Chapitre13 L - Z (Gnose) |
l’Âge
d’or –
spiritualitÉ & tradition - N° 11 |
Divers
auteurs |
Edition PARDES |
1995 |
||
Contents des
aliments qu’elle offrait sans contrainte, les mortels recueillaient les
fruits de l’arbousier et di cornouiller, la fraise des montagnes, la mûre
attachée aux buissons, et les glands tombés des larges branches de l’arbre de
Jupiter. Alors régnait un printemps éternel, et les doux zéphirs, de leurs
tièdes haleines, caressaient les fleurs nées sans semence. Enfin la terre,
sans culture, versait mille productions, et d’abondants épis blanchissaient
les guérets qui ne réclamaient jamais de repos : alors serpentaient des
fleuves de lait et de nectar ; et l’yeuse toujours verte distillait les
rayons dorés du miel » - Ovide – Au sommaire de cet ouvrage : Julius Evola :
Ungern-Sternberg, le « baron sanguinaire » Antonio Medrano : Le contentement Roger Parisot :
L’Ours et le sanglier ou le conflit Evola-Guénon Bernard Dubant : Le mythe chrétien, de la Genèse à l’Apocalypse, le
Mythe primordial du christianisme. Bernard Dubant : L’indispensable jonction des extrêmes – Martin
Lings – Croyances anciennes – Bernard Marillier : Tout homme est une ile qui s’ignore – David
Herbert : L’homme qui aimait les îles – Philippe Baillet : S’enfuir dans la solitude pour vaincre l’ignorance
- La pensée de Gautama, le Bouddha – Daniel Giraud :
Pour l’amour de Sophia – Dominique Viseux : la Pistis Sophia et la gnose
– Jean Bernachot : Les ambigüités du mythe aryen – J. Mabire, Thulé,
le soleil retrouvé des Hyperboréens - |
la
gnose |
Divers Auteurs |
ARCADIA |
2007 |
Importante documentation sur ce
sujet complexe mais faisant partie de nos traditions spirituelles. On y trouve des articles par : Jean Borella ; l’héritage gnostique, le christianisme primitif,
la gnose dans le judaïsme. H.C. PUECH, Irénée de Lyon, Hippolyte de Rome,
Tertullien, J. Doresse, Simon le magicien, Basilide et Valentin auteurs très
importants de la gnose. Le livre d’Hénoch, la Merkavah.
Angélus Silesi us. Les textes de Nag Hammadi.
L’Évangile selon Thomas. Les Cathares. Antoine Faivre qui nous rappelle les
sources antiques et médiévales des mouvements gnostiques. La métamorphose de l’âme chez
maître Eckhart. Les évangiles apocryphes retrouvés à Nag Hammadi, Steiner. Le
cantique des cantiques. Paracelse. Le thème de la régénération,
pilier de la gnose. Les Rose-croix et Christian Rosencreutz. Jakob Boehm, la
Sophia et la nouvelle naissance dans son « Aurore naissante » (1612). La
gnose de Princeton. La nouvelle gnose chrétienne avec Émile
Gillabert. Le sethianisme et le mazdéisme qui sont à l’origine de cette gnose
(connaissance) chrétienne, ou métaphysique, en tous cas cette recherche de la
déité, moteur de notre cheminement. |
LA GNOSE |
H. LEISEGANG |
ÉDITION PAYOT |
1951 |
Les travaux effectués
sur la gnose primitive, permet de mieux comprendre ce mouvement religieux qui
fut le rival le plus virulent de l’Eglise chrétienne des premiers siècles et qui
connaît de nos jours un regain d’intérêt auprès d’esprits préoccupés de
rénovation religieuse, mais incapable pour la plupart de descendre jusqu’à
ces sources embroussaillées et difficiles à expliquer. Leisegang est un des meilleurs
débroussailleurs de cette jungle et il nous explique clairement, et dans la
mesure du possible, le mouvement qu’elle représente. Les chapitres du livre
se suivent de manière à ce que les textes éclairent toujours ce qui suit,
autrement dit il faut commencer dès le début pour comprendre le tout. 12
chapitres construisent le livre Notion et origine de
la gnose, la pensée gnostique, Simon le Magicien, les Ophites, les
Barbélognostiques, Basilide et les sectes se rattachant à lui, les
Carpocratiens, Marcion, Valentin, Ptolémée, Marcos, la Pistis Sophia, suit un
vocabulaire gnostique |
LA GNOSE DE PRINCETON - Des savants à la
recherche d’une religion |
Raymond RUYER |
Edition Fayard |
1976 |
Nouvelle religion qui
naît vers 1966/1967 aux états unis dans les milieux scientifiques de physiciens et d’astronomes. Elle se veut discrète
religieuse et scientifique. Elle a pris naissance à Princeton, à Pasadena
dans les milieux scientifiques de
physiciens, d’astronomes cosmologistes et de biologistes ; elle a gagné
des membres de la haute administration, ainsi que la haute Eglise. Elle se
veut religieuse dans son esprit, tout en restant strictement scientifique.
C’est une science retournée, ou plutôt remise à l’endroit ; elle exige
pour être comprise un certain retournement de nos schémas mentaux habituels. L’univers matériel est une tapisserie vue à
l’envers ; l’univers n’est pas fait de choses matérielles ni d’énergies
physiques, il est fait entièrement de domaines de conscience, en
participation avec un domaine ou source fondamentale, avec un
espace-temps-sujet. Participer n’est pas se confondre ; les êtres
domaines se font eux-mêmes, en conjuguant sans cesse leur passé avec la
source fondamentale, à partir de quoi s’opère le passage du temps. La source cosmique est comparable à un ensemble de
thèmes-programmes dominant le hasard qui réalise les possibles, ou encore, à
une langue mère que tous les êtres essaient de parler à leur façon et à leur
niveau. Dans un univers ainsi remis à l’endroit, la mort comme la vie prend
un tout autre aspect. La nouvelle gnose se présente aussi comme une
sagesse ; elle veut être une sorte de néo-stoïcisme contre les cyniques
contemporains. Sans être politique, elle prétend préparer le terrain pour une
meilleure politique cosmo-centriste ou plutôt Théo-centriste, au-delà d’un
humanisme désaxé. Un livre déconcertant propre à renverser nombre de
perspectives et de valeurs. Dans
son N° de Septembre-Octobre 1977, la revue « humanisme » du G.O. de
France, publie un article de 4 pages sur cette Gnose de Princeton, et si à
première vue, cette nouvelle gnose parait intéressante, respectable et
attirante par son coté dualiste et logique, vite le rédacteur du billet donne
les raisons pour lesquelles cette nouvelle gnose ne peut mener à rien, car
trop touffue avec un coté superficiel de la formation scientifique des
citoyens. Cet article pourra être expédié par email à
ceux qui le demanderont. |
LA GNOSE - ÉDITION INTÉGRALE DE
CETTE REVUE 1909-1912
|
PRÉFACE DE PATRICK
MARCELOT |
ÉDITION DE
L’HOMME LIBRE |
2009 |
Fondée en Novembre
1909, cette revue s’arrêta en Février 1912, entre temps elle édita 26
fascicules mensuels, que cette édition réédite en un seul volume. La naissance de la
revue La Gnose, résulte de la confrontation de deux conceptions
différentes de l’époque : l’une consécutive de la Belle Epoque et du
siècle des Lumières, met en avant les avancées scientifiques et nie tout
principe supra-humain, tout en exaltant l’individualité. L’autre d’esprit
oriental met en avant l’ordre de l’intellectualité pure, dégagé de toutes les
contingences individuelles et prône un retour au cœur de l’unique et même
Vérité, qui au-delà des formes, fonde toute tradition authentique, et où
l’homme est mis à sa juste place. Cette époque
effervescente se caractérise par des créations non seulement artistiques et
littéraires mais par une éclosion de mouvements divers et variés qui vont de
l’occultisme au spiritisme en passant par le satanisme, le théosophisme, et
les sectes religieuses ou pseudo-religieuses. C’est ainsi que surgit l’Eglise
gnostique fondée par Jules Doisnel, le Martinisme crée par Papus (Gérard
d’Encausse) en 1888, divers courants occultistes avec A. Fabre d’Olivet,
Saint Yves d’Alveydre, H. Delaage, Favre des Essarts, la Théosophie
avec Mde Blavatsky et le colonel Olcot, les alchimistes Jollivet Castelot.
René Guénon dont l’œuvre publique commence en 1909 dans cette revue sous le
patronyme de Palingénius. La H.B.O.L de Max Théon, l’Ordre kabbalistique de
la Rose+Croix de Péladan et Guaita, la Golden Dawn et d’autres grands noms
comme celui de Fulcanelli ou de John Gustaf Agueli qui fut initié au soufisme
et qui certainement eu une grande influence sur René Guénon qui d’ailleurs
lui dédicaça son livre « le symbolisme de la croix ». Albert de
Pouvourville, initié au taoïsme sous le nom de Matgioi (œil du jour, soleil),
et ami de René Guénon, Léon de Champrenaud qui fonda la revue La Voie
puis s’occupa de la revue La Gnose, etc. Cette revue durant
ces 26 numéros développe les sujets suivants : 1e
année 1909-1910 :
La Gnose en général et en bohême en
particulier, le Démiurge et les démiurges, la tradition gnostique, Esclarmonde,
les écoles spiritualistes, catéchèse gnostique, les sources du gnosticisme,
la magie, le Père Hyacinthe, mission en Asie centrale, le Pape et Rome, la
synarchie, la gnose et la Franc-Maçonnerie, le symbolisme du nom d’Isis, le
Dalaï-Lama, Balzac et L.C de Saint Martin, l’orthodoxie maçonnique, les
initiations, la comète de Halley, les hauts grades maçonniques,
l’Archéomètre, les vaudois, la religion et les religions, la crosse et son
origine, Saint Yves d’Alveydre. 2e
année 1911 :
La prière et l’incantation, les présages
astrologiques, le symbolisme de la croix de René Guénon, pages dédiées au
soleil et à Mercure, l’alchimie pratique, l’universalité de l’islam, le
mystère de la croix de douzetemps, l’islam et les religions
anthropomorphiques, à propos du Grand Architecte de l’Univers, dissertation
sur le rythme et la prosodie de Fabre d’Olivet, les néo-spiritualistes, la
constitution de l’être humain et son évolution posthume selon le Védânta,
conception scientifiques et idéal maçonnique. 3e
année 1912 : Les conditions de l’existence corporelle, les
catégories de l’initiation, Philosophumena ou réfutation de toutes les
hérésies, (oeuvre attribuée à Scot Origène), Thalès de Milet, Pythagore,
Empédocle, Héraclite, Anaximandre, Anaximène, Anaxagore, Archélaüs,
Parménide, Leucippe, Démocrite, Xénophane, Ecphante, Hippon, Socrate, Platon. |
la
guerre des gnoses – Les
ÉsotÈrismes contre la tradition chrÉtienne - la prÉ-kabbale |
Alain pascal |
Edition L’Aencre |
1999 |
En remontant aux sources anti-chrétiennes
et anti-occidentales de la philosophie
moderne imposée par la Franc-maçonnerie, l’auteur n’écrit pas une nouvelle
histoire des religions et de la philosophie, mais recherche dans les conflits
des premiers siècles l’origine de l’erreur et de la folie moderne. Cet ouvrage dénonce derrière le
gnosticisme et son pendant philosophique, le néo-platonisme plotinien, une
pré-Kabbale, mouvement à la fois religieux, philosophique et politique ignoré
par les historiens conformistes. Née de l’ésotérisme juif, codifiée par le
Talmud, la pré-kabbale sert de trame à une guerre des gnoses qui explique les
persécutions et les hérésies, puis la chute de l’empire romain d’Occident et
la lutte des initiations dans les premiers monastères. En reprenant l’ésotérisme juif des
Esséniens, de Simon le Magicien et de Philon, le juif, les gnostiques,
certains apologistes et les ésotéristes soi-disant chrétiens perdent
l’Intelligence du christianisme et véhiculent sans le dire ou sans le savoir
un ésotérisme oriental qui échoue dans sa guerre contre la tradition
chrétienne en Occident, mais aboutit à l’Islam en Orient. La filiation entre le gnosticisme
et la gnose naturaliste des loges et celle entre la philosophie gnostique et
la philosophie moderne étant mises en évidence, la gnose fournit le trait
d’union entre hier et aujourd’hui, l’actualité étant le thème constant de la
discussion. Après avoir défendu la tradition
chrétienne et son héritage païen occidental, l’auteur invite tous les européens
non pas à la repentance, mais à se croiser avec les catholiques et les
orthodoxes pour défendre la civilisation occidentale contre une forme de
résurgence gnostique. Au sommaire de cet ouvrage de 300 pages
: Première partie : Alexandrie contre Rome ou l’ésotérisme cosmopolite contre
l’exotérisme universel chrétien
- A Alexandrie, le
cosmopolitisme permet la victoire de l’ésotérisme oriental égyptien dans la
pensée hellénistique - le panthéisme des mystères de l’Antiquité
suppose un monisme de l’être incompatible avec le dualisme de l’être de la
Bible - Gnose et gnosticisme ou pourquoi il ne
peut y avoir de véritable gnose chrétienne
- l’ambigüité du mot
gnose - la religion chrétienne n’est pas
ésotérique mais exotérique - le
gnosticisme hérite de la vraie gnose, car l’ambigüité du terme de gnose est
levée par le rapport de la gnose à la magie
- la guerre de religion des
inities - des persécutions juives aux persécutions
païennes - les autorités juives sont responsables de
la mort de Jésus - l’église des apôtres, dont saint Paul est
persécuté par les juifs - saint Paul inaugure l’hellénisme
chrétien, auquel les hellénistes juifs et les judéo-chrétiens sont
hostiles - Des persécutions juives aux persécutions
païennes à Rome - la lutte des initiations -
De Jérusalem à Rome, une seule tradition apostolique ou pourquoi il
n’y a pas d’église de Jean - L’église de Rome est l’église des
apôtres - L’essénisme est la première source juive
du gnosticisme - l’ésotérisme juif de Simon le magicien et
l’avenir de l’alliance magico-rationnelle du gnosticisme -
la philosophie gnostique de Philon le juif est ésotérique et
moniste - Philon et le Logos -
l’ésotérisme juif et la pré-kabbale
- hérésies esséniennes et
capital-socialisme - le démiurge de Corinthe -
Carpocrate et Epiphane - les traditions apocryphes du 2e
siècle - les manuscrits de la mer morte sont
apocryphes - gnosticisme juif et Franc-maçonnerie
antisémite ou le Golem gnostique
- de la création par les
anges, des disciples de Simon le Magicien, à l’antisémitisme de Satornil -
Du baptême de Satornil à la Franc-maçonnerie moderne -
la gnose Valentinienne - les gnoses séthiennes et
valentinienne - désir de Sophia -
la question du Talmud - le gnosticisme oriental est présent en
Occident - Deuxième partie : Empire et christianisme ou comment l’empire devint
chrétien et non l’église une secte judéo-païenne -
Les premiers conflits autour de l’héritage païen du christianisme -
le christianisme sanctifie le paganisme en mettant fin au sacrificiel
archaïque - les rituels archaïques repris par les
traditions et mystères grecques et l’ésotérisme égyptien - les philosophes stoïciens sont proches des
alchimistes hellénistes - le grec Plutarque est un adepte d’Osiris -
l’hermétisme est hellénique c'est-à-dire judéo-égyptien et non
chrétien - le dilemme des apologistes chrétiens -
le réquisitoire de l’initié égyptien Celse et les persécutions du
stoïcien Marc Aurèle - le bonnet phrygien de Montan, les excès du
puritanisme et le célibat des prêtres
- le culte phrygien des messes
noires à la tecno-culture - les évêques fixent l’orthodoxie de la
tradition autour de la « Récapitulation » de saint Irénée,
l’héritier johannique - Rome et Alexandrie ou le lourd héritage
de l’école chrétienne d’Alexandrie
- Clément d’Alexandrie, de la
gnose chrétienne à la science théologique et à la gnose -
Tertullien sépare l’Orient et l’Occident -
L’imposture du Corpus Hermeticum
- incompatibilité du
christianisme avec le Corpus Hermeticum
- Origène et le drame
néo-platonicien - Origène élève de Sakkas -
Plotin le séducteur ou l’intelligence du diable -
L’intelligence plotinienne est uniquement contemplative - Hérésies
manichéennes d’hier et d’aujourd’hui
- Néo-platonisme, arianisme et
mysticisme juif - des théurges de Rome à l’école
d’Antioche, berceau de l’arianisme
- le Talmud inspire le
gnosticisme et le néo-platonisme
- l’empire devient chrétien
malgré le culte du soleil - la conversion de l’empereur
Constantin - Nicée, victoire de la tradition -
Constantin n’est pas l’auteur du dogme de la Sainte Trinité, ni un
hérétique arien - Julien l’Apostat adorateur du soleil -
Saint Augustin, lumière de la tradition chrétienne -
L’augustinisme, réconciliation du cœur et de la raison -
le christianisme s’impose mais l’église se divise -
L’Edit de Théodose est une victoire
- Constantinople -
l’Edit de Théodose met fin à la tolérance mais ne met pas fin au
paganisme - les fils de Caïn - Troisième partie : La lutte des initiations dans les arcanes monachiques au
début des temps féodaux - les délicates spéculations du
monachisme oriental - guerre des gnoses et luttes dans les
monastères - Sophia est divine, non céleste, car le
Saint Esprit n’est pas féminin - les hérésies orientales, les philosophes
grecs et le pré-kabbale en Orient
- Nestorius -
le théurge Proclus - la lutte des initiations ou comment
l’Angleterre est la porte de l’Orient
- les mystères des monastères
en Grande Bretagne - l’Irlande et Saint Patrick -
le celtisme chrétien - les germains -
Clovis - l’ésotérisme oriental dans les monastères
chrétiens - les arts libéraux codifiés par Cassiodore
et l’ambigüité de Boèce - Saint Benoit et saint Grégoire -
des hérésies orientales à l’islam ou du Livre de la Création à
l’islam - les jacobites et l’interprétation
néo-platonicienne d’Aristote - L’intelligence de la tradition
chrétienne - Deux Eglises mais une seule
intelligence - à propos de solidarité chrétienne -
les temps féodaux préparent l’apogée de l’occident chrétien -
|
la
notion gnostique du DÉmiurge dans les Écritures
& les traditions JUDÉO-CHRÉTIENNES |
Robert AMBELAIN |
Edition Bussière |
2002 |
En
s’appuyant sur les écritures et en révélant leur sens profond, l’auteur
dégage une notion de Démiurge,
ouvrier du monde, artisan de la matière, sur l’existence duquel les docteurs
de la gnose, vaste mouvement chrétien à caractère ésotérique sont tous d’accord. Le
grand Dieu, le logos, le créateur ultime, le ou les dieux intermédiaires,
sont ils bon ou mauvais ou cruel ? Quel rapport avec le Dieu de l’Ancien
Testament et ses écritures ou sort un Dieu cruel et méchant. Tous
les germes qui meurent, les milliards de milliards de pollen, de semences
vivantes qui ne naitront jamais, les animaux qui se tuent entre eux pour
vivre, le cas de la mante religieuse qui tue et mange le mâle tout en se
faisant féconder, l’inimaginable gaspillage de vie, ses excès, ses injustices
et ses incompréhensions. Tout cela a-t-il une explication humaine,
religieuse, ou philosophique ? Bien
sur chaque groupe donnera sa version justifiant ces comportements, mais pour
les gnostiques les versions sont différentes et le Démiurge, qui règne au
centre de ce magma ne fait pas
l’unanimité sur sa façon de régir le monde. La
gnose antique prétendait par avance fournir une explication, l’auteur va
alors rechercher dans les textes les diverses explications et essayer d’en
dégager une figure. Les textes canoniques et apocryphes sont interrogés afin de voir comme le dit
Origène - J’identifie le Démiurge des gnostiques avec le Prince de ce
monde, celui des épitres pauliniennes, tous deux constituant cet Esprit
universel qu’Eddington nous présente comme – une pensée vivante, baignant et
pénétrant tous les constituants de l’univers matériel – Il
est évident que pour la majorité des gnostiques des premiers siècles, le
démiurge est mauvais, il est la cause de tous les maux et c’est lui qui est
le facteur principal de l’ego. Dans
notre monde moderne, on l’appellera ego, tentations, addictions, énergies
négatives, mais le combat est le même, tout comme nous le montre la lame 15
du Tarot avec son Prince des Ténèbres et ses diablotins enchainés aux vices
et tentations du matérialisme. |
LA PISTIS SOPHIA et la GNOSE - Aspect de
l’ésotérisme Chrétien |
Dominique VISEUX |
Edition PARDES |
1988 |
||
La production des mondes : La naissance du Démiurge -
Les archons du destin, de la Sphère et leur hiérarchie -
L’arbre du monde - Les Ténèbres extérieures -
Cosmologie de la Pistis Sophia
- La formation des Âmes : Les concrétions de Sophia - La
triple nature de l’âme - la mort et le
voyage posthume - Les lamentations de Pistis Sophia : Les 9 repentances - la
descente du Sauveur - la Pitié et la
Vérité - La sortie du chaos : La Vierge drapée de lumière - le combat de la lumière et des
ténèbres - la remontée des enfers - Mystères gnostiques et évangéliques – La restauration finale : Le vêtement de lumière -
l’épuisement des Archons - La complétion du Plérôme et le jugement des
Archons - Les conditions posthumes de l’âme : L’âme individuelle et l’Âme du
monde - Destin des âmes qui ont reçu le Baptême ou
les petits Mystères ou les grands
mystères - les âmes damnées - les voyages et les stations posthumes.. |
le
dieu sÉparÉ – les
origines du gnosticisme |
S. PETREMENT |
Edition Du Cerf |
1984 |
Le gnosticisme, réservoir de
mythes et d’arguments pour tous les ésotérismes, fait peur. C’est pourquoi
toutes les religions l’ont occulté voire diabolisé. L’auteur en a fait une
thèse qui lui a demandé toute une vie de recherche. La description des mythes, le
démiurge, les 7 anges créateurs, la mère, le dieu « homme »,
l’analyse des doctrines, le salut par la connaissance, le docétisme,
l’eschatologie réalisée, le dualisme et la liberté par la grâce, permettent
de reconstituer la formation et le développement du gnosticisme en ses
courants, ses auteurs et ses textes, ils nous en restituent en ses moments
parfois sublimes, un univers fascinant Au sommaire de cet ouvrage de 680
pages : Première partie : Les principaux mythes
gnostiques peuvent-ils se comprendre à partir du christianisme ?
- le Démiurge -
ne maudit pas Ptahil - les 7 anges créateurs -
les « puissances » dans le Nouveau Testament -
passage au mythe des anges créateurs et au mythe des 7 -
La Mère - la Mère comme nom du saint Esprit -
Hélène - Sophia
- Barbélo -
les hypothèses de Quispel
- les explorations de Wilckens -
Prounikos - le Dieu-Homme -
le Fils de l(homme dans les Evangiles
- l’Homme comme nom du fils ou
le premier homme manichéen - le second homme chez Paul -
L’homme comme nom du Fils chez les gnostiques antérieurs à Mani -
L’Homme essentiel dans les gnoses dites païennes -
Les principaux caractères des doctrines gnostiques peuvent-ils se
comprendre à partir du christianisme ?
- Le salut par la
connaissance - la foi chez les gnostiques -
Sauveur chrétien et Révélateur gnostique -
le docétisme - L’Eschatologie réalisée dans l’Ancien et
le Nouveau Testament - l’eschatologie chez les gnostiques -
l’eschatologie dans le quatrième évangile, chez Paul et dans les
synoptiques - le destin de l’individu après sa
mort - le dualisme gnostique -
quel est le sens de ce dualisme et son origine ? -
sur le dualisme intolérant ou simpliste qu’on appelle
« manichéen » - La liberté par la grâce -
les images de libération chez les gnostiques -
la prédestination chez Valentin
- Seconde partie : Comment pourrait s’être
formé le gnosticisme -
la gnose de Simon le magicien
- remarques sur le livre de
Beyschlag - comment peut s’expliquer l’image de
Simon chez Justin - les gnostiques de Corinthe -
les adversaires de Paul dans les épîtres aux corinthiens -
les sources possibles de l’enseignement d’Apollos -
les indices d’hérésies gnosticisantes à Ephèse -
Apollos et le quatrième évangile
- Cérinthe -
les adversaires dans les épitres johanniques -
Ménandre et le quatrième évangile
- quelques affirmations
d’Irénée - Satornil et le démiurge -
Satornil et les 7 Anges - Basilide -
le Basilide d’Irénée et celui d’Hippolyte -
Basilide et Satornil - Carpocrate -
Valentin avec les gnostiques et Basilide -
le mythe de Sophia et les épîtres pauliniennes -
L’Apocryphon de Jean - le thème des quatre
« illuminateurs » - le mythe de Sophia dans l’Apocryphon de
Jean - le Plérôme, les êtres divins -
Sur les ouvrages gnostiques dits non chrétiens découvert à Nag
Hammadi - les ouvrages séthiens -
évangile des égyptiens - Zostrien
- les trois stèles de Seth -
Allogène - l’Apocalypse d’Adam -
Marsanès - l’Hypostase des Archontes et Noréa -
autres textes de Nag Hammadi
- Eugnoste -
le sermon des Naassènes
- les oracles
chaldaïques - l’hermétisme gnostique -
le judéo-christianisme gnostique
- le mandéisme et le
gnosticisme juif - |
LE GNOSTICISME – Son Histoire, son origine, sa doctrine primitive |
Patrice Genty - Michel Nicolas et Marcel Clavelle |
Les Editions de la Tarente |
2014 |
L’ouvrage condensé mais substantiel qui nous est présenté ici, est la première étude approfondie faite sur le gnosticisme par un adepte de l’ésotérisme. Nul n’était plus qualifié pour accomplie cette œuvre que T. Basilide, patriarche de l’église gnostique au début du XXe siècle et qui a enseigné et mis dans ces pages le fruit de vingt-cinq ans de méditations et de recherches. Ce livre prouve avec évidence que le gnosticisme est une forme de la tradition d’Israël et les arguments fournis par Michel Nicolas (dont le rarissime travail est publié ici en extenso) semblent à cet égard irréfutables. On verra également, et ceci est capital, que les hérétiques combattus par saint Jean et saint Paul ne sont pas des gnostiques. Quand à la partie historique de l’ouvrage, c’est une véritable histoire de la Tradition Occidentale, remplie de vues originales sur les manichéens, les cathares, l’église celtique, les Templiers et les Rose+Croix. Dans une étude liminaire en début du livre, Serge Caillet apporte un éclairage nouveau sur la personnalité de Patrice Genty (T. Basilide) et remet en perspective son travail remarquable sur le gnosticisme. Un ouvrage incontournable sur la Gnose - 120 pages - Au sommaire de cet ouvrage : Serge Caillet : Patrice Genty, la Gnose et l’église gnostique. Maurice Clavelle : Préface Michel Nicolas : Des origines du gnosticisme T. Basilide : Aperçu de l’histoire du gnosticisme – Doctrine des premiers gnostiques - L’église gnostique - |
LE LIVRE SACRÉ DES GNOSTIQUES D’ÉGYPTE |
Fabrice BARDEAU |
Edition Robert LAFFONT |
1977 |
Le livre sacré des
Gnostiques d’Egypte, ou « Pistis Sophia », est le plus complet
des textes gnostiques coptes découvert en Haute-Egypte dans la seconde moitié
du XVIIIe siècle. Cet extraordinaire document longtemps passé sous silence
comme la plupart des apocryphes du Nouveau Testament, renferme la totalité
des secrets de la gnose alexandrine où se retrouvent les concepts de Platon,
de Philon, du Zend Avesta, de la kabbale, des Mystères d’Eleusis, de
Samothrace et de l’Orphisme. Véritable somme
théologique et cosmologique, cette gnose pré-chrétienne constitue la base
même des anciennes religions de l’Orient. Cette gigantesque fresque retrace
le combat implacable des fils de la Lumière avec ceux des Ténèbres, du Bien
et du Mal, de l’Esprit et de la Matière, dans la totalité des mondes. Selon Clément d’Alexandrie,
la Gnose est une science divine, révélée aux hommes pour leur apporter la
lumière sur toutes les choses et les rendre capables d’arriver jusqu’à Dieu.
Par le récit des avatars de Sophia, l’Eon du 13e univers, nous
apprenons ainsi les raisons de la venue du Christ sur notre planète, avec
toutes les révélations de la pensée gnostique sur les conditions et la nature
de la connaissance salvatrice. On y apprend encore
comment Jésus passa douze années après sa Résurrection sur cette Terre pour communiquer
à ses disciples la science parfaite, la véritable gnose, afin de les
instruire dans les mystères, dont ses enseignements pendant sa vie terrestre
n’avaient été qu’une incomplète révélation. Enfin, le récit nous
montre les disciples et les saintes femmes entrant en scène à tour de rôle,
posant des questions à Jésus qui leur délivre ainsi un cours complet sur la
gnose. Vieux de 18 siècles, ce récit fantastique nous offre les plus hautes
envolées de la pensée gnostiques sur la genèse de l’univers et la situation
de l’homme dans la création. |
LE PROCÉS DE JÉSUS A LA LUMIÈRE DE LA GNOSE |
Emile GILLABERT |
Edition DERVY |
1986 |
||
Au
sommaire de cet ouvrage : Qui
est Jésus ? - le procès
- la parole, notre juge et
critère de vérité - le détournement -
une découverte - les trois ordres - le
gnose des premiers siècles - une eschatologie moderne - un
dialogue de sourds - le discours gnostique -
l’aventure personnelle - une chance prodigieuse -
commentaire de l’Evangile selon Thomas
- Emile
Gillabert est le fondateur de l’association Métanoïa à Marssane, qui donne un
enseignement gnostique, c’est sa femme qui continue l’œuvre. |
les
enseignements secrets de la gnose |
T. SIMON & T. TEOFAN |
Edition Arché |
1999 |
Cet ouvrage explique la gnose
telle qu’elle a été vue par les néo-gnostiques du début du siècle, notamment par
les auteurs, eux même évêques gnostiques de l’Eglise gnostique et dont le
plus célèbre fut Albert de
Pouvourville, mieux connu sous le pseudonyme taoïste de Matgioi Il y est développé la Kabbale qui établit
des concordances avec la Franc-maçonnerie et le Taoisme, tout en insistant
sur l’aspect féminin de la Réalisation spirituelle de la Sophia. René Guénon
qui dirigea la revue « La Gnose » de 1909 à 1912 eut à se référer à
cet ouvrage à propos de la tradition qui n’admet pas seulement la pluralité
des mondes habités, mais aussi la pluralité des humanités. Le sommaire de cet ouvrage nous propose : Les Ténèbres extérieures La vie universelle et le monde pneumatique Le monde individuel et le Démiurge La voix Rédemptrice L’Etoile Flamboyante Déclaration et Statuts de l’Eglise gnostique |
les
Évangiles secrets |
Elaine pagels |
Edition Gallimard |
1982 |
Retrouvé en 1945 à NAG HAMADI, les
Évangiles secrets remettent au goût du jour la doctrine des gnostiques. L’auteur dans une longue introduction
raconte quand et comment furent trouvés ces documents, par des égyptiens,
c’est un véritable roman noir à la « Indiana Jones » qui nous est
conté Puis on est convié à suivre les divers protagonistes qui ont eu en
mains ces documents, les ventes et les reventes, enfin la réunification de
tous les écrits pour un décodage général. Beaucoup de questions sont posées,
peu de réponses en face, c’est vrai qu’il est difficile de savoir comment et
pourquoi ces écrits sont arrivés là et pourquoi ne furent ils pas découvert
avant. Mais l’important est que ce contenu nous dévoile des textes inconnus
et qui confirment et complètent, tous les autres écrits gnostiques, qu’ils
soient pour ou contre. Ainsi notre compréhension de ce mouvement s’éclaircit. Au sommaire de ce récit sur la Gnose, nous
avons : La controverse sur la Résurrection du Christ :
Evénement historique ou symbole ? Un seul Dieu, un seul évêque : aspects politiques du
monothéisme Dieu le Père et Dieu la Mère La passion du Christ et la persécution des chrétiens La quelle est la véritable « Eglise » au milieu
de toutes ces sectes ? La Gnose : La connaissance de soi est la connaissance
de Dieu |
les
Évangiles secrets – gnose & christianisme |
alcalay
& coutin |
Edition
Lacour |
1997 |
Un excellent petit livre qui
explique la gnose, les divers Évangiles retrouvés en 1945 à Nag Hammadi, les
Esséniens, les Grands Maîtres de la Gnose, les origines du christianisme et
pourquoi cette gnose fut combattue. La découverte en 1945 à Nag
Hammadi de 52 manuscrits donna une tout autre vision du Christianisme et de
l’origine de Jésus. Il produisit l’effet d’une bombe qui n’est pas encore
retombé, car il pose d’autres questions qui souvent ne font que troubler ce
qui était établi. Au sommaire de cet excellent petit livre
facile à lire : Les
Evangiles secrets et le christianisme Une
bibliothèque gnostique retrouvée au bord du Nil Gnostique
originel et gnosticisme des premiers temps Les
Evangiles de Nag Hammadi Les
Esséniens, aux origines du Christianisme Qu’est-ce
que la Gnose et la pensée gnostique De
quelle connaissance parle t-on ? La Résurrection Les
trois phases du christianisme intérieur Le
souffle pur du christianisme originel Spiritualité
ou religion ? Vrai Dieu ou Démiurge ? Découvrir
l’homme vrai – Les deux natures Royauté
et noblesse de l’Homme véritable -
Microcosmos L’étincelle
de Lumière originelle Quand
l’Âme s’unit à l’Esprit Une
fraternité d’âmes libres avec un trésor matériel et immatériel Les
grands envoyés de la lumière Les
grands Maîtres de la Gnose - Mani La
Bible, les évangiles gnostiques et la tradition gnostique Les
fondateurs du Lectorium Rosicrucianum |
les
gnoses |
Régis blanchet |
Edition Du
Prieuré |
1997 |
2 volumes pour expliquer les diverses gnoses et
leurs outils. Les gnoses peuvent être
considérées comme les héritages des anciennes religions qui se sont mis en
mutation au contact du bouleversement profond qu’engendra l’extension de
l’empire romain. Les « fines pointes mystiques » des pensées
assyro-babylonienne, grecque, égyptienne, sémite, leurs système nationaux et
religieux ayant été ébranlés, vont surgir, dialoguer avec le monde, parfois
fusionner entre elles dans un étrange syncrétisme. Leurs propos est la survie sans
perte d’identité, la première constatation est que rien ne sera plus jamais
comme avant après la poussée « civilisatrice » romaine. Une
mutation s’impose et fonde les bases théologiques et mystiques de la jeune
chrétienté. Au sommaire de cet excellent livre sur la
gnose : La magie et la gnose antique et païenne : La magie et ses développements positifs de la
magie - L’opérativité des méthodes gnostiques antiques : Naissance des théogonies - le combat des dieux - la gnose des gnoses : la
théurgie - le sacrifice simple - le commerce avec les morts : la
nécromancie et le spiritisme - les gnoses pré-chrétienne - la
divination dans le monde païen - les
légendes d’Orient et d’Occident - l’influence hellénistique -
les écoles paganisantes de la gnose des forets - la
théosophie - les éléments constitutifs de
l’ésotérisme - la théosophie en Occident -
Comment relier ce foisonnement gnostique à notre modernité ? -
la Théosophie occidentale moderne
- Helena Pétrovna Blavatsky et
son mouvement théosophique - Les gnoses chrétiennes : le mouvement de Simon le mage -
Ménandre, Saturnin, Basilide, Isidore, Carpocrate, Cerdon,
Marcion, - L’école italique valentinienne -
Ptolémée - L’encratisme - Les
apostoliques du IVe siècle - Les aspects antisémites de certaines gnoses - Aperçu sur les sources des démonologies juives : Les anciennes démonologies juives,
babyloniennes, assyriennes et dans
l’Ancien Testament - La doctrine juive dans la littérature
apocryphe et apocalyptique - La doctrine chrétienne du Nouveau Testament
et dans ses écrits apocryphes - |
les
gnoses dualistes d’occident |
Ioan couliano |
Edition PLON |
1990 |
Voici, pour la première fois, une
présentation complète de toutes les religions dualistes dont l’histoire a si
profondément influencé l’Occident ; le gnosticisme, le marcionisme, le
manichéisme, le paulicianisme, le fogomilisme et le catharisme occitan et
lombard.
|
les
gnostiques |
Serge hutin |
Edition PUF |
1978 |
En tête de son gros ouvrage contre
les hérésies, saint Épiphane (mort en 403) donne une liste impressionnante –
et, nous précise-t-il, d’ailleurs incomplète – de sectes redoutables qui
menacent l’unité de l’Église : les Simoniens, les Ménandriens, les
Satorniliens, les Basilidiens, les Nicolaïtes, les Stratiotiques, les
Phibionites, les Zacchéens, les Borborites, les Barbélites, les
Carpocratiens, les Cérinthiens, les Nazaréens, les Valentiens, les
Ptoléméens, les Marcosiens, les Ophites, les Caïnites, les Séthiens, les
Archontiques, les Cerdoniens, les Marcionites, les Apelliens, les Encratites,
les Adamites, les Melchisédéciens… (Et nous n’avons pas reproduit toute cette
interminable nomenclature). Chez tous les Pères de l’Église qui ont combattu
les gnostiques (gnostikoï) – faux chrétiens qui prétendaient posséder une
connaissance (gnôsis) merveilleuses, nous trouvons le même tableau : celui de
mouvements hérétiques se diversifiant, se ramifiant à l’infini, tels des
champignons vénéneux, en d’innombrables sectes et sous-sectes. Le gnosticisme sera alors rattaché
à la sagesse primordiale originelle, source des diverses religions
particulières. |
les
gnostiques |
M. scopello |
Edition du CERF |
1991 |
« Qui sommes nous ? que sommes nous
devenus ? où sommes-nous ? où avons-nous été jetés ? où
allons-nous ? » L’itinéraire du gnostique
(gnostikos, en grec : celui qui connait) est parfaitement résumé en
cette courte phrase de Théodote maître gnostique du IIe siècle. Ce souci de
se connaitre et de rechercher ses propres origines est le leitmotiv de toute
spéculation gnostique. Le monde est le résultat d’un
piège mis en place par des puissances mauvaises ; le gnostique, et lui
seul, peut s’y soustraire grâce à l’étincelle de connaissance enfouie au plus
profond de lui-même ; mais, cette connaissance n’est pas donnée à tout
le monde, elle est un don divin, réservé à des élus qui leur permet de s’unir
à Dieu ou mieux de le réintégrer. Un texte gnostique intitulé
« l’étranger » appartenant à l’ensemble de documents découverts à
Nag Hammadi, expose bien ce mode de pensée : C’est la révélation d’un
ange Youel, à un initié appelé Allogène (étranger en grec): Youel me
dit : «Tous ne peuvent pas
entendre ces propos ô Allogène. Tu as été revêtu d’une grande puissance par
le Père du Tout, afin que tu puisses discerner ce qui est difficile à
discerner et connaitre ce qui est inconnaissable pour la plupart ; afin
que tu remontes vers Celui qui est tien » (NH XI, 3 50, 21-34) Le contenu des révélations de la
connaissance et la participation à cette même connaissance transformant
l’initié, le rendent divin. « Je retournai
à moi-même, ayant contemplé la lumière autour de moi et le bien qui était en
moi. Je devins Dieu, » dit
Allogène. On comprend d’emblée ce que cette
religion gnostique pouvait avoir de déplaisant ou d’arrogant aux yeux des
autorités ecclésiastiques de l’époque. Le christianisme se voulait une
religion pour tous, le salut est proposé à tous dans la prédication publique
de l’Evangile. La religion gnostique, en revanche, se veut une religion
réservée à des élus : on ne choisit pas d’être gnostique, on l’est
depuis toujours, en principe il n’y a pas de conversion au gnosticisme. Les
gnostiques sont convaincus d’être les seuls dépositaires de traditions
secrètes et anciennes. Au sommaire de cet ouvrage : Les sources directes et indirectes -
Les auteurs et les textes gnostiques
- Les Maîtres à penser et les
écrivains anonymes - La communication du message et le jeu des
influences - Paroles, images et
symboles : les chemins de la pensée
- Le corps est une prison - La
remontée à travers les sphères - « Tu es moi, je suis toi » :
la mystique nuptiale - Les gnostiques et la société -
Les gnostiques vus par eux même et par les chrétiens - |
les
gnostiques |
Jacques Lacarrière |
Edition METAILIE |
1991 |
Sommes-nous vraiment au monde ? La
vraie vie n’est-elle pas ailleurs ? Dix-sept siècles avant Rimbaud, les Gnostiques ont posé ces
questions radicales, sur les rivages et dans les ruelles d’Alexandrie, face
aux idoles d’un monde en perdition, face aussi aux excès d’un christianisme
triomphant. Questions toujours actuelles : l’injustice, l’intolérance,
l’arbitraire et la souffrance continuent d’habiter ce monde. Alors où est l’issue ? Peut-on
aujourd’hui encore suivre la voie gnostique pour échapper au Mal ?
|
LES GNOSTIQUES. DE LA CONNAISSANCE AU SALUT |
Denis BON |
Edition De VECCHI |
1997 |
||
Troisième partie : Les Maîtres
du gnosticisme et les sectes gnostiques : Simon le magicien –
Ménandre - Saturnin -
Basilide - Carpocrate
- Epiphane -
Basile Valentin - Ptolémée
- Héracléon -
Théodote - Marc le mage -
Bardesane d’Edesse - Marcion
- Justin -
Les sectes gnostiques ou de nature gnostiques : Les Ophites ou
naassènes - les barbélites - les séthiens -
les pérates - les archontiques - Quatrième partie : Elargissement
et prolongement du gnosticisme : L’Hermétisme - le
mandéisme - Manès et les néo-manichéens - le manichéisme de Manès – les
pauliciens - les bogomiles -
les cathares - les vaudois
- les messaliens ou
euchites - Eon de l’étoile - la
fin du gnosticisme ? - |
les
idÉes philosophiques & religieuses de philon d’alexandrie |
Émile brehier |
Edition VRIN |
1950 |
Si Philon reste avec Flavius
Josephe, un des historien de l’époque de Jésus, Philon a en plus une
dimension philosophique qu’ont su exploiter les premiers chrétiens,
apologistes et tous les chercheurs et théologiens qui ont voulu voir en lui
non seulement un témoin « chrétien » de l’époque mais celui de l’enracinement
du christianisme dans le judaïsme. Philon est né vers l’an 23 avant
le Christ au sein d’une famille très riche d’armateurs juifs, installée à
Alexandrie depuis très longtemps, liée à l’empereur romain Claude et au roi
Hérode Agrippa. Il est donc contemporain de Jésus-Christ, mais il le monde
auquel il appartient et dans lequel il vit est un monde complètement
différent : le monde gréco-romain d’Egypte. Il est un Juif croyant de la
diaspore, qui connait la Sainte Écriture par la version des Septante, qui
avait été publiée dans sa ville natale deux siècles auparavant. Il s’agit
d’un Hébreu qui vit culturellement dans le monde hellénique. Mais pour
Philon le travail philosophique a une finalité double : donner une
expression rationnelle à la Sainte Écriture, en se servant pour cela du langage
de la philosophie grecque, et défendre de cette façon la révélation des
attaques des païens. La vérité révélée – telle est sa conviction profonde –
n’a rien d’irrationnel et ne doit pas être opposée à la vérité philosophique.
Bien au contraire, celle-ci doit servir celle-là.
Pour Philon comme pour les grands
auteurs grecs, la philosophie doit expliquer les choses divines et les
humaines, en arrivant aux causes ultimes. Mais une telle tâche ne peut pas
être accomplie par la raison seule. La raison rencontre des difficultés
insurmontables lorsqu’elle doit faire face aux questions centrales de
l’existence. Montrer ces limites ne suppose pas nier l’existence de la
vérité, mais faire comprendre que la vérité transcende la raison humaine.
Seule la révélation met la vérité à la portée de l’homme ; or la
révélation ne peut être accueillie qu’avec la foi. La révélation n’est donc
pas un argument de la raison mais de la foi. Il n’est pas possible de
parvenir à la foi à partir de la raison ; mais à partir de la foi le
recours à la raison est possible. La raison pour Philon doit être mise au
service de la révélation, pour la traduire à l’aide des catégorise
philosophiques en un langage qui soit compréhensible aux hommes appartenant à
des cultures étrangères au judaïsme. C’est justement cela que Philon se
propose, helléniser la révélation biblique, faire voir que les textes
bibliques peuvent être traduits dans des termes propres à la culture
hellénique, en préparant ainsi un matériel pour élaborer une théologie fondée
sur des catégories philosophiques. Tout comme les sciences sur lesquelles se
fonde la culture générale contribuent à l’apprentissage de la philosophie,
ainsi la philosophie contribue elle aussi à l’acquisition de la sagesse.
Certainement la philosophie est l’effort pour atteindre la sagesse et la
sagesse est la science des choses divines et humaines et de leurs causes. Par
conséquent, ainsi comme la culture générale est la servante de la
philosophie, ainsi aussi la philosophie est la servante de la sagesse.
La philosophie, la raison, doit donc être
mise au service de ce qui a été révélé. Il restera toujours une marge du
contenu de la révélation divine que les catégories philosophiques ne pourront
expliquer, mais une telle dimension mystérieuse ne pourra être appréciée que
si elle a été préalablement rendue compréhensible. Philon ouvre le chemin que
les Pères de l’Église emprunteront après, le chemin qui amènera à
l’hellénisation du christianisme. Cette hellénisation ne doit pas être
comprise seulement comme l’adoption des catégories grecques par le judaïsme,
puis par le christianisme. Ce processus coexiste avec un
autre réciproque, la christianisation de l’hellénisme, qui introduisit avec
la vérité révélée des changements profonds dans le panorama conceptuel grec
dont la culture occidentale héritera par la suite. C’est à cause de
l’influence de la révélation que sont créés ou soumis à une modification
profonde des concepts et des termes philosophico-théologiques de la plus
grande importance. Pour nous en tenir à Philon, il a utilisé dans un sens
profondément renouvelé des concepts tels que Dieu, logos, image, esprit, loi,
nature…
Dieu :
Philon a le mérite de récupérer la dimension transcendante de la réalité qui
avait été découverte par Platon et oubliée après pendant des siècles. Pour
lui il existe des réalités différentes du monde du sensible ; parmi
elles, la plus excellente est Dieu, absolument simple et incorruptible. Or ce
Dieu – dont Philon démontre l’existence avec de nombreuses preuves – a des
caractéristiques bien différentes de celles du Démiurge platonicien. Il est
un Dieu créateur mais aussi un principe absolument transcendant et en
conséquence inconnaissable pour l’homme et ineffable, inexprimable dans des
termes humains. Pour établir la transcendance divine Philon s’appuie sur la
Sainte Écriture mais, en plus de cela, il présente une justification
métaphysique : en effet, selon lui, si l’intelligence de l’homme ne peut
pas appréhender l’essence divine, c’est parce qu’elle est confinée dans
l’espace et le temps ; Dieu, lui, est en dehors de ces catégories, il
les transcende. Même le cosmos tout entier ne pourrait constituer un lieu
adéquat et une demeure de Dieu, car c’est Lui qui est lieu pour lui-même et
c’est Lui qui est plein de lui-même et c’est Lui, Dieu, qui se suffit
lui-même et c’est Lui qui remplit et contient toutes les autres choses, qui
sont pauvres, solitaires et vides, sans être à son tour contenu par rien, Il
étant le Un et le Tout. C’est celle-là la grande nouveauté de la
pensée philonienne sur Dieu : sa transcendance ontologique
absolue ; Dieu est au-delà de toute possible détermination
qualitative ; par conséquent, Il ne pourra jamais être pleinement connu
ni exprimé. L’incognoscibilité de Dieu découle de sa simplicité absolue, qui
exclut toute détermination ou forme ; par conséquent, il ne peut être
défini ni par conséquent nommé. Cependant, cela n’empêche que l’homme puisse
chercher à le connaître car, ne serait-ce que d’une façon partielle et
négative, il peut saisir quelques-unes de ses propriétés : incorporel,
unique, simple, etc. Si tous ces termes ne désignent Dieu que partiellement,
il y en a un qui réussit à le faire d’une façon privilégiée, le nom que Dieu
lui-même révéla à Moïse : « Je suis celui qui suis ».
La création :
Philon introduit pour la première fois dans l’histoire de la philosophie la
notion biblique de création. Les choses, le monde, tout a été créé par Dieu.
Dieu, lorsqu’Il a généré toutes les choses, ne les a pas seulement rendues
visibles, mais Il produisit ce qui n’était pas auparavant, étant non
seulement Démiurge, mais aussi Créateur. Cependant, il inclût dans son
explication de la création une série d’éléments qui n’apparaissent pas dans
le récit biblique. Par exemple, il parle souvent du Logos, auquel il
attribue différentes significations. Le Logos serait d’une part le
monde intelligible que Dieu produit pour s’en servir comme d’un modèle pour
créer le monde sensible. Si cette première signification du Logos ne
présente pas de difficulté, dans la mesure où elle peut être ramenée à Dieu
lui-même, dont le Logos serait la raison, dans d’autres textes Philon
parle du Logos comme de quelque chose de vraiment distinct de
Dieu , une espèce d’hypostase, à laquelle il attribue le rôle de cause
instrumentale et efficiente, ou même le médiateur entre Dieu et les
créatures. Philon n’est pas clair lorsqu’il parle du Logos.
Dans tous les cas, on ne peut pas voir dans sa doctrine, assez confuse par
ailleurs sur ce point, un antécédent du Logos chrétien. Lorsque saint
Jean parle du Logos, il se réfère à la Seconde Personne de la Très
Sainte Trinité, Dieu fait homme ; Philon, lui, ne considère pas que le Logos
soit Dieu ni ne lui attribue clairement une personnalité, beaucoup moins il
ne songe pas à une quelconque incarnation du Verbe. Dans ses différentes significations, le Logos
apparait comme une réalité immatérielle et transcendante, quelque chose de
divin, mais en même temps immanent au monde dans la mesuré où il sert Dieu
comme lien indestructible qui unifie, conserve et gouverne le monde. Derrière
le Logos et ses différents rôles, ou derrière les différentes réalités
désignées par le Logos apparaissent des influences non seulement de
Platon – le logos comme exemplaire – mais aussi des stoïciens –le logos
qui contient en lui les raisons séminales de toutes les choses – et de la
Bible – le logos créateur et conservateur de tout le créé. En plus du Logos, Philon reconnaît
l’existence de multiples puissances qui, comme le Logos, ont des
significations multiples : des puissances conçues comme des attributs de
Dieu, identiques à Lui en tout, mais que notre façon imparfaite de connaître
nous oblige à les diversifier ; des puissances conçues comme des êtres
créés, incorporelles et auxiliaires de Dieu dans la création el le
gouvernement du monde ; des puissances conçues comme des réalités
spirituelles présentes dans le monde corporel pour donner de la cohésion à
tout l’ensemble des choses créées.
L’anthropologie de Philon se
nourrit pour une large mesure du récit biblique, ce qui l’amène à introduire
des nouveautés importantes dans la conception philosophique de l’homme.
Réciproquement, son interprétation de la création de l’homme par Dieu pâtit
de l’influence de la philosophie hellénique, ce qui l’amène à considérer les
deux textes de la Genèse (1, 26 et 2, 7) comme le récit de deux créations
différentes : la première, celle de l’homme idéal, créé à l’image et à
la ressemblance de Dieu ; la deuxième, la réalisation sensible de la
première, la création de l’homme terrestre. Le premier n’a rien de
corruptible ; le deuxième est composé de corps, âme-intellect et esprit
(pneuma). Seul ce dernier élément, l’esprit, serait incorruptible,
immortel, et permettrait à l’homme de s’unir à Dieu. Par cette voie Philon
dépasse largement l’intellectualisme grec. La raison n’est plus le sommet de
la nature humaine. Même plus, la raison est insuffisante pour atteindre la
vérité et faire le bien. Seul l’esprit, accordé par Dieu à l’homme, permettra
à celui-ci des transcender ses capacités limitées et de réussir à connaître
la vérité grâce à la foi, et à faire le bien grâce à la liberté. Le véritable
bonheur, la fin de l’homme, dépasse aussi pour Philon les limites fixées par
la philosophie grecque. La connaissance de Dieu suppose précisément la
reconnaissance de la nullité de toute la réalité créée, aussi du propre moi,
et en conséquence la propre donation à Celui qui est reconnu comme la
Cause. |
LES LIVRES SECRETS DE L’ÉGYPTE - LES GNOSTIQUES |
Jean DORESSE |
Edition Du Rocher |
1984 |
L’Egypte est une terre de miracles. En 1945,
des paysans de Haute-Egypte découvrirent un trésor fabuleux caché dans une
simple jarre : des manuscrits sur papyrus, encore pourvus de leurs reliures
de cuir, formant une véritable bibliothèque, et quelle bibliothèque !!!
Les écrits secrets des « gnostiques », ces chrétiens jugés
aujourd’hui dissidents alors qu’ils se situent aux origines même du
christianisme, où se mêlent influence égyptiennes, iraniennes et juives. L’auteur nous décrit
la découverte de Nag-Hammadi, les
écrits secrets et nous initie aux
enseignements gnostiques et au contenu de ces livres secrets placé sous
les noms d’Adam, de Seth, de Zoroastre et d’Hermès trismégiste . Au
sommaire de ce livre : Le
problème de la gnose, les premiers éléments connus : Ses adversaires antiques – les sectes – les grands
docteurs gnostiques – Nicolas, Simon le mage, Ménandre, Satornil, Basilide,
Carpocrate, Marcion, Marcos, Justin
-les caïnites – les Ophites – les Barbelognostiques -les pérates, les naassènes, les séthiens, les audiens, Textes
et monuments originaux : Les
livres de la Pistis Sophia, du Sauveur, de Jéou - le
codex de Bruce et de Berlin - Monuments et peintures gnostiques - Histoire
d’une découverte dans la campagne égyptienne Treize
codices sur Papyrus : Inventaire 44
livres secrets et inédits : Les
révélations des grands prophètes de la gnose, de Seth à Zoroastre. 6
Les apocalypses de Zoroastre, de Dosithée, de Zostrien, de Messos et
d’Allogène - L’Hypostase des
archontes - L’épitre d’Eugnoste le Bienheureux - la
Sophia de Jésus - le livre secret de
Jean -
les évangiles de Philippe et de Matthias -
L’évangile de Thomas et l’évangile de vérité -
L’apocalypse de Paul - Hermès
Trismégiste Les
Séthiens d’après leurs écrits :
Problèmes mythologiques - la pensée
hellénique et la gnose - L’astrologie et son apport -
L’Iran source de dualisme
- L’Inde et la gnose -
Gnose juive te kabbale -
Christianisme et gnose – La
survie de la gnose : du manichéisme aux sectes
islamiques - |
LES MANIFESTATIONS DU DIEU CACHḖ -
2
TOMES |
André Wautier |
Edition Ganescha |
1991 |
André Wautier expose dans ces deux livres l’évolution de la Gnose,
dont l’origine se perd dans la nuit des temps, ayant vraisemblablement débuté
dès que l’homme pensant s’est aperçu de la contradiction angoissante qui
existe entre l’idée d’un Dieu unique et nécessairement parfait, d’une part,
les souffrances et la mort de ceux qui seraient selon les religions
traditionnelles, ses créatures, d’autre part. Les deux tomes de ce livre « Les
manifestations du Dieu caché », retracent la succession des systèmes
métaphysiques que les penseurs ont imaginés au cours des siècles pour tenter
d’expliquer cette contradiction insupportable et de trouver comment ce Dieu
caché a pu parfois apparaitre ou paraitre se manifester aux hommes, ou tout
au moins à quelques-uns d’entre eux. L’auteur part notamment des antiques mystères
d’Osiris, de la Tradition hébraïque et de l’orphisme grec pour aboutir, dans
le 2e tome, à l’œuvre de certains penseurs contemporains comme
Emile Cioran, en passant par le stoïcisme, l’essénisme, les cathares, la
Rose+Croix, le martinisme etc. Parallèlement à ce mouvement de pensée, s’est
développé aussi ce que l’auteur appelle la « contre gnose »,
c'est-à-dire des systèmes qui reprennent à la gnose traditionnelle certaines
de ses conceptions, mais en en tirant des conclusions opposées. Relèvent de ce courant notamment les
caïnites, les Barbelognostiques, les lucifériens du Moyen Âge, les yézidis de
l’islam, le palladisme et à l’époque contemporaine le nazisme et les sectes
satanistes d’aujourd’hui. Bien qu’il représente un panorama assez complet, ce
livre ne fait qu’aborder le sujet, car pour le traiter de façon détaillée
plusieurs volumes seraient nécessaires Au sommaire de ces deux tomes nous y trouvons : 1 – Définitions et
Traditions 2 – Le
gnosticisme grec antique : Dionysos – l’orphisme – Pythagore – Socrate et
Platon 3 – Le
gnosticisme hébraïque de Josué aux premiers chrétiens : Canaan – Esdras –
les Samaritains - les Esséniens – les
Thérapeutes – le simonisme – les mandéens – les johannites d’Ephèse – 4 – le
gnosticisme gréco-romain après Platon : Les Stoïciens – Hipparque – Virgile –
Apollonius de Tyane – Marcus Manilius – Plutarque – 5
–L’Evangile de Christos : Paul de Tarse – Luc et son évangile – Jean
le théologue – le gnosticisme chrétien en Syrie – 6 – Le
gnosticisme alexandrin : Basilide – Les Phibionites – Isidore – Carpocrate
– Epiphane – Les Caïnites – les Ophites – les naassènes – les pérates – 7 – Le
Cabbalisme :
Soulèvement de Symeon Bar Kochba – Papias et l’Apocalypse – les adamites – 8 – Valentiniamisme et marcionisme : Cerdon à Rome
– Marcion – Valentin – Justin – 9 –
Autres gnostiques chrétiens des premiers siècles : Les Séthiens
– Marcos – Monoïme et Colorbaze – Théodore de Byzance – Tatien et les
encratites – Montan – les borborites – Bardesane – Ammonios Saccas –
Tertullien – Origène – 10 –
Gnoses païennes : le Mithraïsme – Apulée – Numenius – 11 – Le
néo-platonisme :
Albin – Plotin – Porphyre – Jamblique – Firmicus Maternus – 12 –
Des Sabéens aux Bénédictins : les sabéens – Manès et le manichéisme
– Zozime – Lactance – L’empereur Constantin – les barbéliotes – Pacôme –
l’empereur Julien – Athanase – les premiers anachorètes – Lélage le breton –
Augustin – Synesius – Nestorianisme – Proclus – les kantéens – Mazdak – Denys
le pseudo-Aréopagite – Benoit de Nursie – Damascios - 13 –
Les débuts du gnosticisme musulman : L’islam et son expansion – les
ismaéliens – le soufisme – 14 –
Des pauliciens aux Cathares : Abou Yssa – les caraïtes – les parsis
de l’Inde – les moines culdéens – les bogomiles – Gerbert – les Cathares – 15 – La
mystique juive dans le Haut Moyen Âge : Avicébron – Tobbie ben Eliezer –
Rachi de Troyes – 16 –
D’al Ghazali aux templiers : Abou Hamil – les soufis – les Druzes
– les Chartreux – l’Ordre de la Table Ronde – Bernard de Clairvaux – Malachie
– les Templiers – les duodécimans – 17 - La
contre-gnose au Moyen Âge : les cagots – les lucifériens – L’Eon de l’Etoile
– 18 – le
mysticisme médiéval :
Hildegarde de Bingen – Joachim de Flore – les carmes – les Derviches
tourneurs – Sohrawardi – les hassidim – Juda le saint – le Prieuré de Sion –
Ibn Arabi – Jean François d’Assise – W. Von Eschenbach – Scot – l’Ordre
Teutonique – Frédéric II de Hohenstaufen – 19 – Le
grand siècle de l’Alchimie : Albert le Grand – Picatrix – Raymond
Lulle – Arnaud de Villeneuve – 20 –
Cabbalistes d’Espagne et du Languedoc : Abraham Aboulafia _ Moise de Léon –
et d’autres 21 – Le
gnosticisme à la fin du Moyen Âge : La Gaye Science et les fidèles
d’Amour – Maître Eckhart – Dante – Les turlupins – Bertrand Du Guesclin –
Catherine de Sienne et Thomas de Pisan – Nicolas Flamel – Christian
Rosencreutz – Pléthon – Jehanne la pucelle – Gilles de Rays – Jacques Cœur – 22 – La
gnose et la Renaissance : Basile Valentin – Marcil Ficin – Christophe
Colomb – Léonard de Vinci – Reuchlin – Pic de la Mirandole – les franciscains
– Faust – Jean Trithème – 23 - La
persécution des juifs et la cabbale de Safed : Les Abravanel
– Lévita – Joseph Caro – L’école de Safed 24 –
Autour de la Rose et de la Croix : La Rose+Croix – Cornelius Agrippa –
Martin Luther – Paracelse – Rabelais – Nostradamus – Postel – Almodi – John
Dee – Michel Maier – Nicolas Barnaud – William Alabaster – Robert Fludd –
Kepler – Jacob Boehme – Valentin Andreae – Salomon Trismosin – Comenius – 25 – En
marge de la gnose :
La compagnie du saint Sacrement – Guibourg – La société chrétienne et
philadelphienne – 26 –
L’Héritage de la Rose+Croix au XVIIe siècle : La Pansophie – John Milton –
Gaffarel – Baise Pascal – les deux Philalèthes – Heydon – les Quakers – 27 – Un
messianisme cabbalien : le Cévisme : Nathan de Gaza 28 – Le
siècle des lumières :
La Franc-maçonnerie – J. Swift – Swedenborg – Pernetty – Jacques Cazotte –
Martinez de Pasqually – le martinisme – Hamann – Anquetil duperron – Joseph
Balsamo – diverses sectes – 29 –
L’époque romantique :
Salzmann – Weishaupt et les illuminés de Bavière - Goethe – Joseph de Maistre – William Blake
– Beckford – Fabre d’Olivet – Von Baader – Gérard de Nerval – les Mormons –
le spiritisme – Victor Hugo – Eliphas Levi – sir Bulwer-Lytton – Baudelaire –
Bakounine – 30 –
Pierre Vintras et ses successeurs : Vintras – Boullan – 31 –
Sectes gnostiques diverses hors d’Europe : le Babisme – le drapeau blanc
– le palladisme – la société théosophique – le culte mazdéen – 32 – Gnose
et contre-gnose :
Louis Jacolliot – Edouard Schuré – S. Mallarmé – Boudet – St Yves d’Alveydre
– Huysmans – la golden Dawn – le Sar Péladan – Stanislas de Guaita –
Leadbeater – Oswald Wirth – Vincenti – 33 – Au
début du XXe siècle :
Papus – Poètes et compositeurs occultes français – Steiner et l’anthroposophie – les témoins de
Jéhovah – Conan Doyle – le Hiéron du Val d’or – le Temple du Cromlech - Jules
Doisnel – Jean Bricaud – Paul Sédir – Waite – Max Heindl – Spencer Lewis et
l’Amorc – le dragon vert – le caodaïsme – Lebesgue – Jules Bois – Milosz –
Magre – Max Jacob – Crowley – René Guénon – Heidegger – 34 –
L’exaltation contre-gnostique de la race nordique : Lanz – la
société Thulé – Sebottendorf – Drexler – Karl Harrer – Rosenberg – Hitler –
Rudolf Hess – la fraternité des polaires – H. Himmler – Otto Rahn – 35 –
Les contemporains :
Paul le Cour – Jung – Gadal –Martin Buber – Albert Schweitzer – Foucart –
Krishnamurti – Effendi – Jules Evola – Holley – Yvanoff – Georges Leroy –
Auclair – R. Abellio – Phaure – Paul Naudon – Grad – Jacques d’Ares – Pierre
Plantard – Robert Amadou – les enfants de Dieu – Moon – l’Odinisme – Severin
Batfroi – Ces deux ouvrages offrent ainsi un panorama important sur la
gnose ancienne et actuelle, de ce fait ils constituent un ouvrage de
référence à avoir dans sa biblio. De plus
André Wautier à écrit en 8 livres l’histoire de la
gnose des premiers siècles décrivant par le menu cette saga (voir dans ce chapitre : Gnose
primitive) L’Évangile de Thomas, découvert en
1945 à Nag Hammadi, est sans doute le plus célèbre des évangiles apocryphes.
Le plus singulier aussi, puisqu’au lieu de raconter la vie et les miracles de
Jésus, il nous livre le cœur de son enseignement en cent quatorze logia ou
aphorismes. Certains sont communs avec les évangiles canoniques, mais la
plupart jettent une lumière nouvelle sur la figure du Christ, qui y apparaît
comme un maître spirituel aux accents gnostiques, dont la voix appelle à la
méditation autant qu’à l’action. Cette traduction permet à chacun
de mettre en œuvre sa parole : « Celui qui cherche trouvera – à celui qui frappe de
l’intérieur, on ouvrira. » |
LES
MANUSCRITS DE NAG HAMMADI |
Pr. James M. Robinson |
Edition Intemporel |
2008 |
||
La bibliothèque de Nag Hammadi est
une collection de textes variant largement quant aux auteurs, dates et aux
lieux où ils ont été écrits. Les points de vue exposés divergent à un tel
degré que l’on considère que ces textes ne proviennent pas d’un seul groupe ou
mouvement. Pourtant, ces documents
diversifiés devaient avoir quelque chose en commun puisque ceux qui les ont
rassemblés les ont choisis. Les collecteurs ont sans aucun
doute contribué à cette unité en y trouvant des sens cachés que les auteurs
originaux n’avaient pas pleinement considérés. Après tout, l’Évangile de
Thomas débute avec une phrase adressée aux sages : « Celui qui trouvera l’interprétation de
ces paroles n’expérimentera pas la mort. »
|
l’Évangile
de marie |
Jean-Yves leloup |
Edition ALBIN MICHEL |
2000 |
En 1945 à Nag Hammadi en Égypte,
furent découverts des manuscrits fascinants, parmi eux l’Évangile de Marie « Myriam de
Magdala » Évangile écrit vers 150 après J.C. Cet Évangile commenté
et traduit par J.Y. Leloup, nous permet d’approcher Marie Madeleine, amie
intime de Jésus, et détentrice d’une parole cachée. L’Evangile de Marie est l’évangile
attribué à Myriam de Magdala. Cet évangile transmet les paroles de Jésus,
celles de Marie et celles des apôtres, mais également les échanges entre
Marie et les disciples après la mort du Maître. L’évangile de Marie est sans
conteste, un évangile gnostique, c'est-à-dire qu’il enseigne la connaissance
des choses cachées. Antérieur aux quatre évangiles officiels, dits
synoptiques (qui embrasse l’ensemble) de l’Eglise catholique triomphante, il
fut, avec bien d’autres dits apocryphes (suspect, douteux, tenu secret),
considéré comme hérétique. Rome s’est acharnée contre les
textes gnostiques et s’est efforcée de les détruire, mais peu à peu ils sont
retrouvés. C’est le cas du Codex de Londres, de Berlin et de Nag Hammadi. La
pistis sophia reprend forme et les textes reprennent vie et donnent à cette
époque et aux dits de Jésus une autre coloration et des niveaux de lecture
plus proche de la vérité. Cet évangile ô combien précieux
(écrit vers +150), nous permet d’approcher Myriam de Magdala, cette Marie
Madeleine qui fut le premier témoin de la Résurrection, et qui nous transmet
ici les enseignements secrets qu’elle a reçus en vision. La pécheresse des
Evangiles canoniques se révèle alors comme l’amie intime de Jésus, détentrice
d’une parole cachée, même aux apôtres. |
l’Évangile
de philippe |
Jean-Yves leloup |
Edition
Albin Michel |
2003 |
Cet Évangile retrouvé à MAG
HAMMADI en 1945 fait partie des textes apocryphes écrits en copte. Cet
Évangile gnostique date du 2ème siècle après J.C. Le personnage de
Marie-Madeleine y prend une grande importance. Le texte est d’un côté en copte,
de l’autre en Français. Cet Evangile décodé et commenté par J. Yves
Leloup, nous parle de : L’invention des
Evangiles L’évangile de
Philippe et qui était Philippe Les grands thèmes
abordés dans cet Evangile L’étreinte sacrée,
conception et naissance Le souffle qui unit.
Le baiser de Yeshoua et de Myriam La chambre nuptiale
et le Saint des Saints. |
l’Évangile
de thomas |
Jean-Yves leloup |
Edition ALBIN – MICHEL |
1986 |
L’Évangile de Thomas, découvert en
1945 à Nag Hammadi, est sans doute le plus célèbre des évangiles apocryphes.
Le plus singulier aussi, puisqu’au lieu de raconter la vie et les miracles de
Jésus, il nous livre le cœur de son enseignement en cent quatorze logia ou
aphorismes. Certains sont communs avec les évangiles canoniques, mais la
plupart jettent une lumière nouvelle sur la figure du Christ, qui y apparaît
comme un maître spirituel aux accents gnostiques, dont la voix appelle à la
méditation autant qu’à l’action. Cette traduction permet à chacun
de mettre en œuvre sa parole : « Celui qui cherche trouvera – à celui qui frappe de
l’intérieur, on ouvrira. » |
l’Évangile
de thomas |
osho |
Edition LE RELIE |
2000 |
Le texte de l’Évangile selon Thomas
fait partie de ce corpus que l’on a coutume d’appeler les Évangiles
apocryphes : il a été découvert en 1946 à Nag Hammadi, en Égypte, et se
constitue de 114 loggions, paroles attribuées à Jésus et recueillies par
l’apôtre Thomas. Revivifier ces paroles du Christ,
puissantes de vérité, c’est avant tout ressusciter celui qui les lit. Osho commente ici
un choix de ces loggions, il dessille le regard et offre ainsi à chacun la
possibilité de reconnaître et de partager la richesse d’un Évangile éveillant,
qui fut caché. |
l’Évangile
interdit |
Christian doumergue |
Edition LACOUR |
2001 |
Enquête sur un mensonge vieux de 2
000 ans.
Marie-Madeleine était-elle comme
le prétendent leurs évangiles la véritable héritière du Christ ? Celle à qui
il aurait délivré un enseignement secret ? Est-ce son évangile que les
Cathares ont retrouvé au XIIème siècle dans le Sud de la France ? Le Sud de
la France, où, précisément, Marie-Madeleine vint finir sa vie… L’Église, qui instaura l’Inquisition
pour anéantir avec une rare violence l’hérésie Cathare craignait-elle de voir
resurgir la doctrine secrète de Jésus ? L’Église de Pierre a-t-elle trahi le
vrai message de Jésus ? |
l’Évangile
selon thomas |
Jean stirpe |
Edition Autre Part
|
2006 |
Les paroles gnostiques de Jésus
sont une traduction basique, acceptée par tout le monde Cet ouvrage ne comporte pas les commentaires
car l’auteur de cet ouvrage part du principe que c’est à chacun de nous de
lire, d’analyser et de digérer les paroles de Jésus. Toutes les pages sont enluminées
d’arabesques et de figures. Superbe travail. |
mystÈres
DE LA GNOSE -
de
la tradition primordiale a la gnose alexandrine - |
Myriam Philibert |
Edition Arqa |
2015 |
||
C’est en
fouillant méthodiquement les textes anciens et les papyrus oubliés, avec une
patience d’archéologue, en allant au plus proche des textes rares
retrouvés notamment en Palestine, à Qumran, et en Egypte, à Nag Hammadi, en
se dirigeant à la lueur d’une torche éternelle vers l’origine des sources
gnostiques, en se penchant sur les tribulations de la Connaissance révélée –
« la GNOSE » – au sens noble du terme, que Myriam Philibert, docteur en
Préhistoire à l'université de Paris I, grande connaisseuse des Traditions
ancestrales, des Mythes séculaires et des Symboles occultés, retrouve
sciemment le fil d’Ariane qui permettra au lecteur, en toute liberté,
d’accéder au cœur du « Labyrinthe Gnostique ». C’est encore en étudiant avec
Myriam Philibert les mystères de la Gnose que le lecteur sera définitivement
convaincu du bien fondé d’une Connaissance divine unique - et fortement
initiatique - qui couve de toute éternité sous la cendre des âges pour mieux
reprendre flammes dès que le lecteur averti aura soufflé avec constance sur
le brasier de la Conscience universelle. La Gnose peut être considérée comme un vaste mouvement
ésotérique, apparu dans l’Antiquité et se développant avec le christianisme
naissant, principalement en Asie mineure et en Égypte (Alexandrie). Ses
origines sont très diverses : les doctrines gnostiques puisent leurs
matériaux dans les cultures grecque et babylonienne, dans le judaïsme et
l’Égypte pharaonique. Toutes sont orientées vers une exégèse mystique et
ésotérique des mystères chrétiens. Elles prennent en outre leur substance
dans la révélation et s’accompagnent le plus souvent de rites initiatiques
pouvant aboutir aux états et visions extatiques. Du point de vue doctrinal, les systèmes gnostiques
présentent une surprenante homogénéité, à travers des formulations très
diversifiées. Bien entendu, leur sujet est commun puisqu’il porte toujours
sur les questions essentielles de la chute et de la rédemption et en cela,
l’esprit est parfaitement sémitique. Mais la Gnose va plus loin que la
révélation testamentaire dans le sens où elle remonte aux origines suprêmes
de la création et développe toute une métaphysique émanationniste qui transcende
les mythes bibliques. Aussi les doctrines gnostiques rejettent-elles la
suprématie du Dieu des juifs, allant parfois jusqu’à en faire un dieu jaloux
et borné. Pour elles, les problèmes du bien et du mal se traduisent en termes
de connaissance (gnose) et d’ignorance. On devine que les nombreuses écoles gnostiques
s’attirèrent rapidement les foudres de la nouvelle église qui voyait dans
leurs doctrines une dangereuse hérésie, et dans leurs pratiques un
immoralisme allant jusqu’à la débauche et l’orgie. La plus grande partie des
documents gnostiques est aujourd’hui perdue et, par une ironie du sort, c’est
presque exclusivement par les écrits des Pères de l’Église que nous est
parvenu l’essentiel des doctrines. Ceux-ci n’avaient d’autre but que de dénoncer
l’hérésie qui menaçait les fondements de l’Église ; aussi leurs exposés des
systèmes gnostiques sont-ils teintés de partialité, voire de mépris et
d’indignation. C’est donc au travers d’auteurs comme Irénée, Épiphane ou
Hippolyte, que nous connaissons les doctrines de Simon, des Ophites, de
Basilide ou de Valentin, dont la profondeur et la cohérence sont d’autant
plus étonnantes qu’elles transparaissent malgré l’obstacle de la critique. La Pistis Sophia tient dans ce contexte, une place à part.
C’est, à l’exception de quelques autres fragments, le seul exposé doctrinal
qui nous soit parvenu presque intégralement. Comme les autres systèmes
gnostiques, la Pistis Sophia développe une métaphysique extrêmement complexe,
mais, à l’inverse des précédents, elle n’utilise que rarement les écrits
vétéro-testamentaires (à l’exception des Psaumes de David) et de ce fait ne
se trouve jamais en opposition avec le judaïsme. Malgré une abondante
terminologie grecque, elle ne puise pas davantage ses matériaux dans la culture
hellénistique, et l’on peut dire à ce titre que la Pistis Sophia est une
oeuvre d’inspiration essentiellement chrétienne, malgré la présence de
certains éléments doctrinaux, comme la transmigration des âmes, qui pourrait
faire préjuger d’une influence grecque ou indo-européenne. En réalité, ces
éléments préexistent dans le Nouveau Testament, même s’ils ne restent
qu’embryonnaires, et c’est pourquoi on peut parler, à propos de la Pistis
Sophia, d’un véritable ésotérisme chrétien, dans la mesure où elle commente
d’un point de vue initiatique et métaphysique des données qui, manifestement,
ne pouvaient être répandues dans le peuple, sans semer la confusion. Si donc la Pistis Sophia utilise de nombreux passages des
Évangiles et fait de fréquentes allusions à l’Apocalypse de Jean, ainsi que
nous l’avons montré dans un précédent ouvrage, il faut cependant admettre que
la pensée de l’Égypte pharaonique entre pour une bonne part dans son
infrastructure, et c’est peut-être de là qu’elle tient toute sa précision
technique, notamment dans la question des états posthumes. Tout en conservant
un caractère essentiellement chrétien, son esprit perpétue la grande
tradition égyptienne, et beaucoup de
phrases qui sont dans le Livre des morts suffisent à identifier Pistis
Sophia. Au sommaire de cet excellent
ouvrage de 400 pages: A l’origine des formes révélées
- Les différentes Apocalypses - La Merkabah - Les Ecrits Gnostiques - La
Tradition primordiale - La Parole Perdue - L’Eternel féminin - Thot Hermès Neter
de la Connaissance - Nag Hammadi et Qumran - L’Evangile de Marie - Lumières
sur le Démiurge - Les Eons - Le Plérôme - La Rédemption - La personnalité de
Jésus pour les gnostiques chrétiens - Le destin des Hommes - L’Eschatologie
dans les textes gnostiques - Le devenir de l’âme après la mort- la Tradition égyptienne - la
Tradition Hermétique – Hermès Trismégiste
- le Corpus Hermeticum - la
Table d’Emeraude - Dosithée
- Simon le magicien -
l’évangile selon Saint Jean
- Clément d’Alexandrie -
Origène - Evagre le Pontique -
Mani et le manichéisme - la Tour de Babel les textes apocalyptiques - la
montée de l’âme - les apocalypses païennes, gnostiques
chrétiennes et juives - Hénoch
- Littérature des palais -
l’Ismaélisme - Mansur el Hallaj - Al
ghazal - Attâr
- Ibn Arabi -
Djalal al-Din Rumi - Sohrawardi
- gnose et soufisme -
Philon d’Alexandrie - Ménandre
- Saturnin -
Cérinthe - Marcion
- Valentin -
Basilide - Carpocrate
- Marc le gnostique - la
Gnose et les femmes - les diverses sectes gnostiques -
les évangiles apocryphes - la bibliothèque de Nag Hammadi -
Enfance et Passion du Christ dans les apocryphes - le
Proto-Evangile de Jacques - les évangiles coptes -
Evangile selon Thomas, Marie, de la Vérité, du sauveur, selon
Philippe, de Judas, des ébionites,
selon les Hébreux, des égyptiens, selon Barnabé -
les textes de l’Authentikos Logos
- Protennoia trimorphe -
le livre des secrets de Jean
- l’hypostase des Archontes - La
Pistis Sophia, ses débuts, ses heurts et malheurs -
la légende dorée de Marie-Madeleine
- les mandéens -
les pauliciens - les bogomiles -
les cathares ou albigeois
- la Kabbale et le Sepher
Yetsirah - Giordano Bruno -
Jacob Böhme - Résurgences gnostiques tardives -
l’alchimie - Kabîr
- la Gnose aujourd’hui - Entretien
avec Myriam Philibert au sujet de son ouvrage ‘’mystères de la Gnose’’ : CM : Tu as dans le cadre de
cet ouvrage dressé magistralement, en partant de la Tradition primordiale, un
panorama exhaustif de tous les courants gnostiques en donnant au fur et à
mesure de tes développements successifs de nombreuses définitions qui
permettent de mieux comprendre tous ces mouvements historiques complexes,
philosophiques et théologiques, qui se développèrent dans le pourtour du
bassin méditerranéen autour des premiers siècles de l’ère chrétienne. Avant
d’entrer dans le vif du sujet il importe de mieux comprendre où chercher la
source de la Tradition primordiale et existe-t-il vraiment un mythe rationnel
et scientifique de « la Parole perdue » ? Peux-tu nous parler
un peu de ces deux concepts de « tradition primordiale » et de
« parole perdue » ? Comment les considérer pour mieux les
appréhender ? Myriam Philibert : Tradition primordiale ! L’expression ouvre
des perspectives vertigineuses, car nul ne sait plus où en chercher la
source. Faut-il se tourner vers les traditions archaïques ultérieures ?
Tout ce qu’elles laissent de fondamental, d’exemplaire, d’unique,
d’irremplaçable appartient à ce fonds. Elle survit également dans la mémoire
akashique, à un niveau troublant car incommunicable. Prenons un exemple. À
l’origine, toutes les traditions reconnaissent un principe unique. Ainsi, la
théologie première est fondée sur une déesse mère. Puis,
et voici déjà une tradition secondaire, apparaît un couple principiel.
Cependant, le sentiment de l’unique demeure fondamental et dès que les
groupes culturels se côtoient et que les siècles passent, l’Un prend des noms
différents – c’est le cas pour les Hébreux -, ou encore il revêt des
formes et des forces variées comme en Égypte. Il y a un concept de base qui
subit des vicissitudes et des hommes qui cherchent à retrouver l’originel. La
quête peut prendre une tournure quasi désespérée. C’est comme un rêve qui
s’effiloche au réveil. En revanche, il n’y a pas vraiment de mythe de la
« parole perdue », seulement une sensation de regret à propos
d’archétypes, de noms ou d’images, que l’on a oublié ou qui sont enfouis au
plus profond de la mémoire collective. Cette idée vient d’un article de René
Guénon, où il développe, entre autres, la perte du nom divin par les Hébreux
chassés du Temple de Jérusalem, et les essais plus ou moins significatifs de
substitution ou de reconstitution de celui-ci. CM - De la Tradition primordiale que tu évoques en
historienne découlent fondamentalement une Métaphysique première, celle des
grandes civilisations Babylo-sumérienne et bien sûr Egyptienne – Celles-ci
vont engendrer un courant majeur sur lequel nous nous appuyons toujours, il
est celui de la grande Tradition « hermétique » assignée
généralement à une figure tutélaire, Thot-Hermès… Ce courant fondamental lie
en un seul mouvement des apports initiatiques oubliés de l’Egypte primitive
et de la Grèce pythagoricienne. Peux-tu nous parler de ce fil conducteur et
expliquer en quoi - d’une certaine manière - le courant hermétique antique va
se trouver être un « trait d’union » essentiel entre la Tradition
primordiale et la Gnose alexandrine ? Peut-on d’ailleurs, en la matière,
parler à propos d’Hermétisme de courant gnostique ? Myriam
Philibert :
L’Hermétisme est né au sein de la tradition égyptienne. Précisons que cette
dernière s’est maintenue inchangée dans les temples, jusqu’au moment où ils
ont été fermés, car le Christianisme était alors devenu religion d’état. Au V
e siècle, l’écriture hiéroglyphique n’avait pas encore disparu. Revenons en
arrière. Au IIe siècle avant notre ère, cette tradition égyptienne rencontre,
en Alexandrie, la philosophie grecque et de cet échange naît l’Hermétisme (et
en même temps la Gnose). Le nom du dieu Hermès se substituait à celui de Thot
comme maître des secrets et les Mystères égyptiens n’étaient plus réservés
aux seuls habitants de l’Égypte. En son temps,
Pythagore fut l’un des premiers initiés étrangers. L’Hermétisme permettait de
livrer à un public lettré de toutes nationalités ce qui pouvait être
appréhendé des grands Mystères égyptiens, et surtout le voyage de l’âme après
la mort. Il introduit un changement de langue et représente la modernité
évolutive ou tradition « secondaire ». Rappelons aussi que ce
mouvement est une Gnose à part entière et non un simple courant gnostique.
Pour sa part, la Gnose puise à la même source et ce sont des prêtres égyptiens
qui sont à son origine. Il y a peu de documentation historique sur ces points
de départ. Ce sont autant de « révélations ». Les plus
significatives sont transcrites par des scribes et circulent dans une
Alexandrie cosmopolite, où toutes les écoles peuvent intervenir et défendre
leur thèse sur l’agora. CM : Gnose veut dire « Connaissance »
- Considérant la Gnose c’est à la fois un courant de pensée métaphysique très
circonscrit dans le temps, mais il existe aussi « plusieurs
Gnose », selon l’acception que l’on veut bien donner à ce mot, avec une
vision plus holistique qui se transmue avec le temps ? Existe-t-il des
résurgences et existe-t-il une Gnose moderne et contemporaine ? Tu
n’oublies pas d’ailleurs dans ton livre d’évoquer l’idée forte que la Science
moderne, avec la physique quantique notamment, rejoint sous certains aspects
la Gnose ancestrale, tu cites principalement pour étayer tes propos les
travaux de Robert Linssen (1911-2004), auteur en particulier de
« L’Homme devant l’infini », il affirmait que :
« l’essence ultime de la matière se révèle de nature
immatérielle ». Pourrait-on
revenir avec toi sur ces différentes définitions et approches pour les
expliciter en quelques mots et concevoir une forme de modernité
transcendantale de la Gnose, qui traverse pour ainsi dire l’histoire de
l’Humanité… Après tout le Catharisme prend souche en Occitanie mille ans
après l’apogée des grands mouvements gnostiques et Jules Doinel est une
figure gnostique fort emblématique de l’Occultisme
du XIXe siècle ! Myriam
Philibert : Gnose signifie littéralement « connaissance intuitive ou
révélée », ce qui ouvre beaucoup de voies. Les historiens ont donné ce
nom à une série de groupes qui se sont dévoilés entre le IIe siècle avant
notre ère et le IIe ou IIIe siècle après Jésus-Christ. Cela représente cinq
cent ans ! Voilà la Gnose « historique », un courant de pensée
métaphysique, diversifié. L’intuition est le facteur qui fait progresser
toute technologie. La révélation, elle, fait intervenir un principe transcendant,
mais le résultat se révèle analogue. Si l’on
prend l’exemple de la physique quantique, les scientifiques ont d’abord eu
l’intuition que matière et énergie correspondaient à deux expressions d’une
même réalité et que celle-ci était, en dernière analyse,
« immatérielle », avant de tout mettre en œuvre pour démontrer ce
qui avait été pressenti. En quelque sorte, la Gnose s’apparente à une vision
immédiate et transcendante, que ce soit celle des tribulations de l’âme
perdue entre Enfer et Paradis, que ce soit celle de la transmutation de la
matière (et vice versa). Tous ceux qui sont « reliés » à l’âme
cosmique ont accès à un fondement unique – que l’on peut nommer Tradition
primordiale. Prise dans son sens non singulier, la Gnose n’appartient à
aucune religion et traverse les âges par sa puissance révélatrice. C’est
alors que des individus (Jules Doinel) ou des groupes en livrent leur
approche personnelle. CM : Si
l’on s’intéresse en profondeur à la Gnose, comme tu l’as fait, on s’aperçoit
qu’il y a plusieurs courants véhiculés par les grandes religions abrahamiques
qui vont, en leur sein, développer des évolutions transgressives, parfois
qualifiées de « sectaires », ou présentées comme telles en tout
cas… - On pense à l’Alchimie hermétique pour la Chrétienté qui est bien sûr
une Gnose à part entière ; à la Kabbale pour le Judaïsme et pour l’Islam
on pense à l’Ismaélisme, au Soufisme ou à l’ « ‘Irfân » - une forme
de connaissance mystique qui passe par une purification et une sanctification
de l’âme ? La Gnose se greffe sur toutes les religions préexistantes. Il
y a une Gnose du culte initial de la Déesse chez ceux qui sont véritablement
inspirés par l’âme de la Nature. Selon notre propos, il existe une Gnose
hébraïque, une autre chrétienne ou musulmane. En ce qui concerne le
Christianisme, il faut distinguer la Gnose chrétienne et le Gnosticisme, où
la multitude des courants égare. J’ai
concentré, ici, mes recherches sur les mouvements qui sont issus du Livre, ce
qui n’exclut pas l’existence d’une Gnose hindouiste, d’une autre bouddhiste,
etc. La Kabbale, l’Alchimie médiévale ou le Soufisme ont en commun un sens
aigu du sacré, une intuition exceptionnelle de l’Unité infrangible du Tout.
Rappelons une phrase concise de Simon le Magicien : « Moi, Toi,
Un ». Conscient de l’omniprésence de l’Un (transcendant et/ou immanent),
l’individu ressent la fusion absolue de deux en Un. De ce fait, la Gnose
refuse tout dualisme. Bien sûr, la plupart des traités évoque cette lutte
terrible, éprouvante et qui paraît parfois irréaliste, de l’être (ou de
l’âme) pour se résorber dans le Tout. Il est vrai que la permutation
automatique des lettres-nombres de l’alphabet hébraïque et leur
réorganisation mathématique ; les noces chymiques de principes opposés
et complémentaires, devenant Or ; ou encore la poésie mystique arabe, où
les mots révèlent l’ineffable, l’effusion de l’âme, l’ivresse transmutatoire,
semblent relever de projets très éloignés. Pourtant, ces approches sont
propres à effacer toute barrière entre l’être humain et l’essence. Kabbale,
Alchimie médiévale et Soufisme vibrent selon un même diapason. CM : Il existe donc plusieurs types de
« Gnose » selon les religions consacrées – Pour la Tradition
hébraïque il faut évoquer évidemment le fameux texte d’Ezéchiel relatif à la
« vision du Char »… - Tout le courant traditionnel de la Merkabah
prend sa source dans ce texte précisément même si il faudrait aussi citer le
« Livre des secrets d’Hénoch », entre autres. Peut-on un instant
revenir sur cet aspect si traditionnel qu’est la Merkabah, un courant
particulièrement dévoyé par le catastrophique « New Age » - qui est
à la Tradition pérenne ce que « L’Alchimiste » de Paulo Coelho est
à l’Hermétisme…Au plan théologique et Métaphysique comment comprendre ce concept
de « chevauchement » et à vrai dire quoi
« chevaucher »… ? Myriam
Philibert : Si la
Gnose est unique, il en existe plusieurs formulations, selon les mouvances,
selon la sensibilité de chaque école. La révélation (ou l’intuition) est
identique pour tous, dans son essence. Dans le courant de la Merkabah,
« chevaucher » a un sens forcément allégorique. Nul n’imite Phaéton
tentant de maîtriser l’attelage du Soleil et finissant carbonisé. Dans la
tradition hébraïque, le Char, décrit par Ézéchiel, est ce qui se place au
plus près de l’Ultime Présence. Il a
pour fonction de dévoiler ce qui demeure voilé. L’image du Char est
suffisamment familière et explicite pour décrire ce qui ressemble à une
descente vertigineuse dans un abîme infini qui n’a, d’ailleurs, ni haut ni
bas, selon les dires de ceux qui en ont fait l’expérimentation. L’Ultime
Présence peut se nommer Osiris, Allah, Dieu, cela n’a aucun intérêt, seuls
importent le lâcher prise, l’ivresse ou l’extase qui conduisent à la fusion. CM : Tu mentionnes avec passion et avec une
grande exactitude tout ce qui a façonné les différents courants
philosophiques regroupés sous le terme de « Gnose ». Mais que
seraient les études modernes sur la Gnose sans les découvertes de Nag
Hammadi, en 1945, et celles de Qumran, en 1947 ? Il apparait essentiel
que tu nous parles à nouveau de ces découvertes ? Quelles
sont-elles ? En quoi ont-elles révolutionné le regard que l’on pouvait
avoir sur la GNOSE ? Myriam Philibert : Chaque époque a ses
« révélations ». L’archéologie découvre aujourd’hui ce que la
censure de l’église catholique romaine s’est évertuée à occulter et même à
faire disparaître dans des bûchers. Est-ce le signe de l’avènement de temps
nouveaux ? Le fonds de Nag Hammadi – et d’autres trouvailles moins
volumineuses – révèle un corpus quasi inédit sur la Gnose. Pour sa part,
celui de Qumran livre des centaines de textes nouveaux, en relation avec la
tradition hébraïque, exégèses des récits bibliques. Très peu de ces derniers
se rattachent à la Gnose, si ce n’est le Livre d’Hénoch. Auparavant, la Gnose
et surtout le Gnosticisme n’étaient connus qu’à travers les écrits lapidaires
d’Irénée de Lyon et des continuateurs de son travail de « pourfendeur
d’hérésies ». Ceux-ci, à de rares exceptions, ont copié ses
appréciations sans se référer au texte cité. En peu de temps, Gnose et
Gnosticisme ont perdu leur identité et leur substance, et ils ont fini par
devenir synonymes de dualisme ! CM : Dans ton livre, tu parles évidemment du
« Dualisme » et tu donnes dans ton glossaire en fin d’ouvrage le
sens usuel et gnostique du terme, c’est-à-dire d’antagonisme, de contraires,
d’opposition : Dieu/Diable ou Dieu bon/ Dieu créateur… Nous sommes bien
sûr là dans des concepts gnostiques absolument fondamentaux. Mais je sais que
dans le cadre de cette interview tu désires revenir sur cet aspect des
choses, parfois trop simplificateur. Un éminent professeur de l’université
catholique de Louvain, théologien et historien des religions, définit le
dualisme, dans le Gnosticisme, comme "l’étincelle divine dans l’être
humain". Il
oppose ainsi divin et humain. Du coup, il semblerait que beaucoup de
commentateurs de la question aient suivi ce qui doit être l’opinion
généralement admise par les théologiens chrétiens... Cette définition du mot
" dualisme" apparaît alors différemment selon les auteurs ?
Comme tu me le signales dans l’un de tes courriers : « Ce qui est
curieux dans cette définition du "dualisme" gnostique, c’est que
les traducteurs de textes, même si ce sont des prêtres, n’entrent pas dans
cette approche. Ce sont uniquement les historiens, historiens des religions
et théologiens. Pourrais-tu revenir un instant sur cette définition pour
éclaircir un peu plus ce concept de dualisme qui est le pivot même de tous
les courants gnostiques – car, à l’époque, c’est toujours à la marge que se
font les conflits les plus exacerbés et celui-ci en est un… Myriam Philibert : À propos de dualisme, je m’en suis tenue à
la définition des dictionnaires. J’ai été surprise que certains commentateurs
emploient le terme de « dualisme » à propos de groupes gnostiques
qui ne l’étaient pas... Nombre d’entre eux prônent justement le dépassement
de la dualité pour un retour à l’Un. L’âme, qu’elle soit cosmique ou
individuelle, n’aspire qu’à fusionner avec le Divin d’où elle est issue. Pourquoi
imaginer là une dualité ontologique ? Il faudrait évacuer ce concept de
dualisme, sauf pour la religion zoroastrienne, le Manichéisme et les
mouvances en découlant. Au XIXe siècle, les traducteurs des textes gnostiques
découverts à leur époque n’ont pas soulevé la question et se sont gardés
d’entrer dans ce débat, alors que des historiens des religions contemporains,
qui n’ont pas lu, semble-t-il, les textes mis au jour lors des fouilles des
années 50, alimentent la polémique dualiste qui passionna Irénée en son
temps. CM : Parmi les textes gnostiques il est un courant
très particulier dont tu parles abondement dans ton livre qui est celui qui
concerne les « Apocalypse » - Le terme veut dire
« Révélation » nous le savons, ce que l’on sait moins c’est
qu’outre « l’Apocalypse » de Jean, bien connu, il existe plus d’une
dizaine d’autres Apocalypses, telle « l’Apocalypse » de Jacques,
par exemple, mais il y en a beaucoup d’autres... Il existe aussi des
Apocalypses chrétiennes, d’autres Gnostiques, d’autres juives ou
païennes ? Peux-tu nous éclairer sur ce sujet et que disent-elles en
substance ? Myriam
Philibert : Il y a
fort à dire à propos des Apocalypses, qui se rattachent, toutes, d’une
certaine façon, à la Gnose. Sous ce terme, ont été regroupés des textes très
divers. En gros, il est question soit du voyage de l’âme, soit de la fin des
temps et du jugement dernier. Selon les religions, la question n’est pas
abordée de la même manière. La lignée juive parle surtout du sort de l’âme
après la mort, des punitions infligées à tous, des légions angéliques qui
peuplent les cieux et font inexorablement respecter l’ordre. Seuls de rares
élus comme Hénoch ont l’opportunité d’effectuer un voyage extatique au sein
de ces demeures célestes, où l’Enfer s’enfonce dans les abysses et le Paradis
se mérite pas à pas. Une relative convention, en dehors des noms, parfois
étranges, des légions angéliques relie ces récits. L’Apocalypse
de Jean constitue un chef d’œuvre d’une rare originalité. Quant aux
Apocalypses chrétiennes, prêtées aux apôtres ou aux compagnons du Christ tels
Pierre, Jacques ou Paul, elles se rattachent majoritairement à la Gnose. On y
lit des démarches personnelles, où est révélé le chemin de vie, ou de naïfs
voyages magiques de disciples apeurés par ce qui leur arrive. Certains
livres, comme Pistis Sophia, s’intéressent au périple de l’âme
cosmique. Les Apocalypse païennes se rattachent aux traditions égyptienne et
grecque, ou à l’Hermétisme. Est abordée la montée de l’âme et son épuration progressive.
Son voyage post mortem la conduit vers un septième, puis un huitième, voire
un neuvième ciel où elle rejoint ses pairs, en étant divinisée. Certaines des
Apocalypses évoquent les déboires de l’âme cosmique ou de la Sagesse
et atteignent les sommets de la pensée métaphysique tout en retrouvant la
pureté de la Tradition primordiale. CM : Il y a deux textes très particuliers
découverts il y a peu et qu’il nous faut aborder maintenant avant de conclure
cette interview qui sont : le fameux « Évangile de Barnabé »
redécouvert en février 2012, dont tu parles évidemment dans ton ouvrage et
qui a fait couler beaucoup d’encre… et le curieux papyrus d’Harvard découvert
par le Pr King… et qui lui aussi a défrayé la chronique, la même année, en
septembre 2012 ! On connait le diktat permanent aujourd’hui – insulte à
l’intelligence critique - de
Wikipédia-qui-apporte-la-véritable-nouvelle-via-Internet… mais au-delà de ce
qu’en disent « les docteurs de l’église sur le Web », comment
approcher le manuscrit attribué à Barnabé selon toi ? En second lieu il
y a bien sûr le fameux fragment de papyrus du IVe siècle, écrit en onciales
grecques, analysé par Karen L. King, professeur de l’Université de Harvard.
Sur ce papyrus on découvre un texte qui mentionne un dialogue entre Jésus et
ses disciples à propos d’une femme nommée « Marie », décrite comme
"sa femme" : ta-hime/tashime - terminologie qui, en copte,
correspond à « femme/épouse »... Le document démontre que le Christ
avait une épouse ; Jésus leur dit : « ma femme... » -
Marie de Magdala - appelée « Marie » dans le papyrus et que
celle-ci était son disciple. Jésus leur dit : « ma femme (Marie)
sera en mesure d’être mon disciple… » - Ces découvertes nous laissent à
penser que beaucoup de secrets ont en réalité été dissimulé sciemment dans le
passé par les « églises » en charge des « dogmes »… Sans
doute d’autres documents peuvent encore faire surface prochainement… Myriam,
peux-tu nous donner ton sentiment sur ces deux découvertes récentes et comment
les analyses-tu ? Myriam Philibert : Pour l’instant, l’évangile de Barnabé –
qui a défrayé la chronique en 2012 -, confié pour étude à une
prestigieuse université, n’a pas encore été traduit
et commenté. Son analyse pourrait révéler un écrit proche de la source
première. L’original a été perdu ou détruit, alors qu’il figurait dans les
listes du début du Christianisme. Il n’alimentait pas une sulfureuse
polémique, bien que sa disparition demeure intrigante. Contenait-il des
propos litigieux, voire hérétiques sur le plan dogmatique ? Une histoire
plus ou moins légendaire s’est emparée des rares copies sauvegardées, car
quelque scribe de confession musulmane y a rajouté des versets annonçant la
venue de Mahomet. Du coup, ce précieux texte devient « l’affaire du siècle ».
Jusqu’à ce qu’une découverte plus mirobolante encore ne vienne jeter aux
oubliettes ce manuscrit pourtant prometteur… Autre
sujet de controverse : Marie. Pour être objectif, plusieurs écrits, à
l’heure actuelle, présentent Marie comme l’épouse ou la compagne de Jésus –
son nom n’est pas toujours cité. Selon la loi juive, tout rabbi a une femme.
Il n’y a là rien de troublant, si l’on s’en tient à l’aspect matériel et
concret des faits. Sur des plans plus subtils, entrent en cause la divinité
du Christ et peut-être sa nature non matérielle. Il suffit de préciser que
Marie a le rôle du disciple préféré, ce qu’elle est dans Pistis Sophia. |
L’ÉVANGILE, VOIE DE LA CONNAISSANCE |
Emile GILLABERT |
Edition DERVY |
1987 |
||
Dans un avant propos l’auteur explique : « Malgré
l’ampleur du sujet annoncé et mon souci de l’embrasser dans sa totalité, je
ne me suis pas cru dispensé d’un travail d’approche, aussi ingrat soit il. Je
me suis appliqué dans un premier temps à montrer que l’aventure intérieure
n’est pas compatible avec celle qui s’oriente vers le devenir. La première
est gnostique, la seconde est messianique. La gnose ne saurait être dans un
contexte futuriste. Or les évangiles, dits canoniques, présentent un amalgame
d ces deux conceptions du salut. La vision proprement
gnostique a peu à peu été récupérée par les religions du devenir. Quand,
comment et jusqu’où l’a-t-elle été ? Telles sont les questions
auxquelles je me devais de répondre avant de faire ressortir le caractère
universel du message de Jésus. Le Maître est venu
nous restituer les clefs de la connaissance que les scribes et les pharisiens
avaient occultés, mais presqu’aussitôt elles furent à nouveau subtilisées,
car c’est le propre du mental de l’homme que de s’approprier ce qui relève de
l’Esprit et de le dénaturer en le ramenant à sa pseudo-mesure. Cette marche
d’approche me réservait deux épreuves quasi inévitables. Dans mon souci de
séparer l’ivraie du bon grain, je risquais de lasser le lecteur averti qui a
déjà fait ce travail pour lui même, tandis que celui qui est encore sous
l’emprise d’un passé religieux obérant pouvait trouver que je passais trop
vite sur les difficultés et il eut été en droit de me reprocher de ne pas
tenir compte de ses entraves. Jésus n’insiste t-il
pas lui même sur l’importance du discernement et sur les ruses du mental, ou,
ce qui revient au même, de Satan ? Celui-ci, dans sa rouerie va jusqu’à
laisser croire qu’il va s’exclure lui même, or, « comment Satan peut il
expulser Satan ? » Comment la personne peut elle repérer le
caractère illusoire de ses opinions ? La réponse à cette question relève
de la gnose éternelle, celle que les Eveillés firent connaitre au cours des
millénaires, or il se trouve que l’Evangile rendu à sa pureté originelle,
contient tous les aspects de la gnose, autrement dit, Jésus nous fait
connaitre tous les attributs du divin, alors que souvent nous allons chercher
dans d’autres traditions, d’autres enseignements, les mêmes paroles qui sont
à notre disposition. Le dialogue qui va
s’instaurer entre Jésus et son disciple permet à ce dernier de découvrir son
identité réelle » Celui qui boit à ma bouche sera comme moi Moi aussi, je serais comme lui et ce qui est
caché lui sera révélé (Evangile selon
Thomas) Au sommaire de cet ouvrage : L’Evangile voie de la connaissance -
L’ivraie et le bon grain - Deux niveaux de conscience – Lazare est
vivant – La vie éternelle - une vaste
récupération – la source des Evangiles – la pédagogie des Maîtres - Le Bouddha
- Naissance d’un mythe - Le
mythe de Sophia - L’Occident et la non dualité -
Les clefs des Evangiles - La vision
- L’écoute et le vide - La lumière et la pauvreté -
l’autorité - Le Monakhos - la
souffrance et la vie - L’enfance
- L’androgynie - le langage du corps - L’humilité et la modestie - |
13 M
MOÏSE ET LE PHÉNOMÈNE JUDÉO-CHRÉTIEN |
Emile GILLABERT |
Edition METANOIA |
1976 |
Le
judéo-christianisme est un mythe qui a marqué profondément notre histoire et
qui conditionne encore notre vie quotidienne. Ce mythe, aujourd’hui à son
déclin, continue néanmoins de nous plonger dans un abîme de contradictions
Que nous le sachions ou pas, que nous le voulions ou pas, notre civilisation
en est imprégnée radicalement jusqu’à l’asphyxie. Explorant le
phénomène juif, puis le phénomène chrétien issu du premier, Emile Gillabert
commence son investigation par le personnage central de l’Ancien
Testament : Moïse. Il analyse ensuite les conflits inconscients du
peuple qui a élaboré son mythe. Il rend compte des frustrations qui
engendrent la violence et montre comment celle-ci peut être mobilisée et
utilisée par un chef à des fins de conquête. Démystification
incontournable, certes, comme fut inconfortable, mais salutaire, celle du
« Colosse aux pieds d’argile ». Dans cette analyse, la lumière d’un
projecteur tout-puissant éclaire un monde enténébré de vieilles névroses.
« Jésus,
ce juif central » disait Einstein.
Oui, Jésus par la force neuve de ses paroles dégagées d’un contexte
paralysant fait craquer les vieilles outres. Le feu qu’il a préservé peut
embraser. Sa voix, longtemps submergée, est aujourd’hui : Centre
–Référence – Cet ouvrage, en
remontant à l’origine de ce qu’il faut bien appeler une rupture avec le Réel,
libère la voie qui permet à l’Occident et à L’Orient de parler un langage
commun, un langage de vérité métaphysique moderne. Au sommaire de ce cet ouvrage Une remise en question : Jésus et
l’attente de la fin des temps – la vision paulinienne - une norme universelle – Un geste de Moïse : Une aventure
collective - le fondateur de la
religion juive - la genèse du mythe
- un peuple forge son destin Surestimation pathologique : L’action
psychologique de Moise - le mythe Un peuple séparé : la race - les juifs et la psychanalyse - une organisation collective et
pathologique – L’Isolement : un Dieu
xénophobe - l’interdiction des
images - L’Aliénation : la Déesse et ses
substituts – la prostitution sacrée – Eve et Marie - la
Vierge Marie - Le Yahvisme à la lumière des prophètes : le
messianisme – le couple Yahvé-Israël La grande méprise : le
messianisme dans l’évangile selon Thomas – les Pharisiens – les Esséniens –
un langage de sourds La libération: La place de la
femme dans l’évangile de Thomas – les clefs – la Kabbale – Retour à l’Un – L’incompréhension : le
dédoublement du mythe – malaise de civilisation Phallocratie : le repos du guerrier
– le Père et Jésus – Puissance et violence – le Père et le yahvisme – Frustration et violence : agressions –
renoncement – purifications – sacrifices – l’identité du juif et du chrétien
– la loi et la nature – La voie Royale et l’identification au
Créateur suprême. |
13 N
NAG HAMMADI – Évangile selon THOMAS |
R. KUNTZMANN et J. Daniel DUBOIS |
Edition Du CERF |
1987 |
Textes gnostiques aux origines du
christianisme. Une relecture de la Gnose et des écrits de Jésus avec un
changement radical de perspective. Thomas,
un des disciples de Jésus, n'est pas une figure principale du Nouveau
Testament. Cependant, dans les siècles qui ont suivi la rédaction des
évangiles, une tradition littéraire s'est développée autour de son
personnage, allant jusqu'à faire de lui le frère jumeau de Jésus (cf. Jn
11,16). Cette tradition le présente comme le dépositaire d'une révélation
cachée et comme possédant des pouvoirs supérieurs. Une autre caractéristique
des textes émanant de cette tradition est que beaucoup de ces enseignements
proposent une justification ou une exaltation d'un ascétisme extrême. Thomas
y est représenté comme la personne choisie par Jésus pour conduire ses
disciples loin des tentations de ce monde rempli de péché. |
13 P
PAROLES DE JÉSUS ET SAGESSE ORIENTALE |
Emile GILLABERT |
Edition DERVY |
1997 |
Les exégètes étaient à la
recherche d’une source commune des paroles de Jésus, utilisées par les
rédacteurs évangéliques. En 1945 a été découvert à Nag Hammadi plusieurs
écrits anciens dont l’évangile selon Thomas, simple recueil de paroles de
Jésus, sans aucun commentaire. Ce qui frappe à la lecture de cet évangile,
c’est qu’il est en parfaite concordance avec l’enseignement des grands
maîtres d’Orient. Les paroles prononcées par Jésus auraient pu tout aussi
bien être mises dans la bouche de Bouddha ou de Lao Tseu. Il appartenait à
Emile Gillabert d’extraire le diamant de sa gangue. Jamais peut être depuis
Maître Eckhart la métaphysique de l’Un n’avait trouvé en Occident d’aussi ardent
défenseur que l’auteur. La gnose se lève à l’Orient
intérieur, elle est connaissance suprême, connaissance de Soi, naissance de
notre véritable nature divine. C’est cet éveil ici et maintenant que célèbre
Jésus lorsqu’il s’adresse en ces termes à Thomas : « Je ne suis
pas ton Maître, car tu as bu, tu t’es enivré à la source bouillonnante que
moi j’ai mesuré ». Soyons reconnaissant à l’auteur d’avoir
rendu à Jésus ce qui lui revient. Jésus est une figure hors du temps, il n’est
pas davantage lié à un lieu car vénéré autant en Orient qu’en Occident.
Cependant durant deux millénaires il a été associé à une Eglise qui s’est
structurée en précisant sa doctrine et en défendant celle-ci par des dogmes
et une morale. Ceux qui parlent de revenir à la pureté évangélique, et ils
sont de plus en plus nombreux, obéissent à une intuition juste, mais ils ne
savent pas ce que recouvrent les mots : pureté évangélique, ils ne
savent pas que la théologie et la morale sont issues essentiellement de la
doctrine paulinienne précisée dans les épîtres, qui, elles, sont antérieures
aux évangiles canoniques. Lorsque Jésus est venu, les
esséniens attendaient sur un véritable pied de guerre la victoire de la
Milice des Vaillants ; les juifs de la Synagogue de leur coté
interrogeaient le ciel pour y découvrir des signes du fameux jugement qui
verrait le triomphe du peuple élu. Le Royaume intérieur qu’apportait Jésus ne
permettait aucune affirmation ni personnelle, ni collective ; c’est
pourquoi un dialogue de sourds s’instaura entre Maître et disciple, ceux-ci
ne se résignant pas à renoncer au grand rêve du salut d’Israël. L’éveil
intérieur annoncé par Jésus devint Résurrection. L’apparition du Fils de
l’Homme sur les nuées du ciel, annoncée par Daniel, se transforma en
apparition de Jésus à ses disciples après sa mort ; la croix que Jésus
nous demande de porter, c'est-à-dire l’épreuve salvatrice de celui qui se
prend en main, dégénéra en salut par la croix de celui qui se fait prendre en
charge. La délivrance d’Israël que le Messie des prophètes devait apporter,
les apôtres la firent assumer par Jésus malgré sa répugnance à cautionner une
entreprise de caractères trop nationaliste. L’Evangile selon Thomas qui
représente la source principale de nos évangiles actuels, apporte une
contribution inestimable à la genèse des canoniques, il éclaire en même temps
la notion centrale du Royaume en qu’en avènement, non historique, mais
intérieur. L’histoire, l’exégèse et l’analyse littéraire permettent
aujourd’hui de dégager le vrai message de Jésus. Sort-il appauvri de cette
épreuve ? Un consensus dit que non, car, de plus en plus de monde
décortique les paroles de Jésus, notamment les professeurs de l’Ecole
biblique de Jérusalem qui opèrent un tri rigoureux entre les paroles
authentiques de Jésus et celles qu’une mauvaise apologétique a lises dans sa
bouche. En fin de compte, le véritable enseignement de Jésus, dissocié d’un
contexte apocalyptique et national, lavé des colorations de lieu et d’époque
et comparé aux grands enseignements de l’Orient comme les Védas, les
Upanishad, la Bhagavad-Gita, le Tao et d’autres, nous apparait dans une
dimension universelle. Au sommaire de cet ouvrage : Le Royaume, réalité centrale des Evangiles : Le règne d’Israël
- le messianisme -
les esséniens et l’avènement du Royaume dans les évangiles – Jésus annonce un Royaume nouveau : Incompréhension – Jésus prend position à l’égard
du messianisme – la métaphysique – Nature du Royaume : Identification au Père - Comment accéder au Royaume : Nécessité des compensations – L’ange et la
bête - le combat de Jacob – Jésus
délivre l’homme de lui-même – Le contre-Royaume : La Résurrection – la primauté de Pierre –
Universalisme - Instauration du Royaume : Les illusions du mental -
Extase, enstase - Attente et
recherche – L’esprit d’enfance – le vide métaphysique – Pédagogie divine – La
valeur absolue du Royaume – Non-Dualité :
Il les fit mâle et femelle - le
masculin et féminin en un seul – Né de la femme - Science et Métaphysique |
pistis
sophia |
E. AMELINEAU |
Edition Arché |
1975 |
Ouvrage gnostique de Valentin, traduit du copte en
français. C’est le livre de la sagesse des gnostiques. Cet ouvrage était détenu depuis
environ 150 ans par un antiquaire anglais du nom de Antoine Askew, et qui
l’avait acheté à un archéologue revenant d’Egypte, à sa mort, ses héritiers
le donnèrent au British Museum, qui ainsi put le mettre à la disposition des
chercheurs du monde entier Depuis cette époque ce texte
copte, est largement commenté et il ne fait pas l’unanimité sur son origine
communautaire. Quelle secte ? Quel auteur ? A part cela son contenu
est fabuleux pour les chercheurs à la recherche des détails gnostiques de
cette époque. Parmi tous les ouvrages gnostiques
connus, il en est recensé quatre. La révélation de la gnose merveilleuse,
dont la connaissance plaçait l’heureux possesseur en une position très
avantageuse pour l’obtention du bonheur éternel après sa mort, est mise en la
bouche de Jésus ressuscité d’entre les morts. L’auteur de Pistis Sophia nous
affirme qu’après sa résurrection, Jésus passa onze ans à enseigner cette
admirable gnose à ses disciples et à la réunion des femmes qui l’avaient suivi.
Quand la scène première du livre s’ouvre, Jésus est assis sur le Mont des
Oliviers avec tous ceux qui l’entourent, les douze Apôtres, Marie sa mère,
Marie-Madeleine, Marthe et Salomé ; ce sont du moins les principaux
acteurs qui prendront la parole à mesure que la scène de l’initiation se
déroulera. |
13 S
savoir
et salut |
Guy stroumsa |
Edition du
Cerf |
1992 |
Pour l’auteur l’antiquité tardive
donna 2 composantes des différents systèmes religieux d’où émergea le
christianisme. Le Savoir
implique la tradition, ensemble de connaissances religieuses, le Salut reflète l’importance de
l’eschatologie personnelle et cosmique qu’on retrouve dans toutes les
théologies de l’époque. Les 21 études réunies en ce volume
retracent l’archéologie des formes de connaissance religieuse et des
développements théologiques qui ont contribué à déterminé l’identité des
mouvements religieux issus de l’ancienne foi d’Israël. Au premier rand
d’entre eux, le premier christianisme s’est peu à peu défini en s’opposant à
ses concurrents, le paganisme et surtout le judaïsme, avec lequel il
entretint des rapports ambigus d’héritier, en se proclamant le « verus
Israël ». Plus encore, il puise plus
volontiers qu’il n’y parait aux traditions ésotériques juives des tout
premier siècles, parallèlement et en opposition à une gnose multiforme qui
fascine et menace. Cette lutte contre le judéo-christianisme et surtout la
gnose, aura muri définitivement la pensée chrétienne et l’aura préparée à
sortir victorieuse de l’épreuve de force avec le défi manichéen qui fleurit à
partir du IIe siècle. Gnose et manichéisme sont deux
systèmes imprégnés des représentations mythiques du combat dualiste
primordial entre forces du Bien et Puissances du Mal. Par delà les péripéties
historiques, ce sont les enjeux du débat qui sont finalement examinés à la
faveur d’une analyse de l’argumentaire antidualiste, tant chez les penseurs
chrétiens et les philosophes que chez les théologiens juifs et musulmans. Au sommaire nous avons donc les 21 études
ci-dessous pour un livre de 400 pages : 1 – Le
couple de l’ange et de l’esprit, traditions juives et chrétiennes 2 -
Polymorphie divine et transformations d’un mythologème :
L’Apocryphon de Jean 3
– Métraton et le Christ 4
– Mythe et mémoire ; dimensions juives de la révolte gnostique contre le
temps 5
– Vin vieux et outres neuves : sotériologie patristique et judaïsme
rabbinique 6
– Vetus Israël : les juifs dans la littérature hiérosolymitaine d’époque
byzantine 7
– Paradosis : traditions ésotériques dans le christianisme 8
– Ascèse, gnose, aux origines de la spiritualité monastique 9
– La gnose et le désenchantement chrétien du monde 10
– L’incorporéité de Dieu, la doctrine d’Origène 11
– Caro salutis cardo : formation de la personne chrétienne 12
– L’ésotérisme dans la pensée et l’univers de Mani 13
– Le Roi et le porc, dualisme manichéen 14
– Aspects de l’eschatologie manichéenne 15
– Le sceau des prophètes 16
– Gnostiques et manichéens en Palestine byzantine 17
– Monachisme et marranisme chez les manichéens d’Egypte 18
– Le défi manichéen au christianisme égyptien 19
– Titus de Bostra et Alexandre de Lycopolis : une réfutation chrétienne
et platonicienne du dualisme 20
– Les mots et les œuvres : connaissance religieuse chez Augustin et
Fauste de Milève 21
– Aspects de la polémique antimanichéenne dans l’antiquité et l’islam
primitif |
sophia
& l’Âme du monde |
Cahier de l’Hermétisme |
Edition DERVY |
1983 |
||
Geneviève JAVARY L’Âme du Monde
chez les kabbalistes chrétiens de la Renaissance : de la Shekina à l’Église |
ST PAUL OU
LE COLOSSE AUX PIEDS D’ARGILE |
Emile GILLABERT |
Edition METANOIA |
1974 |
Montrer avec
documents a l’appui que le grand personnage que fut Paul de Tarse présentait
tous les traits psychotiques du paranoïaque peut sembler au premier abord une
gageure insoutenable. C’est pourtant ce qui ressort à l’évidence de la
psychobiographie aussi nuancée que rigoureuse qu’Emile Gillabert consacre à
saint Paul. L’auteur est
parfaitement convaincant lorsqu’il nous montre les failles de l’enfance de
Paul décelables tout au long de ses épîtres : l’absence de l’évocation
de la mère, la nature ignorée, la mer hostile, la nuit enténébrée sont autant
d’indices d’une enfance traumatisée. L’événement de Damas n’est pas le
miracle par excellence qui marque une élection mais bien l’expression d’une
crise aiguë qui a fait de Paul une victime de la Loi. Les traits
psychotiques de l’apôtre sont déterminés par la carence des premiers rapports
d’identification et d’opposition à la mère : crainte exagérée de
l’agressivité d’autrui ; discours logique à partir des prémisses
fausses ; identification à la vérité qui légitime les
persécutions ; impossibilité de s’insérer dans le milieu des apôtres,
d’où ruptures retentissantes ; mise à distance du rival et enrôlement de
comparses ; misogynie prononcée, aversion phobique de la chair souvent
identifiée au péché, hypocondrie, sensations cénesthésiques angoissantes… Tout est dit au grand
jour sur le comportement du Colosse aux pieds d’argile. La main mise paulinienne
sur les rédacteurs des Evangiles est désormais un fait acquis dont il faudra
dorénavant tenir compte. Il était grand temps de dissocier deux enseignements
antagonistes qu’hagiographes, exégètes et théologiens s’étaient toujours
ingéniés à confondre. Au fur et à mesure que s’effrite la statue géante, le
message de Jésus, dégagé des annexions et des interpolations, apparait dans
sa pureté originelle et se révèle d’une incomparable pénétration. L’aspect
fossoyeur de l’œuvre d’Emile Gillabert ne s’est finalement exercé que pour
nous dévoiler la confondante grandeur de la figure du Maître. Au sommaire de cet ouvrage : La Mère : Perturbation primaire – la terre – la
mer – la nuit – les substituts de la mère – Le Père : Perturbation secondaire – identification
à la Vérité – La Loi et le Père : Le paradis
perdu – le pouvoir et les limite de la loi – le chemin de Damas – Le Christ substitut de la Loi : l’hypocondrie
– les adversaires de Paul – Pierre et
Paul – Paul persécuteur-persécuté – Paul et le Maître de Justice – L’œuvre de chair : Paul et les
jeunes gens – La femme dans les épîtres de Paul Agapè et Eros : Les Cathares
ou les tribulations d’Eros. Les limites de la Psychobiographie : La Genèse des
Evangiles – L’Evangile selon Thomas – La Métaphysique : Vérification par
excellence
– les références de Paul à l’Ancien Testament – la brèche ouverte, tel arbre,
tel fruit – |
Retour à l'index des
chapitres
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|