Chapitre 20 A - D Inde - Chine - Extrême Orient |
20 A
ALEXANDRA DAVID – NEEL. QUI SUIS-JE ? |
Elizabeth
ZANA |
Edition
PARDES |
2000 |
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et surtout l’apprentissage de la non-souffrance
; le Népal, l’Himalaya, seront pour plus tard. Si l’Himalaya, ce fabuleux «
Pays des Neiges, patrie du Mystérieux, du Fantastique, de l’Impossible »,
permet depuis les temps les plus reculés de rêver, de se projeter dans un
univers quasiment inaccessible, il nous amène également à notre propre
Himalaya, cette recherche intérieure sans laquelle il ne peut y avoir
d’évolution spirituelle. Il suffit de constater le formidable succès du film
Himalaya, l’enfance d’un chef, pour s’en convaincre. Les hauts plateaux
recèlent bien des mystères, bien des magies très éloignées de notre
civilisation industrielle et technologique. Quand, en cette fin de XIX siècle
; Alexandra David-Neel embarque pour la première fois, bravant tous les
interdits, toutes les difficultés physiques, mentales, spirituelles, à la
découverte des trésors que recèle cette culture, elle pressent qu’elle est
poussée non seulement par un fort désir d’aventures, désir qui ne la quittera
jamais, mais aussi et surtout par une soif inextinguible de connaissance
profonde. |
ALEXANDRA
DAVID-NEEL – VIE ET VOYAGE.ITINḖRAIRE
GḖOGRAPHIQUE ET SPIRITUEL
|
Joëlle Désiré-Marchand
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Edition Arthaud
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2009
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Alexandra
David-Neel est considérée comme la plus grande exploratrice du XXe siècle.
Après une adolescente fugueuse, elle déploya ses multiples talents de cantatrice,
journaliste, féministe, orientaliste, franc-maçonne, écrivain, tout en
choisissant le bouddhisme comme chemin spirituel, voie tout à fait
inhabituelle à l'époque. Animée par une soif insatiable de voyages et de
liberté, elle sillonna l'Europe et l'Afrique du Nord, puis la plupart des
pays d'Asie. Elle y accomplit l'exploit qui la rendit célèbre : en 1924,
après 2000 kilomètres de marche dans des conditions extrêmes, elle est la
première Occidentale à entrer dans la capitale du Tibet, alors interdite aux
étrangers. Complétée par des documents et des cartes inédits, cette
biographie permet de comprendre la personnalité d'une femme exceptionnelle. Le livre est très bien écrit : Joëlle désirée
Marchand a mené une enquête scientifique et très professionnelle
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ALEXANDRA DAVID – NEEL - UNE AVENTURIḔRE AU MUSḖE |
MNAAG |
Musée Guimet |
2017 |
Petit ouvrage-catalogue sur l’exposition
du musée Guimet qui évoque la célèbre exploratrice qui, par ses longs voyages
à travers le Tibet, à partir de 1911, et les nombreux ouvrages qu’ils
suscitèrent, touchant un large public, marqua l’histoire de la découverte de
ce mystérieux pays et du bouddhisme tibétain par l’Occident. Très attachée
depuis sa jeunesse au musée Guimet qui détermina sa vocation, elle lui légua
à la fin de sa longue vie un lot de peintures (Thangka), quelques masques de
danses rituelles et surtout, la totalité de sa bibliothèque tibétaine. Un
choix de ces ouvrages, manuscrits, cahiers, est présenté, ainsi que
l’ensemble des œuvres du legs. La Maison d’écrivain Alexandra
David-Neel de Digne-les-Bains participe à l’exposition par le prêt de
photographies prises durant les séjours d’Alexandra David-Neel au Tibet, de
fragments de lettres ou de manuscrits, parfois inédits, évoquant
notamment son lien avec le musée Guimet. Quelques planches d’une
récente bande dessinée par Fred Campoy et Mathieu
Blanchot, évoquant la riche existence de cette femme d’exception, complètent
la présentation. Sous la direction
de Nathalie Bazin, conservatrice des collections du monde himalayen, C'est sous l'œil bienveillant du grand Bouddha de la
bibliothèque du musée Guimet que la jeune Alexandra David-Neel, née en 1868,
découvre sa vocation : elle sera orientaliste et ses pas la mèneront sur les
chemins, parfois périlleux, de l'Asie. Durant ses séjours himalayens, cette
aventurière collecte de précieux témoignages - livres, peintures ou masques
de danse rituelle -, qui, riches de symboles, sont autant d'expressions des
principes du bouddhisme ésotérique. En souvenir du ravissement premier connu
au musée Guimet. Alexandra David-Neel choisit de léguer au musée un ensemble
de ces œuvres, ainsi que sa bibliothèque tibétaine. Grâce à ces pièces
remarquables, complétées de notes manuscrites, d'objets personnels et de
photographies, il nous est aujourd'hui donné de partir sur ses traces, dans
un passionnant parcours, presque initiatique, dans les contrées du Tibet
lointain. De superbes photos et images de cette grande Dame et des Himmalayas |
A LA TABLE
ZEN
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Seigaku et Koechlin
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Edition Picquier
|
2019
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Un esprit sain dans un corps zen ! Le moine zen Seigaku
nous initie aux préceptes de l'alimentation zen, tels qu'ils sont perpétués
depuis plus de sept cents ans au temple Eihei au Japon. Notre façon de nous nourrir influe sur
notre équilibre métabolique, mais aussi sur notre plénitude
psychospirituelle. Comment améliorer le lien qui unit notre âme et notre
assiette ? Notre cerveau met 15 à 20 minutes pour ressentir la satiété.
Souvent, nous mangeons trop vite, donc trop copieusement. 10 minutes avant le
repas, buvez 2 verres d’eau, puis servez-vous une part raisonnable : les
maîtres zen recommandent de ne remplir notre estomac qu’aux trois quarts.
Avant de commencer, dites-vous : « Je mange cette portion pour la santé de
mon corps et de mon esprit. » Qu’il s’agisse d’un sandwich ou d’un plat
cuisiné, mâchez jusqu’à 15 ou 30 fois chaque bouchée : c’est la clé d’une
meilleure absorption des nutriments. « Choisissez un objet discret, toujours
le même, tel que votre montre, votre portable ou vos lunettes, et posez-le
devant vous à chaque repas. Lorsque vos yeux se poseront dessus, vous vous
rappellerez qu’il est primordial de ralentir votre mastication », conseille
l’hypnothérapeute Carole Jehan. Au bout de 4 semaines, un nouvel ancrage sera
créé. Pour ralentir le rythme, vous pouvez aussi poser vos couverts après
chaque bouchée, et ne les reprendre que lorsque celle-ci est avalée. Ou
manger avec votre main non directrice, afin de vous obliger à être plus
attentif. « C’est un moyen d’initier un changement, constate Carole Jehan.
Dans son alimentation, puis dans sa vie. »
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A L’OMBRE DES MONASTÈRES TIBÉTAINS |
J. M. Rivière |
Edition Archè Milano |
1982 |
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Le héros de l'histoire est un Européen qui se décide à devenir lama. Il va dans l'Himalaya et y reçoit plusieurs initiations. Avec une connaissance étonnante, le jeune auteur parle ainsi de ses « expériences de la kundalini »: « Je sens alors le feu qui se développe en moi. Le serpent de l'Initiation, la kundalini, déroule ses redoutables anneaux et cette puissance formidable se réveille, genèse occulte de toute magie et principe de toute Initiation. » Plus loin, le livre parle de l'identité personnelle de l'élève et du guru; de la puissance de commandement qui permet aux lamas de commander aux dieux et aux démons, mais aussi du goût des « monstres de l'astral qui se complaisent dans le sang, la pourriture des chairs et l'agonie des hommes. Alors devant les glaives flamboyants des magiciens, ils sont devenus des serviteurs dociles et ils attendent les ordres secrets des prêtres. » Le livre atteint son sommet quand arrive la présentation du « Roi du monde », le maître de tous les maîtres. « Sache que règne sur toute la Terre et au-delà le Lama des Lamas, celui devant lequel le Tashi Lama (Panchen Lama) lui-même courbe la tête. Celui que nous appelons le Maître des trois mondes. Son royaume terrestre est caché et nous autres de la 'Terre des Neiges' nous sommes Son peuple. Son royaume est pour nous la Terre promise, Napamakou, et nous portons dans notre cœur la nostalgie de cette contrée de Paix et de Lumière », voilà ce que dit un vieux lama dans le roman et il continue: « Immuable, Il règne sur le cœur et l'âme de tous les hommes. Il connaît leurs pensées secrètes et aide les défenseurs de la Paix et de la Justice. » Alors le lecteur apprend que le Roi de monde était d'origine occidentale et qu'il avait régné « sur une montagne entourée de grandes forêts ». Son emblème de majesté était un svastika sur laquelle se trouvait une Fleur. « Mais les cycles noirs ont chassé le Maître de l'Ouest et Il est venu en Orient chez notre peuple. Il a alors effacé la Fleur et le svastika seul demeure, symbole du pouvoir central du 'Joyau du Ciel'. Sa toute-puissance nous protège mais les lois inexorables des choses nous dominent et devant les cycles sombres, il faut se cacher et attendre. » Car un jour, dit le texte, les « barbares envahisseurs » occuperont le pays et détruiront l'État des lamas. « Pour sauver la Tradition éternelle de la profanation possible, nous fuirons devant les envahisseurs du Nord et du Sud et cacherons à nouveau nos écrits et notre Doctrine », voilà ce qu'annoncent les prophéties. En ce qui concerne le palais du Potala, la résidence du Dalaï Lama, l'auteur le décrit comme un magnifique temple de mystères: « Là réside le représentant spirituel de la plus haute doctrine et du plus puissant ésotérisme que je connaisse. Celui qui est dans ces murs possède des pouvoirs dont j'ai déjà entrevu les effrayantes possibilités. Et je sais aussi qu'il y a d'autres mystères, d'autres choses occultes plus redoutables encore qui ne sont révélées qu'aux vieux lamas déjà parvenus au seuil de la mort... » Le héros du roman est reçu au Potala par douze conseillers (Nom Kan') du Dalaï Lama pour tester son aptitude spirituelle. Ils ont « le nez droit et la finesse de la race aryenne. » Celui qui va être initié est rempli d'admiration devant ces connaissances exceptionnelles que possèdent les Nom Kan' des sciences occidentales. Ils parlent avec nonchalance de Kant, Bergson et Freud. Les théories physiques les plus avancées peuvent déjà être lues chez eux dans d'antiques manuscrits. Marquès-Rivière voit dans cette assemblée de Nom Kan' la fine pointe d'une organisation secrète « qui couvre tout l'Orient et l'unifie spirituellement et certainement aussi politiquement malgré les divergences secondaires de race, de croyance, de religion. » Ces potentats du Potala reconnaissent que le héros du roman (auquel s'identifie l'auteur) possède de grandes possibilités spirituelles mais qu'il doit encore, pendant plusieurs années, se consacrer à l'étude des sciences occultes. Le roman se réfère aussi au royaume mythique du Shambhala qui est présenté comme un État de guerriers « où plane encore le souvenir du Dieu de la guerre, Gengis Khan. » Le héros du roman est alors abordé par un messager venu de ces mystérieuses contrées cachées avec les mots suivants: « Je suis, mon Fils, un envoyé du Royaume de la vie; notre monastère est l'immense univers aux sept portes d'or; notre Nation est au-dessus et au-dessous de la terre; notre Royaume est dans les trois mondes de ce cycle. » D'après Zam Bhotiva, Marquès-Rivière aurait eu lui-même le message suivant de la part de son guru tibétain: « Dans ton sombre Occident, tourne tes pensées vers Lap-chi-kang (nom tibétain de l'Himalaya). Là veillent les Gardiens de la race humaine. Médite sur eux, médite sur les dieux de l'Himalaya; ils te seront alors visibles. » Celui qui un jour a jeté un coup d'œil dans le monde des horreurs des démons protecteurs tibétains (Dharmapala) peut aisément s'imaginer à quelles circonstances cauchemardesques était exposé l'auteur. Sans succès, il chercha protection auprès de plusieurs personnes. Ce n'est qu'après l'intervention de Joseph de Tonquédec, exorciste réputé alors à l'archevêché de Paris, que les 'démons' tibétains l'auraient délaissé. Bien des années plus tard, il a prémuni une élève contre les dangers des tantras bouddhistes en l'appelant à la plus grande prudence, le tantrisme serait « une technique délicate et dangereuse, comme celle des drogues, des danses rythmiques, des sons. Toutes ces techniques corporelles et matérielles sont lourdes, équivoques et redoutables. La voie tibétaine est faite pour les Tibétains. Le Bouddhisme tibétain est chamanique et empreint d'une magie lourde et efficace. Ce mélange de chamanisme et de tantrisme ne convient pas aux Occidentaux qui se sentent absolument ‘ perdus’ dans ce monde de forces psychiques souvent dangereuses et qui leur sont étrangères. » Lui-même, comme nous le verrons, ne s'en est pas tenu à ces recommandations. Après ses expériences de frayeurs tantriques, Jean Marquès-Rivière retourna d'abord dans le sein de l'Église Catholique Romaine et publia dans la revue Voile d'Isis un article pro-chrétien dans lequel il suggère que le christianisme offre autant de techniques d'initiation efficaces que le lamaïsme. En 1931, il publie Le Bouddhisme au Thibet. Contrairement à la première édition (non publiée), il ajoute ici des passages qui disent juste le contraire de son premier jet pro-lamaïste. Le côté magique et quasi démoniaque du tantrisme, dit-il, mélangé aux superstitions locales, aurait pris tout le Tibet en otage. En résumé, les sages lamaïstes sont devenus maintenant des païens malheureux qui doivent être convertis de manière urgente au christianisme. |
ANGKOR – LA FÔRET DE PIERRES |
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Découvertes
GALLIMARD |
1989 |
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Mais il s’est évanoui à partir du XIIIe siècle. De
nombreuses hypothèses ont été avancées pour expliquer cette disparition, mais
on est tenté d’imaginer que la diffusion du bouddhisme theravada (Petit
Véhicule), parmi le petit peuple, à la même époque, a joué un rôle important. Pour ses adeptes, le salut est une recherche individuelle,
qui nécessite de quitter le monde pour vivre l’existence ascétique des
moines. Une philosophie qui minait les fondements mêmes de l’empire, qui
avait besoin pour survivre que le peuple croie en un destin collectif. Alors
qu’Angkor sombrait dans l’oubli en tant que capitale d’empire, tout un peuple
a continué de vivre dans la forêt, utilisant les pierres comme carrières, les
temples comme lieux de culte. Une fois éteintes les lumières d’une
civilisation sublime mais présomptueuse, dans la jungle obscure s’agitait la
vie quotidienne. Quand les Occidentaux ont “redécouvert” Angkor, à la fin du
XIXe siècle, ils ont cherché à comprendre en explorant le passé. Mais Angkor,
pour les bouddhistes, a toujours été présent, et relève de l’indicible. Angkor (“ville royale” dans la variante khmère du
sanskrit) a été fondé au IXe siècle, par Jasovarman
Ier, héritier d’une lignée de souverains de religion hindouiste dont
l’origine remonte aux royaumes du Founan (Ier-VIe siècles) puis du Tchen La
(Ve-VIIIe siècles), qui occupaient la région. La capitale fut bâtie sur une
colline, à proximité du grand lac Tonlé Sap et de la rivière Siem Réap. Les premiers temples-montagnes furent construits
(en forme de montagne, avec un lingam – symbole brahamique
– au sommet). Au fil des siècles, le site se développa, chaque souverain
ajoutant ses propres constructions. En tout, trois capitales se succédèrent,
dans le même périmètre. La deuxième, Angkor Vat, consacrée à Vishnou, fut
construite par Suryavrman II (milieu du XIIe
siècle), et la troisième, Angkor Thom, vers 1 200, par le roi bouddhiste Jayavarma VII. Le règne de Jayavarma
VII, le dernier des grands bâtisseurs, marque l’apogée de l’empire. Le déclin
débuta dans le courant du XIIIe siècle. Pour l’expliquer, les chercheurs
avancent des raisons économiques (abandon du système d’irrigation sur lequel
était basée la fertilité du royaume et qui était devenu impossible à
entretenir) ainsi que sociales et religieuses, le peuple cambodgien perdant
la foi dans un système qui reposait sur le concept du roi-dieu. Avant tout, il faut savoir que ce n’est pas un site
essentiellement bouddhiste. La religion de la plupart des rois, à commencer
par le fondateur d’Angkor, Jayavarman II au début
du IXe siècle, était le brahmanisme : on rendait alors le culte à Shiva
principalement, mais aussi à Vishnou, Brahma… Le symbole du premier, qu’on
retrouve communément pendant toute la période angkorienne, était le lingam,
emblème phallique et source de tout pouvoir. Bien sûr, et dès le début, on
trouve des éléments syncrétistes, des mélanges avec le bouddhisme. Il
s’agissait alors du bouddhisme Mahayana, du Grand Véhicule, qui a ses dieux,
ses intermédiaires, alors qu’aujourd’hui, les Cambodgiens sont adeptes du
Petit Véhicule, plus intériorisé. A la fin du XIIe siècle arrive au pouvoir
un souverain bouddhiste, Jayavarman VII, au règne
remarquable. Mais cela demeure une exception, et assez vite les shivaïtes
reviennent au pouvoir. Et le déclin est proche.
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APHORISMES ET PARABOLES DE TCHOUANG TSEU |
Tchouang Tseu |
Edition Albin Michel |
1986 |
Tchouang Tseu (Zhuangzi), philosophe taoïste du IVe siècle avant J.-C., est l'auteur d'une oeuvre, le Zhuangzi, qui est encore aujourd'hui considérée comme l'une des plus riches que nous ait léguées la Chine. Elle a marqué non seulement le taoïsme, mais le confucianisme et le bouddhisme chinois et, par son style concis et subtil, a influencé toute la littérature de l'Extrême-Orient. De cette oeuvre, Marc de Smedt a tiré ce recueil qui restitue l'originalité de la pensée taoïste. Les jeux de langage auxquels se livre Tchouang Tseu traduisent l'aspect ludique de la vie : elle est gratuite, sans autre but qu'elle-même ; elle n'engage à rien et offre des possibilités infinies. Tchouang Tseu est le philosophe du devenir et du changement par excellence. Il est aussi l'un de ceux qui ont le mieux compris que l'humour est plus efficace et dévastateur qu'un long discours. Tchouang-Tseu raconte : "Dans
l'océan septentrional, se trouve un poisson nommé Kun dont la grandeur est de
je ne sais combien de li ; ce poisson se métamorphose en un oiseau nommé
Peng. Le dos de Peng s'étend sur je ne sais combien de li. Lorsque l'oiseau
prend son essor et s'envole, ses ailes pendent comme des nuages dans le
ciel." Ce sont les premières lignes du Tchouang-Tseu, le
livre d'un des penseurs les plus originaux de l'antiquité chinoise. Ce texte
nous fait mesurer l'amplitude des forces naturelles par rapport aux
conventions du monde humain. Cette image met en évidence la capacité de
transformation de la nature aux yeux des Chinois. Elle met aussi en valeur la
spontanéité du processus. Il n'y a pas de grand agent, de dieu ou de cause
qui soit à l'origine de cela. Nous (les Grecs) avons pensé "la
nature" et isolé un concept parce que nous l'avons opposé à autre chose,
de l'ordre de l'art ou de la technique. Pour les Chinois, il est difficile
d'isoler un concept de nature car tout est nature, que ce soit le cours du
ciel, la polarité du ciel et de la terre ou encore le Yin et le Yang, à la
fois opposés et complémentaires. Les Chinois n'ayant pas de terme unique
correspondant à ce que les Grecs appellent "Nature", ont dû
traduire le concept européen en chinois, à la fin du XIXe siècle,
comme ce qui est "spontanément ainsi". Les textes de ce philosophe sont toujours des textes parmi les plus lus et étudiés en Chine. Il a servi pendant des millénaires comme refuge aux lettrés opprimés par le pouvoir, sans toutefois parvenir à transformer la disponibilité du sage qu'il prône en liberté politique. Ce texte revendique un affranchissement des capacités tant de la nature que de l'homme. Les écrivains chinois d'aujourd'hui ne peuvent pas s'intéresser à ce que nous appelons la nature sans se reporter au Tchouang-Tseu. |
ashrams – grands maÎtres de l’inde |
Arnaud
desjardins |
Edition
ALBIN - MICHEL |
1998 |
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L’auteur a sélectionné quatre Ashrams et leur maître spirituel les plus réputés. L’auteur y parle de leur enseignement et de leur vie
Principes d'un Ashram en Inde en Général: Les
visiteurs éventuels de ces différents lieux doivent comprendre la différence
entre les grands ashrams, où on peut aller pour voir et se faire une idée,
même si on n'a pas écrit auparavant, et les petits ashrams ou ermitages
autour d'une personne donnée où il vaut mieux avoir une forte motivation et
une certaine expérience de méditation avant de s'y rendre et de prendre le
temps d'un yogi qui par ailleurs est ermite et est engagé dans sa propre sardhana.
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AU- DELẴ DES RELIGIONS – ENTRETIEN AVEC FRḔRE JOHN MARTIN
SAHAJANANDA |
John Martin Sahajananda |
Edition des Deux Océans |
2007 |
«Dans ma propre vie, j'ai été un chercheur de Dieu très
ardent, un chercheur de vérité, particulièrement un chercheur du sens de la
vie». Frère
John Martin John Martin est né
dans la région semi-rurale de l'Andra Pradesh en janvier
1955. Ses deux parents étaient enseignants mais leurs maigres salaires leur
permettaient difficilement de subvenir aux besoins d'une famille de sept
enfants, dont Martin était le sixième. Cette situation eut un impact majeur
sur son éducation. La terrible situation financière, aggravée par le chômage
partiel de sa mère à cause de sa maladie, fit que Martin dut arrêter ses
études à de nombreuses reprises pour finalement quitter l'école à l'âge de 15
ans. Le poids de la charge de la famille tomba sur ses épaules. Pendant
quatre ans Martin travailla de longues heures comme ouvrier dans une
huilerie. «Je n'avais jamais imaginé que je pourrais étudier à nouveau. Il me
semblait évident que je finirai ma vie comme travailleur journalier. Il n')'
avait aucune raison d'avoir le moindre espoir de faire quelque chose
d'autre». Au début de l'année
1970, la pression financière qui pesait sur la famille s'atténua. Soutenu par
ses parents, il tenta son admission dans un collège, et bien que n'ayant pas
été scolarisé pendant quatre ans, il fut reçu. «Ce fut extraordinaire. Comme
si une nouvelle vie s'ouvrait toute grande devant moi. J'ai commencé alors à
réfléchir sérieusement à ma vie et à partir de ce jour-là j'ai senti que la
vie était quelque chose de très précieux. Une occasion m'avait été offerte et
je n'allais pas la laisser passer. J'avais une soif profonde de Dieu et de la
vérité qui s'était développée en même temps que ce sentiment du caractère
précieux de la vie». Martin décida alors de se rendre à Bangalore pour entrer
au Séminaire. «Je désirais ardemment prouver, par mon raisonnement
intellectuel, que Dieu existait». Cependant, ni l'étude de la philosophie, ni
celle de la théologie ne le lui permirent, mais ce sentiment de frustration
fut le point de départ de sa quête de la vérité. Sa recherche le
conduisit à entreprendre l'étude comparée de deux philosophes : Maître
Eckart, un Allemand et Shankara, un Indien. Au
cours de la préparation de sa thèse, Martin lut les mots suivants, dans un
article écrit par le Père Bede : «Les chrétiens pensent que Dieu et eux sont
deux. Non, Dieu et nous, ne sommes pas deux. Dieu est la seule Réalité
Absolue et nous ne sommes qu'une réalité relative. Nous ne pouvons être
deux». Ces mots eurent un impact énorme sur Martin. «Cette affirmation m'alla
droit au coeur. C'était comme du feu entrant en contact avec de la dynamite.
C'était si puissant ! Cela me conduisit au point où je dus m'abandonner à la
réalité de la présence universelle de Dieu. Cet abandon m'amena à une plus grande
compréhension de la personne de Jésus-Christ et de son message. A compter de
ce moment-là, la façon dont je lus les Évangiles me rendit la signification
du message du Christ beaucoup plus claire». Un chrétien
hindouiste. C’est ainsi que l’on pourrait définir le frère John Martin, moine
bénédictin de Shantivanam, un ashram chrétien du sud de l’Inde. Marchant dans
les pas des pionniers du dialogue entre chrétiens et hindous que furent les
pères Henri Le Saux et Jules Monchanin, le frère John Martin revisite le
message du Christ à la lumière de la sagesse plusieurs fois millénaire de
l’Inde. Auteur de plusieurs ouvrages sur ce sujet – Vous êtes la lumière (Les
Deux Océans, 2010), Au-delà
des religions (2011), Un
nouveau chant de la Création, une réécriture de la Genèse inspirée des
cosmogonies biblique et hindoue (2013) –, il parcourt
actuellement l’Europe pour porter une parole qui dépasse largement le cadre
des seules religions chrétienne et hindouiste. Une parole résolument
positive, à l’image du nom qu’il a choisi lors de sa double initiation :
frère John Martin Sahajananda est en effet
« celui qui trouve sa joie avec les simples ». |
AU BORD DU GANGE
- CONTES
DES SAGES DE L’INDE |
M.
QUENTRIC – SEGUY |
EDITION
DU SEUIL |
1998 |
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Et,
celle de « Karma » à peu près intraduisible, car elle
échappe à notre conception du monde. Le karma est à la fois l’action
elle-même, rituelle ou impulsive, mais aussi la trace que pourrait laisser
toute action sur l’avenir individuel ou collectif, non seulement dans cette
vie mais au cours de réincarnations multiples. Le karma détermine la
structure et la qualité de ces vies. Rien n’y sera perdu, dans cinq minutes
ou dans mille ans, toute graine portera ses fruits. |
20 B
bardo thödol
– le livre des morts tibḖtainS |
Préface
de Lama govinda |
Edition
DERVY |
1977 |
Le
Bardo Thödol, livre tibétain des morts, est un
incontournable classique pour qui veut, un jour, parvenir à la Grande
Béatitude. Ce texte est non seulement un document important témoignant d’une
spéculation religieuse et d’une pensée mythologique millénaires, mais il
apparaît aussi de plus en plus comme le fondement d’une connaissance
psychologique universelle.
Le
Bardo Thödol ou Livre des morts est un texte
du bouddhisme tibétain qui décrit les diverses étapes que les humains
traversent à partir de leur mort jusqu'à leur libération du cycle des
réincarnations. Bardo signifie «existence intermédiaire», Thö désigne «audition» et dol, «libération».
La traduction la plus juste du titre du livre est donc : «Libération de
l'état intermédiaire par l'écoute». Le Bardo Thödol
est attribué à Padmasambhava (né du lotus), maître bouddhiste du huitième
siècle, originaire du Cachemire ou de Kaboul, et fondateur du bouddhisme
tantrique himalayen, plus connu au Tibet sous le nom de Guru Rinpoché
(précieux maître). Karma Lingpa, fils aîné de Nyida Sangye, maître du
tantrisme, aurait découvert à 15 ans le Bardo Thödol
sur le Mont Gampodar, vers 1350, parmi plusieurs
autres textes sacrés. L'histoire contemporaine du livre remonte à 1927 où il
fut publié en anglais pour la première fois par W.Y. Evans-Wentz d'après la traduction du Lama Kazi
Dawa Samdup. Le psychanalyste Carl Jung a cru
découvrir, dans ces visions posthumes, un appui à son interprétation des
archétypes de l'inconscient. L'étude du Bardo Thödol
de son vivant ou la lecture par un Lama durant l'agonie sont des précieux
adjuvants permettant au mourant de se préparer à la traversée de cette
existence intermédiaire avec calme et sérénité. Cependant, l'engouement de
l'époque contemporaine pour le Livre tibétain des morts a, parmi ses
critiques, André Couture: Il
vise à aider la personne décédée à atteindre la libération des renaissances.
Mais si l'on adopte un point de vue historique, il faudra aussi dire que ce
livre reprend des idées sur la mort, le voyage après la mort, le jugement et
la rétribution des actes déjà connues dans des textes hindous. Il semble
aussi s'inspirer de pratiques chamaniques anciennes comportant des voyages
dans l'au-delà, mais réutilisées par le bouddhisme à des fins d'éducation
morale. Ce livre tardif et composite parle donc d'une libération typiquement
bouddhique, mais en intégrant à son message des représentations populaires à
cette époque.» |
BARDO THÖDOL - LE
LIVRE DES MORTS TIBḖTAINS – SUIVI DE : COMMENTAIRES PSYCHOLOGIQUES
DU ‘’BARDO THÖDOL’’ DE CARL GUSTAV JUNG
- |
Lama Dawa Samdup - Docteur
W. Y. Evans-Wentz – Carl Gustav Jung - |
Edition J’ai lu |
2012 |
Le livre des morts tibétains
ou Bardo Thödol est l'un des plus grands textes
spirituels de la culture mondiale. Plus qu'un livre de sagesse, il s'agit
d'un véritable guide de l'après-vie qui décrit les étapes que traverse la
conscience, de la mort à sa future réincarnation. Accompagné des commentaires
d'experts des philosophies orientales, et notamment ceux de Carl Gustav Jung,
Le livre des morts tibétain nous éclaire sur l'un des plus grands mystères de
la vie : la mort. L'anthropologue américain W
Y Evans-Wentz (1878-1965) fit découvrir au monde occidental
Le livre des morts tibétain en le faisant traduire par Lama Kazi Dawa Samdup (1868-1923).
Ce livre, qui parut en 1927, a influencé artistes et chercheurs. Médecin
psychiatre, Carl Gustav Jung (1875-1961) est le père de la psychologie
analytique à qui l'on doit les concepts d' «inconscient collectif»,
«archétype» et «synchronicité». Le Bardo Thödol est un ouvrage fondamental du bouddhisme tibétain
traitant de la possibilité de libération spirituelle dans l'état
intermédiaire entre la mort et la renaissance. Le
nom de l’ouvrage, ou plutôt celui de sa partie principale, composé de bardo
(état intermédiaire), de Thö (entendre) et de dol
(libérer), signifie libération par l’audition pendant les stades
intermédiaires [entre la mort et la renaissance]. Le Bardo Thödol ou Livre tibétain des morts est un texte décrivant
les états de conscience et les perceptions se succédant pendant la période
qui s’étend de la mort à la renaissance. L’étude du texte ou la récitation du
principal chapitre par un lama lors de l’agonie ou après la mort est censée
aider à la libération du cycle des réincarnations, ou du moins à obtenir une
meilleure réincarnation. Quelques mots
sur l'ouvrage dans sa première édition par Jacques Bacot directeur d'études
de tibétain à l'École pratique des hautes études : Le
Bardo Thödol est un traité de la mort reposant sur
un fond d'animisme extrême oriental. La description, non extérieure, mais
interne et vécue de l'agonie est si précise qu'on pourrait croire cette
science eschatologique acquise par des humains revenus du seuil même de la
mort. Le traducteur anglais, le Dr W.Y. Evans-Wentz,
la croit plutôt dictée par de grands maîtres, agonisants, attentifs, qui
eurent la force d'enseigner à leurs disciples le processus de leur propre
fin. Mais les enseignements vont plus loin. Après s'être adressés au mourant,
ils dirigent l'esprit du mort à travers les visions infernales qui
l'épouvantent et l'égarent. Dans l'état intermédiaire — le Bardo — entre la
mort et la renaissance, se développent selon un déterminisme rigoureux, les
effets dont les causes furent les oeuvres durant la vie. Car, enfers, dieux
infernaux et tourments sont créés par l'esprit lui-même, ils n'existent pas
en dehors de lui. Ils ne sont que phantasmes, pareils aux mauvais rêves des
mauvaises consciences. Dans le titre du Bardo-Thödol, le mot de mort n'apparait nullement. Ce mot dévie
le sens de l'oeuvre qui réside dans l'idée de libération, c'est-à-dire
libération des illusions de notre conscience égocentrique qui oscille perpétuellement
entre naissance et mort, être et ne pas être, espoir et doute, sans parvenir
à l'éveil, à la paix du nirvana, cet état stable, loin des illusions du
samsara et des états intermédiaires. Pour qui met sa confiance dans la
métaphysique bouddhique, il est clair que naissance et mort ne sont pas les
phénomènes uniques de la vie et de la mort, mais qu'ils interviennent en nous
d'une manière ininterrompue. A chaque instant quelque chose meurt en nous et
quelque chose vient à naitre. Les différents Bardos ne sont autres que les
différents états de conscience de notre vie : l'état de la conscience
éveillée, de la conscience de rêve, de la conscience d'agonie, de la
conscience de mort et l'état de la conscience de renaissance. Ainsi ce traité n'est pas un
guide des morts, mais un guide pour tous ceux qui veulent dépasser la mort en
métamorphosant son processus en un acte de libération. Au sommaire de
cet ouvrage : Le symbolisme du Bardo Thödol – sa signification ésotérique - les 49 jours du Bardo - les cinq éléments - les enseignements de la sagesse - les cérémonies mortuaires - le Bardi après la mort - le jugement - la doctrine de la Renaissance - la cosmographie - les enseignements fondamentaux - l’origine du Bardo Thödol - Transfert du Principe conscient - mode d’application du Bardo par l’officiant - les symptômes de la mort - la Claire Lumière vue immédiatement après la mort - le Bardo et l’expérience de la Réalité - les visions karmiques et le Chönyid bardo - l’aube des divinités paisibles et irritables - les obéissances - le corps du bardo, sa naissance et ses facultés - le jugement - l’influence déterminante de la pensée - les six Lokas - le procédé de la Renaissance - la clôture de la porte de la matrice - le choix entre une naissance supranormale et une naissance dans le germe - invocations aux Bouddhas et aux Bodhisattvas - le dangereux passage étroit - les six Bardos - le sentier des bons souhaits - la colophon - Yoga et Tantrisme - les mantras ou paroles de force - le guru et le shyshia - le jugement chrétien médiéval - |
bÉnarÈs
– carnet d’un voyage indien |
balleydier & merlin |
Edition
GLENAT |
2002 |
||
Enfin,
une frange de jeunes révoltés contre la société occidentale (mais qui
n'oublient cependant pas de toucher le RMI ou de taper papa-maman),
s'installent pour des durées indéterminées dans des pensions minables. Ils
peuvent être happés par la drogue ou, ce qui n'est pas forcément mieux, par
des pseudos gurus qui leur font croire qu'ils suivent un itinéraire
spirituel. Déguisés en saddhus, ils sont plus
indiens que les indiens. L'environnement
physique de Bénarès est assez effrayant. C'est une ville surpeuplée aux rues
souvent défoncées et à la circulation anarchique. Un trajet en cyclo-rickshaw
du sud au nord entre Assi ghât et Raj ghât donnera aux masochistes une bonne
idée de ce qu'est une foule. Dire que Bénarès est une ville extrêmement sale
est un euphémisme. Dès la moindre pluie, on patauge dans la bouillasse. Les
innombrables vaches crottent évidemment partout et, sur les ghâts, au bord du
Gange, leurs excréments voisinent avec ceux des chiens et des hommes. Les tas
d'ordures s'amoncellent à tous les coins de rues et, bien sûr, sur les rives
du fleuve sacré dont les eaux brunes et peu engageantes ne découragent pas
les milliers d'hindous qui, tous les jours, hiver comme été, viennent y faire
leurs ablutions rituelles puis leur toilette, leur lessive... Se
promener le long des ghâts est d'ailleurs une expérience indispensable. Il
faut tout d'abord résister aimablement mais fermement aux innombrables
propositions : les hommes vous hèlent en criant "boat, sir" ou
d'autres voudraient bien vous emmener dans des magasins de soieries, les
enfants veulent vous vendre des cartes postales, des poudres colorées, des
coupelles d'offrandes, d'autres demandent à être photographiés en échange de
quelques roupies. D'autres ne vendent rien : les pèlerins qui se livrent à
des ablutions ou consultent des gurus et des astrologues installés sous des
parasols. Et puis aussi les jeunes qui s'exercent à faire voler des
cerfs-volants sommaires ou à jouer au cricket avec les moyens du bord, les
dhobi (laveurs de linge) qui tapent comme des forcenés sur leur planche toute
la matinée, après quoi le linge est étalé à sécher sur les escaliers,
balustrades et murs, quelques personnes lisant leur journal ou méditant et
bien sûr, les buffles rassemblés en troupeaux en certains lieux comme le
Mahanirvani ghât qui poussent des mugissements rauques et sont capables de
monter et descendre les escaliers avec agilité. Se
promener sur les ghâts, c'est aussi rencontrer de nombreux chiens jaunes
amicaux, accompagnés de leurs chiots qui folâtrent, de belles grandes chèvres
qui parfois s'obstinent à mâcher un bout de plastique et le rejettent
découragées après quelques minutes. De temps à autre, on verra des femmes,
voire des fillettes collecter la bouse des bovins et confectionner des
galettes plates qu'elles appliquent sur les murs pour les faire sécher et qui
serviront ensuite de combustibles domestiques. De place en place, on vend du
thé dans des installations plus ou moins sommaires. Les
bâtiments qui surplombent les ghâts, bien qu'ayant souvent le statut de
palais, sont bien décrépits et l'ensemble, quoique pittoresque, n'est pas
vraiment beau. Mais alors, direz-vous, pourquoi venir à Bénarès et, pire, s'y
attarder ? Eh
bien, voilà, on ne sait pas, mais cette ville est magique. Elle laisse au
visiteur une impression très forte, positive ou non, cela dépend, mais on
n'en revient pas indifférent. Son extrême ancienneté, pratiquement attestée
depuis plus de 3000 ans, ses milliers de temples, oratoires à chaque recoin
de rue, son labyrinthe de ruelles étroites et mystérieuses où il est aisé de
s'égarer, la piété populaire qui s'exprime abondamment dans chaque endroit
sacré, créent une ambiance sans pareil. Il faut prendre le temps d'assister
intégralement à la cérémonie religieuse de l'ârti qui se déroule chaque soir
à la tombée du jour au Dasashwamedh ghât (ghât central), au milieu de la
foule des centaines de personnes recueillies qui y assistent. Il
faut se lever au petit jour et descendre sur les ghâts quand le soleil
apparaît de l'autre côté du fleuve et éclaire tout le paysage d'une lumière
surnaturelle, ocre clair et légèrement voilée. Le Gange aux eaux sombres
miroite comme du métal. En quelques trop courtes minutes, l'astre du jour
s'élève rapidement dans le ciel, passe du rouge à l'orange puis au jaune doré
éclatant. C'est l'heure où les touristes louent une barque et font leur petit
tour d'une heure.
|
bÉnarÈs
- kyÔto |
Olivier germain-thomas |
EDITION DU ROCHER |
2007 |
Aventure
unique : une traversée de l’Asie par voie terrestre et maritime. De
l’imprévu, des rencontres, des trains fantaisistes, des jeteurs de sorts… et
de l’érudition, mais avec cette réjouissance chère à MONTAIGNE, un des
compagnons de voyage qui pratique la philosophie par la marche et l’ironie
d’un regard perçant.
Le
Japon, une marche rituelle dans les montagnes habitées par les Esprits, les
miroirs secrets dans les sanctuaires…On en ressort avec l’intelligence
nourrie par d’autres manières de concevoir la vie.
|
BÉNARÈS - lettres de bÉnarÈs |
J.M. rivière |
Edition
ALBIN MICHEL |
1982 |
||
Torse
nu, moustache lissée, tout à son recueillement, le prêtre est assis en
tailleur sur la pierre. Le regard bienveillant, il désigne fièrement les
fresques rouge sang, en parfait état de conservation, qui animent ce temple
dédié à Tulsidas (1532-1623). Le grand poète mystique, qui vivait à deux pas,
a traduit en hindi le Ramayana, mettant l'une des grandes épopées
sacrées de l'hindouisme à la portée du peuple. Venir
à Bénarès, c'est entreprendre un voyage dans la mythologie hindoue, laquelle
nourrit le quotidien des Indiens d'histoires rocambolesques, de ces milliers
de dieux et de déesses qui se chamaillent, éprouvent les joies et les colères
des hommes. Bombay
investit, New Delhi gouverne, Calcutta, la ville de Rabindranath Tagore,
versifie, tandis que Bénarès prie et étudie le Veda, textes en
sanscrit vieux de 3 500 ans. Une cinquantaine d'écoles sont ouvertes aux très
jeunes fils de brahmanes qui, dès 4 heures du matin, dans la posture du
lotus, les yeux pleins de sommeil, répètent les mantras. L'Hindu University,
créée en 1916, est toujours considérée comme une des meilleures d'Inde.
Nombre de lettrés, poètes et maîtres spirituels, se sont établis dans cette
cité qui demeure, depuis deux mille ans, l'alpha et l'oméga de la culture, où
l'on apprend le "bon ordre" du monde, les rapports de l'homme et de
l'Univers. Chaque
hindou viendra ici au moins une fois dans sa vie se purifier dans les eaux du
fleuve. C'est l'assurance d'accéder au paradis et d'échapper au samsara,
le cycle sans fin des renaissances et des réincarnations. Bénarès, ou
Varanasi, son nom indien - contraction de Varuna et Asi les deux rivières qui
s'y rejoignent -, s'est épanouie sur 7 kilomètres dans une courbe du Gange
parfaite comme le croissant de lune qui orne la chevelure de Shiva. Dans
cette Inde qui se modernise à grands pas, ce gros village de 2 millions
d'habitants encombré de charrettes et de vaches en liberté tourne
délibérément le dos au progrès technique. Des avenues de terre battue, un
vieux quartier de venelles virevoltant sur elles-mêmes, des artisans, souvent
musulmans, qui tissent le fil d'or sur des métiers de bois comme il y a cinq
siècles pour réaliser les plus beaux saris du pays. De rares téléphones
portables, d'antiques cyclopousses en guise de taxis, des femmes habillées de
voiles écarlates, des hommes en kurta, longues chemises sans col de
coton blanc. Des menus végétariens, des temples partout et des journées
rythmées par les rituels religieux. Le
thé au lait parfumé à la cardamome est servi sur la rue dans des coupelles
d'argile que l'on jette une fois le breuvage avalé. Les ordures et la bouse
jonchent le sol, faute de ramassage organisé. Interroger un sage sur la
négligence, c'est s'entendre répondre : "Le
lotus pousse dans la pourriture, sa robe n'est pas souillée." Le
plus spectaculaire survient à la nuit tombée, chaque soir, sur les ghat, ces escaliers en terrasses qui descendent au
fleuve. C'est l'arati, l'offrande du feu en hommage à la déesse Ganga.
Imaginez un ballet lumineux de chandeliers enflammés tenus à bout de bras par
les prêtres qui dessinent à l'unisson des cercles. Les brahmanes, dont les
temples jalonnent le rivage, effectuent ce rituel avec un attirail sonore qui
attise le mystère de la cérémonie : coups sourds des tambours, sifflements
des conques, ruissellements cristallins des clochettes. Le
soleil n'est pas encore levé. Dans la fraîcheur de l'aube, les fidèles font
une toilette minutieuse sur la berge avec l'eau brune du Gange (dents,
cheveux, bras, jambes, torse) avant de prendre le premier des cinq bains
rituels qui consistent à s'immerger trois fois pour atteindre l'état de
pureté et la moksha - la délivrance. Au gré du courant flottent les
offrandes de fleurs et toutes sortes de détritus, comme les restes des
bûchers funéraires allumés sur le rivage. Mourir à Bénarès étant le vœu le
plus cher de celui qui a la foi. La
barque de bois, gouvernée par des rameurs adolescents, remonte le courant
vers la première lueur qui réchauffe les palais de grès ocre. La puissance
des maharajas était en ce lieu le marchepied pour le paradis. Ces forteresses
fantômes, faute d'argent pour les entretenir, attendent d'être transformées
en hôtel. Etonnant
et presque magnifique délabrement de la vieille ville, le Chowk, qui semble
tenir debout par miracle. Quand les maisons ne s'écroulent pas, les murs se
fissurent, les façades s'écaillent. Le précieux stuc, très endommagé, dévoile
la fragilité des constructions en brique. Bénarès a été et sera toujours dans
l'au-delà. Comme si ce vêtement urbain était de si peu d'importance, comme si
elle était prête à s'en défaire. La vie n'est-elle pas qu'un passage » |
BOUDDHA. LA
PENSÉE DE GAUTAMA |
A.K
COOMARASWAMY |
Edition
PARDES |
1999 |
||
Il
naquit au VIème siècle av.J.C. contemporain de
Socrate, Confucius et Deutero Isaias
(qui eut une grande influence sur le christianisme ancien). L’apparition
presque simultanée de ces grands hommes, nous instruit véritablement sur
l’Esprit de l’humanité qui régnait à cette époque. Cela faisait longtemps
qu’était attendu un homme tel que Siddharta Gautama. Les traditions disent
que tous les 2500 ans approximativement, vient sur la Terre, un Bouddha pour
faire tourner la roue du Dharma ou la Loi, ainsi les hommes chercheurs de
vérité, peuvent avoir une nouvelle opportunité pour arriver à la libération.
De même, la naissance du Bouddha, est décrite dans un symbolisme très
semblable à celle du grand Kabîr Jésus, Maître des Maîtres. Il est raconté
dans la légende, que sa Mère Maya, (qui signifie, en sanscrit, « Illusion
» ou « Univers Manifesté »), vivait une période temporaire
d’abstinence et de chasteté dans le Palais du Royaume de Kapilavastu, dans le
nord de l’Inde. Lorsqu’un
matin, la somnolence l’emporta, ne pouvant éviter de s’allonger dans le lit
royal de sa Chambre. Elle commença à avoir un rêve très spécial : La Reine
Maya rêva que les quatre rois célestes, les Seigneurs des quatre directions
du Monde de la Tusita, la Terre de la félicité, la
soulevaient avec le lit, ils la transportèrent aux sommets de la chaîne de
l’Himalaya, arrivés au point le plus élevé des hautes montagnes, la
laissèrent au pied d’un arbre, appuyée respectueusement sur un côté.
Arrivèrent les épouses des quatre Rois et elles la baignèrent soigneusement,
la purifiant de toutes taches humaines, la portant à un lit divin avec la
tête dirigée à l’Est. À l’horizon, commença à briller une étoile avec une
splendeur surnaturelle, descendant et encerclant l’endroit où était Maya.
Quand l’étoile toucha le sol, elle se transforma en un Éléphant Blanc qui
s’approchant, prit avec sa trompe un lotus blanc et le déposa sur le flanc de
la Reine, disparut en s’introduisant dans l’utérus. À
ce moment le Bodhisattva de compassion entra dans le corps de sa mère. L'Immaculée
Conception, l’Esprit Saint pour les Indous, a la forme d’un Éléphant
Blanc. Tout Avatar, dans les mondes internes nait de l’Esprit Saint, et
Bouddha ne fut pas une exception. La Reine Maya s’éveilla et, avec une grande
agitation, elle raconta son rêve à son époux le Roi Suddhodana.
Et lui, à son tour demanda aux Brahmanes si le rêve était de bonne ou de mauvaise augure. Les Sacerdotes lui annoncèrent que
viendrait dans sa famille un grand Être. Quelqu’un qui serait un grand Roi ou
un Bouddha. Nous savons que le royaume de Kapilavastu était bien petit,
déficient militairement et continuellement menacé d’envahissement par un
autre royaume plus puissant. Ainsi, poursuivant l’idée que son fils
continuerait à fortifier et agrandir son royaume, il prit grand soin
d’éduquer son fils dans les arts de la guerre et les arts du palais. Sept
jours après la naissance de Gautama, Maya, sa mère mourut. Ici,
il y a diverses explications, et dans l’une d’elles, les Brahmanes disent,
que les mères des Bouddhas meurent toujours après avoir porté leurs illustres
fils, parce que le ventre qui fut occupé par un Boddhisattva dans sa dernière
naissance, est comme le sanctuaire d’un temple et ne peut plus être occupé.
Une autre explication, plus profonde, c’est que à la naissance d’un
Bouddha, l’Univers Manifesté (ou Maya) se replie et disparait. À
mesure que passèrent les années, le Prince Siddharta, en plus d’étudier les
tâches d’un futur roi, se consacrait chaque fois plus à des pensées
profondes, se complaisant dans la Solitude et la Méditation. Mais le roi Suddhodana, désirant que son fils fût son digne
successeur, fit son possible afin qu’il n’envisage pas ces questions qui lui
ferait prendre le chemin de la Renonciation : Pourquoi existe-t-il la
maladie ? Pourquoi nous mourrons et pourquoi nous vieillissons ? En
Inde, comme dans le monde oriental en général, autrefois, il y avait une
coutume pour les hommes, quand ils avaient atteint un âge déterminé, ce qu’on
appellerait aujourd’hui la retraite, ils pouvaient se retirer dans la forêt
et méditer sur leur propre vie, seulement après avoir passé une étape
d’apprentissage, dans une autre famille et un autre travail. En général, la
première période, celle de l’étude commençait à sept ans et durait jusqu’à
vingt ans ; ensuite venait une seconde phase, la plus longue de toutes, qui
durait trente ans, en la dédiant à la famille, aux enfants et aux affaires,
accomplissant tout cela comme un bon chef de famille. Une fois ces devoirs
accomplis comme chef de famille et après avoir engendré un héritier qui
occupera sa place, il avait la liberté de se retirer et vivre dans la forêt,
réfléchissant avec calme sur les cinquante années précédentes, arrivant à une
pleine maturité philosophique. Après avoir complété cette période d’ascétisme
et de pratiques religieuses, il quittait la forêt, et passait la dernière
partie de sa vie en errant d’un endroit à un autre, mendiant et dépendant
uniquement d’aumônes pour sa subsistance. L’histoire
nous raconte que Sakyamuni passa très rapidement par ces quatre étapes tant
étaient grandes ses aspirations pour découvrir la Source, l’Origine de
l’Univers. À 16 ans, il épousa Yosodhara et
engendra un fils : Rahula (qui signifie "Empêchement")
- Cela fut un événement de grande importance, alors, Siddharta avait un
héritier pour poursuivre la lignée à la succession au trône, et en même
temps, la chance qui lui donnait l’occasion de renoncer à ses devoirs et
embrasser la vie religieuse. La tradition nous donne quatre raisons qui
déterminèrent Siddharta à abandonner son foyer de prince pour se dédier à la
vie religieuse. En accord avec les anciens récits, Sakyamuni passait la
majeure partie de son temps confiné au Palais Royal, protégé par son père,
afin qu’il ne puisse ni voir ni connaitre les disgrâces de la vie. Mais en
quatre occasions, il franchit les portes du palais en compagnie de son
cocher. La
première fois, il rencontra devant la voiture, un vieillard, la fois suivante
un infirme et la troisième, il vit un cadavre. Finalement, il repéra un homme
au crâne rasé montrant des yeux sereins, c’était un pénitent qui s’était
dévoué à la vie religieuse. Alors, Sakyamuni profondément bouleversé, résolut
d’abandonner son foyer et d’emprunter la même existence que cet homme avec la
ferme intention d’investiguer sur quelle était la cause de toute souffrance :
maladie, vieillesse et mort. La légende qui fait référence aux quatre sorties
en dehors du palais exprime de manière symbolique, le processus d’éveil des
quatre saintes vérités que nous étudierons plus loin. Comme cela devait être,
Sakyamuni avait découvert la douleur et la souffrance de son peuple. Il
savait que la force militaire ne peut jamais offrir une solution durable au
problème des souffrances humaines, il n’essaya pas d’avoir recours aux armes
pour aider son peuple, mais plutôt, cela le poussa à prendre le chemin qui,
il l’espérait, le conduirait à la véritable Libération. Avant
de se convertir en un roi qui exerce un pouvoir politique dans le monde
temporel, il décida de se convertir en un roi philosophe avec l’ambition
métaphysique de solutionner la cause de toute souffrance. Ainsi, après les
quatre signes, Sakyamuni, suivant les coutumes de l’époque mais très
rapidement, il commença sa démarche spirituelle suivant les ordres qui
provenaient du lieu le plus intime et profond de son Être. Une nuit,
accompagné de son cocher, il sortit du palais, une fois éloigné de celui-ci,
il fit ses adieux à son serviteur et ami et on raconte que son cheval mourut
de peine, peu de jour après, d’être séparé de son maître, Gautama. Siddharta
changea ses luxueux vêtements pour d’autres plus humbles et coupa ses
cheveux, commença à marcher vers la forêt à la recherche de la Vérité. À
cette époque, le Brahmanisme était en pleine remise en question, ayant une
multitude de sectes et d’écoles de tous les goûts, dans lesquelles chacun
embrassait sa propre démarche pour la libération de la douleur en ce monde.
Il y avait par-dessus tout, de nouveaux penseurs qui apportèrent des
pratiques religieuses basées sur différentes philosophies et repoussèrent
délibérément la tradition, les conduisant à des pratiques d’un ascétisme
extrême comme de s’assoir dénudé au soleil en pleine
chaleur ou manger seulement des herbes sauvages, etc. Ces gens furent en ce
temps-là, de purs contestataires, comme de nos jours, les « hippies »,
seulement, eux, ils étaient beaucoup plus drastiques. Siddharta apprit
rapidement que le monde était plein d’une infinité de religions. Ces dévots
religieux se torturaient eux-mêmes avec l’idée d’éviter l’accomplissement
d’un karma. D’autres priaient un Dieu avec l’espoir qu’il les
libèrerait de leurs péchés et leur permettrait de naître dans un monde
céleste. D’autres cherchaient l’émancipation à travers la discipline mentale,
les bonnes œuvres et l’assiduité aux rituels cérémoniaux. Laquelle de ces
méthodes de salut, s’il y en avait une, était efficace? À
cette époque, vivaient deux Brahmanes, ermites, au pied d’une petite montagne
et Sakyamuni décida de suivre leurs enseignements. Ces sages ermites
orientaux étaient considérés comme des personnes d’une grande sagesse et d’un
grand pouvoir. Ils étaient capables de voler dans les airs à grande vitesse,
de marcher sur les eaux, et d’autres rares prouesses. Ces ermites étaient
considérés comme de grandes autorités en matière de religion et métaphysique.
Pour cela, Sakyamuni les a élus comme maîtres. Là, il entra pleinement dans
la pratique du yoga qui caractérise la troisième phase de la vie de n’importe
quel oriental; atteindre la concentration mentale, l’introspection en son
propre être interne et la véritable émancipation du corps par le contrôle
psychique. En ce temps-là, on considérait le yoga comme un moyen pour se
libérer des souffrances inhérentes à la condition humaine. Ces
ermites lui enseignèrent les disciplines de la méditation qui, plus tard,
imprégneront les pratiques du bouddhisme. Ces techniques s’appelaient: «Atteindre
la sphère du néant » et « le lieu où il n’y a ni pensée et ni absence de pensée».
Comme nous disions, ces états de concentration resteront ensuite intégrés
dans les méthodes bouddhistes de méditation et de discipline, mais, dans les
dix étapes pour progresser vers l’état de Bouddha, ils étaient des étapes plus inférieures, car ces méditations ne conduisent pas à
calmer ni cesser les passions, ni à la tranquillité, à l’éveil suprême ou à
la libération totale, sinon seulement, à la « sphère du néant ».
L’objet de la recherche de Sakyamuni était une sorte d’illumination qui
pourrait libérer l’humanité des souffrances qui entrainent le cycle des
naissances et des morts. Comprenant que ces méthodes ne le conduiraient pas
au but qu’il aspirait, Sakyamuni les abandonna et se livra aux pratiques
ascétiques. Comme nous l’avions commenté, Sakyamuni, convaincu qu’il
n’atteindrait pas l’illumination à laquelle il aspirait en suivant les
préceptes des maîtres Yogis, il décida de se livrer à d’autres pratiques
ascétiques. La tradition nous dit que ce fût alors, entre 6 et 10 ans du plus
pur ascétisme. La même source nous indique qu’il alla dans une forêt près du
hameau de Sena, dans lequel s’étaient réunis des
Brahmanes qui avaient abandonné leurs familles et étaient des pratiquants
très austères. La
pratique de ces austérités, de même que la médiation Yoguique, était
considérée comme une méthode pour atteindre le progrès spirituel et on y
avait recourt, fréquemment. L’on se proposait de soumettre le corps à
diverses méthodes et processus de mortifications, ainsi, on apprenait à
supporter la douleur et l’on pouvait atteindre la libération totale de
l’Esprit. Ces disciplines étaient classées en diverses catégories : celles
relatives au contrôle du mental, à la suspension de la respiration, au jeûne
total et à la diète sévère. L’exercice de suspendre la respiration était
considéré comme un des plus difficiles, premièrement, on se concentre pour
empêcher que la respiration entre et sorte à travers les narines et la
bouche. On pourrait supposer que cela conduit à la suffocation, mais quand on
bloque les orifices du nez et de la bouche, on commence à respirer par les
oreilles. On affirme que cela provoque un fort bourdonnement dans les
oreilles et une douleur intolérable. Et quant au jeûne, plusieurs
désincarnèrent durant cette pratique. Sakyamuni croyait, comme d’autres
chercheurs, que s’il n’expérimentait pas les souffrances et les épreuves de
ces pratiques, qu’il ne pouvait espérer un véritable progrès spirituel. Quand
Sakyamuni se souvenait de cette période de sa vie, il dit, selon ce qui est
cité dans les écrits, qu’aucun Brahman passé, présent ou futur n’avait
souffert ni ne souffrirait des épreuves d’auto-tortures qu’il s’affligea à
lui-même et que sans crainte de se tromper cela ne lui avait pas permis
d’atteindre l’illumination. Ainsi,
Gautama abandonna ces pratiques et décida de s’efforcer dès lors de ne vivre
ni à un extrême ni à un autre, alors il comprit la signification profonde du Chemin
du Milieu. Il rejeta ce chemin où la vie le fit arriver au milieu d’un
somptueux palais et où la vie le mena à de sévères pratiques ascétiques alors
que ces deux formes appartenaient au dualisme. Le chemin du milieu est
l’équilibre qui nous conduit fermement à la libération. Après avoir pratiqué
les plus sévères austérités de son époque sans atteindre pour autant
l’illumination, Sakyamuni se résolut à abandonner ces pratiques. Il commença
par récupérer ses forces si gravement atteintes par les souffrances des
privations. Les sculptures bouddhistes représentaient Sakyamuni à cette
époque complètement amaigri. D’après la légende, Gautama alla se baigner dans
la rivière pour se laver de toutes les saletés qu’avait accumulé son corps et
commença par manger d’abord du riz et à s’alimenter chaque fois mieux,
jusqu’à la récupération totale. Il laissa la forêt et, les disciples qui le
suivaient, l’abandonnèrent en l’accusant d’avoir dévié et de s’être épris de
la vie facile. Avec la ferme intention de trouver la racine de toute
souffrance, il s’assit au pied d’un figuier Banian, le figuier hindou, décida
de ne plus se lever de cet endroit, tant que ne tomberait pas la peau et la
chair de son corps, tant qu’il ne trouverait pas la solution ; la découverte
de la réalité ultime de toute chose. De sorte que Sakyamuni demeura assis sur
la plage à l’ombre de l’arbre, résolu à trouver ainsi l’illumination. Ici,
les écritures nous parlent des tentations de Mara. La tentation de Mara est
très importante dans tout processus initiatique de l’illumination. Selon les
écritures, Mara, qui signifie « Le ravissement de la vie », qui n’est pas
autre chose que l’égo psychologique, les éléments inhumains qui, en notre
intérieur, nous portons d’existence en existence. Mara était alarmée devant
la perspective du triomphe de Gautama, et elle dit au futur Bouddha: «Maigre
et pâle comme tu es, te voilà proche de la mort. Tu n’as qu’une possibilité
de survivre entre mille. Tu devrais vivre, car c’est seulement en étant
vivant qu’il te sera possible de réaliser de bonnes actions. Mais tous tes
efforts actuellement sont vains et inutiles car le chemin qui conduit au
véritable Dharma est dur, pénible et inaccessible». À plusieurs reprises,
Mara s’adressa à Gautama de cette manière, souhaitant le décourager, mais il
demeura impassible jusqu’à vaincre celle qui est appelée démon intérieur ou
les intimidations et résistances de l’Égo. L’illumination se vérifia à
l’aube, à l’approche du lever du jour, l’œil de la sagesse devint d’une
sublime clarté, et quand commença à briller l’étoile du matin, Sakyamuni
sentit que toute sa vie était comme un éclatement, en un instant, il
distingua la réalité ultime de toute chose. À ce moment, il se convertit en
un Bouddha. À la tombée de la nuit, après avoir passé par les quatre états de
Dhyana ou d’intense méditation, il atteignit le
premier degré: indifférence des sentiments, ensuite, le second degré qui se
distingue par une complète concentration du mental et une sensation de joie.
Au troisième degré, il se sentit submergé dans la paix et la sérénité sans
limites et au quatrième degré, il atteignit un état de suprême pureté,
au-delà de toute souffrance et de tout plaisir, de toute peine ou de joie. Après
avoir réussi une complète domination des quatre degrés de Dhyana,
il alla à la découverte de l’origine de toute souffrance. Et on dit qu’en
cette nuit-là, il se souvient de sa première, seconde et troisième vie et
ainsi il se souvint des milliers d’existences en d’innombrables Aéons et il sut quel genre de mort il avait eu dans une
vie et dans une autre, et quel genre de vie, qu’elles soient joyeuses ou
malheureuses. Cela, il le vit, il l’expérimenta vivement avec l’œil de la
sagesse complètement ouvert. Les enseignements du Bouddha nous parlent des
six règnes par lesquels l’âme passe de l’un à l’autre sans atteindre la
libération finale... Ensuite, dans la seconde partie de la nuit, il vit le
monde entier et il vit la mort et la renaissance de toutes les créatures qui
naissent et meurent selon ses actions accumulées ou karma. Ces êtres dont les
actes étaient condamnables passaient par une période de misère, ceux dont les
actions avaient été bonnes, gagnaient un lieu dans le triple ciel. À ce
moment, il comprit la loi du karma qui gouverne l’univers. Dans la troisième
partie de la nuit, vint la vérité ultime: Les douze causes de l’Éternel
retour, qui sont la véritable cause de l’origine de toute souffrance. Il
comprit les quatre Saintes Vérités et la façon de demeurer au-delà de
l’aspect transitoire et de l’impermanence de toute chose, qui est le noble et
l’octuple sentier. Ainsi,
Gautama se convertit en Bouddha. Et tout ce qui arriva en cette nuit-là, fut
la base de tout son enseignement à ses disciples. Ayant trouvé l’origine de
toute souffrance, il se proposa de la diffuser à toute personne réceptive de
ces temps, des gens, d’autre part, très avancés spirituellement et pouvant
atteindre l’illumination momentanément, simplement en écoutant ses
révélations de façon claire et simple. Tous ces enseignements, il les nomma:
La roue du Dharma ou la Loi. Puisque, qui arrive au bout, parviendra à faire
Un avec la loi et avec le Père, étant bien au-delà des naissances et des
morts, des plaisirs et des souffrances, sans égos, sans attachements, sans
désirs. Il atteignit enfin la Béatitude, l’état de Bouddha. |
BOUDDHA - le livre de bouddha |
Éva
Rudy Jansen |
Edition
Binkey Kok |
2001 |
Ce
livre se veut un « itinéraire initiatique » à travers
l’iconographie bouddhiste, riche en symboles tibétains. C’est
un petit dictionnaire du panthéon et des objets rituels bouddhistes. Il
décrit chaque Dieu, et chaque attribut ce qui nous permet de décoder la
mythologie du vécu quotidien. |
bouddha
– vie & religion |
Hermann
oldenberg |
Edition
J. DE BONNOT |
1998 |
||
Par
une conséquence logique, le schisme qui a divisé jadis en deux grands
tronçons le bouddhisme indien, partage encore les historiens en deux camps :
les uns, plus attachés aux écritures pâlies, y cherchent comme Ooldenberg l’image authentique et fidèle du maître et de
la loi primitive, que les autres prétendent reconnaître dans les écritures de
morale et de raison d’inspiration monastique, les autres une débauche de
mythologie populaire.
|
BOUDDHISME - B.A- BA- |
JEAN
FABRE |
Edition
PARDES |
1999 |
Le
nombre et la ferveur de ses fidèles font du bouddhisme une des trois
premières religions du monde. L’engouement qu’il suscite dans l’Occident
chrétien confine à un véritable phénomène de société.
Qui
était Bouddha ?
Comment sa doctrine conquit-elle, après sa mort, l’ensemble de l’Asie et fut-elle adoptée avec enthousiasme par les plus grands
penseurs de Chine et du Japon, avant de se répandre en Occident avec le
bonheur que l’on sait ?
|
bouddhisme
& franc-maçonnerie |
Divers
Auteurs |
EDITION
ALBIN MICHEL |
1995 |
Conférence
et réflexions sur ces deux philosophies. Un langage commun peut- il être trouvé
entre la tradition bouddhiste venue du bout du monde, et la tradition
maçonnique née en Europe, enracinée dans une symbolique très spécifique dans
certains mythes bibliques, dans la philosophie grecque et l’esprit des
lumières ? Deux
voies spirituelles qui chacune à sa façon aspirent à l’Universel et proposent
une libération de l’Être et exaltent la sagesse. Le
problème est dans la traduction du vocabulaire de chacun au sujet de la
nature intime de l’homme, là est l’explication incompréhensible de l’un ou de
l’autre. Au sommaire de cette conférence on trouve : Jacques Deperne : Philosophia humana Lama Denys Teundroup : Des points communs et la démarche bouddhiste Jean Pierre Schnetzler : De la démarche maçonnique Bernard Besret, Alain Lorand, J. P. Pilorge, Luc Trinley : Orient Occident,
convergences et divergences Nicolle Vassel et Michel Barrat : De la réalisation
spirituelle Bernard Besret, Lama Denis Teundroup : Pratique maçonnique
et « sadhana », symbole et méditation Marie Madeleine David : Chronique |
BOUDDHISME
- et si vous m’EXPLIQUIEZ le bouddhisme ? |
ringou tulkou kimpotche |
Edition nil |
2001 |
||
Si vous pensez aux meilleurs moments de votre
vie, où sont-ils maintenant ? Et si vous vous souvenez de périodes
douloureuses où vous avez beaucoup souffert, où vous avez été découragé,
déprimé, où sont-elles maintenant ? Qu'en reste t-il
? Que se soient de merveilleux moments ou
d'horribles moments, ils n'existent plus, mais nous nous attachons beaucoup
aux expériences que nous avons eues et nous oublions que rien ne dure. Si
nous regardons notre passé nous pouvons voir notre vie comme un rêve. Quand
nous envisageons l'avenir nous anticipons le futur, nous nous enthousiasmons
pour de nouvelles possibilités, pour de nouveaux désirs, mais ces futures
expériences deviendront le passé comme toutes les autres. Notre
conditionnement est très fort, nous désirons, nous nous agrippons, nous nous
attachons à des expériences qui passent et feront partie du passé très
bientôt. Nous devons nous ouvrir au changement et ne
pas nous attacher aux expériences car tant que nous nous attachons, nous ne
sommes pas libres. Si nous voyons l'impermanence, notre attachement
diminuera. Nous pouvons vivre les expériences sans attachement quand nous
sommes conscients de leur caractère impermanent. Le Bouddha a dit qu'il est
préférable de vivre une seule journée en voyant profondément la nature
impermanente des choses plutôt que cent ans sans la voir. Ainsi l'esprit
cesse de s'attacher et nous sommes en paix et libres. Le second aspect pour lutter contre
l'attachement est l'insatisfaction, la souffrance. La souffrance du corps, de
l'esprit, dans le monde, l'injustice, la colère sont des souffrances
évidentes à voir. Un autre aspect de la souffrance est que rien n'est fiable,
durable, parce que tout est impermanent. Tout change et on ne peut se fier à
rien. Par exemple, pouvons-nous empêcher notre corps de vieillir ou de tomber
malade ? Non. Nous ne pouvons pas nous fier à notre corps car il change
constamment. Même quand nous sommes heureux, cela change à un moment ou à un
autre. Un autre aspect de la souffrance est que tout
tend au désordre. Par exemple nous nettoyons, nous rangeons, mais le désordre
apparaît à un moment donné. Ou, si nous laissons les choses telles qu'elles,
la poussière se dépose et le désordre apparaît. Cela requiert de notre part
un apport continu d’énergie pour maintenir les choses en ordre. Nous devons
prendre soin de nous-mêmes, nous nourrir, etc... et ceci est aussi un aspect
de la souffrance. Nous n'aimons pas souffrir, nous nous fermons à la
souffrance, nous résistons, nous la nions, nous l'évitons et cela demande un
courage énorme de la regarder. Quand nous acceptons la souffrance, nous nous
ouvrons et l'esprit lâche prise, ne s'y attache plus et nous en sommes
libres. La troisième façon de se libérer de
l'attachement est de comprendre qu'il n'y a pas de soi. S’il n'y a pas de
soi, qui est en train de lire ce texte ou d'écouter ce discours ? Qui est
triste ? Qui est en colère ? Qui est joyeux ? Il est difficile de comprendre cette notion
de « je » « moi » « mien ». C'est en fait un concept, une fabrication de
l'esprit et nous y sommes très attachés. La souffrance la plus profonde
provient de la perception que nous avons du « soi » parce que nous
avons une vision superficielle et erronée de notre apparence. Par exemple,
quand nous regardons un arbre, qu'est ce que
l'arbre ? Est-ce le tronc ? Est-ce les branches ? Les feuilles ? Il n'y a rien en soi qui est l'arbre. C'est
un concept qui décrit l'apparence de quelque chose avec plusieurs parties
interdépendantes. Le concept du soi est comme le concept de l'arbre, il se
réfère à une apparence. Si on observe attentivement, on peut voir qu'il n'y a
rien en soi que nous pouvons appeler « moi » « mien ». Nous ne voyons pas
profondément la nature des choses, nous nous attachons à notre vision
superficielle du « soi », nous nous identifions à notre corps, à
nos émotions. Nous nous identifions à nos pensées, nous pensons « c'est moi
qui pense », mais il n'y a personne qui pense, il y a seulement les pensées. L'attachement à notre corps a de grandes
conséquences dans notre vie parce que quand nous nous attachons nous avons
peur de perdre ce à quoi nous sommes attachés et nous souffrons. Nous devons
être attentifs pour ne plus nous identifier aux phénomènes qui apparaissent
et nous y attacher. À cause de l'ignorance nous créons la souffrance mais
grâce à la sagesse nous pouvons parvenir à la paix et au bonheur. |
BOUDDHISME -
le grand livre du bouddhisme |
Alain
grosrey |
Edition
ALBIN MICHEL |
2007 |
Si
le bouddhisme attire de plus en plus d’Occidentaux, l’appréhender sans sa
totalité reste pour beaucoup une gageure. Est-il une religion, une
philosophie, une « sagesse orientale », un mode de vie ? Quels sont les
rapports réels entre le bouddhisme des origines et les diverses formes qu’il
a épousées : éveil subit du Zen, piétisme des écoles de la Terre pure,
tantrisme tibétain, etc. ?
Il
introduit et commente des textes majeurs, sutras, traités d’Abhidharma et tantras, sans négliger les autres formes
d’expression : poésie, sculpture, silence. Il
nous guide enfin dans les différents aspects et supports de la méditation, en
montrant la façon dont ils peuvent résonner avec notre expérience. L’ensemble
constitue aussi bien un ouvrage de référence d’une exhaustivité inédite sur
les dimensions historiques, scripturaires, spéculatives et pratiques du
bouddhisme, qu’un véritable manuel qui accompagnera le lecteur, bouddhiste ou
non, jusqu’au cœur des enseignements les plus élevés.
|
BOUDDHISME - offrandes – 365 pensÉes de maÎtres
bouddhistes |
D
& O föllmi |
Edition de la Martinière |
2003 |
Un
très beau livre avec 365 pensées bouddhistes, une par jour avec une photo
couleur accompagnant le texte. Photos sur le Tibet et sa vie quotidienne.
|
BOUDDHISME TANTRIQUE
ET ALCHIMIE |
Françoise Bonardel |
Edition Dervy |
2012 |
||
Une initiation
comprend sous sa forme complète quatre subdivisions appelées les
« quatre initiations » : 1) initiation du vase 2) initiation
secrète 3) initiation de la connaissance-sagesse 4) initiation du mot
précieux. Pour conférer l’initiation, le maître entre dans le samadhi de la déité dont il donne l’initiation et utilise
différents objets rituels porteurs d’un sens symbolique, ainsi que certaines
substances spécifiques préparées à cet usage. Avant de conférer le rite
proprement dit, est offert au maître un mandala de sables colorés,
c’est-à-dire une représentation de l’univers avec son centre et ses quatre
directions, ce qui symbolise pour chacun dans l’assistance le don complet de
lui-même et de tout ce qui constitue son univers individuel. Le premier
instrument du rite de l’initiation proprement dit, c’est une aiguière,
contenant de l’eau préalablement consacrée par le maître et à laquelle sont
ajoutés certains éléments tels que la cardamome, la poudre de bois de santal,
du safran... Cette eau consacrée contient le corps de la déité et ceux des
déités du mandala ainsi que des boddhisattvas masculins et féminins.
L’absorption de cette eau d‘ablution, chargée d’un pouvoir particulier, a
pour but de nettoyer, de purifier le corps du disciple -les composants
psycho-physiques de sa personne. Simultanément, le disciple reçoit la
bénédiction des cinq familles de bouddhas. C’est
l’initiation du vase, par laquelle le disciple reçoit le
pouvoir de pratiquer la phase de création de la déité (la visualisation),
autant dire le pouvoir de se méditer sous la forme du corps de la déité, et
conduira, ultimement, à réaliser le nirmanakaya ou
corps d‘émanation. Puis vient l’initiation secrète, aussi appelée « initiation
de la parole » de la divinité, qui a pour support le corps du maître
lui-même. Le maître assume dans sa visualisation la forme de la déité d’où
s’écoule un nectar de boddhicitta qui vient s’unir
à l’ambroisie (amrta en sanskrit), un alcool
consacré contenu dans une calotte crânienne. Ce crâne humain a une
signification fondamentale dans un rite tantrique : celle de briser la prison
du désir-attachement et de la répulsion. En recevant l’ambroisie, le disciple
reçoit la bénédiction de la parole de la déité. Les fautes et les voiles
afférents à la parole (obscurcissements verbaux) sont purifiés. La
bénédiction est donc donnée à l’organe de la parole afin que celui-ci ne
prononce que des mots de sagesse et de vérité. Simultanément, le disciple
reçoit le pouvoir de réciter le mantra de la déité, ce qui permettra,
ultimement, de réaliser le sambhogakaya ou corps de
gloire. Alors vient l‘initiation de la
connaissance-sagesse, qui a pour support la félicité de
l’épouse mystique de la déité. Du cœur des déités en union jaillit une
lumière qui touche le disciple, purifiant ainsi les fautes et les voiles
afférents au mental (obscurcissements de l’esprit). Le disciple reçoit alors
la bénédiction de tous les bouddhas, qui donne le pouvoir de méditer sur
l’union de la félicité et de la vacuité. Il reçoit simultanément le pouvoir
de pratiquer la phase d’achèvement qui comprend la pratique du yoga de la Candali avec une karma mudra et gagne la capacité qui
permettra, ultimement, de réaliser le corps absolu ou dharmakaya. La quatrième et dernière initiation est celle du mot précieux. Elle prend pour support la sagesse
primordiale et consiste à montrer, à l’aide de symboles (cristal miroir,
etc.) expliqués en peu de mots, la nature ultime de l’esprit (le mode d’être
ultime de l’esprit et de tous les phénomènes). Son impact se situe au niveau
de la simultanéité : purification simultanée des fautes et des voiles du
corps, de la parole et de l’esprit ; pouvoir de méditer simultanément son
corps comme celui de la divinité, sa parole comme le mantra, son esprit comme
l’état d’absorption ; réalisation ultimement du svabhavakaya
ou corps essentiel (union et inséparabilité des trois corps de l’éveil). Les engagements
sacrés du vajrayana : Une initiation véhicule
par elle-même une grande influence spirituelle, une puissante bénédiction, et
un grand mouvement de compassion. Cependant, le bienfait que le disciple
retirera de l’initiation dépend grandement de l’observance des vœux de samayas (engagements sacrés) qui l’accompagnent. Le mot
tibétain pour samaya est tamtsik,
qui signifie littéralement « parole sacrée ». Tam signifie « sacré » et tsik
« parole ». Un vœu de samaya est donc une
parole sacrée, une promesse solennelle d’engagement. Il est dit que si le disciple
les respecte, il montera vers la libération, tandis que s’il les transgresse
il chutera dans les mondes inférieurs. En effet, selon le symbolisme du
bambou, l’adepte du vajrayâna est semblable à un
serpent engagé à l’intérieur d’un bambou : il n’a que deux possibilités,
monter ou descendre. Il n’y a pas de troisième voie. Il est habituel, de
nos jours, dans le bouddhisme tibétain, de conférer des initiations à une
assemblée de disciples parfois importante, réunie dans un environnement
rituel. Il faut toutefois rappeler que l’initiation est avant tout un rite
individuel, et qu’elle engage le maître envers le disciple et le disciple
envers le maître. Ainsi, dans les temps anciens, les mahasiddha
ne la conféraient qu’à une seule personne à la fois ou alors à un petit
groupe. De fait, lorsqu’un maître confère une initiation à toute une
assemblée, il ne demande pas aux participants non préparés de s’engager dans
les visualisations ni de prendre des vœux spécifiques de samaya.
Il s’agit alors et en réalité d’une initiation au sens d’une simple
bénédiction, comme une graine plantée pour l’avenir. Pour les disciples
engagés, l’initiation doit être accompagnée d’une lecture orale rituelle des
textes de sadhana à pratiquer appelée : lung en
tibétain, ainsi que d’un enseignement spécifique sur le yidam
de la pratique. Au sommaire de cet ouvrage : Syncrétisme
hellénistique et synthèse tantrique
- la voie du mercure -
De quelques paradoxes tantriques
- Transmission ou
transmutation - L’endurance à œuvrer -
Cosmos tantrique et alchimie
- L’héritage du bouddhisme
ancien - Quand la corps devient athanor - La
fleur des yogis et des sages - Briser le toit de la maison -
Purifier le feu du désir - Un désir d’éveil - Ni
Maya, ni Mara - Vie de quelques yogis, mages et
alchimistes - Une folle sagesse occidentale -
De surprenants alchimistes
- L’esprit de Padmasambhava -
Devenir la déité qu'’on voit
- Une théurgie venue
d’Asie - Noces chymiques et unions secrètes -
Dans la pénombre des symboles
- une cérémonie sacrée -
Hiérogamie ou alchimie - Vers une dissolution du symbolisme -
L’esprit en quête de lui-même
- Carl Gustav Jung face au
Tantra - Le Bouddha rédempteur des dieux -
L’auto délivrance par le yoga
- Un cheminement initiatique
inversé - |
BOUDDHISME -
symboles du bouddhisme tibÉtain |
levenson |
Edition
ASSOULINE |
1996 |
Philosophie
ou religion, mode de vie ou modalité d’être, le bouddhisme ne cesse
d’intriguer. Ses multiples visages témoignent de la diversité de ses chemins,
et ses innombrables facettes peuvent désorienter le néophyte. L’essence
pourtant demeure, racine profonde commune à tous les chercheurs en quête de
connaissance : un homme, ancré dans un moment d’histoire, s’est éveillé pour
affirmer qu’il est du pouvoir de chacun d’atteindre à la sagesse. La
métamorphose n’est pas soudaine, ni ne peut s’opérer du jour au lendemain,
elle exige de la réflexion et du temps, de la volonté et du courage. Elle
peut prendre une vie, ou des vies, mais elle est possible. Le reste n’est
qu’affaire d’interprétation, de cheminement et de lecture des multiples
symboles. L’intérêt qu’a éveillé ces dernières années le bouddhisme tibétain
à travers le Dalaï-lama, son guide spirituel et temporel, a permis de mieux
approcher le sens et l’origine de cet enseignement.
Y est développé : |
BUSHIDÔ - L’ÂME DU JAPON |
Inazo
Nitobe |
Edition Budo |
2015 |
|||
Son idéal était l'esprit martial, y compris
des qualifications sportives et militaires aussi bien que l’affrontement sans
crainte de l'ennemi dans la bataille. Comme le Confucianisme, le Bushidō exigeait le dévouement filial
; mais, provenant du système féodal, il a également soutenu que l'honneur
suprême était de servir son seigneur jusqu'à la mort. Si ces engagements
étaient en conflits, le Samouraï était lié par fidélité à son seigneur en
dépit de la douleur qu'il pourrait causer à ses parents. La régularisation finale de la pensée du Bushidō s'est produite pendant la période de
Tokugawa au 17ème siècle, quand Yamaga Sokō a comparé le Samouraï avec "l'homme
supérieur" confucéen, et a enseigné que sa fonction essentielle était
d'être un exemple vivant pour les classes inférieures. Sans négliger la vertu
confucéenne de base, la bienveillance, Soko a mis
l'emphase sur la deuxième vertu, la droiture, qu'il a interprétée en tant que
l'engagement. Ce code d'honneur strict, affectant des sujets de vie et de
mort, a exigé un choix conscient et ainsi a stimulé l'initiative individuelle
tout en pourtant réaffirmant les engagements de la fidélité et du dévouement
filial. L'obéissance à l'autorité a été soulignée, mais le devoir est venu
d'abord même si il nécessitait la violation de la
loi décrétée. Dans un tel exemple, le vrai Samouraï prouverait sa
sincérité et expierait son crime contre le gouvernement en s'enlevant sa
propre vie. La caste des Samouraïs qui n'était alors
qu'une caste militaire peu lettrée, s'est retrouvée désœuvrée suite à la paix imposée après la prise de pouvoir de
Tokugawa. Le code d'honneur défini par Yamaga, un rōnin de l' ère Edo, a permis de redéfinir
leur rôle et de leur trouver une nouvelle raison d'être. Avec cette
pacification, la fonction combattante des guerriers diminua et ceux-ci
devinrent des fonctionnaires. Ils laissèrent côté guerrier pour les
cérémonies, et commencèrent à s'intéresser aux arts, surtout l'écriture. À
partir de cette période Edo, les termes Bushi et Samouraï ne
furent plus tout à fait synonymes, le Bushi se distinguant du Samouraï
par son appartenance à la classe supérieure des guerriers. Voici donc les sept grandes vertus
confucéennes associées au Bushidō. La vertu est habituellement définie comme
une disposition de la volonté, acquise par répétition des actes, et qui
habilite l'homme à agir bien. Même si elles sont numérotées, il n'y a pas
d'hiérarchie entre elles. En théorie, les sept vertus sont
équivalentes, mais dans les faits, cela était rarement le cas. Pour certains
clans, on parlait beaucoup du sens du devoir, de la loyauté. Un grand nombre
de Samouraïs ne faisaient preuve de bienveillance qu'envers les membres de
leur caste ou même uniquement envers des samurais en détresse de leur clan.
Ceci était probablement dû au fait que chaque clan ou famille tendaient à une
vision shintoïste, bouddhique ou confucianiste. 1. JUSTICE : GI : Parfois aussi nommée droiture, rectitude ou
rigueur; c'est le précepte qui demande de suivre les règles morales que l'on
considère comme justes, sans jamais s'en écarter. Le terme Gishi est appliqué à un individu démontrant
un grand accomplissement de soi dans une discipline. Un guerrier célèbre la définit ainsi : La rectitude est le
pouvoir de prendre, sans faiblir, une décision dictée par la raison. Mourir
quand il est bien de mourir, frapper quand il est bien de frapper. La
droiture passe par le respect de soi-même, et engendre le respect à l'égard
des autres et de la part des autres. Être fidèle à ses engagements, à
sa parole, et à l'idéal que l'on s'est choisi est soutenu par le courage. 2. COURAGE : YU : Le jeune Samouraï était continuellement
endurci et endoctriné sur la notion de courage. Pendant leur éducation, on
les contraignait parfois les jeunes apprentis Samouraïs à se rendre seuls, à
minuit, sur les lieux d'un supplice, et à en rapporter la tête d'un des
condamnés pour éprouver leur courage. Le courage n'est pas donc l'absence de
la peur, mais d'affronter les épreuves malgré nos peurs et nos craintes. Un Samouraï
a dit: C'est le propre du vrai courage de vivre quand il faut
vivre, et de mourir seulement quand il faut mourir. Le courage nous
pousse aussi à faire respecter ce qui nous paraît juste. Confucius définit
ainsi le courage : Sachant ce qui est juste, ne pas le faire démontre
l'absence de courage. Donc, le courage est de faire ce qui est juste. 3. BIENVEILLANCE : JIN : La bienveillance, ou compassion, est une vertu
de base selon le confucianisme Chinois. Elle nous incite à être attentif à
notre prochain, à être respectueux de la vie. Voici ce que Mencius disait au
sujet de la bienveillance: La bienveillance emporte avec elle tout ce qui
tente de lui faire obstacle, aussi facilement que l'eau domine le feu. Le
Samouraï doit prêter assistance à ceux qui en ont besoin. S'il a un katana
que d'autres hommes n'ont pas le droit d'avoir, c'est pour s'en servir à leur
place et pas pour s'en servir contre eux. Nous retrouvons ici la
clémence du guerrier japonais, Bushi No Nasake,
qui pouvait certes utiliser son sabre pour régler tout problème lui étant
présenté, mais qui possédait également la possibilité de calmer les esprits
sans ôter la vie. Certains disciples du Bushido pouvaient atteindre un haut
degré de douceur pacifique. Tel Ogawa : " Quand les autres disent du
mal de toi, ne rends pas le mal pour le mal, mais réfléchis que tu n'as pas
été non plus toujours fidèle dans l'accomplissement de tes devoirs
". Conçue comme un trait féminin, la bienveillance vient équilibrer la
droiture, un trait perçu comme étant masculin. 4. RESPECT : REI : Le respect, n'est que l'expression
de l'intérêt sincère et authentique porté à
autrui, quelle que soit sa position sociale, au travers de gestes et
d'attitudes pleines de respect et de sollicitude. Il faut éviter la critique
et le dénigrement des autres, car cette néfaste habitude a pour but
inconscient de se louanger soi-même. Rabaisser autrui est un moyen facile de
se grandir, relativement à peu de frais. De telles pratiques sont indignes
d'un Samouraï. Peu importe la position sociale, les qualités et les
faiblesses des autres, le Samouraï doit traiter les personnes et les choses
avec respect. Le respect nous ramène au principe du Ying et du Yang; l'un ne
peut exister sans l'autre. Sans modestie, aucun respect n'est possible,
sans respect aucune confiance ne peut naître. Sans confiance aucun
enseignement ne peut être donné, ni reçu. Cette relation humaine élevée est
encore vivante en Orient. Pour respecter les autres, il faut pouvoir résister
à ses propres émotions d'impatience, de colère, de désir, de peur, etc. La
force d'âme, combinée au respect d'autrui et à la politesse, qui ne veut pas
blesser ou gêner les autres, aboutit alors à une grande quiétude. 5. SINCÉRITÉ : MAKOTO : La sincérité est primordiale dans l'engagement
martial : Le Bushidō tient le mensonge ou
l'ambiguïté pour une lâcheté. Bien qu'il y ait divers serments et rites
accompagnés de promesses dans la vie d'un Samouraï, on considère dans la vie
courante que sa parole vaut acte. Un Samouraï n'a pas besoin de prêter
serment lorsqu'il déclare qu'il va faire quelque chose. Le simple fait qu'il
le dise l'engage, et le fait de mettre en doute cet engagement revient à
insulter le Samouraï. Bushi no ishigon,
parole de Samouraï, est une garantie suffisante. Une promesse ainsi faite est
tenue, sans preuve nécessaire de cet engagement. Il n'y a pas de différence
entre vérité et réalité. Confucius va plus loin : La sincérité est la fin
et le commencement de toutes choses, sans la sincérité, rien n'existerait.
L'idéogramme chinois qui signifie sincérité est une combinaison des mots Parole
et Perfection. 6. HONNEUR : MEIYO : L'idéogramme de Meiyo
contient deux kanji. Mei signifie nom et Yo
veut dire réputation, honneur. La plupart des Samouraïs vouaient leur vie au Bushidō, qui exigeait loyauté et honneur
jusqu'à la mort. Si un Samouraï échouait à garder son honneur il pouvait le
regagner en commettant le seppuku, un suicide rituel, que l'on connaît
mieux en occident sous le terme de hara-kiri ou action de s'ouvrir le
ventre. Cependant, il faut souligner la différence entre seppuku et hara-kiri.
Le seppuku permettait à un guerrier vaincu de se donner la mort et de pouvoir
ainsi mourir en gardant son honneur intact, le vainqueur abrégeait ensuite
ses souffrances. Le hara-kiri était une façon de se donner la mort où la
personne "perdait" tout honneur suite à ce
geste. Dans le Japon féodal, on parlera de hara-kiri pour une personne
se donnant la mort suite à une grande humiliation par
exemple, et de seppuku pour une personne assumant une défaite en se
donnant la mort. Cette nuance est d'une grande importance dans la
compréhension du Bushidō. Sous sa forme
la plus pure, le Bushidō exige de ses
pratiquants qu'ils jugent efficacement le moment présent par rapport à leur
propre mort, comme s'ils n'étaient déjà plus de ce monde. Miyamoto Musashi a rédigé un livre
intitulé Gorin no sho, Le livre des cinq
roues. Une compilation des idées de Musashi figurent dans le Doku-ko-do, principes pour agir seul. Dans
un des articles il écrit: "mi o sutetemo myori wa sutezu"(même
si tu dois te sacrifier, tu ne dois pas oublier ton honneur). En clair, cela
signifie que si vous oubliez votre honneur, vous allez à l'encontre du dō, les principes moraux, et du gi.
Vous devez donc défendre votre honneur même au prix de votre vie.On laissait les apprentis Samouraïs de plus en plus
libre d'agir selon leur propre jugement, avec la certitude que la moindre
erreur ne serait pas pardonnée, qu'il se repentirait toute sa vie d'une
offense grave et qu'un reproche mérité était plus à redouter que la mort
même. Toute infraction à l'honneur d'un Samouraï était ressentie et appelée ren-shi-shin, le
sens de la honte. La désobéissance au code ou à un supérieur produisait un
sentiment de culpabilité et de honte. Le sens du déshonneur était ainsi le
stimulant suprême pour corriger sa conduite. Un Samouraï, dans sa jeunesse,
refusa de laisser entamer sa réputation par une légère compromission: parce
que, disait-il, le déshonneur est pareil à une cicatrice sur un arbre que le
temps, au lieu d'effacer, agrandit tous les jours. Mencius disait: Il
est dans la nature de tout homme d'aimer l'honneur, mais ce qui est vraiment
honorable réside en chacun et non ailleurs. L'honneur que les hommes
confèrent n'est pas le véritable honneur. L'honneur est attaché à la
manière d'être, à la fidélité, à la parole, à un ami, un Maître, un Idéal, ou
à la vérité. C'est pourquoi le devoir de loyauté est un autre pilier du Bushidō. 7. LOYAUTÉ : CHUGI : Il n'y a pas d'honneur sans loyauté à l'égard
de certains idéaux, et de ceux qui les partagent. Le devoir de loyauté n’est
pas uniquement une attitude envers les autres, mais aussi envers des
principes et des valeurs. Elle symbolise la nécessité de tenir ses promesses
et remplir ses engagements, ainsi que la sincérité dans ses paroles et dans
ses actes. Le Samouraï doit servir et ne saurait se soustraire à ce qui définit
jusqu'au nom de sa caste. Au Japon la première place revenait à l'Empereur
qui incarnait pour les japonais, le Yamato, l'âme même du pays. Cependant,
même l'Empereur devait s'incliner devant la volonté du Ciel et un Samouraï ne
saurait faire moins que ceux qui sont au-dessus de lui. D'ailleurs, le terme
Samouraï vient du verbe saburau qui signifie
servir. Le Samouraï sert son seigneur et aussi son clan, sa loyauté doit être
sans faille. L’intérêt du clan, de la famille passe en premier, passe avant l'individu.
De nos jours, ce lien a évolué, tout au moins dans certaines civilisations
occidentales, mais il n'a pas pour autant disparu. Bien que, dans certains
pays d'Occident, on prête encore maintenant serment au souverain, Roi ou
Empereur, qui incarne la patrie. Aujourd'hui, il convient de faire preuve de
fidélité et de loyauté, par exemple à l'égard de sa patrie, y compris, pour
la défendre, l'éventuel sacrifice de la vie. Celui qui se dérobe à ce devoir
est considéré comme un lâche ou un traître.
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BUSHIDÔ - MON -
HÉRALDIQUE JAPONAISE -
B.A- BA |
BERNARD MARILLIER |
Edition PARDḔS |
2000 |
Au sein des nombreux systèmes emblématiques employés
par les civilisations non européennes, c’est le Japon traditionnel qui offre
avec le mon ou monshô,
une « héraldique » originale assez proche de celle de
l’Europe médiévale et postmédiévale. Né plus précocement qu’en Europe et, à l’origine, purement individuel,
pour devenir familial à partir du XIIe siècle, à l’instar de l’héraldique
européenne, le mon est lié, comme cette
dernière, à l’essor d’un système féodal hiérarchisé, à la caste des samuraï et à l’élaboration d’un code
d’honneur strict : le bushidô.
Au sommaire de cet ouvrage : Histoire du Mon - l’héraldique japonaise
- la féodalité et la société guerrière du Mon - les bordures,
types et morphologies - les figures, partitions et
couleurs de l’héraldique - les figures géométriques
- les figures animalières - les figures
végétales - les figures célestes et terrestres
- les idéogrammes - la composition, la langue
et les supports du Mon - les différents
dessins - |
20 C
candide au pays des gourous
– journal de voyage d’un explorateur de l’inde spirituelle |
Daniel
ROUMANOFF |
Edition Dervy |
1990 |
Premier
disciple français à avoir rencontré Svâmi
Prajnanpad, le maître d’Arnaud Desjardins, Daniel Roumanoff donne ici le
journal de son premier voyage en Inde en 1959 et de ceux qui l’ont suivi
jusqu’en 1964. En une terre non encore envahie par les touristes de la
spiritualité, Daniel Roumanoff, parti en auto-stop, parcourt l’Inde
spirituelle allant de maître en maître. Il fait ainsi « défiler devant nos
yeux – comme l’écrit dans sa préface Michel Hulin, professeur d’histoire des
Religions à la Sorbonne – une inoubliable série de tableaux… les hommes, les
fous et les sages. Les hommes de Dieu et les fous de Dieu… ». Certains
des gourous les plus célèbres de ce siècle Svâmi
Prajnanpad, Krishnamurti, Ramdas, Sai Baba et
beaucoup d’autres moins connus revivent sous nos yeux dans un récit palpitant
et unique en son genre, en même temps que se posent les questions du
chercheur perplexe, partagé entre son attirance pour Ma Ananda Mayee et l’enseignement de celui qui deviendra son
maître, Svâmi Prajnanpad. Ce
journal qui se lit comme un roman est, continue Michel Hulin, un « témoignage
exceptionnel où l’acuité d’un regard ironique jeté aux êtres et aux choses
alterne et se concilie avec la confiance vibrante d’un amour déçu et pourtant
destiné à s’accomplir ». |
CHAKRAS – LE LIVRE DES 28 CHAKRAS - Principaux centres d’énergie de notre corps |
Elias Wolf – Traduit par A. Charrière |
Edition
Trédaniel |
2007 |
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Ce Livre des 28 chakras démontre brillamment que tout est lié et relié.
Travailler
sur les chakras nécessite un savoir que nombre de médiums se sont approprié
pour le plus grand bien de leurs consultants. Outre les sept centres
énergétiques principaux situés le long de la colonne vertébrale, connus par
les pratiquants en yoga, l’aura humaine en comporterait d’autres...Les chakras
correspondent à de véritables tourbillons d’énergie obéissant à des vitesses
spécifiques de vibration. De fait, ils n’appartiennent pas directement au
corps physique mais agissent sur lui. Selon le « Kundalini tantra », en
chaque être existent des myriades de chakras, témoignant de sa vitalité
énergétique. La tradition indienne dénombre 7 chakras
principaux :
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CHAKRAS - GUIDE PRATIQUE DES SEPT CHAKRAS |
Sophie Riehl |
Edition Hélios |
2012 |
Vous souhaitez vivre une existence épanouie, vous êtes à la recherche de fluidité, de paix et de facilité ? La solution, pour parvenir à ce résultat, est une interaction avec vos sept principaux chakras. Les avantages de cette pratique sont innombrables. C’est facile à comprendre et à mettre en place, cela amène d’infinis bénéfices tels que le bienêtre physique, l’équilibre des émotions, l’affirmation de soi, la clarté de pensée, le développement de l’intuition, la paix intérieure, des relations saines avec les autres, l’épanouissement spirituel… Pour atteindre ces objectifs, il suffit d’avoir une compréhension claire de l’action des chakras, d’observer des attitudes de vie saines, et de pratiquer certains exercices. Grâce à ce livre, cela devient à la portée de chacun et applicable facilement dans sa vie de tous les jours à condition de le vouloir. Plus vous évoluez, plus votre conscience s’élargit et plus vos chakras laissent pénétrer l’énergie. Selon le même principe, plus vous accordez de l’attention à votre structure énergétique, plus vos chakras rayonnent, et plus vous vous élevez vibratoirement. Au sommaire de cet ouvrage : La structure énergétique de l’être – Réussir sa vie grâce à cette structure Rappel des sept chakras : Le chakra de la base (périnée) : Muladhara Le chakra sacré (bas ventre) : Svadhistana Le chakra du plexus solaire (estomac) : Manipura Le chakra du cœur (Cœur) : Anahata Le chakra de la gorge (gorge) : Vishuddha Le chakra du 3e œil (entre les 2 yeux) : Ajna Le chakra de la couronne (dessus du crane) : Sahasrara |
CHAKRAS - LES CHAKRAS, ANATOMIE OCCULTE DE L’HOMME |
MICHEL
COQUET |
ÉDITION
DERVY |
1986 |
L’Oriental
a développé au cours des millénaires un esprit d’introspection. Par son
ascétisme naturel, ses méthodes méditatives et contemplatives, il a ouvert sa
clairvoyance et sondé les mondes spirituels. L’Orient, mère des traditions
ésotériques du monde, a transmis depuis toujours une science secrète. L’un
des sujets de cette science concerne les centres de force appelés «roues ou chakras». L’auteur
a cherché, dans cet essai, à réunir les enseignements les plus traditionnels
traitant des chakras afin de rendre accessible au public non initié au
sanskrit, cette antique science sacrée, et à mettre en évidence l’intime
relation entre l’âme et son mécanisme, en un mot à démontrer que l’apparence
physique est entièrement construite sur un moule éthérique constitué de
centres de force, dont 7 sont d’importance majeure. La science elle-même
reconnaît dans l’organisme humain 7 glandes endoctrines qui en sont, dit la
tradition secrète, les extériorisations. Cet
essai tente donc de concilier le visible et l’invisible en invitant les
scientifiques à chercher au-dedans d’eux-mêmes cette connaissance qui résulte
de l’union harmonieuse entre la science de l’âme et la science du corps Est traité dans cet ouvrage les points suivants : La création : Dieu origine de toute chose, le père ou esprit divin (1e
logos), le fils ou Feu solaire (2e logos), la Mère ou Matière intelligente (3e
logos), l’apparition des centres, leur éveil et leur développement. Le corps vital et les nadis : Ida, Pingala, Sushumma, le centre coccygien, les glandes
surrénales, le chakra de base Muladhara. Les centres sacrés : Les 7
centres importants des chakras, les Gonades, la rate, le centre
solaire, le centre cardiaque, le pancréas, le thymus, le cœur, le centre
laryngé et la glande thyroide, les glandes
parathyroïdes, le centre frontal et l’hypophyse, le troisième œil, le centre
coronal et la glande pinéale ou épiphyse, les système
nerveux, la colonne vertébrale, le cerveau, le sang. Les centres et l’Initiation : La
Kundalini, les centres de force et les sacrements dans les
Eglises, les guérisons, les centres dans l’Apocalypse de St Jean, l’arbre
séphirotique, ses 10 Sephirot et ses centres que sont : Malkut, Yesod, Hod, Netzach, Tipheret,
Geburah, Hesed, Binah,
Hochmah, Kether. Les pouvoirs psychiques des centres : La science du
souffle en Occident, la science de la respiration, l’énergie créatrice, les
effets du Prâna, L’Aura et ses trois formes, la transition et son
processus occulte. |
CHAKRAS- manuel des chakras de la
thÉorie à la pratique |
Shalila
sharamon |
Edition ENTRE LACS |
1992 |
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La glande pinéale (ou Epiphyse), située au milieu du
cerveau humain, est considérée comme étant le 3° œil (6° chakra) car elle
dispose d’une membrane qui capte les images comme celle au fond de la rétine
des yeux. Elle est aussi associée au 7° chakra (couronne). A
noter qu’elle gère les cycles d’éveil et de sommeil. La glande pinéale
est creuse et remplie d’un liquide doté de cristaux. C’est la partie la plus
magnétique du corps humain. Elle a une forme de pomme de pin (du latin pinea:
pin). Pour certaines civilisations anciennes, la pinéale était le «siège de
l’âme». Sa forme en pomme de pin a été souvent reprise comme symbole
ésotérique depuis les temps les plus reculés. L’œil d’Horus est une image des
glandes de la base du cerveau. La glande pinéale, centre de notre spiritualité : La glande pinéale
serait la partie la plus importante de notre système nerveux. Elle est d’une
certaine manière notre «antenne spirituelle», l’équivalent physique d’un
3°œil. Elle joue un rôle essentiel pour atteindre des niveaux plus élevés de
conscience tout en restant dans un corps physique. La glande pinéale est le
centre de nos capacités extrasensorielles à l’exception du clair ressenti qui
est lié à l’oreille interne. Elle a une influence déterminante sur notre
harmonie: «La lampe du corps, c’est «l’œil». Si donc ton œil est sain, ton
corps tout entier sera lumineux. Mais si ton œil est malade, ton corps tout
entier sera ténèbres» L’intérieur
de la glande pinéale contient des «cellules photosensibles» qui perçoivent la
lumière. Les mini cristaux à l’intérieur de la glande ont une propriété de
piézoluminescence. Ceci signifie que lorsqu’on applique une pression sur les
cristaux, ils émettent de la lumière, d’où sa reliance avec le 3° œil. La
glande pinéale est aussi un puissant récepteur: elle capte des
vibrations du spectre électromagnétique traduisant nos émotions, nos pensées
ou celles des esprits, voire celles d’autres personnes au moyen de la
télépathie. Ces informations sont enregistrées par le Thalamus (zone du
cerveau qui enregistre les activités sensorielles) puis d’autres zones du
cerveau les décodent comme le cortex frontal cérébral. Pour une glande pinéale active et efficace : Aujourd’hui, les
hommes ont souvent leur glande pinéale entartrée du fait de nombreuses
pollutions dont principalement les métaux lourds et le fluorure qui
circulent dans notre sang. Ce dernier se trouve dans les pâtes à dents, l’eau
du robinet et en bouteilles, les médicaments psychotropes,... Il
est important de savoir que la glande pinéale ne fait pas partie du cerveau.
Elle n’est donc pas protégée par la barrière hémato-encéphalique. Et en plus,
elle reçoit plus de sang que tous les autres organes à l’exception des reins!
Comme le sang qu’elle reçoit n’est pas filtré, il se forme une accumulation
de dépôts minéraux, aussi appelée « sable cérébral ». Avec le
temps, le sable s’accumule et produit la calcification rendant opaque et
visqueux le fluide à l’intérieur de la glande. Alors
les cristaux ne peuvent plus exercer leur propriété de
piézoluminescence. Les effets de la calcification sont la dépression,
l’anxiété, la boulimie/anorexie, la schizophrénie et d’autres formes de
maladies mentales,….La calcification vient aussi perturber la sécrétion de la
mélatonine (hormone du sommeil). Il importe de prendre soin de sa
pinéale en la décalcifiant: Zéolite, Argile bentonite, Chlorella,
Coriandre, Magnésium, Boiron Borax 30 peuvent être pris sous des formes
appropriées. Un
des meilleurs livres sur les chakras et la Kundalini. On y parle des sept
chakras des blocages, des équivalences astrologiques, des purifications, du
rôle des chakras, de la respiration, de l’énergie vitale universelle, du
système énergétique et du corps subtil de l’homme. |
CHAKRAS - manuel pratique des
chakras |
J.P.
miller |
Edition
CRISTAL |
2003 |
Centres
qui régissent nos émotions et notre énergie vitale, de la connaissance et de
la maîtrise desquels dépendent notre bien-être comme notre croissance
spirituelle, les chakras ont engendré une abondante littérature. Pourtant,
jamais un livre n’avait osé jusqu’ici aller aussi loin. Précision et justesse
des informations, accordant une large part à l’aspect pratique – trop souvent
négligé –, netteté du propos, tous les éléments semblent réunis pour faire de
cet ouvrage un classique instantané et une véritable bible pour qui
s’intéresse vraiment aux thérapies alternatives. Comment
ouvrir et stimuler vos chakras ? À quel niveau de conscience particulier
correspond tel ou tel d’entre-eux ? Existe-t-il des points de correspondance
entre cette sagesse ancienne et les autres médecines traditionnelles ? Quel
est l’apport des mantras, de la méditation ou de la télépathie pour la libre
circulation de l’énergie vitale ? Autant de questions qui se posent au novice
et auxquelles on aura rarement répondu avec une telle précision. C’est
un authentique guide d’initiation que nous offre Joan P. Miller d’une plume
concise et dépouillée de tout artifice ésotérique. Chacune des pages de ce
livre, d’une grande densité, est riche d’enseignements et vous permettra
enfin de voir clair face à ce qui constitue l’un des plus merveilleux outils
de pleine santé et de réalisation de soi : l’utilisation judicieuse de
l’énergie universelle dans notre corps et notre esprit. Lorsque
vous aurez refermé ce précieux manuel, les chakras ne possèderont plus pour
vous aucun secret ; mieux encore, vous serez à même d’utiliser cette
connaissance de manière concrète, en l’appliquant sur vous-même et sur ceux
que vous aimez. Il ne s’agit en aucun cas de substituer les méthodes qui vous
seront enseignées à un traitement allopathique, mais de compléter
harmonieusement celui-ci sans préjudice pour votre corps. Clés de la
vitalité, les chakras sont également celles de notre dimension spirituelle, par
lesquels il nous est possible d’accéder à la lumière. Parce qu’il ne néglige
aucune de ces deux voies et nous en signale pas-à-pas les tenants et
aboutissants, « le manuel pratique des chakras » est sans doute le plus
complet et le plus accessible des guides jamais publiés à ce jour. |
CHAKRAS - LA BIBLE DES
CHAKRAS |
Patricia Mercier |
Edition Trédaniel |
2007 |
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Ce
champ « d’énergie subtile » interagit avec notre corps
physique en passant à travers des spirales concentrées d’énergie. Le Yoga
appelle ces centres énergétiques tournant en spirale : Chakras ; mot sanscrit signifiant « roues de lumière ». Ce
livre qui se veut Bible des chakras, débute par la présentation des chakras
et des bioénergies subtiles existant dans le corps humain et autour de
celui-ci ; il continu par des descriptions détaillées de chacun des 7
chakras principaux, de leurs correspondances dans le corps physique, de leurs
origines dans la tradition indienne, ainsi que dans la pratique moderne du
Yoga, des exercices de respiration et de visualisation visant à équilibrer
l’énergie vitale. Les
chakras sont essentiels pour la compréhension des guérisons
holistiques ; ces sept chakras offrent des instructions faciles pour
l’utilisation des cristaux, de la couleur du son, de l’aromathérapie et de
plusieurs autres méthodes efficaces d’auto guérison,
proposant une base élargie de connaissances aux novices, aux guérisseurs et
aux praticiens. Les derniers chapitres explorent des chakras récemment découverts : étoile terrestre, Hara/nombril, causal, étoile de l’âme, porte stellaire, ainsi que les chakras cosmiques. Les chakras dans leur ensemble sont placés dans le contexte d’autres traditions, telle que taoïsme, kabbale, soufisme, religion inca, religion maya, chamanisme… Le dernier chapitre présente les chakras terrestres et célestes ainsi que les diverses façons et manière d’administrer la guérison. |
CHAKRAS - TAROT ET CHAKRAS |
Colette et Karine Silvestre |
Edition Grancher |
2015 |
Voilà
déjà près de 20 ans que Colette avait sorti un ouvrage sur Tarot et Chakras,
aujourd’hui en 2015, voilà qu’avec sa fille Karine, elle ressort le même
ouvrage mais avec une vision plus approfondi et une
connaissance qu’elle met à notre service, elle nous propose donc une longue
réflexion sur ces deux disciplines à la lumière de son expérience. Son
sous-titre est d’ailleurs éloquent : ‘’Réharmonisation
des chakras par les médecines douces ‘’. Le
Tarot de Marseille a non seulement une dimension spirituelle, ésotérique,
magique, mystérieuse et prévisionnelle mais également un intérêt symbolique
dans la connaissance de soi-même puisqu'il peut apporter de nombreux messages
ainsi qu'un réel bien-être, tant énergétique que spirituel, voire physique. Les arcanes vous aideront à mieux comprendre comment fonctionne votre corps en améliorant la circulation de vos énergies, en apaisant vos tensions et en facilitant la restructuration de vos émotions. Car c'est au niveau des chakras, centres énergétiques de l'homme, que nos déséquilibres vont, en quelque sorte, se cristalliser. Les
lames de Tarot vous éclaireront sur les solutions vous permettant de remédier
aux éventuels déséquilibres existants. Parmi celles-ci, l'aromathérapie (les
huiles essentielles) et la lithothérapie (les minéraux) sont deux méthodes
dont la mise en application, extrêmement simple, est présentée dans cet
ouvrage. D'autres
moyens sont proposés, comme les infusions, les régimes alimentaires, les
massages, le sport Cet ouvrage, destiné aux adeptes du Tarot de Marseille,
est conçu pour leur donner les moyens, par l'intermédiaire de ce support,
d'atteindre un équilibre serein entre le corps, l'esprit et l'âme grâce à
l'harmonisation des sept chakras. Lorsque
l’on commence à s’intéresser au vaste domaine de l’énergétique, à commencer
par le Yoga, on a conscience que le Tarot entretient des liens étroits avec
ce que l’on appelle les chakras, mot sanscrit que l’on peut traduire par « roue »
désignant des vortex d’énergie situés dans le corps éthérique* de chaque être
humain, invisibles à l’œil nu, à part peut-être pour certaines personnes
entraînées à en percevoir l’aura. Dans les textes anciens de l’Inde et du
Tibet, on recense près de 88 000 chakras. Cela
signifie qu’il n’y aurait pratiquement aucun point du corps humain qui ne
soit destiné à capter, transformer et transmettre l’énergie. Mais la plupart
de ces chakras sont minuscules et ne joueraient qu’un rôle secondaire dans le
système énergétique de l’être humain. C’est pourquoi on a coutume de retenir
7 chakras principaux, situés le long d’un axe vertical situé sur le devant du
corps allant du périnée au sommet du crâne, animés par un mouvement rotatif
qui varie vers la droite ou vers la gauche d’un chakra à l’autre, et selon
que l’on est un homme ou une femme. La grandeur et le taux vibratoire des
chakras déterminent la quantité et la qualité des énergies pouvant y être
captées et provenant de sources différentes. Intimement liés à l’énergie de
la Kundalini dont la force les traverse à mesure que l’être humain
augmente son niveau de conscience, ils s’expansent, se bloquent ou
dysfonctionnent selon que l’énergie y circule de manière fluide ou
disharmonieuse. Chaque
chakra est rattaché à un élément (Eau, Air, Terre, Feu), à une couleur, à un
des 5 sens, à une ou plusieurs parties du corps ainsi qu’à des organes ou des
glandes, et peut ainsi être traité dans une approche thérapeutique par les
pierres et les cristaux, l’aromathérapie, l’homéopathie, les sons, bref, tout
ce qui émet une énergie ou une vibration pouvant contribuer au rétablissement
de son fonctionnement ou à son maintien. Le Tarot, dont le foisonnement
symbolique propose une vision holistique des liens entre corps, cœur et
esprit, constitue un indicateur précieux pour nous orienter vers le
rééquilibrage de notre système énergétique. Certaines lames entretiennent une
correspondance symbolique évidente et forte avec un ou plusieurs chakras,
d’autres s’exprimeront avec un plus grand degré de liberté comme si elles
établissaient des passerelles entre telle et telle zone. Au sommaire de cet ouvrage :
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CENT (100) QUESTIONS SUR LE BOUDDHISME THERAVÂDA |
Didier Treutenaere |
Edition Soukha |
2018 |
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« La
« coproduction conditionnelle » est la traduction de l’expression paticca-samuppada ; ce nom et cette
notion très complexes rendent compte de l’action consécutive et corrélative
des différents facteurs aboutissant à la caractéristique de la souffrance.
Plus simplement, la coproduction conditionnelle démontre comment se produit dukkha
et par conséquent comment cette production peut cesser ; elle est un
approfondissement des « quatre nobles vérités » : lorsqu’un
ascète lui demandait d’où provient la souffrance, si elle est causée par
l’individu lui-même, si elle provient de quelqu’un ou de quelque chose
d’autre, ou si elle est le fruit du hasard, le Bouddha lui répondait par
l’enseignement de la coproduction conditionnelle… »L’interdépendance
totale, la non-linéarité permettent d’approcher la réalité et la beauté du
karma qui n’est pas qu’une simple causalité linéaire au sein d’une
temporalité figée. Le
Theravâda diffère d’autres systèmes comme le Mahâyâna par la fonction dévolue à la
vacuité :« La notion de « vacuité » (sunnata),
dans le bouddhisme des Therâ, désigne d’une part le
fait que toute chose est sans essence, (anattatâ)
et d’autre part la libération à laquelle le méditant accède lorsqu’il
discerne parfaitement cette « absence d’essence » ».La
méditation est donc parfois présentée sous la forme d’une voie graduelle
d’accès à la vacuité Pour le Theravâda, il n’y a,
sous la réalité du monde ou de l’individu, rien d’essentiel ou de substantiel
qui serait sa « vraie nature ». La « vacuité » n’est rien
d’autre que cela. Elle est sans rapport avec le nibbâna.
Ce « réalisme » du bouddhisme le plus ancien est donc sans commune
mesure avec le rôle central, voire unique, conféré à la « vacuité »
par les systèmes philosophiques « idéalistes » tardifs du Mahâyâna. » Ces
deux exemples nous indiquent à quel point cet ouvrage sera utile à celui qui
veut nuancer sa compréhension du bouddhisme ou des bouddhismes. Si, comme le
rappelle l’auteur, « Le Bouddha décrivait ainsi son enseignement :
« Je n’enseigne que deux choses : la souffrance et la cessation de
la souffrance. » », soit une approche très pragmatique du
quotidien, les développements de cet enseignement ont pris des formes
multiples qui ne doivent pas nous éloigner de la finalité première, très
réaliste, de l’enseignement du Bouddha. Outre des clarifications de notions
ou concepts philosophiques ou métaphysiques, l’ouvrage aborde les questions
de nourriture, de sexualité, de moralité du point de vue très tolérant du Theravâda ou répond à des questions comme « Comment
méditer ? », « Peut-on prédire l’avenir ? »,
« Pourquoi n’y-a-t-il pas de nonnes ? », « Existe-t-il
une politique bouddhiste ? » Didier Treutenaere
allie dans ce livre le souci de clarté et le respect de la subtilité de la
pensée bouddhiste. Littéralement
“la Parole des Anciens”, c’est la seule école des premiers temps du
développement du bouddhisme à s’être maintenue. Ce terme désigne actuellement
la forme primitive du bouddhisme, transmise par les moines les plus anciens
de la Communauté originelle (les thera),
jusqu’à nos jours. Il est parfois nommé bouddhisme du Sud ou bouddhisme paali ; le terme Hiinayaana,
“Petit Véhicule” ou “Véhicule de qualité inférieure”, est à proscrire pour
désigner cette tradition, car trop anachronique et péjoratif. Le Bouddha n’a
jamais rien écrit ; ses disciples, en fonction de leurs talents
respectifs, ont mémorisé ses paroles et les ont transmises oralement. Sur les
propositions de Kassapa, l’un des disciples majeurs du Bouddha, un
premier Concile se tint pendant la saison des pluies à Raajagaha,
trois mois après la mort du Bouddha (pendant le règne du roi Ajaatassatu). Il réunit cinq cents arahaa. Ananda (celui qui avait suivi le
Bouddha toute sa vie, son assistant en quelque sorte) a récité la Doctrine (Dharma)
et Upaali, la Discipline (Vinaya). Le premier Concile a compilé et arrangé
le Canon Paali, le Tipi.taka,
dans pratiquement sa forme actuelle. Les deux autres Conciles d’arahaa furent réunis respectivement 100 et 236 ans
plus tard pour à nouveau réciter la Parole du Bouddha. Le deuxième fut réuni
pour intervenir à la suite de l’indiscipline d’un groupe de moines (connus
plus tard sous le nom Mahaasaa“nghika), en
quelque sorte les instigateurs du premier schisme. Le troisième Concile eut
lieu pendant le règne de l’empereur Ashoka (IIIe siècle avant J. C.). À cette
époque il semble que les différences au sein de la Sa“ngha
étaient irréconciliables car ce Concile ne comprenait que des moines du Theravada.
Plusieurs années plus tard de nombreux bhikkhu
“déviants” quittèrent l’état monastique. L’harmonie de la
Sa“ngha retrouvée, le Dhamma-Vinaya fut à nouveau récité comme lors des deux
Conciles précédents. L’empereur Ashoka envoya de
nombreux moines dans diverses directions, à l’intérieur et à l’extérieur de
ses frontières. Le groupe envoyé à Sri Lanka sous la direction de Mahinda, fils d’Ashoka, et de Sa“nghamittaa,
sa fille, connut un grand succès. Le bouddhisme a disparu graduellement de
l’Inde du Nord pour diverses raisons, internes et externes. En Inde du Sud il
demeura solide pendant plusieurs siècles, aidé en cela par l’influence de Sri
Lanka. Il est très difficile de démêler l’histoire des différents Conciles
(toujours entre légende et Histoire). D’autres grands rassemblements de la Sa“ngha monastique
ont eu lieu par la suite, jusqu’au XXe siècle : le 4e Concile au Sri
Lanka, quelques années avant notre ère ; à cette occasion une nouvelle
assemblée d’arahaa se tint et le Tipi.taka entier ainsi que les commentaires furent
récités et consignés par écrit pour la première fois. C’est sous cette forme
qu’il nous est parvenu. Le 5e à Mandalay en Birmanie en 1871 ; le Canon Paali fut à cette occasion sculpté sur des plaques
de marbre. Le 6e de 1954 à 1956 à Rangoon, Birmanie. Le Theravada en France : On pourrait supposer que les liens avec ce qui fut
l’Indochine sont demeurés importants et que les français sont plus au fait du
bouddhisme Theravada en raison de la présence sur notre sol
d’importantes communautés issues du Laos et du Cambodge, mais il n’en est
rien. Les (relativement) nombreux centres créés par des asiatiques
fonctionnent pour la plupart en cercle fermé, un nombre infime de français
les fréquentent. Ces “pagodes” ne sont souvent que des lieux de rencontres
sociales, des endroits où se déroulent les cérémonies, où les rituels
tiennent une place prépondérante et parfois même l’on consulte les esprits et
tirent les horoscopes ! En fait peu proposent une réelle pratique. Parmi
ces derniers on peut citer, en région parisienne, le Centre Bouddhique International
au Bourget, centre Sri Lankais dirigé par le Vénérable Chandaratana,
et le Vat Khemararam à Créteil, centre cambodgien
dirigé par le Vénérable Bour Kry. Le monastère Bodhinyaanarama à Tournon sur Rhône, bien que d’approche
plus difficile, est également un endroit intéressant. Il existe d’autres
centres Theravada offrant des possibilités diverses. Voir à ce sujet le
“Guide des centres bouddhistes en France” Le nombre de moines et de nonnes
en France (mis à part les enseignants les plus connus, dont le nombre ne doit
pas excéder une demi-douzaine) est très difficile à déterminer. Beaucoup de
centres ne communiquent pas facilement ni leurs activités ni la composition
de leur communauté. Si l’on se réfère aux conditions traditionnellement
énoncées dans les Écritures bouddhiques pour que le Dhamma soit véritablement
établi dans un pays – c’est-à-dire, entre autres, qu’il existe une communauté
importante de moines autochtones – on ne peut pas vraiment considérer que
l’influence du Dhamma en France soit importante. Plusieurs moines français sont (ou
ont été) résidents en France. Le Vénérable Anigho,
au Vat Khemararam ; le Vénérable Dhammavicayo, ex-résident au
Vat Khemararam, est actuellement en Belgique dans
une filiale de ce monastère ; le Vénérable Saasana,
à la pagode du Bourget ; le Vénérable Ñaanaloka
(plusieurs années à Sri Lanka et en Birmanie) a quitté l’Ordre et vit à
Grenoble ; un autre français, le Vénérable Dhammapaalita
(Paul de Meershmann), moine pendant plusieurs
années (principalement à Sri Lanka et en Birmanie), a quitté l’Ordre peu
après son retour en France et est retourné par la suite en Asie du Sud-est où
plusieurs moines français résident ou ont résidé, en particulier le Vénérable
Tithiñaano, moine dans la lignée d’Ajahn Chah. D’autres membres français de la Sa“ngha monastique
résident en Angleterre, au sein de la communauté dirigée par Ajahn Sumedho ; dont le
monastère est Amaraavatii, au Nord-Ouest de
Londres. La voix du bouddhisme ancien, le Theravada, ne se fait guère
entendre en France, pour diverses raisons, internes et externes :
faiblesse de sa représentation, en quantité comme en qualité, difficulté
générale de communication, absence d’une structure éditrice organisée, repli
sur soi de certaines communautés, ostracisme des médias vis-à-vis d’une forme
de bouddhisme non spectaculaire et réputée austère et élitiste, volonté
d’hégémonie de certains groupes ou personnes appartenant à d’autres
traditions, intérêt du public potentiel pour des doctrines plus confortables |
CHEMINS SPIRITUELS :
PETITE ANTHOLOGIE DES PLUS BEAUX TEXTES TIBḖTAINS |
Matthieu Ricard |
Edition Nil |
2010 |
||
Outre ce rôle, il traduit, depuis plus de trente-cinq ans qu’il vit en Orient, les grands textes de la littérature bouddhiste tibétaine. C’est le fruit de ce travail d’une
vie qu’il propose ici à travers une sélection de traductions. Dans la lignée
de L’Art de la méditation, non pas une anthologie exhaustive, mais un choix,
destiné au grand public, des textes qu’il a découverts au fil de son propre
cheminement spirituel. Reflétant l’essence de la voie bouddhiste, ces textes
proviennent de paroles du Bouddha, de grands maîtres spirituels tibétains
mais aussi d’enseignements de grands maîtres de l’Inde fréquemment cités dans
les ouvrages tibétains. Ordonnée selon les différentes
étapes du cheminement spirituel, commentée étape après étape par Matthieu
Ricard avec le sens de la pédagogie qui a fait son succès, cette anthologie
offre une approche très accessible du bouddhisme à travers la quintessence de
sa littérature. Elle propose aussi un voyage philosophique et spirituel
passionnant. Elle met enfin en lumière le caractère universel de cette
philosophie fondée sur l’amour altruiste, la compassion, le développement des
qualités humaines, et tous les bienfaits qu’elle peut apporter à chacun dans
nos sociétés malades de leur individualisme et de leur matérialisme.
|
confucius –
des mots en action |
Danièle
elisseeff |
Edition
GALLIMARD |
2005 |
Nous
connaissons tous Confucius. Et pourtant, s’il fallait faire son portrait-robot,
personne ne serait capable de lui donner un vrai visage : aucun vestige
tangible, aucune trace écrite de sa main ne subsiste. Son fantôme tutélaire
n’en survit pas moins à toutes les révolutions et l’écho de son ventre
conservé dans les « Entretiens » réunis par les élèves de ses disciples,
retentit encore aujourd’hui. Ses
admirateurs saluent en lui le créateur de l’humanisme chinois. Ses
détracteurs le tournent en ridicule, dénonçant son obsession surannée des
rituels vides et castrateurs. Car un abîme sépare la personnalité d’un maître
sans nul doute charismatique, et les rigidités comportementales tirées de ses
enseignements, qui connaissent plus de 2 500 ans de commentaires et
d’adaptation à la vie sociale et politique. Danielle
Elisseff part sur les traces de ce sage élevé au
rang de héros, parfois de dieu, et retrace l’évolution du confucianisme,
composante indéracinable de la culture chinoise.
|
CONFUCIUS
- les entretiens de confucius |
Pierre
ryckmans |
Edition
GALLIMARD |
1987 |
||
Pendant
ce temps sa réputation d'homme de vision se répand. A 67 ans, il retourne
chez lui pour enseigner et écrire. Ses 'Entretiens' et ses théories,
largement popularisés par ses disciples, constituent une doctrine de perfectionnement
moral. |
CONFUCIUS -
les quatre livres de Confucius |
CONFUCIUS |
Edition
J. de Bonnot |
1981 |
Les
Quatre Livres de la Sagesse de Confucius La Grande Étude, l’Invariable Milieu,
les Entretiens de Confucius et de ses disciples et les Œuvres de Meng Tzeu Une sensibilité teintée de magie ! Une doctrine
humanitaire à la fois morale et politique, issue de l’enseignement d’un sage
et saint homme vivant au VIe siècle avant J.-C. Ce sage avait pour nom Kong
Fou-tzeu, traduit en latin par
« Confucius ». Plus
qu’une simple philosophie, sa pensée est l’expression de l’âme éternelle de
la Chine. La mystique de l’harmonie du monde et de la société sera la base de
la doctrine de Confucius. Le bambou fleurit tous les cent ans. Le prunus
fleurit tous les ans. Le pin reste toujours vert. Ces trois plantes sacrées
du Céleste Empire ont inspiré l’artiste qui, durant de longs mois, dans la
lumière et la solitude, a sculpté le décor de chaque double page de ce livre. C’est
la Bible du confucianisme. Ils représentent l’héritage spirituel de Confucius
et se nomment : ·
La grande Étude -
L’invariable
milieu - Les entretiens -
Le meng – tzeu. |
CONFUCIUS : MAXIMES ET PENSḖES |
Collection André Silvaire |
Edition du Rocher |
2003 |
Confucius fait partie de ces sages qui n’ont eux-mêmes
rien écrit, comme Socrate, mais dont chacune des paroles a été
scrupuleusement conservée par ses disciples. Depuis des siècles, il
représente la quintessence de la pensée chinoise. Il a fasciné les
Occidentaux, depuis les missionnaires jésuites du XVIIe siècle jusqu’aux «
coachs » actuels et autres gestionnaires du stress, qui trouvent dans sa
philosophie des préceptes encore applicables dans nos sociétés modernes. À
travers les 365 pensées recueillies dans ce petit recueil, regroupant les
propres aphorismes de Confucius (plus de la moitié des pensées recueillies)
et ceux de ses principaux disciples, le lecteur pourra se faire une idée
assez juste de l’ampleur de sa réflexion et en tirer parti dans sa vie de
tous les jours. Selon la tradition, son père fut
un descendant de la dynastie Shang et gouverna la province de Lu (dans
le sud-est de l'actuelle Shandong). Il épousa en secondes noces, alors qu'il
avait 70 ans, une jeune fille de 20 ans. Il mourut alors que Confucius
n'avait que trois ans et laissa sa famille dans la pauvreté. Dès l'âge de 17
ans, grâce au goût précoce pour les livres et les rites, Confucius serait
devenu précepteur. Il se maria à 24 ans et eut trois enfants (un fils, Kong
Li, et deux filles). Pour vivre, il effectuait probablement des tâches
administratives pour le chef de province. La légende affirme qu'il aurait
rencontré Lao Zi en allant consulter des annales, et qu'il aurait été si
fortement impressionné qu'il n'aurait plus parlé pendant trois jours ou un
mois. Après la mort de sa mère (en -527), il se mit à enseigner sa
connaissance des textes anciens au petit groupe de disciples qui le suivait.
Après quelques emplois subalternes à la cour de son prince, il se fait
écarter du poste et il part en -496 pour 14 ans d'errance, à la recherche
d'un souverain capable de l'écouter. Puis, il rentre définitivement à Lu pour
se consacrer à l'enseignement et la compilation de textes anciens, jusqu'à sa
mort en -479. Après plus de deux millénaires de
scholastique, il est difficile de se faire une idée juste de l'enseignement
originel de Confucius. Il est pourtant possible de comprendre les enjeux et
la teneur de sa pensée en lisant les Entretiens, livre dans lequel on voit le
Maître vivre et discuter des problèmes de son temps avec ses disciples. Bien qu'il n'ait jamais développé
sa pensée de façon théorique, on peut dessiner à grands traits ce qu'étaient
ses principales préoccupations et les solutions qu'il préconisait. Partant du
constat qu'il n'est pas possible de "vivre avec les oiseaux et les bêtes
sauvages, et qu'il faut donc vivre en bonne société avec ses
semblables", Confucius tisse un réseau de valeurs dont le but est
l'harmonie des relations humaines. En son temps, la Chine était divisée en
royaumes indépendants et belliqueux. Les luttes pour l'hégémonie rendaient la
situation instable et l'ancienne dynastie des Zhou avait perdu le rôle
unificateur et pacificateur que lui conférait le mandat du Ciel. Confucius
voulait donc restaurer ce mandat qui conférait le pouvoir et l'efficacité à
l'Empereur vertueux. Cependant, bien qu'il affirme ne rien inventer et se
contenter de transmettre la sagesse ancienne, Confucius a interprété les
anciennes institutions selon ses aspirations et il a semé les graines de ce
que certains auteurs appellent l'humanisme chinois. Mettant l'Homme au centre de ses
préoccupations et refusant de parler des esprits et de la mort, Confucius n'a
pas fondé de religion au sens occidental du terme, même si un culte lui a été
dédié par la suite. Cherchant à fonder une morale positive, structurée par
les "rites" et vivifiée par la "sincérité", mettant
l'accent sur l'étude et la rectitude, Confucius représente pour les Chinois
d'avant la Révolution, l'éducateur par excellence, mais la lecture attentive
des Entretiens montre qu'il n'a pas voulu s'ériger en maître à penser, et
qu'au contraire il voulait développer chez ses disciples l'esprit critique et
la réflexion personnelle : "Je lève un coin du voile, et si l'étudiant
ne peut découvrir les trois autres, tant pis pour lui." Un apport très important et
révolutionnaire en quelque sorte de Confucius est à chercher dans la notion
de "Junzi" ("gentilhomme") qui,
avant lui, dénotait une noblesse de sang et dont il a modifié le sens pour le
transformer en noblesse de coeur, un peu comme le mot anglais, gentleman. Son
enseignement, bien que principalement orienté vers la formation de futurs
hommes de pouvoir, était ouvert à tous, et non pas seulement aux fils de
princes. On peut faire remonter à cette impulsion de départ la longue
tradition des examens impériaux, chargés de pourvoir l'Etat en hommes
intègres et cultivés, que le plus humble paysan pouvait (en théorie) tenter.
Bien que cette institution "méritocratique" ait subi différents
avatars et distorsions, elle a certainement joué un rôle prépondérant dans la
pérennité de la culture chinoise et dans la relative stabilité de l'Empire
Céleste pendant deux millénaires. Selon Confucius, la soumission au
père et au prince va de soi et garantit la cohésion des familles et du pays,
mais elle s'accompagne d'un devoir de (respectueuses) remontrances si le père
ou le prince vont dans la mauvaise direction. De très nombreux lettrés
chinois, se réclamant à juste titre de l'enseignement de leur Maître, ont
péri ou été bannis pour avoir osé critiquer l'Empereur quand celui-ci, sous
l'emprise d'une clique du harem ou de prêtres taoïstes, ne prenait plus soin
de son peuple et laissait le pays sombrer dans la famine ou la guerre civile.
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conscience & absolu |
SRI
NISARGADATTA MAHARAJ |
Edition
LES DEUX OCEANS |
1994 |
Ce
livre contient les derniers entretiens de ce maître de sagesse, ils
représentent la quintessence de sa sagesse. Il dit et redit de chercher par nous même de nous tourner vers l’intérieur, de faire
attention aux illusions et aux apparences. Un très grand livre de
spiritualité. Pendant
plus de quarante ans Sri Nisargadatta Maharaj a
guidé et inspiré tous ceux qui sont venus à lui ; doux, affectueux, patient
ou abrupt, coupant, impatient selon les circonstances du moment, il a reçu
des personnes en quête spirituelle venues du monde entier. Jusqu'à la fin,
inlassablement, il dit et redit de ne pas se cramponner à tout ce que nous
avons lu ou entendu, de chercher par nous-mêmes, de nous tourner vers
l'intérieur ; d'être dans le " je suis " vrai, qui est aussi Conscience
et Amour. Son style répétitif fait partie de sa sagesse et de son talent
d'instructeur. Ces tout derniers entretiens représentent le meilleur de ce
qu'il avait à nous offrir, la quintessence de sa sagesse. Conscience et
Absolu est l'enseigne ultime de Sri Nisargadatta
Maharaj. Nisargadatta
est l'un des très grands sages du XXème siècle. Il est né en Inde
en 1897 et y a vécu jusqu'à sa mort en 1981 sans avoir jamais voyagé en
dehors de son pays. Il fut marié, père de 4 enfants et exerça l'activité de
commerçant de cigarettes artisanales. Disciple de Siddharameshwar
Maharaj, un maître spirituel de la doctrine de l'Advaïta Vedanta, il connut
l'accomplissement de sa quête de la vérité absolue peu d'années après la mort
de son gourou, survenue en 1936, sans l'avoir longtemps fréquenté. "J'ai
compris, j'ai réalisé, j'ai transcendé" (les qualités qui fondent de
notre mode d'existence habituel, limité et incertain) : parole forte s'il en
est ! Un livre d'entretiens avec Nisargadatta,
publié dans les années 70 par Maurice Frydman (en français : JE SUIS, aux
éditions Deux Océans), fera affluer des personnes du monde entier pour
profiter de sa sagesse au sens le plus fort du terme : sa connaissance
directe de ce qui "est avant toute discipline, plus subtil que toute
discipline, le sujet le plus subtil qui soit" pour reprendre ses mots.
Dès lors, tout en poursuivant sa vie de famille et son métier pour subvenir à
ses besoins, il donna des entretiens jusqu'à sa mort d'un cancer. Ou plutôt
jusqu'à la dissolution de celui qui fut nommé Nisargadatta
et qui ne s'identifiait pas avec Nisargadatta en
son vrai moi dont il avait réalisé la vérité : l'Absolu lui-même, l'unique et
universelle réalité. A son écoute, ainsi qu'à celle de quelques autres,
saurons-nous à notre tour comprendre la vérité ultime qui nous fonde ainsi
que le monde entier, en ayant bien en tête cette mise en garde d'un autre
très grand "connaisseur de la Vérité", Jésus, dans l'Evangile selon
Thomas : "celui qui connait le tout, s'il est privé de lui-même, est
privé du tout" ? « Notre erreur est de nous identifier au corps :
moi = le corps, et à partir de là, tout ce qui arrive à "notre" corps
(nous devrions dire : à ce corps que nous prenons pour nous, qui nous possède
!), nous arrive dans la même mesure. Il est né : nous sommes nés ; il mourra
: nous mourrons. Et entre deux, notre histoire sera exactement celle du corps
dont nous partagerons pleinement les limitations et les questions qui
lui sont propres : argent et travail, santé physique et psychologique,
réputation et vie affective ; toutes choses impossibles sans un corps pour
les vivre. Ce n'est pas que ces choses arrivent qui est un problème, ni même
une erreur : tant que le corps est là, il est naturel qu'elles arrivent. Ce
qui est anormal, et la source de tous nos problèmes, c'est que nous nous
identifions au corps au point de ne plus être rien d'autre, ou alors de
n'être seulement ce qu'on pourrait désigner par un "corps amélioré"
(d'un esprit ou d'une âme immortelle par exemple) : le corps restant le
centre absolu de notre existence qui se trouve réduite à la sienne. Que le corps soit au centre de notre perception :
l'angle à partir duquel nous prenons conscience de la réalité, très bien ;
c'est bien en lui que se lève le soleil de la conscience. Mais entre le corps
comme lieu de notre éveil à nous-mêmes qu'est la conscience, et le corps
comme identique à la conscience, en tant que l'identité avec laquelle nous
nous confondons, il y a un pas que la raison ne permet pas à elle seule de
franchir : c'est donc une croyance au sens irrationnel du terme. Ainsi, la
question à laquelle nous sommes appelés à trouver une réponse est la suivante
: qui sommes-nous véritablement ? : Si à l'opposé de l'opinion
habituelle, nous ne sommes pas l'individu qui partage les idiosyncrasies du
corps, et celles de la psyché qui est son envers, sommes-nous pour autant
"impersonnels", "rien" ainsi que le prétendent les non
dualistes ? "Il n'y a personne", "vous n'êtes personne" :
répètent-ils à l'envie. Or, si l'on pousse leur raisonnement jusqu'au bout,
nous en arrivons à dire : il n'y a personne qui lit en ce moment cette page
web ; il n'y a d'ailleurs personne qui l'ait écrite, elle n'existe donc pas.
Rien : fin de l'acte. |
20 D
dalaï lama
– ainsi parle le dalaï lama |
Cl.
B. levenson |
Edition
BALLAND |
1990 |
||
|
dalaï lama
– cent Éléphants sur un brin d’herbe. enseignements de sagesse |
dalaï lama |
Edition
du Seuil |
1990 |
Sur
le ton chaleureux et confidentiel qui lui est naturel même en présence de
nombreux interlocuteurs, le Dalaï Lama livre le fruit de ses réflexions sur
l’homme, sur l’environnement, sur la société, les institutions, la politique,
les religions.
|
dalaï lama
– l’art du bonheur |
dalaï lama & H. CUTLER |
Edition
R. LAFFONT |
1999 |
Le
couple, la santé, les relations entre amis : pour la première fois, le Dalaï
Lama nous parle de ce qui fait notre bonheur au quotidien.
|
dalaî lama
– le pouvoir de la bontÉ |
dalaï lama |
Edition
DU CHÂTELET |
2004 |
«
Oui, on peut changer le monde. Si chaque individu s’efforce de faire le bien
autour de lui, si les dirigeants œuvrent pour la paix et la sauvegarde de
l’environnement, alors le monde aura un autre visage. La clé de tout
changement figure en nous-mêmes : nous détenons le potentiel d’amour
susceptible d’embellir notre jardin, notre pays, et même notre planète. » Sa Sainteté le Dalaï Lama
|
dalaï lama
– samsara, la vie, la mort, la renaissance |
dalaï lama |
Edition
LE PRÉ AUX CLERCS |
1996 |
||
|
DALAÏ-LAMA
- 365 mÉditations quotidiennes du dalaï-lama |
dalaï-lama |
Edition
LA RENAISSANCE |
2003 |
«
Le DALAÏ-LAMA nous exhorte à développer le potentiel de bonté et d’amour que,
dit-il sans hésiter, nous possédons tous. En
faisant appel à notre expérience quotidienne, il nous montre comment devenir
un « bon être humain » et tirer le meilleur parti de notre existence. Il met
constamment l’accent sur la « responsabilité universelle », la prise de
conscience que chacun de nous, en tant que membre de la famille humaine, peut
être un artisan de la paix et un protecteur des êtres. »
|
DALAÏ-LAMA
- un simple moine – le dalaï-lama racontÉ
par ses proches |
strober & midal |
Edition
du CHATELET |
2005 |
Chef
temporel et spirituel du Tibet, le Dalaï-lama incarne la compassion, l’amour
et la non-violence. Il se définit pourtant comme un simple moine.
Des
témoignages qui dessinent une vie – l’enfance dans la société fermée du Tibet
ancestral, la fuite à Dharamsala, les débuts du mouvement
tibétain en exil… –, mais qui révèlent aussi les fondements d’un message
politique et spirituel.
|
dans la gueule du tigre |
Ramesh S. balsekar |
Edition
ADVAITA |
1998 |
Ramesh S. Balsekar
est un brillant enseignant de l’Advaita. Il a réalisé sa Vraie Nature grâce à
son gourou Nisargadatta Maharaj de la « Nathlignee ». Ce livre est une merveilleuse introduction
à l’Advaita. Les dialogues sont précis et touchent le cœur de l’Être.
|
DANS LES BOIS DE LA RḖALISATION DE DIEU – L’INFINI DANS LE FINI |
Swami Rama Tirtha |
Edition les deux Océans |
2017 |
||
La spiritualité profonde et joyeuse de Swami
Rama Tirtha va droit au but avec douceur,
s’appuyant sur le particulier pour embrasser l’infini, se laisser embrasser
et embraser par l’Un, la Totalité. Swami Vivekananda était
devenu mondialement célèbre en un éclair lors de sa participation au
parlement mondial des religions, à Chicago en 1893. Vivekananda
était un formidable orateur qui fascinait ses auditoires en parlant du
Vedanta. Cette rencontre fut fondamentale. Rama Tirtha
se décida alors pour de bon à devenir moine errant pour prêcher la
non-dualité [Advaita Vedanta] avec sa joie inspirée, sa grâce et sa douceur.
En 1898, à 25 ans, il se sentait de plus en plus attiré par le renoncement.
Il fréquenta les saints qui vivaient dans le haut-Gange à Haridwar
et Rishikesh. Il alla vivre dans la forêt de Tapovan, seul, nu, déterminé à atteindre l'illumination
ou à y mourir. Il atteint l'éveil. Il revint ensuite à son
"Forman Christian College" pour enseigner les mathématiques. Dans
cette université chrétienne, il mêlait des enseignements des Upanishads
dans ses cours de mathématiques. Scandale ! Il dut partir pour le "Government College" de Lahore..
Rama Tirtha a réussi à
intégrer la non-dualité aux moindres détails de son existence. C'était un
prédicateur ambulant en langues populaires. Plutôt que les approches érudites
et intellectuelles, il préférait transmettre un vedanta pratique et simple,
dépouillé de tout sens de l'ego, menant une vie pure et bienveillante. Il se sentait
le plus heureux dans ses randonnées solitaires dans l'Himalaya, le plus
souvent en état d'extase, composant ses poèmes. Voici comment il présente le Vedanta
Pratique : « Un travail insistant, qui va de
l’avant, et non une indolence stagnante ; Le plaisir du travail au lieu de la corvée
fastidieuse ; La paix mentale et non l’ulcère de la
Suspicion ; L’organisation et non la désagrégation ; La réforme appropriée et non la coutume
conservatrice ; Un réel sentiment solide au lieu de discours
fleuri ; La poésie des faits au lieu de la fiction
spéculative ; La logique des événements au lieu de
l’autorité d’auteurs disparus ; La réalisation vivante et non de simples
citations mortes. » La pratique vise à réduire l’influence de
l’ego jusqu’à laisser toute la place au Soi, à la réalisation de « Je
suis Dieu » par la compréhension que tout désir pointe vers le Soi.
« Pour un homme qui avait atteint cet état de liberté parfaite, arrivait
un disciple qui s’asseyait à ses pieds pendant environ une année. Lorsque le
disciple était sur le point de quitter le maître, il commençait par
s’incliner à ses pieds, à s’agenouiller devant lui, à se prosterner devant
lui, comme d’est la coutume en Inde. Le maître, souriant, le relevait et lui
disait : « Mon cher, tu n’as pas encore appris tout ce que tu
pourrais apprendre. Il te manque encore beaucoup de choses ; reste
encore un peu. » Il demeurait quelques jours de plus en la sainte
présence du maître et obtenait de plus en plus d’inspiration. Son cœur était transformé
en conscience de Dieu. Il était rempli du Saint-Esprit. Il quittait la
présence du maître, ne sachant pas s’il était le disciple ou le maître
lui-même. Il partait, voyant l’univers entier, le vaste monde, comme son Soi
véritable, et l’univers entier étant son Soi réel, où pouvait-il alors aller,
lui le Soi ? Quand le Soi remplit et pénètre chaque atome, chaque
molécule, où peut-il aller ? L’idée d’aller et venir devient pour lui
sans aucune signification. » Toujours davantage d’inclusion, toujours
davantage de référence interne, Swami Rama Tirtha,
par touches légères, histoire après histoire, laisse entrevoir ce qu’il y a
derrière l’apparaître. Derrière les rivalités, l’écho de la toute-puissance
de l’Atman. Derrière la sensualité, le souvenir de la beauté du Soi immuable.
Derrière la colère, la permanence de l’absolue liberté du Soi. Etc. Chaque
thème porte une introduction à la non-dualité au cœur même de la dualité.
« Peu importe que les gens ne vous louent pas, dit Rama, peu importe que
vous ne portiez pas de nom. Ce qui est succès aux yeux du monde est pure
illusion des sens. Vous obtenez le succès sur le champ lorsque vous
ressentez : « Je suis Un avec le Tout, avec la Divinité, je suis le
succès. » Bénis ceux qui ne lisent pas les journaux, car ils verront la
Nature et, à travers la Nature, Dieu. » |
DE LA MORT A
LA VIE -
TRANSMIGRATION ET RḖINCARNATION - SCIENCE ET
BOUDDHISME - |
Jean-Pierre
Schnetzler |
Edition Dervy |
2001 |
Avec la
sobriété érudite qui est la sienne, Jean Pierre Schnetzler expose ici
l'approche bouddhiste de l'état du Bardo, c'est-à-dire de l'état d'après la
mort. Il ne s'agit pas de coutumes ou de croyances, ce ne serait pas du
bouddhisme, mais d'un cheminement logique s'appuyant sur la notion centrale
de l'impermanence d'un moi personnel. C'est un ouvrage très clair, qui se lit
facilement et qui laisse des pistes de réflexions fructueuses. Ce livre voudrait être une brève introduction au problème posé
par ce que l'Orient, indien surtout, nomme transmigration et que l'Occident
contemporain appelle réincarnation. Ce livre voudrait être une brève
introduction au problème posé par ce que l'Orient, indien surtout, nomme la
transmigration et que l'Occident contemporain appelle réincarnation. Le
deuxième terme ne rend que très partiellement compte des significations du
premier. On peut entendre par transmigration, une théorie des états multiples
de l'Etre dont la présente existence corporelle ne serait qu'un cas particulier,
pas obligatoirement unique. Ce point de vue suppose une philosophie de la
non-dualité, et un fonctionnement logique non-classique mais pas déviant,
lequel se trouve en accord avec certains aspects de la logique moderne, aussi
bien que de la vieille logique bouddhique. Il faut donc remonter aux sources
et tenter de confronter l'Orient et l'Occident au bénéfice de la vérité qui
se tient au centre. Y-a-t-il
une division entre la vie et la mort ? Pourquoi considérons-nous la mort
comme un état séparé de la vie ? Pourquoi avons-nous peur de la
mort ? Et pourquoi tant de livres ont-ils été écrits sur elle ?
Pourquoi y a-t-il une ligne de démarcation entre la vie et la mort ? Et
cette séparation est-elle réelle ou simplement arbitraire, une fabrication de
l’esprit ? Lorsque
nous parlons de la vie, nous entendons un processus de continuité en lequel
il y a identification. Moi et ma maison, moi et ma femme, moi et mon compte
en banque, moi et mon expérience. C’est ce que nous appelons la vie, n’est-ce
pas ? Vivre est un processus de continuité dans la mémoire, conscient
mais aussi inconscient, avec ses luttes, querelles, incidents, expériences,
etc. Tout cela est ce que nous appelons la vie et nous pensons à la mort
comme à son opposé. Ayant créé cet opposé, nous le redoutons et commençons à
rechercher la relation entre la vie et la mort Si nous parvenons à jeter
entre l’une et l’autre le pont de nos explications, la croyance en une
continuité, en un au-delà, nous sommes satisfaits. Nous croyons à la
réincarnation ou à une autre forme de la continuité de la pensée, et ensuite
nous essayons d’établir le rapport entre le connu et l’inconnu, entre te passé et le futur. C’est bien cela que nous faisons, n’est-ce
pas, lorsque nous posons des questions sur tes relations entre la vie et la
mort Nous voulons savoir comment jeter un pont entre le « vivre »
et le « finir ». C’est là notre désir fondamental. Pouvons-nous
connaître la « fin », qui est la mort, pendant que nous
vivons ? Je veux dire que si nous pouvions savoir, pendant que nous
vivons, ce qu’est la mort, nous n’aurions pas de problèmes. C’est parce que
nous ne pouvons pas entrer en contact avec l’inconnu pendant que nous vivons,
que nous en avons peur. Notre lutte consiste à établir un rapport entre
nous-mêmes qui sommes le résultat du connu, et l’inconnu que nous appelons
mort. Peut-il y avoir une relation entre le passé et quelque chose que
l’esprit ne peut pas concevoir et que nous appelons mort ? Pourquoi
séparons-nous les deux ? N’est-ce point parce que notre esprit ne
fonctionne que dans le champ du connu, dans le champ du continu ? L’on
ne se connaît soi-même qu’en tant que penseur, qu’en tant qu’acteur ayant
certains souvenirs de misères, de plaisirs, d’amour, d’affections,
d’expériences de toutes sortes ; l’on ne se connaît qu’en tant qu’être
continu, sans quoi Ton n’aurait aucun souvenir de soi-même
« étant » quoi que ce soit. Or, lorsque ce « quoi que ce soit » considère sa fin - que nous appelons mort -
surgit en nous la peur de l’inconnu, donc le désir d’englober l’inconnu dans
le connu, de donner une continuité au connu. Je veux dire que nous ne voulons
pas connaître une vie incluant la mort, mais nous voulons nous persuader
qu’un moyen existe de durer indéfiniment. Nous ne voulons pas connaître la
vie et la mort, mais nous voulons apprendre à durer sans fin. Ce
qui continue n’a pas de renouveau. Il ne peut rien avoir de neuf, rien de
créatif en ce qui continue. Cela semble bien évident. Au contraire, sitôt que
s’arrête la continuité, ce qui est toujours neuf devient possible. C’est
notre fin que nous redoutons. Nous ne voyons pas que le renouveau créateur et
inconnu ne peut se produire qu’en cette fin du « quoi que ce soit »
que nous croyons être. Le report quotidien de nos expériences, de nos
souvenirs et de nos infortunes, bref tout ce qui vieillit en s’accumulant,
doit mourir chaque jour pour que le renouveau puisse être. C’est chaque jour
que nous devons mourir. Le neuf ne peut pas être là où est une continuité -
le neuf étant le créatif, l’inconnu, l’éternel, Dieu si vous voulez. La
personne, l’entité continue qui est à la recherche de l’inconnu, du réel, de
l’éternel, ne le trouvera jamais, parce qu’elle ne trouvera que ce qu’elle
projette hors d’elle-même, et ce qu’elle projette n’est pas le réel. Ce n’est
que lorsque nous finissons, lorsque nous mourons que le réel peut être
connu ; et celui qui cherche une relation entre la vie et la mort, un
pont entre le continu et ce qu’il s’imagine exister au-delà, vit dans un
monde fictif, irréel, qui est une projection de lui-même. Et
est-il possible, pendant que l’on vit, de mourir, c’est-à-dire de parvenir à
sa fin, de n’être rien du tout ? Est-il possible, en vivant dans ce
monde où tout « devient » de plus en plus (ou « devient »
de moins en moins) où tout est un processus d’escalades, de réussites, de
succès, est-il possible, dans un tel inonde, de connaître la mort ?
Est-il possible d’achever chaque souvenir ? (Il ne s’agit pas des
souvenirs des faits : de l’adresse de votre domicile, etc.) Est-il
possible de mettre fin à chaque attachement intérieur, à une sécurité
psychologique, à tous les souvenirs que nous avons accumulés, emmagasinés, et
où nous puisons notre sécurité et notre bonheur ? Est-il possible de
mettre fin à tout cela, ce qui veut dire mourir chaque jour pour qu’un
renouveau puisse avoir lieu demain ? Ce n’est qu’alors que l’on connaît
la mort pendant que l’on vit Ce n’est qu’en cette mort, en cette fin, en cet
arrêt de la continuité, qu’est le renouveau, la création de ce qui est
éternel Au sommaire de cet ouvrage :Les
conflits de paradigme - Les excès de l’apologique -
Le scientisme - Christianisme et réincarnation - Les
travaux de Stevenson - les facteurs favorables et défavorables à
la prise de conscience - L’oubli, la méditation et la
recherche - le lying -
L’hypnose - La clairvoyance - Rêves
annonciateurs - Durée de l’intervalle entre la mort et la
naissance - Les malformations - les jumeaux
- Le choix du sexe - les changements de religion, de
civilisation et économique - les morts violentes -
les effets traumatiques - les souvenirs de l’Holocauste
- Renaissance dans la même famille - l’enfer -
Les fantômes - les paradis - les Expériences de mort
imminentes - la littérature grecque - la littérature
chrétienne du purgatoire - les hallucinations des mourants
- les expériences de sortie du corps - l’au-delà
- les EMI des enfants et des aveugles - les
caractéristiques du corps mental - l’attachement aux lieux
- le besoin de communiquer avec les vivants - l’autre monde
avec l’enfer et la paradis - la fin du Bardo -
les origines du complexe d’œdipe - Le Delog
au Tibet - La transmigration orientale - la conception
du bouddhisme du monde - la tripartition cosmique dans le
bouddhisme - la sphère des sens - les fantômes
- les titans - les dieux - le monde des formes
subtiles - Le monde informel - qu'’est-ce que la
transmigration ? - la logique bouddhique - le Tétralemme chez les grecs - la fonction du
rêve - les hypothèses et interprétations scientifiques,
biologiques, psychologiques, parapsychologiques et psychanalytiques
- l’état des nouvelles existences - la réincarnation pose
des problèmes au psychologue - l’inconscient aussi
préexiste - Evoluer et mourir - Renaitre
- Rôles étiologique des vies antérieures en psychologie
- La méditation - les phobies -
Homosexualité, états dépressifs et psychose - les troubles névrotiques
- Christianisme, bouddhisme et vie future - le refus de la
réincarnation par l’église - les arguments théologiques
- Résurrection et Nirvana - Pluralité des états
post-mortem - |
DÉTACHEMENT - LA VOIE DU NON - ATTACHEMENT - Pratique de la mÉditation profonde |
V. R. Dhiravamsa |
Edition
Dangles |
1979.
Réédité |
||
Un
esprit fermé ne sait pas écouter. Le bouddhisme enseigne qu’énergie et
contemplation doivent s’équilibrer dans l’attention, sans quoi l’énergie se
dissipant, on devient la proie de la lassitude et de l’ennui. Peut-être
craignez-vous l’écoute intérieure passive, laquelle exige que vous preniez du
recul par rapport à vos accumulations ? Vous sentez le besoin de posséder
autrement dit vous avez ce qu’on appelle un esprit accapareur, c’est-à-dire
l’inverse d’un esprit méditatif. Et un tel esprit est une source perpétuelle
d’ennuis…
Cette pratique qui mène à la libération n'est
pas une analyse philosophique à laquelle on adhèrerait, mais une pratique
continue, découverte par le Bouddha, qui libère l'esprit et mène à la paix
suprême. Cette paix provient du non-attachement, lorsque l'on cesse de
s'accrocher, quand notre esprit ne s'attache à rien. Nous ne sommes pas liés
par les expériences, mais par notre attachement à ces expériences. Nous
devons donc ne pas nous attacher pour ne plus souffrir. La pratique consiste
à être avec tout ce qui existe sans s'y attacher. Voir l'impermanence qui est
présente dans tous les phénomènes nous permet de ne pas nous attacher car
tout change constamment et rien ne dure. Si vous pensez aux meilleurs moments de votre
vie, où sont-ils maintenant ? Et si vous vous souvenez de périodes
douloureuses où vous avez beaucoup souffert, où vous avez été découragé,
déprimé, où sont-elles maintenant ? Qu'en reste t-il
? Que se soient de merveilleux moments ou d'horribles moments, ils n'existent
plus, mais nous nous attachons beaucoup aux expériences que nous avons eues
et nous oublions que rien ne dure. Si nous regardons notre passé nous pouvons
voir notre vie comme un rêve. Quand nous envisageons l'avenir nous anticipons
le futur, nous nous enthousiasmons pour de nouvelles possibilités, pour de
nouveaux désirs, mais ces futures expériences deviendront le passé comme
toutes les autres. Notre conditionnement est très fort, nous désirons, nous
nous agrippons, nous nous attachons à des expériences qui passent et feront
partie du passé très bientôt. Nous devons nous ouvrir au changement et ne
pas nous attacher aux expériences car tant que nous nous attachons, nous ne
sommes pas libres. Si nous voyons l'impermanence, notre attachement
diminuera. Nous pouvons vivre les expériences sans attachement quand nous
sommes conscients de leur caractère impermanent. Le Bouddha a dit qu'il est
préférable de vivre une seule journée en voyant profondément la nature
impermanente des choses plutôt que cent ans sans la voir. Ainsi l'esprit
cesse de s'attacher et nous sommes en paix et libres. Le second aspect pour lutter contre
l'attachement est l'insatisfaction, la souffrance. La souffrance du corps, de
l'esprit, dans le monde, l'injustice, la colère sont des souffrances
évidentes à voir. Un autre aspect de la souffrance est que rien n'est fiable,
durable, parce que tout est impermanent. Tout change et on ne peut se fier à
rien. Par exemple, pouvons-nous empêcher notre corps de vieillir ou de tomber
malade ? Non. Nous ne pouvons pas nous fier à notre corps car il change
constamment. Même quand nous sommes heureux, cela change à un moment ou à un
autre. Un autre aspect de la souffrance est que tout
tend au désordre. Par exemple nous nettoyons, nous rangeons, mais le désordre
apparaît à un moment donné. Ou, si nous laissons les choses telles qu'elles,
la poussière se dépose et le désordre apparaît. Cela requiert de notre part
un apport continu d’énergie pour maintenir les choses en ordre. Nous devons
prendre soin de nous-mêmes, nous nourrir, etc... et ceci est aussi un aspect
de la souffrance. Nous n'aimons pas souffrir, nous nous fermons à la
souffrance, nous résistons, nous la nions, nous l'évitons et cela demande un
courage énorme de la regarder. Quand nous acceptons la souffrance, nous nous
ouvrons et l'esprit lâche prise, ne s'y attache plus et nous en sommes libres. La troisième façon de se libérer de
l'attachement est de comprendre qu'il n'y a pas de soi. S’il n'y a pas de
soi, qui est en train de lire ce texte ou d'écouter ce discours ? Qui est
triste ? Qui est en colère ? Qui est joyeux ? Le
détachement, par rapport aux gens, aux situations de notre vie, c'est
l'indifférence la plus totale. Cela signifie que nous ayons une chose ou pas
dans notre vie, cela ne signifie rien pour nous. Ca n'a aucune espèce d'importance. Nous pouvons
ressentir cela par rapport à des objets: des bijoux très chers, un téléviseur
géant, un téléphone dernier cri, ou encore, une bibliothèque de milliers de
livres. Le
non-attachement est une notion tout à fait différente, bien connue des
bouddhistes. Il s'agit d'apprécier tout ce que l'on a dans sa vie: ses amis,
l'argent, les possessions matérielles, la santé, l'amour... l'apprécier
véritablement, chérir les moments que l'on vit avec... tout en gardant à
l'esprit qu'un jour, ceci ne fera plus partie de notre vie. C'est
l'impermanence. Rien ne reste jamais identique, et il convient de ne pas
s'attacher aux possessions matérielles, aux situations, aux amis, à son/sa
partenaire. Car un jour, la situation changera. Les amis nous quitteront
peut-être, les possessions matérielles disparaitront, les situations de notre
vie changeront. Bouddha a enseigné que s'attacher à des conditions extérieures sans cesse changeantes causait de la souffrance et qu'il fallait, par la méditation, développer cette sagesse qui vit pleinement l'instant présent sans s'y attacher car l'instant d'après sera différent de celui que l'on vient de vivre. |
DḖTACHEMENT – BRḔVES
DE SAGESSE. ABḖCEDAIRE DU DḖTACHEMENT
ET DE LA SḖRḖNITḖ |
Erik Sablé |
Edition Dervy |
2016 |
Nous retrouvons avec plaisir
Erik Sablé avec cet abécédaire de chemins vers le simple. En quelques mots,
Erik Sablé cherche le cœur de ce qui se présente dans une quête de l’essence
au quotidien. Silence, beauté,
instant présent, mort… les thèmes sont autant de regard
fixés sur un orient éternel : Envers et endroit : Nous vivons l’envers du monde. Un jour, le regard se renverse et
nous sommes à l’endroit… Corps : « Dans le lac du corps fleurit un lotus merveilleux, Où demeure la
lumière suprême, l’Absolu sans limites et sans formes… » Christianisme : Le Christ est traditionnellement lié au soleil, au coeur et à
l’or. Il présente un lien subtil avec l’étoile centrale de notre système qui génère
la lumière comme avec le métal qui ne se corrompt pas. Ce n’est d’ailleurs
pas un hasard si le jour saint des chrétiens est le dimanche, le jour du
soleil, comme celui des juifs est le samedi, le jour de Saturne, ou celui des
musulmans le vendredi, le jour de Vénus. Chaque religion possède ainsi sa
signature et cette signature correspond à une réalité profonde. Paix : Si la joie est exultation, effervescence, la paix est sobre. Elle
est proche de la sérénité. La joie c’est l’aube. La paix c’est le crépuscule, lorsque le temps
s’arrête après avoir parcouru le cercle du jour. C’est un moment d’arrêt, de
silence avant la plongée dans la nuit. La nature se tait, se recueille avant
le grand basculement dans la substance nocturne. La paix, la paix profonde,
la paix du cœur est peut-être le sceau de l’œuvre spirituelle. La poésie, la fluidité de l’écriture est ici au
service d’une spiritualité sereine et créatrice. |
DÉTACHEMENT - VIRAGAYA OU LE NON-ATTACHEMENT - |
Martin Wickramasinghe |
Edition
L’Harmattan |
1995 |
Ecrivain
bilingue (singhalais et anglais), auteur d'une cinquantaine d'ouvrages,
Martin Wickramasinghe (1890-1976) peut être considéré
comme un fondateur de la littérature singhalaise contemporaine. Ouvert aux
divers courants de la philosophie occidentale de son temps, positivisme et
marxisme, psychanalyse et existentialisme, il est toutefois resté
profondément fidèle à la philosophie bouddhiste. Il apporte ainsi une
dimension nouvelle à une littérature qui jusqu'alors faisait peu de place à
la psychologie des personnages ; mais c'est pour traduire avec sensibilité
les comportements, les sentiments, les conflits intérieurs de ses
contemporains, des contemporains qui demeurent authentiquement singhalais. Viragaya - le " non-attachement " - témoigne du
profond attachement de l'auteur au bouddhisme, prisme par lequel il fait
apparaître les nuances cachées de l'âme singhalaise, Non sans tension
intérieure, le héros prend conscience de son étrangeté par rapport à un
entourage qui sait se plier aux coutumes et qui ne se pose guère de questions
sur le pourquoi et le comment de ses actes. Ainsi se découvre-t-il, en
quelque sorte, irrémédiablement voué au non-attachement, à l'absence de
passion... Mais c'est aussi pour découvrir que la pratique de cette vertu
cardinale du bouddhisme expose à l'incompréhension des proches et au mépris
des villageois. Viragaya est le premier ouvrage
singhalais intégralement traduit et publié en langue française. Le bouddhisme
insiste sur la nécessité de chérir les autres plus que soi-même. Cela peut-il
conduire à des relations de co-dépendance dans
lesquelles une personne sacrifie tout le temps ses propres besoins et pensées
pour faire plaisir à l'autre ? Non, pas si on le comprend correctement. On
peut prendre soin des autres avec deux motivations très
différentes. Dans un cas, nous prenons soin des autres de manière
malsaine, en ayant l'air de nous sacrifier, mais en réalité en agissant par
peur ou par attachement. Les gens qui aiment les louanges, la renommées, les
relations, etc., et qui ont peur de les perdre, peuvent apparemment négliger
leurs propres besoins pour prendre soin des autres. Mais en fait, ils se
protègent eux-mêmes d'une manière stérile. Leurs attentions ne viennent pas
d'un amour véritable, mais d'une tentative égocentrique d'être heureux qui
les rend, en réalité, plus malheureux. L'autre
manière de prendre soin des autres est motivée par une affection vraie, et
c'est celle-ci qu'a encouragée le Bouddha. Cette sorte d'affection et
de respect pour les autres ne cherche pas, n'attend pas, quoi que ce soit en
retour. Elle s'enracine dans la conscience que tous les autres êtres veulent
être heureux et désirent éviter la souffrance tout autant que nous. De plus,
ils nous ont tous aidé, soit dans des vies précédentes, soit dans cette
vie-ci, en faisant leur travail, quel qu'il soit, dans la société. En
imprégnant notre esprit de ce genre de pensées, nous ressentons naturellement
de l'affection pour les autres, et notre motivation à les aider se fonde sur
un désir authentique de les voir heureux. La co-dépendance ne naît pas de ce qu'une personne, dans la relation, serait manipulatrice ou exigeante. Elle évolue quand l'attachement, la colère et la peur de deux personnes, ou plus, se nourrissent les unes des autres de manières malsaines. Si une personne a cultivé le non-attachement et agit avec amour et une compassion vrais, même si l'autre essaie, consciemment ou inconsciemment, de la manipuler, celui dont la motivation est claire ne deviendra pas dépendant d'un schéma d'interactions malsaines. |
DÉTACHEMENT ET
NON-ATTACHEMENT EN SPIRITUALITÉ |
Maître Eckhart - Bouddha - John Main |
|
Arcadia 2014 |
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Un autre aspect de la souffrance est que rien n'est
fiable, durable, parce que tout est impermanent. Tout change et on ne peut se
fier à rien. Par exemple, pouvons-nous empêcher notre corps de vieillir ou de
tomber malade ? Non. Nous ne pouvons pas nous fier à notre corps car il change
constamment. Même quand nous sommes heureux, cela change à un moment ou à un
autre. Un autre aspect de la souffrance est que tout tend au désordre. Par
exemple nous nettoyons, nous rangeons, mais le désordre apparaît à un moment
donné. Ou, si nous laissons les choses telles qu'elles, la poussière se
dépose et le désordre apparaît. Cela requiert de notre part un apport continu
d’énergie pour maintenir les choses en ordre. Nous devons prendre soin de
nous-mêmes, nous nourrir, etc... et ceci est aussi un aspect de la souffrance Nous n'aimons pas souffrir, nous nous fermons à la
souffrance, nous résistons, nous la nions, nous l'évitons et cela demande un
courage énorme de la regarder. Quand nous acceptons la souffrance, nous nous
ouvrons et l'esprit lâche prise, ne s'y attache plus et nous en sommes
libres. La troisième façon de se libérer de l'attachement est de comprendre
qu'il n'y a pas de soi. S’il n'y a pas de soi, qui est en train de lire ce
texte ou d'écouter ce discours ? Qui est triste ? Qui est en colère ?
Qui est joyeux ? Le
Détachement selon Maître Eckhart : J'ai lu beaucoup d'écrits, tant de
maîtres païens que de prophètes, de l'Ancien et du Nouveau Testament, et j'ai
recherché avec tout mon sérieux et toute mon application quelle est la plus
belle et la plus haute des vertus : par laquelle l'homme peut se conformer le
plus étroitement à Dieu et redevenir autant que possible pareil à son modèle
original, tel qu'il était en Dieu, dans lequel il n'y avait aucune différence
entre lui et Dieu, jusqu'à ce que Dieu eût créé les créatures. Et quand je
vais au fond de tout ce qui a été écrit là-dessus, aussi loin que peut
atteindre ma raison avec son témoignage et son jugement, je n'en trouve pas
d'autre que le pur détachement de toute chose créée. C'est dans ce sens que
Notre-Seigneur dit à Marthe : Une chose est nécessaire ! Ce qui veut dire :
Qui veut être inaltérable et pur doit avoir une chose, le détachement. Les maîtres ont loué aussi l'humilité de
préférence à beaucoup d'autres vertus. Mais je mets le détachement au-dessus
de toute humilité. Et cela pour la raison suivante : l'humilité peut exister
sans détachement, mais non pas le parfait détachement sans une humilité
parfaite. Car celle-ci tend à la destruction de notre moi. Or le détachement
frôle de si près le néant qu'entre le détachement parfait et le néant il n'y
a aucune différence. C'est pourquoi il ne peut absolument pas y avoir de
détachement parfait sans humilité. Mais deux vertus sont toujours mieux
qu'une. Ma seconde raison est celle-ci : l'humilité parfaite se courbe
au-dessous de toutes les créatures - par quoi l'homme sort de lui vers la
créature ; mais le détachement reste en lui-même. Or, quelque remarquable que
puisse être une telle sortie de soi-même, rester en soi-même est pourtant
toujours quelque chose d'encore plus haut. C'est pourquoi le prophète dit :
Toute la magnificence de la fille du roi vient de son intérieur. Le
détachement parfait ne connaît aucun regard sur la créature, ni fléchissement
de genou, ni fierté dans le maintien, il ne veut être nu-dessous nu-dessus
des autres, il ne veut que reposer sur lui-même, sans souci de l'amour ou de
la souffrance de personne. Il n'aspire ni à l'égalité ni à l'inégalité avec
quelque autre être que ce soit, il ne veut pas ceci ou cela, il ne veut
qu'être un avec soi-même ! Mais être ceci ou cela il ne le veut pas, car
celui qui le veut il veut être quelque chose, mais le détachement veut n'être
rien ! C'est pourquoi toutes choses sont indifférentes pour lui.
Du détachement : Maintenant, tu demanderas : qu'est
donc le détachement, pour qu'il cache en lui une pareille puissance ? Le vrai
détachement signifie que l'esprit se tient impassible dans tout ce qui lui
arrive, que ce soit agréable ou douloureux, un honneur ou une honte, comme
une large montagne se tient impassible sous un vent léger. Rien ne rend
l'homme plus semblable à Dieu que ce détachement impassible. Car que Dieu est
Dieu, cela repose sur son détachement impassible : de là découle sa pureté,
sa simplicité et son immutabilité. Si donc l'homme doit devenir semblable à
Dieu (dans la mesure où l'égalité avec Dieu peut échoir à une créature) cela
ne peut arriver que par le détachement. Il transpose ensuite l'homme en
pureté, et de celle-ci en simplicité, et de celle-ci en immutabilité ; et ces
qualités produisent une ressemblance entre Dieu et l'homme. Cette
ressemblance doit être produite par la grâce : qui ne fait qu'élever l'homme
au-dessus du temporel et le purifie de tout ce qui est passager. Tiens-le-toi
pour dit : être vide de tout le créé, cela veut dire être plein de Dieu, et être
rempli du créé, cela veut dire être vide de Dieu.
Maintenant, tu pourrais dire : Voici donc
que j'entends que toutes les prières et bonnes oeuvres sont perdues, car Dieu
ne se soucie pas qu'on veuille par là le déterminer ; et l'on dit pourtant
que Dieu veut qu'on le prie pour tout ! - Ici il faut que tu fasses bien
attention et aussi que tu me comprennes bien (si tu le peux) : d'un premier
regard éternel - si nous pouvons parler ici d'un premier regard - Dieu vit
toutes choses comme elles devaient arriver, et vit dans le même regard quand
et comment il créerait les créatures ; il vit aussi la plus infime prière ou
bonne œuvre qui serait accomplie par quiconque et vit quelle prière et quelle
dévotion il exaucerait ; il vit que tu l'invoqueras demain instamment et le
prieras avec un profond sérieux ; et cette imploration et cette prière ce
n'est pas demain seulement que Dieu l'entendra et l'exaucera, mais il l'a
exaucée dans son éternité avant que tu ne devinsses homme. Mais si ta prière n'est
pas honnête ni sérieuse, ce n'est pas maintenant que Dieu refusera de
t'entendre ; il l'a déjà refusé dans son éternité. Ainsi Dieu a tout vu de
son premier regard ; il n'opère rien à l'occasion, mais tout est déjà fait
d'avance. Ainsi donc Dieu ne cesse d'être dans son
détachement impassible : et la prière des gens et leurs bonnes oeuvres n'en
sont pas pour cela perdues, mais qui agit bien sera aussi bien récompensé.
Philippe dit : Dieu le créateur maintient les choses dans la voie et dans
l'ordre qu'il leur a donné depuis le commencement. Il n'y a chez lui rien de
fini et rien non plus de futur : il a éternellement aimé tous les saints
comme il les a prévus avant que le monde ne fût ! Et quand il arrive que se
passe dans le temps ce qu'il a prévu dans l'éternité, les hommes s'imaginent
que Dieu a pris de nouvelles dispositions. Mais quand il s'irrite contre nous
ou quand il nous fait quelque bien, nous seuls sommes
changés, lui reste immuable ; comme la lumière du soleil fait du mal
aux yeux malades et du bien aux yeux sains et pourtant reste elle-même sans
changement. Dieu ne regarde pas dans le temps et devant son regard n'arrive
rien de nouveau. C'est dans ce sens que parle aussi Isidore dans le livre sur
le bien suprême quand il dit : Maintes personnes demandent ce que Dieu
faisait avant qu'il eût créé le ciel et la terre, ou bien d'où vint en Dieu
la volonté nouvelle de créer les créatures. Je réponds : aucune volonté
nouvelle ne s'est jamais éveillée en Dieu, mais s'il est vrai que le créé n'a
pas toujours existé ainsi en lui-même comme aujourd'hui il était pourtant de
toute éternité en Dieu et en sa raison. Dieu n'a pas créé le ciel et la terre
de la même façon que nous leur assignons, à la façon humaine, un devenir,
non, mais toutes les créatures sont de toute éternité dites dans le Verbe
divin. Le détachement selon John Main : Il n’y a pas, dans le vocabulaire religieux occidental, de mot plus mal compris que détachement. Le détachement n’est pas une dissociation de soi ou une fuite de ses problèmes et responsabilités. Ce n’est pas une négation de l’amitié ou de l’affection, ni même de la passion. Le détachement est, dans son essence, détachement de la préoccupation de soi, de cette disposition d’esprit souvent inconsciente qui fait que je mets mon moi au centre de toute la création. Le détachement a tout autant partie liée avec un engagement dans l’amitié, dans la fraternité durable, dans l’amour qui dépasse et transcende le moi. Le détachement rend l’amour possible parce que l’amour n’est possible que si nous sommes détachés de la préoccupation de soi, si nous sommes sortis de l’isolement, si nous sommes libérés de l’habitude de ne rien se refuser. Le désengagement qu’implique le détachement, c’est celui de l’habitude d’utiliser autrui pour mes propres fins. |
DEWA
SANZAN : MONTAGNES SACRḖES DU JAPON |
Un voyageur |
Edition du Simorgh |
2012 |
||
Ermites des montagnes : Dewa Sanzan est l’une
des terres d’élection du Shugendô,
une tradition spirituelle millénaire au Japon. Mêlant shintoïsme et
bouddhisme, celle-ci privilégie la relation
entre l’homme et la nature. Ses adeptes, les shugenja,
recherchent la voie des pouvoirs spirituels divins par l’ascèse. Également
appelés yamabushi,
littéralement "ceux qui couchent dans la montagne", ces ermites
pratiquent de longues retraites
solitaires où ils se prêtent à des rites en grande partie secrets. On
les reconnaît aisément à leur tenue traditionnelle et on entend résonner à
travers la forêt leur horagai, sorte de conque dans laquelle ils
soufflent pour signaler leur présence. Récit de voyage à la montagne sacrée du Japon : Je penche la
tête. Le prêtre prononce des paroles sacrées en agitant au-dessus de moi ce
qui ressemble à un gros plumeau blanc, puis me tend une figurine de papier.
J'ai appris mes leçons. Je frotte le petit bonhomme partout sur mon corps,
souffle dessus trois fois, puis le dépose dans le bassin d'eau qui se trouve
devant. Dewa Sanzan est un trio de montagnes sacrées de la région du nord de
Honshu, au Japon. Depuis plus de 1000 ans, les pèlerins viennent ici pour
entraîner leur corps et purifier leur âme. Lacer ses chaussures de randonnée
pour se joindre à eux est une expérience inoubliable. Des cèdres géants du
mont Haguro aux rituels du mont Yodono, en passant par les paysages du mont
Gassan, les trois montagnes se chargent de vous rappeler que vous êtes ici
loin, très loin de chez vous. Les cèdres du mont
Haguro : L'immense
porte rouge qui marque le début du pèlerinage de Dewa Sanzan est censée
séparer le monde des hommes de celui des dieux. Et en la franchissant, on a
effectivement l'impression de s'engouffrer dans un autre monde. On se
retrouve plongé dans une forêt de gigantesques cèdres du Japon dont la
plupart ont entre 300 et 600 ans; le plus vieux, entouré d'une corde sacrée,
est réputé avoir 1400 ans. Entre ces piliers vivants serpentent 2446 marches
de pierre. Elles conduisent au sommet du mont Haguro, la plus visitée des
trois montagnes. Des vieillards comme des enfants, serviette à la main pour
éponger la sueur, grimpent patiemment les marches. En route, on rencontre un
pont rouge qui enjambe un ruisseau, une chute d'eau et une pagode de bois qui
figure sur la liste des trésors nationaux du Japon. À mi-chemin, dans une
cabane, on sert du thé vert et des nouilles. On déguste le tout assis sur des
tatamis, en admirant les rizières de la plaine du Shonai qui s'étale plus
bas. En prenant tout son temps, l'ascension de ce sommet d'à peine 414 mètres
prend une heure et demie. En haut, un impressionnant complexe de temples
attend les visiteurs. Le principal, Sanjin Gosaiden, est coiffé du plus gros
toit de chaume au pays. Le sommet est aussi accessible par la route et bon
nombre de pèlerins y affluent par autocar. Apercevoir un stationnement et des
vendeurs de souvenirs après une marche en forêt peut être désagréable, sauf que les visiteurs sont pratiquement tous japonais et
viennent ici pour une raison: prier. Les voir lancer des pièces de monnaie à
travers des grilles et taper des mains pour attirer l'attention des dieux est
tout un spectacle. Ceux qui préfèrent la
tranquillité opteront pour une nuit au Saikan, un monastère perché au sommet
de la montagne. Pour 80 $, on vous offre une chambre traditionnelle aux murs
de bois et de papier, ainsi que deux repas aussi exquis que gargantuesques
(du poisson grillé au tofu mariné en passant par la soupe aux champignons et
l'assiette de fruits, mon dîner ne comptait pas moins de 10 plats). Une nuit
au monastère permet de voir le soleil se coucher sur la plaine et de
rencontrer les yamabushis, des pèlerins errants dont l'origine se perd dans
la nuit des temps. Et il y a la balade nocturne. Si marcher parmi les temples
déserts éclairés par la lune alors que l'écho de vos pas résonne sur les
pierres ne suffit pas à vous impressionner, vous êtes aussi bien de cesser de
voyager. Parce que vous êtes irrémédiablement blasé. Les nuages du mont
Gassan : On
rejoint le mont Gassan à partir du mont Haguro en autobus. Lorsque le
chauffeur vous dépose au pied du sentier au terme d'un périlleux trajet en
lacets, on comprend que les choses sérieuses commencent. L'endroit est plongé
dans les nuages et on ne voit pas à deux pas devant soi. L'accablante chaleur
d'hier est loin derrière. Ah oui: il pleut des cordes. Capuchon rabattu, je
chemine dans ce qui semble être une vaste prairie. Pour la vue et les photos,
c'est raté. Mais pour installer une atmosphère mystique sur la montagne
sacrée, le brouillard fait tout un travail. On en voit régulièrement émerger
des statuettes et des formes qui semblent être des pierres tombales. À force
de marcher seul dans un tel paysage, on se surprend à sursauter violemment
lorsque des randonneurs circulant en sens inverse surgissent de la brume pour
vous saluer d'un geste cordial Dewa Sanzan n'est pas
l'endroit où vous irez tester vos limites physiques: il ne faut que 4,6
kilomètres pour gagner le sommet. Je l'atteins comme dans un rêve opaque. Je
parviens à repérer l'arche qui marque l'entrée du sanctuaire où se trouve un
prêtre shintoïste. Après m'avoir purifié à grands coups de plumeau, il me
laisse passer de l'autre côté. L'endroit est truffé de figurines et de
statues. Deux hommes versent un liquide dans une assiette et me font signe de
la porter à mes lèvres. Une belle surprise: du saké glacé. À deux pas de là,
une auberge offre le même accueil qu'au monastère: chambre simple mais
magnifique et repas grandioses. Puis, vers 17 h 30, un miracle: un rayon de
soleil vient frapper le livre dans lequel je m'étais plongé. Je cours à
l'extérieur pour découvrir un spectacle à couper le souffle. Le sommet s'est
dégagé pour dévoiler, plus bas, d'autres montagnes entre lesquelles
s'accrochent les nuages. Le tout est inondé de la lumière orangée du soleil
couchant. Mon appareil photo mitraille frénétiquement; 15 minutes plus tard,
le paysage se referme et tout redevient blanc. Marcher dans l'eau au
mont Yodono : Lever à 6h, déjeuner en groupe à 6h30:
ici, pas question de faire la grasse matinée. Je quitte le mont Gassan
toujours plongé dans les nuages pour descendre vers la troisième montagne,
Yodono. Difficile de dire si la brume se dissipe ou si je descends sous les
nuages, mais le soleil laisse peu à peu entrevoir les vallées et les
montagnes. Une vieille dame avec qui j'ai cassé la croûte la veille
m'interpelle et me rejoint. La petite Masako va aussi à Yodono. Trottinant devant
en gazouillant sans cesse en japonais, elle est une amusante compagne de
randonnée. Nous atteignons ensemble le sanctuaire situé à mi- montagne du
mont Yodono. Construit au pied d'une source thermale qui coule sur un rocher
orange, c'est le plus sacré des trois. Après la purification d'usage, il faut
escalader le rocher, pieds nus, au son des incantations d'un prêtre
retransmises par haut-parleurs. Irréel. Sur le chemin du
retour, il faut absolument arrêter au village d'Oami pour une vision hors de
l'ordinaire: un moine bouddhiste momifié. On dit que l'homme est mort en 1782
après s'être fait enterrer vivant au terme d'un jeûne prolongé. Sa petite
carcasse recroquevillée trône aujourd'hui derrière une vitre.Shintoïste à
tendance bouddhiste: c'est probablement la meilleure façon de décrire la
religion qui règne à Dewa Sanzan comme dans l'ensemble du Japon. Le site de
Dewa Sanzan est particulier parce qu'il est aussi un bastion du shugendo, une
branche colorée du bouddhisme qui emprunte autant à la magie taoïste qu'aux
concepts tantriques. Ses plus célèbres représentants sont les yamabushis, des
moines capables de rester assis de longues heures sous des chutes glacées ou
dans des chambres enfumées. Ceux sur lesquels je suis tombé, un père et un
fils, étaient plutôt attablés, cigarette au bec... devant deux grosses bières
chacun. C'était au monastère
du mont Haguro. Et il m'a fallu bien du temps pour avaler leur histoire, eux
qui affirment être yamabushis dans la famille... depuis 17 générations. C’est
en voyant le jeune Kishinami réciter des incantations complexes et pratiquer
toutes sortes d'exercices au cours d'une cérémonie au temple du mont Haguro
que mes doutes ont commencé à se dissiper. Une histoire incroyable qui n'aura
été ni la première ni la dernière de mon voyage à Dewa Sanzan.- Dewa Sanzan
est situé dans la région du nord de Honshu, à quatre heures et demie de train
de Tokyo.- Les sanctuaires des monts Haguro et Yodono sont accessibles par la
route; pour atteindre celui du mont Gassan, il faut enfiler ses chaussures de
randonnée. Les photos sont interdites dans tous les trois.- L'ascension des
trois sommets nécessite moins de 15 kilomètres de marche. Il est possible de
faire le trajet en une seule journée, mais il vaut mieux étaler le voyage sur
deux ou trois jours si l'on veut en profiter. |
dictionnaire amoureux de l’inde |
J.C.
carrière |
Edition
PLON |
2001 |
L’Inde
lance un défi au regard comme à la raison : tant de peuples, tant de langues,
de coutumes, de croyances, d’activités. Tant de passé dans tant de présent.
On pourrait croire qu’un tel pays n’existe pas. Et
pourtant la démocratie indienne fonctionne, et tous ces peuples n’en font
qu’un.
L’Inde,
une illusion qui ne trouve sa réalité que dans un poème. Le défi suprême, ici
accompli. Plus de détails sur cet ouvrage dans le chapitre 24
(Dictionnaire amoureux de l’Inde) |
DICTIONNAIRE DE LA SAGESSE ORIENTALE – BOUDDHISME
- HINDOUISME – EXTRÊME-ORIENT -ZEN |
Divers
auteurs |
Edition
R. Laffont |
1986 |
Il ne se passe pas
une semaine, dans les médias ou dans la culture, sans qu’il ne soit question
de l’Orient ou de l’Asie. La politique, les arts, la littérature y trouvent
un combustible éprouvé, et les conversations s’emparent de façon plus ou
moins désinvolte de sujets très délicats.
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DICTIONNAIRE
DU BOUDDHISME - ZEN |
Erik Sablé |
Edition Dervy |
2012 |
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En levant
la fleur de l'éveil, il indiquait une transmission sans parole, au-delà des
mots, de cœur à cœur. Le zen est le bouddhisme réduit à son essence, sans
fioritures, sans rituels, sans spéculations. Cette essence est l'éveil, le satori,
la connaissance de notre «nature propre», et dans le zen, le chemin qui mène
à cette connaissance est simple. Il est lui aussi réduit à l'essentiel : la
pratique du zazen, la posture parfaite, et pour l'école rinzaï,
le koan, une méditation sur des phrases énigmatiques qui ouvre sur
l'expérience non-duelle. Tout est ordonné en fonction de cette prise de
conscience. Paradoxalement,
cette «nature propre» une avec la Nature de Bouddha, n'est en rien distinct
de notre quotidien. Elle n'est pas un arrière monde,
un lointain difficilement accessible, mais la racine de notre existence. Et
le zen se caractérise aussi par ce retour au concret, au présent, à
l'expérience immédiate. L'âge d'or
du tchan chinois, l'ancêtre du zen, commença avec le sixième patriarche, Huineng et se prolongea avec Masu, Huang-po et Lin-tsi. Puis, le tchan devint le zen japonais avec des
maîtres comme Dogen, Hakuin,
Ryokan. Sous sa forme japonaise, il eut une
influence décisive sur la poésie, la calligraphie, la peinture, l'art du
jardin, mais aussi sur les arts martiaux comme le kung-fu, l'aïkido, le kendo
ou le tir à l'arc.
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20 E
ÉMERVEILLEMENT – Reportage photos de Mathieu
Ricard
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Mathieu
Ricard
|
Edition
La Martinière
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2019
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S’émerveiller
de tout, du rien, du simple, de la feuille, de la brindille, du rocher, de
l’eau. Retrouver un regard d’enfant sur la nature, son infiniment grand et
son infiniment petit. C’est vers l'émerveillement simple et instinctif, trop
souvent enfoui sous les pavés de nos villes et de nos vies, que Matthieu
Ricard nous invite à travers ses images et ses textes. « L’émerveillement
nous élève et nous invite dans notre paysage intérieur des états mentaux
sereins, vastes et ouverts qui engendrent un sentiment d’adéquation avec le
monde… » De l’Himalaya à l’Islande, de
la Patagonie au Yukan, 100 images en couleurs pour
redécouvrir les vertus de l'émerveillement et « notre affinité innée à la
Nature » L’émerveillement
évoque l’intuition dans le sens d’une évidence ou d’une révélation. Mais ces
notions relèvent du domaine de la pensée, ce qui s’écarte quelque peu du sens
premier de l’émerveillement. L’émerveillement se différencie aussi de la contemplation ou de la méditation
en ce sens qu’il n’y a nul besoin d’effort, de concentration ou
“d’absorption”. En effet, l’émerveillement arrive comme une surprise. Il est
spontané, inattendu. Il ne peut être recherché. Il en résulte un état
d’étonnement qui se traduit par un sentiment ou une sensation plus ou moins
évanescente. Dans les traditions spirituelles asiatiques, notamment le
bouddhisme, l’émerveillement est synonyme d’éveil ou d’illumination : c’est
la capacité à comprendre la nature ultime des choses. Docteur en génétique
cellulaire, Matthieu Ricard, le plus célèbre des moines
bouddhistes français, est aussi un photographe chevronné. De
l’Argentine au Canada, de l’Islande au Népal, le globe-trotteur en robe rouge
et or a immortalisé la beauté de la Terre, de la plus petite goutte d’eau aux
imposants massifs montagneux. « L’émerveillement nous élève en
invitant dans notre paysage intérieur des états mentaux sereins, vastes et
ouverts qui engendrent un sentiment d’adéquation avec le monde… », explique-t-il.
Un antidote à l’autodestruction ? « Qui cueille une fleur dérange une étoile », dit le
physicien américain Paul Dirac. Si on suit la logique de l’interdépendance
bouddhiste, cela s’applique-t-il à la Terre ? On dit aussi que le battement d’aile d’un
papillon au Brésil influe sur le climat en Europe… Il est dans la nature des
choses que toute action, tout événement et toute expérience mettent en jeu un
nombre incalculable de causes et d’effets. L’exigence absolue est d’éviter
d’engendrer sciemment de la souffrance aux êtres sensibles. L’idéal est
ensuite de faire de notre mieux pour accomplir le bien d’autrui .Le
dalaï-lama parle de « non-violence à l’égard des humains,
non-violence à l’égard des animaux et non-violence à l’égard de
l’environnement ». Notre Terre et la vie qui l’habite forment un
système interdépendant incroyablement varié et complexe. Gaïa [déesse
identifiée à la Terre par les Grecs anciens] n’est pas un être sensible,
mais les perturbations du système affectent profondément toutes les espèces
qui la peuplent. Si nous souhaitons donc protéger le plus possible les êtres
de la souffrance – en incluant les 8 millions d’espèces qui sont nos
concitoyens en ce monde –, il convient de prendre soin de notre maison.
Rappelons-nous que le mot « écologie » vient du grec oikos, qui signifie « habitat ». La nature possède-t-elle une forme de sagesse ? Tout dépend ce que
l’on entend par sagesse. La nature n’est évidemment pas un être conscient. Il
ne saurait donc être question de sagesse ou d’égarement, au sens où nous
l’entendons habituellement. Cela dit, au fil de 3,5 milliards d’années
d’évolution de la vie, par le jeu de la sélection naturelle et des lois de
cause à effet, les diverses formes de vie ont atteint un niveau de complexité
et d’interconnexion dont le fonctionnement ne peut que susciter
l’émerveillement. On dit souvent que l’intelligence est le propre de l’homme,
mais un ami professeur à Harvard plaisantait en disant que ce propre était
plutôt la stupidité, car aucune autre espèce ne s’engage volontairement et
avec persévérance dans des comportements qui, à court et à long terme,
nuisent à sa santé physique ou mentale et à ses conditions de vie. |
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