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Chapitre11 L 
( Templiers - Compagnonnage - Chevalerie - Cathédrales - Architecture - Moyen Age )

 

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la cathÉdrale & le cloÎTre d’elne

Roger grau

LE PUBLICATEUR

 1996

Elne, du haut de son promontoire, installée face aux derniers contreforts des Pyrénées, domine la plaine du Roussillon. Riche d’un passé vieux de plus de vingt-cinq siècles, elle correspond peut-être à la plus ancienne cité du Roussillon… la légendaire cité de Pyrène, mentionnée dans les sources écrites de l’Antiquité, mais jamais encore localisée avec certitude, bien qu’elle ait laissé son nom à une chaîne de montagne…

À partir du Vème, et surtout durant les IVème et IIIème siècles avant notre ère, se développe dans notre région une civilisation venant d’Espagne, la civilisation ibère. Elle est présente surtout sur des habitats de hauteur, les oppida, et se distingue par des apports culturels importants, ainsi que par des productions de céramiques bien particulières.

La cité d’Elne couvre alors plus de dix hectares, et porte le nom d’Illibéris, qui signifie peut-être « ville nouvelle ». Sa rivale, Ruscino, distante d’une douzaines de kilomètres, est une ville d’égale importance. Les textes anciens décrivent le passage d’Annibal en Roussillon, en 218 av notre ère : après une première réunion à Ill ibéris, où ils reçoivent un émissaire du carthaginois, les chefs locaux se réunissent à nouveau, mais à Ruscino, pour finir par accepter le passage d’Annibal et de son armée, qui attendaient leur décision en campant au pied des murailles d’Elne. Le cloître est une dépendance de la cathédrale à laquelle il est adossé. C’est le promenoir des chanoines du chapitre qui vivaient en communauté. Il a la forme d’un quadrilatère autour duquel se distribuent les salles capitulaires et les sacristies.

Pour des raisons financières sans doute, sa construction s’est poursuivie sur trois siècles, du XIIème au XIVème. Les maîtres d’œuvre successifs ayant toujours employé le même marbre blanc veiné de bleu, et la partie gothique ayant conservé le même type d’arcatures à plein cintre de la partie romane, l’ensemble présente un caractère d’unité architectonique qui ne manque pas de frapper le visiteur, unité qu’on ne peut retrouver dans la décoration sculptée.


Les voûtes actuelles du cloître sont le résultat de deux campagnes de construction. Dans les galeries ouest et nord, les voûtes sur nervures retombent sur des culots saillants, et son contemporaines de l’édification de ces galeries, au début et à la fin du XIIIème siècle. Les deux autres galeries on été voûtées au siècle suivant, en même temps que le cloître s’achevait. On remplaça alors les voûtes primitives (XIIème siècle) de la galerie sud, dont les formerets étaient placés plus bas. Les voûtes du XIVème siècle ont des nervures plus fines venant se fondre dans les murs et les piliers et non reposer sur des culots. Des bas-reliefs d’une élégante facture décorent ces retombées de nervures. Ils sont tous du XIVème siècle.


Aux quatre angles du cloître on trouvera les quatre évangélistes. Malgré leurs mutilations ces statuettes sont de magnifiques œuvres d’art. Il y subsiste, çà et là, des traces de la peinture qui, à l’origine, les rehaussait (sur les chapiteaux les traces de peinture ont presque totalement disparu).


Les murs des galeries sud et ouest sont aussi le cimetière des évêques et des chanoines, ou du moins de certains d’entre eux qui s’y firent enterrer, notamment aux XIIIème et au XIVème siècle.
Les locaux capitulaires et les sacristies datent du XIVème siècle. Une partie de ces bâtiments a été restaurée en 1981.


Cette galerie est la plus ancienne et la plus remarquable. Ses sculptures sont l’une des dernières manifestations des ateliers roussillonnais du XIIème siècle. L’harmonie des proportions, le modelé des volumes, la perfection du détail et le rendu un peu sec, mais nerveux et pur, font de ces sculptures une des plus belles productions de l’art roman, qu’on pourra comparer aux œuvres de Sant Miquel de Cuixà et de Serrabona.

 

LA CATHÉDRALE D’OLORON SAINTE-MARIE ou LE BANQUET CÉLESTE

Jean Sernin 

 Edition Maison de Vie

 2012

La Cathédrale d’Oloron Sainte-Marie, en Béarn, offre des sculptures d’une exceptionnelle importance pour qui s’intéresse à la symbolique médiévale dont le message reste très actuel.

Paroles de connaissance inscrites dans des pierres vivantes, ces sculptures nous invitent à découvrir les mystères du banquet céleste, la signification de l’Apocalypse, l’importance du feu secret et bien d’autres symboles, comme le taureau, le sanglier, le saumon, l’être aux trois visages…

A l’aide des textes alchimiques, de la légende du Graal et de sources éclairantes, Jean Sernin nous invite à déchiffrer un passionnant livre de pierre crée par une communauté de bâtisseurs désirant célébrer le festin de Dieu.

Le portail de la cathédrale d’Oloron Sainte-Marie raconte une histoire, celle du pèlerin en esprit qui part en quête des nourritures essentielles avec l’espoir de participer au banquet suprême, le festin de Dieu. N’est-ce pas une certaine sagesse, symbolisée par la pierre philosophale, qui est offerte à cette table, éternellement garnie de mets somptueux ?

A condition d’avoir des yeux pour voir et des oreilles pour entendre, l’auteur nous entraine dans un tourbillon historique, alchimique, ésotérique, hermétique, chevaleresque, templier, gnostique, symbolique, qui nous révèle le socle de notre tradition chrétienne.

L’univers animal, comme souvent au Moyen-Âge, occupe une place particulière, nous rencontrons l’agneau détenteur du feu secret, les griffons gardiens de la porte de la connaissance, les lions à trois têtes révélant les Nombres ; mais nous sommes également conviés à percevoir le message du parfum et de la musique, et à nous asseoir à la table du banquet céleste où s’accomplit l’Art Royal.

Ce livre de pierre est exceptionnel, tant par la richesse de son contenu que par la rareté d’un certain nombre de thèmes symboliques ; la présentation de l’ouvrage permet au lecteur de consulter aisément chaque détail et de pouvoir ainsi prolonger l’interprétation proposée par l’auteur.

Au sommaire de cet ouvrage :

Chapitre 1 : Le texte de l’Apocalypse et les vieillards autour du trône céleste

Chapitre 2 et 3 : Le Parfum depuis les textes égyptiens et la musique qui accompagne le parfum

Chapitre 4 : L’Agneau ou le feu secret

Chapitre 5 : La gueule monstrueuse, le gardien du seuil céleste.

Chapitre 6 : La descente de la croix, la lumière révélée et la transmission de la Tradition.

Chapitre 7 : Le Chrisme, soleil cachée de la lumière incréée

Chapitre 8 : Le taureau tirant la langue, ou le gardien du message de l’œuvre.

Chapitre 9 : Les scènes de la vie quotidienne : l’appel du Maître au banquet alchimique.

Chapitre 10 et 11 : Le sanglier, le porc et le saumon.

Chapitre 12 : L’homme entre deux griffons ou la porte de la connaissance

Chapitre 14 : Le Christ dans la mandorle entouré de deux lions, ou la porte de la plénitude

Chapitre 15 : Le lion dévorant l’homme ou le mystère de l’incarnation de la lumière divine.

Chapitre 16 : Le cavalier et son destrier, ou la royauté en esprit née du Ciel

Chapitre 17 : Les hommes entravés se tirant la barbe ou la découverte du volatil dans la matière

Chapitre 18 : Les hommes nus s’écartant la bouche de leur main, gardiens de la connaissance et de la transmission du Verbe.

Chapitre 19 : Les animaux hybrides, gardiens farouches du sanctuaire

Chapitre 20 : La femme nue à la chevelure abondante ou l’énergie indifférenciée de l’œuvre

Chapitre 21 : La face et les deux lionceaux ou la naissance de la Royauté du Verbe

Chapitre 22 : Le sagittaire et l’oiseau ou la rencontre de l’initié avec l’âme du Grand Œuvre

Chapitre 23 : Quatre lions à trois têtes ou un chemin par les Nombres

Chapitre 24 : Les hommes enchainés ou comment devenir une pierre de l’édifice sacré

Chapitre 25 et 26 : Le festin de Dieu. De Sainte Marie à Sainte-Croix

Chapitre 27 : Le serpent et l’arbre de la connaissance, ou la porte de l’initiation

Chapitre 28 : l’être aux trois visages ou l’offrande de la Vie

Chapitre 29 : Le Christ Maître d’œuvre et les oeuvrants, ou la communauté éternelle des bâtisseurs

Conclusion : La nourriture spirituelle sacralisée est puissance de vie sur cette terre afin de préparer l’éternité du ciel. Ecouter, entendre, voir et méditer sont des facteurs de préparation

 

la chevalerie amoureuse, troubadours, fÉlibres et rose-croix

J.F. GIBERT

Edition La Table d’émeraude

 1991

L’auteur se dissimula toujours avec son ami Champagne sous un pseudonyme : Fulcanelli. Il nous dévoile ici la volupté de la chevalerie amoureuse. Volupté – volute qui est l’enroulement sur soi-même et l’art d’éluder, illusion, maya, dérobement féerie, mais aussi Arcane majeur des mystères D’Eleusis : la mystification. Une plongée dans les mystères du Moyen Âge avec en filigrane l’observation du secret.

 

Jacques-Emile Emerit et Henri Coton-Alvart, se rencontrèrent chez Pierre Dujols. Cet érudit libraire, en qui certains auteurs contemporains ont cru reconnaître Fulcanelli, leur enseigna les fondements de l'hermétisme. J : E. Emerit était médecin, H. Coton-Alvart chimiste.

 

Leur amitié perdura jusqu'à la mort d'Emerit. Pierre Dujols confia à Jacques-Emile Emerit un des deux manuscrits qu'il avait rédigés sur la chevalerie. Ce petit chef-d’œuvre étudie les liens secrets qui, des troubadours aux constructeurs de cathédrales et des Templiers aux Cathares, sont à l'origine d'un parler sacré.

 

Cette langue, dite "des oiseaux" par les initiés, puise sa conceptuelle aux sources les plus anciennes de la Grèce, de l'Egypte et, au-delà, de cet Orient des mages qui assista à la naissance de la pure Lumière : le Christ-Hermès, dont le pouvoir, clef de la gnose parfaite, rayonne au cœur des trois mondes.

 

la chevalerie initiatique ou la plaisante & amoureuse histoire du chevalier dorÉ

P. Girard augry

Edition PARDES

 1989

« Il était une fois un gentil chevalier et une gente pucelle… ». Ce roman pourrait ainsi commencer comme tout conte de fées, mais que le lecteur ne s’y trompe pas : Le Chevalier Doré et la pucelle surnommée Cœur d’Acier est bien un conte initiatique dont Gérard de Sorval a su parfaitement, dans sa préface, dévoiler les clefs qui en permettent une approche traditionnelle.

 

Ce n’est qu’après bien des épreuves et des errances que les deux amants seront menés, avec l’aide de la déesse Vénus, du château de l’Étrange Marche à la chambre nuptiale du Roi d’Écosse, et qu’ils se retrouveront, et retrouveront, par le fait même, leur Soi immortel.


Joutes, tournois, chevauchées, forêts profondes et mystérieuses, enchantements et songes, mais aussi épreuves, mort à soi-même, recouvrement de l’état originel et délivrance finale, il s’agit, à l’évidence, de la description d’une initiation chevaleresque pour le Chevalier Doré, et d’une initiation féminine de nature chevaleresque pour la pucelle surnommée Cœur d’Acier, qui nous viennent d’un Moyen Âge qui restera toujours notre part de rêve.

 

Et quand le lecteur saura que ce roman n’est qu’un épisode de la « somme » épique que constitue Perceforest, du XIVème siècle, il ne pourra qu’être émerveillé par sa richesse symbolique et ésotérique et ainsi il comprendra mieux pourquoi de telles œuvres médiévales peuvent encore guider la démarche initiatique de celui qui veut retrouver la voie menant au Royaume, avec l’aide d’Amour qui peut seul le conduire sur le chemin doré.


Mais l’apôtre saint Jean n’a-t-il pas dit que Dieu est amour et que la Cité Sainte, qui doit descendre du ciel, d’auprès de Dieu, « s’est faite belle, comme une jeune mariée parée pour son époux » (Apocalypse 21, 2) ?

 

la chevalerie maçonnique

Pierre mollier

Edition DERVY

 2005

Les Loges du XVIIIème siècle sont un phénomène complexe, polymorphe… et paradoxal. Leurs huis clos abritent à la fois les échos des idées nouvelles et les vestiges de traditions séculaires. Ainsi, certains « hauts grades » ne peuvent se comprendre que lorsqu’on les inscrit dans les idées, les rêves et les spéculations que la chevalerie ne cessa de susciter depuis sa disparition à la fin du Moyen-Âge. Au cœur du siècle des Lumières, la Franc-maçonnerie offrira un cadre accueillant à ceux qui voulaient redonner corps à une tradition alliant action et spiritualité.

 

 

Cette tentative de reconstruction d’une voie chevaleresque utilisa d’ailleurs des éléments très anciens. Cette étude se propose d’explorer les origines et les premières années de la Chevalerie maçonnique. Elle veut aussi montrer combien les loges ont été l’une des « sources occultes du romantisme ».

 

Cette étude se propose de montrer comment naquit, dans les milieux maçonniques du XVIIIe siècle, l’idée que l’Ordre du Temple n’avait pas été totalement détruit et que les descendants de ses survivants, réunis au sein de sociétés secrètes, continuaient à détenir des connaissances de nature ésotérique.

 

L’enquête que l’on va conduire s’engage donc sur une route inverse de celle empruntée par nombre de succès de librairie. Mais ses résultats promettent d'être presque aussi étonnants. On va en effet découvrir comment a pu se constituer de toutes pièces, au siècle de Voltaire et de la saine raison, une légende promise à une grande rémanence dans l'imaginaire occidental moderne. Le mythe de la survivance secrète des Templiers, d’origine exclusivement maçonnique, a connu en trois siècles une diffusion dépassant largement l’univers des loges. Il s’agit d’un exemple curieux où la Maçonnerie est la source directe d’une figure devenue classique de l’imaginaire occidental. L’auteur retrace les étapes de la formation du mythe en exploitant des fonds jusque-là inexplorés, comme les fameuses « Archives russes » ces documents volés pendant la guerre et restitués en 2001 à la bibliothèque du Grand Orient de France.

 

Cette étude se propose aussi d’explorer les origines et les premières années de la Chevalerie maçonnique. Elle veut ainsi montrer combien les loges ont été l’une des « sources occultes du romantisme ». Les loges du XVIIIe siècle sont un phénomène complexe, polymorphe… et paradoxal. Leurs huis clos abritent à la fois les échos des idées nouvelles et les vestiges de traditions séculaires. Certains « hauts grades » ne peuvent se comprendre que lorsqu’on les inscrit dans les idées, les rêves et les spéculations que la chevalerie ne cessa de susciter depuis sa disparition à la fin du Moyen Âge. Au cœur du siècle des Lumières, la Franc-maçonnerie offrira un cadre accueillant à ceux qui voulaient redonner corps à une tradition alliant action et spiritualité. Cette tentative de reconstruction d’une voie chevaleresque utilisa d’ailleurs des éléments très anciens.

 


Pierre Mollier est directeur du service Bibliothèque- Archives – Musée / Études et Recherches Maçonniques du Grand Orient de France et rédacteur en chef de la revue d’études maçonniques et symboliques Renaissance Traditionnelle.

 

la conjuration

D. baudis

Edition GRASSET

 2001

« Je suis impatiente de te voir mort » : telles sont les dernières paroles qu’entendra le roi Amaury 1er sur son lit d’agonie, chuchotées à son oreille par la « Putain du royaume », Agnès, sa première épouse répudiée. Nous sommes le 11 juillet 1174 et le royaume de Jérusalem, fondé par les croisés en Terre Sainte, entre dans une décennie de décadence qui prélude à sa chute. Il se décompose à l’image, de Baudouin, fils d’Amaury et d’Agnès, enfant-roi lépreux qui accède au trône à quatorze ans.


La reine mère collectionne les amants et les propulse aux plus hautes fonctions, tissant le fil de la conjuration qui emprisonne peu à peu son fils. Pendant qu’à Jérusalem se déchirent clans et factions, Saladin rassemble autour de lui le monde musulman pour la Guerre Sainte…

Manœuvres d’alcôve et coups de théâtre, passions d’amour et de haine, tueurs de la secte des Assassins et conjurés du Saint Sépulcre, charges militaires au grand soleil du désert et gémissements dans les culs-de-basse-fosse où rampent les lépreux : au-delà des épisodes les plus romanesques, cette magnifique fresque éclaire les querelles qui déchirent aujourd’hui encore les trois religions du Livre.


Un excellent livre pour comprendre l’esprit des croisades, son côté religieux et les séquelles, pas tout à fait oublié aujourd’hui.

 

la franc-maçonnerie chrÉtienne et templiÈre des prieurÉs Écossais rectifiÉs

Johannes Eques A ROSA MYSTICA

Edition Sepp

 1997

Jean Tourniac est l’une des grandes figures de la Franc-maçonnerie, l’un de ces veilleurs qui, inlassablement, ramènent au centre. La réédition de cet essai indispensable était nécessaire. A l’époque de sa première parution, Jean Tourniac voulait rétablir l’alliance entre Franc-maçonnerie et christianisme, voir même avec l’Eglise catholique, à travers l’étude du symbolisme. « Opérer la symbiose entre l’Art spirituel du sacerdoce et l’Art Royal de la maçonnerie. » Aujourd’hui, dans un contexte autre, le livre conserve tout son intérêt. Sa portée peut même encore s’étendre. Il s’agit de renouer avec l’essence de la démarche initiatique, quel que soit les chemins empruntés.

« L’arbre entier est contenu dans la graine. Toute l’Ecriture est récapitulée dans le Verbe Primordial. Tout le Cosmos déploie le commandement de Dieu. Peut-être aussi que toute la Maçonnerie se résorbe dans un « Maître-Mot » de l’Architecte divin, dont le nom de l’Eternel, qu’il faut conserver dans le cœur, faire germer et croître comme une semence, assembler dans ses membres épars pour une fraction spirituelle qui est nourriture des compagnons.
Dans la fraction du Pain, dans la fraction de l’Ecriture, jaillit l’Esprit. L’Ecriture s’entrouvre dans la brûlure du cœur. Le Maître se découvre en rompant le Pain, mais il disparaît alors visiblement. La Cène d’Emmaüs, si riche d’enseignement, si mystérieuse aussi, ne vient-elle pas suggérer à l’approche de la nuit, et après les fatigues du chemin, l’ineffable identification du végétal sanctifié, de Dieu fait Homme et du Nom de l’Eternel ? « Quand deux ou trois sont assemblés en mon Nom, Je suis au milieu d’eux. »
Et dans ce monde, du pain de Sénevé au Royaume des Cieux, de l’Alpha à l’Omega, se dresse l’Axe de l’arbre mystique, qui manifeste la gloire de Dieu et révèle la direction du Pôle. »
Distinguant les symboles « figurés » comme le tableau de Loge, les symboles « sonores » comme le mot sacré, les symboles « agis » comme le rite, Jean Tourniac démontre l’opérativité du symbole dès lors que l’on reconnaît au symbole sa véritable fonction derrière celle de représentation à laquelle s’arrêtent trop de littérateurs.
« Quant à la Maçonnerie, il importe d’abord de la consulter pour savoir ce qu’elle prétend être. Il faudrait aussi lui appartenir pour savoir ce qu’elle peut donner… Les propositions téméraires et les conclusions hâtives ne sont donc pas à accepter sans réserve.

On peut comparer la Franc-maçonnerie à une Arche destinée à recueillir l’essence des traditions passées et à la conserver jusqu’au « retour dans l’unité ». On peut aussi affirmer qu’elle dispose d’un symbolisme, d’une transmission spirituelle assurée par les rites, et d’une « méthode de travail » particulière. Il sera juste de lui attribuer comme vertu, l’éventualité d’une ouverture de l’esprit chez ceux qu’elle assimile, et qui peut les conduire, « s’ils comprennent bien l’Art », à vivre intensément leur foi jusqu’à ce que certitude et foi soient une même chose illuminant la vue de leur cœur. (Tel est le sens de la « Gnose » selon Clément d’Alexandrie. »
Ce livre sera utile à tous ceux qui se demandent où a bien pu passer cette « méthode de travail » à laquelle il fait allusion, méthode sans laquelle la quête est vaine. L’union au Christ en appelle à la réalisation métaphysique et non au discours mondain. Ce livre est un appel au centre, par l’ici et maintenant :
« Multiples sont les rayons de la roue. Multiples sont les circonférences de l’action. Mais le centre est Un. Et à quoi servirait-il, s’il n’était un vide, où demeure l’axe invariable et immobile ? »
Le travail de Jean Tourniac offre une part importante, nécessaire, à la figure et à la fonction de Melkitsédeq qui en tant que représentant de la tradition originelle, annonce et préfigure sa manifestation ultime. C’est de la double fonction, chevaleresque et sacerdotale, de l’initiation que nous entretient Jean Tourniac, et de son inscription en chacun de nous.

 

LA JÉRUSALEM  DÉLIVRÉE

Le tasse

Edition   LEDENTU  PARIS

 1840

Poème épique du Moyen-Âge sur l’histoire des croisades.

 

Une armée de héros qui, sous la conduite d'un chef vertueux, vient délivrer du joug des Infidèles une terre consacrée par la naissance et la mort d'un Dieu : le sujet de La Jérusalem, à le considérer dans ce sens, est le plus grand qu'on ait jamais choisi.

 

Le Tasse y a mis autant d'intérêt que de grandeur; son ouvrage est bien conduit, presque tout est lié avec art; il amène adroitement les aventures; il distribue sagement la lumière et les ombres; il fait passer le lecteur des alarmes de la guerre aux délices de l'amour, et de la peinture des voluptés il le ramène aux combats; il excite la sensibilité par degrés; il s'élève au-dessus de lui-même, de livre en livre; son style est presque partout clair et élégant; et, lorsque son sujet demande de l'élévation, on est étonné comment la mollesse de la langue italienne prend un nouveau caractère sous ses mains, et se change en majesté et en force.

 

Une langue qui est celle de Racine et de Baudelaire, mais plus déliée, plus extravagante et plus aventureuse; capable de décomposer indéfiniment les moindres émotions de la passion, et jusqu'aux moindres palpitations de la chair et de la voix.

 

Mais la grandeur première de la poésie du Tasse est d'être une poésie totale : musique et lumière, spectacle et chant, artifice et passion, enthousiasme et géométrie, délice et tourment, corps et âme, unité dans la variété,

 

LA MISE EN DEMEURE

Gérard de sorval & j.c. marol

Edition L’ORIGINAL

 1994

Dans la chevalerie on met en jeu sa vie, et c’est par ce jeu de vie et de mort que l’on trouve la liberté. Cette culture médiévale de la chevalerie trouve son exutoire dans le blason qui transcrit l’intention motrice de l’être et montre sa face cachée.

Voilà le "privilège" auquel ce livre nous invite: être au monde de tout notre cœur ! Comme des enfants  Page à page, ce texte lumineux est conçu comme un face à face surprenant entre Marol et Sorval, une sorte de "tournoi" fraternel entre deux chevaliers modernes. "Nous assistons à un flamboyant tournoi de mots, de signes et de symboles !

C'est passionnant et mène à des horizons insoupçonnés."

 

LA PENDULE A SALOMON

Raoul VERGES

Edition JULLIARD

 1974

Le chrisme appelé Pendule à Salomon est le plus ancien emblème du christianisme ; les compagnons du Tour de France l’utilisèrent pour leur cérémonie secrète et en firent un symbole universel qu’ils gravèrent sur de nombreuses églises.

 

Sait-on que le monde mal connu - parce qu'il est volontairement clandestin - des " compagnons du travail " existe toujours et qu'il n'a, en réalité, jamais cessé d'exister ?

 

Il se trouve qu'aujourd'hui, en face de la dure organisation industrielle, cette société secrète professionnelle autant que confessionnelle reprend toute sa vivacité, toute son importance sociale. Et le roman de Raoul Vergez, habile charpentier, constructeur de clocher, qui a toujours lutté pour sa foi et pour son oeuvre, a la saveur authentique des récits vécus, étayé par une érudition surprenante et animé par un élan généreux.

 

L’auteur compagnon du Tour de France, développe avec sa verve bien connue, les divers événements liés à ce Chrisme.

 

l’architecture sacrÉe

C. humphrey

Edition ALBIN MICHEL

 1998

L’architecture sacrée est pour l’homme le moyen d’exprimer sa quête de spiritualité et de liens avec le divin. Des cercles de pierres préhistoriques aux pyramides, des temples bouddhistes aux cathédrales moyenâgeuses et aux minarets, la symbolique et l’importance des formes sacrées nous montrent comment de tout temps, les différentes civilisations ont cherché à traduire leur foi à travers des œuvres d’architecture.

 

Le présent ouvrage offre un choix représentatif des édifices sacrés les plus fascinants au monde. On visite tous les continents et l’auteur avec des photos aux couleurs magnifiques, et des explications symboliques nous décrit ces demeures de dieux et de rêves.

 

On est au Mexique avec les mayas en Inde, en Égypte à Karnak, dans les sanctuaires Shinto, en Grèce avec le Parthénon et le Panthéon, St Pierre à Rome et bien d’autres.

 

Une postface de M.M. Davy enrichit cet ouvrage.

 

LA RENAISSANCE

Paul FAURE

Edition PUF

 1949

Elle débute aux 14-15° siècles et nous donne nos plus grands écrivains moralistes et écrivains.

Le mot Renaissance est employé pour la première fois au XVIe siècle par Giorgio Vasari, père fondateur de l’histoire de l’art des Temps modernes, dans le célèbre recueil Vies des plus célèbres peintres, sculpteurs et architectes, pour évoquer le courant artistique apparu en Italie deux siècles plus tôt.

 

La Renaissance s’épanouit sur près de trois siècles, en trois périodes successives : le Trecento (XIVe siècle), le Quattrocento (XVe siècle) et le Cinquecento (XVIe siècle). Dans son ouvrage, Vasari parle de trois âges : celui des précurseurs, Cimabue et Giotto, celui des initiateurs, Masaccio, Brunelleschi et Donatello, et enfin celui des maîtres accomplis, Bramante, Vinci, Raphaël et Michel-Ange, qui selon Vasari égalent et même dépassent ceux de l’Antiquité.

Il faudra attendre le XIXe siècle pour que les historiens Michelet et Burckhardt étendent le concept de Renaissance à l’ensemble d’une civilisation.

La Renaissance artistique succède à l’esthétique médiévale, dont il remet en cause les codes et les canons. Cette nouvelle forme de culture se caractérise en premier lieu par le regard porté sur l’Antiquité. Sa singularité tient à la restauration d’une grandeur passée, à la recherche de la leçon antique.

Dès le Trecento, les hommes de lettres italiens Pétrarque et Boccace expriment une aspiration à la rénovation : cette reconquête trouve à Florence ses premières formes artistiques

 

l’art des bÂtisseurs romans

Cahier de boscodon

n° 4.

 1975

La géométrie et les maîtres d’œuvre. La construction : les métiers et les outils.

 

Étude effectuée d’après les mesures et les tracés des abbayes de Boscodon et Sénanque.

 

On y parle du nombre 5 outils, de la nouvelle alliance, de l’ésotérisme, du nombre d’or, de l’art médiéval, grec et romain, du mandala, et des symboles géométriques et symboliques.

 

L’ART TEMPLIER DES CATHÉDRALES. CELTISME ET TRADITION UNIVERSELLE.

Robert GRAFFIN

Edition Jean Michel GARNIER

 1995

Nos ancêtres égyptiens, atlantes, gaulois et autres savaient utiliser les énergies telluriques et cosmiques. Les Cisterciens et les templiers surent appliquer ces connaissances et l’ont vit fleurir entre le 10ème et le 13ème siècle des constructions extraordinaires issues de cette magie / alchimie qui a donné les arts roman et gothique. Après étude de quelques cathédrales l’auteur parle de ces énergies qui ont fait vibrer les hommes.

 

Dès l’An Mille et pendant deux siècles, l’Europe entière s’est drapée d’un blanc manteau de chapelles, d’églises et de cathédrales.  Après une période obscure et brutale que l’on connait mal, tout à coup, la lumière et l’abondance ont fait refleurir l’occident. Peu après une période très sombre – une grande peste et ses terribles ravages – une énorme campagne de grands travaux, à caractère sacré, mobilise les désœuvrés et relance l’économie. Du travail pour tous, des artisans sans nombre, des prouesses partout. Les bourgs, les villes et les campagnes résonnent de coups de maillets, des tintements du fer contre la pierre.  Sur toutes les routes, des compagnons se rendent d’un chantier à l’autre, effectuant leur tour de France ou même d’Europe.

 

Les gendarmes sont des moines-soldats, vêtus de cottes de mailles et de blancs manteaux, montés sur des chevaux rapides. Ils font la police de la route et ils assurent aussi les urgences, l’hébergement des pèlerins et divers services bancaires, face aux énormes dépenses de tous ces chantiers. Ils s’appellent les Templiers. Le secret de leur réussite, unique dans l’histoire connue, s’explique sûrement par la modernité et la pertinence de leur démarche.

 

En fait, la clé magique d’un tel succès tient d’abord dans leur maîtrise plurimillénaire de la construction sacrée. De quoi s’agit-il ? La rotation de la terre produit sur sa surface un quadrillage énergétique, les réseaux Hartmann, et de vastes courants énergétiques, les flux sacrés. Une connaissance parfaite de ces énergies subtiles a permis jadis aux compagnons bâtisseurs d’ériger des monuments vierges de toute nocivité. Ils avaient constaté que l’activité cosmotellurique engendre des résidus nocifs, un maillage qui nous englue dans la matière, véritable filet piégeur. Les bâtisseurs du moyen-âge ont agrandi les mailles du filet. Si l’on en croit l’auteur,Jacques Bonvin, Eglises romanes, lieux d’énergie ils ont traité ces énergies de deux façons différentes, qu’on appelle le style roman et le style gothique. Que le mot « style » n’égare pas le lecteur : la différence entre roman et gothique ne se limite pas à des particularités architecturales ou esthétiques ; c’est le traitement de la géo énergie qui est différent.

 

Dans les églises romanes, les réseaux Hou réseaux Hartmann sont repoussés jusque dans l’épaisseur des murs; ainsi la nef en est-elle purgée. Dans les cathédrales gothiques, les réseaux sont aspirés par la voûte et émiettés par des éclateurs : rosaces, sculptures, chapiteaux ou gargouilles. Dans les deux cas, les fidèles sont à l’abri de toute nocivité. Bien souvent, les romans et les gothiques ont participé ensemble à la réalisation de certains édifices majeurs. Les gothiques ont inventé l’ogive et la croisée d’ogives qui leur a permis de monter la voûte de la nef de plus en plus haute. Mais les gothiques n’ont pas étudié les cavernes et les cryptes, voûtes sous la tension terrible des milliers de tonnes de pierre qu’elles soutiennent. Ils ont laissé cette spécialité aux romans. Ainsi, même dans les cathédrales gothiques, toutes les cryptes sont-elles romanes ? La voûte, par la tension des pierres qu’elle supporte, est le lieu magique par excellence. La langue courante en a conservé la trace : quand quelqu’un est sous influence, ne dit-on pas qu’il est envoûté ?

 

Les bâtisseurs des cathédrales, pour se débarrasser de la nocivité naturelle et créer les conditions propices à l’élévation spirituelle, ont imaginé des cages de Faraday, où les pierres vives captent les rayonnements nocifs. Dans la construction sacrée, les pierres sont à polarité alternée pour transmettre le Vril, ou à polarité continue pour le diluer. Chaque élément architectural a sa fonction géobiologique. Rien n’est uniquement décoratif. Cet art s’est manifesté brusquement sur notre terre occidentale à partir du 11ème siècle. Comme nous l’avons dit, de très loin en arrière. Il venait des bâtisseurs mégalithiques. Ceux qui ont élevé les dolmens, les pyramides et les murs cyclopéens. Les dieux d’avant, les Atlantes… Les maçons médiévaux le savaient si bien qu’ils ont soigneusement édifié églises et cathédrales sur des hauts-lieux du mégalithisme. Ainsi, Notre-Dame du Puy ou Notre-Dame de Chartres sont bâties sur des dolmens. Comme la plupart des cathédrales… Plus que d’autres, ces lieux sont propices à l’élévation spirituelle. Et ceci en dehors de toute considération religieuse, par l’action conjuguée de l’architecture et des ondes cosmo-telluriques.

 

Il est intéressant de noter que si les bâtisseurs romans, avec leur arc en plein cintre, sont les héritiers directs des bâtisseurs romains, ces derniers n’ont jamais réussi, comme je l’ai dit plus haut, à construire des temples fonctionnels, en terme de géobiologie, ou en terme de sacré, puisque les deux domaines se recoupent largement. Comment se fait-il que la construction sacrée apparaît soudain, au 11e siècle, sans origine visible ? Pourquoi, tout à coup, après des siècles de barbarie apparente, l’architecture renaît à la fois du sud avec l’art roman, et du nord avec l’art romain germanique ? Tout se passe comme si il y avait eu un trou dans le temps 

 

la tradition cachÉe des cathÉdrales

J.P. bayard

Edition DANGLES

 1999

Majestueuses et orgueilleuses, les cathédrales médiévales dressent depuis des siècles leurs flèches audacieuses comme un hymne à toutes les forces de l’univers. Défiant le temps et les lois de la pesanteur, dans leur silence séculaire elles parlent à l’âme humaine. Au Moyen Âge, où le sacré se mêle intimement à la vie quotidienne, l’Église est la gardienne des valeurs traditionnelles.


Dans les différentes phases de sa construction – depuis les plans jusqu’à la décoration – tout était orchestré pour donner une parfaite unité à la réalisation finale ; un chantier de cathédrale était avant tout l’union de créateurs anonymes qui œuvraient pour le beau et le sacré, un chant d’amour au Divin.


Jean Pierre Bayard, docteur des lettres et ingénieur des travaux publics, grand spécialiste du symbolisme traditionnel, nous fait entrer dans ce monde d’union entre le matériel et le spirituel. Il nous fait retrouver l’intelligence intuitive de ces compagnons qui vivaient les symboles, évoquant pour nous ces merveilleux tracés régulateurs obtenus à partir de trois instruments simples (équerre, compas et règle), les mesures harmoniques et le module, la richesse symbolique de la décoration, toute la grandeur et la beauté sensuelle de ces navires de pierre édifiés à la gloire de Dieu.

 

Il nous fait revivre cet élan créateur à travers un texte abondamment documenté (plus de 300 photos et schémas), nous invitant ainsi à retrouver nos racines.

 

la voie chevaleresque et l’initiation royale dans la tradition chrÉtienne

Gérard de sorval

Edition Dervy

 1993

Ce traité met en lumière la doctrine spirituelle de la chevalerie et son ésotérisme. Il explique sa méthode initiatique permettant d’entrer activement dans la voie de la perfection.

Ses 3 règles majeures sont : la guerre sainte, l’amour de la beauté et le service de Dieu.

Très belle réflexion sur la chevalerie et la notion de Royauté sacrée en France au Moyen-Âge. Le livre de Gérard de Sorval nous ouvre à une manière de penser que nous avons oublié. Loin d'être la période obscure décrite par la propagande laïco-athée des 19ième et 20ième siècle, le Moyen Age est une période lumineuse où le rapport au monde s'inscrit dans une recherche constante du  sacré et du Créateur.

 

Cette quête du lien entre le Ciel et la Terre s'exprime constamment dans le langage symbolique présent à tous les niveaux de la société de l'époque mais surtout au sein de la caste chevaleresque. En effet, alors que l'adoubement est considéré comme un huitième sacrement de la Sainte Église, le chevalier incarne réellement les forces de Lumière dissipant les ténèbres et le mal.

 

L'auteur nous présente ici, étape par étape, l'initiation chevaleresque ou comment l'homme de simple guerrier fini par revêtir l'armure de lumière qui en fera un véritable défenseur du Bien.  Dans une seconde partie, Gérard de Sorval évoque l'initiation royale, couronnement de l'initiation chevaleresque. On découvre une conception de la royauté médiévale bien éloignée de la caricature qu'on en fait habituellement. Conception du Roi Très Chrétien, véritable médiateur entre Dieu et les hommes et hissant son royaume vers les portes du Royaume.

 

En conclusion, un livre auquel on se référera régulièrement tant il est riche de réflexions et de pistes à approfondir.

 

LE BAPHOMET – FIGURE DE L’ḖSOTḖRISME TEMPLIER ET DE LA FRANC-MAÇONNERIE

   Spartakus Freemann et D. S. Soror

Edition Hermesia

 2015

Depuis leur disparition tragique au 14e siècle, les templiers n’ont cessé d’alimenter ce qu’il est convenu d’appeler l’Histoire mystérieuse : empilement d’énigmes et d’extrapolations, serpentant dans les failles de l’Histoire officielle et dans lequel il est malaisé de distinguer le vrai du faux. Aux templiers, on a tout supposé 1 la possession du Saint-Suaire, celle du Graal, la découverte de l’Amérique, la jouissance d’un trésor fabuleux (matériel ou spirituel), des secrets alchimiques, la perpétuation de l’ordre dans des confréries occultes, des mœurs indécentes, des initiations clandestines, jusqu’à l’adoration du Diable.

 

Mystère des mystères, le Baphomet trône tout en haut de ce labyrinthe de conjectures. A l’origine, pièce parmi d’autres dans le procès, l’idole gagna le devant de la scène avec la naissance du templarisme maçonnique, vers le milieu du 18e siècle, alimentant à la fois le corpus mythique de la franc-maçonnerie et les thèses anti- maçonniques. Mais c’est à Eliphas Levi que reviendra l’honneur de lui donner la silhouette plutôt inquiétante d’un androgyne à tête de bouc, un flambeau planté entre les cornes, le front orné d’un pentagramme. Tantôt diabolisé, tantôt réhabilité au gré des interprétations, Baphomet portera finalement toutes les couleurs du manteau bigarré que ses biographes lui ont tricoté au fil des siècles, en conservant toujours des bûchers templiers comme une odeur de roussi. S’efforçant de faire la part du mythe et de la réalité, cet ouvrage retrace la lente émergence du mythe. Remarquablement documenté, il fascinera les amateurs de mystère, mais également tous ceux que captivent les mythes jalonnant l’aventure humaine.

 

Nous arrivons à présent au coeur d’une figure mythique liant les rites secrets des Templiers à ceux des Ophites, nous voulons parler du Baphomet, ce « dieu » ou symbole des Templiers. Nous insistons ici pour que le lecteur comprenne bien que nous ne voulions pas lier la Baphomet en tant que fantasme au courant Naasène. Nous voulons prendre distance avec ces rêveurs, chasseurs de gueuses considérations, qui, s’imaginant fils de Baphomet, pensent être les dieux de leurs frères humains. Nous voulons simplement montrer que le fluide coule depuis toujours, sub terraneus ou publicitaire, ayant traversé les fleuves du temps et de l’espace, afin de nous effleurer de ses vertes volutes. Les Chercheurs de Lumière ne ressentent que peu de plaisir dans les jeux généalogiques…

 

Le terme de Baphomet remonte au procès des Templiers, ce serait la fameuse « tête magique », prétendue idole des pauvres chevaliers du Christ. Cet objet du culte templier était tantôt une idole ayant une seule tête barbue et tantôt une idole possédant trois têtes, mais il n’est jamais fait mention – à notre connaissance – de son corps. Une de ces têtes sera d’ailleurs retrouvée avec l’inscription « CAPUT LVIII ». Dans les comptes rendus du procès, ces têtes étaient censées donner la richesse, le pouvoir et la santé aux chevaliers. Selon Hugh Schonfield, dans son « The Essene Odyssey », on ne peut qu’admettre, en considérant les implications de ces têtes et du décodage du Baphomet comme étant la Sagesse qu’« il ne peut y avoir que peu de doutes sur le fait que l’idole des Templiers représentait la Sophia en son aspect féminin et isiaque et qu’elle était liée à Marie Madeleine dans son aspect chrétien ». Baphomet n’en reste pas moins le champ psychique généré par l’ensemble des êtres vivants sur cette planète.

 

Depuis l’Ère Shamanique, on l’a souvent représenté comme Pan, Pangenitor, Pamphage, le Destructeur, Shiva-Kali – le phallus créateur et l’abominable et destructrice mère – comme Abrasax  comme le Démon du sexe et de la mort à tête d’animal, comme l’Archonte démoniaque qui dirige ce monde, comme Ishtar ou Astarté – déesse de l’amour et de la guerre – comme l’Anima Mundi ou Monde des Âmes ou simplement comme la « Déesse ».

 

D’autres représentations comprennent l’Aigle, ou le Baron Samedi, ou Thanateros, ou Cernunnos. Aucune image ne peut représenter la totalité de ce que cette force est, mais on la montre conventionnellement comme un dieu hermaphrodite, divinité sous la forme d’un homme qui comprend diverses caractéristiques mammaires ou reptiliennes. L’image contient souvent des éléments floraux et minéraux ainsi que des éléments ramenant au concept de la mort car cette force comprend aussi la mort. Vie et Mort ne sont que de simples phénomènes au travers desquels la force vitale se réincarne continuellement. Nier la mort c’est nier la vie. Les aspects de la divinité mâle et femme qu’est Baphomet sont toujours soulignés car c’est par le sexe que la vie est créée et la sexualité mesure la force vitale ou la vitalité, quelle que soit la manière dont elle est exprimée.

 

Presque toutes les mythologies gardent en mémoire des légendes relatives aux énergies reptiliennes qui précédèrent les dieux eux-mêmes. Ainsi, dans de nombreuses cosmologies, nous avons des serpents-Léviathans entourant l’univers, ou des Tiamat-dragons d’où émergent toutes les existences. Les dieux sont souvent décrits comme ayant emprisonné ces forces reptiliennes, ou cherchant à les détruire. Il existe un ensemble de documents templiers sur lesquels on peut examiner des symboles et des personnages dont l’essence remonterait aux cultes de Priape ou du Serpent. Sur l’un de ces documents, l’on peut examiner une figure nue portant une coiffure à la Cybèle  qui tient une chaîne de ses deux mains et qui est entourée de symboles divers, le soleil et la lune au-dessus d’elle, en dessous, le Pentagramme et l’Hexagramme et sous ses pieds un crâne humain. Cette chaîne est le symbole des anneaux du serpent et donc de la fraternité des Ophites.

 

On trouve aussi un texte en langue arabe que l’on ne peut traduire directement, mais toutefois, si l’on applique une grille de décodage, le sens est : « Que Meté soit loué ! Il fait germer et fleurir toutes choses ! Il est notre principe qui est un et sept ! Abjure ta foi et abandonne-toi à tous les plaisirs ».Sur un autre document, on peut examiner deux personnages androgynes : le premier est plutôt féminin mais pourvu d’un sexe masculin. Il tient une chaîne dans chaque main. – le second est de type masculin portant une barbe et ayant un sexe féminin. Il porte également une chaîne dans chaque main. Sur les côtés sont disposées 12 étoiles, à gauche en bas, il y a un Pentagramme et à droite un Hexagramme. Sous ses pieds, il y a un crâne humain.

 

Lisons à présent un extrait de « Les demeures philosophales » de FulcanelliDans l’expression hermétique pure, correspondant au travail de l’Oeuvre, Baphomet vient des racines grecques Bapheus, teinturier, et mès, mis pour mètè, la lune, à moins qu’on ne veuille s’adresser à mèter, génitif mètros, mère ou matrice, ce qui revient au même sens lunaire, puisque la lune est véritablement la mère ou la matrice mercurielle qui reçoit la teinture ou semence du soufre, représentant le mâle, le teinturier, Bapheus – dans la génération métallique. Baphè a le sens d’immersion et de teinture. Et l’on peut dire, sans trop divulguer, que le soufre, père et teinturier de la pierre, féconde la lune mercurielle par immersion, ce qui nous ramène au baptême symbolique de Mété exprimé encore par le mot baphomet. Celui-ci apparaît donc bien comme le hiéroglyphe complet de la science, figurée ailleurs dans la personnalité du dieu Pan, image mythique de la nature en pleine activité. Le mot latin Bapheus, teinturier, et le verbe meto, cueillir, recueillir, moissonner, signalent également cette vertu spéciale que possède le mercure ou lune des sages, de capter, au fur et à mesure de son émission, et cela pendant l’immersion ou le bain du roi, la teinture qu’il abandonne et que la mère conservera dans son sein durant le temps requis. C’est là le Graal, qui contient le vin eucharistique, liqueur de feu spirituel, liqueur végétative, vivante et vivifiante introduite dans les choses matérielles.

 

Quant à l’origine de l’Ordre, à sa filiation, aux connaissances et aux croyances des Templiers, nous ne pouvons mieux faire que citer textuellement un fragment de l’étude que Pierre Dujols, l’érudit et savant philosophe, consacre aux frères chevaliers dans sa « Bibliographie générale des Sciences occultes » . Les frères du Temple, dit l’auteur, – on ne saurait plus soutenir la négative, furent vraiment affiliés au Manichéisme. Du reste, la thèse du baron de Hammer est conforme à cette opinion. Pour lui, les sectateurs de Mardeck, les Ismaéliens, les Albigeois, les Templiers, les Francs-maçons, les Illuminés, etc., sont tributaires d’une même tradition secrète émanée de cette Maison de la Sagesse (Dar-el-hickmet), fondée au Caire vers le XIe siècle, par Hakem.

 

 L’académicien allemand Nicolaï conclut dans un sens analogue et ajoute que le fameux baphomet, qu’il fait venir du grec Baphomètos, était un symbole pythagoricien. Nous ne nous attarderons point aux opinions divergentes d’Anton, Herder, Munter, etc., mais nous nous arrêterons un instant à l’étymologie du mot baphomet. L’idée de Nicolaï est recevable si l’on admet, avec Hammer, cette légère variante : Baphè Mètèios, qu’on pourrait traduire par baptême de Mété. On a constaté, justement, un rite de ce nom chez les Ophites. En effet, Mété était une divinité androgyne figurant la Nature naturante. Proclus dit textuellement que Métis, nommé encore Epikarpaios, ou Natura germinans, était le dieu hermaphrodite des adorateurs du Serpent. On sait aussi que les Hellènes désignaient, par le mot Métis, la Prudence vénérée comme épouse de Jupiter. En somme, cette discussion philologique avère de manière incontestable que le Baphomet était l’expression païenne de Pan. Or, comme les Templiers, les Ophites avaient deux baptêmes : l’un, celui de l’eau, ou exotérique ; l’autre, ésotérique, celui de l’esprit ou du feu. Ce dernier s’appelait le baptême de Mété. Saint Justin et saint Irénée le nomment l’illumination. C’est le baptême de la Lumière des Francs-maçons.

 

LE  BESTIAIRE  DES  CATHÉDRALES 

PIERRE   RIPERT 

EDITION   DE VECCHI

 2010

Cet excellent livre nous dévoile le symbole et l’imagerie de la statuaire médiévale, la symbolique des monstres, gargouilles et autres chimères.

 

Qui n’a jamais été frappé par la vie et la malice des animaux et des monstres qui peuplent les frontons de pierre de nos églises ? Puisant à la fois dans l’imaginaire et dans l’observation la plus fine de la nature, les imagiers du Moyen Âge ont, avec eux, raconté les vices et les vertus des hommes, symbolisé les mystères de la vie et de la mort, du paradis et de l’enfer. Mais qui sait encore lire ces livres de pierre. La plupart des symboles cachés nous échappent aujourd’hui.

 

Dans ce livre passionnant, érudit mais très facile d’accès, fourmillant d’informations, Pierre Ripert décrypte pour nous le bestiaire des cathédrales. Il nous dévoile pierre après pierre, l’art de l’allégorie médiévale, qui s’est nourrie aux mythes les plus anciens, il montre la place de la nature et des monstres dans l’imaginaire occidental, avant de nous entraîner dans les labyrinthes de l’architecture sacrée, de Chartres à Reims, en passant par Paris, Lyon ou Amiens.

L’ouvrage se ferme sur un lexique, aussi insolite qu’exhaustif, de ces animaux, réels ou fabuleux.

Après avoir lu ce livre vous visiterez autrement les églises, et vous saurez les secrets symboliques de ces étranges gargouilles qui font, encore, le mystère des cathédrales.

Est développé :

 

Les monstres dans l’art avec : la naissance des monstres, le panthéon égyptien, les dragons grecs, les prodiges romains, les démons chrétiens.

L’homme médiéval et l’Eglise : Les premiers chrétiens, le gouvernement de l’Eglise, les rites et les fêtes, le Grand Miroir du monde, la grande encyclopédie de Chartres.

L’art statuaire chrétien des catacombes aux cathédrales : Les colombes des catacombes, les icônes brisées de Byzance, les livres de pierre des moines de Cluny, les splendeurs de l’Orient sur les piliers romans, les chimères du gothique.

 La cathédrale, livre d’images : Le langage universel de l’image, les sources des imagiers, les imagiers, les architectes, le spectacle est sur les murs, précis des figures animales sculptées.

Précis d’architecture : Auréoles, amandes, gloire, mandorle, nimbe, baptistères et fonts baptismaux. Les édifices avec les abbatiales, les basiliques, les cathédrales, les chapelles, les cryptes, les églises. Les divers styles : cistercien, clunisien, flamboyant, gothique, ogival, rayonnant, roman de transition. Les diverses sortes de vitraux, barlotière, grisaille et vitrail.

 

LE CAVALIER BLEU ou LE DERNIER CHEVALIER DU GRAAL

Henri MONTAIGU

Edition DE NOEL

 1974

Une très belle légende sur fond de Graal et de recherche initiatique.

Un récit prenant qui nous amène à nous interroger sur notre propre cheminement et nous donne une raison de nous mettre en route

 

Le combat métapolitique d’Henry Montaigu se sera accompagné aussi pendant vingt ans de la publication d’une vingtaine de livres. Au beau milieu, en 1982 ce fut Le Cavalier bleu. « Ce livre rêvé depuis l’enfance, l’héritage Aquitaine, ma principauté de rêve ». Il apparaît comme la figure centrale et testamentaire de l’œuvre, en pleine coïncidence avec l’être profond de son auteur. « C’est un livre étendard et un livre labyrinthe … Il contient tout ce que je sais, tout ce qui m’est possible de transmettre à toutes sortes de niveaux. C’est un poème, un roman, une chronique et une doctrine … C’est une mise en action de la mythologie française. Pour moi c’est l’aboutissement de ma longue marche intérieure, entre l’Histoire et l’Apocalypse, toutes deux dépassées », confiait-il. »

 

Henry Montaigu (1936-1992) aura traversé un demi-siècle en navigateur solitaire même si quelques Amis  lui prêtèrent escorte. L’auteur du Cavalier bleu était une des dernières grandes figures qui incarnaient l’idée royale en France, sur les traces de Joseph de Maistre et de Georges Bernanos

 

LE CHEMIN DE LUMIÈRE Cathédrale de Strasbourg

Jean jacques MEFROYD

Edition COPRUR

 1998

Millénaire en 2015, Notre-Dame de Strasbourg est la plus vieille cathédrale gothique au monde. Sa flèche culmine à 142 mètres, ce qui en a fait la plus haute de tour du monde chrétien jusqu’en 1874. Les rares clochers qui l’ont surpassée en Europe avant cette date ont tous fini par céder sous leur propre poids ou à cause des intempéries et surtout de la foudre. Aujourd’hui, la cathédrale de Rouen est la plus haute en France et quelques autres la dépassent aussi en Allemagne.

L’édifice repose sur des fondations de 1015, uniques au monde : la cathédrale est posée sur un socle de limon et d’argile renforcé par des pieux en bois enfoncés dans la nappe phréatique. Au début du XXe siècle, quand la régularisation du Rhin a fait baisser la nappe phréatique, le système a été renforcé par des coulées de béton.

Conçue sur le modèle de Notre-Dame de Paris, avec deux tours carrées,  plus tard le beffroi a comblé le vide entre les deux tours, puis on a construit le clocher et la flèche sur le tour nord. À la fin du XVe siècle, le projet de la seconde tour à flèche n’a jamais abouti.

Comme de nombreuses églises catholiques de la ville, la cathédrale a été un lieu de culte protestant durant plus de 150 ans. Dès le début de la Réforme en 1517, Strasbourg a été l’une des premières villes à appeler au changement. Logiquement la cathédrale a été une place forte de cette révolution religieuse. Dès 1518, les thèses critiques de Luther ont été affichées sur ses portes. L’imprimerie a ensuite permis de largement les diffuser dans la région. La cathédrale a été utilisée par le culte protestant en 1529 et la ville a adhéré au luthéranisme en 1532. Ces bouleversements se sont suivis d’une véritable guerre entre les responsables protestants et les évêques  catholiques.

C’est Louis XIV qui a mis un terme à la domination protestante à Strasbourg, quand il s’est emparé de la ville après la guerre de Trente Ans. Le Roi a rendu la cathédrale aux catholiques en 1679, en même temps qu’une quarantaine d’églises de la cité.

Lors de la Révolution française, la cathédrale a dû affronter les assauts des Jacobins. Ses protecteurs ont rusé pour la préserver. En 1793, la flèche a été mise en procès devant un tribunal révolutionnaire car sa hauteur faisait « injure à l’égalité ». Pour la sauver de la destruction, le maître serrurier Stultzer a finalement convaincu les républicains de coiffer le clocher d’un bonnet phrygien géant, qui « vanterait les vertus de la Révolution jusqu’en Allemagne ». La cathédrale a donc porté la coiffe révolutionnaire de tôle rouge vif pendant neuf ans. Les Alsaciens l’on surnommé le Kàffeewärmer – la chaufferette à café. L’objet insolite, conservé par la suite à la bibliothèque municipale, a été détruit par les bombardements allemands en 1870.

Des centaines de statues ont été détruites pendant la Révolution et la plupart des cloches fondues pour faire des canons. En 1793, la cathédrale a été transformée en temple du culte de la Raison. Elle a été rendue aux catholiques en 1801 et les grands travaux de restauration ont débuté en 1813.

L’horloge astronomique est la grande attraction de la cathédrale. Son jeu d’automates attire trois millions de curieux chaque année, d’après le Fondation de l’oeuvre Notre-Dame. Il est visible tous les jours à 12h30. L’horloge indique l’heure, les calendriers civils et religieux et des données astronomiques. Elle a précisément relevé une éclipse de lune le 28 mars 2006. Elle est installée dans un buffet du XVIe siècle, mais son mécanisme ne date que de 1842.

Deux fois par an, la cathédrale est le théâtre d’un événement mystérieux : le rayon vert. À 11h38 lors de l’équinoxe de printemps, fin mars, et à 12h24 lors de l’équinoxe d’automne, fin septembre, le soleil traverse le pied de verre d’une représentation du patriarche Juda et projette une lumière verte sur la chaire, précisément au-dessus de la tête d’une statue du Christ.

Il a fallu attendre le nettoyage du vitrail en 1972 pour que l’ingénieur-géomètre Maurice Rosart découvre le phénomène. Le vitrail miraculeux avait pourtant été installé un siècle plus tôt. Aucune trace d’une intention des auteurs n’a jamais été trouvée.  Pour Maurice Rosart, le dessin de Juda, pointant du doigt son pied gauche découvert en regardant le soleil traduit avec évidence la volonté des auteurs d’attirer l’attention sur le rayon vert.

À deux exceptions près, les vitraux de la cathédrale sont d’origine, comme ceux de la cathédrale de Chartres. La majorité d’entre eux a été réalisée en série de l’époque gothique à la fin du Moyen-Âge. Ils suivent donc une logique d’ensemble, alors qu’ailleurs les vitraux sont souvent disparates, offerts individuellement. La rosace a été entièrement restaurée. Les bombardements américains de 1945 ont détruit les vitraux de l’abside, au fond du cœur. Pour les remplacer, le Conseil de l’Europe a offert en 1956 le vitrail de la Vierge.

La cathédrale de Strasbourg recèle le plus riche ensemble de cloches de France. Son système de double sonnerie est unique en Europe. À côté des quatre cloches simples pour les heures, elle dispose de 16 cloches de volées, pour les offices, les angélus et les glas, réparties entre le beffroi à l’avant et la tour Klotz, octogonale, érigée à l’arrière de l’édifice en 1878..

 

LE combat des templiers

P. girard augry

Edition BAUDRY

 2003.

Les combats des Templiers furent-ils ceux des « fils de lumière contre les fils de ténèbres incarnés » au Moyen Âge par un Islam conquérant ? « Gardiens de la Terre sainte » et de l’omphalos ou centre spirituel de la tradition chrétienne, ils surent manier le « glaive à deux tranchants ».


Leur vocation monastique inspirée par la Règle cistercienne de saint Bernard conduisit le troisième grand maître de l’Ordre, Évrard des barres, à entrer comme moine à Clairvaux et à y finir ses jours. Mais aussi moines-guerriers, combien furent-ils à périr en Terre sainte, massacrés ou décapités, sans ne jamais adjurer leur foi ? Que peut craindre le soldat du Christ, puisque « soit qu’il vive, soit qu’il meure, Jésus-Christ seul est sa vie et que, pour lui, la mort est un gain », comme l’écrivait aux chevaliers du Temple saint Bernard ?

Et la lutte du Bien contre le Mal est inscrite aussi bien dans l’Ancien et le Nouveau Testament que dans le Règlement de la guerre et de la fraternité des Esséniens.

Le prince Arjuna lui-même, dans la BHAGAVADGÎTÂ indoue, ne se posait-il pas la même question : « A quoi bon tuer les miens dans la bataille ! Je ne désire ni victoires, ni royaumes, ni plaisirs » ? À quoi le Seigneur Krishna répondit, en lui dévoilant le suprême secret : «En Moi prends refuge, en toutes les voies de ton être, et par Ma grâce tu parviendras à la paix suprême et à la condition éternelle. »

 

LE COMPAGNON FRANC-MAÇON ET L’ART DU TRAIT

Julien BEHAEGHEL

Edition La Maison de Vie

 2001

L’art du trait révèle la loi d’harmonie qui du carré long à l’étoile va faire voyager l’initié à la recherche de la lumière.

Second degré de la hiérarchie initiatique masculine, ce grade n’est pas vraiment un progrès après celui d’Apprenti. Comme il y a un âge ingrat entre l’enfant et l’adulte, il est difficile à vivre. Il n’y a pas changement de tablier et le Compagnon s’éloigne du centre qu’avait commencé à percevoir l’Apprenti. Il a toutes les occasions de s’égarer dans l’étendue de la manifestation. Cependant son existence change car il se met à cesser toutes les choses qui ne le satisfont plus.

 Il ne laisse jamais tranquille son Premier Surveillant et son parrain pour accumuler beaucoup de savoir. Il est toujours étroitement uni à la Chambre du Trait qui rassemble l’ensemble des Compagnons. Ils forment une sorte d’association qui se met d’accord pour faire un coup dont l’objectif est d’aller plus loin dans les sciences. Ce sont des chercheurs, des explorateurs.

 C’est un grade d’enseignement, qui donne un caractère abstrait à la pensée. Le plan du Compagnon est de percevoir le monde des causes, le monde du concept, car sans concept rien ne peut être fait. Mais cela s’accomplit sur le mode opératif. Les activités spéculatives et opératives sont indissociables de l’œuvre car ne peut être vrai que ce qui est manifesté sur tous les plans.

Dans la franc-maçonnerie conventionnelle, ce grade est mal compris car il s’appuie sur un rituel très faible. Les points fondamentaux pour achever les Petits Mystères sont notamment : le Nombre Cinq, les sens immatériels, le Quatrième Pilier, le Nombre d’Or, l’Etoile Flamboyante, la Pierre Cubique et les corps platoniciens, la spirale.

 Le second degré comporte l’Art du Trait, la Magie et le don de la parole, sciences qui donnent les moyens d’aller au bout des Petits Mystères.  L’Art du Trait rend apte à affronter la matière et permet de découvrir l’intérieur de la Pierre Cubique qui contient les polyèdres. La pensée polyédrique est abstraite, précise et rigoureuse ; c’est celle du Grand Architecte de l’Univers.

  Le Compagnon connaît les mesures et les proportions. Il vit l’abstrait grâce à la Géométrie sacrée. Mais il se géométrise plus qu’il ne maîtrise cette science. Celle-ci enseigne tous les stades de la vie, sans déviation possible. Elle donne accès à la structure de la création et à ses lois. Elle permet de jouer avec les formes en toute rigueur et de faire vivre la pierre. Ainsi peut-on découvrir le secret du Nombre Cinq et suivre le chemin de l’Etoile après en avoir percé le secret.

 Cela permet d’accéder à la Magie créatrice, génératrice du vivant. Avoir une vision magique du monde revient à reconnaître les énergies à l’œuvre dans l’univers. Celles-ci se maîtrisent par l’Art du Trait.  Le Compagnon travaille sur la Pierre Cubique pour la rendre parlante. La parole est l’ascèse du Compagnon. Au Moyen-Age, il taillait les chapiteaux pour les faire s’exprimer. C’est un imagier qui donne un sens à la pierre et transmet un enseignement intangible dans une forme originale, cependant il trace sous la direction des Maîtres, étant incapable de le faire seul. Il lit et traduit le plan des Maîtres en un langage perceptible, mais en abordant des domaines inexplorés.

 Cette évolution intérieure se concrétise par l’exécution d’un Chef-d’œuvre, réalisation personnelle originale élaborée avec l’aide des Maîtres. Quelle qu’en soit la forme, écrite sur un sujet en rapport avec les Petits Mystères, construction, musique, peinture..., il laisse percevoir par les Maîtres que la connaissance des lois causales et des fonctions créatrices est effective. Si ce Chef- d’œuvre est  accepté par la Chambre du Milieu, le frère devient Compagnon Fini, en capacité de franchir la porte des Grands Mystères. Un Maître qui n’est pas passé réellement par ce stade est frappé d’une sorte d’infantilisme et n’a jamais accès aux Grands Mystères.

 

LEGUAY  -      ILLUMINATOR         LE septiḔme PALAIS

 Jean-Luc Leguay

Edition  Dervy

 2014.

Ne pas tuer.» Enfant de Caïn, ces mots hantent mon âme.

Le désert ocre, pierreux, semble sans fin. Des rochers, monstres antédiluviens, se dressent sur un ciel implacable. La chaleur est intenable. Les corbeaux tournoient inlassablement et crient leur désespoir d'un paradis perdu.

À perte de vue, des remparts démesurés protègent une vaste cité. Sous les hautes murailles, des milliers de femmes, d'enfants, d'hommes, courbés par la fatalité, attendent en rang devant l'unique portique en ruine qui donne accès à la ville. En cette terre inhospitalière, des soldats armés de mitraillettes gardent la porte, seul refuge face à la mort inéluctable qui menace la foule.

Entre une double haie de vigiles, les militaires obligent les personnes à se déshabiller, courir nus, se coucher, marcher à quatre pattes, ramper, se mettre sur le dos, le ventre, se relever, s'asseoir et repartir. Les femmes ont l'ordre d'exécuter des mouvements gymniques, danses et sauts... Enfin, pour des raisons de sécurité, tout le monde s'accroupit et des experts fouillent chacun intimement. Depuis de nombreux jours, des rumeurs couraient parmi nous... «Dans certaines mégapoles, des terroristes commettraient des attentats sanglants.»

Rassurés par ces mesures de précaution, les gens se soumettent de bonne grâce aux contrôles. Les formalités de routine accomplies, tous se rhabillent. Un fonctionnaire demande les noms et prénoms, puis tamponne un formulaire de laissez-passer en double exemplaire.

À l'écart, non loin de la cité, j'attends depuis plusieurs semaines. Je bois avidement l'eau de ma gourde. Elle est chaude et ne parvient pas à étancher ma soif. La faim me tourmente mais, pour l'instant, je préfère garder mon dernier morceau de pain. Découragé, je pose mon bissac, mon bâton et m'assieds sur le sol poussiéreux. Par esprit d'indépendance, je refuse de me mélanger à cette file d'attente, au milieu de ces étrangers, et de me plier à des procédures avilissantes. Forcément une solution existe pour franchir le seuil de la ville.

Sans réponse, mes pensées déracinées flottent dans des méandres de nostalgie vers un état perdu. Les images succèdent aux images, les sentiments aux sentiments. «Pauvre vagabond de la vie, où te trouves-tu ? Comment es-tu arrivé en ce lieu de cauchemar ?»

 

Mon Maître m'a transmis de terribles secrets.
Dans les lambeaux de ma mémoire, ces débris de souvenirs se mêlent sans signification. Mon avenir est noir, sans espérance d'un ciel nouveau, d'une parcelle de bonheur qui justifierait mon existence. Prisonnier de la cité maudite, j'affronte les sombres allées de la mort. Mon bâton de voyageur, avec ses signes protecteurs, tracera mon chemin de vie.


Aux confins de lointaines contrées, le septième Palais m'attend dans la lumière. Ce centre primordial recèle une arme qui peut détruire ou rebâtir les mondes. Heureux le sort des hommes qui s'empareront de ce mystère. Le temps est venu d'accomplir ma mission. Je suis un rêveur d'éternité.

Premier laïc d'une longue chaîne de tradition, Jean-Luc Leguay est l'un des derniers maîtres enlumineurs. Il a publié chez Albin Michel-Ipomée, Perceval, Le livre de l'Apocalypse, la Divine Comédie, chez Dervy, Le maître de lumière, Le tracé du maître, Mutus liber et, en 2013, une nouvelle édition de La Divine Comédie enluminée.


Avec Illuminator, il nous propose aujourd'hui un roman d'aventure initiatique inspiré d'authentiques enseignements traditionnels

 

LEGUAY - la divine comÉdie enluminÉe  PAR    JEAN-LUC LEGUAY

dante - LEGUAY

Edition  Ipomée – Albin-Michel

 2003

Un très beau livre sur le chef d’œuvre ésotérique de Dante. Des enluminures du Maître enlumineur Jean Luc Leguay, d’une grande beauté sur ce chef d'oeuvre de la Divine Comédie. Les trois mondes sont revisités par l’image et les merveilleuses enluminures de J. L. Leguay

 

Avant de pénétrer d'abord dans les Cercles de l'enfer, il est indispensable de jeter un coup d'œil sur l'ensemble de la Divine Comédie afin de bien se représenter cet Univers imaginaire tel que Dante l'a décrit. 

 

Lucifer, chef des Anges rebelles, a été précipité par Dieu du haut du Ciel sur la Terre. Il y tombe, la tête la première, s'y enfonce jusqu'au centre du Globe où il est condamné à rester fixé dans d'énormes masses de glace. La Terre, occupant elle-même, d'après Ptolémée, le centre de l'Univers, Lucifer se trouve, par conséquent, précisément au centre de cet Univers.

Sur lui repose l'Enfer tout entier, que sa formidable chute a creusé dans la Terre sous la forme d'un cône renversé, d'un immense entonnoir, dont le grand côté — l'entrée — est à la surface de la Terre et le plus petit au centre. Le système cosmographique décrit par Dante n'est pas le fruit de sa seule imagination. Il résulte aussi des données diverses de l'époque et des traditions antérieures. La Bible, la Mythologie, Aristote. Ptolémée, les Pères de l'Eglise, les écrivains de l'Antiquité et du Moyen Age, etc., ont fourni au poète les principaux matériaux de sa vision. 

 

L'Enfer est divisé en neuf Cercles concentriques superposés, sortes de galeries longeant les parois cylindriques du cône. Dans ces galeries sont placés les damnés, classés d'après leurs crimes. Ces Cercles, de plus en plus petits, comportent des tourments appropriés, de plus en plus terribles à mesure que l'on descend. Ils sont parfois subdivisés en autant de compartiments que le Vice général qui y est châtié offre d'espèces différentes. Au fond de l'Enfer se trouve l'entrée difficile (interdite et impossible aux damnés) d'un long souterrain, qui fait suite à l'Enfer et conduit au côté de la Terre opposé à celui où se trouve l'entrée de l'Enfer. Ce souterrain aboutit au pied d'une montagne colossale, entièrement entourée d'eau et située au centre de l'hémisphère désert de la Terre, aux antipodes de Jérusalem, qui occupe le centre de l'hémisphère habité.

 

Cette montagne, c'est le Purgatoire. Arrivé là, Dante a donc parcouru en entier le diamètre terrestre, dont le premier rayon est occupé par l'Enfer et le second par le souterrain de sortie. La montagne purgatoriale a été formée, d'un seul coup, par la masse terrestre chassée en dehors de la Terre par la violente chute de Lucifer. Il est donc compréhensible que le Purgatoire affecte la forme contraire à celle de l'Enfer: une montagne au lieu d'un cône renversé et vide. Au lieu de descendre, comme dans l'Enfer, on monte. Le Purgatoire est divisé aussi en sept Cercles ou girons (girone).

 

Au sommet est le Paradis terrestre ou jardin d'Éden. Une ligne droite partant de l'Éden et tirée jusqu'à Jérusalem passerait donc au centre de tous les Girons du Purgatoire et de tous les Cercles de l'Enfer, au centre de la Terre et de l'Univers. Dans chaque Cercle du Purgatoire les pécheurs trouvent successivement l'expiation de leurs fautes et la purification graduelle de leur âme en contemplant, sous diverses apparences, des exemples de la vertu opposée à leur vice. Le Paradis est divisé en neuf sphères dont la révolution autour de la s'opère Terre. Plus on s'élève de sphère en sphère, plus les Vertus qui s'y trouvent sont pures, plus leur félicité est grande, car ils sont plus rapprochés de Dieu. Enfin, au plus haut des Cieux résident la Trinité et les mystères chrétiens. C'est Béatrice qui vient, au seuil du Paradis, remplacer Virgile pour guider le Poète. Arrivé au haut du Paradis, Dante succombe à l'éclat d'une vision que ses regards humains sont impuissants à contempler; et, de même qu'un sommeil pesant l'a empêché de connaître la route qui l'a conduit dans l'Enfer, de même la splendeur divine qui l'éblouit l'empêche de connaître le chemin qui le ramène du Paradis à la Terre. 

 

Le titre donné par Dante à son poème n'est pas : La Divine Comédie, mais simplement : La Comédie. Par le mot Comédie, le poète entendait, suivant l'usage de son temps, une œuvre écrite en langue vulgaire moderne, par opposition à Tragédie, désignant une œuvre de l'Antiquité, écrite en une langue considérée comme plus savante et plus noble. De plus, la conclusion de son poème étant heureuse, justifiait aussi l'appellation de Comédie par opposition à celle qui se termine par une catastrophe. Ainsi quand il parle de l'Enéide (Enfer, XX, 113) il l'appelle Tragédie

 

LEGUAY  - Le livre de l’apocalypse – ENluminḖ par j .l.  leguay

Jean-Luc  Leguay –      Bible de Jérusalem

Edition IPOMÉE – ALBIN - MICHEL

 1999

Un grand format et de somptueuses enluminures de Jean Luc Leguay pour cet écrit mythique, mystérieux et ésotérique.


Celui qui a des oreilles qu’il entende ! Clame sans cesse l’Ange de l’Apocalypse. Mais je n’entendais que le bruit assourdissant des trompettes, le fracas des armées du ciel et l’ardente colère de Dieu précipitant, vivants, Bête et faux prophète, dans un étang de soufre et de feu. Enchaîné pour mille ans, le Dragon, l’Antique Serpent ! Condamné à jamais l’Ange Rebelle, porteur de lumière, transmué en Satan !


C’est alors que Jean-Luc Leguay me montra ses premières enluminures. Je regardais. Oserais-je dire à la suite de Saint Jean « Et je vis ? » Non. Je pressentais toutefois que, si l’itinéraire qui nous était ici proposé, était toujours, comme dans Perceval, celui d’un apprentissage, celui-ci passerait par le Feu. Était-ce si étonnant ? La fin de l’enluminure n’est-elle pas de faire naître la lumière ? De révéler, ne serait-ce que très fugacement, cette Présence indicible qu’il nous arrive, parfois, de deviner en nous au plus profond de notre nuit ? Présence qui peut nous aider – si on l’accepte – à recréer le Verbe en nous et à entrer dans le temps des origines, celui des commencements ?
Lumen : lumière. Mineur : ministre, serviteur, mais aussi celui qui creuse à la recherche du minerai, de la lumière. Enlumineur : serviteur de la Lumière ? Chercheur, artisan de lumière travaillant dans l’ombre ? Les deux à la fois sans doute.


Pont de jonction entre le visible et l’invisible, l’enluminure est, peut-être, l’un de ces chemins qui permet d’instaurer un dialogue entre ce monde et l’Autre. Entre l’homme et Dieu ? L’enluminure est comme nos rêves. Telle une énigme, il faut apprendre à la décrypter et à la résoudre pour qu’elle puisse opérer en nous cet équilibre, cette harmonie intérieure à laquelle tout homme aspire.

 

LEGUAY -   LE MUTUS LIBER de L’INITIATION    -   ENLUMINURES DE JEAN-LUC LEGUAY

JEAN LUC  LEGUAY

ÉDITION  DERVY

 2010

A l’heure où le progrès et la science moderne occupent les pensées de nos contemporains, ce  « livre muet » nous permet d’établir un pont entre les profondeurs de notre Être et les différentes métaphysiques. Nos sociétés opposent science moderne et tradition, foi et raison, mais celles –ci sont complémentaires. Si la science donne des réponses sur les phénomènes, la tradition nous en révèle le sens caché.

 

Depuis des millénaires, l’homme crée des images de lumière pour se rapprocher de l’inexprimable, donner une forme à l’inconcevable, appréhender les mystères de la vie, de la mort et de l’au-delà.

 

Le « Livre muet de l’Initiation » est un ouvrage sans discours ni explication. Les enluminures, d’une grande richesse symbolique, cumulent plusieurs significations et ouvrent aux lecteurs les chemins de la contemplation. Tous les personnages, paysages, voûtes et dallages évoqués nous invitent au voyage, nous initient à voir au-delà du réel selon nos croyances et aiguisent nos sens physiques et spirituels. Ces représentations, construites selon la science ancestrale, véhiculent le sacré et permettent au lecteur de pénétrer les secrets de son origine et de sa tradition.

 

Enlumineur régulier, issu d’une chaîne de Maîtres italiens qui remonte au VIIIe siècle, Jean Luc Leguay est le dernier représentant de cette filiation et peint toutes ces enluminures comme à l’époque médiévale.

 

Il a été initié à l’Art de l’ornement traditionnel, véritable chemin qui mène à la connaissance, par un moine ermite franciscain. Pendant 10 ans cet ermite le guida progressivement, comme on élève un néophyte, semblable à un germe qui tend vers la clarté avec fragilité, il lui transmit les gestes du métier de sa filiation et lui enseigna tout le savoir des Anciens qui était en sa possession, du symbolisme à l’étude des textes fondamentaux, de l’Art des couleurs jusqu’à celui de la géométrie. Ainsi il lui donna les trois initiations qui mènent à la maîtrise et fut consacré « Maître imaginiez ».

 

Ce Mutus Liber sommeillait depuis 25 ans dans la mémoire de J.L Leguay, comme un rêve scintillant lointain, inaccessible, puis un jour les mystères de la vie lui ouvrirent les voies de l’accomplissement de l’œuvre et l’inconcevable devint possible. La réalisation de cet ouvrage et de ses enluminures lui demanda trois ans de travail, humblement immergé en un vide contemplatif, les fresques naissaient sous sa main, et l’enseignement de ses précurseurs et de son Maître l’ont accompagné.

 

Le codex original, sur parchemin en peau d’agneau, est bâti selon la proportion d’or et ses mesures sont aussi parfaites que celles d’une cathédrale. Les différentes couleurs de terres, de végétaux, de coquillages…proviennent de tous les continents de notre planète et lui donnent une dimension universelle.

 

L’action se déroule à l’intérieur d’un immense temple en construction. L’homme égaré au milieu des ténèbres, cherche les chemins de la transcendance. Par cet ouvrage, le lecteur, d’image en image, s’élèvera au sein de l’espace sacré vers le cœur du Principe. Le Livre Muet, ouvre des voies de lecture, de réflexions et de contemplation, et où le silence grâce à l’enluminure redevient Parole Primordiale.

 

Cet ouvrage de très grande qualité autant par ses enluminures, que par sa finition et ses matériaux, en fait un livre incontournable pour l’initié et un très beau livre de bibliophilie.

64 enluminures grand format (24 x 30) sur papier japon.  Un tirage confidentiel à 1000 exemplaires et une très belle reliure.

 

LEGUAY  -  le maÎtre de lumiÈre

Jean-Luc leguay

Edition  ALBIN-MICHEL

 2004

Quelle folie peut bien pousser un chorégraphe reconnu, comblé de succès et de conquêtes, à devenir le disciple d’un ermite italien ? Pourquoi l’artiste mondain aspire-t-il à se transformer en artisan du divin ? Quel irrésistible appel a-t-il entendu résonner dans cette bibliothèque de Turin, en ouvrant un antique manuscrit enluminé ?

 

Jean-Luc Leguay nous narre ici les étapes de sa métamorphose initiatique. Il nous décrit comment, sous la tutelle de son Maître de lumière, il s’astreint pendant des années à une discipline ascétique et à d’humbles travaux. Surmontant le découragement et le doute, il n’accédera au savoir-faire traditionnel qu’après trois grandes nuits d’initiation.

Premier laïc de cette chaîne de maîtres enlumineurs, Jean-Luc Leguay a publié de superbes éditions de Perceval, de l’Apocalypse, de La Divine Comédie, sur le Mutus Liber et sur l’Initiation

  

LEGUAY  -  le tracÉ du maÎtre

Jean-Luc leguay

EDITION DERVY

 2008

« Mon maître italien, ermite franciscain, est mort. Le livre de géométrie métaphysique qui devait constituer mon héritage a disparu. Dans ce manuscrit transmis de maître à disciple depuis des siècles, est consignée une des plus grandes énigmes de tous les temps, qui a fait rêver tant d’hommes en Occident, des constructeurs de cathédrales aux enlumineurs. Sur une feuille de parchemin oubliée se trouve peut-être la réponse… »

Entre récit et essai, le livre de Jean-Luc Leguay est une invitation faite aux hommes et aux femmes qui ne savent comment aplanir les sentiers et tracer leur chemin au milieu des difficultés de la vie, à sentir combien la transmission spirituelle des anciens est essentielle pour devenir eux-mêmes.

 

LEGUAY   -  perceval le gallois

Chrétien de troyes – enluminḖ par J.L. LEGUAY

Edition IPOMÉÉ – ALBIN – MICHEL

 1997

Cette nouvelle édition de Perceval en grand format est illustrée par de somptueuses enluminures de Jean-Luc Leguay.


Même si je dis que l’enlumineur est un artisan de lumière travaillant dans l’ombre, celui qui, tel un diamant réfractant cette lumière qui est à l’intérieur de chaque homme, la décompose, lui donne forme et couleur, cherchant ainsi à rendre perceptible ce monde invisible ; même si je dis que l’enluminure est l’image extérieure d’un certain degré d’illumination intérieure - inexplicable avec des mots – un de ces reflets du « monde d’en haut » ordonné en espace-temps, expression du Verbe à travers la Matière – la matière étant, le plus souvent, le support nécessaire à sa manifestation –, si je ne l’ai pas expérimenté, ressenti de l’intérieur, que sais-je de plus ?

 

Me reste alors la modeste mission non pas de dire ce que je sais, ni ce que j’ai appris – je suis trop bien placée pour savoir que « ce qui s’apprend ne mérite pas d’être su ! » -, mais de relater les événements. Initié par un moine italien à l’art de l’enluminure selon la Grande Tradition, Jean-Luc Leguay perpétue un art rare et méconnu qui nous ouvre les portes d’un monde infini, celui de la Connaissance.

 

Au début du roman de Chrétien de Troyes, Le Conte du Graal, Perceval n'est pas encore prédestiné à de hautes aventures. Héros sans nom, il n'est qu'un jeune garçon, naïf et fruste, élevé dans la forêt galloise et tenu par sa mère dans l'ignorance de tout ce qui concerne la chevalerie. Initié par Gornemant de Goort à la technique et aux règles du combat, il réussit dès sa première aventure à s'emparer des armes d'un chevalier redoutable, ennemi de la cour et, devenant ainsi le Chevalier Vermeil, il est intégré dans le monde arthurien qui le fascinait. Puis, en combattant pour défendre Blanchefleur, il découvre la dimension courtoise et morale de la chevalerie. Mais ce n'est qu'après son passage au château du Roi-Pêcheur, lorsqu'il prend conscience pour la première fois de sa conduite et de la faute qu'il a commise en oubliant sa mère, qu'il a soudain la révélation de son nom, Perceval le Gallois. Seul l'ermite rencontré le Vendredi Saint lui explique qu'il appartient à un haut lignage et qu'il est le parent non seulement du roi Arthur, mais aussi du Roi-Pêcheur. Le "saint homme" lui révèle également que, s'il a échoué et omis de poser les questions attendues sur la Lance et le Graal, c'est à cause du péché commis vis-à-vis de sa mère qu'il a abandonnée. Perceval alors se confesse, apprend la charité et fait pénitence...

 

Quelles questions aurait dû poser le jeune homme devant le Cortège au Château du Roi-Pêcheur ? Il devait demander et apprendre qui il sert – c'est-à-dire le roi –, et ce qu'il sert – une nourriture divine capable de préserver celui qui l'absorbe. Le roi, en effet, est blessé et la souveraineté de son royaume est anéantie. Perceval n'a pas compris qu'en ne posant pas de questions par timidité, il n'a pas réussi l'épreuve qui lui était proposée. Les continuateurs de Chrétien de Troyes – Gerbert de Montreuil en particulier – ont joué sur l'étymologie du nom de Perceval, jeu courant pour les clercs du Moyen Age, et Perceval devient pour eux celui qui "perce" le "val", c'est-à-dire qui découvre le château caché du Roi-Pêcheur et perce ainsi le secret de sa propre histoire en même temps que celui du cortège du Graal. 



Prédestination de Perceval ? Oui, si l'on se souvient qu'à son arrivée à la cour d'Arthur, selon Chrétien de Troyes, une prédiction se réalise : une jeune fille qui n'avait pas ri depuis six ans rit en voyant le jeune homme et reconnaît en lui un chevalier que "nul ne surpassera". Perceval apparaît alors, sinon comme le libérateur attendu par tout un lignage, du moins comme un chevalier promis à une destinée exceptionnelle. II est différent d'Erec, de Cligès, d'Yvain et même de Lancelot, dont la conduite est surtout commandée par des valeurs courtoises et chevaleresques. II n'est pas encore l'égal de Galaad, mais, avec Perceval qui a été confronté à la liturgie du Graal, la chevalerie se confond avec une éthique morale et trouve son couronnement dans la découverte des valeurs religieuses. Le sens profond de ce récit n'est-il pas que Perceval annonce que la chevalerie terrienne doit s'ouvrir à des valeurs spirituelles ?

Un livre merveilleux.

 

LEGUAY -  rituel de consÉcration d’une loge  -  enluminures de jean-luc leguay

 Jean-Luc leguay

Edition LEGUAY

 2008

Initié par un moine italien à l’art de l’enluminure, Jean-Luc Leguay perpétue un art rare et méconnu qui nous ouvre les portes d’un monde infini, celui de la « Connaissance ». C’est alors qu’il était directeur artistique de la Danse au Théâtre Regio de Turin qu’il fit la rencontre qui devait changer sa vie.

Avec l’enluminure il passait du mouvement à l’immobilité, de l’éphémère à l’atemporel comme si, soudain, la gestuelle métaphysique de la danse avait trouvé son point d’ancrage.

Même si Jean-Luc Leguay, conformément à la règle des enlumineurs, marque son travail du nom qui lui a été donné lors de son initiation, il nous fait un signe qui n’est pas dans les usages de la règle de son ordre : à la mort de son maître, il s’est retrouvé seul, avec la mission de transmettre le savoir-faire. Pour la première fois cette publication nous est proposée comme une des voies de lecteur où le verbe grâce à l’enluminure redevient lumière. Le texte retrouve sa propre fin et permet au lecteur de commencer sa propre quête.

 

Cinq ingrédients vont servir pour cette consécration, quant au pain, il est omniprésent dans les cérémonies de la cène ou de l’agape. Tous ces ingrédients sont ici étudiés à travers  plusieurs grilles de lecture : littérale, symbolique, philosophique, religieuse, anagogique et métaphysique.

Le  Blé : Il sert à la fabrication du pain, aliment essentiel. Dans le rituel de consécration le blé est synonyme de fécondité et d’abondance, c’est le 1e voyage, que font les officiers consacrants et c’est le Grand Maître qui le répand.

Dans les mystères d’Eleusis, le grain de blé est symbole de vie et de mort, il meurt en automne et renaît au printemps, c’est l’alternance des saisons, la fécondité, un don de Dieu et les mystères de la vie.

Le Pain : Aliment de base depuis que l’homme à découvert l’agriculture. Les grecs furent les pionniers et les grands spécialistes dans l’art d’inventer des diversités de pains, mais ce sont les hébreux qui trouvèrent la recette du levain, bien que l’Eternel ordonna à Moïse pendant la Pâque, de manger des azymes, pain sans levain, mince et léger. Autrefois, dans le bassin méditerranéen, les pains avaient la forme d’une boule, appelée boulens, par la suite au XVe siècle cette boulens donna le nom de boulanger. Jésus développa la symbolique du pain, que ce soit avec la multiplication des petits pains, ou avec la Cène. Bethléem signifie « La maison du pain ». Le pain est symbole de fraternité, d’amitié et de partage spirituel dans les voies initiatiques. Sur le plan religieux, la communion avec l’hostie, représente le grand mystère de la « transsubstantiation ».

 

L’huile : 3e voyage des consacrants, le 2e GSC verse de l’huile en disant : Je donne à cette loge l’onction d’huile, comme symbole de Paix et de Concorde. Cette symbolique nous relie aux investitures et consécrations des Prêtres et des Rois. Cette huile ou Saint- Chrême apportée par la colombe pour le baptême de Clovis, et qui par la suite servira pour toutes les royautés et le clergé. Souvent les huiles sont mélangées avec du miel, du poivre ou du lys. L’huile d’olive étant presque divinisée dans tout le bassin méditerranéen, que ce soit pour la cuisine, pour des onctions, ou des onguents. Les huiles essentielles font un retour en force, dans diverses pratiques culinaires ou de pharmacopée. L’oint du Seigneur, vient du mot hébreu : Messie, qui en grec se dit Christos, et si Jésus n’a pas reçu une onction d’huile matérielle, la descente du Saint-Esprit sur sa tête fait office d’onction spirituelle.

 

Le Vin : 2e voyage des consacrants. Le 1e GSC verse du vin et dit : Je verse du vin dans cette loge, en signe de joie et d’allégresse, puisse le bonheur envahir le cœur de tous les frères. Le vin nous ramène à Noé, qui eut quelques petits problèmes avec la vigne, à Dionysos, dieu du vin et des fêtes, à Jésus qui dit : je suis le cep, vous êtes les sarments, aux noces de cana, et la transformation de l’eau en vin, il est représentatif de l’amour, de l’immortalité,  même le cantique des cantiques fait l’éloge du vin, alors que l’islam interprète l’interdiction de boire du vin, les soufis au contraire prônent sa boisson et disent être des échansons, à la recherche de l’ivresse mystique. Le graal, et les mystères du moyen-âge encensaient le vin.

 

Le Sel : 4e voyage des consacrants. Le GMC verse du sel en disant : Je répands du sel dans cette loge pour symboliser l’hospitalité et l’amitié. Puissent la prospérité et le bonheur régner dans cette loge. Symbole avec le pain de partage et d’hospitalité, il est dit : tu mettras du sel sur toutes tes offrandes, signe d’alliance de ton Dieu. Sel purificateur, il chasse les démons ou énergies vibratoires néfastes et nuisibles, au Japon les Sumo lancent du sel à l’intérieur du cercle sacré, en guise de protection divine. Il a tout au long de l’histoire, servi de monnaie, il était d’ailleurs assez lourdement taxé (gabelle).Comme tous les symboles, il a aussi son contraire et le sel peut éroder et détruire  les hommes, et les éléments matériels.

 

L’Encens : 5e voyage : Le Chapelain ou l’Hospitalier consacrant, va alors entreprendre, sous la forme de 3 voyages, des encensements rituels comme action de purification. L’encens symbolise le parfum céleste de la sainteté et rappelle la fumée émanant des sacrifices accomplis sur l’autel du Temple. Les cultures anciennes employaient l’encens comme moyen d’entrer en contact avec les forces subtiles de la nature, d’en recevoir les messages et de mieux comprendre les liens qui la régissent. Les asiatiques et les animistes brulent de l’encens en permanence, c’est dans leur culture et leur tradition, ce sont des marques de prières, d’émanation de l’esprit divin, de purifications, et une façon d’enlever les charges négatives de son environnement. 

 


Ce livre se veut être une approche mais aussi à travers les somptueuses enluminures de Jean-Luc Leguay, un support à la méditation qui permet d’entrer dans la symbolique du Rituel de consécration d’une Loge.
Un texte, des images à méditer, à décrypter ou à contempler pour le simple bonheur des yeux. Écrit de la main de l’enlumineur.

 

le langage secret du blason

Gérard de sorval

Edition DERVY

 2003

Le langage du blason est avant tout un langage symbolique et sacré dévoilant des réalités secrètes. Parole aujourd’hui perdue pour beaucoup, et que ce livre essaie de restituer dans sa vie originelle et toujours présente.
L’héraldique n’est pas seulement une science historique réservées aux érudits, et trop souvent confinée dans les recherches archéologiques annexes de la généalogie ; aussi cet ouvrage ne s’adresse pas uniquement aux spécialistes mais à l’honnête homme d’aujourd’hui soucieux de comprendre le sens des armoiries transmises jusqu’à nos jours par le Moyen Âge.


Dans son langage, sa construction, ses couleurs, le blason enseigne une démarche initiatique étroitement apparentée aux mythes de la Queste du Graal et du Grand-Œuvre alchimique. Emblèmes mystérieux de la chevalerie médiévale, les écus d’armes révèlent dans leurs arcanes des idéaux, un code d’honneur et une voie de réalisation intérieure enracinés dans la spiritualité chrétienne, où la Croix du Sauveur transfigure le sacrifice guerrier.


L’éthique, la philosophie et la métaphysique vécues par la chevalerie traditionnelle d’Occident ont une portée universelle, et trouvent des correspondances dans d’autres expressions héraldiques analogues, notamment au Japon et au Proche-Orient, et des résonances jusque dans le monde contemporain.


Ce livre est donc une introduction au travail de déchiffrement symbolique des images mandalas que sont les blasons, et un guide pour comprendre et goûter la « substantifique moelle » de la Science Héroïque.

 

le livre des mystÈres et des rÉvÉlations

Alain desgris

Edition Trédaniel

 1998

L’Ésotérisme Templier

L’auteur nous entraîne sur les traces des Templiers avec toute sa symbolique. Leurs sciences sacrées, leur architecture, leur gnose, la lecture des pierres, des tableaux, et des graffitis nous est expliqué. Nous y trouvons leur origine, les légendes chevaleresques : table ronde, Graal etc…

 

La symbolique qu’ils véhiculaient objets, peintures, couleurs, nombres etc… La gestuelle et le costume. Symbolique des fleurs, plantes, pierres et de la nature en générale.

Un bestiaire important de toute leur architecture.

 

Un livre qui est presque un dictionnaire.

 

le livre sculptÉ de la cathÉdrale de strasbourg

Benoît VAN DEN BOSSCHE

Edition de la Petite Pierre

 2000

Professeur d’histoire de l’art du Moyen Âge à l’université de Liège en Belgique, Benoît Van den Bossche n’en est pas à sa première publication sur la cathédrale de Strasbourg. Il avait déjà fait paraître en 1997, aux Editions du Zodiaque, une monographie sur cet édifice et, en 1999 et 2000 aux Editions de la Petite Pierre, Le livre sculpté de la cathédrale de Strasbourg. Les douze Signes du Zodiaque de la cathédrale de Strasbourg et les douze Travaux des Mois, ainsi que d’autres travaux. Il nous livre à présent une vaste synthèse sur la façade occidentale et son programme iconographique pour en souligner son originalité, son unité et sa place dans l’art gothique européen.

Sujet vaste,  mais aussi ambitieux. On peut regretter qu’Annick Hoffet-Roquet ait abandonné ses travaux sur le style des sculptures des portails occidentaux. Sans doute une approche pluridisciplinaire aurait permis de mieux comprendre les sources d’inspiration des sculpteurs qui ont accompagné, dans une harmonie parfaite, les maîtres d’œuvre de la façade occidentale.

L’auteur s’applique  à livrer une étude méticuleuse sur l’authenticité iconographique de l’ensemble des sculptures pour en identifier les éléments originaux et les altérations successives, et en datant, autant que faire se peut, les restaurations qui ont été entreprises. Il sollicite les archives de la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame, les dessins et les gravures, ainsi que les différents fonds photographiques. Il attribue toutefois à tort les clichés les plus anciens à Charles Winter autour des années 1860, alors qu’une campagne photographique avait déjà été menée par Henri Le Secq en 1855.

Avec prudence, Benoît Van den Bossche s’interroge sur les origines stylistiques de la sculpture des portails occidentaux. Question complexe qu’il se garde bien de trancher, tout en notant les similitudes déjà relevées par les historiens de l’art et les rapprochements avec d’autres chantiers (Paris, Reims, Amiens, Troyes, Naumburg, etc.). Faute de repères, il en résulte une datation des sculptures relativement incertaine. Pour autant, l’auteur pense que l’année 1300 resterait malgré tout le terminus ad quem.

Le chapitre consacré à l’iconographie est particulièrement abondant, bien documenté et richement illustré par des photos en noir et blanc de bonne qualité. L’imagier strasbourgeois, qui réunit parfois plusieurs épisodes dans une même séquence, livre une composition narrative très expressive. Le tympan du portail septentrional, comme le relève l’auteur, met l’accent sur les rois mages comme thème essentiel de l’enfance du Christ, en laissant de côté la représentation traditionnelle de l’Annonciation, de la Visitation et d’autres scènes du Nouveau Testament. Pourquoi ? Sans doute, Benoît Van den Bossche aurait-il pu évoquer le sac de Milan par les troupes de Frédéric Barberousse ainsi que le rapt des fameuses reliques des rois mages de la basilique St-Eustorge ramenées à Cologne en 1164 par l’archevêque Raynaud de Dassel, archichancelier de l’empereur, en passant par Strasbourg.

Cet événement a certainement laissé des traces dans la mémoire collective locale en favorisant une dévotion populaire pour ces premiers pèlerins de Palestine venus jusqu’à Cologne. Cet épisode tiré de l’évangile de Matthieu participe ainsi à la catéchèse des illettrés, tout comme la mise en scène du mystère Stella des rois mages. L’auteur énumère les différentes identifications proposées par les nombreux spécialistes. Il semble rejoindre N. Gramaccini qui avait identifié le jeune homme de la niche centrale de l’ébrasement de gauche comme étant le poète latin Virgile dont la tradition chrétienne a vanté les prophéties, et non l’autoportrait « amusant »  d’Erwin de Steinbach comme le veut la tradition strasbourgeoise. Cette interprétation serait plus cohérente avec l’ensemble des prophètes représentés.

C’est aussi une description systématique, méthodique et comparative qui est réalisée à partir des différentes figurations. Il s’y ajoute une touche d’érudition théologique pour donner tout son sens à la représentation de l’histoire du salut. Lecture analytique en quelque sorte. « Si le vocabulaire utilisé est bien connu, la syntaxe est, par contre, nouvelle », note l’auteur. Faut-il pour autant suivre ce dernier lorsqu’il distingue dans les représentations un cycle « mariologique »  voyant dans la Vierge l’héritière de Salomon ? Ne serait-elle pas plutôt l’Epouse du Christ, c.-à-d. la personnification de l’Église préfigurant au sommet du gable la réunion des royaumes d’Israël et de Juda symbolisés par les deux grands lions se tenant debout ? Bernard de Clairvaux, venu à la cathédrale de Strasbourg en décembre 1146, avait déjà développé dans ses écrits un tel symbolisme mystique.

Il faut à présent s’interroger sur l’auteur d’un programme iconographique aussi élaboré. Alors que l’attribution du projet au célèbre dominicain Albert le Grand a été communément retenue par de nombreux auteurs, Benoît Van den Bossche considère que le contexte religieux strasbourgeois et les conflits entre les ordres mendiants et l’évêque de Strasbourg ne militent guère en faveur d’une telle hypothèse. L’auteur se livre à une longue analyse de toute la littérature disponible sur la question de la paternité spirituelle de l’iconographie. On ignore notamment quelle a été la diffusion de son vivant des écrits d’Albert le Grand († 1280) et si certaines singularités de ses œuvres ont été retenues par les imagiers. Ainsi l’illustre docteur n’aurait jamais traité de la psychomachie de Prudence, ce qui n’est pas en soi une preuve à contrario. Et l’auteur de conclure qu’il n’est pas établi que Albert le Grand soit le concepteur du projet iconographique, même si certaines sources d’inspiration pourraient le laisser croire.

L’auteur termine sa monographie par un important catalogue raisonné de l’ensemble des sculptures des portails occidentaux dont les sources d’inspiration et la paternité n’ont pu être vraiment élucidées. En tout cas, le livre de Benoît Van den Bossche, très documenté, fait le point sur l’état actuel des connaissances en la matière et reste un jalon indispensable pour de nouveaux travaux de recherche.

 

le miroir de la chevalerie

Pascal GAMVIRASIO D’ASSEUX

Edition Télètes

 1998

Préfacé par le Prince Henri de France, cet ouvrage parle de l’esprit chevaleresque qui doit habiter celui qui a une quête spirituelle et une tradition chrétienne.

Quelle puissance d'âme caractérise la chevalerie pour qu'elle conserve intacte, après la grande épopée médiévale, sa capacité d'émerveiller les cours à sa simple évocation ? Il n'est personne, effectivement, en Occident et même au-delà, qui n'ait le vivant souvenir, fut-ce à travers des images simplifiées de ses prouesses, de son sens aigu du dévouement pour la défense des plus humbles.

Certainement, au premier chef, la réponse tient en cette union du courage physique et moral et de la courtoisie, qui fait du chevalier un combattant d'élite et un homme d'honneur simple et vrai à l'élégance de vie qui est l'un des traits de caractère naturel de la noblesse de la cour. La chevalerie, certes, est un état, non une décoration ou un privilège car, de privilège, elle n'en confère qu'un seul, redoutable, qui est de servir au plus dur des combats, ceux du ""siècle"", lorsqu'ils sont justes ou ceux de l'ascèse spirituelle. Souvent, d'ailleurs, il s'agit de la même bataille.

Ainsi, en sa réalité la plus intérieure, la chevalerie répond à et assume une vocation spirituelle, propre à la Tradition chrétienne et à laquelle certains hommes sont appelés aujourd'hui comme hier. Elle est, à ce titre, une réelle voie initiatique, ce terme devant s'entendre dans son double sens : commencement dans la quête spirituelle par celui qui répond à sa vocation et intériorité de la démarche car il s'agit de découvrir son âme en rencontrant Dieu.

Le langage spécifique de la chevalerie, l'héraldique ou art du blason, a déjà fait l'objet d'un précédent ouvrage : ""La voie du blason. Lecture spirituelle des armoiries"". Ce nouveau livre entend poursuivre le cheminement du précédent en évoquant, cette fois, les voies spirituelles propres à l'âme chevaleresque.

 

L’ÉNIGME DES CAGOTS

Gilbert LOUBES

Edition Sud Ouest

 1998

Qui sont-ils ? d’où viennent-ils ? Ils sont exclus de la société ; on leur prête la lèpre, le mauvais œil ; mais ils font des compagnons du Tour de France exceptionnels. Ils seront réintégrés début du 19éme siècle.

Les cagots : voilà un groupe d'humains qui subira pendant près de dix siècles une mise à l'écart, du Sud-ouest jusqu'en Navarre.

"Leur origine reste mystérieuse, plusieurs thèses sont évoquées, allant de wisigoths battus par Clovis à Poitiers, aux Sarazins, juifs, cathares, lépreux…Il est cependant probable qu'ils soient les descendants d'un peuple vaincu par les armes. Le nom même de " cagot " est d'origine incertaine, il peut venir de " cangoth ": les chiens de Ghoth. On retrouve aussi les termes de Gézitain, Chrestians, Gahets, Capots, Agots…" 

Le texte de Loubès, essaie d'ouvrir de nouvelles voies logiques et cohérentes, et de lever le voile sur l'énigme cagote. Dans une première partie, il développe l'histoire de leur rejet en nous rappelant les thèses précédentes. Il nous présente, ensuite, ses propres pistes de recherches. Elles lui permettent de localiser les "parias de l'Occident" de la Bretagne au Pays Basque et cible donc leur présence sur les chemins pèlerins de Compostelle. Il s'intéresse aussi à la seule activité qu'ils pouvaient exercer celle de charpentier ou des métiers du bois, dans laquelle ils constitueront une corporation puissante et organisée, d'où pour l'auteur leur origine compagnonnique.

L'approche essentiellement anthropologique de l’auteur démontre comment l'accumulation des croyances, des traditions et des mythes s'est superposée à la réalité historique pour concourir au processus d'exclusion de ce groupe. Texte essentiel, il ébauche une comparaison avec les "intouchables" du continent indien. Il approfondie sa recherche sur l'histoire de cette marginalité par une étude de l'organisation de l'espace de l'exclusion située à la périphérie du village.

Il  tente alors de répondre à certaines questions : Comment des procédés discriminatoires s'installent et évoluent dans une société ouverte ? Comment se sont instaurés des critères de séparation envers une communauté, signalée par une marque d'appartenance : la patte de canard ou le tissu rouge cousu sur l'épaule ou le poitrail ?

L'énigme des cagots aux éditions Sud- Ouest est quand à lui un  texte documentaire portant en particulier sur le pays gersois. Une histoire de la lèpre peut conclure cette recherche si l'on souhaite redécouvrir le processus de fabrication d'une exclusion. Rejetés parce que contagieux, les lépreux étaient les "morts vivants" du moyen âge. Leur calvaire, annoncé par le son des crécelles, a traversé des décennies jusqu'à se confondre avec le destin des cagots.

Mais, les cagots ont toujours cherché à se soustraire avec détermination aux normes qui les reléguaient en marge de la société. Ils n'y a pas si longtemps qu'ils y sont parvenus. Il est enfin fini le temps où on les reconnaissait à leurs oreilles dépourvues de lobes, à leur odeur, à leurs yeux bleus ou lorsqu'ils se mouchaient car rien ne sortait de leur nez !

 

LE NOBLE ET LE LÉPREUX

Witold ZANIEWICKI

Edition l’HARMATTAN

 2001

La noblesse du pauvre et  du misérable des Ghettos, de Pologne aux cagots des Pyrénées. La noblesse dans toutes les couches de la société et dans tous les pays. Étude sociologique sur la noblesse.

Dans ce recueil, Witold Zaniewicki aborde en pionnier la problématique de la " noblesse populaire ".

Un thème provocateur, car l'historiographie française conserve une conception réductrice de la noblesse. L'auteur est parti d'un phénomène historique et anthropologique qu'il a personnellement observé en Pologne. Il s'appuie aussi sur le Pays Basque et l'Espagne du Nord.

 

le parcival de wolfram d’eschenbach & la lÉgende du st graal

G.A. HEINRICH

Edition Pardès

 1990

Cet ouvrage célèbre, relate le chemin initiatique d’un jeune homme qui, ayant abandonné la vie douillette de son enfance est fasciné par la chevalerie profane. Sa vie sera entièrement consacrée à la quête de la supra-humanité d’une chevalerie célestielle.

 

L’auteur nous restitue avec chaleur et érudition cette vie attachante et humaine par ses qualités et ses faiblesses.

 

Le Parzifal est l’une des œuvres les plus importantes de la littérature médiévale allemande. Il est l’un des témoins des relations particulièrement étroites entre la littérature française et allemande au Moyen Age, puisque Wolfram von Eschenbach reprend une œuvre capitale de Chrétien de Troyes, Perceval ou le Conte del Graal.

 

D’un côté, il y a le monde arthurien, qui n’est plus sans égal ; en face de lui, il y a le monde de l’Orient : la chevalerie est la forme idéale de vie aussi bien dans l’un que dans l’autre. En introduisant le monde de l’Orient dans son roman, Wolfram relativise l’importance du monde arthurien, qui n’est plus seul en son genre et qui perd par-là de son importance.

 

Schastel marveil fait partie du monde arthurien, et Gawan est son représentant idéal. Supérieur à ces deux mondes chevaleresques est le monde du Graal ; tous ses membres sont appelés directement par Dieu, sans l’intermédiaire de l’Église, pour servir le Graal et pour servir l’ensemble de la société humaine – dans la mesure où ils peuvent être envoyés dans des pays privés de souverains pour restaurer la paix, la justice et l’ordre.

 

Ils constituent une élite, qui est originaire des deux chevaleries profanes, de la chevalerie orientale dans la personne de Feirefiz, demi-frère de Parzifal, et de la chevalerie occidentale. Le fils de Feirefiz, Johann, fondera ensuite en Orient le pendant du monde du Graal. Sous le signe du Graal, Orient et Occident sont réunis.

 

De la sorte, Wolfram ébauche, à destination de la noblesse de son époque, un modèle idéal - utopique - de société, l’idéal d’une société aristocratique et chevaleresque universelle, englobant l’Orient et l’Occident, et libérée du dogme de l’Eglise. Wolfram a ainsi réussi à faire du roman inachevé de Chrétien un poème réunissant trois, voire quatre mondes : il a fait éclater le cadre du roman arthurien pour créer une cosmologie, une sorte d’histoire universelle.

 

LES ABBAYES DU SOLEIL –  LES SANCTUAIRES DU PEUPLE CATALAN

Jean CANTEINS

Edition PRIVAT

 1981

Les 4 Joyaux du pays catalans que sont :

Serrabonne, Ste Marie D’Ares, ST Michel de Cuxa et ST Martin du Canigou.

 

LES ABBAYES DU SOLEIL – SERRABONALe cloÎtre – la chapelle et la tribune   -

  Divers   auteurs

Edition  Copylux

 2002

Le Prieuré de Serrabona est un des hauts lieux de la statuaire romane européenne. Les chanoines augustins le fondèrent au XIe siècle. Ce chef d’œuvre d’architecture et de sculpture fut décoré dans la première moitié du XIIe siècle d’une riche collection lapidaire.

 

Son cloître, sa fameuse tribune, ainsi que sa porte et sa fenêtre absidiale, intégralement sculptés dans un superbe marbre rose, se découpent sur le gris d’énormes blocs régulier de schiste. Leur représentation, témoin fidèle de temps féodaux, s’inspire tout à la fois des riches formes animalières des soieries de tradition sassanides et des récits apocalyptiques.

 

A ce bestiaire, exotique et fantastique, figé dans le marbre millénaire, répond le même imaginaire né du monde végétal. Les lions, les aigles, les singes, les griffons, un centaure et un sagittaire, s’abritent dans les champs fleuris des centaines de fleurs de lotus, de feuilles d’acanthes et de palmes.

 

Un Prieuré extraordinaire de par ses sculptures surtout sur l’Apocalypse, le tout juché à 600 mètres de hauteurs, et dominant la vallée, un lieu de tranquillité, de sérénité et de recueillement.

 

LES ABBAYES  MÉDIÉVALES EN FRANCE

MARC  DÉCENEUX- PHOTOGRAPHIES HERVÉ CHAMPOLLION

ÉDITION  OUEST- France

 2005

Le monde monastique du Moyen Âge est un univers fascinant, riche d’histoire, de spiritualité et de mystère. Les moines ont été durant toute l’époque médiévale, des acteurs essentiels dans l’élaboration d notre civilisation. Leurs abbayes, conçues et ressenties comme des idéaux microscopiques, offrent toujours à nos regards leurs formes architecturales savantes et raffinées, qui sont de puissantes invites à l’initiation spirituelle. Cet ouvrage propose les clefs principales pour ouvrir les portes de ce monde passionnant, dont les intemporelles leçons de sagesse sont toujours et plus que jamais d’actualité.

Cet ouvrage explique :

Le monde monastique au Moyen Âge –un millénaire d’histoire monastique et son rôle historique majeur _ explication sur le monastère, sa conception d’ensemble, les services, les moines convers, les lieux d’accueil, les auditoires, la règle de Saint Benoit, la règle de Saint Colomban, les jardins, les vergers, la salle des moines, le scriptorium et les ateliers.

Des explications et des photos des Abbayes de :

Obazine,  du Thoronet, de Beauport, de Moyne  Abbey (Irlande) – Tournus, Royaumont – Grammont – L’Abbaye cistercienne de Holycross – Ross – Saint Benoît s/ Loire – Lessay – Le rayonnement de Cluny et des cisterciens –Saint Bernard – Abbaye de Fontenay – Abbaye de Clairvaux- Abbatiale de Pontigny – Fontevrault – la Grande Chartreuse et les chartreux – Grandmont – Le monastère de la Lucerne de l’ordre de Prémontré – Saint Michel de Frigolet – les ordres mendiants des franciscains, des carmes et des dominicains – Abbaye de Cîteaux – le Mont Saint Michel – l’Abbatiale de Saint-Philbert de Grandlieu – Abbatiale de Saint Denis – Flavigny-sur-Ozerain-  Saint Martin du Canigou – Monastère de Lessay- Saint Rémy de Reims- Abbaye de Font-Calvi- Abbaye de Longpont- Abbaye de Fleury- L’Abbatiale du Vézelay (d’où St Bernard prêcha la 2e croisade)- Charroux- Monastère des Hiéronymites (Portugal)- Rievaux  et Glastonbury (Angleterre)- Fontfroide – Noirlac- Fontenay- Aiguebelle- Epau- Abbaye de la Chaise-Dieu-  Abbaye de la Bussiére- Mortain- La chartreuse de Villeneuve- lès- Avignon- Abbatiale de Murbach – Saint Honorat (Iles de lérins)-  Saint Michel de Cuxa – Le domaine monastique de Clos-de-Vougeot – Abbaye de Fontaine-Guérard- Hautecombe- Sénanque- Cerisy-la-forêt – Abbaye de la Romieu – L’Abbatiale de Ottmarshein – Serrabonne- Bec-Hellouin – Saint Philibert de Tournus-  Abbaye de Jouarre- Noirmoutier- Moissac- Abbaye de la Grasse- Saint Roman de l’Aiguille- Maubuisson- L’Abbaye de Meslay- Chaalis-

 

les aveux des templiers

Giorgio terrini

Edition J. de Bonnot

 1992

Les Templiers, Philippe LE BEL, un procès long et terrible, des aveux arrachés par la torture, des révélations bizarres.

Toutes les minutes du procès sont là.

Guillaume de Nogaret (1260-1313), homme de loi, originaire du Languedoc est d’abords professeur de droit romain à l’université de Montpellier, avant de rentrer au service du roi vers 1292/1295. Son action politique est surtout d’étendre les droits du roi à l’intérieur de son propre royaume. En tant que légiste du roi, et garde du sceau, il est intransigeant et efficace, surtout lorsqu’il déclenche l’enquête sur les Templiers.

Nogaret sait qu’il est important de donner au peuple une procédure régulière à l’enquête. Celui-ci s’empresse alors de faire croire que c’est à la demande de l’Eglise que la procédure est engagée. C’est ensuite qu’il fait appel à l’Inquisition. L’Inquisition est un organisme judiciaire ecclésiastique institué par la papauté et confié à l’ordre des Dominicains en vue de réprimer et d’éradiquer dans toute la chrétienté, la sorcellerie et l’hérésie.

Le roi dans l’affaire des Templiers, ne fait que céder aux supplications de l’Eglise qui ne peut rester insensible à une attaque directe à la religion. Elle se doit donc de réagir et de prendre des mesures. Pour faire éclater la vérité quant aux accusations portées sur l’ordre, on propose aux Templiers, soit de parler et de confesser leurs péchés, soit ne rien dire et mourir sur le bûcher comme hérétiques.

Les inquisiteurs sont chargés d’interroger les templiers et d’utiliser la torture si cela est nécessaire. L’ordre d’arrestation est scellé le 22 septembre 1307 par le roi qui séjourne à l’abbaye de Maubuisson à Pontoise qu’il aime beaucoup. Cet ordre est gardé secret pendant un mois par les autorités régionales jusqu’à l’arrestation des membres de l’ordre, le 13 octobre 1307.

Le 13 octobre, à la même heure et dans tout le royaume de France, les Templiers sont arrêtés et tous leurs biens sont confisqués par les officiers royaux au nom de la Sainte et Infaillible Inquisition. En effet, l’ordre, ne relevant que du Pape, n’a de comptes à rendre à personne, ni même au roi de France. Ils vivent en vase clos, avec leurs supérieurs et leurs chapelains. Ni les évêques, ni les baillis n’ont d’autorité sur eux.

Cependant, bien vite, ils sont informés des rumeurs dont le Temple fait l’objet, et comprennent que la situation est bien plus grave qu’ils ne le croient. Le Grand Inquisiteur, Guillaume de Paris, demande à tous les prieurs dominicains de recevoir et d’interroger les Templiers qu’on leur amène. Guillaume de Nogaret, quant à lui, décide d’aller lui-même arrêter le Grand Maître du Temple : Jacques de Molay, qui se trouve dans le Temple de Paris.

Le garde du sceau (depuis 1307) demande la porte au nom du roi. Les membres de l’ordre sont ensuite emprisonnés en attendant qu’ils passent en jugement. Philippe Le Bel souhaite à présent, obtenir les aveux des Templiers, principalement de leurs dignitaires et de les rendre publics. Au plus vite car le roi ne parle pas de l’enquête au responsable principal de l’ordre : le Pape.

Clément V est outré par l’attitude du roi à l’égard du Saint-Siège. Il se doit de réagir. Il fait d’abord planer une éventuelle excommunication. Or le roi est en position de force car le Pape ne peut sanctionner un roi qui défend les principes de la religion catholique. Finalement, Clément V, et Philippe Le Bel aboutissent à un accord. Clément est prêt à officialiser par l’Eglise, l’arrestation des Templiers à condition de les placer, ainsi que leurs biens sous sa protection.

Le 22 Novembre, le Pape promulgue la bulle Pastoralis Praeeminentia. Celle-ci ordonne l’arrestation des Templiers, mais elle prévoit aussi que les biens sont restitués à l’ordre dans le cas où les Templiers sont jugés non-coupables. En faisant cela, le Pape tente de soustraire les Templiers à la justice du roi, ou tout au moins il le croyait.

Après l’arrestation des Templiers, le roi doit prouver qu’il a fait ce qu’il fallait. Publier des aveux est primordial, mais c’est sans compter sur l’intervention du Pape, qui après avoir été écarté de l’affaire, jusqu’ ‘ici, souhaite que les interrogatoires soient mis sous l’autorité de l’Eglise apostolique. Le roi doit prendre en compte ce fait, car il est lui-même le serviteur de Dieu.

L’annonce de l’arrestation des Templiers provoque un véritable choc au sein de la papauté. De plus, quelques Templiers éprouvés par la torture avouent rapidement les crimes pour lesquels ils ont été arrêtés. Pour Clément, le coup est terrible. L’Eglise toute entière est outragée. C’est pourquoi le Pape décide de convoquer le roi de France à Poitiers. Le Pape veut des explications. Le roi accepte cette réunion, mais il la repousse jusqu’en juin 1308.

 

les cagots – histoire d’un secret

René descazeaux

Edition PRINCI NEGUE

 2002

Voilà un groupe humain qui va subir, pendant un millénaire, une mise à l’écart, puis des vexations et des humiliations inouïes. Comment cela a-t-il été possible dans ces pays pyrénéens, plutôt ouverts, tolérants et conviviaux?
Le mystère des origines des Cagots peut-il être sérieusement appréhendé ? Peu d’érudits ont relevé que le « ménage » avait été fait… « Par le vide ! »

 

Des générations de chercheurs ont supputé, imaginé, fait des Cagots d’anciens Goths, d’anciens Sarrasins etc., pour expliquer l’horrible ostracisme auquel ils ont dû faire face au cours des âges. Et s’il y avait un secret des Cagots ? Un secret voulu, entretenu, puis quasiment perdu ?...

 

LES  CAGOTS

Divers  auteurs

ARCADIA

 2005

Les cultures occidentales ont leurs intouchables : des individus exclus de la vie sociale ordinaire, se voyant attribuer un statut à part, en raison de leurs origines supposées (raciales et/ou religieuses), en raison également de leur métier. Localisés pour la plupart dans les Pyrénées, les cagots sont charpentiers, menuisiers, bûcherons…..Leur sang est dit impur, leur répétition est mauvaise : ils empoisonnent les fontaines, ils transmettent une maladie mystérieuse, invisible, dont ils sont atteint, car leur figure compose avec celle légendaire du lépreux ou des hérétiques.

 

Jean Claude Paronnaud a regroupé une somme très importante de documents sur les cagots du Pays Basque et les a mis en dossiers séparés par thème suivants : Les patronymes cagots, les habitats des cagots et leur localisation, leurs maisons, les relations des cagots avec les nobles et le clergé, leurs métiers, leur vie, les prêts d’argent,  l’évolution des cagots et leur dispersion.

 

Ces cagots qui vivaient principalement dans les Pyrénées (Gascogne, Pays Basque et Navarre) ont été objet de mépris et de ségrégation, ils ne pouvaient se marier qu’entre eux, dans les églises une porte leur était attribuée ainsi qu’un bénitier, l’hostie de la communion leur était donnée sur une palette de bois, on les appelait lépreux ou Tzigane ou chien de Goths en tant que descendant des Wisigoths.

 

Ils portaient sur l’épaule gauche une marque de drap rouge représentant une patte d’oie, ressemblant à la marque des lépreux. Cette patte d’oie était aussi un signe des compagnons charpentiers permettant de repérer les pièces de charpente à assembler entre-elles.

 

Cette marque trivium de l’oie ou de l’outarde arctique figure aussi sur le manteau des chamans lorsqu’ils entreprennent leur voyage extatique, cet oiseau leur permet de conduire l’âme des morts. Cette marque infamante des cagots nous rappelle la reine Pédauque et à la reine Austris épouse du roi Wisigoth de Toulouse, on songe également à la reine de Saba venu rendre visite à Salomon et qui aurait eu des jambes velues et des pieds palmés. Cette patte d’oie nous permet de mieux comprendre les signes mais nous rappelle le cygne (Zeus) et les chevaliers du Graal.

 

Witold Zaniewicki nous explique dans un long article le pourquoi et le comment de cette mise à l’index. La qualification de lépreux ou de chiens goths (caa goth). Le nom de galeux était courant dans les Landes.

Ces cagots forment une caste d’intouchables mais un étrange rapport avec le reste de la population va se faire au fil des ans, travaillant le bois ils vont devenir presque un passage obligé dans le journalier mais aussi dans le symbolisme, car ils règnent sur l’arbre et la forêt, comme des sorciers ou des chamans, avec le feu et la transformation du bois en charbon de bois, ils deviendront les charbonniers et les fendeurs, maîtres de leur art, mais redouté et craint comme les forgerons.

 

Ils sont tolérés au sein des vivants mais rejetés de la communauté des morts. Certains s’enrichissent, ce qui provoque des regains de jalousie. L’Eglise leur refuse toujours l’inhumation en terre sacrée et la communion, ce qui provoquera les révoltes de 1627 et 1724 et qui aboutira à des améliorations. Les cagots bénéficiaient d’énormes privilèges, ils sont exempts d’impôts et de service militaire et comme beaucoup s’étaient enrichi, l’Etat vers 1765 abolira toutes les lois et les interdits contre les cagots qui ainsi vont retrouver leur place au sein de la communauté mais devront payer des impôts et donner des recrues pour l’Armée.

Le mot cagot reste et restera lié à l’arbre et à la forêt par de multiples rapports, professionnels, religieux, sociaux et communautaire.

 

Pour approfondir cette communauté :

L’Enigme des cagots par Gilbert Loubès Edition Sud Ouest  1998

Le noble et le lépreux par Witold Zaniewicki  Edition L’Harmattan  2001

Les cagots. Histoire d’un secret. par René Descazeaux  Edition Princi Negue  2002

 

les chemins de compostelle en terre de france

P. huchet

Edition OUEST FRANCE

 1997

L’an 950, Gotescale, évêque du Puy-en-Velay, franchit à cheval les montagnes et les plaines jalonnant les mille six cents kilomètres séparant Le Puy de Saint-Jacques-de-Compostelle. C’est le premier pèlerin « officiel », ayant foulé ces chemins qui vont conduire des millions d’hommes et de femmes, de toute l’Europe, vers la lointaine Galice et le tombeau de l’apôtre Jacques.


Comment est né ce fabuleux pèlerinage ? Qui étaient ces valeureux pèlerins ? Comment vivaient-ils sur les chemins ? Quelles étaient les quatre grandes voies sillonnant la France ? Existaient-ils des chemins de saint Jacques en Bretagne, Pays de Loire ou Vendée ?


Telles sont quelques-unes des questions auxquelles Patrick Huchet tente de répondre dans cet ouvrage. Mais plus qu’une « encyclopédie » historique, c’est surtout une invitation à partir sur le « chemin de l’étoile » que vous convie l’auteur, comme il l’a vécu lui-même, du Puy-en-Velay à Conques, sur le GR 65, le chemin de saint Jacques.


Des images couleurs superbes.

 

les chemins de compostelle en terre d’espagne

P. huchet

Edition OUEST FRANCE

 1999

« Il y a quatre routes qui, menant à Saint-Jacques, se réunissent en une seule à Puente la Reina, en territoire espagnol… Ces quelques lignes sont extraites du « Guide du pèlerin de Saint-Jacques » (vers 1135 – 1140), œuvre du moine poitevin Aimery Picaud, fort utile aux jacquets cheminant en nombre, au Moyen Âge, vers le tombeau de l’apôtre Jacques, à Santiago.


À l’aube du XXIème siècle, les pèlerins de Compostelle reprennent, chaque année plus nombreux, le Camino de Santiago : à pied, à vélo… ou à cheval, s’élançant de Saint-Jean-Pied-de-Port ou du col du Somport, eux aussi rejoignent la cité de Puente la Reina et son magnifique « puente de los peregrinos » (pont des pèlerins).


Puis c’est le « Camino francés », le grand chemin de Saint-Jacques, traversant l’immense plateau de la Meseta et les montagnes de Galice, qui les mènera à la ville sainte, Santiago de Compostela. À la suite des « Chemins de Compostelle en terre de France », Patrick Huchet et Yvon Boelle ont sillonné les chemins en terre d’Espagne, pour vous faire découvrir l’histoire, la beauté des paysages, les richesses artistiques des villages, villes et régions traversées par le Camino : Aragon, Navarre, Rioja, Castille-Léon et Galice.



S’aventurant sur le Camino Primitivo, ils mettent en valeur les itinéraires méconnus des plus anciennes voies du pèlerinage, au Pays basque, Cantabrie et Asturies. Dans la même veine que leur précèdent ouvrage, c’est non seulement un livre de culture mais c’est aussi une merveilleuse invitation à partir sur le Chemin de l’étoile.


Des photos couleur superbes.

 

les chemins de st jacques

 Divers auteurs

Edition ZODIAQUE

 1970

Les chemins de St Jacques de Compostelle avec des photos de voyage superbes, de deux pèlerins ayant suivi à pied la route de Vézelay à Compostelle.

Les premières questions qui viennent, lorsqu'on pense à partir sur les chemins de St-Jacques-de-Compostelle, sont d'abord techniques : Où et quand partir ? Quelle distance parcourir ? Que mettre dans son sac à dos ? Rapidement, surgissent aussi toutes les interrogations annexes : Comment identifier un ronfleur ? Puis-je rencontrer l'amour malgré la sueur ? Le bronzage de nuque est-il cool ? À la question la plus concrète ou la plus absurde, le guide Les Chemins de Compostelle donne les réponses indispensables à l’apprenti-pèlerin. Avec des quiz, des témoignages et des astuces, découvrez les dessous d'un chemin mythique qui attire les marcheurs du monde entier… Préparez-vous à l'aventure !

Pour se rendre au sanctuaire, de nombreux pèlerins traversent la France. « Les besoins spirituels et physiques des pèlerins furent satisfaits grâce à la création d'un certain nombre d'édifices spécialisés, dont beaucoup furent créés ou ultérieurement développés sur les sections françaises », selon le site de l'Unesco.

Les routes françaises de pèlerinage, décrites dans  son « guide du pèlerin » par Aimeri Picaud, moine poitevin du XIIe siècle, sont celles de Paris, Vézelay, Le Puy et Arles. Elles sont connues sous les appellations suivantes : la Via Tolosana (ou voie toulousaine, qui part d'Arles), la Via Podiensis (qui part du Puy et traverse notamment Cahors), la Via Lemovicensis (ou voie limousine, qui passe par Vézelay, Périgueux…) et la Via Turonensis aussi appelée le « Grand Chemin » (qui part de Paris et passe par Tours, Les voies de Paris, de Vézelay et du Puy se rejoignent au Pays Basque, au pied des Pyrénées, et, après avoir franchi la frontière, forment le Chemin de Navarre. En Espagne, à Puente la Reina, la voie d'Arles se greffe au Chemin de Navarre pour former le Chemin français.

Ces chemins permettent de découvrir des régions très riches, et des paysages magnifiques, grandioses et méconnus de France, des villages profondément attachants. Des quatre routes historiques, la plus ancienne et la plus riche en monuments romans est celle du Puy-en-Velay, haut lieu du pèlerinage.

De nombreux établissements pour accueillir les pèlerins (hospices, aumôneries, auberges…) et des monuments pour témoigner leur dévotion (basiliques, chapelles, statues, fresques…) sont érigés le long des routes ; 71 d'entre eux sont inscrits au patrimoine mondial.

Entre autres sites remarquables, l'église Notre-Dame du Port à Clermont-Ferrand, l'abbatiale Sainte-Foy de Conques, le pont sur le Lot et l'église Saint-Fleuret à Estaing, l'abbatiale Saint-Pierre et le cloître de Moissac, la cathédrale du Puy-en-Velay, la cathédrale Saint-Front à Périgueux, l'église Saint-Sauveur et la crypte Saint-Amadour à Rocamadour, la basilique Saint-Sernin de Toulouse, l'ancienne cathédrale Notre-Dame à Saint-Bertrand-de-Comminges, l'abbaye royale Saint-Jean-Baptiste à Saint-Jean-d'Angély…

 

les chemins de st jacques de compostelle

 Divers

Edition MSM

 1999

Ouvrage de 320 pages avec des centaines d’illustrations couleur sur tous les chemins de St Jacques de Compostelle, à partir de toute l’Europe et du monde entier vers St Jacques.

La route de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle a joué un rôle fondamental dans le développement et les échanges culturels et religieux à la fin du Moyen Âge, comme en témoignent magnifiquement les monuments inscrits sur la Liste du patrimoine, qui sont situés sur la route suivie par les pèlerins en territoire français. La construction d'un certain nombre d'édifices spécialisés, dont beaucoup ont été conçus ou ultérieurement développés en France, devait répondre aux besoins spirituels et physiques des pèlerins qui se rendaient à Compostelle.

Après la prise de Jérusalem par le calife Omar, en 638, les chrétiens hésitèrent à se rendre en pèlerinage dans la ville sainte. Fondé vers 800, celui de Saint-Jacques-de-Compostelle, où se trouvait la tombe de l'apôtre saint Jacques le Majeur, qui introduisit le christianisme dans la péninsule Ibérique, bénéficia du déclin de Jérusalem.

Saint-Jacques devint un centre religieux local avec l'installation du siège d'un évêché vers 900, mais la renommée du site ne se répandit rapidement qu'après la visite en 951, de Godescalc, évêque du Puy et l'un des premiers pèlerins étrangers documentés. À partir du XIe  siècle, le pèlerinage de Compostelle connut son apogée. Des milliers de pèlerins, et parmi eux des rois ou des évêques, marchaient sur de longues distances pour aller prier sur la tombe de l'un des plus proches compagnons du Christ. Ce succès coïncida avec l'affirmation de l'ordre de Cluny qui encouragea ce culte en publiant les Vies des saints et les Recueils de miracles. Des églises se développèrent comme autant de relais le long de la route de pèlerinage, notamment en France entre le XIe et le XIIIe  siècle.

Les quatre principales routes de pèlerinage pour Saint-Jacques-de-Compostelle commencent à Paris, Vézelay, Le Puy et Arles, et chacune d'entre elles comportait un certain nombre de routes secondaires. Ainsi, vers la route de Paris convergeaient des routes provenant de Boulogne, de Tournai et des Pays-Bas, tandis que les routes provenant de Caen, du Mont-Saint-Michel et de Bretagne la rejoignaient à des points intermédiaires : Tours, Poitiers, Saint-Jean-d'Angély et Bordeaux, qui était le port des pèlerins venant par mer d'Angleterre ou des côtes de Bretagne et de Normandie. Le Puy assurait la liaison avec la vallée du Rhône, tandis que les pèlerins venus d'Italie passaient par Arles. Les trois routes occidentales convergeaient à Ostabat, en traversant par le col d'Ibaneta, tandis que la route orientale, depuis Arles, empruntait le col du Somport ; les deux routes se rejoignaient ensuite en Espagne à Puente la Reina.

Les lieux de culte situés le long des routes de pèlerinage en France sont aussi bien de grands édifices, comme Saint-Sernin à Toulouse ou la cathédrale d'Amiens, que des églises paroissiales. Ils ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial soit parce qu'ils figurent sur le guide d'Aymeric Picaud (cathédrale Saint-Front à Périgueux ou église Saint-Léonard de Noblat), soit parce qu'ils renferment d'importantes reliques ou d'autres objets qui les rattachent directement au pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Certaines églises présentent des caractéristiques architecturales qui permettent de les désigner comme des « églises de pèlerinage ». Sainte-Foy à Conques, Saint-Sernin à Toulouse et la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle elle-même, en particulier, ont en commun de larges transepts et des chapelles absidiales ouvrant sur un spacieux déambulatoire, destinés à répondre aux besoins liturgiques des pèlerins.

Les pèlerinages médiévaux étaient extrêmement durs pour les pèlerins, qui nécessitaient souvent des soins médicaux. Les très rares centres de soin conservés sur la partie française de la route d'origine ont été inscrits sur la Liste. De nombreux ponts sont connus comme « ponts de pèlerins »; celui qui franchit la Borade à Saint-Chély-d'Aubrac porte même une image gravée de pèlerin. Le pont du Diable construit sur l'Hérault à Aniane, qui est l'un des plus anciens ponts médiévaux de France, et le magnifique pont fortifié construit au XIVe  siècle sur le Lot à Cahors, le pont Valentré, en sont les plus beaux exemples.

Tandis que le parcours des différentes routes est généralement connu, très rares sont les tronçons qui ont conservé une partie de leur physionomie d'origine. Sept d'entre eux ont été inscrits sur la Liste, tous sur la route du Puy dont ils représentent environ 20 % de la longueur totale. Ce sont des routes relativement secondaires, dont le tracé n'a pas changé de manière importante depuis le Moyen Âge ; elles sont également jalonnées de monuments associés au pèlerinage de Compostelle, comme des croix ou de modestes lieux de culte.

 

les chevaliers teutoniques

Laurent DAILLIEZ

Librairie Académique Perrin

 1979

L’histoire tumultueuse de ces chevaliers au blanc manteau à Croix noire, qui furent les chefs d’un véritable empire. Ils prirent corps durant les croisades avec les Templiers et les Hospitaliers, quelques bastions perdurent encore.

L'ordre Teutonique de l'Hôpital Sainte-Marie de Jérusalem – dit Ordo Sanctae Mariae Teutonicorum en latin et Deutscher Ritterorden en allemand – dont les chevaliers portent un manteau blanc avec une croix noire, fut créé en 1180 en Palestine, mais œuvra très tôt en Prusse et dans les pays Baltiques. S'il connut une puissance de premier rang du XIVe à la fin du XVIe, il surmonta néanmoins les aléas de l'histoire et survit de nos jours.

Pèlerins et croisés allemands sont nombreux à Jérusalem et dans les États latins d'Orient formés à l'occasion de la première croisade : vers 1120, un établissement hospitalier est fondé spécifiquement à leur usage. Des fouilles menées à Jérusalem en 1967 en ont révélé les structures ainsi que la belle église de style roman dédiée à sainte Marie. Cet établissement disparaît lorsque Saladin s'empare de la ville sainte en 1187. On sait que cet événement provoque la mobilisation des chrétiens d'Occident et c'est la troisième croisade. L'empereur Frédéric Ier Barberousse conduit les croisés allemands lorsqu'il meurt accidentellement dans la traversée de l'Asie Mineure.

Les Allemands rejoignent les Latins qui avaient mis le siège devant Acre – elle aussi reprise par Saladin – à la fin 1189. Sous les murs de cette ville, en 1190, deux marchands de Brême et de Lübeck fondent un hôpital de campagne pour leurs compatriotes ; une fois Acre prise par les chrétiens, cet hôpital reçoit une maison dans la ville. Quelques années plus tard, une autre croisade allemande, conduite par Frédéric de Souabe, neveu de Barberousse, arrive à Acre ; à l'instigation de Frédéric, l'hôpital des Allemands devient l'ordre religieux-militaire de Sainte-Marie des Teutoniques. Le pape Innocent III le reconnaît le 19 février 1199. La règle emprunte à celle des Templiers pour ce qui concerne la vie conventuelle et les activités militaires et à celle des Hospitaliers pour les activités de charité et d'assistance. Doté de biens en Terre sainte, recevant de nombreuses donations en Occident, le nouvel ordre connaît un essor décisif avec Herman de Salza, son quatrième grand maître (1210-1239).

En premier lieu, Salza a l'habileté de lier son ordre à la dynastie des Hohenstaufen et en particulier à Frédéric II, mais sans jamais rompre avec la papauté ; ensuite il accepte de s'engager en Prusse et en Livonie, pour lutter contre les païens des régions baltes que ni les missions, ni les croisades menées depuis 1147, ni l'action d'ordres religieux-militaires spécifiques comme l'ordre des Porte-glaive en Livonie, n'ont réussi à convertir au christianisme. La Terre sainte n'est pas abandonnée ; le quartier général de l'ordre y demeure jusqu'en 1291, au château de Montfort puis à Acre.

La conquête de la Prusse est difficile ; ce n'est pas avant les années 1280 que ses habitants sont soumis et convertis : villages de colonisation et châteaux quadrillent alors le pays qui, en vertu de la bulle de Rimini concédée par l'empereur Frédéric II en 1226, dépend entièrement des Teutoniques. Leur situation est différente en Livonie : ayant absorbé en 1237 l'ordre des Porte-Glaive, ils partageront toujours le pouvoir avec les évêques et les villes, principalement Riga. Ils doivent compter aussi avec les voisins.

Les Polonais, catholiques, ont été des alliés dans la conquête de la Prusse, mais la prise de la Poméranie occidentale (ou Pomérélie), avec le grand port de Gdansk-Danzig, par l'ordre au début du XIVe siècle entraîne une rupture définitive. En Livonie, ils ont affaire aux principautés russes de Pskov et Novgorod ainsi qu'aux Danois. La bataille sur la glace remportée par le prince de Novgorod, Alexandre Nevsky, en 1242 et rendue célèbre par le film d'Eisenstein n'a en réalité pas été décisive ; du moins la frontière est-elle stabilisée. Avec le Danemark, c'est le contrôle de l'Estonie qui est en jeu et les Teutoniques finissent par l'emporter. Enfin, entre Prusse et Livonie, la Lituanie constitue l'adversaire le plus redoutable.

Après 1291 et la chute d'Acre, l'ordre Teutonique, comme les Templiers et les Hospitaliers, reste présent à Chypre, en Arménie de Cilicie et dans le Péloponnèse latin (la principauté d'Achaie) ; il détient un patrimoine important en Sicile et Italie du Sud – l'empereur Frédéric II ayant été également roi de Sicile. Les Teutoniques hésitent : la Terre sainte ou la Baltique ? L'établissement de leur siège central à Venise, porte ouverte vers l'Orient et débouché des routes venant d'Europe du Centre-Est, repousse un choix délicat qui n'intervient, au prix d'une crise interne, qu'en 1309 : ce sera la Baltique et Marienburg devient leur nouveau quartier général – décision qui a des conséquences sur l'organisation de l'ordre.

Les années 1384-1386 marquent un tournant, de par l'union politique de la Lituanie et de la Pologne sur la base de la conversion de la première au catholicisme : le grand duc Jagellon devient roi de Pologne sous le nom de Ladislas II (1386-1434). Cette conversion, que les Teutoniques ne jugent pas sincère, enlève toute justification à leurs attaques contre la Lituanie. Reste alors un conflit de puissance au terme duquel l'ordre Teutonique disparaît de la région.

C'est d'abord, en 1410, l'écrasante défaite de Tannenberg face aux armées du roi Ladislas ; les conséquences territoriales sont minimes mais, moralement, l'ordre est touché : au concile de Constance, en 1415, il voit sa politique missionnaire mise en cause et condamnée. Plus grave est la crise financière, aggravée par la dépression économique qui frappe ces régions au XVe siècle et combinée à une crise sociale et politique en Prusse. Les villes et l'aristocratie s'unissent dans le Bund (1440) pour exiger des réformes et revendiquer une part du pouvoir. L'alliance du Bund avec la Pologne en 1354 entraîne la guerre de Treize Ans (1454-1466) qui s'achève par la défaite de l'ordre : la paix de Torun (1466) lui enlève toute la Poméranie, le réduisant à la seule Prusse orientale avec Königsberg ; et encore les Teutoniques sont-ils désormais les vassaux du roi de Pologne.

Cette évolution catastrophique amène les Teutoniques à faire appel à des alliés : ils offrent la maîtrise de l'ordre à des princes d'empire comme Albert de Brandenbourg (1510-1525), qui refuse de jurer hommage au roi de Pologne ; mais les progrès de la réforme luthérienne en Allemagne conduisent l'empereur Charles Quint à intervenir pour imposer le statu quo. Albert tente une autre manœuvre : il passe au luthéranisme et, en 1525, il sécularise l'ordre ; la Prusse devient un duché héréditaire.

En 1562, une évolution semblable se produit en Livonie où le maître Gotthard Keller devient duc de Courlande ; mais, comme précédemment Albert de Brandebourg, il doit jurer hommage au roi de Pologne. Situation paradoxale où deux princes protestants, fossoyeurs de l'ordre Teutonique catholique en Prusse et en Livonie, deviennent vassaux de la très catholique Pologne.

C'est en Allemagne, dans les États restés catholiques, qu'il va survivre. Protégé par les Habsbourg qui s'approprient la dignité de grand maître, il devient un ordre purement charitable. Ni la propagande soviétique – le film d'Eisenstein, si beau soit-il, en est un exemple – ni l'action des nazis qui, tout en se servant (en la déformant) de l'histoire des Teutoniques quasiment devenus ancêtres de la SS, abolissent l'ordre et emprisonnent ses dignitaires après l'Anschluss en 1938, ne le brise.

 

les chevaliers teutoniques

Henry bogdan

Edition Perrin

 2002

Si l’ordre religieux militaire des Chevaliers teutoniques est né en Terre sainte, c’est en Europe septentrionale et aux marches de l’Est qu’il a bâti sa gloire et sa légende.

Dès le début du XIIIème siècle, l’ordre fut appelé à combattre les tribus slaves. Frédéric II de Hohenstaufen lui donna tous les privilèges des princes d’Empire et les Teutoniques se virent investis d’une double mission : la conversion des païens des régions baltiques et leur colonisation.

Dès lors, les Chevaliers teutoniques allèrent de conquête en conquête, créant un véritable Empire monastique, mais aussi politique et commercial. Cet impérialisme dressa contre eux la Pologne et la Lituanie qui, unies sous le sceptre des Jagellon, leur infligèrent la fameuse défaite de Tannenberg (1410), point de départ du déclin et de l’éclatement de l’ordre.

On a fait des Teutoniques, fondateurs de la Prusse, les ancêtres du militarisme prussien et les nazis ont cherché à les « récupérer ». Henry Bogdan n’a voulu se fonder que sur des faits établis et aboutit à une réalité bien éloignée de cette caricature.

 

les cloÎtres dÉmontÉS  de perpignan & du roussillon

Géraldine mallet

ARCHIVES COMMUNALES DE PERPIGNAN

 2000

L’ouvrage de Géraldine Mallet, consacré aux cloîtres élevés à Perpignan et en Roussillon entre les XIIème et XIVème siècles puis démontés, est un livre de grande qualité qui conjugue plusieurs mérites. Le premier d’entre eux est de recenser l’ensemble de ces monuments souvent mal connus et de nous permettre d’en saisir toute la richesse.


La recherche exhaustive effectuée, en second lieu, par un auteur visiblement passionné par son sujet a l’avantage de se suivre telle une enquête policière avec ses mystères, une intrigue soutenue, ainsi qu’un style alerte capable de tenir le lecteur en haleine tout au long de ce livre des plus conséquents.


La précision du travail nous amène parallèlement à comprendre le nombre incroyable d’actes de vandalisme, perpétrés souvent dans un but lucratif, pour une intelligence plus aigue du démontage et des destructions de ce patrimoine prestigieux avant son éparpillement aussi bien dans des collections privées ou publiques des États-Unis ou de départements de la région.


L’auteur a également le mérite de dresser une synthèse historique comme architecturale pour entendre l’esprit qui a animé la restauration et la reconstruction de ces cloîtres essentiellement gothiques. En prime, le livre de Géraldine Mallet nous offre, avec une élégante distance, un regard aigu sur la perception du Moyen Âge par nos contemporains.


Le Roussillon et d’une manière plus générale toute la Catalogne du Nord est célèbre par ses cloîtres médiévaux. Le prestige du marbre rouge des carrières de Villefranche-de-Conflent et des autres marbres locaux, la magnificence du cloître de Saint-Michel de Cuxa et le romantisme de celui de Saint-Martin du Canigou ont rendu célèbre cette région au moment où l’épanouissement du goût pour l’art roman n’avait plus de limites, au cours de la deuxième moitié du XXème siècle.


La célébrité du cloître de Cuxa n’est pas usurpée dans la mesure où sa sculpture, de belle qualité et assez bien datée, a permis de composer toute une théorie sur l’évolution de la sculpture romane pyrénéenne et catalane : c’est à Cuxa et Serrabonne que se seraient formés techniquement des sculpteurs dont l’art aurait rayonné, au cours de la deuxième moitié du XIIème siècle, vers Ripoll et d’autres centres de création artistique du versant sud des Pyrénées orientales. Si cette sculpture et l’art roman roussillonnais sont assez bien connus, même d’un public assez large, le présent ouvrage de Géraldine MALLET prend le parti, très inattendu mais judicieux et plein d’enseignements, d’étendre l’étude, non seulement aux cloîtres assez peu connus du XIIIème siècle, mais également à ceux qui, au cours du XIVème siècle, ont vu l’adaptation de l’art gothique à des habitudes de travail de sculpteurs et de tailleurs de pierre qui remonteraient à l’époque romane. C’est une continuité, présentée dans le cadre régional, que Géraldine Mallet a bien pris soin de distinguer en fonction des différentes communautés religieuses : cloîtres épiscopaux, augustins, paroissiaux ou mendiants.



Toute l’étude de l’art monumental du Moyen Âge devrait toujours être précédée d’une recherche systématique sur l’histoire du monument après l’époque médiévale, ses vicissitudes, destructions, restaurations ou dispersions. Cette enquête livrerait souvent des éléments pour connaître les attitudes face aux monuments au cours des siècles, mais surtout informerait le médiéviste sur ce qui est vraiment médiéval dans chaque monument conservé.
Les cloîtres du Roussillon sont emblématiques de ce point de vue : abandons, ventes, présence dans des musées étrangers ou dans des collections particulières, voilà les éléments d’une enquête que l’on se borne trop souvent à présenter seulement en relation avec les fragments du cloître de Cuxa exposés à New-York. Ce fut d’abord une suite d’histoires locales, de négligences ou de malveillances, au moment où l’art roman intéressait encore bien peu de gens. Le sculpteur américain Barnard y vit l’occasion d’offrir des modèles authentiques de sculpture médiévale pour que ses élèves du Nouveau Continent puissent s’appliquer dans l’apprentissage. Ensuite vint le Musée des Cloîtres. On a souvent tergiversé et accusé à tort ce personnage et toute l’Amérique de la perte d’une partie du patrimoine roman de la Catalogne. C’est plutôt aux autorités françaises du moment qu’il faudrait demander des explications, à ceux qui n’ont pas empêché que de telles œuvres d’art quittent le territoire. Aux États-Unis on n’a rien fait d’autre que d’ajouter à leur célébrité en les exposant dans plusieurs musées prestigieux.



Géraldine Mallet a fait sa spécialité de l’étude des dépôts lapidaires, les vraies cavernes d’Ali Baba des monuments du passé qui enferment de merveilleux trésors de l’art roman, notamment en France. C’est ainsi que récemment encore, au-delà de ses recherches à Perpignan et à Barcelone, elle nous a livré une étude sur le dépôt lapidaire d’un autre monument célèbre, cette fois-ci dans l’Hérault : l’abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert.
Mais au-delà des pierres, l’ouvrage de Géraldine Mallet, qui fut en un temps sa thèse de doctorat, s’intéresse aux hommes. À ceux du Moyen Âge qui ont conçu, construit et décoré ces cloîtres, et à ceux qui à l’époque moderne les ont sauvés d’une manière ou d’une autre. Sans oublier antiquaires et intermédiaires, érudits ou collectionneurs. L’étude des restaurations illustre également avec conviction à chaque fois un pan de l’histoire patrimoniale du Roussillon en dévoilant les connaissances, les arguments et les volontés de ceux qui nous ont précédés.


Car l’art médiéval que nous avons devant nous et que nous étudions n’est pas tel que les hommes du Moyen Âge auraient voulu le voir achevé ; loin de là. Nous voyons l’art médiéval aujourd’hui à travers les yeux de nos prédécesseurs les plus proches, à travers le regard des érudits du XIXème et du XXème siècle, à travers les connaissances et les moyens dont ils disposaient pour mener à terme les entreprises monumentales qu’ils envisageaient. C’est dire que le cloître de Saint-Michel de Cuxa, que les touristes admirent, pour prendre un exemple, n’est plus celui dans lequel les moines bénédictins priaient à l’époque romane. Il est le résultat de modifications faites en fonction des connaissances de chaque moment et que nous avons voulu adapter au goût de notre temps.

L’ouvrage de Géraldine Mallet, édité par la ville de Perpignan, service des Archives municipales, vient également combler une lacune de nos études sur les cloîtres médiévaux, trop souvent considérés, à tort, comme un art exclusivement de monastères, alors que c’est dans les couvents mendiants et les collégiales que ces ensembles ont également connu leur plus grande splendeur. L’auteur avait consacré, dès la fin des années quatre-vingt des recherches pionnières au dépôt lapidaire de l’ensemble collégial de Perpignan. On trouvera dans cet ouvrage le résultat des recherches sur le plus grand cloître-cimetière gothique du Roussillon, celui de Saint-Jean de Perpignan, dit Campo Santo. Dans le cadre de l’étude des cloîtres gothiques, une place de choix est faite aux Franciscains, Dominicains et Carmes de Perpignan. Autant de nouveautés, ainsi que les approches sur l’histoire moderne et les restaurations des cloîtres perpignanais.


La lecture de l’ouvrage de Géraldine Mallet permet de prendre conscience d’un autre problème, qui à mon sens sera essentiel au cours des prochaines décennies : celui des restitutions des œuvres d’art déplacées à un moment ou à un autre de leur histoire. Le jour où les marbres du Panthéon quitteront le British Museum de Londres pour rejoindre l’Acropole d’Athènes – et cela se produira bientôt j’en suis sûr – la porte aura été définitivement ouverte pour les demandes de restitutions de biens patrimoniaux qui, par le fait de la colonisation ou du pillage, de faits de guerre, du trafic et même du commerce légal, alors qu’ils appartiennent au patrimoine historique d’un pays ont été déplacés et se trouvent déposés, sous formes de propriétés fort variées et souvent parfaitement justifiées, dans un musée d’un autre pays, où ils sont ou non exposés. Un des problèmes majeurs de ces types interviendront. Les arguments seront nombreux et variés. L’Algérie réclamera à la France ses antiquités romaines et les trésors de l’ex-Congo belge exposés au Musée de Tervuren Bruxelles. C’est une réflexion que l’ouvrage de Géraldine Mallet permet d’anticiper car le cloître de Cuxa figure comme un exemple pionnier d’entente internationale pour un échange de fragments qui est venu enrichir la nouvelle présentation des vestiges dans la vénérable abbaye du Conflent.

Ci-joint les 18 cloîtres du Roussillon, étudiés dans ce livre :

St Michel de Cuxa

Collioure, Dominicains

St André de Sorède

Perpignan, Carmes

Canigou, St Martin

Elne, cathédrale

St Génis des Fontaines

Perpignan, St Jean

Espira de l’Agly

Ille sur Têt, La Rodona

Corneilla de Conflent

Villefranche, St Jacques

Perpignan, Franciscains (1)

Serrabonne, Ste Marie

Villefranche, Franciscains

Arles sur Tech, Ste Marie

Perpignan, Dominicains (1)

Monestir del Camp

 

LES COMPAGNONS EN FRANCE ET EN EUROPE.

 Garry

Edition Garry

 1973-1977

3 gros volumes pour cette saga des compagnons.

 

Tout y est expliqué, leurs histoires, leurs mythes, leurs travaux, tous les grands noms qui ont fait le compagnonnage, leurs légendes, la mère, les cayennes, leurs rites.
1 800 pages d’érudition.

 

 

LE COMPAGNONNAGE ET LA FRANC-MAÇONNERIE

ÉTIENNE  MARTIN SAINT-LEON

ÉDITION  MAISON DE VIE

 2010

Célèbre pour avoir formé des générations d’artisans remarquables, le compagnonnage est une confrérie qui présente des aspects initiatiques liés à la Franc-Maçonnerie. L’historien Etienne Martin Saint-Léon a étudié les origines du compagnonnage, son organisation ancienne, ses rites initiatiques et ses symboles. Les résultats de ses recherches permettent de mieux percevoir l’insertion du compagnonnage dans la tradition initiatique et la profondeur de sa symbolique.

 

Est étudié et expliqué :

 

La légende, les trois rites et leurs fondateurs (les enfants de Salomon, les enfants de Maître Jacques et les enfants du Père Soubise), l’histoire du compagnonnage, le compagnonnage des origines jusqu’à sa condamnation en Sorbonne en 1655, comment on devenait compagnon avec sa réception et son parrainage, sa hiérarchie (aspirant, compagnon et capitaine), les pères et les mères, les archives, définition et rituel du Tour de France, l’arrivée d’un compagnon, la boutique, le rouleur, le levage d’acquit, le secours mutuel, les dettes des compagnons, les brûleurs, les amendes, les croyances religieuses des compagnons, un rituel de réception d’un compagnon du Devoir, le catéchisme compagnonnique comparé au rituel maçonnique, rituels et devoirs des compagnons cordonniers, tanneurs et boulangers, les écoles du trait, la vie en commun, fraternité et mutualité entre compagnons, justice pour les délits fait par des compagnons, secours aux malades, gratuité des soins et des médicaments, enterrement d’un compagnon, le topage et les diplômes, les cannes, les couleurs, les boucles d’oreilles, l’équerre et le compas, l’étoile, le livre et le maillet, les fêtes patronales, les pèlerinages,  comment sont choisis les Pères et les Mères, les conventions etc.

  

LES  COMPAGNONS  OU  L’AMOUR DE LA BELLE OUVRAGE

FRANCOIS   ICHER 

Edition GALLIMARD

 1995

Les compagnons du Tour de France sont la plus ancienne institution et association ouvrière en activité. Issus des corporations médiévales, les Compagnons ont mis en place des institutions qui défient le temps : des règlements fondés sur l’honneur et la solidarité, la pratique du voyage, la qualité du travail sanctionnée par le chef d’œuvre. Des figures emblématiques et vigoureuses comme Agricol Perdiguier rehaussent un message qui va bien au-delà de la haute technicité en s’adressant à l’Homme dans sa globalité. François Icher retrace l’histoire d’un compagnonnage qui a su préserver son identité et concerne aujourd’hui prés de 20.000 personnes en France.

 

Est expliqué et développé dans cet ouvrage :

 

1- Le temps des légendes : Le Temple de Jérusalem, Maître Hiram, le spirituel et le temporel, la chevalerie du travail, Maître Soubise le Charpentier, les enfants de Salomon, Maître Jacques, Marie Madeleine à la Sainte Baume.

2-Le temps de l’émergence : Les pierres sauvages, les premiers règlements, la main mise des corporations, une femme nommée la Mère, le langage des signes, le compagnonnage au ban de l’Eglise, Devoir et devoir de liberté.

3- Le temps des revendications : Le temps des cabales, des rixes voulues et entretenues, Edits et Ordonnances contre les Compagnons, A l’assaut de la Bastille, recevoir le Devoir, Liberté de choisir, sublimer les querelles.

4- Le temps du doute : Agricol Perdiguier le pacificateur, le temps des réformes, parcourir la France, les haltes avec leur solidarité, les vertus du voyage, les couleurs de l’honneur, visa pour un voyage, le passeport compagnonnique, la guilbrette qui ressemble aux 5 points parfaits de la maîtrise maçonnique, le chef d’œuvre, les étapes, la Cayenne, la Mère, serments et secrets, le bouleversement de l’ère industrielle et le défi de la modernité.

5 – Le temps de la Rénovation : Les premiers syndicats ouvriers, les lieux de rencontre, les nouveaux métiers, de fer de bois et d’osier, Périgord cœur loyal, l’épreuve, l’homme dont la conscience est ouverte à l’homme, le chef d’œuvre de métal, l’esprit Compagnon, un savoir faire prestigieux.

5- Témoignages et documents : Les inspirés du Tour de France, quand les compagnons prennent la plume, face aux syndicats, la confusion qui se fait entre le Compagnonnage et la Franc-Maçonnerie, la Règle du Devoir, être compagnon aujourd’hui.

 

les croisades vues par les arabes

Amin maalouf

Edition  J. C.  Lattes

 1983

Juillet 1096 : il fait chaud sous les murailles de Nicée. À l’ombre des figuiers, dans les jardins fleuris, circulent d’inquiétantes nouvelles : une troupe formée de chevaliers, de fantassins, mais aussi de femmes et d’enfants, marche sur Constantinople. On raconte qu’ils portent, cousues sur le dos, des bandes de tissu en forme de croix. Ils clament qu’ils viennent exterminer les musulmans jusqu’à Jérusalem et déferlent par milliers. Ce sont les « Franj ».

Ils resteront deux siècles en Terre Sainte, pillant et massacrant au nom de Dieu. Cette incursion barbare de l'Occident au cœur du monde musulman marque le début d'une longue période de décadence et d'obscurantisme".

En effet, bien plus fin et subtil que ne le laissait présager sa quatrième de couverture et son sous-titre un brin racoleur ("la barbarie franque en Terre Sainte"), le récit d'Amin Maalouf n'est pas un simple réquisitoire, qu'on aurait pu envisager au service d'une idéologie (ceci dit sans aucune connotation péjorative),  mais bien un réel livre d'histoire. Un ouvrage de vulgarisation (au sens le plus noble du terme), remarquablement documenté et bénéficiant, ô combien, des indéniables talents de conteur de l'écrivain.

Car Amin Maalouf est un grand écrivain, doublé d'un érudit et d'un humaniste, un auteur sensible à la plume inspirée. Lauréat d'un prix Goncourt en 1993, pour son roman "le rocher de Tainos".

De fait, son récit des Croisades s'avère à la fois riche et vivant. Avec fluidité, il déroule sous nos yeux le récit incroyable de cette sanglante odyssée. Cet incroyable choc des civilisations qui, aujourd'hui encore, est resté vivace dans les consciences collectives.

Comme dans tout livre d'histoire qui se respecte, Maalouf nous raconte les chocs des batailles, les incertitudes et les compromissions des potentats locaux, les alliances diplomatiques. Il dresse le portrait des grands hommes et datifie méticuleusement chacun des grands événements qui jalonnèrent cette époque troublée.

Mais loin de s'en contenter, il va plus loin, s'attachant aux populations civiles, pour lesquelles il ressent une profonde empathie, et dont il nous fait partager les affres. A ses côtés, nous découvrons le ressenti de ces populations prises entre l'enclume et le marteau. Il nous fait partager leurs peurs et leurs espoirs. Leurs colères et leur incrédulité.

Avec verve, il nous fait pénétrer dans le secret des intrigues de palais, nous fait découvrir "l'envers du décor" : ce monde musulman dont les dirigeants sont corrompus et/ou englués dans leurs querelles dynastiques. Côté Franc, il nous rapporte les exactions commises, les serments non-tenus, les trahisons et l'absence de scrupules des grands chefs croisés.  Surtout, il lève le voile sur les incroyables actes de cruauté qui cimentèrent l'union des musulmans autour de plusieurs figures de proue : Saladin, bien entendu, mais aussi Imadeddin Zinki, Moureddin Mahmoud, Ibn Al-Kachab et bien d'autres encore.

Sans parti pris (sauf pour les populations civiles, rappelons-le), il nous relate les erreurs des uns et des autres, les jalousies, les trahisons, les mauvais choix tactiques, les alliances les plus improbables, les compromissions, au cours d'un récit captivant et sans cesse étonnant.

Indéniablement, plus qu'un "simple" conflit religieux qui aurait opposé chrétiens et musulmans, les croisades furent bien plutôt un violent choc des civilisations. Un séisme cataclysmique qui vint remettre en cause les fragiles équilibres  politico-militaires entre les différentes puissances présentes. Turcs, arabes, francs, chiites, sunnites,  coptes, orthodoxes, latins, juifs... Ce que l'on appelle la "Terre Sainte", c'est une incroyable mosaïque de peuples, de croyances, d'origines ethniques, de dynasties rivales, de califats en lutte depuis des décennies... Dans cet incroyable imbroglio, les occidentaux vinrent tout bouleverser, se taillant une place dans cet espace géopolitique à grands coups d'épée.

Ainsi, aux massacres et aux saccages de la Première Croisade succèderont des conflits beaucoup moins "tranchés" : d'incroyables intrigues politico-militaires, faites d'alliances fragiles, de trahisons, de complots internes et de coups de main sanglants. A mon sens, rien ne résume mieux l'absurdité (et l'ambigüité) des croisades que cette bataille de Tell Bacher (en octobre 1108), telle que nous la décrit Amin Maalouf (page 92) :

"Dans un camp, Tancrède d'Antioche, entouré de mille cinq cent chevaliers et fantassins francs (...) A leurs côtés se tiennent six cent cavaliers turcs aux longues tresses, envoyés par Redwan d'Alep.

Dans l'autre camp, l'émir de Mossoul, Jawali (...) dont l'armée comprend deux mille hommes répartis en trois bataillons : à gauche, des arabes, à droite, des turcs, et au centre des chevaliers francs, parmi lesquels Baudouin d'Edesse, et son cousin Jocelin, maître de Tell Bacher (...)

Décidément, on n'avait pas attendu longtemps pour voir les "Franj" devenir partenaires à part entière du jeu de massacre des roitelets musulmans !"

Bref, ce livre, qui se lit comme un roman, quasiment d'une traite, s'avère être une lecture indispensable, pour tous les passionnés d'histoire.

 

les deux corps du roi et l’empereur frÉdÉric ii

Ernst kantorowicz

Edition Gallimard

 2000

Sont réunis ici les deux chefs-d’œuvre de l’historiographie du XXème siècle. Frederic II empereur légendaire bâtit un empire et s’entoura de savants chrétiens, juifs et musulmans. En conflit avec la papauté il fut excommunié deux fois. Il laissa un héritage ésotérique et philosophique important. Pour les deux corps du Roi, il reprend l’enquête sur Frederic II et poursuit le fil des mutations de la doctrine médiévale de la royauté. Le roi a deux corps : le premier est mortel et naturel, le second surnaturel et immortel. Parce qu'il est naturellement un homme mortel, le roi souffre, doute, se trompe parfois : il n'est ni infaillible, ni intouchable, et en aucune manière l'ombre de Dieu sur Terre comme le souverain peut l'être en régime théocratique. Mais dans ce corps mortel du roi vient se loger le corps immortel du royaume que le roi transmet à son successeur.

Telle est la fiction théologico-politique qui fonde le consentement à l'État : elle ne tient nullement à la transcendance, mais à la certitude d'une continuité souveraine de l'institution politique.

Avec un art gourmand de la mise en scène, Kantorowicz commence par exposer la métaphore du double corps telle qu'elle fut formalisée par les juristes d'Élisabeth Ire dans l'Angleterre du début du XVIIe siècle, et mise en scène dans le Richard II de Shakespeare. Puis il part à la recherche des fondements médiévaux de cette pensée. Dans la royauté des premiers siècles du Moyen Age, "fondée sur le Christ», le roi est déjà "humain par nature et divin par grâce». Mais cette royauté liturgique s'efface au XIIe siècle, "pour laisser la place à une nouvelle structure de royauté centrée sur la sphère du droit».

 

Dans un second temps, Kantorowicz analyse l'expression rituelle de cette idée : quand apparaissent des effigies en cire flanquant le corps mortel aux enterrements royaux cette pratique, attestée en Angleterre dès 1327, passe en France en 1422, à la mort d'Henri V. Quant au fameux cri "le roi est mort, vive le roi !" il n'apparaît que lors de l'enterrement de Louis XII, en 1515.

 

La fiction de la double corporéité du roi peut se retourner contre la royauté lors de la première révolution anglaise, on tue le roi Charles Ier au nom du Roi, mais aussi se passer d'elle : d'où le dernier chapitre du livre, consa­cré à la "souveraineté centrée sur l'homme». L'homme périssable porte en lui la forme perpétuelle de l'humanité. Ce qui prépare toutes les formes "républicaines" ou simplement parlementaires du dualisme corporel.

 

Qu'en reste-t-il ? Ernst Kantorowicz avouait dans la préface de son ouvrage que celui-ci avait sans doute dépassé son objet initial pour embrasser toute la théologie politique médiévale. C'est d'abord ainsi qu'il fut reçu.

 

Livre d'une érudition étourdissante, Les Deux Corps du roi fut cité longtemps avant d'avoir été lu - surtout en France, où l'on attendit plus de trente ans sa traduction. Aussi croit-on souvent le connaître sans en comprendre toutes les implications, et prend-on pour banale une interprétation générale qui fut, en son temps, révolutionnaire.

 

Les recherches récentes ont pu y apporter quelques ajustements : on a critiqué sa vision de la royauté christique du Haut Moyen Age, évoqué le précédent des funérailles impériales romaines, affiné et nuancé la chronologie des rituels princiers. Demeure l'idée centrale, intacte, qui fait écrire à Alain Boureau dans son autobiographie intellectuelle de Kantorowicz Gallimard, 1990 : il réalisa "le rêve de tout historien : faire apparaître un phénomène qui était demeuré inaperçu tout en laissant des traces observables par quiconque».

 

On y parle de Shakespeare, de Richard II, du Christ, du Phénix, des divers corpus royaux, de Dante, des lignées royales et des divergences entre les pouvoirs royal, politique, militaire et religieux.

 

les deux st jean et la chevalerie templiÈre

J. CHOPITEL & C. GOBRY

Edition LE MERCURE DAUPHINOIS

 2000

Les deux saint Jean et la Chevalerie templière de Jean Chopitel et Christiane Gobry est une sorte de contre évangile ésotérique de Jean. Là où ce dernier donnait à lire une version anti-judaïque de Jésus et opposait Eglise de Pierre et Eglise de Jean, Chopitel et Gobry, loin d'opposer Pierre et Jean, reconnaissent la nécessité de concilier les deux aspects – exotérisme et ésotérisme ; rigueur et spiritualité – afin de toucher à la compréhension parfaite du message du Christ. Ils démontrent aussi que les deux Jean (le baptiste et l'évangéliste) sont des manifestations ésotériques qui ouvrent le cœur et l'esprit à un autre niveau de conscience.

 

Les deux saint Jean sont descendants de David, premier chevalier du monde judéo-chrétien et vainqueur de Goliath. Ils sont, à ce titre, chevaliers. Dans son Apocalypse, l'Évangéliste apparaît d'ailleurs comme le chevalier parfait, voué à la défense de la Vérité et de la Justice. L'idéal des fondateurs de la chevalerie templière au Moyen Age reposait sur le principe de la chevalerie immémoriale. Aussi se considéraient-ils comme responsables de leur temple intérieur bien plus que gardiens du Temple et de la Terre Sainte. Leur consécration aux deux saint Jean (que l'on retrouve d'ailleurs chez les Compagnons du rite d'York) témoigne de la qualité de leur aspiration, qu'une filiation de chevaliers d'origines et de noms divers continue à transmettre et à défendre sans relâche.

 

Écrit avec le cœur, ce petit ouvrage – malgré quelques erreurs du à l'absence de notes justifiant les citations ou certaines affirmations – se révèle beau et ouvrira aux Chrétiens un espace poétique dans lequel ils pourront – et devraient ! – s'engouffrer afin de faire place en eux pour le vol de l'Aigle (animal symbolisant Jean) – c'est à dire pour que le Prologue de Jean puisse se faire entendre en eux

 

 

On y parle des deux St Jean, des Esséniens, des solstices, du prologue et de l’Évangile de St Jean, du prêtre Jean, de l’apocalypse, des icônes, du Solve et Coagula.

 

le secret de la chevalerie

V. Émile michelet

Edition Trédaniel

 1985

Michelet, partant de la Chevalerie Historique et légendaire, examine et discute quelques symboles ésotériques de la tradition occidentale, symboles qui ont été transmis de la Perse jusqu'à l'Égypte, et de la Grèce jusqu'à la Bretagne et l'Angleterre. Il critique l'habitude de considérer le Chevalier comme étant une créature, un phénomène du Moyen Âge. N'a-t-il pas existé de tout temps, dans toutes les nations nobles : Thésée, Sohrab, Achille, doivent être considérés comme des chevaliers au même titre que le Roi Arthur et Galaad…

 

Le cavalier des Gaules est instruit dans le Sanctuaire Druidique. Achille est initié par le Centaure Chiron, et partout ce sont les mêmes épreuves pour conquérir le même titre. Il n'y a pas de chevalerie véritable qui ne s'astreigne aux disciplines initiatiques. Une filiation secrète relie la Table Ronde (où s'est cristallisée la Tradition Celtique et la Queste du Graal). A l'Ordre historique des Templiers. Par la même, l'esprit celtique se rattache étroitement au courant johannite et au manichéisme qui anima également l'Albigéisme et qu'on retrouve chez les Rose-Croix.

 

Le « Secret » hante les Cycles de la Chevalerie Militante et tous ses ordres légendaires et historiques, ce « secret » dont vivait chaque ordre. L'Ordre de Chevalerie Idéal préfigure l'Ordre de Chevalerie réalisé. De même que le Thème de l'Épreuve Chevaleresque, illustré par les romans de Chevalerie, se retrouve dans le Ramayana et dans le Shad-Manach de Firedousi, de même l'Ordre des Templiers, né dans la Croisade, complète, à un demi-siècle de distance, l'ordre musulman des Assacis, du Vieux de la Montagne. Assacis et Templiers sont également les gardiens de la Symbolique Terre sainte, et l'on voit bien que les Chevaliers d'Occident sont allés simplement retrouver en Syrie et en Palestine une Initiation à laquelle l'Occident avait lui-même participé.

 

« La Société médiévale, comme la société antique, est construite sur la connaissance initiatique. Du haut en bas de la hiérarchie solide, elle aspire un souffle venu d'une crypte cachée (le monde n'est stable que par le « secret » dit le Zohar). « Toute chevalerie, toute corporation, toute cité, présente sa personnalité symboliquement formulée dans son blason, établi sur un calcul astrologique. » Aussi bien Gérard de Nerval a-t-il eu raison de dire que le Blason est la Clef de l'Histoire de France.

 

 Si les Assacis, plus éloignés de nous… touchent moins notre mémoire que les Templiers, en revanche, ils pèsent sur nos imaginations de tout le poids de leur auréole sanglante et de leurs secrets ensevelis. L'histoire a-t-elle connu un personnage plus impénétrable que leur premier grand maître, le Vieux de la Montagne, cet Hassan Sabah, qui, durant ses trente-cinq années de règne, avait agi sur les destins d'une partie du monde sans quitter une seule fois son château d'Alamont, n'étant sorti que deux fois de sa chambre pour aller sur sa terrasse.

 

L'Ordre musulman des Chevaliers Ismaéliens, dits Assacis, et l'ordre chrétien des chevaliers Johannites du Temple, sont constitués exactement sur le même modèle, et cela, non parce que le second, créé après le premier, imite son prédécesseur, mais parce que l'un et l'autre sont construits sur les mêmes doctrines secrètes ; sur un ésotérisme unique et invariable qui sourd à travers le monde sous des voiles différents, comme la lumière unique à travers le prisme se décompose en rayons multicolores… »

 

Les renseignements que possède Michelet sur le Vieux de la Montagne, et l'intérêt qu'il lui porte, sont sans doute dus à Villiers. Dans une note, il révèle que : « Villiers de l'Isle-Adam se proposait d'écrire une œuvre sur le Vieux de la Montagne » : « Il possédait à fond le sujet, dont il m'entretint plusieurs fois en d'éclatantes causeries, malheureusement oubliées. Il me montra même une malle pleine, disait-il, de documents concernant sa maison, dont certains avaient trait à l'Ordre des Hospitaliers et que son ancêtre Philippe de Villiers de l'Isle-Adam, Grand-Maître établit,  avait consigné.

 

 

La symbolique du cheval, le secret de la chevalerie légendaire, le Graal, la chevalerie d’Orient et d’Occident, les assassins du Vieux de la montagne, Dante, les fidèles d’amour et les chevaliers du Paraclet sont quelques sujets étudiés.

 

le secret des templiers du xivème siÈcle

Nicolas de bonneville

Edition du PRIEURÉ

 1993

La trame de ce volume est de démontrer que, dans la disparité des rites chrétiens, un courant gnostique s’est de tout temps maintenu, reliant vraisemblablement les chevaliers templiers au contact des rabbins de Tibériade.

 

Cette étude engagée, et parfois partiale tente de démêler les implications templières dans la maçonnerie du XVIIIème siècle. Certains éléments sont intéressants, d’autres inquiétants, d’autres encore critiques et humoristiques.

 

Ce volume est un témoignage de première importance pour ceux qui veulent mieux approfondir les fondements et l’ambiance de la Maçonnerie des Lumières.

 

LES ENCLUMES DE CRISTAL

Raoul VERGEZ

Edition  J.M. GARNIER

 1997

Ce roman met en scène deux compagnons du Tour de France, Hyacinthe le chanceux et Clovis le malchanceux, de 1914 à nos jours, ils vont traverser l’histoire de France, les souvenirs et les mémoires, nos mémoires, en compagnie de nombreux personnages tout aussi pittoresques qu’eux.

 

Cette véritable épopée, odyssée moderne des Compagnons du Tour de France, est foisonnante en rebondissements et en intrigues.

Une bien belle histoire.

 

LES ENFANTS DE SALOMON -  APPROCHES HISTORIQUES ET RITUELLES SUR LES COMPAGNONNAGES ET LA FRANC-MAÇONNERIE

Hugues Berton et Christelle Imbert

 Edition Dervy

 2015

Cet ouvrage monumental, basé sur un travail de recherches de plusieurs années, présente des éclairages novateurs sur l histoire, les mythes et les rites au sein des compagnonnages et de la franc-maçonnerie, justifiés par un nombre important de textes originaux mis en annexe.


Les auteurs se sont attachés à étudier en parallèle et de manière distincte ces deux structures, sans confusion, tout en mettant en exergue les substrats culturels communs dans lesquels compagnonnages et franc-maçonnerie plongent leurs racines. Ces derniers puisent au cours de leur histoire dans les formes religieuses, politiques et sociétales de leur temps, et se singularisent chacun de leur côté pour donner naissance à des formes spécifiques.
Après avoir étudié les confréries religieuses, les communautés de métier, les mystères médiévaux, le lecteur découvrira l importance des arts libéraux et de l art de mémoire. Il entrera progressivement dans le mystère et les secrets des rituels de réception des universités, des métiers urbains, militaires et chevaleresques, des compagnonnages et de la franc-maçonnerie. Mots, nombres et noms se dévoilent... au travers de rites sans cesse revivifiés au cours des siècles, et la clef de la loge ouvre les portes de pratiques spirituelles, discrètes, permettant de construire le temple des Enfants de Salomon dans le c ur de l homme.


Comprenant de nouvelles perspectives sur les dimensions historiques, initiatiques et symboliques, cet ouvrage propose des pistes de réflexion et de recherches qui ne peuvent qu’enrichir le lecteur et l amener à l élévation morale, culturelle et spirituelle. Les enquêtes de terrain qu’ils ont menées les ont conduits tout d abord sur le territoire français, puis leur champ d’investigation s est progressivement élargi à l Éthiopie et au Moyen-Orient. Partisans d une ethnologie participative, ils s impliquent dans la pratique des rites qu’ ils étudient, afin de pouvoir accéder à certains aspects généralement considérés comme relevant du « secret », tout en gardant la discrétion et la distance nécessaire afin de restituer, le plus objectivement possible, les informations collectées. Il leur tient à c ur que la Connaissance puisse être transmise de génération en génération. Cette somme monumentale, tout à fait remarquable, de près de 1000 pages, sera rapidement un ouvrage de référence dans le domaine de la recherche sur l’histoire, les mythes et les rites au sein du Compagnonnage et de la Franc-maçonnerie.

Soulignons d’emblée, avec les auteurs de la préface, Pierre Mollier et Jean-Michel Mathonière, spécialistes, le premier de la Franc-maçonnerie, le second du Compagnonnage, que Hugues Berton et Christelle Imbert évite un premier écueil, malheureusement encore trop rarement évité par nombre d’auteurs, celui de ne pas séparer les deux courants traditionnels et d’entretenir une confusion qui perdure aujourd’hui. En s’inscrivant dans la démarche de ce que les historiens de Grande-Bretagne désigne comme « Ecole authentique », Hugues Berton font preuve de la rigueur indispensable à une telle étude, rigueur qui n’exclut ni l’originalité du propos ni les découvertes. Il s’agit donc d’une étude parallèle de ces deux courants qui se déploient en multiples structures à la recherche des racines et contextes religieux, politiques et sociétaux de leur temps. L’enjeu est considérable puisqu’il s’agit de mettre en évidence la matière des mythes qui peut servir l’opérativité des rites. Cette matière s’inscrit dans ce que Gilbert Durand désigne comme mythèmes.

En préliminaire, les deux auteurs précisent la fonction du mythe : « Le mythe définit une origine, point d’émergence du sacré, en relation avec un Principe. Le mythe a pour fonction de narrer ce qui est dans le monde en tant qu’espace sacré. Il a pour effet de préciser la manifestation et les modalités du passage du Non-Être à l’Être, de l’émergence de l’Être juste avant l’émergence de l’Histoire, ou encore du passage de l’Être au Non-Être, dans le cas de la mort et de la fin dernière, de l’eschatologie. Le mythe est l’expression métaphorique et dramaturgique des origines, récit fondateur et exemplaire d’un acte sacré, et par là même, réservé, car qui connaît l’origine des choses et des êtres peut agir à leur instar. Il met en jeu des dieux ou des héros représentatifs de la communauté, sous des formes souvent tragiques rappelant la perte subie par la collectivité lors du passage du temps des origines, paradis, âge d’or, à la décadence vécue dans le monde contemporain.

 Unificateur, le mythe est indissociable des rites et cérémonies qui constituent sa réactivation ici et maintenant et qui canalisent la violence sociale, image du chaos qui préexiste à l’émergence des êtres d’origine. Il transforme l’individu qui va, par identification, assimiler la nature de la divinité ou les capacités de l’ancêtre, du héros fondateur. Il fonde et justifie comportements, fonctions, et activités humaines dans les sociétés traditionnelles. Il est alors facteur d’ordre et de cohésion sociale, maintenant un équilibre entre les différentes composantes collectives et individuelles, dans l’espace et dans le temps. »

Les auteurs rappellent très justement le rôle dynamique essentiel des antinomies comme vecteur de traversée de l’opacité dualiste. La première partie de l’ouvrage est consacrée aux éléments historiques relatifs aux organisations de métiers, aux compagnonnages et à la Franc-maçonnerie. La deuxième partie traite de la pratique rituelle et de l’opérativité à travers les éléments symboliques et les rituels de divers compagnonnages, les Anciens Devoirs anglais, l’art de la mémoire et l’Ars notoria, les catéchismes et les rituels maçonniques enfin. Les distinctions apportées, entre rites de passage, qui marquent une appartenance, une adhésion, et rite initiatiques, qui libèrent, entre transmission verticale, directe, d’origine non humaine et transmission horizontale, temporelle, par un médiateur humain, entre mythes, légendes et histoire, permettent à la fois de dissiper nombre de malentendus mais aussi de restaurer « les possibilités d’accomplissement de l’être humain, dans toutes ses dimensions ».

L’ouvrage, étayé par de très nombreux documents, est davantage qu’une vaste synthèse née de l’alliance entre compétences d’historien et compétences d’ethnologue, la dimension initiatique, marquée par l’exclusivité, est toujours présente dans le propos : « Passant par des phases de construction, de destruction et de reconstruction, les initiés sont conduits à expérimenter, à se perfectionner, à s’élever sur le plan moral, intellectuel et spirituel au moyen des rites, rituels et symboles. La démarche initiatique est une démarche volontaire, libre et individuelle de l’homme en recherche de transcendance, de spiritualité et permet la découverte de l’harmonie. La pratique se révèle comme étant un élément essentiel. Donner et se donner, accepter de recevoir sans être en mesure d’en évaluer pleinement les conséquences, prendre le risque de se mesurer à l’inconnu, d’abandonner ses béquilles pour aller de l’avant : voilà la gageure à laquelle le cherchant doit accepter de se prêter. »

Au sommaire de cet important ouvrage sur le compagnonnage et la Franc-maçonnerie :

Eléments historiques relatifs aux organisations de métiers, aux compagnonnages et à la Franc-maçonnerie   -   les confréries  -  les communautés de métiers  dans les pays européens   -  Structure du compagnonnage en France  -   les compagnons du Devoir  -  les Gavots  -  compagnons étrangers  -   compagnons du Devoir e liberté  -   les enfants de Salomon  -   Maître Jacques  -  Le Père Soubise et le roi Salomon  -    maçons et tailleurs de pierre   -  

Pratique rituelles et opérativité  -   les éléments rituels et symboliques dans les compagnonnages   -  le depositio en université et chez les imprimeurs  -  les éléments chrétiens dans les rituels compagnonniques au 17e siècle  -   les serments  -  baptême  -  communion  -   enseignement  -  l’exemple des hérauts d’armes, des compagnies d’archers, d’arbalétriers er d’arquebusiers  -   les emprunts divers dans les rituels compagnonniques à partir du 18e siècle   -    le cas spécifique des rituels de Soubise   -  les charbonniers relèvent-ils d’un devoir ?   -  Les anciens devoirs anglais (old charges) et les développements mythiques   -  les différentes prières   -  les arts libéraux   -  

Histoire mythique de l’origine de la Franc-maçonnerie   -   Filiation mythique et influences spirituelles   -  l’antinomie de la double lignée  -   de la Palestine à la France  -   Naymus  -  Grecus  -  Charles Martel  -   saint Alban  -  Athelstan  -  Edwin  -  la légende d’York et l’organisation des loges  -   Le serment dans les anciens Devoirs   -   William Schaw   -  L’art de la mémoire   -  L’Ars notoria   -   catéchismes et rituels maçonniques   -  le mot de maçon  -  rituels et catéchismes écossais   -    Réceptions en loge des apprentis et des compagnons   -   la situation en Irlande   -   les différents niveaux d’exégèse   -     l’utilisation de la guématrie comme méthode exégétique   -    Hiram et ses prototypes   -  Noé  -  Betzeléel   -   Hiram   -   3 lumières  -  3 colonnes   -  cinq points   -  5 sens  -   5 ordres   -   sept rendent une loge juste et parfaite   -  7 et l’échelle de la connaissance  -    -  Sacrifice primordial  -   rites de fondation et le meurtre d’Hiram   -     la légende d’Hiram   -  la Parole perdue  -   signes et serments   -  les diverses pénalités  -   la Parole retrouvée   -   J et B  -  Jéhovah et IHVH  Auxilia   -   acacia  -   Shaddaï   -  triple voix et règle de trois  -    M. B.  -   la clef de la loge   -   Ouverture vers d’autres pratiques rituelles   -   Mythe et travail de mémoire   -  Pratiques de l’invocation du Nom dans les trois religions du Livre   - 

 

LE SERPENT COMPATISSANT  -   COMPAGNONNAGE-

J. Michel Mathonière

Edition La Nef de Salomon

 2001

Iconographie et symbolique du blason des compagnons tailleurs de pierre. Précédé des compagnons du St Devoir des bâtisseurs de Cathédrales. Ce livre de compagnonnage étudie les racines des tailleurs de pierre à travers l’iconographie et la symbolique des  blasons. C’est une quête historique pleine de suspens ou l’art Royal est permanent.

 

Ce livre rassemble donc plusieurs études consacrées à cette exploration des racines des tailleurs de pierres, compagnons du Tour de France. Si les sources documentaires les concernant avec certitude ne remontent pas pour l’instant, avant le début du XVIIe siècle, l’analyse de leurs emblèmes symboliques permet d’entrevoir combien les Compagnons tailleurs de pierres sont, ce qui pourrait sembler couler de source, les héritiers direct des bâtisseurs de cathédrales du XIIIe siècle et, peut être, comme le prétendent certaines de leurs légendes, d’un passé bien plus lointain.

 

Cette quête historique, pleine de suspens, permet de mieux comprendre la dimension spirituelle du Saint Devoir des Compagnons, la « véritable chevalerie artisanale », selon la belle expression de Georges Sand.

 

Le rôle prédominant de la géométrie, non seulement comme moyen technique mais aussi comme support symbolique, est également mis en évidence, tant par l’analyse des symboles du métier (équerre – compas et règle) que par des tracés qui ne doivent rien à l’imagination et à l’approximation.

 

Au fil des pages et des notes, très abondantes, le lecteur découvrira aussi l’expression « Art Royal » souvent appliquée à la tradition maçonnique, qui retrouve probablement par cette étude une nouvelle source opérative : Le livre VIII des Proverbes, attribué à Salomon et qui contient la majeure partie du substrat symbolique de la tradition initiatique des bâtisseurs.

 

Jean Michel Mathonière, compagnon tailleur de pierres, s’intéresse depuis 25 ans à cet art de la taille des pierres, il y a consacré des ouvrages et surtout collabore régulièrement avec des revues comme Renaissance Traditionnelle et la presse compagnonnique.

 

les francs – juges de la sainte vehme

J.P. bayard

Edition DUALPHA

 2004

Les propos les plus contradictoires ont couru sur ce tribunal secret de la Sainte Vehme, né en Westphalie au 12ème siècle, avec les chevaliers teutoniques. La mort de Conrad IV en 1254 ouvre une période d’agitation. L’empire romain germanique s’émiette et de grands troubles envahissent l’Europe, pendant 20 ans aucun empereur ne sera désigné à cause de ces querelles. A Dortmund, les habitants sont excédés par le brigandage, ils décident de se substitué à la justice, ainsi nait la confrérie de la Sainte-Vehme et regroupe 14 échevins de la ville pour rendre la justice au nom de Dieu.

 

Beaucoup de monde passe devant ce tribunal, que ce soit pour vol, sorcellerie, crimes sexuels, homicides, hérésie, bref tout est bon pour entendre ces gens là. Le problème est comme toujours, qu’il y a deux poids et deux mesures, et selon vos moyens financiers des pots de vin sont donnés aux juges qui ferment les yeux pour certains et pendent les autres.

 

Cette sainte vision au départ  donne lieu à des tortures, des injustices, mais un semblant d’ordre s’amorce et donne l’idée à d’autres villes de Westphalie de créer leur propre tribunal de la Sainte-Vehme, cela se bouscule pour y siéger car la place est bonne et surtout évite des poursuites pour celui qui juge. Au 14e siècle la confrérie compte plus de 100.000 membres, ces tribunaux sont placés sous l’autorité de l’archevêque de Cologne, et ils sont reconnus par l’Empereur. Ce sera Charles Quint vers 1510 qui incarnant le retour de l’autorité impériale interdira les activités de cette confrérie, qui aura duré près de 250 ans officiellement, car durant la guerre de trente ans, cette confrérie va ressurgir. Ce n’est qu’en 1811 que Jérôme Bonaparte, éphémère roi de Westphalie va dissoudre définitivement cette confrérie.

 

Les histoires qui circulent n’ont fait qu’alimenter l’horreur et l’effroi dans la littérature populaire. La justice était rendue dans des lieux assez reculés et les jugements étaient signés par un poignard planté dans l’arbre du supplicié, car la plupart des jugements étaient exécuté par pendaison. Ces pendaisons avaient lieu en secret, la nuit de préférence et la signature d’un couteau avertissait la population ce qu’il lui en couterait en cas de désobéissance à sa loi.

 

Au début du 20ème siècle, certaines sociétés secrètes, ont repris à leur compte ce nom pour en faire une machine de guerre et de terreur. L’auteur avec passion, dépoussière ce tribunal et rend la vérité à l’histoire.

 

les grands ordres militaires & religieux

Dominique lormier

Edition TRAJECTOIRE

 2006

L’affrontement du christianisme et de l’Islam débute au VIIIème siècle. Il atteint son paroxysme au XIème siècle avec la prise de Jérusalem par Godefroy de Bouillon en 1099. Le royaume latin qui se crée au Moyen Orient suscite le développement de nombreux ordres à la fois militaires et religieux, dont la vocation est de défendre les positions franques en Orient.

 

Les Templiers, officiellement reconnus par la papauté en 1129, sont de tous les combats. Leur règle, rédigée par St Bernard, fait de ces chevaliers du Christ un ordre tout puissant, dépendant directement du pape. Les Hospitaliers sont souvent à leurs côtés, quoique plus marqués par leur vocation caritative. Après la chute de Saint-Jean-D’acre en 1291, Templiers et Hospitaliers se replient en Europe. Ils sont devenus les banquiers des rois de France. Philippe IV le Bel est décidé à s’emparer de leur trésor.


Quant aux Chevaliers Teutoniques, également présents en Méditerranée, ils cherchent d’abord à christianiser la Prusse et la Livonie, d’où ils seront finalement chassés. L’auteur évoque également les destinées des Chevaliers de Malte (qui résistent aux Turcs), et des ordres espagnols (Santiago et Calatrava), sans oublier celui de Notre Dame de la Merci, dont les membres ont pour vocation de racheter les chrétiens capturés par les musulmans en Méditerranée (près de 500 000 d’entre eux seront ainsi sauvés).


Nés glorieux à l’époque des grandes croisades, tous ces ordres connaissent, à l’exception de celui de Malte, des destinées tragiques et souvent mystérieuses. C’est leur histoire, avec ses heurts et ses malheurs et ses nombreuses énigmes, que raconte ici Dominique Lormier.

 

les jÉsuites chassÉs de la maçonnerie & leur poignard brisÉ par les maçons

Nicolas de bonneville

Edition du PRIEURÉ

 1993

Dans ce deuxième tome, Nicolas de Bonneville cherche à démontrer les implications des jésuites dans la maçonnerie de son époque. L’irruption de la légende templière serait, selon lui, une de leurs manipulations propres à nuire à l’ensemble de l’Association avec ses grades de vengeance et leur violence occulte.


En effet, par une étude comparative des quatre premiers Grades Maçonniques des rites templiers et des quatre degrés ou Professions de la Compagnie de Saint-Ignace, Nicolas de Bonneville tente de montrer que la somme des analogies qui les unie ne peut être seulement due au hasard.

 

Il affirme que les rites templiers sont bien les effets des manipulations de la Compagnie dans la maçonnerie du XVIIIème siècle.

 

LES LÉGENDES DE L’HÔPITAL DE ST JEAN DE JÉRUSALEM

Antoine CALVET

Edition  P.U.F.

 2000

En 1070 un hospice se crée en terre sainte pour les pèlerins. En 1099 les croisés prennent la Ville de Jérusalem et l’hôpital s’agrandit. En 1113 il obtint la reconnaissance papale. C’est tout un tissu de légendes qui entourent la création de l’hôpital, son histoire et sa survie.

 

Les Légendes de l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem sont un récit qui narre comment l'Hôpital de Jérusalem fut fondé à la suite de plusieurs apparitions du Christ. Ces apparitions ou Miracles sont antérieures aux Croisades, à l'exception du dernier miracle qui, durant le siège de Jérusalem, tire d'un bien mauvais pas le fondateur de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Gérard.

 

Dans nombre de recueils de statuts des XIIIème-XIVème siècles, les Légendes sont copiées ainsi que la Règle. Cependant, dès les premiers temps,...  des versions latines des Légendes, ignorant la fondation miraculeuse de l'Ordre, apparaissent dans certains recueils. Cette tradition, plus conforme à la réalité, sera celle qui finalement sera reconnue par les officiels de l'Ordre.

 

Cet ouvrage, après une introduction historique, consiste en l'édition et en la traduction, précédée d'une analyse linguistique, de trois versions occitanes des Légendes dont l'une, écourtée du dernier miracle relatif aux Croisades, correspond à la version princeps des Légendes, dont nous avons perdu la trace. On pourra y ajouter l'édition des versions française et latine des Légendes à partir de deux manuscrits de la BnF.

 

les lÉgendes des cathÉdrales

J.F. BLONDEL

Edition  J.C. Godefroy

 2002

Le temps des Cathédrales évoque une période unique dans l’histoire de France. Durant trois siècles les chantiers se sont succédés avec leur foule d’ouvriers, et d’artistes. Cette œuvre grandiose a fait naître des légendes qui malheureusement ont été occultées par l’histoire.

Que ce soit dans leurs sculptures ou dans leurs vitraux, les cathédrales offrent au regard une luxuriante forêt d'images. Si certaines sont immédiatement déchiffrables car elles appartiennent aux thèmes les plus connus du christianisme – telles les représentations de la Crucifixion ou de la Nativité – d'autres intriguent le visiteur contemporain, en particulier le bestiaire fantastique qui culmine dans les gargouilles. D'aucuns ont été tentés d'y reconnaître des figurations à caractère ésotérique et il ne se passe guère d'année sans que paraisse un nouveau livre sur « le message secret des bâtisseurs de cathédrales 
Cependant, sans contester radicalement l'existence en certains cas d'un symbolisme à caractère ésotérique (d'ailleurs assez éloigné ce que l'on affuble habituellement aujourd'hui de ce terme), il convient de tout d'abord déchiffrer ces images en regard de la culture de l'époque qui les a produite.

Car si les cathédrales formaient une sorte de Livre muet accessible à l'immense cohorte de ceux qui alors ne savaient pas lire, leurs images reflètent avant tout la culture du Moyen Age. Au XIIIe siècle, en même temps que les cathédrales, fleurissent les encyclopédies : saint Thomas d'Aquin expose dans sa Somme théologique toute la doctrine chrétienne ; Jacques de Voragine rassemble dans sa Légende dorée toutes les légendes des saints ; Guillaume Durand explique dans son Rational des divins offices toute la liturgie ; Vincent de Beauvais embrasse et résume dans son Grand Miroir toute la science de l'univers. En fait, tenant compte également des réminiscences de quelques Évangiles apocryphes et des légendes populaires, quelquefois à substrat païen, il n'est guère besoin d'aller chercher ailleurs qu'en ces ouvrages les clefs de l'iconographie des cathédrales.

 

Porteuses de telles significations supérieures, les images obéissent à des règles où le figuratif s'estompe au profit du symbole et de l'allégorie, d'où le sentiment de mystère qui peut naître lorsque les règles qui régissent cette langue hiératique ne sont plus connues. Pour prendre un exemple très simple et, au demeurant, fondamental, la représentation d'une croix n'a pas pour objet final de figurer une quelconque croix, un assemblage de pièces de bois qui évoquerait l'art de la charpente : elle est l'image de la Croix par excellence, celle où s'accomplit le mystère de la Passion. De même, un agneau portant une croix est l'image de Jésus-Christ offert en sacrifice. Mais l'image est polysémique : sans la croix, ce même agneau est une figuration du chrétien, voire du pêcheur que le Bon Pasteur, sous la forme du berger, viendra ramener vers le troupeau (l'Église en tant que communauté des fidèles). Dans le contexte des calendriers, cet agneau pourra évoquer le temps de Pâques, tandis que le bélier figurera le signe zodiacal du même nom, moment de l'équinoxe de Printemps à partir duquel le jour l'emportera sur la nuit… et la lumière du Christ sur les ténèbres du paganisme.

 

Dans la cathédrale, les chapitres du Miroir de la Nature sont inscrits partout. Il n'est en effet guère de parties de l'édifice où ne se remarquent des plantes et des animaux. Le premier livre de l'Ancien Testament raconte la Genèse, les six jours de la Création que Dieu peupla de plantes et d'animaux avant d'y placer Adam. Toute cette végétation, généralement représentée dans sa phase de croissance, de pleine vigueur, représente également la puissance vitale du Verbe à l'œuvre dans le cœur des fidèles, ce grain qui, jeté en bonne terre, croît et fructifie. Rien dans la Création n'échappe au Moyen Age à cette vision mystique. Méditant sur une simple noix, Hugues de Saint-Victor écrit : « Qu'est-ce qu'une noix sinon l'image de Jésus-Christ. L'enveloppe verte et charnue qui la recouvre, c'est sa chair, c'est son humanité. Le bois de la coquille, c'est le bois de la croix où cette chair a souffert. Mais l'intérieur de la noix, qui est pour l'homme une nourriture, c'est sa divinité cachée. » La rose est quant à elle le symbole des martyrs ou du chœur des vierges. Pierre de Mora écrit à son sujet : « Quand elle est rouge, elle est le sang de ceux qui sont morts pour la foi, et quand elle est blanche, elle est la pureté virginale. Elle naît au milieu des épines, comme les martyrs s'élèvent au milieu des hérétiques et des persécuteurs, ou comme une vierge pure éclate au milieu de l'iniquité. » C'est aussi un symbole de la Lumière, du rayonnement du Verbe, et les grandes roses des cathédrales, constellées des couleurs de l'arc-en-ciel et des épisodes de l'Histoire sainte, en offrent le témoignage le plus éclatant.

 

L'immense foule des animaux et des êtres fantastiques qui peuple les cathédrales illustre tantôt des vices que doivent combattre les vertus chrétiennes, tantôt des fables héritées de l'Antiquité et décrivant des contrées lointaines que le résumé du monde qu'est la cathédrale ne saurait ignorer, à défaut de les connaître réellement. Ainsi des peuples fabuleux, tels les sciapodes qui n'ont qu'une jambe mais qui cependant peuvent courir à une vitesse prodigieuse, se reposant ensuite à l'ombre de leur pied immense. Ou encore du phénix, l'oiseau immortel qui se régénère par le feu, symbole qui fut effectivement très prisé des alchimistes.

 

Mais si dans l'esprit du Moyen Age tout est susceptible d'être symbole, il convient cependant de ne pas se laisser entraîner à vouloir trouver une signification hautement symbolique à toutes les représentations. Il n'est pas inutile de rappeler ici les termes très durs avec lesquels, à cette époque, saint Bernard, pourtant familier de la langue des symboles, traite le bestiaire fantastique : « Dans les cloîtres, sous les yeux des frères qui lisent, que viennent faire ces monstres ridicules […] De grâce, si on ne rougit pas de semblables inepties, qu'on regrette au moins la dépense. » Cette réaction montre bien que l'imagier, s'il obéissait pour l'essentiel à un programme iconographique dicté par les autorités ecclésiastiques, n'en prenait pas moins la liberté de laisser son imagination vagabonder chaque fois que cela lui était possible. N'oublions pas non plus que, construite sous l'autorité de la cité, la cathédrale n'était pas seulement la maison de Dieu où se déroulait la liturgie, c'était aussi celle du peuple dans laquelle se tenaient des réunions et des fêtes : le profane y avait donc aussi sa place et trop critiquer certaines figurations grotesques voire pornographiques, ou illustrant des fabliaux populaires, serait oublier les vertus spirituelles de l'humour…

 

LES MYSTÈRES TEMPLIERS

Louis CHARPENTIER

Edition  Robert LAFFONT

 1967

Héritier de la révélation christique, du savoir égyptien, grec et de la civilisation celte, l’ordre du Temple a pendant deux siècles, déposé les germes de ce qui aurait pu être la plus extraordinaire civilisation du monde moderne.

Il existe, entre Seine et Aube, un massif forestier au nom inattendu de « Forêt d'Orient », qu'entoure une ceinture de fermes portant les marques des mêmes constructeurs. C'est là que naquit, au début du XIIe siècle, le mystérieux, puissant, orgueilleux Ordre du Temple, dont Michelet a dit que la chute fut le plus grand cataclysme de l'Occident. Héritier de la révélation christique, du savoir égyptien et grec, de la tradition celtique, cet Ordre allait, pendant deux siècles, déposer les germes de ce qui aurait pu être la plus extraordinaire civilisation du monde moderne.


Par quels moyens techniques, avec quelles ressources financières est-il parvenu en quelques années à faire se dresser, à travers toute l'Europe chrétienne, les flèches de centaines de cathédrales ? À cette question, comme à tant d'autres tout aussi intrigantes, répond dans ce nouveau livre Louis Charpentier, l'auteur des Mystères de la Cathédrale de Chartres.


Avec lui, nous accompagnons en Terre Sainte les neuf Chevaliers qui avaient mission de retrouver l'Arche d'Alliance et les Tables de la Loi ; nous assistons à la création de ces premiers établissements agricoles, de ces premières hôtelleries, de ces premières banques que furent les Commanderies ; nous voyons partir de La Rochelle les vaisseaux qui, bien avant Christophe Colomb, allaient aborder en Amérique...


Cet ouvrage dévoile les secrètes et surprenantes missions d’un ordre auquel les bûchers de l’Inquisition devaient mettre fin. Mais en est-on sûr ?

 

les poÉmes Épiques du moyen-Âge

 

Union Latine d’édition

 1972

4 volumes
1. Guillaume d’Orange    2. Girard de Roussillon
3. Les 4 fils d’Aymon    4. La croisade albigeoise

 

C’est dans les dernières années du XIe siècle qu’apparaissent les chansons de geste, poèmes épiques traitant de hauts faits du passé, et destinés à être chantés ; en effet, geste vient du latin gesta, signifiant « exploits ». La plus ancienne des chansons de geste connue à ce jour est sans doute La Chanson de Roland dans la version du manuscrit d’Oxford, daté de 1098 environ.

La chanson de geste est composée de « laisses », sortes de strophes à longueur variable, dont les vers sont assonancés. Les chansons les plus tardives, quant à elles, sont rimées. Le mètre employé est le décasyllabe (vers épique par excellence), à césure mineure (4/6) ou majeure (6/4), mais le XIIe siècle verra l’apparition de chansons de geste rédigées en alexandrins.

La chanson de geste traite de faits guerriers, se déroulant toujours dans l’empire carolingien ; elle a souvent pour thème la guerre contre les sarrasins, et fait souvent office de propagande dans un contexte historique qui est celui des croisades : La Chanson de Roland, par exemple, aurait été rédigée durant la première croisade.

On connaît peu de choses sur ses origines ; depuis la fin du XIXe siècle, plusieurs théories s’opposent : en 1865, la théorie dite « traditionaliste », issue du Romantisme allemand, et soutenue notamment par Gaston Paris, voit à l’origine de la chanson de geste des chants populaires, nés spontanément après d’importants évènements, après la période des grandes invasions : les « cantilènes ». Ces courts chants, probablement d’origine germanique, auraient été rassemblés pour finalement donner naissance aux chansons de geste à proprement parler. C’est en 1884 que l’italien Pio Rajna soulignera l’improbabilité d’une origine populaire : l’épopée traite de faits aristocratiques et guerriers, souvent très mal connus du peuple. De plus, aucune cantilène n’a jamais été retrouvée, et il est probable qu’il n’en ait jamais existé.


Une autre théorie, celle dite de « l’individualisme », va être soutenue par Joseph Bédier dès 1908 ; il ne voit pas dans la chanson de geste le fruit d’une tradition, mais bien le travail d’un poète : les routes de pèlerinages étaient jalonnées de sanctuaires ; les moines, qui avaient tout intérêt à entretenir la renommée de leurs monastères, n’hésitaient pas à fournir des documents, des reliques, des « preuves » (le tout souvent faux) de hauts faits à des poètes et jongleurs de passages, afin qu’ils composent des poèmes sur ces héros. La chanson de geste serait née d’une collaboration moines/poètes, et ce, grâces aux routes : « Au commencement était la route », dira Joseph Bédier dans Les légendes épiques.


Ferdinand Lot, quant à lui, sera l’un des représentants du « néo-traditionalisme » : les chansons de geste ne naissent pas ex nihilo, mais sont le fruit de la confrontation de textes antérieurs, d’anciens thèmes qui vont se répondre, et évoluer sans cesse.

Encore aujourd’hui, la question des origines est obscure, et il semble peu probable que la vérité soit contenue entièrement par une seule de ces théories : la solution doit se trouver à mi-chemin.

 

L’ESPRIT DU COMPAGNONNAGE.     Histoire, traditions et valeurs morales

J. Pierre BAYARD

Edition DANGLES

 1994

On pourrait définir le compagnonnage par « l’amour du travail bien accompli ». Ce livre est un hommage au travail manuel des compagnons, compagnons qu’il a bien connu de par son métier et par une thèse qu’il a faite

Le compagnonnage, depuis ses origines médiévales, a toujours honoré le geste manuel en le replaçant dans son contexte sacré. C'est l'école de l'ouvrier d'élite, aujourd'hui encore très recherché dans de nombreuses professions. C'est l'école de la droiture, de la recherche altruiste des valeurs morales, de l'amour du travail bien accompli. Il est à la base des forces actives de notre nation.

 Jean-Pierre Bayard, bien connu par ses études sur le symbolisme traditionnel, était aussi ingénieur des travaux publics, et fut donc souvent amené à travailler avec des compagnons ; il les avait bien connus et les fréquentait. En 1977, il avait d'ailleurs soutenu avec succès une thèse de doctorat ès lettres sur Le Compagnonnage en France (Université de Rennes).

Le présent ouvrage est le résultat d'une expérience vécue dans un contexte humaniste. L'auteur est donc particulièrement qualifié pour nous faire découvrir ce monde de l'exception : historique, rites, enseignements, formation ouvrière, éthique et valeurs morales... Il nous montre combien nos lois actuelles sur l'apprentissage devraient s'inspirer de leurs méthodes, et il rend un vibrant hommage au travail manuel, souhaitant sa réhabilitation pleine et entière dans notre système économique. Il nous décrit les structures contemporaines du compagnonnage en France et en Europe, nous indiquant toutes les adresses et les spécificités de chaque groupement. Enfin - et surtout - il nous propose de forts préceptes moraux, insistant sur la valeur des devoirs tout aussi importants que les droits.

A l'encontre de l'esprit égalitaire et d'uniformité qui nivelle notre monde actuel, l'étude du compagnonnage peut donner à chacun l'envie et la possibilité de se dépasser, de libérer ses potentialités latentes dans l'exercice d'un métier valorisant et reconnu.

Le système français du compagnonnage est un moyen unique de transmettre des savoirs et savoir-faire liés aux métiers de la pierre, du bois, du métal, du cuir et des textiles ainsi qu’aux métiers de bouche. Son originalité tient à la synthèse de méthodes et procédés de transmission des savoirs extrêmement variés : itinérance éducative à l’échelle nationale (période dite du « Tour de France ») voire internationale, rituels d’initiation, enseignement scolaire, apprentissage coutumier et technique. Le mouvement du compagnonnage concerne près de 45 000 personnes qui appartiennent à l’un des trois groupes de compagnons.

Les jeunes à partir de 16 ans qui veulent apprendre et/ou développer leurs compétences dans un métier donné peuvent demander à rejoindre une communauté de compagnons. La formation dure en moyenne cinq ans pendant lesquels l’apprenti change régulièrement de ville, en France et à l’étranger, pour découvrir divers types de savoirs et diverses méthodes de transmission de ces savoirs. Pour pouvoir transmettre son savoir, l’apprenti doit produire un « chef-d’œuvre » qui est examiné et évalué par les compagnons.

Le compagnonnage est généralement perçu comme étant le dernier mouvement à pratiquer et enseigner certaines techniques professionnelles anciennes, à assurer une formation à l’excellence dans le métier, à lier étroitement développement de l’individu et apprentissage du métier et à pratiquer des rites d’initiation propres au métier.

 

les rites magiques de la royautÉ

J.P. BAYARD & P. de la PERRIERE

Edition BELISANE

 1998

C’est en remontant aux origines de la royauté que les auteurs nous expliquent les pouvoirs magiques et les rites initiatiques de la fonction royale. Nous entrons dans leurs pouvoirs, leurs devoirs et leurs obligations. On y côtoie le roi initié, Roi prêtre et chamane, les lieux privilégiés, le temple de Salomon, la vision d’Ezéquiel, l’axe du monde, Reims, Rome, l’abbaye de St Rémy, le palais du Tau, Jeanne d’Arc et St Nicaise, la couronne, les pierres précieuses, les talismans, le trône, la sainte ampoule, l’huile, les Lévites, l’onction, le roi guérisseur et les écrouelles.

 

Après la dislocation de l'Empire romain, la religion chrétienne triomphante privilégia les aspects spirituels et sacrés au détriment des aspects matériels de l'humanité. Le pouvoir ecclésiastique plaça la médecine savante sous haute surveillance. La hiérarchie sacerdotale maintint les médecins dans un rôle subalterne, leur interdisant l'expérimentation, et relégua les guérisseurs empiriques au rang de "sorciers". Les seuls thaumaturges que l'Église toléra furent les prêtres guérisseurs, les saints faiseurs de miracles. Curieusement, selon une tradition qui remonte à Robert II le Pieux (996-1031), les rois de France (et d'Angleterre) acquéraient par la vertu du saint chrême dont ils étaient oints lors de la cérémonie du sacre, le pouvoir miraculeux de guérir les malades. Les rois de France étaient censés guérir les écrouelles par le toucher, en prononçant la phrase "Le Roi te touche, Dieu te guérit", puis "Le Roi te touche, Dieu te guérisse". Au XVIIIe siècle, les souverains britanniques avaient le privilège de guérir l'épilepsie, les rois d'Espagne délivraient les possédés. Les rois de Hongrie faisaient disparaître la jaunisse et les rois de Bourgogne éloignaient la peste.

 


En France, Philippe Ier est le premier roi connu qui touche les écrouelles, ces adénites tuberculeuses. Mais à l'origine, rien ne dit que le pouvoir des rois de France ait été aussi limité. En Angleterre, Edouard le Confesseur fut le premier à effectuer ce rite, mais il ne le fit qu'une seule fois. Puis l'auteur évoque les origines du pouvoir guérisseur des rois. Les rois de France et d'Angleterre sont devenus des guérisseurs car ce sont des personnages perçus comme sacrés. Or, pour la majorité des hommes du Moyen Age, qui ont une vision très matérielle de la religion, qui dit sacré dit guérir. Robert le Pieux est le premier roi qui a passé pour guérir les maladies. Sa réputation de piété l'a aidé. Ses successeurs ont ensuite récupéré ce don et sa spécialisation dans les écrouelles. En Angleterre, plus tard, c'est le roi Henri Beauclerc qui introduit la pratique thaumaturgique du toucher, au début du XIIe siècle.

 

 

La pratique du toucher est très populaire jusqu'à la fin du XVe siècle. Les malades viennent de différents pays d'Europe et le nombre important des sujets scrofuleux venant se presser auprès du souverain sont une marque de loyalisme. Surtout, le rite du toucher va triompher de l'opinion ecclésiastique. Au XIe siècle, la réforme grégorienne, qui souhaitait contrer l'importance du pouvoir politique, cherchait à dépouiller les princes de leur empreinte surnaturelle et les réduire ainsi à de simples êtres humains. Cependant, lorsque la France de Philippe le Bel devient une grande puissance, les auteurs utilisent le don thaumaturgique comme arme pour renforcer la popularité de la maison royale. En Angleterre aussi, le don est une arme pour s'affirmer face à la papauté. Les déclarations des partisans du pape évoquant des mensonges ou les rêveries de ceux qui croient au miracle royal restent exceptionnelles. Et au début du XIVe siècle, les guérisons royales s'imposent à tous, même à l'opinion ecclésiastique.

 


France et Angleterre ont le monopole du toucher des écrouelles. Quelques pays tentent d'imiter les deux monarchies, mais sans succès. Cependant, l'Angleterre se différencie de la France par l'existence d'un autre miracle, celui des anneaux médicinaux. Dans ce pays en effet, lors du Vendredi saint, le roi échangeait de belles pièces de monnaie qu'il posait sur l'autel de l'église avant de les récupérer pour ensuite faire fabriquer des anneaux qui avaient la capacité de guérir certaines maladies, en particulier l'épilepsie. Depuis l'antiquité les anneaux sont des objets de la magie, en particulier de la magie médicale.

 

 

La longévité de la pratique du toucher des écrouelles s'explique par l'atmosphère religieuse dont étaient entourés les rois. Ces derniers avaient un caractère presque sacré, d'abord par l'onction au moment du sacre. Ensuite, des légendes renforcent le caractère quasi sacerdotal des souverains, comme celle de la Sainte Ampoule, des fleurs de lys en France ou la légende de l'huile d'origine céleste en Angleterre. Enfin, des superstitions, en vogue dans l'opinion commune, nourrissent encore la croyance en l'existence du miracle royal. Ainsi, la conception d'une royauté sacrée a traversé tout le Moyen Age sans perdre sa vigueur.  Vers la fin du Moyen Age, Saint-Marcoul, un saint dont on sait seulement qu'il a vécu au VIe siècle, est associé à la dynastie royale. L'opinion commune en fait l'origine du pouvoir thaumaturgique des rois de France : c'est de lui que recevraient les monarques le pouvoir de guérir les écrouelles. La croyance est solidement établie dès le XVIe siècle. Une autre croyance vient se greffer sur celle en l'existence du miracle royal : le septième fils d'une famille serait un guérisseur-né. Ainsi, en France, cohabitent trois sortes de guérisseurs des écrouelles : les rois, les septénaires et Saint Marcoul. Chacun ont une origine distincte, mais les croyances populaires les ont amalgamés et un phénomène de contamination s'est produit. Du XVIe au XVIIIe siècle, la croyance au miracle royal perdure et reste forte.

 


Nous sommes dans le domaine de la croyance et de la foi. Ce sont les prédicateurs qui affirmaient : le roi a guéri tant de personnes en les touchant. C'est d'ailleurs aussi la prédication, seul moyen de communication, mais très puissant, du Moyen Age, qui popularise ce pouvoir thaumaturge. Parmi les gens touchés, certains croyaient à tort avoir cette maladie. D'autres mentaient, savaient qu'ils souffraient d'un autre mal mais que le toucher royal pouvait les guérir. Nous ne sommes pas dans le domaine de la médecine ! Ce qui a permis la naissance et la popularité de ce rite médiéval, c'est justement que le terrain médical était très peu occupé. A l'époque, la guérison relève du surnaturel. Le médecin en chef, c'est Dieu. Ce sont pourtant les saints qui font des miracles ! Le roi serait-il saint ? Nullement. Il est seulement sacré. Et ce don guérisseur est l'unique manifestation du caractère sacré de sa personne.

 

 

Mais l'Eglise surveille et prend soin que le monarque ne devienne pas un saint. Un miracle sur une maladie spécifique telle que les écrouelles, c'est très bien. Mais il ne doit pas aller au-delà.
Malgré l'influence toujours forte de l'Eglise, son impact faiblit. Les philosophes des Lumières s'en sont évidemment moqués. Voltaire rappelle que la princesse de Soubise, maîtresse de Louis XIV, ne fut pas guérie "quoiqu'elle eût été très bien touchée". La lente laïcisation des esprits, la Réforme aussi mettent le caractère sacral du roi à mal et le pouvoir thaumaturge en prend un coup. Au XVIIIe siècle, Louis XV n'est pas très assidu : à cause de ses maîtresses, il refuse de communier et ne peut toucher les écrouelles. Charles X, lors de son sacre, en 1825, tentera de ressusciter le rite. Il sera le dernier.

 

LES  SITES  TEMPLIERS ET HOSPITALIERS  DU  LARZAC ET LES COMMANDERIES DU  ROUERGUE 

JACQUES  MIQUEL

EDITION DU BEFFROI

 2002

Le Larzac demeure étroitement lié à une vocation militaire : Présence templière du XIIe au XIVe siècle, puis des Hospitaliers se substituant aux templiers de 1312 jusqu’à 1789. Depuis 1910 elle retrouve une fonction militaire à la Cavalerie avec le camp militaire du Larzac.

 

Le Larzac occupe environ 1000 km², de plus il se trouve sur la route naturelle  Sud/Sud Est vers le Nord /Nord Ouest, c’est pourquoi les Templiers s’y sont installés vers 1110, le Larzac possédant de vastes plaines avec des troupeaux de brebis immenses, qui ont pu approvisionner les soldats et les pèlerins de Terre Sainte, car toutes ces commanderies n’avaient comme but que cet approvisionnement, par la suite elles servirent de relais pour le courrier, la banque, les maisons de repos et le commerce.

 

La première commanderie qui se crée est Sainte Eulalie, et toutes les autres  qui se créeront par la suite vont en dépendre. Cet ouvrage nous fait voyager entre toutes ces commanderies et il nous explique la vie, les repas, les idéaux de ces moines soldats. Est développé la flore du Larzac, ses brebis, le pourquoi de ses constructions, la vie quotidienne des paysans. On visite la Cavalerie, la Couvertoirade, la ferme de Mascourbe qui était la plus grande exploitation agricole de la commanderie de Saint Félix de Sorgues. Saint germain qui dépendait de Millau, La bastide de La Clau, Bouloc, La commanderie des Canabières dépendant du Rouergue, Bégon et La Selve, Saint Martin de Limouse, l’église romane de Aboul près d’Espalion, l’église-château d’Anglars de Bedène, Villecomtal, Auzits et son retable, Rulhe, Lugan et Nigreserre.

 

Saint Jean d’Alcas mérite qu’on s’y arrête, car ce ne fut pas une commanderie mais plutôt une Abbaye cistercienne avec une abbesse. Cette abbaye qui dépendait de Nonenque, fut fortifiée et c’est à partir de 1356 qu’elle prit une réelle importance et vers 1439 elle possédait une architecture fortifiée importante qui la protégeait des bandes de routiers et de bandits, et malgré les guerres de religion et le temps, ce petit village a gardé un charme qui mérite le détour, car une excellente rénovation lui a fait garder son caractère moyenâgeux, tout en le mariant avec un modernisme intelligent. On visite le logis de l’abbesse de Nonenque, le donjon, le chemin de garde, les salles du conseil, l’église et les fortifications, ses ruelles et ses maisons du 15e siècle.

 

Un merveilleux et intéressant voyage dans le temps

 

les templiers en amÉrique

J. de mahieu

Edition R. Lafond

 1980

Dans ce  livre passé Jacques Mahieu démontre que les Templiers connaissaient déjà l’Amérique (du Sud en tout cas) et y sont probablement allés à plusieurs reprises. C’est ainsi qu’ils ramenaient les tonnes d’argent qu’ils utilisaient comme monnaie en Europe. Or à l’époque des Templiers, personne en Europe (sauf peut-être quelques érudits, occultistes ou ésotéristes arabes ou juifs) n’imaginait le continent américain.

 On sait que lorsque les premiers Conquistadors arrivèrent en Amérique, ils furent d’abord pris pour des « dieux », selon une légende annonçant que des visiteurs grands roux et barbus reviendraient les voir dans le futur. Or pour des raisons trop longues à expliquer ici, cette prophétie pouvait aussi bien s’appliquer aux Templiers qu’aux Conquistadors, si l’on s’en tient aux seules apparences. Mais les premiers « dieux » ayant fait cette prédiction étaient venus du ciel, et non de la mer ! Les Templiers ont certainement eu connaissance de la prophétie et peut-être même ont-ils réussi à entrer en contact avec les « dieux ».

Plus encore, et, cette fois-ci, la preuve que les templiers connaissaient le continent que nous appelons aujourd'hui Amérique est définitive. On a récemment retrouvé, aux Archives nationales, les sceaux de l'Ordre, saisis par les gens de Philippe le Bel en 1307. Sur l'un deux apposé sur un document où un dignitaire inconnu donne des ordres au grand maître, on lit l’inscription Secretum Templi, "secret du Temple".

Au centre, on voit un personnage qui ne peut être qu'un Amérindien. Vêtu d'un simple pagne, il porte une coiffure de plumes, telle qu'on la trouve chez les indigènes de l'Amérique du Nord, du Mexique et du Brésil, ou du moins chez certains d'entre eux, et tient dans la main droite un arc dont la forme n'est pas très exacte sur le dessin que nous reproduisons. Il manque à ce dernier, par ailleurs, deux symboles que l'on voit clairement, à l’œil nu, sur l'original : à gauche, au-dessous de l'arc, un svastika aux branches recourbées, dont la forme est exactement celle qui prédominait en Scandinavie à l'époque des Vikings, et, à droite, à la même hauteur, un odala, ou rune d'Odin. 

Il est presque certain que les templiers connaissaient l'existence du "Nouveau Monde". Ce qui constituait leur secret. Un secret si important que l'Ordre s'était donné pour le garder et pour l'exploiter, une hiérarchie supérieure, du moins dans ce domaine, à celle du grand maître. Un secret au sein du secret dont la Règle, secrète au point que nous n'en avons qu'un seul exemplaire, faisait l'obligation, même vis-à-vis des autres frères, aux membres du chapitre.

Un secret dont l'origine nous est connu. Au Xe siècle, des vikings germano-danois avaient déjà passés vingt-deux ans au Mexique avant d'aller fonder, au Pérou, l'Empire de Tiahuanaco, et des Irlandais s'étaient déjà solidement établis dans l'Est des actuels États-Unis. Aux débuts du XIe siècle, des Vikings norvégiens avaient déjà fondé au Vinland, dans l'actuel Massachussetts, des colonies prospères qui maintenaient le contact avec leur mère patrie. Or, au XIe siècle, il n'y avait pas si longtemps que le jarl Hrolf, dit Rollon, s'était vu donner en fief la Normandie, dont les relations avec les terres du Nord n'avaient pas cessé par la suite.

Le service de renseignements du Temple avait dû entendre parler du continent lointain d'outre-océan. Quelque docte chapelain de l'Ordre, d'autre part, n'avait-il pas eu l'occasion, à Byzance, de consulter la Géographie de Ptolémée, où l'on raconte le voyage fait en Amérique du Sud, au Ier siècle de notre ère, par le capitaine grec Alexandre, parti, vers l'est, de la Chersonèse d'Or, c'est-à-dire de l'Indonésie ? Il serait bien étrange qu'il en eût été autrement. 

Reste à savoir si c'était bien de mines américaines que les Templiers tiraient leur argent.

 

les templiers – histoire & procÉs

Jules michelet & j.j. roy  

Edition J. de Bonnot

 1995

Les actes d’accusation et de défense des Templiers sont ici étudiés et décortiqués.

L'affaire des templiers : les archives du Trésor des chartes  S'il est une affaire qui a excité les imaginations et fait couler beaucoup d'encre, c'est à coup sûr l'arrestation des templiers et la suppression de l'ordre du Temple.

À l'initiative du roi de France, Philippe IV le Bel, les frères de la « pauvre chevalerie du Temple de Salomon » ont été emprisonnés, puis interrogés pour crime d'hérésie sous la direction de l'inquisiteur de France, Guillaume de Paris.
Ce dossier politique et religieux de première importance a suscité une abondante correspondance entre le roi et le pape Clément V qui a finalement pris la décision de supprimer le Temple et de réunir ses biens à l'ordre de l'Hôpital (1312). Mais la chute des templiers fut avant tout le résultat d'une belle machinerie policière et judiciaire.

Tout bien considéré, il reste peu de traces du suivi du dossier par le gouvernement et l'administration royale.  Néanmoins, quelques pièces substantielles méritent une attention particulière, comme l'ordre d'arrestation (14 septembre 1307), le rouleau d'interrogatoire des templiers à Paris (19 octobre - 24 novembre 1307), les inventaires de biens des maisons du Temple en Normandie (13 octobre 1307), ou encore le compte de transfert des prisonniers depuis Paris vers les châteaux d'Île-de-France et la province (24 janvier - 12 février 1308).

Par son volume et les détails biographiques qu'il livre sur 138 templiers, le rouleau des interrogatoires parisiens est un monument de l'histoire templière.  Les Archives nationales en donnent ici une reproduction de qualité, qui permet de retrouver facilement les interrogatoires de chacun des templiers questionnés par l'Inquisition, qu'il s'agisse des dignitaires, de frères sergents ou d'un simple berger.

 

les templiers – une chevalerie chrÉtienne au moyen – Âge

Alain demurger

Edition du SEUIL

2005

L’ordre du Temple est le premier exemple d’une création originale de la chrétienté médiévale occidentale : l’ordre religieux-militaire. Au XIIème siècle, dans le vaste mouvement de la réforme grégorienne et de la croisade, le nouveau chevalier du Christ, tel que saint Bernard l’a magnifié, prononce les vœux du moine, vit selon une règle, mais agit dans le siècle.

 

Et de quelle manière ! Puisque, pour sa foi, il combat, il tue et il meurt. Créé pour protéger les pèlerins de Jérusalem reconquise par les croisés, il étend sa mission à la défense des États latins d’Orient, puis à l’Espagne de la Reconquista.

 

Sa mise en accusation brutale, en 1307, par le roi de France Philippe le Bel, fut suivie d’un procès inique et de sa suppression en 1312. L’ordre du Temple est devenu le bouc émissaire d’un conflit qui le dépasse et qui fut exacerbé en France par la personnalité du roi et de ses conseillers : le conflit entre un pouvoir spirituel sur la défensive et l’État moderne qui s’affirme en Occident depuis le milieu du XIIIème siècle.

 

LES TOURS INACHEVÉS

Raoul VERGEZ

Edition  J.M. GARNIER

 1959

Cette saga montre comment cette corporation alliée aux Templiers fut à l’origine de la Croisade de la classe laborieuse contre le pouvoir royal.

 

Poursuivant son œuvre de glorification du compagnonnage et des anciennes corporations, Raoul Vergez ressuscite cette fois, dans Les Tours inachevées, la plus noble, la plus vaste de ces corporations : celle des maçons, artistes et maîtres d'œuvre qui ont bâti les cathédrales.

 

Il l'inscrit en même temps dans l'histoire générale et montre comment, alliée aux Templiers dans sa lutte contre le pouvoir royal, elle est à l'origine de la grande croisade de la classe laborieuse. Le talent robuste de l'auteur transfigure une documentation remarquablement riche en y introduisant la vie et les passions.

 

Une éloquence parfois prophétique, parfois visionnaire, soulève certaines pages de cette puissante chronique ouvrière et médiévale.

 

LE TESTAMENT DES TEMPLIERS A CHINON

Yvon ROY

Edition ORIOL

 2002

L’auteur après de patientes recherches à Chinon nous livre ses impressions sur le mystère templier ; surtout lors de leur procès et leur captivité à Chinon, où la pierre conserve la mémoire par des graffitis  des derniers templiers.

 Depuis la mort du roi de France (Philippe le Bel) et du pape (Clément V) à la suite de celle du grand maître de l’ordre du Temple (Jacques de Molay), les Templiers fascinent. La disparition du dernier maître sur le bûcher en mars 1314 restera à jamais auréolée de mystère. C’est pourquoi, au bout de sept siècles, leur pouvoir d’attraction et leur popularité demeurent intacts dans l’imaginaire du public.

 

Un épisode templier remarquable s’est déroulé à la forteresse de Chinon où les dignitaires de l’ordre furent emprisonnés peu après leur arrestation. La détention a duré plusieurs mois, de juin à août 1308. Dans la tour du Coudray, de nombreux graffitis pourraient être attribué aux templiers prisonniers.

 

Les sujets des graffitis s’y prêtent : des personnages stylisés, des croix et les instruments de la passion, ainsi que des figures géométriques… Outre les graffitis, les templiers ont laissé d’autres témoins matériels de leur passage à la forteresse. Auditionnés par les émissaires du pape dans le cadre de leur procès, ils ont confessé leurs fautes dans un parchemin resté inédit jusqu‘en 2001, le fameux parchemin de Chinon rédigé à la forteresse.

Une énigme passionnante qui donne une solution, mais est-ce la bonne ?

 

LE TOMBEAU DES DUCS DE BRETAGNE ET SON SYMBOLISME -  (Cathédrale de Nantes)

Thomas Grison 

Edition Rafael de Surtis

 2015 

Commandité par Anne de Bretagne pour honorer la mémoire de ses parents François II de Bretagne et Marguerite de Foix, le tombeau des ducs de Bretagne doit sans nul doute être considéré comme l'un des plus admirables joyaux que nous ait légués l'art français de la Renaissance en matière de sculpture. Bien plus qu'un simple monument funéraire, le chef-d’œuvre réalisé par Michel Colombe entre 1502 et 1507 reste une oeuvre atypique, exceptionnelle et, pour tout dire, hors normes. Il est donc peu surprenant de constater que, depuis sa création, le tombeau ait ainsi suscité l'admiration de tant de voyageurs, d'écrivains ou de poètes.



Cependant, si les historiens de l'art semblent nous avoir tout dit ou presque concernant l'originalité de l'artiste et de son oeuvre, il fallut sans doute attendre que soit publié l'ouvrage éclairant de Fulcanelli (en 1929) pour que soit établie la nature toute "philosophale" du tombeau des ducs de Bretagne. De manière à la fois méthodique et érudite, Thomas Grison passe en revue tous les principaux aspects du symbolisme du monument réalisé par Michel Colombe.

 

 

Placé entièrement sous le signe combiné du Soufre et du Mercure, le tombeau semble ainsi à même de nous livrer quelques-unes des clés fondamentales d'un Grand Oeuvre alchimique qui, de par la nature toute christique de la quête qu'il nous propose, nous porte clairement sur la voie du salut, et nous invite à transformer notre plomb en or par l'exercice de la sagesse et de la vertu.

Les quatre angles du tombeau sont ornés de statues représentant les quatre vertus cardinales, Force, Tempérance, justice et prudence. Thomas Grison détaille ces quatre statues et explique les divers niveaux de lecture que l’on peut avoir, il en détaille l’historique, la gestuelle, la symbolique, le philosophique, le coté alchimique et l’anagogique. C’est un vrai bonheur de lire et de vivre ce théâtre de pierre car il porte en lui non seulement l’histoire de France mais également les mythes et les légendes de la Tradition.

 

Cet essai traite du symbolisme du tombeau de François II, dernier duc de Bretagne et de seconde épouse, Marguerite de Foix. Connu aussi sous le nom de « tombeau des Carmes » quand il était dans l’église des Carmes de Nantes, réalisé par le sculpteur Michel Colomb entre 1502 et 1507. Ce tombeau remarquable marque la période transitoire entre tradition gothique finissante et Renaissance. Très vite connu comme un chef d’œuvre de l’art sculptural, il intéressa également pour son symbolisme et sa dimension hermétiste. Il n’est pas rare que des tombeaux, à la demande du commanditaire ou à l’initiative du sculpteur, se révèlent de véritables livres d’alchimie par leur symbolisme. Certains spécialistes voient dans ce chef d’œuvre de la sculpture française l’influence de Jean Perréal qui ramena d’Italie nombre d’idées nouvelles.

 

Pour Thomas Grison, si la symbolique du tombeau autorise des interprétations variées selon le domaine choisi comme contexte, c’est dans le contexte particulier de l’alchimie que fut conçu le tombeau qui « célèbre les noces métalliques, et combien chrétiennes, du duc et de la duchesse, tels que ces derniers renvoient à l’évidence à l’union des deux principes « mâle » et « femelle » représentés par le Roi (le Soufre) et la Reine (le Mercure) : placée à la fois sous le signe de l’union et, par voie de conséquence, de cette loi de l’Amour dont témoigne les évangiles, l’image du couple sculpté dans la pierre par Michel Colombe semble clairement bâtie, comme nous allons tâcher de le montrer sur le modèle d’un Christ unificateur, totalisant et androgyne… »

 

L’une des spécificités du tombeau réside dans les quatre Vertus présentes aux quatre angles du tombeau, la Tempérance, la Force, la Justice, la Prudence dont l’auteur détaille le symbolisme avant de développer le quaternaire singulier qu’elles forment représentant les quatre essences divines issues de l’Un immuable. Thomas Grison approche ensuite le symbolisme des arabesques, souvent ignoré, avant de présenter celui, plus classique, des douze apôtres et des angelots ou celui, plus politique, du lion et du lévrier, avant de revenir sur le sens de ces gisants qui, malgré leur position couchée, évoquent l’axialité à laquelle conduit l’alchimie.

 

« Dans une interprétation qui laisse ainsi libre cours à l’alchimie, le tombeau de François II et de Marguerite de Foix, suggère l’auteur, semble en définitive annoncer une glorification, ou une transfiguration, qui passe en premier lieu par l’union des principes « mâle » (Soufre) et « femelle » (Mercure) qui ne sont autres que ce duc et cette duchesse en lesquels nous retrouvons les figures de l’Epoux (Sponsus) et de l’Epouse (Sponsa) tels qu’ils apparaissent dans le Cantique des cantiques.

 

Tout ceci doit nous permettre de comprendre que la relation Epoux-Epouse se joue ici sur deux niveaux bien distincts qui, loin de s’exclure l’un l’autre, nous paraissent bien au contraire entièrement complémentaires l’un vis-à-vis de l’autre. Si en effet, d’un point de vue qui nous paraît relever de l’horizontalité, cette relation se propose de passer de la dualité à l’unité en réunissant les principes « mâle » et « femelle » tels qu’ils sont associés au Soufre et au Mercure, du point de vue de la verticalité, c’est cette fois la relation entre l’homme et Dieu qu’il est question d’explorer. A travers la relation Epoux-Epouse, nous retrouvons ainsi en quelque sorte, les deux axes d’une croix dont il faut comprendre qu’elle relève d’un symbolisme qui va bien au-delà de la souffrance et du martyre de Jésus.

 

Cette médiation entre le haut et le bas et entre la gauche et la droite n’est possible que grâce à l’Amour, car c’est par l’Amour et par lui seul que pourra à nouveau s’accomplir cette Unité perdue dont nous avons parlé précédemment. » L’ouvrage, qui invite le lecteur à découvrir une œuvre somptueuse, propose aussi d’approcher le langage particulier de l’alchimie tel qu’il s’inscrit dans la statuaire de son époque

 


Au sommaire de cet excellent ouvrage :


Préface de Bernard Fauchille - Exégèse d’une œuvre - Qu’est-ce que l’alchimie ? - La Tempérance - la Force - La Justice - La Prudence - Le Quaternaire et ses implications -

Arabesques - Les douze apôtres - Sponsus et Sponsa - Le lion et le lévrier - Post face de Paul Sanda -

En annexes on y trouve : Le cas de Michel Colombe dans l’histoire de l’Art - Des extraits du Paradis de l’âme d’Albert le Grand - L’art religieux de la fin du Moyen Âge par Emile Mâle - Léon Palustre - des illustrations complètent cet ouvrage -


L'auteur : passionné par l'iconographie religieuse et le monde des symboles, Thomas Grison a signé une longue étude consacrée au Tarot de Marseille et à son symbolisme – Détail au chapitre 22 L - (Le Tarot de Marseille, l'ésotérisme chrétien à l'oeuvre, aux Editions de la Hutte) ; il est par ailleurs enseignant, musicien et poète.

 

le zen dans l’art chevaleresque du tir à l’arc

E. herrigel

Edition  Dervy

 2003

Ce philosophe allemand est allé au Japon pour y étudier la philosophie Zen. Il s’est adonné au tir à l’arc – Art noble du Japon –. Pour le Japonais le tir à l’arc n’est pas une priorité de jouissance esthétique et sportive mais un moyen de former le mental et même de le mettre en contact avec la réalité ultime.

 

Si l’on veut réellement maitriser un art, les connaissances techniques ne suffisent pas, il faut passer au-delà de la technique, de telle sorte que cet art devienne « un art sans artifice » qui ait ses racines dans l’inconscient, en dehors de son ego et de ses pulsions habituelles.

 

Dans le cas du tir à l’arc, celui qui lance et celui qui reçoit ne sont plus deux entités opposés, mais une seule et même réalité.  L’archer n’a pas conscience de moi-même comme d’un être occupé à atteindre le centre de la cible devant lui, et cet état de non-conscience ne s’obtient que lorsque l’archer parfaitement vidé et débarrassé de son ego, ne fait plus qu’un avec l’amélioration de son habilité technique. Cet état nouveau est appelé Satori, il fait ressortit l’intuition prajnique (sagesse transcendantale), ce Satori consiste donc en un outrepassement des limites de l’ego, il permet de voir la synthèse de l’affirmation et de négation, métaphysiquement, c’est savoir par intuition que le devenir est l’être et l’être le devenir.

 

Ce sont les mêmes rapports que l’on trouve dans la préparation du thé, de l’escrime, de la pratique du Zen de l’arrangement des fleurs, de la danse et des beaux-arts en général.

 

l’Île des veilleurs

Alfred WEYSEN

Edition R. Laffont

 1986

C’est le récit de la découverte en Provence du légendaire temple du Saint-Graal, objet de la quête des chevaliers de la Table Ronde.

 À travers le temple pythagoricien et celte, l’auteur nous fait remonter à l’hyperborée, révélée par Platon. Pêle-mêle on y trouve des traditions de Rose-Croix, de Franc-maçonnerie, de compagnonnage et de christianisme dont chacun aurait détenu des clefs de l’énigme.

Le Verdon.... Un nom magique, un symbolisme étrange. Un site qui baigne dans le mystère. Quels étonnants secrets renferme cette contrée perdue aux confins du temps ?
- Un parcours initiatique ?
- L'entrée d'un monde souterrain ?
- Un héritage spirituel ?
- L'or des Templiers ?

Nous sommes en 1916, quelque part au sein de l'empire russe, un jeune polonais, Georges M, découvre dans la bibliothèque de son père, un billet manuscrit caché entre les feuillets d'un livre de prières en français. Sur ce billet était inscrit un message qui peut se traduire comme suit : "Dans le souterrains du vieux château de Val de Croix se trouve le trésor de l'Ordre des templiers. Va et cherche. Le Saint et Vérité te montreront le chemin." Son père, un juge au service du Tsar, lui confirme l'authenticité de ce trésor et lui conseille de suivre son destin.


Intrigué par l'attitude de son père, une surveillance discrète lui montre que son père reçoit discrètement d'étranges personnages qu'il appelle "Frères". Des conspirateurs ? Des membres d'une fraternité initiatique ? La révolution bolchevique puis enfin la seconde guerre mondiale entraîne notre homme sur le chemin de l'exil. Pendant cet exil forcé, un de ses amis lui prête un livre dans lequel il apprend qu'en Provence, une forteresse templière fut défaite par les troupes du roi à proximité de Castellane. Etrange coïncidence qui relance son intérêt pour le sud de la France et le château inconnu.
Survient la libération, et voici notre homme sur les routes de France à la recherche de son château.


Il le trouve en 1952, dans une vallée perdue, à la limite du Var et des Basses-Alpes près de Trigance : Valcros, Vallée de la Croix en provençal, est un vieux château du XIème siècle, abandonné, presque en ruine avec, miraculeusement conservé, à l'intérieur de la chapelle un grand tableau d'un Saint avec l'inscription "Veritas".


Persuadé d'être sur les lieux même du message, il décide de rester là et achète la propriété ainsi que les terres environnantes. La chasse au trésor peut commencer...
Malgré l'aide de radiesthésistes, de voyants ainsi que la collaboration de grands chercheurs de trésor, celui-ci ne sera jamais découvert.


Une remarque en passant, le billet pourrait tout à fait indiquer d'autres lieux. Les ruines du château de Blanchefort par exemple, puisque nous savons qu'au XVIIIe siècle, on donnait aussi le nom de "Vallée des Croix" à Rennes les Bains.

 

Ce livre est le résultat des recherches de l’auteur, ingénieur et archéologue et féru d’ésotérisme.

 

l’Île des veilleurs – contre-enquÊte sur le trÉsor du temple

AMOROS – BUARDÈS & GARNIER

Edition  ARQA

 2007

Après 35 ans de silence et faisant suite aux découvertes d’Alfred Weysen qui en 1972 publie son best-seller l’Île des Veilleurs, trois chercheurs : Paul Amoros, Richard Buadès et Thierry Emmanuel Garnier, sous l’égide de Tim Wallace Murphy, l’auteur de Rex Deus et du Code Sacré, ont pour la première fois décidé de reprendre à zéro le travail édité à cette époque, ouvrage qui défraya la chronique de son temps.

 

Après dix années d’études sur le terrain et en bibliothèque, assorties de très nombreuses rencontres et de maints témoignages recueillis parmi les gens qui connurent très bien les dessous de cette mystérieuse affaire, les auteurs font profiter le lecteur de leur contre-enquête pour amener en un parcours haletant, de chapitres en chapitres, à réviser entièrement ce que l’on croyait savoir sur l’Île des Veilleurs, le mystère du Verdon et le Trésor des Templiers.

Une nouvelle donne qui non seulement reconduit totalement une lecture que l’on pensait acquise de l’œuvre d’Alfred Weysen mais de plus prolonge abondamment les pistes entrouvertes par de nombreuses révélations.

Un livre très attendu où les surprises ne manquent pas et où l’amour de ce lieu enchanté qu’est le Verdon se respire à chaque page…

 

livre de l’ordre de chevalerie       -                   Traduction par Patrick Gifreu

Raymond lulle

Edition La Différence

 1991

Le livre de l'Ordre de la chevalerie est un opuscule rédigé dans le dernier quart du XIIIe siècle par Raymond Lulle. Écrit par un vrai chevalier, il est le premier code de chevalerie dont nous disposons.

 

Les sept chapitres qui le composent traitent de l'origine du chevalier, de son rôle dans la société médiévale, des qualifications requises pour devenir un vrai chevalier, de la cérémonie d'adoubement, de la symbolique des armes, des règles de vie et de l'honneur...

 

Au XIIIe, Raymond Lulle vivait en plein âge d'or de la chevalerie. Cela n'empêche nullement l'auteur de porter sur son institution un regard aussi affûté que le fil d'une bonne épée et de dénoncer les abus commis par certains hommes qui n'ont de chevaleresque que les armes et le nom. Partant de là, l'auteur rappellera la grandeur spirituelle de l'ordre de la chevalerie voué à combattre le mal sous toutes ses formes. Car si la chevalerie est avant tout un métier de combat et d'action, il demande également une disposition intérieure du cœur afin d'agir sous la direction de l'Esprit.  Malgré un style médiéval parfois un peu surfait, ce petit traité sera d'une grande utilité à ceux qui veulent mener encore aujourd'hui une vie conforme aux nobles idéaux de la chevalerie.

 

Présenté et traduit par Patrick Gifreu, ce petit livre de R. Lulle est un véritable traité sur la chevalerie, son éthique et son rôle dans la société. La chevalerie y apparaît comme institutions sacrale et symbolique, et sa doctrine est dans l’Amour.

 

l’ordre du temple en roussillon

Robert vinas

Edition  TRABUCAIRE

 2001

Dans ce livre conçu en deux parties, l’histoire et les documents, Robert Vinas poursuit un double but. Il veut montrer la naissance, la vie et la mort d’une commanderie templière, celle du Mas Deu en Roussillon, en décrivant les multiples activités de la communauté religieuse qui l’habite.

 

Mais il a aussi le souci constant de nous montrer les hommes qui composent cette communauté, liés au siècle qui les entoure, à la vie de l’Ordre en général et aux péripéties politiques et religieuses de leur temps. Il s’adresse au chercheur passionné par l’histoire du Temple, mais également à tous les catalans soucieux de retrouver dans chaque village les plus infimes traces du passage de l’Ordre.

 

l’ordre du temple en roussillon & sa suppression

B. alart

Edition SCHRAUBEN

 1988

L’année 1138 marque définitivement l’établissement des Templiers dans les vallées du Roussillon ; C’est à cette époque en effet qu’ils fondent leur première maison, le MAS DEU, en Territoire de Villemolaque, grâce à la donation qui leur a été faite d’un champ où « … Jam edificatus et constructus mansus supradicte militie… qui opellatur a multis Dei… »


La conscience professionnelle de l’archiviste catalan Bernard Alart fait de cette étude l’un des travaux les plus précis qui puissent exister sur les Chevaliers de l’Ordre du Temple en Roussillon.

 

Connu malheureusement des seuls érudits en matière d’histoire médiévale, ce travail constitue toutefois pour l’époque de sa parution et pour l’heure actuelle une des bases fondamentales et incontournables de tout chercheur qui, de près ou de loin désire se pencher sur le destin peu ordinaire de ces fameux moines-soldats.

 

l’ordre noir des templiers

J. rolland

Editions TRADITIONNELLES

 1997

Un jour de l’an de grâce 1119, neuf chevaliers venus de France, sous la conduite d’Hugues de Payns, s’installèrent à Jérusalem et obtinrent d’être logés dans les écuries du Temple de Salomon. Ils y restèrent 9 ans et leurs travaux et recherches demeurèrent secrets. Ce qu’ils y trouvèrent, nul ne le sut jamais. Ils revinrent en Europe chargés de gloire et de mystères, leur retour coïncida, chose étrange, avec la construction des premières cathédrales… On les appela les Templiers.


Cependant, derrière l’Ordre du Temple, se profilent les figures mythiques de bien curieux personnages qui inspirèrent l’idéal synarchique templier en Orient en conjonction avec les Ismaéliens du Vieux de la Montagne, les Kabbalistes juifs de l’Espagne musulmane, les hordes d’or du Khanat de Gengis Khan et les cavaliers arabes de Saladin. Cet élan spirituel synarchique sans précédent dans l’histoire médiévale constitue grâce aux importantes sources bibliographiques orientales le thème de cet ouvrage.


Il y eut donc les croisades et il y eut les Templiers qui poursuivirent un tout autre but que la reconquête de Jérusalem.

L’Ordre Noir se retrouve derrière les alliances et contre-alliances, les traités et les guerres et le développement économique et social du Moyen Âge, à travers une toute autre histoire événementielle que celle racontée jusqu’à ce jour.

11 M

 

MAGIE ET MERVEILLE AU MOYEN - ÂGE ET LEUR PORTḖE SYMBOLIQUE

Xavier-Laurent Salvador

Edition Signatura

 2015

La Magie au Moyen Âge recouvre un ensemble de techniques considérées par tous comme naturelles. Elle est à la fois une science et un artisanat, c’est-à-dire un savoir-faire. La Merveille quant à elle, c’est notre fantastique tel qu’il est conçu aujourd’hui : l’irruption dans le monde naturel d’un phénomène surnaturel comme les spectres ou les manifestations démoniaques.

 

Les moyens de contrôler ces phénomènes relèvent en revanche de la magie qui tire en partie la légitimité de sa persistance dans les récits bibliques et en particulier dans leur grande traduction française : la Bible Historiale (fin XIIIe siècle) dont Xavier-Laurent Salvador est l’éminent spécialiste. On y trouve, entre autres, de nombreux récits légendaires qui s’appuient sur l’idée d’un Moïse magicien, astronome et initié aux mystères. Parcourir le champ  actif de la merveille et de la magie en partant de ces récits, c’est ouvrir une fenêtre sur un univers ancien beaucoup plus complexe que nous pouvions le soupçonner.

 

Le merveilleux, la « merveille », c'est ce qui suscite l'étonnement. En lui-même, le mot n'implique pas nécessairement le surnaturel, pour la simple raison que la séparation entre naturel et surnaturel n'était pas alors aussi claire que pour nous. Le Moyen Âge voit une sorte de continuum des lois de la nature jusqu'à Dieu. Et Dieu fait ce qu'il veut des règles. Comme le dit Jean de Meun dans Le Roman de la Rose : « Nature est la chambrière de Dieu », elle est sa femme de sa chambre, elle est à son service.

 

Pour saint Augustin, Dieu a prévu dans la nature la possibilité de tous les effets possibles de toutes les causes possibles, mais pratiquement - et pour ne pas nous affoler ! - ce sont toujours les mêmes effets qui sont produits par les mêmes causes. Cela n'empêche pourtant pas Dieu de produire un effet inédit, que nous appelons « miracle ». Les formes que prend le merveilleux au Moyen-Âge sont très variées, souvent issues de la mythologie celtique et germanique. Il y a tout ce qui relève de la métamorphose, quand un personnage change son apparence ou prend celle d'un autre. Des objets magiques, comme l'anneau d'invisibilité d'Yvain, le cor d'Huon de Bordeaux, la « corne à vin » dont le héros ne peut boire le contenu sans le renverser que si sa femme lui est fidèle ou le « manteau mal taillé » qui ne s'ajuste à sa taille qu'à la même condition.

 

Des prisons magiques, comme celle où Niniène « entombe » Merlin ou le « val sans retour » dans lequel Morgain retient les amants volages. Il y a aussi tout le domaine des illusions. Ainsi, lorsque Lancelot, le « chevalier de la charrette », arrive au pont de l'épée, deux lions l'attendent sur l'autre rive, mais ils disparaissent quand il trouve la force de s'avancer sur le pont. Et puis les fées, les dragons, les bateaux sans pilote ou les animaux fées - de couleur blanche - qui entraînent le héros vers son destin. Sans parler du filtre d'amour et d'autres breuvages à la fois magiques et médicinaux. Ce n'est pas une distinction très facile à faire entre le merveilleux profane et le merveilleux religieux. Souvent, un même fond de croyances est utilisé dans les deux cas. Tout un merveilleux lié à la mythologie celtique a ensuite été christianisé. C'est le cas du Graal qui, au départ, est probablement un vase de fécondité - comme la corne d'abondance - et devient le calice de la Cène où Joseph d'Arimathie a recueilli le sang du Christ.

 

Si l'on veut à tout prix raisonner selon notre séparation moderne entre profane et religieux, on peut dire que le merveilleux religieux a la particularité de proposer un sens. Il prête à leçon, à enseignement, à correction… Ce qui n'est pas toujours le cas du merveilleux profane : on trouve dans certains récits un empilement d'histoires merveilleuses dont le sens finit par se diluer. Les médiévaux croyaient-ils à leur merveilleux ? C'est une question délicate. Ce qui est certain c'est que le merveilleux ne gênait pas leur foi, bien au contraire ! Plus il y a de miracles, plus il y a de manifestations directes de Dieu dans le monde visible à travers des phénomènes surprenants et déroutants, plus il leur est facile de croire. Dans les sermons, les exempla sont remplis de merveilleux. Et ce merveilleux-là, qu'il vienne de Dieu ou du diable, on y croit ! C'est sans doute la grande différence avec les modernes qui trouvent qu'il est bien difficile de croire, et que ça l'est plus encore s'il y a des miracles

 

Quant au merveilleux romanesque, c'est une autre histoire. Les médiévaux n'en sont pas dupes et savent comme nous que la poésie est faite pour qu'on y croie sans y croire. Les légendes arthuriennes étaient considérées comme des fariboles, des sornettes, des nugae, disait-on en latin. Ainsi dans cet exemplum du cistercien allemand César de Heisterbach : un abbé prêche au chapitre devant ses moines qui somnolent. Il s'arrête, change de ton et commence : « Il y avait autrefois un roi très puissant, qui s'appelait Arthur… » Aussitôt, tous les moines se réveillent et écoutent. Alors l'abbé les admoneste : « Vous écoutez ces fariboles et quand je vous raconte les merveilles du Christ, vous dormez ! » Cet exemple montre la force de séduction mais aussi la critique dont le merveilleux profane pouvait faire l'objet. On voit aussi certains auteurs, comme Chrétien de Troyes, faire appel au merveilleux, mais avec discrétion ou avec un demi-sourire, en suggérant qu'il peut cacher une explication psychologique ou rationnelle.

 

malte – exposition de l’histoire de l’Ordre Souverain de Malte

Le Comte Michel de pierredon

BIBLIOTHÈQUE NATIONALE

 1929

Bien que l’Ordre des Hospitaliers de St Jean de Jérusalem, dit de Rhodes, puis de Malte, soit un Ordre international, la situation qu’il a occupée dans notre pays et le rôle particulier qu’il y a joué lui donnent pour nous un intérêt de toute première importance. Cet Ordre, en effet, a joui en France d’une organisation spéciale et, indépendamment des biens considérables qu’il y possédait, il a occupé dans notre histoire nationale une place importante que les faits suivants permettent de constater.


C’est sous le sceptre d’un roi français qu’il a pris naissance en tant qu’Ordre et en tant qu’institution militaire ; ses premières possessions, en dehors de la Terre Sainte, furent situées en France ; les trois langues ou provinces occupant hiérarchiquement les premières places dans l’Ordre étaient celles de Provence, d’Auvergne et de France ; la nation qui lui a donné le plus de membres, jusqu’à la Révolution, fut la France ; sur les soixante-quinze grands maîtres qu’il compte, quarante furent Français ; les faits d’armes les plus glorieux de son histoire eurent lieu sous des grands maîtres Français.

 

malte – histoire de l’ordre de malte

B. Galimard flavigny

Edition PERRIN

 2006

L’ordre souverain, militaire et hospitalier de Saint-Jean-de-Jérusalem, de Rhodes et de Malte, plus connu comme l’ordre de Malte, a neuf cents ans. Consacré comme ordre religieux par une bulle du pape Pascal II, en 1113, il était voué aux soins donnés aux pèlerins.

 

À ses vœux, il ajouta une fonction militaire afin de protéger la Terre sainte. Rempart de l’Occident chrétien tant à Rhodes qu’à Malte, il n’a jamais cessé de suivre sa vocation hospitalière qu’il assume totalement aujourd’hui, où quelques onze mille chevaliers dans le monde sont placés sous l’autorité d’un prince et grand maître, un religieux qui a rang cardinalice dans l’Église.
Pour la première fois, l’aventure si particulière des chevaliers de Malte est abordée d’une manière thématique et chronologique depuis ses origines jusqu’à nos jours. On comprend ainsi combien l’histoire de l’Ordre se confond avec celle de l’Europe, tant religieuse ou maritime que politique ou artistique.

 

malte – histoire des chevaliers de malte

Abbé vertot

Edition ROLLIN

 1726

Édition originale en 6 volumes et en vieux Français. Elle est la référence pour l’étude de cet ordre. Les différentes nations infidèles qui avaient successivement occupé Jérusalem avaient laissé exister les lieux saints, en considération des tributs qu’ils tiraient des chrétiens qui venaient les visiter. Ils avaient même autorisé auprès du Saint Sépulcre la construction d’une chapelle qu’on appelait Sainte Marie de la Latine, pour la distinguer des églises où l’on célébrait l’office divin suivant le rite des Grecs : des religieux de St Benoît la desservaient.

 

On établit aussi, proche de leur couvent, deux hospices pour recevoir les pèlerins de l’un et de l’autre sexe, sains et malades ; des personnes séculières venues de l’Europe se dévouèrent dans cette maison au service des pauvres et des pèlerins, et cette pieuse fondation doit être considérée comme le berceau de l’ordre de St Jean.


(1097) Lorsque les croisés vinrent mettre le siège devant Jérusalem, l’administrateur de l’hôpital était un Français appelé Gérard, né dans l’île de Martigues en Provence. Le désir de visiter les lieux saints l’avait conduit à Jérusalem, et, après avoir été témoin de la charité qui s’exerçait dans l’hôpital de St Jean, touché d’un si grand exemple, il s’était dévoué au service des pèlerins, en même temps qu’une dame romaine d’une illustre naissance, nommée Agnès, qui gouvernait la maison destinée à recevoir les personnes de son sexe.

 

malte – histoire des chevaliers de malte

Abbé vertot

Edition MAME

 1841

Édition en bon Français et ornée de 4 gravures sur acier. L’Abbé Vertot est une référence pour l’histoire de cet ordre et cette édition ramenée en un volume est agréable à lire. L’ordre que nous appelons communément l’Ordre de Malte s’appelle officiellement. L’Ordre Souverain Militaire Hospitalier de St Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte.

 

L'Ordre participe en 1535 à la conquête de Tunis, mais subit en 1541 de lourdes pertes lors de la malheureuse expédition contre Alger et perd Tripoli de Barbarie en 1551. L'archipel est très vite menacé par les galères ottomanes et par les assauts des corsaires barbaresques. Élu Grand Maître en 1557, Jean Parisot de la Valette doit préparer méthodiquement sa défense car la prise de Djerba, survenue en 1560, annonce à coup sûr un assaut de grande envergure. Les remparts sont renforcés, on accumule des réserves d'eau et de vivres, des chevaliers affluent des divers prieurés et commanderies d'Europe pour venir affronter le Turc, et neuf mille hommes en âge de combattre sont mobilisés dans la population locale pour faire face au péril. C'est en mai 1565 que Mustapha Pacha amène à pied d'œuvre trente mille hommes, transportés par cent soixante galères, avec l'intention d'emporter ce qui constitue alors l'un des avant-postes de la chrétienté, indispensable à la défense des côtes italiennes et espagnoles. L'héroïque résistance du fort Saint-Elme, qui ne tombe que le 23 juin, permet de gagner les délais nécessaires et « d'user » les assaillants qui ont dû consentir de très lourdes pertes.

 

Rien ne parvient à briser la volonté des défenseurs des forts Saint-Ange et Saint-Michel et quand, le 7 août, les Turcs parviennent à pénétrer dans le Borgo, ils en sont finalement refoulés. Enfin, l'arrivée du « grand secours » dépêché par le vice-roi de Sicile Don Garcia de Toledo décide, au début de septembre, du sort de la bataille. L'apparition des tercios de Don Alvaro de Bazan décourage les chefs turcs qui doivent renoncer, à l'issue d'un siège de quatre mois très meurtrier pour leurs troupes. Célébrée dans toute l'Europe, cette victoire contre le Turc – ce « Verdun du XVIe siècle », pour reprendre la belle expression de Jacques Godechot – constitue une étape décisive dans la guerre pour la Méditerranée. Elle sera confirmée six ans plus tard, en octobre 1571, quand les flottes d'Espagne, de Venise, du Saint-Siège et de la plupart des principautés italiennes placées sous le commandement de Don Juan d'Autriche infligeront à Lépante un nouvel échec aux galères du « Grand Seigneur ». L'Ordre engagera quatre galères dans la bataille et soixante de ses chevaliers seront tués lors de cet affrontement majeur.

 

Entre-temps, à Malte, La Valette a rebaptisé le Borgo Citta Vittoriosa et créé une ville nouvelle qui prendra son nom. C'est l'architecte italien Francesco Laparelli qui, entre 1566 et 1571, est chargé de la réaliser en mobilisant dans ce but quatre-vingt mille ouvriers. Une fois élevée cette forteresse imprenable, Malte sera hors de portée des assauts ottomans et poursuivra pendant deux siècles une lutte efficace contre la piraterie barbaresque. Jusqu'à la seconde moitié du XVIIIe, c'est sur les galères de Malte, au cours des quatre « caravanes » – les campagnes navales – que doivent accomplir les chevaliers que se forment les maîtres de la guerre sur mer, tels d'Estrées, Tourville, Suffren ou de Grasse. Les navires barbaresques ont alors tout à craindre des « galères de religion », à l'époque où Jacques François de Chambray (1687-1756), surnommé le « Rouge de Malte », l'un des meilleurs marins de son temps, multiplie, au cours de ses vingt-quatre campagnes, prises et destructions. Redoutable instrument militaire, l'Ordre demeure fidèle à sa vocation hospitalière. Un premier hospice a été bâti à Malte entre 1530 et 1532 et un second, la « Sacrée Infirmerie », de 1575 à 1663. La capacité d'accueil des malades s'est accrue régulièrement, de trois cents lits au XVIIe siècle à cinq cent cinquante en 1789. Trois médecins, trois chirurgiens, un pharmacien y sont affectés, et les chevaliers accomplissent toujours, régulièrement, leur mission d'assistance auprès des malades.

 

 Malte possède ainsi, au XVIIIe siècle, le plus grand et le plus moderne des hôpitaux de toute l'Europe. Sous le Grand Maître Pinto de Fonseca, c'est une université de médecine qui succède aux écoles d'anatomie, de chirurgie et de pharmacie précédemment implantées et dotées, depuis 1687, d'une bibliothèque spécialisée qui fait l'admiration des contemporains. Le relâchement des mœurs, les progrès de l'irréligion, la vogue de l'orientalisme et des « turqueries » qui fait jeter un regard nouveau sur l'ennemi ottoman de la veille contribuent à la décadence de l'Ordre dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Les chevaliers, fils cadets des familles de la haute noblesse européenne, se consacrent désormais davantage aux plaisirs qu'à l'assistance aux malades ou aux campagnes navales.

 

Alors que le royaume de France fournissait près des deux tiers de l'effectif des chevaliers, la Révolution française porte un coup terrible à l'Ordre vieux de plus de sept siècles. L'Assemblée nationale de 1789 refuse de le considérer comme un État souverain possessionné en France où se trouvaient alors 358 de ses 671 commanderies. L'abolition des privilèges, la suppression des ordres de chevalerie et la mise en vente de leurs biens en septembre 1792 réduisent dans des proportions catastrophiques les revenus de l'ordre de Malte, au moment où le Grand Maître Emmanuel de Rohan-Polduc refuse de reconnaître le nouveau régime républicain. Son successeur Ferdinand de Hompesch, Allemand élu en 1797, tente d'intéresser au sort de l'Ordre le tsar Paul Ier de Russie mais aussi l'Angleterre, devenue la puissance dominante en Méditerranée, alors que le jeune général Bonaparte explique au Directoire « l'intérêt majeur » que présente l'île de Malte pour la France.

 

 L'expédition d'Égypte est l'occasion d'un débarquement français qui débouche le 12 juin 1798 sur la reddition signée par Hompesch, bientôt réfugié à Trieste alors que les chevaliers – dont certains ont rejoint l'armée d'Égypte – sont regroupés pendant plusieurs mois à Antibes avant de recouvrer leur pleine liberté. Dès 1800, les Anglais se substituent aux Français à Malte et, si le traité d'Amiens conclu en 1802 prévoit la rétrocession de l'île aux chevaliers, le gouverneur nommé par Sa Gracieuse Majesté ne veut rien entendre à ce propos. L'Angleterre se verra confirmer la possession de l'île lors du traité de Paris de 1814 et à l'occasion des congrès de Vienne et de Vérone en 1815 et 1822. Affaibli par les disputes nées des prétentions sans lendemain du tsar Paul Ier, l'Ordre, privé de territoire, est dirigé désormais par un « lieutenant du magistère » à qui le pape Léon XII concède un couvent et une église de Ferrare. Il revient pourtant s'installer à Rome en 1834, dans le palais de la Via dei Condotti, et renaît au cours du XIXe siècle, dans le cadre des associations nationales, jusqu'à la restauration de la Grande Maîtrise en 1879.

 

malte – l’Ḗglise st jean de la valette de malte

D. cutajar

Edition ARTE NUOVA

Malte

L’Église de St Jean figure parmi les monuments les plus artistiques de Malte. Cette église est mieux connue chez nous, les Maltais, comme la Co-cathédrale de St Jean mais son importance éminemment historique et artistique tient du fait que pendant les deux premiers siècles de son histoire elle servait d’église conventuelle de l’Ordre des Chevaliers Hospitaliers de St Jean de Jérusalem.

 

Les Chevaliers, eux-mêmes, se référaient à l’église comme « Notre église principale de la Sainte Religion de Jérusalem », devenue pratiquement leur siège religieux. Et ce fut la raison pour laquelle ils dépensèrent d’énormes sommes d’argent en déployant pas mal d’efforts pour ne l’enrichir que des meilleurs chefs-d’œuvre afin de la doter généreusement pour qu’elle devienne le joyau très précieux à des occasions solennelles ou officielles d’État et pour l’entretenir afin qu’elle garde toujours son éclat somptueux. Qu’il suffise de mentionner que l’entretien seul de la Co-Cathédrale de St Jean avait toujours la part du lion du budget annuel de l’Ordre.



L’église fut gérée par un Chapitre constitué de « cappellani maggiori » dont tous étaient membres ordonnés de l’Ordre de St Jean. Ce corps constitué était connu dans son ensemble comme « Venranda Assemblea » dont le chef fut un prieur ayant le privilège insigne de porter la mitre et la crosse. Quant à sa position de dignitaire dans la hiérarchie il venait en troisième n’étant précédé que par le Grand Maître et l’Évêque de Malte. Il convient de noter que parmi le clergé local il y en avait beaucoup qui furent admis à titre de membres de cette « Veneranda Assemblea » et qu’un nombre d’entre eux furent élus prieurs de St Jean.


De somptueuses images couleur enjolivent cet ouvrage et nous font admirer entre autre les 375 pierres tombales qui ornent l’intérieur de cette Cathédrale.

 

malte – les chevaliers de malte – des hommes de fer & de foi

Galimard flavigny

Edition GALLIMARD

 1998

Issu des croisades, l’ordre des Hospitaliers de St Jean de Jérusalem, plus connu aujourd’hui sous le nom d’ordre de Malte, est la plus ancienne association d’aide humanitaire.

 

Approuvé en 1113 par le pape, cet ordre religieux assura également des fonctions militaires pour protéger malades et pèlerins se rendant à Jérusalem. L’Ordre ne cessa de participer à l’histoire tant sous ses aspects politiques – il fut le rempart de la chrétienté contre les Ottomans –, diplomatiques, artistiques, qu’humanitaires.

 

Au début du XIVème siècle, il organisait un premier hôpital de Rhodes. En 1523, il mettait à flot un navire-hôpital. Puis à Malte, il instituait un service de chirurgie d’urgence. Chassé de Malte par Bonaparte, l’Ordre n’en meurt pas pour autant. Son Grand Maître, qui a rang de cardinal dans l’Église, est le souverain – élu – du plus petit État du monde qui échange des ambassadeurs avec 70 pays, émet timbre-poste et passeports, bat pavillon et monnaie.

Bertrand Galimard Flavigny nous fait connaître le passé et le présent de ces hommes de fer et de foi.

 

malte – les chevaliers de malte & la marine de philippe ii - 2 Tomes -

Jurien de la gravière

Edition PLON

 1887

2 volumes pour raconter la vie de cet ordre et son apogée maritime.


On sait que la puissante confrérie, fondé au cours du onzième siècle par des marchands compatissants, confrérie qui devait survivre au principe qu’elle représentait, aussi bien qu’aux services qu’elle n’était plus appelée à rendre, ne s’est écroulée que sous la pression de la Révolution française : ses richesses lui ont, pendant deux siècles de tiédeur et d’incrédulité, gardé des adhérents.

 

Les princes séculiers la dotèrent, en effet, à l’envie quand elle n’était encore qu’une société laïque de bienfaisance consacrée tout entière au soin des blessés et des malades. Après la prise de Jérusalem en 1099, la pieuse infirmerie commence par devenir un couvent : les Hospitaliers prononcent entre les mains du patriarche de Jérusalem les trois vœux de chasteté, d’obéissance et de pauvreté. En l’année 1118, ils se décident, sans renier leur première vocation, à prendre les armes pour défendre contre les soldats du Soudan d’Égypte le tombeau du Sauveur. De cette époque date la constitution franche qui s’intitule La Religion.


L’Ordre de St Jean se partagera désormais en trois classes ; il se composera : de chevaliers exclusivement recrutés dans la noblesse, de chapelains chargés du service religieux, de frères servants condamnés par leur origine plébéienne à ne jamais sortir du rang inférieur qui leur est assigné.

 

Les chevaliers sont tenus de fournir les preuves de huit quartiers d’une noblesse sans tache.

 

malte – l’ordre de malte en mḖditerranḖe

c.e. engel

Edition DU ROCHER

 1957

Le 26 octobre 1530, Philippe de Villiers de l’Isle-Adam, Grand Maître de l’Ordre de St Jean de Jérusalem, débarquait à Malte à la tête d’une petite flotte. C’était la fin de la longue épopée des royaumes latins d’orient. C’était aussi le début d’une autre, celle de l’Ordre en Occident.


L’Ordre de St Jean de Jérusalem était tout ce qui restait des Croisades et des conquêtes des territoires d’Outre-Mer. Fondé vers 1099 par un chevalier français, Gérard, dont l’œuvre fut poursuivie par Raymond DU PUY, sa mission première, consistait à soigner les pèlerins qui tombaient malades en Terre Sainte. Mais très vite, à cette tâche de non combattant avait dû s’en ajouter une autre, plus active, plus dangereuse : assurer la sécurité des routes parcourues par les pèlerins. Les Hospitaliers avaient été les premiers moines-soldats ; puis vinrent les Templiers. Pendant toutes les luttes en Terre Sainte, les deux ordres tinrent tête, héroïquement, subissant des pertes énormes, résistant sans espoir dans des situations impossibles.

 

L’Ordre des Chevaliers Hospitaliers de St Jean de Jérusalem, après avoir dû abandonner Jérusalem même, puis Margat, le Krak des Chevaliers, St Jean d’Acre, Chypre, reconquit Rhodes sur les Turcs et s’y installa. Peut-être est-ce cette volonté opiniâtre de demeurer en orient, coûte que coûte, qui lui épargna le sort des Templiers.

 

L’Ordre, poursuivait la tâche pour l’accomplissement de laquelle il avait été fondé : il créait des hôpitaux à Rhodes et défendait ce qu’on pouvait encore défendre du christianisme en Orient. Il était aussi moins riche que l’Ordre du Temple ou, du moins, sa fortune était d’une composition différente.

 

Les Hospitaliers possédaient des commanderies dans toute l’Europe, surtout en France. C’était un patrimoine considérable, mais qui n’avait pu les inciter aux spéculations financières qui firent la fortune, puis la perte des Templiers.

 

Lorsque ceux-ci finirent de façon terrible, une partie de leurs biens, en France et en Angleterre, notamment, fut donnée aux Hospitaliers avec qui on avait essayé, sans succès, de les fondre quelques années avant le début des persécutions de Philippe-Le-Bel.

 

MALTE - RHODES – LES CHEVALIERS DE  RHODES

Annina VALKANA

EDITION M. TOUBIS

 2008

Les chevaliers de l’Ordre de St Jean firent leur apparition sur l’île de Rhodes en 1306. Fort de l’appui de l’Occident, le grand Maître Foulques de Villaret s’empara en un premier temps des forteresses de Philerimos et Pharaklos, pour envahir ensuite, trois ans plus tard, la cité même de Rhodes, parachevant ainsi son installation dans les lieux.

 

Mais c’est le grand maître Helion de Villeneuve qui modernisa l’ordre et fit des alliances avec Venise, le Pape, Chypre et la France et ainsi consolida l’Ordre et enleva des citadelles aux Turcs.

 

De très nombreux combats contre les Turcs et les arabes émaillent l’histoire de ces chevaliers de Rhodes, notamment le siège de Rhodes en 1440 par les égyptiens, la ville ne fut pas prise, par contre elle tomba aux mains des turcs en 1455, mais vite reprise par les chevaliers.

 

En 1522 arrive au pouvoir Soliman le magnifique, qui la même année s’empare de Rhodes grâce à la trahison d’un dénommé André d’Amaral. Malgré certaines tentatives pour reconquérir l’île, elle resta aux mains des Turcs jusqu’en 1912, date qui vit les Italiens reprendre l’île aux turcs. Quant aux chevaliers de Rhodes ils quittèrent Rhodes pour aller à Malte en 1522.

La citadelle médiévale de Rhodes est l’un des rares ensembles monumentaux de l’époque franque que la Grèce ait pu conservé intacts. Cette petite ville où la vie coule paisiblement, imperturbable depuis près de six siècles a pu sauvegarder toute la beauté, la splendeur et le charme du Moyen Âge.

 

Rhodes, l’île illustre que vantait Horace, fut à travers son histoire l’un des centres les plus importants de la civilisation égéenne. Fille d’Aphrodite et épouse du dieu Hélios, Rhodes émergea de la mer pour être donnée en partage à Hélios, c’est du moins ce qu’en dit la légende.

 

montfort – le mythe templier

Marc mirault

Edition ARQA

 2007

Mais quel est donc ce Haut-lien où coule l’Argens et auquel la mémoire des Templiers de Provence est si attachée ? Quel est donc ce lieu où les Templiers de Chypre accédaient, où l’Alchimie opérative venue d’Orient se pratiquait, et l’on observa en 1968 un objet volant non identifié au-dessus du château de Montfort… Un château extraordinaire en réalité que celui de Montfort-sur-Argens auquel est attribué un nombre incalculable d’histoires rêvées ou véritablement vécues.

 

Entre brumes et brouillards, entre cornues et magie des campagnes, entre Templiers et Frères aînés, entre le XIIème et le XIVème siècle, la légende rattachée au lieu voudrait que les murs du château vécussent l’Initiation des Maîtres Secrets de l’Ordre du Temple… Et après ?

 

Le château de Montfort est bâti, en tous cas, sur une structure hors norme qui sollicite des échanges cosmo-telluriques extrêmement actifs. Est-ce là une des clés de l’énigme qui permet de décoder tous ces phénomènes surnaturels ? Marc Mirault qui fut un des proches de Jimmy Guieu, et qui entra avec le célèbre écrivain de Science-fiction, en 1969, dans le château de Montfort pour essayer de comprendre quels étaient les phénomènes paranormaux qui s’y produisaient, nous raconte savamment ici son témoignage et ses projets de recherches avec le géobiologue Roger de Lafforest, entre autres, et relate de façon précise nombre d’expériences vécues…

 

mystÈres & secrets des templiers du bÉzu

M. René mazières

Edition PÉGASE

 2005

Située à la vue du village de Rennes-Le-Château, la forteresse du Bézu émerge de la nuit des temps. On ne sait rient de ses bâtisseurs; quant à ses seigneurs feudataires, nul ne peut jamais les circonvenir, pas même Simon de Montfort, lors de sa sauvage campagne contre les Cathares.


De ce château inexpugnable, véritable nid d’aigle, il n’en reste plus que des ruines. Des ruines, souvent environnées de brume, qui ont donné prises à toutes sortes de légendes. Ne dit-on pas que depuis sept cents ans, chaque nuit du 12 au 13 octobre, des fantômes, vêtus du manteau des Templiers, montent en procession au Bézu…


Bien avant l’extinction de l’Ordre du Temple, certains de ces moines-soldats y auraient séjourné, à l’invitation du maître des lieux.

 

Quel a été le motif de leur venue ? Quelle mission secrète ont-ils accomplie ? On dit qu’ils seraient venus y cacher un trésor ; d’autres pensaient, au contraire, que ces Templiers étaient là pour en exploiter un…
C’est à ces questions que M. L’Abbé Mazières a tenté de répondre, se fondant essentiellement sur des documents, des rapports de fouilles et une solide connaissance de l’histoire de la Haute-Vallée de l’Aude.

11 O

ordre militaire de notre-dame et de saint-lazare

 

Edition du PrieurÉ

 1992

Mémoires, statuts et rituels de 1649. Cet ordre remonterait peu avant les croisades et fut plus ou moins incorporé et assimilé à l’ordre des hospitaliers.

Cet ordre très catholique fait de chevaliers et d’hospitaliers, ressurgit en 1649.

 

A l'origine, l'ordre de Saint-Lazare était un institut hospitalier consacré aux lépreux, mais n'ayant jamais eu l'importance de l'hôpital Saint-Jean (futur « Malte ») et du Temple. Ses membres n'ont pas eu de caractère militaire avant le 13e siècle. La maison de Saint-Lazare-hors-les-Murs de Jérusalem s'établit à Saint-Jean-D’acre (1187) et, après la chute de cette dernière ville (1291), l'ordre se réfugia sur ses terres d'Europe, se morcelant en organismes autonomes. Ses possessions anglaises, allemandes et suisses furent spoliées par la Réforme. La commanderie de Boigny en Orléanais était à la tête des chevaliers établis en France, et c'est à Capoue, dans le royaume de Sicile, que siégeait un autre « grand maître », qui ne reconnaissait pas celui de Boigny.

 

Pie II donna par une bulle (1459) les biens de Saint-Lazare à Notre-Dame de Bethléem, puis Innocent VIII réunit Saint-Lazare à Saint-Jean (par une bulle de 1489), ce qui fut confirmé par Jules II (1505). Henri IV nomma un grand maître de l'ordre en 1604 ; mais, comme seuls quelques chevaliers subsistaient, il créa un nouvel ordre, religieux et militaire, celui de Notre-Dame-du-Mont-Carmel, le grand maître en étant celui de Saint-Lazare ; Paul V approuva la naissance du nouvel ordre destiné à combattre l'hérésie et à faire progresser la religion.

 

L'ordre de Saint-Lazare étant plus ancien que celui de Notre-Dame-du-Mont-Carmel, on prit l'habitude de parler du seul Saint-Lazare pour citer les deux ordres réunis. Louis XIV, qui désirait l'extinction de l'institution, finit par la laisser vivre : les conditions d'entrée des cent chevaliers varièrent puis se stabilisèrent (1773) à huit degrés de noblesse paternelle et trente ans d'âge. En 1757, on abolit les commanderies héréditaires puis on ne donna que la seule croix de Notre-Dame-du-Mont-Carmel aux meilleurs élèves de l'École militaire, ce qui était faire bon marché de la réunion des ordres, que Monsieur, comte de Provence, grand maître en 1773, mena à la faillite : le roi décida l'extinction par absence de nomination ; la dernière promotion eut lieu en 1788. En exil, le comte de Provence, qui était devenu Louis XVIII, conféra peu les ordres à des étrangers et, lors de son retour en France, continua de porter la croix verte à huit pointes ; mais il n'y eut plus de nomination.

 

L'extinction fut réaffirmée par une instruction du grand chancelier de la Légion d'honneur du 5 mai 1824 : « Depuis l'année 1788, ce dernier ordre ne se confère plus. »

11 P

PERCEVAL, DE PEREDUR A PARZIFAL UNE SOURCE DE LA SPIRITUALITḖ OCCIDENTALE

Robert Jacques THIBAUD

Edition DERVY

 1998

La quête du Graal est le résultat de deux courants de pensée en Europe au Moyen-Âge, la spiritualité celte et la démarche chevaleresque initiatique. Ces deux courants vont se transcender dans le mythe du Graal. Les personnages de Perceval, Peredur et Parzifal vont cristalliser l’idéal supérieur de la chevalerie.

Le Parzifal est l’une des œuvres les plus importantes de la littérature médiévale allemande. Il est l’un des témoins des relations particulièrement étroites entre la littérature française et allemande au Moyen Age, puisque Wolfram von Eschenbach reprend une œuvre capitale de Chrétien de Troyes, Perceval ou le Conte del Graal. D’un côté, il y a le monde arthurien, qui n’est plus sans égal ; en face de lui, il y a le monde de l’Orient : la chevalerie est la forme idéale de vie aussi bien dans l’un que dans l’autre.

 

En introduisant le monde de l’Orient dans son roman, Wolfram relativise l’importance du monde arthurien, qui n’est plus seul en son genre et qui perd par là de son importance. Schastel marveil fait partie du monde arthurien, et Gawan est son représentant idéal. Supérieur à ces deux mondes chevaleresques est le monde du Graal ; tous ses membres sont appelés directement par Dieu, sans l’intermédiaire de l’Église, pour servir le Graal et pour servir l’ensemble de la société humaine – dans la mesure où ils peuvent être envoyés dans des pays privés de souverains pour restaurer la paix, la justice et l’ordre.

Ils constituent une élite, qui est originaire des deux chevaleries profanes, de la chevalerie orientale dans la personne de Feirefiz, demi-frère de Parzifal, et de la chevalerie occidentale.

 

Le fils de Feirefiz, Johann, fondera ensuite en Orient le pendant du monde du Graal. Sous le signe du Graal, Orient et Occident sont réunis. De la sorte, Wolfram ébauche, à destination de la noblesse de son époque, un modèle idéal - utopique - de société, l’idéal d’une société aristocratique et chevaleresque universelle, englobant l’Orient et l’Occident, et libérée du dogme de l’Eglise. Wolfram a ainsi réussi à faire du roman inachevé de Chrétien un poème réunissant trois, voire quatre mondes : il a fait éclater le cadre du roman arthurien pour créer une cosmologie, une sorte d’histoire universelle.

 

prÉcis d’hÉraldique

Théodore veyrin – forrer

Edition LAROUSSE

 2004

L’héraldique est la science des armoiries : ornements qui, à l’origine, permettaient aux combattants, dissimulés sous leurs armures, de se distinguer les uns des autres, au moyen de signes soigneusement codifiés – couleurs, formes, dessins. Les règles de la présentation des armoiries se sont progressivement fixées, mais avec d’importantes variantes, parfois justifiées, parfois fantaisistes.


Le Précis de Théodore Veyrin – Forrer, paru pour la première fois en 1951, offre à l’amateur les connaissances lui permettant de maîtriser les rudiments de l’héraldique.


La présente édition, entièrement en couleurs, a été révisée avec le plus grand soin par M. Michel Popoff, secrétaire général de l’Académie internationale d’héraldique. Elle intègre les acquis d’un demi-siècle de recherche érudite et une abondante bibliographie a été ajoutée, faisant de ce traité, un véritable ouvrage de référence, à la fois clair et précis.


On y trouve de très nombreux blasons en couleur.

 

principes & problÈmes spirituels du rite Écossais rectifiÉ & de sa chevalerie templiÈre

Jean tourniac

Edition DERVY

 1969

Principes et problèmes spirituels du Rite Écossais Rectifié et de sa chevalerie templière est un classique des études maçonniques. Cette nouvelle édition permet de remettre en lumière certains aspects essentiels de l’ésotérisme chrétien.


L’ouvrage s’attache à montrer les liens spirituels et historiques entre un régime maçonnique à vocation chrétienne, apparu au XVIIIème siècle, la mission originelle de l’Ordre du temple et la gnose la plus orthodoxe des Pères de l’Église.


Consacré entièrement à la garde de la Cité Sainte, à la jonction de l’Orient et de l’Occident ou, si l’on veut, de l’« ésotérisme » et de l’« exotérisme », ce système particulier, un des plus anciens encore vivant, entendait se référer à la pureté d’une tradition première et se vouer à l’unité des Chrétiens, ainsi qu’à l’approfondissement des sources bibliques. Un programme d’une surprenante actualité en ce début de XXIème siècle. Cette étude, axée sur l’enquête historique et l’exégèse de l’Écriture Sainte, met notamment en évidence le rôle de Saint Bernard, celui de la tradition d’Élie et de l’Ordre des Carmes, les sources esséniennes, l’énigmatique continuation des « Fils de la vallée » et le symbolisme des rites et des nombres propres à cette voie.


Elle montre enfin la convergence « par en haut » entre la foi judéo-chrétienne, la Jérusalem sacrée et le monothéisme abrahamique, dans la Franc-maçonnerie croyante traditionnelle et dans cette chevalerie « célestielle » qui rappelle celle du Saint Graal.

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RITUELS SECRETS DE LA F.M. TEMPLIÈRE ET CHEVALERESQUE

Pierre GIRARD- AUGRY

Edition DERVY

 1996

Les 17 rituels présents dans cet ouvrage témoignent d’un courant spiritualiste à la fois templier et chevaleresque qui préside à l’édification de la Franc-maçonnerie de tradition.  La stricte observance templière germanique et le régime écossais rectifié (R.E.R.) en sont les dépositaires y compris les chevaliers de Malte, la Croix-Rouge de Constantin, l’ordre du St Sépulcre et les chevaliers de Constantinople.

 

Cet ouvrage vient chronologiquement après Les Hauts grades chevaleresques de la Stricte Observance Templière publié chez le même éditeur en 1995, mais il le précède dans l'ordre rituel de ce régime maçonnique particulier qui a enfanté le R.E.R. Ces deux livres auxquels il conviendra d'ajouter le Manuel d'Instruction de l'Ordre proposent au lecteur une matière indispensable à l'étude de la Stricte Observance.
Renaissance Traditionnelle a déjà signalé que le Baron de Hund n'était pas le charlatan que beaucoup se plaisaient à railler mais qu'il s'était appuyé sur une réelle transmission qu'il appartiendra maintenant d'étudier en détail. Pierre Girard-Augry rassemble ici cinq rituels anciens et identifiés.

 

Quatre proviennent du fonds de la Stricte Observance de Lyon. Ils sont datés de 1775. Ils ont été comparés aux documents du fonds de la Bibliothèque de la Frande Loge du Danemark. Le rituel de Chevalier de l'Epée ou de l'Orient appartient quant à lui au fonds Willermoz de la Bibliothèque de Lyon. Pierre Girard-Augry nous rappelle la hiérarchie des grades pratiqués à Lyon et à Strasbourg :

n'attribuant à l'Ordre Intérieur que les grades chevaleresques proprement dits, à savoir le Noviciat et la Chevalerie. C'est cette logique rituelle qui a été retenue par la Stricte Observance contemporaine dont le Grand Chapitre Provincial d'Occitanie, IIIe Province Templière de l'Ordre, régit les hauts grades, du Maître Ecossais (ou Ecossais Vert) au Chevalier Profès inclus, les trois premiers grades "symboliques" ou "allégoriques" étant sous la juridiction de la Grande Loge Ecossaise d'Occitanie.


Pendant une courte période, de 1773 à 1776 environ, le système de la Stricte Observance Templière en France se subdivisa en trois classes et cette pratique, qui était inconnue en Allemagne, concerna la IIe Province (Auvergne) et la Ve Province (Bourgogne) ; mais les deux grades additionnels, qui existaient pratiquement sous la même forme dans d'autres systèmes de hauts grades, entraient donc directement en concurrence avec ces derniers, alors que la Stricte Observance était bien spécifique et constituait réellement une nouveauté.

Le travail de mise à plat du rite par l'auteur permet de voir la cohérence de la Stricte Observance Templière. On appréciera de plus la réponse faite par Pierre Girard-Augry à ceux qui déjugent les premiers grades de ce régime : "En réalité, seule la pratique effective des quatre premiers grades de la Stricte Observance permettrait de confirmer ou d'infirmer le qualificatif de "rudimentaires" qui leur est parfois attribué ; mais il ne faut pas oublier que la Stricte Observance fut un régime maçonnique complet en lui-même dont les grades symboliques n'étaient que "probatoires" et constituaient, en fait, le "vivier" au sein duquel était choisi les candidats au Très Saint Ordre."


La demande du Roi Henri IV, l’Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel ; sans doute comme une preuve de la sincérité de la conversion à la foi catholique du Roi de France, le 25 juillet 1593.r 8, le roi ait le nouvel Ordre avec la branche

11 S

suger & la monarchie française au xiième siÈcle (1108 – 1152)

Alexandre huguenin

Edition SLATKINE

 1974

Il a vécu dans une petite chambre de l'abbaye de Saint-Denis et, de là, a même fini par diriger le royaume de France. Né en 1081 dans une famille de paysans aisés, l'abbé Suger est devenu, au fil des années, une figure du Moyen Age au point d'assurer la régence du royaume de France entre juin 1147 et novembre 1149, alors que le roi Louis VII combat dans la deuxième croisade.

Auparavant, cet enfant de Saint-Denis, entré au monastère à 10 ans, avait lancé l'oeuvre de sa vie : faire de sa cité et de son abbaye la seule nécropole des rois de France et le symbole d'un pouvoir royal renforcé.

Il occupe de très nombreuses fonctions auprès de la monarchie :

chargé de missions diplomatiques auprès de souverains étrangers,

conseillé dans les grandes décisions ou durant les expéditions militaires,

il est aussi à l'origine du mariage de son fils Louis VII, futur roi de France, avec Aliénor d'Aquitaine en 1137.

C'est grâce à cet abbé bâtisseur charismatique, fin politique et un brin orgueilleux, que Saint-Denis connut son âge d'or, notamment en livrant au monde la première architecture gothique. Aujourd'hui, vous pouvez encore partir sur les pas du célèbre abbé, en commençant bien sûr par son chef-d’œuvre : la basilique. « La façade actuelle, on la lui doit, explique Serge Santos, administrateur du monument. Avec ces trois travées (espaces entre les colonnes), cet aspect massif, c'est plus qu'une façade. » Actuellement couverte d'échafaudages, elle retrouvera bientôt sa blancheur. Le portail nord est achevé, et le portail central, en phase de restauration, sera dévoilé cet automne.


A l'intérieur du prestigieux monument, l'abbé Suger a aussi laissé son empreinte. En 1140, à peine le massif de la façade terminé, il lance la construction du chevet (l'extrémité de l'église, derrière le chœur). « C'est un manifeste de l'art gothique, avec ses croisées d'ogives, poursuit Serge Santos. C'est aussi un espace surélevé par rapport à la nef, qui permet de voir du fond de l'église les reliques de Saint-Denis. » Le jour de la consécration, le roi Louis VII et son épouse Aliénor d'Aquitaine sont présents. C'était le 11 juin 1144, près de quatre ans après la pose de la première pierre. « Suger prétendra que le chevet a été édifié en trois ans, trois mois et trois jours, une référence religieuse. C'était aussi un grand communicant avant l'heure... », sourit Serge Santos.

L'importance de la lumière, avec des verrières beaucoup plus grandes, l'utilisation du bleu de cobalt, ou de vitraux en nombre, pourtant une fois et demie plus chers que la pierre, sont d'autres signes particuliers de l'oeuvre de Suger. Et c'est aussi dans sa crypte que l'abbé fut enterré, aux côtés des rois de France, à sa mort en 1151. Son nom, gravé dans le marbre de l'ossuaire des rois, mais aussi son visage restent présents dans la basilique : l'abbé s'y est représenté au pied du Christ, sur le tympan du portail central datant de 1140, et au pied de la Vierge, sur un vitrail de 1144.

Mais, même en dehors de la nécropole royale, sa trace persiste, et pas seulement grâce au lycée qui porte son nom. « Beaucoup d'objets de son époque, comme des chapiteaux (sculptures ornant des colonnes), des céramiques, des poteries, sont exposés dans les deux salles d'archéologie du musée d'Art et d'Histoire de Saint-Denis », précise Nicole Rodrigues, directrice de l'unité d'archéologie de la ville. Guidés par les bornes du parcours historique, vous pourrez vous y rendre en passant par des rues et des places qui ont jadis accueilli des artisans du Moyen Age. Comme un voyage à travers le temps.

Le style gothique, qui naissait alors en ce milieu de XIIe, reçoit grâce à cette magnifique réalisation une impulsion définitive : on peut ainsi affirmer que la construction de la basilique de Saint Denis en 1144 marque le début du style gothique. Cette Basilique, véritable nécropole accueillant les sépultures des rois de France, restera le monument symbolique de la monarchie française.

 

 

SYMBOLES   TEMPLIERS

THIERRY    GARNIER

Edition  ARQA

 2009

En ce tour d’horizon consacré aux symboles du Temple, nous avons voulu porter principalement notre attention au sein de l’odyssée templière, sur certains replis de l’étendard Baussant, sur des zones d’ombres rôdant devant le seuil de nos certitudes, afin de relever alentour contresens et demi mesures, contrefaçons et contrevérités, points de détails sans doute, mais qui permettent cependant de voir plus clairement une certaine lumière parfois enténébrée de poncifs convenus et de litanies ressassées. Clarté qui ne demandait qu’à se révéler et se dévoilée.

 

A partir de ces quelques aperçus symboliques, transperçant le médiéval, il nous est apparu opportun de contempler le Temple » comme eut dit Henri Corbin, d’arrimer au soc de la charrue labourant «  l’objectivité » de l’histoire, quelques ailes d’anges propices à nous convaincre qu’après tout, le Temple est bien de sable et d’argent, vermeille aussi, mouvant et réverbérant par delà l’histoire que les hommes se racontent dans le chaos du monde, dans la raison, dans le cœur flamboyant de l’étoile également, hors de nous et en nous et ce, tant que l’éternité se moquera des grains de  sable du sablier.

 

En quête de ces traces enchantées, nous avons désiré aussi bien aimer que savoir et proposer à celui qui voudra emprunter avec nous ce sentier parfumé de roses d’Ispahan, quelques récits venus d’un autre temps, où les croisés de Palestine croyaient encore dans la poussière des routes menant à Jérusalem, à la noblesse des âmes autant qu’à une chevalerie spirituelle, à l’architecture sacrée comme à la magie du chiffre  neuf.

 

synopsis sur la chronologie des ordres de chevalerie

Maurice GRIFFE

 

 1997

Superbe dépliant grand format en couleur, sur les ordres de chevalerie, avec leurs histoires et leur chronologie.

 

On y trouve les Templiers, les Hospitaliers appelés plus tard chevalier de Malte et les chevaliers Teutoniques.

 

Une grande fresque avec les trois ordres qui firent l’histoire durant 250 ans

11 T

TEMPLIERS  -  B.A-BA 

Bernard MARILLIER

Edition PARDES

 1998

Phénomène à la fois religieux et militaire, associant la croix et l’épée, la foi et l’économie, l’Ordre du Temple fut créé en 1118 ou 1119 par Hugues de Payns et huit autres chevaliers pour la protection des pèlerins. Moines, guerriers et financiers, les Templiers participèrent héroïquement aux croisades et à la défense des Etats Latins d’Orient.

Parallèlement à sa quête temporelle, propre à la chevalerie, le Temple mena une discrète quête spirituelle, de nature johannique, dont le but était, semble-t-il, la réalisation d’un « grand dessein » lié à la tradition primordiale. Ce projet devait disparaître, par le fer et le feu, à l’instigation du roi de France Philippe IV le Bel et du pape Clément V.

Ce B.A.-BA des Templiers, accessible à tous, permet aux lecteurs de s’initier, de manière synthétique, à l’histoire, tant spirituelle que temporelle, de l’Ordre des Templiers. Il l’ouvrira à une meilleure connaissance de l’intérieur (structure, règle, geste guerrière, contenus ésotériques, etc…) et à une meilleure appréhension de la mise en place progressive des éléments qui constituèrent la trame de « l’affaire des Templiers » dont la conclusion ultime fut la mort infamante sur le bûcher de son dernier maître, Jacques de Molay (1314).

Ainsi, Bernard de Clairvaux, prêcheur de la Deuxième Croisade, louait-il l’Ordre du Temple dans son fameux De laude nova militia, ce texte écrit entre 1130 et 1136, fondé en 1118 ou 1119. Cent quatre-vingt-treize ans plus tard, l’Ordre voyait sa puissance remise en cause par de graves accusations, et son existence finir en tragédie.

Mais que sait-on réellement de cet Ordre ? Les conditions de sa création, sa Règle, ses activités militaires, diplomatiques et économiques en Terre sainte et en Europe, quelques témoignages architecturaux, restes de leur puissance, la date et les causes de l’arrestation de ses frères, les chefs d’accusation, les aveux, spontanés ou non, mais dont certains sont stupéfiants, et enfin la date et les raisons officielles de son abolition.

En dehors de ces données historiques, il faut avouer que nous disposons que peu de sources sérieuses permettant de justifier les nombreuses allégations fantaisistes, voire délirantes, portées sur les Templiers concernant leur ésotérisme, leurs rites occultes ou magiques et leurs multiples filiations – comme les fausses filiations maçonniques et néo-templière -, sans oublier leurs nombreux « mystères », que des générations d’historiens ont tenté de percer.

Malgré cela, est-ce à dire que l’Ordre du Temple ne pose pas de problème aux historiens et qu’il soit dépourvu d’énigmes ou de zones d’ombre non encore résolus ? Non, bien sûr, car le « mystère du Temple » existe réellement, né surtout de la destruction aussi soudaine qu’inexpliquée de cet Ordre, de la gravité de certaines accusations dont il a fait l’objet, des ombres et des non-dits accompagnant son procès, puis sa dissolution.
Faut-il rappeler qu’au début du XIVe siècle (1304), le roi de France Philippe le Bel célébrait sincèrement et de miséricorde, la libéralité magnifique qu’exerce dans le monde entier et en tous temps, le Saint Ordre du Temple « les œuvres de piété emple ».

Or, trois ans plus tard, le13 octobre 1307, le roi l’accuse de l’avoir trahi, de s’être écarté de l’orthodoxie chrétienne, et fait arrêter les frères, notamment son Maître, Jacques de Molay.
En 1312 le pape Clément V abolissait l’Ordre ses Templiers
« considérant les accusations dont ils sont l’objet, considérant la manière et la façon mystérieuse dont on est reçu dans cet Ordre, la conduite mauvaise et antichrétienne de beaucoup de ses membres, considérant surtout le serment demandé à chacun d’eux de rien révéler sur cette admission et de ne jamais sortir de l’Ordre (…), considérant les périls que courent la foi et les êtres, ainsi que les horribles forfaits d’un très grand nombre des membres de l’Ordre ».

Si nombre d’accusations lancées contre le Temple furent fantaisistes, d’autres interprétées de manière tendancieuse propre à convenir aux pouvoirs religieux et politique, d’autres encore entièrement forgées pour les besoins de la cause, il n’en est pas moins vrai que certaines d’entre elles furent réelles, maints Templiers n’hésitant pas, en dehors de toute pression ou torture – dont on ignore d’ailleurs le degré et la fréquence d’utilisation – à les confesser.

Il est certain que l’Ordre de 1312 n’était plus celui, en esprit et dans les comportements, des années 1118-1119, ou 1130, époque où saint Bernard louangeait la « nouvelle milice », sa nature, ses buts et ses ambitions ayant changé de façon radicale, sans doute sous certaines « influences subtiles » liées à un type de mission qui n’était plus celle des débuts.

Manifestement, il y a un « mystère templier », mais qui n’est nullement celui auquel s’est attachée la quasi-totalité des personnes qui se sont penchées sur la vie et la mort de l’Ordre du Temple.

 

templiers – chevaliers d’orient & d’occident

René lachaud

Edition DANGLES

 1997

Fondé en 1118 pour aider et protéger les pèlerins sur la route de Jérusalem, l’Ordre du Temple développa une vocation ésotérique d’une inestimable dimension initiatique, où les armes furent les outils de l’idéal mystique. Bien après sa dissolution officielle par l’Église catholique romaine et le supplice de son dernier maître, Jacques de Molay, en 1314, son esprit n’a jamais cessé de se propager à travers l’Orient et l’Occident.


Mais quels furent les véritables objectifs des vingt-deux grands maîtres successifs et de leurs disciples ? Quels furent leurs actes, leur mission exacte au sein des croisades et leur rôle effectif face aux représentants de la foi islamique ? Que furent leur vie quotidienne, leurs croyances ? N’a-t-on pas parfois exagéré ou tronqué la réalité de ces preux chevaliers ? N’a-t-on pas, surtout, volontairement omis leur formidable mission de réconciliation entre Orient et Occident, entre islam et christianisme, qui fut sans cesse au cœur de leur action ?


Il fallait un ouvrage audacieux, écrit comme une épopée, pour restituer la vie et l’esprit de ces moines-soldats. C’est ce livre, renseigné, détaillé et exigeant que nous offre ici René Lachaud, fidèle au sérieux qui a forgé sa réputation d’historien, d’auteur et de conférencier. Un livre haletant, un regard neuf aussi, sur ces valeurs immuables de l’humanité incarnée par les Templiers : la vérité, le courage et l’honneur.

 

TEMPLIERS - DES  TEMPLIERS A  LA  FRANC-MAÇONNERIE,  Enquête sur une filiation

Jacques  Rolland 

Edition  Trajectoire 

 2001

Peut-on établir une filiation directe ou indirecte entre l’Ordre du Temple et la Franc-maçonnerie ? Pourquoi la littérature maçonnique fait elle l’impasse sur cette transmission ? Certainement du fait de sa profonde complexité.

Jacques Rolland nous propose dans ce remarquable livre, fruit de très longues recherches, une étude sur la lente émergence de la maçonnerie à partir du phénomène templier. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, alors que l’on croyait l’Ordre du Temple disparu dans les flammes des bûchers, il allait essaimer plus largement encore qu’il ne l’avait fait de son vivant.

 

Il léguait en héritage pour les siècles à venir ses idéaux et ses valeurs. Si la cathédrale des tailleurs de pierres est gothique, elle est encore plus templière, pour avoir mis les hommes debout et en état de marche, car la véritable mission que s’étaient donnés les templiers n’était-t-elle pas justement de provoquer une révolution sociale et économique ? L’héritage, telle une pierre précieuse, se retrouve entre les mains des Francs-maçons. Et c’est pourquoi « son Nom fut autre et le même pourtant ».

 

Les Templiers, ces moines hors clôture, après une ou plusieurs années de noviciat, tout au moins aux premiers temps de l’Ordre, étaient mus par une volonté supérieure de diriger un vaste mouvement de renversement des mentalités par rapport au fondamentalisme de l’époque. La construction  de près de 80 cathédrales, s’inscrit donc tout naturellement dans ce registre, car s’il faut des terrains, il faut aussi l’appui des Princes, de l’argent mais également d’une immense armée de tailleurs de pierres et de charpentiers.

 

Ceux-ci faisant partie d’une troisième armée qui suivait les 60.000 cisterciens et les 30.000 Templiers. . Cette troisième armée de métier était en uniforme, car portant des tabliers de couleurs différentes suivant les degrés d’apprentissage. S’ils n’avaient pas l’épée, du moins avaient ils la truelle.

 

Les Templiers relevaient du Pape, les cisterciens du Pape par l’intermédiaire de leur supérieur, et les compagnons du Devoir étaient soumis aux cisterciens comme aux Templiers, mais en aucun cas, ils ne dépendaient du pouvoir civil et religieux.

 

Qui peut mieux qu’un Franc-maçon s’exprimer sur le secret maçonnique, qui n’appartient qu’à lui et ne peut de ce fait être communiqué ? Mais l’étude approfondie du secret maçonnique à partir du XVIIIe siècle, peut valablement éclairer la lanterne de ceux et celles que l’Ordre

 

Au sommaire de cet excellent livre bien documenté nous y trouvons :

 

Les débuts de l’Ordre du Temple – L’importance de la Règle et la réception des impétrants – le noviciat et la vie conventuelle des frères – la réception dans l’Ordre du Temple – Les pauvres chevaliers du Christ et du Temple de Salomon – Les croisades – les fotowatts et les premiers rituels – Everard des Barres, un mystique plus qu’un soldat – spéculation financière et industrielle – la chute du mur d’Acre – Guillaume de Beaujeu – fin de partie pour les Templiers – le guêpier d’Orient – Une évolution profane du Temple – un anticléricalisme – Jésus n’est il qu’un prophète ? – l’arrestation controversée de Jacques de Molay – la bulle financière du Temple – la Tradition et le futur de l’humanité – que sont devenus les chevaliers du Temple ? – Des tailleurs de pierre à une maçonnerie opérative – le Temple au Portugal -  Des terres templières en Ecosse – Passage du spirituel au temporel – le Compagnonnage – sans les Templiers les cathédrales eussent été impossibles – Nul n’entre ici s’il n’est géomètre _ Garin de Troyes, moine cistercien – vers les loges spéculatives – compagnonnage et Graal – l’enfant de la Veuve – les Rose+ Croix – la loge maçonnique de métier – la maçonnerie écossaise – la rivalité des clans – le Chevalier de Ramsay et son ami Fénelon – le système des hauts grades – la Maçonnerie templière allemande – la Maçonnerie templière lyonnaise – conséquence du convent de Wilhelmsbad – la Maçonnerie en Europe et aux Etats-Unis de 1750 à la Révolution – le siècle des lumières – les secrets de Maître Hiram – les premières loges féminines – L’Orient des origines – une maçonnerie templière orientale – rapide étude des 18e et 30e degrés par leur connotation templière – chevalier de l’esprit _

 

Jacques Rolland est reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes français de l’Ordre du Temple. Il a publié une dizaine d’ouvrages sur les Templiers.

 

TEMPLIERS ET ROSE+CROIX

Robert  AMBELAIN 

Edition  SIGNATURA

 2010  Réédition de 1955

Homme d’une quête spirituelle permanente, praticien expert en sciences occultes, Robert  Ambelain (1907-1997) fut sur tous les plans un guerrier. Personnage entier, mais complexe, en quête de la science, il avait tiré sa devise de cette méditation de Descartes :

 

« il faut remettre toute chose en doute une fois au moins dans sa vie ».

 

Templiers et Rose+Croix nous offre avant tout un témoignage sur le cheminement d’un homme libre, qui, à l’instar des initiés du siècle des Lumières, est entré à son tour dans l’histoire de l’occultisme et des sociétés initiatiques. C’est aussi un document pour servir à une réflexion qui dépasse le cadre strict de l’historiographie, sur la Stricte Observance templière et la Rose+Croix. Robert Ambelain pense, parle, écrit, vit en homme de désir, qui nous invite à une autre approche de l’histoire, d’une histoire occulte.

 

L’auteur fait souvent référence à la Rose+Croix d’Orient, cet Ordre a tenu une grande place dans la vie de R. Ambelain qui disait : « La filiation des Rose+Croix d’Orient n’est nullement maçonnique, mais chrétienne et gnostique et peut être Templière»

 

Georges Lagrèze reçut cette filiation au Caire par les milieux anglais et chrétiens coptes et la transmit à Papus.

Cet ouvrage écrit en 1955 nous parle de :

Templiers et Rose+Croix -  la Stricte Observance – La Franc-maçonnerie – les Rose+Croix jacobites – l’énigme et le mystère d’Elie Artiste appelé Elias Artista – la Rose sur la croix ou le secret des symboles – Stanislas de Guaita – Sédir – Papus – Chronologie des Templiers et des Rose+Croix en partant de l’année 1013 avec la fondation à Jérusalem de l’Ordre des Chevaliers de St Jean de Jérusalem, qui deviendrons les Hospitaliers, à l’année 1888 avec la création de l’Ordre Kabbalistique de la Rose+Croix -

 

TEMPLIERS - LES MYSTÈRES DES TEMPLIERS

J.H. Probst Biraben

Edition de L’Omnium Littéraire

 1947- Réédition 1973

Dans bien des provinces, jadis, le nom seul de Templiers évoquait non seulement la fière allure des religieux soldats, Milice du Christ en Palestine, avec leur grand manteau blanc orné sur la poitrine de la croix pattée de couleur vermeille, mais toutes sortes de choses extraordinaires. Tel rocher était réputé le siège du templier, tel ruisseau le lieu où il faisait boire et baigner son cheval, tel bruissement de la forêt sa plainte, les paysans attribuaient à l’Ordre toutes les anciennes ruines indistinctes, et bien sur de nos jours, certains affirmant avec force que de ci de là, il y avait une commanderie, ou un trésor caché.

 

Il est certain qu’un peu partout ils eurent des commanderies, résidences-forteresses pour certains et pour d’autres ce n’était que des fermes templières qui approvisionnaient les autres centres templiers. Les églises fortifiées frappaient les imaginations, certaines rappelant la forme orientale rapportée de Jérusalem, mais chez tous il y eut toujours l’intuition de mystères attachés au Temple et aux Templiers.

 

Sans doute, le souvenir de leur charité et de leur courage se perpétuait à travers les âges dans les récits que se faisaient les campagnards le soir à la veillée, en augmentant encore le mystère par cette énigme inviolée de leurs travaux, de leurs pèlerinages à Jérusalem, de leurs exploits chevaleresque et de leur éventuel trésor

 

Tout est mystérieux chez les hommes hermétiques du Temple. Le Moyen Âge que l’on a pris l’habitude de considérer comme une époque obscure au point de vue de l’esprit, fut au contraire, une époque brillante et féconde. Ses productions scientifiques, alchimiques, littéraires et artistiques furent d’un très haut niveau avec des hommes comme Dante, Bacon, Albert le Grand, Pic de la Mirandole, Arnaud de Villeneuve, Raymond Lulle,… ainsi on est obligé de recourir à nos intuitions, pour essayer de les décrypter.

 

Les débuts du Temple fut l’œuvre de 2 hommes : Hugues de Payns et Geoffroy de Saint Omer en 1118 qui se vouèrent au service de Dieu sous la règle de saint Augustin. Sous Baudouin roi de Jérusalem, ces deux chevaliers venus en Terre Sainte dans l’intention d’y faire œuvres utiles, décidèrent de se consacrer à la défense des routes et des pèlerins

 

Avec André de Montbard, Gondemare, Godefroy, Roral, Payen de Montdésir, Geoffroy Bisol et Archambaud de saint Aignan, ils furent les neuf premiers fondateurs de l’Ordre. Alors pourquoi ce chiffre 9 ? N’y a-t-il pas là une coïncidence avec la règle Pythagoricienne, les kabbalistes et l’Ennéade, l’ésotérisme chrétien ?

 

Au sommaire de cet ouvrage très riche et bien documenté, l’auteur nous parle de :

Les templiers et le Moyen- Âge

La réception dans l’Ordre avec ses singularités

Développement et Puissance de l’Ordre

Le rôle de l’Ordre dans la chrétienté

Hostilité royale et dessous du drame

Cryptographie et croix des huit béatitudes

Idoles et Baphomet

Politique et Synarchie

Contacts islamiques et Gardiens du Temple

Associations ouvrières et Ordre du Temple

Les graphitis de Chinon et l’Hermétisme

Les successeurs et héritiers du Temple

Probst-Biraben fut Docteur es-lettre et Professeur honoraire de l’Université. Il fut un excellent écrivain, passionné d’histoire et référent de l’Ordre du Temple

 

TEMPLIERS : LES YEUX DU BAPHOMET

Divers auteurs

Edition  Rafael de Surtis 

 2004 

José Anes nous raconte les Templiers et leurs mythes ; les Templiers après leur disparition ont engendrés et mélangés l’histoire, les mythes et les légendes ; l’élaboration de ces mythes et légendes débuta donc après la tragique destruction du Temple sous les coups portés par le roi Philippe le Bel et le Pape, le point culminant étant le supplice de Jacques de Molay en 1314, qui fut en quelque sorte le bouc émissaire de cette volonté politique et religieuse d’éradiquer cet Ordre. Si l’on suit René Girard dans ses hypothèses, la destruction de cette victime, qui est l’Ordre du Temple, est essentielle à sa sacralisation, tout comme un roi n’est sacré qu’à sa mort.

 

Cette sacralisation ad aeternam a rendu l’Ordre bon pour être mythifier. Tout comme l’histoire est respectable, le mythe l’est tout autant, le mythe étant une élaboration imaginaire, ayant une existence réelle dans le monde, que le matérialisme dialectique nomme superstructure, laquelle interagit avec le monde historique des infrastructures. «  Le mythe est un opérateur logique qui résout des contradictions ». Dans le cas de l’Ordre du Temple, contradictions et paradoxes pourront trouver résolution dans les mythes templiers, ainsi :

La contradiction qui se manifeste dans la splendeur et la puissance de l’Ordre d’une part, sa fin sans gloire d’autre part

La contradiction apparente entre un Ordre chrétien et catholique reconnu et respecté et les accusations inquisitoriales d’hérésie

Le paradoxe de caractère occidental de l’Ordre dans un environnement oriental qui l’aurait finalement contaminé doctrinalement.

 

Nombreux furent ceux, comme Dante et sa Divine Comédie qui cherchèrent à innocenter l’Ordre du Temple et accusèrent le Pape et le roi de France de mauvaise foi et de calomnie, on trouvera avec lui la Stricte Observance et le baron Hund, Willermoz et le R.E.R, les grades dit de vengeance en F.M.  et d’autres.

 

Marc Petit raconte le Chevalier Abner qui en 1310 attendait au fond d’un cachot, la venue des gendarmes pour l’emmener à l’interrogatoire ; il était décider à tout nier compte rendu qu’il ne se sentait pas coupable, mais l’inquisition est redoutable et le supplice insupportable pour certain, alors que va-t-il dire ou avouer ?

 

Remi Boyer nous fait pénétrer dans cette assemblée présidait par Asmodée lors d’une lune noire fin de l’an 2003 et qui ouvre la séance par ces mots « Bienvenue à vous, pèlerins et vagabonds des profondeurs obscures et des méandres de l’Ombre, les travaux de la cour vont être ouvert pour le bien de l’obscurité »

 

Daniel Walther nous parle des yeux du Baphomet, et du supplice de Tristan de Pradines.

 

Alain Pierre Pillet, raconte l’histoire des deux frères Hugues et Geoffroy, leur enfance et plus tard ce sont eux fondèrent le Temple.

 

Bernard Jurth nous entraine dans les dernières années de l’Ordre, avec les barons du régime, certains qui furent tortionnaires des templiers, pour le plaisir, la cupidité, ou la soumission au pouvoir religieux et politique.

Anne Letoré nous parle de Gauthier d’Angoulême, chevalier apostat

 

Paul Sanda décrit le bûcher et donne les noms des très nombreux chevaliers qui y brulèrent.

 

Sarane Alexandrian explique les aveux du Chevalier de Fravaux

Jehan Van Langhenhoven nous entraine dans les touffeurs mortifères d’une Jérusalem exfoliée

Pierre Soletti et les marchands du Temple.

 

Georges-Olivier Chateaureynaud et les parfaits inconnus.

 

Eric Tessier et le feu de Saint Antoine

 

Anne Poiret nous raconte les légendes merveilleuses qui ont fleuries depuis 700 ans  sur : le Baphomet, Sorgues et l’alphabet.

 

TEMPLIERS - TABLEAU SYNOPTIQUE DE L’ORDRE DES TEMPLIERS

F. X. Laurec 

Edité par F.X. Laurec

 2012 

Non nobis Domine, non nobis, sed nomini tuo da gloriam   - « Non pour nous Seigneur, non pour nous, mais à la Gloire de ton Nom »    -  «  Devise des templiers »

 

Très beau tableau synoptique sur l’Ordre des Templiers, qui s’appelait « Les pauvres Chevaliers du Christ du Temple de Salomon de Jérusalem ». Ce tableau sur papier couleur glacé est fait comme un parchemin de 30 cm de large sur 80 cm de longueur. Il comporte sur 6 colonnes :

 

Les dates de gouvernances des Grands Maîtres de l’Ordre de 1096 à 1314

La chronologie des croisades en Terre Sainte

Les Rois capétiens avec les dates et la durée de leur règne

Les principaux Papes romains avec  dates et durées de leur pontificat.

Les grands Maîtres du Temple avec origine et durées de leur gouvernance.

Les Rois et Reines de Jérusalem et de Saint Jean d’Acre avec dates de règne.

9 croisades en terre sainte, 8 Rois, 37 Papes et 23 Grands Maîtres en 250 ans ont fondés et fait l’histoire de cet Ordre prestigieux.

 

Un très bel outil pédagogique pour ceux qui s’intéressent aux templiers et à l’histoire spirituelle de ce Moyen âge obscur et attirant car, tout cela fait parti de nos racines historiques, traditionnelles et spirituelles

Pour des infos ou pour le commander :   laurec.francois-xavier@wanadoo.fr

11 V

vues hÉrÉtiques sur l’hÉraldique – le blason, son Écriture, son symbolisme & sa phonÉtique

Gérard de sède

Edition Dervy

 2003

Une exposition présentée dans les années soixante à Paris, intitulée « du Totem au Blason » montrait la diversité et l’universalité de ce qu’on peut appeler les emblèmes d’appartenance par lesquels se caractérise une collectivité ethnique, professionnelle, idéologique, religieuse.


Ces emblèmes sont en quelque sorte l’écriture d’un langage symbolique. Il n’est pas question ici pour l’auteur de faire un traité d’héraldique, mais d’exposer un point de vue sur l’héraldique européenne antérieure au XVIIème siècle, époque où commence sa lente contamination par des fantaisies décoratives.


Ce point de vue est quelque peu hérétique surtout quand Gérard de SÈDE affirme et démontre que l’héraldique, soumise à des règles plus ou moins fixes, apparaît dès le Xème siècle, et non pas à la fin du XIème siècle, ni au début du XIIème.


Cet ouvrage s’adresse à tous ceux qui veulent comprendre le sens des blasons et les lire.

 

VÉZELAY GUIDE SENTIMENTAL

Jules ROY

Edition Vézelay

 1995

La cathédrale du Vézelay, un des points de départ pour le chemin de St Jacques de Compostelle. A l'aube, au crépuscule, dans la pleine lumière du midi, à toutes les saisons, prenez le temps de découvrir les richesses de Vézelay, celles qui se révèlent aux seuls amoureux. Apprenez à voir autrement, méditez sur les symboles, soyez poètes...oubliez ce que vous pensez savoir...et laissez-vous entraîner dans un lumineux voyage dans la pensée symbolique médiévale, inscrite de manière magistrale dans les pierres de Vézelay.

 

Voyage symbolique au sens où il aide celui qui l'effectue à retrouver l'unité perdue, voyage régénérant et consolateur car nul ne quitte la Madeleine de Vézelay comme il y est entré, voyage initiatique au sens où il s'agit d'initier (de débuter, donc) un processus de transformation, de métamorphose, qui va du plus dense au plus subtil. Le voyageur qui tente cette aventure apprendra, tout en s'ancrant fortement à la terre nourricière, à projeter son regard vers le cosmos et à "tournoyer dans l'infini des mondes"

 

L'édifice a fait un long parcours avant de nous parvenir sous sa forme actuelle. De nos jours, pour se rendre à la basilique, il faut grimper la colline de Vézelay qui surplombe le village.

 

Son histoire commence au IXe : les terres de Vézelay faisaient alors partie d'une région qui avait été léguée au comte Girart de Roussillon et à sa femme Berthe, par le père de cette dernière, le roi de France Louis le Pieux. Vers 859, le couple décida de faire établir un petit monastère de femmes sur la colline de Saint-Père (voisine à celle où se trouve l'actuelle basilique), en la mémoire de leur fils qui venait de mourir après seulement une année de vie. Mais le projet religieux est de courte durée, car quelques années plus tard, l'édifice s'effondre à la suite d'un incendie allumé par des troupes barbares, des Vikings. A l'issue de cette invasion, on reconstruit un monastère sur l'autre colline : une communauté de moines bénédictins s'y installe.

 

Au XIe siècle, la petite église, de maigre fréquentation, acquiert une énorme renommée lorsque l'abbaye prétend avoir recueilli des reliques sacrés, appartenant autrefois à Marie-Madeleine, reconnue dans la religion catholique comme sainte pour sa vie tumultueuse qui fut pardonnée par son amour pour Jésus qui la sauve par une apparition après sa résurrection. On y vénère donc Marie-Madeleine, le symbole du pardon des péchés pour un nombre très élevés de pèlerins dans toute l'Europe, dont beaucoup n'hésitent pas à se rendre en pèlerinage à l'église.

 

Au XIIe siècle, en 1120, le monastère subit pour la seconde fois un incendie. Les moines entreprirent alors la reconstruction des bâtiments : c'est sous ces travaux que l'édifice prend sa forme actuelle, avec la nef et le tympan qui donnent aux lieux une véritable allure royale. C'est dans ces conditions que le monastère dédié à Marie-Madeleine connaît son apothéose, et dans ses plus belles heures, attire des fidèles de renommée comme Bernard de Clairvaux, le croisé, ou les rois Richard cœur de Lion et Philippe Auguste. Toutes ces richesses sont en proie à de nombreuses convoitises de la part des seigneurs alentour, mais le pape place le monastère sous sa tutelle personnelle et le déclare lieu saint hors du Vatican. Ainsi, il échappe à la soumission du jaloux évêque d’Autun. Le monastère rivalise de beauté avec l'abbaye de Cluny, également en Bourgogne, très influente, qui bénéficie elle aussi d'une protection spéciale par le pape : les conflits religieux se manifestent, et déjà la popularité du monastère gêne certains...

 

Dès l'aube du XIIIe siècle, des rumeurs circulent : le monastère provençal de Saint-Maximin déclare, lui aussi, avoir déterré les reliques sacrés de Sainte-Madeleine. C'en est une abbaye détentrice de trop. En 1279, la polémique se propage jusqu'au Vatican, chez le pape Nicolas III qui, lorsqu'il l'apprend, met un terme au débat en attribuant la possession au monastère de Saint-Maximin. En conséquence, les pèlerins se désintéressent peu à peu du monastère de Vézelay, qui est délaissé. La communauté de moines va progressivement se diviser et partir vers de nouveaux horizons, pour, au XIVe siècle, laisser tout l'édifice à l'abandon.

 

Les bâtiments manquent de s'écrouler quand, juste à temps, le célèbre écrivain archéologue Prosper Mérimée inspecte les lieux en 1840, affirmant qu'une rénovation s'impose sans délai. Il confie les travaux à Eugène Viollet-le-Duc. En 1870, le monastère connaît un événement important : sa crypte voit des reliques de Marie-Madeleine officiellement déposées à son emplacement. C'est une faveur considérable, qui fait renaître les lieux aux yeux des pèlerins. Le pape, lui-même, en 1920, fait élever le monastère au rang de basilique : c'est un titre prestigieux, qui ne fait qu'accroître la renommée du lieu saint.

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