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   Chapitre 4  A -
  K     (René Guenon)  | 
 
  
4 A 
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   A   LA   SUITE  DE 
  RENÉ   GUÉNON   ,   ÉTUDES ET
  RECHERCHES   TRADITIONNELLES  | 
  
   JEAN 
  REYOR  | 
  
   Edition
  TRADITIONNELLES  | 
  
    1991  | 
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 Certaines
  abordent également des sujets tels que le Rosicrucianisme et les Rose+ Croix,
  Nicolas Flamel, Jacob Boehme…D’autres apportent d’utiles compléments sur des
  questions abordées par René Guénon lui-même, comme l’Hermétisme, le
  compagnonnage…. 
 On trouvera dans ce livre:  Pythagore, F. de Rougemont, St Yves d’Alveydre avec ses
  différentes Missions et son Archéomètre, le poète tibétain Milarépa, 
  l’Ordre du Temple et les deux pontificats,  des couleurs symboliques
  depuis l’antiquité, la couleur verte, De Maistre, Flamel et dame
  Pernelle,  le comte Cagliostro, Melchisédech, les Rose+Croix,  John
  Dee, Hermès, le Saint Empire,  Jacob Boehme,  Jeanne d’Arc,
  prophéties et prédictions.  | 
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   A LA SUITE DE RENÉ GUÉNON…  SUR LA
  ROUTE DES MAÎTRES-MAÇONS  | 
  
   JEAN  
  REYOR  | 
  
   EDITIONS TRADITIONNELLES  | 
  
    1989  | 
 
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   Jean
  Reyor (1905-1988) fit la connaissance de René Guénon en 1928, et resta
  en constantes relations avec lui jusqu’à sa disparition Totalement acquis au
  message traditionnel de R.G,  Jean Reyor, s’attacha à développé son
  message et ses implications pratiques à l’intention de ceux qui se sentaient
  appelés sur les voies de l’ésotérisme et de l’initiation. 
 Y est développé :  | 
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   aperçus historiques touchant à la fonction de RenÉ
  guÉnon  | 
  
   Pierre feydel  | 
  
   Edition
  Arché- Milan  | 
  
    2003  | 
 
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   Abd el-Kader
  et René Guénon (cheikh ‘Abd al-Wâhid Yahyâ) représentent deux destins historiques
  pour une même modalité d’itinéraire spirituel. Cette spiritualité se pose
  comme mécanisme de défense de la « Tradition » métaphysique, face
  à l’irruption d’une modernité occidentale aliénante et subversive.  L’action
  publique et l’expérience intime, indissociables, signent et signifient une « présence »
  de deux grandes figures du rapprochement et de la convergence des « traditions »,
  en tant que contextes socio-historiques particuliers. L’historicité de leurs
  profils respectifs représente deux aspects d’une même modalité de réalisation
  spirituelle : la réalisation « descendante ».  Le
  renouvellement spirituel de l’Occident passe par la constitution d’une « élite »
  dont les fondations se lisent dans les modèles expérientiels d’Abd el-Kader
  et de Guénon. Une même identité spirituelle prenant deux formes expressives
  sous-tendues par des contextes socio-historiques différents Y est développé : R. Guénon et la H.B. of L. L’ordre du temple rénové. Les liens
  initiatiques de R. Guénon. Les polaires. Les Mahatmas et une visite de R.
  Guénon en Alsace.  | 
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   aperçu sur l’ÉsotÉrisme chrÉtien  | 
  
   René
  GUÉNON  | 
  
   Editions
  Traditionnelles  | 
  
    1993  | 
 
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   L’ésotérisme chrétien est une voie symbolique où l’Occident n’a rien à envier à l’Orient. Elle se suffit à elle-même, tout en s’enrichissant de ses contacts avec l’Orient et son ésotérisme. Il y est question d’une queste, de rechercher quelque chose de perdu, de retrouver un principe, une essence, une Tradition. Les formes successives de la grande religion traditionnelle née en Occident, il y a quelques millénaires sont toutes reliées au même ésotérisme que l’on retrouve immuable à travers elles (L’Église romaine actuelle néglige de révéler, tout au moins à une élite, le sens profond de ses symboles, comme si elle en avait perdu elle-même la signification). Cet ésotérisme en constitue le cadre indéformable, la trame sur laquelle elles sont construites. Celui qui a pénétré dans les parties souterraines de l’édifice s’aperçoit que c’est sur les mêmes fondations que s’élèvent les temples successifs où les hommes sont venus prier. (Ex : Chartres - Crypte – puits sacré druidique). En réalité, les fondations spirituelles de l’Église sont invisibles mais ce sont les mêmes qui servent depuis 6000 ans déjà. René Guénon explique dans son « Aperçu sur l’Ésotérisme Chrétien » : « Concernant la disparition du Graal, que celui-ci ait été enlevé au ciel, suivant certaines versions, ou qu’il ait été transporté dans le Royaume du Prêtre Jean, suivant d’autres versions, cela signifie la même chose. Il s’agit là du même retrait de l’extérieur vers l’intérieur en raison de l’état du monde à une certaine époque ; ce retrait ne s’applique d’ailleurs qu’au côté ésotérique de la tradition (c’est précisément par ce côté que sont établis et maintenus les liens effectifs et conscients avec le Centre suprême). » Il est vraisemblable que des civilisations sur le point de s’éteindre, aient transmis leurs enseignements cachés à la masse populaire, afin que celle-ci, par ses légendes, mythes et autres, continue de transmettre sans le comprendre l’essentiel du message. Introduction aux évangiles : Un sujet compliqué quant on connaît l’obscurité qui entoure les premiers temps du Christianisme et les diverses modifications qui ont été apportées à toutes les époques dans les Évangiles. Quel constat, peut-on faire ? Nous avons aujourd’hui une religion et une tradition exotérique, qu’en était- il, au commencement du Christianisme ? Une modification fut opérée dans les premiers siècles, d’un message ésotérique, dispensé par le Christ, nous retrouvons un peu plus tard, un message dilué plus lissé pour permettre au plus grand nombre de s’identifier à cette nouvelle religion. Ce qui va permettre de supplanter bientôt l’ancienne religion gréco-romaine, qui n’était plus adaptée aux contingences de ce temps nouveau. L’Église Chrétienne dans ces premiers temps devait être une organisation fermée est réservée aux personnes qualifiées pour recevoir « l’Initiation Christique » avec ces Rites et Sacrements Initiatiques. Mais par la suite, l’admission d’un grand nombre d’individus non qualifié pour participer aux rites et sacrements de cette nouvelle église, ne fut plus compris dans son essence et par-là même plus aussi opératif, bien que la Magie quant à elle fut toujours présente et disponible à ceux qui en avaient les Clefs. Nous comprenons là, le caractère inéluctable et le passage nécessaire d’une Tradition ésotérique à une Tradition exotérique pour permettre à la religion Chrétienne originelle de s’implanter dans ce « Temps Nouveau » en accord avec les Lois Cycliques. On peut supposer que le Christianisme tel qu’on le connaît aujourd’hui dans sa forme traditionnelle, garde toujours en son sein une initiation spécifiquement Chrétienne réservée à une élite qui ne peut s’en tenir aux limitations inhérentes à la vision exotérique de la Tradition. En réalité
  les enseignements du Christ dans les Évangiles ont été modifiés sur la forme
  mais pas sur le fonds. Cet
  ouvrage traite de l’ésotérisme chrétien avec St Bernard et Dante. Les
  organisations initiatiques médiévales détentrices selon l’auteur de l’enseignement
  et des méthodes ésotériques. L’auteur y traite de la religion sous son double
  aspect religieux et initiatique. On y parle de l’ordre du temple des fidèles
  d’amour et de la chevalerie du St Graal.  | 
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   aperçus sur l’ÉsotÉrisme islamique et
  le taoïsme  | 
  
   René
  GUÉNON  | 
  
   Edition
  Gallimard  | 
  
    1986  | 
 
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   C’est un livre qui réunit des articles de R. Guénon traitant du soufisme et du taoïsme. R. Guénon présente l’ésotérisme comme étant partout le même, c’est une multiplicité des voies qui conduisent toutes à un but unique. Une
  partie est consacrée au taoïsme et au confucianisme, dernier livre de René
  Guénon traitant de la civilisation chinoise. Ce
  livre démontre que ces ésotérismes ne sont nullement des sectes, mais le cœur,
  le noyau de la tradition islamique. Il s'agit là, bien entendu, du soufisme
  orthodoxe qui implique une transmission initiale remontant au Prophète et non
  de pseudo-organisations qui ne peuvent revendiquer une filiation valable. Les
  hindous n'ont pas une loi mais plusieurs, en fonction du cheminement
  spirituel de chacun.  | 
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   aperçu sur l’initiation  | 
  
   René
  GUÉNON  | 
  
   Editions
  Traditionnelles  | 
  
    1996  | 
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 Tant
  que la connaissance n’est que par le mental, elle n’est qu’une simple
  connaissance e par « reflet », comme celle des ombres que voient les
  prisonniers de la caverne symbolique de Platon, donc une connaissance
  indirecte et tout extérieure; passer de l’ombre à la réalité, saisie directement
  en elle-même, c’est proprement passer de l’ « extérieur » à l’« intérieur »,
  et aussi, au point de vue où nous nous plaçons plus particulièrement ici, de
  l’initiation virtuelle à l’initiation effective.  Ce
  passage implique la renonciation au mental, c’est-à-dire à toute faculté
  discursive qui est désormais devenue impuissante, puisqu’elle ne saurait
  franchir les limites qui lui sont imposées par sa nature même; l’intuition
  intellectuelle seule est au delà de ces limites, parce qu’elle n’appartient
  pas à l’ordre des facultés individuelles. On peut, en employant le symbolisme
  traditionnel fondé sur les correspondances organiques, dire que le centre de
  la conscience doit être alors transféré du « cerveau » au « cœur »; pour ce
  transfert, toute « spéculation » et toute dialectique ne sauraient évidemment
  plus être d’aucun usage; et c’est à partir de là seulement qu’il est possible
  de parler véritablement d’initiation effective.  Le
  point où commence celle-ci est donc bien au delà de celui où finit tout ce
  qu’il peut y avoir de. relativement valable dans quelque t spéculation que ce
  soit; entre l’un et l’autre, il y a un véritable abîme, que la renonciation
  au mental, comme nous venons de le dire, permet seule de franchir. Celui qui
  s’attache au raisonnement et ne s’en affranchit pas au moment voulu demeure
  prisonnier de la forme, qui est la limitation par laquelle se définit l’état
  individuel; il ne dépassera donc jamais celui-ci, et il n’ira jamais plus
  loin que l’ « extérieur », c’est-à-dire qu’il demeurera lié au cycle indéfini
  de la manifestation.  Le
  passage de l’« extérieur » à l’ « intérieur », c’est aussi le passage de la
  multiplicité à l’unité, de la circonférence au centre, au point unique d’où
  il est possible à l’être humain, restauré dans les prérogatives de l’ « état
  primordial », de s’élever aux états supérieurs et, par la réalisation totale
  de sa véritable essence, d’être enfin effectivement et actuellement ce qu’il
  est potentiellement de toute éternité. Celui qui se connaît soi-même dans la
  « vérité » de l’ « Essence » éternelle et infinie , celui-là connaît et
  possède toutes choses en soi-même et par soi-même, car il est parvenu à
  l’état inconditionné qui ne laisse hors de soi aucune possibilité, et cet
  état, par rapport auquel tous les .autres, si élevés soient-ils, ne
  sont-réellement encore que des stades préliminaires sans aucune commune
  mesure avec lui, cet état qui est le but ultime de toute initiation, est
  proprement ce qu’on doit entendre par l’ « Identité Suprême ».  | 
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   articles & comptes rendus  | 
  
   René guÉnon  | 
  
   Editions
  TRADITIONNELLES  | 
  
    2002  | 
 
| 
   L’ouvrage
  que nous présentons est constitué par la reproduction de comptes rendus de
  René Guénon parus dans Le Voile d’Isis puis dans les Études Traditionnelles
  et n’ayant pas trouvé place dans les rassemblements déjà effectués. 
 
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   autoritÉ spirituelle
  et pouvoir temporel  | 
  
   René
  GUÉNON  | 
  
   Edition
  Tredaniel  | 
  
    1984  | 
 
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   L’auteur expose ici le caractère fondamental de la primauté de l’autorité spirituelle et du respect de la hiérarchie dans une société traditionnelle. Il expose les relations qui doivent unir les fonctions sacerdotales et royales. Un
  exposé incontournable sur les sources de toutes les organisations humaines.
  Phrase dans laquelle Guénon explique pourquoi il y a dans son œuvre un manque
  générale d’anecdotique: “Nous n’avons pas l’habitude, dans nos travaux, de
  nous référer à l’actualité immédiate, car ce que nous avons constamment en
  vue, ce sont les principes, qui sont, pourrait-on dire, d’une actualité
  permanente, parce qu’ils sont en dehors du temps; et, même si nous sortons du
  domaine de la métaphysique pure pour envisager certaines applications, nous
  le faisons toujours de telle façon que ces applications conservent une portée
  tout à fait générale.”  Le livre est consacré aux rapports existants
  entre la religion et la politique, qui ne sont qu’une version du rapport du spirituel
  et du temporel. Guénon avertit que ce ne sont pas les faits, les événements,
  qui doivent diriger la pensée et la pousser à obtenir des conclusions: “Tout
  ce qui nous dirons ici, nous l’aurions dit tout aussi bien, et exactement de
  la même façon, si les faits qui appellent aujourd’hui l’attention sur la
  question du temporel ne s’étaient pas produits; il faut toujours situer les
  questions sur leur véritable terrain, il faut les distinguer d’une façon
  précise entre l’essentiel et l’accidentel, entre les principes nécessaires et
  les circonstances contingentes. Malheureusement, la confusion moderne frappe
  aussi les représentants des autorités spirituelles authentiques, qui perdent
  de vue leur véritable force: la transcendance de la doctrine au nom de laquelle
  ils sont qualifiés de parler. 
 
 
 Le principe des institutions des castes,
  incompris des Occidentaux, est basé sur la différence de nature qui existe
  entre les individus humains. A l’opposition, le principe égalitaire chéri par
  les modernes ne correspond à aucune réalité. Les mots qui servent à désigner
  les castes en Inde se traduisent par “nature individuelle”. La distinction
  des castes constitue dans l’espèce humaine “une véritable classification
  naturelle”  Le principe de l’ordre dans les castes (chacun à sa place):
  “En effet, chaque homme, en raison de sa nature propre, est apte à remplir
  telles fonctions définies à l’exclusion de telles autres; et, dans une
  société établie régulièrement sur des bases traditionnelles, ces aptitudes
  doivent être déterminées suivant des règles précises, afin que, par la
  correspondance des divers genres de fonctions avec les grandes divisions de
  la classification des «natures individuelles», et sauf des exceptions dues à
  des erreurs d’application toujours possibles, mais réduites en quelque sorte
  au minimum, chacun se trouve à la place qu’il doit occuper normalement, et
  qu’ainsi l’ordre social traduise exactement les rapports hiérarchiques qui
  résultent de la nature même des êtres.”  
 
 
 
  | 
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4 B
| 
   bÊtes, hommes et dieux l’Énigme du roi du monde  | 
  
   FERDINAND 
  OSSENDOWSKI  | 
  
   J’ai
  Lu  | 
  
    1969  | 
 
| 
   Nous sommes en 1920, la
  Russie est secouée par les séquelles de la Révolution de 1917. L’auteur fuit
  le pays et se réfugie en Mongolie ; là il rencontre un extraordinaire
  personnage. « Le Roi du Monde » : ce livre retrace ce voyage.
  R. Guénon fait de nombreuses références à cet auteur pour son livre « Le
  Roi du Monde ». Voici un livre culte.  Publié dans les années 20 à Londres
  et à Paris, il influencera rien moins que Cendrars et Kessel. Hugo Pratt s'en
  inspirera pour son Corto Maltese en Sibérie, notamment pour l'énigmatique
  et sulfureux personnage du baron Ungern von Sternberg. A l'exception d'un
  bref passage (1969) en collection de poche, le livre disparaît. Il faut
  attendre 1994, avec la réédition chez Phébus libretto, pour
  (re)découvrir Ferdinand Ossendowsky et lire son fabuleux mais authentique
  récit. 
 Un récit à couper le souffle. Mené d'une plume vive, alerte et
  précise comme le danger appelle, rythmé au son des tambours mongols qui,
  c'est bien connu, étaient faits avec de la peau humaine. Voici une vision aguerrie des mœurs révolutionnaires et des
  pratiques humaines en périodes de grands troubles. On l'aura compris,
  l'horreur domine dans ce livre. Minutieusement décrite, elle se pare des
  atours de la poésie, afin de mieux révulser : "un bouquet de saules,
  le long de la rive, avait arraché au flot et gardé entre ses branches
  tombantes, comme entre les doigts d'une main, des corps humains de tous les
  aspects et dans toutes les attitudes, leur conservant par-delà la mort une
  apparence de naturel qui grava à jamais dans mon esprit le souvenir de cette
  vision d'épouvante. Dans ce groupe macabre je comptai soixante-dix cadavres." 
 Un
  livre énigmatique et fascinant.  | 
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4 C
| 
   comptes rendus  | 
  
   René
  GUÉNON  | 
  
   Editions
  Traditionnelles  | 
  
    2000  | 
 |||
  
 Ensuite,
  une métaphysique du symbole, qu’il esquisse dans des articles de Regnabit
  en 1925-1926 et à laquelle il va donner une dimension plus vaste en 1931 avec
  Le symbolisme de la croix, en exposant une théorie des degrés de la
  réalité universelle, fondement du symbolisme. Enfin, le comparatisme des
  symboles traditionnels, qui vise à montrer l’existence d’une tradition
  primordiale, source unique et non-humaine de tous les symboles traditionnels
  manifestés dans l’histoire.  Ce comparatisme apparaît de manière
  systématique dès 1925 avec L’ésotérisme de Dante et les articles de Regnabit,
  et se poursuit par la suite jusqu’aux derniers livres et articles. Dans
  l’oeuvre guénonienne, ces trois aspects de la question du symbolisme sont
  indissociables et elles commandent la logique interne de ses exposés :
  lorsque Guénon explicite tel symbole, c’est à la fois pour évoquer une
  doctrine métaphysique, suggérer la concordance des traditions et leur
  rattachement à la tradition primordiale, et donner au lecteur des clés
  intellectuelles susceptibles d’éveiller en lui une intelligence profonde des
  traditions. Nous allons à présent détailler ces trois aspects, en développant
  plus particulièrement le comparatisme des symboliques.  Il
  en résulte pour Guénon que l’inférieur symbolise le supérieur, et non
  l’inverse : « le sensible peut symboliser le suprasensible ; l’ordre naturel
  tout entier peut, à son tour, être un symbole de l’ordre divin ». Le principe
  du symbolisme repose selon lui sur la structure hiérarchisée de l’existence
  universelle : chaque degré d’existence symbolise le degré qui lui est
  supérieur selon une loi d’analogie. Le symbole, qu’il s’agisse de la nature,
  des symboles traditionnels ou même des faits historiques, comprend des
  significations superposées correspondant aux degrés superposés de l’existence
  universelle issue de l’Être. C’est ce que Guénon va particulièrement développer
  dans Le symbolisme de la croix en 1931, et notamment dans
  l’avant-propos qui condense en quelques pages une théorie métaphysique du
  signe.  | 
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| 
   CONTRE  GUÉNON    | 
  
   JEAN
  VAN  WIN    | 
  
   ÉDITION 
  DE  LA  HUTTE  | 
  
    2010  | 
 
| 
   S’il
  est un auteur adoré, vénéré, intouchable dans les milieux de l’ésotérisme,
  c’est bien René Guénon. Depuis plus
  d’un demi-siècle, il fait l’objet d’un véritable culte. Impossible de
  formuler la moindre objection contre ses vues ou son œuvre considérable, la
  plus petite réserve sur un détail ou un autre, sans subir le mépris, voire
  les injures de ceux que de rares commentateurs courageux ont appelés
  les « guénolâtres » Comment
  les inconditionnels ont-ils pu perdre tout sens critique, donc toute
  liberté ? Comment les autres auraient ils à craindre de lire avec une
  vision différente, un regard  neuf ? Pour une fois quelqu’un
  s’attèle à radiographier sans concession l’œuvre et la personne du paradoxal
  auteur du Roi du Monde Sujets traités dans ce livre : Existe-t-il un « guénonisme » en
  Franc-maçonnerie ? Opinions négatives émises à l’égard de la personne et de
  l’œuvre de René Guénon Les Précurseurs troubles ayant influencé la pensée guénonienne Les sources de R. Guénon. La Tradition Primordiale La crise du monde moderne et la pensée traditionnelle. L’opposition Orient-Occident. Les états multiples de l’être. L’initiation magique. Pseudo-initiation, contre initiation,
  complot mondial. La contre initiation satanique. Guénon Franc-maçon. La curieuse idée que Guénon se fait de la Franc-maçonnerie Les grands mépris de Guénon Les idées fixes et obsessionnelles de Guénon Les certitudes de la croyance. Les grandes sympathies de
  Guénon Conclusion. Les œuvres et ouvrages de René Guénon  | 
 |||
4 D
| 
   dictionnaire de renÉ guÉnon  | 
  
    J.M.
  vivenza  | 
  
   Edition
  LE MERCURE DAUPHINOIS  | 
  
    2002  | 
 
| 
   Le
  rayonnement incontestable de la pensée de René Guénon, qui n’a fait que s’accroître
  depuis sa disparition le 7 janvier 1951 et l’influence profonde de son œuvre
  sur tous les domaines de la pensée traditionnelle : Métaphysique, symbolique
  ou initiatique appelaient à ce qu’un véritable outil pratique, un
  dictionnaire présentant les différents termes utilisés par Guénon dans ses
  multiples ouvrages, soit enfin mis à la disposition du public afin de lui
  faciliter l’accès à cette pensée majeure. 
 Il
  deviendra également l’outil par excellence des chercheurs et curieux qui y
  trouveront enfin l’indispensable exposé du « vocabulaire
  guénonien », qui était devenu plus que nécessaire pour une
  parfaite intelligence des concepts fondamentaux de la Tradition.  | 
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| 
   DE  RENḖ GUḖNON
  AU SHEIKH ABD AL-WAHID YAHIA  –   L’HOMME,  LE SENS DE LA VḖRITE  -    TOME 
  1  | 
  
    Slimane Rezki  | 
  
   Edition Albouraq  | 
  
    2016  | 
 
| 
   René Guénon est déjà
  l'objet de nombreuses études, mais le présent travail, qui est le premier pan
  d'une trilogie, a pour but de démontrer les liens étroits existant entre sa
  vie et son oeuvre. Il se destine aussi à clarifier le cadre duquel René
  Guénon s'exprimait. Au nom de quelle réalité et dans quel but furent mises en
  oeuvre ses actions en France et en Égypte. Exposer ce qui met en évidence la
  logique de son appartenance à divers mouvements, groupements, obédiences, ou
  revues est l'objet de ce livre.  Plusieurs aspects
  d'une vie pouvant paraître paradoxaux sont reliés à la lumière de la
  Tradition primordiale en dehors de laquelle, ni la vie ni l'oeuvre, de René
  Guénon n'ont de sens. S'il fut un homme simple, il fut aussi une personne
  exceptionnelle à plus d'un titre. Sa vie fut mise au service de la Vérité la
  plus universelle, ce qui lui coûta parfois bien cher.  Un des fils de René Guénon, a créé une fondation en
  mémoire de son père, et a réuni une très nombreuse documentation, c’est à
  partir de ces archives que l’auteur va apporter à travers 3 tomes des
  explications, des détails et des moments peu connu de la vie de René Guénon
  et de son oeuvres. Au
  sommaire de cet excellent ouvrage : Les origines 
  -  les études   - 
  premiers contacts avec les milieux néo-spiritualistes  -   La Hermetic Brotherhood of Luxor, 1906   - 
  L’Ordre du Temple   -   L’église gnostique   - 
  les sources du Maître   -  la mission de René Guénon   - 
  la Gnose  1909   - 
  la Franc-maçonnerie   -  Rattachement à l’Islam   -  
  premier mariage avec Berthe Loury  
  -  la Loge Thébah  1912   
  -  les milieux néo-thomiste  - 
  L’Algérie  1917  - 
  Regnabit   -  le Voile d’Isis  - 
  les Polaires   -  Madame Dina Britt   -  
  Paraclet   -  L’Egypte  
  -  la tariqah Schuon  -  
  Hagga Fatma  -  Etudes Traditionnelles   -   la Grande Triade   - 
  les Trois anneaux   -     | 
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| 
   DIVERSITÉ
  ET UNITÉ DES RELIGIONS CHEZ RENÉ GUÉNON ET
  FRITHJOF SCHUON  | 
  
   PATRICK 
  RINGGENBERG  | 
  
   ÉDITION  
  L’HARMATTAN  | 
  
    2010  | 
 
| 
   René Guénon (1886-1951) et l’un de ses héritiers les
  plus importants, Frithjof Schuon
  (1907-1998), ont profondément rénové l’idée d’une unité essentielle des
  religions de l’humanité : le premier en parlant d’une Tradition
  Primordiale, dont toutes les traditions spirituelles seraient
  historiquement dérivées, le second en proposant, sous le nom de Sophia perennis, une forme de clé
  universelle de métaphysique et de spiritualité. A
  la différence de nombreux courants philosophiques, occultistes ou néo
  spiritualistes, nés entre la Renaissance et le début du XXe siècle, ces deux
  auteurs ont par ailleurs conçu leur universalisme au sein d’une vision
  métaphysique rigoureuse, qui a entièrement renouvelé la perception des
  religions, du symbolisme, de la spiritualité et de l’initiation, de
  l’histoire et des civilisations. La force de leur message a influencé plus ou
  moins profondément plusieurs générations de lecteurs, et a donné naissance à
  une pensée dite « traditionnelle » parfois appelée
  « perenialism » dans le monde anglo-saxon. Or les thèses
  universalistes de ces auteurs, qui ont semblé à beaucoup apporter une
  solution définitive au problème de la diversité et de l’unité des religions,
  ont été peu discutées, même dans les milieux universitaires. La présente
  étude aimerait pallier ce manque, en présentant de manière détaillée les
  pensées respectives de Guénon et de Schuon, avec leurs points communs et
  leurs différences, et en dressant surtout un bilan critique de leur
  universalisme, avec ses problématiques, sa fécondité, ses limites et ses
  enjeux. Cet ouvrage développe les thèmes suivants : La Tradition Primordiale chez René Guénon  - 
  L’époque de la Gnose  -  Les doctrines Hindoues et l’ésotérisme de
  Dante  -  Les articles de la revue Regnabit  -  Le
  développement cyclique de l’histoire et des traditions  -  Les
  traces de la Tradition Primordiale dans les diverses traditions et les
  symboles  -  Exotérisme et ésotérisme  -  La réalisation
  par la connaissance  -  L’initiation  -  Les traditions
  et la Tradition 
  -   La sophia perennis chez Frithjof Schuon  -  Sa
  vision de la Tradition Primordiale et ses rapports avec René Guénon 
  -  La philosophia perennis  - la religio perennis et la sophia
  perennis  -  La sophia perennis comme ésotérisme suprême, comme
  doctrine et comme spiritualité  -  La connaissance de l’unité des
  religions  -  Guénon et Schuon : Deux visions d’un
  universalisme  -  Les religions comme révélation du Verbe et comme
  renouvellement de l’Âge Primordial  -  Les manifestations diverses
  de l’exotérisme et de l’ésotérisme  -  La mystique, l’ésotérisme,
  la sophia perennis et l’intellect  -  Vertus, prières et
  méditations  -  La tariqa schuonienne  -  Synthèse et
  syncrétisme chez René Guénon et chez Frithjof Schuon  -  | 
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4 E
| 
   Écrits
  pour regnabit  | 
  
    René GUÉNON  | 
  
   Edition Arche Milan  | 
  
    1999  | 
 ||
  
 Pour
  Guénon, le symbolisme est inséparable d’une conception métaphysique. Dans
  l’addendum de son premier article pour Regnabit (Addendum à « Le Sacré-Cœur
  et la légende du Saint Graal », Regnabit, décembre 1925,) il note que les
  significations multiples des symboles expriment « les applications d’un même
  principe à des ordres divers, selon une loi de correspondance sur laquelle se
  fonde l’harmonieuse multiplicité des sens qui sont inclus dans tout
  symbolisme. » Dans son article suivant, « Le Verbe et le Symbole » (janvier
  1926), il entend apporter « quelques précisions complémentaires » sur la
  question du symbolisme. Il remarque d’abord que le symbole est
  particulièrement adapté aux exigences de la nature humaine, car c’est à
  partir de formes sensibles que l’homme peut accéder aux réalités supérieures.
  Il reprend des idées déjà exprimées en écrivant que le symbole, avec ses sens
  multiples et son caractère synthétique, s’adresse à l’intuition
  intellectuelle. Puis, il évoque une métaphysique du symbolisme en affirmant
  que le symbole « a son fondement dans la nature même des êtres et des choses
  »  En effet, si le monde est l’effet de la Parole divine proférée à
  l’origine des temps, la nature entière peut être prise comme un symbole de la
  réalité surnaturelle. Tout ce qui est, sous quelque mode que ce soit, ayant
  son principe dans l’Intellect divin, traduit ou représente ce principe à sa
  manière et selon son ordre d’existence ; et, ainsi, d’un ordre à l’autre,
  toutes choses s’enchaînent et se correspondent pour concourir à l’harmonie
  universelle et totale, qui est comme un reflet de l’Unité divine elle-même Dans le
  « Verbe et le Symbole » (Regnabit, janvier 1926), il fait le lien
  entre le principe métaphysique des symboles et les symboles traditionnels
  manifestés dans l’histoire. Il insiste sur l’origine non-humaine du
  symbolisme et sur le rattachement des symboles au Verbe, auteur de la
  Création comme de la Révélation primordiale. Le symbole, écrit-il, a son
  origine dans le Verbe divin et, par rapport à la présente humanité, dans la «
  Révélation primordiale », c’est-à-dire dans la tradition primordiale énoncée
  par le Verbe. Dans le cours de l’histoire, cette Révélation s’est incorporée
  « dans des symboles qui se sont transmis d’âge en âge depuis les origines de
  l’humanité ». Toujours dans Regnabit, en mai 1926 (« L’idée du Centre
  dans les traditions antiques »), il évoque les symbolismes graphiques
  rattachés à l’idée de Centre, d’origine et d’unité primordiale : le point au
  centre d’un cercle, dont il fait l’image du Principe (le centre) et du Monde,
  et le motif du swastika, qui exprime selon lui l’idée de giration autour d’un
  centre immuable. Il souligne l’universalité de ces symboles, rencontrés un
  peu partout dans le monde et depuis des époques préhistoriques : preuve, pour
  lui, que ces signes se rattachent à la tradition primordiale et qu’ils
  expriment des vérités universelles propres à toutes les traditions.  | 
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| 
   ÉsotÉrisme & christianisme autour
  de renÉ guÉnon  | 
  
   M.F. james  | 
  
   NOUVELLES
  ÉDITIONS LATINES  | 
  
    1981  | 
 
| 
   L’ésotériste
  René Guénon a-t-il été ignoré des milieux catholiques de son temps ? Son
  œuvre a-t-elle été passée sous silence par les critiques chrétiens ? 
 
  | 
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| 
   ÉsotÉrisme guÉnonien et mystÈre
  chrÉtien  | 
  
   Jean
  BORELLA  | 
  
   Edition
  Delphica  | 
  
    1997  | 
 
| 
   Si
  l’auteur, chrétien convaincu et guénonien de la première heure, récuse le
  « christianisme guénonien » il n’en demeure pas moins qu’en
  tant que philosophe du religieux, il s’efforce d’écouter les résonances des
  conceptions ésotériques et métaphysiques de René Guénon et essaie de les
  placer sinon les étudier dans le cadre d’un ésotérisme chrétien. Au
  sujet de la gnose guénonienne, l’auteur écrit : On estimera sans doute
  que la question de la gnose et du gnosticisme n’occupe, chez René Guénon,
  qu’une place très secondaire. Et c’est tout à fait exact, si l’on s’en tient
  aux textes, puisqu’il n’a consacré expressément à cette question aucun
  article. Pourtant, si l’on observe que la gnose ne désigne rien d’autre que
  la connaissance métaphysique ou science sacrée, force est alors d’admettre
  que Guénon ne traite pour ainsi dire que de cela, et qu’elle représente l’axe
  essentiel de toute son œuvre. C’est de la gnose pure et véritable, telle que
  Guénon s’est efforcé de nous en communiquer le sens, que nous voudrions ici
  parler, parce que nous croyons qu’il n’y a pas, en Occident, de notion qui
  soit plus méconnue, ou plus mal comprise, que celle-là, ce dont nous a
  convaincu l’étude attentive de la théologie et de la philosophie européenne. L’une
  des raisons majeures de cette incompréhension presque totale tient au fait, comme
  nous l’avons déjà signalé, que le terme de gnose fut d’emblée discrédité par
  l’usage dévié qu’en firent certaines écoles philosophico-religieuses du IIe
  siècle après J.C. qui, pour cette raison, ont été rangées sous la
  dénomination générale de gnosticisme. Au regard de la foi chrétienne, les
  deux choses paraissent à ce point liées qu’on ne saurait concevoir l’une sans
  l’autre, et l’on affirmera qu’il n’y a pas en réalité d’autre gnose que celle
  dont le gnosticisme aux cents visages nous donne l’exemple. Mais, par une
  conséquence qui n’a au fond rien d’étonnant, les adversaires du christianisme
  adopteront la même attitude, et revendiqueront dans le gnosticisme, qu’ils
  identifient à la gnose véritable, la possession d’une tradition antérieure et
  supérieure à toute religion révélée. Ce
  ne sont d’ailleurs pas seulement christianisme et anti-cléricalisme qui
  professent la confusion de la gnose et du gnosticisme ; Guénon lui-même, dans
  la première partie de sa vie adulte ne s’est-il pas employé à ressusciter le
  gnosticisme, du moins sous sa forme cathare, en participant à la constitution
  d’une « Eglise » gnostique, dont il fut (validement ou non) l’un des évêques
  ? Lui qui semble toujours vouloir distinguer la pureté de la gnose des
  impuretés du gnosticisme, n’a-t-il pas été membre d’une organisation
  néo-gnostique, héritière prétendue d’une ancienne tradition, animée au
  demeurant d’un anti-catholicisme sans équivoque ? Y
  a-t-il eu changement dans l’attitude guénonienne ? Ou bien faut-il admettre
  que, comme il l’écrivit lui-même à Noëlle Maurice-Denis Boulet, il « n’était
  entré dans ce milieu de la Gnose que pour le détruire » ? Nous verrons qu’à
  s’en tenir aux textes, il y a bien eu changement, à certains égards, ce qui
  ne saurait exclure toute continuité, tant s’en faut. Nous estimons en effet
  que, pour ce qui est de la doctrine essentielle, de la métaphysique pure,
  Guénon n’a jamais varié, pour la raison qu’une telle variation est tout
  simplement impossible : ce que l’intellect perçoit est, dans son essence la
  plus radicale, immuable évidence. On ne s’étonnera même pas qu’une telle
  perception apparaisse chez un tout jeune homme ; tout au contraire, c’est là
  chose normale : l’âme jeune est ouverte quasi naturellement aux lumières qui
  rayonnent de l’Esprit-Saint  tandis qu’avec l’âge viennent presque
  toujours le durcissement et l’oubli. En revanche, les formes dans lesquelles
  on tente d’exprimer ces intuitions peuvent varier considérablement, car tout
  langage est tributaire d’une culture, et donc d’une histoire, c’est-à-dire
  d’une dialectique et d’une problématique, éventuellement inadéquate ». Le
  choix des expressions relève alors d’un calcul d’opportunité où il est
  presqu’impossible de gagner, et qui dépend lui-même de la connaissance que
  l’on prend de cette culture et de cette histoire.  Une
  telle connaissance, portant sur des faits, ne peut être que progressive et
  empirique ; elle dépend aussi, et nécessairement d’une certaine affinité du
  sujet connaissant avec l’objet connu. Si bien que, en dehors de l’orthodoxie
  religieuse qui est garantie par l’autorité de la Tradition magistérielle, la
  signification d’aucune forme culturelle ne saurait être immuablement définie
  ; elle change avec l’exactitude de nos informations et nos prédispositions
  individuelles, ou peut même être définitivement suspendue lorsque,
  décidément, la question est trop embrouillée. Et l’on sait de reste que
  Guénon ne s’est jamais attardé là où il ne lui paraissait pas possible
  d’obtenir une lumière suffisante  Les
  considérations précédentes nous dictent notre plan. Avant toute chose, nous
  devons nous interroger sur la nature véritable de ce phénomène historique que
  fut la gnose et le gnosticisme, car, en ce domaine tout particulièrement, les
  passions partisanes le disputent trop souvent à l’ignorance. Nous pourrons
  alors mieux apprécier ce que fut la période « gnosticisante » de René Guénon,
  entre 1909 et 1912, qui nous retiendra en second lieu. Enfin nous nous
  efforcerons de montrer pourquoi la gnose « guénonienne » n’est précisément
  pas du gnosticisme, car c’est là, au fond, tout l’essentiel, et peut-être ne
  l’a-t-on encore jamais bien expliqué.  | 
 |||
| 
   Études sur l’hindouisme  | 
  
   René
  GUÉNON  | 
  
   Editions
  Traditionnelles  | 
  
    1989  | 
 ||
  
 On ne voit donc pas, dans son cas si
  exceptionnel, d’impossibilité radicale à « devenir hindou », la
  notion de « caste » s’effaçant dans certains types d’initiation et
  n’ayant plus le moindre sens dans le cas du samnyâsin. Un peu moins
  vaine mais aussi peu résoluble apparaît cette question maintes fois
  posée : Guénon, dans ses années de formation parisiennes, a t-il eu un
  ou des maîtres hindous ? Quels que fussent ses dons intellectuels, il
  est difficile de croire qu’il ait pu parvenir seul ou juste avec l’aide de
  quelques livres à cette compréhension lumineuse du Vêdânta qu’il manifeste
  dès l’âge de vingt-trois ans, lors de ses premiers articles publiés sous le
  nom de Palingenius dans la Gnose. A moins d’aller chercher des
  explications fantastiques, il faut donc supposer une rencontre et un contact
  humain, une transmission orale et directe. Or celle-ci ne pouvait assurément
  pas venir des indianistes français, auprès desquels Guénon a pris quelques
  cours, ni des membres de la Société théosophique, dont l’enseignement était
  extravagant, ni d’autres individualités néo-spiritualistes vivant alors dans
  la capitale.  On inclinera donc à croire Chacornac
  lorsqu’il affirme : « Guénon a eu un Maître ou des Maîtres
  hindous. Il nous a été impossible d’avoir la moindre précision sur l’identité
  de ce ou ces personnages, et tout ce qu’on peut en dire avec certitude, c’est
  qu’il s’agissait en tout cas d’un ou de représentants de l’école Védânta
  adwaita, ce qui n’exclut pas qu’il y en eut d’autres. » Ce que vient
  corroborer le témoignage du Hollandais Frans Vreede, qui fut un ami très
  proche de Guénon pendant trente ans : « Il [Guénon] fut initié
  par une personnalité hindoue, affiliée à une branche régulière d’un ordre
  initiatique remontant à Shankarâchârya .»  | 
 |||||
 4 F
| 
   formes traditionnelles et cycles
  cosmiques  | 
  
   René
  GUÉNON  | 
  
   Edition
  Gallimard  | 
  
    1993  | 
 
| 
   Ce
  recueil posthume éclaire quelques épisodes de l’histoire du cycle humain.
  L’auteur y parle de la tradition hyperboréenne, l’Atlantide, l’hermétiste,
  l’Égypte, la Kabbale et donne son point de vue sur l’histoire sacrée de notre
  humanité, en contradiction comme on s’en doute avec les hypothèses
  scientifiques. L’étude
  de la doctrine métaphysique, et en particulier de ce qui se rapporte à la
  manifestation en tant que détermination d’une possibilité particulière dans
  l’Absolu du Principe suprême, permet de remarquer des lois cosmiques
  générales que l’on peut particulièrement comparer à des fractales
  mathématiques. René
  Guénon en parle clairement dans son œuvre, en particulier lorsqu’il présente
  la doctrine des cycles
  cosmiques. Il dit ainsi qu’un cycle quelconque peut être
  « considéré comme une fraction
  d’un autre cycle plus étendu ; mais, en vertu d’une certaine
  loi de correspondance, chacun
  des cycles secondaires reproduit, à une échelle plus réduite, des phases qui sont comparables à
  celle des grands cycles dans lesquels il s’intègre. Ce qui peut
  être dit des lois cycliques en général trouvera donc son application à
  différents degrés : cycles historiques, cycles géologiques, cycles
  proprement cosmiques, avec
  des divisions et des subdivisions qui multiplient encore ces possibilités
  d’application. D’ailleurs, quand on dépasse les limites du monde
  terrestre, il ne peut plus être question de mesurer la durée d’un cycle par
  un nombre d’années entendu littéralement ; les nombres prennent alors
  une valeur purement symbolique et ils expriment des proportions plutôt que
  des durées réelles. »  Il
  s’agit bien ici de la description d’un principe fractal et c’est ce qui
  permet de justifier, si besoin était encore, l’emploi de l’analogie ou de la
  correspondance, et l’usage de symboles pour signifier des concepts
  métaphysiques élevés et souvent inexprimables, par le constat que le plus
  petit peut symboliser le plus grand, par loi d’analogie.Mais penchons-nous
  maintenant sur la « structure » même du cycle cosmique. René
  Guénon dit ainsi qu’« un cycle quelconque peut être partagé en deux
  phases, qui sont, chronologiquement, ses deux moitiés successives ; mais en
  réalité, ces deux phases représentent respectivement l’action de deux
  tendances adverses, et d’ailleurs complémentaires ; et cette action peut
  évidemment être simultanée aussi bien que successive. » et de préciser :
  « On peut diviser l’ensemble en deux phases,
  l’une descendante, allant dans le sens d’une différenciation de plus en plus
  accentuée, et l’autre ascendante, en retour vers l’état principiel. Ces deux
  phases, que la doctrine hindoue compare à celles de la respiration, se
  retrouvent également dans les théories hermétiques, où elles sont appelées
  ‘coagulation’ et ‘solution’ »  Le
  principe même de la dualité dans tout cycle cosmique symbolise en fait le Principe
  suprême et absolu, Infini indescriptible et inexprimable, Possibilité
  universelle dont une des déterminations, l’Être métaphysique, est la source
  de notre manifestation. Par opposition, ce qui n’est pas Être peut être
  appelé Non-Être, ou l’ensemble de possibilités non-manifestables, ou
  manifestables mais non encore déterminées… Les
  cycles cosmiques symbolisent donc le passage du non-manifesté au manifesté,
  et le retour du manifesté à l’indétermination du non-manifesté. C’est
  pourquoi nous retrouvons ces deux phases de manière symbolique dans la
  correspondance avec la circulation sanguine (sang neuf partant du cœur, vieux
  sang retournant au cœur), dans la respiration (expiration du souffle,
  inspiration du souffle), dans la digestion (excrétion, ingestion), dans le
  flux et le reflux de la marée des océans, dans l’expansion et la
  concentration, dans l’alternance entre la vie et de la mort pour toutes les
  espèces animales, dans le va et vient du métier à tisser, dans l’araignée
  tissant et réabsorbant sa toile, dans le Phénix mourant et ressuscitant, dans
  l’alternance de l’éveil et du sommeil profond… pour n’en citer que
  quelques-uns parmi une indéfinité d’autres. Car
  tout ce qui est naturel en ce monde suit cette loi des cycles cosmiques,
  quelle que soit sa dimension ou sa durée. Tout est ainsi en harmonie avec le
  Principe suprême, de l’indéfiniment petit à l’indéfiniment grand…  | 
 |||
| 
   FRAGMENTS DOCTRINAUX DE RENÉ GUÉNON  | 
  
   René Guénon  | 
  
   Edition Rose-cross Books Toronto  | 
  
   2013  | 
 
| 
   Cet ouvrage de 380 pages représente environ 600 lettres que René Guénon a expédiées à une trentaine de correspondants au cours de sa vie. Ces lettres ont été organisées suivant les principaux thèmes traités par l’auteur et reprenant les titres de ses principaux ouvrages. Au sommaire de cet ouvrage : Avant propos de Mircea A. Tamas 1e partie : Les états multiples de l’être - L’infini - l’intellect -- la métaphysique - le manifesté et le non-manifesté - l’être et le non-être - la possibilité universelle - l’être humain - la conscience - songes et divinations - les influences errantes - 2e partie : Formes traditionnelles et cycles cosmiques - la cosmogonie et les cycles cosmiques - la fin du monde - Formes traditionnelles - le Judaïsme et l’islam - le chamanisme - le bouddhisme - le tantrisme - l’hermétisme - Plotin - 3e partie : Le Roi du monde - Aggartha - le centre - sur la divulgation - Autorité spirituelle et pouvoir temporel - Dieux et prophètes - la doctrine des Avataras - les sciences traditionnelles - les portes fermées de l’Aggartha - 4e partie : Aperçu sur l’ésotérisme chrétien - la langue sacrée - le baptême et les rites - L’église d’Orient - les templiers - le Graal - Dante - Les Rose+Croix - la Réforme - Padre Pio - le soleil de minuit 5e partie : Etude sur la Franc-maçonnerie - les Hauts grades - le symbolisme maçonnique - initiation maçonnique - la grande Triade - la loge Thébah - 6e partie : Initiation et Réalisation spirituelle - Réalisation métaphysique et réalisation mystique - Esotérisme et exotérisme - Mystère, amour et initiation - le pèlerinage et les voyages initiatiques - l’initiation exceptionnelle - la Réalisation et la Délivrance - les possibilités d’initiation subsistant encore dans le monde - 7e partie : Symboles de la Science sacrée - les symboles géométriques - les symboles animaliers - les symboles floraux - le Nom - la symbolique des Nombres, des Lettres et des Mots - les armes symboliques - le tonnerre et la pluie - Sacrifice et sang symbolique - Personnages historiques - 8e partie : La crise du monde moderne - René Guénon : pertinet ad orientem - Occidens ou le monde moderne - sur la traduction - la philosophie - Oriens et l’orientalisme - la gnose et le gnosticisme - le Kali-Yuga - vers la dissolution - mécanicisme et matérialisme - des vestiges initiatiques - les manifestations traditionnelles en Roumanie - occultisme - la réincarnation - Frithjof Schuon - du profane à l’antitradition, de l’antitradition à la contre-initiation - l’Antéchrist - 9e partie : Comptes rendus -  | 
 |||
4 G
| 
   guÉnon ou le renversement des clartÉs  | 
  
   Xavier
  accart  | 
  
   Edition
  ARCHE Milan  | 
  
    2005  | 
 ||
  
 Comme
  l’écrit Antoine Compagnon dans sa préface : « Guénon
  s’avère dans ce livre une figure fascinante, toujours et partout présente à
  l’arrière-plan de l’époque, […]. Xavier Accart a donné, réalisé sur lui un
  magnifique exercice d’histoire intellectuelle du XXème siècle, toujours
  intéressant et stimulant ». 
 Un livre de références.  | 
 |||||
4H
| 
   HIÉRARCHIE 
  ET  DÉMOCRATIE  | 
  
   RENÉ
  GUÉNON ET JULIUS EVOLA  | 
  
   ÉDITION
  DE L’HOMME LIBRE  | 
  
    2003  | 
 
| 
   L’évolutionnisme
  repose totalement sur une impossibilité logique, à savoir qu’il est
  impossible que le plus puisse provenir du moins, pas plus que le supérieur ne
  le pourrait de l’inférieur. La réponse qu’on peut donner à une telle
  interrogation, dans laquelle se résume le sens même du « problème de la
  décadence », est que l’unique cause déterminante, dans le processus de
  destruction spirituelle, consiste en une « décision
  métaphysique » de révolte contre le principe hiérarchique inhérent
  à la nature humaine :  La
  négation de la hiérarchie en soi représente un stade préliminaire à la négation de
  la hiérarchie dans l’ordre politique. La démocratie, comme les autres formes
  historiques dans lesquelles apparaît l’esprit anti traditionnel, se révèle
  une conséquence directe de ce « meurtre de la hiérarchie ».  Ceci se
  rapporte donc à un complet renversement de l’ordre normal, c'est-à-dire à la
  suprématie du nombre, laquelle n’existe que dans le seul monde de la
  quantité. Une opposition radicale à la mentalité démocratique ne peut faire
  abstraction d’un retour de l’esprit aristocratique, dont la substance «
  Olympienne » caractérisait l’authenticité par rapport aux contrefaçons
  bourgeoises de l’élitisme. « Ascèse de la puissance » : Telle est la formule
  qui exprime les effets de l’esprit aristocratique dans le domaine politique.  Je cite : «
  …Ainsi se pourrait créer un nouveau groupement dirigeant, anti-intellectuel,
  ascétique et héroïque, quasi féodal et barbare dans sa dureté et
  intransigeant quant à sa forme, silencieux, clos hermétiquement et
  impersonnel comme un ordre… » 
  | 
 |||
4 I
| 
   in – memoriam  | 
  
   René
  GUÉNON  | 
  
    Arche Milan  | 
  
    1981  | 
 
| 
   Petite
  plaquette post mortem sur un condensé bref de la doctrine de R. GUENON.  | 
 |||
| 
   initiation & rÉalisation
  spirituelle  | 
  
   René guÉnon   | 
  
   TRADITIONNELLES  | 
  
   1998  | 
 
| 
   Cet ouvrage est la suite d’Aperçus sur l’initiation. René Guénon se propose d’apporter quelques éclaircissements et justifications doctrinales à certaines notions relatives à l’initiation. Rituels véritablement initiatiques contre cérémonies imitatives ; faux gurus dénoncés par la définition du rôle d’un authentique mythe spirituel ; Contemplation et sagesse véritables érigées face au mysticisme dépourvu d’une guidance. L’ouvrage
  se termine par un exposé à propos de la réalisation complète et véritable.
  L’auteur transmet une véritable grille de lecture pour reconnaître les
  diverses contrefaçons des traditions authentiques. Clair et indispensable. Pour
  l'homme, deux fins sont concevables: la perfection de l'état humain et la
  perfection de l'état divin, puisqu'il y a en lui quelque chose de Dieu.
  Toutes les religions se proposent la première, que Guénon désigne par le
  terme de salut. Elles s'adressent à tous les hommes pour sauver tout l'homme.
  Pour atteindre la seconde fin, que l'Inde appelle "délivrance", il
  faut un rite spécial, donné seulement à ceux qui sont "qualifiés",
  prêts à le recevoir, et que Guénon appelle un rite initiatique (de initium
  commencement) parce qu'il inaugure le début de la voie spirituelle et qu'il
  confère le germe de la déification. Cette initiation n'a donc rien à voir
  avec les rites ésotériques vulgaires. L'accès
  à cette doctrine sacrée exige une véritable réforme de l'homme moderne, un
  changement radical de ses repères mentaux qui lui fassent oublier les erreurs
  et les illusions du monde profane (idéologie du progrès qui fait condamner
  tout ce qui a précédé au nom de la supériorité de ce qui suit: superstition
  ce la science qui prétend constituer la seule forme de savoir authentique:
  illusion de la vie ordinaire qui survalorise le travail, la production, la
  consommation, le plaisir et écarte la religion) et les séductions des
  impostures religieuses et des parodies de l'ésotérisme (spiritisme,
  théosophisme, satanisme et autres charlatanismes provoqués par le refus de la
  tradition et l'ignorance de la doctrine métaphysique en Occident). Mais
  elle n'est pas fixe ni rigide pour autant: elle évolue en fonction des cycles
  cosmiques qui régissent l'histoire humaine. Les cycles se suivent mais ne se
  répètent pas à l'identique, si bien que la tradition est en somme ce qui
  reste à travers ce qui se passe et se perd au cours des cycles. Selon ce
  point de vue et les traditions révélées, nous serions en ce moment à la fin
  de l'âge de fer - ou des conflits, selon les Hindous - où l'obscurcissement
  spirituel atteint sa limite.  | 
 |||
| 
   introduction gÉnÉrale à l’Étude des doctrines
  hindoues  | 
  
   René
  GUÉNON  | 
  
   Trédaniel  | 
  
    1987  | 
 ||
  
 A
  quoi l’on peut objecter qu’il y a eu malgré tout des exemples, rares mais non
  douteux, d’Occidentaux qui se sont intégrés dans l’hindouisme ; eût-il
  décidé de vivre en Inde que Guénon eût certainement mené la vie rituelle d’un
  hindou, tout comme, établi en Egypte, il a mené la vie rituelle d’un
  musulman. On ne voit donc pas, dans son cas si exceptionnel, d’impossibilité
  radicale à « devenir hindou », la notion de « caste »
  s’effaçant dans certains types d’initiation et n’ayant plus le moindre sens
  dans le cas du samnyâsin. La « conversion » à l’islam – bien
  antérieure, comme on le sait, à l’installation en Egypte - s’explique
  peut-être par la place « intermédiaire » entre l’Orient et
  l’Occident qu’occupe cette tradition, en accord avec la propre fonction
  intermédiaire de Guénon, et aussi par le caractère « ultime » de la
  religion du Prophète, en correspondance avec le caractère ultime du message
  guénonien. Ce seraient là néanmoins, reconnaissons-le, des motivations assez
  abstraites, même pour un homme dont la vie revêt un incontestable
  « symbolisme » et que l’on a de plus en plus tendance à
  « mythifier ». La véritable raison du « choix » d’une
  forme traditionnelle (choisit-on, est-on choisi ?) relève de l’intimité
  mystérieuse de chaque être et n’est pas comparable à une stratégie militaire
  ou à un mariage de raison. Un peu moins vaine mais aussi peu résoluble
  apparaît cette question maintes fois posée : Guénon, dans ses années de
  formation parisiennes, a t-il eu un ou des maîtres hindous ? Quels que
  fussent ses dons intellectuels, il est difficile de croire qu’il ait pu parvenir
  seul ou juste avec l’aide de quelques livres à cette compréhension lumineuse
  du Vêdânta qu’il manifeste dès l’âge de vingt-trois ans, lors de ses premiers
  articles publiés sous le nom de Palingenius dans la Gnose.  A moins d’aller chercher des
  explications fantastiques, il faut donc supposer une rencontre et un contact
  humain, une transmission orale et directe. Or celle-ci ne pouvait assurément
  pas venir des indianistes français, auprès desquels Guénon a pris quelques
  cours, ni des membres de la Société théosophique, dont l’enseignement était
  extravagant, ni d’autres individualités néo-spiritualistes vivant alors dans
  la capitale. Le
  parcours atypique de René Guénon passa extérieurement par différents sentiers
  puisqu’il entra en contact avec les principaux milieux religieux,
  intellectuels, artistiques et spiritualistes de son époque. Cependant, cette
  apparente « dispersion » n’avait pour seul objectif que de lui
  permettre d’accomplir la fonction qui lui avait été assignée par la
  Providence divine : témoigner, auprès de ses contemporains, de l’unicité
  et de la transcendance de la Source qui alimente toutes les authentiques
  expressions de la sagesse, qu’elles proviennent d’Orient ou d’Occident.
  Inlassablement, René Guénon rappelait le fondement métaphysique des sciences
  du Sacré et les fâcheuses conséquences pour le monde occidental de
  l’éloignement de principes qui avaient toujours prévalu dans les sociétés
  humaines depuis des millénaires.  Il
  s’agissait ainsi de tenter de « revivifier » la mentalité moderne
  en lui insufflant des aspects de la Vérité universelle qui avaient été jusque
  là presque complètement oubliés. Dans ce difficile challenge, René Guénon se
  délesta de toute ambition personnelle et resta scrupuleusement dans une
  position qui ne souffrait d’aucune ambiguïté : lui-même n’était pas un
  guide spirituel capable d’enseigner des disciples, mais un simple et dévoué
  « éveilleur » de consciences à partir du rappel d’une doctrine dont
  il n’était que l’humble transmetteur.  Au
  contact direct d’un environnement très influencé par des idées fort éloignées
  de son point de vue, il se heurta souvent à beaucoup d’hostilité envers sa
  propre personne et envers ses propos, mais il rencontra également quelques
  hommes et femmes de conviction qui furent touchées par la limpidité et la
  force d’un message étonnamment ancré dans les réalités du présent et qui
  pourtant semblait échapper au temps. Louis Charbonneau-Lassay fut
  incontestablement l’un d’entre eux et, stimulé par les échanges avec Guénon,
  il joua un rôle très actif pour exhumer et redonner un sens profond au
  patrimoine spirituel propre à la France chrétienne qui sommeillait dans
  l’indifférence quasi-générale  | 
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   IL Y A 50 ANS
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  RENÉ GUÉNON  | 
  
   Ouvrage
  commémoratif collectif  | 
  
   Edition
  Traditionnelles  | 
  
    2001  | 
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 Si Guénon ne s’intéressait pas
  officiellement à la politique – il insistait sur le fait de ne pas
  « prendre parti », il n’en a pas moins condamné sans appel la
  modernité et le progressisme. Pour Guénon, le « mythe du progrès »
  est l’ultime idole d’une civilisation matérialiste en complète dégénérescence
  spirituelle dont la principale représentante est la société américaine. Il
  constatait dès 1924 que « matérialité et sentimentalité, bien loin de
  s’opposer, ne peuvent guère aller l’un sans l’autre […] nous en avons la
  preuve en Amérique, où […] les pires extravagances “pseudo-mystiques”
  naissent et se répandent avec une incroyable facilité, en même temps que
  l’industrialisme et la passion des “affaires” sont poussés à un degré qui
  confine à la folie. »  À l’opposé, toute son œuvre est
  marquée par une idéalisation du Moyen Âge et de sa société organique. Pour
  Guénon, le Moyen Âge, supposé traditionnel, fut le sommet de la civilisation
  européenne par son spiritualisme et son organicisme. Dès 1924, il
  écrit : « Ce que nous appelons une civilisation normale, c’est une
  civilisation qui repose sur des principes, au vrai sens du terme, et où tout
  est ordonné et hiérarchisé en conformité avec ces principes. » Dans le
  même texte, Guénon condamne la « chimérique égalité ». Ailleurs, il
  a pu écrire qu’« En effet, chaque homme, en raison de sa nature propre,
  est apte à remplir telles fonctions définies à l’exclusion de telles
  autres ; et, dans une société établie régulièrement sur des bases
  traditionnelles, ces aptitudes doivent être déterminées suivant des règles
  précises, afin que, par la correspondance des divers genres de fonctions avec
  les grandes divisions de la classification des “natures individuelles”, et
  sauf des exceptions dues à des erreurs d’application toujours possibles, mais
  réduites en quelque sorte au minimum, chacun se trouve à la place qu’il doit
  occuper normalement, et qu’ainsi l’ordre social traduise exactement les
  rapports hiérarchiques qui résultent de la nature même des êtres. » Guénon considérait le « monde
  moderne », c’est-à-dire le monde issu de la Révolution française, comme
  essentiellement subversif et foncièrement décadent. Dans ce type de discours,
  la modernité devient une évolution aberrante, une dévolution, de la
  « Tradition primordiale ». En effet, Guénon soutient qu’il existe « un
  long déclin de l’esprit depuis la Révélation primordiale ». Radical, il
  voyait l’origine de cette dévolution dans l’apparition de l’humanisme, à la
  Renaissance. Cette thématique de la décadence, de la dévolution, au cœur de
  son œuvre, apparaît pour la première fois en 1927, dans La Crise du monde
  moderne. De fait, la pensée de Guénon fut influencée par Joseph de
  Maistre, comme l’ont montré les historiens Victor Nguyen et Piero Di Vona et
  le très droitier Jean-Marc Vivenza. Nous retrouvons dans ses textes les
  principaux thèmes antimodernes de la contre-révolution, mais transférés dans
  le domaine ésotérique et traditionaliste. En ce sens, la pensée
  traditionaliste, en particulier celle de Guénon, s’inspire du catholicisme
  intransigeant. Celui-ci a été défini par Paul Airiau de la façon
  suivante : « refus des idéologies, des principes et des valeurs
  fondant le monde moderne (libéralisme philosophique : primauté et
  autonomie de l’individu et du sujet, usage de la raison, refus de l’autorité
  et de la tradition, impossibilité de parvenir à un accord sur la vérité et
  sur les questions métaphysiques ; libéralisme politique :
  souveraineté de la nation, séparation des pouvoirs, gestion temporelle sans
  faire appel à la métaphysique ; libéralisme économique : primauté
  de l’activité économique permettant la réalisation du sujet et de la
  domination du monde, liberté d’entreprendre, maximisation du profit). »
  la pensée de Guénon se place aussi dans la catégorie des discours
  antimodernes dont Antoine Compagnon a dégagé les six traits structuraux de
  l’antimodernité, qui se recoupent d’ailleurs souvent : la
  contre-révolution, l’hostilité aux Lumières, le pessimisme, la référence au
  péché originel, le choix d’une esthétique sublime et enfin l’adoption d’un
  style imprécatoire. Ces « topoï apparus
  dès le lendemain de la Révolution française et revécus sous des formes
  variées » sont liés entre eux. Effectivement, la Révolution française,
  en consacrant la victoire de l’idéologie progressiste, des droits de l’homme,
  de la République et de la démocratie, a marqué la fin de la société d’Ancien
  Régime et a provoqué le rejet de la République par les
  contre-révolutionnaires. En retour, Guénon et ses disciples cherchent la
  restauration d’une société religieuse. Comme l’écrit Jean-Pierre Laurant, le
  « T » majuscule de la Tradition, fréquent dans l’écriture de Guénon
  « et omniprésent chez ses héritiers, souligne la parenté de la notion
  avec la Révélation ». De fait, la société des traditionalistes est une
  société paternaliste, conservatrice et hiérarchisée, structurée sur l’idée de
  l’origine divine du pouvoir : « Le pouvoir vient de la
  Divinité ; mais sociologiquement de la paternité. L’autorité paternelle
  est l’archétype du pouvoir politique, parce que la famille est l’archétype de
  la société. ». À l’instar des
  contre-révolutionnaires, les traditionalistes réduisent la modernité à un
  processus de décadence et tentent de raccrocher Guénon à leur vision du
  monde. Cela est facilité, il est vrai, par le fait que certains légitimistes,
  tel Jean Baptiste Victor Coquille, annoncèrent « le traditionalisme
  absolu – celui de Guénon ou Evola qui contestent la “pseudo-renaissance anti
  traditionnelle” – lorsqu’il situe le début du processus involutif très en
  amont de 1789 ». Comme l’idéologie contre-révolutionnaire qui s’est
  construite en réaction aux Lumières des décennies avant la Révolution
  française, la « Tradition » est une création typiquement moderne,
  en ce sens qu’elle se présente comme un concept, involutif, en
  « miroir », de la modernité : l’Âge d’or n’est pas à venir
  mais à chercher dans le passé. La pensée traditionnelle s’est construite en
  opposition au monde moderne, et non indépendamment de la modernité :
  « la structure mythique s’oppose à la structure de l’histoire »,
  selon Hans Blumenberg. En ce sens, par la filiation
  idéologique et par la posture de ceux qui la formulent, la pensée
  traditionnelle s’inscrit aussi dans le cadre du romantisme, dont les
  prémisses étaient ouvertement une réaction aux Lumières et à la pensée
  libérale. Ces romantiques analysèrent et utilisèrent le mythe pour asseoir
  leurs idées. En effet, selon Hans Blumenberg, « Le romantique incline à
  considérer la présence du mythe comme son retour et non comme son histoire la
  plus récente, à comprendre son absence comme la possibilité et le postulat de
  son renouvellement.   | 
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