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Chapitre 19 L     Égypte - Grèce - Moyen Orient

 

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19 L

LA BIBLE ARRACHÉE AU SABLE

WERNER KELLER

Edition PUF

 1962

C’est à partir des fouilles de Mari et D'Ugarit en Egypte que l’auteur nous invite à un voyage fantastique et réel quelques siècles en arrière, car tout est écrit dans la pierre et si on compare la pierre et les écrits trouvés dans le sable des déserts d’Egypte et de Palestine, l’histoire, notre histoire, nous offre des découvertes surprenantes.

 

Dans toute l'histoire de l'humanité, il n'est pas de livre qui ait eu des effets aussi bouleversants, qui ait influencé de façon aussi décisive l'ensemble du monde occidental et qui ait bénéficié d'une diffusion aussi colossale que le "Livre des livres".

 

Les travaux de Werner Keller ont conquis des millions de lecteurs depuis près de 50 ans. Néanmoins, la science ne reste pas immobile ; depuis vingt ans, certains faits ont été corrigés, certains éléments ont été étayés par des recherches nouvelles - en particulier dans le domaine des fouilles archéologiques au Moyen-Orient. De nouvelles découvertes suscitent aujourd'hui des questions encore jamais posées. Le moment était venu d'enrichir par ces données l'oeuvre désormais classique de Werner Keller.

 

Ce travail a été conduit avec précision, compétence et conscience. En plus des très nombreux compléments apportés, on découvrira dans ces pages une partie entièrement nouvelle consacrée au Nouveau Testament. Le lecteur sera donc heureux de retrouver à la fois l'oeuvre qui l'a passionné et un livre neuf qui le fascinera. Préface de Jean-Luc Pouthier

 

LACHAUD     -      b.a. – ba des symboles Égyptiens

René lachaud

Edition  PARDES

 2002

Paradoxe : l’Égypte pharaonique qui a si bien su user du symbole, n’a pas de mots pour le désigner ! Elle n’explique pas ses symboles, elle les met seulement en œuvre dans la langue hiéroglyphique et par l’intermédiaire d’un art qui conjugue à l’infini les formes, multiplie les pistes, les indices et surtout les correspondances.

 

On entre dans la symbolique égyptienne comme dans un labyrinthe ou un jeu de l’oie.


Tout est porteur de sens : l’archer, l’arc, la flèche, la cible, la concentration, la tension de la corde, l’acuité du regard et de l’esprit, la position des pieds, la souplesse des doigts, les battements du cœur, le désir d’être efficace.


Le symbole se construit dans les méandres de notre cerveau droit avec les outils de l’intuition, de la magie et une connaissance qui repose moins sur l’intellect que sur la volonté de percevoir les mailles les plus fines du tissage.

 

En Égypte, l’artisan cisèle mieux les symboles que le philosophe ou le théologien. Ils naissent sous ses doigts dans l’épaisseur du bois, de la pierre ou de l’or. Les dieux de Kemet sont potiers, forgerons, artistes ou tailleurs de clames.

Djehouty – Thot les a enfouis dans notre mémoire ancestrale en nous laissant pour seul accès le système des réminiscences.

 Nous ne faisons que retrouver ce que nous avons toujours connu : la stratégie du vol des abeilles, la saveur des fruits sur les tables d’offrandes, les déplacements du loup, l’enroulement des cordes, le nom de toutes les pièces de la barque-sarcophage, la distance exacte qui nous sépare d’Orion, le parfum des dieux, la beauté des miroirs.

Ce B.A. – BA des symboles égyptiens vous invite donc à la découverte d’un royaume pharaonique au-delà des poncifs, des idées fausses ou reçues qui trop souvent en masquent la splendeur, en dénaturent la valeur en le ramenant à nos seuls critères occidentaux.


Pour les Égyptiens, arbres, animaux, fleurs, pierres, objets rituels, mobilier de la tombe, monuments, Nature, corps, couleurs, nombres ne parlent que du langage vibratoire de la Création, n’utilisent le symbole que pour décrire la Réalité.

 

LACHAUD    -     chamanisme dans l’Égypte pharaonique

René lachaud

Edition SIGNATURA

 2007

On est encore loin d’avoir tout compris sur cette époque complexe et mystérieuse qu’est l’Égypte pharaonique. Il ne fait aucun doute que cette grande théocratie est fortement empreinte d’un vieux fonds chamanique hérité de périodes plus anciennes. Les Shem-sou Hor, initiateurs et gardiens de la tradition égyptienne ne sont-ils pas les héritiers directs de ces êtres masqués aux formes animales de la période Nagada (entre – 5000 et – 3000= énigmatique à plus d’un titre ?  Pharaon n’est-il pas à la fois roi-prêtre et mage guérisseur ? Certains dieux ne sont-ils pas masqués et revêtus de peaux de félins pour entrer en contact avec le monde invisible des esprits ? Et le dieu sauvage Bès, nain barbu et masqué, expert en danses extatiques, n’est-il pas le dieu chaman par excellence ?

 

La glande pinéale est un petit cône au-dessus de la colonne vertébrale, un petit 3ème œil des philosophies orientales, un œil atrophié, et l’œil unique de l’alchimie dénommé « AYIN », l’œil unique et l’œil qui voit tout d’Egypte, l’œil de Ra. Cette glande pinéale produit des neuro hormones d’une importance essentielle déclenchant tout le reste de notre bio anatomie, mais lorsque nous rêvons…En général, nos rêves sont inconscients. Des preuves scientifiques récentes démontrent que la libération d’un neurotransmetteur dénommé Pinoline, que l’on retrouve dans le buisson Soma, et dont un parent se retrouve dans l’ayahuasca, lorsqu’il est produit pendant que nous rêvons, déclenche un mouvement rapide des yeux, et c’est là que nous commençons à rêver. Cette fonction de mouvement rapide des yeux est essentielle pour la santé, parce que cela prend toutes les expériences électriques non intégrées dans notre cerveau, et les assimile. Nos expériences quotidiennes sont reprises en les synthétisant en mémoire ancestrale.

 

Notre glande pinéale est en quelque sorte un deuxième organe sexuel non découvert, auquel nous avons seulement accès dans l’inconscient, lorsque nous rêvons. Le chamanisme consiste à éveiller ce deuxième organe sexuel de manière consciente. Mais cela nécessite une éducation sexuelle, une éducation alchimique chamanique, parce que c’est le cerveau supérieur qui est éveillé, lequel est généralement inconscient, un esprit très puissant qui sait comment créer notre corps, qui sait comment fabriquer nos os, une intelligence incroyable qui sait quels acides aminés il faut extraire pour former des enzymes, des protéines, etc. Notre esprit conscient n’a aucune notion de tout cela, c’est un pur nourrisson … Donc notre nature de nourrisson se trouve propulsée en une intelligence brute d’une réalité époustouflante qui est immensément intelligente et intégrée. Cela nécessite une éducation chamanique. Comment la DMT peut-elle être une drogue si des bébés la produisent dans le sein de leur mère ? Et lorsque nous faisons des rêves lucides, notre sang est saturé de DMT, ce qui veut dire que chaque fois que nous avons des rêves lucides, nous devrions être en prison. Cela signifie-t-il qu’il nous faut couper la glande pinéale, parce que la glande pinéale est un laboratoire de drogues illégales ?

 

L’atrophie de la glande pinéale a lieu vers l’âge de 12 ans, lorsque le calcium pénètre à l’intérieur - et le calcium forme des cristaux de calcium - donc à partir de 12 ans, il y a un déclin de toutes ces hormones de la vie. Les données récentes indiquent que la Pinoline constitue l’origine véritable de la dépression. Beaucoup de personnes pensent que c’est un manque de lumière qui est responsable de la dépression, et donc vous avez des médicaments tels le Prozac ou autres… Mais on vient de découvrir que c’est un manque d’obscurité adéquate, et donc de Pinoline, qui est à la base de la véritable dépression. La Pinoline est donc notre antidépresseur naturel. Mais en lien avec l’alchimie interne et externe, on sait maintenant qu’à l’âge de 12 ans, quoi que ce soit qui s’éveille spirituellement dans l’humanité, qui forme le pont entre matière et esprit, le 3ème œil, la glande pinéale, commence à s’atrophier, à durcir. Les systèmes d’initiation chamanique consistaient en une tentative d’inversion de cela, de ré-éveil de la glande pinéale, et donc vous aviez votre barmitsva à l’âge de 12 ans, vous aviez votre initiation chamanique à l’âge de 12 ans, un traitement de choc censé maintenir la glande pinéale aussi active que possible, en éveillant la sagesse ou intelligence chamanique, incluant le chamanisme du corps par les plantes, à l’âge de 12 ans. Vous trouvez cela dans certaines tribus d’Afrique du Sud, qui prennent des parents de l’ayahuasca, de la dénommée tabémanthe iboga, dont la structure correspond à l’harmaline… Ils prennent cela à l’âge de 12 ans. A ce stade, la personne devient un homme ou une femme, ils voient la mort et renaissent en tant qu’homme ou femme. Il en est de même pour les retraites en chambre noire etc.

 

La technologie chamanique consistait donc à maintenir une voie progressive d’activation de la glande pinéale. En Egypte, quand vous deveniez chamane, vous deveniez Horus ou dieu Horus parce que vous aviez des ailes pour voler. Une iconographie similaire est celle de l’animal totem du chamanisme kogi en Amazonie, ou le chamane devient l’aigle afin de naviguer. Une fois par semaine, on leur donnait du pain et du vin, le soma et l’acacia divins. Mais ensuite, quand ils allaient se marier, on les mettait dans une chambre noire, appelée touat, profondément sous terre. Dans le touat, il leur fallait faire face à leurs dragons, tout comme dans le chamanisme avec l’ayahuasca, il vous faut faire face aux seigneurs de l’ombre. En Egypte, on l’appelait Sobek. Le dragon ou crocodile est appelé Mesha. Cela est montré dans la tombe de Thoutmosis III, l’arrière, arrière, grand-père d’Akhénaton. Ici, dans sa tombe, on montre son propre rituel, il se rend dans le noir, les personnages autour de lui, les gardes, tiennent l’arbre acacia. Puis on montre l’arbre acacia émergeant de sa glande pinéale : que savaient-ils ? Ce n’est qu’en 1973 que nous avons découvert en botanique que l’acacia de Medani contient de la DMT et de la 5-MeO-DMT….seulement en 1973. Et là nous avons des images d’Egyptiens montrant la glande pinéale faisant germer un arbre acacia. Donc, ils essayaient d’inverser l’atrophie de la glande pinéale, grâce à une alimentation spéciale et grâce à une série d’initiations chamaniques. De sorte qu’en fin de compte, ils ré-éveillaient eux-mêmes leur glande pinéale, en produisant leur propre ayahuasca.

 

Fascinant éclairage que nous apporte l’auteur sur les profondeurs inexplorées de cette période égyptienne qui n’a pas encore révélé tous ses secrets

 

LACHAUD – L’INITIATION HḖROÏQUE DANS L’ḖGYPTE PHARAONIQUELES SHEMSOU HOR COMPAGNONS D’HORUS

 René  Lachaud

Edition Signatura

 2016

L’auteur aborde dans ce livre un sujet tout à fait inédit dans le domaine de l’égyptologie : celui des Shemsou Hor ou Compagnons d’Horus, étrange fraternité de guerriers, héritiers de mystérieux voyageurs arrivés des royaumes engloutis de Pount. A la fois sacerdotes et forgerons, ils sont adeptes de l’initiation héroïque et leur combat est avant tout spirituel.

 

L’ouvrage retrace l’histoire des Shemsou Hor, de leur idéal chevaleresque et des données sur lesquelles est fondée la dynamique qui permit à l’Egypte de perdurer harmonieusement pendant plusieurs millénaires et les met en scène à travers des chroniques permettant de saisir de manière à la fois subtile et concrète l’essence de leur esprit, de leur idéal et de leur action.

 

Les Suivants d'Horus (de l’égyptien ancien : Shemsou Hor) sont des divinités égyptiennes de second rang et une catégorie de demi-dieux. Dans les Textes des Pyramides, leur nom est déterminé par l'enseigne du dieu-chacal Oupouaout ce qui les place, à priori, dans la sphère de ce dieu. Cette association est confirmée par la figuration d'étendards nommés shemsou-Hor ou netjerou shemsou-Hor brandis par des prêtres d'Oupouaout dans des scènes de la fête-Sed du pharaon Niouserre (V° dynastie).

 

La compréhension du rôle exact de ces divinités est cependant rendu difficile par le fait que le terme shemsou-Hor recouvre des significations très diverses.

 

Dans le Canon royal de Turin (XIXe dynastie), la référence aux iakhou-shemsou-Hor (les esprits Shemsou-Hor) semble être une allusion aux souverains des villes de Bouto et Nekhen de la période prédynastique. Au III siècle av. J.-C., l'historien Manéthon de Sebennytos dans son Aegyptiaca se réfère à eux sous l'expression grecque de νέκυες ήμίθεοι, c'est-à-dire les « défunts demi-dieux ». Il est alors possible de penser que l'expression Shemsou-Hor soit une forme primitive ou alternative des Âmes de Pé et de Nekhen qui sont respectivement représenté comme des êtres à tête de faucon et de chacal. Ils sont certainement intimement liés à Horus et à Anubis (ou Oupouaout).

 

Il est à noter que lorsque Manéthon donne la liste de ces pharaons semi-divins, il y inclut Horus et Anubis.

La nature et la fonction des Shemsou-Hor est loin de faire l'unanimité dans le milieu égyptologique. Ce qui clair, c'est qu'ils occupent une importante position entre les humains et les grandes divinités. Le fait qu'ils étaient particulièrement dignes d'honneur est démontré par une allusion de l'Enseignement de Ptakhotep. L'écoute des maximes, le respect de la tradition permet d'entrer dans la sphère divine, ou du moins, de s'en approcher après le trépas : « Un fils qui entend est un Suivant d'Horus et c'est bon pour lui après qu'il a entendu. Lorsqu'il est âgé, il atteint l'état de bienheureux. Qu'il transmette le même message à ses enfants en renouvelant l'enseignement de son père. » Le pharaon est, entre autres, la manifestation sur terre du dieu faucon Horus dans son rôle de protecteur de son père Osiris. Dans les Textes des Pyramides, le pharaon est clairement identifié à Horus. D'une manière très naturelle, les Suivants d'Horus sont des esprits bénéfiques qui rendent légitime la fonction pharaonique en étant présent dans les listes royales (placé entre les dieux-rois et les rois humains) ou lors de célébrations royales ; la fête-Sed par exemple.

 

Shemsou Hor : Ces Rois ont été classé dans la dynastie dite « zéro ». Mais ces Rois ont quand même existé !! D’après l’Égyptologue Italien Maurizio Damiano-Appia : « A Nagada, quelques tombes, les plus grandes et les plus riches, forment un cimetière distinct (la « Nécropole T » ; d’après la nomenclature archéologique), et l’hypothèse selon laquelle il pourrait s’agir des premiers souverains d’une Vallée du Nil, culturellement et peut-être politiquement unie, n’est pas invraisemblable. »



Horus (dynastie dite zéro) : Ce qui veut dire que l’Égypte était déjà unifiée sous les « Shemsou Hor » (C’est un dogme fondamental de l’Égyptologie qui s’effondre) et la langue égyptienne était déjà formée, toutes les composantes du peuple égyptien parlait une même langue. Ils avaient un même dieu. Cet égyptologue ajoute, circonstance aggravante : « Dans les parages, on trouve également les traces d’une implantation archaïque, d’une date probablement postérieure à 3600 av. J.-C., qui fut le centre principal de la Haute Égypte avant d’être remplacée par Abydos et Hiérakonpolis » (c’est à dire Nékhen). « Cette cité (l’idée qu’il y a une cité avant Nékhen, avant Hiérakonpolis, c’est un deuxième dogme qui s’effondre) fortifiée, aujourd’hui dénommée ‘Cité Sud’, était appelé Nubet (Noubet) par les Égyptiens, ce qui signifiait ‘or’, sans doute pour faire allusion aux mines aurifères du Désert Oriental qui, à l’époque, étaient encore riches. »Donc, Nubet était la Capitale du Royaume de Haute Égypte. Nous voyons bien, qu’à cette époque, il n’y avait pas de Royaume au nord (Basse-Égypte).



A cette époque, les peuples Sémites et indo-européens étaient semi-nomades. Ils se déplaçaient en avec tous leurs paquetages. C’étaient des randonnées interminables. Ces gens-là que les historiens appellent « les Plaies mouvantes d’Asie », que les Égyptiens anciens appelaient « les Coureurs de sable », c’étaient des « dangers publics permanents » pour les peuples sédentaires (comme l’Égypte) qui devaient se protéger, faire des fortifications ; et encore, on n’était même pas à l’abri.

 

LACHAUD - HERMÈS-THOT  -  SYMBOLISME  SACRÉ  ÉGYPTIEN 

 René  Lachaud

Édition  La Pierre Philosophale

 2011

Thot-Hermès  ou le symbolisme sacré égyptien de René Lachaud est écrit comme un guide de voyage ou plutôt comme un guide initiatique, sorte d’invitation au voyage intérieur écrit par un chercheur de vérité en quête d’absolu. A sa lecture nous pénétrons dans l’intimité des temples égyptiens, page après page l’auteur partage son ressenti, son vécu, ses intuitions et ses connaissances de l’égyptologie.

 

René Lachaud, grâce à la qualité de ses recherches sur la tradition égyptienne nous offre des clés qui nous permettrons d’aborder des aspects méconnus de cette civilisation restée encore si mystérieuse à nos yeux. Ces clés opératives sont disséminées tout au long du livre comme autant de portes ou seuils à franchir avant de pénétrer dans le sanctuaire du temple.

 

Sommes- nous les dignes héritiers des « Shemsou-Hor » ou des compagnons d’Horus. Une pensée ininterrompue comme un courant souterrain depuis des millénaires se dessine au travers de la Tradition égyptienne et de ses œuvres monumentales.

 

« Ainsi Osiris devint le prototype de l’initié parfait. Quand Seth eut achevé son travail ingrat, Thot l’écorcha pour faire de ses nerfs les cordes de la lyre. La Raison organise le monde, des opposés elle extrait la quintessence de l’harmonie, Thot n’anéantit pas Seth, il le régularise ».

 

Ebranlement de nos certitudes ou de nos savoirs, René Lachaud nous invite à nous éveiller à la dimension Osirienne du mythe fondateur de l’Egypte antique.

 

Au sommaire de cet ouvrage l’auteur développe les sujets suivants :

 

Le seigneur du calame – le chemin en quinconce – Djehouty – le pendule – un dieu géomètre – le cœur d’un homme – parèdres – les douceurs de Maât – l’œuf – le vicaire de Ré – l’œil noir – locus Tenens – le babouin à la crinière luisante – Thot la menace -  la merveilleuse colline des temps primordiaux – le scribe nostalgique – Démiurge – la structure cosmique – Valentin le gnostique – les lèvres de Thot – Je suis Thot qui met Maât par écrit – le prince de Maât – V.I.T.R.I.O.L.- les seigneurs de l’écriture – Seshet destin – la peau du léopard – l’étoile de la déesse – le compas – les livres de Thot – la patte coupée du chien rouge – les dieux peuvent-ils être idiots ? – Seth la force – l’Obsidienne et l’Or – la salive de Seth et sa lumière – l’Ibis et le faucon – le cœur et la langue – l’Hor l’aveugle – le rituel contre le chaos – l’œil Oudjat – le lait de la gazelle – Isis myrionyme – la fille de Thot – Isis rosée – la vierge – le palmier doum – les beaux chemins de l’occident – Inpou – le loup d’Orient et le chien d’Occident – Hermanubis – le mercure des sages – Oupouaout – le livre des respirations – la mort selon Thot – la balance – le triangle divin – le fluide de la vie – le taureau des étoiles – la Douat – le rythme des ailes – l’Hermès aux bonnes idées – Hermès Pylaois et Hermès le filou – la plante moly – Hermès logos et Hermès Phales – Alexandrie – Sarapis – Mouseion – Agathodaimon – Trismégiste – Don Pernety – Hermétisme et Alchimie – le Mercure romain – les yeux du cœur – les âmes de Rê – livres et talismans – l’Asclépios – Marcile Ficin – le Poimandres – la vierge du monde – Louis Ménard – le dieu de l’hermétisme – les qualités de l’adepte – le monde selon l’hermétisme – le serment d’Isis la prophétesse – Opus Magna – la Chrysopée – le divin Platon  et le néo-platonisme – les gnostiques – la connaissance de soi – le secret de l’univers – le banquet des anges – le marteau et le ciseau – la langue des oiseaux – le jardin hermétique – l’embryon philosophique – le divin charabia d’Hermès – la langue arcane – la force combinatoire – le crocodile – eau sèche et feu solide – les forces dynamiques – la navette et la flèche – le hiéroglyphe du soleil – Ouroboros – les hiéroglyphes du serpent – Un le Tout – la distillation circulatoire – le vampire – caducée – le bâton – Equilibre – ouvrir le ciel et la terre – la table d’Emeraude – l’esprit unique – le soleil, la lune et le vent – la tête du corbeau – les ténèbres le fuient – la Pierre – Trois – les 7 principes de Thot – un temps viendra – la prophétie de Thot – la tombe ouverte et la tombe pyramide – Pyramidion – l’âme du monde

 

LACHAUD  -  ITINÉRAIRE POUR UNE ÉGYPTE  INTÉRIEURE

René  Lachaud 

Edition  Dervy 

 1992 

Avons-nous besoin d’un guide pour découvrir l’Egypte, ou tout simplement un nouveau territoire ? A mon avis non. J’ai toujours ressenti les guides comme une gêne, comme une entrave à une découverte libre et véritable. Il me semble que la meilleure découverte est celle que je fais, seul, de pouvoir sentir, analyser, imaginer. Ce qui fait l’attrait d’une œuvre d’art ne réside pas dans son âge ou dans ses dimensions, mais la force qui en émane et vous frappe au cœur, dans le miracle inexplicable qui a donné la vie à la matière inerte. Il faudrait voir un site aux diverses heures de la journée et ceci toute l’année et en toutes saisons, il faudrait revenir aux divers âges de la vie afin de progresser lentement, malheureusement notre époque vit très vite, trop vite.

 

Cet ouvrage ne décrit pas, il suggère, il ne s’adresse pas à l’intellect mais au cœur, ce n’est pas un livre mais un miroir ou un outil.

On ne trouvera pas dans ce livre, une description de l’Egypte, ni l’Egypte du tourisme, encore moins l’Egypte des apparences, on découvrira plutôt et c’est mon vœux le plus cher, l’Egypte que l’on porte en soi même, l’Egypte de l’émotion, de l’intérieur, celle enfin qui s’ajuste à cette pensée de Maître Eckhart : « Il ne faut pas avoir sa patrie parmi les choses extérieures »

 

Au sommaire de ce livre l’auteur nous parle de :

 

Les âmes de Kémit – le temps des Shesou-Hor – l’Egypte horienne – la beauté secrète des pyramides – les frères d’Héliopolis – Memphis :le dieu au manteau de plumes – dans la temple haut de la pyramide de Téti à Sakkara – les trois rois de Guiza – méditation sur le Nil – les prêtres de Sekhmet – le Heb-Sed :renouvellement des forces royales – le Mitre des étoiles – le labyrinthe – le naufragé – la ligature des deux terres – le Ankh :la croix pharaonique – l’Oudjat : l’œil divin d’Horus – la scarabée ou l’alchimie de la lumière – le masque du chacal – les seigneurs de l’écriture – Hiéroglyphes, Hiératique et Démotique – histoires de Papyrus – Senmout celui qui vit en fraternité avec Mout – Thotmès – le soleil noir – la statue de Thotmès III à Louxor – le Sphinx – Amenhotep fils de Hapou – le doux sycomore – Nefertiti à Berlin – le sourire d’Akhenaton – Toutankhamon – la malédiction des pharaons – la tombe d’Osimandias – Medinet Habou – la tombe de Ramsès IX dans la vallée des Rois – les momies ou le rite de réunir tout ce qui est épars – les Shaouabtis et les Sarcophages -  Tu ne mourras pas, tu es pourvu de ton Kâ – les heures de Ra – les portes de Maât me sont ouvertes – les barques solaires et autres – Le pilier Djed – les Talismans –le Nain initiateur – comprendre le mot Néter – le temple pharaonique et son enseignement ésotérique – les obélisques – Louxor – Sekhmet à Karnak, labyrinthe du dieu invisible – Abydos, île de Maât –Hermopolis, la cité des huit – le divin Poimandres – Wadjit le Cobra – Kôm Ombo le crocodile – Esna : l’Héliopolis du sud – Edfou et Horus – Philae la demeure d’Isis – Zodiaque dans le château du sistre – les religions égyptiennes – les ailes des déesses – le banquet – art et magie – géographie mystique – crocodilopolis – le Sinaï, massif de la turquoise – la chevelure de Bérénice – Cléopâtre entre Orient et Occident – Nebamon et la bibliothèque d’Alexandrie – le dernier scribe – Les Coptes, leur histoire, héritiers du pharaon, naissance de l’art chrétien – le Caire et son musée –le Fils de tous les dieux d’Egypte –

 

LACHAUD - L’ÉGYPTE ÉSOTḖRIQUE DES PHARAONS - 2 Volumes

RENÉ  LACHAUD

ÉDITION  TRAJECTOIRE

 2008

Cette encyclopédie illustrée en 2 volumes de 500 pages, est un travail considérable auquel s’est livré René Lachaud. Infatigable explorateur des rives du Nil depuis plus de trente ans, ce chercheur amoureux de cette civilisation à la spiritualité puissante s’aventure ici dans les méandres des divinités multiples, des pratiques rituelles, des secrets de la royauté, de l’empire des signes hiéroglyphes, des lieux sacrés (temples et pyramides), des mythes, des symboles opératifs, divins et naturels, de la grande aventure de la mort qui conduit à l’éternité, au travers de corpus funéraires particulièrement sophistiqués (textes des pyramides, textes des sarcophages, livre des portes, livre des deux chemins, livre des morts), sans oublier les momies, les tombes, les rites, les enseignements et les hommes.

 

L’Egypte antique est le royaume de la magie, tout à la fois une science, un art, une pratique licite, une religion avec ses dieux spécifiques et ses textes savants, ses outils, ses formules, ses amulettes et ses talismans.

 

Ces deux tomes sont abondamment illustrés par quelques 400 dessins, dont la moitié sont des originaux tracés avec un grand talent, par Isis Arnoux Lachaud. Au fil des chapitres, l’érudition éblouissante de l’auteur nous entraine au cœur des mystères de la vieille civilisation, mais aussi la plus durable (4000 ans) de l’antiquité. C’est au cœur des secrets pouvoirs du roi divin pharaon, des mystères de la mort et de la renaissance, de la science des prêtres initiés, des incantations magiques, de la compréhension des idéogrammes aux multiples sens et de toutes les facettes d’un univers fascinant, que le lecteur se trouve emporté dans une grande et mystérieuse aventure spirituelle personnelle.

 

Le Tome 1 développe les sujets suivants :

 

L’Egypte, un continent  disparu : Qui étaient et où sont passé les anciens égyptiens ? Les labyrinthes de la mémoire, le double royaume, existe-t-il un ésotérisme pharaonique ?

Hiéroglyphes ou l’empire des signes : La langue des oiseaux, la langue hiéroglyphique, l’écriture et son rituel, la palette du scribe, cerveau droit, cerveau gauche, Horapollon, alchimie graphique, idéogrammes hermétiques, l’écriture des anges, les hiéroglyphes chymiques.

La royauté ésotérique et les dieux en devenir : Le testament de Geb, la qualité horienne du roi, Shemsou Hor, le roi-cobra, les régalia, les cinq noms du protocole de Nekhbet, le roi magicien, Pharaon et l’empereur de Chine, correspondances entre les dieux égyptiens et grecs, les dieux avec leurs formes, leurs noms, leurs rôles, les néters (Netjers), les divinités parèdres ou androgynes, Apopis, le Noun, l’Ennéade d’Héliopolis, Atoum, Rê, Geb-Nout, Shou-Tefnout, Osiris et son mythe, Seth l’assassin obligé, Isis la magna mater, la magicienne, la vierge noire et première veuve, l’Or isiaque, Horus le faucon divin, Hor et Hator, Inpou le loup mystagogue, Bès le dieu nain, Meskhenet, Heket, Taoueret, Les déesses félines : Bastet, Sekmet, la féminité spirituelle de Neith, la grande déesse organisatrice Maât et l’ordo ab chaos.

Lieux sacrés, temples et pyramides : Deux chapitres sont consacrés aux temples et pyramides. Hommage à Schwaller de Lubicz et son Temple de l’Homme.

Mythes, rites et le pouvoir des symboles : Est développé les mythes, les rites et les rituels divers, comme ceux des offrandes, des semailles, du grain de blé, des miroirs. Le déchiffrement des symboles et leurs divers niveaux de lectures, les portes à franchir, la croix Ankh, l’œil Oudjat, le Djet, le Tit, Sema-Taouy, les symboles divins comme le Wadj, le Was, le Menat, le bijou de Bat. Les symboles des quatre éléments, le feu, l’air, l’eau, la terre, les points cardinaux, les minéraux et végétaux.

 

Le Tome 2  développe les points suivants :

 

La mort selon les égyptiens : L’Egypte et l’investigation de la mort, je suis Hier je suis Demain, le vocabulaire de la mort, Mort et Kheperou, les armes contre la mort, la mort alchimique, Osiris le mort parfait, l’éternité, Neheh, Djet, Ouroboros, le Douat, Netjerkhes, les textes des pyramides, les textes des sarcophages,, le livre des deux chemins, le livre des morts, la Kérostasie ou Psychostasie, le corpus funéraire de la vallée des Rois, le livre de l’Amdouat, le livre des Portes, le livre des cavernes. Les momies Chrysalides, le Natron, le chancelier divin, Momie Mumia, la momis chrysalide, le mobilier de la tombe, les rites funéraires, le rituel d’ouverture de la bouche.

Le corps Divinisé : La science de la Mélothésie, la médecine mélothésique, santé et maladie, Isis et le corps malade d’Osiris, les dieux guérisseurs, les papyrus médicaux, les médecins, Metou, la pharmacopée, la médecine Hermétique, la divine harmonie, la source héliopolitaine, le Papyrus de la dame Anhaï, le fixe et le volatil, Ba esprit voyageur, Khaibit l’ombre, Ka la force vitale et double du mort, Sekhem force de cohésion, Akh la radiance, Sahu, Ren identité vibratoire, le cœur Ib.

La magie opérative de l’Egypte : Magie mot équivoque, magie divine, un don des dieux, magie et religion, les textes magiques, Héka le néter magicien, les grands dieux de la magie : Thot, Ouret Hekaou, Seth, Bes, Taouret, Bastet, Isis, Ched le sauveur, Twtw-Tithoès. Fonction magique des Dieux  suivants: Meskhenet, Tjenenet, Nout, Mafdet, Sehet, Rê, Hor, Inpou, Oupouaout, Bebon, Choubis, Ptah, Qadesh, Min, Sobek, Amon, Meretseger, Renenounet, Hesat, Ounet, Neith, Ash, Hapy, Montou, Nefertoum, Inheret, Sarapis. Les outils de la magie : Les membres du personnel de l’Ibis, le prêtre-mage, le faiseur de pluie, le serpent vert, le mage Satni-Khaemouaset, les mains magiques, les cippes d’Horus, les lames magiques en ivoire, les hypocéphales, le miroir magique, amulettes et talismans

Al Kemet, la terre alchimique des anciens Rois d’Egypte : Les anciens Roys d’Egypte et l’art chymique, les frères chevaliers d’Héliopolis, Atoum néter chymique, le creuset mystique, Kemet-Chemia, la voie ésotérique de l’alchimie, art de transmutation, Laborare et Orare, Matéria Prima, Solve et Coagula. Les dieux chymiques : Osiris, Amon-Imm prince des rosées, Hathor la Dorée, Ptah demogorgon, Isis la mère de l’Or, Shou et Tefnout le sec et l’humide. Alexandrie creuset chymique : Un phare et une bibliothèque, Zosime de Panopolis. Le trismégiste : Deux icônes du Trismégiste, Hermès, Thot-Hermès, le Trois fois Très Grand, la Table d’Emeraude, le feu secret, le faucon d’Or fin, la pierre philosophale, le Benou-Phénix oiseau mythique, le phénix alchimique, les cendres du Benou.

Aton le Sphinx et le Scarabée : Histoire du règne d’Akhenaton, Amenhotep fils de Hapou, Nefertiti, Aton, le soleil secret, son règne et l’atonisme, le mot Sphinx et ses différentes formes, le sphinx alchimique, le songe du prince Thotmès, le scarabée, Kheper, la pierre parfaite.

 

Un livre référence pour une meilleure connaissance des mystères égyptiens.

 

LACHAUD  -   LE CHEMIN DANS LES SABLES – ICÔNES ALCHIMIQUES DU TEMPLE PHARAONIQUE

René Lachaud

 Edition Dojo

 2017

Cet ouvrage se propose de vous ouvrir les portes de l’alchimie égyptienne, de vous donner les clefs d’une lecture nouvelle des images, des hiéroglyphes, pour vous permettre d’entrer dans l’univers fascinant du plus noble de tous les arts que les dieux anciens ont transmis aux hommes intelligents, un art qui a une conscience exacerbée des correspondances entre les minéraux, les métaux, les animaux, les végétaux et les astres qui voyagent dans le ciel visible et invisible.

 

Aux temps patriarcaux, la première religion en Égypte était le monothéisme, les Égyptiens croyaient au Dieu unique, ils avaient un culte des morts et attendaient une autre vie. Peu à peu cette religion s'altéra, l'idolâtrie s'installa, des fables naquirent, et le peuple en vint à adorer des animaux. Mais les Grands-Prêtres qui avaient gardé la clef des anciens symboles et leur explication pre­mière, afin de les transmettre, eurent recours « aux Mystères », les Mystères d'Osiris et d'Isis. Dans le temple de Saïs, une statue d'Isis portait cette inscription: « Je suis tout ce qui est, qui a été, qui sera, et nul mortel n'a pu encore soulever le voile qui me couvre ». Les « Mystères» étaient une initiation réservée de rares élus ; nombreux étaient ceux qui frappaient à la porte des temples pour la demander, mais souvent dès les premières épreuves destinées à éprouver le courage et la fermeté de l'aspirant, celui-ci, épouvanté, renonçait.

 

II y avait les « Petits Mystères », ou Mystères d'Osiris, et les « Grands Mystères » ou Mystères d'Isis. Au cours des « Petits Mystères », l'aspirant était instruit dans les sciences humaines, il prenait connaissance de l'âme humaine, du mystère de la mort qui, si elle détruit le corps ne détruit pas l'esprit.

 

Aux « Grands Mystères» était réservée la « Grande Manifestation de la Lumière», révélation de la Doctrine Sacrée, « celle qu'Isis communique à ceux qui par leur persévérance dans une vie sobre, tempérante, éloignée des voluptés, des passions, aspirent à la participation de la nature divine, qui s'exercent assidûment dans nos temples à ces pratiques sévères, à ces abstinences rigoureuses, dont la fin est la connaissance du premier et souverain être que l'esprit seul peut comprendre », dit Plutarque. Mis face à face avec le Divin, connaissant l'âme divine, ils communiaient avec le Créateur, et ils parvenaient ainsi à la Conscience spirituelle la plus haute que l'homme, à l'origine, eut connue.

Les enseignements donnés dans les temples comprenaient la morale, les sciences exactes, et la Doctrine Sacrée. Il fallait parcourir six degrés symboliques avant de recevoir l'initiation complète. Les deux premiers degrés des « Petits Mystères » étaient les préparations, puis venait le troisième degré, intermédiaire entre les deux premiers, facilement accessibles, précédant les « Grands Mystères » comprenant les voyages, les symboles et l'autopsie.
Le titre du premier degré était la « sagesse» et avait pour objet la morale, les aspirants s'appelaient Thalmidites ou Disciples. Le deuxième degré avait pour titre symbolique le mot « force», et pour sujet les sciences humaines ; à ce degré, les aspirants prenaient le nom d'Hébérémites ou Associés. Le titre du troisième degré était « les obsèques », et le nom des aspirants les Mouréhimites ; au quatrième degré la « vengeance », on les nommait Bhérémites. Enfin, au sixième degré « l'autopsie », fin de l'Initiation, ils étaient les « Grands Initiés». Dès le début, l'aspirant devait faire le serment de ne rien révéler de ce qu'il apprendrait ou verrait dans le temple au cours de son initiation. Il recevait cette première initiation à genoux, les mains liées derrière le dos, la pointe d'un poignard sur la gorge, pour symboliser qu'il acceptait la mort par le poignard s'il trahissait les secrets révélés : c'était le serment du secret. En effet, les connaissances enseignées provenaient de la Révélation primitive de la vérité qu'avaient connue les anciennes civilisations.

 

Qui a construit les pyramides ? Retour à la surface où un début de vent de sable embrume les pyramides que le soleil masqué rend plus imposantes encore. Qui a construit, élevé, ajusté de ses mains ces amoncellements de 3 millions de cubes de pierre, pesant chacun parfois plus de 2 tonnes et mesurant jusqu’à 150 mètres de hauteur ? Hérodote, lui encore, parle de 100 000 ouvriers travaillant pendant vingt ans ; les chercheurs disent aujourd’hui qu’il a fallu, pendant la IVe dynastie, soixante-sept ans pour achever ces pharaoniques chantiers de Khéops, Khéphren et Mykérinos. Plus de 20 000 hommes, 3 générations d’ouvriers, de contremaîtres, de boulangers et de prêtres ; une ville chantier encombrée de pierres, de pièces de bois, d’outils, avec des ateliers de sculpture et de céramique, des entrepôts, des maisons, des cuisines et un cimetière.

 

 Il y a dix ans, un touriste américain est jeté d’un cheval qui a heureusement buté sur une brique, un mur de terre, la paroi d’une tombe. On fouille. Le cimetière est là, lui-même enfoui sous 6 à 7 mètres de gravats, étagé sur une colline aujourd’hui semée de tumulus réguliers : les « tombes des bâtisseurs » des pyramides. D’abord, en bas, 600 petites fosses mises au jour, celles des ouvriers. Aucun corps n’a été momifié, privilège des nobles et des rois, mais l’étude des « ostraca » (poteries inscrites) et des squelettes retrouvés dit qu’ils sont morts souvent vers la trentaine, qu’ils souffraient de mal au dos et d’arthrose, colonne vertébrale abîmée et genoux usés, de fractures de bras et de jambes à force de se colleter avec les masses de pierre. L’analyse aux rayons-X montre aussi que ces fractures avaient été soignées, réduites à l’aide d’attelles de bois, que des hommes amputés ont survécu longtemps dix ans et qu’un autre a subi une trépanation réussie ! Des ouvriers donc, pas des esclaves, qui se nommaient les « amis de Khéops » ou les « enivrés de Mykérinos », divisés en « phyles », groupes de 10 à 20 hommes représentés chacun par un hiéroglyphe : Vie, Endurance, Perfection. Plus haut, sur la colline, s’étalent 43 tombes des classes supérieures, prêtres ou membres de l’administration, monuments recouverts de sculptures, d’inscriptions et de titres : «  contremaître de la maçonnerie » ; « inspecteur des artisans » ; « surveillant du côté de la pyramide » et, le plus noble, « directeur du travail royal ».

 

On avance entre les « fausses portes » couvertes de hiéroglyphes, celle de Nefer-Theith, ses deux femmes et ses dix-huit enfants, les noms sont inscrits dans des cartouches, les hommes portent une chevelure de dentelle de pierre, une femme mince a le profil élégant, le corps sculpté presque élastique sous le doigt. A côté d’eux, gravé, tout ce dont les défunts ont besoin pour le grand voyage : pain, bière, fruits... Devant une autre tombe, celle de Petety et sa femme Nesy-Sokar, prêtresse d’Hathor, une inscription menace les éventuels vandales : « Ecoutez tous ! Le prêtre d’Hathor frappera deux fois quiconque d’entre vous qui entrerait dans cette tombe ou l’endommagerait. [...] Quiconque fera du mal à ma tombe, alors le crocodile, l’hippopotame et le lion le mangeront. » On redescend la colline en marchant entre les tombes, sur les morceaux de poterie, de paniers, de milliers de débris anciens qui couvrent le sable, immense cimetière dont on n’a dégagé que 20% de la surface. Tout était là, à deux pas des pyramides, près des premières villas d’habitation, des écuries de chevaux et de chameaux qui promènent les touristes. En chemin, le pied heurte une petite tombe d’un mètre de long, ouverte et protégée par une simple natte d’osier. On s’accroupit. Au bout des doigts, en position de fœtus, la tête vers le nord et le regard tourné vers l’est, un squelette toujours là, assez grand, parfaitement conservé, les pommettes fortes, les côtes serrées et fines et l’émail des dents intact. Plus de 4 500 ans qu’il attendait, ouvrier recroquevillé dans le sable, pareil à tous ceux qu’on a exhumés ici. Combien sont-ils encore, bâtisseurs de pyramides enterrés au pied de leur chef-d’œuvre ?

 

Au sommaire de cet ouvrage : Thot-Hermès, prince des alchimistes – le songe de Dieu – Le temple laboratoire de la transmutation alchimique – Kemet – Chemia – Al Kimiya – Alchimie -  Alchimie égyptienne – un art sacerdotal – Sehet, l’étoile de l’Œuvre – les temples chymiques de Denderah et Edfou – la langue ouroborique – le noble voyageur – Harpocrate, secret et silence -  Noub, le hiéroglyphe de l’or – Hathor, la puissance divine de l’or -  l’Art de la musique  -  Bès, l’homme sauvage de l’alchimie  -  le Germe, le vautour et la Maât  -  Souhet, l’œuf chymique -  la lune des philosophes – la clepsydre et le temps de l’Œuvre – Quelque chose qui ressemble au soleil -  les étoiles du ciel chymique  -  le Hiéroglyphe de la rosée  -  les vases de l’Œuvre  - le vase nef des enfants de la science -  le feu dans le creuset  -  Athanor pour échapper à la mort -  La Reyne, le Roy et l’hippopotame  -  Androgyne, la chose double  -  offrandes et ingrédients  -  solve et coagula  -  la nature mercurielle  -  le règne animal dans l’art chymique  -  les oiseaux du Trismégiste – le serpent fluidique  -  le taureau de sa mère  -  le lion vert et le lion rouge  - Aelurus, le chat -  le lièvre vitriol  -  le loup d’Egypte  -  le crocodile  -  le Benou phénix  -  la pierre philosophale vivante – le scarabée dans tous ses états  -

 

LACHAUD -  L’ḖGYPTE ET NOUS – L’ḖGYPTE MAGNḖTIQUE  ET  LA PHILOSOPHIE SINGULIḔRE DES ḖGYPTIENS                   -     Coffret de 3 livres   -

René Lachaud

Edition Dojo

2015

Nous ne parlerons pas ici des dieux, des mythes, des fastes de la civilisation pharaonique mais de l’histoire au jour le jour des Egyptiens, de leur façon d’appréhender la vie et le monde en tentant de pénétrer leur mode de pensée. Une civilisation est aussi faite de millions de petits gestes, de propos anodins, de craintes, d’espoirs, de saveurs, de pensées fugitives, de malaises diffus, de ruminations et de croyances totalement irrationnelles.

 

Chaque temple s’édifie dans une intention précise. L’ancien empire avait reconnu 42 nomes, ou provinces avec leurs propres dieux tutélaires. Le génie égyptien fut peut-être de les accepter tous comme expressions différentes d’une même réalité indicible. Le temple se trouve au cœur des cités égyptiennes, signe d’éternité au cœur du monde chaotique. Le pouvoir est théocratique : pharaon, roi, est aussi au sommet de la hiérarchie spirituelle. Deux théologies le soutiennent : La Divinité suprême est présente dans le roi pourvu qu’il soit intronisé, il devient ainsi la demeure du Très Haut. L’autre conception assure que pharaon est prédestiné au pouvoir, fils de Dieu, sa naissance est divine. Pour concilier ses deux points de vue, la théologie héliopolitaine a notifié que le Fils était inférieur au Père, et que l’initiation lui était nécessaire pour se ressouvenir de son origine et harmoniser ses deux natures.

 

Très tôt les lieux de culte furent édifiés avec la pierre. Les sables du désert menaçaient l’éternité dévolue à la maison des dieux, puisqu’ils effaçaient les constructions de bois ou d’argile séchée au soleil. Cependant Imhotep, vizir et architecte en chef du pharaon Djoser (III° dynastie vers 2670 av. JC) à Saqqarah, créa le premier monument de pierre au monde, selon l’état actuel de nos connaissances. Le Pharaon, médiateur entre la Terre et le ciel pouvait dorénavant partir au-devant de son peuple vers la résurrection grâce à cette structure montant en escalier jusqu’au ciel.

Les rayons divins y sont matérialisés et étendent une protection sur toute la vallée. De ce fait, 2000 ans plus tard, Imhotep est encore célèbre et il fut même déifié à Saqqarah. Il fut aussi grand prêtre d’Héliopolis et créa la technique de l’embaumement. Les grecs l’identifieront à Esculape (Asclépios). On lui attribue le Livre de la fondation des temples, livre dont la légende raconte qu’il était écrit en écriture ancienne.

Les vieilles coupoles en bois, les façades utilisées lors de certaines fêtes, les toits en coupole se retrouveront monumentalisés et transformés en éléments architecturaux. Les premières colonnes d’Imhotep reproduisent l’architecture végétale telles les fasciculées, les papyriformes ou enfin les cannelées qui représentent des roseaux en gerbe, et qui donneront naissance 2000 ans plus tard en Grèce aux colonnes doriques. Tout pharaon avait le devoir d’édifier un temple au dieu et celui-ci achevé, Pharaon le consacrait en “donnant la Maison à son Maître”.

 

La création du monde par la volonté d’Atoum-Rê s’effectue, selon la cosmogonie d’Héliopolis, sur une première colline, en forme de pyramide qui émerge de l’Océan primordial. De même les premiers édifices chercheront à reproduire le relief d’une colline. La colline, comme la montagne, semble immortelle. Cette conception d’un océan primordial (Noun, le chaos des origines) a peut-être été suggérée par la crue du Nil suivie du retrait des eaux.Les premiers temples intégraient toujours une fonction funéraire, ils étaient des demeures d’éternité. Ils abritaient une chapelle vouée au culte du souverain défunt. Des textes sacrés sont gravés pour lui permettre de surmonter les obstacles de l’Au-delà dans son chemin pour rejoindre son père Rê. Au cours des Ancien et Moyen Empires, cette chapelle se trouvait sur la façade est des pyramides de l’époque.

 

Dès le Nouvel Empire, le temple et la sépulture sont dissociés. Ceci apparaît nettement à Thèbes : le complexe funéraire est adossé à la montagne où le soleil se couche, sur la rive ouest “Domaine de l’Éternité”, alors qu’à l’Est s’érige le vaste temple d’Amon. Le culte funéraire assure la survie du défunt. Il faut pour cela tout d’abord que le corps soit entretenu et donc momifié. Puis il sera réveillé par le rituel d’ouverture de la bouche et nourri quotidiennement par des offrandes. Le culte perpétue sa mémoire et nous savons que le partage de la nourriture est un symbole de communion. Non pas que le défunt ait un gros appétit, mais il ne se nourrit que du Ka (énergie de vie) des aliments.

Ces cultes existent depuis la période pré-dynastique avec les offrandes, ils évolueront vers les mastabas ou l’architecture intègre une chapelle du culte; mais ces cultes funéraires tomberont en désuétude, les aliments seront peints et rassasieront magiquement par l’image, enfin le culte établira une image concrète de l’au-delà où le défunt rejoindra des champs féconds, avec des serviteurs (ouchebti) pour assurer sa subsistance. Les cultes se limiteront alors à une libation d’eau chaque décade ou encore à la simple prononciation du nom du défunt pour garantir son immortalité. Les temples non funéraires, peuvent se regrouper en deux familles : les temples solaires et les temples divins, à cella qui abritent un naos. Le naos est un tabernacle où l’on place le dieu sous la forme de son symbole sacré. Le naos se tient dans une salle dédiée, la chapelle. La colline primitive est donc figurée ou par l’obélisque, ou par une élévation progressive du sol de l’entrée jusqu’au naos du sanctuaire qui est positionné comme un tertre.


Le temple solaire
apparaît au temps des rois de la 5° dynastie, il est ajouté au temple funéraire, sur le modèle de la cité d’Héliopolis antérieure de quelques siècles. Il se compose d’un mur d’enceinte entourant plusieurs cours à ciel ouvert dont la superficie se réduisait au fur et à mesure que l’on se dirigeait vers l’est. Au plus proche de l’orient le temple nommé Hout-Benben s’offre à la lumière du soleil. En son centre un gros obélisque figure donc la butte primordiale sur laquelle naquit le soleil. Les plus anciens temples connus sont celui d’Héliopolis ainsi que ceux de la V° dynastie (2465-2323) comme celui d’Abou Gorab, près de Guiseh dont le pyramidion s’élevait à 56 mètres. Faisant face à l’obélisque, un autel souvent en albâtre, image de propreté et de pureté, permettait d’y offrir les sacrifices. Sa forme reproduisait dans les directions des points cardinaux le hiéroglyphe Hotep (offrande, paix). L’ensemble architectural comportait encore des magasins et un abattoir ainsi qu’une chapelle et des locaux pour les prêtres et le personnel du temple. Deux temples (Manjet et Meseket) ont gardé leur barque solaire, creusée dans le roc et construite en brique pour une longueur de 30 m de long. Elle était orientée d’est en ouest pour accompagner le soleil dans son voyage céleste.


Le culte solaire était établi notamment à Héliopolis. Il fut cependant répandu sur toute l’Égypte au cours de V° dynastie (après la construction des pyramides) et sur une célèbre période de la XVIII° dynastie avec Akhénaton (vers 1350 av. JC). Les cultes sont rendus en plein air et on dépose ou l’on brûle sur un autel les aliments consacrés au dieu. Le troisième type de temple, beaucoup plus répandu est le temple divin avec une enfilade de salles aboutissant à un naos qui reçoit la statue de culte du dieu. Le symbolisme axial et primordial des pyramides et des obélisques pointant vers le ciel se transfère horizontalement. Et le temple devient physiquement la maison du dieu. Si l’essence du dieu envahit l’univers, c’est la statue placée dans le recoin le plus intime et le plus secret du temple qui en est le support matériel, à l’abri de toute agression et de toute souillure.

Le temple subira maintenant l’empreinte du temps, et son architecture sera en perpétuelle gestation. Chaque souverain, chaque dynastie voudra laisser son empreinte, en sacrifiant si nécessaire les ouvrages antérieurs. Au cours des âges, la société égyptienne s’est peu à peu détournée du Sacré.


Le palais s’est dissocié du Temple et les rois s’éloignant du lien divin voudront parfois masquer un appauvrissement spirituel par des constructions toujours plus gigantesques à leur gloire personnelle. Pharaon n’est plus alors le médiateur entre Ciel et Terre selon sa mission méta-historique, et les croyants devront s’adresser maintenant directement à la Divinité. Pourtant un noyau de certitudes indestructibles traverse les âges et témoigne aujourd’hui encore d’une présence invisible habitant les mêmes formes divines et les mêmes hiéroglyphes, tous brûlants d’une foi intacte. Les 3 formes de temples s’attachaient aux trois grands mystères de la vie: naissance / création (temple divin), culmination (temple solaire) et mort (temple funéraire).


Tout le culte rituel consiste à permettre au dieu d’atteindre son enveloppe terrestre et de passer sa journée comme un dieu sur terre, dans l’objectif de maintenir l’ordre cosmique. Le culte quotidien mime la vie d’une maison dont le Dieu est le maître. Dès l’aube, les prêtres se purifient et rejoignent le naos pour accueillir le dieu qui va s’incarner dans la statue. Les prêtres présentent apportent une collation par des offrandes et aux premiers rayons du soleil entonnent un hymne au dieu. Le Grand Prêtre seul brise les scellés du naos posés la veille au soir pour ouvrir et présente les offrandes en commençant par celle de Maât. Maât est la puissance de Rê, le principe d’ordre universel, le Logos des grecs, la Shekhinah des hébreux. Offrir Maât, c’est affirmer endosser cette fonction de vérité, de justice et d’harmonie, c’est “s’habiller le cœur” pour reprendre une expression de Saint Exupéry. Les offrandes après avoir rassasié le dieu seront présentées aux dieux secondaires et finalement aux ministres du culte. Puis viennent les soins corporels : la statue est lavée, parfumée et ointe d’huile aromatiques, et on la revêt de nouveaux habits. Le midi, on purifie la statue avec de l’eau et quelques fumigations. Le soir enfin, on renouvelle les soins du matin mais pour que le dieu parte rejoindre les plans supérieurs, et le naos sera scellé jusqu’au lendemain. Quand le temple pratiquait le culte d’un animal sacré, le rituel intégrait aussi les soins de celui-ci.


Plutarque nous apprend que seuls les vêtements de lin étaient autorisés dans le temple. Les fumigations étaient indispensables au culte car le parfum est l’une des manifestations principale des divinités invisible, et la fumée devient un lieu de passage entre les deux mondes. L’encens et la myrrhe étaient les plus sacrés, et dispensaient leurs vertus purificatrices et protectrices. Ils chassent les forces négatives. La statue, forme visible de l’invisible, était régulièrement exposée au soleil sur une terrasse pour la remettre symboliquement en relation avec le ciel et que cette irradiation, affaiblie par le temps, la divinise à nouveau par la lumière, source de vie et expression du Dieu “caché”, ceci notamment lors de la fête du jour de l’An. A Dendérah, les marches conduisant par le sud à la terrasse puis revenant au naos par le nord étaient au nombre de 360, pour les 12 mois de 30 jours. Lors de certaines fêtes, la cérémonie comportait une procession. La statue, inaccessible au peuple dans le temple était alors toute proche dans son naos, portée par la barque sur les épaules des prêtres dignifiés; elle rendait des oracles à tous ceux qui la sollicitaient. Parfois la barque prenait place dans la cabine du vaisseau royal pour se rendre à un autre temple.

 

Sommaire du tome 1 : Magnétisme – Excellence – mythes et mystification  - le secret de l’immortalité  - Paradoxe – ligne de fuite – le nomarque excentrique  - les mœurs des iules – sagesse – le sexe et le rite  -  la chambre de l’or  -  magie  - la réalité psychique  -  les vaches  - atrocité -  une stèle de granit rose – rapports fusionnel avec les chats  -  ignorance  -  une réalité prévisible  -  état d’urgence – le mal – congruence – le bonheur – ancêtres -  le maître d’arme  -  Maât  -  renoncement – les poissons boulti – les chats  -  Basma  - provocation – silencieux – Osiris  - la mort – clivage – le traducteur – sarcophage  - Hubris – Sphinx - Gebelein – Toutankhamon – le crocodile  - biographie lacunaire – les sources du Nil -  le sel, le soufre et le mercure  -  Oniromancie – les scarabées – incubation – les lois de la gravitation – le royaume double – la médiocrité – L’île de Schel – spirale – les vases -  Hermopolis magna -  boucles étranges – Hétérogénèse des fins  - un conseil sur le seuil – la deuxième mort – la nécrose –

 

Sommaire du tome 2 : Hippopotame – désentravé – retour de bâton – la logique cyclique  -  sédimentation – Elias Ashmole – le pouvoir des sons – les embaumeurs – à l’ombre des arbres – Khonsou – le royaume névrotique  - les investissements affectifs – ligne de fuite – un avis autorisé -  le faucon pèlerin – le caractère imprévisible des statues  -  forces obscure – Héliopolis  -  lieu sacré – le pouvoir des signes – talismans – 3 mouches d’or  -  minéralisation – les lymphes d’Osiris  -  sacrilèges – une statue de silex – le Grand des Voyants  -  Héka -  une pensée géométrique  -  la voie humide – Bubastis – les noces chymiques  - l’ami unique des rois  -  la détection des formes pures  -  les Patèques  -  les jeux de hasard -  celui qui regarde en arrière  -  règlement de compte – photosynthèse  -  les dieux à tête ronde  -  Oniromancie 2  - un oiseau rare  - l’arpenteur  -le pouvoir des images  - un jour de plus  -  le conte du naufragé  -  Cénotaphe -  le royaume derrière la porte  - le nilomètre – signature zodiacale  - Douch – la voie sèche – le temple de Denderah  -

 

Sommaire du tome 3 : Le secrétaire intime – micrographia  - les vases canope – la tombe ouverte  - le pélican -  les frères d’Héliopolis  -  la combustion des résines – les rites funéraires – le socle des statuts -  le maître de l’escalier – le monde des esprits  - insurrection secrète  - la prophétie de Thot – la naissance de la psychanalyse  - parenté secrète  - Nagada  - un pèlerinage en Abydos -  références obédientielles  - l’invention du plaisir – Eschatologie – les mystiques déviantes  -  nous sommes monstrum – la capacité de survivre – la patte d’oie – la lame XXII  du Tarot – la mécanique des pulsions – rupture de style – la maison interdite – le potentiel magnétique – les éclaireurs – la vipère céraste – le climat général d’une période fragile  - le mystère multiple – un crime de lèse-majesté – la genèse des prodiges – minuscules apocalypses – les chemins de traverse – le processus de volatisation – hors d’atteinte – le transfuge – les allégeances réversibles – minéralisation – le sacré n’est pas épisodique – le cercle intérieur -  

 

LACHAUD - LE LIVRE DE THOT-HERMÈS LE TRISMÉGISTE   -    Tome 1

René LACHAUD

Edition RAMUEL

 1999

Tome 1 de ce récit qui nous amène de l’histoire de l’écriture à celle de l’initiation d’un jeune scribe que l’on pourra lire dans le tome 2 : Un dieu dirige le vol des oiseaux.

 

En transmettant aux hommes les hiéroglyphes Thot-Hermès leur ouvrit toutes les portes de la connaissance. Thot appartient à la mouvance de ces Grands Ancêtres Rouges venus du Mystérieux Pays de Pount et véritables civilisateurs du double royaume d'Egypte. En transmettant aux hommes les hiéroglyphes, il leur ouvrit toutes les portes de la connaissance: astrologie, géométrie, mystique, magie, rites, théurgie et maîtrise des arts opératifs. Assimilé par les Grecs à Hermès, il devint, dans le creuset d'Alexandrie, le Trismégiste, la divinité trois fois très sainte de l'Hermétisme. Cet ouvrage tente de suivre le long cheminement d'une pensée secrète issue des temples de Kemit qui irrigue toute la philosophie initiatique de l'Occident.

 

 Les Fils de Thot-Hermès le Trismégiste restent, à travers les siècles, les dépositaires, les gardiens et les acteurs de la Tradition primordiale. Trésor des Trésors, elle parle par énigmes, oblige chacun à reconstituer le message éparpillé, investit discrètement les mythes, les dieux et les genèses. Elle s'explore dans les laboratoires et s'expérimente dans le cœur des adeptes, au-delà des circonstances de l'Histoire, en se jouant de l'espace et du temps. La pensée du Trismégiste est une contre-culture, l'apprentissage d'une liberté individuelle garante de cette essence subtile qui fait la noblesse de l'homme et l'autorise à vivre en symbiose avec l'univers, dans la compréhension des Lois qui échapperont toujours au hasard.

 

LACHAUD  - UN DIEU DIRIGE LE VOL DES OISEAUX- Histoire d’un compagnon d’Horus-        Tome II  

René Lachaud

Edition Ramuel

 1999

Récit Hermétique  tome II – qui fait suite à « Le livre de Thot-Hermès le Trismégiste ».

 

Djédi est scribe, le plus mauvais scribe de Thèbes, une vie sans relief, vide, dévorée par un quotidien morose, inutile. Mais un marchand d’olives le débusque et le jette sur les routes d’un monde surprenant.

 

Des masques et des labyrinthes, la mémoire-miroir et la rencontre avec des êtres d’une autre race : magicien thérapeute, prêtresse de l’androgyne, tailleurs de pierre, scribes au savoir insondable, baliseurs du désert, un fou et un couple sans âge sur une île au bord du temps, la découverte du sphinx et de son mystère, Hapy le bondissant, le gardien du seuil, le bloc de jaspe rouge, découverte d’un mystérieux papyrus, l’étrange pouvoir des statuts, la loi des cycles, la carpe du Nil, le sacré glorieux et profitable, la prêtresse de Neith, Dieu annonce l’avenir par toutes sortes de voies,  la beauté de l’androgyne, le monde intermédiaire, Horus est avec nous, sur la route de Memphis, l’âme de Ptah, la balance, les bétyles, le problème des momies, Geb contre Nout, il faut bien comprendre le plan divin, Mérenrê, diverses pérégrinations, Shemsou-Hor.

 

Comme les pierres dans le ventre de la terre, Djédi va mûrir, lentement, douloureusement, usant sa vieille peau contre ses doutes et ses sandales sur les chemins. Il affrontera le Dragon de la ténèbre et le Sphinx de l’aube, la violence de Seth, la pureté coupante d’Horus et les énigmes récurrentes de Thot-Hermès.

 

Djédi voyageur incertain, Djédi à l’écoute des étoiles, Djédi rebelle jusqu’à l’ultime fracture. Le calame et le poignard, la splendeur des signes et la lame dans le cœur. Pour lui, pour nous, les compagnons d’Hor ouvriront-ils les portes de leur sanctuaire ?

 

LACHAUD - LES  DIEUX  MASQUÉS.  CHAMANISME  DANS  L’ÉGYPTE  PHARAONIQUE

 RENÉ  LACHAUD 

 EDITION  SIGNATURA

 2007

On est encore loin d’avoir tout compris sur cette époque complexe et mystérieuse qu’est l’Egypte pharaonique. Il ne fait aucun doute que cette grande théocratie est fortement empreinte d’un vieux fond chamanique hérité de périodes plus anciennes.

 

Les Shem-sou-Hor, initiateurs et gardiens de la tradition égyptienne ne sont-ils pas les héritiers directs de ces êtres masqués aux formes animales de la période Nagada (entre -5000 et -3000) énigmatique à plus d’un titre ?

 

Pharaon n’est-il pas à la fois roi-prêtre et mage guérisseur ? Certains dieux ne sont-ils pas masqués et revêtus de peaux de félins pour entrer en contact avec le monde invisible des esprits ? Et le dieu sauvage Bès, nain barbu et masqué, expert en danses extatiques, n’est-il pas le dieu chaman par excellence ?

 

Fascinant éclairage que nous apporte l’auteur sur les profondeurs inexplorées de cette période égyptienne qui n’a pas encore révélée tous ses secrets.

 

L’auteur développe les sujets suivants :

Le substrat chamanique de l’Egypte, les hiéroglyphes, la pensée et la philosophie chamanique, le mot Chaman, comment on devient chaman, sa naissance, ses qualités, son rôle, Pharaon roi chaman, le roi-faucon, les animaux liés et alliés au Pharaon, le roseau et l’abeille, les néters, Bès, Anubis, le grand scribe Thot  dieu à tête d’Ibis ou de singe, le crocodile Sobek, les dieux serpents, les dieux oiseaux, les félins, les vaches divines. Le mythe d’Osiris, son rituel initiatique, avec Isis il forme le couple fondateur de la religion égyptienne, méditation sur le grain de blé, le meurtre d’Osiris par Seth, le démembrement d’Osiris et son rassemblement par Isis, les arbres sacrés, le lotus anthéogène, le chaman androgyne, la kérostasie (appelée Psychostasie) avec sa dévoreuse Ammit ou Am-Mout, le rituel des offrandes, Héka la magie égyptienne.

 

LACHAUD - L’INVISIBLE PRÉSENCE –      LES DIEUX DE L’ÉGYPTE PHARAONIQUE

René  Lachaud 

Edition du Rocher

 1995

En ancienne Egypte, le mot NETER désigne la divinité, ou plutôt l’énergie divine en action. Multiples sont ses visages, mais qu’il se nomme Thot, Horus, Amon ou Ptah, il est avant tout le fluide vital « celui qui rajeunit ». Faisant fi du temps et de l’espace, il réactive sans cesse la création afin que la Maât (l’ordre) triomphe d’Isfet (le chaos). Dans cet éternel combat, l’homme assiste le Dieu et, par la puissance des rites, l’éveille et fraternise avec lui.

 

Comme les hommes et les royaumes, les dieux ont une histoire, mais les traces deviennent fragiles quand le sable les recouvre. L’auteur nous invite à remonter le temps pour retrouver ces néters fabuleux qui sont autant de clefs donnant accès à des portes secrètes. Anubis par exemple, le dieu à tête de loup, est le maître incontesté de tous les rites de momification et guide les âmes sur les chemins de l’au- delà.

 

Passerelles entre le passé et le présent, les dieux égyptiens nous parlent un langage universel qui nous prouve à quel point ils sont toujours vivants : ils ont simplement changé d’apparence. La passion et la résurrection d’Osiris, comme celle du Christ, délivre l’homme de la matière et lui promettent l’éternité. Seth, l’incarnation du mal, deviendra le Satan chrétien. Quand à Horus, vengeur de son père Osiris, il terminera sa carrière sous les traits de saint Georges terrassant le dragon. Connaître les dieux de Kémit, c’est palper l’invisible, c’est cheminer dans ce labyrinthe dont le centre est notre propre cœur.

 

Au sommaire de cet ouvrage, l’auteur développe les sujets suivants :

 

L’Invisible présence – Bès le sorcier pygmée – Anubis qui est sur ses secrets – Seth le dieu rouge – Osiris ou l’éternel retour – Les métamorphoses d’Horus – Min le dieu noir – Amon le dieu bleu – Khonsou ou l’errant – Les taureaux ou l’âme des dieux – Montou le faucon thébain – Nefertoum, le petit ange de l’aurore – Ptah le dieu au beau visage – Khnoum : le seigneur de la campagne – Sobek ou le charme des eaux – Hapy le bondissant – Thot au milieu de ses mystères – Atoum-Rê-Khépri – Aton ou les mains qui portent l’esprit – Sarapis le dieu d’Alexandrie –

 

LACHAUD - magie & initiation en Égypte pharaonique

René lachaud

Edition DANGLES

 1995

L’Égypte antique reste l’un des plus grands pôles d’attraction de nos désirs et de nos projections, individuelles ou collectives. Mais peut-on se contenter encore d’une approche uniquement descriptive et vide de sens, et ignorer la part symbolique et invisible qui fonda la puissance quasiment extraterrestre des pharaons, puis disparut avec eux ?

Spécialiste reconnu de cette riche période de l’histoire humaine, René Lachaud en est surtout un fervent amoureux, toujours prêt à aller plus loin dans la découverte de ses secrets et de ses principes mystiques. Dans cet ouvrage exceptionnel, il réussit le pari de présenter les fondements de la civilisation pharaonique de l’intérieur en nous initiant aux principes essentiels du divin en action dans les moindres aspects de la vie quotidienne.

 

De la géographie mystique aux neufs constituants de l’être, du lien encore mystérieux entre magie et médecine au symbole de sphinx de Guizèh ou à la technique de la poudre de momie, du principe incontournable de Maât à l’hermétisme puis aux illuminations d’Akhnaton, des sept Hathor à Isis, d’Osiris à Horus, de la symbolique du temple aux trois grands corpus funéraires (Textes des Pyramides, des Sarcophages et Livre des morts), de l’envol du scarabée à la description du rituel initiatique dans la Grande Pyramide… On accède ainsi au cœur vibratoire de l’âme de ce peuple millénaire dont les traces ne cessent de nous étonner et de nous interpeller sans que nous sachions vraiment comment les transposer dans notre vie actuelle.

Bien sûr, l’Égypte n’a pas encore livré tous ses secrets, mais René Lachaud nous permet ici, dans un langage simple et accessible, de jeter un œil derrière le voile du temple. En chacun de nous il réveille le « maâti », l’initié, qui se tient devant la Porte, attendant que la mise en marche des symboles lui révèle un bout de la vie cosmique. Alors, avec ce livre, préparez-vous à un très grand voyage…

Y sont expliqués tous les symboles de l’Égypte, la Psychostasie, le parcours initiatique, les néters, les initiations, la mort, l’architecture, et le royaume d’Égypte dans l’espace et le temps.

 

LACHAUD – B.A BA de la TRADITION  ÉGYPTIENNE   

RENE  LACHAUD

Edition PARDES

 2000

La tradition égyptienne s’est épanouie pendant trois millénaires. Depuis elle continue à irriguer tous les courants ésotériques de l’Occident, comme l’hermétisme ou l’alchimie. Ce livre de la tradition égyptienne se propose d’explorer les grands axes qui ont servi de base à la civilisation pharaonique : le rôle de Pharaon, l’organisation de la société, l’originalité de la géographie du Double Royaume, la langue hiéroglyphique, le monde des temples et des rituels, les symboles, la magie et la médecine, les courants religieux et la conception du divin, l’approche de la mort et de l’immortalité. Cette investigation veut aussi éclairer d’un jour nouveau les mystérieuses origines d’un peuple qui nous a laissé des monuments aussi énigmatiques que le grand sphinx de Guiza ou les pyramides en résonnance avec la constellation d’Orion.

 

N’est- il pas urgent de se débarrasser des idées reçues et de considérer l’Egypte comme l’initiatrice de la spiritualité occidentale ? Un peuple disparu n’est passionnant que dans la mesure où sa pensée nous concerne aujourd’hui et nous aide à vivre. L’intérêt croissant du monde pour l’Egypte des pharaons témoigne de la profondeur de son approche des phénomènes de l’univers  de la complexité de l’humain. L’Egypte a beaucoup à nous apprendre, à nous donner, au niveau de son subtil. Si la beauté témoigne de la sagesse, l’Egypte ne peut que combler ceux qui ne se contentent pas des apparences et désirent dans leur cœur le règne de la tolérance, de la liberté d’être, d’être plus, d’être mieux, de devenir les nouveaux enfants de Maât et de Thot.

 

La période qui prend le nom d'Egypte ancienne commence vers 3100 avant J.C. et se termine vers 30 après J.C. par l'occupation du pays par les romains. Avant -3100, il n'existait pas d'écriture en Egypte, aussi on ne possède que très peu d'éléments pour décrire quelle était la religion avant cette date. Des amulettes, des scènes peintes sur des poteries, des pendentifs faits de défenses d'animaux sont autant de témoignages dont le sens est méconnu. On ne peut interpréter les rites religieux de cette époque qu'en établissant une analogie avec les rites ultérieurs qui nous sont connus. On divise habituellement l'Egypte ancienne en trois grandes périodes fastes. L'ancien empire de 2700 à 2200 avant J.C. qui est marqué par la construction des pyramides. Le moyen empire (2000 à 1800 avant J.C.) où l'Egypte étend son influence sur ses voisins et le nouvel empire (1550 à 1225 avant J.C.) où l'Egypte est la puissance principale du proche orient. Entre ses périodes fastes, on place des périodes troubles marquées par les divisions internes ou les occupations étrangères. Il est remarquable qu'une aussi longue période forme un tout assez homogène en matière de religion même si des variations rituelles et théologiques existent.

La religion égyptienne présente un double aspect, divin et funéraire. Les dieux sont dans la religion égyptienne les garants du maintien de la création et de l’ordre cosmique. Les rites pratiqués par les prêtres dans le secret des temples permettent à chaque divinité de conserver sa toute puissance et son efficacité protectrice. La croyance en la survie de l’âme après la mort conditionne tout le culte funéraire des Égyptiens. Quant à leur vie quotidienne, elle est empreinte de superstitions de toutes sortes, exorcisées au moyen d’amulettes et de pratiques magiques.

 

La multiplicité des dieux égyptiens pourrait laisser penser que la religion égyptienne est une religion polythéiste. La réalité est plus complexe. Le nombre important de divinités procède de la permanence des dieux primitifs issus des clans égyptiens de la période prédynastique. Chaque ville et nome honore un dieu tutélaire. Certains de ces dieux connaissent un grand succès populaire, par l’espérance qu’ils apportent, comme Osiris. D’autres, comme les dieux Ptah, Rê, Horus, Seth, Montou et le dieu thébain Amon, ont un grand succès politique car chaque dynastie cherche à mettre en avant le dieu de sa ville pour en faire un dieu d’État.

 

Ces dieux ne se remplacent pas mais se complètent, car les traits de leur caractère représentent un aspect particulier du divin. Derrière ce panthéisme se cache en effet l’idée plus abstraite d’un principe divin supérieur à toute chose que seule une multitude de vérités, parfois même contradictoires, est à même d’appréhender. Cette conception se retrouve dans de nombreux textes d’enseignement et de sagesse de la littérature égyptienne, qui inspireront, par la suite, les livres sapientiaux de la Bible. Ainsi peut-on lire dans le Livre des sagesses d’Aménémopé (époque ramesside) « Ne dis pas “je suis sans péchés”, car nul n’est parfait devant Dieu. »

 

Râ (ou Rê, le Soleil) fils de la déesse Nout (le Ciel), qui toutes les nuits le recueille pour le rendre au monde le lendemain, gouverne l'univers du haut du ciel, et sert de source au ba, âme du monde et de tous les êtres. Devenu dieu national sous l'action des prêtres d'Héliopolis. Geb, dieu de la Terre, forme avec Nout et Râ la Triade primitive qui se transforme en ennéade (9 divinités) : 1 dieu créateur : Atoum, dieu du chaos liquide, assimilé à Râ, soleil sortant de l'eau tous les matins ; 4 couples dieu-déesse : Chou (air) et Tefnout (humidité) ; Geb et Nout, leurs enfants ; Osiris nature double, puissance vitale dont une forme est le Nil et dieu de la civilisation (roi), fils de Geb et de Nout et Isis (déesse reine et lune) sa sœur et épouse ; Seth (homme à tête de lévrier, dieu de violence, ténèbres), fils de Geb et de Nout, et Nephtys sa sœur et épouse.

 

Dieux et hommes possèdent une âme (ba) et des éléments corporels (ka). L'homme n'a qu'un seul ka, les dieux en ont plusieurs (Râ : 14), ce qui multiplie leurs chances d'atteindre l'immortalité. Les hommes peuvent atteindre aussi l'éternité, à leur manière : leur ba va rejoindre Osiris dans le ciel (où il reçoit la lumière du soleil pendant qu'il fait nuit sur terre) ; leur ka est ré- embaumé et vit dans son tombeau la vie éternelle des cadavres impérissables (" zone crépusculaire ", " ciel de la nuit ").Il perpétue l'union des ba et des ka divines. La statue du dieu représentant son ka et le prêtre faisant un geste rituel qui fixe le ka divin dans la statue. Exposée au soleil, elle en reçoit le ba et ainsi le dieu habite son temple comme un être vivant. Offrandes, processions, honneurs rendus sont ceux de la cour pharaonique (les dieux ont sur terre un rang royal et les pharaons, descendants d'Horus et de Râ, reçoivent un culte divin).Le Soleil est conçu comme une barque, le ba s'unit à la statue lors de ses escales et les obélisques sont des bittes d'amarrage.

 

Animaux sacrés : A l’ origine, chaque division territoriale, chaque nome possède son totem. A l'époque tardive, on élève et adore des animaux près des sanctuaires (ibis et babouins près des temples de Toth, vaches près du temple d'Hathor à Dendérah ; déesse-chatte, Bastet, à Bubastis ; le taureau Apis est l'incarnation de Ptah). A leur mort, les animaux sacrés sont momifiés (le Serapeum de Memphis, galerie funéraire des taureaux Apis, par exemple

 

Quelques sujets développés : Les origines de la civilisation égyptienne, les grands ancêtres, le double royaume, vivre selon la Maât, Kemet la noire ou la terre d’Egypte, le désert, la société pharaonique, le fluide de vie, les Hiéroglyphes, J.F Champollion, la langue des oiseaux, la magie égyptienne, la médecine égyptienne, les maisons de vie, l’éthique du médecin, les papyrus médicaux, religion égyptienne : monothéisme ou polythéisme ?  les genèses de Memphis, d’Héliopolis et d’Hermopolis, les néters, les triades, Akhenaton et l’Atonisme, le temple sacré et son espace, ses bâtisseurs, ses implantations, géométrie et astronomie des pyramides, Orion et Sirius, le grand sphinx de Guiza, l’initiation égyptienne dans ses temples, Thot : l’initiateur, la force inexplicable des symboles, l’ankh, le pilier djed, Oudjat :l’œil d’Horus, Khépri le scarabée, mort et immortalité, les 3 grands corpus funéraires, les textes des pyramides, les textes des sarcophages, le livre des morts, le peuple des momies et ses momifications, le Trismégiste, Alexandrie, la gnose hermétique, le Corpus Hermeticum  etc.

 

LACHAUD - DIVINITÉS ÉNIGMATIQUES DE L’ÉGYPTE

René Lachaud 

Edition Signatura

 2014

Ce livre est une approche inédite des déesses et des dieux de l’Egypte ; il est une sorte de vagabondage en quinconce dans l’univers singulier des dieux de Kemet (L’Egypte), une réactivation de notre mémoire ancestrale.

Les textes égyptiens ne décrivent pas les dieux, ils les mettent en coïncidence avec le monde flottant de notre puissance imaginative, avec la dynamique des synergies intenses qui se déplacent selon les oscillations de la mémoire et de la pratique rituelle.

Le dieu existe tant qu’on pratique pour lui des rites et qu’on prononce son nom. Les rites sont le seul moyen de passer du profane au sacré, du matériel au spirituel, de l’humain au divin.
Le dieu des Egyptiens n’est jamais là où on l’attend, il se joue des mots, des prières, de la dévotion béate, des révélations, des craintes, des doutes et surtout des certitudes. Il évolue dans le labyrinthe de notre ventre, de notre cerveau, de nos empreintes digitales, il est lové dans nos cellules.

Son temple est notre corps, mais il n’investit notre esprit que si nous le sollicitons avec patience, perspicacité et une touche personnelle d’humour. C’est à nous à l’apprivoiser en acceptant d’être dépaysés au moment où l’on entre sur son territoire mouvant.

Le fils de Hapou, le plus accompli des Kémitiens dit : « Je cherche le dieu, je suis venu et j’ai contemplé le mystère. Si vous me demandez pourquoi je m’intéresse aux dieux de Kemet, je répondrais : Je n’en sais rien, mais pour acquérir l’état hotep, il faut bien s’intéresser à quelque chose au-delà de l’humain ».

Les dieux de Kemet sont séduisants, c’est ce qui les rend dangereusement attractifs. Ils n’ont pas la rigueur sévère du dieu unique, ni l’exigence d’une fidélité inconditionnelle. C’est un déferlement de formes, de couleurs, d’arôme et d’ondes propitiatoires. Ils peuplent nos rêves, pas nos cauchemars, une absence de contraintes qui rend nos incertitudes caduques.

Ecrire sur les dieux de Kemet pour les sortir des cloisonnements de la mémoire est ce qu’a fait René Lachaud avec cet ouvrage. Des dieux intimes, qui ne sont pas étrangers à l’expérience intérieure, ils sont dans la fragilité du vécu, dans le présent émotionnel, dans la diversité des rencontres. Une tentative pour fixer la fugacité avec les armes et les ruses du bel oiseleur qui remonte les rives du Nil, des fragments mis bout à bout sur un palimpseste afin que reste la mémoire des dieux de Kemet dans l’inconscient collectif.

Au sommaire de cet ouvrage :

Le netjer - la lune dans le désert - la discipline de l’extase - les hiéroglyphes de netjer - le dieu momifié - la tête coupée - les images de dieux - Khepri - Kheper Kheperou - le corps djet - la grande déesse mère - Bat - la Noun dans le Ib - Sesher - une histoire de plume - les 9 constituants - Néguentropie - les lionnes divines - Sekmet è Chevaucher la lionne - le verrou du Naos - Sementiou - le seigneur des couronnes - le rituel des offrandes - le boiteux - nigra sum sed formosa - la tombe des dieux - Serket - Les laitues de Min - les religions égyptiennes - le scribe magicien - sur la pointe des pieds - le singe de dieu - la couleur de la hase - le pavois divin - Nefertoum - le couteau sans faille - les guerriers fauves - Aquen - le crissement des écailles - Meretseger la dame de la Dehenet - Nephtys - Irou et Kheperou - Oupouaout - Hathor - petit intermède séthien - Isis reine et ses métamorphoses - Sobek - circumambulation - les cendres du Benou - le prêtre de Montou - la Sehenet - la voie Horienne - Mafdet - retournement - Khnoum - Djédi et Pepi - les arbres divins - les vases Nou - Taoueret - Osiris en moi - le Naos - Ptah Tatenem, démiurge et forgeron divin - les Patèques - Iounou- Héliopolis - Atoum - Rê - Iouf - le temple du monde - Hermanubis - Khonsou - Mout - Imn-Amon - l’oracle de Siwa - le faucon d’or fin - le Noun - Hor aux multiples visages - les 4 fils - le Trickster - Néoténie - Bès - Indou-Anubis - la Clepsydre - Djehouty-Thot - Heka - Herrethôrabeanimea - fragments hermétiques - Théophania - la kérostasie - Bastet - la sympathie pour le naturel - Chou et Tefnout - Geb et Nout - la maison des livres - Osiris - Nekhbet - Wadjet et Uraeus - Renenoutet - Pharaon et les dieux - les oreilles d’Inpou - le lac de feu - la signature invisible - Neith - dans le temple de Saïs - Hâpy - la théologie de l’eau - les poissons divins - les dieux enfants - Sarapis - Shaï - dans le monde de Shaï - Aton et Isefet - Maât - Amenhotep fils de Hapou - les écrits apocryphes du fils de Hapou -

 

LACHAUD - LES DÉESSES DE L’ÉGYPTE PHARAONIQUE - Le chant des Neter

René Lachaud

Edition Champollion

 1993

Le foisonnement panthéon des divinités pharaoniques nous apparait aujourd’hui comme une lointaine nébuleuse qu’explorent nos esprits, curieux d’en capter le message, mais ici, pour comprendre, il nous faut tout remettre en question jusqu’au plus profond de nous-même, car il ne s’agit pas seulement d’aborder les dieux de l’Egypte en archéologue minutieux ou en anthropologue classant les notions religieuses d’un peuple disparu, mais aussi d’entrer dans un réseau de forces universelles.

Il faut abandonner les notions surannées de polythéisme, de monothéisme, de révélation ou de livres sacrés qui, le plus souvent, masquent une mauvaise compréhension de la réalité divine, une mauvaise interprétation, une déplorable utilisation, pour revenir à la notion même de « divin » telle que l’aborde la pensée hiéroglyphique.

Une simple approche archéologique ou anthropologique ne parviendrait pas à embrasser le réseau de forces, de courants et de lois qui régissent la variété de l’univers des «  déesses de l’Egypte pharaonique »

Ce livre jette une lumière symbolique et spirituelle sur le panthéon égyptien, nous voilà donc au cœur de la création, aux origines de la tradition occidentale : ainsi Neith, mère du soleil, a façonné les dieux en formulant leurs noms ; Isis incarne le principe féminin de l’univers, la mère de l’existence qui provoque le jaillissement de la vie ; Nephtys, vêtue d’or et de plumes, apparait comme l’un des ancêtres directs des anges chrétiens ; Sekhmet est la protectrice des dieux et du Pharaon, leur représentant sur terre…

Qu’elle soit animal ou élément primordial, guerrière ou gardienne, démiurge, force cosmique ou naturelle, chaque divinité exprime une énergie : le Neter. Le Neter n’exige pas de foi aveugle, ne dicte aucun commandement ; c’est à l’homme de s’engager sur la voie bordée de sphinx et de seuils qui mènent jusqu’à lui, au plus profond de nous-mêmes.

Le Neter n’est pas un dieu, mais une « énergie divine en action » ; c’est une force qui s’exprime à travers les centaines de formes que peuvent revêtir les dieux tout en gardant une notion d’unité. Chaque Neter contient en lui un enseignement ésotérique qui débute par l’étude de son nom pour arriver à la délimitation de son champ d’action, de sa zone d’influence, de sa note sur le clavier où s’harmonise la musique des sphères.

Mais, on peut se poser la question : Quelle est la réalité des dieux égyptiens ? Pour le familier de l’univers égyptien, une seule certitude s’impose : les dieux existent. Neter est une réalité ; toute la civilisation pharaonique ne serait rien qu’une enveloppe vide si l’on n’adhérait point à cette constatation. Pourtant on ne parle pas de croyance, le Neter n’exige pas une foi aveugle, il ne dicte pas ses lois ni ses conditions, il ne s’impose en aucune façon à l’homme, c’est à l’homme de s’engager et à aller vers lui ; c’est une voie difficile car le Neter n’est pas fixe comme le temple, mais il est toujours en construction, actif et omniprésent.

Au sommaire de cet ouvrage :

La divinité au féminin - Neith ou la mère du soleil - Nout au corps constellée d’étoiles - Isis ou la terre sainte - Nephtys et Nebhet - Hathor, l’Or des dieux - Sekhmet, la « Grande de magie » - Le supérieur des prêtres purs de Bastet - Selket, la déesse scorpion - Nekhbet et Mout : les déesses vautours - Thouéris la grande - Renenoutet et Thermouthis - Sechat ou la connaissance au féminin - Maât ou la parole perdue - Guerrière, accoucheuses, nourricières et gardiennes du silence : les multiples visages de la féminité divine - Les prêtresses - L’élévation des offrandes - Neters égyptiens et dieux grecs - Noms hiéroglyphiques des déesses - Le chant des Neters -

 

la civilisation grecque

F. chamoux

Edition ARTHAUD

 1963

Toute l’histoire de la Grèce en partant des Mycènes, Homère, Eleusis, Platon, tous les grands sanctuaires et tous les grands hommes. Importante iconographie et ouvrage de référence.

 

La civilisation grecque classique est donc une civilisation de la cité (polis). La cité est un petit groupe de citoyens : ainsi, on ne dit jamais dans un décret « Athènes » ou « l'Etat athénien décide... », mais « les Athéniens décident... », « le peuple des Athéniens décide... ». Ce groupe est très réduit (une dizaine de milliers; Platon en demande 5 040), de façon que chacun puisse connaître chacun, ce qui assure ainsi une extrême cohésion du corps civique. Le citoyen remplit des devoirs (devoir financier, devoir militaire...) : il se doit à la cité.

 

En échange, il a le privilège de participer au gouvernement de l'Etat, il est protégé par les lois (un étranger, en général, n'a aucun droit, sauf accord particulier et situation spéciale; ainsi, si l'on punit le meurtre d'un étranger d'une cité grecque quelconque, c'est uniquement parce qu'il faut purifier le sol de la polis du sang répandu; d'ailleurs, le meurtre d'un étranger n'est jamais puni de la même peine que le meurtre d'un citoyen) et par les dieux de la cité (chaque cité a ses dieux et ses cultes propres réservés aux citoyens). Maquette de l'Agora d'Athènes. Les citoyens se groupent autour d'un centre urbain : la ville, ou asty, qui sert de forteresse et aussi de centre à la vie politique, intellectuelle, religieuse, économique...

 

Ce centre urbain est considéré comme indispensable (les Grecs qui, dans des régions reculées, n'en possèdent pas sont des semi-barbares), et le langage lui-même désigne indifféremment par polis la ville ou la cité. Le territoire qui se trouve autour de la ville et qui, sauf exception rare (Sparte ou certaines cités de type colonial), est peuplé, lui aussi, de citoyens vivant dans des villages s'appelle khôra. Il n'y a aucune différence entre les droits et les devoirs des citoyens, qu'ils habitent la cité ou le plat pays (il est bien évident, néanmoins, qu'il est plus difficile à un homme qui habite à une journée de marche de la ville de participer à la vie publique qu'à celui qui habite sur l'agora) : ce plat pays est indispensable à la vie de la cité, puisque c'est de là qu'elle tire ses richesses; il n'existe aucune cité qui n'ait pas de khôra.

 

la genÈse de la tragÉdie – le drame d’Éleusis

Édouard schurḖ

Edition PERRIN

 1926

C’est à travers le « théâtre initiateur » que l’auteur exprime les aspirations du XIXème et XXème siècles. Théâtre antique en Inde et en Grèce avec le mystère de Dionysos et le drame sacré d’Éleusis puis l’auteur remonte à la Renaissance avec Shakespeare, puis passe à Goethe et à Richard Wagner.

 

Un profond mystère entoure les fêtes, d’Éleusis. Le serment des initiés fermait la bouche aux témoins païens. Trahir le secret, était encourir la mort. Alcibiade, menacé de mort, put s’enfuir à Athènes… mais plusieurs de ses amis y laissèrent la vie. Eschyle risqua fort sa vie, sans doute à cause des derniers mots de son Prométhée, qui faisaient allusion à l’un des secrets d’Éleusis : la fin des dieux de l’Olympe …Les maçons eux-mêmes du temple d’Éleusis étaient tenus au silence le plus sévère. Nos connaissances sur Éleusis se réduisent donc à quelques passages de poètes et des premiers écrivains, chrétiens, qui avaient autrefois pris part aux mystères, ou qui avaient été renseignés par de initiés (Justin, Hippolyte, Clément d’Alexandrie).

Mais la crainte du scandale qui aurait pu naître de la ressemblance choquante avec les mystères chrétiens leur ferma la bouche à eux aussi. … C’est pourquoi ils parlaient du « temple diabolique des idoles », de « singeries du démon », qui « enduisaient de moutarde le sein de la sainte mère… pour en détourner les nourrisson chrétiens ».

 

Clément d’Alexandrie écrivit que « bien des choses, dans les mystères d’Eleusis, ont peut-être été empruntées à Moïse et aux prophètes, car l’esprit humain ne peut arriver à de si hautes vérités, s’il n’est éclairé par les lumières de la divine révélation » …à moins que ce ne soit l’inverse qui se produisit…Les anciens allèrent demander le salut de la mort et de ses sombres secrets au royaume des enfer dans l’union avec la terre maternelle, qui donne naissance à la nourriture et aux puissances génératrices, dont les symboles : le phallus, le sein maternel et l’épi de blé jouent un si grand rôle dans les mystères, d’Éleusis .

 

Déméter, c’est la « mère terre ». Ses mystères portent un double secret : la descente de Déméter aux enfers, le retour des enfers de sa fille Perséphone (« Eleusis = retour). Les cérémonies de l’initiation comprenaient trois parties : formules et enseignements secrets (« legomena »), processions et drames sacrés (« dromena ») initiation à la contemplation mystique et présentation d’objets sacrés (« deiknumena »). Parallèlement il y avait trois degrés d’initiation : purification (« catharsis »), consécration (« myeris »), et contemplation (« epopteia »). Au printemps, les candidats étaient initiés d’abord à Agrée, près d’Athènes, aux « petits mystères », et plus tard, en automne, à Éleusis même, aux grands mystères (« enthestenien »). Une longue préparation précédait, avec jeûnes et abstinence sexuelle. Au cri de « A la mer, les mystes », ils allaient au rivage, où ils sacrifiaient et se purifiaient dans l’eau de mer. Puis venait la procession solennelle par la « route sacrée » d’Athènes à Éleusis.

 

Les mystères, d’Éleusis nous révèlent l’âme populaire antique et son tond religieux. L’âme du peuple ne vivait pas de la clarté solaire des dieux du jour de l’Olympe, ni de la mythologie claire et lumineuse, mais de l’ombre de l’irrationnel, de l’obscurité des mystères. Un regard jeté sur le sanctuaire d’Eleusis le confirme. Dans le temple supporté par de nombreuses, colonnes, ou l’on pénètre comme dans une sombre forêt, se répand une obscurité qui va croissant, et qui, dans le saint des saints, se change en ténèbres profondes.  La partie principale, c’est le Telesterion, dont les ruines puissantes étonnent encore aujourd’hui. Cette salle gigantesque n’est qu’un théâtre, garni de sièges en gradins, disposés en demi-cercle pour 3.000 spectateurs. C’est là, à l’intérieur du peribolos en pierres, dans la nuit obscure automnale, à la lumière des torches, que se jouait l’action sainte : l’enlèvement par Pluton, roi des enfers, de Perséphone cueillant des narcisses. Le cri de la jeune fille appelant sa mère était ponctué d’un coup de cymbale. (echaion)

 

Le 2e acte de la tragédie représentait la « passion de Déméter » : ses recherches à la poursuite de sa fille, la vieille lamentation humaine sur la mort, et la promesse de Pluton de renvoyer la fille sur terre pour une partie de l’année. « Et sur son sentier, cherchant partout la trace de son enfant, Cérès (Déméter) saluait le rivage désert : aucun gazon n’y verdoyait. Aussi loin que la portaient ses recherches, partout elle trouvait la misère, et dans son esprit elle se lamente sur la chute de l’homme » (Schiller). Déméter préfère rester désormais parmi les hommes qui souffrent et qui meurent par compassion.

 

Le 3e acte décrivait sans doute la vie de la déesse parmi les hommes, la scène de la descente aux enfers le retour de sa fille, puis l’envoi du jeune Triptolemos portant l’épi de blé, pour enseigner l’agriculture aux sauvages chasseurs et aux habitants des cavernes, et es faire passer d’une vie animale à la vie humaine. La déesse donnait ainsi aux hommes le pain matériel et posait le point de départ de toute civilisation …Après la scène du retour, les spectateurs quittaient 1e temple. Seuls les candidats à l’initiation du 3eme degré les voyants (« epoptoi »), jouaient la scène de la descente aux enfers (« catabasis »).

 

Cette descente à l’Hadès revient souvent dans la littérature ancienne…Enfin on faisait un repas sacré, on buvait le « kykeon », mélange de lait, miel, fromage, cannelle, raisins et figues. … (où se mêlaient peut-être quelques substances neuroleptiques ou psychotropes…A la fin, on voyait le temple resplendir d’innombrables lumières. Le peuple rentrait. L’hiérophante de la vieille race des Eumolpide de ses mains levées, montrait à la foule silencieuse le grand et merveilleux mystère offert à leur contemplation : l’épi coupé, et la foule s’écriait, en se prosternant : « Réjouis-toi, époux, réjouis-toi, lumière nouvelle ! » Hippolyte parle lui aussi de 1a gerbe de blé et de l’exposition de 1’épi. La signification en est obscure. Peut-être y a-t-il là une allusion à un désir bien ancien de l’humanité : un dieu meurt pour pouvoir faire ressusciter les morts. Ce désir, nous en trouvons la réalisation dans la parole mystérieuse de Jésus au sujet du grain de blé (Jn. 12,24). Paul, à son tour, fait cette application du mystère de 1’épi à la mort et à la résurrection (I Cor. 15,36). Et Goethe a reconnu d’une manière pénétrante cette loi d’après laquelle la mort est la condition de la vie : « Aussi longtemps que tu n’as pas réalisé cela, - ce « meurs et vis », - tu ne seras qu’un triste hôte sur la sombre terre. »

 

Les Anciens ont vu surtout dans les mystères d’Eleusis ; le sens de l’espérance d’une vie succédant à la mort. Un axiome philosophique, une immortalité abstraite de l’âme, c’était là une vérité sans grande valeur, et qui n’importait guère à qui aspirait à une vie perpétuelle. Les ombres creuses de 1’Hadès dont parle l’Odyssée étaient immortelles, elles aussi. Mais ce que cherchait l’humanité antique, c’est la grâce particulière des dieux des enfers et la garantie d’une vie future dans leur royaume. Les initiés étaient redevables aux mystères de cette contemplation bienheureuse (« epopteia »). « Bienheureux d’entre les hommes terrestres ceux qui ont contemplé ces actions ! Mais celui qui n’a pas pris part aux initiations ne trouvera pas dans l’Hadès pareil sort. »

 

Ainsi lisons-nous dans ; un hymne à Déméter attribué à Homère, mais qui est de date plus récente. Et Pindare chante lui aussi : « Bienheureux qui a vu ces choses avant de descendre dans la tombe. Il a vu la fin de la vie, mais il a connu aussi le don divin de son commencement. » L’inscription d’une statue de l’hiérophante Glaucos, du 2ème siècle avant le Christ, parle en ces termes du bonheur des initiés : « Vois, les dieux ont révélé aux hommes un joyeux mystère : c’est que pour le mortel, la mort n’est pas un mal, mais une grâce. » Plutarque console sa femme de la mort de leur fille bien-aimée en lui rappelant les mystères auxquels ils ont pris part en commun. Et ces paroles, de Sophocle expriment sans doute une expérience personnelle : « Trois fois heureux celui qui est descendu dans l’Hadès après avoir contemplé ce mystère. A lui est donnée une vie sans fin, tous les autres s’enfoncent dans la nuit. » Les hommes les plus célèbres, comme les empereurs Auguste et Hadrien, se firent initier à Eleusis, et parlaient avec respect, comme Cicéron, des « douces espérances » qui y étaient éveillées, Ou faudrait-il peut-être ne voir qu’une simple fleur de rhétorique dans ce que dit Cicéron au sujet des mystères : « Nous y avons appris non seulement à vivre heureux, mais à mourir avec une meilleure espérance »

 

Et pourtant ces mystères ne s’adressaient qu’au sentiment et à l’imagination, nullement à l’intelligence et à la volonté. Eleusis n’a jamais eu aucune efficacité morale. On n’y trouve pas d’exhortation à changer de conduite. « La fête finie, il ne reste au cœur de l’initié aucun stimulant. A l’exception des assassins, Eleusis initie des Grecs de toute espèce, sans tenir compte de leurs actes, de leur vie, de leur caractère ». Au point que Diogène le Cynique pouvait railler : « Pataikion le voleur aura après sa mort un meilleur sort qu’Epaminondas ! » Aussi Socrate refusa-t-il en riant l’initiation d’Eleusis. Les mystères d’Eleusis procurèrent au monde antique, l’idée d’une civilisation et son développement, jusqu’au concept d’une humanité universelle, avec le pressentiment de l’unité et de l’universalité du genre humain, dans une espérance commune à l’humanité unie par un lien spirituel intime. C’est en ce sens que Cicéron (de legibus 2,14) appelle les mystères d’Eleusis « la chose la plus belle qu’Athènes ait produite ». Les Grecs eux-mêmes appelaient Eleusis « le sanctuaire commun de la terre ». Quand, au milieu du IVe siècle, l’empereur chrétien Valentinien interdit par décret tous les mystères nocturnes, le proconsul romain Prétextat lui écrivit : « La vie deviendrait insupportable aux Hellènes, si on leur défendait ces mystères très saints, qui opèrent l’union du genre humain. »  Quand les Goths, encore néophytes chrétiens, excités par des moines de Byzance, mirent le feu au sanctuaire d’Eleusis et le rasèrent, notre mentalité formée à l’histoire des religions voit dans cette destruction non pas un témoignage de la possession de la vraie foi, mais un accès de fanatisme.

 

Personne n’a mieux dit la portée du culte de la déesse « qui associe 1"homme à l’homme », que Schiller, dans son poème « la fête d’Eleusis », qui est merveilleusement beau, bien que fortement idéalisant. « Pour que l’homme devienne homme, qu’il contracte plein de foi une alliance éternelle avec la bonne terre, le terrain qui fut sa mère. » Dans la religion de Déméter, apparurent les premières traces d’un humanisme grec. L’idée de communauté était considérée par les Grecs comme un don de Déméter. A Éleusis on a trouvé, gravés sur la pierre, des statuts prescrivant le respect des parents, les cérémonies cultuelles non sanglantes, la protection de tous les êtres vivants. Cette influence maternelle a exercé un effet ennoblissant sur l’élément démoniaque déchaîné de la femme, qui se donnait libre cours dans le culte dionysiaque. Et c’est pourquoi Pythagore s’est rallié à la religion de Déméter. Une grande partie de son activité pédagogique était consacrée aux femmes, à leurs aspirations, à leurs manières de voir, au culte de la vie domestique, aux questions du mariage et de la postérité. Quand, au 6ème siècle, surtout en Sicile et dans l’Italie du sud, l’hellénisme fut sur le point de s’abandonner aux cultes orgastiques des anciens pays méditerranéen soumis aux influences égypto-créto-minotiques, ce fût surtout Pythagore qui sauva l’âme grecque et, par là « un des plus grands phénomènes de l’histoire spirituel en Europe ».

 

Les faits suivants montrent quelle fut l’importance des mystères d’Eleusis aux yeux des Grecs. Deux mois avant la pleine lune de septembre, qui fixait les débuts d mystères, des hérauts spéciaux (« spondophoroi ») proclamaient dans toutes les villes importantes de Grèce une trêve sainte » (« spondè ») pour tous les clans grecs pour une durée de 55 jours. Tout bruit d’armes se taisait toutes les hostilités étaient suspendues. Les hommes se souvenaient tout à coup qu’ils étaient frères, enfants d’une même mère, la terre. Mais les Grecs ne comprirent pas le message d’Éleusis. Ils continuèrent à se massacrer en des guerres fratricides, et ce fut leur perte. Le repas sacré d’Eleusis était composé de produits la terre, lait, miel et plantes, afin d’éduquer les hommes à plus de douceur. Hommes du XXe siècle avons-nous mieux compris l’antique message, le message des dons faits à l’humanité, ceux de la paix et du pain, sans lesquels toute culture est impossible ?

 

LA GRÈCE ANCIENNE

J.P.VERNANT et Pierre VIDAL-NAQUET

Edition du SEUIL

 1990

3 volumes pour expliquer la Grèce ancienne :

1. Du mythe à la raison. C’est une étude approfondie qui explore le discours théologique des poètes et les écrits des philosophes, il n’est pas question de les opposer mais d’y trouver les complémentarités.
2. L’Espace et le temps. Comment concilier les valeurs et l’expression religieuse de l’espace et du mouvement avec l’astronomie et la géométrie de la cosmologie grecque.
3. Rites de passage et transgressions. Les initiations chez les jeunes grecs, apprennent à les différencier des animaux et des dieux, les sacrifices et les transgressions, leur permettent de brouiller les pistes dans un contexte social très rigoureux.

 

Deux grands principes doivent être présents à notre pensée. D'une part la religion grecque, dans ses pratiques rituelles, ne repose pas sur un dogme, d'autre part elle n'est pas servie par un clergé. Tous les citoyens sont des prêtres, d'abord pour sacrifier aux dieux du foyer, mais aussi pour accomplir le rituel des cérémonies religieuses dans la cité. La religion grecque ne repose pas sur un livre, sur une Bible comme la religion chrétienne, mais sur un rituel auquel doivent se plier les citoyens. Dans la Grèce antique, le sentiment religieux n'émane pas de l'individu mais de la cité tout entière et c'est avant tout une pratique, non un dogme, qui s'impose aux citoyens. C'est la cité, non l'église, qui est le cadre de la dévotion. Bien entendu, il ne faut pas perdre de vue le fait que les Grecs sont polythéistes, et non monothéistes comme les chrétiens. On ne s'adresse pas à Dieu, mais à des dieux. Comme le déclare Hérodote (Histoires, II, 53) : « J'estime qu'Hésiode et Homère ont vécu quatre cents ans avant moi, pas davantage ; or ce sont eux qui, dans leurs poèmes, ont fixé pour les Grecs une théogonie, qui ont attribué aux dieux leurs qualificatifs, partagés entre eux les honneurs et les compétences, dessinés leur figures. »

 

Les théogonies : Cette théogonie n'est pas stéréotypée, mais connaît de nombreuses variantes. La liste des douze dieux, retenue par Eudoxe de Cnide au IVe siècle et reprise par les Romains, comprend Zeus, Héra, Poséidon, Déméter, Artémis, Arès, Aphrodite, Hermès, Athéna, Héphaïstos et Hestia. Mais en était-il de même au Ve siècle av. J. -C. ? Les tablettes mycéniennes ont révélé que le plus grand des dieux n'était pas Zeus, mais Poséidon. L'individuation des dieux a changé selon les temps mais aussi selon les régions. Il existe des panthéons régionaux et la constitution de ces personnalités divines a varié quand la civilisation grecque s'est étendue dans tout le monde méditerranéen et en Asie Mineure. Il y eut alors une prolifération de dieux. Dans la religion chrétienne, ce sont les saints qui sont déclarés protecteurs de telle ou telle ville, mais il n'y a qu'un dieu qui règne sur le monde. En Grèce, non seulement il y eut des variantes dans la liste des dieux, mais selon les cités un même dieu avait des fonctions diversifiées, qui sont exprimées parce qu'on appelle les épiclèses, c'est-à-dire les épithètes divines. Madeleine Jost en donne des exemples dans son ouvrage intitulé Aspects de la vie religieuse en Grèce : Athéna peut être Polias, protectrice de la cité ; Nikè, garante de la victoire ; Phratria, protectrice de la phratrie ; Koria, déesse de jeunes filles ; Erganè, industrieuse ; Hygieia, protectrice de la santé. Ces épiclèses peuvent indiquer des toponymes. Ainsi Artémis est dite Brauria parce qu’elle protège le Brauron, ou bien Stymphalia parce qu'elle veille sur Stymphale. Certaines épiclèses renseignent sur la genèse d'un culte : à Tégée, l'appellation d'Athéna Aléa renvoie à l'existence d'une déesse Aléa, encore indépendante d'Athéna au VIe siècle av. J.-C.

 

Sur les pratiques de la religion grecque : Les sources littéraires ne manquent pas, qu'elles soient en prose ou en vers. Les réflexions des philosophes nous éclairent. Ainsi l'Apologie de Socrate de Platon ou son dialogue Euthyphron qui essaie de définir la piété, faisaient réfléchir les Grecs sur l'attitude à adopter vis-à-vis des dieux. Les discours des orateurs attiques, qu'il s'agisse d'Eschine, de Démosthène ou de Lycurgue sont pleins d'enseignements sur des cas où la religion est parfois bafouée. Les historiens, de même, renseignent sur le rôle des oracles, des présages, des pratiques. Le traité sur La constitution des Athéniens du pseudo-Aristote montre le rôle de la religion dans la vie publique. Les textes des historiens comme Thucydide, Plutarque ou Pausanias fourmillent de réflexions sur la religion. Les œuvres des poètes sont précieuses pour comprendre le domaine religieux : les épinicies, les chants célébrant les vainqueurs dans les Jeux, de Pindare ou de Bacchylide, les Hymnes homériques ou ceux de Callimaque, souvent les petits poèmes du livre VI de l'Anthologie Palatine et toutes les pièces des tragiques sont à consulter.

 

Un domaine particulièrement fertile en renseignements est celui des inscriptions grecques. Les philologues, parfois, ne les consultent pas assez. Mais quelle richesse ! Les dédicaces aux dieux faites par des groupes ou par des individus, le calendrier des fêtes, les modalités des cérémonies religieuses, les lois sacrées, les listes de sacerdoces, les ex-voto nous plongent d'emblée dans la vie religieuse, non seulement aux époques dites classiques, mais aux basses époques, ptolémaïques ou impériales, et non seulement dans la Grèce propre, mais dans tout le Bassin méditerranéen et parfois bien au-delà. Sont confrontés parfois des cultes grecs et étrangers. Par exemple, les Grecs ne comprenaient absolument pas le culte rendu par les Égyptiens aux animaux. Donner des tartines de miel aux crocodiles leur semblait une aberration incompréhensible. Ils n'avaient admis que le dieu Pan, mi-homme, mi- bête, dieu aux pieds fourchus, à la tête pourvue de cornes et au sexe imposant, le plus souvent ithyphallique. Les œuvres des peintres de vases et des sculpteurs rendaient les dieux visibles et, si l'on peut dire, palpables. Les frontons et les frises des temples faisaient voir les cérémonies du culte et les légendes attachées aux sanctuaires.

 

Le temple, domaine du dieu : Le temple grec n'est pas un lieu où se rassemblent les fidèles. L'église, elle, dont le nom dérive d'ekklesia, est un lieu où se réunissent les citoyens, mais le temple d'un dieu grec est l'habitation de la seule divinité. Il appartient à un hiéron, c'est-à-dire à un espace sacré, et son seul habitant est le dieu. C'est dans le naos, partie intérieure du temple, qu'était placée la statue de la divinité. N'avaient accès au sanctuaire que des préposés à son nettoiement, comme le jeune Ion qu'Euripide nous montre au travail, dans la pièce du même nom : « Quant à nous, vaquons aux travaux qui, depuis notre enfance, sont les nôtres. Avec ces rameaux de laurier, avec ces guirlandes sacrées, je m'en vais décorer le portail de Phoibos. D'onde fraîche j'arroserai son parvis. Et les troupes d'oiseaux qui menacent les saintes offrandes, par les traits de mon arc, je vais les mettre en fuite. Car, sans père ni mère, moi, je sers et vénère les autres nourriciers de Phoibos. »

 

Les fidèles pouvaient pénétrer dans le sanctuaire, mais en aucune façon dans le temple. Encore fallait-il qu'ils se fussent purifiés et gardent un silence religieux ou n'émettent que des prières. C'est ce que leur rappelle Ion, le jeune desservant : « Allez, Delphiens, serviteurs de Phoibos, allez vers Castalie aux remous argentés. Puis, baignés d'une pure rosée, revenez vers le temple. Veillez que, pieuses, vos bouches ne profèrent que pieuses paroles. Veillez que quiconque attend de l'oracle une voix favorable fasse entendre lui-même un langage propice. »Le sanctuaire était un lieu d'asile. Nul ne pouvait s'emparer d'un fidèle qui n'avait qu'un recours en cas de tentative d'arrestation : s'asseoir sur un des autels du sanctuaire. Arracher un suppliant à ce refuge était un geste gravissime, une offense au dieu qui pouvait être punie de mort. C'est pourquoi, dans Les Suppliantes, Euripide dépeint devant le temple de Déméter à Éleusis la vieille reine Aethra et les mères des Sept Chefs : tendant des rameaux d'olivier où s'enroulent des bandelettes de laine, elles supplient qu'on ne les arrache pas à ce lieu saint. Le bâtiment même du temple était réservé au dieu. Et la distance entre les hommes et les dieux était marquée par le fait que, dans bien des cas, le temple est situé sur une hauteur, dans un cadre naturel qui accentue encore la suprématie divine. Tout au contraire, nos cathédrales sont d'ordinaire bâties en pleine ville, au milieu de la population. « Le temple est en ruines en haut du promontoire », dit le poète ; c'est dans le ciel que la demeure du dieu s'équilibre et semble planer. Les cérémonies religieuses se passent dans la ville, selon un rituel bien défini.

 

Les rituels : On a peine à comprendre, dans notre État laïque, que toutes les cérémonies civiques de la Grèce antique étaient empreintes de religion, dans la famille comme dans la cité. Dans la famille, de la naissance à la mort, toutes les étapes de la vie sont marquées par la religion. Cinq ou six jours après sa naissance, le bébé est promené en cercle autour du foyer d'Hestia, déesse protectrice de la maison. C'est la cérémonie des amphidromies. Des offrandes sont faites aux divinités veillant sur les nouveaux nés : Artémis, Illythie, Déméter Kourotrophos. L'entrée dans le monde adulte est célébrée par des offrandes, des banquets rituels, des sacrifices : le koureion ou immolation d'un agneau, la gamelia ou sacrifice et repas que le marié offrait aux membres de sa phratrie, le meion ou sacrifice d'un agneau pour l'entrée de l'enfant dans la phratrie. Les jeunes filles ne pourront être canéphores – porteuses des corbeilles dans les processions – que si le statut de la famille le permet.

 

Le mariage est fêté par des sacrifices aux divinités protectrices du mariage, par la consécration des attributs de l'enfance : jouets, bijoux, chevelure. Le soir, un cortège accompagne les époux de la maison du père de la jeune fille à celle de l'époux. Cela impliquait une nouvelle déambulation autour du foyer. La mort obéit à des rites de purification, d'exposition ou prothêsis, de transport ou ekphopra au cimetière, la nécropolis, qui doit être hors de la ville. Selon les moyens des familles, les tombeaux sont plus ou moins majestueux. On peut s'en faire une bonne idée en visitant le cimetière du Céramique, à Athènes. Au livre II de l'Histoire de la guerre du Péloponnèse de Thucydide sont racontées en détail les funérailles des morts à la guerre, selon un rituel codifié. Dans la cité, les fêtes religieuses obéissent à une séquence de rites bien définis. Toute fête grecque doit comporter une procession ou pompê, une prière ou euchê, une libation ou spondê, un sacrifice ou thusia. Selon les cités, l'ordonnance et les convenances de la procession sont réglementées dans le détail : habillement, parures, disposition des participants. Les fêtes d'Andanie, en Messénie, ont été décrites avec minutie par un long décret où rien n'est laissé au hasard.

 

On honorait les dieux par des statues de différents types. Les fidèles pouvaient respecter : une pierre tombée du ciel, comme le baïtulos, ou bien une idole grossière, en bois, le bretas ou le xoanon. La statue d'un homme s'appelait andrias, mais la statue de culte était un agalma. Le terme d'eikôn désignait une représentation d'être humain, qui pouvait être un portrait ou un buste. Le terme ayant donné icône à l'époque byzantine, on croit trop souvent que c'est seulement un portrait. Dans le naos résidait le dieu. Il n'était montré aux fidèles que dans certaines fêtes, comme les Grandes Dionysies ou Dionysies urbaines, qui avaient lieu en mars, ou lors des Dionysies rurales, fin novembre. De là ces cortèges bachiques d'Athènes à Éleusis, d'où naquit le théâtre grec. Une des vertus des images divines était parfois d'être guérisseuses. C'était le cas à Canope ou à Dendérah en Égypte, mais aussi, en Grèce, par exemple dans le petit sanctuaire encore si charmant de l'Amphiareion d'Oropos, aux confins de l'Attique et de la Béotie. À Dendérah existait un hôpital sacré et à Oropos on venait dormir dans le sanctuaire en attendait le songe où apparaîtrait le dieu ou le héros guérisseur.

 

La carte religieuse, si l'on peut s'exprimer ainsi, assignait aux dieux des territoires de prédilection. Un lien spécial était créé entre le dieu et la région qui l'accueillait. C'était le cas en Égypte : Horus veillait sur Edfou, Phtah sur Memphis, Isis sur Phila, Chnoum sur Eléphantine. De même Athéna protégeait Athènes, Apollon Delphes, Déméter Eleusis, les Dioscures Samothrace, Héraklès Thsaos… Bien entendu l'anthropomorphie grecque différait de la zoomorhie égyptienne, mais le principe était le même.

 

la magie chez les assyriens & les babyloniens

G. contenau

Edition  PAYOT

 1947

Les rites magiques depuis les Assyriens jusqu’à nos jours. Sa doctrine, sa gestuelle, son clergé, ses formules, couleur, encens, invocations, sa médecine. C’est à un vaste d’horizon du Moyen Orient que nous invite l’auteur.

 

Marduk est le dieu le plus important du panthéon babylonien, à partir du ~ xiie siècle. C'est, dans la théologie classique, le fils d'Enki-Ea, le dieu de la sagesse, dont il a hérité la science, la magie et une grande compassion pour l'humanité.

 

À l'origine, Marduk n'était qu'un dieu, agraire sans doute, de Babylone, dont le culte ne paraît pas avoir dépassé la notoriété locale. Il y occupait l'Esagil, la « maison à la tête élevée », que flanquait la tour à étages, la tour de Babel : l'Etemenanki, la « maison-fondement du ciel et de la terre ». Il ne devint divinité nationale que sous Nabuchodonosor Ier (~ 1124-~ 1103), après le retentissant succès remporté sur les Élamites, qui rendirent aux Babyloniens la statue du dieu qu'ils avaient précédemment enlevée.

 

Cet événement donna lieu à une floraison littéraire, dans laquelle on trouve le Poème de la Création, rédigé pour expliquer mythiquement comment les dieux ont abandonné la première place à Marduk. Celui-ci y apparaît comme le créateur du cosmos et l'initiateur de l'existence de l'homme. Puis les scribes du cercle de l'Esagil favorisent une tendance, d'ailleurs générale, à l'hénothéisme, en concevant chaque divinité comme un aspect de leur dieu (Sin, le dieu-Lune, était Marduk quand il illuminait les cieux, etc.), mais ils ne purent éliminer les grandes divinités poliades des métropoles babyloniennes.

Marduk, pourtant, absorbe presque complètement la personnalité d'Enlil, de Nippur, comme représentant le pouvoir divin suprême et actif ; et le même nombre 50 les désigne l'un et l'autre ; il s'ensuit une cristallisation, autour de Marduk, de nombreuses épithètes glorifiant sa puissance. Son animal est le dragon ; sa planète, Jupiter ; son symbole, la houe, dernière trace de son caractère primitif. Son fils est Nabu, dieu de l'écriture ; à basse époque, ce dernier finit par concurrencer son père, que l'on appelle désormais simplement Bel (le « Seigneur »). Lorsque les Assyriens eurent contact avec la Babylonie, ils manifestèrent le plus vif intérêt pour Marduk. Une seule tentative, due à Nabonide, roi de Babylone, de ~ 556 à ~ 539, chercha à faire reculer le culte du dieu, au profit de Sin, mais elle tourna court devant l'hostilité des Babyloniens et à cause de la mort du roi, défait par le Perse Cyrus ; et le triomphe de Marduk se prolongea jusqu'à l'extinction de sa ville, où Antiochus Ier construisit encore pour lui, à l'époque hellénistique.

 

LA NAISSANCE DE LA GRÈCE

Pierre LEVÊQUE

Découvertes GALLIMARD

 1990

C’est toujours avec bonheur que l’on regarde la Grèce antique  Importante iconographie.

 

Zeus, Socrate, Platon, la guerre de Troie, la belle Hélène, Périclès, le Parthénon, le jardin des Hespérides... À l'évocation de la Grèce antique, mythes et histoire se mêlent dans une rêverie idéalisante, en une éternité dorée. Si la civilisation grecque est une référence essentielle pour notre propre culture - ne sommes-nous pas les lointains héritiers de la démocratie athénienne ? - le souci de distinguer les faits et la fiction s'impose avec force.

 

Pierre Lévêque retrace quinze siècles d'une histoire mouvementée, jalonnée d'étapes et d'événements incontournables : les premières invasions sur le sol grec vers 2000 avant notre ère, l'expansion en Méditerranée, l'essor artistique dès l'âge du bronze, la rivalité entre Sparte et Athènes, la naissance de la philosophie, de la comédie, de la tragédie... et le déclin de la Grèce, finalement conquise par Alexandre.

 

la pierre de rosette

Carol andrews

Edition BRITISH MUSÉUM

 1993

 

Sa découverte, son itinéraire, la méthode de déchiffrement, son contenu, Champollion, les hiéroglyphes. Une histoire superbe.

 

Le village de Rachid, nommé Rosette en français, est situé à une cinquantaine de kilomètres à l’est d’Alexandrie. Entre ces deux villes se trouve le port d’Aboukir où, au mois d’août de l’année 1798, la flotte du général (il ne sera sacré empereur qu’en 1804) Napoléon Bonaparte a été taillée en pièces par les navires anglais commandés par l’amiral Nelson.


Cette campagne militaire d’Égypte, menée de 1798 à 1801, se double d’une remarquable expédition scientifique nommée « Commission des Sciences et des Arts » : 167 savants de toutes disciplines (historiens, ingénieurs, botanistes, dessinateurs…) accompagnent l’armée afin de réaliser un relevé des principaux trésors archéologiques des anciens pharaons. Dans le village de Rosette réside une garnison française.

 

Sa mission : consolider une forteresse en mauvais état, appelée Fort Julien et située sur la rive gauche du Nil. Il s’agit, en effet, d’être prêt à repousser une éventuelle attaque des Ottomans, alliés des Anglais.

Les travaux sont dirigés par le lieutenant Pierre Bouchard, un jeune polytechnicien de 28 ans. Le 19 juillet 1799, dans un coin du fort, ses hommes tombent sur un gros bloc de granit sombre de dimensions imposantes : 112 cm de hauteur sur 76 cm de large et 28 cm d’épaisseur. Les soldats ont beaucoup de mal à relever la pierre, elle pèse un peu plus de 760 kg !

Cette pierre n’aurait sans doute jamais intrigué Bouchard si celui-ci n’avait constaté qu’elle portait, sur l’une de ses faces, un ensemble de signes mystérieux. En observant les inscriptions de plus près, il s’aperçoit qu’il y a, en réalité, trois textes totalement distincts. Ceux de la bande du haut s’étalent sur 14 lignes rédigées en hiéroglyphes, l’écriture sacrée des pharaons égyptiens, apparue vers 3 200 avant J.-C. et que plus personne ne comprend depuis au moins quinze siècles. Malheureusement la partie supérieure de la pierre est nettement cassée aux deux angles. Les textes de la bande du milieu occupent 32 lignes, mais dans une écriture que les savants de l’expédition ne parviennent pas à identifier : certains parlent d’une écriture syriaque (langue des anciennes Syrie et Palestine), d’autres d’une écriture copte (langue des premiers chrétiens d’Égypte, apparue au IIIe siècle après J.-C.)… Finalement, on découvrira plus tard qu’il s’agit d’une écriture nommée démotique, qui est une simplification de l’écriture hiératique, elle-même simplification des hiéroglyphes. Enfin, les textes de la bande du bas sont clairs : il s’agit de grec ancien. Pourtant, les premiers érudits sur place ne sont pas d’accord sur le nom du pharaon qui a fait graver cette stèle : Ptolémée IV Philopator ? Ptolémée V Épiphane ? Ptolémée VI Philometor ? Par comparaison avec des stèles du même type, on peut estimer qu’il manque une quinzaine de lignes de hiéroglyphes dans la partie supérieure. De plus, les spécialistes estiment que le haut de la stèle devait certainement représenter le pharaon accompagné de plusieurs dieux, eux-mêmes surmontés d’un disque ailé.

La pierre est transportée par Bouchard jusqu’au port du Caire où la plupart des savants français, présents dans le delta du Nil, se précipitent pour l’admirer et l’étudier ! Le 15 septembre 1799, le Courrier d’Égypte révèle que « cette pierre offre un grand intérêt pour l’étude des caractères hiéroglyphiques. Peut-être en donnera-t-elle la clé ! ». On pense alors demander aux dessinateurs de l’expédition de reproduire fidèlement tous les signes figurant sur la stèle, mais on se rend très vite compte que ce travail va demander beaucoup de temps et que le risque de faire des erreurs de recopiage est grand : les membres de la Commission des Sciences et des Arts choisissent donc plutôt la solution de faire des reproductions et décident d’utiliser trois procédés différents.

 

Premier procédé, baptisé « autographie » et mis au point par Jean-Joseph Marcel, le directeur de l’Imprimerie du Caire : la pierre est soigneusement lavée, puis essuyée tout en laissant de l’eau dans les creux des signes. On recouvre la surface avec de l’encre et on applique ensuite une feuille de papier. Cette impression donne le texte en blanc sur fond noir et à l’envers sur le papier : il suffit donc de lire la feuille par transparence ou en reflet dans un miroir. Deuxième procédé, nommé « chalcographie » : il est élaboré par le chimiste Nicolas Conté, génial inventeur en 1795 du crayon à papier avec mine graphite-argile. Conté traite l’inscription comme une sorte de cuivre gravé, les creux retenant l’encre : le texte imprimé apparaît alors en noir sur fond blanc, toujours à l’envers. Enfin, le troisième procédé, réalisé par l’ingénieur Adrien Raffeneau-Delille, consiste à effectuer un moulage à base de soufre. C’est cette copie qui sera publiée dans l’ouvrage collectif des savants, intitulé Description de l’Égypte. Cette œuvre monumentale sera éditée à partir de 1809, sur plusieurs années et en différents formats dont le plus grand fait 113 cm sur 81 cm ! Elle comportera 9 volumes de texte, 10 de planches et un atlas cartographique. Les inscriptions de la pierre de Rosette sont désormais triplement sauvegardées : il reste maintenant à les déchiffrer, ce qui est une autre histoire

 

En janvier 1800, les Français sont battus par les Anglais et les Ottomans : ils sont alors contraints de signer un traité de paix. Les termes de ce traité imposent à la France d’évacuer l’Égypte : les savants peuvent seulement conserver leurs notes et échantillons, mais doivent obligatoirement remettre à la Couronne britannique les objets archéologiques les plus importants, parmi lesquels deux obélisques, des sarcophages, le poing d’une statue colossale de Ramsès II trouvé à Memphis et surtout la pierre de Rosette. Tous ces trésors sont ensuite transférés, à la fin de l’année 1802, au British Museum. Pour bien montrer que la pierre de Rosette leur appartient, les Anglais inscrivent à la peinture blanche sur un côté de la stèle : « Captured in Egypt by the British Army in 1801 » (Prise en Égypte par l’armée britannique en 1801) et sur l’autre côté : « Presented by King George III » (Don du Roi George III).

 

Champollion part, à l’âge de 11 ans, rejoindre son grand frère Jacques-Joseph à Grenoble. Ce dernier lui trouve un précepteur, l’abbé Dussert, qui lui enseigne le latin, le grec, l’hébreu, l’arabe, le syriaque et le chaldéen ! C’est à cette époque que naît la passion de Champollion pour les hiéroglyphes égyptiens. À la rentrée 1807, il a 17 ans : il se rend à Paris pour suivre les cours de langues orientales au Collège de France et, plus particulièrement, ceux de persan, copte et amharique (langue parlée dans l’Ethiopie antique). Il ne sait pas encore que cette boulimie qui le pousse à étudier d’aussi nombreuses langues anciennes lui permettra de déchiffrer, plus tard, le secret des hiéroglyphes. Un jour, il émet l’idée que ces signes peuvent être des idéogrammes (exprimant une idée) et des phonogrammes (exprimant un son, comme pour la transcription de noms étrangers). Les années passent… jusqu’en 1821, où il parvient à déchiffrer deux cartouches royaux, dans lesquels il a l’intuition que figurent des noms de personnages importants : celui de Ptolémée, identifié sur une reproduction de la pierre de Rosette, puis celui de Cléopâtre, repéré sur une lithographie d’un petit obélisque érigé sur l’île de Philae.

 

 Un an plus tard, le 14 septembre 1822, Jean-François Champollion se précipite chez son frère Jacques-Joseph pour lui annoncer qu’il est parvenu à déchiffrer entièrement l’écriture des hiéroglyphes. À peine entré dans son bureau, il s’écrie : « Je tiens l’affaire ! » ; puis, submergé par l’émotion, il s’évanouit ! Le 27 septembre, c’est la consécration : Champollion fait une communication à l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, publiée sous le titre Lettre à Monsieur Dacier relative à l’alphabet des hiéroglyphes phonétiques employés par les Égyptiens pour inscrire sur leurs monuments, les titres, les noms et les surnoms des souverains grecs et romains.

Ce « Monsieur Dacier », de son prénom Bon-Joseph, est le plus célèbre des savants de l’époque, cumulant les fonctions de conservateur des manuscrits de la Bibliothèque nationale, de membre de l’Académie française et de sociétaire de l’Académie des sciences morales et politiques. Ce jour-là, Champollion présente un résumé de huit pages de ses recherches devant un parterre de spécialistes, dont l’Anglais Thomas Young lequel, faisant preuve d’un fair-play véritablement britannique, admet : « Je ne ressens que de la joie devant le succès de monsieur Champollion, qui est beaucoup plus que moi versé dans les différents dialectes de la langue égyptienne. » La version intégrale et définitive du document est publiée fin octobre chez Firmin-Didot dans une plaquette de 44 pages contenant 4 planches. Champollion y définit les hiéroglyphes comme « un système complexe, d’une écriture tout à la fois figurative, symbolique et phonétique dans un même texte, une même phrase, jusque dans le même mot ».

 En 1826, il est nommé conservateur chargé des collections égyptiennes au musée du Louvre. C’est aussi lui qui convainc le roi Charles X d’acheter l’obélisque de Louxor, qui sera dressé dix ans plus tard à Paris, place de la Concorde. Puis, entre 1828 et 1830, Champollion réalise enfin son rêve : il part en Égypte pour une mission scientifique franco-toscane de seize mois. Il a enfin l’opportunité de voir, sur place, des milliers d’exemples de hiéroglyphes gravés ou peints sur des temples, statues, sarcophages, papyrus… lui qui n’a travaillé jusqu’à présent qu’à partir de reproductions sur papier ! Il peut alors vérifier, sur le terrain, que sa méthode de déchiffrement fonctionne parfaitement. À son retour en France en mars 1830, c’est la consécration : il est élu à l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres et obtient la chaire d’Antiquité égyptienne au Collège de France. Il meurt à Paris le 4 mars 1832, à seulement 41 ans, et est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Il restera à jamais, dans l’histoire de l’Humanité, comme le génial déchiffreur des hiéroglyphes.

 

LA  PSYCHOSTASIE  OU  PESÉE  DE  L’ÂME

DIVERS  AUTEURS

  ARCADIA

 2006

L’une des séquences les plus connues du Livre des morts égyptien, est celle de la Psychostasie ou pesée de l’âme. Il serait  d’ailleurs plus juste de parler de la pesée du cœur (Kérostasie).

Au terme de son long parcours, le mort va enfin affronter le moment crucial qui conditionnera son devenir dans l’au-delà. Tout va se jouer dans la salle des deux Maât appelée Djadjat, où il pénètre dans une attitude humble et suppliante.

 

Il va déclamer sa confession négative devant les 42 juges (représentant les 42 nomes ou provinces égyptiennes) en disant : Je n’ai pas tué, je n’ai pas volé, je n’ai pas offensé les dieux, je n’ai pas établi de digues sur l’eau courante etc. Cette confession se termine par : Je suis pur, je suis pur, je suis pur, je suis pur, il ne m’arrivera pas de mal en ce pays, dans cette salle des deux Maât, car je connais les noms des dieux qui s’y trouvent. Ensuite l’impétrant est soumis à un triple interrogatoire et il décline sa nouvelle identité d’humain divinisé, puis Thot le soumet à un dernier tuilage où il devra prouver qu’il connaît le nom secret d’Osiris.

 

Toujours précédé par Inpou/Anubis le mystagogue, notre impétrant se trouve devant la Balance où se trouve d’un côté le cœur du défunt et sur l’autre plateau la plume de Maât, et bien sûr, il faut que le cœur soit plus léger que la plume, ce qui prouvera sa conduite honnête et parfaite. Mais le Scribe Thot ne fait pas qu’inscrire le résultat de la pesée, il note surtout l’identité vibratoire de ce nouvel être qui est en train de naitre. Si par malheur le résultat est négatif, alors Ammit à tête de crocodile, le monstre dévorant, avalera le défunt, le privant du voyage dans l’au-delà. Une lecture plus métaphysique et alchimique nous enseigne que le défunt doit passer par l’estomac de la dévoreuse, ceci pour en permettre la transformation et en subir une métamorphose qui va au-delà des limites de la vie et de la mort. Cette lecture convient très bien à la voie initiatique si on intègre  le parcours initiatique et alchimique de transformation et de transmutation que tout initié doit faire pour atteindre sa propre réalisation à travers la lutte de son égo, de son mental, la pratique de l’humilité et le développement de ses potentialités (assurection).

 

Les 4 vases canopes qui sont devant Osiris représentent les quatre fils dHorus : Amset, Hapy, Douamoutef et Quebehsenouf.  Ces vases étant destinés à recevoir les viscères du défunt, chaque vase a une fonction particulière. La balance a un rôle très important, ici comme dans toutes les voies initiatiques, elle joue un rôle d’athanor, de révélateur, de juge, de prise de conscience, elle favorise l’introspection et la maïeutique, elle est au centre de la scène et comme on peut le voir, de nombreux personnages s’affairent auprès d’elle car l’objectif principal de cette  pesée de l’âme est de déterminer ce que le défunt ou le myste a fait de son potentiel spirituel.

 

Tout Egyptien se préparait à la mort dès son plus jeune âge car, pour lui, la mort n'est pas une fin mais le début d'une nouvelle vie. Mourir sans sépulture ou à l'étranger est la pire des choses qui puisse arriver à un Egyptien. Il fallait donc penser à faire construire et décorer sa tombe dès que possible, acheter son cercueil, préparer les divers objets que l'on voulait emporter dans sa tombe pour ne manquer de rien, faire des donations ou prévoir l'argent nécessaire pour que les prêtres continuent à rendre les offrandes et le culte... Tous ces préparatifs coûtaient fort chers mais il n'y a pas de prix pour accéder à la vie éternelle. Pharaon conseille à Sinouhé : "Rentre en Egypte, il ne faut pas que tu meures en pays étranger, il ne faut pas que les Asiatiques t'enterrent! Pense à ton cadavre et reviens!"


Que se passe-t-il après la mort? Depuis l'époque la plus reculée, les Egyptiens pensent qu'il y a une vie après la mort mais ils ne se font pas une idée très précise de cette seconde vie et les croyances évoluent selon les époques. Certains pensent que le défunt entre dans une sorte de paradis champêtre : les champs d'Ialou, d'autres qu'il habite le monde souterrain d'Osiris ou qu'il trouve place dans le ciel parmi les étoiles, d'autres encore qu'il continue de vivre dans sa tombe ou qu'il perche dans les arbres avec les oiseaux. De même, la représentation du défunt après la mort n'est pas vraiment fixée. Le défunt peut réapparaître sous la forme d'un héron, d'un scarabée, d'une fleur de lotus sur l'eau.

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A l'origine, seul le pharaon peut accéder à la vie éternelle, on pensait que son corps momifié continuait à vivre dans sa tombe tandis que ses principes spirituels s'unissaient au soleil. Mais peu à peu, l'idée que tout homme peut atteindre cette seconde vie se développe. Dès l'Ancien Empire, les notables peuvent prétendre à l'éternité. Au Moyen Empire, le privilège de la survie après la mort se démocratise et tout homme peut y aspirer s'il respecte certaines conditions, mais le commun des mortels n'a pas la même destinée cosmique que celle du pharaon. La condition première et indispensable pour accéder à la vie éternelle est la conservation du corps du défunt. La momification est donc le passage obligé pour tout homme qui veut accéder à la vie éternelle. En effet, les Egyptiens ne conçoivent pas l'être humain comme un être unitaire mais comme une composition de plusieurs éléments charnels et spirituels. A la mort, les éléments spirituels sont libérés du corps mais ils doivent retrouver la partie charnelle du corps pour qu'ils puissent continuer de vivre.

 

René Lachaud, égyptologue, écrivain et amoureux de l’Egypte développe plusieurs phases de cette pesée de l’âme, et donne un éclairage maçonnique à cette scène. Il décortique toute la scène et donne à chaque personnage et à chaque objet une fonction initiatique, magique, spirituelle et métaphysique.

 

Bernadette Menu, spécialiste de l’Egypte explique le rôle très important de la déesse Maât dans ses rôles de Justice, d’équité et d’équilibre social et cosmique. Le rôle magique de Maât est omniprésent dans la vie journalière des égyptiens. Pour la pesée du cœur, Elle, et son double sont toujours là, elle est bienveillante, elle rassure, elle protège et soutient le défunt dans sa démarche, c’est l’accompagnatrice pour le voyage vers l’au-delà.

 

J. P. Mourlevas dans un bel article, s’interroge : Pourquoi vouloir devenir immortel ? Il nous  entraine ainsi dans les diverses techniques qui depuis les Egyptiens et les Sumériens (Gilgamesh) sont mises en œuvre pour éviter de mourir ou revenir sur terre après un séjour dans l’invisible, ce qui nous plonge dans les techniques modernes de cryogénie, du clonage, du bouturage, des embaumements etc.

 

Ilia Consolo pose la question suivante : l’âme est-elle immortelle ? Elle nous parle des N.D.E ou E.M.I (expérience de mort imminente), nous parle du Vedanta, des réincarnations, de la Résurrection, et pose des questions qui font réfléchir. Et comme dit Woody Allen : L’éternité c’est long, surtout vers la fin.

 

Livres références :

Le papyrus de la pesée de l’âme- de Bika Reed- édition du rocher 1996

Maât –Miroir du ciel – par Fernand Schwarz – édition des trois mondes 2008

Maât – L’ordre juste du monde – par Bernadette Menu- édition Dervy 2003

Magie et initiation en Egypte pharaonique- par René Lachaud –édition Dangles 1995

L’Egypte ésotérique des pharaons- par René Lachaud- édition Trajectoire 2008

 

LA Psychostasie - le papyrus de la pesÉe de l’Âme

Bika reed

Edition DU ROCHER

 1996

En 1843, l’égyptologue allemand Richard Lepsius achète à la collection Athanasis de Londres le seul exemplaire connu d’un papyrus hiératique non dénommé et le rapporte à Berlin.


Pour la première fois, la portée réelle de ce texte initiatique est révélée : le rôle essentiel de l’intelligence au service de la survie spirituelle y est établi dans ce qu’il a de plus paradoxal. Le rebelle intellectuel rencontré dans ce texte pense que le suicide est le seul vrai choix possible dans la vie ; or le suicide n’est pas un choix, mais seulement une faiblesse de l’intelligence incapable de comprendre que la vie n’a pas d’alternative, que seule la mort en a une. De nos jours, dans un monde où l’intelligence se trouve en conflit avec les besoins sociaux et humains les plus fondamentaux, et où des forces jeunes cherchent intuitivement une nouvelle voie, ce texte initiatique prend une importance capitale. Il attire notre attention sur les conséquences que peut avoir ce conflit intérieur et, de plus, propose une solution. L’objectif principal est de préparer nos esprits à analyser la nature de ce conflit et la solution apportée.

Bika Reed réalise une traduction fidèle de ce texte essentiel et en propose une analyse on ne peut plus pertinente. On ne manquera pas de relever l’influence de R.A. Schwaller de Lubicz, que l’auteur a rencontré.

Cette œuvre est le fruit de vingt années d’étude et de recherche sur les structures qui sont à la base du mode de pensée des Égyptiens.

 

LA  PYRAMIDE  -  LE SECRET D’UNE VIE EN ḖTERNITḖ                       80

François Figeac

Edition Maison de Vie

2018

Qui ne s’est jamais demandé, à propos des pyramides d’Égypte, pourquoi les Pharaons avaient entrepris d’élever ces gigantesques constructions de pierre ? Le présent ouvrage tente de répondre à cette question. Quelle est l’origine et le sens de cette forme, aussi familière que mystérieuse ? Pourquoi la construction d’une pyramide était-elle engagée dès l’intronisation d’un nouveau Pharaon, à l’ancien Empire et au-delà ?

 

Comment fonctionnait le complexe pyramidal et quelle était son utilité ? Était-ce seulement un tombeau ou remplissait-il une fonction plus subtile ? Une certitude s’impose : la pyramide recèle le secret d’une vie en éternité, un secret Aujourd’hui bien oublié, dont la redécouverte est pourtant au coeur de toute démarche initiatique.

 

Demeure d'éternité, la tombe était évidemment plus importante aux yeux de l'Egyptien que sa propre maison. Aussi apportera-t-il à sa réalisation plus de soins, de travail et certainement plus de cœur. Les plus pauvres durent se contenter bien souvent d'un simple trou dans le sable du désert, où le corps momifié, de façon très médiocre, était déposé dans un cercueil ou à même le sol, avec juste quelques vases et quelques statuettes. Mais les plus privilégiés, souverains ou nobles, consacrèrent pour leurs constructions funéraires plus de richesses et d'attention que pour leurs palais. Ces derniers étaient en effet construits en briques crues, alors qu'on utilisait le dur, la pierre calcaire, pour la tombe, afin de répondre à sa vocation d'éternité. La forme des tombes a varié en fonction du lieu et des époques. On peut ainsi distinguer trois types de tombes:

 

Les mastabas :

Ce sont des constructions massives, établies à ras du sol en pierre dure. Initialement les mastabas, rectangulaires, et aux murs légèrement inclinés (d'où leur appellation d'origine arabe : banquette), étaient remplis de rocaille et n'étaient destinés qu'à enserrer et cacher un amas de terre parfois revêtu de briques crues, de forme rectangulaire (en effet, à l'époque prédynastique, la sépulture était déposée dans une simple fosse que l'on recouvrait ainsi d'un tas de sable en forme de rectangle. Assimilé à la butte de terre initiale qui, un jour, était sortie de l'Océan Primordial, ce tertre de sable était devenu le symbole de l'existence, de l'apparition de la vie dans le chaos, le symbole de l'éternité.

 

Les pyramides :

La pyramide a de tout temps frappé l'imagination du voyageur et a été la source de nombreuses interrogations. En commençant par l'étymologie du mot : certains y voient un mot grec, ayant rapport avec la racine du froment, et ainsi " pyramide " signifierait en grec " grenier à blé " ou viendrait du mot de cette même langue "   pyramis " avec le sens de "  gâteau de blé ", qualificatif attribué par un voyageur hellène à qui la forme des pyramides rappelait des souvenirs culinaires de son pays. Certains pensent que le mot provient "  Péri-m-ouisi " de l'égyptien, signifiant dans la langue mathématique de la vieille civilisation l'arête de la pyramide (précisément) ou encore " Pr-m-it ", toujours de l'égyptien, ayant pour sens la demeure des lamentations, la maison du mort. Ce seul point d'interrogation est déjà sujet à de nombreuses polémiques que nous ne viendrons pas ici alimenter. En égyptien, elles étaient toujours désignées par le phonogramme bilitère "  mr ", qui se rapporte aussi à l'escalier. Les pyramides sont des tombeaux exclusivement royaux (rois ou reines), datant essentiellement de l'Ancien et du Moyen Empire, ainsi que de la dynastie éthiopienne. 

 

La forme pyramidale est née avec la IIIe dynastie à Saqqarah, lorsque Djéser demanda à son architecte, Imhotep, d'agrandir son tombeau qui était, à l'origine, un mastaba. Est-elle donc née par hasard, à la suite d'agrandissements successifs de la forme traditionnelle du mastaba, ou bien est-elle la reprise du tertre symbolique de l'époque primitive ? Ou bien encore a-t-elle une signification magique et religieuse ? La pyramide à degré de Djéser est la plus ancienne. Quelques décennies plus tard, le pharaon Snéfrou fit construire la pyramide à Meïdoum et celle de Dashour, dite "rhomboïdale".Toutes ces questions sur le choix de la forme pyramidale appellent une réponse.Les égyptiens avaient une culture essentiellement basée sur le symbolisme. Le tertre primitif, nous l'avons vu, symbolisait la butte primordiale ; le mastaba était la représentation de la maison-type des vivants (la tombe étant censée être la maison d'éternité du mort), la pyramide, si sa forme n'est pas due au fait du hasard, pourrait très bien s'accommoder d'une signification solaire.

 

Lorsqu’Imhotep, qui était prêtre d'Héliopolis, construisit la pyramide à degrés pour son roi, Djéser, les croyances funéraires et la mythologie solaires étaient en pleine expansion. Or, selon celles-ci, le roi défunt vivait dans l'au-delà, en compagnie du dieu soleil Ré, ou même se confondait avec lui. Il fallait pour cela, bien sûr, qu'il puisse rejoindre le dieu au ciel. Les textes des pyramides décrivent divers modes d'ascension, entre autres, l'escalier ("  mr ", mot désignant précisément les pyramides) et les rayons du soleil. La pyramide à degrés ne serait-elle pas alors la symbolisation de cet escalier ? Et les pyramides régulières, si elles ont perdu cette première valeur symbolique (en-dessous du revêtement, les assises formaient toujours un escalier), pourraient-elles symboliser les rayons du soleil, de même que l'obélisque symbolisait un rayon de soleil pétrifié, l'ultime goutte de lumière, figée au contact de la terre, avant que Ré ne se détache de la Butte Primordiale ? Il existait d'ailleurs à Héliopolis un culte voué à la Pierre Sacrée, le ben ben (nom désignant précisément les obélisques). Pierre mystérieuse de la Butte Primordiale, qui avait émergé, avant toute chose, c'est peut-être sa forme triangulaire, devenue en quelque sorte le symbole du triomphe de l'existence sur le chaos originel, le symbole de la vie, qui inspira les constructeurs des pyramides.

 

L'intérieur de la pyramide était initialement vierge de toute ornementation. Ce ne sera qu'à partir de la Ve dynastie (pyramide d'Ounas) que l'on y trouvera des inscriptions, inventaires de formules incantatoires fort diverses, dont la réunion forme ce que l'on appelle les "  textes des pyramides ".J’ai l’intention de consacré une page spéciale (ou plusieurs !) aux pyramides de Gizeh, et plus particulièrement à celle de Chéops. C’est elle qui porte tous les mystères égyptiens et le plus d’interrogations : comment fut-elle construite ? Récemment, on a calculé qu’il aurait fallu poser une pierre (qui pèse, rappelons-le plusieurs tonnes) tous les 20 secondes), 6 jours sur 7, pendant 20 ans. Etait-elle vraiment une tombe ? (jamais aucune momie ni fut trouvée), les parois contrairement aux pyramides précédentes ne portent aucun texte, aucun ornement ! D’après plusieurs études, ses mesures correspondraient à des mesures terrestres extrêmement précises. Mais de tout cela je vous parlerai un peu plus tard. Je préfère rafraîchir mes connaissances !

 

Les hypogées


Ce style de tombe creusée dans le roc fut en usage durant toute l'histoire pharaonique. Cependant, les hypogées royaux de la Vallée des Rois et de la Vallée des Reines sont les plus remarquables (et les plus connues).Il n'était pas envisageable de construire dans la région de Thèbes des pyramides telles que celles de l'Ancien Empire. Le désert montagneux qui borde la vallée du Nil ne s'y prêtait pas. D’autre part, les vallées dessinées par le relief montagneux aux alentours de Thèbes étaient (et sont encore) dominées par une montagne dont l'aspect rappelle indéniablement la forme pyramidale, et de ce fait pouvait très bien assumer la valeur symbolique des pyramides du passé. Cette sorte de pyramide naturelle (que les égyptiens appelaient la cime) était adorée dans la région comme une divinité sous le nom de Mersegert.

 

Mais, forme pyramidale, mastaba ou hypogée, toutes les tombes égyptiennes ont la particularité d'avoir été construites du vivant même de leur bénéficiaire. Pharaon, quand il venait au pouvoir, entreprenait dès lors la construction de sa future tombe et la fabrication de son mobilier funéraire (c'est ce qui explique que l'on ait retrouvé certaines tombes inachevées ou terminées hâtivement, du fait de la mort subite du souverain). Il en était de même des tombes privées. Les nobles faisaient réaliser leur future demeure d'éternité peu après la prise de leurs fonctions, et d'ailleurs, très vraisemblablement, la tombe était à l'époque (par son emplacement, sa décoration et le luxe de son contenu) ce que nous appellerions aujourd'hui " un signe extérieur de richesse ".

 

Au sommaire de cet ouvrage : La pyramide et le ciseau  -  origine de la forme pyramidale  -  la pyramide, canal de l’amour créateur  -  La pyramide et la pierre cubique  -   la pyramide lieu de passage entre les mondes  -  la pyramide, Pierre Philosophale  -   A l’origine de la tradition alchimique  -   une matrice de transformation et de transmutation   -   le secret d’une vie en éternité   -  La pyramide, étoile de la maîtrise  -   faire la terre comme le ciel   -   la destinée de Pharaon   -   Devenir une étoile impérissable   -   Là où est la Pyramide, là est l’esprit de maîtrise   -   La pyramide, un tombeau ?   -   Sépulture, tombeau ou demeure d’éternité ?   -   Un lieu de régénération du Ka royal  -   la mort n’est pas une fin mais le début d’un voyage   -   La Pyramide, lieu de résurrection d’Osiris   -  La Pyramide lieu d’initiation  -  Un domaine sacré dédié aux rituels   -  Des formules de transformation en Lumière    -   La Pyramide incarnation du chemin  initiatique     -       un chemin vers la terre sacrée   -  un chemin intérieur   -   un parcours spécifique   -   l’amour comme dynamique du chemin   -    La Pyramide est un accomplissement de l’initié   -  La tradition maçonnique a intégré une partie de l’enseignement ésotérique des pyramides   -   Le couronnement de la Pyramide : le Pyramidion    -    Ne pas confondre pyramide et pyramidion   -   la pierre primordiale et le phénix   -   une pierre-synthèse   -      

 

la quÊte de l’Île merveilleuse - le conte du naufragÉ

Michel LAPIDUS

Edition La Maison de Vie

 1995

Ce texte égyptien traduit et commenté par M. Lapidus, est un conte qui raconte l’aventure d’un marin naufragé qui arrive sur une île pourvue de toutes les richesses où le maître en est un gigantesque serpent.

 

La quête de l’Île du bonheur est un récit initiatique qui nous fait assister à la nouvelle naissance d’un voyageur découvrant les mystères du KA.

 

LA VIE MḖCONNUE DES TEMPLES MḖSOPOTAMIENS

Dominique  Charpin

Ed. Les Belles Lettres

2017

La Mésopotamie antique fait l’objet de passionnantes découvertes depuis le XIXe siècle. Berceau de notre civilisation, elle a vu naître l’écriture vers la fin du IVe millénaire av. J.-C.

Les centaines de milliers de textes qui nous sont parvenus de ces époques lointaines, alliés aux témoignages archéologiques, nous font connaître un monde enchanté où tout, à divers degrés, est sacré. Chaque activité humaine implique l’intervention d’un dieu.

Dans ce contexte, les temples consacrés aux divinités ont de quoi nous surprendre. Loin d’être simplement des lieux de culte, où le clergé prenait soin des divinités présentes dans des statues, ils étaient le cadre d’activités de la vie quotidienne : les temples de Shamash, dieu de la justice, fonctionnaient comme des tribunaux ; ceux de Gula, déesse de la santé, comme des centres de cure ; ceux de Nabu, dieu de l’écriture, comme des bibliothèques ; ceux d’Ishtar, déesse de l’amour, comme des maisons de plaisir.

En un mot, retracer la vie méconnue de ces temples, c’est tenter de recouvrer celle de ces hommes d’un autre temps. Tel est l’objet de ce livre issu de l’enseignement de Dominique Charpin au Collège de France. (2016-12-21)

 

Les premières villes du monde sont édifiées entre 4000 et 3000 avant notre ère en Mésopotamie, un mot grec signifiant «le pays entre les deux fleuves», le Tigre et l'Euphrate. Pour contrôler les crues de printemps qui fertilisent le sol, les paysans construisent un réseau complexe de canaux, de digues et de réservoirs, réalisations qui exigent un grand sens de l'organisation. Les communautés se développent sur ce terrain fertile et, la richesse aidant, de nouvelles activités apparaissent : l'artisanat, le commerce, l'administration. L'organisation de ces tâches impose une centralisation du pouvoir de décision, de réglementation et de contrôle qui donne naissance à la civilisation urbaine et aux Etats.

 

Sumériens. Le sud de la Mésopotamie, dont l'ancien nom est Sumer, voit s'édifier entre 3500 et 3000 av. J.-C. des constructions de plus en plus vastes et élaborées, comme le Temple blanc d'Uruk, bâti sur une haute plate-forme. C'est à peu près à la même période qu'apparaît la roue, de même que l'écriture dite cunéiforme tracée sur des plaques d'argile. Chaque cité sumérienne est gouvernée par un roi dont le pouvoir émane des dieux. Pendant toute la période dite de la «dynastie archaïque» (2900-2370 avant notre ère) les rois sumériens s'affrontent pour s'assurer la suprématie sur la totalité du territoire.

 

Akkadiens. Sargon d'Akkad conquiert Sumer vers 2370 avant notre ère. Il parle une langue sémitique, le sémitique oriental ou akkadien, qui remplace le sumérien comme langue officielle. Les envahisseurs sémites font cependant de larges emprunts à la civilisation sumérienne. L'empire akkadien s'étend rapidement, mais doit affronter d'incessantes rébellions, et s'effondre sous les incursions des Goutis, un peuple venu de la montagne. Après un siècle d'anarchie, la Tire dynastie d'Ur (2113-2006 avant notre ère) est fondée par Our-Nammou, un grand guerrier. Sous son autorité et celles de ses successeurs, un État efficace et centralisé est fondé qui reconstruit les temples et favorise une renaissance de l'art et de la littérature sumériens.

 

Hammourabi Le sac d'Ur par les Elamites, originaires du plateau iranien, marque la fin du pouvoir des Sumériens. Pendant deux siècles, les petits royaumes se battent entre eux pour assurer leur souveraineté avant de tomber sous la domination des Amorrites, d'anciens nomades sémites venus du désert de Syrie

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Mais le personnage le plus célèbre de l'époque, Shamshi-Adad, qui se fait appeler "le Vainqueur de l'Univers", abat la puissance d'Akkad sans parvenir à fonder un empire durable. Les cités de Mari, Eshnounna, Larsa et Babylone ne cessent de guerroyer. Puis vient le jour où un de ces rois amorrites, Hammourabi de Babylone (1793-1750 avant notre ère), écrase les Etats rivaux d'Assur et de Mari, avant de conquérir toute la Mésopotamie. Hammourabi créa une législation qui prévoyait des sanctions très dures, mais qui prenait en compte le droit des individus. Après, la mort d'Hammourabi, l'empire s'affaiblit jusqu'à la mise à sac de Babylone par les Hittites, en 1595 avant notre ère.

 

Empire et diplomatie. Le Proche-Orient est en effet envahi au début du IIe millénaire par les premiers peuples indo-européens (Hittites en Anatolie et Proto-Iraniens, ancêtres des Mèdes et des Perses). Un certain équilibre des forces s'instaure entre les Kassites de Babylonie, les Mitanniens de Palestine et de Syrie orientale, les Egyptiens qui dominent la Palestine et la Syrie méridionale, et les Hittites d'Anatolie et de Syrie du Nord. Ces derniers ont fondé un empire vers 1650 avant notre ère, dirigé à partir de leur capitale Hattousa (Bogazköy), et qui connaît son apogée sous Souppilouliouma Ier (1380-1346 avant notre ère). S'étendant vers le sud, les Hittites se heurtent aux Egyptiens en Syrie et ce jusqu'en 1282, quand le roi hittite Hattousil III et Ramsès II signent un traité de paix. À cette époque, l'écriture cunéiforme est répandue partout, bien que le premier alphabet ait été inventé en Syrie ou en Palestine au XVIe siècle avant notre ère. Des archives datant du XIVe avant notre ère  et trouvées à Tell el-Amarna en Egypte révèlent l'existence d'une correspondance entre les «grands Rois». Ils s'échangent souvent des ambassadeurs et des présents, et s'offrent mutuellement leurs filles en mariage. Vers 1200 avant notre ère, la plupart des royaumes du Proche-Orient s'effondrent sous les coups des Peuples de la mer venus de Méditerranée orientale, avant que ces derniers ne soient finalement vaincus par les pharaons Mineptah et Ramsès III en 1190 avant notre ère.

 

L'âge du fer. Après 1200 avant notre ère de nouveaux peuples sortent de l'anonymat. Sur la côte sud de la Palestine vivent les Philistins, un des anciens Peuples de la mer, dont l'Ancien Testament relate les conflits avec les Hébreux. Plus au nord, sur les côtes libanaises et syriennes, les Phéniciens s'affirment comme de grands navigateurs qui commercent jusqu'en Grande-Bretagne, d'où ils rapportent l'étain de Cornouailles, et comme de grands colonisateurs avec la fondation de Carthage en Afrique du Nord. Ce sont eux qui diffusent l'alphabet et le transmettent aux Grecs. En Syrie, les Araméens guerroient contre les Assyriens et les Hébreux, et leur langue et leur écriture s'imposent dans tout le Proche-Orient. Ainsi l'araméen constitue-t-il la langue originelle de certains des livres les plus récents de l'Ancien Testament. Successeurs de l'empire hittite, les Néo-Hittites règnent sur sept cités-Etats situées dans le nord de la Syrie. Dans un premier temps vainqueurs des Araméens, ils seront ensuite défaits par les Assyriens au VIIIe siècle avant notre ère.

 

empire assyrien. Le royaume d'Assyrie, avec pour capitale Assur, est situé au nord de la Mésopotamie. A partir du siècle avant notre ère, ses rois s'attaquent aux Araméens, parviennent jusqu'aux rives de la Méditerranée et occupent brièvement l'Egypte. D'Assournazipal II (884 à 858) à Assourbanipal (669 à v.627), l'Empire est organisé de façon autoritaire. Les régions assujetties payent tribut en produits agricoles et en bétail, pour assurer l'entretien des garnisons assyriennes. En cas de rébellion, les Assyriens n'hésitent pas à déporter tous les habitants d'une ville ou d'une région. Mais l'Assyrie reste vulnérable, à l'est et au nord, aux attaques d'autres peuples comme les Mèdes et les Scythes. A la fin du VII siècle avant notre ère, les villes assyriennes tombent les unes après les autres. Ainsi, Ninive est détruite en 612 par une alliance des rois mèdes et chaldéens de Babylonie.

 

Empire néo-babylonien. Le fils du fondateur de la dynastie chaldéenne de Babylone, Nabuchodonosor II (605 à 562 avant notre ère), bâtit à son tour un vaste empire. Il bat les Égyptiens à Karkemish en 605, puis s'attaque à la Syrie et à la Palestine. En 587 avant notre ère, il s'empare de Jérusalem et déporte des milliers de Juifs vers Babylone. Mais cet Empire dure peu de temps : les successeurs de Nabuchodonosor sont trop faibles, à l'image du dernier roi, Nabonide (556 à 539 avant notre ère). Babylone tombe sans résistance devant les Perses de Cyrus.

 

Empire perse. L’Empire bâti par les Achéménides est l'empire le plus vaste de l'Antiquité. A partir de leur région d'origine, située sur le plateau iranien, les successeurs de Cyrus conquièrent l'Égypte, le nord de l'Inde et l'Asie mineure avant d'échouer devant les Grecs pour le contrôle de la Méditerranée. Darius Ier (522-486 avant notre ère) réorganise les provinces ou satrapies, réforme son armée, introduit un système monétaire, judiciaire et postal centralisé et fait creuser un canal reliant le Nil à la mer Rouge. Son successeur Xerxès, qui règne de 486 à 465 avant notre ère écrase plusieurs révoltes et met fin à la tolérance religieuse de Cyrus, qui avait libéré les juifs de Babylone et les avait autorisés à rebâtir leur temple à Jérusalem. Le déclin économique, la multiplication des conspirations de palais mènent le trône perse à sa perte. La capitale, Persépolis, est conquise par Alexandre le Grand  en avril 330 avant notre ère et le dernier des Achéménides, Darius III, est assassiné la même année.

 

LE  kybalion – Étude sur la philosophie hermÉtique de l’ancienne Égypte et de l’ancienne grÈce

par 3 Initiés

Edition CHAPITRE

 2002

C’est de l’ancienne Égypte que nous viennent les enseignements ésotériques et occultes fondamentaux qui ont si puissamment influencé les philosophies de toutes les races, des nations et des peuples depuis plusieurs milliers d’années. L’Égypte, patrie des pyramides et des sphinx était le berceau de la Sagesse cachée et des enseignements mystiques.

 

Tous les pays ont emprunté à ses Doctrines Secrètes. L’Inde, la Perse, la Chaldée, la Médée, la Chine, le Japon, la Syrie, l’ancienne Grèce, Rome et les autres nations anciennes prirent littéralement leur part à la fête du Savoir que les Hiérophantes et les Maîtres du Pays d’Isis avaient si abondamment pourvue pour ceux qui étaient préparés à partager la somme de Science Mystique et Occulte dévoilée par les Maîtres de cette antique contrée.

 

Dans l’ancienne Égypte ont vécu des Adeptes et des Maîtres qui n’ont jamais été surpassés et rarement égalés durant les siècles qui les ont séparés du grand Hermès. En Égypte se trouvait la Loge des Mystiques. Par la porte de ces Temples entrèrent les Néophytes qui, plus tard, comme Hiérophantes, Adeptes, et Maîtres parcoururent les quatre coins du monde, portant avec eux le précieux savoir qu’ils désiraient ardemment transmettre à ceux qui étaient préparés pour le recevoir. Tous ceux qui étudient les sciences occultes reconnaissent ce qu’ils doivent au vénérables Maîtres de l’antiquité.

 

Parmi ces grands Maîtres de l’Ancienne Égypte, vécut un homme que les Maîtres considéraient comme le « Maître des Maîtres ». cet homme, si vraiment c’était un « homme », habita l’Égypte dans les temps les plus reculés. On le connaissait sous le nom d’Hermès Trismégiste. Il était le père de la Sagesse Occulte, le fondateur de l’astrologie et de l’alchimie. Les détails de sa vie sont perdus pour l’histoire, tant sont nombreuses les années qui nous séparent de lui ; cependant quelques-uns des anciens pays de l’antiquité se sont disputé, il y a des milliers d’années, l’honneur de sa naissance. La date de son séjour en Égypte, qui constitue sa dernière incarnation sur notre planète, ne nous est pas connue à l’heure actuelle ; on l’a fixée aux premiers jours des plus anciennes dynasties égyptiennes, longtemps avant Moïse.

 

Les auteurs les plus compétents le considèrent comme contemporain d’Abraham ; quelques traditions juives vont même jusqu’à affirmer qu’Abraham a acquis d’Hermès lui-même une grande partie de ses connaissances mystiques.

Les Sept principes hermétiques, sur lesquels la Philosophie hermétique tout entière est basée, sont les suivants :

 

1. Le Principe de Mentalisme.

2. Le Principe de Correspondance.

3. Le Principe de Vibration.

4. Le Principe de Polarité.

5. Le Principe de Rythme.

6. Le Principe de Cause et d’Effet.

7. Le Principe de Genre.

 

Le Principe de mentalisme : Le Tout est Esprit ; l'Univers est Mental". Ce Principe implique cette vérité que "Tout est Esprit". Il explique que le Tout qui est la Réalité Substantielle se trouvant dans toutes les manifestations et les apparences extérieures que nous connaissons sous le nom d’ "Univers Matériel", "Phénomène de la Vie", "Matière", "Energie", et en un mot tout ce qui est apparent est Esprit lequel, en lui-même, est inconnaissable et indéfinissable, mais qui peut être considéré et pensé comme un Esprit Universel, Infini, Vivant. Il explique encore que le monde ou l’univers "phénoménal" n’est qu’une simple Création Mentale du Tout sujette aux Lois des Choses Créées ; que l’univers considéré dans son entier ou dans ses parties, existe dans l’Esprit du Tout, que c’est dans cet Esprit "que nous vivons, que nous agissons et que nous sommes nous-mêmes". Ce Principe, en établissant la Nature Mentale de l’Univers, explique facilement tous les divers phénomènes mentaux et psychiques qui occupent une si grande place dans l’attention publique et qui, sans explications, ne sont pas compréhensibles et défient toute interprétation scientifique.

 

Le Principe de correspondance : " Ce qui est en Haut est comme ce qui est en Bas ; ce qui est en Bas est comme ce qui est en Haut." Ce Principe implique la Vérité qu’il y a toujours un rapport constant entre les lois et les phénomènes des, divers plans de l’Etre et de la Vie. Le vieil axiome hermétique l’explique en ces termes. "Ce qui est en Haut est comme ce qui est en Bas ; ce qui est en Bas est comme ce qui est en Haut". Comprendre ce principe confère les moyens de résoudre bien des paradoxes obscurs et bien des secrets cachés de la Nature. Il existe des plans de vie que nous ignorons complètement ; mais quand nous leur appliquons le Principe de Correspondance, nous devenons capables de comprendre plus loin qu’il ne nous aurait été possible de le faire autrement. Il se manifeste et s’applique partout dans l’univers, sur les divers plans de l’univers matériel, mental et spirituel ; c’est une Loi Universelle.

 

Le Principe de vibration : " Rien ne repose ; tout remue ; tout vibre». Ce Principe implique la vérité que "tout est en mouvement", "tout vibre", "rien n’est à l’état de repos", faits que la science moderne accepte et que toute nouvelle découverte scientifique tend à vérifier. Il y a des milliers d’années que les Maîtres de l’ancienne Egypte ont énoncé ce Principe hermétique. Il explique que les différences existant entre les diverses manifestations de la Matière, de l’Energie, de l’Ame, et même de l’Esprit, sont la conséquence d’une proportion inégale de Vibrations. Depuis le Tout, qui est l’Esprit Pur, jusqu’aux formes les plus grossières de la matière, tout vibre ; plus grande est la vibration, plus haute est la position sur l’échelle. La vibration, de l’Esprit est tellement intense et si infiniment rapide qu’elle est pratiquement en repos, de même qu’une roue qui tourne avec une grande rapidité paraît arrêtée. A l’autre extrémité de l’échelle il y a les formes grossières de la matière dont les vibrations sont si lentes qu’elles paraissent ne pas exister. Entre ces deux pôles opposés, il y a des millions et des millions de degrés différents de vibrations. Depuis le corpuscule et l’électron, depuis l’atome et la molécule jusqu’aux mondes et aux univers, tout se meut, tout vibre. Cela est vrai également pour l’énergie et pour la force, qui ne sont que des degrés différents de vibration ; cela est vrai encore pour le plan mental dont les vibrations régissent l’état, et même pour le plan spirituel.

 

Le principe de polarité : " Tout est Double ; toute chose possède des pôles ; tout a deux extrêmes ; semblable et dissemblable ont la même signification ; les pôles opposés ont une nature identique mais des degrés différents ; les extrêmes se touchent ; toutes les vérités ne sont que des demi vérités ; tous les paradoxes peuvent être conciliés." Ce Principe implique la vérité que "tout est double", "tout a deux pôles", "tout a deux extrêmes" ; ces phrases sont de vieux axiomes hermétiques. Elles expliquent les anciens paradoxes qui ont rendu perplexes tant de gens et que l’on a exprimés comme il suit : "La thèse et l’antithèse ont une nature identique, mais des degrés différents" ; "les contraires sont semblables et ne diffèrent que par leur degré" ; "les pôles opposés peuvent se concilier" ; "les extrêmes se touchent" ; "tout est et n’est pas, en même temps" ; "toutes les vérités ne sont que des demi-vérités" ; "toute vérité est à moitié fausse" ; "il y a deux faces à chaque chose", etc., etc.

 

Le Principe de Polarité explique que, dans toute chose, il y a deux pôles, deux aspects opposés, et que les "contraires" ne sont en réalité que les deux extrêmes du même objet entre lesquels sont intercalés des degrés différents. Par exemple : le chaud et le froid bien "qu’opposés" sont en réalité une seule et même chose ; ils se distinguent simplement par une différence de degrés. Consultez votre thermomètre et voyez s’il vous est possible de découvrir où le "chaud" se termine et où le "froid" commence ! Il n’existe pas un "chaud absolu" ni un "froid absolu" ; ces deux termes "chaud" et "froid" indiquent simplement des degrés différents de la même chose, et cette "même chose" qui se manifeste comme "chaud" et "froid" est une simple forme, une Variante de la Vibration., Ainsi "chaud" et "froid" ne sont que les "deux pôles" de ce que nous appelons "Chaleur", et les phénomènes qui les accompagnent sont les manifestations du Principe de Polarité. Le même Principe est vrai dans le cas de "Lumière" et "Obscurité", qui sont une seule et même chose, la distinction consistant en une différence de degrés entre les deux pôles du phénomène. Quand la "nuit" nous quitte-t-elle et quand le "jour" commence-t-il ? Quelle différence y a-t-il entre "Grand et Petit ?" Entre "Facile et Difficile ?" Entre "Blanc et Noir ?" Entre "Tranchant et émoussé ? ’" Entre "Calme et Inquiet ?" Entre "Haut et Bas ?" Entre "Positif et Négatif ?"

 

Le Principe de Polarité explique ces paradoxes et aucun autre ne peut le remplacer. C’est encore, le même Principe qui agit dans le plan mental. Prenons un exemple extrême, mais radical, celui de la "Haine et de l’Amour", deux états mentaux en apparence totalement différents. Et encore, il y a différents degrés dans la Haine et dans l’Amour ; il y a même des sentiments intermédiaires pour lesquels nous employons les mots de "Sympathie" et "d’Antipathie" qui arrivent à se confondre si étroitement qu’on a souvent beaucoup de difficulté à savoir si quelqu’un vous est sympathique, antipathique ou s’il vous est indifférent. Ces sentiments opposés ne sont que des degrés différents d’un sentiment unique.

 

Le Principe de rythme : " Tout s'écoule, au-dedans et au-dehors ; toute chose a sa durée ; tout évolue puis dégénère ; le balancement du pendule se manifeste dans tout; la mesure de son oscillation à droite est semblable à la mesure de son oscillation à gauche ; le rythme est constant. «Ce principe implique la vérité qu’il se manifeste dans toute chose un mouvement mesuré d’allée et venue, un flux et un reflux, un balancement en avant et en arrière, un mouvement pareil à celui d’un pendule, quelque chose de semblable à la marée montante et descendante, à une mer pleine et à une mer basse ; ce mouvement d’allée et venue se produit entre les deux pôles, dont le Principe de Polarité décrit il y a quelques instants, nous a montré l’existence.

 

Il y a toujours une action et une réaction, un progrès et un recul, un maximum et un minimum. Il en est ainsi pour tous les. éléments de l’Univers, les soleils, ’les mondes, les hommes, les animaux, l’esprit, l’énergie et la matière. Cette loi se manifeste dans la création et la destruction des mondes, dans le progrès et la décadence des nations, dans la vie de toute chose et enfin dans l’état mental de l’homme ; c’est pour cette dernière chose que les hermétistes estiment plus importante la compréhension du principe. Ce Principe et le Principe de Polarité et les méthodes pour les contrecarrer, les neutraliser, ont été minutieusement étudiés par les hermétistes, et les utiliser constituent une partie importante de l’Alchimie Hermétique Mentale.

 

Le Principe de cause et d’effet : « Toute Cause a son Effet ; tout Effet a sa Cause ; tout arrive conformément à la Loi ; la Chance n'est qu'un nom donné à la Loi méconnue ; il y a de nombreux plans de causalité, mais rien n'échappe à la Loi"- Ce Principe implique le fait qu’il existe une Cause pour tout Effet produit et un Effet pour toute Cause. Il explique que : "Tout arrive conformément à la Loi" ; que "jamais rien n’arrive fortuitement" ; que le Hasard n’existe pas ; que, puisque il y a des plans différents de Cause et d’Effet, et que le plan supérieur domine toujours le plan inférieur, rien ne peut échapper entièrement à la Loi. Les hermétistes connaissent jusqu’à un certain point l’art et les méthodes de s’élever au-dessus du plan ordinaire de la Cause et de l’Effet. En s’élevant mentalement à un plan supérieur, ils deviennent la Cause au lieu d’être l’Effet. Les foules se laissent docilement emmener ; elles obéissent à tout ce qui les entoure, aux volontés et aux désirs de ceux qui sont plus puissants qu’elles, à l’hérédité, à la suggestion, et à toutes les autres causes extérieures qui les dirigent comme de simples pions sur l’Echiquier de la Vie. Les Maîtres, au contraire, s’élevant sur le plan supérieur, dominent leurs sentiments, leur caractère, leurs qualités et leurs pouvoirs aussi bien que ce qui les environne ; ils deviennent des Maîtres au lieu d’être des pions. Ils jouent le jeu de la vie au lieu d’être joués et dirigés par la volonté des autres et par les influences extérieures. Ils se servent du Principe au lieu d’être ses outils.

 

Le Principe de genre : "Il y a un genre en toutes choses ; tout a ses Principes Masculin et Féminin ; le Genre se manifeste sur tous les plans. «Ce Principe implique la vérité que le Genre existe en tout ; les Principes Masculin et Féminin sont constamment en action. Cela est vrai, non seulement sur le Plan Physique, mais encore sur le Plan Mental et même sur le Plan Spirituel. Sur le Plan Physique, le Principe se manifeste sous la forme du sexe ; sur le Plan Supérieur, il prend des formes plus élevées, mais il est toujours le même. Aucune création physique, mentale ou spirituelle n’est possible sans lui. La compréhension de ses Lois jettera la lumière sur bien des sujets qui ont constamment rendu perplexes l’esprit des hommes. Le Principe du Genre agit toujours pour créer et pour régénérer. Toute chose, tout individu, contient les deux Eléments Masculin et Féminin ou le grand Principe lui-même. Tout Elément Mâle a son Elément Féminin ; tout Principe Féminin contient le Principe Mâle.

 

Au sommaire de cet ouvrage :  La Philosophie hermétique – Les sept Principes hermétiques – La transmutation Mentale – Le Tout – L’Univers Mental – Le Divin paradoxe – « Le Tout » dans Tout – Les Plans de Correspondance – La Vibration – La Polarité – Le Rythme – La Causalité – Le Genre – Le Genre Mental – Axiomes hermétiques.

 

le fabuleux hÉritage de l’égypte

C. desroches – noblecourt

Edition TELEMAQUE

 2004

Quel est le point commun entre la brique, le jeu de l’oie, l’alphabet, le calendrier, les animaux des fables d’Ésope et de La Fontaine, le test de grossesse, les traitements de la cataracte ou de la migraine, les châteaux forts ou encore la symbolique chrétienne de la résurrection et de l’eucharistie ? Leur origine prend sa source au cœur de l’Égypte Ancienne.


Philosophie, médecine, techniques et sciences, théologie… ces disciplines fondatrices nous viennent toutes, en droite ligne, des 4 000 ans d’histoire de la civilisation égyptienne. Pour la première fois, Christiane Desroches – Noblecourt dresse un panorama étourdissant du legs unique et insoupçonné de l’Égypte Ancienne à l’Occident, dans sa vie quotidienne comme dans ses fondement religieux et philosophiques les plus essentiels. Dans une langue limpide et très accessible, la plus respectée et la plus audacieuse des égyptologues contemporaines propose aujourd’hui aux amoureux de l’Égypte une relecture passionnante des influences qui ont façonné notre culture.
Cette démonstration nous incite à tourner plus que jamais nos regards vers une civilisation incroyablement féconde, indéniablement liée à la naissance de la nôtre.


Le fabuleux héritage de l’Égypte avance l’hypothèse fascinante d’une véritable origine égypto-chrétienne de notre civilisation.

 

le culte de rÉ – l’adoration du soleil dans l’Égypte ancienne

Stephen quirke

Edition du ROCHER

 2004

Dans l’Égypte ancienne, la relation particulière entre la figure du père divin qu’est le dieu-soleil, souverain de la création, et son rejeton unique sur terre, le souverain régnant d’Égypte, est au centre du pouvoir. Le soleil occupe une place majeure, qu’il est indispensable de connaître pour comprendre la civilisation égyptienne.


Le culte de Rê étudie les principaux aspects de ce culte du soleil : les croyances relatives au dieu-soleil, les rituels et les mystères qui lui sont consacrés, particulièrement à Iounou, rebaptisée Héliopolis (la « cité du soleil ») par les Grecs.

 

Il examine aussi les nombreux vestiges et monuments d’Égypte qui en portent encore la trace, comme les pyramides et les obélisques – qui reflétaient jadis le pouvoir du dieu-soleil et du roi-soleil.

 

Il retrace enfin l’extraordinaire histoire d’Akhenaton, le roi le plus axé sur le soleil qui fût. En excluant tous les autres cultes des monuments royaux, Akhenaton est aujourd’hui considéré comme le premier croyant « monothéiste » et le premier « individu ».

Son règne révèle beaucoup de l’essence de la royauté et de la religion égyptiennes, et soulève inévitablement une foule de questions nouvelles…


Si ce dernier pharaon a été l’objet d’une abondante littérature, il est rare que ce moment particulier initié par Akhenaton ait été replacé dans le contexte plus large de l’adoration du soleil tout au long de l’histoire de l’Égypte ancienne : c’est là l’originalité et l’intérêt de la vaste synthèse que propose Stephen Quirke, en s’appuyant sur les fouilles et recherches les plus récentes.

 

l’Égypte ancienne

Arne eggebrecht

FRANCE-LOISIRS

 1993

L’emploi d’une année à deux saisons conduit ensuite à diviser l’année en quatre et en huit. D’autre part, si on étudie le calendrier agricole décrit par Hésiode dans les Travaux et les Jours, on voit qu’il repose sur l’observation du lever héliaque ou du coucher des constellations (les Pléiades, Orion) et des étoiles de première grandeur: Aldébaran, Sirius, Spica. Au reste, comme l’a montré Martin P. Nilsson, l’année peut avoir un nombre quelconque de mois. Chaque cité grecque avait son propre calendrier, si bien qu’il fallait envoyer des messagers dans tout le pays et longtemps à l’avance, pour organiser les assemblées de Delphes ou d’Olympie.

 

Un très beau livre sur l’Égypte avec une nombreuse iconographie.

 

La IIIe dynastie vit s'accentuer les progrès de la civilisation pharaonique. Le roi Djéser paraît avoir eu une forte personnalité et il sut choisir ses collaborateurs. L'un d'entre eux, le génial Imhotep, fut un architecte de premier ordre. Il conçut, pour rendre éternel le tombeau royal, une construction entièrement en pierre, matériau indéfiniment durable. Par ailleurs, il cherchait à traduire dans le monument lui-même des conceptions métaphysiques qui lui imprimèrent leur grandeur. Il empila sept mastabas en retrait l'un sur l'autre pour faire au roi défunt un escalier monumental vers le ciel. Il suffira d'aplanir chacune de leurs faces pour créer la pyramide. Mais l'artiste était aussi un penseur et un moraliste. Imhotep rédigea le premier recueil sapiential, inaugurant ainsi l'un des genres les plus riches et les plus originaux de la littérature égyptienne. Il fut de plus médecin et, à l'époque tardive, promu au rang des dieux, il fut assimilé par les Grecs à Asklépios. Les autres rois de la dynastie sont moins connus, bien qu'on ait trouvé le tombeau du successeur de Djéser.

 

Les IVe, Ve et VIe dynasties apportent un nouvel essor, suivi d'un épanouissement et d'une décadence. Mais souvent, seuls les restes archéologiques suppléent les textes pour nous permettre d'inférer le degré de perfection que dut connaître l'Égypte à l'Ancien Empire. Par exemple, le constructeur de la plus grande des pyramides de Giza, celle de Khéops, ne nous est connu que par une minuscule statuette d'ivoire, et nous saurions très peu de choses sur lui si les Grecs n'avaient conservé quelques traditions à son sujet. Cependant, on devine à la perfection de la sculpture et des monuments funéraires combien la IVe dynastie apporta de nouveauté et de goût du travail bien fait aux réalisations antérieures. Le plan des temples de la vallée et surtout de la pyramide elle-même se diversifie et se complique.

 

l’Éypte ancienne & la franc-maçonnerie

Christian lauzeray

Editions TRADITIONNELLES

 1988

Des passerelles entre l’Égypte et la Franc-maçonnerie, le fameux discours du Frère Amiable et du Frère Paul Guieysse expliquant les nombreux points de rapprochement entre les deux concepts.

 

L’influence de l’Egypte antique sur la Franc-maçonnerie à de nombreuses et diverses sources: les écrits des anciens auteurs grecs et romains, les traités astrologiques, magiques, kabbalistiques, gnostiques et alchimiques qui fleurirent au moyen-âge (« Corpus hermeticum » de Marsile Ficin en 1450), et qui furent longuement commentés au cours du seizième et dix-septième siècle par les hermétistes ; puis sont intervenues  la campagne d’Italie de Napoléon et la découverte de la stèle bilingue de Rosette par Jean-François Champollion, découverte qui permit de donner vie au monde  de l’Egypte antique en accédant aux écrits authentiques et en restituant sa grammaire et sa langue.

 

L’initiation maçonnique et, tout particulièrement les épreuves par les quatre éléments, seraient en grande partie inspirées par celle pratiquées par les Esséniens, eux-mêmes  ayant vraisemblablement emprunté aux prêtres de l’ancienne religion, aux courants judaïques d’Alexandrie et aux gnostiques. La sagesse d’Egypte fut ainsi transmise en orient, traduite et commentée par les philosophes grecs, puis par les philosophes arabes, recueillie par les chevaliers chrétiens, transmise aux Rose-Croix et enfin à la franc-maçonnerie opérative.

 

La survivance des symboles hérités de la terre du Sphinx dans le temple maçonnique est évidente: le culte de la Lumière solaire que nous retrouvons en permanence dans nos rituels, la figure d’un œil d’où partent trois rayons (l’œil d’Osiris, père de la Lumière) qui correspond au delta lumineux, les tabliers, sautoirs et bijoux, la canne du maître des cérémonies, la voûte étoilée, la pierre cubique (statue cube du scribe), le cabinet de réflexion reflet moderne des cryptes des mystères d’Isis et d’Osiris Oscar Wirth rapporte que la veuve dont les maçons se disent fils est Isis, mère universelle, en tant que personnification de la nature, qu’Isis serait l’équerre mesurant l’épais et Osiris le compas mesurant le subtil, et que la légende d’Osiris trahi par son frère Seth et vengé par son descendant Horus aurait inspiré  le mythe d’Hiram.

 

L’un des premiers rites égyptiens de la franc-maçonnerie fut l’Ordre des Architectes ou Frères Africains (africains=égyptiens) ; il fut créé à Berlin, vers 1767, sous les auspices de Frédéric II Le Grand, à partir du livre « Crata Repoa » (forces souterraines) qui est inspiré des textes antiques évoquant l’initiation de l’Egypte antique. Ce rite est organisé en 7 classes et fut pratiqué en Allemagne jusqu’en 1806. Il fut introduit en France en 1770 avec une structure composée de onze grades regroupés en triade (Osiris, Isis, Horus) et dont les appellations sont directement reliées à l’Egypte antique (Ex. : « initié aux secrets égyptiens », « Maître des secrets égyptiens », « disciple des égyptiens », « Porte de la mort »). Ce rite permettait de révéler les secrets de l’antique Egypte avec un aperçu sur l’alchimie, l’art de décomposer les substances et de combiner les métaux.

 

De la rencontre de l’art sacerdotal avec l’art royal sont nés les degrés hermétiques qui ont marqué singulièrement le mouvement rosicrucien du XVIIe et XVIIIe, puis les divers rites maçonniques et, tout particulièrement certains hauts grades écossais.  C’est ainsi que la « Societatis rosae et aurea crucis » (Société de la Rose et de la Croix d’Or) fut créée vers 1756 à Francfort, inspiré du récit mystico-hermétique : les « noces chimiques de Christian Rosencreutz. Au sein de ce rite, un système de neuf grades hermétiques virent le jour (junior, théoricien, praticien, philosophe, adepte mineur, adepte majeur, magister, mages). Ces degrés se retrouvent dans diverses maçonneries égyptiennes.

 

Un autre rite égyptien fut créé par Cagliostro vers 1780 ; il se nommait « la haute maçonnerie égyptienne pour l’Orient et l’Occident », avec pour Père Enoch et Elie. L’allusion à l’alchimie, à la magie et à l’astrologie y est constante ; pour être initié il fallait avoir la maîtrise des degrés écossais symboliques ; ce rite comportait une Loge d’adoption. Le caractère égyptien donné aux travaux de la Loge « la sagesse triomphante » se rapprochait de l’église chrétienne copte et employait un système qui rappelle celui des « Elus Cohen » de Martinez de Pascualy (conduire à la régénération corporelle et spirituelle) ; la plupart des dénominations des grades avait une forte connotation égyptienne.

 

Le rite des « Parfaits initiés d’Egypte » fut fondé en 1785 à Lyon par Eteilla, anagramme d’Aliette, révélateur des secrets numériques du tarot qu’il nomme le « Livre de Thot » Ce rite s’éteignit rapidement à la fin du siècle. Si le rite de « Misraïm » a été créé en Italie (à Venise) en 1788,  par un groupe de sociniens (secte protestante) qui demanda une patente à Cagliostro de passage à Trente (tout  en créant leur propre système avec 90 degrés) , c’est Gad Bédarride qui le créa au début du XVIIIe; il fut introduit en France, entre 1810 et 1813, par ses trois fils dont Marc Bédarride qui en fut le premier Grand Conservateur 

 

L’ÉGYPTE  ANCIENNE ET SES DIEUX,  DICTIONNAIRE ILLUSTRÉ

JEAN PIERRE CORTEGGIANI

Edition FAYARD

 2007

En  écrivant que « les égyptiens étaient les plus religieux des hommes » Hérodote a dit à sa manière que la religion était la composante essentielle de la civilisation pharaonique. Royaux ou privés, les monuments- souvent imposants- que celle-ci nous a laissés sont là pour témoigner de cette évidence : les parois des temples et des tombeaux sont couvertes d’innombrables scènes rituelles qui  semblent  multiplier   l’infini  de  non  moins innombrables  figures de divinités.

 

Celles-ci ont souvent évolué avec le temps : des grands Dieux cosmiques aux «  génies » émissaires, des divinités de stature nationale  aux  obscurs «  démons » de la religion funéraire, des dieux adorés localement aux divinités venues de l’étranger, les dieux qui peuplent le panthéon égyptien ne se comptent pas : il est illusoire de vouloir en dresser un catalogue exhaustif, mais tenter de mieux les connaître est une façon d’approcher la civilisation à laquelle ils doivent d’exister.

 

Le présent ouvrage, qui se veut une introduction à leur monde, présente près de 340 divinités, très connues ou à peine attestées et consacre pas loin d’une centaine de notices à leurs attributs les plus importants, aux animaux à travers lesquels elles se manifestent, aux plantes qui leur sont attachées, aux principales offrandes qui leur sont faites ainsi qu’aux grands textes religieux des différentes époques.

En citant largement les grands corpus funéraires que sont les textes des Pyramides,  les textes des Sarcophages et  le livre des morts, et en faisant appel aux scènes gravées sur les parois des temples gréco romains -  essentiellement Edfou,  Denderah,  Philae, et  Kôm Ombo – aussi bien qu’aux inscriptions qui les accompagnent, l’auteur parvient à cerner la nature et la personnalité de chaque dieu en proposant parfois de nouvelles interprétations.

Une riche et précieuse iconographie accompagne nombre d’entrées, donnant ainsi à voir les formes, parfois déconcertantes, que peuvent prendre ces êtres divins.

 

l’Égypte ÉsotÉrique

Erik hornung

Edition  ALPHEE

 2007

Dès l’antiquité s’est développée une image de l’Égypte qui n’a que peu de rapport avec la réalité historique. Elle montre une Égypte considérée comme la source la plus profonde de tout savoir occulte. Son symbole est la figure d’Hermès Trismégiste, associant l’ancien dieu égyptien Thot à l’Hermès grec.


À partir de la Renaissance, la force d’attraction de cette représentation de l’Égypte s’est exercée de façon à peu près ininterrompue sur l’histoire spirituelle de l’Europe. Non seulement l’alchimie, l’astrologie et d’autres sciences occultes se réclament de l’Égypte ésotérique, mais les rose-croix, les francs-maçons et les théosophes s’en sont également nourris. Les tendances ésotériques actuelles, qui ont considérablement gagné en importance dans la vie publique, trouvent dans la culture de l’Égypte ancienne un inépuisable réservoir. En même temps, elles contribuent à donner aux conceptions égyptologiques une incroyable ampleur.


Or l’égyptologie scientifique a jusqu’ici notoirement négligé ce phénomène. Égyptologue de renommée internationale, Erik Hornung dépasse ici ces préventions et montre quelle influence l’Égypte ésotérique a exercée depuis deux millénaires sur l’histoire spirituelle de l’Europe.

  

l’Égypte – la belle au sable dormant

F. quentin

Edition Ph. Bierme

 1994

Un très beau livre poétique sur l’Égypte. Des photos couleur splendides et des explications symboliques et ésotériques sur l’Égypte avec des passerelles sur la Franc-maçonnerie et l’Alchimie. Des relations troublantes qui aident la réflexion et qui nous font dire « Mais c’est bien sûr ».

 

C’est vers une plongée au cœur des mythes les plus profonds de l’humanité que Florence Quentin, diplômés d’égyptologie, nous entraîne dans  » L’Égypte  » La Belle au sable dormant. La passion de Florence débute à douze ans, lors de son premier voyage en Égypte. Elle y contracte le virus de l’égyptologie, également décelé sous le nom de syndrome de Néfertiti ! Dès lors, l’archéologue en herbe n’aura plus qu’un but : permettre l’épanouissement de cette vocation, comme celui du bouton de lotus des colonnades thébaines. Sur les pas de son maître, l’égyptologue François Daumas, grand amoureux de la Déesse Hathor de Dendérah, elle arpentera les patios de l’Université des Lettres de Montpellier puis les couloirs de la Sorbonne pour pénétrer le secret des hiéroglyphes.

 

 Elle poursuit sa quête, au-delà du voile d’Isis un instant soulevé, pour tenter de livrer aux profanes les arcanes enfin déchiffrés. Cet ouvrage est l’expression de la rencontre entre l’égyptologue et le photographe, tous deux épris de cette Belle. Une oeuvre contemporaine qui se situe à la croisée des chemins, entre la vision rationaliste du monde scientifique et le monde visionnaire des mythes. Quand la Belle s’éveille, il faut aussi l’intelligence du cœur pour savoir en traduire les propos dévoilés.

 

l’Égypte copte – les chrÉtiens du nil

Christian cannuyer

Edition GALLIMARD

 2000

Selon la tradition, le christianisme fut introduit en Égypte par la Sainte Famille elle-même, fuyant Hérode, puis par la prédication de l’Évangile par Marc, vers 43 – 48. L’Église née avec lui à Alexandrie, rassemble aujourd’hui plusieurs millions de fidèles, à la foi vivante et pure, qui emploient encore dans leur liturgie la langue copte, dérivée de l’Égyptien ancien, qui viennent prier dans des églises et des monastères fondés aux IVème siècle par les Pères du désert – Paul de Thèbes, Antoine, Pacôme et d’autres – et se rassemblent lors de fêtes et de pèlerinages dédiés au Seigneur, à la Mère de Dieu, aux saints et aux martyrs.


Christian Cannuyer, historien et orientaliste, nous fait découvrir la communauté copte, son histoire, son riche patrimoine artistique et spirituel.

 

"Les chrétiens d’Egypte sont appelés Coptes. Les Coptes sont avant tout, de vrais Egyptiens et identifiés à l’Egypte puisqu’ils la portent dans leur nom [ndlr : l’auteur explique en détail l’étymologie du mot Copte]. Ils revendiquent avec honneur et fierté d’être les authentiques descendants directs de la nation pharaonique et les dépositaires de sa culture."

L’Eglise copte compte aujourd’hui plus de dix millions de fidèles qui sont parmi les citoyens les plus actifs et les plus fidèles de leur patrie. Elle a participé à toutes les luttes nationales et à toutes les souffrances de l’Egypte. Les Coptes sont présents dans toutes les classes sociales et dans tout le pays. Ils comptent y rester car ils considèrent qu’ils ne vivent pas en Egypte, mais que c’est l’Egypte qui vit en eux puisque ils la portent dans leur nom."

 

L’existence des chrétiens ou des Églises chrétiennes dans les pays Arabo - musulmans du Proche-Orient est généralement ignorée par les occidentaux. Cette ignorance provient du fait que l’on confond les termes "arabe" et "musulman". Pour une majorité de gens, un arabe est musulman et un musulman est arabe. Cette confusion provient d’une ignorance des données du monde islamique et du monde arabe.
En effet, un musulman n’est pas nécessairement d’origine ou de langue arabe. Par exemple, les Turcs, les Pakistanais, les Iraniens, les Albanais, les Afghans, les Kabyles, les Berbères... etc. sont des musulmans, mais ils ne sont ni de race ni de langue arabe. D’autre part, un arabe ou un arabophone n’est pas nécessairement de confession islamique. La preuve : la présence de près de vingt millions de chrétiens arabes ou arabophones vivent au Proche-Orient.

 

Il faudrait aussi préciser que ces chrétiens qui vivent en Egypte, au Liban, au Proche-Orient en général, ne sont nullement d’origine islamique. En effet, au cours des siècles passés, depuis l’apparition de l’islam et de son expansion dans le monde à partir de 632 après JC et jusqu’à nos jours, l’histoire n’a pas enregistré de conversion massive d’arabes musulmans au christianisme. C’est tout le contraire qui s’est produit et qui se passe encore de nos jours. Des chrétiens sont forcés, pour des considérations d’ordre économique, social, professionnel ou politique, de se convertir à l’Islam. Les chrétiens de langue arabe du Proche - Orient sont donc les descendants des chrétiens des premiers siècles de notre ère, qui vivaient dans ces pays, bien avant l’apparition de l’Islam. La langue arabe est devenue, pour eux aussi, la langue dans laquelle ils prient et expriment, quand cela est possible, leur foi. Allah est le mot qui désigne Dieu en arabe : il est commun aux chrétiens, aux musulmans et aux juifs. Il faut rappeler également que la langue arabe, avant d’être la langue du Coran, était la langue des chrétiens qui vivaient en Arabie avant l’apparition de l’Islam. L’histoire nous a livré les noms des grands orateurs chrétiens et poètes de langue arabe.

 

Les chrétiens d’Egypte sont appelés Coptes. Les Coptes sont, avant tout, de vrais Egyptiens, identifiés à l’Egypte puisqu’ils la portent dans leur nom. Ils revendiquent avec honneur et fierté d’être les authentiques descendants directs de la nation pharaonique et les dépositaires de sa culture. "Copte" n’est d’ailleurs que l’abréviation, par suppression de la diphtongue initiale, du mot "Aegyptoi", formé par les Grecs d’Égypte au VIII av. J.C. sur le nom prestigieux du temple de Memphis, dédié au dieu Ptah, de l’ancienne capitale de l’Ancien Empire Het-Ka-Ptah : "château de l’âme de Ptah". Het-Ka-Ptah devenu "Aegyptoi". Le mot a été transformé par les Arabes, qui n’admettent dans leur langue écrite ni voyelle ni diphtongue initiale. Les conquérants de l’Égypte au Visis. (642) désignèrent ainsi les habitants de la vallée du Nil : à l’époque, presque tous étaient chrétiens. Ils les appelaient " qpt ", " gpt " ou encore " cophte ". Peu à peu l’Arabe remplace la langue copte dans le parler ordinaire du pays, ensuite dans l’administration. Sous sa nouvelle forme, le mot est passé en Europe par l’intermédiaire, d’abord, des Croisés, ensuite des voyageurs, notamment des XVII° et XVIII., qui l’avaient sans doute rapporté de l’Égypte musulmane.

 

Or le peuple que les Arabes avaient trouvé en Égypte était, dans sa plus grande majorité, de religion chrétienne. Dès lors, pour la nouvelle administration, de même que le mot arabe signifie musulman, copte signifie chrétien, naturellement chrétien d’Égypte... Le terme copte, qui avait à l’origine un sens ethnique, s’est chargé d’un sens religieux.
Dès lors, on a placé sous le vocable "copte" tout ce qui, de près ou de loin, pouvait s’y rattacher. La notion s’applique à tout ce qui se rapporte à la vie des chrétiens Égypte : église, liturgie, langue, littérature, écriture, vie religieuse, monachisme, musique, arts, vie sociale, mœurs, aussi bien qu’objets d’usage courant : vêtements, bijoux, instruments de travail... etc...

 

Actuellement la population égyptienne, à vrai dire dans sa grande majorité (près 85%) descend de l’ancienne race, Chrétiens et Musulmans confondus. Les apports ethniques extérieurs (Grecs, Juifs, Nubiens, Libyens, Arabes) sont très limités. La ressemblance est frappante entre les types humains égyptiens contemporains et ceux qui sont représentés, en bas-reliefs et en peintures sur les murs des différents monuments égyptiens : mastabas, tombes, temples... etc... Lorsque les ouvriers ont extrait du sable la statue en bois, datant de l’Ancien Empire, de "cheikh el Balad " (le maire du village), et qu’on l’a montrée aux touristes, ceux-ci étaient frappés d’étonnement par l’extrême ressemblance entre la statue et le notable du village. Quand vous êtes en Égypte, il est également difficile de distinguer dans la rue les chrétiens des musulmans. Mais il est cependant vrai que les Coptes se considèrent comme les authentiques descendants de la nation pharaonique et les dépositaires de sa culture car, entre la culture copte et celle de l’ancienne Égypte, il y a des liens qui dépassent le seul lien ethnique

 

les coptes d’Égypte

Dossiers Archéologiques

Edition FATON

 1997

N° 226 de Septembre 1997 sur les coptes et leur religion. On y aborde l’architecture et l’art copte, les relations des coptes avec le reste de l’Égypte et les autres religions. Les moines, les ermites, la sculpture, les couleurs, les icônes, la langue, la littérature et la vie des coptes aujourd’hui.

 

Les deux Eglises celle de Rome et celle d'Alexandrie sont nées à partir de l'Evangélisation de l'apôtre Pierre lui-même. Eusèbe de Césarée écrit dans son Histoire ecclésiastique, Livre II, chapitre XVI: "Pierre établit aussi les églises d'Egypte, avec celle d'Alexandrie, non pas en personne, mais par Marc, son disciple. Car lui-même pendant ce temps s'occupait de l'Italie et des nations environnantes ; il envoya Marc, son disciple, destiné à devenir le docteur et le conquérant de l'Egypte."

 

L'Eglise Copte d'Egypte trouve ses origines dans l'oeuvre du disciple de l'Apôtre Pierre: Saint-Marc. Comme Pierre, Marc venait de la Galilée, il appartenait probablement à une grande famille galiléenne car il avait reçu une éducation gréco-latine. Il traduisait en grec et en latin ce que Pierre disait en araméen. C'est lui qui rédigea le second Evangile. Au départ, l'apôtre Pierre demanda à Marc et à son cousin Barnabé d'accompagner Saint Paul dans son premier voyage en Asie Mineure (43 – 45). De retour à Jérusalem, l'apôtre Pierre l'envoya en Egypte. A Alexandrie, Marc créa en 47 une première communauté chrétienne puis après avoir nommé saint Anien comme évêque à sa place, il rejoignit saint Pierre à Jérusalem. Puis ensemble, ils repartirent pour Rome. Au début du règne de Néron, Marc quitta Rome et l'apôtre Pierre pour retourner en Orient.

 

Quand il revint à Alexandrie en 61, la petite communauté qu'il avait laissé, s'était développée en une importante Eglise. Ce succès lui attira beaucoup d'ennui avec l'administration romaine d'Alexandrie, en 68 il fut attaché à un char et traîné à travers une vallée rocheuse. Son corps fut déchiqueté. Les Chrétiens d'Alexandrie osèrent récupérer son corps et le déposèrent près du lieu de son supplice, dans une chapelle près d'un petit port de pêche, nommé Bucoles non loin d'Alexandrie. Ses reliques furent l'objet d'une très grande dévotion de la part des Egyptiens, jusqu'en l'année 828 quand ils furent volés par des marchands vénitiens envoyés à Alexandrie par le doge de Venise, Justinien Participazio. Voilà ce qui nous relie à la place Saint-Marc de Venise et sa Cathédrale. Ce triste évènement a empoisonné les relations entre l'Eglise copte d'Egypte et l'Eglise de Rome.

 

En juin 1968 le pape Paul VI, rend à l'Eglise Copte d'Egypte les reliques de saint Marc. Ils furent déposés dans la nouvelle cathédrale Saint Marc du Caire. Un évènement considérable où était présent le président Nasser et l'ancien Empereur Ethiopien Hailé Sélassié. Une foule immense de chrétiens et de musulmans s'étaient rassemblée dans les rues du Caire et criaient: Saint Marc, saint Marc, toi le prophète. Regarde la Vierge Marie, Mère de toutes les lumières !

 

En effet un mois plutôt une apparition de la Vierge Marie à Zeitoun (lieu de passage de la sainte famille en Egypte) avait bouleversé l'Egypte entière car l'apparition a été publique (une foule estimée par certains à 100 000 personnes) et ce sont les témoignages des musulmans qui étaient les plus nombreux. A part l'Eglise de France au moment de la révolution Française, c'est à l'Eglise Copte d'Egypte que revient la palme du martyr, une persécution sans interruption depuis le martyr de Saint Marc... L'Eglise copte fait partie des Eglises des trois Conciles.

 

l’Égypte – les hommes – les dieux les pharaons

R. marie & r. hagen

Edition TASCHEN

 2002

Aujourd’hui encore des pyramides sont édifiées, ici un hôtel à Las Vegas, là l’entrée de verre d’un grand musée parisien. Mais les Égyptiens nous ont légué bien plus que cette architecture de génie, ils ont conçu et élaboré beaucoup de choses qui n’ont rien perdu de leur actualité – les nouvelles pyramides n’en sont que la marque la plus spectaculaire.


Si on n’a pas encore réussi à se faire une idée claire de la manière dont ont été édifiés les tombeaux monumentaux des pharaons, on sait, du moins pour l’essentiel, comment vivaient les hommes qui les ont construits, ce qui les mettait en joie, ce qui les excitait, comment ils concevaient le monde. Les peintures et bas-reliefs des tombeaux nous éclairent là-dessus, et les documents déchiffrés par les égyptologues, tel celui qui rapporte la grève des ouvriers funéraires, nous renseignent sur la vie quotidienne en Égypte, l’administration, la manière dont les conflits étaient résolus.

Trois mille années d’histoire égyptienne signalent peu de mutations profondes, du moins si on les compare aux deux derniers millénaires, et en particulier aux deux derniers siècles de l’histoire européenne. Les dieux et les pharaons changeaient de nom, mais les conceptions de l’au-delà, les structures politiques, le niveau des connaissances technologiques n’évoluaient pas notablement.

Et sur le plan de l’alimentation, l’alimentation, les hommes dépendirent toujours en premier lieu des crues du Nil. Cette stabilité hors du commun nous a incités à ne pas décrire l’Égypte ancienne dans une perspective chronologique, et si nous mentionnons les dates, celles-ci restent une information secondaire.


L’élaboration de caractères écrits est l’une des prouesses les plus remarquables des Égyptiens – les hiéroglyphes que nous avons « semés » tout au long des pages en convaincront le lecteur. Ils seront traités trois fois au cours de l’ouvrage : le chapitre sur les scribes évoque la position privilégiée de ceux qui savaient écrire, le chapitre sur l’écriture présente l’alphabet égyptien, beaucoup plus complexe que le nôtre ; le dernier chapitre rapporte les vicissitudes de la recherche et des efforts qu’il fallut fournir jusqu’à ce que les signes tombés dans l’oubli redeviennent enfin lisibles.


Trente siècles d’histoire égyptienne – Les crues du Nil – La construction des pyramides
Le secret des hiéroglyphes – Voyage dans le monde d’en-bas – Magie et médecine
Des momies pour l’éternité – La condition de la femme – Le pouvoir des scribes
La première grève de l’histoire – Sous la protection du cobra furieux

 

l’Égypte mÉre du monde

 hery & enel

Edition  Albin – Michel

 1997

L’Orient, la Grèce et Rome ne sont pas les seules sources de notre Occident judéo-chrétien, mais certaines idées ne prévalent que par le fait de n’avoir jamais été remises en cause. Notre intention est ici de reconsidérer ce qui, par tradition ou étroitesse d’esprit, a fondé l’analyse des civilisations jusqu’à ce jour.


Malgré quatre mille ans d’histoire et la richesse de sa civilisation, malgré son antériorité incontestable dans tous les domaines, l’Égypte n’apparaît comme référence dans aucune publication. Devant un acharnement si puissant et si constant depuis des siècles, on est en droit de se demander si la cause ne s’en trouverait pas dans des seules raisons d’État et de dogme.


À l’approche du bicentenaire de l’expédition Bonaparte en Égypte (1798), qui fut déterminante pour la connaissance de cette civilisation, et à l’aube de l’an 2000, il est grand temps de mesurer l’impact que l’Égypte ancienne a pu avoir sur les autres civilisations, non seulement dans l’art, mais aussi dans les sciences et les religions, et de lui reconnaître la place qui lui revient en tant qu’aînée des civilisations et mère du monde.

Hébreux, Phéniciens, Grecs, Romains, chrétiens ont emprunté à cette université millénaire les germes dont ils ont à leur tour ensemencé l’histoire du monde. L’Occident judéo-chrétien a recueilli ce savoir, l’absorbant dans son patrimoine culturel et spirituel.

 

Si certains pensent que « l’histoire commence à Sumer », nous ne pouvons pas occulter de notre mémoire « cette vieille civilisation à laquelle l’Europe doit le principe de toutes ses connaissances » (Jean-François Champollion)

 

le 8ème jour de ptah – traitÉ des 22 arcanes de la science d’al kemit – accompagnÉ du livre des portes

Jacques pialoux

Edition  LES 2 OCÉANS

1993

Nous conviant à une vision grandiose sous l’égide de PTAH, l’auteur nous guide dans le labyrinthe égyptien, terre noire, mais aussi materia-prima et métamorphose, et athanor des mystères. Le livre des 12 portes retranscrit ici dans son intégralité, éclairera notre marche. Les 22 arcanes et leurs correspondances grecques et maçonniques tout en nous faisant rêver nous délivrent des clés nouvelles dans la recherche de la connaissance.

 

Faisant la synthèse des pensées égyptienne, chinoise, hébraïque et celte, Jacques Pialoux nous dévoile l'unité sous-jacente à toutes les traditions qu'elles s'expriment en runes, hiéroglyphes, idéogrammes, chiffres, etc., et nous conduit au « 8ème Jour de Ptah » en interprétant les 22 arcanes du secret égyptien qu'il superpose aux 22 lames du tarot médiéval.

 

Travaillant depuis plus de quarante années en vue d'une synthèse entre les cosmogonies orientales et occidentales exprimées dans les enseignements traditionnels, j'ai tout naturellement été conduit, dit Jacques Pialoux, vers un retour aux sources, c'est-à-dire d'une part vers les religions de l'Égypte antique, des Hébreux et des Celtes, et d'autre part vers celle des Taoïstes, Hindous et Bouddhistes qui virent le jour en Orient.


C'est ainsi que Le Huitième Jour de Ptah est né – ce 8e jour qui englobe les sept autres – de la confrontation de ces visions si dissemblables dans leur symbolisme et pourtant tellement proches dans leur expression mathématique qu'elles n'expriment fondamentalement qu'une seule et même vérité. Cette vérité trouve son aboutissement dans l'Égypte des pharaons avec les vingt-deux arcanes de la science alchimique (d'Al Kemit), ces vingt-deux qui sont pour les Chinois les vingt-deux énergies célestes et terrestres et pour la Kabbale les vingt-deux lettres de l'alphabet sacré.

 

le livre des morts des anciens Égyptiens

Gréogorie KOLPAKTCHY

Edition Dervy

 1999

Nouvelle édition augmentée d’illustrations en couleur et N / Blanc avec 65 pages d’explications et les 190 textes du livre des morts.

 

Le Livre des Morts Égyptien  dont le nom véritable est "Sortie au Jour", décrit le chemin qui mène des ténèbres à la lumière, de la vie après la mort, selon la tradition des Pharaons de l'antiquité, qui croyaient en la renaissance de la vie éternelle. Placé près de la momie dans son cercueil, il permettait au défunt de pouvoir passer les épreuves qui mènent aux champs d'Ialou d'Osiris, pour l'aider à ressusciter dans l'au-delà. Il contient des formules pour se transformer, les noms des gardiens de la porte du jugement, et la célèbre confession négative des méfaits qui n'ont pas été perpétrés, que le mort doit réciter pour rendre son cœur plus léger que Maât. Écrits en hiératique sur du papyrus, ces textes se retrouvent à partir du Nouvel Empire (XVIIIe dynastie) jusqu'à l'époque gréco-romaine

 

Les livres sacrés sont pour les anciens égyptiens des émanations directes du dieu de la lumière. Au fil de leurs recherches sur les interprétations possibles du Livre des morts, les auteurs montrent que ce chemin de lumière ne concerne pas seulement le défunt, mais aussi l'initié, qui possédera un véritable rituel de théurgie pour mieux vivre sa vie en toute conscience, sa voie d'accès vers l'éternité. Les 192 chapitres du Livre des Morts, nous font découvrir les différents types d'initiation que peut recevoir l'adepte ou le défunt, et nous entraînent au cœur des mystères de la mort et de la renaissance, mystères indissociables de la science des prêtres. Pour devenir un être de lumière, l'adepte doit connaître les techniques de mesure, les secrets du nombre d'or, de l'astrologie, les indispensables incantations magiques, ainsi que purifier son âme.

 

Grâce à nos connaissances modernes de l'Egyptologie et des symboles, ce documentaire très intéressant nous dévoile les différents niveaux de compréhension des mots et des rituels, sans oublier ceux des hiéroglyphes porteurs de multiples sens, dont l'ésotérisme des scènes aussi célèbres que la pesée des âmes, les confessions négatives, ou celui de pratiques étranges comme la momification, l'ouverture de la bouche et le voyage en barque...Ce qui en première lecture peut passer pour de la simple superstition, contient en réalité un sens philosophique caché...Les égyptiens de cette époque avaient une spiritualité bien différente de celle que nous avons aujourd'hui, orientée vers la croyance en la vie après la mort que notre civilisation moderne peine à découvrir ou redécouvrir...

 

le livre des morts des anciens Égyptiens

par Traduction & commentaires Paul BARGUET

Edition DU CERF

 1967

Ce que les premiers égyptologues appelaient « la Bible des anciens Égyptiens », et qui est le plus ancien livre illustré du monde, est la réunion, en un tout plus ou moins cohérent, de plusieurs textes d’inégale longueur, chacun ayant son titre et son illustration.

Écrit presque toujours sur papyrus et portant le nom et les titres du mort, il accompagnait celui-ci dans la tombe comme un livre de prières ; roulé et scellé, il était posé sur le sarcophage, ou enfermé dans une statuette d’Osiris en bois, ou déposé dans une boîte servant de base à une statuette de Sokaris, ou encore glissé dans les plis des bandelettes de la momie (sur la poitrine, sous les bras ou entre les jambes) ; parfois, en une bandelette, il enveloppait la momie.

Magie et morale : Le jugement : Cette magie peut nous gêner, mais peut-on dire qu’elle annihile ou amoindrit la valeur morale des idées que renferme le texte ? Le pouvoir magique de la prière ne peut être contesté ; pourtant, cela ne diminue en rien sa valeur : sa résonance peut être fort grande, et porter même le mystique jusqu’à la fusion complète dans son dieu. Mais, en dehors des prières proprement dites, il est des formules, dans le Livre des Morts, qui semblent avoir pour but de forcer le destin, d’imposer une décision favorable au mort. Que celui-ci fasse pression sur son cœur pour qu’il ne témoigne pas contre lui dans le tribunal de l’au-delà, cela est incontestable.

Est-ce à dire, toutefois, que le cœur doive nécessairement témoigner en sa faveur, même si son possesseur est coupable, et qu’on peut, le cas échéant, le réduire au silence par la magie, nous ne le croyons pas. Une phrase du chapitre 30 A, semble lever le doute sur ce point : « N’imagine pas de mensonge contre moi devant le grand dieu, maître de l’Occident !

De ta noblesse dépend d’être proclamé juste. » La hantise du mort est, en effet, toujours d’avoir un accusateur, d’être calomnié par un ennemi et voué par ses intrigues, à la géhenne ; or, c’est ce qui peut se passer si le cœur a été circonvenu ; il convient donc que celui-ci témoigne impartialement, que son élévation morale, sa « noblesse », soit telle qu’il résiste à toute insinuation perfide. Le sentiment de la pureté, de la droiture, ainsi que le respect et la crainte de son dieu, étaient, en effet, très grands chez l’Égyptien, comme il ressort de nombreux textes, et il n’a sûrement jamais passé pour pouvoir tromper, par des artifices, une divinité qui, comme Rê ou Osiris, incarnait la justice et la vérité.

Qu’en était-il dans la réalité ? Il n’est certes pas d’homme qui, parvenu au terme de sa vie, puisse se targuer d’avoir toujours été sans péché, et l’Égyptien n’échappait sûrement pas à la règle et devait en avoir conscience. Ce qui importait pour lui, croyons-nous, c’était d’être jugé en toute équité : connaissant le pouvoir de la magie défensive, il redoutait l’autre, la maléfique, la magie noire. Si, dans la grande scène du jugement les deux plateaux de la balance, l’un portant le cœur (sa conscience), l’autre portant Maât ou son symbole, sont placés au même niveau, c’est non seulement pour imposer, par la force magique de l’image, d’une perfidie possible d’un ennemi qui fausserait la balance. Le mort se trouve ainsi automatiquement absout de ses péchés, et les déclarations d’innocence et de pureté qu’il formule devant les quarante-deux « juges » commentent et expliquent cet équilibre.

Il convient toutefois de ne pas oublier, car c’est là le point capital, qu’avant de parvenir à la salle du tribunal, le mort, non seulement a subi tous les rites de purification et de solarisation et a, tel Rê, « chassé l’iniquité » pour Osiris ; mais aussi que, dès son arrivée dans l’autre-monde, il est considéré comme pur.

 

LE  LIVRE  DE  THOT

ANDRÉ  MICHAUD

ÉDITION  MAISON DE VIE

 2010

Son long bec et sa tête d’Ibis en ont fait l’un des plus identifiables, et de là l’un des plus populaire hors des cercles égyptologiques, de tous les dieux de la mythologie. Et il le mérite, car Thot est un dieu bienveillant pour les hommes, à qui il a enseigné le langage de l’écriture, et qu’il a initié à toutes les sciences. Fixant de son pas régulier la valeur de la coudée royale, référence et mesure de toute construction sacrée, il est le maître de l’espace.

 

Le grand public le connaît peut être un peu moins sous son aspect simiesque, mais c’est encore lui qui, sous l’apparence d’un babouin cynocéphale, rythme les heures et se fait maître du temps. Mais la mythologie de Thot est beaucoup plus riche encore : il est, de tous les dieux du panthéon égyptien, le premier et presque le seul à prendre parti pour le jeune Horus orphelin, revendiquant l’héritage de son père Osiris assassiné par son frère Seth.

 

Et les hommes lui doivent une fière chandelle lorsque, estimant que la punition a été suffisamment sévère, c’est lui qui fait cesser le massacre, par la terrifiante déesse lionne Sekhmet, de l’humanité coupable de s’être révolté contre les dieux. Thot prend même une dimension de principe créateur dans la cosmogonie de sa ville de Moyenne Egypte Hermopolis, dont il ne subsiste aujourd’hui que de rares et malheureuses ruines.

 

Mais Thot n’est pas seulement un personnage d’une mythologie ramenée à ses dimensions pittoresques. Les anciens Egyptiens estimaient que, qui était capable de déchiffrer ses arcanes accédait au secret de la Vie. Cela serait-il moins vrai aujourd’hui ? Le parti pris de ce livre est de considérer que ce symbolisme est toujours vivant, riche d’enseignements dont nous pouvons toujours faire notre miel.

 

Par l’originalité de son approche fondée sur les meilleures traductions d’écrits égyptiens connus (texte des pyramides et Textes des sarcophages) ou moins connus, l’ouvrage de Didier Michaud intéressera les égyptologues et historiens des religions, et captivera les quêteurs de symbole et de spiritualité.

 

L’auteur développe les sujets suivants :

Hermopolis, état des lieux et cité de Thot – les 8 dieux primordiaux de l’ogdoade- le lotus d’or de Thot- l’œuf – le Maître du Huit dans la cité du Cinq- Champollion- L’Ibis- le Babouin- les luttes divines et la recréation du monde- Seth et Horus- Anubis compagnon de route de Thot- mystère de la nativité pharaonique- Le maître des livres et la maison de vie- Héka la magie- Hou le verbe nourricier de la fonction pharaonique- Sia, le cœur et le corps du créateur- Maspero-

  

le monde des ramsÈs

Claire lalouette

Edition  BAYARD

 2002

Dans la longue histoire de la civilisation égyptienne, les deux siècles (1314 – 1085 av. JC) des pharaons Ramsès brillent d’un éclat particulier. Leur pouvoir s’étend sur le Proche-Orient asiatique jusqu’aux franges de la Mésopotamie ; au Sud, ils assurent leur domination lointaine en amont de la quatrième cataracte du Nil, en Nubie et au Soudan.

C’est à une plongée dans ce monde que nous invite Claire Lalouette : les guerres et les bouleversements politiques, mais aussi les jours heureux de la paix, la vie dans les villes, les fêtes, les divertissements et les concerts dans les jardins, en communion avec la nature complice ; les parties d’échec le soir venu, pendant qu’on écoute les belles histoires dites par les conteurs ; les mythes et les croyances religieuses, si puissants qu’ils nous font encore rêver, tout cela nous est retracé d’une plume alerte par l’une des meilleures spécialistes de l’Antiquité égyptienne.

 

Ramsès Le Grand nous a laissé de nombreux témoignages, des textes rédigés par lui ou composés à sa gloire et gravé dans la pierre, des statues, des vestiges du palais et du temple funéraire (le ramsesseum), à l'ouest de Thèbes, le Temple d'Abou Simbel creusé dans le roc. Il a laissé sa trace dans tout le pays, du delta à la Nubie. Ramsès II monta sur le trône en 1279 avant notre ère et régna 66 ans. Maître de la propagande, il sût à merveille se représenter sous son plus beau jour, dans les monuments mais aussi les textes. Ainsi a Kadesh, il tomba dans le piège du Roi Hittite. Son armée fut écrasée et lui-même échappa de peu à la mort. Sur les murs du Temple de Louxor, cette défaite imminente est devenue une action héroïque: "Sa Majesté massacra toute l'armée du pays Hittite, avec ses grands seigneurs et tous ses frères... Son infanterie et ses troupes en chars de guerres tombèrent face contre terre, l'un au-dessus de l'autre. Sa majesté les tua... et ils gisaient de tout leur long devant ses chevaux.

 

Pourtant Sa Majesté était seule, nul ne l'accompagnait..."A l'encontre des traditions, les commandants qui ont donné au roi de fausses informations sur l'ennemi sont blâmés dans le rapport officiel, ce qui servit probablement à révoquer des officiers contestants sa ligne politique. En effet Ramsès voulait la paix, ses prédécesseurs avaient élargi le territoire de l'Egypte qui allait maintenant de la frontière Turc à l'intérieur de la Nubie; lui voulait renforcer les frontières et ensuite vivre en paix et réduire les dépenses causées par l'armée. Sous son règne, l'Egypte brilla de ses derniers feux, les bâtiments qu'il fit édifier servaient à la fois sa propre glorification et l'ordre intérieur: le roi était omniprésent dans le pays.

 

Ramsès II - Ramsès est le fils de Séthi premier du nom et de Touya. Il eut plusieurs femmes dont Néfertari, à qui il construit un temple juste pour elle: le temple d’Abou Simbel, iste la belle, sa seconde femme, une princesse hittite pour sceller un pacte de paix et pleins d'autres femmes inconnues. Personnellement je suis un grand admirateur de Ramsès, il est pour moi une idole. Il est un homme de paix mais également un grand guerrier. Ramsès 2 s’est éteint vers 1236 av JC à l’âge d’environ 92 ans et après un long règne de 67 années !

 

Ramsès 2 a eu deux femmes : Néfertari ; puis après la mort de celle-ci Isisnefret. Toutefois, on peut supposer (et même affirmer) que Ramsès a beaucoup aimé sa 1° femme puisque celle-ci est présente sur tous les monuments construit sous le règne de II. La famille de Ramsès n'était pas destinée à monter sur le trône d’Egypte car elle n'est pas de descendance pharaonique, il est même probable qu'elle tire ses origines de souche Hyksôs. En effet la famille vient de la région d'Avaris qui fût la capitale des occupants, elle vénère les mêmes dieux que les guerriers soumis par Amosis, (Le dieu Seth),

 

Les études faites sur la momie de Ramsès tendent à démontrer qu'il était soit blond, soit roux (Chose extrêmement rare chez les égyptiens), de plus sa taille et son aspect physique ne s'approche pas non plus de la tendance égyptienne. Toutefois Ramsès naîtra pendant le règne d'Horemheb et c'est le pharaon lui-même qui choisira la famille Ramasséide pour sa succession. La famille de Ramsès est très complexe, tout comme sa descendance. Pour consolider ses relations diplomatiques Ramsès II se mariera avec un certain nombre de princesse étrangère et aura à sa mort plus de cent enfants ! Sethi 1er est le père de Ramsès II. Son grand père est Ramsès 1er, père de Sethi 1er. Parmi ses nombreux enfants, c'est son 13ème fils, Merenptah qui lui succéda. Les autres Ramsès que nous connaissons (Ramsès 3, Ramsès 4, Ramsès 6 ou Ramsès 9) ne sont pas de la famille de Ramsès II. Ils descendent de Sethnakht, père de Ramsès 3 et grand père de Ramsès 4.

  

l’Épervier divin

Marthe de chambrun

Edition  MONT-BLANC

 1969

La religion égyptienne était fondée sur une tragédie ayant eu lieu dans des temps très reculés à Amentet, c’est-à-dire en Occident. Le drame s’était déroulé dans une grande île entourée de champs de roseaux, au cœur de la « Vaste Mer Verte ». C’est là que fut commis un crime d’une atrocité sans égale, le meurtre d’Asar – que les Grecs appelaient Osiris – tué par son frère Set – qu’ils nommaient Typhon.

 

En effet, la mort d’Asar-Osiris fut très différente des décès sans nombre de l’humanité. Elle eut lieu dans des circonstances telles que ceux qui savaient la vérité jugèrent opportun de ne pas la révéler aux masses et de ne la transmettre qu’à une élite digne de connaître le sens profond de la tragédie, source de foi.


C’est cette tragédie perdue que l’auteur s’est proposé de retrouver, en se fondant uniquement sur des textes anciens d’une nature particulière. Très spécialement attachante est la relation du voyage d’Horus, de sa famille et de ses suivants à travers toute l’Afrique du Nord, du Maroc jusqu’en Égypte.

Également curieuse est la similitude que présente la tragédie religieuse égyptienne avec le drame originel de tant d’autres religions, tant de l’Orient que de l’Occident. La thèse soutenue dans ce livre est d’une grande nouveauté, et ne manquera sans doute pas de susciter une polémique passionnée.

 

le rÊve Égyptien

Divers Auteurs

Edition  SILEX

 1979

Y sont traités le rêve et les voyages effectués par Bonaparte, Chateaubriand, Marsile Ficin, Gustave Flaubert, Freud, Théo Gauthier, Moïse, Cecil B de Mille, Mozart, G de Nerval, Platon, Verdi etc…

 

L'époque est aux réminiscences antiques. La République rêve d'envoyer ses légions reconstituer la Mare nostrum des Romains. L'Espagne est une alliée, des Républiques sœurs ont été semées jusqu'en Calabre, les Iles Ioniennes sont maintenant françaises. L’Empire ottoman, allié fidèle de la France depuis François Ier, apparaît soudain comme une puissance rétrograde qui opprime une Grèce idéalisée. Bonaparte caresse le rêve d'une expédition orientale. Le ministre des Relations extérieures, Talleyrand, partage son rêve. Le moment semble propice. L'Angleterre du Premier ministre William Pitt (38 ans) vit des moments difficiles (révolte en Irlande, mutinerie des marins à Portsmouth, faillite financière).L'Égypte offre un point d'appui pour assurer une communication terrestre avec l'Orient menacé par la suprématie maritime britannique. Talleyrand se fait fort de convaincre le Grand Turc que la future expédition n'est pas dirigée contre lui. Malheureusement, le général Aubert-Dubayet, ambassadeur français à Istamboul, meurt en décembre 1797 et n'est pas remplacé, ce qui laisse le champ libre aux menées britanniques. Mais malgré les rapports venus de France et d'Italie, les Anglais ne veulent pas croire à une expédition française au Levant.

 

A Paris, le Directoire décide, début 1798, d'envahir la Confédération suisse, alliée séculaire de la France, afin de financer la future expédition d'Orient avec le trésor de Berne. Une campagne de promotion bien conduite permet à Bonaparte, récemment nommé membre de l'Institut, de rassembler une pléiade de jeunes scientifiques, ingénieurs, artistes et humanistes issus des écoles d'État, notamment Polytechnique nouvellement établie. Parmi eux, l'artiste aventurier Vivant-Denon, qui recueille à 51 ans la chance de sa vie, le mathématicien Gaspard Monge, le naturaliste Geoffroy Saint-Hilaire,...La marine française est en piteux état et la majorité des officiers de marine ont émigré. On parvient tout de même à rassembler l'«aile gauche de l'armée d'Angleterre» dans le Golfe de Gênes au printemps 1798 sous le commandement de l'amiral Brueys d'Aigailliers. En tout 194 navires et 19.000 hommes. La flotte réussit à appareiller de Toulon le 19 mai malgré la vigilance du contre-amiral Horatio Nelson, commandant de la flotte britannique. Avec des flottes de Gênes et d'Ajaccio, les effectifs de l'expédition s'élèvent au final à... 54.000 hommes !

 

La flotte parvient en vue de La Valette capitale de l'île de Malte, le 9 juin. Trois siècles plus tôt, l'île avait été confiée par Charles Quint aux Chevaliers de l'Ordre hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, dénommés ensuite de Rhodes puis de Malte. Le grand-maître Ferdinand von Hompesch zu Bolheim a les moyens de tenir un long siège, le roi de Naples lui devant assistance et les chevaliers en ayant vu d'autres. Mais le cœur n'y est plus et la place rend les armes le 12 juin. Bonaparte s'installe pour quelques jours à La Valette, édicte toutes sortes de dispositions révolutionnaires, puis poursuit sa croisière vers l'Égypte. Le corps expéditionnaire débarque à Alexandrie le 2 juillet après avoir échappé presque par miracle à la poursuite de Nelson. L’Égypte, sous l'autorité nominale du sultan d'Istamboul, est alors dominée par les Mamelouks. Ils sont commandés par deux «beys», Mourad et Ibrahim, quand débarque Bonaparte en 1798.Pressé d'en finir, Bonaparte commet l'erreur de se diriger d'Alexandrie vers Le Caire, capitale de l'Égypte, par le chemin le plus court, à travers le désert. Les soldats, qui vont à pied tandis que leur général caracole à cheval ou... à dos de chameau, endurent pendant trois semaines des souffrances épouvantables. Non préparés au soleil... et aux mirages, ils doivent au surplus répliquer aux attaques surprises des cavaliers mamelouks. C’est enfin le heurt décisif avec les troupes de Mourad Bey au pied des Pyramides. Le général Louis Desaix poursuit les fuyards jusqu'en Haute-Égypte, complétant la soumission du pays. Son humanité dans les rapports avec la population lui vaut le surnom de «Sultan juste».

 

Bonaparte, quant à lui, se voit vizir au Caire, une ville bruissante de plus de 200.000 habitants dans un pays qui en compte trois millions (25 fois plus aujourd'hui).Les savants et les artistes, peintres et graveurs qu'il a eu la bonne idée d'amener avec lui se mettent au travail pour sortir l'antique civilisation pharaonique de son mystère. Bonaparte monte en épingle leurs travaux et leurs comptes rendus pour mieux faire oublier à l'opinion métropolitaine le fiasco militaire de l'expédition. Il crée l'Institut d'Égypte dont il sera membre actif. Ainsi se développe l'égyptologie, qui trouvera en Jean-François Champollion un martyr. Le général victorieux tente par ailleurs de s'appuyer sur les notables indigènes en multipliant les déclarations de respect à l'égard de la religion musulmane. Il fait valoir que sa haine du pape est un gage de sympathie pour l'islam ! Il multiplie jusqu'au ridicule les gestes de bonne volonté, n'hésitant pas à danser à la manière locale devant ses officiers et les notables du cru. Il dialogue avec les théologiens (ulémas), et veille même à ce que soit fêtée la naissance du Prophète. Il envoie des déclarations d'amitié au Grand Turc, le sultan d'Istamboul...Pour clarifier son comportement, il confiera plus tard à l'académicien Roederer : «C'est en me faisant catholique que j'ai fini la guerre de Vendée; en me faisant musulman que je me suis établi en Égypte; en me faisant ultramontain que j'ai gagné les esprits en Italie. Si je gouvernais un peuple de juifs, je rétablirais le temple de Salomon» .Mais Bonaparte va bientôt se retrouver prisonnier de sa conquête.

 

LE RITUEL DE LA MAISON DE VIE  -   PAPYRUS SALT 825

André Fermat

Edition Maison de Vie

2017

Pour qui veut connaître le mythe osirien, on trouvera dans le papyrus Salt 825 des informations essentielles permettant d’approfondir ses connaissances sur Osiris, le grand dieu. Toujours présenté comme le dieu des morts, le texte révèle au contraire qu il est le symbole de la Vie. Il incarne le processus par lequel la Vie renaît toujours victorieuse de la mort. Pour ce faire, le papyrus recèle les diverses formules et les modes opératoires pour pénétrer au c ur de la vie et l’accompagner dans ses perpétuelles transformations

 

Séparé en 2 morceaux du fait de son extrême fragilité le papyrus de Salt dormait dans les fonds du British Muséum. C'est alors que: F Herbin découvre un morceau qu'il relie à un papyrus dont le début était irrémédiablement perdu et connu pour avoir été décrit par Budge. Ainsi fut rassemblé ce qui était épars par la magie de l'égyptologie, celle qui fait moins rêver, qui ne crée pas d'Indiana Jones mais est le fruit des laborieux qui creusent les fonds poussiéreux et oubliés des musées.

 

Daté de la XXX ème Dynastie, ce papyrus extraordinaire fait référence à des rituels connus grâce aux murs du Temple d'Edfou, l'Objet de ces rituels est " le renouveau de l'Osiris toujours vert ", enveloppé momifié au cœur des sanctuaires, dans une peau de bélier. Ce papyrus est composé de scènes de rituels funéraires complets, d'actes liturgiques, de rites apotropaïques, d'envoûtements, d'explications mythologiques et cosmogoniques. Il nous indique le sens et la portée de ces liturgies, nous apportant les clefs du dynamisme de l'Égypte Ancienne, Il est une porte ouverte sur le mystère, en nous expliquant le Temple, espace sacré vivant à travers la construction d'une Per Ankh.  Temple Mystère créé pour capter le divin.

 

LES CYNIQUES ET LES SCEPTIQUES – L’ART DE LA PROVOCATION ET DU DOUTE

Brigitte  Boudon

Edition Maison de la Philosophie

2016

Dans la collection « Petites conférences philosophiques » Brigitte Boudon en 86 pages, nous parle de la méthode, de la pensée, de la philosophie et de l’art de ces cyniques et autres sceptiques. Elle nous donne les clefs importantes de compréhension de ces philosophes et ainsi nous éclaire afin de mieux comprendre la pensée et la méthode  de ces penseurs

 

Philosophes qui ont eu le privilège de donner deux adjectifs de notre langue française, les philosophes cyniques et sceptiques sont pourtant méconnus, et leur vision du monde souvent dénaturée. Philosophes de l'Antiquité grecque et romaine, ils cultivent l'art de la provocation et du doute pour réveiller les consciences de leurs contemporains. Impertinents, rebelles, prudents face aux jugements péremptoires, révoltés face aux injustices de ce monde, leur lecture est jubilatoire et ô combien nécessaire pour prendre conscience de ses préjugés et de son conformisme. Une vraie sagesse décapante et authentique

 

Le mode de vie des philosophes cyniques se fonde sur un idéal commun dans la pensée grecque : l’autarcie. Toutefois, en cherchant à atteindre cet idéal, les Cyniques contreviennent à de nombreuses normes du monde grec, et s’inscrivent par-là dans une forme de marginalité par rapport à l’identité grecque. Quels sont les différents modèles d’autarcie sur lesquels les philosophes cyniques ont pu s’appuyer pour défendre un mode de vie aussi marginal, et à quel point leur mode de vie correspond de façon effective à ces différents modèles ? C’est ce que nous examinerons ici, à partir des fragments et anecdotes qui ont été conservés à leur sujet. Il convient de préciser dès maintenant que les sources tardives, et particulièrement Diogène Laërce qui est l’une des principales sources, se sont principalement intéressées aux aspects choquants des philosophes de cette école de pensée. Cela explique sans doute le caractère anecdotique des témoignages et l’importance relative du nombre de passages qui traitent de Diogène, sans doute le plus célèbre Cynique. En outre, les écrits des représentants du cynisme ont été pour la plupart perdus, ce qui nous force à comprendre leur pensée à travers leurs actions. Nous possédons de plus un corpus de lettres apocryphes, qui nous permettront de compléter notre connaissance des Cyniques.

 

Le scepticisme grec est une doctrine qui, loin d’être réductible au paradoxe selon lequel, si rien n’est certain, alors il est incertain que rien ne soit certain, conjugue avec une salutaire radicalité les exigences de la pensée et l’ambition du bonheur dont l’idéal consiste en un état d’indifférence à l’égard de toute chose. Car il s’agit, du point de vue sceptique, de prendre la mesure du phénomène de l’inquiétude qui empêche l’homme d’être heureux.

 

D’où viennent, en effet, la plupart de nos tourments, sinon de notre propension à juger des choses pour distinguer celles qui sont bonnes et désirables et celles que, mauvaises, nous devons fuir? Ainsi souffrons-nous de ne pas posséder ce que nous jugeons enviable et, comme le souligne Sextus Empiricus (II-III° siècle), de   la crainte de perdre ces mêmes choses que nous jugeons bonnes. Or, comment ne pas voir que seul celui qui « ne se prononce ni sur ce qui est naturellement bon ni sur ce qui est naturellement mauvais ne fuit rien et ne se dépense pas en vaines poursuites »? Comment connaître la paix de l’âme sinon en renonçant à la crainte et au désir? Ce que le sceptique préconise est donc l’époché, c’est-à-dire la suspension du jugement et donc de l’adhésion aux discours philosophiques dogmatiques. Ainsi le mode de vie sceptique exige-t-il, lui aussi, des exercices de pensée par lesquels le sage peut se délivrer des illusions que constituent les certitudes. En un sens, on peut  dire que le scepticisme constitue un choix de vie philosophique qui n’est autre qu’un mode de vie non philosophique selon lequel il faut, par la force de la volonté, agir en se déprenant, par l’action de la pensée, de ses jugements.

 

Ainsi Pyrrhon, contemporain de Diogène le Cynique, et alors qu’il en est parfaitement capable, n’enseigne pas, n’écrit pas. Il se contente de vivre et, chose peu ordinaire, attire sans le chercher des disciples imitant son mode de vie, en l’occurrence  imprévisible. Il peut partir en voyage sans prévenir personne, se retirer subitement dans la solitude, braver les dangers les plus inconsidérés dans la plus parfaite tranquillité. À l’inverse des cyniques, il vit simplement, c’est-à-dire comme les autres hommes. Son mode de vie se résume à un mot: l’indifférence. Impassible, n’éprouvant aucune émotion, il n’attache aucune importance au fait d’être là ou ailleurs. Car pour lui, comme pour tous les sceptiques,  il est impossible de savoir si les choses sont bonnes ou mauvaises. Et c’est la raison pour laquelle ceux qui passent leur temps à rechercher ce qui est bon et à fuir ce qui est mauvais, étant condamnés à se tromper, le sont tout autant à vivre malheureux. L’ascèse pyrrhonienne conjugue ainsi la profondeur de la pensée à la radicalité du mode de vie qui en découle, penser n’étant rien d’autre qu’agir dans le sens où cela permet de se délivrer de la nécessité extérieure et des passions qui, ordinairement, en dérivent.

 

les derniers aramÉens – le peuple oubliÉ de jÉsus

Sébastien de COURTOIS

Edition  LA TABLE RONDE

 2004

Au sud-est de la Turquie, dans le massif du Tur Abdin, se dresse la montagne des Serviteurs de Dieu. Là, d’antiques monastères gardent les trésors et les secrets de la chrétienté syriaque, héritière de l’Église des Apôtres. Là, vivent aujourd’hui les derniers Araméens, les seuls à encore parler la langue de Jésus. C’est à la recherche de cette terre sacrée, de ce peuple oublié qu’est parti Sébastien de Courtois. Tout à la fois carnet orientaliste de voyage, traité vivant d’histoire des religions, guide d’initiation archéologique et spirituelle, cet album célèbre notre ultime lien aux origines du christianisme.

 

 Des images somptueuses agrémentent cet ouvrage remarquable. À partir du IIe siècle avant notre ère, la désintégration de l'Empire séleucide d'Antioche va entraîner l'apparition d'un certain nombre de royaumes locaux qui vont essayer de mettre en valeur leurs traditions nationales et utiliser l'araméen comme langue et écriture officielle. C'est ainsi qu'on voit apparaître plusieurs variantes de l'écriture araméenne :

 

– Au sud, dans la région de Pétra, l'écriture nabatéenne va être utilisée de 169 av. au IVe siècle apr. n. è. pour nombre d'inscriptions monumentales, ainsi que sur les monnaies. Même la transformation du royaume nabatéen en province romaine en 106 de n. è. ne marquera pas la fin de l'utilisation de cette écriture dont l'évolution de la cursive donnera, plus tard, naissance à l'écriture arabe.

En effet, le paradoxe de l'araméen en Nabatène est qu'il a été utilisé comme langue écrite d'une population dont la langue vernaculaire devait être un dialecte nord-arabe.

 

– En Judée/Palestine, la dynastie hasmonéenne puis hérodienne conduit à un certain renouveau de la littérature hébraïque. Cependant la majorité de la population parlait araméen et la littérature araméenne de cette époque nous est, en partie, connue grâce à la grande découverte des manuscrits de Qumrân et du désert de Juda, ces derniers constitués surtout de textes de la pratique – lettres, contrats, ostraca de comptabilité. Dans les deux premiers tiers du Ier siècle de notre ère, les inscriptions sur ossuaire de la région de Jérusalem nous révèlent le trilinguisme de ses habitants qui pouvaient utiliser l'araméen, l'hébreu ou le grec. D'après quelques mots araméens conservés dans les évangiles, Jésus de Nazareth parlait habituellement en araméen. Le judéo-araméen se retrouvera un peu plus tard, dans le Talmud de Jérusalem, rédigé vers 425 de notre ère, qui reflète apparemment surtout l'araméen de Galilée.

 

– Dans le désert syrien, l'oasis de Palmyre jouit alors d'une très grande prospérité car il contrôle le commerce entre l'Empire parthe et l'Empire romain et réussit à maintenir une certaine autonomie par rapport à l'Empire romain du Ier siècle av. au IIIe siècle apr. notre ère. L'araméen est la langue officielle de ce royaume et l'on connaît aujourd'hui environ 2 000 inscriptions palmyréniennes, en majorité des inscriptions monumentales et funéraires, au tracé quelque peu maniéré, accompagnant une statuaire remarquable par son réalisme et la précision de ses détails.

 

– Plus au nord, deux villes de Haute Mésopotamie, Édesse et Hatra, seront d'importants centres économiques et politiques, qui feront rayonner la culture araméenne « orientale ». Édesse, actuelle Urfa dans le sud-est de la Turquie, était le centre d'un petit royaume à la frontière de l'Empire romain. La tradition scribale édesséenne donnera plus tard naissance à l'écriture syriaque dont la littérature se développera surtout avec la diffusion du christianisme dans tout le Proche-Orient.

 

– Un peu plus à l'est, environ 90 km au sud-sud-ouest de Mossoul au nord de l'Irak, Hatra est un moment la capitale d'un petit royaume à la frontière entre les Empires romain et parthe de l'époque hellénistique au IIIe siècle de n. è. Le dynaste local portait le titre de « roi d'Arabie » ou de « roi des Arabes » mais son royaume était limité et ses inscriptions en araméen, l'écriture araméenne représentant une évolution de la cursive araméenne du début de l'époque hellénistique. On a relevé environ quatre cents inscriptions sur pierre datant du Ier au IIIe siècle de notre ère. On peut en rapprocher quelques dizaines d'inscriptions trouvées à Assour, un peu plus au sud.

 

– Dans le sud de la Mésopotamie sous domination parthe, dans le Khouzistan iranien actuel, la principauté de Mésène (Characène) a développé une variante araméenne locale qui évoluera ultérieurement dans l'écriture des Mandéens, secte religieuse combinant des traditions babyloniennes, perses, juives et chrétiennes, avec de nombreux textes magiques et une littérature particulière.

 

Le dynamisme de ces divers royaumes araméens va se heurter à l'expansion des Empires romain et sassanide et l'araméen reculer devant l'expansion du pehlevi, du grec et du latin, bien avant les invasions arabes du VIIe siècle. L'arabe ne remplacera alors l'araméen que peu à peu comme langue parlée tandis que l'araméen écrit se conservait dans l'abondante littérature syriaque, ainsi que dans la littérature religieuse juive, samaritaine et mandéenne.

  

les doctrines religieuses de l’ancienne Égypte

Félix robiou

Edition PALME

 1878

Isis, Osiris, le livre des morts, la doctrine morale, Ammon – Ra, Thèbes, la vie future des morts et toutes les questions religieuses, ésotériques et pratiques de cette civilisation.

 

Lorsque, en 384 de notre ère, l'édit de Théodose ordonna la fermeture des temples de la vallée du Nil, la religion égyptienne était vieille de plus de trois millénaires et demi. C'est donc l'une des plus longues expériences religieuses de l'humanité, pendant laquelle des hommes ont adoré les mêmes dieux, adhéré aux mêmes croyances funéraires, accompli les mêmes rites.

 

Son ancienneté même explique la complexité de la religion de l'Égypte. En effet, dès l'apparition des monuments écrits dans la vallée du Nil, aux environs de 3100 avant J.-C., nous voyons se préciser une à une ces divinités pour lesquelles les Ptolémées et même les empereurs romains construiront, ou reconstruiront, les temples égyptiens trois mille ans plus tard. Le trait le plus remarquable de la religion égyptienne est donc sa continuité. Quoi qu'on ait pu penser naguère, du néolithique, vers 5500 avant J.-C., à l'unification de l'Égypte et à l'apparition des premiers pharaons dont les noms nous sont parvenus, il n'y a pas de cassure : les civilisations prédynastiques du Tasien, du Badarien et de Nagada sont les héritières directes des cultures néolithiques qui ont défriché la vallée du Nil. Par elles se sont perpétuées les croyances les plus primitives des premières sociétés, croyances qui, de génération en génération, se sont transmises jusqu'aux Égyptiens contemporains des Césars.

 

Il est évident qu'au cours d'une si longue période, les croyances religieuses ont évolué, d'autant que la religion jouait dans la civilisation égyptienne un rôle de tout premier plan. Même sans l'affirmation d'Hérodote (II, 37) que les Égyptiens « sont les plus scrupuleusement religieux de tous les hommes », la place qu'occupent les ruines de temples et de tombeaux dans le paysage nilotique suffirait à montrer que, parmi les peuples connus, l'Égyptien est celui qui a accordé le plus d'importance aux dieux et à l'au-delà.

 

LES DRUZES -   VOYAGE EN PAYS DRUZE

Samer Mohdad

Edition Eric Bonnier

 2018

Un récit précis et lucide sur cette communauté du Levant très mystérieuse et secrète, récit écrit par une personne qui l’a vécu de l’intérieur. 1972. Liban. J'ai huit ans et je vis mon premier grand chagrin : à la différence des amis de l'école catholique que je fréquente, je ne peux pas faire ma première communion. Interrogeant ma mère, j'apprends alors que nous ne sommes pas chrétiens, mais druzes.

 

À compter de ce moment, ma mère entreprendra des recherches afin de comprendre elle-même ce qu'est cette religion énigmatique et secrète du Proche-Orient. En 2013, elle décède sans avoir eu le temps de publier le produit de cette interminable recherche. C'est pourquoi j'ai décidé de reprendre le flambeau et écrit cette histoire, après avoir lu et écouté les témoignages de personnes initiées aux dogmes secrets de cette communauté. Ce roman raconte une histoire familiale et exprime un point de vue personnel sur les Unitariens Druzes.

 

Le mot druze – en arabe duruz – dérive de son nom, qu’il a aussi donné au « djebel druze », au sud de la Syrie. Mais les membres de la communauté contestent cette appellation : eux-mêmes ne reconnaissent comme premier guide ou imam qu’Hamza, un Ismaélien originaire de Perse et proche du calife al-Hakim, à qui ils attribuent l’un de leurs principaux ouvrages : le Livre des témoignages et des mystères de l’Unité. En quoi croient les druzes ? La principale croyance des druzes est celle de l’unité de Dieu. Ils se nomment les « Unitaires » ou les « monothéistes » (les Mouwahhidoun). Le druzisme se revendique comme dernière des religions révélées, et les druzes comme seuls dépositaires du « vrai monothéisme ».

 

Alors que pendant les premières années de leur installation en Syrie et au Liban, des missionnaires druzes prêchent leur religion, le prosélytisme cesse subitement sous Baha’el-Din, quatrième successeur d’Hamza et les conversions sont interdites. Aujourd’hui encore, nul ne peut devenir druze s’il n’est pas né de père et de mère druzes. Les chercheurs se divisent sur la question de savoir si le druzisme peut encore être rattaché à l’islam. De fait, ses pratiques diffèrent nettement de celles des sunnites comme des chiites, auxquelles elles ajoutent l’héritage de conceptions cosmogoniques et de philosophie néo-platonicienne et aristotélicienne. Selon le grand turcologue Robert Mantran, les druzes rejettent les cinq piliers de l’islam qu’Hamza aurait remplacés par sept autres commandements, parmi lesquels l’entraide et la protection mutuelle entre croyants, la renonciation à toutes les autres religions et reconnaissance de l’unité du Mawlana (« notre maître », autrement dit al-Hakim).

 

 Pourquoi le secret qui les entoure ? L’univers religieux des druzes reste peu connu. Plusieurs explications sont avancées. Pour ceux qui défendent l’appartenance du druzisme à l’islam, leur discrétion, leur éclatement géographique et leur repli communautaire s’expliquent par l’hostilité de la majorité des musulmans (sunnites notamment).Comme les alaouites en Syrie, les druzes sont connus pour user de la pratique chiite de la dissimulation (taqiyya). Une pratique qui leur permet d’adopter les formes extérieures de l’islam pour se protéger, tout en maintenant leur foi intérieure. Elle peut aller jusqu’à paraître musulman et à affirmer pratiquer les rites de l’islam… D’où la difficulté de situer le druzisme dans le paysage religieux. Pour les autres, leur religion soude les druzes en une communauté renfermée sur elle-même, autour de livres et d’une doctrine très spécifiques. « Pour assurer le secret de leur doctrine, les druzes la confièrent au contrôle d’une classe d’initiés au sein de la communauté », remarque l’anthropologue Isabelle Rivoal, spécialiste de la communauté druze du Liban Protection supplémentaire contre toute intrusion extérieure, la communauté est scindée entre « sages » et « ignorants ». Seuls les premiers, nés dans des familles initiées, ont droit à l’initiation et s’engagent alors à pratiquer fidèlement. Ils auront alors accès aux textes sacrés, essentiellement des lettres manuscrites, interprétant le Coran d’une manière ésotérique, « échangées par les missionnaires à l’époque de la prédication, regroupées dans un ensemble, Le livre de la sagesse », écrit Isabelle Rivoal. Il n’existe pas d’établissements d’enseignement.

 

Où vivent les druzes ? Les estimations concernant la population druze oscillent entre 500 000 et un million d’individus. La difficulté de les dénombrer vient sans doute de leur éclatement géographique : très soudée par les liens familiaux et de solidarité, la communauté est éparpillée entre Syrie, Liban et Israël, mais aussi de manière plus modeste en Palestine et Jordanie. Hormis la plaine de la Ghouta, proche de Damas, toutes leurs zones de peuplement sont des massifs montagneux, lieux propices à l’isolement et à la défense de la communauté. Les druzes partagent d’ailleurs souvent ces territoires de montagne avec des membres d’autres « minorités » religieuses, chrétiennes notamment : maronites au Liban, latins et grecs-orthodoxes dans le Sud syrien, que le pouvoir sunnite rejetait elles aussi. Certains druzes ont émigré à la fin du XIXe siècle vers le continent américain et l’Australie : héritage de cette époque, une œuvre à la préservation de leur culture aux États-Unis. En incluant les petites communautés de la diaspora – aux États-Unis, en Europe, en Australie, en Amérique du Sud, au Canada et dans d’autres pays – l’organisation avance la fourchette de « 1 à 2,5 millions de membres » dans le monde.

 

les druzes

M. dupont

Edition  BREPOLS

 1994

Au sein d’un Proche-Orient toujours à la recherche de son équilibre et de la paix, les Druzes, avec à leur tête la famille Joumblatt, apparaissent essentiellement aux yeux occidentaux comme une force politique attachée au maintien de ses prérogatives.

Cette vision événementielle des choses ne rend pas totalement justice à la richesse spirituelle de ce peuple et à la synthèse doctrinale qu’il a tentée entre la pensée orientale et la philosophie grecque, je judaïsme, le christianisme et les diverses ramifications de l’Islam.
 

Leur histoire, leur doctrine, leur vie spirituelle, leurs écrits, leur organisation, le profil sociologique, leur art sacré, et leur anthologie.

 

La doctrine druze prend racine dans une volonté de synthèse des trois monothéismes avec des idées issus du manichéisme, de l’Egypte antique, de l’Inde et du monde grec. Comme les chiites, les druzes croient à l’interprétation ésotérique des écritures. Ils partagent avec les chrétiens le dogme de la manifestation de Dieu (al-tajallî). Dieu a une double nature humaine et divine. Il aurait eu dix apparitions matérielles (théophanies), définissant dix cycles dont le dernier a été celui d’al-Hakam qui a été une incarnation de Dieu sur terre. La hiérarchie divine comporte cinq ministres désignés sous le nom de pentade. Au sommet, il y a l’Intelligence divine, suit l’Ame (Nafs) puis le Parole (Qualima), puis le Précédent (Al Sabeq) et enfin Suivant (Al Tali). La doctrine druze est influencée par le néoplatonisme. Cet univers intelligible se manifeste à chacun des cycles de prophétie par une manifestation sensible et aura une couleur spécifique pour bien le reconnaître. A l’époque d’al Hakim, l’Intelligence qui est associé au Vert s’est manifestée en Hamza, l’Ame qui est associée au Rouge s’est exprimée en son gendre Ismail al Tamimi, la Parole qui est associée au Jaune en Abou Abdallah al Qorachi, le Précédent qui est associée au Bleu en Aboulkhair al Sammuri et le Suivant qui est associé au Blanc en Bahaeddine al Moqtana. Ces cinq couleurs forment les couleurs du drapeau druze.

 

Les druzes ont fasciné les Orientalistes notamment Gérard de Nerval assimilant les druzes à des francs-maçons de l’islam. Le fait est qu’il existe des similitudes entre les deux. Christian Lochon et Jean Marc Aractingi en ont fait la démonstration dans leur livre « Secrets initiatiques en Islam et rituels maçonniques »  Les druzes distinguent les sages initiés, désignés sous le nom de ‘ukkâl des non-initiés. Les élus à l’initiation sont repérés dans la société pour leur qualité morale et leur réputation. L’initiation est basée sur l’élévation spirituelle, le renoncement au plaisir terrestre et sur une ascèse de tous les instants. La vie terrestre apparait comme un long chemin mystique au cours duquel l’âme accomplit son perfectionnement. Ce chemin peut comporter plusieurs vies au cours desquelles l’âme connaît des réincarnations successives. Le but final est que l’âme au bout de ce long chemin spirituel et moral atteigne un degré d’élévation tel qu’elle finisse par se fondre avec Dieu, réussissant l’unicité avec lui. Elle atteint son salut en attendant le retour du messie al-Hakim à la fin des temps.

 

A l’image des religions orientales, les druzes croient à l’évolution cyclique du monde et à la réincarnation qui reste toutefois limitée à l’intérieur de la communauté druze. Après la mort, l’âme du défunt s’introduit immédiatement dans la bouche d’un nouveau-né druze. Celui qui a fauté dans sa vie sera réincarné dans le corps d’un être ayant un niveau social ou un niveau de connaissances ésotériques inférieurs. Les druzes se désignent comme muwwahiddûn qui veut dire unitaire. Ce terme se justifie doublement parce que les druzes affirment la stricte unicité de Dieu et parce qu’ils aspirent à s’unir avec lui. La doctrine druze a cherché une synthèse entre la pensée orientale, la philosophie grecque et les trois monothéismes. Elle est fortement influencée par le soufisme qui préconise de s’éloigner des préoccupations terrestres pour mieux approcher Dieu. Les chrétiens et les juifs sont mieux vus dans les écrits druzes que les musulmans. Parmi les sectes de l’islam, ceux qui sont considérés comme les  plus dangereux sont les Nusayrî. Les philosophes grecs occupent une place privilégiée dans leurs écrits. Pythagore, Platon et Aristote sont à l’honneur.

 

le secret de la grande pyramide ou la fin du monde adamique

Georges barbarin

Edition Hugues de Fleurville

 1987

Des interprétations et des histoires supplémentaires sur cette pyramide.

 

Dernière des sept Merveilles du monde à subsister, la Grande Pyramide n'est plus qu'un tombeau vide... Mais a-t-elle vraiment livré tous ses secrets ? Savoir comment les pyramides ont été construites est une question qui a toujours intriguée et qui revient sans cesse faute de réponse définitive à ce jour. Comment des hommes qui ne connaissaient ni le fer ni la poulie sont-ils parvenus à modeler et hisser 2 300 000 blocs pesant plusieurs tonnes jusqu'à 146 m de hauteur? Combien de temps pour construire une pyramide, avec combien d'hommes?   Qui a construit les pyramides ? Quelle logique peut avoir incité ces bâtisseurs d'un autre âge technologique à avoir le souci du respect d'un pareil degré de précision? Et enfin et surtout, pourquoi construire un monument si gigantesque ?  

Edifiée durant la IVe dynastie (2631-2494 avant J.-C.), la Grande Pyramide est un véritable prodige d'architecture, notamment par sa masse et par l'incroyable précision de ses proportions. En premier lieu, la pyramide est presque exactement alignée sur le nord (3'6" de déviation).  . Sa base est un carré quasi parfait de 440 coudées soit 230,37 mètres de côté (avec un écart maximal de 4,4 cm). Une telle précision suppose de bonnes connaissances astronomiques et une maîtrise d'œuvre très rigoureuse des travaux par les architectes. Avec une hauteur originelle de plus de 146,59 mètres (280 coudées), elle dispose d'une pente de 51°12. Ces prouesses techniques furent accomplies sans poulie, sans roue et sans les outils de taille extrêmement précis.

Les Egyptiens auraient appliqué le même procédé que celui de la fabrication des briques d'argile crue. Le calcaire, naturellement présent sur les lieux de construction, aurait été broyé puis mélangé à de l'eau du Nil, puis la pierre calcaire boueuse aurait été mélangée de nouveau avec une argile kaolinite ainsi qu'avec du natron (sel), qui aurait fait office de liant. Cette boue, placée dans des moules, aurait séché quelques heures pour former une pierre aussi solide qu'une pierre taillée. Une reconstitution expérimentale de ce procédé a été menée par Joseph Davidovits et son équipe ; elle a montré que la méthode semble efficace. Selon Davidovits, cette théorie permet de résoudre le problème du transport et de la levée des blocs : ceux-ci auraient en effet été moulés sur place les uns sur les autres.

Combien de temps pour construire une pyramide, avec combien d'hommes? Cette question a toujours intrigué. Hérodote a parlé de trente ans avec 100 000 hommes en permanence pour construire la plus grande pyramide, celle de Chéops. Mais 100 000 hommes auraient représenté 10% de la population ce qui est inconcevable. Faute de documents, on en est réduit à faire des estimations en utilisant les techniques de l'époque. Les dernières recherches ont évalué que la construction de la pyramide de Chéops aurait pu être construite par 20 000 personnes pendant 20 ans. Cet effectif, relativement bas pour une telle entreprise, s'explique par une organisation très efficace du chantier. Hérodote a parlé d'esclaves. Là encore, il s'est trompé. Il y a un peu plus d'une dizaine d'années, on a retrouvé le village des ouvriers qui construisirent les pyramides de Gizeh et un cimetière de plus de 600 tombes. L'analyse des squelettes des ouvriers et des fragments d'objets a permis de démontrer que des familles vivaient là il y a plus de trois mille ans dans un relatif confort avec des soins médicaux de qualité. Toutefois, l'état des vertèbres des ouvriers se distingue de celui des Nobles, il montre que le travail était très pénible et demandait de gros efforts. Tous les corps de métier étaient représentés et de nombreux ossements d'animaux témoignent d'une alimentation riche. Les prélèvements d'ADN montrent que ces ouvriers étaient tous Egyptiens et venaient de toute la vallée du Nil (on retrouve le même ADN avec les populations d'aujourd'hui).

A partir de ces constatations, les historiens ont élaboré une nouvelle hypothèse : les constructeurs des pyramides étaient des ouvriers rémunérés, venus de toute la vallée du Nil pour participer à ce grand projet pharaonique. Au-delà du rite funéraire, la pyramide aurait donc été un formidable instrument de cohésion sociale. On a aussi découvert dans le cimetière des ouvriers des tombes en forme de pyramide, ce qui montre (contrairement à ce que l'on pensait) que dès l'Ancien Empire (et non à partir du Nouvel Empire) la possibilité d'une survie dans l'au-delà ne concernait pas seulement le pharaon mais toute la population.

La Grande Galerie d’une hauteur de 8,50m et de 47m de long est faite de blocs parfaitement joints. Quant à la chambre royale construite en granit d’Assouan, son plafond est constitué de neuf dalles monolithiques en granit pesant 400 tonnes avec au-dessus quatre chambres de décharges ayant pour but d’assurer la stabilité du monument. Dans la chambre du Roi, on trouve un sarcophage qui ne possède pas de couvercle. Enfin, l’édifice comporte deux couloirs dit de « ventilation », un au nord, l’autre au sud. Lorsque les savants de l’expédition de Bonaparte résolurent d’effectuer la triangulation de l’Egypte, la Grande Pyramide servit de point central qu’ils prirent pour origine des longitudes dans la région. Or, quel ne fut pas leur étonnement lorsqu’ils constatèrent que les diagonales prolongées de la pyramide renferment exactement le delta du Nil, que le méridien, c’est-à-dire la ligne nord-sud passant par le sommet divise le delta en deux secteurs rigoureusement égaux. De plus, de tous les méridiens du globe, celui de la pyramide est le méridien idéal, puisqu’il traverse le plus de continent et le moins de mer ; et si l’on calcule exactement l’étendue des terres que l’homme peut habiter, il se trouve que ce fameux méridien les partage en deux parties rigoureusement égales.

Les croyances funéraires égyptiennes sont multiples et parfois contradictoires selon les époques. L'idée d'une survie dans l'au-delà semble dater du néolithique. A l'ancien Empire apparaît une conception stellaire puis solaire selon laquelle l'âme du pharaon monte au ciel en escaladant les rayons pétrifiés du dieu Rê symbolisés par sa pyramide funéraire. Les Textes des Pyramides sont explicites : « Tu grimpes, tu escalades les rayons ; c’est toi le Rayon sur l’escalier du ciel ». Vénérant le Soleil, les Egyptiens pensaient donc que les morts rejoignaient l'astre après leur décès. Ils ont donc bâti pour leur roi un tombeau qui lui permettrait grâce à la géométrie ascensionnelle du monument et au terme de son voyage souterrain, de l’utiliser comme un véritable escalier afin de s’élancer vers le ciel, se frayer un passage vers les étoiles, vers les dieux, vers le Neter ou Perfection.

Que symbolise la pyramide ? Ce monument sacré est d’abord l’image de la Montagne primordiale, première forme qui se dressa au-dessus du Noun (océan primordial) et d’où émergea la première manifestation de la vie. Alors, l’existence se substitua à la non-existence, l’Ordre au Chaos, la lumière aux ténèbres car sur cette éminence se leva un astre nouveau : le soleil. On peut alors voir la pyramide comme le monde minéral des origines, un symbole vivant tourné à la fois vers l’intérieur en tant que matrice originelle et vers les étoiles, le cosmos. Elle est un temple-montagne, siège du divin qui capte l’énergie divine afin que tout le royaume en bénéficie.

 

les enseignements du maÎtre de la pyramide

pÂvana

Edition  ALPHEE

 

Qu’est-ce que la Tradition primordiale ? Quel fut réellement l’enseignement de Jésus ? Qui fut vraiment Napoléon : tyran et dictateur ou initié de haut rang amené à jouer un rôle d’agent du karma ? Quelles sont les causes réelles des tribulations du peuple juif ? Quel rapport y a-t-il entre l’histoire de ce peuple et l’Atlantide ? Quelles furent les véritables causes du déluge cité dans tous les textes sacrés ? Que signifient les secrets du Temple ? Quels devraient être le rôle et la mission de la France dans l’avènement de la nouvelle conscience sur Terre ? Qu’est-ce que la Loi des cycles et les quatre âges ?

 

Comment les forces de l’ombre agissent-elles pour maintenir l’ignorance en ce monde ? Quels sont les liens secrets et inédits entre les grandes figures spirituelles telles que Bouddha, Salomon, Pythagore, Jésus, Paul et François d’Assise ? Mais aussi avec les grands stratèges et combattants de ce monde ? Quels liens existe-t-il entre Gengis Khan, Saint Louis, et Saint François ? Entre Jésus et Napoléon ? Saint Paul et Saint François ?

 

Ce dernier est-il comme le prétend l’auteur la réincarnation de Paul ? Quel est le véritable sens de la phrase de Jésus : « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée » ?  Qui est enfin le Maître de la Pyramide, cet être mystérieux dont parle Mathéo ?


Telles sont quelque unes des grandes questions abordées par l’auteur qui nous livre ici l’enseignement secret reçu par Antoine, écrivain

 

LES INITIÉS ET LES RITES INITIATIQUES EN  ÉGYPTE ANCIENNE  

MAX  GUILMOT

EDITION  ARISTA

 1991

Mérite le titre d’initié quiconque accède à un nouveau degré de compréhension métaphysique ou religieuse. Peu de choses sont plus fascinantes, plus enracinées dans la mystère de l’existence que le rituel initiatique dirigé par un groupe d’hommes investis de capacités particulières et habilités à dispenser la lumière par le geste, la parole ou le développement de symboles sacrés.

 

Une telle alchimie mentale pratiquée par l’antiquité a donné naissance notamment aux rituels d’Adonis, d’Osiris, d’Orphée ou de Dionysos. Elle comportait des initiations, c'est-à-dire un ensemble de techniques permettant de connaître un statut surhumain et la vie éternelle.

 

Il est vraiment étrange de constater que, si nul ne met en doute l’existence en Grèce des grandes initiations d’Eleusis, l’égyptologie classique n’admet toujours pas ces pratiques universelles le long de la vallée du Nil. Dans ce livre capital, l’auteur nous apporte le témoignage de la réalité des initiations en Egypte pharaonique et nous propose l’analyse de leur démarche psychologique. Son travail passionnant représente assurément une étape essentielle dans la compréhension de la pensée religieuse de l’Egypte des Pharaons, l’une des plus belles manifestations de l’esprit humain avant l’apparition du Christianisme.

 

L’auteur, Max Guilmot est docteur en Philosophie et lettres, diplômé en langue égyptienne et professeur d’université aux U.S.A, il explique dans ce livre :

Les initiations , les initiés d’Egypte, les hauts lieux de l’Initiation à Abydos, à Busiris (berceau d’Osiris), à Karnak (culte d’Osiris), les mystères égyptiens, la signification de l’initiation égyptienne, Amenhotep prêtre d’Amon sous Thoutmès III , le grand Voyage ou synthèse du processus initiatique en Egypte ancienne avec l’Anubis conducteur.

 

LES MAÎTRES DE VÉRITÉ DANS LA GRÈCE ARCHAIQUE

Marcel Détienne

Edition AGORA

 1994

Dans la Grèce antique 3 personnages sont détenteurs d’un privilège inséparable de leur   fonction.  Les 3 personnages sont : l’Aède, Le Devin et le Roi de Justice ; leur commun privilège est de dispenser  « la vérité » c’est à dire « lAletheia » « Les Maîtres de vérité… sont trois types de personnages que leurs fonctions qualifient, dans le contexte social et culturel de la Grèce archaïque, comme détenteurs d’un privilège inséparable de leur rôle institutionnel. Ces trois personnages sont l’aède, le devin, le roi de justice ; leur commun privilège est de dispenser la « Vérité ». Du moins traduisons-nous ainsi le mot grec « Aletheia » dont les valeurs, dans la pensée religieuse ancienne, ne débordent pas moins le cadre de notre concept du vrai que ne le fait, par exemple, le « Rta » des Indo-Iraniens : cette « vérité » qui n’est séparable ni de l’ordre rituel, ni de la prière, ni du droit, ni de la puissance cosmique assurant le retour régulier des aurores.

 

Dans la Grèce archaïque, les maîtres de Vérité sont le poète et le voyant, qui énoncent « ce qui a été, ce qui est, ce qui sera », et le roi, dont la parole réalise la justice. « Au cœur de cette parole, dispensée par les trois mêmes personnages, poursuit l’auteur, se loge Alèthéia, puissance solidaire d’un groupe d’entités religieuses qui lui sont à la fois associées et opposées. Proche de Justice, Dikè, Alèthéia fait couple avec Parole Chantée, Mousa, avec Lumière et avec Louange. Par ailleurs, Alèthéia fait contraste avec Oubli, c’est-à-dire avec Lèthè, complice de Silence, de Blâme et d’Obscurité. Au milieu de cette configuration d’ordre mythico-religieux, Alèthéia énonce une vérité assertorique : elle est puissance d’efficacité, elle est créatrice d’être. »

 

Détienne va montrer que cette parole efficace sera remplacée, avec la naissance de la cité via la cité guerrière, par la parole dialogue qui caractérise la société, pour finalement revenir avec la recherche d’approche du réel par les premiers philosophes et le souci de distinguer, notamment dans le poème de Parménide, l’Être de l’opinion. Citons quelques passages de ce livre foisonnant dans sa brièveté, débroussaillant dans son érudition, suivant dans ses sources archaïques l’usage de la langue tel qu’il nous est encore en cours.« Comme Mnèmosunè, Alètheia est un don de voyance ; elle est une omniscience comme la Mémoire, qui englobe passé, présent et futur : les visions nocturnes des Songes, appelées Alèthosunè, couvrent « le passé, le présent, tout ce qui doit être pour de nombreux mortels, pendant leur sommeil obscur » [Iliade] (…) Puissance mantique, Alètheia se substitue parfois à Mnèmosunè dans certaines expériences de mantique incubatoire. Il suffit de rappeler l’aventure d’Épiménide : c’est avec Alèthéia, accompagnée de Dikè, que ce mage s’entretient pendant ses années de retraite, dans la grotte de Zeus Diktaios, celle-là même où Minos consultait Zeus, où Pythagore se rendit à son tour. » « En fait, dans le système de pensée religieuse où triomphe la parole efficace, il n’y a nulle distance entre la « vérité » et la justice : ce type de parole est toujours conforme à l’ordre cosmique, car il crée l’ordre cosmique, il en est l’instrument nécessaire. »

 

Or, avec l’organisation de la cité, vient prédominer une autre forme de parole, la parole-dialogue instrumentalisée pour manipuler et servir l’opinion, une parole de tromperie : « Dans la République, Platon imagine le choix de l’adolescent, placé à la croisée des chemins : « Gravirai-je la tour la plus élevée par le chemin de la justice (dikai) ou de la fourberie tortueuse (skoliais apatais) pour m’y retrancher et y passer ma vie ? » Deux voies s’ouvrent devant lui : celle de Dikè, celle d’Apatè. Or, pour Platon, il ne fait pas de doute que, dans une cité où les poètes critiquent ouvertement les dieux et encouragent à l’injustice, l’adolescent ne tienne le langage suivant : « Puisque to dokein [l’opinion, la doxa], comme le démontrent les sages (…) est plus fort que l’Alètheia et décide du bonheur, c’est de ce côté que je dois me tourner tout entier. Je tracerai donc autour de moi, comme une façade et un décor, une image (skiagraphian) de vertu et je traînerai derrière moi le renard subtil et astucieux (…) » Les termes de l’alternative sont ensuite repris sous une forme qui précise leur signification : d’un côté, le monde de l’ambiguïté, symbolisé par le renard qui, pour toute la pensée grecque, incarne l’apatè, le comportement double et ambigu, et par la skiagraphie qui signifie pour Platon le trompe-l’œil, l’art du prestige (thaumatopoiikè), une forme achevée d’apatè ; de l’autre, le monde de la Dikè qui est aussi celui de l’Alètheia. »

 

« L’instabilité de la doxa est une donnée fondamentale : les doxai sont de même nature que les statues de Dédale, « elles prennent la fuite et s’en vont ». Nul plus que Platon n’en a mieux marqué les aspects d’ambiguïté : les Philodoxoi, dit-il, ce sont (…) des gens qui se soucient des choses intermédiaires, celles qui participent à la fois de l’Être et du Non-Être. Quand il veut préciser la nature de ces choses, Platon recourt à la comparaison suivante : « Elles ressemblent à ces propos à double sens qu’on tient à table, et à l’énigme enfantine de l’eunuque qui frappe la chauve-souris, où l’on donne à deviner avec quoi et sur quoi il l’a frappée. »« La fin de la sophistique comme celle de la rhétorique est la persuasion (peithô), la tromperie (apatè). Au cœur d’un monde fondamentalement ambigu, ce sont des techniques mentales qui permettent de maîtriser les hommes par la puissance même de l’ambigu. (…) Sur ce plan de pensée, il n’y a donc, à aucun moment, place pour l’Alètheia. Qu’est-ce, en effet, que la parole pour le sophiste ? Pour lui, le discours est un instrument, certes, mais nullement un instrument de connaissance.»

 

« Si les sophistes, comme type d’hommes et comme représentants d’une forme de pensée, sont les fils de la cité, et s’ils visent essentiellement dans un cadre politique à agir sur autrui, les mages et les initiés vivent en marge de la cité et n’aspirent qu’à une transformation tout intérieure. À ces fins diamétralement opposées correspondent des techniques radicalement différentes. Si les techniques mentales de la Sophistique et de la Rhétorique marquent une rupture éclatante avec les formes de pensée religieuse qui précèdent l’avènement de la raison grecque, les sectes philosophico-religieuses, au contraire, mettent en œuvre des procédés et des modes de pensée qui s’inscrivent directement dans le prolongement de la pensée religieuse antérieure. Parmi les valeurs qui, sur ce plan de pensée, continuent de jouer, à travers des renouvellements de signification, le rôle important qu’elles tenaient dans la pensée antérieure, il faut mettre en exergue la Mémoire et l’Alètheia. »

 

« D’Épiménide de Crète à Parménide d’Élée, du mage extatique au philosophe de l’Être, la distance paraît infranchissable. Au problème du salut, à la réflexion sur l’âme, aux exigences de purification propres à Épiménide, Parménide substitue le problème de l’Un et du Multiple, une réflexion sur le langage, des exigences logiques. » Pourtant, « entre Épiménide et Parménide des affinités se nouent sur toute une série de points dont le lieu géométrique est précisément Alètheia.

 

LES MANUSCRITS DE LA MER MORTE. LA VOIX DES ESSÉNIENS RETROUVÉE

Paul ANDRE

Edition BAYARD

 1997

Ces manuscrits retrouvés en 1947 en Israël, ont fait couler beaucoup d’encre. Après 50 ans de travaux, on y voit un peu plus clair bien que ….. Intéressant.   De 1947 à 1956, plusieurs dizaines d'excavations ou de grottes furent explorées dans les environs plus ou moins proches de Qumrân.
Dans onze d'entre elles, on retrouva des manuscrits en nombre et en qualité variables : certains avaient été déposés dans des jarres. De ces cachettes on retira quelques rouleaux bien conservés, mais surtout des milliers de fragments aux dimensions elles-mêmes diverses : elles vont de celles de plusieurs colonnes à celles de vraies miettes.

 

Le déchiffrement et le regroupement de la multitude des pièces furent étonnamment rapides. Commencé en 1953, pour l'essentiel le travail était achevé en 1960. Il en ira tout autrement pour la publication : après un bon début, puis des essoufflements et des crises, il fallut attendre la fin du siècle pour disposer de la totalité des textes.

L'ensemble des pièces découvertes représente quelque huit cent cinquante écrits ou livres différents. La datation, celle de la copie et non de la rédaction première, oscille entre le IIIe siècle av. J.-C. et le milieu du Ier siècle chrétien. On classe les onze grottes dans l'ordre chronologique de leur découverte. Mais on se doit de distinguer aussi deux catégories de grottes : celles qui sont proches et peu ou prou dépendantes de l'établissement de Qumrân, artificielles ; et celles qui sont éloignées du site, naturelles.

 

Le premier de ces deux groupes comprend principalement la grotte n° 4. C'est de très loin la réserve la plus riche, située à quelques dizaines de mètres des bâtiments. Il s'agit d'une caverne artificielle composée de deux salles : on y accédait par un escalier lui-même taillé dans la terrasse marneuse. On considère son contenu comme « la » bibliothèque de la communauté locale. Les documents écrits qu'on y a trouvés représentent plus des cinq huitièmes de l'ensemble des rouleaux. On en a retiré plus de quinze mille fragments provenant de cinq cent cinquante livres différents. Cette double pièce avait des annexes, les grottes n° 5, n° 7, n° 8, n° 9 et n° 10, et plus à l'ouest, n° 6, toutes creusées de main d'homme. Cet ensemble somme toute groupé semble constituer la vraie bibliothèque des hommes qui vivaient régulièrement dans ces lieux. La grotte n° 7 ne comprenait que des textes en langue grecque, ce qui était peut-être son exclusivité. Le second groupe consiste en des excavations naturelles situées à distance du site de Qumrân : un à deux kilomètres vers le nord, les grottes n° 1 et n° 2 ; deux autres à un millier de mètres plus au nord encore, les grottes n° 3 et n° 11. L'inventaire des écrits découverts dans ces quatre grottes, à la fois naturelles et éloignées, suggère la délocalisation stratégique d'une sélection significative de livres. La crainte des pillages ou des déprédations imminentes de la part des troupes romaines put être la cause de la dissimulation. On voulut mettre en lieu sûr l'essentiel des biens littéraires de la commune. Quoi qu'il en fût, l'examen de certains textes retrouvés, des poteries collectées tant dans les ruines que dans les diverses réserves de manuscrits, invite à considérer l'ensemble du contenu des onze grottes comme relevant d'un seul et même centre.

 

Une certaine dose de « bibliomanie », que l'on retrouvera chez les Gnostiques du IIe siècle, caractérisait le groupe des ascètes locaux. Pour leurs exercices quotidiens de sanctification, ces derniers avaient de gros besoins en livres, à commencer par la Loi de Moïse qu'ils s'imposaient de lire et d'expliquer sans interruption. Ces livres, on les recopiait autant de fois que nécessaire. La Règle de la commune, par exemple, existait en une dizaine d'exemplaires. Nombre d'écrits récupérés ont une facture, une expression et un ton totalement inconnus jusqu'alors. C'est le cas de commentaires de livres prophétiques et de psaumes bibliques, de textes utopiques dits d'apocalypse ou d'autres de sagesse, de recueils de prières et de rituels, de pièces mystiques, de formules d'exorcisme, d'horoscopes... Il faut ajouter un lot particulièrement fourni d'ouvrages que l'on considère à tort ou à raison comme des « paraphrases » ou « réécritures » de livres bibliques, ceux de la Loi comme ceux des Prophètes. On se demande volontiers si ce que l'on désigne comme « pseudo » ou « apocryphe », « second » ou « dérivé », n'avait pas alors la valeur de l'original même, du moins d'égal de celui-ci. Le débat est ouvert. Or, parmi les nombreux rouleaux recueillis dans l'ensemble des grottes, deux cents au moins ont été identifiés comme des livres bibliques. La plupart se trouvent documentés par plusieurs et même, pour certains, par de nombreux exemplaires : entre autres, quinze pour la Genèse, trente pour le Deutéronome, trente-sept pour les Psaumes. En général, à chacun d'eux correspond un rouleau unique, le gabarit physique du livre. Les exceptions sont rares, mais pleines d'enseignements sur le regroupement et l'organisation des pièces, autrement dit la formation matérielle du corpus biblique. Chaque exemplaire d'un même livre présente parfois, voire souvent, des variantes telles, quant au texte et quant au sens, qu'on peut identifier plusieurs éditions, certaines simultanées. L'histoire de l'origine et de la transmission du texte biblique, et partant la méthodologie et la philosophie de la critique textuelle, doit être sérieusement revue en conséquence.

 

On manque totalement d'informations sur l'histoire et les modalités de la production, de la collecte et du regroupement des livres si merveilleusement entreposés dans les onze grottes de Qumrân. Il faut se contenter d'hypothèses et les savants divergent. Une seule chose est sûre : les quelque huit cent cinquante rouleaux récupérés ne sont pas « la » bibliothèque « sectaire » des résidents locaux, comme on l'a dit longtemps. Une bonne partie des manuscrits vient d'ailleurs. L'ensemble représente l'échantillonnage significatif, très large pour l'époque, de la production littéraire en Iouda au cours des trois derniers siècles qui précèdent l'ère chrétienne. Pour les contemporains de Jésus, cela correspondait pratiquement au patrimoine littéraire national. Il est difficile de ne pas admettre que la totalité des pièces entreposées dans les onze grottes constituât, au moins de fait, la banque de connaissances du fameux établissement des bords de la mer Morte. Aujourd'hui, les bons connaisseurs s'accordent aussi sur le fait que le lot des manuscrits considérés comme bibliques était le bien culturel de la société judaïque dans son ensemble, toutes tendances confondues. Certains traits ou particularités alertent néanmoins sur de possibles retouches par les lettrés de la commune. En revanche, l'interprétation des textes sacrés et partant leur usage variaient très sensiblement, pour le fond du moins, selon les idéaux, les groupes et les mouvements. Tous les courants de la société judaïque avaient pour ambition de restaurer, certains même de représenter l'authentique ou vrai « Israël ». Dans une certaine mesure, le groupe des hommes de Qumrân fut de ces derniers. Son traitement des écrits sacrés, au demeurant communs à tous, ainsi que leurs œuvres propres, porte jusqu'à l'excès l'empreinte d'un tel dessein.

 

Venons-en aux occupants du site de Qumrân. Qui étaient-ils et d'où venaient-ils ? Que venaient-ils faire en ces lieux ? Pour répondre, il faut remonter jusqu'aux Hasmonéens, les premiers chefs véritables d'une Iouda indépendante. Ces nouveaux maîtres du pays, juifs enfin, cumulèrent le pouvoir politique et la juridiction religieuse, la royauté – formellement, à partir de 104 av. J.-C. – et la charge de grand prêtre. Ce fut reçu par beaucoup comme une usurpation. Il y avait une ou plusieurs lignées légitimes de grands prêtres, dépossédées alors de leurs prérogatives. Les réactions de suspicion et même d'opposition se multiplièrent dans la société juive, où le nombre des déçus de l'indépendance ne cessait de croître. Des clivages anciens se ravivèrent et même se durcirent. Des mouvements d'opinions s'affirmèrent et des groupes s'organisèrent. L'adjectif hébreu hassidîm, « pieux », servit un temps de dénomination générique à ces résistants de Dieu. L'homme national qui s'était forgé une conscience unifiée de « fils d'Israël » se trouvait relayé par un type de Ioudaïos dont le visage social était désormais fissuré. L'organisation de la société juive et l'évolution de sa culture en furent profondément marquées. L'idéal fondateur d'Israël se trouvait comme confisqué ; il était réinvesti dans un système politique semblable à ceux des voisins orientaux, usant volontiers comme ceux-ci de mercenaires sur terre et de pirates sur mer.

 

 Il y avait dérive et perversion. D'où le doute profond et généralisé qui touchait la relation au Temple dans son rôle essentiel de sanctification. On supportait mal que le sanctuaire central d'Israël fût lui-même entre les mains de ces princes soldats. D'où les ripostes. Il fallait retrouver et reconstituer le vrai Israël, celui de l'« assemblée de l'Exil ». Le mouvement que l'on connaît fort bien aujourd'hui grâce aux découvertes de Qumrân apporte ici un éclairage majeur. Il s'agit du courant très particulier que de grands auteurs du Ier siècle, Pline l'Ancien, Philon d'Alexandrie et Flavius Josèphe désignent globalement et trop aisément comme celui des Esséniens. Depuis le milieu du IIe siècle av. J.-C., plus tôt même, des fraternités décidées à s'isoler s'étaient fixées en divers lieux de Palestine, y compris à Jérusalem. Les fameux textes retrouvés dans les onze grottes nous ont appris qu'elles formaient ensemble la « communauté de la nouvelle Alliance ». Ces groupes s'étaient dotés de traits distinctifs suffisamment aigus, renforcés progressivement pas un lot de plus en plus concerté de croyances et de pratiques.

 

les mÉtÉores

Nikos nikonamos

Edition ekdotike – athènes

 1987

Un guide complet de ces monastères perchés au sommet de pitons rocheux. Très importantes iconographies et nombreuses photos couleur.

Au-dessus de la vallée du Pénée (Pineios) et de la ville de Kalampaka se découpe une "forêt de rochers" gris aux formes de pain de sucre. Ces monstres rocheux portent à leur sommet de célèbres monastères cénobitiques, les Météores / Μετέωρα (de Meteora : suspendu dans les airs).

Ces tours rocheuses se dressent au débouché de défilés taillés dans le calcaire du Pinde par le Pénée et ses affluents.

Les eaux de ruissellement descendant du massif ont déblayé l'actuelle vallée sans pouvoir entamer les bancs de grès et de conglomérats tertiaires plus durs qui subsistent, surplombant de près de 300 m la campagne environnante. Une soixantaine de tours ont été décomptées.

Dès le 11ème siècle, des anachorètes se retirèrent dans les grottes des Météores où leur mysticisme s'exaltait "dans la solitude et la proximité des espaces infinis".

 

C'est seulement au 14ème siècle que nombre de ces ermitages furent transformés en monastères, alors que les Serbes envahissaient la Thessalie et que le brigandage sévissait. Saint Athanase (des Météores), venu du Mont Athos, fondait alors avec neuf moines, le Grand Météore, dans un lieu difficilement accessible, et d'autres établissements suivaient cet exemple malgré les difficultés considérables rencontrées dans le transport des matériaux, hissés à dos d'homme ou à l'aide de treuils.

Les 15ème et 16ème siècles constituèrent la grande période des monastères dont le nombre atteignit 24 et qui furent décorés de fresques et d'icônes par de grands artistes, tels le moine Théophane le Crétois et ses disciples. Malheureusement, les rivalités entre communautés et la diminution des vocations amenèrent un déclin. L'intégration à la Grèce en 1881, accéléra ce déclin puisque les propriétés foncières des moines furent confisquées dans les années 1920. Enfin, les monastères subirent des détériorations importantes et le pillage de certains de leurs trésors lors de la Seconde Guerre mondiale.

Le renouveau monastique reprend après la guerre civile de 1949. Aujourd'hui, le succès touristique des Météores a décidé certains moines à chercher refuge au mont Athos ou dans d'autres monastères plus isolés. De nos jours, cinq monastères et un couvent seulement sont occupés par des moines ou des moniales : Agios Nikolaos, Roussanou, le Grand Météore, Varlaam, Agios Stefanos et Agia Triada.

Naguère, les monastères n'étaient accessibles que par des échelles amovibles ou des nacelles suspendues à des cordes et tractées par un treuil jusqu'à une tour en surplomb dite tour du treuil / vrizoni ; d'après les voyageurs d'antan, les cordes n'étaient remplacées qu'après rupture (!). De nos jours des escaliers d'accès ont été aménagés.

 

les mystÈres d’Égypte

jamblique

Edition LES BELLES LETTRES

 1993

Comment expliquer les oracles ? Quelle voie mène au bonheur ? Comment distinguer les diverses classes de dieux ? Que sont les démons ? Qu’enseignent les prêtres égyptiens sur ces affaires, occultes pour le commun des mortels ?


Ce sont toutes ces questions que traite Jamblique, sous le nom de « Maître Abammon », dans ce traité qui est aussi une réponse au philosophe néo-platonicien Porphyre.


L’ouvrage est divisé en dix livres qui abordent successivement les apparitions divines, la divination, la prière, les sacrifices, la théologie des Égyptiens, le démon personnel et le bonheur, fin de l’homme.


Depuis la Renaissance, ce texte a influencé profondément la tradition spirituelle néo-platonicienne et l’ésotérisme occidental, ainsi que la symbolique maçonnique. Beaucoup y ont trouvé la révélation de ce qui est habituellement caché aux hommes.


Fondée sur le texte grec le plus sûr, collationné sur les manuscrits anciens, la traduction a été soigneusement revue pour être à la fois d’une totale exactitude et accessible au lecteur contemporain.

 

les mythes grecs

Robert graves

Edition  HACHETTE

 1999

Apollon, Dédale, Tantale, Hermès, Hercule, Dionysos, Œdipe, Antigone… autant de noms qui font partie du langage courant mais dont on semble ignorer de plus en plus l’origine et la signification.

 

Or, l’essentiel de la littérature et de l’art occidental n’est intelligible qu’à la lumière de la mythologie grecque.

 

D’où l’importance de ce livre où Robert Graves nous présente près de deux cents mythes, qui vont de la création de l’Olympe et la vie de ses dieux jusqu’aux aventures de L’Iliade et L’Odyssée.

 

Il ne s’agit pas là d’une ouvre d’érudition et encore moins d’un manuel scolaire, mais d’une recréation de la mythologie par un poète qui explique et interprète les légendes classiques à la lumière des connaissances archéologiques et anthropologiques actuelles.


Un livre aussi précieux à l’érudit qu’à tout lecteur soucieux de comprendre et de vivre notre culture.


2 tomes qui expliquent les mythes suivants :


Œdipe – Les Sept contre Thèbes – Les Épigones – Tantale – Pélops et Oenomaos – Les enfants de Pélops – Atrée et Thyeste – Agamemnon et Clytemnestre – La vengeance d’Oreste – Le procès d’Oreste – Apaisement des Érinyes – Iphigénie en Tauride – Le règne d’Oreste – La naissance d’Héraclès – La jeunesse d’Héraclès – Les filles de Thespios – Érigions – La folie d’Héraclès – Le Premier des Travaux: le Lion de Némée – Le Deuxième des Travaux: l’Hydre de Lerne – Le Troisième des Travaux: la Biche de Cérynie – Le Quatrième des Travaux: le Sanglier d’Érymanthe – Le Cinquième des Travaux : les Écuries d’Augias – Le Sixième des Travaux : les Oiseaux du Stymphale – Le Septième des Travaux : le Taureau de Crète – Le Huitième des Travaux : les Juments de Diomède – Le Neuvième des Travaux : la Ceinture d’Hippolyte – Le Dixième des Travaux : le Troupeau de Géryon –

Le Onzième des Travaux : les Pommes des Hespérides – Le Douzième des Travaux : la Capture de Cerbère – Le meurtre d’Iphitos – Omphale – Hésione – La conquête de l’Élide – La capture de Pylos – Les fils d’Hippocoon – Augé – Déjanire – Héraclès à Trachis – Iolé – L’apothéose d’Héraclès – Les enfants d’Héraclès – Linos – L’Assemblée des Argonautes – Les femmes de Lemnos et le roi Cyricos – Hylas, Amycos et Phinée – Des Symplégade à la Colchide – La capture de la Toison – Le meurtre d’Apsyrtos – L’« argo » revient en Grèce – La mort de Pélias – Médée à Ephyra – Médée en exil – La fondation de Troie – Pâris et Hélène – Le premier rassemblement à Aulis – Le second rassemblement à Aulis – Neuf années de guerre – La colère d’Achille – La mort d’Achille – La folie d’Ajax – Les oracles de Troie – Le cheval de Troie – Les retours – Les pérégrinations d’Odysseus – Le mythe Pélasge de la création – Les mythes homérique et orphique de la création – le mythe olympien de la création – Deux mythes philosophiques de la création – Les cinq âges de l’homme – La castration d’Ouranos – Le renversement de Cronos – La naissance d’Athéna – Zeus et Métis – Les Parques – La naissance d’Aphrodite – Héra et ses enfants – Naissance d’Hermès, d’Apollon, d’Artémis et de Dionysos – La naissance d’Éros – Poséidon : caractéristiques et attributions – Hermès : caractéristiques et attributions – Aphrodite : caractéristiques et attributions – Arès : caractéristiques et attributions – Hestia : caractéristiques et attributions – Apollon : caractéristiques et attributions – Artémis : caractéristiques et attributions – Héphaïstos : caractéristiques et attributions – Déméter : caractéristiques et attributions – Athéna : caractéristiques et attributions – Pan : caractéristiques et attributions – Dionysos : caractéristiques et attributions - Orphée – Ganymède – Zagreus – Les dieux du monde souterrain – Tyché et Némésis – Les enfants de la mer – Les enfants d’Échidna – La révolte des Géants – Typhon – Les Aloades – Le Déluge de Deucalion – Atlas et Prométhée – Eôs – Orion – Hélios – Les fils d’Hellên – Ion – Alcyonée et Céys – Térée – Érechthée et Eumolpos – Borée – Alopé – Asclépios – Les oracles – L’alphabet – Les Dactyles – Les Telchines – Les Empuses – Io – Phoronée – Europe et Cadmos – Cadmos – Harmonie – Bélos et les Danaïdes – Lamia – Léda – Ixion – Endymion – Pygmalion et Galatée – Éaque - Sisyphe – Salmonée et Tyro – Alceste – Athamas – Les juments de Glaucos – Mélampous – Persée – Les jumeaux rivaux – Bellérophon – Antiope – Niobé – Caenis et Caenée – Eigoné – Le sanglier de Calydon – Télamon et Pelée – Aristée – Midas – Cleobis et Biton – Narcisse – Phyllies et Carya – Arion – Minos et ses frères – Les amours de Minos – Les enfants de Pasiphaé – Scylla et Nisos – Dédale et Tals – Cartée et Althaeménès – Les fils de Pandion – La naissance de Thésée – Les travaux de Thésée – Thésée et Médée – Thésée en Crète – La fédération de l’Attique – Thésée et les Amazones – Phèdre et Hippolyte – Lapithes et Centaures – Thésée au Tartare – La mort de Thésée.

 

les mythes platoniciens

Geneviève droz

Edition du SEUIL

1992

La Grèce, berceau de la raison scientique et philosophique occidentale, a opposé fortement le logos, la raison, le discours argumenté, au mythos, au récit, à la fiction.


Pourtant la Grèce qui se méfie des mythes en a créé parmi les plus magnifiques et les plus célèbres. Les Dialogues de Platon en contiennent à eux seuls seize. Certains sont très connus (la Caverne, la Réminiscence, Prométhée), d’autres très peu. Geneviève Droz les a répertoriés, classés, analysés et commentés. Elle montre comment ils éclairent toute l’œuvre de Platon, et comment ils sont un condensé de toute la sagesse grecque. « Le mythe a été sauvé de l’oubli et ne s’est point perdu. Il peut, si nous y ajoutons foi, nous sauver nous-mêmes ».


Y sont expliqués :

 
La condition humaine : Le mythe d’Épiméthée et de Prométhée – Le mythe d’Aristophane ou « de l’androgyne » - Le mythe de la naissance de l’amour – Le mythe de l’attelage ailé.
Libération et ascension spirituelles : Le mythe de la réminiscence – L’allégorie de la caverne – Le mystère de l’amour.
La destinées des âmes : Le mythe de la sentence finale – Le mythe de la distribution des sanctions – Le mythe d’Er-le-Pamphylien.
Le devenir du monde : Le mythe du démiurge – Le mythe des cycles inversés ou mythe du Politique – Le mythe de l’Atlantide.
Trois mythes annexes : Le mythe de Gygès – Le mythe des cigales – Le mythe de Theuth.

 

les philosophes prÉsocratiques

kirk – rauen & schofield

Edition du CERF

 1995

Recueil des principaux documents (textes originaux et traductions) concernant les premiers siècles de la philosophie grecque, ce volume en propose aussi un accès, base sur la critique historique et l’interprétation philosophique.

Partant du contexte mythologique de la cosmologie, les auteurs présentent les grands courants philosophiques du monde grec et leurs personnalités marquantes, de Thalès jusqu’à l’époque de Socrate. L’original anglais de ce livre, devenu un instrument d’étude indispensable dans le domaine, n’a pas d’équivalent en français ; ce volume en propose une traduction française augmentée de compléments bibliographiques à l’intention des lecteurs francophones.

Comme leur nom l'indique, ils précèdent Socrate dans la chronologie philosophique et sont donc les vrais premiers philosophes.
S'ils relèvent d'une sorte de préhistoire de la philosophie, c'est surtout parce que de leurs œuvres ne nous restent souvent que très peu de choses : quelques mots, une phrase, un fragment de texte, souvent des citations que leur empruntèrent les philosophes postérieurs qui, eux, possédaient leurs écrits.

Ce que nous savons de leur pensée et de leur vie est donc souvent information de seconde main à prendre avec quelques précautions. On trouvera ici ce qui est le plus souvent admis.

Leur nombre est évidemment symbolique. L'ennui est que les sept sages sont en réalité… vingt-trois. Les traditions ne s'entendent que sur quatre d'entre eux : Thalès, Pittacos, Bias et Solon.

Les trois autres sont choisis au choix, selon le commentateur, dans la liste suivante : Aristodème, Pamphile, Chilon, Cléobule, Anacharsis, Périandre, Acousilaos, Caba ou Scala, Myson, Epiménide, Phérécyde, Léophante, Pythagore, Épicharme, Orphée, Pisistrate, Hermionée, Lasos et Anaxagore. Des sept sages ne nous restent que quelques maximes ou prescriptions qui leur sont attribués, sans du reste que l'authenticité de ces préceptes soit établie. En fait de philosophie, il s'agit plutôt de sortes de proverbes. Ce sont des conseils de prudence, de morale qui ne dépassent pas la sagesse pratique. En voici quelques morceaux choisis : "Ne mens pas, dit la vérité", "Respecte tes amis" (Solon), " Rends ce qu'on t'a confié ", "Ce que tu projettes de faire, ne le dis pas, car si tu ne réussis pas, on rira de toi " (Pittacos), " N'embellis pas ton extérieur ; c'est par ton genre de vie qu'il faut t'embellir ", " Cache ton bonheur pour éviter de provoquer la jalousie" (Thalès), "Réfléchis à ce que tu fais ", " Adolescent, applique-toi à l'action, vieillard, à la sagesse " (Bias)


On le voit, on ne trouve ici nul raisonnement, démonstration ou discussion mais des préceptes présentés comme évidents. Une anecdote raconte qu'un jour les sept sages se seraient rendus à Delphes au temple d'Apollon où se tenait le célèbre oracle. Le prêtre le plus âgé leur demanda de graver chacun une maxime sur les murs du temple :

Chilon écrivit sur le fronton le fameux " Connais-toi toi-même " dont on sait quelle importance il eut pour Socrate lors de sa propre visite à Delphes.

Cléobule et Périandre, de chaque côté du portail, gravèrent " Excellente est la mesure " et " La tranquillité est la plus belle chose du monde "

Solon choisit un coin obscur et écrivit " Quand tu auras appris à obéir, tu sauras commander "

Thalès, sur les murs extérieurs du temple, grava " Souviens-toi de tes amis "

Pittacos, sur le sol devant le trépied de la Pythie inscrivit un énigmatique " Restitue la caution "

Bias, le dernier, ne savait quoi écrire. Comme ses amis insistaient, il finit par consentir à écrire:" La majorité des hommes est méchante ". Comment faut-il comprendre cette phrase ? Signifie-t-elle que l'homme est naturellement méchant ou faut-il plutôt penser que la majorité des hommes n'est méchante qu'en tant que majorité c'est à dire qu’isoler, l'individu peut être honnête mais, qu'en groupe, les hommes deviennent des bêtes féroces ?

 

LES PRḖSOCRATIQUES   -  LE MYSTḔRE DES ORIGINES

Brigitte  Boudon

Edition Maison de la Philosophie

2016

Dans la collection « Petites conférences philosophiques » Brigitte Boudon en 70 pages, nous parle de la méthode, de la pensée, de la philosophie et de l’Art de ces grands précurseurs de la philosophie grecque. Elle nous donne les clefs importantes de compréhension de ces philosophes et ainsi nous éclaire pour comprendre l’oeuvre de ces penseurs

 

Figures étonnantes et mystérieuses que ces philosophes présocratiques, qui ont vécu entre le VIIe et le Ve siècle avant J.-C. sur la côte ionienne ou en Italie du sud. Thalès de Milet, Pythagore, Héraclite, Parménide, Anaximandre, et bien d'autres, sont de véritables passeurs entre les mythes des civilisations plus anciennes, comme l'Égypte ou la Mésopotamie, et les fondements de la philosophie grecque telle qu'elle se développe à partir de Socrate et Platon. Ils nous apportent une vision inspirée de l'univers, déconcertante par son actualité, capable de nous émerveiller grâce à leur métaphysique et leur langage poétique.

 

Les présocratiques sont les premiers philosophes du monde occidental. Ils ne sont pas uniquement les précurseurs de la pensée de Socrate et au-delà celle de Platon et d’Aristote, ils inaugurent une nouvelle manière de penser. Ils sont en rupture avec les traditions orales de la Grec archaïque. Ils veulent arrêter de commenter et de répéter les poèmes mythologiques pour proposer de l’univers et de sa genèse (ses débuts) une explication rationnelle. Ce ne sont plus des dieux qui gouvernent le monde mais des principes permanents (les nombres, l’air, le feu) qui non plus rien de surnaturel.


La pensée s ‘affranchit de la tutelle des théologiens : il n’y a plus d’impiété à se dire en désaccord avec ces ancêtres. Anaximène ne voit pas le monde comme Thalès, c’est la diversité des pensées qui témoigne de son progrès. La vérité ne se donne plus dans la révélation mais ce conquiert par la confrontation des arguments et des idées.


Au VI° siècle avant notre ère Pythagore célèbre mathématicien et aussi philosophe pense que les nombres sont le principe clef de tout l’univers. Les relations numériques constituent le fond des choses. Pythagore est celui qui à inventer le mot « philosophie ». C’est aussi un mystique, il pense que l’âme en punition des fautes du passé est retenue prisonnière d’un corps. La mort annonce la renaissance dans un autre corps, jusqu'à que cette âme purifiée à la fois par des vertus et la pratique de rites initiatiques, mérite d’être libérée du corps.


D’autres doctrines tentent d’expliquer le monde. Empédocle voit dans la matière quatre éléments (la terre, le feu, l’air et l’eau). Les principes moteurs de notre univers seraient la haine qui dissocie et l’amour qui réunit. Anaxagore pense que les éléments du monde sont ordonnés par une intelligence cosmique : le Noûs.


Deux doctrines s’opposent l’une à l’autre. Celle d’Héraclite pour qui tout change, tout s’écoule, la mort succède à la vie, la nuit au jour etc. »on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve ». A cette philosophie de la mobilité universelle s’opposent Parménide, pour lui la mobilité n’est qu’une illusion qui trompe nos sens : ce qui est réel, c’est l’être unique, immobile immuable, éternel. « L’être est le non être n’est pas ». Démocrite tente de réconcilier les deux doctrines par sa philosophie des atomes, éléments éternels dont les combinaisons changeantes sont infinies.


Quant aux sophistes excellents maîtres de rhétorique (l’art du discours) dont ils abusent parfois, mais aussi l’accroissement de l’individualisme et la décadence des mœurs ont développé de nombreuses doctrines contradictoires. L’un des plus célèbres, le sophiste Protagoras disait d’après Platon que «l’homme est la mesure de tout chose ». Il n’y a donc pas de vérité absolue, il n’y a que des opinions relatives à celui qui les énonce

 

les prÉsocratiques

Bibliothèque de la Pléiade

Edition GALLIMARD

 1988

Peu de textes authentiques nous sont parvenus et un seul volume pourrait contenir l’ensemble des fragments et parchemins qui évoquent cette période dont 25 siècles nous séparent. Les données peuvent se situer plutôt pendant, voire après Socrate sur la base des témoignages et récits. C’est une invention européenne de croire que la philosophie commence avec les Grecs. Les premières leçons de philosophie proviennent de l’Inde, de la Chine, de la Mésopotamie (Iran actuel).


Sur les présocratiques, il ne reste que quelques fragments, des morceaux de textes, parfois un nom, parfois une phrase ; alors que plus de 2 000 pages de Platon, sans trou, sans aucun blanc, nous ont été transmises. On peut dire « une pensée socratiques » ; alors que l’on parlera de l’œuvre et de la philosophie de Platon.

On a découvert à Herculanum, sous la cendre, sous la gangue de lave, quelques éléments de bibliothèque épicurienne. Dans des jarres, en Égypte on a retrouvé quelques textes gnostiques de la fin de la période antique et début de la pensée chrétienne. Mélangés à des bandelettes de momie on a retrouvé des papyrus, c’est le hasard qui nous transmet, parfois avec beaucoup de chance, ces anciens vestiges.


Je vous recommande « Vies et doctrines des philosophies illustres », rassemblées par Diogène Laerce, au début du IIIème siècle de notre ère ; c’est une vraie mine. Aristote a développé des pensées d’auteurs anciens, par exemple quand il évoque Parménide et la notion de l’Être.


À l’université de Strasbourg, dans un lot légué par un chercheur, on a retrouvé un fragment inédit d’Empédocle qui a permis de reconsidérer la connaissance que l’on s’était faite de son auteur. Le contexte a été le plus souvent perdu et il est difficile de reconstituer l’intégralité d’une philosophie à partir de fragments ; même pour Platon, le contexte de son écriture a disparu. Nombre de ses textes ont été écrits contre la théorie atomiste de Démocrite, à tel point qu’il voulait tout faire disparaître de Démocrite dont il combattait les idées. De même pour l’Hédonisme lorsqu’il est combattu par Saint Augustin, on ne peut parler d’impartialité. Il n’y a pas de philosophie révélée, depuis toujours immuable, son histoire est plutôt l’histoire du développement d’un esprit philosophique.

On trouve dans ce livre les écrits ou pensées de :

Alcméon – Aminias – Amyclas – Anaxagore – Anaxarque – Anaximandre – Anasimène – Anonyme de Jamblique – Antiphon – Antisthène l’Héraclitéen – Appollodore de Cyzique – Archélaos - Archippos – Archytas – Arion – Bion d’Abdère – Boïdas – Bolos – Brontin – Calliphon – Cécrops – Clidèmos – Clinias – Cratyle – Critias – Damon – Damon le Musicien – Démocédès – Démocrite – Dioclès – Diogène d’Apollonie – Diogène de Smyrne – Diotime – Doubles dits – Échécrate - Ecphantos – École pythagoricienne – Empédocle – Épicharme – Eschyle – Euphranor – Eurytos - Gorgias – Hécatée d’Abdère – Héraclite – Hicétas – Hippase – Iccos – Idaios – Ion de Choi – Leucippe – Lycon – Lycophron – Lysis – Mélissos – Ménestor – Métrodore de Choi – Métrodore de Lampsaque – Myonide – Nausiphane – Nessas – Occelos – Oenopide – Opsimos – Phanton – Philolaos – Phintias – Polyclète – Polynastos – Prodicos – Proros – Protagoras – Pythagore – Simos – La sophistique ancienne – Thalès – Théodore de Cyrène – Timée de Locres – Thrasyalcès – Thrasymaque – Xéniade – Xénophane – Xénophile – Xouthos – Zénon d’Élée.

 

le sphinx

Pierre weil

Edition  ÉPI

 1972

L’auteur étudie ici le mystère et la structure de l’homme, qu’il compare au Sphinx. Il traite des symboles du Sphinx, des symboles du bœuf, du lion, de l’argile, du serpent, de l’arbre de vie, de la Kabbale, du yin yang chinois, du ternaire, de l’homme et de son évolution, etc…

Dans la religion égyptienne, le mot sphinx désigne un lion à tête humaine qui monte la garde aux portes du monde souterrain. Les sphinx étaient représentés par des statues de pierre. Ils représentaient symboliquement la puissance souveraine du pharaon et furent d’abord chargés de veiller sur sa nécropole. C’est surtout à partir du Nouvel Empire qu’ils se multiplièrent à l’entrée de la plupart des temples sous la forme de longs alignements de sphinx se faisant face de part et d’autre de la voie d’accès. Sphinx est un mot grec dérivant de l’ancien égyptien Shesepankh qui signifie "statue vivante".

Le sphinx de Gizeh est la statue qui se dresse devant les grandes pyramides du plateau de Gizeh, plateau qui se trouve juste en amont du delta du Nil, dans la basse Egypte.
D’une longueur de 73 mètres, d’une hauteur de 20 mètres et d’une largeur de 14 mètres, le sphinx a la tête tournée vers le levant.

C’est une sculpture monumentale taillée dans un promontoire naturel dans le roc. Le sphinx se trouve en effet au milieu d’une grande carrière qui fournissait une partie des blocs destinés à la construction de la pyramide. Le corps est celui d’un lion couché et la tête celle d’un souverain (Khéphren) portant la coiffure royale. Il était chargé de veiller sur le site.

Si le corps et la tête sont taillés à même le roc. Les pattes tendues, elles, ont été ajoutées en maçonnerie. À l’origine, le sphinx devait être entièrement recouvert de plâtre peint dont il ne reste que quelques traces. On a trouvé aussi les restes d’une statue en pied d’un roi devant son poitrail. Il s’agit sans doute là d’un ajout tardif. Devant le sphinx, l’on constate les fondations d’un temple qui fut sans doute construit à la même époque. Une stèle de granit rose a été placée entre les pattes du Sphinx par Thoutmosis IV. Taillée directement dans le roc, elle raconte le songe de Thoutmosis IV. Le futur pharaon de la XVIIIème dynastie qui se reposait à l’ombre d’une pierre, lors d’une partie de chasse, aurait entendu dans un songe une divinité lui promettre la couronne d’Egypte s’il débarrassait le Sphinx du sable qui menaçait de le recouvrir. Thoutmosis, qui obéira, utilisera cet événement pour justifier sa légitimité.

Le texte de la stèle serait celui-ci : « Un jour il advint que le fils royal Thoutmosis, qui allait se promener à l’heure de midi, se reposa à l’ombre de ce grand dieu ; la torpeur du sommeil le saisit, au moment où le soleil était à son zénith. Il s’aperçut alors que la Majesté de ce dieu auguste lui parlait, de sa bouche même, comme un père parle à son fils, disant : regarde-moi, contemple-moi, ô mon fils Thoutmosis ; je suis ton père, Horakhety-Khepri-Râ-Atoum ; je te donnerai la royauté sur terre, à la tête des vivants, tu porteras la couronne blanche et la couronne rouge sur le trône de Geb, le prince (des dieux). La terre t’appartiendra en sa longueur et sa largeur, et tout ce qu’illumine l’Oeil brillant du maître de l’Univers.  Voilà que maintenant le sable du désert me tourmente, le sable au-dessus duquel j’étais autrefois ; aussi hâte-toi vers moi, afin que tu puisses accomplir tout ce que je désire »

Il représente le pharaon Khéphren qui monte la garde à l’entrée de sa nécropole funéraire pour en interdire l’accès aux profanes. Le temps a, bien entendu, gravement abimé le grand Sphinx, en particulier à cause de l’érosion provoquée par le sable qui s’amoncelle constamment et qui a provoqué les "vagues" qui recouvrent maintenant tout le corps. L’homme est également responsable de mutilations. Son sourire énigmatique fut abîmé par des coups de canon ordonnés par un cheikh du XIVe siècle. Ces tirs au canon cassèrent la barbe postiche et le nez. La barbe est au British Museum qui ne veut pas la rendre à l’Egypte, et on n’a pas retrouvé le nez. Actuellement, les pattes sont en cours de restauration.

 

le symbolisme dANS LA MYTHOLOGIE GRECQUE

  Paul  Diel

  Payot

 1998

Extrait du livre : Psychologiquement parlant, la légalité qui gouverne l'insatiabilité dionysiaque (dont Thésée et Ariane deviennent les victimes) se traduit par le fait que ce déchaînement ostentatoire et sans frein des désirs, entraîne à une déchéance sans limite. L'homme en proie à cette déchéance coupable, de crainte que la honte de ses forfaits passés ne surgisse en pleine lumière, se voit contraint à se justifier inlassablement par une manière de fidélité au passé honteux, par un dépassement constant du degré d'ignominie, par une crânerie cynique et absurde (symbolisé par Périthoos qui entraîne Thésée dans l'abîme infernal). La culpabilité ainsi refoulée se transforme en une sorte de vanité à l'égard de la déchéance dont la devise est « tout oser ». Les déchus se voient entraîner à me souffrir aucune limitation, à me reconnaître aucune interdiction émanant de l'esprit trahi, a bravé toute inhibition spirituelle.


Le mythe exprime cet entraînement cynique par une image très saisissante : les dés jetés pour Helena tombent en faveur de Thésée. Afin de dédommager Périthoos, Thésée se déclare prêt à participer au forfait le plus présomptueux qui soit. Sur la proposition de son complice, Thésée accepte de le suivre dans le tartare, afin de l'aider à enlever Perséphone, l'épouse de Hadès. Le projet de ravir Perséphone établit un lien entre le mythe de Thésée et les mystères d'Eleusis. Ces mystères - centre culturel de l'ancienne Grèce - résume symboliquement le thème fondamentalement commun à toutes les mythologies : les aventures du désir terrestre : son pervertissement et sa sublimation. L'image centrale des mystères raconte le rapt de Perséphone (désir terrestre) par Hadès (refoulement) et le retour de Perséphone sur l'Olympe (sublimation). Afin de comprendre du mythe de Thésée la partie finale qui exprime le châtiment du héros défaillant, il importe d'entrevoir que le projet de Thésée d'enlever Perséphone afin de la livrer à Périthoos, s'oppose au retour de Perséphone sur l'Olympe (à la sublimation du désir). Les mystères d'Eleusis ont originairement une signification agraire. Perséphone est la fille de Déméter qui offre aux hommes les fruits de la terre : la nourriture des lettres, et surtout, le blé. Déméter enseigne aux hommes (représentés par Triptolème) l'agriculture. Or, la « fille du blé » - le grain - pour devenir épi, doit être « enseveli » dans la terre. Ainsi se résume l'ancienne signification agraire du « rapt » de Perséphone par la divinité souterraine, Hadès.

 

Mais il est parfaitement clair que l'allégorisme agraire ne contient aucun élément mystérieux. Nul n'a besoin d'être initié pour savoir que de la semence du grain résulte la récolte du blé. Pour que les mystères d'Eleusis aient un sens profond dont la compréhension exige l'initiation, il faut que l'allégorisme initial ait subi la transformation en symbolisme mythique, chargé d'une secrète signification psychologique. Or, la région souterraine est, en langage mythique, le symbole constant du subconscient dont Hadès et le souverain. (La loi souveraine d'après laquelle tout refoulement du désir exalté et coupable subit son châtiment.) Cette signification psychologique du rapport « Perséphone - Hadès » est attesté par le mythe lui-même de la manière la plus éclatante : les filles du couple « infernal » - sont les Erinyes, symbole qui n'a plus aucune signification agraire, mais qui fait surgir toute la portée profonde du sens psychologique : la culpabilité qui obsède le nerveux est la conséquence (fille) du désir refoulé (Perséphone) tombé sous l'emprise de la légalité subconsciente (Hadès).

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Psychologie intime et symbolisme mythique  -  Traduction du symbolisme mythique en langage psychologique  -  Le combat contre l’exaltation  -  Icare  -  Tantale  -  Phaéton  -  Ixion  -  Bellérophon  -  Persée  -  La discorde initiale  -  Dieu-créateur et Dieu juge  -  Théogonie   -   La banalisation conventionnelle  -  Midas  -  Eros et Psyché  -  La banalisation dionysiaque  -  Orphée  -  La banalisation titanesque  -  Œdipe  -  Le combat contre la banalisation  -  Jason  -  Thésée  -  Héraclès  -  Asclépios  -  Prométhée  -

 

Paul Diel, psychologue français d’origine autrichienne (1893-1972), philosophe de formation a approfondi sa propre recherche psychologique sous l’influence des découvertes de Freud et d’Adler. Ses travaux sur la compréhension du langage symbolique ont permis des applications pratiques essentielles. Ses autres livres sont au Chapitre 10 D

 

les pleureuses dans l’Égypte ancienne

Marcelle  WERBROUCK

Fondation  Égyptologique  - Bruxelles

 1938

182 dessins illustrent cet ouvrage qui décrit les nécropoles et les rites mortuaires avec les scènes de funérailles. L’embaumement et ses techniques, l’avant et après la mort, les rites et rituels que suivaient les égyptiens pour se préparer au grand voyage, le rôle  des pleureuses qui était extrêmement codifié, beaucoup de choses nous sont dévoilés par cette grande égyptologue qui nous restitue des trésors et le travail de  toute sa vie.

 

Dans la culture de l’Égypte ancienne, les rites de deuil sont associés à un ensemble de manifestations émotionnelles exécutées en public. Ces émotions ritualisées impliquent non seulement l’ensemble des participants aux rites funéraires, mais encore plus particulièrement le groupe des « pleureuses ».

 

Différentes manifestations d’affliction sont à observer : postures et paroles de tristesse, ou démonstrations bruyantes (pleurs et cris) et organisées. Plusieurs exemples concernant les cérémonies privées et aussi les rites de deuil collectif sont examinés ici. Le modèle de la résolution symbolique et rituelle de l’expérience du deuil fourni par le mythe osirien, ainsi que la déploration rituelle d’Osiris, est également discuté.

Le mort peut maintenant gagner sa demeure éternelle, accompagné d'un ultime cortège. Derrière le sarcophage, des pleureuses au visage maculé de boue et de poussière, le sein découvert, la robe déchirée, gémissent ou hurlent, en se frappant la tête et la poitrine. Payées par la famille, elles expriment sa douleur et dépeignent l'horrible lieu dans lequel le mort se trouve. Au milieu du cortège, les serviteurs croulent littéralement sous les gâteaux, les fleurs, les jarres, les vases, les sceptres, les pagnes, les sandales, les bijoux, les cannes, les statues du mort, les parasols et les coffres à ouchebtis. Les funérailles ressemblent à un véritable déménagement. Les peintures des hypogées thébains représentent des chaises, des sièges, des lits, des coffres, des armoires et, quand le défunt est très riche, un char. Enfin, arrive le sarcophage, caché dans un catafalque tiré par deux vaches. Deux statues divines veillent sur le mort: Nephtys à sa tête et Isis à ses pieds.


Sorti de la ville, le cortège atteint les rives du fleuve-dieu. Tout le monde embarque. Le catafalque est installé dans la plus grande des barques. Un prêtre, vêtu d'une peau de léopard, fait brûler de l'encens en psalmodiant. Les pleureuses, montées à bord de l'embarcation, hurlent de plus belle. Enfin la nécropole est atteinte. L'assemblée semble alors entrer en transe : les pleureuses, les enfants, les proches se frappent la tête plus durement encore. Le cortège arrive devant la tombe. Le caveau a été creusé et décoré dès le début de la carrière du haut dignitaire. Les peintures mettent en scène la vie quotidienne du défunt entouré de sa famille et de ses serviteurs. Un livre très documenté.

 

les porteurs de lumiÈre – l’ÉpopÉe de l’Église de perse

Nahal tajadod

Edition  ALBIN MICHEL

 2008

Durant les siècles obscurs qui séparent le déclin de Rome du triomphe enflammé de l’islam, s’épanouit en Perse une Église chrétienne aujourd’hui oubliée.

Si ses membres s’appelaient entre eux « Les porteurs de lumière », les ténèbres de l’époque n’épargnèrent pas son histoire troublée. Pleine de supplices et de prodiges, cette histoire de l’Église iranienne nous montre aussi comment naquirent des phénomènes appelés à une grande postérité : l’esprit missionnaire, la persécution pour la foi, l’effroi fascinant du martyre, et aussi cette alliance intime d’un État de d’une Église, berceau des fanatismes.

 

C’est cette histoire incroyable, qui se lit comme une épopée orientale, que nous narre avec brio Nahal Tajadod : l’émergence et la chute de Mani, les persécutions mazdéennes orchestrées par Kirdir, le cruel et ambitieux mage des mages, le conflit millénaire et absurde entre Rome et la Perse, l’appel de l’Extrême Orient, le schisme nestorien… Si une partie de la matière est certes romancée, selon les mots de l’auteur, « les épisodes les plus fantastiques sont tous historiquement attestés ».


Ainsi que l’exprime Jean-Claude Carrière dans sa préface, « ce livre, à l’évidence, nous tend, discrètement mais opiniâtrement, un ancien miroir, parfois gratté et dépoli, où nous pouvons à chaque instant apercevoir, déjà, notre propre visage.

 

Cet ouvrage développe :


Un long cortège de vaincus – La Perse et l’Occident – Rome à la dérive – Le défi perse – Une nouveauté, la persécution – L’esprit missionnaire – La Perse attend Jésus – Le Prophète de la lumière – Le grand récit du voyage cosmique – Mani contre Jésus – Mani contre Zoroastre – Mani auprès du roi des rois – Kirdir, le mage des mages – L’Église de Ctésiphon – Joseph l’archiviste raconte - Implantations chrétiennes en Perse – Mystère de l’écriture – Porter la lumière vers l’est – Symbolique d’une jeune Église – Mémoire du pain et de l’huile – Un patriarche pour l’Empire perse - Couronnement du roi caché – Voir Constantinople – Il faut qu’il y ait des hérésies – Spectateurs d’un supplice – L’avenir de la souffrance – La Perse entre christianisme et mazdéisme – Un empereur païen – Une majuscule à Dieu – La revanche d’Hormisdas – Le testament d’Arcadius – Le feu qui parle – Le concile de Ctésiphon – L’histoire d’Édesse – L’école des Perses – Fin d’un roi trop clément – La rupture avec l’Occident – Nouveaux martyrs – Jacques le notaire – L’énigme de la princesse des steppes – Autonomie de l’Église perse – L’Iran choisit Nestorius – Nestorius condamné – La Perse devient dyophysite – La Perse nestorienne – Les livres d’Édesse brûlés – La belle Mamaï, pierre de la nouvelle Église – Une nouvelle école – Attila, le coup de grâce – Mission délicate – Le catholicos Acace à Constantinople – Un évêque et un roi en exil – A Byzance, une bouffonne impératrice – Aba en visite à Constantinople – Tentation du désert – Le secret de la soie – La Perse de Khosrow Anouchirvan – Le prince rebelle (et chrétien) – L’impératrice chrétienne – Le dernier grand roi des rois – Les nouveaux hérétiques – Un nouveau danger : les monophysites – La ruse de Chirin – Le palais aux douze merveilles – L’armée de Byzance profane le feu sacré – Le roi des rois victime des nestoriens – La vengeance de Chirin – La soie cache, sous ses plis, un lion – Il n’y a de dieu que Dieu – Désarroi du catholicos – Le premier porteur de lumière – Le dernier roi des rois – Les Arabes nestoriens, alliés des Sassanides – Les soldats d’Allah – Allah Akbar !

 

les pyramides & leurs mystÈres

M.C. touchard

Edition ART LOISIRS

 1966

L’histoire des pyramides à travers le temps des militaires, des voyageurs, des explorateurs, des pharaons, des bâtisseurs et des étoiles. Leur ésotérisme et leur mystère.

 

Aucun document de l’époque ne répond aux questions concernant la construction des pyramides, à savoir les plans architecturaux, le nombre d’ouvriers nécessaire et les moyens dont ils disposaient. Peut-être ont- ils été détruits au cours des millénaires, peut-être n’ont-ils jamais été écrits. Aucune source ne nous éclaire non plus sur la raison d’être des pyramides. Les égyptologues doivent déduire leurs interprétations des édifices eux-mêmes ou d’autres textes contemporains. On a pu déterminer exactement l’endroit d’où provenaient les pierres : le granit rose d’Assouan, le calcaire blanc dont étaient revêtus l’extérieur et certains endroits à l’intérieur de la pyramide, de Tourah, le matériau de remplissage des carrières de Giseh, là où se trouve la grande pyramide. Assouan est située 800 kilomètres en amont, Tourah sur la rive opposée du Nil. Le transport se faisait par bateau. A l’aide de canaux et de débarcadères édifiés à cet effet, les matériaux étaient acheminés à proximité du chantier. Une rampe de terre, de briques et de rochers reliait le port au plateau de Gizeh, situé 40 mètres plus haut.

 

Les ouvriers ont dû ériger une autre rampe qui s’élevait en même temps que la construction et était menée latéralement près des quatre faces de la pyramide ou autour d’elles. Des calculs ont montré que, quand elle atteint le sommer, la rampe latérale nécessite plus de matériau que la pyramide elle-même. Ce n’est pas le cas de la rampe qui fait le tour de la pyramide, mais elle dissimule la partie déjà construire et empêche les travailleurs de contrôler les arêtes et les angles d’inclinaison.

On ignore quelle solution les Egyptiens avaient adoptée, mais peut-être en existe- t-il une troisième? Les blocs de pierre étaient probablement transportés sur des traîneaux en bois, les contemporains de Khéops ne connaissant pas la roue, ni d’ailleurs les chevaux de trait.

 

En plaine, les bœufs tiraient les charges, mais c’est peu probable sur les rampes étroites. Quant à la force humaine, de nombreux blocs pesant plus de cinq tonnes, il aurait fallu cinquante ouvriers pour les hisser. Hérodote, l’historien grec qui visita l’Egypte vers 450 avant notre ère écrivit que les Egyptiens se seraient servi de  » machines faites de morceaux de bois courts  » avec lesquelles les blocs auraient été élevés de gradins en gradins. Mais les pyramides existaient depuis deux mille ans quand il s’informa, et les recherches récentes nous apprennent qu’ ‘aucun appareil de levage ne fut utilisé, uniquement des leviers, des rouleaux, des pieds-de-biche et des traîneaux. Les blocs rocheux étaient probablement dégrossis clans la carrière et élaborés dans le chantier. La précision dont firent preuve les bâtisseurs ne cesse d’étonner, elle témoigne de capacités artisanales à travailler la pierre qui n’ont jamais été surpassées. L’égyptologue anglais William Flinders Petrie l’a comparée à la  » précision d’opticiens remarquables ».

 

L’aptitude des Egyptiens à concrétiser des plans géométriques était également très développée. Sinon comment auraient-ils pu élever de si grands édifices aux parois possédant exactement la même pente? Il fallait pour cela, Outre  l’utilisation d’un goniomètre, que la base soit parfaitement horizontale. Le niveau à bulle d ‘air n’existait pas, mais son principe était sans doute connu: le long de ce qui deviendra les arêtes de base de 230 mètres de la pyramide de Khéops, on creusa un fossé peu profond dont la pente fut corrigée jusqu’à ce que le niveau de l’eau soit égal partout. Nous manquons aussi de documents contemporains concernant l’organisation du travail. C’est Hérodote encore, et 20 siècles plus tard, qui nous renseigne : «Le nombre des ouvriers atteignait cent mille à la fois, chaque équipe travaillant trois mois de suite.  » ou encore «Une inscription sur les pyramides indique en lettres égyptiennes quelles quantités de radis, d’oignons et d’aulx ont été consommées par les ouvriers. Si je me souviens bien de la somme que interprète qui déchiffrait les inscriptions m’a nommée, il s’agissait de 1600 talents d’argent … la construction … a duré 20ans.  » En dix ans auraient été nécessaires pour construire les chemins d ‘accès.

 

Aujourd’hui, les experts tiennent ces données sur la durée de la construction pour réalistes. Cependant, si les ouvriers spécialisés- dans ce cas les tailleurs de pierre- ont dû travailler toute l’année sans interruption, la main-d’œuvre d’appoint, c’est-à-dire la masse des ouvriers, n’était probablement pas remplacée tous les trois mois, mais employée seulement trois mois par an, à l’époque des crues du N il, quand les champs étaient inondés et les agriculteurs inactifs. Pour Hérodote et les prêtres égyptiens qui l’ont renseigné, construire des pyramides était un travail de forçat

 

les secrets de l’Égypte – le temple du monde

Jeremy naydler

Edition VEGA

 2002

Interprétation lucide de la conscience de l’Égypte ancienne, particulièrement en ce qui concerne l’expérience du sacré, ce livre éclaire les tendances psycho spirituelles de notre époque. Travail original de grande valeur, il apporte une contribution importante à la compréhension de l’Égypte ancienne. Pour les Égyptiens anciens, le tissu de la vie quotidienne était sacré : la présence des dieux était ressentie vivement, le temps était interpénétré par le monde Trans temporel du mythe et la relation de cause à effet était par essence magique. Dans ce nouveau guide des attributs ésotériques dissimulés dans les manifestations extérieures de la vie spirituelle d’un autre temps et d’un autre espace. Il avance l’idée que la véritable source de la civilisation occidentale se trouve juste au-delà de l’horizon de la rationalité grecque et du monothéisme judéo-chrétien, dans la lumière flamboyante de la culture égyptienne. Se basant sur les découvertes des érudits et portant un regard nouveau sur le Livre des Morts, l’auteur a réinterprété l’image du voyage de l’âme à travers le Monde inférieur, la traitant comme la description d’une initiation spirituelle.

 

Le phénomène de la résurrection, de la vie après la mort, est évident chez les égyptiens anciens. En effet, le soleil meurt chaque jour pour renaître chaque matin. Il ne peut donc en aller autrement pour toute autre forme de vie. Lorsque le pharaon de la Haute et de la Basse Egypte meurt, il rejoint son père Rê pour l’éternité. Chez les égyptiens, la vie sur Terre n’est en fait qu’une préparation de la vie dans l’au-delà. La deuxième vie est bien plus importante que la première. Dès la mort du pharaon, ce dernier commence un long voyage vers le royaume des morts gouverné par Osiris. Celui-ci a été tué par son frère Seth et ramené à la vie par sa femme et sœur Isis. Il est donc le premier à avoir subi la résurrection. Le voyage du pharaon défunt nécessite beaucoup de préparation. Au moment du décès, les éléments spirituels (le corps n’étant que matériel) sont séparés. Ces éléments sont au nombre de trois : le Ba (l’âme), le ka (l’énergie spirituelle ou le double) et l’Akh (l’étincelle nécessaire à la vie).

 

Pour pouvoir accéder à la vie éternelle, ces éléments doivent être de nouveau réunis. Le temple construit pendant la vie du pharaon est là pour offrir le support nécessaire. Autre élément nécessaire pour accéder au royaume d’Osiris, la momification. L’art de momifier a été appris aux hommes par Anubis. Cette pratique permettait de conserver le corps pendant très longtemps. On disposait aussi les organes du mort dans 4 sortes de boîtes appelées canopes. Une fois la momification réalisée, Anubis vient chercher le pharaon défunt et l’emmène devant le tribunal présidé par Osiris. C’est alors qu’arrive la scène du jugement qui sera décisive pour le pharaon. A ses débuts, la momification n’était réservée qu’au pharaon car eux seuls pouvaient accéder à la vie éternelle. Par la suite, on a considéré le royaume d’Osiris ouvert à tous.

 

Dans la scène de la Psychostasie, le pharaon arrive par la gauche accompagné d’Anubis. On remarque une balance à deux plateaux près de laquelle un second Anubis vérifie son bon fonctionnement. Sur le plateau de gauche est placé le cœur du défunt et sur celui de droite, la plume de Maât (déesse de la justice et de la vérité). Notons que la balance représentée ici est le symbole actuel de la justice. A côté du second Anubis se trouve Am émet, prête à dévorer le cœur du défunt. En effet, si le cœur du défunt est plus léger que la plume donc exempt de péchés, il mérite d’accéder à la vie éternelle car sa vie a été vertueuse et remplie de paix. Dans le cas contraire, son cœur sera dévoré par Am émet et il ne pourra pas rejoindre les dieux dans le royaume de la vie éternelle. Thot se situe à droite du papyrus et note le résultat de la pesée.

 

Si le jugement est en faveur du pharaon, Horus l’amène devant son père, Osiris. Derrière ce dernier se trouve Isis et Nephtys, déesses protectrices des morts. A ce moment, juste au pied d’Osiris, les 4 fils d’Horus jaillissent d’un lotus bleu. Ceux-ci étaient les protecteurs de certaines parties du corps du défunt. En effet, le foie était protégé par Amset à tête humaine (et la déesse Isis), les poumons par Hâpy à tête de babouin (et la déesse Nephtys), l'estomac par Douamoutef à tête de chien (et la déesse Neith) et enfin l'intestin protégé par Qebehsenouf à tête de faucon (et la déesse Selket). On retrouve leurs effigies sur les canopes posées à côté du défunt. On peut également remarquer que dans la partie supérieure du lotus, on retrouve les divinités principales de l’Egypte sauf une : Seth. Le pharaon peut maintenant accéder à la vie éternelle.

 

les stoïciens

La pleiade

Edition GALLIMARD

 2002

Album complet sur les Stoïciens, leurs noms, leur vie, leur doctrine, leur œuvre.

 

En 304 av. J.-C., Zénon de Cittium fonde à Athènes l'école stoïcienne. Ce nom provient de l'emplacement où avaient lieu ses leçons, le portique (stoa en grec). Si l'on mesure le temps qui s'écoule entre cette fondation et les derniers stoïciens romains comme Marc Aurèle (121-180), on constatera que l'école stoïcienne s'est maintenue sans rupture majeure pendant près de cinq siècles.

 

Cette durée exceptionnelle explique les importantes variations de doctrine qu'ont connues les stoïciens, et qui contraignent à distinguer trois périodes dans l'histoire du Portique

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Il y a tout d'abord le stoïcisme ancien ou archaïque, celui de la stoa poikilè (le « portique peint »), représenté par Zénon de Cittium, le fondateur (335-264  av. J.-C.), puis par ses disciples Cléanthe d'Assos (321-223 av. J.-C.), un géant qu'on surnommait « le second Hercule » et Chrysippe de Soloi (280-200 av. J.-C.)

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C'est ce dernier, le plus prolixe des trois (Zénon au contraire faisait l'éloge de la brièveté) qui a systématisé la doctrine stoïcienne et l'a mise en forme dans de nombreux traités (dont il ne nous reste absolument rien), au point d'avoir longtemps été considéré comme le véritable fondateur de l'école du Portique.

La seconde période est celle du stoïcisme moyen, avec des penseurs comme Zénon de Tarse, Diogène de Babylone, et surtout Antipater de Tarse et son disciple Panétius de Rhodes (180-110 av. J.-C.), fondateur de l'école syriaque à la tête de laquelle lui succédera Posidonius d'Apamée (135-50  av. J.-C.).

C'est de cette période que date l'incorporation à la doctrine stoïcienne d'éléments en fait platoniciens, aristotéliciens, voire épicuriens. On nomme alors cette période stoïcisme moyen (ou media stoa en latin), parce que la sagesse cesse d'y être un idéal inatteignable : on peut devenir effectivement sage en accomplissant ses devoirs, qui sont le moyen pour parvenir à la sagesse.


Enfin, le stoïcisme nouveau, tardif ou impérial : on désigne par cette expression l'école stoïcienne romaine, laquelle a connu un fort développement et a eu une notable influence sur les milieux politiques de l'Empire. Citons des penseurs comme le précepteur de Néron, Sénèque (2 av. J.-C.-65 apr. J.-C.), l'esclave affranchi Épictète (50-125) − Épictète est un surnom qui signifie : « celui qui a été acheté » − et même un empereur, Marc Aurèle

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Il ne nous reste presque rien du système de l'ancien stoïcisme (le mot de « système » étant lui-même un néologisme stoïcien). Ce que nous savons, c'est qu'ils divisaient leur doctrine en trois parties : la logique, la physique et l'éthique, la comparant d'ailleurs à un œuf dont l'éthique serait le jaune (c'est-à-dire le cœur), la physique, le blanc (c'est-à-dire l'aliment) et la logique, la coquille (c'est-à-dire l'armature et la défense).


Des écrits du stoïcisme ancien, il ne nous reste que des fragments (si l'on excepte l'Hymne à Zeus de Cléanthe), souvent des citations faites par les stoïciens romains ou au contraire par leurs adversaires. En fait, le corpus stoïcien se compose pour la plus grande partie des œuvres écrites par les quatre grands stoïciens impériaux : Épictète, le Manuel (mot à mot : « ce que l'on doit toujours avoir sous la main ») et les Entretiens, recueil de conversations fait par un disciple ; Arrien de Nicomédie, dont il nous reste quatre livres sur huit ; Sénèque, les Lettres à Lucilius et Marc Aurèle, les Pensées pour moi-même. Notons que l'influence de la morale stoïcienne sur le christianisme romain naissant sera décisive (ainsi, la pratique chrétienne de l'examen de conscience et de l'exercice moral viennent en droite ligne du stoïcisme).


On y trouve : Cléanthe, Laerce, Plutarque, Cicéron, les Tusculanes, Sénèque, Lucilius, Épictète, Manuel, Marc-Aurèle et ses pensées.

 

LES STOÏCIENS   -  L’ART DE LA TRANQUILITḖ DE L’ÂME

Brigitte  Boudon

Edition Maison de la Philosophie

2016

Dans la collection « Petites conférences philosophiques » Brigitte Boudon en 80 pages, nous parle de la méthode, de la pensée, de la philosophie et de l’Art  de ces Stoïciens. Elle nous donne les clefs importantes de compréhension de ces philosophes et ainsi nous éclaire pour comprendre  l’oeuvre et la pensée de ces penseurs

Inspirateurs pour les moments difficiles de notre vie, les stoïciens sont souvent craints pour la rudesse de leur vie et de leur philosophie. Découvrons une autre facette de ces philosophes antiques, Sénèque, Épictète, Marc Aurèle, qui nous offrent la chaleur de leur amitié, la sympathie avec l'univers, la douceur et la bonté qu'ils ont au cœur. La tranquillité de l'âme, la sérénité au quotidien, ne valent-elles pas la peine qu'on s'y arrête ? Les exercices pratiques proposés par les stoïciens, alliant exigence de la pensée, maîtrise de soi et altruisme bienveillant sont d'une aide inestimable pour les citoyens du XXIe siècle.

 

En 304 av. J.-C., Zénon de Cittium fonde à Athènes l'école stoïcienne. Ce nom provient de l'emplacement où avaient lieu ses leçons, le portique (stoa en grec). Si l'on mesure le temps qui s'écoule entre cette fondation et les derniers stoïciens romains comme Marc Aurèle (121-180), on constatera que l'école stoïcienne s'est maintenue sans rupture majeure pendant près de cinq siècles. Cette durée exceptionnelle explique les importantes variations de doctrine qu'ont connues les stoïciens, et qui contraignent à distinguer trois périodes dans l'histoire du Portique

 

Il y a tout d'abord le stoïcisme ancien ou archaïque, celui de la stoa poikilè (le « portique peint »), représenté par Zénon de Cittium, le fondateur (335-264  av. J.-C.), puis par ses disciples Cléanthe d'Assos (321-223 av. J.-C.), un géant qu'on surnommait « le second Hercule » et Chrysippe de Soloi (280-200 av. J.-C.). C'est ce dernier, le plus prolixe des trois (Zénon au contraire faisait l'éloge de la brièveté) qui a systématisé la doctrine stoïcienne et l'a mise en forme dans de nombreux traités (dont il ne nous reste absolument rien), au point d'avoir longtemps été considéré comme le véritable fondateur de l'école du Portique

 

La seconde période est celle du stoïcisme moyen, avec des penseurs comme Zénon de Tarse, Diogène de Babylone, et surtout Antipater de Tarse et son disciple Panétius de Rhodes (180-110 av. J.-C.), fondateur de l'école syriaque à la tête de laquelle lui succédera Posidonius d'Apamée (135-50  av. J.-C.). C'est de cette période que date l'incorporation à la doctrine stoïcienne d'éléments en fait platoniciens, aristotéliciens, voire épicuriens. On nomme alors cette période stoïcisme moyen (ou media stoa en latin), parce que la sagesse cesse d'y être un idéal inatteignable : on peut devenir effectivement sage en accomplissant ses devoirs, qui sont le moyen pour parvenir à la sagesse. Enfin, le stoïcisme nouveau, tardif ou impérial : on désigne par cette expression l'école stoïcienne romaine, laquelle a connu un fort développement et a eu une notable influence sur les milieux politiques de l'Empire.

 

Citons des penseurs comme le précepteur de Néron, Sénèque (2 av. J.-C.-65 apr. J.-C.), l'esclave affranchi Épictète (50-125) − Épictète est un surnom qui signifie : « celui qui a été acheté » − et même un empereur, Marc Aurèle (121-180).

 

Les œuvres : Il ne nous reste presque rien du système de l'ancien stoïcisme (le mot de « système » étant lui-même un néologisme stoïcien). Ce que nous savons, c'est qu'ils divisaient leur doctrine en trois parties : la logique, la physique et l'éthique, la comparant d'ailleurs à un œuf dont l'éthique serait le jaune (c'est-à-dire le cœur), la physique, le blanc (c'est-à-dire l'aliment) et la logique, la coquille (c'est-à-dire l'armature et la défense).


Des écrits du stoïcisme ancien, il ne nous reste que des fragments (si l'on excepte l'Hymne à Zeus de Cléanthe), souvent des citations faites par les stoïciens romains ou au contraire par leurs adversaires. En fait, le corpus stoïcien se compose pour la plus grande partie des œuvres écrites par les quatre grands stoïciens impériaux : Épictète, le Manuel (mot à mot : « ce que l'on doit toujours avoir sous la main ») et les Entretiens, recueil de conversations fait par un disciple ; Arrien de Nicomédie, dont il nous reste quatre livres sur huit ; Sénèque, les Lettres à Lucilius et Marc Aurèle, les Pensées pour moi-même. Notons que l'influence de la morale stoïcienne sur le christianisme romain naissant sera décisive (ainsi, la pratique chrétienne de l'examen de conscience et de l'exercice moral viennent en droite ligne du stoïcisme).

 

Les concepts fondamentaux : Ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous : en grec, ta éph' hèmin et ta ouk éph' hèmin. C'est la distinction rectrice de toute la morale stoïcienne : le sage, selon Épictète, doit s'exercer à ne vouloir que ce qui dépend de lui et à subir sans rechigner ce qui n'en dépend pas. C'est le sens de la devise stoïcienne : apéchou kai épéchou, c'est-à-dire « supporte et abstiens-toi ».

• La proairésis, c'est-à-dire en grec l'« assentiment », le « choix réfléchi » : il s'agit de ne désirer que ce qui dépend de nous. Par exemple, il dépend du capitaine de vérifier les cordages et l'état du navire avant d'entreprendre sa traversée, il ne dépend pas de lui de rencontrer ou non la tempête. Il faut donc faire ce qui est en notre pouvoir et subir sans colère ce qui n'en dépend pas.

L'ataraxie : cette notion est partagée avec les épicuriens et la plupart des écoles antiques. L'idée, c'est que notre état initial est celui du trouble intérieur, et qu'il faut précisément la philosophie pour parvenir à la paix de l'âme et donc au bonheur, conçu négativement comme l'absence de troubles. Pour Épictète, on atteindra l'ataraxie en ne voulant jamais rien pour soi-même et en se pliant à l'ordre de la nature.

La liberté : le sage est libre lorsqu'il consent à l'ordre universel, c'est-à-dire lorsqu'il est maître de sa volonté en décidant absolument de toutes ses pensées, opinions et représentations.

Le sage et le fou : le sage veut ce qui est comme il est et tâche d'appliquer droitement sa volonté. Le fou veut ce qui ne dépend pas de lui et trouble l'ordre du monde.

 

les symboles des Égyptiens comparÉs Ẵ ceux des hébreux

Frédéric de  Portal

Edition  LAHY

 2008

Ce livre écrit par le baron Pierre Paul Frédéric de Portal (1804 – 1876), surtout connu pour son livre de référence : Des couleurs symboliques dans l’antiquité, le Moyen-Âge, et les temps modernes, fut édité pour la première fois 1840. Dans cette nouvelle édition, les racines hébraïques ont été révisées et vocalisées.


Les Symboles des Égyptiens est une étude linguistique, philologique et symbolique, établissant les relations qu’entretiennent les symboles égyptiens, trouvés sur les monuments, et les racines hébraïques qui leurs correspondent. Ces liens ancestraux sont confortés par les langues coptes et grecques. C’est pourquoi ce livre représente un apport essentiel à la connaissance fondamentale des symboles.


Pour son analyse l’auteur se réfère à la religion et aux coutumes de l’Égypte ancienne et à la langue hébraïque. Prenant pour base d’étude le texte du Hiérogrammate Horapollon, il décrit la valeur symbolique des animaux, des couleurs, des principaux symboles bibliques et les règles de leur composition ou de leur opposition.


Le chapitre II étant entièrement construit sur le livre Hieroglyphica d’Horapollon nous avons placé, à la fin de cette édition, la traduction française intégrale de ce texte. Horapollon, ou Horus Apollon, était un philosophe d’Alexandrie de la seconde moitié du Vème siècle.


L’étude d’Horapollon fait apparaître un mystère du langage sacré égyptien. Ce mystère consistait à mettre en rapport des objets dont les noms étaient plus ou moins équivoques et homophones, ce que l’on appelle paronomase. Ce mystère de la langue sacrée se reproduit également dans les écritures hiéroglyphiques et hébraïques.


Y sont expliqués :

Abeille – Âne – Bouche – Bouquet de roseau – Chèvre – Cigogne – Corbeille tressée – Corneille – Cornes – Crèche – Crocodile – Doigt – Eau – Épervier – Face – Fève- Figuier – Fourmi – Grenouille – Hache – Hirondelle – Huit – Lacs – Lièvre – Lion – Lis ou Lotus – Lune – Main – Mule – Oie chenalopex – Oreille – Os de caille – Ourse – Pain Sacré – Papyrus – Paupières – Pedum ou lituus, bâton augural – Plume d’autruche – Poisson – Porc – Rat – Roseau – Rosée – Sac de blé - Scarabée – Sceau – Sphinx – Taupe – Taureau – Vautour.
Blanc – Rouge – Jaune – Bleu – Hyacinthe – Vert – Roux ou Tanné – Noir – Pierre – Potier - Palmier – Cheval – Agneau – Soleil et Lune.

 

l’histoire commence à sumer

Samuel Nosh kramer

Edition  flammarion

 1994

Préface de Jean Botero. Il y a 5 000 ans, naît en Mésopotamie, la civilisation sumérienne. L’auteur, savant de notoriété internationale nous dévoile ici cette histoire et les dernières découvertes qui font que Sumer revient à sa place naturelle qui est celle de nos origines.

 

« L'Histoire commence à Sumer» selon la formule célèbre de l'historien américain Samuel Noah Kramer. Située au sud de l'Irak actuel, Sumer est une région de l'antique Mésopotamie, une expression qui veut dire : «le pays d'entre les fleuves», d'après les mots grecs méso, (milieu), et potamos (fleuve). Cette région du Moyen-Orient, très ensoleillée et manquant de pluies, doit son nom au fait qu'elle est traversée par deux grands fleuves, le Tigre et l'Euphrate.

 

Ces fleuves ont attiré très tôt de nombreuses communautés humaines et favorisé le développement de l'agriculture. Vers 3.300 av. J.-C., se produit la révolution urbaine avec l'apparition, dans la région de Sumer, de nombreuses cités avec une organisation sociale hiérarchisée, dominée par un roi-prêtre. Ces communautés pratiquent le culte de la déesse de la fécondité. L'une des plus prestigieuses de ces cités-États est Ourouk (en anglais Uruk, Érek dans la Bible, aujourd'hui Warka). Peuplée à son apogée de plusieurs dizaines de milliers d'habitants, elle a engendré la légende épique du roi-héros Gilgamesh. Cette légende évoque un déluge semblable à celui dont parle la Bible. Ourouk est aussi à l'origine de la première écriture de l'histoire humaine. Il s'agit de signes gravés avec la pointe d'un roseau sur des tablettes d'argile humides qui sont ensuite séchées au soleil ou cuites au four. Ces signes sont en forme de clous ou de coins d'où le qualificatif de cunéiforme donné à cette écriture (d'après le latin cuneus, qui signifie coin).

Sur les bords de l'Euphrate se développe au cours du millénaire suivant, la cité d'Our. De cette cité serait originaire Abraham, à l'origine du peuple hébreu. La nécropole d'Our témoigne de la grandeur de la civilisation sumérienne. Avec environ 2.000 tombes dont beaucoup richement meublées et décorées, elle est contemporaine des pyramides d’Egypte (2700 à 2500 av. J.-C.). Il a été  conservé de l'époque sumérienne de nombreux cylindres sceaux, des milliers de tablettes d'argile recouvertes de caractères cunéiformes et bien sûr d'innombrables oeuvres d'art : représentations de dieux et de rois. Elles témoignent des avancées exceptionnelles de cette première civilisation en matière intellectuelle et technologique. Ainsi la production textile prend-elle son essor jusqu'à atteindre des dimensions industrielles. À la fin du IIIe millénaire av. J.-C., les tablettes d'argile mésopotamiennes font état de manufactures employant jusqu'à 6000 femmes et, à la même époque, la Mésopotamie possède, selon l'historien Pascal Butterlin, un cheptel de plusieurs dizaines de millions de moutons. En agriculture, vers 3000 av. J.-C., les paysans inventent l'irrigation et aussi l'araire à semoir : les semences sont versées non plus à la volée mais à travers un tube en roseau fixé au manche de l'araire (charrue rimitive). Cet outil-verseur augmente de moitié les rendements céréaliers par rapport au semis à la volée.

 

À la même époque apparaissent les premières roues dévolues au transport (jusque-là, le principe de la roue était seulement appliqué aux tours de potier !). Il s'agit de roues pleines formées de planches assemblées par des pièces métalliques. Plus tard, au XVIIIe siècle av. J.-C., apparaîtront les roues à rayons. Plus légères, elles permettront l'emploi de chars de guerre légers et rapides. Les apports de Sumer s'étendent à l'astronomie et au calcul. Bénéficiant d'un ciel très pur, les habitants de la région ont pris le temps d'observer les astres. Ils sont devenus très férus d'astronomie et nous leur devons la division sexagésimale du temps et du cercle : 60 minutes dans une heure, 24 heures dans une journée, 360 degrés dans un cercle. À la lumière de toutes ces avancées civilisatrices, on conçoit que les auteurs de la Bible aient situé le paradis terrestre en Mésopotamie, sur le site actuel de Bagdad. Grâce à l'écriture, les chefs des cités sumériennes transmettent plus facilement leurs ordres à leurs soldats et à leurs adjoints. Personne ne peut faire mine d'ignorer ces ordres. L'autorité des chefs s'accroît et conduit à la naissance de véritables États avec une administration efficace et des sujets obéissants. Pendant le IIIe millénaire av. J.-C., les cités-États de Sumer ne cessent de se combattre entre elles un peu comme les républiques urbaines de l'Italie de la Renaissance. Ces rivalités vont causer leur chute.

 

Vers 2300 av. J.-C., la région de Sumer est soumise par un conquérant venu du pays d'Akkad, au nord de la Mésopotamie. Il s'agit de Sargon 1er, roi d'Agadé. Les nouveaux maîtres, les Akkadiens, semblent être des Sémites venus de la péninsule arabe. Leur langue est parente de l'arabe comme de l'hébreu. Ils tirent leur supériorité militaire de la maîtrise de l'arc. Le déclin rapide de la dynastie akkadienne entraîne une renaissance des cités sumériennes, à commencer par Our. L'une des principales rivales d'Our est Lagash, dont le prince le plus célèbre est Goudéa. Grâce aux réseaux d'irrigation, la paysannerie obtient des surplus importants qui permettent de nourrir de nombreux citadins. De la sorte, les plus grandes des cités sumériennes atteignent jusqu'à 40.000 habitants, à une époque où la population totale de la planète n'excède pas quelques dizaines de millions d'hommes.

 

Au tournant du IIIe millénaire au IIe millénaire, après l'an 2000 av. J.-C., ces cités vont laisser place à une cité de Mésopotamie centrale promise à la plus glorieuse des destinées : Babylone. Vers 5000 av. J.-C. apparaissent en Mésopotamie des temples à plateforme. Ils vont donner naissance au fil du temps à un modèle architectural appelé à faire date : la ziggourat. Il s'agit d'un temple édifié sur une pyramide à étages, à base carrée. L'ensemble est construit en briques, comme tous les édifices de la région. La brique, seul matériau de construction disponible en l'absence de pierres et de forêts, se prête à une quasi-«industrialisation» des travaux de construction : maisons, monuments mais aussi canaux d'irrigation.

 

Les premières ziggourats sont bâties à Our, Ourouk et Nippur vers 2100 av. J.-C., par le roi Our-Nammou. À Ourouk, la ziggourat se tient au cœur d'un sanctuaire appelé Eanna, voué à la déesse Inanna Au fil du temps, les ziggourats vont se multiplier en Mésopotamie du sud. En briques, elles se feront de plus en plus élevées, par addition d'étages, jusqu'à atteindre la hauteur de 90 mètres pour celle de Babylone, Etemenanki (Temple des fondations du ciel et de la terre), dédiée au dieu Mardouk. La ziggourat de Babylone est à l'origine du mythe biblique de la tour de Babel (les premiers hommes auraient élevé cette tour pour atteindre le ciel et défier Dieu ; celui-ci les aurait punis de leur arrogance en détruisant la tour et en leur faisant parler des langues différentes de façon à les diviser à jamais). Le minaret de l'ancienne mosquée de Samarra (Irak), construit au IXe siècle, a inspiré les représentations modernes de la tour de Babel.

 

l’histoire de gilgamesh

Pierre GRIMAL

Edition  ALTERNATIVES

 2004

Gilgamesh roi d’Uruk, en Mésopotamie, (l’actuel Irak) aurait vécu aux alentours de 2650 avant notre ère. Après sa mort, ses exploits et sa légende se sont propagés. Il devint le héros d’une épopée…Au début de son règne, Gilgamesh terrorise son peuple. Les dieux décident alors de créer Enkidu pour qu’il contrecarre la force du tyran. Avant de quitter sa steppe natale, Enkidu sera humanisé par une femme.

 

Puis il part affronter Gilgamesh, mais une grande amitié naît entre les deux hommes. Tous deux vont affronter de multiples dangers : tout d’abord Humbaba, le gardien de la Forêt de Cèdres, puis le Taureau céleste. Mais Enkidu meurt. Gilgamesh, qui ne peut se résoudre à la mort de son ami, se pose des questions sur le mystère de cette mort inexorable. Il décide alors de partir en quête de l’immortalité. L’Épopée de Gilgamesh est la plus vieille œuvre littéraire connue. Elle a été écrite sur des tablettes d’argile en caractères cunéiformes. Elle est ici racontée par Pierre Grimal.


Souverain d’Uruk, Gilgamesh est né de parents illustres qui le rendent « aux deux-tiers divin ». L’événement initial est une transgression : tyrannique avec les hommes et les femmes de son peuple, il abuse de sa force et son pouvoir, ce qui entraîne une réaction divine.

 

Les dieux cherchent une solution aux plaintes des habitants d’Uruk et décident de créer un adversaire à sa taille pour le modérer ; ce sera Enkidu, « créature d’Enki ». Les circonstances inhabituelles de la naissance du double du héros sont accompagnées de présages, qui apparaissent à Gilgamesh en songe. À l’inverse du roi d’Uruk qui devient de plus en plus en sauvage, Enkidu vit d’abord seul parmi les bêtes avant d’être initié à l’amour et progressivement conduit vers la ville et la civilisation. C’est de son combat contre Gilgamesh, sans vainqueur ni vaincu, que va naître leur alliance.

 

Devenus inséparables, Gilgamesh et Enkidu décident alors de partir à l’aventure pour montrer à tous leur vaillance en réalisant des exploits éclatants : partir vers des territoires interdits et terrasser des monstres. Lors de leur expédition pour rapporter le bois précieux de la Forêt des Cèdres au Liban (en un jour, ils parcourent 500 kilomètres), ils affrontent le géant terrifiant Humbaba, qu’ils parviennent à tuer. C’est en quelque sorte un combat des forces de lumière (ils sont protégés par Shamash, dieu du soleil) contre celles de l’obscurité. À son retour, Gilgamesh auréolé de gloire est convoité par la déesse Ishtar qui lui propose de s’unir à elle. Il refuse, lui rappelant sa cruauté envers ses amants. Furieuse, la déesse réclame au père des dieux, Anu, le Taureau céleste pour vaincre Gilgamesh. Les deux amis, unissant leurs forces, triomphent à nouveau et sauvent Uruk de la destruction. Mais ils sont allés trop loin. Enkidu en particulier qui, au lieu d’assagir Gilgamesh, a encouragé sa démesure. C’est lui qui refuse d’épargner Humbaba, le Gardien de la Forêt des Cèdres installé par le dieu Enlil ; c’est lui aussi qui jette à la figure d’Ishtar un membre du monstre surnaturel qu’elle avait envoyé contre Gilgamesh. Enkidu sera donc châtié par les dieux, qui le font mourir.

 

Après la disparition de son compagnon, un renversement complet s’opère : Gilgamesh, désespéré et angoissé par la mort, fuit son royaume en parcourant seul le désert, et fuit la civilisation en se revêtant d’une simple peau de bête. Cette fois, il part à la conquête du savoir : comment éviter la mort et bénéficier, comme Ut-Napishtim, de la vie sans fin ? Gilgamesh utilise désormais moins la force que la persuasion face aux terrifiants Hommes-Scorpions qui gardent les montagnes, face à la tavernière Siduri devant la mer, et enfin face à Ur-Sanabi, le passeur. Tous mettent en garde le héros qui les implore : personne ne s’est jamais aventuré dans le chemin obscur derrière les montagnes, nul n’a jamais traversé la mer terminée par des eaux mortelles… Le héros, après toutes ces épreuves, parvient enfin au bout du monde, sur l’île d’Ut-Napishtim l’immortel. C’est de lui, survivant du Déluge grâce à la ruse du dieu Enki, que Gilgamesh apprend le secret des origines de l’humanité, presque entièrement noyée un jour par la décision des dieux. Un bateau contenant la famille d’Ut-Napishtim, des artisans de tous les métiers et des spécimens de tous les animaux a permis à la civilisation humaine de renaître après le désastre. Apaisés, les dieux lui ont offert exceptionnellement l’immortalité, ainsi qu’à sa femme. Mais la vie humaine est éphémère et vouée à la mort.

 

Ut-Napishtim, après lui avoir livré un dernier secret, celui de la plante de jouvence, renvoie alors Gilgamesh, en le débarrassant de sa tenue de vagabond. De même qu’Enkidu avait été progressivement conduit vers la civilisation, abandonnant la vie sauvage, Gilgamesh, revêtu d’habits d’apparat à l’issue de cette initiation, est invité à abandonner son errance et à rentrer dans son royaume. Un dernier épisode met à nouveau le héros face à l’échec : non seulement il ne peut prétendre à l’immortalité, mais il perd tout espoir de prolonger sa vie grâce à la plante merveilleuse. Après avoir réussi à la ramener du fond de la mer, un serpent la lui vole et l’emporte, rejetant instantanément sa vieille peau ; ainsi s’explique la mue de cet animal…

 

Rentré chez lui transformé, Gilgamesh est enfin un sage, qui a pris conscience de ses limites en s’acceptant mortel ; c’était là l’épreuve la plus difficile à surmonter pour le héros. C’est son œuvre de bâtisseur – les remparts d’Uruk – ainsi que le récit de ses aventures vers la connaissance qui lui survivront

 

 

l’ordre des assassins hasan sabbah, le vieux de la montagne & l’ismaÉlisme

j.c. frère

Edition CELT

 1973

Le présent ouvrage est consacré à l’étude d’un puissant mouvement spirituel qui vit le jour en Orient peu après la mort de Mahomet et qui connut son apogée politique entre le Xème et le XIIème siècle : l’ismaélisme.


Hérésie née de l’islam, l’ismaélisme devient rapidement l’adversaire de la loi musulmane. Nous n’entrerons pas dans tous les faits ; il nous est même impossible de brosser un tableau général de l’ismaélisme. C’est pourquoi nous nous sommes contentés d’éclairer d’un jour nouveau une secte très particulière de cette hérésie, nous voulons parler de l’ismaélisme réformé d’Alamoût. Celui-ci est mieux connu, nous le déplorons du reste, dans l’histoire occidentale sous le nom de « secte ou Ordre des Assassins ».


Les uns racontaient que Sinan, par des pratiques infernales, retirait leur âme à ses Dévoués afin d'en faire des automates. Ils propageaient des histoires terrifiantes.

Les enthousiastes surenchérissaient sur les délices dispensées dans les repaires des Assassins et bientôt des récits merveilleux enjolivés par les conteurs circulaient dans toute l'Asie Mineure et l'Egypte, traversaient la Méditerranée et, mêlés aux histoires de guerre, parvenaient jusqu'au fond de l'Occident.

 

Et l'imagination complaisante des poètes faisait briller aux yeux des naïfs ce paradis libanais que le Vieux de la Montagne entretenait pour ses élus ; où l'on trouvait errants en des jardins fleuris, comme il est dit dans le Coran expliquant ce qu'est le paradis de Mahomet, « des jouvenceaux choisis pour leur beauté, nourris de fruits rares et de viandes d'oiseaux, et des adolescentes passionnées ». Certes, personne ne se demandait comment des lieux aussi enchantés, avec leurs jardins féeriques, leurs oiseaux d'Ethiopie, leurs kiosques de porcelaine, leurs colonnades enduites d'ambre et de musc, leurs bocages de gazelles, avaient pu surgir du sol rocailleux de Masyâf. Ces visions n'étaient-elles pas plutôt le produit du haschisch qui possède le pouvoir de confondre avec la réalité les rêves des disciples, transformant peut-être, sous l'effet de leurs drogues, le bout de jardin crasseux qui se trouvait derrière la maison de Sinan, en un paradis éclatant de fleurs, de parfums et d'adolescents. Quoi qu'il en soit, les Élus étaient soigneusement dressés à leur métier de meurtriers

 

Et les disciples, toujours plus nombreux, accouraient à Masyâf ; ils allaient vers ce noir soleil, tantôt comme vers un couvent, tantôt comme vers un suicide, toujours pour y rechercher avec volupté leur propre évanouissement. Ils allaient vers le Vieux de la Montagne, mystérieux, infaillible, tout-puissant et universellement redouté, pour mettre à ses pieds leur vie en échange de ce grand frisson mystique qu'ils recherchaient. La gloire de cet ordre despotique connut son apogée au XIIe siècle. A la même époque où les Templiers édifiaient leurs forteresses, les Assassins fortifiaient de nouveaux villages, et Masyâf, située en pleine montagne, devint le centre définitif de leur puissance en Syrie. Ainsi cimentée par la chaîne que formait une dizaine de citadelles, la puissance des Assassins s'étendait des frontières du Khorassan aux monts libanais et de la Caspienne à la Méditerranée.

 

Lorsque le Vieux de la Montagne franchissait le seuil de son palais, un héraut le précédait en hurlant : « Tournez-vous devant Celui qui porte la mort des rois entre ses mains »
La règle fondamentale de l'ordre établissait une énorme différence entre la doctrine secrète et celle qui était publiquement enseignée au peuple. Il y avait une hiérarchie des initiés. Plus les chefs, cachant la doctrine sous un voile impénétrable, se considéraient affranchis de toute contrainte morale et de toute loi religieuse, plus ils veillaient à ce que tous les devoirs prescrits par l'islamisme fussent observés par leurs sujets, lesquels considéraient les nombreuses victimes du poignard rituel comme des ennemis de la secte et de l'Islam, tombées sous les coups de la vengeance céleste dont les Ismaéliens étaient les exécutants.

 

Et ils propageaient la parole du Grand Maître et de ses missionnaires promettant la domination, non pour eux ou pour l'ordre, mais pour l'Imam invisible dont ils étaient les envoyés et qui paraîtrait lui-même, lorsque l'heure serait venue, pour proclamer ses droits à l'empire universel. Une légende s'était créée autour d'eux et les chrétiens ajoutaient encore à la renommée du Vieux de la Montagne, mystérieux et despotique, dispensateur des délices de la vie, donnant la mort sur un simple signe, révéré comme un saint. Son alliance était recherchée comme un talisman et sa politique inquiétait les chrétiens de toute race. Frédéric Barberousse faillit être tué par un fanatique de cette secte en 1158, au siège de Milan. Richard Cœur de Lion est accusé d'avoir voulu se servir des Assassins pour se débarrasser de Philippe-Auguste. Joinville racontera avec sympathie que « saint Louis envoya au Vieux, parmi l'ambassade et les présents, Yves le Breton, frère prêcheur qui savait l'arabe ». Guillaume de Tyr s'étend complaisamment sur ce « Grand Maître d'un esprit supérieur, d'une vaste érudition, versé dans la loi chrétienne et connaissant à fond la doctrine de l'Évangile ». Telle était la puissance de cet ordre redoutable ayant porté l'assassinat à la hauteur d'une œuvre pie.

 

Histoire : Hassan, fils de Sabbah, était né dans le Khorazan ; son père, partisan d’Ali, l’avait confié, pour éviter les soupçons, à un Sunnite renommé par sa vertu entre les partisans du khalife de Bagdad ; mais de fréquentes conversations avec les Ismaélites l’entraînèrent dans leur doctrine, et il passa en Égypte pour recevoir de la bouche du khalife fatimite lui-même l’enseignement de la vérité. Accueilli avec empressement, admis à la plus intime faveur, et bientôt disgracié par l’habileté des courtisans, il revint en Asie à travers mille dangers, rapportant un grand désir de puissance, et tous les moyens nécessaires pour y parvenir (vers l’an 1073).

Hassan fit rapidement des disciples nombreux, et avec leur dévouement il s’empara de la forteresse d’Alamout dans le voisinage du sultan Malek-Schah. D’autres châteaux s’élevèrent dans les environs ; en vain Malek-Schah voulut les détruire ; son grand vizir fut mis à mort par un des disciples d’Hassan, et lui-même mourut sans avoir le temps d’assurer sa vengeance. D’autres meurtres, d’autres menaces, agrandirent cette puissance naissante. Le sultan Sindjar, qui régnait dans le nord-ouest de la Perse, s’était déclaré l’ennemi des nouveaux sectaires : un matin à son réveil, il trouve un stylet près de sa tête, et au bout de quelques jours il reçoit une lettre ainsi conçue : « Si nous n’avions pas de bonnes intentions pour le sultan, nous aurions enfoncé dans son cœur le poignard qui a été placé près de sa tête. » Sindjar fit la paix, par crainte, et accorda à Hassan, à titre de pension, une partie de ses revenus.


Enfermés dès leur enfance dans les palais, sans autre société que leurs daïs, les fédaviés apprenaient que leur salut éternel dépendait de leur dévouement et qu’une seule désobéissance les damnait pour toujours. A cette crainte du châtiment se joignait avec la même efficacité l’espoir des récompenses; on leur promettait le paradis, on leur en donnait quelquefois une jouissance anticipée. Pendant leur sommeil, provoqué par une boisson enivrante, ils étaient transportés dans de magnifiques jardins où ils trouvaient à leur réveil tous les enchantements de la volupté ; après quelques jours de félicité extrême, le même breuvage les endormait de nouveau, et ils retournaient sans le savoir au lieu d’où on les avait emportés. A leur réveil ils racontaient, comme un songe ou comme une réalité, cette sorte de ravissement dont ils avaient joui, et ils s’animaient encore, par ce souvenir d’un bonheur passager, à mériter celui qui n’aura pas de fin. Introduits quelquefois devant leur seigneur, celui-ci leur demandait s’ils voulaient qu’il leur donnât le paradis, et sur leur réponse qu’ils étaient prêts à exécuter ses ordres, il leur remettait un poignard et leur désignait une victime. Cette, société porta différents noms; on les appela Ismaélites orientaux, pour les distinguer de ceux d’Égypte ; Bathéniens ou partisans du culte intérieur ; Molahed ou impies ; et enfin Assassins. Ce nom n’est qu’une corruption de hachichin, qui lui-même vient de hachich ; le hachich était un breuvage enivrant qui servait à endormir les fédaviés.

 

Le chef suprême s’appelait le Seigneur des couteaux, La puissance des Assassins s’étendit successivement depuis la Méditerranée jusqu’au fond du Turkestan. Leurs châteaux étaient divisés en trois provinces : celles de Djébal, de Kuhistan et de Syrie ; chaque province avait à sa tête un dailbekir, immédiatement soumis au Vieux de la montagne. Pendant les 150 années que remplissent les règnes d’Hassan et de ses successeurs, ils entretinrent une continuelle terreur dans l’âme de tous les souverains de l’Asie. Le seul prince qui ne fléchit pas devant eux, et dont ils révérèrent la fermeté, ce fut Saint-Louis : il leur signifia qu’il était mécontent de leurs menaces 
Les Assassins ne succombèrent que sous les coups des Mongols en 1258 ; le septième successeur d’Hassan, Rokneddin Kharchah, régnait alors. Les Mongols, sous la conduite d’Houlagou, le vainquirent et le mirent à mort. Les Assassin, recherchés dans toute l’Asie, furent impitoyablement massacrés, partout où il fut possible d’en trouver. Cependant ils ne purent tous être atteints, et il en existe encore aujourd’hui dans la Perse, sur les bords de l’Indus et du Gange, et dans les montagnes du Liban.

 

l’orestie d’eschyle racontÉ par  JACQUELINE de Romilly

J. de Romilly

Edition  BAYARD

 2007

Comment sauver la Cité de la violence des guerres, des clans et des haines familiales ? Comment mettre un terme à la série des crimes humains ? Ces questions sont toujours les nôtres aujourd’hui.


 Athènes, au Vème siècle avant notre ère, Eschyle répond par l’écriture d’une grande trilogie tragique qui marquerait toute la civilisation occidentale : L’Orestie. Plus de 2500 ans nous séparent de l’histoire d’Agamemnon, des Choéphores et des Euménides. Jacqueline de Romilly réussit le tour de force de raconter le trésor de cette trilogie en s’adressant à notre époque « où toutes les sortes de violences semblent avoir pris une forme exacerbée et où nous cherchons désespérément un remède ».

 

Unique trilogie d'Eschyle (env. 525-456 av. J.-C.) à nous être parvenue dans son intégralité, L'Orestie est composée d'Agamemnon, des Choéphores et des Euménides, soit les trois temps du crime, de la vengeance et de l'expiation. Elle fut représentée à Athènes en 458 avant J.-C. Le drame commence la nuit, sur la terrasse du palais des Atrides ; une sentinelle guette le signal annonçant la prise de Troie et le retour du roi Agamemnon. La flamme attendue brille soudainement : Agamemnon revient en vainqueur. La reine Clytemnestre feint la soumission à son époux, alors qu'elle s'apprête à l'assassiner. La prophétesse Cassandre, captive d'Agamemnon, émet de terribles prédictions. Le roi tombe peu après sous les coups de Clytemnestre et de son amant Égisthe.

 

Oreste, fils d'Agamemnon, regagne sa patrie. Avec la complicité de sa sœur Electre et l'appui de son ami Pylade, il venge son père en tuant Clytemnestre, sa propre mère, et Égisthe. Il s'enfuit aussitôt, poursuivi par les Érinyes, divinités de la vengeance. Le titre de cette deuxième partie, Les Choéphores, doit son nom au chœur de Troyennes captives qui portent des libations au tombeau d'Agamemnon. Dans Les Euménides, la scène prend place dans le temple d'Apollon à Delphes, puis dans celui d'Athéna, sur l'Acropole d'Athènes. Oreste y est jugé par l'Aréopage, le tribunal athénien, et acquitté après l'intervention de la déesse. Apaisées par la promesse d'un sanctuaire en Attique, les Érinyes deviennent les Euménides – les Bienveillantes.

 

Cette trilogie était à l'origine une tétralogie, terminée par un « drame satyrique », Protée, qui a été perdu. L'Orestie présente une action simple mais grandiose. Meurtre, vengeance et justice forment une trilogie d'où naissent crainte religieuse et terreur tragique. L'œuvre peut être rapprochée de l'Électre d'Euripide et de celle de Sophocle. Le mythe sera repris plusieurs fois par la suite : citons notamment Andromaque de Racine (1667),

 

L’ORIENT ANCIEN ET NOUS   -    L’ÉCRITURE LA RAISON LES DIEUX

Jean Bottéro  ET J.P. Vernant

Edition HACHETTE

 1998

L’héritage mésopotamien et les inventions nées entre les Sumériens et les Akkadiens (Irak actuel). C’est notre histoire qui sort des sables.

 

Jean Bottéro (1914-2009) fut le grand spécialiste de la Mésopotamie. Clarisse Herrenschmidt est chercheur au CNRS. Ses travaux portent sur l’histoire de l’écriture. Jean-Pierre Vernant (1914-2007) historien de la Grèce ancienne, a été professeur au Collège de France.

De Sumer et d’Akkad vient l’écriture qui, au IVe millénaire avant notre ère, sur le sol de l’Irak actuel, donne naissance à la raison déductive, ouvre de nouveaux horizons économiques et rend possible une religion universelle.
Elamites, Achéménides, Juifs et Grecs tissent des liens inédits entre l’ici-bas et le monde invisible à travers l’alphabet et le langage. Les Grecs, inspirés en partie par Babylone, inventent l’univers du politique et de la religion civique. Ainsi, les cultures araméenne, juive, persane et grecque n’ont cessé de se croiser au fil des siècles, y compris en Islam.


L’enquête que mènent dans ce livre les trois auteurs fait apparaître l’héritage commun des multiples courants issus des civilisations du Tigre et de l’Euphrate
.

 

LORSQUE LA NATURE PARLAIT AUX ÉGYPTIENS

CHRISTIANE DESROCHES NOBLECOURT

Edition PHILIPPE REY

 2003

Pourquoi  le sphinx de Guizeh  représente-t-il un lion à tête humaine ? Que disent réellement les temples d’Abou Simbel, et pour quelle raison Ramsès les a-t-il placés à cet endroit précis ? Pourquoi le lotus symbolise-t-il la renaissance, et le papyrus, le monde des disparus ? Comment le Nil a-t-il profondément façonné les mentalités ?


Pour comprendre l’esprit de l’ancienne Egypte, il faut tenir compte de l’environnement de ce peuple attentif au moindre soupir de la nature et qui sut tirer un enseignement profond de tous les signes.
C. Desroches Noblecourt propose à l’aide d’illustrations, un parcours passionnant au cœur du système de pensée des Egyptiens et des nombreux mythes qu’ils ont élaborés.


Est développé :

le Lys , roi du sud, le papyrus et les eaux primordiales, le lotus, fleur de la renaissance, le sphinx, les pyramides autour de Thèbes, les rognons de silex, le grand serpent de Dieu, le sol, la grotte sacrée de la vallée des reines, Abou Simbel, l’oiselle d’Isis à Philae.

 

L’UNIVERS LES DIEUX LES HOMMES – VERNANT RACONTE LES MYTHES

J.P. VERNANT

Edition  LE SEUIL

 1999

J.P Vernant nous raconte les mythes de la Grèce antique, de la castration d’Ouranos aux ruses de Zeus.  C’est un livre de bonheur, où l’histoire antique nous est racontée comme un conte de fée et quelquefois comme un thriller.

 

La faconde de Vernant et sa connaissance de la Grèce nous captivent.

 

« Dans ce livre j'ai tenté de livrer directement de bouche à oreille un peu de cet univers grec auquel je suis attaché et dont la survie en chacun de nous me semble, dans le monde d'aujourd'hui, plus que jamais nécessaire. Il me plaisait aussi que cet héritage parvienne au lecteur sur le mode de ce que Platon nomme des fables de nourrice, à la façon de ce qui passe d'une génération à la suivante en dehors de tout enseignement officiel. J'ai essayé de raconter comme si la tradition de ces mythes pouvait se perpétuer encore. La voix qui autrefois, pendant des siècles, s'adressait directement aux auditeurs grecs, et qui s'est tue, je voulais qu'elle se fasse entendre de nouveau aux lecteurs d'aujourd'hui, et que, dans certaines pages de ce livre, si j'y suis parvenu, ce soit elle, en écho, qui continue à résonner". Vernant


Il existe de nombreuses synthèses sur les mythes grecs, et parfois d’aspect plus scientifique que celle-ci. Le dictionnaire de Pierre Grimal, le livre de Robert Graves sont parmi les plus connus. Alors, pourquoi ce nouveau livre ?

Parce qu’après cinquante ans de brillantes études savantes, Jean-Pierre Vernant a eu la bonne idée d’intégrer celles-ci dans une nouvelle version vulgarisée de ces mythes : « Comment en outre le chercheur pourrait-il oublier quand il se fait conteur, qu’il est aussi un savant en quête du soubassement intellectuel des mythes et que, dans son récit, il injectera celles des significations dont des études antérieures lui ont fait mesurer le poids ? » (p. 14). Celui qui est familier de l’œuvre du grand helléniste retrouvera en effet ici intégrées une grande partie des conclusions de ses recherches, mais cette fois dans une langue accessible à tous.

Les trois premiers chapitres (« L’origine de l’univers », « Guerre des dieux, royauté de Zeus », « Le monde des humains ») ont trait à l’œuvre d’Hésiode (avec quelques allusions à Eschyle) dont la Théogonie remonte probablement à 700 av. J.-C. Les trois premiers vers qui suivent le prologue aux Muses disent : « Donc avant tout fut Béance (Chaos) ; puis Terre aux larges flancs, assise sûre jamais offerte à tous les vivants, et Amour (Éros), le plus beau parmi les dieux immortels. » De ces trois vers l’auteur tire trois pages (pp. 15-17) où il analyse, tout en ayant l’air de raconter, la conception grecque du chaos, celle de l’amour à ce stade de la genèse de l’univers, et le statut de la Terre, premier fondement ferme sur laquelle la « création » va pouvoir s’appuyer.

Hésiode, donc, pour commencer. L’origine de l’univers, la castration d’Ouranos (le ciel), Cronos avalant ses enfants, Zeus les libérant et triomphant, enfin la lutte de Zeus et de Typhon dont Jean-Pierre Vernant donne plusieurs versions. Puis le conflit entre Zeus et Prométhée, mythe étiologique de la condition actuelle de l’humanité avec la création de Pandore et sa fameuse boîte qui, en réalité, est une jarre.

Il n’était évidemment pas question dans un tel livre de résumer toute la guerre de Troie, mais plutôt de trouver un angle, un éclairage intéressant. Jean-Pierre Vernant choisit comme fil directeur l’histoire de la « pomme de discorde » jetée par Discorde (Éris) au beau milieu des noces de Thétis et Pelée (chap. IV). Il raconte comment les trois déesses se présentèrent devant Pâris, comment ce dernier choisit Hélène. Il nous parle d’Hélène « coupable ou innocente ? ».

Il n’était pas non plus question de résumer l’Odyssée. Mais Jean-Pierre Vernant nous en donne brillamment la clé dans le chapitre V en montrant comment, après avoir été ballotté d’aventure en aventure dans un monde imaginaire dont les étapes ne figurent sur aucune carte, Ulysse, avec l’aide d’Athéna, réintègre notre monde d’abord, sa patrie ensuite.

L’histoire de Thèbes est beaucoup plus complexe qu’on ne le croit d’habitude et ne se ramène pas aux péripéties de la vie compliquée d’Œdipe (chap. VII). Le cycle thébain commence par la fondation de la cité par Cadmos, un Phénicien à la recherche de sa sœur Europe enlevée par Zeus (chap. VI). Ce chapitre montre aussi l’importance du personnage de Dionysos qui met en évidence les tensions et les contradictions entre l’autochtone et l’étranger, l’homme et la femme, bref, entre le même et l’autre. Le dernier chapitre résume le cycle de Persée.

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