Chapitre 20 M - Z         Inde -  Chine - Extrême Orient 

 

 

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20 M

MANDALAS : comment retrouver le divin en soi

Dr rüdiger dahlke

Edition Dangles

 1988

Ce livre est écrit par le Dr Rüdiger Dahlke d’origine allemande. Ce médecin s’est beaucoup intéressé aux philosophies orientales et travaille dans un cabinet de médecine holistique à Munich.
Son livre est une vraie bible sur le Mandala. Très bien documenté, il nous parle de l’origine et de l’univers des mandalas, nous retrace à travers l’histoire toutes les différentes formes de mandalas depuis la terre en passant par les rosaces et les labyrinthes des cathédrales, la roue de médecine, la nature et ses diverses formes de mandalas et bien entendu les mandalas tibétains et orientaux.

 

Cet ouvrage nous donne l’occasion de découvrir la grande diversité des mandalas, leurs différentes formes, les différentes cultures qui ont participées à leur élaboration. Vous y découvrirez des formes magnifiques, complexes ou très simples. Tout au long de ce livre, presque à chaque page en fait, vous trouverez une mandala à colorier ou quelquefois à dessiner, accompagné de certaines consignes, parfois aussi de méditations ou de rituels.

 

Au fil des pages et des exercices, on découvre le sens et la raison d’exister de ces merveilleux dessins qui d’une façon ou d’une autre nous ramènent toujours au centre de nous-même, nous parlent de notre intériorité et nous permettent de nous rapprocher de ce point central en nous, que l’auteur appelle : « le Divin en soi ».

Jung a contacté les mandalas à une période difficile de sa vie, s’en est servi comme source de guérison et les a utilisés dans sa pratique professionnelle en psychanalyse. Si, depuis cette époque, les mandalas réalisés par les moines bouddhistes (une pratique vieille de plus de 2000 ans) fascinent de plus en plus aujourd’hui le monde occidental par la beauté, la minutie des dessins et la patience qu’ils requièrent pour leur réalisation (nous citerons les mandalas de sable de Kalachakra réalisés à Paris à la Villette en 1995 ou à La Défense en 2001 qui ont attiré des milliers de personnes), ils restent un grand mystère quant à leur utilité. Sans compter que le seul statut qui pourrait justifier leur présence, à savoir celui d’œuvre d’art, ne tient pas la route et pour cause : le mandala a une durée de vie éphémère et est même souvent détruit une fois achevé. Alors ?

 

Le mandala n’est  pas un objet d’art destiné à hanter les couloirs du Louvre. C’est une représentation symbolique des énergies et du fonctionnement de l’univers en interaction avec notre fonctionnement psychique. Si, dans un contexte occidental (si loin de la tranquillité et de l’atmosphère des hauts plateaux de l’Himalaya), le mandala est regardé avec admiration comme une curiosité culturelle d’un temps révolu, dans un cadre oriental, en Inde ou au Tibet par exemple, il est considéré comme une discipline majeure et sert de support à la méditation, à la connaissance de soi, au développement spirituel et à la ‘relation’. Mandala, terme sanskrit, signifie « cercle, disque avec une idée d’achèvement ». Si nous prenons le mot tibétain équivalent, dKil-khor, nous rajoutons en plus la notion de centre et de circonférence/périphérie avec une idée de complétude et d’interdépendance entre le centre et la périphérie. Le système solaire est donc un mandala tout comme le corps humain ou le fonctionnement de l’esprit et du psychisme. Et quel est le point de liaison entre ces trois systèmes apparemment si éloignés et différents ? Les 5 éléments, dénominateur commun et naturel de toutes les époques et traditions. Ils sont inclus dans la composition des mandalas et en assurent la cohésion/unité à un niveau grossier et subtil. Et c’est par cette porte d’entrée essentielle, simple et évidente, que nous allons pouvoir nous en servir puisque les 5 éléments assurent dans la pratique des mandalas, cette triple action de nous relier à nous-mêmes, à l’environnement et aux autres.

 

Le but du mandala est de nous guider vers l’unité de nous-mêmes, que ce soit dans la vie comme à l’instant de notre mort. Qu’il soit réalisé en 2 ou 3 dimensions sur un support matériel, qu’il soit extérieur, intérieur ou secret, sa fonction est la même : nous aider à dépasser la dualité, la souffrance, nous rappeler à chaque instant que tout est impermanent, interdépendant, composé, transitoire et surtout nous relier au centre de nous-mêmes, source d’équilibre et de guérison. On peut définir le mandala comme étant  « Une carte du cosmos représentant l’univers en totalité en ce qui concerne ses structures essentielles, en tant que processus d’émanation et de réabsorption. Cependant, le mandala n’est pas seulement un cosmogramme, mais en même temps un psycho-cosmogramme . Ainsi l’utilisation du mandala permet de retrouver l’unité d’une conscience non divisée et de restaurer en soi-même le principe idéal des choses ». Mais la première ouverture, dans l’utilisation thérapeutique des mandalas, vient de C.G. Jung : « Des représentations de dessins/mandalas peuvent avoir sur leurs auteurs des actions thérapeutiques importantes, le fait a été constaté empiriquement et il est pareillement facile à comprendre, ces dessins constituant des tentatives souvent très audacieuses pour embrasser du regard et rassembler des éléments contraires apparemment inconciliables et des divisions apparemment insurmontables.

 

Un simple effet dans la direction indiquée produit déjà un effet salutaire, mais il est vrai seulement dans le cas où cet essai est spontané » (Psychologie et Orientalisme, P 106 et 107, Albin Michel). Sur les bases de ces 2 écrits inspirés, cette connaissance ancienne peut être adaptée à la mentalité occidentale dans un travail de psycho- et auto-thérapie. Nous pouvons, sans rentrer dans des rituels/ pratiques/ initiations/ méditations/ visualisations complexes et tout en conservant l’essence des mandalas, travailler à un niveau psychologique par le simple fait du geste spontané exprimé dans un dessin en utilisant les 5 éléments (le geste spontané traduisant le ressenti profond, non court-circuité par l’aspect du mental conceptuel). La réponse est simple : en le faisant ! Comment s’acquiert le geste spontané ? Il s’acquiert par des pratiques de méditations préparatoires de détente physique/mentale et de sensations corporelles, et aussi par la répétition de ces méditations créant ainsi les conditions d’un véritable contact entre nos racines énergétiques profondes et nous-mêmes.

 

Puis nous incluons les 5 éléments qui deviennent le support et l’outil à l’intérieur de la méditation. Ils s’utilisent dans la même pratique selon nos besoins du moment : soit indépendamment, soit par 2, soit par 4 ou 5 de manière successive (en respectant l’ordre du plus grossier au plus subtil : terre, eau, feu, air). Par exemple, si nous choisissons l’élément Eau, nous allons tendre vers plus d’harmonie aussi bien dans notre corps que dans notre vie et aussi vers plus de souplesse et d’adaptabilité dans les relations que nous établissons avec les autres. Pour ce faire, nous sentons au niveau physique les liquides du corps comme le sang…et nous restons dans la sensation de liquidité. Nous pouvons aussi pratiquer à un niveau énergétique c’est-à-dire se mettre en contact avec une énergie fondamentale de l’existence comme celle de se sentir relier et en harmonie dans tout notre corps en correspondance avec l’élément eau. Dans la pratique il est possible également d’associer des énergies lumineuses (l’eau correspondant à la couleur blanche) ainsi que l’énergie de la région des chakras (le centre du thorax correspondant à l’élément eau). Nous procédons de la même façon avec les autres éléments et nous pouvons varier les pratiques, chacun d’entre eux étant associé à une fonction du corps (Terre : les os, les muscles/ Eau : liquide, humidité…), à une qualité énergétique (T : structure, E : harmonisation/relation…), à une couleur (T : jaune…), à un centre énergétique (T  : région du chakra du nombril,….), à un son. Une fois la méditation sur le ou les éléments terminée, nous effectuons un dessin reflétant le plus spontanément possible le ressenti que nous avons de cette expérience.

 

 A cet effet, Tarab Tulku XI Rimpoché, grand maître tibétain vivant depuis plus de 20 ans au Danemark, qui a développé, à l’intérieur de ses stages et formations, la pratique mandala pour une utilisation occidentale et dans un but psychothérapeutique, précise et insiste sur la nécessité, pour une pratique profonde et réussie, de laisser s’exprimer ce ressenti en rentrant dedans, en essayant de ne pas contrôler, planifier ou vouloir dire quelque chose. Nous pouvons, à la suite de cette première expérience, refaire un dessin immédiatement après, sur le même élément, en partant du ressenti du premier ou bien refaire une méditation et un dessin en évitant les traductions et interprétations mentales qui contrôleraient l’ensemble et empêcheraient tout travail de transformation énergétique. Jung a écrit à cet effet qu’« il ne faut rien attendre de la répétition artificielle ou de l’imitation intentionnelle de telles images ».

 

Par une pratique progressive et régulière, une transformation de soi s’opère en douceur tout en apportant un équilibre au quotidien, une communication et un soutien intérieur. Les éléments, quant à eux, tout en nous permettant d’accéder à des états intérieurs plus clairs, unifiés et subtils, participent à la liaison entre le corps et l’esprit, entre la matière et l’énergie, et établissent un lien entre nous et autrui. Nous pouvons pratiquer seul ce qui demande beaucoup de rigueur dans notre méditation et de spontanéité dans les dessins sans chercher à les auto-interpréter/analyser ou bien être guidé par un thérapeute dans une interprétation basée sur l’ambiance, le mouvement, les formes, les couleurs, l’énergie du dessin « informel » en vue de refaire des pratiques et de nouveaux dessins. Bien entendu, des émotions trop fortes et perturbantes que nous avons repérées dans notre vie, nécessiteront l’accompagnement d’une aide extérieure et sûrement l’emploi d’autres méthodes que celles des mandalas.

 

Cette approche laïque et universelle ouvre des perspectives dans son utilisation, que ce soit dans la psycho et auto-thérapie que dans le développement personnel. Aujourd’hui, vu la capacité de discrimination et d’action individuelle développée par bons nombres de personnes dans notre société technologique depuis 50 ans, le mandala peut se comprendre, se pratiquer d’une façon simplifiée et nous servir de soutien au quotidien ….Une sorte de méditation autonome associant l’aspect du geste, de l’esthétique, de la création spontanée, tout en allant en profondeur……. si nous prenons bien soin de respecter les méditations préparatoires décrites ci-dessus. Et loin d’être repliée sur ses propres problèmes psychologiques, une personne, par la pratique de mandalas réalisée individuellement, participe et s’insère dans un mandala plus grand. (Même si la façon exposée dans cet article apparaît si éloignée de l’aspect traditionnel bouddhiste, elle en a les mêmes effets). Ce qui signifie qu’une pratique rigoureuse (individuelle ou accompagnée selon la nécessité) dirigée vers la transformation intérieure de nos émotions permet au même moment de constater, en plus d’un équilibre intérieur, une amélioration de et dans notre environnement (selon la loi de l’interdépendance, fondement de l’enseignement du Bouddha). 

 

mandalas –        b.a. -ba

m.v. chatellier

Edition PARDES

 2003

Le mandala est un support de concentration et de méditation, à la portée de tous, petits et grands, mais non au même niveau.


De plus en plus, il est maintenant recommandé dans les écoles européennes et américaines pour initier les jeunes à la concentration et à la création. Par les couleurs, les enfants s’expriment et acquièrent une sagesse et une maturité surprenantes.

Avec le jeu des couleurs, l’adulte, lui, atteint un degré élevé de relaxation. Il peut exprimer ses joies et ses peines et le prendre comme support de méditation.


Créer, dessiner ou, simplement, colorier un mandala favorise l’extériorisation de tout ce qui est refoulé. Il permet de donner libre cours à sa colère, à sa peur, à sa peine ou à sa joie. Un mandala peut être dédié à une personne en particulier ; il sera alors créé selon la propre intuition et la perception de la personne à qui l’on pense ou à qui on veut l’offrir. Offrir un mandala, c’est offrir son cœur.

Il existe plusieurs significations du mandala, mais toutes se rejoignent. C’est avant tout un support de concentration, de relaxation, de détente et de méditation. C’est un cercle, à l’intérieur duquel on insère des ronds, des carrés, des triangles, des fleurs, des animaux, et toutes sortes de dessins, selon l’inspiration du moment. Un mandala n’est pas symétrique, il a plusieurs formes, mais dans tous les mandalas on retrouve des symboles semblables. Il exprime le ressenti de la personne qui le dessine et chacun a une signification propre. Il est souvent associé au totem, à certains talismans et au labyrinthe par son symbolisme. Selon le Petit Robert : « Mandala : Représentation géométrique et symbolique de l’univers dans le brahmanisme et le bouddhisme. »


Selon le Larousse : « Mandala : Mot sanscrit, cercle. Dans le bouddhisme du Grand Véhicule et dans le tantrisme, diagramme géométrique dont les couleurs symboliques, les enceintes concentriques, etc., figurent l’univers et servent de support à la méditation. Graphie savante : mandala. »


Selon le Dictionnaire des symboles : « Mandala : Le mandala est littéralement un cercle, bien que son dessin soit complexe et souvent contenu dans une enceinte carrée. Comme le yantra (moyen emblématique), mais de façon moins schématique, le mandala est à la fois un résumé de la manifestation spatiale, une image du monde, en même temps que la représentation et l’actualisation à conduire celui qui la contemple à l’illumination. »


Selon C.G. Jung : « Mandala : représentation symbolique de la psyché dont l’essence est inconnue à l’homme ». Il a observé que ces images sont utilisées pour consolider l’être intérieur ou pour favoriser la méditation en profondeur. La contemplation d’un mandala est censée inspirer la sérénité, le sentiment que la vie a retrouvé son sens et son ordre. Le mandala produit le même effet lorsqu’il apparaît spontanément dans les rêves de l’homme moderne, qui ignore ces traditions religieuses. Les formes rondes du mandala symbolisent généralement l’intégrité naturelle, alors que la forme quadrangulaire représente la prise de conscience de cette intégrité. Dans le rêve, le disque carré et la table ronde se rencontrent, annonçant une prise de conscience imminente du centre. Le mandala a une double fonction : conserver l’ordre psychique, s’il existe déjà ; le rétablir, s’il a disparu. Dans ce dernier cas, il exerce une fonction stimulatrice et créatrice.
Comme nous l’avons vu précédemment, littéralement, mandala veut dire cercle. Il constitue aussi parfois un motif architectural, une sorte de cercle sacré, et contient la représentation des divinités bouddhiques. Le mandala existait dans la tradition chrétienne, bien qu’il n’ait pas porte ce nom. En Inde, les représentations des mandalas portent le nom de yantras. Ils sont généralement formés de triangles, de carrés et de cercles imbriqués qui interpellent les structures psychiques inconscientes.


À l’origine, mandala est un mot sanscrit qui, dans les textes les plus anciens, signifie « centre », « circonférence », « cercle magique ».

Le cercle apparaît de bonne heure dans l’histoire humaine, dans la mythologie égyptienne, chez les Amérindiens, dans leur modèle d’orientation, dans le zodiaque, dans les rituels religieux, dans les mandalas tibétains, dans les labyrinthes des cathédrales ainsi que dans les rosaces.


La tradition occidentale (particulièrement, la tradition chrétienne) connaît de très nombreuses représentations, qui sont exactement semblables aux mandalas orientaux par la recherche symbolique qu’elles comportent. La seule différence réside dans le nom utilisé.

Le mandala traditionnel hindou est la détermination, par le rite de l’orientation, de l’espace sacré central. C’est le symbole spatial de Purusha (Vâstu-Puruscha mandala), de la présence divine du centre du monde. Il se présente comme un carré subdivisé en carrés plus petits. On le retrouve aussi en Inde extérieure et, notamment, à Angkor. Le mandala tantrique dérive du même symbolisme ; peint ou dessiné comme support de méditation, tracé sur le sol pour les rites d’initiation, il s’agit, uniquement, d’un carré orienté, à quatre portes, contenant cercles et lotus, peuplé d’images et de symboles divins. Les portes extérieures sont pourvues de gardiens ; leur franchissement successif correspond à autant d’étapes dans la progression spirituelle, de degrés initiatiques, jusqu’à ce que soit atteint le centre, l’état différencié du Bouddha-Chakravartî.


Le Bouddhisme extrême-oriental (Shingon) présente des mandalas peints en forme de lotus dont le centre et chaque pétale porte l’image d’un bouddha ou d’un Bodhisattva. On y trouve surtout le double mandala, dont le centre est occupé par Vairocana, celui du monde du diamant (vajradhâtu), et celui du monde-matrice (garbhadhâtu), mais dont le fruit qui va naître est la libération.

Pour les Japonais bouddhistes de secte Shingon, les figurations concentriques des mandalas sont l’image de deux aspects complémentaires et, finalement, identiques de la réalité suprême.


Dans la tradition tibétaine, le mandala est le guide imaginaire et provisoire de la méditation. Il manifeste, dans des combinaisons variées de cercles et de carrés, l’univers spirituel et matériel ainsi que la dynamique des relations qui les unissent, en triple au plan cosmique, anthropologique et divin.


Le mandala est présent partout, aujourd’hui, bien qu’on n’y fasse pas attention ou par ignorance. On le retrouve dans la nature : l’atome avec ses électrons, la cellule et son noyau, le tronc d’un arbre avec ses cercles de l’espace et du temps, dans les fleurs et les coquillages. Dans la représentation du système solaire, de la roue zodiacale.


En art architectural, l’homme a construit depuis des millénaires des cités médiévales, des châteaux-forts, des pyramides, des remparts, des rosaces dans les cathédrales qui ont tous un symbolisme différent. Par exemple, on peut citer la cathédrale de Chartres, en France, mondialement connue pour ses rosaces magnifiques, qui sont divisées en douze segments représentant le monde de la perfection. À Beauvais, la rosace représente la roue du destin. Les labyrinthes gravés sur le sol des églises sont à la fois la signature des confréries initiatiques des constructeurs et les substituts des pèlerinages en Terre sainte. On en retrouve de magnifiques à la cathédrale de Chartres et à Amiens.

 

Il ne faut pas oublier non plus, bien sûr, la magnifique cathédrale Notre-Dame de Paris avec ses nombreuses fresques et ses vitraux qui rappellent le monde initiatique mandalique. En Occident, on connut l’usage du mandala à des fins thérapeutiques. Il fut connu, à cet effet, par C.G. Jung. Toutefois, maintenant, la connaissance théorique et pratique des spiritualités orientales s’est grandement développée. En effet, le mandala a trouvé son autonomie en tant qu’art et pratique de méditation, en tant que support pour la relaxation et pour la concentration et en tant que modèle de création et d’invention pour les enfants. On ne saurait trop insister sur le fait que le mandala représente l’équilibre ; c’est un apport intéressant et nécessaire pour l’analyse de certains formes mentales et pour l’évolution de la spontanéité, de la cohérence et de la stabilité, aussi bien émotionnelle que psychique, et ce, pour tous les âges de la vie humaine.

 

mÉditation

Bokar RIMPOTCHE

Edition Claire Lumière

  1999

Grand Maître reconnu, l’auteur nous propose une approche simple de la méditation.  Il nous livre ici son expérience de Sagesse à travers sa tradition.

 

Reconnu comme un des grands Maîtres du bouddhisme tibétain, Bokar Rimpoché a consacré son existence à la méditation, vivant en exil dans l’isolement d’un petit monastère de montagne. Fils spirituel de Kalou Rimpoché, proche du Dalaï lama et maître de méditation du XVIIème Karmapa, Bokar Rimpoché fut l’héritier et le représentant d’une connaissance ancestrale transmise de génération en génération et dont la sagesse nous ouvre, aujourd’hui encore, à une réflexion unique sur le sens de la vie, de l’amour et de la mort…

 

Au travers d’un grand voyage au cœur des paysages de l’Inde himalayenne, ce livre nous invite à découvrir la vie et le quotidien d’un grand Maître spirituel. Par ses enseignements, Bokar Rimpoché propose une véritable Introduction au Bouddhisme tibétain, tout en transmettant au lecteur un peu du bonheur et de la plénitude que diffuse sa présence.

 

MḖDITATION -  L’ART DE LA MḖDITATION

 Matthieu Ricard Teste

 Edition  Nil

2010

Matthieu Ricard est non seulement l'ambassadeur le plus populaire du bouddhisme en France, mais aussi le meilleur messager entre cette philosophie et les Occidentaux, de plus en plus nombreux, qui s'y intéressent. Partout où il passe, on lui demande : " Vous qui êtes moine, expliquez-nous, qu'est-ce que la méditation ? À quoi ça sert ? Comment s'y prend-on pour méditer ? Qu'en retire-t-on ? "

 

À toutes ces questions complexes il répond ici avec un vrai sens de la pédagogie. Si l'art de méditer est un cheminement que même les plus grands sages apprennent tout au long de leur vie, s'y initier au quotidien transforme déjà notre regard sur nous-mêmes et sur le monde. En trois chapitres très concrets (" Pourquoi méditer ? ", " Sur quoi ? ", " Comment ? "), Matthieu Ricard ouvre les voies de la méditation au plus néophyte des lecteurs.

 

À chaque étape de son enseignement, il s'appuie sur des exemples, des images qui permettent de passer du concept à la pratique. Riche de sa double culture, de son expérience de moine, de sa connaissance des textes sacrés, de sa fréquentation des maîtres, il montre le caractère universel d'une méditation fondée sur l'amour altruiste, la compassion, le développement des qualités humaines.

Et les bienfaits évidents que l'exercice de la méditation peut apporter à chacun dans notre société ultra-individualiste et matérialiste.

 

La méditation de la Parole, appelée aussi lectio divina, qui trouve sa source dans la tradition juive de rumination de la Parole biblique, s'est épanouie au IVe siècle chez les Pères du désert. C'est la première pratique à laquelle on a appliqué le terme de « méditation ». Elle nous a été transmise notamment par Benoît de Nursie (VIe siècle), qui l'a inscrite dans sa règle, puis a connu une nouvelle expansion au XIIe siècle avec Richard de Saint-Victor et Guigues le Chartreux qui a établi une méthode de lectio divina en quatre étapes : la lecture lente du texte, pour qu'il prenne de l'intensité à l'intérieur de soi ; la méditation, moment réflexif pour comprendre le texte, suivie d'une relecture où peut être un mot accroche, éveille quelque chose en soi ; enfin, l'oratio, temps d'oraison à partir de ce qu'on a découvert, pendant lequel on reste en silence, dans l'ouverture au Tout Autre.

 

C'est par ce point que la méditation chrétienne rejoint la méditation asiatique. La prière du coeur est une pratique tout aussi ancienne. Les Pères du désert étaient des ermites, dont la prière perdurait pendant qu'ils occupaient leurs mains à de petits travaux. Elle était soutenue par la répétition d'une formule extraite du Premier ou du Second testament : « Seigneur viens à mon aide », ou un verset du Notre Père, ou cette formule de l'Apocalypse : « Maranatha », « Viens Seigneur ». La formule retransmise par les Pères orthodoxes, que l'on a nommée prière du coeur ou prière de Jésus (« Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pêcheur »), est aujourd'hui la plus célèbre. La répétition permet d'aller vers le centre de soi-même perçu comme le sanctuaire intérieur dans lequel vient habiter la Trinité sainte. Cette pratique est insérée dans ce que l'orthodoxie appelle la Tradition hésychaste qui signifie à la fois retrait, paix, silence.

 

Saint Ignace (XVIe siècle) a proposé une forme de méditation pour la relecture de la vie quotidienne qui reprend sa pédagogie des Exercices spirituels et permet de se concentrer sur ses mouvements intérieurs, de saisir les moments où l'Esprit Saint agit et les appels qu'il lance, de repérer ce qui fait obstacle. L'Action catholique a également développé au XXe siècle une forme de méditation sur la vie qui prend en compte ces dimensions individuelle et collective.

 

Elles n'ont d'autre but que de dégager l'accès à ce que l'Ancien Testament appelle « le Coeur profond » et que l'Apôtre Paul nomme le « Temple de Dieu ». Il existe dans les tréfonds de chaque homme, au-delà des couches de l'inconscient, des souvenirs enfouis, des réflexes acquis, un lieu sacré ouvert à l'Infini de Dieu, pour le chrétien, lieu d'accueil de la Trinité sainte.

Au XVIe siècle, Jean de la Croix, qui pratiquait la lectio divina, en a développé la quatrième étape, la contemplation, pour parvenir à ce qu'il a appelé une attention aimante. Il ouvrait alors la porte à d'autres types de méditation, même si son attention était toute entière relation au Christ vers lequel il laissait monter son amour et dont il accueillait l'amour.

 

Au milieu du XXe siècle, des précurseurs comme Henri Le Saux et Jules Monchanin se sont initiés en Inde aux traditions asiatiques de méditation. Ils ont contribué à les faire connaître. Il s'agit d'une méditation sans objet, qui vise à ne faire qu'un avec le divin qui est en soi. Une position très étudiée favorise la respiration et l'attention profondes, permet d'accueillir les pensées qui agitent l'esprit sans se laisser dominer par elles. Cette méditation permet d'entrer dans la conscience de cette réalité plus profonde que les bouddhistes appellent Busshô, les hindous Atman, et qui est d'ordre transcendant.

 

Elles peuvent rappeler à l'Église une tradition qu'elle a trop oubliée : l'apophatisme, selon laquelle la réalité de Dieu est au-delà des mots, des images, des dogmes. Saint Grégoire de Nazianze, Denys l'Aréopagite qui a influencé Jean de la Croix, Maître Eckhart et les mystiques rhénans, l'ont exprimé. L'Asie nous enseigne aussi que le corps participe à la prière et nous montre comment être présent, non à ce qui s'est passé hier ou se passera demain, mais au moment présent, en son temple intérieur, là où le chrétien entre en relation, en dialogue intime et profond avec Dieu.

 

MḖDITATION  -  SAVOIR  MḖDITER

Bokar Rimpotché

Edition Pleine Lumière

1998

Bokar Rimpoché (1940-2004) fut l'un des principaux maîtres tibétains de son temps, renommé pour sa réalisation et son rayonnement. Il accorda une attention toute particulière à la transmission de la sagesse aux Occidentaux.

 

Bokar Rimpoché, maître de méditation unanimement respecté de la tradition tibétaine, nous introduit de manière simple et efficace à un art qu'il avait pleinement réalisé. Il permet ainsi à celui qui voudra s'y exercer à son tour de découvrir la paix et la richesse intérieures, au-delà de la dispersion et du manque de clarté qui occupent habituellement l'esprit. Un enseignement authentique donné par un maître d'une parfaite pureté et d'une grande réalisation.

 

Dans la tradition tibétaine, de nombreux maîtres ont écrit de profonds traités pour enseigner, avec subtilité et rigueur l’art de la méditation. S’ils pouvaient le faire, c’est qu’ils avaient atteint la perfection de cet art, accompli la découverte qui fait passer de l’état d’individu ordinaire à celui d’être libéré. Bokar Rimpoché se situe dans ce même courant. Ce qu’il transmet, avec une pédagogie qui lui est propre tout en restant imprégnée de la force de la tradition, il l’a assimilé, puis réalisé. Connaissant le chemin et le terme du chemin, c’est avec bonté et simplicité qu’il nous invite à le suivre pas à pas.

 

MḖDITATION  -   MḖDITER -  REGARDS CROISḖS SUR LA PRATIQUE DE LA MḖDITATION

 Divers Auteurs

 Edition du  3e Millénaire

2016

La revue du 3e Millénaire vient de sortir un N° spécial sur la méditation, je les laisse parler :

« C’est dans l’optique d’une spiritualité laïque, pragmatique et sans dogmes, que nous publions cet ouvrage, exceptionnel par ses contributions. Nos auteurs, pratiquants et enseignant la méditation, apportent le plus important présent dont les femmes et les hommes d’aujourd’hui ont le plus besoin. Méditer est l’art de vivre qui soit ; ce dont notre époque n’a pas encore pleinement prit conscience- car, il ne suffit pas d’en parler ! Les pratiques méditatives ne sont pas devenues une mode du temps qui passe, mais bien une nécessité, issues d’une aspiration profonde qui monte de plus en plus dans nos sociétés agitées et sans but. Parmi ces approches, il est essentiel de se nourrir de démarches éprouvées par des guides ou des méditants, affiliés ou non à des traditions spirituelles, autant pour la lecture, que pour l’exercice – C’est le but de ce livre, destiné à être un « outil » pour commencer, reprendre ou continuer une pratique assidue ou occasionnelle.

Au sommaire de cet ouvrage, ont planché : Patrice Gros : Se pointer soi-même du doigt et revenir à la maison –  Edouard Salim Mickaël : Le but de la méditation –  Kaveen : Méditation et thérapie -  Steven Harrison : Personne ne médite….  -  Martine Matchelor : Pratique de la méditation  -  Exercices -  Méditation sur le souffle  -   Thich Nhat Hanh : Au cœur de la pratique – La pratique et l’instant présent  -   Kalou Rinpotché : L’essence de l’esprit   -   Lama Denys Teundroup : L’esprit de la méditation   -   Chogyam Trungpa : Approche de la méditation   -   Albert Low : Concentration – Méditation – Contemplation   -   Jacques Castermane : La vie en acte    -   Karl F. Von Weizsacker : Méditation et société   -   Jean Klein : Approche de la non-dualité – Qu'’est ce que la méditation ? – Comment méditer ?   -   Roger Godel et KrishnaMenon : Au-delà de toute expérience    -   Jean Bouchard d’Orval : Regarder pour la première fois – Etre saisi   -   Eric Edelmann : Méditation et réconciliation   -   Jacques Vigne : Sa vraie nature   -   Marine Borruso : Méditation ?   -   Ligia Dantes : Méditation et émotions -  Vers la vie intégrale   -   José Le Roy : Notre état naturel   -   Paul Degryse : Méditer selon le chamanisme   -   Vimala Thakar : Education de l’esprit – De l’abandon à la libération   -   Marianne Dubois : La transformation méditative   -   Suyin Lamour : Revenir à la source de l’être – Explorer l’espace conscient   -   Dayana : Petit guide pour le Présence – La vérité de l’instant présent   -   Philippe Guy Muller : La méditation occidentale ou l’art de philosopher -

 

MÉDITATION - LES 7 CLÉS DE LA MÉDITATION

Erik Sablé

Edition Almora

 2013

De plus en plus d’occidentaux éprouvent le besoin de méditer. Cependant la volonté de méditer ne suffit pas car la méditation est un « travail sur soi » particulièrement exigent, c’est pourquoi, il est important pour le débutant d’être aidé.

 

Cet ouvrage présente les 7 clés essentielles pour ouvrir la porte de notre intériorité. Sagesse, maîtrise du souffle, des pensées, concentration… sont quelques-unes des portes à ouvrir pour atteindre la sérénité et le début d’un équilibre.

 

Erik Sablé parle ici dans un langage clair et précis, à partir de son enseignement et de sa grande pratique de la méditation. Grâce à ces 7 clés, l’accès à notre espace intérieur devient enfin possible.

 

Au sommaire de ce petit livre, mais grand dans sa dimension spirituelle nous avons :

Pourquoi méditer ? - Quelques illusions -

1e Clé : La Sagesse - L’impermanence - Etre à l’écoute de son maître intérieur -

2e Clé : S’ouvrir au souffle et au corps - Connaître et apprivoiser le souffle -

3e Clé : Comprendre les mécanismes du mental -

4e Clé : La concentration - Des efforts d’imagination, de visualisation et une certaine tension de l’esprit -

5e Clé : Etre attentif à la racine de l’illusion - Le point de naissance de la pensée -

6e Clé : La Présence - Domaine de l’ineffable -

7e Clé : La joie et la sérénité - Dilatation de notre être et élargissement de la conscience - Un pouvoir de transfiguration - Méthode et pratique de méditation -

Erik Sablé est l’auteur de plusieurs livres de spiritualité, il se passionne pour le Bouddhisme ; l’hindouisme et le taoïsme, mais aussi pour toutes les spiritualités qui permettent à l’homme de trouver sa voie et de pouvoir s’épanouir. La méditation est au cœur de sa pensée. 

 

mḖditation & priÈre  dans le christianisme & le bouddhisme

bourgeois & j.p. schnetzler

Edition  DESCLEE DE BROUWER

 1999

Parmi les manifestations actuelles du dialogue interreligieux, la confrontation entre le bouddhisme et la foi chrétienne apparaît comme l’un des phénomènes les plus marquants. Alors que le bouddhisme s’installe de plus en plus en Occident, par la diffusion de sa sagesse, par la présente de communautés ou le rayonnement de personnalités comme le Dalaï-Lama, il devient plus urgent de préciser ce qui rapproche ou distingue celui-ci du christianisme. En prenant comme thème central la prière et la méditation, ce livre obéit à cette exigence de vérité. On oppose souvent la prière chrétienne, rencontre d’un Autre, et la méditation bouddhiste, recherche du vide. On souligne à l’envie leurs différences. Mais est-ce simple ? Peut-on dépasser les ‘’a priori’’ et les préjugés pour mesurer l’apport de ces spiritualités respectives ?  À travers deux textes successifs, et volontairement parallèles, chacun laissant en lui la place de l’autre, Henri Bourgeois, théologien catholique et Jean-Pierre Schnetzler, bouddhiste, psychiatre, confrontent leurs points de vue sans complaisance. Mais avec beaucoup d’espérance !

 

La méthode d’oraison hésychaste suppose pour sa mise en pratique un lieu tranquille, solitaire, à l’écart de toute agitation, la position assise et les yeux fermés. Mais on peut aussi garder les yeux ouverts et fixer son regard sur la poitrine ou sur le nombril comme sur un point d’appui. Elle implique en outre un apprentissage à la maîtrise du souffle. Il s’agit en fait de recueillir et d’apaiser l’intelligence au rythme de l’inspiration et de l’expiration. Dans un premier temps, l’intelligence doit suivre le mouvement de l’inspiration qui descend jusqu’au cœur et y être retenue en même temps que le souffle. Si l’on a les yeux ouverts, la fixation du regard sur la poitrine est une aide supplémentaire pour faire descendre l’intelligence dans le cœur. Quant à la fixation du regard sur le nombril, elle vise plutôt la lutte contre les passions de l’âme (Triades 1, 2, 7-8). Dans un second moment, l’expiration permet un certain relâchement de l’attention jusqu’à la reprise du souffle. Cet exercice respiratoire s’accompagne d’une invocation, de la récitation mentale et continue d’une formule, telle que « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi » ou sous une forme brève « Seigneur, aie pitié ». Il faut un certain temps pour que cette invocation devienne tout à fait spontanée.

 

Par où commencer la prière ? Voici une réponse toute simple : Si tu ne sais comment prier, arrête-toi un instant, ferme les yeux et laisse ta respiration se calmer, puis tu dis mentalement : « Jésus, Fils du Dieu Vivant (sur l’inspiration), aie pitié de moi pécheur (sur l’expiration) » ou « fais-moi miséricorde ».  Alors, Lui qui est toute bonté se révélera à toi, il te fera le don de son Esprit-Saint et tu goûteras dès ici-bas les joies du royaume éternel.

 

« Le Nom de « Jésus » fut donné par révélation d’En-haut. Il provient de la sphère divine, éternelle, et n’est en aucune façon le produit de l’intelligence humaine, bien qu’il soit exprimé par un mot créé. La révélation est un acte, une énergie de la Divinité ; comme telle, elle appartient à un autre plan et transcende les énergies cosmiques. Dans sa gloire supraterrestre, le Nom de ” Jésus ” est métacosmique. Lorsque nous prononçons le Nom du Christ, lui demandant de se mettre en relation avec nous, lui qui remplit tout, il prête attention à nos paroles, et nous entrons en un contact vivant avec lui. Comme Logos éternel du Père, il demeure avec lui dans une unité indivisible, et ainsi Dieu le Père entre par son Verbe en relation avec nous. … Le Nom de « Jésus » signifie « Dieu-Sauveur » … En priant par le Nom de Jésus-Christ, nous nous plaçons devant l’absolue plénitude et de l’Être premier incréé, et de l’être créé. Pour pouvoir pénétrer dans le domaine de cette plénitude de l’Être, nous devons le recevoir en nous de telle manière que sa vie devienne aussi la nôtre, et cela par l’invocation de son Nom en conformité avec son commandement. »

 

MḖDITER A CŒUR OUVERT

Frédéric Lenoir - musique de Logos

Edition Nil

 2018

" C'est bien là le but ultime de l'art de méditer : être pleinement humain en harmonisant notre esprit, notre corps et notre cœur. " Avec un CD de méditations guidées par Frédéric Lenoir et mises en musique par Logos. La méditation est une pratique millénaire utilisée tant en Orient par les bouddhistes qu'en Occident par les Grecs anciens, et aujourd'hui validée par la recherche scientifique. En développant notre attention, elle nous apprend non seulement à calmer les agitations de notre mental mais aussi à élargir nos perceptions sensorielles. Dans ce livre et ce CD de méditations guidées, Frédéric Lenoir s'attache à aller plus loin en introduisant dans cette pratique la notion de cœur. Méditant depuis plus trente ans, il nous aide à harmoniser notre esprit, notre cœur et notre corps afin que nous retrouvions le goût de la bienveillance, de la confiance, du pardon et de la gratitude. Méditer à cœur ouvert nous invite au plus beau des voyages, le voyage intérieur, un chemin vers la sérénité et la joie.

 

Se concentrer n'est pas méditer. La méditation est détente, relaxation. Se détendre signifie accepter de ne rien faire du tout. Asseyez-vous en silence et observez simplement ce qui se passe. Mais, attention n'essayez pas d'observer ! Car sinon, il vous faut vous concentrer et faire un effort. Restez calme, détendu, réceptif, c'est tout. Pas de lutte, pas de conflit, pas d'effort. La méditation n'est pas spécifiquement orientale et c'est bien autre chose qu'une technique. C'est encore moins un mantra qu'il faut bêtement répéter ! Nul ne peut l'apprendre : c'est une croissance intime.

 

La méditation n'est pas de l'introspection. L'introspection est une réflexion à propos de ce que vous êtes ou faîtes. La psychologie occidentale met l'accent sur l'introspection. En quoi consiste l'introspection ? Prenons un exemple : la colère. Après un accès de rage, vous réfléchissez : qu'est-ce qui l'a provoqué, qu'est-ce qui s'est passé ? Vous vous livrez à une foule de suppositions, d'associations d'idées, mais elles sont toutes tournées vers la colère et détournées de vous. Vous scrutez le moindre détail de l’événement, vous disséquez, vous vous creusez la cervelle, vous voulez savoir comment vous auriez pu éviter cette crise, vous souhaitez ne plus récidiver. C'est un vaste processus intellectuel. L'approche occidentale est analytique, c'est une psycho-analyse. 

 

L'attitude orientale se résume en quelques mots : soyez conscient. N'analysez pas votre colère, ce n'est pas nécessaire. Regardez-la avec une attention totale, neutre, vide de pensées. Demeurez dans le sentiment de rage qui est là, présent. Les explications sont sans intérêt comme vos désirs de renoncer à cette colère ou vos regrets. La seule chose à faire est d'observer. C'est cela se souvenir du soi.

 

Ce CD comprend 10 méditations guidées : Détente du corps et de l'esprit -  Présence  -  Reliance  -  Confiance  -  Amour  -   Pardon  -   Consolation  -  Acceptation  -  Sérénité  -  Gratitude.

 

mÉditations mythologiques

Bruno pinchard

Edition  Le Seuil

 2002

L’auteur nous invite à rentrer dans le chemin des mythes afin de lier la philosophie et la mythologie indispensable à une démarche méditative.

 

Les vibrations dégagées par les méditations est un bonheur dans la symbiose recherchée.

 

Au sommaire de cet ouvrage : Solipsisme du livre   -   Vigilance dans le mystère   -  Du plein mythologique   -  Dantologie transcendantale   -   Forma substantialis   - 

 

MḖDITATION  BOUDDHIQUE  - LA PRATIQUE DE VIPASSANA

Julie Conton

Ed. Mémoires du monde

2016

La pratique de vipassana est une grande opportunité pour tous ceux qui veulent s’extraire de « l’intranquille » pour s’approcher de leur véritable nature. Le mot évoque « la vue pénétrante » ou « la vision profonde ». La pratique relève de ce que l’on nomme parfois rappel de soi, travail de présence à soi-même et conduit à un art de vivre l’instant présent sereinement.

 

En Europe, plusieurs centres proposent des retraites traditionnelles de dix jours pour se familiariser avec vipassana. Julie Conton propose au lecteur de découvrir les principes et les particularités d’une retraite vipassana. Elle a elle-même pratiqué vipassana dans le cadre de l’Institut Vajra Yogini dans le sud de la France.

 

Elle restitue les enseignements du vénérable Antonio Satta et témoigne de son expérience. « La méditation vipassana accompagne la pratique de śamatha, (shamata), ou shiné en tibétain, le « calme mental ». C’est aussi un processus d’auto-purification par l’observation et la connaissance de soi : on observe la nature changeante des sensations, émotions et pensées, expérimentant les vérités universelles de l’impermanence, de la souffrance et du non-soi. Chacun peut pratiquer la méditation vipassana, quelle que soit sa religion ou ses convictions, car sa portée est universelle, constituant une réponse aux interrogations et aux problèmes fondamentaux de l’être humain. »

 

Julie Conton note que de très nombreuses personnes engagées dans l’accompagnement de personnes en grande difficulté ou atteintes de maladies incurables se tournent vers vipassana afin d’être mieux à même de répondre à la demande de ces personnes.

Mais, remarque-t-elle, « s’aider soi-même, c’est plus difficile qu’aider les autres, car il est très difficile de voir nos problèmes de manière objective ». Vipassana permet d’objectiver ce qui se présente sans identification à l’objet. La pratique de l’attention crée les conditions de la méditation sans objet et sans objectif. Ce retour à notre état naturel, non conditionné, dépend simplement d’un autre rapport à la manifestation. « La qualité intrinsèque et innée de l’esprit, c’est la pureté. Le Bouddha est déjà à l’intérieur de nous-mêmes. »

Ces pratiques, cet art de l’être, ne sont pas propres à l’Orient, comme le pensent certaines personnes par manque de culture. On retrouve cette approche dans les traditions occidentales ou moyen-orientales.

 

L’universalité de l’approche découle de la nécessité absolue du silence quelle que soit la voie. La fondation de quelques centres en France et en Europe répond ainsi à un besoin transculturel. Ce petit livre permettra aux lecteurs intéressés de se décider, se préparer et choisir le centre qui correspond le mieux à ce qu’ils attendent de vipassana.

 

Dans le passé, la méditation bouddhiste Vipassana pouvait suffire ; en observant le mental silencieusement, la méditation se produisait. Pour les hommes et les femmes des époques anciennes, particulièrement en Orient, ce n'était pas si compliqué de se relaxer, le rythme de vie était naturel, mais aujourd'hui, la mentalité occidentale s'est propagée dans le monde entier. Et observer le mental n'est plus un travail facile. Notre mental est aujourd'hui encombré, il est rempli de « saletés et de détritus » et observer le mental peut vous rendre littéralement fou ! Si vous êtes novice dans la méditation, si vous fermez les yeux, vous aurez l'impression d'observer un mauvais film de série B qui n'a aucune fin ! Et cela peut-être très perturbant !

 

MḖDITATIONLETTRES SUR LA MÉDITATION - Le Christianisme face au silence

Laurence Freeman

Edition Albin Michel

 2003 

« Méditation chrétienne » : cette expression paradoxale, qui suscite encore la surprise, voire la suspicion chez bien des croyants, est aujourd’hui une réalité partagée par des milliers de pratiquants, dans plus de soixante pays. Réseau informel mais très fraternel, la communauté des méditants chrétiens, œcuménique, montre que, loin d’être un enfermement sur soi, la méditation est avant tout ouverture à l’Autre et aux autres. À mille lieues des syncrétismes new âge, ce mouvement d’origine monastique a su redonner vie à l’antique tradition de contemplation silencieuse et aimante du divin qui forma le fond du premier christianisme.


Depuis 1982, Laurence Freeman assume la direction spirituelle de ce mouvement, conseillant chacun au moyen de lettres lumineuses. Ce sont ces lettres, où l’on parle aussi de l’état du monde, de l’histoire universelle, de Vatican II et du Dalaï-Lama, qui sont ici réunies, formant en quelque sorte le manuel et le manifeste de cette communauté. Dans ce livre Laurence Freeman donne des conseils, pratiques et inspirés, sur la prière, la méditation et la quête de Dieu. Ce recueil permet au méditant de mieux se faire connaître et partager plus largement son expérience de l’Esprit à la communauté plus vaste dont il fait partie. Mais aussi, à se relier aux autres qui pratiquent comme lui l’art de la méditation en mettant l’accent sur la nécessité de développer un réseau de silence à l’échelle de la planète. Ce livre vivifie radicalement le langage utilisé pour transmettre l’esprit de l’Evangile.Un ouvrage qui renouvelle notre vision d’une spiritualité pour aujourd’hui en la rendant plus intime et plus personnelle. Né à Londres en 1951, Laurence Freeman fait ses études secondaires chez les Bénédictins et obtient un Masters Degree en littérature anglaise au New College d’Oxford. Après une expérience professionnelle aux Nations Unies, dans la banque d’affaires et le journalisme, il entre à l’abbaye d’Ealing comme moine bénédictin.

 

Son guide spirituel fut Dom John Main que le P. Laurence connaissait déjà depuis de nombreuses années avant d’entrer au monastère. Il étudie avec lui pendant son noviciat et l’aide à fonder le premier Centre de méditation chrétienne à Londres en 1975. Il l’accompagne ensuite au Canada où ils sont invités par l’archevêque de Montréal à fonder une petite communauté bénédictine enseignant et pratiquant la méditation, point de départ de l’expansion de cette tradition spirituelle dans le monde. Le P. Laurence fut ordonné en 1980.

 

Après la mort de John Main en 1982, le P. Laurence lui succède. Depuis lors, il voyage beaucoup afin de poursuivre l’oeuvre qu’ils ont commencée. Lorsque la Communauté mondiale des Méditants chrétiens fut créée en 1991, le P. Laurence en devint le guide spirituel.

 

Laurence Freeman est moine au monastère de Christ the King, à Cockfosters, dans le nord de Londres, appartenant à la congrégation des bénédictins olivétains. Depuis le Centre international de la Communauté, à Londres, il s’est mis au service d’un réseau mondial de groupes de méditation, en Amérique du Nord et du Sud, Europe, Australie et Asie. Il est actif également dans la rencontre contemplative des différentes religions et a dirigé le programme Way of Peace (Chemin de paix) avec sa sainteté le dalaï-lama. De nombreux ouvrages de Laurence Freeman ont été traduits en français : Jésus, le Maître intérieur (Albin Michel, 2002), Lettres sur la méditation (Le Relié, 2003), La Parole du silence (Le Jour, 1995), La méditation, voie de la lumière intérieure (Le Jour, 1997), et un livre à deux voix avec le Dalaï-lama, Le Dalaï-lama parle de Jésus (Brépols/J’ai Lu, 1999).

 

MḖDITATION -   UN MOT DANS LE SILENCE, UN MOT POUR MÉDITER  INITIATION A LA MÉDITATION CHRÉTIENNE

John Main

Edition Le Jour

 2011

En puisant aux sources de la tradition chrétienne, John Main a redonné vie à l’enseignement d’une forme de méditation qui fait appel à la répétition d’un mantra et qui inspire tous ceux qui souhaitent apprendre à méditer sans pour autant renoncer aux fondements de leur foi. Si vous cherchez une voie contemplative intégrée au monde moderne, vous trouverez dans cet ouvrage un univers de profondeur et de richesses spirituelles absolument uniques.

 

Des milliers de personnes font désormais de cette pratique, le pilier de leur existence sans renoncer pour autant aux réalités et aux exigences de leur quotidien ; la méditation chrétienne est une invitation à une transformation du cœur et de l’esprit pour exprimer, au-delà des apparences, son plein potentiel et son efficacité.

 

La dernière étape de la vie riche et remplie de John Main a été marquée par un épanouissement spirituel extraordinaire, non seulement pour lui-même, mais aussi pour beaucoup d’autres personnes. Pour bien comprendre le sens de ce que fut sa vie, il nous faut saisir l’unité de la démarche qui fut la sienne et qui l’a conduit vers des sommets au cours des dix dernières années de sa vie, période au cours de laquelle il fut un guide spirituel important pour un grand nombre d’hommes et de femmes intéressés à redécouvrir la dimension contemplative de leur foi.

Le Père John Main concevait la vie monastique comme un don de soi et une ouverture aux autres ; sa patience pouvait tout endurer, sauf le compromis et l’étroitesse d’esprit, la grande compassion et la grande assurance qu’il dégageait étaient simplement l’expression de la liberté, de la joie et de cette généreuse humanité qui découlait de son engagement personnel, jamais il n’aurait toléré une religion qui l’aurait empêché de devenir pleinement humain. Ce qui fait la beauté de la vision chrétienne de la vie, c’est qu’elle est une vision d’unité, en effet, dans la perspective chrétienne, toute l’humanité a été unifiée dans Celui qui est uni au Père, toute matière ainsi que toute création sont prises dans le mouvement cosmique qui mène à cette unité : la réalisation de l’harmonie divine. Il ne s’agit pas d’une vision abstraite, mais d’une vision imprégnée d’une profonde joie personnelle, car elle permet à chacun d’affirmer sa propre valeur.

 

La méditation chrétienne selon la tradition, constitue une réponse simple et par-dessus tout, pratique à cette question, et pourtant, au cœur de cette tradition, se trouve l’expérience riche et profonde des saints, connus et inconnus ; a l’origine, il y a les enseignements de Jésus, la tradition religieuse dans le cadre de laquelle il a vécu et enseigné, l’église apostolique et les Pères. Apprendre à méditer ne consiste pas uniquement à maitriser une technique, mais davantage à prendre conscience et à faire l’expérience directe de la profondeur de sa propre nature. Il importe tout d’abord de bien comprendre ce qu’est la méditation dans le contexte de la tradition chrétienne.

 

Le terme de méditation est ici dans le sens de contemplation, prière contemplative, prière méditative… La méditation permet essentiellement d’approfondir la relation fondamentale de notre vie : celle qui nous relie à Dieu, notre Créateur, mais auparavant il faut développer la relation avec nous-même, apprendre à se connaitre et se poser les bonnes questions sur les questions de fond, à savoir, d’où je viens, où je vais et qui je suis. Autrement dit développer nos capacités de paix, de sérénité, d’équilibre et de curiosité intuitive, bien sur faut il être sur que nous sommes sur les bons rails et vouloir aller à la rencontre de celui qui est en nous et qui ne demande qu’à nous aimer, nous aider et nous protéger, il faudra alors dégager tous les obstacles entre lui et nous, c'est-à-dire se libérer du matérialisme pesant et aveuglant. La méditation-prière-contemplation fait partie de l’arsenal mis à notre disposition pour dégager notre horizon spirituel. Cet ouvrage de John Main nous aide et nous indique des méthodes pour y arriver.

 

John Main (1926-1982), né à Londres, est prêtre et moine bénédictin. Après un séjour à Kuala Lumpur, en Malaisie, il fut à l’origine d’une voie de méditation chrétienne développée au Canada et qui a débouché sur la création de la Communauté mondiale pour la méditation chrétienne (CMMC). Parmi ses titres traduits en français : Un mot dans le silence, un mot pour méditer (2011), Le chant du silence, l’art de méditer (2013), Méditer chaque jour et trouver la paix intérieure (2014) – Le passeur Éditeur.

 

John Main est un de ces visionnaires qui ont contribué à restaurer la dimension contemplative dans le christianisme et la culture occidentale. Après des études de droit à Dublin (Irlande) de 1950 à 1954, il devient diplomate dans le British colonial Service, en février 1955. Il découvre la pratique de la méditation lors d’une mission en Malaisie lors d’une visite auprès de Swami Satyananda, un moine hindou né au Sri Lanka, fondateur de la Pure Life Society. John Main comprend vite qu’il est en présence d’un maître et lui demande quel est le fondement spirituel de l’ashram : la méditation lui répond le Swami, et John Main lui demande de l’initier. Ce qu’il fit pendant les dix-huit mois du séjour de John Main en Malaisie

 

Tel fut le point de départ du pèlerinage de John Main dans la méditation, qui devint le pilier de sa vie de prière chrétienne. Après avoir été professeur de droit au Trinity College de Dublin, John Main décide de se faire moine, et entre à l’abbaye bénédictine d’Ealing, à Londres en 1959, où il est ordonné prêtre en 1963. En 1973, il découvre dans la tradition chrétienne la pratique de la méditation que lui avait enseignée le Swami, en lisant les écrits de Jean Cassien (345-435), moine chrétien et père du désert. Elle consiste à utiliser une seule et unique « formule » sacrée pour entrer dans le silence intérieur. Pour le moine bénédictin, la « voie du mantra » était la voie la plus simple et la plus radicale qui permettait de s’ouvrir à Dieu.

 

Selon John Main, la méditation est un pèlerinage vers son propre centre», ce qui fait écho à de célèbres mystiques chrétiens tels Julienne de Norwich (1342-1416) ou Jean de la Croix (1542-1591). C’est ce qu’il enseigna, lorsque, en 1974, il crée à Londres une petite communauté de laïcs, hommes et femmes, pour transmettre la pratique de la méditation chrétienne. À la demande de Mgr Leonard Crowley, évêque auxiliaire de Montréal, il s’installe au Canada et fonde, en mars 1977, un prieuré bénédictin voué à l’enseignement de la méditation, qui deviendra, en 1991, la Communauté mondiale pour la méditation chrétienne (CMMC), aujourd’hui présente dans une centaine de pays. John Main meurt le 30 décembre 1982, et c’est Laurence Freeman, lui aussi bénédictin olivétain qui fut son élève en Grande-Bretagne et le suivit au Canada, qui lui succède. Il assure aujourd’hui la direction spirituelle de la CMMC.

 

Au sommaire de cet ouvrage : Le recouvrement de soi - Apprendre à être silencieux - la puissance du mantra - la plénitude de vie - La méditation : une expérience chrétienne - le Soi - le Fils - L’Esprit - le Père - la tradition des mantras - Apprendre à dire et à exprimer les mantras - le renoncement à soi - Jean Cassien - Cherchez le royaume - La réalisation de notre harmonie personnelle - la réalité du moment présent - La communauté chrétienne -

 

MḖDITATION -    APPROCHES DE LA MḖDITATION

Arnaud Desjardins

Edition de la Table Ronde

1995

Autrefois grand voyageur, réalisateur pour la télévision de films sur les spiritualités vivantes de l’Orient, films qui ont fait date, auteur d’une vingtaine d’ouvrages dont l’impact ne cesse de croître, Arnaud DESJARDINS vit aujourd’hui en Ardèche où il se consacre à transmettre ce qui lui fut jadis enseigné.

 

Popularisé par la vogue des spiritualités orientales, le mot « méditation » nous évoque immédiatement l’image d’une personne assise, immobile et les yeux clos. Il existe cependant de nombreuses approches de la méditation, depuis celles destinées aux débutants jusqu’aux formes les plus complexes réservées aux ascètes avancés.

 

Si toutes les traditions, qu’il s’agisse de l’hindouisme, du bouddhisme zen ou tibétain, du soufisme et, bien sûr, du christianisme, préconisent l’exercice de la méditation, le même mot recouvre des pratiques parfois fort différentes selon le chemin suivi. Ce livre ne se veut pas un ouvrage d’érudition passant en revue les diverses formes de techniques de méditation à l’intérieur des traditions spirituelles, mais un guide pratique à l’usage des Occidentaux insérés dans le monde d’aujourd’hui.

 

Pour la première fois, Arnaud Desjardins rassemble ici l’essentiel de son expérience personnelle pour proposer à ses lecteurs une série d’approches, immédiatement accessibles, de la méditation

 

MÉDITATION SUR L’ESSENCE DE LA PENSÉE  -  UN CHEMIN VERS LA PAIX INTÉRIEURE

ERIK  SABLḖ 

ÉDITION  ALMORA

 2010

Toutes les pratiques de méditation visent à obtenir le silence du mental. Beaucoup d’enseignements adoptent une attitude volontariste et considèrent les pensées errantes comme un ennemi qu’il faut vaincre. Or, vouloir maîtriser les pensées, c’est un peu comme vouloir combattre le vent avec une épée, disent les textes bouddhistes. Il est préférable de chercher à comprendre le processus de la pensée, pour saisir ce qu’elles sont, ce qu’elles veulent. Alors le silence intérieur et la paix s’installeront naturellement et durablement en nous. C’est cette voie que propose ce petit ouvrage.

 

Quelques sujets traités dans cet ouvrage : La nature de la pensée – l’origine des pensées – l’impermanence- la pensée créatrice du monde- les mécanismes de l’attachement- les émotions- l’angoisse – ce que cherchent les pensées – le MOI – états spirituels et libération – l’humilité parfaite –

 

A la fin du livre quelques exercices sont proposés

 

mÉditation selon la voie de la connaissance

Erik sablÉ

Edition  MERCURE DAUPHINOIS

 2004

Il existe plusieurs voies qui sont autant de chemins vers la réalité spirituelle. La Voie de la Connaissance en est une. Très ancienne, elle se retrouve aussi bien en Orient (le Jnana – yoga) qu’en Occident (Plotin, etc.). Cette voie est particulièrement bien adaptée à notre époque en raison de l’usage qu’elle fait de l’intellect.


Cependant, elle utilise ce pouvoir de la pensée non pas pour se perdre dans l’analyse, dans la multiplicité des savoirs, mais pour ramener l’être à l’unité. Dans la Voie de la Connaissance, notre attention, au lieu de se porter vers l’extérieur, se tourne vers l’intérieur. Elle ne s’intéresse pas au spectacle, mais à la conscience qui perçoit.


Différentes méditations sont proposées ici : sur le mental, la conscience, le désir, le temps, l’espace qui nous permettront de comprendre la nature réelle du monde, et nous mèneront au centre de nous-mêmes où demeure la Présence.


Y est étudié :La Méditation – la Sagesse de l’abandon – l’Impermanence – le Mental – le Désir – la Discrimination – le Temps – l’Espace – la Méditation créative – la Contemplation – la Veille et l’Humilité.

  

MÉDITATION   BOUDDHIQUE   B.A- BA

ERIK  SABLḖ

Edition PARDES

 2002

L’être qui s’engage dans une démarche spirituelle, pressent instinctivement que l’état ordinaire de l’homme est une impasse. Il se sent profondément limité, insatisfait, et il sait que cette insatisfaction n’est pas due à une condition sociale particulière, ni à un manque affectif : quel que soit notre degré de confort, elle sera toujours la même, aucun objet ne pourra jamais la combler, aucune thérapie la modifier.

 

Elle est beaucoup plus profonde, puisqu’elle se trouve à la racine même de notre vie. En fait, ce manque est un manque spirituel. Il naît lorsque l’homme ne répond pas à sa vocation profonde qui est d’explorer son intériorité, pour vivre une autre conscience ; vaste et lumineuse, et s’établir en elle, car cette autre conscience est sa véritable demeure.

 

L’Occident chrétien a souvent considéré l’accès à ce lieu de plénitude comme le fait d’une grâce particulière ou d’une disposition naturelle de l’individu. En revanche, dans la plupart des traditions orientales, on accède à cette demeure de lumière et de paix en suivant une discipline précise, c'est-à-dire en effectuant une série d’exercices qui nous permettrons d’orienter notre esprit autrement, pour le rendre réceptif à cette « grâce »

Cette discipline n’est pas une discipline physique, intellectuelle ou même morale, mais « Un travail sur soi », une réorientation des pensées et des émotions, une conversion du regard. C’est une discipline que nous appelons globalement  méditation ».


Mais la méditation est une véritable aventure, une exploration où se révèlent des zones inconnues, des obstacles imprévus, des moments de doute, de trouble, ou bien des joies illuminatrices, comme si tout s’accélérait soudain, les nuits obscures comme les moments de clarté. C’est donc un paysage ou il faut savoir s’orienter, pour éviter les pièges et les impasses, tout en reconnaissant les signes qui nous feront rester sur la voie juste.
Le bouddhisme est certainement la tradition spirituelle dans laquelle les pratiques de méditation ont le plus d’importance, elles constituent en fait, le cœur vivant de la doctrine bouddhiste et tibétaine. L’importance majeure pour le bouddhisme est la réalisation de ce que les bouddhistes tibétains appellent la « Claire Lumière » et cette réalisation s’obtient essentiellement par la pratique de la méditation


Le but de cet ouvrage est donc de tenter de donner une connaissance, la plus complète possible, des différentes étapes traversées par le méditant au cours de son cheminement, des explications également sur les diverses techniques faisant appel au souffle, à la concentration, à la visualisation, et à la répétition des noms. Un vaste panorama très riche sur l’ensemble de cette doctrine, en font un livre passionnant et fort.

 

Au sommaire de cet ouvrage : Particularité de la méditation bouddhique  -  les fondements et les différentes vois bouddhique   -   voie de concentration et voie de l’investigation   -   la pratique de la méditation  -  la sagesse  -  le Maître  -  le lieu  -  la posture et la pratique  -  les obstacles à la méditation  -  pratique de la concentration  -  le « moi »   -  Maitrî, l’amour bienveillant  -  union du mouvant dans la quotidien  -  l’illumination de Bouddha  -  une pratique contemporaine de la méditation Theravâda   -    la pratique de la méditation d’un maître chinois du 16e siècle  -  termes sanscrits et pâlis     -

 

mÉditation bouddhique – une voie de libÉration

Jean-Pierre schnetzler

Edition ALBIN MICHEL

 1994

À l’heure où le bouddhisme et les voies multiples de la méditation sont à l’honneur, l’ouvrage de synthèse du Dr Schnetzler fait œuvre salutaire de clarification. Il expose tout d’abord l’essentiel de l’enseignement de Bouddha sur la méditation, commun à toutes les écoles du bouddhisme. Il donne ensuite un panorama des nombreuses techniques existantes mais très souvent mal connues et mal exploitées. Avant d’étudier plus en détail deux méthodes complémentaires : la « concentration » et la « vision pénétrante ». Les rapports entre méditation bouddhique et psychologie contemporaine font l’objet d’une réflexion particulière, soutenue par la double expérience de l’auteur, méditant et psychanalyste, ancien psychiatre des hôpitaux et fondateur de plusieurs centres bouddhistes.

 

Tout d’abord, je crois qu’il faut souligner que "méditation" n’a pas la même signification dans le sens oriental et dans le sens occidental du terme. Dans le Robert et le Larousse, la méditation est définie comme "une réflexion profonde sur un sujet". Il s’agit donc d’une activité intellectuelle, s’appuyant sur la pensée rationnelle, discursive, utilisant le langage, des concepts. Telle est par exemple la signification de l’oeuvre de Descartes "Méditations métaphysiques", ou encore de l’expression "plongé dans ses méditations"... Or, la méditation a un tout autre sens en Orient : il ne s’agit nullement d’une activité intellectuelle, mais d’un exercice spirituel qui consiste au contraire à évacuer les pensées, les concepts, les sentiments et les émotions de façon à faire apparaître la nature profonde pure et vide de l’esprit. C’est une pratique, un entraînement mental qui vise au perfectionnement intérieur (bhavana), au développement de la sagesse (prajna) et à l’Eveil (bodhi).

 

La méditation (dhyana en sanskrit) était une méthode de concentration (samadhi) du Yoga répandue en Inde depuis la nuit des temps, et le Bouddha lui-même l’a pratiquée pendant de nombreuses années avant de l’inclure dans son système philosophique comme une pratique essentielle pour parvenir à l’Eveil, puisque lui-même y est parvenu en méditant sous un arbre. C’est ainsi que la méditation est devenue une pratique commune à de nombreuses branches du bouddhisme : aussi bien le bouddhisme originel ou Theravada au Sri-Lanka et dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est, que le bouddhisme du Grand Véhicule ou Mahayana, (avec l’école du Chan en Chine, Zen au Japon, Thiên au Viêt-Nam) et le bouddhisme du Véhicule du Diamant ou Vajrayana au Tibet, au Népal, en Mongolie.

 

Ce qui est intéressant à noter, c’est que si la méditation est une pratique majeure du bouddhisme grâce auquel elle s’est répandue aujourd’hui en Occident sous la forme du Zen puis du bouddhisme tibétain, elle n’est pas une pratique exclusive du bouddhisme. On la pratique nous l’avons vu dans le Yoga, mais aussi dans l’hindouisme et le taoïsme. Chose surprenante, elle a aussi été pratiquée au sein des trois grandes religions monothéistes, le Judaïsme, le Christianisme, l’Islam. Dans un livre récent, "Cerveau de soi, cerveau de l’autre"(4), le neurophysiologiste Pierre Buser a consacré tout un chapitre à la méditation, où il mentionne de nombreux exemples de méditations pratiquées par des fidèles de ces religions, bien que non reconnus officiellement.

 

Pour ma part, je croirais volontiers (mais ceci n’engage que moi) que beaucoup de personnes en Occident ont fait l’expérience de la méditation et de l’éveil, par exemple Pascal dans sa nuit d’extase mystique du 23 Novembre 1654, Descartes dans une nuit de révélation quasi-mystique dans son "poêle" en Allemagne où il eut l’intuition "d’une science admirable", St Augustin lorsqu’en entendant répéter d’une fenêtre voisine "Tolle, lege !"(prends, lis !), il ouvra le livre de l’Apôtre Paul et reçut la révélation qui changea le cours de sa vie. De nombreux religieux ont aussi fait des expériences mystiques, la plupart demeurées cachées, quelques-unes seulement reconnues par l’Eglise, comme Heinrich Suso, disciple de Maître Eckart, Ste Thérèse d’Avila, St Maximilien Kolbe... On peut aussi en rapprocher certaines découvertes scientifiques d’apparence soudaine, comme celle d’Archimède sortant de son bain en poussant son fameux Eurêka !, ou celle de Newton en voyant tomber une pomme. Dans la création artistique également, des exemples abondent d’artistes ayant dans un éclair d’inspiration ressenti une intense union avec leur oeuvre...

 

Toutes ces expériences que l’on qualifierait volontiers de mystiques, qu’elles aient ou non une connotation religieuse, pourraient très bien être conçues comme relevant de la même nature : une résonance des neurones cérébraux pour le scientifique, une union avec Dieu pour le croyant, une réalisation de la nature ultime des choses pour le bouddhiste. Quel que soit le terme utilisé (extase, samadhi, bodhi, wu, satori, ngô), et l’interprétation qu’on en fait, il s’agit à chaque fois d’une expérience subjective unique, indescriptible. Il peut y avoir différents degrés et niveaux d’expérience de l’éveil, depuis l’instant où l’on entrevoit la vérité, jusqu’à la complète réalisation de l’universalité de son être. Pour certaines écoles de méditation, comme le Lin Chi en Chine (devenu Rinzaï au Japon, Lâm Tê au Viêt Nam), l’éveil ne peut être que soudain, pour d’autres au contraire comme le Tsao Tung (devenu Soto au Japon, Tào Dông au Viêt Nam), il peut être progressif.

 

Bien entendu, l’éveil ne résume pas toute la méditation, et le but du méditant n’est pas de jouir pendant quelques secondes d’une intense félicité, mais d’atteindre un bonheur plus durable, plus profond. A quoi cela servirait-il d’avoir l’esprit apaisé, serein pendant les séances de méditation et d’éprouver de l’angoisse, de la colère, de la peine le reste du temps ? Pour être vraiment bénéfique, l’effet de la méditation doit s’étendre à tous les moments de la vie, professionnelle, familiale et personnelle. De fait, ceux qui pratiquent régulièrement la méditation, et notamment ceux qui ont atteint l’éveil, subissent en général une profonde transformation intérieure, ils finissent par ne plus voir les choses de la même façon, même si elles se présentent à eux sous les mêmes aspects. Comme disait un maître Zen : "Avant d’étudier le Zen, je voyais les montagnes comme les montagnes, les fleuves comme les fleuves. Lorsque j’ai commencé à pratiquer le Zen, je ne voyais plus de montagnes, ni de fleuves. Maintenant que je suis plus avancé dans le Zen, je vois les montagnes comme les montagnes, les fleuves comme les fleuves"(17). Est-ce à dire que le Zen ne lui a rien apporté, et que sa vision des choses est restée la même avant et après ? Non, ce n’était pas un retour à l’état initial, mais une évolution de son mental en plusieurs étapes. Au début, il percevait les choses dans leur apparat, couvertes de préjugés, de charges affectives ; ensuite, il réalisait que tout était illusoire et inconsistant ; et à la fin, il voyait directement les choses telles qu’elles étaient, dans leur nature profonde.

 

La méditation n’est pas seulement une technique de perfectionnement mental, une sorte de musculation de l’esprit. Il y a aussi toute une philosophie, une sagesse profonde qui est indissociable de la pratique de la méditation. C’est la philosophie qui oriente la direction de la pratique, laquelle à son tour rend vraiment vivante la philosophie. Certains exercices de méditation (du Yoga en particulier) permettent d’acquérir d’extraordinaires pouvoirs de l’esprit et des facultés para-normales (tels les modifications du rythme cardiaque, de la température corporelle, la lévitation, la voyance, le souvenir des vies antérieures, le voyage astral...), mais tout cela était inutile aux yeux du Bouddha : "De même que l’eau des océans n’a qu’une saveur, le salé, mon enseignement n’a qu’un objet, la cessation de la souffrance".

 

Pour résumer très brièvement, on peut dire que la philosophie bouddhiste repose sur les 4 Nobles Vérités : la souffrance, la cause de la souffrance, l’extinction de la souffrance, et le chemin de la sagesse. Ce chemin est l’Octuple Juste Sentier composé de 3 groupes : la moralité (sila), la concentration (samadhi) et la sagesse ou parfaite connaissance (prajna). C’est la réalisation de l’impermanence (anicca), du non-soi (anatta), de l’interdépendance des choses (pratitya-samutpada), qui permet de voir la vacuité (sunyata), la vraie nature des choses, et d’atteindre la parfaite connaissance. Ainsi, la voie bouddhique peut être considérée comme un remède, et le Bouddha comme un médecin, un maître ou un guide. Mais c’est au souffrant lui-même de prendre le remède, au voyageur de parcourir le chemin, et d’arriver par ses propres efforts, en s’appuyant sur son aspiration à l’éveil (bodhicitta), à déchirer en lui-même le voile de l’ignorance et trouver le Bouddha en lui-même.

 

MÉditation - le chemin est le but manuel de base de mÉditation bouddhique

Chögyam trungpa

Edition VÉGA

 2005

Selon le bouddha, personne ne peut atteindre la santé fondamentale ou l’éveil sans pratiquer la méditation.


Les enseignements présentés ici sur le modèle et la technique de méditation donnent les bases dont chaque pratiquant a besoin pour s’éveiller. Chögyam TRUGPA nous enseigne à abandonner la volonté de mettre la méditation au service de nos ambitions ; ainsi pourrons-nous nous détendre dans l’ouverture.


Il nous montre comment la pratique délibérée de l’attention se transforme en conscience attentive : ainsi libérée, nous découvrons le monde de la vision pénétrante que la conscience nous révèle. Nous intégrerons alors un subtil dispositif psychologique qui structure automatiquement l’ensemble de notre expérience et nous nous apercevrons que la méditation nous transporte progressivement au-delà de ce dispositif et de l’ego en général, jusqu’à l’expérience de la liberté inconditionnelle.


Chögyam Trungpa, l’un des plus grands maîtres spirituels du XXème siècle, est connu pour son talent unique à enseigner le Dharma aux occidentaux.

 

mÉditation pas à pas  -  OSHO

Osho

Edition ACCARIAS  –  L’ORIGINEL

 1998

Ce grand sage et maître, nous invite ici à méditer et à réfléchir à notre devenir. Pour lui le futur de l’humanité sera un équilibre entre la science et la religion. Ce livre est une approche de la méditation hors de toutes croyances et de tous dogmes. Cette méditation doit commencer par une purification du corps, du mental et des émotions. Un excellent livre pour qui veut progresser dans cette voie.

Extrait du livre: Tout d’abord, je voudrais vous souhaiter la bienvenue, parce que vous avez la nostalgie du divin ; parce que vous désirez vous élever au-dessus de la vie ordinaire, vers la vie d’un chercheur et parce que, malgré vos désirs terrestres, vous avez soif de vérité.  Ceux qui ont éprouvé une soif de vérité ont de la chance ; sur des millions de personnes qui voient le jour, seuls quelques-unes n’éprouvent jamais cette aspiration.

 

Connaître la vérité est une grande bénédiction  mais le seul fait d’éprouver cette soif est déjà une grande bénédiction. Même si vous n’atteignez pas la vérité, cela ne fait rien, mais n’avoir jamais éprouvé cette soif serait un grand malheur. Je voudrais vous dire que l’important n’est pas de connaître la vérité. Ce qui est important c’est d’y aspirer, de consacrer tous vos efforts à l’expérimenter, de travailler dur et d’y tendre de tout votre être, d’être résolu et de faire tout votre possible à cette fin.

Si, malgré cela, vous ne l’atteignez pas, peu importe. Mais n’avoir jamais éprouvé cette soif, ce serait la plus grande des tragédies. Je voudrais aussi vous dire que connaître la vérité n’est pas aussi important que d’avoir une aspiration authentique. Cette aspiration est une joie en elle-même. Si vous désirez quelque chose d’insignifiant, vous n’éprouverez aucune joie, même si vous l’atteignez ; mais si vous aspirez à ce qui compte vraiment, à l’ultime, vous serez comblé de joie, même si vous ne l’atteignez pas. Je répète : si vous désirez une petite chose et que vous l’obtenez, vous ne serez pas aussi heureux que si vous aspirez à l’ultime et que vous ne l’obtenez pas vous serez toujours rempli de joie et de bonheur.

 

Le divin naîtra en vous selon l’intensité avec laquelle vous le cherchez. Cela ne veut pas dire qu’une âme ou une énergie suprême pénètrera votre être de l’extérieur. La semence est déjà présente en vous, et elle commencera à pousser. Mais elle ne se développera que si vous pouvez donner de la chaleur à votre soif, de l’ardeur, du feu. Plus vous aspirez au divin, plus il sera possible à la semence qui est cachée dans votre cœur de croître, de germer et de devenir le divin ; plus il lui sera possible de s’ouvrir, de fleurir. Si vous n’avez jamais songé à faire l’expérience du divin, si vous avez jamais éprouvé un désir de silence, de vérité, alors sachez que la semence qui est en vous aspire à grandir. Cela signifie qu’une soif cachée en vous désire être étanchée. Essayez de comprendre qu’un combat très important se produit en vous ; vous devrez aider ce combat et le soutenir. Vous devrez le soutenir, car il ne suffit pas que la semence ait germé : un environnement plus nourrissant est également nécessaire. Et même si la semence a germé, cela ne veut pas encore dire qu’elle fleurira. Pour cela, il faut beaucoup plus.

Parmi les nombreuses semences répandues sur le sol, seules quelques-unes deviendront des arbres. Toutes contiennent cette possibilité : elles pourraient toutes germer et devenir des arbres et chacune pourrait à son tour produire beaucoup d’autres semences. Une petite semence a le pouvoir, le potentiel de produire une forêt entière ; elle contient le potentiel de recouvrir d’arbres la terre entière. Mais il est aussi possible que la semence, avec cet immense pouvoir, avec ce potentiel, soit détruite et que rien n’en sorte. Et ce n’est là que la capacité d’une semence
l’homme est capable de bien plus. Une semence peut créer quelque chose de tellement vaste Si une petite pierre peut être utilisée pour créer une explosion atomique elle peut produire une immense énergie. Lorsque quelqu’un expérimente cette fusion dans son être, dans sa conscience, cette floraison, cette explosion d’énergie et de lumière sont l’expérience du divin. Nous ne faisons pas l’expérience du divin à l’extérieur de nous. L’énergie que nous produisons par cette explosion de conscience, la croissance, la floraison de notre être, cette énergie elle-même est le divin. Et vous avez soif de cette énergie : c’est pourquoi je vous souhaite la bienvenue.

Mais il ne s’en suit pas nécessairement que vous ayez cette soif du seul fait d’être venu ici. Il se peut que vous soyez ici simplement en tant que spectateurs. Il se peut que vous soyez ici à cause d’une vague curiosité
mais aucune porte ne pourra s’ouvrir devant une curiosité superficielle, et aucun secret ne sera révélé à de simples spectateurs. Dans la vie, on doit payer pour tout ce qu’on reçoit, et on doit sacrifier bien des choses. La curiosité n’a aucune valeur ; cest pourquoi elle ne vous mènera nulle part. La curiosité ne vous aidera pas à entrer dans la méditation. Il sagit davoir une soif essentielle de liberté, pas de la curiosité. Hier soir, je disais à quelqu’un que si vous être près d’une oasis et que vous mourez de soif, si votre soif est intense et que vous en arrivez au point où vous sentez que vous allez mourir si vous ne trouvez pas d’eau, si alors quelqu’un vous offre de l’eau, mais à la condition de mourir après l’avoir bue  que le prix de l’eau sera votre vie vous serez même d’accord d’accepter cette condition. Quand la mort est certaine, pourquoi ne pas mourir en ayant étanché votre soif ?


Si vous portez cette intense aspiration, cet espoir en vous, alors sous cette énorme pression, la semence qui est en vous s’ouvrira, elle commencera à grandir. La semence ne germera pas d’elle-même, elle a besoin de certaines conditions. Il lui faut beaucoup de pression, de chaleur pour que sa dure enveloppe se fende et que le tendre germe qu’elle contient puisse pousser. Nous avons tous cette dure enveloppe, et si nous voulons en sortir, la curiosité ne suffira pas. Aussi retenez bien ceci : si vous êtes ici par pure curiosité, vous partirez avec cette curiosité, et rien ne pourra vous aider. Et si vous êtes ici comme spectateur, c’est ainsi que vous partirez, et rien ne peut être fait pour vous. Aussi il faut que chacun de vous regarde en lui-même pour voir si oui ou non il a une aspiration authentique vers le divin. Chacun devrait se poser cette question : « Est-ce que je désire connaître la vérité ? » Soyez très clairs : votre soif du divin est-elle authentique, aspirez-vous ardemment à la vérité, au silence, à la béatitude ? Si ce n’est pas le cas, alors comprenez que tout ce que vous faites ici ne servira à rien ; cela n’aura aucun sens, aucun but. Si vos efforts insignifiants ne portent pas de fruits, ce n’est pas la méditation qui en sera responsable
c’est vous.

 

Aussi pour commencer, il vous faut rechercher l’authentique chercheur en vous. Et soyez très clairs : est-ce que vous cherchez vraiment quelque chose ? Si c’est le cas, alors il y a moyen de le trouver. Un jour, Bouddha visitait un village. Un homme lui demanda : « Chaque jour, tu dis que tout le monde peut devenir illuminé. Pourquoi tout le monde ne s’illumine donc pas ? » « Mon ami », répondit Bouddha, fais une chose : ce soir, fais une liste de tous les habitants du village et écris leurs désirs en face de leurs noms. » L’homme se rendit au village et interrogea tout le monde ; c’était un petit village avec peu d’habitants, et ils lui répondirent. Le soir, il s’en retourna et remit la liste à Bouddha. Bouddha demanda : « Combien d’entre eux recherchent-ils l’illumination ? » L’homme fut surpris, car aucun n’avait écrit qu’il désirait l’illumination. Et Bouddha dit : « Je dis que tout homme est capable d’illumination, je ne dis pas que tout homme la désire. »

Le fait que tout homme soit capable de s’illuminer est très différent du fait que tout homme désire l’illumination. Si vous la désirez, considérez qu’elle est possible. Si vous cherchez la vérité, il n’y a aucun pouvoir sur terre qui puisse vous arrêter. Mais si vous n’aspirez pas à la vérité, alors il n’y a aucun pouvoir qui puisse vous la donner. Aussi, vous devez commencer par vous demander si votre soif est réelle. Si c’est le cas, soyez certains qu’il existe une voie. Sinon, il n’y a pas de voie
c’est votre soif qui sera votre voie vers la vérité. La deuxième chose que je voudrais dire en guise d’introduction, c’est que vous avez souvent soif de quelque chose, mais vous n’espérez pas vraiment obtenir ce que vous désirez. Vous avez un désir, mais vous n’êtes pas optimistes. Le désir est là, mais avec un sentiment d’impuissance. Si le premier pas est franchi avec optimisme, le dernier pas le sera aussi.....

 

OSHO - TOUTES LES COULEURS DU SOLEIL LEVANT

Deva Prashna

Edition Librinova

 2018

"Toutes les couleurs du soleil levant" est un témoignage intime, honnête et sans compromis des 15 années que l’auteure, Deva Prashna, a passé dans la communauté très controversée du guru Osho. Parfois nommé sex-guru, il fut décrié par les médias toujours promptes à voir le scandale et jeter le discrédit plutôt que de se pencher sur l'originalité et la profondeur de cette unique expérience que Osho lui-même nomma : « l’homme nouveau ». Il est vrai que, particulièrement durant la période où la communauté d’Osho s’installa aux USA, dans l’état d’Oregon, des abus de pouvoirs s’immiscèrent dans la structure de cette mini-société innovante, qui en altérèrent la réputation et attirèrent l’hostilité des autorités comme des populations locales. Pourtant, Osho fut un rare mystique qui toucha et touche encore des milliers de personnes dont il changea la vie. Écrit dans un style aussi vivant que poétique, ce récit m’a aspiré dès le début et c’est le cœur dilaté que j’ai reposé ce livre qui m’a autant inspiré qu’élevé. Remarquable témoignage.

N’est jamais né – N’est jamais mort – A simplement visité cette planète Terre entre le 11 décembre 1931 et le 19 janvier 1990

Avec ces simples mots, Osho dicte à la fois son épitaphe et sa biographie ! Durant vingt ans, de 1970 à 1990, Osho a été pour ses centaines de milliers de disciples l’un des plus grands maîtres spirituels qui ait jamais marché sur cette terre. Cependant, il ne fut pour des millions d’autres  qu’un charlatan, un gourou du sexe et un guide spirituel très controversé, y compris en Inde. Vingt ans après sa mort, il est salué comme l’une des 1000 personnes les plus influentes du vingtième siècle par le Sunday Times Britannique et l’un des dix personnages les plus importants de l’histoire de l’Inde. Son influence va encore s’accroître avec le temps car le monde a changé.

Les choses que Osho avait dit il y a vingt ou trente ans, qui choquaient et étaient condamnées alors, sont aujourd’hui totalement acceptées. Mentionner les mots méditation ou yoga était perçu à l’époque avec suspicion et méfiance. Aujourd’hui la méditation est mondialement pratiquée, et ses bienfaits  loués par la communauté scientifique. Sans parler des classes de yoga prenant place dans les plus petits villages de nos campagnes.
Comme les livres d’Osho sont maintenant traduits dans la plupart des langues du monde et largement distribués et ses milliers d’heures de discours sont disponibles sur DVD, CD et Internet, ses mots inspirent une nouvelle génération de chercheurs spirituels. Ses techniques de méditation, soigneusement crées pour l’homme et la femme modernes, ont transformé la vie de beaucoup. Un mot de conclusion ? Il n’y pas de fin dans la vision d’Osho, juste un coup de main vers l’investigation et la compréhension de soi. Comme il le dit lui-même: La science est la valeur ultime. Et il n’y a que deux sortes de science : l’une est la science objective – elle décide du monde extérieur ; l’autre est la science subjective, qui jusqu’à présent a été appelée religion. Mais c’est mieux de ne pas l’appeler religion. C’est mieux de l’appeler science de l’intérieur et de diviser la Science en: science du monde externe et science du monde interne – science objective et science subjective. Faites en un tout, la Science restant la valeur ultime, rien n’est plus haut. ”

 

OSHO - lettres à l’Être

osho

Edition  ALMASTA

 2005

Cent vingt lettres, autant de graines de sagesse, écrites par Osho à une disciple bien-aimée, Ma Anandmayee.


L’invisible et l’inconnu ont ouvert leurs portes closes. Ce que j’ai trouvé, ce que j’ai connu désire se répandre. Souvenez-vous que lorsque les nuages sont pleins d’eau, ils doivent se vider. Et quand les fleurs sont pleines de parfum, elles doivent le répandre librement dans le vent. Quand une lampe est allumée, la lumière rayonne forcément.


Quelque chose de semblable m’est arrivé, et les vents emportent loin de moi les graines d’une révolution intérieure. Je ne sais pas dans quels terrains elles vont tomber et qui les cultivera. Je sais seulement que c’est à partir des mêmes graines que je suis arrivé aux fleurs de la vie, de l’immortalité, du divin. Et quel que soit le sol où elles se posent, ce sol même deviendra les fleurs de l’immortalité.


Dans la mort se cache l’immortel et la mort contient la vie, tout comme les fleurs sont cachées dans le sol. Mais le potentiel du sol ne peut jamais s’actualiser en l’absence des graines. Les graines rendent manifeste ce qui était non manifesté et expriment ce qui était latent.


Tout ce que j’ai, tout ce que je suis, je veux le répandre comme des graines de sagesse, de conscience divine. Ce qui est atteint par la connaissance, l’amour le distribue en abondance. Par la connaissance on connaît Dieu ; dans l’amour on devient Dieu. La connaissance est la discipline spirituelle, l’amour est l’accomplissement.

 

mÉditer au quotidien

Hénépola gunaratana

R. Laffont

 1995

Méditer, pourquoi ?

 

Le but de la méditation est la transformation personnelle. Elle nettoie la pensée de ce qu’on peut appeler des « irritants psychiques » tels que la convoitise, la jalousie, qui nous tiennent enchevêtrés dans une servitude émotive. Et la vie devient paisible au lieu d’être une lutte.


Méditer, comment ? Enseignant la plus ancienne forme de méditation bouddhique, l’auteur a conçu ce livre comme un véritable manuel pratique, qui permet au lecteur de développer ses capacités et de progresser pas à pas vers un idéal de bonheur et de paix.

 

MḖDITATION ET CHEMINEMENTS - VERS OṸ ALLONS-NOUS ?  -

 Divers auteurs

 Edition Ultreia– Eté 2015

2015

Cette revue nous offre de très beaux sujets de méditation avec au sommaire :

 

Assieds-toi et va ! par Jean-Yves Leloup

La nostalgie de l’absolu par Michel Jourdan

Les pèlerinages circulaires – Tro Breiz, le tour d’une Bretagne intérieure  par Gaëlle de la Brosse

Le chemin sacré de Shikoku – Les 88 temples de sagesse   par Marie-Edith Laval

Mes pieds par Eric de Kermel

Hamish Fulton. Quand l’Art traduit la quintessence de la marche  par Marie-Joséphine Grojean

  

MÉTAPHYSIQUE DES YOGAS   -

  Maryse  Choisy

Edition  du  Mont Blanc

 1948

Fondatrice de l’Alliance Mondiale des Religions, Maryse Choisy apparaît comme l’apôtre de l’amoureuse sagesse, c’est-à-dire de la connaissance par l’amour. Cet amour dont elle défend l’unité fondamentale, de la bête à Dieu, du physique à la métaphysique, quelques vives réactions que ces idées aient pu entraîner, notamment au sein de l’Eglise. « Docteur en philosophie après des études supérieures à la Sorbonne et à Cambridge (Angleterre), Maryse Choisy a débuté à Paris dans le journalisme et la littérature pendant les « années Folles » qui ont suivi la guerre de 14.

De cette époque datent les grands reportages qui lui ont valu très tôt une grande notoriété: c’est « Un mois chez les Filles », enquête d’une rare audace menée dans les maisons closes et qui en réclamait l’abolition. (Ainsi devançait-elle la loi d’interdiction qui fut prise seulement après la guerre de 39.) C’est « Un mois chez les Hommes », récit d’une visite aux moines du Mont Athos, dont aucune femme n’avait auparavant forcé la clôture Maintenant elle va « chercher Dieu dans tous les cieux ». Et c’est à la veille de la guerre de 39 qu’un hasard providentiel la met en présence du Père Teilhard de Chardin.

Le savant jésuite, alors peu connu, rayonnant d’intelligence et de charité, a tôt fait de la ramener à la foi de son enfance, par l’exemple vivant d’une synthèse entre science et religion. Se noue alors une amitié qui durera jusqu’à la mort, en 1955, du grand penseur catholique.

 

La paix rétablie, Maryse Choisy, toujours en quête des « choses cachées », se voue à la psychanalyse, cette science neuve qui explore l’inconscient, les motivations obscures des hommes, responsables des temps de barbarie que l’on vient de vivre. Maryse Choisy a visité l’Inde pour la première fois au lendemain de la guerre de 14. Son deuxième voyage, elle le fait en 1952. Elle passe plusieurs mois à faire retraite à l’ashram de Sivananda à Rishikesh. Un nouveau tournant s’amorce là dans sa carrière. Entre l’Est et l’Ouest, il est temps de jeter un pont. L’œcuménisme est dans l’air.

 

En 1965, Maryse Choisy prend part à Delhi -c’est son troisième voyage en Inde- à un grand congrès interreligieux sous l’égide d’un maitre sikh. Alors un grand dessein germe dans son esprit. Dès son retour à Paris, Maryse Choisy crée l’Alliance Mondiale des Religions. Le Congrès constitutif a lieu au début de 1966, sous le double patronage du Vatican et du Dalaï Lama. Il s’agit de faire en sorte que les différentes religions et spiritualités du monde, tout en restant elles-mêmes, se connaissent, se comprennent et s’aiment mieux, en découvrant par un travail commun de recherche, leur unité profonde. « Tout ce qui monte converge », a dit Teilhard de Chardin. Maryse Choisy dira « la mystique rapproche ceux que la théologie sépare ». L’autre aspect de l’entreprise, le plus original, est de faire dialoguer librement hommes religieux et hommes de science.

 

De fait, l’apport principal de Maryse Choisy a la pensée actuelle, c’est une vision du monde fondée sur l’amour. L’amour, à ses yeux, c’est la parole perdue de la Bible, après laquelle soupire une humanité en détresse. C’est l’amour qui peut faire la paix entre les sexes, entre les hommes et les nations. C’est l’amour qui peut faire notre salut en remportant la victoire sur la mort. Pourvu que nous sachions mettre nos vibrations intérieures en résonance avec l’énergie cosmique, source de toute vie. Entendons qu’il s’agit de l’amour élevé au plan divin, celui dont les saints offrent le modèle. Certes il se nourrit d’abord de la force sexuelle. Mais il faut savoir la transmuer, cette force sauvage, en énergie spirituelle. C’est ici que les techniques orientales pour la montée de la force nerveuse (de la kundalini) à travers les çakras – que Maryse Choisy, avant beaucoup d’autre, a contribué à nous faire connaître – peuvent être d’un grand secours aux Occidentaux, quand la seule dévotion ne suffit pas pour susciter la sublimation nécessaire.

 

 Extrait du dernier chapitre de cet ouvrage de Maryse Choisy : Si nous nous plaçons à un point de vue purement scientifique, la plus grande valeur des yogas réside incontestablement dans leur psychologie. Tout au long de cette étude des comparaisons se sont imposées involontairement. Quand on met en parallèle la psychologie de nos écoles européennes et la psychologie hindoue, la balance penche quelquefois en faveur des yoguins. Le professeur Laubry et Mlle Thérèse Brosse l’ont déjà constaté. Le Radja yoga est à la fois plus poussé, plus subtil et plus expérimental. Cependant quelques-unes de ses pratiques ont été soit retrouvées spontanément par nos psychologues, soit reprises sans indication de source le plus souvent.

 

Ainsi, par exemple, toute la rééducation de l’attention tentée chez nous a toujours été tirée des procédés du yoga. Montrer d’abord un objet, puis deux, puis plusieurs et demander au sujet de les décrire est du Radja yoga pour jardin d’enfants. Rudyard Kipling a vulgarisé ces méthodes dans Kim. Elles sont maintenant à la portée de tous les vendeurs de succès en vingt leçons. L’éducation sensorielle, l’entraînement à la concentration, les exercices sur la volonté qui sont tout de même d’une autre classe ont aussi mystérieusement glissé d’Orient en Occident. Le médecin suisse Vittoz semble s’être inspiré de ces procédés indiens.

 

Avec cette différence que les yoguins ont proposé l’hypothèse des « petites vies ». Tandis que j’ai vainement cherché une bonne explication de la suggestion dans la psychologie occidentale. Et Freud s’est « révolté » contre la manière de penser d’après laquelle « la suggestion qui expliquait tout n’aurait besoin elle-même d’aucune explication ». Pierre Janet l’appelle « la provocation d’une impulsion à la place d’une action réfléchie ». Mais le processus de cette « provocation » demeure mystérieux.

 

M. Robert Desoille admet qu’« un certain degré de suggestibilité est une aptitude normale commune à tous les hommes ». Il est pourtant obligé d’avouer qu’il manque quelquefois a ces recherches une méthode s’inspirant de principes d’ordre général ». Il se contente de constater que « la suggestion nous permettra de placer le sujet dans un état d’attention passive qu’il ne faut pas confondre avec l’état de crédulité de l’hypnose, état incompatible avec la conservation d’un esprit sain ».

 

Au premier abord on ne voit pas le rapport entre la psychanalyse et les méthodes yoguies. Il est probable que Freud ignorait le Radja yoga. Je dis : « Il est probable ». La culture de Freud était immense. Il pouvait fort bien avoir connu quelques procédés indiens qui traînaient dans l’air des bibliothèques. Freud avoue lui-même sa parenté métaphysique avec Schopenhauer. Mais le schopenhauerisme à son tour, n’est-ce pas de l’indianisme déguisé ?… Malgré les déguisements, malgré les déviations, quelques étincelles du foyer primitif ont survolé le temps et l’espace. Tous les philosophes influencés par Schopenhauer retrouvent, sans connaître l’Inde, un concept hindou sous la cendre. Nous savons par exemple combien le bovarysme d’un Jules de Gaultier est proche de la Chandogya Oupanisad et de la mâyâ védantine. Jules de Gaultier en fut le premier étonné quand je le lui dis. Il n’avait pas lu les Upanisads. Il aimait Schopenhauer.

 

Je veux croire pourtant à une rencontre merveilleuse dans le sur-moi, dans le sentiment de culpabilité, dans l’assassinat mental, dans l’ambivalence amour-haine, et surtout dans cette classification des états inconscients que la psychanalyse a donnée à l’Europe. La sympathie intellectuelle ignore les frontières. Deux psychologues de génie peuvent arriver aux mêmes résultats par des moyens différents. Ainsi cette notion d’âhimsa qui nous avait tant intrigués chez Pâtangndjali s’éclaire par le « désir de tuer » de Freud. Pourquoi chez les yoguins une pensée mauvaise équivaut-elle au meurtre ?… La psychanalyse nous l’expliquera deux millénaires plus tard. « Le premier et le plus important commandement qui ait jailli de la conscience à peine éveillée était : tu ne tueras point. Il exprimait une réaction contre le sentiment de satisfaction haineuse qu’à côté de la tristesse on éprouvait devant le cadavre de la personne aimée et qui s’est étendu peu à peu aux étrangers indifférents et même aux ennemis détestés. »

 

Dans cette ambivalence amour-haine, la psychanalyse est encore très schopenhauerienne… et donc indienne. On connaît le célèbre passage des porcs-épics de Schopenhauer: « Un jour d’hiver glacial, les porcs-épics d’un troupeau se serrèrent les uns contre les autres afin de se protéger contre le froid par la chaleur réciproque. Mais, douloureusement gênés par les piquants, ils ne tardèrent pas à s’écarter de nouveau les uns des autres. Obligés de se rapprocher de nouveau, en raison du froid persistant, ils éprouvèrent une fois de plus l’action désagréable des piquants, et ces alternatives de rapprochement et d’éloignement durèrent jusqu’à ce qu’ils aient trouvé une distance convenable où ils se sentirent à l’abri des maux. » Voici surtout ces lignes qui pourraient être signées de Pâtangndjali. Elles sont la traduction européenne de l’âhimsa.

 

« Notre inconscient se contente de penser à la mort et de la souhaiter, sans la réaliser. Mais on aurait tort de sous-estimer cette réalité psychique par rapport à la réalité de fait. Cette réalité est déjà assez grave et grosse de conséquences. Dans nos désirs inconscients, nous supprimons journellement, et à toute heure du jour, tous ceux qui se trouvent sur notre chemin, qui nous ont offensés ou lésés. » « Que le diable l’emporte ! » disons-nous couramment sur un ton de plaisanterie destiné à dissimuler notre mauvaise humeur. Mais ce que nous voulons dire réellement, sans l’oser, c’est : « que la mort l’emporte !» et ce souhait de mort, notre inconscient le prend plus au sérieux que nous ne le pensons nous-mêmes et lui donne un accent que notre conscience est prête à désavouer. Notre inconscient tue même pour des détails. Comme l’ancienne législation athénienne de Dracon, il ne connaît pas d’autre châtiment pour les crimes que la mort, en quoi il est assez logique, puisque tout tort infligé à notre moi tout-puissant et autocratique est, au fond, un crimen laesoe majestatis.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

Avant propos de Paul Masson-Oursel   -   Introduction aux philosophies hindoues  -   l’ontologie du vedanta, du samkhya et du djgnana yoga   -    la métaphysique du mouvement, la cosmologie et l’évolutionnisme du djgnana Yoga   -  La morale yoguique et le Karma Yoga   -   la panpsychisme du yoga et ses plans de conscience   -   la Çakti dans le macrocosme et dans la constitution des corps humains   -   La théorie du logos, du son et du rythme dans le mantra yoga   -   le son primordial  -  le jeu hédonique des gounas dans le corps   -   

 

MILARÉPA  -   ŒUVRES COMPLÈTESLA VIELES CENT MILLE CHANTS

Traduction MARIE-JOSÉ  LAMOTHE

ÉDITION  FAYARD

 2009

Ce livre est l’œuvre de deux vies. Celle, célèbre, d’un mystique tibétain du XIIe siècle, et celle, fervente, d’une traductrice qui sut inventer son propre chemin d’exil, quinze années durant, en suivant mot à mot, mais aussi pas à pas, l’exemple de l’ermite-poète. Exemple venu d’un autre âge et d’une terre qui semble lointaine, mais qui témoigne d’une présence si intense que rien ne peut occulter la force et la pérennité de son message, y compris aux yeux de ceux qui s’en remettent et se soumettent d’ordinaire aux illusions du temps.

 

Car Milarépa est présent. Son œuvre La Vie et les Cent Mille Chants, relèvent du récit d’aventure, de l’épopée, du florilège, de dialogues et de poèmes, mais surtout de l’art de vivre en choisissant l’errance, la méditation et le dénuement pour tout viatique.

 

A travers cette œuvre c’est l’évocation d’un parcours spirituels les plus foudroyants qu’ait jamais accompli un être humain. Milarépa (Mila-vêtu-de-coton) est celui qui réside dans les ermitages les plus vertigineux, en lisière des glaciers, sur les pentes de l’Everest ou du mont Kailas. Il est celui qui improvise spontanément la joie de la dépossession, la beauté des solitudes, la fin des souffrances, celui qui indique la voie de la délivrance, ici et maintenant, que cet ici soit le Tibet ou l’univers entier, que ce maintenant se situe jadis ou aujourd’hui même.

Sa biographie relate les tourmentes de son enfance, entre la mort de son père et l’autoritarisme de sa mère, mais aussi relate l’acquisition des pouvoirs magiques, avec les purifications douloureuses infligées par son maître spirituel Marpa, maître intraitable, violent mais subtil. Ayant maîtrisé la chaleur intérieure et pacifié son esprit, il devient alors pareil à ce miroir sans tache qui rend toute chose à sa transparence première. Puis vient le temps des rencontres avec les fils spirituels et les disciples, temps durant lequel il va psalmodié pour eux les enseignements de la voie abrupte qu’il a suivi, à l’écart des sentiers balisés, loin des aléas domestiques et des existences mondaines.

 

On trouvera Tsang Nyon Heruka, qui écrira et codifiera son enseignement et donnera naissance à une lignée de retraitants intrépides appelés « fous » tant ils se soucièrent peu des convenances et des hiérarchies monastiques, voulant rester fidèle à leur maître  le Yogi- poète Milarépa. Car Milarépa n’a que faire des institutions ecclésiastiques et des réflexes grégaires, sans attache, sans avoir, il poursuit son chemin de crête, manifestant une allégresse qui ignore toute raison sociale. Sa parole transmet une sagesse folle, irréductible, sublime, à l’image du grand délivré qu’il est devenu.

 

Dans sa traduction, M. J. Lamothe s’est attaché à restituer le rythme, ou mieux encore la rumeur de la langue tibétaine, avec cette part d’oralité si bien accordée à l’espace du Haut-Pays. C’est que pour elle, l’approche de l’œuvre de Milarépa exigeait plus que de nécessaires connaissances linguistiques ou culturelles. Une exploration du milieu naturel, sans cesse revivifiée par de nombreux et longs séjours dans l’Himalaya et au Tibet, lui semblait indispensable, nombre d’allusions, à première vue obscures ou incompréhensibles dans les textes, ne se dévoilant tout à fait qu’aux abords des ermitages. Dans sa postface M.J. Lamothe fait partager non seulement sa déambulation dans les pas de Milarépa, mais l’ensemble de son parcours et de ses rencontres d’altitude. En dépit de sa disparition brutale en 1998, Marie-José Lamothe a mené à bien le projet démesuré qui s’incarne désormais dans ce livre. Son nom est devenu indissociable de celui du Maître de vie qu’elle s’était choisie.

 

Ce livre de 1140 pages contient : La vie – et Les cent mille chants – qui représentent l’œuvre totale de Milarépa, A la fin du livre, l’auteur consacre 70 pages environ à décrire le Tibet, son environnement et l’influence de Milarépa sur les bouddhistes et le peuple tibétain.

 

MYSTIQUES ET MAGICIENS DU TIBET

Alexandre DAVID-NEEL

Edition PLON 

 1973

Étude psychologique sur l’ésotérisme tibétain par la grande voyageuse Alexandra Néel qui a vécu longtemps au Tibet et a étudié le côté mystique et rituélique des moines et des sorciers.

 

Alexandra David Néel fait partie de ces écrivains dans la lecture desquels on peut s'abîmer sans effort - au sens, non d'une chute, mais d'une plongée passionnante. Avec elle, le récit de voyage et la méditation sont toujours si intimement mêlés que les concepts les plus forts ne nous lassent jamais, toujours véhiculés par des scènes et des personnages dignes d'un grand roman.

 

Ainsi, quand elle raconte de quelles façons l'ancienne magie chamanique continue de sous-tendre la vie tibétaine, en-dessous de la “ couverture bouddhiste ”, la grande voyageuse nous amène à nous interroger sur les sujets les plus graves, touchant à la vie et à la mort, au sacré ou à la métaphysique, mais toujours avec la légèreté d'une conteuse. Et quel conte ! On sait qu'ADN (comme l'appellent ses amis) fut souvent la première à pénétrer certains lieux et grands secrets du “Toit du Monde”. Quand ces secrets touchent à l'ésotérisme et à la magie, l'affaire prend une tournure extraordinaire. Dans un sens initiatique. Derrière le bouddhisme tibétain, se cache la magie primordiale du chamanisme

 

Le Bouddhisme se déploie en une multitude de doctrines et d'écoles différentes, que ce soit en Chine, en Inde, au Tibet ou bien au Japon, et n'oublions pas aussi en occident où il a su conquérir les esprits et les cœurs, le Bouddhisme représente une des formes les plus harmonieuses et complémentaires entre le sacré et le profane. De par sa grande flexibilité et accessibilité, le Bouddhisme permet de penser et d'agir en ayant plusieurs niveaux de conscience de ses actions et une meilleure harmonie entre la vie quotidienne et la vie spirituelle, c'est aussi cette intéressante dualité très abordable par tous qui explique sa grande popularité en occident, loin devant certaines autres religions qui contraignent et ne laissent pas forcément autant de liberté de penser, ou tout simplement le libre arbitre... mais ceci est une autre histoire !

 

Parmi ces types de Bouddhisme, celui qui me semble le plus abouti en terme de profondeur ésotérique et d'enseignement occulte, c'est bien le Bouddhisme tibétain. Il est issu historiquement parlant de multiples influences, à la fois chinoises, hindouistes et aussi (mais ici cela semble très peu connu) d'influences occidentales Jésuites durant le XIVe siècle. Si je devais personnellement qualifier le Bouddhisme tibétain, je dirais sans aucun détour qu'il s'agit d'une forme de chamanisme évolué, avec des rituels magiques extrêmement performants.  

 

Il existe des similitudes de méthodes "chamaniques" en ce qui concerne les rituels utilisés chez les bouddhistes tibétains et plus précisément chez les "Bön" qui me semblent les plus authentiques et anciens (néanmoins sans jugement de valeur de ma part en terme d'action…). En effet, le Chamanisme est une voie royale vers le dialogue et sur l'ouverture du monde des esprits, sur celui des morts et celui des forces de la Nature, ce sont donc d'une certaine façon, pour simplifier, à tous les niveaux des entités : des entités défuntes, des entités supérieures (ou non) et des entités naturelles (surnaturelles seraient même plus adapté).

 

Chaman et Lama disposent de cette même science d'entrer en contact avec ces diverses entités afin, évidemment, de leur demander de l'aide ou de résoudre un problème spécifique. D'un côté l'on "entre en transe", de l'autre on "entre en méditation". À noter que les deux méthodes sont assorties de rituels ou d'offrandes sensiblement identiques avec des récitations ou chants (mantras). De même, l'on sait qu'il faut une structure mentale très exercée pour accéder au "monde invisible" et qu'il est aussi nécessaire d'en avoir la sagesse (ou du moins la Connaissance). Le terme de Sagesse n'est pas adapté ici, c'est un terme occidental trop orienté positivement pour le garder, par contre la Connaissance implique cette potentialité d'agir magiquement en plein pouvoir et en "sur-conscience", dans un sens ou dans un autre, mais pas toujours positivement…

 

La plupart du temps, Chaman ou Lama, qui exercent tous les deux des rituels magiques selon leur tradition, utilisent chacun des "tracés" ou des formes symboliques qui sont autant de catalyseurs du rituel que de leurs propres pouvoirs d'initiés. En examinant ces types de figures souvent très géométriques (pentagramme, mandala, dessins de divinités ou de démons, etc.), l'on peut effectivement aussi y voir immédiatement de grandes similitudes non seulement symboliques mais aussi presque mathématiques (dans le sens des nombres sacrés utilisés ou de la géométrie…), comme si ce langage scientifique était aussi l'apanage des sorciers et mages bouddhistes.

 

Dans les deux traditions l'on cherche avant tout à canaliser son énergie et à la transmuter dans le rituel pour ouvrir un passage vers une dimension supérieure afin d'entrer en contact avec une entité. Mais finalement l'on s'aperçoit assez vite que les entités ou déités recherchées sont elles-mêmes des énergies sur un plan supérieur… Cherchons maintenant une différence fondamentale d'interprétation des deux magies, chamanique et bouddhique : là où le chaman cherche l'aide de l'entité ou de l'esprit afin de résoudre le problème dans notre niveau de réalité, le Lama bouddhiste va chercher à s'identifier à la déité en s'appropriant son image énergétique afin d'enrichir lui-même son état de conscience pour modifier la réalité ! D'un côté l'aide vient d'en haut et prend souvent possession du sorcier-chaman, de l'autre le Lama s'investit du pouvoir de la déité afin d'en posséder la puissance. Dans les deux cas les énergies fusionnent. 

 

20 N

NAGARJUNA  - TRAITÉ  DU  MILIEU

NAGARJUNA

ÉDITION  DU  SEUIL

 1995

Ce traité du milieu comporte un commentaire de Tsonkhapa Lonsang Drakpa et de Choné Drakpa Chédroub.

 

Après le passage du Vainqueur Shakyamouni, les doctrines du Véhicule des Auditeurs se propagèrent largement ; peu nombreux étaient les détenteurs du Véhicule des Héros pour l’Eveil, dont la pratique et l’étude se détérioraient. Au IIe siècle apparut Nagarjuna, qui établit le système du milieu (madhyamaka).

 

Le traité du milieu est la plus ancienne synthèse qui nous soit parvenue des soutras de la Perfection de sagesse, (prajnaparamita). C’est le texte capital par excellence pour qui veut entrer dans la voie de la libération et entreprendre la révolution intellectuelle requise pour une telle démarche.

 

Le traité démontre l’absence de nature propre de tous les phénomènes extérieurs et intérieurs. Il met en lumière l’absence d’existence réelle de la moindre particule, du plus court moment de conscience. Les apparences sont semblables à un rêve, au reflet d’un visage dans un miroir. Nagarjuna s’attaque à toutes les facettes de notre perception rigide du monde et des êtres. Il met en doute, mine et détruit nos modes de pensée coutumiers. En réduisant nos certitudes à néant, il trace la voie menant au plein épanouissement d’un éveillé.

 

En 27 chapitres, Nagarjuna analyse :

Les conditions, le mouvement, les facultés, les composés, le préexistant, le feu et le combustible, la souffrance, les formations et le contact, la nature propre, l’asservissement et la libération, l’acte, le temps, l’assemblage, la production, la destruction, les méprises, les vérités supérieures, les douze facteurs de l’existence, l’au-delà des peines etc.

 

nirvana

Divers Auteurs

Edition Les Cahiers de l’Herne

 1993

L’homme est nu devant son existence et sa mort confondues : selon la tradition indienne, son existence est incurablement affligée de six misères – faim et soif, douleur et égarement, vieillesse et mort –, et la souffrance qui lui est inhérente est destinée à se prolonger indéfiniment, par-delà la césure de la mort.

 

Aussi la délivrance ultime, qui en est le parfait négatif, dans la mesure où, coïncidant avec l’atteinte d’un point de non-retour, elle est censée lever définitivement la contradiction de l’existence comme souffrance et séparation, exprime-t-elle l’ambition sans doute la plus profonde de la conscience humaine, à laquelle celle-ci ne saurait renoncer sans se renoncer elle-même.

 

Est donc en jeu la possibilité d’une expérience libératrice, aussi ontologiquement décisive que paradoxale, en ce sens qu’y seraient comblées toutes les aspirations de la conscience à l’instant même où s’y abolirait l’humaine condition. Enjeu dans lequel ce n’est pas seulement l’éradication de la souffrance humaine qui est en cause ni même la promotion radicale de la condition humaine, mais beaucoup plus profondément son dépassement même. Mystérieux appel, incroyable prétention ?

Quoi qu’il en soit, les chercheurs de vérité et les fidèles de l’Inde et de l’Extrême Orient n’ont cessé de révérer dans le legs de leurs traditions les témoignages pieusement conservés de cette délivrance conquise par quelques être d’exception, capables d’un effort héroïque. La quête de la délivrance définit ainsi l’essence de l’espérance religieuse qui a trouvé son expression la plus profonde dans les grandes sotériologies de l’Inde et de l’Extrême Orient.

La quête de la délivrance s’y est, en effet, poursuivie de siècle en siècle dans la fraîcheur renouvelée de son élan incoercible, en sorte que sa puissance germinale a produit, à travers les paliers successifs de la réflexion et de la pratique ascétique ou contemplative, d’une part, et les vicissitudes du devenir historique des cultures asiatiques, d’autre part, des fruits différents, bien que de même saveur. C’est cette quête qui confère à cet ouvrage son unité.

Y sont développés :

 

Florilège de textes traduits (Inde-Tibet-Chine)

 

François Chenet

La délivrance, même

Balraj Kumar Joshi

L’isolement libérateur (kaivalya) selon le Sâmkhya à la lumière de la Yuktipikâ

Tara Michaël

La valeur libératrice de la prise de posture (âsana) dans le Yoga classique

Christian Bouy

La Rbhugîtâ. Un joyau de la littérature non-dualiste

Gérard Colas

La délivrance spirituelle selon l’école du Visistâdvaita

André Padoux

Parole et délivrance. Une mystique à base phonématique

Élisabeth Andrés

La saveur transcendante de Dieu

André Bareau (?)

Le Nirvâna selon le bouddhisme antique dit Hînayâna

Lakshmi Kapani

Mourir à l’heure de sa mort

Guy Bugault

Nâgârjuna parle du Nirvâna : Stances du Milieu par excellence, 25.9

Dagpo Rimpoche

Le Vajrayâna

Stéphane Arguillère

La réalité de la totalité dans l’idéalisme bouddhique selon la perspective du Gandavyûha-sûtra

Isabelle Robinet

Le monde merveilleux du taoïsme mystique et le thème du retour à l’Origine

Christine Barbier-Kontler

Le Mahâparinirvâna-sûtra dans la tradition bouddhique chinoise des Vème et VIème siècles

Bernard Faure

Les avatars de l’absolu dans le bouddhisme Chan / Zen

Jean Biès

Inspirations littéraires et chemins du Nirvâna

Georges Allyn

Désir, souffrance,  ego : approche bouddhique - approche psychanalytique

20 P

PAGODES DU VIETNAM – DIEUX ET GÉNIES DANS L’ART RELIGIEUX

Unger et N. Vitry

Edition Abbeville

1997

Aujourd'hui ce qui compte dans le pays c'est la liberté de religion reconquise ... Les dieux et génies de sa religion populaire sont immortels. Après un texte qui situe les religions anciennes et actuelles du Viêt Nam, de magnifique photos prises á travers tout le pays nous décryptent la vie, les monuments et l'art religieux de céans. Le Vietnam compte près de 1500 pagodes, bâties au cours des différentes dynasties féodales, et disséminées à travers le pays. Possédant des traits architecturaux et culturels originaux, ces ouvrages font intégralement partie de la riche liste des patrimoines culturels et historiques du pays.

 

Les pagodes sont construites généralement en bois et sont couvertes de deux épaisseurs de tuiles : une couche de tuiles plates sous une couche de tuiles décoratives en général en forme de demi-lune ou de feuille de mûrier. Selon la tradition vietnamienne, la construction d'une pagode répond à des rites très stricts basés sur la géomancie. Cette technique divinatoire orientale qui étudie les influx terrestres permet de trouver la meilleure position pour construire les pagodes. C’est ainsi que le lieu et l'orientation, de même que la date de construction, sont déterminés par des géomanciens. Ce sont les moines qui ont la charge de l'organisation des cérémonies rituelles afin d'obtenir les bonnes grâces des esprits de la Terre pour l'édification de la pagode. Même si en général les Vietnamiens se rendent régulièrement dans les pagodes, celles-ci connaissent une grande effervescence durant le Têt, le nouvel an vietnamien. A cette période, les Vietnamiens viennent brûler des encens pour contrecarrer les mauvaises influences et obtenir la protection divine pour la nouvelle année à venir.

 

Qu’est-ce qu’un temple ? Au Vietnam, le temple qui répond au nom de « den » est, au contraire de la pagode vouée à Bouddha, généralement dédié à un héros national, un saint, une déesse, une divinité ou un génie qui a œuvré pour le bien de la nation, ou du village et à qui des cultes taoïstes et confucianistes sont rendus. Le temple de la Littérature à Hanoi en est un parfait exemple. En tant qu’académie confucéenne formant les lettrés et hauts fonctionnaires de 1076 à 1915,  le temple de la Littérature est une véritable quintessence des traditions culturelles millénaires du Vietnam, de l’éducation et de la valorisation des talents. L’enseignement de Confucius auquel est dédié le temple de la Littérature a marqué profondément la vie sociale et culturelle du Vietnam. Aujourd’hui encore, les étudiants y viennent chercher des faveurs avant les examens et des cérémonies de mise à l’honneur des diplômés universitaires, y ont lieu chaque année pour récompenser les meilleurs étudiants.

 

En parcourant les campagnes vietnamiennes vous aurez certainement l’occasion d’observer que quasiment chaque village a son temple. Très souvent celui-ci est dédié à un génie tutélaire. Le génie tutélaire est le génie protecteur du village, connu sous le nom de phuc than (génie du bonheur), qui peut être un génie céleste ou humain. Le premier est un personnage mystique qui s’est révélé par un miracle alors que le second s’est distingué de son vivant, pour avoir rendu service à la communauté ou au pays. Chaque année, une grande fête est organisée afin de rendre le culte au génie protecteur du village. Toujours en parcourant la belle campagne vietnamienne, et particulièrement celle de Hué, on  remarquera les innombrables temples familiaux fastueusement décorés dédiés au culte des ancêtres, une coutume populaire qui commémore les défunts et qui constitue le fondement de la structure familiale traditionnelle du Vietnam.

 

Qu’est-ce qu’une pagode ? La pagode, chua en vietnamien, est quant à elle vouée uniquement à Bouddha. La pagode, un mot d’origine tamoul, signifiant « divinité », désigne un lieu où se trouvent une relique et un lieu de culte pour les adeptes du bouddhisme. Elle accueille les moines, les pratiquants mais également les visiteurs à condition que ceux-ci se montrent respectueux. Le Vietnam compte près de 1500 pagodes, bâties au cours des différentes dynasties féodales et répondant à des rites très stricts basés sur la géomancie. La plus vieille pagode bouddhiste du Vietnam est la pagode de Dau qui se trouve dans le village de Khuong Tu de la province de Bac Ninh à seulement une trentaine de kilomètres de la capitale vietnamienne, Hanoï. Classée vestige national, cette pagode fut construite en 187 au centre de la vieille citadelle de Luy Lâu pour accueillir la première école bouddhiste vietnamienne appelée Vinitaruci. Non loin de la pagode Dau, vous pouvez admirer la pagode Bút Tháp ou pagode de la tour du pinceau, un véritable joyau architectural et sculptural édifié en 1037.

 

L’architecture traditionnelle des pagodes vietnamiennes inspirées des pagodes chinoises et du bouddhisme du « grand véhicule » venu du Nord, tranche avec celle que l’on peut rencontrer dans le delta du Mékong et plus particulièrement à Soc Trang et Tra Vinh, où vit une importante communauté khmère. Adepte du bouddhiste du « petit véhicule », la communauté cambodgienne a édifié des pagodes bouddhistes révélatrices de l’art bouddhique khmer. En témoigne la pagode des chauves-souris construite il y a 400 ans et reprenant tous les codes architecturaux du bouddhisme Theravada que l’on retrouve au Cambodge. On retrouve ce style  également au Laos et en Thaïlande. Vous observerez que les représentations de Bouddha diffèrent également, plus affinées et plus gracieuses pour le bouddhisme Theravada.

 

PALLIS    CÎMES ET LAMAS  -

Marco Pallis

Edition Kailash

1997

Après la guerre, outre ses devoirs de famille, Pallis s'est occupé avec ses deux passions : l'alpinisme et la musique. Dès qu'il le pouvait, il a escaladé, bien que les médecins lui eussent dit qu'il ne lui serait peut-être plus possible de marcher à cause de sa blessure au genou. Ainsi, il est allé en expédition en Arctique, en Suisse, et dans les Dolomites ; Snowdonia, le Peak District, et les montagnes écossaises lui ont fourni des occasions plus proches de chez lui. À la même période, Pallis a étudié la musique avec Arnold Dolmetsch, un spécialiste distingué de la musique anglaise ancienne, compositeur, et interprète. Sous l'influence de Dolmetsch, Pallis n'a pas tardé à découvrir un amour de la musique ancienne, en particulier de la musique de chambre des XVIe et XVIIe siècles, et de la viole de gambe. Même quand il partit escalader dans la région s'étendant entre le Sutlej et le Gange, lui et ses amis mélomanes n'oublièrent pas d'apporter leurs instruments.


Son amour de la montagne était destiné à guider Pallis à son troisième amour, ultimement incluant tout : le Tibet et sa civilisation. En 1923, Pallis visita le Tibet pour la première fois, pour y escalader. Il retourna en Himalaya pour des expéditions plus prolongées en montagne, en 1933 et puis en 1936. Son livre très connu Cimes et Lamas décrit ces derniers voyages et la transformation qu'il a vécue. De la situation d'étranger, compatissant mais simple observateur, il a pénétré au plus profond du cœur de la vie tibétaine. Il a remplacé ses vêtements occidentaux par la robe tibétaine, et a approfondi son étude de la langue, de la culture, et du bouddhisme tibétain. Séjournant souvent dans les monastères, il a reçu son éducation religieuse directement des lamas dans la tradition vivante. La Deuxième Guerre mondiale a empêché ses voyages jusqu'en 1947, quand lui et son ami Richard Nicholson ont pu aller au Tibet une dernière fois avant l'invasion chinoise. Déjà bouddhiste pratiquant depuis 1936, alors qu'il se trouvait à Shigatse, au Tibet, Pallis a été initié dans un des ordres ; il était âgé de 52 ans. Quand il est parti du Tibet, on peut dire que Marco Pallis, maintenant nommé Thubden Tendzin, avait complété son voyage intérieur en sa maison spirituelle. Il a continué à être un pratiquant fidèle du bouddhisme tibétain, et un défenseur infatigable du Tibet, jusqu'à sa mort quelque 43 ans plus tard.

Le renversement du Tibet indépendant par les communistes chinois a marqué un des événements les plus tristes de la vie de Pallis. En réponse, Pallis fit ce qu'il put, surtout par ses écrits, qui ont aidé à élever la conscience publique du prodige qu'était le Tibet. Cela a dû aussi procurer beaucoup de plaisir à Pallis de pouvoir aider des membres de la diaspora tibétaine en Angleterre. En de multiples occasions, Pallis a ouvert son appartement à Londres pour accueillir des Tibétains en visite. Il a offert son aide d'autres façons, comme au jeune Chögyam Trungpa : Pallis a voyagé avec Trungpa et l'a encouragé, alors qu'il venait d'arriver en Angleterre et n'avait pas encore la renommée mondiale qu'il allait bientôt atteindre. Quelques années plus tard, il fut demandé à Pallis d'écrire la préface du premier et déterminant livre de Trungpa, Né au Tibet. Dans ses remerciements, Trungpa loue Pallis de ses « remerciements reconnaissants » pour « la grande aide » que Pallis a apportée à la mise au point du livre. Il continue en ajoutant « M. Pallis, en consentant à écrire la préface, consacra de nombreuses semaines à la mise en ordre définitive de l'ouvrage. »


Pallis a décrit la « tradition » comme étant le leitmotiv de son écriture. Il a écrit dans la perspective de ce qui est devenu l'École Traditionaliste ou pérennialiste de la religion comparative fondée par René Guénon, Ananda K. Coomaraswamy, et Frithjof Schuon, qu'il a connu personnellement. En tant que Traditionaliste, Pallis a envisagé « l'unité transcendante des religions » (titre d'un livre de Schuon de 1948) et ce fut en partie cette compréhension qui a donné la perspicacité à Pallis pour explorer la nature intérieure de la tradition spirituelle du Tibet, son amour choisi. Il était un collaborateur fréquent du journal Studies in Comparative Religion (avec Schuon, Guénon, et Coomaraswamy), écrivant à la fois sur la culture tibétaine et la pratique religieuse, ainsi que sur la philosophie pérennialiste.

Pallis a publié trois livres consacrés principalement à la tradition, au bouddhisme, et au Tibet : Cimes et Lamas (Peaks and Lamas, 1939) ; The Way and the Mountain (1960) ; et A Buddhist Spectrum (1980). Plusieurs articles de Pallis sont présentés dans L'épée de gnose de Jacob Needleman ; il était aussi collaborateur régulier au journal anglais Studies in Comparative Religion. Après son dernier voyage au Tibet — alors qu'il habitait à Kalimpong, en Inde— Pallis a écrit un livre court en langue tibétaine au sujet des dangers pour le Tibet du fait de l'empiètement de la culture moderne. En plus de ses propres écrits, Pallis a traduit des textes bouddhistes en grec, et les travaux de ses collègues écrivains traditionalistes René Guénon et Frithjof Schuon du français en anglais. Certains travaux de Pallis ont été traduits en français et en espagnol. Depuis la publication de ses premiers livres, des générations de lettrés et d'étudiants se sont tournées vers Pallis pour ses visions perspicaces du bouddhisme et du Tibet. Son travail est cité par d'autres écrivains tels qu’Heinrich Harrer, Heinrich Zimmer, Joseph Campbell, Thomas Merton, Robert Baker Aitken, et Huston Smith. Dans le jugement de Huston Smith : « Pour la perspicacité, et la perspicacité de beauté exige si c'est pour être efficace, je ne trouve pas d'écrivain le surpassant sur le bouddhisme
».

 

PALLIS   -   LUMIḔRES  BOUDDHIQUES

Marco Pallis

Edition Fayard

1983

Traduit pour la première fois en français, cet ouvrage nous introduit à la voie et à la direction spirituelle dans le bouddhisme et dans un monde traditionnel qui a maintenant disparu, celui du Tibet d'avant l'invasion chinoise. Différents aspects de la tradition tibétaine sont présentés : la place de la compassion, la fonction du Dalaï-Lama, les vêtements traditionnels, la situation de l'art et ses rapports avec la doctrine, l'idée directrice de la tradition lamaïque

 

 Marco Alexander Pallis naquit à Liverpool le 19 juin 1895, le cadet de parents grecs, aisés et cosmopolites. Il était le favori de sa mère – différent, plus sensible que ses frères et sœurs – et il s’intéressa très tôt à la religion dans sa forme orthodoxe grecque.  La passion de Pallis pour la montagne le mit en contact avec ce qui était destiné à être sa troisième passion – la dernière, mais la principale parce qu’elle l’a transformé –, la tradition tibétaine. Dès lors, Pallis se considéra comme un “pèlerin” du bouddhisme tibétain et, aussi bien au Sikkim qu’au Ladakh, il reçut directement d’instructeurs qualifiés une formation religieuse au sein même de la tradition vivante.

 

Maintenant que les bases du bouddhisme ont été survolées, il est question ici de présenter de façon condensée le Bouddha Amitabha. Ce Bouddha est transcendantal, son histoire au sens ordinaire temporel remonte à très loin dans le passé : on parle de kalpas en terme de cosmologie bouddhiste (millions d’années). Il n’y a aucun moyen d’investigation scientifique pour vérifier son existence passée. Celle-ci repose uniquement sur la parole sans faille du Bienheureux Omniscient Bouddha Sakyamuni, et jusqu’à aujourd'hui sur des faits réels de visions de ce Bouddha ou de sa Terre pure expérimentées par des adeptes authentiques.

 

Ainsi, le Bouddha Amitabha a été révélé par l’omniscience du Bouddha Sakyamuni de façon spontanée. À au moins trois reprises, sous formes de sutras qui sont mis en ligne sur ce site, le Bouddha Sakyamuni de par son Amour et sa Compassion illimitée, a décrit précisément le Bouddha Amitabha de Lumière Infinie et sa Terre Pure de l’Ouest, qui se trouve loin de la portée de l’esprit ordinaire impur car voilé par un lourd karma et sous l’emprise des trois poisons principaux (ignorance - désir-attachement et colère).

 

Cette Terre Pure est d’ordre spirituel et bien sûr, n’est pas un lieu géographique tangible comme on l’entend ordinairement. Elle est le résultat de tous les mérites accumulés et les grands vœux de ce Bouddha qui fut auparavant un Bodhisattva et un être ordinaire. Sa Terre Pure est telle qu’il est possible d’y renaître (transfert de conscience mentale) à la fin de notre vie pour ensuite progresser promptement vers la Bouddhéité. Notre esprit libéré en partie des entraves de ce corps karmique, peut «migrer» vers le champ de Sukhavati du Bouddha Amitabha. Même si ce champ pur spirituel n’est pas tangible au sens ordinaire, on y fait des expériences comme celles que l’on fait dans un rêve, dans notre sommeil ou à l’état de veille, à ceci près qu’elles sont toutes dépourvues de souffrances. En réalité, cette Terre Pure n’est que le reflet de notre vraie nature non révélée et non reconnue. Tout comme le monde dans lequel nous sommes paraît bien réel, il en est pareillement de cette Terre Pure du Bouddha Amitabha tant que l’état de Bouddha lui-même n’a pas été atteint ou actualisé. La question sur l’existence ou l’inexistence de cette Terre au fond n’a pas lieu d’être. L’existence ou l'inexistence ordinaire ne repose que sur la croyance d’un soi. Elle est fallacieuse…

 

Ce Bouddha est très présent en Asie de l’Est, depuis des millénaires, où l’on pratique principalement l’invocation de son nom avec Foi-Vœu pour renaître dans sa Terre Pure. Cela relève des traditions du grand véhicule, à savoir le Mahayana. Au Tibet, le pays des neiges et du Vajrayana, les textes sur Amitabha ont été apportés ou révélés par des grands maîtres authentiques venant de Chine ou d’Inde. Sa pratique n’y est pas exclusive mais sa représentation est omniprésente, et peut se résumer en trois points :

 

- Initiation du Bouddha Amitabha (transfert de pouvoir par un maître d’une lignée ininterrompue pour mener à bien la pratique sur Amitabha)

- Rituel d’Amitabha : sadhana avec récitation de mantras et visualisation du Bouddha Amitabha et de sa Terre Pure

- Lecture et récitation de prières et de souhaits pour renaître en sa Terre Pure.

 

Ce Bouddha, de par sa particularité unique, a fait l'objet, et même encore aujourd'hui, de rejet ou de doute dans le monde bouddhiste. Présenté de façon dogmatique ou doctrinaire sous le terme d’Amidisme, un aspect religieux s’en découle et conduit à des mauvaises compréhensions ou perceptions de ce Bouddha, qu’on pourrait être amené à prendre à tort pour un dieu au sens ordinaire. Il est préférable de se tourner vers des adeptes authentiques et qualifiés de la Terre Pure plutôt que de lire çà et là des commentaires de personnes qui ne sont motivées que par le renom ou le profit, sans la moindre réalisation…    

 

patanjali – aphorismes du yoga

patanjali

TEXTES THEOSOPHIQUES

 1982

 

Ce texte très ancien du fondateur du système du Yoga expose, dans un langage très concis, les règles, conditions et phases différentes de cette discipline spirituelle qui aboutit à la méditation la plus haute.

Plutôt qu’une traduction littérale, W.Q. Judge a préféré présenter une interprétation de la pensée de Patanjali et rendre ainsi cet enseignement traditionnel plus accessible, en y ajoutant d’ailleurs d’utiles notes explicatives, et une longue préface particulièrement instructive.

La pratique est le cœur du yoga. Le yogi est, en premier lieu, un pratiquant, un philosophe, un théologien et aussi un psychologue, au sens général. Son approche stricte peut être comparée à celle du scientifique dans son laboratoire. Il analyse pour atteindre la Réalité. Il ne peut se satisfaire de théories, de spéculations ou de faits de seconde main. Il considère que le critère souverain de réalisation de la Réalité transcendante ne peut être que son expérience personnelle directe. L'expérience directe est une possibilité ouverte à tous. Tout ce qui est demandé, c'est une dévotion rigoureuse à l'application pratique du yoga.

Celui qui essaie de pénétrer profondément dans le yoga, étudie nécessairement les bases intérieures et extérieures sur lesquelles il évolue. Les recherches récentes dans son histoire, sa parité avec les sciences, anthropologie, psychologie, etc., montrent que le yoga est intelligible et qu'il nous unit avec certitude à la Réalité. Il est donc clair que le yoga n'a rien à voir avec des pouvoirs magiques primitifs.

Le germe du yoga est, sans aucun doute, l'aspiration innée de l'homme à traverser l'océan du monde phénoménal. L'homme est constamment en conflit avec lui-même. A cause de cette lutte intérieure entre sa raison et ses passions, il entre aussi en conflit avec le monde, avec les autres êtres, etc. Cependant, il a la capacité de se libérer de ces conditions hostiles.

Le problème fondamental des êtres humains peut mieux se comprendre en écoutant l'histoire du petit prince qui se tenait sur les remparts de son palais, après avoir péniblement voyagé toute la journée au cœur du désert. Il regardait le soleil se coucher et cela l'amena à réfléchir : "Il y a deux déserts", pensait-il, "l'un est une splendeur pour les yeux, l'autre, une abomination lorsque l'on veut le traverser." Et profondément, dans son cœur, il chérissait l'idée qu'un jour, lorsqu'il serait grand, il pourrait capturer la promesse d'un merveilleux horizon ! "La promesse d'un horizon", voilà quel est le problème de tout être humain. Nous vivons constamment avec la "Réalité", mais nous sommes incapables de voir au-delà d'une certaine limite, comme le cheval qui porte des œillères.

Le yoga est une réaction spontanée à nos besoins spirituels inconscients. Il peut stimuler le subconscient pour ses besoins spirituels et mener à la réalisation et à l'accomplissement. On dit aussi qu’il crée un besoin spirituel dynamique qui motive toutes les activités humaines en vue de la réalisation de la Réalité ultime.

 

PAROLES DE SAGESSE de PARAMAHAMSA HARIHARANANDA

LUI - MÊME

Edition Du DAUPHIN

 2001

Petit recueil de méditations sur des paroles prononcées par un grand sage hindou.

 

Paroles de Sagesse est un petit livre de sagesse élaboré par un des maîtres du Kriya Yoga. Il nous livre diverses pensées et réflexions sur le monde, la vie, le couple, la nature, la clairvoyance et bien d'autres thèmes, avec aussi un certain humour.

 

PḖLERINAGE AU TIBET AUTOUR DU MONT KAILASH

Olivier Hollm et J.M. Hullot

Edition  Hozhoni

2007

Le Kailash ! Le "précieux joyau des neiges", le mont Meru, le centre du monde d'où partent quatre des plus grands fleuves d'Asie, la demeure de Shiva et l'échelle de Milarépa, la montagne sacrée par excellence... Ils en rêvaient tous deux depuis des décennies.

 

A l'automne 2016, Olivier Föllmi et Jean-Marie Hullot, ardents lecteurs de tous les récits évoquant le "chemin des nuages blancs", sont allés pérégriner autour du plus prestigieux mont himalayen qui culmine à 6 638 mètres. Comme des millions de pèlerins hindous, bouddhistes ou jaïns avant eux, ils ont suivi les "pierres qui prient", bivouaqué au lac Manasarovar où se cache Parvati, la parèdre de Shiva, et accompli la kora, la circumambulation qui purifie l'âme de tous ceux qui la réalisent au moins une fois dans leur vie, à pied, à cheval ou en prosternations successives... Retour sur un bouleversant pèlerinage au coeur des nuages blancs.

 

Si les montagnes sacrées ne manquent pas de par le monde, il y en a peu qui jouissent d’une importance symbolique et d’une puissance évocatrice aussi fortes que le Mont Kailash ! Imaginez que vous marchiez sur les hauts plateaux himalayens, avec à perte de vue, les plates immensités arides propres à l’ouest du Tibet.

Quand soudain, telle une apparition, une  gigantesque montagne, véritable stupa minéral se dresse dans toute sa gloire, splendide et solitaire.

Touchées par les rayons du soleil couchant, ses neiges éternelles illuminent les étendues sauvages jusqu’aux frontières du Népal. Si comme disait Barrés : « Il est des lieux qui tirent l’âme de sa léthargie, des lieux enveloppés, baignés de mystère, élus de toute éternité pour être le siège de l’émotion religieuse », le Mont Kailash est indéniablement un de ceux-là !

 

Du haut de ses 6 714, la montagne en impose mais  elle n’écrase pas le paysage. Il faut dire que le plateau désertique qui s’étend à ses pieds ne descend que rarement à moins de 5000 mètres. Nous sommes donc dans un espace particulier, un endroit  où l’air est pur mais rare et où l’homme n’est pas le bienvenu. Un monde où le mal de l’altitude peut vous prendre à n’importe quel moment et vous tuer en quelques minutes. Le Yantra (pèlerinage) du Kailash est réputé comme le plus difficile de tous, et si nombres d’hindous ou de bouddhistes rêvent de visiter ses pentes et d’en faire le tour (la Khôra en tibétain) au moins une fois dans leur vie, bien peu seront exaucés. C’est que l’endroit est isolé et très difficile à atteindre. Il faut parfois plus d’une semaine en Jeep depuis Lhassa ou Katmandou sur des pistes de terre pour rejoindre les flancs de la montagne. Bien souvent, il faudra rebrousser chemin du fait de conditions météorologiques redoutables et imprévisibles. Cet isolement rehausse encore le charisme de la montagne. Sa visite ne peut être qu’un pèlerinage, un chemin initiatique où l’on n’est jamais sûr d’arriver. Tout serait là encore question de karma… et de lâcher prise.

 

Le mont Kailash (montagne de cristal en Hindi) est  aussi appelé Gang Rinpoché par les tibétains. Le terme est intéressant car il souligne le caractère particulier de l’endroit, on pourrait le traduire par « le joyau des neiges » mais aussi par  « la montagne gourou«. Le Kailash ne se contenterait pas de rester planté là, il serait  vivant et enseignerait ceux qui ont des oreilles pour entendre… En Inde, dans l’esprit de tous, la montagne a une âme et est la gardienne de secrets spirituels. Sadhguru, un maître indien réputé affirme même que la montagne serait « la plus grande librairie mystique du monde » et que les  « plus profonds enseignements spirituels y sont entreposés sous forme d’énergie ». Chez les hindous, le mont Kailash est le trône de Shiva et de sa compagne Parvati. Chez les tibétains celui de Demchog et de Dorje Phangmo, les divinités représentant l’union de la sagesse et de la compassion. Il est aussi le mont Mérou, l’axis mundi, l’axe du monde, la colonne vertébrale de l’univers. Nombres de yogis y voient le  Sahasrara du monde, le chakra supérieur qui couronne le haut de la tête. Seuls ceux qui peuvent maintenir leur niveau de conscience assez haut pourraient séjourner autour du Kailash. Les âmes faibles effrayées par la solitude et submergées par les désirs mondains ne pourraient que fuir les lieux rapidement.

 

Les Rishis (sages) du passé ont depuis longtemps reconnu dans la géographie des lieux  un mandala naturel à haute portée symbolique. Au pied de la montagne, deux larges lacs dans lesquels les nuages se reflètent sont souvent comparés au Soleil et à la Lune. Le plus connu, le Manasarovar est vénéré depuis des temps immémoriaux. Il représente les eaux primordiales de l’univers. Il symbolise la lumière, le soleil tandis que le Raksastal est la demeure des puissances des ténèbres. Il est d’ailleurs fui en général par les pèlerins sauf par quelques tantriques de la « main gauche ».Ajoutez à cela le fait que quatre des plus grands fleuves asiatiques naissent dans la région (le bhramapoutre, la Karnali, l’Indus et le Sutlej) et partent pratiquement vers les quatre points cardinaux et vous pourrez vous faire une idée de l’importance symbolique de l’endroit. Tout au long de l’histoire, les vallées et les grottes du Kailash ont accueilli nombres d’ermites et yogis indiens et tibétains comme le légendaire Milarépa. De nos jours il n’est pas rare de rencontrer des sadhus (ermites itinérants hindous) venus passer les mois d’été là, après avoir traversé la grande chaîne himalayenne. Peu vêtus et les pieds nus ils aiment à venir pratiquer leur ascèse ici avant de regagner les plaines chaudes du sous-continent indien. Nombres de yogis tibétains pratiquent toujours dans les grottes et les abris des environs et quatre monastères détruits pendant la révolution culturelle, ont été récemment rénovés.

 

Malgré les changements de mentalité et la modernité, la montagne fait toujours rêver, fantasmer même…Quelques théories étonnantes sont récemment apparues. Selon certains le mont Kailash serait une gigantesque pyramide cachant une ville-monastère. Pour d’autres, une base Ovni ultra secrète et pour d’autres encore, la porte vers Shambala et le royaume mystérieux d’Agartha. Aujourd’hui comme hier le Mont Kailash reste un objet de fascination !

 

Comment aller au Kailash ? Il y a trois solutions: Par la route de Lhassa, par la route de Katmandou ou par Kashgar. La plupart des voyageurs qui utilisent la route de Lhassa ou de Katmandou le font par la voie légale. Ils vont le plus souvent réserver leur place dans les nombreuses agences de voyage de ces deux villes. Ils ont ainsi la garantie d’obtenir le travel permit et d’être pris en main jusqu’à la destination finale mais le coût peut être prohibitif. Comptez une quinzaine de jours de voyage aller-retour au minimum. Mais attention, rien ne garantit le succès, comme partout en montagne, c’est la météo qui décidera et nombre de voyageurs ont dû rebrousser chemin, parfois tout près du but. Vous pouvez aussi tenter de vous rendre en stop de Lhassa jusqu’à Darchen. Mais soyez prévenus, le stop n’est pas bien vu par les autorités et comme le Kailash se trouve sur une zone à accès restreint, il faudra aussi passer les nombreux checks-posts de l’armée chinoise en faisant de larges détours car vous serez dans l’illégalité. Les camionneurs chinois ont ordre de ne pas prendre de touristes donc il faudra s’armer de patience et si possible parler la langue. Une option  pour les voyageurs expérimentés seulement !

 

PRAJNÂNPAD   ABC   D’UNE   SAGESSE

EXTRAITS CHOISIES DE SWÂMI  PRAJNÂNPAD

Edition LA  TABLE RONDE

 1998

C’est en 1959 que Daniel Roumanoff rencontre en Inde  Svâmi Prajnânpad, dont il devient, avec Arnaud Desjardins, l’un des 9 élèves français.


Ayant reçu une formation scientifique et une formation traditionnelle, S. Prajnanpad a opéré une sorte de synthèse Orient-Occident : il a éclairé par de nouvelles interprétations la tradition indienne la plus ancienne de l’Advaïta Védanta ; il a utilisé la psychanalyse, qu’il a connu dès 1922 par les livres de Freud, pour lever les obstacles dus à l’histoire personnelle et permettre au disciple d’avancer sur le chemin spirituel.


Daniel Roumanoff a réuni les formules les plus percutantes de S. Prajnânpad, classées par thèmes, et propose cet ensemble de maximes de sagesse comme un autre regard sur les difficultés de la vie quotidienne.

 

Svâmi Prajnânpad, totalement inconnu du public français de son vivant, est peu à peu devenu une figure familière dans le monde de la spiritualité. Cette reconnaissance s’est faite surtout grâce aux ouvrages de fond de deux de ses disciples : Arnaud Desjardins et Daniel Roumanoff, et plus récemment, du philosophe André Comte-Sponville, chacun d’eux apportant, en fonction de sa formation, de son histoire personnelle mais aussi de sa sensibilité, une pierre à la transmission de l’édifice remarquable qu’est l’enseignement de Svâmi Prajnanpad.

 

PRAJNANPAD   -  entretiens avec svâmi prajânpad

R. SRINIVASAN

Edition L’ORIGINEL

 2005

Yogeshvar Chatterjee, qui deviendra Svâmi Prajnânpad, naît en 1891 dans une petite bourgade au nord de Calcutta. Malgré une enfance pauvre, il parvient à faire des études qui l'amènent, en 1919, à l'âge de 28 ans, à être maître-assistant de physique à Patna. Dans les années 1920-1921, lorsque Gandhi prend la tête du mouvement national d'indépendance, Yogeshvar adhère avec enthousiasme à son programme. Puis il se met en quête d'un maître capable de l'éclairer. Il rencontre alors Nirâlamba Svâmi.

 

En octobre 1922, il reprend un enseignement dans une région arriérée de l'Inde, et entame une période d'idéalisme et d'austérités. L'année 1922-23 est pour lui un temps de recherche et d'approfondissement des enseignements de Nirâlamba. L'année 1923-24 est cruciale sous l'angle de la recherche personnelle. Yogeshvar découvre la psychanalyse et pense trouver le chaînon qui lui manquait dans le processus de libération par la connaissance de soi. Il se passionne pour les découvertes de Freud et particulièrement sa technique de mise au jour des émotions refoulées.

 

En avril 1925, après avoir démissionné de son poste d'enseignant, et bien qu'ayant femme et enfant, il se rend à l'ashram Channa de son maître qui l'y ordonne. Il devient alors Svâmi Prajnânpad et part en pèlerinage dans les Himalayas. Mais le parcours de Yogeshvar est surprenant. Ayant manifesté socialement son nouvel état, il revient quelques mois plus tard, quitte l'habit couleur safran et reprend sa vie familiale et sa fonction de professeur  En septembre 1930, il est appelé d'urgence au chevet de Nirâlamba Svâmi qui se meurt d'une gangrène, et décide tout naturellement de lui succéder à la tête de l'ashram Channa. Svâmiji – c'est ainsi que le nomme ses disciples – inaugure alors un parcours de compassion que seule la mort interrompra : pendant plus de quarante ans, il reçoit et forme des disciples indiens et européens à l'Advaïta Vedânta, dans la plus stricte confidentialité. Le 24 septembre 1974, il s'éteint à l'âge de 83 ans. Ce sont ses disciples français qui nous ont fait connaître son enseignement.

 

Daniel Roumanoff le rencontre en 1959. Svamiji fait deux séjours en France, un en 1966 à Bourg La Reine auprès d'Arnaud et Denise Desjardins, un autre en 1973 en Normandie invité par Daniel et Colette Roumanoff. Svâmi Prajnânpad, qui était un scientifique et un intellectuel de haut niveau, ne cessait pourtant de répéter à ses disciples : « Ne pensez pas, voyez ! ». Il voulait par là non les empêcher de se cultiver ou les détourner de la réflexion, mais les inviter à développer une attitude d'observation. Il leur conseillait donc, après s'être suffisamment informé, d'oublier les savoirs appris, les expériences d'autrui, les croyances, les opinions, les vérités assénées sous couvert

 

Alors, voir quoi et comment ? D'abord l'obstacle qui bouche la vue, qui empêche l'observation directe, immédiate, des choses. Voir comment fonctionne le mental, les pensées qui l'agitent, les désirs qui l'animent. « Gardez vos yeux ouverts, dit-il, avancez les yeux ouverts » sur ce qui se passe en vous et autour de vous. « Voir de manière parfaite, c'est voir seulement les formes infinies et ou plutôt le jeu de l'énergie infinie dans des formes différentes » et c'est voir l'unité fondamentale qui leur est sous-jacente. « Alors ce que vous voyez est en vous. Tous les objets que vous voyez sont en vous, dit-il, tout est en vous et vous devenez tout. C'est cela l'infini. »

 

Svâmi Prajnânpad fait le constat suivant : « La vie n'est le plus souvent qu'une réaction en chaîne de "non". Le "non" est toujours là, l'acceptation absente… Ce refus, dit-il, est à la racine de toutes les frustrations. » Il conseille donc de renverser la vapeur et d'apprendre à dire "oui". « Il vous faut dire "oui" d'abord et en premier lieu. » Une acceptation heureuse et profondément sentie ! « Quelle que soit la situation, dès qu'elle apparaît, il faut l'accepter. N'imaginez rien d'autre. Il n'y a pas lieu d'être bouleversé. Ceci est ce qui est maintenant. » « Dites oui à tout ce qui vient. »

 

Cette attitude n'a rien à voir avec une résignation, une passivité, une soumission défaitiste. Elle est une attitude réaliste et positive. « Ce qui est arrivé, est arrivé », « ce qui est là, est là », et c'est de là que nous partons dit Svâmi Prajnânpad. Il ne sert à rien de se perdre en regrets, remords, récriminations, c'est du temps et de l'énergie perdue. Acceptons la réalité des choses, aussi désagréable soit-elle, et voyons si nous devons et pouvons faire quelque chose. Loin de désactiver l'énergie, l'acceptation lui donne donc une base réaliste à partir de quoi elle va pouvoir se déployer.

 

Au bout de l'action bien menée il y a la liberté, et cela à l'égard de l'action elle-même : le fruit ultime de tout agir est le non-agir. Paradoxe que Svâmi Prajnânpad exprime simplement ainsi : « Dès que vous sentez : "J'ai fait ce que j'avais à faire" aussitôt vous n'avez plus rien à faire... vous êtes libre. » Au bout de l'action lucide, il y a la réalisation qui peut s'exprimer en trois phrases : « J'ai fait ce que j'avais à faire. J'ai obtenu ce que j'avais à obtenir. J'ai donné ce que j'avais à donner. »

 

Alors, est-ce à dire que l'homme parfait n'agit plus et que tout désir éteint en lui, toute possibilité d'action l'est aussi ? Svâmi Prajnânpad répond clairement à cette question : « L'homme libre donne l'apparence d'agir. Mais il n'agit pas. (Ce n'est plus lui qui agit) L'action a lieu en lui, mais il n'en prend pas l'initiative. » « Si votre conscience ne se limite pas à ce qui est particulier, alors l'ego disparaît, l'action se déroule, mais il n'y a pas d'acteur. L'action a lieu. Comment ? Selon les exigences de la situation. »

 

« L'action juste ne peut avoir lieu qu'en l'absence d'identification, de projection personnelles. » Ces remarques, Svâmi Prajnânpad se les appliquait à lui-même lorsqu'il disait à ses disciples : "Svâmiji agit-il ? (Il parlait alors de lui à la troisième personne) Non, il n'agit pas. Les circonstances le font agir." Une petite fille, la fille d'Arnaud Desjardins, demanda un jour à Svâmi Prajnânpad s'il avait des pouvoirs extraordinaires, comme en ont tous les grands yogis. A quoi celui-ci répondit qu'il n'avait aucun pouvoir. Mais voyant la petite fille déçue, il se ravisa et lui dit : « Si, Svâmiji a deux pouvoirs : Amour infini, patience infinie. »

 

En fait, dans sa correspondance, Svâmi Prajnânpad utilise peu le mot amour. C'est qu'il se situe dans la ligne du Jnâna yoga, de la connaissance comme voie de libération, et non dans celle du Bhakti yoga, de l'amour dévotionnel. Toutefois, à partir d'un certain niveau de sagesse et de réalisation, ces distinctions n'ont plus beaucoup de sens et l'on peut trouver chez lui quelques propos sur l'amour qui ont une résonance universelle. « Que signifie aimer ? Aimer, C'est prendre en considération l'intérêt de l'autre et non le sien », mais cela n'est possible, dit-il, que si l'on cesse d'attendre quelque chose de l'autre. Sans ce désintéressement, aucun véritable amour n'est possible. Et pourtant, il affirme ailleurs : « Nul n'agit que par intérêt propre, même le plus grand sage. » Alors comment concilier ces deux affirmations ? Svâmi Prajnânpad répond : en étendant son intérêt à tous : « Considérez chacun comme étant vôtre. » Il subvertit donc la notion de "moi" et celle de possession et les fait éclater en les dilatant : « Tout est à moi, tous sont à moi, bienveillance envers tous. »

 

Bien qu'il utilise peut le mot, Svâmi Prajnânpad est donc convaincu de l'importance centrale de l'amour dans l'épanouissement de la vie. L'amour libère dit-il. Libère de quoi ? de soi. Dans une lettre à Shyamali Khan, il écrit : « Puisse votre vie être remplie d'attention aimante, de joie, de service et d'amour. » Au bout du chemin, il n'y a plus de relations, il n'y a plus que l'unité qui les accomplit toutes. Mais il y a aussi parfait amour et parfaite compassion, car on ne fait plus de différence entre soi et l'autre. On aime l'autre comme soi-même. C'est alors une bénédiction d'être vivant, c'est une félicité d'être un avec tous, de vivre de la vie qui traverse tout.

 

 

Prenant délibérément le contre-pied de certaines formules stéréotypées de l’hindouisme traditionnel, Svâmi Prajnanpad (Svâmiji) citait souvent l’injonction du grand sage Vashista au jeune prince Rama : « Agis, jouis, connais ».
Svâmiji voyait dans la psychanalyse le chaînon manquant qui permettait de rendre concrètes, pratiques et expérimentales les vérités – comprises souvent de manière intellectuelle – des Upanishads et de l’Advaîta Vedanta.

 


Srinivasan a approché Svâmiji en disciple, cherchant à se libérer de ses illusions, de ses fausses conceptions ; de ses perceptions déformées pour atteindre la vérité, la réalité, la communion avec ce qui est. C’est dans cet esprit que ce petit livre doit être lu. Alors son apparente simplicité révèle des trésors.

 

PRAJNANPAD  -  sWâmi prajnânpad pris au mot – les aphorismes

 Frederick leboyer

 

 2006

L’enseignement de Svâmi Prajnanpad se base sur les vérités concrètes que chacun de nous vit. Il s’agit de voir les choses comme elles sont. Voir et non croire. Toute émotion ou n’importe quoi d’autre a sa cause-racine en vous. La seule illusion, c’est la dualité. Le contraire du vrai, c’est l’imaginaire. Ce qui justement n’existe pas.


Aussi si vous croyez au lieu de voir, vous vous trouvez agité, affecté, mais si vous voyez, vous voici calme, libre de toute émotion. Voici atteinte la perfection. Maître de soi comme de l’univers.


Les paroles de Svâmi Prajnanpad étaient très précises. En établissant cette édition bilingue, Frederick Leboyer, qui fut longtemps disciple de Svâmi Prajnanpad, donne à lire ces paroles mêmes en anglais avec sa propre traduction qui tente de rendre compte au mieux du sens exact de cet enseignement unique.

 

Selon Swami Prajnanpad, il n'y a pas d'opposition entre science et spiritualité. Ne dit-il pas : « Qu'est-ce que la science ? Uniquement la recherche de la Vérité. » Par ailleurs, alors que beaucoup de spiritualistes ont rejeté Freud et la psychanalyse, lui s'y intéresse, car : « Freud a établi de manière scientifique et rigoureuse ce que les sages des siècles passés ont trouvé par eux-mêmes de manière intuitive, mais non, fondée scientifiquement. » Dans son enseignement (Adhyatma Yoga), Swami Prajnanpad développe deux lois : la différence et le changement. La différence est dans les formes et l'apparence, tandis que l'unité est dans la Réalité, dans ce qui est.

 

Le changement ou deuxième loi de la nature est « la différence dans le temps ». Ce qui vient s'en va. La vie est pour la mort, l'apparition pour la disparition.

L'action-réaction est le mode de fonctionnement du changement. C'est l'expression de l'énergie infinie. Dans la manifestation, pour tout effet, il y a une cause. Il n'y a donc ni accident, ni miracle, ni destin. Le karma (poids des actions du passé) est un autre terme pour désigner l'hérédité, puisqu'il n'y a pas de séparation entre ce qui est mental et physique. Tout ce qui nous arrive, c'est nous qui l'attirons. Nous sommes responsables de notre bonheur puisque le monde extérieur est neutre. Pour illustrer le passage de la dualité à la non-dualité, le maître bengali donne souvent l'exemple du pendule. Le mouvement part de la position d'équilibre et lorsque le jeu d'action-réaction est épuisé, le pendule tend à revenir à cet état neutre, stable, en équilibre. Mais quelle est la cause de la rupture de cet équilibre ? Prajnanpad l'attribue au refus.

 

Tout est construit sur le refus, créateur de toute dualité. Refuser c'est dire non à ce qui est, au changement. Le refus crée le plaisir et la souffrance aussi inséparables que les deux faces d'une pièce de monnaie. Ils sont produits par un découpage arbitraire, une séparation au sein d'une réalité unique. Ce découpage est le fait de l'ego dont le maître d’œuvre est le mental : organe central du refus dont l'aspect intellectuel est la pensée, l'aspect affectif, l'émotion et le désir. Pour s'en libérer, il faut le traquer sans relâche en le confrontant aux faits réels. 

 

PRAJNANPAD  les formules de swâmi prajnanpad

COMMENTAIRES D’ARNAUD DESJARDINS

Edition TABLE RONDE

 2003

Commenté par Arnaud Desjardins, ces formules du maître sont percutantes, mais bien explicitées et commentées par Arnaud Desjardins.


« La voie proposée par Swâmi Prajnanpad consiste à entendre avec un cœur et un esprit ouvert des affirmations souvent inattendues, déroutantes, parfois même choquantes au premier abord, à y réfléchir, avec toutes les ressources de notre intelligence et à voir, en dehors de nous et en nous-même, si ce que nous observons confirme ou non la vérité de ces paroles. Ce dont nous sommes intimement convaincus, pas parce qu’un maître nous l’a dit mais parce qu’il a réussi à nous le montrer, transforme tout naturellement notre perception de la réalité quotidienne et modifie notre manière d’y répondre.

 

PRAJNÂNPAD   SWÂMI

 DANIEL  ROUMANOFF

 Edition LA TABLE  RONDE

  1989

Daniel  Roumanoff  fut avec Arnaud Desjardins un des premiers disciples de Svâmi, en 1959. La préface de ce livre est signée par A. Desjardins qui par la suite édita de nombreux livres sur son enseignement, en faisant toujours référence à son maître Svâmi Prajnânpad.


Ce livre retrace la vie et l’enseignement de ce maître, de 1959 à sa mort en 1974, en mettant l’accent sur les paroles du maître. Daniel Roumanoff rencontra Svâmi en 1959, et c’est 10 ans plus tard en 1969 qu’il le présenta à A.

 

Desjardins, et c’est ce lien commun qui renforça l’amitié entre les deux hommes, qui très intelligemment, évitèrent de tirer la couverture à eux, dans la découverte et la diffusion de l’enseignement de Svâmi. Svâmi n’était pas prisonnier de ses formulations ; il disait ce qu’il sentait nécessaire pour une personne particulière, et à un moment donné de son propre cheminement.


A. Desjardins a toujours dit qu’il avait une dette envers D. Roumanoff, car c’est grâce à lui qu’il put rencontrer S. Prajnanpad, et par la suite cette complicité entre les deux hommes ne fut jamais démentie. D. Roumanoff connu l’Inde en 1959 à l’âge de 23 ans, et demeura plus d’un an avec Ma Ananda Mayee, et par la suite s’engagea totalement avec Svâmi Prajnanpad, ceci pour dire sa connaissance et son expérience de ce pays et de ses maîtres spirituels. Il a donc pu raconter dans cet ouvrage l’enseignement de ce maître, tout en le restituant dans son contexte originel hindou.


D’autre part D. Roumanoff a un gros avantage, c’est d’être diplômé de l’Ecole des Hautes Etudes en sanscrit, ce qui l’autorise à aller à la source des textes. Ce livre est donc une sorte de thèse sur l’enseignement hindou en général est celui de Svâmi Prajnânpad en particulier. C’est un ouvrage de référence.

Selon Prajnanpad : Dualisme et non-dualité : La conscience de la plupart des gens, cependant, reste confinée à un seul plan de réalité : la perception dualiste, telle qu'elle est fabriquée par le mental égotique, qui établit une solide division entre le moi séparé ici et tout le reste là-bas. Nos principaux schémas de défense - la répression, la résistance, le déni, l'évitement, la mise à distance, la projection, le jugement, le rejet, l'agression - sont des moyens de nous tenir à l'écart de la réalité et de lui substituer une réalité virtuelle créée par le mental, afin de tenter de nous protéger de « l'autre » - ces aspects de la réalité qui nous paraissent étrangers ou menaçants.

Le complexe ego-mental est essentiellement un mécanisme de survie, qui n'est pas différent des crocs, des griffes, des dards, des écailles, des carapaces et des plumes qui servent de protection aux animaux. Il tente de nous fournir un havre de sécurité dans un monde impermanent marqué par l'imprévisibilité et la perte. Malheureusement, ces barrières qui créent une impression de sécurité nous font aussi nous sentir coupés et déconnectés. Aussi, à moins que nous ne nous développions au-delà de l'ego-mental défensif, nous demeurons sujets à d'incessants conflits intérieurs, à l'aliénation et à la souffrance - ce que les traditions spirituelles orientales appellent samsara.

Cependant, en tant qu'êtres humains, nous avons aussi accès à une plus vaste dimension de conscience qui est intrinsèquement libre de la dualité. Les traditions spirituelles orientales considèrent cette conscience sans ego comme notre véritable nature essentielle, la fondation même de notre être. Puiser dans cette pure présence non duelle, comme c'est le cas dans certains types de connaissance contemplative, révèle un vaste champ ouvert de conscience dans lequel s'évanouit la séparation entre soi et l'autre, celui qui perçoit et ce qui est perçu. Cette conscience non duelle nous libère du mental conditionné et du monde conflictuel du samsara. Elle révèle la vérité absolue, la façon dont les choses sont au niveau ultime : inséparables, non divisées, interconnectées.

 L'axiome indien « Tu es Cela » exprime cette découverte : ce que je suis est inséparable de la totalité de la réalité telle qu'elle apparaît et coule à travers moi à chaque instant, dans le flux de mon expérience en cours. Si l'esprit égotique dualiste est pré-humain, ou subhumain en ceci qu'il est orienté vers la survie, la conscience non duelle sans ego est Crans-humaine, ou supra personnelle, parce qu'elle ouvre une expansion plus vaste de l'être ou de la présence qui est libre de notre implication personnelle ordinaire dans les situations existentielles immédiates.  

 En règle générale, les traditions orientales ne prennent en compte que ces deux plans de l'existence – sub humain et trans-humain, samsara et nirvana, égocentrique ou impersonnel - et envisagent la libération comme une délivrance de la condition humaine. En revanche, les traditions spirituelles occidentales accordent une valeur spéciale à l'incarnation humaine en elle-même, et s'intéressent plus à accomplir le sens de cette incarnation qu'à la dépasser ou à s'en délivrer. Au lieu de mettre l'accent sur l'impersonnel, l'Occident se focalise sur l'humanité en tant que véhicule en évolution à travers lequel le divin peut progressivement se manifester dans l'existence terrestre conditionnée.

Les traditions occidentales mettent aussi l'accent sur le fait d'incarner pleinement notre humanité, avec toute sa précarité et sa vulnérabilité. Ce qui signifie s'engager pleinement dans les relations et les situations existentielles dans lesquelles nous nous trouvons, et contribuer à transformer ce monde. Par exemple, l'enseignement juif de tikkun ha-olam, « réparer le monde », souligne l'importance de s'engager pleinement dans l'existence profane et de la transformer. De manière similaire, le consentement du Christ à se soumettre à la crucifixion pointe vers la nécessité d'entrer pleinement dans la condition humaine pour la purifier ou la racheter.

 

20 R

 

rituel de magie tantrique hindouE

Jean Marquès riviḖre

Edition Arche– Milan 

 1976

Un livre de rituels avec des explications sur le tantrisme, le mantra, les yantras, les chakras etc. Est décrypté leur utilisation leur symbolisme et leur ésotérisme, en général et au quotidien Ce rituel est la traduction du sanscrit d'un texte de magie tantrique très utilisé encore en Inde. Traduit et présenté par le Dr. Jean M. Rivière, professeur honoraire d'lndologie à l'Université de Madrid et membre de la Asiatic Society de Calcutta, cet ouvrage est un traité pratique et populaire de magie basé sur les yantra, les dessins de protection et d'attaque, combinés avec les lettres sanscrites. Il comprend toutes les sortes de problèmes personnels et qui peuvent se poser : attaque, protection, guérison, amour, haine, réussite sociale...L'apparente indifférence morale du texte sur ces sujets est typiquement tantrique : l'être humain a la responsabilité de ses actes et les instruments magiques qu'il utilise peuvent servir au bien comme au mal ; tout dépend de son vouloir... Illustré de nombreux dessins, ce texte fait connaître un des aspects secrets de l'activité magico-religieuse de l'Inde.

 

Il est dit que quand le dieu Shiva - l'incarnation de la pure conscience - s'unit sexuellement avec la déesse Shakti - l'incarnation de l'énergie pure - et de leur étreinte tantrique résulta la création de la Terre, des étoiles, de la lune, des animaux. En un mot, la création de l'univers fut le fruit de leur amour. Cette belle métaphore contient une vérité importante.

Dans l'évolution de notre compréhension de cet univers mystérieux, il est devenu évident que la totalité de l'énergie et du mouvement et donc de toute vie, se produit grâce à l'attraction des pôles opposés. C'est le mouvement entre les pôles négatifs et positifs qui crée l'électricité. C'est l'attraction entre les hommes et les femmes qui créent une vie nouvelle.

Les dynamiques de l'univers sont dialectiques, apparemment en conflit, mais survenant dans le contexte plus large de l'unité et de la plénitude. Telle est notre compréhension partant de la vision du Tantra. Par essence, le Tantra est la voie de l'acceptation, elle inclut le haut et le bas, le terrestre et le spirituel.

 

Cette voie permet à Dieu et au Diable de se donner la main, tels deux pôles, ou deux aspects, d'une seule énergie. Le Tantra encourage les chercheurs spirituels à pratiquer la sexualité sacrée comme un moyen de réalisation de soi. Il comprend à la fois le sexe et la magie en tant qu'outils précieux sur la voie de la transformation.

 

En outre, le Tantra reconnaît le principe féminin comme égal à celui de l'homme - une étape importante dans la culture de l'énergie sexuelle à des fins magiques et spirituelles.
- "La culture occidentale divise le féminin entre la prostituée et la madone. Dans le Tantra, nous voyons l'émergence d'images féminines sexuelles et spirituelles, extatiques et intelligentes, en colère et pacifiques. «Au Tibet où la pratique du Tantra atteignit ses plus hauts sommets, certaines voies de développement spirituel comprenaient, après de longues périodes de préparation et de purification, une union rituelle sexuelle entre le guru et le disciple. Dans cette étreinte tantrique, cette fusion de deux organismes, deux cœurs, deux esprits, les connaissances secrètes étaient transmises de manière magique du maître au disciple. L’énergie sexuelle était montée jusqu'à la colonne vertébrale à l'aide de certains types de respiration et de visualisation, pour atteindre des états de conscience de plus en plus élevés. Au moment favorable, l'enseignement ou les connaissances secrètes étaient transmises énergétiquement lors de la fusion des deux êtres en union extatique.

 

L'un des objectifs de ces pratiques sexuelles était, comme Chogyam Trungpa le décrit, de "dissoudre le sens de l'intérieur et de l'extérieur et de se brancher sur une sensation d'espace énergisé omniprésent, qui est une sagesse primordiale et une sorte d'intense désir de félicité. "Un autre but plus spécifique était de créer un "corps arc-en-ciel lumineux "qui continuerait après la cessation du corps physique. Un autre encore était d'atteindre certains types d'énergie dakini - qualités du principe féminin divin - afin de transcender les limites de l'ego humain. Pendant plusieurs années j'ai eu la chance de pratiquer intensément la Magie Sexuelle avec un partenaire tantrique. Il me rendait visite à l'improviste, dans le secret des heures de la nuit, m'invitant à me plonger dans des exercices de respiration intense qui généraient rapidement une énergie ardente dans tout mon corps. Nous faisions l'amour alors, très lentement et consciemment, il m'enseignait à concentrer cette impétueuse énergie dans la région de mon coeur.

 

Après un certain temps, je commençais à avoir des visions très fortes. Je me souviens d'une qui fut particulièrement puissante, où je me vis comme un bouddha, ou être spirituel, assise en méditation, heureuse dans une grotte. Alors que je la contemplais, la grotte prit une couleur rouge et se mit à palpiter, je pris alors conscience que mon être bouddhique était assis dans la cave de mon propre coeur. Un sentiment de bonheur s'amplifia de plus en plus - ainsi que la taille de la caverne - jusqu'à ce qu'il remplisse l'univers tout entier. Je ressentis alors un rayonnement d'amour et de compassion inconditionnel envers tous les êtres vivants. Ainsi je reçus des informations très spécifiques sur ce que mon partenaire décrivit plus tard comme la "sagesse du cœur". Cette expérience rendit son enseignement plus réel, au lieu d'être simplement intellectuel. L’accent mis sur la transmission des enseignements tantriques par la sexualité tend à être plus mystique que magique, mais la même approche est utilisée pour les deux arts. C'est une question de choix : soit vous souhaitez résider dans un état d'union mystique avec l'univers, soit vous voulez maîtriser les pouvoirs universels qui découlent de cette union dans le dessein de la manifestation terrestre. Dans la tradition tantrique Tibétaine, la magie et le mysticisme prospérèrent côte à côte. L'initiative de décider comment utiliser ces pouvoirs était laissée à l'initié. C'était vraiment une question d'intégrité et de responsabilité personnelle, une attitude aussi valable aujourd'hui qu'elle ne l'était alors.

 20 S 

sagesse libertaire taoïste

Erik sablÉ

Edition DERVY

 2005

Le taoïsme n’est pas simplement une philosophie ou une « mystique » chinoise un peu particulière, mais il présente aussi une vision profondément libertaire de la société. Pour Lao Tseu ou Tchouang Tseu, toutes les valeurs qui fondent notre monde contemporain sont dénuées de sens. La croyance selon laquelle l’homme peut modifier les événements conduit aux pires catastrophes, la morale avec ses notions de bien et de mal n’est qu’hypocrisie, l’ambition sociale est considérée comme un véritable poison, et la rivalité entre les êtres le pire des maux.

Quant à l’accumulation des richesses, elle est la preuve d’un manque évident de sagesse. En revanche, le taoïsme pose les bases d’une société simple, paisible, en harmonie avec la nature, parfaitement égalitaire, dénuée de l’emprise d’un gouvernement central, illuminé par la présence discrète des saints «immortels». Bref, une société fondée sur la Sainte Paresse.


Ce petit livre montre que cet idéal de vie taoïste est simplement l’état « normal » qui devrait être celui de toute communauté humaine.

 

SANS RACINES, NI  DEMEURES.  Vie et Paroles d’un Maître bouddhiste tantrique indien

TILOPA

EDITION TERRE BLANCHE

 2008

Traduit et présenté par Erik Sablé, ce petit recueil explique le fait tantrique et la vie de ce maître spirituel. Nous connaissons surtout le tantrisme à cause de son aspect sexuel. Il est vrai que certaines pratiques tantriques utilisent l’acte sexuel pour atteindre l’état de fusion avec le divin, mais cet aspect est très marginal, en fait le tantrisme a pour principe fondamental de « transmuer les poisons en nectar », il utilise tout ce qui est rejeté par les ascètes dans une voie spirituelle classique (les passions, le sexe, la drogue etc.) comme un moyen de libération, car le tantrisme considère que le négatif, du moins ce que nous appelons ainsi, peut-être transmué en positif.

 

Les différentes écoles du bouddhisme tibétain sont nées en Inde. L’une des plus intéressantes est celle des Kagyupa, à laquelle appartenait le grand yogi Milarépa. Tilopa est un bouddhiste tantrique indien et le premier maître de cette lignée.

 

Le Mahamudra du Gange, dont ce livre nous propose sa traduction, est l’œuvre majeure de Tilopa. C’est un texte court d’une grande intensité et d’une grande beauté. Son enseignement est pur, dépouillé de formes, profondément non-dualiste et il va directement à l’essentiel. Cet ouvrage raconte aussi la vie de Tilopa, il apparaît comme un être original et provocateur. Il fut chassé du monastère bouddhiste où il résidait et il devint finalement proxénète d’une fille pleine de sagesse appelée Darima.

C’est par la transgression, le courage, le mépris des convenances qu’il finit par obtenir la connaissance ultime auprès de Vajrayogini, la suprême dakini (divinité femelle), après avoir triomphé de nombreuses épreuves initiatiques.

 

saraha – l’essence lumineuse de l’esprit

Erik sable

Edition DERVY

 2005

Le texte que nous proposons contient en fait la quintessence du bouddhisme tantrique dans son aspect le plus élevé, le plus dépouillé.


Saraha (VIIIème siècle) est considéré comme l’un des plus importants Mahasiddhas indiens.


Les Mahasiddhas étaient des adeptes en réaction contre les structures très strictes du monachisme bouddhiste. Seule importait pour eux l’illumination intérieure.


Non-conformistes, libres, parfois scandaleux, ils appartenaient à la vie laïque. Ils étaient tailleurs, forgerons, pêcheurs, marchands d’alcool, potiers, rois ou mendiants. Ils eurent une grande influence sur la spiritualité tibétaine, notamment sur la lignée à laquelle appartenait Milarépa.

  

sentences et proverbes de la sagesse chinoise

Edition

Edition Albin Michel

 2001

Diverses sentences et proverbes populaires ainsi que des paroles de Confucius et Lao Tseu. Le confucianisme est la religion d’Etat en Chine, elle guide pas à pas l’homme au quotidien

 

Pour bien conduire leur existence, les Chinois ont toujours su qu'il convient d'avoir en mémoire les paroles de sagesse des Anciens. Voici donc sept cents proverbes et sentences, regroupés par thèmes et sujets d'intérêt, tous auteurs et toutes époques confondus, qui représentent la quintessence de la mémoire populaire chinoise. Un ensemble unique où l'on retrouve la fine pénétration psychologique et le sens de la mesure imprégnés de bouddhisme, de taoïsme et de confucianisme, sur lesquels les sages chinois d'antan ont bâti leur réputation.

 

SEPT JOYAUX DU TANTRA SHIVAÏTE    RENCONTRE AVEC SEPT MAÎTRES DU CACHEMIRE MḖDIḖVAL

Colette Poggi

Edition Accarias – L’Originel

 2018

Nous devons à Colette Poggi de remarquables travaux sur le shivaïsme cachemirien, ou mieux, sur les shivaïsmes cachemiriens tant le foisonnement intellectuel, religieux, philosophique et métaphysique du Cachemire fut riche et varié du IXème au XIVème siècle, période étudiée dans ce nouveau livre. Les textes révélés, remarque Colette Poggi, qui font aujourd’hui la réputation du courant non-dualiste cachemirien, sont probablement antérieurs ou très antérieurs aux dates officielles de repérage historique de ces Tantra. Ils se présentent en général sous la forme de dialogues entre Shiva et sa parèdre, entre la Conscience et l’Energie, Shakti. Colette Poggi a choisi de nous conduire dans les subtilités de ces traditions à travers sept sages, une femme et six hommes qui ont exploré les profondeurs de la conscience dans des modalités non dogmatiques, libertaires même : Vasugupta, Somânanda, Utpaladeva, Abhinavagupta, le plus connu d’entre eux, Ksemarâja, Mahesvarânanda, et Lallâ, par ordre chronologique.

 

« Au fil de notre voyage, annonce Colette Poggi, la parole sera laissée à ces sept sages, de Vasugupta à Lallâ, afin que le timbre original de leur voix intérieure résonne dans notre imaginaire et que leur démarche rationnelle dévoile leur vision de la réalité. De ces sept chercheurs, chacun est parvenu à mettre en lumière un aspect particulier du réel. Certes, cette recherche inlassable s’est déroulée sans laboratoire, ni instrument mais de l’intérieur car ils firent de leur-corps-souffle-esprit un astrolabe ouvert sur la vie infinie, voyant en chaque forme une expression de la créativité de Shiva. Il ne faudrait donc pas chercher dans leurs approches des concepts scientifiques ou philosophiques ; leur parole s’est faite écrins d’éclats d’intuition jaillis de leurs expériences. Ainsi ces sept sages, mystiques et poètes, vibrant chacun d’une intensité particulière, ressemblent à des joyaux qui laissent, en transparence, percer la lumière de manière unique. »

 

Un grand nombre d’écoles cachemiriennes non-dualistes s’exprimèrent avec chacune leurs spécificités mais aussi des « intuitions communes » comme, en premier lieu, l’expérience d’une seule réalité absolue, Shiva, qui conduit à s’opposer au principe de l’illusion cosmique que l’on rencontre dans d’autres courants. Pour ces écoles, l’illusion perçue par l’ignorant est la réalité de l’être libéré. L’approche revendiquée est toujours la plus directe, immédiate, parfois non-voie, et vise une libération totale, y compris des pratiques et enseignements, par la reconnaissance ou le ressouvenir de sa propre nature originelle, qui demeure. Pour chacun des sept sages choisis, Colette Poggi présente le contexte culturel et spirituel dans lequel ils furent amenés à enseigner ou transmettre avant de proposer des extraits aux lecteurs. Avec Lallâ, yogini shivaïte et soufie qui, après avoir subi humiliations et persécutions, s’échappa pour se consacrer à Shiva, nous approchons une œuvre poétique exemplaire qui rend compte des étapes sur le chemin de l’accomplissement : Du désenchantement à la prise de conscience de l’illusion mondaine – Du vide salutaire à l’expérience de la vibration – De l’Emerveillement à l’Apaisement. Le discernement, associé à l’intuition de l’essence, autorise l’apaisement. Lallâ évoque elle aussi une non-voie, une forme sans forme, la pure présence à soi-même comme étant le Seigneur lui-même. Colette Poggi identifie une « dynamique de passage » : « du multiple vers l’un ; du dehors au-dedans ; du discours dispersé à la Parole unifiant tous les sens et portant vers un au-delà de tous sens ; de l’apparence et des voiles vers la nudité de l’essence. »

 

Lallâ : « Tout acte que j’accomplis est adoration,

Toute parole que je prononce, formule sacrée,

Tout ce qui survient, prétexte pour l’union (yoga),

L’univers pour moi ici même n’est autre que le Tantra. » 

 

Ce qui frappe le lecteur, et ce peut être salutaire, qui découvre les enseignements de ces sept sages, ce qu’ils mettent à nu, chacun en leur style propre et libre, c’est l’actualité et la permanence de ce qu’ils présentent. Si une voie n’est qu’un regard, ces regards-là sont emplis de beauté et de liberté. Plutôt qu’un essai brillant, ce qu’elle sait faire avec talent, Colette Poggi nous invite, par ce livre profond, avec beaucoup d’amour, à une immersion dans l’intimité de l’esprit.

 

SHANKARA ET LA NON-DUALITḖ

Michel Hulin

Edition Almora

2017

Shankara, né en Inde à l′aube du VIIIe siècle, est un des plus grands philosophes de la pensée indienne, et un des plus grands maîtres spirituels de l′humanité sans lequel on ne peut rien comprendre de l′Orient. Ce livre retrace la vie de Shankara, fait état de la légende qui l′entoure et montre comment il sut repenser l′interprétation traditionnelle des textes sacrés de l′hindouisme. Michel Hulin s′attache aux commentaires que la critique s′accorde à lui attribuer et en dévoile le message essentiel. Enfin, le livre montre quelle fut l′extraordinaire influence de sa pensée au sein des monastères et dans la philosophie hindoue. Spécialiste de réputation mondiale, auteur de nombreux ouvrages, Michel Hulin signe ici un livre de référence sur le plus grand philosophe de l′Inde, qui constitue une clef précieuse pour la compréhension de l′hindouisme et son message universel.

 

Le système philosophique non-dualiste (advaïta), tel qu’il fut exposé en particulier au début de l’ère chrétienne ou même auparavant, par Shankara, est considéré par la plupart des hindous comme le point culminant de la pensée classique indienne. Ce système présente pour l’élite intellectuelle de l’Occident, un attrait considérable; différents groupes « védantiques » le diffusent actuellement avec succès, en particulier dans les universités européennes. Il est donc utile d’examiner de près ce qu’il peut nous apporter, et pour cela il est intéressant de voir d’abord ce qu’il a donné à l’Inde.

Les hindous ont pour le monisme shankarien une reconnaissance d’ordre sentimental, puisque c’est grâce à lui que l’hindouisme a repris dans leur pays sa prépondérance gravement compromise par la « Réforme » bouddhiste, et a même pu ensuite s’annexer Bouddha dans le Panthéon hindou, en tant qu’Avatar de Vishnou.

Ce même monisme a aussi droit à leur gratitude pour avoir corrigé et continué encore de corriger la tendance des hindous à une attitude religieuse presque exclusivement émotive, où l’amour délirant pour Dieu relèguerait facilement à un lointain arrière-plan le service du prochain et les exigences de la raison.

 

Mais il a eu pour l’Inde un effet peut-être plus précieux encore en ce sens qu’il a fourni à l’attitude de tolérance religieuse et de mutuel respect inhérente aux conceptions védiques et upanishadiques une confirmation rationnelle irréfutable. L’inde possède, en effet, du Divin d’innombrables représentations différentes. Shiva, Râma, Krishna, Dourgâ, Kâlî, Sarasvatî, Lakshmî, Suryâ, Mânasa, Ganesha, Hanuman et des milliers d’autres ont chacun des foules d’adorateurs fervents et passionnés prêts non seulement à sacrifier leur vie, mais à en consacrer tous les instants au service de leur divinité d’élection. Partout ailleurs que dans l’Inde, il en résulterait inévitablement des rivalités violentes aboutissant à des guerres de religion. Or, quoiqu’en disent certains voyageurs malintentionnés, il n’en est absolument rien. La conception advaïtique d’un Absolu ineffable et inconnaissable, en dehors de toute dualité, Brahman, conduit naturellement à admettre que l’homme, pour satisfaire ses aspirations religieuses, doit se contenter dans la pratique d’une vision incomplète et déformée de ce Brahman. Cela donne par conséquent à l’adorateur à la fois le droit et le devoir de se choisir dans l’immense multiplicité des visions possibles, celle qui lui convient le mieux, à lui individuellement, son ishta devatâ, et de se consacrer entièrement au culte de celle-ci. D’où impossibilité de fanatisme jaloux et querelleur, et profond respect pour la divinité d’élection du prochain.

 

Enfin, ce système, parfaitement compatible avec les plus grandes exigences de la science moderne et de la logique occidentale — si on le prend isolément — protège l’Inde contre la contagion de ce qui est probablement à la base de nos difficultés actuelles : L’isolement l’une de l’autre en des compartiments étanches de la science, la religion, la philosophie, la morale et la vie pratique.

 

Dans quelle mesure ce non-dualisme peut-il être bénéfique pour l’Occident ? Pour cela voyons d’abord sous quelle forme il nous est présenté. « D’après le non-dualiste, Brahman, Conscience pure, est la seule réalité; l’univers des noms et des formes est irréel, et l’homme dans son essence véritable est un avec Brahman. » « Selon les non-dualistes extrêmes, comme Gaudapâda, il n’y a même jamais eu de Création… Si un homme dit qu’il voit l’univers de la multiplicité, il est victime d’une illusion. » Sous l’aspect purement intellectuel, dit Mâyâvâda, « voie de Mâyâ », que nous présentent le plus souvent ses adeptes, le non-dualisme ôte au monde dans la conscience duquel nous vivons, non seulement toute réalité, mais aussi toute signification. « Le retour au Non-être ou à l’Absolu sans relations, fournit la seule issue rationnelle à l’enchevêtrement dépourvu de sens de la vie dans le monde du phénomène. » « Le Moi muet et inerte de Shankara et sa Mâyâ aux noms et aux formes multiples sont des entités disparates et inconciliables; leur antagonisme rigide ne peut cesser que par la dissolution de l’illusion de multiplicité dans la seule Vérité d’un éternel Silence. »

 

Sans doute notre extraversion quasi-intégrale nous protège-t-elle efficacement contre le renoncement à toute action auquel beaucoup d’hindous se laissèrent pousser au cours des siècles par leur souci de logique une fois qu’ils étaient persuadés de l’irréalité du monde. Il ne fallut rien moins que la voix tonnante de Dâyânanda et de Vivekânanda pour arracher l’élite spirituelle de l’Inde à cette terrible tentation.

 

Mais il y a pour nous dans cet enseignement d’autres périls au moins aussi graves. Si l’hindou est souvent déséquilibré par une émotivité religieuse envahissante. L’Occidental l’est tout autant en sens contraire, par son culte idolâtre de la raison raisonnante, de la logique cartésienne et de la science matérielle, qui lui fait rejeter dans des replis presque inavouables de son être tout ce qui prend sa source ailleurs que dans l’intellect le plus aride. En nous apportant un système philosophique de plus (au sens que nous donnons en Occident à cette expression), les non-dualistes accentuent d’autant plus cette tendance que le système nouveau est infiniment tentant par sa construction logique et conséquente, et par les réponses qu’il offre à bien des problèmes fondamentaux. Par le fait même qu’il affirme l’irréalité du monde perceptible et même de notre ego différencié et individualisé, le non-dualisme aggrave encore le divorce fatal entre la philosophie qu’il nous offre et la vie pratique dans la conscience de laquelle nous continuons de nous mouvoir. Il porte un coup de plus à l’esprit religieux déjà si chancelant chez nous, il encourage et développe notre complexe de supériorité à base intellectuelle ou pseudo intellectuelle. La faute en est-elle à Shankara ou à ceux qui nous le présentent avec un zèle intempestif et peut-être indiscret ?

 

Constatons d’abord que, dans l’Inde même, infiniment rares sont ceux qui cherchent à progresser spirituellement par la voie exclusive du monisme shankarien, et plus rares encore ceux qui y réussissent. Il est généralement admis que cette voie est la plus difficile de toutes. Râmakrishna, qui l’avait suivie jusqu’à son aboutissement final et qui, parlait donc en connaissance de cause, disait qu’on n’en trouvait guère qu’un par siècle.

 

Observons ensuite que Shankara lui-même n’a jamais enseigné le non-dualisme isolément de l’exercice de la religion la plus ritualiste et la plus dévote et de la moralité la plus intransigeante. Il est l’auteur de certains des hymnes les plus magnifiques à Shiva  et à d’autres dieux, et même à la Mère Divine. Certes nous sommes tentés de voir là une grave inconséquence, mais nous réserverons peut-être notre jugement en pensant que Saint Thomas d’Aquin, l’un des plus puissants logiciens d’Occident, était aussi le « docteur angélique » et ne semblait voir entre les deux aucune incompatibilité. Ceux qui montrent Shankara uniquement comme l’auteur des traités philosophiques qui portent son nom trahissent sa mémoire et son message. Et lorsqu’on représente la voie sur laquelle il poussait ses disciples comme exclusivement intellectuelle (c’est ainsi que la comprennent presque tous les occidentaux), on commet une bévue lourde de conséquences. Pour lui comme pour tous les maîtres spirituels hindous, toute discipline spirituelle embrasse l’être entier, dans sa pensée, sa volonté, ses désirs, ses émotions, son action et même son corps. Sauf d’infiniment rares exceptions, celui qui rejette les injonctions de la morale ou se refuse au culte de Dieu, se met dans l’incapacité de comprendre les vérités les plus hautes de la métaphysique.

 

D’autre part, le non-dualisme n’est que l’un des aspects du Védânta, cette apogée spirituelle de l’hindouisme philosophique. Le dualisme de Madhva et le non-dualisme mitigé de Râmânuja sont aux yeux des hindous sur un pied d’égalité avec le non-dualisme de Shankara et ont infiniment plus d’adeptes. Et, si contradictoires qu’ils semblent à nos yeux, ils sont pour les hindous parfaitement compatibles et vrais,  tour à tour et simultanément, selon le plan de conscience sur lequel on se place. Shrî Râmakrishna répétait souvent : « L’explication que Shankara a donnée du Védânta est parfaitement exacte, mais ce que Râmânuja en dit est juste aussi ». Quand il disait : « La connaissance parfaite est la connaissance de l’Unité, d’une seule Réalité derrière la multiplicité, d’un seul Dieu derrière l’univers du phénomène », il ajoutait aussitôt « Celui qui SAIT voit également que cette Réalité, Ame universelle, S’est différenciée en êtres vivants, en l’univers »

 

Les hindous relèvent volontiers que ces différentes conceptions se retrouvent même côte à côte dans l’Évangile chrétien. « Mon père et moi sommes un », correspondrait à la vision non-dualiste, «  Notre Père qui êtes aux cieux » à la vision dualiste et « Je suis le cep et vous êtes les sarments », à la vision non-dualiste mitigée.

 

Si l’enseignement de la philosophie non-dualiste de Shankara, ce sommet de la sagesse hindoue, risque ainsi de faire en Occident plus de mal que de bien, en quoi l’étude de cette même sagesse hindoue peut-elle nous aider à résoudre les problèmes qui se posent à nous? Nous le verrons dans un prochain article

 

SHIATSU        B.A – BA

V.  MENDEZ 

Edition PARDES

 2003

Il n’est pas facile pour un européen ou, plus généralement pour un occidental, de saisir le fonctionnement du SHIATSU et sur quelles bases théoriques, sa pratique s’est elle réellement échafaudée. Les points de vue entre l’orient et l’occident sont, non seulement différents, mais qui plus est, opposés.


Découlant, naturellement, de ces positions antagonistes, leurs médecines sont telles qu’elles constituent respectivement l’emblème d’un monde aussi différent que possible de l’autre : l’un rattache la création matérielle à un principe unique, tandis que l’autre, cherche dans la matière toutes les explications. Tandis que le premier utilise les moyens de diagnostic, parfois étonnamment élevés, de ses praticiens et soigne le  terrain  de manière naturelle, le second fonde sa théorie sur la technologie de plus en plus sophistiquée pour traiter les symptômes de façon presque toujours artificielle.


Si le premier est convaincu des capacités d’auto guérison de l’homme, il reste conscient que, pour qu’elles ne se heurtent à aucun écueil, il s’avère salutaire de  les  assister par  une médecine qui sache les favoriser- par exemple le shiatsu.

 

Dans ce B.A  BA  du  shiatsu, l’auteur – praticienne de koho-shiatsu depuis 15 ans, formée à l’école Française de Shiatsu Médical Traditionnel – expose les fondements, pratiques et théoriques, de la thérapie, tels que la tradition les décrit. Elle a voulu faciliter la compréhension des principes du shiatsu, sans les déformer, montrer au lecteur, ce qu’il peut concrètement en attendre pour sa santé et tenter de lui faire découvrir, ou de lui rappeler, toutes les perspectives ouvertes par la compréhension du yin-yang et les remèdes souverains du shiatsu, auquel ce couple primordial a donné naissance.

 

Au sommaire de ce livre :

 

Orient et Occident, deux mondes antagonistes  -   pratiques médicales différentes  -   le shiatsu, thérapie manuelle japonaise  -  les Aïnu    -  le Japon ancien  -  les périodes Jômon et Yayoï   -  la religion shinto  -   rencontre avec la médecine chinoise  -   Shiatsu et acupuncture  -  l’homme entre ciel et terre  -  la crois taoïste  -  vision cyclique des phénomènes naturels   -  les 5 éléments   -  les différentes fonctions du Qi  -    les trajets énergétiques ou méridiens   -  les Tsubo   -  rencontre avec la médecine occidentale  -   l’Amma  -   naissance du Shiatsu  -  le mot Koho  -   l’école de la 8e lumière  -  les moyens diagnostiques et thérapeutiques du Shiatsu    -   la pression, principal geste du shiatsu  -   que peut soigner le shiatsu ?   -  bases physiologiques occidentales du traitement shiatsu  -    la sensibilité et le travail de perception et de transmission  -   l’action sur la douleur   -   le système neurovégétatif   -   la vasomotricité   -  les secrétions glandulaires  -   sécrétion biliaire  -  les mouvements péristaltiques   -   les muscles sphinctériens   -   traitement par le Koho-shiatsu sur 7 patients avant les symptômes et des profils différents   -  le système immunitaire   -   la motricité   - 

 

shinto –       b. a. ba

Bernard marillier

Edition PARDES

 1999

De toutes les grandes spiritualités que connaît le monde, et particulièrement le monde asiatique, le Shintō (ou Shintoïsme) est de loin la moins connue du public occidental. Cette méconnaissance vient de la mauvaise interprétation qui en fut donnée par les premiers missionnaires chrétiens installés au Japon dès le XVIème siècle.

 

Elle est également due aux chercheurs occidentaux modernes, soumis, pour les uns, à une vision monothéiste du monde (ou simplement athée), pour les autres, à des préjugés négatifs d’ordre scientiste.

 

Les responsables en sont enfin les Japonais eux-mêmes, dont le souci premier n’a jamais été d’en fournir une explication claire et cohérente. À la décharge de tous ces observateurs, surtout occidentaux, il faut toutefois avouer que la spiritualité shintoïste se révèle rebelle à toute espèce de rationalisation tant ses contenus, ses mythes et ses rites sont complexes, touffus et parfois contradictoires.

À la portée de tous les publics, ce B.A. – BA du Shintō présente, à l’aide d’une langue claire et d’une exposition dépourvue, autant que faire se peut, de concepts difficilement accessibles à la pensée occidentale, les principales composantes du contenu spirituel, mais aussi éthique, symbolique et matériel, du Shintō.


La spiritualité shintoïste est à même de permettre à l’homme, occidental ou autre, non de la vivre et de la pratiquer – car elle est trop japonaise dans son fond et dans sa forme pour que cela se réalise –, mais de lui donner, plus globalement, une vision spirituelle de la vie et du monde qui l’entoure, et de lui rappeler qu’il est avant tout un « être religieux », un être relié au Ciel et à la Terre, se devant, par conséquent, d’emprunter la « Voie des Dieux ». Ce livre l’y invite bien volontiers.

 

LE Shinto : Un phénomène purement japonais

 

Si l'adhésion à une religion consiste à se reconnaître comme créature de Dieu, on peut dire qu'être shintoïste c'est se sentir membre de la communauté japonaise. Rares sont les mouvements d'inspiration philosophique ou religieuse qui soient aussi nettement et exclusivement rattachés à un peuple que le shinto. Le shinto est avant tout l'expression profonde de la culture ancienne des Japonais. Il peut à cet égard se comparer à beaucoup de religions animistes d'Afrique Noire dont les pratiques sont limitées à une ethnie déterminée. Bien sûr, la force du Shinto est d'être celle d'un peuple particulièrement développé de plus de 100 millions d'âmes, mais, considéré sous l'angle philosophique ou religieux, le Shinto laisse perplexe.

 

Son origine remonte au fond des âges, et il s'apparente plutôt aux religions animistes des anciennes populations sibériennes. Le shinto considère comme divins aussi bien des forces de la nature que des animaux ou des hommes célèbres. Ces divinités s'appellent " kami" en japonais et leur équivalent chinois est shin. " To" ou " do" signifie "voie" ou "méthode" en sino-japonais. Ainsi " shinto" est littéralement la "voie des divinités" La plus importante divinité est le soleil qui, entre autres vertus, protège contre les invasions. On peut donc dire que le drapeau du Japon est un symbole shinto. Le nom du pays lui-même, Nippon, s'écrit avec deux caractères chinois : "ni", "soleil" et "pan", "racine" d'où la traduction d'Empire du Soleil Levant. Japon est tiré de la prononciation chinoise des mêmes caractères, Je-ben. Cependant le soleil n'a pas un rôle hiérarchique parmi les divinités shinto: chacune a sa place. Les kami inspirent le plus souvent une crainte respectueuse. On trouve parmi eux des montagnes, des animaux comme le tigre, le serpent ou le loup ; et l'empereur lui-même. Un ministre impérial du IX siècle est le kami de la calligraphie. Il y aurait huit cent millions de kami et le Japon a pour surnom Shinkoku, "le pays des divinités".

 

Le shinto ne connaît pas de Dieu suprême et le ciel, contrairement aux croyances chinoises, n'est pas une divinité mais le séjour des kami. Les kami sont supposés intrinsèquement bons mais on trouve de nombreuses exceptions. On prie les kami en diverses occasions: pour obtenir la pluie ou de bonnes récoltes, pour le couronnement de l'empereur etc... En fait, le shinto ne comporte pas de doctrine établie mais il constitue un ensemble de pratiques qui, à l'origine variaient sensiblement d'un village à l'autre '

 

Jusqu'aux premiers contacts du Japon avec la civilisation chinoise, vers le Ve siècle de notre ère, le shinto n'était que cet ensemble de croyances, de mythes et de pratiques. C'était une sorte d'animisme polythéiste qui rap- pelle, par le fouillis de ses divinités, aussi bien certaines religions antiques que l'animisme d'Afrique Noire. A cette époque, le Japon ne connaissait pratiquement ni l'écriture, ni la peinture ou la sculpture, ce qui explique peut-être l'absence d'idoles. La Chine, en introduisant le bouddhisme au Japon en 552, provoqua un double effet: d'une part un certain amalgame des pratiques shintoïstes et bouddhistes et d'autre part une réaction de défense, de nature quelque peu nationaliste, en faveur du Shinto. Celui-ci en vînt donc à s'organiser vers le VIIIe siècle, les mythes s'unifièrent et les kami tutélaires des différents clans ou villages furent promus à une dignité nationale.

 

Ce mouvement destiné à renforcer le gouvernement impérial s'accompagna d'un effort pour écrire ces antiques traditions et constituer une mythologie-, un sacerdoce et des rites "officiels". Il s'en suivit également une prolifération de temples. Toute l'histoire religieuse du Japon fut dès lors une succession de mouvements contradictoires tantôt en faveur du bouddhisme, tantôt du shintoïsme. Ainsi, malgré une tendance très constante à mélanger ces deux religions dans un syncrétisme mal défini, on peut noter des réactions de défense du Shinto vers le XIIIe et le XVIIIe siècle. A cette dernière période, le bouddhisme était religion d'Etat et le Shinto apparaissait, en quelque sorte, comme une fronde contre le pouvoir central. A l'époque Meiji, en 1868, quand le Japon s'ouvrit à la civilisation occidentale, le gouvernement imposa la séparation entre Shinto et Bouddhisme. Les bonzes ne purent plus célébrer dans les temples shinto et la lecture des textes bouddhistes y fut interdite. Le Shinto prend alors quatre formes distinctes:

 

Le Shinto de la Maison Impériale, comprenant un rite d'adoration de la déesse du soleil, Amaterasu o Mikami. Ce culte jadis public est, de nos jours strictement privé.  Le shinto des temples. Ce sont les rites pratiqués dans les milliers de temples japonais, réunis dans une association, Jinja honcho. L’ensemble de ces deux shinto constitue ce qu'on appelle le shinto de l'Etat, créé au début de l'ère Meiji et qui a duré jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale. C'était une institution destinée, en fait, à renforcer l'identité japonaise et la dévotion envers l'empereur. Le shinto des sectes est une somme de mouvements divers, nés au XIXeme siècle. Le plus connu d'entre eux, le Tenrikyo, a été fondé par une femme en 1838 et compte plus de trois millions d'adeptes. Nous en dirons quelques mots ultérieurement.

 

Le shinto populaire enfin, qui est une religiosité diffuse mais comporte parfois des pratiques magiques. Les quatre formes de shinto se mélangent selon l'univers culturel de chaque Japonais et constituent la base du système de valeurs du pays. C'est pourquoi le shinto est devenu le lieu privilégié du particularisme et donc du nationalisme japonais. Seul le shinto pouvait conférer à l'empereur le caractère divin qui favorisait les visées de l'impérialisme japonais. La défaite de 1945 impliquait de réduire l'influence de cet appareil shinto développé depuis Meiji. L'empereur Hiro-Hito accepta de limiter le shinto au rôle d'une organisation religieuse comme les autres. Il expliqua lui-même que l'attachement à son peuple ne dépendait pas de la croyance de ses sujets en sa divinité et il supprima les subventions du gouvernement aux temples shinto. La ferveur des shintoïstes à l'égard de l'empereur n'en a pas été affectée et les temples sont toujours aussi prospères aujourd'hui.

 

La pratique du shinto : C'est beaucoup plus la vie sociale que la vie personnelle des Japonais qui est imprégnée de shinto. Cette religion de la communion avec la nature, où tout est sacré, les astres, les rivières, les ancêtres, les hommes célèbres est présente dans toutes les traditions japonaises. Dans le sumo, lutte où s'affrontent deux colosses quasi-nus qui cherchent à se pousser hors d'un cercle, le sport est presque secondaire par rapport aux rites: les lutteurs jettent une poignée de sel pour purifier l'arène, ils se balancent d'un pied sur l'autre pour écraser les forces du mal, quant à l'arbitre, issu d'une famille spécialisée dans cette fonction, il est vêtu comme un prêtre shinto.

 

Le théâtre Nô, codifié au XVeme siècle, n'est que la récitation de légendes épiques d'inspiration shinto. L'ikebana lui-même, l'arrangement floral, est interprété en termes de shinto : les fleurs doivent marquer par leur disposition les trois plans du ciel, de l'homme et de la terre. L'ikebana peut aussi s'interpréter en termes de méditation bouddhiste. Le bain en commun, o-furo, qui était mixte jusqu'à ce que l'occupant américain s'en offusque en 1945, est aussi perçu comme un rite de communion avec la nature.  De nos jours, la pratique du shinto n'implique aucune croyance parti- culière. Les Japonais ne gardent que bien peu de superstition pour les kami et ils ne recherchent aucune justification rationnelle du shinto. Cependant, c'est pour eux l'expression de leur adhésion à la communauté nationale et la participation aux cérémonies shinto du sanctuaire de leur village ou de leur quartier marque leur volonté de maintenir l'harmonie de la vie de la nation.  Les Japonais célèbrent en rite shinto les évènements marquants de la vie des individus, de la communauté ou de la nation. Il s'agit de fêtes, dites matsuri, où l'on se réjouit simplement de l'existence. On cherche à avoir le coeur pur, on exhale sa gratitude pour ce que le monde a d'agréable et l'on souhaite que le bonheur soit préservé.

 

Rien n'est attendu d'une vie future. La mort est vécue comme une tragédie et c'est un rite bouddhiste, plus consolant, qui s'en occupe. En revanche, l'ambiance de réjouissance qui est celle des cérémonies shinto est bien adaptée aux naissances et aux mariages. 90 % des mariages japonais sont célébrés selon le rite shinto ; le symbole principal de l'union des époux consiste à boire trois fois dans la même coupe de saké. Cependant le banquet traditionnel où l'on invite famille et collègues de bureau coûte une fortune, aussi de nombreux jeunes ménages préfèrent-ils la mode des mariages à l'étranger, selon n'importe quel rite. C'est moins cher et le voyage de noces est compris. Les familles retrouvent volontiers le temple shinto le dimanche ; c'est un plaisir que de se promener dans ses jardins en accomplissant les rites de purification: on y boit l'eau de fontaines sacrées dans des gobelets en bois fixés à l'extrémité de longues tiges. Une autre expression du shintoïsme est ce que les occidentaux appellent faute de mieux les festivals, les "matsuri". Ils sont une occasion d'inviter les ancêtres défunts aux joies de la terre et de les y faire participer par l'esprit.

 

Cependant il n'y a pas de véritable culte des ancêtres shinto ; ce qui existe dans ce domaine relève du confucianisme, c'est-à-dire de la culture chinoise. Le shinto connaît de nombreux pèlerinages, souvent en montagne, siège des kami. La morale, très simple, consiste à éviter les gros péchés : mensonge, meurtre, adultère etc...Par sa nature même, le shinto n'est nullement incompatible avec d'autres religions, puisqu'il n'est lui-même pas religieux. Durant toute son histoire, il s'est accommode du bouddhisme et du confucianisme et ne se pose pas davantage de problèmes aujourd'hui face au christianisme. La vie moderne l'a encore plus dépouillé de son contenu surnaturel, mais le shinto reste un extraordinaire ciment de l'unité de la nation japonaise. On peut trouver surprenant qu'une "religion" très primitive comme le shinto ait cependant survécu dans une civilisation aussi techniquement avancée que celle du Japon. Le shinto, par l'univers qu'il imagine, était déjà très en arrière de l'évolution technique du Japon d'avant le bouddhisme. A cette époque, l'agriculture et la structure sociale du Japon étaient arrivées à un niveau qu'on peut juger, de l'extérieur, très supérieur à l'état de spiritualité qu'exprime le shinto.

 

Un parallèle intéressant peut être fait avec l'écriture japonaise qui est à la fois primitive et compliquée. Elle pourrait être sans difficulté remplacée par l'alphabet latin, infiniment plus performant et bien adapté à la phonétique japonaise. Les Japonais préfèrent toutefois garder un système archaïque qui est le leur pour défendre leur personnalité. Le shinto procède de cet esprit. Toutefois la mentalité shintoïste s'adapte bien à la société moderne qu'elle contribue à modeler et développer: le goût de la nature favorise les mouvements écologiques, le besoin de renouveau perpétuel encourage la société de consommation et le souci de la beauté n'est pas sans effet sur le "design" et la beauté des produits japonais.

 

SHIVAÏSME       B.A-BA

BERNARD   DUBANT

Edition PARDES

 2006

Shiva  est le « Grand Dieu », Mahâdeva, de la tradition hindoue, ou Sanatana Dharma. Au-delà de sa « fonction destructrice » dans le Trimurtî, il s’affirme en tant que dieu de l’extase, de l’état suprême, de la liberté inconditionnelle.


Le shivaïsme est la tradition la plus ancienne qui demeure encore. Elle conserve ce souvenir de l’état primordial qui permet de se libérer de sa fausse identité conventionnelle ; elle permet au shava (shivaïte) de recouvrer son « 
pouvoir primordial » pour redevenir ce qu’il est réellement : Shiva.


Cet ouvrage sur le shivaïsme n’est pas un de ces innombrables livres où sont cités des textes de seconde ou troisième main, pour donner un aperçu aussi erroné que touristique du sujet traité ; l’auteur, shivaïte sanskritiste, s’est proposé, en établissant un plan symbolique, de donner au lecteur tous les moyens e comprendre cette antique tradition, qui n’est tradition vivante que parce qu’elle comporte un pouvoir, une shakti, que le sadhaka peut s’approprier pour recouvrer sa nature originelle.


Shiva n’est pas une « déesse aux milles bras » ni un homme muni d’un trident, ni un dieu, comme les modernes se l’imaginent. Le tantrisme n’est pas un prétexte de débauche ; les Upanishads ne sont pas des textes philosophiques ennuyeux ; le yoga n’est pas une gymnastique ; l’hindouisme n’a rien à voir avec la fausse doctrine gandhienne de « la non violence ». Il ne s’agit, rien de moins, que de recouvrer son esprit originel.
Qui est Shiva ? Qui suis-je ? A cette double question, point de départ de toute quête spirituelle, cet exposé de l’hindouisme profond, répond.


Kundalini Shakti est le serpent des profondeurs, le feu sacrificiel, la voie du milieu, la shakti hypostasiée, la présence du non-humain dans l’humanité, le véhicule de réalisation, la liqueur d’immortalité, le « corps de Shiva ».
Kundalini signifie « circulaire, ondulant », comme un serpent. Kundalini est le serpent des profondeurs, éléphant d’Indra et résidant du Pâtâlâ, l’inframonde le plus profond, le Mûladhâra chakra, la caverne, dans laquelle Kundalini est endormie, lovée trois fois et demie autour du Shiva lingam de la base, dans un lieu qui correspond au coccyx, l’os en forme de tête d’éléphant.

 

siddhartha

Hermann hesse

Edition Grasset

 2002

C’est un roman initiatique qui est devenu un texte sacré. Il y est question de la vie de ce philosophe hindou qui professa une foi individualiste, le rejet de toutes les doctrines et dogmes, la condamnation du monde de la puissance et de l’argent et l’éloge de la vie contemplative.

 

Deux enfants de brahmane, Siddhartha et Govinda grandirent ensemble à l'ombre de l'insouciance et de l'affection de leurs parents. Siddhartha commençait à s'apercevoir que l'amour de son père et de sa mère et l'attachement de son ami Govinda ne feraient pas son bonheur. Pour trouver une réponse à toutes les questions dont il s'était posé, Govinda et lui rejoignirent les Samanas. Parmi ces nombreuses questions figuraient deux principales:

Où était ce moi, où était cet intérieur ? Avec les Samanas, Siddhartha apprit beaucoup de choses pour s'éloigner de son Moi. Il crut le perdre dans le sentier de la douleur, en s'imposant volontairement des souffrances qu'il domptait: la faim, la soif, la fatigue. Il s'engagea, pour s'en défaire, dans la voie de la méditation. Mais si toutes ces voies l'éloignaient de son Moi, elles le ramenaient pourtant toujours à lui.

Qu'est-ce que l'abandon du corps ? C'est fuir de son Moi, c'est échapper pour quelques instants aux tourments de son être, c'est endormir pour un temps la douleur et oublier les extravagances de la vie. Mais tout cela, le premier bouvier venu le trouve dans une auberge, en buvant quelques coupes de vin de riz ou de lait de coco fermenté !
Dans cette coupe de vin, il trouve ce même oubli que Siddhartha et Govinda trouvent aussi, quand, au prix de longs efforts, ils s'échappent de leur corps et habitent dans leur non-Moi.

Siddhartha croit que de tous les Samanas qui existent, il n'y en a pas un peut-être qui atteigne au Nirvana. Nous trouvons des consolations, nous trouvons l'oubli passager, mais ce ne sont là que des artifices au moyen desquels nous nous trompons nous-mêmes. C'est pourquoi, avec Govinda, Siddhartha décida de quitter les Samanas. Sur leur chemin ils rencontrèrent le Bouddha, et reçurent son enseignement. Cependant Siddhartha n'avait pas pu accepter sa doctrine et continue seul sa quête. Ensuite Siddhartha croisa la belle Kamala qui le fait plonger dans la vie du monde et des plaisirs. Ses sens, que les années de la dure existence chez les Samanas avaient presque tués, s'étaient réveillés; il avait goûté à la richesse, il avait goûté à la volupté, à la puissance. Le mal qui travaille l'âme des riches le gagnait aussi peu à peu. Et Siddhartha sentit que quelque chose venait de mourir en lui. Il abandonna sa maison et marchait à travers la forêt. Il s'éloignait de la ville, n'ayant qu'une idée: ne plus revenir en arrière. Puis il arriva au bord du fleuve. Il contemplait l'eau de ce fleuve qui coulait et jamais il n'y avait pris tant de plaisir. Jamais il n'avait discerné d'une façon si agréable et si claire la voix et l'enseignement de cette eau fuyante. Il crut comprendre que le fleuve avait quelque chose de particulier à lui dire, quelque chose qu'il ignorait encore et qui l'attendait.


A travers son personnage Siddhartha, qui n'a rien à voir avec Siddhartha le Bouddha, Hermann Hesse nous présente une vision philosophique: la recherche de la Vérité est une voie sans fin. Chacun de nous peut y trouver sa propre interprétation. Le fleuve nous envoie plein de messages. On n'écoute que ce qu'on veut bien écouter.

 

souvenirs d’arunâchala

Henri le saux

Edition ÉPI

 1990

C’est le récit d’un ermite chrétien en terre hindoue. Moine chrétien il part en Inde où il fonde un ashram, étudie l’indouisme et pratique des retraites érémitiques afin de rechercher l’éveil intérieur. C’est un grand mystique qui nous livre ici avec simplicité son témoignage.

 

Les livres d’Henri le Saux sont au chapitre 16 -

 

SUR LES PAS DE LA MḔRE DIVINE    - 

Patrick Vigneau

Edition L’Originel

2016

Ce livre expose un sujet à la fois immémorial et universel : la connaissance de la Mère Divine. Chaque individu sur cette terre se cherche lui-même et cherche le sens de sa vie. Et pour celui, celle, qui se met véritablement en quête, au fil du temps le voile de l'oubli se dissipe, lui permettant de retrouver sa divine origine. Une expérience qui est liée à l'ouverture du coeur. Le coeur, dans sa dimension profonde et mystique, le coeur qui s'ouvre à mesure qu éclate le sens illusoire de l'ego

 

Aucune région du monde n’a davantage exalté le culte de la Mère Divine que l'Inde même si, paradoxalement, la femme n’en est pas davantage respectée. Que ce soit sous la forme de Mahadevi, la Suprême, l’Absolu non conditionné, l’épouse d’un dieu ou d’une déesse locale, la Mère Divine imprègne toujours la spiritualité et la culture indiennes.

 

Patrick Vigneau rend compte dans ce livre de son expérience et de sa connaissance de la Mère Divine à travers les traditions indiennes et les rencontres avec Maa, l’un des avatars de la Mère Divine en Inde. « Elle est, écrit-il, à la fois la shakti (la puissance agissante), et la douce mère protectrice. Elle est adorée comme la Conscience – Force divine qui domine toute l’existence, unique et pourtant si multiple. Elle est bien au-dessus de toutes ses créations. Mais quelque chose d’elle peut être vu et senti à travers ses personnifications, dans lesquelles elle consent à se manifester à ses créatures.

 

Elle est unique et cependant pouvant emprunter plusieurs formes et même se vêtir de différentes personnalités. La tradition indienne est très colorée. Et dans ses personnifications, il ne faudrait pas la limiter seulement au côté yin, doux, maternant. Elle peut aussi présenter la puissance brute.

 

En effet on pourra être étonné de voir la figure de Kali, qui n’est pas du tout la mère protectrice, mais la destructrice. Il est très important de comprendre qu’en Inde, le monde est régi par trois grands dynamismes divins : Création, Préservation et Destruction. La destruction ne doit pas être comprise comme négative, mais comme le préalable nécessaire pour une nouvelle création. »

 

L’ouvrage est composé de regards brefs jetés sur certains aspects de la Déesse pour, peu à peu, en approcher l’intimité. Patrick Vigneau traite d’abord des représentations traditionnelles de la Mère Divine, insiste sur la « mystérieuse Kali » avant de proposer une sélection d’hymnes à la Mère Divine. Puis, il rend compte de sa rencontre avec Maa et nous livre quelques rares dialogues avec celle qui, dit-il, « mit un grand nombre de personnes en route ».

 

La partie la plus importante de l’ouvrage est consacrée à l’Atma yoga à travers des citations d’instructeurs divers, des extraits de grands textes et les commentaires de l’auteur. En fin d’ouvrage, Patrick Vigneau traite de l’universalité de la Mère Divine et de son inscription dans le judaïsme et le christianisme.

 

20 T

 

TAOÏSME.       B.A- BA

JEAN  FABRE

Edition PARDES

 1998

Ce B.A- BA s’adresse à tous ceux que la définition du Larousse pourrait laisser sur leur faim, tous ceux qui veulent en savoir plus sur le système de pensée qui, des millénaires durant, a façonné l’histoire du Céleste Empire.


Religieux, le taoïsme l’a été, mais dans ses développements tardifs, après que l’esprit de l’homme et le cours du temps lui eurent apporté leur lot de modifications, d’adjonctions, voire d’altérations pour aboutir à l’amalgame signalé par le dictionnaire.

 

En réalité le taoïsme originel ne fut pas une religion, mais bel et bien une métaphysique et se rattache en tant que tel à la  « Grande Tradition Primordiale ». Il fut une connaissance, la plus haute de toutes les connaissances, dont l’absolu était l’objet, le TAO pour les chinois.Ses détenteurs se conformaient aux messages et aux impulsions que le TAO par l’intermédiaire du ciel, délivre à l’homme depuis le commencement du monde. La lointaine époque de l’Empereur Jaune, qui avait révélé la doctrine à son peuple, gardait encore la mémoire de l’Âge d’Or, où tous les êtres vivaient dans une parfaite concorde, en harmonie avec la nature dont ils respectaient fidèlement les rythmes.

 

Puis les siècles passèrent et la doctrine des origines, caractérisée par sa pureté, sa simplicité, sa conformité à l’ordre du cosmos, laissa place à un taoïsme transformé, voire dégénéré. Il fut très populaire, les masses étant déjà promptes à s’enthousiasmer pour une « religion » où l’élément sentimental et dévotionnel avait pris le pas sur la sapience et la simplicité traditionnelles. Ses promoteurs habiles exploitaient les penchants collectifs pour le mystère et la magie, encourageaient le culte des ancêtres, promettaient la Longue Vie.


Le début de ce livre évoque les Maîtres des origines, Lao Tseu, Lie Tseu, tchoang Tseu, qui furent après l’Empereur Jaune, les dépositaires de l’esprit du Tao. Leurs œuvres géniales contiennent, dans sa pureté originelle, le message de la Tradition.

 

Alors que le taoïsme, depuis l’Empereur Jaune et les Maîtres des origines, avait grandi dans la paix, le détachement, l’harmonie suprême, certains voulurent, après Lao Tseu, en faire un outil de militantisme, un instrument guerrier dirigé contre l’institution impériale. Leurs émules, enrégimentés dans des sectes, menaçaient même l’autorité de l’Empereur, qui dut briser dans le sang la révolte des Turbans Jaunes.


Après l’évocation des « papes taoïstes » qui se targuaient de leurs pouvoirs extraordinaires, ce livre montre pourquoi le taoïsme des sectes, parfois étiqueté magico-religieux, n’a pas eu, loin s’en faut, le monopole de la magie. Randonnées extatiques des sages, apparitions des hommes transcendants : l’autre monde formait déjà la trame des grands textes traditionnels de Tchoang Tseu et Lie Tseu.


Est évoqué également les forces que les maîtres du Tao avaient, à coté du Yang et du Yin, reconnues dans la nature.


Il est question aussi de la médecine Tao, de l’acupuncture, de la morphologie des aiguilles, des connaissances traditionnelles du thérapeute, et des dons particuliers et indispensables qu’il doit avoir pour en faire une médecine magique.

 

tao te king

lao tseu

Edition albin michel

 2002

Lao Tseu, qui aurait vécu six siècles avant notre ère, est avec Confucius, dont il fut le contemporain, le personnage le plus illustre de l'antiquité chinoise. Quant au Tao Te King qui lui est attribué, sur des bases d'ailleurs moins historiques que légendaires, c'est sans aucun doute l'ouvrage le plus souvent traduit de toute la littérature extrême-orientale.

 

Ces quelque cinq mille caractères chinois ont donné lieu à d'innombrables traductions et interprétations. La présente version se situe résolument dans la perspective d'une adaptation de l'antique sagesse à notre monde et à notre langage contemporain. Plus que jamais, en effet, notre conscience occidentale a besoin d'entendre ces paroles fascinantes, porteuses du secret spirituel de l'Orient.

 

Une présentation très sympathique, agréable et pratique des 81 messages de Lao-Tseu.

 

tao-tE-king – le livre de la voie & de la vertu

Lao tseu

Edition J. de Bonnot

 1990

Tout a commencé par une légende. Il y avait une fois dans le royaume de Tch’en en Chine, un vénérable sage qui était tellement dégoûté des hommes et de leur folie qu’il monta sur un buffle pour les fuir.


Il traversa ainsi plusieurs royaumes de Chine en se dirigeant vers le couchant du soleil, le pays des Tartares. Arrivé à la Grande Passe de l’Ouest, les gardes l’arrêtèrent et l’empêchèrent d’avancer. Mais leur chef le reconnut et lui dit : « Si tu me donnes la clé de ton bonheur, je t’ouvrirai la porte de l’Occident et je te laisserai fuir. »


Aussi, pour payer sa liberté, le sage écrivit sur des tablettes de bambou plus de 5 000 signes, ils contenaient toute sa connaissance. Par inadvertance, l’officier laissa tomber les tablettes qui parurent ainsi indéchiffrables puisqu’elles n’étaient pas numérotées. Cependant, le vieillard le rassura en disant : « Dans n’importe quel ordre tu liras ces tablettes, tu y trouveras toujours la voie de la vérité et de la vertu. »


2 500 ans se sont écoulés depuis que Lao Tseu confia par écrit le secret de sa sagesse avant de disparaître vers l’Occident et, depuis 2 500 ans, sa philosophie a conquis le monde.
Le Tao-tö-king porte le bonheur à des centaines de millions d’adeptes, non seulement dans les grands pays de l’Orient, mais aussi en Amérique et en Europe.

 

TAO TE KING. LE LIVRE DU TAO ET DE SA VERTU

LAO TSEU

Edition De RAIN

 1951

La vie mystique seule permet d’obtenir le TAO, et l’expérience taoïste rejoint celle des mystiques de toutes les religions quand elles renoncent à chercher l’absolu par la science et le raisonnement.

 

Le Tao-tö-king (Daode jing) ou « Livre de la Voie et de la Vertu » est attribué à Lao-Tseu (Laozi) qui serait selon la tradition chinoise un contemporain un peu plus âgé de Confucius (Kongzi, ou Kongfuzi, 551-479 av. J.-C.) mais des études récentes montrent que ce livre a été compilé plus probablement vers 300 av. J.-C., l'auteur utilisant de nombreuses adages plus anciens dans son texte, et que le titre et l'organisation en 81 chapitres, répartis en deux sections, sont postérieurs à la rédaction. Le Daode jing est un des ouvrages les plus traduits dans le monde. Son obscurité concise et sa force poétique ont suscité d'innombrables commentaires et interprétations inspirées. On lira ici la version due à Wang Bi (226-249 ap. J.-C.) en présentation traditionnelle (lire les tablettes verticales de haut en bas et de droite à gauche). Le texte de ce livre est « si évidemment corrompu »1 qu'il conviendrait d'en consulter une édition critique complète.

Un mot sur le titre. Tao (dao), est un terme important de la pensée chinoise ancienne, qui peut prendre des sens assez différents selon le contexte. L'originalité de Lao-Tseu ou de sa postérité est d'en avoir fait le principe de spontanéité commun à toutes choses, en même temps qu'un idéal de pleine vacuité jamais atteinte. Les dao de Confucius a un sens souvent plus moral. Tö (de), traduit par « Vertu », doit s'entendre comme l'efficacité particulière à chaque chose, dans le sens où l'on dit qu'une plante médicinale a telle ou telle vertu, mais ce terme s'applique tout aussi bien à l'Homme. King (jing), signifie que ce texte est un livre canonique. Ce titre admet deux lectures : le Canon de la Voie et de la Vertu, et le Canon de la Voie et de sa Vertu, ce qui est sensiblement différent.

 

tchouang – tseu – œuvre complÈte

LIOU – KIA – HWAY

Edition Gallimard

 2003

Pour les philosophes, les poètes, les gens de goût, voici un livre qui marquera notre siècle : l’œuvre de TCHOUANG – TSEU, enfin accessible, dans une traduction intégrale et sérieuse, à tous ceux qui désirent en savoir plus long sur le TAO que ce que nous en dit le Lao – Tseu. Alors que les Allemands, les Anglais, etc., disposaient de versions, imparfaites sans doute, et parfois mutilées, mais honnêtes dans leur intention, quiconque chez nous voulait aborder TCHOUANG – TSEU devait passer par l’adaptation du Père WIEGER, ou étudier le polonais et lire TCHOUANG – TSEU dans l’excellente version qu’en procurèrent les sinologues de Varsovie.

Nous lui épargnons ce détour. Ce TCHOUANG – TSEU complet fut traduit par M. LIOU – KIA – HWAY, à qui nous devons déjà le Lao – Tseu ; pour comble de chance, M. DEMIEVILLE a bien voulu relire M. LIOU. C’est dire à quel point cette traduction est fiable : mais s’agissant d’un des cinq ou six philosophes qui ont pensé pour de bon sur la terre depuis qu’il est une écriture, d’un écrivain parmi les plus forts, les plus brillants, les plus poétiques de la Chine, il ne fallait pas moins, pour lui rendre justice, que la conjonction d’un Chinois taoïste, qui vit en France depuis des dizaines d’années, et du maître de la sinologie – particulièrement versé dans le TCHOUANG – TSEU.

Ainsi pourvu des textes capitaux, tout philosophe français, tout poète français, tout Français, tout lecteur de notre langue pourra s’initier à l’une des philosophies les plus riches de sens sous l’apparent non-sens.

 

TATOUAGES SACRḖS- THAÏLANDE, CAMBODGE, LAOS ET MYANMAR    -     UN TATOUAGE PEUT-IL CHANGER VOTRE VIE ?

Isabel Azevedo Drouyer et René Drouyer pour les photographies

Edition Soukha

2017

Dans les pays d'Asie du Sud-Est de doctrine bouddhiste Theravada, on dit que certains tatouages possèdent une sorte de magie. Ils auraient le pouvoir non seulement de protéger le tatoué mais aussi de lui apporter la chance, la santé, la richesse et le charme. Réalisés par les meilleurs maîtres, certains auraient le pouvoir de protéger des coups de couteau et des blessures par balles, les porteurs de ces tatouages. Dans cette région il y a une longue tradition de tatouage sacré. Appartenant au monde bouddhiste et connus en Thaïlande sous le nom de Sak Yant ou Roi Sak, ces tatous semblent exercer une certaine influence sur la vie des tatoués. Ont-ils réellement un pouvoir et comment fonctionnent-ils ? Ces interrogations soulèvent le problème de l'influence des croyances, des rituels, des tatouages et autres formes d'amulettes sur l'esprit et la santé des individus. Autrefois considérées comme irrationnelles, ces questions ont fini par intégrer les problématiques abordées par le monde scientifique. En effet, des études récentes ont démontré que non seulement nos croyances peuvent conditionner nos vies mais que tatouages et autres formes d'amulettes peuvent agir comme de véritables placebos.

 

Aujourd'hui, ces tatouages ont dépassé les frontières des pays qui les ont vus naître. Dans les « studios de tatouage » des maîtres de Sak Yant on rencontre des acteurs d'Hollywood, des sportifs internationaux et des hommes d'affaires venus de Singapour ou d'ailleurs. Devenue plus populaire que jamais, la pratique ne concerne pas uniquement les célébrités. Des hommes et des femmes de toutes les nationalités, de tous les âges et de tous les niveaux sociaux veulent avoir un de ces tatous encrés sur leur peau. De leur côté, les maîtres sont invités à pratiquer leur art aussi bien en Australie, qu'aux États-Unis, en Europe ou dans d'autres pays d'Asie. Pourquoi ces tatouages provoquent-ils une telle passion ?

Qui sont ces hommes qui pratiquent le Sak Yant et qui sont ceux ou celles qui se font tatouer ? Fondé sur une enquête menée pendant trois années auprès des maîtres de Sak Yant, laïcs et religieux et de tatoués, et s'appuyant sur des études dans des domaines aussi divers que l'anthropologie, la religion, l'histoire, l'art, la médecine et la psychologie, Tatouages Sacrés de Thaïlande, Cambodge, Laos et Myanmar - Un tatouage peut-il changer votre vie ? est le premier ouvrage écrit en langue française consacré à la pratique du tatouage sacré dans les pays bouddhistes de l'Asie du Sud-Est Theravada. Les 244 photographies, illustrations et dessins contenus dans l'ouvrage illustrent l'un des derniers exemples de tatouage traditionnel et sacré dans le monde.

 

Le tatouage traditionnel se retrouve sur tous les continents et à toutes les époques. S’il semble connaître un renouveau aujourd’hui, il convient de se souvenir qu’il est une constante depuis des millénaires de l’expression humaine, inscrivant à même la peau de simples protections magiques comme les plus hauts accords métaphysiques : « Malgré la disparition de beaucoup de cultures et l’apparition de beaucoup d’autres, insiste Isabel Azevedo Drouyer, la pratique du tatouage s’est maintenue tout au long des millénaires. De la Préhistoire à nos jours, pour répondre aux standards esthétiques culturels et religieux de leur époque, hommes et femmes ont toujours essayé de modifier leur corps. En effet, les tatouages établissent une sorte de lien entre les cultures primitives et les sociétés modernes. » Seules certaines religions monothéistes et notamment le judaïsme et l’islam prirent nettement position contre le tatouage.

 

Cet ouvrage, érudit et magnifique par ses illustrations, introduit le lecteur aux différentes dimensions artistiques ou philosophiques du tatouage et à son universalité même si, culturellement, il se circonscrit à l’Asie du Sud-Est. Isabel Azevedo Drouyer pose tout d’abord cette question très actuelle : Pour quelle raison se fait-on  tatouer ?« Dans les sociétés sans écriture, répond-elle, la décoration du corps est un moyen de communication. En réalité, dans beaucoup de cultures, le corps a besoin de parler et il ne s’exprime qu’après avoir été décoré. Dans ces sociétés les tatouages, plus que toute autre forme d’ornementation, servent à transmettre des informations concernant les changements permanents affectant la vie des individus : âge, mariage, maternité, rang et/ou statut social. »

 

Nous observons là une fonction sociale essentielle du tatouage. Cependant, bien d’autres raisons apparurent au fil du temps et des civilisations. Le tatouage est ainsi un châtiment dans l’Egypte ancienne mais aussi dans le Cambodge du XIIIème siècle. Le tatouage peut être aussi thérapeutique, ou protecteur, en orient comme en occident. Il se révèle parfois comme un lien entre le tatoué et certaines divinités. Il est aussi un élément de séduction et ceci participe en partie du phénomène de mode dont il est l’objet de nos jours. Les tatouages Sak Yant qui se développent en Thaïlande, Laos, Cambodge et Myanmar sont considérés comme sacrés. Le bouddhisme, en ses multiples expressions,  présentant une extraordinaire capacité à intégrer les traditions rencontrées, n’a pas rejeté les pratiques animistes du tatouage. Le Sak Yant, avec ses représentations figuratives et géométriques, est un tatouage de yantra, dessin sacré, à la fois porteur d’enseignement et de pouvoir, associé généralement à des mantras.

 

« Un Sak Yant, précise Isabel Azevedo Drouyer, est un tatouage qui incorpore des dessins et des lettres ou des versets magiques ou sacrés. Dans les pays bouddhistes Theravada, on dit que ces tatous ont la capacité de « déverrouiller » certains pouvoirs invisibles. En effet, contrairement à la tradition occidentale où l’art privilégie la vue, dans le Sud-Est asiatique le plus important n’est pas le dessin mais l’accès que celui-ci permet au monde invisible. »Les maîtres de Sak Yant passent donc par un long apprentissage. A la fois moines et artistes, ils associent leurs connaissances de l’ésotérisme bouddhiste, mais aussi d’autres traditions, avec une maîtrise technique indispensable. « Le pouvoir d’un Sak Yant repose sur la capacité de prière et de méditation d’un maître » affirme l’un d’eux, Ajarn Neng On Nut. Le tatouage établi ainsi un pont entre son porteur et les mondes subtils afin d’instaurer ou restaurer dans sa vie, matérielle comme spirituelle, l’équilibre et l’harmonie recherchées.

 

Cet ouvrage superbe, à la fois livre d’art et introduction à la philosophie d’une pratique traditionnelle étonnante par sa permanence, croise de nombreuses disciplines, de l’anthropologie à l’étude des religions en passant par la médecine ou l’art et rend compte de la complexité humaine mais aussi de la richesse comme de la profondeur des liens de l’être humain tant avec la nature qu’avec l’invisible.

 

TIBET - LA ROUE DU TEMPS –PRATIQUE DU MANDALA

Divers auteurs

Edition Actes Sud

 1995

En tibétain, mandala se dit "kyil-khor", ce qui exprime l’idée du centre et de la périphérie. Cette dernière est perceptible par les sens et se définit dans le temps et l'espace, le milieu ; le centre reste un mystère intemporel, sans espace, échappant à toute représentation. Dans le Bouddhisme Tibétain, ce milieu mystérieux représente le commencement et la fin de tout ce qui est.

 

Avec son langage imagé, le mandala est donc une carte géographique pour la compréhension de l'univers, et en même temps du paysage intérieur de l'âme humaine. Diagramme Cosmique peint sur une toile ou composé de sable coloré, le mandala constitue parfois aussi un motif architectural. Cercle sacré, il reflète la structure concentrique de l'univers et contient la représentation des 722 divinités bouddhiques.


Constitué de divers "Palais", celui situé au centre de cette "Roue du Temps" symbolise les énergies primitives de l’univers : La terre, l’eau, le feu et le vent, le premier étage est lié au système de guérison physique et spirituel, le second à l’état de perfection du corps et de l’esprit. Quand au dernier, il symbolise la félicité suprême, but du parcours initiatique manifesté par un bouddha sur une fleur de lotus : Kalachakra.

Les couleurs renvoient aux points cardinaux : Le noir : l’Est ; le rouge : le Sud ; le blanc : le Nord et le Jaune l’Ouest. Un cinquième, le vert rythme cette figure qui même réalisée sur une surface plane, reste une figure en trois dimensions.

L’enseignement du : Kalachakra a toujours lieu à la pleine lune. Empreints de compassion, vertu première du bouddhisme Tibétain, guidés par un maître, les novices pénètrent peu à peu, mentalement dans ce palais, en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre.


Si la tradition Tibétaine accorde une place à part à cette Roue du Temps, c’est qu’elle prend en compte et met l’accent sur les correspondances reliant l’être humain au monde extérieur.
Le mandala terminé, un rituel est accompli. Pour que la grande félicité et la lumière se répandent dans le monde, on balaie le sable de l’extérieur vers l’intérieur du cercle ; on le verse ensuite dans une urne que l’on va vider dans un cours d’eau, afin que paix et harmonie voyagent et se répandent dans le monde.


Le mandala est une des manifestations du Bouddhisme Tantrique qui proclame l’existence de relations indestructibles entre le passé, le présent et le futur. Il conduit le fidèle sur le chemin de l’éveil, il sert de support au méditant, il est une représentation pure de notre nature profonde qui demande que l’on s’abandonne à lui et qu’on le fasse entrer en soi

Kalachakra signifie cycle temporel, ou la roue du temps. C’est un texte particulièrement important dans la tradition Gelugpa, connu aussi chez les sakyapa et les kagyupa, le kalachakra était l’enseignement tantrique principal de l'école jonang. Il appartient à la classe la plus élevée des anuttarayoga tantra. Ce texte, introduit au Tibet au 11e siècle, se détache des autres tantras de sa classe par un langage assez clair et le recours fréquent à des termes ou notions hindous (puranas, sankhya) ou jaïns. La tradition prétend d’ailleurs que lorsqu’il fut présenté à Nalanda, il ne fut pas immédiatement accepté comme bouddhiste et qu'au Tibet même, Rendawa Shyönnu Lodrö, maître de Tsongkhapa, exprima des réserves.

Le tantra et son commentaire sont la source première du mythe de Shambhala, royaume idéal que seuls certains peuvent atteindre. On y relate, entre autres, comment un roi de Shambhala apparaitra dans le monde pour combattre les barbares et établir un âge d’or. Le corpus kalachakra a donc fait l’objet, parallèlement à son usage de guide de yoga, d’interprétations millénaristes, voire occulto-politiques en dehors du monde bouddhiste. Le tantra a exercé une grande influence sur la cosmologie et le calendrier tibétain.

La tradition du kalachakra tourne autour des concepts du temps et des cycles : du cycle des planètes, du cycle respiratoire, et du contrôle des énergies les plus subtiles qui sont dans le corps de chacun afin d'atteindre l'illumination. Son texte principal est le tantra de kalachakra. La déité du kalachakra représente un Bouddha et son omniscience. Tout est sous l'influence du temps, et lui est le temps donc sait tout. De même, la roue (du temps) n'a ni début ni fin. Ce tantra, qui évoque les conflits des rois de Shambhala avec des peuples d’aspect musulman, doit dater du 9e siècle et aurait été transmis aux tibétains au 11e siècle par des disciples directs ou indirects de Naropa : le Cachemiri Somanatha, à l’origine de la lignée Dro, et Samantashri, à l’origine de la lignée Ra. La tradition fait aussi d’Athisha un maillon de la transmission du kalachakra.

La tradition considère que la version actuelle est un abrégé du tantra d’origine, transmis au roi Suchandra de Shambhala sous la forme d’un mandala tridimensionnel par Shakyamuni ayant pris la forme de la déité Kalachakra. Cette initiation aurait eu lieu au stupa Shri Dhyanakataka près d’Amaravati, jadis un centre bouddhiste important, au même moment où le Bouddha, dédoublé, donnait le sermon du mont des Vautours dans lequel la tradition zen voit son origine. Le roi aurait couché l’enseignement sous la forme d’un texte (mulatantra ou paramadibuddhatantra) de 12 000 vers et rédigé un commentaire de 60 000 vers. Le tantra aurait ensuite été conservé à Shambhala exclusivement. Plusieurs siècles plus tard, le roi Manjusri-Yashas (Manjusrikirti) aurait rédigé le tantra actuel ou laghutantra, ne contenant qu’un quart de l’original. Son fils Pundarika aurait rédigé le commentaire vimalaprabha.

Les deux textes seraient apparus en Inde au 10e siècle grâce à un sage qui, ayant entendu parler de sa réputation, serait parti à la recherche de Shambhala. Selon la tradition Ra, il s’agit du pandit Cilu (Chilupa) originaire d’Orissa ; alors qu’il était en chemin dans les montagnes, une émanation de Manjusri (comme peuvent l’être les rois de Shambhala) lui apparut et lui remit les textes. De retour en Inde, il finit par se rendre à Nalanda où il convainquit après un débat Naropa de la valeur du tantra. Pour la tradition Dro, le sage reçut l’enseignement kalachakra de l’émanation du roi Shripala de Shambhala alors qu’il avait entamé la traversée d’un immense désert. Rentré en Inde où il fut nommé Maha Kalachakrapada, il aurait rencontré Naropa, non à Nalanda, mais à Vikramashila. Certains ont suggéré que Chilupa et Maha Kalachakrapada étaient en fait la même personne.

Au sommaire de cet ouvrage ont participé :

Jean Audouze - Jean-Pierre Barou - Sylvie Crossman dans le mandala de Kalachakra ou la roue du temps et dans sa pratique - Dagpo Rimpoché : comment choisir son mandala - Martin Brauen dans :Mandala intérieur et mandala extérieur - Claude Levenson : histoire et légende du Kalachakra - Sylvie Crossman : des poudres colorées aux images de synthèse ainsi qu'’un article sur Daumal, Weil et Camus :penseurs de l’éveil en Occident - Anne-Marie Blondeau : Réflexions sur le bouddhisme tantrique - Jean-Claude Carrière : Le Tibet intérieur - Ysé Masquelier : le mandala, un symbole de la psyché dans la vie et l’oeuvre de C. G. Jung - Michel Zehnacker explique le labyrinthe comme variation chrétienne -

Très bel ouvrage

 

tibet – moment de vÉritÉ

Frédéric lenoir

Edition PLON

 2008

Je parle sans colère et sans haine contre ceux qui sont responsables de l’immense souffrance de notre peuple, et de la destruction de notre pays, de nos maisons et de notre culture. Eux aussi sont des créatures humaines luttant pour trouver le bonheur et méritent notre compassion. Je parle pour vous informer de la triste situation de mon pays aujourd’hui et des aspirations de mon peuple, car dans notre combat pour la liberté, la vérité est notre seule arme.
Tenzin GYATSO, XIVème dalaï-lama,
Prix Nobel de la paix, 1989


Ce livre répond de manière objective et argumentée aux questions que chacun se pose sur le Tibet : Quelle est l’origine du conflit entre la Chine et le Tibet ? Pourquoi les Tibétains se sont-ils soulevés en 1959, en 1989 et en mars 2008 ? Le Tibet fait-il historiquement partie de la Chine ? Qui est le dalaï-lama ? Qu’est-ce que le bouddhisme tibétain ? Le Tibet traditionnel était-il une société féodale pratiquant le servage ? Quels enjeux stratégiques et économiques représente le Tibet pour les Chinois ? Quelle est la situation réelle des droits de l’homme en Chine et au Tibet ?


Autant de clés pour comprendre aussi pourquoi la question tibétaine concerne et passionne l’Occident.

 

tolÉrance

Lin XI

Edition QUIMETAO

2001

Le grand maître à penser Confucius répétait à ses disciples : « De toutes les qualités de l’être humain, la tolérance est la plus fondamentale et la plus importante », et ajouter : « Parmi cent stratégies de conduite, la tolérance est la première. »

La tolérance est l’essence du confucianisme, et par conséquent l’essence de la culture chinoise. Sur le long parcours de l’histoire chinoise, cette tolérance a nourri de grands stratèges, de remarquables talents et d’excellents hommes politiques et scientifiques.

Lin XI, écrivain et poète chinois résidant à Paris, est un chercheur inlassable de haut niveau sur le confucianisme. Dans ce remarquable ouvrage, il montre quatre éléments composant la tolérance et cinq moyens efficaces permettant une haute perfection de la personnalité incarnée par la tolérance, ainsi que ses limites.

La civilisation classique chinoise qui a éclairé le monde est une richesse spirituelle de la nation. Elle permet d’avoir une vue plus large, un esprit plus ouvert, une âme plus sereine et une vie heureuse. La lecture de ce livre procurera, à n’en pas douter, l’équilibre tant de la vie que de l’esprit.

 

tout est conscience

Ramesh S. balsekar

Edition L’ORIGINEL

 1994

Ce précieux petit livre est un parfait condensé de la pensée de Ramesh S. Balsekar. Cet enseignement est celui du pur Advaita (la non dualité) que l’auteur met merveilleusement à notre portée, sans le dénaturer.

Cet « Un sans second », Ramesh S. Balsekar l’appelle indifféremment « Conscience », « Dieu », la « Source »… « La conscience est tout ce qui est » : « La conscience est immanente au monde… Merveille des merveilles, elle transcende en même temps la manifestation et tout ce qu’elle contient ».

À l’instar de Ramana Maharshi et de Nisargadatta Maharaj (dont il est le disciple) il affirme que tout ce qui advient appartient au fonctionnement de la Totalité.

« Tout ce qui est, est Conscience – JE SUIS -… Cette réalité éternelle est accessible à tout être humain ».

Ramesh S. Balsekar est un des maîtres spirituels les plus profonds de notre temps. Il est également l’exemple d’une merveilleuse alliance entre l’Orient et l’Occident, entre le spirituel et le matériel. Ramesh S. Balsekar fait preuve d’une égale familiarité pour les classiques de la pensée hindouiste, bouddhiste, taoïste, chrétienne ou sufi, comme pour le paradigme de la mécanique quantique et des avancées les plus remarquables de la science contemporaine… Sa compassion, son humour plein de douceur et la précision de son énoncé relayent l’enseignement de non dualité qui se manifeste à travers lui avec délicatesse et puissance.

  

tsu yun – le moine aux semelles de vent

Erik Sablé

Edition DERVY

 2004

Vie et paroles du dernier maître bouddhiste chinois.

Tsu Yun fut le dernier des grands maîtres du Tchan (la forme chinoise du zen). Lorsqu’il disparut, à l’âge de cent vingt ans, il était très célèbre. Des centaines de jeunes disciples venaient écouter ses discours.

Sa vie nous montre ce qu’était le quotidien d’un moine bouddhiste pendant cette période troublée de l’histoire chinoise : ses relations avec ses maîtres, sa vie d’ermite dans les montagnes, ses voyages, non seulement en Chine, mais aussi en Inde et au Tibet.

 

Son enseignement, clair, lumineux, est celui de tous les grands maîtres du Tchan, de Hui Neng à Han Chan, auquel on l’a souvent comparé.

20 U

une nouvelle approche des vedas

a.k. coomaraswamy

Edition Arché

 1994

C’est un essai de traduction et d’exégèse que nous propose l’auteur. Grâce à René Guénon, A.K.C. reçut et accepta l’idée d’une vérité métaphysique universelle et unique. Il fait des rapprochements entre les écritures védiques et le christianisme, réservant une place de choix à Maître Eckhart, Dante, Boehme, St Thomas, St Augustin, le Taoisme et l’Islam. A un ami chrétien tenté par la « mode » de l’Inde, il répond « Pourquoi chercher la sagesse en Inde ? La valeur pour vous de la tradition orientale n’est pas celle de la différence mais le fait qu’elle peut vous rappeler ce que vous avez oublié ».

 

Les Hindouistes n’ont pas de Livre Sacré comme la Bible pour les Chrétiens ou la Thora pour les juifs. Les hindouistes ont des « textes sacrés » appelés « Védas » qui furent rédigés par la communauté Indo-aryenne il y a des milliers d’années. Les Védas sont les plus anciens textes religieux au monde. Ils sont à l’origine du Védisme, religion mère de l’hindouisme ainsi que de la philosophie Vedanta.

Les idées exprimées dans les Vedas furent tout d’abord transmises oralement de père en fils puis de professeur à disciple ; Ces enseignements oraux dateraient du 16ème siècle avant J.C. et s’étendraient avec l’apparition de l’écriture de 5000 à 1500 avant J.C. Pour les hindouistes, les Védas sont les témoins de la fondation et de l’évolution spirituelle du monde, ils constituent un corps de référence pour tous les hindous.


L’invasion Aryenne et la naissance du Védisme : Vers -1900 un cataclysme engloutit un continent situé au sud de l’Inde et à l’est de Madagascar dans l’Océan Indien. Un peuple, qu’on nommera dravidien (cf. : photo ci-dessous) s’installe en Inde. C’est en -1700 que leur civilisation fut en partie décimée par des envahisseurs Aryens venus d’Asie Centrale et du Caucase. Ils furent repoussés au sud de l’Inde ou mêlés aux aryens. Les dravidiens ne sont pas hindouistes au sens propre (pas de littérature védique ni de système des 4 castes) mais influencèrent beaucoup les pratiques religieuses de l’hindouisme. Ils sont pour la plupart brahmanistes. Aujourd’hui on les connaît plus sous le nom de Tamouls.

Les Aryens étendirent durant deux siècles leurs conquêtes sur les anciennes peuplades du sud-ouest de l’Inde et devinrent les Indo-aryens. Ils amenèrent avec eux leur religion, le Védisme et il est vrai que dans un premier temps, les habitants des régions envahies n’eurent pas d’autre choix que de vénérer leurs dieux et d’adopter leurs rites. Le Védisme se résume à l’ensemble des croyances et des comportements rituels qui se sont développés en Inde à la suite de l’immigration des populations aryennes. Leur principale divinité s’appelait Indra, Seigneur de la guerre et dieu de la foudre. Les sacrifices humains et animaux avaient une grande importance dans la religion védique, les prêtres allant jusqu’à boire du sang accompagné de vins alcoolisés ainsi que de Soma, une plante aux vertus hypnotiques.

Pourtant, pendant longtemps la religion védique fut apparentée en Inde à la violence et au mal. Il faudra attendre -650 pour que les mentalités changent et que les divinités soient perçues autrement. Grâce aux enseignements d’ouverture des Brahmanes, c’est-à-dire des prêtres et religieux de l’Inde, qui, par leur refus de la violence et par l’exemple de leur sainte vie démontrèrent que les dieux étaient « bons » et toléraient les plus faibles, les soutenaient et contribuaient à la recherche de la perfection d’une civilisation. Cette foi en la renaissance spirituelle fit naître successivement l’Hindouisme, le Bouddhisme et le Jaïnisme qui remplacèrent le culte Védique. Ce peuple est à l’origine de langues telles que ce que l’on appelle aujourd’hui le kurde, l’iranien, le perse ou encore l’albanais. Ils rédigèrent les Védas, leurs textes sacrés en langues Sanskri, Veda signifiant Connaissance.


Les Vedas, textes Sacrés : Les textes sacrés sont divisés en deux catégories : celle formant la Çruti (textes transmis par la puissance divine) et celle formant la Smriti (textes transmis par la mémoire des hommes). La Çruti est composée des 4 textes sacrés de l’Hindouisme : les Védas. On trouve donc le Rig-Veda (« sagesse des versets » en langue Sanskri) qui est le texte le plus ancien et le plus important. Ensuite vient le Yajur-veda (« Sagesse des Sacrifices ») qui est le livre des formules rituelles. Puis vient le Sama-Veda (« Sagesse du Chant ») qui est le livre de chants. Enfin vient l’Atharva-Veda (« Sagesse des prêtres Arthavan ») qui est un ensemble de 20 livres de formules magiques destinées à apporter la réussite. Ensuite, chaque Veda est divisé en quatre parties.

Les Samhitâs généralement écrits en vers, sont les recueils de base dont découlent les autres. Les Brahmanâs qui sont des textes liturgiques et de rituels. Ils mettent en lumière les liens existants entre les rituels et la mythologie en s’appuyant sur la symbolique, mettant le sacrifice au centre du fonctionnement de l’univers.

Les Aranyakas ne concernent que les initiés et présentent des réflexions plus théologiques portées sur le rôle de la religion, en mettant en perspective les relations entre le sacrifice, le cosmos et l’homme.

Enfin, les Upanishads sont des traités d’inspiration philosophique qui s’adressent également aux initiés et qui s’attardent sur une vision plus théorique que pratique.


Bien qu’elle l’ait inspiré, la religion védique est très différente de l’hindouisme d’aujourd’hui. Par exemple les femmes pouvaient jouer un rôle en tant qu’autorité religieuse avec l’existence de femme rishis. Les Rishis sont une sorte de combinaison de patriarche, de prêtre, d’ermite et de saint ; ils sont ceux qui ont « entendu » les hymnes du Veda de l’être suprême Brahman tandis qu’ils étaient dans une méditation profonde. Une autre différence entre le Védisme et l’Hindouisme est le manque apparent de croyance en la réincarnation. La réincarnation dans l’hindouisme est en fait un héritage de la culture dravidienne. Ainsi l’hindouisme dans son sens le plus commun, est le fruit d’un mélange de croyances et de cultures. Le védisme est aussi à l’origine de la naissance d’un mouvement philosophique que l’on appellera le Vedanta.

Le Vedanta (du Sanskri ‘Veda’, ‘connaissance’ et ‘anta’, ‘fin’) est une doctrine philosophique qui découle des enseignements védiques. Elle fait partie des six darsanas qui constituent la doctrine métaphysique indienne. Darsana signifie « voir juste », ainsi les différentes manières d’appréhender le monde sensible ainsi que les êtres humains constituent les différents darsanas. Le Vedanta se consacre à la lecture et à l’interprétation des écrits védiques, essentiellement ceux de la partie finale des Vedas, c’est-à-dire les Upanisads. La philosophie védantique n’est liée à aucune croyance sous forme d’idée reçue, elle est une évolution de la pensée à travers la recherche de la place de la conscience pure. En effet, le territoire du mental est l’indice de l’existence d’une unité non-matérielle, la conscience qui est une entité dont l’existence bien qu’évidente n’est pas l’objet de la perception humaine. On distingue deux niveaux de conscience humaine : l’une est l’objet de la perception intérieure (la joie, la tristesse, le doute, etc.) qui est le « je » multiforme ; l’autre niveau de conscience est celui nécessaire à la perception de la première. Cette conscience ne fait l’objet d’aucune perception intérieure et est appelée « Cit » dans le Vedanta.

Le sujet principal du vedanta est Brahman, c’est-à-dire la ‘conscience pure’. Le vedanta enseigne que le Soi est connu illusoirement sous la forme d’une conscience limitée et fragile : l’Ego. Ainsi, « la découverte du Soi élimine tous les voiles d’ignorance qui font obstacle à la Conscience pure et à la Joie qui en découle » déclarait Swami Shraddhananda Giri, chercheur et professeur de Sanskri. Les enseignements sont écrits sous forme d’aphorismes d’approche difficile sans l’aide d’interprétation. La doctrine Vedanta a entre autre donné naissance à diverses écoles de philosophie indienne dont la plus importante est l’Advaita fondée par Shankaracharya, un des plus grands maîtres spirituels de l’histoire de l’hindouisme.


Une différenciation est à faire entre les textes sacrés Veda et les textes sacrés de religions telles que le Christianisme ou la religion Musulmane. En effet, les textes sacrés des autres religions relatent les faits et gestes d’un prophète et sont écrits de la main de l’homme alors que les textes védiques sont simplement la retranscription phonétique du langage de la nature. Un érudit déclarait : « on n’a pas commencé à écrire les textes parce que la tradition commençait à se perdre, mais la tradition a commencé à se perdre quand on a commencé à écrire les textes ». Il est dit qu’à l‘époque védique c’était le Paradis sur Terre. Les hommes se contentaient de chanter, d’expliquer et de décrire la simple réalité de la vie, l’essence même de l’univers. Le passage des Védas à l’écrit est également problématique au niveau de la traduction qui ne fait que déformer le message propre. Le « Véda est pour l’être humain » et ses principes ne doivent pas être traduits ni commentés afin de ne pas en perdre la signification profonde.

 

UN DEMI-SIḔCLE DANS L’HIMALAYA

Mathieu Ricard

Ed. La Martinière

 2017

Scientifique de formation, Matthieu Ricard s'est établi en Inde en 1967. Depuis, il n'a cessé de photographier l'Himalaya, les maîtres spirituels du bouddhisme tibétain et leur monde. A l'âge de 30 ans, devenu moine bouddhiste, il a bénéficié d'un accès privilégié à la vie intime des monastères bouddhistes, des communautés nomades, des lieux sacrés et des sites naturels les plus reculés de l'Himalaya.
Un demi-siècle dans l'Himalaya retrace, à travers textes et images, le parcours personnel de Matthieu Ricard. Une vie dédiée au monde himalayen, à la spiritualité, au peuple tibétain et à sa culture. Cet ouvrage est une référence, une somme photographique sur les traces des grands maîtres du bouddhisme et un hommage éclatant à l'Himalaya.

Matthieu Ricard est un moine bouddhiste qui vit dans l’Himalaya depuis maintenant plus de cinquante ans. Pourtant au départ, rien ne semblait prédestiner Matthieu à choisir cette voie. Matthieu nait dans le sud de la France, en 1946, d’un père philosophe reconnu et membre de l’académie française : Jean-François Revel et d’une mère artiste-peintre : Yahne Le Toumelin. C’est ainsi que le petit Matthieu grandit dans un univers où se côtoient les personnalités et les idées les plus créatives des milieux intellectuels de l’époque. Un environnement stimulant composés de philosophes, de penseurs, d’artistes, de musiciens, d’explorateurs, de grands savants… A priori rien qui ne laisse présager son choix futur choix pour le bouddhisme.

Dans sa jeunesse, Matthieu est passionné par la musique classique, l’ornithologie, l’astronomie, la photographie. Il suit un cursus scientifique, qui le conduit à mener une thèse en génétique moléculaire à l’Institut Pasteur, sous la tutelle de François Jacob (prix Nobel de médecine, excusez du peu !) Au cours de sa jeunesse il éprouve un intérêt croissant pour la vie spirituelle. Ainsi, il lit divers ouvrages sur différentes traditions spirituelles telles que le christianisme, l’hindouisme, le soufisme, mais peu sur le bouddhisme. Il faut dire que dans les années soixante, les écrits sur cette philosophie ne courraient pas les rues en occident…A 20 ans, alors qu’il vient de rentrer à l’Institut Pasteur, il voit un film sur les grands maîtres tibétains. Tout de suite, il est captivé par leur apparence physique et la façon dont ils parlent. Il est fasciné par les moines et la sérénité qu’ils dégagent. Il voit en eux des êtres à l’image même de ce qu’ils enseignent. Et raconte même y avoir vu selon lui la perfection sur le plan humain. En effet, bien que vivant parmi l’élite intellectuelle française, il considérait que le génie manifesté par ces personnes dans leur domaine, ne s’accompagnait pas toujours des qualités humaines telles que l’altruisme ou la bonté. Alors que les moines semblaient appliquer ce qu’ils enseignaient.

Ainsi, en 1967, pour satisfaire cet intérêt pour la sagesse occidentale, Matthieu se rend en Inde pour y rencontrer les grands maîtres spirituels du Tibet. Il y trouve son premier maître spirituel, Kangyour Rinpoché, auprès duquel il suit ses premiers enseignements. Matthieu décrit cet homme comme rayonnant de bonté, de force, de sérénité et d’amour. Cela confirme l’idée qu'’il avait déjà en tête d’être moine bouddhiste. Ensuite, il rentre en France afin d’y effectuer la première année de sa thèse. Il fait plusieurs autres voyages dans les Himalayas et mêle ainsi carrière scientifique et vie spirituelle pendant plusieurs années. Puis, en 1972, une fois sa thèse terminée, il prend la décision d’aller s’installer dans l’Himalaya afin de suivre les enseignements de son maître. C’est ainsi que Matthieu Ricard abandonne sa brillante carrière scientifique occidentale, pour vivre pleinement sa vie spirituelle auprès des plus grands sages orientaux.

Matthieu ne considère pas ce changement de cap en en contradiction avec l’esprit scientifique, qui est avant tout la recherche de la vérité. En fait, il choisit cette voie, car il considère que la science si puissante soit-elle est incapable d’élucider les mécanismes du bonheur et de la souffrance. Son changement de vie n’est nullement un rejet de la recherche scientifique, mais le fruit de la constatation qu’elle est incapable de résoudre les questions fondamentales de l’existence. La science ne suffisait pas à donner un sens à sa vie, le bouddhisme semblait pouvoir le faire. Depuis lors, il a vécu en Inde, au Bhoutan et au Népal. Il a ainsi pu vivre et étudier auprès de certains des plus grands maîtres de la tradition bouddhiste tibétaine, dont le Dalaï-lama.

Il est ordonné moine en 1978 et est pendant 13 ans l’intendant de Dilgo Khyentsé Rinpoché l’un des grands visionnaires du bouddhiste tibétain du XXème siècle. Ce dernier a été notamment le maître spirituel du Dalaï-lama. En 1980, il rencontre pour la première fois le Dalaï-Lama, dont il devient l’interprète pour le français à partir de 1989.Depuis 40 ans, il médite et en est maintenant à plus de 40 000 heures de pratique méditative. Il a également étudié et traduit pendant 20 ans les textes sacrés fondamentaux du bouddhisme tibétain, dont il est l’un des spécialistes mondiaux. Il réside actuellement dans le monastère de Shéchèn, au Népal, où il se consacre à la vie monastique, à la préservation de la culture tibétaine et, au Tibet, à des projets humanitaires.

Matthieu dédie l’intégralité de ses droits d’auteurs et les bénéfices de ses conférences à plus de cent projets humanitaires qu’il a créé dans les régions himalayennes (cliniques, écoles, orphelinats, maisons de retraite et de soins pour les personnes âgées, construction de ponts, formation professionnelle (www.karuna-shechen.org) et à la sauvegarde de l’héritage culturel tibétain .Il a été décoré Chevalier de l’Ordre National du Mérite par le président François Mitterrand pour ses projets humanitaires et ses efforts pour la préservation de l’héritage culturel de l’Himalaya. Pour moi Matthieu est un sage. Ce que j’apprécie tout particulièrement c’est sa double compétence : scientifique et bouddhiste. Alors qu’il est facile pour un scientifique de parler sur le bouddhisme sans rien en connaître ou pour un bouddhiste d’évoquer la science sans avoir la moindre idée sur le sujet, Matthieu Ricard est un scientifique bouddhiste, voire même un bouddhiste scientifique, au choix !

Ses études sur les résultats de la méditation sur les hommes en est un parfait exemple. On a une application d’une pratique bouddhiste, étudiée par la science occidentale, qui met en lumière ses bienfaits. Les cultures orientale et occidentale travaillent ensemble, dans un but commun. Si vous lisez des ouvrages ou des récits de Matthieu Ricard, je pense que vous serez frappé par la puissance et la qualité des métaphores qu’il utilise dans son discours. Il faut dire que la tradition bouddhique dans son ensemble est une inépuisable source d’images et de métaphores. La puissance de ces images est pour moi mise en valeur de façon magistrale dans le livre « Le moine et l’astrophysicien ». Matthieu discute avec Trinh Xuan Thuan, de nombreux sujets, et notamment de physique quantique, sujet ô combien abstrait. Et les métaphores rendent le sujet d’une limpidité cristalline !

Ce que certains spécialistes expliquent avec des équations longues comme des encyclopédies, lui,  les expriment en quelques lignes d’une façon passionnante et compréhensible par le plus grand nombre. De plus, que ce soit pendant sa carrière scientifique avec François Jacobs (prix Nobel de Biologie) ou depuis sa conversion au bouddhisme avec Le Dalaï Lama, ainsi que Dilgo Khyentsé Rinpoché (maître spirituel du Dalaï Lama), Matthieu Ricard a toujours su s’entourer de personnes de premier plan dans son domaine.

  

un yoga pour l’occident :  l’asparsa yoga

J.M. RIVIḔRE

Edition Arché

 1989

Ce texte a été remis à l’auteur par des moines vedantins. Il traite d’une forme de yoga pour ceux qui ne peuvent se rendre en Extrême-Orient. C’est basé sur un yoga mental sans les techniques ésotériques loin des pseudos centres spirituels à but souvent commercial.

 

De ses nombreux voyages en Inde, l'auteur a rapporté un texte authentique de Yoga peu connu en Occident.

 

Très répandu dans les milieux védantiques de l'Inde et particulièrement chez les moines errants de l'Ordre de Shankara, ce système de Yoga a l'avantage de ne pas nécessiter la présence d'un Guru, d'un Maître, pour surveiller les progrès du disciple et éviter les erreurs que les divers Yoga corporels peuvent provoquer quand ils sont réalisés sans surveillance.

 

L'auteur fait également une étude comparative de ce Yoga avec le système d'oraison des moines hésychastes du Mont Athos, fort semblable dans sa technique, ainsi qu'avec le dikhr musulman des soufis, localisé dans les mêmes centres psychiques subtils du corps humain.

 

Ce Yoga mental, tout intérieur, est destiné justement à tous ceux qui, isolés en Occident, veulent suivre la discipline d'un Yoga authentique, non arrangé ou modifié pour des fins utilitaires, comme c'est souvent le cas en Europe.

 20 V

vacuitÉ

B. dubant

Edition TRÉDANIEL

 1998

Nagarjuna, Aryadeva, Chandrakirti… ont détruit toute position ontologiste, éternaliste, nihiliste, absolutiste, relativiste, religieuse, antireligieuse – toutes les prisons créées par le mental – par l’impitoyable « Voie du Milieu ».

Logiquement rien ne peut être à la fois vide et non vide, si ce n’est dans le sens où quelque chose peut avoir deux aspects différents. Avec le concept de vacuité, le bouddhisme nous apprend à concevoir et surtout à expérimenter la non-dualité qui est l’essence de la vacuité.

 

Les méthodes tibétaines pour réaliser une telle expérience et recherche de cette vacuité sont multiformes, car il est reconnu que les obstacles varient selon l’aptitude naturelle de chacun.

 

La vacuité est une négation radicale de toute la substantialité de toute entité « transcendante ou immanente », elle ne laisse aucune place à une « base », à une affirmation ultime, ou à une négation ultime. Il n’y a rien d’ultime, rien de suprême ou non suprême, car il n’y a rien de vide ou de non vide.

 

VOUS ÊTES LA LUMIḔRE. LES ḖVANGILES A LA LUMIḔRE DE LA SAGESSE DE L’INDE MILLḖNAIRE

John Martin Sahajananda

Edition des Deux Océans

2010

Sahajananda (Frère John Martin), né en 1955, a été l'un des plus proches disciples du Père Bede Griffiths qui a fortement influencé sa vision du Christ et du Christianisme. En 1984 il quitte son diocèse et rejoint la communauté de Shantivanam pour y vivre en moine bénédictin auprès du Père Bede Griffiths. Shantivanam appartient à la Congrégation des Camaldules rattachée à l'Ordre de Saint Benoit. Sahajananda est licencié en Spiritualité de l'Université Grégorienne de Rome. Il est aujourd'hui l'un des directeurs spirituels de 1 ' ashram. Il se passionne pour le dialogue interreligieux, en particulier entre Hindouisme et Christianisme. Il enseigne la spiritualité «indo-chrétienne» aux visiteurs de l'ashram. C'est une forme de spiritualité qui souligne les éléments unificateurs parmi les religions et aussi le caractère unique de chaque tradition spirituelle. Mais qui s'ouvre également vers une spiritualité qui va au-delà des frontières religieuses habituelles. Frère John Martin perpétue ainsi l'oeuvre théologique et philosophique initiée par Henri Le Saux et Jules Monchanin.

 

Extrait de cet ouvrage sur les Evangiles: Puis Jésus dépassa ce niveau de conscience dans lequel il avait fait l'expérience de son unité avec le Père. Il réalisa que, par-delà son identité de Fils, par-delà le « je » du Fils, se trouve le « je » du Père qui est la lumière du monde. Le « je » de Jésus disant « Je suis la lumière du monde » n'est plus du domaine des trois « je » précédents, non réels, mais représente Thuriya, le quatrième état, dans lequel le « je » réel est Dieu, Brahman, vérité, lumière, vie, Dieu des Upanishads. Jésus disait que son « je » véritable était la lumière du monde, c'est-à-dire Dieu, et qu'il n'avait aucune existence réelle en dehors de Dieu. D'autres affirmations telles que «Je suis la vérité » ou « Je suis la lumière » peuvent être comprises de la même façon ; c'est Dieu qui les a prononcées, puisque Jésus a réalisé que son vrai soi était Dieu.

 

La réalisation de son propre soi réel en tant que Dieu aurait été incomplète si Jésus n'avait pas également réalisé que le soi de chaque être humain est aussi Dieu, ou la lumière du monde. C'est pourquoi il fut en mesure de dire « Vous êtes la lumière du monde », signifiant par-là que cette lumière, cet éveil, est enterrée en chacun de nous sans que nous en ayons conscience. Il proclama donc : « Vous êtes la lumière du monde mais vous avez placé cette lumière sous un boisseau et vivez dans les ténèbres de l'ignorance ». Il appela ses disciples et l'ensemble des hommes à réaliser que la lumière était cachée en eux et qu'il leur fallait l'exposer et la laisser briller. Il leur dit qu'ils étaient le « sel de la terre », mais qu'ils avaient perdu cette conscience, en conséquence de quoi la terre avait oublié son sens et son but.

 

Lorsque Jésus a dit : « Moi et le père sommes un », ce n'est pas son « je » limité et non réel qui a affirmé cela, mais son véritable « je », le fondement de sa conscience humaine que la tradition védique appelle L'atman. Depuis son quatrième niveau de conscience, Jésus a établi que son fondement faisait un avec le père, la source, la base de tout l'univers. C'est exactement ce qu'ont dit les sages des Upanishads des siècles plus tôt lorsqu'ils réalisèrent que l'atman, le fondement de la conscience humaine, et Brahman, le fondement de l'univers, sont un seul et même. La grande déclaration de Jésus : « Moi et le père sommes un », est presque identique à celle des Upanishads : « atman Brahman », c'est-à-dire «Atman est Brahman ».

 

vÉdas et upanishads

Louis coulon

Edition Des Flambeaux

 1945

Petite plaquette qui explique les enseignements de ces livres sacrés qui sont au cœur de l’Âme indienne

 

Les Upanishads, dont douze ou treize en particulier terminent les Védas, contiennent des écritures philosophiques et métaphysiques traitant de la nature et du rapport de l'âme (atman) à l'esprit suprême Brahman. Le canon Muktika recense 108 Upanishads dont la composition s'étale de -800 à 1300 de notre ère. On distingue traditionnellement douze Upanishads majeures ou principales et quatre-vingt seize Upanishads mineures réparties en six catégories.

Les Upanisads anciennes, qui sont une douzaine, ont été élaborées au VIème siècle avant notre ère et dans les siècles antérieurs. Cette période correspond à la fin de l'époque védique, quand l'importance attachée aux dieux védiques et au sacrifice diminue, et la réflexion religieuse se porte sur la connaissance de brahman, essence transcendante, infinie, et son identification avec âtman, le soi. Le VIème siècle est l'époque de l'émergence du jainisme et du bouddhisme, une période de spéculation intense, où la discussion porte moins sur les actes associés au sacrifice que sur la connaissance authentique, mystique de la réalité ultime. Il est clair d'autre part - la Chândogya Upanisad le montre - que la discussion n'est pas restreinte au cercle des brahmanes, mais qu'elle s'étend à la classe princière.

La Chândogya et la Brhadâranyaka sont considérées être les Upanisads les plus anciennes

20 Y

YI-KING   B.A-BA

Marielle  TURPAUD

Edition  PARDES

 2000 

Le Yi King est l’un des livres les plus anciens de l’humanité. Dès le XVIIe siècle avant J.C., les devins chinois annotèrent de dessins, leurs craquelures divinatoires sur les omoplates de bœuf et sur les écailles de tortues.

 

Puis vers -1200, les dessins devenus écritures, furent réunis et collationnés et, vers le IVe siècle av. J.C., le livre fut définitivement codifié en un ensemble complet de 64 figures de six lignes chacune, décrivant toutes les façons Yin et Yang de réagir face aux événements, quels qu’ils soient.

 

Une figure de Yi King n’est pas un horoscope fixant un destin mais, au contraire, un conseil d’action précis permettant d’accomplir librement l’acte juste pour être en harmonie avec le grand mouvement de l’Univers visible et invisible.

 

La réponse de chaque demande se grave dans la mémoire par des aphorismes bien frappés qui rendent le sens originel du texte littéral chinois. Le commentaire de chacune des 64 figures est adapté à l’Amour, à la Santé et à la vie sociale et spirituelle.

Alors qu’en est-il de ce livre ?

 

C’est un livre dont la structure remonte à 10 siècles avant notre ère

Un livre qui sert de référence à des millions d’êtres depuis 3000 ans, qui est en quelque sorte la conscience de l’univers, l’équivalent de la Bible.

Un livre qui, quant à la morale, a en Chine la place qu’a pris le christianisme en Europe, et qui, quant à la science et à la médecine est respecté comme Einstein ou Pasteur.

Une méthode et une structure qui se sert des mouvements-réflexes inconscients de l’être pour sa mise en route et que Leibniz et Jung ont reconnue comme la plus belle harmonie que le génie humain ait conçue.

Que cette méthode est à l’origine de l’écriture et qu’aujourd’hui elle répond clairement à toutes les questions que l’esprit humain peut se poser.

Ce livre nous parlera donc de trigrammes, d’hexagrammes, de la divination spatio-temporelle, de la thérapie, de la méditation énergétique philosophique et religieuse, de la formation psychique et spirituelle des devins -

Un excellent livre de 120 pages qui explique cette science magique mal connue

 

YI-KING  -  LE LIVRE DES TRANSFORMATIONS

RICHARD  WILHEM. Traduction : ETIENNE PERROT

LIBRAIRIE DE MEDICIS

1973-2000

King veut dire « la trame d’une étoffe » autrement dit les livres contenant des vérités qui, comme la trame, ne varient pas.

 

Le Yi King est le premier des 5 livres classiques appelés King, quant au terme Yi, il a été interprété de diverses façons. Soit sous forme de « caméléon », soit du terme « changement » ou « mutation » ou « transformation » ou « métamorphose ». En français le terme de transformation est plus explicite et réaliste de cette voie.   

 

Le plus ancien livre de la Chine en est aussi le plus moderne. Le Yi King offre à l’homme une clé intemporelle neuve pour pénétrer l’énigme de son destin. Il nous entraine, au-delà de toute théologie comme de tout système philosophique, à un degré de profondeur limpide où l’œil du cœur contemple l’évidence du vrai, car l’Unité est le fondement de l’Univers.

 

La lecture du Livre des transformations réclame une longue patience et une grande humilité. Notre sens des déductions rigoureuses doit s’émousser pour faire place à une perception plus globale et plus poétique de l’univers. Au lieu de voir dans les hexagrammes une sorte d’algèbre figée, nous devons les saisir dans leur complexité de vivants et épouser leur dynamisme. Là encore l’attitude qu’exigent de nous les vieux maîtres, rejoint étrangement celle des modernes explorateurs de la texture secrète des choses. Les physiciens de l’infiniment petit nous expliquent que dans leur champs d’action, l’observateur ne peut plus demeurer à l’extérieur de la réalité observée et que le sujet doit faire corps avec l’objet qu’il contemple, devenant ainsi partie intégrante du phénomène.

 

Nous ne pourrons entrer dans la caverne aux trésors du Yi King qu’en abdiquant notre autonomie, en adhérant à la situation étudiée et en nous mettant à l’unisson de l’ample respiration cosmique qui parcourt le Livre.

 

Etienne Perrot grand érudit fonda la maison d’édition « La fontaine de Pierre », il traduisit et diffusa les ouvrages suivants :

 

Yi King, le livre des transformations. Les trois pommes d’Or. L’Atalante fugitive. Le Rosaire des Philosophes. La voie de la transformation d’après C.G Jung et de nombreux autres textes dont ceux de M.L. von Franz

 

YI-KING selon MATGIOÏ ou LES GRAPHIQUES DE DIEU 

José Nogueira

Edition  Maison de Vie

 2011

L’œuvre de Matgioi révèle un trésor, les arcanes du Yiking, texte fondamental de l’ésotérisme chinois, rédigé par l’énigmatique empereur Fohi plus de trois mille ans avant notre ère. Premier monument de la connaissance, le Yiking est la source de l’enseignement taoïste. « Les graphiques de Dieu » donnent accès à la Tradition Primordiale qui fut dévoilée à Matgioi (œil du jour en tonkinois), né Albert du Puyou comte de Pouvourville. Cet accès direct à la Sagesse de l’Orient demeure irremplaçable.

 

La destinée d’activité de l’homme éclate dans l’activité que lui donne la modification cyclique dont l’humanité actuelle fait partie. Nous ne sommes pas les maîtres de cette activité, ni de son but, ni même de ses moyens. Or pour obéir à la volonté du ciel, nous devons conformer notre mouvement au sien, et aussi comme le dit expressément Tsheoukong, faire taire les désirs humains qui contreviendraient au bien résultant de l’activité. Ce mouvement personnel et cérébral de l’être humain, en quoi peut-il mieux consister qu’en l’étude de l’activité du ciel, notre modèle, étude qui nous fera participer, dans la mesure du possible, à cette activité.

 

L’activité du ciel fait que tout se modifie et se transforme, l’étude ne peut donc jamais être complète, l’étude du ciel ne peut donc jamais s’arrêter car en perpétuelle transformation. Pour ce centre qui est Un et tout, il ne peut y avoir erreur, en face de l’essence il n’y a pas de divergence. Quelque chemin que l’on prenne on marche toujours au centre, le tout est de savoir le discerner, l’apprécier et le méditer.

 

Ce livre de méditation chinoise à travers le Yiking nous propose :

 

La Chine et la Tradition Primordiale

LeYi-king, premier monument de la Connaissance avec ses trigrammes et hiérogrammes – le sens du Yiking et comment saisir la sagesse chinoise

Dieu et ses représentations – Conceptions orientales et Occidentales –Symbole de l’infini- Les phases de la création – Le pouvoir du Symbole

Les symboles du verbe et ses symboles unificateurs – Le dragon

Les formes de l’Univers et sa création

Les lois de l’évolution et la perfection de l’humanité, l’essence et les formes, le panthéisme, le matérialisme et l’idéalisme, les lois de modification

Les destins de l’humanité, le cycle humain, la place de l’humain dans l’humanité, l’essence de l’homme, les lois de renaissance, la métempsycose, la loi d’harmonie, le darwinisme, le châtiment éternel, la transformation, la réintégration à la perfection

Les conditions de l’individu et de l’espèce, le destin individuel, le yin et le yang, la liberté, le bien et le mal, la conscience, les actes individuels et leurs conséquences, la naissance et la mort, l’agrégat humain, les quatre lois primordiales, les renaissances, le déchirement de la mort physique, tout s’élève vers l’Univers (le UN)

 

YI-KING -  les mutations dU yi-king

DIVERS

Edition Albin Michel

 1994

Le YI-KING est un dragon endormi qui est méconnu en Occident et pourtant c’est un extraordinaire phare qui nous éclaire de toute sa sagesse. Les passerelles avec la Franc-maçonnerie sont nombreuses. On y parte : du sacré au profane, les mythes fondateurs l’intuition, la clef et la serrure, la marelle, le silence de l’espace etc.

 

Le Livre des Transformations, en chinois Yi King [pinyin : Yijing], appartient incontestablement aux livres les plus importants de la littérature universelle. Ses origines remontent à une antiquité mythique. Il occupe aujourd'hui encore [dans les années vingt] l'attention des plus éminents lettrés de la Chine. Presque tout ce qui a été pensé de grand et d'essentiel pendant plus de 3 000 ans d'histoire de la Chine, ou bien a été inspiré par ce livre, ou bien, inversement, a exercé une influence sur son interprétation, au point que l'on peut affirmer en toute tranquillité que le Yi King contient le fruit de la sagesse la plus achevée de plusieurs millénaires. Il ne faut donc pas s'étonner si, en outre, les deux branches de la philosophie chinoise, le confucianisme et le taoïsme, ont ici leurs communes racines.»

« Le grand renom de sagesse qui entoure le Livre des Transformations a, sans aucun doute, été cause qu'un grand nombre d'enseignements mystérieux dont la source se trouvait dans d'autres courants de pensée – peut-être même certains étaient-ils d'origine étrangère à la Chine – ont pu, avec le temps, venir se greffer sur la doctrine primitive. A partir des dynasties Tsin et Han, on a vu naître et progresser une philosophie formelle de la nature qui a enserré l'univers intellectuel tout entier dans un système de symboles numériques, et enclos toujours plus étroitement la vision chinoise du monde tout entière dans des formes rigides, en combinant une doctrine, développée avec rigueur, du Yin et du Yang où l'on discerne l'empreinte d'un dualisme, avec les « cinq états de transformation » tirés du Livre des Annales [Shujing]. C'est ainsi que des spéculations cabalistiques toujours plus alambiquées ont enveloppé le Livre des Transformations d'un nuage de mystère. Enfermant le passé et l'avenir tout entiers dans leur schéma numérique, elles ont conféré au Yi King la réputation d'un livre d'une profondeur totalement incompréhensible

 

YI  KING  -  POUVOIR ET MAGIE DU YI-KING

Maria Costanza Caraglio

Edition De Vecchi

2009

Cette ancienne pratique divinatoire est fondée sur l'observation des os des animaux ou des carapaces des tortues brûlées lors de sacrifices. Les traits pleins relevés se réfèrent au principe masculin positif et les traits brisés au féminin négatif. Mélangés, regroupés, ces traits forment 64 hexagrammes, porteurs d'une valeur, d'un sens, d'une signification. La consultation se fait à l'aide de trois jetons lancés dans le vide. Cet ouvrage vous fournit son mode d'emploi de façon très claire et complète : comment construire les hexagrammes ; comment poser les questions ; comment apporter les réponses à nos interrogations les plus pertinentes avec les mots justes et équilibrés. Puis, pour chaque hexagramme, il donne : avec précision le résumé du concept ; l'image qui en est le modèle symbolique ; le sens divinatoire. En Asie, le Yi-King est un ami qui écoute. C'est un maître qui enseigne ; une autre façon d'envisager le réel

 

La littérature chinoise attribue la composition du Yi King à quatre saints personnages: Fo Hi, le roi Wen, le duc de Tcheou et Confucius. Fo Hi est une figure mythique, le représentant de l'ère de la chasse, de la pêche et de l'invention de la cuisson. Quand il est désigné comme inventeur des trigrammes, cela signifie qu'on assignait à ces figures une antiquité telle qu'elle précédait tout souvenir historique. Les huit trigrammes primitifs ont également des noms qui n'apparaissent pas ailleurs dans la langue chinoise, ce qui a fait conclure à leur origine étrangère. En tout cas, ces signes ne sont pas d'anciens caractères d'écriture, comme on a voulu le déduire de leur concordance mi- fortuite, mi-consciente, avec tel ou tel ancien caractère. »

 

« On rencontre très tôt les trigrammes combinés entre eux. Mention est faite de deux collections remontant à l'antiquité : le Yi King de la dynastie des Hia [Xia, 2205-1766 av. J.-C., suivant la tradition], appelé Lien Chan, qui aurait débuté par le trigramme Ken, l'immobile, la montagne, et celui de la dynastie des Chang [Shang, 1766-1150 av. J.-C., suivant la tradition] appelée Kouei Tsang qui commence avec K'ouen, le réceptif, la terre. Confucius signale en passant cette dernière circonstance comme historique. Il est difficile de dire si les 64 hexagrammes existaient dès cette époque et, dans l'affirmative, s'ils étaient les mêmes que ceux de l'actuel Livre des Transformations. »

 

« Notre collection des 64 hexagrammes provient, suivant la tradition générale que nous n'avons aucune raison de mettre en doute, du roi Wen, ancêtre de la dynastie Tcheou (Zhou, 1150-750 av.J.C.). Il les dota de brefs jugements alors qu'il était détenu en prison par te tyran Tcheou Sin. Le texte ajouté aux différents traits est dû à son fils, le duc de Tcheou. Cet ouvrage fut utilisé comme livre d'oracles pendant toute l'époque des Tcheou sous le titre de « Transformations de Tcheou » (Tcheou Yi Zhouyi), ce qui peut être prouvé à l'aide de témoignages historiques de l'antiquité. Tel était l'état du Livre lorsque Confucius le découvrit. Il se consacra à son étude assidue dans son grand âge et il est très vraisemblable que le « Commentaire sur la décision » (Touan Tchouan) a été composé par lui. Le « Commentaire sur les images » remonte également à lui, bien que de façon moins immédiate. Par contre, il existe un commentaire sur les différents traits, d'un grand intérêt et très détaillé, qui fut réalisé par des disciples ou par leurs successeurs sous forme de questions et de réponses, et dont nous ne possédons plus que des bribes (en partie dans le chapitre Wen Yen et en partie dans le chapitre Hi Tsi Tchouan). »

 

YI-KING  -  LES ROUAGES DU YI JING 

Cyrille  JAVARY

Edition Picquier

  2009

Le Yi Jing ou « classique des changements », en résumant 64 situations-types de la vie quotidienne sous forme de figures abstraite appelées hexagrammes, a pour ambition d’offrir un outil permettant de se repérer dans une réalité en perpétuel changement.

 

Cyrille Javary montre ici tous les rouages internes de ce livre fondateur de la civilisation chinoise, injustement relégué sous nos latitudes au rayon divinatoire des librairies et des bibliothèques. Rares sont ceux qui réalisent qu’ils ont entre les mains à la fois le socle de toute la pensée chinoise et l’une des plus fascinantes machines à connexions que l’esprit humain ait pu produire.

 

YI-KING, UN CHEMIN INITIATIQUE

JEAN LOUIS BRUN

Edition VEGA

 2009

Le  propos de ce livre est de montrer que le YI-KING  dissimule une séquence particulière d’hexagrammes qui est analogiquement superposable aux traditions initiatiques connues en occident, puis de montrer comment cette séquence a été engendrée par les principes de la cosmologie  chinoise.


Après une brève présentation du YI-KING à l’attention particulière des néophytes, une première séquence de huit hexagrammes est crée à partir de trois schémas cosmologiques bien connus dans la pensée chinoise.

 

Cette séquence est comparée aux traditions occidentales suivantes : l’évangile de St Jean, les travaux d’Hercule, le Tarot de Marseille, et l’Alchimie. Chaque fois, les schémas ou représentations symboliques sont analogues et se succèdent dans le même ordre. L’exploration se poursuit et aboutit au même constat  avec la Kabbale, et son arbre  séphirotique,  la  Franc-maçonnerie  et la construction de son Temple,  la Rose+Croix et  les  noces chymiques  de Christian Rosencreutz , le Bouddhisme et la voie du Boddhisattva.

L’idée de conclusion est que, conformément aux prédictions de René Guénon, il est possible de retrouver les principes de la Tradition  occidentale en remontant aux racines de la science traditionnelle  orientale.


L’ouvrage montre ensuite que la même logique permet de donner une interprétation à l’ensemble de l’ordre des hexagrammes.


Un superbe livre pour qui veut s’initier à cette voie, ou du moins en avoir des connaissances, et ainsi pouvoir faire des ponts avec d’autres traditions et d’autres voies initiatiques. 

 

 

YIN -YANG – LA DYNAMIQUE DU MONDE

Cyrille J. D. Javary

Edition Albin Michel

2018

« Yin-Yang » est le nom donné en chinois au fonctionnement de tout le vivant. Cette unité changeante, ce mouvement incessant, cette danse de tout l'univers se dit en un seul mot. Or, en français comme dans toutes les langues occidentales, « Yin » et « Yang » sont deux mots. Voilà où commence le quiproquo. Avec le talent narratif et pédagogique qui a fait le succès de ses nombreux livres, Cyrille Javary nous introduit dans l'esprit chinois à travers cette clé essentielle : « Yin » n'est pas plus une entité que « Yang », ils n'ont pas d'existence propre. Car l'hiver n'est pas « l'hiver », mais ce qui deviendra l'été, avant de redevenir hiver...Chacun est le futur et le passé de l'autre, sans qu'on puisse leur attribuer une substance, une quelconque. S'il heurte toutes nos habitudes de pensée, ce genre d'énoncés peut nous conduire à une compréhension plus subtile du monde, et nous aider à mieux aborder les problèmes que nous rencontrons. Ainsi que l'écrit Danielle  Elisseff dans sa postface, « cet ouvrage opère une petite révolution. Tout se passe comme s'il parvenait à déplacer le curseur de nos perceptions et de nos émotions... » À travers mille exemples concrets, l'auteur nous entraîne dans un passionnant voyage dans le temps, jusqu'à l'aube du néolithique...

 

Le Yin et le Yang   représentent, dans la philosophie chinoise, deux catégories à la fois opposées et complémentaires que l'on retrouve dans presque tous les aspects de la vie et de l’univers C'est un concept propre à la philosophie orientale, tant et si bien que la dualité entre le Yin et le Yang est représentée sous cette forme quelque fois complexe de complémentarité. Depuis la fin du XXe siècle, le Yin et le Yang représentés par le symbole du tàijí tú, est largement bien connu au sein du monde occidental.  De ce fait, le Yin représente le féminin, ainsi que diverses autres connotations dont le noir, la lune, le sombre, le négatif, et ainsi de suite. Le Yang, par contre, est le plus souvent associé à des figures plus claires comme le blanc, le masculin, le soleil, la clarté, le positif, et bien d'autres encore. Par ailleurs, chez les taoïstes, ces deux entités sont représentées par le bleu et le rouge, pareillement que dans le drapeau de la Corée du Sud ou encore par le noir et le blanc, exceptionnellement sur les matières n'acceptant pas les couleurs.

 

Le Yin et le Yang sont, dans  la cosmogonie chinoise, deux principes qui découlent du souffle originel dit "Qi", lequel est considéré comme étant à l'oeuvre dans toutes choses. Le caractère Yin, dans les caractères chinois simplifiés, représente par exemple la part féminine de la nature. Il est alors associé à la Lune. Le caractère Yang toutefois, représente quant à lui la part masculine et est donc logiquement représenté par le soleil. Toutefois, dans les caractères chinois traditionnels, également employés pour les caractères japonais, coréen ou encore vietnamien, il existe des nuances significatives. Les biaoli sont, dans la médecine traditionnelle chinoise, des points de couleurs opposés qui rappellent le lien qui relie les deux concepts, qu'ils se succèdent mutuellement ou que l'existence de l'un soit rattachée  à l'existence de l'autre.  Si on considère séparément le Yin et le Yang, selon notamment l'approche analytique, le baioli permet de déterminer la pensée confucianiste et son atout propre, c'est-à-dire l'amitié, par rapport au dualisme auquel on ramène  trop souvent la culture occidentale, ainsi que ses approches chrétienne ou cartésienne, autre dualisme qui est également source de contrainte. Le biaoli démontre également que dans tout ce qui est blanc il y a du noir, et qu'à l'inverse; il n'existe ni de noir absolu ni de blanc immaculé. On peut donc conclure que personne ne peut être considéré comme entièrement mauvais ou bon. L'amitié, entre des points de vue ou entre des milieux physiques, est le composant qui permet à des entités (morales ou physiques) opposées de dialoguer entre elles.

 

D'après la philosophie chinoise, du moins dans la majeure partie connue de ses  anales, celles-ci furent dominées par les concepts de Yin et de Yang. Rationnellement, la multitude d'interprètes l'admettent. Quasiment tout le monde  voit ces emblèmes en même temps que la nuance de respect qui est reliée aux termes philosophiques et qui exige de voir en eux l'expression d'un raisonnement ardu. De plus, ils sont prédisposés à traduire le Yin et le Yang en leur prêtant la valeur stricte qui semble convenir aux oeuvres doctrinales. L'empressement de qualifier ces emblèmes chinois en usant des termes au langage précis des penseurs occidentaux est toujours omniprésent. Subséquemment, ils déclarent à l'unisson que le Yin et le Yang sont des forces, tantôt que ce sont des substances. Généralement, ceux qui les traitent de forces, comme telle est l'opinion des critiques chinois contemporains, trouvent avantageux le rapprochement de ces antiques emblèmes, des symboles qu'utilise la physique contemporaine. D'une part, les Occidentaux se regimbent contre cette traduction désuète. Dans leur opposition, ils assurent ensuite que le Yin et le Yang sont des substances,  sans penser à se demander si, dans la philosophie de la Chine ancienne, s'offre le moindre aspect d'une différenciation entre substances et forces. Ils tirent leur définition d'une simple argumentation, et prêtent à la pensée chinoise un penchant vers une coexistence de substantialisme, ou notamment  sur le point d'entrevoir dans le Tao la création d'une réalité omnipotente conforme à un principe céleste.

 

Le Yi Jing ou Livre des transformations de l'archaïque occultisme chinois, arbore davantage la représentation  la plus reproductive de l'identité du Génésique et du Génétique. La séparation ainsi que  l'unisson  du Yin et du Yang sont représentées par la boucle circulaire qui est emblématiquement un cercle cosmogonique tournoyant tel le S intérieur. La figure ne se forme nullement  à partir du milieu, et ceci malgré la périphérie qui fut née de la rencontre de mobilités de directions contraires. Intimement accolés l'un dans l'autre, le Yin et le Yang, néanmoins différents, sont unanimement subsidiaires, contradicteurs et antagonistes. De ce fait, une figure d'ordre et notamment d'harmonie démontre la figure capitale du Yi Jing. Par conséquent, elle porte la conception d'un tourbillon et également le principe d'antagonisme. Etant donc une figure de complexité, le symbole philosophique du « contraste harmonisé », qui n'est autre que la  représentation des représentations, est devenu un thème apprécié par la population et encore relativement aisé à être dérapé en « spiritisme », à un prix abordable.

 

Cette "différence harmonisée" du Yin et du Yang est préalablement celui du chaud-froid, du haut et du bas, de la lumière et de l'ombre, du blanc et du noir, de la femelle et du mâle, des complémentarités antagonistes confondues avec les antagonismes complémentaires entortillés. Par le biais de la constante de Louis de Broglie, il a été possible de déterminer le jeu de l'onde et du corpuscule en alternance, ainsi que l'altercation réunie, plus précisément en optique physique. Paradoxalement en chimie, cela représente l'acidité et l'alcalinité réunies, séparées et contrastées au pH 7. En outre, pour les philosophes, il a été tiré du verbe "Aufheben" de Hegel qui signifie, en même temps "apparaître", et "disparaître" et également "conserver", verbe employé par Freud pour la description de l'inconscient. Pourtant, ce "contraste harmonisé" dans le "tiers exclu" de corps-esprit, nature-culture est rapidement détourné en opposition. Selon les valeurs confucéennes, il constitue la fondation de l'opinion  d'une harmonie industrielle au Japon moderne en tenant compte du miracle économique japonais au courant des années 1950-1960, ceci au sein de l'économie politique asiatique de la complémentarité antagoniste, insérée dans l'antagonisme complémentaire du Capital-Travail, et du Patronat-Syndicat.

 

La perception de l'ordre harmonieux que les antagonistes pourvoyaient à l'ensemble des personnes a consacré à la classification bipartite un tel ascensionnel religieux qu'aucun élément caduc n'a pu la surpasser en puissance. Les Chinois ne furent nullement obligés de discerner de l'ordre que céans la domination de  la bipartition ; néanmoins, le principe de leurs divers classements n'a point varié. Toutefois, cela implique le sentiment intégral de l'analyse comme plus ou moins complexe et, perpétuellement, cette décomposition résulte d'une image qui, d'une part, fait apparaître la répartition, désignant ainsi la rythmique et la géométrique de tout l'ensemble, puis au niveau de l'Espace et du Temps il existe des éléments entre lesquels l'ensemble se trouve altéré, vient dès lors un emblème numérique qui accompagne la signalisation du mode de groupement de ces éléments et, pour conclure le concept qui vise à discerner la nature intime du total. Ces explications mettent ainsi en exergue la primordialité des notions attachées de Nombre et pareillement d'Élément.

 

La pensée des Chinois est dominée par les conceptions accolées d'Ordre, de Total, d'Efficace. La distinction des règnes dans la Nature n'est nullement prise en compte. Toute réalité est intrinsèque en elle-même. Tout ce qui est dans l'Univers est identique à l'Univers. La matière et l'esprit n'apparaissent aucunement comme deux univers qui s'opposent. L'on ne procure pas à l'Homme une place à part en lui attribuant une âme qui subsisterait d'une différente essence par rapport au corps. Les hommes ne l'emportent en aristocratie sur les autres êtres que suivant  la possession d'un rang dans la société. Ils sont alors dignes d'adhérer à la démarche de l'ordre social, qui est alors le fondement et l'exemple de l'ordre universel. Uniquement le Chef, le Sage, l'Honnête homme se différencient de la multitude des créatures. Ces concepts s'accordent notamment avec un emblème du Monde, nullement défini par l'anthropocentrisme, mais plus traditionnellement  par la prédominance de l'idéologie  de l'autorité sociale. Toutefois, l'assouplissement de l'Univers est le résultat d'une Vertu princière qui nécessite l'emploi des équipements par les arts et les sciences. Comme pour la pensée ainsi que pour la vie, une ordonnance réglementaire est de mise; ainsi le règne de l'Étiquette est universellement apposé. En bref, la soumission dans l'ordre physique et dans l'ordre moral est entièrement appliquée, et l'on se refuse catégoriquement à les différencier en les opposants comme dans un ordre résolu ainsi qu'un certain ordre de liberté. Par ailleurs, l'idée de Loi n'est pas spécialement conçue par les Chinois.

 

L'existence d'une apparente différence de l'interrelation Yin et Yang constitue  la divisibilité infinie. D'après l'expression des sages Taoïstes, leur symbole du Tai Ji à travers  le point blanc qui est d'origine rouge et préalablement noir au milieu de la couleur supplémentaire, implique qu'éternellement le Yin se trouve au sein du Yang, et inversement. Par conséquent, au sein de toute chose ou de toute situation, il serait vraisemblablement possible de retrouver en même temps le Yin et le Yang. L'on peut prendre comme exemple une pendule que l'on considèrera sous les aspects de l'énergie cinétique (Yang) et à contrario l'énergie potentielle (Yin). A la minute où la pendule se situe en haut, sur le point de redescendre, cela impliquerait le moment Yin du mouvement du pendule. Toute l'énergie est d'ailleurs potentielle, prête à être relâchée. A l'instant  où la pendule redescend, cette énergie potentielle se permute en énergie cinétique. L'on parle systématiquement de transmutabilité, croissance du Yang au sein du Yin. À l'opposé, au moment où elle remonte, cette énergie cinétique se retransforme simultanément en énergie potentielle lors de sa montée. La vitalité  potentielle Yin ne subsiste que lors de l'existence d'une phase d'énergie cinétique. Cette énergie cinétique ne fut  réalisable que grâce à l'accumulation de l'énergie potentielle. Cet exemple illustre qu'à travers le Yang, il y a du Yin, et réciproquement. Ces identiques phases du mouvement du pendule pourraient être vues sous un angle différent, ce qui bouleverserait tout. Notamment, l'on pourrait par exemple observer le mouvement (Yang) par apposition à l'immobilité (Yin), ou pareillement la position la plus élevée que pourrait atteindre cette pendule (Yang) versus le point le plus bas (Yin). La réflexion serait totalement différente

 

 

YOGA DU CACHEMIRE. UN CHEMIN SPIRITUEL. MES AVENTURES AVEC JEAN KLEIN

Koos Zondervan

Edition Almora

2017

Koos Zondervan, disciple de Jean Klein,  a déjà publié chez le même éditeur, en 2010, un ouvrage intitulé Le yoga tantrique. Ce nouveau livre raconte sa rencontre et son cheminement avec Jean Klein, l’un des maîtres spirituels non-dualistes occidentaux les plus importants du XXème siècle, inscrit notamment dans le courant du shivaïsme du Cachemire dont la figure majeure demeure Abhinavagupta.

 

A travers les circonstances personnelles de ses rencontres et de son travail avec Jean Klein, l’auteur livre nombre d’indications techniques importantes, par exemple sur « l’érection verticale », sur laquelle insista Jean Klein, une expérience et une pratique qui correspond à la strophe 24 du Vijnana Bhairava Tantra. «  La vie est le maître » enseignait Jean Klein ce que Koos Zondervan interprète à travers la possibilité de retourner les obstacles en notre faveur, pour une plus grande réalisation spirituelle. Parce que Jean Klein fut un enseignant de yoga, l’ouvrage présente plusieurs exercices ou plusieurs commentaires techniques qui intéresseront le pratiquant. Jean Klein, reprenant Abhinavagupta, prend appui sur la dimension tactile pour aborder « la plus haute énergie ».

 

La deuxième partie de l’ouvrage est consacrée au shivaïsme du Cachemire selon Jean Klein. C’est la partie la plus intéressante de l’ouvrage. Rappelant l’un des aphorismes de Jean Klein, « Il s’agit de se libérer de la personne et non pas de libérer la personne », Koos Zondervan pose les règles du jeu : « … lorsqu’il y a réalisation du Soi, l’accent qui d’habitude est centré sur la personne, c’est-à-dire sur notre existence dans le temps et dans l’espace, glisse soudainement vers notre axe intemporel, où se situe notre véritable nature.

Alors l’identification avec le corps et le mental cesse, ainsi que l’illusion d’être une personne. En fin de compte la personne n’est qu’une expression temporelle, dans le temps et dans l’espace, de notre véritable nature.

Dans la tradition spirituelle du cachemire notre vraie nature est appelée Shiva (Dieu). Shiva est toujours uni à l’énergie, Shakti, même lorsqu’il se manifeste sous une forme voilée en tant qu’être humain. La différence entre un homme réalisé, un bouddha, et un homme qui n’a pas réalisé sa vraie nature est d’ordre énergétique. Une énergie obscurcissante (Mâyâshakti), liée à la colonne vertébrale, est active chez une personne qui n’est pas réalisée. Cette énergie obscurcissante est la raison pour laquelle nous ne reconnaissons pas notre véritable nature. Nous nous sommes oubliés, pour ainsi dire. Donc, considérée du point de vue énergétique, cette énergie obscurcissante devrait être désactivée. Le texte le plus important de la tradition du Cachemire, le Vijnana Bhairava Tantra, nous donne des indications pour réaliser cela. »

 

Les propositions de Jean Klein vont des postures de yoga, la circulation des énergies jusqu’à l’adaptation de l’alimentation. C’est tout l’être qui s’oriente ou se réoriente vers sa propre axialité. Quelques paroles de Jean Klein :  

« Ce n’est pas par une discipline qu’on arrive à la plénitude. » « L’homme intelligent est un homme complètement vide. » « Maintenant je vais vous dire le secret le plus profond. Dans une attente sans attente vous allez trouver ce que vous attendez. L’attente elle-même est la réponse. »

 

Le yoga du Cachemire tel que transmis par Jean Klein est une adaptation fonctionnelle d’une tradition tantrique millénaire. Le cœur de cette approche est une écoute inconditionnelle de tous les phénomènes psycho-physiques. Cette présence laisse apparaître très vite une expérience vibratoire souvent d’abord locale puis globale dans tout le corps. Cette disponibilité sans intention se retrouve dans les poses de yoga où la vacuité deviendra le centre de l’exploration.

 

La vibration se déploie spontanément, dans une attitude sans référence ; Cette non-volition permet de vider la pose de ces encombrements. La sensibilité inhérente au corps est souvent étouffée par une vie psychologique dominée par l’affirmation, la défense, l’idée de soi-même. Une exploration sans préjugés ni attente va être abordée à travers la forme ritualisée des asanas. Cette pratique éminemment créative ne vise pas la réalisation d’une position « juste » mais se sert de cette forme comme outil de découverte. L’absence d’intention permet de percevoir les tensions cachées qui bloquent notre fonctionnalité. De nombreux exercices non codifiés par les textes amènent une mise à nu de nos schémas habituels. L’évocation de multiples images sensorielles libèrera le cerveau des tensions inhibitrices. La pratique des asanas sans la stimulation musculaire permet une non-violence libérant notre potentiel.

 

La prise d’une pose avec un corps vacant va dissoudre en profondeur la tension musculaire. Cette approche ne peut être que non intentionnelle : ni étirement, ni concentration mais une disponibilité multi sensorielle. La tactilité, le sens le plus global, permet la découverte d’un corps tactile qui se réfère directement à l’écoute profonde. L’exploration de la respiration, la découverte du « souffle » tient une part essentielle dans cette dynamique. Le pranayama ou la libération des énergies internes par la découverte des prolongations subtiles de la respiration est l’espace le plus poussé de cette tradition. L’apaisement du souffle amène l’apaisement du mental propice à la méditation. Dans la méditation, la vibration se déploie et se résorbe sous d’innombrables modalités.

 

yoga & spiritualitÉ – l’hindouisme & nous

Arnaud desjardins

Edition LA TABLE RONDE

 1975

La mode du yoga et de la métaphysique hindoue fait chaque jour de nouveaux adeptes. Beaucoup d’Européens se sentent attirés vers ces techniques et vers cette philosophie sans savoir jusqu’où peut aller leur espoir, jusqu’où doit aller leur méfiance.

 Écrit avant « Le Message des Tibétains » ou « Les Chemins de la Sagesse », ce livre est une introduction à la spiritualité hindoue telle que peuvent l’approcher les Européens attirés par la réputation de certains sages ou par la célébrité du yoga. Il tente de répondre à certaines questions souvent posées, notamment celles-ci :


- L’Hindouisme a-t-il quelque chose de concret offrir aux citadins de nos grandes villes modernes, engagés dans une vie professionnelle active ?
- Quel rapport y a-t-il entre l’accomplissement des plus grands Sages et le yoga qui se répand dans nos contrées ? Car ce yoga est tout autre chose qu’une gymnastique, même teintée de spiritualité.
- Quelle place cette fameuse mystique teint-elle encore aujourd’hui dans une Inde en pleine transformation ?


Le témoignage d’Arnaud Desjardins se fonde sur l’expérience de plusieurs séjours prolongés dans des villes saintes, des ashrams célèbres ou obscurs, des familles brahmanes, des maîtres ou gourous particulièrement vénérés.
Il parle de ce qu’il a lui-même vu ou reconnu pour vrai. Et les expériences qu’il a faites ou les aides exceptionnelles qu’il a reçues sont promises à tous les chercheurs un peu exigeants.

 

Les autres livres d’Arnaud Desjardins sont au chapitre 10 J  - 

20 Z

zen b.a. -ba

Jean fabre

Edition PARDES

2000

À l’aube du troisième millénaire, la diffusion du zen, enraciné depuis des siècles dans la culture sino-japonaise, prend, sur le plan mondial, une ampleur sans précédent : monastères et dojos se multiplient en Europe, aux États-Unis, en Amérique latine.

Sans appartenir forcément à une communauté, de nombreux contemporains manifestent leur intérêt pour un art de vivre qui se démarque des religions classiques, des théories philosophiques, des idéologies politiques colonisées par la phraséologie.


Comme l’indique la définition lapidaire de Bodhidharma, son célèbre fondateur, le zen, influencé par le taoïsme, prend ses distances avec tous les concepts. Dénonçant dans la spéculation la source de l’erreur et des malentendus, refusant de se payer de mots, il fait corps avec la vie, privilégiant l’expérience personnelle à travers la méditation assise et en actes.


De façon claire et concise, ce B.A. -BA du zen fait le point sur les éléments clés de la forme la plus dynamique du bouddhisme : principe et pratique de la méditation (zazen), mystérieux kôan initiatiques qui mettent les adeptes sur la voie du satori (nom japonais de l’illumination).

Dans l’Empire du Soleil Levant, l’esprit du zen montra son universalité, œuvrant aussi bien dans les pavillons du thé que sous les pinceaux des calligraphes, le tour des céramistes, le râteau des jardiniers, l’armure, le kimono, l’uniforme des guerriers.

La portée du zen, qui touche à tous les domaines de la vie, va bien au-delà d’une technique de relaxation aux consonances exotiques, fort utile, du reste, pour conserver calme et sérénité, santé du corps et de l’âme face au stress et aux tracasseries multi quotidiennes.

La pratique du zen peut agir en profondeur, permettant aux hommes de retrouver leur visage originel, voilé chez trop d’entre eux par les artifices, les apprêts d’une existence qui se nourrit d’illusions.
« Zen, soyons zen… zen, restons zen » : le mystérieux monosyllabe n’est plus l’apanage de quelques initiés, mais fait actuellement fureur un peu partout: nos intellectuels, nos managers s’en délectent. La publicité, la chanson même s’en empare. Il se faufile dans le langage courant.


Pourquoi cet engouement ? Que recouvre exactement ce mot japonais, sans doute le mot le plus familier aux Occidentaux, pour la plupart, toutefois, bien en peine de le définir ?
Pour l’homme de la rue, le zen évoque avant tout le calme et la sérénité dont manque cruellement un monde en proie au stress et à l’agitation, au vertige de la consommation, où les tracasseries morales et matérielles sont désormais le lot quotidien du plus grand nombre.


S’il implique bien l’apaisement, le zen va au-delà d’un quiétisme aux senteurs exotiques, d’une technique fumeuse de relaxation où voudraient le cantonner les victimes du cartésianisme, les prisonniers de l’illusion, les éternels sceptiques à l’intellect simpliste et rigide. Les origines du zen remontent à Bouddha lui-même. Comme l’expliquait un maître, on ne peut extraire le bouddhisme du zen et le déposer à part, sans que le zen cesse aussitôt d’être le zen, pas plus qu’on ne peut extraire le chlore du sel sans que le sel cesse d’être aussitôt le sel.


Le zen fait partie intégrante du bouddhisme, dont il est la forme la plus pure, la plus dépouillée, la plus dynamique aussi, orientée non vers la dévotion et la mortification, mais vers l’action et l’épanouissement. Le zen ne se contente pas de discours et de bonnes paroles, mais privilégie avant tout l’expérience et la pratique. Pour lui, la vérité n’est pas de se projeter dans un ailleurs, an au-delà hypothétique, mais de plonger le regard au fond de nous-mêmes ici et maintenant, par la méditation, non seulement assise (à l’exemple de Bouddha) mais aussi « active », s’intégrant à toutes les occupations, dirigeant les moindres gestes de l’existence ordinaire.


Quand le chan déclina en Chine (où d’autres formes dévotionnelles du bouddhisme et un taoïsme adultéré s’imposèrent) c’est à de grands maîtres nippons, Eisai et Dôgen que fut transmis le flambeau de la Tradition. Le Japon fut pour le zen la terre d’élection idéale. Toutes les conditions étaient réunies pour son essor. Le caractère des autochtones les poussait à se défier des phrases creuses et des effusions sentimentales, à privilégier l’action en tous domaines, en « collant » aux rythmes naturels.


À l’orée des années 2000, le zen reste étroitement corrélé au mode de vie des Japonais dont le dynamisme, la précision, l’efficacité sont désormais légendaires. Calligraphie, cérémonie du thé, arrangements floraux, arts martiaux sont d’abord pour eux des DÔ (en chinois TAO), c'est-à-dire des voies de réalisation spirituelle.

Vous verrez, pour finir, comment cette sagesse de l’action a fait tâche d’huile en Occident, à l’heure où les pays dits développés ne le sont que matériellement, les peuples traversant une crise d’identité sans précédent qui bouleverse les rapports sociaux, les structures politiques et même les religions classiques. Le geste auguste de Bouddha offrant des fleurs à un proche disciple, le désignant ainsi comme le Premier Patriarche du chan, ne créa pas de nouveaux dogmes, une religion comme les autres où rituels et dévotion se substituent trop souvent à la conscience de soi. Du haut du Pic du Vautour, l’Éveillé proposait plutôt aux hommes une clé, pour qu’ils puissent accéder à un trésor caché au plus profond d’eux-mêmes, un noyau de sagesse à l’abri des assauts du temps.


Liberté, authenticité, énergie, compassion, humour aussi (toujours présent dans la vie des maîtres) : ces termes clés, faisant chacun référence à la pratique, expliquent la fascination qu’exerce aujourd’hui le zen sur tant de contemporains.

 

ZEN – la pratique du zen

Taiten deshimaru

Edition ALBIN-MICHEL

 1981

Le Zen est une discipline de concentration exigeante en même temps qu’une philosophie de la vacuité. Son enseignement, qui s’enracine dans les paroles du Bouddha, tient tout entier en zazen, c’est-à-dire la méditation assise : sous l’apparent dépouillement se révèle une formidable méthode de dépassement de l’ego.

 

Découvert par l’Occident dans les années soixante-dix, il est rapidement devenu un élément majeur de son renouveau spirituel. Taisen DESHIMARU, maître japonais qui a grandement contribué à diffuser le Zen en France, livre ici la quintessence de son enseignement sous forme de paraboles, de questions-réponses ou encore de koans (aphorismes).

 

Il traduit et commente aussi intégralement deux textes fondateurs et inédits du bouddhisme zen, le Hokyo Zan Mai et le San Do Kai, récités chaque matin dans tous les temples zen du Japon.

 

ZEN -LES TROIS PILIERS DU ZEN

Philip Kapleau

Edition Almora

Réed. 2016

Philippe Kapleau (1912 – 2004) fut un élève de Daisetz Susuki à Columbia aux USA avant de partir pour le Japon où il pratiqua le zen auprès du maître Yasutani-roshi pendant plus de douze années. De retour aux USA, il y fonda une école qui essaima en Amérique et en Europe.Dans son avant-propos, Philip Kapleau annonce la finalité de ce livre :

« En bref, dit-il, le zen est une religion dotée d’une méthode exceptionnelle de discipline du corps et de l’esprit, dont le but est le satori, c’est-à-dire l’Eveil, ou prise de conscience de Soi. Dans cet ouvrage, j’ai essayé de formuler le caractère et l’esprit essentiellement religieux du zen – ses rites et ses symboles -, son appel au cœur autant qu’à l’intelligence – car en tant que voie bouddhiste de libération le zen est très assurément une religion. Basée sur les plus hauts enseignements du Bouddha, elle a été apportée d’Inde en Chine, où les méthodes et les techniques qui sont propres au zen se sont développées avant d’être, au cours des siècles suivants, parfaites au Japon. Le bouddhisme zen est donc l’aboutissement des expériences spirituelles de trois grandes civilisations d’Asie. »

 

L’essentialité du zen lui donne une portée universelle, toutefois, face au développement d’un pseudo-zen occidental, Philip Kapleau, afin de « corriger cette déformation » a composé « un ouvrage exposant les doctrines et les pratiques authentiques du zen par la bouche des maîtres eux-mêmes (…) en montrant comment elles deviennent vivantes dans l’esprit et le corps d’hommes et de femmes d’aujourd’hui. »

La première partie de l’ouvrage traite de l’enseignement et de la pratique avec des causeries du maître Yasutani-roshi, des commentaires sur le koan Mu du même Yasutani-roshi et des entretiens de ce dernier avec dix occidentaux. Cette première partie s’achève avec le sermon de Bassui et des lettres à ses disciples.

Bassui Tokusho fut un maître influent du zen Rinzaï au XIVe siècle. Il écrivit peu mais son célèbre sermon demeure l’un des textes les plus importants du zen. Voici la lettre qu’il envoie à un agonisant : « L’essence de votre Esprit n’est sujette ni à la naissance ni à la mort. Elle n’est ni l’être ni le néant, ni le vide ni la matière. Elle n’est pas quelque chose qui connaît souffrance ou joie. Si fort que vous essayiez de savoir qui est malade en ce moment, vous ne le pouvez pas, pourtant, si vous ne pensez à rien, si vous ne désirez rien, si vous ne cherchez à rien comprendre, si vous ne vous attachez à rien, si vous vous bornez à vous demander : « Quelle est la vraie substance de l’Esprit de cet homme qui souffre ? » et si vous atteignez la fin de votre vie comme un nuage s’estompant dans le ciel, vous serez finalement libéré de votre douloureux asservissement à l’éternel changement ( à la renaissance). »

 

La deuxième partie du livre propose huit témoignages sur l’illumination. Philip Kapleau a choisi des témoignages d’orientaux ou occidentaux menant une vie ordinaire à notre époque, pratiquant le zen et ayant « connu l’Eveil à des degrés différents ». « Leur histoire, dit-il, atteste que le satori n’est pas un idéal inaccessible. »

 

La troisième partie regroupe des appendices : L’être et le temps selon Dogen, les dix images de la Capture du Bœuf, les postures du zazen et un utile glossaire.

 

Si ce livre est l’un des plus célèbres écrits sur le zen, ce n’est pas seulement parce qu’il est l’un des premiers livres occidentaux sur le sujet, il fut publié la première fois en 1965, mais parce qu’il offre un cadre à la fois rigoureux, traditionnel et ouvert à la pratique du zen.

 

ZEN -  RYOKAN,  MOINE DU CIEL

Dominique Blain

Ed. Les deux Océans

 2017

Ryokan Taigu (1758-1831) est aussi vénéré au Japon que François d’Assise l’est en Europe. Calligraphe et poète, ses poèmes passent pour représenter l’essence du zen, il eut une vie simple et paisible mais aussi hors du commun. L’auteur de ce livre, de son nom d’ordination « Koso », a voulu nous montrer, à l’aide de ses poèmes, qui était le moine Ryokan, quelles étaient sa vision et sa pratique du monde

 

Maître Ryokan est un modèle de moine bouddhiste Zen Soto accompli. Maître Ryôkan est connu pour avoir composé des poèmes zen fondés sur le quotidien de sa vie d’ermite, mais on connaît peu chez nous la profondeur de ses enseignements bouddhistes. Sa maîtrise des poésies chinoise (kanshi) ou japonaise (waka) lui ont permis de produire plus de mille quatre cent quarante poèmes longs et courts (tanka) et de « haïku ».

 

Son nom d’ordination monastique « Ryôkan »  signifie « bon et tolérant » ce qui a été la ligne de conduite de sa vie. Le nom doctrinal « Daigu »  « grand naïf  » donné lors de sa certification par son maître Kokusen est au sens positif de l’idéogramme GU : « celui qui prend les choses comme elles viennent et s’en satisfait à l’instar d’un nouveau-né. » Ce nom ne porte aucunement le sens péjoratif ou ridiculisant de « fou » ou « idiot » que lui donnent ceux qui ne connaissent pas la vie de ce grand sage.

 

Maître Ryôkan n’était pas fou du tout. Il était un vrai moine qui s’efforçait en son époque et dans sa région de suivre au plus près possible le mode de vie enseigné par le Bouddha Shakyamuni ! Maître Ryôkan était loin d’être un idiot. Il ne faut jamais perdre de vue qu’adolescent il a fait des études complètes, dont celles classiques de la langue chinoise. Puis au cours de ses seize années de monastère il a approfondi sa connaissance des textes bouddhistes. Il connaissait les sutras et en particulier il a commenté en poèmes le Sutra du Lotus. Il avait parcouru le Japon pour visiter les temples Soto Zen dépositaires des divers chapitres de l’œuvre de maître Dôgen – le Shôbôgenzô – qu’il a étudiés et recopiés de son propre pinceau.

 

Il doit son style didactique candide et léger au poète chinois Han Shan, un moine zen du VIIIe siècle qui lui a servi de modèle de vie. Comme ce dernier, Ryokan s’amusait de l’image d’idiot qu’on lui prêtait. Il en profitait pour partager sa liberté d’éveillé. Son mode de vie était rare déjà à son époque. Il est fort peu courant en effet qu’un fils de bourgeois devenu moine abandonne les avantages de « chef des moines » (jap. shuso) au sein du clergé d’un grand temple. La succession manquée de son maître au temple Entsuji de Tamashima a été pour lui l’occasion de prendre sa liberté. Il n’avait pas pu prétendre à cette charge d’abbé car il était seulement en troisième position successorale et qu’il manquait en outre, selon le règlement, de quatre ans d’ancienneté.

 

Et avait-il vraiment le goût des responsabilités d’une charge ? L’aurait-il vu comme un obstacle au libre cours de son « aspiration à l’éveil » ?  Les concessions sociétales d’un abbé d’un grand temple sont parfois des étouffoirs de l’ardeur à la discipline de la pratique et peuvent faire obstacle à la libération spirituelle (nirvana) dans le dénuement. Quoi qu’il en soit, à partir de cette époque, il est retourné dans la région de sa ville natale Izumozaki dans la province d’Echigo (région de Niigata). Il y a vécu en ermite pendant trente ans sur le Mont Kugami dans le célèbre ermitage Gogoan, et aussi provisoirement au pied de cette montagne dans un entrepôt du sanctuaire shintoïste Otogo.

 

La qualité de sa calligraphie révèle sous son pinceau l’innocence de son coeur, sa candeur et son lâcher-prise de l’ego, développés en lui par le libre-cours donné à la perfection de sagesse et la compassion. Ryokan Taigu (1758-1831) est aussi vénéré au Japon que François d’Assise l’est en Europe. Calligraphe et poète, ses poèmes passent pour représenter l’essence du zen, il eut une vie simple et paisible mais aussi hors du commun. L’auteur de ce livre, de son nom d’ordination « Koso », a voulu nous montrer, à l’aide de ses poèmes, qui était le moine Ryokan, quelles étaient sa vision et sa pratique du monde

 

zen – le rire du tigre – 10 ans avec maÎtre deshimaru

Marc de smet

Edition ALBIN-MICHEL

 1998

Taisen Deshimaru (1914 – 1982) fut l’un des principaux introducteurs du zen en Occident. Par ses livres et son enseignement, il a formé toute une génération à cette philosophie du vide, de la méditation et du détachement, à une époque où les occidentaux partaient sur les chemins de l’Orient à la recherche d’une spiritualité nouvelle.

Marc de SMET, qui fut son éditeur, a pu suivre son enseignement pendant dix ans, jusqu’à la mort du maître en 1982. Il nous offre ici son témoignage de première main sur la vie quotidienne au dojo parisien ou lors des voyages, sur le charisme du maître et son humour truculent. Il livre en passant ses réflexions sur la vie, la mort et le zazen comme « danse immobile ».

 

zen – questions à un maÎtre zen

Taisen deshimaru

Edition ALBIN MICHEL

 1991

Qu’est-ce que le Zen ? Qu’est-ce que la posture de zazen ? Qu’est-ce que le karma ? Et le satori ? Quels sont l’importance et le rôle de la tradition dans la transmission du Zen, mais aussi dans notre vie de tous les jours ? Et qu’en est-il au juste de la relation de maître à disciple ? Le grand maître japonais Taisen Deshimaru répond ici à ces questions, parmi beaucoup d’autres.

 

La vie a tout pour satisfaire Deshimaru, il aime sa femme, il aime son fils… mais il prend conscience de la maladie, de la vieillesse et de la mort, liées inexorablement à la condition humaine. Alors, inspiré par la rencontre avec un religieux, Shakyamuni se tourne vers les écoles philosophiques et religieuses, nombreuses dans l'Inde de son temps. Il quitte sa famille et son palais, s’enfonce dans la forêt avec les ascètes ; il décide de se consacrer à résoudre la souffrance de la condition humaine, à atteindre la paix.

 

Il étudie et pratique les courants philosophiques de son époque, certains spiritualistes, d'autres matérialistes ; mais aucun ne le satisfait. À la fin, plutôt désespéré, animé d’une grande détermination, il s'assied dans la posture de dhyâna (zazen), décidé à ne pas bouger tant qu'il n'aura pas résolu le problème de la vie et de la mort.

 

L'histoire raconte qu'après avoir traversé tous les états infernaux de l'ignorance, de l'avidité, et de l'aversion, après avoir vaincu toutes ses illusions, il trouve en lui la paix suprême et éternelle. Il est arrivé jusqu'en son cœur, nature originelle, vide de toute forme. C’est à partir de là qu’il sera appelé Bouddha, l’Éveillé, Shakyamuni, le Sage silencieux du clan des Shakya. Il continuera son assise, clarifiant le problème de la souffrance : comment elle apparaît, comment elle se développe, comment s’en libérer. C'est dans ces moment-là qu’il établit les fondements de l’enseignement qu'il exposera toute sa vie à ses contemporains.

Après avoir trouvé le chemin du cœur et l’avoir parcouru, il est le premier à définir une doctrine unitaire et raisonnable pour l’esprit humain. Il a percé toutes les illusions et s’est dressé sans peur sous un ciel vide. À partir de son éveil, il passera sa vie à inviter ses frères humains à se libérer et à aider les autres à en faire de même. Ses enseignements formeront les sutras du canon bouddhique. Mais nous n'oublions pas que c'est assis en équilibre, totalement immobile, sans rien rechercher, qu'il s'est éveillé et a compris l'origine de la souffrance, ainsi que son remède.

 

Des hommes de bien se rassemblèrent autour de lui et devinrent ses disciples. L'un d'eux, Mahakashyapa, devint son successeur, et transmit à son tour l'essence de l'enseignement à Ananda… Cette transmission, de personne à personne, de maître à disciple, s’est perpétuée sans interruption jusqu'à nos jours.

 

Ce livre réunit l’essentiel des réponses que Maître Deshimaru apporta, durant les quinze années de sa présence en Europe, aux interrogations de ceux qui pratiquaient le Zen sous sa direction et qui poursuivent aujourd’hui sa mission. Ces réponses, fortes et imagées, d’un humour parfois abrupt, constituent à la fois une excellente introduction à la pratique et à la philosophie du Zen, et un appel à vivre réellement la totalité de notre être.

 

ZEN -  365 jours zen

Claire fontaine

Edition COURRIER DU LIVRE

 2000

À l’aide d’un texte par jour, chaque jour de l’année, ce livre vous permettra d’accueillir la sagesse, l’inspiration et l’humour du Zen.


Paroles célèbres, poèmes et koans, aideront les enthousiastes du Zen à méditer, et offriront aux lecteurs de possibles moments de réflexion.


Extraits de textes traditionnels, ces écrits concis et profonds ont pour auteurs d’anciens Maîtres comme Houei Neng, Ma Tsu, Houang Po, Lin Chi, Dôgen, Muso, Sosan… des maîtres du Zen contemporains tels que D.T. Suzuki, Dainin Katagiri, Shunryu Suzuki, Seung Sahn, Thich Nhat Hanh. Ils éclairent les notions de zazen, de non-attachement, de karma, de vide et d’illumination.


À travers les siècles, pour permettre de réaliser l’Unité avec toutes choses, chacun de ces maîtres nous encourage sur le sentier de l’effacement du soi, nous guidant ainsi vers la paix du cœur, la liberté de l’esprit, l’Ultime Vérité.

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