Chapitre 1 L (
Maçonnerie ) |
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l’abcdaire de la franc-maçonnerie |
j.f. daudin |
EDITION
FLAMMARION |
2003 |
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Dès la fin du XIVe siècle, des
manuscrits de caractère pédagogique nous ont été transmis, qui commencent par
une croix et un alphabet, et contiennent diverses prières. D'environ 1400
nous est parvenue une copie d'une œuvre de Sacrobosco, montrant un abécédaire
avec des chiffres arabes. Il est possible que les
abécédaires soient un développement des tablettes de cire que l'on pouvait
effacer et réécrire. Mais on ne sait pas quand exactement le premier
abécédaire a été fait. Les plus anciens exemplaires en bois datent du XVe siècle, mais on
parlait déjà d'un très ancien exemplaire en plomb. Sur de nombreuses stèles,
ainsi que sur de petits vases devant servir d'encriers faits par les
Etrusques, figurent des abécédaires. On connait aussi des abécédaires de
Grande-Bretagne romaine, et de France gallo-romaine. Dans les anciennes
tuileries et habitations, on trouve des tuiles de toit qui portent un
alphabet, parfois même des textes plus longs. Ceux-ci avaient été gravés dans
l'argile encore humide avant la cuisson dans la tuilerie, où les travailleurs
apparemment apprenaient à lire et écrire au moins de façon rudimentaire.
Comme le rapporte Eginhard dans sa Vita Karoli Magni, Charlemagne a essayé,
pendant ses insomnies, d'apprendre à écrire avec un abécédaire et du papier,
apparemment sans succès. Il existait probablement deux
variétés d'abécédaires les plus anciens, produits systématiquement : les
uns avec une écriture cursive, pour apprendre à écrire en copiant les
lettres, les autres avec des lettres d'imprimerie pour apprendre à lire. Sur
les tablettes les plus anciennes ne figurait que l’alphabet. Sur des
exemplaires plus tardifs, une prière suivait l'alphabet (le plus souvent le
Credo, qui occupait la partie inférieure de la feuille. Cette variante a
presque entièrement pris la place des tablettes précédentes. La plupart du
temps, l’alphabet était précédé par une croix. La plupart des abécédaires
étaient en bois et munis d'une poignée. Souvent, la poignée était percée d'un
trou, afin de pouvoir porter la tablette par une cordelette à la ceinture ou
sur le bras. En Europe continentale, la poignée était souvent en haut ou sur
le côté, tandis que dans les pays anglophones, elle était dessous. Les textes et illustrations
attestent qu'on a longtemps utilisé une petite baguette, un os, une brindille
ou autre pour diriger l'attention de l’enfant sur les lettres pendant la
leçon. Les tablettes n'étaient probablement pas utilisées par les enfants
seulement pour apprendre, mais aussi pour jouer ; quelques adultes
l'utilisaient comme moyen de châtiment. Ces abécédaires étaient vendus aussi
bien par des papetiers que par des colporteurs. On vendait aussi sur les
marchés des abécédaires imprimés sur papier, que les mères ou les maîtresses
collaient sur des tablettes de bois. Ces abécédaires ont été largement
répandus dans certaines parties d'Europe, puis plus tard aussi en Amérique.
On a des exemplaires, ou tout au moins des indices de leur existence, en
France, Italie, Flandre, Pays-Bas, Allemagne, Bohême, Danemark, Norvège et
Suède. On rapporte aussi l'existence de tablettes kurdes et mexicaines.
Contrairement aux hornbooks anglais, très peu d'abécédaires
continentaux nous sont parvenus. Comme le papier devient toujours meilleur
marché, les livres déplacent au plus tard au XIXe siècle
les abécédaires sur tablette. |
LA CHAMBRE DU MILIEU |
Roger Dachez |
Edition Conform |
2014 |
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A force de ne plus très bien savoir de quoi l’on parle, on court grandement le risque d’employer un mot ou une expression à tort et à travers. Il ne faut pas méconnaitre que l’apparition-tardive- de la chambre du milieu marque un tournant essentiel de la franc-maçonnerie symbolique, à la fois sur le plan historique et sur le plan initiatique ; avec elle c’est tout l’édifice traditionnel qui a pris un sens nouveau. En replaçant nos pas dans ceux de nos illustres devanciers, faisons avec eux, chemin faisant des découvertes assez surprenantes. Où et quand a-t-on parlé pour la première fois de la Chambre du Milieu dans un texte maçonnique ? Et bien cela s’est produit en 1730 à Londres dans un contexte de scandale. A cette époque, en 1717, quatre loges tout à fait banales se réunissent en une Grande Loge, et posent les bases d’une administration centrale, en 1723, elle se dote d’un Grand Maître noble – il en sera ainsi en Angleterre jusqu’à aujourd’hui, elle se dote également des fameuses constitutions d’Anderson. Au début de 1720, la maçonnerie anglaise ne comporte que 2 grades ; ces deux grades s’inspirent du reste d’un système analogue en usage à la même époque en Ecosse, ainsi la carrière d’un maçon, se déroulait en deux étapes, d’abord apprenti, puis compagnon ou maître « fellowcraft or master », ceci en Angleterre ou en Ecosse. De 1695 à 1715 en Ecosse, le passage d’apprenti à compagnon se faisait ainsi : l’apprenti à un moment donné recevait une salutation très particulière appelé « five points of Fellowship », c'est-à-dire les cinq points du compagnonnage, et c’est d’ailleurs ainsi qu’ils se nomment encore en Angleterre, bien que désormais ils fassent partie du grade de maître, et c’est ainsi que l’apprenti arrivait dans la chambre du milieu… Roger Dachez président de l’institut maçonnique français et historien de renom, nous dévoile ici pour notre érudition et notre plaisir quelques énigmes de la franc-maçonnerie dont cette appellation « chambre du milieu » - Un régal - |
la clÉ d’hiram |
C.
KNIGHT & R. LOMAS |
DERVY |
1998 |
Quand
les auteurs de ce livre, eux-mêmes Francs-maçons, décidèrent d’étudier les origines
de la Franc-maçonnerie, ils ne se doutaient pas des extraordinaires
révélations qu’ils allaient mettre à jour et des remous qu’ils causeraient.
|
LA CLÉ D’OR ET AUTRES ÉCRITS MAÇONNIQUES |
Jean-Marc Vivenza |
Edition de L’Astronome |
2013 |
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Pour commencer, il faut réaliser un certain silence en nous-même, faire taire un instant nos agitations, établir une réelle disposition accueillante à l’égard des leçons de sagesse délivrées par les hautes figures de l’initiation et franchir intérieurement la distance qui nous sépare des rivages où la méditation à son séjour. Nous pourrons ainsi entrer sans crainte par ce silence obtenu et ce calme préalable, dans ces voies qui nous sont généreusement ouvertes. Au sommaire de cet ouvrage nous y trouvons : Introduction au voyage de la pensée - La question fondatrice L’interrogation comme voie initiatique - Le cheminement spirituel La nature des ténèbres - La science de l’homme par excellence Voyez-vous tel que vous êtes - Misère de l’homme au monde « Memento mori » - L’enseignement de la vertu Faites place à « l’esprit » - La clé d’or et l’essence du christianisme De l’être à l’être Suprême maçonnique - L’Illuminisme et la Franc-maçonnerie |
la clef Écossaise – film – dvd |
bourlard & de smet |
PAYS-BAS
|
2007 |
La
Franc-maçonnerie. Cette association mystérieuse et discrète fait l’objet
depuis toujours de curiosité, de fascination ou de méfiance. Pour la première
fois, un documentaire d’investigation se penche sur la question des origines
de la Franc-maçonnerie. « La Clef Écossaise » met au jour une histoire
insoupçonnée, en associant documents inédits et entretiens exclusifs.
Découvrez pourquoi et comment des hommes ont créé une société initiatique
parmi les plus étonnantes des temps modernes.
|
la clÉ
– tourner la clÉ d’hiram |
R. Lomas |
EDITION
DERVY |
2006 |
Après
La Clé d’Hiram et le Livre d’Hiram, voici le 3ème volet de cette série.
|
la construction rituelle d’une loge
maçonnique
- N° 16 - |
Olivier doignon |
Edition
MAISON DE VIE |
2006 |
Second
tome d’un ouvrage portant sur l’ouverture des travaux, ce livre aborde l’un
des moments les plus importants de la vie des Francs-maçons, celui où ils se
retrouvent.
|
la femme & le dragon |
Eugène brunet |
EDITION FRANCE ALBERT |
1993 |
||
. Selon la théorie
des ères, la naissance du Christ, assimilée à l’an 0 de notre calendrier
actuel, a marqué le début de l’ère des Poissons (il faut noter au passage que
le symbole des premiers Chrétiens n’était pas une croix, mais un poisson,
appelé « ichtus » en grec). Cette ère fut précédée par l’ère
du Bélier (à laquelle on associe traditionnellement le développement des
civilisations égyptienne, grecque et romaine), qui fut elle-même précédée par
l’ère du Taureau (que la Tradition assimile au rayonnement de la civilisation
babylonienne). Etant donné qu’une ère dure environ 2160 ans, on peut en
déduire que l’humanité se situe actuellement entre l’ère des Poissons et
l’ère du Verseau. Si l’on en croit les textes ésotériques traitant de ce
sujet, l’ère du Verseau marquerait l’avènement de la Connaissance et de la
Sagesse sur Terre. Autrement dit, elle correspondrait au cycle durant lequel
les hommes, individuellement et collectivement, en viendraient graduellement
à exprimer les idéaux les plus nobles. L’humanisme et la spiritualité (et non
religiosité) seraient les deux piliers de cette ère. Mais
les mêmes textes indiquent également que l’ère du Verseau sera précédée d’une
période au cours de laquelle les hommes seront confrontés à leur ignorance et
à leur folie, et qu’avant que ne soit révélé ce qu’il y a de meilleur dans la
nature humaine sera révélé aux yeux de tous ce qu’il y a de pire. Dans
certains écrits, elle est même appelée « ère de la
Transparence », ce qui est très significatif. Que l’on
admette ou non cette théorie, il faut bien reconnaître que l’époque actuelle
correspond à la description qui en est faite, avec son lot de “révélations“
quotidiennes et ses émissions de radio et de télévision où la bêtise n’a
d’égale que la vulgarité, l’impudeur, la superficialité, etc., sur fond de
voyeurisme. D’après les récits liés à l’ère du Verseau, la période chaotique
que le monde traverse actuellement ne serait qu’un passage obligé et
correspondrait à une remise en cause totale des fausses valeurs que les
hommes ont eux-mêmes cultivées au cours des siècles et des décennies passés.
À l’issue de cette période devrait émerger une nouvelle humanité, régénérée
sur tous les plans, avec tout ce que cela suppose de positif pour elle :
la paix, la fraternité, la prospérité matérielle, l’élévation spirituelle,
etc. Cela étant dit, il est évident qu’une telle perspective ne dépend pas
uniquement de l’influence exercée sur les hommes par l’ère du Verseau. En
application de l’adage « Aide-toi et le Ciel t’aidera », il
leur appartient en effet d’agir en conséquence. C’est là un ouvrage très intéressant
qui passionnera croyants ou incroyants, car il met à la portée de tous des
connaissances qui pour beaucoup jusqu’alors restaient insoupçonnées ou
incompréhensibles, voire fantaisistes Au
sommaire de cet ouvrage : D’astrologie, d’astronomie,
la voûte étoilée, le libre arbitre, de soleil et de la lune, des 7 officiers
de la Loge, du tablier maçonnique, de la Bible, du Graal, de l’apocalypse de
Jean, de l’horloge de Strasbourg et de l’ère du Verseau. |
L’AFFAIRE HIRAM ou LES 5 POINTS PARFAITS DE LA
MAÎTRISE 2 Tomes |
J.P.
SACCHI |
EDITION
NAGEL (SUISSE) |
2000 |
C’est
à travers les Arts martiaux que l’auteur nous invite à découvrir le secret
des 5 points parfaits. Un
livre pour les explications et un autre pour les dessins et schémas. Un
livre qui enchante les spécialistes des arts martiaux, difficile pour les
autres. |
LA
F. M. sous l’occupation |
André
COMBES |
EDITION
Du ROCHER |
2001 |
||
Mais
ceux qui suscitent le plus de questions sont les maçons « ambigus » ou
carrément « crapules » : Jean Mamy alias Paul Riche, réalisateur de Forces
occultes en 1943, c’est-à-dire du seul film antimaçonnique au monde, il sera
le dernier fusillé de l’épuration le 29 mars1949 ; Jean Marquès-Rivière,
initié à l’ésotérisme par René Guénon, rédacteur, en 1940, du catalogue de
l’exposition « La Franc-maçonnerie dévoilée » au Petit Palais (1 million de
visiteurs en France, elle précède l’exposition « Le Juif et la France » de 1941)
et scénariste de Forces occultes. Pour tous ceux-là, André Combes livre son
propre questionnement, sans y répondre : comment peut-on être ou avoir été
maçon, imprégné des valeurs des Lumières et de l’humanisme, et sombrer dans
la collaboration ? Peut-être
faut-il revenir au prologue de l’ouvrage pour comprendre la terrible leçon de
la période de l’Occupation. Dans ce prologue, l’auteur livre aux lecteurs non
avertis une présentation générale de ce qu’est la franc-maçonnerie. Ce qu’il
en dit peut tout à fait s’appliquer à la période de la guerre : « La
franc-maçonnerie, au même titre que de nombreux autres corps intermédiaires,
fait partie de son temps, de sa société ». Cruelle leçon de constater que
les maçons firent bien partie de leur temps, de leur société et, comme la
France de cette époque, ils se retrouvèrent donc... dans les deux camps.
Mais, si les maçons, dans l’épreuve, se comportent comme tout le monde,
alors, à quoi sert la maçonnerie ? Les figures de la Résistance maçonnique
célébrées par André Combes, comme la réalité des persécutions, nous invitent
à apprécier la différence. |
la formation maçonnique |
Christian
GUIGUE |
EDITION
GUIGUE |
2000 |
Ce
livre, devenu très rapidement l'ouvrage de référence absolue, poursuit sa
mission de formation en restituant au symbolisme maçonnique son sens
signifiant universel et traditionnel. .
Selon la théorie des ères, la naissance du Christ, assimilée à l’an 0 de
notre calendrier actuel, a marqué le début de l’ère des Poissons (il faut
noter au passage que le symbole des premiers Chrétiens n’était pas une croix,
mais un poisson, appelé « ichtus » en grec). Cette ère fut
précédée par l’ère du Bélier (à laquelle on associe traditionnellement le
développement des civilisations égyptienne, grecque et romaine), qui fut
elle-même précédée par l’ère du Taureau (que la Tradition assimile au
rayonnement de la civilisation babylonienne). Etant donné qu’une ère dure
environ 2160 ans, on peut en déduire que l’humanité se situe actuellement
entre l’ère des Poissons et l’ère du Verseau. Si l’on en croit les textes
ésotériques traitant de ce sujet, l’ère du Verseau marquerait l’avènement de
la Connaissance et de la Sagesse sur Terre. Autrement dit, elle
correspondrait au cycle durant lequel les hommes, individuellement et
collectivement, en viendraient graduellement à exprimer les idéaux les plus
nobles. L’humanisme et la spiritualité (et non religiosité) seraient les deux
piliers de cette ère. Mais
les mêmes textes indiquent également que l’ère du Verseau sera précédée d’une
période au cours de laquelle les hommes seront confrontés à leur ignorance et
à leur folie, et qu’avant que ne soit révélé ce qu’il y a de meilleur dans la
nature humaine sera révélé aux yeux de tous ce qu’il y a de pire. Dans
certains écrits, elle est même appelée « ère de la
Transparence », ce qui est très significatif. Que l’on
admette ou non cette théorie, il faut bien reconnaître que l’époque actuelle
correspond à la description qui en est faite, avec son lot de “révélations“
quotidiennes et ses émissions de radio et de télévision où la bêtise n’a
d’égale que la vulgarité, l’impudeur, la superficialité, etc., sur fond de
voyeurisme. D’après les récits liés à l’ère du Verseau, la période chaotique
que le monde traverse actuellement ne serait qu’un passage obligé et correspondrait
à une remise en cause totale des fausses valeurs que les hommes ont eux-mêmes
cultivées au cours des siècles et des décennies passés. À l’issue de cette
période devrait émerger une nouvelle humanité, régénérée sur tous les plans,
avec tout ce que cela suppose de positif pour elle : la paix, la
fraternité, la prospérité matérielle, l’élévation spirituelle, etc. Cela
étant dit, il est évident qu’une telle perspective ne dépend pas uniquement
de l’influence exercée sur les hommes par l’ère du Verseau. En application de
l’adage « Aide-toi et le Ciel t’aidera », il leur appartient
en effet d’agir en conséquence. C’est
là un ouvrage très intéressant qui passionnera croyants ou incroyants, car il
met à la portée de tous des connaissances qui pour beaucoup jusqu’alors
restaient insoupçonnées ou incompréhensibles, voire fantaisistes |
la franc-maçonnerie |
Roger Dachez – Alain Bauer |
Edition
PUF |
2013 |
Depuis
plus de trois siècles, la franc-maçonnerie participe de l’histoire
intellectuelle, politique, sociale et religieuse de l’Europe. Elle
revendique aussi une « identité profonde» qu’elle refuse de donner
à voir au monde « profane ». Comment donner à comprendre et
concilier cette dimension essentiellement initiatique et celle, plus
politique, qui veut changer la société ? Cet
ouvrage propose une introduction générale à la franc-maçonnerie, il est le
fruit de réflexions croisées de deux spectateurs engagés, familiers du monde
maçonnique et curieux de son histoire. Grâce
à un regard duel, à la fois empathique et distancié, il offre au lecteur un
guide de voyage dans un monde parfois déroutant et éclaire le sens du projet
maçonnique. Au sommaire de cet ouvrage : Sources légendaires et mythiques La naissance britannique, sa fondation et les premières
querelles. L’expansion du siècle des lumières, la Révolution française et
les Amériques. Les ruptures du XIXe siècle. Les deux familles. Le tournant de
1848. Heurs et malheurs de la franc-maçonnerie au XXe siècle. L’Univers maçonnique : Les symboles – les rituels -
les légendes - grades et rites - l’Ordre et les obédiences
- Ethique et spiritualité de la Franc-maçonnerie Franc maçonnerie et religion - la société - le
projet maçonnique A ce jour un des meilleurs livre sur l’histoire de la
Franc-maçonnerie |
la franc-maçonnerie |
Christian
jacq |
EDITION
R. LAFFOND |
1975 |
L’auteur
développe ici sa version sur les origines de la Franc-maçonnerie. Il
part de l’Égypte et de la Grèce, passe par le Christ, Mithra, les bâtisseurs
de Cathédrales, les Confréries du Moyen-âge, le secret et divers symboles
maçonniques. Comme
toujours Christian Jack mélange vérité et son imagination très égyptienne |
la franc-maçonnerie chrÉtienne |
Paul
naudon |
EDITION
DERVY |
1970 |
||
Ce « centre
d'union » illustre la spiritualité maçonnique, qui estime que
« tous les chemins menant au principe suprême de la transcendance
comptent ». Lien entre les hommes, le franc-maçon « est un
humaniste et à ce titre, comme le disait Térence, “rien de ce qui est humain
ne m'est étranger” ». Un humanisme gorgé notamment de la philosophie des
Lumières, « sur cette voie de la spiritualité, est par le cœur le fils
de la lumière et par la raison le fils des Lumières ». Cette volonté de
n’assujettir la spiritualité « à aucune religion ni à aucune
philosophie, mais qui doit se concevoir sur le plan métaphysique et comme une
spiritualité universelle », est reçue de différentes manières selon les
Églises chrétiennes. Si l'Église
catholique est catégorique sur son refus de la double appartenance, la
majorité des Églises orthodoxes l'acceptent. « Seulement quatre
Églises orthodoxes ont condamné la franc-maçonnerie dans des contextes
politiques particuliers, dont l'Église orthodoxe de Grèce en 1933. Un siècle
plus tôt, pour l'indépendance de la Grèce, les francs-maçons et les chrétiens
se donnaient la main pour lutter contre les Ottomans. En 1933, l'Église
orthodoxe grecque s'est alignée sur la position catholique jusqu'à reprendre
ses textes ! », |
la franc-maçonnerie
comme voie spirituelle – de l’artisan au grand architecte |
Jean-Pierre
schnetzler |
EDITION
DERVY |
2000 |
La
Franc-Maçonnerie traditionnelle est une initiation artisanale issue des
fraternités opératives du Moyen-Age, devenue spéculative, sans pour autant s'écarter
de ses sources. Depuis qu'elle ne construit plus de monuments religieux, elle
vise directement à édifier des hommes véritables : corps, âme et esprit. Ce
principe peut s'exprimer comme synthèse de la Terre et du Ciel, de
l'empirique et du transcendant, de l'analytique et du symbolique, de
l'extérieur et de l'intérieur, comme des opposés en général. Elle
tend ainsi à réaliser " le mariage du meilleur de la sagesse pré-moderne
et du savoir moderne ". A partir d'exemples de travaux de l'Ordre initiatique
traditionnel, où seules sont autorisées les questions d'ordre maçonnique
(historiques, touchant le rituel, le symbolique et la vie spirituelle),
Jean-Pierre Schnetzler s'appuie sur ses connaissances pratiques des méthodes
méditatives du bouddhisme et nous offre ici un ouvrage novateur. Ce dernier
sert à raviver nos connaissances tout en éclairant parfaitement l'unité
transcendante des Traditions. Pour l'auteur, ce texte est porteur d'un projet
: celui d'amener le lecteur, profane ou initié, vers la réalisation
initiatique, vers le chemin de l'Esprit qui est en lui. Y
sont notamment commentés divers symboles sur : le
G.A.D.L.U –
La régularité, exotérisme, ésotérisme, le
passage de l’opératif au spéculatif, l’initiation, le tableau de loge,
l’étoile flamboyante, les petits et grands mystères, le bouddhisme et
l’indouisme, les 2 St Jean, le St Empire, la Franc-maçonnerie aujourd’hui et
demain. |
la franc-maçonnerie
dans notre temps |
Jean
baylot |
EDITION
VITIANA |
1972 |
L’auteur
ancien dignitaire de la GLNF et beau-père de l’ancien grand maître
Claude Charboniaud, essaie de définir et de justifier les termes de
Franc-maçonnerie traditionnelle et régulière, il définit également la notion
du grand architecte. Il
apporte son optique idéologique sur les structures de l’ordre initiatique qui
pour lui est la seule voie méritant la reconnaissance universelle. Un
excellent livre qui remet les choses en place et rappelle la place de la
Maçonnerie régulière et reconnue. |
la franc-maçonnerie
d’après ses textes classiques |
Patrick negrier |
EDITION
DÉTRAD |
1996 |
||
|
la franc-maçonnerie
– documents fondateurs |
|
Cahier
DE L’HERNE |
1992 |
350
pages grands format pour expliquer les documents qui ont permis d’asseoir les
débuts de la Franc-maçonnerie en 1717. Documents et manuscrits originaux et
inédits : * Manuscrit Regius * Manuscrit Cooke *
La Compagnie des Maçons de Londres * Ordonnances pour la cathédrale d'York *
Règlements pour le métier des Maçons * Un manuscrit perdu reconstitué * Le
manuscrit Grand Lodge n° 1 * Le manuscrit William Watson * Le manuscrit
Dumfries n° 4 * Le manuscrit Sloane * Le manuscrit Trinity College *
Documents du XVIIe siècle relatifs à la franc-maçonnerie * Le manuscrit des
Archives d'Edimbourg * Le manuscrit Chetwode Crawley * Le manuscrit Graham *
La Confession d'un Maçon * Examen d'un Maçon * Le manuscrit Wilkinson * La
Maçonnerie disséquée * Vers la Maçonnerie spéculative .
Tous
ces manuscrits sont reproduits et commentés. |
LA FRANC-MAÇONNERIE ET LE CHRIST |
Jean-François Blondel |
Edition Trajectoire |
2017 |
Évoquer le Christ dans le cadre de la
Franc-maçonnerie, c'est appréhender la dimension ésotérique du christianisme,
l'ésotérisme chrétien, en corrélation avec la démarche maçonnique,
indépendamment de tout dogme religieux. Ainsi, peut-on faire un parallèle
entre les pierres « vivantes », constituées par l'assemblée des chrétiens
qu'évoquait Jésus dans les Évangiles, et le temple spirituel que les maçons
doivent construire en eux. Le rapprochement avec l'art de bâtir, emprunté aux
Écritures, se retrouve dans des expressions maçonniques comme le « Grand
Architecte de l'Univers ». Enfin, Jésus lui-même n'est-il pas appelé
« le charpentier » ? Si l'on remonte dans le temps, jusqu'à celui de la
Maçonnerie opérative, on constate que celle-ci était spécifiquement
chrétienne. Dans la Maçonnerie spéculative moderne qui s'inscrit dans sa
droite lignée, le Christ n'est pas mentionné explicitement dans les rites,
mais il y est souvent fait allusion par le biais de la métaphore, de
l'allégorie et du symbole (Croix, Rose mystique, Phoenix, Pélican, Brillante
étoile du matin). La référence au Christ se retrouve également dans les Hauts
Grades maçonniques qui font souvent écho au Nouveau Testament ou à
l'Apocalypse de Jean. Jean-François Blondel livre un travail brillant pour
éclairer les rapports entre la Franc-maçonnerie, la religion et la laïcité,
par-delà les idées reçues couramment colportées sur le sujet. Au
sommaire de cet ouvrage : Une
maçonnerie opérative chrétienne (1390-1598)
- Une Maçonnerie médiévale
chrétienne Une
maçonnerie de ‘’Transition’’ Judéo-Chrétienne (1599-1712) -
Une maçonnerie dite de "Transition" La
maçonnerie d’Anderson partagée entre ‘’Noachisme et Johannisme’’ (De 1723 à
nos jours) - Quand la Franc-maçonnerie devint
"spéculative" - Les "emprunts" de la
Franc-maçonnerie à la tradition judéo-chrétienne -
Les "Loges de Saint-Jean"
- Une Maçonnerie chrétienne
: le Régime Ecossais Rectifié (RER)
- La
maçonnerie chevaleresque et templière : retour à l’ésotérisme chrétien
(De 1750 à nos jours) - La référence au Christ dans les
"Hauts Grades" maçonniques |
la franc-maçonnerie Écossaise |
A. Coen & M. Dumesnil |
EDITION
FIGUIERE |
1934 |
||
La
première édition de cet opuscule parut quelques mois après certains incidents
politiques qui ne furent que prodromes en France de la conflagration qui
devait, cinq années plus tard, embraser le monde entier. Cette brochure
n'avait d'autre objet que de renseigner brièvement les lecteurs de bonne foi
sur les origines, I'histoire, les principes et l'activité réelle d'une
institution en butte depuis si longtemps à des calomnies qui, pour être d'une
absurdité parfois criante, n'en troublaient pas moins beaucoup d'honnêtes
gens. Après la défaite de 1940 et pendant l'occupation qui la suivit, les
calomnies furent naturellement reprises et entourées d'une publicité que le
nouvel Etat français appuyait de sa contestable autorité. L'organisation
d'expositions antimaçonniques dans diverses grandes villes, la création d'une
revue « Les Documents maçonniques», dont un service spécial de la Bibliothèque
Nationale assurait la rédaction, furent les manifestations les plus voyantes
de l'aide apportée par les pouvoirs publics à une propagande que l'on jugeait
sans doute nécessaire pour justifier les mesures prises par le Gouvernement
contre les sociétés dites secrètes et les Francs-Maçons.
|
LA FRANC-MAÇONNERIE EXPLIQUÉE PAR L’IMAGE –- LE GRADE D’APPRENTI - Tome 1 |
John Harvey Percy |
Edition Maison de Vie |
2013 |
Cet ouvrage est le premier d’une série consacrée aux trois premiers grades de la Franc-maçonnerie : Apprenti, Compagnons et Maître, qui se propose d’approfondir le vécu et la signification de chacun de ces grades en s’appuyant sur l’image. Tous les aspects du grade d’Apprenti, de la première cérémonie d’initiation, décrite avec précision, à la signification des secrets du grade et des symboles qui lui sont attachés, sont ici traités de manière claire et concise. Une riche iconographie et de nombreux diagrammes permettent d’aller rapidement à l’essentiel sur les concepts et les symboles rencontrés en parcourant le chemin de l’initiation maçonnique. Volontairement concis, le texte n’en est pas moins précis et n’omet pas de préciser les apports de l’Egypte ancienne, de l’histoire du Temple de Salomon, de l’Hermétisme et de l’Alchimie au symbolisme maçonnique. En annexe sont traités de manière générale et approfondie des sujets indispensables à la compréhension du grade d’Apprenti, en particulier le symbolisme de la pierre, la pensée ternaire, la mort du vieil homme et le « retournement » que cela implique pour l’initié. Véritablement novateur dans sa présentation qui fait une large place à l’image, ce livre deviendra vite un outil de référence indispensable à toute personne intéressée par le « fait » maçonnique. Au sommaire de cet ouvrage : 1e partie : Le symbolisme de l’Apprenti : Rite initiatique - du profane au Franc-maçon - la religion et l’initiation - les cycles initiatiques du R.E.A.A. - La méthode maçonnique - la pierre et le Temple, les deux métaphores du rite - anthropologie ternaire, les influences des courants de pensée traditionnelle de l’Antiquité - Le Temple de Salomon - le temple maçonnique aménagé, son mobilier et ses décors - la voûte étoilée et les deux luminaires - le Delta rayonnant - le pavé mosaïque - les colonnes jumelles du Temple : Booz et Jakin - les colonnes solsticiales - les trois piliers de la loge - l’éclairage symbolique de la loge - les trois lumières de la loge - les trois fenêtres - les trois grandes lumières - Les éléments symboliques du grade - les outils et les instruments de l’Apprenti - la géométrie sacrée - la voûte étoilée, le pavé mosaïque et le fil à plomb - la loge et les astres lumineux - les nombres - les circumambulations - le tableau de loge et ses éléments - la houppe dentelée - la chaîne d’union - les officiers de la loge - les fonctions des officiers - la Tétrakys pythagoricienne - les planètes - l’ouverture et la fermeture de la loge - l’orientation symbolique du Temple - la durée des travaux - l’espace temps sacré - 2e partie : La réception de l’Apprenti : l’initiation - le bandeau - les quatre épreuves - l’abandon des métaux - le cabinet de réflexion - la vêture du postulant - la coupe des libations - le voyage au centre de la terre et les trois autres voyages en loge avec les épreuves de l’eau, de l’air et du feu - l’obligation - la scène du parjure - la communication de la lumière - la scène du miroir - le serment de confirmation - l’investiture de l’Apprenti - l’instruction du grade - les secrets du grade - la caverne initiatique et le cadre symbolique du cabinet de réflexion - les fresques murales - le cartouche - le miroir, la chandelle et le crâne - les trois coupelles - le pain et l’eau - le testament philosophique - la régression - le V.I.T.R.I.O.L. et la pierre brute - les trois Marie-Madeleine - |
LA FRANC-MAÇONNERIE EXPLIQUÉE PAR L’IMAGE – LE GRADE DE COMPAGNON – Tome 2 |
John Harvey Percy |
Edition Maison de Vie |
2014 |
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Chapitre 4 : La Pierre cubique à pointe - La
hache sur la Pierre cubique à pointe - Chapitre 5 : les nombres du compagnon - le
Nombre 5, emblème de l’Initié - Les cinq corps symboliques de l’Ancienne
Egypte - les cinq polyèdres réguliers platoniciens - les cinq éléments - le
nombre 10 - Chapitre 6 : Le tableau de loge du Compagnon - Les
éléments symboliques - Chapitre 7 : L’ouverture et la fermeture des travaux -
Déclaration d’ouverture des travaux - Fermeture et déclaration de fermeture
des travaux - Chapitre 8 : L’élévation au grade de Compagnon - Le
passage de la perpendiculaire au niveau - Identification et tuilage du
candidat - Audition du morceau d’architecture - Communication du mot de passe
- la vêture - l’épreuve de l’équerre - Chapitre 9 : Les cinq voyages d’instruction -
Voyages initiatiques et rituels - installation du Temple pour la réception -
les cinq voyages d’instruction - Chapitre 10 : Le premier voyage - le
maillet - le ciseau - les 5 sens - les 5 agrégats - Chapitre 11 : Le deuxième voyage - la
règle et le levier - Les 5 ordres d’architecture - les ordres d’architectures
grecs et romains - Chapitre 12 : Le troisième voyage - La
perpendiculaire et le niveau - les 7 arts libéraux - le Trivium - la
grammaire - la rhétorique - la logique - la quadrivium - l’Arithmétique - la
géométrie - la musique - l’astronomie - Pythagore, Euclide et Ptolémée - Chapitre 13 : Le quatrième voyage -
L’équerre du compagnon - les cinq grands initiés - Chapitre 14 : Le cinquième voyage -
Gloire au travail - Chapitre 15 : L’obligation et l’investiture - Les
secrets du grade - le mot de passe - le signe - l’attouchement et la marche - En annexe : Métatron - Pythagore et la musique des sphères - l’escalier initiatique - les nombres sacrés et leurs formes - l’homme Un et multiple - La dame à la licorne - G et sa géométrie sacrée - |
LA FRANC-MAÇONNERIE EXPLIQUÉE PAR L’IMAGE –- LE GRADE DE MAÎTRE - Tome 3 |
John Harvey Percy |
Edition Maison de Vie |
2015 |
Sorte de passerelle
entre les loges bleues des trois premiers grades et les loges de Perfection,
dites loges vertes, le grade de Maître Maçon est fondé sur le mythe d’Hiram.
Maître d’oeuvre du temple de Salomon, Hiram est assassiné par trois
compagnons que ronge l’ambition. Retrouvé par les Frères-Maîtres partis à sa
recherche grâce à la branche d’acacia plantée sur sa tombe, son cadavre est
redressé. S’agit-il d’une renaissance ou d’une résurrection ? L’auteur répond
ici à cette question fondamentale et explicite toutes les subtilités de ce
drame rituel qui détermine les différents aspects du symbolisme de ce grade.
Achevant la trilogie consacrée à la présentation des trois premiers grades de
l’initiation maçonnique, cet ouvrage est fondé sur les mêmes ingrédients que
les précédents : une riche iconographie, de nombreux diagrammes explicatifs.
En annexes sont traités plusieurs thèmes éclairant le symbolisme du grade de
Maître, tels celui des rites funéraires, de l’anatomie symbolique ou des
mystères d’Eleusis. Véritablement novateur dans sa présentation, qui fait une
large place à l’image, ce troisième tome de la trilogie est, comme ses deux
prédécesseurs, un outil de référence indispensable à toute personne
intéressée par le symbolisme maçonnique Dans
les constitutions d’Anderson de 1723, il n’est pas mentionné une
franc-maçonnerie en trois grades. Le grade de maître n’apparaît que dans les
constitutions d’Anderson de 1738. De 1721 à 1738, un certain nombre de chefs
de loges passés et présents ont acquis un certain prestige qui leur donnait
accès à des réunions excluant apprentis et compagnons. La légende d’Hiram
serait apparue au sein du savoir initiatique conféré aux maîtres au début du
XVIIIe siècle. La franc-maçonnerie connaissant dans les années 1720 à 1730
une cérémonie avec secret réservé à certains maçons et dans laquelle on
trouvait des correspondances avec la légende d’Hiram. Toutefois, il est bon
de rappeler qu’Hiram apparaît dans les Anciens Devoirs (Old charges), les
manuscrits qui ont participé à la fondation de la franc-maçonnerie opérative.
On mentionne Hiram dans le manuscrit “Tew” et le manuscrit “Inigo Jones”
(vers 1680). Le premier document concernant un troisième grade date de 1711,
soit six ans avant la création de la Grande Loge de Londres. Il s’agit d’un
texte rédigé sur le côté d’une feuille du manuscrit du “Trinity College,
Dublin”. LE manuscrit contient une narration décrivant les signes et les mots
de maîtres, de compagnon et d’apprenti. Quant
à la légende d’Hiram, elle va se généraliser à partir du pamphlet de Samuel
Prichard “La franc-maçonnerie disséquée” publié en 1730. Le grade de maître
aurait été créé “pour réformer la franc-maçonnerie et sélectionner les plus
capables de ses membres à diriger une loge”. En 1726, le frère Francis Drake
prononce un discours devant la loge d’York, indépendante et bientôt rivale de
la Grande Loge de Londres. Il y mentionne les grades d’apprentis enregistrés,
compagnons et maîtres maçons. On voit donc que le grade de maître s’est
développé entre la première publication des constitutions d’Anderson en 1723
et la deuxième en 1738. La Grande Loge de Londres n’a donc pas créé
officiellement le grade de maître en 1738, elle n’a fait que
l’entériner. De tout ce qui a été dit il faut conclure : -
qu’au début du XVIIIe siècle, il n’existait pour les maçons spéculatifs
qu’une seule cérémonie d’initiation, un seul degré.- qu’après la formation de
la Grande Loge de Londres en 1717, on organisa deux degrés, en rétablissant
sur de nouvelles bases, le grade d’apprenti. - qu’un troisième degré
s’introduisit et se propagea graduellement parmi les loges spéculatives à
partir de 1725. - que l’existence de trois degrés doive seulement être
sanctionnée par la Grande Loge de Londres en 1738 et qu’elle n’était pas encore
universellement acceptée jusque dans les années 1760. Pour
revenir à la légende d’Hiram, le frère Rylands, secrétaire de la loge de
recherche Quator Coronati au début du XXIe siècle a suggéré que notre mythe
fondateur et sa représentation pourraient bien provenir de quelque mystère
joué, pendant le moyen-âge, dans des guildes de maçons mais rien n’a pu
justifier cette hypothèse. La légende d’Hiram pourrait trouver son origine
dans l’un des manifestes, la Fama Fraternitatis, des premiers vrais Rose-Croix
et rédigé par Andréa. Dans ce manifeste écrit en 1615, il est question de
l’histoire d’une tombe mystérieuse où les rose-croix auraient retrouvé, après
cent ans, le corps de leur fondateur Christian Rosenkreutz, éclairé d’une
lumière surnaturelle et entouré de symboles qui fournissaient la clef de sa
doctrine. La légende ne parle pas de résurrection mais d’un corps bien vivant
retrouvé au bout de cent ans ce qui est tout de même proche de la légende
d’Hiram. Le cadre rituel d’abord : le passage du 2° au
3° degré est une grande « opération » et non un simple jeu de théâtre. C’est
le passage de l’ordre psychique à l’ordre spirituel ; une évolution
importante ; une nouvelle étape de compréhension. Pour comprendre ce
mûrissement, il faut se rappeler encore la nature de l’être humain, que
toutes les traditions initiatiques nous ont confirmée, de l’Égypte antique à
la Grèce, de celle-ci à Rome et au judéo-christianisme. L’homme est une
matière unie à l’esprit par un médiateur psychique ; il est à la fois force,
sagesse et beauté émotive ; un rituel psychomoteur doit donc frapper à la
fois ces trois états de l’être. — Comment le cadre rituel du grade
résout-t-il ce programme ? II le fait en trois stades : Premier stade : Préparation du psychodrame
; deuil et tristesse. C’est l’épreuve du seuil. On interroge le néophyte, on
le suspecte, on le vérifie. L’enquête se termine par la reconnaissance de son
innocence dans le meurtre du Maître. Deuxième stade : Épreuve de
l’abandon, de l’errance, de la recherche. Nous sommes tous orphelins ; le
Maître est mort et on ignore même où se cachent ses pauvres restes. Troisième stade : Épreuve suprême :
voyage par l’élément Terre et jaillissement du germe de Vie. La mort sera
vaincue ! Hiram sort des ténèbres de la mort, des profondeurs de la terre ;
il re-naît dans le néophyte ; la Vie a triomphé à jamais de la mort. Le
rituel le montre, l’enseigne : La marche du Maître triomphe trois fois de la
mort car on enjambe trois fois le douloureux emblème qu’est le Cénotaphe.
L’homme étant un être triple, doit donc triompher trois fois de la mort
(sinon un seul enjambement suffirait La lumière rouge est symbole de
chaleur vivifiante ; 1’infrarouge annonce la lumière intégrale et mûrit le
germe de vie par sa bienfaisante radiation. Les
5 Points parfaits complètent cette renaissance de la vie : si à l’origine on
fixait sur le sol un piquet à chacun des quatre angles de la construction
future, puis un cinquième au centre, point de rencontre des diagonales du Temple
à construire, on retrouve ces « cinq landmarks » essentiels dans l’initiation
au grade de Maître, où le néophyte doit, lui aussi, devenir un Temple vivant
à construire par sa revivification. La jonction des pieds, l’inflexion des
genoux, la jonction des mains, le serrement de la main gauche sur l’épaule
droite et finalement le Baiser de Paix infusent dans le récipiendaire toutes
les vertus de son nouvel état de conscience : l’amour fraternel, le
dévouement affectueux, la confiance totale, la collaboration éclairée, la
douce union initiatique – points sacrés unissant à la fois les cœurs, les
pensées, les volontés dans un idéal partagé. Oui, désormais nous ne faisons
plus qu’un, car nous nous comprenons, nous nous entendons ; être Maître,
c’est atteindre un palier nouveau. Mais attention cependant : il ne suffit
pas de relever le candidat par les cinq points de la Maçonnerie pour que
d’office il soit devenu HIRAM lui-même ! On ne devient pas Maître en un seul
instant. Un enfant, mis au jour, doit encore grandir. Un nouveau Maître doit
se rendre compte :1) Qu’il a sans doute « 7 ans et plus », c’est surtout « et
plus » qui comptent ici, c’est-à-dire le temps de la maturation. 2) De ce que
la Parole est « perdue » et doit être retrouvée un jour, c’est toute une
évolution, tout un programme ; tout un travail intérieur ! Le Maître devra
mûrir pour donner un jour tout son fruit. L’Acacia
symbolise cette bataille pour la Vérité ; son bois est dur et solide car un
Maître doit être stable et robuste ; mais il est hérissé d’épines, car il est
apotropaïque : le pouvoir des pointes qu’il recèle ainsi rejette au loin les
forces des ténèbres. « L’acacia m’est connu » : je suis en mesure de me
défendre et de rejeter au loin tout préjugé, toute erreur, toute sujétion à
des images préfabriquées par une société imparfaite. Quant aux signes du
Maître et des deux premiers degrés, combien ils ont été mal compris !
Ils sont tous les précurseurs de « l’acacia m’est connu », car l’initiation
est une bataille continuelle et progressive contre les puissances des
ténèbres. L’Apprenti se coupe la gorge ; celle-ci est à la fois le véhicule
de la nourriture et l’organe de la parole. L’Apprenti enlève ainsi en lui
l’esclavage des appétits physiques et l’imprudence des vaines paroles ; il apprend
les vertus du silence, de la retenue, de la prudence verbale. Le
Compagnon s’arrache le cœur, en ce sens qu’il se défait des excès du
sentiment et des liaisons sentimentales qui peuvent annihiler sa volonté ; il
se libère de l’esclavage charnel et sentimental, si entaché d’égoïsme effréné
; il bride ainsi ses passions et atteint un équilibre rationnel. Le Maître
enfin se coupe le ventre. Platon enseignait que tout est hiérarchie dans
l’être humain ; la tête doit dominer le cœur et celui-ci doit dominer le
ventre, symbole de tous les appétits terrestres et de toutes les passions
inférieures. Etre sans désir est le grand secret du Maître, qui peut par la
puissance de sa volonté, triompher de toutes les faiblesses. Un Maître se
domine entièrement et sans effort. Il a triomphé de ses derniers sursauts
d’égoïsme. Ainsi libéré de lui-même, il pourra remplir son devoir social et
libérer les autres. Le Maître agit. Se placer à l’ordre de Maître, c’est dire
: « Me voici. Je suis prêt à agir ». Le Maître est toujours en alerte, prêt à
l’action, mais quelle action ? Celle qui est sa raison d’être, la raison
d’être de notre Ordre. La libération de l’humanité de son état d’indignité et
de méchanceté, Le signe d’horreur le révèle. Le monde est rempli de haine, d’iniquités
; le meurtre d’Hiram en est l’affreuse image ; il révolte notre conscience ;
il provoque notre juste courroux. On se réfugie alors dans le Temple des
mystères, on s’écrie : « Ah ! Seigneur, mon Dieu ! » pour signifier qu’on
appelle à soi toutes les puissances bénéfiques de la Nature, toutes les
vertus de bonté humaine, tous les ressorts de la générosité, pour mettre fin
au règne des ténèbres, qui égare et asservit les hommes. Après
ce « Cadre rituel », sachons trouver le symbole vivant de la Maîtrise, dont
tout l’enseignement, tout le suc initiatique est condensé en un seul geste :
la précieuse « Griffe de Maître » qui est généralement si mal enseignée, si
mal pratiquée et si mal comprise, au point qu’elle est en fait dépourvue de
ce qui fait l’essence même de sa révélation. Sans doute, la Griffe de Maître
nous rappelle que chaque Maître est pour les autres un maillon de la Chaîne
des Maîtres. Elle est un signe d’Alliance éternelle, dans un but élevé
commun. « Nous nous comprenons, nous nous aimons ». Mais, bien, pratiquée,
elle est bien plus que cela ; elle est le secret de la Maîtrise elle-même !
Car, quel est le secret essentiel du Grade ? La renaissance du Maître HIRAM
en chacun des Maîtres. Pour venir au jour, pour naître, il faut inévitablement
et préalablement être conçu ! Pour être conçu, il faut qu’un générateur
dépose la semence de vie dans un milieu favorable et réceptif ; la Mère a en
elle une « Chambre du Milieu » où cette précieuse opération de création de la
Vie pourra se faire. Il faut donc que le néophyte ferme sa main en griffe
pour symboliser la cavité réceptive du germe de vie et que l’Initiateur
pousse son doigt médius au sein de cette cavité au moment où il ferme sa main
en griffe sur la main du néophyte Cela signifie : « Je te crée Maître ». Et
ceci perçu, le néophyte à son tour pousse son médius dans le creux de la main
de son Initiateur en disant mentalement : « Oui, je viens de naître. Me voici
! » Il y a donc deux temps dans cette action :1) Création, fécondation. 2)
Naissance et manifestation. Le
Maître Initiateur doit donc émettre une flamme spirituelle, qui favorisera la
naissance du néophyte à un nouvel état supérieur de conscience et de
spiritualité. La paternité est un échange de vitalité. Initier, c’est
éveiller en autrui une sorte de « courant induit » volontairement bénéfique
et qui le rend meilleur pour l’avenir, de façon indélébile. On conçoit dès
lors combien est émouvante la Griffe de Maître que l’on échange de façon
soignée : elle rappelle ces deux grands moments de l’initiation de l’HIRAM
nouveau « Je t’ai créé Je suis ton fils ? » Notons
au passage que la Griffe était connue des Anciens et que les Orphiques et les
Gnostiques, le pratiquant couramment, ont été de ce fait, l’objet des
attaques perfides des Pères de l’Église, sophistes ayant toujours la bave aux
lèvres, voulant attaquer la « griffe initiatique » où l’on se « chatouille le
creux de la main », les polémistes chrétiens y voyaient un mariage avec les
démons. Les mots « chatouiller le creux de la main » montrent bien que la
Griffe n’était pas simplement le fait de se donner la main comme le font les
profanes, niais un moyen rituel de se faire reconnaître par des actes précis
que l’on échangeait à cette occasion. Tel est le résumé suggestif et vivace
de ce degré sublime. Les anciens Grecs enseignaient que tout est immortel et
impérissable dans l’Univers, dans le Kosmos vivant. La mort physique n’est
pour eux qu’un passage naturel d’un état à un autre ; aucun de nos atomes ne
peut se perdre ou s’anéantir ; tout vit à jamais, c’est là l’image d’une
Maîtrise éternelle. Puisse chacun de nos FF s’en souvenir, le jour où son
corps périssable sera livré au froid, aux ténèbres et au silence du sépulcre
; alors que comme Hiram, il verra « sa chair quitter les os » (Mac Benac).
Mais Hiram, c’est lui ; comme lui, il est impérissable et il sera toujours
vivant, chargé d’une immortelle Espérance. Au sommaire de cet ouvrage : De l’origine des rites initiatiques et des rites
funéraires - Les lieux initiatiques
- le Temple de Salomon et le temple initiatique
- La loge maçonnique - Les deux
chambres de la maîtrise - La chambre de
réception - Le Debir et l’Hékal
- Les trois portes du Temple légendaire -
La chambre du milieu - Les décors de la
loge - La branche d’acacia
- Les attributs du Maître -
L’escalier tournant - Le tableau de loge du
Maître - Le passage de l’équerre au
Compas - Le récit illustré de la légende
d’Hiram - Les spécificités du 3e
degré - Les deux paradigmes initiatiques des
Loges Bleues - L’ouverture et le fermeture de
la Chambre du Milieu - La réception
d’élévation - De la substitution dans les
degrés allégoriques - De la théâtralité de la
légende d’Hiram - L’examen préliminaire du
candidat - Le retournement intérieur de
l’apprenti - Les retournements rituels de la
Maîtrise - La légende d’Hiram
- La Palingénésie initiatique - Le
meurtre et les recherches de la tombe - Les
modalités du crime - La découverte de la tombe et la
résurrection symbolique - Les cinq points
parfaits de la Maîtrise - La double inhumation
d’Hiram - Renaissance et Résurrection
- Les mythes de la Renaissance -
L’Alchimie - Les mythes de la Résurrection
- La double initiation maçonnique - Les mystères
d’Eleusis - De la porte basse à la porte
étroite - La remise des décors et des instruments du
grade - Les secrets du grades - Les
signes et les mots - L’âge, la batterie et
l’acclamation - La marche du Maître
- Les rites funéraires - Le cabinet de
réflexion - De la Palingénésie initiatique
- Les figures du retournement - Le carré et le
cercle - De la Parole perdue - Petits et
grands mystères - |
LA FRANC -MAÇONNERIE EST- ELLE
UNE GNOSE ?
|
Marc Halevy
|
Edition Dervy
|
2018
|
Qu’est-ce
que la Gnose ? La franc-maçonnerie est-elle un chemin gnostique ? Comment un
apprenti, un compagnon, un maître perçoivent-ils ce chemin ? Le Temple de
Salomon est-il le symbole de la Gnose ? La franc-maçonnerie est-elle une
mystique ou bien une Gnose spécifique ? Toutes ces interrogations sont
traitées avec clarté et sont accessibles à tous ceux qui s’intéressent à un
domaine quasiment jamais étudié en franc-maçonnerie, un concept selon lequel
le progrès spirituel passe par une connaissance (expérience ou révélation) du
divin... et donc par une connaissance de soi
Mais
qu'est-ce donc que la Gnose ? D'où vient-elle ? Qui la créa ?... Personne en
vérité n'est à l'origine de la Gnose. Le gnosticisme au sens large a
toujours existé. Comme le souligne H.C. Puech : «Avoir la gnose, c'est
connaître ce que nous sommes, d'où nous venons, d'où nous venons et où nous
allons, ce par quoi nous sommes sauvés, quelle est notre naissance et quelle
est notre renaissance». Gnosis s'oppose à «mathesis», la science pure, le
savoir. La Gnose c'est donc la connaissance pure, c'est l'enseignement
secret. Car la Gnose est ésotérique : elle est réservée à une élite. Elle
est initiatique : elle explique le problème de l'origine du Mal, elle a pour
but le Salut par la Connaissance. La Gnose est d'abord une méthode de
discipline spirituelle. Elle est finalement le chemin de la Lumière et de la
Connaissance. C'est pourquoi les gnostiques chrétiens - puisque c'est après
le Christ que l'on parla officiellement de la Gnose - se référaient à Hermès
Trismégiste dont l'enseignement nous a été révélé par des écrits qui furent
probablement rédigés entre le 2ee et le 3e siècle par une secte
gnostique.
On
trouve également dans les doctrines gnostiques, à côté du judéo-christianisme
de nombreuses traces des traditions antiques, qu'elles soient égyptiennes,
zoroastrienne, orphique ou pythagoricienne. La Gnose est ainsi une
démonstration de l'unicité de la tradition initiatique universelle à travers
le christianisme : les triades n'ont-elles pas précédé la Trinité, le baptême
d'eau ou de feu, la communion, le rachat des âmes, le culte de la Vierge
Mère, le quaternaire de la Croix ne sont-ils pas, bien avant le Christ,
symboles courants des anciennes initiations ?...
L'enseignement
gnostique demeura longtemps connu uniquement à travers le prisme - souvent
déformant - des Pères de l'Église officielle, notamment Tertullien et Irénée.
Mais en 1945, il y eut la découverte à Nag Hammadi par un berger égyptien -
c'est toujours un berger, très symboliquement, qui est à l'origine de ce
genre de trésors - de 52 manuscrits coptes datant d'environ 1500 ans mais
traductions de manuscrits plus anciens et qu'Élaine Pagels, professeur
d'histoire des religions à Colombia, dénomme les «Évangiles secrets». Tous
ces textes d'inspiration gnostique dont le fameux Évangile de Thomas,
l'Évangile de Philippe, l'Évangile de Marie (de Magdala). L'Évangile de
vérité, le Livre secret de Jacques, l'Apocalypse de Paul, l'Apocryphe de Jean
etc... apportaient des lumières nouvelles sur la Gnose et remettaient en
cause beaucoup d'idées reçues.
Pour
simplifier et mieux comprendre, dans
un premier temps, la gnose se présente comme une connaissance purement
intuitive et une expérience strictement personnelle qui donne accès au divin
ou pour utiliser un terme plus générique, au transcendant ou à une
forme de métaphysique. Cette approche essentiellement spiritualiste
fait davantage appel plus à l’intelligence du coeur qu'à la raison, au moins
dans la pensée des premiers gnostiques
|
la franc-maçonnerie
française une naissance tumultueuse 1720 – 1750 |
Jean-Paul
lefebvre - filleau |
EDITION
Maître - Jacques |
2000 |
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1738
inaugure une longue série de bulles papales d’excommunication des
Francs-Maçons. Le Pape reproche à l’Ordre sa tolérance religieuse, on ne met
pas sur un même plan la vérité et l’erreur ! Cependant ces bulles ne
seront jamais enregistrées par les parlements, étape obligée pour avoir force
de loi, et les ecclésiastiques seront nombreux dans les loges. Si le
gouvernement du Cardinal Fleury cherche un temps, sans succès, à interdire la
Franc-maçonnerie, c’est qu’il y voit un repaire de Jansénistes. Ceux-ci
étaient considérés comme des opposants à la monarchie absolue et des
partisans de la liberté de conscience. C’est aussi l’époque où les cérémonies
et les secrets des Maçons sont révélés au public par des livres ou des gravures. A
partir de 1740, la Maçonnerie va se diffuser largement dans toute la France.
Rares sont les petites villes qui ne compteront pas de loges. Elles sont un
lieu de convivialité où – bien dans l’esprit du siècle – les frères
célèbrent la vertu et l’égalité. Peu à peu – et probablement de manière
inconsciente – s’y développe une sociabilité libérale et démocratique
qui prépare insensiblement l’avènement des idées nouvelles. De 1736 à 1755, les loges de France ne sont
fédérées que par une allégeance peu contraignante au « Grand Maître des
Loges du Royaume », protecteur prestigieux et lointain qui leur laisse
une totale liberté. Entre 1755 et 1766, les Vénérables des loges de la
capitale, réunis en une « Grande Loge des Maîtres de l’Orient de Paris
dite de France », vont essayer d’établir leur autorité sur l’ensemble de
la Maçonnerie française. Mais cette « Première Grande Loge de
France » n’arrivera jamais à s’imposer. Elle sera déstabilisée de façon
chronique par les querelles entre systèmes de hauts-grades rivaux qui
essayent d’en prendre le contrôle et se met en sommeil en 1766. 1773
voit une nouvelle tentative pour doter la Maçonnerie française d’un centre
commun et d’une autorité reconnue. Deux principes sont définis : l’élection
des officiers et la représentation de toutes les loges. Sur cette base les
représentants de toutes les loges – y compris et pour la première fois
des loges de provinces – sont convoqués. Les travaux des 17 réunions
plénières aboutissent à la formation du Grand Orient de France. Au nom du
Grand Maître, le Duc de Chartres, et sous l’autorité réelle de
l’Administrateur Général, le Duc de Montmorency-Luxembourg, le Grand Orient
est géré par trois chambres où siègent les représentants élus des loges.
Comme le précise une circulaire de 1788 : « le fonctionnement du
Grand Orient est essentiellement démocratique ». Les neuf dixièmes des
loges françaises se rallient à la nouvelle structure. |
LA FRANC-MAÇONNERIE - HISTOIRE ET DICTIONNAIRE |
Sous la direction de Jean-Luc Maxence |
Edition Robert Lafond |
2013-11-29 |
L’univers initiatique suscite depuis toujours un mélange de fascination irrationnelle et de méfiance. Cet ouvrage a pour ambition de répondre à toutes les questions qu’on se pose à son sujet, en offrant au lecteur une source vive d’informations et de références. Il s’adresse aux profanes comme aux inities, aux historiens comme aux curieux venus de tous les horizons de la pensée, à tous ceux qui veulent comprendre et s’informer, au-delà des peurs et des fantasmes habituels ; il propose des pistes de réflexion, des débats d’idées, des dossiers, des documents historiques sur un thème qui n’a cessé de provoquer des commentaires passionnés. Cette entreprise monumentale présente non seulement un historique de la démarche initiatique, mais aussi une épopée spirituelle, à travers plusieurs siècles, des diverses obédiences et des rites pratiqués. Elle s’appuie sur le concours d’auteurs appartenant à des obédiences et des rites d’origines diverses. Un éclectisme qui permet d’éviter les partis pris et de laisser libre chaque auteur d’exprimer ses interprétations et ses spécificités. Au sommaire de cet ouvrage : Roger Dachez : L’avènement de la Franc-maçonnerie : La création de la Franc-maçonnerie spéculative et moderne - le rite rectifié - le rite français - le rite émulation - les rites maçonniques égyptiens - Chevaliers, templiers et francs-maçons du Moyen Âge au 18e siècle - Quel avenir pour la franc-maçonnerie ? Bernard Bouchard : Les désillusions de trois royaumes et l’émergence du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Pierre-Yves Beaurepaire : La Franc-maçonnerie des Lumières : le succès d’un projet européen et élitiste Joël Gregogna : La Franc-maçonnerie américaine inconnue Michaël L. Segall : La Franc-maçonnerie italienne et le rôle de Cagliostro - Didier Le Masson : Histoire de la franc-maçonnerie allemande Claude Saliceti : L’humanisme maçonnique, l’utopie et le projet maçonnique Jean-Claude Bousquet : Du Grand Architecte de l’Univers et de la liberté de conscience André Combes : Franc-maçonnerie et politique Marie-France Picart : Quand la franc-maçonnerie vint aux femmes Jean François Maury : Les anarchistes Franc-maçons et l’éducation Charles-B. Jameux : Les sources antiques de la transmission initiatique en franc-maçonnerie : art classique de la mémoire Michel Cazenave : Mythe et psychologie des profondeurs : vers la mythanalyse Simone Vierne : Fonction des mythes et des rites en franc-maçonnerie Michel Maffesoli : Réenchantement du monde et franc-maçonnerie Stéphane Ceccaldi : Le patrimoine maçonnique Jean-Pierre Lassalle : Surréalisme et franc-maçonnerie Jacques Viallebesset : L’Illuminisme au siècle des Lumières - Jérôme Rousse-Lacordaire : Voie initiatique, voix spirituelle, histoire comparative et spiritualité. Anti maçonnerie et scandales Frédéric Vincent : Le rôle de l’imaginaire dans les sociétés initiatiques et les structures anthropologiques de l’imaginaire maçonnique. Jacques Gabut : Les fondements symboliques de la franc-maçonnerie Jean-luc Maxence : tout n’est pas symbole. Psychanalyse et franc-maçonnerie. Premier et dernier pas Dominique Jardin : Les courants ésotériques et la Franc-maçonnerie Pierre Vajda : La démarche initiatique : voie d’accès à une spiritualité sans dogme. Jean-Marc Vivenza : René Guénon, l’ésotérisme et la franc-maçonnerie Suivent les grands textes fondateurs, les grandes obédiences françaises, quelques francs-maçons illustres, un lexique des outils et des grands symboles Un superbe livre d’érudition, de recherche, de références et d’informations de 1150 pages à avoir dans sa biblio |
la franc-maçonnerie
– les secrets des objets |
R.
morata |
EDITION
MASSIN |
2000 |
Très
bel album avec photos couleur sur les objets maçonniques du XIXème et XXème
siècles. Sautoirs, Cannes, bronzes, montres, vaisselle de table, tabatières,
tabliers, épées, etc. Ce
livre de 96 pages couleurs contient plus de 100 illustrations couleurs présentant
les objets Franc-maçon.
|
la FRANC-maçonnerie
occultiste au xviiième siÈcle et l’ordre des Élus coens |
René
LE FORESTIER |
EDITION
La Table d’Émeraude |
1987 |
||
Fondé par un Juif converti, mais très versé dans la
Kabbale théorique et pratique, cette société occultiste, qui fut la première
école de Louis Claude de Saint-Martin, professait un christianisme
ésotérique, apparenté de très près au Gnosticisme, et ses adeptes évoquaient
les Esprits du Surcéleste ou exorcisaient les démons par des cérémonies
spécifiquement magiques. L'Ordre des Elus Coens a joué un rôle de premier
plan dans l'histoire du mouvement mystique aux approches de la Révolution. Le
présent ouvrage, qui ne s'appuie que sur des documents authentiques, étudie
la secte sous tous ses aspects. Après avoir mis en lumière ses doctrines secrètes,
ses thèmes mystiques et ses pratiques théurgiques, il en établit la filiation
et remonte, pour en trouver la source, jusqu'au Talmud, au Zohar, aux
néoplatoniciens, aux néopythagoriciens, aux gnostiques et aux occultistes de
la Renaissance. Il retrace enfin l'histoire de la société, tant comme
groupement mystique que comme rite maçonnique, et dessine le portrait des
adeptes les plus représentatifs. Quatre tableaux insérés dans le texte reconstituent
les graphiques secrets et les tracés des opérations magiques. Tout ce qui est
proprement historique est fort bien fait et appuyé sur une étude très
sérieuse des documents que l'auteur a pu avoir à sa disposition, et nous ne
saurions trop en recommander la lecture. La première partie est une excellente
vue d'ensemble sur le contenu du Traité de la réintégration des êtres
[…] ; il n'était pas facile de tirer de là un exposé cohérent, et il faut
louer M. Le Forestier d'y être parvenu. M. Le Forestier a raison de parler à
ce propos de "Christianisme ésotérique" et tout à fait raison de
voir dans l'expression "forme glorieuse", employée fréquemment par
Martines, et où "glorieuse" est en quelque sorte synonyme de
"lumineuse", une allusion à la Shekinah… Un livre de
référence. |
la Franc-Maçonnerie
rendue intelligible à ses adeptes « l’ apprenti »
|
Oswald
wirth |
EDITION
DERVY |
1978 |
Le présent manuel ne prétend
rien inculquer : ce n'est pas un livre de classe où l'élève apprend sa leçon
en vue de pouvoir la réciter correctement. L'Initiation enseigne à penser,
donc à faire l'effort personnel qui conduit à l'élaboration de la vérité. Celle-ci n'est jamais révélée à l'Initié, dont la mission
consiste à découvrir par lui-même les secrets qui l'intéressent. L'Art auquel
il s'adonne veut qu'il sache construire selon ses convenances personnelles
l'édifice de ses propres convictions. Toute liberté lui est laissée à
cet égard, pourvu qu'il construise solidement, avec des matériaux
judicieusement choisis, car toute pierre n'est pas acceptable par le
constructeur, qui doit éprouver, au point de vue de la cohésion, le grain de
tout bloc qu'il met en œuvre. Il en va de même dans le domaine des idées, où
nulle conception ne doit être acceptée sans examen Un
excellent livre pour l’apprenti qui va y trouver la philosophie de la
Franc-maçonnerie, son objet, ses méthodes et ses moyens. Y sont décrits tous
les symboles du premier degré et ses voyages. Du cabinet de réflexion à la
lumière. |
la Franc-Maçonnerie
rendue intelligible à ses adeptes le
« Compagnon » |
Oswald
wirth |
Edition Dervy |
1978 |
Ce
deuxième volet de l’initiation du Franc-maçon nous parle du grade de
compagnon avec ses cinq voyages, sa gestuelle et les outils du grade. Au
degré de compagnon, l’étoile Flamboyante est le thème central de
l’instruction. Lorsque l'Etoile Flamboyante est dévoilée
à l'issue du cinquième voyage, le Vénérable Maitre la décrit en distinguant
ses éléments constitutifs l'étoile en elle-même, ses rayons et la lettre G.
|
la Franc-Maçonnerie
rendue intelligible à ses adeptes le
« MaÎtre » |
Oswald
wirth |
Edition Dervy |
1978 |
Ce
troisième livret termine le cycle du Franc-maçon. Il y est question des
sociétés secrètes, des mystères de la légende d’Hiram, de la chambre du
milieu, de la résurrection, les mythes, de l’immortalité, de la mort, des
devoirs du maître, du nombre 7, de la tradition, de l’Adam Kadmon, d’Osiris,
du chapeau, du symbolisme, des religions, de l’alchimie, de l’hermétisme etc. Dans
les constitutions d’Anderson de 1723, il n’est pas mentionné une
franc-maçonnerie en trois grades. Le grade de maître n’apparaît que dans les
constitutions d’Anderson de 1738. De 1721 à 1738, un certain nombre de chefs
de loges passés et présents ont acquis un certain prestige qui leur donnait
accès à des réunions excluant apprentis et compagnons. La légende d’Hiram
serait apparue au sein du savoir initiatique conféré aux maîtres au début du
XVIIIe siècle. La franc-maçonnerie connaissant dans les années 1720 à 1730
une cérémonie avec secret réservé à certains maçons et dans laquelle on
trouvait des correspondances avec la légende d’Hiram. Toutefois, il est bon
de rappeler qu’Hiram apparaît dans les Anciens Devoirs (Old charges), les
manuscrits qui ont participé à la fondation de la franc-maçonnerie opérative.
On mentionne Hiram dans le manuscrit “Tew” et le manuscrit “Inigo Jones”
(vers 1680). Le
premier document concernant un troisième grade date de 1711, soit six ans
avant la création de la Grande Loge de Londres. Il s’agit d’un texte rédigé
sur le côté d’une feuille du manuscrit du “Trinity College, Dublin”. Le
manuscrit contient une narration décrivant les signes et les mots de maîtres,
de compagnon et d’apprenti. Quant à la légende d’Hiram, elle va se
généraliser à partir du pamphlet de Samuel Prichard “La franc-maçonnerie
disséquée” publié en 1730. Le grade de maître aurait été créé “pour réformer
la franc-maçonnerie et sélectionner les plus capables de ses membres à
diriger une loge”. |
la franc-maçonnerie
– sens et vÉritÉs |
Paul
CHALIER |
EDITION
DU SNES |
2002 |
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L'homme, prisonnier des dualités (bien/mal, âme/corps, connaissance/ignorance), ne garde plus de son origine divine que la vague nostalgie d'un paradis perdu. Mais le principe divin, l'âme, est en lui, et la recherche spirituelle peut le mener au salut en libérant l'âme de sa prison corporelle. D'après les dernières recherches, la Gnose trouverait son origine dans les milieux judéo-chrétiens du début de notre ère et dans la crise qu'a traversée la pensée apocalyptique pendant les deux premiers siècles de notre ère (R.-M. Grant, Gnose et origines chrétiennes, Paris, 1964).
Ceci ne veut pas dire que nombre de thèmes et
de conceptions gnostiques n'aient pas existé avant cette date. Le symbolisme
gnostique plonge en effet ses racines au cours d'époques bien antérieures
dans la philosophie pythagoricienne. D'autre part, il existe une parenté très
nette indiscutable entre les Esséniens et la Gnose. Plus tard, à la deuxième
génération, les gnostiques se sont intéressés à des révélations anciennes,
orientales et grecques, pour constituer un mouvement religieux où se trouvent
réunies toutes les spéculations cosmologiques et théosophiques : les
doctrines philosophiques de Pythagore et de Platon, des apports de la
Cabbale, de l'hermétisme, de l'alchimie, de l'astrologie. En Franc-Maçonnerie. Un des sens de la lettre
« G » révélé aux Compagnons lors de la cérémonie d'augmentation de salaire
représente cette interaction entre l’homme et le divin, puisque Dieu est en
nous comme nous sommes en Dieu. On peut donc, avec Wirth, comprendre le mot «
Gnose » dans le sens de « connaissance initiatique ». La Gnose est à la
connaissance caractéristique de tout esprit ayant su pénétrer les mystères de
l'Initiation. Ceux-ci présentent cette particularité qu'ils sont strictement
incommunicables : il faut les découvrir soi-même pour les posséder... La
Gnose ne s'acquiert qu'à force de méditations personnelles portant sur les
symboles: multiples qui sollicitent l'esprit à deviner leur sens caché... »
Les Mémentos du Grand Orient de France, après avoir rappelé que le terme se
rattache à la langue des premiers philosophes », donnent à ce terme un sens moral.
C'est « la connaissance morale la plus étendue, la plus généreuse aussi,
l'impulsion qui porte l'homme à apprendre toujours davantage et qui est le
principal facteur du progrès ». La Gnose est une connaissance universelle.
Lorsque nous étudions les civilisations antiques (Égyptienne, Maya, Celte,
Grecque, Hindoue), nous découvrons à la base les mêmes enseignements. C'est
cette connaissance unique que les véritables sages de tous les temps
(Confucius, Socrate, Bouddha, Jésus, Krishna...) sont venus livrer à
l'humanité. La Gnose dévoile les clés théoriques et pratiques indispensables
à l'homme et à la femme modernes qui désirent se libérer de leurs états
négatifs et éveiller leurs facultés latentes. |
la FRANC-maçonnerie SWEDENBORGIENNE |
Serge Caillet |
Editions
de la Tarente |
2015 |
Au tout début du XXe siècle, Papus
(le Dr Gérard Encausse) édifie à Paris un temple maçonnique singulier, sous
le titre distinctif INRI, administré par une Grande Loge swedenborgienne
de France. On y pratique le rite primitif et originel, dit rite
swedenborgien, dont l’Anglais John Yarker, grand hiérophante du rite de
Memphis-Misraïm, assume également la grande maîtrise générale. Papus,
jusqu’en 1916, puis Téder (Charles Détré), jusqu’en 1918, seront les grands
maîtres successifs de la Grande Loge swedenborgienne de France qui ne leur
survivra pas. Réservé aux maîtres maçons, le rite primitif
et originel comprend trois hauts grades : Illuminé franc-maçon ou Frère vert,
Sublime franc-maçon ou Frère bleu et Parfait franc-maçon ou Frère rouge.
Leurs rituels, riches en détails symboliques, ont été traduits de l’anglais
par Téder. Serge Caillet les tire aujourd’hui de l’oubli, d’après le
manuscrit conservé à la Bibliothèque municipale de Lyon. Dans son étude
liminaire, Serge Caillet nous conte la « petite histoire du rite
swedenborgien ». Il y rappelle l’influence d’Emanuel Swedenborg sur les
maçons illuministes de la fin du XVIIIe siècle, comme Benedict
Chastanier et le marquis de Thomé. D’autres, comme le théosophe d’Avignon
Antoine-Joseph Pernety ou le théurge inconnu Martines de Pasqually ont été
injustement accrochés dans l’arbre généalogique du rite primitif et originel,
fondé par un certain Samuel Beswick au XIXe siècle. Ces
rituels, publiés pour la première fois en langue française, sont un témoin
essentiel de la franc-maçonnerie swedenborgienne, qui participa du grand
mouvement occultiste de la Belle Epoque. En marge de l’Ordre martiniste et sous
la houlette de Papus, à partir de 1901, passé l'âge d'or du swedenborgisme,
mais en pleine restauration française de l'occultisme, une loge, ou plutôt un
chapitre d’un rite maçonnique singulier, fonctionne à Paris, contre vents et
marées. Cet aréopage, au titre distinctif INRI, qui rappelle évidemment
l’inscription clouée sur la croix du Christ, porte le numéro 14 sur la liste
des ateliers du "rite primitif et originel", c’est-à-dire du rite
swedenborgien ou soi-disant tel, dont John Yarker assume outre-Manche la grande
maîtrise générale, qu’il cumule d’ailleurs avec la grande hiérophanie du rite
ancien et primitif de Memphis-Misraïm, que Papus implantera en France en
1908. Mais ceci est une autre histoire.
Au sommaire de cet ouvrage : Emmanuel Swedenborg et la Franc-maçonnerie - Dom Pernetty et les illuminés d’Avignon - Martinez de Pasqually et les martinistes - le rite Suédois - Bénédict Chastanier - Mac Leod Moore - John Yarker - Papus et le Temple - Téder - Blanchard, Bricaud, Sémélas et Lagréze - Les rites swedenborgiens - la forme cultuelle - le rite - l’office en loge et son rituel - Frère vert et frère bleu - le 5e degré pivot du rite - le frère rouge - mort de Haï-Ram - les ruffians - |
la FRANC-MAÇONNERIE
TempliÈre et occultiste aux 18ème et 19ème siÈcle |
René
le forestier |
EDITION la table d’émeraude |
1987 |
||
Aussi bien, sa publication n'a-t-elle pas manqué,
depuis 1970, de susciter des vocations en orientant maints historiens sur des
points tant généraux que particuliers. « Avec l'ouvrage posthume de Le
Forestier, on se trouve en présence d'un monument de travail, de savoir et
d'érudition. L'auteur venait d'achever le manuscrit lorsqu'il mourut
subitement le 8 novembre 1951 dans sa 83e année. Il le jugeait lui-même
impubliable. Précisons, du reste, que contrairement aux
assertions de l'abbé Ledré et de M. R. Priouret dans leurs ouvrages, Le
Forestier n'a jamais été franc-maçon. Il publia, en effet, un article sur la
Franc-maçonnerie écossaise ans la Revue Universelle de Jacques Bainville en
1923 et il donna en 1935 dans les Cahiers Fustel de Coulanges un travail sur
la pédagogie hitlérienne d'après Mein Kampf et l'enseignement de l'histoire.
Il suffit d'ailleurs de lire avec attention tous ses ouvrages pour se rendre
compte que ses jugements sur la maçonnerie, bien que très modérés et toujours
courtois, dénotent chez lui une réserve incompatible avec une affiliation.
Ceci dit, il faut ajouter encore que Le Forestier se sent chez lui dans
l'étude de la maçonnerie mystique et que celle de la maçonnerie symbolique
des trois premiers grades n'est pour lui qu'un hors d'œuvre avant le plat
principal. |
LA FRANC-MAÇONNERIE |
W.
KIRK MACNULTY |
EDITION
DU SEUIL |
1993 |
Un
très beau livre avec une iconographie importante sur les degrés symboliques.
L’évolution des rituels et de la maçonnerie en général. Avec
ses rituels anciens, ses symboles complexes et ses décors déconcertants, la
franc-maçonnerie n'a cessé de nous fasciner depuis près de trois siècles.
C'est le mystère qui plane autour de cette société secrète qui a engendré des
mythes et souvent des malentendus. Puisant à plusieurs collections majeures
d'art maçonnique et présentant de nombreux objets jamais publiés à ce jour,
cet ouvrage trace un tableau exceptionnel, passionnant et détaillé de
l'organisation. Il couvre les origines et l'histoire de l'ordre, la
philosophie qui inspire les rituels de ses degrés et hauts grades, les
rapports en perpétuelle mutation de la franc-maçonnerie et de la société
(notamment la place faite aux femmes et l'antimaçonnisme) et les énigmes et
mystères qui s'attachent aux francs-maçons, avant de d'évoquer certains de
ses frères les plus célèbres Cet
ample panorama s'accompagne d'une étude approfondie des hauts degrés et
grades et des organisations affiliées présentes dans le monde entier,
notamment du Holy Royal Arch, de la Mark Masonry, des Knights Templar et des
rites d'York et écossais. Alliant une riche iconographie en couleurs et
l'approche intime d'un franc-maçon de longue date, ce livre démêle la réalité
et la fiction et révèle des mystères insoupçonnés et plus fondamentaux |
la fraternitÉ initiatique mythe ou
rÉalitÉ ? n° 23 |
François
figeac |
Edition
MAISON DE VIE |
2007 |
Employé
à tort et à travers, le terme de « fraternité »
est souvent galvaudé et réduit à la seule dimension de la solidarité. Ce
concept s’est progressivement vidé de son sens, et il nous est apparu
essentiel d’en repréciser les multiples aspects, d’en redécouvrir la
puissance créatrice et de témoigner de sa pratique dans les Loges de la
Franc-maçonnerie initiatique. La fraternité, en effet, est au cœur de la vie
initiatique, si fondamentale que la façon dont on l’appréhende et dont on la
vit détermine le type de Loge que l’on construit. Plus on tente de vivre authentiquement
son nom de Frère ou de Sœur, plus on pratique une liberté de création. La
fraternité n’est-elle pas le mode opératoire de la voie initiatique ? Mais
c’est également un partage des mêmes valeurs. La fraternité accompagne le maçon
tout au long de son cheminement, depuis l’initiation, qui représente une
nouvelle naissance jusqu’au passage à l’orient éternel. Lors de l’initiation,
le vénérable maître fait référence à la fraternité dès l’entrée du
récipiendaire dans le temple en lui expliquant que la pointe de l’épée qu’il
sent sur sa poitrine représente le symbole du remord qui déchirera son cœur
si il devenait traitre à la fraternité dans laquelle il a demandé à être
admis. Puis, à l’issue du premier voyage, durant lequel le récipiendaire sera
fraternellement guidé et soutenu par les frères expert et maître des
cérémonies, le VM après avoir fait le parallèle entre les obstacles physiques
rencontrés et les obstacles de la vie, rappelle l’importance de l’aide reçue
de ses semblables. A la fin du troisième voyage il est rappelé le principe de
morale « ne fait pas à autrui … » et de sa version maçonnique
« fais aux autres tout le bien … ». N’est-ce pas là un
apprentissage de la fraternité ? Puis, autres temps fort s’il en est, viennent
le serment, suivi de la scène du parjure pour finir en apothéose sur la
réception de la lumière avec la scène du miroir. Toutes ces étapes de
l’initiation font directement référence à la fraternité maçonnique et à ses
exigences. Sorti de l’initiation, notre
rituel nous rappelle à chaque tenue l’importance de cette fraternité. En
effet, une fois la loge ouverte par le vénérable maître, quel est sa première
parole avant de débuter l’appel des frères ? « Élevons nos cœurs en
fraternité et que nos regards se tournent vers la lumière ! ». De même,
c’est par la chaîne d’union que se terminent les travaux et débute le rituel
de clôture qui débouchera sur la fraternité de nos agapes. Etant, ce midi, au
premier degré, je n’irai pas plus avant sur les symboles et enseignements qui,
que ce soit à l’élévation au grade de compagnon ou à celui de maître, font
référence à la fraternité. Je me permettrai simplement de proposer à ceux qui
le souhaitent, de se replonger dans la symbolique du pentagramme et de ses 5
pointes. A nos frères maîtres, je demanderai à quoi ressemble plus la
cérémonie de passage au grade de Maître qu’à un l’expression d’une solidarité
et une fraternité sans faille. Comme je le disais au début de ce chapitre la
fraternité représente l’un des 5 piliers de la Franc Maçonnerie et de notre
ordre en particulier. La question qui se pose est donc
pourquoi ? Pourquoi autant de références à la fraternité? Qu’apporte-t-elle à
notre ordre, à nos travaux, à nous même ? La réponse, ou plutôt les réponses,
à ces questions a déjà été en partie abordée. La fraternité est à notre
ordre, à notre méthode, à notre rituel, ce que le mortier est aux cathédrales
: l’élément fédérateur sans lequel ce temple que nous construisons ne serait
qu’un tas de pierres éparses. C’est cette fraternité naturelle qui nous unis
en un ensemble cohérent, respectueux les uns des autres. C’est elle qui nous
permet de travailler en sérénité. En sérénité car nous savons que nous ne
serons pas jugés, que notre frère, si il apporte une correction ou un
complément à notre travail, le fera pour nous faire progresser et non par
défi ou besoin de démontrer sa supériorité. C’est aussi l’assurance de se
sentir intégré à un groupe, une communauté de pensée, mu par une force
spirituelle partagée et tournée vers un seul objectif : le progrès de
l’humanité dans son sens le plus noble mais aussi le plus humain et
humaniste. Imaginez même frères, ne serait-ce
que quelques secondes, ce que seraient nos tenues si nos métaux passaient la
porte du temple et si la fraternité ne régnait pas, avec le silence, sur nos
colonnes. Cette fraternité dont je vous parle est donc l’humus dans lequel
germeront, tout au long de notre parcours initiatique et de nos élévations,
nos réflexions et nos travaux, alimentés par les symboles qui nous entourent
et la bienveillance de nos frères. Mais que l’on ne s’y trompe pas, la
fraternité maçonnique s’exprime également au-dehors du temple. Non pas sous
la forme qui nous fait tant de mal et fait vendre tant de journaux, mais sous
la forme, toute simple, de Solidarité emploi, Solidarité jeunesse ou
Mathusalem. Quoi de plus simple qu’un coup de fil, une visite à un frère que
l’on ne voit plus venir sans raisons? Quoi de plus naturel que d’étendre sa
solidarité à l’épouse et aux enfants d’un frère trop rapidement passé à
l’orient éternel ? Et, pourquoi pas un geste envers les non maçons, ceux que
l’on nomme « profanes » mais qui sont des êtres humains comme nous
tous ? N’est-ce pas la continuité logique de nos engagements et la plus belle
forme d’action Maçonnique qui soit ? |
LA GENḔSE
– VOLUME DE LA CONNAISSANCE SACRḖE |
Jean
Claude Mondet |
Ed.
Numerilivre |
2017 |
||
Nous avons vu le premier, voyons à
présent le deuxième, c'est-à-dire celui de la création d'Adam. Fabre donne à
ce mot la signification de genre humain
ou, plus précisément celle de Règne
Hominal. Moïse nous dit que Dieu a fait Adam homme et femme en même
temps, c'est-à-dire hermaphrodite. Et il en fut ainsi tel que nous l'avons
prouvé dans certains de nos textes, (Le Grand Livre de Cabale Magique, Une
Vie Changée... etc.) Et, c'est
dans ce 6 ème Jour que nous pourrons récupérer l'Unité perdue au début de notre parcours humain, épisode qui
nous sera explicité par Moïse, dans le Deuxième Chapitre, lorsqu'il décrira
les Travaux réels, effectifs, réalisés par la divinité. Car, dans ce Premier
Chapitre il est en train de nous exposer ce que Dieu a fait en puissance, sur plans pourrions-nous dire, et
qui était appelé à se déployer dans son Oeuvre. L'Adam, auquel Moïse fait
référence, est l'Adam du 6 ème Jour, le Règne Hominal selon la manière
de s'exprimer de Fabre. Il n'est pas l'homme primitif, le sauvage, mais celui
qui, après une très longue évolution, est arrivé à constituer le Règne
Humain. C’est l’Homme-Roi,
à qui Dieu a donné pouvoir sur tout ce qui est sur Terre ; sur la Terre
Emotive et sur la Terre Mentale qui sera notre Terre lors du 6 ème
Jour, car c'est la plus inférieure des Terres de ce 6 ème
Jour (voir La Cosmogonie des Rose+Croix de Max Heindel). Oui, dans le
Chapitre suivant, nous seront racontés les Travaux de ce 4 ème Jour dans
lequel nous nous trouvons, et nous assisterons à la formation d'Adam avec de
l'argile de la terre, selon les traducteurs conventionnels de la Bible.
Au 6 ème Jour l'Oeuvre s'achève, bien qu'en réalité le pouvoir de
Kether n'aurait dû nous être transmis (disions-nous) que le 7 ème Jour. Tout
s'accélère. Et cette accélération de l'histoire nous devons la comprendre
comme un don fait par Hochmah, un don d'Amour. Dans le 6 ème Jour le
Corps Mental, dont la graine fut plantée lors du 3 ème Jour, atteindra
la phase 2°Hé et sera en état de régner sur tout ce qui a été créé, mais la
fécondité créative ne sera atteinte que le 7 ème Jour, de la même
manière que le Corps du Désir n'aura atteint son pouvoir Créateur que le 6
ème Jour. Au 7 ème Jour, tel que nous l'avons déjà signalé, nous
assisterons à une sorte de répétition
générale de ce que sera notre propre Création dans le prochain Grand Jour de Manifestation. Nous serons, en effet, en état de
créer, mais nous ne disposerons pas d'un espace qui nous appartienne
véritablement. Nous effectuerons nos créations sur des structures
super-organisées, et nous serons un peu comme ces enfants qui apprennent à
dessiner sur des schémas déjà tracés, dans lesquels ils ne doivent qu'ajouter
la couleur et quelques traits. Nous savons que nos cobayes dans ce 7 ème
Jour, seront les composants de la Vague de Vie aujourd'hui minérale et
qui, alors, sera humaine, Ce seront eux qui nous fourniront les matériaux pour cette Grande Répétition. Nous arrivons à la fin d'un sujet où rien
n'a été encore dit. Tel que nous l'avons progressivement observé, les traductions
dont nous disposons de ce Premier Chapitre du Livre de la Genèse, ne traduisent pas la pensée
de Moise, inspirée par Jéhovah. Fabre d'Olivet nous indique qu'il existe
trois façons de lire le texte de Moïse, mais il s'intéresse rarement au sens
symbolique et même lorsqu'il s'y intéresse, Fabre d'Olivet ne possède pas de
manière suffisante, la connaissance cabalistico-astrologique pour pouvoir
interpréter convenablement ce que Jéhovah a voulu nous dire au travers du
médiateur Moïse. Le schéma de la Création que Max Heindel présente dans sa Cosmogonie nous permet de suivre le
fil des Travaux, de façon plus convaincante. Cependant, là aussi des écarts
se font jour, concernant l'inéluctable raisonnement logique offert par
l'étude de l'Arbre Cabalistique ; écarts que nous ne voulons pas mettre en
évidence mais que le Lecteur remarquera sans aucun doute. Disons, pour finir, que certains énoncés
pourront se trouver en contradiction avec ce que nous avions consigné dans
d'autres textes (ouvrages de Haziel et de Kabaleb). Certes, nous pourrions
rectifier les points qui ne sont pas concordants, pour les faire coïncider
avec nos observations passées (tout au moins avec les plus récentes), mais ce
travail de rectification devrait être permanent. Et, d'autre part, si notre
itinéraire nous a conduit à ces évidences de plus en plus claires et
précises, un tel parcours devra donc également être utile à tous ceux qui
nous suivent. La capacité de capter la Vérité augmente au fur et à mesure que
nous la captons et ceci étant, nous sommes constamment obligés de mettre en
question ce que, précédemment, nous considérions vrai et immuable. Dans un Univers vivant et lancé vers une
toujours plus grande perfection, la Vérité immuable n'existe pas. Au sommaire de cet ouvrage : La Bible, livre de la Tradition - La Création - Premier jour - du 2e au 5e jour - 6e jour, les habitants de la Terre - Création de l’homme - un jardin en Eden - Et vint la femme - la transgression - la conséquence - L’homme triple - la descendance d’Adam - Caïn et Abel - la postérité d’Adam - Le Déluge - les descendants de Noé - Le voyage d’Abram - D’Our-en-Chaldée et H’arân - De H’arân à Mitsraïm - De Mitsraïm à Canaân - Naissance et vie d’Abrâm - Naissance d’Abrahâm - Histoire de Loth - Naissance d’Isaac - Rébecca - le mariage d’Isaac - Homme triple, amour triple - Esaü et Jacob - Une affaire de puits - Jacob à H’arân - la tromperie - voyage et arrivée de Jacob - Chez Labân - Retour de Jacob en Canaân - La fuite et l’arrivée - Histoire de Dina - le Nouvel Homme - Joseph en Egypte - Judas et Tamar - Succès de Joseph - les fils de Jacob en Egypte - Israël en Egypte - la fin de Jacob-Israël - |
la grande loge nationale française |
Jean
E. murat |
EDITION
PUF |
2006 |
En
réaction à l’anticléricalisme d’une partie de la maçonnerie, la GLNF a été constituée
en 1913. Ce faisant, elle s’inscrivait dans la longue tradition maçonne du
Grand Architecte de l’Univers et retenait comme fondement la notion de
transcendance. Autour de ces valeurs fondées sur aucun privilège, aucun
sacrement confessionnel, aucune recette non plus, une méthodologie, des
rites, des symboles accompagnent le passage de l’homme temporel à l’homme
intemporel. Cet ouvrage retrace l’histoire institutionnelle de la GLNF. Il
présente les rites et grades suivis par cette Loge. Il montre l’avenir et la
pérennité des valeurs prônées par cette Franc-maçonnerie internationale. |
LA GRANDE LOGE NATIONALE FRANÇAISE - HISTOIRE DE LA
FRANC-MAÇONNERIE RÉGULIÈRE. |
Alec MELLOR |
I.D. PREMIERE |
1993 |
La
naissance, les principes et les structures de la Grande Loge Nationale
Française. Un très bon historique sur cette obédience qui a réussi à
surmonter beaucoup d’obstacles, mais qui malheureusement à cause de ses 2
derniers GM qui ont confondu « servir la maçonnerie avec se
servir de la maçonnerie » a connu une descente aux enfers. Ainsi
le schisme est arrivé en 2011/2012. Dans ce livre on y voit l’arrivée
des différents rites et leurs développements. |
laissons-les jouer avec nos outils |
F. cheney |
EDITION DERVY |
2001 |
||
Dans la perspective opérative,
l'entrecroisement de ces instruments fait avant tout allusion au processus
même de l'opération géométrique : la production des points, des lignes
et des surfaces nécessaires à telle ou telle construction par les Avec le
volume de la Sainte Loi – analogue, d'un certain point de vue, à la
« règle » –, équerre et compas forment les « trois grandes
lumières » qui éclairent la loge. Ils ont été dotés, selon les rites et
les époques, de nombreuses significations symboliques d'ordre moral ou
spirituel, plus ou moins en rapport avec les principes géométriques. Ainsi
l'équerre est-elle tout naturellement symbole de la rectitude, tandis que le
compas, instrument bien plus complexe qu'il y paraît, peut- être celui de la
circonspection, de la mesure, de l'impartialité, de la sagesse, etc. Dans les
miniatures médiévales, c'est à l'aide du grand compas d'appareilleur des
tailleurs de pierre que le Grand Architecte opère la Création du Monde. Le niveau et la perpendiculaire, emblèmes des
Surveillants, sont eux aussi des instruments de la géométrie davantage que
des outils. S'appuyant l'un et l'autre sur le principe du fil à plomb, ils
permettent de vérifier la conformité de la réalisation, de l'élévation, aux
principes énoncés par le plan de l'œuvre. Le niveau sert à vérifier
l'horizontalité, tandis que la perpendiculaire permet de vérifier non
seulement la verticalité d'un mur mais aussi sa planéité. Avec l'équerre,
emblème du Vénérable, ces deux instruments complémentaires tracent donc le
schéma fondamental de la croix tridimensionnelle, de l'espace que définit
toute architecture. Finalement la part accordée dans la symbolique maçonnique
aux outils du tailleur de pierre est bien mince : le maillet et le
ciseau, couple indissociable auquel il est effectivement possible de réduire,
d'un point de vue théorique, l'acte de dépouillement patient et réfléchi
qu'est la taille d'une pierre. Peut-être peut-on alors reconnaître dans la
hache qui frappe le sommet de la pierre cubique à pointe le souvenir, déformé
par les spéculatifs, du marteau taillant, outil par excellence des tailleurs
de pierre franche et dont, précisément, il est l'emblème caractéristique de
métier ? Mais c'est le marteau taillant qui permet de dégrossir la
pierre brute et le ciseau de polir la pierre cubique, et non l'inverse. En
tous les cas, le rapport symbolique entre la taille de pierre et le travail
spirituel que le Maçon se doit d'accomplir sur lui-même, était déjà connu des
opératifs, ainsi qu'en atteste un des dessins du carnet de Villard de
Honnecourt au XIIIe siècle, nous montrant quatre tailleurs de pierre
disposés en équerres se taillant eux-mêmes les pieds. La truelle, qui apparaît sporadiquement dans
la symbolique maçonnique selon les rites et les époques, est pour sa part
l'outil emblématique du métier de maçon – au sens moderne du terme. C'est
elle qui permet d'unir les pierres par le mortier, et sa relation symbolique
à la fraternité devant unir les Maçons est tellement évidente qu'elle laisse
à peine percevoir l'existence d'autres significations. Soulignons ainsi
l'importance négligée de son rôle consécratoire, tant des édifices
« profanes », lors de la pose de la première pierre, que des
églises, où elle permet de sceller le « tombeau des reliques ». Sa
forme triangulaire évoque en ce contexte la Sainte Trinité agissante. Le
levier, qui apparaît lui aussi assez marginalement, est tout à la fois outil
de carrier, de tailleur de pierre et de maçon. Mettant en œuvre une loi
physique découverte par Archimède afin de mouvoir des charges au-dessus des
forces de l'homme, et de fait souvent assimilé à un symbole de la volonté et
de l'intelligence, il semble bien que l'on ne doive voir en lui, à l'origine,
rien d'autre que le symbole de la Force, l'un des termes du ternaire
maçonnique bien connu : Force – Sagesse – Beauté. Notons qu'il s'agit d'un symbole qui n'est
pas attesté dans l'ancienne emblématique des compagnonnages de tailleurs de
pierre, bien que le ternaire en question leur soit également connu. Quant à
la planche à tracer qui est, avec le compas, un attribut du Maître-Maçon, son
rapport avec la géométrie et le dessin d'architecture en fait un symbole
particulièrement riche et complexe. Notons simplement que la représentation
qui en est donnée sur les plus anciens tableaux de loge indique un rapport
tout particulier avec la Beauté : le dessin qui y figure est celui du
chapiteau corinthien. |
LA JAUGE ou la clef du chantier – Un outil maçonnique méconnu -N° 48 |
Xavier Tacchella |
Edition Maison de Vie |
2012 |
Le
rituel maçonnique réserve bien des surprises, de même que « la boite à
outils » des Francs-maçons. Parmi ceux-ci, la Jauge, injustement oubliée, alors que cette forme de la
règle était considérée comme essentielle pour bâtir une cathédrale. L’auteur
a mené une enquête approfondie pour ressusciter la Jauge, clef du chantier,
tout en évoquant les anciennes mesures (empan, paume…), le Nombre d’Or et la
coudée. Son étude révèle une facette méconnue de la Franc-maçonnerie
opérative et sa symbolique. Tous
les compagnons possédaient des jauges « non communes » au chantier
en cours. Ainsi celui qui arrivait à Rouen après avoir travaillé à Chartres,
était en possession de la jauge de Chartres. Il se voyait remettre la jauge
commune aux ouvriers de Rouen ; il y avait donc autant de jauges non
communes que de chantiers par lesquels des compagnons étaient passée. Le résultat de cette erreur de compréhension de la jauge est qu’il n’est pas rare de voir sur le tapis de Loge une règle de 24 pouces en lieu et place de la jauge ! Bien sûr et nous le verrons plus loin que ce n’est pas le même outil. Il est d’autant plus étonnant qu’elle soit si peu étudiée, qu’elle est peut-être l’outil le plus important, le plus essentiel à la construction ; elle va permettre à tous les compagnons de travailler ensemble sur un Pied d’égalité. Une
ordonnance de police de 1773 nous donne la liste des outils autorisés (ceux
du petit sac : rainette, jauge, petit compas, plomb, cordeau sauterelle,
pierres noires et limes). La Jauge fait donc partie des outils jugés
essentiels pour la pratique du métier. Le
cordeau permet de tracer des droites, lesté il vérifie les verticales, fixé à
une extrémité il trace des cercles à treize nœuds etc… L’équerre
permet de vérifier la justesse des angles Le niveau composé d’une équerre avec une traverse crantée, d’un cordeau lesté, servait d‘équerre, permettait de vérifier les horizontales et déterminait les angles principaux. Enfin
la jauge ou quine, sans qui les autres outils deviendraient inutiles. Cette
jauge ne doit pas être confondue avec la règle ou avec la canne à
mesurer du Maitre d’œuvre, même si cette dernière porte les mesures de la
jauge commune. Cette quine était formée des principales mesures suivantes, avec sa valeur en ligne : La ligne correspondait à la largeur d’un grain d’orge ou au 12e du pouce du Roi, soit 2,24 cm : La Paume, de la largeur de la main (34 lignes) Le Palme (de l’extrémité de l’auriculaire au bout de l’index (55 lignes) L’Empan, du pouce à l’auriculaire, doigts écartés (89 lignes) Le Pied (144 lignes) La Coudée (233 lignes) Un excellent livre sur les diverses mesures et outils opératifs, avec leurs rapports avec le métier, les oeuvriers, les lettres hébraïques, la tradition, la canne compagnonnique, les outils, et bien d’autres secrets qui nous emmènent sur tous les chantiers de l’Egypte à aujourd’hui en passant par le Moyen Âge. |
LA LÉGENDE D’HIRAM Histoire de la REINE DU MATIN et de
SOLIMAN PRINCE DES GÉNIES |
Gérard
de NERVAL |
A
L’ORIENT |
2000 |
||
A
propos du style hermétique de ses vers (les douze sonnets des Chimères,
publiés en volume en janvier 1854 chez Giraud à la fin du volume Les Filles
du Feu, dont cinq sont regroupés sous le titre collectif Le Christ aux
Oliviers) il écrit à Dumas un an avant son suicide « ils ne sont guère plus
obscurs que la métaphysique d’Hegel ou les Mémorables de Swedenborg, et
perdraient de leur charme à être expliqués, si la chose était possible ». Une
deuxième crise, à répétitions, fatale pour sa raison, le tiendra enfermé une
grande partie des années 1853 et 154 ; il ne sortira de la clinique que le 19
octobre 1854 sur l’intervention insistante de la Société des Gens de Lettres,
et contre l’avis de son médecin, pour mettre fin à ses jours trois mois
après.
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LA LOGE et LE DIVAN |
Jean-Luc Maxence |
Edition Dervy |
2008 |
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Au sommaire de cet essai : Chapitre 1 : Un même trouble d’identité - Loge et divan, un couple provocateur - Du devenir et de la transformation - Initiation et individuation : Aventure spirituelle parallèle - Chapitre 2 : Du vécu de la loge à celui du divan - La loge abolit l’horloge, tout comme le divan - Chapitre 3 : De quel travail s’agit-il ? - Une authentique descente en soi - De l’éthique de la psychanalyse à celle de la démarche maçonnique - Chapitre 4 : Rupture violente entre Freud et Jung - La Franc-maçonnerie comme dernière religion Abrahamique - Les enseignements du symbole - Chapitre 5 : Une plongée dans l’inconscient créateur - Lune et soleil sur le divan et en loge - Double aspiration à l’Unus Mundus - Chapitre 6 : Une meilleure compréhension des forces obscures de l’homme - Une même pierre de construction intérieure - La fin de l’homme morcelé - Chapitre 7 : Guénon et Jung, même combat - Acceptation mutuelle des opposés - L’inconscient personnel et collectif - Du cabinet de réflexion au cabinet de l’analyste - Chapitre 8 : Des alchimistes et des Athanors - Comment dépasser la propédeutique ? - Le secret du Phénix - Chapitre 9 : Une même étoile Flamboyante - Le mystère qui fait frissonner - Une force de guérison comme thérapie - Une mutation ontologique de l’homme - Chapitre 10 : Accès à l’Hiérophante - Loge et divan, deux lieux saints ? - Et toujours la Table d’Emeraude - De la transmission d’une même gnose - Chapitre 11 : D’une pensée symbolique pour tous - Entre Jakin et Boaz - Un Temple de Salomon à reconstruire encore et encore - Comment éviter le syndrome du gourou - Chapitre 12 : Le cas François V. ou la part divine perdue de l’homme - De la voie initiatique comme relais de la voie analytique - Chapitre 13 : A l’intersection du symbolique et du sacré - Loge et divan comme mandala - Pour un passage des trois points au quatre points - Chapitre 14 : Une bonne folie : être pris pour des dieux - Le Psychanalyste comme Chaman ? - Michel Cazenave et le transrationnel - Chapitre 15 : Du besoin d’organisation secrète - Réponses à Job - La loge, échelon intermédiaire - Jean-Luc Maxence, psychanalyste d’inspiration jungienne, membre d’honneur de l’Association Européenne de Psychanalyse, est l’auteur de plusieurs ouvrages sur Jung, la Franc-maçonnerie et les divers symboles initiatique. |
LA LOGE MAÇONNIQUESYMBOLISE
T-ELLE ENCORE L’ATHANOR DES ALCHIMISTES ? COMMENT LUI DONNER FORCE ET VIGUEUR ?
|
Simoita Matéo
|
Edition Hermésia
|
2018
|
La loge maçonnique depuis l´origine la cellule de
base de l´ordre maçonnique ; l´ordre c´est l´ensemble des structures
franc-maçonnes se référant peu ou prou à une filiation avec les premières
loges maçonniques anglaises. C´est au niveau de la loge que s´effectue
l´admission sous la forme de l´initiation maçonnique ; c´est dans la loge que
s´effectue l´appropriation de la "méthode" maçonnique que l´on peut
comprendre comme étant une lecture du monde, des relations humaines, du
partage du chemin de vie. C´est dire l´importance du fonctionnement des loges
! Pourquoi est-il nécessaire, aujourd´hui, d´évaluer et de réfléchir au
fonctionnement de la loge maçonnique ? Tout simplement parce que les loges ne
donnent pas toujours satisfaction ; les démissions y sont nombreuses, les
problèmes relationnels fréquents et les conflits interpersonnels dommageables
pour tous. Cet ouvrage, non sans humour, pose les bases d´une réflexion
autour de la place des loges, de leur véritable rôle, et soumet des
suggestions que pourront appliquer loges et maçons afin de redonner tout son
sens et sa force à cet athanor... En Alchimie, le
premier principe ne peut s’appliquer au second qu’en vertu du médiateur
‘‘éther’’, qui permet la transmission de l’énergie intra-atomique à
l’électron et ainsi déclenche le mouvement. Pour les Alchimistes ce
médiateur que nous pourrions appeler l’esprit, est le Mercure
représenté par le Coq. Un néophyte, abandonnant la matière et ses formes
multiples, revient à l’esprit. Mais il n’y a plus de mouvement, il se
désagrège, il est calciné, c'est-à-dire séparé. A propos de ce stade du
processus alchimique, P.V. Piobb dit : « il s’agît d’une sorte de
mort intellectuelle - que certains ont dite ‘‘La Mort du profane’’. Encore
une manière de parler! – A ce stade du
processus initiatique, le profane ne garde que ce qu’il y a de fixe en lui,
c’est-à-dire sa structure primordiale intime, dépouillée des formes rajoutées
par la vie matérielle dans le monde de son existence. Mais ce qui est fixe
est mort : le profane, n’est-il pas passé par la mort du « vieil
homme » ? N’a-t-il pas rédigé un testament philosophique ?
Maintenant le 1er Surveillant insufflera la vie sur ce corps mort, sur ce
fixe alchimique. C’est l’épreuve de l’Air, qui confère une nouvelle
force vitale à l’être. L’être « initié » devient ainsi
« Solaire », c’est-à-dire capable de raisonnement intellectuel,
quittant ainsi sa matérialité statique. Le néophyte est rentré dans la phase
de la « Solution Alchimique » celle qui a toujours accompagné la
« Putréfaction ». Une phase est Solaire, l’autre Lunaire ;
l’une éclaire directement et donne force vitale, l’autre réfléchit une lumière
indirecte, plus subtile et régulatrice de la vie. Nous apercevons ici une
autre signification des deux luminaires (le Soleil et la Lune) présents dans
nos Temples. Ainsi le néophyte mort à sa vie profane, reporté à sa nature
primordiale, après avoir reçu un souffle vivifiant, renaît en initié prêt à
rentrer dans l’Athanor : la Loge, où il sera chauffé par le feu de la
connaissance et de la Tradition, afin qu’il se produise en lui la
distillation des idées. L’Athanor était un
vase clos renfermant l’être dans un « bain-marie ». Sa fonction
consistait à faire évaporer l’humidité, qui montait le long des parois
jusqu’au sommet, pour retomber sous la forme de petites gouttelettes. C’est le sens de la
quatrième et dernière épreuve : celle du feu. Par cette épreuve, le
Vénérable Maître annonce au néophyte le chemin qu’il devra parcourir, afin de
parvenir à la « conjonction alchimique » de ses aspects contraires
et opposés. Afin d’acquérir la sagesse, qui est équilibre et harmonie. Par le
feu on lui montre l’accès au Temple, mais il doit être conscient qu’il n’y
rentrera qu’après avoir parcouru et vécu, dans son intimité, tout le chemin.
Car, comme en Alchimie, en Initiation il n’y a pas de raccourcis possibles,
ceux derniers étant uniquement des tromperies et des mensonges, racontés à
soi-même, pour se donner l’illusion d’être différent de l’image réfléchie par
le miroir. Au
sommaire de cet ouvrage: I - Rappel historique sur
l'origine des loges maçonniques II - Le vécu maçonnique
aujourd’hui : A. La vraie satisfaction d’être en loge - B. Les trois
polarités d’une tenue - C. Les espaces du parcours maçonnique : 7 et plus -
D. Les critiques les plus fréquentes du fonctionnement des loges - E. La loge
confrontée aux tentations perverses III - La Loge face à la
psycho-pathologie quotidienne: A. Connais-toi, toi même? Réalité ou mythe? -
B. Les contraintes psychologiques de la vie en groupe - C. Les troubles du
comportement en loge IV - Les autres problématiques
d'une loge: A. Les obligations à assumer - B.
Animer la « vie » en loge
- D. Faire vivre les trois spécificités de la loge maçonnique V - Propositions concrètes
pour donner force et vigueur au travail en loge - A. Rappel sur la loge en
tant que groupe humain - B. Une méthodologie:: Trois étapes pour aborder une
transformation - C. Trois priorités à ne jamais oublier - D. Des innovations
possibles - E. Une attention particulière sur un certain nombre d’aspects du
travail en loge - F. Au risque de la prospective: vers des e-loges? |
LA LUMIḔRE
MAÇONNIQUE SORTANT DES TḖNḔBRES |
Jean-Claude Allamanche |
Edition Télètes |
2016 |
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Une
galerie de portraits de Francs-maçons complète l'ouvrage, connus comme
Willermoz ou Cagliostro, ou ceux de Jean Tourniac et de Raymond Peillon qui
précisent quelques points de l'histoire de la Franc-Maçonnerie lyonnaise au
XXème siècle Sous l’inspiration des bâtisseurs de cathédrales du
Moyen-âge, la Franc-Maçonnerie a emprunté à ces constructeurs leurs
instruments d’opératifs pour les transformer en outils spéculatifs destinés à
l’édification du Temple de la Concorde universelle et à un idéal de l’élévation
de l’esprit. Nous connaissons parfaitement tous ces outils entrés dans la
symbolique pour mieux sacraliser le lieu où se tiennent nos Travaux en Loge,
et durant lesquels sont mis en mouvement l’esprit vers l’action, sans
laquelle la Franc-Maçonnerie ne serait plus qu’un vain mot. Nantie de cet héritage, la Franc-Maçonnerie a adopté un
symbole majeur qui semble être un intrus parmi tous les outils nécessaires à
l’acte de construire. Il s’agit bien évidemment de la Bible, livre saint par
excellence et promu au premier rang des Grandes Lumières servant de piédestal
ou de support aux deux autres Grandes Lumières, l’Equerre et le Compas.
Réunis, ces trois emblèmes de la Franc-Maçonnerie en sont donc les trois
Grandes Lumières et sanctifient l’Autel d’Orient pour une solennité des
travaux qui vont se dérouler dans le Temple. Pourquoi la Bible est-elle ouverte au Prologue de
l’évangile de Jean pendant nos Travaux en Loges symboliques ?
Pourquoi le Rite Ecossais Ancien et
Accepté et d’autres Rites n’ont-ils pas retenu un autre texte sacré de la
Bible susceptible d’accompagner avec la même solennité les Travaux
maçonniques ?
La Franc-Maçonnerie, sans renoncer à ses Traditions et ses
valeurs morales, perpétuant ainsi les règles originelles de la Spiritualité,
aurait très bien pu ouvrir la Bible à sa première page, c’est-à-dire à la
Genèse révélant la Création du monde par le Logos, ce souffle de Dieu.
Egalement, le Livre de l’Exode, par l’évocation des bruits des chaînes
brisées de la servitude, se conformerait volontiers à l’Idéal maçonnique si
épris de liberté et de Lumière. Ou encore, le Cantique des Cantiques, cet
incomparable hymne à l’amour, aurait très bien pu conduire avec bonheur nos
Travaux qui ont l’ambition de réunir tous les Frères dans une parfaite harmonie
fraternelle. Enfin, Le Livre des Rois, qui relate l’épopée de la construction
du Temple de Salomon dédié au Divin, serait un éminent rappel de la
construction spéculative du Temple universel et de notre Temple intérieur. Pourtant,
c’est le Prologue de l’évangile de Jean qui s’offre à nos yeux, un évangile
aux accents ésotériques invitant au retour vers l’intériorité afin de sonder,
par nos facultés de réflexion et de méditation, le grand Mystère de l’Homme
resté attaché à sa spiritualité individuelle et propre. Dès lors, nous
aborderons cette idée dont le thème porte sur le Prologue de
l’évangile de saint Jean (Jean 1 :1-18) puisé dans la Bible de
Jérusalem. C’est un prélude assez court par rapport au reste du texte évangélique,
mais ce prélude –à lui seul– contient toute l’exégèse ésotérique du message
johannique. Pourtant à
la lecture entière du Prologue, nous constatons que saint Jean émettait
manifestement un message messianique annonçant la venue du Messie tant
attendu et saint Jean le Baptiste l’avait précédé, déjà en ce sens, lors du
baptême de Jésus en le proclamant ‘‘l’Agneau de Dieu’’. Par le choix du Prologue de cet évangile qu’elle
considérait comme un texte sacré et ésotérique, la Franc-Maçonnerie se
voulait-elle aussi affirmer la pérennité de l’annonce messianique ? A
moins qu’elle ne désirait qu’exprimer une traduction exégétique différente du
sens voulu par l’auteur de cet évangile, c’est-à-dire en occultant le message
messianique et en privilégiant une interprétation sémantique distincte des
notions métaphysiques stipulées en tête du Prologue. Ainsi, au risque de
digression sur le texte évangélique et d’expurger son contenu messianique, je
crois qu’il serait acceptable de ne commenter dans cet évangile que ses cinq
premiers versets qui contiennent des concepts fondamentaux conformes à la
démarche initiatique maçonnique, étant ainsi traduits : 1er verset Au commencement était le
Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu. 2e verset Il était au commencement
avec Dieu. 3e verset Tout fut par lui et sans
lui rien ne fut.
4e verset Ce qui fut en lui était la Vie
et la Vie était la Lumière des Hommes. 5e verset Et la Lumière luit dans
les Ténèbres et les Ténèbres ne l’ont pas saisie. Dans ces cinq premiers versets, lesdits concepts
fondamentaux ci-avant évoqués de l’idéal maçonnique peuvent être repérés avec
suffisamment d’éléments pour gloser sur notre quête initiatique sans
nécessité d’approfondir le message messianique, qui reste le but de saint
Jean et non celui de la pensée de la Franc-Maçonnerie. Outre le message lancé
par l’Apôtre quant à la croyance en l’incarnation du Fils de Dieu considéré
comme le Messie venu en ce monde pour une mission particulière, son message
peut être considéré comme un appel à former une communauté de foi et de
fidélité en une nouvelle religion, alors que la Franc-Maçonnerie n’a pas reçu
de mandat à pérenniser cet appel, même si elle fait souvent référence au
sublime enseignement christique. La Franc-Maçonnerie, dans la définition de son Idéal, invoque des notions sinon abstraites –au sens caché du terme– mais profondément ancrées aux valeurs morales et ésotériques semblables à celles contenues dans les cinq premiers versets du Prologue de l’évangile johannique, où nous trouvons les concepts de Logos - Verbe ou Parole, de Vie, de Lumière ou Connaissance ; Lumière et Connaissance étant naturellement évocatrices de leur antonyme ‘‘Obscurantisme’’ désigné par les Ténèbres |
LA MÉTAMORPHOSE, MYSTÈRE INITIATIQUE, A LA LUMIÈRE DES CONTES,
MYTHES ET RITUELS MAÇONNIQUES |
F.
LECLERCQ-BOLLE DE BAL |
Edition
LA MAISON DE VIE |
2009 |
Et
si la véritable clé des mystères maçonniques était la capacité de
métamorphose de l’initié ? Dans cet ouvrage à la fois
original et remarquable, l’auteur, à la lueur de cette symbolique qui permet
de passer de la mort du « vieil homme » à la renaissance, décrypte les mythes, les contes
et les rituels nourrissant la tradition maçonnique. Les dieux détiennent le pouvoir de métamorphose, les hommes en rêvent. A travers les figures
d’êtres surnaturels, des héros aux monstres en passant par les fées, ils peuvent
cependant découvrir les pouvoirs de la parole, du regard et des mains. Et
s’il faut intégrer les dimensions du masque et du double, c’est bien pour
connaître la métamorphose intérieure,
chemin solitaire certes, mais aussi ouverture sur autrui et capacité de
transmission. L’auteur développe les sujets suivants : La
nature et le rêve, le corps a ses raisons, définir la métamorphose, le refus
de la mort, paramétamorphose et substitution, transmigration, espaces
et temps surnaturels, la structure des contes et des mythes, les héros, les
dieux, les monstres, les fées, le diable, objets magiques et sacrilèges, la
parole, le regard, les mains, le masque, identité et altérité, l’égo alter,
les pouvoirs de l’image, mort symbolique et renaissance, savoir transmettre,
un chemin solitaire, savoir être et savoir devenir. |
LANGLET - LECTURES D’IMAGES DE LA FRANC-MAÇONNERIE |
Philippe Langlet |
Edition Dervy |
2013 |
La Franc-maçonnerie connait, à côté de rituels qui ont fait couler beaucoup d’encre, un imposant corpus d’images pouvant se diviser en deux groupes importants : celles qui appartiennent directement aux rituels – des tableaux divers et variés – et les illustrations fondées de près ou de loin sur l’un ou l’autre aspect de la maçonnerie évoqué par l’image. Un nombre important de ces images et gravures est constitué de la représentation des cérémonies, comme si cet aspect rituel avait eu quelque parfum de secret révélé. C’est sans doute une vue rétrospective des choses ; il n’en demeure pas moins que les ouvrages maçonniques du XVIIIe siècle, en particulier, sont enrichis de gravures illustrant les cérémonies, ç côté des représentations de tableaux de loge. Outre ces gravures, il en existe d’autres imprimées sur des feuilles volantes et largement vendues à l’époque. Ces estampes ont été souvent copiées, fidèlement ou non et, dans ce cas, on pourra y voir la source d’inspiration des nouvelles images, sans aller jusqu’à parler de plagiat. L’auteur s’attache ici à étudier quelques images souvent reproduites, avec quelques aspects surprenants, pour y trouver le fil conducteur de leur composition, leur structure, mais aussi tout ce qui a pu servir d’inspiration aux artistes graveurs d’estampes. Depuis la première représentation d’une réunion maçonnique, on découvre les pratiques rituelles du siècle, mais aussi du siècle suivant, ce que l’on a parfois qualifié de divulgation d’images. Le frontispice anglais, irlandais plutôt, d’un rituel reste d’une étonnante actualité et propose encore une sorte de critique sociale gentiment acerbe de la population des loges. Philippe Langlet, en proposant au lecteur une analyse du frontispice des Constitutions anglaises de 1723, bien connu et très utilisé comme simple illustration, propose peut-être une approche moins symbolique que pour les autres estampes, mais il s’efforce de mettre en lumière les différents liens qui se tissent pour faire d’une image le marqueur d’une période d’éclosion de la société. Mais que le lecteur ne s’y trompe pas, si la méthode est savante, le travail de Philippe Langlet répond aussi à une autre perspective : La rigueur de l’investigation est au service d’une grande interrogation. Quelle est vraiment la nature de la Franc-maçonnerie et de la voie qu’elle propose ? L’idée sous-jacente à cette enquête, c’est que les prémices de la Franc-maçonnerie l’ont chargée d’une sorte de « code génétique » dont, trois siècles après, elle est encore porteuse. L’histoire est ici un moyen de cerner l’identité d’une franc-maçonnerie encore marquée du sceau de ses origines. Au sommaire de ce beau livre : 333 mots pour 7 images - Les Free-Massons (1736) - La réception des Apprentis ( Bernigeroth 1745) - The Ceremony of making a Freemason ( Angleterre 1766) - Intérieur d’une loge au XVIIIe siècle - Réception d’Appranti ( France 1809) - William Hogarth et les Maçons - John Pine, graveur et maçon |
LANGLET - LE POIGNARD ET LE CŒUR |
Philippe Langlet |
Edition de la Hutte |
2011 |
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Les arts du langage et leur usage comme outils de modification de la conscience, la maçonnerie n’en a pas l’exclusivité, elle partage avec la pensée monastique ce champ d’investigation. Certes, les maçons ne sont pas des moines mais ils ont à leur disposition, pour le même but ultime, les mêmes outils symboliques. La question sera donc, de ne pas faire de la Maçonnerie ce qu’elle n’est pas, à savoir un club de discussions à fragrances politiques ou affairistes ou pseudo humanitaire. Les passions ne font qu’apporter trouble et émotion dans un domaine où le calme, la sérénité et l’étude sont nécessaires. A vouloir « se libérer » de préjugés du passé, on en est venu à fabriquer un carcan de préjugés des plus rigides, peut-être même davantage contraignant que les cadres de pensée anciens que l’on avait supposés, sans bien les connaitre. Au sommaire de cet ouvrage : L’aiguillon de la conscience - les pénalités, pourquoi ? - la mémoire et son art - Midi ? - le Temple de Salomon - manque et construction - |
LANGLET - SOURCES CHRÉTIENNES DE LA LÉGENDE D’HIRAM |
PHILIPPE LANGLET |
Edition DERVY |
2009 |
La
franc-maçonnerie reconnaît en Hiram un maître fondateur. A partir du
XVIIIe siècle, la vie et la mort d’Hiram, enrichie par les légendes,
deviennent un mythe initiatique qui inspire le rituel maçonnique. La « Légende d’Hiram » présente des
variations d’un rite à l’autre mais on constate d’étonnantes constances et
une structure que tous les maçons peuvent reconnaître, qu’ils pratiquent un
rite français ou un rite anglo-saxon.
Les études proposées ici s’efforcent de dégager la structure profonde de la légende sans refuser les sources chrétiennes, c'est-à-dire sans les idées préconçues habituelles qui auraient barré la route à l’émergence du sens. Philippe Langlet met ainsi en lumière un vaste tissu de textes religieux, faits d’emprunts bibliques directs mais aussi de réminiscences ou d’emprunts indirects. Il semble, à la lecture de ces études, que la légende ait été rédigée en toute connaissance de cause, et non par des hasards culturels, et qu’elle a tous les caractères d’une véritable hagiographie proposant des personnages paradigmatiques destinés à l’édification des maçons, c'est-à-dire contribuant à les « construire » par la réflexion sur les grandes questions de l’existence. Un CD
accompagne le livre avec annexes et documents.
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LA
PAROLE EST AU SILENCE- LE
SIGNE DU SECRET |
PIERRE
PELLE LE CROISA |
EDITION
DU COSMOGONE |
2009 |
Parler du silence…c’est le tuer ! Il faut donc
le dépasser pour en parler. Mais qu’en dire ? Les mots du silence, par
la parole, le cachent. Et si l’univers l’évoque, Big-Bang !, c’est pour nous
dire qu’en ce monde il n’existe pas ! En fait, le silence n’est
jamais…silencieux ! Car il n’est pas absence de son, mais absence
d’audition. Il ne s’entend pas, il s’écoute, et que perçoit-on dans le
silence ? Les bruits de la vie. Soyons réceptifs à ce qu’ils nous en
disent.
Pour
vivre les voix secrètes du silence dans
toutes leurs tonalités : silence des bêtes, silence des hommes, silence
du corps et de ses messages, silence de l’inconscient, silence de
l’introspection, silence du recueillement, silence de la foi, silence de
l’écriture et de ses pensées, silence de la spiritualité et de ses symboles,
silence du secret et du serment gardé, silence de la sagesse et de la voie
d’éveil, silence de la vie et de la mort… L’enseignement du silence commence
par la métamorphose des sens : L’éclairage du cœur donne sa lumière aux
êtres et aux choses. Et cette harmonie qui rayonne en soi conduit peu à peu,
par l’apprentissage du silence, à une véritable maîtrise de la parole. Quelques mots clé de cet ouvrage : Le serment, le signe du silence, la coupe des libations, la rose
du petit Prince, la parole circule, le silence règne,
rassembler ce qui est épars, écouter avec les yeux et
entendre avec le regard, les grands inities, l’arc
en ciel, les mots de passage, le nomadisme, le maître des
hiéroglyphes, la voix secrète, l’introspection, la
méditation, la lumière bleue du Verbe, les
trois piliers - Sagesse, Force et Beauté, la
parole de vie, le mimétisme, Dieu est l’ami du silence, le miroir, la voie de
l’éveil, le monde du silence, le silence parfait,
l’insupportable silence, le silence blanc, le
faiseur de pluie, le bandeau, etc. Bibliographie
sur le Silence : Le silence par Beresniak Edition Détrad
2000 Le Silence par Divers auteurs Edition Arcadia
2007 Eloge du Silence par Marc de
Smedt Edition Albin Michel -Réédité- Le désert intérieur par M.M
Davy Edition Albin Michel -Réédité- Les veilleurs du Silence par M.M Davy
Edition Berg 1976 Les sentences des Pères du désert en 3 volumes
Edition Abbaye de Solesmes 1966-1976 Désert, déserts par J. Yves Leloup Edition
Albin Michel –Réédité- |
LA PAROLE PERDUE |
DIVERS
AUTEURS |
ARCADIA |
2009 |
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La
Parole perdue : l'expression renvoie immédiatement au meurtre d'Hiram tué par
les trois mauvais compagnons qui ont cherché par la force à s'octroyer ce
qu'ils considéraient comme un dû : accéder à la maîtrise en exigeant les mots
secrets du Maître architecte du Temple : Hiram. Celui-ci préfère la mort
plutôt que de dévoiler le mot sacré. Aussi la Parole est-elle perdue. La
recherche de cette parole se concrétise par la recherche du corps d'Hiram
pour neuf maîtres maçons. Ils le découvrent grâce à l'acacia et décident que
la parole perdue sera remplacée par la première parole prononcée. C'est la
parole substituée. Hiram
est celui qui détenait la parole qui désormais ne sera plus qu'une parole
substituée, considérée comme provisoire. La quête des maçons doit continuer
pour retrouver la parole originelle. Et ici encore tout est symbole. Le
secret d'Hiram ne lui appartient pas personnellement puisqu'il ne peut le
transmettre sans l'aide de ses frères. Et le secret ne peut être valablement
transmis qu'à quelqu'un qui est prêt à le recevoir, reconnu digne par son
travail et sa valeur personnelle et qui dispose des qualifications requises.
Hiram refuse de donner les mots aux mauvais compagnons car ce serait trahir
la tradition dont il est le gardien et le transmetteur. Il préfère la mort.
Cette notion de destruction nécessaire avant une renaissance nous est
familière. La
symbolique de la mort et de la résurrection est présente dès dans la première
cérémonie d'initiation au grade d'apprenti. Avec la mort d'Hiram c'est chaque
maçon qui meurt et qui relevé fait naître symboliquement le maître en
lui-même. Il faut qu'Hiram soit tué pour que naisse le nouveau maître. Il
accèdera à la maîtrise, en étant relevé, debout et en passant par les 5
points de la maîtrise. On associe la mort et la renaissance comme quête d'une
spiritualité à travers la connaissance de sa propre identité. Mais la Parole
d'Hiram est perdue. Cette parole perdue est une des nombreuses
représentations de la quête. Quête du Graal, quête du nom imprononçable de
Dieu pour la tradition juive, quête de la Vérité, de la Connaissance (le
logos grec). Cette disparition offre aussi une nouvelle perspective de
recherche de la connaissance Dans
la tradition maçonnique, le mythe d'Hiram est axé sur la perte et la recherche
de la parole perdue. Pourquoi rechercher cette parole ? Qu'est-ce que cette
parole ? L'étymologie latine renvoie à « parabola » au sens de parole divine
et « paraula »en bas latin. Actuellement il y a deux significations du terme
parole : « Élément simple du langage parlé, articulé » au sens de mot. Mais
aussi « Faculté d'exprimer, de transmettre sa pensée par des sons articulés
», sens de langage. La parole c'est aussi le Verbe, « Au commencement était
le Verbe » verbum comme parole du Christ. Pour les chrétiens Adam et Eve sont
les modèles par où tout a commencé. Adam possédait la Parole c'est-à-dire la
possibilité de créer en nommant comme le fait Dieu, par la maîtrise du Verbe.
Quand Adam fut chassé du Paradis, il perdit la parole-verbe, le pouvoir
d'organiser selon ses possibilités créatrices. Dans cette symbolique, on
accède à la recherche propre au Maçon : la parole permet de nommer, de
comprendre, de créer, de construire. Elle donne accès à la connaissance des
choses. De
quoi est constituée cette parole ? Quelle est sa nature ? Sa substance ? La
parole c'est le mot, les mots avec leur valeur sonore. L'Apprenti ne sait ni
lire ni écrire il ne sait qu'épeler. Il ne détient que les lettres et ne peut
encore donner la première, ce que sait faire le compagnon. Ce n'est qu'au
long de son parcours initiatique que le maçon saura prononcer les mots,
c'est-à-dire désigner, nommer, donner du sens au monde et à sa propre
identité. Le parcours initiatique l'oriente vers le perfectionnement de la
parole, vers la recherche d'une parole perdue, jamais retrouvée mais qui a
été substituée. Cette parole substituée « Mohabon » et « Tubalcain » lui
permet de reconnaître et d'être reconnu comme maître maçon mais elle n'est
pas la parole d'origine. Cette parole originelle détenue par Hiram et
recherchée sans fin par les maçons ne serait-elle pas la quête perpétuelle du
maçon dans sa volonté de toujours se perfectionner, dire le plus justement
possible les choses, préciser les questions qu'il se pose, sur lui-même en tant
qu'individu et qu'être social ? La parole définit, relie les choses, donne du
sens, permet de communiquer avec les autres. Tous les autres, qu'ils soient
maçons ou profanes. La
quête de la parole « parfaite » d'une certaine manière qu'Hiram a sacrifié
pour qu'elle ne soit pas salie, sera notre recherche personnelle, permanente
du bien penser, bien dire et bien faire ; Sera-t-elle jamais retrouvée ? Cet
objectif sera-t-il jamais atteint ? Est-ce que ce qui compte ce n'est pas le
voyage lui-même plus que le terme de celui-ci ? Cette parole perdue ne
doit-elle pas demeurée à jamais perdue ? Car si on considère qu'on l'a
trouvée, n'arrêterions-nous pas notre avancée sur le chemin jamais achevé du
perfectionnement de soi-même ? La parole perdue rappelle la puissance
initiale du Verbe au commencement de la Genèse. Elle est aussi dans la
symbolique hébraïque le nom imprononçable de Dieu. Et dans la conception
laïque c'est l'apanage de l'homme. Pascal
Durand
nous propose cette recherche à travers un langage poétique et la pluralité
des langues. Il nous initie au « parler
initial » en nous rappelant l’épisode de la Tour de Babel,
avec son fantasme de la langue unique, mais aussi sa diversité qui a été à
l’origine de la « confusion des langues » et de la dispersion
des hommes.On trouve des explications sur cette Parole substituée que l’on
trouve dans beaucoup de degrés différents, parole substituée qui nous emmène
toujours plus loin en nous enrichissant en permanence. Philippe
Laspougeas
nous parle d’El Schaddaï, il nous dit que « Rassembler ce qui est épars,
est la même chose que « retrouver la Parole perdue », car en
réalité et dans son sens le plus profond, cette « Parole perdue »
n’est autre que le véritable nom du Grand Architecte de l’Univers. Jean
Bénédict
nous donne selon lui, les trois sens de cette Parole perdue 1/ Ensemble de mots servant à exprimer la pensée 2/ Moyen de communication 3/ C’est la parole de Dieu ou l’Ecriture Sainte Pierre
Escande
dans Tradition Ecossaise, rappelle qu’au 4e degré, la connaissance
est ce que nous appelons la Parole perdue. Il développe la réalisation
personnelle et cosmique du maçon, il insiste sur le fait que l’initiation en
Occident est indissociable de la tradition hermétique. Bolle
de Bal
commence par nous décrire la parole qui sort de la bouche, et comment elle a
évoluée au cours de l’histoire, puis il décrit le mythe hiramique et ses
diverses Paroles François
Bertrand
nous dirige vers le logos (discours, parole, verbe), en sanscrit Vak. Il nous
entraine dans l’indouisme et le bouddhisme et fait des parallèles avec notre
Tradition occidentale et le judaïsme. Narcisse
Flubacher
dans un brillant exposé, fait à Lausanne en 1998, nous dit entre autre que la
recherche de la parole perdue est liée nécessairement à la prononciation
exacte d’un mot, dont l’exemple est le mot du compagnon. Cette connaissance
du mot résulte à la fois de la transmission initiatique et de l’aptitude à le
recevoir. Connaître le mot de Maître, c’est connaître l’intention de Dieu. |
LA PAROLE PERDUE |
Sophie Perenne |
Edition
La Maison de Vie |
2015 |
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Elle repose sur la Connaissance des Principes
et Formes Archétypiques sous-jacents à toute manifestation de la Vie et
assure le lien entre le Passé le Présent et l’Avenir et la pérennité de
l’Espèce Humaine, par des points de repères invariants, face à l’Infini
indéterminé de l’Espace, et à la mouvance fuyante du Temps. La
transmission vivante de la Tradition, la "Doctrine Secrète",
s'effectue par les Textes sacrés, la Parole et l’Exemple. Depuis le Point
émanation, elle est véhiculée par les mythes et légendes, les coutumes et
récits, les rites et rituels cycliques, inscrits dans la Durée et
Espace-Temps signifiants et favorables. Une Culture tient son Âme de la
Puissance de ses Symboles et de ses Grandes Images. Elle implique des
systèmes de Valeurs objectives, éprouvés au cours du temps, pour leur efficacité
à maintenir l’équilibre, la cohésion, l'Unité, la continuité et l’Harmonie de
la Vie. Il est possible de distinguer les traditions "profanes",
d’ordre coutumier, comportemental, les mœurs, folklores et
"habitus", qui concernent des cultures ou des regroupements privés,
et les Traditions Sacrées, qui établissent la relation de l’Homme à la
Transcendance. En relation à l’Esprit (Idéa) de toutes choses, au Bien et aux
Valeurs, l’Idée de Tradition à son niveau le plus élevé, est associée à
l’Identité et au Sacré. Elle englobe l’ensemble des Religions et
Spiritualités, qui traitent plus particulièrement de l’Origine et de la Fin
de l’Homme, et à l’intuition d’une Source Originelle Commune. L’Identité en
ce qu’elle est l’état d’une Entité qui se perpétue dans le Temps, grâce à des
caractéristiques stables, constitue l’attribut spécifique d’une Personne,
d’un Pays, d’une Culture, ou d’une Ethnie. Le
Sacré peut se définir par des Valeurs inaltérables et intangibles que l’on ne
peut transgresser sans encourir une rétribution imprévisible au-dessus du
contrôle des lois humaines. L’Idée de Lois supérieures participant du domaine
Transcendant, détermine la frontière entre le Profane et le Sacré. La
Connaissance ne peut en être transmise à l’homme que par des procédures et
rituels spécifiques " d’Initiation ". Ce qui fait dire à Mircea Eliade : « Les
faits et gestes de l’Homme, parce qu’ils se rapportent à des faits chargés
d’Énergie, ou participent de certaines valeurs supra humaines, seront dirigés
par des Lois Sacrées précises. Pour que ses propres actes ne l’altèrent pas,
l’homme les transformera en rituels. Car tel est précisément le sens du
rituel : rendre l’individu solidaire de la collectivité, de la Vie organisée,
et finalement d’un Cosmos Vivant. Dans une telle société Traditionnelle,
l’homme n’est plus seul, parce que tout ce qu’il fait a une signification
œcuménique, accessible à l’ensemble de la Communauté |
LA PAROLE PERDUE - Á LA RECHERCHE
DE LA PAROLE PERDUE |
JACQUES
THOMAS |
EDITIONS
DE LA HUTTE |
2009 |
Le
troisième degré de la franc-maçonnerie est fortement marqué par un changement
de pédagogie. Chaque maçon a pu le vivre comme éveil, mais également comme
une interrogation, avant de trouver une réponse satisfaisante.
En
général, on rentre en maçonnerie sans savoir où l’on va. Quelques années plus
tard, on croit savoir…mais vingt ans après, on ne sait plus trop.
Pourquoi ? Parce que le parcours proposé, s’il est bien balisé et
relativement efficace dans les premiers grades, perd de vue son itinéraire quand
l’objectif apparaît plus lointain, plus élevé, peut être aussi d’une autre
essence.
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LA PAROLE PERDUE - DE LA PAROLE VOILÉE Á LA PAROLE
PERDUE |
Alain
KHAITZINE |
EDITION
Le Mercure Dauphinois |
2001 |
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Jésus
disant qu’il est venu « apporter la Lumière aux hommes », qu’il est
« la Lumière des hommes »…Ceci est tellement vrai, que dans les
premiers temps de l’Eglise, le Christ n’était jamais figuré en croix, il
était exclusivement représenté au sein d’une mandorle,
une amande, laquelle adopte
toute sa signification dès lors que l’on sait, qu’en hébreu, le mot « Luz » désigne à la fois une amande et
la Lumière, c’est ce mot qui se retrouve dans le nom de certaines villes
comme St Jean de Luz ou Luz St Sauveur… ou dans des noms comme
Mélusine ou Lys, terme qui en héraldique est équivalent à Luz. Cet ouvrage développe les sujets suivants : Les sources de la légende d’Hiram - les sources
bibliques - Cabinet de réflexion et réflectivité -
Quand la légende chevauche l’Histoire - Du grain de Vie à la
force de l’Union - Le mythe d’Hiram, constructeur du Temple. Au début
était le bois… De la pierre brute à la pierre taillée - Du
symbole de Jupiter au signe de croix - Sous l’acacia la rose
hermétique - L’Acacia m’est connu et les colonnes du Temple
- Mandorle et luz - La légende de Maître Jacques et du Père
Soubise - Les aspects hermétiques de la légende - Le
symbolisme des chiffres et des nombres contenus dans le mythe de Maître
Jacques - L’Eglise des premiers siècles…Une usine à fabriquer des
faux - De Bar-Abbas au fils du Père - Quand la genèse
de l’histoire terrestre prend ses racines au ciel - Du nom
imprononçable de Dieu à la Parole perdue - De la colombe exaltée
à celle du saint Esprit - Du poème des voyelles d’Arthur Rimbaud
à la disparition de Georges Perrec |
la passion Écossaise |
André
KERVELLA |
EDITION
DERVY |
2002 |
L’auteur qui écrit
des articles dans Renaissance Traditionnelle sait de quoi il parle et ici il
réécrit l’histoire de la Franc-maçonnerie et celle des écossais en particulier dans ce début
du 18ème siècle. Cela fera grincer des dents mais la vérité
historique y gagnera. Un excellent livre sur l’Art Royal. Il
fallait bien qu'un jour l'histoire des origines de la franc-maçonnerie en
Écosse, en Angleterre et en France sorte du domaine du mythe ou du fantasme
pour s'inscrire dans le quotidien de la conquête du pouvoir politique et religieux
dans l'Angleterre du XVIIe et de la première moitié du XVIIIe siècle. Et
démontrer qu'à l'origine l'initié écossais, qui peut du reste être breton ou
français, est un conjuré jacobite aux seuls motifs opportunistes, œuvrant
pour la restauration des Stuart sur le trône d'Angleterre. Quant
à la franc-maçonnerie anglaise, elle n'apparaît au tournant du siècle que
pour faire pièce et, n'en déplaise aux fables andersoniennes - une des plus
remarquables manipulations historiques jamais enregistrée, et qui jouit
toujours d'une postérité vivace - son œcuménisme affiché masque nombre
d'arrière-pensées très politiques. Il convient, en conséquence, de réécrire
dictionnaires et encyclopédies, et de donner à " L'Art Royal " une
acception inédite, car force est de constater qu'il n'existe aucune liaison
entre de supposés maçons " opératifs " et quelques "
spéculatifs " venus les phagocyter. Sans doute est-il moins glorieux
pour l'Ordre maçonnique en général et pour les différents rites dits "
écossais " de compter comme seuls ancêtres directs des activistes
politiques antagonistes, plutôt que comme d'hypothétiques intellectuels
branchés qui se seraient frottés à d'honorables tailleurs de pierre épris de
symbolisme, mais les résultats de la recherche menée par André Kervella ne
laissent aucun interstice où pourrait s'infiltrer la fable. Nous
sommes à la fin du XVIIe siècle. Avec Jacques II, viennent de nombreux
Francs-maçons qui vont s'installer durablement à Saint-Germain. La défaite
finale des Jacobites va occulter leur importance et leur influence en
Angleterre. La piste jacobite des origines de la Franc-maçonnerie française
sera ignorée, voilée par une réécriture de l'histoire de l'Angleterre des
XVII et XVIIIème siècles au bénéfice des vainqueurs. L'histoire est
coutumière de ces faits.
L'analyse
conduite par André Kervella de ce décalage entre les Jacobites et les
Hanovriens, en Angleterre puis en France, permet d'apprécier la signification
exacte de la bulle In Eminenti, promulguée en avril 1738 par le pape Clément
XII à la demande de Jacques III. Contrairement à ce que l'on a pensé, cette
bulle n'est pas dirigée contre toute la Franc-maçonnerie, mais seulement
contre sa version Hanovrienne. La Franc-maçonnerie Jacobite était en effet essentiellement,
voire exclusivement catholique, tandis que les Hanovriens acceptaient parmi
eux non seulement des protestants et des catholiques, mais aussi des
non-croyants. A l'époque le cardinal Corsini, neveu du pape, remarque
d'ailleurs que c'est seulement la forme Hanovrienne de la Franc-maçonnerie
qui mérite d'être condamnée par Rome : la Franc-maçonnerie ancienne pratiquée
par les Jacobites était acceptable par l'Eglise catholique.
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la pierre & le graal –
une expÉrience de quÊte initiatique |
Georges bertin |
EDITION
VEGA |
2006 |
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Et ainsi, l’ange exterminateur,
passant sur leur pays allait épargner ceux dont la porte était marquée du
sang de l’agneau, ils auraient la vie sauve. Le parallèle chrétien est facile
à faire : le Christ est comme l’agneau sacrifié, et ceux qui sont marqués de
son sang sont sauvés de la mort, accédant à la vie Eternelle. Il est vrai que Pâques célèbre pour
les chrétiens la victoire du Christ sur la mort par la résurrection, la mort
ne l’a pas retenu. Ses adversaires pensaient l’arrêter en le tuant, mais sa
mort n’a rien arrêté du tout, parce que l’important du Christ n’était pas sa
chair, mais son enseignement, son esprit, sa présence spirituelle. Or la
résurrection n’est pas réservé à Jésus, Paul nous dit bien que comme Christ
est ressuscité, nous de mêmes nous devons ressusciter, il est donc le
paradigme de notre propre résurrection. Et en effet, le Christ nous dit
comment nous pouvons ressusciter à notre tour : en mangeant sa chair et en
buvant son sang : « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie
Eternelle et je le ressusciterai au dernier jour». Il s’agit bien
d’immortalité, mais pas d’immortalité matérielle. Parce que la résurrection
du Christ est une affaire spirituelle. Aujourd’hui, notre foi chrétienne est
que le Christ est ressuscité, qu’il vit parmi nous, or cette présence du
Christ parmi nous est évidemment d’ordre spirituelle, pas corporelle, nous
n’attendons pas de rencontrer concrètement Jésus dans la rue pour lui serrer
la main. Voilà l’erreur de ceux qui n’ont
pas parvenu à trouver le Graal, il s’agissait bien d’immortalité, mais pas
pour que nos corps vivent toujours, pour que nous héritions d’une immortalité
spirituelle. Ce que nous enseigne l’Ecriture, c’est que « la chair et le
sang ne peuvent hériter le Royaume de Dieu, le corruptible n’hérite pas de
l’incorruptibilité ». (1 Cor 15 :50) et l’Evangile nous montre que pour hériter
de cette vie spirituelle éternelle, il faut prendre part à la vie du Christ :
se nourrir de sa vie, de son enseignement, de son Evangile, le mettre en nous
comme la source du meilleur de nous-mêmes que la mort n’atteint pas : « Celui
qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui.
Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi
celui qui me mange vivra par moi. C’est ici le pain qui est descendu du ciel.
Il n’en est pas comme de vos pères qui ont mangé la manne et qui sont morts:
celui qui mange ce pain vivra éternellement » (Jean 6:56). Ce qui donne l’éternité, c’est le
sang du Christ c’est-à-dire la vie du Christ lui-même. C’est ça le secret du
Graal. Ceux qui n’ont pas parvenu à le trouver se sont égarés en ne
comprenant pas la métonymie : quand on dit que le Graal donne l’immortalité,
ce n’est pas l’objet lui-même, mais ce qu’il contenait : le sang du Christ.
De la même manière si on dit qu’on « boit une bonne bouteille», ce n’est pas
l’objet en verre qui est bu, pas le flacon qui compte, mais son contenu. Il
ne faut donc pas s’attacher au contenant, mais au contenu, de même qu’il ne
faut pas prendre au pied de la lettre les symboles. Une même erreur serait de
penser que l’important dans le processus de manger le corps et de boire le
sang du Christ serait de participer à un rite dans une église ou un temple.
Le geste matériel n’est rien en lui-même, ce qui compte, c’est ce qu’il
représente. Et quand nous communions, nous pensons que le vin représente le
corps du Christ, et nous mimons d’une certaine manière le fait que nous
voulons mettre en nous toute la vie du Christ telle que nous la connaissons
par l’Evangile et dans notre vie spirituelle, cette dimension spirituelle
nous donnant la force, l’espérance, nous remplissant d’amour, et jusque dans
la vie Eternelle Au
sommaire de cet ouvrage : le scoutisme, les figures
mythologies de la quête initiatique, Lancelot du Lac, la transgression, l’Art
Royal, l’individuation, le rite écossais, le sacré et la lumière, les loges
de St Jean, l’Apocalypse, Jung. |
l’apprentissage maçonnique |
Marcel
spaeth |
EDITION
DETRAD |
1999 |
Où
l’on parle du Pavé mosaïque, du vitriol, du Delta, des Colonnes, du chiffre
3, de la Houppe dentelée. On y apprend : le silence, l’assiduité, le
secret et tous les symboles de loge au 1er degré. « Tu viens d’être initié, c’est-à-dire que ton
courage et ta persévérance t’ont rendu digne de participer aux Mystères de la
Franc-Maçonnerie, ce dont un vieux Maître te félicite chaudement. N’oublie
pas cependant que le mot latin « initium » veut dire « commencement ».
Commencement de quoi ? D’une vie absolument nouvelle pour toi, d’une vie
régénérée, au cours de laquelle tu dois parvenir, tôt ou tard, à jeter bas le
fardeau lourd de tes instincts et préjugés profanes, puis à faire
l’inventaire de son contenu - car l’on ne maîtrise que ce que l’on connaît
bien - et après avoir pris conscience des affects refoulés, des tendances
inhibitrices, des complexes innés, décider fermement de ne plus laisser ces
miasmes psychiques se cacher sournoisement dans ton inconscient, mais les
obligeant à subir la pleine lumière de ton propre jugement, décharger ces
impondérables de leur magnétisme contraignant. Tu auras ainsi
« dépouillé » le vieil homme et tu auras acquis la liberté
véritable.
Mais quoi de plus difficile que cette
conquête de soi ! Les Constitutions d’Anderson, qui sont dorénavant ta
loi, réservent l’initiation aux seuls « hommes libres et de bonnes
mœurs », ce qui serait à interpréter aujourd’hui où tous les hommes sont
« civilement libres », mais où bien peu le sont moralement, dans le
sens qu’elle est communicable seulement aux individus qui désirent
sincèrement acquérir la liberté. Abandonnés à leurs propres moyens, ils y
parviendront rarement. C’est le but de l’initiation que d’actionner le jeu
des forces inhérentes au symbolisme, et de transmettre à l’Adepte en même
temps que la connaissance des moyens, leur utilisation dynamisée. Encore est-il nécessaire, pour que se
développe l’efficience recherchée, que le sujet devienne très familier avec
le symbolisme de chacun des degrés auxquels il parviendra, car la Maçonnerie
est un monument qui s’édifie progressivement, sans heurt et dans l’harmonie. Le symbolisme déployé dans le premier grade constitue
une base solide, en ce qu’il comporte tous les éléments qui, plus tard,
pourront faire l’objet d’études sans doute plus approfondies, de
considération sous d’autres aspects, d’élargissement de l’angle de vision. Il
ne faut pas oublier en effet, que c’est une des caractéristiques les plus
importantes de tout véritable symbole - et c’est ce qui le différencie de
l’emblème ou de l’allégorie - de se prêter à une interprétation sur quatre
plans différents, constituant une clé quaternaire en rapport avec les
éléments, plans de pensée qui forment une gradation en sens vertical
Nadir-Zénith, soit » .Le monument maçonnique lui-même est susceptible
d’être développé sur chacun de ces plans, et nous avons essayé, dans la présente
étude, de nous limiter à celui désigné à l’Apprenti. Mais aucune barrière absolue ne peut être élevée et
peut-être avons-nous de ci, de là, cédé à la tentation de franchir une
limite, aussi mouvante d’ailleurs que peut l’être la compréhension purement
subjective de chaque sujet. Nous avons fait effort pour revenir à chaque fois
dans la ligne médiane, et les quelques investigations que nous nous sommes
permises dans des champs en bordure de la voie directe, seront sans doute
profitables aux esprits spécialement ouverts à la discipline ésotérique, leur
désignant des domaines sur lesquels la plupart n’ont que des conceptions
erronées, si même conception il y a. Quoi
qu’il en soit, le premier grade offre à la méditation de l’Apprenti le
tableau symbolique complet de l’édifice maçonnique, et c’est non seulement
d’une compréhension intellectuelle, mais surtout d’une intimité avec sa
sensibilité, que dépendra son évolution maçonnique et humaine. |
la premiÈre profanation du temple
maçonnique |
Pierre
CHEVALIER |
Lib.
Philosophique VRIN |
1968 |
||
Les rituels nous rappellent à chaque tenue que le mouvement maçonnique a été créé pour réunir tous les hommes de valeur sans aucune discrimination de race, de condition ou de conviction et préfigurer ainsi une humanité nouvelle, harmonieuse, réunie dans la fraternité. Et la structure de la Loge avec ses chefs,
surveillants et ouvriers s'inspire de la manière dont sont organisées toutes
les sociétés humaines. |
la querelle des « anciens »
et des « modernes » – le premier siÈcle de la franc-maçonnerie anglaise |
C.
REVAUGER |
Editions
Maçonniques de France |
1999 |
||
D’abord la totalité du cursus était présenté aux apprentis et
ensuite les éléments étaient étudiés par progression jusqu’à la transmission
des secrets de l’Arche. Ces secrets ont toujours été considérés comme le
« cœur », la « substantifique moelle » de la maçonnerie
par les « Ancients » à tel point qu’un des mots utilisés était
« la moelle est dans l’os »… « marrow in that bone »…
« mahhabone ». La franc-maçonnerie des « Ancients »
présente une autre différence, et de taille. Elle s’organise, au moins depuis
les traditions des maçons d’York, autour d’apprentis et de compagnons, ces
derniers deviennent ensuite des « hommes de marque », puis des
« maitres de marque » avant de devenir Maître de la Loge, puis
Excellents Compagnons de Royal Arch. Il faudra attendre l’exportation du rite
dans les colonies d’Amérique pour voir séparer la Marque et l’Arche d’avec
les trois premiers degrés et patienter jusqu’à 1728, pour les maçons de 1717,
pour intégrer la légende de la maitrise dans le thésaurus des moderns. On comprend alors pourquoi ces maçons, principalement immigrés
Irlandais et Ecossais furent très surpris de se voir refuser l’accès des
Loges de Londres et, les rares fois où ils furent acceptés, de constater que
ceux de 1717 ne s’étaient pas contentés de s’organiser autour d’un pouvoir
central, mais n’avaient bel et bien aucune compétence maçonnique
particulière, pas même l’organisation des grades. Le regroupement de ses Loges d’ « Ancients »
fut réalisé par six d’entre elles, indépendantes, sous l’égide de Laurence
Dermott, artisan fourreur et intellectuel bourgeois d’origine irlandaise. |
la quÊte du chevalier dans le ritE Écossais ancien
& acceptÉ |
Michel
cugnet |
EDITION
CHEVRON |
2005 |
Il
s’agit là d’un premier volume traitant des grades du 4ème au 18ème degré.
|
LA
QUÊTE SYMBOLIQUE DU F \
M \ A L’AUBE DU 3éme
MILLÉNAIRE |
La
Loge St Jean des 3 Mortiers à l’Orient de CHAMBERRY |
La
Table D’émeraude |
2000 |
Cette
ancienne loge des états de Savoie est une des plus vieilles loges, sa naissance
date de 1744, et elle est toujours en activité. C’est une grosse plaquette de
112 pages qui traite du secret initiatique, de la liturgie de la lumière, de
la numérologie, des outils et du travail maçonnique, de la mort, de la
chevalerie, de la pensée symbolique, du siècle des lumières et les débuts de
la maçonnerie en Savoie.
|
l’arche
& l’arc-en-ciel |
Traduction
de Georges. lamoine |
EDITION
DU SNES |
1999 |
||
Notons que
ce type d’investigation, caractéristique d’une certaine école historique,
peut néanmoins conduire aux excès que l’on sait, notamment pour tout ce qui
concerne la question des origines, reposant d’avantage sur une recherche obsessionnelle
des preuves documentaires, que sur l’évidence d’une transmission
ininterrompue des assises sacrales du Métier (quelles qu’en soient,
d’ailleurs, les modalités d’application). L’exemple le
plus caractéristique de l’ouvrage, est la confusion entretenue autour du rôle
attribué à la Maçonnerie de Clément Stretton. Rappelons à ce propos ces deux
références importantes, à la suite des commentaires de René Guénon (attentif
et prudent à la fois, à l’égard de cette reconstitution rituelle), que
furent les contributions de J.Tourniac (" L’Ordre Royal d’Ecosse et
les Opératifs dans la perspective de René Guénon ") et de
P.Girard-Augry (" Les survivances opératives en Angleterre et en
Ecosse "), dans le volume 3 des Travaux de V. de Honnecourt
(1981), auxquelles il serait utile de se reporter. Le
recensement effectué par Cryer, de pratiques opératives, comme autant
d’ " éléments qui referont surface comme partie des cérémonies
de Marque que nous connaissons aujourd’hui "(p.32), témoigne de
l’authenticité d’un corpus rituel, dont la filiation se perpétue dans
l’actuelle Maçonnerie. Insistons sur le fait que celle-ci est légataire de la
totalité du dépôt rituel du Métier, qu’elle le méconnaisse ou choisisse au
contraire d’en faire fructifier certaines composantes. Les
" coutumes immémoriales " (expression des règlements de
Torgau, 1462), que sont les caractéristiques se rapportant aux marques des
maçons, sont ainsi relevées : personnelles, d’approbation (sanctionnant
l’accomplissement de la tâche) et bien plus encore, cryptées. Ce dernier
point, pourtant le plus significatif, est à peine envisagé. Il est vrai que
son approfondissement concernait l’ésotérisme du Métier : celui envisagé
par F.Rziha (connu de l’auteur, puisque brièvement cité) et Matila C. Ghyka,
et référé aux tracés fondamentaux de la géométrie sacrée des bâtisseurs.
Assurément, tel n’était pas la priorité de l’ouvrage. Et le développement,
fort intéressant par ailleurs, du thème noachique propre au grade de
Nautonier, en fin de volume, ne suffit pas à combler cette carence. |
L’ARCHITECTURE DES TEMPLES
MAÇONNIQUES – TEMPLES SPIRITUELS ET MATḖRIELS
|
François Gruson
|
Edition Dervy
|
2018
|
Voici un ouvrage très
intéressant sur un sujet trop délaissé. Les Francs-maçons ont beaucoup de
difficultés à prendre conscience du patrimoine immobilier et mobilier
maçonnique. Les obédiences maçonniques commencent à peine à s’intéresser à
leurs patrimoines. François Gruson, architecte et chercheur, professeur à
l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Malaquais, présente une
étude passionnante sur le sujet de l’architecture maçonnique, tant dans sa
dimension symbolique que dans la dimension architecturale qui en découle.
L’ouvrage est ainsi composé de deux parties, l’une consacrée au Temple
spirituel, l’autre au Temple architectural. Fréquentés presque partout dans le monde par
plusieurs millions de francs-maçons, les temples maçonniques constituent un
patrimoine architectural et symbolique d'une extraordinaire richesse, mais
qui reste malheureusement méconnu. Parfois, il est même menacé par la
désaffection des loges, notamment dans les pays anglo-saxons. Cette étude
constitue une première du genre puisqu'elle s'attaque aux différents aspects
de ces édifices, aussi bien sur le plan symbolique que sur le plan
architectural et social. Issus d'un modèle unique, qui trouve ses origines
dans la légende d'Hiram et la figure du temple de Salomon à Jérusalem, les
temples maçonniques s'adaptent selon les époques, les lieux et les cultures
qui les ont produits, démontrant une extraordinaire diversité de formes, de
styles et d'échelles. L'ouvrage décrit successivement le temple maçonnique en
tant qu'objet symbolique, et le modèle architectural qui en est issu et tel
qu'il se conforme avec la fixation des rituels au XVIIIe siècle, avant
d'aborder l'architecture elle-même et ses différentes traductions selon les
pays ou les époques. Il se termine avec un chapitre consacré à la position du
temple maçonnique dans l'espace social et sa visibilité dans la ville, et à
ce que cette position montre de la place de la franc-maçonnerie dans les
sociétés où elle est acceptée. François Gruson nous
raconte la genèse d’un modèle de temple maçonnique né du passage de la
taverne où se réunissaient les Frères au Temple, garant d’un espace et d’un
temps entre parenthèses au sein du monde. Les sources rendant compte de ce
procès sont insuffisantes mais l’étude des rituels permet de comprendre comment
des nécessités ont pu structurer l’espace. Il existe un modèle du Temple
maçonnique, valable pour tous les temples, notamment pour les grades bleus,
avec deux dérivés, celui des Modernes et celui des Anciens. Une variation
importante provient du positionnement différent des Surveillants. La
symbolique du Temple maçonnique est largement liée aux mythèmes qui composent
le mythe salomonien et de ses niveaux logiques d’interprétation mais aussi à
ce qui évoque la construction et l’édification. C’est largement la pratique
du rituel qui conditionne l’architecture symbolique. La dimension
symbolique pourrait déterminer l’architecture matérielle. François Gruson cherche
à cerner les références stylistiques, les références typologiques avant
d’interroger la matérialité même. « A l’observation, dit-il, le choix des
matériaux de construction des édifices maçonniques, aussi bien des matériaux
extérieurs ou structurels que des matériaux intérieurs, ne semble pas guidé
par des considérations rituelles, ni même symboliques. Au contraire, ce qui
semble présider au choix s’apparente davantage à ce que l’on trouve
finalement pour toute forme de construction ordinaire, à savoir la matière et
la technologie disponibles en regard des moyens mobilisables au moment de la
construction. » La dimension ésotérique demeure le plus souvent
symbolique et n’influe pas sur la construction elle-même prise dans des
impératifs financiers, géographiques (climat) ou autres. François Gruson
étudient également les fonctions des édifices maçonniques, pas seulement
dédiés aux pratiques rituelles. Ils abritent aussi d’autres activités
annexes, administratives, culturelles ou festives (agapes). Rarement, les
édifices maçonniques sont partagés avec des groupes non maçonniques. Il
s’intéresse aussi à l’apparition récente de complexes maçonniques
multi-obédientiels et multi-rites. Ces complexes qui obéissent à des
impératifs financiers, davantage ouverts au public sont de plus en plus
fréquents dans les villes importantes. Ce travail rigoureux
se termine par une ouverture sur des prolongements possibles, sinon
nécessaires. Le premier est la prise de conscience par les Francs-maçons
eux-mêmes de l’importance de ce patrimoine maçonnique et de sa dimension
historique. Le second réside dans « le rapprochement nécessaire entre la
recherche maçonnique et le monde universitaire ». François Gruson en
appelle à des chercheurs non maçons pour briser « l’entre-soi de la
recherche maçonnique » finalement préjudiciable. Le Temple maçonnique
n’est pas encore un objet de recherche comme un autre. Cet ouvrage érudit et
vivant sur un sujet ignoré annonce peut-être un nouveau rapport au patrimoine
maçonnique. |
la RḖGULARITḖ DES
francs-maçons EXISTE-T-ELLE ? |
Alain Pozarnik |
Edition Dervy |
2015 |
||
Bien sûr, on ne peut ignorer la grande querelle qui
structura véritablement toute l’histoire maçonnique anglaise entre 1751 et
1813 : la querelle des Antients et des Moderns, opposant
la première Grande Loge de 1717 à celle fondée à Londres par des émigrés
d’origine irlandaise. La question de l’obédience maçonnique – au sens
strict : «à qui obéit-on- ? » – fut donc au
centre de la vie maçonnique anglaise pendant tout le XVIIIème siècle et
trouva son épilogue en 1813 avec la création de la Grande Loge Unie. C’est dans ce contexte qu’il faut
comprendre la première notion de régularité : au XVIIIème siècle, est
régulière, en Angleterre, une loge qui se soumet à une Grande Loge…et qui lui
paie ses capitations ! Du même coup, ses membres ont droit à la
solidarité de cette Grande Loge, préoccupation maçonnique essentielle du
temps, exprimée par la création chez les Modernes, dès 1724, du Comité de
Charité. egular », en anglais, veut dire avant tout ;
« normal, habituel, classique ». On opposera très tôt aux loges
« régulières » les loges « clandestines » (clandestine) :
le reproche qu’on leur adressait n’était pas quelque différence philosophique
ou religieuse, mais leur statut indépendant ou leurs origines incertaines. Il
n’est alors jamais question d’autre chose. En France, on qualifiera ainsi le Grand
Maître Louis de Clermont de « Grand Maître de toutes les loges
régulières du Royaume » et une liste de celles-ci, reprenant cette
formule, sera même publiée en novembre 1744. Le mot « régulier »,
sans doute en raison du contexte catholique, a dû prendre en France une
connotation plus ou moins « monastique » – mais pas en Angleterre
où les communautés monastiques avaient été dissoutes depuis 1536 :
étaient régulières les loges qui, en France, se soumettaient à une
« règle » : celle de la Grande Loge – c’est-à-dire, pendant
longtemps, guère autre chose que l’entourage immédiat du Grand Maître se
formant en une loge de Grands Officiers, dite « Grande
Loge ». Ainsi, aussi bien en France qu’en Angleterre, la régularité
fut pendant longtemps une affaire purement administrative et ne concernait
que les loges d’un pays donné par rapport à la ou les Grande(s) Loges(s) qui
prétendaient y exercer une autorité. La question de la régularité, de nos
jours, est pourtant avant tout une affaire de relations internationales entre
Grandes Loges. Or, cette question a été évoqué très tôt, elle aussi, en des
termes assez peu dramatiques, au demeurant. Ainsi, en 1738 encore, Anderson
signale que depuis la création de 1717, des Grandes Loges ont vu le jour hors
de l’Angleterre et il cite « les Loges d’Écosse, d’Irlande, de France et
d’Italie » qui, « assumant leur indépendance, ont leur propres
Grands Maîtres, bien qu’ayant les mêmes Constitutions, Devoirs
et Règlements [que l’Angleterre. Le terme « reconnaissance » (recognition)
lui-même, pendant tout le XVIIIème siècle et une grande partie du XIXème, n’a
guère concerné que le statut des Frères en particulier : étaient-ils
reconnus par leur loge, ou appartenaient-ils à une loge elle-même reconnue
par la Grande Loge ? Il s’agissait essentiellement, et même
exclusivement, d’une affaire intérieure à un pays donné. Lorsque la Grande Loge d’Angleterre
établissait des relations avec d’autres Grandes Loges établies dans d‘autres
pays, elle ne parlait jamais de « reconnaissance » mais elle
échangeait parfois des garants d’amitié : à cela se bornèrent les
relations maçonniques internationales jusqu’au cœur du XIXème siècle. Tout au
long du XVIIIème siècle un maçon voyageant en Europe exhibait son diplôme ou
son « Certificat de Grande Loge « (Grand Lodge Certificate )
et il était très généralement reçu sans que soit jamais évoqué la question de
la « régularité » : il émargeait à une Grande Loge et cela
suffisait. Il y avait sans nul doute, à cette époque, un véritable
« espace maçonnique européen… En 1765, la Grande Loge des Modernes
conclut un traité avec la première Grande Loge de France. Il y était
seulement stipulé qu’aucune ne créerait de loges sur le territoire de
l’autre, ce que l’Angleterre s’empressa du reste de ne pas respecter en fondant
la loge L’Anglaise de Bordeaux en 1766 ! De même, en 1775, il y
eut un projet de traité entre la Grande Loge des Modernes et le jeune Grand
Orient de France – héritier institutionnel de la première Grande Loge de
France. Or, ce traité ne put aboutir, mais la cause de cet échec est loin
d’être philosophique : le Grand Secrétaire d’Angleterre, Heseltine,
jugea simplement inadmissible la formulation de l’article 1 du projet soumis
par le Grand Orient : « L’égalité étant la base de notre Ordre, la
Grand Orient de France et celui d’Angleterre [sic] traiteront d’égal à
égal ». C’est donc sur un différend de
préséance, et non sur une querelle « doctrinale », qu’échoua le
projet. Il faut pourtant souligner au passage, comme l’a noté malicieusement
mon aimable contradicteur Alain Bernheim[4] – qui demeure un grand chercheur lorsqu’il n’épanche pas
sa bile –, qu’en 1814, un an après la création de la Grande Loge Unie,
celle-ci comptait 647 loges tandis le Grand Orient de France en affichait
886 : « l’égalité » penchait pour le moins du côté de la
France…Il n’empêche que sous le Premier Empire, alors que guerre faisait rage
entre les deux pays, des officiers français, prisonniers sur les pontons
anglais et désireux de se constituer « régulièrement » en loge,
tous membres du Grand Orient de France, sollicitèrent et obtinrent des
autorités maçonniques une surprenante patente dont les premières lignes en
disent long sur les conceptions maçonniques de leur temps : « Au
Nom et sous les Auspices du Grand Orient de France, Et sous la protection
immédiate de Sa Seigneurie, le Très Puissant, Très Illustre et Respectable Frère
Lord Moira, Grand Maître en exercice de tous les Loges Régulières de
Grande-Bretagne C’est ainsi que l’Angleterre n’eut jamais
de relations officielles avec le Grand Orient de France car telle n’était pas
alors la coutume, ce qui n’empêchait nullement, de part et d’autre, de
« reconnaitre » pleinement la qualité maçonnique
« régulière » des uns et des autres. Autant dire, pour évoquer
l’événement qui est dans tous les esprits – le fameux Convent de 1877–, qu’à
cette occasion la Grande Loge d’Angleterre ne résolut donc jamais de rompre
des relations qui n’avaient jamais été officiellement sanctionnées par aucun
traité ! Au sommaire de cet ouvrage : Pourquoi ce désir de régularité initiatique ?
- L’initiation traditionnelle est-elle régulière ?
- Quelle est l’origine des initiations ? -
Quelles structure et organisations pour une Franc-maçonnerie
initiatique ? - Comment fonctionne une obédience - Que
veut dite la transmission intérieure ? - Quelles sont les
clés structurelles de l’initiation régulière ? -
Quelles méthodes pour une transmission régulière ? - Les
cérémonies d’initiation - Que dire des rituels - Le
langage symbolique est-il le fondement de la démarche
initiatique ? - Quelle parole les mythes
véhiculent-ils ? - Y a-t-il une clé des symboles
réguliers ? - Quel regard sur l’équerre et le
compas ? - La Bible comme Volume de la loi Sacrée
réserve-t-elle des surprises ? - Le Grand
Architecte de l’Univers est-il rassembleur ? - Que
penser de la mixité ? - Pourquoi installer la
volonté naturelle d’œuvrer à se perfectionner ? - Mes
frères me reconnaissent pour tel - |
la renaissance du rite français traditionnel |
|
EDITION
TÉLÈTES |
2002 |
«
Dans la mesure où nous croyons à ce Rite Français Traditionnel, nous devons nous
préoccuper des conditions dans lesquelles nous y sommes venus. C’est
important si nous voulons que tout cela ne soit pas un feu de paille, puisque
nous sommes tous, ô combien périssables et provisoires et que, par
définition, la Maçonnerie ne l’est pas… Il est nécessaire que cette aventure
soit connue. Et non seulement qu’elle soit connue, mais qu’elle soit
comprise. » - René Guilly –
|
la rÉsurgence des rites
forestiers |
Régis
blanchet |
EDITION
DU PRIEURÉ |
1997 |
||
Il fait particulièrement référence à John Toland fondateur du « Druid
Order » En 93, il va avec une douzaine de Frères fonder
une Loge maçonnique provisoire pour initier le Grand Druide de Bretagne, ce
qui permettra de présenter d’impressionnantes références celtiques. Gwenc’hlan
Le Scouézec explique que sa filiation est à la fois druidique,
initiatique et christique, soit textuellement : Druidique, ayant reçu la
filiation du Druid Order de John Toland de 1717 ; Initiatique, étant
héritier des filiations de l’illuminisme du XVIIIème Siècle, au même titre
que le Martinisme, par exemple ; Christique, puisque dépositaire de tous
les sacerdoces chrétiens, romains, monophysites, ariens, orthodoxe.
Il va alors fonder une loge (Vente) et quand il y en a deux, il
fonde la Grande Vente (Loge) des Modernes qui se déclare
« obédience » et s’arroge l’autorité fondatrice, le contrôle des
initiations et celle des rituels. Blanchet invente les Maîtres des Passages,
ce sont les membres de la Grande Vente, somme toute l’équivalent forestier
des « Grands Inspecteurs » qui articulent les Ventes sur La Grande
Vente et qui se cooptent les uns les autres. En juin 97, R.B. et ceux qui
l’ont suivi contrôlent deux Ventes : La Claire Fontaine et John
Toland, qui représentent en tout une trentaine de membres. Les réunions
des Grandes Ventes sont organisées strictement : Ordre du jour précis,
rapporteurs, consignation des débats et des décisions, comme en Maçonnerie.
Il dit d’abord que le rite forestier devrait se constituer en fédération de
rites afin de ne pas être exclusif. Il s’inspire ici encore de la F.
Maçonnerie. Puis il raconte comment il a réalisé les rituels que nous
connaissons : Fendeur : C’est en fait un
rituel de corporation retranscrit par Ragon qu’il maçonnise Charbonnier : Les rituels,
dit Blanchet, bien que cités en 1747, n’ont jamais été retrouvés. Il dit être
parti de données corporatistes archivées à Tours et les avoir transposées
avec la « rythmique maçonnique ». Forgeron : Il n’a rien trouvé
en France. Les rituels sont élaborés à partir de traditions orales principalement
du Canada (+recherches de Mircéa Eliade et tradition africaine) Maître de Passage est créé de
toutes pièces en Bretagne pour protéger le rite de l’intérieur au regard de
l’expérience « druidique. » |
l’art de la planche |
Philippe autexier |
EDITION
DÉTRAD |
1996 |
Manuel
pratique destiné à tous les Francs-maçons, ce livre offre pour la première fois
une vue d’ensemble des principes et des problèmes posés par le morceau
d’architecture et sa discussion en loge.
|
L’ART ROYAL – 1913, LE MANUSCRIT DU CAIRE |
Franz Svoboda |
Editions du Signal |
2013 |
Nous sommes en 1913, au Caire, une ville moderne, cosmopolite, n’ayant rien à envier aux capitales européennes. Franz Svoboda est ethnologue, depuis quelques années en poste en Egypte, mandaté par le gouvernement austro-hongrois, et il est Franc-maçon. Dès son arrivée, témoin émerveillé des découvertes éblouissantes d’un siècle d’archéologie, il se lance dans une synthèse de ces connaissances nouvelles, révélant les origines égyptiennes de l’expérience maçonnique, une histoire commencée il y a plus de 5000 ans. En 1913, il met la dernière main à son manuscrit, qu’il dédie à Idriss bey Ragheb, patron de presse, homme politique, et grand-maître de la franc-maçonnerie égyptienne. Son destinataire reçut-il ce document ? Nul ne le sait. Le document sera confié à un commerçant suisse, pendant ou peu après la première guerre mondiale, et qui le conservera 70 ans dans une malle, puis le remettra à un éditeur de la ville de Lausanne, mais ce document va encore disparaitre avant d’être publié, et c’est dans les archives de l’éditeur qu’il sera retrouvé 30 ans après et encore inédit. Dans cet ouvrage le Franc-maçon trouvera le chemin des origines égyptienne de l’Art Royal, et le profane pourra lever le voile de différents mystères, allant des motivations de la franc-maçonnerie, une société discrète mais pas secrète, jusqu’à une intuition du sens de la vie dans l’univers. « On a dit et répété longuement que la religion égyptienne était panthéiste ; C’est une grave erreur et un non-sens, aussi faut-il la réfuter fortement. Il existe un Panthéon égyptien, c’est là un fait incontestable, mais ce panthéon ne contient des dieux que dans l’imagination de ceux qui ne l’ont pas compris ou de ceux qui ont voulu détruire la religion égyptienne et la ruiner par le ridicule ; en effet nous savons maintenant que, l’initiation aux mystères enseignait le dogme de l’Unité de Dieu ; on y faisait aussi connaître le dogme de l’immortalité de l’âme et les divins principes de la cosmologie universelle ainsi que des notions de Science morale et de Philosophie occulte… » « Tout Egyptien quel que fut son rang, pouvait être admis à l’initiation s’il en était jugé digne, mais cette initiation n’était pas communiquée au premier venu, pas même à tous les prêtres, on ne prodiguait les mystères qu’à quelques-uns d’entre eux, parce que ces mystères étaient quelque chose de sacré, et ainsi on évitait la profanation des temples. Lorsqu’un aspirant aux mystères avait le désir de s’y faire initier, il devait se faire recommander par un des initiés… » Au sommaire de cet ouvrage : La science moderne - L’évolution sociale et religieuse - Origine des mystères - La science hermétique - L’initiation - La doctrine - La vision d’hermès et les 12 sphères selon la vision hermétique - Le Temple de Salomon - Signe de reconnaissance - Hiéroglyphes - Le zodiaque circulaire de Denderah - Porphyre - Plutarque - Poimandres - Isis et Osiris - |
LA SIGNIFICATION DES MOTS HÉBREUX EN FRANC-MAÇONNERIE |
Xavier Tacchela |
Edition Maison de Vie |
2013 |
||
L’auteur a fait un gros travail de recherche pour essayer de trouver pour chaque mot, sa bonne traduction, sa bonne orthographe, sa bonne prononciation et sa bonne explication symbolique, religieuse et métaphysique, le tout relié avec la phrase du rituel et son contexte. Plusieurs tableaux sont à notre disposition, soit pour nous donner la prononciation exacte du mot, soit pour nous donner les lettres hébraïques et leurs symboles, soit nous offrir l’arbre séphirotique, enfin en fin du livre divers tableaux sur les sentiers séphirotique, les Noms de Dieu, et les diverses parties du Temple, agrémentent cet ouvrage Au sommaire de ce livre : Divers tableaux des lettres Hébraïques La Kabbale Dictionnaire des mots hébraïques employés dans les rituels maçonniques Les 10 Sephirot et les 32 sentiers Les parties du Temple et les noms de Dieu Les nombres et les mois hébreux |
la spiritualitÉ de la franc-maçonnerie |
j.p. bayard |
EDITION
DANGLES |
1982 |
La Franc-maçonnerie, vaste mouvement de pensée animé de divers courants, a fait l’objet de nombreux écrits et continue, malgré tout, d’intriguer notre civilisation. Pour mieux pénétrer son esprit, il ne suffit pas d’en lire les rituels, il faut en vivre les rites. La Franc-maçonnerie, héritière des plus antiques traditions, de la cosmogonie et des mystères du Moyen Âge, est une société de pensée qui a toujours eu une grande influence sur le milieu environnant. On
peut se demander comment sa valeur morale a si bien résisté à l’épreuve du
temps, et pourquoi cet Ordre jouit, encore de nos jours, d’un prestige
certain.
S’attaquant
aux reproches formulés à un Ordre finalement méconnu, il montre bien la
continuité de cette pensée qui s’appuie sur les valeurs sacrées et qui, par
sa cohésion, vise la pérennité de la recherche dans un contexte opératif. Son
évolution s’axe sur l’amélioration de l’individu. Cet
ouvrage dépasse les notions d’Obédiences et de reconnaissance : il reflète
les aspirations d’un Ordre témoignant de la Tradition. |
lA symbolique au grade d’apprenti |
Raoul
berteaux |
EDIMAF |
2000 |
Les
« Livres de l’Apprenti » publiés au 19ème siècle et pendant la première
moitié du 20ème siècle ont mis l’accent sur l’allégorie des outils, bien plus
que sur la symbolique de l’initiation. Le livre de Jules Boucher, sur « La
symbolique maçonnique » publié en 1948, a marqué un tournant vers la
formulation symbolique.
Ainsi,
la pierre qui s’appuie sur le sol et se dresse vers le ciel devient-elle
séjour du Dieu et relie-t-elle la terre au ciel, le profane au sacré. |
lA symbolique au grade de compagnon |
Raoul
berteaux |
EDIMAF |
2000 |
«
La Symbolique au grade de Compagnon » offre la vision de l’unité spécifique
de la Loge de Compagnon à la fois héritière du Compagnonnage dont on retrouve
les principes dans la Franc-Maçonnerie et créatrice de la totalité de
l’enseignement maçonnique.
|
lA symbolique au grade de maître |
Raoul
berteaux |
EDIMAF
|
2000 |
Le
candidat reçu au grade de Maître ne peut manquer d’être surpris par la forme
dramatique et mythique du cérémonial.
|
la symbolique de la loge de perfection |
Raoul berteaux |
EDIMAF |
1987 |
Après
« La Symbolique au Grade de Maître », puis les ouvrages consacrés aux deux
premiers « Grades bleus », voici maintenant « la Symbolique de la Loge de
Perfection », du 4° au 14° degré du R.E.A.A.
|
la symbolique du cabinet de rÉflexion |
J.P.
bayard |
EDITION DETRAD |
2003 |
||
Tout
ce que l'on peut exprimer par le discours n'est qu'abstraction. Un mot ne
peut être lui et son contraire. Le symbole est, par contre, polyvalent et
insondable. A ce titre il colle plus à la réalité. Comme disait Bachelard, il
donne à penser. Cela veut dire qu'il oriente l'esprit vers la préhension du
réel au-delà du discours. II
ne s'agit pas de chercher dans l'initiation un remède aux maux de notre
temps. Tout ce que l'on peut dire sur le monde moderne, la technique, la
technocratie, la primauté du quantitatif sur le qualitatif, nous paraît
pusillanime. Notre monde, nous l'avons mérité et nous en faisons partie. II
constitue une étape nécessaire à notre histoire spirituelle. Le cycle
mort-résurrection, comme le cycle de la putréfaction jusqu'à l'éclosion de la
rose constituent la vie. Ceux qui condamnent sont des faux prophètes. La
véritable démarche initiatique nous paraît être celle qui consiste d'abord à
accepter ce qui est pour participer au devenir. II s'agit de chercher dans
l'initiation, non un remède, mais un accomplissement. On ne lutte pas contre
la maladie, mais avec elle. La guérison s'obtient « en plus ».
L'initiation ne peut se transmettre, par le seul discours. De même, elle ne
peut être transmise que dans le contexte d'un groupe. Le rituel pratiqué par
un groupe initiatique procure les « garde fous » sans lesquels une démarche
introspective solitaire sombrerait dans le délire. Le
Cabinet de Réflexion constitue, au cours de l'initiation maçonnique, la seule
épreuve au cours de laquelle le néophyte est isolé. La suite de la cérémonie
s'accomplit dans le groupe et le néophyte, encore aveugle, perçoit la
présence d'autrui. D'un autre côté, le discours est utile. Privé d'exposés
sur ces questions, le néophyte ne pourrait avancer. Seulement, le discours
doit tendre à éveiller et non simplement à transmettre un message. Les écrits
apportent au néophyte cette présence d'autrui nécessaire à cette initiation.
Ils donnent des idées, font part d'expériences, fournissent une
documentation. Ils sont nécessaires, mais pas suffisants Avant d'entrer dans
le Cabinet de Réflexion, le profane est invité à se dépouiller de tous ses «
métaux » : argent, montre, bijoux, décorations. II remet sans restriction ces
choses qui, dans la vie courante, permettent une insertion sociale et qui
constituent les signes de la « respectabilité », valeur relative et contingente.
Dans le monde entier et en tous temps, les sociétés fermées qui se donnent
une vocation spirituelle exigent de leurs néophytes une renonciation aux
valeurs temporelles. Cette renonciation plus ou moins sévère s'exprime dans
un rituel. Les monastères orientaux exigent le rasage de la tête, la
chevelure étant considérée comme le signe de la vanité. Cette coutume existe
en Occident et persiste, à un degré moindre, chez les prêtres, sous la forme
de la tonsure. Toutes les cérémonies initiatiques pratiquées sous toutes les
latitudes commencent par le dépouillement d'attributs vestimentaires ou
corporels. La circoncision, elle aussi, à une origine que l'on peut situer
dans le même contexte. En
Maçonnerie, le dépouillement des métaux a une valeur purement symbolique
puisque le néophyte les récupère après la cérémonie. II ne s'agit pas, dans
la Tradition maçonnique, d'arracher le néophyte au monde profane au sens
concret du terme. La Franc-Maçonnerie n'exige pas la renonciation au monde
temporel. Elle prétend seulement enseigner à ses membres à s'abstraire des
contingences profanes, ce qui constitue la condition préalable à une
réflexion sur soi-même, à une « intériorisation ». Elle indique la direction
spirituelle, la « voie Royale », qui permet au néophyte de cultiver sa
réflexion, sa sensibilité, son intuition. L'initié, formé à cette forme
particulière d'ascèse, retournera dans le monde profane avec des forces
nouvelles. Son attention ayant été attirée sur le sens du dépouillement des
métaux, le néophyte s'efforcera au cours de sa vie de réaliser un équilibre
aussi harmonieux que possible entre les valeurs matérielles et les valeurs
spirituelles. Cet
équilibre exclut nécessairement le mépris à l'égard des valeurs matérielles
au profit des valeurs spirituelles ou réciproquement. La réalité est une
totalité indissociable. Le Franc-maçon apprend que « ce qui est en haut
est comme ce qui est en bas » (La Table d'émeraude). II désire réaliser
une sorte d'« alchimie spirituelle »c'est-à-dire une transformation de
son être profond par un travail rigoureux d'études et de réflexion. L'
« Art Royal » est tout simplement l'art de trouver à toutes les
valeurs leur juste place. Par une analogie simple, on peut comparer l'homme,
ses problèmes, ses désirs, ses contradictions, à un jardin avec ses végétaux
les plus variés qui se disputent l'eau et l'espace. II s'agit de cultiver le
jardin de manière à ce que chaque plante trouve, selon une heureuse
expression japonaise, sa « place exquise ». |
la symbolique maçonnique |
Jules boucher |
EDITION
DERVY |
1988 |
La
Symbolique Maçonnique est depuis sa première édition, en 1948, un livre qui ne
vieillit pas. Les symboles de la Franc-maçonnerie font partie de sa
tradition. Or une tradition – qui n’a rien à voir avec une répétition
d’habitudes – est un système de valeurs qui traversent les siècles, comme
l’étymologie du mot l’indique, sans être fondamentalement modifiées par le
temps.
|
LA TRADITION DES FRANC-MAÇONS – HISTOIRE ET TRANSMISSION INITIATIQUE |
Dominique
Jardin |
Edition Dervy |
2014 |
||
En empruntant le concept de religio
duplex à Jan Assmann, il décrypte les
relations construites sous forme de « double fond » entre
maçonnerie bleu des premiers grades et maçonnerie des grades supérieurs.
Cette archéologie et cette histoire des symboles de la tradition et de sa
transmission, éclairent et font vivre tout autrement l’expérience initiative. Roger Dachez écrit
dans la préface de cet ouvrage : « L’heureux a priori
méthodologique de Dominique Jardin consiste à rattacher de nouveau ce champ
d’études à l’approche académique du concept, dans le sillage, aujourd’hui
impossible à ignorer, tracé par Antoine Faivre et ses études véritablement fondatrices
depuis une quarantaine d’années. L’ésotérisme, en effet, n’est pas un corps
de doctrine, une sorte de « science secrète » aux contenus d’autant
plus incertains qu’ils apparaissent excessivement variables mais, pour
reprendre une expression due à Jean-Pierre Laurent, un « regard »
différent posé sur le monde. L’ésotérisme maçonnique n’est donc que
secondairement maçonnique, il est avant tout structuré par ce regard qui
s’est constitué en Europe à la fin du XVème siècle. Ainsi l’ésotérisme – qui
n’est qu’une des dimensions possibles de l’univers maçonnique mais ne le
résume ni ne l’épuise – appartient au vaste domaine des études philosophiques
et théologiques, et aussi des expériences mystiques qui ont imprégné la
trame de la pensée occidentale, dans le champ religieux comme dans le champ
scientifique alors naissant, entre le XVIème et le XVIIIème siècle. En
d’autres termes, il s’agit bien ici d’intégrer la pensée maçonnique à
l’histoire culturelle de l’Europe. Dès lors qu’il s’est affranchi de ces deux
limites – ignorer l’histoire culturelle et répudier la réflexion au nom de
la vie – Dominique Jardin nous fait découvrir deux pièges dans lesquels
le discours maçonnique en général, et celui qui porte sur l’ésotérisme
maçonnique en particulier, n’est que trop souvent tombé. Le premier piège consiste à penser que
la « tradition » maçonnique – et la connotation ésotérique qu’on
lui assigne – s’origine à un passé réellement situé dans l’histoire et s’est
trouvée dotée jusqu’à nous d’une structure intangible et pérenne. A cette
vision essentialiste, qui conduit aux pires impasses, Dominique Jardin
substitue une démarche historienne qui n’est aucunement réductrice. Il pose,
avec toute une école qui a produit des travaux d’une fécondité remarquable
depuis quelques décennies, que la tradition a en effet une histoire. C’est donc en termes d’emprunts,
d’ajouts et de perfectionnements successifs, bien plus que transmission
intacte et de filiation ininterrompue, qu’il convient de rechercher les
raisons de l’état final de ce que nous nommons commodément – mais
parfois trompeusement – la « tradition maçonnique ». La
franc-maçonnerie spéculative a été un monde en genèse pendant environ 150
ans, si l’on admet des bornes larges qui la font surgir au milieu du XVIIème
siècle et en situent l’achèvement relatif à la fin du Siècle des Lumières. La
déconstruction méthodique de Dominique Jardin ne détruit donc pas l’édifice
mais en fait simplement réapparaitre la dynamique de constitution. Un travail
collectif, sans plan concerté et qui, du reste, n’est peut-être pas terminé Car le deuxième piège consiste
justement à essentialiser encore, cette fois non plus seulement la
« tradition maçonnique » en elle-même, mais ce que chacun en a
reçu, ici et maintenant, au sein du monde maçonnique complexe et pluriel dont
l’histoire nous a faits les cohéritiers. En d’autres termes, rien n’est plus
dangereux, ni surtout plus erroné, que d’envisager la tradition
maçonnique à l’aune seule du Rite particulier au travers duquel nous y avons
eu accès. Seule est féconde l’approche comparatiste, qui scrute dans tous les
Rites – dont chacun est en soi une somme parmi d’autres possibles – les
reliefs d’une tradition perdue, par nature inaccessible et nécessairement
fantasmée, dont chaque Rite est plus ou moins le dépositaire, mais toujours
au terme d’un « tri », pour reprendre l’heureuse expression de
Dominique Jardin. Un tri qui donne cohérence à chaque système qui, cependant,
n’est vrai qu’en ce qu’il affirme et demeure faux en ce qu’il nie ou méconnait
simplement. Reste un dernier point que je voudrais
mentionner. De même que je pense avoir été l’un des premiers en France à
souligner combien la notion de « tradition inventée », forgée par
Hobsbawm permettait d’éclairer puissamment la nature essentielle de la
franc-maçonnerie, de même, il faut être reconnaissant à Dominique Jardin de
s’être emparé du très fructueux concept de religio duplex proposé
récemment par Jan Assmann, dans un livre magnifique. C’est, me semble-t-il,
la clé qui rend possible une approche intelligente – et non plus à coups de
postures – de la question si délicate en France des relations entre la pensée
maçonnique et l’ordre religieux. Entre le négationnisme désespéré de certains
– qui refusent de voir ce qui pourtant relève de l’évidence historique :
à son origine, la franc-maçonnerie spéculative est chrétienne et elle en
porte durablement les marques – et l’intégrisme paradoxal de ceux qui, par
exemple, en viendraient à en faire une sorte de tiers-ordre catholique (à
moins qu’il ne soit orthodoxe !), la lecture d’Assmann suggère, non une voie
moyenne – la vérité n’est que rarement la demi-somme des erreurs opposées
– , mais une voie différente. On peut en effet qualifier l’influence
des Lumières sur la franc-maçonnerie, comme on l’a souvent fait, en lui
attribuant une certaine rationalité individualiste qui assurait la promotion
d’un être enfin libre et détaché de ses conditionnements civils et religieux,
et dont une maçonnerie de plus en plus « libérale » aurait été le vecteur
idéal. On peut aussi, et la reprise de Dominique Jardin nous y invite, en
faire une autre lecture : au crépuscule de leur siècle, les Lumières
auraient insinué dans la franc-maçonnerie, idéalement formatée pour cette
fin, le projet subtil d’une religion intérieure, dans une Europe encore
unanimement chrétienne mais gagnée par le doute à l’égard des formulations
dogmatiques et des particularismes ecclésiaux – ce qui, en première instance,
rappelle singulièrement la réserve déjà exprimée par Anderson dans le Titre
Ier des Constitutions de 1723, à l’égard des « confessions et
dénominations ». Il existe toutefois
une différence essentielle entre le texte d’Anderson – souvent très mal
compris par des lecteurs contemporains qui y projettent volontiers leurs
propres enjeux et oublient le contexte de sa rédaction initiale – et le
projet des Lumières, si du moins l’on suit Jan Assmann. Anderson ne prônait
aucunement une religion naturelle, vaguement déiste, comme on le dit trop
souvent. Les « confessions et dénominations qui aident à distinguer
[les hommes] » sont à ses yeux incontournables, dans la pure
tradition du communautarisme anglo-saxon, en grande partie toujours vivant,
qui fait de l’appartenance religieuse l’une des composantes de l’identité
sociale. Il souhaite simplement qu’on surmonte ces barrières, non qu’on les
abolisse. En revanche, le religio duplex opère un subtil déplacement de la problématique : si la référence à une transcendance – nommée ou innommable – est toujours présente et ne saurait disparaitre aussi facilement, c’est à une intériorisation complète de la perspective religieuse, jusque-là exclusivement « ecclésiale », que nous sommes conviés. De même que le Temple de Salomon est idéalisé – « spiritualisé » dit déjà en 1688 John Bunyan, qui ne fut jamais franc-maçon –, de même l’édifice symbolique de la maçonnerie, à travers ses tableaux et ses rituels, nous propose un voyage intérieur qui, à la classique « fidélité » religieuse, substitue la quête intérieure. La franc-maçonnerie, vers la fin du XVIIIème siècle, en est ainsi devenue aux yeux de certains, pour un temps – celui de sa pleine maturité, avant celui d’une relative altération – l’un des lieux électifs. En cela du reste, et ce n’est pas le moindre des paradoxes, la maçonnerie d’Anderson apparait nettement plus religieuse, au sens classique du terme, et celle de la fin du siècle beaucoup plus « initiatique ». Mais cette dernière, à son tour, dans un monde contemporain désormais fortement sécularisé, apparait de nouveau à certains d’entre nous comme fâcheusement teintée de marqueurs religieux – et elle l’est en effet… Dans ce jeu de miroirs et de renvois incessants, Dominique Jardin inscrit son livre dans une vaste entreprise de décryptage scientifique – n’ayons pas peur des mots ! – de la franc-maçonnerie, évidemment très au-dessus des platitudes habituelles des « manuels de symbolisme » et des exégèses personnelles plus ou moins inspirées. Si cette approche suscite encore de la méfiance dans les milieux maçonniques les plus « traditionnels » – ou qui se proclament tels – comment s’en étonner, mais aussi pourquoi s’en émouvoir ? » Au sommaire de cet
ouvrage : Chapitre 1 : La boite noire de la tradition - Pour une déconstruction de la notion de la tradition - démarche herméneutique et démarche historique et historienne - Déconstruire n’est pas détruire - Eléments d’historiographie de la tradition maçonnique - première approche : l’approche authentique ou traditionnelle de la tradition - seconde approche : la conception historienne de la tradition - La structuration des rituels et des tableaux de loge - la structuration des rituels et la gestion iconographique des tableaux de loge - L’art de la mémoire et les matrices religieuses des métaphores architecturales - Chapitre 2 : Les sources de la Tradition maçonnique - l’héritage des maçons de métier - l’iconographie permet-elle de combler certaines lacunes su suivi des textes ? - Comment circulent les emprunts entre maçonnerie et compagnonnage ? - La thématique des emprunts opératifs à travers les outils - Le paradoxe des influences religieuses - les emprunts au catholicisme, au protestantisme et au judaïsme - les religions « à mystères » - Les sources ésotériques - l’alchimie - le rosicrucianisme - la magie - la kabbale - l’arithmologie - l’angélologie - l’hermétisme - la mystique de la nature - L’influence des lumières - Chapitre 3 : La quête initiatique de la Tradition - la construction de la Tradition par les hauts grades - la science maçonnique, connaissance de la tradition - le contexte religieux de la mise en place des hauts grades maçonniques - L’accès à la religion primitive - la promotion du latitudinarisme via le noachisme - la réactivation du cosmothéisme au XVIIIe siècle et la refondation de la religion par l’exil - de la religion primitive au christianisme primitif - l’accès à la religion naturelle - les attitudes à l’égard de la nature - de la nature à l’histoire - la double religion - Chapitre 4 : La transmission initiatique de la Tradition - de la réception à l’initiation - le rituel d’initiation ou l’expérience individuelle - l’intégration à l’égrégore - la découverte des symboles - la transmission construit son objet - Définition et enjeux de de transmission - La Tradition comme vecteur de la transmission maçonnique - De la tradition secrète religieuse à la tradition secrète maçonnique - le secret est fondamental pour la transmission - le secret de la transmission consiste à emboiter des secrets - De l’histoire secrète comme illusion essentialiste - La réalité des enjeux de la tradition construite - L’inachèvement assumé de l’initiation maçonnique - |
LA TRADITION INITIATIQUE – INTERPRḖTATION
ET COMPRḖHENSION |
G. Jarlan – préface de Trescases |
Edition Dervy |
2017 |
||
La question me paraît dépourvue d'intérêt. C'est en chacun de
nous que s'accomplit le processus initiatique. On peut tout aussi bien subir
les épreuves rituelles de tous les régimes sans y voir clair, que se trouver
à même de comprendre par la seule réception au grade d'apprenti. C'est une
question de personnalité, d'intuition et de sens. Dire qu'il n'y a pas d'initié en dehors de l'Ordre est aussi
stupide que de prétendre que les membres de l'Ordre sont tous des initiés. Si
être initié signifie connaître: comment assurer cette connaissance quand on
ne la détient pas. La parole est perdue. Non pas seulement le mot de passe
des Maîtres, mais la parole inscrite sur le Triangle d'or. Certains disent
que le premier des Hauts Grades est le Grade de Maître. D'autres, affirment
que le premier est celui de Maître secret, et qu'il y a une rupture radicale
entre les loges bleues et les ateliers de Hauts Grades. Tout cela est affaire
de coutumes, et de circonstances. En Amérique du Nord, la coupure serait
plutôt au niveau du 32°. En Angleterre, le Grade de Maître et les loges
d'Instruction paraissent suffire à l'enseignement. Si nous nous écartions de
toutes ces approches formelles nous pourrions me semble-t-il considérer avec
plus de sérénité des perspectives dont le discours de Ramsay symbolise la
vertu. Ces perspectives quelles sont-elles ? La première c'est que
rien ne peut être dans l'esprit qui ne soit passé par les sens. Il y a une
matérialité de la connaissance qui peut et doit justifier les premiers
grades. Le franc-maçon en tant que maçon ne travaille pas sur une révélation
mais en fonction d'un apprentissage nécessaire. Mais il découvre que l'idée
inspire l'acte. Que la conception oriente l'exercice des instruments et des
outils. Il y a un renversement qui s'opère et qu'il faut considérer. Ce n'est
pas un fait tout fortuit que la partition trinitaire des fonctions dans le
cadre de l'action. On a fait grand cas, dans la mythologie historienne, des
trois ordres. Clergé, Noblesse, Tiers Etat. R. Dumézil a mis en valeur la
vocation trinitaire des fonctions sociales chez les peuples aryens : prêtres,
soldats, paysans. Je laisse de côté toute érudition, et me refuse à parler de
ce que je n'ai pas observé, mais je me permettrais d'évoquer la relation
militaire et la hiérarchie des grades : la définition trinitaire et présente
à tous les niveaux: Soldat, Caporal, Caporal-chef, Sergent, Sergent-chef,
Sergent Major ou Sergent, Sergent-chef, Adjudant, ou Adjudant, Adjudant-chef,
Aspirant, ou encore Sous-lieutenant, Lieutenant, Capitaine, Commandant,
Lieutenant-colonel, Colonel, Général de Brigade, de Division, d'Armée, etc.
On peut s'amuser à déceler les groupes trinitaires. Pourquoi? C'est qu'il y a
toujours une position de contact avec l'extérieur, une position de
transmission dans les deux sens, et une position de conception. L'action peut être ponctuelle, sectorielle, générale,
universelle, on y découvre toujours ces trois modalités: la relation
(échange, information, pression), avec l'extérieur, la transmission
(analytique ou synthétique, mais dans les deux sens), et la conception
(détermination de l'effet à produire et de l'objectif à atteindre.) Mais à
chaque niveau on pourrait recommencer l'analyse et retrouver les aspects
complémentaires de cette trinité : absorption, digestion, excrétion. Si on
varie les domaines, le schéma sera toujours valable. Est-ce que ce schéma est
le seul possible ? Voilà en effet la véritable question. Le schéma dualiste a
ses partisans, de même que le schéma quaternaire. Il y a même le schéma pentagonal
qui doit être aussi envisagé comme moyen d'analyse. La fiction royale, la construction du Temple de Salomon, c'est
un mythe comme un autre, une construction peut-être secondaire ou tertiaire,
par rapport à la Bible, qui devait être également une mise en forme de
données primitives. Mais cette fiction est à la base d'un enseignement dont
la portée ne saurait être sous-estimée. L'équerre que le Maître parfait porte
au front témoigne de la nécessité d'apporter à la connaissance la rigueur de
l'esprit géomètre. La vocation de l'atelier de Maître secret est
l'Instruction. Ce n'est pas une boutade. Non seulement il convient de
découvrir aux Maîtres qu'ils ne connaissent encore qu'un aspect de la
relation entre l'homme, le monde et les valeurs (ou les Dieux), mais encore
que tout sur le plan humain peut apparaître à la fois selon les aspects
contradictoires et complémentaires; qu'une même chose peut être à la fois la
pire et la meilleure. Tout ce que l'enfant a appris n'est que l'apparence des
choses. Mais tout ce que nous ne saurons jamais se ramènera toujours à
l'apparence. Cela, le maçon est supposé l'ignorer tant qu'il n'a pas dépassé
l'exercice de son métier et l'administration de son chantier. Le premier des enseignements du grade de Maître, c'est qu'il
n'est jamais heureux, ni salutaire de se faire de l'homme une idole. Or nous
ne sommes que trop portés à chercher dans les fortes personnalités soit des
protecteurs, soit des Maîtres, soit des modèles. Cette tendance est
universelle. Et il serait oiseux que je te donne des exemples qui sont connus
de tous. Le père, le Maître, le Personnage politique ou le Héros de roman,
voire l'ami plus âgé, tiennent dans la relation humaine des positions que
nous connaissons. Il y a des périodes où il semble, au sens strict du terme,
que les individus soient hissés sur un piédestal, et adorés comme sauveurs.
Le danger de cet aveuglement, c'est que le personnage imité ou le Héros
adulé, voire le Souverain, ne sont que
des hommes, même s'ils polarisent les attentions et l'obéissance. La
démission de l'homme n'est jamais une voie salutaire puisqu'elle conduit à
l'asservissement et à la ruine de la personnalité. Le réconfort que l'on
éprouve en confiant son sort à celui que l'on considère comme un modèle ou un
sauveur, n'est jamais durable, et en tout cas, jamais suffisant pour
justifier le renoncement à soi. Le sacrifice de soi, dont Hiram a fourni le symbole ce n'est pas
l'indispensable renoncement, mais l'épreuve absolue. Celle de la fragilité
des serments, celle de la faiblesse des hommes, celle de l'inconsistance des
ambitions les plus déterminées. Le spectacle du monde tel que les apparences
le révèlent est désolant précisément parce que tout y paraît à la fois
facile, dérisoire et sordide. Quand ce n'est pas tragique et définitif. Les
héros sont souvent les plus désespérés des hommes. Les femmes se font
infirmières ou élèvent des enfants, ce qui est encore une façon d'espérer
au-delà de la mort. La véritable clé de la vie, c'est le rejet de tout ce qui
nous a fait ce que nous sommes, pour autant que ce que nous sommes
jusqu'alors n'est pas nous. Que sommes-nous si nous ne renaissons pas à
nous-mêmes ? Les alchimistes avaient très bien figuré le passage au noir.
Nous avons aussi notre passage au noir à travers la porte étroite, tout le
long des tentures noires, brodées de larmes d'argent brillant. Qu'est-ce qui
nous guide, sinon cette étoile, projection de la dernière flamme qui brûle en
nous après l'abandon. La chair d'Hiram a quitté ses os, mais l'acacia nous reste,
disions-nous. C'est la vie, qui n'est jamais finie tant qu'on a un cœur qui
bat, un cerveau qui analyse, et des sens pour vibrer au printemps nouveau. Nous
avons tous connu ce sentiment. C'est celui qui s'empare de nous quand nous
percevons clairement que notre liberté passe par l'abandon de tout ce qui
nous a accompagné jusqu'ici. Nous savons qu'il nous faut tout perdre. Mais de
là à supporter sans réaction le lent dépouillement par le temps, il y a une
distance que seuls nos viscères nous révèlent. Je comprends qu'on soit surpris d'entendre au cours de la
cérémonie d'initiation "Ce que tu as appris jusqu'à aujourd'hui n'est
rien comparé à ce qui te reste à apprendre." A vrai dire, c'est pourtant
une banalité. Mais cette banalité prend son relief quand elle s'adresse à un
Vénérable qui a conduit un atelier et qui suppose être au plus près de la
connaissance initiatique. Du reste, que peut-on dire après ces principes
réaffirmés de Liberté, d'égalité ou de fraternité ? Or précisément tout reste
à dire, quand les termes dont on fait usage n'ont plus que des sens
dérisoires. Qui, passé trente-trois ans, peut encore se croire libre au sens
puéril : je fais ce que je veux. Qui hormis quelque sot, et la plupart des
aveugles aux yeux grands ouverts. Etre libre ce ne peut être faire ce que
l'on veut si faire ce que l'on veut signifie faire n'importe quoi. Etre libre
c'est avoir sur soi assez d'emprise pour n'être pas la proie de ses émotions
ni de ses passions. Le sens social et civique du terme, diront les activistes
n'est-il pas le plus important? Qu'est-ce que la liberté civique, si ce n'est
du plus ou du moins. Quant à l'égalité, il suffit de nous regarder pour
comprendre qu'elle ne peut s'entendre que du respect dû à chacun, et de la
noblesse égale des fonctions comme des existences. De toute façon nous
touchons là la véritable conversion que doit opérer le maçon en entrant dans
la voie intérieure. L'enseignement des Maîtres secrets n'est pas dogmatique en ce
sens que c'est un passage. Mais il est à comprendre, et c'est là en quoi
l'épreuve est redoutable. Quelle est la clé qui peut nous ouvrir la porte
sinon celle qui nous est fournie par la nécessité des recommencements. Quand
on a découvert la vanité des choses, et la fragilité des honneurs, et la
futilité des pouvoirs, et la banalité des talents, on peut se demander ce qui
reste. Or il reste le devoir, et qui suffit à tout. On dit parfois qu'en
raison de l'âge symbolique du Maître secret, sa référence est celle de
l'espace. Il y a là une sorte d'artifice pédagogique, qui ne manque pas de
vertu. Dans une certaine mesure, il y a deux sortes de progressivité, la
progressivité linéaire (la succession), et la progressivité volumique
(l'accroissement en tous sens). Est-ce cette nouvelle dimension de la
connaissance que le rituel entend signaler au Maître Secret ? C'est possible.
Je ne jurerais pas des intentions des rédacteurs du rituel, mais ce qui
importe c'est l'ouverture que leurs enseignements nous indiquent. Il est
utile de savoir que celui qui avance n'est pas forcément devenu meilleur ou
plus sage. Il est important de tenir compte pour apprécier d'un spectacle, ou
pour mesurer un objet, de la dimension triple dans l'espace. Au sommaire de cet
ouvrage : Les constitutions
d’Anderson - Constitutions de 1738 et celle de
1815 - L’Orphisme -
Orphée - Le REAA et les influences sur le rite à
travers la Kabbale, le christianisme, la Gnose et les Templiers -
Le Saint Empire - Notion de liberté dans le REAA -
La Tradition grecque, chrétienne et coranique -
le temps quantique et mythique
- Le Christ
chronocrateur - Le mythe de l’Eternel retour -
La Gloire et le Devoir - les devoirs du 4e degré -
La notion de Topos - La justice grecque de l’Antiquité -
Thémis - Platon
- Aristote - Epicure et le stoïcisme -
La Vérité - Parménide et Héraclite -
Platon et Aristote - Heidegger
- Le Rig-Veda - Réflexions sur l’arbre de Vie -
Les Sephiroth - Les trois voiles et les trois piliers -
Les 22 sentiers - La Jérusalem Céleste -
L’imaginal - La civilisation mésopotamienne -
Gilgamesh et son épopée - Zarathoustra prophète du dieu Sagesse -
Les rois achéménides - Dante, sa philosophie son oeuvre -
Maître Eckhart, son oeuvre, les traités et le livre de la consolation
divine - Jacob Böhme, sa vie, son oeuvre et sa
doctrine di bien et du mal - Spinoza ou le philosophe incompris -
La théorie des passions de Spinoza
- |
la tradition initiatique |
Patrick negrier |
EDITION
IVOIRE – CLAIR |
2001 |
La
tradition initiatique désigne le courant spirituel parallèle aux traditions
religieuses. Alors que ces dernières se livrent à une interprétation
littérale et allégorique (quant à la méthode) et théologique (quant au
registre sémantique) de l’Écriture sacrée qu’elles confessent et véhiculent,
la tradition initiatique se voue à l’interprétation symbolique et
philosophique des écrits des diverses traditions spirituelles et
métaphysiques. Cette
tradition initiatique, aussi ancienne que l’herméneutique symbolique et
philosophique (elle remonte donc à la Mésopotamie et à l’Égypte du IVème
millénaire avant notre ère), ressurgit dans la Franc-maçonnerie vers 1637,
date à laquelle les loges écossaises de cette corporation professionnelle
chrétienne se transformèrent en loges spéculatives vouées à l’interprétation
symbolique et philosophie de la Bible puis plus tard des autres écrits
traditionnels.
|
la tradition maçonnique & le
culte de mithra |
J.
Noël cordier |
EDITION
LACOUR |
1999 |
||
On retrouve
à l'origine Mithra aussi bien dans le panthéon indou (Mithra védique) que
dans le panthéon iranien (Mithra avestique) où il a tous les attributs d'une
divinité à laquelle est lié un culte. Le Mithra qui s'est imposé dans le
monde gréco-romain semble cependant très différent et les spécialistes
s'opposent sur les rapports exacts entre tous ces concepts. C'est en étudiant
les témoins archéologiques que l'on verra que le nom même de « Mithra »
dans les mystères gréco-romains qui nous intéressent est probablement le seul
rapport avec les cultes indous ou iraniens et que le mithriacisme n'est pas
plus une religion que la franc-maçonnerie, même s'il utilise comme elle des
symboles et des noms issus des religions. Il faut revenir en fait à
l'étymologie : en védique mitra signifie « ami » masculin,
« alliance » ou « amitié » au neutre ; l'avestique mitra
désigne le « contrat ». C'est donc une abstraction qui a évolué en
divinité, phénomène bien attesté par ailleurs (comme Fides chez les
Romains) et le mithriacisme gréco-romain peut être analysé comme un retour à
l'origine du nom, à la notion de contrat ou d'alliance, entre les hommes
d'une part, et entre Dieu et les hommes d'autre part. Tout d'abord
il faut souligner avec force qu'un mithræum n'est pas un temple ; il
n'en a aucune des caractéristiques et en particulier il ne possède pas de
chœur, naos ou « saint des saints » qui serait la demeure du dieu,
réservé à son seul usage ou à celui du prêtre, élément constant dans toutes
les religions de toutes les civilisations. Voilà bien là une des preuves
formelles que le mithriacisme n'est pas une religion. Un mithræum
est toujours un lieu souterrain ou semi-enterré ; certains ont même été
aménagés dans des grottes, quand c'était possible, ou au moins dans des sites
rupestres, en appuyant une partie de l'édifice à une paroi de rocher. Cela
est à rapprocher bien sûr de notre cabinet de réflexion ou d'un « lieu
caché et connu des seuls initiés ». C'est aussi le symbole de la terre.
Autre parallèle, le plafond, souvent peint et stuqué, était constellé à
l'image du firmament, comme dans nos temples ; parfois un zodiaque pouvait
l’illustrer, ou bien la voûte pouvait être percée de sept cavités circulaires
symbolisant la lumière des planètes. Des auteurs antiques, Numenius,
puis Porphyre, nous expliquent d'ailleurs que la grotte mithriaque est une « image
du monde » Le mithræum est une salle centrée autour d'une
double fonction : réunion des adeptes pour un rituel symbolisé par la stèle
représentant le sacrifice du taureau, suivie d'un repas pris en commun. Le
local est toujours organisé autour d'une allée centrale avec de part et
d'autre deux banquettes où les convives pouvaient prendre leur repas
allongés. Tenue et agape étaient donc réalisées dans le même lieu, une fois
la stèle du fond cachée ou retournée, montrant alors parfois une
représentation du repas de Mithra avec le Soleil, c'est-à-dire de l'initié
avec la lumière. Autrement dit, une fois les feux éteints et le tableau de
loge retiré, les frères pouvaient participer à l'agape. Car cette
fameuse stèle ressemble furieusement à un tableau de loge : son iconographie
centrale est la « tauroctonie », Mithra sacrifiant le taureau, scène
entourée de personnages et de panneaux à scène multiples qui constituent la
trame d'un mythe au même titre que celui d'Hiram et qui, avec des symboles
proches, cherche à nous faire prendre conscience des mêmes concepts. Un
rapprochement trop rapide avec les sacrifices gréco-romains pourrait faire
croire à la représentation d'une scène qui était effectuée réellement. Il
n'en est rien, et même les Chrétiens, parmi les plus farouches opposants au
mithriacisme, n'ont jamais mentionné la réalité du sacrifice d'un taureau.
Aucun témoin archéologique ne permet d'ailleurs de le présenter comme tel. Il faut
chercher plutôt dans le domaine symbolique. Mithra, c'est l'initié, le
franc-maçon ; le taureau, c'est l'animal lunaire, l'animal primordial dont le
sacrifice, d'après Jung, « permet à l'homme de triompher de ses passions
primitives (…) après une cérémonie d'initiation ». Il s'agit de tuer la
bête intérieure. « Le taureau est la force incontrôlée sur laquelle une
personne évoluée tend à exercer sa maîtrise ». On est là en plein dans le mythe d'Hiram :
l'initié doit mourir symboliquement avant de renaître à la maîtrise. Mithra
sacrifiant le taureau, c'est l'initié qui, ayant vaincu ses passions et
soumis sa volonté, montre que le maître Maçon, parvenu à la sagesse, est
en mesure d'approcher la Connaissance. On a aussi pu vérifier
archéologiquement dans certains mithræa un dispositif
d'ensevelissement rituel, cavité ou auge taillée pouvant contenir un homme
allongé. La « tauroctonie
» est entourée d'autres symboles, qui, comme dans nos tableaux de loge,
concourent à recréer un espace et un temps sacré, indépendants du monde
profane. De part et d'autre du groupe central, deux personnages tiennent
respectivement une torche levée et une torche abaissée ; ce sont les « dadophores
», Cautès et Cautopatès, qui symbolisent le soleil levant et le soleil
couchant, l'orient et l'occident. Le sacrifice du taureau est toujours
représenté face à Cautès, donc face à l'orient, ce qui concours à orienter
symboliquement le mithræum de la même manière qu'une loge maçonnique
: l'initié, comme celui qui joue le rôle d'Hiram, meurt puis renaît face à la
lumière de l'orient qui est dévoilée chez nous promptement par le Vénérable
Maître des cérémonies. Un espace sacré est donc bien recréé, défini par ses
points cardinaux.
Le scorpion
est aussi, par sa nature même d'animal venimeux, une évocation de la mort. On
peut également le relier à l'eau, troisième de nos quatre éléments,
par sa position zodiacale. Certaines stèles montrent d'ailleurs un crabe
(cancer) à côté ou à la place du scorpion. Quant au serpent, c'est
aussi, parmi ses très riches significations, un symbole de la mort. Il est
perçu également comme maître du mouvement, surtout à travers son équivalence
au dragon, animal de l'air, dernier de nos quatre éléments.
Enfin, si le détail du rituel initiatique pratiqué dans les mithræa
nous échappe encore, on sait au moins qu'il y avait sept postes dans la
hiérarchie de ce qu'on pourrait appeler les « officiers de la loge
mithriaque » ; on était successivement « Corbeau
» (corax), « Fiancé » (nymphus), « Soldat
» (miles), « Lion » (leo), « Perse » (perses), « Courrier du Soleil » (heliodromus) et enfin « Père » (pater) : « sept la rendent juste et parfaite ». Parmi les simples initiés, on relève aussi le titre de
Maître (magister). |
LA TRADITION ET LES SOURCES SOUTERRAINES DE LA FRANC-MAÇONNERIE – MITHRA ET LE TAROT |
Charles Imbert |
Edition Véga |
2009 |
L’ouvrage rapproche franc-maçonnerie et tarot, en mettant
en exergue leurs origines, semble-t-il communes : la statuaire et les
symboles de la religion mithraïque, un temps concurrente du christianisme.
S’il est convenu que la franc-maçonnerie spéculative moderne a été inventée
en 1717, il n’en est pas moins vrai que sa symbolique et nombre de ses
concepts s’enracinent dans des traditions venant de beaucoup plus loin dans
le temps. Parmi celles-ci, le tarot, apparu tel que nous le connaissons à la
Renaissance. Mais
le tarot lui-même est issu de concepts du mithraïsme. Celle-ci, bien
qu’occultée depuis l’émergence du christianisme, a survécu de manière
“clandestine” ; sa conception du monde perdure, malgré “l’orthodoxie”,
et est réapparue régulièrement à travers l’histoire. La franc-maçonnerie,
selon l’auteur, est l’un des réceptacles de cette conception du monde. Cette
recherche d’antériorité et cette évocation d’un très ancien état d’esprit
s’appuient sur une démonstration érudite qui met à mal la vision matérialiste
et “rationnelle” de la franc-maçonnerie. Le
premier concurrent sérieux du christianisme fut, avant le manichéisme, le
culte de Mithra, qui était un dieu du panthéon mazdéen. Selon Plutarque, il
fut transmis à l’Occident par des pirates asiatiques et phrygiens. Il
conservait les problèmes dus à la souillure ; elle demandait le respect
des éléments, la propreté du corps allant avec celle de l’esprit et de la
nature. De plus, le mithraïsme essayait de concilier métaphysique et science,
ce que recherchent encore certaines sociétés secrètes, comme diverses
organisations rosicruciennes. Censé
être né un 25 décembre, les repas conviviaux de ses adeptes tenus en son
honneur comportaient le partage du pain et du vin. Mithra protégeait
effectivement l’âme des justes contre les démons ; et la création de Mazda
contre les devas qui peuplent les ténèbres soumis à Ahriman ; il
détenait une position importante dans le calendrier, le seizième jour mensuel
lui étant consacré, tandis que le septième mois portait son nom. Les grands
rois perses avaient pour lui une dévotion particulière et il est invoqué dans
les inscriptions d’Artaxerxès à côté d’Ahura-Mazda. On lui offrait des
sacrifices de petit ou de gros bétail, des oiseaux. Ces immolations étaient
précédées ou accompagnées de libations au jus de haoma et de la
récitation des prières rituelles, le faisceau de baguettes à la main. La fête
annuelle de Mithra, le Mithrakana, était célèbre dans toute l’Asie. Les
adeptes de la religion de Mithra vivaient en communauté et partageaient tous
leurs biens. Le corps, véhicule de l’âme, n’avait qu’une importance relative
et la terre était considérée comme un lieu d’exil. La propriété n’était donc
pas entourée de prestige et le pouvoir paraissait un fardeau. Dès sa
naissance, l’enfant était trempé dans l’eau, puis on pressait sur sa bouche
un peu de suc d’un arbuste appelé haoma. Un astrologue regardait la
position des astres à l’heure de sa venue au monde, et selon la place des
planètes, attribuait un nom à l’enfant. A sept ans, mâle ou femelle, il
devait porter une ceinture en signe de la pureté. A quinze ans, il revêtait
une tunique blanche, faite de coton ou de laine, le lin étant réservé aux
cérémonies de sacrifices. A trente-trois ans, il choisissait d’aborder
l’initiation finale pour devenir prêtre instructeur ou de demeurer dans la
société. Sa décision était libre de toute entrave et était ensuite
parfaitement respectée. Il
existait douze degrés initiatiques, ouverts à tous, sans distinction de sexe
ou de rang social. Les mystes devaient dispenser le savoir connu du monde et
l’égalité entre eux, en dehors des cérémonies, était totale, le néophyte
étant traité de la même façon que le plus grand initié dans la communauté. Le
premier grade, celui de soldat, symbolisé par une marque de cendres sur le
front et la présentation au bout d’une épée d’une couronne de feuillages,
correspondait à la lutte intelligente contre les forces sombres. L’arme
représentait celle qui devait combattre le taureau. Le deuxième grade, celui
du taureau, symbolisé par la remise de l’épée par un homme et la pose de la
couronne sur la tête par une femme, correspondait à la recherche de la vérité
par la lutte et la raison. Le troisième grade, celui du lion, symbolisé par
le dressage figuré de cet animal par le myste avec un fouet, correspondait à
la purification, la lutte contre les instincts. Les grades quatrième,
cinquième et sixième correspondaient à l’instruction astrologique et aux
études intellectuelles. Les
grades septième, huitième et neuvième, grades solaires, correspondaient à la
transmission des secrets théologiques et ésotériques. A ce niveau, le
candidat à l’initiation arrivait à son âge de trente-trois ans. Il pouvait
alors choisir de s’arrêter ou de continuer. Dans le deuxième cas, il devait
affronter le taureau, le tuer, manger sa chair et boire son sang. Plus tard,
au temps de la grandeur de la religion de Mithra, ce rite sanglant fut
remplacé par un repas symbolique de pains ronds, marqués d’une croix de
cendres : le pain représentait le corps, la terre ; les cendres
l’élément pur, le feu, le sang. Le
jour sanctifié du taureau était le dimanche, les équinoxes jours
fériés ; à leur mort, les fidèles recevaient un viatique qui les préparait
au grand voyage. Au sommaire de cet ouvrage : Les origines - les constitutions d’Anderson - le Bateleur du tarot de Marseille - Le secret maçonnique et le dévoilement - La famille des Stuarts et les roses rouges - le crypto temple - la Trinité et son origine - le concile qui instaura le dogme - la carpe, le lapin et le chapeau - le monothéisme - Royauté des templiers des débuts à la fin - le reniement de Jésus - cachons la croyance en parlant d’idoles - Eglise et maçonnerie - la guerre de cent ans - la jacquerie - Dissolvons et coagulons - le Pape et son institution - le Chrisme et son mystère - une religion astrologique - la radiesthésie et la synchronicité - rôle des planètes - L’Heptachord et Apollon, dieu du soleil - Une histoire d’architecte roi et de roi architecte - la mort d’Hiram - les diverses sources historiques, bibliques et mythiques - Le roi de Justice - légitimités archétypiques - Royauté et justice - Salomon - le Prêtre roi - Prêtre et exilarque - le Kyrios - les esséniens - Pensée unique, société unique et secret unique - les sociétés secrètes dans l’Antiquité - les différents secrets - La Maçonnerie est-elle secrète, initiatique, hiérarchique ou alchimique ? - le Maitre de loge - La lame 9 : L’ermite et le temps - Divination et religion - les références intérieures et extérieures - le mythe, cette mécanique complexe - la précognition en question - L’enrichissement des thèmes de la maçonnerie - Références bibliques et mythologiques - Apollon - Le retour de l’Antiquité en Occident - Dionysos et ses origines - le lion et le taureau - les colonnes Alpha et Beth - Elagabal - les signes maçonniques et les Old Charges - les signes pénaux dans le Tarot - Ordonnances des maçons d’York - la guilde des charpentiers de Norwich - les manuscrits Sloane, Cooke, William Watson, Régius, le manuscrit des archives d’Edimbourg, celui de Trinity Collège, celui de Chetwode Crawley et celui de Graham - La mort d’Hiram - les rayons de la roue - l’Orphisme - L’égrégore en Franc-maçonnerie et dans d’autres traditions - les égrégores lumineux - les reliques - la morale maçonnique - intemporalité de la quête des fondements moraux - les métaux - la charité - les sources de la morale vaticane - le temple et son symbolisme - le vitruvianisme - qu’y avait-il dans les ruines du Temple ? - Emeute au Mont des oliviers - Orient et Occident - le mythe du Temple - les Cathédrales - la grande Ziggourat de Babylone - Le mot de passe est le vrai nom de l’étoile - la lettre dans l’étoile - un astre flamboyant - épistémologie - la constellation de la Vierge - Fraternité et sorité - la misogynie - le dysmorphisme sexuel, source de problème - le Livre de l’homme et celui de la femme - le damier - Le Notre Père, une prière mithraïque - la prière, mode de rapport religieux - la phase bonus -La Croix-Rouge - un traumatisme compassionnel - secours aux blesses - un organisme neutre et humanitaire - une légende maçonnique - les maçons célèbres - Voir la lumière - les expériences de la lumière - l’assiduité maçonnique - la catéchisme maçonnique - perfectibilité et légitimité - que faire pour se perfectionner ? - la voie initiatique - Laisser passer les influx - le Retournement - le Kairos - |
la tulip |
Patrick
negrier |
EDITION
IVOIRE – CLAIR |
2005 |
||
Le 20 mai 1641 à Newcastle en Angleterre la loge
maçonnique écossaise d’Edimbourg reçut comme maçon accepté Robert Moray.
Celui-ci fut-il reçu en loge maçonnique au rite anglican des Anciens devoirs
(qui était alors pratiqué par certaines loges écossaises comme l’a montré le
professeur David Stevenson) ou bien au rite écossais et calviniste
presbytérien du Mot de maçon ? Deux faits pourraient en apparence
laisser penser que R. Moray fut reçu au rite du Mot de maçon. D’abord il
était écossais et collabora avec les écossais calvinistes presbytériens (covenantaires) ;
et ensuite une addition d’une encre différente à une note de John Evelyn sur
le Mot de maçon énonce que R. Moray aurait parlé du Mot de maçon à John
Evelyn. Cependant trois autres faits contradictoires
avec les deux faits que nous venons de mentionner empêchent de penser que R.
Moray fut reçu en loge maçonnique au rite du Mot de maçon. Tout d’abord en
1641 la loge d’Edimbourg ne pratiquait pas le rite du Mot de maçon mais le
rite d’origine anglaise et anglicane des Anciens devoirs. En effet en 1641 et
selon la documentation historique actuellement connue seules deux loges
maçonniques écossaises pratiquaient le rite du Mot de maçon : la loge de
Kilwinning et la loge de Perth. D’ailleurs la pratique du rite du Mot de
maçon n’apparaît dans la loge d’Edimbourg Mary’ chapel qu’en 1715 .
Ensuite R. Moray présentait son pentacle comme sa « marque de
maçon » : or à cause de l’iconoclasme calviniste les maçons calvinistes
presbytériens d’Ecosse pratiquant le rite presbytérien du Mot de maçon ne possédaient
pas de marque maçonnique ; tout au plus peut-on admettre qu’au XVIIème siècle
seuls les maçons écossais de confession arminienne ou épiscopalienne, qui
pratiquaient donc le rite des Anciens devoirs, possédaient des marques. Enfin
dernier argument : la marque maçonnique de R. Moray représentait un
pentacle, symbole qui au XVIIème siècle était totalement étranger au rite
presbytérien du Mot de maçon, lequel en 1641 se réduisait encore,
conformément au principe réformé du « Sola Scriptura », à des matériaux
exclusivement tirés de la Bible et en l’occurrence à Galates 2,9 et à I Rois
7,21 : la pratique de la « griffe » (poignée de main) accompagnée
de la communication des deux mots de passe Boaz et Jakin qui étaient les noms
des deux « colonnes » du temple de Jérusalem. Pour toutes ces
raisons d’ordre historique nous sommes conduits à conclure que Robert Moray
ne fut pas reçu en loge au rite du Mot de maçon mais bel et bien au rite des
Anciens devoirs comme cela fut d’ailleurs également le cas d’Elias Ashmole en
1646. |
LA TRADITION ET LA CONNAISSANCE PRIMORDIALE |
Paul
NAUDON |
DERVY |
1973 |
Y
est expliqué le courant occidental de la tradition et ses sources, de Jésus à
la Renaissance, la purification, la gnose, le catharisme, le tarot, Rabelais,
la médecine hermétique, la Rose-croix, les associations initiatiques, la
transcendance et l’immanence, l’immortalité de l’âme, l’ésotérisme comme
langage de la tradition, le sel rabelaisien, le cercle, le Tau, la lettre G,
le vin, les arts divinatoires et la quintessence rabelaisienne. La
tradition fait naître François Rabelais en 1394 à la Devinière, à une portée
de fusil de l'Abbaye de Seuilly, où il acquiert les premiers rudiments
scolaires. Il trace dans Gargantua une joyeuse satyre de ses premières
études et de la théologie scolastique qui lui a été infligée au cours de
son noviciat de moine franciscain. Après avoir jeté son froc de moine pour
prendre celui de prêtre séculier, Il se fait inscrire à la faculté de
Médecine de Montpellier. Puis il part à Lyon, comme médecin, à l'Hôtel Dieu
de Notre Dame de la Pitié du Pont du Rhône. Mais son poste de médecin et ses
recherches de savant lui rapportent peu. Il n'est donc pas riche. Mais,
que peut-on dire de sérieux sur Rabelais dans notre langage sérieux ? On ne
saurait parler de lui quand on ne parle pas comme lui. Et seul Coluche aurait
osé dire quelle partie de lui-même Grandgousier se chauffait à un clair
feu de bois, ou celle que Gargantua avait inventé de se torcher d'une manière
révélatrice. Alors, que faire d'un géant du rire, dont le langage est la
substance et l'ivresse ? Que faire de celui par qui le scandale arrive, mais
qui seul, avec Molière peut-être, soutient la comparaison avec quelques
géants étrangers ? Et surtout, comment aborder une réflexion sur Rabelais
avec un regard résolument tourné vers le futur ? Peut-être en se demandant
pourquoi il est impossible d'éviter de réfléchir son propre portrait dans le
miroir qu'est par définition un chef-d'œuvre. Car il n'existe aucun lecteur
sérieux qui n'ait trouvé, dans les silènes, autre chose que sa propre
image.... |
L’AVENTURE MAÇONNIQUE - TRADITION ET MODERNITḖ |
Jacques Branchut |
Dervy |
2017 |
||
Ce qui distingue le
maçon dans la société nouvelle, c’est précisément son initiation ; et notamment les symboles. Que
représentent-ils, dès lors, en valeur absolue ? En quoi cette Initiation
maçonnique, avec sa symbolique, peut-elle nous aider ? L’Initiation est
surtout un acte d’acquisition spirituelle personnelle. Par elle, le profane
doit laisser à l’entrée du Temple tous ses métaux, c’est à dire rejeter les
erreurs et les préjugés du monde extérieur, se mettre à l’unisson d’un amour
universel, se dégager des obstacles créés par la passion, ne plus tenir en
considération les religions, les races, les castes, les clans politiques, les
chapelles religieuses. Cette initiation le rend membre d’une association dont
l’angoisse est d’abord et avant tout l’amélioration matérielle et morale de
tous les hommes. Libéré par ses symboles, le maçon ne veut plus obéir à un
impératif quelconque s’il est d’obligation et étranger à sa conscience. Il
méditera sur tout et n’admettra que ce qui lui semblera valable, son critère
restant l’amour fraternel de tous les hommes. Le résultat est que l’initié est dégagé des
dogmes qui tuent l’âme, la dessèche, et qui aboutissent nécessairement à
l’intolérance, cette source des heurts sociaux, des guerres et des
exclusives. Le maçon doit vivre son initiation, aidé par ses symboles. Renan
disait : « Tout ici-bas n’est que symbole ». L’homme du
XXIe siècle, à tout moment, sans qu’il s’en doute, nage dans un
océan de symboles. Le mathématicien, le physicien, le scientifique, le
technicien ont comme instrument de travail leur symbolisme propre. Le maçon
aussi à ses rites et symboles, sources de son initiation. Le point important,
c’est que ce symbolisme est à l’inverse du dogme. Or le dogme est le frein
essentiel au progrès spirituel. Dans notre siècle de progrès constant, la
symbolique maçonnique par l’Initiation se doit de contribuer à ce progrès par
le dedans. Essentiellement progressiste, la Franc-Maçonnerie ne peut faillir
à ce devoir de promotion humaine. Le dogme est un symbole qui s’est sclérosé,
dévitalisé. Il est imposé
comme vérité intangible à des adeptes dont on requiert avant tout
l’obéissance aveugle, la foi. On inculque à d’autres des vérités, considérées
comme telles par un petit nombre. La faculté de penser, dans ces conditions,
est l’apanage d’une caste. C’est ce que nous constatons dans les symboles et
rites religieux. Au départ, l’idée symbolique, vécue par chacun, était une
vérité vivante, admise par chacun des adeptes. Dans un deuxième temps, cette
idée est devenu une sorte de réflexe conditionné ; à l’église, au
Temple, le symbole a créé une attitude rituelle qui est devenue l’essentiel,
à la place de l’Idée, peu à peu oubliée. C’est cela qu’il nous faut
éviter ; c’est par là que la symbolique maçonnique peut aider à la
véritable Initiation vécue. Quelle place cet Ordre initiatique peut-il avoir
dans le monde d’aujourd’hui, si narcissique ? Sa mission peut être définie de la manière
suivante. Chaque Franc-Maçon doit d’abord construire en lui un Temple qui
doit être son propre chef d’œuvre. Un Temple par définition est le réceptacle
du Sacré, c’est le Graal. Pour cela, il faut vaincre l’ignorance, l’orgueil
et le fanatisme, les trois démons de l’Homme. Nos symboles et nos rituels sont
les outils qui permettent cette réalisation. Cette construction mentale
permet à l’initié d’approcher une sérénité symbolisée par la Sagesse, la
Force et la Beauté qui lui permettra de participer au chantier en apportant
sa pierre. Ce chantier est la construction du Temple de l’Humanité. Par l’initiation, l’Ordre maçonnique éveille des
hommes liés entre eux par l’idéal maçonnique qui est d’améliorer la condition
humaine en l’affranchissant des dogmes et des égoïsmes qui asservissent
l’humanité. Voilà essentiellement ce que doivent combattre tous les
Francs-Maçons de toutes obédiences sur la surface du globe. C’est cet idéal
humaniste qui semble être l’essentiel de l’œuvre maçonnique et s’il est
important de ne pas le perdre de vue, il encore plus important de le défendre
dans le monde profane. Cela prend tout son sens, aujourd’hui, où des libertés
fondamentales peuvent être notamment sacrifiées sur l’hôtel de la lutte
contre le terrorisme. Jusqu’où irons nos concessions alimentées par nos peurs
nombrilistes et égoïstes de nantis? Les mythes fondateurs de la Franc-Maçonnerie
prennent leurs sources dans la tradition hermétique issue des anciens
égyptiens et des arabes. Orphiques et pythagoricienne, héritage de la période
hellénistique. Puis Kabbaliste avec l’apport hébraïque et Johannite gnostique
avec le christianisme primitif. Ces mythes se nourrissent des légendes
bibliques et notamment hiramiques. De
ce point de vue, notre Ordre traditionnel initiatique a toujours sa place
dans le monde moderne car la tyrannie, le mensonge, la désinformation et le
fanatisme sont toujours d’actualité. La technologie moderne a été un levier
considérable pour aveugler, désinformer et maintenir les foules dans
l’ignorance et le fanatisme. Or aujourd’hui, on s’aperçoit, au Moyen Orient,
par exemple, que ces mêmes technologies de l’information ont été le vecteur
principal de la révolte et d’une prise de conscience de l’état
d’asservissement. Les valeurs sont en pleine mutation à travers la
globalisation et le métissage ethnique, social et mental. Des mythes
fondateurs nouveaux apparaissent à travers l’Internet et les réseaux sociaux.
On peut les deviner en filigrane dans la littérature, le cinéma, les médias.
Il est du devoir de la Franc-Maçonnerie de s’en inquiéter de les identifier,
de les étudier et de s’adapter à la réalité pour poursuivre son œuvre. Dans
notre société actuelle, marquée par la prédominance de l'activité
communicationnelle, la réappropriation des rites, des mythes et des symboles
qui leur sont liés est flagrante. Le « donné social », avec lequel chacun va
structurellement compter, favorise l'engagement organique des uns envers les
autres. C'est-à-dire une forme de tribalisme, voire de communautarisme. Cela
influence fortement le « vivre ensemble » ou le « vivre pour
soi ». Les temps changent et les modèles évoluent sous
l’influence de nouveaux mythes fondateurs antisociaux tels que le
narcissisme, le nombrilisme, l’égoïsme ou l’apologie de l'hédonisme et celle
de l'argent facile. Les conséquences
sociales en Europe sont flagrantes, le monde anglo-saxon a déjà subi cet
effet il y a vingt ans. Les membres des associations vieillissent, il y a
toujours plus de Loges et moins de maçons par Loge … La statistique est
implacable. Le nombre de maçons en France est légèrement en hausse (+ 20%)
qu’il y a cinquante ans mais le nombre de Loges a plus que triplé, toutes
obédiences confondues. Le constat est que l'engagement personnel et le don
de Soi n'est plus à la mode. Le monde moderne, basé sur le professionnalisme
et la peur de perdre son emploi a exclu des préoccupations la générosité et
la compassion. Le nombrilisme et l'égoïsme sont aussi encouragés par
l'illusion de la paix sociale et la sécurité qui règnent en Europe depuis
près de cinquante ans. Ce qui a tendance à faire oublier les fantômes du
passé et notamment l'initiative Fonjallaz, (initiative populaire suisse :
«Interdiction des sociétés franc-maçonniques», rejetée par le peuple et les
cantons le 28 novembre 1937).L'espérance n'est plus à la mode. Après les
lendemains qui chantent, le nombrilisme et vivre au jour le jour est devenu
la donne. Espérer est considéré comme rêver. Comme spéculer sur un futur
impossible. Le pessimisme est de rigueur et espérer n'est plus sérieux.
Pourtant, l'espérance c'est d'abord le présent où se crée le futur. Une
confusion est à l'origine de cette attitude. Lorsque l'impatience est
associée à l'espérance, on a le totalitarisme. C'est ce qui différencie les idéologies des
vertus théologales. L'espérance
doit être associée à la foi et à la charité. C’est à ce niveau que les
mythes fondateurs de la Franc-Maçonnerie prennent toute leur importance.
L'homme est non seulement conscient au sens de l’animal, mais il se pense
lui-même, se connaît dans une représentation de lui-même qu'il constitue par
concepts et il se connaît dans des concepts. Le concept est l'idée générale
et la représentation est le tissu formé avec les concepts. D’où cette quête
ontologique du Verbe originel, de la Parole perdue, celle de l’être étant en
soi, celle qui est propre à soi avant de pouvoir parler et d’être en
communication sociale, formatrice, éducatrice, etc. Cette parole source ne
peut se comprendre que dans la raison pure de la logique formelle mais aussi
dans la raison analogique de l’intuition et de la conscience d’être étant,
dans cette forme de logique archaïque qu’est le symbolisme ésotérique
véhiculé par les plus anciennes Traditions de l’Humanité. " Connais-toi toi-même et tu connaîtras
l'Univers et les dieux "
est l'inscription que l'on pouvait lire sur le fronton du temple de la pythie
de Delphes et que Socrate a adoptée pour devise. Une telle phrase est pleine
de promesses pour le franc-maçon en quête de spiritualité car elle lui fait
prendre conscience que la connaissance parfaite de soi-même donne confiance
en soi et permets de connaître ses forces et ses faiblesses, ses talents et
ses défauts. Cette connaissance de ses propres limites est fondamentale car elle
permet de développer ses qualités, de choisir sa voie et finalement de
trouver sa véritable identité et, au fond, sa liberté. Cette découverte
qu’offre l’initiation par la connaissance de soi permet non seulement de
gérer sa vie au sens d’avoir pu trouver son vrai chemin, mais comme le
signale le rituel, de pouvoir faire profiter aux autres de cette Lumière qui
brille en nos cœur, souvenir de nos travaux dans le Temple. Cette Lumière que
nous pouvons offrir est la somme des valeurs accumulées et forgées dans notre
quête de sens. C’est aussi, l’héritage humaniste de la franc-maçonnerie et
c’est enfin, la capacité d’aimer les hommes nos frères et la vie dans sa
beauté car nous avons pris conscience dans le chemin initiatique que nous
faisons partie d’un tout et de cette connaissance naît la compassion,
l’empathie et le respect de soi et des autres. Au
sommaire de cet ouvrage : Esotérisme
et Franc-maçonnerie - Les Old Charges et les Landmarks -
Le Grand Architecte de l’Univers
- La voie intérieure dans le processus initiatique -
Les voyages initiatiques - Les colonnes J et B -
L’Initiation : porte ouverte vers la spiritualité -
La fraternité maçonnique
- Chaîne d’union, houppe
dentelée et lacs d’amour - L’Egrégore -
Le secret maçonnique - L’humilité du maçon -
La notion de centre dans les
trois premiers degrés du REAA - Espace et temps sacrés -
Les approches de la Lumière
- Mozart et les Lumières dans
l’Europe du 18e siècle
- La Lumière dans le temple maçonnique -
René Guénon et la Tradition primordiale -
Tradition et parole perdue
- Sagesse, force et
beauté - Le mithraïsme : exemple d’un ordre
initiatique élaboré dans l’Antiquité
- Le message des deux St
Jean - Connaissance et liberté -
Les vertus maçonniques - |
la voie du franc-maçon |
Jules merias |
EDITION
DERVY |
2000 |
Cet
ouvrage propose des techniques initiatiques pour la pratique de la
Franc-maçonnerie spéculative. Dans
toutes les traditions, les initiations comportent des méthodes destinées à
provoquer la progression de l'initiation virtuelle vers l'initiation
effective. Le présent ouvrage est à notre connaissance le premier à proposer
de telles techniques aux francs-maçons. Cependant, la mise en œuvre de ces
techniques doit découler de la seule demande de l'initiant. Il ne saurait
exister d'offre en ce domaine. L'auteur invite ici le lecteur à vérifier par
sa propre expérience le bien-fondé des techniques opératives de la
Franc-Maçonnerie spéculative. Le travail initiatique exige l'action et non le
bavardage. Les
techniques initiatiques, dont ils sont les supports, découlent d'ailleurs de
ce caractère traditionnel. En outre, il est plus facile de trouver de tels
exercices dans les anciens rituels que dans ceux, délabrés, en usage à notre
époque. L'exposé des techniques initiatiques de la franc-maçonnerie
s'accompagne donc d'une mise en garde quant à l'état du rituel que l'on
utilise. Cette mise en garde se complète de larges extraits des anciens
rituels, mais aussi du texte intégral des instructions du rite le plus
répandu chez les francs-maçons, à savoir le Rite Ecossais Ancien et Accepté.
Ainsi, le lecteur disposera d'une information documentée sur l'initiation
maçonnique. |
la voie initiatique |
Jean
beauchard |
EDITION VEGA |
1984 |
Très
bel ouvrage avec des illustrations couleurs, des schémas et des explications
alchimiques et hermétiques sur les 33 degrés de l’Ecossisme. Les
degrés philosophiques et les grades ultimes du R.E.A.A. : Aréopage,
Consistoire et Conseil Suprême Ouvrage d'Art destiné à la bibliophilie et aux
amoureux du beau livre Conception : Tableaux et Textes de Jean Beauchard - «
Lorsque l'on rentre dans ce parcours, il ne s'agît pas d'un regard platonique
mais d'un regard gourmand, dévoreur, qui révèle la force de la vie qui
s'anime en nous, si nous savons la reconnaître et lui donner substance.
Ce
volume reproduit 10 tableaux conçus et réalisés par Jean Beauchard et
significatifs des degrés du 19° au 33° du Rite Écossais Ancien et Accepté.
Chaque tableau est accompagné d'un texte poétique suggestif et d'une analyse
de son contenu. L'ensemble est préfacé par Patrick-André Chêne et accompagné
de pages de présentation et de conclusion.
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LA VOIE - LA PIERRE, LA CROIX, LA ROSE |
Jean Beauchard |
Edité et mis en page par Jean Beauchard |
2013 |
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La Rose porte une dimension d’une autre nature, profonde, ésotérique en fait. Attirante mais d’accès difficile, fragile, brève, essentielle, elle s’épanouit et se renouvelle dans la lumière de chaque nouveau jour. De cette triplicité peut naitre un monde de relations multiples qui sous-tendront l’ensemble de cet ouvrage. Toutes les voies d’initiations empruntent leurs références aux mêmes principes appartenant à une tradition universelle. Le but commun à tous les initiés est l’acquisition d’une meilleure compréhension de lui-même, de ses motivations, du sens de la vie. Une quête de Lumière. Cette recherche de sens, de connaissance, de Vérité, est représentée dans différentes traditions par une quête de Lumière, et consiste à retrouver : - la Parole perdue – le Verbe créateur et générateur de toutes choses. Cette poursuite du Verbe est le thème de l’hermétisme gnostique et spirituel. Mais cette quête ne peut se dérouler que par étapes successives, dont la première, relève d’un domaine plu prosaïque : comprendre le sens et les secrets du métier de constructeur. Dans la pratique opérative, la quête conduit l’individu à construire son temple, c'est-à-dire son être personnel, en passant de la Pierre brute à la Pierre taillée parfaite, de même que l’alchimiste fait évoluer le minerai vulgaire en or parfait. Maître Hiram, l’architecte reconnu par le Franc-maçonnerie, a préféré la mort, plutôt que de dévoiler à des ouvriers indignes, le mot sacré qui ouvre la chambre des Maîtres. Il fut alors déclaré que le mot des Maîtres serait remplacé par une autre parole, de ce fait, l’ouvrier, le compagnon n’aura de cesse d’améliorer son travail et ses qualités propres, jusqu’à la révélation de la parole substituée dont la connaissance lui ouvrira la porte de la chambre du milieu, celle des créateurs. La Parole permet tout d’abord de nommer pour désigner, puis de comprendre pour établir. Ce n’est là qu’une étape, car dans son parcours, le Franc-maçon rencontrera la Lumière des Rose+Croix. Les « Manifestes » de cette pensée s’adressaient à l’élite intellectuelle du 17e siècle, annonçant une nouvelle ère de connaissance, ce sera le sujet et l’objet de l’un des degrés centraux du Rite Ecossais Ancien et Accepté qui au siècle des Lumières, intégra ce mode de pensée. Le Rose+Croix est un des degrés essentiels du Rite car il en contient la clé et la tonalité. A ce grade il est dit que la Parole est retrouvée. Elle l’est, du moins sous une autre forme, qui procède de l’hermétisme. La Franc-maçonnerie propose une démarche pragmatique de bâtisseur, mais en appelle à des ressources ésotériques. L’ésotérisme induit une notion de secret, il se rapporte à une forme de connaissance intuitive et transcendante (la gnose) par laquelle l’homme parvient à recréer, à son propre niveau, une métaphasique qui trouve ses sources dans la tradition, elle-même fondement du devenir ». Jean Beauchard Le blog de Jean Beauchard est dans la page d’accueil, avec d’autres liens. On peut consulter également le chapitre 22 (tarots), pour y retrouver ses tarots maçonniques et alchimiques. |
la voie de l’initiation maçonnique |
Jean
beauchard |
EDITION
VÉGA |
2004 |
La
pratique des rites et des symboles maçonniques conduit sur une Voie de Connaissance
de soi et permet l’intégration de l’être conscient dans le monde.
Jean
Beauchard
est peintre et écrivain, en plus de nous avoir offert ces magnifiques
planches sur la voie initiatique et la voie de l’initiation, on peut le
retrouver dans les tarots avec son « Tarot maçonnique » et son
« Tarot des alchimistes », deux belles réalisations qui sont
développées dans le Chapitre 22 |
LA
VOIE SUBSTITUÉE |
Jean
BAYLOT |
EDITION
DERVY |
1985 |
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Quant
à la Maçonnerie française, on sait fort bien qu'elle fut traversée de divers
courants dès le XVIIIe siècle : La
seule séparation absolue, après la paupérisation Maçonnique de la première
moitié du XIXe siècle, fut la "voie substituée" (livre de Jean
Baylot) dont l'aboutissement fut le rejet par le Grand Orient de France en
1877 de l'obligation de croyance en Dieu et du Grand Architecte de l'Univers.
Relevant de l'histoire contemporaine, le retour aux sources de la croyance en
Dieu par la Grande Loge Nationale Française, et donc à l'universalité, date
de 1913. La Franc-Maçonnerie est ainsi compatible avec toutes les religions
et ne prêche aucun anticléricalisme. Ce n'est pas non plus le substitut d'une
religion car elle n'impose pas de doctrine théologique et elle refuse tout
débat religieux dans les Loges ; elle n'administre aucun sacrement ; elle ne
prétend pas conduire au salut mais seulement aider ses membres à se réaliser
dans le respect de la foi qui leur est propre. A
la construction Maçonnique matérielle se substitue désormais l'idée d'une
mise en chantier allégorique. Il s'agit de promouvoir les valeurs morales et
spirituelles qui conduisent à un perfectionnement individuel et social, par
un enseignement effectué sous le voile de l'allégorie au moyen de symboles
dont certains peuvent être observés dans diverses religions (triangle, oeil,
lumières, rythmes, voire même formules symboliques). Les cérémonies
pratiquées ne miment en aucune manière un culte mais tendent par l'agencement
des symboles et des présentations orales à une union favorable - dans la
fidélité aux devoirs que le Franc-Maçon a librement contractés - au
perfectionnement moral et spirituel qu'il a entrepris et doit faire partager
à ses Frères. Ainsi se crée ce "Centre de l'Union, et moyen de nouer une amitié sincère entre des personnes qui n'auraient pu que demeurer perpétuellement étrangères" (constitutions 1723). Ces universaux expliquent la diffusion de cette fraternité contribuant à l'amélioration morale et spirituelle de l'humanité, aux fins de mettre en oeuvre un idéal de paix, de tolérance et de fraternité entre tous les hommes, à commencer par les 7 à 8 millions de Francs-Maçons de Tradition. Ainsi, la croyance en Dieu, Grand Architecte de l'Univers, demeure-t-elle, pour toutes les Grandes Loges Indépendantes du monde, le critère essentiel de régularité et de fidélité aux "anciens devoirs". |
la voie symbolique |
Raoul berteaux |
EDITION
EDIMAF |
1992 |
«
La Voie Symbolique » est sans conteste
le plus important des ouvrages de Raoul Berteaux : il le considérait
d’ailleurs comme son testament philosophique, comme le message qu’il voulait
laisser derrière lui.
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la voÛte sacrÉe de la maîtrÎse à la
perfection |
Alain pozarnik |
EDITION
DERVY |
1997 |
||
Le bijou d’Hiram que trouve
Guibulum dans cette première voûte et la première porte de bronze sont des
indices qui indiquent qu’en recherchant encore plus profondément, on trouvera
un trésor. Mais Guibulum est un franc maçon et il sait que cette recherche
dans les profondeurs de son ego sera plus aisée s’il est aidé par ses frères
d’une part, et d’autre part s’il trouve le trésor, il doit le partager :
c’est pour cela qu’il remonte chercher ses compagnons de voyage.
Symboliquement, ( et c’est à mon avis tout l’intérêt de la démarche
symbolique) le franc maçon et plus particulièrement le grand élu sait qu’il
doit prendre conscience de son Moi intime (connais-toi toi-même) mais s’il a
choisi la voie symbolique maçonnique c’est, d’une part qu’il doit se faire
aider des autres et d’autre part, aider ceux-ci dans leurs démarches propres
afin qu’ensemble, plus forts, ils cherchent et peut-être trouvent la vérité.
Enfin, pour parler du bijou qu’il découvre (sur lequel est inscrit le nom
ineffable) il le porte autour du cou avec la face gravée contre sa poitrine.
Guibulum sait donc que le trésor a un rapport avec l’ineffable avant de commencer
la quête collective. Il se garde d’en avertir ses compagnons et conserve
ainsi le secret : seul l’éclat du bijou fait entrevoir aux autres maçons
que Guibulum est déjà initié à un degré supérieur aux autres : ce qui
leur donne envie de le suivre. Symboliquement, si Guibulum
rayonne, en contemplant l’homme de l’extérieur, on ne peut pas connaître le
tétragramme divin allias la vérité, car le nom ineffable est gravé à
l’intérieur sur la face non visible. Le G.L.A.D.U. source secrète de l’homme, se trouve
assurément en son fond mystérieux symbolisé par la voûte sacrée à laquelle
les nuages parviendront. C’est donc après quelques instants de méditation que
Guibulum prononce le mot « Malkuth » (royaume) et que la porte
séphirotique s’ouvre sur une galerie : cette galerie est composée
essentiellement d’un escalier de 3 marches. Puis après un palier triangulaire,
sur la gauche 5 marches pour arriver à un nouveau palier triangulaire sur la
droite puis 7 marches et un dernier palier triangulaire sur la gauche et
enfin 9 marches. Cette descente progressive dont le nombre de marches évoque
la batterie du Grand Elu de la Voûte Sacrée est une descente progressive vers
le centre matriciel : elle s’inscrit dans une courbe sinueuse : ce
qui signifie que cette quête sur soi-même n’est pas évidente. l’auteur estime
qu’il s’agit en même temps « d’une récapitulation à rebours dont la
psychologie des profondeurs assimile le premier palier à la conscience claire
du moi, le second à l’appropriation du soi collectif, le troisième à la
fusion du soi collectif et l’arrivée à la syzygie primordiale, explorée dans
les 9 voûtes successives ». |
la vraiE maçonnerie et la cÉleste
culture |
Fabre
d’olivet |
EDITION
La Proue |
1973 |
Auteur
de « La langue hébraïque restituée » cet auteur ésotériste et franc-maçon
très actif nous a laissé des ouvrages de réflexions. Ce livre nous parle des
divers grades d’une certaine maçonnerie céleste et nous invite au solstice
d’hiver et à l’équinoxe de printemps. Antoine
Fabre d’Olivet est un écrivain, philologue et occultiste français.
L’importante partie de sa production qu’il a, comme écrivain et philologue,
consacrée à la langue occitane, fait de lui un des précurseurs de la
renaissance du Félibrige. Après
la faillite de la maison familiale, Fabre d’Olivet tente de vivre de sa plume
en fondant plusieurs journaux, parmi lesquels L’Invisible et Le Palladium de
la Constitution. Il
publie un roman et plusieurs œuvres musicales. S’intéressant de plus en plus
à la théosophie et à la philologie, il prépare La Langue hébraïque restituée
et travaille sur La Musique expliquée À
la fin de sa vie, il fonde un culte nouveau, le culte théodoxique, sur lequel
il publie deux ouvrages importants, L’Histoire philosophique du genre humain
et La Théodoxie universelle |
LE CABINET DE RÉFLEXION
- N° 32 - |
DIDIER MICHAUD |
Edition LA MAISON DE VIE |
2009 |
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Le cabinet de réflexion s'inscrit dans le programme de cette
pédagogie. Le postulant y trouve la solitude, l'obscurité, le silence,
l'immobilité et parfois le froid. Ces états privilégient la confrontation
avec lui-même et cette confrontation est généralement difficile pour le
profane. Ce que le passage dans le cabinet de réflexion lui impose de vivre
est le traitement de sa peur, par la stimulation de sa propre peur. La
compagnie muette du crâne illustre le passé et son propre futur. Dans le
cabinet de réflexion, le candidat doit répondre par écrit à des questions et
rédiger son testament moral et philosophique. Le nombre et le libellé des
questions ont varié selon les époques. Actuellement, ces questions concernent
les devoirs de l'homme envers lui-même, sa famille, sa patrie, l'humanité.
Dans la Franc-Maçonnerie libérale, la question des devoirs envers Dieu a été
supprimée. La rédaction du testament moral et philosophique permet au candidat de
faire le point sur lui-même et sur ce qu'il estime essentiel. Quelle que soit
la qualité de ce qu'il rédige, cette démarche est fondamentale dans le
processus de l'initiation maçonnique. En sortant du cabinet
de réflexion, le candidat sera considéré comme ayant subi l'épreuve de la
terre. Tous feront semblant d'y croire et toute la cérémonie initiatique se
déroulera comme si le candidat avait été transformé par cette épreuve.
"Ici, tout est symbole". Ce "comme si" n'est
mensonge que si l'on refuse de jouer correctement le jeu. Se prendre au jeu,
c'est à dire ignorer que l'on joue, ou bien ne pas vouloir l'admettre, est
éminemment dangereux parce que le comportement peut dériver vers la
schizophrénie. Alors adieu l'éveil, tout ne sera qu'illusion. Ce "comme
si" est vérité et clé d'une pédagogie qui a fait ses preuves, à
condition d'être vécu en toute simplicité, en toute humilité, pour ce qu'il
est et rien de plus. Comme cela et seulement comme cela pourra peut-être
surgir l'éveil, par la suite. Comment en effet
prétendre sérieusement que les épreuves rituelles transforment réellement,
immédiatement ou à terme, celui qui les subit ? Le cabinet de réflexion est
un décor de théâtre. Il suggère ce qu'il ne peut être réellement. Ce petit
cagibi, dans le meilleur des cas, ce coin de cave, décoré avec des figures
symboliques est tout à fait dérisoire relativement aux prétentions affirmées
par le rituel. Mais c'est justement là que réside sa signification
essentielle. Fermer les yeux sur l'aspect dérisoire,
procède d'une attitude "bigote" à l'égard du rituel. Ouvrir
les yeux sur le "dérisoire" pour en pénétrer la
signification, là est la voie de l'éveil. Ce n'est souvent pas simple. Cela
implique une remise en question des réflexes mentaux acquis. Comment prendre
au sérieux ce qui ne l'est pas en apparence. Et comment ne pas prendre au
sérieux ce qui semble l'être ? Tant de gens ne parviennent pas à répondre à
ces questions. Pourtant
ces questions ne restent sans réponses que dans le contexte d'une sémantique
déterminée. Changez le contexte, posez de nouveaux repères et elles ne se
poseront même plus. Les rituels et la franc-maçonnerie répètent qu'ils sont à la recherche
de la vérité, sans d'ailleurs la définir. Des mandarins de l'intelligentsia
maçonnique, il y en a, ont décrété que cette vérité était inaccessible, ce
que dément formellement l'expérience vécue des sages et des saints de tous
les temps. Forts de cette affirmation des autorités
officielles de l'Ordre, certains maçons sont à la recherche d'une vérité
inaccessible et par ailleurs sans contenu, ce qui les sécurise
indiscutablement. Et c'est très bien ainsi, car hélas, la vérité est
incurablement sacrilège. Elle inquiète, bien plus, elle dérange ... Dire qu'en maçonnerie il n'y a ni
initiation réelle, ni processus initiatique authentique, mais seulement une
incitation, c'est subversif et pour beaucoup, inacceptable. Pourtant,
l'histoire est là, qui rappelle brutalement le vécu de l'expérience humaine
depuis ses origines. Il n'est donc pas sacrilège de dire ce qu'est la vérité initiatique, à
quoi elle répond, sa finalité, ni d'aborder la spiritualité qui découle d'un
processus aboutissant à l'initiation. Et il n'est pas blasphématoire de
souligner que c'est de ce processus initiatique que naquirent les dieux et
les religions; et que le christianisme lui-même est issu des mythologies qui
le précédèrent. Ces religions explicitaient, parfois
maladroitement, ce qu'avait révélé l'expérience psychique fortuite subie par
l'homo sapiens et qui, renouvelée volontairement puis organisée, était
devenue l'initiation. Au
travers de sa conscience considérablement élargie, l'homme y avait trouvé compréhension
de son propre univers et apaisement de l'angoisse qui l'étreignait devant les
forces incontrôlables de la nature. Il en fit donc rapidement une institution
qui dégagea une élite : les initiés. Ainsi s'établit la tradition
initiatique, véhicule des moyens essentiels qui conditionnent
l'épanouissement complet de l'individu qui est, en tant que tel, le devenir
de l'espèce. Ceci est la vocation
de l'Ordre maçonnique, porteur des symboles fondamentaux qui expriment les
désirs et les espoirs de l'homme, depuis qu'il s'est révélé à lui-même être
une personne. Chacun de nous est donc le seul artisan de son évolution
possible et nul secours ne peut être attendu de l'extérieur. L’auteur
y développe : La terre, la mort, la renaissance, le testament
philosophique, la bougie, la lumière, le coq, le phénix, le crâne, la faux,
le sablier, le sel, le soufre, le mercure, le miroir, le pain, l’eau,
vigilance, persévérance, V.I.T.R.I.O.L, le parfum et l’encens. |
LE
CABINET DE RÉFLEXION – UN VOYAGE INTÉRIEUR |
PERCY
JOHN HARVEY |
ÉDITION
DERVY |
2010 |
L’itinéraire
initiatique du franc-maçon dans le cadre du Rite Ecossais Ancien et
Accepté, ou au Rite de Memphis- Misraïm, comporte des parcours divers
et, entre autres, des passages symboliques par des mondes souterrains dont
l’emblème est la caverne. Le
premier d’entre eux est figuré par le cabinet de réflexion qui correspond à
la phase de séparation destinée à la préparation du candidat. Il est en
quelque sorte « l’antichambre » de l’initiation. Il est donc
nécessaire de mettre en évidence cette première étape sur laquelle reposera
toute la suite du cheminement initiatique. Fondé
sur l’analyse picturale, le livre de Percy John Harvey expose et
explicite les symboles et les mécanismes symboliques qui sont à l’œuvre
durant l’épreuve de la terre, qui représente la traversée souterraine du
postulant jusqu’au moment de sa renaissance symbolique, cet instant qui
débute dès le franchissement de la porte du Temple. Un
ouvrage qui permet de revisiter le Cabinet de Réflexion afin de revivre avec
un autre regard cette expérience fondatrice pour l’homme. L’ouvrage décortique les sujets suivants : Les mystères d’Eleusis, le passage sous la bandeau, le
labyrinthe initiatique et celui de Dédale, le mandala, le labyrinthe et la
caverne, l’abandon des métaux dans la loge et hors de la loge, les métaux et
les planètes, le cabinet de réflexion avec ses séquences de purifications et
de réflexions, la voie alchimique et la voie maçonnique, le monde chtonien et
celui de Cybèle, la représentation allégorique de la naissance et de la mort,
la caverne et la montagne, la caverne de Platon, les chandelles, le crâne et
le miroir, les vanités, la Prudence, le miroir et l’initiation, la carrière
et la mine, V.I.T.R.I.O.L emblème hermétique du cabinet de réflexions,
L’Azoth d’Hermès, la Tabula Smaragdina, la table d’émeraude et ses textes, le
faux miroir de Magritte, le temps linéaire et le temps circulaire, le
sablier, l’épreuve de la Terre, la femme de Loth, la métanoïa, le testament
philosophique, Cénesthésie du cabinet de réflexion, entretien de Jésus avec
Nicodème, la régression symbolique, la vêture du postulant, son entrée dans
le Temple et sa renaissance,…. |
LE
CABINET DE RÉFLEXION – UN ITINÉRAIRE MAÇONNIQUE |
Jean-Luc Adde |
Edition Cartouche |
2012 |
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|
LE
CANTIQUE DES CANTIQUES - RITUEL
INITIATIQUE - N° 73 |
Michel
Lapidus |
Edition
Maison de Vie |
2016 |
S'il
y a bien un texte déroutant dans la Bible, c'est le Cantique des cantiques.
Reprenant la traduction de ce texte difficile, Michel Lapidus l'aborde ici en
tant qu'oeuvre initiatique. Son interprétation approfondit le sens symbolique
et ésotérique de cette oeuvre en s'appuyant à la fois sur une traduction
suivie donnant le sens le plus couramment adopté par les différents
traducteurs l'ayant précédé, et une traduction littérale entièrement nouvelle
qui reste au plus près des mots, sans parti pris dogmatique. Ainsi
parvient-il à entrer dans le jardin hermétiquement clos du Cantique des
cantiques et à nous faire goûter la saveur du la
saveur du secret qui l'irrigue On
trouve de grandes différences dans les
interprétations du Cantique des Cantiques. À la vérité, elles diffèrent parce
que le Cantique des Cantiques ressemble à une serrure dont on aurait perdu la
clé». Ainsi s’exprime Saadia ben Joseph, un commentateur juif du 10e siècle.
Il y a bien une énigme du Cantique, qui apparaît dès qu’on envisage
l’histoire de son interprétation depuis ses débuts. À de rares exceptions
près (comme Théodore de Mopsueste vers 400), les Anciens ont lu naturellement
le Cantique comme une allégorie de l'amour entre Dieu et ses fidèles
(envisagés collectivement ou individuellement): pour les Pères de l’Église et
les Médiévaux, comme pour les rabbins, la portée symbolique du Cantique était
une évidence. C'est d’ailleurs ce mode de lecture qui a permis au Cantique de
devenir la matrice scripturaire de la mystique chrétienne. Aujourd'hui, la
majorité des exégètes estime, avec autant de bonne foi, qu'une telle
interprétation appartient à un âge révolu de la lecture du texte biblique. Certains
lisent le Cantique comme un poème profane, un dialogue entre un homme et une
femme qui s'émerveillent de la beauté du corps de l'autre. D’autres exégètes
expliquent que, si le nom divin est absent du poème, c’est parce que le
Cantique défend une conception désacralisée de l'amour érotique : le message
théologique du Cantique serait de dire, paradoxalement, que l'éros est une
réalité profane – ce qui ne veut pas dire profanée. La tendance croissante de
ces dernières années consiste à rechercher un inter-texte biblique pour lire
le poème. C’est en général les
chapitres 2–3 de la Genèse qui sont choisis: le récit du jardin
d'Éden, où Adam découvre avec émerveillement sa compagne, Ève : «Pour le
coup, celle-ci est l'os de mes os et la chair de ma chair. Elle sera appelée
femme, car de l'homme elle a été tirée» (Gn 2,23). Le Cantique tenterait de
déployer ces quelques mots admiratifs au sein d’un dialogue où la femme
s’affirme comme l’égale de son partenaire masculin. La
confrontation des principes herméneutiques des Anciens et des Modernes ne peut
manquer d'interpeller ceux qui ont appris que l'histoire d'un texte n'est pas
extrinsèque à celui-ci. «Le Cantique des cantiques, est l'un des textes qui
peut le mieux illustrer l'opportunité d'une ouverture de l'analyse à
l'histoire de la réception». Entreprise au
3e s. avant Jésus-Christ, la traduction grecque dite des Septante est la plus
ancienne traduction de la Bible hébraïque (l’Ancien Testament des chrétiens).
À ce titre, elle en est aussi la première interprétation. Elle a constitué la
Bible de référence pour tous ceux qui, dans le judaïsme de langue grecque ou
dans l’Église ancienne, n’avaient plus accès à l’hébreu. Elle a été la source
d’interprétations originales, qui auraient été impossibles à partir du texte
hébreu. Elle a acquis son autonomie et a eu sa postérité à travers les
traductions latines, coptes, arméniennes, éthiopiennes, etc., qui l’ont prise
pour base. Bien que la traduction grecque du Cantique soit très littérale,
elle présente des options de traduction significatives. En fait, les thèmes
du Cantique qui ont le plus inspiré la spiritualité chrétienne sont propres
au texte grec : l’invitation à se connaître soi-même, la charité bien
ordonnée (Ct 2,4), la blessure d’amour (Ct 2,5), et la maternité allaitante
du Verbe divin (Ct 1,2). Cette version est digne d’intérêt, en particulier en
raison de sa riche tradition d’interprétation. Le fait que l’amour soit
représenté dans le Cantique comme l’antidote puissant de la mort, a conduit
certains chercheurs à trouver des rapports entre ce texte et les célébrations
orgiaques des cultes funéraires babyloniens et grecs, tels que les attestent,
entre autres, des textes ugarites. La présence obsédante de la myrrhe et des
épices couramment utilisées dans ces banquets mortuaires et orgiaques, est
invoquée comme pièce à conviction, ainsi que certaines données linguistiques.
Rappelons que le grec herma, et l’ugaritique et l’hébreu yàd,
« main », sont utilisés pour désigner le phallus et la stèle
mortuaire. De même, en hébreu, « mémoire » et « phallus »
semblent liés à la même racine, *dkr, *zkr. Comment ne pas prêter attention à
ces interprétations quand on lit dans le Cantique que « l’amour est
aussi fort que la mort » ? Pour le texte français du
Cantique, on lira Le Cantique des cantiques, suivi des Psaumes traduits et
présentés par A. Chouraqui (PUF, 1970), ainsi que l’édition de la Pléiade.
Trois procédés dominent ce texte : le superlatif, la comparaison et
l’allégorie. En effet, le terme de Shir
ha-Shirim, « Le Cantique des cantiques », est un superlatif qui,
d’emblée, excepte l’incantation amoureuse de tout autre discours, chant,
sacré. Ce titre ne dévoile pourtant pas le ressort allégorique de
l’incantation dramatique qu’il contient. Ce sera fait par le Livre des
lamentations, qui porte en hébreu le nom du premier mot du texte
« comme », èykàh (« Comme elle est assise à l’écart, la ville
populeuse, elle est comme une veuve… »). Cependant, l’adverbe de
comparaison, pivot des allégories, des symboles, du sens figuré, convient
aussi bien, sinon plus, au chant d’amour qu’à la complainte. À moins que,
réunis dans les Cinq Rouleaux, et séparés à peine par l’histoire de Ruth la
Moabite, qui en assure peut-être plutôt la continuité heureuse, amour et
lamentation ne soient des invocations jaillies du même fond d’incomplétude,
de défaillance, d’appel au sens. L’amour comme plainte qui ne s’avoue
pas ? La plainte comme amour qui s’ignore ? La dramaturgie et la lyrique
grecque d’une part, les cultes mésopotamiens de fertilité d’autre part,
irriguent sans doute ce chant aux accents souvent païens qui trouve pourtant
sa place naturelle dans la Bible. Les rabbins l’ont compris vers l’année 100,
à Yabnéh, lorsqu’ils ont fini par accepter, non sans réserves, le dialogue
amoureux au sein même des écritures sacrées. « À l’origine, les
Proverbes, le Cantique des cantiques et l’Ecclésiaste furent supprimés :
parce qu’ils étaient considérés comme de simples paraboles qui ne faisaient
pas partie des Écritures saintes (les autorités religieuses) s’élevèrent pour
les supprimer ; (et il en fut ainsi) jusqu’à la venue des hommes de
Hezekiah qui les interprétèrent ». Rabbi Akiba, de son côté, défendit
avec ferveur, et sans doute avec ironie, le droit de cité du texte
contesté : « Dieu nous préserve ! Jamais homme en Israël n’a
discuté le caractère sacré du Cantique des cantiques ; car le monde
entier n’est pas digne du jour où le Cantique des cantiques fut donné à
Israël. Si toutes les écritures sont saintes, le Cantique des cantiques est
plus saint que les autres. » |
le chantier de maÎtre hiram |
Yann druet |
EDITION
TRÉDANIEL |
2000 |
||
Salomon
roi d’Israël et Hiram roi de Tyr. L’architecte est Hiram-Abi. On savait que
sa mère était de la tribu de Dan, et que son père était de Phénicie. Il est à
la fois une énigme et le trait d’union entre deux rois. Selon les
recommandations d’Hiram roi de Ty r, il construit le temple sur une vision de
Salomon. Mais certainement après avoir eu une belle carrière
d’architecte-sculpteur- alchimiste. Dans la légende, l’architecte qui façonne
les métaux, principalement l’or et le bronze, va être le centre d’un drame.
Dans nos rituels nous devons cet aspect aux Old Charges. Car le choix de
l’architecte mythique, digne descendant de Tubalcaïn, est primordial. Dans la
Bible, il disparaît de la narration. Le constructeur est-il rentré chez lui à
Tyr? Il est oublié dès que son travail est accompli. Dans
un ouvrage de référence Jules Boucher cherche aussi une explication aux
différents Hiram donnés dans la Bible. C’est un exercice assez périlleux, car
il faut rester logique et ne pas confondre les personnages, qui sont
nombreux. De plus, la traduction produit également des confusions. Vuillaume
dans son Tuileur de 1820 nous dit qu’il faudrait écrire «Adonhiram».
Hiram-Abi signifie le seigneur Hiram, autre manière de marquer sa déférence.
Au sujet d’Adonhiram, il serait le fils d’Abda. C’est un haut fonctionnaire
qui va servir trois rois d’Israël au Xe s. avant notre ère. Secondant le roi
David pendant son règne, il dirige sous le roi Salomon la coupe des bois de
cèdre et de cyprès en Phénicie, pour les besoins de la construction du
temple. Dans
diverses cérémonies et rituels maçonniques le V é n é r able maître est
associé à Adonhiram, chargé de conduire les travaux. Et ce qui devient digne
d’intérêt c’est l’élément bois qui prend une certaine importance. Liée à la
construction des navires et à l’arche de Noé, la loge primitive est une
petite hutte de bois comme décrite plus haut. Hiram signifiant père, nous
avons donc la trilogie suivante: Adonhiram assis sur le trône du roi Salomon,
qui représente la sagesse, soit la compréhension et la conduite des travaux.
Il est aussi associé à l’élément feu. Hiram roi de Tyr possède la force de la
royauté, c’est l’élément air. Et Hiram-Abi détenteur des connaissances de la
beauté correspond à l’élément air. Par lui commence la renaissance à la vie
d’initié. Le quat r i ème élément, la terre, se rapporte au couvreur de
l’atelier et, par synthèse, aux frères qui ornent les colonnes. A quelles
divinités celtiques et nordiques cette analogie biblique fait-elle référence?
Lug, la divinité au marteau? C’est très probable. Quelles runes magiques
décrivent cette tradition? La loge est donc dirigée par trois Hiram, soit
trois pères. |
LE CHEVALIER ROSE+CROIX, 18e DEGRḖ DU RITE ḖCOSSAIS
ANCIEN ET ACCEPTḖ – LES TABLEAUX DES APPARTEMENTS - |
Percy John Harvey |
Edition Cépaduès du Midi |
2017 |
||
Pour se faire, il
étudie d’abord les courants d’influences, catholiques, rosicruciens,
hermétistes, la légende du grade avant d’analyser dans le détail les
tableaux. Comme toujours avec cet auteur, le lecteur bénéficie d’une
iconographie riche et structurée, en couleur et d’une pédagogie éclairante,
notamment sur la question centrale de la transformation géométrique de la
Pierre cubique en Rose mystique et de ses développements, par exemple sur la
symbolique du Mont Calvaire qui apparaît comme agent ou support de la
transmutation de la Pierre cubique en Rose mystique. Ces tableaux, qui
connaissent une évolution au fil des réformes du rite n’en conservent pas
moins leur caractère hermétiste. Ils sont nous dit Percy John Harvey « des
Livres Muets » qu’il convient de décrypter. Au
sommaire de cet ouvrage : Chapitre
1 :
Les courants d’influence – les mystères – le courant rosicrucien - la maçonnerie des hommes Chapitre
2 :
La légende du 18e degré – la pierre et le temple - du tableau de loge à l’appartement –
l’espace narratif du tableau allégorique – Chapitre
3 : Les appartements de
la maçonnerie des hommes – le tableau de la chambre des épreuves – les
pierres des deux appartements – Chapitre
4 : La transformation
géométrique de la pierre cubique en rose mystique – Chapitre
5 :
Trois anciennes peintures des appartements – la parfaite union de Mons – La
triple union de Perpignan - éléments
graphiques - Chapitre
6 : La réforme du rite
écossais – le Tuileur de Vuillaume – tableaux du 1e et 2e
appartement - Chapitre
7 :
La géométrie du mont calvaire – La pierre cubique d’Antoine Chéreau -géométrie symbolique Chapitre
8 :
Les opérations géométriques de la pierre cubique à la rose mystique – la
maçonnerie des hommes – les tableaux du Suprême Conseil de France – Chapitre
9 :
Evolutions des tableaux des appartements -
Les 1e et 2e appartement – Chapitre
10 : Les appartements
modernes du rite écossais – les anciens tableaux du SCDF – les nouveaux
tableaux du SCDF - |
LE CHEVALIER DE ROYALE-ARCHE – LA LḖGENDE D’HḖNOCH
|
Percy John Harvey
|
Edition Cépaduès
|
2018
|
L'initiation au 13e
grade décrite par les Rituels de Chevaliers de Royal Arch et de Grand Elu
(édition provisoire 1983 et édition 1986) est commentée par les mentions
suivantes : «Réduit à l'essentiel, le schéma des différentes versions
apparues au cours du temps, rapporte que bien longtemps après la destruction
du Temple de Salomon, trois mages de Babylone venus en pèlerinage
découvrirent en explorant les ruines, une trappe qui fermait un puits
profond». A l'issue de l'exploration et de la découverte de la Pierre d'Agate
triangulaire, il est dit en conclusion par le mage découvreur (Gibulum) :
«Apprenez maintenant que ce n'est pas Salomon qui fit creuser cet Hypogée,
pas plus qu'il n'y cacha la Pierre d'Agate. Celle-ci fut placée par Enoch, le
plus grand des Initiés, l'Initié initiant qui survit chacun de ses fils
spirituels Comme est connu Enoch, nom
porté par plusieurs personnages bibliques et orthographié Enoch ou Hénoch. Il
figure à quatre reprises dans l'Ancien Testament, trois fois dans la genèse
et une fois dans l'Ecclésiastique. Personnage antédiluvien, il est donné
comme fils de Caïn, donc petit-fils d'Adam et Eve (Genèse IV, 17-18) ou bien
toujours de la descendance d'Adam mais à la septième génération, fils de
Jared et descendant de Seth, dernier fils qu'eut Adam (Genèse V, 18,19). Cet
Enoch «âgé de 65 ans eut un fils Mathusalem, marcha 300 ans avec Dieu et il
engendra encore des fils et des filles». «Tous les jours d'Enoch, dit la
Bible, furent de 365 ans». Sa fin est signalée par les versets 23 et 24 «
Enoch marcha avec Dieu, puis il ne fut plus parce que Dieu le prit ». Après
le déluge, toujours dans (Genèse XLVI, 9), Enoch se trouve être le premier
fils de Ru ben qui était lui-même le premier né de Jacob. En conséquence cet
Enoch serait le petit-fils de Jacob donc l'arrière-petit-fils d'Isaac et
Rébecca de la souche immédiate des Douze Tribus d'Israël. Enfin
l'Ecclésiastique l'évoque en disant « Enoch a été transporté pour servir aux
nations d'exemple de repentir ». Dans le Nouveau Testament il est
fait mention d'Enoch dans l'Epître aux Hébreux (XI, 5) où Saint Paul affirme
que « par la foi Enoch fut enlevé pour ne point passer par la mort» et dans
l'Epître de St Jude (1,14) l'apôtre prétend «qu'Enoch le septième depuis Adam
a prophétisé contre les impies ». C'est évidemment le personnage du chapitre
V de la Genèse, celui de la septième génération après Adam qui est pris en
considération et reconnu par le Nouveau Testament. Son élévation miraculeuse
au ciel sera un thème qui, bien qu'ignoré de St Jean et de St Mathieu se
trouve signalé par St Marc et St Luc, ce dernier situant même avec précision
le phénomène de l'ascension du Christ 40 jours après Pâques dans les Actes
des Apôtres (I, 3, 9 et 11). Inspiré par la légende d'Enoch, rédacteur d'Evangile,
auteur présumé des Actes et médecin, St Luc est-il le bienfaiteur à qui nous
devrions la transmission du fait miraculeux et en même temps la célébration
de la fête avec prescription du repos. LE
LIVRE D'ENOCH : D'aucuns pensent que nous
devons à Enoch le plus vieux livre du monde. Le livre d'Enoch était bien en
effet un ouvrage que lisaient les premiers chrétiens. Il appartient au genre
apocalyptique, contient des visions et des paraboles relatives à la fin du
monde et fait allusion à des anges descendus sur la Terre. Considéré comme
apocryphe on a le loisir d'interpréter ce mot, à la fois dans son sens
littéral dérivé du grec (apokykos) caché, tenu secret, et dans son sens
d'emploi courant où il qualifie un texte faussement attribué à un auteur.
Anatole France écrit par exemple «ce qui nous a été conservé du livre d'Enoch
est visiblement apocryphe ». Nous devons bien convenir que rien n'est certain
en ce qui concerne l'auteur et la date de rédaction de cet ouvrage qui
s'étend en 82 chapitres sur la Genèse. Est-il antérieur à la Bible et peut-il
se revendiquer comme e premier manuscrit du monde ? C'est vrai que le Zohar
ou livre des splendeurs, Bible des Cabalistes fait plusieurs fois mention du
Livre d'Enoch. N'est-il qu'une compilation dont les parties les plus
anciennes dateraient de 2 siècles avant J.C. tandis que les plus récentes
seraient contemporaines de l'ère chrétienne ? Aurait-il été écrit seulement
au début du règne d'Hérodote le Grand, c'est-à-dire environ 40 ans avant J.C.
? Il est très difficile de trancher. Quoi qu'il en soit il est
certain que l'ouvrage était connu et lu par les premiers chrétiens. Il a même
été admis comme authentique et considéré comme canonique par l'Eglise
primitive jusqu'au 4e siècle. Tertullien, apologiste chrétien, le
cite d'ailleurs dans ses ouvrages au début du 3e siècle. Tertullien,
carthaginois converti au christianisme, devenu prêtre vers la quarantaine, a
quelquefois sympathisé avec l'hérésie. Ecarté par l'Eglise à la suite du
Concile de Laodicée (366) qui fit défense de parler des anges et des
hiérarchies divines, pratiquement condamné, le livre fut abandonné et oublié
pendant des siècles. On le croyait perdu ou disparu à jamais. Miraculeusement
en 1769, Jacques Bruce retrouva en Abyssinie trois exemplaires manuscrits qui
en contenaient une traduction éthiopienne ! Deux copies existent en
Angleterre et une à Paris. Ainsi après 14 siècles d'oubli, Jacques Bruce,
grand voyageur écossais, descendant plus ou moins authentique par les femmes,
des Anciens Rois d'Ecosse, découvre, rapporte et fait connaître le Livre
d'Enoch ou tout au moins une copie découverte quelque part en Abyssinie
parcourue de 1768 à 1772 par cet intrépide explorateur à la recherche des
sources du Nil Bleu. L'événement est extraordinaire. La réapparition subite
des manuscrits du Livre d'Enoch à l'époque des lumières les soumet à l'examen
et relance une affaire et un débat que l'on avait oubliés depuis longtemps et
considérés comme éteints. Depuis, des thèses nombreuses, contradictoires et même
parfois des hypothèses où l'imagination se donne libre cours, s'affrontent
sur le sujet. Doit-on penser que le retour de
Bruce en Europe en 1772-73, la réapparition après 14 siècles d'oubli et la
diffusion du contenu des manuscrits du Livre d'Enoch ont été les motifs, les
éléments et finalement les raisons essentielles et déterminantes de
l'introduction de la légende d'Enoch dans les Rituels maçonniques dès le
début du 19e siècle ? Enoch, personnage de l'Ancien et du Nouveau
Testament, retrouvé au 18e siècle, par un livre qui lui est
attribué, remis au goût du jour par un Ecossais revendiquant une filiation
avec les Rois d'Ecosse, protecteur de la F... M...
jacobite, source possible sinon probable du Rite Ecossais, a-t-il été le
mythe présentant toutes les qualités requises pour constituer le pivot d'une
légende qu'on pouvait aisément inclure dans le symbolisme maçonnique. Dans ce
symbolisme, la légende d'Hiram apparue quelque part en Angleterre ou en
Irlande vers le milieu du 18e siècle, rapidement intégrée et
absorbée par le grade de Maître, a engendré finalement toute la série des
Hauts Grades. A l'imitation du psychodrame qui en fut tiré et qui nourrissait
les Rituels des Loges symboliques, les grades de vengeances étaient créés
pour introduire une suite au meurtre d'Hiram qui ne pouvait rester impuni. Il
est possible alors qu'ait été ressenti la nécessité d'une autre légende
particulière aux Hauts Grades pour servir d'introduction aux Grades
Chevaleresques. Celle d'Enoch retrouvée n'était-elle pas l'occasion opportune
? Son origine biblique et sa nature plaidaient en sa faveur. Un Temple dédié
au mystérieux Enoch n'était-il pas un symbole idéal ? Le personnage aussi
apparaissait comme le centre d'un rayonnement éclairant de multiples
traditions et le commencement d'une longue marche de l'humanité. Certes, dans
la multiplicité des figures de l'Ancien Testament, le choix s'est porté, non
pas sur Enoch fils de Caïn, mais sur Enoch le patriarche, fils de Jared, père
de Mathusalem et arrière-grand-père de Noé. Personnage antédiluvien, son
existence antérieure à la civilisation hébraïque laissant le champ libre à
l'imagination des adeptes de l'ésotérisme. On voudra bien convenir que ce qu'apporte
d'intéressant Enoch est surtout le fait de sa mort. Pour la première fois
dans l'histoire du monde on voit apparaître une conception de la vie après la
mort. En effet tout comme Elie prophète de l'Ancien Testament enlevé au ciel
dans un char de feu (les Rois), Enoch a été transporté directement au ciel
(Genèse v), sans passer par le Shéol, c'est-à-dire l'équivalent sémitique de
la conception de Hadès Dieu des Enfers dans la mythologie grecque. Aussi bien
avant le Roi David qui l'avait projeté, bien avant le Roi Salomon qui l'a
édifié, un autre Temple aurait existé, au même emplacement et c'est Enoch qui
l'aurait bâti. C'est par cette entreprise et
par cette entremise qu'Enoch entre dans nos légendes où nous le considérons
au fil de notre imaginaire et tour à tour, comme le bâtisseur du plus ancien
Temple du Monde, comme le premier maître ascensionné, comme le graveur du nom
Ineffable sur la Pierre d'Agate, et que nous l'admettons enfin dans nos
Rituels du Rite Ecossais Ancien et Accepté comme le premier Initié du Monde.
Il méritait bien l'essai d'un propos afin de le mieux connaître. L'approche
ne va pas sans difficulté de toutes sortes et n'est certainement pas exempte
d'inexactitudes ou d'erreurs. Mais elle répond à une nécessité et à une
exigence qu'on peut formuler en reprenant deux idées majeures puisées dans
les dernières études publiées des Travaux de Sources. La première affirme que
nos rites s'explicitent par des mythes que celui de la découverte du Temple
d'Enoch en est un et qu'il nous invite à faire partir de nous la force de nos
commencements, à la chercher non pas derrière nous mais en avant de nous. La
deuxième idée confirme que : si au 13e grade, Enoch est présenté
comme le premier Initié initiant dont nous sommes les fils spirituels, c'est
que la quête de la spiritualité apparaît comme étant vraiment l'exigence
centrale des Hauts Grades maçonniques. Au sommaire de cet ouvrage : Les
loges symboliques - les couleurs du rite - la
parole perdue et la Vérité - le symbolisme de la Voûte - le
discours historique du grade au 13e degré -
Enoch, patriarche antédiluvien
- la grande légende d’Enoch - la
vision du Tétragramme - le Déluge
- les 2 colonnes et l’Arche de
Noé -
Moïse - l’Exode
- le lion gardien de l’Arche d’Alliance - le Temple de Salomon - la
voûte sacré et les couloirs du Palais
- le temple d’Enoch - la
descente dans les 9 voûtes - la découverte et la remontée du
Tétragramme - la croix d’Enoch et de Salomon -
les secrets du grade, les officiers, le nombre 9 et les décors - la
Loge Royale - les triades et le ternaire - |
LE CHŒUR DES MAÎTRES. Le travail en séminaire de Maîtres. Le rituel d’Elévation |
Sophie PERENNE |
Edition La Maison de Vie |
2012 |
||
Pourquoi faire des réunions ? – avec qui et comment faire ces réunions – l’esprit qui doit présider au travail – Rassembler ce qui est épars – la cérémonie d’élévation – le meurtre – des compagnons qui tuent le Maître et le Maître qui tue DS compagnons – les divers coups portés – la dormition – les outils – les voyages des compagnons et ceux des Maîtres – le relèvement – la chair quitte les os – palingénésie et ordalie – qui est Hiram – a quoi reconnaît-on le Maître ? – le tracé – les responsabilités – la transmission – la parole perdue – les pierres – les lumières – la lettre G – le chiffre 3 – de midi à minuit – je ne sais ni lire, ni écrire – Faut-il tuer le Maître ? - |
l’Éclectisme maçonnique suivi de : hermÉneutique maçonnique & philosophie biblique
|
Patrick negrier |
EDITION
IVOIRE- CLAIR |
2003 |
Née
en Angleterre vers 1356, la Franc-maçonnerie opérative anglaise fut d’abord
catholique avant de devenir anglicane en 1534. Le contenu biblique des textes
fondateurs (Anciens devoirs) de cette maçonnerie opérative atteste l’essence
originellement biblique de la maçonnerie. Cependant au fil des siècles la
maçonnerie subit diverses métamorphoses qui, en diversifiant son identité
primitive, finirent par faire de cette ancienne corporation professionnelle
chrétienne une expression moderne de la tradition de l’éclectisme. Vers
1637 la maçonnerie écossaise, de confession calviniste, élabora le rite du
Mot de maçon qui contribua à transformer l’ancienne maçonnerie opérative en
maçonnerie spéculative. En 1723 les Constitutions d’Anderson et de
Désaguliers présentèrent la religion naturelle comme la base morale de
l’Ordre maçonnique. Mais l’introduction de la religion naturelle dans les
loges y introduisit à sa suite la philosophie ainsi que les diverses formes
de déisme qui favorisèrent à leur tour l’apparition de l’athéisme théorique
et de la libre pensée dans les loges. Enfin
l’exégèse allégorique du temple de Salomon céda le pas en 1696 à
l’interprétation symbolique du temple, introduisant ainsi en maçonnerie
l’étude de l’ésotérisme. La pénétration successive de ces divers points de
vue en maçonnerie n’explique pas seulement la genèse de l’éclectisme
maçonnique : elle invite à réfléchir sur les conséquences et sur les enjeux
de la coexistence légitime et pacifique de ces divers points de vue au sein
du même Ordre maçonnique. Faits
historiques et aspects méthodologiques qui nous invitent à poser la question
: quelle fut ou quelle peut être aujourd’hui la contribution de
l’herméneutique maçonnique à la mise en évidence de la philosophie biblique ?
C’est ce que cet exposé examine avec la plus grande précision possible. |
LE
COMPAS ET L’HERMINE – UN REGARD SUR LA
FRANC-MAÇONNERIE EN BRETAGNE
AUJOURD’HUI
|
Arnaud D’Apremont
|
Edition Coop Breizh
|
2019
|
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Ces nuances, nous les
retrouverons de fait et nous les confronterons, in fine, à l’idée
développée notamment par Jean-Michel Le Boulanger, en reprenant le concept
d’une autre Bretonne émérite, l’historienne Mona Ozouf, dans sa Composition
française. » Pluralité donc,
complexités, nuances… qui font aussi richesse. Nous l’avons compris, il
s’agit d’une Franc-maçonnerie vivante. La première partie de l’ouvrage
présente de manière très synthétique l’histoire générale de la
Franc-maçonnerie afin de donner ou rappeler au lecteur quelques repères
indispensables à la compréhension du sujet. La deuxième partie, la plus
conséquente, analyse la pratique maçonnique en terre celtique :
typologie, obédiences, rapports au religieux, rapports à la terre et à la
culture bretonnes, rapport à la langue bretonne, antimaçonnisme en Bretagne,
etc. De nombreuses annexes et bibliographies viennent enrichir l’étude. La
dernière partie de l’ouvrage présente une étude sur l’influence de la
Compagnie de Jésus en Bretagne au XVIIème siècle et sur ses relations avec
une Franc-maçonnerie alors émergente, principalement à travers l’action de
deux personnalités : Julien Maunoir et Michel Le Nobletz. Cette étude, très
étayée, sur la vie maçonnique en Bretagne permet de mieux saisir les
possibilités de rapports créatifs entre le local et l’universel qui, au lieu
de s’opposer, constituent alors une dynamique féconde face aux crispations
mortifères. Après y être longtemps
restée marginale, notamment à partir de la fin du XVIIIe siècle, la
franc-maçonnerie connaît de nouveau un certain essor depuis la fin du XXe
siècle en Bretagne. Et en tout cas, un essor suffisant - et parfois
inédit (par exemple, l'existence d'une chaire universitaire de maçonnologie à
Rennes dans la décennie 1980, unique au monde ) - pour s'intéresser à ses
spécificités éventuelles. En complément de ce travail sur la
franc-maçonnerie bretonne, on trouvera une courte étude sur l'influence de
l'ordre jésuite en Bretagne au XVIIe siècle et sur son rôle potentiel,
précisément, dans l'émergence et la structuration de la franc-maçonnerie et
d'autres démarches initiatiques et fraternelles au cours de cette période. Il
s'agit là encore d'une matière quasiment pas étudiée aujourd'hui, mais riche
de conséquences pittoresques et paradoxales |
le cÔtÉ occulte de la
franc-maçonnerie |
C.W.
LEADBEATER |
EDITION ADYAR |
2001 |
L’auteur
remonte à l’Égypte et nous fait assister aux célébrations des mystères de l’Égypte
antique de cette façon il essaie de nous faire comprendre le but ultime de la
F.M. On y retrouve les rituels, la décoration des loges, l’initiation, le
passage et l’élévation, l’ouverture et la fermeture et toutes les
explications du mode opératoire. Mme
Annie Besant et Mgr Charles Leadbeater (fondateur de l'Eglise
Catholique Libre qui, soit dit au passage, est officiellement reconnu par le
Vatican) étaient deux initiés des plus pertinents. Particulièrement Charles
Leadbeater dont les écrits révèlent une connaissance sérieuse de certaines
subtilités ésotériques. Néanmoins, en parallèle des luttes intestines
et des scissions qui secouèrent la Société Théosophique (certains scandales
et évènements ont entaché de façon notable la Société Théosophique. Et on
peut dater une perte d'influence de ce groupement spiritualiste à partir des
années 1930 (bien que, en Inde, la Société Théosophique ait continué de
lutter pour une reconnaissance de l'indépendance et exerce, encore
aujourd'hui, une influence sensible).
|
LE CROISSANT ET LE COMPAS
– ISLAM ET FRANC-maçonnerie
– DE LA FASCINATION A LA DḖTESTATION
- |
Thierry Zarcone |
Edition
Dervy |
2015 |
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L'entreprise
de cet ouvrage impliquait une connaissance tant de la franc-maçonnerie dans
sa forme occidentale que du soufisme - une capacité à déceler des parallèles
tout en gardant conscience des différences. Zarcone distingue secret -
indicible - et sociétés secrètes - auxquelles le secret donne leur raison
d'être, mais qui en est indépendant et peut également être cultivé dans des
sociétés non secrètes, telles que les confréries soufies dans l'Orient
islamique. Zarcone est d'ailleurs réservé quant à l'utilisation du terme
d'initiation pour décrire la cérémonie de rattachement à une tarîqa
soufie L'auteur évoque tout d'abord le contexte général:
les premières présentations de la franc-maçonnerie par des auteurs de ces
pays, en particulier la Turquie, les premières divulgations sur la
franc-maçonnerie. Mais aussi la prolifération des sociétés secrètes dans
l'Empire ottoman. Ces sociétés secrètes avaient souvent pour modèle, pour
source d'inspiration, la franc-maçonnerie française et italienne ainsi que la
Carboneria. C'est l'influence du Grand Orient qui se faisait sentir, même si
les francs-maçons proprement dits en terre d'Islam ne partageaient pas le
rejet de la mention obligatoire du Grand Architecte de l'Univers auquel
aboutit l'obédience maçonnique française à cette époque. Les groupes qui naissent dans ces pays de
tradition musulmane sont donc généralement des groupes réformistes. Les
musulmans qui s'intéressent à la franc-maçonnerie sont pour la plupart des
réformistes. L'on pourrait alors s'étonner de l'association au soufisme,
puisque les réformistes ne passent pas pour y avoir été particulièrement
favorables. Laissons Thierry Zarcone nous expliquer pourquoi ce jugement doit
être nuancé, dans ce passage où il évoque le réformiste Malkum Khân,
fondateur d'une société paramaçonnique en Iran en 1858: "Au premier
abord, il est surprenant qu'un penseur réformiste s'intéresse au soufisme et,
surtout, qu'il lui consacre une part aussi importante dans son projet de
modernisation des esprits en Orient. En fait, le soufisme connaît plusieurs
dimensions et, d'une manière générale, ses formes populaires, imprégnées de
superstitions et de pratiques magiques, sont rejetées par les réformistes
alors que ces derniers font bon accueil, dans la mesure où celles-ci ne
fuient pas leurs responsabilités politiques, à sa forme savante qui regroupe
les confréries. Il y a donc, ainsi que certains d'entre eux l'ont écrit, un
bon et un mauvais soufisme. D'un autre côté, le soufisme séduit les
réformistes car il autorise une forme de liberté dans le commentaire du
Coran. Ibn `Arabi, l'un des principaux représentants de ce courant,
encourage, par exemple, la réouverture de la porte de l'ijtihâd, ce qui
signifie commenter le Coran en faisant un usage indépendant de sa raison, un
procédé interdit depuis plusieurs siècles par les écoles de droit musulmanes
qui s'opposent à toute espèce d'innovation." Ce réformisme se retrouve sous des formes
diverses quasiment dans toutes les sociétés secrètes ou paramaçonniques qui
émergent en terre d'Islam, y compris dans un groupe évoqué par Zarcone au
cœur de l'Asie centrale, à Boukhara: la Société pour l'éducation des enfants a
bel et bien pour but de promouvoir l'éducation des enfants, mais en les
envoyant dans des écoles modernes, séculières, à Istanbul - alors que
l'émirat de Boukhara leur préférait les écoles religieuses. Comme d'autres
associations, celle-ci est influencé par le modèle turc du Comité Union et
Progrès. Son fonctionnement était celui d'une société secrète, avec signes de
reconnaissance, Une telle société poursuivait bien entendu
des objectifs sociaux et politiques. Zarcone remarque que certaines d'entre
elles réduisent le cérémonial à peu de chose tandis que, à l'inverse,
existent "des organisations paramaçonniques séduites et même
fascinées par le cérémonial et la langue symbolique de la Franc-Maçonnerie,
par son emblématique hermétique, dans laquelle elles reconnaissent la
symbolique du soufisme et celle des corporations de métiers musulmanes"
Plusieurs groupes examinés par Thierry
Zarcone incluaient nettement - à côté de buts politiques - des idéaux
religieux. L'un des exemples les plus remarquables que présente son ouvrage
est celui de la Confrérie de la Vertu, fondée à Istanbul dans les années
1920, à l'initiative d'un militaire soufi de l'ordre de Bektachis, avec
l'aide de shaykhs soufis et de francs-maçons Dans ce cas-là, cependant, il ne
s'agit plus de réformisme: durant sa courte existence (elle fut interdite en
1925), la Confrérie de la Vertu allait s'opposer aux réformes kémalistes et
prendre la défense du califat. Il s'agissait d'une franc-maçonnerie qui se
voulait musulmane - et à laquelle il fallait d'ailleurs être musulman pour
adhérer. Preuve s'il en est qu'un habit maçonnique peut recouvrir différents
contenus politiques... Il est intéressant d'observer que Turcs et
Persans qu'attiraient le cérémonial maçonnique et qui créaient des sociétés
paramaçonniques ne l'adoptèrent pas purement et simplement, mais "éprouvèrent
le besoin de le transformer pour mieux l'adapter à son nouveau cadre
religieux et culturel". Zarcone remarque au passage qu'il y a eu des
tentatives semblables (plus récentes) d'adaptation au milieu shinto et
bouddhiste au Japon C'est à travers tous ces aperçus inattendus, levant un
coin du voile sur des associations discrètes et largement tombées dans l'oubli, que Thierry Zarcone offre
riche matière à réflexion. |
LE DEVOIR et les devoirs |
DIVERS AUTEURS |
Edition ARCADIA |
2008 |
Au
jour de son initiation, le profane qui entre dans le cabinet de réflexion
pour subir sa première épreuve, celle de la Terre, connaît déjà son premier
contact avec la notion du Devoir lorsqu’il est invité outre la rédaction de
son testament spirituel et philosophique, à répondre à ces trois
questions : Qu’est-ce qu’un homme doit à son créateur ? Que se doit-il à lui-même ? Que doit t-il à ses semblables et à sa patrie ? Il
faut savoir que cette notion de Devoir
et devoirs n’existait pas dans les anciens rituels, elle rentre dans les
rituels modernes depuis les années 1950. Au grade de Maître secret,
pratiquement tout le rituel est axé sur une notion de devoir qui mène au Devoir fondamental. La réalisation de ce
dernier est présentée comme une phase essentielle et incontournable à toute
progression initiatique. Ce
devoir est une obligation qui s’impose à la conscience et au libre arbitre de
chacun. Il se présente comme impératif positif ou comme interdit négatif,
selon l’état des connaissances et des expériences acquises. On peut
considérer qu’il existe deux sortes de devoirs : 1/ Le devoir naturel : Ce type de devoir peut varier
indéfiniment car il est tributaire des critères moraux qui diffèrent selon la
religion, la société, le pays, l’ethnie…. Et c’est en fonction de ces
différents paramètres que s’établit une hiérarchie des divers devoirs envers
l’individu et la société. Ce devoir est d’ordre social sans caractère initiatique. 2/ Le Devoir essentiel : C’est le Devoir
envers le G.A.D.L.U, qui est de rechercher la Parole perdue, la Vérité, en
rassemblant ce qui est épars. Au travers de ses exigences d’ordre principiel
on peut définir un ensemble de devoirs envers autrui et soi-même. C’est la
conscience du devoir que le chemin initiatique éveille en chacun. Cette
notion de devoir est omniprésente dans tous les rituels des trois premiers
degrés. Parmi les devoirs contractés on peut mentionner le devoir de méditer
les enseignements du rituel, les devoirs contenus dans l’obligation prêtée,
dont le devoir d’assiduité, celui de garder le silence vis-à-vis des
profanes, de rechercher la justice en toutes occasions, d’aimer ses frères,
de se soumettre à la loi et à la discipline etc…On remarquera qu’il ne s’agit
que des devoirs et non du Devoir Pour
le Devoir son accomplissement fera que
chacun partira à la recherche de la Parole perdue et du Maître qu’il est
virtuellement, afin de se rapprocher de la Vraie Lumière, incarnée en la
personne de Maître Hiram, représentant l’initié parfait. Daniel
Goigoux
développe diverses interrogations sur le thème du devoirs et Devoir. Le
Devoir est sans doute la grande Loi de la Maçonnerie, c'est-à-dire la
recherche de la Parole perdue, recherche gnostique par excellence, il
rappelle, une phrase du rituel : « Il
est plus facile de faire son Devoir que de la connaître ». Jean
François Blondel
nous emmène dans le compagnonnage opératif avec Les devoirs du Maçon de
métier. Ces devoirs ou Old Charges qui régissaient la vie des anciens maçons
et leur donnait un code de vie et de conduite. Trois directions était
données, les devoirs vis-à-vis du métier et de la corporation- les devoirs
vis-à-vis de la morale ou de la société – les devoirs vis-à-vis de Dieu et de
la religion – Michel
Cugnet
explique pourquoi le Désir d’amour est le premier devoir de la quête d’un
Franc-Maçon en développant la Charité, la Bienfaisance et l’Initiation. Ces
états commencent par la prise de conscience de son propre Soi et de l’Amour
divin. L’engagement moral de chacun est très important. Robert
Amadou,
décortique la phrase d’Anderson sur Dieu, la Religion, le libertin et l’athée
stupide. Pour lui ce mot stupide est une bévue, mais il essaie de se replacer
à cette époque et d’expliquer ces mots dans le contexte. André Chopard, avec son titre : Francs-Maçons dans la tourmente, nous fait revivre l’époque difficile de l’annexion de l’Autriche, l’occupation des Sudètes et l’invasion de la Tchécoslovaquie le 1e Septembre 1939, moment qui précède la guerre mondiale. Il rappelle comment et pourquoi les loges maçonniques furent occupées, fermées et pillées, comment les Francs-maçons réagirent dans les pays occupés et dans les camps de prisonniers. |
LE DRAPEAU NOIR- anarchistes – francs-maçons &
autres combattants de la libertÉ |
Édouard
boeglin |
EDITION
B. LEPRINCE |
1998 |
Ils ont été
révolutionnaires, anarchistes, francs-maçons – souvent les deux –
libertaires, combattants de l’utopie. Malgré leur défaite apparente depuis
1789, ils ont conquis le monde à leurs idées. Vérifiant ainsi l’adage
« La Franc-maçonnerie nulle part, les Francs-maçons partout ». Anarchisme et
Franc-Maçonnerie sont deux courants de pensée et deux mouvements d'action qui
s'inscrivent dans l'humanisme, lequel est né avec la premier humain ayant
pris conscience de ce qu'il-elle pouvait naître à son humanité s'il-elle en
faisait librement le choix. Dans les deux cas, à l'origine, il y a
nécessairement un choix, le choix de s'engager. Les engagements anarchique et
maçonnique sont scellés par la liberté : la liberté du choix de l'individu
d'abord qui, un jour, décide d'entrer en anarchisme ou en
Franc-Maçonnerie – voire, en l'un ET en l'autre - ; la Liberté ensuite, avec
un grand "L", constitutive à la fois de l'humaine condition
: l'humanité par différenciation d'avec le non-humain, le pré-humain,
l'a-humain, l'in-humain, du projet anarchique et maçonnique : la libération
des individus et de la Société humaine et, enfin, de la fin anarchiste et
maçonnique : l'achèvement de l'humanité, c'est-à-dire l'avènement d'une
Société véritablement humaine. Ayant la même devise
– Liberté – Égalité – Fraternité -, Anarchisme et Franc-Maçonnerie n'ont
d'autre culte que la Liberté. L'un comme l'autre sont donc sinon
antidogmatiques, du moins a-dogmatiques. Et pourtant, des anarchistes et des
Francs-Maçons, amants déchirés par l'illusion que l'un(e) trompe
l'autre , font régulièrement dans le dogmatisme et, usant d'ukases, de
lettres de cachets, de fatwas, de bulles…, condamnent et… excommunient
l'autre sans se rendre compte que, ainsi, ils déchirent, trahissent, renient…
leur engagement et, ainsi, piétinent, bafouent, molestent, violentent,… et
même… assassinent la Liberté dont ils se réclament : leur liberté mais, aussi
et surtout, celle de l'Autre, celle de l'humaine condition. Je cite un illustre
anarchiste et franc-maçon, Léo Campion : "Aussi est-il regrettable que
des anarchistes sectaires excommunient la Franc-Maçonnerie au nom d'un pseudo-dogme
de l'Anarchie (comme si l'Anarchie était anti-tout alors quelles est à-tout)
et que les Maçons sous-évolués excommunient l'Anarchie au nom d'un
pseudo-dogme de la Maçonnerie (comme si la Maçonnerie n'était que tradition,
alors qu'elle est tradition, dialogue et progrès). Ces attitudes sont
d'autant moins admissibles qu'au contraire l'Anarchie comme la
Franc-Maçonnerie, anti-dogmatiques par essence, sont l'une comme l'autre tout
le contraire d'un dogme. Elles qui ont en commun le culte de la Liberté et le
sens de la Fraternité, avec comme but l'émancipation de l'Homme". En fait, s'ils
s'entendent sur le point de départ et sur la destination du chemin,
Anarchistes et Francs-Maçons, en revanche, ne font pas nécessairement le même
choix d'itinéraire, certains des premiers admettant le recours à
l'action illégale, certains des seconds n'acceptant que l'action légale.
Et cette différence, si elle est bien une ligne de partage de méthodes, n'est
pas véritablement une fracture de valeurs, de principes, de philosophie,
d'éthique et, in fine, un schisme de l'humanisme. Pourtant, les
arguments avancés par certain frères considèrent que les anarchistes n'ont
pas leur place au sein de leurs loges. Je n'en citerai qu'’un: - les
anarchistes sont, par nature et dans leurs actes, des… illégalistes
alors que, comme le recommandent les Constitutions d'Anderson, un maçon,
homme libre mais aussi… de bonnes mœurs, de respecter la Loi ; Les chroniques de l'Histoire comme les archives des Obédiences, du moins pour celles qui ne revendiquent pas une… régularité dont, soit dit en passant, on peut s'interroger sur sa conformité avec le principe de Liberté constitutif de la Franc-maçonnerie, du maçon comme celle de l'humain, attestent de ce que, de la seconde moitié du XIXème siècle à la fin de la première moitié du XXème, quasiment tous les grands noms de l'Anarchisme et de l'Anarcho-syndicalisme, sont ceux de frères. A la différence des marxistes-léninistes, des trotskystes, des maoïstes…, les anarchistes n'ont jamais fait dans l'entrisme. Il ne viendra donc à l'idée de personnes que les anarchistes qui sont entrés en maçonnerie l'ont fait par entrisme, pour la phagocyter. Considérant que la Franc-maçonnerie n'est ni un lobby – politique, économique, social…, pour ne pas dire affairiste, voire maffieux -, ni le tremplin d'aspirations personnelles de pouvoir, de renommée, de prestige, d'avantages divers et variés…, personne ne considérera non plus que l'engagement maçonnique des anarchistes obéissait à un intérêt… intéressé. De telles idées seraient d'ailleurs d'autant plus fallacieuses que, souvent, l'engagement anarchiste est la résultante – la conséquence logique, l'achèvement – de l'engagement maçonnique. |
le drapeau noir, l’Équerre
& le compas |
Léo campion |
Edition
ALTERNATIVE LIBERTAIRE |
2004 |
||
Mais, à
la différence des précédents, il était nanti d’une solide joie de vivre,
source d’une curiosité sans faille, ce qui en fit un polygraphe éclectique à
l’érudition trapue mais espiègle. Les Propos semi-folâtres sur la mort qui
vont suivre sont extraits d’une planche qu’il présenta en 1973. On y trouve
ou retrouve l’humour piquant d’un Léo Campion trop heureux pour être macabre,
noir ou même drolatique. Un exposé servi par le talent d’un écrivain à part
entière. On y découvre également, maçonniquement parlant, le parcours d’un F.-.
qui ne prenait pas l’initiation à la légère. Les Maçons y décèleront l’art
d’un F.-. qui avançait vers ses cinquante ans de loge et un âge
honorable (il mourra à plus de quatre-vingts ans dans les années
quatre-vingt-dix). Les profanes seront plus sensibles à l’éclectisme d’un
esprit libre pour qui nul sujet n’était tabou. C’est suffisamment rare pour
être noté! Alphonse Allais commençait ainsi
une conférence: « Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, « On m’a demandé de
vous faire une conférence sur le théâtre. J’ai peur qu’elle ne vous attriste,
car, comme vous le savez, malheureusement, Shakespeare est mort, Corneille
est mort, Racine est mort, Molière est mort, Beaumarchais est mort, Regnard
est mort, Marivaux est mort… et je ne me sens pas très bien moi-même. »
Depuis, Alphonse Allais est mort lui aussi. Sans qu’il y ait lieu de
s’inquiéter outre-mesure de tous ces précédents, on peut quand même
légitimement se demander s’il ne nous adviendra pas d’également mourir un
jour? Et si, sans être systématiquement alarmiste, on songe que s’ajoutent
tant d’autres auteurs précédents aux précités, on peut quand même penser que
les probabilités en sont grandes. Dans l’attente de l’illusoire découverte
d’un élixir d’immortalité qui surviendrait pendant les années qui me restent
à vivre. Mais je conviens de l’optimisme un tantinet chimérique de cet
espoir. Ce qui est désagréable, a priori,
n’est pas d’être mort, mais de mourir. Éventuellement. Et selon. La preuve
en est que, couramment, les gens célèbrent l’anniversaire de leur naissance
et jamais celui de leur mort. Pas de leur vivant en tout cas. Et ce,
vraisemblablement, parce que l’homme, qui est le seul animal qui sait qu’il
mourra un jour, ne sait pas quand il mourra. Ainsi j’ignorais, quand j’ai
commencé cette phrase, si j’allais pouvoir l’achever. Eh bien, ça y est! La
mort est un phénomène biologique extrêmement simple. Surtout quand il s’agit
de celle des autres. Les dieux et les académiciens, qui sont immortels, ne me
contrediront pas. La mort n’est autre chose, somme toute, que la privation de
la vie. Et, a dit Épicure, « il n’y a rien de redoutable dans la privation de
la vie ». Ce qui n’exclut pas un certain désorientement qu’Alfred Jarry
exprime ainsi : « Songez à la perplexité d’un homme hors du temps et de
l’espace, qui a perdu sa montre, et sa règle de mesure, et son diapason. Je
crois, Monsieur, que c’est bien cet état qui constitue la mort. » La mort aussi est un prodigieux
anesthésique. Ronsard, bien qu’il ignorât l’anesthésie, l’a exprimé en deux
vers : Je te salue, heureuse et profitable Mort, Des extrêmes douleurs
médecin et confort! Ronsard, qui décidément ignorait beaucoup de choses,
ignorait aussi l’euthanasie. Pratiquée par le médecin, en âme et conscience
comme il se doit, elle lui aurait semblé une banne thérapeutique de l’agonie.
Dans les cas désespérés, abréger les souffrances du patient, qu’il s’agisse
d’un moribond que son docteur fait passer de la douleur au sommeil et du
sommeil à la mort, ou d’un animal que pique le vétérinaire, est faire oeuvre
pie. C’est pour cela sans doute que la sérénité des trépassés a quelque chose
de fascinant. Et qu’un proverbe arabe proclame : « On est mieux assis que
debout, couché qu’assis, et mort que couché. » Et là nous entrons dans le vif du sujet,
vif étant en l’occurrence un mot malheureux. Fastueuses étaient les morts des
souverains et des nobles sous l’Ancien Régime. Passant de vie à trépas au
milieu de leur cour, entourés de leur famille, de leurs féaux et de leurs
serviteurs, il leur fallait tenir leur rang de façon édifiante jusqu’au bout.
Dans cette cérémonie, où ils jouaient le premier rôle, la dignité de leur
comportement avait valeur d’exemple et ils se devaient de ne pas rater leur
ultime sortie. Quelle leçon de cabotinage donna Mounet-Sully, disant sur son
lit de mort : « Mourir, c’est difficile quand il n’y a pas de public. » !
Mourir en public peut donc aider à mourir courageusement. Voire héroïquement.
Telles les morts spectaculaires et pleines de panache d’idéologues. Danton, en
1794, dernier de la fournée, pataugeant dans le sang de ses quatorze
meilleurs compagnons décapités avant lui, qui lança au bourreau: « Samson, tu
montreras ma tête au peuple, elle en vaut la peine! »Le docteur Baudin, en
1851, à qui on reprochait son indemnité parlementaire, et qui, montant sur
une barricade, rétorqua: « – Vous allez voir comment on meurt pour vingt-cinq
francs. »Ou Ravachol, en 1892, qui chantait à tue-tête en allant vers la
guillotine, puis crachait des injures sous le couperet. Les morts violentes sont plus
stupides encore quand elles surviennent sans accessoires. Comme celle,
émouvante, du pauvre Jean Floux, charmant poète chatnoiresque et bohème
impécunieux, qui, héritant bien inespérément d’un riche oncle de province,
avait emprunté, lui qui n’empruntait jamais, une centaine de francs pour
s’habiller décemment et prendre le train, afin d’aller chercher le magot.
Après quoi il se précipita tout joyeux à la gare où, ses semelles toutes
neuves glissant sur le quai neigeux, il tomba à la renverse et se fractura le
crâne. Jean Floux mourut heureux, mais quel accident bête! Il est vrai qu’il
est peu d’accidents intelligents…On peut, au cours des siècles, toujours dans
le cadre des morts violentes, être parmi les innombrables victimes des
multiples génocides : guerres, déportations, exterminations diverses. Une
balle perdue, pas pour tout le monde, est si vite arrivée. On peut être
condamné à mort, c’est-à-dire assassiné au nom de la justice. On a pu, en
faisant connaissance de la Gestapo, du Guépéou, ou du général Massu, mourir
sous la torture. On peut être crucifié, garrotté, fusillé, décapité,
écartelé, électrocuté, asphyxié, ébouillanté. J’en passe et des pas meilleures.
Puis il y a des gens qui meurent de faim. Et il y en a qui meurent de froid.
Les gens bêtes à en mourir prennent tout leur temps. Sauf en cas de guerre,
parce qu’en général ils sont patriotes de surcroît. Bertrand Russel a dit
d’eux : « Ils préfèrent mourir plutôt que de réfléchir. C’est ce qu’ils font
d’ailleurs. » Darien, à une époque il est vrai où la guerre épargnait encore
les civils, avait écrit : « La guerre ne détruit que les imbéciles. » |
le fou des loges
– lettre ouverte aux francs-maçons |
P.
danlot |
EDITION
DU PRIEURÉ |
1995 |
Pierre
Danlot, il faut le dire, quelque peu encouragé par les Éditions du Prieuré,
récidive en présentant sa deuxième « lettre ouverte aux Francs-maçons » très
exactement un an après la première. Elle
est la clé de la Maîtrise, car n’est maître de lui que celui qui arrive à
dominer sa folie. Alors, si la dérision ne fait pas peur aux lecteurs
potentiels de cette fantaisie sérieuse et amoureuse de la maçonnerie, venez
rejoindre la ronde du monde que la Folie dirige aux côtés de Rabelais,
d’Érasme et du Petit Prince de Saint-Exupéry… sans oublier Socrate, bien sûr. |
le franc-maçon en habit de lumiÈre –
esprit & matiÈre |
Association
des musées maçonniques européens |
CHÂTEAU
DE TOURS |
2002 |
Un
très beau livre avec photos couleur sur la Franc-maçonnerie depuis le
XVIIIème siècle, les tabliers, l’espace sacré, les rites, les décors, le
Grand Architecte, tradition et spiritualité, des centaines d’objets et leur
beauté artistiques cohabitent avec l’aspect historique et l’esthétique. |
LE GRADE DE COMPAGNON ET SA SYMBOLIQUE -
N° 92
|
Pierre
Dangle
|
Edition
Maison de vie
|
2020
|
Après
Le garde d’Apprenti et sa symbolique, Pierre Dangle poursuit son
projet de clarification de la symbolique des grades bleus. Nous l’avons
régulièrement souligné, le grade de Compagnon est souvent bâclé et
sous-estimé alors qu’il est fondamental. Pierre Dangle commence par en
rappeler l’importance : « Le métier forme un être fort afin qu’il
puisse entrer dans le flux permanent de la vie et ainsi la servir. Il
construit un Frère en capacité d’intégrer une puissance de vie, de l’incarner
et de l’animer. Il le prépare à une métamorphose cruciale Le grade de Compagnon est en soi un
accomplissement, un aboutissement de la vie artisanale, un vécu des petits
mystères. » Les
principaux éléments étudiés par l’auteur sont : le niveau, la Nombre, la
coudée, la géométrie sacrée, la Force, la magie, la pierre cubique, le voyage
et l’étoile. L’art du Trait est essentiel pour appréhender ces éléments. Il
faut prendre garde de ne pas réduire le Trait au tracé, il s’agit de bien
autre chose. Les formes géométriques comme les Nombres manifestent des
puissances et des enseignements. « Avec l’art du Trait, nous dit Pierre
Dangle, une loge initiatique peut inscrire l’immatériel dans une forme qui le
révèle sans le trahir en rendant présente la Lumière créatrice par
l’expression du Verbe. Il est l’art de l’arpentage et de la géométrie sacrée.
En pratiquant l’art du Trait, les bâtisseurs servent le Trait dans toute sa
puissance. Son tracé met en œuvre la lumière perçue pour la manifester. Il
contient la lumière venue de l’Orient et la met en acte. » Le
voyage est nécessaire parce qu’il permet d’acquérir savoir et expérience. Des
rencontres naissent de nouvelles possibilités à la fois théoriques et
opératives. Une théorie séparée de l’opérativité est stérile. Le voyage forme
et précise les stratégies d’apprentissage, de mémorisation, de décision,
indispensables pour aborder le chef d’œuvre. « Si le Compagnon, poursuit
l’auteur, comprend ce qu’est le chef d’œuvre, il s’associera à l’Œuvre et
deviendra partie intégrante de son feu pour aller au-delà. Construire est son
devoir, il doit en prendre conscience. Tout se construit, la conscience, la
sensibilité, la fraternité. Si l’on considère que l’initiation consiste à
œuvrer pour prolonger l’œuvre du Principe et que, son nom de Grand Architecte
de l’Univers, il en a conçu les plans, le grade de Compagnon est celui où se
découvrent ces plans dans leur formulation géométrique la plus pure : la
Pierre cubique, les polyèdres et les lois de construction de l’Univers. Lors
de l’initiation au grade de Compagnon, le Frère contemple ce trésor et la
possibilité réelle de formuler le secret par la réalisation d’œuvres. S’il
s’y adonne avec cœur, il deviendra un artisan de la lumière. » Ce livre
contribue à restaurer au grade de Compagnon toute sa force. En faisant
l’impasse sur les exigences de ce grade, la plupart des loges hypothèquent
d’emblée la maîtrise. Un retour aux fondamentaux du voyage du compagnon est
indispensable. Après avoir longuement médité sur lui-même au
centre de la terre dans le cabinet de réflexion, rédigé son testament
philosophique, parcouru les éléments qui lui ont fait ressentir l’orgueil
stérile, la vanité des passions, l’apprenti s’est purifié, un premier travail
d’élimination et de triage s’est effectué. Il s’est ensuite trouvé confronté
aux autres éléments : eau, air et feu , il a pu ainsi travailler sur la
pierre brute et en faire sortir le joyau, aujourd’hui le voilà
compagnon . Après ce premier travail opératif sur lui-même, il
est prêt à parcourir le vaste monde pour en tirer comme le disait
notre Maître Rabelais, la substantifique moelle. Pour cela , il lui
faudra affiner ses sens , les ouvrir, les envisager l’un après l’autre, les
rendre plus subtils et plus légers, les exalter. Après cette redécouverte de
ces capteurs d’information que sont les cinq sens, il pourra partir,
baluchon sur le dos, canne à la main, apprendre et comprendre les Ordres
d’architecture, les Arts Libéraux, les Philosophes et les Grands
Initiés, la glorification du travail, la joie de construire et d’œuvrer, la
joie d’être libre. Il s’apercevra avec chaque outil pris au cours de
ses voyages que la main est, sans conteste, un de nos membres les plus
importants. Comment vivre sans mains ? Et vérifiera comme tous ses
Frères et Sœurs Compagnons que l’outil est le prolongement de la main
et qu’à chaque phase de sa vie (initiatique, maçonnique,
sentimentale, familiale, professionnelle etc., il devra choisir les bons
outils, savoir s’en servir au mieux de ce qu’ils peuvent offrir à l’homme
pour grandir et s’élever, savoir, oser , donner , aimer. Durant toute
une année, voire plus, le Compagnon va voyager sous l’égide de son
guide : « L’Etoile Flamboyante ». En suivant cette étoile, il
va aussi chercher la plénitude de son humanité. Sa destination n’est pas un
lieu mais un nouvel état de conscience. Bien sûr il va pouvoir, et même
devoir, parcourir d’autres horizons, mais c’est en lui, et non sur lui, qu’il
doit éprouver ces nouveaux outils. C’est aussi pour les partager qu’il
doit acquérir ces nouvelles connaissances. Le Compagnon ne se contente
pas de marcher dans la direction de l’Orient. Il va de chantier en chantier
s’ouvrir à l’intelligence du monde pour trouver les moyens de son
émancipation. Il part pour accomplir un périple et s’accomplir lui-même en
lui-même. Pour le compagnon, la matière de son Œuvre est le
miroir de la marche du Soleil, miroir au fond duquel pourtant , dans les
ténèbres brille un autre astre beaucoup plus ancien que le Soleil et la Lune
du monde et, celui-là, immuable : l’Etoile Polaire. Invisible à
l’apprenti, elle a pourtant été son sauveur lors de sa « mort «
initiale dans le cabinet de réflexion. Offerte à toute heure à la vue
du Compagnon, elle est cette mystérieuse fenêtre ouverte sur l’hyperborée,
figurée dans les cathédrales gothiques par la Rose Nord, que jamais
n’illuminent les rayons du Soleil. L’exemple le plus caractéristique de ces
« Roses Noires « est celle de la cathédrale d’Amiens, à laquelle
les Compagnons médiévaux ont donné la forme d’un pentagramme dont la pointe
se dirige vers le Nadir. Enfin le mot compagnon désigne celui qui connaît
l’usage du compas, indique aussi selon une étymologie révélatrice , l’union
du compas et de l’équerre par le grec gnomon : équerre . La
position de l’équerre et du compas sur le Livre de la Loi sacrée indique non
seulement le degré auquel travaille la loge, mais aussi le but de ce travail.
En loge de compagnon, la pierre brute est devenue pierre cubique à pointe, et
dans cette pierre cubique se cache l’infini , comme sous l’équerre se trace
le compas, traceur de cercles. Que venons-nous faire en loge lorsque le droit
à la parole nous est reconnu ? Les livres, les discours sont restés à la
porte du temple, il ne nous reste plus que nos mains, encore elles, nos
paroles, nos yeux, nos sens, pour toucher et transmettre la seule richesse
que nous possédions réellement, notre sens de la vie, notre humanité .
Commençons donc à partager notre seul savoir, qui plongera avec ingratitude
dans l’oubli. Nous n’aurons été pendant un bref instant de vie que les
récipiendaires des générations qui nous ont précédées. Nous ne sommes que des
témoins , la vie ne nous appartient pas, nous la recevons et la restituons. Si le grain ne meurt : La voici
venue l’heure, où le fils de l’homme doit être glorifié. En vérité, en
vérité, je vous le dis , si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt ,
il reste seul ; s’il meurt , il porte beaucoup de fruits. Qui aime sa
vie la perd et qui hait sa vie en ce monde conservera sa vie
éternellement. ( Saint JEAN, 12, 24-25) Shibboleth est le mot de passe du grade de compagnon,
traduit généralement par : nombreux comme des épis de blé.
Selon la tradition biblique, ce mot servait de mot de guet aux
Galaadites dans la guerre menée par Jephté contre les Ephraimites, ceux-ci ne
savaient pas prononcer la lettre sihin, et au lieu de shibboleth, ils
disaient sibboleth. Or ce sifflement de la lettre, shin, servait de signe de
reconnaissance. Pourquoi le blé ? Le Blé est issu d’un grain que l’on
met en terre et qui arrosé par l’eau, réchauffé par la lumière du soleil, se
transforme en une jeune pousse verte, qui émerge peu à peu de la terre et
revit sous une forme nouvelle. Ainsi le cycle des générations s’accomplit-il,
ainsi le cycle vie-mort-renaissance existe-t-il. La cérémonie des mystères
d’Eleusis met en parfait relief le symbolisme du blé : au cours d’un
drame mystérieux commémorant l’union de Déméter avec Zeus, un grain de
blé était présenté, comme une hostie dans l’ostensoir, et contemplé en
silence. C’’était la scène de l’epoptie ou de la contemplation. A
travers ce grain de blé, les époptes honoraient Déméter, déesse de la
fécondité et initiatrice aux mystères de la vie. Cette adoration muette
représentait la prise de conscience de l’homme devant l’harmonie , l’Ordre du
monde : la pérennité des saisons, le retour des moissons,
l’alternance de la mort du grain et de sa résurrection : la terre
qui, seule, enfante tous les êtres et les nourrit, en reçoit à nouveau le
germe fécond ( Eschyle, Choéphores, 127) L’épi de blé est également un symbole d’Osiris, le dieu
égyptien , dont Isis retrouva les morceaux du corps éparpillés par tout le
sol d’Egypte et qu’elle reconstitua. Chez les Grecs et les Romains, les
prêtres répandaient du blé ou de la farine sur la tête des victimes avant de
les immoler , comme symbole de semence qui les obligerait à renaître et à
ressusciter malgré leurs crimes. Le blé symbolise avant tout le don de la
vie, qui ne peut être qu’un don de Dieu, la nourriture essentielle du corps
et de l’esprit. En outre le blé sert à fabriquer le pain, nourriture
essentielle , nourriture de vie. Bienheureux, écrit Clément d’Alexandrie,
ceux qui nourrissent les affamés de justice par la distribution du Pain.
parce que ses épis poussent droits et vigoureux, serrés les uns contre les
autres, tous axés vers le soleil, afin de mûrir et de croître pour que la
moisson soit bonne et que la récolte permette une nourriture substantielle.
Notre seule vraie richesse réside dans deux expériences que nous aurons
éprouvé et qu’éprouve particulièrement le Compagnon, l’amour de soi et
l’amour des autres. Ainsi le Compagnon va lui aussi mourir et renaître
dans le partage et ce sentiment particulier que je nommerai la Joie. |
LE GRADE D’APPRENTI ET SA SYMBOLIQUE
N° 91
|
Pierre Dangle
|
Edition Maison de Vie
|
2020
|
Trois grades rythment le chemin d’ une loge
initiatique vers la Lumière et la Connaissance : Apprenti, Compagnon, Maître.
Devenir Apprenti, c’est vivre une nouvelle naissance, découvrir un univers
rituel peuplé de symboles. Auteur de référence dans le domaine de
l’initiation maçonnique, Pierre DANGLE offre les clés du langage symbolique
de ce premier grade. L’ Apprenti les utilisera pour participer en conscience
à la construction du temple, selon son Nombre et sa fonction. Cet ouvrage
explicite la méthode de travail et précise « l’ équipement » initiatique de
l’Apprenti, grâce auquel il percevra les richesses de son grade et tentera de
franchir les étapes menant aux mystères du compagnonnage. L’initiation au degré
d’Apprenti est le premier pas dans nos mystères. Elle représente la
transition du monde profane de tous les jours vers l’univers du symbolisme.
Le Candidat laisse derrière lui le monde des phénomènes matériels pour entrer
dans un monde où œuvrent les niveaux les plus profonds de ses pensées : les niveaux
symboliques. En regardant le candidat avec ses yeux bandés, n’oublions pas
que l’origine du mot « mystère » se trouve dans le mot grec «
mustes », un initié, provenant à son tour du verbe « muein » qui
possède trois significations : fermer les yeux, fermer les lèvres, et
initier. L’univers du symbole
s’ouvre au Candidat non seulement quand on lui explique les symboles les plus
évidents du premier degré - les outils de travail, la planche à tracer, les
colonnes des Surveillants et du Vénérable - mais dès le moment où il entre en
Loge. À ce moment, à un niveau subconscient, il est obligé à se fier à tous
ses sens à l’exception de la vue ; donc c’est son corps entier, à travers ses
pieds, qui lui apprend la première leçon en progression géométrique. Ainsi il
apprend d’une façon physique, que le point, en se rejoignant à un autre
point, devient une ligne ; et que la ligne, en changeant de direction chaque
fois qu’il change de direction en traçant la forme rectangulaire de la Loge,
devient surface. À sa toute première
entrée dans la Loge il est arrêté à un certain point par le Couvreur qui
marque cet acte en tenant contre lui la pointe aiguisée d’une épée ou d’un
poignard. Dans une Loge écossaise c’est un symbole fort qui fabrique de
l’émotion. Ensuite il s’avance par une série de lignes droites, mais chaque
fois qu’il change de direction la nouvelle orientation est marquée par un
coup de maillet. Un peu comme le coup du bâton que le maître zen inflige sur
le novice pour lui rappeler qu’il doit faire attention et ne pas s’endormir
pendant la méditation, pour qu’il reste conscient de tout ce qui passe autour
de lui. Une fois ce plan géométrique tracé dans l’esprit du candidat, son
voyage initiatique vers la lumière peut commencer, et on lui présente peu à
peu les symboles psychologiques, les outils de travail dont il aura besoin
pour pouvoir tailler la pierre brute, ainsi que son plan de travail, la
planche à tracer. |
le grand architecte de
l’univers -
N° 1 - |
Jean
Delaporte |
Edition
La Maison de Vie |
2001 |
||
Au
sommaire : Le Grand Architecte de l’Univers, Dieu des Franc-maçons
- Le G.A.D.L.U, un symbole - Le Grand Esprit -
La Tradition du GADLU - Le charpentier céleste - Le
potier divin - Le forgeron mythique - Le Géomètre et
les Nombres - Le compas et le cercle - L’épouse du
Grand Architecte de l’Univers - La pierre primordiale
- Participer à la création - La Parole perdue et la
connaissance avec les mots substitués - A la gloire du Grand Architecte
de l’Univers - |
LE GRAND ARCHITECTE DE
L’UNIVERS |
Divers auteurs |
Arcadia |
2010 |
La notion du Grand Architecte de
l’univers est assez difficile à expliquer, car chacun peut le voir
différemment. Est-il le UN, l’être suprême ? ou plutôt une hypostase
comme le Démiurge gnostique, ou alors le Logos. Est-il un Dieu créé par
l’homme ? un référent ? bref difficile à y voir clair. Il
convient d'abord d'affirmer avec force que le Grand Architecte est
maçonniquement un symbole et ne saurait être autre chose qu'un symbole. Toute
tentative pour donner à ce concept un contenu précis relèverait du
dogmatisme et serait ainsi incompatible avec les fondements de notre Ordre
.Pourtant c'est un symbole bien particulier. Alors que notre langage
symbolique est composé d'un grand nombre d'éléments figuratifs (outils,
astres, figures géométriques, etc.) un seul échappe à cette matérialisation
: notre Grand Architecte. Nous ne l'approchons en effet que par des mots,
comme si quelque crainte révérencielle nous interdisait d'aller plus loin.
Pourtant il eût été facile — et même plaisant — d'incarner un concept aussi
anthropomorphique qui stimule notre imaginaire du dix-huitième siècle et
rappelle à la vie le divin horloger du Frère Voltaire. En fait il n'est rien
de tel et le franc-maçon qui entend pénétrer la signification du Grand
Architecte doit créer pour lui-même et s'il en éprouve le besoin une
représentation de son symbole. Ce symbolisme, qu'on peut dire du deuxième
degré, renvoie donc à un concept unique, dont chacun, loin de tout catéchisme,
possède dans son Temple intérieur l'image entièrement personnelle et
difficilement communicable. Attestant
cette singularité l'histoire du symbole est, du reste, tout à fait
significative. Les auteurs disputent de son origine. Certains la font remonter
aux temps les plus reculés, via les Opératifs. Mais leurs arguments
historiques sont légers. Pour la plupart l'expression date de la naissance
de la franc-maçonnerie spéculative. En 1723 Anderson écrit dans ses
Constitutions : «Adam, notre premier parent, créé à l'image de Dieu, Grand
Architecte de l'Univers...» En 1756 on peut lire également dans un ouvrage
symboliste, l'Ahiman Rezon de Laurence Dermott : «Le Grand Architecte de
l'Univers est notre Maître Suprême». On pourrait citer d'autres textes de la
même époque: L'intérêt de ces références est de montrer à l'évidence que les
fondateurs de la franc- maçonnerie tendaient à faire du Grand Architecte le
symbole de la Divinité. Mais pour éviter d'introduire dans les Loges les
querelles religieuses et philosophiques de ce temps, ils s'en sont tenus à
une formulation volontairement imprécise. Cette prudence n'a cependant pas
empêché les controverses de se poursuivre. Au fil des années il fallut faire
cohabiter, plus ou moins bien, ceux qui ne voyaient dans le Grand Architecte
qu'un autre nom pour leur Dieu révélé avec ceux qui y trouvaient le rappel de
la grande Loi newtonnienne fondamentale censée régir le Monde. Puis d'autres
francs-maçons, et non des moindres, croyant sortir de ces disputes et s'estimant
contraints dans leur liberté de pensée par l'invocation du Grand Architecte,
ont expulsé le symbole de leurs Loges. Le Rite Ecossais a, pour sa part,
conservé une place très haute au Grand Architecte ; mais il faut insister sur
le fait qu'à travers ce vocable il proclame seulement un «principe» et non
un «esprit» ou un «être suprême». Principe ? Etymologiquement «le
commencement, l'origine». Mais aussi par extension «proposition première
posée et non donnée» et même «règle d'action s'appuyant sur un jugement de
valeur et constituant un modèle, une règle, un but» (Robert). On le voit le
symbole est beaucoup plus complexe qu'une lecture au premier degré pourrait
le laisser supposer. Chacun peut y loger à son choix, soit une explication
du Monde, soit un simple postulat constituant un aveu d'ignorance, soit même
un système éthique appuyé ou non sur la transcendance. Mais
ce «principe» est également qualifié de «créateur». S'agissant d'un symbole
ce qualificatif peut difficilement être pris dans son sens premier de
fabrication matérielle : l'horloger n'est pas un «principe», c'est un
«agent». Il est sans doute plus fructueux d'entendre cette «création» au sens
de la création poétique, où l'ordonnancement des mots compte plus que les
mots eux-mêmes. Si l'on se place de ce point de vue, plus ésotérique, le
Grand Architecte symbolise non seulement un «principe», mais aussi un
«ordre», une «méthode», un «arrangement» : bref, une attitude spirituelle.
Que ce «principe d'ordre» s'inscrive ou non dans l'Univers concret, et de
quelle manière, c'est à chacun de le dire. Le symbole propose, la libre
pensée des francs-maçons dispose. Au fond ce que le Rite Ecossais invite ses
membres à méditer dans le Grand Architecte c'est le contraste entre notre
propre finitude et l'infini auquel nous aspirons. Un tel symbole, on le
conçoit aisément, ne peut faire l'objet d'aucune représentation matérielle,
sans quitter pour cela nos Loges. Il appartient à chaque franc- maçon de
meubler, dans la mesure de ses désirs et de ses moyens, cet espace de liberté
offert à sa réflexion. La Tolérance devrait faire le reste et rendre chacun
acceptable pour tous. Subsidiairement on peut se demander pourquoi la
franc-maçonnerie éprouve le besoin de «proclamer» un symbole aussi difficile
à définir. Le motif est dans la méthode même de travail de l'Ordre : après
avoir ouvert la voie initiatique par une table rase intérieure, il appelle
les francs- maçons à se reconstruire eux-mêmes sous le signe le plus élevé et
le plus large de leur relation avec le Cosmos. On ne pouvait trouver meilleur
symbole que le Grand Architecte pour cet effort de dépassement. Reconnaissons
toutefois que travailler «à la gloire» d'un «principe» peut paraître
surprenant. Cela l'est moins si l'on considère l'héritage traditionnel et
religieux des francs-maçons ainsi que les diverses interprétations qu'ils
donnent à ce symbole. Les interprétations : Sans avoir la prétention d'explorer toutes ces routes on
peut, en première approche, se borner à évoquer les trois grandes familles de
pensée auxquelles se rattachent les acceptions habituelles du Grand
Architecte. Ce faisant il faut garder conscience d'agir de manière
extrêmement réductrice, chacun ayant des convictions dont le caractère
personnel et subtil échappe à toute généralisation. Telle est la limite d'une
réflexion sur les symboles. Il y a d'abord le théisme ; spécialement le
monothéisme issu des Ecritures. Pour ses adeptes le Grand Architecte
s'identifie sans problème au Dieu créateur, esprit éternel qui a fait l'Homme
à son image et organisé l'Univers pour l'héberger. Un Plan préside à la
Création, mais nous ne pouvons en percevoir que des fragments : le reste est
mystère. Toutefois Dieu a consenti à l'Homme sa «révélation». Par des moyens
divers il lui a fait part explicitement aussi bien de son existence que des
sentiments d'amour ou d'irritation qu'il lui porte. Malgré sa faute
originelle et pour assurer son salut. Il lui a même indiqué des règles de
comportement. Il en résulte un dialogue sur plusieurs registres entre le
Créateur et sa créature, mêlant la liberté et la contrainte, les promesses et
les menaces, les récompenses et les punitions. Selon les Religions et les
Eglises tout cela fait l'objet d'un corps de doctrine, plus ou moins
dogmatique, toujours exotérique mais parfois aussi d'un profond ésotérisme.
Qu'on soit fidèle de telle ou telle religion révélée n'empêche pas malgré ses
dogmes d'être un excellent franc-maçon. Le Grand Architecte devient alors un
détour d'expression presque superfétatoire, car équivalent à Dieu. Il
suffit d'accepter que d'autres lui donnent d'autres significations. Mais cela
peut être difficile ; car ce qui est acquis en certitude spirituelle peut
menacer l'esprit de tolérance qui se nourrit du doute. Il n'est pas aisé
d'accepter des opinions divergentes lorsqu'on croit soi-même posséder non
seulement la Vérité, mais encore la manière de s'en servir sous forme de
règles morales intangibles. Certaines Eglises ne considèrent-elles pas que se
convertir est l'un des premiers devoir du croyant ? Pour l'homme qui n'a pas
reçu l'initiation maçonnique la pente qui mène de la Foi à l'intolérance est
glissante. Pour le franc-maçon qui croit à une révélation la tolérance est
le produit naturel de la fraternité. Quant-au fond, cette interprétation du
Grand Architecte ne semble pas nécessairement liée à l'évocation ou à la
réfutation des «preuves» habituellement avancées de l'existence de Dieu. La
métaphysique n'est pas du domaine de la raison «raisonnante» et il paraît
puéril de vouloir y «prouver» une chose ou son contraire. En revanche il
n'est pas interdit de penser que ce Dieu révélé est par bien des aspects plus
ou moins anthropomorphique. A tel point même que parfois on peut se demander
si ce n'est pas l'homme qui l'a créé à son image et non l'inverse. Certains
francs-maçons estiment que seul un acte de Foi, aussi inébranlable
qu'irrationnel, permet de croire à un Créateur omnipotent et infiniment bon
qui, pour punir sa créature d'une seule faute bien prévisible, lui a réservé
un sort passablement lamentable. De ce point de vue il est effectivement bien
difficile d'admettre que notre vallée de larmes soit une œuvre digne de
notre Grand Architecte. La deuxième famille d'interprétation du symbole
échappe à cette critique c'est le déisme des philosophes. Ces derniers sont
gens subtils. Ils ont beaucoup réfléchi et l'incertitude de la Vérité et des
fins dernières les trouble autant que les rebutent les invraisemblances
contradictoires des diverses Révélations. Aussi chacun imaginant sa propre
solution polit sa théodicée personnelle. L'un est plus rationnel, l'autre
plus affectif et tous essaient de maîtriser leur mystère particulier. On
pourrait évoquer en détail les pensées de Spinoza, de Locke, de Leibnitz...
et de bien d'autres. Mais cela n'est pas indispensable car du seul point de
vue de la signification du Grand Architecte le Déisme des philosophes peut-
être ramené sans simplification excessive à quelques propositions. Le Dieu
des philosophes n'est pas un Dieu révélé. Il n'a pas éprouvé le besoin de
signaler aux hommes par des manifestations matérielles son existence ni les
règles de conduite qu'il entend voir observer. Mais c'est un Dieu créateur,
qui a fait jaillir l'Univers du Chaos par un acte de volonté à partir duquel
l'enchaînement inéluctable des causes et des effets constitue le grand
ordonnancement mécanique de la Providence. Cette Providence n'est pas le
hasard ; elle suit un Plan divin qui met de l'Ordre dans le Chaos. Ce Plan
est une sorte de Loi abstraite et universelle qui s'étend jusqu'au domaine de
l'éthique sous la forme d'une «morale naturelle» immanente et valable en tout
temps et en tout lieu. L'Homme doué de Raison, qui est une parcelle de
l'esprit divin, peut connaître cette Loi et doit en faire bon usage. A première
vue ce déisme convient bien à notre Grand Architecte et ce n'est pas
surprenant si nombre de francs-maçons s'en réclament, qui opposent une
conception déiste de l'Ordre aux conceptions théiste ou athée. Etranger à
tout dogmatisme comme à toute pratique il correspond probablement à la
religion abstraite des élites cultivées du siècle fondateur de la
franc-maçonnerie spéculative ; ce qui explique son importance dans notre
Tradition. Comme elle il est tolérant et fraternel. Mais il tend à limiter
ces vertus à l'intérieur de sa métaphysique. Ce sont précisément ces limites
métaphysiques qui posent problème. Le Dieu des philosophes est, semble-t-il
lui aussi, largement anthropomorphique : c'est un «Deus faber». Si, avec
Voltaire, on postule l'existence de l'horloger quand on voit l'horloge, on ne
sort pas du champ spatio-temporel de notre Univers. Dans
ce champ après avoir trouvé l'horloger faut-il chercher son père et pourquoi pas
la lignée de ses ancêtres ? Ce Dieu planificateur et sa Loi universelle
sortent tous armés de la cosmologie de Newton. N'est-ce pas un peu dépassé
pour identifier notre Grand Architecte ? Et peut-on croire à une «morale
naturelle» figée alors que nos Sociétés sont diverses et si rapidement
évolutives ? C'est pourquoi d'autres francs-maçons trouvent que la
signification déiste du Grand Architecte est, à la réflexion moins cohérente
que les interprétations théistes. Celles-ci ont le mérite de la clarté :
fondées sur un acte de Foi elles ne se discutent pas. Au-delà de l'exégèse,
au fond toujours superflue, voyez votre charbonnier habituel ! Le déiste
raisonne; il entend expliquer ce qui est peut-être inexplicable. Il voudrait
que son intelligence perce à jour les desseins du Grand Architecte : le Plan
divin, quintessence de la Raison ne serait-il pas peu ou prou accessible à
l'esprit de l'homme, fraction de celui de Dieu ? On conçoit que certains
francs- maçons soient gênés par cette sorte de divination de la psyché
humaine. Cela nous amène à envisager la troisième famille des interprétations
du Grand Architecte : celle des francs-maçons qui n'éprouvent pas le besoin
de faire appel à la transcendance. Dans cette conception le propre d'un
symbole est de pouvoir être interprété de multiples façons mais de ne pas
pouvoir être nié. On peut nier l'existence de Dieu ; on ne peut pas nier
celle du Grand Architecte, car le Grand Architecte n'existe pas. C'est un pur
signifiant qui attend de chacun de nous son signifié. Autant de
francs-maçons autant de réponses. On peut peut-être essayer néanmoins
d'avancer quelques idées. Puisque le manifeste du Convent de Lausanne a posé
le Grand Architecte comme un «principe» il semble pertinent de le traiter
comme tel : c'est-à- dire en posant pour l'appuyer d'autres principes. Par
exemple on peut présenter trois ensembles qui paraissent capitaux : 1
- Notre connaissance est bornée par nature à l'univers spatio-temporel où
nous sommes. Même dans le cas très improbable où notre appareil cérébral et
les instruments les plus performants qui pourraient le prolonger
permettraient un jour de connaître tous les secrets du fonctionnement du
Monde, nous n'aurions jamais une connaissance absolue car elle serait limitée
par l'espace et par le temps. Nous pouvons pressentir ou non la présence
d'une Vérité ineffable mais nous ne pouvons jamais l'atteindre car nous
vivons dans un huis-clos. La conceptualisation la plus élaborée de cet
enfermement est sans doute celle de la courbure de l'espace-temps inventée
par les mathématiciens. Bien qu'on ne puisse s'en former une image mentale
elle permet de rendre compte d'un Univers à la fois cyclique, fini et
illimité. Mais l'éternel et l'infini sont pour nous à jamais hors d'atteinte
: nous pouvons les imaginer par extrapolation à partir du temporaire et du
fini qui sont nos seules certitudes. Nous ne pouvons pas les comprendre,
c'est-à-dire les recréer intérieurement. La franc-maçonnerie nous invite à
prendre conscience de cette aspiration toujours insatisfaite mais elle ne
nous guérit pas de notre originelle infirmité. 2
- L'idée de «création» n'est pas une idée «en soi», mais seulement une idée
«pour nous». Elle n'a en effet de sens que dans notre Univers et par la
représentation que nous nous en faisons. Il est important de comprendre
qu'elle trouve son origine et sa seule justification dans la réflexion
immédiate que nous avons sur notre propre sentiment d'exister. Dans notre
espace-temps rien ni personne ne procède de soi-même; et notamment pas les
hommes ! Aussi nous paraît-il évident que puisque tout a sa source hors de
lui-même, l'Univers au premier chef doit également avoir été créé. C'est
pourtant là où le bât blesse ! Si on y réfléchit un peu, affirmer la
création de l'espace-temps est proprement inintelligible pour un esprit
humain. Elle postulerait en effet l'existence d'un super-espace-temps
englobant le nôtre... et d'autres encore s'emboîtant comme des poupées
russes. Pour cette raison la théorie du «big bang» chère aux astrophysiciens
ne nous apporte aucune lumière, qu'elle soit ou non vérifiée. Avant comme
après cette hypothétique explosion créatrice nos savants œuvres toujours dans
notre espace-temps. Ils ne peuvent pas plus s'en évader que le plus ignorant
de nos contemporains. 3
- Sauf, par un pur acte de Foi, à meubler l'inconnaissable et à accepter le
mystère, il faut donc nous résigner à ne jamais connaître les fins dernières.
Bornons nous donc à l'Univers qui est le nôtre ! Il n'est pas si mal et ouvre
un immense champ à notre réflexion. Dans ses limites nous assistons
émerveillés à un processus perpétuel de création. L'apparition avec
l'évolution du vivant de l'espèce humaine, créatrice collectivement d'une
réalité spirituelle immatérielle, témoigne de la manière dont le Tout Cosmique
se pense lui-même. Pour autant qu'il puisse s'en rendre compte l'Homme a un
rôle fondamental à jouer dans son Univers. Porteur de l'esprit il est à la
fois la conscience du macrocosme, qui l'entoure à l'infini de ses horizons
concentriques, et celle du microcosme, qui plonge aussi à l'infini dans les
profondeurs de son âme. Cette merveilleuse faculté spirituelle lui permet de
rendre significatif pour lui ce qui n'a pas de sens en soi. «Ordo ab Chaos»
est une devise qui contient toute l'Humanité. Pour
ceux qui acceptent ces trois prolégomènes le Grand Architecte a une
signification symbolique fondamentale. Il figure dans nos Loges la conscience
collective de l'Humanité, le Principe créateur de sa marche vers le Progrès.
Il nous montre que l'Univers, qui n'a en lui-même aucun sens, n'est pour nous
pas absurde. Il nous invite à travailler sans relâche pour lui donner sa
signification. Hasard ou nécessité (mais le hasard a des Lois) le Grand
Architecte manifeste notre emprise spirituelle grandissante sur un Monde
temporel et limité. Il montre que pour nous rien ni personne n'est isolé.
Dans un Univers en perpétuelle création l'homme est relié à tout ce qui
existe et rien ne lui est indifférent. C'est pourquoi la troisième famille de
pensée ne se sent pas séparée des deux précédentes. Si on peut la qualifier
d'«athée» par rapport au théisme des religions révélées, et d'«agnostique» à
l'égard du Déisme philosophique, cela ne gêne en rien leur commune
invocation. Leurs conceptions respectives ne se situent pas en effet sur le
même plan. Quel que soit le point de vue de chacun il est bon que la
franc-maçonnerie, avant même de nous guider sur la voie initiatique, nous
invite à proclamer l'existence du Grand Architecte. Par-là elle nous conduit
à abandonner nos références particulières pour mieux comprendre notre place
dans l'Univers. Elle nous invite à élargir notre réflexion pour nous préparer
plus lucidement à l'action. Au-delà de la signification que chaque franc-
maçon lui donne le Grand Architecte évoque pour tous le Genre Humain, dans ce
qu'il doit avoir de sacré, dans son passé difficile et dans sa quête toujours
insatisfaite de la perfection. C'est pourquoi le Rite Ecossais est pleinement
justifié de le considérer comme le symbole princeps de l'Ordre, qui peut
aussi (après tout pourquoi pas ?) travailler à sa gloire. Quelques intervenants nous donnent ici
leurs sentiments sur ce concept. Jacques Simon dans Tradition écossaise, nous conte l’histoire du GADLU lors d’une initiation, qui évoque la conception et la création de l’univers. Il explique que depuis l’origine des temps les hommes en levant la tête, ont pris conscience qu’il devait y avoir un concepteur de ce cosmos, alors petit à petit à l’aide concepts divers et variés, ils ont essayé de rendre hommage à ce créateur, ce qui a donné un polythéisme dans qui chaque être humain y a mis sa propre conception d’abord, puis les religions ayant balisés le chemin, la pensée unique s’installa dans toutes les traditions, à travers des saints, des demi dieux, des héros, et s’élabora alors vers les années 1600 l’idée et le concept de GADLU. Michel Clément nous précise cette phrase du Timée « Notre monde qui est un être vivant doué d’une âme pourvue d’un intellect, a, en vérité, été engendré par la décision réfléchie d’un dieu » - On voyage chez les gnostiques des premiers siècles pour qui le démiurge n’était qu’une hypostase du Principe et donc conclu M. Clément le GADLU ne peut être le Principe créateur. Il explique pourquoi et comment R. Guénon expliquait la hiérarchie créatrice de l’univers. Guénon l’appelle « la grande triade », Au sommet : le Spiritus mundi ou la pensée pure, l’Absolu, l’Infini, l’Inconnaissable, l’Ineffable, le Logos en tant qu’intellect. Puis : l’Anima mundi ou la pensée en acte, la Sophia, le logos en acte en tant qu’il pense le modèle idéal de la création et déploie les énergies nécessaires à sa réalisation : le démiurge. Enfin : le Corpus mundi ou la pensée réalisée, le cosmos, le logos dans le monde : la manifestation. Georges Bousquet dans la revue Salix, explique l’évolution du concept de Grand Architecte de l’Univers, en partant du 24 juin 1717, date de la rencontre à Londres entre quelques gentlemen qui vont créer la Grande Loge maçonnique, il passe en revue l’historique de la maçonnerie opérative, le pasteur Désaguliers qui sur ordre, écrivit les premières et deuxième Constitutions en y incorporant la notion de GADLU, concept qui était en cours depuis plus de 100 ans dans les guildes et corporations anglaises. Jean-Pierre Schnetzler nous rappelle certaines phrases de Denys l’Aréopagite qui parlent de la lumière contenue dans les Saintes Ecritures et qui nous poussent aux louanges théarchiques car venant d’un autre monde. Il rappelle que nous avons prêté des serments de travail, d’allégeance, d’assiduité, et que notre réalisation personnelle passe par l’obligation de les accomplir. Pierre Meneghetti dans un long article rappelle que nous sommes théiste plus que déiste et donc le VLS est la parole de Dieu, GADLU. De sensibilité RER, il insiste sur le côté croyance en Dieu, dans la Révélation et dans l’immortalité de l’âme. Il cite de très nombreuses phrases de la Bible pour appuyer ses propos, il termine en insistant sur le fait que l’homme qui se réalise en réintégrant son état primordial, réalise la véritable royauté, ce qui fait dire à René Guénon « L’union du ciel et de la terre est la même chose que l’union des deux natures, divine et humaine, dans la personne du Christ, en tant que celui-ci est considéré comme l’homme universel ou le logos » - Jacques Lutfalla nous entretient du Grand Architecte et de la physique mathématique. Il cite Galilée qui abolit la distinction séculaire entre le monde sublunaire et les sphères célestes, unifiant ainsi la totalité du cosmos. Il cite de nombreux grecs dont Aristote, Archimède dont il développe leurs pensées. Jean Granger dans un excellent article qu’il appelle « patchwork » reprend les divers rituels et commente dans un premier temps l’évidence et la constante référence à la glorification du GADLU en insistant sur la maçonnerie de tradition. Il parle de la lumière de la Shekinah, du temple de Dieu et celui de l’homme, de la « gloire » de Dieu. Claude Mouret réfléchie à voix haute sur le Tétragramme divin en partant du chapitre de l’Exode, mais aussi de divers versets de la Bible, il développe les noms divins. Dans un second temps il parle du « Tétragramme d’après Martin Buber » lequel Martin Buber a écrit un livre, publié en France en 1957, dont le titre est Moïse. Lequel Moïse fit un pacte avec Dieu… |
LE GRAND ARCHITECTE DE L’UNIVERS OU COMMENT
COLLABORER A SES PLANS |
André Benzimra |
Edition Archè Milan |
2016 |
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Le fer à cheval est aussi un talisman contre
le mauvais œil. Il semble réunir à cause de sa matière, de sa forme et de sa fonction
les vertus magiques de plusieurs symboles: corne, croissant, main et cheval
(animal domestique et primitivement sacré). Chez les Egyptiens, l’œil Oudjat (oeil fardé),
était un symbole sacré, que l’on retrouve sur presque toutes les œuvres
d’art. Il était considéré comme une source de fluide magique, l’œil-lumière
purificateur. On connaît aussi la place du faucon dans l’art et la
littérature religieuse de l’Egypte ancienne. Or, les Egyptiens avaient été
frappés par la tache étrange qu’on observe sous l’œil du faucon, oeil qui
voit tout. Autour de l’œil d’Horus se développe toute une symbolique de la
fécondité universelle. Rê, le dieu soleil, était doté d’un œil brûlant,
symbole de la nature ignée; il était représenté par un cobra dressé, à l’œil
dilaté. Les sarcophages égyptiens sont souvent ornés d’un dessin de deux yeux
censés permettre au mort de suivre sans se déplacer le spectacle du monde
extérieur. Pour nous francs-maçons encore sur terre, l’œil du Delta lumineux,
dans le symbolisme constructif, devient l’œil du dôme, au sommet de la voûte
ou du temple. Il exprime la porte étroite située au zénith du cosmos, ou de
la voûte étoilée qui ouvre sur l’inconnaissable. Ce qui est en haut est comme
ce qui est en bas. La voie parcourue passera de la porte étroite franchie par
l’apprenti, à la porte étroite du maître maçon. " Si tu veux comprendre la kabbale, tu dois manger
le feu symbolisé par ses lettres, pénétrer l'esprit qui anime l'arbre des
Sephirot pour t'en nourrir quotidiennement puis tu devras absorber son
essence pour en séparer la substance nutritive et enfin, après en avoir
rejeté les scories, tu distilleras cette connaissance dans tes pensées pour
que ton âme puisse s'ouvrir à la puissance du Créateur. " Bien qu'ayant perçu une vérité au travers de ses paroles
obscures, je ne compris que bien plus tard le sens de ces paroles. C'est en
effet par le texte hébraïque inscrit en lettre de feu que j'ai pu pénétrer
l'esprit de la kabbale. Une lente méditation sur le symbolisme de l'arbre des
Sephirot m'a permis de réunir ses sphères incandescentes dans une vision
globale du monde de la Création. Au cœur de cet univers symbolique, l'homme
occupe une position centrale à la croisée des chemins initiatiques de la vie.
Toute l'essence de la kabbale se retrouve dans le principe de la Création,
celle du Livre de la formation de l'univers, le Sepher Yetsirah, source
primordiale de l'enseignement kabbalistique. La compréhension des voies du
Grand Architecte de l'Univers représenté par l'arbre des Sephirot passe
nécessairement par l'étude symbolique de son Oeuvre. L'obstacle principal de
cette étude réside dans le fait que nous utilisons notre intellect, notre
raison, nos sens pour concevoir ce qui n'est perceptible que par le pur
esprit. Néanmoins, la possibilité qui est laissé à l'homme de réfléchir,
méditer, transcender, évoluer, transformer sa propre nature, lui permet de se
rapprocher du Divin et de lever partiellement le voile obscur qui entoure sa
condition humaine. L'arbre des Sephirot, qui prend racines dans les
entrailles de la terre et dont la cime caresse la puissance divine, est à
l'image de l'homme, le lien entre la terre et le Grand Architecte de
l'Univers. Cet arbre représente le parcours de tout initié cherchant à
pénétrer les voies de l'âme par la lumière de l'esprit. Toute initiation
humaine passe par les chemins de la transformation de l'être. Celui qui
cherche la Connaissance devra gravir une à une les branches de l'arbre de la
kabbale pour découvrir progressivement le vaste paysage de la création
terrestre. Il devra se nourrir des fruits de l'arbre pour découvrir la
variété des saveurs de la vie. Un à un, il devra cueillir les symboles
inscrits en lettres de feu. Au
sommaire de cet ouvrage : De l’unité divine et de la
mission qui incombe aux francs-maçons de rassembler ce sui est épars -
Ordo ab Chao - El Schadai et sa mission d’unir ciel et
terre - Quel est le nom du Grand Architecte de
l’Univers ? - le delta et sa lumière - le tétragramme sacré -
Yod - l’Œil du Delta -
l’étoile flamboyante - la méthode des kabbalistes - préceptes et obligations des
Francs-maçons - Le travail des maçons ne s’arrête
jamais - Vigilance et persévérance -
Ici tout est symbole - les signes des Francs-maçons se font par
équerre, niveau et perpendiculaire
- Puisqu’il est l’heure, que
nous avons l’âge et que tout est conforme, entrons dans les voies qui nous
sont ouvertes - Elevons nos cœurs en fraternité et que nos regards se
tournent vers la lumière - usage des pléonasmes - J
vous crée, constitue et reçois apprenti franc-maçon -
les trois points - le secret
- le miroir -
les mots sacrés et la circulation de la parole entre les frères -
le silence - le serment - |
LE GRAND ARCHITECTE DANS L’UNIVERS - Méditation maçonnique sur l’Ordre Divin |
Marc Halévy |
Edition Oxus |
2014 |
La Franc-maçonnerie régulière s’abreuve à trois sources : 1/ Sa propre tradition du Métier, avec ses symboles et ses rituels. 2/ La source biblique, qui livre les concepts clés du Temple de Salomon et de l’architecte Hiram. 3/ La source rationnelle qu’offre le regard scientifique. L’idée centrale du Grand Architecte de l’Univers est étudiée ici, au travers de ces trois sources en parallèle. Malgré tout il y a une nuance… il ne s’agit pas du Grand Architecte de l’univers, mais du Grand Architecte dans l’univers. Pourquoi ? Parce que le Divin que la Franc-maçonnerie régulière tend à faire atteindre par l’initiation, n’est pas une idée platonicienne éthérée et étrangère, mais bien le Réel même du monde tel qu’il est et tel qu’il va, au-delà des apparences profanes. En maçonnerie, le GADLU représente clairement le principe ordonnateur de l’univers, la source profonde et ultime de son ordonnancement, le fondement de son Ordre que les physiciens résument aujourd’hui, en termes de briques élémentaires, de forces élémentaires, de lois élémentaires et de constances universelles. Le but final et essentiel de la Franc-maçonnerie universelle et régulière est le même que toutes les voies mystiques et métaphysiques: la gnose, la connaissance absolue, la compréhension immédiate et totale du fondement du Réel tel qu’il est et tel qu’il va, mais il faut expliquer et éclairer la différence entre le mot mystique et le mot mysticisme. La mystique ou le mystique aspire au Divin, à la fusion absolue avec le Divin au-delà de toute tradition ou perspective religieuse, alors que le ou les mysticismes, chacun caché au creux d’une religion, portent au paroxysme la piété spécifique d’un courant religieux, accompagnée, presque toujours, d’ascétisme, de macérations, de privations, de souffrances, tout cela dans une voie étroite vers son Dieu… Au sommaire de cet ouvrage : Prologue : Le Grand Architecte : clé de voûte de la Régularité - Mystiques et mysticismes - le triangle et le pentacle - correspondances et Table d’Emeraude - L’Ordre : L’Ordre cosmique - des régularités dans la nature - de la cohérence et de la cohésion universelles - Ordre entropique, chaotique, mécanique ou organique - l’ordre maçonnique - la loge symbolique et ses composantes - l’initiation rituelle et ses degrés - Règles de vie et ses Landmarks - foi en l’existence de Dieu, Etre suprême, Grand Architecte de l’univers - pratique stricte et rigoureuse de l’Initiation rituelle et spirituelle - le culte de la fraternité - respect du secret maçonnique - structure en trois grade : apprenti, compagnon et Maitre - Prêt des serments maçonniques sur la Bible, l’équerre et le Compas - Référence centrale au Temple de Salomon à Jérusalem, et à la légende du Maître Hiram - travail initiatique assidu sous la direction d’un maitre de la loge - le Tabernacle : table des rencontres et sa structure - L’Architecte : L’Architecte cosmique, son but, intention, son plan et le processus - la création et l’émanation - Hiram - Hiram roi de Tyr et Hiram-Abi fils d’une veuve de la tribu de Nephtali - Hiram, victime sacrificielle - Betsaleel fils d’Oury, fils de Hour - Les outils : les outils cosmiques - le territoire et l’espace-temps - la forme de l’entropie - l’activité et l’énergie - les outils maçonniques avec le compas et l’équerre - le maillet et le ciseau - le niveau et la perpendiculaire - les outils bibliques avec la coudée, les agrafes et le feu - Les Matériaux : Matériaux cosmiques - la Matière et l’énergie - l’esprit - les matériaux maçonniques avec la Pierre, le verre et le bois - les matériaux bibliques, minéraux, végétaux et animaux - Le Travail : L’expansion - la complexification - la suractivation - L’Apprenti, le Compagnon et le Maitre - le travail biblique avec la Libération (Pessa’h) le livre de l’Exode - la Révélation (Shavouot) le livre du Lévitique - La purification (Soukot) |
LE GRAND ARCHITECTE DE L’UNIVERS – DU SYMBOLE A
LA FRACTURE |
Robert Kalbach |
Edition Véga |
2011 |
Dans la maçonnerie naissante
du XIXe siècle, il apparaît comme le plus petit dénominateur commun
métaphysique mais, pour l'immense majorité des maçons, il est clairement le
Dieu de la Bible. Pour Newton, savant de la modernité en même temps que
bibliste passionné, il est vu comme Grand horloger et mathématicien. Au dieu
trinitaire des chrétiens s'oppose ce "dieu un". Mais chacun allant
au ciel par le chemin qui lui plaît, comme l'écrit Voltaire, ce concept
commode admet toutes les définitions, tout homme y projetant ses propres
croyances, jusqu'à celle, la plus souple d'un "principe créateur"
non défini. La référence au GADLU est, en tout cas, obligatoire en France
jusqu'en 1877, dans toutes les loges de toutes les obédiences. C'est à cette
date que le GODF rompra avec cette obligation, posant les bases de la liberté
absolue de conscience. A travers l'histoire de ce symbole, c'est toute
l'histoire de l'évolution des idées menant à notre "modernité" qui
est ainsi tracée. En Angleterre la victoire des anciens sur les modernes aura
une conséquence encore visible de nos jours, c'est la position du Grand
Orient à l'époque face à ce dictat de la Grande Loge d'Angleterre. Malgré le
Convent de 'Lausanne qui tente de définir une approche plus modérée, plus
proche de l'idéal andersonnien, le Grand Orient modifie en 1877 l'article 1
de sa constitution ce qui débouche sur la disparition de l'invocation du
Grand Architecte de l'Univers en 1884. Cette décision fondamentale
provoquera d'importants changements au sein de la Franc-Maçonnerie française.
On peut citer cette phrase entendue au cours du convent du Grand Orient de
l'époque. Le Convent de la Franc-Maçonnerie française divorce avec «l'Antique
Foi spiritualiste» autrement dit dans ce cas de figure, la liberté de
conscience signifie rupture complète avec tout principe de foi quel qu'il
soit. La suite des événements verra cette position servir de
prétexte à un certain nombre de francs-maçons français qui souhaitaient
perpétuer l'écossisme ancien et accepté de pure tradition. De fait, les loges
bleues du Suprême Conseil de France s'émanciperont pour former en 1894
l'actuelle Grande Loge de France. Celle-ci devient la troisième unie, celle
qui se situe entre le dogme de la croyance définie à l'anglo-saxonne et la
voie totalement opposée qui, elle, a rayé de ses constitutions la référence
du Grand Architecte de l'Univers. Cette troisième voie le Grand Maître Jean
Verdun la définit comme «celle qui veut s'affirmer par elle-même sans que
rien ne lui soit imposé de l'extérieur, celle qui ne condamne pas le choix
des autres, celle qui s'est même nourrie de la première, comme de la
deuxième voie mais pour en faire la synthèse dans la tolérance». Cette
troisième voie consiste à rassembler ce qui est épars en laissant à chacun sa
liberté de pensée. Symbole
majeur de la franc-maçonnerie, le Grand Architecte de l'Univers surgit dès le
XVIe siècle pour représenter Dieu. |
LE
GRAND MANUSCRIT D’ALGER
- Tome I - MAGIE ET FRANC-
MAÇONNERIE AU XVIIIe SIECLE. MANUSCRIT DE L’ORDRE DES ÉLUS
COËN |
GEORGES
COURTS |
EDITION
ARQA |
2009 |
||
Comme
leur étymologie le suggère, la théurgie et l’alchimie ne s’adresse pas à des
personnes, mais à des individus, à la part indivisible de nous-mêmes, notre
réalité originelle et ultime, l’Un. La
personne conditionnée n’est pas concernée par l’affaire de la « Réintégration », pas plus que par la
« Chose ». Elle en est même le principal obstacle. D’où
son insistance pour une pragmatique du silence au quotidien, renforcée
par des périodes d’ascèse pour approcher au plus près l’axe de la pure
présence ? Et ainsi permettre à « L’ange
du Retournement ou du Renversement» de faire son œuvre,
c'est-à-dire, conduire l’être à l’Être, au sein du Réel.
|
LE GRAND MANUSCRIT D’ALGER - TOME 2 |
Georges Courts |
Edition Arqa |
2013 |
"Si la fonction sacerdotale est première, elle reste corrélée pour Martinès de Pasqually à la fonction chevaleresque. Les qualités requises pour le combat, en particulier l’éthique chevaleresque, sont indispensables à la pratique du culte. Le corpus martinésiste n’est pas toujours pacifiste. S’il est question de paix, c’est de la paix du Christ, non de celle de l’homme. " Dans le cadre des recherches martinésiennes très approfondies menées par Georges Courts depuis tant et tant d’années, une des choses les plus importantes, sinon la plus importante était pour lui - en toute hâte - de prendre son temps pour parachever une œuvre tout à fait considérable entièrement vouée à la connaissance opérative des formes nommées par Martinès de Pasqually. Avec ce tome deuxième, l’auteur nous convie maintenant à considérer avec la plus grande attention que l’entrée de plain-pied dans le palais fermé du Roi - autrement dit dans les infrastructures ignées prônées par Martinès - s’appréhende avec une volonté sans faille et une foi indestructible envers l’œuvre des Élus Coëns. La connaissance a un coût, le chemin de la réintégration aussi, et pour certains imprudents un peu trop pressés le prix à payer est parfois hors de prix. En termes d’opérativité, le moindre faux-pas amènera sans aucun doute le cherchant indiscipliné dans un val sans retour. Autant dire que les savantes mises en garde de l’auteur de ce second volume sont dès lors à appréhender par le lecteur avec la plus grande lucidité et surtout en pleine connaissance de cause. Il est peu de dire que le Tome I du Grand Manuscrit d’Alger de Georges Courts jeta à sa sortie, en 2009, un lourd pavé bleuté dans le pré carré des petits marquis désireux d’arpenter seuls une aire « spirituelle » qu’il s’agissait pour eux de confondre d’écoles en chapelles et de chapelles en réceptacles à initiations. Georges Courts ouvre à tous portes et fenêtres et laisse pénétrer la Lumière indifférenciée pour tout un chacun qui se retrouve à arpenter le Sentier, seul ou accompagné, mais jamais démuni de courage. C’est l’essentiel. Le travail des Élus Coëns est indissociable d’un certain nombre de notions particulières, notamment en ce qui concerne le tracé des cercles d’opérations. Ces tracés sont faits à la main par craies de couleur rouge, noire et blanche, ainsi qu’avec des préalables avant même les opérations. Par la suite, ces cercles furent petit à petit remplacés par des tapis opératoires, ou encore des tapis de loges renfermant des symboles et des allégories plus ou moins complexes, en liaison avec le degré ou le grade. Ces notions étaient déjà utilisées à l’époque de Martinès par des loges et chapitres maçonniques nombreux. Les opérations, quant à elles, sont définies selon le résultat à obtenir dans le travail quotidien, dans les travaux particuliers, ou lors des équinoxes et des initiations. Elles sont faites soit d’une manière individuelle dans une chambre particulière, soit d’une manière collective en loge, ou chapitre. Dans les folios du Manuscrit d’Alger, les plans d’opérations renvoient systématiquement à la notion de signes et de noms. Là se côtoient quelques anges seulement, mais surtout des « esprits » bons ou mauvais, avec leurs caractères, intelligences et hiéroglyphes. Il convient, avant d’envisager toute opération du rite, voire compréhension de ce système théurgique aux références magiques, de reprendre les différentes données que les Maçons Élus Coëns devaient sans doute étudier au cours de leur apprentissage, ou encore bien connaître, selon les données de l’époque et selon la magie en usage au Moyen Âge. Il est de plus en plus certain que Martinès a mis en place un rite spécifique maçonnique, collectif en loge ou chapitre de chevaliers, appuyé par un travail personnel, ou fait d’opérations particulières individuelles en dehors des loges constituées. Ce rite évolua en fonction d’éléments particuliers, peut-être fournis par les données de son père, ou encore de personnes qu’il nomme des Amis de la Vérité et qu’il ne désignera pas nommément, ou des découvertes qu’il fit. Ce travail,
il le modifie ou l’améliore, soit par les propres documents qu’il possède
dont - dit-il - il ne se sépare jamais, même dans ses déplacements, soit dans
ceux qui lui furent remis et qui lui permirent de faire évoluer le tout, en
changeant plusieurs fois les instructions et les rituels, au grand dam de ses
émules. C’est ainsi que Willermoz, qui désirait connaître les applications
pratiques, fut amené à poser de nombreuses questions dont Louis-Claude de
Saint-Martin, peu enclin à une pareille opérativité (il le dira lui-même
maintes fois), ne semblait pas connaître les réponses, ni certaines
précisions qu’il peut donner ensuite au retour de Martinès de Pasqually.
Parlant de l’ordre opératif dans l’Ordre des Élus Coëns en 1778 et préférant
« ses intelligences », Saint-Martin reconnaîtra lui-même son
incompétence : « Je n’étais pas assez avancé dans ce genre, ni dans
aucun autre genre actif, pour faire un grand rôle dans cette excellente
société, mais on y est si bon qu’on m’y a accablé d’amitiés ». Saint-Martin
opposera par la suite clairement « ses intelligences » à l’ordre
opératif, à ce genre actif et à l’initiation par les formes des Élus Coëns. Pour Saint-Martin, ces initiations « par les manifestations sensibles obtenues aux moyens de cérémonies », de même que les instructions de Don Martinès dont se louait le Puissant Maître de Salzac, tout cela est « trop compliqué et ne peut être qu’inutile et dangereux ». Malgré tout, en 1892, il reconnaîtra que la plupart de ceux qui suivaient Martinès de Pasqually, qui avaient des vertus très actives, « ont retiré des confirmations qui pouvaient être utiles à notre instruction et à notre développement ». Mais pour certains, les idées du Philosophe Inconnu deviendront rébarbatives et contraires aux données de Martinès de Pasqually, créant ainsi la zizanie dans les groupes qu’il visitera. Ainsi, De Salzac répondra en déclarant que les interventions de Saint-Martin avaient eu des résultats malheureux. Saint-Martin avait tout juste réussi à « mettre en méchante posture par des nouveautés » des frères qui travaillaient selon les anciennes instructions de Martinès et que cette « belle besogne » était une malheureuse affaire, ou que les séduisantes propositions de Saint-Martin « n’étaient que les fruits d’un esprit, mieux intentionné que mûri ». Pour Matter, la recherche de la voie centrale (interne), la communication de ses intelligences (l’enseignement de Böhme), et le rejet des cérémonies et des manifestations sensibles qui accompagnaient ces cérémonies constituaient les points les plus essentiels de la mission de Saint-Martin. Pour Saint-Martin, dans cette voie interne mystique, le résultat de ces intelligences est l’expression de l’amour sans forme, de centre profond sans forme physique et de Verbe intime. L’effet du centre interne « se borne à des mouvements intérieurs délicieux et à de bien douces intelligences qui sont parsemées dans mes écrits », ce qui est bien loin et séparé des méthodes du rite des Élus Coëns. Pendant ce temps, quelques émules de Martinès continuent cependant de penser que les réunions maçonniques et martinistes, les initiations particulières, les loges et leurs travaux sérieux permettent un travail réel opératif, une théurgie initiatique efficace et une progression qui sera confirmée, voire validée par le regard d’autrui, car bénéficiant aussi de l’énergie, des conseils ou même des critiques, mais surtout des aides entre frères et sœurs sur le même chemin. |
LE GRAND MANUSCRIT D’ALGER - TOME 3 |
Georges Courts |
Edition Arqa - Marseille |
2017 |
Nous saluons ici
l’immense travail accompli par Georges Courts pour mettre à la disposition
des chercheurs, de tous ceux qui s’intéressent à la doctrine de la Réintégration
de l’Ordre des Chevaliers Maçons Elus Coëns de l’Univers, fondé par Martinès
de Pasqually, le Cahier vert plus connu sous l’appellation de Manuscrit
d’Alger dans les milieux autorisés. Georges Courts et les Editions Arqa
nous proposent en trois tomes une très belle édition commentée de ce document
essentiel à la pratique de la théurgie des Elus Coëns. En effet, le Cahier
vert fournit de nombreuses indications techniques mais aussi les
orientations permettant de mettre en œuvre les opérations théurgiques
complexes proposées par Martinès de Pasqually à ses émules. Avec ce troisième
volume, le lecteur peut comprendre que nous sommes dans un « pas à
pas ». Le « pas à pas » des volumes fait écho au « pas à
pas » de la pratique opérative des Elus Coëns. Ces opérations
s’inscrivent dans le jeu de miroirs qui se déploie depuis l’immensité divine
jusqu’à l’immensité terrestre en passant par l’immensité surcéleste et
l’immensité céleste. Ce déploiement, conséquence des deux chutes dans le
système de Martines de Pasqually, opère par émanation, émancipation,
création. Depuis la seconde chute, l’homme n’est plus dans le Temple mais le
Temple est dans l’homme et plus encore, Dieu lui-même s’est constitué comme
Temple dans la crypte du monde. Le lieu de l’opération semble l’externe,
semble seulement, car, oeuvrants à l’externe, l’opérateur œuvre, par le jeu
des miroirs divins, en l’interne, jusqu’à saisir que l’un et le multiple ne
sont ni séparés ni opposés, que l’interne est l’externe et l’externe est
l’interne. La distinction, nécessaire dans le champ de la création, devient
coïncidence dans le champ de l’émancipation puis se dissout par l’émanation.
Aux deux chutes correspondent deux ascensions apparentes mais en réalité il
n’y a là que célébrations, célébrations accordées aux êtres émanés puis
émancipés auxquelles répondent les célébrations par les Elus Coëns de la
liberté de Dieu jusque dans l’opacité de la création, de la dualité. Le jeu est subtil. Il
n’est pas insaisissable pour celui qui opère. Il est insaisissable pour celui
qui n’opère pas tant la doctrine ne fait que commenter la pratique. Le culte
célébré par les Elus Coëns, ce culte premier, primitif, immédiat et non-duel,
formalisé dans la dualité qui est la nôtre, renvoie à l’Un par les reflets multiples
qui, d’abord opaques, s’éclaircissent jusqu’à la parfaite lumière du Divin.
Si la possibilité d’une voie directe demeure, elle fut exprimée par
Louis-Claude de Saint-Martin, après avoir réussi les opérations Coëns,
évoquée par Jean-Baptiste Willermoz et inscrite dans le Régime Ecossais
Rectifié, il s’agit moins de parcourir une voie, que de célébrer, pas à pas,
en chaque nuance de la palette divine, la totalité du Divin. Les réceptions
aux divers grades de l’Ordre des Chevaliers Maçons Elus Coëns de l’Univers ne
doivent pas être abordées maçonniquement. Elles illustrent le pas à pas
opératif, elles le scellent éventuellement. Le pas à pas lui-même se réalise
par les opérations, grandes ou petites, des Elus Coëns. Leur fonction, leur
justification, leur sens sont exclusivement théurgiques. Bien entendu, il est
légitime de s’interroger sur l’efficacité du système opératif destiné aux
Elus Coëns. Complexité, lourdeur, incertitude… Certes, mais il n’est pas
question d’efficacité quand on célèbre mais de reconnaissance de la beauté et
de la liberté inscrites ici et maintenant à travers le fait même de la
célébration. C’est parce que le système opératif Coën est appréhendé comme un
« pas à pas vers » qu’il demeure largement incompris. Il s’agit
d’un « pas à pas pour », pour le pas lui-même, une danse absolument
libre au sein même d’un ensemble de contraintes. Il y a un grand
paradoxe dans cette complexité apparente qui, par renversement, conduit au
simple, ce paradoxe n’est qu’un reflet du paradoxe de Dieu, Un et multiple.
Un et multiple pour permettre le dialogue apparent, le monologue divin entre
théophanies et épiphanies, entre les manifestations divines et les
reconnaissances de Dieu par les êtres dans ces manifestations. En menant à bien ce
travail, Georges Courts contribue à la compréhension de la doctrine de la
Réintégration qui imprègne tout le courant martiniste, Ordre des Chevaliers
Maçons Elus Coëns de l’Univers, Régime Ecossais Rectifié, Théosophie de
Louis-Claude de Saint-Martin, Ordres martinistes depuis Papus, mais aussi
au-delà dans des cercles et courants illuministes. Il contribue aussi à la
pérennité d’un système fragilisé par sa complexité et qui peut heurter le
chercheur par l’incompréhension première qu’il suscite. Cette édition qui fut
une aventure au sein même de la grande aventure du courant martinéziste
marque l’entrée de l’œuvre de Martinès de Pasqually dans le XXIème
siècle. Peu auraient parié, au début du XVIIIème siècle, que l’on
parlerait encore de la doctrine de la Réintégration plus de deux cents ans
après son incomplète mais remarquable élaboration. Préface de Rémy
Boyer : Avec ce troisième volume, le lecteur peut comprendre que nous sommes
dans un « pas à pas ». Le « pas à pas » des volumes fait
écho au « pas à pas » de la pratique opérative des Élus Coinces
opérations s’inscrivent dans le jeu de miroirs qui se déploient depuis
l’immensité divine jusqu’à l’immensité terrestre en passant par l’immensité
surcéleste et l’immensité céleste. Ce déploiement, conséquence des deux chutes
dans le système de Martinès de Pasqually, opère par émanation, émancipation,
création. Depuis la seconde chute, l’homme n’est plus dans le Temple, mais le
Temple est dans l’homme et plus encore, Dieu lui-même s’est constitué comme
Temple dans la crypte du monde. Le lieu de l’opération semble l’externe, semble
seulement, car, œuvrant à l’externe, l’opérateur œuvre, par le jeu des
miroirs divins, en l’interne, jusqu’à saisir que l’un et le multiple ne sont
ni séparés ni opposés, que l’interne est l’externe et l’externe est
l’interne. La distinction, nécessaire dans le champ de la création, devient
coïncidence dans le champ de l’émancipation, puis se dissout par l’émanation.
Aux deux chutes correspondent deux ascensions apparentes, mais, en réalité,
il n’y a là que célébrations, célébrations accordées aux êtres émanés, puis
émancipés auxquelles répondent les célébrations par les Élus Coën de la
liberté de Dieu jusque dans l’opacité de la création, de la dualité. Le jeu est subtil. Il n’est pas insaisissable pour
celui qui opère. Il est insaisissable pour celui qui n’opère pas, tant la
doctrine ne fait que commenter la pratique. Le culte célébré par les Élus
Coën, ce culte premier, immédiat et non-duel, formalisé dans la dualité qui
est la nôtre, renvoie à l’Un par les reflets multiples qui, d’abord opaques,
s’éclaircissent jusqu’à la parfaite lumière du Divin. Si la possibilité d’une
voie directe demeure, elle fut exprimée par Louis-Claude de Saint-Martin,
après avoir réussi les opérations Coëns, évoquée par Jean-Baptiste Willermoz
et inscrite dans le Régime Écossais Rectifié ; il s’agit moins de
parcourir une voie, que de célébrer, pas à pas, en chaque nuance de la
palette divine, la totalité du Divin. Les réceptions aux divers grades de
l’Ordre des Chevaliers Maçons Élus Coën de l’Univers ne doivent pas être
abordées maçonniquement. Elles illustrent le pas à pas opératif, elles le
scellent éventuellement. Le pas à pas lui-même se réalise par les opérations,
grandes ou petites, des Élus Coën. Leur fonction, leur justification, leur
sens sont exclusivement théurgiques. Bien entendu, il est légitime de s’interroger sur
l’efficacité du système opératif destiné aux Élus Coën. Complexité, lourdeur,
incertitude… Certes, mais il n’est pas question d’efficacité quand on
célèbre, mais de reconnaissance de la beauté et de la liberté inscrites, ici
et maintenant, à travers le fait même de la célébration. C’est parce que le
système opératif Coën est appréhendé comme un « pas à pas vers »
qu’il demeure largement incompris. Il s’agit d’un « pas à pas
pour », pour le pas lui-même, une danse absolument libre au sein même
d’un ensemble de contraintes. Il y a un grand paradoxe dans cette complexité
apparente qui, par renversement, conduit au simple, ce paradoxe n’est qu’un
reflet du paradoxe de Dieu, Un et multiple. Un et multiple pour permettre le
dialogue apparent, le monologue divin entre théophanies et épiphanies, entre
les manifestations divines et les reconnaissances de Dieu par les êtres dans
ces manifestations.
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le kadosch franc-maçon |
Georges
lerbet |
EDITION EDIMAF |
2003 |
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Au sommaire de cet ouvrage : Fondamentaux : L’écossais et le
cardinal - La structure du grade - La légende templière
- Le caché du Kadosh et son échelle - Des Templiers noirs ou blancs :
L’Ordre Sublime des Chevaliers Elus - Des refoulements au
déni - De Morin et Saint-Domingue à Francken - la
conservation de l’allégorie templière - L’ère du Temple maçonnique
- Ouvertures babéliennes : Le Kadosh entre cadrage
religieux et voie hermétique - Divergences dans la mise en
pratique du Kadosh - La poussée humaniste et philosophique
- Fermes permanences écossaises - Vers une « sainteté »
sociale - Un lent retour au sacré chez un Kadosh centriste :
Un recadrage méditatif séculier dans une maçonnerie abstraite -
Allégories et emblèmes initiatiques reconquis - Allégories
modérées - Richesse et ambigüités manifestes - Jeux et enjeux maçonniques :
Le Kadosh et le jeu complexe des francs-maçons au pays des paradoxes
- Expérience, méthodes et modélisations - Franc-maçonnerie
et jeux hermétiques - Georges
Lerbet, Franc-maçon, grand érudit, professeur émérite, écrivain et
ésotériste, nous a quitté en Octobre 2013 à Orléans. |
LÉGENDES MAÇONNIQUES - IMAGINATION ET
PSYCHOLOGIE |
Jean- Luc
Maxence |
Edition
Dervy |
2015 |
La psychanalyse freudienne est inapte à
saisir les enjeux de l’initiation comme l’avait perçu avant tout le monde
René Guénon. L’approche des deux auteurs est jungienne. On sait l’œuvre de
Jung, quand elle n’est pas réduite par l’université ou vilipendée par des
freudiens et lacaniens étroits et sectaires, très proche de la pensée
traditionnelle. Jung fut membre d’une société initiatique et toute son œuvre
est marquée de cette orientation dont on trouve une expression libre dans son
« Livre rouge ». Les auteurs croisent deux regards,
celui de l’anthropologie avec Frédéric Vincent, celui de la psychanalyse
jungienne avec Jean-Luc Maxence pour étudier, expliquer, les légendes
maçonniques les plus courantes du Rite Ecossais Ancien et Accepté, du Rite Français,
du Régime Ecossais Rectifié et du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm.
Pour cela, ils se placent sous le signe du groupe d’Eranos qui a rassemblé
entre autres, Jung, Henri Corbin et Gilbert Durand, ces deux derniers étant
d’ailleurs membres de l’ordre maçonnique : « Ouverture analytique et mythanalyse…
Grâce à ces deux démarches, sur bien des aspects complémentaires, il est
question de montrer la manière dont les légendes maçonniques véhiculent des
mythèmes qui permettent à la fois de structurer la psyché et de mieux
construire la vie sociale. Dans la continuité des travaux de Carl Gustav Jung
et de Gilbert Durand, il faut insister sur le fait que le mythe est un
produit de l’appareil psychique de l’homme et qu’il répond de la façon la
plus adéquate qui soit aux problématiques humaines les plus fondamentales. Ainsi, les légendes maçonniques doivent
être comprises comme les outils psychosociaux indispensables qui rendent
possible toute résolution de conflits ou de problématiques existentiels. Il
s’agit pour le maçon d’aller au-delà d’une rationalisation stérile des
légendes maçonniques afin d’accéder à une véritable prescience du
fonctionnement psychique » qui nous dit l’attitude à adopter face aux maux
les plus terribles. Hiram est la figure mythologique centrale des rituels
maçonniques et révèle l’exemplarité devant la mort (résolution psychique)
mais aussi devant la fourberie des trois mauvais compagnons (résolution
sociale). Les légendes maçonniques exploitent de
nombreux mythèmes qui offrent un panorama des postures psychosociales les
plus en adéquation avec l’ensemble des problématiques humaines. L’homme
incomplet jeté dans l’absurdité et la contingence trouve sa raison d’être
dans la beauté des mythes et se régénère en permanence à la mesure de leur
réactualisation dans les différentes phases de l’histoire de l’humanité. » La dimension véritablement initiatique
du mythe, véhicule des praxis qui libèrent l’être de l’histoire personnelle
et collective, est donc absente du propos des auteurs au bénéfice d’une
approche psychosociale, certes intéressante, mais terriblement réductrice
alors même que le livre regorge d’intuitions qui relèvent clairement des
voies d’éveil. Contrairement à ce qui est annoncé, les
mythes étudiés ne sont pas abordés dans le contexte du Régime Ecossais
Rectifié ou des Rites Egyptiens. Il aurait pour cela fallu reprendre les
mythèmes concernés dans le cadre spécifique de la doctrine de la
réintégration des êtres pour le RER et de l’échelle de Naples pour les rites
égyptiens (en effet seuls les quatre derniers grades de l’échelle de Naples
sont spécifiquement égyptiens). Par contre, la matière apportée par les
auteurs est riche dans le cadre du Régime Ecossais Ancien et Accepté. Un autre intérêt du livre réside dans
le transfert de certains mythèmes traditionnels, notamment propres aux
légendes chevaleresques dans les sagas de héros contemporains, de Batman à
Dark Vador. Il est intéressant en effet d’observer comment les mythèmes,
doués d’une vie propre, savent se répliquer dans des milieux et contextes
fort différents. |
le livre d’hiram |
C.
KNIGHT & R. LOMAS |
EDITION
DERVY |
2004 |
Après
La Clé d’Hiram et ses révélations sensationnelles sur les origines de la
pensée occidentale, et notamment de la Bible et de la Franc-maçonnerie,
Christopher KNIGHT et Robert Lomas ont continué à approfondir leurs
recherches.
|
LE LIVRE DE BAZALLIELL - PETIT RECUEIL DE SAGESSE A L’ADRESSE DES
FRANCS-MAÇONS |
Thomas Grison |
Edition de la Hutte |
2017 |
Bâtisseur de l´arche
d´alliance (dans l´Exode), Betsaleel, ou Bazalliell, nous est présenté, avant
Hiram, comme la figure tutélaire de la franc-maçonnerie (Manuscrit Graham,
1726). Dans son cheminement intérieur, Thomas Grison s´est livré ici à une
véritable quête poétique afin de restituer dans toute sa force et dans toute
sa vigueur la parole de Bazalliell telle qu´elle a défié le temps pour
s´imposer à nous. Ce récit d’origine
chrétienne et proche du manuscrit Graham, suit immédiatement celui des trois
fils de Noé et rapporte l’histoire de Bazalliell qui, sous le règne du roi
Alboyne (ou Alboyin), « sut par inspiration que les titres secrets et les
attributs principiels de Dieu étaient protecteurs, et il bâtit en s’appuyant
dessus’ ». Sa renommée s’étendit tant que les deux plus jeunes frères du roi
voulurent être instruits par lui, ce à quoi il consentit à la condition
qu’ils ne révélassent pas ses secrets sans qu’un troisième fût là pour joindre
sa voix à la leur. A sa mort, conformément à sa volonté, il fut enterré dans
la vallée de Josaphat par les deux princes qui gravèrent sur sa tombe : Ci-gît la fleur de la maçonnerie,
supérieure à beaucoup d’autres, compagnon d’un roi et frère de deux princes.
Ci-gît le cœur qui sut garder tous les secrets, la langue qui ne les a jamais
révélés. Et l’on crut alors « que les secrets de la maçonnerie étaient
complètement perdus parce qu’on n’en entendait plus parler ». |
LE LIVRE D’INSTRUCTION DU CHEVALIER KADOSCH |
Armand
BEDARRIDE |
EDITION
DEMETER |
1933
– 1987 |
||
Le
REAA se fond sur la volonté de rechercher la chose cachée (ésotérique trouve
son étymologie dans esoterikos signifiant caché) en sachant que par cette
volonté les hommes passent par les mêmes chemins et font les mêmes constats.
L'initié commence par l'étude de l'homme, des devoirs qu'il a à remplir
envers ses semblables et envers soi-même, il découvre une vérité qui est
l'existence du Grand Architecte de l'Univers, auteur de tout ce qui est,
ainsi que l'obligation de l'amour pour son prochain. Il s'instruit des
sciences et des arts, moyens qui lui permettront d'arriver à la Vérité. La
Parole ainsi perdue, l'homme ainsi déchu, le mal et la confusion régnèrent
sur la terre à la place de l'amour du prochain. Il fallait donc faire quelque
chose, et le rite en donne une voie qui s'appuie sur le thème récurrent de la
quête, de la recherche de la Parole Perdue, et de l'alternance des Ténèbres
et de la Lumière, du processus de Mort et de Renaissance. Donc, déjà, une
alternance de phénomènes opposés et contraires, de binaires. |
le livre d’instruction du rose-croix |
Arnaud bedarride |
EDITION
TÉLÈTES |
1994 |
Étape
importante et nécessaire dans différents systèmes de Hauts-Grades, le degré
de Chevalier Rose-Croix témoigne de l’influence importante du rosicrucianisme
sur la Franc-maçonnerie. Il est l’héritier de la confrérie mythique et des
nombreuses sociétés qui s’en sont inspirées depuis le début du XVIIème
siècle, et de leur symbolique hermétique, alchimique et kabbalistique.
|
le maçon dÉmasquÉ |
Thomas wolson |
EDITION
DU SNES |
2000 |
Ce
petit volume, reproduit d’après un original, est intéressant à plus d’un
titre. Le premier est son contenu qui permet de constater le maintien de la Tradition, même si quelques aspects de détail ont varié en bientôt deux siècles et demi. Le
second titre
est la série de questions que pose la lecture de ce texte. Le
troisième
est la rareté de ce volume, peu connu des historiens de la Franc-maçonnerie
en France. On remarquera que la reproduction du texte, fidèle à l’original,
comporte nombre de fautes d’orthographe, de grammaire, et même des variations
dans ces fautes, mais nous avons tenu à rendre un texte authentique, comme
toujours en pareil cas |
LE MAÇON DÉMASQUÉ ou LE VRAI SECRET DES FRANS- MAÇONS |
Léonard
Gabanon alias Louis Travenol |
ÉDITION
DE LA HUTTE |
BERLIN
1757- LA HUTTE 2010 |
Ce
texte datant du début de la Franc-Maçonnerie, fut lors de sa publication, une
petite bombe, car il dévoilait quelques secrets de cette nouvelle maçonnerie
qui se mettait en place. Heureusement Philippe Langlet dans une préface
explicative explique certains passages du texte et remet le vocabulaire en
français compréhensible. Le
texte de cet ouvrage présente trois grandes parties 1/
Une dédicace, une préface et une partie descriptive 2/
Le catéchisme des trois grades, les paroles de 4 chansons 3/
Les constitutions des Francs-Maçons, Les trois tableaux de loge, Une
explication des principaux symboles, la description des médailles du
secrétaire, de l’orateur et du trésorier, puis quelques vers latins et un
quatrain du frère Ricault, enfin les paroles et la musique de 5 chansons L’auteur
de cet ouvrage fut initié et voyagea dans toute l’Europe y compris sur les
bateaux, il divulgue ce livre ayant quitté la F.M, mais il n’est pas trop
désabusé, on sent qu’il aime la maçonnerie, mais regrette que trop de frères y
rentre sans avoir l’envie ni la savoir et ainsi cela donne des loges de
fraternité profane plus que de loge humanistes. Un livre introuvable, que les éditions de la Hutte ont eu la
bonne idée de rééditer. |
le maÎtre Écossais de saint-andrÉ |
Jean ursin |
EDITION IVOIRE – CLAIR |
2003 |
Depuis
la fin du XVIIIème siècle, le Rite Écossais Rectifié présente un rameau
singulier de la Franc-maçonnerie, notamment par son inspiration
chevaleresque, issue des survivances templières et de « l’exigence chrétienne
» de ses fondateurs. Moins connu que d’autres rites maçonniques, il a
pourtant connu son heure de gloire au cours des siècles passés avant de
manquer de disparaître, puis de renaître à nouveau, tel le Phénix dont il a
adopté la devise « Perit ut vivat ».
|
le maÎtre secret |
Christian
guigue |
EDITION
DÉTRAD |
2005 |
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LE MAÎTRE SECRET |
Christian GUIGUE |
Edition GUIGUE |
2010 |
Ce degré de Maître secret est le 4e degré du Rite Ecossais Ancien et Accepté, il est le sas d’entrée des degrés de perfection et donne une base solide pour la suite de son cheminement. De
somnolent dans une ancienne vie qu’il traversait sans savoir où il allait, ni
ce qu’il devait accomplir dans cette incarnation, le Maître secret, s’il a
totalement compris ce que la divulgation de certains mots impliquait, sera
devenu un veilleur, un éveillé par la conscience de la Présence divine en
lui. Seul
celui qui consacre sa vie au grand mystère de l’essencification des essences
peut évoluer dans le franchissement des voiles mystiques, car nul ne peut
accéder à la sublimité de la lumière originelle préservée par les archanges
du Trône ou les gardiens de la Face, à la vision de la hiérarchie des degrés
de l’Être comme à ceux de l’univers angélique, s’il n’a pas au préalable
découvert les arcanes cachés dans le Ciel, dans le Cosmos, sur la Terre et
dans les mondes souterrains. Cet ouvrage traite les thèmes suivants : La lettre Z, Ziza, Zizon – le voile – la corde et le nœud coulant – les voyages du maître secret – la noir – le silence du Maître secret – l’âge du grade – la batterie du grade – de l’équerre au compas – la clef d’ivoire – cercle, delta, étoile flamboyante – l’œil sur le tablier – Salomon et Adonhiram – le saint de saints – obéissance et fidélité – les larmes d’argent – le deuil et les larmes d’argent – le Maître secret est un Lévite – Que cherchez-vous dans vos voyages ? La vérité et la Parole perdue – le laurier et l’olivier – main de justice, sceptre et le sceau du secret – Devoir et serments – le signe du silence ou du secret – Le Devoir du Maître secret – les Noms de Dieu – les discours ou allocutions de l’Orateur – le symbolisme du Maître secret – la clef – Etre fidèle et obéissant – Pourquoi ne peut-on pas entrer dans la Saint des Saints ? – comment tracer le synthème – êtes-vous Maître secret ? Je m’en glorifie – La grande lumière a commencée à paraitre…….. |
LE MAÎTRE SECRET -Tome 1 - N° 44 - |
Percy John Harvey |
Edition Maison de Vie |
2011 |
Dans les hauts grades maçonniques, le degré de Maître secret tient une place prépondérante. Assassiné, Maître Hiram est ressuscité dans tout nouveau Maître Maçon, mais la légende ne s’arrête pas là, et le rite Ecossais Ancien et Accepte a développé une série de « hauts grades », considérés comme un cycle de perfection. Le premier d’entre eux est le grade de « Maître secret ». Quelle est sa symbolique, quelles sont les clés du grade, comment se présente la Loge où est célèbre le rituel, de quel secret est-il question ? A partir du grade de Maître, le Rite maçonnique a pris une tournure allégorique par l’introduction de la légende d’Hiram. Le drame causé par le meurtre du Respectable Maître a bouleversé la maçonnerie, les ouvriers et le chantier de la construction du Temple. Puisque le Temple de Salomon est resté inachevé, cela supposait qu’il y avait une suite à ce drame. L’objet principal des degrés de perfection revient à achever le Temple, à rétablir l’ordre et la justice, et à retrouver la Parole Perdue. Le degré de Maître secret assure la continuité de la légende d’Hiram, dont le meurtre a défait la maçonnerie et brisé ses outils, à l’instar de la colonne brisée que l’on trouve souvent dans la symbolique maçonnique et ésotérique. Le rite de perfection passe alors à un système théâtralisé, composé d’une série d’épisodes dont la dramaturgie allégorique conduit à mettre le récipiendaire en situation, devant certains aspects de l’ego inhérents à la condition humaine. Au sommaire de cet ouvrage, on y trouve : La loge de perfection - La décoration et les aménagements de la loge - La légende du grade - Les officiers de la loge : titre, décors et attributs - les secrets du grade - Le signe du silence et du secret - Le science et la parole, le signe du silence - Le signe du secret et le sceau du secret - Ziza et Zizon - La clef d’ivoire et la clef des secrets - |
LE MAÎTRE SECRET – Tome 2 - N° 47 - |
Percy John Harvey |
Edition Maison de Vie |
2011 |
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2 : Procéder aux funérailles d’Hiram afin de perpétuer sa mémoire 3 : Venger l’Art Royal en exécutant les trois coupables du meurtre d’Hiram 4 : Retrouver la Parole Perdue Au sommaire de ce 2e tome du Maître secret : L’ouverture et la fermeture de la loge - La cérémonie d’élévation avec la préparation du récipiendaire, et son accueil - Le sceau du secret - Les quatre voyages symboliques - L’obligation et l’investiture - Le Devoir - Les trois imprécations et les trois impératifs du Devoir - Les décors de la loge et du Maître secret - Le cartouche du 4e degré - La clef d’ivoire et la clef ésotérique - La couronne de laurier et d’olivier - |
LE MAÎTRE SECRET – Tome 3 - N° 55 - |
Percy John Harvey |
Edition Maison de Vie |
2013 |
Après l’assassinat du Maître d’œuvre Hiram et le châtiment infligé à ses meurtriers, vient le temps des funérailles, puis celui de la réouverture du chantier et de la reprise des travaux de construction du Temple. Pendant ce cycle particulier, le Franc-maçon découvre de nouveaux rituels et accomplit plusieurs voyages symboliques, à la découverte du Tétragramme, clé d’accès à l’édification de la « Voûte sacrée ». A l’aide d’une abondante iconographie, l’auteur décrit le parcours menant le Franc-maçon jusqu’à la chambre secrète « d’intendant des bâtiments ». Le grade de Maître secret n’est pas seulement le premier degré des loges de Perfection : il peut être vu comme un degré d’introduction au cycle salomonien. En effet, le nouveau Maître secret reçoit la clé d’ivoire (qui représente les moyens pour accéder aux arcanes) lui signifiant ainsi la confiance dans sa nouvelle entreprise, il est en même temps couronné de laurier et d’olivier pour lui signifier l’assurance de son succès dans l’aboutissement de ce cycle. Ces deux éléments symboliques interviennent comme l’alpha et l’oméga du cycle de perfection, mettant en perspective le Saint des Saints et la Voûte Sacrée. Les loges de perfection peuvent être étudiées suivant le schéma suivant : Un premier cycle, que l’on nomme « hiramien » qui prend son origine dans la légende d’Hiram du 3e degré ; le grade de Maître pouvant être considéré comme le premier degré virtuel des grades salomoniens. Ce cycle commence avec le 4e degré et s’achève au 8e degré, ces 5 grades étant consacrés au deuil et aux funérailles d’Hiram, ainsi qu’à son remplacement. Un second cycle dit de « vengeance » s’étend du 9e au 11e degré, il correspond à la punition des trois meurtriers d’Hiram Un 3e cycle, que l’on appelle « énochien » étant fondé sur la légende d’Enoch, qui conduira le Maître Maçon à découvrir le Tétragramme, clef d’accès à la Voûte Sacrée. Au sommaire de ce 3e Tome de Maître secret : Maître parfait 5e degré - Le discours historique du grade - Aménagement et décoration - Le tableau de loge et l’emblème du grade - La quadrature du cercle - Les personnages - Le bijou du grade - Les quatre voyages - Les monuments funéraires d’Hiram - L’obélisque, l’urne, le mausolée et les deux corps du Roi - Secrétaire intime ou Maître anglais 6e degré - Le tableau de loge et le discours historique - La symbolique du triple et l’instruction du grade - Prévôt et Juge ou Maître Irlandais, 7e degré - le tableau de loge - les décors, l’emblème et les personnages du degré - Les 7 voyages et la cassette d’ébène - Intendant des Bâtiments ou Maître Ecossais des trois Iod, 8e degré - Le thème allégorique - Le tableau de loge - Les personnages et les décors de la loge - Les 5 voyages symboliques, - L’instruction du grade et la chambre secrète - |
LES LIEUX INITIATIQUES DE LA MAÎTRISE – LA CHAMBRE DU MILIEU ET LA CHAMBRE DE RḖCEPTION |
Percy John Harvey |
Edition La Maison de Vie |
2016 |
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__d’une part le sens de
commandement et de supériorité attaché au port d’un couvre-chef, puisque tous
les hommes ne peuvent se prétendre ainsi médiateurs entre la terre et le ciel
; Si l’on se réfère à la bible, le grand-prêtre portait lui
aussi un couvre-chef. Ce n’est que vers le 2ème siècle de notre ère que le
port du chapeau commença à être étendu à tous, à la suite d’une discussion
talmudique (traité « Chabbat »), sur le respect et la « crainte
» de Dieu. Ainsi lorsqu’au moyen-âge la coutume fut adoptée par tous les
juifs on put à la fois considérer que tous étaient semblables au
grand-prêtre; et en même temps, suivant la tradition, affirmer que le chapeau
rappelait qu’il y avait toujours quelque chose entre l’homme et Dieu. Le
chapeau est aussi le substitut de la couronne, symbole de royauté, à la fois
temporelle et spirituelle, le Franc-Maçon visant la seconde. La couronne
elle-même figure le cercle ou la sphère, et encore une fois représente le
cosmos. L’homme qui la porte peut donc être considéré comme celui qui joint
la terre au ciel, et réciproquement il conduit l’influx venu du ciel vers la
terre. En ce sens l’homme qui porte le chapeau est un homme debout, l’esprit
et le regard tendus vers le ciel. Il est à ce moment une perpendiculaire
vivante. La conception suivant laquelle la ou les pointes qu’on trouve sur
certaines couronnes peuvent être assimilées à des condensateurs d’énergie,
rôle attribué également aux cheveux. Vient confirmer cette interprétation :
cet afflux d’énergie spirituelle que reçoit celui qui porte la
couronne/chapeau le transforme pour un temps en axe du monde, pont entre ce
qui est en haut et ce qui en bas. Les tricornes que portaient nos Frères du XVIIIème siècle
se prêtaient parfaitement à ce symbolisme. Sans doute le chapeau est-il une
forme moderne de l’ensemble calotte crânienne/corne (massacre en vénerie)
dont se coiffaient nos ancêtres. Ceux-ci se sentaient, ainsi parés,
certainement investis de la puissance divine. Le taureau, avec ses cornes,
dont le nom se retrouve dans celui de la première lettre de l’alphabet
hébraïque, représentait la force, la puissance, et par extension l’énergie
venue du ciel. La couronne est aussi le nom de la plus mystérieuse des
Sephiroth : Kether. Placée en haut de l’Arbre séphirotique, première
manifestation de l’En-Sof, elle est invisible, inaccessible, inconcevable
pour l’homme. De plus certaines écoles de Kabbalistes considèrent qu’elle
fait partie du monde de l’émanation, monde lui-même hors de notre
compréhension, puisqu’entre lui et le monde de la matérialisation, se
trouvent le monde de la création et celui de la formation. La couronne/
chapeau symbolise donc bien l’inaccessible, l’abîme qui nous sépare du
Créateur. Dès lors le couvre-chef est à la fois symbole d’élévation et
d’humilité pour les Frères qui forment la Chambre du Milieu. Élévation par
l’initiation, élévation par l’évocation de ce qui nous dépasse, humilité
devant le sentiment de petitesse devant le Transcendant, et par la découverte
toujours renouvelée de l’immensité de la quête. Ce que vient souligner le
fait que le Vénérable Maître qui ouvre les travaux se découvre lors de
l’invocation au Grand Architecte de l’Univers, montrant ainsi qu’il renonce à
ses velléités de puissance devant ce qu’il sait le dépasser infiniment. Le chapeau rappelle au Franc-Maçon sa place d’homme,
intermédiaire entre la terre et le ciel; microcosme, image du macrocosme. Il
lui signifie : à la fois qu’il est l’initié, l’élu c’est à dire chargé de
plus de responsabilité et de devoirs qui sont, entre autres : maintien de la
Tradition, amélioration de ses connaissances, polissage de sa pierre brute et
dans le même temps lui fait se souvenir de son devoir d’humilité, je dirai de
façon triviale que le chapeau évite à la tête d’enfler, car la tête doit
pouvoir continuer à entrer dans le chapeau. Il est un autre aspect sans doute
moins connu que j’aimerai évoquer : le chapeau rappelle symboliquement le
morceau de membrane amniotique que l’enfant né-coiffé a gardé sur la tête au
moment de sa naissance. Beaucoup de traditions attribuent des capacités ou
des pouvoirs particuliers à ces enfants. En Islande ces enfants ont le don de
seconde-vue : ils étaient les seuls à voir les batailles livrées en esprit.
Dans les steppes sibériennes ces enfants devenaient des Chamanes. Tous
étaient prédisposés aux extases. Ces thèmes symboliques, toujours situés vers
les mois d’hiver, moments où l’on célèbre les morts, se retrouvent non
seulement de l’Islande à la Sibérie mais également : __en Russie, où l’enfant né-coiffé devient un loup-garou,
__dans le Frioul italien où le benandanti rejoint les
troupes de morts, guidé par la Dame Oriente ou la Bonne Déesse, ou voyage en
esprit, lors d’extases, __à Olbia, ville grecque sur les bords de la mer Noire,
en contact étroit avec la culture Scythe où Achille avant d’être un héros
était un Dieu des morts, __en Grèce où Ulysse est aimé de Calypso,
étymologiquement « Celle qui cache ou qui voile », où Socrate se
couvre le visage avant de mourir, tout comme César ou Pompée à Rome. Ce geste a été compris comme le besoin de séparer
symboliquement le profane du sacré. Or, dans le rapport entre initié et non
initié, comme dans toute situation où la société se divise en deux groupes,
il s’agit en définitive du rapport entre les morts et les vivants. En 1578 le
médecin Français Laurent Joubert suggérait un parallélisme entre la membrane
amniotique et le Suaire, confirmant ainsi qu’à travers l’extase on accède au
monde des morts. Il est intéressant de noter que dans toutes ces cultures, on
retrouve associé à cette symbolique de la membrane/ coiffe, une quantité
importante de héros boiteux, soit par blessure (Ulysse, blessé à la cuisse par
un sanglier, Héphaïstos, jeté de l’Olympe par Zeus) soit par perte d¹une
chaussure ou d’une sandale, (Jason qui se présente à son oncle usurpateur
avec une seule sandale; Persée qui reçoit l’une des sandales d’Hermès avant
de combattre Gorgo.), tous héros passés par le monde des morts, et donc
initiés. L’archétype en sera Œdipe « pied transpercés ». Œdipe qui
après une enfance solitaire, rencontrera la Sphinx, figure de mort, et qui après
s’être crevé les yeux deviendra un Voyant. Or nous retrouvons une
claudication symbolique dans l’initiation maçonnique lorsque le profane, un
pied déchaussé ou en pantoufle, entame les trois voyages. Ainsi, nous constatons que le port d’un couvre-chef, loin d’être une curiosité anecdotique, non seulement symbolise à la fois l’élection du Franc-Maçon, le rappel de son humilité nécessaire et de la crainte du sacré, mais en outre s’intègre dans un ensemble symbolique qui recouvre la totalité des rites initiatiques : naissance, passage dans le monde des morts, renaissance comme initié, avec tous les signes caractéristiques : claudication, extases, recherche et rassemblement d’ossements, rameaux révélateurs des cadavres, et résurrection. Tous ces signes se retrouvent à divers degrés dans la symbolique des trois premiers grades de la Franc-Maçonnerie. Claudication du profane, image du royaume des morts, rappel du pourrissement et de la renaissance, enfin recherche et découverte du Maître assassiné et sa résurrection dans le nouveau Maître. Le chapeau du Maître Maçon en chambre du Milieu est donc le témoin de tout un passé traditionnel et initiatique qui remonte jusqu’à l’aube de l¹humanité et il symbolise tout le parcourt initiatique du Franc-Maçon en Loge Bleue. À ce titre il est donc un élément essentiel des décors que l’on doit porter, élément parfois négligé, mais cependant fondamental. |
LES GRADES DE VENGEANCE – 9e – 10e – 11e degré – N° 58 et 59 - 2 Tomes |
Percy John Harvey |
Edition Maison de Vie |
2013 |
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Tome 2 : Illustre Elu des Quinze, 10e degré - la carte du Tuileur - discours historique du grade - la loge et son tableau de loge - les personnages et titres - les décors du maçon - le poignard et l’épée - la recherche des deux complices - la capture et l’exécution de Sterkin et d’Oterfurt - la violence initiatique - la cérémonie de réception - Sublime chevalier Elu, 11e degré - la loge, les personnages et les titres - les décors du 11e degré - l’armement du Sublime chevalier Elu - l’épée de justice - le devoir accompli du sublime chevalier élu par Bernard Ferré - |
LE GRAND
MAÎTRE ARCHITECTE 12E
degré - LA MAÎTRISE DE L’ḖTUI DE MATHḖMATIQUE - N° 72 |
Percy
John Harvey |
Edition
Maison de Vie |
2016 |
Le 12e grade du
R.E.A.A. est une étape majeure des Loges de Perfection qui en comporte
quatorze. La vengeance envers les assassins de Maître Hiram ayant été
consommée, les travaux pour achever le temple de Salomon peuvent reprendre
dans la sérénité. Il s’agit d’édifier le troisième et dernier étage et de
décorer le Saint des Saints.
Alors
commence véritablement une vie nouvelle plus riche de solidarité et de
morale. Le temple de Salomon qui s'identifie selon les prescriptions de
l'époque à la perfection même a été construit selon des règles bien précises
de la géométrie, selon des principes d'harmonie qui retrouvaient les nombres
de la nature, les rapports éternels des choses, les lois de l'univers, les
rapports du corporel et du spirituel, des forces des effets et des causes.
Dans les loges du Moyen Age construites souvent au pied des cathédrales, les
maçons opératifs se transmettaient les secrets de l'Art Royal et du nombre
d'or. Ils gardaient aussi la nostalgie de reconstruire le temple de Dieu en
Terre sainte. Aujourd'hui, dans un temple qui s'inspire dans sa disposition
de l'antique temple de Salomon, les francs-maçons échangent les secrets d'une
méthode de perfectionnement intérieur. Pour l'initié, le temple représente
beaucoup de choses. C'est dans le temple qu'il a subi la plupart de ses épreuves, effectué ses voyages symboliques, reçu la lumière. C'est dans le temple qu'il a effectué ses travaux, prononcé ses serments, rendu hommage au Grand Architecte de l'Univers. En définitive, le mystère du temple nous révèle que le temple de Salomon et le temple maçonnique ne forment qu'un seul temple. Certes, nous ne voulons pas être présomptueux et nous savons que, comme tout ce qui relève du génie humain, le temple n'est pas à l'abri des préjugés, des superstitions, des folies et des mensonges. Mais nous savons aussi que dans le temple le franc-maçon peut progresser sur le sentier de la sagesse qui, précisément, faisait la haute réputation de Salomon. Alors, sont définitivement rompues les contraintes du temps et de l'espace. La chaîne qui prend appui sur les colonnes du temple relie d'une façon égale l'initié d'hier et l'initié d'aujourd'hui, comme elle reliera bientôt l'initié de demain. Et dans l'enceinte pure et protégée, l'homme retrouve tout ce qui le relie à son environnement cosmique, il retrouve la grande harmonie des lois universelles, il retrouve le principe créateur d'un univers ordonné. |
le manuscrit francken de 1783 |
Traduction
G. lamoine |
EDITION
DU SNES |
2007 |
||
Morin
délégua ses pouvoirs, et fit de Henry Andrew Francken, Hollandais naturalisé
sujet britannique, son Député Grand Inspecteur. Après le décès, de Morin,
Francken développa ce que Morin avait mis au point en français, perfectionna
un ensemble se terminant par le vingt-cinquième grade et traduisit le tout en
anglais. La
patente française a disparu, il n’en existe pas de copie, et quelques auteurs
doutent même qu’elle ait jamais existé, seule subsiste la traduction des
rituels vers l’anglais faite par Francken. Mais la mise au point sur ce sujet
a été faite par M. J-P Lassalle dans le fascicule de La Célébration du
bicentenaire des Grandes Constitutions. Et le texte des rituels demeure, dont
Francken explique l’origine indiscutable. Il est bon de garder en mémoire que
ces grades furent adaptés à certains détails qui pourraient paraître sans
rapport avec la mobilité habituelle en Europe, par exemple, comme la présence
en ville ou l’absence hors de la ville, etc.
|
le message maçonnique au xviiième
siècle |
François
labbe |
EDITION
DERVY |
2005 |
En
partant de l’analyse de deux des textes « fondateurs » de la
Franc-maçonnerie, à savoir les Constitutions d’Anderson et Le Discours de
Ramsay », l’auteur en explorant les romans et le théâtre, constate que, aussi
bien au niveau des idées (le libre-arbitre, la liberté de pensée, la
tolérance, la fraternité) qu’à celui des thèmes abordés (les symboles, les
mythes, l’initiation), le « discours » maçonnique a imprégné la société «
lettrée » du XVIIIème siècle, puis a influencé les mentalités de toutes les
composantes de la société.
|
le mythe d’Hiram et l’Initiation de
maÎtre maçon. L’histoire de la reine du matin et de
soliman prince des gÉnies |
Gérard
DE NERVAL |
Edition LA MAISON DE VIE |
1999 |
Après
recherches, il s’avère que G. de Nerval a rassemblé les éléments fondateurs
du mythe maçonnique, qu’il a développé dans son monumental « voyage
en Orient ». Le livre explique et développe cette démarche
nervalienne afin d’aborder ce texte sous l’angle initiatique. L’histoire
de la reine du matin et de Soliman prince des génies apparait dans la
troisième partie du Voyage en Orient, intitulé « Les conteurs ». On
y trouve au sommaire: Adoniram - Balkis -
Le Temple - Mello - La mer d’airain -
L’apparition - Le mode souterrain - Le lavoir de
Siloë - Les trois compagnons - L’entrevue
- Le souper du roi - Makbénach - Fin de
l’histoire de Soliman et de la Reine du matin - |
LEO TAXIL - le diable au 19ème
siÈcle – la mystification du dr bataille |
Michel
berchmans |
Marabout |
1973 |
Gabriel
A.J. Pages sous le pseudonyme de Léo Taxil écrivit une des plus
grandes mystifications maçonniques du 19ème siècle. Initié Franc-maçon, il en
sortit très vite pour écrire des brûlots antimaçonniques et anti papistes qui
lui vaudront la haine des uns et le sourire bienveillant des autres. Son œuvre centrale est le diable au 19ème siècle que M. Berchmans présente et commente. Bien qu’ayant avoué avoir tout inventé et déformé la vérité, la légende demeure. Un
récit hallucinant dont on parle encore. |
léo taxil – vrai fumiste et
faux-frÈre |
Bernard
muracciole |
EDITION Maçonnique de France |
1998 |
C’est
l’histoire édifiante et surréaliste de ce véritable escroc et fumiste. Il a
passé sa vie à tirer à boulets rouges sur l’Église Catholique et sur la
Franc-maçonnerie. L’auteur nous entraîne dans l’univers de Léo Taxil et dévoile
le mécanisme de sa haine, les canulars, ses inventions, et son procès
d’exclusion du Grand Orient. Marie Joseph Gabriel Antoine Jogand-Pagès,
dit Léo Taxil, né à Marseille le 21 mars 1854 et mort à Sceaux le 31 mars
1907, est un écrivain français anticlérical et anti maçon auteur, à l'aide de
quelques collaborateurs d'un canular En
1879, il passe devant la cour d'assises de la Seine pour avoir écrit À bas la
Calotte, qui lui vaut d'être poursuivi pour avoir insulté une religion
reconnue par l'État et outragé la morale publique, mais il est acquitté. Puis
en 1881, il écrit La Marseillaise anticléricale. Le
public, lassé, finit par bouder les dernières parutions de sa "Librairie
anticléricale". C'est alors que Léo Taxil conçoit une nouvelle
mystification. En 1886, alors qu'il était excommunié, il annonce sa
conversion, fait un pèlerinage à Rome et reçoit l'absolution de Léon XIII,
désavouant ses travaux antérieurs. Il commence alors une campagne contre les
Francs-maçons, dont il a été exclu dès le 1er degré pour « fraude littéraire
». Selon ses dires, il faisait partie de la loge Le temple des amis de
l'honneur français. Dès lors, il se lance dans une violente carrière
antimaçonnique, et publie des ouvrages exactement dans la même veine que ses
précédents anticléricaux, mais dirigés cette fois contre les Franc-maçons,
qui sont à leur tour accusés des pires déviances sexuelles. En 1887, il est reçu en audience par le pape Léon XIII, qui blâme l'évêque de Charleston pour avoir dénoncé les confessions antimaçonniques comme une fraude. En 1892, Taxil commence à publier un journal La France chrétienne anti-maçonnique. Entre le 20 novembre 1892 et le 20 mars 1895, il fait paraître avec Carl Hacks, sous le pseudonyme du Docteur Bataille, Le Diable au XIXe siècle, un ouvrage prétendant dresser l'état de l'occultisme, accusant les loges d'adorer le démon et dénonçant une vaste conspiration maçonnique mondiale, qui fait un grand bruit. À côté de figures bien réelles de la maçonnerie comme Albert Pike, accusé par Taxil de "communiquer avec le démon", il met en scène des personnages de fiction, comme Sophie Walder, Grande Maîtresse du Lotus de France, Suisse et Belgique, et Diana Vaughan, haute dignitaire luciférienne, qui aurait écrit pour lui ses confessions, où elle parle du culte satanique appelé « palladisme ». Ces assertions sont « confirmées », à la même époque, par l'installation à Paris d'une Américaine du nom de Diana Vaughan qui attire aussitôt l'attention et que Taxil présente aux journalistes catholiques influents. Devant les prétendues révélations de Diana Vaughan, une polémique naît. Un "congrès antimaçonnique", réuni à Trente avec la participation de Taxil en 1896, prétend en vain de trancher la question de leur véridicité.
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LE PREMIER SURVEILLANT – DU NIVEAU A
L’ART DU TRAIT N° 74 |
Gabriel Steinmetz |
Edition Maison de Vie |
2017 |
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Le Premier Surveillant siège à l’Occident, face à
l’Orient. Il en reçoit la lumière et la retransmet sur la colonne du Midi.
Lors de l’ouverture des travaux il reconnaît dans la pénombre un carré
long qui va devenir Temple couvert. Il éveille chez les Frères la
connaissance du cœur, leur permet de tendre le cordeau, et leur donne un
juste salaire. Il est le Maître du Trait. C’est lui qui doit faire naître
et ancrer dans le cœur du compagnon les trois vertus qui pourront l’amener à
la réalisation du chef d’œuvre, donc à la porte de la maîtrise. Ces trois
vertus sont : - la Rigueur, née de la Règle, nécessaire à un tracé
impeccable. - la Précision, donnée par le Compas, reportant la mesure exacte.
- la Justesse, trouvée dans l’Equerre, assurant l’angle juste. Sans un tracé
rigoureux, précis et juste, à l’image de toute construction, le chef d’œuvre
n’est pas viable Responsable de cette formation, c’est grâce à lui que le
compagnonnage est autre chose qu’une école ordinaire où l’on n’apprend qu’un
savoir au lieu de la Connaissance. Il est donc la victoire de la vie sur
l’inertie, en permettant l’individualisation des formes, la conservation de
la vie. Il incarne la loi causale d’Harmonie qui entretient la Vie et
s’exprime par le Trait. Il manifeste l’amour dans son aspect magique, et
permet ainsi la victoire sur le désordre. Il est la clé de l’usage de la
parole qui modèle la matière et il permet aux compagnons de façonner la
Pierre cubique en Pierre parlante. |
LE
PLAN SECRET D’HIRAM. FONDEMENTS OPÉRATIFS ET PERSPECTIVES SPÉCULATIVES DU
TABLEAU DE LOGE. |
Raymond
LAROSE |
EDITION
LA NEF DE SALOMON |
1998 |
C’est autour
du tableau de loge que s’articule la vie sacrée de la loge, il s’agit
donc Dévoilé par le Frère Expert à l'avant-dernière
phase de l'ouverture rituelle des travaux au premier degré, au moment où le
Second Surveillant prononce la phrase : « Que la Beauté
l'orne ! », puis voilé à l'extrême fin de la fermeture
de ces travaux, le tableau d'Apprenti occupe le lieu le plus sacré de la loge
maçonnique, le centre autour duquel s'accomplissent toutes les déambulations
des rites initiatiques, le seul espace que nul vivant ne foule. Il s'agit
donc d'un élément d'une importance considérable dans la tradition maçonnique
et il convient, en conséquence, de se poser la question de sa réelle et
complète signification. Ce livre, vivement salué par
la critique et figurant de plus en plus souvent dans les listes d'ouvrages
conseillés aux Compagnons-Maçons, résulte de la réunion de plusieurs travaux,
quelques-uns menés dans le cadre d'une pratique spéculative, la majorité dans
celui d'une pratique opérative ou de recherches de l'auteur dans cette
dernière perspective. C'est la toute première fois qu'une telle approche
opérative d'un élément majeur de la tradition spéculative est ainsi rendue
publique et le lecteur, initié ou profane, appréciera sans aucun doute les
nombreux éclaircissements qui sont apportés ici, tant en ce qui concerne le
tableau de loge lui-même que pour ce qui est de la véritable nature de la
voie initiatique de la Franc-Maçonnerie. De plus, la méthode employée pour
traiter le sujet fait de ce livre non l'une de ces « divulgations »
pseudo-ésotériques tant à la mode, mais une véritable « révélation »
de Maître à disciple – chacun devant finalement dégrossir lui-même la pierre
brute. |
LE R.E.A.A. A QUOI ÇA SERT ? |
Jacques Trescases |
Edition Dervy |
2017 |
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Après un Rite de
perfection en 25 degrés, le Rite Écossais Ancien et Accepté se structura en
deux temps successifs, d’abord par les Grandes Constitutions de Bordeaux en
1762, puis sous l’autorité légendaire de Frédéric II de Prusse, le « Grand »
Frédéric, dans son aspect définitif, dans le cadre des Grandes Constitutions
de Berlin de 1786. En 1875, lors du Convent Universel
de Lausanne, une Déclaration de Principes vint éclairer certains points en
débat et surtout la question du Grand Architecte de l’Univers par rapport à
la croyance en Dieu (et à un moindre degré, par rapport à l’immortalité de
l’Âme).Tout ceci s’effectue en gardant les fondations premières, celles des
Constitutions d’Anderson de 1723 et 1738, celles du discours de Ramsay de
1736, celles enfin de la Maçonnerie des « Antients » remise en valeur par
Laurence Dermott vers 1750. Quelles sont donc les
caractéristiques fondamentales du Rite Écossais Ancien et Accepté ? Le caractère adogmatique de
l’initiation au sein du Rite Écossais Ancien et Accepté est à mes yeux la
plus fondamentale. L’invocation
au Grand Architecte de l’Univers
apparaît dans cette perspective comme une clef de voûte indispensable.
Invocation à la gloire et non pas « au Nom » du Grand Architecte, pas plus
que les Travaux ne se déroulent en présence du Grand Architecte ou au Nom du
Très Haut. Les Travaux maçonniques ne font jamais référence, au Rite Écossais
Ancien et Accepté, à une quelconque perspective théiste qui inclurait
obligatoirement l’existence d’un Dieu (le Dieu Biblique créateur) ou d’un
autre, les Maçons travaillant en toute humilité face à ce problème qui est du
ressort de la conscience individuelle de chaque Frère. Travaillant à la
gloire du Grand Architecte, ils œuvrent par rapport à un principe qui est
aussi un symbole. Le Grand Architecte est présenté,
selon le Rite, comme un principe créateur, on notera l’absence de toute
ambiguïté, car créateur est écrit avec un « petit c ».Il n’est donc pas
question du Créateur au sens chrétien du terme, mais simplement d’un principe
qui a créé le Monde et qui l’organise à partir des matériaux qu’il y a
découverts. Le Rite n’impose nullement la croyance en une création ex nihilo.
Il ne l’a réfute pas non plus. Il s’agit bien d’un principe, c’est-à-dire, de
ce qui a en lui-même la force de commencer et qui est déjà présent. Mais
c’est aussi un symbole, non défini comme tout symbole complexe, et, de ce
fait, parfaitement interprétable dans l’intimité de la conscience de chaque
Frère. En ce qui me concerne, et simplement à titre d’exemple, mon
interprétation du symbole GADLU est multiple. Tour d’abord il s’agit très
simplement du temps qui déconstruit et qui recrée sans arrêt : Chronos et son
fils Zeus ne sont pas loin, venant de la Mythologie grecque la plus ancienne,
Zeus ayant à charge de maintenir l’Harmonie du Monde, c’est-à-dire d’assurer
la pérennité du cosmos dans l’équilibre. Parfois, je préfère le Démiurge du
Timée : « parce que le dieu souhaitait que toutes choses fussent bonnes et
qu’il n’y eut rien d’imparfait dans la mesure du possible, c’est bien ainsi
qu’il prit en main tout ce qu’il y avait de visible – cela n’était point en
repos, mais se mouvait sans concert et sans ordre – et qu’il l’amena du
désordre à l’ordre, ayant estimé que l’ordre vaut infiniment mieux que le
désordre ». Bien d’autres interprétations du symbole du G.A.D.L.U sont
possibles, mais chacun s’en fait sa propre image, tous s’y référant pour y
voir la concrétisation de la primauté d’une démarche de spiritualité que chaque
Maçon tente de faire émerger, tant pour lui-même que pour ses Frères en
initiation. La présence du Volume de
la Loi Sacrée sur l’Autel des serments, ce Volume étant la Bible par
respect de la Tradition, et par référence au contenu initiatique de l’Ordre,
ne se conçoit que s’il s’agit bien d’un livre de spiritualité, et non d’un
livre d’une Religion révélée. « La Bible n’est pour le
Franc-maçon, ni un récit historique, ni un traité théologique… Elle
représente la démarche de l’Humanité frayant sa route sur le sol des réalités
grâce au moteur de l’Esprit, et par l’effort opiniâtre de sa raison, de son
intuition et de son imagination ».Il
est alors possible à chacun d’entre-nous d’en effectuer une lecture
symbolique personnelle, pour y puiser les notions d’éthique, de justice, de
devoir, d’Amour et d’Action qu’elle recèle, afin d’en faire une «
substantifique moelle » contribuant au développement de sa propre
spiritualité. À travers cette étude multiforme qui est proposée à l’initié,
celle des caractéristiques rituéliques elles-mêmes, celle de la transposition
symbolique de la Bible et des autres Grands Textes « Sacrés », celle de la
réflexion sur les grands thèmes métaphysiques, scientifiques, sociologiques
ou philosophiques de notre Temps, il devient possible au Franc-maçon
d’évoluer de manière progressive vers un état de conscience plus aigu, en
éveil par rapport à l’ordre du Monde, et de chercher à établir en lui-même,
puis avec les autres, les relations d’Ordre et d’Harmonie qui constituaient
pour les Grecs de l’Epoque classique, la finalité de la Vie Humaine. Mener une « Vie Bonne » selon
l’expression Aristotélicienne était le but essentiel que se devait de
rechercher chaque Homme. Donner un sens à sa vie et tenter d’atteindre la
Sagesse, c’est le but du Franc-maçon et c’est ce que propose le Rite Écossais
Ancien et Accepté. La méthode
progressive qu’utilise le Rite est tout aussi fondamentale. Elle se
réalise par la médiation d’un cheminement en degrés successifs. Chaque degré
apporte à l’initié un outillage spécifique et un support de réflexion
particulier. L’outillage est initialement l’outillage symbolique hérité des
métiers de la construction : si pour les bâtisseurs il s’agissait de
perfectionner l’architecture du temple, pour nous, Maçons d’aujourd’hui, il
convient surtout, dans un premier temps, de poursuivre le travail de constant
perfectionnement qui commence par nous-mêmes. Mais, en même temps, il nous
est demandé, et ce, dès le premier degré, de méditer et de comprendre le
schéma mythologique et symbolique qui nous est présenté : l’outillage
rationnel qui est présent dans le Temple, comme les Trois Grandes Lumières
qui servent à éclairer la conduite du Franc-maçon, nécessite, dans un même
mouvement discursif et intuitif, d’être utilisé pour nous construire et
d’être intériorisé pour nous connaître. Et c’est ainsi que de degré en
degré, s’adjoignant de nouveaux outils symboliques et s’incorporant de
nouveaux schémas mythologiques, l’initié, du moins celui qui est
véritablement sur le chemin de l’Initiation, progressera, abandonnant ses
préjugés et ses métaux, améliorant du même pas Connaissance et Conscience.
Chacun à son rythme, refusant tout dogme et toute injustice, avancera ainsi
vers plus de liberté et plus d’Amour. La Méthode Initiatique nous propose en
fait une quête inlassable de la Vérité, non pas d’une vérité scientifique
rigoureusement démontrable, encore moins d’une vérité religieuse révélée ou
non, mais de cette Vérité qui nous vient du mot grec « Aletheia ».Aletheia,
la Vérité, avec l’alpha privatif, signifiant ce qu’il est possible d’arracher
au grand fleuve du Léthé, le fleuve de l’oubli qui entourait les Enfers,
c’est-à-dire le Monde de la mort Eternelle. Ce qu’il convient d’arracher à
l’oubli, c’est, autrement dit, ce qu’il est nécessaire de garder en Mémoire
tout au long de son Existence, afin de pouvoir le transmettre. Chacun
reconnaîtra ici sans peine qu’il est question d’une spiritualité en action et
d’une Tradition vivante qui peut passer d’Homme à Homme, et d’Initié à Initié.
C’est peut-être la raison la plus essentielle pour laquelle le Volume de la
Loi Sacrée est ouvert au premier chapitre de Jean, celui qui nous apprend,
non pas que l’âme individuelle, la Psyché, pourrait être immortelle – à
chacun sa foi personnelle – mais que le souffle, le Pneuma, pourrait être
celui de la Vie Éternelle, celle qui doit être présente ici et maintenant, au
cœur de chaque Maçon. La
spiritualité du Rite est ainsi accessible à qui veut
se donner la peine de travailler et de réfléchir ; à celui-là, que ce soit en
Loge ou hors Loge, s’ouvre à chaque instant le vaste domaine de la Pensée et
de l’Action. Il est possible à chaque Homme, sans révélation divine, sans
illumination mystique, et sans sclérose rationaliste, de s’élever
progressivement, dans le cadre d’une élaboration collective au sein de la
Loge, mais aussi dans le strict respect d’une pensée personnelle et
individuelle, de trouver ou de donner du sens à sa propre vie. Trouver le sens
caché et poursuivre la réalisation du plan mis en œuvre par le principe
créateur, ou élaborer le plan lui-même par la réflexion collective, et y
concourir par l’Action individuelle, tout est possible pour qui vient
chercher, comprendre et agir. La Transcendance, une transcendance laïque est
à la portée de chacun. Il suffit de passer sur l’autre rive, là où la
richesse de l’Enseignement initiatique s’offre à la multitude et reste
inépuisable. Se construire pour penser, se construire pour agir, le Rite nous
donne en totalité et d’emblée la dimension de la spiritualité qu’il véhicule,
avec sa réflexion Éthique et sa finalité Humaniste. A nous de nous
l’approprier, de la faire vivre et de la transmettre Au sommaire » de cet ouvrage : Qu'’est-ce que
le bonheur ? - en quoi la démarche maçonnique telle
qu'’elle est vécue au REAA ?
- Qu'’est-ce que le
REAA ? - la démarche est-elle
égocentrique ? - quelle est sa méthode ? -
comment se connaitre soi-même
- comment le REAA peut-il
éveiller notre conscience ?
- le symbolisme peut-il élucider les messages de
l’inconscient ? - Pourquoi vous êtes-vous fait recevoir
Franc-maçon ? - le cabinet de réflexion -
quel est le sens de la cérémonie de l’initiation ? -
Qu'’avez-vous vu en recevant la lumière ? -
Qu’apportent les hauts grades ?
- Le REAA est-il donc une
Gnose ? -
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LE RÉGIUS
. MANUSCRIT FONDATEUR DE LA
TRADITION MAÇONNIQUE |
PHILIPPE
LANGLET |
EDITION
DE LA HUTTE |
2009 |
Poursuivant
son exploration des sources de la Franc Maçonnerie, Philippe Langlet,
nous livre ici son analyse de plus ancien texte reconnu comme ressortant de
cette tradition. Fidèle à son habitude, il nous apporte son double regard de
maçon et d’universitaire rigoureux. La longue présentation historique
et scientifique, le texte résumé, la présentation bilingue des 794 vers
en anglais ancien et en français, avec les nombreuses notes et le glossaire,
en font l’ouvrage le plus complet et le plus courageux entrepris sur ce
manuscrit fondamental de la Franc Maçonnerie. Le
texte du Régius est connu, parce que retrouvé dans la bibliothèque
royale en 1734, il devient un texte maçonnique lorsqu’il est publié en 1840
sous le titre de « Poem on the constitutions of masonry »
et il sera désormais enfermé dans le cercle des textes revendiqués par la
Maçonnerie. L’âge du manuscrit étudié au 18e et 19e
siècle, a été estimé vers 1390 pour certains et vers 1440 au plus tard
pour d’autres, la datation actuelle est entre 1425 – 1440. le Régius
(1390) et le Cooke (1420). : L’histoire
de la maçonnerie de métier est largement légendaire : chaque corps du
bâtiment avait ses légendes qui étaient transmises oralement jusqu’aux XIIIe
– XIVe siècles, jusqu’à ce que les clercs, en Angleterre,
entreprennent de les rédiger. Ces textes qui constituent une partie des Old
Charges font référence aux origines de la maçonnerie. Le Regius fait naître la maçonnerie
en Egypte, après qu’Euclide y eut inventé la géométrie ; son
introduction en Angleterre serait due au roi Athelstan dans le deuxième tiers
du Xe siècle. Le manuscrit Cooke reprend la version en y
incorporant une foule de nouveaux détails divers sur l’invention de la
géométrie (par Jabel, fils de Lamech), sur les deux colonnes retrouvées après
le Déluge par Pythagore et Hermès le philosophe (Trismégiste), sur la tour de
Babel et sur les coutumes données aux maçons français par Charles II, ou les
« Devoirs » donnés aux Anglais par Saint-Alban. Ces récits se retrouvent dans les
loges des XVIe – XVIIe siècles, puis, expurgés des
inventions et des anachronismes les plus grossiers, dans les Constitutions.
Néanmoins le thème de l’érection du Temple de Salomon s’impose comme moment
originel. Selon les premiers catéchismes anglais (1720–1730), la première
loge se serait en effet tenue dans le porche dudit édifice. Parallèlement,
jusqu’au XIXe siècle, la maçonnerie se dote d’origines
prestigieuses, d’histoires plus ou moins légendaires. |
le rÉgulateur du maçon 1785 – 1801 |
Pierre
mollier |
EDITION à L’Orient |
2004 |
Au
tout début du XIXème siècle, un curieux ouvrage paraissait sous le nom de
Régulateur du Maçon. Cette publication imprimait en fait les rituels de la
Franc-maçonnerie tels que fixés par le Grand Orient de France au milieu des
années 1780. Celui-ci émit d’ailleurs de vives protestations et tenta de
limiter l’audience du livre sacrilège. La vigueur même de la réaction est un
indice sûr de l’importance du texte. Ouverture et fermeture des travaux
maçonniques, cérémonies de réception aux trois grades d’apprenti, compagnon
et maître, agapes rituelles… tous les mystères de l’Ordre y étaient décrits.
C’est
donc un document essentiel pour comprendre la Franc-maçonnerie du siècle des
Lumières et la nature profonde du travail des loges dans cette période
fondatrice. D’autant que les sources du Régulateur le rattachent aux
commencements mêmes de la Franc-maçonnerie spéculative dans les années 1720
et, au-delà, aux usages de la vieille maçonnerie d’Écosse. Derrière
son appareil scientifique, l’histoire est fondamentalement une réflexion sur
l’identité et donc une manière de vivre cette identité. Aussi, refaire par
l’esprit le cheminement qui a abouti à la fixation du Régulateur du Maçon
c’est entreprendre un voyage – initiatique – au cœur de la tradition
maçonnique.
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LE RETOUR D’HÉNOCH OU LA MAÇONNERIE QUI REVIENT |
Fermin
Vale AMESTI |
EDITION
TELETES |
1993 |
||
Ce
qui pourrait apparaitre à première vue comme une compilation de la Tradition
Occidentale est en réalité une tentative pour « rassembler
les membres éparpillés du corps d’Osiris » et pour lutter
contre la dégénérescence actuelle de la seule organisation initiatique
occidentale pouvant revendiquer une filiation traditionnelle authentique. Décadence
de la Maçonnerie moderne qui, dans de nombreux rites et obédiences, conduit à
une inversion totale de l’esprit de la véritable Tradition maçonnique, les
convertissant consciemment ou inconsciemment en instrument de la contre-initiation,
et ainsi diriger les initiés dans une voie substituée, une aporie. Ce
livre s’adresse aux francs-maçons ou aux personnes qui sans avoir reçu
l’initiation savent « lire avec l’œil du cœur », n’est pas une
révélation de secrets ni une divulgation, ni une vulgarisation, mais un
enseignement véritable sous forme de conversations sur des thèmes
spécifiquement liés à l’initiation maçonnique et à la Tradition comme :
Hénoch le maître de justice et révélateur de la Gnose ; le langage et
les écoles des Mystères ; ce qu’est la Maçonnerie, le langage du cœur,
le symbolisme maçonnique, celui du Temple, l’imagination créatrice, la mort
initiatique, les cycles cosmiques, la régénération de la maçonnerie,
l’initiation sacerdotale, le métier et l’adresse, le réveil de l’œil
intérieur, l’initiation féminine et le rôle de la femme dans la maçonnerie et
dans la société. Autant
de sujets réunis sous un thème central unique : offrir au Thésée moderne
le fil d’Ariane lui permettant de se guider dans le labyrinthe des
innombrables formes sous lesquelles se cache la Tradition unique et de
retrouver la Parole perdue qui fait jaillir la Lumière des Ténèbres et
rétablit l’Ordre sur le Chaos. Au sommaire de ce livre : Hénoch, le Maître de justice et le révélateur de la Gnose
- la montagne et la caverne - le livre d’Hénoch -
l’aube d’or - l’alphabet énochien - Futark ou
l’alphabet runique - caractères oghamiques parents des
runes - le langage des mystères - les écoles de
mystères - la maçonnerie et l’Art royal - le langage
du cœur - l’ésotérisme maçonnique et son symbolisme -
le Temple et son symbolisme - Zorobabel (second Temple) -
le troisième temple - V.I.T.R.I.O.L. – L’initiation de
Nadir - l’imagination créatrice - la reddition ou
restitution - la mort initiatique - les cycles
cosmiques et le retour d’Hénoch - un coup d’œil sur le chemin
parcouru - le début de la déviation profanatrice - la
possible régénération de la maçonnerie ordinaire - l’œuvre de
Martinez de Pasqually - l’initiation sacerdotale et sa fonction
spécifique - le métier (craft) - l’éveil de l’œil
intérieur - la tradition soufi - mystique et
mysticisme - Un
excellent livre! |
le rite des anciens devoirs old charges (1390 –
1729) |
Patrick negrier |
EDITION
IVOIRE – CLAIR |
2007 |
Lorsque
la guerre de cent ans débuta en Angleterre (1337), le besoin de soldats et
d’argent fit fermer les chantiers gothiques coûteux, et obligea à créer un
syndicat pour fournir du travail aux maçons non partis à la guerre qui
étaient au chômage : on créa la franc-maçonnerie (1356 : Règlements pour les
maçons de Londres). |
LE
RITE DES ANTIENTS EN FRANCE. L’ANCIENNE MAÇONNERIE D’YORK A SAINT- DOMINGUE 1790-1803
- UNE SOURCE OUBLIÉE
|
Pierre Mollier
|
Renaissance
Traditionnelle
|
2019
|
||
Pierre Mollier reconstitue en détail cette
histoire locale qui aura des répercussions en métropole avant de publier dans
la deuxième partie les rituels de l’Ancienne Maçonnerie d’York, ceux des
grades symboliques et un probable rituel de « Royal Arche » des
« Antients ». Enfin, il poursuit par une étude de la Maçonnerie de
la Marque à Saint-Domingue. Divers
documents en fac-similé complètent ce travail de recherche d’autant plus
remarquable qu’il porte sur une période très courte, moins d’une génération,
traversée par les bouleversements de la Révolution française. Dans sa
postface, Jacques Oréfice retient trois points importants de cette étude dont
un en particulier : « Les hauts grades su Rite Ecossais Ancien et
Accepté résultent d’une filiation française avec la formalisation qu’en fit
Etienne Morin, en 25 degrés d’abord à Saint-Domingue puis à Kingston
(Jamaïque) et ensuite celle que les Franco-dominicains et les Américains de
Charleston réalisèrent en 1801 en 33 degrés… » Le grand intérêt de cette étude est aussi de
mettre en évidence que le travail des loges, sur le terrain, peut être bien
plus riche et déterminant que les jeux obédientiels. |
le rite Écossais ancien & acceptÉ – sa
symbolique, ses degrÉs supÉrieurs du 15° au 33° |
Raoul berteaux |
EDIMAF |
1998 |
L’enseignement
ésotérique de la Franc-maçonnerie, et tout particulièrement du Rite Écossais
Ancien et Accepté, se situe au point de rencontre de trois traditions :
Il
s’attache à dégager la partie traditionnelle et permanente – les arcanes – de
chaque grade et à l’isoler du cérémonial qui en permet la transmission, plus
ou moins marqué par des contextes locaux ou historiques. |
LE RITE EN 33 GRADES. De Frédérick Dalcho à Charles Riandey |
Alain BERNHEIM |
Edition DERVY |
2011 |
||
La
grande force de ce livre est la recherche de la vérité historique sans
concession, étayée par de très nombreux documents inédits ou peu connus. Au sommaire de cet ouvrage : Mémoires de Charles Riandey - la Grande Loge de France - 1964-1965, époque charnière – Conférence de Lausanne en 1965 – Raoul Mattei – le mystère Henri Bittard - 1796 et les premiers Suprêmes Conseils d’Amérique à Charleston – les orations de Frédérick Dalcho – Achille Huet de la Chelle et l’Ordre Hérédom de Kilwinning - John Mitchell et Abraham Jacob – Joseph Cerneau – La Motta à New York en 1813 - les correspondances entre Grasse-Tilly et La Motta – La naissance de la Juridiction Nord en 1813 – les divers Suprêmes Conseils aux U.S.A entre 1826 et 1845 – Les Suprêmes Conseils d’Irlande, d’Angleterre et d’Ecosse – le Convent de Lausanne de 1975 et les réactions et conséquences qu’il suscita – la conférence de Montebello en 1954 - quelques écrits d’Albert Pike - Historien de renommée mondiale de la franc-maçonnerie, membre de la loge Quatuor Coronati de Londres, Alain Bernheim écrit dans beaucoup de revues internationales dont Villard de Honnecourt, Renaissance Traditionnelle…….. |
le rite français du premier grade au 5ème
ordre |
H. Vigier |
Télètes |
2003
|
Le
2ème volume du rite français donne – sans trop rentré dans les détails – le
contenu des grades à partir de l’apprenti jusqu’au 5ème ordre des hauts
grades. |
LE RITUEL INITIATIQUE, Outil de création et Art de vivre - N° 49 |
André Quémet |
Edition Maison de Vie |
2012 |
Les Francs-maçons pratiquent des rites ; mais qu’est-ce qu’un rite initiatique, quels sont les critères qui le rendent réellement efficace, a quoi sert-il ? Il ne s’agit ni de folklore ni d’us et coutumes dépassés, ni de textes rédigés une fois pour toutes, mais d’un outil de création, en perpétuelle mutation. Lié à « L’Art Royal », un rite initiatique capte la lumière de l’origine et permet à celles et à ceux qui le vivent en conscience de participer à son incessant voyage. Exprimant une vision de l’univers, rendant la vie signifiante, le rituel est un art total, incarnant les multiples dimensions de l’esprit. Cette étude novatrice ouvre un chemin de perception du rite, au cœur de l’initiation. Le
rite contribue au maintien de l’Ordre universel. En
effet, cet ordre n’est pas garanti et doit être perpétué, or, c’est
précisément à l’initiation qu’il revient d’utiliser le rite et d’en faire un
outil qui soit un art de l’ordre. L’énergie créatrice doit circuler entre le
ciel et la terre et doit irriguer et maintenir la vie. En
construisant le Temple, en l’animant, la loge édifie le lieu d’accueil où les
divinités vont pouvoir descendre sur terre; le rite réitère la création du
monde et la loge fait le voyage dans le temps de l’origine ; elle fait
comme les dieux ont fait au commencement. Être
couplé avec le divin et vivre l’inversion de lumières, nécessite une
purification alchimique des ritualistes (ceux qui pratiquent le
rituel) ; un critère incontournable du rite initiatique est, en effet,
la purification, car l’initié doit être « pur
de visage et de mains quand il accomplit les rites ». « C’est en se purifiant qu’un être se qualifie pour entrer en présence du divin » dit J. Assmann. Ainsi n’y a-t-il pas plus de rites sans nature initiatique qu’il n’y a d’initiation sans rite. Si le rituel se définit par l’initiation, réciproquement l’initiation repose nécessairement sur le rituel, car elle est le rite de passage par excellence. Il faut avoir été initié aux mystères pour « mettre ses pas dans ceux des Anciens » et vivre en conscience le rituel. Par
le rite, le mystère de la présence divine dans le cosmos est révélé, et le
rôle de l’humain consiste à dire, à faire, à consolider, à affermir ce que
l’Egypte ancienne nomme Maât. Alors
qui est Maât ? Maât est le Principe recteur gouvernant le
cosmos et maintenant les êtres et les choses dans le flux vital. Concept
central de la civilisation égyptienne, Maât englobe des notions comme la
justesse, la vérité, la rectitude, l’ordre social et dynamique, l’harmonie
universelle. Ce principe régulateur s’oppose à Isefet, qui est le
désordre, l’injustice, la destruction, la violence, le mensonge, le chaos
etc. L’Océan
primordial existe de toute éternité, entourant le monde de toute part, et le
créateur puise sans cesse dans cet océan inépuisable l’énergie qui perpétue
la création. Cependant une menace de désorganisation pèse perpétuellement sur
la marche du monde et sur l’ordre du temps, d’où la nécessité de réitérer
sans cesse la « première fois », c'est-à-dire l’émergence de l’Être
universel et la mise en place du monde, ce que formule la construction du
Temple avec son rituel, qui nous est demandé à chaque tenue de pratiquer avec
l’ensemble de la loge. Au sommaire de cet ouvrage : Rites et ordre cosmique - les purifications - Rite et Règle - La Lumière - L’Art Royal - les offrandes - L’acte créateur - les mythes - Vivre l’inconnaissable - Autonomie du Temple - la Crypte - les paroles de création - rite et fulgurance - L’Âge d’or du rite |
le rose-croix
parfait maçon & parfait chrÉtien |
Jérôme rousse lacordaire |
Edition
SFERE |
2006 |
Actes
du Séminaire du 20 mai 2006 au palais du Luxembourg. Une
conférence sur le thème du Rose-Croix et le christianisme primitif. À la fin
de cette revue est donné un rituel de Rose-Croix daté de 1765.
|
LE
SAINT EMPIRE |
DIVERS
AUTEURS |
ARCADIA |
2007 |
||
Denys
Roman,
nous précise que le REAA à 3 endroits parle ouvertement de cette notion de
Saint Empire : Tout d’abord dans les grandes constitutions de 1786 attribuées
à Frédéric II de Prusse, ensuite dans tous les pays, les instances
dirigeantes s’appellent : Suprême Conseil du Saint Empire, enfin certains
offices de l’ordre portent à la suite de leur charge le nom de Saint Empire –
Ministre d’état du Saint Empire, ou Trésorier du Saint Empire. Le
regretté Bernard Guillemain, apporte sa version et sa vision du Saint
Empire. D’autres auteurs apportent leur complémentarité et ainsi on peut se
faire une idée plus précise de la démarche chevaleresque pour sa propre
réalisation spirituelle à travers les préceptes maçonnique en général et du
REAA en particulier Un peu d’histoire :
Otton Ier, roi de Germanie depuis 936, était à la tête d'une partie des
territoires jadis rassemblés par Charlemagne, la Francia orientalis.
Il en assura la sécurité, repoussant les Slaves à l'est et taillant en pièces
les Hongrois (955) ; un peu plus tard, il conquit le royaume d'Italie, dont
le roi, Bérenger d'Ivrée, avait mis en péril l'intégrité du patrimoine de
saint Pierre. Reconnaissant, le pape fit d'Otton le successeur de l'empereur
Charles, qui, en son temps, avait protégé le Saint-Siège contre les Lombards.
L'Empire né à Noël de l'an 800 et qui, à force de se morceler, avait fini par
disparaître, renaquit le 2 février 962. Comme Charlemagne, Otton, dit plus
tard le Grand, devait garantir l'ordre et la paix de la chrétienté. La source
de sa mission se trouvait à Rome, le lieu du couronnement, mais c'était
Aix-la-Chapelle, la capitale de son illustre prédécesseur, qui symbolisait la
force dont il avait besoin pour s'acquitter de sa tâche. Son autorité ne
s'étendait pas sur tous les territoires qui avaient autrefois formé l'Empire
franc. Le domaine qu'il avait à diriger n'en était
pas moins immense puisqu'il allait de la Meuse à l'Elbe et de la mer du Nord
à la Méditerranée. Des forces centrifuges y étaient actives ; outre les
Germains, eux-mêmes divisés entre des duchés qui correspondaient aux ethnies
de Saxe, de Franconie, de Souabe et de Bavière, y vivaient des Latins et des
Slaves. Afin de maintenir l'unité de cet agrégat de populations diverses,
Otton et ses successeurs utilisèrent largement l'origine religieuse de leur
fonction. La couronne, dont l'octogone représentait les deux cités saintes de
Rome et de Jérusalem, était le symbole le plus significatif de cette
monarchie sacrale. Les évêques et les abbés en constituaient l'armature.
L'empereur avait pu s'assurer la nomination de tous les prélats de l'Empire.
Il les recrutait au sein de la chapelle royale, où ils avaient été formés et
où leur personnalité avait été jugée. Une fois désignés, ils recevaient du
souverain l'investiture. Celui-ci leur remettait les insignes de leur fonction,
la crosse et l'anneau ; à leur mission spirituelle, il associait des tâches
temporelles et leur déléguait les pouvoirs nécessaires pour les remplir.
Ainsi l'autorité impériale était-elle relayée par des hommes compétents et
dévoués. Sans cette Église d'Empire ou Reichskirche, dont les
successeurs d'Otton Ier poursuivirent méthodiquement la construction, la
solidité de leur État eût été compromise. Les origines du conflit: ordre laïque et ordre
sacerdotal : L'empereur Henri
III, jugeant qu'il était de son devoir de rendre au Saint-Siège l'éclat que
des divisions scandaleuses avaient terni, déclencha le processus qui
conduisit inéluctablement à la ruine du système bâti par ses prédécesseurs.
En 1046, Henri III avait fait déposer par un synode les trois représentants
des familles romaines qui se disputaient le trône de Pierre. En 1048, après
deux papes aux règnes très brefs, il désigna pour le souverain pontificat
l'évêque de Toul, Brunon, qui prit le nom de Léon IX et parvint à s'imposer
aux Romains. Or cet homme, dont la force de caractère était exceptionnelle,
voulait passionnément le plein succès de la réforme, dont l'état du clergé
soulignait l'urgence. Il l'avait soutenue dans son diocèse. Il était
convaincu qu'il revenait à la papauté de la promouvoir dans toute l'Église.
Ses collaborateurs, qu'il avait pris soin de faire venir de Lorraine,
partageaient ses convictions. Ils en assurèrent le triomphe, bien que ce
premier pape réformateur mourût dès 1054. Au contraire, une doctrine fut
élaborée, qui tendait à pourvoir le Saint-Siège des pouvoirs nécessaires à
l'accomplissement de sa tâche. Les Dictatus papae nous en révèlent les
lignes maîtresses. Dans la « société chrétienne », dont la foi cimente
l'unité, « l'ordre laïque » n'a d'autre fonction que l'exécution des
commandements formulés par « l'ordre sacerdotal ». De cet « ordre » le pape
est le maître absolu, il est le seul titulaire légitime de l'Empire,
puisqu'il est le vicaire du Christ, « l'empereur suprême ». Il peut déléguer
ce pouvoir et reprendre sa délégation. L'empereur n'est donc plus le
coopérateur du pape, mais son subordonné. La réforme, dont le pape
définissait le programme, il devait l'exécuter. Or ce programme remettait en
cause l'Église impériale. L'un des théoriciens du mouvement, Humbert de
Moyenmoutier, affirmait en effet que l'inconduite des clercs provenait de
leur soumission aux laïcs car ceux-ci les désignaient en fonction non pas de
leur piété mais des avantages matériels que cette nomination pouvait leur
procurer. Qu'elle fût ou non obtenue par le versement d'une somme d'argent,
l'investiture laïque était simoniaque et condamnable. La réforme exigeait
donc sa suppression et, puisque cet abus était pratiqué par l'empereur, il
importait de lui en imposer au plus vite l'éradication, pour l'exemple. De l'excommunication à Canossa : Ce fut le pape Grégoire VII qui mit ce principe en
application, deux ans à peine après avoir été élu : en février 1075 il
interdit l'investiture laïque. L'empereur Henri IV ne tint aucun compte de
cette décision : il venait de mater une rébellion en Saxe, le soutien d'une
Église impériale dont il entendait bien continuer à désigner les prélats lui
était indispensable. Rappelé à l'ordre par le pape, il répondit en le
traitant d'imposteur et somma ce « faux moine » de descendre du siège de
Pierre (1076). Il n'y avait pas de plus fervent partisan des idées
théocratiques que Grégoire VII, l'auteur des Dictatus papae.
Conformément à cette doctrine, il délia les sujets d'Henri de leur serment de
fidélité, le déposa, puis l'excommunia. Il légitimait ainsi la désobéissance
de tout ce que l'Empire comptait de « grands » rétifs à l'autorité d'un
souverain dont la jeunesse avait été dure – il n'avait que six ans à la mort
de son père et les clercs auxquels sa pieuse mère l'avait confié l'avaient
traité sans ménagement – et dont les épreuves avaient trempé la volonté.
Lorsque ces rebelles invitèrent Grégoire VII à venir en Allemagne afin de
s'entendre avec lui, Henri se rendit lui-même à la rencontre du pape ; il le
trouva au château de Canossa, en Toscane. Trois jours durant, nu-pieds, en
pénitent, il implora la miséricorde de son adversaire, qui ne put lui refuser
l'absolution (janvier 1077). En s'humiliant ainsi, Henri avait gagné le temps
d'une pause. La trêve fut de courte durée. Grégoire fit savoir que s'il avait
absous le pécheur, il n'avait pas pour autant rendu son pouvoir au roi.
Celui-ci avait repris assez de force pour mener la vie dure à ses ennemis ;
il battit l'antiroi élu pour le remplacer et, franchissant les Alpes, il
poussa jusqu'à Rome où l'antipape qu'il avait désigné le couronna empereur
(1084). Réfugié au château Saint-Ange, Grégoire VII dut sa libération aux
Normands d'Italie du Sud et mourut chez eux quelques mois plus tard. Le concordat de Worms : Les successeurs de Grégoire VII défendirent ses
idées avec la même ardeur, en particulier Urbain II, à qui la croisade
prêchée en 1096 donna la stature d'un chef reconnu de la chrétienté. Trahi
par son fils, qui l'emprisonna, Henri IV mourut en 1106, miné par le chagrin.
Henri V ne consentit à négocier qu'après avoir, lui aussi, combattu âprement
mais sans succès durable la papauté. Le désir d'apaisement gagnant les deux
parties, le concordat de Worms, en 1122, définit les conditions nouvelles de
la coexistence. Désormais les évêques seraient élus librement et ne
recevraient les insignes de leur pouvoir temporel qu'après avoir été
consacrés. En Allemagne uniquement, l'empereur pouvait assister à leur
élection et par sa présence exercer une influence discrète sur le choix des
électeurs. Cette concession atténuait à peine la défaite de l'Empire. Les
prélats n'étaient plus les officiers du souverain temporel, mais ses vassaux,
au même titre que les « grands » laïcs. L'armature qu'avaient forgée les
empereurs avait perdu de sa solidité. Le prestige de la papauté était
considérablement accru. Frédéric Ier Barberousse face à
Alexandre III : Ébranlé, l'Empire l'était certainement. Il
n'était pas abattu. Un homme d'État de grande valeur sut tout à la fois
raffermir ses institutions en les remodelant et lui redonner tout son lustre
: Frédéric Ier dit le Barberousse, de la maison des Hohenstaufen (1152-1190).
S'inspirant peut-être du modèle anglais, il construisit une monarchie féodale
où, du prince au chevalier, chaque vassal avait sa place, prélats compris, et
son autorité morale était telle que ceux-ci furent choisis parmi ses fidèles.
D'autre part, à l'exemple des Capétiens, il étendit les domaines soumis
directement à son pouvoir et en confia la gestion à des hommes de peu qui lui
devaient tout, les ministériaux. Enfin, il se présenta comme l'héritier de
Charlemagne, le grand empereur, dont il ne cessa d'exalter la glorieuse
mémoire et réclama la canonisation. Mais cette politique était coûteuse ; or
c'était en Italie, qui était avec l'Allemagne et le Bourgogne l'un des trois
royaumes dont la réunion formait l'Empire, qu'il y avait de l'argent. C'était
là qu'allaient s'affronter à nouveau l'empereur et le pape. À Rome, la doctrine théocratique, loin de
s'estomper, était enrichie et précisée par les représentants d'une science en
plein essor, le droit canon. Ils distinguaient certes affaires temporelles et
affaires spirituelles, mais subordonnaient toujours les premières aux
secondes. Il leur semblait normal que l'empereur, s'il rencontrait le pape,
tînt l'étrier de sa monture, un service qui l'assimilait à un écuyer.
Était-il considéré comme le vassal du Saint-Siège et l'Empire n'était-il
qu'un fief ? Lorsqu'à la diète de Besançon, en 1157, le légat du pape déclara
que Rome était si bien disposée à l'endroit de Frédéric Ier qu'elle lui
concéderait de bien plus grands bénéficia encore, et que ce mot, qui
pouvait signifier simplement « bienfaits », fut traduit par Lehen,
c'est-à-dire « fiefs », l'indignation de l'assemblée fut si vive que le
légat, le futur Alexandre III, faillit se faire écharper. Les tensions
étaient donc fortes. L'orage éclata lorsque Barberousse voulut imposer
aux villes italiennes des lois que celles-ci ne supportèrent pas (1158). Leur
résistance fut férocement réprimée : en 1162 Milan fut détruite et ses
habitants dispersés. Certaines villes s'allièrent pour former la ligue des
cités lombardes, soutenue par le pape Alexandre III. Croyant pouvoir lui
substituer un antipape, l'empereur gagna Rome mais la peste tomba sur son
armée comme la foudre et le contraignit à fuir (1167). Il tenta en vain de
prendre sa revanche et subit une sévère défaite à Legnano en 1176. À la
guerre succéda alors la diplomatie. Lors de l'entrevue de Venise (1177),
l'empereur se prosterna devant le Saint-Père mais, mise à part cette
humiliation, n'eut pas à subir de pertes notables de droits, Alexandre III
allant jusqu'à vanter les avantages d'une coopération des deux pouvoirs. Un
accord fut conclu avec les villes d'Italie. La gloire de la dignité impériale
devint apothéose lorsqu'en 1188 Barberousse résolut de prendre la croix. En
route pour la Terre sainte, il devait, il est vrai, mourir noyé dans les eaux
du Selef, sur la côte sud de la Turquie actuelle. Frédéric II face à Innocent III : Auparavant, Frédéric Barberousse avait réalisé une
opération matrimoniale qui pouvait passer pour un succès mais dont les
conséquences devaient s'avérer fatales En 1186, son fils Henri épousa
l'héritière des rois normands de Sicile et de cette union naquit en 1194 un
fils, Frédéric. Celui-ci n'avait que deux ans lorsque son père, devenu Henri
VI, mourut. Deux maisons, depuis longtemps rivales, se disputèrent la
succession, les Hohenstaufen, la sienne, et les Welfs – qui donneront leur
nom à ce que nous appellerons plus tard les « Guelfes », c'est-à-dire le
parti de ceux qui sont pour le pape en opposition à ceux qui sont pour
l'empereur, les « Gibelins ». Le pape Innocent III put alors jouer les
arbitres et, après avoir favorisé le Welf Otton IV, opta pour Frédéric, qui
accéda à l'Empire en 1212. En le choisissant, le pape donnait la couronne à
l'adversaire le plus redoutable qu'eut à combattre le Saint-Siège. Frédéric
II était un homme hors du commun ; son intelligence était d'une pénétration
rare et son énergie, indomptable. En principe, il était le souverain d'un
territoire allant des rives de la Baltique à l'extrême sud de la Sicile. Un
voyage en Allemagne lui fit comprendre qu'il aurait de la peine à y établir
son autorité. Les princes y avaient conquis une indépendance de fait, qu'il
reconnut dans l'espoir de se les concilier. Il décida de s'appuyer sur l'État
normand qu'il tenait de sa mère et qu'il réorganisa, en vue de conquérir
l'Italie jusqu'aux Alpes. Le conflit dès lors était inévitable : la papauté
ne pouvait pas accepter d'être prise en tenailles par Frédéric. Excommunié
sous le prétexte fallacieux de n'être pas parti à temps pour la croisade
promise (1227), Frédéric reprit le combat, à peine absous. La lutte fut féroce
et le pape dut se réfugier à Lyon pour déposer (1245) un adversaire dont les
forces n'étaient pas épuisées lorsqu'il mourut en 1250. Sa disparition
entraîna la débâcle de son camp. En vain Conradin, son petit-fils, s'aventura
jusqu'à Naples pour reprendre la Sicile donnée en fief par le pape à Charles
d'Anjou, le frère de saint Louis IX. Il y fut décapité en 1265 et avec lui
s'éteignit « l'engeance de vipères » que la papauté, enfin triomphante, avait
exécrée. Derniers conflits, nouvelles idéologies : À l'Empire vaincu il ne restait que les souvenirs
des gloires passées. Après un interrègne de près de vingt ans qui favorisa
des désordres frisant l'anarchie, les princes élurent des rois dont ils
tendaient à se débarrasser dès que ceux-ci semblaient capables de mettre
leurs libertés en péril. Ces souverains, qui ne l'étaient plus guère que de
nom, restaient fascinés par l'Italie. Henri VII s'y rendit mais mourut trop
tôt pour inquiéter les papes, qui entre-temps s'étaient transportés en
Avignon (1313). Ce fut Louis de Bavière qui rouvrit la querelle. Il voulut
contrecarrer l'action d'un légat chargé de rétablir l'ordre en Italie. En
juriste sourcilleux, Jean XXII rappela que seul un empereur couronné par le
pape avait des droits sur l'Italie et somma Louis de lui demander de
confirmer son élection (1323). Au refus de Louis il répondit par
l'excommunication. Les Allemands, qui en voulaient à la papauté d'avoir
abaissé l'Empire, prirent largement le parti de Louis et celui-ci put aller à
Rome flanqué d'un antipape pour le couronner. Les villes allemandes mises
sous interdit tinrent bon. Il fallut attendre 1346 pour que la volonté d'en
finir conduisît une partie des princes à élire le fils du roi de Bohême,
Charles de Luxembourg. Celui-ci ne put vraiment imposer son autorité qu'après
la mort de son rival en 1347. Diplomate avisé, Charles IV put aussi compter sur
la bonne volonté de Clément VI, qui avait été naguère son précepteur et qui,
tout autant que lui, voulait la paix. Le pape approuva l'élection de son ami
qui, de son côté, dans la Bulle d'Or, dont il fit en quelque sorte la charte
de l'Empire, fixa les conditions dans lesquelles le roi de Germanie devait
être élu. Ces conditions étaient si bien précisées que les élections ne
pouvaient plus être contestées et que le pape n'avait plus d'arbitrages à
prononcer. L'élu serait couronné empereur. De confirmation par le pape, il
n'était pas soufflé mot, et le pape ne protesta pas. Il avait compris que le
conflit entre pape et empereur n'avait plus de raison. Le terme d'Empire
n'avait plus de signification universelle. L'empereur était le souverain d'un
État pratiquement réduit aux pays germaniques. Pourquoi se battre pour
obtenir la confirmation du roi des Allemands quand on n'exigeait rien de tel
des Français ou des Anglais ? La querelle était terminée mais les blessures
qu'elle avait ouvertes étaient mal cicatrisées. Accaparés par leur lutte
contre les papes, les empereurs n'avaient pas construit d'État. L'Allemagne
en sortait divisée, affaiblie. Le souvenir des luttes d'autrefois resta vif
dans sa mémoire et quand, après 1870 et l'unité retrouvée, le chancelier
Bismarck, en conflit avec la papauté, déclara : « Nous n'irons pas à Canossa
», il était sûr d'être largement approuvé. |
les archives secrÈtes du Vatican et
la franc-maçonnerie – histoire d’une condamnation
pontificale. |
José
ferrer - benimeli |
Edition derVy |
2002 |
||
A
perte de vue, béton et rayonnages métalliques : ce bâtiment climatisé et
désert, inauguré par Jean Paul II en 1982, est construit sous la cour du
musée du Vatican. Cinq mille mètres carrés, en deux étages, enterrés sous le
jardin, que parcourent chaque jour des milliers de touristes en visite à la
chapelle Sixtine, sans se douter du trésor qu'ils piétinent. Loin des
regards, dans le plus grand secret, 85 kilomètres linéaires de documents, du
VIIIe au XXe siècle, sont conservés ici. Derrière une
cage de fer restent enfermés les volumes interdits de consultation par Jean
Paul II, des documents auxquels même les chercheurs accrédités n'ont pas
accès. Benoît
XVI a récemment autorisé l'"ouverture" des pièces relatives à
l'entre-deux-guerres, de 1920 à 1939. Pour l'après-1939, Mgr Sergio Pagano,
préfet des Archives nommé par le pape, se dit optimiste : "On en
parle depuis neuf ans. Ce serait un grand bénéfice pour l'Eglise de montrer
comment Pie XII a fait des efforts pour arrêter la guerre. «Une
volonté d'ouverture qu'illustre, à Rome, au musée du Capitole, la première
présentation publique de cent documents, décidée par le Vatican. L'exposition
était inaugurée mercredi 29 février, sous le titre "Lux in Arcana".
Mgr Pagano explique la décision papale : "Nous y réfléchissions
depuis plusieurs années, multipliant les réunions à ce propos. Nous avons
décidé d'être courageux et de déployer au grand jour cent documents. Cent
cinquante personnes ont travaillé au projet. Le choix du musée du Capitole
garantit des horaires d'ouverture plus larges et permettra d'accueillir un
plus grand nombre de visiteurs." Parchemins,
manuscrits, volumes anciens reliés de cuir ou de bois, bulles papales, cette
exposition qui veut faire la "lumière sur les arcanes" révèle
les archives secrètes du pape. Entendre par "secret", qualificatif
retenu depuis le XVIIe siècle, la traduction du mot latin secretum,
c'est-à-dire "privé». Au musée du Capitole, la scénographie, dans la
pénombre, éclaire les seuls documents montrés sous verre, accompagnés d'un
appareillage numérique pointu, qui fait défiler les textes en les grossissant
et les replace dans le fil de l'histoire. Parmi les sept sections qui
rythment le parcours, "Tiares et couronnes", "Dialogue des
religions", "Secrets des conclaves", "Sciences",
philosophes et inventeurs, la plus attendue est celle consacrée aux
hérétiques. La
pièce la plus spectaculaire est le rouleau de parchemin de 60 mètres de long
relatant le procès des Templiers. Y sont portées les 231 dépositions
recueillies par l'Inquisition, entre 1309 et 1311, pour répondre à la bulle Faciens
Misericordian, de Clément V. Un parchemin de 50 centimètres, aux
feuillets cousus couverts d'une petite écriture régulière à l'encre noire.
Les Templiers avaient été arrêtés, en France, le 13 octobre 1307, sur ordre
de Philippe Le Bel. Accusés d'hérésie, sodomie, baisers immoraux, idolâtrie,
54 d'entre eux furent brûlés vifs. Le parchemin de l'interrogatoire de
Jacques de Molay, le grand maître qui s'est rétracté à Chinon, en 1308, sous
la torture, est présenté à part, avec une enluminure le montrant, en 1314,
dos à dos sur le bûcher avec son "complice", Geoffroy de Charney. Autres
documents prenants, ceux des procès du dominicain Giordano Bruno, en
1593-1597, "l'hérétique impénitent, pernicieux et obstiné",
dont la langue fut tendue sur un mors et la gorge serrée dans un anneau
métallique, ou la bulle de Léon X prononçant, en 1521, l'excommunication de
Martin Luther. Plusieurs lettres témoignent de l'avancée des sciences et des
déboires des savants à faire accepter les nouvelles théories. La pétition de
Nicolas Copernic, alors qu'il a 69 ans, à Paul III, c'est-à-dire en 1542,
pour autoriser le jeune Jan Loytz à
travailler à ses côtés. Galilée aura moins de chance : il n'échappa à la
condamnation qu'en se rétractant. Il faut voir ces mots écrits d'un trait
sûr, parfois ponctués d'arabesques chez Galilée ou rédigés de manière très
moderne chez Erasme qui, en 1524, dans une lettre à Gian Matteo Giberti,
évêque de Vérone, dit regretter la violence des attaques contre Luther. Il y
a aussi ces sceaux majestueux de cire rouge, voire d'or, comme celui qui
accompagne la ratification du concordat de Napoléon Bonaparte scellant la
liberté de culte en France. Ou le cachet d'or de Clément VII pour le
couronnement de Charles Quint, qui venait d'être élu empereur du Saint
Empire. Une occasion sans doute unique d'admirer ces fragiles trésors. La
numérisation des archives secrètes du Vatican est en marche. |
les collÈges d’oxford au 17ème siḔcle |
|
EDITION Le Jardin des Dragons |
1994 |
N° 12 & 13 de cette revue. Y
est traité : la symbolique des initiations occidentales à travers les
documents fondateurs de la Franc-maçonnerie, la Rose-Croix, R. Fludd, Elias
Ashmole, les antiquarians, les apports celtiques, la Royal Society, les
Anciens et les modernes, la régularité, les causes philosophiques et
historiques de 1717, la femme et le GADLU, les bouquets socratiques,
Voltaire, les premiers Francs-maçons, le chaînon manquant, les échanges
culturels franco-anglais entre 1700 et 1720, le mouvement d’Oxford au 19ème
siècle et les rites forestiers. |
les constitutions d’anderson |
Le
Frère de la tierce |
EDITION
GLOTON |
1956 |
Texte
des Constitutions d’Anderson de 1723, traduites en 1745 par le Frère de la
Tierce. 1e version
On trouve en date de 1742
la version suivante : « Un
maçon est obligé, en vertu de son titre, d'obéir à la loi morale ; et s'il
entend bien l'art, il ne sera jamais un athée stupide ni un libertin sans
religion. Dans les anciens temps les maçons étaient obligés dans chaque pays
de professer la religion de leur patrie ou nation quelle qu'elle fût. Mais
aujourd'hui, laissant à eux-mêmes leurs opinions particulières, on trouve
plus à propos de les obliger seulement à suivre la religion, sur laquelle
tous les hommes sont d'accord. Elle consiste à être bons, sincères, modestes
et gens d'honneur, par quelque dénomination ou croyance particulière qu'on
puisse être distingué : d'où il s'ensuit que la maçonnerie est le centre de
l'union et le moyen de concilier une sincère amitié parmi des personnes qui
n'auraient jamais pu sans cela se rendre familières entre elles. » |
les constitutions d’anderson |
Georges lamoine |
EDITION DU Snes |
1995 |
||
|
les CINQ VOYAGES DU
COMPAGNON - N° 67
- |
Laurent
Bernard |
Edition La Maison de Vie |
2015 |
Cette collection, qui devient de plus
en plus complète, s’enrichit d’un nouveau volume consacré aux voyages du
Compagnon, appréhendés de manière différente selon les rites. L’auteur ne
traite pas de ces différences, parfois subtiles, mais se consacre aux cinq
mots associés généralement aux cinq voyages symboliques des Compagnons dans
de nombreux rites, Gravitation, Génération, Géométrie, Génie, Gnose, qui sont
aussi associés à des outils différents. Il s’agit, selon l’auteur, de mots
caractéristiques du processus menant « du néant à l’homme », « de l’Unité
originelle au multiple ». Ce parcours indique, par renversement, la nature du
chemin de retour qui est l’objet de toute initiation. S’appuyant sur la
symbolique classique de la Franc-maçonnerie, mais aussi sur la kabbale ou la
tradition égyptienne, Laurent Bernard met en évidence la très grande
cohérence de la symbolique des cinq voyages et contribue à donner à ce grade
sa véritable dimension. « Au grade de Compagnon, symboliquement
âgé de cinq ans, le Temple est éclairé de cinq bougies. Or, dans la suite des
unités allant de 0 à 10 – l’homme manifesté -, le Cinq occupe la place
centrale, instaurent de fait une sorte de symétrie dans le processus
d’évolution. Cinq devient alors le symbole du centre, ce point
caractéristique où le retournement, entre un aller et un retour, devient
possible. Autrement dit, quand les quatre premiers voyages symboliques, à
savoir Gravitation, Génération, Géométrie et Génie, permettent au Compagnon
de découvrir d’où il vient et qui il est, c’est-à-dire, pour en revenir à
l’enseignement de Jésus l’Enseigneur (…), de découvrir son origine, le
cinquième voyage, Gnose, dévoile quant à lui au futur Maître là où sera la
fin, lui indiquant du même coup la direction qu’il doit prendre pour
faire que sa vie ne se perde pas à jamais dans le chaos de la multitude, mais
qu’elle s’accomplisse au contraire de manière pleine et entière dans le
retour vers l’Unité, là où il ne goûtera pas la mort. » La plongée de la conscience au sein de
la dualité, par cette puissance du renversement, véritable antidote,
s’accompagne toujours du souvenir de l’Unité originelle, souvenir qui est la
source de l’esprit de queste qui anime le Compagnon et le conduira à la Maîtrise.
Bien entendu, la compréhension intellectuelle des symboles est inutile si ces
derniers ne sont pas mis en œuvre. Là est la clé de l’opérativité d’un rite
quel qu’il soit. Au sommaire de cet ouvrage : Gravitation : Le point de départ
- Le maillet et le ciseau - Une Unité
unique mais duelle - Génération : L’intelligible et le
sensible - Quand le Un se fait
deux - Géométrie : La nature duelle de la
beauté - Génie : L’arbre des Sephirot ou le chemin menant de
l’Incréé au manifesté - Gravitation et le monde
d’Atsilouth - Génération et le monde de Bériah -
Géométrie et le monde de Yetsirah - Génie et le monde
d’Assiah - le dix – Gnose : La Gnose - L’arbre des
Sephiroth ou les deux chemins de la réintégration
- Le retournement dans la tradition égyptienne
- Les cinq points parfaits de la maîtrise - |
le sceau rompu ou la loge ouverte aux
profanes par un franc-maçon |
|
EDITION Du Prieuré |
1994 |
||
Pendant
les guerres de la Palestine, quelques Princes croisés formèrent le dessein de
rétablir le Temple de Jérusalem, & de ramener l'Architecture à sa
première institution. Il ne s'agissait plus d'une construction matérielle ;
c'était spirituellement qu'ils voulaient bâtir, & dans le cœur des
Infidèles. Ils s'assemblèrent dans cet esprit, & prirent pour se
reconnaître le nom de Chevaliers Maçons libres. Ils
convinrent ensemble du Signe de l'attouchement & de quelques mots
Symboliques. Ces caractères distinctifs ne se communiquaient qu'à des
personnes qualifiées & au pied des Autels, avec Serment de ne les révéler
qu'à un Chevalier Frère, après un mur examen. Ils donnèrent à leurs
Assemblées le nom de Loges, en mémoire des divers campements que les Israélites
firent dans le désert, & pour retracer la manière dont ils rebâtirent ce
second Temple (ce qu'ils firent en tenant d'une main la Truelle, & l'Epée
de l'autre) Ils adoptèrent dans leurs cérémonies quelque chose de cet usages. Les
Princes & Seigneurs Croisés, au retour de la Palestine établirent des
Loges en différents endroits, & c'est de-là que la Maçonnerie s'est
répandue dans l'Europe. On sait qu'en Prusse, le Prince régnant est le Grand
Maître de l'Ordre, qu'il l'honore d'une protection particulière, & qu'il
en fait mettre les attributs jusque sur sa monnaie. La Maçonnerie est établie
en Allemagne, en Hollande, & en Angleterre dans les trois Royaumes où
elle est plus florissante que jamais, & décorée de beaux Privilèges
accordés par les Parlements de Londres à cet ordre. Quant à la Maçonnerie
Françoise, on peut dater son établissement depuis environ 18 ans ; mais dans
le commencement elle était peu connue, & ensevelie dans un grand secret. |
les deux colonnes & la porte du
temple
N° 12 |
F.
figeac |
EDITION
LA MAISON DE VIE |
2004 |
Dans
la tradition des bâtisseurs, un temple est comme une porte s’ouvrant sur le
mystère, la porte extérieure résumant l’enseignement du domaine sacré auquel
elle donne accès. Il en va de même dans la tradition maçonnique qui a adopté
une formulation, très épurée, essentiellement géométrique, de la porte du
Temple.
|
LES DIX OFFICES DE LA LOGE ET L’HOMME-UNIVERS - N° 71 |
André Quémet |
Ed. Maison de vie |
2016 |
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|
les DISCOURS DE
L’ORATEUR |
Christian GUIGUE |
EDITION Guigue |
1996 |
Complément du livre
« Les planches de l’apprenti ». Ce livre apporte un matériel
important constitué par un certain nombre de planches traitant des thèmes
fondamentaux. Complément naturel
des recueils « La formation maçonnique » et « Les planches de
l’Apprenti ». |
LES DUCS SOUS L’ACCACIA OU LES 1er PAS DE LA
FRANC- MAÇONNERIE FRANCAISE 1725 –
1743 |
Pierre
CHEVALIER |
EDITION
SLATKILE GENEVE |
1994 |
L’histoire
des premières loges en France avec les problèmes entre le pouvoir royal,
religieux et la franc-maçonnerie naissante. Le chevalier de Ramsay et les
hommes qui ont porté et imposé la franc-maçonnerie. Extrait de cet ouvrage : La
Franc-maçonnerie n'est pas née de la Grande Loge de Londres fondée en 1717 par
le pasteur James Anderson, Dès le 26 mars 1688 (selon un Etat du Grand Orient
pour l 779) nous avons la preuve de l'existence de loges militaires au sein
des régiments écossais et irlandais ayant accompagné le roi Charles II
d'Angleterre en son exil en France, Ces loges essaimèrent suffisamment pour
grouper et constituer en 1725 l'Ancienne et Très Honorable Société des
Francs-Maçons dans le Royaume de France, Puis, intérêt ou curiosité,
de très nombreux sujets du roi Louis XV se feront initier en des loges
écossaises ou irlandaises civiles, bien que français. Et viendra le temps, en
1735, où le nom sera changé, et ce sera alors l'Ancienne et Très Respectable
Société des Francs-Maçons du Royaume de France, groupant des loges
exclusivement françaises parce que composées de maçons français. Enfin, en 1755, ces loges se grouperont en
une Grande Loge de France, laquelle onze ans plus tard, par suite d'un
schisme suscité par des tendances politiques dans le vent de l'époque, verra
se constituer le Grand Orient de France que nous connaissons. Cette Grande
Loge de France disparaîtra en 1769, laissant la place au Grand Orient de
France, L'actuelle Grande Loge de France a été constituée en 1897, d'une
Grande Loge Symbolique Ecossaise réinsérant d'anciennes loges ayant fait
dissidence antérieurement : elle est donc sans aucune filiation avec celle du
XVIIIème siècle. Le Rite Ecossais Rectifié, fondé à Lyon en 1778 par un Convent organisé par J-B. Willermoz, ne fut que la rectification mêlée de Martinézisme du Rite Ecossais Primitif (Early Grand Scottish) pratiqué par ces anciennes loges militaires dès 1688 à Saint‑Germain‑en‑Laye. Leurs rituels furent apportés en 1751 à Marseille par le stuartiste Georges de Wallnon, qui y fonda le 27 août, avec des pouvoirs venus d'Edimbourg, celle qui devait devenir la Mère Loge Ecossaise de Marseille sous le nom de Saint-Jean d'Ecosse. |
le secret de la rose
– de la perfection à l’amour |
Alain
pozarnik |
EDITION
DERVY |
1997 |
En
s’appuyant sur les rituels des Hauts Grades, ce livre révèle le véritable
secret des initiations traditionnelles et conduit le lecteur sur les chemins
mystérieux de la Grande Sagesse.
|
LES ENFANTS DE SALOMON - APPROCHES
HISTORIQUES ET RITUELLES SUR LES COMPAGNONNAGES ET LA FRANC-MAÇONNERIE |
Hugues Berton et Christelle
Imbert |
Edition
Dervy |
2015 |
||
Comprenant de nouvelles perspectives
sur les dimensions historiques, initiatiques et symboliques, cet ouvrage
propose des pistes de réflexion et de recherches qui ne peuvent qu’enrichir
le lecteur et l’amener à l’élévation morale, culturelle et spirituelle. Les
enquêtes de terrain qu’ils ont menées les ont conduits tout d’abord sur le
territoire français, puis leur champ d’investigation s’est progressivement
élargi à l’Éthiopie et au Moyen-Orient. Partisans d’une ethnologie
participative, ils s’impliquent dans la pratique des rites qu’ ils étudient,
afin de pouvoir accéder à certains aspects généralement considérés comme
relevant du « secret », tout en gardant la discrétion et la distance
nécessaire afin de restituer, le plus objectivement possible, les
informations collectées. Il leur tient à coeurr que la Connaissance puisse
être transmise de génération en génération. Cette somme monumentale, tout à
fait remarquable, de près de 1000 pages, sera rapidement un ouvrage de
référence dans le domaine de la recherche sur l’histoire, les mythes et les
rites au sein du Compagnonnage et de la Franc-maçonnerie. Soulignons d’emblée, avec les auteurs
de la préface, Pierre Mollier et Jean-Michel Mathonière, spécialistes, le
premier de la Franc-maçonnerie, le second du Compagnonnage, que Hugues Berton
et Christelle Imbert évite un premier écueil, malheureusement encore trop
rarement évité par nombre d’auteurs, celui de ne pas séparer les deux
courants traditionnels et d’entretenir une confusion qui perdure aujourd’hui.
En s’inscrivant dans la démarche de ce que les historiens de Grande-Bretagne
désigne comme « Ecole authentique », Hugues Berton font preuve de la rigueur
indispensable à une telle étude, rigueur qui n’exclut ni l’originalité du
propos ni les découvertes. Il s’agit donc d’une étude parallèle de ces deux
courants qui se déploient en multiples structures à la recherche des racines
et contextes religieux, politiques et sociétaux de leur temps. L’enjeu est
considérable puisqu’il s’agit de mettre en évidence la matière des mythes qui
peut servir l’opérativité des rites. Cette matière s’inscrit dans ce que
Gilbert Durand désigne comme mythèmes. En préliminaire, les deux auteurs
précisent la fonction du mythe : « Le mythe définit une origine, point
d’émergence du sacré, en relation avec un Principe. Le mythe a pour fonction
de narrer ce qui est dans le monde en tant qu’espace sacré. Il a pour effet
de préciser la manifestation et les modalités du passage du Non-Être à
l’Être, de l’émergence de l’Être juste avant l’émergence de l’Histoire, ou
encore du passage de l’Être au Non-Être, dans le cas de la mort et de la fin
dernière, de l’eschatologie. Le mythe est l’expression métaphorique et
dramaturgique des origines, récit fondateur et exemplaire d’un acte sacré, et
par là même, réservé, car qui connaît l’origine des choses et des êtres peut
agir à leur instar. Il met en jeu des dieux ou des héros représentatifs de la
communauté, sous des formes souvent tragiques rappelant la perte subie par la
collectivité lors du passage du temps des origines, paradis, âge d’or, à la
décadence vécue dans le monde contemporain. Unificateur, le mythe est
indissociable des rites et cérémonies qui constituent sa réactivation ici et
maintenant et qui canalisent la violence sociale, image du chaos qui
préexiste à l’émergence des êtres d’origine. Il transforme l’individu qui va,
par identification, assimiler la nature de la divinité ou les capacités de
l’ancêtre, du héros fondateur. Il fonde et justifie comportements, fonctions,
et activités humaines dans les sociétés traditionnelles. Il est alors facteur
d’ordre et de cohésion sociale, maintenant un équilibre entre les différentes
composantes collectives et individuelles, dans l’espace et dans le temps. » Les auteurs rappellent très justement
le rôle dynamique essentiel des antinomies comme vecteur de traversée de
l’opacité dualiste. La première partie de l’ouvrage est consacrée aux
éléments historiques relatifs aux organisations de métiers, aux
compagnonnages et à la Franc-maçonnerie. La deuxième partie traite de la
pratique rituelle et de l’opérativité à travers les éléments symboliques et
les rituels de divers compagnonnages, les Anciens Devoirs anglais, l’art de
la mémoire et l’Ars notoria, les catéchismes et les rituels maçonniques enfin.
Les distinctions apportées, entre rites de passage, qui marquent une
appartenance, une adhésion, et rites initiatiques, qui libèrent, entre
transmission verticale, directe, d’origine non humaine et transmission
horizontale, temporelle, par un médiateur humain, entre mythes, légendes et
histoire, permettent à la fois de dissiper nombre de malentendus mais aussi
de restaurer « les possibilités d’accomplissement de l’être humain, dans
toutes ses dimensions ». L’ouvrage, étayé par de très nombreux
documents, est davantage qu’une vaste synthèse née de l’alliance entre
compétences d’historien et compétences d’ethnologue, la dimension
initiatique, marquée par l’exclusivité, est toujours présente dans le propos
: « Passant par des phases de construction, de destruction et de
reconstruction, les initiés sont conduits à expérimenter, à se perfectionner,
à s’élever sur le plan moral, intellectuel et spirituel au moyen des rites,
rituels et symboles. La démarche initiatique est une démarche volontaire,
libre et individuelle de l’homme en recherche de transcendance, de
spiritualité et permet la découverte de l’harmonie. La pratique se révèle
comme étant un élément essentiel. Donner et se donner, accepter de recevoir
sans être en mesure d’en évaluer pleinement les conséquences, prendre le
risque de se mesurer à l’inconnu, d’abandonner ses béquilles pour aller de
l’avant : voilà la gageure à laquelle le cherchant doit accepter de se
prêter. » Au sommaire de cet important ouvrage sur le compagnonnage et
la Franc-maçonnerie : Eléments historiques relatifs aux
organisations de métiers, aux compagnonnages et à la
Franc-maçonnerie - les confréries - les
communautés de métiers dans les pays européens -
Structure du compagnonnage en France - les compagnons du Devoir
- les Gavots - compagnons étrangers -
compagnons du Devoir e liberté - les enfants de
Salomon - Maître Jacques - Le Père Soubise et
le roi Salomon - maçons et tailleurs de
pierre - Pratique rituelles et opérativité
- les éléments rituels et symboliques dans les
compagnonnages - le depositio en université et chez les imprimeurs -
les éléments chrétiens dans les rituels compagnonniques au 17e
siècle - les serments - baptême -
communion - enseignement - l’exemple des
hérauts d’armes, des compagnies d’archers, d’arbalétriers er
d’arquebusiers - les emprunts divers dans les rituels
compagnonniques à partir du 18e siècle
- le cas spécifique des rituels de Soubise
- les charbonniers relèvent-ils d’un devoir ? -
Les anciens devoirs anglais (old charges) et les développements
mythiques - les différentes prières - les
arts libéraux - Histoire mythique de l’origine de la
Franc-maçonnerie - Filiation mythique et influences
spirituelles - l’antinomie de la double lignée
- de la Palestine à la France - Naymus
- Grecus - Charles Martel - saint
Alban - Athelstan - Edwin - la légende
d’York et l’organisation des loges - Le serment dans les
anciens Devoirs - William Schaw -
L’art de la mémoire - L’Ars notoria
- catéchismes et rituels maçonniques - le mot
de maçon - rituels et catéchismes écossais
- Réceptions en loge des apprentis et des
compagnons - la situation en Irlande
- les différents niveaux d’exégèse
- l’utilisation de la guématrie comme méthode
exégétique - Hiram et ses
prototypes - Noé - Betzeléel
- Hiram - 3 lumières - 3
colonnes - cinq points - 5 sens
- 5 ordres - sept rendent une loge juste
et parfaite - 7 et l’échelle de la connaissance
- - Sacrifice primordial - rites de
fondation et le meurtre d’Hiram - la
légende d’Hiram - la Parole perdue -
signes et serments - les diverses pénalités
- la Parole retrouvée - J et B
- Jéhovah et IHVH Auxilia - acacia
- Shaddaï - triple voix et règle de trois
- M. B. - la clef de la loge
- Ouverture vers d’autres pratiques rituelles
- Mythe et travail de mémoire - Pratiques de
l’invocation du Nom dans les trois religions du Livre - |
LE SERMENT |
Divers
Auteurs |
ARCADIA
|
2005 |
||
Quelques
réflexions sur le serment maçonnique selon Roger Dachez : Que l’on soit initié,
reçu à grade quelconque, affilié à une loge ou installé dans une fonction
d’Officier, on est amené à prêter des serments en loge. Ce sont des actes
parmi les plus fréquents de la vie maçonnique. Leur forte signification, qui
remonte à un lointain passé, est cependant trop souvent négligée de nos
jours. Pour ne s’en tenir qu’à la tradition biblique ou à la pratique de
l’Europe médiévale – deux références importantes pour l’imaginaire de la
franc-maçonnerie –, le serment y a toujours revêtu le caractère d’un acte
plus ou moins sacré. On lui alors reconnait classiquement trois
composantes : l’objet du serment (ce à quoi l’on s’engage), le témoin du
serment (devant qui l’on s’y engage) et le châtiment du serment (la peine que
par avance l’on consent à subir si l’on manque à sa parole). On doit ici référer, d’une part, à l’un
des commandements du Décalogue – « tu n’invoqueras pas le nom du
Seigneur, ton Dieu, pour tromper » – et d’autre part rappeler que le
serment avait souvent au Moyen Age la valeur d’une ordalie,
c’est-à-dire d’une épreuve dont Dieu était généralement le témoin et le juge
puisqu’on invitait les foudres du ciel à s’abattre immédiatement si l’on
mentait – l’épreuve de la « main au feu » en était une variante,
parmi bien d’autres. Au-delà de ces références qui se situent dans une longue
tradition magico-religieuse, le serment, jusqu’à nos jours, a pu encore être
reconnu comme une preuve en l’absence de tout autre élément
d’information : le fameux « engagement sur l’honneur » qui est
parfois requis dans certains actes à valeur légale, n’a ainsi pas disparu. C’est dans ce contexte que doit
s’envisager le serment maçonnique. Jadis, outre le grave problème de
conscience que pouvait poser tout manquement à la parole donnée devant Dieu,
la nature cruelle et impressionnante des pénalités physiques prévues en cas
de faute, du moins en Écosse, dès la fin du XVIIème siècle – et dont les
formules encore en usage ont gardé la trace symbolique – était alors prise
très au sérieux. C’est qu’elles n’avaient pas seulement un caractère
« symbolique » et que les hommes de ce temps-là pouvaient en
contempler le spectacle tous les jours : le texte des plus anciens
serments écossais reproduit en effet, presque terme pour terme (gorge
tranchée, langue arraché ventre ouvert, exposition sur le rivage), le
supplice généralement infligé, chez les marins, aux pirates et aux mutins -ou
à ceux qui avaient révélé les secrets du « Conseil du Roi »… C’est ainsi que, comme pour les
symboles dits « maçonniques » et qui, pour la plupart, on préexisté
à la franc-maçonnerie qui n’a fait que les emprunter, les
« châtiments » (en anglais « penalties ») de
l’Obligation, ou Serment du Maçon, lui sont venus de la société civile !
Il va de soi que dans les sociétés « désenchantées » de l’Europe
moderne, nul ne croit plus vraiment que Dieu va terrasser les menteurs et,
d’autre part, on imagine difficilement que quiconque puisse pour le même
motif, trancher la gorge d’un des Frères ! Si l’on ajoute le fait que le
l’objet du serment est, littéralement, de préserver des secrets que l’on
trouve en vente dans toutes les bonnes librairies depuis plus de deux siècles
et demi, on peut comprendre que le serment maçonnique soit parfois considéré
comme étant à la fois inutile, sans objet et finalement un peu ridicule. Reconnaissons
que beaucoup de maçons, de nos jours, ont à un moment ou à un autre, éprouvé
ce sentiment. C’est pourtant une grave erreur de
jugement. Sans revenir sur la vaste et pénétrante étude que René Guilly
consacra à cette question il y a maintenant bien des années, il convient de
souligner que la franc-maçonnerie est aujourd’hui l’un des rares endroits où
l’on soit régulièrement conduit à prêter un serment solennel – seules
quelques professions, comme celle de médecin avec l’obligation du Serment
d’Hippocrate, sont dans le même cas, à quoi il faut ajouter les témoignages
devant un tribunal. Cette rareté même de l’acte doit précisément nous
interroger sur son sens profond. A quoi sert-il de s’engager ainsi et
de prendre de telles « Obligations » ? En premier lieu, sans doute, à faire
sentir que si l’on pratique en maçonnerie une chose que l’on ne fait
(presque) plus ailleurs, c’est qu’il s’agit probablement d’un lieu
« différent » : ni politique, ni religieux, ni simplement
philosophique, ni banalement amical ou bachique. Cette étrangeté qu’est la
prestation d’un serment solennel – indépendamment de son objet –, la
disproportion même qui existe entre les horreurs auxquelles on s’expose –
théoriquement ! – et la pauvreté des « secrets » préservés,
tout cela est de nature à faire prendre conscience de la radicale spécificité
de la franc-maçonnerie par rapport à ce que tout le reste du monde et de
notre vie peuvent nous offrir. Ensuite, vis-à-vis de soi-même, le
serment a la valeur d’une norme éthique à laquelle on se rappelle d’avance,
une sorte de défi que l’on se lance à soi-même. Peu importe, en l’occurrence,
que l’on révèle ou ne révèle pas ce que tout le monde sait ou ignore – même
si l’on a plus tard ajouté d’autres choses plus concrètes, comme le fait d’aimer
ses Frères, d’observer la Constitution de l’obédience, voire de
« défendre la laïcité » (!) – l’essentiel n’est pas là :
l’essentiel est de « promettre », de « se » promettre
qu’on suivra un chemin, qu’on se tiendra à la règle qu’on s’est fixée, que l’on
respectera le désir que l’on a voulu combler en s’engageant dans une voie que
l’on se jure de ne pas quitter. Une des toutes premières divulgations
des usages maçonniques, publiée en France en 1744, Le secret des
francs-maçons, nous apprend qu’à cette époque on répétait à trois
reprises au candidat, lors de la cérémonie de son initiation :
« Monsieur, la maçonnerie est une chose plus sérieuse que vous ne
pensez. » Le serment est là pour que nous nous le disions à nous-mêmes,
dans l’intime de notre conscience, là où nul ne peut aller, là où nul
mensonge n’est possible. Le serment maçonnique est donc une fin en soi :
il opère à lui seul le basculement de l’état de profane à l’état de
franc-maçon. La question s’est en effet souvent posée de savoir à partir de
quel moment, si une cérémonie d’initiation maçonnique venait à être
interrompue pour une cause quelconque, le candidat pourrait être considéré
comme étant « déjà » franc-maçon. Où se situe au juste le point de
rupture ? Et la réponse la plus vraisemblable est qu’il s’agit du moment
où le serment maçonnique a été prêté. C’est pour cela qu’en définitive, pour
reprendre la formule de René Guilly, « c’est le serment qui fait le
maçon. » Lorsque cela est accompli, la loge de réception a fait son travail ;
au nouvel initié de faire le sien…
|
LE SERMENT |
Travail
de loge |
Loge
Rudyard Kipling |
2014 |
En avant-propos, je
dois prévenir les âmes sensibles. Il est possible que nous ayons à évoquer des
scènes qui pourraient choquer un public non averti. En effet, nous allons
parfois être obligés, à certains moments, de parler de foi, de croyance, de
Dieu et même du Grand Architecte de l'Univers ! Notre approche sera bien sûr
historique et raisonnée. Il ne s’agit pas pour moi de vous livrer ce que je
pense et crois, (qui n’intéresse personne et que d’ailleurs tout le monde
connait très bien), il s’agit d’avoir le regard le plus objectif possible sur
des réalités historiques. Nous disposons de plus de 600 ans de sources sur ce
sujet et nous allons essayer d’amener quelques éléments de réflexion sur ce
sujet. Alors pourquoi ce
serment a-t-il autant d’importance dans la maçonnerie ? Le serment
existait autrefois dans à peu près toutes les corporations et il avait plus
ou moins d’importance, mais en maçonnerie le serment avait une importance
capitale. Pourquoi ? Parce que ce serment donnait la possibilité de protéger
le Mot du Maçon ! Et que le Mot du Maçon était un élément
capital pour le métier ! Imaginons que nous soyons aux premiers temps de
la maçonnerie et que je sois le propriétaire du château de Stirling (bien bel
endroit !). Imaginons que je veuille ajouter une tour à l'ouvrage, je vais
faire appel à un maître d’oeuvre qui lui va devoir faire appel à des maçons.
Si les travaux sont d'importance, les maçons locaux ne suffiront pas, il va
falloir en faire venir d'un peu partout pour le temps des travaux. Cette même procédure
sera ensuite perpétrée dans les Loges elles-mêmes. Chaque membre dans chaque
loge anciennement des « Moderns » prêtera le serment des
« Antients » et chaque membre dans chaque loge anciennement des
« Antients » prêtera le serment des « Moderns ».
Ces serments croisés seront la base du nouvel édifice ainsi créé. Nul besoin
de faire repasser à chacun des cérémonies, le serment suffit. Ceci nous montre
encore à quel point le Serment est la Pierre Angulaire de l'ouvrage
maçonnique. Bien. Je dois maintenant aborder deux moments difficiles ... Le
premier moment difficile se passe en France en 1877. C'est à ce moment que
l’on va modifier un article des Règlement Généraux du Grand Orient de France.
L’article premier. Alors que dit cet article premier, rédigé en 1849 ?«
La Franc Maçonnerie, institution est essentiellement philanthropique,
philosophique et progressive a pour base l’existence de Dieu et l’immortalité
de l’âme ».Le pasteur (parce que c’est un pasteur de de l’église
réformée) Frederic Desmons va proposer une nouvelle formulation de cet
article et cette nouvelle formulation va être adoptée. La voici: « La
Franc Maçonnerie, institution est essentiellement philanthropique,
philosophique et progressive a pour objet la recherche de la vérité, l’étude
de la morale universelle, des sciences et des arts et l'exercice de la
bienfaisance. Elle a pour principes la liberté absolue de conscience et la
solidarité humaine. Elle n'exclut personne pour ses croyances. Elle a pour
devise : Liberté, Égalité, Fraternité. » |
LE SERMENT OU LA SACRALISATION DE LA
VIE - N°
88
|
Joseph Noyer
|
Edition Maison de Vie
|
2019
|
||
Quant à
l’imprécation, elle énumère le ou les châtiments auxquels le récipiendaire
consent en cas de parjure, de non-respect du serment. La nature de cet
engagement rappelle la parole de l’Evangile (Matthieu 18,18-19) : Tout ce que
tu lies sur la terre sera tenu dans les Cieux pour lié, et tout ce que tu
délies sur la terre sera tenu dans les Cieux pour délié. Lors de son
initiation au grade d’Apprenti, le récipiendaire prononce son serment
initial, le premier, en tenant la « coupe des libations » de sa main gauche
et en plaçant sa main droite sur son coeur. Ces deux gestes simultanés
symbolisent sa pureté et sa sincérité. Lors de son serment définitif qui
permet au Vénérable Maître assumant la transmission spirituelle de le consacrer
Apprenti Franc-maçon, le deuxième après les épreuves des trois voyages, le
récipiendaire s’agenouille en pliant le genou gauche mis à nu avec le pied (
sentiment de piété ) sur la troisième marche de l’Orient devant l’autel des
serments, où se trouvent le Volume de la Loi Sacrée ouvert ( en général la
Bible, parfois le Coran, le Talmud ou simplement un libre blanc ), une
équerre et un compas. Puis il appuie sur son coeur la pointe d’une branche du
compas ouvert qu’il tient de la main gauche (sensibilité à la vérité
pénétrante), tandis qu’il pose la main droite sur l’équerre – le symbole de
la rectitude –, placée elle-même sur le compas. « Ce geste signifie que le
récipiendaire s’engage de façon totale, sans restriction, avec rectitude,
comme une pierre posée d’équerre qui doit soutenir l’édifice à venir »,
précise Irène Mainguy. Certes, la forme du serment varie selon les rites et
les obédiences, de même que les termes de l’obligation prêtée. Selon le symboliste
Jules Boucher, « généralement, lorsque le serment a été prononcé, on brûle le
Testament philosophique du récipiendaire. En réalité, c’est le serment écrit
de sa main qui devrait être brûlé, car les écrits terrestres peuvent
disparaître, mais ce qui est écrit dans l’Invisible perdure indéfiniment. Par
le feu, on transfère le visible dans l’Invisible. Ce n’est, en somme, que la
sublimation d’un acte matériel en un acte spirituel, le transfert de cet acte
d’un plan physique sur le plan immatériel. Le serment écrit, prononcé et
brûlé réalise, selon la symbolique classique, une action totale par les
quatre éléments Terre (la matière solide du papier), l’Eau (l’encre liquide),
l’Air (la prononciation à haute voix) et le Feu (la combustion). Alliance cosmique
avec l’Eternel : Le Maçon Jean-Marie Ragon (1781-1862), dans ses Cours
philosophique et interprétatif des initiations anciennes et modernes (1840),
mentionna que « le serment maçonnique prononcé sans contrainte (selon la
libre volonté du récipiendaire) est antique et sacré, contrairement à celui
pratiqué dans le monde profane. Ses expressions sont énergiques parce que le
récipiendaire qui le prête, et dont les yeux sont encore couverts par un
bandeau, est sur le point de passer de la barbarie à la civilisation ». Le
Maçon occultiste Oswald Wirth (1860-1943), de son côté, analysa la notion
d’amour dans le serment : « Ayant juré de prouver son amour du prochain en le
secourant selon ses facultés, le récipiendaire s’engage à remplir les
conditions qui rendent son initiation effective. Il resterait profane, en
dépit de tout ce qu’il aurait pu apprendre, s’il manquait à la charité, sans
laquelle le prétendu sage n’est rien. Vivre sans amour n’est point vivre :
nous ne vivons vraiment que dans la mesure où nous savons aimer. » Pour Irène
Mainguy, « le serment prêté est le lien invisible qui scelle un pacte d’union
entre tous les Francs-maçons dans le monde, sorte de câble qui relie et
rattache chaque initié à l’Ordre maçonnique et à une fraternité initiatique.
Il est rappelé lors de chaque Tenue par le signe d’ordre et à son issue en se
séparant sous le serment du silence ». Elle considère
également que le serment pourrait recouvrir un caractère d’alliance cosmique
avec l’Eternel : « C’est une obligation réciproque consentie librement entre
l’Ordre et le néophyte qui est accepté en qualité de nouveau maillon de la
chaîne initiatique. Cette promesse, dont le caractère solennel est à
souligner, engage tout l’être à être fidèle à sa promesse. » En réalité, le
serment vaut par le fond plus que par la forme. Peu importe en définitive sur
quoi il est prêté, pourvu qu’il soit tenu. Oswald Wirth releva que dans
l’initiation spirituelle, le serment se prête intérieurement : « L’initié
s’engage envers lui-même, dans l’absolue sincérité de son âme. C’est là le
vrai serment, auquel devrait conduire celui qui se prononce avec solennité. »
Chaque parole du serment articulée par le postulant est conséquente une fois
celles-ci prononcées. Elles sont gravées à jamais dans sa mémoire. Il devient
Frère, reconnu des membres de l'Ordre. La lumière lui est accordée, son
parrain ôte son bandeau. Il peut commencer sa métamorphose d'initié. Il est maintenant lié
à l'invisible. Afin de concrétiser son serment, un dernier cérémonial reste à
accomplir, celui de brûler le testament philosophique et le serment. Lors du
troisième voyage de son initiation, celui du feu, le récipiendaire a donné
quelques gouttes de son sang avec lequel il signe le serment. Le sang c'est
la vie, le véhicule de l'âme. L'âme devra être aussi légère qu'une plume lors
de sa pesée au royaume des morts. On peut aussi y voir le symbole du
sacrifice lié à l'idée d'échange au niveau énergie matérielle, énergie spirituelle.
L'objet du sacrifice est toujours précieux. Le sang c'est la vie, le facteur
de transmission (celui de nos enfants}, quoi de plus inestimable ? « La
parole humaine s'altère, mais ce qui est confié au Feu perdure indéfiniment.
» Hier, j'étais
profane, aveuglé par le matérialisme de mon quotidien mais heureux dans les
ténèbres. Aujourd'hui je tourne en rond, je me perds, et pourtant, je
m'acharne à rechercher la Lumière. Le chemin maçonnique est un combat contre
soi-même. Prêter serment est facile, s'y tenir plus difficile. Il est parfois
dur de viser l'invisible. Le serment n'est pas seulement un acte
d'appartenance à la franc-maçonnerie, à un rite, à une Loge. C'est un engagement
personnel qui dicte le futur de mon évolution au sein de cette institution.
Cet acte volontaire contient bien plus de devoirs que de droits. Il faut bien
des fois faire taire ses convictions, sortir des schémas bien tracés et
sécurisant de ses idées pour si tenir. Le serment m'aide à oser sortir de
l'obscurcissement de mon regard, sans l'endurcir. Il m'est difficile de
repousser mon être de matière sans repousser mon Moi. Le serment, cette
force aveugle me soutient dans les moments sombres, les phases d'abandon. Il
est la petite voix qui titille ma conscience dans les décisions difficiles à
prendre ou la facilité est de mise. C'est le juge me rappelant mes devoirs.
Le gardien du phare de ma spiritualité. Le pire serait de le trahir. Je
briserai sa confiance, éteindrai la flamme de ma conscience. On peut vivre
sans fortune ni intelligence, mais pas sans conscience. La conscience de
l'homme, c'est la pensée de Dieu. Prêter serment, c'est mettre son âme en
danger. Plutôt mourir que le parjure. J'ai prêté serment
une deuxième fois en franc-maçonnerie, non pas pour le renouveler. Le
serment est unique et ne se prête qu'une fois. Il est souvenir éternel,
reflet spirituel, écho réel. J'ai fait serment d'affiliation à une loge, dans
cet endroit clos où l'on travaille à couvert, ni par prudence, ni
fortuitement. Dans ce lieu où les abstractions sociales et personnelles sont
bannies. Dans cette loge, où l'on oeuvre à la construction du temple, à
l'épanouissement de l'être. Et aussi à vous tous mes frères qui avec ardeur vivifient la loge,
avec amour concourant à son développement spirituel. Je ne pensais pas
vivre ce serment avec une telle émotion. Je baigne dans une bulle de volupté,
les mots devant moi dansent une folle farandole. J'entends une voie, la
mienne. Tout me semble irréel, je flotte dans un rêve, bercée par la mélodie
de la paix. Je suis heureux d'être maçon, heureux d’être parmi vous et de
grandir ici parmi vous, éclairée de votre aura, les racines arrosées par
votre fraternité maçonnique et nourrie de votre connaissance. Mes serments
et surtout le serment de l'initiation sont ma raison d’être. Je terminerais
en disant que les plus beaux serments sont ceux qu’on n’écrira jamais. Ils
vivent dans la pensée des cœurs, demeurent dans le vent de la mémoire des
hommes et perdurent dans le souffle du Divin. |
LES FRANCS-MAÇONS ET LES ROIS DE FRANCE
|
Emmanuel Pierrat
|
Edition Dervy
|
2019
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La loge Les Trois
Frères unis à l’Orient de la cour a réellement existé et aurait pu accueillir
Louis XVI, Louis XVIII et Charles X. Si Louis XVI ne fut pas membre de
l’Ordre maçonnique, il fut au moins bienveillant à son égard. Emmanuel
Pierrat évoque ces aventuriers et séducteurs initiés que furent
Saint-Germain, Cagliostro ou Casanova mais aussi des femmes comme la duchesse
de Bourbon ou madame de Lamballe. Il consacre un chapitre à la célèbre Loge
des Neuf Sœurs qui reçut des membres prestigieux, Voltaire, Benjamin
Franklin, le girondin Brissot, Guillotin, Condorcet, entre autres. Cette loge
est emblématique car proche des idées révolutionnaires. Plusieurs membres
furent influents et contribuèrent au développement de ces idées sans que l’on
puisse faire de généralisation à l’Ordre maçonnique. Emmanuel Pierrat
montre la complexité des relations entre les Francs-maçons, les idéaux
révolutionnaires et les références à la monarchie jusqu’au XIXème siècle.
Chacun tente de trouver sa place et de contribuer à un équilibre entre les
valeurs et les attachements ou conditionnements de l’époque engendrant une
grande diversité de positions et d’engagements qui ont leurs prolongements
dans la France maçonnique d’aujourd’hui. C’est au XVIIème
siècle avec la chute de la monarchie Stuart, que les premières loges
maçonniques apparaissent en France. Les officiers du régiment « Royal
Irlandais » se réunissent alors en secret afin de préparer la
restauration de la monarchie légitime en Angleterre. Ainsi sont introduits en
France grâce aux écossais, « les rites les plus anciens, inspirés des
initiations de bâtisseur et de la tradition templière ». Louis XIV
de Bourbon lui-même a donné sa bénédiction à la création de cette loge, La
Parfaite Égalité, à Paris. Le Roi- Soleil n’a rien à craindre de cette
société dont il surveille néanmoins les activités. C’est en 1738 que la
première Grande Loge de France et sous la direction de Louis de
Pardaillan de Gondrin (1707-1743). La nomination de ce prince de sang à
la tête des loges comme « Grand maître général et perpétuel des
maçons dans le royaume de France » n’est pas anodine. Les frères,
qui n’avaient pas les faveurs du Roi Louis XV, espéraient que le
Roi (malgré sa crainte des complots) en oublierait de faire enregistrer
la bulle papale (« In eminenti apostolatus specula ») de
Clément XII. En 1738, le Pape condamnait le goût du secret et du multi
confessionnalisme qui régnait au sein de ces sociétés qu’il suspectait
de pratiquer l’ésotérisme. Une bulle qui sera
reprise par tous ses successeurs durant deux siècles, accusant la
franc-maçonnerie d’être une « œuvre de destruction du catholicisme ».
Mais à regarder de plus près la haine de Clément XII envers les Francs-maçons
n’était-elle pas d’abord plus personnelle que politique. En effet, sa Toscane
natale cédée par les Médicis au futur mari de l’impératrice Marie-Thérèse
était gouvernée par un franc-maçon. Clément XII ne le supportait pas… et en
édita une bulle ! Finalement, bien
qu’il voie leurs activités d’un mauvais œil, Louis XV ne donnera pas suite à
cette bulle que le parlement se gardera bien d’ailleurs d’enregistrer. Parmi
les francs-maçons figurent plusieurs membres de la noblesse et de l’Eglise y
compris issus de la maison de France. En 1743, c’est le prince et comte de
Clermont, Louis de Bourbon-Condé, petit-fils du Roi soleil qui hérite de la
charge de Grand-maître de la loge. « La Franc-maçonnerie véhicule
alors des règles et des principes parallèles aux règles et principes de la
Monarchie absolue tout en étant influencée par les Lumières des philosophes. » Une contradiction
ignorée par le Corps de garde du château de Versailles, qui en 1775, se
constitue en une loge soutenant le trône et l’autel. « La militaire
des 3 frères unis » servira fidèlement la monarchie. A la veille de
la révolution française, toutes les loges maçonniques de France font de la
monarchie leur clef de voute et chaque frère prête serment au Roi. Les frères
sont clairement légitimistes, et entendent protéger la royauté y compris
malgré le monarque lui-même. Ainsi le Garde des sceaux, Charles Amable de
Barentin, n’hésite pas à correspondre avec Louis XVI pour dénoncer ce qu’il
qualifie de « de menées anti monarchique de Necker ». Le
comte Augustin de La Galissonnière, fils du glorieux marin, dénonce quant à
lui les complots d’un de ses frères (ici le duc Louis-Philippe d’Orléans)
directement au comte Charles d’Artois, frère du Roi. Mandaté pour obtenir la
tête sur un billot de son cousin, le frère de Louis XVI ressortira de son
entretien sans les résultats escomptés. Lorsque de La Galissonnière lui
demande la réponse du souverain, devant le regard atterré du prince, il
s’exclamera : « Monseigneur, le roi vient d’être détrôné ». |
les francs-maçons architectes de l’avenir |
Alain pozarnik |
EDITION
DERVY |
1999 |
Alain
Pozarnik œuvre, depuis 1972, sur les chantiers de la Grande Loge de France, à
l’universalisme de la Franc-maçonnerie.
|
les francs-maçons
à toulouse |
Paul
PISTRE |
EDITION
LOUBATIERES |
2002 |
C’est l’histoire de
la Franc-maçonnerie toulousaine de ses origines à nos jours. Des noms de maçons,
des créations de loges. Tout est passé en revue, même les moments difficiles
de l’occupation. Un très bon livre historique. La résistance et les réseaux durant l’occupation : La répression va inciter de nombreux francs-maçons à créer
ou à rejoindre des réseaux, et très souvent à devenir des éléments-clés de
ces organisations clandestines. Et comme la Résistance elle-même, la
résistance maçonnique va être polymorphe. Un réseau composé exclusivement de
frères va se créer sous le nom de « Patriam Recuperare ».
Parmi les fondateurs, José Roig de la Grande loge de France (GLDF) est
fusillé en 1941. À Paris, la loge clandestine « L’Atelier de la
Bastille » participe au réseau « Patriam Recuperare ».
Mais ce réseau est l’ossature qui permet l’éclosion, début 1941, d’un Grand
conseil provisoire de la franc-maçonnerie française, lequel devient ensuite
le Comité d’action maçonnique. Ce Comité parvient à fédérer jusqu’à 200 loges
clandestines. Il coordonne les réunions et constitue la liaison entre tous
les réseaux impliquant peu ou prou des francs-maçons. À la Libération, c’est
essentiellement de ses rangs qu’émergera le nouveau Conseil de l’ordre
installé en 1945. En Isère, la franc-maçonnerie est un véritable terreau
pour la Résistance. Léon Martin, déjà cité pour compter parmi les 80
parlementaires réfractaires, ensuite déchu de ses mandats de député et de
maire de Grenoble, est l'un des fondateurs du mouvement Franc-tireur, et ce
faisant, du 1er maquis du Vercors. Des réseaux notoires comme
« Combat » ou « L’Organisation civile et militaire »
connaissent une forte implication maçonnique qui contribue à leur renom et à
leur efficacité. C’est le cas à Marseille, avec Henri Malacrida et Roger
Nathan-Murat dans le réseau « Combat ». Henri Malacrida est chef
des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et artisan du réveil de la Section
française de l’Internationale socialiste (SFIO) dans la région, il est issu
de la loge « Les Arts et l’Amitié » d’Aix-en-Provence. Quant
à Roger Nathan-Murat, il organise comme déporté au camp de Buchenwald,
quelques rencontres maçonniques. À Tours, la loge « Les Démophiles »
voit 15 de ses membres périr en détention ou dans les camps. À Toulouse et
dans sa région, notamment à Montauban, de nombreux maçons espagnols et
italiens, après avoir fui l’Espagne franquiste et l’Italie fasciste,
rejoignent la résistance locale. De manière plus large, on peut dire que la
franc-maçonnerie, dans chacune de ses obédiences, possède une organisation
administrative propre et un maillage géographique de loges sur tout le
territoire. Ce type d’élément a dû jouer efficacement lors des
engagements en résistance de nombreux frères, et surtout pour la constitution
de réseaux. C’est aussi une des raisons pour lesquelles de grandes figures de
la Résistance sont maçonnes, au premier rang desquels apparaissent Pierre
Brossolette, ou Jean Zay. D’autres, de toutes obédiences, de toutes loges
mériteraient d’être cités. Le général de Gaulle, sous l’impulsion conjuguée de Michel
Dumesnil de Gramont de la GLDF et de Yvon Morandat, membre de son cabinet et
futur franc-maçon, déclare à l'Assemblée consultative provisoire qui siégea
de novembre 1943 à juillet 1944 à Alger : « Nous n’avons jamais
reconnu les lois d’exception de Vichy. En conséquence, la franc-maçonnerie
n’a jamais cesser d’exister ». Il confirme ses propos en demandant
au Comité français de Libération nationale de rétablir la franc-maçonnerie
dans ses droits, dans ses biens et dans sa dignité. Ce qui est fait par
une ordonnance du 15 décembre 1943. |
les FRANCS-MAçONS
BAYONNAIS SOUS L’occupation & dans la rÉsistance |
Jean crouzet |
EDITION
GASCOGNE |
2004 |
Pourquoi
parler de ces choses ? Parce que de braves gens qui pendant toute l’occupation
se contentaient de gémir à cause du ravitaillement, et d’espérer le chocolat
et le lait condensé, affirment aujourd’hui avec autorité, qu’il n’y a pas eu
de résistance dans ce pays. Il faut qu’ils sachent que les jeunes gens à
brassard qui maniaient imprudemment des mitraillettes à la fin août 44 ne
furent pas toute la résistance, et que dès le début 1941, des hommes
entraient en contact avec les alliés et engageaient la lutte contre
l’envahisseur.
|
les francs-maçons – de la lÉgende à l’histoire |
Roger dachez |
Edition Taillandier |
2003 |
Qu’est-ce
que la Franc-maçonnerie ? À quoi sert-elle ? Quelles sont ses origines ?
Quelle est son influence réelle sur notre société ? Qui devient maçon,
pourquoi, et comment ?
Maurice AGULHON, Jean-Pierre AZÉMA, Alain BAUER, Serge BERS-TEIN,
André COMBES, Roger DACHEZ, Jacqueline LALOUETTE, Thierry LENTZ, Pierre
MOLLIER, Georges ODO, Yannick RIPA, Daniel ROCHE, Éric Saunier, Michel
WINOCK. |
LES FRANCS-MAÇONS D’AFRIQUE ET D’ASIE
|
Hivert-Messeca
|
Edition Cépaduès
|
2018
|
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« Tous ces
ateliers, précise l’auteur, étaient presque exclusivement composés
d’Occidentaux, sauf dans l’Empire des Indes, où des musulmans d’abord, puis
des sikhs et des parsis, enfin des hindouistes, furent admis, mais restèrent
minoritaires. L’exception demeure les Philippines où se constitua
progressivement une maçonnerie autochtone et nationaliste à côté de la
maçonnerie coloniale espagnole, phénomène accentué après la tutelle
américaine (1899) sur l’archipel, processus qui aboutira à la formation de la
Grande Loge des Philippines en 1912. » Sur les deux
continents, l’installation maçonnique est éminemment politique et les
préoccupations initiatiques ne sont pas souvent premières. Yves Hivert-Messeca
dresse un état des lieux chronologique, Etat par Etat, basé sur les archives
qui ont pu lui être ouvertes et les sources disponibles. Ce travail conduit à
de nombreux questionnements sur le sens de l’implantation maçonnique.
Fût-elle favorable ou défavorable à la diffusion des idées de liberté,
participa-t-elle à l’asservissement des peuples ? Il n’existe que des
réponses partielles et localisées. Les travaux fournis par les loges de
recherches sont nécessaires et importants mais demeurent insuffisants. Les premières traces
d’une présence de l’Ordre maçonnique en Asie remontent à 1730 environ.
Commençant en Inde, la propagation de la Franc-Maçonnerie s’est faite en
grande partie au gré de l’expansion de l’Empire britannique: Malaisie,
Birmanie, Ceylan, Hong Kong. Il faut
cependant mentionner, en dehors de l’Empire
britannique, le développement d’une Franc-Maçonnerie aux Philippines,
débutant au XIXème siècle avec des Loges espagnoles. Quant au Japon, il a vu
la constitution en 1957 d’une GL souveraine, formée de Loges précédemment
placées sous l’autorité de la GL des Philippines. Actuellement, la
Franc-Maçonnerie asiatique connaît des sorts très différents selon les Etats.
Elle est inexistante dans les pays vivant sous régime communiste (Chine,
Cambodge, Laos, Vietnam, Corée du Nord),
avec une exception, la Birmanie, où travaillent 13
Loges. Elle est en voie d’extinction ou inexistante dans des pays vivant sous
une dictature nationaliste ou militaire (Pakistan, Indonésie). Les Philippines
constituent une exception notable, puisqu’une Franc-Maçonnerie florissante a
coexisté pendant près de 20 ans avec un régime dictatorial. La Corée du Sud est
aussi un cas exceptionnel, qui s’explique cependant par le fait que les 5
Loges actives dans ce pays sont fréquentées principalement par des militaires
américains. Dans plusieurs anciennes colonies comme l’Inde, le Sri Lanka ou
la Birmanie, la composition des Loges, essentiellement
occidentale à l’origine, a évolué sans
heurts vers une majorité indigène. Actuellement, l’un des aspects les plus
remarquables de la Franc-Maçonnerie asiatique est l’extraordinaire diversité
ethnique et religieuse que l’on peut rencontrer à l’intérieur des Loges. Il
semble cependant que des problèmes économiques soient souvent un obstacle à
l’adhésion de membres potentiels, et que le coût des cotisations opère une
sélection en faveur des citoyens les plus fortunés dans des pays où le niveau
moyen des salaires est encore très bas.
|
LES FRANCS-MAÇONS DE L’EXPÉDITION D’ÉGYPTE |
Alain Quéruel |
Edition du Cosmogone |
2012 |
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Dans la deuxième partie, l’auteur a estimé nécessaire de retracer les grandes périodes de la franc-maçonnerie depuis son arrivée en France, de façon à mettre en lumière ses forces et ses faiblesses. Après les excès de la Révolution, la maçonnerie panse ses blessures car elle a bien failli disparaitre lors de cette époque troublée, son Grand-Maître, Philippe Egalité lui ayant porté quasiment le coup de grâce. Le troisième et dernier chapitre, répondant à la problématique du livre, tente de dresser un état des lieux des francs-maçons aussi bien militaires que civil. On pourra d’ailleurs s’interroger sur les vraies ou fausses initions de certains, en premier lieu celle de Bonaparte. Beaucoup de civils et de militaires se firent initier en Egypte car le vent de la franc-maçonnerie soufflait dans tous les milieux et il était de bon ton de faire partie de cette mouvance initiatique. On s’est également posé la question de savoir si le retour inopiné de Bonaparte avait été aidé ou commandité par les milieux maçonniques, cet ouvrage donne quelques pistes mais rien de sur et de tangible, juste quelques soupçons dû à des phrases ou des affirmations de francs-maçons mais sans preuves. Comme par hasard suite à cette expédition en Orient, un phénomène de mode fit fureur en France, dans toute l’Europe et dans les milieux maçonniques : L’Egyptomanie. Au sommaire de cet ouvrage : 1e partie : Les causes et le déroulement de l’expédition d’Egypte - un projet ancien - une expédition scientifique - 2e partie : La Franc-maçonnerie en France de sa naissance à 1798 - Naissance officielle - la franc-maçonnerie de la Renaissance - l’impact de la franc-maçonnerie dans la société française de la seconde moitié du XVIIIe siècle - la franc-maçonnerie et la Révolution française - de la Révolution à 1798 - 3e partie : Les Francs-maçons dans la campagne d’Egypte - le cas de Napoléon Bonaparte - les Francs-maçons célèbres de l’expédition - les militaires francs-maçons célèbres en Egypte - Des loges maçonniques bien identifiées - D’autres civils francs-maçons de l’expédition d’Egypte - L’Ordre sacré des Sophisiens - Le Rite de Memphis (Misraïm) - |
les francs-maçons – dialogue
entre le pÈre m. riquet & j. baylot |
Verse
& Controverse |
EDITION
BEAUCHESNE |
1968 |
Un
excellent dialogue entre deux francs-maçons . L’un
prêtre, l’autre dignitaire de la GLNF. De nombreux secteurs sont développés :
la censure ecclésiastique, le sacré, l’agape, les obédiences, le symbolisme,
l’éthique, Oswald Wirth, les divers présidents des N.S.A, les rapports des
états et des Églises avec la Franc-maçonnerie et la longue histoire des
bulles papale et leur excommunication. |
LES FRANCS-MAÇONS: ENFANTS DE LA VEUVE et les Mystères d’ISIS - N° 50 - |
Elvira Gemeinde |
Edition La Maison de Vie |
2012 |
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La première quête d’Isis commence lorsqu’Osiris enfermé dans
le coffre construit par Seth, est jeté dans le Nil, c’est alors qu’Isis a la
vision de l’endroit où le coffre s’est échoué. La
deuxième quête amène la Veuve à se
transformer en oiseau de proie à l’action fulgurante et à la vue perçante,
elle recueille alors tous les morceaux du corps d’Osiris, découpés par Seth.
Partout où elle trouve des morceaux, elle fonde un sanctuaire, traçant ainsi
la géographie sacrée de l’Egypte. La
veuve rassemble et réunifie le corps d’Osiris, elle va reconstituer en secret
le sexe d’Osiris qui avait été avalé par le poisson oxyrhinque (au bec
pointu) et s’unira à lui. Fécondée, elle enfante la lumière en donnant
naissance à leur fils Horus. La veuve participe aussi au combat que va livrer
Horus à Seth pour venger et assurer la succession de son père Osiris. Horus
vainqueur, sera appelé « façonneur de son
père » ou « le
Réunificateur » Au sommaire de cet ouvrage, nous y trouvons : Le mythe d’Isis et d’Osiris – La veuve, des origines jusqu’à la Franc-Maçonnerie – Transmission et reformulations du mythe – Fonction du pôle féminin – Les actes de la veuve – La veuve et la mort initiatique – Isis « Grande de magie » - La quête de la veuve, son pèlerinage, sa marche, ses voyages et l’acte de voir – La veuve rassemble le corps d’Osiris et race la géométrie sacrée du pays – La chair quitte les os et les cinq points parfait de la maîtrise - Comment la veuve opère t-elle ? – La veuve Isis ranime le corps divin – Lamentations et magie du verbe –La Parole et la Parole perdue – Pleurs et eau de résurrection – Fécondation et conception de la lumière – Une fécondation spirituelle – la veuve, mère des initiés et fondatrice de l’Art Royal – La veuve est le trône – des planches hiéroglyphiques illustrent ce livre - |
les hauts grades du rite Écossais
& la rÉgularité maçonnique |
René constant |
UNIVERSITÉ
DE BRUXELLES |
1990 |
La
Franc-maçonnerie fait recette. Chaque année voit une nouvelle floraison de
livres. Hélas, la médiocrité et l’apologie côtoient bien souvent l’anecdote
ou le dénigrement. Au total, nombre de ces ouvrages où se mêlent le vrai et
le faux, les faits et la légende, contribuent un peu plus à entretenir autour
de la maçonnerie, de son histoire, de sa finalité, un brouillard qui ne peut
satisfaire le lecteur à l’esprit critique un tant soit peu aiguisé. À
l’évidence, dans l’abondante littérature consacrée à la maçonnerie, il
n’existe encore à ce jour que trop peu de livres à l’information
rigoureusement établie, ne serait-ce que parce qu’elle émane fréquemment de
non-maçons auxquels des sources de première importance sont restées
inaccessibles.
Si
l’on ajoute à cela une connaissance sans égale des instances maçonniques
internationales qui se considèrent comme régulières et en particulier sa
maîtrise des questions les plus actuelles qui se posent aux Etats-Unis, on
comprendra aisément que son livre ne laissera personne indifférent car il
allie la rigueur de l’homme de science à l’expérience du praticien. Bref,
l’ouvrage de René Constant s’écarte résolument de la grisaille dans laquelle
se confondent la plupart des publications de maçons, ou de non-maçons sur ces
problèmes complexes… et passionnels que sont la « régularité maçonnique » et
les hauts grades du rite écossais ancien et accepté. Nombre
de maçons membres des obédiences proches du Clipsas ne partageront pas les
vues de l’auteur, mais là n’est pas l’essentiel. René Constant a en effet le mérite
d’établir sans ambiguïté, de son point de vue de « maçon régulier », la ligne
de partage qui sépare la maçonnerie libérale et latine d’Europe continentale
de la maçonnerie d’obédience anglo-saxonne qui prétend à la régularité. |
les illuminÉs de baviÈre & la franc-maçonnerie
allemande |
René
Le forestier |
EDITION
ARCHḖ MILAN |
2001 |
||
|
les initiations antiques
Tome 1 |
robin |
EDITION Du Prieuré |
1993 |
Fac-similé
de l’édition de 1779 par l’Abbé ROBIN. C’est
un travail de recherche sur les initiations anciennes et modernes. On
va de la Grèce jusqu’à la Franc-maçonnerie. |
les inititations antiques
tome 2 |
Abbé
rozin |
EDITION
DU PRIEURḖ |
|
||
Si
le premier type comporte toujours une partie religieuse et fonde le rituel
sur des archétypes mythiques, il constitue un rite de passage profane, au
contraire du deuxième; si le premier a pour fonction d’intégrer l’individu
dans la société, le troisième au contraire l’en sépare); malgré ces
différences, il est possible de trouver une définition générale valable pour
les trois: l’initiation est toujours un «processus destiné à réaliser
psychologiquement le passage d’un état, réputé inférieur, de l’être à un état
supérieur» (S. Hutin).
Les
sociétés archaïques et historiques : Pour l’Antiquité orientale et
gréco-romaine, seule est connue l’initiation de type religieux, qui permet
l’affiliation à des confréries religieuses, comme celles des curètes, des
dactyles, des corybantes ou des cyclopes, et l’admission à des cultes à
mystères, comme ceux d’Isis et d’Osiris, de Bacchus et de Déméter, de Mithra,
enfin, qui va s’opposer au «mystère» chrétien (le baptême, entrée initiatique
dans l’Église chrétienne ayant été d’abord un rituel secret). Cependant, par
derrière ces confréries religieuses, on pressent l’existence de la «maison
des hommes» caractéristique d’une société tribale, de même que les
«mystères», anciens cultes nationaux dénationalisés, laissent aussi deviner à
l’arrière-plan des initiations de type tribal. Non que l’on puisse parler
d’une évolution logique du premier des trois types d’initiation au deuxième;
il s’agirait plutôt, d’après H. Hubert et M. Mauss, de toute une série de
phénomènes de désintégration et de réintégration: «Les idées et les pratiques
religieuses, en se détachant du système social auquel elles ont appartenu,
changent de caractère.» Quoi qu’il en soit de ce problème qui reste toujours
discuté, faute de témoignages historiques suffisants, les cérémonies
d’initiation paraissent toujours suivre, dans l’Antiquité, un ordre déterminé.
La
première étape était constituée par les rites préalables de purification.
Même pour les éranes et les orgeons, associations ouvertes aux femmes, aux
étrangers et aux esclaves, des interdits empêchaient les personnes trop
profondément souillées de s’approcher des mystères: bâtards, criminels,
courtisanes; et ceux qui pouvaient s’en approcher devaient auparavant se
soumettre à des rites, publics, de purification (y compris quelquefois la
«confession des péchés»). Les rites, également publics, de sacrifices
préparatoires, de processions, accompagnés de chants et de danses,
établissaient le cheminement du profane au sacré. L’initiation
proprement dite se faisait dans le secret du sanctuaire et comprenait des
épreuves dont le candidat devait sortir vainqueur: lutte avec des monstres,
puis passage à travers une porte étroite, difficile à franchir, fustigations
(considérées par J. G. Frazer comme un rite de fertilité, ce qui n’est pas
incompatible avec leur signification d’épreuves, chaque moment de la cérémonie
pouvant avoir une pluralité de sens symboliques). Probablement aussi, du
moins dans certains cas, on inscrivait à même la chair du candidat des
«signes mystiques», preuves de sa consécration et de son appartenance au dieu
célébré dans le mystère (par exemple, tatouage d’un faon pour les femmes,
d’une feuille de lierre pour les hommes chez les dionysiastes. Souvent on
exhibait des objets rituels, dont était révélée la signification profonde:
par exemple à Éleusis, d’un sanctuaire à l’autre, le safran, la figue et
l’épi de blé; Tertullien affirme que dans certains mystères on exhibait le
phallus, ce qui est vraisemblable. L’initiation
se prolongeait par l’époptie, représentation théâtrale d’un mythe et
enseignement d’un secret à partir de jeux scéniques. Il semble que, du moins
pour les mystères (car, pour les confréries, il s’agissait plutôt d’un secret
magique pour amener la pluie, nourrir le feu), ces représentations
consistaient à «tuer» l’individu (Osiris coupé en morceaux, Bacchus déchiré
par les bacchantes) pour le faire ressusciter à une vie nouvelle; il est donc
compréhensible que la mort et la résurrection des dieux de la végétation
aient pu symboliser ces morts et ces résurrections initiatiques et que les
mythes de la plante qui dépérit en hiver pour renaître au printemps aient
fourni les divers scénarios de ces représentations (M. Eliade). Le nouvel
initié devait alors jurer de garder le secret sur ce qu’il avait vu et
appris; il recevait souvent un autre nom. Les cérémonies de clôture qui suivaient
étaient publiques, avec des jeux et des danses qui manifestaient la joie du
retour du myste à la vie.
Les
initiations tribales : Les rites de passage de l’enfance à l’âge adulte
n’existent pas partout, du moins pas pour les deux sexes. Ici, il n’y a que
les garçons qui les subissent; là, les filles seulement; ailleurs, les deux.
Comme le montre A. Van Gennep, l’initiation est un «rite de passage» qui
prend place dans tout un ensemble organisé, allant des rites de la naissance
à ceux de la mort; c’est pourquoi les cérémonies d’initiation ne peuvent se
comprendre que si on les situe dans cette totalité: l’enfant ne devient homme
que peu à peu, il change au moins deux fois de statut, d’abord lors de son
appellation (le nom qui lui est donné le fait passer de la nature à la
culture), ensuite au moment de l’initiation tribale (qui l’arrache à
l’éducation familiale et au groupe des femmes pour le faire accéder à celui
des adultes); parfois la séquence est même plus longue (perforation des
oreilles, de la lèvre, etc., marquant diverses étapes dans la formation de la
personnalité). L’initiation à son tour, même si la puberté sociale ne se
confond pas avec la puberté biologique (elle peut se faire avant ou après),
rend possible le mariage, autre rite de passage qui consacre définitivement
l’entrée dans le monde adulte. Cet
inventaire des diverses possibilités explique que l’on trouve tant de
différences entre les peuples: ainsi, en Polynésie, il n’existe pas en
général de rites de puberté, l’enfant devient progressivement adolescent, ce
n’est que par le mariage qu’il passe à l’état adulte et ce sont ici les
cérémonies du mariage qui sont prépondérantes; par contre, en Mélanésie, c’est
le passage de l’enfance à l’adolescence qui est abrupt, et les rites de
mariage n’ont plus la même importance. Ce ne sont pas les seules variations
que l’on puisse constater. Là où existe une initiation féminine, la puberté
sociale se confond avec la puberté biologique, elle a lieu lors de la
première menstruation; pour les garçons, l’âge est variable, et non seulement
l’âge, mais encore la durée des cérémonies, qui peut aller de quelques
semaines à quelques mois, parfois quelques années. Elle peut être, alors,
comme chez les Bambara, divisée en séries successives, qui s’échelonnent de
la tendre enfance à l’âge mûr: le n’domo , avant la circoncision (qui déblaie
la route de l’enfant vers le savoir), le komo , après la circoncision
(introduction au savoir), le nama (enseignement de ce que l’on pourrait
appeler la connaissance sociologique), le kono (la connaissance
psychologique), le tyiwara (la connaissance cosmologique) et le
kore (où l’on aboutit à la divinité qui fonde définitivement l’être
humain). On
comprend, dans ces conditions, combien il est difficile de dire ce qui est
commun à toutes ces cérémonies initiatrices si l’on veut les aborder par
leurs contenus; il est par contre possible de trouver entre elles des
similitudes formelles et des fonctions communes qui permettent de les traiter
malgré tout comme un seul bloc. Les cérémonies d’initiation tribales
comprennent, comme tous les cérémonials de passage, des rites de séparation,
de marge et d’agrégation. |
LES LÉVITES, L’ARCHE
ET SES DIVERSES ALLIANCES |
DIVERS
AUTEURS |
EDITION
ARCADIA |
2006 |
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Les
lévites donc étaient tous les descendants de Lévi par Gerson, Caath et
Mérari, à l'exception de la seule famille d'Aaron; car les enfants mêmes de
Moïse n'avaient aucune part au sacerdoce, et n'étaient que de simples
lévites. Dieu les choisit en la place des premiers-nés de tout Israël (Nu
3 :6-46) pour le service de son tabernacle et de son temple. Ils étaient
chargés d'en garder les portes, d'y faire garde nuit et jour, de porter,
durant les marches du désert, les vases et les instruments, les ais, les
voiles, les cordages et les tables du tabernacle. Ils obéissaient aux prêtres
dans le ministère du temple, en leur présentant le bois, l'eau et les autres
choses nécessaires pour les sacrifices. Ils chantaient et jouaient des
instruments dans le temple et dans les autres cérémonies. Ils s'appliquaient
à l'étude de la loi et étaient les juges ordinaires du pays, mais toujours
subordonnés aux prêtres. Dieu
avait pourvu à la subsistance des lévites, en leur donnant toutes les dîmes
des grains, des fruits et des animaux dans Israël. Mais ils devaient donner
aux prêtres la dîme de leurs dîmes; et comme les lévites ne possédaient point
de biens en fonds dans le pays, ces dîmes qu'ils donnaient aux prêtres étaient
regardées comme les prémices qu'ils devaient offrir au Seigneur. Dieu leur
assigna quarante-huit villes dans le pays pour leur demeure, avec des champs,
des pâturages et des jardins. De ces quarante-huit villes, on en donna treize
aux prêtres), parmi lesquelles on en choisit six pour être villes de refuge
sacerdotales et lévitiques. Tandis que les lévites étaient occupés au service
actuel du temple, ils y étaient nourris des provisions qui y étaient, et des
offrandes journalières qu'on y faisait; et si un lévite quittait le lieu de
sa demeure pour venir servir au temple, même hors le temps de son semestre ou
de sa semaine, il y était reçu, nourri et entretenu comme ses autres frères
qui y étaient en semaine La
consécration des lévites se faisait assez aisément. Ils ne portaient point
d'habits distingués du reste des Israélites, et Dieu ne leur ordonne rien de
particulier pour le deuil. Voici la manière dont on les consacra au Seigneur
Le Seigneur dit à Moïse : «Prenez les lévites du milieu des enfants d'Israël,
et purifiez-les. Vous les arroserez de l'eau d'expiation, et ils raseront
tout le poil de leur corps, et ils laveront leurs habits. On amènera deux
bœufs, ou plutôt deux taureaux, devant la porte du tabernacle. Alors tous les
enfants d'Israël, étant assemblés, mettront leurs mains sur la tête des
lévites, comme pour marquer qu'ils les offrent au Seigneur. Après cela, les
lévites mettront leurs mains sur la tête des deux taureaux, dont l'un sera
offert en holocauste, el l'autre pour le péché. Vous présenterez les lévites
au grand prêtre Aaron et à ses fils, qui les offriront au Seigneur, en les
élevant en l'air vers les quatre parties du inonde, ou en leur faisant faire
quelques mouvements qui aient du rapport à celui que les prêtres faisaient,
en agitant certaines offrandes vers les quatre parties de la terre. » Flavius
Josèphe raconte que, sous le règne d'Agrippa, roi des Juifs, environ l'an 61
de Jésus Christ et six ans avant la ruine du temple de Jérusalem par les
Romains, les lévites demandèrent à ce prince la permission de porter dans le
temple la tunique de lin, comme les prêtres ; ce qui leur fut accordé. Cette
innovation déplut aux prêtres, et l'historien juif remarque que l'on n'avait
jamais abandonné impunément les anciennes coutumes du pays. Il ajoute
qu'Agrippa permit aussi aux familles des lévites, dont la fonction ordinaire
était de garder les portes et de faire d'autres fonctions pénibles,
d'apprendre le chant et de jouer des instruments, pour pouvoir aussi servir
au temple en qualité de musiciens. Les
lévites étaient partagés en différentes classes à savoir les gersonites, les
caathites, les mérarites et les aaronites, ou sacrificateurs. Voici le
dénombrement que Moïse en fit après leur sortie d'Egypte, de tous les mâles,
depuis un mois et au-dessus, suivant l'ordre exprès qu'il en reçut de
Dieu : Les gersonites étaient au nombre de 7500; leur office, dans les
marches du désert, était de porter les voiles et les courtines du tabernacle
Eliasaph, fils de Lael, était leur chef. Les caathites étaient chargés
de porter l'arche et les vases sacrés du tabernacle. Leur nombre était de
8600. Elisaphan, fils d'Oziel, était à leur tête. Les mérarites étaient au
nombre de 6200. Leur charge était de porter les pièces du tabernacle-que l'on
ne pouvait mettre sur les chariots; ils avaient pour commandant Surie!, fils
d'Abihaïel. Les aaronites étaient des sacrificateurs qui servaient dans le
sanctuaire. Eléazar, fils d'Aaron, était leur général En Franc-maçonnerie : Les Lévites durent se servir de la branche sacrée de
l'Acacia pour figurer l'assassinat d'Hiram : nos instituteurs choisirent
cette branche d'arbre, car elle était commune à tous les mystères anciens. on
verra que les Sabéens et les Chrétiens de St. Jean honoraient cet
arbre, et se servaient d'une de ses branches dans les initiations. Les
Sabéens appelaient cet arbre Houzza; ce nom se trouve littéralement
être celui de l'acclamation et du vivat des Maçons Ecossais « Houzzé »,
qu'on écrit « Houzza ». La Maçonnerie d'Ecosse, d'Angleterre, de
France, d'Italie, d'Allemagne, a emprunté son cri de joie au rameau des
initiés, et le place en tête de ses chartes et capitulaires. Ce symbole, au
commencement de nos mystères, est un objet de tristesse, mais l'allégresse la
suit de près : or, à la manifestation d'Hiram, les Juifs durent y unir
l'allégorie du bois qui donne le salut, et l'Acacia était regardé pour
le Lignum salutis. On prétend que la croix de Jésus était de cet
arbre. Les Parsis, peuple de l'Orient, conservaient
encore, dans certaines fêtes, l'emploi d'un rameau mystérieux, quelquefois
végétal, le plus souvent métallique : c'est un signe qu'on retrouve partout
où il y a trace d'initiation. Nous le trouvons dans le gui des Druides
et dans la fête des Rameaux des Chrétiens de Rome, laquelle précède de cinq
jours la commémoration de la mort de Jésus sur le Bois de salut.
Quelques critiques ont avancé que les prêtres de Rome conservent l'emblème de
l’Acacia, qu'eux aussi sont initiés, qu'ils ont des signes allégoriques, mais
qu'ils ne les comprennent pas; ces mêmes critiques disent encore que l'usage
de ces objets sacrés ne sert qu'à alimenter leur puissance, se borne chez eux
à des cérémonies insignifiantes, et qu'ils ne pratiquent pas généralement les
vertus que leurs emblèmes et leurs cérémonies sont destinés à leur retracer.
Un grand nombre de médailles et d'abraxas, qui portent l'initiation, sont
accompagnés d'un rameau. Les Parsis se servaient aussi dans
leurs mystères de branches sacrées de Homa,
elles n'étaient propres au service religieux qu'après qu'elles étaient
restées trempées pendant un an dans l'eau bénite (Les rameaux des
Chrétiens romains doivent être également bénis et aspergés avec de l'eau
bénite par un prêtre; alors les crédules leur attribuent des pouvoirs
miraculeux, même celui d'écarter la foudre. On lit dans Herden que les habitants des bords du Gange s'y
baignent pour l'expiation de leurs péchés; mais il faut qu'ils tiennent à la
main des brins de paille bénis par un Brama, sans quoi l'immersion est nulle.
Cette mort mystérieuse et cette branche qui la manifeste, se trouve aussi
dans les mystères des anciens Romains; nous ne faisons que rapporter ce qu'un
moderne savant, l'auteur du Poème de la Maçonnerie, observe
très-judicieusement (ce qui avait été dit par l'Encyclopédie Maçonnique),
qu'il y a une analogie frappante entre l'initiation romaine et celle des
Egyptiens, qui est la même que celle des Maçons d'aujourd'hui. Les cérémonies maçonniques ont un
rapport marqué avec plusieurs passages de Virgile, qui, non-seulement les
expliquent, mais même seraient inintelligibles sans lui. Ainsi, par exemple,
dans son 6ème livre de l'Eneide, Enée descend aux Enfers, cherche la
branche fatale et mystérieuse (qu’on a comparée au gui dont se servaient
les Druides dans leurs mystères) : là, il découvre le corps de Misène, tué
par un Dieu jaloux. Virgile, après avoir décrit le mystère de la putréfaction
et de la chair qui se détache du corps, nous dépeint son héros frappant de
son épée des monstres terribles qui s'opposent à son passage, et triomphant
enfin de tous les obstacles, même des quatre éléments qui se trouvent
précisés dans ses vers. L'incertitude qui a régné longtemps sur l'affinité
des anciens mystères avec ceux des Maçons, a disparu par la comparaison et
par le récit des épreuves des anciens ; l'on voit clairement qu'en elles tout
est emblématique , qu'on y représentait aux initiés l'avantage des sociétés,
la nécessité des lois qui en découlaient; on y prouvait que l'initiation
était un secours de plus pour parvenir à l'exercice de ses devoirs, et qu'il
fallait la pureté du cœur et l'habitude des vertus pour l'obtenir. On peut se
persuader et on peut dire qu'il est démontré clairement que, par
l'initiation, on parvenait à la connaissance des secrets de la nature, et à
la vérité ; que cette dernière toute raie ne convenait pas pour tous les
yeux; aussi pour participer à cette connaissance, exigeait-on des épreuves,
des grades de mérite, en un mot, il fallait s'en rendre digne. Ces obstacles préliminaires, que
nous lisons dans Sestos et dans Virgile., constituaient, à proprement parler,
l'initiation; nos sages instituteurs ont voulu, en les rendant difficiles à
surmonter, ne pas rendre trop générale la connaissance des vérités, qui
auraient été nuisibles aux hommes non destinés à connaître la nature dans sa
pureté native : voilà pourquoi, dans les Temples égyptiens, la nature, qui ne
représentait que la vérité, était voilée. Mais revenant au poème de Virgile,
« la Descente d'Enée aux Enfers », réunit sur l'initiation tout ce
qu'on ne trouve qu'avec peine dans une multitude d'auteurs; on y voit les
épreuves et les cérémonies des mystères; on y trouve les mêmes doctrines :
-car si l'on examine les discours de la Sybille, dans le langage qu'elle
tient, nous trouvons celui des préparateurs égyptiens et juifs, qui étaient
chargés d'instruire et de conduire l'initié dans les épreuves, et le discours
d'Anchise nous dévoile le Hiérophante égyptien, juif et grec, qui instruit
l'initié après les épreuves; il roule tout entier sur l'Etre Suprême, sur
l'immortalité de l'âme, sur les récompenses et punitions futures. D'après ce
que nous venons d'exposer, on peut aisément conclure que les Juifs,
fondateurs de ces nouveaux mystères, indépendamment de ce qu'ils choisirent
pour l'Etre allégorique un personnage illustre, réellement figuré dans la
construction du Temple de Salomon, cherchèrent encore qu'il donnât par
quelque rapport une idée du sens mystérieux, de l'objet et du fond de
l'allégorie cachée : ainsi, ils choisirent Hiram , parce que la Bible,
liv. III des Rois, chap. 7, v.13, le cite comme le fondeur,
le ciseleur, le sculpteur de Salomon, ce qui se trouve confirmé par Joseph ;
ils le choisirent par une analogie très-remarquable, car il était le fils de Ur,
et .ce mot chez les Juifs se prend pour le feu , qui est le principal
des quatre éléments, cause de toute génération chez les Perses et chez les
Egyptiens. Il est à remarquer de plus, que
chez toutes les nations qui avaient admis dans leur religion et leurs
mystères, le culte du Soleil, les Hiérophantes cachaient l'objet de leur
vénération par la substitution d'un des héros de leur pays; les uns
établirent la légende de Pythias, les autres d'Osiris, de Bacchus, d'Hercule,
de Mithra, d'Ammon, etc. Les Lévites ont dû choisir Hiram, d'après l'exercice
de son art, et d'après le nom de son père, pour l'être allégorique qui
représente le Grand-Architecte du Temple de Salomon ; ces Lévites, lors de
leur esclavage à Babylone, durent regarder cette liturgie comme l'allégorie
de leurs pouvoirs, biens et liberté perdus par leurs Rois. Nous avons souvent
occasion de reproduire de pareils faits, et la nature de notre sujet nous y
force. Cette allégorie et cette légende d'Hiram varient dans nos Temples; il
en est de même de celle de ses trois assassins. Elle est l'allégorie de Jésus-Christ
dans la Maçonnerie couronnée, et est suivie par les Bons Cousins. Jésus-Christ, comme le Soleil,
termine sa carrière, apostrophé par le mauvais principe ou par le mauvais
larron. Le bon principe suit le Christ dans sa gloire : on a même voulu faire
ressortir davantage l'allégorie dans le tremblement de terre, dans les
ténèbres, dans le bouleversement de la nature, qui suivent la mort du Divin
Maître, de même que si réellement le Soleil s'était anéanti. Hiram, dans la
Maçonnerie ancienne et acceptée dans un de nos Ordres, est l'emblème de Jésus
Christ, du Grand-Architecte, de son Eglise; dans un autre, il représente l'ordre
parfait qui se trouve dans la nature. Hiram, dans les Kadosch de
tous les rites (remarquons que cet Ordre n'est pas, selon les plus savants
Maçons, celui des Juifs et de l'antiquité), est cru l'allégorie du martyre de
Jacques Molay et de la destruction des Templiers; opinion adoptée par le
régime de la Stricte Observance, par les rites écossais des Templiers, et
même par celui qui s'est dernièrement reproduit sur l'horizon sous la
dénomination de l'Ordre du Temple. Quant aux Lévites, outre les allégories
personnelles que présentaient leurs mystères, ils en avaient aussi de
matérielles ; ce que nous conservons dans tous les rites, comme la pierre
cubique, sous laquelle est caché le précieux Delta, qui porte gravé le
nom du grand innommable Jéhovah.
|
les loges de st jean & la
philosophie ÉsotÉrique de la connaissance |
Paul
naudon |
EDITION
DERVY |
1999 |
Tout
au long de son œuvre, Paul Naudon s’est appliqué à étudier avec soin les
origines religieuses, traditionnelles et corporatives de la Franc-maçonnerie
et de ses rites.
L’existentialisme
initiatique qu’il exprime porte les espoirs de la plus haute aspiration, la
lumière qui conduit à la plénitude de l’être. |
les loges maçonniques à bord des
pontons anglais sous le premier empire
- |
J.
Marc van hille |
EDITION
DU PHARE DE MISAINE |
1999 |
C’est
un aspect très méconnu de l’Histoire, tant maritime que maçonnique, que
l’auteur nous dépeint.
|
les maçons – les gants
& le tablier |
J.P. villeneuve |
Edition
DERVY |
2006 |
||
La
Franc-maçonnerie est une société traditionnelle, elle a conservé ces deux
aspects du perfectionnement et certains de ses rituels et symboles
manifestent l'origine du métier de bâtisseur en même temps que les valeurs
spirituelles sur lesquelles elle repose. Les gants sont un de ces symboles à
la fois professionnels et gnostiques. Dans l'histoire du costume, les gants
sont, dans un premier temps, considérés comme symbole de déférence, de
soumission, de loyauté en particulier. Dès les premiers temps du
christianisme, il est d’usage de se déganter devant un supérieur. C'est une
exigence que l’on retrouve tout au long des siècles : les juges royaux
demeurent mains nues dans l’exercice de leurs fonctions, et on ôte ses gants
pour entrer dans les Grandes et Petites Écuries du Roi-Soleil ; aujourd’hui
encore, un homme se dégante pour serrer la main d’une femme. Se déganter est
un acte de respect et on peut considérer que c'est sur ce registre que le F.
M se dégante pour prêter ses serments. Les comptes d’Isabeau de Bavière
mentionnent en 1408 des gants « brodés tout autour », Montaigne ne
s’en serait pas plus passé que de sa chemise et Catherine de Médicis les
offre en cadeau très apprécié aux dames de la cour ; ils sont alors en
soie ou en cuir, si fins qu’ils peuvent être roulés dans une coque de noix,
usage qui persistera encore au XIXe siècle,
en Angleterre surtout, où la noix est pendue ostensiblement à la taille pour
bien marquer la faveur royale. Henri III et ses mignons les
affectionnent, pour la nuit, imprégnés de musc, ambre gris, civette et
benjoin. Solange Sudarskis dans un de ses livres nous explique cette
vêture : « La première pensée qu'il me vient est que les gants
blancs sont des masques de main. La tragédie antique masquait de blanc
les acteurs. Cela permettait, outre l'identification cathartique aux
personnages, la possibilité de laisser surgir le tragique c'est à dire de
doubler les significations et les situations qui se rapportent à l'homme;
mais à quel homme ? Ni à vous, ni à moi non plus, mais à l'homme en général,
mais à une image de l'homme au centre de l'univers dramatique et c'est ce que
l'on peut appeler une philosophie. Derrière le masque, qu'elle qu'en soit sa
couleur, l'attitude ne réussit pourtant jamais à se dissimuler. Le blanc ne
saurait suffire pour faire d'une main repliée dans son poing une main tendue.
Eloge de la Caresse ! La main s'ouvre, déploie ses doigts vers le dehors.
Mais lorsqu'elle atteint et rencontre le monde, objet ou sujet, chose ou être
humain, les doigts ne se referment pas en un main-tenant, elles restent
tendues, ouvertes. Ainsi la main se fait caresse. La caresse, comme je l'ai
souvent évoqué sur la planche à tracer, s'oppose à la violence de la griffe.
La caresse est un concept ou plutôt un anti-concept qu'Emmanuel Lévinas
introduit en philosophie en 1947 dans son essai Le temps et l'autre.
Ecoutons-le : "La caresse est un mode d'être du sujet, où le sujet,
le contact d'un autre va au-delà de ce contact. Le contact, en tant que
sensation, fait partie de la lumière". On peut dire avec le philosophe
Ouaknin que la caresse découvre une intention, une modalité de l'être qui
ne se pense pas dans son rapport au monde comme saisir, posséder ou
connaître. La caresse n'est pas un savoir mais une expérience, une rencontre,
la caresse n'est pas connaissance de l'être mais son respect. Remarquons que dans
le clergé, seuls les évêques, archevêques et papes portent des gants et seul
le pape les porte blancs. Les gants blancs lissent notre identité commune et
nous devenons comme semblables aux groupes de personnes qui mettent aussi des
gants blancs rituels. Ce gant blanc était l'attribut des tailleurs de pierre
dans la tradition du rite de Salomon. Il signifiait que celui qui le portait
était innocent de tout crime. Respect du compagnon pour la vie! Mais comment un
apprenti pourrait être coupable de ce qu'il ne peut pas même approcher ?
Faut-il alors n'évoquer pour le blanc des gants que les qualités profanes de
pureté, de rectitude dans les actions, de respect de la parole donnée? D'un
point de vue initiatique nous savons que le blanc, étant la synthèse des
couleurs de l'arc en ciel, évoque la lumière spirituelle. Le blanc, couleur
initiatique, devient la couleur de la grâce de la transfiguration qui
éblouit, éveillant l'entendement. Aux premiers temps du christianisme le
baptême se nommait illumination. Et c'était après qu'il eut prononcé ses vœux
que le nouveau chrétien, né à la vie véritable, endossait, selon les termes
du Pseudo-Denys, des habits d'une éclatante blancheur, car,
ajoute l'Aréopagite, échappant par une ferme et divine constance aux
attaques des passions et aspirant avec ardeur à l'unité, ce qu'il avait de
déréglé entre dans l'ordre, ce qu'il avait de défectueux s'embellit et il
resplendit de toute la lumière d'une pure et sainte vie. Ne sourions pas
trop car cela peut aussi s'appeler le perfectionnement de l'être, mais c'est
la perfection qui reste à définir. Le rituel est à
considérer comme une sorte de code linguistique qui permet de découvrir,
au-delà de la signification littérale des actes et croyances, leur
signification « plus profonde»: les rituels sont des «énoncés symboliques sur
l’ordre social », sur les valeurs fondamentales d’une société, des énoncés
non analysables en termes rationnels, car ils se mesurent d’après d’autres standards
et appartiennent à des registres cognitifs différents. Les saint-cyriens en
tenue d'apparat portent des gants blancs, symboles du savoir-vivre qui est
savoir mourir, symboles d’une certaine société où honneur et panache sont
inséparables. Dans la tradition compagnonnique, le compagnon fini recevait
avec ses gants de travail une autre paire de gants blancs, surnommée la
clandestine parce qu'il la remettait à la femme de son choix qui n'était
justement pas toujours sa femme légitime! La F.M masculine reprendra cette
tradition dès l'initiation. Combien de mères, d'épouses, de sœurs ou d'amante
reçurent cette manifestation d'Amour. Goethe en offrant à Mme de Staël cette
seconde paire de gants en dira : C'est la seule chose qu'un homme puisse
n'offrir qu'une fois dans sa vie. La F. M. se gante de
blanc, pour toutes ces raisons peut-être et pour que les mains, en
palpant ce qui est extérieur, captent, par leurs prédispositions d'antennes,
la lumière de nos loges bleues. Les gants liturgiques, et les nôtres
puisqu'ils appartiennent aux rituels, ces gants furent toujours à doigtiers
distincts et non des mitaines. Chaque doigt relevant d'une symbolique
planétaire particulière se devait en effet de conserver son indépendance pour
laisser agir son rayonnement propre, son énergie et pour mémoire je vous
rappellerai : Vénus en pouce, Jupiter en index, Saturne pour le médium,
le Soleil avec l'annulaire et Mercure, le petit messager, à l'auriculaire. Je
retourne ma main, comme un miroir, j'y vois dans les doigts écartés, les cinq
points de l'étoile flamboyante dans la lumière indéfinissable de l'électrum
des anciens. Léonard de Vinci a
placé à l'entrée de son labyrinthe un gant de Notre Dame surnommé aussi
églantine, fleur blanche à 5 éperons. Cette plante est connue des herboristes
pour la guérison des maux d'yeux et pour l'amplification de la vision qu'elle
procure. Quand le toucher devient délicatesse et tact, alors la vue devient
vision et intuition, l'ouïe permet l'entendement de la voie intérieure, le goût
l'appréciation des valeurs spirituelles et l'odorat unit l'intelligence au
savoir. Mettre des gants blancs, c'est glisser sa main dans un athanor qui
alchimise l'homme en être fraternel. Etre frère c'est avoir la même origine,
être fraternel, c'est considérer toute vie comme équivalente d'une autre.
C'est dépasser ses différences pour ne retenir que ce qui nous est commun ou
partageable, c'est accepter l'autre pour lui-même, c'est ne pas vouloir, par
une surconscience diminuer l'autre pour se grandir. Avec mes gants blancs, je
demeure moi-même, l'autre me complète mais, à ses mains si semblables aux
miennes, je n'oublie pas qu'il est aussi un peu de moi. Il s'agit de vivre
une fraternité organique fondée sur les vérités humaines, de fonder une
communauté qui ne repose plus sur le combat pour le pouvoir ni sur la volonté
de primer mais sur la joie d'être et l'exaltation des modalités généreuses de
l'être. Dès lors que Walt Disney entrera en Franc-maçonnerie le personnage
Mickey sera complété avec des gants blancs qui lui assureront une définitive
image de gentillesse. Se recouvrir la chair par des gants de
spiritualité c'est affirmer vouloir à la fois se protéger et protéger les
autres des influences néfastes, que ce soit celles de notre nature ou celles
des énergies et matières manipulées lors de cérémonies rituelles. Le port des
gants est le message apparent du passage du F.M à un autre plan d'être.
Alors, faut-il permettre, par courtoisie, pour le confort de mieux tourner
ses pages, faut-il permettre aux Frères qui se présentent au plateau de
l'Orateur de quitter leurs gants au moment où ils s'expriment sur la planche
qui trace les plans du chantier sur lequel se bâtit le temple ? Est ce qu'ils
seraient autorisés à quitter leur tablier pour des raisons de confort ? Pour
nous c'est justement le temps des symboles et nous ne saurions accorder de
quitter ce qui nous protège tous et qui nous indique ainsi la voie de la
matière spirituelle. Et c'est dans la chaîne d'union, parce qu'en enlaçant
nos mains, nous ouvrons aussi nos cœurs, que se quittera l'objet de la
conscience, symbole intériorisé par l'égrégore et qui est devenu vivant
dans la chair qui est le soufre, qui retient et fixe enfin l'esprit qui est
le mercure. » |
les moines & les prÊtres
franc-Maçons d’hier et d’aujourd’hui |
|
EDITION Du Prieuré |
1993 |
Cette revue du jardin des dragons part à la recherche des
héritages traditionnels on y trouve :
|
les mots sacrÉs & de passe des
trois premiers grades |
Arturo reghini |
ARCHḖ
– MILAN |
1985 |
L’auteur
développe l’origine des mots sacrés et de passe des 3 premiers grades des
loges symboliques. Un excellent travail de recherche. Mots sacrés, mais qu'’est ce que le
sacré ?
Selon Eliade, l’expérience du sacré implique des
notions d’être, de signification et de vérité. Il lui semble difficile
d’imaginer comment l’esprit humain pourrait fonctionner sans la conviction
qu’il y a quelque chose d’irréductiblement réel dans le monde. La conscience
d’un monde réel et significatif est intimement liée à la découverte du sacré.
Par l’expérience du sacré, l’esprit humain appréhende la différence entre ce
qui se révèle comme étant réel, puissant, riche et significatif, et ce qui
est dépourvu de cette qualité, c’est à dire le flux chaotique et dangereux
des choses, leurs apparitions et disparitions fortuites et vides de sens. Le
sacré est un élément dans la structure de la conscience et non un stade dans
l’histoire de cette conscience. La voie du sacré est une quête et donc naît d'une insatisfaction
de l'être par rapport aux explications contextuelles de son existence. Les
francs-maçons, tout au moins ceux qui pratiquent la franc-maçonnerie
libérale, sont libres de croire ou de ne pas croire. La Franc-maçonnerie
libérale se refuse en effet à toute affirmation dogmatique et considère que
les conceptions métaphysiques relèvent de l’appréciation individuelle de ses
membres. Si les religions se posent en pourvoyeuses de sacré, tel n’est pas le
rôle de la Franc-Maçonnerie. Elle n’a pas à dire le sacré. Chacun peut ou
doit donc le chercher, sinon le trouver, selon sa propre "voie". |
les mystÈres de la franc-maçonnerie – tome 1 – les
initiations |
G.A.
Jogand – Pages |
Edition
BAUDRY |
2003 |
L’auteur
un ancien maçon dévoile les secrets initiatiques de la Franc-maçonnerie. C’est
un nouveau Léo Taxil. Il y est surtout question des 3 premiers degrés. |
les mystÈres de l’art royal
– rituel de l’adepte |
Oswald
wirth |
Edition
DERVY |
1993 |
||
Mais
de quelle pratique et de quelle transcendance parlons-nous ? Tout le monde
n'est pas artiste, l'Art Royal est-il réservé à une élite ? La pratique de
l'Art Royal sollicite la présence de l'homme, de l'être humain dans sa
totalité, être de chair certes, mais être spirituel, l'un et l'autre formant
ensemble une présence. Cette pratique exige de l'être un engagement sincère,
une quête sans tricherie en vue de son accomplissement.
|
les mythes fondateurs de la
franc-maçonnerie |
Gilbert
durand |
edition derVy |
2002 |
Ni l’édifice monumental des encyclopédies, ni
la règle des simultanéités chronologiques de l’histoire, ne peuvent tendre
compte d’un certain ordre, porteur du sens (la Franc-maçonnerie par exemple),
qui se dégage du chaos. En effet, c’est dans l’articulation des
« comment » que peuvent se discerner les « pourquoi » de
tout fait humain. C’est donc avec la méthode, compréhensive
plus qu’explicite de la science de l’homme, c'est-à-dire, faisant passer la
réalité du tout avant le particularisme des parties, plus syncrétique
qu’analytique, que Gilbert Durand appréhende le « champ »
maçonnique. Cette recherche tente donc de construire une
classification éclairante, dans l’immense univers d’informations maçonniques,
afin de repérer certaines « formes » constantes, redondantes, qui
constituent la « pensée » maçonnique ; méthode
« mythodologique » seule à même, en repérant les répétitions, les
métaphores, les jeux synécdotiques, les confluences morphologiques que met en
scène la dramaturgie maçonnique, de lui donner du sens et de la logique dans
ses interprétations. Au sommaire de cet excellent
livre : La méthode, épistémologie du
non
- Un fait humain - La complexité maçonnique -
Mythe et mythologie - Le mythe du Temple : ruines et
reconstructions - Temple et Basilique - Du bois à la
pierre - Vertus et style de la pierre - Symbolisme
génésique des deux colonnes - La ruine du Temple -
Loin du profane et le langage des nombres - La légende d’Hiram et son
mythologème
- Le Phénix - Hiram - Les ornements
funèbres - Les raisons d’une substitution - Saint
André d’Ecosse - Le mythe du souchage
chevaleresque et templier - La vengeance - Les
Templiers calomniés - L’épée - Meliora praesumo
- Les fils de la Vallée - Le mythe de la Sainte Cité et
la Saint Empire
- Les grades de souveraineté - Egalité et hiérarchie
- L’ordre saint de la cité - L’aigle bicéphale et l’unique
couronne - Le Saint-Empire - |
LES MYTHES MAÇONNIQUES REVISITḖS |
François Cavaignac |
Edition Dervy |
2016 |
Le travail de
François Cavaignac, membre du Grand Orient de France, est ambitieux. Il veut éclairer
les mythes fondateurs de la Franc-maçonnerie par la raison. Il considère le
mythe comme « un défaut du développement de la raison », « le danger,
poursuit-il, en est l’illusion apaisante qu’il peut procurer dans l’exercice
réflexif ». Arc-bouté sur le dogme rationaliste et scientiste, il s’attaque
bien sûr à l’approche d’un Gilbert Durand et de l’anthropologie de
l’imaginaire comme à celle, pourtant plus classique, d’un Antoine Faivre. Il
est aussi, finalement, dans le déni même de la fonction initiatique. François Cavaignac a
privilégié dans son étude les mythes qui suivent : Euclide, Noé, Hiram, les
deux colonnes antédiluviennes, la tour de Babel et le Temple de Salomon,
trois personnages mythiques et trois constructions mythiques. S’appuyant sur
les références mythiques dans les grands textes fondateurs de la
Franc-maçonnerie et sur les éléments de contextes, culturels, sociaux et
politiques, il cherche à isoler les éléments, les confronter à l’histoire,
suivre leur intégration, leur effacement et leur évolution, selon les
circonstances. Le travail d’analyse
est très argumenté, référencé, intéressant donc, mais François Cavaignac
semble ignorer les fonctions opératives d’un mythe qui ne relève pas d’une
cohérence rationnelle, par exemple, fonction de différenciation, fonction de
structuration, fonction de restauration, fonction d’éveil… En ne distinguant
pas entre les différents niveaux logiques au sein des mythes, il en fait une
lecture stérile. Mais après tout, c’est peut-être son objectif, assécher les
mythes. Cela n’empêche pas quelques idées intéressantes comme sur Babel. Il
reprend en effet, sans le citer malheureusement, l’idée forte de George
Steiner : « Babel est une chance. ». Et finalement, il ignore l’utilité du
mythe de Salomon et de son Temple au sein de la Franc-maçonnerie. Sous
prétexte de rationalité, de science et d’adogmatisme (pourquoi pas ?), nous
avons là, sous le masque d’une neutralité revendiquée et malgré une ultime
tentative de réconciliation entre science et imaginaire, comme à regrets,
dans les dernières pages, un pamphlet banal contre le « spiritualisme » et
contre l’initiation elle-même. |
les nombres sacrÉs dans
la tradition pythagoricienne maçonnique |
Arturo
REGHINI |
Edition
Arché – Milan |
1981 |
||
Il s’agit de l’amener
au jour pour des fins pratiques. Le symbole peut même – ainsi le symbole mathématique
– être uniquement un moyen commode de travail, abréviation, sténographie
toute pratique. Nous sommes loin du symbole chez Pythagore – lequel
d’ailleurs ne néglige pas pour cela la mathématique. La symbolique
pythagoricienne – il s’agira uniquement ici du pythagorisme ancien,
fleurissant depuis la fin du sixième siècle, av. J.-C. (époque à laquelle
vécut le philosophe de Samos établi en Italie méridionale) jusqu’au milieu du
quatrième – la symbolique pythagoricienne, se fonde sur le nombre, et sur
l’harmonie des nombres. « Qu’y a-t-il de plus sage ? le nombre. Qu’y a-t-il
de plus beau ? l’harmonie. » Ce credo des acousmata (Littéralement: « ce
qu’on entend », paroles ou musique, c’est-à-dire des articles de foi du
pythagorisme, s’opposait – la chose est à noter pour notre dessein – à celui
des mathemata, c’est-à-dire des sciences. Toutes les choses qu’il nous est
donné de connaître possèdent un nombre, et rien ne peut être conçu ni connu
sans le nombre » a écrit Philolaos, contemporain de Socrate (donc vivant au
cinquième siècle), à qui l’on attribue les fragments subsistant de l’ancien
pythagorisme. Le nombre est partout
chez Pythagore, comme dans la science moderne, mais il n’a pas le même
contenu qu’aujourd’hui. II connote l’espace, l’étendue. 1 est le point, 21a
ligne, 3 le triangle, etc. ll a donc figure et grandeur, il baigne dans le
concret, mais dans le secret aussi, étant symbole. Il n’est ni désincarné,
ni, on va le voir, désacralisé. Par le gnomon, notre équerre, les nombres se
définissent matériellement, passent de l’ombre du mystère à la lumière de la
connaissance, tout en gardant leur attache avec le mystère. Ainsi 3 est le
premier nombre sacré parce qu’ayant commencement, milieu et fin, figurant
donc le Tout. 7 est aussi un nombre privilégié, nombre orchestique, nombre de
la danse, nombre d’Athéna : 7 Muses, 7 sages de la Grèce, 7 merveilles du
monde, 7 jeunes filles et 7 jeunes garçons envoyés en tribut sanglant au
Minotaure de Crète, 7 jeunes filles formant chœur aux fêtes de Callisteia, ou
concours des beautés de Lesbos, etc. Le nombre sacré par
excellence sera donc 7 + 3 = la décade, « principe et guide de la vie, aussi
bien divine et céleste qu’humaine ». « toutes ces spéculations arithmétiques
dérivent de l’inspiration religieuse; c’est un approfondissement de cette
inspiration mystique qui a détaché définitivement l’arithmétique spéculative
des calculs utilitaires ».Mais les nombres, chez Pythagore, ne se conçoivent
pas isolément: ils ont des rapports entre eux, étant personnes
quasi-vivantes. Et comme elles, ils diffèrent, se heurtent, s’opposent. C’est
par l’harmonie que s’évanouiront leurs antinomies. Phïlolaos définit
l’harmonie « l’unification du multiple composé et l’accord du discordant ».
L’illimité ou pair s’oppose au limité ou impair, le multiple à l’un, la
gauche à la droite, le repos au mouvement, la femelle au mâle, le mauvais au
bon, l’obscurité à la lumière. Le nombre déjà harmonise les opposés, et les
nombres s’harmonisent dans chaque chose. Les nombres sont donc
inséparables de la musique. (On relèvera ici le sens étendu du mot mousikè en
grec, qui désigne – outre la musique proprement dite, donc l’art des sons –
la danse, la pantomime, en bref tout ce qui est réglé par le rythme). De neuf
Muses, seule Euterpe présidait à ce que nous appelons la musique; Terpsychore
s’occupait de la danse, mais Calliope, Clio, Erato, Melpomène, Polymnie;
Thalie, Uranie veillaient respectivement à l’éloquence, lllistoire, l’élégie,
la tragédie, la poésie lyrique, la comédie et l’astronomie).Les qualités et
les rapporta des accords musicaux – c’est un fait d’expérience – se fondent
essentiellement sur les nombres, puisque l’acoustique nous enseigne la
variation de la hauteur des sons selon la longueur et la tension des cordes
du violon par exemple, entraînant des variations dans le nombre des
vibrations de ces cordes. Or longueur et vibrations peuvent se mesurer, se
chiffrer. Les sons sont donc liés à des nombres. Mais les sons ne peuvent
être dissociés du rythme. Le rythme, selon la belle définition d’un musicien
et compositeur, Victor Berlioz, est » la division symétrique du temps
par le son » Symétrique, donc réduite à une commune mesure (metria). Le
rythme se définit encore « nombre, cadence, mesure » (Dictionnaire de
l’Académie), « mouvement réglé et mesuré » (Dictionnaire grec-français de
Bailly) et dans le mot grec ruthmos, on trouve rein, « couler «, donc une
idée de mouvement, l’eau figurant ainsi le mouvement perpétuel. Les nombres,
l’harmonie, le rythme qui est mouvement ordonné, les pythagoriciens leur
trouvent confirmation dans le cosmos. Pour eux, il y a comme un concert
céleste, des accords insaisissables aux seules oreilles humaines vibrent
entre les astres en mouvement, donc chacun est le lieu propre d’un nombre : 2
pour la terre, 7 pour le soleil. La vie humaine aussi est un accord des
contraires, une harmonie s’exprimant par l’âme. Ainsi le microcosme de la
terre apparaît comme un écho du macrocosme de cette harmonie des sphères dont
on prête aux pythagoriciens la théorie. Nous ne pouvons vivre sans symbole.
Le langage recourt au symbole, l’écriture aussi, et la science. Mais face à
la conception grandiose du symbole pythagoricien, liant dans un continu
supra-naturel le nombre aux choses, invisibles comme visibles, ainsi ne le
séparant point de l’homme, de la vie matérielle qui est mouvement, et aussi
de la vie secrète et profonde, pas plus que du cosmos, que voyons-nous se
dresser aujourd’hui ? un nombre désincarné, uniquement attaché au
quantitatif, coupé du sacré comme du cosmos; un instrument incomparable de
progrès matériel certes, mais un instrument d’autant plus dangereux que ce
» progrès », qui n’est qu’un pur en-soi, peut devenir un regrès.
Certaine science d’aujourd’hui nous en administre la preuve. L’âme, harmonie du
corps, doit avoir commerce avec le divin et suivre Dieu, prescrivait
Pythagore : Dieu réglant le rythme et l’ordre du monde exprimés
qualitativement dans les nombres. Aujourd’hui, les nombres non plus
acousmata, mais uniquement mathemata, coupés de leurs réelles attaches
symboliques, désacralisés, décommises, ne sont plus que des notations sèches
qui envahissent toutes les sciences, et dont on ne peut actuellement se
déprendre. Ils flottent comme des choses vides, mortes, mais accablantes cependant. |
les officiers de la loge |
Adolphe
de luzarche |
EDITION
ARCHÉ |
2002 |
En
principe et à l’évidence, la Franc-maçonnerie, de par son climat et son
corpus traditionnel, symbolique et rituel, offre pour l’homme occidental une
ultime possibilité d’ouverture initiatique.
|
LES
ORIGINES DE LA FRANC- MAÇONNERIE. Le
sacrÉ et le mÉtier |
Paul
NAUDON |
EDITION
DERVY |
1991 |
Paul
Naudon, après avoir poursuivi ses recherches, nous livre une refonte complète
de son ouvrage paru en 1953 et devenu un classique (Les origines religieuses
et corporatives de la Franc-Maçonnerie). L'éclairage humain et spirituel des
faits précise l'étude approfondie des sources du rituel et de la symbolique
maçonniques. Ces sources sont de valeur sacrée. Il en est ainsi de la légende
d'Hiram, trame de cette symbolique qui, pour la première fois, faisait
l'objet d'une étude historique, religieuse et philosophique. On
comprend le sens et la portée, qui touchent au Transcendant, de la tradition
initiatique, que revendique la Franc-Maçonnerie et sur laquelle pourtant
beaucoup s'interrogent encore. Avec les collegia romains, que les croisés
retrouvèrent dans l'empire de Byzance et qui avaient déjà influencé les turuq
arabes avec les confréries de constructeurs créées sous l'égide des
Bénédictins et des Templiers surtout et qui bénéficiaient des plus larges
franchises, nous voyons évoluer les institutions et se transmettre la
tradition. L'art
de construire nécessitait jadis la quintessence du savoir et de la valeur,
participation à l'effort humain de la puissance du Très Haut, le Grand
Architecte de l'Univers. L'auteur montre comment cette maçonnerie opérative
est devenue un art de vivre, de pensée et d'action, élévation vers le Beau,
vers le Bien et vers le Vrai. La Franc-Maçonnerie concerne à ce titre tous
les êtres humains. Fidèle à la tradition initiatique, elle constitue un des
grands courants de la pensée. Ce livre traite des corporations antiques, des croisés en Palestine et des influences qu’ils subirent de l’Orient, de l’Extrême Orient, de la Grèce et de l’Égypte, les guildes germaniques et anglo-saxonnes, les croisades et les templiers et la Franc-maçonnerie universelle. |
STEVENSON - LES ORIGINES DE LA FRANC- |
David stevenson |
Edition
Télète Paris |
1993 |
||
Elles
visaient clairement à inclure tous les maçons d’un bourg ou d’une région (et
non pas simplement ceux qui travaillent sur un chantier particulier) et à
être des institutions permanentes élisant des dignitaires sous la supervision
du Grand Surveillant. Qu’est-ce
que William Schaw tentait de faire ? Et pourquoi ? Au premier
abord, il pourrait sembler que ses statuts ne s’occupaient que de réglementer
et d’organiser la vie professionnelle des tailleurs de pierre. Cela
constituait certainement un aspect essentiel de son œuvre, mais il y a
suffisamment d’allusions dans les statuts eux-mêmes ainsi que dans les
documents les suivant de peu et rapportant des évolutions provoquées par ces
statuts, pour présumer fortement qu’en fait, il faisait beaucoup plus c’est-à-dire
ressusciter et étendre la mythologie et les rituels maçonniques dans une
atmosphère Renaissance. Mais naturellement, cet aspect secret et ésotérique
de son œuvre ne fut pas consigné par écrit dans les statuts. Les
Statuts de Schaw définissent deux degrés ou rangs au sein des loges :
apprenti-Inscrit (Entered Apprentice) et compagnon (Fellow Craft, connu aussi
sous le nom de maître). Ces deux degrés, définis pour la première fois,
devinrent habituels en franc-maçonnerie jusqu’à la fin du XVIIe siècle
et début XVIIIe, époque à laquelle deux degrés (au lieu d’être
deux noms possibles pour le même grade), donnant ainsi naissance aux trois
degrés de la franc-maçonnerie moderne. Les statuts impliquent également
l’initiation à ces degrés, et bien qu’aucune copie écossaise des Anciens
Devoirs n’apparaisse avant le milieu du XVIIe siècle, les
statuts suggèrent que les mythes médiévaux étaient aussi familiers aux maçons
écossais qu’à leurs collègues anglais. En
tant que surveillant général, William Schaw prétendait à l’autorité sur les
maçons d’Ecosse. Mais il appuya également la revendication d’une autre
autorité. En 1600 ou 1601, il signa la première des Chartes dites
Saint-Clair, par laquelle les maçons reconnaissaient William Sinclair of
Roslin comme mécène et protecteur… et Jacques VI avait confirmé un
propriétaire terrien de l’Aberdeenshire dans ses fonctions de surveillant des
maçons au nord-est de l’Ecosse en 1590. Les Chartes Saint-Clair nous
fournissent les documents les plus anciens sur l’existence d’une quantité de
loges et, au fil du siècle, d’autres loges émergent de l’obscurité ou sont
créées. En 1710, date approximative de la fin de notre étude, les loges de
William Schaw représentaient au moins vingt-cinq loges disséminées à travers
les Basses Terres. Si
l’on accepte l’argument selon lequel les loges de type nouveau, avec leurs
degrés initiatiques et leurs rituels, sont essentiellement l’œuvre de Schaw,
quels étaient ses motifs ? Il fut un réfractaire, catholique dans une
Ecosse protestante, et il voyagea en France, au Danemark et peut-être même
visita-t-il d’autres pays. Il mourut en 1602, très peu de temps après la
publication de ses deux codes de statuts et la première Charte Saint-Clair…
Nombre de ces influences semblaient souligner le métier de maçon comme ayant
une importance exceptionnelle. Ces influences ne peuvent être mentionnées ici
que brièvement. Mais n’étant pas de simples excentricités propres à Schaw,
elles reflétaient au contraire des préoccupations de l’époque, et malgré sa
mort précoce, le mouvement qu’il avait inspiré continua à se développer et à
susciter de plus en plus l’intérêt et la fascination des profanes. Durant des décennies avant et après 1600, les sociétés secrètes prospéraient en Europe, et beaucoup d’entre elles étaient obsédées par l’idée de trouver une solution aux guerres et aux conflits religieux qui semblaient vouloir déchirer la civilisation européenne. Ces tentatives désespérées pour résoudre les problèmes du monde allaient des tentatives chrétiennes plus ou moins orthodoxes à des tentatives panthéistes pour créer une nouvelle synthèse religieuse. Un des traits communs à nombre de ces sociétés était la croyance en la sagesse perdue des civilisations passées qui, si on la retrouvait, fournirait une nouvelle compréhension du divin, de l’univers et de l’homme. Cette supériorité des civilisations anciennes sur celle du Moyen-âge sur laquelle la Renaissance mettait l’emphase fut poussée à l’extrême par l’hermétisme. |
STEVENSON - QUATRE CENT ANS DE MAÇONNERIE EN ÉCOSSE - suivi de : JAMES ANDERSON (1679-1739) - L’HOMME ET LE MAÇON |
David Stevenson – traduit par Patrick Sautrot |
Editions PF |
2014 |
Après « Les premiers francs-maçons », livre qui a bouleversé les connaissances sur les origines de la Franc-maçonnerie, David Stevenson a effectué des recherches sur l’évolution de la Maçonnerie d’Ecosse jusqu’à la période contemporaine. Dans ce livre « 400 ans de maçonnerie en Ecosse », il en examine toutes les particularités, sociales, culturelles, économiques, traditionnelles et politiques, et notamment ce qui la différencie de la Maçonnerie d’Angleterre et de toutes les Grandes Loges actives à travers le monde. « Anderson, l’homme et le maçon », est une biographie très approfondie de l’auteur des célèbres Constitutions des Francs-maçons. David Stevenson s’attache à faire la part de vérité et d’affabulation des critiques dont Anderson a fait l’objet. Il vise non pas à le blanchir mais à le laver de la boue dont on l’a couvert, on découvre alors un personnage assez attachant qui s’est au final fort bien acquitté de la tâche qui lui était assignée. L’Ecosse et les loges écossaises possèdent les plus anciennes loges maçonniques et les plus anciennes archives maçonniques du monde, qui précédent leurs homologues anglaises de plus d’un siècle. Les loges écossaises furent d’abord des organisations de tailleurs de pierre, mais lentement tout d’abord, elles commencèrent à admettre des hommes d’autres professions et des hommes de statut social supérieur. Ce processus s’accéléra rapidement après la fondation d’une Grande Loge à Londres en 1717 : la franc-maçonnerie devint à la mode, mais bien que de nombreuses loges en vinrent à être dominées par des hommes de statut élevé, beaucoup d’autres restèrent et restent encore composées de membres appartenant à la classe ouvrière qualifiée. Lorsque James Anderson, l’Aberdonien exilé à Londres, compila sa célèbre histoire de la Maçonnerie, dans les Constitutions des Francs-maçons en 1723, il commença par la création du monde. Les principes de la maçonnerie étaient inhérents à Dieu, donc lorsqu’il créa l’homme à son image, l’humanité hérita de ces principes. Beaucoup moins ambitieux, ce travail commence au XVIe siècle, en Ecosse comme ailleurs, les tailleurs de pierre avaient depuis longtemps des traditions et des mythes de leur métier, et probablement des rituels associés. Les maçons médiévaux avaient des « loges » temporaires au sens d’abris de travail couverts, et sans doute étaient-elles parfois utilisées à des fins sociales ou rituelles. En Ecosse certaines d ces loges évoluèrent en entités permanente ; la maintenance de routine de ces bâtiments firent que les tailleurs de pierre salariés se considérèrent petit à petit comme faisant partie intégrale de ces loges et dans leur évolutions, ils firent partie du paysage avec tous les us et coutumes se rattachant à cette institution. A la fin de XVIe siècle, des documents montrent un intérêt croissant pour l’organisation du métier de maçon, et c’est vers 1590 qu’un changement très important et majeur va bouleverser le paysage de cette organisation : William Schaw, Maître des travaux du roi, revendique son autorité sur tous les maçons d’Ecosse et cherche à établir un réseau de loges à travers le pays. Schaw publia des codes et des statuts en 1598 et 1599, l’une de ces réformes et non la moindre, ordonnait que toutes les loges tiennent des procès-verbaux écrits, et c’est grâce à eux que les historiens purent retrouvés et remettre en ordre la vérité du contexte… James Anderson est un personnage d’importance majeure dans la nouvelle phase d’expansion de la franc-maçonnerie qui débuta avec la fondation de la première Grande Loge de Londres en 1717. Cette importance a plusieurs causes : il est l’auteur de la première et seconde édition des Constitutions des Francs-maçons, où il fournit, en particulier, une Histoire mettant en relief l’ancienneté et l’importance de « métier ». Il archiva les débuts de l’histoire de la Grande Loge elle-même, et il s’efforça de définir l’attitude de la maçonnerie à l’égard de la religion. Ses travaux reçurent l’approbation formelle de la Grande Loge, qui insista pour que toutes les loges y adhérent, ce « corpus maçonnique » devait définir les normes de la franc-maçonnerie britannique pendant près d’un siècle, et même lorsqu’elles furent remplacées, les normes postérieures étaient toujours basées sur son œuvre… Un livre très intéressant sur ces débuts écossais de la maçonnerie, et sur le pourquoi et le comment de ces fameuses constitutions. L’Angleterre comme d’habitude essaya de s’accaparer la paternité de la chose maçonnique, heureusement que David Stevenson, cet immense et honnête historien, a pu remettre de l’ordre et nous donner la vérité sur ces débuts de la F.M et sur ces guildes et autres organisations qui furent à l’origine de ce mouvement. |
STEVENSON - LES PREMIERS FRANCS-MAÇONS
– LES LOGES ḖCOSSAISES ORIGINELLES ET LEURS MEMBRES |
David Stevenson |
Edition Ivoire Clair |
2000 |
||
Avec lui on prend conscience de la complexité de l'histoire de
la Franc-Maçonnerie entre la fin des féodalités et le début des Lumières. Le
lecteur y trouvera une raison supplémentaire de lire les travaux de cet
historien dont le but est de rendre le passé intelligible. Il faut dire que depuis la
parution, en 1983, des travaux du Professeur David Stevenson, travaux qui ont
connu une large diffusion, on ne regarde plus l’Ecosse de la même manière.
Car il se pourrait bien que la Franc-maçonnerie que nous connaissons
aujourd’hui ait son berceau en Ecosse... David Stevenson, professeur
émérite à l’université de St Andrew, chercheur reconnu, écossais et non-maçon
s’est intéressé à la maçonnerie comme il s’est intéressé en 1973 à l’histoire
des «covenanters» (les presbytériens écossais) ou en 2001 aux Beggar’s
Benison (ces «sex clubs» écossais, ritualisés, véritables institutions du
début XVIIIème siècle), c’est à dire en historien et non en maçon, ce qui
donne un intérêt particulier ses recherches. Il a surtout eu l’intérêt d’avoir
exhumé une masse considérable de documents écossais de première importance
s’étalant sur tout le XVIIème siècle et notamment le compte-rendu de très
nombreuses loges écossaises dont les premiers remontent à 1598 (Aitchison’s
Haven).
La première question que l’on peut déjà d’ailleurs se poser ici
étant: Comment est-il possible que ces documents essentiels, facilement
accessibles puisque en possession des Loges ou de la Grande Loge d’Ecosse
pour la plupart, n’aient jamais été réellement mis en lumière avant cela ?
|
les origines religieuses et corporatives de la
franc-maçonnerie |
Paul
NAUDON |
EDITION
DERVY |
1964 |
|||
|
l’ÉsotÉrisme du grade de MaÎtre
Écossais de saint-andrÉ au rite Écossais rectifiÉ. |
Roland
BERMANN |
Edition
Dervy |
2001 |
Ce
grade intermédiaire entre les degrés symboliques et les hauts-grades, tout en
étant important est mal connu. C’est un voyage en profondeur qui expose la
réalité du R.E.R. et en laisse entrevoir la finalité que l’auteur nous
propose à travers cet ouvrage. Avec cette nouvelle édition, revue,
corrigée et très augmentée de son livre sur Le grade de Maître écossais de
Saint-André au rite écossais rectifié. Sa nature et son ésotérisme (Dervy,
2008) Roland Bermann nous propose de parcourir les principaux symboles du
quatrième grade de ce régime maçonnique si particulier. Ce grade, qui, on le
sait, vient compléter la maîtrise par la révélation du véritable Hiram,
méritait en effet la longue étude que lui consacre l’auteur, qui marche ainsi
dans les pas de Jean Saunier dont il faut rappeler la magistrale
«Introduction à l'étude du grade de Maître écossais de Saint-André » (in Les
chevaliers aux portes du temple, Paris, Ivoire-Clair, 2005). Chacun des
principaux symboles du grade, notamment les tableaux, sont ici analysés avec
pertinence, et Roland Bermann sait poser les bonnes questions auxquelles il
apporte lui-même de vraies réponses.
|
LES OUTILS PHILOSOPHIQUES DU FRANC-MAÇON |
Rampnoux René |
Edition Dervy |
2016 |
||
Les plus
anciens manuscrits maçonniques connus, même dans les loges d'inspiration
fasse référence à de nombreuses reprises à "notre Seigneur
Jésus-Christ" et mentionne que l'apprenti franc-maçon "doit être
fidèle à Dieu et à la sainte église catholique" ("He must be true
to god and the holy catholick church"). C'est, semble-t-il, en 1723 dans
les Constitutions of the free-masons, communément nommées Constitution
d’Anderson, que l'on trouve pour la première fois l’expression de
"GADLU" dans un contexte maçonnique. En quoi cette substitution,
qui peut d’abord paraître insignifiante, est-elle fondamentale ? Mon propos
n’est pas ici d’en envisager les conséquences théologiques ou religieuses –
je laisse cela à mon FF Michel bien plus compétent sur le sujet –, mais de
l’interroger dans le cadre plus général de l’histoire des idées. On peut
également noter ici, au passage, que Pythagore inspira largement
l’architecture et, notamment, le célèbre architecte romain Vitruve au Ier
siècle puis les théoriciens du nombre d'or comme Luca Pacioli, illustré par
Léonard de Vinci en 1509. L’influence d’Aristote sur ce point ne peut non
plus être négligée, comme sur bien d’autres questions traitées par la
Maçonnerie. On peut de l'Univers ».C'est le cas par exemple du manuscrit
Dumfries (1710), bien qu'il rappeler, en effet, que dans la Physique, et la Métaphysique, Aristote s’attache à
définir le Principe de toutes choses, comme « Acte pure » et « Premier Moteur
immobile », c’est-à-dire non pas Celui qui crée le monde (comme dans la
lecture cosmologique catholique, notamment), mais celui qui le met en
mouvement, qui l’ordonne, qui l’harmonise. En
proposant une conception originale du divin, la Maçonnerie se trouve d’emblée
et de plein pieds, dans ce que Kant appelait la « métaphysique spéciale ».
Elle ouvre une réflexion plutôt que d’asséner un dogme. Mais cette
substitution de Dieu par le Grand Architecte possède également une visée plus
« sociale », qui relie la Franc-maçonnerie à une réflexion de philosophie
pratique cette fois. Car si le Grand Architecte n’est pas nommé, personnifié,
il est susceptible de recevoir l’ensemble des conceptions du divin et de la
divinité, depuis les croyances en un Dieu monothéiste (le Dieu d’Abraham,
Isaac et Jacob), jusqu’aux conceptions plus étrangères à nos cultures :
bouddhisme, hindouisme, voire encore des positions déistes, animistes ou
panthéistes. Il y a clairement ici une idée de tolérance religieuse et
d’ouverture à toutes les cultures. Quelle que soit leur tradition et leur
conception du divin, les SS et les FF sont les bienvenus à l’intérieur du
temple. La recherche
initiatique est une expérience résolument individuelle dans laquelle on ne
peut dissocier la pensée et le vécu, le conceptuel et l’existentiel. Et c’est
parce qu’en elle, ne peuvent être dissociés la pensée et le vécu, que toute
initiation est au sens propre indicible, intraduisible, inaudible et inouïe.
La dire, la raconter, c’est toujours la dénaturer, en trahir l’esprit. Et
c’est en ce sens que par définition toute initiation est « secrète ». C’est,
en outre, en ce sens également que l’initiation, comme la Maçonnerie, est
toujours liée aux choix et à l’action, à la philosophie pratique, donc. |
les outils & leurs symboles |
J.F.
blondel |
Edition
J.C. GODEFROY |
2004 |
Pourquoi
l’équerre et le compas des maçons sont-ils devenus l’emblème des Compagnons
du Tour de France, mais aussi des Francs-maçons ? D’autres outils
traditionnels, tel le marteau et l’enclume du forgeron, la faucille ou la
faux du moissonneur, ont pris valeur d’emblèmes. Les sociétés initiatiques
seraient-elles les seules à avoir revêtu ces vieux outils d’un manteau de
symboles ? Le bon sens populaire aurait-il découvert en eux une analogie avec
de grandes idées, des principes universels, une règle à observer ? La
Bible usait déjà de la métaphore, les maîtres verriers des cathédrales
faisaient figurer les outils des corporations d’alors sur les verrières des
métiers. Au début du XXème siècle, la faucille et le marteau devenaient
emblèmes d’un idéal communautaire… |
les planches de l’apprenti |
Christian
GUIGUE |
EDITION
Guigue |
1996 |
Ce
livre essaie de nous faire prendre conscience de ce que nous pouvons avoir
manqué. Complément du recueil « La formation maçonnique ». La
formation en Maçonnerie revêt une telle importance qu'elle est quasiment
oubliée pour ne pas dire sacrifiée : certains de nos amis doutent même qu'il
puisse y en avoir une ! Elle demeure néanmoins capitale pour servir la
FM, l'Ordre et sa loge et pour avancer sur le chemin de l'initiation.
Ces livres sont faits pour ceux qui veulent devenir de vrais maçons, qui
souhaitent découvrir les différents axes du travail maçonnique et mesurer
l'ampleur de la tâche qui les attend. Ils sont conçus pour vous apporter les
connaissances que vous devez posséder et vous feront devenir un maçon de
qualité. Ils ont pour ambition de former les Surveillants ceux qui n'ont pas
la chance de posséder un formateur qualifié ou présent quand il le faut. S'il
est assez facile de tenir le maillet en loge, c'est une toute autre mission
que de transformer des profanes en vrais maçons, en chercheurs de Lumière, en
serviteurs de la Vertu et de la Maçonnerie Et
même le Vénéralat ou la grande maîtrise d'une obédience paraît dérisoire à
côté de cette nécessité de savoir mettre des Cherchants sur leur chemin. Ces
livres ont été produits pour redonner aussi de l'espoir à ceux qui
désespèrent de ce qu'ils voient autour d'eux et qui ne correspond pas à
l'image qu'ils se faisaient de la Maçonnerie. Elle est d'une telle richesse
que les hommes ne soupçonneront jamais ce qu'elle comporte véritablement Travaux
conseillés au premier degré : La
Pierre brute, - Le nombre 3
- , L'âge du grade -
La Maillet et le Ciseau,- La
Perpendiculaire - Le Fil à
Plomb, - La
Chaîne d'Union - La Sagesse
- Vaincre ses Passions
- Le Silence et L'Entrée dans le
Silence - Les
Métaux,
- La Règle
-
La Vertu de Justice -
Le Miroir (REAA),
-
Tubalcain -
la lettre J,
- Les Voyages de
l'Apprenti - Le Tableau
de loge - |
les planches du maÎtre |
Christian
GUIGUE |
EDITION
Guigue |
2002 |
Livre
sur les divers thèmes du grade de Maître. Le Maître s’en servira pour
développer son travail personnel à partir de pistes esquissées dans cet
ouvrage. L’auteur
propose des travaux sur la symbolique du Maitre, les outils, l’acacia et la
mort. |
les plus belles pages de la
Franc-maçonnerie française – institut maçonnique
de france |
|
Edition
Dervy |
2003 |
Y sont répertoriées les grandes figures de la
Franc-maçonnerie française. En avant- propos R. Dachez, P. Mollier et G.
Lamoine brossent un tableau des débuts de la Franc-maçonnerie puis on trouve
La Fayette, L.C. de St Martin, Choderlos de Laclos, Le Chevalier de St Georges,
Voltaire, monge littre, abd-el-kader, bartholdi, Oswald wirth, René GUENON, MOURGUES, Henry
CORBIN, René GUILLY etc… Un très beau livre de 200 pages. |
les plus belles priÈres des
francs-maçons |
Ph.
LANGLET |
EDITION
Dervy |
2001 |
||
Voilà
l'Abba à qui je m'adresse. L'Unique qui peut me
donner la Vie, une Vie parfaitement calquée sur la sienne : Il me veut,
à l'instant présent, à son Image et Ressemblance, non pas en raison d'une
sorte de placage extérieur à moi-même, mais parce qu'Il m'engendre à partir
de sa propre subsistance. Voilà ce que je veux dire lorsque je Lui
demande : « Abba, que ton Nom soit
sanctifié ». Que Tu sois parfaitement Toi-même, Abba, en moi. Que ton Nom de Père se réalise
parfaitement dans la relation qui se construit entre nous. Abba, je Te demande d'être mon Père, de m'engendrer à
ton Image et Ressemblance, par pur Amour, afin que, en retour, je puisse
devenir, par pure gratuité de ta part, une tendresse « vers Toi ». La
Prière du Cœur consiste simplement à trouver le chemin qui me permettra
d'avoir à l'égard du Père cette attitude grâce à laquelle Il pourra Lui-même
sanctifier son Nom en moi. En moi et en tous ses fils. En son unique Fils,
composé de l'Unique et de tous ses frères. Prier,
c'est accueillir le Père et participer à cette Vie qu'Il nous donne par
grâce. Accueillir le Père, c'est-à-dire Lui permettre d'engendrer le Fils, de
faire naître son Royaume en mon cœur. Ainsi, l'Esprit pourra-t-il produire
entre moi et le Père des liens indestructibles, liens d'unité qui vont
s'étendre à tous mes frères. Environ
70 prières magnifiques que chacun pourra réciter dans son intériorité, ou
pour des tenues normales ou funèbres. Un
excellent petit livre qu'il faut avoir dans son cheminement. |
les plus secrets mystÈres des hauts
grades de la maçonnerie |
|
Edition Gutenberg |
1981 |
Reproduction
d’un manuscrit de 1740. C’est
l’histoire de la maçonnerie ou le vrai Rose-Croix suivi de l’histoire des
noachites ou chevaliers prussiens. Maçonnerie en 7 grades. |
les porteurs de lumiÈre |
Maurice
VIEUX |
Edition
GARNIER |
1994 |
Tout
homme peut être initié à la suite d’une démarche personnelle pourvu qu’il
soit libre et de bonnes mœurs. La loge est un endroit éclairé où chacun
reçoit un peu de la lumière collective qu’il doit pouvoir selon ses capacités
porter au-dehors.
Pourquoi
a-t-on construit les cathédrales, comment y est-on parvenu ? C'est à ces deux
questions majeures que répond ce livre écrit par un homme qui, par
l'expérience (il fut ouvrier) et l'étude (il est ingénieur des Arts et
Métiers), a réuni tous les moyens et les matériaux nécessaires à la
compréhension de ce phénomène extraordinaire que constituent les cathédrales
et du monde où elles sont nées. Qui étaient les bâtisseurs ? Quels étaient
leurs secrets ? Plus important encore quels rêves, quel idéal les portaient ?
Quel est le sens du témoignage de pierre qu'ils ont laissé sur la terre
d'Occident ? Sur ce chemin, Maurice Vieux va plus loin qu'on n'est jamais
allé. On le lira avec passion. |
LES PREMIERS PAS DE LA
Franc-maçonnerie EN France AU XVIIIème siḔcle – le secret |
Charles
PORSET |
Edition
Maçonnique de France |
2000 |
||
La
franc-maçonnerie française apparaît à la fin du XVIIe siècle, en 1688
exactement, avec l'exil des Stuart. Réfugiés en France, à Saint Germain en
Laye, les Stuart étaient accompagnés d'une partie de leurs fidèles parmi
lesquelles de nombreux maçons écossais qui constituèrent la première Loge
française. De nombreux partisans de Jacques II, dits jacobites, les
rejoignirent en 1715 et 1746 après leurs échecs dans leurs tentatives pour
rendre le trône aux Stuarts. La Franc-Maçonnerie va trouver en France un
terrain très favorable, à tel point que vingt ans plus tard, on dénombre déjà
200 loges et en 1771 il y a 154 loges rien que pour Paris et 322 en province.
A la veille de la Révolution on compte plus de 1000 Loges en France. Par
effet de mode, la quasi-totalité de la Cour en fait partie. Cette
prolifération des Loges verra aussi une prolifération des systèmes de
hauts-grades. Il faudra attendre la fin du XVIIIe siècle, voire le
début du XIXe siècle, pour que les rites se codifient dans leurs
formes actuelles. L'opposition entre la maçonnerie française à tendance
catholique et l'anglaise protestante va s'accentuer du fait des oppositions
politiques des deux pays et le paysage maçonnique reflétant cet antagonisme
conduira à la situation actuelle qui voit se côtoyer sur un même territoire
différentes Grandes Loges ou Grands Orients. À travers
plusieurs études sur les origines de la Franc-maçonnerie, l’auteur parle en
filigrane du Secret de la Franc-maçonnerie depuis ses origines, avec les
notions, et interprétations diverses que ce secret a subi. |
l’esprit de la franc-maçonnerie |
William
hutchinson |
Edition
IVOIRE-CLAIR |
2008 |
C’est
le dernier texte maçonnique vraiment important du XVIIIème siècle, puisque
l’auteur le publia en 1775. Peu ou pas connu des lecteurs français, ce livre
méritait d’être traduit. C’est chose faite et on ne peut que féliciter notre
rédacteur en chef pour ce travail. Il
est aussi célèbre par un poème dramatique publié en 1789, La Princesse
Zanfara, où il révèle qu’il est anti-esclavagiste. Enfin, donc, en 1796
l’essai qui nous occupe. Précurseur, en quelque sorte, du courant
d’historiens actuels qui, de Cyril Batham à Roger Dachez, font d’expresses
réserves sur la continuité entre maçonnerie opérative et maçonnerie
spéculative (position extrême fondée si l’on se contente d’étudier les
Modern, mais difficile à tenir, si l’on se réfère aux loges écossaises et à
celles d’York), William Hutchinson dit que la Maçonnerie spéculative n’a
aucun lien avec les Opératifs, sauf à remonter jusqu’à l’époque du Temple de
Jérusalem. Et, avec cette naïveté qui perdurera au début du XIXème siècle,
sinon même jusqu’à nos jours il fera remonter la Franc-maçonnerie avant même
Salomon, et y verra essentiellement une organisation de Chrétiens, à buts
religieux et charitables. Georges Lamoine, dans son Introduction, dit qu’il « semble
totalement ignorer la chronologie », ce dont il faudra se souvenir lors de la
lecture attentive des conférences rassemblées et publiées par Hutchinson dès
1775, avec des rééditions en 1796, en 1802, aux États-Unis en 1800, en Écosse
en 1813, et de nouveau en Angleterre en 1843. La première édition contient un
Imprimatur et un Nihil Obstat des frères de la loge d’Hutchinson qui
recommandent donc l’ouvrage que l’auteur va dédier aux plus hauts dignitaires
de l’Ordre, dont le Grand maître Lord Petre (rappelons que Lord Petre est un
des rares Grands maîtres anglais à avoir été catholique romain).
Dans
la première conférence, Hutchinson parle d’Adam, de la faute, de
l’expulsion du Paradis Terrestre, puis du Déluge, de Moïse, enfin de Salomon
et du Temple de Jérusalem. Hélas, il se mêle de philologie et délire sur les
origines grecques des mots maçon et maçonnerie. Comme disent les jeunes
d’aujourd’hui, « il a tout faux ! ». En effet, Hutchinson ignore que maçon
vient d’un mot francisé, latinisé par Isidore de Séville en macio, mot qu’a
donné l’anglais Mason et le français maçon. Le dérivé, maçonnerie, est
attesté au XIIIème siècle. La
sémantique en est intéressante à rappeler, car le mot francique désigne celui
qui pétrit l’argile avec de la paille, faisant du torchis ou du pisé,
technique germanique ; mais, au contact du monde romain construisant en
pierre, le mot a pris du galon, si l’on ose dire, et a fini par désigner
celui qui monte les murs avec des pierres taillées. Rien à voir avec le Grec,
dans tout ça. Mais de cette erreur, Hutchinson tire la conviction que le
maçon est membre d’une secte religieuse où l’on adore un Dieu « qui siège au
milieu du Ciel ». La
deuxième conférence porte sur les cérémonies dont les racines selon
Hutchinson sont à rechercher chez les anciens notamment les Juifs dont il
détaille les sectes, Assidéens, Pharisiens, Esséniens, Sadducéens, en
insistant surtout sur les Esséniens. Il évoque aussi les Grecs, avec les
Mystères d’Éleusis, parle incidemment de la Chevalerie chrétienne et fait une
place importante à Pythagore, en semblant être un peu gêné par la théorie de
la métempsycose.
La
quatrième conférence traite enfin de la « nature de la loge ».
Hutchinson y voit une « représentation du monde », avec le Soleil et la Lune,
le Grand Architecte de l’Univers qu’il nomme « le
grand auteur de tout ». Il explique pourquoi « nous sommes devenus
fils de la Lumière ». Le Créateur a inspiré en l’homme un « Esprit
intellectuel ». Un maçon est « membre du Grand
Temple de l’Univers pour obéir aux lois du puissant Maître de Tout et en
présence de qui il cherche son approbation ». On ne saurait être plus
nettement théiste. Hutchinson explique aussi les symboles comme des «
attributs de la Divinité ». En note, il cite un long passage des Nuits
d’Young, et un autre extrait du Paradis Perdu de Milton. Il s’appuie aussi
sur Sénèque le stoïcien pour affirmer que la multiplicité des noms de divinités
cache un seul principe. La
cinquième conférence porte plus prosaïquement sur le mobilier de la
loge. Mais, au lieu de le détailler comme dans un inventaire, il en donne
l’interprétation morale, avec les Vertus Cardinales (Prudence, Courage, ou Force,
Tempérance, Justice), glosant l’Etoile Flamboyante, l’Équerre, le Compas, les
Trois Luminaires. La
sixième conférence traite des vêtements et des bijoux des Maçons. Il
détaille les vêtements blancs portés dans la plupart des traditions, symbole
de pureté (Druides, prêtes d’Osiris). « Le tablier que nous revêtons indique
notre désir d’innocence. La
septième conférence porte sur le Temple de Jérusalem. Et l’auteur cite
longuement le livre des Rois, faisant un éloge appuyé de Salomon, avec des
citations de Flavius Josèphe. La
huitième conférence porte sur la Géométrie et la signification de la
lettre G, qui n’est pas seulement l’initiale du mot God mais qui indique la
Géométrie, née en Égypte, puis passée en Grèce avec Thalès, Pythagore,
Archimède, Euclide. La
neuvième conférence porte sur l’Ordre de Maître Maçon où Hutchinson
évoque le passage de l’Ancienne Loi à la Nouvelle Loi, avec la glose du mot
acacia, issu certes du grec « akakia », mais désignant un arbre épineux,
l’auteur ne voyant que la paronymie, akakia, avec alpha privatif, «
innocence, ou absence de péché ». Un mot curieux est ensuite invoqué,
Huramen, dont l’auteur donne une transcription grecque, et latine (inveni,
pouvant signifier « je suis arrivé » ou « j’ai découvert »). La deuxième
lettre grecque étant un upsilon, on pourrait avoir Hyram(en), mais la forme
retenue par Hutchinson ne figure dans aucun rituel maçonnique. Mystère donc. La
dixième conférence traite du « secret des Maçons », thème rebattu.
Hutchinson doute que les bâtisseurs aient eu des secrets car, dit-il fort
naïvement, « l’art pratique de bâtir est si simple si aisé et si intelligible
qu’il est compréhensible par n’importe qui ». On se permettra de ne pas le
suivre sur ce point. Il évoque le secret comme une nécessité au moment des
Croisades (entreprises qu’il juge sévèrement) : « Aucun dessein ne pouvait
mieux servir le but des Croisés que la maçonnerie », et il voit la main des
clercs, plutôt que des maçons opératifs, dans la mise en place d’un code de
mots de passe, le tout s’appuyant sur des passages de l’Écriture. L’exemple
du mot schibboleth est éclairant à ce propos mais en note Hutchinson délire
complètement sur l’étymologie du mot où il trouve des composants grecs !
C’est comme les étymologies fantaisistes de Rabelais, mais l’auteur de
Pantagruel voulait faire rire, alors que Hutchinson reste grave, et persuadé
de ses fariboles linguistiques. La
onzième conférence porte sur la vertu théologale de la charité, et
l’auteur en parle avec une grande élévation. La
douzième conférence traite de l’amour fraternel particulier aux
maçons, là encore avec une haute idée que l’auteur se fait des liens entre
frères. La
treizième conférence tente d’expliquer la spécificité des
Francs-maçons acceptés, par rapport avec les corps de métier, et l’auteur
donne une curieuse explication du mot « accepté » qui viendrait d’une
indulgence plénière du Pape. Les bras du lecteur tombent un peu devant ces
naïvetés qui convoquent des Phéniciens errant jusqu’en Grande-Bretagne avec
Hercule de Tyr. Bref, c’est un vrai conte bleu. Enfin
la quatorzième conférence conclut en rappelant les fondamentaux de la
Maçonnerie, non sans remettre en scène les Esséniens, les Phéniciens, les
Hébreux, avec mention de la Fête de la Saint-Jean. |
LES RÉFÉRENCES BIBLIQUES DANS LA FRANC-MAÇONNERIE |
Jean Solis |
Edition de la Hutte |
2015 |
||
Références occultées dans le degré d’Apprenti ou dès ce
grade -
Références sous-jacentes dans le degré d’Apprenti ou dès ce
grade -
Deuxième degré : présence et délaiement des signes - Schibboleth Autres références en clair dans le degré de Compagnon ou dès
ce grade -
Références occultées dans le degré de Compagnon ou dès ce
grade -
Tubalcaïn au degré de maître Hiram : le difficile problème du roi de Tyr et de l’Architecte
- Autres références en clair dans le
degré de Maître ou dès ce grade
- Références occultées dans le degré de Maître ou
dès ce grade Références sous-jacentes dans le degré de Maître ou dès ce
grade
- Cérémonie ou degré de Maître
Installé en loge
- Références occultées ou
sous-jacentes dans le degré de Maître Installé ou dès ce grade Le douloureux problème des
landmarks»
- Les constantes dans l’ensemble
des degrés d’après la loge symbolique
- Le cas remarquable du Maître Secret 4° Un degré au statut ambigu : la Marque écossaise
symbolique et son descendant la Marque
anglaise
- Un autre grade au statut
particulier : le Maître Ecossais de Saint-André au RER L’Arc Royal ou Arche Royale au Rite
York
- L’Arc Royal ou Arche Royale au Rite
d’Ecosse
- L’Arc Royal ou Arche Royale au Rite anglais
(domatique, Aldersgate, etc.) La dialectique Rose+Croix et ses spécificités : 18°, 4e O., Ordre Royal d'Ecosse, etc. - Les chevaleries chrétiennes : CBCS, KT, KM, RCC, etc. |
LES
RITUELS SECRETS DE LA F. M. |
Jean
Jacques RIVIÈRE |
EDITION
PLON |
1941 |
L’une
des figures les plus marquantes de l’occultisme français fut Jean
Marquès-Rivière (1903-2000). Initié aux différentes pratiques du tantrisme
tibétain, orientaliste éminent et spécialiste hautement qualifié du sanscrit,
théoricien de la conspiration, antisémite fanatique, admirateur enthousiaste
de Hitler, chef de police au service des SS, producteur de films de
propagande raciste et organisateur de gigantesques manifestations
antisémites, il fut condamné à mort par contumace en France pour avoir livré
des Francs-Maçons et des Juifs à la Gestapo. Il fut initié Franc-maçon. Après
la guerre, il participa à la construction du monastère des lamas tibétains de
Rikon en Suisse, devint ami du XIVe Dalaï Lama et édita un livre consacré au
Tantra du Kalachakra. Sa vie et plusieurs de ses publications montrent d’une
part que des intellectuels de l’extrême-droite se sentaient attirés par le
monde magique et spirituel du lamaïsme (y compris en France) et d’autre part,
que les tenants du lamaïsme ne remettaient nullement en cause leur
fréquentation étroite avec ces représentants d’une vision fasciste, voire
nazie du monde. Divers
rites sont ici étudiés, le R.E.R., le York, le rite suédois etc… puis les
trois premiers grades symboliques et les rituels des loges bleues, enfin les
loges de perfection du 4ème au 33ème degré. |
les rouleaux d’hiram |
M.
canellas |
PROVINCE
D’OCCITANIE |
1995 |
Historique
des loges de la province d’Occitanie entre 1975 et 1995. Les
rouleaux d'Hiram. - Chronique de la Grande Loge de la Province d'Occitanie.
1975-1995 Vingt ans de Fraternité Occitane |
les secrets perdus des francs-maçons |
John robinson |
EDITION
DU ROCHER |
1994 |
||
Cette
hypothèse singulièrement fertile permet pour la première fois de lever le
voile sur bien des secrets perdus de la Franc-maçonnerie : les fameux
serments, le vocabulaire, l’agencement des loges, les signes, les symboles,
vêtements et légendes de l’Ordre. De ses origines templières, elle tire aussi
son principe essentiel, la foi en un Être Suprême et une grande tolérance
dans la pratique du culte. Cette tradition lui assurera, au fil des siècles,
un flux constant de nouvelles recrues et une reconnaissance mondiale. |
les sociÉtÉs fraternelles |
J.
Pierre bacot |
Edition
DERVY |
2007 |
«
Le livre de Jean-Pierre Bacot ouvre un champ d’étude jusqu’à présent à peu près
inexploré en France : les friendly societies, ces sociétés fraternelles que
le monde anglo-saxon a produites. Le monde auquel il nous introduit peut nous
permettre de découvrir quelques clés afin de mieux comprendre, par contraste,
la genèse et le fabuleux destin de la Franc-maçonnerie.
|
les survivances chevaleresques dans la
franc-maçonnerie du rite Ḗcossais ancien et acceptḖ |
J.P.
gabut |
EDITION
DERVY |
2004 |
Trois
courants ont présidé à la naissance de la Franc-maçonnerie « spéculative » en
Europe au XVIIIème siècle : le courant opératif – celui du métier –, le
courant religieux ésotérique et le courant chevaleresque.
|
les tracÉs de lumiḔre |
Jean tourniac |
EDITION
DERVY |
1976 |
Recherche de la
connaissance à travers la symbolique. Jean Tourniac expose les significations
des dessins géométriques utilisés par les maçons "opératifs". À
partir de récits bibliques, ces "Tracés de Lumière", propres aux
constructeurs de temples et de cathédrales, servent de supports à
d'authentiques exercices spirituels ; ils relèvent ainsi d'un art sacré basé
sur l'invocation des noms divins judéo-chrétiens. Leur finalité tient dans le
"centre du cercle", le coeur du verbe "où nul ne peut
errer". La langue des symboles fait alors place au silence contemplatif
de la Connaissance en Dieu. L’auteur traite : |
LES TROIS SECRETS DES FRANCS-MAÇONS – TECHNIQUES DE TRANSFORMATION DANS LA TRADITION MAÇONNIQUE |
Jules Merias |
Edition Dervy |
2016 |
||
Ce livre commence par quelques rappels
pertinents sur la nature et la fonction initiatique du Rite Ecossais Rectifié
(R.E.R.) et un souci de distinguer les niveaux logiques dans les textes quand
un même mot, par exemple le mot « temple », désigne trois temples différents
et cependant intimement reliés : « la loge où Dieu se rend présent parmi nous
(dès que nous sommes deux ou trois réunis en Son Nom) ; le temple de Salomon,
figuré par la loge ; enfin le temple de la vérité dont la construction n’aura
peut-être jamais d’achèvement. » Cependant, l’auteur explore également
les rituels de plusieurs rites dont le Rite Français et le Régime Ecossais
Ancien et Accepté pour dégager des fondamentaux, comme les relations étroites
entre le Nouveau Testament et l’Ancien Testament ou le caractère
judéo-chrétien de la Franc-maçonnerie, et laisser de côté les sources de
polémiques stériles. Jules Mérias nous conduit ensuite dans
un ensemble de textes où le lecteur croise aussi bien René Daumal que Mullah
Nasr ed Din pour en arriver au sujet qui donne le titre à l’ouvrage, celui
des trois secrets de la Franc-maçonnerie. « Nous verrons, nous dit-il, que la
combinaison des techniques exprimées par la beauté, la force et la sagesse
qui viennent du Grand Architecte constitue le travail intégral qui permet de
soutenir une position initiatique et, par suite, de provoquer en nous les
changements sue l’on peut attendre d’un tel travail. Car le but de
l’initiation est de nous modifier selon les exigences qu’elle formule dans
son rite. » Pour Jules Mérias, la méthodologie
maçonnique, qui permet d’accomplir la « quête métaphysique » proposée,
n’apparaît pas seulement dans l’approfondissement d’un seul rite mais dans le
dialogue entre les rites, d’où l’importance du voyage et du compagnonnage.
L’opérativité naît de la compréhension des symboles pris dans des regards
divers. Alors, les techniques, comme le rappel à soi issue de la méditation
sur la force, émerge de la compréhension du symbole. La beauté, la force et
la sagesse révèlent à la fois le symptôme de notre enchaînement, le moyen de
s’en affranchir et la finalité de l’œuvre. Dans un long chapitre sur « la chaîne
d’union et les chaînes d’union », Jules Mérias s’intéresse aux possibles
influences des travaux de Mesmer sur la conception de la chaîne d’union chez
Jean-Baptiste Willermoz. Il traite aussi d’autres chaînes d’union que celle
communément pratiquée. En fin d’ouvrage sont abordés la
question du mensonge de la filiation templière en Franc-maçonnerie et celle,
tout aussi génératrice de confusions, de l’initiation féminine. Si l’ouvrage
est très personnel, il invite à des questionnements pertinents et éloigne
également de questions dénuées de sens. En recentrant le lecteur sur
l’essentiel, il ouvre une porte vers l’opérativité du rite maçonnique. |
LES TROIS CHEMINS SYMBOLIQUES DU FRANC-MAÇON |
Richard Vercauteren |
Edition du Midi Cépaduès |
2017 |
Richard Vercauteren interroge le sens
de l’initiation maçonnique à travers le concept de chemin, de parcours ou
encore de queste. Mettant en garde très justement sur la prétendue
universalité des symboles, il considère que « Trois chemins symboliques
sont alors possibles pour le Franc-maçon : Le chemin de la Liberté qui forge sa
philosophie humaniste et altruiste, que nous avons nommée ontologique.
Dirigée vers la connaissance de soi et de l’Autre, cette philosophie ne peut
avoir de signification que si elle s’intéresse à l’Homme et à la recherche de
son bien-être. Le chemin de l’Egalité qui s’inscrit dans
la recherche d’un alter ego, c’est-à-dire celui qui a les mêmes
préoccupations que soi et qui peut l’instruire par un savoir acquis. Cette
égalité pose de fait le sens d’une recherche de l’Autre avec qui il va
construire une entraide à la fois dans la différence et la complémentarité. Le chemin de la Fraternité qui est gravé dans
le Temple où se rassemblent les différences et les symboles qui forment les
repères d’un langage commun. Cette affection qui unit les membres de la Loge
pour former l’égrégore constitue l’aide essentielle pour que se poursuive le
chemin. » Richard Vercauteren fait appel à l’analogie et
à l’herméneutique pour aborder le symbole en privilégiant nettement
l’herméneutique par rapport à une vision réductrice de l’analogie. Il veut
ainsi contribuer à une dynamique contribuant à « l’évolution de la
Société ». On peut relever deux erreurs dans cette approche.
L’initiation n’est pas destinée à améliorer la Société, avec ou sans
majuscule, mais bien à se libérer de tout conditionnement, elle n’est pas non
plus une recherche de bien-être, c’est confondre le procès initiatique avec
le développement personnel, confusion courante en Franc-maçonnerie. D’une
manière générale, Richard Vercauteren, en laissant de côté toute
métaphysique, se contentera d’une herméneutique réduite, à visée sociétale,
quand il s’agit de tout autre chose, citant même Louis-Claude de Saint-Martin
ou Basile Valentin, sortis de leurs contextes, à total contre-sens. Il en arrive à « trois niveaux pour
comprendre le chemin symbolique du Franc-maçon : La nécessité d’une construction sociétale ou
communautaire qui consiste à créer les facteurs d’une appartenance à un
groupe,- La possibilité de comprendre le chemin à
travers des symboles en leur donnant une signification partageable au sein
d’un groupe, - Le sens que peut avoir un chemin reposant sur une philosophie
personnelle ou partagée. » L’ouvrage ne manque pas d’intérêt mais
l’érudition de l’auteur et son travail, très sérieux, ne se déploient pas
comme attendu. Pourtant, la référence à Gilbert Durand, vers la fin de
l’ouvrage, pourrait ouvrir à d’autres dimensions plus corbiniennes ou au
moins jungiennes qui, pour le moins, introduiraient aux véritables dimensions
initiatiques difficilement pressenties dans ces pages. |
LES 33 DEGRÉS DU
RITE ÉCOSSAIS ANCIEN ET ACCEPTÉ |
JEAN YVES COULEAU
|
LACOUR NÎMES |
2009 |
||
|
LES 33 DEGRÉS ÉCOSSAIS ET LA TRADITION |
Georges Lerbet |
Edition Dervy |
2012 |
Le rite Écossais Ancien et Accepté, le plus pratiqué par les francs-maçons à travers le monde, est riche de 33 degrés dont chacun possède son titre, sa définition, son objet, mais aussi des racines qui renvoient à une culture millénaire étonnamment variée, mais qui possèdent une richesse métaphysique et spirituelle de très grande qualité. S’agit-il d’un ensemble cohérent et autonome ou d’une construction hétéroclite arbitrairement montée au cours du XVIIIe siècle ? Comment ne pas remarquer que ce rite a mis près d’un siècle à prendre sa forme actuelle et que, depuis près de deux cent ans, il a su la conserver ? Cette conservation n’est-elle rien d’autre qu’un accident historique ou est-elle due à des raisons internes plus profondes qu’il s’agit de comprendre et de mettre à jour ? L’histoire dite objective avoue son insuffisance à répondre et ne saurait décrire la portée de ce rite raffiné. Seul l’approfondissement de sa richesse, degré par degré, et l’interrogation de ses structures ésotériques le permettent grâce à l’utilisation des diverses formes de « l’art de la mémoire ». C’est la démarche à laquelle s’est livré Georges Lerbet, fort d’un demi-siècle de pratique maçonnique. La forme qu’il a choisie pour ce livre, engage le lecteur dans un parcours herméneutique au bout duquel il trouvera –peut-être- une image stabilisée d’un enchainement plausible des différents degrés ; un parcours qui est aussi un jeu de l’esprit, invitant à rejoindre le joyeux partage des préoccupations de l’homme sur les écrits traditionnels. C’est bien une démarche scientifique qu’a essayé d’appliquer l’auteur au Rite Ecossais Ancien et Accepté, sans pour autant prétendre maintenant, détenir ni fournir une vérité qui, par définition, est propre à chacun. La compréhension du R.E.A.A. résulte également de la philosophie morale ; l’auteur démontre qu’une analyse pertinente du symbole peut conduire à une explication philosophique de la pensée maçonnique, et, par là même, à une explication globale. Chaque mot, chaque phrase, chaque image renvoie, par un jeu de résonnances, à des significations multiples et souvent cachées. Cet ouvrage de Georges Lerbet est assez innovant, son approche systémique fait référence ; ses analyses sont explicitées et d’ailleurs feront l’objet de développement dans d’autres ouvrages. Ce livre, pratique certaines vertus, nous sommes loin des simplifications douteuses, des approximations hasardeuses et des interprétations absconses de pseudo-docteurs ès symbolatrie. La somme des travaux de Georges Lerbet l’a élevé au rang des penseurs herméneutiques de l’intelligence du fait maçonnique en général et du REAA en particulier, il a fait bouger les pensées sur le plan métaphysique et historique. Au sommaire de cet ouvrage : Les fondements théoriques : Filiation historique et initiatique - les bases d’une démarche et d’un réflexion - les sources documentaires primordiales - connaissances traditionnelles et matériaux utilisés - les nombres et la Tradition - les voies figuratives et évocatrices - géométrie traditionnelle - couleurs et Tradition - des lettres et des alphabets Ecossisme et symbolisme : Aux origines de l’Ecossisme - l’importance des hauts grades écossais - du rite de perfection au Rite Ecossais Ancien et Accepté - les symboles, le symbolisme et sa logique - une base pour raisonner : le cogito symbolique - les principes et les règles de la logique symbolique - De la matière à l’esprit : Ce chapitre nous amène du 1e degré au 5e degré (Maître parfait) - La spiritualisation de l’homme : Nous continuons la progression scalaire du 6e degré (secrétaire intime) au 14e degré (Grand Ecossais ou Grand Elu de la Voûte sacrée) - L’Incarnation de l’esprit : Nous allons du 15e degré (Chevalier d’Orient) au 19e degré (Grand Pontife) - La connaissance objective : Cela va du 20e degré (Vénérable Grand Maître de toutes les loges) au 26e degré (L’écossais Trinitaire) - La pratique énergétique : Nous montons encore du 27e degré (Grand commandeur du Temple) au 30e degré (Chevalier Kadosh) - La quête du magistère : Les derniers degrés du rite : Du 31e degré (Grand Inspecteur Inquisiteur Commandeur) au 33e (Grand Inspecteur Général) - Georges Lerbet, franc-maçon, écrivain, docteur ès lettres et en psychologie, était professeur des Universités honoraire, il a rejoint l’Orient Eternel en Octobre 2013 |
LES 81 GRADES QUI FONDÈRENT AU SIÈCLE DES LUMIÈRES LE RITE FRANÇAIS
|
Colette Léger
|
Conform édition
|
2017
|
Lauréat du prix littéraire 2018 [catégorie
Histoire] de l'Institut Maçonnique de France, jamais édité ! d'après les
manuscrits détenus par la Bibliothèque Nationale de France - Les 81 grades
qui fondèrent au siècle des lumières le Rite Français - Coffret en 3 volumes
/ 810 p. Ces 3 volumes contiennent, en plus de 500 pages de Rituels, les
manuscrits conservés dans le fonds maçonnique à la Bibliothèque nationale de
France. Ce fonds maçonnique d'une richesse culturelle sans équivalent est le
plus important au monde. Seuls quelques chercheurs & historiens ont eu le
privilège à ce jour de pouvoir le consulter Il est
important de bien comprendre que ces quatre-vingt-un grades ne constituent pas
un système maçonnique. Il ne s’agit pas pour les membres du Ve Ordre de ‘passer’ ces grades les uns après
les autres, soit ‘par communication’, soit dans le cadre d’une cérémonie,
comme cela pourrait, par exemple, être le cas avec les quatre-vingt-dix grades
du Rite de Misraïm. L’Arche du Ve Ordre est
avant tout une bibliothèque initiatique, une sorte de conservatoire.
D’ailleurs, le premier trait qui frappe le lecteur est la grande
hétérogénéité de cet ensemble. On retrouve d’abord, dans la première série,
les trois grades symboliques. Le candidat au Ve Ordre
était bien sûr censé les avoir reçus depuis longtemps. La suite reprend plus
ou moins l’‘Ordre analytique connu’ auquel faisait référence la Chambre des
Grades du Grand Orient dans ses débats de 1782. La deuxième série présente
donc neuf grades d’Élus (en écho au Ier Ordre) ;
la troisième, des grades divers plus ou moins liés à l’Élu ; les
quatrième et cinquième série des grades d’Écossais – qui sont sans doute les
matériaux du IIe Ordre – et ainsi de
suite. Cette hétérogénéité apparaît même matériellement puisque ces
« cahiers » ont des origines et des aspects très différents comme
cela apparaît au premier regard avec la grande variété des papiers, des
formats et des écritures ». Plan de cet ouvrage : Le travail
préparatoire de la chambre des Grades La fixation des cinq
ordres français par le Grand Chapitre Général de France La réunion du Grand
chapitre général de France au Grand orient de France Les hauts grades du Rite français au
début du XIXe siècle et l’aventure du
Ve Ordre La circulaire annonçant la fondation du
Grand chapitre |
LES VOYAGES RITUELS - UN ITINÉRAIRE INITIATIQUE - N° 65 |
Percy John Harvey |
Edition Maison de Vie |
2015 |
||
Les
voyages symboliques de la vie maçonnique se passent dans l'espace et dans le temps,
et ce calendrier maçonnique ne vise que l’amélioration de l’individu, la
construction du temple intérieur. Cet apprentissage voulu, nous amène vers
une introspection (rôle du silence), des efforts sur soi, un désir de
perfection, un élitisme découvert ; ce travail au sein de l’atelier,
sous l’œil bien veillant de la loge et sous le symbole de la voûte étoilée,
doit nous permettre de porter à l’extérieur la sagesse acquise, que nous
devons vivre de façon cohérente avec notre discrète vie profane. Au sommaire de cet ouvrage : De l’intention et du sens du voyage - le labyrinthe, emblème du voyage - le compagnonnage du métier - le pèlerinage du noble voyageur - les quêtes mythiques ou légendaires - le voyage des Argonautes et la quête du Graal - le jeu de l’oie - le symbolisme des voyages maçonniques - les différentes marches des trois premiers degrés - le voyage intérieur du cabinet de réflexion - les trois voyages symboliques de l’Apprenti - les 5 voyages d’instruction du Compagnon - les 9 voyages mystérieux du grade de Maitre - le retournement initiatique - le voyage de l’Orient vers l’Occident - la transmission de la Lumière - la géométrie des voyages vers le centre - le cœur, centre symbolique et spirituel - le centre du cercle - |
le symbolisme occulte de la
franc-maçonnerie |
Oswald wirth |
DERVY |
1997 |
La
force de la Maçonnerie réside en sa tradition ; elle se rattache au passé
vivant de l’Initiation et prépare la revivification de ce qui veut vivre en
plus complète conscience que jusqu’ici.
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LE TEMPLE DE SALOMON DANS LA TRADITION MAÇONNIQUE |
Alex
HORNE |
EDITION
DU ROCHER |
1972 |
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Quelles
étaient alors les dimensions du Temple de Salomon ? Ce dernier étant le fondement
de la tradition maçonnique, connaître ses dimensions serait à coup sûr
une clé majeure pour aider le Franc-maçon à progresser vers la connaissance. Sur
les deux colonnes de bronze bâties à l’extérieur du Temple, Salomon avait
fait graver les noms de Yakin sur la colonne de droite et Boaz, sur celle de
gauche. L’ouverture
rituelle des travaux consiste justement à faire passer ce lieu des Ténèbres à
la Lumière, en l’illuminant progressivement grâce au Maître des Cérémonies,
au Vénérable Maître et à ses deux Surveillants. Nous
possédons en nous la pierre de création, sacrée. C’est notre temple
intérieur, en cours de construction, véritable moteur de notre engagement. Suivant
le cheminement de la lumière et rythmant nos travaux, la dimension temporelle
est toujours présente : Le temps est celui qu’il me faudra pour
accomplir mes voyages. Ce temps qui rend possible la vie, l’évolution,
le changement, l’alchimie. La longueur de notre Temple va de l’Occident à
l’Orient, sa largeur du Septentrion (Colonne du Nord) au midi (Colonne du
Sud) et sa hauteur du Nadir au Zénith. Au centre, à la croisée des axes,
entre matériel et spirituel, nous, maçons, ici et maintenant…. La
loge s’impose alors avec force comme la représentation symbolique du monde.
Le Temple, c’est ma loge, ma loge est le monde, le temple est le monde, c’est
l’univers…Notre temple est celui de tous les hommes. La maçonnerie n’a donc
pas de frontières puisqu‘elle met l’homme au centre d’un temple, dont les
axes sont définis, mais n’ont pas de limites. |
LE TEMPLE DE SALOMON ET SES ORIGINES ÉGYPTIENNES |
Patrick Négrier |
Edition Télètes |
2001 |
Cet ouvrage est une exégèse symbolique des descriptions bibliques du temple de Salomon. Ce temple, construit à Jérusalem il y aura bientôt 3000 ans, reprenait plusieurs éléments de l'architecture des temples égyptiens du Nouvel Empire. Patrick Négrier met ici en lumière ces différents emprunts architecturaux d'Israël à l'Egypte, qui éclairent la symbolique cosmique du temple de Salomon. Ce Temple fut plusieurs fois détruit, mais sa signification est éternelle. Sa structure et les objets de culte qu'il contenait symbolisaient ... des aspects essentiels de la réalité, ainsi que de nombreux éléments de sagesse. Les Père de l'Eglise ont relativement peu commenté le symbolisme du Temple, qui semble constituer un thème propre à la Qabale et à la tradition maçonnique, qui dès 1696 identifia la loge au parvis du temple de Salomon, et évoque la figure du temple dans de très nombreux grades de ses différents rites ou régimes. Ce commentaire méthodique, riche et précis sur la symbolique et sur le symbolisme du temple de Salomon, éclaire aussi le sens de nombreux passages de l'Ecriture Sainte relatifs à la typologie du temple, en même temps qu'il ouvre une voie nouvelle à l'exégèse symbolique de la Bible. Des
menhirs aux ziggourats de Mésopotamie, des pyramides d'Egypte à la fête des
tentes de la Bible, du labyrinthe de Dédale aux temples grecs et romains, de
la Ka'aba de La Mecque aux églises chrétiennes du Moyen Âge, Patrick Négrier
nous offre un panorama complet des espaces sacrés créés au cours des siècles
par les hommes, en analysant leur organisation et leur structure symbolique. Nombre d’éléments présents dans nos Loges attestent que notre spiritualité est solaire. L’invocation que nous faisons lors de l’ouverture des travaux « à la Gloire du Grand Architecte de l’Univers », introduit cette notion importante, que nous symbolisons par des signes plus ou moins parlants tels que le Soleil et la Lune, l’espace sacré recevant le Pavé Mosaïque où le Delta Lumineux. Pour les anciens égyptiens, notre Grand Architecte était symbolisé sous le nom de Rê par le disque solaire, non pas comme étant Dieu mais comme étant sa première manifestation dans le monde visible. Il se manifeste par la Lumière qu’il diffuse, et qui crée la vie. Il n’est pas le « Dieu créateur de toutes choses », mais le principe de mutation des ondes dites cosmiques qu’il véhicule et qu’il transforme en énergie créatrice. En Égypte, la base de la Grande Pyramide du Pharaon Khéops formait un carré rigoureusement orienté, tandis que sa pointe culminant en plein centre, à 144 mètres d’altitude, symbolisait l’origine de toute création. Du fin fond de l’Univers symbolisé par le point, la Lumière descendait éclairer la Terre symbolisée par le Carré. Comme les égyptiens qui considéraient le pronaos, cette sorte d’antichambre à la porte close par un sceau d’argile au chiffre du roi, comme un lieu consacré, au centre de laquelle était positionné la pierre cubique à pointe contenant l’une des manifestations divines de l’Ennéade (groupe des neuf divinités de la mythologie égyptienne rassemblant toutes les forces présentes dans l’univers : le démiurge Atoum, l’humidité Tefnout, l’air Chou, la terre Geb, le ciel Nout, Osiris, Isis, Seth et Nephthys), les Maçons consacrent leurs Loges à la Gloire du Grand Architecte de l’Univers dont ils symbolisent la présence par différents tableaux posés sur un Pavé Mosaïque, entouré sur trois de ses angles par des colonnettes de différents styles. Pour nous Maçons, comme pour les anciens égyptiens, cet espace réputé sacré, symbolise la Terre comme faisant partie intégrante de l’Univers qui l’entoure. Au centre de nos Loge, représenter la Terre au sein de l’Univers, permet de comprendre ce que symbolise le Grand Architecte de l’Univers. Celui-ci est en nous et autour de nous. Il totalise symboliquement les 1080 degrés que nous avons déjà définis autour de notre planète, auxquels s’ajoutent les 360 degrés qui se trouvent à l’intérieur du point, du cercle, du carré ou de toute représentation graphique, voir humaine, soit 1440 degrés. C’est ce nombre qui fut attribué au Grand Architecte de l’Univers par les prêtres égyptiens et les bâtisseurs de cathédrales, et qui fut retenu pour symboliser notre Univers. Ce calcul peut paraître un peu fou voire du domaine de la superstition. Pourtant, ce nombre revient trop souvent pour qu’il ne soit question que d’une simple coïncidence. D’autres symboles décorant nos ateliers, attestent que notre spiritualité est d’origine solaire. La Voûte Étoilée, le Soleil et la Lune, l’étoile flamboyante, la forme pyramidale du triangle, la référence à la Lumière etc. L’énergie cosmique y est aussi parfois suggérée par la présence d’un fil à plomb symbolisant l’Axe du monde sur le centre du tableau de Loge où du Naos selon le rite choisi par les ateliers. Sa verticalité est également représentée sur les décors des Premier et Second Surveillant. Elle manifeste la présence du Grand Architecte de l’Univers. Son peson symbolise le sommet d’une pyramide formée avec les angles du Pavé Mosaïque, protégeant ainsi virtuellement la formalisation de notre Ordre qu’est le Tableau de Loge. Dans les Rite égyptiens, les trois Grandes Lumières que sont l’Équerre, le Compas et la Règle, ainsi que la Lumière Eternelle sont posés sur une table triangulaire appelée Naos, de manière à les positionner au centre même de la Pyramide, lieu que les Anciens égyptiens avaient choisi avec soin pour y installer le coffre ouvert symbolisant le martyr et la résurrection d’Osiris dans la Chambre dite « du Roi ». Ici tout est symbole rappelle nos Rituels. Le Livre de la Loi Sacrée, posé sur l’Autel des Serments en est l’un des plus significatifs. Ce symbole est souvent controversé lorsqu’il s’agit d’un ouvrage comme la Bible ou le Coran Pourtant ce livre, ouvert sur le Prologue de Saint Jean n’est pas réducteur au point de symboliser une religion, fut-elle d’État. Initiatique par essence, il propose dans son Ancien Testament, l’idée d’une humanité plongée dans l’ignorance, qui dans une période historiquement troublée reçoit une révélation, qui par la suite la conduira sur un chemin d’initié, guidée par les enseignements du Maître. Anecdotique, la Bible, comme le Livre des Morts égyptien, est une compilation d’ouvrages anciens. Elle correspond à une période de l’histoire Judéo-chrétienne dont les religions méditerranéennes se sont inspirées. En s’appropriant ces textes et en superposant le dogme à l’histoire, les religions chrétiennes et coraniques, ont détourné leur sens initiatique. C’est pourquoi, depuis la séparation de l’Église et de l’État, la Franc maçonnerie laïque et républicaine préconise l’invocation au progrès de l’Humanité, et la possibilité de remplacer la Bible par le Livre Blanc, afin d’éviter tout amalgame avec la religion. Tous ces symboles nous renvoient à cette étroite relation entre l’astre solaire et la Loge. Ils participent notamment à l’ouverture de nos travaux, quand la lumière est la plus courte, lorsque la distance entre ce qui pour nous symbolise le Grand Architecte de l’Univers, et le lieu de sa manifestation. La voûte étoilée composées de petites étoiles à cinq branches est elle aussi un symbole égyptien. Peinte sur le plafond des tombeaux royaux, elle représentait le monde où séjournaient les dieux. Lorsque pharaon, considéré par le peuple comme un dieu vivant, rejoignait, au crépuscule de sa vie, l’Orient éternel, une nouvelle étoile était censée s’allumer dans le ciel. En Egypte, il n’y eu jamais d’autres formes d’étoiles que celles à cinq branches que nous observons au plafond de nos ateliers. Dans nos Loges, les travaux sont couverts par le Grand Architecte de l’Univers que symbolise cette voûte étoilée. A l’Orient, la Lune et le Soleil sont représentés. Si les symboles sont universels et n’appartiennent à personne, c’est la manière de les conjuguer entre eux qui personnalise notre Ordre. Comme le précisent nos rituels respectifs, nous travaillons de midi plein à minuit plein, c’est-à-dire lorsque ces deux astres sont à leur zénith. C’est pourquoi les carreaux du Pavé Mosaïque sont alternés Blanc et Noir. Cependant ces deux astres ainsi positionnés derrière le Vénérable Maître, suggèrent également le sens de rotation des planètes et des énergies. Ainsi, c’est parce que la course du soleil se fait de la droite vers la gauche, c’est-à-dire en sens inverse des aiguilles de la montre, que nous marchons de la gauche vers la droite. Nous ne fuyons pas devant les énergies qui circulent dans la Loge, nous marchons au-devant d’elles et nous nous en imprégnons. C’est aussi pourquoi à la clôture des travaux nous croisons les bras pour entrer dans la Chaîne d’Union. Bras droit sur bras gauche, la main droite donne ce que la gauche a reçu. Notre propre énergie peut ainsi circuler à contrecourant, et chaque participant agissant comme une pile en série sur son voisin, se charge ou se décharge au gré des travaux perçus durant nos tenues. Cette Chaîne d’union qui permet le partage des énergies accumulées durant les travaux, et donne à chacun le sentiment positif d’être en harmonie avec les autres participants, d’être sur la même longueur d’onde en somme, se retrouve dans le symbolisme égyptien. Les dieux principaux de l’Ennéade, sont très souvent représentés se tenant par la main formant une chaîne autour d’un point central symbolisant la manifestation du dieu unique. Cependant, intercesseurs entre dieu et les hommes, ceux-ci se tiennent respectueusement le dos tourné au centre, tandis que nous nous faisons face. Quoiqu’il en soit, le symbolisme égyptiens et celui des Francs-maçons se rejoignent pour faire circuler leurs énergies en sens inverse des aiguilles de nos montres. La Lune, quant à elle, est toujours représentée montante, car c’est une loi de la nature, bien connue des cultivateurs. C’est à la Lune montante considérée comme bénéfique que tout ce qui doit sortir de terre doit être planté. C’est donc un rappel pour l’Initié, du long cheminement souterrain qui, au cours de ses premiers voyages, l’ont conduit des ténèbres du cabinet de réflexion aux lumières de l’Orient. C’est pourquoi égyptiens aussi l’utilisèrent comme symbole. Cependant, si la lumière du Soleil, chargée d’énergie positive, était qualifiée « d’ombre de dieu » par les prêtres égyptiens, ceux-ci s’interrogeaient gravement sur cet Astre qui pouvait n’être qu’un miroir reflétant des ondes cosmiques venues d’au-delà de notre système solaire. Au sommaire de cet ouvrage on parle de : Jérusalem – le mont Moriat ou Moryah - l’origine égyptienne du Temple de Salomon - le temple céleste et spirituel - les fenêtres – les trois étages - la coudée – les pierres précieuses et les pierres brutes - le silence - le cyprès et le cèdre - les diverses huiles - le Oulam - l’autel des holocaustes –la mer de bronze – les 12 bœufs – Yakin ou Jakin - les figures animales et les kerouvim - les palmiers - le lotus - les grenades - la colonne Boaz - L’Hekal - les 10 candélabres - l’autel des pains et des parfums - l’encens - l’exode - le dévir - l’abeille - la parole - le coffre de l’Alliance - la manne - le bâton d’Aaron - le temple représentation du cosmos - la Jérusalem céleste et terrestre - la Gloire - |
L’ḖTERNEL APPRENTI OU L’INTELLIGENCE DES MYSTḔRES |
Marie Lorenzi & Maxime
Giraudon |
Edition Dervy |
2016 |
||
«
En saisissant les paramètres de composition de ces parcours, faits de
commentaires narratifs ou argumentatifs, d’imaginaire et de dramaturgie
(décor, orientation, gestes, signes para verbaux), on peut espérer que chacun
puisse développer, progressivement, ses approches subjectives, que chacun
devienne un guetteur de sens, grâce à l’interaction produite entre tous les
éléments verbaux, symboliques, spatiaux et temporels de la réalité de chaque
tenue. Réalité à la fois objective et partagée, réalité individuelle et
incommunicable, fondant déjà de manière diversifiée une forme de la liberté
maçonnique. Car la Franc-maçonnerie, en se servant de toute la gamme des
signes, communique ses connaissances initiatiques par l’utilisation de
plusieurs langages. L’analyse pourra, donc, être linguistique, traitant le
niveau oral et verbal, mais aussi sémiotique, envisageant tout le système non
verbal de la communication. » La
première question que posent les auteurs est celle de la dimension mystérique
de la Franc-maçonnerie. Le mystère opère en effet car il résiste à la pensée
raisonnante. Le mystère, « la chose secrète » opère dans l’interne et par
l’interne. Il touche l’intimité de l’être. Nous avons largement perdu le
rapport initiatique au mystère qui était commun pendant l’Antiquité, que cela
soit en Grèce ou en Egypte. L’initiation maçonnique est héritière des
mystères antiques parce que les mythèmes mis en œuvre par les rituels opèrent
au sein de notre imaginaire et modifient favorablement notre modèle du monde
et notre expérience de celui-ci. Marie
Lorenzi et Maxime Giraudon s’intéressent justement aux structures
anthropologiques de l’imaginaire maçonnique avant de traiter de l’émergence
du sacré dans le rituel d’initiation. Ils notent la relation, la presque
équivalence entre secret et sacré avec cette remarque fondamentale : « Le
secret vaut donc moins par son contenu que par la dynamique qu’il instaure,
car c’est surtout la progression initiatique qui implique une « sécrétion du
secret » (selon une expression d’Andras Zempléni). Comme le souligne très
justement Jean Mourgues : « nul n’a droit qu’à la vérité qu’il a su découvrir
». » Cette pensée maçonnique dynamique est le fondement d’une philosophie
maçonnique et d’une identité maçonnique, philosophie et identité non pas
enfermantes mais ouvertes sur l’altérité. La
dernière partie de l’ouvrage aborde la muséalisation des symboles et nous
alerte de nouveau sur le rapport que nous entretenons au symbole. «
La muséalisation consiste donc à transformer des choses en objets de musée.
Sorties de leur ancien contexte, les choses perdent leur fonction. Les objets
acquièrent ainsi un nouveau statut. L’objet muséalisé devient pour Krzysztof
Pomian un « sémiophore » : un porteur de signe. Il se dote d’une signification
particulière, bien loin de son utilité d’origine. L’objet de musée est
destiné désormais à être montré. En effet, de multiples raisons ont présidé à
sa sélection. Il devient un témoin sacralisé en raison des qualités qu’il
présente. Le
musée, comme l’atelier maçonnique, n’est pas propriétaire de ses collections,
et donc de ses objets, mais il est simple dépositaire ayant la responsabilité
de son entretien et de sa préservation. Le tout forme un patrimoine idéalisé
de ses valeurs représentatives véritable thesaurus, le « trésor de la loge ». Le risque est grand cependant que les muses désertent aussi bien les musées que les temples maçonniques et que l’intelligence du mystère demeure inaccessible. Cet essai, tout à fait remarquable, introduit à la plurivalence créatrice des symboles, par une méthodologie du lien, aussi bien le lien de la linéarité historique que celui, plus insaisissable, de la transcendance. |
l’Éternel fil rouge
entre la croix, l’Équerre & le compas |
R.
teillaud – muraccioli |
EDITION DCL |
1998 |
||
Une
chose est sûre : nous savons où retrouver un Maître perdu. On le retrouverait
« entre l’Equerre et le Compas », ou bien « au Centre du Cercle ».Et par un
heureux hasard, retrouverait-il lui-même à cet endroit les secrets véritables
des MM\ MM\ !Ainsi, est-il permis de penser que ces secrets symboliquement
disparus avec Hiram auraient un rapport avec l’Unité ?Nous, Maçons, reprenons
la démarche Adamique sur le plan des idées. En nommant les animaux, Adam les
faisait exister par le moyen de sons organisés qui contenaient la plénitude
de ce qu’il désignait. C’est à dire la chose elle-même, avec le sens de son
expression qui permet de la situer dans l’espace et dans le temps tout en
précisant sa fonction, sa finalité, son usage, etc. Cette
langue merveilleuse et parfaite a été perdue lorsque le 1er couple a
heureusement failli aux obligations qui les rendaient semblables aux Dieux.
En accédant à la Connaissance, ils ont appris l’expérience individuelle qui
peut être expliquée, démontrée, imitée voire transmise mais qui demeure
rigoureusement incommunicable. Adam et Eve nous disent de quitter le domaine
de l’intellect pour entrer dans le devenir pour espérer Etre. Peut-être notre
mémoire nous rappelle-t-elle ce monde-là lorsque par nos rituels nous
sacralisons l’espace et le temps ? S’agit-il de nostalgie ou de l’espoir de
retrouver pour un moment une étincelle de perfection ? Pour nous mortels, la
quête de sens consiste aussi à tenter de comprendre l’ordre des choses. La
multiplicité des éléments qui apparaissent indépendants les uns des autres
peut-elle être reliés par une Loi qui les gouvernerait tous ? Nous
rassemblons ce qui est épars, comme par exemple les pierres, pour qu’elles
deviennent Temple qu’il faut ici comprendre dans son sens de Connaissance et
d’Unité. La
parole en maçonnerie est considérée comme perdue, parce que, selon la
légende, Maître Hiram a emporté son secret dans la tombe. Et pourtant cette
parole ne peut être complètement perdue puisqu’il faut que trois maîtres la
connaissent pour qu’une loge puisse être opérative. En effet, le roi Salomon
correspond à tout Très Vénérable Maître en chaire, Hiram de Tyr au premier
surveillant et Hiram Abi au second surveillant. Tous les trois connaissent
donc le mot sacré, mais il leur est impossible de le transmettre séparément,
c’est pourquoi Salomon et Hiram de Tyr n’avaient pas la possibilité de
transmettre ce mot dans les conditions requises après la disparition d’Hiram
Abi. De cette légende nous pouvons comprendre que ce qui est perdu, c’est la
conception de l’Unité dans l’ensemble de l’ouvrage conçu et organisé par
Maître Hiram, d’où la nécessité d’envisager une solution de remplacement,
dite de substitution. Le
Maître accède au stade supérieur où il est censé avoir la capacité de lire et
d’écrire au livre de vie du Grand Architecte de l’Univers, puisqu’il reçoit
la planche à tracer. René Guénon dit que ce mot sacré, en réalité n’est pas
autre chose qu’une question, et la réponse à cette question serait le vrai
mot sacré ou la parole perdu elle-même, c'est-à-dire le véritable nom du
Grand Architecte de l’Univers. Cette parole perdue rappelle que le serment
maçonnique se prête sur l'Evangile de St. Jean, il débute ainsi : « Au
commencement était le verbe, et le verbe était avec Dieu; et le verbe était
Dieu. Toutes choses ont été faites par lui, et sans lui, rien de ce qui a été
fait n'aurait été fait. En lui était la vie, et la vie était la lumière des
Hommes. Et la lumière luit dans les ténèbres, mais les ténèbres ne l'ont
point reçue… » La
parole perdue rappelle la puissance initiale du verbe au commencement de la
Genèse, la parole créatrice, qui était l’attribut de l’homme primordial
lequel en nommant une chose lui donnait vie. On peut considérer que nommer (à
l’origine) c’était avoir la capacité de commander à la matière et de la
transformer selon le verbe initial. De ces constatations il ressort que le
mot du Maître, le mot ineffable relève d’une connaissance du Principe
créateur. Le nommer serait le manifester alors que nul ne peut appréhender la
quintessence divine dans son ensemble. Cette parole primordiale a été
détruite de par la rupture faite avec le principe créateur. En conclusion de
cette parenthèse, peu importe ce qu'était cette parole, peu importe comment
elle a été perdue et enfin où et quand la Parole perdue a été ou sera retrouvée
! Le seul élément du mythe à considérer est son interprétation. En
considérant l'idée abstraite de la Parole perdue et retrouvée, on peut dès
lors la concevoir comme le symbole de la vérité et ses avatars et par
l'intérim de la parole de substitution, les composantes d'une symbolique
mythique qui représente la recherche de la Vérité. Mais
à côté de cette interprétation générale, on peut également concevoir la
Parole perdue et retrouvée comme un symbole vers la Lumière et la Vérité, une
quête du Graal. Dans ce mystère, les trois compagnons tiennent le rôle
capital. En maçonnerie, quand un Compagnon devient Maître, il apprend que
trois Compagnons ont commis un crime irréparable en blessant à mort le Maître
Hiram. Mais qui sont ces trois compagnons et quelle est leur responsabilité
dans ce drame ? Nous les désignerons symboliquement comme étant l'Ignorance,
le Fanatisme et l'Ambition. Ces trois attitudes humaines que dans nos Loges
nous cherchons à dominer, ont été et seront toujours nécessaires à l'Homme pour
qu'il puisse apprendre à travers elles, à vaincre sa propre nature et avancer
sur le chemin des mystères et la perfection. L'ignorance : Ce défaut général de
connaissance, ce manque de savoirs est redoutable quand l'Homme s'abandonne à
elle. Le Fanatisme : le deuxième
compagnon, allié à l'ignorance ne peut qu'amener douleurs et peines dans la
vie de celui qui est sous son emprise car, aveuglé par une passion qui le
pousse à des excès, il sera sourd à tout appel de la raison. Le Troisième
compagnon représente l'Ambition
sous son aspect le plus négatif et le plus borné, le plus dangereux aussi
lorsqu'il prend des formes les plus élaborées et plus insidieuses. Enfin, les
défauts symbolisés par les trois compagnons coupables ont été indispensables
au drame d'Hiram, car sans eux, cette dernière initiation, celle qui doit
permettre l'accès à un plan de conscience supérieur, n'aurait pas eu lieu et
se rappelant que les puissances impures sont donc utiles à ce travail
d'alchimie spirituelle. Le
plus important demeure néanmoins que la Franc-Maçonnerie s'étant incorporé
depuis les années lumières un message universel dont l'origine remonte à la
nuit des temps est virtuellement la dépositaire de la Parole qui, crée,
perdure. La recherche d'une origine historique au mythe en général serait
forcément vouée à l'échec au même titre que de chercher qui fut l'inventeur
de l'équerre et du compas. La seule différence entre ces deux piliers de la
pérennité du travail initiatique tient uniquement aux places qu'ils occupent,
car les outils ou symboles permettent la réalisation extérieure, les mythes
rattachent l'Homme à la divinité intérieure. Au travers du chemin maçonnique,
le mythe d'Hiram signifie en d'autres termes que : 1.
C'est à une 1ère manifestation du Maître Hiram intérieur, c'est-à-dire du «
Fils » que nous portons en nous, que l'Apprenti doit de s'être tranché la
gorge, la ré - instauration du « Cherchez et vous trouverez » dans sa
personne, soit de son 1er degré de Lumière, lui valant à l'avenir de ne plus
compter que sur lui-même et, s'ensuivant de perdre sa « Peau », de mettre fin
à son état de dépendance à l'égard d'autrui et de ses points de vue (idées
reçues, croyances) En
conclusion, rappelons-nous qu'il faut parcourir, étudier et réfléchir sur les
rituelsde la Franc-maçonnerie pour apprendre par les grades à passer des
ténèbres à la lumière avec à chaque palier, des nuances faites de symboles au
moyen du
fil rouge qu'est le mythe
d'Hiram. |
le tracÉ du compagnon |
Marcel
spaeth |
EDITION
DETRAD |
1996 |
La question de la
géométrie « secrète » des « bâtisseurs de cathédrales » a
fait l'objet d'un assez grand nombre de publications, la plupart assez
fantaisistes. Les réponses données relèvent principalement du domaine de
l'hypothèse et, de ce fait ou de celui de leur pollution par l'occultisme,
elles apparaissent nettement insuffisantes voire totalement erronées. Le concept lui-même
est sujet à interrogation. Car, au préalable, que faut-il entendre par
géométrie « secrète » ? S'agit-il tout simplement de
procédés géométriques qu'auraient conservés par devers eux ces bâtisseurs
afin de maintenir leur monopole sur les chantiers ? Ou bien s'agit-il
plutôt d'une dimension ésotérique de la géométrie ? En fait, il est évident que la vérité
participe plus ou moins de ces deux extrêmes. Il serait absurde de croire
que, dans le cadre d'associations initiatiques et à une époque aussi portée
sur le symbolisme que le Moyen-Age, la géométrie n'ait pas été un support
privilégié de spéculations à caractère ésotérique. Mais il le serait tout
autant de croire que chacun des membres de ces associations possédait la
connaissance pleine et entière de cet ésotérisme — en supposant celui-ci
défini et formulé de manière homogène — et était par conséquent capable de
l'employer et de le transmettre de manière satisfaisante. Un autre reproche
qu'il nous faut aussi, en préambule, adresser à un grand nombre de ceux qui
se sont occupés de cette question, c'est que, convaincus à priori du
caractère totalement « secret » de cette géométrie et, de ce fait,
de la quasi inexistence de la documentation, ils se sont laissés aller à
échafauder ce qui apparaît comme étant davantage des rêveries que des
hypothèses, la plupart d'entre elles étant exclusivement centrées sur le
fameux « Nombre d'Or », un aspect en réalité assez
« secondaire » de la question et dont l'émergence au premier
plan des préoccupations des bâtisseurs, ou, plus exactement, au premier plan
de la littérature traitant du sujet, ne date en fait que de la
Renaissance Au
sommaire il est question de : le compagnonnage, le tapis de loge au 2ème degré,
les bijoux mobiles et immobiles, le fil à plomb, le niveau, l’équerre,
l’étoile flamboyante, la lettre G, le nombre d’or, la pierre cubique à
pointe, etc… |
LE TRḖSOR CACHḖ – LETTRE OUVERTE AUX FRANCS
–MAÇONS ET A QUELQUES AUTRES |
Michel Maffesoli |
Edition Léo Scheer |
2015 |
||
Puis, ce fut, de diverses
manières, Alain Bauer, Michel Barrat, Roger Dachez, constatant «Le crépuscule
des frères» et appelant aux «Promesses de l'aube». Et voici cette «lettre
ouverte aux francs-maçons et quelques autres» du philosophe et sociologue
Michel Maffesoli, dont on sait qu'il analyse depuis des décennies la lente
agonie d'une «modernité» qui s'est perdue, au lieu d'être rationnelle, dans
les croyances «rationalistes» et «progressistes», tout en se raccrochant à
quelques «ismes» théoriques, annonçant l'avènement d'une postmodernité
vibrionnante, vivante, société collaborative, solidaire (clin d'œil au
solidarisme de Léon Bourgeois ?) et empathique. Au «progressisme», il oppose la
progressivité de la démarche initiatique maçonnique. A la vision d'un progrès
linéaire, il préfère le thème de la spirale. A la fraternité théorique,
qu'elle soit maçonnique ou républicaine, il préfère l'afrèrement. Bref, il en
appelle à un retour aux fondements, aux fondamentaux, aux fondations et donc
à la tradition de la franc-maçonnerie «éternelle», étant entendu que pour
lui, comme pour Jaurès, «être fidèle à la tradition, c'est être fidèle à la flamme,
non à la cendre». Montrant en quoi la
franc-maçonnerie du 18ième siècle, entre esprit des Lumières et référence à
la Lumière, a pu être en phase avec «l'air de son temps», il laisse entendre
qu'elle s'est peut-être depuis, dans la modernité, et en France, perdue de
vue, entre d'un côté la défense dogmatique des valeurs républicaines, de
l'autre une spiritualité quasi dogmatique, ce qui est un comble pour une
«institution», d'essence libertaire, où l'on est censé apprendre à penser et
à dire librement, et non pas à être des «libres penseurs», dont il rappelle,
avec malice, que Nietzsche en disait qu'ils n'étaient «ni libres, ni
penseurs». L'objectif de cet ouvrage est clair et précis : montrer
l'extraordinaire actualité de la franc-maçonnerie «de tradition», en ce sens
que le secret permet le partage de l'intimité et la cohésion du groupe (la
loge serait un clan appartenant à une tribu...), le rituel nous rattache au
passé et manifeste l'union, le penser libre invite et incite à refuser le
dogmatisme et le conformisme de la «bien –pensante», quelle qu'elle soit. Le voilà bien « le trésor caché»
que les francs-maçons doivent retrouver et exposer, trésor que sont les
rites, les mythes, la symbolique et la pratique d'une parole libre circulant
librement dans un enracinement dynamique et une fraternité vécue au lieu
d'être proclamée de façon incantatoire. Le Frère Bruno Etienne disait de la
franc-maçonnerie qu'elle était une vieille ânesse qui ignorait qu'elle
portait des reliques inestimables. A sa manière moins tonitruante, mais avec
une aussi grande acuité et dans un style plus concis, Michel Maffesoli, nous
dit que non seulement ces reliques sont un trésor, non pas à idolâtrer, mais
que ce trésor est un trésor d'espérance... Le paradoxe de la franc-maçonnerie
à l'aube du 21ième siècle est là : un désir de réenchantement du monde, un
désir de spiritualité adogmatique, un désir d'espérance émergent et suintent
de toutes les couches de la société, émergences de courants de pensée et de
styles de vie qu'analysent depuis de nombreuses années les sociologues,
philosophes et anthropologues conséquents ; tous désirs que la
franc-maçonnerie a de quoi assouvir si elle veut bien, elle-même, puiser dans
son «trésor caché» sous les scories de combats sociétaux ou dogmatiques qui
ne sont, finalement, pas les siens. Dans un oxymore tel qu'il les
affectionne, Michel Maffesoli, parle d'une «fraternité de combat». C'est bien
à un combat que Michel Maffesoli nous invite, celui d'un humanisme intégral,
aux antipodes d'un humanisme théorique d'autant plus proclamé que le fait de
le proclamer exonère d'avoir à le vivre. Dans certains milieux maçonniques,
Michel Maffesoli est considéré comme un «réactionnaire». Cela doit,
d'ailleurs, l'amuser. Il l'est certainement, au sens premier de ce mot, dans
la mesure où son ouvrage invite à nous réveiller et à réagir contre certaines
«dérives» des appareils obédientiels. Plus précisément, disons qu'il est un
«hérétique», quelqu'un qui pense par lui-même et nous invite à faire de même. |
L’ÉVEIL SPIRITUEL SUR LA VOIE DES SYMBOLES – Démarche symbolique traditionnelle et spiritualité de rite écossais ancien et accepté |
Jean-Emile Bianchi |
Edition Ivoire-Clair |
2012 |
On affirme que l’homme serait un être limité par nature, et qu’il n’utilise pas le 10% de ses facultés, comme s’il était partiellement plongé dans un sommeil ou une léthargie profonde. C’est ce que la plupart des légendes et des mythes des grandes sagesses expriment lorsqu’elles évoquent l’existence d’un personnage endormi, le plus souvent un roi que l’on croyait mort, mais aussi par exemple les 7 dormants d’Ephèse. Ces légendes et ces mythes ne sont pas des créations individuelles et arbitraires, elles revêtent une valeur hautement symbolique. La Maçonnerie écossaise, continuatrice des anciennes traditions par son corpus symbolique et par son rite, peut également prétendre, comme ces traditions authentiques, à tout être humain pourvu qu’il possède le désir d’ouverture nécessaire pour éveiller en lui ce qu’il y a de plus sacré. Ce livre permettra aux initiés de retrouver l’ensemble des sources du symbolisme du REAA, mais il ouvre également la porte aux autres rites et aux profanes qui y trouveront un espace de réflexion qui leur permettra d’apprécier les vertus d’une voie initiatique traditionnelle ; hommes et femmes soucieux de s’évader de l’univers matérialiste et à la recherche d’une liberté spirituelle à redécouvrir, ils peuvent trouver dans cet ouvrage des clefs susceptibles d’orienter le sens qu’ils entendent donner à leur vie. Au sommaire de cet ouvrage : Chapitre 1 : La Tradition primordiale - La chute ou l’exil spirituel - L’homme en quête du projet divin - La quête de la Vérité et de la Tradition selon les principes du REAA - La question de la Tradition primordiale - La voie particulière du REAA - Chapitre 2 : Symbolisme et vision cosmogonique du monde - L’initiation à travers le symbolisme traditionnel a conservé une vision cosmogonique du monde - Le Principe ou cause première, et le Principe en action - Chapitre 3 : Le symbole, outil de base du maçon écossais - Le symbole traditionnel et les principes spirituels de base - Le symbole, son origine et sa sémantique - Chapitre 4 : De la spécificité du symbole initiatique - Le symbole comme langue sacrée - Le symbole comme moyen d’accès au contenu initiatique de l’Ordre maçonnique - Chapitre 5 : Le symbole traditionnel, le signe, le non signe, sa force au-delà des outils - Approche sémiotique du symbole traditionnel - Le symbole traditionnel en tant que « stimulus spirituel » - « Force » du symbole traditionnel et les outils symboliques - Chapitre 6 : Le symbole facteur d’éveil - Le symbole s’adresse à la part « solaire » de l’individu - Le « Fiat Lux » primordial, agent de l’illumination initiatique - Les choses visibles nous unissent aux choses invisibles qui nous habitent - L’homme n’est pas l’être limité qu’il croit être - Chapitre 7 : L’éveil symbolique ou la libération des conditionnements de l’être - Le symbole moyen de renvoi hiérarchique aux réalités spirituelles - Le Cratylisme et le langage originel - Les vertus transformatrices des symboles et des rites - Chapitre 8 : Le rite, expression de la « religion » traditionnelle - Le rite, vecteur de la transmission qui conduit à la fusion du sujet et de l’objet, du connaitre et de l’être - Chapitre 9 : Du rite maçonnique, comme gestuelle sacrée, à la danse rituelle traditionnelle - Le pacte de l’homme avec la Transcendance - La gestuelle sacrée - La conception initiatique et traditionnelle de l’Art - L’Art pour les compagnons du Moyen Âge et de maintenant - Les danses initiatiques symboliques et traditionnelles - Chapitre 10 : Les anciennes initiations traditionnelles sources symboliques du REAA - La tradition symbolique hermétique ou l’initiation alchimique - La tradition pythagoricienne ou l’initiation par les nombres et la Géométrie sacrée - L’architecture sacrée et la tradition chevaleresque dans une vision de guerre sainte - Chapitre 11 : La symbolique, concept moderne du symbolisme, thérapie du psychisme humain - De la psychologie et de la psychanalyse envisagée comme science utilisant le symbole - Le Principe et action ou G.A.D.L.U. premier postulat de la démarche symbolique - Chapitre 12 : La mise en demeure guénonienne, sur les déviances modernistes - L’intérêt matériel dévore tout - Le combat à mener - La composition tripartite de l’être (âme, corps et esprit) comme fondement de l’appréhension spirituelle du symbolisme traditionnel - Chapitre 13 : De l’universalité de la démarche symbolique traditionnelle - Le symbolisme diluvien - La tradition hindoue - La tradition ésotérique juive - L’islam ésotérique et le soufisme - Chapitre 14 : La mort initie toute démarche symbolique traditionnelle - La mort substituée et la maladie initiatique - La mort « osirienne », prototype universel de la mort symbolique - Eleusis, et les mystères - Les mystères de Mithra ou la mort du taureau au sang régénérateur - La mort sacrificielle de Jésus - Le Soufisme et la mort d’avant la mort - Chapitre 15 : La démarche symbolique traditionnelle, voie royale de l’Esprit, rassemble ceux que les religions séparent - La philosophie, la psychanalyse et la psychologie ne peuvent prétendre à l’universalité - Religion et spiritualité, un fondement commun que la religion oublie - Chapitre 16 : « L’âne d’or » d’Apulée, archétype du roman symbolique, accorde à chacun selon son état d’éveil - L’initiation symbolique osirienne, cadre spirituel du roman d’Apulée - L’accès au monde de l’esprit passe nécessairement par le perfectionnement moral - Lucius, l’homme ordinaire, métamorphosé en âne - L’âne en quête de roses, invité à l’initiation isiaque - le sens et la portée spirituelle des mystères isiaques - |
le vÉritable secret du maÎtre maçon |
hiram |
EDITION
LE LÉOPARD D’OR |
2005 |
||
Les grands mystères - l’Alchimie - la
cérémonie et le rituel d’élévation à la maîtrise - l’écossisme – la
pureté des mains – les épreuves du compagnon – le sacrifice - vivre la
mort pour devenir la matière vivante de l’œuvre – les trois compagnons – La
résurrection ou Palingénésie - le crime des trois compagnons – la mort du
Maître – la tombe du Maître – l’Arbre de la connaissance – l’acacia et la
Parole perdue – le Pélican – la Pierre primordiale – le Phénix – le corps du
Maître qui est devenu Univers – la Veuve qui a construit le lit de
résurrection avec la Pierre noire – l’action de la Veuve – Elle noue les
chairs, réunit les os et recrée les membres – la transmutation – 9 Maîtres
sont partis à la recherche – l’Or Divin – l’équerre à la tête du Maître et le
compas aux pieds – l’éveil du Maître – l’ouverture des yeux, de la bouche et
des oreilles – les 5 points parfaits de la Maîtrise – la parole retrouvée –
la chambre du milieu qui reconstitue ce qui est épars –le serment – les
devoirs de Maîtrise – les secrets de la Maîtrise – le tableau de loge des
maîtres – la manifestation de l’œuvre -……… |
le viatique d’un franc-maçon |
Charles
riandey |
EDITION
DU ROCHER |
1990 |
«
Notre ordre ne subsistera que dans la mesure où il saura se replier sur ses
principes premiers… à notre époque d’obscurcissement, de subversion et de
dégénérescence spirituelle, la Maçonnerie apparaît comme la seule voie
possible pour les hommes qui sont demeurés nobles et libres (…). Nous devons
devenir le levain qui restaurera la Tradition, dynamisera la puissance et
vitalisera la Règle, afin que l’ordre maçonnique puisse enfin remplir dans le
monde le rôle essentiel qui lui est dévolu. »
|
l’hermione
– frÉgate des lumiÈres |
R. kalbach
& j.l. gireaud |
EDITION Dervy |
2004 |
||
Débarqué à Boston après un voyage à
bord de l’Hermione le 28 avril 1780, il participe au siège de Yorktown :
les Anglais capitulent le 19 octobre. De retour en France, le soldat
cède la place au diplomate. En lien avec Benjamin Franklin, La Fayette tente
d’empêcher l’Angleterre de signer une paix séparée avec les États-Unis. Le
28 juin 1784, il s’embarque une nouvelle fois pour les États-Unis, où il
est considéré désormais comme un héros. Il y retournera d’ailleurs, bien des
années plus tard, en 1824, et sera reçu comme un « hôte de la
nation ». Cette formidable popularité américaine du marquis de La
Fayette, s’incarne aujourd’hui encore sur le sol américain : aux États-Unis,
31 villes et 17 comtés portent son nom. L’Hermione, une frégate au service de
l’Indépendance : C’est le
10 mars 1780 que le marquis de La Fayette embarque sur la Frégate
Hermione qui a été mise à la mer un an auparavant. L’équipage est
commandé par Louis René Magdeleine Le Vassor de La Touche. La traversée de
l’Atlantique prend 38 jours et, le 28 avril, La Fayette débarque à
Boston. Mais la vaillante frégate qui a acheminé le marquis n’en a pas fini
avec sa mission en Amérique. Elle reprend la mer le 14 mai 1780 pour
effectuer une mission de surveillance qui la conduit de la baie de Boston à
celle de Penolscot. Moins d’un mois plus tard, alors que l’Hermione croise
près de Long Island, elle livre bataille contre une frégate anglaise, l’Iris.
Le bâtiment français est touché, l’équipage déplore dix morts et près de 40
blessés dont La Touche mais les Anglais sont défaits. Les annales mentionnent
que l’Hermione a tiré 260 coups de canons en moins de deux heures de combat ! Un an plus tard, le
16 mars 1781, la frégate est à nouveau au cœur d’une bataille
contre les Anglais dans la baie de Chesapeake et, le 4 mai, elle a
l’honneur d’accueillir à son bord le Congrès Américain. Elle s’illustrera
encore dans une autre bataille, le 21 juillet de la même année, à
Louisbourg au Canada. Après ses années héroïques dans le Nouveau Monde,
l’Hermione est de retour à Rochefort le 25 février 1782. Pourtant sa
carrière n’est pas finie. Elle escorte notamment des navires marchands
jusqu’en Inde. En 1793, le bateau heurte des hauts-fonds au large du Croisic
: le capitaine Pierre Martin qui la commande demande à l’équipage d’évacuer
et la glorieuse frégate sombre peu après. L’Hermione retrouve ainsi son aïeul
mythique, l’Océan, puisque, on le rappelle, la frégate porte le nom d’une
princesse grecque, fille du roi Ménélas et de la belle Hélène, elle-même
engendrée par l’Océan
|
l’idÉe maçonnique
– essai sur un philosophe de la franc-maçonnerie |
Henri
TORT – NOUGUES |
|
2000 |
L’auteur
ancien G. M. de la GLF explique sa philosophe de la Franc-maçonnerie. Partant
des constitutions d’Anderson, il passe en revue les courants et idées qui ont
traversé la Franc-maçonnerie. Ce livre se veut un acte de foi en l’homme et
acte d’espoir envers l’humanité. La réédition de ce livre à une époque
où la Franc-maçonnerie se cherche vainement un nouveau souffle philosophique
n’est pas anodin. Henri Tort-Nouguès fut Grand-maître de la Grande Loge de
France de 1983 à 1985, après quarante ans de quête initiatique et un long
parcours au sein du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Enseignant en
philosophie en classes préparatoires aux grandes écoles Henri Tort-Nouguès
est aussi un philosophe de tradition et un philosophe de la tradition. Son
essai, un acte de « bonne foy », n’est donc pas œuvre d’érudition mais
l’application du principe antique qui veut qu’être philosophe, c’est vivre en
philosophe. En écho à Montaigne, il est lui-même l’objet de sa pensée dans
son parcours initiatique au sein de la Franc-maçonnerie. Les thèmes sont
classiques : histoire de la Franc-maçonnerie, le Grand Architecte de
l’Univers, les Trois Grandes Lumières, la voie initiatique, la pensée
symbolique, l’ordre, le rite, la loge, et les questions de rapport,
Franc-maçonnerie et politique, Franc-maçonnerie et Eglises, Franc-maçonnerie
et monde moderne. Le traitement en est rigoureux et porteur d’une ouverture.
Plutôt que de conclure, Henri Tort-Nouguès préfère, en philosophe,
questionner. Le sens de l’initiation apparaît non à
grands traits par des définitions mais par de petites touches, des pensées
justes qui se répondent les lunes les autres et tissent le sens. « Tout homme
éprouve le désir de s’évader de la sphère étroite de son moi, de son
environnement, de sa vie, de son espace et de son temps et c’est en ce sens
qu’il est l’être du voyage, l’être de l’itinéraire, qu’il est homo viator
(Gabriel Marcel). Et même si le voyage ne l’amène pas vers un ailleurs, mais
s’il lui permet seulement de se découvrir soi-même dans sa vérité, de se voir
autrement et de voir le monde et les autres autrement. « Le seul véritable
voyage ce ne serait pas d’aller vers de nouveaux paysages, mais d’avoir
d’autres yeux » écrit Proust dans La recherche du temps perdu. Et
comme un écho revient à notre mémoire, cette parole de Théodore à Ariste dans
les Entretiens sur la métaphysique et la religion, de Malebranche «
non, je ne vous conduirai pas dans une terre étrangère, mais je vous
montrerai peut-être que vous êtes étranger dans votre propre pays ». Tout
homme est un étranger, tout homme est un être séparé, séparé du monde, des
autres et de lui-même et séparé du monde, des autres parce qu’il est séparé
de lui-même. » L’initiation consiste bien à se
rapprocher de soi-même, de son principe disait Louis-Claude de Saint-Martin.
Là est la liberté. Ce chemin de liberté nécessite des outils, les symboles et
les traditions. « La pensée symbolique, précise Henri Tort-Nouguès, rend
possible à l’homme la libre circulation à travers tous les niveaux du réel.
le symbole identifie, assimile, unifie des plans hétérogènes et des réalités
en apparence irréductibles. » Le rite qui présente et assemble les symboles
est le véhicule privilégié de cette pensée symbolique. « Le rite apparaît
d’abord comme un langage mais un langage qui se prolonge et se déploie dans
une action. Il a pour fonction de nous faire pénétrer au-delà du monde
empirique, au-delà du monde profane, de nous mettre en contact avec ce que,
depuis Rudolf Otto, on nomme le « numineux ». Cette expression vient du latin
numen qui signifie « volonté » et plus précisément « volonté divine »,
« puissance agissante de la divinité ». Par le rite, grâce au rite, l’homme
établit une relation avec ce qui le dépasse, avec le cosmos, avec le divin,
avec le sacré. » De la même manière qu’il refuse
d’opposer « opératif » et « spéculatif », Henri Tort-Nouguès se garde de bien
des antinomies. « Et de même que dans l’initiation maçonnique on ne peut
dissocier l’intelligence et le sentiment, le pensé et le vécu, on ne saurait
dissocier le savoir et le faire, le connaître et l’agir. En ce sens, elle
interpelle l’homme tout entier, dans toutes ses dimensions, intellectuelle,
sensible, affective, dans son être le plus profond et le plus haut, dans ce
qu’il est véritablement et dans ce qu’il aspire à être, à devenir, non
seulement dans ce qu’il est mais ce qu’il fait, qu’il entreprend de faire
? C’est parce que l’initiation maçonnique s’adresse à l’homme tout
entier, et à l’homme éternel qu’elle n’est pas une idée dépassée ou
anachronique mais qu’elle reste actuelle et conserve sa valeur. » Henri
Tort-Nouguès nous parle du franc-maçon comme « homme de l’art ». L’initiation
est bel et bien un art, un art qui libère et conduit à la Lumière. |
l’influence de St Jean dans
la Franc-maçonnerie |
Hervé
dannagh |
DERVY |
1999 |
Pourquoi
l’invocation à St Jean, se retrouve-t-elle dans de nombreux livres, rituels
et rites maçonniques ? Pourquoi, dans le Rite Écossais Ancien et Accepté, la
Bible est-elle ouverte au prologue de l’Évangile de Jean ?
|
L’INITIATION DES FEMMES DE L’ANTIQUITḖ A LA
FRANC-MAÇONNERIE - N° 70
- |
Lucie Leforestier |
Edition Maison de vie |
2016 |
||
La
famille était pour Pythagore le premier cercle communautaire. Les Vestales,
dans la Rome antique, assurent une forme initiatique bien particulière :
elles incarnaient la Tradition. Aucun acte religieux à Rome ne pouvait se
faire sans les Vestales. Elles utilisaient des pratiques rituelles bien
connues : l'eau et le feu qui brûlent éternellement au centre du Temple. La
Tradition initiatique du Feu et de l'Eau, du pouvoir féminin, s'est perpétuée
chez les Celtes. Les Druidesses ont existé ! Les récits historiques sur le
Celtisme affirment tout cela. L'Irlande a, dans ses propres traditions, des
communautés de femmes qui, progressivement, se sont intégrées au
christianisme montant et intolérant de la fin du Moyen-Age. Les Communautés
de Tisserands et tous les métiers du tissage étant réservés aux femmes, la
quête initiatique est symbolisée par le fil qui relie le monde des hommes au
monde d'en-haut. Le Monde Horizontal au Monde Vertical ! Les
Maîtresses d'Oeuvre qui ont fondé et institué des communautés initiatiques
ou religieuses ont existé de tous les temps. Certaines femmes dans le haut
moyen-âge, dans des endroits privilégiés, Bretagne, Irlande, autrement dit
dans des possessions celtiques, ont toujours transmis la Tradition et parfois
donné les Ordres aux maîtres d’oeuvre masculins qui n'étaient là que pour
exécuter les plans. Les Druidesses pouvaient transmettre aussi bien aux femmes
qu'aux hommes. Les
Premiers Chrétiens reprennent la Théologie Judaïque à laquelle ils n'y ont
rien changé puisque c'était le souhait du Nazaréen ; le rôle de vecteur de
la foi, tant d'un point de vue sacramental que doctrinal, est assuré par les
hommes et les femmes. Il est inutile de préciser que les Diacres, les
Prêtres, les Evêques, enfin tous les membres de l'Eglise, sont mariés avec
une seule femme. Un
seul être, qui aujourd'hui est vénéré par la quasi-totalité du Christianisme
(sauf les Orientaux), était en fait un anti féministe primaire : le fameux
Saint Paul ! Ce Juif, Saül, qui sur la route de Damas a eu la Révélation,
l'Illumination, la Conversion immédiate. Les Transfuges sont souvent plus
sectaires que ceux qui les reçoivent ! Paul a condamné la Femme dans la Foi
chrétienne à son rôle au combien important et hautement initiatique, l'Enfantement. Les
Congrégations Religieuses actuelles comportent dans leur Rituel des
empreintes exclusivement féminines. La présence de l'Evêque dans la Réception
de Novices est, selon moi, une aberration et en fait la Mainmise du Pouvoir
Masculin, fut-il religieux et sacerdotal, sur une Initiation typiquement
féminine. N'oublions pas que certaines femmes, au temps de la Chevalerie, ont
armé des Chevaliers; cela signifie qu'elles en avaient le Pouvoir, l'Autorité
et les Transmissions nécessaires pour le faire. Alors,
que s'est-il passé entre ce temps-là, où la femme possédait la toute puissance
d'initiatrice, et nos jours sombres où elle a l'illusion de l'avoir ? Il y a
eu la Mise en place du Catholicisme qui, entre parenthèses, veut dire
Universel. Nous pouvons d'ailleurs nous poser quelques questions sur ce terme
! Nous savons le rôle important des femmes dans la Chrétienté des premiers
siècles. Les premiers conciles, et comme tous les conciles, ont codifié,
structuré, et fait évolué le Dogme pour en faire ce que nous connaissons à
l'heure actuelle. Ils ont même supputé que la Femme n'avait pas d'âme. Que
dire alors de certaines femmes comme Marie Salomé, Marie Madeleine et Marie,
la mère du Christ, qui ont certainement joué un Rôle Initiatique de premier
plan. Dans le Midi, dans cette Occitanie brillante et riche, les femmes
avaient les même facultés que les hommes; ainsi les Parfaites transmettaient
les Sacrements Cathares. Qu'a fait l'Eglise ? Un seul mot !!!! «INQUISITION»,
du Sang Pur sur Mains consacrées, mais sales. L'essor de L'Eglise a réduit
petit à petit le rôle de la femme à sa plus simple expression : donner la
Vie. En agissant de la sorte, les femmes ont perdu leurs attaches à des
formes spécifiquement féminines d'Initiation. La
franc-maçonnerie, reconnaissant le dogme de l'Eglise dans ses déclarations de
1717, a toujours été considérée comme une voie initiatique exclusivement
Masculine. En effet, même du point de vue historique, les Collegia Romaines,
les Guildes, les Moines Bâtisseurs, les Compagnons Bâtisseurs
de Cathédrales ont été cornposés uniquement d'hommes de métiers. La
femme devait sûrement jouer un rôle autour de ces Constructeurs. Rôle que
nous ne connaissons que peu ou pas. Etait-elle Maîtresse d'oeuvre ?
Avait-elle un rôle de «Mère», comme chez les Compagnons ? Au sommaire de cet ouvrage : Egypte ancienne :
l’enseignement des mythes
- le clergé féminin -
Néfertiti - Isis, figure centrale de l’initiation - Babylone : La quête d(Inanna - Crète et Grèce anciennes : Ariane et le Minotaure -
Déméter et les mystères d’Eleusis
- Les Pythagoriciennes -
les Muses - Hypatie
- Empire Romain : Le culte de Cybèle, mère des dieux -
les Vestales - la transmission de la garde du feu - Le mystère marial : La
symbolique de la Vierge - les chanoinesses de Remiremont -
Herrade de Landsberg - L’Hortus deliciarum -
les sept arts libéraux - Hidegarde de Bingen -
les Béguines - L’initiation de sœur Katrei -
les tapisseries de la Dame à la licorne -
Mozart : un nouvel élan pour l’initiation féminine -
amour de la liberté et de la lumière
- la Franc-maçonnerie et
l’initiation féminine - la Maçonnerie d’Adoption -
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L’INITIATION D’UN MAÎTRE D’ŒUVRE, selon Villard de Honnecourt - N° 53 - |
Roland Théus |
Edition Maison de Vie |
2012 |
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« Un homme noble partit pour un pays lointain afin d’y
obtenir un royaume et il revint ensuite » dit Maître
Eckhart. 1e Etape : S’engager sur le chemin initiatique – la Renaissance et le voyage de la cabale 2e Etape : Vanité et humiliation ou les épreuves de l’air et de la terre - combat entre vice et vertu qui ne peuvent franchir les portes du Temple – la chute répété ou cohobation - s’élever vers l’humilité - L’apparition du volatil - 3e Etape : Rencontrer le lion : un combat céleste – Maîtrise des feux - les phases du combat et mourir à l’individualité – La lumière devient perceptible 4e Etape : La fidélité à l’harmonie créatrice - deux perroquets - le chien - 5e Etape : La mutation de la spirale - l’enseignement de l’escargot - l’éveil de l’initié 6e Etape : Le dialogue de la mise à nu - L’esprit s’incarne - 7e Etape : Tout se dévoile - le vase scellé - la connaissance du trois – 8e Etape : Feu secret et dualité créatrice - chantepleure - l’énigme des textes - le pouvoir de l’aigle – 9e Etape : Le chemin de la géométrie sacrée -Trois parcours symboliques 10e Etape : Incarner l’acte créateur - les trois poissons - le visage du mystère – le sanglier et la maîtrise de la force - 11e Etape : La rencontre avec la Sagesse - Formation d’un couple royal - porter le regard au-delà du visible - 12e Etape : Le Soleil de la pensée et le plan du Temple - l’humilité féconde - la tête de l’œuvre - le plan du Temple - 13e Etape : Amour, Sacrifice et tradition ancestrale - le pélican ou le don nourricier - la chouette - le Maître d’œuvre - la pie - le fixe et le volatil - 14e Etape : Sagesse et coupe d’immortalité - la couronne - la coupe et l’oriflamme - la sagesse illuminatrice - |
l’internet est-il maçonnique ? |
Jiri pragman |
IVOIRE
– CLAIR |
2005 |
La
Franc-maçonnerie se veut une société « discrète », sinon « secrète ». La très
complète enquête de longue haleine de Jiri Pragman démontre qu’elle est
pourtant bien présente sur Internet, au vu et au su de la planète entière.
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l’invention de la Franc-maçonnerie
– des opératifs aux spéculatifs |
Roger
dachez |
VEGA |
2008 |
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l’invisible collÈge |
Robert
LOMAS |
EDITION
DERVY |
2005 |
En
1660, quelques mois après la Restauration de Charles II, un groupe de douze
hommes, dont Robert Boyle et Christopher Waren, se réunirent à Londres pour
créer une société destinée à étudier les mécanismes de la nature. À une
époque où la superstition et la magie gouvernaient la raison, où le dogme
répressif de la foi chrétienne réduisait au silence nombre d’individus et où
les loyautés d’après-guerre ruinaient les carrières, ces hommes interdirent
les discussions religieuses et politiques au cours de leurs réunions. La
Royal Society – la Société royale de Londres – était née et, avec elle, la
science expérimentale moderne.
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loge sant jordi |
Sant jordi |
ORIENT
DE GÉRONE - Espagne |
1985 |
C’est
l’histoire de la Loge Sant Jordi n° 2 à l’Orient de Gérone (Espagne). Très
grand format sur papier arches, elle est agrémentée de plusieurs eaux fortes
et d’un calque comportant les marques opératives gravées dans la pierre de la
cathédrale de Gérone, cathédrale qui touche le quartier juif, fait face à
l’école coranique et jouxte une loge maçonnique. On
est encore au siècle espagnol où les idées et les religions vivaient en paix. |
loges & francs-maçons
– cÔte basque et bas-adour |
Jean
crouzet |
ATLANTICA
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1998 |
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L’ORDRE DES F \M \ TRAHIS
ET LEURS SECRETS RÉVÉLÉS |
Par
l’Abbé PERAU |
EDITION
A L’ORIENT |
1989 |
Reprise
de l’édition de 1745 et un des premiers livres maçonniques parus en France.
On y trouve le catéchisme des trois premiers degrés et les cartes des
tableaux de loge de l’époque. Après la divulgation anglaise de Samuel
Prichard, rien d'important ne fut plus publié en Angleterre avant 1760, en
dehors de nouvelles éditions de "Masonry Dissected", qui eu pour
effet de stabiliser le rituel pratiqué en Angleterre, en servant d'unique
référence. Les textes français furent beaucoup plus nombreux, variés, et leur
forme narrative possède l'avantage pour le lecteur d'aujourd'hui, de mieux
croquer les détails des cérémonies qui apparaissent de manière très vivante,
et de s'attarder sur les Travaux de Table qui n'avaient auparavant fait
l'objet d'aucune description. La période 1737-1751 est celle de l'éclosion
de ces divulgations françaises dont aucune n'est officielle et dont la plus
part est anonyme. Le principe des droits d'auteur, au sens actuel, n'existant
pas à l'époque en France, ces textes se copient largement mutuellement,
parfois mot pour mot. Le premier texte en langue française, qui
n'est précédé en Europe continentale que par une version allemande de
"Masonry Dissected" publiée en 1736, est "La Réception d'un
Frey-Maçon" publié à Paris en 1737. Ce texte fut réédité très
largement puis également traduit en anglais, allemand et hollandais. Son auteur véritable est le Chevalier René
Hérault, Lieutenant Général de Police à Paris, dont le souhait est de rendre
ridicule les réunions Maçonniques de l'époque. Un an plus tard est publié en
Français, à Londres, en 1738 "La Réception Mystérieuse". Ce texte
anonyme de soixante-huit pages ne compte que neuf pages originales, les
autres étant empruntées soit à la traduction de "Masonry Dissected"
soit à la divulgation d'Hérault. Emanant d'un auteur qui visiblement n'est
point Maçon, il contient des confusions grossières et présente peu d'intérêt. Le "Secret des Francs-Maçons",
publié à Genève en 1742, est un des textes les plus célèbres. Il est le fait
de l'Abbé Gabriel, Louis, Calabre Pérau qui, lors de la première
édition, n'est pas Maçon mais néanmoins très bien renseigné, et qui, selon
toute probabilité, a été reçu peu de temps après, puisque lors de la nouvelle
édition de 1744, revue, corrigée et augmentée, l'auteur indique qu'il vient
d'être reçu Maçon, fait confirmé par son concurrent Travenol qui critique les
omissions du "Secret des Francs-Maçons" de 1742, en indiquant que
" maintenant qu'il a reçu la lumière, l'auteur est bien placé pour se
rendre compte de ses erreurs". C'est le seul ouvrage, sur la
Franc-Maçonnerie, de Pérau qui par ailleurs publia de nombreux travaux
littéraires et obtint une chaire à la Sorbonne. La plupart des éditions du
"Secret" sont accompagnées d'un recueil de chansons maçonniques et
de quelques pièces de poésie. "L'Ordre
des Francs-Maçons Trahis, et le Secret des Mopses Révélé", Amsterdam 1745. Ce
texte eut un grand succès puisqu'on dénombre une quinzaine d'éditions étalées
entre 1745 et 1781. Il fut traduit en Allemand, Hollandais et Danois dès
l'origine. Il s'agit d'une compilation qui a le mérite de ne prendre que le
meilleur de l'époque. Son auteur est inconnu, certains analystes l'attribuent
à Pérau au moins pour partie. |
l’ordre & les obÉdiences |
Marius lepage |
EDITION
DERVY |
1993 |
D’une
façon générale, les Français, y compris les Francs-maçons, n’ont que peu de
possibilités de prendre une connaissance exacte, même superficielle, de la
Franc-maçonnerie. La
plupart des ouvrages sur ce sujet ont disparu, surtout depuis la période 1940
– 1944. Ainsi les Maçons sont à la merci de leurs adversaires qui peuvent
impunément mentir, déformer les textes les plus clairs, ajouter la calomnie à
l’injure sans que la vérité puisse leur être immédiatement opposée. Nous
avons désiré mettre à la porte de tous nos Frères, et de tous les profanes
que ces questions intéressent, amis ou soi-disant ennemis, une histoire de
l’Ordre objective, écrite sans passion, sans idées préconçues, en parfaite
indépendance de tout lien. |
lumiÈre & secret de la
Franc-maçonnerie |
H.
tort – nouguès |
EDITION
TREDANIEL |
1996 |
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Le
temple est plongé dans la pénombre. Seule la lueur de cette petite bougie
émerge de l’obscurité et éclaire notre déambulation. L’ambiance aide au
recueillement. L’intention est trop religieusement marquée, trop pascale,
pour ne pas en cacher une autre, plus discrètement initiatique. Bon, j’entre
dans le silence de ma propre nuit et la faible lueur semble tout d’abord me
rappeler que je suis là pour être éclairé, pour trouver la lumière.
Symbolique de comptoir, me direz-vous, oui, je suis preneur. Cette petite
lueur qui vacille m’en rappelle une autre, celle qui présida à ma veillée
solitaire dans le cabinet de réflexion. Le
temple est bien couvert, pas d’intrus qui se cachent sur les colonnes. Le
Vénérable demande alors ce qui nous unit dans ce lieu : "La Vérité" lui est-t-il
répondu. J’entends bien que cette vérité est La Vérité, qu’elle n’est pas relative : elle est complète,
totale, elle contient, semble-t-il, toutes les vérités et surtout elle recèle
un secret, notamment que le Monde a été créé par un Architecte éternel.
Secret de polichinelle : toutes les religions d’hier et d’aujourd’hui
proclament à peu près le même refrain. Et chaque religion a nommé son, ou ses
dieux. La franc-maçonnerie, qui n'est pas une religion, a le Grand Architecte
… Non, le secret ici semble plutôt résider dans la manière dont le monde a
été conçu et réalisé : avec, nous dit-on, des outils et des nombres
mystérieux, cet Architecte aurait ordonné, je cite le rituel, "tout ce qui constitue l’essence de
l’être". Outils et Nombres "voilent,
nous dit-on encore, l’essentiel du
mystère de notre loge, et dissimulent le secret de l’entrée dans notre
chambre du milieu". Rien, pas un indice, pas une explication
supplémentaire, ne vient à mon secours pour me permettre de digérer un tant
soit peu cette révélation massivement hermétique. Les
outils sont disposés sur l’évangile de Jean, celui, dit-on, de la Vraie
Lumière. Et le Vénérable de rajouter une couche de mystère : "Ici sont les arcanes de la
Gnose". Je reprends le texte de Jean pour tenter de percer le
secret de l’arcane en question. Je lis : "La Vie était la Lumière des Hommes, et la Lumière luit dans les
ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas saisie". Ce n’est pas plus
clair. Assis dans l’ombre, j’attends la lumière des hommes, je la désire. Le
noir est un turbulent silence. Depuis les origines, tout ce qui vient au
jour, à la lumière, sous le regard, vient du noir ou de la pénombre. Et y
retourne. Caverne, grotte, gouffre, crypte, forêt, ventre, souterrain, nuit,
chaos, sommeil, temple ! sont les matrices du secret. Ils sont à la fois les
conditions du passage et celles de la transformation. Passage… Transformation
: je pense de nouveau au Cabinet de Réflexion. Apportée
par le Maître de Cérémonie qui la tire de la pénombre, la lumière monte vers
l’Orient. Je souris : le Maître de Cérémonie joue ici le rôle de Lucifer, le
porteur de la première lumière. Le Vénérable invoque le Dieu inconnu, et la
première lumière s’allume à l’Orient, sur la Terre de Memphis. Le maillet
qu’il porte sur le coeur est censé transformer sa parole en Verbe. "Que la première lumière soit !"
Le triple flambeau du Vénérable Maître est allumé, puis ceux des Premier et
Second Surveillants, respectivement sous les auspices de la "Sagesse ineffable", de
la "Force toute puissante"
et de la "Beauté
éternelle". Et à chaque allumage : "que la lumière soit !". Puis c’est au tour
des colonnes de la Sagesse, de la Force et la Beauté, d’être allumées.
Sagesse, Force, Beauté : les trois outils architecturaux de la fabrique du
Monde. Symboles respectifs du Verbe, de la Manifestation initiale et de
l’Harmonie. Nous sommes au coeur du Mystère. Etrange mystère dont l’apparente
simplicité m’interloque encore. Prononcée si solennellement, maillet à la
main, on s’attend à ce qu’une telle phrase soit suivie d’un effet
immédiatement transmutatoire. Mais rien ne se passe. Oui, les lumières
s’allument, mais la révélation attendue, souhaitée, la fameuse lumière, ne
tombe pas du Ciel. On m’a
dit que le jour de mon initiation j’avais reçu la lumière. Quelle lumière
ai-je reçue ? Il ne peut s’agir de celle que j’ai déjà reçue à la naissance,
quand mes yeux ont commencé à séparer le jour de la nuit, à sortir les objets
du magma lumineux indifférencié. Lente acquisition, certes, mais on ne peut
m’accorder une chose que je possède déjà. S’agirait-il d’une symbolique
restitution, censée me transformer profondément ? Et comprendre le mot lumière dans les emplois figurés
liés à sa fonction de cognition : intelligence,
compréhension … Jeter la
lumière sur … Mais pourquoi recourir à la raison, ici, quand il s’agit
d’ouvrir la voie à une "révélation" fondée sur l’émotion ? Alors
quelle est la vraie nature de
cette lumière qu’on allume symboliquement dans la nuit ? Cela m’intrigue et
j’ai bien envie de faire un petit tour du côté de la lumière et de sa
perception de la lumière. La lumière me semble tout à fait évidente aussi
longtemps que je n’y regarde pas de trop prés. Mais dès que je me pose la
question sur sa nature… Je ne sais plus très bien de quoi je parle. Ce que
je sais c’est que c’est petit à petit que je découvrirais le symbolisme de cette
Lumière, car finalement elle va devenir le but ultime de ma recherche
spirituelle. |
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