par les Perses, au VIe siècle avant
notre ère, enfonça le clou. L'araméen fut érigé en langue officielle du
nouvel Empire, des confins de l'Inde jusqu'à l'Egypte et au Bosphore, et
enseigné dans une version standardisée dans les écoles de scribes. "Peu
à peu, il devint la «lingua franca» de toute cette zone, la langue du
commerce et de la diplomatie, mais aussi du droit, du savoir et de la
littérature, explique Arnaud Sérandour, maître de conférence en sciences
religieuses à l'Ecole pratique des hautes études. Il n'abolit pas pour autant
les autres langues : dans l'Antiquité on était souvent polyglotte." Chez
les Juifs de Palestine, où naquit Jésus de Nazareth, l'araméen vint s'ajouter
à l'hébreu, la langue de la bible hébraïque (l'Ancien Testament), dont il
était proche. Il s'imposa comme langue maternelle et quotidienne, surtout
après le retour des juifs de leur exil à Babylone, vers 540 avant J.-C
L'hébreu, lui, resta la langue religieuse... du moins, en partie.
"Pendant le culte, on se mit à utiliser les deux, explique Michael
Langlois. Les principaux écrits bibliques, comme la Torah [les cinq premiers
livres de l'Ancien Testament], rédigés à l'origine en hébreu, furent traduits
en araméen, pour pouvoir être compris de tous : c'est ce qu'on appelle les
«targoum». Enfin, certains textes sacrés des derniers siècles avant notre
ère, comme le Livre de Daniel, furent écrits en partie en araméen." A
côté de ces deux langues, on pouvait aussi entendre parler le grec, devenu le
langage international autour de la Méditerranée après l'invasion d'Alexandre
le Grand en 331 avant J.-C. Sans oublier le latin, amené par les Romains,
même s'il fut peu diffusé dans la population. C'est
donc en araméen que Jésus et ses disciples s'exprimaient au quotidien, et
qu'ils prêchaient auprès du peuple. Un araméen bien identifiable, même. Avec
le temps, le parler jadis unifié de l'Empire perse s'était fragmenté en
dialectes locaux, qui permettaient de reconnaître à l'oreille un habitant de
Babylone, de Pétra, de Palmyre... Et de distinguer un natif de Galilée d'un
autochtone de Jérusalem, à une centaine de kilomètres de là. "D'une
région à l'autre, il y avait des différences de lexique, d'accent, de musique
de la langue... Un peu comme entre un Parisien et un Corse", compare
Arnaud Sérandour. L'Evangile selon Matthieu en fournit un exemple : durant le
procès de Jésus, Pierre, qui tente de passer incognito parmi la foule de
Jérusalem, est finalement reconnu à cause de son accent galiléen. La
question de la langue de Jésus n'a rien d'anecdotique. Car si le message du
Christ fut d'abord transmis à l'oral en araméen, les Evangiles le rapportent,
à quelques exceptions près, en grec : ils furent rédigés à la fin du Ier
siècle pour des populations hellénophones, au moment où le christianisme
commençait à se déployer hors de son berceau. Le changement d'idiome a-t-il
altéré la parole christique ? "D'une certaine façon, oui, juge Michael
Langlois. L'araméen et le grec appartiennent à deux familles de langues
différentes. Ils n'impliquent pas la même façon de penser. Des mots araméens
du vocabulaire courant comme «passer» et «revenir» ont été traduits en grec
par des termes abstraits comme «transgresser» et «repentir». L'univers mental
de Jésus, comme l'indiquent ces paraboles, était plutôt issu de la vie
quotidienne que de constructions intellectuelles sophistiquées." Un
tel constat excite l'imagination : et s'il avait existé, avant les textes en
grec, des verbatims de Jésus "en VO", qui auraient servi de sources
aux Evangiles que nous connaissons ? "De tels fantasmes ont surtout été
construits autour de l'Evangile selon Matthieu, dont la forme témoignerait de
l'existence d'une sorte de premier jet en hébreu ou en araméen, indique Alain
Desreumaux, directeur de recherche sur l' araméen au CNRS. Il n'est certes
pas impensable que des gens aient recueilli par écrit des sentences de Jésus
dans sa langue. Mais pour l'heure, on n'en a retrouvé aucune trace."
Michael Langlois est plus affirmatif: "On écrivait beaucoup en araméen à
l'époque, et je ne vois pas pourquoi on aurait attendu des décennies avant de
mettre par écrit les paroles de Jésus qui circulaient à l'oral. De plus, des
témoignages du début de notre ère font mention d'un «Evangile des nazôréens»
[les tout premiers disciples de Jésus], sans doute écrit en araméen. Si l'on
retrouvait un jour des fragments de manuscrits du Ier siècle citant Jésus
dans le texte, ce serait une découverte extraordinaire !" Les
seules versions connues des Evangiles en araméen sont des traductions à
partir du grec. Elles étaient destinées à l' évangélisation des nombreuses populations
d'Orient qui parlaient encore cette langue. "Le premier royaume chrétien
fut celui d'Edesse [Urfa, en Turquie] , au IIIe siècle. On y utilisait une
forme d'araméen appelée le syriaque, explique Michael Langlois. Ce
christianisme en syriaque s'est développé : on en a retrouvé des traces en
Mésopotamie, en Iran et jusqu'en Chine." Et il existe toujours
aujourd'hui : "Plusieurs Eglises d'Orient, comme les maronites ou les
Assyro-Chaldéens, ont conservé le syriaque comme langue liturgique",
indique Alain Desreumaux. Car l'araméen, s'il a décliné au fil des siècles,
supplanté au Moyen-Orient par l'arabe, n'est pas une langue morte. Selon l'Unesco,
il compte encore un demi-million de locuteurs, dans des villages et régions
reculées de la Syrie, du sud-est de la Turquie, du nord de l'Irak et de
l'Iran, et au sein de diasporas autour de Paris (à Sarcelles notamment), en
Suède, aux Etats-Unis... Mais attention: en réalité, plus personne ne parle
ou ne prie aujourd'hui dans la "langue du Christ". Le syriaque de
la liturgie et les formes de "néo-araméen" répertoriées, comme le
soureth, très influencé par l'arabe, n'ont pas grand-chose à voir avec le
parler qui résonnait il y a deux mille ans en Galilée. "Les
prononciations, la grammaire, le vocabulaire, ont beaucoup évolué", dit
Arnaud Sérandour. Pas sûr, donc, que Jésus comprendrait encore les
araméophones actuels. |
jÉsus
– questions primordiales |
Ernest-Marie
laperrousaz |
Edition Edimaf |
2002 |
L’auteur
professeur à la Sorbonne a été pensionnaire de l’école biblique de Jérusalem
et a participé aux fouilles de Qumrân. Il
présente ici des éléments documentaires et non théologiques sur Jésus. A-t-il
existé ? Qui était-il ? Zélote ? Essénien ? Révolutionnaire ? Prophète ?
Messie ? Dieu ? Il parle de la « Cène » et de sa mort. Il
fut un temps, pas très lointain, où il était de bon ton, par prudence, de
contester l’existence réelle des fondateurs antiques des mouvements religieux
ou non. Maintenant, avec le développement, l’approfondissement et
l’affinement de notre connaissance de l’histoire antique du bassin oriental
de la Méditerranée, qui oserait contester l’existence réelle de personnages
tels que Socrate, Platon, Aristote ou Jésus, et par l’apport récent des
techniques archéologiques, le Maître de Justice qui fonda la communauté
essénienne de Qumran vers l’an 100 avant notre ère. Dans
ce petit livre de 70 pages, le professeur E.M. Laperrousaz nous invite à
réfléchir sur Jésus ; a-t-il existé ? fut-il essénien ? un
zélote ? un révolutionnaire ? l’auteur présente ici quelques
éléments documentaires, il s’agit d’un travail d’historien s’efforçant d’être
objectif et recherchant si Jésus lui-même s’est considéré comme étant de
nature divine ou si ses proches l’ont considéré comme tel. Un
petit ouvrage très agréable, vite lu et qui fait réfléchir |
JUDAS ET JÉSUS – UNE LIAISON
DANGEREUSE |
Armand
ABECASSIS |
Edition
UN |
2001 |
L’antijudaïsme
de l’église s’exprime de manière virulente dans l’image que Jean a donnée de
Judas, le « traitre » qui a livré Jésus, faisant ainsi porter sur
le peuple juif l’accusation de déicide. Mais si Judas n’avait pas livré
Jésus, que serait-il arrivé ? Le fils de Dieu serait-il mort ? le
christianisme serait-il né ? D’après les théologiens de l’église et déjà
des apôtres, le fils de Dieu devait mourir afin d’apporter le salut au monde,
mais sans Judas, ce projet divin ne se serait jamais accompli. Reprenant
les textes des évangiles, à la lumière des écrits juifs et hébreux, Armand
Abecassis nous restitue, dans son époque et son espace, la véritable histoire
de Judas et révèle une complicité privilégiée entre le Maître et l’apôtre
maudit ; à l’instar d’un autre « judah », qui vendit son frère
Joseph afin de le sauver des mains meurtrières de ses frères et pour qu’il
accomplisse sa destinée messianique en Egypte, Judas livra son Maître à
l’institution afin qu’il soit reconnu en tant que Messie. Ce
fut un échec, Jésus fut crucifié et Judas mourut tragiquement, le même jour.
A la vie, à la mort, tel était le lien unissant l’apôtre véritable à son
Maître, à son rabbi, Judas fut bien le disciple préféré, le seul parmi les
apôtres à ne pas douter que Jésus fut réellement le sauveur universel. Une
réhabilitation fascinante de l’apôtre Judas, maudit par l’église depuis plus
de 2000 ans. Au sommaire de cet ouvrage : Judah dans la Torah - le nom de Judah le
fils préféré - Jacob et Jésus - la
vente de Joseph par Judah - La loi du rachat
- la sauveur-sauvé - le mérite de
Judah - exclusion et détournement
- l’universel et le personnel -
Jésus et Joseph - Judas dans les évangiles
- des zélotes disciples de Jésus - douze apôtres,
quatre zélotes - Juda ou
Jean ? - le politique et le
religieux - Pierre et Jésus - Jean
le Baptiste - Jésus à Jérusalem -
les interrogatoires et la question décisive - la pluralité
des judaïsmes - le dernier repas -
livrer n’est pas trahir - le pain et le
vin - quel baiser et
pourquoi ? -- un traitre qui
communie - le jugement de
Jésus - Le temple dans l’homme - la
question de l’identité - |
judas
– DE l’Évangile à l’holocauste |
P.E. dauzat |
Edition
BAYARD |
2006 |
||
«
Avec l’Holocauste, le monde a connu une période où le mythe de Judas a pris
une dimension nouvelle, s’est incarné pour le pire, comme, probablement aucun
autre mythe », écrit Pierre-Emmanuel Dauzat. Il raconte ainsi avec rigueur la
seule histoire de Judas possible. La nôtre depuis deux mille ans.
|
8 K
KELEN - PARLEZ-MOI JE VOUS PRIE DU ROYAUME DES CIEUX |
Jacqueline Kelen |
Edition François Bourin |
2013 |
« Ils croient en l’avenir, j’ai foi en la vie éternelle, ils se disent humanistes, solidaires, citoyens, j’espère ne pas démériter de l’image de Dieu. Ils invoquent des valeurs, j’ai soif de vérité, ils veulent l’amour de soi, j’aime la discrétion et l’effacement propres aux mystiques, ils attendent les vacances, et moi j’attend la Parousie » A trop se vouloir de leur temps, bien des chrétiens ne se soucient plus que de choses matérielles et temporelles, négligeant la vie spirituelle. Ils réduisent trop souvent la religion à une morale consensuelle, à des dogmes plus ou moins acceptés et quelquefois contestés, ils pensent que le clergé ne sert à rien, mais ils sont contents de l’avoir, leur pratique religieuse est minimale et sans l’avouer la tradition chrétienne leur sert de thérapie parmi d’autres. Le message transcendant du Christ a été dénaturé et affadi, déplore Jacqueline Kelen, dès lors, que faire pour que le christianisme dans un monde matérialiste et largement athée, affirme sa verticalité, sa transcendance, et redonne envie aux chrétiens d’explorer leur intériorité et surtout le message de Jésus afin qu’ils renouent avec sa dimension mystique ? Au sujet de l’intériorité J. Kelen écrit : « L’intériorité ressemble à l’amande ou à la noix que le chercheur découvre et savoure après en avoir brisé les écorces successives et en avoir ôté la peau. Révélant le lien d’intimité entre l’homme et Dieu, elle désigne la qualité et l’intensité d’une vie spirituelle. Si elle fait défaut, celui qui se dit chrétien se contente des formes extérieures de la religion, d’une pratique conventionnelle et d’une docilité qui oblitère toute expérience vivante, le formalisme ou le moralisme tiennent alors lieu de transformation personnelle. Jésus rappelle en permanence la distinction entre l’extériorité et l’intériorité, entre la lettre et l’esprit, entre l’apparence mensongère et la vérité immuable, entre les simagrées et la piété. « Le royaume est à l’intérieur », assure t-il, autant dire qu’il est en tout lieu et que nul ne peut s’en saisir, nul ne peut s’en prévaloir. Par cette parole révolutionnaire,
révoltante pour beaucoup, Jésus fait trembler les structures établies, les
pouvoirs que s’arrogent les Eglises, et indique la voie intérieure de salut
offerte à chacun, pour peu qu’on veuille adhérer, car malheureusement le
monde moderne non seulement désacralise de partout mais aussi combat le Beau,
le Bien et la spiritualité. On refait 1789 mais avec des outils idéologiques,
ainsi les athées et les libres penseurs s’en donnent-ils à cœur joie dans la
démolition. Avec l’institution des ordres monastiques chrétiens, on pourrait croire à une spéculation : les moines prient, les séculiers agissent. D’un coté il y a ceux qui gardent le silence, font oraison, se vouent à la contemplation, et de l’autre ceux qui, aux prises avec le monde, s’empressent auprès de leurs frères, or, c’est bien dans la même personne que s’accordent les deux dimensions de la vie spirituelle : l’action se médite, s’éclaire et se nourrit à la lumière de Dieu, et l’intériorité rayonne et porte des fruits dans le monde. » Au sommaire de cet ouvrage : Un léger décalage - les
masques de l’athéisme - les quatre grandes tentations - Propositions pressantes
- L’étude - l’intériorité - la quête mystique - la mission des laïcs - les
ailes de l’aurore – Les
livres de Jacqueline Kelen sont au chapitre 10 K - |
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