Chapitre 1 M - Z ( Maçonnerie ) |
1 M
MAÇONNERIE ÉCOSSAISE: EN
AMONT DU CONTRAT SOCIAL |
JEAN-
LOUIS CRAPONNE-Préface de Georges LAMOINE |
ÉDITIONS
DE LA HUTTE |
2011 |
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C’est
dommage, parce que cette loge n’a été ni inventée ni suggérée, et ses
rituels, conservés à la médiathèque Ceccano d’Avignon (fonds Alphandery),
sont à l’évidence très proches des rituels contemporains bien qu’antérieur
d’au moins un quart de siècle à la création du premier suprême conseil du
monde. Dans
le présent ouvrage, sont reproduit in extenso ces rituels fondamentaux et
jusqu’alors inédits. Ils sont précédés d’une étude qui permet de
comprendre : - Comment et dans quel contexte les maçons avignonnais ont
transmis leur rite et l’esprit de leur loge au Contrat Social dont ils ont
fait la loge-mère Écossaise de France ; - Quels étaient les personnages, incontestablement hors du
commun, qui ont ainsi marqué l’histoire de l’Écossisme. |
maçonnerie pratique |
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Edition
Bélisane |
1994 |
Cours
de maçonnerie au R.E.A.A. en plusieurs volumes. Il fut rédigé en 1875 et
réédité en 1994. On y trouve beaucoup d’explications notamment la patente
Morin et la fabrication des 33 degrés du R.E.A.A. La
grande majorité des historiens de la maçonnerie sont d’accord pour admettre
que le « Rite Écossais » est né en France vers 1740 et qu’il est devenu très
vite synonyme de hauts grades. Pierre Chevalier évoque à cet égard «
le désir de certains maçons de réformer l’ordre vicié assez vite par les abus
de toutes sortes. Les tenues n’étaient-elles pas toujours accompagnées de
banquets où le champagne était de rigueur, de chansons et de musique, de
propos amoureux et badins ? ». On ne peut cependant exclure complètement une
influence originelle des milieux stuartistes réfugiés à Saint Germain en Laye
à la fin du XVIIème siècle ainsi que celle des nombreux Ecossais installés en
France, notamment dans l’entourage des Rois de France, depuis Jeanne d’Arc.
Le mot « Écossais » semble simplement traduire le fait que parmi les premiers
maçons, en France autant qu’en Angleterre, le souvenir demeurait du rôle
majeur joué par l’Ecosse dans la maturation finale du système maçonnique
spéculatif. Les mots écossais, écossisme, en vinrent alors à désigner tout ce
que la Maçonnerie désignait comme éminent, choisi, particulièrement digne de
respect et d’honneur, sans qu’il faille y voir une origine proprement liée à
l’Écosse elle-même ». Albert
Lantoine , de son côté, confirme l’influence positive du Discours sur
le travail des loges : « Il est assez curieux que ce soit précisément ce
maçon, peu « symbolisant » pourrait-on dire, qui passe pour avoir donné le
jour au ritualisme compliqué des Hauts Grades. Peut-être pourrait-on avancer
qu’il a rendu ces derniers nécessaires en exigeant des loges un travail
supérieur, que seule une élite pouvait accomplir. » Et plus loin, il ajoute :
« Ramsay n’a pas créé les grades écossais ou les hauts grades comme on l’en
accusera, ou comme on lui en fera gloire ; il les a légitimés en faisant
remonter la Franc-Maçonnerie aux croisades et en exaltant son pays d’origine,
l’Ecosse ». Guy Chassagnard quant à lui déclare : « Des
croisades, des preux chevaliers, des rois d’Écosse conciliants, des loges en
divers lieux d’Europe, il n’en fallait pas plus pour jeter les bases de
l’Écossisme. Et maints maçonnologues ont vu dans le Chevalier de Ramsay le
véritable créateur du grade d’Écossais, ainsi que l’initiateur des hauts
grades maçonniques ». |
MANUEL D’APPRENTI AU RITE STANDARD D’ÉCOSSE |
Jean Solis |
Aureus édition |
2019 |
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Toutefois dans les Loges qui
travaillent par coeur, ce sont les officiers, surtout le vénérable maître,
qui disent le rituel. La démarche Standard consiste à simplifier le travail en le partageant
entre tous. C’est là son premier trait distinctif. On ne doit pas y voir un rituel
«standardisé» car dans la pratique bien des différences subsistent dans les
coutumes de différentes Loges prises au hasard. On a tenté au XIX° siècle, en
Ecosse comme en Angleterre, de niveler les coutumes des Loges, sans toujours
y parvenir (voir Report of the committee appointed by the Grand Lodge
of Scotland to inquire into the Knocks and Essentials in use in Lodges of
Scottish Freemasonry (1899-1901)). Aidés de leur propre expérience et
conseillés par des membres de la Grande Loge d’Ecosse, les traducteurs ont
établi une version relativement complète du rituel, en conservant des
éléments parfois jugés facultatifs. On admet généralement que le Rituel
pratiqué en Ecosse est la forme la plus opérative et par conséquent la plus
ancienne et la plus proche des origines. Une preuve évidente : c’est le
rituel de la plus ancienne Loge connue au monde, la Loge mère Kilwinning n°
0 (Number Nothing, Scottish Constitution), fondée avant 1598.
C’est également un rituel très répandu : outre les mille deux cents Ateliers
de la Grande Loge d’Ecosse, le Rituel Standard a inspiré les rituels des
Grandes Loges fondées avec le concours de celle-ci, par exemple la Grande
Loge d’Israël (voir la cérémonie d’Ouverture des Travaux du rituel en
français utilisé par la Loge La Lumière n° 42). Il a également influencé
les rituels pratiqués aux Etats-Unis. L’esprit du rite :
l’accueil : Le Rituel Standard peut être défini laconiquement de la
façon suivante : très proche des rituels anglais, il est pratiqué dans un
esprit totalement différent. L’esprit standard, moins formaliste que l’esprit
«Émulation», connaît un commandement majeur : tout faire pour que chacun se
sente accueilli chaleureusement et dans une ambiance de grande confiance.
Dans le Temple, les visiteurs sont reçus un à un par le Directeur des
Cérémonies et présentés au Vénérable. Ils sont vivement applaudis par les
Membres de l’Atelier. Un Candidat est reçu dans le même esprit : il n’est ni
brusqué ni mis à l’épreuve ; tout est fait au contraire pour que la rigueur
cérémonielle ne le mette pas mal à l’aise. A la fin de la Cérémonie, il est
également applaudi. Les trois Grandes Lumières de la
Franc-Maçonnerie sont placées sur l’Autel vers le Centre de la Loge, et ceci
indique que le rituel va droit à l’essentiel. La Tenue ordinaire comporte la
Réception des visiteurs, l’Ouverture des Travaux puis les affaires
administratives. L’Initiation, le Passage ou l’Élévation viennent ensuite,
immédiatement suivis de la Fermeture des Travaux. La raison de cet ordre du
jour est évidente : le coeur de la Tenue, c’est la Cérémonie. Rien ne doit
donc rompre la continuité du cérémonial sinon la Fermeture rituelle des
Travaux. Comme le rituel est exclusivement opératif, il ne comporte aucune
allusion alchimique, chevaleresque ou hermétiste, toutes ces composantes
ayant été introduites dans certains rituels maçonniques au cours du XVIII°
siècle et presque exclusivement en Europe continentale. On comprend donc
qu’en principe il n’y ait pas de «planches» dans les Loges travaillant au
Rituel Standard, et qu’aucun travail spéculatif ne conditionne les
augmentations de salaires. Mais cependant, ce rituel est très exigeant, car
il doit être travaillé à un point tel qu’il habite le coeur et la mémoire du
Franc-Maçon, le transformant ainsi en véritable initié. On peut comprendre
également que l’évolution actuelle accepte qu’il y ait des planches ou
travaux les jours de tenue où il n’y a pas de cérémonie, ceci afin de
continuer à instruire les frères et à les faire réfléchir sur cette voie
initiatique et spirituelle. Le Vénérable Maître conduit les
Travaux jusqu’à la transmission des Secrets ; les textes suivants sont
dévolus à d’autres Frères, sans préséance d’ancienneté ou d’office. Les
chants jouent un rôle important dans la Cérémonie, ils en ponctuent les
principales étapes. En Écosse, le Tablier indique la Loge à laquelle on
appartient : il en existe donc une très grande variété. En France, le Tablier
indique le Rite ou Rituel que l’on pratique : le Tablier Standard tel qu’il a
été défini en accord avec les autorités de son obédience est garni de
tartan «Royal Stuart». Il se porte par-dessous la veste. Dans l’exercice
de leur fonction, les Officiers portent en outre des gants blancs. Le
mobilier de la Loge est réduit à sa plus simple expression ; en particulier,
les plateaux sont absents (sauf celui de Secrétaire) : le
Vénérable et les Surveillants disposent d’un petit meuble juste assez large
pour poser une colonne, un maillet et un heurtoir. L’Autel n’est pas à
l’Orient mais vers le Centre de la Loge. Nous avons tous dans nos rituels «
Standard d’Ecosse » lus l’introduction faisant référence aux traductions des FF.
De la Loge Gislebertus. Cette introduction affirme que ce rituel est le plus
opératif et par conséquence le plus ancien, allant même à affirmer qu’il
était pratiqué dans la Loge la plus ancienne connue au monde : la Loge de
Kilwinning N°0, fondée en 1598 ! Qu’en est-il exactement : Peut-on affirmer
que ladite Loge de Kilwinning pratiquait le Rite tel que nous le pratiquons
aujourd’hui ? Certainement pas. La Loge de Kilwinning était-elle une Loge
purement spéculative, comme le sont nos loges aujourd’hui ? Certainement pas.
Peut-on affirmer qu’il n’existait pas de rites plus anciens pratiqués par
d’autres Loges ? Certainement pas. A-t-on des certitudes sur la manière dont
est née la Maçonnerie que nous pratiquons ? Certainement pas, bien que de
nombreuses recherches historiques aient au cours des derniers siècles tentés
de répondre et donné autant de réponses. En étudiant de près ce Rite un
certain nombre de questions se posent à propos de sa pureté originelle. Il
est certain qu’au cours des siècles il se soit trouvé altéré par la
transmission, tout d’abord orale nullement à l’abri d’erreurs ou d’omissions,
puis par des additions au moment de sa transcription, ainsi que par des
modifications dictées par l’évolution de la société et des mœurs. Notons que le « Statuts Shaw » qui
fixe la réglementation des usages en Loge ne dévoile que peu d’aspects
purement rituéliques et qu’ils sont plus opératifs que spéculatifs. Cette
préface ignore aussi les influences des différentes « brouilles » qui ont
opposés les « Antients » et les « Moderns » au milieu du XVII° siècle, et
leur « rabibochage » lors de la naissance de la Grande Loge Unie
d’Angleterre, de la mise en place de la Loge de réconciliation et des travaux
qui ont suivis pour la mise au point du « Rite of réconciliation », dont
notre actuel Standard semble bien avoir fait les frais et dont l’écriture
actuelle est fortement empreinte. Nous devons donc commencer par aller faire
un petit tour dans la « proto-maçonnerie » pour découvrir nos origines, puis
passer par la fondation de la Maçonnerie spéculative pour comprendre les
différentes évolutions et finir par l’étude du Rite pour enfin tirer des
conclusions, si tant est que cela soit possible. Nous devrions, tous, être
persuadés que nos rites sont issus de la maçonnerie opérative des bâtisseurs
de cathédrales, vouloir les faire remonter à des périodes plus anciennes est
une vue de l’esprit qu’aucun historien sérieux n’a jamais envisagé. Les
premiers témoignages d’une organisation maçonnique et donc de Règles inhérentes
à un état et au métier, nous ont parvenu dans le manuscrit « Régius » (1390),
il n’est, là, aucunement fait mention de la possibilité d’admettre des
non-opératifs dans les Loges. Les Maçons du moyen Age se transmettaient leurs
traditions sur le chantier. Chaque chantier devait avoir ses traditions
propres, ses savoir-faire, liés aux besoins du chantier, aux maîtres etc. Les
commanditaires de ces chantiers devaient certainement être admis dans les
Loges sur leurs chantiers, pour régler les détails avec les maîtres ou leur
faire part de leurs souhaits. A partir du XIV° siècle des clercs anglais
entreprirent de rédiger pour les maçons des histoires du Métier. Faisant remonter la maçonnerie à
l’Egypte ancienne avant qu’elle n’arrive, beaucoup plus tard, en Angleterre
au X° siècle et entreprirent de brosser une vaste fresque qui faisait
remonter les origines du métier au temps antédiluviens. Cette histoire,
parfaitement légendaire, servait de préface aux Devoirs. Quels que soient les
liens entre la maçonnerie opérative et la maçonnerie spéculative, il est
certain que celle-ci a récupéré et fait sienne l’histoire légendaire.
Lorsqu’Anderson rédigea les statuts de la première Grande Loge, il reprit
cette histoire. Il utilisa la science de son époque pour encore amplifier
cette légende et fît même remonter la maçonnerie à Adam et Eve. Ce faisant-il
portât le vieux récit légendaire sur le plan du mythe lui imprimant une forte
signification spirituelle et initiatique. Au cours du XVIII° siècle, la plus
grande partie de l’histoire mythique des opératifs fût reléguée au second
plan au profit d’un seul thème qui émergea comme le mythe fondamental de la
Maçonnerie : le Temple de Jérusalem. Tous ces mythes ne sont à rejeter que du
point de vue strictement historique, sans que cela préjuge de leur valeur
symbolique en tant que moyen d’enseignement et véhicule de l’initiation. On
doit faire la différence entre ce qui n’est que de la pseudo histoire, qui
flatte la vanité ou la fantaisie sans rien apporter d’essentiel, et le mythe
au sens vrai du terme, qui n’est que la forme narrative du symbole, et à ce
titre un composant fondamental de la méthode maçonnique, comme de biens
d’autres voies spirituelles ou initiatiques. Jusqu’à ces dernières années, le
schéma généralement admis par les historiens maçonniques pour décrire la
genèse de la franc-Maçonnerie ( et nous en resteront à ce schéma) était le
suivant : dans les loges de maçons de métier qui existaient depuis fort
longtemps, l’usage était d’admettre des membres qui n’étaient pas des maçons,
mais des personnes de conditions fort diverses, depuis des nobles jusqu’à des
artisans, en passant par des bourgeois, des artistes, des ecclésiastiques des
membres de professions libérales. Ces nouveaux membres étaient qualifiés de «
maçons acceptés », ou de « gentlemen masons ». Sous l’influence de ces maçons
non opératifs, de plus en plus nombreux, les loges changèrent peu à peu de
nature, par un processus qui n’a été ni linéaire ni uniforme. On signalait
des cas significatifs de retour en arrière suivis de reprise, et une
diversité certaine des évolutions locales, mais dont la tendance globale et
le résultat à long terme n’étaient pas moins nets : perdant progressivement
leur caractère d’organisation de métier, les loges avaient fini par devenir
des associations aux finalités multiples, trouvant toutefois leur unité dans
la pratique d’un rituel hérité de la maçonnerie de métier quant à son noyau
essentiel, et dans l’usage d’un symbolisme provenant de la même source. Cette
théorie s’appuie sur un corpus de documents authentiques, dont les plus
abondants proviennent des archives des loges opératives d’Ecosse, dans
lesquels on peut suivre le processus de pénétration de non-opératifs. Certes, un tel processus n’était
pas documenté en Angleterre (ni en France), mais on peut admettre que ce qui
s’est passé dans un pays témoignait de ce qui s ‘était passé dans un autre,
d’autant que l’on peut trouver dans les archives de la Compagnie des Maçons
de Londres des indications indirectes de l’existence d’un tel processus.
Cette vision des choses a été récemment remise en question du point de vue
politico-historique, ne remettant pas en cause le fait que particulièrement
en Ecosse les loges avaient gardé un caractère et des usages opératifs, bien
qu’acceptant des membres non opératifs dès 1634. Qu’entendons-nous par «
Maçonnerie Spéculative ». On a, peut-être, trop facilement qualifié de «
spéculative » toute maçonnerie non-opérative, c’est à dire composée de
membres qui n’étaient pas maçons de métier. Il y a nécessité de distinguer
Maçonnerie non-opérative et Maçonnerie spéculative et de préciser le sens de
cette expression. Sans se bercer d’illusions quant à cette définition étant
donné qu’il n’est pas certain de trouver deux maçons qui soient d’accord sur
une définition précise de la Maçonnerie spéculative d’aujourd’hui. La
définition classique dans la Maçonnerie Anglaise est : « Un système
particulier d’enseignement moral, caché sous le voile de l’allégorie et
illustré par des symboles », le terme « moral » ne doit pas être pris dans un
sens trop étroit, il convient d’y inclure des composants intellectuels et
spirituels. Nous appellerons donc Maçonnerie
spéculative, une Maçonnerie dans laquelle les éléments techniques, propres au
métier de maçon : outils, matériaux, disposition et organisation de la Loge
etc., revêtent une signification symbolique, porteuse d’un enseignement dans
les divers registres propres à cet enseignement, et quelle que soit la
composition de cette Maçonnerie quant à ces membres, opératifs, non opératifs
ou mixte. Cette définition appelle quelques observations. Cette signification
symbolique se doit d’être codifiée, (fût-ce sous la forme de simples
indications) afin de faire naître et de guider la réflexion, dans un
enseignement oral ou écrit. La définition laisse de côté la question des
secrets de reconnaissance, quoique ceux-ci soient un des traits les plus
frappants de la Maçonnerie spéculative, bien qu’ils ne participent pas à son
caractère spéculatif. Ces secrets n’avaient à l’origine d’autres fonctions
que d’écarter ceux qui ne possédaient pas les techniques du métier. Leur
présence ne permet pas de dire qu’une Maçonnerie opérative est en même temps
une Maçonnerie spéculative, sauf si des significations symboliques lui sont attachées.
Enfin, il faut nous attendre, dans
une Maçonnerie spéculative, à trouver des thèmes d’enseignements qui n’ont
avec les éléments techniques du métier qu’une relation lointaine, voire pas
de relation du tout. Cela posé, il faut chercher des faits historiques sur
les origines de la Maçonnerie spéculative. Le processus de pénétration
progressive de membres non-opératifs dans les Loges d’Ecosse à partir de 1634
est attesté, mais cela ne suffit pas à prouver que les Loges se sont
transformées en loges spéculatives telles que définies ci-dessus. D’autre
part, il est certain, que ces loges avaient des signes et des secrets de
reconnaissance, mais cela ne suffit pas non plus à leur donner un caractère
spéculatif. L’existence en Angleterre au XVII° siècle de loges non-opérative
est attestée par le premier témoignage de la « réception » d’Elias Ashmole à
Warrington le 16 octobre 1646. Les autres témoignages permettent de conclure
que la maçonnerie à laquelle ils se rapportent était non-opérative. Le nom
sous lequel la FM est le plus souvent désignée dans ces manuscrits est
Société (ou Fraternité) des Francs-Maçons, on trouve aussi les appellations
de Maçons Adoptés et de Maçons Acceptés. Cette maçonnerie non-opérative
utilisait aussi des secrets de reconnaissance et utilisait les textes des «
Old Charges ». Au sommaire de cet
ouvrage de Jean Solis : Origine de la Franc-maçonnerie – les obédiences maçonniques
aujourd’hui – les degres ou grades – les rites ou systèmes rituels – signes
et symboles – ouverture et fermeture de la loge au standard – les officiers
et le Vénérable Maître – le cortège d’entrée – présentation des visiteurs –
le jeu des questions réponses – l’ouverture de la Bible – le compas et
l’équerre sur la Bible – les affaires diverses – la cérémonie d’initiation –
la chambre de préparation – les alarmes – les privilèges – la confiance en
Dieu – le Due Guard – le tablier et la remise – la planche à tracer - etc. |
MAINGUY – LA FRANC-MAÇONNERIE CLARIFIÉE POUR SES INITIÉS – Tome 1 - L’APPRENTI |
Irène Mainguy |
Edition Dervy |
2011 |
La
Franc-maçonnerie propose à celui qui s’y intéresse un vaste domaine de
recherches et de connaissances qui sont une source de grands enrichissements
intellectuel et spirituel. Plus de 110 ans se sont écoulés depuis la première
parution du livre d’Oswald Wirth. Ce livre premier du genre, fut très
novateur pour l’époque, tant par la nature même de son contenu que par les
apports très originaux, qui firent son succès. Toutefois de nos jours, il est
souvent perçu comme difficile d’appréhension, voire dépassé. Après
avoir modernisé avec succès « la symbolique maçonnique » de Jules
Boucher, Irène Mainguy propose ici une version renouvelée du manuel
d’apprenti d’Oswald Wirth, en prenant en compte les plus récentes
publications ; tout nouveau Franc-maçon pourra y trouver des réponses
fiables au cours de son apprentissage, en découvrant cette version réellement
adaptée aux exigences et aux besoins de notre époque. Au sommaire de cet ouvrage, l’auteur nous parle de : Chapitre 1 : Aperçu philosophique sur l’histoire générale de la Franc-maçonnerie - Chapitre 2 : Premières données historiques – Entre mythe et légende – les premières divulgations – la querelle des Antients et des Modernes - le manuscrit Regius, Cooke – les statuts Schaw - la maçonnerie disséquée Chapitre 3 : Quelques-unes des personnalités qui ont marqué la Franc-maçonnerie – Robert Moray - Elias Ashmole - Desaguliers - J. Anderson et ses constitutions – Chevalier Ramsay et ses discours - Laurence Dermott - Ahiman Rezon - M. de Pasqually - J. B. Willermoz - L. C. Saint Martin - Montmorency-Luxembourg - William Preston - Cagliostro - J.M. Ragon - Albert Pike - F. Desmons - E. Goblet d’Alviella - Léo Taxil - Oswald Wirth - René Guénon - Chapitre 4 : Les débuts de la Franc-maçonnerie : Rite des Antients et des Modernes - le Régulateur du Maçon - le guide des maçons Ecossais - les tuileurs - les Landmarks - L’Ordre et les Obédiences - le Loge - les rites Français, Ecossai et Rectifié - les side degrés - le rite de Memphis Misraïm - Chapitre 5 : L’Initiation maçonnique - les trois grades - Chaines et cordes - les métaux - le cabinet de réflexion - le sel et le soufre - le testament - la porte du Temple - les trois voyages - la coupe d’amertume - la Bienfaisance - la Lumière - la tablier - les gants - Chapitre 6 : Conceptions philosophiques se rattachant au rituel du grade d’apprenti - Le Grand Architecte de l’Univers - Esotérisme et occultisme - Tradition et transmission - Profane et sacré - la question de la Régularité - Symboles et symbolisme - Une approche de l’universel - Rites et rituels - Chapitre 7 : Devoirs généraux de l’apprenti maçon - Assiduité - Discrétion maçonnique - Silence et Secret - La Tolérance - Fraternité initiatique - Serment et engagement - Recherche de la Connaissance, de la Vérité et de la Lumière - Instruction au grade d’apprenti Chapitre 8 : Premiers éléments de philosophie initiatique - Esotérisme et exotérisme - les Nombres l’alchimie - L’unité, le binaire et le ternaire - le Temple et la loge - Chansons maçonniques - Le secret des Francs-maçons - |
MAINGUY - LA FRANC-MAÇONNERIE CLARIFIÉE POUR SES INITIÉS - Tome 2 - LE COMPAGNON |
Irène Mainguy |
Edition Dervy |
2012 |
Ce
2e volet de la trilogie maçonnique est repris à partir de celui
qu’avait publié Oswald Wirth au début du XXe siècle, en respectant dans les
grandes lignes le plan de l’ouvrage. Ce livre est totalement refondu de
manière cohérente pour donner une première approche symbolique clarifiée pour
les compagnons. Chaque grade maçonnique est porteur d’un enseignement spécifique de d’ouvertures spirituelles. Le degré de compagnon est souvent négligé ou considéré comme une simple formalité nécessaire pour accéder à la maîtrise. Après avoir été fait Apprenti maçon, le compagnon a le devoir de s’efforcer de le devenir authentiquement ; cela a pour conséquence d’engager sa vie au service d’un idéal noble, en percevant que la vie a un sens et une finalité. Le
travail initiatique s’appuie d’abord sur la pratique régulière des rites et
la méditation sur les symboles maçonniques qui servent de support de
compréhension, un exposé ou planche présenté en loge doit être le fruit d’une
réflexion personnelle qui peut s’appuyer sur d’autres auteurs maçonniques,
mais en s’y référent clairement, pour s’en inspirer, s’en enrichir et pouvoir
partager. Par
ailleurs le compagnon doit rester vigilant à l’égard d’un autre écueil
desséchant qui est le danger du dogmatisme, lequel entraîne une interprétation
sclérosée de la symbolique et une mise en pratique trop rigide du rituel. La
méthode symbolique doit être un aiguillon actif de la pensée et conduire à la
méditation puis à l’action. Elle est un moyen efficace d’ouverture du cœur et
de l’entendement dans le temps et l’espace. Au sommaire de cet ouvrage I. Mainguy développe les points
suivants : Chapitre 1 : Le chef d’œuvre du compagnon, son aptitude à la Maîtrise - L’initiation professionnelle - la Hiérarchie du ternaire - le cérémonial corporatif - les grades symboliques - Chapitre 2 : Le rituel du grade de compagnon - Examen du candidat au grade de compagnon -Les impressions de passage - le compagnonnage - Chapitre 3 : La réception en loge de compagnon - Préparation du récipiendaire - la participation au Grand Œuvre - Chapitre 4 : Les 5 voyages du compagnon - Chapitre 5 : La recherche de la lumière - L’Etoile Flamboyante - Le Pentagramme - la lettre G - Géométrie - Génération - Gravitation - Génie - Gnose - Chapitre 6 : Les Compagnons et la Glorification de Travail - le serment du compagnon - le tablier - L’idéal constructif - La religion du travail - Chapitre 7 : Conceptions philosophiques liées au grade de compagnon - Connaissance de soi - la triple énigme - Qui sommes-nous ? - la Vie - L’altruisme - La raison - l’intelligence - L’homme et l’Initié - Le chef d’œuvre - La réalisation de l’être - Chapitre 8 : les devoirs du compagnon - Obligations - Assiduité - Ponctualité - Activité - Clairvoyance et discernement - La Maîtrise de soi - Chapitre 9 : Catéchisme interprétatif du grade de compagnon - Instructions du grade de compagnon au Rite français et au REAA Chapitre 10 : La méditation - la gnose numérale - La décade sacrée - La Quintessence - Le Quinaire - Chapitre 11 : Symbole de la loge du
compagnon - la couleur des tentures - les
deux colonnes - les deux surveillants - le Tableau de
loge - Les 7 marches - les trois fenêtres
- Equerre et Compas - La pierre cubique à pointe
- La corde à nœuds - Chapitre 12 : Eléments de réflexion - La confusion des langues - les mots sacrés - Activité et passivité - les 5 sens - Les 5 ordres d’Architectures - Les Arts libéraux - L’Art de la mémoire - Usages anglais - Chants de compagnon - le maillet et le ciseau - le Règle et le Levier - Le voyage du compagnon - |
MAINGUY - LA FRANC-MAÇONNERIE CLARIFIÉE POUR SES INITIÉS - Tome 3 - LE MAÎTRE |
Irène Mainguy |
Edition Dervy |
2013 |
Irène Mainguy, après avoir procédé à une minutieuse et méthodique analyse des livres d’Oswald Wirth, en a, bien entendu conservé la présentation, tout en aérant et renouvelant complètement le contenu. Ainsi celui-ci est maintenant réellement adapté aux besoins des Francs-maçons de notre époque et prend en compte les plus récentes publications. L’auteur développe une réflexion sur l’ensemble de la symbolique du Maître, sans pour autant négliger d’examiner tous les symboles proposés par Oswald Wirth à ses lecteurs. Elle indique et suggère une méthodologie simple pour que ceux-ci apprennent et sachent approfondir le sujet par eux-mêmes. Selon son habitude, elle se réfère aux principales sources historiques et aux premiers rituels en ayant bien soin de différencier les rires, pour éviter des confusions. Elle s’efforce de donner des pistes de recherche claires et référencées afin que le lecteur les utilise au mieux. C’est en s’appuyant sue des fondements sérieux que celui-ci évitera de s’égarer sur les sentiers de l’erreur. Il ne s’agit plus de pratiquer la maçonnerie comme au temps d’O. Wirth, mais d’approfondir ici et maintenant l’immense richesse de la tradition maçonnique qui se suffit à elle-même. Les précieuses clefs données par l’initiation sauront alors éclairer la compréhension des objectifs, moyens, méthodes et philosophie de la F.M. Tout au long de cet ouvrage, l’auteur éradique ou recadre respectueusement, sans esprit de polémique, mais sans aucunes concessions, les écarts ou égarements visionnaire de son illustre prédécesseur qui fut un pionnier en voulant revenir à la tradition. Plus de 100 ans séparent les deux ouvrages et il était temps que cette heureuse initiative voit le jour. Au sommaire de cet ouvrage : Les sociétés secrètes et les inities : Les premières sociétés - L’Art sacerdotal et l’Art Royal - la maîtrise idéale - la fonction initiatique et la filiation maçonnique - la méthode - Franc-maçonnerie, monachisme et internet - Les Mystères : Les initiations antiques - la bienfaisance - l’échelle des capacités - l’enseignement du Maître - L’Ethique maçonnique : La lumière initiatique - L’intervention des Maîtres - la légende d’Hiram - Le rituel du grade de Maître : La marche à reculons - la recherche de la connaissance - la chambre du milieu - la légende maçonnique et le drame symbolique - dominer ses vices et ses passions - le voyage des maîtres - Renaissance ou résurrection ? - Interprétation de la légende : Le juste face à la mort - Pouvoir et contre pouvoir - Transgression ou trahison - l’ignorance - le fanatisme et l’ambition - l’orgueil - la Régénération - par la mort, vaincre la mort - Les mythes et les légendes : Isis et Osiris - Iacchus - Adonis - Dionysos - Atys - les inities de Samothrace - Orphée et les quatre couronnés- Les quatre fils d’Aymon, ou la légende de Renaud de Montauban - le sacrifice - Hiram substitué à Noé - Don Juan, mythe du non initiable - Conceptions philosophiques se rattachant au grade de Maître : L’immortalité - de l’individuel à l’universel - Aspiration à la transcendance - la mort - la survivance - les superstitions - la construction individuelle - Les devoirs du Maître : La Maîtrise - L’écoute de l’autre - la Transmission - Ecouter, lire, méditer, comprendre et agir Catéchisme interprétatif du grade de Maître : Instruction du grade de compagnon, au R.E.A.A. – Notions philosophiques initiatiques relatives au grade de Maître : Propriétés des Nombres - le Nombre 7 - l’équilibre - l’Octoade - l’Ennéade ou Triple Ternaire - la Tradition - le cercueil d’Osiris - l’Adam Kadmon - Les prérogatives et symboles de la loge de Maître : Les tentures noires - le couvre-chef - l’acacia - la planche à tracer - le compas et l’équerre - le point - le cercle - le tableau de loge - Responsabilité, obéissance, pouvoir et idéal maçonnique - Les hauts grades : Utilité des hauts grades - la loge de perfection au R.E.A.A - les ordres de Sagesse au Rite Français- les side degrees - les hauts grades égyptiens - Indication bibliographiques à l’usage des maîtres : Le livre et l’écrit - les tuileurs - les manuels d’instruction - Histoire et symbolisme - rites et philosophie - Hermétisme et alchimie - Annexes : chants et chansons des maîtres - la devise des maçons - l’adieu et les liens du maçon - les figures du Livre de Maître - |
MAINGUY - DE LA
SYMBOLIQUE DES CHAPITRES EN FRANC-maçonnerie - |
Irène
Mainguy |
Edition
Dervy |
2005 |
||
L’approfondissement
de la signification de ces rites propose une vision universelle où chacun
pourra trouver le moyen de construire son temple intérieur, sanctuaire de son
cœur et ainsi de se dépasser pour rassembler ce qui est épars en retrouvant
l’Unité. C’est par là aussi que le lecteur, « pèlerin chercheur », pourra
transcender les vicissitudes du temporel en s’efforçant de se mettre à l’écoute
de son Maître intérieur pour s’orienter vers la Lumière, au service du Beau,
du Bien et du Vrai par l’Amour de la Vertu.
|
MAINGUY - LES
INITIATIONS ET L’INITIATION MAÇONNIQUE |
Irène
Mainguy |
Edition
Jean-Cyrille Godefroy |
2008 |
Les
plus sérieuses études ethnologiques mettent en évidence la pratique de cérémonies
initiatiques dans toutes les civilisations, depuis la plus lointaine
Antiquité ; entre autres, en Égypte ou en Grèce avec les Mystères d’Éleusis,
mais aussi au sein de toutes les civilisations des cinq continents. Sans
vouloir approfondir de manière exhaustive tous les aspects des pratiques
initiatiques recensées, Irène Mainguy propose ici aux lecteurs une importante
synthèse du sujet.
|
MAINGUY - SYMBOLIQUE
DES GRADES DE PERFECTION ET DES ORDRES DE SAGESSE |
Irène
Mainguy |
Edition
DERVY |
2003 |
Irène
Mainguy, auteur de La Symbolique maçonnique du troisième millénaire, poursuit
dans le même esprit sa recherche sur les compléments du grade de Maître que
sont les degrés de Perfection du Rite Écossais Ancien et Accepté et les deux
premiers Ordres de Sagesse du Rite Français.
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MAINGUY - SYMBOLIQUE DES OUTILS ET GLORIFICATION DU mḖtier
- |
Irène
Mainguy |
Edition
Jean-Cyrille Godefroy |
2007 |
La
méthode maçonnique propose une règle de conduite basée sur la méditation
d’une géométrie dans l’espace. Les gestes s’y font selon équerre, niveau et
perpendiculaire. Les grades d’apprenti et de compagnon proposent de réaliser
une œuvre bâtie à l’aide des outils de la construction universelle. Au fur et
à mesure de son cheminement, le maçon prend conscience que les outils reçus
sont des moyens symboliques qui favorisent sa transformation intérieure. Le
Maître, passé de l’équerre au compas, a reçu tous les outils nécessaires à
l’ouverture de l’entendement. Ils dirigent sa vie active et son action.
« L’enseignement maçonnique, rappelle Irène
Mainguy, propose une règle de conduite basée sur la méditation d’une
géométrie dans l’espace où tous les signes se font par équerre, niveau et
perpendiculaire. Quand la marche n’est plus d’équerre, elle se fait en
traçant des courbes qui correspondent à des demi-cercles. C’est ce qui est
appelé passer de l’équerre au compas. C’est dire la prééminence de
l’usage des outils dans cette forme traditionnelle et la nécessaire
compréhension de leur utilisation dans cette voie de réalisation
constructive. » « Au fur et à mesure de son cheminement, le maçon
prend conscience que les outils reçus sont des moyens symboliques qui
favorisent sa transformation intérieure et que le modèle du temple recherché
se situe dans le sanctuaire de son être. » Trop souvent, les symboles sont appréhendés dans
une dimension morale ou psychologique qui ne permet pas leur mise en œuvre
comme énergie de transformation ou d’accès à l’être. En rétablissant la
géométrie comme centre de la démarche maçonnique, Irène Mainguy nous ramène à
l’essentiel. Evoquant aussi bien Schwaller de Lubicz que Titus Burckhardt,
elle rétablit l’articulation nécessaire entre les fonctions artisanale,
chevaleresque et sacerdotale, cette dernière comprise comme manifestation de
la liberté absolue, à la fois source et finalité de toute chose. Elle revient
au corps, à la fois matière et moyen de l’œuvre, et en premier lieu à la
main, prolongée par l’outil. Trop souvent, la gestuelle maçonnique est
ignorée, les images et objets étant privilégiés, alors qu’elle vivifie
littéralement le rite. Le premier des outils étudiés par Irène Mainguy, sous-estimé trop souvent, est la faux, outil auquel se confronte le récipiendaire dans le Cabinet de réflexion. Suivent les outils selon les grades d’Apprenti, Compagnon et Maître, du maillet à la truelle. Mais elle s’attarde aussi sur d’autres outils moins investis comme la louve ou la hache, pourtant importante comme symbole de la foudre. Enfin, elle étudie les principaux symboles du Chevalier de Royale Hache ou Prince du Liban et les outils de l’Arc Royal. Si notre monde, soi-disant avancé, a occulté, ou perdu, le sens sacré du travail, perdant ainsi la possibilité de faire du travail une voie spirituelle, le Franc-maçon est appelé à restaurer pour lui-même et en lui-même le travail comme spiritualité. Ceci passe par le maniement ajusté des outils. |
Mainguy - SYMBOLIQUE DES GRADES PHILOSOPHIQUES – RITE Ḗcossais
aNCIEN ET ACCEPTḖ - |
Irène
Mainguy |
Edition
Dervy |
2015 |
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Note de lecture : Irène Mainguy
nous a habitués à l’étude approfondie des grades du REAA. Elle nous offre à
nouveau l’occasion de revisiter, dans le détail cette fois-ci la symbolique
des grades philosophiques qu’elle dissèque, explique, interprète et présente,
en puisant – avec la rigueur de la bibliothécaire-documentaliste – aux
sources des origines comme le veut la tradition. A telle enseigne que l’on serait tenté de rapprocher son travail
de celui accompli à l’époque (1854-1855) par Albert Pike dans son fameux
ouvrage « Masonic Formulas and Rituals » conservé à la
bibliothèque de la Juridiction Sud à Washington, DC et réédité en 2010 par la
Scottish Rite Research Society. La somme des recueils de symbolisme de
référence qu’elle a successivement produits, et dont celui-ci constitue en
quelque sorte l’aboutissement, pourrait être considérée comme un pendant
français à celui de l’Américain. Très richement illustré, l’ouvrage qui
comporte, grade après grade, une intéressante juxtaposition des différents
Tuileurs, est dense mais agréablement aéré et assorti d’un index qui sera
bien utile à ceux qui auront la bien compréhensible tentation d’y puiser leur
inspiration lorsqu’ils travailleront à approfondir l’appréhension du Nec
Plus Ultra. L’auteure trouve des sources de références sérieuses, notamment
dans la fameuse revue Renaissance Traditionnelle, la bibliothèque
Kloss ou chez Latomia (fond du Grand Orient des Pays-Bas) mais
puise également dans les écrits d’auteurs, au premier chef René Guénon, mais
encore Paul Naudon, Goblet d’Alviella pour n’en retenir que quelques-uns.
Elle s’appuie aussi, tout au long de ses développements, sur de nombreux
documents anciens. Occasion de livrer une vision de l’éthique chevaleresque
de douze grades philosophiques, pour la plupart d’entre eux peu ou pas
pratiqués, même si la tendance constatée, en Belgique plus qu’en France
d’ailleurs, soit d’y porter depuis quelques années un regain d’intérêt en les
mettant en scène, voire en les faisant sortir de l’ombre de la catégorie des
grades dits « intermédiaires ». Au sommaire de cet ouvrage de 600 pages : Grand Pontife ou sublime écossais (19e degré) –
signification et lieu - Melchisédech -
le sceptre - le tableau de loge et le serpent - la
Jérusalem céleste dans l’Apocalypse johannique - le nombre
12 - la montagne - le mot hébreu ‘’Alléluia’’
- l’Alpha et l’Oméga - Vénérable Maître de toutes les loges régulières (20e
degré) - L’oeuvre de Zorobabel - Cyrus
- la purification par le fer et le feu - Gloire, grandeur
et beauté - le nombre 9 - le bijou et le tablier du
grade - Noachite ou Chevalier prussien (21e degré) - Histoire
des Noachites ou chevaliers prussiens - le Noachisme
- Noé, père de l’architecture navale - L’Arc en
ciel - La Tour de Babel - la confusion des
langues - Phaleg Maître d’Œuvre - Nemrod
- Par la pleine lune de Mars - Sem, Japhet et
Cham - Tablier et bijou - Chevalier de Royale Hache ou Prince du Liban (22e
degré) - Les qualités du Prince du Liban : Discrétion,
humilité, foi, obéissance - Les Druzes -
le cèdre - la maçonnerie du bois - La philosophie et
la spiritualité du travail - la croix spatiale - de
la multiplicité à l’Unité - le conseil de la Table Ronde
- Le Cercle - la Hache d’or - Chef du Tabernacle (23e degré)
- Sacerdoce et dignité - le fils d’Hiram reçu au rang
des lévites - Grand Maître sacrificateur - L’Arche
d’Alliance : Tabernacle des Vérités révélées - l’autel
des holocaustes - l’autel des parfums - le
Sacrifice - Prince du Tabernacle (24e degré)
- La fonction des lévites - le passage de ‘’chef’ à
‘’Prince du Tabernacle’’ - le chandelier à 7 branches
- l’idolâtrie - le Grand Livre de la Nature
- Uriel - Chevalier du Serpent d’Airain (25e degré) -
Porter le joug de ses frères - le serpent d’airain
- le Caducée de Mercure et d’Hermès - le Tau -
le Buisson ardent - les chaines - Vertu et
courage - Dégagement de la partie spirituelle de l’homme
- Moïse - INRI - Ecossais trinitaire ou Prince de Mercy ( 26e degré)
- Le Prince de Mercy - la triple Alliance
- les trois couleurs : vert, blanc et rouge -
les ailes - la flèche d’or - l’échelle
mystérieuse - le Palladium - le miroir -
le Livre de la Vérité - le 3e ciel -
les trois sortes d’or - les trois signes du grade - Grand Commandeur du Temple (27e degré) -
INRI - la corde - Délivré du joug de la
servitude - les couleurs ; rouge, blanc et noir
- la croix teutonique - la triple lumière - Chevalier du Soleil ou Prince Adepte (28e
degré) - Les
trois discours du chevalier du soleil - Adam - le
centre du vrai bonheur - le livre de la Genèse - les
chérubins ou Kéroubim - la Vérité - le Chevalier du
soleil vient du centre des ténèbres - la Nature - le
Soleil - Science, sagesse et sainteté - L’Oeil
- les 7 planètes - les quatre devoirs de la vie
tranquille - La Pierre Philosophale ou le Grand Œuvre
- Gnose et gnosticisme - les 7 vérités gnostiques
- La vie humaine n’est qu'’un point dans l’Eternité -
L’Harmonie universelle - L’Absolu est l’esprit existant par
lui-même - le visible et l’invisible - le
mal, le malheur et la misère sont nécessaires à l’harmonie universelle
- l’analogie est l’unique clef de la Nature - l’état
adamique - Stibium - Mithra - Lux ex
Tenebris - Grand Ecossais de Saint André ou Patriarche des croisades (29e
degré) - Le Patriarche - les
trois qualités nécessaires - les quatre devoirs -
Respecter la Raison - servir la Vérité - Défendre la
vertu - Combattre pour le droit - les quatre mots de
passe et le mot sacré - la croix de Saint André -
Sacrifice et obéissance - le christianisme primitif -
Chevalier Kadosh ou Chevalier de l’aigle blanc et noir (30e degré) - Aréopage ou conseil philosophique - de la vallée au camp - le chevalier Kadosh Saint et Séparé - la profession de foi - Son nom fut autre et le même pourtant - Savoir - Aimer - Agir - les trois serments - le combat et les armes du chevalier Kadosh - le poignard - Soldat de l’Universel et Temporel - Les tyrannies spirituelles et temporelles - les degrés templiers - les trois cranes couronnés - du pavé mosaïque aux poursuivants - la croix templière - L’Aigle bicéphale - l’âge - l’échelle mystérieuse |
MAINGUY -
SYMBOLIQUE DU 3e
MILLḖNAIRE |
Irène
Mainguy |
Edition
Dervy |
2001 |
En
donnant ce titre à son livre, Irène Mainguy exauce littéralement, par cette
nouvelle édition devenue indispensable, les vœux qu’exprime Jules Boucher à
la fin de la préface de sa célèbre Symbolique maçonnique qui a fait le
bonheur de plusieurs générations de maçons par son érudition. Elle se place
dans la stricte tradition d’un des plus importants ouvrages consacrés à cette
question, tout en renouvelant, à la fois l’approche historique des symboles
et de l’histoire maçonnique, mais aussi la structure et les éléments de base.
La
pratique du symbolisme libère des idées reçues et des tics mentaux, sous
réserve, bien évidemment, qu'elle ne soit pas dogmatique.
Un
livre de 490 pages que l’on a pour la vie. |
MAINGUY - RETROUVER UN ANCÊTRE
FRANC-MAÇON |
Irène Mainguy |
Edition Archive et culture |
2017 |
||
Et puis, il y a tous
ceux qui ont retrouvé dans les héritages familiaux une lettre ou un objet
permettant d’envisager une appartenance à l’ordre maçonnique. Le guide
passionnant rédigé par Irène Mainguy, responsable de la Bibliothèque du
Grand-orient de France et familière de la recherche dans les archives, offre
une méthodologie précise afin de ne pas se perdre dans les investigations. On
sait les difficultés que présente la recherche généalogique en générale,
celles-ci sont accentuées par le contexte maçonnique qui conduit à la
discrétion voire au secret. S’adressant d’abord
aux profanes, elle pose le cadre de ces investigations : vocabulaire
maçonnique, repères historiques, repères obédientiels, les métiers possibles
et variés des ancêtres Francs-maçons, la Franc-maçonnerie féminine. Ainsi
située dans la complexité du monde maçonnique, la recherche peut commencer à
partir d’indices ou documents multiples : abréviations, signatures tri
ponctuées, datation maçonnique, décors, passeports et diplômes, papiers
divers, correspondances, ex-libris et enfin les tombes maçonniques et les
faire-part de décès maçonniques. Tout un chapitre aborde l’antimaçonnisme.
Les archives du gouvernement de Vichy, les archives maçonniques, de loges ou
d’obédiences, confisquées, les listes dressées par les anti-maçons au fil des
décennies sont autant de sources possibles. Irène Mainguy propose
au lecteur quelques cas pratiques illustrant la démarche, les difficultés
rencontrées et les solutions trouvées. L’exemple d’une recherche complète
permet au lecteur de comprendre comment vérifier l’hypothèse de
l’appartenance maçonnique mais aussi d’aboutir à une biographie maçonnique
précise. Parmi les sources possibles, archives de la Bibliothèque Nationale
de France, archives dites « russes », archives des obédiences,
archives départementales ou municipales et autres, le fichier Bossu tient une
place à part :« Jean Bossu (1911-1985), explique Irène Mainguy, a
compilé puis complété par de petites fiches individuelles les appartenances
maçonniques dont faisaient état les archives qu’il explorait, en indiquant
ses sources et en tenant compte aussi des travaux publiés. C’est ainsi que
s’est constitué le « fichier Bossu », composé de plus de 165000
fiches tapées à la machine, certaines annotées à la main. Elles retracent la
carrière maçonnique de Francs-maçons célèbres ou inconnus, trouvés au gré des
recherches de son auteur. » Ce fichier est un
véritable trésor pour les généalogistes. Tous ceux qui
souhaitent éclaircir un point d’histoire familiale, qui voient se poser la
question d’une appartenance maçonnique, trouveront dans ce livre, très
pédagogique et illustré de belle manière par des documents d’archives, un
outil indispensable. La lecture de ce guide permet aussi de comprendre
l’émotion d’une personne découvrant parmi ses ancêtres un Franc-maçon
anonyme. Une telle expérience modifie significativement le rapport que nous
entretenons avec le passé. |
MAINGUY- TROIS MINUTES POUR COMPRENDRE 50 MYTHES ET LḖGENDES
INITIATIQUES
|
Irène Mainguy
|
Le Courrier du Livre
|
2018
|
50 mythes et légendes initiatiques décrits et
expliqués de manière claire et accessible : mythes et légendes cosmiques
(Noé, Thor, Janus...) ; sur la Connaissance (Prométhée, Orphée, Hermès...) ;
sur l'immortalité (Psyché, Faust, Dracula...) ; héroïques (Casanova, Don
Juan...) ; sur la construction (Salomon, Mélusine...) ; sur l'androgynie
(Tristan et Iseult,...) ; sur la quête spirituelle (Thot, Galaad, Merlin...).
Noé ou le rescapé du déluge, Don Quichotte ou le chevalier de l’utopie,
Prométhée ou le transmetteur de la connaissance, Faust ou le pactiseur avec
le diable… Les mythes et légendes initiatiques sont présents dans toutes les
traditions. D’une portée universelle, nourris de symboles, ils nous
interpellent sur l’origine du monde et donnent réponse aux questions
essentielles : D’où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? À
travers le parcours initiatique de personnages hors du commun, héros ou
anti-héros, légendaires ou historiques, ils nous indiquent comment surmonter
les épreuves qui jalonnent notre existence, et œuvrer, tel un alchimiste, à
une transformation de soi en profondeur. Ainsi mythes et légendes sont-ils
porteurs de messages vecteurs de sacré et de transcendance. Ils forment les
racines d’un arbre unique, celui d’une culture millénaire, un patrimoine
auquel l’esprit humain est dans la nécessité de se référer pour trouver sa
Vérité. Les écoles de mystère font
prendre conscience de la présence de l’homme originel endormi au fond du
cœur. Il est assoupi depuis si longtemps que nous avons oublié sa présence.
Parfois cependant, une émotion l’éveille, ouvrant une voie permettant
d’entendre un instant sa voix. Parmi toutes les formes de l’art des hommes,
la poésie et la musique portent directement la parole de cet être mystérieux
et secret, mais d’autres chemins mènent à lui. Depuis toujours, les
enseignements ésotériques nous révèlent sa présence et sa nature véritable.
Ils dévoilent progressivement aux initiés quel est le sens des vieux mythes
et des antiques traditions, expliquant ce que signifient les fables et les
légendes venues vers nous du fond des âges. Beaucoup des histoires et des
contes traditionnels contiennent une même révélation adaptée au lieu du
récit, à la civilisation du moment, ou à la qualité de l’auditeur. On la trouve même dans
les vieux contes de fées. Celui de la Belle au Bois Dormant, par exemple,
raconte dans un langage pour enfants comment l’âme admirable, endormie depuis
si longtemps dans le donjon d’orgueil, au cœur de la forêt d’épines de tous
les dangers de la vie terrestre, peut-être un jour éveillée par le baiser
d’amour du prince audacieux, le chercheur de vérité. Et l’histoire de Peau
d’âne est construite sur le même schéma général. De tous temps, donc, le même
message initiatique est délivré aux chercheurs spirituels en usant des moyens
divers disponibles dans les conditions et possibilités de l’époque. On a
utilisé des allégories littéraires (la caverne de Platon), des légendes (les
Chevaliers de la Table ronde), des contes, (comme celui de la Belle au bois
dormant), des fabliaux philosophiques (Contes soufis). Et certains films
actuels, (Truman Show, Matrix, etc..), tentent de le faire. Beaucoup de ces
récits ne sont pas inventés simplement pour distraire. Ils nous transmettent
une image symbolique menant à la révélation initiatique enseignée par la
sagesse traditionnelle. Ils représentent notre destin car nous recherchons
tous notre double intérieur et secret. Et dans le château clos de notre cœur
égoïste, une créature merveilleuse attend toujours le prince intrépide que
nous pouvons être pour qu’enfin, d’un baiser, il l’éveille. Avant de développer un
peu plus des idées, il faut évoquer les travaux de Mircea Eliade. Ce
chercheur, (1907 + 1986), est l'un des fondateurs de l'histoire moderne des
religions. Au centre de l'expérience religieuse de l’homme, Eliade situe la
notion du « sacré ». Il nous dit que la fonction du mythe est de
donner une signification au monde et à l'existence humaine. Grâce au mythe,
le monde se laisse enfin saisir en tant que cosmos parfaitement intelligible.
Considéré comme littérature d’amusement, dit Eliade, le conte merveilleux
contient un scénario d’initiation avec ses épreuves typiques, la lutte contre
le monstre, les travaux impossibles, le mariage avec la princesse. Il
implique une sorte de mort et de résurrection. L’initiation est renvoyée dans
l’imaginaire. Cependant, dans la psyché profonde, les scénarios initiatiques
conservent leur fonction et continuent d’opérer des mutations dans la
conscience moderne. Cette citation permet
d’aborder les aspects un peu techniques de la structure habituelle d’un
conte, sachant aussi qu’ils ne sont pas tous initiatiques. Ordinairement, le
récit ou la fable pédagogique comporte quatre parties : un exposé de la
situation, une montée de l’action, une chute surprenante, et une morale.
C’est une structure rédactionnelle assez classique. Le conte, initiatique ou pas,
ne comporte que trois phases, la morale en étant rarement exploitée.
L’enseignement qu’on tire d’une fable est immédiatement
utilisable. Le conte est distrayant. Mais lorsqu’il est initiatique, son rôle
est différent. Il prépare l’auditeur à l’initiation à venir. En cette
attente, le récit doit être simplement mémorisé. Comme un conte ordinaire, il
raconte l’aventure émouvante de personnages sympathiques dans des situations
étonnantes. La mémoire est stimulée car le lecteur est ravi. Survient alors
parfois l’instant de l’initiation. Il est difficile de
devenir adulte. Impliquant mort et résurrection, l’initiation peut être
pénible. Le conte initiatique aussi, meurt et ressuscite. La révélation du
sens anéantit la magie du récit féerique et ses aimables personnages.
L’intelligence initiale du conte merveilleux est alors à jamais perdue, mais
la contrepartie de la perte est l’annonce merveilleuse de la résurrection. La
Belle devient l’Âme endormie et le Maître soufi est l’Homme Éternel des
origines. Dans le passé, l’initiation revenait probablement à un mentor
familier. Les temps ont changé, et les contenus ésotériques s’estompent.
Quand manque l’initiateur, c’est aux chercheurs de redécouvrir, par
eux-mêmes, le sens caché des récits merveilleux. Méditons donc aussi sur un
micro conte initiatique, le superbe « logion 29 » de l’Évangile
gnostique de Thomas. Comme chercheurs, il nous appartient d’en découvrir, de
nous-mêmes, la signification cachée. Le conte par ailleurs développe notre
intuition et notre réceptivité, et actualise nos potentialités encore
inconscientes. Le travail sur les contes nous permet de réaliser la richesse
inouïe et les ressources de notre inconscient et nous ouvre au Soi, à
l’Unité, à notre nature spirituelle .Les contes, mythes, légendes, sont des
passerelles entre conscient et inconscient et nous font véritablement aller
de l’autre côté du miroir. |
manuel maçonnique du rite Écossais ancien &
acceptÉ |
Roger bongard |
Edition
DERVY |
1979 |
Le
but de l’auteur n’a pas été de faire double emploi avec la copieuse
littérature maçonnique qui a fleuri au cours des deux dernières décades ni
d’exposer et de commenter les symboles et les enseignements des 33 degrés du
Rite Écossais Ancien et Accepté d’une manière approfondie, mais simplement de
rassembler et de mettre à la disposition de nos Ateliers supérieurs et des
Maçons un complément d’informations concernant le contenu et la substance de
chaque degré, en insistant sur le côté hermétique que comporte
obligatoirement toute initiation, plan qui fut incompris ou déformé, parce
que prématuré, au début de l’organisation de notre Rite. |
marcel cerbu |
Félix
bonafḖ |
Edition GLNF |
1983 |
À
l’occasion du jubilé de Marcel Cerbu, grand dignitaire de la GLNF, cette
plaquette retrace 50 années au service de la franc-maçonnerie traditionnelle.
|
MARTINISME, ÉLÉMENTS DE SYMBOLIQUE MARTINISTE,
L’INITIATION, LE TEMPLE, LES SYMBOLES |
UN
AUTEUR ANONYME |
Edition
ARQA |
2009 |
Ce
manuscrit est un court texte tapuscrit, parvenu jusqu’à nous selon les voies
de la Tradition. Présenté ici dans son intégralité, il a été très légèrement
revu à fin d’édition. Certaines parties, annotées en regard, effacées ou
altérées, ont été rajoutées à nouveau ou corrigées, pour en conserver le
meilleur de l’esprit. Ces quelques éléments nécessaires, révisés, qui
n’altèrent en rien la lecture du cherchant, n’ont pour seul but que de
respecter une meilleure cohérence textuelle.
|
martinisme & franc-maçonnerie |
papus |
Edition
GCV |
2004 |
L’initiation
de Willermoz, qui dura plus de dix ans, celle de Claude de Saint-Martin et
des autres nous montrent que le Martinézisme était consacré à autre chose
qu’à la pratique de la maçonnerie symbolique, et qu’il faut n’avoir jamais
été admis au seuil d’un centre réel d’Illuminisme pour confondre les discours
des vénérables avec les travaux actifs des Rose-Croix martinistes.
|
martinisme
– l’enseignement secret des maÎtres |
Jean
Marc vivenza |
Edition
LE MERCURE DAUPHINOIS |
2006 |
||
|
MARTINISME - LES HOMMES DE DÉSIR - Entretiens sur le martinisme |
Serge Caillet et Xavier Cuvelier-Roy |
Edition Le Mercure Dauphinois |
2012 |
Qu’est-ce
que le martinisme ? Qui étaient Martines de Pasqually, Louis Claude de
saint Martin, (le philosophe inconnu) et Jean-Baptiste Willermoz ? Quel
fut leur enseignement et quelles étaient leurs écoles ? Qui sont leurs
héritiers ? Qu’est-ce que l’Ordre martiniste fondé par Gérard Encausse
(Papus) à la Belle Epoque et quelles sont les sociétés initiatiques qui peuvent,
aujourd’hui, se réclamer du martinisme ? En
se prêtant au jeu des questions pertinentes de X. Cuvelier-Roy, au
cours de six entretiens informels, Serge Caillet ouvre un à un les grands
dossiers du martinisme. Le siècle des Lumières, la Belle Epoque de
l’occultisme, les épigones de Papus, la clandestinité et l’après-guerre, les
années 1960-1980, le martinisme à l’ère du Verseau. Chemin
faisant, Serge Caillet et X. Cuvelier-Roy abordent aussi bien les thèmes
connexes au martinisme, sous toutes ses formes, et nous invitent à rencontrer
de nombreux personnages, ces « hommes de
désir », qui ont fait l’histoire du martinisme depuis le
XVIIIe siècle. Dans
la seconde partie de l’ouvrage, les « annales martinistes des origines à
nos jours » recensent les événements clefs de l’histoire du martinisme.
Enfin un index bibliographique offre aux amateurs, un outil de travail et une
mine de références sans équivalent. Robert
Amadou
a donné sa définition du Martinisme : Il considère que ce mot désigne le système de théosophie composé par L.C de saint
Martin et exposé dans ses ouvrages. Le martiniste est alors celui
qui étudie ce système et le met en pratique. Le Martinisme désigne ensuite la
doctrine et le système de Martines de Pasqually, qui fut la Maître de L.C. de
saint Martin, dans l’Ordre des élus coëns. Il y a quand même une différence
entre le « martinisme » et la « Martinézisme », ce
dernier mot caractérisant la doctrine propre à Martinés de Pasqually. Martines
et Saint Martin
sont les grandes lumières du martinisme ; Willermoz et Papus, à
leur façon ont ensuite relayé cette lumière à travers, l’un, le RER, l’autre
l’Ordre martiniste. Quatre voies s’offrent donc aux martinistes
contemporains. La
première,
historiquement, est celle de Martines de Pasqually, dans le cadre de l’Ordre
des chevaliers maçons élus coëns de l’univers. Elle exige une vocation
particulière et une véritable consécration à la fonction sacerdotale. Voie
très exigeante donc sélective. La
seconde
n’est rien d’autre que l’interne de Saint Martin, la voie cardiaque. Comment
la suivre ? D’abord, en étudiant la doctrine de Martines de Pasqually,
ensuite en lisant, en réfléchissant sur l’œuvre de Saint Martin et en
essayant de suivre ses préceptes. La
troisième
est de rentrer dans une organisation martiniste structurer et régulière,
tirant sa légitimité de Papus. Ces ordres comme l’O.M.T. ou l’A.M.O.R.C.
diffusent un enseignement comme une école de chevalerie morale et d’occultisme
chrétien. La
quatrième voie
est celle du Rite Ecossais Rectifié (R.E.R.), dont la doctrine de
réintégration irrigue son enseignement et dont l’œuvre du Philosophe inconnu peut
aider à faire comprendre le message chrétien. Au sommaire de cet ouvrage très documenté : Au siècle des lumières
- La Belle Epoque et
l’occultisme - Les épigones
de Papus - De la
clandestinité à l’après-guerre
- Les années glorieuses
(1960-1980) - Le Martinisme à
l’heure du Verseau - Annales
martinistes des origines à nos jours par Serge Caillet
- Cahier de photographies
- Index bibliographique et des
noms - Serge
Caillet étudie depuis 30 ans l’histoire de l’occultisme et des sociétés
initiatique, particulièrement les mouvements Rosicruciens et Martinistes.
Avec la bénédiction de Robert Amadou, il a fondé en 1990 l’Institut Eléazar,
où il dispense des cours consacrés à l’étude de la doctrine de Martines de
Pasqually et de L.C. de Saint Martin. Xavier Cuvelier-Roy est spécialiste du mouvement Rose+Croix ainsi que celui du Martinisme, il a publié plusieurs romans, des œuvres pour le théâtre et collabore à plusieurs revues et sites internet. |
MḖDITATIONS
SUR LES HAUTS GRADES DU RITE ḖCOSSAIS ANCIEN ET ACCEPTḖ
|
Jean Bartholo
|
Edition
Télètes
|
2014
|
Cet ouvrage n'est pas un énième livre sur le Rite Écossais
Ancien et Accepté (REAA), son évolution, son histoire. Il ne s'agit pas non
plus pour l'auteur de disséquer la symbolique de chaque grade. Des ouvrages
de référence ont déjà abordé tous ces aspects. En ouvrant ses méditations sur
la question « La Maîtrise ne serait-elle que potentielle ? », Jean Bartholo
s'interroge sur la raison d'être des 30 Hauts Grades du REAA: Perfection
(4e-14e), Capitulaires (15e- 18e), Philosophiques (19e- 30e), Administratifs
(31e- 33e). Ces grades s'enchaînent tout naturellement à travers symboles,
mythes, légendes. Leur finalité est de nous faire réfléchir sur l'Homme, son
identité et sa raison d'être, son rapport à la Transcendance. La vie
spirituelle maçonnique est une invitation à travailler à une perpétuelle
Perfection à la mesure de la volonté et de la capacité de chacun. Chaque
grade franchi n'est qu'une étape, base d'une nouvelle révélation, qui amène
progressivement à un changement de regard, d'être, en refusant de subir
l'être préfabriqué que l'on tient de sa naissance, avec toutes les limites
que cela impose. Pour chaque Homme, pour modeste que soit son action, au bout
de ses outils, de ses pensées, son
ultime grandeur est pour ainsi dire infinie. L'auteur nous invite à rechercher
avec lui une meilleure compréhension du sens de chaque grade comme on
découvre une fresque pour y trouver la beauté des couleurs et l'intelligence
du message. La littérature
maçonnique est prolifique, certes inégale mais les ouvrages de qualité
l’emportent largement sur les écrits médiocres. Parmi les ouvrages sérieux et
intéressants, nous trouvons un grand nombre de livres à caractère historique
et des essais de symbolisme. Il est beaucoup plus rare de rencontrer des
essais sur le procès initiatique lui-même en ses différentes dimensions. Ceci
traduit la faiblesse générale de la mise en œuvre réelle de la démarche
initiatique dans l’Ordre maçonnique aujourd’hui. L’auteur, Bartholo cherche à investir la dynamique interne des
mythes maçonniques afin d’en déduire une mise en œuvre opérative. Nous sommes
là au cœur de ce que pourrait être, devrait être, l’initiation
maçonnique. Ce livre propose une
série de médiations sur les hauts- grades du REAA afin d’en approcher les
mystères qui ne se déploient qua dans une intimité spirituelle. Jean Bartholo
évoque cette chambre du milieu, point de départ du voyage :
« Puisque nous sommes en chambre du milieu, réfléchissons, invite-t-il,
si vous le voulez bien, à ce que nous sommes, Maîtres, en pèlerinage
incessant de la circonférence au centre du cercle en tentant de
« rassembler ce qui est épars », en l’occurrence nos ossements pour
reprendre vie. Vous le sentez bien, il ne s’agit plus ici de tâche à remplir,
de compétences à acquérir. Oui, vous le sentez bien, il y a autre chose. Pour
saisir ce qui est en jeu il nous faut aller au cœur du Mystère qui nous
rassemble. La mort et la résurrection d’Hiram en chacun de nous nous
permettent de rassembler nos ossements desséchés et de reprendre vie. Si nous
ne rentrons pas au cœur de ce Mystère nous ne comprenons rien. » Au fil des pages,
grade après grade, il conduit le lecteur au-delà de ce qui se donne à voir,
au-delà des formes qui sont une matière à travailler. « Il y a donc
autre chose, dit-il plus loin. C’est sur cette foi, sur cette confiance, que le
Franc-maçon accepte de vivre les Tenues. Et il ne vient pas en loge pour
jouer mais pour découvrir, pour recevoir, avec les autres Frères, ensemble,
quelque chose que l’on nomme Lumière, Parole Perdue, Vérité. Toutes ces
appellations sont symboliques et évoquent un élément non humain, doué de
permanence, c’est-à-dire hors du temps et de l’espace, et dont le dépôt
existe en chacun des Frères. Voilà pourquoi il y a une initiation, des
grades, des formes à respecter pour ouvrir et pour fermer les travaux en
loge, pour transmettre une connaissance et éveiller le permanent qui repose
en chacun d’entre nous. Pourtant la rédaction du récit est une protection
forte car seuls ceux qui ont des oreilles entendent. Essayons de franchir ce
premier obstacle et d’oublier le plan moral, plan relatif par rapport à un
sens plus secret. » Les développements
des interactions entre les symboles que propose Jean Bartholo portent la
possibilité d’une pratique opérative. Il en est ainsi quand il évoque, à
propos de l’Elu des Neuf, le fait de tranche la tête comme « symbole de
la déconnexion du mental, du Moi » ou encore, à propos du Chevalier du
Serpent d’Airain, quand il en appelle à « une démarche spirituelle qui
fait mourir et renaître le serpent en nous ». Au fil des pages, Jean
Bartholo ne cherche pas à apporter des connaissances, il confie au lecteur
des moyens de connaissance, un renouvellement du rapport à ce qui se présente
faisant d’un objet sans vie un vecteur de connaissance. « Le but de la
démarche, dit-il, est de tenter, d’abord pour nous-mêmes, une correction de
trajectoire. On peut ainsi trouver un fil conducteur à la fabuleuse aventure
du cosmos, de la vie et de la pensée. L’étoffe de l’Univers n’est pas
uniquement matérielle. C’est ici que la Révélation maçonnique par les rituels
prend tout son sens. Aussi la Franc-maçonnerie ne doit pas être considérée
uniquement à vues humaines, comme l’une des institutions du corps social de
l’humanité. C’est dans l’intime relation des frères avec l’Esprit maçonnique
et dans la Lumière que résident pour la Franc-maçonnerie la source et la
règle de son action. Le sens de l’Initiation à l’éclairage des rituels, des
symboles et des outils, est loin d’avoir épuisé toute sa force. Et cela
transcende la variation des temps et des cultures. Les insondables richesses
de nos rituels ne sont pas encore dévoilées : le travail à accomplir
reste entier, nous n’en sommes qu’au début. Nous devons d’autant plus garder
nos sens en éveil afin que l’Esprit ouvre nos intelligences et nos cœurs au
discernement afin de pouvoir agir. » Nous savons que notre
rapport au temps est l’un des meilleurs signes de notre avancée sur les voies
d’éveil. Cette question est centrale, à la fois culturellement et
opérativement. Jean Bartholo expose tout d’abord l’architecture de l’espace
et du temps dans l’histoire humaine. Nous oublions souvent que notre rapport
moderne au temps et à l’espace diffère considérablement de celui établi
par les êtres humains dans le passé. Il y avait alors des temps favorables, des
temps hostiles, des temps sacrés, des temps festifs, de même pour les
espaces. Les divers modèles du monde et du temps qui structuraient nos
croyances et nos comportements d’alors ont déterminé grandement notre
relation à la nature, considérée comme favorable, neutre ou hostile, selon
les traditions, ce jusqu’à la Renaissance qui permet un nouveau paradigme. |
MEMPHIS-MISRAÏM ARCANES ET RITUELS DE LA
MAÇONNERIE ḖGYPTIENN |
SERGE
CAILLET |
Edition
TREDANIEL |
1994 |
||
L’auteur développe les points suivants : |
MEMPHIS-MISRAÏM la franc-maçonnerie
Égyptienne de memphis – misraïm |
Serge
caillet |
Edition
DERVY |
2003 |
Aucune
filiation historique ne rattache la Franc-Maçonnerie spéculative aux antiques
mystères de l’Égypte pharaonique. Mais l’égyptosophie des maçons « égyptiens
» du siècle des Lumières, comme de leurs successeurs jusqu’aujourd’hui,
surpasse et sublime parfois, en assumant leur contradiction, l’égyptologie et
l’égyptomanie. En l’absence de lien historique, l’esprit souffle où il veut,
qui n’en valide peut-être pas moins le désir de rattachement des sectateurs
des rites maçonniques « égyptiens ».
|
MEMPHIS-MISRAÏM. LE RITE ÉGYPTIEN DE MEMPHIS-MISRAÏM
- N° 41
- |
DIDIER
MICHAUD |
ÉDITION
LA MAISON DE VIE |
2010 |
Parmi
les nombreux de modes qui traversèrent le siècle dit « des Lumières », la Franc-maçonnerie,
qui se répandit alors dans les couches aisées de la société, et
l’Egyptomanie, qui connut alors ses grandes heures, étaient faites pour se
rencontrer. De là naquirent une diversité de rites à qui le développement de
l’Egyptologie, à la suite de l’expédition de Bonaparte en Orient et du
déchiffrement des hiéroglyphes par Champollion, allait fournir des bases moins
incertaines, quoique diversement utilisées. Tantôt
unis, tantôt éparpillés en une multitude de tendances, les rites maçonniques
égyptiens connus sous les noms de Memphis et Misraïm offrent un étonnant
panorama d’un symbolisme foisonnant, où les interprétations les plus
aventureuses voisinent avec les recherches ésotériques les plus approfondies
et la spiritualité la plus élevée. Ils sont aujourd’hui pratiqués dans de
nombreuses loges indépendantes, mais aussi dans la quasi-totalité des grandes
obédiences partout dans le monde. Si
les hiéroglyphes sont au cœur de l’Egyptologie, ils sont également au départ
de la création des rites Memphis et Misraïm. C’est vers 1814 que les 3
frères Bédarride fondent à Paris un grand Chapitre d’un « rite de Misphraïm à 90 degrés », mais
on pense que c’est en 1805 qu’un rite de Misraïm aurait été créé à Milan. En
1980 sous la Grande Maitrise de Robert Ambelain, Memphis Misraïm a
adopté un régime en 99 degrés qui est aujourd’hui le pratiqué ou servant de
base de travail par les loges des rites « égyptiens », et là est le
grand mérite de Robert Ambelain d’avoir réimplanté, mis en place et développé
le rite de Memphis Misraïm. Cet ouvrage développe les points suivants : A
la recherche de la tradition égyptienne - De l’Egyptomanie à
l’Egyptologie et leurs influences sur les rites maçonniques - Les
précurseurs de nos rites égyptiens - Le rite égyptien de
Misraïm - Une filiation difficile à définir - Gad
Bédarride et ses fils - Grandeur et décadence de Misraïm
- Le rite Oriental de Memphis - Le rite Ancien et Primitif
de Memphis et Misraïm - De Memphis et Misraïm à
Memphis-Misraïm - Robert Ambelain et la refondation du Rite
- L’éclatement et la situation actuelle - Les 99 degrés du
Rite |
MEMPHIS-MISRAÏM les
enseignements secrets de la franc-maçonnerie |
P.
petri & f. misraim |
de la Lumière |
2003 |
||
Enoch et
Elle nous ont précédés clans cette Voie : Lors de la Transfiguration, Jésus est apparu aux apôtres
dans son corps de lumière. Un corps nommé « Corps Glorieux » par les
spécialistes. Il est le corps immortel des origines. Il n'est pas l'apanage
de Jésus. Car Enoch' et Elie» étaient déjà repassés du biologique au
spirituel. Eux aussi sont « montés » au ciel sans passer par la mort. Pour
cette raison, Cagliostro place son Rite Egyptien sous leur patronage. Les
premiers chrétiens enseignaient les méthodes de divinisation qui permettaient
de repasser du biologique au spirituel. Ces enseignements ont été
partiellement conservés par l'Eglise d'Orient. En occident, ils furent
retrouvés et transmis par les alchimistes. C'est d'eux que Cagliostro les a
reçus. Comment restaurer notre divinité ? Le programme de travail des francs- maçons du Rite
Egyptien se divise en deux étapes. Ces deux étapes sont précédées d'une
longue phase de préparation : • La première étape s'attache à la
régénération de la « morale », c'est-à-dire psychologique et
spirituelle. • La seconde étape a pour but la régénération du
corps. Cette phase peut être entreprise lorsque la première est achevée. A
l'image des retraites effectuées par Moïse sur le mont Sinaï, chacune des
deux étapes s'étend symboliquement sur quarante jours. Pour que les deux étapes
réussissent, l'initié. doit vivre selon une éthique irréprochable. Les
alchimistes diraient que l'homme doit attendrir la pierre avant de la
travailler. Les mystiques enseigneraient que le cœur doit être ouvert.
L'échec est assuré aux orgueilleux, aux cupides et aux égoïstes. L’initié
doit prendre trois mesures immédiates : • adopter et respecter les
lois du pays où il se trouve, • aimer son prochain, l'aider, être
charitable envers lui, consacrer trois heures par four à la
pratique de la prière. Pour aller plus loin, il doit avoir reçu l'assurance
qu'il est désormais aimé de Dieu. La prière y pourvoit. Ainsi préparé,
l'initié doit se retirer pendant quarante jours. Dans un lieu solitaire, il doit
se recentrer, ne pas se laisser distraire par ses pensées. Il doit vivre en
état de prière permanente. Les francs-maçons qui comprennent leur Rite
diraient qu'il doit demeurer dans la Chambre du milieu » ou au i< centre
du cercle L'initié consacre sa fournée aux rites et aux prières. La Bible « nous indique qu'il
existe sept grands anges ». L'objectif de la première quarantaine est
l'obtention d'un contact avec chacun des sept anges. Ces sept anges
communiquent à notre homme le moyen d'entrer en contact personnel avec eux.
Ces anges le guideront et l'aideront à devenir psychiquement et
spirituellement parfait. Des années peuvent s'écouler à parfaire cette
première régénération. Si l'homme vient à mourir sans avoir effectué la
seconde retraite, cela n'est pas grave. La pierre attendrie continuera d'être
travaillée sur d'autres plans. Pour cette première retraite, Cagliostro
utilise des méthodes dont nous retrouvons la trace depuis l'Egypte ancienne. La seconde étape : La régénération
du corps Ainsi guidé, l'initié peut
entreprendre la seconde retraite de quarante jours. Au printemps, lors de la
pleine lune de mai, il s'isole à nouveau. Il s'astreint à un régime
alimentaire sain et frugal. Chaque jour, il absorbe certaines substances
préparées selon des procédés alchimiques simples. Des sudations et autres
procédés d'élimination lui permettent d'évacuer les humeurs viciées. Ce
travail est conduit en parallèle avec la prière et les invocations. C’est
alors qu'une véritable transformation s'opère en lui. Peau, dents, ongles,
cheveux se régénèrent. Cela lui permet de prolonger son existence. Il ne
cherche pas à devenir immortel dans son corps, mais à disposer du temps
nécessaire pour repasser du biologique au spirituel. Cagliostro n'a pas
inventé ces procédures. Jusque-là réservées à de petits cénacles
aristocratiques fermés, il les a rendues accessibles en les intégrant dans
son rite maçonnique. Mais il y a plus extraordinaire encore. J'ai retrouvé
une pratique identique dans un ancien texte d'alchimie indienne. Cagliostro
n'a jamais mis les pieds en Inde, Il ne connaissait pas le sanscrit. Cela
montre que ces techniques poursuivent leur chemin en tout temps, en tous
lieux, à l'abri des regards indiscrets. Je comprends l'étonnement du
franc-maçon qui lira ces lignes. Personne ne lui a parlé de ces techniques.
Pire, s'il s'intéressait l'hermétisme,
ses instructeurs lui ont répété que de telles pratiques n'ont jamais existé
dans la franc-maçonnerie. Je le sais ; c'est aussi ce qu'on m'a dit. Jusqu'à
ce que j'aille y regarder de plus près. Je découvris ce qu'on m'avait caché.
Je vis comment des pans entiers de l'histoire maçonnique sont épurés,
nettoyés, laïcisés. Je découvris que de petits cercles discrets maintiennent
avec courage le flambeau allumé. Vilipendés, ils sont rejetés par une
franc-maçonnerie institutionnelle qui tente de les récupérer en les
neutralisant. Même si les pressions de l'extérieur et les faiblesses humaines
les déstabilisent souvent, ces cercles ont un mérite : ils existent. Comme le
rappellent les Ecritures, mieux vaut un chien vivant qu'un lion mort. Cette technique proche de la
cristallomancie est vraisemblablement inspirée de l'ancienne Egypte où l'on
utilisait de jeunes médiums et un vase. Cagliostro utilisait l'eau magnétisée
dans une carafe en cristal. Nous retrouvons ces pratiques chez les Coptes. Il
s'agit du grade aujourd'hui connu sous le nom d'Elu des Neuf. C'est un des
hauts- grades les plus répandus au XVIIIe siècle. Il faisait office de « sas
vers les autres hauts- grades. Indépendamment de ce rattachement de désir au
christianisme d'Egypte, il faut comprendre ce qu'est un rite maçonnique dit «
égyptiens. C'est un rite qui recourt à la. mythologie (grecque, romaine,
biblique) pour véhiculer des enseignements et des techniques issus de la
tradition hermétique, comme chez Dom Pernety ou Michaël Maïer. - Cagliostro la rattache à la
première retraite de Moïse relatée par l'Exode (36, 12-18).Le mot psychologique n'est pas employé à l'époque (il
apparaît pour la première fois en 1780). La réalité qu'il désigne est
couverte par le mot « moral ».'' Cagliostro la rattache à la seconde
retraite de Moïse relatée par l'Exode (34, 27-28) et le Deutéronome (9, 18-25
et 10, 10),"' Ces quarante jours, empruntés à l'imagerie biblique, ne
sont pas à prendre au pied de la lettre. Il ne s'agit pas de quarante jours
successifs au cours desquels tout se jouerait. Ces deux quarantaines sont à
entendre comme deux étapes dont la durée varie avec chaque être humain, " Les sept anges primitifs
sont « les sept Esprits présents devant le trône de Dieu. Ces sept anges
étaient connus du judaïsme et du plus ancien christianisme (Tb 12, 15).
L'auteur de l’Apocalypse parle des sept Esprits présents devant le trône de Dieu
(1, 4), des « sept Esprits de Dieu en mission par toute la terre » (5, 6),
des « sept Esprits de Dieu et des sept étoiles (3, 1), voit sept lampes de
feu (1, 12), les sept Esprits de Dieu brûler devant son trône (4, 5), les «
sept Anges qui se tiennent devant Dieu (8, 21). Seuls Michel (ou Michael),
Gabriel et Raphaël sont nommés dans les Écritures. Un quatrième, Uriel, est
nommé dans la littérature juive. De nombreuses variantes existent pour les
autres. Les noms retenus par Cagliostro sont : Anael, Zobiacel, Anachiel.
Selon Agrippa auquel Cagliostro fait référence à plusieurs reprises, leurs
noms et correspondances planétaires sont les suivants : Zaphkiel (Saturne),
Zadkiel (Jupiter), Camaël (Mars), Raphaël (Soleil), Haniel {Vénus), Michaël
(Mercure) et Gabriel (Lune).La théologie chrétienne utilisée par l'hermétisme
est marquée par la tradition platonicienne (Denys l'Aréopagite). Selon cette
tradition, les sept archanges sont sept Idées (platoniciennes), c'est-à-dire
sept matrices qui structurent le monde. |
MEMPHIS-MISRAÏM
– HISTOIRE DES PREMIÈRES LOGES FÉMININES ET LEUR
LUTTE POUR L’INDÉPENDANCE -1965 -1981
|
Nicole Pipard
|
Edition Energeia
|
2021
|
L’histoire
du début des Loges féminines de Memphis-Misraïm en France, n’avait
jusqu’alors jamais été abordée en ouvrage. A travers une rétrospective, basée
sur des archives et des témoignages inédits, Nicole Pipard nous présente
justement la naissance dans les années 1960, d’une franc-maçonnerie
égyptienne s’adressant aux femmes. Ces premières Loges, créées d’abord sous
le parrainage de l’Obédience masculine du Rite, souffrirent très vite de
leurs limites imposées, d’autant plus que les Sœurs se trouvaient être en
parfaite osmose avec le courant de l’émancipation des femmes qui agitait la
société de l’époque. L’évolution de ces Loges aboutira nécessairement à la
création d’une structure exclusivement féminine. Cet
ouvrage s’adresse non seulement aux Sœurs et aux Frères de ce Rite, mais
également à tout public intéressé par l’histoire des mouvements initiatiques
; conjointement, c’est donc l’histoire des femmes, de leurs luttes pour faire
valoir leurs droits et leur indépendance dans la société entière, de même que
dans le paysage maçonnique des années 60. A travers notamment le parcours de
l’une d’entre elles, Christiane Bisset – dont Nicole Pipard a été disciple –
nous découvrirons précisément le désir de ces Sœurs et leur combat pour
s’affirmer, s’affranchir, et suivre leurs légitimes chemins, que ce soit face
aux préjugés de l’époque, comme face aux volontés tutélaires, dirigistes, voire
hégémoniques, exercées par la direction masculine de l’Obédience, et en
particulier par Robert Ambelain, Grand-Maître du Rite de Memphis-Misraïm en
France et dans le monde. Ainsi,
la lutte de ces premières Sœurs pour se faire reconnaître et admettre comme
égales sans restriction par leurs Frères initiés, généra diverses
incompréhensions et tensions, et fut même à l’origine de manifestations
d’hostilités, aux proportions parfois surprenantes et inattendues…A l’heure
où les femmes ont légitimement conquis leurs droits à diriger leur propre
destin ; après la disparition des principaux acteurs, et que la page de cette
époque se trouve être définitivement tournée, il était temps de mettre en
lumière les dessous de cette histoire, afin de ne jamais oublier le rôle
fondamental de ces Sœurs pionnières. Ce
livre est une contribution à l’histoire récente des rites égyptiens féminins.
C’est aussi un nécessaire hommage de réparation à deux figures malmenées de
la scène ésotérique, Christiane et Gérard Buisset, Christiane Buisset ayant
été, entre autres, l’infatigable animatrice du Cercle Eliphas Lévi.
L’histoire de ces premières loges féminines de rite maçonnique égyptien fait
partie de l’histoire de l’émancipation féminine au cours du siècle dernier
car les sociétés initiatiques ne furent généralement pas, ne sont pas, à
l’avant-garde des luttes d’émancipation ou d’intégration. Elles suivent, bon an
mal an, les changements sociétaux. C’est sur la base de nombreux documents
que Nicole Pipard présente la mise en place des premières loges féminines au
sein du rite de Memphis-Misraïm et les luttes pour l’indépendance qui en
suivirent. C’est en 1964 que les frères de l’Ordre de Memphis-Misraïm
commencent ce mouvement d’ouverture aux femmes sous la forme de loges
d’adoption. Ce n’est qu’en 1981 qu’une obédience féminine de Memphis-Misraïm,
libérée de la tutelle des frères, verra le jour. En
1965, la loge Hathor est établie, loge d’adoption dont l’action sera
rapidement limitée ce qui engendrera des tensions inévitables avec la tutelle
masculine. Les préjugés sexistes dominent encore dans l’ordre alors que mai
68 bouleverse les rapports femmes-hommes. S’ajoutent des dissensions
personnelles. Dans ce contexte, le combat de ces femmes pour conquérir la
place qui leur était due, apparaît admirable et significatif. Nicole Pipard
rend compte chronologiquement de ces développements, avec ses échecs, ses
frustrations mais aussi ses victoires. Dans cette histoire, elle prend le
temps de présenter Christiane Buisset, son action émancipatrice, son œuvre
ésotérique dans le cadre des rites maçonniques égyptiens et du martinisme, et
le conflit violent avec Robert Ambelain et quelques-uns de ses
collaborateurs, conflit dont Robert Ambelain ne sort pas grandi. Préfacé par Guy
Thieux, cet ouvrage se révèle à la fois au service de l’histoire maçonnique
de la seconde partie du XXème siècle et de l’histoire des luttes d’émancipation
des femmes, ici des sœurs de l’ordre maçonnique. L’ouvrage est complété d’un
texte inédit de Pierre Mariel portant sur les degrés de Perfection. |
MEMPHIS-MISRAÏM - LES HÉRITIERS DE LA
FRANC-MAÇONNERIE ÉGYPTIENNE DE
MEMPHIS-MISRAÏM |
JOSEPH
TSANG MANG KIN |
ÉDITION
AMMOI - ÎLE MAURICE |
2009 |
||
Reprenant brièvement
l’histoire maçonnique, il rappelle comment la Franc-maçonnerie traditionnelle
hermétiste, née en Ecosse à la fin du XVIème siècle, va être repoussée dans
les marges à partir de 1717 par une Franc-maçonnerie moderne surtout
soucieuse de pouvoir politique et de colonialisme. Il synthétise ensuite
l’histoire complexe des rites maçonniques égyptiens, notamment en Angleterre,
Egypte, France et Italie, avant de détailler les récents développements. Le tableau est
sombre. Cependant Joseph Tsang Mang Kin demeure optimiste et esquisse
quelques pistes pour sauver ce rite « gênant mais convoité » dont
celle, intéressante, d’un Réseau International de la Maçonnerie Egyptienne,
RIME, rassemblant conservateurs, chercheurs, femmes et hommes de bonne
volonté, les forces vives du Rite. On peut toujours dire : encore un livre sur ce
rite, certes, mais quel ouvrage ! Pas de concessions, pas de langue de
bois, pas de faux semblants, mais un regard rendu sans doute plus objectif
par l’éloignement de notre vieille Europe et de ses querelles
intestines ; et surtout l’insistance que l’Ordre n’est pas la seule
propriété de la France mais qu’il est international. L’auteur n’hésite pas
dès l’avant-propos, à affirmer la nécessité de changer les grandes
constitutions et les règlements généraux, et de n’avoir que des Souverains
Sanctuaires Nationaux. L’initiation
est une pratique qui remonte à la nuit des temps et qui se transmet
secrètement depuis des siècles, voire des millénaires, pour parvenir jusqu’à
nous, sous la forme de la franc-maçonnerie ésotérique, via l’Ecosse au 16e
siècle et l’Angleterre au 17e siècle, avant la création
« officielle » en 1717 où la coupure est faite avec la vraie
Tradition, jusqu’à ce que le Chevalier de Ramsay, au 18e siècle
rappelle d’où nous somme issus. L’historique
est extrêmement précis, détaillé, documenté, tout en restant sobre. Heurs et
malheurs du rite sont décrits à travers son histoire complexe dans les
différents pays qui l’adoptent. Nous considérons, tour à tour, la maçonnerie
britannique et colonisatrice, l’arrivée en France des rites égyptiens, le
rôle fondamental de Marconis de Nègre, les relations de Memphis et de
Misraïm avec le Grand Orient de France, le manifeste de Georges Warker…Nous
suivons le rite en Italie avec Garibaldi, en Egypte, en Angleterre, en
France, en particulier avec Robert Ambelain qui va « rebâtir
le Temple ». Enfin plus près de nous, l’historien évoque Gérard
Kloppel, Cheickna Sylla, et toutes les turbulences que nombre d’entre
nous ont connues. Mais
Joseph Tsang Mang ne s’en tient pas là : il pose les questions
fondamentales sur les aspects négatifs et positifs du rite. Il le fait avec
une grande honnêteté, mais avec beaucoup d’amour : le souci de rigueur
et de compassion vis-à-vis du Rite est palpable et donne à cet ouvrage une
importance capitale pour la compréhension de ce rite de Memphis-Misraïm
critiqué par beaucoup et convoité par beaucoup, souvent les mêmes d’ailleurs.
Son essor passera obligatoirement par une réconciliation avec le courant
italien, héritier d’Hermès et de Cagliostro, tout autant
régulier et légitime que le courant garibaldien. Le
Grand Orient de France a été mal inspiré en voulant s’emparer des rites de
Memphis, de Misraïm et de Memphis-Misraïm, car il ne peut fonder ses
prétentions sur aucun argument d’ordre historique, juridique, initiatique ou
ésotérique, n’ayant pas valablement reçu les Arcana Arcanorum. Un
livre qui dérange, mais, met les pendules à l’heure. |
MEMPHIS-MISRAÏM - notes
historiques sur le rite ancien et primitif de memphis - misraïm |
Jean bricaud |
Edition Arqa |
2007 |
Pour
Jean BRICAUD : « Le rite de Memphis-Misraïm
ne peut convenir qu’à un nombre très restreint d’individus. Ils se recrutent
principalement parmi les étudiants de l’Occultisme et de l’Hermétisme,
lesquels, du fait de leurs études, sont plus aptes que les autres à
comprendre les secrets maçonniques réels ; ainsi que parmi les Maçons
studieux qui ne se contentent pas de savoir-faire certains signes ou
d’apprendre la prononciation de certains mots dont ils ignorent le sens, mais
sont désireux de remonter jusqu’à la source réelle de nos institutions et
d’étudier la partie occulte et transcendante de la Maçonnerie. » Denis
Labouré en initié féru de ces sciences occultes supérieures que sont
l’Alchimie, l’Astrologie et la Théurgie, nous propose dans une préface
lumineuse un éclairage pertinent de ce court texte datant de 1933 pour sa
première édition. Cet
opuscule devenu fort rare et conservé seulement en bibliothèques privées
méritait amplement une nouvelle présentation afin de donner au chercheur de
vérité certains repères authentiques et, en quelques dates, une vue
d’ensemble concernant ce Rite. |
MEMPHIS-MISRAÏM - SECRETS DE LA FRANC-MAÇONNERIE ÉGYPTIENNE |
Denis Labouré |
Edition Chariot d’Or |
2002 |
||
Le présent ouvrage est le fruit de recherches laborieuses et approfondies, tant sur le plan historique que doctrinal, l’auteur, ésotériste réputé, se montre un expert des rites maçonniques en général et égyptiens en particulier. Ses
recherches patientes et minutieuses lui permettent de reconstituer l’histoire
du rite de Misraïm avec clarté et précision. Un rite dont la branche de
Venise est toujours active au sein du rite Oriental Ancien et Primitif de Memphis
et Misraïm, sous l’égide du Souverain Grand Sanctuaire Adriatique. L’auteur
met en évidence les points fondamentaux de la Haute Maçonnerie égyptienne de
Cagliostro. L’action de ce dernier a contribué à élever l’esprit de la
franc-maçonnerie en général, et celle des rites égyptiens en particulier. Le
rite de Misraïm de Naples et la branche de Venise en restent imprégnés. Ces
milieux connaissent l’influence de Cagliostro sur
les Arcana Arcanorum du rite de Misraïm. En lisant les catéchismes de
Cagliostro, nous découvrons une impressionnante vision hermétique, et donc
alchimique. Elle infuse en nous un sens du sacré et nous fait pénétrer dans
les mondes réellement spirituels. L’auteur
par les documents qu’il rassemble, montre que les rites maçonniques égyptiens
traduisent une unité doctrinale qui garantit leur valeur et leur
authenticité. Le
monde de l’ésotérisme a toujours oscillé entre deux attitudes : la divulgation
et l’occultation des secrets. L’auteur donne l’impression de divulguer car il
ôte un voile, mais derrière ce voile s’en trouve un autre. Une fois lues les
pages sur les Arcana Arcanorum, le lecteur pensera « Je connais enfin le
secret des secrets ! ». Mais très vite, il prendra conscience qu’il
sait sans connaitre. Le secret n’a pas été brisé, confronté à l’ineffable,
peut-il en être autrement ? Au sommaire de cet excellent livre de 380 pages : Une excellente préface de Robert Amadou et un avant-propos de
Remi Boyer sur le défi maçonnique égyptien Histoire de la franc-maçonnerie égyptienne : les rites
maçonniques égyptiens Cagliostro et la Haute maçonnerie égyptienne. Cagliostro
devant ses juges, les pratiques et les commentaires du catéchisme d’apprenti Les Arcana Arcanorum. Que sont les Arcana Arcanorum ? –
Le cahier du rite de Misraïm - Les quatre monographies - Les instructions de la loge Ankh avec divulgations des trois
catéchismes d’apprenti, de compagnon et de maître. Les quatre corps de l’homme. Les plus belles prières des rites maçonniques égyptiens. Les rituels de Cagliostro pour les loges masculines et
féminines. Rite de l’Etoile Flamboyante |
MEMPHIS
MISRAÏM – PAR-DELĀ LES SYCOMORES
DES TEMPLES DE MEMPHIS
|
Pierre-Léon d’Orbais
|
Edition CRS-Liber Faber
|
2018
|
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Pierre-Léon d’Orbais propose.
Il offre au lecteur une matière à travailler en toute liberté afin de
réaliser par lui-même et d’acquérir, s’il le souhaite, les qualifications
nécessaires pour entreprendre la quête. C’est donc ce qui manque généralement
dans les écoles dites initiatiques, maçonniques ou non, une véritable
propédeutique, base sur laquelle la démarche initiatique peut se déployer
favorablement, que nous trouvons dans ces pages. Rappelons qu’après une
véritable propédeutique, il n’y a rien à faire, la voie, née au cœur du
silence, se déploie d’elle-même. La structuration de
l’ouvrage, la clarté des écrits permettent au lecteur de s’approprier un
ensemble remarquable composé d’éléments traditionnels et de détours aussi
originaux qu’adéquats. Ainsi Pierre-Léon d’Orbais aborde le sujet des quatre
éléments, des quatre éthers, de l’homme quaternaire, des tempéraments de
l’homme, des ternaires, des vertus des principes alchimiques, du processus de
relèvement en trois degrés de la Franc-maçonnerie… Il nous entraîne également
chez Goethe, chez Alain de Lille ou nous fait visiter la Cathédrale de
Chartres. L’alchimie tient une
place essentielle dans cet ouvrage. Pierre-Léon d’Orbais met en garde aussi
bien contre les faiseurs d’or que contre ceux, de plus en plus nombreux, qui
sous couvert d’alchimie, ne font que se mettre en avant alors que la
discrétion reste indispensable, aujourd’hui comme hier. Conscient du parergon,
il insiste sur les qualifications requises pour aborder l’ergon.
« L’alchimie est un art de rédemption, un art d’amour qui vise à séparer
le pur de l’impur, qui accepte l’impur, l’affronte et le transforme,
l’utilise pour parvenir à la lumière. Libérer l’esprit ensorcelé dans la
matière, le réveiller du tombeau de la forme extérieure, c’est là une image
de l’homme en quête de l’esprit. L’alchimiste aspire aux plans supérieurs.
Nous sommes loin de la convoitise des faiseurs d’or, loin des cénacles
initiatiques où de prétendus alchimistes imbus d’eux-mêmes s’offrent en
spectacle en se prévalant du peu de connaissances qu’ils ont, en profitant
d’âmes sincères. » A la triple chute de
l’humanité, répond une triple « résurrection » qui se dessine dans
les processus alchimiques portés par les grades bleus : le processus Sel
du degré d’Apprenti, le processus Mercure du degré de Compagnon, le
processus Soufre du degré de Maître : L’homme issu de la Chute
est une forme composite du petit moi chaotique. En se libérant du
mental sclérosé, la pensée est rendue vivante. Sa beauté et sa clarté
cristalline la rendent apte à se saisir de l’essence idéelle du monde.
L’illumination de l’intelligence, la métamorphose de la pensée en
compréhension, c’est le processus Sel. La purification du sentiment
libère la sphère affective de sa dimension subjective et passionnelle. La
mutation de la sensibilité, porteuse d’un élan profond vers la connaissance
et d’un embrasement pour la vérité, orientant vers la sagesse.
C’est ce que nous avons nommé processus Mercure. Enfin, par une
purification de la sphère morale, la volonté spiritualisée se
libère de la mécanique inconsciente des désirs accidentels. Ce processus dans
lequel la force de conscience issue du Moi irradie chaleureusement le
monde, nous l’avons appelé processus Soufre. » Ce livre,
indispensable, évoque au final, de manière nécessairement voilée, les voies
du corps de gloire à travers les trois temps, des épines, des roses, et des
lys. |
MEMPHIS MISRAÏM – UNE VOIE D’ḖVEIL ? ENQUÊTE SUR LA FRANC-MAÇONNERIE
ḖGYPTIENNE |
Michel Jarrige |
Edition Lullu.com |
2013 |
Ouvrage de 104 pages,
comprenant 11 figures, format 15x21. Il s'agit d'une enquête sur le Rite
maçonnique de Memphis-Misraïm sous forme de multiples questions ordonnées en
huit séries thématiques : 1. Ses divisions récurrentes sont-elles endémiques
? 2. Filiation valide ou bien pure chimère ? 3. Son étonnante pyramide en 99
grades, est-ce bien sérieux ? 4. Les Arcana Arcanorum : réalité ou mirage ?
5. Occultisme ou spiritualité ? 6. Tradition égyptosophique ou égyptomanie de
circonstance ? 7. Quelle place dans le paysage maçonnique ? 8. Authentiques
Illuminés ou simples allumés ? Une
copieuse bibliographie et trois documents en annexe viennent compléter ce
livre. A noter enfin que si la franc-maçonnerie se réclame d'une origine
européenne, le Rite de Memphis-Misraïm présente la particularité de
revendiquer hautement ses racines africaines L’influence de l’Egypte antique sur la Franc-maçonnerie à
de nombreuses et diverses sources: les écrits des anciens auteurs grecs et
romains, les traités astrologiques, magiques, kabbalistiques, gnostiques et
alchimiques qui fleurirent au moyen-âge (« Corpus hermeticum » de
Marsile Ficin en 1450), et qui furent longuement commentés au cours du seizième
et dix-septième siècle par les hermétistes ; puis sont intervenues
la campagne d’Italie de Napoléon et la découverte de la stèle bilingue
de Rosette par Jean-François Champollion, découverte qui permit de donner vie
au monde de l’Egypte antique en accédant aux écrits authentiques et en
restituant sa grammaire et sa langue. L’initiation maçonnique et, tout particulièrement les
épreuves par les quatre éléments, seraient en grande partie inspirées par
celle pratiquées par les Esséniens, eux-mêmes ayant vraisemblablement
emprunté aux prêtres de l’ancienne religion, aux courants judaïques
d’Alexandrie et aux gnostiques. La sagesse d’Egypte fut ainsi transmise en
orient, traduite et commentée par les philosophes grecs, puis par les
philosophes arabes, recueillie par les chevaliers chrétiens, transmise aux
Rose-Croix et enfin à la franc-maçonnerie opérative. La survivance des symboles hérités de la terre du Sphinx
dans le temple maçonnique est évidente: le culte de la Lumière solaire que
nous retrouvons en permanence dans nos rituels, la figure d’un œil d’où
partent trois rayons (l’œil d’Osiris, père de la Lumière) qui correspond au
delta lumineux, les tabliers, sautoirs et bijoux, la canne du maître des
cérémonies, la voûte étoilée, la pierre cubique (statue cube du scribe), le
cabinet de réflexion reflet moderne des cryptes des mystères d’Isis et
d’Osiris Oscar Wirth rapporte que la veuve dont les maçons se disent fils est
Isis, mère universelle, en tant que personnification de la nature, qu’Isis
serait l’équerre mesurant l’épais et Osiris le compas mesurant le subtil, et
que la légende d’Osiris trahi par son frère Seth et vengé par son descendant
Horus aurait inspiré le mythe d’Hiram. L’un des premiers rites égyptiens de la franc-maçonnerie
fut l’Ordre des Architectes ou Frères Africains (africains=égyptiens) ;
il fut créé à Berlin, vers 1767, sous les auspices de Frédéric II Le Grand, à
partir du livre « Crata Repoa » (forces souterraines) qui est
inspiré des textes antiques évoquant l’initiation de l’Egypte antique. Ce
rite est organisé en 7 classes et fut pratiqué en Allemagne jusqu’en 1806. Il
fut introduit en France en 1770 avec une structure composée de onze grades
regroupés en triade (Osiris, Isis, Horus) et dont les appellations sont
directement reliées à l’Egypte antique (Ex. : « initié aux secrets
égyptiens », « Maître des secrets égyptiens », « disciple
des égyptiens », « Porte de la mort »). Ce rite permettait de
révéler les secrets de l’antique Egypte avec un aperçu sur l’alchimie, l’art
de décomposer les substances et de combiner les métaux. De la rencontre de l’art sacerdotal avec l’art royal sont
nés les degrés hermétiques qui ont marqué singulièrement le mouvement rosicrucien
du XVIIe et XVIIIe, puis les divers rites maçonniques et, tout
particulièrement certains hauts grades écossais. C’est ainsi que la
« Societatis rosae et aurea crucis » (Société de la Rose et de la
Croix d’Or) fut créée vers 1756 à Francfort, inspiré du récit
mystico-hermétique : les « noces chimiques de Christian
Rosencreutz. Au sein de ce rite, un système de neuf grades hermétiques virent
le jour (junior, théoricien, praticien, philosophe, adepte mineur, adepte
majeur, magister, mages). Ces degrés se retrouvent dans diverses maçonneries
égyptiennes. Un autre rite égyptien fut créé par Cagliostro vers
1780 ; il se nommait « la haute maçonnerie égyptienne pour l’Orient
et l’Occident », avec pour Père Enoch et Elie. L’allusion à l’alchimie,
à la magie et à l’astrologie y est constante ; pour être initié il
fallait avoir la maîtrise des degrés écossais symboliques ; ce rite
comportait une Loge d’adoption. Le caractère égyptien donné aux travaux de la
Loge « la sagesse triomphante » se rapprochait de l’église
chrétienne copte et employait un système qui rappelle celui des « Elus
Cohen » de Martinez de Pasqually (conduire à la régénération corporelle
et spirituelle) ; la plupart des dénominations des grades avait une
forte connotation égyptienne. Le rite des « Parfaits initiés
d’Egypte » fut fondé en 1785 à Lyon par Eteilla, anagramme d’Aliette,
révélateur des secrets numériques du tarot qu’il nomme le « Livre de
Thot » Ce rite s’éteignit rapidement à la fin du siècle. Si le rite de « Misraïm » a été créé en Italie
(à Venise) en 1788, par un groupe de sociniens (secte protestante) qui
demanda une patente à Cagliostro de passage à Trente (tout en
créant leur propre système avec 90 degrés) , c’est Gad Bédarride qui le
créa au début du XVIIIe; il fut introduit en France, entre 1810 et 1813, par
ses trois fils dont Marc Bédarride qui en fut le premier Grand
Conservateur ,. D’après ce rite dont de nombreux grades proviennent de
ceux du REAA, Adam en aurait été le premier possesseur. En 1816, le suprême
conseil du REAA le condamna, et fut dissout en 1816 mais la majorité des
frères refusèrent de se faire reconnaître par le Grand Orient. Ragon claqua
alors sa porte, n’ayant pu recevoir les grades terminaux du 88è au
90è. ; en 1822, Ragon qui travaillait au ministère de l’intérieur et qui
avait rejoint le Grand Orient, commenta le rite en indiquant que ce rite
comportait de nombreux points communs avec le REAA bien qu’il ait 90 degrés
et que c’est à partir du 67è qu’il montre sa spécificité judaïque. Il tomba
dans la clandestinité pendant 18 ans, est restauré en 1838, re-dissout en
1841 et sorti de nouveau de sa clandestinité en 1853. Il s’est uni au grand
Orient en 1862, sur décision de l’Empereur Napoléon III. Pour Robert
Ambelain, ce rite serait né de la fusion de divers courants maçonniques
autour d’une survivance gnostico-hermétique, associée à la Franc-maçonnerie
que Gérard de Nerval rencontra. Si, en 1816, les deux rites Memphis et Misraïm ont le même
Grand Maître, c’est en 1881 qu’ils proclamèrent comme Grand Hiérophante ad
vitam, pour le monde entier, Guiseppe Garibaldi, mais ce n’est qu’en 1899 que
leur fusion s’opéra |
michel garder
soldat, rḖsistant & franc-maçon de tradition |
Félix bonafé & delbert |
POUR
COMPTE |
1994 |
La
vie profane et spirituelle de ce grand Franc-maçon venue de Russie et qui fut
un exemple. |
miscellanÉes traditionnelles &
maçonniques |
J.P.
berthelon |
Edition
TECHNI-PLIS |
1979 |
|||
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MONDET - LA
MAÎTRISE PARFAITE. Etude des degrés du 4e
au 14 e degré du R.E.A.A |
Jean
Claude MONDET |
EDITION
DU ROCHER |
2009 |
Le
système des hauts grades maçonniques nommé « Parfaite
Maîtrise » ou « Perfection »,
élaboré en divers Orients et en particulier ceux de Bordeaux et de Paris au
cours des années 1740 et 1750, fut définitivement mis en ordre à Paris vers
1760. Incorporé au Rite de Perfection en 25 degrés, le système fut repris en
1801 par le Rite Ecossais Ancien et Accepté dont il constitue les degrés
allant du 4e au 14e. De
nos jours cet ensemble, d’une grande richesse et extrêmement cohérent, est
pratiqué avec des variantes dans les loges de Perfection des différentes
Juridictions du Rite. Il est étudié ici degré par degré, à partir des données
figurant dans la littérature ouvert à tous : commentaires, tuileurs
divers, rituels du Rite de Perfection. Pour chaque degré, l’auteur
donne sa lecture de la légende et des rituels, étudie les attributs du
titulaire, ainsi que les autres symboles du grade, et termine par quelques
réflexions sur le sens général et particulier qu’il y trouve. Cet
ouvrage propose ainsi une vaste réflexion conduisant, dans une démarche
intime, de la « Maîtrise symbolique » du troisième degré à la « Maîtrise
Parfaite » du quatorzième,
étant bien entendu, qu’en la matière, il y a autant de chemins que de
pratiquants. Il ne s’agit par conséquent que d’ouvrir la voie à la réflexion
individuelle du lecteur. Est développé dans cet ouvrage : Maître secret (4e), de l’équerre au
compas, le serment, la clé d’ivoire, Z et Ziza, le laurier et
l’olivier, le sceau, Ordo ab Chao, le Devoir, la parole perdue. Maître parfait (5e), la légende et
les attributs du grade. Secrétaire intime (6e),
réflexions sur le grade. Prévôt et Juge (7e),
légende et réflexions de ce grade. Intendant des
bâtiments (8e). Maître élu des neufs (9e). Illustre Elu des quinze (10e). Sublime
Chevalier Elu (11e). Grand Maître Architecte (12e). Chevalier de
Royal Arche (13e), la
légende d’Hénoch, la triple initiation, la légende des trois mages, les
quatre mondes. Grand Elu de la Voûte sacrée,
parfait et sublime maçon (14e), la légende et les
attributs. Est abordé également le discours de Ramsay, Etienne Morin et sa
patente, les loges écossaises. |
MONDET - DU CHEVALIER D’ORIENT
AU CHEVALIER KADOSCH. Etude du
15e au 30e degré du R.E.A.A |
Jean
Claude MONDET |
DU
ROCHER |
2009 |
Ce
livre couronne l’étude du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Il décrit
les degrés du 15e au 30e, et donne aussi des
indications sur les trois derniers. Il trace ainsi une fresque comprenant des
grades aussi prestigieux et significatifs que le superbe Chevalier
d’Orient, le merveilleux Chevalier
Rose+Croix, l’ésotérique Chevalier du
soleil, le controversé Chevalier
Kadosch, ainsi que, dans une moindre mesure, le très initiatique Prince du Royal Secret. Les autres degrés ne
sont pas négligés pour autant et font l’objet d’une étude spécifique, qu’ils
proviennent du Rite de Perfection en 25 degrés, de celui de Charleston en 33
degrés ou d’un autre système. Le
cycle maçonnique de la construction du Temple de Salomon s’est achevé au 14e
degré. Le Rite aborde à présent de nouveaux thèmes dont cet ouvrage souhaite
révéler l’apport. Des passages sont ainsi consacrés à la Chevalerie, à
la Rose+Croix, à l’Alchimie, à l’épopée biblique
et au Christ. Il évoque également la situation confuse des hauts
grades en France à la fin du XVIIIe siècle, la naissance et la propagation du
Rite de Perfection à la même époque aux Antilles et en Amérique, puis la
création du R.E.A.A en 33 degrés et la naissance du premier Suprême Conseil à Charleston en 1802. L’ensemble
se réfère, dans la mesure du possible, à l’esprit des rituels du XVIIIe siècle,
et tente de gommer les interprétations parfois contestées des XIXe et XXe
siècle. Il s’adresse donc aux pratiquants du Rite quelle que soit leur
juridiction. Il faut toutefois avouer, comme dans le cas du volume consacré
aux degrés de Perfection, que la tâche a été grandement facilitée par le
retour aux sources effectué à la fin du XXe siècle par le Suprême Conseil de
France. L’auteur développe les thèmes suivants : |
MONTMORENCY-LUXEMBOURG et son
temps FONDATEUR DU GRAND ORIENT DE FRANCE |
ROBERT
KALBACH |
Edition
DERVY |
2009 |
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Pour
saisir les événements qui vont suivre et tenter de comprendre le comportement
souvent choquant de celui qui deviendra Philippe-Egalité Grand Maître des
francs-maçons il est nécessaire de procéder à un constat de l’état de la
France prérévolutionnaire des années 1770. Le renouveau démographique permet une
population de près de vingt-huit millions d’habitants, nous hissant au
premier rang de l’Europe. Par comparaison la Russie immense n’en a que
vingt-trois, l’Espagne onze et l’Angleterre neuf. Les « jeunes », ceux qui
auront vingt ans en 1789 ont décuplé. L’espérance de vie passe enfin à vingt-huit ans. La population est à
85% rurale. Cela n’empêche pas le développement de grandes villes. Lyon
dépasse les 120 000 habitants, Marseille 100 000, Bordeaux 70 000. Metz,
Nîmes, Strasbourg, Orléans, Amiens oscillent entre 50 000 et 35 000 âmes.
Quant à Paris, c’est une population
de 600 000 personnes qui en fait une mégapole pour le temps, seulement
dépassée par Londres avec près de 800 000 londoniens. Paris est le centre du
monde civilisé tant littéraire que scientifique. Un réseau de trente-deux
académies provinciales qui communiquent entre elle permet de commenter et de
diffuser les plus récentes découvertes et souvent les idées les plus
novatrices. L’économie
du pays reste terriblement fragile après la faillite du système Law. Une
mauvaise récolte qui fait flamber le prix du pain et paralyse l’activité,
peut générer un « mouvement social ». La fiscalité reste « un labyrinthe
inextricable » dans lequel les historiens actuels se perdent encore. La seule
certitude est qu’elle demeure, malgré les efforts réels de quelques
financiers, pesante, inefficace et surtout effroyablement injuste. L’état, le
roi donc, vivait du rapport d’impôts directs et indirects. Pour simplifier
considérons que la plupart des taxes directes sont acquittées par les
roturiers. La noblesse paye « l’impôt du sang » en se battant pour le pays et
en levant des troupes. Le clergé considère que, chargé de l’éducation et de
la charité publique il n’a pas à être imposé. L’Eglise condescend à une
participation volontaire, purement bénévole le « don gratuit » qu’elle
acquitte tous les trois ans et encore non sans discuter. Les taxes
indirectes, dont la perception est cédée à des compagnies privées sont encore
plus mal perçues. Dans ce que nous pourrions appeler le domaine de la culture
il nous faut constater que tout bouge. Si dans les années 1685 seulement 29%
des hommes et 14% des femmes savent lire le taux passe à 47% et 27% un siècle
plus tard. La
grande évolution dite philosophique est le passage au développement d’idées
modernes en opposition à la coutume et à la tradition. Les « Lumières »
viennent bouleverser une société qui vénérait tout ce qui était ancien « du
seul fait de son origine immémoriale. » Les idées directrices sont : - croyance en un progrès infini des sciences et de
l’humanité, faisant reculer les ténèbres de l’ignorance, - confiance en l’observation et l’expérience, - aspiration au bonheur individuel, - souci d’un nouveau système éducatif pour les
enfants (Rousseau, Mme de Genlis), - apologie de la raison contre la foi et la
révélation biblique, - lutte contre la « superstition » de la religion,
surtout catholique, - appel à la tolérance contre le « fanatisme » de
l’Eglise, - régénération de la société. Il est impératif de réaliser que dans son ensemble
l’audience des Lumières reste limitée. La province rurale et la classe
paysanne (plus de 85% de la population) restent fidèles à l’Eglise. La
pratique religieuse est assidue pour 98% des habitants du royaume. Ces idées
ne prendront un sens prémonitoire qu’à posteriori. Il ne faut pas oublier que
si Voltaire récuse la monarchie de droit divin, il reste partisan de la
monarchie absolue. Il soutiendra, à la différence du duc de Chartres, le «
coup d’Etat » de Maupeou. N’oublions pas que le mot absolutisme n’a été forgé
qu’en 1797, huit ans après la disparition de l’Ancien Régime. Nous entrons
maintenant dans la franc-maçonnerie moderne. Louis Philippe Joseph d’Orléans n’est à sa naissance le 13 avril 1747,
au château de Saint- Cloud que duc de Montpensier. Il est surtout prince du
sang. Arrière-petit-fils du Régent, il descend par sa mère d’une fille de
Louis XIV et de Madame de Montespan Mademoiselle de Blois. Comme nombre de
ses devanciers il fait très tôt preuve d’un goût prononcé pour la carrière
militaire récompensé par une charge de colonel du régiment de
Chartres-Infanterie en mars 1752, il n’a pas encore cinq ans. Nous devons préciser que le décès de son
grand-père vient de faire de lui le nouveau duc de Chartres. Il poursuit sa fabuleuse carrière en devenant colonel
de Chartres-Cavalerie en 1764. Il épouse, le 5 avril 1769 à Versailles,
Louise Marie Adélaïde de Bourbon-Penthièvre, petite-fille du comte de
Toulouse lui-même bâtard légitimé de Louis XIV et de Madame de Montespan, qui
reçoit le fabuleux héritage du duc de Penthièvre. Sa fortune alliée à celle
de sa femme fait de lui un des princes les plus riches du royaume. Au cours
de ses noces il scandalise les vieux courtisans par son mépris pour
l’étiquette. Il allie les opinions philosophiques du XVIII° siècle aux mœurs
dissolues de la Régence. Son opposition au chancelier Maupeou lui vaut d’être
exilé dans ses terres par Louis XV ce qui ne l’empêche pas, grâce à l’appui
du duc de Montmorency-Luxembourg de succéder en juin 1771 au duc d’Antin
d’autant que son attitude frondeuse attire la sympathie de nombre de Grands. Après la grande
maîtrise du comte de Clermont c’est de nouveau un prince du sang, mieux
encore ; c’est le premier prince du sang qui devient Grand Maître. A
l’avènement de Louis XVI Chartres reparaît à la cour. Bientôt la jeune
Marie-Antoinette le prend en aversion puis le déteste ce qui ne l’affecte pas
mais va le gêner. Il espère que son beau-père, le duc de Penthièvre,
sollicite pour lui la survivance de sa charge de grand amiral de France, il se
prépare en embrassant une carrière d’officier de marine. Il embarque donc sur le vaisseau l’Alexandre comme
garde-marine (enseigne) en 1772. En 1776 il est promu lieutenant général des
armées navales (contre-amiral, chef d’escadre).Il embarque alors sur le
Saint-Esprit Le 27 juillet 1778 lors de la bataille au large d’Ouessant il
fait preuve de courage et se montre fin manœuvrier mais les navires anglais
parviennent à s’échapper. Ce demi-succès lui attirera l’estime des uns et les
reproches des autres. Il poursuit sa carrière d’officier de marine mais son
beau-père est persuadé que Chartres veut le dépouiller de sa charge de grand
amiral. Il écrit alors, dans un souci d’apaisement, à Louis XVI qu’il renonce
à sa carrière sur les mers tout en le priant de créer pour lui une charge de
colonel général des hussards et des Troupes légères le 18 novembre 1778.
Cette fonction est purement honorifique Le roi accepte et met fin ainsi à sa
carrière militaire. Profondément froissé il cesse alors de paraître à la cour puis part
pour l’Angleterre. Comme Voltaire il s’éprend de ce pays et de ses mœurs. Il
se lie avec le prince de Galles, futur George IV, encore plus libertin que
lui. A son retour en France il introduit la mode des courses de chevaux et
celle de la simplicité des vêtements. Il n’y a de fortune qui, quand son possesseur
s’applique, n’arrive à disparaître et sur ce point le duc de Chartres s’est
considérablement appliqué. Un train de maison plus que dispendieux, un goût
prononcé pour les collections les plus onéreuses, une prodigalité sans égale,
une inadaptation chronique pour la gestion ont raison de la plus grande
partie de son patrimoine. A la mort de son père en 1785 il hérite le titre de
duc d’Orléans. La succession grevée de nombreuses dettes et les spéculations
immobilières ne le lui permettent de retrouver sa fortune d’antan. Même la
construction des galeries du Palais-Royal très fructueuse au point de vue
pécuniaire n’y suffit pas, tant sa prodigalité et sa générosité, à des fins
politiques, sont grandes La cour s’en indigne plus par jalousie et pour
plaire à la reine que par sens de la probité.
En 1787 Chartres maintenant Orléans
devient membre de l’Assemblée des notables. Il en profite pour interpeller,
lors du lit de justice du 19 novembre, le roi. Il lui déclare que le droit de
voter des impôts n’appartient qu’aux états généraux. Il est aussitôt exilé,
le 21 novembre, dans sa terre de Villers-Cotterêts. Il n’en revient le 23
mars 1788 exactement dans les mêmes dispositions. Comme s’annoncent les états
généraux il se fait nommer par la noblesse de trois « circonscriptions »,
Paris, Villers-Cotterêts et Crépy-en-Valois. Il choisit cette dernière car
c’est celle qui demande le plus de réformes. Le 4 mai, à Versailles, une
procession précède l’ouverture des états généraux. Belle occasion pour
Orléans de provoquer le régime. Il défile avec le tiers-état. La foule
l’acclame. La reine manque de s’évanouir de colère. Il souhaite que les trois
ordres soient alliés en une chambre unique et, suivi de 46 députés de la
noblesse il se réunit le 25 juin au tiers qui vient de se constituer en
Assemblée nationale. Le peuple promène son buste en triomphe ce qui est
particulièrement apprécié par la reine ! Les jardins du Palais-Royal où se réunissent les
orateurs populaires, deviennent un centre d’agitation. Cette agitation est
soutenue sinon orchestrée par un nouvel agent du duc d’Orléans. Cet officier
d’artillerie, de petite noblesse récente, à l’avancement digne de la marche
d’un escargot (il restera capitaine 17 ans) partage les idées du prince et se
met à son service en 1788, après avoir quitté l’armée. Il excelle dans
l’invention et l’organisation de ce que nous appellerions actuellement les
coups tordus. Il est franc-maçon. Il participe activement à l’élaboration de
la marche sur Versailles du peuple de Paris les 5 et 6 octobre, rédige avec
Brissot la pétition à l’origine de la fusillade du Champ de Mars et j’en
passe ! La postérité reconnaît en lui l’homme de lettre plus que le politique
ou le militaire puisqu’il se nomme Pierre Choderlos de Laclos, auteur des
Liaisons dangereuses. Dans les premiers temps de la Révolution, le duc d’Orléans se trouve
incontestablement à la tête d’un parti qui ne recule devant rien pour lui
faciliter l’accès au trône. Sa haine pour Marie- Antoinette et pour la cour
est réelle. Il rencontre Mirabeau qui cherche un prétendant pour personnifier
la révolte. Ce dernier est déçu de la rencontre. Lamartine rapporte qu’il
s’écrie : »Ce jean-foutre ne mérite pas la peine qu’on se donne pour lui. »
Il poursuit son escalade
révolutionnaire. Membre du club des Jacobins, il est élu député à la
Convention nationale et doit changer de nom et choisit, avec déplaisir, celui
de Philippe Egalité. Sous la pression de la Montagne il vote la mort de Louis
XVI, cette lâcheté dégoûte jusqu’à Robespierre qui s’exclame : » Il était le
seul qui pouvait se permettre de ne pas voter la mort » Il n’est pas à un
reniement près d’autant qu’il lui reste à renier la Franc-maçonnerie. Il ne
va pas tarder à le faire. Les événements qui troublent le royaume depuis
1789 ne peuvent pas épargner la franc-maçonnerie. Les esprits sont
troublés et le trouble augmente avec le temps. Fidèles au roi qui règne
encore les maçons font des dons à l’Assemblée nationale pour aider la patrie.
Mais dès 1790, le Grand Orient se demande si « pendant que tout respire
l’égalité, pendant qu’on se plaît à en répandre les principes, la Maçonnerie
n’aurait pas à se plaindre d’être négligée ». Les dettes du G. O.
s’aggravent. Les loges oublient l’engagement solennel de subvenir à ses
besoins. En 1792 la correspondance entre le G. O. et ses loges se ralentit.
Dans une circulaire du 24 janvier 1793 où figure encore le sceau orné des
trois fleurs de lys alors que le roi a été guillotiné le 21, l’Ordre demande
à ses membres de conserver les rites, les documents dont ils sont
dépositaires et de ne pas livrer à l’abandon leurs archives. On sent à ce moment, dans les quelques
ateliers qui subsistent, la différence qu’il existe maintenant entre les
frères roturiers et les frères aristocrates, surtout dans les loges
militaires. Le duc de Montmorency-Luxembourg a émigré dès le 15 juillet 1789
et mourra au Portugal, dans son lit. Il est remplacé à la direction de
l’ordre par le président de la Chambre d’Administration, Tassin de l’Etang
guillotiné avec son frère, maçon comme lui le 3 mai 1794. Le duc d’Orléans,
toujours Grand Maître en titre ne se manifeste pas depuis longtemps. Découvrons maintenant sa véritable « histoire
maçonnique ».Cette histoire pourrait se nommer « Les Talents Gâchés ». Comme nous l’avons vu tout sourit au jeune
duc de Montpensier devenu duc de Chartres en 1752. Le schisme de 1758,
l’interdiction de 1767 rendent obligatoire une réaction que seule la
disparition du Grand Maître autorise car jusqu’en 1814 il est élu à vie.
C’est là que nous voyons apparaître le duc de Montmorency-Luxembourg.
Anne-Charles-Sigismond de Montmorency, marquis de Royan, duc d’Olonne, de
Châtillon-sur-Loing, duc de Piney-Luxembourg, premier baron chrétien de
France, pair du royaume, maréchal de camp. Il est né en 1737 et noblesse oblige entame en 1748, il a 11 ans, une
carrière militaire comme lieutenant en second qu’il terminera en 1780 à 43
ans comme maréchal de camp. Si son goût personnel ne le porte pas vers cette
activité il sait s’adapter. Séduit par les « Lumières » et par les
philosophes il se fait accorder par la Grande Loge de France les patentes
nécessaires à la constitution d’une loge dans son régiment du Hainaut,
Saint-Jean de Montmorency-Luxembourg. Il y est initié le 12 juin 1762 et en
prend la maîtrise. Il y passe la vie heureuse des ateliers de province, loin
des Assemblées de Paris. Il n’a d’autre titre maçonnique que Maître de Loge ;
mais il n’a aucune difficulté pour approcher le comte de Clermont dont il
partage le rang et les idées politiques d’opposition au gouvernement de Louis
XV. L’un et l’autre souhaitent plus de rigueur dans le recrutement des
frères. L’histoire imparfaite de la fondation du Grand
Orient n’a pas pu établir son degré de connivence avec Clermont dans leur
désir de sauver la Grande Loge de l’anarchie. Clermont l’a-t-il chargé
d’initier et de former Louis Philippe d’Orléans ? On ne sait. Toujours est-il
qu’il est élu Administrateur spécial le 24 juin 1771 et le restera malgré ses
démissions refusées de 1784 et 1788 jusqu’à son émigration le 15 juillet
1789. Il recompose lui-même sa loge de Saint-Jean de Montmorency-Luxembourg
avec des frères qui, en août 1773, fournirent la majorité des grands
Officiers et Officiers d’honneur du Grand Orient. Il a sa garde rapprochée,
il peut alors construire. Il va s’y employer sans conflit majeur avec le
futur Grand Maître qui affiche un désintérêt croissant pour la Haute
administration du G :. O :. . Dès son élection le 24 juin 1771, huit jours après
le décès du comte de Clermont le duc de Chartres ne montre qu’un intérêt
frileux pour son mandat qui, rappelons-le était à cette époque ad vitam. La
cérémonie d’installation est prévue pour fin novembre de la même année ; mais
le duc ne signe le procès-verbal d’acceptation que le 5 avril 1772. Son
élection n’est confirmée par l’ensemble des députés des loges de Paris et de
province que le 8 mars 1773. Le duc est installé le 22 octobre. Pour être
impartial il faut bien dire que ces retards ne sont pas dus qu’au «
tempérament velléitaire et versatile » de Son Altesse car, comme les autres
princes du sang qui s’étaient opposés à la ’’réforme Maupeou’’, il lui était
interdit de se présenter à la cour et la défense n’est levée que fin décembre
1772. Les statuts font du
poste de Grand Maître une charge plus honorifique qu’active. Tout est fait en
son nom, il préside les assemblées et nomme les Officiers d’honneur. Le
pouvoir effectif est détenu par l’Administrateur, le duc de Luxembourg. Il a
pour les affaires maçonniques un secrétaire particulier dont le plus fort du
travail est d’obtenir et de transmettre le mot de semestre réservé aux seuls
maçons réguliers. Nous ne trouvons à ce poste que des militaires issus des
hussards. Il a aussi ses loges particulières, une au Palais-Royal, fief des
Orléans. Elle fonctionne en 1772. Sa loge officielle est Saint-Jean de
Chartres à l’orient de Monceau qui prend rang du 20 décembre 1773. C’est sous son mandat que le 10 juin 1774, sur la
proposition du Grand Orateur, le frère Bacon de la Chevalerie, le Grand
Orient décide de « prendre en considération » les femmes » qui
n’étaient pas admises dans la maçonnerie régulière. Le professeur d’histoire
Henri Félix Marcy explique qu’elles sont agrégées d’une « manière oblique »
qui permet de ne pas transgresser un des principes fondamentaux d’Anderson.
Il ajoute » Les loges d’adoption du XVIII° siècle ne sont guère que des
groupes para maçonniques constitués par des frères réguliers pour satisfaire
la curiosité des femmes, faire taire les calomnies et donner aux fêtes
maçonniques en même temps qu’une tenue de bon ton imposée par la présence des
dames, un attrait que ne pouvait avoir une réunion purement masculine. » Il
leur est alors imposé des règles et un rituel qui n’a rien à voir avec le
métier de constructeur. Les trois grades sont - Apprentie, Compagnonne,
Maîtresse – et les allégories bibliques concernent la pomme d’Eve, Noé et son
Arche, la Tour de Babel etc…Elles sont surtout fréquentées par les dames de
la haute noblesse qui y « maçonnent ». La maçonnerie d’adoption disparaît
avec la Révolution pour renaître timidement avec l’impératrice Joséphine. Le
duc de Chartes, toujours entouré d’un essaim de jolies femmes n’est pas
insensible à cette réforme. Sa propre femme, Louise-Marie- Adélaïde de
Bourbon-Penthièvre est affiliée. Sa sœur la duchesse de Bourbon est proclamée
Grande Maîtresse des Loges d’Adoption en 1777 et en 1781 c’est le tour de la
princesse de Lamballe, sa belle-sœur qui connaîtra un destin si funeste.
En avril 1776 il visite les « provinces
méridionales » accompagné par son épouse et Mme de Genlis. Nous avons le
détail de ce périple dans l’Etat du G :. O :. de France de 1777 sous le titre
’Voyage du S.G.M. dans les provinces méridionales de la France’’. A Bordeaux
le vicomte de Noé, maire de la ville et franc-maçon comme pratiquement tout
ce qui compte dans la cité reçoit le prince. Il est soutenu par les deux
loges du G. O. de Bordeaux, l’Amitié dont il est membre et la Française. Ces
deux loges ne s’entendent que modérément et surtout ignorent l’Anglaise. Dans
une correspondance le vénérable de la Française répond à Paris :» Quant à ce
que vous nous écrivez au sujet d’une loge sous le titre distinctif de
l’Anglaise, tout ce que nous pouvons vous répondre jusqu’à présent c’est que
le Grand Orient ne connaît et ne fraternise qu’avec les deux loges qui lui
sont réunies par la voie des constitutions ou d’agrégation. Il a établi une
commission pour traiter cet objet avec les Grands Orients étrangers. ». La
visite se déroule dans l’allégresse, les fêtes se succèdent. Pendant le
banquet un bénédictin mondain, dom Galleas membre de la Française, lit une
ode de sa composition. Il ne termine pas devant l’hilarité des convives et,
vexé, se retire. Le 13 mai le duc de Chartres pose la première pierre du
nouveau Théâtre que construit Victor Louis, membre de la Française. Le prince
poursuit son inspection. L’Obédience le remercie de ce voyage véritable
promotion de l’Art Royal dans le Sud de la France. Il s’éloigne peu à peu de la maçonnerie bien qu’en
participant de temps à autres à ses cérémonies. A partir de 1787 la politique
accélère ce mouvement mais les frères lui gardent leur attachement tout en
réagissant à ses prises de position selon leur propre idéal et leur propre
conscience. Ne pouvant pas ignorer l’article du 23 février, le Grand Orient réagit
le 13 mai 1793 en assemblée extraordinaire qui décide d’accepter la démission
du Grand Maître et de surseoir à son remplacement « jusqu’à ce qu’on ait
examiné s’il convient aux circonstances de conserver cette dignité et son
inamovibilité ». Le temps
n’est plus à la spéculation sur la fraternité, la liberté, l’égalité. On
entre dans celui de l’horreur absolue où le fils dénonce le père, où le frère
accuse le frère. Les loges disparaissent ou bien entrent en sommeil.
Certaines survivent grâce à des frères d’exception comme Alexandre-Louis
Roettiers de Montaleau qui préserve et conserve les archives du Grand Orient.
Il n’accepte pas le titre de Grand Maître qui lui est proposé en pleine
terreur et prend celui de Grand Vénérable de la Franc-Maçonnerie française.
En 1799 il est élu Président de la Chambre d’administration. En 1804 le
nouveau Grand Maître Joseph Bonaparte le nomme son Premier Représentant
particulier. Il le reste jusqu’à sa mort, le 30 janvier 1808. Ses obsèques
religieuses ont lieu à Saint-Sulpice et les loges multiplient les cérémonies
funèbres en son honneur. Ligou conclut : » La dette contractée à son égard
par les Maçons d’après 1793 ne peut être comparée qu’à celle des Maçons de
1773 envers Montmorency-Luxembourg. » L’essentiel de ce qui demeure au XXI° siècle du bi
lan de l’histoire de la Franc-maçonnerie pour ses premières décennies
d’existence en France, avant la Révolution peut se résumer en deux
conclusions. - Les Francs-maçons sont légitimistes et respectueux de la religion en
place. « Que la
Franc-maçonnerie à la veille de la Révolution ait été résolument apolitique
et pleinement respectueuse de la religion établie ressort avec une parfaite
évidence des documents ayant pour auteurs les dignitaires, soit du Grand
Orient, soit de la Grande Loge dite de Clermont, soit encore de la Mère Loge
Ecossaise du Contrat Social. » Au sommaire de cet ouvrage : L’homme, qui est- il ? Quelle est sa
fortune ? Son humanité, ses origines, sa carrière militaire, comment et
pourquoi il est devenu franc-maçon, comment était la franc-maçonnerie au
siècle des Lumières, les divers courants réformistes et son rôle dans la réunification
des divers courants avec la création du Grand Orient de France, les rôles de
Louis Philippe, du duc d’Orléans, du duc de Chartres, du duc de Montpensier,
du duc de Châtillon, la face politique de l’époque, Necker, la société
française des Lumières, les états généraux de 1789, Louis XVI sa grandeur et
sa faiblesse, La Fayette, Mirabeau, Talleyrand. L’exil de Montmorency en
Angleterre et au Portugal. |
morales & dogme |
Albert
pike |
Edition
GUIGUE |
2005 |
Ce
livre demeure incontournable pour le REAA. Aucun livre n’eut une telle
importance que cette œuvre monumentale, qui ne fut jamais publiée en
français, à laquelle Albert PIKE s’attela et qui marqua le Rite à jamais.
Morales et Dogme fut systématiquement remis à tous les maçons américains
accédant aux hauts grades de 1872 à 1971, record ayant peu de chance de se
trouver un jour égalé dans le monde. Explorateur,
trappeur, enseignant, journaliste, éditeur, poète de renom, philosophe, homme
de loi, musicien, essayiste, général de brigade, parlant seize langues et
dialectes, Pike pourrait faire l’objet de plusieurs romans et films tellement
sa vie fut riche en dons les plus divers.
|
MOZART - FRÈRE MAÇON |
J.
HENRY |
Edition Du Rocher |
1997 |
||
Les illuminés de
Bavière se réclamaient du siècle dit des "Lumières", c’est à dire
des sciences et du rationalisme de Voltaire, Diderot, d’Alembert, des
Encyclopédistes et autres savants. Ils refusaient de reconnaître toute
illumination divine. D'après les travaux de l'abbé Barruel: "mémoires
pour servir d'histoire au jacobinisme», ce sont les illuminés de Bavière qui
ont noyauté la franc maçonnerie Française pour faire la révolution de 1789. Musicien
prodige, catholique mystique et poète, Mozart a donc rencontré sur sa route
maçonnique les illuminés de Bavière et les Jésuites. Mais qui sont ces
Jésuites? C'est Ignace de Loyola, un marrane, un juif converti au
catholicisme, né au pays Basque Espagnol le 24/12/1491 qui fonda la Compagnie
de Jésus ou Jésuites, afin de combattre la Réforme Protestante. Il orienta
ensuite les Jésuites vers des missions à l'étranger. Ce fut aussi un Jésuite,
un marrane, Alexandre de Rhodes, qui fonda les "missions
étrangères" pour l'évangélisation des peuples, spécialement en Asie. Ces
missions étrangères sont composées pour l'essentiel de prêtres issus de
milieu rural, contrairement aux Jésuites, un ordre d'intellectuels voué à
l'enseignement. Les Jésuites sont composés de clercs et ont
à leur tête un général dit le pape noir. Comme la Franc- maçonnerie, l’ordre
Jésuite comporte des niveaux élevés avec des cérémonies particulières. Leur
symbole est un drapeau noir avec une dague et une croix rouge au-dessus d'un
crâne avec des tibias croisés. C’est le symbole maçonnique du grade de maître.
Le pape Clément XIV supprima la Compagnie de Jésus, suite à des scandales
financiers mais fut rétablie en France par le pape Pie VII. Les jésuites se
vouaient à l'enseignement supérieur. Jules Ferry interdit les congrégations
religieuses d'enseignement et supprima les Jésuites. Ils furent rétablis par
la suite et par exemple l'Institut supérieur d'enseignement agronomique de
Purpan près de Toulouse est tenu par les Jésuites. Mozart,
catholique préparait la création de la société secrète "la Grotte",
s’inspirant des idées protestantes de Rousseau, la Bible comme seule guide
mais selon le libre examen et sans être obligé de croire aux dogmes de
l'Eglise, Rousseau enseigna la croyance (fausse ) du bon sauvage et de la
bonté innée en l'homme.. Mozart
initié aux secrets kabbalistiques composa des mélodies suivant des sons qui
définissaient parfaitement le message codé des loges ésotériques vers qui il
adressait toujours une signature dans ses musiques. |
MOZART - mais qui a tuÉ mozart ? |
Francis
carr |
Edition
EDER |
1983 |
Le
20 novembre 1791, Mozart tombe malade et s’alite. Le 4 décembre, il donne ses
dernières instructions pour l’achèvement du Requiem. Vers une heure du matin,
le 5 décembre, il expire. Il a 35 ans.
|
MOZART - LE TESTAMENT PHILOSOPHIQUE DE MOZART – LA FLÛTE
ENCHANTÉE, LA CLÉMENCE DE TITUS, ET LE REQUIEM. |
René
TERRASSON |
Edition
DERVY |
1996 |
||
En conséquence, cette approche ramène La
Clémence de Titus, La Flûte enchantée et le Requiem dans leur
contexte d'origine et de finalité en décryptant, en particulier, La Flûte
enchantée, centre du triptyque philosophique voulu. La démarche de Mozart
se replace alors dans le cadre de l'ésotérisme humaniste dont elle dépend ;
celui-ci s'accordant à la chaîne de la tradition initiatique et de ses
expressions, arches de la franc-maçonnerie du Siècle des Lumières. C’est dans la seconde partie du XVIIIe
siècle que se développe le genre instrumental de la symphonie. Issue de la sinfonia
italienne (ou sinfonia avanti l’opera) en trois mouvements
(vif–lent–vif), la symphonie prend réellement son essor à partir des années
1750, notamment sous l’impulsion de l’école de Mannheim avec des compositeurs
tels que Carl Stamitz ou Franz Benda. Elle se compose alors de trois
mouvements comme la sinfonia italienne. Ce développement du genre
s’accompagne également d’un essor de l’instrumentation : à l’ensemble des
cordes, pilier fondamental de l’orchestre baroque, viennent se greffer
notamment pour la couleur ou le soutien de l’orchestre des flûtes, des
cors, des hautbois et dans les grandes symphonies de Haydn ou de Mozart, des
clarinettes et des bassons. À ces trois mouvements initiaux, la
symphonie « classique » se voit joindre un mouvement intermédiaire, le
menuet. On observe cette évolution au fil des 41 symphonies que Mozart
composa : de trois mouvements, notamment pour les symphonies de 1770 et 1773,
le compositeur passe à quatre, s’inscrivant ainsi dans les règles canoniques
de la symphonie classique. La symphonie « Jupiter » apparaît comme le point
d’apogée de sa création symphonique, à la manière d’un testament synthétisant
les styles savant et galant. Cette dernière symphonie fut écrite durant l’été
1788 en même temps que la symphonie en mi bémol majeur et celle en sol mineur
(N° 39 et 40).
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MOZART - mystÉrieux mozart |
Philippe sollers |
Edition
PLON |
2001 |
Il
est étrange de se dire qu’après Mozart tout s’est brusquement ralenti dans le
bruit, la fureur, la lourdeur ou le tintamarre. Il y a eu une accélération de
l’Histoire, soit, mais sur fond de stupeur, de torpeur. De nos jours, la
vitesse est partout, sauf dans les esprits. Du temps de Wolfgang, c’est le
contraire. On voyage en diligence, les préjugés barrent l’horizon, c’est
encore l’immense province, la noblesse, à quelques exceptions près, n’entend
rien à ce qui va venir, mais le bouillonnement sensuel et neuronal est là,
l’intelligence fuse à travers les doigts et les souffles. Mystérieux
Mozart. C’est pétillant, bondissant, plein de notations concises, drôles ou
graves, rythme entraînant, analyses jubilantes. Ainsi Sollers s’attaque au
mystère Mozart, au « Génie de la Famille », il ose ? Oui, et
en trois mouvements, trois parties, Le corps, L’âme, L’esprit, au nom
du Père, du Fils et du Saint-Esprit, la trinité catholique ou le triangle
maçonnique... Il fonce avec méthode, il part pour l’Autriche, puis il rentre
travailler : « des piles de disques sont là sur ma droite, une
grande étagère de livres sur Mozart n’attendent que d’être utilisés, j’ai
sous les yeux sa Correspondance complète en sept volumes ». Il a
aussi toute une vie d’écriture et de lectures, une vie à l’écoute des poètes
et des musiciens, une vie de très grand plaisir musical, et cela donne ce
livre bien dans sa note. On
commence par le corps (l’enfance de l’art), une traversée de Paris en taxi au
son du Requiem, on apprend, information de dernière heure, que Mozart
serait mort de la trichinose, il aurait mangé une grillade de porc mal cuite,
une carbonade assassine, notation voltairienne, rapidité enjouée,
Mozart partout transformé en marchandise, toute une industrie, « Les
Japonais, paraît-il, ont même été jusqu’à inventer un soutien-gorge “Nuit de
noces” qui, en étant dégrafé, égrène un brin de Mozart », rires, où est
passé Wolfgang Amadeus Mozart, dates attestées 1756-1791, un météore, 35 ans
d’existence, le narrateur pénétré de Requiem regarde et croit voir à
travers la vitre du taxi « les passants basculer dans le vide »,
trompette du Jugement Dernier, la musique est chargée de ces images-là,
Mozart, il faut bien le comprendre, a vécu dans une époque de catholicisme
triomphant, dans une Autriche baroque couverte d’églises, de bulbes dorés, de
saints, de putti, de vierges, et nous voici précisément en Autriche,
on roule maintenant de colline en colline par lacs, abbayes, châteaux, on va
de Salzbourg à Vienne, de la maison natale à la tombe communautaire dans un
cimetière des environs de Vienne qui, « comble d’ironie historique,
s’appelle Saint-Marx ». Y trouvera-t-on celui qui apparaît partout dans
le spectacle ? Son
rire saccadé est célèbre, ses fantaisies, ses caprices, ses dettes, son
billard, sa solitude, son besoin éperdu d’amour, sa révolte, sa passion de
l’indépendance, ses défis, sa virtuosité, sa mémoire d’éléphant, sa capacité
infernale de travail. » Sollers nous entraîne de sa démarche tantôt
précipitée, tantôt folâtre, il se couche dans l’herbe, boit du champagne,
regarde le Danube, il se pénètre de ces paysages dont la clarinette de Mozart
et les sérénades « résument les profondeurs, courbes, échos, vallons,
buissons », il interroge les portraits de famille, Léopold le père, « un
très bon musicien » qui a beaucoup composé, « tout cela est
pratiquement oublié », Anna Maria la mère qui met sept enfants au monde,
« elle a eu raison d’insister, puisque Mozart est le septième »,
Maria Anna la sœur de cinq ans son aînée, une surdouée elle aussi, mais
« il y a don et don », la sœur sera « un phénomène de
précocité dans l’interprétation, Wolfgang dans la création » (pique pour
féministes ?), il interroge la maison-musée, le piano-forte, le violon,
les pages de partitions « d’une petite écriture d’alouette, avec leurs
cinq lignes traversées d’une pluie de notes, clés, croches, doubles-croches,
violons, sopranos, ténors, plus vite, plus vite. L’encre
à peine sèche qu’il faut déjà aller soulever l’orchestre et les voix ».
Le mystère pourtant demeure : « Comment un petit catholique de
génie va devenir peu à peu le franc-maçon le plus inspiré des siècles. »
Mozart est un croyant peu ordinaire, un fervent. Jean et Brigitte Massin dans
leur biographie ont voulu, « emportés par une nervosité jacobine »,
tirer Mozart vers le credo athée, laïc et républicain, Sollers leur oppose
cet « Incarnatus est de la Grande Messe en ut mineur, on
n’a rien écrit de plus ravissant et profond sur le mystère de
l’Incarnation ». Interrogeons partout et toujours la musique et la
musique seule, ou les poètes et les philosophes. Une
Illumination de Rimbaud, c’est du Mozart, un poème de Hölderlin c’est
encore du Mozart. Par contre, la vieille romance populaire tchèque que lit en
pleurant une Eugénie rêveuse et romantique, promise aux destins bourgeois…
Sollers ici devient tranchant, sa vieille haine du 19e romantique
et puritain le rend sévère, le 20e siècle n’aurait rien compris à
Mozart et il se moque de cette Eugénie qui n’est pas l’Eugénie de Sade, la
jeune fille a entendu Mozart jouer un seul soir sur son piano, comme le
raconte le poète allemand Mörike, le lendemain elle reste pensive devant le
piano, elle referme le couvercle et retire la clé « avec le désir jaloux
qu’aucune main ne puisse l’ouvrir désormais », le pourfendeur aussitôt
expédie Eugénie d’une boutade, « son amour romantique est un cercueil
pour piano », c’est une « veuve éternelle », il fait rire et
on emboîte peut-être un peu vite le pas du persifleur. Savoir jouir
pleinement de son corps, ce serait ça pourtant le commencement de l’art et du
génie. Ecoutons
les philosophes, Norbert Elias et sa Sociologie d’un génie, Heidegger
pour qui « Mozart a été un de ceux qui ont le mieux entendu parmi tous
ceux qui écoutent », il avait « la faculté de composer un morceau
entier presque achevé dans sa tête de sorte qu’il pouvait ensuite d’un seul
regard le voir en esprit comme un beau tableau ou une belle sculpture »,
Nietzsche enfin pour qui Mozart était « un génie gai, enthousiaste,
tendre et amoureux, qui, par bonheur, n’était pas allemand… » Mais
déjà Sollers est loin, il est entré sans plus attendre dans la loge
maçonnique « L’Espérance » écouter la petite Cantate K623.
« Que le gai son des instruments proclame à voix haute notre
joie… » La gaieté partout comme dominante du génie. Wolfgang a sept ans.
Son père l’exhibe, lui et sa sœur, de Cour en Cour, « Wolfgang »,
écrit son père, « est d’une gaieté extraordinaire, un peu diable
aussi », il sait tout faire, il étonne tout le monde, y compris la
Pompadour qui pourtant refuse de l’embrasser à la fin d’un concert,
méditation sur le dérèglement chez les enfants précoces et cette formule
piquante, « Mme de Pompadour, rompue au contrôle de la sexualité royale,
pressent ce dérèglement. Ce
petit mâle virtuose a des capacités de jouissance ingouvernables. » En
Angleterre un magistrat soupçonneux, Daines Barrington, se demande
« s’il n’y a pas supercherie », il examine l’enfant, et laisse un
document « impressionnant » sur ses capacités prodigieuses,
déchiffrage, chant, improvisation, Barrington s’incline « et pourtant
son aspect est tout à fait celui d’un enfant de son âge, et tous ses actes
sont ceux d’un enfant de son âge. Un chat arrive… il abandonne le clavecin et
il faut un bon moment avant qu’il y revienne. Quelquefois, à cheval sur un
bâton, il caracole à travers la chambre. » Ce
chapitre très corporel s’achève sur une rencontre qui ne s’est pas faite.
1766, Mozart passe par Genève. « J’étais très malade » écrit
Voltaire à Mme d’Epinay « quand ce phénomène a brillé sur le noir
horizon de Genève. Enfin, il est parti à mon très grand regret sans que je
l’aie vu. » Voltaire a soixante-douze ans alors et se déplacer, malade
ou non, pour un gamin de dix ans… Le moins ouvert à l’autre ce sera Mozart
qui en 1778, assez monté contre ces Français qui l’ont mal reçu (trop
d’esprit, pas assez d’oreille), se réjouira de la mort de Voltaire, « ce
fieffé coquin », Sollers imagine pourtant que les deux hommes auraient
pu s’entendre. « Voltaire aurait été, s’il l’avait connue plus tard, un
ennemi de la musique de Mozart ? Après le corps, l’âme, amusement rhétorique, une avancée dans la chronologie, de l’enfance à l’adolescence, une avancée surtout vers le cœur du mystère, la musique ou l’âme de Dieu. Amadeus, ce prénom que prend Mozart en 1770 à Vérone… Pleins feux sur l’essentiel, la composition musicale, « Je suis plus heureux lorsque j’ai à composer. C’est mon unique joie et ma Passion. » Joie, liberté, mouvement. « Lorsqu’il recevait un livret, il allait et venait, l’esprit concentré sur le texte, jusqu’à ce que son imagination s’embrase », Mozart bouge sans cesse, c’est le contraire d’un assis, il compose en marchant, en observant, en écoutant, à table, au lit, partout, même liberté que Rimbaud, cette liberté qui se lit dans l’étonnante |
MOZART (1756-1791)- UN GÉNIE PLANÉTAIRE |
DIVERS
AUTEURS |
ARCADIA |
2008 |
||
les diverses traditions, l’initiation par les quatre éléments et toute la symbolique ésotérique qu’il mettra dans ses œuvres musicales. Mozart
fut très assidu à ces tenues, il assista à l’initiation de son ami Joseph
Haydn, et fit initier son père Léopold. La
flûte enchantée
(appelée unanimement flûte magique)
et son Requiem sont parmi les œuvres les plus jouées dans le monde
profane et dans les loges maçonniques. Il meurt en 1791 à 35 ans d’une soit
disant maladie rénale, mais pour d’autres il aurait été assassiné (lire l’excellent livre de Francis Carr : Mais qui
a tué Mozart ?). Les loges maçonniques portèrent le deuil et
un vibrant hommage fut prononcé par le Frère Hensler (loge : Espérance
nouvellement couronnée). Daniel
van Assche
nous livre dans un très bel article son interprétation alchimique et
jungienne de l’œuvre de Mozart et surtout de sa « Flûte
enchantée ». H.
Rui
fait un récapitulatif/ explicatif de la musique de Mozart, il développe la
vie culturelle à Vienne, les finances de Mozart (il était en permanence
sans le sous), le contexte historique de l’époque, la place de la
franc-maçonnerie de l’époque et dans l’oeuvre de Mozart. Philippe
Van de waw,
nous restitue le testament philosophique de W.A. Mozart et à travers l’œuvre
de Mozart nous explique le cheminement maçonnique, les divers devoirs et
obligations du Franc-Maçon envers non seulement l’humanité mais également
envers lui-même et envers la Divinité, tous ces devoirs étant inscrits en
filagramme dans l’œuvre de Mozart. Georges
Dugin
nous retrace la vie assidue et besogneuse de Mozart autant dans son travail
de musicien que dans son chemin spirituel maçonnique, il explique comment et
pourquoi à cette époque la musique en loge était très importante et avait une
signification ésotérique et symbolique. Amélie
Geldage
initiée en 1908, nous donne sa version de la flûte enchantée, cette lutte
entre l’intelligence abstraite (Tamino) et les passions et idoles crées par
son égo, seule l’initiation par les quatre éléments lui fera remporter la
victoire et le mariage final entre Tamino et Pamina dans le Temple de la
nature (Isis), de la Lumière (le Soleil), de la Sagesse et de la Vérité. Les
cahiers d’Occitanie
expliquent la conférence musicale donnée en Mai 2008 par les musiciens
de l’orchestre du Capitole de Toulouse sur le thème «Le quintette pour clarinette de Mozart » Francis
Bardot musicologue
et chef d’orchestre nous explique le sacré et la musique, il nous livre et
explique la phrase d’Einstein qui a dit: « Mozart n’a pas inventé la Musique qu’il a
composé, elle existait de tout temps, mais c’est lui qui l’a révélée ». Il
nous explique pourquoi le sacré est en permanence dans la musique,
notamment dans les musiques religieuses ou dite « sacré ».
Pour Francis Bardot la musique de Mozart n’est pas un message ni un
commentaire de la foi, elle n’est pas non plus une proclamation de la dignité
humaine, la musique de Mozart est un chemin, une invitation à progresser
vers un ailleurs qui est en nous, car en jouant il nous libère. Mozart a
vécu une présence intérieure d’une extrême intensité, elle l’a purifié,
peut-être l’a-t-elle brulé, mais cette présence il l’a vécue comme musique. |
MUSÉE DE LA FRANC- MAÇONNERIE |
Collection
du G.O DE France |
BEAUX-ARTS |
2000 |
Une
superbe revue avec des photos couleur magnifiques sur les décors d’époque. Nombreux
articles. |
mystÈres bibliques de la
franc-maçonnerie |
François
Xavier mafuta |
Edition du Cosmogone |
2004 |
||
On peut estimer grosso modo que les deux tiers des
mots sacrés et des mots de passe*, des titres des officiers, des personnages
des légendes maçonniques des devises et des acclamations, sont d'origine
biblique Mais, bien sûr, les deux personnages bibliques
omniprésents dans la thématique maçonnique sont le roi Salomon et Hiram. Les
textes des Rois et des Chroniques fournissent une foule de détails à la
symbolique maçonnique, notamment à l'architecture du temple et aux colonnes.
Ils sont à la base du grade de maître, mais les légendes
hiramico-salomoniennes se poursuivent jusqu'au 14º du Rite Ecossais Ancien et
Accepte, et même de manière plus discrète dans quelques grades chevaleresques
(26°) « Avant » le Temple de Jérusalem, c'est la tour de Babel qui inspire
divers aspects du corpus maçonnique. La construction du Temple est le thème
central des 15°, 16° et 20° du Rite Ecossais Ancien et Accepte. Elle est
également présente, de manière plus discrète, dans Régime Rectifie (Maître
Ecossais de Saint-André) et la franc-maçonnerie des hauts grades anglaise
(exaltation au Royal Arch) L'Ancien Testament se retrouve également en
maçonnerie par des lieux géographiques ou des villes (Gabaon, Babylone), des
mots (Balthazar), des expressions et des acclamations (Alléluia), des titres
(Athirsata), etc Le Nouveau Testament est surtout présent par les
deux Jean, le Baptiste et plus encore l'Evangéliste. André occupe une place
importante, notamment au 4° du Régime Rectifié et au 29º du Rite Ecossais
Ancien et Accepte. Le Baptiste enseigne comment se préparer à recevoir la
Lumière, tandis que l'Evangéliste est celui dont les effets s'opèrent en lui:
« Le Verbe était la vraie lumière qui en venant dans le monde, illumine tout
homme» (Jean 1, 9). Si les trois autres évangélistes sont très présents par
leur texte, les autres apôtres (sauf Pierre et Thomas) sont plus discrets
dans le corpus maçonnique. Peu présent ailleurs, Jésus est toutefois la
figure centrale du grade de Rose Croix. Les références bibliques donnent à ce degré sa
densité néo testamentaire (foi-espérance-charité, Nazareth-Raphaël Juda,
INRI, Emmanuel-Pax vobiscum, signe du Bon Pasteur, sans compter la Cène, et
l'Agape du jeudi saint) que les réécritures successives, notamment en France
aux XIXe et XXe siècles, ont du mal à effacer. Le thème de la Jérusalem
céleste (notamment dans la maçonnerie « chrétienne ») est l'accomplissement
des «mystères » maçonniques. Enfin, la maçonnerie a emprunte au Nouveau
Testament, notamment à l'Apocalypse, des mots, des objets (les sept
chandeliers), des lieux (Nazareth), des personnages (la veuve), des gestes
(les trois coups}, des ateliers (Boulomie = archiloge), des expressions (Je
suis le Chemin, la Vérité et la Vie), des animaux (agneau, coq), sans oublier
tout ou partie de certains récits évangéliques, comme le thème de la pierre
rejetée ( |
1 N
nÉcessaire maçonnique |
E.J.
chappron |
Edition derVY |
1993 |
Rédigé
en 1817 par un maçon régulier de l’époque, ce tuileur reconnu à côtés de
Vuillaume et Delaunay, est pourtant très intéressant et instructif. C’est
un manuel complet à l’usage du F.M. des 19ème et 20ème
siècles. On y trouve également les bulles d’excommunication et les arguments
pour et contre. Belle
préface de Jean Tourniac. |
nobles jeux de l’arc & loges
maçonniques dans la France des lumiÈres |
Yves beaurepaire |
Edition
Ivoire- Clair |
2002 |
Cette
enquête sur les nobles jeux de l’Arc pratiqués au XIXème siècle nous
fait découvrir cette tradition populaire pratiquée par les maçons de
l’époque. Y est expliqué la filiation avec les rituels chevaleresques, les
pénitents provençaux, l’origine maçonnique des premiers clubs de golf, le
jardin de l’Arc et sa dimension initiatique et chevaleresque. On
y découvre toute une couche sociale de l’époque navigant entre la maçonnerie,
la philosophie, l’ésotérisme, la noblesse, la bourgeoisie, les militaires et
tout cela avec un point commun les jeux de l’Arc. |
1 O
ORDO AB CHAO – DEUS MEUMQUE JUS |
DIVERS AUTEURS |
Edition ARCADIA |
2007 |
||
Bernard Guillemain dans son ouvrage Conversations écossaises, donne sa version sur cette devise et trouve une anomalie avec la devise anglaise qui est presque la même, écrite en français « Dieu et mon droit ». Après avoir expliqué et fait des rapprochements entre Monarchia, la Divine Comédie et l’ordre écossais, il en conclut que cette devise désigne formellement le Saint Empire comme autorité instituant un ordre fraternel. Claude
Guérillot disserte
sur l’aigle à deux têtes qui a donc 2 têtes, deux souffles mais un seul cœur,
ce cœur symbolisant l’homme intérieur et un lieu de sagesse. Il compare cet
aigle au logos et au pneuma, ces deux hypostases divines qui s’unissent pour
venir en mission dans le monde qui les appelle Fils et Saint Esprit. Jean Paul Krieger dans un très long article sur Ordo ab Chao, explique que partout l’ordre et le chaos naissent spontanément l’un de l’autre, dynamiquement et mystérieusement entremêlés, ils font partie l’un de l’autre au même titre que le haut et le bas ou le bien et le mal. Et parce que la vie a absolument besoin de la lumière, se dégage à leur intersection la volonté de juger avec raison ce qui est perceptible ou pas dans sa dimension de puissance créatrice dans sa dimension terrestre. Pour lui, cette double devise caractérise la tradition authentique du Rite Ecossais qui tend à réaliser le Saint Empire spirituel, afin de s’ériger entre Ciel et Terre, entre l’absolu et le relatif. Jean
Pierre Papon nous
explique ce qu’est une devise, ses différentes composantes et pourquoi cette
traduction avec l’origine sémantique de chaque mot, il pense que ius meum
– la justice en moi - est équivalent de la divinité – Deus - ou encore que la
justice est la part de Dieu en moi. Michel
Constant pense
que l’ordre apparaît comme une stabilité organisée et positive, mais aussi
comme un enfermement, un immobilisme, une certaine stagnation. Le chaos donne
l’image d’un désordre exprimant une dimension négative, alors que pour
certain il est source de mouvement et de renouveau. Ordre et Chaos
apparaissent alors comme une dualité enchevêtrée dont l’opposition ou
l’harmonie sont présentes à tous les niveaux de la pensée humaine, en
particulier lorsque cette pensée se préoccupe de sa place dans l’univers. René Lachaud, spécialiste de l’Egypte, nous rappelle le rôle de Maât dans la vie égyptienne. Elle est le principe de l’ordre à l’œuvre dans tout ce qui est vivant, un flux cosmique omniprésent. Grâce à elle, le monde continue d’exister et ne se désagrège pas chaque fois que le chaos revient en force. Elle est une manière d’être, de se comporter pour ne pas faire obstacle à la libre circulation du Fluide vital. Agir selon Maât sert à organiser harmonieusement les rapports entre les humains et les autres éléments du monde, entre le macrocosme et le microcosme. Elle oriente la conscience individuelle vers la conscience collective en demeurant bien au-delà d’une simple morale. Avec elle, les rapports ne sont pas établis sur la peur ou sur la crainte du châtiment, ils sont un moyen de porter assistance à l’univers en renouant sans cesse le contact, entre le temps mythique et celui d’aujourd’hui. Elle est celle qui apporte l’ordre venant du chaos primordial. |
ordo ab chao
– la franc-maçonnerie dans la lumiÈre du prophÈte |
Charles
André GILIS |
Edition
ALBOURAQ |
2004 |
|
|
1 P
pages mÉconnues d’histoire maçonnIQUE |
Jean-Marc
van hille |
Edition derVy |
2002 |
||
Cet ouvrage traite, en sept chapitres,
de l’histoire des relations entre la Franc-maçonnerie et… la marine !
Spécialiste de ce sujet méconnu, Jean-Marc Van Hille reprend ici son travail
sur les loges maçonniques à bord des pontons anglais sous le Premier Empire.
Il le complète de plusieurs autres études sur la Franc-maçonnerie et la mer,
une loge parisienne atypique sous l’ancien Régime, la Société Olympique,
la Franc-maçonnerie et l’indépendance américaine, un Franc-maçon hors du
commun le commodore John Paul Jones (1747-1792), père de la marine
américaine, un contre-héros de l’indépendance américaine le Major Général
Benedict Arnold (1741-1801) membre de la loge Hiram N°1 et enfin Thayendanega,
le chef Mohawk Joseph Brant, Franc-maçon loyaliste (1742-1807). Une
bibliographie complète chacun de ses chapitres La
Loge « L’Anglaise » de Bordeaux revendique à être l’une des plus ancienne de
France 1732 (mère de l’Heureuse Rencontre de Brest 1745) huit plus tard en
1740, deux nouvelles Loges : « La Française et les Neuf Sœurs rejoignent le
Grand Orient de France, l’Anglaise elle rejoint la Grande Loge Unie
d’Angleterre. Et c’est ensuite en 1748
la naissance de : « La Parfaite Union » de Rennes qui est encore en
activité sous les auspices du Grand Orient de France. L’histoire de « La
Parfaite Union » a été retracée dans un livre de Daniel Kerjean de 1748 à
1998 soit 250 ans de Franc-Maçonnerie à Rennes, ce livre a été Préfacé par
Edmond Hervé Maire de Rennes. C’est un monument de l’histoire Maçonnique
Bretonne, cette Loge a été en activité pratiquement sans interruption sauf à
deux reprises, dont l’une pendant la seconde guerre mondiale. La proximité de
Rennes avec la mer Saint-Malo en particulier, laisse à penser que des
Francs-Maçons de la mer ont fréquentés cette Loge depuis des temps anciens. Mais
revenons un peu plus à l’ouest vers Brest si « L’Heureuse Rencontre » a été fondée
en 1745 après quelques péripéties, elle ne connaît une véritable expansion
qu’après 1771 elle réunit alors en son sein les élites Brestoises militaires
et civiles. En 1775 l’Ecuyer du Duc de Chartres, grand Maître de l’Ordre
(futur Philippe Egalité) est initié dans cet atelier, on y trouve plusieurs
médecins, les officiers de marine y sont généralement initiés. C’est aussi à
cette époque que fût initié le bientôt célèbre Jean-François Galaup de la Pérouse né en 1741 à Albi, premier
enfant de Victor Joseph Galaup et de Marguerite de Resseguier, fille du
célèbre Colonel du Régiment de Condé. La Pérouse inspiré par sa famille il
quitte Albi pour Brest et devient garde de la marine en 1757, il embarque
alors sur le « Formidable » aux ordres de l’un de ses cousins de La
Joncquière, puis ensuite il embarque avec le Chevalier de Ternay sur le «
Zéphyre » direction Louisburg ville fortifiée du Canada dernière possession
de la France en Acadie alors assiégée. Ce fût un échec, il rentre à Brest le
27 juillet 1757. Son baptême du feu a eu lieu dans la baie de
Quiberon en 1759,
ce fût une débâcle pour son navire « Le Formidable », La Pérouse est capturé
par les Anglais, il sera libéré par un échange de prisonniers en 1760. Il
part ensuite aux Antilles Françaises en 1772, puis la même année aux Indes,
il se distingue en défendant seul Mahé. En 1779 il participe à la guerre
d’indépendance des Colonies Anglaises d’Amérique, il est à la tête de «
L’Amazone ». En 1781 nommé Capitaine de vaisseau, en 1782 il affaiblit les
Anglais dans la baie d’Hudson, successivement sur le « Le Sceptre, l’Astrée
et l’Engageante ».La Pérouse ne fût pas seulement un remarquable marin meneur
d’hommes, fédérateur, mais aussi un visionnaire en « Géostratégies ». En
1777, il fortifie Pondichéry dans l’Océan Indien, renforce l’Ile de France
(actuelle Ile Maurice). Ce Capitaine Franc-Maçon initié en 1774 à
l’Heureuse rencontre de Brest a été fortement inspiré par l’esprit
des Lumières, il devient le candidat naturel pour une grande expédition aux
visées multiples. Le 26 juin 1785 il reçoit ses instructions directement des
mains de Louis XVI, là commence le voyage légendaire de La Pérouse qui le
rendra célèbre….Quelques lignes sur
les Frères qui célèbrent encore à leur manière ce marin remarquable :
Il existe une Loge maritime de recherche qui porte le nom distinctif de La
Pérouse, elle est en pleine activité, indépendante de toute obédience ou
corps maçonnique. C’est la seule Loge au monde de recherche en Histoire
maçonnique maritime. Elle s’est donnée pour rôle l’étude des sources
originales de la Franc-Maçonnerie maritime. Fondée
en 2004 elle revendique environ une centaine de membres. Elle travaille au
3ème degré du Rite Noachite suivant un rituel inspiré de Thomas Dunckerley de
1790, des travaux de recherche d’Harry Carr et de diverses sources Noachites.
Sans dévoiler des secrets voici quelques dénominations concernant son collège
d’officiers à vous de leur donner leur place : le Maître d’Armes, Père Noé,
Père Lamech, le Bosco, l’Ecrivain, le Maître d’Equipage. Puis les qualités
des Frères : l’Equipage, les Passagers enfin les places dans la Loge : les
Bordées, la Passerelle etc….toutes les Loge n’initient pas, mais elles
exigent de ses membres l’appartenance à une Loge en activité. |
paradoxes, Énigmes & curiositÉs
maçonniques |
Jean tourniac |
Edition
DERVY |
1993 |
Pour
l’observateur extérieur à la Franc-maçonnerie, celle-ci est toute entière un
paradoxe. Elle ne rentre pas dans les normes courantes de la religion ou de
la philosophie, alors que tout en elle est visiblement « religieux »,
et qu’elle modèle un type de pensée générateur d’une « éthique » à la manière
des écoles philosophiques. Elle
n’est pas secrète, mais voilà qu’elle a des secrets ou « techniques
spirituelle » ! Les interrogations que suscite l’étude du microcosme
maçonnique sont multiples. Le paradoxe est son lot et il s’accompagne
d’énigmes et de curiosités historiques ou doctrinales. Au sommaire de ce livre : Mythes et chevaleries maçonniques : Rassembler ce
qui est épars – Un voyage au pays du Phénix et du Prêtre Jean (la cité
solaire et le Graal) – L’énigme rosicrucienne selon René Guénon – A propos
des Rose+Croix et du rosicrucianisme (le sceau de Luther et la Rose+Croix
arménienne) – Une chevalerie Universaliste et maçonnique – Rituels et Rites Maçonniques : El Schaddaï, le Dieu
Tout-Puissant Architecte suprême de l’Univers – Le véhicule biblique et le
judéo-christianisme des rituels maçonniques – Le Rite Ecossais Rectifié et la
critique « guénonienne » - L’Ordre royal d’Ecosse et les
survivances opératives dans la Franc-maçonnerie britannique – Religion, Franc-maçonnerie et Tolérance : Un
Franc-maçon sur les autels - L’énigme de Benjamin Franklin :
Quakerisme, Monarchie française et contre-initiation – du Quakerisme à la
tolérance maçonnique - |
PARLEZ-VOUS
LE FRANC-MAÇON ? LES LANGAGES SYMBOLIQUES DE LA FRANC-MAÇONNERIE |
Pierre Pelle Le Croisa |
Edition
Dervy |
2016 |
||
« L’élément symbolique, parce qu’il
crée du sens pour la conscience, se transforme en sujet à penser pour
la connaissance. Dès lors, à la suite de Ricoeur, nous pouvons dire que «
le symbole donne à penser [pour que le concept donne à connaître ». Si les
francs-maçons prennent les « mots-symboles » comme des outils pour exprimer
des idées, c’est parce que les idées s’apprennent plus facilement grâce aux «
mots-images » qui les désignent. Le langage symbolique est performatif
parce que son usage expressif le rend auto-implicatif : il répond, par l’idée
qu’inspirent les mots, à une espérance d’idéal auquel aspire celui qui
l’interroge. » Cette dimension symbolique de la pensée
s’épanouit au sein du discours mythique : « Aux différents mondes que
proposent les mythologies vont donc correspondre différents types de
connaissances, auxquels répondront différents modes de vie : les religions,
les sciences, les arts par exemple ont leurs propres visions du monde, et par
conséquent leurs propres réflexions sur le monde ; ils
induisent, chacun dans son domaine, des formes particulières d’être-au-monde.
Les mythes, quant à eux, apportent des réponses à des questions de sens. Ils
interrogent l’histoire et l’interprètent en termes de vérité : narrée, elle
devient exemplaire pour tous les temps. Le monde s’organise par rapport à
moi, par rapport à mon corps, par rapport à mon centre. Mais ce qui est
valable pour moi est aussi valable pour les autres. Le mythe renvoie à un imaginaire
qui suppose une sorte de symbolisme collectif. C’est par cette activité
symbolique que le monde extérieur s’appréhende. Le mythe modélise la vie en
la ritualisant. » L’analyse, dont l’humour n’est pas
absent, de Pierre Pelle Le Croisa n’est pas seulement judicieuse, elle peut
servir à un renouveau maçonnique qui tarde. En dégageant « neuf types de
langage symbolique (hébraïque/kabbalistique, scolastique/mystique,
géométrique, arithmétique, chevaleresque, alchimique, cinétique,
descriptif/figuratif et chromatique), sept sortes de discours structurant
(exotérique/ésotérique [pour la judéo-christianité],
architectural/stéréotomique [pour la construction],
allégorique/pseudo-historique [pour la chevalerie], pratique/spirituel [pour
l’alchimie], kinesthésique [pour la gestuelle], technique/idéique [pour les
objets] et polychromique [pour les décors] et cinq grandes traditions
(biblique, opérative, chevaleresque, alchimique, cérémonielle/scénographique)
» qui opèrent en Franc-maçonnerie, il veut faire de celle-ci ce qu’elle est
trop peu souvent, une tradition des traditions qui fonde d’ailleurs sa
prétention à l’universalité. C’est ainsi un plan de recherche que
propose Pierre Pelle Le Croisa à même de replacer la Franc-maçonnique dans un
mouvement dynamique. |
paroles de francs-maçons |
Jack
CHABOUD |
Edition
Albin Michel |
1996 |
Paroles
de sagesse prononcées par des Francs-maçons illustres. De la formation de la Grande
Loge de Londres à la Franc-Maçonnerie aujourd'hui, le mouvement n'a cessé
d'intriguer ses contemporains. Objet de curiosité, de perplexité,
d'agacement, la Franc-Maçonnerie est-elle une société secrète préparant un
complot contre les Eglises, l'Etat ? Est-elle une secte ? Une bande
d'affairistes ? Un club de réflexion ? Et s'il ne s'agissait, depuis
l'origine, que d'humanistes en quête d'une libre spiritualité ? Jack Chaboud
essaie de remettre tout cela à l’endroit Le
symbolisme initiatique, cœur de la Franc-maçonnerie : La Franc-Maçonnerie se
différencie fondamentalement des autres associations de la société civile par
son caractère initiatique et l’utilisation du langage symbolique. Dès ses
origines, la Franc-Maçonnerie a reposé sur deux piliers. D’une part un
engagement humaniste et exotérique collectif, sur le plan culturel, social ou
politique. D’autre part une mission initiatique et ésotérique, individuelle,
morale et spirituelle. L’équilibre entre ces deux axes doit être maintenu,
car tous les deux répondent aux besoins de l’humanité et à l’attente des
Frères. Ce qui fait toutefois l’originalité propre de la Maçonnerie, c’est sa
dimension initiatique, ses rituels et ses symboles. Puisque l’initiation et
le symbolisme font la spécificité de la Maçonnerie, il est essentiel que les
Loges et les Frères concentrent leur travail sur le symbolisme initiatique.
Des rituels disent que le but de la Franc-Maçonnerie est de trouver la vérité
à travers le voile des symboles. Autrement dit, le but, c’est la vérité ; le
moyen d’y accéder, c’est le symbole. Toute la démarche maçonnique, au niveau
des moyens et de la méthode, est basée sur le symbolisme, son langage et son
efficacité. L’initiation
en tant que rituel est elle-même un ensemble dynamique de symboles. Si les
travaux en Loge se trouvent trop dépouillés, en qualité ou en quantité, de la
richesse des rituels et de la symbolique, le travail maçonnique perd son sens
et sa substance. Comprendre la place et l’importance des symboles et des
rituels initiatiques permet de mieux discerner les objectifs principaux du
travail maçonnique et la finalité de l’initiation. Le vécu des passages
initiatiques, la participation aux rituels et l’étude des symboles ont pour
but d’agir sur le Maçon, de façon à induire une transformation de son être.
Cette action se situe sur deux plans. D’une part, les symboles le font
réfléchir, d’autre part ils agissent de manière intuitive ou inconsciente.
L’objectif premier du travail maçonnique est donc le développement personnel,
l’épanouissement moral de l’être. Son objectif collectif vient en second, car
l’élévation des individus est la condition sine qua non du progrès de
l’humanité. La Franc-Maçonnerie étant initiatique, elle est par essence
morale et spirituelle, dans ses fondements et dans ses buts. L’initiation,
vécue comme un processus intérieur, est un cheminement vers la réalisation de
soi, vers l’unité de l’être. L’étude
des symboles et la compréhension de la méthode symbolique : Pour
améliorer le travail des Frères, il est utile d’étudier non seulement les
symboles maçonniques, mais aussi de rechercher comment fonctionne le langage
des symboles et comment le rituel agit sur l’initié. L’étude des symboles
eux-mêmes, la recherche sur leur interprétation et la quête intellectuelle de
leur signification, tout cela est utile mais ne fait pas un initié. Sinon les
livres et les discussions suffiraient à la Maçonnerie, sans qu’elle ait
besoin de Temples et de rituels. L’homme moderne vit sous l’empire de la
science et il a besoin d’explications rationnelles. Quand il vit une
initiation ou participe à une tenue, le Maçon d’aujourd’hui a envie de savoir
comment cela fonctionne. Ce désir d’explication des phénomènes symboliques et
initiatiques est positif, car la compréhension objective du » comment ça
marche » permet certainement de mieux vivre ou conduire les rituels, avec
plus de conscience, donc de les rendre plus efficaces pour soi et pour les
Frères. La méthode symbolique et le phénomène initiatique ne relèvent pas du
seul travail intellectuel. Les symboles et rituels influencent directement la
psyché humaine, même sans médiation de l’intellect. C’est là une clé
essentielle pour comprendre le symbolisme. Le symbole est le langage de
l’initiation, car ce que transmet l’initiation ne peut pas être exprimé par
le langage ordinaire et le discours intellectuel. Le symbole s’adresse à
autre chose encore qu’au mental conscient. Il s’adresse à la perception
immédiate de l’émotion ou de l’intuition. Pour
bien pratiquer la Maçonnerie, il faut donc avoir tous ses sens en éveil. Si l’on
veut que le symbolisme initiatique remplisse son rôle, agisse efficacement,
deux conditions sont nécessaires. D’une part, il faut en Loge que les Frères
soient à l’écoute avec tout leur être, à la fois concentrés et sereins.
D’autre part, il faut que les tenues soient conduites avec un maximum de
sérieux et de rigueur. Afin de sensibiliser les Frères à la nature du
symbolisme, deux sujets de réflexion peuvent être intéressants. Premièrement
la différence entre les signes, qui parlent à la raison, et les symboles, qui
parlent à l’être tout entier. Deuxièmement la relation entre d’un côté le
sens permanent et universel des symboles, d’un autre côté leur interprétation
et leur perception personnelle. Symbolisme et initiation sont fondés sur des
processus psychiques et spirituels bien réels. Les étudier sous l’angle de la
psychologie permet de mieux comprendre et vivre le travail maçonnique et son
but. La
psychologie des profondeurs développée par Carl Gustav Jung, à ne pas
confondre avec la psychanalyse freudienne, offre au Franc-Maçon d’aujourd’hui
des clés précieuses pour comprendre comment fonctionne le symbolisme et
quelle est la finalité morale et spirituelle de l’initiation. Les notions
fondamentales de la psychologie jungienne, comme l’inconscient collectif, les
archétypes, le Soi et le processus d’individuation, éclairent de façon très
pertinente les phénomènes symboliques et initiatiques, par conséquent la
Franc-Maçonnerie elle-même. Cette approche psychologique n’est en
contradiction ni avec la tradition maçonnique spirituelle selon René Guénon,
ni avec les conceptions de la Maçonnerie rationaliste. L’approche
psychologique réconcilie, au contraire, science et spiritualité. Ce champ
d’étude peut donc être fructueux. |
PAROLE
PERDUE ET SACRIFICE - DU MAÎTRE HIRAM AU
CHEVALIER ROSE+CROIX
|
Harvey Percy John
|
Edition Maison de vie
|
2020
|
||
Au fil des
chapitres, les différents sacrifices, Hiram, Guibulum, Galaad sont étudiés à
travers le mythe et l’agencement des symboles. Mais ce n’est qu’au degré de
Chevalier Rose-Croix que le meurtre d’Hiram sera finalement racheté par ce
qui relève d’une rédemption : « La Suprême Puissance se manifesta
métaphoriquement lors du sacrifice de la Passion, participant au mystère de
la Rédemption. La croix triomphante portant la Rose mystique s’éleva
parmi une nuée dans un ciel nouveau, et la Parole fut alors révélée au
récipiendaire sous « l’aile du Phénix », lors des trois
voyages mystérieux. » Le degré de
Chevalier Rose-Croix, malgré les déchristianisations récurrentes, se réfère
explicitement « au sacrifice de Jésus, aussi nommé Christus lapis
angularis, pour exprimer son identité avec la Pierre d’Angle, et par
extension, la Pierre cubique ». « La Suprême Puissance du grand
Architecte de l’Univers se manifeste par la révélation de la Parole, lors du
sacrifice du « Fils de l’Homme ». C’est alors qu’intervient la
Suprême Puissance, par son pouvoir de transmutation de la Pierre cubique en
une Rose mystique régénérée, par la restauration des outils brisés. » La
Maîtrise et le degré de Chevalier Rose-Croix, se répondent et offrent, quand
on en croise les dimensions symboliques, d’immenses possibilités opératives
qui ne demandent qu’à être mises au jour. Au
sommaire de cet ouvrage : La
Parole - Les 2 chambres de la maîtrise - La
légende d’Hiram et la Parole perdue
- la tombe d’Hiram et sa
résurrection - L’épreuve de Guibulum -
Salomon - le Tétragramme -
La prise de Jérusalem par les babyloniens -
la défense de la voûte sacrée
- le sacrifice de Galaad - La
rédemption - le chevalier Rose+Croix ou le sacrifice de
la pierre cubique - Le temple noir et le temple rouge -
les 2 appartements du chevalier Rose+Croix -
les 2 appartements de la maçonnerie des hommes -
La Suprême Géométrie du Mont Calvaire
- les 3 voyages mystérieux du
chevalier Rose+Croix - le crâne et la Croix -
Galaad le chevalier de la table ronde
- |
perspectives spirituelles de
l’Écossisme |
P.M.
savaignac |
Edition vega |
2002 |
||
|
PHILOSOPHIE DE L’INITIATION |
Bruno Pinchard |
Edition Dervy |
2016 |
Philosophie et maçonnerie font moins bon ménage qu’on ne
croit. Malgré quelques déclarations de principe, les philosophes maçons sont
rares et appartiennent au temps passé : faut-il s’en tenir à Fichte et
Bakounine…? Si l’on met encore de côté René Guénon et Georges Dumézil, les
générations successives d’intellectuels ont cherché ailleurs leurs sources de
jugement sur le monde. Spécialiste
de l’histoire de la philosophie, Bruno Pinchard prend des chemins de traverse
et, mêlant les tons et les styles, il propose une approche du fait maçonnique
à partir de diverses problématiques contemporaines de la philosophie. Ces
cheminements sont autant de parcours personnels à la rencontre de la
profondeur maçonnique dans les domaines de la culture et de la pensée. Ce
livre constitue tout autant un avertissement qu’une bonne nouvelle :
l’initiation maçonnique ouvre un chemin dans la philosophie et nul ne pourra
plus l’ignorer. Dans la Grèce antique, les
cérémonies s'accomplissaient toujours en silence et la nuit. En ces temps-là,
un Mystère n'était pas perçu comme un dogme incompréhensible imposé par une
autorité ou accepté par la foi : cette conception étant tout à fait
étrangère au polythéisme. Le Mystère était une chose ineffable, un secret
qu'on ne devait pas révéler sous peine de sanctions… En Grèce,
l’accomplissement des rites mystériques était appelé teleth, mot qui
signifiait perfectionnement et que nous avons traduit par Initiation.
Toutes les croyances issues de Phrygie, de Perse, de Syrie, d'Égypte voire
d’Inde furent introduites sous la forme de cultes à Mystères. D’une manière
générale, chacun d’entre-eux plongeait ses racines dans les époques les
plus primitives et les plus lointaines. Depuis des temps immémoriaux les
rituels étaient portés et transmis par les sorciers et autres chamanes, seuls
en capacité d’entrer en communication avec les esprits et qui, à ce titre,
jouaient ainsi un rôle essentiel d’intermédiaire entre le monde des vivants
et celui des morts… Cette vision surnaturelle et magique durera
des siècles et ce n’est que beaucoup plus tard, que l’imagination fertile des
premiers Grecs les amènera à élaborer leur riche mythologie à partir de ces
croyances. Avec le temps, les justifications et significations primitives des
rituels s’enrichiront progressivement de développements sur lesquels nous
sommes mal informés, en particulier sur la cérémonie de l’initiation pour
laquelle les impétrants s’engageaient à ne rien révéler... Signalons ainsi,
par exemple, que des personnages fameux tels Alcibiade et Eschyle, verront
leurs têtes mises à prix pour avoir révélé des éléments secrets relatifs au
déroulement des Mystères d’Eleusis. Cette vigilance ne s’est pas démentie
avec les années et cela explique pourquoi ces antiques secrets furent, dans
l'ensemble, bien gardés. Apulée, de son côté fera une brève
allusion à l’initiation dans les Métamorphoses (ou l’Ane d’Or) :
le jour de l’initiation arriva. Dès que le soleil
baissa à l’horizon, les gens affluèrent de toutes parts … Ensuite, tous les
profanes durent s’éloigner. On me vêtit d’une robe de lin grossier et le
grand prêtre me conduisit en me tenant par la main dans le sanctuaire du
Temple. Peut-être, lecteur
demanderas-tu ce qui fut dit et ce qui fut fait ? Comme j’aimerais
te l’apprendre si j’en avais le droit ! Qu’elle serait sacrée, ton
émotion, s’il t’était permis d’entendre ! ta langue et tes oreilles déjà
devraient expier ce sacrilège ! Mais il pourrait t’être
préjudiciable que je torture ainsi ta pieuse curiosité ; écoute donc et
– crois-moi, aie confiance. Tout est vrai : je suis allé jusqu’à la
frontière entre la vie et la mort. J’ai franchi le seuil de Proserpine
(déesse des enfers) et après avoir traversé les éléments, je suis revenu. Au
cœur de la plus profonde des nuits, j’ai vu le soleil briller de tout son
éclat ; j’ai vu face à face les dieux célestes et je les ai adorés de
tout près. Vois ! Tu as maintenant tout entendu : mais
aussi tout compris ? Non, impossible !" L’initiation à ces cultes exigeait
du candidat un comportement éthique et moral de nature à modifier
profondément sa vie future et de l'orienter vers des finalités nouvelles en
lui apportant des perspectives inédites. Ils révélaient ainsi (à une élite
dans le contexte païen, à tous dans le christianisme) à la fois le
dessein de la divinité et le destin des individus. D’après les éléments dont
nous disposons aujourd’hui, la plupart présentaient un fonds commun
d’exigences, de morale, de respect doctrinal et de pratiques rituelles. C’est
ainsi par exemple que l’on enseignait qu’une Intelligence avait
créé l’univers et le gouvernait ; que l’on devait honorer ses
parents ; offrir aux dieux les premiers fruits annuels de la nature ou
leur sacrifier un animal ; que les divinités jouaient un rôle décisif
pour la prospérité de la terre en fécondant les espèces végétales et
animales… |
PLUS QU’UN CLUB ? QUATRE MONOGRAPHIES SUR LA
FRANC-MAÇONNERIE ANGLAISE |
JEAN
YVES LEGOUAS |
ÉDITION
DE LA HUTTE |
2010 |
La
Franc-maçonnerie, en tant que société initiatique, est évidemment universelle.
L’initiation s’adresse aux tréfonds de l’âme humaine, et ne peut donc, en
cela, différer d’un pays ou d’une époque à l’autre. Ceci n’empêche en rien la
maçonnerie anglaise, dont quelques aspects sont ici présentés, d’offrir un
intérêt particulier à qui veut l’approcher. Le premier texte, s’appuyant sur l’exemple du monument érigé
dans la City de Londres en souvenir du Grand Incendie qui la ravagea en 1666,
nous replace dans l’ambiance qui était celle de la capitale britannique à la
veille de l’établissement de la Grande Loge de Londres. Dans le deuxième texte, alors que la Grande Loge existe déjà, nous
suivons le grand artiste londonien William Hogarth dans sa vie quotidienne,
rythmée par les événements, mineurs ou dramatiques, qui se déroulent dans la
métropole. Dans la troisième monographie est mis en scène le
Duc de Wharton, un être extrêmement complexe, à la fois brillant et
enfantin, pour ne pas dire infantile. Ce rejeton d’une famille anglaise très
fortunée mourut sans un sou dans un monastère catalan. Il est difficile de
comprendre comment ce noble anglais s’est retrouvé, un beau jour, Grand
Maître de la Grande Loge de Londres et, quelques années plus tard en 1728,
Grand Maître des Loges de France. Le quatrième et dernier texte prend prétexte des
écrits d’un maçon britannique du siècle dernier, Walter Wilmhurst,
pour nous amener à une réflexion sur l’essence de la Franc-Maçonnerie, son
évolution et sur la nature de l’initiation telle qu’elle est proposée dans
cette société. Cette étude se termine par un aperçu sur la constitution des
rituels et des grades, ainsi que sur les influences extérieures fondamentales
qui en ont fait l’institution que nous connaissons aujourd’hui dans la
maçonnerie de tradition, et dont le langage ne correspond pas toujours à la
réalité. Quelques mots clé sur le sommaire de cet ouvrage remarquable : Le Grand Incendie de Londres en 1666. Sir Christopher Wren
l’architecte de la reconstruction. Robert Hooke ce grand chercheur membre de
la Royal Society. William Hogarth, franc maçon et son célèbre tableau la
Nuit. Le gin, le genièvre et les distilleries londoniennes. Les jeunes années
du Duc de Wharton avec ses rencontres jacobites, la chambre des Lords.
Atterbury. Ses divers voyages en France, en Espagne à Vienne. Les lettres
persanes. Les constitutions de 1723. Les Gormogons. La loge de Madrid. Retour
sur le rituel maçonnique et explications sur les origines de la maçonnerie
moderne. |
principes et problÈmes spirituels du rite Écossais
rectifiÉ et de sa chevalerie templiÈre |
Jean
TOURNIAC |
Edition
Dervy |
2001 |
Cet
ouvrage permet de mettre en lumière certains aspects de l’ésotérisme
chrétien. C’est un livre central pour le R.E.R. qui se veut à la croisée de
l’ésotérisme chrétien, de la mission de l’Ordre du Temple et de la gnose la
plus orthodoxe des Père de l’Église. Principes
et problèmes spirituels du Rite Ecossais Rectifié et de sa chevalerie
templière est un classique des études maçonniques. Cette nouvelle édition
permet de remettre en lumière certains aspects essentiels de l'ésotérisme
chrétien. L'ouvrage
s'attache à montrer les liens spirituels et historiques entre un régime
maçonnique à vocation chrétienne, apparu au XVIIIème siècle, la mission
originelle de l'Ordre du temple et la gnose la plus orthodoxe des Pères de
l'Eglise. Consacré entièrement à la garde de la Cité Sainte, à la jonction de
l'Orient et de l'Occident ou, si l'on veut, de l'" ésotérisme " et
de l'" exotérisme ", ce système particulier, un des plus anciens
encore vivant, entendait se référer à la pureté d'une tradition première et
se vouer à l'unité des Chrétiens, ainsi qu'à l'approfondissement des sources
bibliques. Un
programme d'une surprenante actualité en ce début de XXIème siècle. Cette
étude, axée sur l'enquête historique et l'exégèse de l'Ecriture Sainte, met
notamment en évidence le rôle de saint Bernard, celui de la tradition d'Elie
et de l'Ordre des Carmes, les sources esséniennes, l'énigmatique continuation
des " Fils de la vallée " et le symbolisme des rites et des nombres
propres à cette voie. Elle
montre enfin la convergence " par en haut " entre la foi
judéo-chrétienne, la Jérusalem sacrée et le monothéisme abrahamique, dans la
Franc-Maçonnerie croyante traditionnelle et dans cette chevalerie "
célestielle " qui rappelle celle du Saint Graal. Même
si on n’est pas d’accord avec la chevalerie templière de Tourniac, alors que
Willermoz a tout fait pour enlever les références à cette chevalerie, il
n’empêche que ce livre est brillant. |
PROMENADE INITIATIQUE- Origine et actualité des mystères
sacrés. |
Jacques
TRESCASES |
Edition
TREDANIEL |
1999 |
||
Jacques
Trescases, auteur de " l'Etoile flamboyante " et " La
Symbolique de la mort ou herméneutique de la résurrection ", élargit ici
sa vision et sa réflexion pour montrer pourquoi et comment les messages du
passé, loin de stériliser la pensée, la nourrissent de leur sève vivifiante. Profondément enracinés, ils demeurent le
meilleur remède aux maux de ce siècle. En parcourant le " Rite Ecossais
Ancien et Accepté ", héritier de ces vieilles civilisations et des
divers courants qui l'ont enrichi, l'auteur ne détaille pas les mythes et
symboles de chaque degré. Mais il donne une clé pour les comprendre et
retrouver, par-delà leur apparence disparate, leur cohérence cachée. Après
un bref rappel des origines des mystères initiatiques, l’auteur nous entraîne
à Eleusis chez Déméter, puis visite les temples et les oracles grec, les
villas des mystères à Pompéi, on étudie l’architecture sacrée, l’art royal et
on termine par le rôle du Franc-Maçon à l’aube du XXIème siècle. Olympie
en grec Olympia, aujourd'hui Olimbia. Village de la Grèce, au pied du mont
Kronion, au nord-ouest du Péloponnèse (Elide), qui s'est développé à
proximité des ruines du célèbre sanctuaire voué au culte de Zeus Olympien.
Grand centre religieux de la Grèce antique, l'un des quatre sanctuaires
panhelléniques, Olympie vit la prédominance du culte de Zeus après l'arrivée
des Doriens (début du Ier millénaire av. J.-C.). Les anciens Grecs situaient
en effet à Olympie la victoire de Zeus en lutte contre son père Cronos. A ce
premier mythe s'ajoute cependant un second, celui de Pélops, fils de Tantale.
Onomanos, roi de Pisa, en Elide, savait par un oracle qu'il serait tué par
son gendre. Aussi imposait-il aux prétendants de sa fille Hippodamie de
disputer avec lui une course de chars où le vaincu était exécuté. Comme
il possédait une paire de juments que le dieu Arès en personne lui avait
offertes et qui étaient douées d'une rapidité surnaturelle, il sortait
toujours vainqueur de ce concours, et douze prétendants avaient déjà payé
leur audace de leur vie lorsque Pélops, chef des Achéens, se présenta. Il
séduisit le cocher d'Onomanos, Myrtilos, qui s'arrangea pour qu'une roue du
char de son maître se détachât du moyeu durant la course. D'après une autre
version de ce mythe, Pélops ensorcela par un maléfice les chevaux d'Onomanos
qui s'emballèrent et se précipitèrent dans un ravin. Pélops, vainqueur, tua
le roi et conquit ainsi à la fois la main d'Hippodamie et la souveraineté de
Pisa. |
PYTHAGORE ET L’INITIATION MAÇONNIQUE
- N° 37 - |
ANNA
MONFORT |
EDITION
MAISON DE VIE |
2010 |
Pythagore est l’un des maîtres spirituels vénérés par la
Franc-Maçonnerie qui célèbre sa mémoire et ses rituels. Mais en quoi consiste
l’enseignement pythagoricien et quel est son apport précis à l’initiation
maçonnique ? Pour
la première fois, un ouvrage aborde ce thème en profondeur. Après avoir
évoqué la vie de Pythagore, l’auteur offre une nouvelle traduction intégrale
des vers d’Or et développe les notions initiatiques qui en découlent, comme
la quête de la Parole perdue, le serment, la fraternité, le chemin de la
maîtrise… On
comprendra mieux, à la lecture de cet essai, l’importance de la pensée
pythagoricienne dans la tradition initiatique dont la Franc-Maçonnerie est
l’héritière. Où il est question de : La vie de Pythagore, le texte des vers d’Or, la quête de la
Parole perdue, la notion de connaissance, le quaternaire, l’ignorance, la
privation du bien, le serment et le secret, la fidélité, le silence et la
transmission, la filiation spirituelle, l’amitié, la bonté, la haine et son
absence, la bienveillance, la discorde, la concorde, la justice, la juste
mesure, le temple et la justice, la conscience de la mort, la vertu, le
respect du corps, le rapport aux biens matériels, le détachement, Vigilance
et Persévérance, le chemin de la maîtrise, les nombres sacrés, la mémoire,
les deux éternités, l’âme et sa santé, purifications et libérations, l’immortalité,
l’éther, le livre des deux chemins, l’Orient éternel. |
1 Q
qu’est-ce qu’un apprenti franc-maçon ? |
J.P.
dubrun |
Edition
LA MAISON DE VIE |
2002 |
||
Ce
qui rejoint, sur un autre plan, les considérations de Boucher. Mais il
signifie aussi sédentarisation, stabilisation ; Guenon dit la
«solidification» qui reflète une sorte de dégénérescence spirituelle. Sur le
plan «hermétiste», la pierre brute est assimilée au u chaos, c'est-à-dire un
corps créé par la Nature dans lequel elle-même aura joint ensemble le soufre
et le mercure lesquels l'artiste doit séparer, une portion de ce premier
chaos, ou masse confuse connue, mais méprisée d'un chacun ». L'assimilation est
ici cosmique : le dégrossissage de la pierre brute correspond à la fois au
Grand ouvre de l'alchimiste et à l'organisation du monde par son créateur.
Dégrossir la pierre brute est donc le travail essentiel de l'Apprenti. Ce
travail est évidemment en liaison étroite avec le symbolisme des Outils dont
la connaissance constitue essentiellement le grade de Compagnon. L'Apprenti
ne se sert que du maillet et du ciseau, qu'il portera lors de son premier
voyage. Notons une remarque de Plantagenêt : « Ces instruments ne semblent
appartenir au symbolisme de l'Apprenti qu'en France. Partout ailleurs,
l'outil affecté au dégrossissement symbolique de la pierre brute est la
boucharde, sorte de marteau à pointe dont se servent effectivement les
tailleurs de pierre ». Pour le même Plantagenêt, la pierre brute est la
découverte de l' « un ». Le travail de l'Apprenti consiste à découvrir « le
binaire » qui est sa loi physique, le Ternaire qui est son émanation
intellectuelle, puis la Quaternaire - la pierre cubique - qui est sa loi
d'objectivation. Wirth synthétise ces outils : « L'Apprenti attaque tout
d'abord la pierre brute à l'aide d'une sorte de pic ou de marteau à pointe
dit Cosmon gavel dans les rituels anglais. Cet instrument ne se prête qu'à un
dégrossissement sommaire, aussi faut-il recourir au ciseau et au maillet pour
faire disparaître l'une après l'autre toutes les aspérités du bloc qu'il
importe de façonner en impeccable pierre cubique. » Le dégrossissage est
également œuvre collective l'incorporation au Temple vivant dont les Initiés
sont à la fois les constructeurs et les matériaux. Mais, pour rendre possible
son incorporation, l'ouvrier Matière doit savoir se transformer en se livrant
sur lui-même à un travail constant de perfectionnement. La
taille de la pierre brute s'accomplit toujours selon un rite, c'est-à-dire
par une sacralisation du travail aboutissant non seulement à la glorification
même de ce travail, mais de celui qui commande et inspire les Ouvriers le
tout s'opérant et s'intégrant à un plan tracé par la Divinité. Ce travail ne
peut se faire que dans une société traditionnelle. La Maçonnerie peut
permettre ce travail initiatique sur le plan mental... parce qu'elle a
conservé la transmission spirituelle initiatique et réalisa par des gestes et
des paroles le travail ». L'Ouvrier initié réalise « le travail sur la
pierre, sur lui-même et dans l'ensemble des Cosmos ». Le travail initiatique
« s'opère effectivement par l'individu associé intégré à l'ensemble de la
communauté des initiés, puisque... le travail de réalisation spirituelle
maçonnique ne saurait être qu'œuvre collective. D'où aussi, le fait que le
nouvel initié, considéré comme pierre fondamentale de l'édifice futur, est
placé à l'angle Nord-est de la loge au Rite Écossais en tout cas. |
1 R
R.E.A.A. – DISCIPLINE D’ÉVEIL ET DE RÉALISATION |
Jacques Trescases |
Collection Ex tenebris LVX |
2014 |
Un riche laboureur, sentant sa mort prochaine fit venir ses enfants, leur parla sans témoins : « Travaillez, prenez de la peine, c’est le fond qui manque le moins ». Ce trésor enfoui ne serait-il pas la pierre cachée que l’on nous invite à chercher dès le cabinet de réflexion. Alors, le coq qui nous incite à la vigilance et à la persévérance n’est-il pas le signe d’un réveil nécessaire ? La spécificité du Rite Ecossais Ancien et Accepté, réside de sa définition, de son objectif et de sa méthode. Définition : C’est un Ordre initiatique, traditionnel, maçonnique, chevaleresque et international à vocation universaliste. Un Ordre est un groupement spécifique de personnes ayant un but commun et obéissant à une même déontologie librement consentie. Le REAA est un Ordre initiatique, institué et constitué au sein de la Franc-maçonnerie Universelle, tel que défini par les constitutions d’Anderson, mais qui a ses règles propres et sa propre procédure initiatique. En affirmant notre caractère « traditionnel », nous assumons donc tout l’héritage de la longue suite des initiations précédentes. Mémoire prospective de l’humanité, la Tradition est ouverte à la modernité et génératrice du seul futur possible : les arbres les mieux enracinés sont les plus aptes à produire les meilleurs fruits. Il faut savoir, croire et faire sienne, qu’il existe une « Tradition Primordiale » qui remonte au berceau de la société humaine. Cette Tradition Primordiale transmise de bouche à oreille ou par le canal de pratiques spécifiques, constitue la source de toutes les religions, en ce sens que quelques initiés ont su la formaliser en visions suggestives et mobilisatrices, hélas pour certains qui l’ont vite pétrifiée en dogmes stérilisants. Toute la démarche initiatique telle qu’elle est résumée par la devise « ex tenebris, lux » se trouve légitimée et expliquée par la « psychologie de la motivation », ce qui ne dispense aucunement chacun de nous de faire le parcours dans une organisation traditionnelle adaptée à cette fin, et qui respecte la Tradition sans vouloir imposer des dogmes Au sommaire de cet ouvrage : Spécificité du REAA Implications psychologiques de la recherche ésotérique Le symbolisme comme langage universel – Pourquoi vous êtes-vous recevoir Franc-maçon ? - les trois enseignements de l’étoile Flamboyante - Qu’est-ce que la maîtrise ? La quête de la Connaissance ; V.I.T.R.I.O.L. La parole perdue- La quadrature du cercle - rectificando - le génie parle - le mot ineffable - La Parole retrouvée (sublimation). L »Apocalypse de Saint Jean - Le Chevalier du Soleil - Le grand programmateur Universel - Chevalier de l’Universel et de l’Eternel Les roses d’Ispahan - Bibliographie - |
R.E.A.A.
- PROGRESSION INITIATIQUE A TRAVERS LE RITE ḖCOSSAIS
ANCIEN ET ACCEPTḖ |
R.C. Huqlosa |
Edition Oxus |
2017 |
||
Le Rite écossais ancien et accepté (REAA) est l’un des
rites maçonniques les plus répandus dans le monde. Il fut fondé en 1801 à
Charleston (États-Unis) sur la base des Grandes Constitutions de 1786,
attribuées à Frédéric II de Prusse. C’est à l’origine un rite qui ne comportait
que des grades situés au-delà du grade de maître. Bien qu’il soit composé de
33 grades, il est habituellement pratiqué dans le cadre de deux organismes
complémentaires mais distincts : • une obédience maçonnique qui fédère des loges des trois
premiers grades de la franc-maçonnerie ; Sa devise est la suivante : Le mot Écossais est difficile à définir, et il évoque un
système concurrent du système anglais, né en Ecosse au XVI ème siècle qui est
apparu en France dans le milieu des Stuartistes réfugiés à St Germain en
Laye, à la fin du 17 ème siècle, d’où ont essaimé de nombreuses Loges à
Paris. Le terme écossais a été relié secondairement au système de Hauts
Grades, l’Ecossisme, apparu aux environs de 1740, sans référence
géographique. • Le terme Ancien se rapporte à la Grande Loge des Anciens, fondée
par Laurence Dermott, mais après la Grande Loge moderne de Londres. Les
rapports très complexes entre Modernes et Anciens rendent difficile toute
distinction nette. Cependant, on peut reconnaître aux Anciens une spécificité
traditionnelle, éprise de rigueur. • L’épithète Accepté, se réfère à
l’acceptation dans les Loges symboliques, de membres extérieurs au Métier,
dirigeants politiques, aristocrates,… ce qui a certainement favorisé l’essor
des Hauts Grades de l’Ecossisme. Sources du Rite : De nombreux courants initiatiques
ont participé à la structure du Rite, et on peut affirmer que l’Ecossisme a
reçu des apports de nombreuses Traditions: Le R.E.A.A. réalise, en fait, une rigoureuse
unité/totalité, et se définit comme un Ordre initiatique, traditionnel,
maçonnique, chevaleresque, international, et universaliste. Le but final du
R.E.A.A. est, comme le précisent les Grandes Constitutions de 1786, «
l’union, le bonheur, le progrès, et le bienêtre de la famille humaine, en
général, et de chaque homme individuellement ».La démarche initiatique du
Rite se fait à la Gloire de Grand Architecte de l’Univers, dont
l’interprétation est du seul ressort de chacun, avec la présence en Loge du
Volume de la Loi sacrée, traditionnellement la Bible, ouvert sur l’Autel des
serments. L’initié entame une quête spirituelle, à travers la recherche de la
Parole perdue, qui transcende progressivement son individualité, et l’élève
au niveau de l’absolu, en réconciliant la matière et l’esprit, vers cette
intelligence que l’on désigne comme le Principe, vers ce que l’on peut
définir comme l’état du Saint-Empire, dont le mythe peut être considéré comme
le fondement de l’Ecossisme. Quelle que soit la complexité d’une telle
approche, le Saint-Empire, qui implique une certaine idée de la Tradition et
le sens de la réalisation spirituelle sur le plan ésotérique, ne peut être
dissocié d’une réalité historique qui a voulu réunir l’autorité spirituelle
et le pouvoir temporel. Les débuts, l’histoire et la décadence du Saint Empire
romain germanique, s’inscrivent essentiellement entre l’aventure de Frédéric
II de Hohenstaufen, au treizième siècle, qui rêve la dimension spirituelle
d’un Saint- Empire, synthèse des modèles perse, romain, byzantin et de
l’islam, dont l’Empereur est le médiateur entre le Ciel et la Terre, et
Frédéric II de Prusse, qui signe les Grandes Constitutions. Comme le
rappelait le T.ILL.F. Bernard Guillemain : « Deux traditions, l’une
politique, l’autre spirituelle du Saint-Empire ont coexisté. Les Grandes
Constitutions de 1786 formulent une version de la tradition spirituelle
».C’est dire combien le concept d’imperium inspire progressivement les degrés
de l’Ecossisme, jusqu’à devenir le mythe du Saint-Empire, alors que s’éloigne
le mythe d’Hiram, et comme tout mythe, il nous invite à découvrir sa somme
ésotérique, à nous donner accès à une dimension autre, et à révéler
l’immanence du Principe. Cet empire chacun doit d’abord le construire
individuellement, par la possession des fonctions royale et sacerdotale, dans
une tension permanente vers l’Absolu, mais cette réalisation personnelle doit
déboucher sur une action collective, créant une fraternité à travers une
vision sacrée du monde, vers l’unité des peuples et de la société. Aussi bien
sur le plan temporel que spirituel, l’Empire est un monde organisé autour
d’un centre. La méthode écossaise est basée sur une conception
traditionnelle de l’homme : corps, âme, et esprit, et sur des voies de
réalisation spirituelle correspondantes, voies de connaissance, d’amour, et
d’action, hiérarchisées mais en fait étroitement mêlées. La démarche
initiatique écossaise, propose une progression lente et structurée vers la
Connaissance en trente-trois degrés, qui sont autant d’états à réaliser, pour
créer dans l’être un certain degré de plénitude. Ces états sont à l’image des
voyages décrits par Dante, dans la Divine Comédie, et ils amènent l’initié à
des purifications successives, après des étapes de dégradation puis de
perfectionnement vers sa source, l’immanence divine reflet de la
transcendance. Cette progression passe par un développement harmonieux, et
une éthique élargie, bien au -delà d’une simple morale. Elle n’est nullement
dogmatique, et il appartient à chacun de chercher sa propre vie spirituelle
en toute liberté, nul ne pouvant se substituer à l’autre. Le R.E.A.A., placé
sous l’égide du G.A.D.L.U., a d’abord pour but de faire comprendre
l’ésotérisme des trois premiers degrés symboliques, qui demeurent des degrés
essentiels. Les Hauts Grades qui leur succèdent permettent d’approcher
progressivement l’ésotérisme des degrés symboliques, notamment à travers les
problèmes posés par la cérémonie du troisième degré. Cette hiérarchie est couronnée, par le Suprême Conseil qui
détient, sous la direction du Très Puissant Souverain Grand Commandeur, la
responsabilité exclusive de la conservation de la doctrine, et du
gouvernement de l’Ordre, à l’intérieur comme à l’extérieur de la Juridiction.
Un Atelier ne peut qu’examiner une demande ou une proposition, et formuler un
avis. Seul le Suprême Conseil a pouvoir de décision, et exerce une
souveraineté aristocratique. Quant à ses rapports avec le monde profane,
l’Ecossisme ne s’autorise pas une intervention directe dans le monde. Tout le
travail en Loge est basé sur un perfectionnement constant de l’initié, et
aucune discussion politique, confessionnelle, ou autre n’est autorisée. Ce
n’est pas pour autant que le maçon écossais doit rechercher une vie
érémitique, bien au contraire. Son travail de distanciation d’avec
l’événement, lui permet l’éthique et le recul nécessaire avant de s’impliquer
personnellement, et peut, en actualisant la voie intérieure, l’aider à
devenir un modèle. Deux cents ans après sa création, le R.E.A.A. nous
confirme aujourd’hui encore sa fonction de gardien de la Tradition, et sa
vocation à l’universel. |
R.E.A.A - STRUCTURE DE L’ORDRE ET RḖALISATION
SPIRITUELLE |
Claude Savonnière |
Chez lui |
2011 |
||
3e
ouvrage : La réalisation spirituelle et
les trois triptyques salomoniens, comprenant la construction du Temple, le
pourquoi et le comment : 6e, 7e et 8e
degré - Les degrés d’élection : 9e,
10 et 11e degré - Les secrets du Temple : 12e,
13e et 14e degré
- 4e ouvrage : La Réalisation
spirituelle : De l’esprit à l’action
- 15e degré - Prolégomènes -
L’incarnation de l’esprit
- Le triptyque de la chevalerie - le
cadre du récit historique - Le conseil de Cyrus -
La première réception - Temps profane – La seconde réception :
l’ouverture au temps sacré - Le pont de Gandara -
La seconde réception, l’entrée dans le temps sacré - Les messages de ce degré - 5e ouvrage : La structure de
l’Ordre écossais : Le gouvernement de l’Ordre -
Explications jusqu'’au 33e degré -
Historique de l’Ordre et avenir de la Tradition Ecossaise - L’auteur : son email marie-ps@orange.fr
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R.E.A.A - LE RITE ÉCOSSAIS
ANCIEN ET ACCEPTÉ - N° 38 - |
DIDIER
MICHAUD |
ÉDITION
MAISON DE VIE |
2010 |
Le Rite Ecossais Ancien et Accepté accumule les paradoxes.
Ce rite maçonnique le plus répandu et sans doute le plus pratiqué dans le
monde est aussi celui dont les origines sont les plus mal connues. Comment à
partir d’un ensemble hétéroclite de symboles ou l’antique se mêle au baroque
et où le mythe osirien rejoint la mémoire du dernier Grand Maître de l’Ordre
du Temple, a-t-on construit un système initiatique dont la cohérence a fait
les succès parmi les Francs-Maçons ? Et alors qu’il est généralement
présenté comme un système de hauts grades, n’est- ce pas dans ses trois
premiers degrés que se trouvent sa plus grande richesse et son
originalité ? Ce qui serait conforme à la tradition initiatique dans
laquelle il s’inscrit. Pour
tenter de répondre à ces questions, ce petit livre commence par interroger le
R.E.A.A sur le sens de son nom : que veulent dire les termes « écossais », « ancien » et « accepté » lorsqu’ils lui sont
attribués ? C’est là le point de départ d’une remontée vers les origines
du R.E.A.A et de la Franc-Maçonnerie dans son ensemble, qui amène à poser un
regard neuf sur leur pratique actuelle. Quelques sujets évoqués : La patente Morin (1761), les grandes constitutions de Bordeaux
en 1761, Saint Domingue, Charleston avec les frères Mitchell et Frédérick
Dalcho, les grandes constitutions de Berlin de 1786, apparition des premiers
hauts- grades en 1743, la loge St Jean de Jérusalem, Alexandre de Grasse
Tilly…… |
RECHERCHE SUR LE R.E.A.A |
Emile
DARUTY |
Edition
DEMETER |
1988 |
Réédition
de 1879. Un formidable outil de recherche sur le R.E.A.A. avec l’indication des
sources. Un livre très pointu sur l’histoire, la naissance et le
développement secret et peu connu du R.E.A.A. dans les îles de l’océan indien
et en Amérique centrale. Introuvables
jusqu'à ce jour, Les recherches sur Le Rite Ecossais Ancien Accepté, parues
en 1879-1880 à l'Île Maurice, sont reproduites, intégralement pour la
première fois et augmentées d'un Hommage à Jean-Emile Daruty par Alain
Bernheim, CBCS et 33e, qui apporte de nombreuses informations inédites sur la
vie et l'œuvre de cet exceptionnel historien de la Franc-Maçonnerie. "
Il y a dans les Recherches, écrit-il, un élément d'une irremplaçable utilité
: celui qui permet de remonter à l'origine des légendes, inventions ou mythes
que des générations d'auteurs maçonniques ont cru bon de répéter sans jamais,
ou presque, indiquer où ils les avaient recopiés... Grâce à Daruty, vous
pourrez presque toujours déterminer leurs sources... ". Les polémiques
entre le Suprême Conseil et le Grand-Orient de France, incitèrent Daruty à
étudier les origines de la Franc-Maçonnerie en France à travers la création
du Rite Ecossais Ancien Accepté, en indiquant les sources des documents qu'il
a utilisés, largement publiés et commentés. " La
précision, l'honnêteté et le simple bon sens... mis au service d'un scrupuleux
travail de recherche " font de Daruty le père de l'Ecole authentique
française et ces Recherches un modèle. Le chercheur ou le curieux trouvera
dans la première partie de cet ouvrage un résumé de la naissance de
l'histoire et des rites en Grande-Bretagne, des renseignements utiles sur les
Landmarks, les Anciens Devoirs, le Livre des Constitutions, la Grande Loge
d'York, celle des Anciens, la Grande Loge Unie d'Angleterre, la Grande Loge
d'Ecosse et la Mère-Loge de Kilwinning. La deuxième partie est consacrée à la
Franc-Maçonnerie en France pendant le XVIIIe siècle. Après avoir décrit la
création de la Grande Loge et du Grand Orient de France, Daruty étudie en
détail la naissance des hauts grades : les Chapitres d'Arras et de Clermont,
les Mères-Loges, le Conseil des Empereurs d'Orient et d'Occident, la Patente
d'Estienne Morin, les Constitutions de 1762, les Directoires Ecossais de la
Stricte Observance et l'Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte,
le martinisme, les Philalèthes. Ce livre représente " Un événement dans
l'histoire maçonnique française, qui devrait être dans toute bonne
bibliothèque maçonnique " A. C. F. Jackson, AQC 101, " un must dans
la bibliothèque de tout étudiant sérieux de la Maçonnerie " Alain Bernheim,
AQC 100. Jean-Emile
Daruty de Grandpré, né le 27 janvier 1839 à Port Louis, Île Maurice est
adopté comme Lowton par Les Trinitaires, loge n° 3 du Suprême Conseil de
France à l'Or de Paris, le 14 février 1844. Il s'affilie en 1861 à La Triple
Espérance (G. O. d. F.) à l'Or de Port Louis, et parvient au 32° degré.
Edifié par ces recherches, il demande en 1876 sa régularisation au suprême
Conseil de France. Il fut promu la même année au 33° et dernier degré du Rite
Ecossais Ancien et Accepté. Jean-Emile Daruty rejoignit l'Orient Eternel le 2
janvier 1903. |
RECUEIL PRÉcieux de la maçonnerie adohiramite |
Guillemain
de St victor |
Edition
DU PRIEURE |
1992 |
2
volumes pour expliquer les hauts grades du R.E.A.A. en 1787.
|
rÉflexions d’un chrÉtien sur la
Franc-maçonnerie |
Denys
roman |
Editions
Traditionnelles |
1995 |
||
A
cette époque, Denys Roman avait d'ailleurs entrepris une recherche,
supervisée par Guénon depuis Le Caire, et qui devait aboutir à la
présentation au Convent de 1948-1949 d'un rituel aux trois premiers grades.
Celui-ci ne fut pas accepté. Sans doute y aurait-il tout intérêt à
reconsidérer ce projet dont le contenu conserve une grande actualité. Car
même si les 'opérations' de l'antique Maçonnerie ne pouvaient être restaurées
avant certaines échéances cycliques, comme nous l'affirmait D. Roman avant sa
mort, il y a tout lieu de penser que ce travail constitue toujours un
objectif central pour les Maçons authentiques. Ce livre, riche en
perspectives, s'achève sur une remarquable étude intitulée 'Euclide élève
d'Abraham' où l'auteur donne quelques clés relatives à la compréhension des
légendes de métiers, dans lesquelles certains anachronismes engendrent de
fréquents jugements de valeur ironisant volontiers sur la cohérence des
Anciens Devoirs. Denys Roman (nom
d’auteur de Marcel Maugy, 1901-1986) est connu par ses textes consacrés à la
Maçonnerie considérée avant tout en tant qu’Ordre initiatique. Il est
également réputé pour son adhésion inconditionnelle aux idées exposées par
René Guénon. En 1950, à la demande de celui-ci, il publie son premier article
dans les Études Traditionnelles (E. T.)1.
Dès lors, durant les trente-six années qui vont s’écouler jusqu’à sa mort, il
collabore à diverses revues avec nombre d’articles et de comptes rendus dont
la plupart traitent de sujets touchant à l’Ordre et son histoire. Le premier
livre de l’auteur, René Guénon et les Destins de la Franc-Maçonnerie,
paraît en 1982 et sera réédité en 1995 en même temps que la parution de son
ouvrage posthume, Réflexions d’un chrétien sur la Franc-Maçonnerie – L’Arche
vivante des Symboles. Marcel Maugy/Denys
Roman est l’un des derniers correspondants de R. Guénon qui résidait alors au
Caire. Cet échange épistolaire, principalement axé sur un rétablissement de
rituels d’esprit vraiment initiatique, le confortera dans sa conviction de la
nécessité, pour les Frères, de renouer avec la tradition maçonnique5
abandonnée dans une large mesure. C’est pourquoi l’auteur s’attache à traiter
du symbolisme qui constitue la doctrine de l’Ordre, de même qu’à mettre en
relief la méthode initiatique de la Maçonnerie notamment dans sa composante
rituelle qui est essentielle. Lors des dernières années de la vie de l’auteur
des Aperçus sur l’Initiation, la création à Paris en avril 1947 de la
Loge « La Grande Triade » constituera un des prolongements
« logiques » de l’œuvre de René Guénon dans le milieu initiatique
occidental de l’époque, cela dans une perspective plus générale de
restauration intellectuelle qui n’est présentement plus envisageable. Et pourtant, de nos
jours encore et par-delà cette initiative qui fut un point de départ pour
quelques-uns, on peut mesurer la portée essentiellement positive de l’œuvre
de René Guénon : hors du temps et des « valeurs » modernes,
cette œuvre ne manque toujours pas de susciter des réactions de tous ordres,
opérant ainsi, par elle-même et au-delà de son auteur, une
« discrimination » ou « séparation » qui n’est pas sans
rapport avec celle qui scellera « la fin des temps » : Denys
Roman considère d’ailleurs que l’œuvre de René Guénon « ne pouvait
surgir qu’aux abords de la fin du cycle ». Par son étroite communion
d’idées avec R. Guénon, D. Roman n’est sans doute pas étranger à cette remise
en vigueur de l’esprit traditionnel et à ce rappel à l’urgente nécessité de
l’appliquer dans le domaine ésotérique et initiatique. Disons-le
nettement : quiconque s’affranchit de cet esprit traditionnel se coupe
par là même de la finalité de la voie initiatique dans sa conformité au Plan
du Grand Architecte, ce Plan tracé de toute éternité pour le rétablissement
de l’être dans ses prérogatives originelles. Tout au long des
textes ici proposés, l’auteur suggère l’indispensable adhésion à cette
démarche intrinsèque à la voie initiatique maçonnique envisagée dans sa
plénitude. Ainsi est mise en œuvre, dans ses aspects les plus fondamentaux,
la voie Royale propre au bâtisseur qui participe de l’Art de la Construction
universelle. En point d’orgue, la réflexion de Denys Roman l’amène à mettre
l’accent sur la vocation eschatologique de l’Ordre auquel R. Guénon n’avait
cessé d’accorder un intérêt privilégié : comment, en effet, ne pas
aborder un domaine lié au rôle spécifique dévolu à Saint Jean, « Fils du
Tonnerre », jusqu’à « la fin des temps » ? L’œuvre de
Denys Roman s’inscrit dans l’enseignement universel transmis par R. Guénon,
cela suivant une continuité, une constance doctrinale, et, faut-il le
souligner, une fidélité rare dans un milieu sujet à nombre d’influences ;
par la complémentarité des deux aspects chrétien et maçonnique de
l’engagement de son auteur, elle participe de cette universalité qui fonde
l’authentique esprit traditionnel et initiatique. |
rÉgle maçonnique à l’usage des loges rÉunies et
rectifiÉes arrÉtÉes au couvent gÉnÉral de wilhelmsbad en 1782 |
Loge
Sincérité et parfaite Union – 1806 |
éd. *** |
1975 |
Petit
catéchisme de 1806 réédité en 1975 sur le Rite rectifié. Rare et intéressant. |
rÉglements gÉnÉraux de la maçonnerie Écossaise |
Suprême
Conseil de France |
PARIS |
1867 |
Livre
original décrivant scrupuleusement tous les règlements ayant trait à l’ordre
maçonnique écossais. |
rÉgularitÉ exotÉrique & tradition
ÉsotÉrique en franc-maçonnerie |
Henri jullien |
DU
PRISME |
1973 |
||
Le 26 décembre 1783, il est reçu à la Maison
philanthropique de Paris et fait partie de son comité directeur, de 1784 à
1787. Le 28 avril 1789, il est encore signalé comme commissaire installateur
de la loge parisienne Guillaume-Tell qui est composée d’officiers du
régiment de gardes suisses… Il parvient à maintenir la liturgie maçonnique
traditionnelle. Accusé d’avoir récupéré les déchets de fabrication des
monnaies et de se livrer à un trafic de distribution de pièces maçonniques,
il est attaqué par la presse jacobine et arrêté à la fin de novembre 1793. Il
est élargi quelques semaines plus tard grâce à l’action efficace de son épouse
auprès du gouvernement révolutionnaire… Roëttiers est désormais convaincu
qu’il est indispensable de sauvegarder la base structurelle de la Maçonnerie
menacée par la Terreur. La singularité de son attitude est fondée sur ‘‘la
passion de la maçonnerie’’ qui lui fait placer le sort de cette institution
au-dessus des préoccupations concernant le monde profane. Président de la
chambre d’administration du Grand Orient depuis 1793, il met en lieu sûr les
archives de l’Obédience. Au cours du printemps de 1796, une réunion
d’une quarantaine de maçons l’élit Grand Vénérable du Grand Orient. Par
humilité sans doute, Roëttiers refuse le titre et cette attitude lui confère
une dignité morale exceptionnelle. Artisan de la sauvegarde de l’Ordre, il
tente d’unifier la maçonnerie française et apparaît alors comme la cheville
ouvrière de la réunion des deux Grands Orients rivaux. Dès 1798, il engage
des pourparlers pour la fusion de la Grande Loge de Clermont avec le
Grand Orient. Le 23 mai, un Concordat d’Union est signé entre les deux
obédiences et une tenue de fusion à lieu le 22 juin. Le Grand Orient, placé
sous la direction de Roëttiers, connaît une influence grandissante et
celui-ci est docile à l’égard du régime napoléonien qui souhaite la fusion du
Grand Orient avec la Grande Loge Ecossaise en 1804. A la fin de sa vie,
comblé d’honneurs, il assume toujours de nombreuses responsabilités
maçonniques… Sa mort en 1808, ressentie comme une perte immense pour la
maçonnerie française, donne lieu à des hommages nombreux. Bacon de la
Chevalerie dresse alors un portrait hagiographique de Roëttiers, qui apparaît
comme le modèle du maçon pur et désintéressé, attaché de façon indéfectible à
l’Art royal. On insiste sur le rôle d’unificateur de la maçonnerie joué par
Roëttiers qui a su ‘‘envelopper dans le cercle de l’union générale’’ les
loges des différents rites. Roëttiers a toujours refusé l’engagement
politique stricto sensu et s’est montré préoccupé fondamentalement, et
presque exclusivement, à la recherche au sein des ateliers d’un consensus
inaccessible. Son conformisme à l’égard des régimes successifs ne doit pas
masquer la priorité absolue accordée à son investissement dans un ordre
initiatique, au risque de faire le sacrifice de ses propres intérêts. Il a su
toujours séparé sa vie exotérique et son engagement maçonnique ésotérique. |
RÉGULARITÉ MAÇONNIQUE |
Alain Bernheim |
Editions Télètes |
2014 |
Avec
sa rigueur habituelle et son érudition d´indéniable historien maçonnique,
Alain Bernheim démêle les notions de landmarks, de reconnaissance et de
régularité, à travers l´analyse de nombreux documents originaux
scrupuleusement cités (Constitutions, Règlements, discours et autres
correspondances) et met en lumière leurs influences sur les relations
internationales des XIXe et XXe siècles. Cette approche minutieuse et
nouvelle en fait un ouvrage incontournable. Je cite Bernheim : « Vous
êtes un Apprenti, un Compagnon ou un jeune Maître. Peut-être même un Grand
Maître ou un Grand Commandeur. Vous avez beaucoup lu. Vous avez la chance, si
vous êtes un maçon français, de vivre en 2014 parce que 2014 est une année
essentielle pour la franc-maçonnerie française. Il y a un peu plus de deux
siècles, elle était unie. Son union n´a pas duré plus de cinq ans.
Aujourd´hui, elle tente à nouveau de réaliser son union. Ce n´est pas une
entreprise facile, parce qu´en deux siècles on prend beaucoup d´habitudes. Je
suis un franc-maçon de nationalité française mais je n´appartiens à aucune
obédience française en tant que membre actif. Je n´ai pas qualité pour
prendre part, en aucune manière, à cette année essentielle. Mais je suis
aussi un historien de la franc-maçonnerie. À ce titre, ce que j´ai pu lire
depuis plusieurs années sous la plume de maçons français m´a souvent
scandalisé, non pas en raison des opinions exprimées, mais en raison des
faits historiques prétendus, inventés ou inexacts, sur lesquelles elles s´appuyaient ». Voici un
petit entretien que donna Bernheim pour la sortie de son
livre « Régularité maçonnique » : « Mon idée, c’est que la maçonnerie organisée à
Londres en 1717 n’était pas initiatique et qu’elle l’est devenue peu après
avoir été introduite en France (« chercher la lumière… répandre la lumière
»). Que le rôle des rites maçonniques, qui consistent à transformer et faire
renaître, ne sont efficaces que si celui à qui l’initiation est conférée
possède un don particulier que chacun n’a pas reçu (de même, tous les êtres
humains n’ont pas reçu le don de la musique). Et qu’il est indispensable que
le rite employé réponde aux principes de la franc-maçonnerie régulière. Il
faut distinguer la théorie, la pratique et l’époque, ce que j’ai illustré avec
des exemples dans Régularité
Maçonnique. La théorie, c’est ce que le jargon
maçonnique dénomme landmarks,
mot apparu à Londres en 1720, à propos duquel Marius Lepage a écrit : «
personne n’a jamais vu un Landmark, parce que, en réalité, un landmark n’est qu’un
mythe forgé par un poète ». Deux ans après avoir été élu Vénérable de la loge
Quatuor Coronati,
mon ami Wallace MacLeod écrivait : La
pratique, ce sont les principes que chaque Grande Loge décide d’appliquer
pour elle-même et les critères qu’elle décide d’exiger pour établir des
relations d’amitié avec une autre Grande Loge, pour la « reconnaître ». La
Grande Loge Unie d’Angleterre les a définis en 1929 (Basic Principles for Grand Lodge
Recognition) en affirmant dans l’introduction qui les précède qu’elle
les avait défendus à travers son histoire… ce qui est loin d’être exact. En
voici deux exemples que je n’ai pas mentionnés dans Régularité Maçonnique.
Avec la Suède, nation intimement liée à la famille royale anglaise, la Grande
Loge Unie d’Angleterre entretient depuis 1799 et sans interruption des liens
« intimes et permanents ». Or, la franc-maçonnerie suédoise n’accepte pas que
des chrétiens et ses grades symboliques soient liés avec ses hauts grades.
Elle a délibérément ignoré une situation rigoureusement identique au sein de
la Grosse Landesloge,
lorsque en 1959 elle expliqua aux représentants des Grandes Loges Unies
d’Allemagne, qui venaient de parvenir à s’unir après douze ans d’efforts,
qu’ils seraient reconnus… à condition de rompre les liens qu’ils
entretenaient avec la Grande Loge de France au sein de la Convention de
Luxembourg. Limité
jusqu’alors à constater l’existence d’un lien entre deux maçons, le champ
d’application du mot reconnaître devenait étendu à la présence ou à l’absence
d’un tel lien entre deux Grandes Loges. C’est également dans cette résolution
qu’apparaît l’expression « premier et plus important Landmark », appliqué à «
la croyance au Grand Architecte de l’Univers ». Le mot croyance m’apparaît
peu heureux (la franc-maçonnerie n’est ni une église, ni une religion). La
franc maçonnerie régulière française ouvre et ferme ses travaux avec une
invocation au Grand Architecte de l’Univers. Dans Régularité Maçonnique, il m’a semblé opportun
de reproduire de très larges extraits d’un article paru en décembre 1945 dans
la revue Le Symbolisme.
Son auteur, Joannis Corneloup, 33° depuis 1938, venait d’être coopté au Grand
Collège des Rites du Grand Orient de France et il en deviendra Grand
Commandeur en 1958. Or son article était intitulé « Plaidoyer pour le Grand
Architecte de l’Univers ». Pourquoi la
Confédération Maçonnique de France suscite-t-elle autant d’hostilité ? Pendant longtemps, le Grand Orient de France fut l’obédience française la plus importante numériquement. Il a été, je crois, rejoint sur ce plan par la Grande Loge Nationale Française avant que celle-ci n’éclate dans les circonstances que chacun connaît. La CMF, si elle parvient à son but, deviendrait alors la première obédience française. Cette idée ne réjouit pas les deux obédiences que je viens d’évoquer qui avaient signé ensemble, le 24 avril 2002, un Protocole Administratif et Disciplinaire peu connu]. D’où une campagne quasiment diffamatoire qui a sévi plusieurs années et qui m’a amené à écrire cet ouvrage. |
RELIGIONS,
SECTES : LA
FRANC-MAÇONNERIE COMME ALTERNATIVE. |
JEAN
SOLIS |
EDITION
DE LA HUTTE |
2009 |
Ce
livre est né d’une conférence donnée par Jean Solis en 2008. Inquiet
de l’état de la franc-maçonnerie en général et de celui de cette institution
en France en particulier, l’auteur-conférencier reprend les modèles
anthropologiques de son regretté ami Bruno Etienne pour brosser un tableau
clair et limpide de ce qu’il appelle une « société de sens »
au sein de la civilisation.
|
rÉseaux maçonniques & mondains au
siÈcle des lumiÈres |
André
kervella |
Edition Véga |
2008 |
||
André
Kervella essaie de démêler l’écheveau des intrigues orangistes et
stuartistes, ce qui n’est guère aisé. Mais il semble bien que très tôt, sinon
aux débuts même de la Franc-maçonnerie en France, il y ait deux courants
parfois antagonistes, souvent complémentaires, lesquels courants subsistent
encore de nos jours. Dans un chapitre intitulé Les Soupers de Passy, André
Kervella évoque Les Soupers de Daphné de Meusnier de Querlon en 1740. Il
parle aussi du Chevallier Antoine de Laurès, né à Gignac, et bien connu de
nos frères de Septimanie, et aussi de Toulouse, où il s’illustra aux Jeux
Floraux. André Kervella aurait pu ajouter qu’il avait été « Grand maître de
L’Ordre de la France-Amitié », dont le libellé évoque la Franc-maçonnerie. Il
cite Jean Baptiste Andrault de Maulévier-Langeron, et deux autres membres de
cette importante famille Claude-Nicolas et Charles-Claude.Le premier cité,
Jean Baptiste Andrault marquis de Langeron, comte de Banains (3 novembre 1677
† 22 mars 1754) a épousé le 27 mai 1716 Élisabeth Le Camus, fille d’un
Premier Président de la Cour des Aides de Paris. Il en a eu deux fils,
Charles-Claude, né le 7 septembre 1720, dit le compte de Langeron, titré
marquis de Langeron, colonel-lieutenant du Régiment de Condé le 20 août 1743,
brigadier (général de brigade, terme subsistant en Anglais) le 3 juin 1748,
maréchal de camp le 1er mai 1758 et lieutenant général le 25 juillet 1762. Il
a épousé le 15 janvier 1754 Louise Perrinet, fille d’un receveur général des
Finances de Flandres-Hainaut-Artois, dont un fils, Charles-Pierre né le 21
juin 1756. Le fils aîné, Charles-Claude est cité par André Kervella comme
membre de l’Ordre Sublime des Chevaliers Élus, en 1750, ce qui en fait un des
premiers Chevaliers Kadoschs de ce premier Ordre à thématique templière. Le
fils cadet, Claude-Nicolas-Hector de Longeron, né le 2 novembre 1732, a été
colonel en 1762 du Régiment de Foix, appelé le Comte de Maulévier Langeron.
Il a épousé une demoiselle Castel de Saint-René de Crèvecœur le 22 avril
1764. Lui aussi est un maçon de la plus haute importance, ce qu’aurait dû
mieux indiquer Kervella. Il fut l’ami de Louis-Claude de Saint-Martin et de
Martines de Pasqually. Saint-Martin écrit dans son Journal : « le 1er mai
1803 j’ai perdu à Paris M. de Langeron mon ancien colonel au régiment de
Foix. C’était
un homme de bien, et qui a été regretté de tous ceux qui le connaissaient »,
et il ajoute plus loin : « Entre le 14 et le 15 mai 1803, dans le moment du
repos, j’ai eu des consolations sensibles au sujet du bon M. de Longeron ».
Fait peu connu des spécialistes, Claude-Nicolas Hector de Langeron a été
vénérable de la Loge militaire du Chevalier de Beauchaîne, et y a été fait «
Parfait Maître Anglais » le 27 octobre 1758. Il est dit alors « âgé de 27 ans
», ce qui correspond bien à son année de naissance, « né à Maulévier en
Bourgogne ». Il est alors capitaine au régiment de Marcieux, aide-major
général de l’infanterie. Ce diplôme de « Parfait Maître Anglais » a été jadis
reproduit dans Ars Quatuor Coronatorum. On mesurera l’importance de cette
révélation, si l’on songe que le chevalier de Beauchaîne se réclamait de
Charles-Édouard Stuart.
On
le retrouvera, hélas ! Membre du Tribunal Suprême qui jugea, en 1826, les
Décabristes, parmi lesquels plusieurs de ses frères maçons. Il a laissé
d’importantes Mémoires sur les 19 campagnes auxquelles il a pris part. Il a
fait partie de la loge Pont-Euxin dont il fut maître en chaire honoraire,
membre fondateur des loges Les Amis réunis et Jourdain. Il a été aussi membre
du Chapitre du Phénix en 1817. De ses trois mariages il n’a eu qu’une fille
légitime, Diane, devenue Comtesse Traczenski. Mais il a eu un fils naturel,
Théodore Andrault de Langeron, sénateur russe, anobli par lettres Patentes le
2 avril 1822. Né en Pologne le 25 mars 1804, il revint en France pour y
mourir au château de Langeron (Nièvre) berceau de la famille. Un
chapitre fort passionnant est consacré à la Lorraine, et l’auteur s’appuie
sur la Correspondance entre Devaux et Mme de Graffigny. Il est suggéré que le
marquis du Châtelet accueillait des maçons dans son château de Cirey. Devaux
désire s’y rendre pour « être Franc-maçon ». Comme Voltaire est l’hôte et
l’ami cher de Mme de Châtelet, l’auteur suggère que Voltaire a dû aussi être
fait Franc-maçon à Cirey. Aucune preuve, mais une hypothèse peut-être fondée.
Le spécialiste de Voltaire, Charles Porset ne croit pas à cette hypothèse,
non plus qu’à celle qui suggérait, naguère, que Voltaire avait dû recevoir la
lumière lors de son séjour en Angleterre. Affaire non tranchée. Mais ces
pages vont faire couler de l’encre. |
retrouver la parole |
Pierrick l’hyver |
Edition
EDIMAF |
2003 |
Pour
Saint Jean comme pour Lacan, c’est la parole qui est fondatrice du sujet…
mais elle a été perdue dès l’origine. Parce qu’elle développe une démarche
progressive de construction de soi, la Maçonnerie propose à l’homme moderne
une méthode de questionnement sur le sens et la portée de cette parole
perdue. Retrouver la parole c’est-à-dire la vérité de soi, tel est le but et
l’enjeu de l’initiation. Retrouver la parole réunit trois essais qui
analysent chacun un aspect du contenu de « l’enseignement » maçonnique, tel
qu’il est articulé tout au long du cheminement initiatique, au travers du
rituel : Existe-t-il un discours maçonnique ? Qu’est-ce que l’ésotérisme ?
Qu’est-ce que la tradition pour des Maçons ? On associe la mort et la renaissance comme
quête d'une spiritualité à travers la connaissance de sa propre identité.
Mais la Parole d'Hiram est perdue. Cette parole perdue est une des nombreuses
représentations de la quête. Quête du Graal, quête du nom imprononçable de
Dieu pour la tradition juive, quête de laverie, de la Connaissance (le logos
grec). Cette disparition offre aussi une nouvelle perspective de recherche de
la connaissance Dans la tradition maçonnique, le mythe d'Hiram est axé sur la
perte et la recherche de la parole perdue. Pourquoi rechercher cette parole ?
Qu'est-ce que cette parole ? L'étymologie latine renvoie à « parabola » au
sens de parole divine et « paraula »en bas latin. Actuellement il y a deux significations du
terme parole : « Élément simple du langage parlé, articulé » au sens de mot.
Mais aussi « Faculté d'exprimer, de transmettre sa pensée par des sons
articulés», sens de langage. La parole c'est aussi le Verbe, « Au
commencement était le Verbe » verbum comme parole du Christ. Pour les
chrétiens Adam et Eve sont les modèles par où tout commencé. Adam possédait
la Parole c'est-à-dire la possibilité de créer engommant comme le fait Dieu,
par la maîtrise du Verbe. Quand Adam fut chassé du paradis, il perdit la
parole-verbe, le pouvoir d'organiser selon ses possibilités créatrices. Dans
cette symbolique, on accède à la recherche propre au Maçon : la parole permet
de nommer, de comprendre, de créer, de construire. Elle donne accès à la connaissance des
choses. De quoi est constituée cette parole ? Quelle est sa nature ? sa
substance ? La parole c'est le mot, les mots avec leur valeur sonore.
L'Apprenti ne sait ni lire ni écrire il ne sait qu'épeler. Il ne détient que
les lettres et ne peut encore donner la première, ce que sait faire le
compagnon. Ce n'est qu'au long de son parcours initiatique que le maçon saura
prononcer les mots, c'est-à-dire désigner, nommer, donner du sens au monde et
à sa propre identité. Le parcours initiatique l'oriente vers le
perfectionnement de la parole, vers la recherche d'une parole perdue, jamais
retrouvée mais qui a été substituée. Cette parole substituée « Mohabon » et «
Tubalcain » lui permet de reconnaitre et d'être reconnu comme maître maçon
mais elle n'est pas la parole d’origine. Cette parole originelle détenue par Hiram
et recherchée sans fin par les maçons ne serait-elle pas la quête perpétuelle
du maçon dans sa volonté de toujours se perfectionner, dire le plus justement
possible les choses, préciser les questions qu'il se pose, sur lui-même en
tant qu'individu et qu'être social? La parole définit, relie les choses,
donne du sens, permet de communiquer avec les autres. Tous les autres, qu'ils
soient maçons ou profanes. La quête de la parole « parfaite » d'une certaine
manière qu'Hiram a sacrifié pour qu'elle ne soit pas salie, sera notre recherche
personnelle, permanente du bien penser, bien dire et bien faire ; Sera-t-elle
jamais retrouvée ? Cet objectif sera-t-il jamais atteint ? Est-ce que ce qui
compte ce n'est pas le voyage lui-même plus que le terme de celui-ci ? Cette
parole perdue ne doit-elle pas demeurée jamais perdue ? Car si on considère
qu'on l'a trouvée, n'arrêterions-nous pas notre avancée sur le chemin jamais
achevé du perfectionnement de soi-même ? La parole perdue rappelle la
puissance initiale du Verbe au commencement de la Genèse. Elle est aussi dans
la symbolique hébraïque le nom imprononçable dédie. Et dans la conception
laïque c'est l'apanage de l'homme. |
RITUELS
INCONNUS |
Jean-Luc Leguay |
Edition Dervy |
2017 |
||
Les loges maçonniques et leurs rituels éclosent à
partir de 1720 un peu partout en Europe, et cette ubiquité a de quoi
intriguer. Le récit de leur apparition a certainement été enjolivé au fil du
temps. En Allemagne, un certain baron von Hund assure avoir été initié en
1743 dans, un grade maçonnique élevé qui fait explicitement référence à
l'ordre templier. Ses initiateurs? Deux personnages masqués qui lui ont
promis de le recontacter. Des années plus tard, il attend toujours et finit
par se lancer lui-même dans la restauration d'un rituel directement inspiré
de l'ordre du Temple. C'est la Stricte Observance templière, qui a donné
naissance, au convent de Wilhelmsbad en 1782, à un rite encore pratiqué en
France mais de manière très minoritaire: le Rite écossais rectifié, qui ne
compte même pas 10 % de pratiquants chez les frères de l'Hexagone. «Ce rite
s'inspire de manière très stricte des cérémonies de chevalerie, explique
Pierre Mollier. Il intéresse ceux qui sont très marqués par une matrice
judéo-chrétienne. Pratiquer le Rite écossais rectifié sans se soucier des
fondements judéo-chrétiens, ce serait un peu comme manger de la choucroute
sans charcuterie. » C'est là la première filière de passage entre les rituels
de l'ordre du Temple et la maçonnerie. À la même période, en France, André
Michel de Ramsay, chevalier de saint Lazare, prononce pour ses amis
francs-maçons un discours dans lequel il ne mentionne pas l'ordre du Temple
de manière explicite, mais où il fait référence à un mystérieux ordre
bâtisseur hérité des croisades et qui serait retourné en Europe. Certains de
ses membres auraient voyagé jusqu'à Kilwinning, en Écosse
Nous pouvons donc définir le rite
maçonnique comme la mise en œuvre d’un ensemble de signes, de mots et de sons
qui ont tous une portée symbolique et qui respectent des règles communes,
dans un espace abrité et consacré, ayant pour effet de mettre en condition le
franc- maçon pour recevoir l’initiation consistant en une transmission de
l’influence spirituelle tout en s’ouvrant à lui-même et aux autres.
Il s’agit
d’obtenir par la grâce du rituel, l’ouverture de l’Espace et du Temps pour
s’en échapper et se situer radicalement hors la contingence. Rappelons qu’il
ne peut y avoir d’influence spirituelle sans la mise en œuvre par des initiés
qualifiés de la forme et de la classe rituélique adaptée. Le rite relie le
présent au passé marquant ainsi l’intemporalité, il devient la clé d’accès à
un espace consacré, mais aussi au temps primordial et sacré qui précédait les
temps historiques. Nous concevons alors comme nécessaire de
distinguer « la forme » de « la classe », non pas
pour faire apparaître une quelconque opposition, mais pour déterminer plus
efficacement les modalités de transmission de l’influence spirituelle.
Finalement, le rite a pour but de donner accès, par ce qu’il est supposé
transmettre, à quelque chose qui dépasse notre simple individualité et qui
selon l’expression chère à René Guenon « appartient à d’autres états
d’existence Au sommaire de ce très beau livre
enluminé : Salomon
et Hiram - Rituel du Maître de l’Arche de Noé -
Rituel du Maître de la Tour de Babel
- Rituel de Moïse -
Rituel du voyage d’Hiram en éternel Orient -
Commentaires sur les rituels inconnus
- Enluminures martinistes -
Méditation - Les invocations des puissances et tableau
de ces mêmes puissances - |
rite d’york
– le moniteur du franc-maçon de thomas smith webb |
Préface
de Jean solis, Traduction G.
LEMOINE |
Edition
DE LA HUTTE |
2008 |
Depuis
que le rituel de loge américain ainsi que tous ses compléments (Royal Arch,
cryptiques, degrés chrétiens) commencent à susciter un intérêt particulier en
France, on ne dispose que de peu de documents sérieux et authentiques sur les
origines de ce qu’il est d’usage d’appeler le Rite York.
La
première différence survient au chapitre 11 du Moniteur, lorsque WEBB
introduit le quatrième degré, celui de Maître maçon de Marque. Cette forme de
maçonnerie, connue surtout des maçons pratiquant les rites Anglo-Saxons, est
également ancienne. Elle approfondit le symbolisme du degré de Compagnon et
de la pierre rejetée. La cérémonie de pose d’une première pierre se lit également
sans Preston et dans L’Histoire de la Franc-maçonnerie et de la Grande Loge
d’Écosse. Puis WEBB passe aux degrés suivants : (vénérable) maître et Passé
maître, considéré comme cinquième degré puisque la sixième est celui de Très
excellent maître, le dernier étant le Maçon d’Arche royale. Le livre II de
cette première partie traite des structures supérieures : chapitres d’arche
royale, Grand chapitre général, histoire des grands chapitres de plusieurs
états. Le livre III est consacré aux ordres chevaleresques : chevaliers de la
croix rouge, templiers et chevaliers de Malte ; le livre IV aux camps de
templiers et au Grand camp général des États-Unis. Nous avons donc là le
cursus de ce qu’on appelle le Rite d’York (ou Rite York).
|
1 S
SAVOIR
ET CONNAISSANCE. APPROCHE HERMḖNEUTIQUE DU R.E.A.A. |
Pierre VAJDA |
Edition
DERVY |
2009 |
||
Dans
cet essai, Pierre Vajda examine quels sont les présupposés philosophiques
explicites ou sous-jacents à l’expérience initiatique, à quelles doctrines et
à quelles visions du monde l’idéal maçonnique s’apparente ou s’oppose. Il
analyse les notions de devoir, de loi morale, de sens de la vie, de
transcendance afin de montrer ce qui différencie la démarche initiatique de
l’approche philosophique, comme ce qui la distingue à l’opposé de la
religion. Pour
l’auteur, il est clair que la franc-maçonnerie traditionnelle n’entre en
contradiction ni avec la science, ni avec la philosophie, ni avec la religion
mais qu’elle est, plus que jamais, une réponse à la demande de spiritualité
dans une société sécularisée et laïque car elle offre à celui qui veut bien
consentir à l’effort nécessaire, non seulement une voie vers la sagesse, mais
aussi vers une possible réconciliation non dogmatique de l’homme avec la
transcendance et le divin. Y est développé : |
sources bibliques & hḖbraïques
des textes de la franc-maçonnerie |
r.J.M. geoffroy |
Edition
A.C.V. |
2008 |
||||||||||||||||||||||||
«
Dictionnaire des hébraïsmes du R.E.A.A. » comporte 1 300 judicieuses entrées,
l’auteur a voulu ajouter sa pierre… il a cru utile d’étoffer certains commentaires,
souvent trop brefs, écrire l’hébreu en hébreu, pour aider les curieux à
décrypter tout ce qui peut faire sens, non-sens ou contresens.
|
splendeurs maçonniques
– itinÉraire à travers les loges |
Collectif |
Toulouse |
2003 |
||
Nous trouvons les premières représentations de
tabliers maçonniques sur le portrait d'Anthony Sayer, premier G.M. de la
Maçonnerie moderne et sur l'illustration du frontispice du Livre des
Constitutions d'Anderson de 1723. Sur la première on distingue clairement la
bavette relevée, quant à la seconde, on y voit le Tuileur porter de grands
tabliers semblables à ceux des opératifs que nous venons de décrire. Nous ne
savons pas quand ces longs tabliers disparurent. Ils ne sont représentés que
sur 4 des 83 illustrations de Rylands. La plus intéressante, datée de 1754,
montre un groupe de six maçons qui en sont vêtus. Seuls le 1er Surveillant
et, semble-t ‘il, le V:.M:., portent la bavette baissée. A la vue des tabliers et des illustrations de
l'époque, les Tabliers avaient été initialement conçus pour être portés
bavette relevée boutonnée au manteau ou au gilet. Plusieurs de ces vieux
tabliers ont une boutonnière dans la bavette mais la tendance, parmi les
Maîtres Maçons, était de porter la bavette baissée voire de s'en passer. En
France, le compagnon portait la bavette relevée et boutonnée au manteau comme
on peut le lire dans de nombreuses divulgations (Catéchisme des
Francs-Maçons en 1744, L'ordre des Francs-Maçons Trahi en 1745).
Par exemple, dans Le Maçon Démasqué, en 1751, la description de la
cérémonie de MM:. contient ce qui suit : "… le Vénérable détacha
l'oreille de mon tablier qui tenait à un bouton de la veste, & me dit
qu'en qualité de Maître j'avais acquis le droit de la baisser" que
l'on retrouve quasiment à l'identique dans le "Rit Français" de
1785. Les illustrations de Rylands offrent seulement
trois exemples de bavette relevée : celle, déjà mentionnée, d'Anthony Sayer
datant de 1717 ; celle dont nous avons parlé, datant de 1754 ; et la
dernière, datant de 1784. Sur une douzaine d'illustrations les tabliers n'ont
plus de bavette, sur les autres elle est baissée. Le cuir épais fut
rapidement remplacé par des cuirs plus souples. Il a continué à être utilisé
au moins jusqu'en 1811. Ceci est mis en avant dans la première référence
officielle au tablier trouvée dans les minutes du 17 mars 1731 de la G.L. de
Londres [2], je cite : "Les Maîtres et Surveillants de Loges
peuvent revêtir leurs Tabliers de cuir blancs avec de la soie blanche, et
peuvent accrocher leurs Bijoux aux Rubans blancs mis autour du cou".
Ce règlement sera repris en 1738 et dans les éditions suivantes des Constitutions.
Dans ces minutes il est également précisé que "seuls le Grand Maître,
le Député et les Surveillants porteront [...] un tablier de cuir blanc à
ruban bleu". Le 24 juin 1735, il est accordé aux Grands Stewards le
privilège d'arborer un tablier rouge. À partir de 1731, le tablier eut une forme plus
pratique. Le cuir est remplacé par des tissus plus légers, soie, satin,
velours, toile et peau de chamois. La bavette, lorsqu'elle était présente,
était triangulaire ou arrondie, forme de plus en plus prisée par les MM:.,
vraisemblablement pour marquer leur rang distinctif. La partie inférieure du
tablier était parfois carrée, mais, plus généralement, les coins étaient
arrondis et les lanières en cuir remplacées par des rubans ou des cordons. La
tendance à décorer les tabliers avec des symboles a commencé dans les années
1730. Les tabliers étaient artistement peints ou brodés avec raffinement,
souvent faits maison, et devinrent à la mode jusqu'à l'Union en 1813. A
partir de 1760 les tabliers imprimés sont apparus. Rylands résume ainsi : "… aux environs de
1784 la taille du tablier a été considérablement réduite… il y eut longtemps
un grand laxisme… aucune définition quant à l'uniformité. Tant que le support
était blanc, il pouvait être décoré de symboles maçonniques ou autres sans enfreindre
les règles du moment que cela n'interférait avec les privilèges des Grands
Officiers dont la bordure des tabliers était brodée de pourpre. La taille
s'est réduite au fur et à mesure " Chez les Antients il
devint habituel de dessiner ou peindre le blason de leur propre Grande Loge.
Ils donnaient libre court à leur fantaisie dans le choix et l'utilisation des
embellissements. Le 2 septembre 1772, la G.L. Atholl adopta la
résolution suivante : "Il a été indiqué à la G.L. que plusieurs
Frères étaient apparus publiquement avec lacet et frange dorés, ainsi qu'avec
beaucoup de décors sur leur tablier, ce qui est contraire à la notion même de
dignité et aux us et coutumes antiques du Métier, il fut décidé et ordonné
qu'à l'avenir, aucun Frère, exceptés les Grands Officiers, n’apparaîtra avec
lacet doré, frange dorée, broderie d’or ou quel qu’autre chose dorée sur leur
habillement maçonnique ou ornements." C'était une interdiction pure
et simple de toute décoration dorée mais il n'y avait toujours aucune tentative
d'uniformisation. Il faut attendre l'Union de 1813 pour réaliser une
uniformisation des décors. Une Commission de Travail, établie en décembre
1813, définit la taille, la coupe et la couleur des tabliers. Ce très beau livre fête l’événement avec des
articles, et présente de superbes photos d’objets. |
socrate rÉveille-toi
– lettre ouverte aux francs-maçons |
Pierre
danlot |
Edition du Prieuré |
1995 |
||
Le second danger, plus répandu,
plus anodin en apparence, et par là plus insidieux peut-être, est la
confusion intellectuelle. Un autre précurseur doit être ici évoqué, fût-ce au
risque d'en peiner quelques-uns : je veux parler d'Oswald Wirth, qui fut, non
pas le "mainteneur de la véritable franc-maçonnerie" comme naguère
le qualifia pompeusement Jean Baylot, mais, c'est incontestable, le
rénovateur d'une certaine intelligence symbolique dans les loges françaises,
dès le début de ce siècle. Mais dans quel contexte intellectuel, sur quelles
références, dans quel désordre, mêlant sans vergogne une alchimie simplifiée
au point d'en être réduite à une pitoyable caricature, une obsession
regrettable pour un magnétisme fin de siècle, et cette méthode curieuse et
dévastatrice qui consiste à tout comparer à tout, sans se soucier le moins du
monde de la vraisemblance de rapprochements, de la cohérence des sources, de
la compatibilité des correspondances !"Tout est dans tout et
réciproquement" aimait à rappeler, sans rire, le regretté Pierre Dac,
qui nous donnait au passage une simple et judicieuse leçon sur les dangers du
comparatisme sauvage, tandis que Sacha Guitry, assurément fort éloigné de
l'ésotérisme, avertissait plaisamment : "Aimez les choses à double sens,
mais assurez-vous d'abord qu'elles en ont bien un !". Toute une
littérature symbolique sur la maçonnerie, malheureusement répandue et prisée,
caractérisée par son effroyable pauvreté intellectuelle, et la médiocrité de
ses références, a usé, ad nauseam, de cette méthode confuse, et a produit
dans nombre d'esprits sincères des ravages profonds. De même, en effet, que l'histoire
de l'institution maçonnique, et singulièrement de son passage de l'opératif
au spéculatif, est encore semée d'incertitudes, de lacunes et de
contradictions, de même, l'élaboration de son corpus légendaire n'apparaît
guère résulter d'une descente providentielle d'un savoir constitué et
structuré d'emblée, et moins encore d'un dépôt immuable, transmis d'âge en
âge par des voies régulières, mais bien plutôt d'une construction
progressive, par apports successifs, de sources très diverses et parfois fort
récentes, sans aucun plan concerté dès l'origine. En d'autres termes, et l'on
me pardonnera la banalité de cette découverte, cette tradition a une
histoire. On doit noter toutefois que cette banalité ne va pas de soi pour
tout le monde, et que dans certains milieux intellectuels, notamment
maçonniques, une telle affirmation, de nos jours encore, est parfaitement
insoutenable. La soutenir néanmoins, c'est précisément cela encore, être un
« Maçon Traditionnel Libre ». Si l'on suit la voie intégriste,
le Rite auquel on appartient détenant la vérité, il n'y a rien à discuter, et
surtout rien à comprendre. Si l'on suit la voie "confusionniste",
alors le débat est sans fin. Des tonnes de littérature, alignant toujours de
savantes considérations symboliques, sur fond d'ignorance profonde de
l'archéologie, des usages bibliques, comme de l'histoire des premiers textes
maçonniques, a selon son habitude tout démontré et le contraire de tout, avec
la même superbe et la même assurance. Aux absurdités déjà proférées par Ragon
au siècle dernier sur ce sujet – et sur d'autres –, on pourrait ajouter les
laborieuses considérations d'O. Wirth, à la fois psychologiques et
"alchimiques" sur ce qu'il appelait "l'intervention
écossaise". L'écho n'est pourtant pas si
lointain des querelles entre les Rites maçonniques sur « l'authenticité
traditionnelle » ou les « significations ésotériques » de l'un
ou l'autre des ordres des mots sacrés. Or ces querelles résultent sans doute
surtout, j’ai tenté de le suggérer, d'une simple mais grave méconnaissance
des antécédents historiques de cette question...Quiconque veut aujourd'hui
porter sur la maçonnerie un regard authentiquement traditionnel, doit nécessairement
intégrer à sa réflexion, pour ne pas dire à sa méditation, les perspectives
ainsi ouvertes. La tradition maçonnique, ou plus précisément l'enseignement
traditionnel de la maçonnerie, était sans doute, à son origine lointaine,
plus simple et par conséquent beaucoup plus cohérent que de nos jours. Il ne
faut pas que nous perdions de vue que la complexité finale de la maçonnerie
est souvent moins le signe de sa richesse, que celui de la perte de sens
traditionnel qu'elle a subie, au moins depuis le milieu du XVIIIème siècle. L'étude historique, une fois de
plus, rejoint sans la contredire la perspective plus spécifiquement
initiatique, qu'elle contribue à éclairer et à revivifier, c'est ma
conviction étayée par une trentaine d’années de recherches passionnantes
– et parfois de découvertes sidérantes – en ce domaine. L'histoire n'est pas
l'ennemie de la tradition comme trop d'auteurs l'ont péremptoirement déclaré.
Elle nous invite ici, par exemple, à retrouver J. et B. non seulement avant
leur inversion – désormais plus que problématique – mais avant leur
séparation, qui semble, sur le plan traditionnel, avoir été plus grave. Elle
devrait surtout conduire chaque Rite à la tolérance à l'égard des formes, en
prenant garde aux conclusions hâtives qu'une vérification historique n'a pas
confirmées, et chaque maçon à l'étude toujours plus attentive des sources de
sa propre tradition |
SOURCES
CHRÉTIENNES DE LA LÉGENDE D’HIRAM |
PHILIPPE
LANGLET |
Edition
DERVY |
2009 |
||
Philippe
Langlet met ainsi en lumière un vaste tissu de textes religieux, faits
d’emprunts bibliques directs mais aussi de réminiscences ou d’emprunts
indirects. Il semble, à la lecture de ces études, que la légende ait été
rédigée en toute connaissance de cause, et non par des hasards culturels, et
qu’elle a tous les caractères d’une véritable hagiographie proposant des
personnages paradigmatiques destinés à l’édification des maçons, c'est-à-dire
contribuant à les « construire » par la réflexion sur les
grandes questions de l’existence. Un
CD accompagne le livre avec annexes et documents. |
sous le voile du maÎtre secret |
Marcel spaeth |
Edition
DETRAD |
1994 |
Ce
degré dans les hauts grades de l’Ecossisme est assez compliqué à savoir où et
comment il a été constitué. L’important est donc d’en connaitre l’esprit, de
l’acquérir, de le conquérir par une intelligente vigilance et une grande
persévérance. Là est notre Devoir. En sondant la profondeur des
mystères, nous pourrons nous élever dans la sublimité d’une vie plus parfaite
pour atteindre cet esprit qui est au-delà des apparences et de la réalité
sensible et nous dirigera vers cette Réalité transcendante que nous recherchons. Après
quelques considérations sur ce 4e degré, l’auteur nous parle de la
« prise de conscience avec l’occultisme »,
avec la loi universelle des analogies, ce qu’est le monde supra-sensible et
pourquoi il est en rapport avec notre intuition, notre cœur et nos sens. La langue sacrée. Pensée, parole et
écriture sont une même chose en Dieu, tandis qu’elles sont trois en l’Homme
selon (K. Seligmann). Cette langue sacrée muette, est petit à petit
révélée au cours de ces degrés. La Kabbale nous est expliquée assez simplement. Le Tarot est mis en avant dans ses 22 lames majeures. Tarot
dessiné par P.F. Morvan selon les indications de Valentin Bresle, le tout
étant en possession de la Jurande Templière. |
s.r.i.a. – societas rosicruciana in anglia |
greensill |
Edition
O’DONNEL |
1986 |
Histoire
de la S.R.I.A. (société anglaise) écrite pour le Haut-Conseil Anglais. C’est
un historique de la pensée rosicrucienne et de la S.R.I.A. édité pour le
120ème anniversaire de cette société. En
dehors de la partie historique, y est rédigé un compte rendu du FAMA, du
CONFESSIO et du mariage alchimique (chemical marriage) de Christian ROSENCREUTZ
et base de la doctrine Rose-Croix. Un livre très riche sur cette société qui
est à la base de toutes les autres sociétés rosicruciennes à travers le
monde, y compris les U.S.A. et la France. En France cette Societas s’appelle
S.R.I.G. Le texte est en français |
s.r.i.a. – societas rosicruciana in america |
H. Van buren
voorhis |
AUX
U.S.A. |
1983 |
Ce
petit livre développe le côté historique et organisation de la S.R.I.A. dans
divers pays. En Angleterre, en Écosse, en Grèce, au Canada, et bien sûr aux
États-Unis d’Amérique. L’intérêt y est dans sa rareté et dans les noms de
ceux qui organisent cette société. Il
y a aujourd’hui (2008) une sorte de guerre entre les U.S.A. et l’Angleterre
quant à l’attribution des patentes pour les pays qui veulent implanter ces
Societas Rosicruciana, leur façon de voir les choses sont radicalement
différentes. Le texte est en français |
S. SUDARSKIS - VOCABULAIRE DE L’APPRENTI FRANC-MAÇON |
Solange Sudarskis |
Edition de la Hutte |
2012, |
Les
jeunes francs-maçons, en particulier les apprentis sont souvent désarçonnés
par un jaillissement de mots nouveaux, plus encore par des mots connus du
langage courant que la franc-maçonnerie emploie, en ses divers rites et
sensibilités, selon des sens qui lui sont particuliers. Cet
ouvrage de Solange Sudarskis est un moyen efficace et pertinent, pour tous
les maçons récemment initiés et leurs surveillants instructeur, de prendre
connaissance, de comprendre ou de transmettre ces notions spécifiques de la
franc-maçonnerie, références qui leur seront utiles pour s’orienter,
travailler et progresser. Cet ouvrage/Vocabulaire en forme de dictionnaire est une excellente idée, c’est un lexique très utile car de nos jours, on entend de plus en plus dans le microcosme maçonnique des mots étranges, soit dans des journaux, des revues maçonniques, des livres ou dans le langage de Maîtres éveilleurs. Notre vision s’élargit, toutes les connaissances sont à notre portée et bien souvent nous nous heurtons à des mots ou phrases pour lesquels le dictionnaire est obligatoire, encore faut-il que ces mots y soient. Grâce à ce Vocabulaire, l’Apprenti et les autres frères vont pouvoir y puiser les explications de mots qui très souvent leur passent au-dessus de la tête, et ainsi mieux comprendre le sens de leur démarche, se structurer et prendre du plaisir dans la compréhension du Rite. |
S. SUDARSKIS – VOCABULAIRE DU COMPAGNON FRANC-MAÇON |
Solange Sudarskis |
Edition de la Hutte |
2012 |
||
La démarche de l’auteur intègre dans sa réflexion exploratoire les diverses traditions maçonniques populaires, mythologiques, hermétiques et religieuses, afin d’y rechercher ce qui peut révéler le sens de la destinée de l’homme et la signification de l’aventure humaine. |
S. SUDARSKIS – VOCABULAIRE DU MAÎTRE FRANC-MAÇON |
Solange Sudarskis |
Edition de la Hutte |
2013 |
Avec cet ouvrage propre au troisième degré, s’achève le triptyque du « Vocabulaire du Maître franc-maçon », l’ensemble constituant une approche éclairant le cycle initiatique des loges bleues et un approfondissement de ses symboles. La franc-maçonnerie est à l’image d’un puzzle. Les mots et expressions sont des morceaux de ce puzzle qui doivent être rassemblent. Au fur et à mesure que se réunissent les morceaux, l’image initiale, qui avait été envisagée a priori, en vient à se modifier de proche en proche, dévoilant un syncrétisme revisité qui fait la spécificité de la franc-maçonnerie malgré la diversité de ses rites. Aux idées résumant les grades précédents, pour le premier, introspection et humilité, pour le deuxième, exploration et fraternité, s’ajoutent au troisième mort et transfiguration. Les rituels de ce degré ont pour but de montrer, par l’étude de la vie et de la mort, que c’est l’intelligence et la spiritualité qui construisent l’homme sage. Les trois volumes du « Vocabulaire du franc-maçon » que nous propose Solange Sudarskis, est un véritable enseignement à recevoir et à donner. Ils aideront les Maîtres à nommer et à utiliser ce qui pour eux est visible et ce qui leur est invisible. Solange Sudarskis qui se veut transmetteur d’un vécu maçonnique, nous offre dans ce livre de près de 400 pages des centaines d’explications de mots usités en franc-maçonnerie et que souvent nous employons sans en connaitre le sens. Avec ce livre, le rituel prend une autre coloration et surtout éclaire la démarche. L’initié va pouvoir rentrer dans le symbole profond, comprendre ce qu’il dit et ce qu’il fait, afin de mieux vivre sa démarche spirituelle, et favoriser ainsi le dialogue entre le visible et l’invisible. |
symbolisme maçonnique & tradition
chrÉtienne – un itinÉraire spirituel |
Jean tourniac |
DERVY |
1993 |
Jean
Tourniac, est l'une des figures de la F.M. l'un de ces veilleurs qui, inlassablement,
ramènent au centre. Jean Tourniac voulait rétablir l'alliance entre la F.M.
et le christianisme, voir même avec l'Eglise catholique, à travers l'étude du
symbolisme "Opérer la symbiose entre l'Art spirituel du sacerdoce et
l'Art Royal de la maçonnerie; aujourd'hui dans un autre contexte, ce livre
conserve tout son intérêt. Il s'agit de renouer avec l'essence de la démarche
initiatique, quel que soit les chemins empruntés "L'arbre entier est contenu dans la graine".
Toute l'Ecriture est récapitulée dans le Verbe Primordial. Tout le cosmos
déploie le commandement de Dieu. Dans
la fraction du
pain, dans la fraction de l'Ecriture, jaillit l'Esprit. L'Ecriture
s'entrouvre dans la brûlure du cœur. Le Maître se découvre en rompant le
pain, mais il disparaît alors visiblement. La
Cène d'Emmaüs, si riche d'enseignement, si mystérieuse aussi, ne vient-elle
pas suggérer à l'approche de la nuit et après les fatigues du chemin,
l'ineffable identification du végétal sanctifié, de Dieu fait homme et du Nom
de l'Eternel? "Quand deux ou trois sont assemblés en mon Nom, je suis
au milieu d'eux" Et dans ce monde, du pain de Sénevé au Royaume des
Cieux, de l'Alpha à l'Oméga, se dresse l'Axe de l'arbre mystique, qui
manifeste la gloire de Dieu et révèle la direction du Pôle. L’auteur
expose les significations des rites, symboles et structures de la
Franc-maçonnerie à la lumière des textes bibliques et liturgiques et des
doctrines initiatiques authentiques d’Orient et d’Occident.
Le
travail de Jean Tourniac offre une part importante nécessaire à la figure de
et à la fonction de Melkitsédeq, qui en tant que représentant de la tradition
originelle, annonce et préfigure sa manifestation ultime. C'est de la double
fonction, chevaleresque et sacerdotale, et de l'initiation que nous
entretient Jean Tourniac, et de son inscription en chacun de nous. Déjà
couronné par l'Académie Française en 1973, cet ouvrage fait l'objet de
rééditions permanentes revues et corrigées, il s'avère être un instrument
intellectuel et spirituel de grande qualité et d'actualité. |
symbolisme maçonnique traditionnel |
j.p. bayard |
Edition
EDIMAT |
1987 |
Le
Symbolisme Maçonnique Traditionnel, composé en deux livres, entend être un
ouvrage de références prouvant que la Franc-maçonnerie est reliée à la
Tradition, à la recherche spirituelle. Les symboles utilisés par l’Ordre
maçonnique figurent dans les autres civilisations, religions ou sociétés
fermées. Aussi, par un système comparatif, Jean-Pierre Bayard prend
des exemples multiples afin de prouver la valeur de cet ordre.
|
tableaux de loges &
gravures maçonniques |
Jacques
thomas |
Edition
DERVY |
2005 |
Le
but de cet ouvrage est de présenter au public, un ensemble de tableaux
maçonniques inédits, regroupant la totalité des matériels graphiques
nécessaires à la pratique des rites « continentaux », Rite Français, Rite
Écossais Rectifié. Depuis le Tuileur de Vuillaume, aucune tentative n’a été
faite pour réunir cette documentation. Cette lacune entraîne, cela ne
surprendra personne, la production de nombreux tableaux de Loge plus
fantaisistes les uns que les autres, non par manque de rigueur, mais par
manque de documentation et d’information.
|
TABLEAUX DE LOGE- ANATOMIE DES TABLEAUX DE LOGE, sous leurs formes symboliques et allégoriques |
Percy John HARVEY |
Edition DERVY |
2011 |
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Cet ouvrage développe les sujets suivants : Le tableau de loge, son plan, ses représentations imagées – les débuts de la maçonnerie spéculative – les tableaux de loges primitifs – le temple de Salomon – la loge – l’environnement symbolique du Tableau de loge – le pavé mosaïque – les trois fenêtres – les trois piliers et les trois petites lumières – les éléments symboliques – les diverses personnalisations du Tableau de loge – symbolisme de la loge – les bijoux des bâtisseurs – les grades d’apprenti et de compagnon – le point dans le cercle – le grade de la maîtrise – le Rite Emulation – le Mandala et la Thangka – le jeu de la marelle – le parfait maçon – le Rite Ecossais Rectifié – les Tableaux de loge dans les divers grades – une iconographie riche de plus de 100 tableaux de loge - |
TABLEAUX
DE LOGE – LES TABLEAUX MYSTḖRIEUX
DE LA MAÎTRISE – TROIS PAS VERS UNE RḖGḖNḖRATION SYMBOLIQUE |
Percy
John Harvey |
Maison
de Vie |
2016 |
Par leurs figurations allégoriques, les Tableaux de Loge de la
Maîtrise se distinguent de ceux du grade d’Apprenti et de Compagnon qui
représentent la Loge décorée des représentations majeures du symbolisme du
grade. Tandis que les Tableaux du 3e degré illustrent la légende d Hiram, par
une répartition spatiale des éléments picturaux du récit, ordonnés selon une
séquence temporelle à la manière d’un story-board moderne. Cette monographie étudie maintenant l’anatomie symbolique des
Tableaux de Loge de la Maîtrise en procédant par une dissection iconographique
des principaux tableaux du 3e degré de manière à restituer leurs
significations profondes. Au
sommaire de cet ouvrage :
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TABLEAUX DE LOGE - MḖDITATIONS
AUTOUR DU TABLEAU DE LOGE |
Jacques Fontaine |
Edition de la Hutte |
2017 |
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Le tableau représente le temple de Salomon et les symboles de chaque grade : e manuscrit Cooke, et son iconographie est complétée aux XVIIe et XVIIIe siècles par des outils de construction et des éléments cosmiques comme l’étoile, les points cardinaux, le Soleil et la Lune. Le tableau de loge représente aussi les autres symboles clés du grade maçonnique auquel se déroulent les « travaux », c’est-à-dire les échanges dans le temple. Il « fonctionne » ainsi comme un aide-mémoire, répertoire spécifique de ces symboles pour chacun des grades. Pour
s’approprier le tableau de loge, le maçon utilise implicitement la technique
de l’art de la mémoire qui fait voyager le regard de symbole en symbole,
selon un parcours précis. Ce système complexe est fondé sur l’idée qu’on se
rappelle en général plus facilement ce que l’on voit que ce que l’on entend,
et qu’il est utile de visualiser ce que l’on souhaite mémoriser. L’art de la
mémoire repose sur la spatialisation architecturale des données et des idées
à mémoriser. Les images peuvent ainsi être mentalement effacées et remplacées
par d’autres pour les grades suivants. Cet art s’exprime surtout à la
Renaissance, lorsque l’attrait pour la rhétorique va de pair avec l’intérêt
accordé à l’hermétisme. La visualisation de ces images matérialise un
véritable voyage intellectuel et initiatique : le regard se promène sur
le tableau de loge, lieu de stockage des symboles qui donne à voir ce que le
catéchisme maçonnique transcrit en questions-réponses. Le
secret du tableau est dans l'image : C’est pourquoi seuls les maçons initiés
au grade considéré peuvent voir le tableau durant le temps de la tenue, se
l’approprier et le comprendre selon une quête herméneutique qui les fait
voyager de symbole en symbole, de signification en signification. Ces
significations, que l’historien peut repérer et relever, sont en effet
feuilletées et emboîtées les unes dans les autres selon le procédé de la mise
en abyme et se complètent selon les grades. Ainsi, les colonnes Jakin et Boaz
du temple de Salomon aux grades bleus deviennent les colonnes de Seth ou
d’Hermès ou encore la colonne de marbre blanc abritant les secrets de la
création au vingt et unième grade du rite écossais ancien et accepté (grade
de noachite ou chevalier prussien). Les images, en apparence anodines et très
simples, construisent souvent tout un système de renvois, d’un grade à
l’autre, d’une cérémonie à l’autre, selon une grammaire à laquelle le maçon
non attentif ou non accompagné n’a pratiquement pas accès. Le secret ou les
secrets sont ainsi déposés dans l’image « chargée » de symboles et
apte à mettre de la force en signes. Les
premiers tableaux de la maçonnerie spéculative connus datent du début des
années 1740. Il reste quelques exemplaires anciens de tableaux de loge des
trois premiers grades dits « bleus ». On peut citer ceux de Vienne,
Dôle, La Charité-sur-Loire ou Sète. Les tableaux des hauts grades, au-delà du
troisième grade, concernent peu de maçons et n’ont pratiquement pas été
conservés, si ce n’est quelques séries extraordinaires, comme celles des
tableaux des loges de Mons (Belgique) ou de Perpignan (France). En revanche,
des recueils d’esquisses ou de dessins aquarellés anciens de ces tableaux
sont dispersés dans des bibliothèques ; ils servaient d’aide-mémoire ou
de projets de tableaux réels qui, pour certains, n’ont peut-être jamais existé
concrètement. Chez les opératifs médiévaux, l’épure gravée ou
« battue » sur une aire de la chambre aux traits (la pièce parfois
construite sur un chantier pour abriter les épures), à l’aide de cordeaux
colorés qui, pincés, vont imprimer un dessin sur le sol, préfigure peut-être
le tableau.
Les
auteurs des rituels maçonniques et des tableaux de loge puisent dans trois
grands types de courants de pensée pour construire leur iconographie. Le
premier courant, l’héritage opératif, est repérable par les outils des maçons
de métier, à commencer par l’équerre et le compas, immédiatement visibles sur
les images et, au contraire, très discrets ou absents dans les textes des
rituels des hauts grades. Le deuxième courant, les influences religieuses,
intéressent, selon les grades, l’Ancien Testament et le Nouveau Testament.
Elles se déclinent de manière différenciée selon les époques : référence
à Noé (noachisme), au mobilier du temple de Jérusalem et aux emblèmes
religieux (trinitaires, jésuites…). L’image montre la particularité de
certains emprunts ou au contraire se présente comme une copie quasi
systématique de pièces iconographiques religieuses de l’époque, tels les
faire-part de décès, les vignettes de dévotion, les illustrations des livres
de piété ou d’histoire religieuse. Le troisième courant, les sources
ésotériques, peuvent être illustrées à titre d’exemple par l’importance de
l’imagerie alchimique dans la construction d’un répertoire de motifs,
géométriques ou figuratifs. On peut retrouver le « montage »
d’emprunts réalisés auprès de l’iconographie alchimique et recyclés dans le
symbolisme maçonnique à travers l’exemple d’un tableau de loge de chevalier
du Soleil, futur vingt-huitième grade du rite écossais ancien et accepté. Les
tableaux présentent également tout un bestiaire où dominent les oiseaux
(aigle, pélican, phénix) mais où l’on retrouve aussi des animaux plus
inattendus, comme le singe (Thot) ou les lions. Planètes et métaux, ainsi que
Soleil et Lune, marquent tout autant l’iconographie des tableaux que
l’équerre et le compas. Les recueils d’emblèmes, l’héraldique proposent
encore d’autres gisements de sources d’inspiration pour les illustrateurs de
tableaux. La recherche historique tente actuellement de pointer
systématiquement ce type de sources, l’ésotérisme des emprunts redoublant
leur caractère secret L’iconographie
des tableaux de loge fixe des motifs qui ont parfois disparu des rituels et
en propose une sorte d’archéologie-échographie. Ainsi, les motifs de
l’angélologie, des signes magiques et/ou religieux restent fi par les images
des tableaux qui se répondent les unes aux autres et invitent à de véritables
voyages dans les significations. L’iconographie ancienne transforme, souligne
et sélectionne en fait des moments essentiels des rituels maçonniques et
invite à les lire autrement. Le regard de l’historien porté sur les tableaux
est un regard « substitué » précieux qui doit cependant rester
modeste. S’il peut aider à saisir une dimension importante de l’iconographie
des tableaux de loge, l’étude de ces derniers renvoie plus que jamais à une
lecture pluridisciplinaire, historique, symbolique, religieuse et
philosophique. Ces regards croisés ne sauraient, de toute manière, épuiser
les significations de la réception de ces tableaux par les maçons du XVIIIe
siècle, c’est-à-dire en particulier leur dimension initiatique, car « le
livret ne contient jamais l’opéra », et, de ce théâtre, nous ne voyons
que le décor. Au sommaire de cet ouvrage : Le mandala de la sagesse, l’introspection -
le carré long de
l’identité - La spiritualité, les questions
existentielles - La méditation sur le UN - La
perception de l’illusion du monde
- L’étoile du sens de la
vie -
Le chemin du mandala de la sagesse
- le pentacle de la loge - Le
cercle de la fraternité - Le rayonnement sociétal -
La juste place - Le partenariat -
les 7 principe du Kybalion ( mentalisme, correspondance, vibration,
polarité, rythme, causalité et genre)
- La disponibilité - |
TABLEAUX DE LOGE EXPLIQUḖS AUX TROIS PREMIERS DEGRḖS
DE LA FRANC-MAÇONNERIE |
Julian
Rees |
Edition
Dervy |
2016 |
Le tableau de loge, planche tracée ou à
tracer dans certains rites, notamment anglo-saxons, fut d’abord un simple
tracé sur le sol des temples maçonniques avant que la codification et l’art
donnent naissance aux superbes tableaux que nous connaissons aujourd’hui. La trace tient une place essentielle
dans la construction de l’identité et de la singularité des êtres humains.
Dans le domaine maçonnique la trace inscrite dans le tableau de loge présente
pour le moins trois dimensions, morale, sociale et spirituelle. Dans son
introduction, Julian Rees rappelle que « les maçons étaient particulièrement
attentifs au fait que les symboles qu’ils dessinaient sur le sol de la loge
ne soient pas vus par le monde profane ». Si, aujourd’hui, ces symboles sont
accessibles à tous, les langages qu’ils véhiculent nécessitent toujours un
apprentissage. C’est d’ailleurs le rôle des instructeurs au cours des
réunions d’apprenti, de compagnon ou de maître, d’expliquer cette symbolique,
mais cet ouvrage est là comme une balise afin de nous donner plus
d’informations, des directions diverses et variées, car la maçonnerie depuis
trois siècles nous a donnée de multiples tableaux de loge, selon les
rites, les lieux, les sensibilités sociales et politiques, chacun des
tableaux ayant sa vérité et sa symbolique du moment « La Franc-maçonnerie, déclare
l’auteur, vise à changer en symboles et en allégories ce que les mots seuls
ne sauraient restituer. Et l’image nous offre une manière d’utiliser nos
propres perceptions pour décoder le message. Les tableaux de loge que certains
appellent aussi « planches tracées » sont précisément là pour ça – après
avoir originellement eu pour fonction de permettre le tracé du plan d’un
édifice, ils se sont transformés en moyen pour nous d’exposer et de
transmettre un message, et donc d’en tirer profit. » Ce message est
plurivalent, ce qui garantit sa dynamique et sa puissance génératrice de
changements. Julian Rees part d’une analyse des
composés des trois tableaux de loge de la maçonnerie bleue symbolique du rite
Emulation Ainsi, éléments du tableau, forme de la loge, ornements, bijoux ou
mobilier, joyaux mobiles, joyaux inamovibles, pierre parfaite, piliers,
autel, échelle de Jacob tous représentés sur le tableau du premier degré sont
étudiés en leurs fonctions respectives. Puis, il remonte le temps pour cerner
brièvement l’histoire de leur développement et les variantes qui furent
adoptées. Enfin, il s’intéresse à d’autres tableaux de loges, certains
inattendus, d’autres inscrits dans une culture précise, égyptienne par
exemple, ou sous une perspective différente. L’ensemble, très documenté et
superbement illustré, met en évidence un art du tableau de loge. Peu à peu la
dimension artistique est venue se mêler à la dimension initiatique non
seulement pour la beauté mais pour la profondeur. Les artistes, en
s’affranchissant de la linéarité du trait, ont donné vie d’une manière
parfois surprenante aux tableaux de loges pour faire de la rencontre avec ces
derniers une expérience spirituelle immédiate. Ce que nous voyons sur le tableau de
loge est ce que nous pouvons concevoir et « imaginer » à partir
d’un schéma. La notion même du schéma est en rapport direct avec le grand
dessein divin tracé par le compas dont il n’est qu’une vision limitée à la
hauteur de notre ouverture d’esprit. Le grand dessein du principe et du Verbe
devient donc le grand dessin. C’est ainsi que chacun des trois
grades possède son tableau signature d’un état intérieur. Ils nous
racontent trois états déclinés du grand dessein. Ces trois états sont perceptibles
en fonction de trois états d’âme. Nous pouvons dire qu'il existe une relation
d'âme entre notre état de vivant et notre état de percevant. Cette ouverture graduelle de notre
perception va être animée par un état âme qui doit aboutir à un état
d’esprit. C’est là que nous retrouvons liés dans un processus graduel le
corps, l’âme et l’esprit. L’état de superposition des trois composantes de
l’être donne à l’initié son avancement sur le chemin de l’éveil. En
rassemblant ce qui est épars, il tentera la superposition parfaite sur un axe
commun des trois éléments constitutifs. Symboliquement et dans la voie
maçonnique, il aura « réalisé » son Être en trouvant le centre de
lui-même. S’agissant d’une progression
graduelle, l’état intérieur du franc-maçon et en relation causale avec
les limites du diagramme « la table à tracer ». Quel est ce grand
dessein, devenu dessin tracé, sinon la volonté, le logos se traduisant par le
rayon premier perçant les ténèbres ? Nous abordons de manière simplifiée
les principes de base de la métaphysique, et de ce qui la défini au-delà du
simple aspect concret. Le tableau de loge nous parle en effet
de l’état de manifestation du monde soit d’une possibilité concrète et
visible d'embrasser de ce qui ne l’est pas et qui s’appelle l’essence du monde.
Cette essence est la source de l’état substantiel, autrement dit dans une
mesure plus concrète on dira que la matière (substance) est une déclinaison
concrète de l’esprit (essence). C’est ce que le maçon détermine clairement
dans le travail de la forme harmonieuse, le travail sur la pierre
cubique à pointe permettra d’approfondir cet aperçu entre la matière et
l’esprit ou entre la substance et l’essence. Cette observation nous mène tout droit
à la constatation que le rite maçonnique célèbre le lien indéfectible et
traditionnel de la matière et de l’esprit, souligné par l’entrecroisement de
l’équerre et du compas. L’imago mundi des trois tableaux des trois points de
vue fonction des trois axes nous renvoie à l’élaboration pour chaque maçon de
sa propre vision du grand schéma de l’univers. Cet exercice se fera à l’aune
de la raison, mais dans une dimension différente de celle dictée par les
préjugés temporaires. C'est pour s'abstraire de la contrainte occasionnelle
ou sociale que le franc-maçon ira chercher sa raison et son raisonnement dans
le mythe. On ne devra pas perdre de vue que l’homme ne peut s’humaniser sans
une pensée haute, qui tente de se détacher de la contingence en tentant de
remonter à la source de l'histoire et des cycles. Cette tabula universalis du
pavé mosaïque va donc supporter la « manifestation » par le traçage
au compas et à la règle d’une image du monde par le Grand Architecte De
l’Univers. Nous y retrouverons le cycle et la ligne, le temps et
l’intemporel. Et dans tous les cas, le Principe y figure, caché derrière un
symbole. Au sommaire de cet ouvrage : Tableau au premier degré – sa forme, ses ornements, ses bijoux mobiles et
inamovibles – la pierre parfaite - les trois piliers -
l’autel - l’échelle de Jacob Tableau au 2e degré : L’âge des lumières - les deux
colonnes - l’escalier tournant - ascension
- l’allégorie de l’escalier - les 5 ordres
d’architecture - les 7 sciences ou arts libéraux - Tableau au 3e degré : les éléments du tableau -
decodage - la mort d’Hiram - une
exhortation - percer le voile - l’histoire
traditionnelle - Explications diverses : Premiers concepteurs - une
nouvelle étoile se lève - d’autres tableaux - les
tableaux de loge hors de la Grande Loge Unie d’Angleterre -
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TABLEAUX DE LOGE. - VOYAGES DANS LES TABLEAUX DE LOGE |
Dominique JARDIN |
Edition Jean Cyrille Godefroy |
2011 |
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tableau de loge & le plan
d’œuvre
- N° 26 |
François
aries |
LA
MAISON DE VIE |
2008 |
Peut-on
réellement construire le temple maçonnique sans tracer un Tableau de Loge «
sur un sol pur et blanc », selon l’enseignement traditionnel ?
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TABLEAUX DE LOGE - lecture
des tableaux de loge au rite Écossais |
Henri
tort – nougues |
EDITION
TREDANIEL |
1999 |
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La brique sert dans cet exemple de
support matériel au tracé symbolique du plan de Jérusalem, la « Ville
des deux paix » (paix avec soi, et paix avec autrui). Cet usage remonte
aux pratiques mésopotamiennes et on la retrouve avec les temples chaldéens
(Daniel. 5,5.25). Lorsque les paroles de ces derniers versets furent
adressées vers 593-592 au prêtre Ezéchiel, celui-ci se trouvait alors déporté
en Mésopotamie (Ez. 1,3). Or l’ordre de tracer le plan de la ville de
Jérusalem (Ez. 4,1) ainsi que celui du temple de Jérusalem (Ez. 43,10-12)
semble être un emprunt à la culture mésopotamienne. Nous avons tous en
mémoire l’exemple de la sculpture dénommée « l’architecte au plan » et représentant
Goudéa, le prince sumérien de Lagash (vers 2100 avant notre ère), tenant sur
ses genoux le plan d’un temple qu’il avait fait construire. Il semble donc
qu’Ezéchiel reçut l’ordre de tracer le plan du temple de Jérusalem à travers
cet exemple culturel offert par la culture mésopotamienne. Ez. 4,1 et Ez.
43,10-12 nous renseignent sur l’origine géographique probable (la
Mésopotamie) de la tradition des diagrammes symboliques. Cette tradition
millénaire resurgit en franc-maçonnerie au XVIII° siècle sous la forme des
tableaux de loge et il serait important de savoir pourquoi et Qui en conçut
l’usage car les pratiques compagnonniques ne comprenaient pas de tracé de
tableaux mais faisaient usages simplement de marques lapidaires. Lorsqu’Ezéchiel reçut l’ordre de
tracer le plan du temple de Jérusalem sous les yeux des israélites, il se
trouvait alors lui-même en vision à l’intérieur de ce temple (Ez. 40). Or le
fait qu’un diagramme tracé au sol représente le plan d’un temple n’est propre
ni à la Mésopotamie ni à Israël et son usage est universel. On le retrouve
dans les yantras de l’hindouisme et dans les mandalas du bouddhisme
tantrique. C’est pourquoi lorsque la Bible fit mention du diagramme
d’Ézéchiel représentant le temple de Jérusalem, elle ne rapportait pas
seulement un fait particulier, elle faisait en outre mémoire d’un principe
universel né dans la Mésopotamie de l’antiquité, principe selon lequel les
diagrammes symboliques furent issus de l’architecture symbolique, laquelle
semble être née dans l’Égypte et dans la Mésopotamie d’il y a cinq mille ans,
les diagrammes symboliques étant la simple reproduction, sur une surface
plane, du plan du temple construit en trois dimensions. En conclusion provisoire nous
pouvons donc dire que le tableau de loge n’a de sens que pour rappeler le
Temple de Salomon et sa destruction par les romains. Le rôle des
Francs-maçons est de le rebâtir à la fois en esprit et en vérité. Mais si le
temple de Salomon est à l’origine du tableau de loge (par ses deux colonnes
et son escalier à Sept marches) c’est aussi parce qu’il incarne à son tour le
plan divin tel que nous le voyons au travers du cosmos. Que doit-on retenir
de ce plan divin sinon les principes qu’il incarne, principes que seule une
philosophie de la nature peut nous aider à recouvrer en dehors de la Loi
morale inscrite en nous et qui ne nécessite pas d’instruction particulière. Le rôle de l’effacement du
tableau : Ce rôle est tout aussi important
que son tracé et voyons en les raisons … En premier lieu son effacement est
là pour nous rappeler qu’ici-bas tout est éphémère et que l’ordre constitué
ne dure qu’un temps et qu’il peut être détruit in ictu oculi, c’est à
dire en un clin d’œil. Au début de cet exposé nous avons vu la correspondance
structurale entre le plan du temple de Salomon et la séquence du premier
récit biblique de création du monde (les 7 marches). En conséquence dessiner
le tableau de loge reproduit à notre échelle humaine un analogon du pouvoir
du Créateur. Il résulte de la concordance symbolique entre le temple
(représenté par le tableau de loge) et le premier récit biblique de création
que l’effacement rituel du tableau de loge à la fin de chaque tenue symbolise
ainsi le pouvoir toujours effectif du chaos et sa lutte constante avec
l’ordre de l’univers. Tel Sisyphe poussant son rocher l’ordre est toujours à
recréer et la tâche jamais achevée. Hypothèse sur l’origine des
tableaux de loge : Le
plus ancien connu date de 1727 soit avec la nouvelle maçonnerie qui efface et
remplace sine die l’ancienne maçonnerie. On a aucune trace de tableau loge
avant et il convient de se s’interroger sur son apparition coïncidant avec la
création hégémonique de la Grande Loge de Londres dominée par les newtoniens.
Avant tout il ne faut pas confondre le tracé du tableau de loge qui est
d’essence salomonique avec les différents tracés compagnonniques qui sont le
plus souvent des marques ou des clés (recensées dans le travail de Franz
Rziha). Ces clés sont une sorte d’alphabet initiatique mais rien de tout cela
ici. Pourtant un homme qui se trouve à l’arrière-plan de cette nouvelle
maçonnerie a passé son temps à dessiner toutes sortes de diagrammes et
d’ébauches de Temple : Sir Isaac Newton. On sait aussi que ce sont ses
proches – et c’est peu dire pour certains – tel Théophile Désaguliers – qui
furent les grands maitres de la nouvelle Grande loge; ce sont eux qui ont non
seulement rédigé les constitutions mais aussi organisé les nouveaux rituels. C’est la publication, dans le
numéro de mars 1755 du Scots magazine, d’un rituel écossais du Mot de maçon
de 1727. On relève dans ce rituel une première mention du tracé, à la craie
et sur le sol de la loge, des trois marches sur lesquelles l’apprenti
accomplit en direction du maître de la loge ses trois pas rituels, les pieds
en forme d’équerre, tout en saluant trois fois l’assemblée de la loge. Il s’agit
là, comme l’indiquent les textes postérieurs, des marches extérieures du
temple de Salomon (en 1696 l’Édimbourg situait la loge dans le porche du
temple de Salomon) qu’il revient à l’apprenti de gravir les pieds en forme
d’équerre en référence à la croix de Jésus de Nazareth dont il reproduit la
passion avant sa mise en croix. Le rituel de la Confession d’un maçon
présentait donc le tracé de ce qui deviendra plus tard le tableau de loge,
ainsi que les trois pas rituels en forme d’équerre sur ce tracé, comme un
véritable service liturgique qui montre que pour les maçons de cette époque
le tracé symbolique au sol et le rite des trois pas en forme d’équerre qui
l’accompagnait composaient ensemble une liturgie analogue et complémentaire
au sacrement dominical de la dernière cène . |
TAROT ET FRANC-MAÇONNERIE |
Thomas Grison |
Edition Maison de vie |
2017 |
Si on prend comme référence le tarot d’Oswald
Wirth, il se rapproche dans son architecture du tarot dit « de Marseille »,
ou tarot Grimaud du nom de l’éditeur qui l’a rendu populaire. Le tarot n’a
pas été créé à Marseille, mais il se trouve qu’au début du 20e siècle, quand
ce jeu de cartes s’est ouvert au plus grand nombre, la référence a été le
tarot édité à Marseille qui est devenu par extension tarot de Marseille. Il
existe des centaines de tarots très différents, tous plus ou moins inspirés
les uns des autres, comme le Tarot Jungien - Wang, le Tarot Bohémien - Papus,
Le tarot Visconti-Sforza qui est le plus ancien connu (XVe siècle), le Tarot
Charles VI (Nord Italie XVe siècle) etc. L’artiste S. Dali a présenté son
propre tarot. De manière certaine, on retrouve le
tarot dans les cours des princes italiens au XVe siècle et notamment dans
celle des Visconti-Sforza. Puis il fait son apparition à la cour du roi de
France. Mais cela n’était pour eux qu’un jeu de cartes, le tarot qui est
encore pratiqué aujourd’hui. Cela fait partie de l’anecdote, car la richesse
du tarot est ailleurs. De tout temps les plus grands chercheurs hermétiques
s’y sont intéressés. Eliphas Lévis écrit : « nous croyons que le tarot est l’ouvrage d’Hermès (Thot). C’est la
clef de voûte de tout édifice des sciences occultes. Il existait avant Moïse
et les prophètes et G. Postel le nomme la Genèse d’Hénoch » (Dogme et rituel de la haute magie- Eliphas
Lévis).Bien plus qu’un livre sacré, le tarot représente le résumé de
la somme des traditions primordiales. Le tarot n’est pas une invention mais
bien une transmission ancestrale. Comme toujours dans un tel cas, il n’est
pas possible de connaître la source de cette tradition. Qui l’a utilisé pour
la première fois ? Quand ? Où ? À toutes ces questions, il nous est
impossible de répondre. Nous pouvons cependant trouver des indices pour nous
guider. Premièrement, par la façon de nommer ce
jeu : TAROT ou TARO. « L’Enchiridion
du pape Léon III forme en Grec le mot TARO ; en latin Rota (roue), en hébreu
Torah (livre sacré). On y retrouve les 4 hiéroglyphes du Tarot soit l’épée
(J), le denier (O), le bâton (T), la coupe (A) = JOTA. Taro = Dieu, Rota =
Vie ou Roue, Tora = Livre sacré. En Egyptien : Tar = voie ; Ro = Royale ; Taro
= Voie Royale. » (Numérologie et kabbale – Eliphas Levis). Prenons
cela comme des indices sur l’origine du tarot. Il prend racine dans les
traditions égyptiennes, grecques et Hébraïques. Le Tarot est-il d’origine
égyptienne ? Il fait en partie référence au livre sacré de Thot, qui sera
reprise par Hermès Trismégiste sous l’appellation Corpus Hermeticum. Le dieu Thoth, selon la croyance
égyptienne, fut identifié à Hermès par les Grecs. Autre indice, le terme arcane dont le
Larousse donne la définition suivante : « arcane : n, m ; toute opération hermétique dont le secret ne doit
être connu que des seuls initiés ». Comme je l’ai dit précédemment,
rien n’est moins sûr en ce qui concerne l’origine. Cependant, en considérant
que les traditions successives ont repris les références précédentes, tel un
gâteau de mille-feuille, si la dernière couche semble la plus aboutie, la
première couche a délimité sa forme et permet au gâteau de tenir debout… Comment transmettre au mieux un secret
? En le rendant illisible aux non-initiés. Je ne peux pas m’empêcher de
comparer les cartes du tarot divinatoire avec le tableau de loge des temples
maçonniques, tous les francs-maçons savent que le secret réside dans le fait
que, même s’ils sont dévoilés aux profanes, les tableaux de loge ne peuvent
pas être entièrement compris car il faut avoir vécu l’initiation, vivre le
rituel, pour en expliquer le sens et l’essence. Il en est de même pour le
tarot qui possède un savoir qui se transmet. Au sommaire de cet
ouvrage : Le Bateleur, grand
initiateur - Implications christique du parcours
initiatique - Soleil et lune et leurs implications
alchimiques - La voie droite, chemin d’accès à la
lumière - La lumière, but de l’oeuvre et finalité de
l’ordre - De l’équerre au compas -
La voie alchimique, glorification du travail -
Les vertus cardinales - Le Centre, siège de la sacralité -
Le Pendu et le dépouillement des métaux -
La mort comme moyen d’éveil
- Rassembler ce qui est
épars - Le Mat, ni nu ni vêtu -
L’étoile, l’homme en Dieu et Dieu dans l’Homme -
Fermeture des travaux - Les 22 lames du Tarot de Marseille - |
temple de salomon et diagrammes symboliques |
Patrick
negrier |
Edition
Ivoire- Clair |
2004 |
||
Cet
ouvrage est une exégèse symbolique des descriptions bibliques du temple de
Salomon. Ce temple, construit à Jérusalem il y aura bientôt 3000 ans,
reprenait plusieurs éléments de l'architecture des temples égyptiens du
nouvel empire. Patrick Négrier met ici en lumière ces différents emprunts
architecturaux d'Israël à l'Egypte, qui éclairent la symbolique cosmique du
temple de Salomon.
Le
temple de Salomon, œuvre révélée, est conçu comme une représentation du
cosmos. Tout univers prend naissance en son centre, il s’étend à partir d’un
point central qui en est le nombril (on trouve des explications similaires
dans le Rig Véda X, 149, chez les hébreux, etc.). Une représentation du
Cosmos sur la terre, un lieu, un centre autour duquel s’organise le cosmos,
parce que rien ne peut se faire, rien ne peut commencer sans une orientation
préalable. Rappelons-nous que jusqu’ici, l’Arche de l’Alliance qui contenait
les secondes tables de la Loi était abrité sous une tente, un mode d’être
nomade. Le peuple juif en avait alors terminé avec le nomadisme. Une
orientation suppose l’acquisition d’un point fixe. Ce sera le Temple de
Salomon. Le Temple est donc à la fois une représentation du cosmos et en même
temps le centre du monde. |
tous les rituels de la grande loge
d’Écosse |
Jean
solis |
Edition
de la HUTTE |
2007 |
Cet
ouvrage reprend, en français et pour la première fois, les rituels Standard et Modern,
ainsi que les cérémonies particulières d’installation, dédicace, consécration
de loge et de temple, de célébration funèbre, de dédicace de vêture, de
Bible… au sein de l’obédience maçonnique qui, mieux que nulle autre, véhicule
l’héritage vivant le plus authentique de la franc-maçonnique des origines.
|
tradition alchimique & tradition
maçonnique |
Guy piau |
Edition
DÉTRAD |
2005 |
Le
rite écossais ancien et accepté qui constitue, au sein de la Franc-maçonnerie
moderne, une voie spirituelle éminente, n’a pas émergé d’un désert. Il est le
fruit d’une lente maturation. Même si les traces historiques de cette
maturation sont souvent inexistantes, les idées que le rite écossais ancien
et accepté expose, renvoient à d’authentiques sources initiatiques
traditionnelles dont la transmission essentiellement orale et le caractère
secret des modes opératoires font que nous n’en connaissons que les aspects
d’apparence et les influences supposées.
.
Pythagore, Hermès, Déméter, la transmutation, le Mutus Liber,
les Templiers, le REAA, le chaos et les ténèbres, les 4 éléments, les
colonnes du Temple, Schibboleth et Tubalcaïn, N. Flamel, notre Dame de Paris,
la caverne, l’aigle bicéphale. |
tradition initiatique et franc-maçonnerie
chrÈtienne Tome II |
Pierre
stables |
Edition tredaniel |
1995 |
||
Réflexions sur l’appellation de « Grand Architecte de
l’Univers » concernant le Dieu créateur - de l’étoile
Flamboyante au triangle Suprême placé à l’orient -
Phaleg - le symbolisme des lieux de culte religieux et
celui du Temple maçonnique - Connais-toi
toi-même - le tapis des loges d’apprentis, de compagnons et
de Maîtres - Interprétation de divers documents concernant : le nombre
42 - le songe de Poliphile - la légende
dorée - Saint Barthélémy - René
Guénon et la locution « transmission initiatique »
- hermétisme chrétien et tantrisme
- la Sainte Trinité - le 3e œil frontal
dans l’hermétisme chrétien - Robert Fludd
- la création du monde dans diverses traditions
- le bouddhisme tibétain -
émanation - la libération et le salut
dans l’ancien et le nouveau Testament - la
décapitation - la Toison d’or - |
TRAVAUX
DU SOUVERAIN CHAPITRE EN SES QUATRE ORDRES |
|
A
L’Orient |
2002 |
Rédigé
par le souverain chapitre métropolitain à l’Orient de Paris – 1786 – - Reproduction
scrupuleuse des rituels des 4 Ordres utilisés en 1786 - |
trente trois histoires des degrÉs, du
rite Écossais ancien et acceptÉ en France |
J.P.
bayard |
Edition
IVOIRE – CLAIR |
2004 |
À
Paris, en octobre 1804, le comte de Grasse-Tilly créé le Suprême Conseil des
trente-trois degrés de l’Écossisme. Deux siècles plus tard, le Rite Écossais
Ancien et Accepté a continué de prospérer pour devenir le rite le plus
pratiqué dans le monde maçonnique. Basé sur un rite de 25 degrés, le Rite de
Perfection, qui lui-même reposait sur la création de la Grande Loge de
Londres de 1717. Son histoire est jalonnée par les Constitutions de 1723,
celles de Bordeaux de 1762 puis les Grandes Constitutions de Berlin de 1786,
révisées par le Convent de Lausanne en 1875.
|
thuilleur des 33 degrÉs de l’Écossisme |
delaulnaye |
D’AUJOURD’HUI |
1985 |
Ce
texte très rare et très recherché, ce « rituel », a été publié pour la
première fois en 1813. La présente édition est celle de 1821, corrigée et
augmentée. L’ouvrage n’a pas été réédité depuis. Les
légendes maçonniques ayant été prises dans la Bible, les mots sacrés, de
passe, d’attouchement, de reconnaissance furent presque tous tirés du Livre
Saint, et, par conséquent, de la langue hébraïque. L’auteur
se proposait de lutter contre les altérations et les interprétations
inexactes, espérant « acquérir ainsi quelque droit à la reconnaissance des
maçons » en les aidant à savoir ce qu’ils disaient et pourquoi ils le
disaient. |
traditions & symboles. CYCLE
D’ÉTUDE AYANT TRAIT A L’INITIATION |
|
LE
CERCLE DE LUMIÈRE |
1992 |
||
Très
belles études sur 12 grands thèmes spirituels et philosophiques. Dans chaque
thème y sont développés les grands symboles de chaque tradition.
|
tradition maçonnique – le rite ancien & acceptÉ |
Guy piau |
Edition
VÉGA |
2001 |
La
Franc-maçonnerie n’a de sens et d’avenir que si elle demeure dans les voies
de sa tradition initiale qui sont d’ordre spirituel et initiatique et affirme
les deux concepts fondamentaux qui la rendent singulière et exemplaire : le
Volume de la Loi Sacrée et le Grand Architecte de l’Univers, Principe
Créateur.
|
TUBALCAÏN - HEPHAÏSTOS
- FORGERONS DIVINS ET HÉROS
CIVILISATEURS
|
DIVERS
AUTEURS |
ARCADIA |
2006 |
||
Pour
certains Tubalcaïn représente l’union et la réconciliation d’Abel et de Caïn.
Il serait également le maître des matériaux sous terre et orfèvre en armes et
autres outils de fer, cuivre et airain, les dieux font appel à lui pour
forger, et la F.M en fait un second Hiram, on lui prête même d’avoir
construit les deux colonnes J et B. Le rituel dit que Tubalcaïn représente la
possession du monde. Zeus ayant très mal à la tête n’hésite pas à lui demander
de lui extirper le mal en lui ouvrant le crâne d’un coup de hache, ce qui fut
fait, sorti alors de la tête de Zeus Athéna, la déesse de la sagesse avec la
chouette sur l’épaule. Tubalcaïn est « Le Passeur » d’une
vie à une autre vie, « l’Initiateur » qui accompagne l’apprentie puis la
compagnonne vers le dépouillement, et la transformation vers la re-naissance.
Il fait passer de la grotte / chambre de réflexion, symboles de la mort et de
la vie, de la descente en soi, à l’espace sacré qu’est le Temple. C’est donc
dans l’ombre de la chambre de réflexion que nous nous dirigeons vers la
lumière du feu de la forge : symbole de notre Temple, creuset d’initiation et
de transmutation. Pour cette
transformation, cette métamorphose, le forgeron débarrasse le métal de ses
scories pour lui donner une nouvelle identité, il est l’Alchimiste qui
maîtrise l’art de la transmutation et en ce sens il est celui qui permet le
passage d’un état à un autre, une nouvelle création. De même, Ptah, dieu
funéraire égyptien, est celui qui, après la pesée de l’âme du défunt,
s’occupe de la renaissance de son âme dans la vie d’après la mort. Le forgeron est un personnage
craint et respecté ; craint parce qu’il a le pouvoir de transformer la
matière et de maîtriser le feu, et respecté car les instruments créés rendent
son activité nécessaire à tous. Mais ce passeur, ce forgeron qui brise les
métaux et les jette au feu en transpirant, en peinant parfois pour les
unifier à nouveau, n’est-il pas finalement aussi une représentation de nous-même,
de notre propre cheminement et de notre conscience tendue vers un idéal qui
nous transcende? Le travail de purification peut s’avérer éprouvant. Notre
imperfection, notre infirmité même de profane boiteuse, nous avons pu la
mesurer lors de l’initiation. Lors de la cérémonie de réception, la néophyte effectue
ses voyages en titubant, elle est elle-même « boiteuse », car elle a un pied
nu. Tubalcaïn ne serait-il pas alors le condensé symbolique de
notre démarche maçonnique nous donnant à la fois ce vers quoi tendre et les
outils pour y parvenir. Tubalcaïn est un des premiers à transformer la
matière en respectant les lois de la nature et non par un quelconque dogme ou
par la magie des Dieux. C’est par son propre travail et sa propre création,
c’est son intelligence qui le guide. Les métaux sont extraits de la terre,
ils passent d’un état brut à un état purifié, et leur forme est renouvelée en
passant par la souffrance, la mort, la transformation et la renaissance en
outil, bijou, arme, ou autre matériel. Travail de force difficile pour faire
d’une matière brute un outil très utile dans la vie quotidienne, ou un objet
d’Art, les forgerons étaient indispensables dans les villages. Ce travail de
métallurgiste tel qu’il est compris dans Tubalcaïn, nécessite l’emploi du feu
afin de parvenir à la fusion qui permet de séparer le métal pur de tous les
autres matériaux, chacun ayant un point de fusion différent, et d’écarter
ainsi toutes les scories qui l’entourent. La fusion est le passage d’un corps solide à l’état
liquide. Séparer, purifier, puis, réunir ce qui est épars pour obtenir un
nouveau produit, (Ou un nouvel Etre) Ce travail de métallurgiste est à
rapprocher du travail que doit faire l’Apprenti. Ainsi on retrouve dans
l’initiation les différents éléments : Le forgeron extrait de la Terre, la
matière première, Il utilise le marteau (ou maillet) pour dominer la matière,
Le feu permet de chauffer les minerais pour diriger la fusion. L’air active
la puissance du feu pour modeler le métal. L’eau, élément passif permet à la
matière transformée, de conserver sa forme en refroidissant la pièce. Le
forgeron domine les feux de l’enfer dans sa forge. L’initié doit dominer les
feux de la passion pour éviter sa destruction, tout est dans la mesure. C’est
ainsi que le travail va progresser pour devenir son œuvre. L’œuvre au noir :
du métal brut, de la mort apparente de la matière. L’œuvre au rouge : action
du feu sur les métaux, symbole de l’embrasement des passions humaines.
L’œuvre au blanc : Métal purifié, unifié, transmué en sa forme nouvelle. En F\M\,
l’Art de travailler les métaux crée la Beauté, intérieure et extérieure, et
lorsque nous nous assimilons à Tubalcaïn, c’est de notre œuvre personnelle
qu’il s’agit. Les métaux ont
aussi leur symbolique. Tubalcaïn, nous dit la Genèse, travaillait l’airain et
le fer. Souvenons-nous que les colonnes du Temple de Salomon étaient en
airain. - L’airain (alliance de différents métaux dont le cuivre forme la
base) est le symbole du jugement divin, d’un jugement capable de percevoir et
de définir le Mal. - Le fer est le symbole de la servitude, de l’attachement à la
matérialité, et de l’immanence c'est-à-dire : le non Etre : état de celui qui
n’existe que par identification à un autre. Tubalcaïn n’a pas accès aux
métaux nobles comme l’argent ou l’or. Il travaille à partir du réel de sa vie
profane avec ses aspects positifs et négatifs. Comme nous il est capable du
pire comme du meilleur. - L’argent
est le symbole de la grâce, de la rectification, de la rédemption. - L’or représente ce qui est divin, il est symbole d’immortalité
et de transcendance (contraire de l’Immanence). En maçonnerie les métaux représentent les préoccupations matérielles,
le monde profane. La« confusion » de Tubalcaïn est donc bien son «
imperfection ». Cependant, le travail qu’il conduit est un préalable à tout
accès à la Connaissance. Nous-mêmes sommes souvent engluées dans la confusion
de notre être, nous essayons de sortir de nous, de nous comprendre, de faire
le tri de l’intime, de l’authentique et de ce qui relève du comportement
social, de l’apparence. Il nous est bien difficile d’accéder à notre Etre
profond. Le travail de l’airain, le travail sur le jugement ouvre les portes
de la justice. Le travail du fer, le combat contre l’Immanence renvoie à la
recherche de la Vérité. La recherche de la Vérité et de la Justice sont des
composantes essentielles de l’état de conscience qui siège au cœur de
l’homme. Nous ne sommes pas des
dieux. Sans renier nos aspirations à nous élever, il faut «raison
garder », rester humble, apprendre à connaître nos limites et à trouver le
juste équilibre entre les choses. On comprend mieux alors pourquoi le nom de
Tubalcaïn signifie « possession du monde », mais de quel monde si ce n’est
notre monde intérieur qui permet ensuite avec force d’affirmer notre identité
et nos convictions pour construire un monde de beauté. La manière dont Tubalcain domine le feu est la
confirmation de cette hypothèse. Les métaux que nous laissons à la porte du
Tem\, ce n’est pas notre passé entier, mais tout ce qui
alourdit notre liberté de penser, notre capacité à ressentir, à vivre notre
réception, physiquement et moralement. Les métaux que l’on nous restitue,
parce que les voyages ont eu lieu, ont été transmués, puisqu’ils servent à
faire le bien, ce qui est notre but. EN FM on est reçu et on nous donne les
moyens de nous initier. L’Apprenti
est le forgeron de son devenir : au premier grade, il doit utiliser les quatre éléments pour travailler
sur ses métaux Puis compagnon
: au deuxième grade il
perfectionnera son travail avec sagesse, force et beauté Enfin, Maitre : au troisième grade il rencontrera Hiram et
ses mauvais compagnons et devra poursuivre son œuvre. Tubalcaïn,
désigné comme le premier forgeron, le premier de la lignée des fondeurs dans
laquelle s’inscrira Hiram, le transformateur des minerais et des métaux, travaillant
dans les profondeurs de la terre, accède au rang de maître du feu, celui qui
exploite l’énergie primitive libérée, la chaleur et la puissance de l’action.
Au
sommaire de cet ouvrage :
|
TUILEUR GÉNÉRAL DE LA F \ M \ |
J/M/
RAGON |
DELETES |
2000 |
Après
les tuileurs de VUILLAUME et de DELAULNAYE, ce tuileur de 1861 est le plus
complet car il comprend les tuileurs des rites français et R.E.A.A. ceux en
90° du rite de MISRAÏM. Le tuileur d’adoption et la maçonnerie des Dames, le
rituel d’York et la maçonnerie forestière, la nomenclature des différents
grades et de plus de 1 400 grades.
|
thuilleur – rite Écossais ancien
& acceptÉ & rite moderne |
Le
Comte Alexandre Auguste de grasse –
tilly |
SUPREME
CONSEIL |
2003 |
Il
s’agit d’un fac-similé du manuscrit du Grand Commandeur Alexandre Auguste de
GRASSE-TILLY, 33ème, illustré de nombreuses planches et de dessins gouachés.
|
tu trouveras la pierre cachÉe : catholique et f.
m. rÉunis par la magie du rituel |
Jacques
de Saint André |
Edition a. lefeuvre |
1979 |
||
Dans
son Testament (1651), Basile Valentin écrit ceci : « Le Vitriol est un
notable et important minéral auquel nul autre, dans la nature, ne saurait
être comparé, et cela parce que le Vitriol se familiarise avec tous les
métaux plus que toutes les autres choses ; il leur est très prochainement
allié, puisque, de tous les métaux, l’on peut faire un vitriol ou cristal ;
car le vitriol et le cristal ne sont reconnus que pour une seule et même
chose… Car, bien que tous les métaux et minéraux soient doués de grandes
vertus, celui-ci néanmoins, savoir le Vitriol, est seul suffisant pour en
tirer et faire la bénite pierre [philosophale], ce que nul autre au monde ne
pourrait accomplir seul à son imitation. »
|
1 U
une certaine idÉe de la
franc-maçonnerie |
Alain
bernheim |
Edition
DERVY |
2008 |
||
Sa connaissance incomparable des sources obscures de la Franc-maçonnerie fait des travaux d’Alain Bernheim une référence indispensable pour les historiens. Il
fait siens les mots de Pierre Chevallier : « Le
rôle de l’historien n’est ni de condamner les uns, ni d’acquitter les autres.
L’historien, contrairement à une opinion reçue, n’a pas à juger, mais à
expliquer et à faire comprendre ».
Un super livre qui fera date dans l’histoire de la
Franc-maçonnerie. |
UN TABLEAU DE
LOGE FḖMININ - |
Mathilde
Fontaine |
Edition Maison de Vie |
2016 |
C’est un véritable tableau de
loge féminin qui est ici étudié de manière approfondie par l’auteure. Il
montre Marie, en tant qu’incarnation de la Sagesse, entourée de différents
symboles, notamment la cité céleste, un puits, des arbres, des fleurs et des
étoiles. Ces symboles correspondent aux différents noms donnés à Marie dans
les Écritures et les litanies de Lorette. Pris dans leur
ensemble, ils forment une totalité et permettent de cheminer vers la Sagesse Les Litanies de la Vierge
Marie ou les Litanies de Lorette ("Litaniae Lauretanae " en latin)
énumèrent toutes les qualités religieuses de la Sainte Vierge Marie sous la
forme d'une longue série d'invocations. Les Litanies de la Sainte Vierge
Marie sont principalement récitées ou chantées au mois d'octobre lors du
Rosaire. En procession, le Prêtre entonne le verset et les fidèles chantent
le répons. Vous trouverez ci-après les Litanies de la Sainte Vierge Marie en
français et en latin. Petit historique de la Franc-maçonnerie
féminine : La Franc
maçonnerie moderne trouve son origine en Angleterre, dans une coutume
dénommée « acceptation » qui consistait à recevoir, dans un cercle
de Maçons opératifs, en qualité de membres honoraires, des personnes
étrangères au Métier. Au fil des années, avec le déclin des loges opératives,
ces maçons "acceptés" privilégient le travail sur les idées plutôt
que celui sur la construction matérielle. En 1717, 4 loges se réunissent pour
former la Grande Loge de Londres constituant ainsi l’ébauche de la maçonnerie
obédientielle moderne. En 1723, deux pasteurs, James Anderson et
Jean-Théophile Désaguliers, rédigent des Constitutions fondatrices qui se
démarquent définitivement de la lignée opérative même si elles sont
formellement calquées sur les anciennes constitutions de métier, les
"Old Charges". Cette Nouvelle Grande Loge a des liens avec la Royal
Society et les milieux newtoniens. L'ambition y est affirmée de dépasser
les antagonismes religieux qui ont déchiré les pays, en posant des principes
de : • liberté de conscience, •de tolérance •et de foi en la capacité de l'être
humain à se transformer et à transformer le monde. (Les francs-maçons ne
sont obligés à aucune autre religion que celle sur laquelle tous les hommes
sont d’accord, laissant à chacun ses propres opinions, ils s’engagent à être
des hommes de bien et loyaux ou des hommes d’honneur et de probité) Bien que progressistes pour l'époque,
ces constitutions ne font aucune place aux femmes et leur effet
perdure : l'histoire de la Franc-maçonnerie féminine s'inscrit, comme
celle de l'ensemble des femmes, dans une démarche de lutte pour
l'indépendance et l'autonomie. Leur accession à une démarche maçonnique
indépendante représente une grande aventure de plus de deux siècles. Les loges d'Adoption sous l'ancien
régime : 1726 est la date couramment admise pour l’arrivée de la
Franc-maçonnerie en France. La mixité est une habitude de la société
française où depuis près d’un siècle fleurit une culture des salons conduite
par des Dames de renom telle Madame de Rambouillet ou Mademoiselle de Scudéry.
Aussi un certain nombre de femmes sont-elles « tout naturellement »
associées à ce mouvement qui leur permet de mettre en œuvre leurs aspirations
à l’égalité aux côtés d’hommes qui partagent avec elles l’espoir d’un
monde plus juste et plus vertueux Qu’est-ce qu’une « Loge
d’adoption ? » Il s’agit du nom donné aux premières loges où des
femmes sont reçues « Franches maçonnes » Elles sont fréquentées la
plupart du temps par des femmes de la haute société : aristocratie,
noblesse de robe, haute bourgeoisie. C’est une minorité, instruite et
cultivée, qui trouve un écho à ses aspirations dans ce mouvement novateur et
généreux. Dans les rituels de « Maçonnerie des femmes » des loges
d’adoption, dont le plus ancien manuscrit est daté de 1761, tous les grades
et fonctions sont désignés au féminin. La Franc maçonnerie exclusivement
féminine moderne a gardé cette habitude. Tout au long du 18ème
siècle, un très grand nombre de loges d’adoption naissent en France, tant à
Paris que dans les villes militaires parlementaires et portuaires de
province. Il s’en ouvre également dans les grandes capitales en Europe et
jusque dans les colonies. Ces loges, créées au côté des loges masculines,
suivent comme elles, les circuits des échanges commerciaux et des conquêtes de
territoire. La plus ancienne est peut-être la loge de «Juste» à La
Haye, elle se réunit au moins durant quelques mois en 1751. En France,
on note la présence de femmes dans les loges avant 1750 ; par
exemple, à Bordeaux, dans la loge « L’Anglaise », où il se disait,
en 1746, que des « Loges de Franches-Maçonnes dite des Sœurs de
l’Adoption » se tenaient en ville et à Brioude dans la loge « Saint
Julien » où quatre femmes ont été initiées en 1747 . Le « Grand Orient de France »
constitué en obédience reconnaît les loges d'adoption le 10 juin 1774. Il les
place sous son gouvernement, en codifiant leur existence et en leur donnant
un statut, il impose notamment que les loges portent le même nom que la loge
masculine aux côtés de laquelle elles fonctionnent. La loge d’adoption « La
Candeur », créée en 1775, est très active. Sa notoriété est
considérable. Elle entretient une vaste correspondance avec les loges
d’Europe et des colonies. Elle est bientôt présidée par la Duchesse de
Bourbon, Sœur du Duc de Chartres et Grand Maître du Grand Orient, qui est
aussi Grande Maîtresse de toutes les Loges d’Adoption de France. La
Révolution puis l’Empire avec le Code Napoléon et le XVIIIème
siècle, peu favorable aux femmes, viennent cependant perturber toutes ces
belles aspirations. • Les loges d'Adoption sous
l'Empire : Après la tourmente révolutionnaire, la Maçonnerie d'Adoption
comme toute la Franc-maçonnerie française se reconstitue : elle reprend en
1798. Les loges d’adoption sont à nouveau florissantes durant tout l’Empire
autour de quelques figures illustres, telles Joséphine de Beauharnais et
Caroline Bonaparte. On voit fleurir des loges Sainte Joséphine et Sainte
Caroline. L’impératrice Joséphine est alors Grande Maîtresse des Loges
d’Adoption Régulières de France. Les loges ne retrouveront néanmoins
jamais l'importance et le lustre qu'elles avaient auparavant. Le Code
Civil ayant renforcé le caractère subordonné de la position des femmes,
elles perdent leur esprit novateur et égalitaire. Les discours se
voient surchargés d’éléments moralisateurs. On s’éloigne des figures
allégoriques du 18ème siècle qui stimulaient le désir de
perfectionnement, le travail sur soi et l’aspiration à accéder à la vertu
afin de bâtir un monde meilleur. Les loges semblent disparaître dans la
dernière partie du siècle sans être pour autant abolies. • La Maçonnerie d'Adoption au 20ème
siècle : A la fin du 19éme siècle, pour toutes les obédiences, la
question de l’initiation des femmes est un sujet brûlant. Pour l’immense
majorité des Francs-maçons respectueux des principes édictés par les
Constitutions d’Anderson, l’initiation des femmes selon le même rituel
qu’eux, la présence de femmes comme membres ordinaires de loges masculines
est clairement inacceptable. Des femmes particulièrement combatives et
militantes (dont Maria Deraismes et Madeleine Pelletier) réclament l’entrée
des temples masculins et une initiation absolument identique à celle des
hommes. Un 1er résultat est obtenu après l’initiation de Maria
Deraismes, le 14 janvier 1882 par la Loge « Les Libres Penseurs »
du Pecq, qui sera autonome pendant quelques mois. La loge-obédience
« Le Droit Humain » est constituée en 1893. A la Grande Loge Symbolique Ecossaise
(GLSE), Obédience créée en 1880, en réaction à l’autoritarisme du Suprême
Conseil Ecossais de France et dont l’existence s’achèvera en 1911, la mixité
est établie à partir de 1901. Madeleine Pelletier et Louise Michel y sont
initiées. La Grande Loge de France (GLDF) pour sa part redonne
vigueur à la tradition du 18ème siècle. Dès 1901, des loges
d’adoption y sont constituées. Elles pratiquent un rituel repris de celui du
18ème siècle et sont sous la responsabilité de la loge masculine
du même nom. Le 29 mai 1901 a lieu la 1ère tenue de la 1ère
loge ainsi créée, « Le Libre Examen », à ce jour, toujours loge n°1
de la Grande Loge Féminine de France ; Une 2ème loge,
initialement créée à la Grande Loge Symbolique Ecossaise, « La Nouvelle
Jérusalem » est intégrée à la Grande Loge de France et la loge
d’adoption sera installée le 31 mai 1907. C’est maintenant la loge n°2 de la
GLFF. Malgré le conflit mondial du début du
siècle qui en ralentit la progression, la Franc-maçonnerie féminine
s'affirme. L’idée d’indépendance émerge dès 1921. Neuf nouvelles loges
d'adoption sont créées de juillet 1923 à décembre 1936, ce qui porte à 11 le
nombre total de créations en ce début de siècle et à plus de 300, le nombre
de sœurs initiées. Citons dans l'ordre chronologique : « La
Tolérance », à Périgueux, « Union et Bienfaisance », à Paris,
« Babeuf et Condorcet » à St Quentin, le « Général
Peigné », « Minerve », « La Philosophie Sociale »,
« Thébah », « la République Sociale » à Paris et
« l'Olivier Ecossais »au Havre. Ces loges à l’importance longtemps
occultée mais dont l’ouverture des Archives Russes ne permet plus qu’elles
soient négligées, regroupent des femmes qui sont portées par un ardent désir
d’affranchissement et par la volonté de changer les rapports homme/femme, non
seulement dans la cité, mais aussi dans la famille et dans le couple... Véritable berceau des idées nouvelles
durant presqu’un demi-siècle, elles sont des lieux privilégiés qui permettent
aux sœurs de faire éclore leur identité féminine sans perdre la possibilité
d’affirmer leur différence. Une conscience collective maçonnique
féminine se développe peu à peu. En 1935, lors du Convent de la GLDF,
les Frères décident, sans avoir consulté les Sœurs, de conférer aux loges
d'adoption, l'autonomie la plus complète. Les Sœurs ne se sentant pas encore
prêtes à assumer cette liberté et pressentant un cadeau
empoisonné, décident, majoritairement, de maintenir le statu quo. Dès
l'année suivante, le Congrès annuel des Loges d'Adoption, officieusement réuni
chaque année par les sœurs depuis 1926 et toléré par les frères, devient
enfin officiel. Un « Grand Secrétariat » des
loges d’Adoption est créé. Une première présidente, Anne-Marie
Pedeneau-Gentily est élue à l'unanimité. Les deux questions à l'étude des
loges d'adoption sont "La femme et la liberté de pensée" et
"Le redressement moral". Le chemin vers l’indépendance est
largement ouvert. Hélas, la deuxième guerre mondiale va disperser les
maçonnes ; beaucoup d'entre elles sont déportées comme leurs Frères maçons,
d'autres s'illustrent dans la Résistance. Quelques jours après la
Libération, pressées de reconstituer le chantier interrompu, les maçonnes
décident de prendre leur destin en main. Le Grand Secrétariat reprend ses
activités et entreprend de constituer un "Comité de reconstruction"
qui a la double mission de retrouver les Sœurs disséminées par la tourmente
et de procéder à un examen de leur comportement pendant l'occupation. Le
Comité de reconstruction, par la voix de trois sœurs Anne Marie Gentily,
Suzanne Galland et Germain Rhéal, fait une demande officielle à la Grande
Loge de France pour la réintégration de l'ensemble des loges d'adoption et la
préparation de leur future organisation. |
UNIVERSALITḖ - BḖRESNIAK
- le secret
et le partage |
Daniel
bḖresniak |
Edition
Vega |
2003 |
||
Le
Sphinx attend le voyageur sur son chemin, il le défie en lui posant des
questions énigmatiques, mais sans attendre de réponses, à la manière de
Socrate, il tue ceux qui ne savent pas, qui n’ont pas de réponses, il meurt
malgré tout quand la réponse est juste. Au sommaire de ce livre : Montrer ? cacher, montrer - le
roi ne veut pas convenir qu’il est nu - la déesse
Métis - le secret - le jardin
secret, le totalitarisme, la mode et la transparence
- le jardin - Raconte-moi une histoire
- le spectacle - les pantins
- le masque, l’automate et le décor -
l’acrobate - le barbier d’Alexandrie
- Héros et modèles exemplaires -
l’idéologie du héros - la gloire et le
mérite - le peuple, la référence suprême des
idéologies totalitaires - Nous sommes tous des
Marranes - les marranes historiques et leur
secret - la marque des origines et l’apport de la pensée
marrane - l’expérience du secret - le vrai et
le recevable - le conte, l’enfance de l’art de parler
vrai - le fantasme de la pureté - l’ile,
lieu paradisiaque perdu et retrouvé - Robinson Crusoé, le
né deux fois et le souverain - les contes du
devenir - la communication -
l’affiche - le hacker
- la censure interdit au citoyen de fermer sa
porte - le secret et le mystère
- penser et expérimenter le
secret - ésotérisme, gnose et
hermétisme - l’Académie platonicienne de
Florence - l’occultisme
- le secret de soi-même - le
dévoilement, la transparence, le pouvoir et le silence -
la peste émotionnelle - le dévoilement
impossible du secret des secrets - faire parler
le cadavre - Hamlet et la tragédie du
dévoilement - |
UNIVERSALITḖ - BḖRESNIAK
- les
intÉgrismes |
Daniel
bḖresniak |
Edition
CAP BÉART |
2004 |
Si
l’intégrisme adopte des formes différentes : (politiques, religieuses ou
économiques) il exprime toujours sectarisme, méfiance et peur de l’autre.
Enfin, dans tous les cas il se nourrit de la même infernale trilogie :
misère, contrainte et servitude. Avec
Les intégrismes, Daniel Béresniak décrypte, analyse et décortique un mode de
pensée, origine et conséquence de nos peurs millénaires. On distingue quatre niveaux dans l’expression de
l’idéologie raciste. Il y a tout d’abord le stade de l’infraracisme qui
s’extériorise sous forme de préjugés et d’opinions diffuses. L’étape suivante
est celle d’une manifestation plus cohérente et systématique mais qui reste
encore pour l’essentiel éclatée. Jusque-là, cela est insupportable mais pas
encore trop inquiétant. Cela devient grave lorsque le racisme se concrétise
sous la forme d’un mouvement politique structuré. Enfin, ultime forme, celle
d’un Etat qui fonde son orientation sur des conceptions ouvertement racistes
(tel encore récemment l’apartheid en Afrique du Sud). C’est loin d’être toujours aisé mais c’est possible !
Quelle double critique ? Il y a d’une part la critique de la religion,
aussi bien ses textes « sacrés » que ses pratiques ou ses
prophètes. Il y a aussi d’autre part la critique de l’intégrisme religieux,
celui des diverses religions. Deux registres critiques qui peuvent buter sur
les exigences de refus du racisme. La critique de la religion porte, d’un point de vue
humaniste athée, soit contre la position de surplomb des religions soit
contre ses positions idéologiques (le créationnisme par exemple). Il ne
s’agit pas ici nécessairement d’une critique de ou des intégrismes. Une telle
critique ne vise pas, pour un antiraciste, la personne même des croyants mais
la position idéologique précise qu’ils défendent ou le comportement qu’ils
adoptent. Critiquer un comportement ce n’est pas diminuer la personne
elle-même. Mais certaines critiques peuvent parfois « naviguer »
dans l’infraracisme dans la mesure où elles peuvent englober des incertitudes
qui peuvent apparaitre comme des préjugés ; mais fondamentalement elles
n’ont pas vocation à stigmatiser les croyants. Tout humain, même cultivé,
même scientifique, a des propos purement idéologiques. Disons que cette
critique, pour partie infraraciste, n’est pas faite pour blesser bien qu’elle
constitue souvent une riposte et que certains croyants n’apprécient pas
forcément l’exercice qui pour eux s’apparente à de la diffamation. En même temps, des croyants peuvent aussi abuser du terme
diffamation pour empêcher toute critique de la religion, alors que les dites
religions ne sont surtout pas neutres. Elles agissent, s’expriment, affichent
des symboles qui évidemment ne sont pas neutres. Et, sauf totalitarisme, la
critique doit normalement pouvoir s’exprimer. Mais il faut éviter le racisme.
Façon de parler, d’écrire. Et là, certaines critiques de la religion peuvent
basculer franchement dans le racisme. C’est le cas à chaque fois que la dite
critique est non seulement très sévère mais aussi et surtout sert explicitement
in fine à déconsidérer, rabaisser tous les croyants de cette religion. - La critique de l’intégrisme. Daniel Béresniak dans cet
ouvrage précise d’abord quelques termes comme intégrisme,
fondamentalisme, secte, tradition, monde moderne, etc. avant d’étudier
l’intégrisme catholique puis protestant, puis juif, puis musulman. Il évoque
le sens de « convertir », aimer et user de la force, aimer et être
cruel, etc... Il se penche sur l’ordre moral (Mac Mahon 1877), la guerre
sainte, l’Opus Dei, etc... Une partie analyse aussi comment les intégristes
voient le corps, le méprise, méprise le sexe. Ce qui renvoie ensuite à
plusieurs thèmes, le dogmatisme, le fanatisme, l’intolérance, le
communautarisme, la pureté, la « peste émotionnelle », la décadence,
le totalitarisme, le fascisme. L’auteur use parfois d’extension de sens du terme
« intégrisme » en pointant le dogmatisme et le sectarisme hors du
champ religieux et notamment pour le discours et les pratiques de feu les
partis communistes staliniens. Mais il n’abuse pas, à raison de cette
extension de sens. Il importe, bien que ce soit tentant parfois d’opérer une
transgression avec usage des guillemets, de laisser le terme intégrisme aux
dérives autoritaires des religions. |
UNIVERSALITḖ
- BḖRESNIAK - LES
CAVALIERS NOIRS DE L’ÉSOTÉRISME – FASCISME – INTÉGRISME |
Daniel
BḖRESNIAK |
Edition
DETRAD |
1988 |
||
Tous ces hommes ont en commun la
détestation du monde moderne qu’ils considèrent comme
« matérialiste » et déconnecté des réalités spirituelles. Ils font
tous référence à un « in illo tempore », où le monde vivait selon
la Tradition, où le spirituel avait la part belle et où chacun vivaient dans
l’ordre des choses, un monde où il n’y avait de sciences que la Tradition. Ce
monde, l’Age d’Or évoqué par les diverses traditions, était détaché des
contingences matérielles et chacun ne visait qu’à la réalisation spirituelle,
par opposition au monde moderne où l’homme ne chercherait qu’à satisfaire des
besoins matériels. Tous
nos auteurs ont un goût prononcé pour l’ordre. Cet ordre est réputé être
d’origine divine. Chacun nait à sa place, et doit obéissance au Roi et
Prêtre. La démocratie est fustigée car elle permet à des hommes non qualifiés
(ésotériquement parlant) d’atteindre le pouvoir. Cette qualification ou non
qualification, introduit une division dans le monde humain. A titre
d’exemple, nous prendrons le régime des castes hindoues, même si celui-ci est
mal interprété par nos auteurs : Brahmanes
(à eux le pouvoir spirituel) Ksatriya
(à eux le pouvoir temporel) Vaisya
(les commerçants, les artisans, les agriculteurs : pas de pouvoir) Sûdra
(les serviteurs) Le
système n’est pas exclusif au monde indien. Et le pouvoir appartient aux
seules deux premières castes (eux sont qualifiés). Chacun suivant sa
naissance doit recevoir l’éducation et l’initiation propre à sa classe et à
son sexe. Le mythe du héros remplit leurs pages. La Virilité est une vertu.
L’homme (le vrai) se doit d’agir, de combattre que ce soit sur le plan
temporelle où le plan spirituelle. L’homme (qualifié) est un guerrier qui se
doit de protéger le monde des forces du chaos qui menace de l’engloutir le
monde. Seul ce combat permanent empêche la civilisation de sombrer dans la
barbarie. La
Femme, elle doit rester à sa place, celle de génitrice, de maîtresse de
maison et qui doit être éloignée du pouvoir et du Savoir. Nos auteurs
ont largement glosé sur la féminisation du monde et la soi-disant
dégénérescence que cela entraine. La Femme amollit le Guerrier qui défend le
monde. Le Guerrier « féminisé » ne saurait remplir son rôle face
aux forces destructrices qui menacent sans le Monde. On voit aisément comment
se crée le pont entre certains ésotéristes et les fascismes. Les thèmes sont
communs : Déréférence
du monde moderne et nécessité de le régénérer Goût
de l’ordre Exaltation
de la virilité et du Héros Misogynie,
voir même gynécophobie. Les
« fascistes » semblent mettre en œuvre le programme de nos
ésotéristes. Tout pouvoir fasciste fait référence à cet « in illo
tempore », où la nation, ou le peuple était puissant. Les fascistes
italiens feront sans cesse référence à l’Impérium et les nazis à la race.
Leur monde est celui de la virilité, des héros combattants. Les femmes sont
réduites au rôle le plus petit et le plus dégradant : matrice des futurs
héros d’un empire qui doit être éternel. Tout ce qui est allogène à ce mode
de pensée est considéré comme inférieur, dégénéré et doit donc être combattu
et détruit. Les
conspirationnistes pensent que ce sont les sociétés secrètes ésotériques qui
sont derrière ces mouvements. Les non-conspirationnistes pensent que ce sont
les politiques qui infiltrent ces milieux. A mon avis, les deux explications
sont fausses. Il y a attirance réciproque. Le fasciste trouve chez
l’ésotériste la justification intellectuelle qui lui fait cruellement défaut.
Et l’ésotériste croit voir se mettre en œuvre dans le monde temporel ce dont
il rêve : le retour à l’Age d’or où la Tradition est respectée. Par
chance, tous ceux qui partagent cette vision du monde ne succombent pas aux
sirènes du fascisme et ils gardent une lucidité certaine sur la nature exacte
de ces mouvements fascistes. |
UNIVERSALITḖ - BḖRESNIAK
- rites & symboles de la franc-maçonnerie |
Daniel
bḖresniak |
Edition
DETRAD |
1995 |
Pratiquer
le symbolisme, c’est vivifier le questionnement sur la réalité et le langage.
Cette approche de l’Art Royal libère des tics mentaux et des conditionnements
« profanes ». L’Art Royal est l’art de faire des rois, c’est-à-dire des
hommes libres, lesquels agissent au lieu de réagir, produisant du sens au
lieu d’en reproduire.
Ainsi,
ils négligent la voie intérieure, l’introspection, et demeurent prisonniers
des préjugés et des idées reçues. Nous avons, aujourd’hui le triste privilège
de voir les cauchemars des surlendemains qui déchantent, succéder aux rêves
des lendemains qui chantent. Partout où une seule voie a été choisie, celle,
extérieure, qui centre la réflexion sur la cité ou bien celle, intérieure,
qui centre sur soi-même, on ne voit que misère et désolation. L’Art
Royal réunit les deux voies et propose un modèle de sociabilité fondé sur
l’union dans la diversité au lieu de l’unité dans la conformité, laquelle,
bien que mortifère, est pourtant l’idéal de tous les prêts à penser,
idéologies, religions, et sectes.
Tous les symboles de l’apprenti du compagnon et du maître, les
colonnes antédiluviennes, le trois, le cinq, le sept, l’étoile flamboyante,
la Tour de Babel, les landmarks et les constitutions d’Anderson. |
UNIVERSALITḖ - BḖRESNIAK
- le roi, le prÊtre et le
fou |
Daniel
bḖresniak |
Edition Véga |
2004 |
Ce
sont les 3 personnages clé de la comédie humaine. Ils
sont dans la cité comme aussi en chacun de nous. Il
y est question de l’Ancien Testament de Melchisédech, l’onction, de la
monarchie absolue, du bâton serpent, du sceptre de la couronne, de l’ordalie,
du duel du sorcier, du chaman, des fonctions sacerdotales, de la sainteté, du
centre et du temple, du prêtre fou, de Hermès psychopompe, du patriarcat, de
Dionysos des bacchantes, du logos et des mythes etc. |
UNIVERSALITḖ
- BḖRESNIAK - LA PAROLE PERDUE ET
L’ART ROYAL |
Daniel
Béresniak |
EDITION
DETRAD |
1997 |
||
C’est
ce qu’exprime admirablement Martin Buber « La toute première tâche de
chaque homme est l’actualisation de ses possibilités uniques, sans précédent
et jamais renouvelées, et non pas la répétition de quelque chose qu’un autre,
fût-ce le plus grand de tous, aurait déjà accompli. C’est cette idée
qu’exprime Rabbi Zousya peu avant sa mort » : « Dans l’autre
monde, on ne me demandera pas » : « Pourquoi n’as-tu pas été
Moïse ? » On me demandera : « Pourquoi n’as-tu pas
été Zousya ? » Les
Dix Paroles instaurent une éthique de la parole : refus de la parole instituée
une fois pour toutes, morte à force d’habitude, devenue insignifiante et
prisonnière des usages. Le manque, à mon sens c’est là le
maître mot de notre démarche et je vais essayer de l’expliquer à travers une
vision juive en corrélation directe avec les Dix Commandements, qu’en hébreu
on appelle les « Dix Paroles de la Loi » et que pour notre
démarche il faudrait traduire les « Dix Lois de la Parole ».
Il est à noter que les « Dix Paroles », commence par « Je
Suis… » Et se terminent par « …ton prochain ». Les
Dix Paroles se déploient donc entre le « je » et « l’autre ».
Que veut dire « parler ? » C’est d’abord maintenir ouvert
l’écart, la distance entre le même et l’autre. Le prochain, en hébreu réa, se
définit comme celui qui n’a pas de définition ni de stabilité. Le prochain
peut-être aimable, digne d’être aimé aujourd’hui ; mais demain il est
possible qu’il ne soit plus du tout sympathique. « Tu aimeras… »
Ne fait aucune difficulté quand il est aimable, mais c’est une autre paire de
manche quand il ne l’est plus. C’est pourquoi « tu aimeras (pour) ton
prochain… » Devrait se dire : « Tu respecteras l’instabilité
existentielle de l’autre, qui te rappelle la tienne, ta propre instabilité ».
Ce n’est pas parce que l’autre est instable, qu’il change, qu’on ne doit plus
l’aimer. On doit l’aimer parce qu’il est autre. « Tu aimeras ton
autre » (ton autre qui ne reste pas le même) On visite : le paradis perdu, la rupture, le mot et le chiffre, la tour de Babel, le sens de l’Art royal ; le golem, l’homme substitué, la recherche d’absolu, le chevalier d’Orient et d’Occident, l’acacia, la créativité, I.N.R.I, et la quête de l’essentiel. |
UNIVERSALITḖ - BḖRESNIAK - l’apprentissage maçonnique – une École de
l’Éveil |
Daniel
bḖresniak |
EDITION
DETRAD |
1983 |
Que
signifient « Initiation », « Écoles de sagesse », « Éveil »
? Quelles sont les relations entre ces termes traditionnels (et galvaudés) et
la pédagogie, la psychothérapie, le savoir et la liberté ? L’étude des
rapports entre ce qu’il est convenu de nommer « L’Hermétisme », l’« Esprit de
géométrie » et l’« Esprit scientifique » éclaire la relation :
mythes-comportement.
du chiffre 3, des mots et des colonnes, du temple, des pas et
des signes, du pavé mosaïque, du tableau de loge, du cabinet de réflexion et
du silence. |
UNIVERSALITḖ - BḖRESNIAK - de la quÊte spirituelle à l’œuvre au rouge |
Daniel bḖresniak |
DETRAD |
1995 |
L’auteur
parle succinctement du 15°, 16°, 17° et 18° degré du R.E.A.A. Les
symboles du 15e au 18e degré demeurent des moyens de reconnaissance. Comme
celui qui, d’un piton rocheux contemple un vaste paysage, ils changent le
point de vue.
sommes-nous
invités à parcourir, si nous gardons leur vivant message de défendre les
opprimés ! |
UNIVERSALITḖ - BḖRESNIAK - la rose et le compas
|
Daniel
bḖresniak |
EDITION
TRAJECTOIRE |
1996 |
||
Ces
salauds d'"intellos" détruisent le sacré et les tabous en les expliquant.
Freud a montré que les enfants ne sont pas du tout innocents. Quant à
Einstein et sa relativité, il a montré qu'on ne peut plus rien prendre au
sérieux ! D'ailleurs, depuis que la terre n'est plus au centre du monde, on
peut s'attendre à tout ! Les
amoureux de la pureté ont besoin d'ennemis. Ils ont des "valeurs" à
défendre, un monde à sauvegarder. Il leur faut des croisades. L'agressivité
ainsi dirigée vers des ennemis bien catalogués, rétablit le narcissisme dans
ses droits et privilèges. En avant les purs ! Nous sommes les purs, donc les
meilleurs. Un type de ce genre-là, un "amoureux" de la
pureté, hurla un jour : "Meure l'intelligence !". Ce type-là
se nommait Millàn d'Astray. C'était un général de l'armée franquiste. Il
combattit les républicains pendant la guerre civile espagnole, de 1936 à
1939. Il faisait partie de ceux qui se définissent comme des
"croisés". Ils
vivaient le mythe des croisades. A leurs yeux, ils étaient investis d'une
mission sacrée : défendre la civilisation chrétienne contre le péril rouge.
C'est pourquoi en pénétrant à l'Université de Salamanque, Millàn d'Astray
fusilla des professeurs en criant : "Muera la inteligencia".
Il avait bien compris là où réside le problème du pouvoir. Si l'on parvient à
se débarrasser de tous ceux qui réfléchissent par eux-mêmes et qui cherchent
la vérité, le bon peuple restera tranquille et se contentera de la vérité
officielle. Il sera heureux d'obéir à ses maîtres. Il sera pur. (Le XXème siècle
a été) riche en héros de cette espèce. Adolf Hitler s'est fait un nom en
défendant une idéologie fondée sur (l'élimination de) la race aryenne …
Franco, Hitler, Staline sont morts. Les défenseurs de la pureté, aujourd'hui,
sont les intégristes de tous bords. Ils purgent bien et souvent haïssent convenablement
tout ce qui est étranger à leur foi. Ce sont vraiment des purs et durs. Des
vrais de vrais. En
langue militaire, on évite le mot "tuer". On dit de
préférence "nettoyer". Dans l'armée, on aime la propreté. On
se lave chaque jour, on balaie, on cire, on frotte. Le nettoyage du fusil, le
nettoyage de la cour de la caserne et le nettoyage d'un village en territoire
ennemi, c'est la même chose. On traque les impuretés. On ne devient pas
amoureux de la pureté, digne de figurer dans la galerie des grands, du jour
au lendemain. Il faut faire ses preuves. Il faut commencer par traquer
l'impureté, c'est-à-dire pratiquer l'épuration, au niveau du langage. Avant de tuer, il
est utile de culpabiliser. L'épuration a besoin de consensus. La norme doit
être fixée. Par qui ? Par l'usage ? Certes non. Surtout pas. L'usage est
imprévisible, donc impur. Ce qui est pur est clair, et par conséquent fixé
une fois pour toutes. Le pouvoir en a la responsabilité et en est le
protecteur institutionnel. Aussi est-il normal que le pouvoir traque les mots
étrangers dans notre belle langue française. Au sommaire de cet ouvrage : l’harmonie, le beau,
le vrai, les jardiniers de la rose, les Rose-croix, le serpent vert, le
labyrinthe, le Fou, Platon. |
UNIVERSALITE
- BḖRESNIAK -
les offices & les officiers de la loge |
Daniel
bḖresniak |
Edition
DETRAD |
1992 |
La
Loge désigne une communauté de Francs-maçons et aussi le Temple au sein
duquel cette communauté opère. Des fonctions sont réparties de manière à
nourrir la vie de la communauté : il faut initier, instruire, animer.
Y
est expliqué, l’office de Vénérable, des 2 surveillants, du secrétaire, du
trésorier, de l’hospitalier, de l’expert, du maître de cérémonie, du
couvreur, du maître de banquet, du maître d’harmonie et des officiers
adjoints avec leur correspondance dans les Séphiroth. |
UNIVERSALITḖ - BḖRESNIAK
- le sens de l’initiation
sacerdotale |
Daniel beresniak |
EDITION
DETRAD |
1994 |
Au
travers de ce fascicule Daniel Béresniak nous donne avec précision les
éléments essentiels pour répondre à notre questionnement. Seul nous intéresse
le symbolisme véhiculé par ces trois degrés dits de perfection et les enseignements
qu'ils contiennent. L'enjeu est d'importance puisqu'il s'agit pour le
Franc-maçon de faire émerger l'être nouveau qu'il cherche à construire. Grand
Maître Architecte (12e), nous voici parvenu au terme des petits mystères,
caractérisés par la fin de la légende d'Hiram. Il
s'agit à ce degré d'achever sa propre construction en même temps que celle du
temple afin de tirer le plus grand profit des règles du Métier. Chevalier de
Royal-Arche (13e) et Grand Elu, Parfait et Sublime maçon (14e), avec ces
degrés on arrive au terme d'une fabuleuse épopée où le maçon découvre que
c'est dans un nouveau Cabinet de Réflexion que son travail lui permettra de
voir non pas une apparence mais la réalité concrète de l'individu. Sont
ici étudiés les 12°, 13° et 14° degrés du R.E.A.A. |
UNIVERSALITḖ - BḖRESNIAK - le cabinet de
rÉflexion |
Daniel
bḖresniak |
EDITION
DETRAD |
1995 |
Ce
livre développe les principes fondamentaux de la Franc-maçonnerie, avec le
thème central du Cabinet de réflexion qui contient toute la maçonnerie pour
celui qui se donne la peine de réfléchir sur les symboles qui y sont. Le
cabinet de réflexion est un réduit peint en noir. L’éclairage est réduit. Des
objets sont posés sur une tablette. Des sentences sont écrites sur les murs.
Le profane est invité à s’asseoir en ce lieu. Il regarde les objets
symboliques qui orientent sa méditation. C’est le passage du monde d’où il
vient au monde où il va. Il réside en ce lieu un long moment avant d’être
admis aux épreuves de l’initiation. Plus qu’un passage, le cabinet de réflexion
est le lieu à revisiter sans cesse. Il procure des repères indispensables au
voyageur qui poursuit sa quête. Il montre l’essentiel à celui qui entreprend
le voyage
Au sommaire de cet ouvrage : La terre,
le traitement de la peur, les métaux, le testament, V.I.T.R.I.O.L., le sel et
le soufre, le sablier, le pain, la bougie, l’eau, le coq, la faux, le crâne,
la tradition et la morale maçonnique. |
UNIVERSALITḖ - BḖRESNIAK -
demain la franc-maçonnerie |
d. bḖresniak |
TRÉDANIEL |
1994 |
||
A ceux qui
voudraient en prendre connaissance pour devenir des adeptes, à ceux qui
en font partie, elle a l’obligation de fournir un enseignement de qualité, le
sens de la critique et des nuances, loin de toutes les tentations
obscurantistes, des pseudo-vérités, de l’esprit sectaire. Certes, la
Franc-Maçonnerie est spiritualiste, certes elle participe de l’idée que le
visible n’est pas la seule réalité mais, en même temps, elle se revendique
d’une pensée très stricte qui ne laisse pas de place aux approximations et au
sémi-doctisme. Cette rigueur est à rechercher et à approfondir, faute de quoi
notre courant de pensée risque de dégénérer et finir par ne plus se
reconnaître lui-même. Cet esprit
de rigueur, souvent en crise, doit s’accompagner d’un respect particulier
pour la pureté de nos rituels. L’identité et donc l’existence même de la FM
en dépend. Il a été question d’un « dépoussiérage »
de ces rituels, par exemple en en éliminant les allusions à des châtiments
cruels. Outre que ces passages ne sont contenus que dans certaines
prises d’obligations, il serait imprudent de vouloir les réformer. Car, déjà,
les frères ont une difficulté à affirmer leur identité et leur unité. Qu’en
serait-il si, demain, il se trouvait des francs-maçons travaillant d’après
les rituels « antiques » alors que d’autres adopteraient des
rituels « réformés » ? La confusion et l’émiettement n’en
seraient qu’aggravées. Les rituels maçonniques sont d’une richesse extraordinaire
et, si l’on en considère tous les développements, une vie ne suffit pas à les
comprendre. L’union de francs-maçons, leur réflexion, se fait sur la base de
ces anciens rituels. Si la FM
doit se « moderniser », c’est sur d’autres points. Tout en restant
fidèle à sa non-implication directe dans la politique (ce que ne pensent
certains frères) l’Ordre doit éduquer ses membres, là où ils se trouvent dans
la vie profane, à agir dans l’esprit qui constitue la conviction morale
profonde propagée dans les Loges. Les Francs-maçons se doivent d’être des
chevaliers de la tolérance, de la fidélité, de l’esprit de construction, de
l’ouverture à d'autres hommes et femmes de bonne volonté. Il faut que leur
réflexion philosophique leur serve à quelque chose, qu’ils puissent se
rapporter dans la vie courante à ce que l’activité en Loge leur a enseigné
sous le couvert des symboles. Tout ceci sans esprit de clan, sans combines et
copinages mais par la libre acceptation, et application, des principes qui
sont les nôtres. Solidaires
entre nous et ouverts au monde : voici comment nous entendons approcher
le siècle qui vient. Mais pour atteindre ces buts nous devons déjà essayer de
porter des remèdes à ce qui ronge aujourd’hui la maçonnerie, des choses que
tout le monde connaît, dont on parle à voix basse mais qui ne surgit presque
jamais dans l’atmosphère feutrée de nos ateliers. On l’aura deviné, nous
voulons parler des divisions intestines qui déchirent actuellement notre
ordre. Les Francs-maçons sont des êtres humains, et c’est sans doute à cause
de cela que, très tôt dans l’histoire de l’Ordre, ont surgi des querelles,
des anathèmes mutuels, des exclusions. Il y a lieu, toutefois, à considérer
un point remarquable : quand les frères se sont séparés, ils ont tenu
toutefois à conserver leurs rituels. Ceci montre combien fécondes sont
pour l’esprit les idées et la symbolique maçonniques. Dans des obédiences qui
n'entretiennent pas des relations on pratique les mêmes rituels, on véhicule
les mêmes significations. Ceci oblige à au moins une conclusion : ce qui
divise les frères est moins important que ce qui les rassemble. Ceci semble
un bon présage pour l’avenir. |
UNIVERSALITḖ
- BḖRESNIAK - LA FRANC-MAÇONNERIE
- Des Bâtisseurs de Lumière |
DANIEL
BḖRESNIAK |
ÉDITION
GRANCHER |
1988 |
La
Franc-maçonnerie
est l’une des manifestations de la culture, elle est une culture :
Un vocabulaire, des mythes fondateurs, un style, une méthode, une tradition
spécifique, lui permettent de transformer les influences reçues et d’exercer
elle-même une influence. Elle n’est pas une idéologie, mais nourrie par de
nombreux courants de pensée, elle participe à leur évolution. Une
bibliographie abondante lui est consacrée. Chaque livre en appelle un autre
parce que la Franc-maçonnerie offre, comme toute culture, plusieurs paysages,
plusieurs thèses contradictoires et beaucoup d’interprétations. Cet
ouvrage de 130 pages, répond aux questions les plus fréquemment posées par le
public au cours de conférences et de débats. Les réponses présentent l’Ordre
maçonnique dans les divers aspects de sa réalité et se référent aux faits
historiques associés aux différents courants et diverses obédiences. Daniel
Béresniak
nous a quitté pour l’Orient Eternel en 2007 |
universalitḖ - BḖRESNIAK
- le voyage initiatique – l’enseignement
des dieux |
Daniel bḖresniak |
EDITION
DETRAD |
2006 |
Les
images associées au voyage éclairant le sens de tous les actes d’une vie : Communiquer, échangé, désirer, conquérir…
|
UNIVERSALITḖ - BḖRESNIAK -
du temple de salomon à l’Échelle mystique |
Daniel bḖresniak |
DETRAD |
1992 |
Le
30e degré, Chevalier Kadosh est devenu le degré de la progression.
|
UNIVERSALITḖ
- BḖRESNIAK -
LA KABBALE VIVANTE |
Daniel
BḖRESNIAK |
Edition
TREDANIEL |
1995 |
Un
livre assez facile pour les non-initiés à la Kabbale. La
représentation dynamique du monde fondée sur la doctrine des émanations,
procure un éclairage sur toutes les questions éternellement actuelles :
le sens de la vie, la nature de l’histoire, les origines et le devenir de la
pensée. Pour
que l’enseignement des kabbalistes profite efficacement au développement
spirituel, intellectuel et moral de l’homme d’aujourd’hui, il faut le
présenter dans la perspective de l’histoire des idées. La
kabbale est un courant de pensée en marche et non une « doctrine »
définie une fois pour toute. Loin d’être un système clos, la kabbale a
procuré et procure encore, des idées stimulantes toutes les expressions du
savoir. Au sommaire de cet ouvrage : Chapitre 1 : Le mot et ce qu’il désigne - Kabbalistes
et cathares en Provence - Les lieux de la
kabbale - Chapitre 2 : L’Ein- Sof et les Sephirot -
L’infini et l’Infini dans le « bahir » - Les
commentaires de l’Ein Sof - Chapitre 3 : L’Art de lire la Bible et autre chose -
Abraham Aboulafia ou de la logique divine à la logique de l’inconscient
- Les divers niveaux de lecture - L’homme considéré comme
la Thora - Lire les rêves - Chapitre 4 : La quête d’une structure - Les
clés et les portes - Le secret du « commencement : il
créa 10 » - les quatre mondes et les dix Sephiroth
- le contenu de Bereshit et l’arbre - Chapitre 5 : La guématria - Les origines et les
guématrioth - Les colonnes du Temple de Salomon et la
guématria - Dieu et l’amour - Chapitre 6 : Le symbolisme des lettres -
Structure - Du concret à l’abstrait - Le corps et
l’univers - Chapitre 7 : La doctrine secrète de la création et de la
Merkaba
- Esotérisme et mystique dans le judaïsme avant la kabbale
- la Merkaba - Les 22 lettres - la construction
kabbalistique et les deux manières de la regarder - Le Nom divin
et les Noms divins - « Moi », synthèse de tous les Noms
et le nombre 81 - Chapitre 8 : Le passage de la kabbale en milieu chrétien - Avant
et après le Zohar - La naissance de la kabbale chrétienne
- Pic de la Mirandole - La substantifique moelle
- la rédemption pour tous - Chapitre 9 : Les développements de la kabbale en Italie - Chapitre 10 : Le développement de la kabbale et l’hermétisme
-
J. Reuchlin, du tétragramme au pentagramme - Kabbale, pansophie,
théosophie, ésotérisme - kabbale humaniste, néoplatonisme,
hermétisme - kabbale et alchimie - la cabala
denudata - Guillaume Postel - Chapitre 11 : Isaac Luria et la nouvelle kabbale - la
catastrophe - Isaac Luria :le lion de Safed - La
brisure des vases - tikoun - élévation des étincelles
- les 3 parties de l’âme - Le Millénarisme et
l’Apocalypse - le mythe prométhéen et faustien - Chapitre 12 : Inventaire des idées sur la kabbale - la
kabbale comme tradition originelle - la kabbale comme
préfiguration secrète du christianisme, du spinozisme, de la gnose, et du
panthéisme - La théosophie de Jacob Böhme - Chapitre 13 : Kabbale et occultisme -
L’Occulte et ses critiques - Le syncrétisme occultiste et la
kabbale - Le dérapage occulte - La Kabbale enseignée
par Eliphas Levi et Papus – Chapitre 14 : Le mythe du Golem - le
maharal de Prague - son œuvre et réunir ce qui est épars
- le Golem : serviteur, sauveur, son secret, son pouvoir et ses
limites - Chapitre 15 : Le Verbe se fait chair - De la
lettre à la vie - le rituel de l’alphabet - Le
langage et son paradoxe - La puissance des mots - Chapitre 16 : Le mot et le nombre - Les
signes - Nomen, numérus, numen - La guématria des
noms propres - Franz Kafka - Une clé offerte par
Gerschom Scholem - La littérature sur les nombres et la
kabbale - Physique et psychologie - Chapitre 17 : La kabbale, le savoir et la connaissance - Science et synthèse - Science et conscience - La pratique du Zeruf et les émanations - Repères pour une éthique - |
UNIVERSALITḖ - BḖRESNIAK
- l’histoire Étrange du
golem |
Daniel beresniak |
Edition
TRÉDANIEL |
1993 |
||
Selon les
légendes, certains Saints Talmudiques avaient réussi à animer une masse ayant
la force d'un homme. A l'époque des croisades, les Juifs pour tenter de
survivre et disposés à se défendre créèrent cette arme terrible mais
incontrôlable que fut le Golem. On devait pétrir avec de l'argile rouge une
statue humaine à peu près de la taille d'un enfant de dix ans, puis écrire
sur son front le mot Vie en Juif, soit EMETH. Aussitôt, la créature vivait,
devenant un esclave docile pour le magicien qui pouvait ainsi lui commander
les travaux les plus durs. Un seul inconvénient, le Golem croissait avec une
très grande rapidité devenant un géant. Le seul
remède pour transformer le Golem en une masse inerte était d'effacer sur son
front le mot Vie et de le remplacer par le mot Mort c'est à dire Meth. Un
rabbin nommé Ben Levi, créa ainsi quatre géants qui creusèrent au sein de sa
maison un souterrain de mille pas de longueur, dont il avait besoin pour
cacher ses trésors et ses livres, à la veille d'une perquisition, dont il
avait été secrètement averti.
|
UNIVERSALITḖ
- BḖRESNIAK -
LE LABYRINTHE, IMAGE DU MONDE |
DANIEL
BḖRESNIAK |
EDITION
DETRAD |
1996 |
Tracé
d’un parcours fait de détours, le labyrinthe égare et conduit. Prison, refuge
et passage, il trace les voies sinueuses qui relient la perception au sens,
le désir à l’idée et à l’acte. L’exploration
de l’image commence au palais des rois Minos, avec les guerres du
Péloponnèse, au palais du roi Cnossos, avec ses légendes autour de Dédale,
du Minotaure, de Thésée et d’Ariane. Elle se poursuit en d’autre lieux et
en d’autres temps : la préhistoire et ses labyrinthes de pierre,
l’Egypte pharaonique, les labyrinthes à une seule voie des cathédrales, les
jardins où l’on s’égare, la ville et ses méandres. Ces constructions
illustrent les pérégrinations du sens. L’étymologie
grecque du labyrinthe renvoie à Labrys,
qui veut dire double hache et à Lab. qui veut dire :
prendre, saisir, et c’est
pourquoi les labyrinthes de Grèce et de Crète en particulier furent
appelés : Les Palais de la hache ou de la
double hache et, retranscrit en latin au Moyen Âge, le mot donne
lieu à un jeu de mot présenté comme une explication, labor intus : peiner en dedans,
autour de laquelle se développe l’idée de l’œuvre chez les alchimistes. Puis
le mot entre dans la littérature des langues parlées en Europe pour illustrer
les rites sociaux et les parades d’Amour : c’est un labyrinthe
d’amour. C’est aussi la rencontre avec le terme anglais : maze
(Dédale, labyrinthe, lacis) Repris
par les conteurs et les poètes, génération après génération, la métaphore du
labyrinthe porte le sens du monde, de la réalité dans son ensemble, dans ses
ramifications et ses modalités. Est développé par l’auteur :
|
UNIVERSALITḖ - BḖRESNIAK
- LES CLEFS DU
MAÎTRE SECRET |
Daniel beresniak |
EDITION
DETRAD |
1993 |
« Il
faut se montrer indulgent pour tout ce qui vient au secours de la faiblesse
humaine. La plupart des Adeptes de l’Art Royal se contentent de recevoir les
degrés symboliques, mais ils ne les possèdent jamais efficacement. Ils
détiennent un trésor, mais ils en ignorent la valeur et n’en tirent aucun
parti ; or, les Hauts Grades n’ont d’autre mission que de faire
progressivement saisir l’ésotérisme des trois premiers degrés de la
Franc-maçonnerie. Leur ambition est de permettre aux adeptes de faire effectivement
leur apprentissage, afin qu’ils puissent devenir de réels compagnons capables
d’aspirer à la Maîtrise véritable ». (extrait
de Quartier-la-Tente – Berne 1915) Ce
petit ouvrage de D. Béresniak, parle très simplement de quelques symboles du
4e degré et, sans entrer dans le contenu du rituel, développe les
symboles visuels de la loge de Perfection. Au sommaire de cet ouvrage : D’où vient le 4e degré ?
- La clef du sanctuaire - le fond
noir - L’ivoire - Les mots
sacrés - Ziza - 3 fois 27 ans
accomplis - Salomon, le Trois fois Puissant
Maître - Adoniram, L’Intendant des
Bâtiments - Le Laurier et l’Olivier
- L’Etoile Flamboyante est d’Or - De
l’équerre au compas - Le quaternaire Pythagoricien - |
UNIVERSALITḖ - BḖRESNIAK - abc des
couleurs |
Daniel
BḖRESNIAK |
Edition
Grancher |
2001 |
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Au sommaire de cet ouvrage : 1e partie : Nature
et symbolisme des couleurs - la nature et le pouvoir des
couleurs - complémentarité et dualité - les couleurs
primaires et secondaires - le triangle de Goethe - 2e partie : Les couleurs et les
sciences secrètes - les couleurs et le blason - les propriétés
étranges des pierres précieuses - les couleurs et le Grand Œuvre
- symbolisme des couleurs dans les groupes ethniques - 3e partie : Les couleurs dans la
vie quotidienne - décoration et coloriage - la
publicité et la santé - les couleurs de l’Aura et les
chakras - des gouts et des couleurs - 4e partie : Mesurez votre énergie par les couleurs - Divers tests psychologiques d’approche - |
UNIVERSALITḖ - BḖRESNIAK
- le jeu d’hermÈs |
Daniel
bḖresniak |
EDITION VEGA |
2001 |
L’auteur
établit un parallèle entre être en cours d’analyse et être en initiation. Sur
un divan ou dans une loge, l’effort de réflexion permet une profonde remise
en question. Mieux se connaître, « voyager au centre de la terre », voir plus
clair en soi et autour de soi. Être bien dans sa peau afin de devenir
pleinement et véritablement qui l’on est. Avoir en main son destin,
c’est-à-dire se libérer, devenir plus libre. Telles sont quelques pistes
suivies dans cet ouvrage très documenté.
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UNIVERSALITḖ
- BḖRESNIAK
- LE
SILENCE |
Daniel
BḖRESNIAK |
Edition
DETRAD |
2000 |
Le
premier livre de la collection « Repères ». L’auteur
explique le silence chez les Franc-maçons, comment le vit-on ? Quel est son
sens ? Son but ? Ses moyens ? Une
plaquette de 54 pages où Béresniak nous parle de : L’enjeu - Le silence et le tabou des outils d
fer - le silence de l’apprenti et l’apprentissage du métier
- l’expérience du silence, la plongée en soi et les voies
mystiques - le silence et l’art martial, l’idéologie du battant
et la morale chevaleresque aujourd’hui - |
UNIVERSALITḖ - BḖRESNIAK
- le « gai
savoir » des bâtisseurs |
D.
bḖresniak |
EDITION
DETRAD |
1997 |
Essai sur l’esprit de géométrie. Il
existe deux grands courants intellectuels, l’un qui veut asservir l’homme, et
l’autre le libérer. Issu de la tradition judéo-chrétienne, la
Franc-maçonnerie est tiraillée car les mythes qu’elle véhicule ont été
souvent triturés de manière à dire le contraire de ce qu’ils signifient. Par
exemple avec les mythes bibliques : Adam, le péché originel, Caïn etc…
Par contre on trouve une constante dans « l’esprit de géométrie ». L’auteur
développe cet esprit et nous parle de : la lettre G, le mythe du péché originel, de Caïn à Tubalcaïn, de
compagnonnage, de Prométhée, du secret, de la lune et du soleil et
des constitutions d’Anderson. |
UNIVERSALITḖ - BḖRESNIAK - franc-maçonnerie & romantisme |
Daniel bḖresniak |
EDITION
CHIRON |
1987 |
L’Europe
à la fin du XVIIIème siècle est soumise au plus fort bouillonnement d’idées
de son histoire. Elle n’est pas isolée. C’est d’Amérique, par exemple,
qu’arrivent des thèmes qui marqueront la nouvelle République Française dont
la naissance et les symboles frappent les esprits européens. En cette période
si riche dans le mouvement des idées, les Loges maçonniques prolifèrent et
leurs courants divers contribuent à bien des débats, qu’elles soient
rationalistes ou mystiques.
|
UNIVERSALITḖ - BḖRESNIAK - La lÉgende d’hiram |
d. bḖresniak |
EDITION
DÉTRAD |
1995 |
Deux
chapitres de la Bible parlent d’Hiram ; les Rois et les Chroniques. Ces deux textes
racontent les mêmes événements mais trois siècles séparent la période de leur
rédaction. Dans le texte postérieur (Chroniques= HIRAM, nommé ici Houram,
(avec un VAV à la place du Iod) est grandi : de spécialiste du bronze, il est
devenu l’artisan au sens que les artistes italiens du trecento et du
quattrocento donnaient à ce terme : expert en toutes les modalités de la
matière, qu’elle soit minérale ou végétale. Ce
fait permet de supposer qu’il y eut une légende autour de ce personnage, dès
l’antiquité. |
UNIVERSALITḖ - BERESNIAK
- poursuivre |
Daniel
beresniak |
Edition
DETRAD |
2001 |
Les
repères sont les marques grâce auxquelles le voyageur choisit un chemin ; grâce
auxquelles l’artisan ajuste ses pièces pour les assembler, grâce auxquelles
l’observateur sait où poser sa lunette.
|
UNIVERSALITḖ -
BḖRESNIAK - goëthe – franc-maçon |
Daniel
bḖresniak |
Edition du Prisme |
1974 |
||
Il
effectue en 1772 un stage au tribunal impérial de Wetzlar et participe aux
réunions des sociétés paramaçonniques la Table des Chevaliers et l’Ordre du Passage.
Deux ans plus tard, il publie pour la première fois sous son nom Les souffrances du Jeune Werther,
le « psychodrame d’une sensibilité », dont le succès est immédiat. C’est
aussi l’année où il se fiance à Lilie Schönemann mais la liaison sera éphémère.
En 1775, il se rend en Suisse puis visite Weimar invité par le duc Charles
Auguste. Il décide de s’établir dans cette ville et entre au service du duc
avec le titre de conseiller secret de légation. Il réorganise les mines
d’Ilmenau et est responsable en particulier de la construction des voies et
du conseil de guerre. Il participe aux représentations du théâtre amateur de
Weimar et compose Wilhelm
Meister theatralische
Sendung, Le 23 juin 1780, il est initié à la franc-maçonnerie
dans la loge Amalia de Weimar. Il sera également reçu dans l’Ordre de
Illuminés le 11 février 1783 sous le nom d’Abaris. De cet intérêt pour la
société des francs-maçons témoignent des discours et de nombreux poèmes, Joseph
II l’anoblit en 1782. Une relation complexe le lie à Charlotte von Stein, la
« beauté froide », et peut-être à la duchesse Anna Amalia. Il ressent
la mort de son père (1781) comme une libération. En 1786, il sollicite un
congé et part pour l’Italie. Ce voyage sera pour lui, admirateur de
l’Antiquité, une véritable renaissance. De retour à Weimar en 1788, il décide
de renoncer à ses fonctions pour se consacrer totalement à l’art et aux
sciences. Il sera toutefois nommé bibliothécaire ducal après avoir organisé
le théâtre de la cour. En
1794, il fait la rencontre de Friedrich Schiller. Il s’ensuivra une imposante
correspondance et quand Schiller s’installera à Weimar en 1799, une profonde
amitié liera les deux hommes et Goethe fournira plusieurs textes – dont Le Conte (1795) – au
journal de Schiller «Die Horen». Entre-temps, son roman d’éducation Wilhelm Meister Lehrjahre
est terminé, roman dans lequel il cherche à montrer l’émancipation de
l’individualité. Sur les conseils de Schiller, il reprend et termine son
Faust en 1806. Il
assiste à la défaite de l’armée prussienne par les troupes napoléoniennes. En
1792 déjà, il avait accompagné Charles Auguste dans la campagne de France et
assisté à la canonnade de Valmy. Il en avait tiré la leçon que le monde futur
n’aurait plus rien de commun avec le passé et qu’en particulier le Saint
Empire Romain disparaîtrait et avec lui les petites principautés
allemandes. En 1806, il épouse Christiane Vulpius avec qui il vivait
depuis des années au grand dam de la bonne société de Weimar. Son fils August
était né en 1789. À la
suite du Congrès de Vienne, Weimar devient Grand-duché et Goethe est nommé
ministre d’État. Il connaît son dernier amour (une aventure qui a fourni un
émouvant chapitre à S. Zweig dans ses Très
riches heures de l’humanité). En 1829 a lieu la première représentation
du Faust. Son
fils meurt en 1830 et lui-même s’éteint en 1832. |
UNIVERSALITḖ - BḖRESNIAK - LE MYTHE DU PÉCHÉ
ORIGINEL |
Daniel
BḖRESNIAK |
Edition
ÂGE DU VERSEAU |
1997 |
Et
si le mythe du péché originel n’existait pas, si ce mythe avait été fabriqué
par St Augustin et appuyé par l’Église pour asseoir son autorité. Le mythe du
péché originel s’inscrit dans une représentation universelle des
origines : au commencement était la perfection, qu’un accident vint
brutalement remettre en question, depuis lors, l’homme n’a eu de cesse de
retrouver le paradis perdu. La
pensée judéo-chrétienne désigne sous le terme de péché originel, la faute
commise par Adam et Eve et dont tout être humain est coupable lorsqu’il
arrive dans ce monde. Cependant,
le sens véritable du récit a été occulté. Les traductions de la Bible que
nous connaissons sont inexactes ou incomplètes, l’église ayant favorisé la
propagation du mythe pour se consolider et affermir son autorité. Une
exégèse des textes d’origine permet ici de comprendre comment ce mythe a été
fabriqué et comment ensuite il s’est répandu, cautionnant ainsi de nombreux
comportements aberrants qui, aujourd’hui encore, entravent la liberté des
individus. Cet
essai, riche en citations, va à l’encontre des idées reçues et propose une
interprétation encourageante : l’acte d’Adam doit être perçu comme une
transgression libératrice qui montre à l’homme la voie de la désaliénation et
lui permet d’accéder au stade de la conscience. L’être humain n’est donc pas
une créature soumise, mais bien la partenaire du Créateur, il lui appartient
de continuer l’œuvre commencée par Dieu et participer ainsi au plan divin. Au sommaire de cet ouvrage : Chapitre 1 : Le texte biblique et son contexte - Le
texte de référence - Les versions de la Bible - Le
texte hébreu est-il authentique ? - La Bible
samaritaine - Le récit biblique du Paradis terrestre et de la
transgression - Elohim créé les êtres androgynes - Le
jardin d’Eden - Le sens de l’interdiction - L’homme
nomme les animaux et accepte la femme - Le serpent -
Le sens de la quête et la légende substituée - Le pouvoir du
rite - Le péché, la rédemption, le salut, le rite purificateur,
la révélation et le modèle du saint avant le christianisme - Les
mystères d’Eleusis - L’orphisme et le pythagorisme -
Les prêtres isiaques - Les sources assyro-babyloniennes de la
notion du péché - Quand les dieux se fâchent - Mithra
et Zoroastre - Chapitre 2 : La fabrication du mythe - Le
prêt à penser et le prêt à porter - Le Paradis et l’art de lire
Paul de Tarse - La foi qui sauve - De l’amour et du
plaisir - Saint Augustin, créateur du mythe - De Mani
à Jésus - La doctrine augustienne du péché originel -
La culpabilité et la tension vitale - Faute, péché et
pardon - Chapitre 3 : Etranges comportements cautionnés par le
mythe
- Identité et appartenance - Les comportements génèrent les
mythes - Les filles d’Eve - La femme pécheresse parce
que curieuse - La sorcière et la sainte - L’univers
mental de la chasse aux sorcières - Lilith, la dévoreuse
d’enfants - la légende de la première Eve - Le
paradis perdu à retrouver - Adam et Golem - Caïn
bâtit une ville et fonda la grande lignée des créateurs - Chute,
rédemption, réintégration et sens de l’histoire - le mythe de
Dionysos - le travail comme châtiment - Tradition,
progrès et providence, libre arbitre - |
universalisme & franc-maçonnerie |
j. corneloup |
Edition
VITIANO |
1963 |
||
Dans les deux cas, celui du maçon et celui du combattant, nous
assistons à la transformation de l’individu soit par le travail de la matière
et l’identification de « l’œuvrer » à son objet, soit par l’art de
la guerre et l’esprit de sacrifice dans un désintéressement total. Par
analogie, l’une ou l’autre voie initiatique, fait éclore la dimension spirituelle
et divine de l’être. Ainsi, travailler la matière consiste à en libérer ou
délivrer cette parcelle divine qui y réside ; en parallèle, la solitude
du chevalier dans une quête d’un Graal aussi hypothétique qu’intérieure
soutient l’image de l’amour d’un Dieu, moins anthropomorphique que
johannique, qui transcende la destinée de son propre corps. Cette double
démarche ne pouvait que remporter un vif succès, tant il est vrai que
l’aspiration au sublime dépasse les aspects religieux et schismatiques. Ce
goût du sacrifice et de la mission à accomplir complète admirablement la base
maçonnique des trois degrés. Le premier a apporter la richesse chevaleresque et Templière en
complément de l’art royal, fut le Chevalier André-Michel Ramsay. Ce dernier fut qualifié de« Universae
religionis vindex et martyr » soit « Défenseur et martyr de la
religion universelle ». Nous pouvons affirmer que dans ses deux discours
de 1736 et 1737, le chevalier Ramsay tente d'établir un universalisme qui
s'applique à l'homme dans sa plus large généralité mais aussi au plan
politique, au point qu'on qualifia son point de vue de cosmopolitisme. Quel
sont donc les apports à la fois du discours mais aussi de la chevalerie, à
cette voie initiatique traditionnelle appelée franc-maçonnerie? C’est de spiritualité dont il s’agit, car
toute cette hiérarchie codifiée et traditionnelle n’était là que pour servir
la tradition et donc protéger la Terre Sainte. À ce titre, elle noue de
contacts avec l’Orient au cours des nombreuses croisades et favorisa l’enrichissement
des gens de métier, dans l’art de bâtir notamment. La truelle et l’épée vont
se retrouver dans les mêmes lieux, pour les mêmes causes, dans une communion
de sacrifice, ce qui cimentera leur destinée. Témoin et acteur du génie
français, cinquante ans après l’implantation des premières loges en France,
cet homme aux multiples facettes, a su poser la pierre d’angle du système français qui, loin de renier
son grand frère anglais, va apporter une source
mythique nouvelle à la franc-maçonnerie continentale. Il est, avec Charles
Radcliffe, l’un des fervents propagateurs de la franc-maçonnerie à la
française. Tirant les leçons de la constitution (sous la protection royale de
Georges 1er) de la Grande Loge de Londres, on peut
imaginer qu’il souhaite
ne pas soumettre l’ordre à la férule du pouvoir royal. Le promoteur de L'Écossisme est de nos jours
considéré comme une grande figure de la franc-maçonnerie spéculative.
L’Homère de la franc-maçonnerie est initié à la "Horn Lodge" de
Londres en mars 1730, où fut aussi initié Montesquieu, le Chevalier de Ramsay
fut l'orateur bien connu de la Loge "Le Louis d'Argent", à l'Or. de
Paris. Sa vie ne fut pas qu’un tissu de réussites. On
notera qu’il fut traité de plagiaire par Voltaire, pour avoir repris dans ses
différents écrits des fractions d’auteurs antérieurs sans les citer. Le
voyage de Cyrus en fut l’exemple. Montesquieu lui aussi franc maçon dira de
lui « C’était un homme fade ». Son système à l’instar
de celui d’Anderson et Désaguliers repose sur un œcuménisme maçonnique visant à réunir ce qui, d’une certaine
façon, est devenu épars, en dominant les oppositions latentes des différentes
religions. Les temps difficiles ont provoqué guerres et dissensions entre les
hommes des mêmes peuples : « Au-delà des peuples et des frontières
nous réunirons des hommes épris de symbolisme et de traditions antiques
immémoriales, antédiluviennes et noachites, mus par l’idée que la
connaissance combat les antagonismes engendrés de l’ignorance et que
l’origine des savoirs et des croyances naît d’une seule source, la religion
universelle. » |
1 V
vade-mecum de l’apprenti
|
Claude
darche |
Edition Dervy |
2008 |
L’apprenti,
en étant initié, entre dans un univers de symboles qu’il s’agit pour lui de
décrypter, avec son intelligence, sa culture et sa sensibilité. Le Vade-mecum
l’aidera à appréhender son vécu, de façon claire, tout en l’ordonnant par
rapport au symbolisme profond de chaque moment de l’initiation. L’ensemble
des symboles du grade est décrit et des pistes d’interprétation en sont
données, sans intellectualisme, mais en s’efforçant de donner des bases
fondatrices, des pierres d’angle, sur lesquelles l’apprenti peut concevoir la
« transformation de soi » à laquelle l’initiation l’invite.
|
vade – mecum des hauts
grades |
Claude
darche |
Edition
DERVY |
2008 |
||
Nous avons été relevés par les cinq points de la Maîtrise et nous sommes devenus Hiram, le Maître, la parole a été substituée et nous devons la rechercher.
|
vade-mecum du compagnon |
Claude
darche |
Edition
DERVY |
2008 |
Deuxième
grade de la Franc-Maçonnerie, situé entre celui d’Apprenti et de Maître, il
fut, au début de la Franc-Maçonnerie spéculative, le grade du maçon accompli,
un grade de référence, le titre de Maître n’étant conféré qu’au
compagnon en charge de la loge.
C’est
faire de sa vie un chef-d’œuvre. L’auteur nous propose ici le déroulement de
cette initiation. |
vade-mecum du maÎtre |
Claude
darche |
Edition
DERVY |
2008 |
Continuant
la série des Vade-mecum, guides d’apprentissage de la symbolique maçonnique,
Claude Darche aborde ici, avec la même démarche explicative que dans ces
précédents ouvrages, le grade de Maître, qui fait du Compagnon, un
Franc-Maçon accompli. Revisitant
le très important mythe de la mort de Maître Hiram, elle en explique toutes
les interprétations possibles, de même que l’autre concept fondamental de ce
grade : la parole perdue. Mettant en garde les adeptes contre le danger de la
« substitution », elle dégage les objectifs majeurs du Franc-Maçon : être
pleinement vivant dans la lucidité de la vie et de la mort et garder la
tradition vivante et non pas fossilisée. |
vers une rÉconciliation catholiques &
francs-maçons |
L’Institut
Catholique de Toulouse |
Edition
I.C.T |
2007 |
Actes
du colloque à l’occasion du 20ème anniversaire de la lettre aux catholiques
amis des maçons de Paul Pistre.
|
vested in glory |
|
Suprême
Conseil USA |
2000 |
Livré
édité par le Suprême Conseil des États-Unis d’Amérique avec les 33 degrés du
R.E.A.A. aux USA. Explication des degrés et illustrations couleurs des
tabliers, cordons, bijoux sautoirs des 33
degrés. Une merveille. |
vie & perspective de la
franc-maçonnerie traditionnelle |
Jean tourniac |
Edition
DERVY |
1978 |
Jean
Tourniac,
au travers des conférences prononcées en Loge et reproduites dans cet
ouvrage, nous donne une juste idée de l’approche symbolique telle qu’elle est
comprise dans la Franc-maçonnerie traditionnelle. Cette approche n’est jamais
gratuite. La
voie du symbole y est une voie vivante. Elle tend à lui redonner sa place de
langue universelle que les concepts abstraits et la logique dominante de
notre temps lui ont fait perdre en la rendant incomprise de la plupart. |
vie maçonnique vie spirituelle |
Henri
rochais |
Edition
Dervy |
2001 |
La
vie maçonnique est une philosophie c’est-à-dire une recherche de sagesse à
laquelle parmi beaucoup d’autres, Epictète et Plotin nous
invitent en même temps qu’ils nous servent de guides. Pour
l’essentiel l’initiation et la vie maçonnique convient à inaugurer avec l’être, une conversation qui délivre
des angoisses de la mort en nourrissant l’espérance d’une rencontre d’esprit
à esprit par-delà l’Orient éternel. C’est
un dialogue permanent entre le visible et l’invisible. |
villard de honnecourt |
Roland bechmann |
Edition
PICARD |
1991 |
||
Roland
Bechmann s’est astreint aussi à reconstituer les dispositifs actionnant les
machines, les engins, les automates que Villard a dessinés. Son
étude a permis de montrer que dès cette époque les constructeurs appliquaient
des méthodes géométriques qui n’ont été dévoilées au public qu’à partir de s
XVIème et XVIIème siècles. Les extraordinaires réalisations de l’architecture
gothique se trouvent ainsi expliquées rationnellement par l’étendue – qu’on
ne soupçonnait pas – des connaissances des constructeurs médiévaux.
|
VOULOIR ET OSER - A LA RECHERCHE DU SECRET MAÇONNIQUE |
Yves Morant |
Edition Dervy |
2005-2016 |
Ce livre
est le fruit d'une lente et longue maturation, celle d'un homme parti à la
recherche de lui-même qui, comme se doit d'être un franc-maçon, est dans le
monde sans être du monde. Yves Morant en explique la nuance, celle qui
différencie l'homme éveillé de l'homme endormi. Au hasard de rencontres avec
des hommes d'aujourd'hui et de nombreuses lectures d'auteurs tels que Plotin,
Maître Eckhart, Guénon, Jung, Corbin et Lilian Silburn, Yves Morant a
emprunté de nombreux sentiers au sein de la franc-maçonnerie. Il s'est engagé
de tout son être et en a franchi tous les degrés, pour tenter de découvrir le
secret maçonnique, qui n'est pas seulement celui d'une organisation secrète,
et qui devrait le rester, mais qui est surtout celui qui se trouve beaucoup
plus près de soi qu'on ne pourrait le penser. Pour mieux approfondir les
richesses de ce trésor, tout en restant attaché à sa loge mère, l'auteur a
choisi d'aller au-delà de la franc-maçonnerie, sur des chemins plus
"orientaux" capables d'éclairer celle-ci autrement qu'à la lumière
des contingences de notre temps. Il a pu ainsi être conforté dans l'idée que
la franc-maçonnerie, dans ce qu'elle conserve et transmet encore aujourd'hui,
reste une voie de réalisation spirituelle authentique, mais encore faut-il
"avoir des yeux pour voir et des oreilles pour entendre Ce livre
retrace également l’itinéraire d’une expérience humaine authentique marquée
par la réception de la grâce que son auteur considère avoir reçue sous la
forme d’une aide liée à un « apport oriental ». Il constitue un témoignage
pour ceux qui sont sur le chemin de la découverte du secret de leur être et
offre aussi des repères précieux pour aiguiser leur capacité de discernement
sur eux-mêmes, sur leur environnement, et sur les organisations, telle la franc-maçonnerie,
que les hommes, au fil des siècles, ont mises en place dans le but de
favoriser l’épanouissement de ceux qui ont décidé de vivre pleinement leur
vie, en lui donnant un sens. Voyager suppose le choix d’une destination,
ainsi que celui d’un itinéraire. L’absence de destination signifierait
errance, vaine fuite de soi-même. Sans itinéraire, ces voyages tiendraient
lieu de cabotage. Quelquefois, l’itinéraire ne s’interprète qu’après le
voyage. Il arrive que le maçon ne comprenne la route empruntée qu’une fois
rendu à l’escale. Ce coup d’œil en arrière, est indispensable à la
continuation de sa route. Même bien étudiés et organisés, ces voyages ne sont
que ce que le maçon en fait. Les traversées sont quelque fois malaisées,
jalonnées de récifs, voire de pannes. Elles appellent une curiosité qui ne
peut naître que de la disponibilité. Une disponibilité de l’esprit et du
corps, un largage d’amarres qui correspond à une mise en congé du monde
profane, seul préalable pour aller vers ce quelque part espéré : La
Lumière.
Il est vrai que chacun vit ses voyages et ses escales de façon personnelle,
et que ce vécu va plus loin que l’horizon. Il faut au maçon, il nous faut,
humilité, tolérance, force, courage, sens de la justice, grande ouverture
d’esprit. La méthode maçonnique et en particulier
celle dispensée par le REAA, mettent à notre disposition étape après étape, tous
les itinéraires, les moyens, les outils nécessaires au Voyage. C’est un
voyage, faut-il le rappeler, qu’elle laissera toujours chacun de nous,
entièrement libre et responsable d’organiser, d’entreprendre, de parcourir et
même d’interrompre à tout moment. Chaque degré acquis, permet au
franc-maçon de vivre celui qu’il vient de quitter dans la plus profonde
humilité, dans l’attente d’autre chose, dans l’attente de découvrir,
l’espère t’il le Mystère insondable qui est son devenir. L’initiation
constitue sans doute, la meilleure et la plus solide des préparations à
l’ascension spirituelle. Aussi, lorsque certains abandonnent cette
recherche spirituelle pour poursuivre leurs actions professionnelles,
commerciales, ou politique, ils se désacralisent et plus grave, ils
désacralisent les autres frères et les empêchent de retrouver leur source
originelle.
Parmi tous les symboles qu’il découvre
depuis sa nouvelle vie de maçon, l’un d’eux s’imposera peut-être avec plus de
force : le pavé mosaïque. Ses rencontres du blanc au noir laissent une
empreinte dans laquelle vient se mouler le mot tolérance. Il
découvrira que le chemin de l’initié fait qu’il se déplace sur la voie
du juste milieu, sur le fil du rasoir, sur la ligne médiane qui relie les
carrés des deux couleurs Dans notre esprit nous pouvons donner un sens aux
symboles puis en changer, trouver les limites à franchir, aller vers l’autre
sans timidité. Ce voyage immobile que beaucoup ont chanté est la vraie voie
vers la délivrance de la pensée, corsetée par tout notre vécu et nos propres
interdits. Et un jour, après de nombreux périples, alors peut-être,
pourra-t-il être déclaré par les maîtres, bon pour la suite, non plus des
voyages, mais du voyage maçonnique. En effet en maçonnerie, les
surveillants sont là pour jouer le rôle d’éveilleurs autant que de veilleurs,
et les maîtres, ceux de vigie et de passeurs. A l’heure, où le rêve est mis en boîte
par les agences de pub, comment dans ces conditions, parler de mystère, de
rêve sans avoir recours au symbolisme. Comment apprendre, puis communiquer
les essentiels maçonniques, qui sont connaissance de soi, morale, recherche
de vérités, si l’on fait l’économie des voyages initiatiques. Ou placer la
fraternité sans rencontre de l’autre. On ne lutte bien contre une pente qu’en
la remontant. Là réside le travail maçonnique. Là réside cette aventure qui
doit donner un sens supérieur à la vie du maçon en se rappelant que le seul
véritable voyage n’est pas d’aller vers de nouveaux paysages, mais d’avoir
d’autres yeux pour aller vers son idéal tout en comprenant le
réel. |
voyage aux sources de l’initiation |
J.
trescases |
Edition
DETRAD |
1991 |
||
Dans les groupes spiritualistes, l'initiation s'entoure de rites et de symboles, basés sur la pratique d'un métier - la maçonnerie se dit l'héritière des constructeurs du temple de Salomon, puis de ceux qui ont élevé les cathédrales. Cette participation entraîne une mort à ce qui a été sommairement acquis et à une renaissance, à un authentique recommencement dans un cadre élargi. "Mort et résurrection" reste le thème initiatique par excellence. La société initiatique recrute parmi les "hommes libres et de bonnes mœurs ; elle lutte contre l'ignorance sous toutes ses formes ; elle est le centre de l'union et le moyen de concilier une sincère amitié parmi des personnes qui n'auraient jamais pu sans cela se rendre familières entre elles". Ses rituels, basés sur les rites d'un métier, enseignent et placent l'individu sur le plan de la compréhension de l'autre, plan que l'on peut qualifier d'horizontal ; l'être apprend à se maîtriser, à savoir écouter en tirant profit, mais aussi en sachant discuter, confronter les idées et même les critiquer. L'attitude
du franc-maçon reste sobre ; calme, il parle sans grands gestes, sans
intonations déplacées. Cet être sait ainsi s'élever sur un plan spirituel. On
songe alors à une dimension verticale. Le franc-maçon se place au croisement
de ces deux axes tout comme la rose y est située sur la croix. Il acquiert
les possibilités de devenir l'Homme Universel, c'est-à-dire un citoyen du
monde. Tout maçon qui veut suivre la voie Traditionnelle doit cependant avoir
certaines aptitudes, un désir conscient d'approfondir son identité, dans la
simplicité de son raisonnement qui œuvre dans un esprit de conciliation et de
fraternité, en recherchant l'équilibre pour ceux qui l'entourent. S'il veut
bénéficier de cette harmonie intérieure, il doit se rattacher à une
organisation Traditionnelle régulière, mais par "régularité" il ne
faut pas envisager un impératif historique ou doctrinal : seule la pensée
spirituelle puise dans la Tradition. Le travail s'opère graduellement, au
milieu de compagnons de route. On accède ainsi à une véritable fraternité
initiatique, solidaire et agissante. De cette large plate-forme spirituelle,
la Franc-maçonnerie atteint son rôle de centre d'union, dépassant largement
le contexte des idées d'une époque ou d'une religion particulière. Le
véritable initié doit dépasser toutes les contingences d'un moment pour
évoquer ce qui est immuable. Nous ne pouvons oublier que la présence de
l'homme sur notre planète est actuellement évaluée à douze ou quatorze
millions d'années et que les vestiges de sa vie ont près de trois millions
d'années : voici de quoi nous rendre humbles en prenant conscience qu'à
chaque époque l'homme a cherché à s'élever, à se perfectionner, qu'il a
utilisé des rites. La Franc-maçonnerie est une ascèse. Elle n'est dépositaire
d'aucune révélation et un magistère maçonnique n'existe pas. L'ordre ne donne
aucun mot d'ordre. Le maçon qui reflète le rêve du collectif n'est soumis à
aucun impératif. Il n'a pas à se plier à une idéologie officielle et il n'est
pas un "soldat de la propagande". Au contraire, il doit conserver
son individualité qui doit être agissante, car en puisant dans l'esprit de ce
qui est éternel, on se réalise en soi, mais on organise aussi le devenir.
Dans son idéal spirituel, la maçonnerie utilise comme allégorie l'image de la
pierre brute que l'on taille pour la rendre cubique ; mais cette pierre,
maintenant polie, ne peut rester isolée. Elle doit être ajustée à d'autres
éléments. Par
leur équilibre et leur beauté, nous constituons la cathédrale, le temple. Du
perfectionnement individuel, nous parvenons à l'idéal de la communauté.
L'univers est lui-même un ensemble construit harmonieusement et
rigoureusement. Comme au Moyen-Age, nous pouvons évoquer le Grand Horloger du
Monde, le Grand Architecte de l'Univers. "L'initiation permet le passage
des ténèbres à la lumière. Elle a pour principe de faire descendre l'homme en
lui-même, afin qu'il découvre les dimensions de sa vie intérieure, sa place
dans le cosmos, le sens de son destin. L'initiation est une longue quête qui
amène le franc-maçon, affermi dans sa démarche, à la conquête du Beau, du
Vrai, du Juste. La méthode maçonnique repose sur la compréhension et
l'utilisation des symboles traditionnels". Les symboles ont une
importance vivifiante. Ce langage muet qui parle à l'âme et au cœur est
partout présent. Il figure dans les éléments de la nature, du cosmos et les
hommes en ont fait des applications dans les proportions de leurs temples, de
leurs édifices, dans ces volumes, ces orientations, ces décorations où vivent
la mystique des nombres, les gammes de la couleur, le rythme des sons, toute
une harmonie architecturale où le trait suggère et donne l'équilibre. Le
symbole vit et imprègne chaque être qui cherche à en percer le mystère. Il
est la base vivante de l'initiation. L’auteur
nous parle de : Source et tradition -
Les premières traces de mystères initiatiques dans les cavernes
paléolithiques, comme à Tautavel
- Stonehenge, Avebury et
Callanish - 3 étapes cruciales de la transmission
initiatique - Actualité et intérêt des mystères
initiatiques |
VOYAGE EN ORIENT
- 2 TOMES |
Gérard
DE NERVAL |
CLUB
LES LIBRAIRES DE FRANCE |
1955 |
||
Serait
bien naïf, qui, feuilletant le livre où d’ailleurs font défaut les dates et
les « allusions aux choses du moment », se flatterait de reconstituer avec
exactitude l’itinéraire du poète. Son récit nous conduit de Paris à Trieste,
par l’Allemagne et Vienne ; et par l’Adriatique, de Trieste à Cerigo, – «
Cerigo qui fut Cythère ». Après une escale imprévue à l’île de Vénus, voici
le Caire où Zeynab la femme jaune va grouper toutes les impressions d’Égypte
autour de sa pittoresque silhouette. Et c’est la Syrie, de Beyrouth à Balbek,
– Saléma et sa tulipe rouge – Constantinople enfin.
Quel
fut l’emploi de son temps pendant les trois mois qu’il passa en Syrie, nous
l’ignorons ; mais il ne put visiter Balbek, et la blonde Salème ne fut sans
doute qu’un gracieux fantôme. On sait qu’il se fixa à Constantinople du 25
juil.-08 au 28 octobre, avant de regagner la France ; le 5 décembre, Gérard
débarquait à Marseille et un mois plus tard, le paysan de Paris retrouvait
ses amis, et sa ville. La
légende force toujours un peu le trait, surtout lorsqu’elle est romantique.
Gérard de Nerval n’a pas été cet écrivain maudit et ignoré comme pourraient
le laisser supposer sa vie en marge et sa mort tragique. Au contraire, la
disparition du poète dans des circonstances sordides a ému le Paris
intellectuel des années 1850 où beaucoup avaient déjà reconnu son génie. Ses
obsèques, le 30 janvier 1855, furent un événement et un hommage. Mais, bien
loin des cénacles littéraires, on a la surprise d’en découvrir aussi un
compte-rendu dans la revue Le Franc-maçon. En effet, comme le souligne
le rédacteur de l’article, on pouvait y discerner une composante maçonnique. Les
liens entre Nerval et la Maçonnerie ont fait couler beaucoup d’encre. S’il
n’a vraisemblablement jamais été reçu Maçon en bonne et due forme, il y a de
grandes chances pour que Gérard ait été fait « Louveteau » dans sa
jeunesse dans la Loge de son père, le docteur Etienne Labrunie, « Les
Sept Écossais réunis » (GODF). « Fils de Maçons et simple
Louveteau » comme il l’écrit lui-même dans une correspondance. Dans les
années 1820, les cérémonies paramaçonniques, comme l’adoption d’un
« Louveteau » par une Loge, connaissent une grande vogue. Elles
donnent d’ailleurs lieu à un véritable rituel symbolique. Ce qui est sûr,
c’est que le 14 novembre 1829, Gérard est invité par la Loge « Les Sept
Écossais réunis » à présenter un discours en vers sur Les Bienfaits
de l’enseignement mutuel. Le Vénérable est le docteur Vassal, un
important dignitaire du Grand Orient et un ami de son père. Il est possible
que le jeune Gérard ait aussi bénéficié de l’étonnante bibliothèque de cet
ami de la famille, voisin et cousin par alliance. L’article
du Franc-maçon est intéressant à plus d’un titre. Poète lui aussi,
Joseph Boulmier – l’auteur oublié de Rimes brutales – a connu
Nerval. Il nous fait ainsi état du propos de Gérard sur l’attachement de son
père à la franc-maçonnerie tenu « il y a quelques jours ». De plus,
en raison de l’objet particulier de la revue, notre chroniqueur signale les
Maçons illustres accompagnant le poète à sa dernière demeure. Certains
sont des Frères bien connus, d’autres n’ont semble-t-il fait qu’un petit
tour en Loge même s’ils y ont conservé des amitiés et se considèrent comme«
faisant partie de la famille ». De fait, Joseph Boulmier identifie ainsi
une sorte de « délégation maçonnique » dans le cortège. Parmi
diverses célébrités, on a la surprise de trouver Paul Lacroix, alias
« Le Bibliophile Jacob ». Article
paru dans ‘’Le Franc-maçon’’, année 1855, sur Gérard
de Nerval : La
froide journée du 30 janvier 1855 laissera dans plus d’un cœur de poignants et
profonds souvenirs. Ce jour-là, une foule nombreuse accompagnait à sa
dernière demeure le plus délicat, le plus rêveur, le plus allemand des
écrivains de la France actuelle, l’auteur de Lorely et des Illuminés,
l’héritier direct de Jean-Paul et d’Hoffmann, Gérard de Nerval ! Qui
donc n’a pas lu les Illuminés où il passe en revue toutes les sectes ou
sociétés secrètes qui, depuis l’Inde jusqu’à la France, ont enfanté Menou,
Hermès, Cagliostro, né, a-t-on dit, sans souillure et sans péché du sein
d’Abraham même. Sous la plume de Gérard, cette histoire des initiés, des
illuminés, fait rêver avec un charme infini, une foi d’enfant, une terreur
secrète ! Le cœur et l’âme sont prises à croire tout ce que le peintre,
l’écrivain raconte de Saint-Germain, de Cazotte et de Mesmer avec cet art qui
attire, qui plaît, séduit et magnétise, la clarté, la simplicité. L’art,
la littérature, l’amitié, avaient été fidèles au rendez-vous funèbre.
Illustres et inconnus suivaient pêle-mêle le convoi ; car tous aimaient,
admiraient, pleuraient ce noble et bon Gérard, qui disait il y a quelques
jours : Mon père, digne vieillard, âgé de quatre-vingt-huit ans, n’a conservé
d’amour, de foi et d’enthousiasme que pour la Franc-Maçonnerie. Interprète
de la douleur commune, M. Francis Wey a prononcé sur la tombe du mort un
simple et touchant discours, que le devoir des grands journaux était de
reproduire ; ce qu’ils n’ont pas fait. Louis Jourdan a eu plus de mémoire ;
il a parlé du poète et de son enterrement. Nous y avons vu Louis Jourdan,
Labédollière, Achille Jubinal et Théophile Gauthier, dont l’admirable
feuilleton attira la foule des bons cœurs à la Morgue, à Notre-Dame, et au
cimetière du Père-Lachaise, Dechevaux-Dumesnil,
nous faisait remarquer dans cette légion d’élite, dans ce monde de
l’intelligence universelle, les frères Taylor, Alexandre Dumas, Cari
Elshoëct, Louis Ulbacli, Ernest Legouvé, Fiorentino, Paul Bocage, Auguste
Maquet, le bibliophile Jacob et l’auteur d’un nouveau livre, les Ressuscites,
Henri Delaage, Auguste Luchet, Schœffer, Allyre Bureau, Nadar, Vallon, et
vingt autres. Quelques femmes, nous disait-il, prient, et elles seules, avec
un bien petit nombre d’hommes, ont l’air triste et grave. Néanmoins, ajoutait
notre ami, parmi ce monde qui tient un peu de l’étudiant par la mise et la
tenue excentriques, le baron Taylor était grave et digne, Henri Delaage
profondément ému, et jusqu’au bord de la fosse Théophile Gautier a eu les
yeux noyés de larmes. Gérard
de Nerval laisse un nom qui ne périra pas, une gloire sérieuse. C’est l’un
des plus purs joyaux de la couronne littéraire du XIXe siècle.
Est-ce lui qu’il faut plaindre, l’enfant naïf et mystique, qui se repose à
présent dans le sein de sa mère, l’antique nature, l’éternelle
providence ! Où ne faut-il pas plaindre plutôt ceux qui survivent,
exposés à tous les hasards, à toutes les angoisses de la lutte quotidienne ?
Telles étaient les pensées qui se présentaient à notre esprit à nous, obscur
volontaire de la jeune littérature. |
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