Chapitre 1 A - K (
Maçonnerie ) |
ACACIA……L’ACACIA M’EST CONNU |
Divers Auteurs |
Edition ARCADIA |
2006 |
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Evoquant
un aspect juvénile résultant de l’acquisition d’une vie immortelle, le bois
d’acacia symbolise une jeunesse impérissable, celle qui s’applique non à
l’homme extérieur mais à l’homme intérieur devenu indépendant du temps et de
la durée. On retrouve cette même signification dans le rituel maçonnique où
l’acacia est associé à la mort d’Hiram, bâtisseur du Temple de Salomon.
Suivant la légende, on planta sur sa tombe un acacia qui deviendra pour les
francs-maçons le symbole de l’immortalité et de la renaissance de la
lumière. En Inde et en Afrique, presque tous les objets ritueliques sont
faits en bois d’acacia. Chez les Bambaras d’Afrique par exemple, un rituel
spécial était fait durant la saison sèche, car c’est à ce moment-là que
l’acacia refleurit après avoir perdu ses fruits et ses feuilles durant
l’hiver, chez eux les vieillards en fin de vie dormaient sur un lit d’acacia,
préfigurant une vie éternelle dans l’autre monde. On
dénote environ 500 espèces d’acacia à travers le monde, la plupart dans les
régions tropicales. Les plus connus sont l’acacia, le robinier et le mimosa Sam
Eched
explique que, selon la tradition salomonienne le terme hébreu qui désigne
l’acacia est : Shita (shin-Teth-Hé), or ce mot vaut 314, qui
n’est autre que la valeur guématrique de Shaddaï, le nom divin Tout
Puissant. Ainsi par cette équivalence traditionnelle, la branche d’acacia,
emblème et symbole du Maître Maçon, nous ramène par l’expression voilée vers
l’un des Noms du G.A.D.L’U. et pas n’importe quel nom. Alexandre
Lederman
nous parle de « L’acacia m’est connu »,
épreuve de la renaissance du Maître en recherche de la parole perdue, épreuve
et chemin qui conduisent à la réalisation spirituelle. La signification du
mythe de l’acacia est décrite comme fondement de la transmission, le V.M
étant un constructeur de pont grâce à ce symbole qu’est une Arche
imputrescible et éternelle. J.D.C. dans sa relecture
d’Hiram prend comme point de départ le décès de sa mère, pour nous amener à
la mort et à la renaissance d’Hiram, il mène l’enquête de la mort d’Hiram et
cherche à savoir pourquoi et comment Hiram a été tué et pourquoi fut planté
une branche d’acacia sur le tertre où Hiram fut enterré. Il conclut n’être
pas l’assassin et cette branche est une bouture qui espère-t-il un jour deviendra
un arbre superbe. Jacques
Trescases
développe cette chambre du milieu où le crime fut commis, il se demande qui
sont les assassins de l’architecte et pourquoi Salomon n’a rien fait pour
éviter ce crime. Il pose l’équation Hiram =
Salomon = surconscient et donc le meurtre d’Hiram n’est rien
d’autre que le suicide de l’âme. Julien
Behaeghel
dans le Tertre et l’Acacia explique que le Tertre est cosmogonique, il
correspond chez les anciens égyptiens au tertre initial, celui sortant de
l’océan initial pour former la terre de la manifestation qui deviendra pour
l’homme la terre de la montée de la conscience. Il est représenté sous la
forme du serpent horizontal contenant la matière, et surmonté du disque
solaire ailé, ce qui exprime l’émergence de l’esprit dans la matière,
émergence qui permettra l’illumination et la verticalisation de l’homme dans
la lumière de la pure conscience. Le disque solaire est ailé, la conscience
monte. H. Berges explique pourquoi cet acacia remplace Maître Hiram, pourquoi l’immanence est la clef de la vie, grâce à la Parole perdue et qu’alors la voie initiatique offre une possibilité de transcendance en reconstituant ce qui est épars ; l’auteur parle de l’Arbre de la Connaissance, de la branche d’acacia, de l’esprit du Maître et de la Parole perdue. |
ACACIA…L’ACACIA M’EST CONNU |
Joël Jacques |
Edition Maison de vie |
2016 |
L'Acacia m'est connu ", dit le Maître
Franc-Maçon. De la même manière, il affirme avoir visité l'intérieur de la
terre. Dans la Loge, il est celui qui plante le rameau d'acacia, le fanal qui
lui a montré le chemin durant ses voyages. Cette petite lumière annonciatrice
de l'avenir est celle qui permet de retrouver son chemin au cœur des
ténèbres. Avec elle, le Maître poursuit son but, quelles que soient les
embûches. Le rameau aux fleurs d'or affirme son niveau de conscience car
l'acacia est un très ancien et très puissant symbole initiatique. Il affirme
aussi que la mort est l'ultime et inséparable objet de la vie et non une
damnation. Plus que tout autre emblème maçonnique,
l'acacia, couronne épineuse du Christ, est le signe de la connaissance des
Maîtres. Il est le messager de la victoire spirituelle et l'esprit de la
manifestation des cycles de mort et de renaissance. Depuis la plus haute
antiquité, l'acacia et le Maître ne font qu'un. Ce rameau d'or sur une motte
verte est ce qu'il nous reste des anciens dieux et nous allons ici tenter de
retrouver sa trace. Au 1er Degré
symbolique, lorsqu’il est questionné sur sa qualité maçonnique, l’Apprenti
répond : « mes FF me reconnaissent comme tel ». Il ne
prend aucune responsabilité : ce n’est pas lui qui se déclare
maçon, il est juste reconnu par d’autres. Dans une deuxième réponse, alors parvenu
au grade de Compagnon, il réplique : « j’ai vu l’Etoile
Flamboyante », le Compagnon Maçon est toujours passif mais, cette
fois-ci, il se place en tant que chercheur, comme un voyageur qui trouverait
son chemin en scrutant les étoiles. Le Compagnon en déclarant qu’il a vu
l’Etoile Flamboyante, indique qu’il est en train de frayer son chemin à
travers les ténèbres afin d’aboutir à la lumière. Mais il n’est toujours pas
maître de son voyage. Il doit suivre un guide qui lui indique la direction à
suivre. Il ne peut voyager s’il n’a pas vu l’Etoile. Dans une troisième réponse, « l’Acacia
m’est connu », le Maître Maçon se place en tant que connaisseur. Il
déclare connaître l’Acacia. Uni au symbole, il a la force de prendre en main
son propre destin, sa propre vie. Déjà le Compagnon assurait son état mais on
peut considérer que le Maître, lui, fait preuve dans sa réponse d’une très
grande confiance en lui-même. Est-il pour autant arrivé au bout du
chemin ? Non. Mais cette fois-ci, il possède suffisamment d’éléments
pour pouvoir décider seul de la direction à prendre. L’Acacia sera pour lui
plus qu’une Etoile qui montre le chemin. Grâce à l’Acacia, il trouvera
l’endroit où gît Maître Hiram, même s’il n’y a aucun chemin qui y mène
puisque cet endroit est enfoui dans la terre. Grâce à l’Acacia, il sera
capable de « déterrer » du fond des abîmes, de l’obscurité totale,
Maître Hiram, c’est-à-dire la connaissance, et de lui redonner la vie. En
choisissant un symbole fort comme l’acacia, la Franc-Maçonnerie tâche de
faire prendre conscience à ses membres qu’ils se trouvent en possession d’un
matériau sacré. La formule « l’Acacia m’est connu » ne
signifie pas seulement que celui qui le dit est devenu Maître. Cette
affirmation va bien au-delà du degré maçonnique. En prononçant ces mots, le
Maître maçon se relie, par l’intermédiaire de ce symbole, à des milliers
d’années d’histoire à travers le monde. En outre, par le choix de l’acacia,
la maçonnerie vise à relier le Maître maçon d’aujourd’hui à l’histoire
biblique, d’une part, et à la légende maçonnique d’autre part. Comme l’acacia
qui fait le lien entre la matière et l’esprit, voire l’homme et le divin, le
Maître maçon possesseur d’acacia est ainsi relié à l’Univers. Se plaçant sous
le signe de l’acacia imputrescible, le nouveau Maître souligne le caractère
incorruptible de son engagement et de sa recherche. Par l’épreuve de la mort,
il a vaincu la mort ; connaissant le secret de la vie, il a pris
conscience du sens de l’éternité mais attention, le Maître maçon ne doit pas
se laisser arrêter, atteindre ou blesser par les piqûres d’épines de l’arbre
qui correspondent à la continuité des épreuves traversées. Au sommaire de cet ouvrage : Minus greenatus
alias green, l’homme vert du Temple
- L’ombre et la tombe de Christian
Rosencreutz - les étapes d’une progression -
les palais de la mémoire
- Rite anglo-saxon de type
Emulation - Rite Français en 7 grades selon le
Régulateur de 1801 - Cahier du Président Edition de 1818 -
Rite Ecossais Ancien et Accepté selon le Régulateur des Maîtres Maçons
Ecossais de 1803 - Les pommiers d’Avallon -
Acacia des mots, Acacia des morts
- Si quelqu’un est déjà
ressuscité, il est vivant comme Dieu est vivant -
La mort de l’apprenti conduit à la résurrection du Maître -
Délivrance et ressemblance
- Sur le terroir de mon
peuple, croîtra le Buisson de ronces
- Mon nom est acacia -
Les fleurs du pays de Moab
- l’arbre le plus élégant de
tous - le jeune homme est le cassiah -
l’arbre du serpent, l’arbre de Sumer
- Hiram Pantocrator -
les baguettes royales posées sur l’Arche d’Alliance -
Acacia memorialis - Acacia à la racine du secret -
les ombrelles africaines et les reflets du monde -
le souffle de l’acacia, les vibrations du silence et l’appel des
esprits - les acacias du Déluge -
Osiris, la mort et la projection des ames -
Green men et Dryades, les déesses et les arbres -
les deux frères - L’homme entre la mort et Dieu -
V.I.T.R.I.O.L. – les racines de
l’acacia - L’acacia est fils de mon Père -
Planter des Temples - ‘’Nous construisons des Temples à la vertu
et creusons des tombeaux pour les vices’’
- La Parole perdue ou oubliée -
le Rameau d’or, clé d’or du pays des ombres -
la canopée de l’Eden - les fleurs de St Jean - le temple intérieur - la
mort du vieil homme - un pont entre deux mondes -
Renaissance et Résurrection
- |
AHIMAN
REZON |
Laurence
DERMOT |
EDITION
SNES |
1997 |
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Dermott joua un rôle important dans l’établissement du Grand Chapitre de L’Arche Royale. En tant
que secrétaire durant près de 20 ans il était donc bien placé, pour raconter
les schismes, créations et autres tractations et compromis qui parsemèrent
toute la Maçonnerie du XVIIIe siècle. Georges
Lamoine
dans sa recherche et traduction de cet ouvrage a fait un remarquable travail
de bénédictin, en allant chercher aux sources tous les éléments expliquant
les différences entre modernes et anciens, entre les différentes Grandes
Loges et sur cette consolidation de l’Arche Royale. Il
nous parle longuement de la vertu du secret et du silence, et avec
quel soin il faut le conserver, il nous donne des exemple du secret à travers
les diverses traditions et civilisations, en Egypte avec Harpocrate,
avec Alexandre le Grand et son ami Ephesion, Caton le
Censeur, Anaxarque qui préféra se couper la langue plutôt que de dévoiler
des secrets, Angerone déesse romaine du silence, Pythagore qui
enseigné à ses disciples que la première vertu était le silence, Aristote pour
qui le plus difficile était de garder le secret et le silence. De
très nombreuses paroles de chants maçonniques anglais sont traduites ainsi
qu’un oratorio. Y est également traduit les anciens devoirs des maçons francs
et acceptés, des exhortations et la façon de constituer une loge. Excellent livre de références pour les chercheurs. |
A LA DḖCOUVERTE DES TEMPLES
MAÇONNIQUES DE FRANCE |
Ludovic Marcos et ronan Loaëc |
Edition Dervy |
2017 |
Un événement ! Au terme de trois ans de travail qui
ont scellé la rencontre de la recherche documentaire et de l’excellence
photographique, de l’expérience et de la passion, les auteurs vous proposent
une découverte des temples maçonniques de France. Un très beau livre, grand
luxe avec de superbes photographies
Le Temple maçonnique, semblable en cela à ceux de
toutes les religions du monde, représente symboliquement l'univers. Il est,
selon l'expression que l'on trouvait sur le fronton du Temple de Ramsès II,
"semblable au ciel dans toutes ses parties". En effet, si nous
entrons dans un Temple maçonnique, ce qui nous frappe au premier abord c'est
qu'il figure la voûte étoilée, que le soleil et la lune sont symboliquement
représentés à l'Orient, qu'il va de l'Orient à l'Occident et du Zénith au
Nadir, et qu'est également symbolisée l'alternance du jour et de la nuit, ou
si l'on préfère, des ténèbres et de la lumière. Et l'ouverture rituelle des
travaux d'une Loge juste et régulière consiste justement à faire passer ce
lieu des ténèbres à la lumière en l'illuminant progressivement. Le Temple
maçonnique symbolise donc l'univers, c'est-à-dire une totalité, un ensemble,
mais un ensemble qui a une structure, qui manifeste un ordre, c'est-à-dire un
"cosmos". Et les historiens nous rappellent que ce serait
Pythagore qui aurait donné ce nom de "cosmos" à l'univers à cause
de l'ordre qui y règne. Le Temple apparaît donc comme un ensemble structuré
et ordonné. De plus, il circonscrit un espace qui est sacré. L'étymologiste
nous indique que le mot "Temple" viendrait du mot grec
"Temnô" qui veut dire "découper", "séparer",
"couper en séparant", et que le "Temenos" est une portion
sacrée de l'espace cosmique. Le Temple maçonnique est un carré long, nous
disent nos vieux rituels. Or, nous savons que dans les anciennes cosmogonies,
le carré représente la terre par rapport au ciel qui, lui, est représenté par
le cercle. Et si l'on nous objecte que le ciel lui aussi fait partie de
l'univers, ce qui est exact, il faut ajouter que le Temple visible symbolise
l'univers créé par rapport à ce qui est incréé, le Temple invisible ou, en
dernière limite, au créateur lui-même. Ajoutons que dans les philosophies traditionnelles,
il y a le plus souvent analogie entre le cosmos et l'homme qui est à son tour
considéré comme un temple, car il y a relation étroite entre le macrocosme
(l'univers) et le microcosme (l'homme lui-même). Le poète grec Pindare
remarque que "l'homme a quelque rapport avec le cosmos et les dieux par
son corps et par son esprit". Le Temple maçonnique, entre autres, nous
présente l'image d'un carré surmonté par un cercle. Cette superposition du cercle au carré montre la
relation entre le ciel et la terre, le transcendant et l'immanent, elle est
"l'image dialectique entre le terrestre où l'homme se situe et le
céleste transcendant auquel il aspire". Pour comprendre ces conceptions et ces idées, qui
étaient celles des maçons opératifs et qui sont souvent celles des maçons
spéculatifs, il faut sans doute nous défaire de la conception du monde que
la science moderne a façonnée en nous et selon laquelle l'univers n'est que
la conséquence d'une nécessité causale et purement matérielle. Pour beaucoup
de grecs, en particulier pour les pythagoriciens et pour Platon, l'univers
lui-même est le fruit d'une justice. Celle-ci, en effet, est placée au centre
du monde comme une puissance qui le dirige et le maintient et à laquelle.
tout doit obéissance. Paul Valéry, dans son poème "Le cimetière
marin", retrouve, semble-t-il, cette idée quand il écrit : "Midi le
juste y compose de feux..." ici le soleil immobile au milieu du ciel
suggère l'idée de la Souveraine Puissance ordonnant l'univers tout entier et
ses différents éléments.
Un très
beau livre de 600 pages aves des photos superbes – Un livre émouvant,
grandiose et de réflexions |
Á la recherche du secret maçonnique |
Louis
Octave oresve |
ALPHÉE |
2005 |
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Cet
ouvrage, qui relate une expérience humaine authentique, constitue un guide
pour ceux qui sont sur le chemin de la découverte du secret de leur être. Il
offre aussi des repères précieux pour aiguiser leur capacité de discernement
sur eux-mêmes, sur leur environnement et sur les organisations, comme la
Franc-maçonnerie, que les hommes, au fil des siècles, ont construites dans le
but de favoriser l’épanouissement de ceux qui ont décidé de vivre pleinement
leur vie, en lui donnant un sens.
la notion du Saint Empire, le tantrisme, l’initiation, la
Tradition, les mythes, la construction du temple de Salomon, le grade de
maître, le chevalier Kadosh, les hauts grades. |
ALLÉGORIE ALCHIMIQUE DANS LA LOGE SYMBOLIQUE DU R.E.A.A. |
Viviane Starck |
Edition de la Hutte |
2013 |
L’alchimiste et le franc-maçon sont tous deux en quête de leur graal. Le premier le nomme «Pierre Philosophale », le second l’appelle « sens de la vie ». La franc-maçonnerie et l’alchimie puisent ainsi leur origine à la même source : celle de l’homme en quête de Lumière. Le rêve alchimique est de réaliser la Pierre philosophale, métaphore culturelle caractérisant le mécanisme d’évolution psychique de l’être humain. Il s’agit d’harmoniser la faculté de s’ouvrir à la spiritualité, la possibilité d’agir sur la matière et le pouvoir de préserver la vie. Ce rêve confine à la démarche du franc-maçon, car l’opus alchymicum est en réalité, comme l’a montré Jung, le processus d’individuation par lequel on devient Soi. La franc-maçonnerie reste en effet dépositaire de la maxime inscrite sur le fronton de Delphes : « Connais-toi toi-même et tu connaitras l’univers et les dieux » ; cette devise nous invite à descendre en nous même pour y découvrir notre essence, notre psyché, nos limites, pour apprendre à accepter ce que l’on est et parvenir à déceler le divin qui est en nous. A cette pensée, la franc-maçonnerie à ajouter la sentence hermétique d’Hermès Trismégiste transmise par les chevaliers Rose+Croix : « Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, et ce qui est en bas est comme ce qui est en haut », affirmant ainsi la convergence de l’homme et du cosmos. L’Alchimie est un des piliers de la franc-maçonnerie ; elle lui a même donné son nom : L’Art Royal. Le mot « Art » est utilisé dans son sens ancien « métier », un métier idéal, parfait, digne d’un roi. L’Alchimie imprègne tous les rituels maçonniques, elle n’est bien sûr pas le seul apport, mais elle en est un des ingrédients essentiels. Si les francs-maçons travaillent avec des outils, les alchimistes emploient des matériaux : quatre éléments, sept métaux, sept planètes et trois principes. Un des aspects évocateurs du travail alchimique et maçonnique est de passer des Ténèbres à la Lumière. En ce sens, les mutations successives de l’œuvre sont symboliquement contenues dans les trois couleurs : Noir, blanc et rouge, le franc-maçon passe ainsi du Petit Œuvre au Grand Œuvre, car les initiations maçonniques sont une succession de dissolutions et de coagulation ou, si l’on préfère, une suite de déstructurations et de reconstructions qui permettent la transmutation, au sens alchimique du terme et invitent le franc-maçon à passer de l’œuvre au noir à l’œuvre au rouge. C’est le « solve et coagula », le « dissous et coagule » des alchimistes. Au sommaire de cet ouvrage on y trouve : Zozime de Panopolis - Marie la juive - Geber - Rhasès - Avicenne - Hermès Trismégiste - Albert le grand - Roger Bacon - Arnauld de Villeneuve - Raymond Lulle - Nicolas Flamel - Basile Valentin - Paracelce - John Dee - Jacob Böhme - Van Helmont - Les alchimistes - les souffleurs - Les philosophes hermétistes - Les théories alchimiques - L’unicité de la matière - Les deux voies et les trois principes - Les trois phases de l’œuvre - Les quatre qualités - Les quatre éléments - Les 7 métaux et les 7 planètes - Les opérations de l’œuvre et le laboratoire alchimique - Le langage alchimique - La franc-maçonnerie et l’Alchimie - Parallélisme et transmutation - Finalité initiatique - Le cabinet de réflexion et les voyages - Le sceau de Salomon - Le miroir - Les 5 voyages et les outils - Le G et l’étoile Flamboyante - Schibboleth - La légende d’Hiram - Mourir et renaitre - Les larmes d’argent - De l’œuvre au noir à l’œuvre au rouge - |
AMADOU
- ANNALES MAÇONNIQUES ou FASTA LATOMORUM, des origines à 1975 |
ROBERT
AMADOU |
Annales
présentées aux travaux de Villard de Honnecourt en 1973 |
1975 |
Un
très gros travail d’historien présenté par Robert Amadou sur les dates
maçonniques avec retour sur ses origines à partir de 1212. 16 pages où il
détaille la chronologie de l’histoire qui a généré en 1717 la
Franc-maçonnerie spéculative. Ce travail publié en 1975 a reçu l’aval de Jean
Baylot, dignitaire de la G.L.N.F et de l’historien Alain Le Bihan. La Franc-maçonnerie n’est pas née en 1717 ou en 1723 ;
elle n’est pas non plus issue des druides ou de l’Ordre du Temple. Et ce
n’est pas une société de pensée. Contrairement à des préjugés, les lignes
majeures et les étapes principales de son histoire ancienne, contemporaine et
moderne peuvent être déterminées avec certitude. Le malheur est qu’on ne s’en
soucie guère. Malheur intellectuel, péché contre l’historiographie. Mais
aussi malheur spirituel, car la Franc-maçonnerie n’est pas indéfinissable, ni
susceptible de plusieurs définitions divergentes au fond, voire
contradictoires. L’Ordre ou le Métier est une société traditionnelle, et il
n’y a qu’une seule tradition maçonnique. Or, où trouver les références de la
tradition et la trace de son sens, sinon dans l’histoire ? Aussi a-t-il
paru utile, pour une vue juste, à étudier ou à vivre, de la Franc-maçonnerie,
d’en publier des annales aussi rigoureusement vérifiées que possible au nom
de Grand Architecte de l’Univers. (Robert Amadou)
Pour lire les Annales : Cliques
ici |
AMADOU - cagliostro & le rituel de la maçonnerie Égyptienne |
Robert amadou |
Edition
SEEP |
1996 |
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Le rituel est la partie dont il est le plus difficile de parler, puisque nous sommes désormais très proches du secret pour lequel un Maçon prête un Serment inaliénable. Le Rituel de Misraïm est tout d’abord, comme tous les autres Rituels maçonniques, un RIT (Rituel d’Introduction des Travaux). Il codifie les cérémonies qui rythment la vie du Maçon et il permet la bonne exécution des travaux requis par le Chemin Initiatique. Il plante le décor, fait vivre les mythes et les symboles correspondants à l’avancement de chacun. En cela il est déjà un outil irremplaçable, mais mieux encore il est une sorte de boîte à outils dans laquelle le Maçon trouvera toujours la réponse qu’il cherche sans qu’elle ne soit jamais écrite ni imposée. Sa juste exécution garantit la qualité et la sérénité des Travaux. Comparé à d’autres Rituels, Le Rite Oriental de Misraïm propose à ceux de ses membres qui le souhaitent une forme supérieure de sacralité et de spiritualité. |
AMADOU
- LA TRADITION MAÇONNIQUE
|
Robert
Amadou |
Edition
Carisprit |
1986 |
L’auteur
explique sa vision de la tradition maçonnique, ses sources et ses origines.
L’auteur, grand connaisseur du Rectifié, du Martinézisme et plus généralement
de la Maçonnerie, propose dans ce livre une lecture synthétique et spirituelle
de la première période de l’histoire maçonnique. La
tradition occidentale, s’est perfectionnée, Dieu l’a perfectionnée dans
les trois religions abrahamiques : judaïsme, christianisme,
islam. » La gnose dont on parle est une connaissance, nullement exclusive
de l’amour, bien au contraire, qui possède dans sa perfection – la gnose est
une connaissance parfaite – quatre traits principaux pour la spécifier :
elle est religieuse, traditionnelle, initiatique et universelle Mais Robert Amadou est aussi un
théosophe, spécialiste de Louis-Claude de Saint Martin, le Philosophe
inconnu, à qui il a consacré une thèse, et vingt ans de recherches
documentaires, c’est, enfin, un prêtre, de l’Église syrienne d’Antioche, qui
n’hésite pas à désigner la Sainte Montagne, l’Athos, comme le lieu vivant des
maîtres de l’ésotérisme chrétien ; « Le cœur de ma recherche, écrit-il,
c’est Dieu. Ma vocation est celle de tout homme, j’essaie d’en prendre
conscience : m’approcher – ou me rapprocher – de Dieu. » Mais la question est de savoir où
s’origine sa vocation ? « Cette vocation mienne est située dans la
tradition occidentale, dans l’expression occidentale de la Tradition. Là, je
veux être très net : je suis tout à fait certain que la Tradition est
universelle – la Tradition a une source non humaine, elle est révélée – et en
même temps, et c’est ma certitude en même temps que ma conviction, ma
connaissance en même temps que ma foi, que son expression occidentale en est
la perfection, la forme achevée, pleinement et totalement authentique. Il y a
des traditions parallèles, analogues, comme vous voudrez. Certains de leurs
éléments peuvent, par comparaison, être utiles au tenant de la voie
occidentale ; mais il n’y a pas de traditions, de religions équivalentes.
C’est vrai aussi de la gnose, connaissance parfaite qui perfectionne
elle-même la foi et dont il existe mainte manifestation à travers les pays et
les époques, en mainte forme traditionnelle ; elle trouve sa perfection
actuelle dans la tradition la plus riche et la plus pure qui est la tradition
occidentale » Alors qu’entend-t-il par « tradition
occidentale », où faut-il la rechercher ? « Dans les trois
religions abrahamiques : judaïsme, christianisme, islam. ». D’une
certaine manière il y a, pour Robert Amadou, supériorité de la tradition
occidentale sur les traditions extrême-orientales, autrement dit de
« l’unité de la Conscience » sur « l’unicité de l’être ».
C’est ce qui non seulement le distingue, mais l’oppose à René Guénon.
« L’important, l’essentiel est le terme : Dieu connu, Dieu aimé.
Or, la tradition occidentale a, parfaite, la lucidité de placer l’expérience
de l’Absolu non manifesté, ontologiquement et chronologiquement, avant
l’expérience de Dieu personnel. En Occident, le monisme mystique qui
est une imperfection de la pensée extrême-orientale, procède souvent (et
jusque dans l’adhésion qu’on y donne aux doctrines extrême-orientales ou aux
déviations extrême-orientalisantes en Occident) du désir de faire mourir
l’homme, corrélatif du désir de tuer Dieu; je l’ai montré précisément à
propos de René Guénon. A Hallâj même, qui fut condamné pour avoir donné
l’impression d’incarner Dieu, les maniaques de la non-dualité ont reproché
d’avoir encore laissé subsister une dualité dans l’expérience de l’union. Il
est vrai, et l’honneur exceptionnel, la perfection de la tradition
occidentale – appelez-la gnostique, appelez-la mystique – est d’avoir exalté,
au regard de l’illusoire unité ontologique, la « présence
testimoniale ». Une autre critique adressée à René Guénon
concerne le guénonisme : « René Guénon fait du guénonisme la
Tradition, et le guénonisme est un syncrétisme très moderne. Ce pourquoi il y
a du bon et même du très bon si l’on s’autorise à des démontages, nonobstant
les directives de l’auteur ». Quant à l’initiation, à la transmission
de l’influence spirituelle, Robert Amadou s’écarte là aussi de René Guénon,
tout en partageant avec lui son terrible constat sur la société occidentale
moderne : « La société occidentale moderne, qui tend à devenir
culture planétaire, est unique en son manque d’une initiation, d’initiations,
de sociétés initiatiques, officiellement admises, officiellement profitables
et utiles. S’initier n’en devient pour chaque déviant – déviant du mal – que
plus malaisé, et peut-être aussi plus fécond : rien n’est jamais à
inventer, tout est aujourd’hui à réinventer ». On
va de Noé à Anderson et du Chevalier de Ramsay, on navigue dans les annales
maçonniques, des origines à nos jours. Y est développé la notion du grand
Architecte |
AMADOU
-
OCCIDENT,
ORIENT,
Parcours d’une tradition |
Robert
AMADOU |
Edition
CARISCRIPT |
1987 |
||
La
même année, sous l’égide de l’IMI, il publie une compilation de textes, L’Art
et l’Occultisme, sous la forme d’un numéro spécial de la Revue
Métapsychique. En juillet et août 1953, il organise un premier "Colloque
International de Parapsychologie" à l’université d’Utrecht, dont les
comptes rendus seront publiés en 1954 sous la forme d’un numéro double de la
RM (N°29-30, Mai-août 1954). On y trouve notamment des textes de René
Warcollier, Hans Bender, G. Spencer Brown, Samuel G. Soal (qui sera convaincu
de fraude bien plus tard, dans les années 1970), du philosophe Gabriel
Marcel, du psychanalyste Jules Eisenbud, etc. La liste des nombreux
participants montre assez la volonté d’ouverture et de mise en place de
"ponts" qu’entendait réaliser Amadou, entre la parapsychologie et
les autres disciplines. Parallèlement
à son investissement dans l’IMI, il lance La Tour Saint-Jacques en
1955, revue de bibliothèque qui traite de l’occultisme au sens large et au
sens noble : alchimie, sociétés secrètes (la Golden Dawn par exemple),
spiritualités, ésotérisme, art et mystique, insolite et bizarre. Assez
rapidement semble-t-il, Amadou se fâche avec l’équipe de l’Institut
Métapsychique, à cause de divergences sur ce qu’il faut penser de la
"vieille" métapsychique par rapport à la nouvelle parapsychologie
anglo-saxonne. Amadou défend alors un point de vue très exigeant, présentant
la parapsychologie comme une évolution, plus adulte, rationnelle et
scientifique, de la métapsychique d’avant-guerre, dont les animateurs de
l’IMI seraient les héritiers parfois trop enthousiastes ou crispés sur
quelques légendes dorées de l’ère métapsychique. Ainsi,
en 1956, c’est dans La Tour Saint-Jacques, et non plus dans la revue de
l’IMI, qu’Amadou choisit de publier les comptes rendus du Colloque de
Royaumont sur la parapsychologie, qu’il vient d’organiser avec notamment le
psychanalyste Emilio Servadio, Ernesto de Martino, des parapsychologues comme
G.W. Fisk et D.J. West, l’ethnologue Jean Servier. Dès les premiers numéros
de la revue La Tour Saint-Jacques, on voit apparaître en fin de volume un
"Bulletin de Parapsychologie", totalement indépendant des activités
de l’IMI, dans lequel on retrouvera bientôt les signatures d’Aimé Michel
("Principes d’une expérience électronique de psychokinèse", n°2,
jan-fév. 1956), ou de Jacques Bergier, grand ami de Robert Amadou, qui y
tient une rubrique "Nouvelles de nulle part et d’ailleurs" qui
préfigure ses articles de la célèbre revue Planète quelques années plus tard. En
1957, Amadou publie, toujours chez Denoël, dans la collection "La Tour
Saint-Jacques", son ouvrage Les Grands Médiums, qui présente
quelques-uns des plus célèbres médiums à effets physiques de l’ère
métapsychique (entre 1870 et 1930 environ). Un livre sans concession, qui
conclut presque toujours au manque de preuves ou de certitudes bien établies,
et qui lui vaudra sans doute quelques inimitiés du côté de l’IMI (Guzik,
Kluski, Eva C., entre autres médiums, y sont présentés comme des médiums
hautement douteux). En 1958, il publie La télépathie dans la petite
collection Bilan du Mystère des éditions Grasset. Un ouvrage synthétique (160
pages), qui présente à la fois "les raisons de douter" et "les
raisons de croire", illustré par de nombreuses photographies. A partir
du début des années 1960, Robert Amadou abandonne le domaine de la
parapsychologie pour se consacrer à des centres d’intérêts plus spirituels.
Il devient gnostique, s’intéresse au soufisme et publie des ouvrages sur
divers aspects de l’ésotérisme occidental et oriental. Il
obtient une thèse de philosophie sur les mystiques du XVIIIème siècle (plus
précisément, sur le “Philosophe Inconnu” Louis-Claude de Saint-Martin), à la
fin des années 1970, à Paris. Son ambivalence entre d’une part la défense
d’une parapsychologie exigeante et proprement scientifique, et d’autre part
son parcours spirituel (on l’a dit lui-même martiniste, et il était aussi
docteur en théologie), lui a été reprochée par quelques auteurs. Notamment
par Imbert-Nergal dans son ouvrage Les sciences occultes ne sont pas des
sciences (Editions Rationalistes, 1959), dans lequel l’auteur veut
montrer que la parapsychologie n’est pas une science, puisque son principal
promoteur en France à l’époque, Amadou, était en réalité un occultiste... |
AMADOU - LE FEU DU SOLEIL - ENTRETIEN SUR
L’ALCHIMIE AVEC EUGÈNE
CANSELIET |
Robert
AMADOU |
ÉDITION
PAUVERT |
1978 |
||
S'appuyant sur son érudition dans
les langues anciennes, les Écritures et la mythologie grecque, il présente
une Europe habitée, de tous temps, par une pensée alchimique qui demeure au
travers de son patrimoine. Mais l'auteur ne s'arrête pas là : la symbolique
monumentale étudiée dans ces livres conduit à une réflexion générale sur la
société moderne. Un troisième ouvrage de
Fulcanelli, intitulé Finis Gloriae Mundi (« La fin de la gloire du
monde », en latin), devait paraître ; or, il reprit le seul exemplaire
manuscrit à son secrétaire et disciple, Eugène Canseliet. Cette oeuvre aurait
révélé de trop grands secrets, que le monde moderne ne serait pas prêt à
entendre... Qui peut bien être cet Adepte inconnu ? Plusieurs hypothèses ont
été défendues. Selon certains, il s'agirait d'Eugène Canseliet (1899-1982) :
le prétendu disciple serait, en réalité, le maître lui-même. C'est notamment
la thèse de Robert Amadou (1924-2006), qui a coécrit un ouvrage d'entretiens
avec Canseliet, Paul Le Cour
(1871-954) en a cosigné la rédaction |
AMADOU - DE LA LANGUE HÉBRAIQUE RESTITUÉE A
L’ÉSOTÉRISME DE LA GENÈSE |
Robert
AMADOU |
Edition
CARISCRIPT |
1987 |
Fabre
D’Olivet a, dans son livre « La langue hébraïque restituée » essayé d’en
extraire un ésotérisme, mais il en fit un livre touffu et difficile à lire.
Chauvet lui fit une analyse ésotérique et métaphysique de la genèse assez
facile d’accès et selon Robert Amadou en sorti « une révélation de la
révélation ». Un
petit livre (40 pages) clair et concis qui explique les 2 positions. |
AMADOU
- ANTHOLOGIE
LITTÉRAIRE DE L’OCCULTISME |
ROBERT
AMADOU et ROBERT KANTERS |
ÉDITION
SEGHERS |
1950 |
Cette
anthologie s’adresse à la fois aux amateurs, aux étudiants et aux
curieux d’occultisme. Elle permet de prendre connaissance de tous les grands
thèmes de l’occultisme, non à travers des textes ardus, mais en lisant des
pages de quelques-uns des plus grands écrivains. En
même temps, elle esquisse une histoire de la littérature universelle à la
lumière de l’occultisme, à l’aide d’extraits caractéristiques de plus de quarante
écrivains français et étrangers, de Platon à Rimbaud, de Jean de Meung à
André Breton, de Dante à Strindberg. Chacun de ces écrivains fait l’objet d’une notice et d’une bibliographie qui appliquent à l’interprétation de ses œuvres les principes généraux d’une exégèse occultiste de la littérature, exégèse que Robert Amadou et Robert Kanters exposent dans une importante introduction. Il
n’est pas facile de parler d’occultisme, ce terme ayant été diabolisé et
utilisé également par des faux gourous, pseudo maître à penser, mais qui ont
marqué leur époque. Heureusement de très nombreux occultistes ont relevé le
défi de rendre à cette discipline ses lettres de noblesse. Cette anthologie
remet à sa place les fausses idées sur l’occultisme, terme qui né vers 1850
avec Eliphas Lévi et qui explore l’ésotérisme caché. Cette anthologie retrace les idées des grands penseurs
suivants : Hésiode, avec la naissance
du monde, les races et les âges Pythagore
et
ses vers d’o. Fragments d’Hiérocles et commentaire de Fabre d’Olivet Platon. L’Atlantide et l’Âme
du monde Virgile. IVe Eglogue et la
descente aux enfers : Anchise Apulée
et
son initiation aux mystères Chrétien
de Troyes et la liturgie de la Queste. La quête du Graal. Jean
de Meung.
La fontaine de vie et l’Alchimie. Dante
Alighiéri,
Béatrice, le nombre 9, l’influence des sphères célestes. Léonard
de Vinci et Rabelais avec l’oracle de la Dive Bouteille Maurice
Scève - Pierre de Ronsard- Milton et ses enseignements de Raphael Cyrano
de Bergerac
et son langage des oiseaux Charles
Perrault
et sa Belle au Bois Dormant Nicolas
Montfaucon de Villars avec ses incubes et ses succubes. Jacques
Cazotte.
Le diable, le hasard, et les dangers de l’occultisme. Louis
Claude de Saint Martin, la mythologie, catholicisme et christianisme Goethe
– Joseph de Maistre et William Blake. Mariage du ciel et de l’enfer Fabre
d’Olivet
et ses Atlantes, le destin, la providence- Novalis
–Ballanche
– les disciples de Saïs- Charles Nodier – de la palingénésie humaine Balzac
–
son traité de la prière, le chemin pour aller au ciel, pensée de L. Lambert Victor
Hugo
et ce que dit la bouche d’Ombre Gérard
de Nerval
– El Desdichado, Artémis et Aurélia Edgar
Allan Poe – Richard Wagner avec Parsifal Charles
Baudelaire – Auguste de Villiers de l’Isle-Adam Stéphane
Mallarmé – Léon Bloy – Josephin Péladan Joris-Karl
Huysmans
–une messe noire- le symbolisme Arthur
Rimbaud – Auguste Strindberg – la tête de mort Maurice
Maeterlinck
et son jugement sur l’occultisme – notre moi André
Breton
et Matta – Oscar V. Milosz et son cantique de la Connaissance |
AMADOU - la
queste du saint graal & le graal en compagnie au xxème siḔcle |
Robert
amadou |
Edition
CARISCRIPT |
1988 |
La
« queste » à laquelle ce livre nous invite – admirable aventure de la
conquête de notre cœur spirituel – et dont l’expérience qu’il est possible
d’en avoir fut pour moi la vie même de mon père…
La
Tradition méditerranéenne est une adaptation particulière de la religio
perennis qui existe depuis le commencement du monde et se confond avec la
Tradition primordiale. Préservée par les temples égyptiens, exposée par
Platon et l’école néo-platonicienne, incarnée dans le Christianisme et
développée par les Pères de l’Église, cette approche se caractérise par la
doctrine du logos dont la révélation très pure est livrée par le Prologue de
l’Évangile de saint Jean. Le Logos ou Verbe de Dieu est donné comme «La
lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde». C’est l’Intellect
transcendant, Ce par quoi Dieu pense le monde et nous pense dans les raisons
éternelles où se trouvent présents, à l’état d’archétypes, les modèles
exemplaires de toutes les choses, y compris nous-mêmes. Dans le Logos se
trouve donc toute la Connaissance de ce qui est et de ce qui peut être. On
dit avec raison qu’Il est le lieu de tous les possibles. Sans Lui, la
création est impossible et Dieu inconnaissable. C’est dans et par le Verbe
que se maintient l’harmonie de l’Univers qui, sans cela, retournerait au
chaos. On peut donc dire que le Logos n’est pas seulement Connaissance mais
Amour au sens fort et absolu puisqu’Il est le lien de toutes choses et de
tous les êtres, leur substance et leur raison d’être. La
doctrine métaphysique du Logos connue depuis la plus haute Antiquité, a été
rendue aux hommes par le christianisme grâce à l’incarnation et à la venue de
l’Homme-Dieu. Le contenu traditionnel —et donc véritable— du Christianisme
appartient en Occident à l’Église catholique, en Orient à l’orthodoxie. La
Voie spirituelle correspondant à cette approche porte en Orient méditerranéen
le nom d’hesychasme tandis qu’en Occident le Moyen-âge chrétien en a délivré
le message dans le cycle du Saint-Graal. Ainsi,
par exemple Wolfram von Eschenbach souligne l’origine méditerranéenne de ses
sources lorsqu’il affirme détenir son récit de Kyot le Provençal qui en
trouva le texte à Tolède en Espagne, texte dû au musulman Flege-Tanis.
Celui-ci «lut clairement le nom du Graal dans les étoiles» manifestant très
explicitement son origine céleste et le caractère non-humain de sa
provenance. Les influences islamiques sont ici indéniables. Encore ne
s’agit-il pas de n’importe quel Islam mais de l’aspect intérieur ou
ésotérique propre à cette forme religieuse, ensemble de doctrines connues en
Espagne du sud par les ordres Soufis. L’énorme
pierre précieuse (émeraude) ou «Lapsit exillis» du «Parzifal» dont Wolfram
fait le Graal ne serait autre que le «Chaton de la Sagesse Christique» décrit
par l’auteur soufi bien connu Ibn’Arabi dans son œuvre majeure, le Fuçûç al
Hikam (les «Chatons de la Sagesse») rédigé vers 1230. Souvenons-nous que Kyot
est un seigneur catalan qui dut être en contact avec la civilisation arabe et
l’Islam ésotérique, nullement hostile au Christ et à la doctrine du Logos,
connue à travers les influences byzantines présentes en Orient méditerranéen.
On se souvient également de la communauté du destin ayant existé entre la
Provence — y compris la Septimanie — et la Catalogne toute une partie du
Moyen-âge. Toujours à propos du «Parzifal», c’est à juste titre, semble-t-il,
que l’on a voulu voir dans le château de Mount-salvage, résidence du Graal
gardée par les «Templistes», un lieu situé dans les Pyrénées, sur les
«chemins de Saint-Jacques» où se trouvent des sommets tels que Montségur,
Montserrat et Montjoie (ce dernier dans la forêt de Sauveterre, en pays
basque). Si
l’on se penche maintenant sur les autres récits du cycle arthurien, on
s’aperçoit qu’ils font également référence à une source antérieure, livres
mystérieux auxquels n’avaient accès que de rares privilégiés. Sinon pourquoi
le chroniqueur cistercien Helinand de Froidmont, écrivant en 1204 au plus
tard, aurait-il affirmé l’existence d’un livre qu’il fait remonter à l’an 718
comme source unique de la quête du Graal. Pratiquement tous les conteurs font
allusion à un récit unique typique dont ils s’inspirent. L’estoire apporte
cette indication capitale qu’il s’agirait d’un livre écrit par le Christ
lui-même après sa Résurrection et avant son Ascension, ce qui ferait du Graal
une source inconnue de la Révélation, et nous ramène à la Tradition
initiatique de la Primitive Église avec ses trois foyers méditerranéen de
Jérusalem, d’Éphèse et d’Antioche. L’influence
byzantine a pu s’exercer par l’intermédiaire des Croisés, en
particulier par Philippe d’Alsace, Comte de Flandres, dont le père, Thierry
d’Alsace apporta le Saint-Sang de Jérusalem à Bruges. Or on sait que Chrétien
de Troyes, auteur de la légende du Graal, était le protégé dudit Philippe.
Mais indépendamment de toute filiation historique, ce qui nous intéresse
avant tout ici est la convergence de symboles «signifiants» par eux-mêmes qui
prouvent ainsi l’unité fondamentale des doctrines métaphysiques surgissant
d’une profondeur commune: celle du Logos. Et le «point commun révélateur» ou
«signe» est constitué à cet égard, dans un cas comme dans l’autre, par la
participation des puissances angéliques au «service», «car on sait que telle
a toujours été l’antique croyance: concélébration des hommes avec les
Incorporels, en tant que reflet de la Liturgie Céleste. Et c’est bien ce que
nous voyons dans la queste comme dans l’Estoire». La
Lance est à la fois «couteau du sacrifice» ritualisé par l’Orient, berceau du
«sacré liturgique» et objet vénéré comme instrument de la Passion qui cause à
la fois la mort de la Victime et ouvre aux hommes la «fontaine de vie» par où
s’écoulent avec l’eau et le sang, les sacrements et la grâce. Telle est
également la signification de la lance celtique, symbole ambivalent qui tue
et vivifie tour à tour. C’est ce qui nous amène à dire quelques mots des
symboles proprement dits qui apparaissent dans les récits du Graal. Pierre
précieuse symbolisant la Connaissance primordiale perdue lors de la Chute
(Wolfram von Eschenbach), «sanotissime Vaisseau» contenant l’Hostie consacrée
(Chrétien de Troyes) ou «Calice de la Cène» portant le sang du Sauveur
(Robert de Boron), le Graal revêt essentiellement une double signification.
En tant que réceptacle ou que support (pierre tombée du Ciel ou coupe du
Salut), il est symbole féminin de la puissance divine et se trouve en rapport
avec l’Amour; en tant que contenu et que message, qu’il s’agisse de son
pouvoir «fécondant», de son aspect «révélé» ou «lumineux» ou «aveuglant», il
est symbole masculin de l’agir divin et se trouve lié au mystère de la Connaissance,
ces deux aspects du Logos qui se retrouvent, à l’échelle du microcosme, dans
l’être humain. C’est là, que se trouve le cœur du Mystère du Graal. Et
ce mystère est celui de la présence de Dieu dans l’homme et donc celui du
Dieu-Homme révélé dans Jésus-Christ, celui en définitive de l’union
hypostatique de deux natures en une seule Personne. |
AMADOU - les sociÉtÉs
secrÈtes – Entretien avec robert amadou - |
Pierre
barrucand |
Edition Horay |
1978 |
||
|
AMADOU - ILLUMINISME ET CONTRE-ILLUMINISME au 18ème
Siècle |
Robert
AMADOU |
Edition
CARISCRIPT |
1989 |
L’épisode
du couple infernal des lumières et des contre-lumières s’inscrit dans
l’épopée d’un occident nostalgique de la sagesse (Sophia) et de la lumière
(Connaissance). L'illuminisme désigne un courant à la fois philosophique et
religieux qui eut son apogée avec les théosophes du xviiie siècle. Il se rattache à la pensée de
Plotin, du néo-platonisme, de Maître Eckhart, de Tauler, de la Theologia germanica et
de Nicolas de Cues ; fidèle à l'esprit de l'évangile de Jean et de
l'Apocalypse, il est lié aux kabbalistes juifs et chrétiens, aux quiétistes
vaudois, aux piétistes allemands, à la gnose éternelle, aux thèses de Mme
Guyon, aux mystiques et alchimistes allemands du xvie siècle.
Paracelse, Valentin Weigel, Jacob Boehme surtout peuvent être considérés
comme les maîtres des illuministes. Enfin, une certaine attitude d'esprit,
procédant de la Réforme, n'est pas étrangère à la spiritualité de ce
mouvement. L'originalité de l'illuminisme tient à la façon dont il
considère le problème de Dieu et celui de ses rapports avec l'homme. Elle
apparaît, plus essentiellement encore, dans l'importance donnée à la
dimension intérieure, au souci de se dégager de l'histoire, du temps et de l'espace.
Rien de plus opposé aux méthodes d'autorité de la scolastique que
l'illuminisme, dans lequel la personne est appelée à tenir le rôle que lui
assigne sa vocation singulière. Chaque être possède sa propre lumière et ses
propres ténèbres. Si la vérité est une, elle ne peut toutefois être reçue que
selon la capacité de chacun. Les illuministes s'intéressent volontiers aux sciences
métapsychiques et à l'occultisme. Bien que les uns demeurent fidèles à
l'enseignement des Églises officielles tandis que d'autres s'en détachent
pour des options hétérodoxes, considérant les dogmes comme de simples
revêtements de la vérité profonde impossible à exprimer, ils se rattachent le
plus souvent à la Franc-maçonnerie et à la théosophie, et se
situent dans la perspective eschatologique de la préparation du retour du
Christ. |
AMADOU - la
magie des Élus coëns catÉchismes |
Robert
amadou |
CARISCRIPT |
1989 |
D.
Combien de sortes de temples y a-t-il contenus dans l’univers ? |
ANATOMIE DE LA CROIX PHILOSOPHIQUE DU
CHEVALIER ROSE+CROIX
|
Percy John Harvey
|
Edition Cépaduès
|
2019
|
Cet ouvrage constitue une suite au précédent. En réalité, les
deux études, véritables « autopsies », nous dit Percy John Harvey
se complètent. Au cœur du symbolisme de la Croix Philosophique se
trouve le quaternaire : « 4 directions, 4 saisons, 4 Eléments, 4
phases lunaires, 4 tempéraments, 4 âges… ». Selon le même principe que dans l’ouvrage précédent, le texte
d’Antoine Chéreau est réparti en commentaires de l’iconographie détaillée.
« Cette Croix Philosophique, explique Percy John Harvey, se veut aussi
universelle sous une forme de représentation du Monde, en partageant un
espace métaphorique en quatre domaines selon les quatre directions
cardinales. Selon cette disposition, la Croix se compose de plusieurs
« strates » de différentes natures : géographique, hermétique,
alchimique, astrologique ou zodiacale, psychologique. Le cycle de la vie de
l’homme, figuré en forme de croix, est aussi représenté en correspondance
avec la « Roue de la vie » ou la « Roue de la Fortune ». Les composés étudiés sont, entre autres, le Triple Tau, la Croix
de l’orientation, les symboles élémentaires, INRI, la Croix ésotérique, la
Croix et le Centre, la Roue du temps, le Troisième Temple d’Ezéchiel, le
Temple Rose-Croix, la Croix philosophique et l’homme de Vitruve. |
antimaçonnisme -
B.A BA |
Jérôme
rousse-lacordaire |
Edition
PARDES |
2003 |
Où
l’on retrouve les antimaçonnismes révolutionnaires, communistes, fascistes,
vichystes, chrétiens, l’affaire L. Taxil, les complots divers, et les
Jésuites rouges. Ce B.A.-BA de l'antimaçonnisme présente les
principales thématiques sur lesquelles reposent les accusations contre la
franc-maçonnerie : secret, complot, subversion... La franc-maçonnerie est
comprise par ses adversaires comme une société secrète perverse et
malignement occulte, ayant pour objectif la domination du monde, même si elle
fut, peut-être, à l'origine, une institution saine avant d'être dénaturée et
détournée de ses fins par des manœuvriers de tous ordres. Des exemples
historiques particulièrement significatifs viennent illustrer et éclairer le
large panorama de la question. Deux
grands courants alimentent l'antimaçonnisme : un courant politique et un
courant doctrinal. Le premier développe surtout l'aspect de complot occulte;
le second se dédouble en un antimaçonnisme religieux qui voit essentiellement
dans la franc-maçonnerie une contre-religion satanique, et un antimaçonnisme
"traditionnel" qui lui reproche son dévoiement des principes
originels. Si bien que tous ceux qui font profession d'antimaçonnisme ne sont
pas également opposés à la maçonnerie elle-même. Solidement étayée par des
documents de diverses provenances, cette étude impartiale ne favorise aucun
aspect au détriment des autres, elle ne milite aucunement en faveur de
celui-ci ou de celui-là. Elle
présente des faits et invite à une lecture plus approfondie des données - seule
manière de se faire une opinion sur ce phénomène discuté. excellente
synthèse de la question particulièrement riche en illustrations et
anecdotes." - une analyse très serrée des différents courants
antimaçonniques." l'auteur présente ici une typologie de
l'antimaçonnisme claire et solidement argumentée à partir de nombreuses
références textuelles." (Jean-Pierre Laurant, Archives de sciences
sociales des religions.) - "Un livre précis, documenté, clair, écrit
dans un esprit d'objectivité historique et de jugement sain." - "
l'auteur est sérieux et érudit. Dominicain, il semble appartenir à la
catégorie de ces prêtres qui ont cherché à se placer à la jonction des
mondes catholique et maçonnique." Une
étude solide qui donne à réfléchir sur certains courants pseudo-maçonniques. Au sommaire de cet ouvrage : Le complot - typologie de l’antimaçonnisme
- l’ antimaçonnisme politique et la Maçonnerie contre le trône
- le complot des illuminés - Augustin Barruel -
John Robinson - Joseph de Maistre - la maçonnerie
révolutionnaire - l’affaire Morgan - les jésuites
rouges - les affairistes - les communistes
- les fascistes - Vichy - antimaçonnisme
religieux - , contre l’autel - les condamnations
romaines - Satan grand Maitre - Catholiques et
francs-maçons - antimaçonnisme protestant - la
maçonnerie jésuitique - les Mormons
- le Grand Orient vu de l’Orient - la maçonnerie
anti-orthodoxe - la maçonnerie sioniste - la trahison
d’Anderson - la maçonnerie chrétienne des anciens devoirs
- les constitutions d’Anderson - les
« Ancients et les Modernes » - le temple
profané - au-dessus de tous les cultes et de toutes les
religions - de la tolérance à l’exclusivisme -
René Guénon et la régularité initiatique - Julius
Evola - initiation et contre-initiation - d’une
tradition à une autre - le judéo-maçonnisme - la
franc-maçonnerie : bouc émissaire ? - |
antimaçonnisme-
FILM– au seuil de la loge – les secrets de
la franc-maçonnerie |
J.P. r……. |
Production
PRISME ÉDITION |
2004 |
DVD
de 1h 20 couleur sur une initiation maçonnique au REAA tourné dans la région de
Lyon. Un film qui sent l’antimaçonnisme, la vengeance et la rancœur d’un
ex-initié. Une contre-initiation certaine.
|
ANTIMAÇONNISME
-film – forces occultes |
J.M. rivière |
Production Nova Films |
1943 |
||
Ce
film montre certaines facettes d’ordinaire obscurs de la franc maçonnerie dut
à son statut de société secrète. Les réalisateurs seront à la fin de la
guerre et du régime de vichy condamnés par la justice, mais Marquès-Rivière
arrive à fuir la vengeance des alliés. Il sera condamné à mort par contumace.
Sur cette trame, deux anciens maçons,
Paul Riche, metteur en scène, et Jean Marquès-Rivière, scénariste, ont
réalisé le seul film entièrement antimaçonnique de l’histoire. Commandité par
Vichy, il connut un grand succès face au Tout-Paris, le 9 mars 1943. Des
acteurs connus (Maurice Rémy, Boverio, Marcel Vibert) étaient à l’affiche, ainsi
qu’une débutante prometteuse, Gisèle Party. La presse collaborationniste lui
assura un retentissement national. Le film se veut réaliste. Il s’agissait de
faire vrai en rendant le faux vraisemblable. Des scènes tournées au
Palais-Bourbon (fermé) et prétendument au Grand Orient de France (interdit)
lui donnent l’air de vérité que ses promoteurs recherchaient. Au peuple humilié par la défaite, on
désignait les vrais responsables de l’abaissement de la France. Il fallait
les punir. Les physionomies caricaturales et antisémites, les lumières, une
séance d’initiation, des parlementaires ridiculisés, font de cet ouvrage
l’instrument que les pétainistes souhaitaient pour raviver la thèse du
complot judéo-maçonnique, vieux cheval de bataille de l’extrême droite et des
conservateurs religieux. Et liquider définitivement la République. Regarder le film et le faire voir est
une nécessité pour tout humaniste, même au prix du malaise et de
l’indignation qu’il suscite encore. Avant le film, Jean-Louis Coy démonte les
ressorts de la machination et, dans le bonus, Jean-Robert Ragache évoque avec
lui cette période où le mensonge valait vérité. Le climat est donc édifiant.
Ce film fut cependant peu diffusé et n’eut de succès qu’auprès des convaincus
de la « race des seigneurs » |
ANTIMAÇONNISME EN FRANCE A LA
BELLE ḖPOQUE |
Michel Jarrige |
Edition Arché |
2001 |
Dans les années 1880,
Troisième République et franc-maçonnerie commencent à se confondre aux yeux
de l’anti maçon, qui vont alors essayer de s'organiser afin d'enrayer ce
processus. Cette anti maçonnerie naissante institutionnalise et structure
l'antimaçonnisme, conception qui s'oppose à l'idée même de franc-maçonnerie.
Avec la recrudescence du conflit entre l'État et l'Église catholique, qui
fait suite à l'affaire Dreyfus, les groupements antimaçonniques connaissent
leur âge d'or entre 1899 et 1914. Ces quinze années d'affrontements autour de
la question laïque ont changé le visage de la France et accentué la coupure
de la nation en deux camps irréductiblement opposés. Liées à des degrés
divers au catholicisme et aux courants politiques conservateurs ou
antirévolutionnaires, les organisations antimaçonniques ont pris toute leur
part au combat pour la défense des valeurs religieuses et patriotiques selon
l'idée que s'en faisaient leurs chefs. Le dépouillement exhaustif
des revues antimaçonniques (notamment La Franc-Maçonnerie démasquée, La
France chrétienne, La Bastille, La Revue antimaçonnique, la Revue
internationale des sociétés secrètes) et la consultation d'archives à la
Bibliothèque nationale de France, au Centre historique des Archives
nationales et aux Archives historiques de l’archevêché de Paris ont permis de
mettre en lumière la grande vitalité et les rivalités des groupements
impliqués. Ce faisant, Michel Jarrige a écrit la première histoire complète
de l'anti maçonnerie en France à la Belle Époque. Cette étude constitue donc
une contribution très appréciable à l'histoire des idées et des mouvements
politiques pour la période concernée. Deux approches ont permis de retrouver
les racines et les clefs du mouvement antimaçonnique : d'une part, l'exposé
du fonctionnement et des activités des organisations antimaçonniques ;
d'autre part, l'analyse des mentalités et des doctrines qui sous-tendaient
l'action de ces formations. In fine, il est montré comment se fit le lien
entre des formes de pensée antimaçonniques, antirévolutionnaires et
antisémites selon le modèle du XIXe siècle et l'anti judéo-maçonnisme propre
au XXe siècle. L’un des premiers livres à
condamner la franc-maçonnerie est celui d’un jésuite conservateur,
antidémocrate et rejetant les idées des Lumières, Augustin de Barruel
(1741-1820). En effet, le prêtre dénonce dans Mémoires pour servir
l’histoire du jacobinisme, un ouvrage en 5 tomes paru à Hambourg entre
1797 et 1799, le rôle supposé des francs-maçons dans le déclenchement de la
Révolution française. Toutefois, « il est précédé en cela par la brochure du
comte Ferrand, publié à Turin en 1790, Les Conspirateurs démasqués. ».
Cependant, Ferrand voit surtout dans ce complot l’action d’un protestant,
Necker (1732-1804). Barruel va plus loin : il estime que le complot est à la
fois antichrétien, antimonarchique et cherchant à détruire la société
d’Ancien régime. Les acteurs changent aussi : il ne s’agit plus d’un complot
protestant, mais maçonnique. Cette idée se cristallisera dans les milieux
catholiques intégristes. Pour s’en convaincre, il suffit de garder à l’esprit
la prégnance du « complot judéo-maçonnique » dans ces milieux, comme le
montrent les catalogues des Éditions Barruel, des Éditions Saint Rémi, les
Éditions de Chiré et, sur Internet, la Bibliothèque Saint-Libère. Récemment
encore, le Vatican voyait dans la franc-maçonnerie une secte… Cette idée de complot vient
notamment de l’usage de l’expression « Supérieurs Inconnus », forgé initialement
par des francs-maçons. En effet, en 1751, le baron Charles-Gotthelf von Hund
(1722-1776) fonde une nouvelle forme de maçonnerie : la Stricte Observance ou
plus exactement l’Ordre supérieur des chevaliers du Temple sacré de
Jérusalem. L’idée était que la franc-maçonnerie serait une perpétuation des
Templiers dirigée par des « Supérieurs Inconnus » dont Hund était, selon ses
dires, le seul mandataire, s’étant lui-même fait initier par un mystérieux
chevalier au « plumet rouge », en 1747. Cette légende va connaître un succès
considérable au cours des XIXe et XXe siècles.
Récupérés par les anti-maçons, les Supérieurs Inconnus vont devenir les vrais
maîtres occultes de la franc-maçonnerie. Ils seront assimilés aux satanistes,
aux Juifs, aux maîtres de l’Himalaya de la Société théosophique, etc.,
devenant le symbole de la sphère dirigeante du complot mondial, selon la
vulgate conspirationniste. Cette idée de complot maçonnique
se retrouve également chez un auteur écossais, John Robison (1739-1805) qui
publie, également en 1797, un ouvrage développant la même thèse, intitulé Preuve
d’une conspiration contre toutes les religions et les gouvernements d’Europe
fomentées les assemblées secrètes des francs-maçons et des illuminés [. Pour ce
dernier, les Illuminés de Bavière auraient infiltré les loges françaises et auraient
provoqué la révolution française dans le but de mettre en place un
gouvernement mondial. À compter de ce moment, la franc-maçonnerie est
assimilée à une société secrète, bien que ses rituels aient été divulgués dès
1730 par Pritchard, dans son Masonry Dissected. Malgré cette
divulgation ancienne, la question du secret est restée capitale dans les
milieux d’extrême droite, qui voient dans la franc-maçonnerie une société
secrète. Ces thèses se diffusèrent en
Occident au XIXe siècle, donnant naissance à un
antimaçonnisme à la fois virulent et banalisé auprès d’opinion publique.
Ainsi, dès 1831, il existe un parti antimaçonnique aux États-Unis, dont le
président américain John Quincy Adams fut membre. Cet antimaçonnisme fut
encouragé dans les milieux catholiques par différentes bulles et encycliques
papales, hostiles à son relativisme religieux. En 1917, tout catholique
risquait l’excommunication en devenant franc-maçon, bien qu’initialement, il
fût obligatoire d’être chrétien pour l’être. Mais surtout le XIXe siècle
voit la naissance d’une expression qui jouira d’une grande postérité dans les
extrêmes droites occidentales : le complot judéo-maçonnique. Ainsi,
différents partis et ligues antimaçonniques apparaissent entre 1830 et 1880
en Europe et aux États-Unis. En France cet antimaçonnisme fut développé entre
la fin du XIXe siècle et la Seconde guerre mondiale par une
foule de publication et de publicistes dont il serait fastidieux de faire
l’inventaire. L’une des plus importantes fut la Revue Internationale des
Sociétés Secrètes (RISS) de monseigneur Jouin. À compter de ce moment, l’idée
d’un complot mondial d’une société secrète cherchant à renverser les
gouvernements va se diffuser dans différents milieux et dans différents pays.
Jusqu’à récemment, cette thèse était surtout mise en avant par des auteurs ou
des groupes que l’on peut classer à l’extrême droite, principalement dans la
mouvance catholique traditionaliste et contre-révolutionnaire. Encore
aujourd’hui, des militants notoires de l’extrême droite, considèrent que la
Révolution française est à chercher dans l’action de la franc-maçonnerie.
C’est par exemple le cas de l’antisémite et ancien collaborateur Henry Coston
qui diffusa cette idée des années 1930 à sa mort en 2001. C’est le cas également
de Philippe Ploncard d’Assac. Nous pourrions multiplier les exemples… Henry Coston et Jacques Ploncard
(dit d’Assac), le père de Philippe Ploncard d’Assac, étaient des militants
d’extrême droite dont l’amitié était soudée amis par un antisémitisme et un
antimaçonnisme virulents. Conspirationnistes, ils participèrent durant la
guerre au dépouillement des archives du Grand Orient de France et à la
recherche d’une supposée subversion maçonnique. Ils étaient en outres des
membres influents de la Commission d’études judéo-maçonniques (CEJM), qui
siégeait dans les locaux du Grand Orient de France. Le financement de leurs
activités provenait des occupants nazis, qu’ils fréquentaient dès 1934, mais
également de l’État français. Leurs thèses furent reprises après-guerre par
différents groupes extrémistes, allant des néonazis aux catholiques
traditionalistes. Dans les années 1930, l’idée fut
endossée par Julius Evola dont nous déjà parlé dans Critica Masonica.
Il voyait dans celle-ci une création moderne ex nihilo et non pas
une persistance d’une tradition immémoriale et s’opposait par conséquent à
René Guénon, qui considérait la franc-maçonnerie spéculative comme héritière,
certes dégénérée, de la franc-maçonnerie médiévale. Il intégra dans sa pensée
antimoderne des éléments conspirationnistes issus des thèses antisémites et
contre-révolutionnaires d’auteurs comme Emmanuel Malynski et Léon de Poncins,
en particulier au livre La Grande conspiration d’Emmanuel
Malynski, dont Léon de Poncins cosigna une version abrégée sous le titre La
Guerre occulte. Juifs et Francs-Maçons à la conquête du monde, qu’Evola
traduisit et préfaça. Dans ses articles, il se penchait sur la notion de «
guerre occulte », c’est-à-dire la guerre menée par les sociétés secrètes,
notamment la franc-maçonnerie, et par les Juifs contre la tradition, et
analysait l’action de ces dernières au prisme de la « contre-initiation ». L’antimaçonnisme est réapparu
quasiment à la fin du conflit, reprenant ses vieilles antiennes. Toutefois,
il a également muté, en intégrant au vieil anti-judéo-maçonnisme
d’avant-guerre des considérations antisionistes se nourrissant d’un
anti-maçonnisme musulman, que nous trouvons par exemple chez Paul-Éric
Blanrue, un publiciste négationniste contemporain. Outre celui-ci, l’un des
principaux représentants de ce « nouvel » antimaçonnisme en France est Alain
Soral. Celui-ci en fait régulièrement la promotion dans ses vidéos. Toutefois
son antimaçonnisme se nourrit également de textes « classiques » parus au
début du XXe siècle. Ainsi, il a réédité en 2012 la brochure
du publiciste Maurice Talmeyr, La Franc-maçonnerie et la Révolution
française, paru initialement en 1904. Il s’inspire également des ouvrages
d’Henri Coston, et de son héritier intellectuel Emmanuel Ratier, récemment
décédé, qui participait à des débats à Égalité & Réconciliation,
l’association de Soral. Emmanuel Ratier est une figure intéressante de
l’extrême droite : diplômé de Science Po, journaliste, éditeur, ancien membre
du GRECE, militant néopaïen, pourfendeur des « lobbies » (juifs et
francs-maçons), il est régulièrement accusé d’avoir été franc-maçon.
Quoiqu’il en soit, sa feuille confidentielle Faits et Documents est très bien
informé, dévoilant les noms d’hommes politiques appartenant ou soupçonnés
d’appartenir à une loge. Il reprend la tradition d’un Henri Coston, mais sans
son antisémitisme délirant. |
anti-maçonnisme « les
33 documents maçonniques » |
A.
DOUZET & B. PROU |
EDITION
DU DRAGON |
1998 |
||
Afin
de préserver son intégralité, la série de 33 fascicules « Documents
Maçonniques » est scrupuleusement reproduite dans sa présentation originelle.
En agissant de la sorte, nous avons voulu conserver l’authenticité des
documents en les replaçant dans leur contexte historique. Le contenu de ces
documents, nous le savons, a suscité bien des convoitises mais aussi des
polémiques. Les serviteurs du gouvernement de Vichy, en pillant les loges et
en divulguant des informations tronquées sur les activités maçonniques, se
sont livrés, avec une incroyable habilité, à une campagne de désinformation
visant à discréditer et à détruire la Franc-maçonnerie. Ils n’y parviendront
jamais. |
anthologie
de la poÉsie maçonnique & symbolique |
par J.L. maxence & e. viel |
EDITION DERVY |
2007 |
||
Acte
créateur s’il en est, qui donne déjà une première interprétation du verset
fameux de l’Évangile de Jean : « Au
commencement était le Verbe et… » ; car, pour le moins, c’est en
nommant les choses qu’on les crée ! Et la langue est d’abord poétique. Ce
long cheminement est, en soi, déjà, un « acte poétique », où, sous la voûte
azurée du Cosmos, entre l’équerre et le compas, prenant conscience de sa
finitude, l’homme est amené, par un travail de réflexion et de
conscientisation, une « conversion du regard », à élaborer de
nouvelles valeurs, à décider de donner un nouveau sens à sa vie, à œuvrer
(Gloire au Travail) pour tenter de faire de celle-ci un « chef-d’œuvre ». Ne soyez donc pas étonnés du fait que, parfois, cette seule œuvre qu’est la vie d’un homme, ainsi conçue et vécue lucidement, laisse des traces écrites… |
ARCHE ROYALE |
DIVERS
AUTEURS |
ARCADIA |
2003 |
Très
important dossier sur la Sainte Arche
Royale de Jérusalem. G.
Gerd nous
raconte les diverses péripéties de cette Arche avec sa naissance, son
implantation en Amérique en 1753 dans la loge ou l’année précédente (1752)
Georges Washington venait d’être initié. Apres ce côté historique, il nous
raconte l’histoire biblique de la captivité des Hébreux à Babylone, la
destruction du Temple de Jérusalem et sa reconstruction. Edmond
Mazet
nous emmène aux sources bibliques du rite de l’Arche Royale avec les livres d’Esdras, de Néhémie
et le livre des Chroniques. J.P.
Rollet
nous entraîne dans notre intériorité, et nous demande de méditer tous les
symboles de ce rite, tant sur le plan biblique que sur le plan personnel, en
empruntant ce chemin comme un développement de Soi, afin d’aller au
centre de notre intériorité et d’y retrouver la Déité pour certains, Maître
secret pour d’autres. Pierre
Noël
nous raconte l’histoire du culte de Baal au XXe siècle et confirme les
explications de Sam Eched sur Yah
(Dieu), Bul (Dieu Maître, ou Baal), On (Dieu Soleil). Est développé le côté
historique de l’Arche Royale et ses diverses explications en Irlande et
en Angleterre, également est expliqué les différents termes employés. Harry
Caar
donne sa version anglaise sur les péripéties du rite, les approches du récit
biblique, les origines des cérémonies de l’Arche, les temples d’Ezechiel et
d’Hérode. Des explications pointues sont données sur les mots : Darius
1e, Cyrus, et Zorobabel. Des réponses sont apportées sur les
différents noms de Dieu après les diverses attaques en Angleterre par
l’Eglise anglicane au sujet du mot sacré de l’Arche, mot sacré qui condense
le cœur même de ce suprême degré. Philippe
Laspougeas
explique l’intérêt qu’a témoigné René Guénon pour l’Arche Royale et
ses explications des mots sacrés et divin. Pour René Guénon, rassemblé ce qui
est épars, revient à rechercher la Parole perdue. David F.
MacKee
explique la Franc-maçonnerie irlandaise et le conseil des chevaliers maçons. Georges
Draffen nous parle des Hauts grades et de l’Arche Royale en Ecosse. Claude
Guérillot explique
dans l’églantier anglais les diverses formes du Très Saint Royal Arch. Roger
Dachez
nous offre une superbe étude sur les différents : Arch, Arc, Ark, Arche. René
Désaguliers nous
soumet son étude sur quatre rituels français anciens de l’Arc Royal. Enfin
nous lisons une remarquable conférence de J.M Hammil (bibliothécaire
de la grande loge d’Angleterre) datant de 1982 sur les Manuscrits du Royal
Arch. La
maçonnerie de la Sainte Arche Royale de Jérusalem, clef de voûte et temple de
Zorobabel : C’est,
en reprenant la terminologie de la maçonnerie (craft) opérative,
« passer de l’équerre au compas. » (« From square to
arch »), passage de l’initiation Royale (le roi Salomon et les petits
mystères) à l’initiation sacerdotale (Melkitsédeq et les grands mystères),
véritable passage de la terre au ciel, telle l’exaltation au sublime degré de
la Sainte Arche Royale de Jérusalem. Dans la royauté sacrée, que nous allons
étudier, le roi à un caractère sacerdotal, qui en fait un roi-prêtre, qu’il
soit du type de la royauté divine (Egypte, Chine) ou de celui de la royauté
par grâce divine. A titre d’exemple, cela se traduit chez le Pape par le port
d’un vêtement composé d’une robe blanche et d’une cappa rouge.
« Ce sont les rapports exacts entre pouvoir sacerdotal et pouvoir royal
qui conditionnent la nature et l’état d’une société » C’est la doctrine
du Moyen-Age dite des deux glaives, désignant les deux pouvoirs, le
glaive spirituel et le glaive temporel, extraite de l’Evangile de Luc (Luc
22-36-38), texte sur lequel saint Bernard a vu le fondement de l’attribution
des deux pouvoirs au prince des apôtres, Pierre. En
approfondissant cet enseignement, le Moyen-Age a précisé la nature des deux
glaives, en distinguant les notions d’auctoritas et de potestas.
L’auctoritas désigne le glaive spirituel, l’autorité spirituelle, la potestas,
le glaive du pouvoir temporel. Le domaine de l’autorité spirituelle est celui
de la puissance intellectuelle, de la sagesse intégrale et de la vérité
divine. Le domaine du pouvoir temporel est celui de la force, de
l’administration, de la justice et de la guerre, alors que le rôle de
l’autorité spirituelle est de conserver et de transmettre la doctrine
traditionnelle supra-humaine (transcendante) dans laquelle la société trouve
son fondement. C’est le domaine du sacré, celui du sacerdoce, dont la
fonction de la science sacrée, ensuite des rites, lesquels dépendent de la
science sacrée Le sacerdoce ne comprend pas seulement les desservants et officiants
du culte, mais d’abord et aussi, tous ceux qui ont pour rôle de connaître la
doctrine orthodoxe, de la maintenir et d’en approfondir la connaissance. Au Moyen-Age, c’était la mission des clercs,
par opposition aux laïcs, ou encore l’Eglise enseignante par rapport à
l’Eglise enseignée. Le domaine de l’autorité spirituelle est celui de la
connaissance qu’elle doit transmettre à chacun selon un ordre hiérarchique
(dixit Denys l’Aréopagite). Toute connaissance traditionnelle authentique,
quelle qu’elle soit, a sa source dans l’enseignement du sacerdoce. Ce qui est
personnellement réservé à celui-ci, c’est la science des principes et la
métaphysique (et subsidiairement la théologie), dont les sciences dérivent,
ainsi que les applications. A son tour, saint Thomas d’Aquin développera
aussi, au Moyen-Age, la même doctrine selon laquelle toutes les fonctions
humaines sont subordonnées à la contemplation comme à une fin supérieure. Le
gouvernement de la vie civile ayant pour vraie raison d’être d’avoir à assurer
la paix à cette contemplation (saint Thomas d’Aquin, « Du
gouvernement »). Il y a ainsi clairement exposé le principe de la
supériorité de la contemplation sur l’action. D’où il s’induit que la morale
et les arts, au sens médiéval, c’est-à-dire les techniques traditionnelles
propres aux différents métiers, dérivent de la pure science sacrée et ont
pour but essentiel d’aider l’homme à y participer, dans la mesure des
possibilités de chacun, et ainsi à accomplir sa destinée. Ce que le Christ a
résumé ainsi : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice
et le reste vous sera donné de surcroît. » (Luc 12, 31). « Les formes supérieures contiennent
éminemment les formes intérieures » (Aristote) : Autorité spirituelle
et pouvoir temporel sont déterminés par leurs domaines respectifs, la
contemplation ou la connaissance d’une part et l’action d’autre part. Sans
jamais oublier que la contemplation doit précéder l’action car c’est la
contemplation qui donne à l’action sa loi, d’où il résulte que l’autorité
spirituelle est supérieure au pouvoir temporel. De même, la métaphysique est
supérieure à la physique, comme le principe est supérieur à ce qui en dérive
C’est ainsi qu’une société traditionnelle vit en harmonie, chacun faisant ce
pour quoi il est qualifié. Hors de ce principe, la vie sociale ne peut être
que confusion. Ainsi, le pouvoir temporel a besoin d’une consécration de
l’autorité spirituelle, consécration qui fait sa légitimité, et que vise
l’initiation royale (le roi Salomon). En franc-maçonnerie, le modèle du roi,
plus particulièrement pour le Vénérable Maître installé, est le roi Salomon,
dont le trône constitue le signe du pouvoir temporel, telle la chaire du
Vénérable Maître (et non la chaise !). Le premier livre des Chroniques (29.23)
désigne le trône du roi d’Israël comme étant « le trône de Yahweh »
et « le trône de la royauté de Yahweh » (I Chronique 28,5). Le roi
gouverne son peuple en conformité avec la loi universelle, celle avec
laquelle Dieu régit l’univers. Quant à la spiritualité chevaleresque, elle
découle de la fonction royale comme étant le magis (magistère), le
service dans l’armée du roi éternel, là où l’action est détachée de ses
fruits, ce qui est le coeur de l’initiation active. Le pouvoir sacerdotal, la prêtrise : Qu’était-ce que le
prêtre en Israël ? Jusqu’à une certaine époque, après la sortie
d’Egypte, les fonctions sacerdotales furent confiées aux premiers nés de
chaque famille. D’après certains docteurs, il en fut ainsi jusqu’à l’érection
du tabernacle. Dans la famille de Jacob, c’est à Ruben et à ses descendants
qu’aurait dû échoir cette dignité, si le péché ne l’en avait rendu indigne.
La tribu de Lévi prit alors sa place, et chaque premier né, la part consacrée
à Dieu. Dans cette structure, le prêtre est l’envoyé, le représentant du
peuple auprès de Dieu, plutôt que le représentant de Dieu auprès du peuple.
Dans la société israélite, comme dans toute société, les fonctions et les
pouvoirs, d’abord concentrés, tendent à se répartir ensuite en organes
distincts. Tel fut le cas après que Moïse, le grand législateur, eut été à la
fois le chef spirituel et temporel des Hébreux, tant que le sacerdoce ne fut
pas encore constitué. Les attributions du sacerdoce israélite
consistaient dans le service intérieur du temple et la célébration du culte
public. L’instruction qui est confiée aux prêtres concerne le culte, les
rites religieux, la distinction entre le pur et l’impur, le saint et le
profane, les lois alimentaires et cérémonielles. Ils avaient la garde du
dépôt de la Thora. La seule partie de la loi où le prêtre avait une autorité
légale reconnue était la législation lévitique représentée dans le
Pentateuque par un livre spécial désigné, depuis la plus haute Antiquité,
sous le nom de Thora cohanim ou loi sacerdotale (Lévitique). Le sacerdoce : En Mésopotamie et en
Egypte, la fonction sacerdotale est assurée par le roi, assisté par un clergé
hiérarchisé. Les patriarches bibliques, Abraham, Isaac et Jacob, exercent un
sacerdoce familial en construisant des autels et en offrant des sacrifices
(Genèse 22, 32-54). Puis apparaissent des prêtres étrangers tels que
Melkitsédeq (Genèse 14, 18), prêtre, roi de Jérusalem, et les prêtres de
pharaon (Genèse 41, 45, et 47, 22). A partir de Moïse, lévite lui-même, la
tribu de Lévi semble avoir des fonctions cultuelles. Elle est élue et
consacrée par Dieu lui-même pour son service (Exode 32, 25-29). A côté du
sacerdoce lévitique, le sacerdoce familial continue de s’exercer (Juges 6,
18-29-13, 19-17, 5-1 Samuel 7, 1). Sous la monarchie, le roi exerce plusieurs
fonctions sacerdotales : il offre des sacrifices, bénit le peuple (I
Rois 8, 14). Il ne reçoit le titre de prêtre que dans l’antique psaume 110, 4
qui le compare à Melkitsédeq. En réalité, il est plutôt le chef du sacerdoce
qu’un membre de la caste sacerdotale. La référence de Josias, en 621, supprime les
sanctuaires locaux et consacre le monopole lévitique et la suprématie du
sacerdoce de Jérusalem. La ruine simultanée du temple et de la monarchie
(587), puis la disparition progressive du prophétisme, à partir du Ve siècle,
accentue encore son autorité. Une hiérarchie sacerdotale rigoureuse
s’instaure. Au sommet, est le grand prêtre, fils de Sadoq, qui est le
successeur d’Aaron, le prêtre type et modèle. Il reçoit l’onction (Lévitique
8, 12). Au-dessous de lui sont les Chroniques 25, 26). Les fonctions sacerdotales : Le sacerdoce exerce
deux ministères fondamentaux : le service du
culte et le service de
la parole. Son acte essentiel est le sacrifice, où il apparaît comme
médiateur entre le peuple et Dieu. Le sacerdoce est aussi chargé des rites de
consécration (onction royale, I Rois 1, 39) et de purification. Jusqu’à
David, le prêtre exerce aussi la divination en maniant l’éphod (I
Samuel 30-78), l’urim et le tummim (Samuel 14, 36-42 et
Deutéronome 33, 8). En dehors de la voie des prophètes, il y a aussi la forme
traditionnelle de la parole, dont le prêtre est le médiateur sous la forme de
I ’histoire sainte, de la loi de Moïse, et du Code de l’alliance. Il porte au
peuple, la parole de DIEU au nom de la Tradition, et non de son propre chef.
Il porte à Dieu la prière du peuple dans la liturgie et il répond à cette
prière par la bénédiction divine-. « Avec l’épitre aux Hébreux, Jésus est à
la fois le grand prêtre de la nouvelle Alliance, le messie-roi et le verbe de
Dieu. L’Ancien Testament avait distingué les médiations du roi et du prêtre
(le temporel et le spirituel), du prêtre et du prophète (l’institution et
l’événement) : distinctions nécessaires à l’intelligence des valeurs
propres de la Révélation. Parce que sa transcendance le situe au-dessus des
équivoques de l’histoire, Jésus réunit en sa personne ces médiations
diverses : fils de Dieu, il est la parole éternelle qui achève et dépasse
le message des prophètes ; fils de l’homme, il assume toute l’humanité,
il en est le roi avec une autorité et un amour inconnus jusqu’à Lui,
médiateur unique entre Dieu et son peuple, il est le prêtre parfait par qui
les hommes sont sanctifiés. » (« Vocabulaire de théologie
biblique », Le Cerf, Paris, 1988, colonne 1162, article intitulé Sacerdoce).
La première épitre de Pierre et l’Apocalypse attribuent au peuple chrétien le
sacerdoce royal d’Israël (I Pierre 2, 5-9 et Apocalypse 1, 6/ 5-10 et
20, 6). Ce sacerdoce du peuple de Dieu ne peut être exercé concrètement que
par des ministres appelés de Dieu, qui assurent un service de médiation. Le pouvoir prophétique, le prophète (le
maître spirituel) : Ses origines dans la Bible : Le titre de prophète
est donné à Abraham, mais c’est par un transfert tardif (Genèse 20, 7). Quant
à Moïse, il est une des sources de la prophétie en Israël (Exode 7, 1-Nombres
11, 17-23), donc plus qu’un prophète (Nombres 12, 6-8). Seul le Deutéronome
lui donne ce nom (Deutéronome 18, 15), en précisant que personne après lui ne
l’a égalé. A la fin de la période des juges, le prophétisme prend des aspects
variés sous les termes de nabi (appelé), (IS. 9, 9), visionnaire
(Amos 7, 12), homme de Dieu (Isaïe 9, 78) attribué à Elie et à Elisée
(II Rois 4, 9). Cependant, il a bien existé une véritable tradition
prophétique qui se perpétua grâce aux disciples des prophètes. On est bien
dans le cadre d’une tradition vivante où l’Ecriture joue son rôle (Isaïe 8,
16- Jérémie 36,4) de même que le rapport de prophète à disciple enseignant
(Isaïe 50, 48 et 42, 2). C’est de Dieu que les prophètes tiennent la parole.
Le charisme prophétique est un charisme de Révélation (Amos 3, 7-Jérémie 23,
18-II Rois 6, 12), qui fait connaître à l’homme ce qu’il ne pourrait
découvrir par lui-même. Le prophète dans la communauté : Il joue un rôle, avec
le prêtre, dans le sacre du roi (I Rois 1). Roi, prêtre, prophète sont
pendant longtemps comme les trois pôles de la société d’Israël. Ils éclairent
les rois, tels Nathan, Gad, Elisée, Isaïe, Jérémie. Cependant, le prophétisme
n’est pas une institution comme la royauté ou le sacerdoce. C’est un pur don
de Dieu (Deutéronome 18, 14 ; 19). C’est la vocation qui constitue le
prophète. Tel fut le cas le cas de Moïse, Samuel, Amos, Isaïe, Jérémie,
Ezechiel. Elle conduit toujours à une mission dont l’instrument est la bouche
du prophète qui dira la parole de Dieu (Jérémie 1, 9 et 15, 19. Isaïe 6,
6S ; Ezechiel 3, 1 S). La parole prophétique est d’ordre eschatologique et
non pas immédiat ; c’est nous qu’elle concerne (I Pierre I, 10 S). Le prophète, la tradition, la loi et le
culte : Prophétisme
et législation sont des fonctions distinctes à l’intérieur de la société
traditionnelle. Le prophète dénonce les fautes contre la loi sans attendre
d’être saisi d’un cas particulier, sans référence à un pouvoir acquis auprès
de la société et sans un savoir appris d’autrui. Par son charisme, il atteint
le point secret où chaque homme a à se déterminer en choisissant ou en
repoussant la lumière-. Les prophètes vitupèrent plus violemment les prêtres
et tous les responsables (Isaïe 3, 2 ; Jérémie 5, 45) qui détiennent les
normes (Osée 5, 1 ; Isaïe 10, 1) et les faussent. Contre une telle
situation, la loi est sans armes. Dans la perversion des signes, le seul
recours est le discernement entre deux esprits, celui du mal et celui de
Dieu : c’est la situation où l’on voit s’affronter prophète contre
prophète (Jérémie, 28). (« Vocabulaire de théologie biblique », Les
prophètes s’opposent au peuple d’Israël, qui reste fixé à une image heureuse
du passé dont il désire s’assurer la reconduction indéfinie (Jérémie 21,
2 ; Isaïe 56, 12). Les prophètes ne cherchent pas le retour à un état
antérieur, sans renier le passé (Osée Il, 1 5 et Jérémie 2, 28). Le prophète et le culte : Ils ne confondent pas
le passé avec ses survivances mortes et Jérémie annonce qu’il y aura une
alliance nouvelle (Jérémie 31 ; 31, 34). La loi n’est pas supprimée,
mais change de place. Les prophètes rappellent que les signes ont une valeur
relative, en tant qu’ils n’ont pas toujours été et ne seront pas toujours
tels qu’ils sont (Amos 5, 25 ; Jérémie 7, 22), et ne sont capables, par
eux-mêmes, ni de purifier ni de sauver (He. 10, 1).Le prophète voit d’un seul
regard les vérités éternelles et les faits où ils se manifestent. Ils lui
sont révélés par la grâce de son charisme. Pour lui seul, l’avenir lointain
est décisif. La fin de l’histoire est l’objet essentiel de la prophétie,
l’avenir étant à l’oeuvre dans le présent dont il sera l’aujourd’hui. Saint
Jean-l’Evangéliste, l’un de nos saints patrons en franc-maçonnerie, en est le
modèle avec son Apocalypse, révélation par excellence, de l’événement absolu,
centre et fin de l’histoire humaine. Le prophète aujourd’hui : « Puisse tout le
peuple être prophète ! », souhaitait déjà Moïse (Nombres 11, 29).
Et Joël voyait ce souhait se réaliser aux derniers temps (Joël
3,1 ; 4). Le prophète n’a pas pour seule fonction de prédire
l’avenir : il édifie, exhorte, console (1 Corinthiens14, 3), fonctions
qui touchent de près à la prédication. Il ne saurait ramener à soi la
communauté (1 Corinthiens 12, 4 ; Il). Quant au prophétisme authentique,
il reste reconnaissable grâce aux règles du discernement des esprits. Dans
l’Ancien Testament, le voyant est un précurseur du prophète et est comme la
source légitime d’une révélation donnée par Dieu (ls. 28, 6). Le prophète
isolé intervient sans qu’on le lui demande, à la différence du voyant, dans
la vie de l’individu ou dans celle du peuple. On considère généralement Moïse
comme le fondateur et le prototype du prophétisme israélite (Dt. 18, 18). On
attribue aussi le titre de prophète à Abraham (psaume 105, 15) et à Miryam
(Exode 15, 20) et à Debora (Juges 4, 4). Les prophètes classiques de I
’Ecriture, appelés directement par Yahweh apparaissent dès le milieu du VIIIe
siècle (Amos, Osée, Isaïe, Michée). Leur tâche consiste en la prédication de
la parole. Après l’exil, le judaïsme a vu tarir la prophétie, remplacée par
les sages et les docteurs de la loi. Le prophétisme dans l’Ancien
Testament : La
naissance de Jésus est entourée de paroles prophétiques (Luc 1, 41 et 2, 25).
Tous les chrétiens sont, par principe, favorisés du don prophétique (Actes 2,
17 et 1 Co. 14, 1 ; 39), mais seuls des individus isolés l’exercent
comme un charisme particulier, parce qu’ils sont mandatés de façon spéciale.
Ils sont placés à côté des apôtres (I Co. 12, 29 ; Eph. 3, 5 ; Luc
Il, 49). Unis à eux, ils constituent le fondement de I ’Eglise (Eph. 2, 20).
« Par prophétie, il ne s’agit pas d’entendre prédiction, mais bien
plutôt prédication, proclamation des intentions de Dieu à l’égard de son
peuple, et au-delà du peuple : du monde ! » (Jacques-Noël
Pérès, « Les Trois Pouvoirs », La prophétie n’est ni vague, ni
abstraite : elle implique un temps et un lieu déterminés. Elle est le rappel au peuple de l’Alliance,
vivant l’Alliance, de cette Alliance. Elle est anticipation du royaume de
Dieu et des temps qui viennent : l’eschatologie. Le prophétisme est dans
l ’Eglise. Il est dans notre époque. Il doit se traduire par :
l’enseignement doctrinal et l’homélie ; la proposition claire de remèdes
et de solutions aux crises actuelles des hommes et de la société ; la
vision claire et précise de l’avenir proche et dernier. « L’idée
d’inspiration est proche de celle de prophétie, qui comprend elle-même dans
sa vaste extension tout le déploiement des figures. Or, celles-ci ne peuvent
être pleinement comprises, souvent même elles ne peuvent être décelées qu’une
fois venue la vérité qu’elles annoncent. » Les trois pouvoirs à la Sainte Arche Royale
de Jérusalem : En franc-maçonnerie de tradition, dans la direction des
chapitres de la Sainte Arche Royale de Jérusalem, trois pouvoirs sont
représentés par le premier principal, qui représente Zorobabel et le pouvoir
royal, le deuxième principal qui représente Aggée et le pouvoir prophétique
et le troisième principal qui représente Josué et le pouvoir sacerdotal. Les
attributs de leurs sceptres et la couleur de leur robe dénotent les dignités
royale, prophétique et sacerdotale. Il est à souligner qu’ils sont revêtus
d’une dignité plus qu’ils n’exercent un pouvoir, lequel n’appartient qu’à
Dieu, qui, de sa libre volonté, éclaire par le volume de la loi sacrée ceux
auxquels quelque responsabilité est confiée. En effet, suivant la définition
du Nouveau Larousse universel (Paris, 1949) le pouvoir est une faculté de
faire, avoir la faculté, le moyen, l’autorité, de faire, alors que
la dignité est une fonction ou une charge qu’on exerce parce qu’on en a reçu
délégation (Petit Robert). Aussi les trois pouvoirs, royal, prophétique
et sacerdotal, sont issus de Dieu et c’est Lui qui constitue également ceux
qui seront ses serviteurs de manière très spécifique. Ses serviteurs,
c’est-à-dire ses ministres, car les fonctions royales, prophétique et
sacerdotale sont des ministères. Ces trois ministères ne s’exercent pas de
façon isolée, mais en harmonie (« Nous trois ici réunis, affectueux et
unis », rituel d’ouverture). Qu’est-ce qu’un ministre et en quoi consiste
un ministère dans le vocabulaire biblique ? Les mots ministre et
ministère sont calqués sur le latin de la Vulgate et correspondent au grec
diakonos et Diakonia. Dès l’Ancien Testament, la réalité d’un
ministère religieux accompli dans le peuple de Dieu par les titulaires de
certaines fonctions sacrées est une chose attestée : les rois, les
prophètes, les dépositaires du sacerdoce, sont des serviteurs de Dieu, qui
exercent une médiation entre Lui et son peuple. Le mot diakonia s’applique
tout d’abord à des services matériels nécessaires à la communauté. L’esprit
diversifie ses charismes en vue de l’oeuvre du ministère (Ephésiens 4 ;
12). La fonction de parole est toujours en tête des charismes. Il s’agit
alors d’anciens, qui ont le titre de presbytres (Tite 1, 5), dont le
recrutement est soumis à des règles précises et qui sont établis dans leur
fonction par l’imposition des mains (1 Timothée 5, .17 ; 22 |
ARCHE ROYALE - La Franc-maçonnerie de
la Sainte Arche Royale Pourquoi et Comment |
MICHEL
GORTCHAKOFF |
Collection
Le COMPAS |
1997 |
Cet
ouvrage de M. Gortchakoff propose une réflexion sur le rite maçonnique
mal connu dit de l’Arche Royale. Il entend faire comprendre comment ce menu
traditionnel est le complément parfait du degré de Maître Maçon. Le
lecteur y trouvera des éléments d’étude et de recherche sur l’archétype de la
reconstruction du Temple et de la Parole perdue enfin retrouvée. Dans ce
schéma initiatique, alliant tradition et modernité, Michel Gortchakoff fait
une proposition nouvelle de la maçonnerie de l’Arche Royale, mais aussi
adaptée aux temps présents. Quelques thèmes développés par l’auteur, avec toujours la même
question : Pourquoi et Comment ?
|
ARCHE ROYALE - L’ARCHE ROYALE DES FRANCS-MAÇONS |
BERNARD
JONES |
EDITION
DE LA HUTTE |
2010 |
« The Freemasons’book of the
royal arch » est une publication de toute première importance
dans la littérature maçonnique anglo-saxonne. Somme historique considérable
de Bernard E. Jones –connu pour la rigueur et l’intérêt de ses travaux dans
le cadre de la loge Ars Quatuor Coronati No 2076 de Londres- complétée par
son stupéfiant et non moins célèbre collègue Harry Carr, ce livre reprend et
analyse toutes les sources anciennes de l’Ordre de l’Arche Royale, en le
resituant dans l’ensemble des systèmes de recouvrement de parole
naissant au XVIIIe siècle, puis en traçant ses évolutions interprétatives
particulières, depuis lors jusqu’aux formes actuellement fixées. Unique
en son genre, ce livre décrit et compare les structures rituelles et
graduelles des concepts d’Arche anglais, américains, écossais et irlandais en
puisant profondément dans les ressources symboliques de l’histoire de
l’Ordre. Il s’en dégage un corpus ésotérique solidement enraciné dans les
origines de cet ensemble de grades apparemment mystérieux, mais qui trouve sa
place comme clé de voûte de la franc-maçonnerie universelle et symbolique
pour quiconque travaille un tant soit peu le rituel de son propre chapitre et
sa signification, ce que ce livre aidera grandement. Ce
livre en édition française est un indispensable de la bibliothèque de tous
les maçons de l’Arche Royale qui souhaitent affiner leur culture de l’Arche
et leur compréhension de la franc-maçonnerie de la parole perdue. La
traduction a été faite par Georges Lamoine, la Préface et édition
critique par Jean Solis, le tout avec l’aide d’André Bassou. Est développé : Les tableaux de l’Arche, les ateliers, les juridictions,
l’histoire de l’Arche et ses développement à travers le monde, l’aspect
chrétien des rituels anciens, les passerelles entre l’Arche et la
Franc-maçonnerie, le chevalier Ramsay, John Coustos, la guerre entre les
maçons anciens et modernes, Lord Blayney, la charte de compromis, Thomas
Dunckerley, les diverses patentes, fondation des grands chapitres de l’Arche
Royale, le grand chapitre d’York, explications des termes de compagnon,
séjournants, exaltation, le portier, pure maçonnerie ancienne, le quorum, les
légendes de l’Arche Royale, Philostorgius, la crypte, Calliste, l’Arche,
l’Arche caténaire et triple, la double pierre cubique, le cercle, le point
dans le cercle, le yod, le Tau et le triple Tau, la croix, les divers
triangles, l’hexalpha, le pentalpha, l’étoile à 5 branches, la pierre
d’autel, les lumières, les bannières, les planches à tracer, les décors, la
coiffure, le tablier, le baudrier, les colliers et chaines, les bijoux. |
ARCHE ROYALE - LES CAHIERS DE
L’ARCHE
- par Le
Grand Chapitre de l’Arche Royale |
|
ARCHE
ROYALE PARIS |
1988 |
5 volumes pour expliquer ce degré, complément du Maître
Maçon. Le premier volume nous parle de : Esdras et Néhémie,
les bannières, les trois pouvoirs, le triple Tau, les trois loges, les cinq
corps platoniciens, le tabernacle, le rituel « Domatic » Le deuxième volume étudie le rite domatique de la Sainte Arche Royale de Jérusalem, Zorobabel
prince du peuple, les vêtements du grand prêtre, son pectoral et son
utilisation dans la Bible. Le sanhédrin est expliqué. Le troisième volume commente les manuscrits du Royal Arch
(1780-1830), deux rituels oubliés du rite ancien : le Pass Master et
Royal Arche, René Guénon et l’Arche Royale, les corps platoniciens et
le fondement de la fraternité dans les sociétés initiatiques, les trois
principaux, les personnages des bannières du rite domatique du Royal Arch et
leur signification selon la tradition judéo-chrétienne transcrite par Richard
de Saint Victor. Le quatrième volume explique l’évolution du rite, sa naissance, comment
les loges bleues par la voie hiramique préparent à ce degré. Les références
des années 1720 et 1730, le cinquième ordre, le chevalier de Ramsay,
la grande loge des Anciens, l’évolution du rite en Ecosse, Irlande,
Angleterre et en Amérique. Divers chapitres d’Angleterre, la charte de
fondation en 1766. Le cinquième volume rappelle les règles et ordonnances, la
Grande Loge d’York, et les premiers chapitres d’York, explications des termes
de compagnons, Séjourneurs ou Séjournants, the Janitor, l’exaltation.
L’expression «Pure et ancienne
maçonnerie », les titres et appellations, la légende de la
crypte, le caveau, l’Arche, l’Arche caténiforme et triple, la double
pierre cubique. Les origines bibliques, le sanhédrin, le nom
ineffable, le tétragramme, ouverture et fermeture, les lectures
des Principaux, leur installation, l’office de Principal et son passage dans
la chaire de Zorobabel. |
ARCHE ROYALE. l’Ésotérisme
maçonnique du rite de l’arche royale |
F.X.
mafuta |
Edition
du Cosmogone |
2005 |
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ART ROYAL DANS LA FRANC-MAÇONNERIE
- de la royauté à la construction du temple
- N°
54 - |
Jean
Onofrio |
Edition
Maison de Vie |
2013 |
La
Franc-maçonnerie est-elle un art, et, plus précisément un art royal ?
Cette étrange expression, loin d’être désuète, évoque la plus haute dimension
initiatique de la Franc-maçonnerie originelle qui vise à bâtir le temple de
l’homme en s’inspirant de la royauté en esprit et en pratiquant le rite
adéquat, art royal par excellence. Cet
ouvrage nous invite à découvrir les secrets de l’art royal, sa nature
alchimique et sa fonction primordiale : Transformer la nature en art et
mettre l’harmonie à la place du chaos. S’il
y a tout un pan de la F.M. qui est devenu complètement profane et ne prétend
plus être un art, demeure une F.M. héritière d’une longue tradition de
bâtisseurs, dans laquelle l’art (en grec le mot art se dit tékné et signifie
également œuvre de métier) joue un rôle tout à fait capital. La Maçonnerie
est un art si elle est initiatique. L’auteur
tente d’établir que la F.M. initiatique (en grec le mot initiation s’écrit
télétè la célébration des mystères, également il évoque la mise sur le
chemin) a une fonction de transmission dans le domaine de la création, car
elle s’attache à prolonger l’œuvre du Grand Architecte de l’Univers afin de
manifester la présence du Principe. Au sommaire de cet ouvrage : La
Franc-maçonnerie est-elle un art ? Quels
sont les secrets de l’Art royal ? Existe-t-il
un art initiatique communautaire et un temple intérieur ? Quelles
connaissances dispensent la F.M. Microcosme et macrocosme. L’initiation
est-elle un métier ? métier d’initié et métier immuable. L’Art
royal a-t-il une dimension alchimique ? Creuset et transmutation
alchimique Le
rite est-il un art royal ? Perpétuer l’ordre universel Qu’est-ce
que la royauté en esprit ? L’esprit souffle de vie. Intégration au
processus créateur L’ultime
fonction de l’Art royal. Renaissance. La Règle. Ordo ab chao |
AUX SOURCES DU REAA – LE CAHIER DE
LOGE DU VḖNḖRABLE TARADE. MANUSCRIT TḖMOIN DE LA VIE
MAÇONNIQUE DE 1761 A 1776 - |
Claude Gagne et Dominique Jardin |
Edition Dervy |
2017 |
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Nos deux auteurs
allient leurs compétences pour servir à la compréhension du REAA. Ils
confirment, comme le remarque Pierre Mollier dans sa préface à l’ouvrage que
les hauts grades ne sont pas un ajout tardif et que leur élaboration a pu,
pour les plus anciens, servir à la fixation des trois premiers grades. Cela
introduit un tout autre regard sur la cohérence d’un rite. Le manuscrit du
Vénérable Tarade est composé des trois premiers grades puis des rituels de la
maçonnerie « pour les Dames » augmentés d’un quatrième grade
d’Ecossaise, dû au Frère Lachaussée et de huit rituels de hauts grades. A
ceci s’ajoutent les dessins des tableaux de loge et les notes du Vénérable
Tarade, compte-rendu des réunions de loge, permettant d’approcher la mise en
œuvre des rituels dans le quotidien de la loge. Ainsi, au lieu d’un objet
figé, sujet d’étude distante, le rituel peut être approché comme un processus
dynamique. Ce n’est donc pas une froide analyse de manuscrits qui nous est
proposée mais une participation à la vie maçonnique de l’époque, susceptible
de nourrir nos propres pratiques. L’ouvrage nous
rappelle que les rituels sont inventés par des êtres humains, qui cherchent,
tâtonnent, expérimentent, choisissent, dans un contexte donné, avec une
intention plus ou moins claire. Des divisions apparaissent, parfois sociales,
parfois structurelles, des désaccords s’affirment, des alliances et des
réconciliations se font jour dans un temps de protoécossisme. L’influence des
Trinitaires est de plus en plus marquée en avançant dans l’échelle de grades
pour s’imposer dans les derniers grades du REAA. Si on se reporte aux
comptes-rendus du Vénérable Tarade, il apparaît que la vie administrative de
la loge est réduite au minimum, peut-être une leçon salutaire pour notre
époque maçonnique cannibalisée par l’administration. La richesse du
contenu, la précision des commentaires, les questions ainsi posées font de ce
livre, non seulement une contribution majeure à l’histoire du REAA ou de la
Franc-maçonnerie en général mais une invitation à réfléchir à la nature du
travail maçonnique. L’initiation n’obéit pas qu’à l’imitation, elle est aussi
une invention. En rendant compte d’un véritable laboratoire maçonnique en
plein XVIIIème siècle, Claude Gagne et Dominique Jardin nous
appellent aussi à nous réapproprier le procès initiatique et à éviter
l’enfermement par l’une des « machines réplicantes » de Gilles
Deleuze. En effet, la dynamique qui conduit à la fixation, relative et sans
cesse interrogeable, des rituels, ne devrait pas cesser quand les formes sont
arrêtées, elle peut se poursuivre jusqu’à l’essence qui justifie la forme
initiatique. La
« franche-maçonnerie » s'implante en France vers 1725 dans
l'ambiance anglophile et libérale de la Régence. Elle apparaît dans le
sillage de Britanniques exilés pour des raisons politiques ou religieuses.
Accueillie comme une mode par l'aristocratie, elle s'étend rapidement à la
bourgeoisie et s'enracine dans la société d'Ancien Régime. La maçonnerie
française n'est pas une simple importation : elle intègre des formes de
sociabilités anciennes (confréries de pénitents, compagnies d'archers) qui se
fondent dans les nouvelles loges. Une dizaine de loges parisiennes voient
ainsi le jour dans les années 1720. Elles reçoivent des patentes de la Grande
Loge de Londres. Dans la décennie 1730, des loges se créent également en
province. A partir de 1740, la maçonnerie s'étend dans toute la France. Rares
sont les villes qui ne comptent pas de loges. Elles sont un lieu de
convivialité où, dans l'esprit du siècle, les frères célèbrent la vertu et
l'égalité. Des loges féminines d'adoption commencent même à se constituer
dans les milieux aristocratiques. La franc-maçonnerie
française recrute au départ surtout dans la noblesse, puis s'ouvre peu à peu
au monde des négociants, et marchands, fonctionnaires royaux, juristes,
capitaines de navires et officiers militaires. Le gouvernement du cardinal de
Fleury cherchera, vainement, à interdire la franc-maçonnerie, y voyant un
repaire de jansénistes opposants à la monarchie absolue et partisans de la
liberté conscience. Des ordonnances royales vont interdire les réunions
maçonniques et la police interviendra plusieurs fois pour déloger des
francs-maçons des tavernes où ils se réunissent. Mais les francs-maçons
bénéficient d'une tolérance, renforcée par la nomination du duc d'Antin comme
Grand Maître en 1738. Cette même année, la
bulle « in Eminenti » du pape Clément XII, qui reproche aux
francs-maçons leur tolérance à l'égard des autres confessions, interdit aux
catholiques de devenir francs-maçons sous peine d'excommunication. Mais la
bulle n'est pas enregistrée par le Parlement de Paris, ce qui la rend
inapplicable. Elle n'empêche pas non plus le recrutement d'ecclésiastiques,
séculiers ou moines, dans les loges. C'est aussi l'époque ou « les
secrets » des maçons sont révélés au public par des livres ou des
gravures, et celle du discours d'André-Michel de Ramsay, texte fondateur, qui
attribue à la maçonnerie la mission de répandre la philanthropie, une
discrétion inviolable, le goût des beaux-arts et les devoirs de l'humanité.
Ce programme, nullement politique et social, sera longtemps celui de la
maçonnerie française. L'essor de la
pratique maçonnique favorise une mutation des mentalités et promeut un modèle
de démocratie associative. Elle est pénétrée par les lumières et ses
pratiques contribuent à l'émergence d'un esprit philosophique et d'une pensée
rationaliste qui influencent toute la société à la fin de l'Ancien Régime. La
franc-maçonnerie française connaît un développement important, mais parfois
un peu anarchique, qui s'accompagne d'une difficulté à s'organiser. Des
tendances s'affrontent, notamment l'une composée de membres de la noblesse,
l'autre de maîtres parisiens issus de la petite bourgeoisie. De 1728 à 1771, la
première Grande Loge échoue à s'organiser durablement et à faire reconnaître
son autorité. En 1771, à la mort du comte de Clermont, le duc de Chartres –
futur Philippe Egalité – devient Grand Maître. Pour mettre fin au désordre
qui règne, une assemblée générale de toutes les loges de France est
organisée. Elle réunit 400 loges et décide fin 1772 à une large majorité de
se constituer en Grand Orient de France (juin 1773), qui introduit
deux nouveautés majeures : l'élection périodique des vénérables, jusqu'alors
propriétaires à vie de leur patente, et une administration plus structurée Cet ouvrage précède ou suit le livre de
Jean-Luc Leguay « Rituels
perdus »,
(Chapitre 1 R), ainsi ces deux ouvrages sont très complémentaire |
AUX SOURCES DE L’ÉCOSSISME –
LE PREMIER TUILEUR ILLUSTRÉ -
80 TABLEAUX DE LOGE ET BIJOUX MAÇONNIQUES
|
Dominique Jardin
|
Edition Dervy
|
2019
|
||
Nous
avons aussi retrouvé et publions les manuscrits-sources conservés à la
Bibliothèque nationale de France et une version, elle aussi exceptionnelle,
conservée à la bibliothèque de la Grande Loge Unie d'Angleterre (GLUA). Cette publication est remarquable. Dominique
Jardin, agrégé et Docteur en histoire, auteurs de nombreux travaux, met pour
la première fois à notre disposition le plus ancien tuileur maçonnique
manuscrit, ce qu’il désigne comme un proto-tuileur : « Le manuscrit
étudié est sans doute le premier tuileur de l’histoire maçonnique. Ce
proto-tuileur est extrêmement rare puisque très haut en époque pour ce type
de document manuscrit, très complet par le nombre de grades traités et très
illustré puisque chaque grade est accompagné de l’iconographie du tableau et
du bijou correspondants. De plus, contrairement aux manuscrits de la BnF qui
en sont la source, son iconographie est complètement aquarellée. Tous les
mots et mots de passe y figurent également en alphabet maçonnique, ainsi que
les différents signes et attouchements. C’est-à-dire que nous avons affaire
ici au « nucléus fondamental » de la maçonnerie et à un formidable
outil initiatique. » C’est non seulement un tuileur, sans doute
le premier, mais c’est une œuvre d’art qui nous est proposée. Le manuscrit de
la Maison des Maçons, de la Bibliothèque de la GLNF, Précis des huit premiers
grades ornés de discours et d’histoires allégoriques relatifs au respectable
ordre de la franc-maçonnerie, comporte quatre-vingts planches hors texte
en couleur, de qualité, quand la plupart des tuileurs anciens proposent des
illustrations en noir et blanc. Les grades, pour la plupart, feront partie du
futur REAA mais certains correspondent aux grades du système du baron de
Tschoudy. Par ailleurs, les textes permettent de préciser la nature des
planches. Ce document est complété notamment par les planches de la
Bibliothèque André Doré du Grand Collège des Rites Ecossais du Grand Orient
de France. L’ensemble iconographique commenté constitue
une matière de grande valeur pour la réflexion initiatique et l’exploration
des grades. Il permet aussi d’envisager la mise en œuvre de grades inconnus
ou encore considérés comme intermédiaires. Le foisonnement de grades et de
rituels démontre, en ce XVIIIème siècle si surprenant, que le rituel est
vivant, et non figé par quelque décret, construit et reconstruit à partir de
matériaux divers, religieux ou mythiques. Repartir de l’iconographie, plutôt
que de commentaires secondaires permet de reconquérir le sens et d’approcher
peut-être le projet initiatique initial. Le travail considérable de l’auteur,
Dominique Jardin, doit être salué à sa juste valeur. C’est tout simplement
exceptionnel. Au sommaire de cet ouvrage : Chapitre 1 : Un proto-tuileur du XVIIIe siècle Les grades de la F.M. en France vers 1780 - Comment les maçons se sont appropriés la
Bible et que usage en font-ils ?
- Un proto-tuileur, l’ancêtre
des tuileurs - Une iconographie
exceptionnelle, présentation des séries d’images -
Les étapes de l’élaboration du tuileur
- Un texte très simplifié -
Les types d’écritures - Une nécessaire interprétation -
les grades du manuscrit - Un magnifique ensemble de bijoux
maçonniques - Un recueil très complet de tableaux de
loge - Chapitre 2 : commentaire du manuscrit – Les iconographies des trois premiers grades - Maître
- Maître parfait - Petit
Elu -
Elu de l’Inconnu - Elu des quinze -
Chevalier du Lyon - Chevalier de l’Ancre -
L’Illustre - Petit Maître anglais -
Maître Irlandois - Ecossais de Clermont - Le
Sublime Ecossois - Sublime Ecossois d’Angleterre - Le
parfait Maître Anglois - Le Sublime Choix - Ecossois de Saint André - Le
Chevalier d’Orient - Chevalier d’Occident -
Le Chevalier du Soleil - Souverain commandeur du Temple -
Chevalier du Phénix - Elu Suprême
- Maître de la loge -
Royal Arche - Chevalier Architecte -
Sublime philosophe - Souverain Prince de Rose-Croix
- L’Aigle noir - Le
Grand Inspecteur - Grand Inquisiteur - Le
Grand Elu - L’Initié dans les mystères - Le
Vrai maçon - Les Antipodiens - Chapitre 3 : Le Manuscrit de la
GLNF -
Les planches de la bibliothèque André Doré - En annexe les discours historiques et
manuscrits de la GLUA - les mots de passe et grades du manuscrit
GLNF |
ART ROYAL ET RÉGULARITÉ
DANS LA TRADITION DE 1723-1730 |
PATRICK
NÉGRIER |
ÉDITION
IVOIRE-CLAIR |
2009 |
Ce
livre s’adresse aux amateurs intéressés par l’histoire de l’institution et de
la pensée maçonnique mais aussi aux francs-maçons désireux de pratiquer la
maçonnerie conformément à l’une des formes originelles du rite du Mot du
Maçon (1637-1751) et à la religion naturelle (orthopraxies morale) prescrite
par les constitutions d’Anderson et de Désaguliers de 1723. Lues dans une
perspective critique qui en modernise le contenu en dépassant ce que leur
conservatisme social avait de contraire à la raison : l’exclusion active
des serfs et la non remise en question de la pratique du servage, l’antiféminisme,
et l’homophobie. Avec
la publication de ce dernier ouvrage sur Art royal et régularité, l’œuvre
maçonnique de Patrick Négrier se trouve désormais entièrement publiée, et il
devient dès lors possible de comprendre la diversité et l’unité des
contributions apportées par cet auteur à l’histoire de l’institution et
surtout de la pensée maçonnique des origines depuis la création de la
franc-maçonnerie au XIVe siècle jusqu’aux dernières années du XVIIIe siècle. L’auteur développe les points suivants : La reconstitution de l’histoire de la création en 171 de la
Grande Loge de Londres, le Rite et le Mot du Maçon, les modifications des
rituels, l’Ordre des Francs-Maçons trahi de l’Abbé Pérau, le Sceau rompu, le
Maçon démasqué de Wolson, les trois coups distincts (1760), l’évolution
de l’allégorisme du Temple de Salomon, les constitutions de 1723 et leur
postérité, James Anderson, le texte de Désaguliers, les constitutions
retouchées de 1738, Catholicisme romain et homophobie chez La Tierce, Ahiman
Rezon de Laurence Dermott (1756), l’évolution de la pensée religieuse
de la Grande Loge d’Angleterre, les déclarations du G.O de 1877, la religion
naturelle, le contexte religieux de l’époque. |
1 B
B.A-BA de
la FRANC- MAÇONNERIE |
PHILIPPE LESTIENNE |
EDITION
PARDES |
2004 |
Ce
livre sur la Franc- Maçonnerie présente les principales problématiques
de cette voie initiatique moderne, en particulier les aspects
historiques :
Mais
la Franc- Maçonnerie est surtout un phénomène social et culturel dont
l’apparente unité planétaire, masque mal les profondes divergences :
association basée sur la forte convivialité d’une société d’égaux qui se sont
choisis, elle revêt des formes et des options très diverses pour satisfaire
des sensibilités différentes, souvent en conflit les unes avec les autres. On
ne peut donc pas traiter de la Franc- Maçonnerie sans aller à la rencontre
des diverses Maçonneries nationales et des différents rites et systèmes pour
s’interroger : faut-il parler de « la » ou
« des » Franc- Maçonneries ?
L’auteur
entend donner un aperçu synthétique de la complexité du phénomène maçonnique
afin de dresser le portrait nuancé d’une institution qui n’a pas la
toute-puissance diabolique que lui prête l’antimaçonnisme, sans doute,
mais dont l’influence, pour le bien comme pour le mal, est certainement plus
importante qu’elle n’accepte de le reconnaître elle-même. |
BEHAEGHEL - APOCALYPSE
- UNE AUTRE GENÈSE |
Julien
behaeghel |
Edition
VIF |
1997 |
||
Selon l’Écriture
Sainte, l’homme et la femme, « à l’image comme la ressemblance » de Dieu
créateur, constituent la relation fondamentale. Point de départ de
l’anthropologie chrétienne, cette relation sert d’appui à une anthropologie
universelle dans le dialogue interreligieux et le rapport entre les cultures. L’Ancien
Testament s’éclaire par le Nouveau et le Nouveau par l’Ancien. La Bible
s’interprète selon les moments qu’elle occupe dans l’histoire de la
Révélation. Des textes fondateurs servent ici de jalons au déploiement biblique
de la relation homme-femme. Dès la Genèse, pour le Pentateuque, Dieu est
relation. Homme et femme y figurent comme lieu de Dieu dans la création et
les aléas de l’Alliance. Le livre des Proverbes, pour les écrits sapientiaux,
distingue la Sagesse créatrice et Dieu, sans attenter au monothéisme, en
valorisant l’éducation des enfants. Osée avec d’autres, pour les Prophètes,
décrit la fidélité de Dieu à son Alliance dans l’infidélité du peuple par le
recours à la symbolique nuptiale, gage d’une Alliance Nouvelle. Le Cantique des Cantiques conjoint l’un et
l’autre Testament. L’Annonciation selon Luc, la noce à Cana et la croix, chez
Jean, l’Agneau et son Épouse enfin, qui concluent l’Apocalypse, célèbrent
l’Alliance accomplie. La
bonté de la créature découle donc bien de la bonté du Créateur. Le mal arrive
plus tard : trop tard ! L’accomplissement dans le Christ se réalise sur le
lieu de l’origine. Sans jamais supplanter la bonté originelle, le péché
stimule la Sagesse qui en promeut l’Amour toujours plus grand. |
BEHAEGHEL - cosmogonie et tableau de loge |
Julien
behaeghel |
Edition
La Maison de Vie |
2002 |
Le
tableau de loge est un itinéraire symbolique qui permet au maçon de
construire sa vie spirituelle avec les outils de l’architecte. Véritable
cosmogramme qui trouve ses sources dans les symboles universels communs à
toutes les grandes cosmogonies, il guide notre quête de recherche et de
lumière. La cosmogonie nous fait rentrer dans le mythe de la création d’un
monde invisible qui se situe à la frontière de deux éternités. Le tableau de
la loge est cet itinéraire symbolique qui permet de nous y rendre. Le
tableau de loge est un carré long, il est le symbole du tracé du temple dans
la loge. La loge que beaucoup de Maçons appelle erronément temple. Le Maçon
travaille sur le parvis du temple et non dans le temple. Cela étant dit, nous
renvoyons le lecteur à l’article que J. Tomaso consacre au temple dans le
Dictionnaire thématique illustré de la franc-maçonnerie (Editions du Rocher,
1993). Rappelons
que le tracé symbolique du temple délimite dans la loge l’espace sacré par
excellence. Il en est le centre d’illumination. Il contient donc les deux
luminaires symboliques, soleil et lune, réunis dans une même fusion
opérative. Fusion que l’on peut, suivant la tradition, évoquer par les deux
serpents, tressés et se dévorant l’un l’autre, du caducée de l’insigne d’une loge
bruxelloise ainsi que par les serpents de la croix irlandaise de Muiredach
dans laquelle les serpents sont surmontés de la main de Justice et du
Soleil... Soulignons
aussi que les proportions du porche (Oulam) et du sanctuaire (Hekhal) du
temple de Salomon sont celles du carré long, 20 coudées X 10 pour le Oulam et
20 coudées X 40 pour le Hekhal, et que la proportion dorée est partout
présente dans l’architecture sacrée du monde. Le
carré long est donc d’abord une symbolique du centre et, à ce titre, peut
être représenté sous forme du cercle inscrit dans le carré, figurant ainsi de
la façon la plus simple le temple dont le centre est le saint des saints, le
cercle de la manifestation spiritualisée, conscientisée. Et cette
représentation nous fait penser aussi au cercle et aux deux parallèles
utilisés dans différents rituels pour symboliser la course du soleil et les
deux portes de l’année : le solstice d’été et le solstice d’hiver. On y trouve : Le Centre, l’espace sacré, entre l’équerre et le compas, l’œil
de l’architecte, les outils, les pierres brutes et taillées et les tableaux
des trois degrés – le tracé – cosmogramme et circumambulation – les nombres
et les couleurs – la Lumière - |
BEHAEGHEL - DE PHARAON À L’APPRENTI maçon – trois pas pour l’ÉternitÉ |
Julien bEhaeghel |
Edition ALPHEE |
2008 |
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Julien Behaeghel nous conduit ici au cœur même du symbole et
de sa force initiatique. Le symbole est la trace du divin dans la matière.
Par-delà le temps et les civilisations il relie dans un éternel présent
l’homme à son devenir, la terre au ciel.
C’est le symbole en action qui nous accompagne dans ce parcours, à travers le zodiaque, la croix celtique, la triple enceinte, le mandala, la quête du Graal, l’arbre de Vie, le Fou sur le chemin (du tarot)… De Pharaon, à l’apprenti maçon, il n’y a qu’un pas, celui du présent éternel, celui du symbole qui régénère et réunit. Y sont expliqués :
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BEHAEGHEL - hiram & la reine de saba |
Julien
behaeghel |
EDITION
MAISON DE VIE |
2005 |
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Son
mariage avec Salomon n'a jamais été consommé, car autrement le nom de Maçon
aurait disparu des mémoires longtemps avant l'époque actuelle, et les humains
seraient maintenant les enfants dociles de l'église dominante, et n'auraient
ni libre arbitre, ni choix, ni prérogatives. Mais il ne lui fut pas non plus
permis d'épouser Hiram, qui représentait le pouvoir temporel, sans quoi la Religion
aurait été étouffée. Elle doit donc attendre le fiancé qui incarnera en lui
les qualités combinées de Salomon et d'Hiram, mais qui sera purifié de leurs
faiblesses. En effet, la Reine de Saba est l'âme composite de l'Humanité, et
lorsque le travail de notre ère d'évolution sera terminé, elle sera la
fiancée, tandis que le Christ, que Paul nommait le Grand-Prêtre de l'ordre de
Melchisédech, remplira le double office de chef spirituel et temporel, de roi
et de prêtre, pour le bonheur éternel de toute l'humanité actuellement
esclave de l'Eglise ou de l'Etat, mais attendant, qu'elle s'en rende compte
ou non, le jour de l'émancipation symboliquement représenté par le
"Millénium", durant lequel existera une cité merveilleuse, la
Nouvelle Jérusalem, la cité de paix. Plus tôt cette union pourra être
réalisée, mieux cela vaudra pour l'humanité. En conséquence, une tentative fut faite, que la légende nous relate sous le symbolisme des deux prétendants, Salomon et Hiram, à la main de la Reine. Les deux Ordres Initiatiques s'étaient réunis pour accomplir un travail en commun, La Mer de Fonte, dont on tentait la réalisation pour la première fois. Il n'aurait pu être exécuté à une époque antérieure, car l'homme n'était pas encore suffisamment évolué. Mais à cette époque-là, il semblait que les efforts réunis des deux écoles pourraient accomplir cette tâche, et s'il n'y avait pas eu en chacune d'elles le désir de déposséder l'autre de l'affection de la symbolique Reine de Saba, l'âme de l'humanité, elles auraient pu réussir une union équitable entre l'Eglise et l'Etat, et l'évolution humaine aurait pu progresser grandement.
Mais
l'Eglise et l'Etat étaient tous les deux jaloux de leurs prérogatives
particulières; l'Eglise n'acceptait la fusion qu'à la condition de conserver
son ancien pouvoir sur l'humanité et de prendre en plus le pouvoir temporel.
L'Etat nourrissait la même ambition égoïste et la Reine de Saba, l'humanité
dans son ensemble, est encore sans époux. La Légende Maçonnique raconte cette
tentative et son échec de la manière suivante: Lorsqu'on
eut montré à la Reine de Saba le splendide palais de Salomon et qu'elle lui
eut offert les magnifiques présents d'or et d'objets travaillés, elle demanda
à voir le grand Temple presque achevé. Elle admira beaucoup l'importance du
travail, mais s'étonna de l'absence apparente des ouvriers et du silence qui
régnait. Elle demanda donc à Salomon d'appeler les ouvriers, afin de voir
celui qui avait réalisé cette merveille. Mais alors que, dans le palais, les
serviteurs de Salomon obéissaient au moindre souhait du monarque désigné par
Jéhovah pour construire le temple, ces ouvriers n'étaient pas soumis à son
autorité; ils n'obéissaient qu'à celui qui avait "Le Verbe" et
"Le Signe". Aucun d'eux ne se présenta donc à l'appel de Salomon,
et la Reine de Saba ne put s'empêcher de conclure que cette ouvre
merveilleuse avait été exécutée par quelqu'un qui était plus grand que
Salomon. Elle insista donc pour connaître ce Roi des Métiers et ses
admirables ouvriers, au grand dépit de Salomon qui sentit qu'il avait baissé
dans l'estime de la reine. Le
temple de Salomon est notre Univers Solaire, qui forme la grande école de la
vie pour notre humanité en évolution. Les grandes lignes de son histoire
passée, présente et future sont inscrites dans les astres, les points
importants étant discernables par quiconque possède une intelligence moyenne.
Dans le plan Microcosmique, le temple de Salomon est aussi le corps de
l'homme dans lequel l'esprit individualisé ou Ego évolue comme le fait Dieu
dans l'univers. Le travail sur le vrai temple, comme il nous est dit au
chapitre cinq de la deuxième Epître aux Corinthiens, est accompli par des
forces invisibles travaillant en silence, construisant le temple sans bruit
de marteau. Tout comme le temple de Salomon était visible dans toute sa
gloire pour la Reine de Saba, de même l'évidence du travail des forces
invisibles est facilement perçue dans l'univers et dans l'homme, mais les
forces elles-mêmes restent à l'arrière-plan; elles travaillent sans ostentation,
elles se dissimulent aux yeux de ceux qui n'ont pas le droit de les voir ou
de les commander. Le rapport de ces forces de la nature avec le travail
qu'elles accomplissent dans l'univers sera peut-être mieux compris à l'aide
d'une comparaison. On y trouve : l’Arche d’alliance, Salomon, les
Loges masculines et féminines, l’homme recréé, les rituels, l’art du trait,
l’initiation, la reine de Sagesse, les outils. |
bEhaeghel - la
bible Á la lumiÈre du symbole |
Julien bEhaeghel |
Edition
ALPHḖE |
2007 |
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Parmi
les symboles employés par les premiers Chrétiens, celui du poisson semble
avoir le premier rang en importance. En effet, à partir de sources monumentales
telles que des tombes nous savons que le poisson symbolique était familier
aux Chrétiens des premiers temps. On peut le voir dans des monuments romains
tels que la Capella Greca et les Chapelles du Sacrement de la catacombe de St
Callistus. Le poisson a été désigné comme un symbole Chrétien dans les
premières décennies du 2ème siècle. Les
anciens croyaient que la chair d'un paon ne se décomposait pas après la mort,
et il est ainsi devenu un symbole d'immortalité. Ce symbolisme a été adopté
par les débuts de la Chrétienté, et ainsi de nombreuses peintures et
mosaïques du début du Christianisme montrent le paon. Le paon est toujours
utilisé lors de la saison de Pâques en particulier à l'Est.
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BEHAEGHEL - l’apprenti franc-maçon & le
monde des symboles - Tome
1 |
Julien
behaeghel |
Edition Maison de Vie |
1999 |
Dépositaire
d’une partie de la tradition ésotérique, la Franc-maçonnerie Initiatique
trouve sa raison d’être dans l’étude des symboles et dans la pratique
rituelle.
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BEHAEGHEL - le compagnon franc-maçon & l’art
du trait - Tome 2 -
|
Julien
behaeghel |
Edition
MAISON DE VIE |
2001 |
Après
une première approche du monde des symboles en tant qu’Apprenti, le Compagnon
découvre l’Art du Trait qui le fait entrer, jour après jour, dans la lumière
de l’initiation. Du carré long à l’étoile, le chemin à parcourir est celui
d’une spirale qui conduit au cœur de l’étoile.
Tout
est expliqué. |
BEHAEGHEL - le maÎtre maçon & la mort
symbolique - Tome 3
- |
Julien
behaeghel |
Edition
MAISON DE VIE |
2002 |
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Au niveau individuel, le mythe nous guide
dans la quête du MM dans sa démarche maçonnique. Cette quête n’est pas la
recherche d’un résultat, mais la progression vers plus de connaissance, vers
plus de conscience. Nous ne pouvons avancer sur ce chemin de la connaissance
et de la conscience que par l’expérimentation, par l’action, car tout ce qui
est en dehors de l’expérimentation n’est que possibilité. Si nous avons tenté d’apporter des réponses à
quelques questions du mythe, il en reste de nombreuses qui restent encore
ouvertes : pourquoi a-t-on perdu ces secrets car d’autres maîtres devaient le
posséder ? Qui va terminer le temple ? Que sont devenus les mauvais
compagnons ? Où est la sépulture de Maître Hiram ? Etc. La recherche des
réponses à ces questions en s’appuyant sur la transmission et l’expérience
permettra de progresser dans la recherche personnelle. Changer la pierre brute en pierre taillée,
l’amener à recevoir et à diffuser la lumière n’est-il pas le travail que nous
devons entreprendre sur nous avec nos Frères : seul et ensemble en même temps
? Car on ne peut prétendre améliorer le monde si l’on n’est pas soi-même
construit et réalisé, c’est-à dire un Homme Véritable, qui a retrouvé les
secrets véritables. sommaire :
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BEHAEGHEL - LE
NOMBRE CRÉATEUR |
Julien Behaeghel |
Edition Maison de Vie |
2012 |
A
l’origine de la création se trouve le Nombre ; c’est lui qui engendre la
forme et le temps. Et c’est ce Nombre originel qui se décline en dix phases.
L’auteur nous propose de parcourir ces dix phases en les éclairant à partir
d’une philosophie du Nombre, élément essentiel de la Tradition. 1 : Le Dieu UN : Le cercle est le symbole universel de
la Totalité Une. La couronne Kether est une autre expression du cercle, elle
est Principe créateur d’où fusent toutes les potentialités de la création
éternelle. C’est l’œuf cosmique, le centre d’union-émanation d’où l’éclair
créateur a jailli pour illuminer les Ténèbres, ce point est Unique (R.
Guénon). Cette porte, porte de la sortie du Temps, le passage vers l’invisible,
elle est la porte de sortie du temps spiralé de l’éternel retour, l’ouverture
par laquelle l’initié chaman sort du monde matériel pour gravir les échelons
de l’échelle des 7 cieux et atteindre la sphère des étoiles fixes. C’est
aussi la « porte » située entre le monde de la Manifestation et
celui de l’Emanation, l’œil du Dieu créateur. Le monde est d’abord
« vision de l’œil de Dieu » avant tout. 2 : l’eau double : L’une est la pluie spiritualisante et
l’autre l’eau terrestre, l’eau du Baptême ou eau de transsubstantiation. Les
eaux solaires et lunaires chez les Dogon les principes mêmes de la création
des génies de l’eau, premiers enfants réussis des œuvres de Dieu. L’eau donne
donc naissance aux jumeaux de la dualité première, jumeaux qui sont très
présent dans le Tarot et le Zodiaque. On trouve cette dualité dans le blanc
et le noir, la lumière et les ténèbres, et dans ce cas la dualité est
manichéenne et passive, elle divise et sépare les deux aspects apparemment
inconciliables d’une certaine réalité. 3 : La Divine Triade : Dans toutes les traditions, le nombre
3 a toujours été associé à la divinité parfaitement manifestée à
elle-même ; le 3 procède à la véritable naissance de Dieu. L’homme est
en quelque sorte crée trois fois suivant sa triple nature originelle :
sa substance est à la fois divine, spirituelle et biologique. Le triangle
étant la manifestation de la divinité trois en une. Le Trois est représenté
par la planète Saturne et pas la Séphire Binah qui est la compréhension. En
Egypte les trois pas du Pharaon symbolisaient L’Etoile, le Soleil et la
Terre. 4 : Le carré Terre : Figure de base de l’espace, il est le
symbole de l’univers crée et complémentaire de l’univers incréé. Le carré
exprime l’instant et même l’arrêt ; il comporte l’idée de consolidation
et de solidification. Le chiffre quatre, homologue du carré, est le nombre du
développement complet de la Manifestation. Autrement dit, le carré rend
visible les totalités, il est le fondement de toutes les cosmogonies. 5 : L’Homme-Etoile : L’Etoile Flamboyante a toujours été
dans toutes les traditions, signe de lumière et de rayonnement, mais aussi
d’Amour. Aussi bien dans l’Arbre séphirotique (Gevoura) que dans la Tarot
(arcane 5-le Pape) ou dans la Tradition Judéo-chrétienne (l’étoile étant
l’envoyé de Dieu symbolisé par un ange, et c’est pour cela que les Rois mages
partirent à la recherche de Jésus) ; mais elle reste un mystère. Le
pentagramme est le pentagone circonscrit contenant l’étoile en son centre.
Cet androgyne-étoile est l’homme des temps nouveaux qui, comme le dit J.
Servier « inscrit sur terre le nom divin
en nombre d’homme » 6 : L’Androgyne Divin : Le nombre six, géométriquement
traduit par l’hexagramme, nommé souvent sceau de Salomon ou bouclier de
David, est celui du parfait équilibre, il réalise l’harmonie entre le
processus de création et de réintégration, autrement dit, il réalise l’union
du créateur et de sa créature. Dans la 6e Séphira (Tipheret) est
appelée Beauté, elle est situé sur l’axe central de l’Arbre de Vie, elle est
le reflet de Kether, la source divine. R. Abellio considère le sénaire(6)
comme étant la structure absolue à la base de toute manifestation. La Genèse
nous apprend que le mode fut créé en 6 jours. 7 : Le Septénaire triomphant : Netzach la 7e
Séphira représente la force ascendante de l’éternité, la double triade
concentrée en Tipheret, commence son ascension vers l’unité cosmique et éternelle.
Elle formera avec Hod, le Réverbération, la 3e triade de l’Arbre.
Le Septénaire est par-dessus tout, la naissance de l’homme nouveau, qui,
marqué du sceau de Salomon, se sent irrésistiblement attiré vers le haut,
vers le dôme de son éternité ; comme l’arcane 7 du Tarot avec le Chariot
et son triomphateur qui est emporté vers le soleil. 8 : Le Trône octogonal : La 8e Séphira est
Hod (Splendeur) ; cette splendeur est triple, la splendeur de la forme
parfaite, celle du trône et la splendeur de l’étoile jumelle. L’octogone est
la forme intermédiaire entre le carré (Terre) et le cercle (ciel), il est le
symbole du Trône divin qui n’est autre que l’Esprit Universel. Le nombre 8
nous rappelle aussi la forme du caducée dont les deux serpents symbolisent les
deux principes créateurs en parfait équilibre par rapport à l’axe central
(axis mundi). 9 : La Rose crucifiée : Le nombre 9 réunit en lui tous les
autres pour les projeter dissous dans l’Unité nouvelle : l’Unité
cosmique. Hesed (9e Séphire est la fondation, elle est fin de
cycle avant l’avènement du Royaume. Le monde en 9 est une merveilleuse
représentation quaternaire du cosmos dont les deux croix conduisent au dix,
nombre de l’unité amplifiée du Royaume. La rose à 5 pétales remplace ici
l’étoile à 5 branches. L’Homme qui attache la Rose à la croix, relie
temporellement la dialectique et la Gnose, le Temps et l’Eternité. Il faut
transcender définitivement la temporalité pour permettre à la corporéité de
quitter la pesanteur terrestre afin de communier pleinement avec l’Eternel. 10 : La Mandorle : On atteint la 10e Séphira : Malkut (royaume), terme du voyage. La dixième et dernière phase des métamorphoses successives du symbole nous révèle le cercle unificateur de la nouvelle unité, l’unité cosmique : l’Ouroboros se mord la queue ; la vision retourne rajeunie à l’œil de son créateur. La totalité de la Manifestation formelle retourne au Principe, la fin du cycle, la fin du Temps. La Roue cosmique induit immédiatement une série de symboles dont le plus évident est « la rue de fortune » du Tarot qui rappelle les divers cycles de la vie de l’homme sur terre et ses diverses réincarnations purificatrices (Samsara). Symboles du Sol Invictus, mandalas de Borobudur, chrisme chrétien, antimoine alchimique, diverses croix à plusieurs directions, swastika et sceau de Salomon, tous ces symboles nous invitent à une pérégrination vers le Centre, vers notre centre, vers notre labyrinthe pour atteindre le Centre vide de l’unité céleste et peut être se fondre et fusionné avec lui. |
BEHAEGHEL
- le tarot du fou |
Julien BEHAEGHEL |
EDITION LABOR |
1991 |
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BEHAEGHEL - LE ZODIAQUE
SYMBOLIQUE |
Julien BEHAEGHEL |
Edition MOLLS – Belgique |
1999 |
Le Zodiaque est un des plus vieux symboles de
l’humanité, les premiers ont été découvert en Mésopotamie, puis est passé en
Egypte où on le retrouve au plafond de Dendérah, enfin les Grecs le développe
et le transporte à Alexandrie où vers -300 ans, Ptolémée va le développer
considérablement et en faire une science astrologique qui deviendra
astronomique au siècle des Lumières, car, depuis toujours l’Homme croit que
son devenir est inscrit dans les étoiles. Dans
cet essai, l’auteur n’analyse pas le Zodiaque comme le ferait un astrologue
mais bien comme un chercheur à la recherche de son âme. C’est de ce Zodiaque
intérieur dont il sera question. Le Zodiaque qui résume parfaitement notre
quête terrestre, notre voyage dans le temps, depuis notre naissance jusqu’à
notre re-naissance. Les
12 signes du Zodiaque sont les 12 yeux de
l’Homme qui veut voir l’autre côté du réel, ce réel qui nous cache
l’apparence des choses et des êtres. Les
12 signes du Zodiaque sont les 12 portes du royaume de l’esprit, ces 12 portes
de notre maison de lumière. Chaque
signe est présenté avec ses mythes, ses éléments, ses symboles, son histoire
et ses rapports avec les autres signes. Au sommaire de cet ouvrage de Julien Behaeghel: Les 4 éléments du Zodiaque et le Zodiaque cosmogonique. L’Homme Zodiaque et son anatomie en fonction des signes La spirale du Bélier (21 Mars - 21 Avril) Les cornes du Taureau (21 Avril - 21 Mai) Les Gémeaux-Jumeaux (21 Mai - 21Juin) La mort du Cancer (21 Juin - 21 Juillet) La force du Lion (21 Juillet - 21 Août) La Vierge oblative (21 Août – 21 Septembre) La Balance de justice (21 Septembre - 21 Octobre) La mort du Scorpion (21 Octobre - 21 Novembre) La flèche du Sagittaire (21 Novembre – 21 Décembre) La chèvre-poisson du Capricorne (21 Décembre – 21 Janvier) L’onde de lumière du Verseau (21 Janvier – 21 Février) Le cordon ombilical des Poissons (21 Février – 21 Mars) |
BEHAEGHEL - LES GRANDS SYMBOLES DE L’HUMANITÉ |
JULIEN BEHAEGHEL |
ÉDITION ALPHÉE |
2011 |
Les symboles sont les balises du voyage humain dans le labyrinthe du temps. Ils racontent à leur façon les principaux moments de l’éveil de la conscience. L’auteur nous présente les principaux symboles, du point initial des commencements, à l’axe du monde en passant par la Roue de la Vie, la dualité, la Trinité, la Croix….et nous conduit au cœur de nous-mêmes, au cœur de l’Etoile. Le symbole est infini et éternel, il contient en lui la totalité des devenirs, dans ce monde comme dans d’autres mondes possibles. Il contient toutes les réponses à toutes les questions que l’Homme se pose depuis toujours sur son avenir terrestre, mais voilà, pour avoir accès à ces réponses, il faut d’abord pouvoir poser les bonnes questions et ensuite être suffisamment éveillé pour être à même de déchiffrer les réponses. Or tout est là, tout est donné, depuis le commencement, dans l’universalité du mythe, dans l’intemporalité du symbole, encore faut-il pouvoir lire, voir et écouter. Cet ouvrage est une tentative de lecture du symbole en insistant sur notre myopie et notre ignorance du plan. Nous savons que le plan existe mais son tracé ne nous est pas connu avec précision. C’est d’ailleurs pour quoi nous l’appelons labyrinthe, car nous ne pourrons connaître son tracé que lorsque le voyage sera terminé. Le symbole est donc un voyage, et il se présente à la fois, comme un nœud à démêler et une toile à tisser. Ce que nous devons chercher c’est le fil d’Ariane, car sans ce fil nous ne pouvons pas nous relier à notre ombilic, à notre centre de vie. Julien Behaeghel, qui nous a quitté en 2007, a beaucoup écrit sur le symbole. Dans ce livre, il nous invite à « manger le symbole », faisant référence à Gilgamesh qui ne comprend pas qu’il doit manger la plante d’immortalité et l’eau de vie. Manger le symbole, l’ingérer, c’est être le symbole plutôt qu’avoir le symbole. Les trente symboles étudiés dans ce livre ont tous une fonction particulière dans le grand jeu initiatique œuf cosmique – œil-miroir, point-rien, Père-Ciel et Mère-Terre, arbre, serpent, soleil double, lune quaternité, cercle, croix, spirale, labyrinthe, montagne sacrée, trinité et triangle, arc-en-ciel, cercle-carré zodiacal, dieu cornu, axe du monde et pôle, ange et androgyne, équerre et compas, Janus ou la dualité, nœud, cœur, étoile, coquille et conque, phallus-linga, roue…Chaque étude, dense, précise et d’une grande richesse, révèle les possibilités de mouvement du symbole, sa potentialité opérative. Plutôt que des longs et inutiles développements, Julien Behaeghel préfère condenser l’essentiel dans une écriture où se mêle poésie et connaissance. « Le symbole est « le dernier accès au sacré » selon Robert Triomphe, rappelle l’auteur. Et il développe : « Qu’est-ce que le sacré, sinon l’incompréhensible verbe qui a prononcé notre forme, au commencement, lorsque tout était noirceur et inconscience. Le sacré est la parole perdue, celle qui a tout créé, qui a tout dit, lorsque rien n’avait jamais été dit. C’est la parole de vie, la parole de sang, de sève, d’eau et de lumière. Le sacré, c’est ce qui nous a pensés de toute éternité afin qu’un jour, dans le temps, nous puissions voir sa beauté et petit à petit deviner la couleur de son regard et, plus tard, bien plus tard, partager sa sagesse. » Après avoir abordé ces symboles fondamentaux, il rappelle les bases du symbolisme géométrique, du symbolisme des nombres, du symbolisme des couleurs, du symbolisme des animaux, du symbolisme des métaux et du symbolisme des fleurs, les fleurs qui sont « dieux et déesses et dans de nombreux cas symboles d’immortalité. ».Ce livre, dédié à C.G. Jung, ce qui n’est pas anodin, relève du tissage traditionnel. Il ne propose pas une juxtaposition de notices mais un voyage sur l’océan du symbole par des méditations imbriquées. Utile à l’instruction de base, il nourrit aussi l’esprit des questeurs qui ici et là trouveront matière à nouer ou dénouer. Julien Behaeghel puise dans le superbe symbolisme Dogon : « La déesse nous tient en son nœud, giron cosmique dont le centre est chaleur solaire. Et c’est à sa chaleur que nous tisserons notre propre devenir en ajoutant quelques mailles à l’énorme grenier du monde, et lorsque notre travail d’amour sera terminé, la Nommo-déesse, Vierge du passage, nous donnera son fil, cordon ombilical de l’invisible, nous hissera dans le centre de conscience. Le fil de la Vierge deviendra alors l’axe du monde ; le nœud sera délié, le temps sera abrogé, la porte entre les deux mondes sera ouverte. L’homme alors n’aura plus qu’à tresser son âme au cœur même de l’âme universelle. » L’auteur développe les symboles suivants : L’œuf cosmique, l’œil-miroir, le Père-Ciel et la Mère-Terre, L’arbre, le serpent, le soleil-double, la lune, la quaternité, le cercle, la croix, la spirale, le labyrinthe, la montagne sacrée, la Trinité et le triangle, l’Arc-en-ciel, le cercle-carré zodiacal, le dieu cornu, l’Axe du monde et le Pôle, l’ange et l’androgyne, l’équerre et le compas, Janus et la dualité, le nœud, l’étoile, le cœur, la coquille et la conque, la phallus linga, la roue, le symbolisme géométrique des nombres, des couleurs, des animaux, des métaux et des fleurs. |
BEHAEGHEL - osiris, le dieu ressuscitÉ |
Julien behaeghel |
Edition BERG INTERNATIONAL |
1995 |
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Osiris
est le premier des dieux ressuscités. Il est le personnage central d’un des
plus grands mythes fondateurs de l’humanité. Il préfigure le Christ, venu
pour sauver les hommes, et annonce l’alchimie spirituelle dont le but est de
sauver aussi la matière. Isis est la Mère divine, archétype de toutes les
Vierges à l’enfant de notre histoire religieuse. Avec Horus, ils seront les
initiateurs de toutes les trinités à venir. Nout et Geb, la Déesse du Ciel et le Dieu de la Terre, mirent au
monde Osiris, Seth, Isis et Nephtys. Osiris épousa sa sœur Isis et reçut de
son père la riche vallée du Nil, tandis que Seth et Nephtys héritèrent des
vastes déserts environnants. Devenu roi, Osiris apporta la civilisation aux
Égyptiens : la culture, la justice, la religion... Osiris, qui au départ
était un homme, fut appelé « Dieu » car il révéla le monde divin. Il avait le
savoir divin et il ouvrit à son peuple le chemin vers la Lumière à travers les
enseignements sacrés, les symboles, les rites. Osiris était un Fils du
Soleil, un Envoyé du Père, mais il a rapidement constaté qu’il ne pouvait pas
apporter la Lumière dans le monde des hommes car il y avait trop d’agitation,
trop de conflits autour de lui et tout ce qu’il essayait de poser sur la e
terre était sans arrêt détruit. Il faisait face à une incompatibilité absolue
entre la vie matérielle et le monde de l’éternité. La légende d’Osiris raconte que son frère Seth était jaloux de
lui. Mais pourquoi était-il jaloux ? e Seth était un homme puissant dont le
but était de réaliser le monde des hommes, de faire apparaître la matière et
de la maîtriser. Il voulait se servir des lois de l’Esprit, des lois de
l’Intelligence supérieure- pour maîtriser la vie sur terre et édifier une
puissante civilisation. Osiris et Seth, c’est l’Esprit et la matière. Seth
est la loi de la matière, la loi de ce qui est dur, ce qui se cristallise.
C’est lui qui fait en sorte que l’Esprit se condense et devient matière. La contraction,
le durcissement, le froid sont des lois de la matière, tandis que la
dilatation, l’expansion, la chaleur sont des lois de l’Esprit. De la même
manière, l’avidité est une loi de la matière, elle est contraction,
durcissement, froid ; alors que la générosité est une loi de l’Esprit, elle
est dilatation, expansion, chaleur. Seth et Osiris personnifiaient ces forces
de la nature. Seth a engendré la matière, donc la mort, et Osiris a engendré
l’Esprit, la vie. Osiris est partout, il est généreux et impersonnel, alors
que Seth nous offre l’existence personnelle, la liberté, la capacité d’être
des créateurs. Dans la légende, Osiris et Isis étaient le couple sacré, des
Dieux sur la terre. Osiris était le Père, Isis était la Mère et ils
s’aimaient. Seth était jaloux de cet amour car Osiris et Isis vivaient dans
l’immensité alors que lui était prisonnier dans les formes. La légende
raconte qu’avec soixante-douze conspirateurs, il confectionna un sarcophage à
la taille d’Osiris. À l’occasion d’un banquet, Seth lança qu’il offrirait le
coffre à celui qui parviendrait à s’y allonger complètement. Aucun
participant ne réussit à y entrer entièrement, alors Osiris lui-même essaya
le sarcophage, qui lui allait comme un gant. Les compagnons de Seth
refermèrent le couvercle et l’y emprisonnèrent. Puis ils jetèrent le cercueil
dans le Nil. Apprenant ce qui était arrivé à son époux, Isis partit à la
recherche du coffre. Après de longues recherches, elle le retrouva à Byblos,
en Phénicie. Le sarcophage avait été pris dans le tronc d’un arbre pendant sa
croissance, arbre que le roi de Byblos avait utilisé dans la construction de
son palais. En se faisant passer pour une nourrice réussit à se faire engager
au palais et à récupérer le sarcophage, qu’elle ramena en Égypte. Seth,
frustré, réussit à s’emparer du corps d’Osiris et le découpa en plusieurs
morceaux qu’il éparpilla dans toute l’Égypte. Isis et Nephthys naviguèrent alors sur toutes les eaux du pays à
la recherche des morceaux du corps, qu’elles rassemblèrent peu à peu. À
Philæ, elles retrouvèrent une jambe, à Letopolis, une épaule, à Busiris, la
colonne vertébrale, et à Abydos, la tête. Elles retrouvèrent toutes les
parties du corps d’Osiris, sauf son phallus, qui avait été jeté dans le Nil
et avalé par un poisson oxyrhynque. Isis parcourut donc l’Égypte pour
reconstituer le corps de son époux. Reconstituer le corps d’Osiris, c’est
réunir toutes les parties du Tout, c’est donner du sens à tout ce que l’on
voit, et voir que tout est relié dans une grande sagesse qui illumine le
monde. Isis, c’est la femme qui aime son mari, qui est Dieu, et qui veut
prendre soin du Divin sur la terre. Isis retrouva finalement tous les
morceaux du corps d’Osiris. Sachant que tant que le corps de son mari ne
serait pas complet il ne pourrait pas atteindre l’immortalité, elle lui
confectionna un phallus et elle reforma tout son corps. Aidée de Thot et de
sa sœur Nephtys, elle en fi t une momie, à laquelle elle réussit à donner le
souffle e de vie par la magie de ses ailes. C’est ainsi qu’Osiris atteint
l’immortalité et ouvrit ce chemin pour tous les êtres, à travers Isis et
Horus. On y parle : des Néter, du Nil, du soleil, de la pyramide, du temple, du livre des morts, Seth Typhon, des jumeaux, Orphée et Eurydice, Nephtys, du sacrifice, la lune, les 3 mondes, les 14 morceaux d’Osiris, la fontaine de Jouvence, Astarté, la trinité osirienne, la pesée des cœurs, la consubstantiation, la femme solaire, … |
BEHAEGHEL - quÊte symbolique d’un franc-maçon |
Julien
behaeghel |
Edition
MAISON DE VIE |
2007 |
Selon
l’auteur, chaque Franc-maçon se doit de témoigner de son expérience
initiatique. Depuis vingt ans, Julien BEHAEGHEL « pérégrine
» de loge en loge pour transmettre le fruit de ses méditations,
sachant cependant que le vécu est impossible à communiquer, même à ses
meilleurs amis. le sacré, St Jean l’initié, le verbe, la lumière, l’apocalypse,
le nombre créateur, force, beauté, sagesse, l’étoile flamboyante, Yung et la
quête de l’âme, initiation et alchimie, Osiris, les tailleurs de pierre,
l’art du trait, l’endormissement, le tarot initiatique. |
BEHAEGHEL - symbole & initiation maçonnique |
Julien behaeghel |
Edition Du Rocher |
1999 |
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BEHAEGHEL - VAINCRE LA
MORT OU LA
SPIRALE DE VIE |
Julien
BEHAEGHEL |
ÉDITION
MAISON DE VIE |
2011 |
Comment
un Franc-maçon, attaché à la symbolique et à la vision de Jung,
aborde-t-il le problème de la mort, aujourd’hui tellement occulté ? Julien
Behaeghel
qui nous a quitté en Juillet 2007, nous invite à méditer avec lui et à
parcourir un chemin qui mène au-delà de la mort, notamment en empruntant la
voie et le tracé de la spirale, qui permet de traverser les mondes « Tout spiraliser pour tout spiritualiser », écrit-il, alors la mort n’est plus une
fin. Au
cours de leur longue histoire, les hommes ont souvent maltraité la
nature ; aujourd’hui, c’est la planète qui est en cause. La gent humaine
prépare inconsciemment mais avec certitude la mort de la terre qui nous porte
et nourrit. La mort de la planète entraînera automatiquement la mort de
l’homme. On peut se demander alors si nous n’avons pas en nous un instinct de
mort aussi puissant que notre instinct de vie. La
faim de la mort semble supplanter la réalité physique de la fin de la vie,
alors que, pour l’homme de la Tradition, la mort a été toujours un passage
vers une autre vie. En Egypte ancienne,
le décédé était appelé le « nouveau
vivant », et c’est comme tel qu’il se présentait devant Anubis
le dieu de la pesée des cœurs. La mort, ésotériquement, n’est ni une fin, ni
une faim ; elle est la clé d’un devenir de l’esprit. La faim de la mort
est en fait une maladie de l’esprit, une conséquence insidieuse de la dualité
du créé ; elle manifeste la prépondérance de la dualité sur l’unité, du
désordre sur l’ordre, du visible sur l’invisible. Or vivre n’est pas œuvre de destruction mais, bien au
contraire, vivre c’est créer, vivre c’est aimer. Et l’amour est la seule
façon de préparer activement et consciemment un monde autre, le monde
d’après. Mais
en réalité il ne sera pas question dans ce livre de la vie physique ou de la
mort de l’homme mais bien de sa vie spirituelle. Cette
vie qui se déploie, au fil du temps et de la montée de la conscience, dans un
espace et dans un temps qui sont au-delà de temps et de l’espace planétaire
ou interplanétaire. Nous allons tenter comme bien d’autres avant nous, de
pénétrer dans le dedans des choses, afin de voir dans quelle mesure l’esprit
a un sens qui n’est pas celui de la mort et de la désintégration. Nous
allons entrer dans un monde du dessous et, comme Ishtar, y rencontrer
la Reine du royaume d’En-Bas pour lui poser nos questions. Pour
ce faire, nous devons évidemment croire que l’esprit existe et qu’il est une
dimension essentielle de nous-même et du vivant. Ce qui veut dire que sans
cette dimension la vie ne peut avoir de sens et que l’esprit, comme un agent
vital, peut transcender le temps et la matière pour nous conduire au-delà du
réel apparent, c'est-à-dire au-delà de l’impermanence de la vie cyclique et
organique. |
BEHAEGHEL - voyage au cœur du symbole |
Julien behaeghel |
Edition DU ROCHER |
2004 |
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Il s’agit d’un état de complétude
qui l’amène à tenir des deux sexes ou qui amène le masculin et le féminin à
coexister en elle. Il rappelle l’état primordial de l’être humain, le
deux en un dans le Paradis originel, et son état futur, dans la perspective
de la réintégration à opérer après le passage dans la désintégration, au
moment de la fusion avec la Monade divine. Il exprime la bipolarité de
la Réalité, une fusion harmonieuse des contraires apparents, toujours
compatibles et complémentaires, au-delà des apparences. Dans ce contexte, on illustre
l’Androgyne primordial par un cercle inscrit dans un carré. Dans le
cycle de l’Évolution, il évoque soit que la séparation n’ait pas encore eu
lieu ou qu’elle ait pris fin (la redécouverte de la vertu première
d’innocence ou l’Âge d’or reconquis). Il symbolise la plénitude de
l’Unité fondamentale, qui fusionne en équilibre les opposés apparents, telle
qu’on la rencontre dans l’Alpha, en potentialité, ou dans l’Omega, dans leur
intégration finale. Globalement, cette créature mythique rappelle à
l’être humain l’état primordial qu’il revêtait consciemment dans l’Alpha, au
moment de l’Émission et qu’il doit aspirer à reconnaître consciemment, après
une longue phase d’oubli, perdu dans la dualité de la Matière, afin de le
réintégrer dans l’Omega, au terme de la Voie du Retour dans le Royaume du
Père-Mère. Dans la Mythologie grecque, il s’agit d’une race dont les
sujets, à la fois homme et femme, partirent à l’assaut de l’Olympe, la
résidence des Dieux suprêmes, et qui furent exterminés par Zeus. Dans l’Alchimie, cet être
homme-femme, debout dans l’œuf alchimique, entouré des signes planétaires
(soufre et mercure). Debout sur le Dragon, il révèle l’état de
Réalisation suprême obtenu par la sage manipulation de l’Énergie
vitale. Alors, il couronne le Caducée hermétique, le Caducée de
Mercure, pour désigner l’expiration-inspiration du Créateur et pour signifier
que le Ciel n’a plus rien de caché pour l’être capable de le porter.
Cet être concilie en lui les contraires apparents, fusionnant le Ciel (les
aspects du Père) et la Terre (les aspects de la Mère). Il vibre dans
l’extase du Un. Comme le dit l’adage codé : Le mâle devient
femelle et la femelle devient mâle pour former l’androgyne
hermétique. Dans ce cas, on parle davantage d’Androgyne
hermétique pour identifier une réunion des principes féminin et masculin,
avec renversement ou échange des aspects polarisés. Dans la Cabale il donne l’image
magique de Hod (Mercure), qu’on dit né de Hockmah (Uranus) et de Binah
(Saturne). Parfois, cette même expression sert à voiler Malkuth (la
Terre, dite le Royaume). Au début de son Cycle d’émanation, l’Homme ou
l’Être humain primordial comprenait en lui-même tous les attributs de la
polarité, les aspects mâle et femelle. Mais après sa sortie prématurée
du Paradis, au cours de sa descente progressive vers la Matière, pour avoir
choisi de façon délibérée d’entrer dans l’Arbre de la Connaissance des
Opposés apparents, ce qui le plongea vers les royaumes de la dualité, cette
créature dut se diviser en deux entités afin de rester en mesure d’engendrer
des enfants et de perpétuer son espèce. Depuis ce jour, plus préoccupé
par le monde extérieur, le Monde de la Matière, il n’a cessé de chercher sa
complétude dans une entité extérieure plutôt qu’en lui-même. Voilà ce
qui, pour de motifs de supériorité apparente, a engendré la guerre des sexes,
la source de tous les autres conflits, fondée sur l’incompréhension de
l’égalité des aspects de la polarité. En effet, ontologiquement,
pendant son incarnation, tout être masculin porte une âme féminine (son
âme-sœur véritable), tandis que tout être féminin porte une âme masculine
(son esprit-frère véritable). Ainsi, au terme de son évolution, l’être
humain, qu’il soit homme ou femme, devra se réintégrer et se réunifier en
lui-même, ce qui lui conférera l’aptitude d’engendrer ou d’émaner, de concert
avec le Créateur suprême, ses propres réalités afin d’engendrer un univers à
son image et à sa ressemblance. Ce n’est que de cette manière qu’il
accédera à la plénitude de son Pouvoir et qu’il assumera pleinement son rôle
de co-créateur libre avec Dieu. L’expression «Androgyne
primordial» renvoie à l’Adam primordial qui apparaît au commencement
comme à la fin des temps, donc au début comme à la fin d’un Cycle évolutif
complet. C’est un signe de totalité qui résume ou abroge la séparation
des sexes. Il explique que chaque être humain naît à la fois mâle et
femelle dans son corps, dans ses aspects subtils et dans son Principe spirituel.
De ce fait, sa spécificité et son orientation sexuelle ne révèlent, dans ce
monde que d’une nécessité de différencier, à divers degrés, les sexes, afin
de mener une expérience particulière. Il s’agit de l’état initial qui
doit être reconnu au terme de l’expérience évolutive par la conciliation des
contraires qu’on appelle la Réalisation de l’Unité première. Pour le
commun des mortels, l’Androgyne illustre l’Âge d’or à reconquérir,
l’innocence, la vertu première, à retrouver. Devenir un par la
fusion en Dieu constitue le but de toute vie humaine. Voilà l’une des
caractéristiques de la Perfection spirituelle. Ainsi, le pôle solaire,
électrique, actif, émissif, pénétrant et le pôle lunaire, magnétique, passif,
captatif, accueillant, ne désignent que des aspects d’une multiplicité
d’opposés appelés à s’interpénétrer de nouveau. Toute opposition
apparente est appelée à s’abolir par l’union du céleste (subtil) et du
terrestre (matériel), réalisée par l’être humain dont la puissance doit
s’exercer sur le Cosmos dans sa totalité. Normalement, l’expression «Androgyne
principiel» désigne le Créateur en tant que Père-Mère, ce Deux dans
lequel les principes masculin et féminin se contemplent, se reconnaissent et
s’échangent à l’infini la félicité d’un amour sublime qui est à l’origine de
toute création, soit de la Création sans cesse recommencée dans l’Éternel
présent. Y est développé: l’androgyne, l’immortalité, les contes, les rêves, les légendes, les symboles fondateurs, cosmiques et figuratifs, les croix celtiques, swastika, potencée et autres, le zodiaque, les quatre éléments, 22 arcanes majeurs, l’arbre, les sephirot, et autre Tétraktys. |
BEHAEGHEL - VOYAGE SYMBOLIQUE DANS LA MARQUE |
Julien Behaeghel |
Edition VIF |
1994 |
Julien
Behaeghel
est peintre et écrivain. Spiritualiste convaincu, il est fasciné par les
grands symboles de l'humanité qu'il a successivement analysés dans le Tarot,
dans les quatre éléments de la tradition, dans les grandes marques
commerciales de notre époque, dans le mythe des commencements, dans
le récit visionnaire de l'Apocalypse de Jean (Apocalypse, une autre genèse, Mols, 1997) et
dans les signes du Zodiaque (Le
Zodiaque symbolique, Mols, 1999).
Au sommaire : L'espace morphologique de la marque (parole
et visage, langage symbolique, symboles fondamentaux)-espace symbolique de la
marque (symboles cosmiques, mythologie et genèse, signes de la matière, magie
du Nombre, personnalités de Marque, lettres de noblesse, nouveaux croisés,
bestiaire remarquable, fleurs et musique, son et lumière)-l'espace créatif de
la marque-la marque s'en va-t’en guerre
Extrait du livre : En 1933, la construction du nouvel Hôtel de Ville de Lille décide de l'expropriation de l'entreprise. Wattignies accueille ses installations et une nouvelle usine. Dans le même temps, l'affaire marseillaise est fermée. Un repli géographique qui ne signe pas, loin s'en faut, la mort de la marque, puisque La Pie qui Chante va désormais prendre sous son aile toute la gamme existante et les nombreux nouveaux produits. Et s'affranchir ainsi de la légende qui en fait un animal néfaste qu'il faut détruire. «Mais quel oiseau, mieux que La Pie qui Chante, la marque française de toute une gamme de bonbons, symbolise avec autant de bonheur l'oiseau chanteur ? Et même si la pie est reconnue comme bavarde, voleuse et futile (elle est attirée par tout ce qui brille), la légende grecque en fait la chanteuse par excellence, capable de rivaliser avec les Muses» nous dit Julien Behaeghel. Hasard ou proximité plus que temporelle, un autre animal va conquérir l'imaginaire des enfants selon la même syntaxe : La Vache qui Rit, née en 1921. |
BENZIMRA - CONTRIBUTION MAÇONNIQUE AU
DIALOGUE ENTRE LES RELIGIONS DU LIVRE. LE
GRAND SECRET DE RÉCONCILIATION |
ANDRÉ BENZIMRA |
ÉDITION DERVY |
2010 |
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L’auteur explique les sujets suivants : Le temps du dévoilement et la doctrine secrète- les noms
divins- l’Infini (en-Soph)- le Très Haut (El Elyon)- L’Être Créateur (Elohim
Lui-les-dieux)- Rattachement des cultes à leurs principes respectifs-
signature du nom divin sur le culte qui lui est rattaché- le judaïsme – le
christianisme- l’islam- la question du Messie- la querelle du filioque- le
saint esprit sur l’arbre séphirotique- la trinité aux yeux des juifs et des
musulmans- le Coran- l’Ange Gabriel- l’annonce de la venue de Mahomet- Place
de la franc-maçonnerie parmi les cultes, sa mission dans l’œuvre de
réconciliation- l’histoire traditionnelle, légendaire et véridique des
religions d’Occident- Le Tout Puissant- El Schaddaï et le Grand Architecte de
L’Univers- André
Benzimra, professeur de philosophie est membre de la Grande Loge de France |
BENZIMRA - ENQUÊTE SUR L’EXISTENCE D’UNE THÉORIE
DU TEMPS CYCLIQUE EN FRANC-MAÇONNERIE |
André Benzimra |
Edition Archè Milan |
2012 |
Il
y a un principe infini. L’idée d’une science purement déductive a été reprise
par quelques philosophes, parmi lesquels Descartes et Spinoza.
Le premier commence par établir sa propre existence en considérant qu’il ne
saurait être rien, attendu qu’il pense. De cette première
« vérité », il entend déduire tout le reste, à savoir qu’il existe
un Dieu dont on peut connaître la nature et un monde dont on peut découvrir
les lois en nous fondant sur quelques idées innées (discours de la méthode). C’est
là prendre les choses à rebours car on ne saurait faire de la créature le
principe et du Créateur la conséquence. C’est selon l’enchaînement exactement
inverse, c'est-à-dire du Créateur aux créatures, que les choses s’ordonnent
dans la réalité et doivent du même coup s’ordonner dans la démarche
déductive. Car il n’est dans la pensée aucun ordre véritable, hors celui qui
s’inspire de l’ordre des choses. Spinoza
prend quant à lui les choses dans le bon ordre (quoiqu’on puisse émettre
quelques bémols) car il part comme il faut de l’idée d’un Dieu infini. Mais
son souci n’est point tant de connaître le monde, afin d’éclairer le chemin
qui retourne à Dieu, que de tirer de cette connaissance du Principe suprême
quelques règles d’éthique qui nous permettent de vivre aussi bien qu’il est
possible à un être enfermé dans sa condition. Trois
conceptions fondamentales du temps sont envisageables. On peut les figurer
l’une par une ligne droite orientée, l’autre par un cercle et la troisième
par une spirale. Les données de la métaphysique permettent de déduire que seule la spirale est à retenir. L’auteur explique les différences fondamentales entre le temps cyclique et le temps linéaire et pourquoi cette spirale et double spirale est importante dans une étude spirituelle. La spirale dans laquelle nous sommes entraînés du fait de notre condition temporelle, prend son départ dans un point central qui est Dieu et effectue, en sens sinistrogyre, un déroulement progressif qui éloigne tous les passagers du temps de leur port d’origine, à savoir Dieu. Le temps véritable comporte une seconde spirale, reliée à la première et disposée vis-à-vis de la première en symétrie inversée, cette seconde spirale effectue donc un enroulement en sens dextrogyre autour d’un point central, qui est toujours Dieu. Si la première spirale est négative, la seconde est positive. Le symbole de cette double spirale est symbolisé sur le pilier Sagesse qui est ionique et où est bien marquée cette double spirale qui nous demande une descente suivie d’une remontée dans les profondeurs du temps, avoisinant ainsi l’Eternité. Au sommaire de cet ouvrage l’auteur nous parle de : De la doctrine des cycles cosmiques en général ; de son
expression dans l’Hindouisme ; de sa présence dans les doctrines qui ont
parrainé la Franc-maçonnerie. La double spirale et le temps cyclique Enquête sur la manière de déterminer les dimensions du temps La doctrine des cycles cosmiques dans les traditions qui
ont influencé la Franc-maçonnerie ; les cycles chez les Grecs et les
Romains ; dans l’Hermétisme et l’Alchimie ; dans le Judaïsme et la
Kabbale ; dans la tradition Johannique L’Héritage pythagoricien, hermétique et Hébraïque. Tubalcaïn; le retour d’Abel et Caïn; l’échelle de Jacob; Le
roi du monde une terre sacrée, la plus haute des montagnes, la plus
basse des vallées : la vallée de Josaphat. L’Etoile des Rois-Mages ; Métamorphose d’un symbole Pythagoricien ; la fin du manvantara et l’annonce de celui qui doit le suivre ; le livre scellé de sept sceaux. |
BENZIMRA - EXPLORATION DU TEMPLE MAÇONNIQUE A LA
LUMIÈRE DE LA KABBALE |
ANDRE
BENZIMRA |
EDITION
DERVY |
2008 |
||
En
abritant les vestiges de ces antiques traditions, l’Ordre manifeste la
confiance qu’il leur accorde. Ainsi, chacune de ces traditions, si l’on veut
bien la prendre pour flambeau, est de nature à nourrir une enquête exigeante
et rigoureuse sur les symboles, les rituels et les rites maçonniques. C’est
à une enquête de ce genre que se livre André Benzimra en prenant la
Kabbale comme guide de sa visite du temple maçonnique. L’auteur développe les points suivants :
|
BENZIMRA - LA PAROLE CIRCULE -
PROPOS D’UN FRANC-MAÇON - |
André Benzimra |
Edition Numérilivre |
2015 |
En fait, en ce livre, la Parole semble flâner
plutôt que circuler tant le désordre y est grand. On passe sans logique
apparente d'un sujet à un autre tout différent, du goût pour les idées
fausses aux traditions réservées aux enfants, de la symétrie organique à
l'étude des mœurs des insectes francs-maçons. Ici, l'on traite de la
supériorité du baiser sur la bouche sur les actes amoureux plus avancés,
ailleurs de ces autres moi-même que sont le singe, mon reflet dans le miroir
et mon ombre sur le sol, plus loin d'une interprétation maçonnique du
Cantique des Cantiques. Du Commentaire du Prologue de Saint Jean, on verse
sans crier gare à un plaidoyer en faveur de la tortue. Etc. Etc. Et,
pourtant, s'il est vrai que circuler, c'est suivre un chemin circulaire, les
textes de ce livre sont liés les uns aux autres par un réseau de secrètes
correspondances. A chacun de ces textes d'autres, déjà lus, répondent en écho
en sorte qu'il faut revenir à ceux-ci pour mieux apprécier celui-là et
peut-être mieux le comprendre. Cela fait au total bien des lectures en cercle
ou en spirale. A l'image de la Parole qui y circule. André Benzimra est
agrégé de philosophie et est l'auteur de nombreux ouvrages sur la Kabbale et
la Franc-maçonnerie. Il est bon de dire ce qu'est la franc-maçonnerie,
et ce qu’elle n’est pas; ce qu'elle devrait être, et ce qu'elle ne devrait
pas être, tout en gardant à l’esprit que le dernier mot sur ce phénomène
pluriel et hétérogène ne sera pas dit dans ces quelques lignes. Mais enfin,
en guise de mise au point, on peut avancer les quelques données suivantes. En
premier lieu, à ceux qui ne voudraient voir dans la maçonnerie qu'une secte
parmi tant d'autres, on leur demandera de considérer si une institution
fondée sur la tolérance et la liberté de pensée peut raisonnablement être
assimilée à une secte. Certes, chacun sait que cette tolérance si
fièrement arborée peut souffrir de certaines limites et que la liberté de
pensée constitue un idéal difficile à atteindre. Mais on ne voit nulle part
dans la société maçonnique de dérives sectaires telles que la soumission à un
leader, l'exploitation financière des membres (il faut tordre ici le cou à
une légende qui voudrait faire croire que, «pour en être», il faut être riche
et influent), l'endoctrinement, la manipulation des consciences. Ensuite, ce
n'est pas faire œuvre apologétique que de poser que la maçonnerie n'est en
rien une société secrète, mais seulement une société discrète. Les ateliers
maçonniques sont, dans notre pays, créés sous forme d’assemblées et leurs
statuts sont publiés en Préfecture. Une véritable société secrète est
clandestine et elle parvient à faire oublier jusqu’à son existence. Les
adresses des obédiences sont bien connues et dans chaque ville les lieux où
les frères et les sœurs se réunissent attisent les curiosités locales. Que la
maçonnerie soit une société discrète est en revanche une évidence, au vu de
pratiques toujours actuelles qui ne laissent pas d'intriguer les profanes
(ceux qui n'en font pas partie), comme le secret d'appartenance par exemple.
Il est vrai que ce caractère discret suffit à alimenter les pires suspicions.
S'inspirant d'un passage des évangiles, le
pape Clément XII (le premier à condamner la franc-maçonnerie) ne
s'exclamait-il déjà pas en 1738 : « S'ils ne faisaient point le mal, ils ne
haïraient pas ainsi la lumière ». De telles réactions prévalent aujourd'hui
sur toutes les tentatives d'explication. Force est de constater que
l’avalanche littéraire - et le présent article de même, sans doute... - ne
parviennent qu'à grand peine à endiguer le mythe d'une société secrète et
puissante, dont les membres, recrutés par cooptation, triés sur le volet,
sont supposés tirer les ficelles de l'économie, de la politique, voire même
des médias, quand leur solidarité ne passe pas pour être une gigantesque
toile où se croisent affairisme, corruption et pratique de la courte échelle.
Tout se passe comme si les démentis accentuaient cet état de fait, mais il
est vrai que certains discours lénifiants sur la maçonnerie ne portent pas à
croire qu'il s'agit d'une société dont tous les membres ont les mains
propres... A quoi bon répéter, en effet, que la
maçonnerie ne recrute que des hommes de bien et de probité, que les griefs
portés à son égard ne peuvent venir que d'anti maçons rabiques, quand
certains de ses membres sont condamnés par la justice et emprisonnés pour
diverses affaires de corruption et de détournement de biens publics? Soyons
clair, le fait que quelques brebis galeuses fréquentent les colonnes du
temple ne devrait pas ternir l’image de toute une société dont l’immense
majorité des membres ne recherche que le perfectionnement individuel, la
fraternité et l'ouverture vers l'autre, voire vers un absolu. Les
raisonnements de certains paraissent bien simplistes. L'antimaçonnisme
populaire dit qu'il n'y a pas de fumée sans feu; répondons alors que l'arbre
ne doit pas cacher la forêt. L'idéalisation de la société maçonnique au
travers de discours éthérés ne nous paraît pas être la meilleure façon de
défendre une société qui doit être défendue contre les attaques récurrentes
dont elle fait l'objet. En réalité, beaucoup de malentendus seraient dissipés
si la maçonnerie de notre pays voulait se montrer plus ouverte, moins
discrète, si les maçons prenaient publiquement position sur les grands sujets
de société, si le secret d'appartenance était largement levé. On objectera que l'appartenance à la
maçonnerie doit demeurer cachée parce que les régimes totalitaires
persécutent les maçons et qu’ils pourraient prendre à nouveau le pouvoir dans
notre pays (?), qu'il ne fait pas bon se déclarer maçon dans certains milieux
professionnels et qu'une déclaration d'appartenance équivaudrait, sinon à un
licenciement, du moins à une mise sur une voie de garage. Etc. Précisément,
de telles réactions sont, pour une part, le fruit de la discrétion
maçonnique. L'extériorisation progressive constitue à nos yeux un rempart
contre l'antimaçonnisme. Mais sans doute la pratique du secret fait-elle une
bonne part du charme de la franc-maçonnerie et l’on ne peut exclure que
certains y trouvent des compensations d'autant plus grandes que leur vie
familiale ou professionnelle est morne et sans attrait. Reste à comprendre ce qu’est la maçonnerie.
Elle n'est ni une religion, ni une contre-religion (elle a pu l’être,
lorsqu’elle était anticatholique et antireligieuse), elle ne saurait dès lors
entrer en concurrence avec la pratique d’une religion dans le chef du maçon.
Société initiatique et philanthropique, société adelphique, elle pourrait
bien constituer un bel exemple de religiosité séculière. Aux États-Unis, les
loges, si ouvertes sur le monde extérieur, ont pu jouer le rôle de religion
civile. En Europe, la franc-maçonnerie est promise à un bel avenir parce
qu'elle répond à des besoins inscrits dans le cœur de l'homme, transcendant
les divisions confessionnelles et religieuses, sans pour autant revendiquer
un rôle supra religieux et fédérateur de tous les universalismes. Au sommaire de cet
ouvrage :
Du gout pour les idées fausses - Sur
le mode d’exposition des textes initiatiques - Sur le beau style
et sur la bonne odeur - Sur le symbole - Sur les sens
contraires des mots hébreux - Sur la philosophie et la
psychanalyse - Le conte de Blanche-neige - De la loi
des oppositions - Pieuses pensées sur la lumière -
Sur le singe - Au sujet d’un insecte franc-maçon -
Sur les pas de danse d’Adam - De la symétrie organique
- Dans quel sens souffle le vent - De la lutte pour la vie
- Au sujet du Grand Architecte de l’Univers - Pourquoi je
suis à la fois juif, chrétien et musulman - Du génie maçonnique
de l’abeille - L’attrait du mystère et pourquoi
demande-t-on l’entrée ? - Aperçu sur un avenir que j’espère
imaginaire - A propos d’un ver de Virgile - Jouis du
présent et présente lui tes devoirs - Sur la
nostalgie - D’autres jeux - Plaidoyer pour la tortue
- Sur la croyance - Sur le moi, le je - Sur la
circulation de la parole - Sur les lèvres de l’immortalité de ce
qu'’elles disent parfois - Commentaire des 13 premiers versets de
l’évangile de Jean - Sur la ressemblance avec Marie -
Sur l’amour courtois - Sur le baiser - Sur l’amour et
la connaissance - Sur l’humilité - Pour une
interprétation maçonnique du Cantique - Pourquoi les Noms
divins - Les signes - Sur une ânesse et son petit et
sur un certain buisson - Sur le mandala - Du Paradis
terrestre à la Jérusalem céleste - |
BENZIMRA - LA
VIE DE JḖSUS-CHRIST AU CIEL ET SUR LA TERRE -
ḖNIGMES ET MYSTḔRES |
André Benzimra |
Edition Archè Milan |
2015 |
||
Ceci ne diminue pas
le rôle joué dans l'A. T, par les intermédiaires nommés et par les autres
dont les noms auraient pu être ajouté. Paul lui-même, dans, parlant de
l'utilité de la Loi, rappelle qu'elle fut promulguée par le moyen d'un
médiateur ; il attribue à Moïse le même titre qu'à Jésus-Christ.
Quelques exégètes ont allégué que Moïse était le représentant du peuple
d'Israël devant Dieu, bien plus que le représentant de Dieu devant le peuple.
L'erreur est manifeste ; l'apôtre l'a par avance réfutée en ajoutant, v.
20 : « un médiateur ne l'est pas d'un seul », c'est-à-dire un
médiateur suppose toujours deux parties. La fin de ce verset a donné lieu à
des centaines d'explications, explications ingénieuses mais
compliquées ; le contexte permet, semble-t-il, de l'entendre simplement :
« Dieu est un », rappelle l'apôtre, c'est-à-dire : Dieu est
une partie. Paul entend établir, par la mention expresse de Dieu comme l'une
des parties entre lesquelles s'opère la médiation, que Moïse était bien
l'envoyé de Jéhovah et son mandataire ; l'autre partie, Israël, était
connue de tous et Moïse était son chef indiscuté. L'épître aux Hébreux
admet, elle aussi, la réalité de l'action médiatrice des témoins de Dieu dans
l'ancienne alliance ; c'est en le comparant à eux qu'elle démontre la
préexcellence du Christ comme médiateur d'une meilleure alliance d'une alliance nouvelle. Cette comparaison,
ou plutôt cette opposition des deux alliances, thème fondamental de l'auteur,
est la comparaison, l'opposition de la Loi et de l'Évangile. L'alliance
ancienne est abolie, la loi mosaïque est dépassée ; elles n'étaient que
pour un temps ; la nouvelle alliance est définitive, l'Évangile est
éternel, et l'oeuvre de Jésus-Christ, fondant la nouvelle alliance et
proclamant l'Évangile, corrobore le caractère surnaturel de sa personne de
Fils unique. Toutefois, l'ancienne alliance et la loi mosaïque, malgré leur
rôle temporaire, leur insuffisante valeur, sont d'origine divine ; leur
mission a été providentielle ; l'opposition n'est pas une antinomie, car
si le parfait n'a plus besoin de l'imparfait, l'imparfait a préparé le
parfait. Et désormais il n'y a
plus qu'un seul médiateur, Jésus-Christ, parce que Jésus-Christ seul tient
d'assez près à Dieu pour être son représentant parmi les hommes et tient
d'assez près aux hommes pour être leur représentant devant Dieu. Si bien que,
quand Jésus-Christ vient vers les hommes c'est Dieu lui-même qui vient vers
eux, et que, quand les hommes vont à Jésus-Christ c'est à Dieu lui-même
qu'ils vont. Et si Dieu, « chez lequel il n'y a nul changement ni
l'ombre d'une variation, continue, pour étendre son Royaume, à orienter les
hommes par l'action de certains hommes, ceux-ci seront, en même temps, les
intermédiaires du « Père des lumières » et du Fils qui est
« la lumière du monde ». C'est au nom du seul médiateur comme au
nom du seul Dieu que les hommes se convertiront, se sanctifieront,
travailleront pour le salut de leurs frères ; ils seront ouvriers avec
Dieu parce qu'ils seront, et dans la mesure où ils seront, les témoins de
Jésus-Christ. En ce qui concerne
Dieu, Jésus s'attribue une si entière connaissance qu'elle atteint la
connaissance divine elle-même et que lui seul possède. « Nul ne connaît
ce qu'est le Fils si ce n'est le Père, et nul ne connaît ce qu'est le Père si
ce n'est le Fils »,. Surhumaine parole et parole historique dont un
critique aussi indépendant que W. Heitmüller dit qu'elle « appartient à
la source des Logia », à la plus ancienne source, et qu'elle possède
« une authenticité substantielle », dont un critique aussi perspicace
que W. Sanday dit que « celui qui la pénètre a trouvé sa voie pour aller
jusqu'au coeur du christianisme » . De même que Dieu discerne non
seulement la vie du Fils que les hommes peuvent aussi percevoir, mais l'être
profond, ce qui constitue l'être propre, le moi réel du Fils, ainsi le Christ
saisit non seulement l'action de Dieu manifestée par ses interventions dans
le monde, la personne de Dieu révélée dans les desseins miséricordieux
constituant l'histoire de l'A.T., mais, par-delà ces fragments de vérité
accessibles aux hommes, il découvre la pensée inconnue, le sentiment
insaisissable, la volonté impénétrable aux regards des créatures et qui
forment l'être même de Dieu. Entre Dieu et le Christ il y a une communion
réciproque et complète, qui n'est admissible et qui n'est compréhensible que
parce que le premier est le Père et que le second est le Fils. Si Jésus ne s'est pas
désigné comme « le Fils de Dieu », il a accepté d'être ainsi
appelé, et les textes sont en grand nombre où il se donne comme « le
Fils » ; non un fils quelconque, ou supérieur en quelque manière
aux autres fils, mais le Fils en un sens absolu. Il y a parité entre ces deux
titres. Les notions de prophète, de témoin de Dieu, d'homme-type, de
révélateur, de fondateur du Royaume de Dieu, de Sauveur, n'épuisent pas la
plénitude de l'expression « le Fils » ou le « Fils de
Dieu ». L'union personnelle ainsi marquée est le fondement de la
conscience de Jésus. Ce n'est pas sa mission de révélateur, de rédempteur qui
lui donne la conviction qu'il est le Fils de Dieu ; c'est parce qu'il
est le Fils de Dieu qu'il entreprend sa mission de révélateur et de
rédempteur ; le sentiment de sa filialité divine est en Jésus la cause,
non la conséquence de son oeuvre. Le 4e
évangile, appuie fortement les déclarations des synoptiques. Aux pharisiens
contestant la portée du témoignage qu'il se rend à lui-même, Jésus
répond : « S'il m'arrive de juger, mon jugement est vrai car je ne
suis pas seul mais le Père est avec moi ». Le médiateur ne parle pas de
son propre chef ; représentant de Dieu, il sait assurément quel est le
plan général, l'éternel dessein de Dieu, mais en outre il suit à toute heure
la volonté de Dieu, il distingue en toute occasion la pensée de Dieu, et sa
parole correspond d'autant mieux à la réalité vraie que, sur la réalité en
question, il traduit ce que Dieu lui inspire. Jésus n'est pas une
personnalité même exceptionnelle déléguée par un Dieu lointain ; à côté
de lui se tient le Père qui l'a envoyé, et c'est le Juge souverain qui prononce
avec Jésus l'arrêt que Jésus prononce. En vertu de cette assistance directe,
de ce lien permanent, le Fils possède une pleine intuition de Dieu. Et ce
savoir ne lui vient pas d'une sagesse lentement acquise, d'une réflexion
longuement mûrie, il lui est donné parce qu'il est le Fils, le Fils que Dieu
ne laisse jamais seul. C'est pourquoi, et
par inévitable conséquence, même quand les Juifs appellent Dieu : leur
Dieu, cependant ils l'ignorent encore. Vis-à-vis de leur science
traditionnelle si limitée, si rudimentaire qu'elle ne discerne pas dans le
Christ celui par qui Dieu veut se révéler, et que sur le point culminant de
l'action de Dieu leur science est aveugle, Jésus place son savoir personnel,
un savoir qui, dans sa compréhension sans ombres, forme avec tout autre
savoir humain un ineffaçable contraste : « Vous n'avez point connu
Dieu, mais moi je le connais » . La particule adversative du texte
original oppose les interlocuteurs, comme les verbes employés opposent les
connaissances : l'une directe, immédiate, l'autre transmise, acquise. Le
Dieu méconnu par les Juifs est pour Jésus son Père ; cette situation
spéciale de Jésus explique sa pénétration spéciale et que Jésus seul sache
véritablement ce qu'est Dieu et ce que Dieu veut. Plus loin, Jésus mettra sur
le même plan la connaissance que Dieu a de lui et la connaissance que lui a
de Dieu. Comme la connaissance de Jésus par Dieu est une connaissance
intégrale, pareillement est intégrale la connaissance de Dieu par Jésus. Au
sommaire de cet ouvrage : Des naissances insolites -
L’annonce faite à Marie - Aide et protection demandée au Baptiste - La
naissance de Jésus - La visite des Rois mages - La
circoncision - La fuite en Egypte -
L’enfance de Jésus - Le baptême de Jésus et sa mise à l’épreuve -
Notes sur le baptême - Commencement de la mission de Jésus -
Les noces de Cana - les miracles - la
calomnie - Donne nous un signe -
L’ordre de la nature et la loi de Moïse - Ce
que dit Jésus au nom de son père qui est dans les cieux - Ce
que Jésus dit de lui-même - La mission des douze - la
malédictions sur les villes du bord du lac
- la demande de Jean le
baptiste - la mort du Baptiste -
les paraboles - retour sur Nazareth - La
tristesse de Dieu - la Transfiguration - la
notion de création et l’action des trois personnes de la Trinité sur les
êtres crées - Paroles de sagesse - le
pouvoir de lié et de délier - le désaccord entre les douze - le
petit à l’ânesse - Avant et après l’entrée à Jérusalem -
Dans Jérusalem - l’entretien avec Nicomède -
les marchands du Temple - le concours d’énigmes -
quand reviendra le printemps du monde
- tu aimeras ton prochain comme
toi-même - la colère contre les pharisiens et les
scribes - les signes des temps - le
jugement dernier - cette génération ne passera pas sans que
vous ayez vu ces choses que je vous annonce
- l’onction de Béthanie - la
trahison de Judas - le repas pascal -
l’Eucharistie - l’écœurement - le
reniement - le sommeil de ceux qui devraient
veiller - arrestation de Jésus - la
condamnation à mort - ces violents qui forcent les portes du
ciel -
mort de Judas - Jésus devant Ponce Pilate - le
sacre dérisoire - le chemin de croix - le
Golgotha - la crucifixion - la
consolation de Marie - la mort de Jésus - ce
qui advint aussitôt après la mort de Jésus
- le tombeau vide -
les dernières apparitions de Jésus
- |
BENZIMRA – LE
GRAND ARCHITECTE DE L’UNIVERS OU COMMENT COLLABORER A SES PLANS |
André Benzimra |
Edition Archè Milan |
2016 |
Parce que
l’Oeil (Grand Architecte de l’Univers) tient une place essentielle
dans notre Delta lumineux, il paraît intéressant d’élargir notre champ de
réflexion en abordant d’autres cultures, là surtout où il relève aussi du
ternaire. Sa symbolique y demeure celle de la perception intellectuelle. On
considère successivement l’oeil physique dans sa fonction de réception de la
lumière. Puis l’oeil frontal, le troisième oeil de Civa, enfin l’oeil du
coeur, qui reçoivent l’un et l’autre la lumière spirituelle. Selon Platon et
saint Clément d’Alexandrie, l’oeil de l’âme est non seulement unique, mais
sans mobilité. Il n’est susceptible que d’une perception globale et
synthétique. La même expression d’oeil du coeur ou de l’esprit est relevée
chez Plotin, saint Paul et saint Augustin. C’est aussi une constante de la spiritualité
musulmane (ayn-el-Qalb). On la trouve chez la plupart des soufis, notamment
chez Al-Hallâj. Mais, également, le mauvais oeil est une expression très
répandue dans le monde islamique, symbolisant une prise de pouvoir sur
quelqu’un ou quelque chose, par envie et avec une intention méchante. Le
mauvais oeil, dit-on, est cause de la mort d’une moitié de l’humanité. Le
mauvais oeil vide les maisons et remplit les tombes. Auraient des yeux
particulièrement dangereux les vieilles femmes et les jeunes mariées. Y sont
particulièrement sensibles les petits enfants, les accouchées, les chevaux,
les chiens, le lait, le blé. Heureusement, il existe des moyens de défense
contre le mauvais oeil: des dessins géométriques, des objets brillants, des
fumigations odorantes, le fer rouge, le sel, l’alun, des cornes, le
croissant, une main de Fatma. Le fer à cheval est aussi un talisman contre le
mauvais oeil. Il semble réunir à cause de sa matière, de sa forme et de sa
fonction les vertus magiques de plusieurs symboles: corne, croissant, main et
cheval (animal domestique et primitivement sacré). Chez les Egyptiens, l’oeil Oudjat (oeil
fardé), était un symbole sacré, que l’on retrouve sur presque toutes les
oeuvres d’art. Il était considéré comme une source de fluide magique,
l’oeil-lumière purificateur. On connaît aussi la place du faucon dans l’art
et la littérature religieuse de l’Egypte ancienne. Or, les Egyptiens avaient
été frappés par la tache étrange qu’on observe sous l’oeil du faucon, oeil
qui voit tout. Autour de l’oeil d’Horus se développe toute une symbolique de
la fécondité universelle. Rê, le dieu soleil, était doté d’un oeil brûlant,
symbole de la nature ignée; il était représenté par un cobra dressé, à l’oeil
dilaté. Les sarcophages égyptiens sont souvent ornés d’un dessin de deux yeux
censés permettre au mort de suivre sans se déplacer le spectacle du monde
extérieur. Pour nous francs-maçons encore sur terre, l’oeil du Delta
lumineux, dans le symbolisme constructif, devient l’oeil du dôme, au sommet
de la voûte ou du temple. Il exprime la porte étroite située au zénith du
cosmos, ou de la voûte étoilée qui ouvre sur l’inconnaissable. Ce qui est en
haut est comme ce qui est en bas. La voie parcourue passera de la porte
étroite franchie par l’apprenti, à la porte étroite du maître maçon. " Si tu veux comprendre la kabbale, tu dois manger
le feu symbolisé par ses lettres, pénétrer l'esprit qui anime l'arbre des
Sephirot pour t'en nourrir quotidiennement puis tu devras absorber son
essence pour en séparer la substance nutritive et enfin, après en avoir
rejeté les scories, tu distilleras cette connaissance dans tes pensées pour
que ton âme puisse s'ouvrir à la puissance du Créateur. " Bien qu'ayant perçu une vérité au travers de ses paroles
obscures, je ne compris que bien plus tard le sens de ces paroles. C'est en
effet par le texte hébraïque inscrit en lettre de feu que j'ai pu pénétrer
l'esprit de la kabbale. Une lente méditation sur le symbolisme de l'arbre des
Sephirot m'a permis de réunir ses sphères incandescentes dans une vision
globale du monde de la Création. Au cœur de cet univers symbolique, l'homme
occupe une position centrale à la croisée des chemins initiatiques de la vie.
Toute l'essence de la kabbale se retrouve dans le principe de la Création,
celle du Livre de la formation de l'univers, le Sépher Yetzirah, source
primordiale de l'enseignement kabbalistique. La compréhension des voies du
Grand Architecte de l'Univers représenté par l'arbre des Sephirot passe
nécessairement par l'étude symbolique de son Oeuvre. L'obstacle principal de
cette étude réside dans le fait que nous utilisons notre intellect, notre
raison, nos sens pour concevoir ce qui n'est perceptible que par le pur
esprit. Néanmoins, la possibilité qui est laissé à l'homme de réfléchir,
méditer, transcender, évoluer, transformer sa propre nature, lui permet de se
rapprocher du Divin et de lever partiellement le voile obscur qui entoure sa
condition humaine. L'arbre des Sephirot, qui prend racines dans les
entrailles de la terre et dont la cime caresse la puissance divine, est à
l'image de l'homme, le lien entre la terre et le Grand Architecte de
l'Univers. Cet arbre représente le parcours de tout initié cherchant à
pénétrer les voies de l'âme par la lumière de l'esprit. Toute initiation
humaine passe par les chemins de la transformation de l'être. Celui qui
cherche la Connaissance devra gravir une à une les branches de l'arbre de la
kabbale pour découvrir progressivement le vaste paysage de la création
terrestre. Il devra se nourrir des fruits de l'arbre pour découvrir la
variété des saveurs de la vie. Un à un, il devra cueillir les symboles
inscrits en lettres de feu. Au
sommaire de cet ouvrage : De l’unité divine et de la
mission qui incombe aux francs-maçons de rassembler ce sui est épars -
Ordo ab Chao - El Schadai et sa mission d’unir ciel et
terre - Quel est le nom du Grand Architecte de
l’Univers ? - le delta et sa lumière - le tétragramme sacré -
Yod - l’Oeil du Delta -
l’étoile flamboyante - la méthode des kabbalistes - préceptes et obligations des
Francs-maçons - Le travail des maçons ne s’arrête
jamais - Vigilance et persévérance -
Ici tout est symbole - les signes des Francs-maçons se font par
équerre, niveau et perpendiculaire
- Puisqu’il est l’heure, que
nous avons l’âge et que tout est conforme, entrons dans les voies qui nous
sont ouvertes - Elevons nos cœurs en fraternité et que nos regards se
tournent vers la lumière - usage des pléonasmes -
Je vous crée, constitue et reçois apprenti franc-maçon -
les trois points - le secret
- le miroir -
les mots sacrés et la circulation de la parole entre les frères -
le silence - le serment - |
BENZIMRA
- L’INTERDICTION DE L’INCESTE SELON LA KABBALE |
André Benzimra |
ED. Archè Milan |
2007 |
Cela peut sembler saugrenu, mais tout le monde ne partage pas le même
point de vue sur la question de l’inceste. Cela peut différer d’un individu à
un autre et d’une société à une autre. Ainsi, dans certaines cultures, il n’a
rien de choquant dans le fait d’épouser son cousin ou sa cousine tandis que
dans d’autres c’est interdit. De plus, nous vivons à une époque où au nom de
l’amour on se permet toutes sortes de transgressions. Chose impensable il y a encore une décennie, aujourd’hui on peut
même voir des personnes qui vont à la télévision pour afficher sans
honte leur liaison avec leur cousin, cousine, oncle ou tante ou encore entre
demi-frères et demi-sœurs. Dieu condamne l’inceste et il est clair que les
païens et surtout les chrétiens ne doivent en aucun cas se retrouver dans
cette situation Certains croient qu'il y a peu d'épisodes incestueux dans la bible. Le moins qu'on puisse dire est qu'ils se trompent. Certains sont explicites : Loth, Reuven, Amnon (avec sa sœur Tamar), Absalon (qui couche avec les concubines de David, son père), Adonias (qui veut prendre la compagne de son père David pour épouse) (guerre inexpiable entre les fils rivaux de David). D'autres sont implicites comme Juda avec sa belle-fille Tamar (ne pas confondre avec la sœur d'Amnon) et l'atavisme supposé des Moabites et des Ammonites, descendants des filles de Loth. Cette liste est loin d'être complète. On
pourrait y ajouter par exemple Jephté et sa fille (en la sacrifiant, il évite
qu'elle épouse un autre homme), ainsi qu'Abraham (à cause de sa relation
bizarre avec sa femme, qu'il considère comme sa sœur, et avec son fils Isaac,
qu'il traite comme une Iphigénie) et les descendants des uns et/ou des
autres, comme Ruth et David, et aussi Amon, roi de Juda (qui n'est pas un
ammonite). |
BENZIMRA -
FRANCS-MAÇONS ET PHILOSOPHES - LA PHILOSOPHIE JUGḖE PAR LA TRADITION |
André Benzimra |
Edition Numérilivre |
2014 |
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Les
francs-maçons se situent en droite ligne dans la philosophie des Lumières, et
ceci même en partant de deux points de vue différents. En premier lieu, nos
rituels et nos symboles trouvent leur origine dans la maçonnerie opérative
des tailleurs de pierre. Nombre d'entre eux étaient des constructeurs
inspirés de cathédrales et d'autres édifices religieux. Ces constructeurs ont
ainsi réalisé - essentiellement entre le XIe et le XIVe siècle - des ouvrages
d'une valeur que l'on peut qualifier d'éternelle et d'un contenu symbolique
impressionnant. On
ne peut pas se représenter la culture européenne en faisant abstraction de
ces constructions à caractère religieux. Leurs concepteurs et leurs
réalisateurs étaient profondément imprégnés d'un esprit ouvert et éclairé.
Par ailleurs, nous représentons les successeurs des premiers maçons
spéculatifs qui, par la suite, furent admis en nombre sans cesse croissant
dans les ateliers des maçons opératifs, ceci spécialement aux XVIe et XVIIe
siècles. La date exacte du passage des corporations de tailleurs de pierre à
la maçonnerie spéculative ne peut être fixée de façon définitive. La
fondation de la première Grande Loge anglaise – en 1717 - constitue cependant
le début officiel de la maçonnerie spéculative. Les loges regroupées au sein
de celle-ci ont contribué de manière essentielle à former le caractère de ce
qui allait devenir le siècle des Lumières, et ceci en dehors de toute
contrainte ou restriction de caractère étatique ou religieux. Et,
inversement, la philosophie des Lumières a largement contribué à l'éclosion
d'une pensée libre et responsable au sein de l'espace privé et discret des
Loges. Nombreux sont les grands esprits se prévalant de la philosophie des
Lumières qui étaient également francs-maçons. Selon
l'interprétation que Kant en a faite, «sapere aude» signifie «ait le courage
d'utiliser ton propre entendement». Cette citation trouve sa source dans
l'essai publié en 1784 par Emmanuel Kant (1724-1804) sous le titre Réponse à
la question: Qu'est-ce que la philosophie des Lumières ? Dans cette contribution,
publiée dans l'édition de décembre de cette année-là de la Berlinischen
Monatsschrift, Kant répondait à la question posée par le pasteur Johann
Friederich Zöllner Qu'est-ce que les Lumières ? publiée une année auparavant
dans la même revue. Dans son essai, Kant fait figurer sa définition restée
célèbre de la philosophie des Lumières : «La philosophie des Lumières
représente la sortie de l'être humain de son état - dont il est le seul
responsable - de mineur aux facultés limitées. Cette minorité réside dans son
incapacité à utiliser son entendement de façon libre et indépendante, sans
prendre l'avis de qui que ce soit. Il est seul responsable de cette minorité
dès lors que la cause de celle-ci ne réside pas dans un entendement
déficient, mais dans un manque d'esprit de décision et du courage de se
servir de cet entendement sans s'en référer à autrui. Sapere aude ! - ait le
courage de faire usage de ton propre entendement ! – doit être la devise de
la philosophie des Lumières ». Par
la suite, Kant a donné dans un autre de ses ouvrages une autre définition de
la philosophie des Lumières, encore plus condensée que la précédente : «La
maxime enjoignant à chacun de raisonner en toute chose par lui-même». Lorsque
Kant évoque cette minorité intellectuelle dont l'homme concerné est le seul
responsable, il met l'accent sur le fait que la philosophie des Lumières
n'est pas un état, mais un processus pour trouver une "voie de
sortie" d'une situation qui n'est plus appropriée à un être adulte. Kant
ne dit pas que l'homme est devenu majeur et responsable. Il constate
simplement que l'irresponsabilité domine. Dans sa réponse à la question :
qu'est-ce que les Lumières ? Kant explique sans prendre le moindre ménagement
pourquoi la plus grande partie de l'humanité, bien que ses représentants
soient depuis longtemps parvenus à l'âge adulte, et qu'ils seraient donc
capables de raisonner de façon individuelle, restent cependant pour la durée
de leur vie mineurs et irresponsables et, qu'en plus, ils apprécient cet état
de fait. Les raisons de cet état seraient la paresse et la lâcheté. Car il
serait confortable de se maintenir au stade d'un humain mineur. L'obligation
contraignante de la pensée autonome peut en effet ainsi être transférée à
d'autres. Qui fait appel à un médecin n'est pas obligé de décider par
lui-même du régime qu'il doit suivre. Qui peut se payer un guide spirituel
peut se dispenser d'avoir une conscience. De
ce fait, il n'est plus nécessaire de penser de manière autonome, et c'est
bien de cette possibilité que la plus grande partie de l'humanité fait usage.
Il est dès lors facile pour certains de jouer le rôle de "tuteur"
de ces individus. Ces tuteurs veillent alors à ce que les êtres humains
encore à l'état de mineurs considèrent le pas à franchir jusqu'à leur
"majorité" non seulement comme pénible, mais encore comme
dangereux. Kant ose ici une comparaison saisissante entre ces humains vivant
dans l'obscurité de l'ignorance et le "bétail" que l'asservissement
à l'homme a rendu stupide. Ces humains sont comme des enfants enfermés dans
un youpala. Au XVIIIe siècle, cet engin consistait en un châssis en forme de
corbeille, monté sur roues, avec lequel les enfants apprenaient à marcher.
Ces personnes ainsi "mises en cage" se voient sans cesse rappeler
par leurs "tuteurs" des dangers qui les menaceraient au cas où ils
tenteraient d'agir de manière autonome. Cette situation rendrait évidemment
difficile pour une personne agissant individuellement la tâche de se libérer
de sa "minorité". Ceci premièrement parce qu'elle s'était
"liée d'affection" avec cet état de minorité, car il lui paraissait
confortable, et, secondement, parce qu'il lui était devenu pratiquement
impossible d'utiliser son entendement, du fait qu'on ne l'aurait jamais
laissé entreprendre la moindre tentative dans ce sens et qu'on l'aurait même
fermement dissuadé de l'entreprendre. Mais,
selon les développements de Kant, on doit admettre que l'homme a malgré tout
peu à peu compris qu'il était dans sa nature de conserver son intégrité et
qu'il lui appartenait de penser par lui-même. La possibilité de réaliser
quelque chose implique la connaissance de ce que l'on peut faire et du fait
qu'on peut le faire. Mais cette connaissance ne constitue pas encore une
certitude. Car ce n'est que lorsque l'on fait ce qu'on est capable de faire
que l'on a la certitude d'avoir pu le faire. Mais, pour franchir ce pas, il y
a une condition nécessaire et indispensable : le courage. En opposition avec
le penchant - devenu une seconde nature - à la paresse, à la lâcheté et au confort
à n'importe quel prix, Kant place l'esprit de décision et le courage.
L'impératif est donc ici : oser quelque chose. «Sapere aude !». Aie le
courage de penser ! Kant sait qu'il s'agit là de la maxime de l'un de ses
auteurs préférés, qu'il n'a d'ailleurs pas hésité à citer à maintes reprises.
C'est Horace (65-8 av J.-C.) qui, dans une lettre à Lullius Maximus,
encourage ce jeune ami à ne jamais se laisser aller à l'oisiveté et à la
paresse spirituelle, mais d'être au contraire actif et de bander ses forces
spirituelles : «Sapere aude, incipe. Aie du courage, commence. Décide-toi
pour la sagesse ! Ose entreprendre !». Car celui qui projette d'entamer une
nouvelle vie, mais remet sans cesse le premier jour de son entreprise ne
changera jamais rien à rien. Kant
fut l'un des philosophes les plus éminents du siècle des Lumières. Dans ses
trois oeuvres principales Critique de la raison pure (1781), Critique de la
raison pratique (1788) et Critique de la faculté de juger (1790), il
s'attacha à définir les limites de la connaissance. L'éthique de Kant, guidée
par la raison, est centrée sur la pensée, sur l'action et sur le sentiment de
l'homme éclairé. «Agis de manière que les maximes de ta volonté puissent en
tous temps servir également de principe fondateur d'une législation
d'application universelle». Cet aphorisme célèbre de Kant (l'«impératif
catégorique») précise son exigence d'une législation qui, loin de favoriser
les intérêts des puissants, prend sa source dans le discernement et le
comportement strictement éthique du citoyen. Avec sa Critique de la raison
pure Kant explore systématiquement les limites de cette raison pure. En dépit
de ces limites, il voit dans la raison l'attribut le plus important de l'être
humain, ceci en particulier en relation avec la possibilité de concevoir un
principe pratique de l'éthique. L'époque
connue sous le nom de siècle des Lumières correspond à celle de l'éclosion
d'une vie spirituelle en Europe et en Amérique aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Elle est marquée par un mouvement de sécularisation et par l'abandon
progressif d'une vision absolutiste de la notion d'Etat, remplacée par une
vision démocratique. C'est à ce moment que le libéralisme et sa conception
des droits de l'homme et du citoyen ont vu le jour. Ce mouvement prônait une
pensée conforme à la raison et s'opposait aux préjugés et aux superstitions
religieuses, à la place desquelles il développait une «religion de la
raison». La science et l'instruction devaient être encouragées et développées
dans toutes les couches de la population. La Révolution française marque
communément la fin du siècle des Lumières, selon le sens que l'on attribuait
à l'époque à ce terme. Nous devons cependant constater que, malheureusement,
cette «minorité spirituelle» de l'individu due - rappelons-le - à sa seule
responsabilité est un phénomène encore très répandu de nos jours. C'est
pourquoi nous ne pouvons en aucun cas parler de sa fin. Le projet consistant
à faire de la philosophie des Lumières un modèle de pensée est encore loin
d'être réalisé ! Erwin
von Steinbach (1244-1318) était un tailleur de pierre et un architecte
allemand et passe pour être l'architecte principal à qui l'on devrait la
cathédrale de Strasbourg. Les plus anciens statuts d'une loge connus au monde
qui nous aient été transmis sont ceux des tailleurs de pierre de Strasbourg.
Ils datent de 1459. Comme ce fut le cas pour d'autres architectes de son
temps, Erwin von Steinbach prit comme modèle de la cathédrale qu'il projetait
le Temple de Salomon. De telles vénérables cathédrales sont imprégnées d'une
puissance symbolique impressionnante. Ceux qui comprennent cette symbolique
comprennent sans difficulté ce que nos anciens maîtres ont voulu nous dire.
On pourrait résumer les principes ayant servi à configurer une cathédrale par
la formule «deux colonnes et trois pas». Remodèle des deux colonnes du Temple
de Salomon a atteint son apogée dans les deux tours d'une cathédrale. Ces
deux colonnes représentent deux mondes différents. L'un d'eux est le monde
visible et correspond aux connaissances limitées de l'homme. On le représente
par le chiffre4oulafigure du carré. L'autre monde est invisible, c'est celui
de l'ignorance, de l'incompréhensible et finalement celui du divin. On le
représente par le chiffre 3 ou la figure du triangle. Pris ensemble, ces deux
nombres donnent le chiffre 7, le nombre parfait. Les
exemples d'une symbolique remontant à l'origine des temps et se retrouvant
systématiquement dans le Temple de Salomon puis, par suite, dans les
cathédrales et, de là, dans les loges des tailleurs de pierre, puis dans les
loges spéculatives, pourraient être multipliés à l'infini. À mon avis, le
côté «philosophie des Lumières» se situe dans le caractère abstrait des
symboles, sur lequel ne pèse pas le poids dogmatique des représentations de
l'Église catholique. Ce que nous trouvons dans les symboles des tailleurs de
pierre, c'est que ce monde non-matériel peut être bien sûr rendu visible par
étapes successives à l'aide d'une pensée débarrassée de tout a priori et de
la recherche scientifique mais, qu'en même temps, chacune de ces étapes fait
apparaître de nouvelles questions se refusant à l'application de la science. Les
tailleurs de pierre de cette époque ne se sont pas laissé induire en erreur
par les images à caractère trop concret que l'Église catholique cherchait à
imposer, relatives à Dieu, aux saints et au Diable, mais ils se concentrèrent
au contraire, dans leur représentation du monde invisible, sur des symboles
abstraits. Et même le plus instruit des Maîtres parmi les tailleurs de pierre
se faisait enterrer à l'angle nord-est de la cathédrale, au nord-est, à
l'endroit donc où se tient l'Apprenti après son initiation. Ceci parce que,
parvenu au terme de sa vie, au moment de son entrée dans l'Orient éternel, le
Maître se présente avec le symbole de la règle, car il ne sait effectivement
encore rien du monde non-visible. Et,
à partir de ce point, où nous trouvons l'homme éclairé qu'est le Maître
Maçon, qui, au contraire du clergé figé sur ses dogmes, est conscient de ce
qu'il ne peut pas savoir, nous parvenons directement au Maçon spéculatif qui,
lui aussi, fait appel à sa raison et l'utilise de façon personnelle, tout en
évitant lui aussi de se faire une image concrète du Divin. C'est pourquoi les
francs-maçons, comme Kant l'exige de l'homme éclairé, opposent à
l'hétéronomie d'une raison fixée par d'autres l'autonomie d'une pensée
indépendante. Ou, comme Kant l'exprime, «penser par soi-même signifie
chercher en soi-même la vraie pierre de touche de la vérité (c'est-à-dire
dans sa propre raison), et la maxime : En tout temps penser par soi-même,
constitue la base de la philosophie des Lumières». Conformément
à la tradition des tailleurs de pierre, marqués par l'esprit de la
philosophie des Lumières, les maçons d'aujourd'hui font également usage du
symbole du Grand Architecte de l'Univers. Le chercheur Helmut Reinhalter
écrit à ce propos : «Ce symbole repose sur la responsabilité éthique du
Maçon. En Maçonnerie, la valeur de l'homme ne se mesure pas à l'aune de sa
profession de foi d'une religion ou d'un dogme, mais à celle de sa loyauté
intellectuelle. Le GADLU symbolise par son efficacité l'arrière- plan éternel
et le cadre universel duquel la vie acquiert un sens et une responsabilité
humaine». À
l'époque actuelle, qui a vu l'éclosion des sciences cognitives, éclaireront
encore mieux nos loges à l'aide d'une nouvelle philosophie des Lumières, plus
développée, qui soit à même d'écarter les obstacles qui parsèment notre
chemin et empêchent la dissémination de la connaissance critique et de la
raison, compte tenu des menaces de caractère global et des crises politico-sociales
qui nous guettent. Ne nous bornons pas à faire briller la lumière de la
raison à l'intérieur de nos loges. La «race humaine», pour employer
l'expression de Kant, n'a aucune chance de survie si elle s'écarte de la
raison. Utilisons donc notre chaîne fraternelle universelle pour répandre
dans tous les types de société la lumière d'une nouvelle philosophie
maçonnique ! Combattons, partout où nous avons de l'influence, la déraison
universelle avec l'arme de la «raison aimable» postulée par Épicure (341-271
av. J.-C.). Car c'est à lui que l'on doit l'aphorisme : «Le savoir sans
l'amour est un poison mortel ». C'est dans cet esprit que nous devons, guidés
par notre solide expérience et appuyés par la «raison aimable», avancer tous
ensemble et affronter avec courage les grands défis de l'avenir. «Sapere
aude», mes très chers frères. Au sommaire de cet ouvrage : La Tradition - Les philosophes
- Thalès de Milet - Pythagore de Samos -
Parménide d’Elée - Héraclite d’Ephèse - Anaxagore de
Clazomènes - Empédocle d’Agrigente - Socrate
d’Athènes - Les épicuriens - Platon -
Diogène de Sinope - Aristote de Stagire - les
stoïciens - Guillaume d’Ockham - René Descartes
- Blaise Pascal - Baruc de Spinoza - Nicolas
Malebranche - Gottfried Wilhelm Leibniz - George
Berkeley - David Hume - Emmanuel Kant -
Les tenants du transformisme - Georg Wilhelm Friedrich Hegel
- Arthur Schopenhauer - Auguste Comte - Karl
Marx - Friedrich Nietzsche - Sigmund Freud
- Edmund Husserl - Henri Bergson - Pierre
Theillard de Chardin - Gaston Bachelard - Martin
Heidegger - Ludwig Wittgenstein - Jean-Paul
Sartre - Albert Camus - Karl Popper -
Michel Foucault - |
BENZIMRA - PETITS ET GRANDS MYSTÈRES DANS LA KABBALE – L’ŒUVRE DU COMMENCEMENT – L’ŒUVRE DU CHAR |
André Benzimra |
Edition de la Hutte |
2013 |
La
Kabbale comporte deux études :
Le Maaseh Bereshit porte sur la cosmologie ; le Maaseh Merkavah sur la théologie, mais on aurait tort de ne voir dans ces deux parties que des études théoriques. L’idée d’œuvre désigne d’ailleurs une entreprise pratique. C’est que ces deux études comportent les secrets d’une certaine sagesse que le disciple doit s’efforcer d’acquérir. De quoi s’agit-il ? Le Maaseh Bereshit correspond à ce que les Grecs appelaient les petits mystères : ceux-ci visent à rétablir l’Homme dans l’état primordial, celui que les Hébreux nomment l’Adam paradisiaque, l’homme qui était un avec le monde, (de là vient que les traditions assignent à l’Adam du Paradis terrestre la taille du monde. « Il l’a créé remplissant le monde tout entier – Midrach Rabba VIII,1) », en sorte que tous les corps étaient comme autant de ses organes et que l’âme de chaque chose était une partie de son âme. Le Maaseh Merkavah correspond quant à lui aux grands Mystères de la Tradition grecque, lesquels visaient premièrement à identifier l’homme avec l’Univers tout entier (de là vient que l’iconographie traditionnelle fait coïncider l’Adam Kadmon, l’Adam du Paradis céleste, avec l’ensemble de tous les mondes), c'est-à-dire avec l’ensemble des mondes, et secondement à rétablir l’union de l’homme avec la divinité. Au sommaire de cet ouvrage l’auteur nous parle de : L’œuvre du commencement - La Genèse I et II - L’œuvre du Char - Ezéchiel - Voie initiatique et voie religieuse - l’alphabet hébraïque - la science des lettres - la hiérarchie des principes - les Sephiroth - la Thora - le Nom divin Hou, Lui - les quatre mondes - le Nom divin Maqom, le Lieu - la science des nombres - la centralité de l’homme - le Nom divin YHVH - le yin et le yang - Schaddaï ou El Schaddaï - les sept mondes déjà créés - Nomadisme et sédentarité - le Golem - les quatre qui entrèrent au Pardès - les éléments - le genou - |
BENZIMRA
- LES
LḖGENDES CACHḖES DANS LA BIBLE -
ḖTUDE DE KABBALE MAÇONNIQUE |
André Benzimra |
Edition Archè Milan |
2006 |
||
Suivent les récits fondateurs de
Moïse et de l’Exode. À travers des miracles étonnants, Dieu fait sortir son
peuple d’Égypte où il était esclave. Beaucoup plus loin, nous trouvons le
récit de la vie, de la mort et de la résurrection de l’homme appelé Jésus de
Nazareth. Comment le lecteur moderne doit-il
donc aborder tous ces passages ? Est-il appelé à y voir des récits
légendaires ou des métaphores qui ne véhiculent que des vérités spirituelles
? Doit-il plutôt considérer qu’ils relatent des événements tout à fait
historiques ? Dans un premier temps, il peut être utile de savoir ce que la
Bible dit d’elle-même, de son message et de son objectif. Elle se présente
comme un livre qui raconte l’histoire de la relation de Dieu avec son peuple.
Son but ultime est d’inviter l’homme à connaître Dieu et à être réconcilié
avec lui. L’histoire que la Bible raconte est, très clairement, d’ordre
théologique dans le sens où ce qui est raconté explique qui est Dieu, sa
nature, ses attentes, ses promesses et qui est l’homme. Les récits des
auteurs bibliques ont été écrits pour parler de Dieu et de ses desseins. La Bible se présente aussi comme
la Parole d’un Dieu honnête, omniscient et fiable. Ses textes ont, certes,
été rédigés par des auteurs humains ayant chacun leur style, leur vocabulaire
et leur personnalité, mais la Bible affirme qu’ils ont été inspirés par
l’Esprit de Dieu Lorsque des apôtres se réfèrent à des évènements tels que la
création, le déluge et l’Exode, ils se montrent persuadés de leur nature
historique. Si l’on croit à l’inspiration de la Bible, il n’y a donc pas lieu
de lire ce qu’elle affirme être des faits historiques à la manière de textes symboliques.
Le lecteur attentif doit cependant se garder d’une lecture anachronique du
texte, qui s’attendrait à ce que les auteurs se conforment aux méthodes
historiques modernes. Les textes bibliques racontent l’histoire à la manière
de ceux de l’Antiquité. Ils ne cherchent pas à parler de manière dépassionnée
et exhaustive, mais ils racontent des événements historiques dans le but de
véhiculer un message théologique. Comme toute œuvre littéraire la
Bible utilise toute une variété de styles et de genres Devant chaque texte,
il convient, autant que faire se peut, de discerner les intentions de
l’auteur. Veut-il présenter une idée, une image ou un fait historique ?
Certains passages sont explicitement présentés comme des paraboles ou des
fables, qu’il convient de ne pas comprendre de manière littérale et
historique. De même, tout le monde s’accorde pour dire qu’il serait absurde
de comprendre la poésie de manière littérale. À titre d’exemple, certains
lecteurs de la Bible perçoivent un symbolisme voulu dans le récit de Genèse
2-3 quand il évoque par exemple l’arbre et le serpent. Pourquoi ? À cause de
l’usage symbolique qui en est fait dans d’autres parties de la Bible. En même
temps, le Nouveau Testament affirme la nature historique de l’homme Adam et
de sa faute. Une bonne connaissance des conventions littéraires de l’époque
aide à comprendre les textes. Ceci n’enlève rien au caractère historique des
événements rapportés. Pour mieux comprendre les textes
difficiles, il est également possible de faire appel à des connaissances
extrabibliques. Au cours des derniers siècles, l’archéologie a énormément
progressé. Or les découvertes archéologiques ne contredisent pas le récit
biblique ; elles ont plutôt tendance à le confirmer De plus, en comparant les
récits bibliques à des récits similaires des mêmes époques, on découvre à
quel point les auteurs bibliques usent d’un style extrêmement sobre. À titre
d’exemple, un récit de la création issu de la Mésopotamie parle de luttes
entre dieux différents qui naissent de l’union de deux êtres, Tiamat et Apsû.
De son côté, le récit biblique de la création pose avec beaucoup de retenue
le cadre d’un Dieu distinct de sa Création qui a créé toute chose de manière
ordonnée. La foi chrétienne est née à l’entrée du tombeau vide de Jésus-Christ.
Pour certains, sa résurrection est la légende par excellence, mais pour les
chrétiens elle est l’exemple par excellence d’une foi raisonnable. On a là le
récit d’un événement extraordinaire, miraculeux et merveilleux, mais les
indices historiques et logiques qui plaident en faveur de sa réalité sont
considérables). Si Jésus a vraiment été ressuscité
d’entre les morts, la logique veut qu’il ne soit pas un imposteur, mais
véritablement le Fils de Dieu. Or il a accepté la nature historique de
l’Ancien Testament et de ses récits de la Création, du déluge, de l’Exode.
Ceux qui mettent leur foi en lui accepteront naturellement d’accepter la
fiabilité de ses paroles. Toutes les questions concernant les passages les
plus difficiles de la Bible n’en sont pas supprimées pour autant, mais elles
se vivent dans la confiance. Au sommaire de cet ouvrage : Tubalcaïn -
Hiram - Salomon -
Noé - Schadaï - Jacob et Esaü - |
bouddhisme
& franc-maçonnerie |
Divers
Auteurs |
EDITION
ALBIN MICHEL |
1995 |
Conférence
et réflexions sur ces deux philosophies. Un langage commun peut-il être trouvé
entre la tradition bouddhiste venue du bout du monde, et la tradition
maçonnique née en Europe, enracinée dans une symbolique très spécifique dans
certains mythes bibliques, dans la philosophie grecque et l’esprit des
lumières ? Deux
voies spirituelles qui chacune à sa façon aspirent à l’Universel et proposent
une libération de l’Être et exaltent la sagesse. Le problème est dans la
traduction du vocabulaire de chacun au sujet de la nature intime de l’homme,
là est l’explication incompréhensible de l’un ou de l’autre. Au sommaire de cette conférence on trouve : Jacques Deperne : Philosophia humana Lama Denys Teundroup : Des points communs et la démarche bouddhiste Jean Pierre Schnetzler : De la démarche maçonnique Bernard Besret, Alain Lorand, J. P. Pilorge, Luc Trinley : Orient Occident,
convergences et divergences Nicolle Vassel et Michel Barrat : De la réalisation
spirituelle Bernard Besret, Lama Denis Teundroup : Pratique maçonnique
et « sadhana », symbole et méditation Marie Madeleine David : Chronique |
1 C
cambacÉrÈs, 1er
surveillant de la franc-maçonnerie impÉriale |
P.F.
PINAUD |
Edition
Maçonnique de France |
1998 |
||
Cette
ascendance familiale explique sans doute que, dès avant l’âge de 20 ans, il
est initié. En 1772, on le trouve inscrit sur les tableaux de la loge
anglaise Saint-Jean du Secret et de l’Harmonie à Montpellier, où il côtoie
financiers, magistrats et entrepreneurs. Son entrée rapide dans l’ordre ne
s’explique pas seulement par ses antécédents familiaux. En effet, en 1772, il
est en opposition au système en vigueur et refuse d’intégrer la nouvelle
magistrature proposée par le gouvernement. Il s’est agrégé à un groupe de
magistrats réfractaires dont beaucoup sont maçons. Ses amis l’ont donc engagé
à recevoir la Lumière. Par ailleurs, lui-même avait le désir d’échanger des
opinions, de confronter des convictions, d’apprendre et de trouver des
repères dans une société qui évolue. Par ses contacts avec le médecin et
chimiste Chaptal, il pouvait appréhender un monde scientifique qui remettait
en cause tant de croyances. Enfin,
l’expérience confessionnelle de sa famille l’incitait à rechercher des
nourritures spirituelles alors que son métier le tournait vers le quotidien.
Il plonge d’ailleurs à cette époque dans l’étude des diverses religions
connues, se penche sur le problème du crime et du châtiment, de l’enfer et de
l’au-delà pour conclure : « Il n’y a qu’une grande foi qui puisse faire
croire à une autre vie. Et comment avoir de la foi ou une croyance aveugle
pour ce qui peut être soumis aux lumières de la raison ? ». Comme la grande
partie de l’élite intellectuelle de l’époque, il professe son mépris pour les
usages antiques de l’Eglise, son obscurantisme et son exigence de pouvoir et
de richesses ; il adhère à l’humanisme, au dévouement aux autres et aux
sentiments de fraternité qu’il exprime par sa participation active dans la
confrérie des Pénitents Blancs. C’est l’époque où l’opposition entre les
Frères de l’aristocratie provinciale et ceux de la bourgeoisie parisienne
allait conduire à la création du Grand Orient de France par des Frères
expulsés de la Grande Loge. C’est l’époque aussi où Willermoz, à Lyon, prône
la réforme mise sur pied en Allemagne, réforme qui prétend aller vers « la
révélation d’une véritable connaissance ». Il
voyage également beaucoup par tout le royaume, à Paris, Marseille, Bordeaux,
siège du directoire de Septimanie du rite écossais rectifié, où il fréquente
de nombreuses connaissances tant familiales que maçonniques, nouant par sa
participation aux activités maçonniques des relations avec un cercle étendu
d’avocats et de financiers. Il mène ainsi une vie à la fois studieuse et
mondaine, éclairée par la fenêtre spirituelle de la confrérie des Pénitents
Blancs et celle, plus intellectuelle, des loges maçonniques, une vie toute
imprégnée d’un fort sentiment de solidarité qu’il conservera malgré son
ascension sociale. Joyeux célibataire, le plaisir des sens ne lui est pas
inconnu ; probablement a-t-il rencontré à la loge La Candeur à Paris
Choderlos de Laclos, l’auteur des Liaisons Dangereuses. Jean écrira un jour :
« Il y a peu de femmes qui se livrent par inclination. Il n’en est aucune qui
ne soit insensible à l’hommage d’un homme distingué. L’aune de ce sentiment
les décide à se livrer. Combien la femme qu’on croyait la plus relevée fait
d’étranges révélations à son amant lorsqu’elle s’est abandonnée, etc., etc. » A
Paris, il visite la loge des Neuf Sœurs et fait la connaissance de Condorcet.
Il fréquente aussi la loge des Amis Réunis qui « forme une société d’amis à
peu près pareille aux clubs d’Angleterre mais qui doit à la maçonnerie, dont
l’esprit de corps est la franchise, l’égalité, la bienfaisance et la pratique
de toutes les vertus sociales, des liens d’autant plus étroits qu’ils
seraient resserrés par une estime réciproque et une connaissance respective
les uns des autres qui ne peut manquer d’être la suite du régime républicain
d’une loge de francs-maçons ». Cet atelier a également pour caractéristique
d’être peuplé pour l’essentiel de financiers tels le directeur de la
compagnie des Indes, celui de la manufacture des Gobelins, le trésorier
général de la Marine, des receveurs généraux etc. Le
système judiciaire ayant été réformé par l’Assemblée Législative, Jean
Cambacérès est élu président du tribunal criminel de l’Hérault siégeant à
Montpellier ; il est installé dans ses fonctions le 1 janvier 1792. Dans
l’exercice de celles-ci, il exprimera son idéal maçonnique. S’il ne se
prononce pas publiquement sur l’abolition de la peine de mort, il l’évitera
toujours lorsque cela sera en son pouvoir et ne la fera appliquer – mais
alors sans hésitation – que si l’ordre public est troublé. Cette présidence
du tribunal criminel le marquera très profondément. Le pouvoir de vie ou de
mort qu’il détient l’oblige à une perpétuelle remise en cause. Il écrira que
« quand on juge les hommes, il ne faut jamais les séparer des événements » et
aussi que « l’âme d’un fameux coupable ne diffère souvent de celle d’un grand
homme que par l’objet vers lequel la fatalité l’a déterminé ». Le spectre de
Voltaire le hantera pendant toute cette année, aiguillonnant sa quête de
vérité. Bientôt
élu député à la Convention, il arrive le 18 août 1792 à Paris. Il y rencontre
très vite Roëttiers de Montaleau, haut dignitaire de Grand orient qu’il
connaît depuis longtemps. Celui-ci lui raconte les difficultés dues au combat
passionné des opinions politiques au sein des loges. Comment les frères
pourraient-ils respecter leurs serments de fraternité maçonnique ? Beaucoup
d’entre eux ont émigré derrière les frères du roi, maçons eux-mêmes. Les
loges se sont vidées. Le duc d’Orléans, grand maître du Grand Orient, joue
son propre jeu. Certains le suivent, espérant qu’il réussira à prendre le
pouvoir. Beaucoup se méfient, critiquent. Les soupçons s’installent avec la
crainte du lendemain et ralentissent toutes les activités maçonniques dans
l’attente de jours meilleurs. La franc-maçonnerie rentre dans l’ombre, sinon
en léthargie. Après thermidor, à partir de l’automne 1794, Cambacérès est au
gouvernement de la France ; il se fait investir de la présidence du comité de
Salut Public. Ses qualités, comme ses qualifications en font un
incontournable de la direction du pays. C’est ce qui bientôt fera de lui le
deuxième consul après le coup d’état de brumaire, puis l’archichancelier de
l’empire et maître d’œuvre de Napoléon, ainsi que l’appelle sa biographe
Laurence Chatel de Brancion, après le couronnement de Bonaparte. Mais
laissons de côté sa carrière publique et revenons à ce qui nous occupe plus
particulièrement, même si l’une et l’autre facettes de sa vie sont
étroitement imbriquées, puisque, par exemple, lorsqu’il présente à la
tribune, comme responsable de la politique extérieure de la France, le traité
de paix signé avec la Toscane, c’est le franc-maçon qui parle ; il établit le
fondement des organisations internationales actuelles, en rupture totale avec
les mœurs de l’époque : « S’il existait en Europe, proclame-t-il, un droit
des nations, des principes reconnus d’indépendance, de liberté de commerce et
de navigation, s’il existait un plan contre l’ambition des puissances
usurpatrices et une garantie pour la sûreté des états faibles, alors les
conditions de la paix seraient facilement dictées et acceptées ; alors, nous
n’aurions pas de guerre à soutenir. » Dans
le courant de l’année 1795, derrière sa volonté de protection de l’intimité
et de la liberté individuelle, pour lui principes de base, Cambacérès exprime
son désir de protéger les premiers pas des loges maçonniques qui renaissent
après la tornade de la Terreur. Ces hommes éclairés et modérés doivent
pouvoir se réunir chez l’un ou chez l’autre sans être inquiétés car la
franc-maçonnerie peut être un ferment d’amélioration du climat politique et,
si on lui en laisse le temps, un éducateur de l’opinion. Dans ce même esprit
d’éduquer l’opinion, il pousse la Convention à mettre sur pied un ensemble
d’écoles spécialisées, comme l’Ecole normale, l’Ecole des langues orientales,
l’Ecole polytechnique, les écoles de santé et les écoles centrales, futurs
lycées napoléoniens. Le
24 juin 1795, la Grande Loge célèbre son réveil. Celui du Grand Orient
interviendra l’année suivante. Cambacérès fréquente la loge du Vrai Zèle. Il
rencontre au sein des ateliers des hommes qu’il ne côtoie pas habituellement
: les militaires, tels Kellerman ou Masséna, titulaires comme lui de hauts
grades maçonniques. Avec son ami et frère d’Aigrefeuille, qui, curieusement,
a installé à Montpellier l’ancien grand maître de l’ordre de Malte, il
assiste le 22 juin 1799 à la cérémonie marquant l’union entre le Grand Orient
et la Grande Loge de France. A cette tenue solennelle assistaient 29
officiers des deux obédiences, 3 officiers honoraires, 29 vénérables ou leurs
représentants et 28 frères visiteurs. Le mois suivant, il devient ministre de
la Justice. A ce moment, peu d’hommes sont plus à même que lui de maîtriser
l’arsenal légal français, si complexe à la fin de la Révolution. Le 12
décembre 1799, Cambacérès devient deuxième consul de la République, second
personnage de l’Etat après Bonaparte. Retourné,
on l’a vu, très tôt vers les loges, il y a retrouvé la sociabilité des années
pré-révolutionnaire. Pour sauvegarder cette liberté et cette tolérance, et
aussi pour éviter une mainmise sur l’éducation, il reste fermement attaché à
affirmer l’indépendance du pays vis-à-vis de Rome et rêve d’établir en France
l’équivalent de l’Eglise d’Angleterre. Il prêche le rassemblement dans la
tolérance et oriente le Premier Consul vers un gallicanisme moderne. Son rôle
dans la négociation du Concordat est occulte ; il n’existe qu’à l’état d’influence
par des discussions, des notes, des études. Ce descendant de protestants, ce
défenseur des communautés juives suggère aussi que des accords soient passés
avec les responsables de ces religions pour que chacun ait le droit de
pratiquer le culte de son choix ; en contrepartie, ces religions se couleront
dans le système politique. En effet, les églises, quelle qu’elles soient, ne
peuvent prétendre exercer une action hors du contrôle de l’Etat ; le
gouvernement doit rester seul maître à bord. C'est
à ce moment-là qu'il se préoccupe concrètement de la franc-maçonnerie. Les
rapports de police ont signalé l'essor très important du nombre des loges
depuis le début du Consulat : cent quatorze dont vingt-sept parisiennes en
1802, trois cents en 1804. Vénérable de la loge Saint-Jean de la Grande
Maîtrise, quel rôle joue Cambacérès dans les conflits entre le Grand Orient
et les obédiences de rite écossais en 1802-1804 ? Dans ses papiers se
retrouvent de nombreux documents relatifs à des projets de traités d'union.
Selon son habitude, il fait réaliser méthodiquement un historique de chacune
des obédiences, et analyser les conflits. Considérant ceux-ci comme du
détail, il veut arriver à un accord permettant à chacun de garder ses
pratiques dans une unité d'ensemble harmonieuse. Du fait même du recrutement
dans les milieux de hauts fonctionnaires et dans l'armée, leurs rivalités ou
désaccords peuvent être facteurs de désunion. L'Empereur aurait envisagé de
résoudre le problème en supprimant la franc-maçonnerie, et il fallut les
protestations de Kellermann dont l'aide de camp, de Grasse-Tilly, fils du
héros de Yorktown, venait d'être élu Premier Souverain Grand Commandeur du
rite écossais, et celles de Cambacérès qui fit valoir qu'interdire la
maçonnerie la ferait surgir de toutes parts, en coulisses et dans
l'opposition, pour arrêter cette décision. Est-ce Cambacérès qui propose que
Joseph Bonaparte soit nommé grand maître du Grand Orient et Louis Bonaparte
de la Grande Loge Générale Ecossaise qui vient d'être fondée pour fédérer le
rite ? |
CAMILLE SAVOIRE - REGARDS SUR LES TEMPLES DE LA FRANC-MAÇONNERIE |
Présentation de Jean-Marc Vivenza |
Edition La Pierre Philosophale |
2015 |
« La connaissance ne s’obtient que par l’initiation, connaissance qui est une « communion » avec l’âme universelle et dont le nom n’est autre que Gnose.» Camille Savoire (1869-1951) La réédition de son ouvrage publié en 1935 : « Regards sur les Temples de la Franc-maçonnerie », précédé d’une longue Préface de Jean-Marc Vivenza, vient de porter une lumière pour le moins assez nouvelle sur la personnalité de Camille Savoire. On s’aperçoit en effet, à la lecture des 90 pages de présentation du livre, que l’on ignorait énormément de choses sur celui qui fut à l’origine, en 1935, l’année même où il faisait paraître son livre, du « réveil » du Régime Rectifié en France. Jean-Marc Vivenza nous révèle ainsi bien des aspects méconnus du parcours de Camille Savoire, et surtout nous montre l’évolution de celui qui se disait agnostique en son jeune âge, vers un spiritualisme de plus en plus marqué : « Camille Savoire, de l’agnosticisme de son jeune âge va donc, peu à peu, sans doute de par l’exercice de sa charge et son contact avec les degrés élevés des différents Rites maçonniques, évoluer vers un spiritualisme qui, pour n’être point une adhésion pleine et entière à une « Révélation », participait néanmoins d’un refus du matérialisme. » « Ce fut le désir de travailler dans le secret et le silence, qui attira vers la Franc-Maçonnerie les adeptes de certaines organisations philosophiques, initiatiques ou occultistes, survivances des anciennes confréries… » Camille Savoire s’explique lui-même sur ce changement de point de vue, après avoir découvert « le caractère « initiatique » de la franc-maçonnerie » : « Ce fut le désir de travailler dans le secret et le silence, à l’abri des regards indiscrets de la police et des autorités qui attira vers la Franc-Maçonnerie les adeptes de certaines organisations philosophiques, initiatiques ou occultistes, survivances des anciennes confréries de Rose-Croix, Alchimistes, Illuminés d’Allemagne ou de Bavière, lesquelles vinrent s’agréger au sein de la Franc-Maçonnerie en y constituant des Loges d’un caractère spécial (…) l’étude approfondie des anciens rituels, en m’éclairant à la lumière des travaux d’occultistes ou d’initiés anciens ou modernes, me permit d’entrevoir nettement le caractère initiatique de la Franc-Maçonnerie, tel que l’avaient conçu certains de ses adeptes, et de le comparer aux sociétés initiatiques de tous les temps, sinon par les moyens employés, mais par les buts poursuivis, la communauté des symboles, de certaines appellations, mots et signes de reconnaissance, formes rituelles, épreuves.» Mais ce premier constant va aboutir à une décision qui transformera profondément la vie de Camille de Savoire : « à savoir la nécessité pour l’initié de devoir se livrer à un travail intérieur pour parvenir à la pleine compréhension de ce que signifie « l’Esprit », pour reprendre l’expression employée par Savoire : « Des études poursuivies pendant plus de dix ans, confrontées avec les découvertes et enseignements de la science contemporaine, j’acquis la notion que seul un travail intérieur effectué sur soi-même peut faire progresser dans la voie de l’initiation, laquelle n’est qu’une éducation de ce sens intime qu’on désigne sous le nom d’intuition et qui n’est vraisemblablement qu’une communion ou une prise de contact avec l’Intelligence universelle. Cette notion est incompatible avec une profession de foi matérialiste. Tout ceci me conduisit vers un spiritualisme s’élevant au-dessus des dogmes des religions, des diverses croyances philosophiques et métaphysiques qui m’a paru constituer le véritable fondement de la Franc-Maçonnerie… » Et c’est bien ce qu’affirme positivement l’auteur des Regards sur les Temples de la Franc-maçonnerie : « s’était effectuée en moi une accession vers la conception d’un monde dans lequel la Matière qui, dans ses divers aspects, n’est qu’une transformation de l’Esprit, cherche à dominer ce dernier et à l’asservir, alors que l’homme sage que doit être le Franc-Maçon cherche à se libérer des emprises de la Matière.» Cette « Gnose, Camille Savoire l’avait expérimentée par « l’étude de l’esprit » : « L’étude de l’esprit apprend à l’homme à connaître l’âme, c’est-à-dire la force et la vie intime des choses et des êtres, de l’inanimé comme de l’animé et cette connaissance ne s’acquiert que par l’initiation, c’est-à-dire par l’éducation d’un sens intime, « l’intuition », qui a pour effet d’établir entre le Maçon et la vie universelle une «véritable communion » alors que notre intelligence est souvent faussée par nos intérêts, nos passions et nos préjugés. Cette connaissance, véritable communion avec l’âme universelle, c’est la Gnose. Pour l’acquérir, le Franc-Maçon doit maîtriser ses passions, établir un juste équilibre entre ses diverses facultés : raison, intelligence, sensibilité, et les accorder avec le milieu universel réalisant ainsi le « juste milieu » de chacun de nous, c’est-à-dire « la loi de notre être » en conformité avec la « loi universelle ». Cette loi n’est pas fixe, disait Confucius. Aussi, le Maçon, par un perpétuel effort et un éveil constant, doit conformer ses pensées et ses actes au principe changeant de l’Univers tout en s’efforçant de garantir son harmonie intérieure ! »
Ainsi donc, analyse Jean-Marc Vivenza : « On le constate, loin du portrait erroné que l’on présente encore parfois de lui, en quelques années, Camille Savoire, de par ses fonctions de Grand Commandeur des Rites et son cheminement maçonnique personnel, avait profondément évolué, puisque du matérialiste agnostique qu’il déclarait être dans sa période de jeunesse, il était devenu un spiritualiste qui, pour conserver son attachement à la liberté de penser – liberté non synonyme pour lui d’incroyance –, néanmoins, n’hésitait plus à se référer à la kabbale, aux Rose-Croix, refusant l’athéisme, appelant à un travail intérieur capable de faire accéder l’initié à la connaissance véritable de la « Gnose », entendue comme l’expression de « l’âme universelle ». On est donc très loin d’une attitude de rejet de la spiritualité, bien au contraire. »
Le témoignage le plus probant des convictions spiritualistes qui étaient devenues les siennes et sur lesquelles Jean-Marc Vivenza porte un éclairage tout à fait saisissant, allait être donné par Camille Savoire à la demande de son ami Constant Chevillon (1880-1944) qui : « s’il avait encore des objections à formuler à l’égard du dogmatisme ecclésial, n’en avait point à l’encontre du spiritualisme spéculatif qui pour lui était synonyme de « connaissance », c’est-à-dire de la « Gnose » qui constitue même, selon lui, « l’objet principal de l’institution initiatique » .
La réédition des « Regards sur les Temples de la Franc-maçonnerie » à l’heureuse initiative des éditions la Pierre Philosophale, rend donc, par la Préface étendue de Jean-Marc Vivenza qui présente cette nouvelle édition – la première depuis 1935 – un hommage plus que mérité à une grande figure de la maçonnerie spiritualiste, qu’il importait, loin des caricatures que certains avaient édifiées sur Camille Savoire, de porter à la lumière…de la « connaissance ». |
catalogue des manuscrits maçonniques
des bibliothÈques publiques de france |
Jacques
leglise |
SEPP |
1984 |
Ville
après ville tous les documents sont répertoriés. Un
gros travail qui facilite le chercheur. |
CATHOLIQUES ET FRANCS-MAÇONS. ÉTERNELS
ADVERSAIRES ? |
PAUL
PISTRE |
ÉDITION
PRIVAT |
2011 |
Moins
secrète que discrète, la franc-maçonnerie nourrit d’étonnants fantasmes.
L’opinion française la connaît mal. Sait-on qu’aujourd’hui la maçonnerie
comporte un nombre important de loges en activité avec un effectif record de
frères et de sœurs, et ce dans toute la France ? Ou encore que le Grand
Orient de France, longtemps largement majoritaire, n’accueille que le tiers
des initiés, aux côtés d’autres obédiences plus confidentielles ? La
franc-maçonnerie est puissante, largement répandue et témoigne d’une capacité
d’évolution surprenante. Si l’Eglise romaine et la maçonnerie ont longtemps
été adversaire, plusieurs entretiens récents, oraux et écrits, très peu
médiatisés, témoignent d’un évident rapprochement entre clercs et maçons… Paul
Piste dévoile ces conversations inédites dans cet ouvrage et y livre une
définition de ce qu’est la franc-maçonnerie au XXIe siècle. L’auteur développe les sujets suivants :Le
Temple, la loge et l’obédience – une Eglise mal connue – les années sombres
qui pèsent encore – la première loge à Londres en 1717 – sous l’Ancien Régime
avec Napoléon 1e – les persécutions sous Vichy – l’œuvre des
chercheurs – les causes des condamnations pontificales – un antimaçonnisme
vigoureux et fréquent – les antimaçonnismes politiques, religieux et
populaires – une aurore prometteuse – le colloque de Toulouse de 1987 –
Rosario Esposito : un pionnier méconnu de la réconciliation
Eglise-maçonnerie – Quelques pionniers et prophètes – la famille spirituelle
la mieux connue de France - Aperçu sur les maçonneries voisines, en
Espagne, en Belgique, en Italie et en Angleterre – les juifs et la
franc-maçonnerie - les protestants - Catholiques et francs-maçons
de la G.L.N.F, du Grand Orient , du Grand Prieuré des Gaules, du droit
humain, et de la grande loge mixte universelle de Perpignan - le
théologien Jean Rigal – la libre pensée – effets pervers des condamnations –
la Bible, trait d’union entre catholiques et francs-maçons – l’Inquisition –
Mieux connaître les spiritualités maçonniques – vers un universalisme
maçonnique – Paul Pistre est historien. Enseignant dans l’école laïque
catholique, il a été membre actif du service incroyance-foi. Il a déjà publié
deux ouvrages, Francs-Maçons du Midi, maçonnerie biterroise et sociabilité
urbaine, du XVIIIe siècle à nos jours, ainsi que
Francs-Maçons à Toulouse, des origines à nos jours. Il
dirige depuis plus de 22 ans la revue : Lettre
aux catholiques amis des maçons. |
ce « g »
que dÉsigne-t-il ? |
Jacques
thomas |
ARCHÉ
MILAN |
2001 |
||
La lettre G est un
symbole maçonnique qui n’apparaît jamais seul. Il est souvent situé entre une
équerre et un compas entrelacés ou encore au centre d'une étoile à cinq
branches. Sa signification n'est pas précise et donne lieu à plusieurs
interprétations dont certaines sont fantaisistes. Ce qui est certain en
revanche, c’est que dans aucun texte maçonnique, G est l'initiale de Grand. La lettre G apparaît
dans les rituels maçonniques anglais vers 1730 puis est adoptée par les loges
françaises. Pour les Anglo-saxons, de tradition déiste, la lettre G est
l'initiale de God (Dieu en anglais)
et son interprétation est sans ambiguïté. Pour les Français, les rituels plus
modernes associent G à Géométrie, Génération, Gravitation, Génie et Gnose.
Ces cinq termes peuvent surprendre. Que viennent-ils faire dans les rituels
maçonniques ? Comme les autres
symboles, ils sont proposés à la réflexion du franc-maçon et prennent un sens
différent de leur signification convenue. La géométrie, l'art du trait
et de la construction, imprègne fortement la symbolique maçonnique dont les
outils : fil à plomb, équerre, compas… renvoient à la mesure et au
métier de bâtisseur, sources d’inspiration de la franc-maçonnerie moderne. Le
terme génération fait référence à la capacité de création que tout
homme possède en lui et sur tous les plans qu'ils soient intellectuels,
physiques ou psychiques. Gravitation fait référence au principe de
gravitation universelle découvert et théorisé par Newton au 18e siècle.
Transposée à l'Humanité, cette loi universelle s’appelle l'Amour et est
indissociable de la fraternité humaine. Elle rappelle le message chrétien
« aimez-vous les uns les autres » Par le terme génie, les
maçons du 18e ne font pas référence à l'intelligence supérieure, mais à la
capacité de l'esprit humain à s'élever et à se dépasser. Enfin, la Gnose renvoie
à la connaissance sacrée ou encore à la compréhension entière de la vérité du
Monde, but ultime de l'initiation. Les cinq
interprétations de la lettre G sont, pour le franc-maçon, autant de voies à explorer, non pas
seulement d’un point de vue intellectuel et objectif, mais suivant une
méthode spirituelle et subjective. Au-delà des mots, les cinq significations
de la lettre G renvoie à la place de l’homme dans la création, comme « l’homme
de Vitruve » de Léonard de Vinci, représentation bien connue d’un homme
harmonieusement placé au centre d’un cercle et d’un carré les pieds sur terre
et la tête dans les étoiles, tout comme la lettre G entre l'équerre symbole
de la Terre et de la matière et le compas symbole du ciel et de l'esprit. L’auteur décortique les sujets suivants : La pierre angulaire cruciforme, le diamant, l’équerre, la
tradition pythagoricienne, la triade, le nom de Dieu en Hébreu, le Gimel, le
Gamma, Nemrod et la tour de Babel. |
cÉlÉbration du bicentaire des grandes constitutions
de 1786 |
|
Le
Suprême Conseil pour la France |
1986 |
À
cette occasion trois orateurs, Baranger, Lasalle, Briens, nous rappellent les
grands axes de ces grandes constitutions qui sont la base de l’Ordre Ecossais
Ancien et Accepté. |
ces francs-maçons qui croient en dieu |
J.M.
merle & m. viot |
EDITION
DE LA PIERRE PHILOSOPHALE |
1995 |
Dieu…
les Francs-maçons… les termes semblent s’opposer, en particulier dans nos
pays latins. Les Français, dans leur majorité, n’ont peut-être pas l’exacte
mémoire des péripéties des luttes anticléricales, voire simplement des menées
antireligieuses de certains maçons qui ont conduit en 1905 à la Loi de
séparation des Églises et de l’État. Quelques-uns se souviennent cependant de
la querelle à propos de l’école libre de 1984 et du laïcisme militant de
quelques dignitaires de la Franc-maçonnerie française. Mais
ce que le grand public ignore, c’est que de tels maçons sont en rupture de
ban avec la Franc-maçonnerie universelle, forte de quatre millions de
membres, qui ne reconnaissent comme obédience régulière en France que la
seule Grande Loge Nationale Française. Or pour y entrer, il faut affirmer
solennellement sa foi en un seul Dieu révélé. Le
travail en loge et les méthodes mises en œuvre sont clairement définies et,
pour la première fois, les auteurs fournissent au public profane un exemple
d’utilisation de la Bible en loge maçonnique. |
chevaliers &
rose-croix |
g & r jamet |
EDITION
DU BORRAGO |
1994 |
||
Le signe de ce grade montre distinctement la voie du Ciel et de la Terre. Le mot sacré du grade est INRI qui peut être vidé de tous sens, tellement on pourrait en trouver. Il représente bien le mot formulé avec les initiales I.N.R.I, car le grade représente l’entrée dans la Loi nouvelle, passant de la loi juive à la mission évangélique. Les trois colonnes du Temple sont constituées « au nom de la très sainte et très indivisible Trinité » (aussi bien dans le rite moderne que celui de Kilwinning) et les trente-trois bougies du premier appartement rappellent les 33 années du Christ. La Passion du Christ se trouve copiée et renvoyée à des images symboliques de la maçonnerie, à savoir la pierre cubique à pointe qui sue sang et eau et qui soufre, (d’où l’analogie alchimique, mais dans le rite de Kilwinning la rose est bien fanée), l’étoile flamboyante, la géométrie. La rose maçonnique se trouve alors sacrifiée sur une croix au sommet de la montagne, par les trois équerres, les trois triangles et les trois cercles. Le reste de l’histoire dans ce grade ancien est une version maçonnique de la passion du christ pour retrouver l’étoile flamboyante et la Parole fut aussi retrouvée. Le symbolisme chrétien est si évident que de le nier paraît incongru, et à peine plausible au niveau du symbolisme en général. Même les verres sont appelés calice et la table autel. L’esprit de ce grade est qu’il s’agit d’un grade de chapitre ouvrant les grades philosophiques de la sixième classe. Les deux thèmes beauté et connaissance sont déjà depuis longtemps dépassés dans les grades précédents. L’image du Christ rédempteur est une image plus séduisante plus que le christ en croix qui n’inspire en fait qu’une image morbide d’un homme crucifié par ses semblables. Sortie de toute Eglise, la version alchimique où l’on trouve sur la même croix parfois un serpent, symbolise effectivement la matière, l’oeuvre en cours de réalisation par sublimation des éléments, mais il s’agit là d’un travail peu élaboré qui ne sied pas au grade en question. Soit, un athée peut utiliser le symbolisme alchimique et cabalistique. Mais l’essence initiale et originelle du grade est chrétien quoi qu’on en dise et quoique certains trafiquent. Le chevalier Rose Croix l’est par Jéhovah, le nom incommunicable qui, parmi les juifs, signifie l’immutabilité de Dieu. Tout dans ce grade rappelle l’essence chrétienne, évangélique. Il n’y a rien à tenter ; car c’est ainsi. Affirmer autre chose n’est que poudre aux yeux. Pour tous ceux qui cherchent vraiment à comprendre l’écossisme, il ne fait guère de doute qu’il s’agit d’un symbolisme |
CHATOYANT
SONT LES 33 DEGRḖS DU R.E.A.A. |
Serge van Khache et J. M. Cybart |
Edition Dervy |
2017 |
||
Le chat était l'un
des nombreux animaux dont les attributs furent vénérés dans l'Égypte antique.
Le chat était le symbole de protection. En effet, le chat était un animal
très bénéfique pour les égyptiens : en chassant les petits rongeurs, les
chats protégeaient les silos à blé des Égyptiens, une ressource alimentaire
vitale pour ce peuple. Les chats éliminaient aussi les rats, et les maladies
propagées par ceux-ci (peste, …). Les chats chassaient également les
serpents, rendant plus sûr les foyers situés dans le territoire du chat. Le
chat deviendra également, par la suite, un animal de compagnie réputé, pour
sa douceur, sa grâce, … Le culte du chat atteindra son apogée lorsque les
chats seront perçus comme l'incarnation de la déesse Bastet. Dès le IIIe
millénaire av. J.-C., les Égyptiens ont apprivoisés le chat. Depuis, le chat
est omniprésent dans l'Égypte antique, que ce soit dans la vie quotidienne
(animal de compagnie et de protection), ou spirituelle : le chat est tout
d'abord l'avatar du dieu Rê en tant que pourfendeur du serpent Apophis. Et,
chaque temple possédait ses propres chats. Le chat, comme les autres animaux
sacrés, avait un statut particulier dans la société égyptienne, et par
conséquent ne pouvait ni être tué, ni maltraité, au risque de sanctions
pouvant aller jusqu'à la condamnation à mort du contrevenant. Le chat, en
tant qu'animal sacré, sera vénéré en tant qu'incarnation de Bastet, ce qui
explique que les Égyptiens momifieront des milliers de chats, retrouvés dans
des cimetières de chat. On trouve également le chat représenté sur de
nombreux vases, bijoux et vaisselle, ainsi que dans les peintures. Et, en cas
de décès d'un chat, selon Hérodote, la famille était en deuil -durant 70
jours -et se rasait les sourcils, en signe de tristesse. Présent bien avant
l'avènement du Nouvel Empire, vers -1500 avant JC, le culte du chat a pris de
l'ampleur lorsque Sheshonq Ier, qui régna de -945 à -924 développa la ville
de Bubastis, chef-lieu de la déesse Bastet, située à l'est du delta du Nil.
Près du centre de la cité, on pouvait voir le temple de Bastet. Dans la cour
se trouvait une allée d'arbres, qui exposait une statue massive de Bastet,
ainsi qu'un nombre important de chats sacrés dont les prêtres s'occupaient
grâce aux dons des pèlerins. Ces chats, s'ils étaient très respectés, n'en
restaient pas moins nombreux, et un sacrifice périodique était organisé. Les
chats sacrifiés, la plupart du temps des chatons, étaient ensuite bénis et
momifiés, puis vendus comme reliques sacrées. Le culte de Bastet sera
officiellement interdit par décret impérial, vers -390. Le chat en Égypte a
donc vu un déclin progressif de son intérêt, bien que resté en tant qu'animal
de compagnie, il n'était plus adoré dans les temples. Et, de nos jours, le chat
n'a plus l'importance qu'il avait d'antan notamment à cause des maladies,
comme la peste, qu'il véhicule. |
chroniques maçonniques |
Jacques normand |
à L’Orient |
1999 |
||
Ce phénomène est – il faut le
redire – exclusivement britannique : en France, par exemple, les
compagnonnages ne se sont pas transformés en franc-maçonnerie. L’Écosse est
au cœur de cette mutation, à partir de l’extrême fin du XVIe siècle et
tout au long du XVIIe. La date la plus ancienne dont nous puissions faire
état pour ce qui va devenir la franc-maçonnerie est 1599. Cette année-là,
William Schaw, maître des bâtiments du roi à Edimbourg donne de nouveaux
règlements aux maçons. Ces « Statuts Schaw» présentent une conception
nouvelle de la loge qui va devenir celle que nous connaissons encore
aujourd’hui. Elle n’est plus liée à un chantier forcément temporaire, mais se
voit dotée d’une personnalité morale et pérenne. C’est aussi de 1599 que date
le premier procès-verbal dont nous disposons, en l’occurrence le compte rendu
des travaux de la Loge d’Aitcheson’s Haven – un hameau sur la côte, à une
dizaine de kilomètres à l’est d’Edimbourg – le 9 janvier 1599. À partir
de cette date, toute une série de documents font la jonction avec la
franc-maçonnerie actuelle.
Derrière ces débats se cachent
aussi des présupposés idéologiques : les partisans de la continuité
sont souvent influencés par le philosophe René Guénon, qui estime que la
dimension initiatique de la maçonnerie vient de cette expérience de
confrontation à la matière des maçons d’autrefois. Si ce lien n’existait
plus, la dimension initiatique de la franc-maçonnerie disparaîtrait.
Inversement, ceux qui considèrent que tout a été créé au XVIIIe siècle
perçoivent la maçonnerie comme un produit de la philosophie des Lumières.
L’historien que je suis estime que la vérité se situe entre les deux :
s’il est clair que la première Grande Loge en 1717 correspond à un esprit et
à un projet nouveau, les matériaux qu’elle utilise sont incontestablement
directement tirés des traditions des maçons de métier, alors encore bien
vivantes. |
comment travaillent les
francs-maçons ?
- N° 22 - |
Jean onofrio |
LA
MAISON DE VIE |
2007 |
Lorsque
des Frères ou des Sœurs appartenant à la Franc-maçonnerie initiatique se
réunissent, ils célèbrent une « Tenue ». Que signifie ce terme, à quelles
réalités spirituelles et symboliques correspond-il, pourquoi garde-t-il toute
sa valeur ?
|
comprendre les francs-maçons |
Jean saunier |
EDITION Ivoire Clair |
1999 |
Ce
livre présente un panorama historique de la Franc-maçonnerie moderne et de
son rôle au fil des siècles.
Sans
prétendre à des « révélations » spectaculaires plus ou moins fondées, il aborde
en détail la description et la signification symbolique profonde du serment
maçonnique, de l’initiation ainsi que des grades les plus représentatifs. Il
se garde toutefois d’en tirer des conclusions figées, tentant au contraire de
replacer chaque période dans son contexte historique, suivant le principe qui
veut qu’un corps social quel qu’il soit, et encore plus un groupe qui
revendique pour lui-même le secret, n’existe qu’au travers de ses membres,
eux-mêmes vivant au sein d’une société dont ils forment un microcosme. |
compte rendu de la 12ème confÉrence
internationale des suprÊmes conseils du r.e.a.a. |
|
Le
Suprême Conseil pour la France |
1980 |
Lors
de cette conférence des Suprêmes Conseils à Paris en 1980, des conférenciers
de talent ont évoqué le R.E.A.A., son mysticisme, sa spécificité et ce qu’il
peut apporter dans la vie de chacun. Un
excellent ouvrage qui explique la spécificité de ce rite et son merveilleux
parcours initiatique et spirituel |
confession d’un grand commandeur de
la franc-maçonnerie |
Charles
riandey |
EDITION
DU ROCHER |
1989 |
Décédé
en 1976, Charles Riandey, initié à la Grande Loge de France en 1917, membre
du Suprême Conseil de France en 1930, Grand Secrétaire de la Grande Loge de
France en 1931, Grand Chevalier du Suprême Conseil de France puis Souverain
Grand Commandeur en 1961, nous a laissé ses mémoires. |
considÉrations sur la maîtrise –
3e DegrḖ |
Marcel
spaeth |
Détrad |
1997 |
Sont expliqués, dans cet ouvrage destiné aux Maîtres : Chapitre I – La sapience du Maitre – Les arts libéraux – l’escalier
à vis et le retour en arrière – la rosace – Grammaire, arithmétique, musique,
astronomie, géométrie, rhétorique et dialectique – l’arbre séphirotique
adapté à la Franc-maçonnerie – Chapitre 2 – La légende d’Hiram – Poème épique – Réception d’un
profane – Chapitre 3 – Les mors, leur sens, leur écriture et leur étymologie
- Thubal-Caïn – Moabon – Mac Benah – Giblim – Hiram – Gabaon – Chapitre 4 – Les tapis de la chambre du milieu, en tenue de travail
et en Tenue de réception – L’équerre et le Compas – le Tétragramme – le signe
des chairs – le Tertre et l’acacia – Les Nombres en maîtrise, ceux du
compagnonnage et ceux de l’apprentissage – Chapitre 5 – La Maîtrise et la magie – ouverture des
travaux – Effets de l’assiduité – la circumambulation – Passage du
récipiendaire par la mort – Nécromancie – imposition de l’épée flamboyante –
la putréfaction alchimique – le geste de détresse – la batterie d’allégresse
– le port du chapeau – Chapitre 6 – L’Etoile Flamboyante en Maîtrise – le
« Yin-Yang » -L’Androgyne alchimique - |
CONSTRUIRE LE TEMPLE AUJOURD’HUI |
.
Behaeghel - Bruno Etienne - J. Fontaine - F. Figeac – I. Mainguy |
Édition
MAISON DE VIE |
2008 |
||
Irène Mainguy, rappelle ce que veut dire « initiation », mot inconnu ou non pratiqué
jusqu’en 1801, où ce mot apparaît dans le régulateur du maçon, et qui sera
officialisé en 1826, avant cette date on parlait de recevoir ou faire un
maçon. La finalité étant la même que de nos jours, à savoir « faire
un nouvel homme », avec la mort du vieil homme, la renaissance, le
passage de l’ombre à la lumière, le passage de la captivité à la libération
ou du sommeil à l’éveil. François Figeac pose la question « Qu’est-ce-que la Franc-maçonnerie initiatique » ?
C’est évidemment la construction du Temple. Temple commun à tous les initiés,
mais par la magie de la méthode cette œuvre provoque la transformation de
chacun qui ainsi se construit son propre temple, à l’image de la perfection
du Temple de Salomon. Bruno Etienne donne sa version de la Maçonnerie : Société initiatique fondée sur des mythes, qui pratique
des rites et qui utilise des symboles. Pour lui il y a société
initiatique lorsque les 10 variables suivants sont réunis, après acceptation
des mots, rites, symboles et mythes : 1/ Une légende de
base justifiant le rite. 2/ Un dépouillement physique vestimentaire
accompagné d’une réclusion. 3/ La présence d’époptie dévoilée pour la
contemplation des symboles et des mytho-drames, c'est-à-dire le rite
fondateur. 4/ La présence des éléments. 5/ Un ou plusieurs voyages
unidirectionnels. 6/ Un rapport chute-élévation. 7/8 Une guidance,
c'est-à-dire une utopie voire une eschatologie. 9/ Une uchronie 10/ Une
eurythmie en rapport avec les types de temps et d’espace séparés donc sacrés.
11/ Des épreuves physiques réelles ou symboliques, liées au passage, à la
mort et à la résurrection. Julien Behaeghel nous explique les outils et le message de la Franc-maçonnerie. Pour lui le
message est simple « Refaire notre unité
par le symbole initiateur »,
en refaisant cette unité nous reconstruisons le temple du monde qui est en
réalité celui de l’Homme, le macrocosme n’étant que le reflet du microcosme.
Hermès Trismégiste nous ayant transmis cette grande pensée, faut- il en
prendre conscience et œuvrer dans ce sens. Jacques Fontaine termine ce colloque en posant la question
« Quel message et pour quel
avenir ? » C’est un
message pessimiste qu’il nous délivre, en arguant du fait que la Franc-maçonnerie
est en perdition compte tenu de la qualité des initiés et de leur peu
d’enthousiasme à étudier la symbolique et à s’interroger sur eux-mêmes. Il
délivre son message, qui est le suivant : Si on veut changer, et ainsi
sauver la Franc-maçonnerie, appliquons le principe ou l’adage, vieux comme le
monde « Connais-toi toi-même »,
cet adage étudié par exemple par les bouddhistes et d’autres sociétés
initiatiques. |
CONVERSATIONS ÉCOSSAISES |
Bernard
GUILLEMAIN |
Edition
TREDANIEL |
1996 |
C’est une conversation continue sur la maçonnerie avec la fraternité, les mythes fondateurs de l’Ecossisme et du suprême conseil avec le St Empire, la symbolique profane et écossaise et son éthique. Il
parle longuement de la devise Ordo ab Chao et Deus Memque Jus, sur le Saint
Empire qui lui tenait à cœur et sur cette transmission scalaire et
alchimique. Le
REAA a pour but de développer et d’approfondir les enseignements de la
Maçonnerie de Saint-Jean. En se référant aux traditions initiatiques et
spiritualistes, il place ses travaux sous l’égide du Grand Architecte de
l’Univers. Il engage ses membres à s’intéresser aux problèmes importants de
l’humanité, et à s’investir pour la défense de la tradition culturelle et le
bien constant des hommes. Les enseignements du REAA incitent ses membres à
comprendre, mettre en oeuvre et établir l’amour du prochain, les droits et la
dignité de l’homme. Ils doivent également s’engager pour la défense de la
liberté de pensée et de croyance et combattre l’ignorance, la superstition et
le despotisme. Le REAA n’impose aucune limite à la libre recherche de la
vérité. Pour garantir à chacun cette liberté, il exige de tous ses membres
une tolérance active. Le REAA attend de ses membres un engagement ferme et
désintéressé pour l’amélioration de la société et de l’Etat et pour garantir
à tous les hommes une existence dans la dignité, la paix et la liberté. Bernard était membre du Suprême conseil pour la France depuis plus de 50 ans, il nous a quitté en 2002. Qu’il repose en paix. |
crÉation et histoire du rite Écossais rectifiÉ |
Jean
urcin |
Edition Dervy |
1994 |
Cette
recherche historico maçonnique nous conduit du début du christianisme à J. B.
Willermoz et à l’écossisme contemporain. Ce nouvel éclairage apporte un
complément aux ouvrages de Jean Tourniac. A l'heure où la Franc-maçonnerie
connaît un regain d'intérêt, Jean Ursin s'est livré à un minutieux travail de
recherche sur le Rite Écossais Rectifié, afin de mieux en cerner les
origines. Ses recherches nous conduisent des débuts du christianisme à Jean
Baptiste Willermoz (1730-1824) et à l'écossisme contemporain. L'auteur,
privilégiant la clarté et la simplicité, nous offre ici une histoire
exhaustive du R.E.R qui complète les ouvrages de Jean Tourniac sur ce sujet
et apporte les éléments indispensables à la compréhension de la
franc-maçonnerie d'aujourd'hui |
D
dÉcors & usages |
|
GLNF |
2002 |
À
l’intention des membres de la Grande Loge Nationale Française. |
DE LA PORTE DES HOMMES A LA PORTE DES DIEUX Cérémonie solsticiale de la Saint-Jean d’été |
Alain Pozarnik |
Edition Dervy |
2014 |
||
Toute vie, même en ce monde terrestre, est replacée, par les initiés dans un mouvement perpétuel, ils vibrent dans une authentique relation avec la création, cette création est peut-être loin des idées que les hommes ordinaires s’en font mais grâce à leur nouvelle conscience, ils deviennent plus justement l’homme aboutit promis par la création. Le grand secret de la vie que nous allons aborder dans la cérémonie solsticiale de Saint Jean, consiste, par l’observation de la nature à trouver cette porte qui donne accès à la mystérieuse réalité sous-jacente, ainsi nous passerons de la porte des hommes à la porte des dieux. Au sommaire de cet ouvrage de 340 pages : Cérémonie de Saint-Jean d’été au Rite Écossais Ancien et Accepté de la Grande Loge de France - -Le V.M : Frère Maitre des cérémonies, veuillez donner l’entrée du Temple… -LE V.M : Mesdames et Messieurs, mes sœurs et mes frères, veuillez prendre place - Mes sœurs et mes frères, nous allons maintenant célébrer la fête de saint j jean -Le V.M : Frère second surveillant, quel est le but de notre rassemblement de ce jour ? -Le V.M : Frère orateur, pourquoi les francs-maçons célèbrent –ils cette fête à cette époque de l’année ? -L’orateur : En cela, nous perpétuons les traditions des corporations de métiers romaines… Aujourd’hui, nous voici ensemble pour franchir la porte solsticiale d’été… -Le V.M : Frère secrétaire, d’où venez-vous ? -Le secrétaire : Cet Evangile est essentiellement l’évangile de la connaissance… -Le V.M : Veuillez vous lever, mes sœurs et mes frères - : Frère second surveillant de quel présent symbolique disposez-vous ? - : Le blé recouvre t-il d’autre sens, mon frère second surveillant ? - : Qu’en concluez-vous frère second surveillant ? : Frère premier surveillant, de quel présent symbolique disposez-vous ? - : Peut-on considérer que le cycle soit complet, frère premier surveillant ? -Le V.M se saisit du parchemin qui est devant lui et le montre à l’assemblée tout en disant : Avant de nous séparer, je vous invite, mes sœurs et mes frères à entrer dans la chaîne d’union qui symbolise l’Amour entre tous les hommes de la Terre, puis Remerciements du V.M à tous les assistants d’avoir participé à cette cérémonie. |
DE LONDRES A
SAINT-PETERSBOURG : CARL FRIEDRICH TIEMAN (1743-1802) AUX CARREFOURS DES COURANTS ILLUMINISTES ET
MAÇONNIQUES
|
Antoine
Faivre
|
Ed.
Arché - Edidit
|
2018
|
Attachante
figure de l´Illuminisme et de la Franc-Maçonnerie dans le dernier tiers du
XVIIIe siècle, Tieman est compagnon de route, colporteur de nouvelles,
émissaire, intermédiaire, voyageur à la curiosité toujours en éveil,
épistolier à la plume - tant française qu´allemande - élégante et féconde.
Suivre cet itinérant à l´esprit cosmopolite nous fait parcourir une galerie
de personnages, les uns peu connus, d´autres qui le sont davantage mais que
nous retrouvons en retouchant du même coup l´image que nous nous étions faite
d´eux et de leurs entours. Né non loin de Berlin dans une famille imprégnée
de spiritualité piétiste, et dès l´adolescence sujet d´expériences
visionnaires, il poursuit à l´université de Wittenberg des études historiques
et philologiques poussées. Puis, très apprécié par l´Impératrice Catherine
II, il exerce pendant de nombreuses années l´activité de ‘gouverneur´ - tuteur
chargé d´accompagner de jeunes nobles russes dans leur ‘Grand Tour´ ou voyage
de formation. Les longs déplacements que cela implique favorisent son
insertion dans un espace de circulation et de sociabilité qui englobe la
Franc-Maçonnerie proprement dite et ses satellites ou dérivés de type
néo-rosicrucien ou swedenborgien, ainsi que certains lieux d´élection du
magnétisme animal.
En
phase avec la culture et la mobilité des élites d´alors, cet espace est
structuré en réseaux que constituent tant les messages échangés entre membres
dispersés aux quatre coins de l´Europe, que des instances institutionnelles
(loges, Obédiences, Systèmes ou Ordres para- ou péri-maçonniques). Circuler,
comme Tieman, d´une instance à l´autre - les ‘visiter´ - contribue à dynamiser
une vaste nébuleuse qui se déploie de façon réticulaire. Comme placé d´emblée
au sein de deux principaux ‘bureaux de correspondance´ rivaux (l´un, à Lyon,
autour de loge La Bienfaisance ; l´autre, à Paris, autour de celle des Amis
Réunis), cet ami intime de Louis-Claude de Saint-Martin sillonne l´Europe en
tous sens - un de ses longs séjours en Russie étant, notamment, marqué par
son rôle dans l´organisation du Régime Écossais Rectifié à Saint-Pétersbourg.
Le présent travail repose, pour l´essentiel, sur des matériaux
(principalement en français, allemand et russe) tirés de Fonds d´archives
dispersés à travers le Continent.
On
trouve donc ici, transcrits et commentés, jusqu´alors inédits dans leur
grande majorité, tant ses riches échanges épistolaires - avec, en
particulier, Jean-Baptiste Willermoz, Savalette de Langes, Johann Caspar
Lavater, César de La Harpe, Frédérique Sophie Dorothée de Wurtemberg - que
nombre de documents portant sur ses rapports avec des contemporains, dont
Johann Georg Hamann et certaines des principales figures de l´IIluminisme
russe. Se trouvent ainsi revisités divers aspects de la vie associative
(sociétés initiatiques, courants ésotériques) et de la sensibilité
préromantique dans les dernières décennies de l´ère des Lumières.
|
DE LA ROSE A L’ḖPḖE – RḖFLEXIONS SUR LES HAUTS GRADES DU R.E.A.A. |
André Moser |
Edition Create space |
2015 |
||
Il convient également de se demander si le
rituel du 4ème degré s’adresse à l’homme de manière totalement
sécularisée, celui voyant dans les notions mises en avant la concrétisation
de qualités humaines indéniables ou, au contraire, s’il interpelle l’homme
dans ce qu’il a de plus mythique, de plus mémorial, bref dans ce qu’il a de
plus supra-humain ? De sorte qu’il soit possible, là aussi, de se
demander si l’initiation relève d’un phénomène culturel ou si, à l’inverse,
elle s’inscrit dans une pensée du métaphysique dont les modalités
contre-culturelles transporteraient et transposeraient le corpus référentiel
initiatique dans un temps a-historique, en somme mythique et traditionnel,
sans pour autant tomber dans le double travers d’une métaphysique exacerbée
et hyper-théorique qui pourrait amener à négliger l’homme dans sa faculté
d’acculturation métaphysique et, par voie de conséquence, lui ôter la
possibilité de se penser et de s’intégrer dans le champ de ce possible
métaphysique régénérateur et libérateur. Le rituel du 4ème
degré souligne la dimension équivoque de la vie et du destin de
l’homme : comment articuler la signification et l’efficacité de notre
existence si ce n’est en essayant de toucher, de sonder à la fois les limites
du rationnel et l’infini de l’irrationnel ? Le Devoir propose une
ouverture sur le mystère de l’Etre. Recherche d’une intériorité, d’une
« lumière intérieure », il est une expérience vécue et inspirée qui
ouvre la réflexion et libère la pensée. Si l’on admet même que l’initiation
relève de l’ordre de la Grâce, on a alors le sentiment intime qu’avec
la pleine compréhension du Devoir se profile une voie de salut ; qu’une
perspective de libération est ainsi offerte à l’Homme. Le 4ème
degré est l’étape probatoire qui doit faire retrouver la Parole qui fait
vivre après le temps de l’oubli sclérosant de cette dernière. Hiram est mort
mais l’Acacia restait, ainsi que les cinq points de la maîtrise qui sont les
vestiges de cette mémoire enfouie. Il s’agit, pour l’heure, de renouer avec
le dépôt sacré de la Tradition en rassemblant ce qui est épars, en interrogeant
les indices laissés à la disposition du maître orphelin de ses
origines. Rester humain, trop
humain, ce serait, en fait, renoncer à emprunter le chemin vers la Vraie
Lumière ; ce serait refuser d’entreprendre de sonder la relation
complexe qui unit le Fini et l’Infini, le Visible et l’Invisible,
le Créé et l’Incréé, le Relatif et l’Absolu, le Temporel
et l’Eternel. On pressent très bien que le travail de sublimation
opéré par le franc-maçon dans sa quête d’espoir d’une réappropriation de soi peut
le dépasser à bien des égards. Mais c’est bien parce que la quête nous
dépasse, qu’elle échappe même à tout entendement humain, -mais cela ne
signifie pas que l’on doive se refuser à soi-même la portée symbolique des
principes initiatiques exposés-, que naît chez le cherchant la
conviction intime d’un principe ineffable. De ce fait, il paraît
opportun de mettre en liaison étroite l’idéal de Perfection proposé aux francs-maçons
avec la signification symbolique du Temple de Salomon en tant que support
référentiel omniprésent en loge de Maître Secret. Temple qui, non seulement,
est le symbole de l’univers dans son infinitude, mais dont l’une des
restitutions symboliques tend à démontrer que l’Homme en est à la fois image
et partie tentant d’en percer le mystère ! En ce sens, le Temple de
Salomon devient le théâtre et la cristallisation d’un symbole figuré et
transfiguré qui porte en germe la recherche d’une harmonie, en accord avec
une vision de perfectibilité. Et l’on ne peut occulter de notre propos
l’importance fondamentale des trois piliers constitutifs du projet
architectural du Temple. Le soutien mystérieux qu’ils procurent à l’édifice
s’assimile, du reste, aux trois piliers du Temple symbolique que représente
l’Homme, à savoir Force, Beauté, Sagesse. Seulement, l’idée d’achèvement,
donc de Perfection, est intrinsèquement liée au quaternaire. Quaternaire
primordial en tant que principe de vie, mais également quaternaire
géométrique dans l’élaboration d’une quadrature du cercle,
c’est-à-dire d’une incorporation de l’esprit. Les notions de Devoir
et de Perfection apparaissent donc au cours d’un processus initiatique où le
corps est investi par l’Esprit, dans l’affirmation d’un Etre complètement
unifié, devenu sens et conférant du sens. Mais ceci démontre que la
Perfection, l’exigence de Perfection, dans cette quête d’un quaternaire
obligé, devient le quatrième pilier du Temple ; quatrième pilier que
l’on retrouve, au demeurant, dans nombre de traditions. Mais ce quatrième
pilier, invisible et axial par nature, doit être regardé comme un symbole du
soutien universel. Son axialité fait référence à l’existence d’un centre
suprême par rapport au monde. Or, ces 3 + 1 piliers qui forment une matrice
initiatique universelle, ont pour objet de relier le monde à un Absolu
métaphysique. C’est pour cette raison que le quatrième pilier invite à
une réflexion d’ordre métaphysique. C’est pourquoi il est difficilement
envisageable de concevoir l’initiation sans une portée hautement spirituelle.
De ce fait, le quaternaire qui donne corps à la notion de Devoir et qui
concrétise celle de Perfection, semble orienter la démarche du franc-maçon
vers une conception du Divin. En effet, la somme 1 + 2 + 3 + 4 qui
totalise 10, la décade, symbolise la Perfection tout en étant regardée comme
la Clé de l’univers. Le quaternaire devient chiffre sacré du monde
puisque finitude de celui-ci. Mais, il est aussi à égale distance de l’unité
impénétrable du Un et du Septénaire divin. On voit bien alors
que l’idéal de Perfection à atteindre n’est pas une finalité mais bien une
étape au sein d’un processus d’ordre ascensionnel. Par ailleurs, le quatrième
pilier est invisible car d’inspiration transcendante, ce qui autorise un
questionnement de dimension ontologique. La loge de Maître
Secret, on le constate, expose toute la problématique de la Tradition
Primordiale et de l’état primordial de l’Homme. Cela pose, en substance,
la question de la réalité hypothétique de la véritable Maîtrise, en
relation avec la Parole Perdue et la recherche de la Vérité, et l’émergence
finale du Maître réalisé en tant que redécouvreur de la Parole. Dès
lors, le Maître réalisé, d’intermédiaire initiatique entre Terre et Ciel,
entre équerre et compas, s’identifie pleinement à ces différentes entités. Le
Temple de Salomon se transforme en Temple universel métaphysique, tandis que
le maître tend vers le Maître réalisé par le biais d’une transformation
d’inspiration, là aussi, ontologique. A la lumière de ces
éléments, on comprend que le Devoir du Maître Secret ne relève pas d’un
simple état d’esprit, d’une manière d’être, encore moins d’une morale voire
d’une éthique se nourrissant d’une pensée sécularisée et profane. Sa pleine
compréhension tendrait plutôt à démontrer le contraire puisque le rejet de la
chose métaphysique aurait pour conséquence directe la perte du sens de l’idée
de Devoir dans ce qu’elle renferme de plus initiatique. Son refoulement
interdirait même toute réflexion cohérente sur le devenir du maître. En
effet, comment concrétiser l’union du plan corporel et du plan spirituel,
envisager la possibilité d’un invisible intérieur à sonder, sans le langage
et la connaissance appropriés ? L’argumentaire rituel de la loge de
Maître Secret n’a pas pour objet de fabriquer une sorte de surhomme athée et
nihiliste, déniant l’efficacité spirituelle des mythes fondateurs des cosmologies
traditionnelles, croyant au simple progrès de l’homme par l’homme et pour
l’homme. Que signifierait, dans ce contexte culturel particulier, celui de la
modernité contemporaine, celui de l’humanisme athée, la notion de Tradition,
et qu’aurait-elle à apprendre à l’Homme, à des hommes orphelins de leurs
origines ? La voie de libération du Maître Secret ne repose pas
sur l’idée d’une liberté absolue et sans concession, en somme d’un
libre-arbitre exacerbé ! Le rituel du 4ème degré est là pour
prouver que la prétendue autonomie ontologique de l’homme est un leurre. En
terme philosophique, l’initiation stigmatiserait l’impasse existentialiste de
notre monde moderne ; un monde, au demeurant, en panne de sens et en
proie au désenchantement. De ce fait,
l’incapacité à connaître spirituellement est un obstacle majeur de la voie
libératoire du Devoir. D’où l’intérêt d’en appeler à un outil spéculatif
intellectuellement original, en l’occurrence l’outil ésotérique,
celui-là même qu’utilisent tous les systèmes traditionnels, pour tenter de
réinvestir au mieux le champ du spirituel laissé vacant par les consciences
et les intellectualités modernes. En effet, l’ésotérisme incite à la
découverte d’un sens caché à toute chose en révélant les traces insoupçonnées
d’une tradition originelle qui remémore en chaque homme l’idée d’une vérité
absolue. Ne parle-t-on pas d’unité transcendante des religions, mais
aussi d’unité transcendante des traditions ? Certes, il est difficile de
penser initiatiquement du fait de la complexité des différents niveaux de
signification du discours initiatique. Mais justement, par l’acquisition
progressive et graduelle d’une intelligence ésotérique, et en s’imposant l’ascèse
comme discipline intellectuelle et spirituelle, le Maître Secret peut s’attacher
à intérioriser quelque chose qui échappe à l’entendement humain. Grâce à
l’outil ésotérique, il peut entrevoir les principes d’une compréhension
intérieure des messages traditionnels comme il peut prendre conscience que le
nom Mac Benah, artificiellement composé par la science des hommes, ne
pouvait restituer toute la Science de la véritable Parole. Parole qui déborde du
cadre hiramique, Parole qui, dans son sens le plus profond, ne serait autre
que le véritable nom du Grand Architecte de l’Univers, les trois mots
sacrés du grade, Iod, Adonaï et Jahvé, préparant incontestablement à cette
éventualité, à cette découverte du Grand Nom. Omniprésent, même de
manière voilée, son nom ne serait-il pas l’authentique mot sacré du grade de
Maître ? La recherche de la Parole Perdue ne serait-elle donc pas la
recherche du nom du Grand Architecte de l’Univers par lequel il peut être
invoqué ? La Parole retrouvée ne serait-elle pas à rechercher, comme
beaucoup d’éléments convergents le laissent à penser, dans le passage du Tétragramme,
le nom ineffable de Dieu, Iod-Hé-Vau-Hé, au Pentagramme ineffable,
c’est-à-dire dans le nom hébreu –ou dans le nom ésotérique- de Jésus, Yeshoua,
Iod-Hé-Schin-Vau-Hé ? A la lecture ésotérique de cet ensemble de
données, n’accédons-nous pas au cœur du véritable secret maçonnique ?
Evidentes, alors, sont les correspondances que le rituel de Maître Secret
entretient avec la Kabbale et une Kabbale chrétienne associée au
néoplatonisme de la Renaissance, ou bien avec les ésotérismes traditionnels
qui exaltent l’ascension spirituelle du Corps mystique et de l’Esprit
régénéré, et la montée vers l’Un ou l’unité principielle. On pense,
notamment, à cette vérité du soufisme qui voit dans la quête intérieure le
chemin ascensionnel de la Lumière vers l’Unité, ou à la lettre Z du
grade de Maître Secret qui est l’initiale de Ziza qui se traduit par Splendeur,
mais également de Zohar qui se traduit, lui aussi, par Splendeur ?
|
DEMANDER LA CLḖ AU CAFḖ DES INITIḖS |
J. M. Pétillot |
Edition du Midi |
2016 |
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L’auteur
ancien GM de la GLTSO, nous offre ici un essai sous forme d’Ennéade de portes
s’ouvrant sur son passé. 9 expériences vécues au cours de sa vie, nous fait
découvrir son parcours maçonnique qu'’il nous raconte avec un symbolisme
surréaliste, humoristique et réaliste. C’est à une lente et progressive
découverte de l’Autre de soi-même que l’auteur nous livre à l’aide d’une
écriture fulgurante et énigmatique. Au
sommaire :
1e porte : du passage sous le bandeau -
2e porte du cabinet de réflexion -
3e porte : de la mort -
4e porte : du miroir
et du Temple - 5e porte : Des droits et
des devoirs. Il existe une communauté d’intention et de pensée entre la Franc-maçonnerie et les Compagnons dits
‘’du Devoir’’ - 6e porte : des
rencontres inopinées - 7e porte : de la mémoire
de l’événement - 8e porte : du retour au
passé - 9e porte : la réalité
dénaturée - |
des origines du grade de maÎtre |
Goblet
d’alviella |
EDITION
TREDANIEL |
1984 |
L’histoire
de ce grade est capital ; par lui, le franc-maçon acquiert la plénitude
des droits et devoirs maçonniques. Mais à quelle période de l’histoire
apparait-il ? Pourquoi a-t-il été créé ? Quel est son
symbolisme ? Pour
répondre à ces questions, il suffit de lire cet excellent ouvrage de Goblet
d’Alviella. D’où vient d’abord cette légende ? Paul Naudon autre
historien en maçonnologie, nous précise que nous le devons au moine
bénédictin Walafrid Strabon (IXe siècle) qui dans ses œuvres, l’aurait
rédigé telle que nous la connaissons aujourd’hui, il fit du bronzier Hiram
(Livre des rois 5), le Maître par excellence. Dans
les légendes opératives à partir du XIIIe siècle, nous ne trouvons pas
grand-chose ; c’est à partir de 1680 qu’Hiram recommence à être
mentionné dans le manuscrit « Tew » et le manuscrit
« inigo Jones », mais c’est surtout en 1711, soit 6 ans avant la
création de la Grande Loge d’Angleterre, que nous trouvons un 3e
grade (Maître), il est rédigé sur une feuille d’un manuscrit du (Trinity
Collège Dublin) et porte la mention « maçonnerie, Février 1711 ». Pour
les Franc-maçon du XXIe siècle, Hiram est un symbole moral ; c’est
l’homme de bien persécuté, le penseur bâillonné, l’inventeur méconnu. C’est
Job sur son tas de fumier, Prométhée sur son rocher, Jésus sur la croix,
Molay sur son bûcher, ce sont les martyres chrétiens jetés aux lions du
cirque à Rome, les hérétiques et les philosophes suppliciés par les bourreaux
de l’inquisition, les intellectuels précipités dans les mines de Sibérie,
c’est tout libérateur qui souffre et tombe pour une juste cause et comme le
dit le grand Dieu Osiris en Egypte : « Depuis
que j’ai reçu la grande blessure, je suis blessé dans toute blessure ». Hiram
tout en étant le juste, est également la justice, il est la liberté violée,
la civilisation anéantie par les barbares, la culture morale et
intellectuelle d’un peuple combattue par la superstition et le fanatisme. Tel
sont en substance les enseignements de ce grade, mais lisons ce que nous en
dit l’auteur dans ce livre, qui nous révèle des trésors, quant à l’origine de
la légende, du grade et de son enseignement. Au sommaire de cet ouvrage : La Maîtrise dans la franc-maçonnerie de pratique
- L’initiation maçonnique pendant la période de
transition - Le troisième degré dans la maçonnerie
spéculative, la légende et le rituel - Origine
psychologique de la légende - Les antécédents
historiques de la légende - Formation et introduction
du rituel - Philosophie du troisième degré - |
DES PLUMES DANS L’ENCRIER MAÇONNIQUE |
Divers Auteurs |
Edité par l’Institut maçonnique de France |
2013 |
||||
|
deux siÈcles de maçonnerie en roussillon 1744 –
1945 |
Jacques
mongay & p.R. baldie |
EDITION Les Presses Littéraires |
2003 |
Ce sont deux siècles de maçonnerie dans les
Pyrénées-Orientales avec les noms des loges, leurs histoires et les divers
maçons qui s’y sont illustrés. Un très bon travail d’histoire. Le Roussillon se distingue alors par une
concentration maçonnique unique en France. Entre 1744 et 1789, on dénombre à
Perpignan 317 frères pour 13 000 habitants: 1 Perpignanais sur 40 est
franc-maçon! Les loges sont nombreuses: 12 civiles et 6 militaires. Ces
dernières, grâce au caractère itinérant des régiments, contribuent fortement
à la propagation de la franc-maçonnerie. La loge est un laboratoire des
idées des Lumières. Les frères y présentent des discours et des planches. On
parle philosophie, mais les discussions politiques et religieuses y sont
interdites. Les ateliers ont un mode de fonctionnement unique pour l'époque:
les maçons s'écoutent dans un respect mutuel et votent librement. Les travaux
se terminent par des agapes, un moment de convivialité autour d'un banquet et
de chansons. Certes, la fraternité roussillonnaise a ses
limites. La Sociabilité, composée de tous les grands nobles catalans,
recherche l'excellence sociale et ne fréquente pas la loge des Artistes. On
met un point d'honneur à combattre la confusion des états. Le noble et le
marchand sont frères, ils portent tous les deux l'épée de l'égalité, mais ils
ne se réunissent pas dans la même loge. Il ne faut pas oublier que la
maçonnerie est alors très élitiste, elle exclut les femmes, les analphabètes,
les paysans, les comédiens, les juifs, les bègues, les borgnes et les boiteux. L'idée qu'il existe une influence maçonnique sur
cette période est tenace, mais exagérée. C'est vrai que le fonctionnement des
loges joue un rôle novateur. Il rend concret des idéaux abstraits: l'égalité,
la fraternité, la raison, la tolérance. Les frères proposent un modèle de
république universelle, fondé sur l'échange et le dépassement des
différences. Mais le but est de façonner un comportement, pas de préparer une
mobilisation politique. D'ailleurs, les maçons catalans reflètent fidèlement
la société française: un tiers sont royalistes, un tiers, Jacobins, et un
tiers, Montagnards! Pourtant, le gouvernement révolutionnaire voit dans ces
ateliers des foyers potentiels d'opposition. Paradoxalement, la Révolution
est donc l'un des moments noirs de l'histoire de la maçonnerie catalane. Les
loges se mettent en sommeil jusqu'en 1795. Dès 1799, Napoléon relance la
franc-maçonnerie, tout en la surveillant par l'intermédiaire de sa famille -
il nomme son frère Joseph à la tête du mouvement. Il y voit un bon moyen de
surveiller les élites. C'est l'âge d'or de la maçonnerie perpignanaise. Entre
1800 et 1813, plus de 1 000 frères fréquentent les ateliers de
Perpignan, de Catalogne du Sud et du Nord! Les loges se développent surtout
par l'intermédiaire des militaires qui affluent en 1808, pour la guerre
d'Espagne. . Entre 1804 et 1815, sur les six maires nommés par le
préfet, cinq sont francs-maçons. Quelles sont les idées des francs-maçons
au XIXe siècle? Nous avons peu d'éléments pour Perpignan, mais, en France,
ils sont de tous les combats progressistes. En 1848, les maçons Charles
Bissette et Victor Schalcher abolissent l'esclavage dans les colonies.
L'activité philanthropique est également très forte. Les frères s'engagent
dans des comités de vaccination. Le recrutement est de plus en plus
démocratique, les loges s'ouvrent aux ouvriers et aux boutiquiers. : On
assiste, en effet, à une désertion des membres du clergé. Le combat contre
l'Eglise, qui a commencé à la fin du second Empire, se radicalise sous la 3e
République. La franc-maçonnerie, particulièrement le Grand Orient de France,
évolue vers la pensée positiviste et scientiste et s'oppose aux catholiques,
alignés sur les positions du pape. Le débat prend une tournure très
politique. Et cela quelques années avant la séparation de l'Eglise et de
l'Etat, qui aura lieu en 1905. Ces discussions renforcent la politisation des
loges, ce qui explique la place de choix de la franc-maçonnerie dans les
combats républicains. Les trabucayres : En bons brigands, ils prennent
leur nom du trabuc, court fusil à canon évasé. De 1837 à 1846, ces bandits de
grand chemin sévissent dans la région frontalière du Vallespir. Ils y
rançonnent, voire séquestrent, diligences et propriétaires fermiers.
Surnommés aujourd'hui «les Robin des bois catalans», ils détroussent les
riches pour donner aux pauvres. Ces célèbres malandrins anarchistes
seraient-ils maçons? En 1846, l'un des chefs, Joseph Balme (Sagals de son nom
de guerre), est condamné à mort. Avant l'exécution, le bourreau récupère le
foulard que Sagals porte autour du cou. Il est orné de symboles maçonniques:
compas, équerre, lune, soleil, etc. Pour certains, Joseph Balme aurait été
initié dans une loge de Gérone. Pour d'autres, un protecteur maçon aurait pu
lui offrir ce foulard. Difficile à dire aujourd'hui. Quoi qu'il en soit, le
foulard contribue à nourrir la légende... |
deux siÈcles dU rite Écossais ancien et
acceptÉ en France 1804 – 2004 |
par
le grand Collège R.E.A.A. du G. O. de France |
EDITION DERVY |
2004 |
||
Donc
oui l'ancien-nouveau SC forme en 1805, et choisit de placer à sa tête
Cambacérès qui met deux conditions: - le GO gère directement jusqu'au
XVIIIème - le SC indivis gère ensuite, mais au nom du GO. Le
décret du 27 novembre 1806 pris par Cambacérès stipule en effet que les
Frères promus doivent prêter "serment
d'obéissance au GO comme unissant à lui le REAA, et au SC du 33ème degré,
chacun en ce qui le concerne." Et ce qui semble établi,
c'est que, si Grasse-Tilly a pris la tête du "SC indivis" en
France, ce fut de courte durée, il l'a rapidement cédé à Cambacérès. Ensuite,
il était hors-jeu pour recréer un SC français. Par contre il a gardé la
Grande Maîtrise du SC des Îles de l'Amérique dont il a beaucoup usé. On peut
se demander pourquoi Grasse-Tilly a cédé à Cambacérès cette
"nouvelle" Grande Maîtrise en 1806. C'est simple: faire une fronde
alors que la volonté de l'empereur est l'unité d'une franc-maçonnerie à sa
dévotion, est osé, sinon dangereux. Et
pour Grasse-Tilly, nommé adjoint à l'état-major du prince Eugène de
Beauharnais le 29 juin 1806 (soit 19 jours après s'être dessaisi en faveur de
Cambacérès), manifestement s'asseoir dans le fauteuil de GM qui fut occupé
par le prince Louis était encore plus délicat. Cambacérès, un génie
politique, trouve la solution qui ne lèse personne. L'arrangement semble
heureux: le GO garde la maîtrise sur le Rite français et les grades
apparentés (dont celui de Rose-Croix). La fronde garde la maîtrise sur les
grades au-delà, mais au nom du GO. Personne ne perd la face, et surtout
l'unité de façade est maintenue. (la solution est d'ailleurs tellement bonne
que Cambacérès refait le coup avec le RER en 1808.) |
DICTIONNAIRE MAÇONNIQUE – TERMINOLOGIE DES RITUELS MAÇONNIQUES |
Michaël Segall |
Edition Dervy |
2014 |
25 ans se sont écoulés depuis la publication en 1988 de la première édition de ce dictionnaire, donnant la prononciation, la traduction, l’orthographe, l’étymologie, l’explication et, autant que possible, les références bibliques d’une grande partie des termes, notamment des hébraïsmes, utilisés au Rite Ecossais Ancien et Accepté tel qu’il se pratique en Europe continentale et dans d’autres pays du monde. Suite aux demandes et aux questions, il a semblé à l’auteur, utile et nécessaire d’étendre cette étude à des mots oubliés ou négligés dans son premier dictionnaire et apparaissant surtout aux grades rouges écossais ainsi qu’à la terminologie générale des rites maçonniques majeurs encore pratiqués à notre époque. Comme pour le précédent dictionnaire et afin que celui-ci puisse rester à la portée de tous, aucune indication précise n’y est donnée quant aux grades auxquels appartiennent les mots, les phrases et les acronymes expliqués ; la seule différence que le lecteur y trouvera dans ce domaine, par rapport au dictionnaire des hébraïsmes, est que des indications y seront données en ce qui concerne l’appartenance des mots à l’un ou à l’autre des rites étudies sauf bien sûr, pour des termes d’une utilisation tellement générale qu’une explication serait superflue. Il reste la question du compagnonnage ; il ne s’agit certainement pas d’un rite maçonnique, mais les influences mutuelles entre compagnonnage et maçonnerie sont telles, et les points communs sont si nombreux, qu’il n’était pas possible de l’ignorer, tout en sachant qu’à ce jour, il n’existe aucune preuve d’une quelconque filiation, malgré cela ce dictionnaire comporte des mots et expressions utilisés dans les cayennes compagnonniques. La maçonnerie américaine (souvent appelée maçonnerie d’Albert Pike), pose ici quelques problèmes dans sa formulation historique et sur des noms de personnages historiques qui n’ont peu ou pas de rapports avec la maçonnerie continentale, car ils ont été introduit récemment par Albert Pike, ainsi il était difficile de trier ceux qui pouvaient figurer dans ce dictionnaire et ceux qui devaient être occultés. L’auteur a pris sagement le parti de tout garder, tout en expliquant pour chacun son origine et sa filiation. Lorsqu’on feuillette les rituels maçonniques des loges symboliques ou des hauts-grades, tous rites confondus, on s’aperçoit vite que 80% des mots de passe, des mots sacrés, des expressions, des devises, ont une origine hébraïque et araméenne, qui souvent ont été traduites en latin (Pax vobis). Presque tous ces mots et expressions ont été tirés du Livre des Rois, des Chroniques et des Nombres, mais aussi d’autres versets de la Bible. Ils font partie de la légende salomonienne. Le nouveau Testament n’est pas non plus oublié. Le Zohar a fourni pas mal de termes et d’expressions avec les sephirot. La Kabala avec sa démonologie et son angélologie nous donne des noms difficiles à comprendre et à identifier. Puis il y a des mots et phrases fabriquées par des hébraïsants de mauvais choix et qui au fil des siècles, ne firent qu’obscurcir les textes. On ne peut que remercier l’auteur pour cet excellent ouvrage, très utile pour ne pas dire indispensable dans notre recherche maçonnologique autant que spirituelle. |
DICTIONNAIRE VAGABOND DE LA PENSḖE
MAÇONNIQUE |
Solange Sudarsky |
Edition Dervy |
2017 |
L’ouvrage restitue, dans un esprit vagabond,
quelques 1000 référents de la franc-maçonnerie, symboles, rituels, gestuelle,
outils, mythes, fondements philosophiques..., enrichis par leurs
interférences avec d’autres cultures, spécialement celles des voies de la
Connaissance (alchimie, gnose, kabbale...). Le choix de la présentation
alphabétique rend légère sa consultation par tout franc-maçon des loges
bleues, mais n’écarte ni la profondeur d’analyse ni la largeur de vue des
expressions. La terminologie retenue aidera le lecteur dans son parcours de
recherche des levains intellectuels et spirituels qui fermentent la pensée maçonnique.
Il ne manquera pas de glisser d’un élément à l’autre dans cet ensemble
rayonnant de vocables où, par le jeu des renvois, les affinités de sens
réalisent un réseau de concepts concourant à montrer, dans la diversité des
rites, la mêmeté ou plutôt l’ipséité de toutes les démarches initiatiques. Ce dictionnaire, qui ne se
veut que suggestif dans la transmission de ce qui fait sens pour l’auteur, a
été conçu pour servir le perfectionnement individuel afin que chacun, par
l’effort, tisse sa propre toile d’accès à une pensée maçonnique. Propos
de Solange Sudarsky : La pratique du symbolisme en Maçonnerie
stimule la conscience par la recherche et la compréhension de la substitution
des signes aux choses, du sens aux signes, du symbole au sens. Ainsi, le maillet,
le fil à plomb, l’équerre, l’étoile, la lettre G, le blé, l’eau, le feu ne
sont que l’expression matérielle d’une symbolique qui se substitue à la
chose, cette substitution annonçant une substitution dans le monde des
signes, dans l’ordre des concepts (droiture, volonté, équilibre,
purification..). La substitution renvoie à un au-delà, à un invisible. Pour
atteindre le sens, il faut en référer à un au-delà qui appartient à l’esprit
ou qui n’est qu’esprit. Le sens est donc ce qui se substitue à une réalité
invisible Avec la substitution, le sens est ce qui hante énigmatiquement un
signe dont il est la substitution ; c’est ce qu’on appelle le
symbolisme. Mon travail sur le symbolisme a précisément été
attentif à la façon dont les symboles se substituent les uns aux autres par
tropes (mots, figures, analogie, métonymie, synecdoque, allégorie, parabole…)
ouvrant des chemins infinis pour des quêtes en esprit. C'est
pourquoi j'ai cherché à rassembler ce qui était apparemment épars. - Le premier temps a consisté à prélever sur mes
expériences, sur les textes que j’ai pu aborder, les récents comme les
anciens qu’il fallait vérifier à la source et sur les dialogues avec les
frères et sœurs que je rencontrais, les éléments constitutifs de ma base de
données des signes de ce que je considère comme une pensée maçonnique. Là
intervient le vagabondage, parfois l’errance, ne me refusant aucun écart dans
les domaines de toute connaissance connexe qu’un puriste maçonnique aurait
peut-être délaissées. - Un second temps s’est imposé. Entre ces données
éparpillées s’est créé un réseau fluide en surface, plus souvent subreptice,
qui faisait converger vers une unité, par analogie, congruence,
correspondance, opposition, rapprochement, complémentarité, similitude, mêmeté,
ipséité, un rassemblement de ce qui était en apparence épars. En ce point
focal se trouve la source de ma compréhension. Cette compréhension
approfondie et élargie par l’écriture de l’ouvrage est mon secret maçonnique,
non parce qu’il y a interdit ou mauvaise volonté de ma part à le transmettre,
mais parce que je ne le pourrai pas tant il est indicible : il est mon
rapport personnel, au plus intime de moi, avec le Tout qui m’entoure. Ce «Dictionnaire» a vocation à proposer au
lecteur de constituer son propre réseau de compréhension. Je ne lui transmets
que quelques cailloux blancs pour lui faciliter ce qui indique le
commencement d’un chemin, en aucun cas sa voie que lui seul peut tracer.
Comme le bas-relief de la Sagesse sculpté sur le pilier central de Notre-Dame
de Paris l’indique en tenant dans sa main deux livres, l’un ouvert, l’autre
fermé, la vraie connaissance ne saurait être livresque ; elle ne peut
résulter que d’un travail intime mené en soi et sur soi. Pour ma part, je ne veux qu’être un franc-maçon
libre dans une loge libre pour poursuivre cette expérience personnelle
existentielle avec le doute fécond et l’esprit agnostique. Je suis sur la
voie qui veut s'affirmer par elle-même sans que rien ne lui soit imposé de
l'extérieur, celle qui ne condamne pas le choix des autres, celle qui s'est
même nourrie de la voie imposant le dogme de la croyance définie à
l'anglo-saxonne comme de la voie opposée qui, elle, a rayé de ses
constitutions la référence du Grand Architecte de l'Univers. Cette troisième
voie choisie consiste à rassembler ce qui est épars en en faisant la synthèse
dans la tolérance, en laissant à chacun sa liberté de pensée. Avec Antoine Kervella, je dis que quels que
soient les champs de leur extension, les savoirs se heurtent toujours à des
limites et tout ce qui reste au-dehors de ces limites se maintient dans une
sorte d’opacité. Pourtant, nous ne renonçons pas à vouloir parler de cet
au-dehors ou au-delà. J’aimerais participer à la diminution de l’intensité de
cette opacité, mais je sais il y a aussi et avant tout les mystères des
émotions, des sentiments, des plaisirs et désirs, des affinités électives. Il
y a l’énigme de la vie et de la mort. Il y a les dérives de l’irrationnel.
L’initié est celui qui s’aventure dans ce qu’il ne sait pas pour y trouver
quelques clairières de sens, qui aident à compenser son ignorance et à vivre
en bonne intelligence avec autrui fut-il lui-même |
DISCOURS et VIE du CHEVALIER André-MICHEL
de RAMSAY |
Divers Auteurs |
Edition ARCADIA |
2005 |
||
En
1737 il modifie son discours et le donne à lire au cardinal André Hercule de
Fleury alors ministre d’état de Louis XV, mal lui en prit puisque le cardinal
non seulement lui interdit de le lire, mais l’envoie au Pape, lequel va
pondre en 1738 une bulle d’excommunication (In Eminenti Apostolatus
Specula), ce qui n’empêcha pas Ramsay de lire son discours le mois
suivant à Lunéville. Ramsay meurt en 1743 à Saint Germain en Laye, à l’âge de
57 ans. Georges
Lamoine
explique pourquoi et comment Ramsay est au début de la propagation de
l’écossisme à travers le monde. De par l’honorabilité de ses buts, sa
noblesse et sa fraternité universelle, de son intérêt pour le savoir, son
souci de la moralité, sa pratique de la charité, le discours de Ramsay est
indiscutablement à la base de l’écossisme. Christian
Charlet
évoque la vie du Chevalier de Ramsay surtout la période qu’il a vécu aux
cotés de Fénelon à qui il voua une admiration sincère et qui fut son Père
spirituel.
Francis
Bardot
nous transporte dans le monde des Arts et dans l’imaginaire à l’époque du
discours du Chevalier Ramsay. 1685 est l’année de la révocation de l’édit de
Nantes, elle est le point de départ d’une modification du rapport entre le
sacré et le profane dans la conscience des européens. Cette même année né
Bach, Haendel et Scarlatti, Ramsay naîtra l’année suivante. J.P.
Lassalle
disserte sur le discours de Ramsay et essaie de savoir où ce discours a eu
lieu, compte tenu que beaucoup de rues ont disparu, est-ce rue de Buci ?
Rue des boucheries ? Rue du paon ? Difficile à dire. Il nous
explique les différences entre les deux discours, différences assez
importantes. Pierre
Mollier
dans un long article développe l’imaginaire chevaleresque et la
Franc-maçonnerie au XVIIIe siècle. Cette chevalerie qui devient spéculative
est malgré tout issue du Moyen Âge avec ses règles et ses coutumes. Eques a norma explique pourquoi le Discours de Ramsay est le texte le plus important de la première Maçonnerie française, car elle enracine durablement dans les esprits l’idée que la Franc-maçonnerie est l’héritière de la chevalerie médiévale. Ramsay s’efforça toute sa vie de démontrer cette origine chevaleresque qu’il revendiquait, hélas les preuves furent minces, néanmoins il laissa dans ses textes et surtout dans son discours des affirmations tellement convaincantes sur les coutumes chevaleresques, les cérémonies féodales, son appartenance à l’ordre de St Lazare, que son affirmation d’une Franc-maçonnerie chevaleresque écossaise devint une vérité. |
DISCOURS
PRONONCÉ A LA RÉCEPTION DES FRANC MAÇONS PAR LE CHEVALIER André Michel de RAMSAY en 1737 |
Traduction
G Lamoine |
SNES |
2000 |
Ce
discours que le chevalier prononça en 1938 et en 1940 est donné comme le
départ de l’écossisme avec la notion de spiritualité basée sur le métier des
armes. « La
maçonnerie chevaleresque ». Il a exprimé et transposé un
universalisme de la loi morale en un souffle spirituel à travers les métiers
de bâtisseur et de chevalier. Le « Discours » de Ramsay fait partie, avec les
Constitutions d’Anderson, de ces textes emblématiques, souvent qualifiés de «
textes fondateurs de la Franc-maçonnerie ». Beaucoup l’ont
parcouru. L’a-t-on vraiment lu ? Pourquoi ce texte a-t-il joui d’une telle
réputation, d’une telle aura, au point d’en faire le « point de départ » de
la constitution des systèmes de hauts grades ? Et pourquoi, aujourd’hui,
a-t-on tendance à renier ou tout au moins à limiter son influence historique
? Près de trois siècles après qu’il ait été écrit, sinon prononcé, le discours,
ou plutôt les discours de Ramsay méritent une relecture attentive et
critique. En effet, l’historiographie maçonnique considère généralement, sans
en développer l’argumentation, que le fameux discours, prononcé en 1736 et
publié en 1738, constitue la base historique du développement des Hauts
Grades en France à partir de la fin des années 1730 et ce, tout au long du 18ème
siècle. Pourtant, une relecture contemporaine un tant soit peu critique
de ces fameux discours peut laisser dubitatif quant au caractère souvent
péremptoire de cette affirmation. Le discours de Ramsay, comme les textes
dits « fondateurs » qui l’on précédé (les Anciens Devoirs et les
Constitutions d’Anderson en particulier), mêle indifféremment ce qui relève
de l’histoire, au sens contemporain du terme, et ce qui relève du mythe.
Et ce discours lui-même, et le contexte qui entoure sa rédaction et son
éventuelle présentation à la Saint Jean d’Eté de 1736 finit, dans la
littérature maçonnique, à relever lui aussi autant de la légende, sinon du
mythe, que de l’histoire… On rappelle avec raison la nécessité de distinguer, même
pour un Franc-Maçon attentif aux mythes fondateurs de son ordre, ce qui
procède du mythe de ce qui procède de l’histoire, l’une n’étant pas moins «
vraie », ni même « véridique » que l’autre, mais l’une et l’autre se plaçant
sur deux plans différents de la pensée, et donc relevant de réalités
différentes. Il convient donc ici de distinguer ce qui relève de la connaissance,
objet de recherche du « cherchant » qu’est le franc-maçon, de ce qui relève des connaissances,
objet de recherche du « chercheur » qu’est le scientifique - ici l’historien.
Le « cherchant » fait appel à l’intuition, et trouve en lui-même, fût-ce à
l’écoute de l’autre, la réponse à ses questions. C’est ce qu’on dénomme
généralement la connaissance, au sens ésotérique du terme.
Comme on le sait, cette forme de vérité est par nature incommunicable en ce
qu’elle repose sur l’expérience intime de chacun. Le « chercheur », de son
côté, fait appel à l’observation, et c’est à travers elle (et à celle
d’autrui, car pour être mesurable, les phénomènes doivent être
reproductibles) qu’il développe les connaissances,
ensemble de savoirs reconnaissables, reproductibles et donc… publiables. Le «
cherchant » s’adresse à la réalité, sa réalité, qu’il essaye de comprendre
(c'est-à-dire, au sens étymologique, de « prendre avec soi »), tandis que le
« chercheur » au sens scientifique du terme s’adresse au réel, qu’il mesure
et analyse davantage pour autrui que pour lui-même. Ces deux démarches, loin d’être inconciliables, sont
complémentaires. Elles doivent cependant faire l’objet d’une distinction
épistémologique claire, sans laquelle la vérité du mythe, érigée au rang de
vérité historique, devient dogme. Cette attitude est contraire avec la
démarche maçonnique, qui cherche à éloigner l’homme des préjugés en général,
et des dogmes en particulier. Comme l’écrivait justement Bruno Etienne, le
contraire dans la langue française du mot « dogmatique » n’est pas «
adogmatique » mais « sceptique », attitude qui doit être, intrinsèquement,
partagée entre le « cherchant » et le « chercheur », le doute constituant une
attitude raisonnable et préalable à toute recherche. Cette distinction
épistémologique claire doit permettre d’admettre en toute modestie que la
vérité du mythe repose bien souvent sur ce qu’un historien appellerait «
forgerie », c'est-à-dire la fabrication délibérée ou non d’une histoire
erronée. C’est, d’une certaine manière, le cas de la plupart des textes
dits « fondateurs » de la Franc-Maçonnerie, et du discours de Ramsay
lui-même. Pour autant, la légitimité d’une institution, fût-elle maçonnique,
ne peut reposer autrement que sur une compréhension juste de l’imaginaire
mythique, d’une part, et du réel historique, d’autre part. Dès lors, les «
cherchants » doivent parfois savoir se muer en « chercheurs » afin qu’ils
puissent distinguer ce qui relève de la tradition de ce qui relève de
l’histoire. Il convient dès-lors de relire le Discours de Ramsay au crible de
cette distinction épistémologique du mythe et de l’histoire. Cette relecture
doit pouvoir revêtir plusieurs aspects, en référence à des questionnements
mettant en lumière les différentes facettes du Discours lui-même et de son
contexte : que dit le discours de Ramsay ? Dans quel contexte historique le
discours a-t-il été pensé ? Dans quel contexte historique le discours a-t-il
été prononcé et publié ? Rappelons tout d’abord que le Discours de Ramsay fait partie, avec les Grandes Constitutions de Bordeaux de 1762 et celles de Berlin de 1786, des « Textes Fondamentaux » qui introduisent encore aujourd’hui les Règlements Généraux du Suprême Conseil pour la France. On parle d’ailleurs « du » discours de Ramsay, mais on devrait dire « des » discours, surtout depuis que le manuscrit original de 1736 a été retrouvé à la bibliothèque municipale d’Epernay Ce manuscrit correspond de façon certaine au discours prononcé à l’occasion d’une cérémonie d’initiation le 26 décembre 1736, dans la loge particulière de Lord Derwentwater, qui sera élu dès le lendemain Grand-Maître de ce qui n’est pas encore tout à fait la Grande Loge de France. Cette version diffère sur certains points de la version connue jusqu’à une période récente, dite de 1737, imprimée à Rouen en 1738, prétendument publiée à La Haye, pour des raisons de censure, dans un recueil de textes et d’auteurs divers intitulé « Lettres à M. de V. avec plusieurs pièces de différents auteurs ». |
DISCOURS
- RAMSAY ET SES DEUX DISCOURS |
Alain Bernheim |
Edition Télètes |
2012 |
Qui
était Michel de Ramsay, dont la date de naissance est incertaine. Initié
à Londres en 1730, il est enterré à Saint Germain au mois de Mai 1743. Ce
jacobite convaincu et pauvre, dépendant du bon vouloir de groupes (exilés,
stuartistes, aristocrates français, francs-maçons) aux opinions
diverses, apparaît dans la Franc-maçonnerie française le 26 Décembre 1736,
date portée sur la manuscrit de son discours conservé à la médiathèque
d’Epernay, dont le texte est fort différent de celui imprimées
ultérieurement. Après
avoir retracé sa vie, rappelé ce que nous savons des débuts de la
Franc-maçonnerie française et des premières loges parisiennes, Alain Bernheim
analyse le Discours, son plan, ses versions successives dont il fait
recension, ainsi que ses sources qu’il détermine en s’appuyant sur des
documents qu’il cite et commente abondamment. Un
tableau met en regard la version manuscrite, ici transcrite intégralement
pour la première fois, le texte de la lettre que Ramsay adressa au marquis de
Caumont le 16 Avril 1737 et les versions imprimées – la lettre à M. de V… et
l’histoire de la très vénérable confraternité des Francs-Maçons de la Tierce
(1742 et 1745) – Il permet au lecteur de constater que le texte de 1736
n’était pas une version incomplète comme l’écrivit Lantoine, mais qu’il
existe deux discours distincts dont Alain Bernheim suggère les clefs, après
avoir répondu à deux questions : Ramsay prononça-t-il son discours en
Mars 1737 ? A-t-il inventé les grades maçonniques ? Ce
que nous savons c’est que la version imprimée est tout à fait différente de
la version manuscrite. Si différente même qu’il est permit de penser qu’elle
a été rédigée comme une conséquence de l’élection du Grand Maître
Derwentwater et sous son influence. Serait-ce aller trop loin que d’imaginer
Ramsay, dans son second discours, rapportant les événements parisiens récents
en les situant dans une maçonnerie écossaise légendaire qui prendrait ici
naissance ? Au sommaire de cet ouvrage : La vie de Ramsay - Débuts de la Franc-maçonnerie française - Les premières loges à Paris - Le discours de Ramsay, version manuscrite et version imprimée - Le plan du discours - L’histoire de La Tierce 1742 et 1745 - Lettre de M. de V… 1744 - La lettre au marquis de Caumont en 1737 - Les versions imprimées, modifications et additions - Ramsay prononça t-il son discours en 1737. - Ramsay a-t-il inventé les grades maçonniques - divers tableaux comparatifs - |
document sur la grande loge du vÉnÉzuela |
g.l.r.v. |
CARACAS
|
1952 |
Ensemble
de 7 documents édités en 1952 à Caracas par la Grande Loge des EE UU du
Venezuela. |
DU FḖMININ
ET DE SA QUÊTE EN FRANC-MAÇONNERIE - |
Marie Dominique Massoni |
Edition de la Tarente |
2015 |
||
Marie-Dominique Massoni nous
invite ici à associer sensation, raison, imagination et intuition pour suivre
le féminin à la trace afin qu'il se déploie en chacun, tout au long de son
chemin initiatique Mythes apparents, mythes cachés, quelles figures du
féminin se dessinent dans les rituels ? Comment l'Art royal prépare-t-il à la
conjonction des opposés, dès nos premiers pas et avant même nos premiers
travaux ? Comment nous préparons-nous aux noces sacrées ? Commentaire sur
le féminin dans les loges : Homme et femme sont
sans conteste égaux sur le plan de l’esprit. Les femmes peuvent accéder aux
plus hautes vérités transcendantes, rayonner d’une profonde autorité morale
ou spirituelle, et rien à cet égard ne justifie qu’elles soient privées du
sacerdoce, dont les écartent pour d’autres raisons de nombreuses religions.
La femme est donc indiscutablement initiable. Restent toutefois ouvertes les
questions de savoir si la nature de l’initiation féminine est différente, si
la franc-maçonnerie est une voie appropriée aux femmes ou encore si
l’initiation et, partant, la maçonnerie peuvent être mixtes. Notre époque
peine à distinguer égalité des sexes et confusion des genres. La pensée
dominante récuse toute différentiation des rôles sociaux fondée sur le sexe et
prône la mixité dans tous les domaines. Aussi, le caractère exclusivement
masculin de la maçonnerie régulière et celui majoritairement non-mixte des
autres obédiences suscitent-ils incompréhension et critiques allant jusqu’au
grief d’archaïsme patriarcal ou de sexisme sectaire. La mise à l’écart des
femmes ou le rejet de la mixité peuvent certes paraître opposés à
l’universalisme de la maçonnerie, contraires à une fraternité exempte de
ségrégation. Mais cette situation découle à la fois de la tradition, à
laquelle sont foncièrement attachés les maçons, et de la volonté de ceux-ci,
dans leur actuelle majorité. Les explications
profanes à cette attitude de la maçonnerie envers les femmes ne manquent pas.
Des sociologues y verront une survivance de la division sexuelle des tâches
sociales et du travail, un avatar de l’appropriation du savoir et du pouvoir
par une classe. Des anthropologues diront que les rites initiatiques des
tribus primitives ont en particulier pour but l’identification sexuelle et
l’intégration communautaire, qu’historiquement l’initiation des hommes et des
femmes a toujours été séparée. Des psychanalystes freudiens réduiront cette
attitude à un tabou né du refoulement de la libido ou à une forme de
résolution du complexe d’Œdipe. Des moralistes enfin y chercheront
l’empreinte d’un idéal ascétique universel de dépassement des désirs et de
chasteté, de délivrance des contingences terrestres. Plus
prosaïquement, nombre de francs-maçons, et des maçonnes aussi, considèrent la
non-mixité en loge comme relevant de la sagesse pratique. Au regard notamment
de la morale maçonnique, les risques de la fraternité entre sexes sont
évidents. Légitime est donc le souci d’éviter le désordre des sentiments et
les tentations de la chair; comme celui de rassurer son partenaire ou
préserver sa famille. Les faiblesses des hommes étant ce qu’elles sont, et
celles des femmes n’étant pas moindres, la présence de l’autre sexe perturbe
souvent pensée et comportement; le travail maçonnique rituel, intellectuel ou
spirituel peut s’en trouver parasité. Notre monde est de plus en plus mixte,
mais hommes et femmes n’en restent pas moins prisonniers de leur image;
au-delà des plaisirs conviviaux, le partage entre personnes du même sexe,
sans le masque porté devant l’autre, a une valeur positive. Ces critiques,
explications profanes ou justifications pratiques ne permettent cependant pas
de prendre la vraie mesure des rapports entre maçonnerie et femme. Elles
suscitent des débats relevant d’ordinaire plus du politique que de l’initiatique,
stériles car elles ignorent ce qui est pour nous essentiel: le sens du
féminin dans les trois dimensions, symbolique, psychologique et spirituelle
de la franc-maçonnerie. Or pour découvrir ce sens, propre à clarifier et
relativiser le problème des relations entre hommes et femmes en maçonnerie,
ce n’est pas dans quelque direction sociologique ou pragmatique qu’il faut
chercher, mais dans la profondeur de l’âme humaine, dans les fondements et
l’histoire de la pensée religieuse, dans la sagesse. Le symbolisme
maçonnique, avec notamment ses nombreuses références opératives, ne présente
apparemment rien de féminin. Cela tient certes à l’ origine typiquement
masculine de notre tradition puisque nous disons être les descendants à la
fois des bâtisseurs et des chevaliers. Mais cela tient aussi à nos racines
religieuses, la tradition judéo-chrétienne qui laisse fort peu de place au
féminin et dont l’image de la divinité est exclusivement masculine. Apparence
seulement, car à y regarder de plus près le symbolisme maçonnique, comme
celui de la religion, cache une dimension féminine qu’il importe de
comprendre. On peut en donner quatre exemples. Les trois
petites lumières éclairant la loge, ses fondements qui nous viennent de
l’Être éternel et infini, portent toutes des noms féminins. La première est
la Sagesse. Or, on y reviendra, la sagesse divine occupe dans les derniers
livres de l’Ancien Testament une place très importante et représente la face
féminine de Dieu. Le Livre de la sagesse, dit de Salomon, la chante par
exemple comme «le maître d’oeuvre» et «l’artisane de l’univers»; il dit
notamment que «les vertus sont les fruits de ses travaux car elle enseigne
tempérance et prudence, justice et fortitude» (Sg 7: 27-28, 8: 7). La
basilique de Byzance, la Rome orthodoxe, était consacrée à Sainte Sophie,
Sophia signifiant en grec la sagesse. La Légende dorée dit certes que Sophie
était une vertueuse martyre, mais son texte montre clairement qu’il s’agit en
réalité de la sagesse divine puisqu’il ajoute que Sainte Sophie avait «trois
filles, la foi, l’espérance et la charité». A l’Orient
brillent le soleil et la lune, couple cosmique qui évoque le mariage divin,
la hiérogamie chère aussi bien aux religions antiques qu’à la tradition
alchimique. Ce couple fait également pendant aux deux colonnes de l’entrée du
temple qui représentent notamment les deux pôles de la vie et de l’être. Dans
de nombreuses représentations de la crucifixion par la peinture médiévale, le
soleil et la lune figurent au ciel, de chaque côté de la tête du Christ.
Souvent aussi ces deux astres sont au-dessus de Saint Jean et de Marie
agenouillés au pied de la croix, nouveau couple spirituel par la bénédiction
et l’adoption. Les bâtisseurs de cathédrales avaient du reste une
prédilection pour la dédicace de leurs œuvres à Saint Jean ou à Notre Dame,
tout comme les Templiers. Cela à l’époque même de l’amour courtois, où la
dame était bien plus un idéal spirituel qu’une femme de chair. Sur nos autels
la Bible est ouverte au Prologue de Jean, texte consacré au Verbe, le Logos
de Dieu. Or, même si selon la théologie le Verbe est assimilé au Christ, le
Logos du Prologue s’identifie à plusieurs égards à la Parole comme
Esprit-Saint, en particulier à l’esprit féminin de Dieu, la Sophia. En effet,
le Verbe selon le Prologue présente des analogies extrêmement frappantes avec
la Sagesse divine telle qu’elle est décrite dans l’Ancien Testament. La
Sagesse y dit d’elle-même qu’elle fut «établie depuis l’éternité… dès le
commencement… aux côtés» de l’Eternel (Pr 8: 22-23, 30), que sa «source est
la Parole de Dieu dans les cieux» et qu’elle est «la mère du pur amour» (Si
1: 5; 24: 17). Salomon dit d’elle en s’adressant à Dieu: «Tu avais donné
toi-même la Sagesse… envoyé d’en haut ton Saint Esprit…», et les hommes
furent ainsi «instruits et sauvés par la Sagesse divine» (Sg 9: 10, 17). Le temple de
Salomon, figure emblématique de la maçonnerie, détruit puis reconstruit après
l’exil, évoque bibliquement les noces entre Dieu et son peuple, peuple
symbolisé par Jérusalem, féminine comme toute cité. Le prophète dit ainsi
d’elle: «Resurgis, remets-toi debout Jérusalem… toi, stérile qui n’enfantais
plus, explose et vibre… ton veuvage, tu ne t’en souviendras plus… car ton
époux, le Seigneur tout-puissant, t’a rappelée» (Es 51: 17; 54: 1-8). Noces
encore celles de la nouvelle Jérusalem céleste de l’Apocalypse, décrite par
Jean «comme une épouse qui s’est parée pour son époux», vêtue «d’un lin
resplendissant et pur», prête pour les «noces», «la fiancée, l’épouse de l’agneau»
(Ap 19: 7-8; 21: 2, 9). Temple et cité sainte sont donc lieux de noces,
d’union symbolique du masculin et du féminin. Ainsi, l’aspect féminin
du sacré est réellement présent dans la profondeur de notre symbolisme, et il
apparaît même d’une importance qui n’est pas secondaire. Mais alors, pourquoi
cet aspect féminin est-il si discret et pourquoi est-il largement écarté de
nos réflexions symboliques? La prédominance masculine dans notre symbolisme
n’a pas pour seules bases des distinctions découlant du travail artisanal ou
du combat chevaleresque. Elle ne s’explique pas non plus comme un simple
reflet de la condition féminine dans les sociétés patriarcales du temps
biblique ou du Moyen Age. Elle plonge ses racines bien plus loin, dans la
profondeur de la psyché humaine et dans les fondements de la pensée
religieuse. L’apparente mise
à l’écart du féminin dans la tradition, puis sa résurgence épisodique, doit
être comprise sur deux plans. D’une part celui du cheminement psychologique
de l’âme individuelle vers sa complétude, d’autre part celui du développement
de la conscience religieuse de l’humanité. Or, sur ces deux plans, le
refoulement – temporaire - du féminin correspond à une réalité, à une phase
naturelle. L’âme humaine, la psyché de l’homme comme de la femme, possède
deux pôles, l’un correspondant à des qualités symboliquement féminines, comme
l’intuition ou la sensibilité, l’autre à des qualités symboliquement
masculines, comme la logique ou la construction. Cette dualité, qui recouvre
en partie aussi celle de l’inconscient et du conscient, on la voit notamment
exprimée dans la lune et le soleil qui brillent à l’Orient, ou dans les deux
colonnes à l’Occident. L’équilibre entre ces deux pôles est le fondement de
l’être, leur harmonie est son accomplissement. Afin de parvenir
à la complétude de son être, aboutissement de son destin terrestre, l’humain
doit apprendre à découvrir et écouter, aimer et sublimer cette face voilée de
lui-même. L’homme doit aller à la rencontre de son anima refoulée, pour la
faire renaître de l’obscurité, pour en quelque sorte l’épouser. Il s’agit là
d’un passage obligé, car c’est seulement quand l’être parvient à se
réunifier, à marier les deux faces de lui-même, qu’il peut accéder à
l’accomplissement du Soi, sens et but de sa vie terrestre. Cette union des
deux pôles de la personnalité est l’une des étapes du chemin initiatique. Le processus
psychique et individuel qui précède est dans ses grandes lignes exactement le
même que celui suivi par l’évolution spirituelle et collective des religions.
Dans son état primitif, l’homme perçoit le divin de façon avant tout
inconsciente et naturelle. A l’instar d’Adam et Eve au paradis, les pôles de
sa psyché restent équilibrés et il perçoit également de manière harmonieuse
les aspects symboliquement masculins et féminins de la divinité. Son univers
est encore constellé de dieux et de déesses. Les grandes religions antiques
et les traditions primitives de l’Occident faisaient une large place aux
femmes dans les rites et accordaient de multiples aspects féminins à la
divinité. Dans les religions archaïques, les déesses mères ou de la terre
étaient prédominantes. Les panthéons de l’Egypte et de la Grèce comptaient
autant de dieux que de déesses, et pratiquement chaque dieu avait pour
pendant féminin une épouse ou une sœur, comme Jupiter et Junon, Apollon et
Diane. Les triades divines comprenaient très souvent un élément féminin,
comme Isis en Egypte, Ishtar à Babylone. Même le Yahvé archaïque des hébreux
possédait une épouse, Ashéra. Mais peu à peu
la conscience de l’homme se développe; c’est la connaissance du bien et du
mal, la chute allégorique. La psyché se dissocie tout comme la perception et
la représentation du divin. À partir de cette conscience, de cette
dissociation, le judaïsme évoluera vers le monothéisme, l’hellénisme vers la
philosophie. Comme la conscience et la raison sont symboliquement masculines,
l’inconscient et le spirituel féminins, au fur et à mesure que conscience et
raison croissent, la perception du monde et de la divinité qui le gouverne
prend des formes de plus en plus masculines. Se renforce ainsi, jusqu’à
devenir unique dans le judaïsme, la figure masculine du Dieu père symbolisant
l’ordre et la loi, du Dieu céleste qu’il faut craindre. À l’inverse s’estompe
jusqu’à disparaître, l’image de la déesse terre protectrice et nourricière,
de la déesse mère métaphore de l’amour et de la renaissance. Le christianisme
suivra la même voie: le Christ rédempteur est Fils de Dieu le Père; la
Trinité est dénuée d’expression féminine; Marie, pourtant «mère de Dieu», en
est exclue, alors que le Saint Esprit procède du Père et du Fils. Le modèle
divin est une relation père-fils sublimée, la mère et la fille en sont
écartées. Ainsi, psychisme
et religion suivent le même chemin. Comme l’homme qui refoule son anima dans
la profondeur de son inconscient, la religion évacue la figure féminine de
Dieu. Mais dans les deux cas la moitié écartée n’est pas éliminée, elle est
seulement occultée. Un certain déséquilibre, une incomplétude en résulte.
Situation temporaire cependant, car ainsi que l’homme est voué par sa quête à
retrouver son anima, la religion est amenée un jour à laisser transparaître
ou à mettre en pleine lumière les éléments féminins qu’elle dissimulait. Tel
fut le cas du judaïsme exaltant la Sagesse, puis du christianisme vénérant la
Vierge ou idéalisant la Jérusalem céleste. En d’autres termes, la quête de
l’homme face à lui-même et son essor vers la divinité ont le même passage
obligé: la rencontre, les noces avec l’Eternel féminin. Pour l’homme
psychique, le but sera l’union dans le Soi de sa conscience masculine et de
son intériorité féminine, l’anima. Pour l’homme spirituel, le but sera le
mariage mystique de l’esprit et de l’âme, ou de l’intelligence et de la
sagesse divine, afin que de ces noces naisse l’enfant-dieu de l’amour,
l’homme ressuscité à la vraie vie. Si la face féminine de Dieu se dissimule
aujourd’hui à nos regards, sous le voile plus ou moins épais dont la recouvre
la religion, la tradition et nos symboles, c’est parce qu’elle représente un
des buts les plus secrets de la quête intérieure et spirituelle. À travers ses
multiples récits et anecdotes, souvent exploités à des fins mysogines,
l’Ancien Testament donne à première vue de la femme l’image d’une mineure
soumise à l’arbitraire d’une société patriarcale. Mais le féminin dans la
Bible dépasse cette condition profane, pour peu que l’on aille à l’essentiel.
Et cet essentiel commence par la Genèse qui nous révèle la double nature
masculine et féminine à la fois de l’être humain et de la divinité, en même
temps qu’elle nous révèle l’égalité de l’homme et de la femme face au salut
et leur complémentarité essentielle. Au sixième jour,
«Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il le créa mâle
et femelle». Ainsi, le tout premier livre de la Genèse déclare le masculin et
le féminin simultanément incarnés dans l’humain, ce qui vise notamment la
double nature psychique de l’homme. Plus, déclarant l’homme créé mâle et
femelle à l’image de Dieu, le texte implique logiquement que Dieu lui-même
possède ce double aspect masculin et féminin. Cette dualité dans l’unité est
l’un des sens que l’on peut prêter au delta maçonnique. Puis, dans le second
livre, Dieu crée l’Adam originel, tiré de la terre et animé de son souffle
divin. Mais la solitude d’Adam appelle immédiatement la création d’Eve.
Nullement pour que l’humanité puisse se perpétuer, car au paradis cela n’est
pas nécessaire, mais afin qu’Adam ait un semblable, un vis-à-vis. Eve incarne
donc non seulement l’autre, sans lequel la vie n’aurait pas de sens, mais
aussi le miroir, qui renvoie à l’homme sa propre image profonde. Plus, l’anecdote
de la création de la femme à partir de la côte ou du flanc de l’homme,
indique, qu’Eve est symboliquement une partie d’Adam, la part féminine de
celui-ci, son anima. Au paradis, Adam et Eve vivent dans une parfaite harmonie. Mais la chute, avec ses malédictions différenciées pour chacun d’eux, remplacera cet état par des relations souffrantes de désir et de domination. C’est le symbole de la dissociation de la conscience et de la psyché. Dès lors, le but de l’être sera de retrouver cette harmonie perdue, de reformer le couple originel d’Adam et Eve. Car, comme le dit l’évangile apocryphe de Philippe, «Quand Eve était en Adam, il n’y avait pas de mort. Si à nouveau elle entre en lui et s’il la prend en lui-même, il n’y aura plus de mort». La renaissance de l’initié passe par cette réunion. Après la chute du couple primordial, le judaïsme de l’Ancien Testament connaîtra schématiquement deux périodes, dominées successivement par deux regards sur la divinité, et donc par deux images très différentes du féminin dans la relation entre l’ |