Chapitre 2 L ( Symbolisme ) |
L’ABEILLE, LE
MIEL, LA RUCHE, LA CIRE |
Divers auteurs |
ARCADIA |
2002 |
||
Le trésor de Childéric fut offert
à Louis XIV par Léopold 1er (du saint Empire). Conservé à la
Bibliothèque Royale depuis le début du XVIIIe siècle, il fut volé
en 1831. On ne retrouva que deux exemplaires des joyaux en forme d’abeilles.
De nos jours, les spécialistes ne sont plus tout à fait certains qu’il
s’agisse d’insectes mellifères. On peut, en effet, y voir des mouches, des
cigales, et même des hannetons, mais la corrélation entre abeilles et
Mérovingiens perdure. Napoléon Bonaparte à beaucoup contribué à la
persistance de cette croyance en prenant l’insecte butineur comme l’un des
emblèmes de l’Empire, l’autre étant l’aigle. L’aigle le rattachait à
Charlemagne et à l’empire carolingien ; les abeilles aux mérovingiens,
la plus ancienne dynastie de France. Le jour de son sacre, le semis
d’abeilles supplanta le semis de fleurs de lys des armoiries des rois. De
royale, l’abeille devint impériale. Héraldique : Vulson de la Colombière qui, dans la Science
Héroïque (1644) aborde l’héraldique d’un point de vue symbolique, présente
l’abeille comme symbole de vertu et voit dans l’essaim et la ruche
l’incarnation de l’ « obéissance que les peuples sont obligés de
rendre à leurs rois ». Elles symbolisent aussi l’éloquence car ce
qui sort d’elles, le miel, est doux et agréable. Il est dit qu’elles firent
jadis du miel sur la bouche de Platon, de Pindare, et de saint Ambroise de
Milan. Enfin, elles sont symbole de chasteté et de virginité. C’est pourquoi
on utilise leur cire pour la confection des cierges qui brûlent dans les
églises à l’occasion des services divins. Si on leur attribue une si grande
pureté, c’est sans doute parce qu’elles sont censées ne se nourrir que du
parfum des fleurs et ne pas connaître la sexualité. En effet, on a
longtemps cru par le passé que les abeilles, asexuées, naissaient
spontanément des entrailles de la terre ou de la décomposition d’animaux
morts, ou encore que leurs œufs provenaient du butinage des fleurs. On
pensait aussi que la reine était en fait un roi, donc incapable d’enfanter.
Virgile, dans les Géorgiques, livre IV, chante ces abeilles qui « ne
s’adonnent point à l’amour, qui ne s’énervent pas dans les plaisirs, et ne
connaissent ni l’union des sexes, ni les efforts pénibles de
l’enfantement » Traditions et croyances
antiques : Les idées symboliques d’ordre,
d’industrie, de charité que l’on rattache de nos jours à l’abeille sont
relativement récentes. Pour les anciens, elle est avant tout un emblème de
résurrection et d’immortalité, ainsi qu’un symbole solaire. En Egypte, elles
seraient nées des larmes de Ré [9] et est associé au roi de la Basse-Egypte, bîty
qui désigne également l’apiculteur.
Ouvrières laborieuses, innombrables et organisées, elles travaillent
tant sur le plan temporel que sur le plan spirituel. Par leur vol, elles
relient la terre au ciel et symbolisent les âmes dans leur migration (âmes
des morts) ou leur élévation (âmes des initiés). L’égyptologue Alexandre
Moret signale une abeille sculptée dans les stucs d’un monument et
accompagnant un fœtus entouré d’épis. Conjuguée avec les épis, est-elle un
symbole de fertilité ? Ou l’abeille nourricière va-t-elle (re)donner la
vie au fœtus ? Si le miel nourrit les vivants, il est aussi symbole
d’immortalité et de résurrection dans tout le monde antique. On l’offrait aux
mânes des morts pour leur assurer une protection dans l’au-delà. Hérodote et
Strabon rapportent qu’en Assyrie, on enduisait de cire les corps des notables
défunts avant de les ensevelir sous le miel. Glaucus fils de Minos et de
Pasiphaé, tombé mort dans une cuve, revient à la vie après que ses lèvres
aient été en contact avec le miel dans lequel il gisait. Chez les Celtes, l’insecte
mellifère est une manifestation de la déesse Mère Henwen qui enfanta un grain
de blé et une abeille. Le miel est l’un des ingrédients de la boisson des
dieux, l’hydromel, et confère à l’insecte qui le conçoit le statut
particulier qu’ont les créatures divines. Dans le monde gréco-romain,
l’abeille est également assimilée à la déesse Mère dont Déméter, Cérès pour
les latins, déesse vierge du blé, et Artémis sont des représentations.
L’abeille est un des attributs d’Artémis d’Ephèse représenté sur les statues
polymastes de la déesse, et l’insecte figure de façon continue au long des
siècles sur les monnaies éphésiennes. On lui porte depuis la nuit des
temps un rôle initiatique et liturgique. A Eleusis et à Ephèse, les
prêtresses de Déméter et d’Artémis portent le nom d’« abeilles ».
Le grand-prêtre de l’Artémision d’Ephèse, qui par sa consécration devenait
parèdre d’Artémis, était dit « seigneur des abeilles ». A Delphes,
la Pythie était parfois appelée « l’abeille delphique ». Apollon,
le frère d’Artémis, envoya aux Hyperboréens le deuxième temple de Delphes.
Celui-ci avait été façonné par des abeilles. Dans l’Iliade, Homère qualifie
les Amazones d’abeilles belliqueuses. Artémis en était la reine. Le serpent et l’abeille sont analogues sur
le plan symbolique, et complémentaire. Le serpent symbolise l’esprit,
l’abeille l’âme. Tous deux sont de nature ignée, ils piquent et inoculent le
feu dans la chair. Le serpent Python est une incarnation de la Terre et son
nom signifie « putréfaction féconde ». Or l’abeille, dans
l’antiquité, était censée naître de la putréfaction d’un animal, lion ou
taureau (animaux solaires) et, comme le serpent, elle sortait des cavités de
la terre. De même, si l’abeille s’envole, le serpent quant à lui, se hisse
dans l’arbre du milieu du jardin d’Eden ou le long du caducée, deux symboles
du pôle, l’axe qui relie la Terre au Ciel. L’abeille dans le
christianisme : En hébreu, le mot pour dire
abeille possède la même racine que dabar, la « parole », raison
pour laquelle les kabbalistes rapprochent l’abeille et le bourdonnement de la
ruche du Verbe créateur. Au Moyen Âge, on parle du « chant » de
l’abeille, chant véritablement sacré puisque que l’abeille porte en elle une
parcelle de l’Intelligence divine. Rassemblées en essaim ou dans une ruche,
ces milliers de parcelles se trouvent reliées entre elles pour ne former
qu’un seul corps — le corps mystique du Christ — dont la tête est le roi (la
reine). L’ensemble est une allégorie de l’Eglise qui, selon l’enseignement de
saint Paul, possède à sa tête le Christ-Roi. La communauté des abeilles est
donc un symbole de retour à l’unité et de réunification. De double nature, du
fait qu’elle fabrique le miel et qu’elle pique, l’abeille personnifie le
Christ aux douces paroles ou au contraire, le Christ-Juge de la fin des
temps. Elle est aussi un des symboles de la Vierge Marie. Universellement
elle symbolise le travail, la persévérance, le don de soi, mais également
l’âme d’un mort, la naissance, la mort et la renaissance, elle a une vie
courte (environ 24 jours) et meurt dès qu’elle pique. A Eleusis l’abeille
symbolisait la sagesse et la clairvoyance, et les prêtresses
de Grèce et d’Ephèse étaient appelées : des abeilles, car elles étaient sensée être
des messagères des Dieux. Virgile dans son 4e livre des
Géorgiques explique que les abeilles sont une partie de l’Esprit de
Dieu, et ne pouvant pas mourir, elles montent directement au ciel. Pour Platon
les âmes des hommes sobres et sages se réincarnent en abeille. Ronecker nous explique
comment le symbolisme des abeilles touche au spirituel, de par son double
aspect- collectif et individuel, temporel et spirituel-. En groupe
elles symbolisent l’organisation et la discipline, individuellement elles
deviennent les animatrices de l’Univers, entre ciel et terre, elles
participent aux deux mondes, symbolisant le principe vital et matérialisant
l’âme. L’abeille
produit donc du miel, de la cire, de la propolis et de
la gelée royale. Le miel produit noble par excellence est très prisé
dans toutes les cultures traditionnelles et dans toutes les parties du monde.
La Bible (Ancien Testament) parle très souvent du miel, récompense suprême
pour l’homme vertueux, et promesse d’un paradis où coulent en abondance le
lait et le miel. Est raconté l’histoire de Samson avec les philistins,
le miel associé à l’initiation et à la force. On nous explique
l’histoire de Jonathan fils de Saül et la forêt de miel. L’hydromel,
boisson des dieux. On
parle des abeilles mérovingiennes, celles sur le manteau de Napoléon,
remplaçant les fleurs de lys, les templiers et les Rose+Croix.
Pour le christianisme l’abeille est emblème de Résurrection,
et certains Pères de l’Eglise ont comparé l’activité incessante de l’abeille
avec l’activité spirituelle et vivifiante du Christ.
Christ-juge qui donnera aux justes les douceurs éternelles
figurées par le miel. J. Lambert nous explique la ruche et les ruchers
anciens, avec la Reine, son travail, la gelée royale et la propolis. On y
trouve des guêpes, des frelons et autres bestioles proches des abeilles. La
cire produite sert à la fabrication de cierges, de bougies, de torches, à la
confection de sceaux, d’effigies et d’autres fonctions de la vie journalière,
sa consommation autrefois était très importante. Elle symbolise la Sagesse,
la divine Sophia, elle figure la malléabilité de l’esprit qui procède de
la douceur du cœur. St Bernard dans son texte « la vigne mystique » déclare :
« L’âme chrétienne doit former une cire,
capable de recevoir l’empreinte du sceau royal de la croix, et de nourrir la
flamme de la charité ». Enfin,
Luc Olivier d’Algange, dans son texte : Les abeilles d’or, nous emmène dans les
méandres de la voie hermétique et alchimique. Je
terminerais par cette magnifique phrase de Rainer Maria Rilke
« Nous sommes les abeilles de
l’invisible, nous butinons éperdument le miel du visible pour l’accumuler
dans la grande ruche d’or de l’invisible » |
L’ABEILLE -
SYMBOLISME DE L’ABEILLE N°
87
|
Thomas Grison
|
Edition Maison de Vie
|
2019
|
Le symbolisme de l’abeille a des racines anciennes
et profondes que Thomas Grison nous présente ici. Associé à la royauté dès le
début de l’Égypte pharaonique, cet industrieux insecte a suscité l’intérêt de
nombreux naturalistes ou philosophes antiques, parmi lesquels Pline, Sénèque,
Varron ou Virgile. Plus tard en Occident, rois et empereurs feront broder sur
leur manteau d’apparat des abeilles, symboles de bon gouvernement, de
fraternité et de paix. Véritable or comestible, le miel est une émanation de la
lumière et du verbe divin. Il est offert aux dieux, ou à celui dont on ouvre
la bouche, afin que le Verbe formulé par celle-ci soit nourricier et
spirituellement fécondant. La ruche, dont l’abeille est l’architecte, est un
modèle de la cité de Dieu. Son symbolisme a été utilisé par les Montagnards à
la Révolution. Le milieu maçonnique l’a repris à son tour et développé, car
il illustre parfaitement ce que doit être l’organisation d’une Loge. À partir
du début du XIXe siècle, elle en est venue à symboliser l’idéal de fraternité
et d’entraide propre au monde maçonnique. L’abeille a bien toute sa place
dans l’univers des symboles maçonniques. Les idées symboliques d’ordre, d’industrie,
de charité que l’on rattache de nos jours à l’abeille sont relativement récentes.
Pour les anciens, elle est avant tout un emblème de résurrection et
d’immortalité, ainsi qu’un symbole solaire. En Egypte, elles seraient nées
des larmes de Ré et est associé au roi
de la Basse-Egypte, bîty qui désigne également l’apiculteur Ouvrières
laborieuses, innombrables et organisées, elles travaillent tant sur le plan
temporel que sur le plan spirituel. Par leur vol, elles relient la terre au
ciel et symbolisent les âmes dans leur migration (âmes des morts) ou leur
élévation (âmes des initiés). L’égyptologue Alexandre Moret signale une
abeille sculptée dans les stucs d’un monument et accompagnant un fœtus
entouré d’épis]. Conjuguée avec les épis, est-elle un symbole de
fertilité ? Ou l’abeille nourricière va-t-elle (re)donner la vie au
fœtus ? Si le miel nourrit les vivants, il est aussi symbole
d’immortalité et de résurrection dans tout le monde antique. On l’offrait aux
mânes des morts pour leur assurer une protection dans l’au-delà. Hérodote et
Strabon rapportent qu’en Assyrie, on enduisait de cire les corps des notables
défunts avant de les ensevelir sous le miel. Glaucus fils de Minos et de
Pasiphaé, tombé mort dans une cuve, revient à la vie après que ses lèvres
aient été en contact avec le miel dans lequel il gisait. Chez les Celtes, l’insecte mellifère est une
manifestation de la déesse Mère Henwen qui enfanta un grain de blé et une
abeille. Le miel est l’un des ingrédients de la boisson des dieux,
l’hydromel, et confère à l’insecte qui le conçoit le statut particulier
qu’ont les créatures divines. Dans le monde gréco-romain, l’abeille est
également assimilée à la déesse Mère dont Déméter, Cérès pour les latins,
déesse vierge du blé, et Artémis sont des représentations. L’abeille est un
des attributs d’Artémis d’Ephèse représenté sur les statues polymathes de la
déesse, et l’insecte figure de façon continue au long des siècles sur les
monnaies éphésiennes. On lui porte depuis la nuit des temps un rôle
initiatique et liturgique. A Eleusis et à Ephèse, les prêtresses de Déméter
et d’Artémis portent le nom d’« abeilles ». Le grand-prêtre de
l’Artémision d’Ephèse, qui par sa consécration devenait parèdre d’Artémis,
était dit « seigneur des abeilles ». A Delphes, la Pythie était
parfois appelée « l’abeille delphique ». Apollon, le frère d’Artémis,
envoya aux Hyperboréens le deuxième temple de Delphes. Celui-ci avait été
façonné par des abeilles. Dans l’Iliade, Homère qualifie les Amazones
d’abeilles belliqueuses. Artémis en était la reine. Le serpent et l’abeille sont analogues sur
le plan symbolique, et complémentaire. Le serpent symbolise l’esprit,
l’abeille l’âme. Tous deux sont de nature ignée, ils piquent et inoculent le
feu dans la chair. Le serpent Python est une incarnation de la Terre et son
nom signifie « putréfaction féconde ». Or l’abeille, dans
l’antiquité, était censée naître de la putréfaction d’un animal, lion ou
taureau (animaux solaires) et, comme le serpent, elle sortait des cavités de
la terre. De même, si l’abeille s’envole, le serpent quant à lui, se hisse
dans l’arbre du milieu du jardin d’Eden ou le long du caducée, deux symboles
du pôle, l’axe qui relie la Terre au Ciel. L’abeille dans le christianisme : En hébreu, le mot pour dire abeille
possède la même racine que dabar, la « parole », raison pour
laquelle les kabbalistes rapprochent l’abeille et le bourdonnement de la
ruche du Verbe créateur. Au Moyen Âge, on parle du « chant » de
l’abeille, chant véritablement sacré puisque que l’abeille porte en elle une
parcelle de l’Intelligence divine. Rassemblées en essaim ou dans une ruche,
ces milliers de parcelles se trouvent reliées entre elles pour ne former
qu’un seul corps — le corps mystique du Christ — dont la tête est le roi (la
reine). L’ensemble est une allégorie de l’Eglise qui, selon l’enseignement de
saint Paul, possède à sa tête le Christ-Roi. La communauté des abeilles est
donc un symbole de retour à l’unité et de réunification. De double nature, du
fait qu’elle fabrique le miel et qu’elle pique, l’abeille personnifie le
Christ aux douces paroles ou au contraire, le Christ-Juge de la fin des
temps. Elle est aussi un des symboles de la Vierge Marie |
LA CAVERNE -
ARCHḖTYPE INITIATIQUE |
Georges Flour |
Arcadia |
2017 |
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La caverne dans la
symbolique universelle est un lieu central où s’effectue une transformation
(mort, renaissance, initiation) ou bien un lien avec l’autre monde. C’est un
espace sacré réel, physique, pouvant aussi être mental, dans lequel se passe
quelque chose, soit au niveau individuel, soit au niveau cosmique. Pour Guénon, la caverne est le centre,
l’origine, le point de départ, indivisible, l’image de l’unité primordiale.
De la Grèce antique (Platon) à l’Extrême-Orient, elle est conçue comme
l’image du monde, le lieu de la naissance et de l’initiation, parfois aussi
symbolisant le cœur. En tant que lieu et centre, la caverne est considérée
tantôt comme un réceptacle d’énergie tellurique, ceci pour la caverne
souterraine, tantôt comme un lieu illuminé par rapport aux ténèbres de
l’extérieur, car une initiation y a lieu et l’initiation, la seconde
naissance, est une illumination. En effet, la caverne qui serait en même
temps lieu de mort initiatique et un lieu de seconde naissance, donne accès à
la fois aux niveaux souterrains et aux niveaux supra terrestres. Là
s’effectue la communication avec les états supérieurs et inférieurs :
elle devient donc centre du monde, tous les états s’y reflétant. En tant qu’archétype
de la matrice maternelle (regressus ad uterum), la grotte et la caverne,
comme la matrice, symbolisent les origines, les renaissances, ceci surtout au
Proche-Orient Elle est donc le lieu de
naissance, de régénération et d’initiation comme nouvelle naissance, mais
aussi un lieu de passage de la terre vers le ciel, ou du ciel vers la terre,
ainsi que le lieu où se fait un passage des ténèbres à la lumière. Guénon
explique : mort et naissance sont les deux faces d’un même changement
d’état et ce passage d’un état à un autre doit toujours s’effectuer dans
l’obscurité. Pour ce, la caverne est liée au voyage souterrain et elle est
comparée à la baleine de Jonas. Notons cependant que nous traiterons ici
d’une caverne en montagne, ou du moins au-dessus du niveau de la terre (pour
la grotte), et non d’une caverne souterraine telle celle de Platon qui
représente le niveau inférieur. La sortie de la caverne platonicienne
correspondrait à l’entrée dans la caverne que nous traitons, qui symbolise
l’éloignement du monde des ombres et des habitudes. La caverne est aussi le
lieu d’une troisième naissance : la seconde étant une initiation aux
petits mystères, relevant du domaine psychique, tandis que la troisième est
l’initiation aux grands mystères, une renaissance spirituelle, précédée d’une
seconde mort, non pas au monde profane mais au cosmos. C’est cette troisième
naissance qui est une résurrection. Enfin, Guénon ajoute que, « pour que
cette résurrection, qui est en même temps la sortie de la caverne, puisse
avoir lieu, il faut que la pierre qui ferme l’ouverture du sépulcre (caverne)
soit enlevée », ce qui est en accord avec la fin de l’histoire des gens
de la caverne (que ce soit dans les textes chrétiens de Jacques de Voragine
ou Jacques de Saroug ou dans les textes musulmans d’exégèse coranique).
Enfin, Guénon souligne le caractère électif de l’initiation, en affirmant que
seuls ceux qui sont aptes à entrer dans la caverne peuvent y avoir accès. Si
dans la symbolique universelle on ne voit pas la caverne comme refuge, lieu
protégé ou lieu de repos, la littérature, elle, couvre cet aspect de la
caverne ou de la grotte. Bachelard dit : « La grotte est un refuge
dont on rêve sans fin. Elle donne un sens immédiat au rêve d’un repos
tranquille, d’un repos protégé ». Elle a la fonction d’un « rideau
naturel ». Notons qu’elle représente aussi le lieu idéal de refuge non
seulement pour les poètes et écrivains mais aussi pour beaucoup de
combattants, qu’ils soient résistants ou soldats. Finalement, la caverne
symbolise aussi l’exploration du moi intérieur, et plus particulièrement du
moi primitif, refoulé dans les profondeurs de l’inconscient. C’est
probablement pour cette raison que Jung a voulu interpréter la sourate
coranique de la Caverne, qu’il conçoit comme symbolisant la transformation.
Cela n’est pas étonnant, car l’entrée en soi mène toujours à un changement
profond, à un renouveau, voire même une renaissance. Loti illustre cela en
décrivant son attachement aux grottes dans ses Fleurs d’Ennui : « Je m’y
sens rafraîchi, retrempé de prime jeunesse et de vie neuve ». Il couvre
par-là les deux thèmes du repos et de la régénération ou renaissance Selon l’égyptologue René Lachaud, ‘’Qererets’’ est le nom hiéroglyphique de caverne, ce nom
se trouve sur un papyrus de l’époque d’Amenhotep II, il se trouve également
sur les parois de l’Osireion d’Abydos. Les cavernes sont les 6 ou 12 espaces
successifs que doit traverser le soleil dans le monde souterrain. Une
importance particulière est accordée aux divinités chtoniennes comme Aket, Tatenem
ou les serpents, manifestations du monde tellurique. Dans cette caverne qui
est bâtie comme un athanor, le dieu solaire subit une série de
transformations et de transmutations de type alchimique. Le message véhiculé
par cette transmutation dans la caverne est celui d’une mort –renaissance,
d’une régénération avec décomposition de la matière et reconstitution d’un
homme nouveau dans un autre monde. Frédéric Giaccardi
nous explique « Du mythe de Platon à la symbolique maçonnique »
Après une longue explication sur le mythe de la caverne qui développe les 3
grands principes de cette allégorie, à savoir : 1/ la caverne figure
l’attachement de l’homme au monde sensible dans un espace providentiel sur
lequel il ne peut agir. 2/ L’ascension vers le monde du jour, préfigure
l’anabase (Xénophon) c’est à dite la montée de l’âme vers le monde
intelligible, progressant tout d’abord de l’illusion à la réalité, puis
jusqu'’à la vérité et le Bien. 3/ Le feu qui éclaire la caverne représente le
soleil visible qui éclaire notre monde donc le monde souterrain, il est le
prototype du soleil véritable extérieur à la caverne qui, lui ; illumine
le monde du jour et donc symbolise le Bien. L’idée de Platon est que la
contemplation du soleil assure la sagesse. Giaccardi développe ensuite les 3
niveaux d’interprétation et de compréhension sous 3 niveaux essentiels :
Compréhension de l’Homme, compréhension de Dieu et compréhension du Monde. Il
explique que sur le plan maçonnique, les chaines qui sont dans cette caverne,
sont des entraves matérielles à
l’accès au spirituel, donc il faut savoir se libérer de ces chaines qui
représentent l’Ego, les défauts, les vices, l’orgueil, les addictions, le
fanatisme, l’ambition et autres obstacles. Le mot V.I.T.R.I.O.L. dans le
cabinet de réflexion nous invitera à une réflexion sur cette descente
transcendantale au fond de nous-même et d’y trouver le Trésor caché. J.P. Bayard
dans son livre « La symbolique du monde souterrain et de la caverne » nous rappelle l’utilité de la caverne
comme œuf du monde avec ses épreuves du cheminement souterrain pour arriver à
la chambre des « sculptures » illuminées par des
symboles, tout en rappelant qu’y arrivera que ceux qui sont libres et de
bonnes mœurs autrement dit ceux qui ont prouvé et fourni des preuves de leur
bonne foi et de leur volonté de perfectionnement. Très souvent ces grottes
sont des lieux de culte et de prières, comme en Inde le R.P. Henri le Saux
qui vécut longtemps des une grotte/caverne d’Arunachala, également l’ashram
de Romana Maharahi qui subsiste encore, était dans une caverne. Les cavernes
de Ferrand près de St Emilion, sont
nommées grottes des druides. Gérard de Nerval dans son « Voyage en
Orient » retrace l’activité d’Adoniram qui a établi ses forges et
fonderies près du palais souterrain d’Hénoch. Jean Servier explique que cette
caverne est une matrice où se développe le germe, elle est un lieu sacré, de
par sa forme elle est féminine et rappelle l’enfantement, tout comme l’œuf
primordial favorisera la transmutation grâce aux diverses cérémonies sacrées,
cet œuf primordial sera en analogie avec la cavité du cœur considéré comme
centre de l’être. René Guénon rappelle que le « développent du germe
spirituel, implique que l’être sort de son état individuel, et du milieu
cosmique qui en est le domaine propre, de même que c’est en sortant du corps
de la baleine que Jonas est ‘’ressuscité’’. Le ventre de la baleine est un
ventre maternel, celui de la régénération puisque Jonas y resta enfermé 3
jours, même durée que celle qui permit à Jésus de descendre dans les
entrailles de la terre pour y puiser la force de sa réalisation ascendante.
Que ce soit pour Jésus ou pour Jonas, ces 3 jours dans une caverne/entrailles
sera régénérateur et renaissance André Bassou
fait le rapprochement entre la caverne de Garganus et la force du
Franc-maçon. Après avoir expliqué les 6 mythes décrits dans la grotte du mont
Gargano, il explique la solidarité qui doit prévaloir entre frères pour
lutter contre l’intégrisme et le combat pour
la recherche du beau et du vrai. Le sanctuaire au flanc du mont
Gargano devint vers l’an 800, un haut lieu de pèlerinage à cause des
nombreuses apparitions. Il fait le rapprochement avec Hercule et la fondation
de Rome, Hercule et le vol de son bétail que Cacus avait caché dans une
caverne et qu'’Hercule récupéra. Selon Bassou, construire est la
caractéristique de tout maçon, la solidarité est son corollaire, nous
bâtissons ensemble un temple dédié au Principe Suprême, notre méditation doit
s’appuyer sur les rituels dont il faut s’imprégner car pensée symbolique et
démarche initiatique sont dialectiquement unies. Jean Bernard Lévy nous
explique qu'il faut entendre par caverne tout lieu souterrain, privé de
lumière, caché et secret. Ce sont des
lieux de préparation de maturation avant la naissance, éventuellement des
lieux de réflexion, de prise de conscience et de changement d'état, on peut y
voir également des lieux de régression. L’auteur explique le distingo entre
le rite initiatique et les mythes. Pour Mircea Eliade la définition de
l’initiation est la suivante : « L’initiation est un ensemble de
rites et d’enseignements oraux, qui poursuit la manifestation radicale du
statut religieux et social du sujet à initier. L’initiation équivaut à une
mutation ontologique du régime existentiel. A la fin de ses épreuves le
néophyte est devenu un autre ». En fait, l’initiation repose sur un
postulat : le Cosmos est régi par un Principe qui nous fait voir qu’une
toute petite partie du monde, l’initié est appelé à contempler ce monde d’une
autre façon afin d’acquérir un 3e Oeil, un 6e sens et
une intuition plus fine ». On est frappé par la similitude entre les
rites initiatiques et certaines pratiques dites magiques, comme les traces au
sol, les formules incantatoires, les inscriptions sur les murs, dans tous les
cas il y a appel à des pouvoirs extra-humain reposant sur la croyance en une
transcendance, manifestation d’un seul et même principe. En Franc-maçonnerie
le Cabinet de réflexion fait office de caverne initiatique avec ses symboles
qui préfigurent la mort, d’ailleurs le néophyte est amené à écrire son
testament philosophique. On est là dans une mort-renaissance, le Solve et
Coagula. Les traditions grecques nous donnent à réfléchir sur le but de ces
cavernes avec le Minotaure, les mystères d’Eleusis, les cavernes des travaux
d’Hercule, Orphée, Thésée et autres Héphaïstos nous raconte la caverne et ses
secrets. John Percy à travers le Cabinet de réflexion nous explique pourquoi
cet endroit est si important dans une initiation avec son monde chtonien et
ses dieux et déesses comme Cybèle, nom qui signifie ‘’déesse des cavernes’’
et dont le sanctuaire était au cœur de la Phrygie dans une caverne creusée
dans le mont Dindyme. Ces cultes souterrains se poursuivront au Moyen-Âge
avec le culte des Vierges Noires ou comme à Lourdes avec L’apparition de la
Vierge dans une grotte. A l’entrée du cimetière de saint Bruno à Bordeaux, il
y a un bas-relief illustrant la naissance et la mort de l’homme avec
l’expression maçonnique « rien ne se perd, tout se transforme »
cela rejoint la conception alchimique de ces deux extrémités de la vie. Comme
toutes les cavernes, elles servent également de tombeau (Jésus), de lieux
funéraires mais aussi de lieux de transmutation alchimique jouant le rôle
d’un athanor qui va changer l’homme pour lui permettre à travers une
réintégration de redevenir un Être de lumière. Marc-Henri Cassagne
nous invite dans la caverne de Platon et conclut que la démarche du
Franc-maçon ressemble à celle de Platon: celle d’un dévoilement, d’une
libération vers la vérité qui peut faire de l’homme un roi platonicien ou un
dieu johannique, alors l’Art Royal prend un nouveau sens essentiel, celui de
guider les hommes par l’exemple et la vertu, car au-delà du royaume, s’ouvre
l’Empire… L’auteur explique longuement pourquoi dans la caverne de Platon,
nous trouvons les notions de feu, de soleil et de lumière, tout comme en
Franc-maçonnerie ces mêmes mots symbolisent des avatars ou des hypostases du
Principe Créateur, ce que Platon appelle ‘’l’Idée des Idées, ou l’Idée du
Bien’’. Ces symboles qui sont répartis
dans la loge et qui nous obligent d’étapes en étapes scalaires, d’avancer
dans une progression assurectionnelle. Alors, l’allégorie de la caverne nous
permet de mieux nous approcher de la Connaissance du Grand Architecte de
l’Univers. André Benzimra
explique que la lettre Beth
en hébreu signifie ‘’maison’’ et possède plusieurs directions. L’une se
réfère à l’idée de confusion, d’obscurité et d’ignorance. L’autre, se réfère
à la clarté, explication et éclaircissement. Il rappelle que la caverne
possède une ouverture, elle est donc à mi-chemin entre les entrailles de la
terre et la clarté issue du dehors, entre la nuit de l’ignorance et les
premiers rayons de la connaissance. Comme lieu de maturation et de
préparation, elle exige en premier lieu l’obscurité des profondeurs, la
graine requiert d’être enfouie avant de germer et de s’épanouir en plante.
Tout comme l’Univers avant de naître, a dû être couvé dans l’œuf primordial.
A toute maturation l’obscurité est donc nécessaire, mais il lui faut aussi
une ouverture à la lumière, et la caverne en est le bon exemple. En hébreu
l’organe féminin est désigné par le mot ‘’baith
qeboul’’ avec donc la
racine beth, ce mot veut dire ’’maison de réception’’ c’est une caverne où
l’épouse reçoit son époux et plus durablement l’enfant qui sera la moisson de
ces semailles. Ce mot qeboul est de la même famille que Qabalah, la Kabbale,
c’est pourquoi on dit que la femme porteuse de cette caverne, est
naturellement initiée et naturellement initiatrice, tout comme la loge-mère a
porté le franc-maçon en son sein, dans sa caverne initiatrice. L’auteur pose
la question suivante :’’le monde est-il une caverne ou une prison’’, à
cette question il donne la version hébraïque qui est une caverne, mais pour
beaucoup de personne dans la vie courante, le monde est une prison, un
enfermement psychique, psychologique, c’est ainsi qu'’Albert Camus qualifie
le monde profane. Les sociétés initiatiques donnent une porte de sortie à
cette prison, avec une initiation d’abord, et un enseignement philosophique
et spirituel qui donne l’espérance d’un futur post mortem apaisé et radieux. Narcisse Flubacher, dans
une réflexion profonde nous décrit la caverne de Platon et nous explique
l’analogie que l’on y trouve avec le temps des cathédrales et les livres de
pierres où les tailleurs inscrivaient
une imagerie religieuse devant instruire le peuple illettré, puis vint
l’imprimerie qui fit avancer la connaissance et modifia la mentalité des
gens, qui purent ainsi sortir de leur obscurité en ayant accès à une
connaissance beaucoup plus large, mais cet âge visuel de l’imprimerie, de
l’écriture et de la typographie se termine et laisse la place à l’âge de
l’informatique et des médias audio-visuels où les images subliminales jouent
un rôle très important dans l’accélération du temps linéaire ce qui peut
paraitre important et intéressant mais qui en réalité peut se révèle
désastreux, nocif et pervers. Jean Pataut décrit
le mythe platonicien de la caverne et y trouve un parallélisme étonnant avec
la Franc-maçonnerie. Il lui donne le nom de ‘’chemin du retour’’. Tout
d’abord il parle du mythe comme d’un film où le soleil est le metteur en
scène qui envoie sur le mur-écran des images virtuelles et nouménales.
L’illusoire tient ici une grande place et fascine les prisonniers qui ainsi
sont de plus en plus dépendant dans un confort illusoire mais qui les
enchaine de plus en plus à la matière. C’est aussi ce que nous dit l’arcane
15 du Tarot avec le Diable qui enchaine les 2 diablotins et les oblige à
vivre un matérialisme décadent, pervers et anxiogène qui ne peut que les
conduire à une mort spirituelle. Si la vision, la vue l’obscurité, l’ombre,
la lumière et l’éblouissement tiennent tant de place dans ce mythe c’est
parce que Platon privilégie la voie de la connaissance, voie qui est relié à
l’Oeil, organe perfectionné de notre information et de notre discrimination.
Le prisonnier qui s’évade de la caverne commence une montée jusqu'’au début
de l’ouverture vers la lumière. Cette montée est une montée ‘ initiation
royale’ Dans l’arbre de vie, cette montée commence à la sortie de Malkuth
pour s’arrêter avant Tipheret, elle correspond ainsi à la purification et à
la traversée de tout le monde psychique, c’est l’oeuvre au blanc alchimique,
ou la clé d’argent des Papes. On est dans les petits mystères. Aurélie Ferrand nous raconte l’histoire des 7 Dormants
d’Ephèse et la caverne. « Au 3e siecle7 jeunes chrétiens
originaires d’Ephèse sont condamnés par l’empereur romain Dèce, pour avoir
refusé de renier leur foi chrétienne en un Dieu unique et de se soumettre au
culte impérial et ses idoles. Condamnés à l’exil ils s’enfuient. Ils trouvent
refuge dans une caverne mais retrouvé par les soldats romains ils sont
emmurés vivant dans la caverne. Ils se réveilleront 2 ou 3 siècles plus tard,
vivant et dans le même état de jeunesse. L’un deux sort de la caverne et
descend dans la bourgade pour acheter des vivres. Il paye avec une pièce d’or
datant de l’empereur Dèce, mais cette pièce n’a plus cours aussi le bruit se
répand qu'’il aurait trouvé un trésor. Afin de prouver sa bonne foi il emmène
les autorités religieuses et l’empereur dans la caverne, mais avant d’y
pénétrer il demande à parler avec ses camarades qui unanimement décident de
rester dans la caverne et demander leur mort à Dieu. Dans une autre version,
ils témoignent de leur ‘’résurrection’’ puis disparaissent » Voilà
l’histoire de ces 7 Dormants et qui fait consensus dans les 3 religions du
livre (surtout dans le coran et chez les soufis). Le point de départ de cette
histoire est la foi totale dans leur religion, la soif de vérité, d’Absolu et
d’unicité semble être un préalable à l’exil rédempteur, ils choisissent ainsi
le sacrifice de soi porté par leur foi. Selon Ibn Arabi ces 7 dormants
forment une figuration de chevalier spirituel, lequel va seul à la conquête
de sa conscience profonde en entamant ce voyage sans retour vers Dieu. Il
s’agit d’opérer cette plongée dans les profondeurs régénérantes de la caverne
et sortir de l’état de dépendance et d’asservissement, caractéristique de
notre conscience ordinaire, pour atteindre l’état de discernement d’une
réalité autre que celle du monde profane et qui prend racine dans ces mondes
intermédiaires qu'’Henry Corbin a qualifié de ’’mundus
imaginalis’’ ou monde
imaginal, monde qui permet d’accéder à la connaissance effective, dont la
moindre parcelle vaut plus que tous les raisonnements qui ne procèdent que du
mental, connaissance rappelle René Guénon qui ne peut se faire que par l’âme
et l’esprit. Dans cette caverne et durant 2 ou 3 siècles va se produire ‘’la
dormition’’. Etape importante de spiritualité. Pour l’alchimie cette phase
sera le solve et coagula, la dualité y verra le Yin et le Yang représentant
les états inférieurs et supérieurs de
l’être. On peut y lire également le processus alterné d’involution et
d’évolution, mais dans cette caverne comme dans toutes les autres le point
central est qu’on ne peut qu’y dormir ou y mourir avec comme symbole premier
un changement d’état à chaque
dormition. En conclusion :
Saint Jean de la Croix et Qashâni se rejoignent donc puisque, pour l’un comme
pour l’autre, la caverne symbolise les facultés propres à tous les êtres
humains, et parce que tous deux proposent une voie de purification intérieure
accessible à quiconque a la volonté de suivre la voie du dépouillement.
Enfin, un dernier commentaire de la sourate est dans la ligne de pensée de
Qashâni et de saint Jean de la Croix est le commentaire du psychanalyste
mystique Carl Jung. Dans l’interprétation qu’il fait de la sourate la
caverne, Jung représente la caverne comme un lieu de la renaissance, un
espace clos où l’on est enfermé pour y être couvé et renouvelé. C’est
initialement pour lui un lieu de transformation, et il rejoint par-là la
symbolique universelle. Cependant son approche est elle aussi universelle
comme celle de Qashâni et de Jean de la Croix. Il dit : « Celui qui
d’aventure pénètre dans cette caverne, c’est-à-dire dans la caverne que
chacun porte en lui, ou dans cette obscurité qui se trouve derrière sa
conscience, celui-là est entraîné dans un processus de transformation d’abord
inconscient. Entrant dans l’inconscient, il établit un lien entre les
contenus de celui-ci et sa conscience. Il peut en résulter une modification
de sa personnalité, lourde de conséquences positives ou négatives. Souvent
cette transformation est interprétée dans le sens d’une prolongation de la
vie naturelle, ou d’une perspective d’accès à l’immortalité. » [58]
On a pu remarquer, dans les passages
précédents, les différences entre les auteurs soufis, entre leurs goûts
personnels, ainsi que la variété de leurs expériences et de leurs discours.
Nous retrouvons cependant une homogénéité, que cela soit chez les auteurs
soufis entre eux, ou bien entre les conceptions de ces auteurs et la
symbolique humaine universelle. Il semble que tous perçoivent la caverne
comme symbole de transformation, qu’elle soit lieu physique concret, lieu
mental spirituel, ou lieu métaphorique. Et cette transformation peut être une
initiation, une mort et une renaissance, une résurrection, un passage du fanâ
au Baqa, un passage de la souillure du monde vers la purification, un passage
du monde qui fait peur à la protection divine, ou bien un passage de
l’ignorance à la connaissance, de l’éloignement de Dieu vers la proximité, de
l’obscurité à la lumière, ou bien finalement une transformation provoquée par
l’amour. N’empêche que l’on décèle une différence chez les mystiques ici
étudiés dans leur relation à l’espace. Si chez Qushayri le lieu est
important, nous remarquons que les autres montrent indirectement que ce n’est
pas le lieu qui transforme la personne, qui la sanctifie, mais que c’est ou
bien la personne elle-même qui se purifie, se sanctifie, sacralisant par-là l’espace,
ou bien, ce qui est plus dans la thématique soufie : c’est Dieu qui
sanctifie la personne, en l’enlevant à elle-même et la plaçant dans ce topos
spirituel symbolique. Car en fin de compte, pour la pensée soufie, toutes les
créatures, qu’elles soient humaines ou rocheuses (ou autres), n’existent que
par Lui et ne dépendent ni d’elles-mêmes ni des autres, ni des lieux ni des
temps, mais uniquement de Lui. |
la caverne
- |
M.
philibert |
Edition
Pardès |
2003 |
||
La peur au ventre, il faut se jeter dans ce
lieu maudit pour y découvrir quelque secret. Pénétrons dans la caverne… Le
héros descend dans les entrailles de la terre, conduit par une force
inconnue. Il cherche le centre afin de recouvrer son énergie psychique, dans
cette zone du sacré, il doit retrouver sa réalité absolue. Mais ce sanctuaire
naturel se trouve très difficilement. Avant d'édifier des constructions
artificielles, l'individu songe à se rapprocher des données de la nature. La
grotte, la caverne, condense ces forces telluriques ; mais c'est un lieu
naturel, considéré bien souvent comme la porte souterraine du monde. La
caverne devient ainsi l'antre des mystères ; sa forme même peut évoquer
l'image de l'œuf primordial d'où la substance androgyne provient ; mais elle
est aussi un ventre - celui de la terre régénératrice - puisqu'en ce lieu
l'initié meurt fictivement pour renaître épuré. La caverne représente donc la
matrice universelle. Je note au passage qu'en hébreu « puits »
signifie aussi femme ou épouse. La
caverne engendre donc, mais elle permet à l'être humain de conquérir son
immortalité. C'est rejoindre ici la notion de l'enfer qui régénère, puisque
la mort n'est qu'une transformation nécessaire, sans devenir un
anéantissement. Wirth a trouvé dans le symbolisme de la caverne le parallèle
avec le cabinet de réflexion, puis de la chambre du milieu ou resplendit la
lumière centrale, le culte des cavernes est toujours lié à l'idée de « lieu
intérieur » ou « lieu central ». Pour Guénon, le symbole de
la caverne et celui du cœur sont assez proches : la caverne représente la
cavité du cœur considéré comme centre de l'être et aussi l'intérieur de l'œuf
du monde. Cette caverne - ou Loge - ne sert qu'à la première initiation mais
elle donne accès au vrai monde souterrain. Avec Platon, la caverne, antre
cosmique de l'initiation, prend toute sa signification. Il établit la
différence entre les deux mondes de la connaissance ; nous voyons surgir
l'image désenchantée du monde sensible où passent les reflets de la réalité
transcendante mais afin de ne pas violer la loi du silence le poète s'est
exprimé en images voilées. De
nombreux épisodes de l'histoire Sainte se déroulent sous terre.
L'Annonciation faite à Marie par l'ange Gabriel, a lieu dans une grotte, qui
se situe près d'une source. Nous retrouvons les eaux - sous forme de source
ou de puits - eaux supérieures, conception de la féminité la plus élevée où
règne la Vierge (un autre exemple frappant avec la grotte de Lourdes !). Le
même rapprochement être fait avec la caverne abritant la Nativité. Comme
Zeus, Agni voit le jour lui aussi dans une grotte. Les Mexicains pensent que
la grotte de Chicomotzoc ; qui signifie le « 7 grottes », donc un
lieu sacré, fut le berceau de leur race. Homère note des arbres vénérés qui
croissent près des grottes : c'est souvent l'olivier. Toutes
les cavernes sanctifiées par le passage de Jésus restent d'accès difficile,
avec des montées périlleuses, des entrées fort étroites. Les entrées des
temples initiatiques, toujours orientées, obligent le postulant à se baisser.
Platon mentionne la présence de deux ouvertures : l'une qui donne accès au
ciel, l'autre au monde souterrain. Dante sort de l'enfer et sa force
ascensionnelle lui livre passage au monde d'En-Haut. Cette voûte correspond à
la voûte étoilée, le trou à la porte solaire : la lumière pénètre ainsi par
le toit du monde, s'établissant sous la forme d'une pyramide. Ce percement de
la voûte nous ramène à l'ouverture localisée de la tête, à ce 3è œil de
Shiva, à l'auréole du Saint, à la tonsure du prêtre. Guénon a montré que le
rite de la trépanation posthume permettait à l'âme de se libérer plus
rapidement et lorsque le Cardinal camerlingue frappe 3 fois au sommet de la
tête du Pontife décédé, c'est encore pour évoquer la restitution de cette
substance universelle. Après
avoir envisagé la caverne comme lieu initiatique regardons dans la
littérature profane, ces grandes
cavités souterraines avec leur profondeur inconnue, leurs bruits, leurs cours
d'eau ont attiré l'attention des hommes en causant terreur et superstition.
Et indistinctement les cavernes sont nommées grottes des fées ou grottes du
diable. Beaucoup de récits, sans fondements, établissent que les cavernes
furent les 1è habitations humaines. Des manuels scolaires ont illustré
ces fables et ont imprégné les jeunes cerveaux, où les hommes vêtus de peaux
de bêtes, vivent dans un état d'abrutissement complet. Historiquement, les
hommes de Cro-Magnon, au front développé, sont grands et bien proportionnés.
Il faut convenir que la caverne a pu servir momentanément de refuge, lors des
guerres, d'épidémies ou de grands froids, mais en général les habitations s'élevaient
en plein air. En réalité la grotte sert de sanctuaire, car il s'il déroule un
rite magique ou religieux. Je pense qu'il est difficile de dissocier ces 2
modes de pensées, la religion étant par définition un acte magique. Afin
de rendre plus sensible le mystère qui émane de la caverne naturelle, l'homme
songe à l'aménager ; ainsi naissent les peintures rupestres. Cette matrice
des trésors, ce lieu de sépultures, cet antre qui donne accès au monde
souterrain, devient le lieu de la divination et de la prophétie. Ces
talismans totémiques attirent des forces cosmiques dont les bienfaits doivent
se répandre sur la tribu. Ces signes cruciformes, ces dessins
symboliques apparaissent en noir et en rouge. Cette couleur rouge 'apparente
à celle du sang, principe de vie. Ces totems pouvaient avoir une action sur
la vie des bêtes ; dans un 1è stade, l'homme prenait soin d'elles afin
qu'elles se multiplient ; dans un 2è stade le chasseur s'en emparait. Nous
serions donc devant un acte magique et cérémoniel, un acte d'incantation et
d'envoûtement. Il faut y voir un sentiment religieux très élevé. Quant
à Lascaux, où le rite est très observé, la grande salle des taureaux se nomme
la « Chapelle Sixtine de la Préhistoire ». Elle est composée de
600 dessins d'animaux et de 400 signes divers. Mais seuls certains animaux
ont été représentés : le renne est représenté 1 fois, alors qu'il représente
90% de la nourriture consommée ; le cheval est l'animal le plus représenté de
tous dans l'art pariétal, ne représente que 1% des déchets consommés sous
terre. Mais ces statistiques sont en contradiction avec l'affirmation
précédente. L'étude de toutes les traces, notamment celle des pieds, est
celles de jeunes, ce qui milite en faveur d'une initiation. L'acte
d'accouplement n'est jamais représenté, il semble relever d'un interdit.
Quant aux signes, il est impossible d'apporter des réponses directes ou des
explications précises. C'est le domaine de l'intuition, de la supputation ;
ils correspondaient vraisemblablement à des mots, des actes? Donc les
cavernes avec leurs décorations, ne s'inscrivent pas dans un art gratuit.
Nous ignorons comment vivaient nos ancêtres, mais ces dessins nous
prouvent qu'une civilisation existait. Ce sanctuaire nous met cependant sur
la voie du totem ; un des aspects magiques nous reste avec la Vierge Noire,
avec le Temple souterrain, cette grotte matrice de la terre-mère qui nous a
donné la vie et qui nous recevra. Des
couloirs obscurs, mystérieux, tortueux, aboutissent aux chapelles
souterraines ; majestueuse, la Vierge Noire apparaît et s'associe à la
caverne. Elle trône dans la crypte, grotte sacrée, antre des mystères, dont
la forme évoque l'image de l'œuf primordial d'où la substance androgyne est
née. Ce lieu qui permet la condensation des forces telluriques donne accès au
vrai monde souterrain, mais dans ce cœur du monde la Mère, éternellement
jeune et vierge, replace le postulant dans son milieu originel en vue de sa
régénération. Ce sanctuaire affecte souvent une forme circulaire, comme la terre.
Cette crypte millénaire se situe en général dans un sanctuaire bâti sur une
hauteur boisée et un puits y est placé près de la vierge. Les pénitents se
plongent dans cette eau miraculeuse : « La vérité sort du puits »
dit le proverbe. L'eau purificatrice isole au même titre que la forêt et elle
se met en marge de l'action. Les Vierges Noires se présentent sous la forme
de statuettes en bois, de petites dimensions. Les mains de ces vierges,
souvent grandes, font songer à celles des dieux qui figurent dans les dessins
rupestres. Le noircissement de la déesse peut nous intriguer. Seuls le visage
et les mains se détachent sur une robe plus claire. La coloration noire
indique un caractère bien particulier. La puissance et la sainteté des
Vierges Noires, en Europe, ont fait naître des pèlerinages forts nombreux. Au sommaire de ce livre : Abri ou refuge - Lieu magique et
endroit sacré - Espace-temps sacré - La mort
sacrée - Des grottes ornées aux sanctuaires souterrains
- Espace-temps magique et mythique - l’archétype - Rites
de passage et endroits à mystères - endroits de mort et de
régénération - la caverne symbole de notre intériorité - |
la chaÎne d’union
- N° 20 - |
Jean onofrio |
Edition
MAISON DE VIE |
2006 |
Présentant
les innombrables chaînes non humaines entre des éléments qui participent en s’assemblant
à la perpétuation de la vie, cet ouvrage pose la question de l’importance de
ce symbole qu’est la chaîne d’union. Il propose de découvrir comment,
rattaché aux sciences traditionnelles, astrologie, magie, alchimie, ce
symbole touche réellement les êtres au plus profond de leur matérialité et de
leur humanité.
Au sommaire de cet ouvrage : Les diverses catégories de chaîne d’union dans diverses
traditions - les chaînes d’union
naturelles - croisement des électrons des
atomes - lumière et matière
- la vie de la cellule - les formes de
chaîne d’union dans la Franc-maçonnerie - les
mains et les pieds - pourquoi le terme de
chaîne ? - la chaine est un lien et une
trame - la chaîne est une succession ininterrompue
d’éléments - quels êtres la chaîne d’union
unit-elle ? - ne pas confondre les tenues
et les chaînes d’union - La chaine d’union aurait-elle
une dimension alchimique ? Aurait-elle une dimension magique et astrologique ?
- |
LA CHAÎNE D’UNION ET SON SYMBOLISME |
Marcel
SPAETH |
Edition
DETRAD |
1998 |
Il
existe des rites maçonniques auxquels il vaut mieux ne pas s’associer, si l’on
n’a pas pleine conscience de leur pouvoir occulte. Le
thème de la chaîne d’union, en dépit de sa simplicité apparente, constitue
l’une des figures les plus complexes du rituel, en ce sens qu’elle implique
des « entrelacements secrets » dépassant largement la simple idée
que le commun se fait de la représentation sous forme tangible, d’une
communauté de cœur et de pensée. Les principaux symboles de cette chaîne sont les
suivants : Le
symbole du cercle que forme la chaîne d’union obligatoirement fermée. La
polarité de la chaîne, mise en évidence par le croisement des bras La main qui joue un rôle actif dans la formation de la chaîne. |
LA CHAÎNE D’UNION
- LA CORDE A nœuds et LA HOUPPE DENTELḖE |
Divers
auteurs |
Arcadia |
2011 |
||
Elle
est souvent symbolisée par une bordure de petits triangles alternativement
noir et blanc, qu’on peut interpréter comme l’opposition entre lumière et
ténèbre. Dans cette bordure on indique les quatre points cardinaux selon leur
ancien nom : orient –occident-midi et septentrion – Dans un second
modèle, certains y voient la figure héraldique des lacs d’amour, réservée aux
prélats et aux veuves, et où l’on voit d’habitude la chaîne d’union qui unit
tous les maçons de tous lieux et de tous les temps. En Ecosse cette houppe
dentelée est symbole d’une vie vertueuse Cette houppe au XVIIIe siècle
délimite le tableau de loge et se termine par une cordelière délimitant ainsi
l’espace sacré. Depuis 300 ans ces trois appellations –chaîne d’union, corde
à nœuds et houppe dentelée – ont évolué, changé de concept et de symbole,
bien que proche, elles veulent souvent dire la même chose. Dans l’Égypte ancienne,
l’arpenteur utilise la corde à nœuds pour mesurer et tracer les plans des
bâtiments importants, de nombreux temples sont élevés grâce à cet outil qui
est aussi appelé Cordeau de Toth, Toth étant l’ibis sacré dont la longueur du
pas détermine celle de la coudée qui se retrouve ainsi être une coudée
divine. Dans les temples des pharaons, ce qui est en bas est comme ce qui est
en haut afin de ne pas dissocier le ciel et la terre. Ainsi les mesures du
temple sont les mesures de Toth, celui qui établit l’ordonnance, l’expert,
l’exact et le juste. Dans le livre de Job, Dieu demande
à Job : “Où étais-tu quand je fondais la terre ? Parle, si ton savoir est
éclairé. Qui en fixa les mesures et qui tendit sur elle le cordeau ? » Ce
n’est ni la première ni la dernière fois que le grand architecte de l’univers
se prévaut d’utiliser le cordeau. En effet dans l’Égypte ancienne et chez les
grecs, le ciel est constitué de constellations c.-à-d. d’étoiles reliées
entre elles par une corde et seuls les dieux sont capables de bouger les
cordes. Ainsi c’est par l’origine céleste du cordeau qu’il est possible de
justifier du caractère sacré de l’édifice que l’on construit grâce à l’acte
fondateur de tendre le cordeau. C’est par cet acte que l’on se situe
véritablement dans la tradition des bâtisseurs qui est celle de poursuivre
l’œuvre du principe créateur, le grand architecte de l’univers. Suivant la tradition des
bâtisseurs du moyen Age, c’est par une intervention miraculeuse de saint
Pierre, saint Paul et saint Étienne auprès d‘un vieux moine sur le point de
mourir, l’abbé Gunzo qu’ont été indiquées les dimensions de la basilique de
Cluny. En effet les trois saints lui dévoilèrent le plan de l’édifice et lui
promirent une survie de 7 années s’il accomplissait la délicate mission de
transmission de la volonté céleste à l’abbé Hugues de Semur. Enfin au
monastère de Santa Maria de Alcobaça au Portugal, nous observons le
parallélisme sur le même tableau de 2 scènes, la première, 3 hommes tendent
un cordeau devant le roi Alphonse Henri et la deuxième scène en arrière-plan
plusieurs anges qui tirent le cordeau. La concomitance de ces deux scènes
illustre la volonté de faire de l’édifice en question le modelé terrestre
d’une construction céleste. Ainsi la corde permet de créer sur terre un
espace sacré. Mais comment est fabriquée une
corde ? La matière de la corde est végétale, pour l’obtenir ; elle doit être
pure c.-à-d. débarrassée du putrescible pour ne laisser que l’élément offrant
une grande résistance à la dégradation. Le cordier commet la corde, le verbe
commettre vient du latin commitere : mettre plusieurs choses ensemble, unir,
rassembler. Quant à son utilisation, la corde a permis la construction des
pyramides et des cathédrales par l’acheminement des pierres nécessaires,
cependant l’élément indispensable pour ce travail était l’esprit de groupe
pour accorder les efforts en intensité et en rythme. Ainsi la corde établit
les limites d’un espace sacré, rassemble, unit et met à l’ordre ses membres
dans le travail. La corde à nœuds est ouverte et se
termine par deux houppes dentelées. Dans l’ancien testament, Dieu dit « Parle
aux fils d’Israël, tu leur diras de se faire une houppe aux pans de leurs
habits. Ce sera votre houppe et quand vous les verrez, vous vous souviendrez
de tous les commandements de Yahvé et les pratiquerez » Ainsi les tsitsits
qui se situent aux 4 coins du châle de prière correspondent aux 613
commandements qui règlent la vie quotidienne. Pour nous ces houppes nous
rappellent nos engagements contractés par chacun à l’intérieur et poursuivis
à l’extérieur. L’ouverture de la corde sur l’occident nous rappelle aussi
l’accueil des récipiendaires venant du monde profane et intégrant la
maçonnerie. Chaque nouvel entrant serait alors un des fils de la houppe se
retrouvant lié à ces frères comme les fils se retrouvent liés entre eux dans
la corde. Ainsi les houppes sont un symbole de nos promesses à respecter dans
le monde profane et de l’individualisme régnant dans celui-ci par rapport à
la fraternité de notre monde. La corde à nœuds de l’arpenteur a
de simples nœuds alors que dans notre temple ces nœuds sont des lacs d’amour.
Ils sont faits par un cordon entrelacé en forme de huit dont les extrémités
traversent le centre et ressortent par la base à dextre et à senestre. La
forme de ce nœud sert de modèle de déplacement aux abeilles pour indiquer le
lieu de la récolte. Il a servi aussi pour la formation du symbole de
l’infini. Enfin, il représente un problème mathématique majeur le lemniscate
de Bernoulli. Lemniscate que l’on retrouve d’ailleurs dans le chapeau de
Bateleur dans le jeu de Tarot. En Franc Maçonnerie, ces nœuds s’appellent lacs d’amour, ce mot provient du mot latin « laqueus » qui signifie lacet, nœud coulant et l’entrelacs est un art qui pour un profane n’est qu’un amas de motifs entrelacés alors que pour l’initié, il est un savant mélange d’organisation et d’interdépendance. Au moyen âge, lors des mariages, on faisait autour des mains des mariés un nœud qui est ainsi en forme de huit, ainsi le lacs d’amour symbolise l’amour éternel. Les veuves aussi portaient cette corde pour signifier de l’éternelle fidélité à leur défunt époux. Aussi, en héraldique, ce nœud représente le symbole de l’amitié indissoluble et de la foi jurée des chevaliers. |
LA COLONNE D’HARMONIE – SYMBOLISME DE LA MUSIQUE EN LOGE - N° 75 |
Hervé Mestron |
Edition Maison de vie |
2017 |
||
1 - Chants et pièces
instrumentales composés en vue des travaux rituels, Loges de table, fêtes de
St Jean et autres manifestations analogues. Nous l’appellerons musique de
circonstance. 2 - Compositions qui ne furent pas
écrites expressément à des fins maçonniques, mais qui par leur caractère et
leur contenu se prêtent adéquatement aux travaux en Loge. 3 - Œuvres originales" d’une
haute inspiration maçonnique, telle, par exemple, la Musique funèbre
maçonnique de Mozart La Musique en Loge et les
"Colonnes d’Harmonie" :
On fera appel à la musique lors des travaux en Loge et au cours du
déroulement du rituel, c’est-à-dire lors de l’entrée et de la sortie des
Frères du Temple, durant les brèves poses prévues par le rituel ainsi que
pour accompagner certaines déambulations (p. ex. durant les voyages
symboliques au passage des trois grades). À l’époque de Mozart, dans les
Loges viennoises et pragoises, les Frères entonnaient des chants à
l’ouverture et à la clôture des travaux, parmi lesquels ceux rehaussant la
Chaîne d’Union connaissaient une vogue particulière. L’accompagnement
instrumental des Chœurs et soli utilisait le piano ou l’orgue dans les Loges
germaniques et anglo-saxonnes et cela dès la seconde moitié du XVIIIe siècle
; en France, on avait souvent recours à l’harmonium. En ce qui concerne la musique
instrumentale, on ne saurait parler d’instruments ou d’ensembles
"typiquement maçonniques". Bien que l’on ait tenté de tout temps de
justifier la colonne "Beauté" par un apport musical de niveau
élevé, certaines Loges ne pouvaient guère compter sur des " Frères
musiciens ", voire d’amateurs éclairés, alors que d’autres n’en
manquaient pas. Si aujourd’hui le cor de Basset (de la famille des
clarinettes) garde toujours et encore une prédilection comme "instrument
typique des Loges", cela ne vaut que pour celles de Vienne où cet
instrument a joué un rôle prépondérant dans l’œuvre de Mozart ; d’un autre
côté, certains interprètes du cor de basset, très en faveur à l’époque,
étaient également membres des Loges. On peut faire le même constat dans les
Loges françaises où les "colonnes d’harmonie" tenaient lieu
d’institutions pratiquement incontournables. Celles-ci qui avaient compté des
effectifs importants dans les Loges militaires se composaient de quelques
clarinettes, cors et bassons, dont seules de rares Loges parisiennes, parmi
lesquelles les célèbres "Les Neuf Sœurs" et "Les Amis
Réunis", pouvaient se prévaloir du fait de la présence parmi leurs
membres de Frères mélomanes. Cependant, à partir du milieu du XIXe siècle,
ces formations disparurent pratiquement des Temples. La raison qu’aujourd’hui, il ne se
publie pratiquement plus d’œuvres maçonniques pour ensembles instrumentaux,
s’explique par le fait que rares sont les Loges comptant dans leurs rangs
d’authentiques interprètes, condition sine qua non pour une création
d’une certaine envergure. Les Loges viennoises du temps de Mozart restent une
exception en ce sens que de nombreux musiciens étaient entrés en Maçonnerie
pour ainsi dire dans le sillage du maître réputé ; cela n’était pas seulement
dû à l’originalité des compositions maçonniques de Mozart, mais surtout à la
présence de nombreux interprètes de plusieurs instruments dans un cénacle
relativement restreint. Essence et Symbolisme de la
Musique Maçonnique : Il est pratiquement
impossible de définir les caractéristiques essentielles d’une musique
appropriée aux activités de la Loge, exception faite de ce qu’elle doit
impérativement être à même d’engendrer chez les adeptes un comportement digne
durant les Tenues et une gaîté sereine lors des Loges de table. Les quelques
compositions originales connues (des chants dans la plupart des cas) sont
généralement des mélodies d’une facture sans apprêt, aisément accessibles
afin de faciliter l’intégration de tous les Frères dans la " chorale
". Quelques compositions laissent entrevoir une tentative d’intégrer
certaines dispositions spirituelles ou encore une certaine symbolique dans le
phrasé musical en jouant sur ces paramètres que sont : rythme, harmonie,
symbolique des nombres, ou mélodie ; ces tentatives, toutefois, ne sauraient
être spécifiquement perçues dans les œuvres antérieures à celles de Mozart. Vouloir attribuer au nombre
"Trois" si important en Maçonnerie une présence ou même une
référence dans une oeuvre musicale maçonnique reste très problématique ; en
effet, ce nombre fait partie du patrimoine général de la musique : tonalités
à trois signes d’altération, triolets, tierces, rythmes à trois temps, thèmes
ternaires, phrasés musicaux sur trois notes, etc. On peut présumer avec
davantage de vraisemblance d’une intention d’expression symbolique dans
certaines œuvres de Mozart, bien que toute interprétation dans ce sens reste
du domaine de la conjecture. Une systématique et une typologie des symboles
maçonniques, communiquées à l’aide de figures musicales et rhétoriques, ne
saurait être scientifiquement démontrée, surtout en l’absence d’un texte lié
à la dite musique L’œuvre maçonnique la plus importante de Mozart reste la Maurerische
Trauermusik [Musique funèbre maçonnique, composée vers le 10 novembre
1785 à Vienne à l’occasion du décès de frères, ainsi que Mozart l’a noté dans le propre
catalogue de ses œuvres |
LA
CORDE RITUELLE, UN LIEN INITIATIQUE - |
Percy
John Harvey |
Edition
Cépaduès |
2016 |
||
L’auteur rend compte tout d’abord de nœuds remarquables comme,
entre autres, la houppe, le nœud Tyet « qui symbolise la force d’Isis et sa magie
qui lui ont permis de ressusciter Osiris », le Lacs d’amour, les deux
colonnes nouées Boas et Jakin, le caducée, le nœud de Salomon, le célèbre
nœud gordien à propos duquel Percy John Harvey omet de signaler l’existence
d’une tradition chevaleresque qui propose une autre version, secrète, de la
légende, particulièrement intéressante. Le caducée évoque les puissances
serpentines à l’œuvre dans le corps comme dans la création, des nadis des
traditions indiennes jusqu’à la double hélice d’ADN. En Franc-maçonnerie, quatre nœuds dominent, nœud simple, nœud
coulant, Lacs d’amour, houppe décorative. Percy John Harvey explique comment
le passage des loges nomades, réunies autour d’un tableau de loge, ou « de la
loge », éphémère, tracé à même le sol, à des loges sédentaires a permis la
projection dans l’espace de ce qui était dessiné sur le tableau. « La houppe
dentelée est venue décorer le haut des trois ou quatre murs du Temple. » Une
série d’illustrations et de dessins illustrent ce mouvement d’expansion spatiale. Percy John Harvey décrit ensuite l’usage fait des cordes en
Franc-maçonnerie selon les rites et les grades avant d’aborder la question de
la chaîne d’union : « On voit que la Chaîne longue, symbolisée par le nœud
simple, correspond à la forme ordinaire de la chaîne humaine que l’on trouve
dans le monde profane. Tandis que la Chaîne courte, symbolisée par le nœud en
lacs d’amour, pourrait être considérée comme la vraie Chaîne maçonnique. » Et
il poursuit, en rapprochant la Houppe dentelée de la Chaîne d’union : « La
Houppe dentelée est la représentation métaphorique d’une chaîne ouverte à
l’Occident. Tandis que la Chaîne d’union correspond à la fermeture de la
chaîne maçonnique des Frères de la Loge, moment d’un ressenti intense partagé
par chacun d’eux. » Au sommaire de cet ouvrage : La houppe - le nœud d’Isis - la
cartouche égyptien - le lac d’Amour - les nœuds en
héraldique - l’héraldique ecclésiastique - les
colonnes Boaz et Jakin - les nœuds maçonniques et gordiens
- les entrelacs celtiques - le Nœud de Salomon
- les entrelacs maçonniques - la Visica Piscis
- les serpents ésotériques - les nœuds et les courants
énergétiques - la double hélice et l’ADN
- la cordelière - le tableau de loge - la
cordelière des veuves - les encadrements du tableau de loge
- Anabase et catabase - le cabinet de réflexion
- les grades d’apprenti et de compagnon - la câble
tow - le grade de maître - du 4e
degré au 30e degré - l’égrégore maçonnique
- le cordeau à tracer - la corde à treize nœuds
- le fil à plomb - le niveau - |
la corde des
Francs-maçons
- N° 17 - |
Michel lapidus |
Edition
MAISON DE VIE |
2006 |
La
corde dont la présence en Loge fait l’unanimité des Franc-maçons, n’en
demeure pas moins un symbole méconnu à bien des égards. Elle est cependant,
pour de nombreuses traditions, le principe organisateur du ciel et de ses
constellations.
|
la charitÉ |
Odile
GANDON |
Edition
Autrement |
1993 |
Parler
de la charité, est-ce parler d’amour, d’un mode d’être au monde qui
aurait à voir avec le don et la grâce ? Pour
définir les liens entre les hommes, il existerait alors un registre autre que
la violence ou la justice ; aimer l’autre, partager sa détresse,
soulager sa souffrance, se seraient plus seulement la réponse à un
commandement. Les
multiples visages de l’amour, composent une figure paradoxale de la
charité ; trop complexe, trop riche de possibles, trop insaisissable
sans doute, elle devient ainsi compliquée à expliquer. Objet
de métamorphoses réductrices, le terme de charité semble devenu synonyme
d’aumône ; elle n’évoque plus pour beaucoup que complicité avec un ordre
social injuste, « bonne conscience » à peu de frais, compassion
masochiste ou mépris condescendant, pour devenir enfin prétexte au tapage
médiatique. La mise en acte de la charité, son inscription dans le jeu social
et politique, entrainent de telles dérives que son nom, son but, sa forme et
sa finalité sont devenus inaudibles. Qu’en
est-il de cet « amour » si vulnérable à la perversion ?
Existe-t-il un espace où s’ouvre la possibilité d’actes désintéressés, de
partage ou de don sans retour, fragiles brèches qui sans cesse répétées
troueraient l’opacité de la violence rentable et efficace qui nous
gouverne ? Ces
questions essentielles et vitales, que l’on n’ose plus se poser et encore
moins énoncer de peur d’être soupçonné de naïveté ou d’angélisme, sont au
cœur de cet ouvrage. Au sommaire de ce livre : Figures de l’Amour : Catherine
Chalier : Equité et bonté France Quéré : un mot qui prend feu Christian Jambet : L’Epiphanie de la
miséricorde John
Pappas : Le XVIIIe siècle, de la charité à la fraternité Alain
Brossat : Méfiez-vous des mendiants Pièges et dérives : Juliette
Belly : La pauvre Lucie Isabelle Grellet et Caroline Kruse :
Le diable au cœur Maurice
Bellet : L’Abîme Michel
Daeron : Journal d’un globe-faussaire Daniel
Lindenberg : La loi d’amour et la révolution Marie-Odile
Terrenoire : Faute de mieux L’Amour toujours recommencé Micheline
B. Servin : Le partage de la parole Marie
de Hennezel : Faut-il rester de marbre ? Alain
de Bures : Cet espoir absurde Christine
Cadiot : L’or mental de Juliette L’abbé
Pierre : La liberté de dire « je t’aime » Jean-Luc
Marion : Ni passion, ni vertu |
LA CHARITÉ, LA FOI ET L’ESPÉRANCE - LES VERTUS THÉOLOGALES SELON Saint FRANÇOIS DE SALES |
Gilles Jeanguenin |
Editions de L’Emmanuel |
2011 |
||
Au sommaire : Les vertus théologales, dons de l’Esprit Saint : Pourquoi et comment parler de « Vertus théologales » ? - A l’écoute de saint François de Sales - Maximes et prières de saint François de Sales - Croire : Qu’est-ce que la vertu de foi ? - La foi et la terrible crise du jeune François de Sales - Douter, est- ce manquer de Foi ? - Quelle est l’origine de nos doutes volontaires ou involontaires Comment se comporter face aux tentations contre la foi ? - Espérer : Qu’est-ce que la vertu d’Espérance ? - Actes d’espérance et questions morales - Craindre de mourir ou pleurer la perte d’un être cher, est-ce là manquer d’espérance ? - Aimer : Quelle est la place de la Charité dans les vertus théologales ? - Qu’est-ce la vertu de Charité ? - La Charité envers Dieu et envers son prochain - Témoignages - Charité bien ordonnée commence par soi-même - jusqu’où peut aller l’amour de ses ennemis ? Biographie sommaire de saint François de Sales - sources salésiennes - ouvrages de référence sur les vertus - |
LA FEMME DANS LES CONTES DE FÉES |
Louise
VON FRANZ |
Edition
Albin MICHEL |
2000 |
L’auteur
collaboratrice durant 30 ans de Jung, s’est efforcé de mettre en lumière dans
ce livre L’un
des traits marquants de l’époque contemporaine est incontestablement la prise
de conscience que la femme opère d’elle-même ; toutefois ce mouvement de
« libération » aboutit trop souvent à des impasses, faute de
prémisses psychologiques satisfaisantes, autrement dit, de réalisme à base de
connaissances et de discernement. La
psychologie des profondeurs offre à la femme en quête d’elle-même un
instrument d premier ordre, par l’écoute de l’inconscient, la réflexion et la
volonté de vouloir se changer. Marie-Louise
Von Franz
a puisé dans ce réservoir de symboles de l’âme collective que sont les contes
de fées, pour mettre en lumière les facettes variées de l’âme féminine ;
son expérience de femme et de thérapeute lui permet d’en dégager de riches
enseignements, permettant aux femmes désireuses d’évoluer, une direction. La
présente étude constitue une contribution de premier ordre à la restauration
d’un équilibre indispensable à la vie de l’humanité, menacée par les
productions de la démesure masculine. Au sommaire de cet ouvrage : La Belle au bois dormant - Mère et
fille - la revanche de la Déesse
- Neigeblanche et Roserouge - la jeune
fille sans mains - la femme qui devint araignée
- les six cygnes - la belle
Wassilissa - |
la forme & la pierre, triskell,
pierre de vie |
J.
bonvin |
Edition
MOSAÏQUE |
2002 |
||
S’il est vrai que ce peuple en fit
un usage fréquent durant le second âge du fer que l’on appelle la Tène (Ve -
IIe siècle av. J.-C.), le triskèle était représenté par l’homme depuis la
période Néolithique, comme en témoigne le tombeau de Newgrange, daté d’environ
3 200 avant notre ère. Le symbole est gravé à plusieurs endroits, notamment
sur une grande pierre à l'entrée. il aurait donc été utilisé plus de 2 500
ans avant que les celtes soient présents en Irlande. Après
avoir été oublié un temps, le triskèle réapparut à la fin du VIe siècle dans
l’art Mérovingien, avant d’être à nouveau mis de côté sauf en Irlande, où il
reste présent sur de nombreux monuments et enluminures. Le symbole du
triskèle fut populaire dans les milieux druidiques dès la fin du XIXe
siècle. Dans les années 1914, il fut redécouvert en Bretagne, notamment dans
des revues à caractère nationaliste. Ultérieurement, il fut propagé par le
Parti national breton qui l'adopta comme insigne en 1940. Il est encore
utilisé de manière officielle en Irlande (Il figure également sur le drapeau
de l’île de Man).Le renouveau de la musique celtique
et son succès (Alan Stivell par exemple) contribua largement à faire
connaître le symbole. La mode du triskèle popularisée par les médias et les
promotions de concerts se propagea en Bretagne puis un peu dans toute la
France, sous forme de logos, de bijoux, de vêtements etc. Aujourd’hui, le
triskèle est fortement installé dans l’image symbolique de la Bretagne. Un
triskèle représentant trois jambes est également présent sur le drapeau de la
Sicile
depuis 1285.La signification et la symbolique du triskèle
donnent lieu à de nombreuses interprétations. En effet, il est difficile de
donner au triskèle celtique une symbolique exacte, la transmission du savoir
chez les druides n’ayant été effectuée que de manière orale. La forme
giratoire et courbée de ses branches serait symbole de dynamisme, de mouvement
et d'enthousiasme en opposition à tout ce qui est droit et figé. C'est
donc un symbole de la vie. En
breton, il signifie les "trois rayons". Certains, comme
l’archéologue et historien Venceslas Kruta, reconnaissent la nature
solaire du triskèle. Le symbole pourrait représenter dans l'iconographie
celtique les trois points du mouvement du soleil : le lever, le zénith et le
coucher. Dans
la mythologie celtique, le panthéon des dieux est au nombre de trois:
Lugh, Daghda, Ogme. Le triskèle pourrait les représenter. Il pourrait
également incarner la déesse unique sous ses trois aspects: fille, mère,
épouse. Le
triskèle pourrait aussi symboliser le temps qui passe :
passé-présent-avenir ou encore les trois âges de la vie
(enfance-maturité-vieillesse) le
triskèle pourrait incarner les différents états des êtres humains : éveillé,
endormi ou rêvant il
est également admis qu'il pourrait représenter les "Trois Mondes"
: le monde des vivants, le monde des morts et le monde des esprits. le
triskell pourrait symboliser les trois éléments (eau, feu et terre),
avec éventuellement l’air comme élément central. Cette signification ramène
également aux trois états de la matière (solide, liquide, gazeux) Certains
pensent tout simplement que le triskèle serait un symbole végétal
inspiré du trèfle. (voir notre article “signification des symboles :
le trèfle”) La
symbolique du triskell nous amène à nous intéresser à celle du chiffre 3.
En effet, Le 3 a une symbolique particulière. Outre le symbole celtique, La
trinité, le symbolisme du triangle franc-maçonnique et bien d'autres choses
font de ce chiffre, un chiffre à part. Le chiffre 3 est en premier
lieu le symbole de la trinité, de l’union. Il est régulièrement
associé à l’enfant, fruit de l’union entre l’homme et la femme (1+2 = 3). Il
représente l’aboutissement, l’accomplissement et l’équilibre des forces. Bien
qu’il soit très fortement associé au Christianisme, il n’est pas absent des
autres religions comme de l’islam par exemple. Plus largement, le chiffre 3,
se retrouve dans nombres d’éléments comme nous avons pu le voir concernant la
symbolique du triskèle : les trois dimensions de l’espace (hauteur,
longueur, largeur) ou les trois dimensions du temps (passé, présent,
futur ou enfance, maturité, vieillesse). Les
trois états de la matière (solide,
gazeux, liquide), les trois couleurs primaires (bleu, rouge et jaune) à
l’origine de toutes les autres couleurs. Le chiffre 3 est également associé
aux Trois mondes (spirituel, intellectuel, émotionnel), aux trois
phases de la lune et aux trois règnes (animal, végétal, minéral)
Dans la mythologie grecque, trois dieux se partagent le monde : Zeus le ciel,
Hadès la terre et Poséidon l'eau (La terre étant Gaïa) ; Dans
l’islam, les minarets des mosquées sont souvent surmontés de trois boules et
d’un croissant. Ces trois boules symbolisent les trois mondes,
céleste, " intermédiaire " et terrestre. Le croissant figure un
quatrième monde, à savoir le monde inaccessible de Dieu. Dans
le Christianisme, le Dieu unique est représenté par le Père, le Fils et le
Saint Esprit. C’est d’ailleurs, pour les Chrétiens, la perfection de l’Unité
divine : Dieu est Un en trois Personnes. 3 est également le nombre de vertus
théologales (foi, espérance et charité) |
la grande dÉesse – mÈre |
S.
husain |
Edition
ALBIN MICHEL |
1998 |
L’ancienne
prédominance d’une Grande Déesse, Mère de tous les êtres vivants,
garante de l’ordre cosmique, présidant à l’ensemble des processus naturels de
fertilité et de fécondité, est l’une des découvertes majeures de la
paléoanthropologie. Découverte qui coïncide avec le formidable regain
d’intérêt que l’on constate depuis quelques décennies autour des thèmes comme
la condition de la Femme, la défense de la Terre, la promotion des
« valeurs féminines », l’écologie du bien être… La
Grande Déesse Mère explore un à un tous les cultes que les différentes
civilisations ont rendus à cette Mère universelle depuis le paléolithique
jusqu’à nos jours. Mythes, symboles et pratiques religieuses, anciens et
contemporains, sont étudiés dans le détail, ainsi que les phénomènes récents
comme le féminisme ou la réhabilitation de Gaïa. Abondamment
illustré avec les dernières découvertes archéologiques, les œuvres d’art,
l’architecture, les fêtes et les cérémonies religieuses de tous les temps et
de toutes les cultures, cet ouvrage constitue un guide unique, de plus il a
été préfacé par le philosophe orthodoxe : Jean Yves Leloup Au sommaire de cet ouvrage : La déesse redécouverte - paléolithique et
néolithique - l’âge d’or de la femme
- l’archétype de la Grande Mère -
Conflits et survivances - L’Inde -
l’Océanie - les Amériques -
l’Afrique - le triomphe d’Isis
- les Celtes occidentaux - Rome et
le christianisme - le Déesse et les prophètes
- Fêtes en l’honneur de la déesse - la
déesse et le cosmos - les trois mondes
- les eaux Primordiales - les déesses des
cours d’eau et de la mer - l’œuf cosmique
- la Déesse nourricière et celle du monde
souterrain - l’ordre cosmique
- les saisons et les éléments - le don de la
vie et des céréales - la déesse et l’équilibre
naturel - couple divin et
fécondité descente aux enfers
- Déméter - sécheresse et abondance
- inceste divin - Iahvé -
Shekinah - Eve - la vie sexuelle de
la déesse - la fonction créatrice -
la vulve - servante des dieux
- de la créatrice à la prostituée -
Déesse de l’amour - Marie-Madeleine
- la Vierge, la mère et la vieille -
les cycles - les multiples visages
d’Ishtar - la Vierge, un idéal du
classicisme - Marie, reine des cieux
- Mères nourricières - porteuses de
mort - Déesses et sorcières
- guerriers et guerrières - Divines
destructrices - déesse de la pitié et de
la chance - la Déesse aujourd’hui
- Wicca - l’essence de
la féminité - festivités païennes
modernes - la Déesse et les animaux
- Travestisme - la tradition
courtoise - . |
l’aigle |
Geneviève
ST-MARTIN |
Edition
PARDES |
1996 |
||
Pour
l’alchimie, faire voler l’aigle c’est manifester la lumière ; la préparation
des aigles est considérée comme le premier degré de la perfection. À tous ces
titres, il sera la monture privilégiée des dieux, et les hommes sages sauront
le faire figurer aux frontons de leurs biens les plus subtils. L’aigle
est l’image du pouvoir suprême et inaccessible. Il symbolise la vision royale
de l’esprit et l’emprise de soi. On y développe : les rapports de l’aigle
avec l’évangéliste St Jean, l’alchimie, la tradition chrétienne, les dieux,
dans l’Islam où il est appelé Simorgh, le chamanisme etc. |
L’AIGLE - SON SYMBOLISME ÉSOTÉRIQUE ET
SPIRITUEL |
Divers auteurs |
ARCADIA |
2005 |
L’aigle
est un symbole puissant, et ses supports de réflexion vont de l’héraldique à
la religion en passant par une spiritualité omniprésente et cela depuis des
millénaires, car l’aigle est, avec le dragon le seul animal qui appartienne à
l’emblématique de tous les temps et de tous les pays, il est, dit on le seul
animal à pouvoir regarder le soleil. L'aigle biblique est appelé
"nésher" (noun/shin/resh) qui est un signe de victoire sur
l'ignorance, la connaissance "noun" étant transmise par la chaîne
d'union "sher" (shin/resh). Sur le plan sémiologique, l'aigle
nésher évoque le feu au sein de la lumière par la lettre "shin" au
milieu du doublet "ner" (noun/resh). Sur le plan de la numérologie,
nésher de valeur 550 est équivalent au mot "pétaa'", la soudaineté. L'aigle véhicule du salut et de la rédemption : Lors de l'exode des Hébreux d'Egypte, l'image de l'aigle
apparaît comme un véhicule rapide qui porte haut et loin. Exode 19/4: "…Vous,
je vous ai portés sur l'aile des aigles, je vous ai rapprochés de moi" Lors
de la sortie plus récente des Juifs du Yémen, ceux-ci ont pris les avions qui
les transportaient vers Israël pour des aigles prévus par la Bible… L'aigle est un véhicule de la vision et de la
transcendance : La tradition
ésotérique de la Qabalah décrit une vision de Salomon comme un voyage au-delà
de l'espace-temps, avec comme monture un aigle aux ailes déployées. "Le roi Salomon se levait à l'aube
et tournait son regard vers l'Orient pour voir certaines choses, puis vers le
Sud, où il voyait d'autres choses, puis finalement dans la direction du Nord.
Il se tenait ainsi debout, la tête levée et les yeux mi-clos, jusqu'au moment
où deux piliers s'avançaient vers lui, l'un de feu, l'autre de nuée, et
au-dessus de ce dernier un aigle, puissant et de grande envergure, son aile
droite posée sur le feu, et son aile gauche et tout son corps, posés sur la
nuée. L'aigle a deux feuilles au bec. Et tout cet ensemble vient se
prosterner devant Salomon. L'aigle baisse la tête un peu, tend son bec et
donne les deux feuilles à Salomon. Salomon prend les feuilles les porte à ses
narines et de leur parfum, il discerne l'origine et reconnaît leur
propriétaire, l'une appartient à "celui qui a les yeux clos",
l'autre à "celui qui a les yeux ouverts". Et pour comprendre le message, que
fait-il? Il scelle son trône avec un anneau sur lequel est inscrit le nom
ineffable, tire un autre anneau portant également ce nom, monte sur la
terrasse de son palais, enfourche l'aigle comme monture et s'en va, tiré par
le feu et la nuée. L'aigle s'élevait alors vers les cieux, et partout où il
passait la terre s'assombrissait. Les plus sages sur terre savaient que le
roi Salomon passait, mais ignoraient sa destination. Les autres pensaient que
ce n'était qu'un gros nuage. L'aigle continuait à monter, atteignant 400
parasangs, jusqu'à atteindre enfin la sombre montagne, où se trouve Tarmoud
dans la solitude. Là il commençait à redescendre. Levant la tête Salomon,
recevait là tout l'enseignement nécessaire pour pouvoir aller plus loin. Puis
il reprenait sa monture pour entrer dans les profondeurs de la montagne
sombre, au milieu de laquelle poussait un olivier. Alors Salomon criait de toutes
ses forces "ta main s'est dressée, ô Seigneur! Et ils ne l'ont point
aperçue…" Il entrait ensuite jusqu'à rencontrer ceux qui y habitaient,
leur montraient son anneau et recevait alors toute la connaissance de
sciences étranges (magie). Quand il avait terminé, il rentrait dans son
palais comme il en était parti. Et assis sur son trône, toute sa sagesse
venait de ce qu'il avait appris là-haut." La vision d'Ezéchiel décrit des
niveaux élevés de spiritualité dont une des faces est une face d'aigle, l'aigle
étant réputé pour avoir une vision perçante de grande portée .Ailes déployées
l'aigle est un oiseau qui protège sa progéniture d'autres prédateurs. Voici
une métaphore da la protection accordée par Dieu au peuple d'Israël.
Deutéronome 32/11: "Ainsi l'aigle veille sur son nid, plane au-dessus
de ses jeunes aiglons, déploie ses aigles pour les recueillir, les porte sur
ses pennes robustes"
Seul
capable de voler au-dessus des nuages et de fixer le soleil en face, il est
le symbole universel de l’homme libéré, chevauchant le vent, à la fois
symbole céleste et solaire. Roi des animaux assimilés à des anges, il
symbolise les états spirituels supérieurs ; en tant que symbole de
contemplation, l’attribution chrétienne de l’Aigle (de Patmos), à St Jean, à
son évangile et à son apocalypse, s’y rattache. Dans
le celtisme, l’aigle est du nombre de ces animaux primordiaux initiateurs, au
même titre que le cerf, il est oiseau de lumière, d’illumination, il est
l’œil qui voit tout : l’œil d’Horus (faucon divin des égyptiens), il est
censé emporté l’âme du mort sur ses ailes afin de la faire retourner dans son
état d’origine auprès de Dieu. |
la justice |
BARANES
& FRISON – ROCHE |
Edition
AUTREMENT |
1995 |
La
justice est une obligation puisqu’elle constitue un lien entre les individus.
Mais cette obligation impossible dans la mesure où il faudrait, pour être
juste, tout connaitre et combattre toutes les injustices, en ne se contentant
pas de réfréner la sienne propre ; on ne peut jamais être certain
d’avoir été tout-a fait juste. Dans
l’expérience, c’est l’injustice qui est première, la justice vient après, par
réaction, encore faut-il pouvoir donner un contenu à cette vertu. Peut-on
prendre pour modèle l’ordre naturel des choses ou bien ce modèle ne peut-il
être que divin ? Il s’agit, en fait, de constituer un monde de justes
rapports de soi à soi, de soi aux autres, des hommes et des choses. La justice
est une harmonie, elle est le gage du lien social et du bon fonctionnement
des institutions pour le bien être des hommes. Que
ces questions relatives au contenu soient résolues ou non, la justice
apparait comme une impétueuse nécessité, un évident progrès social, dès lors
qu’à la vengeance privée se substitue le procès. L’institution juridique, le
législateur, les juges ont à leur charge de réaliser la justice, ainsi
entendue. Il n’est pas sans signification que seule cette vertu ait son
ministère. On
trouve cette justice en Grèce ancienne avec Thémis dans son sanctuaire de
Delphes, mais la justice était d’inspiration divine, elle était étroitement
liée avec la divination, ce qui la rendait terrible et attirante. Pour la
justice des hommes, on parlait de Diké. En
Egypte cette justice était représentée par Maât, qui organisait la vie des
égyptiens et faisait régner l’ordre dans le pays, autant de leur vivant que pour
leur séjour post-mortem, puisque c’est dans son temple que se passait la
« Psychostasie ou kérostasie ». Enfin
Salomon « inventa » la justice des hommes dont l’emblème est le glaive
et la balance. On peut dire que ces trois personnages représentent dans le
temps les trois pouvoirs que tout homme possède, et qu’il peut à tout moment
mettre en application pour soi-même: le
pouvoir prophétique (Thémis) - le pouvoir sacerdotal (Maât) et le pouvoir Royal incarnait par Salomon Au sommaire de cet ouvrage nous avons les intervenants
suivants : De la justice qui vient à l’esprit : Serge
Lebovici :
C’est pas juste Thierry
Lévy :
Vaut-il mieux subir l’injustice que la commettre ? Dominique
Terré-Fornacciari : L’homme juste Catherine
Chalier :
Tribunal terrestre et tribunal céleste William
Baranès :
Le droit naturel Claude
Tresmontant :
Justification de l’homme Le lien du tout : François
Terré :
Au cœur du droit, le conflit Jean-Guy
Belley :
Vous qui êtes un client juste et honnête… Jean-Pierre
Dupuy :
Les affaires sont les affaires Blandine
Kriegel :
La défaite de la justice La façon de faire : Henri
Leclerc :
Justice et exclusion J.
Michel Bélorgey et Philippe Ingall-Montagnier : Les fins et
les moyens Frédéric
Zenati :
Le citoyen plaideur Alain
Weber :
Pratiques : danse avec les juges Marie-Anne
Frison-Roche :
2+1= la procédure Joseph
Staline :
A examiner selon la procédure spéciale |
la
lumiÈre
- N° 21 - |
Olivier doignon |
Edition
MAISON DE VIE |
2007 |
||
Au
sommaire de ce livre : ténèbres, pénombre et
lumière : Trois états du Temple ? - Que signifie
« la lumière nait d’elle-même ?» -
Les lumières de la loge - La lumière unique et
éternelle de l’Orient - La lumière des initiés passés
à l’Orient Eternel - la Sagesse qui illumine les
travaux et les piliers - les trois Grandes
Lumières - les Lumières de la table du
banquet - La lumière et les rites, les rites sont-ils
des transformateurs en lumière ? -
qu’est-ce qui est transformé en lumière ? -
Rites et choses - rites, voyage et lumière
- reformuler les rituels - rites et
magie - les rites dans la vie
naturelle - l’intuition
créatrice - le nombre de l’homme -
Rituels et symboles - Pierre et Lumière -
Impermanence - Comment nos regards peuvent-ils se
tourner vers la lumière ? - Etre lumineux,
être utile - Former la chaîne
d’union - Comment et pourquoi est transmise la
lumière au moment de l’initiation ? - |
la lumiÈre |
Divers Auteurs |
ARCADIA |
2007 |
Important dossier sur cette notion de lumière, qui n’est pas
facile à expliquer. Platon et la lumière du
bien : Le philosophe grec Platon est un
des plus grands penseurs de toute l’histoire de l’humanité. Il a consacré sa
vie à définir comment devrait être constituée une cité juste, une cité qui ne
ferait pas périr les plus sages de ses citoyens, comme l’avait fait Athènes
en condamnant Socrate à mort. Dans les dialogues écrits par Platon pour
sauvegarder la mémoire de son maître et propager ses idées, on voit Socrate
amener ses interlocuteurs à comprendre que les connaissances les plus
importantes s’acquièrent par un mode de vie philosophique qui consiste à
tourner le regard de son âme vers l’éternel et l’immuable, un type de réalité
qui échappe aux sens et qui ne peut être saisi que par la partie rationnelle
de l’âme. La réalité accessible aux sens de notre corps n’est qu’un monde
d’opinions changeantes et contradictoires, le savoir véritable ne s’obtient
que par une sorte d’intuition purement intellectuelle difficile à décrire.
Platon affirme que le savoir sur la justice et le bien qu’il a cherché toute
sa vie ne peut se transmettre par écrit. Jamais, en lisant Platon, on ne
trouvera une définition claire du bien absolu. Le savoir du bien est comme
une lumière intérieure qu’un texte écrit ne peut
contenir :« Là-dessus, il n’y a pas d’écrit qui soit de moi, et il
n’y en aura jamais non plus; effectivement, ce n’est pas un savoir qui
pourrait, comme les autres, se mettre en propositions, mais c’est le résultat
d’une familiarité répétée avec ce qui constitue la matière de ce savoir, le
résultat d’une existence qu’on partage avec elle; soudainement, comme
s’allume une lumière lorsque jaillit la flamme, ce savoir-là se produit dans
l’âme et désormais s’y nourrit tout seul, de lui-même. » La connaissance du bien est comme
la lumière d’une flamme qui brille dans l’âme. Dans la célèbre allégorie de
la caverne, qui résume toute sa philosophie, Platon va justement utiliser le
registre métaphorique de l’ombre et de la lumière pour illustrer l’itinéraire
du philosophe qui se délivre des ténèbres pour grimper vers la lumière et
enfin contempler le Soleil. Dans la pensée platonicienne,
cette lumière du bien est étroitement associée au beau. Dans les dialogues
platoniciens, on remarque souvent une permutation des notions de beau et de
bien. D’après Platon, la beauté d’un jeune garçon, d’une démonstration
mathématique, d’une action morale ou d’une loi juste est causée par la
présence en chacune de ces choses d’une forme unique, celle du beau en soi.
C’est l’amour du beau qui conduit le philosophe vers la vérité, car le Beau
est l’éclat de l’être intelligible, une émanation du bien qui nous guide vers
la sortie de la caverne. Notons que chez Platon, le beau est une réalité qui
n’a rien à voir avec les préférences personnelles. Le beau jouit d’un
privilège qui lui est propre : « Le pouvoir d’être ce qui se
manifeste avec le plus d’éclat ». Le beau, comme la lumière, n’existe
que dans ses apparitions. Paraître, apparaître, transparaître, telle est la splendeur
éclatante du beau. Le beau est la manifestation sensible de l’ordre rationnel
du monde, l’éclat des justes proportions d’un corps bien formé. Comme le
Soleil qui fait croître la vie sur la Terre et rend cette vie visible en
l’éclairant, le bien est ce qui donne forme aux choses et les fait briller de
l’éclat du beau. Augustin et la lumière de
Dieu : Saint Augustin est un des fondateurs
de la théologie chrétienne. Il a beaucoup été influencé par le platonisme,
car c’est la lecture de textes écrits par des platoniciens qui l’aurait
conduit à se convertir au christianisme. Il n’est donc pas surprenant de
retrouver chez lui la relation établie par Platon entre la lumière et la
vérité, qu’il transmettra ensuite à toute la tradition chrétienne des siècles
suivants. Il y a selon lui un parallèle évident entre le prologue de
l’évangile de Jean qui proclame que le Christ est la lumière du monde qui
éclaire tout homme et la lumière du bien absolu dont parle Platon. Il forge
ainsi la notion chrétienne de « bon Dieu ». Augustin écrit que soutenue par la
grâce de Dieu, l’âme du croyant est éclairée par la lumière du Christ, qu’il
appelle le « maître intérieur ». Cette lumière révèle tout le
savoir nécessaire au salut de l’âme. « Mais, lorsqu’il est question des
choses que nous contemplons par l’esprit, c’est-à-dire par l’intellect et la
raison, nous disons assurément ce que nous voyons présent en nous dans cette
lumière intérieure de la vérité, qui illumine celui qu’on appelle l’homme
intérieur et l’emplit de joie. » Le Christ, comme le bien chez Platon,
illumine de l’intérieur l’âme fidèle. La lumière joue également un rôle
cosmologique considérable d’après Augustin. Dans son commentaire du récit
biblique de la création, Augustin souligne avec enthousiasme que la lumière
est créée au moment où Dieu parle pour la toute première fois. La parole
divine est lumière du monde, une lumière qui sort la matière des ténèbres du
chaos, qui lui donne ses contours. C’est au moment de créer la lumière que
Dieu parle pour la première fois. Pourquoi n’est-ce pas par sa parole qu’il
crée le ciel et la terre ? Augustin répond que la matière brute est trop
informe pour avoir quelque rapport avec la parole divine. Autrement dit, la
matière informe n’a pas la dignité ontologique nécessaire pour prendre la
parole divine comme modèle, alors que la lumière est le reflet sensible de la
divine parole. Comme l’écrit Gadamer, « Saint Augustin voit dans la
parole qui nomme et crée la lumière, l’illumination spirituelle qui permet la
différenciation des choses qui prennent forme. C’est la lumière seule qui
permet à la masse informe du ciel et de la terre initialement créée, de
prendre corps en formes multiples. » La parole de Dieu crée la lumière,
car la lumière est l’image sensible de l’intelligence divine, d’où son
identification avec la vérité dans l’évangile de Jean. Clairement identifiée à la
lumière, la parole divine joue le même rôle chez Augustin que le bien chez
Platon : elle est à la fois source de l’être et source de son
intelligibilité. L’esprit qui connaît la vérité est comme l’œil qui voit les
corps; « connaître est pour l’esprit ce que voir est au sens ».
Comme le Soleil est la source de la lumière sensible qui rend visibles les
corps, Dieu est la lumière spirituelle qui fait connaître les vérités
ultimes. Dans l’esprit d’Augustin, l’âme est à Dieu ce que la Lune est
au Soleil et la lumière est au corps ce que Dieu est à la vérité. La vraie
lumière est la lumière divine qui éclaire l’esprit, la lumière du Soleil
n’est qu’une imitation de celle de Dieu. Ce n’est pas Dieu qui éclaire comme
le Soleil, mais le Soleil qui fait comme Dieu. C’est pourquoi le Soleil et la
Lune sont créés après la lumière dans le récit de la Genèse. On peut
donc dire en ce sens que la métaphore de la lumière est en fait une métaphysique
de la lumière. Danemans nous développe La
Lumière à travers le coq du cabinet de réflexion et de l’Ibis Égyptien.
L’Égypte ou le culte de La Lumière a reçu sa parfaite expression. La
Kabbale
nous explique le Corps de Lumière qui désigne l'enveloppe charnelle dont fut
revêtu Adam avant sa Chute et celle aussi qui advient aux initiés qui ont pu
réintégrer l'état adamique. H.
Lustman
nous explique pourquoi la notion de la lumière maçonnique recouvre un très
vaste champ d'expériences humaines orientées par la quête d'un absolu et
toute rencontre avec la lumière change radicalement une existence en
l'ouvrant au monde de l'esprit Daniel
de Pariente
développe que dans toutes les descriptions mythiques de la création de
l'univers, la lumière est associée à la clarté tandis que les ténèbres le
sont à son absence. S'interrogeant sur la nature physique du monde et remarquant
que la partie brillante de la lune est toujours tournée vers le soleil, le
Grec Parménide en avait déduit que
celui-ci génère la lumière et qu'elle se déplace. Aristote y ajouta que les
couleurs résultent d'un mélange de lumière et d'obscurité et Plotin que le
soleil figure la puissance de l'Un, dont l'esprit reflète la clarté. C'est de
ces constats que vient le mot lumière du latin "luminaria" en
référence au soleil, à la lune et aux étoiles. Gérard
Abidh nous
plonge dans le Johannisme "Il faut naître
d'en haut" Jean 3. 8, pour expliquer l'ésotérisme chrétien
qui coule dans les veines des structures écossaises, avec une intensité
variable suivant le contenu initiatique du degré considéré. Bernard
Guillemain
nous parle de la lumière en tant que métaphore traditionnelle et métaphore
profane Roger
Girard développe
la Lumière et les lumières en Franc-maçonnerie Jean
Murat
explique pourquoi au REAA la Bible est ouverte au prologue de St Jean, il
parle du Delta lumineux et du cabinet de réflexion où l'alchimie est
présente. Il explique très longuement ce que représente la lumière au REAA,
notamment avec cette décréation chtonienne par l'obscurité à la lumière de
purification. Bernard
Caussin
va des ténèbres à la Lumière en développant le chaos idéologique actuel avec
sa matérialité dévastatrice, il nous amène ainsi à cette Lumière maçonnique
qui n'illumine pas mais éclaire notre chemin et notre cœur. Ghazali
grand
poète soufi persan nous a laissé un ouvrage remarquable "Le tabernacle des
Lumières". Ouvrage en trois chapitres qui rassemble les
thèmes soufi de ce Maître. Le verset de la
Lumière et les voiles de la Lumière
et des ténèbres sont des morceaux remarquables sur cette vision
de la divinité. Max
Radoszychi
explique le symbolisme de l'Evangile de Jean, il parle des noces de Cana, du
grain de blé, de l'Apocalypse, de la bête des nombres 7, 4 et 24, de
l'aspiration à la lumière, de la tradition johannique avec ce Jean ésotériste
et mystique qui nous laisse le soin de chercher, le solstice d'hiver avec sa
porte des Dieux qui est la porte ultime de notre cheminement . M.M.
Davy dans
une conférence qu'elle a donnée en 1980, nous parle de "cet homme du 8e
jour" qui après le repos du 7e jour de la création va devenir
lumineux, car il aura franchi les étapes nécessaires à son illumination. Narcisse Flubacher nous parle de la lumière initiatique dans la maçonnerie opérative avec les lumières de l'intelligence, des illuminés de tous bords, qu'ils soient d'Avignon, ou de Bavière, la Stricte Observance avec Martinez de Pascually et termine avec Diogène et sa lampe. L'Arche Royale et ses lumières sont évoqués. |
LA LUMIÈRE ET L’ILLUMINATION |
RIBADEAU
DUMAS |
Edition
Dangles |
1982
|
La
lumière ! terme magique… base de notre création, de la Genèse, source de
vie, elle est le point principiel d’où tout émane. De tout temps, l’homme
s’interroge sur cette lumière, qui luit dans les ténèbres, qui embrase les
mythologies, les contes, les rêves ; elle est comme une forme chamanique
condensée, imagination fertile et féérique, mais aussi cheminement secret de
l’homme à la recherche de son devenir spirituel. Elle transforme et
transfigure l’Être et multiplie son imagination créatrice à travers temps et
espace. De
l’Egypte aux temps bibliques, de la Kabbale au Coran, l’auteur explore ici
l’embrasement de l’âme vers l’extase. Saint Augustin, Sainte Thérèse,
François d’Assise, connurent entre autres, l’illumination salvatrice. Rembrandt
aussi bien que Goethe éprouvèrent cet enthousiasme délirant où Arthur Rimbaud
voyait les feux aberrants et glorieux de l’enfer, et où Saint Paul trouva son
chemin de Damas. Un
essai de psychanalyse traite l’irrigation dans la conscience du rayonnement
incandescent où s’ouvrent les yeux de l’esprit aux prises avec
l’au-delà ; l’extase s’explique par un dédoublement de la personnalité
où la parapsychologie trouve de riches aliments. Cette
sublimation, celle des prophètes, des grands initiés, des grands artistes,
tient-elle de Dieu ou du diable ? Allons-nous tomber dans l’aliénation
mentale ? L’auteur trace pour nous un itinéraire passionnant : la
voyance et la clairvoyance sèment sur son chemin bien des découvertes, car le
domaine exploré est éblouissant. Au sommaire : Approche de la lumière - L’adoration
du Soleil-Lumière - l’Or lumière - la lumière par le
feu - l’Antiquité mythologique - Osiris, œil du
soleil - L’exaltation bouddhique devant la lumière -
le Tao - les lumières de Rabindranath Tagore et de Ramakrishna
avec Civa - sous les feux du Zen - la haute sagesse de la
Brahmine - l’éveil dans le Tantra - Orphée dieu de
lumière - la vision d’Hermès Trismégiste -
Apollon - les mystères d’Eleusis - les ombres dans la
caverne de Platon - les temps bibliques et le verbe -
le soleil spirituel - l’arbre de Vie - Moïse
- Isaïe exalte la lumière divine qui auréole Israël - les
visions fulgurantes de David - Elie sur son char de feu
- l’hommage de Baruch - la kabbale - Jésus prêche
la lumière - le témoignage de Jean et la lumière de Paul
- Jésus et les visionnaires gnostiques - le Baptême comme
sacrement générateur de lumière - la sainte alliance
- le Coran - Les illuminés : L’extase divine
- le mysticisme dans l’illumination - le Cantique des
cantiques - l’illumination à travers agapé et éros -
Saint Augustin - Raymond Lulle docteur illuminé - la
lumière dans les cathédrales - les stigmates de François
d’Assise - la transverbération de Thérèse - l’illumination
en Sibérie mystique - de l’extase à la lévitation -
Maître Eckhart et Jean de la Croix - Ignace de Loyola
- Jakob Boehme - Robert Fludd - Rembrandt
- Descartes - Rudolf Steiner salue le Christ porte-lumière
- Du soufre au sel selon Oswald Wirth - Swedenborg
voit la lumière invisible des anges - Martinez de Pasqually - les
chevaliers du soleil - l’Etoile Flamboyante dans les sociétés
initiatiques - Papus - René Guénon et le soleil
spirituel - Arthur Rimbaud et ses « illuminations » du
ciel et de l’enfer - Jung et Gaston Bachelard -
les lumières des philosophes - la vision des lumières - |
LA LUNE, LE
SOLEIL, LA VOÛTE CÉLESTE, LA VOÛTE ÉTOILÉE |
DIVERS
AUTEURS |
ARCADIA |
2003 |
||
La
lune noire associée à Lilith. Pour le soleil noir c’est le royaume de la
mort. Raymond
Lulle
dans son livre « la clavicule » dit : « Le soleil est le
père de tous les métaux et la lune en est la mère », à ce titre il reprend la phrase écrite
dans la table d’émeraude. Cette dualité lune-soleil, se retrouve chez Vishnu
et Civa, et dans toutes les oppositions matérielles : jour-nuit,
masculin-féminin, bien-mal, feu-eau, froid-chaud, lumière-ténèbres,
actif-passif, plus-moins, père-mère, blanc-noir, etc.
L’histoire des temples est très
liée à la voûte étoilée, symbole
du ciel. Les voutes des temples, des mausolées, des grandes mosquées, des
baptistères, des sales funéraires, des coupoles, sont souvent constellés
d’astres ou d’images célestes. Elles reposent le plus souvent sur une base
carrée, cette alliance de lignes courbes et de droites symbolise l’union du
ciel et de la terre. Dans l’Egypte antique, nombreux étaient les temples qui
avaient peint sur leurs plafonds la voute étoilée. A Rome, Vitruve
préconisait de ne pas construire de toit au-dessus des temples dédiés à
Jupiter afin que les énergies célestes puissent être mise en œuvre. La
chrétienté a longuement représenté la voute étoilée dans ses édifices. Le
temple Celte de Stonehenge, à ciel ouvert utilisait les solstices comme clef
pour une lecture du ciel étoilée. Dans nos temples maçonniques, enfin
pas ici, le plafond devrait être bleu parsemé d’étoiles, un bleu clair, le
bleu de nos cordons de maitres et des officiers de la Loge. La Maçonnerie
ayant comme principe fondamental de n’avoir aucune limite à la recherche de
la vérité, alors un plafond au-dessus de nos têtes, non! Mais l’ouverture sur
l’infini, cela prend du sens. La voûte étoilée surplombe le pave
mosaïque, l’un reflétant l’autre, comme il est dit que ce qui est en haut est
comme ce qui est en bas, alors on peut y voir un symbole de multiplicité, une
entrevue des infinis possibilités, des nombreux chemins possibles. Chaque
étoile semble être similaire a une autre mais comme les humains chaque être
est différent et la richesse vient de la non-conformité, de la différence,
chaque étoile est une. Dans cette voute étoilée, on peut y voir par reflet,
les FM éparpillés sur la terre, mais aussi les Maitres inconnus passés à
l’orient éternels, tous ensembles sur la carte du ciel. Tous ensembles les
plus humbles comme les plus illustres, les plus pauvres comme les plus
riches ; le dernier initié, comme le premier, mort depuis des lustres.
C’est une chaine d’union à travers les âges, à travers l’espace et le temps
qui relie les cœurs et les âmes appelant puissamment l’Egrégore. On peut y
voir aussi une représentation de toutes les loges du monde, chaque étoile
symbolisant une loge allumée, une loge au travail au nom de la Franc
maçonnerie universelle. Par toute la terre, il est toujours midi ou minuit
quelque part, une loge s’ouvre, une autre s’éteint. Que ce ciel étoilé nous
rappelle ainsi la fin des travaux lorsque nous rentrons content et que nous
en avons retiré profit et joie. La voute étoilée rappelle, en tant que symbole fixe dans le
temple, les outils de méditations que sont les mandalas qui sont une
représentions de l’image du monde, le mandala est un guide imaginaire de la
méditation. Il manifeste dans ses combinaisons variées de cercles et carrés
l’univers spirituel et matériel ainsi que la dynamique des relations qui les
unissent. La contemplation d’un mandala est censé inspirer la sérénité,
il a pour but de conserver l’ordre psychique, s’il existe déjà et de le
rétablir s’il a disparu. On arrive facilement à faire le lien avec la voute
étoilée en tant qu’outil de méditation, allongé dans l’herbe par une
splendide nuit d’été, me sentant un trait d’union entre le ciel et la terre,
l’esprit se calme et toujours les mêmes questions qui reviennent en écho à
travers les étoiles: D’où venons nous, qui sommes-nous, ou allons-nous ? Pour répondre à ces questions, les
plus anciennes civilisations ont développé un système parallèle à
l’astronomie, l’astrologie. Au début, elles étaient liées et même
confondues, car pour les anciens, l’observation rigoureuse de la voute
céleste permettait de prévoir des événements survenant sur la terre. Cette loi
de correspondance universelle, qui permet de relier le cosmos a l’Homme est
le substrat même de ce que l’on appelle l’Esotérisme, ce qui est en haut est
comme ce qui est en bas, ne l’oublions pas. L’astrologie permet de répondre à
un besoin aussi vieux que l’humanité: trouver un sens et mettre de l’ordre au
sein d’un monde imprévisible et chaotique, Ordo ab Chaos. A l’orient une
seule étoile, entre le soleil et la lune, une étoile à visage humain, une
étoile flamboyante. Placée au-dessus de notre VM, elle incarnerait la sagesse
de l’homme mature, de l’homme ayant accompli un cycle, de l’homme prêt à
transmettre, à réfléchir la lumière, sa propre lumière mais aussi celle du
GADLU car cette étoile comme le VM est un vecteur lumineux… Pour représenter le midi on peut y
voir et y placer la croix du sud, cette étoile donne l’azimut sud lorsque
l’on se trouve dans l’hémisphère ou proche de l’hémisphère sud, elle est
composée de 4 étoiles formant une croix. Chez les peuples méditerranéens elle
passe du ciel a la terre au travers d’un bijou surnommé : croix du sud,
chez les Touaregs lors de la transmission de ce bijou par le père, une
phrase magnifique est dite : "Mon fils je te donne les quatre
directions du monde, car on ne sait pas où tu iras mourir ". Le rôle du
second surveillant étant de guider les apprentis dans les ténèbres, cette
croix du sud rappelant un fil à plomb pourrait éclairer leurs pas communs et
les aider à rester d’aplomb sur le chemin de la découverte. La constellation du Lion, voilà
celle que l’on peut très bien voir à l’occident. Le lion incarne la force,
tel le pilier du 1er surveillant. Mais pas la force qui asservit,
plutôt celle qui établit. Le 1er surveillant tel Héraclès devra
aux côtés des compagnons vaincre le lion des passions néfastes. Le Lion avec
son excès d’orgueil et son assurance rappellerai au surveillant de ne pas se
laisser aller à imposer des contraintes étouffantes aux Compagnons, de ne pas
faire preuve de fanatisme mais d’amour fraternel. Au Septentrion quoi de plus
juste et parfait que l’Etoile Polaire, elle qui est située dans la
constellation de la petite ourse ou en latin septentrio. Elle qui depuis des
millénaires guide les marins, les pèlerins, les marchands. Cette Etoile
symbolisant le centre autour duquel pivote le firmament, symbole de rotation
donc de mouvement mais aussi d’immobilité de par son point fixe,
représente bien, pour moi, les apprentis qui sont dans la dualité:
immobiles, muets mais en perpétuels mouvement par leur questionnement, leurs
doutes, leurs recherches et ils sont bien le centre car sans apprentis pas de
renouvellement, et nous espérons bien sur les retrouver plus tard au centre
du cercle. |
la lune
… mythes et rites |
Divers Auteurs |
Edition
du Seuil |
1962 |
La
lune objet de mythes et de rites est ici décortiquée par des chercheurs à
travers diverses civilisations religieuses, philosophiques et populaires. On
part en Égypte, Sumer, Babylone, Israël, l’Islam, l’Inde, la Chine, le Japon,
la Sibérie etc. Au sommaire de cet ouvrage collectif : Philippe Derchain : Mythes et Dieux lunaires en Egypte :
les phases de la lune - le calendrier - les
éclipses - les noms et représentations de la Lune -
influence de la lune - Thoth - Khonsou -
Osiris - les déesses et la lune - rôle de la lune
dans la liturgie et la vie psychique - croyances et pratiques
funéraires - la lune dans les textes des pyramides - Maurice Lambert : La lune chez les Sumériens :
Ur, ville lunaire - les dieux-lunes et ses noms - la
barque lunaire - les temples - les thèmes
littéraires - le dieu-lune, comme dieu d’empire, chef de la ferme
modèle, seigneur du monde - la famille de la lune -
la planète Vénus, fille du dieu-lune - l’Arabie - Marcel Leibovici : La lune en Babylonie :
Les phases de la lune - le dieu lune a été créé pour éclairer les
ténèbres - l’accouchement - le dieu lune est
dispensateur de la royauté - l’origine du dieu lune -
les symboles lunaires - le croissant - le
taureau - le culte de Sin - extrait de la 16e
tablette « les démons mauvais » - Emmanuel Laroche : La lune chez les Hittites et les
Hourrites : Les Hattis - les hittites et
Louvites - le nom de la lune - rituels magiques et
fonctions lunaires - le dieu Kousoukh - Madeleine Petit : La lune en Canaan et en Israël :
Les araméens - lutte d’Israël contre les cultes astraux -
supériorité de Yahvé - le calendrier lunaire -
Néoménies - la Pâque - Pleine lune - Maxime Rodinson : La lune chez les Arabes et dans l’Islam :
Les cultes lunaires de l’ancienne Arabie - les arbres aramaïsés
du croissant fertile - l’Arabie fertile - le science
et l’imagerie des classes supérieures du monde musulman - le rôle
de la lune dans la religion musulmane - imagerie et symbolique
lunaires - la lune dans le domaine de l’empirisme -
mythes et magie de la lune - Marijan Molé : La lune en Iran ancien :
Rôle de la lune dans la théologie - nature bovine de
l’astre - textes relatifs à la lune - sélections de
Zatspram - satisfaction de la lune - Jean Varenne : La lune, mythes et rites dans l’Inde :
Mythes lunaires - les limites du culte lunaire -
absence de nom - naissance de la lune - la lune
source de fécondité - le cycle lunaire - rituels de
protection lors de la nouvelle lune - origine védique et
hindouisme - les mânes et la lune - lune et
soma - rôle de la lune dans le mariage - le lièvre dans
la lune - Eveline Porée-Maspéro et Solange Thierry : La lune, croyances et
rites du Cambodge : La lune et le
calendrier - les astres frères - les légendes
de l’éclipse - le mariage de la lune - la lune mâle
et femelle - l’union des princesses lunaires et des princes
solaires - salutation royale à la lune - le Seigneur
lune et le peuple des campagnes - rites dans les monastères
- rôle des bougies dans la célébration de la fête -
les rites de fécondité - les prédictions tirées de l’observation
du ciel et de la lune - Michel Soymié : La lune dans les religions chinoises :
La mythologie antique, solaire et lunaire - les dix soleils et
les douze lunes - histoire de l’archer - les animaux
lunaires : le lièvre et le crapaud - la lune et le soleil
dans le Yin et le Yang - la pleine lune - le
palais de la lune - le palais du crapaud et le lièvre de
jade - les arbres lunaires et le bûcheron - les
divers habitants de la lune - restauration de la lumière lunaire
d’après le théâtre de Pékin - promenade dans la lune
- la contemplation et la fête de la lune le 15e jour du 8e
mois - les poèmes de Li Po - le culte
officiel et non officiel de la lune - René Sieffert : La lune au Japon :
La lune dans la mythologie du shinto - croyances diverses
- le quinze de la 8e lune Eveline Lot-Falck : La lune chez les peuples sibériens et
esquimaux : Importance de la lune - parenté du soleil
et de la lune - relation avec les astres - sa place
dans l’univers - le calendrier - la chasse et ses
rapports avec la lune - culte - les habitants de la
lune - rapports avec les âmes - la lune et les objets
cultuels - |
LA LUNE – LE
SOLEIL ET LA
LUNE
N° 5 |
Jean
Hover et Claire Vernon |
Edition Maison de Vie |
2002 |
La
première vision de tout initié franc-maçon qui entre dans la loge, est celle
du soleil et de la lune encadrant le Vénérable Maître qui se trouve à
l’Orient. Ces deux luminaires, souvent considérés comme opposés, apparaissent
comme deux manières indissociables de suivre le chemin de l’initiation à
travers leur symbolique. La
tradition maçonnique nous incite à connaître à la fois le chemin du soleil et
celui de la lune pour se nourrir de leur lumière respective et découvrir la
richesse de leur enseignement spirituel. Soleil
au nord, lieu de la lumière invisible et lune au midi exprimant la
possibilité de vivre l’intériorité en pleine lumière, permettant de vivre
l’initiation selon les eux polarités. Au sommaire de cet ouvrage : Le soleil et l’alchimie de l’initiation - Le
Soleil, Un et trois - Traditions solaires - les
mutations du soleil, sa course diurne - la régénération
nocturne - le cycle de l’année - La récréation de
l’Être par le soleil - L’illumination - le soleil au
nord - la transmission du feu symbole - l’or
solaire - le point et le cercle - l’alchimie
solaire - la lune et la découverte de l’action céleste
- la lune, astre de la révélation et maîtresse du temps -
le temps cyclique - construction de l’être et temps cyclique
- l’instant juste - la lune guerrière et le sens du
combat - la lune symbole du discernement et de la lucidité
- justice et justesse - les deux luminaires ou les yeux de
l’architecte des deux mondes - |
la main |
Roger parisot |
Edition
PARDES |
2005 |
||
Les
signes de leurs doigts, les lignes de leur paume, sont des langages codés, et
elles ont leur mot à dire en maçonnerie, en héraldique et en alchimie. Elles
inspirent des jeux, des contes, des films et forces locutions linguistiques.
Elles expriment l’homme tout entier, qui engage sa foi en prêtant serment en
levant la main droite. Dans l’iconographie chrétienne
comme dans les représentations bouddhistes, la main a un rôle symbolique
prépondérant. Mouvement de la paume et position des doigts permettent
de communiquer une idée, un concept métaphysique de façon beaucoup
plus efficace qu’un discours ou un écrit. Il est intéressant d’analyser
rapidement comment deux théologies, pourtant très éloignées, ont utilisé
les gestes de la main comme des symboles ou des mots renvoyant à des
notions complexes. La pensée asiatique, et plus particulièrement
la pensée bouddhiste, accorde une grande importance au corps comme signifiant.
Les gestes sont comme des mots qui signifient des concepts forts et
reconnaissables par tous. Dans le bouddhisme Mahâyâna (bouddhisme du
« Grand véhicule » propre à l’Extrême-Orient), le corps même du
Bouddha exprime, par ses différentes manifestations, trois
« plans » de l’Éveil : le « corps de transformation »
ou d’émanation illusoire qui s’inscrit dans l’Histoire, le « corps de
jouissance » ou de félicité et le « corps de dharma »
absolu, sans forme véritable, incarnant la sagesse parfaite. Cependant, le passage entre le
corps littéraire ou symbolique et le corps de chair, représenté par le
biais de l’art, ne se fait pas dès la naissance du bouddhisme au VIe
siècle avant J-C. A ses débuts, l’art bouddhique ne représente pas le
Bouddha sous sa forme humaine et signifie sa présence par l’empreinte de
ses pieds, ou par des insignes de dignité comme le trône ou le parasol.
C’est au tournant de l’ère chrétienne que trois grandes écoles de sculpture
de l’Inde donnent naissance à l’image du Bouddha sous sa représentation
humaine. Bouddha apparaît alors dans des images narratives ou des représentations
autonomes, adoptant différentes postures et effectuant des gestes
précis. Les mains jouent un rôle essentiel,
en tant qu’instruments de langage symboliques. Les mouvements codifiés
des mains sont appelés « mudras », terme sanskrit d’origine védique
signifiant « signe » ou « sceau », avec l’idée que la
mudra est un geste qui scelle, confirme ou garantit une action. Les mudras
s’appliquent aux gestes d’une personne (danseur), d’un personnage artistique
(peinture, sculpture) ou d’une divinité, et peuvent véritablement être
lus par le spectateur, même si la subtilité de leur codification n’est
comprise que par une élite. En occident, l’ère médiévale est
aussi celle du geste, instrument de communication palliant l’analphabétisme
de la population, comme l’explique Jacques Le Goff dans La civilisation
de l’Occident médiéval1. Au féminin, compris dans le
sens d’une action héroïque, le terme est à la base d’un genre littéraire à
succès : la chanson de geste. Dans l’iconographie religieuse,
un certain nombre de gestes de la main ont une portée symbolique, notamment
dans les représentations iconiques du Christ. Par exemple, lorsque le
Christ bénit l’assemblée de la main droite, joignant l’index et le majeur,
alors que l’annulaire et le petit doigt touchent le pouce, cela symbolise
les deux natures, divine et humaine, que le Christ unit en lui, ainsi que la
Trinité du Père, du fils et du Saint-Esprit. Les trois états de la divinité
ne sont pas représentés par trois états du corps, mais par les doigts formant
trois « groupements ». Le plus connu est celui des mains en
prière, geste qui existe aussi dans la tradition bouddhiste, sous le nom
d’anjalimudra, signifiant le salut, l’hommage ou l’adoration. Au sommaire : L’homme, la main, le cerveau - L’image des
mains dans la préhistoire - Les mains divines, royales et
sacerdotales - Position des mains et gestes des doigts
- Les mains dans l’Islam et dans le bouddhisme - Les
mais dans la Franc-maçonnerie et l’héraldique - Les mains dans la
chiromancie, l’alchimie, la magie et autres rubriques - Les mains
dans les locutions et les proverbes - Les mains dans la
littérature et le cinéma - Des mains, des poèmes et des
chansons - La main et les jeux - |
la mandragore |
Albert
m. schmidt |
Edition FLAMMARION |
1958 |
Dirigée par M.M. DAVY, cette collection des symboles sur la
mandragore étudie l’alchimie et le spirituel et démystifie le côté
sorcellerie qui lui était attribué. Tirant de l’univers végétal les
métaphores de ses rêves, l’homme souhaite pouvoir cueillir les objets qu’il
croit propres à satisfaire ses divers désirs.
La
mandragore est une plante qui jouit d’une réputation magique très forte dans
les différentes traditions populaires européennes. L’étymologie du nom de
cette plante nous renvoie à des temps très reculés car les linguistes pensent
que le mot possède une origine antérieure aux Indo-Européens. Cette plante a
conservé dans le folklore populaire le souvenir de certaines pratiques
magiques bien particulières: “mandragore” possède un lien avec le terme
ancien qui signifie “main de gloire”. Ce terme fait référence à la main
desséchée d'un pendu dont se servaient les voleurs pour paralyser leurs
victimes, ce qui démontre que la magie est la première propriété de la
plante. Mais cette “main de gloire” renvoie aussi au fait que la mandragore
avait la réputation de rendre au double tout ce qu’on lui offrait. C’est
ainsi qu’une offrande d’une pièce d’argent devait à la fin du compte donner
le double, c’est à dire deux pièces d’argent. L’étymologie du terme allemand
est encore plus intéressante pour un païen, car elle se réfère à une voyante
des anciens mythes germano-nordiques du nom d’Alruna. En allemand
“mandragore” se dit “die Alraune”; ce terme vient de “Alb” qui veut dire
“Elfe”, et du mot “Runa” qui veut dire “Rune”. Le mot allemand de mandragore
pourrait donc se traduire par “la rune de l’elfe” ou encore “le secret de
l’elfe”. Tout ceci nous confirme encore une fois l’aspect magique lié à cette
plante. |
la marelle ou les 7 marches du
paradis |
Gérard
de Sorval |
Edition
Dervy |
1996 |
||
Le jeu de la marelle, qui renvoie à des souvenirs
d’enfance, est utilisé depuis la haute antiquité sous diverses formes. En
effet, la marelle apparaît en Egypte, gravée sur les pierres du Temple
de Kurna à Thèbes dans certaines tombes comme celle de la Reine Hatshepsout,
en Grèce sur les marches de l’Acropole d’Athènes, et sur divers édifices de
par le monde. On retrouve sa trace en Inde et d’anciens textes chinois
mentionnent son existence. Elle porte autant de noms qu’il existe de peuples,
se décompose en de multiples variantes : debout ou assise ; carrée,
droite ou en colimaçon et s’intègre à certains rites initiatiques. Si la marelle semble défier le temps c’est que sa
structure archétypale est « Uni-vers-el ». Il fut des époques où ce
n’était pas les enfants, mais les adultes qui jouaient à la marelle, de façon
à se rappeler que leur passage sur Terre, est un voyage initiatique. Et, qu’à
chaque étape de sa vie, l’être humain est invité à se transformer vers
la dimension la plus haute de son âme qui n’aspire qu’à déployer ses ailes
pour rejoindre sa source unitaire.Le
jeu de la marelle symbolise un parcours initiatique : Dans la
cour d’école, les enfants dessinent le jeu de la marelle à la craie sur
le sol. Chaque enfant part de la Terre pour atteindre le Ciel en passant à
cloche-pied par 7 cases chiffrées, en utilisant un caillou qu’il lance dans
chaque case. Les règles sont précises et il faut absolument éviter de tomber
en cours de route dans le puits, en enfer ou dans tout autre piège. Au-delà d’être ludique et de favoriser l’équilibre, le jeu
de la marelle symbolise un itinéraire initiatique entre Terre et Ciel, avec
des étapes à franchir, qui sont autant d’expérimentations sur le chemin de
l’alchimie spirituelle (de l’illumination, de l’ascension, de
l’évolution…selon votre philosophie).La
mérelle : mère de la Lumière : Le caillou qui permet de
progresser dans ce jeu initiatique était appelé en ancien français
« merel » signifiant « petit caillou » ou
« palet » qui est devenu progressivement « marelle ». Il
peut être rapproché de la pierre philosophale des alchimistes qui sert de
support à la transmutation. Mais aussi de la Mérelle de Compostelle,
nom donné à la coquille Saint-Jacques symboliquement portée par les
pèlerins en quête de l’intériorité sur cette voie initiatique. Mérelle
signifie mère de la Lumière…une initiation qui vient de la « mer-elle »… « Quand le joueur peut poser chaque pied
dans des cases adjacentes, L’axe vertical du jeu de la
marelle Les 7 étapes de la marelle me font
penser aux sept chakras principaux, ces centres énergétiques vitaux au travers
desquels chacun peut expérimenter et intégrer les différents états de l’être
afin de retrouver son unité intérieure. Quant au caillou qui dans le jeu
représente le mouvement de montée et de descente le long de l’axe vertical
unissant le Ciel et la Terre, je le rapproche des Minéraux que nous pouvons
poser sur ces 7 vortex d’énergie, afin d’élever les vibrations de l’axe
vertical de notre corps physique jusqu’à être au diapason de l’Univers Au sommaire de cet ouvrage 7 parties sont engagées :Ma Mère
l’oye - la chasse au cerf - le donjon
- la grotte - l’oie qui se trouve dans les 7
anneaux - la coquille - l’épée et le
fuseau - le cheval -
l’hôtellerie - la vouivre - le pont de
l’épée - les dés - le cœur
flamboyant - le puits - la fontaine
- le labyrinthe - le bouclier au lion
- l’habit blanc - la prison -
la fournaise du phénix - l’anneau d’or -
le crâne - la nef - la triple
enceinte - la marelle - Dieu n’aime que
celui qui habite avec la sagesse (Livre de la sagesse de Salomon)
- |
la nuit |
Jacqueline kelen |
Edition
RENAISSANCE DU LIVRE |
2005 |
La
nuit n’est pas seulement l’autre versant du jour.
Et
les peintres et sculpteurs ont eux aussi œuvré dans l’obscur en tentant de
représenter les figures étranges et enchantées de l’univers nocturne. Voir
les autres livres de J. Kelen au
chapitre 10 K - |
la patience
– passion de la durÉe consentie |
C.
CHALIER |
Edition
AUTREMENT |
1994 |
En
confondant le présent avec un absolu –tel sont les rêves de souveraineté dans
le domaine de la pensée comme dans celui de l’action – ou en partant toujours
plus loin, toujours plus vite, sous prétexte d’oublier une réalité décevante,
l’homme tente de nier le temps. Or
la patience lui enseigne à vivre l’inachevé, non comme ce qu’il faut fuir à
tout prix, mais comme ce qu’il faut à la fois aimer et dépasser. Accueillir
le présent et attendre le lendemain qui portera plus loin ses limites,
accepter une scansion du temps souvent laborieuse et sans triomphe ne
signifient nullement qu’il n’y ait pas de limites à la patience. Lorsqu’elle
encourage l’oppression, la résignation, la soumission aux tyrannies, elle
bris l’homme en s’exerçant à lui faite accepter des formes dégradantes
d’existence. Cet
ouvrage nous invite à redécouvrir la patience, elle donne au temps sa chance
pour que les hommes et les choses mûrissent et porte en elle le secret d’une
appréciation positive de la passivité : non comme pur et simple renoncement
à agir, mais comme consentement à laisser être et disponibilité envers ce qui
advient. Dans une société pour qui le temps s’identifie à l’argent, plus que
jamais il y a urgence à interroger la patience, il faut accepter ce paradoxe. Au sommaire de ce livre : Une voie à travers les épreuves : William
Baranès : Renoncer au renoncement Bertrand
Vergely : Le retournement du mal Betty
Rojtman : Plaidoyer pour les heures Marc-Alain
Ouaknin : Un voyage au paradis Pourquoi des veilleurs ? Catherine
Chalier : Ne pas hâter le temps de la fin Jacques Ellul : De l’inertie au combat Chantal
Amoit : Itinéraire mystique Elizabeth
Visuvalingam : Compassion ou renoncement ? Au vif de la patience Alain :
Se passer de preuves Anne
Marie Debarbieux : Mot par mot, la vie Marie-claude
Tarnero-Pansart : L’impossible maîtrise Gérard
Chaliand : Vertu stratégique La grâce du temps : Christian
Bobin : Une histoire faible Hubert
Haddad : Le coq d’Asclépios Anne
Baudart: A l’ombre de Narcisse Farida
Benlyazid : La patience est belle Guy
Walter : Pensif, pensant… |
la pierre |
M.
philibert |
Edition
PARDES |
2004 |
||
Cette explication de la genèse tient
sans doute à la transposition d’une réalité physique, la lente modification
du cadre de vie par les crues successives du Nil, au cours desquelles seules
émergeaient les iles limoneuses et après lesquelles, au milieu de marais,
explosaient végétation luxuriante et vie animale. A Héliopolis les prêtes appellent cette
pierre primordiale, le Ben, la butte initiale, « habitat de Ogdoade
primordiale, cet ensemble de huit divinités engendrées par le Principe pour
mettre en œuvre la dynamique de la création ». Ces prêtres pensaient que les
eaux du Noun avaient été repoussées dans l’univers formant ainsi le
firmament. Cette représentation de la genèse comporte bien des analogies avec
les textes bibliques…La tradition juive, dans le Talmud, rependra cet
archétype de la pierre primordiale, la pierre Shethiyah, arrachée par Dieu de
son trône et jetée dans l’abîme afin d’en faire une fondation pour le monde,
à l’emplacement du temple de Jérusalem. A ce titre on peut la considérer
comme le témoignage de l’alliance entre Dieu et les hommes. Dans la religion chrétienne, l’évangile
de Mathieu dans le chapitre 16 indique que Jésus donna à Simon le nom de
Pierre en lui disant : « Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette
pierre je bâtirai mon Église ». Pierre est la traduction du grec de Petros,
s’agissant du prénom, Petra désignant la pierre. Même si cette analyse est
sujette à polémiques on peut considérer que si Jésus a changé le nom de Simon
en Pierre c’est parce qu’il est appelé à être l’élément de stabilité et de
solidité sur lequel va se construire l’Eglise. Simon-Pierre reprendra cette
image de la pierre à propos du Christ dans sa 1ere lettre : « Approchez-vous
de lui, la pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie, précieuse
auprès de Dieu. Vous-mêmes, comme pierres vivantes, prêtez-vous à
l'édification d'un édifice spirituel, pour un sacerdoce saint, en vue
d'offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ. Car il
y a dans l'Ecriture: Voici que je pose en Sion une pierre angulaire, choisie,
précieuse, et celui qui se confie en elle ne sera pas confondu. » On peut
comprendre ce texte comme la possibilité pour les chrétiens en s'approchant
du Christ, assimilé à la pierre, d’entrer dans la construction du temple
messianique en cours d’édification et dont Dieu est lui-même l'architecte. Son origine, réelle ou supposée, peut
aussi expliquer la charge symbolique de la pierre : Ainsi, pour les grecs, l’Omphalos
que Zeus aurait laissé tomber sur terre marquant ainsi le centre, le «
nombril du monde » serait une météorite. Cette pierre, d’essence divine,
représentait donc essentiellement le « centre du monde », car, dans le
symbolisme ancien la circonférence, représente le Monde en un sens universel,
c'est-à-dire tout ce qui existe, ce que le mot « manifestation » illustre
particulièrement bien pour les F.M. Selon René Guénon, elle prenait cette
signification lorsqu’il était placé « dans un lieu qui était simplement le
centre d’une région déterminée, centre spirituel, d’ailleurs, bien plutôt que
centre géographique ».En terre d’Islam, la Pierre Noire, dont l’origine est
toujours sujette à bien des spéculations, est placée dans la Kaaba au centre
de la mosquée de la Mecque et fait l’objet d’un rituel pour perpétuer la
tradition de Mahomet. Selon la tradition islamique elle serait descendue du
Paradis pour indiquer à Adam et Eve où édifier un autel qui deviendrait le
premier temple. Le monde minéral est aussi, à l’échelle temporelle de
l’homme, symbole d’éternité et donc objet de fascination. Il constitue la
mémoire de l’homme restituée tant par les études géologiques que par les
vestiges des civilisations passées. En ce sens on peut considérer que la
pierre nous parle… La composition et les caractéristiques
de la pierre brute rendent ainsi possible toutes les actions créatrices,
allant du support des premières écritures à l’édification de monuments en
passant par la sculpture qui sont autant de moyens pour l’œuvrant ou son
commanditaire de délivrer un message qui s’inscrira dans le long terme. La Tradition maçonnique demande à
l’apprenti de tailler sa pierre brute. Ce faisant elle symbolise l’Apprenti
maçon par une pierre brute ce qui confirme son identification rituelle
à l’archétype humain des origines. En le reliant à ses origines elle permet
au F\M\ de se construire en tant qu’individu et de participer à la
construction du monde. A ce sujet, Oswald Wirth dans l’Introduction de
l’ouvrage d’Armand Bédarride, Le travail sur la Pierre Brute, écrit :
« Le monde n’est pas achevé : il se construit, et nous sommes ses
constructeurs dans le domaine humain. Chaque être se construit lui-même,
physiologiquement d’abord, intellectuellement et moralement ensuite. Nous
sommes chacun notre propre œuvre en petit, tout comme la société humaine est
notre œuvre en grand, l’œuvre commune des Compagnons qui ont appris à
travailler ».Le rituel de l’initiation permet à l’apprenti d’appréhender le
travail symbolique qu’il devra réaliser. Après avoir prêté serment et qu’il
ait été reçu maçon, l’apprenti, les mains gantées et ceint de son tablier se
met immédiatement à l’œuvre : le genou droit posé sur le sol, il frappe trois
coups sur la Pierre Brute à l’aide du ciseau et du maillet qui lui ont été
remis par le maître de cérémonie. Il entreprend de dégrossir, de polir, de
tailler la pierre brute dont il peut voir à l’orient, dans le prolongement de
la colonne du midi, le but à atteindre, la Pierre Cubique, accomplissement du
travail de l’apprenti. René Guénon écrit dans, Pierre Brute
et Pierre Taillée que, « pour les tailleurs de pierre et pour ses
constructeurs qui employaient les produits de leur travail, la pierre brute
pouvait-elle représenter autre chose que la «matière première»
indifférenciée, ou le « chaos » avec toutes les correspondances tant
microcosmiques que macrocosmiques, tandis que la pierre complètement taillée
sur toutes ses faces représente au contraire l’achèvement ou la perfection de
l’«œuvre». Pour accomplir «l’œuvre» l’apprenti doit apprendre le bon usage
des outils pour travailler la pierre à laquelle il s’identifie. Au grade
d’apprenti les instruments sont regroupés au sein d’une triade : maillet –
ciseau – levier. Le maillet est le symbole de la volonté ou de la force
agissante, le ciseau symbolise le discernement dans l’action et l’efficacité
puisqu’il permet de placer avec précision la force du maillet, le levier
enfin manifeste l’effort dans la réalisation et la puissance, ce qu’Archimède
formulait en son temps par « donnez-moi un point d'appui, et un levier, je
soulèverai le monde »Le maniement de ces outils permet à l’apprenti de faire
l’inventaire de ses défauts, de ses préjugés et de les gommer comme le
tailleur de pierre en gomme les aspérités. Cette démarche s’accompagne
d’humilité –que l’impétrant symbolise physiquement en mettant le genou droit
à terre pour frapper les trois coups sur la Pierre Brute, mais aussi de
patience et de silence. Ce silence lui permet d’être plus attentif à sa voix
intérieure et de profiter de la parole de ses FF\ pour organiser un travail
d’introspection… En ce sens le silence est aussi un outil donné à l’apprenti
pour commencer à tailler sa pierre. Il est important de préciser que le travail
sur la Pierre Brute se réalise dans le temple, dont les éléments symboliques
sont autant d’indications que l’apprenti doit suivre pour accomplir son
œuvre. Ainsi c’est guidé par les principes symbolisés par les trois grands
Piliers qui soutiennent la loge, surmontés par les trois étoiles, « le maçon reçoit la force et la sagesse et
doit les conjuguer harmonieusement ». C’est donc avec la sagesse, fruit de
son observation et de son introspection, mais aussi avec la force qui peut se
comprendre comme une forme de courage et d’honnêteté intellectuelle
indispensable à cette introspection, que l’apprenti doit appréhender le
dégrossissage de la Pierre Brute et de la transformer en Pierre Cubique
première étape vers l’Harmonie. A cet égard, on peut considérer que l’initié
qui travaille sur lui-même va réaliser une construction d’un individu
harmonieux en conjuguant son tout avec son unité dans une démarche semblable
à celle de l’individuation au sens ou l’entendait Jung qui disait dans son
ouvrage, « Ma vie » : « J'emploie l'expression d'individuation pour désigner
le processus par lequel un être devient un individu psychologique,
c'est-à-dire une unité autonome et indivisible, une totalité » C’est ce travail de perfectionnement
moral que nous propose la F\M\ par l’utilisation précise du ciseau sur
nous-mêmes, employé avec la force maitrisée du maillet, qui nous permettra de
suivre le principe hermétique appliqué au plan du perfectionnement spirituel
et moral : « Tu sépareras la terre du feu, le subtil de l'épais, doucement
avec grande industrie. (…) Tu auras par ce moyen la gloire du monde, et toute
obscurité s'enfuira de toi.» (Extrait de la Table d’Emeraude traduite par
Fulcanelli).Enfin, les trois coups portés par l’initié lui ouvrent une porte
vers la pensée ternaire. Le binaire représenté par le couple maillet/ciseau
ne peut s’opérer sans l’action de l’esprit qui permet, par l’analyse,
d’atteindre l’objectif fixé. L’intellect au service de l’action des deux
outils nous fait passer du binaire au ternaire qui se révèle dans la
réalisation. Ainsi la méthode maçonnique permet de changer le regard de
l’impétrant : il perçoit que la réalisation de l’œuvre est un travail
personnel de progrès individuel au service d’un progrès universel de
l’Humanité. En effet si nous en restions uniquement au « connais-toi toi-même
» socratique auquel nous invite le travail sur la pierre brute notre démarche
n’aurait qu’une dimension égocentrée et narcissique à l’opposé de la démarche
initiatique, qui signifie introduire aux mystères, dont je perçois à ce jour
qu’elle permet en premier lieu de découvrir et révéler la part de Divin qui
existe en chacun d’entre nous La référence au mythe cosmogonique
selon lequel une pierre issue du tertre primordial se serait dédoublée en
pierre brute et en pierre cubique permet d’orienter notre regard sur la
manifestation du Principe à travers une « pierre de connaissance ». C’est sur cette pierre que l’apprenti
doit travailler en appliquant les trois grands principes que sont la sagesse,
la force et la beauté qui doivent présider à l’édification de l’œuvre. Par ce
travail de transformation de la pierre brute à la pierre cubique dernière
étape avant la P\C\A\P\, il comprend que l’Art est le moyen de se recréer
lui-même, par une imitation de la nature dans son mode opératoire,
pour reprendre la définition de Saint-Thomas-d’Aquin, l’Œuvre devenant ainsi
une imitation de l’action divine. Par ailleurs, nous avons pu voir que
l’apprenti représente à la fois l’œuvre à accomplir et l’ouvrier qui
travaille à sa réalisation. Il est à la fois matière première et outil. Il
réalise ainsi un travail de sa conscience sur elle-même qui doit aboutir à
une transformation, une amélioration de l’être et une élévation spirituelle
au service d’une ambition métaphysique supérieure, à savoir, associer son
destin personnel à celui de l’humanité en dépassant le « connais-toi-même »
pour accéder au « découvres à quoi tu sers » : En ce sens la démarche
initiatique, tout en permettant au F\M\ de chercher un sens à sa vie lui
permet d’appréhender l’idée que de notre esprit peut rejoindre le Principe
qui régit toutes choses et que lui seul peut conduire l'homme à
l'accomplissement de sa destinée. L’enseignement ésotérique nous dit qu’il
faut concevoir la pierre brute, non pas parce qu’elle n’a pas été taillée
mais plutôt parce que sa destination reste encore à découvrir, qu’il ne
faut pas l’opposer à la pierre taillée puis qu’elles sont complémentaires
l’une de l’autre. Cette idée sous-tend que pierre brute et pierre taillée
sont les deux facettes d’une même réalité que le chemin initiatique permet
d’appréhender. Olivier Doignon évoque pour sa part deux expressions de la
pierre, deux approches indissociables, sans lesquelles la perception de
l’origine ne serait pas possible. Ces deux expressions de la pierre
permettent de comprendre les lois de la création, la pierre brute représente
la matière de l’œuvre et recèle le germe de la création, la pierre cubique
représente la forme de l’œuvre et contient l’ensemble des lois de la
création. Au sein du temple, « imago mundi », dans l’intemporalité que seul
un lieu sacré peut restituer, la pierre brute, située à l’orient, à l’endroit
où apparait la lumière comme au premier matin du monde, symbolise le
potentiel de création qu’elle porte en elle. Matéria prima indifférenciée et
monde organisé coexistent aux yeux de l’apprenti par la présence
complémentaire de la pierre brute et de la pierre cubique. Le nouvel initié
peut concevoir l’idée de la genèse du monde par différentiation dont la F\M\
est l’héritière et que par la volonté de manifestation du principe, le Un est
devenu Deux et que la pierre qu’il s’apprête à travailler constitue le
support symbolique et intemporel de toutes les actions créatrices, éléments
transcendants qui génèrent le Trois. C’est par les trois coups portés sur la
pierre brute que l’apprenti renoue avec le mythe de la création : après le
chaos primordial, par l’action de l’impulsion créatrice, les éléments s’organisent,
l’Esprit se sépare de la matière et anime l’Œuvre. |
la pierre
brute - N°
9 - |
Olivier
doignon |
Edition Maison de Vie |
2003 |
Le
symbole de la pierre brute et celui de la pierre cubique transmis par la
tradition maçonnique, sont issus des mythes très anciens et constituent deux
approches indissociables de l’origine de la création. En raison du caractère
essentiellement polyvalent de la pierre brute et du champ symbolique non
spécifié de ce symbole, cet ouvrage présente une grande diversité d’angles
d’attaque. L’auteur
invite le lecteur à un voyage et aborde ce symbole dans ses rapports avec
quelques concepts majeurs de la voie initiatique : la matière et
l’esprit, l’indifférencié, les métaux de transmutation, les quatre éléments,
l’abstrait, le travail primordial etc. En
tournant autour de la pierre brute, et selon le point de vue adopté pour
l’observation, on découvre telle ou telle vérité ; on est invité à
changer son regard et à remettre en cause bien des manières de voir ; on
découvre tel ou tel aspect de la voie initiatique, et on suscite la
perception du mystère de cette pierre. Au sommaire de ce livre : Pourquoi la pierre brute est-elle à
l’Orient ? - L’Océan primordial - la
pierre dans diverses traditions - emplacement de la
pierre brute - la différenciation, notion fondatrice d’une
conception de la Genèse - Matière, esprit et
indifférencié - substance et essence issues de l’Un
- Dynamisme de la dualité créatrice - Que
contient la pierre brute ? - une pierre
alchimique - la pierre brute est-elle la quintessence
des quatre éléments ? - les
trois coups sur la pierre brute et la ternarité créatrice
- la pierre brute ne change pas de forme
- l’apprenti n’est pas une pierre brute
- les trois coups proviennent d’un rituel royal
- la rencontre de l’abstrait et la naissance de la pensée
ternaire - le nombre trois et la pensée -
la ternarité, processus de la pensée sans limite -
polyvalence de la pierre brute - |
la pierre
cubique -
N° 10 - |
Michel
lapidus |
Edition Maison de Vie |
2003 |
||
C’est au grade de Compagnon que le
« cube » prend toute sa puissance : « La première recommandation donnée au
Compagnon concerne la nécessité d’ouvrir la Pierre, non pas avec désinvolture
mais détermination. C’est là, pourrait-on dire, un acte de voie brève : un
feu a scellé la Pierre, un feu est nécessaire pour l’ouvrir ! Un tel acte
nécessite une préparation, et l’engagement de toute la personne pour le
réaliser en « une seule fois ». C’est le « Sésame ouvre-toi », la recherche
de la formule juste, laquelle guidera l’être tout au long de son voyage et à
la réalisation de son chef-d’œuvre. C’est se fixer, une fois pour toute, un
but et un chemin pour l’atteindre. » A juste titre, l’auteur traite de
la Pierre cubique à pointe comme clé du grade de Compagnon. « Observer la
Pierre cubique à pointe, c’est percevoir immédiatement qu’elle n’est
nullement un matériau de construction, encore moins « une pierre devant
s’intégrer à l’édifice ». Elle est souvent représentée avec une hache fichée
dans son sommet, manière d’évoquer la nécessité de la fendre pour parvenir à
son cœur et découvrir son secret. J. Trescases indique toutefois que c’est «
une entreprise difficile ; sa réalisation est cependant de nature à donner au
Compagnon la force et la stabilité, la trempe de l’acier de la hache
». L’ouvrir, ce n’est pas la détruire ; elle n’est pas la « poule aux œufs
d’or », comme pourraient l’affirmer ceux qui refusent l’exégèse symbolique.
Ouvrir la Pierre, c’est lui donner la vie. La hache est d’ailleurs souvent
remplacée par l’épée flamboyante, façon d’insister sur la nécessité de lui
apporter l’énergie d’un feu pour la faire renaître. » Origines, références à l’Egypte
antique, géométries, fonctions de la Pierre cubique, musique et Pierre
cubique, sont quelques-uns des thèmes abordés par Michel Lapidus avant de
traiter du Cher d’œuvre du Compagnon, « immortalisé par et dans la Pierre ».
Il établit un parallèle intéressant entre la tradition compagnonnique et la
tradition pharaonique. « C’est l’or de la récompense, dit-il, que
distribuait pharaon à ceux qui avaient, par un exploit exceptionnel, marqué
leur temps d’un instant d’éternité. Ainsi, le Compagnon ayant acquis la
maîtrise de son art est muni de ce qui est incorruptible, de ce qui en Egypte
ancienne, était destiné à réaliser la chair des dieux. » Au
sommaire de cet ouvrage : Les origines de la pierre cubique - la
pierre cubique : les approches de l’apprenti et du
compagnon - la pierre cubique à pointe :
clé de compréhension du grade de compagnon - la
pierre cubique et le secret - le symbole
géométrique - les fonctions de la pierre
cubique - de l’Arche de Noé à la Jérusalem
céleste - La pierre des philosophes
- Cosi fan tutte : un voyage musical dans la
pierre - la pierre cubique et le chef d’œuvre
du compagnon - planche hiéroglyphique
- |
LA PIERRE CUBIQUE À POINTE
- N°
34 - |
JEANNE
LEROY |
ÉDITION
MAISON DE VIE |
2010 |
La pierre cubique à pointe représente le chef-d’œuvre que tout
maçon doit parvenir à réaliser en qualité de compagnon fini. Les tableaux de
loge du XVIIIe siècle représentent clairement que tout itinéraire initiatique
correspond à la transformation de la pierre brute en pierre cubique à pointe.
Cette image de l’ascension vers la Transcendance, correspond aussi à la
recherche de la pierre philosophale. La
hache fichée en son sommet, semblable à un marteau taillant, évoque la
réalisation spirituelle à son apogée grâce à la réception de l’illumination
initiatique. Elle a pour but de faire jaillir la lumière enfermée au cœur de
la pierre. Le sommet de la pierre cubique à pointe est assimilable à un omphalos,
une représentation visible et concrète du « centre du monde »,
d’une ouverture sur le divin, quintessence de l’être, point de rencontre du
manifesté et du non-manifesté. La
pierre cubique à pointe symbolise l’achèvement de l’œuvre, l’aboutissement
réalisé, le couronnement des efforts. Souvent oublié ou méconnue, elle
synthétise l’ensemble des connaissances de l’adepte. Cette pierre polie et
burinée est, avec la planche à tracer du Maître, le symbole le plus important
de la connaissance initiatique de l’Ordre maçonnique. Est développé : Différence
entre les acrotères et la pierre cubique, les bétyles, les pierres de foudre,
les haches, l’omphalos, le terme de compagnon, processus initiatique par les
transformation de la pierre, la pyramide et sa symbolique initiatique,
l’ascension cosmique, l’ascia, la Tétraktys, les Grands Elus et les
Rose+Croix, des Elus au Chevalier Kadosh, les quatre faces de la pierre
cubique à pointe, la recherche de la pierre philosophal, pierre des
philosophes, V.I.T.R.I.O.L.U.M. |
la
pierre –
LE SYMBOLISME DE LA PIERRE A TRAVERS L’HISTOIRE - DE LA BIBLE A LA
PIERRE PHILOSOPHIQUE |
Jean-François
Blondel |
Edition
Trajectoire |
2015 |
||
La
pierre, depuis les temps anciens, de par sa solidité et sa résistance, a
souvent été présentée comme le principal matériau pour la construction et le
décor des constructions importantes. Aussi, au-delà de la structure et la
texture de la pierre, elle est pour nous maçons un symbole fort important
pour nos travaux au double sens ésotérique et exotérique du terme. Ainsi,
après avoir évoqué quelques repères historiques, je vais axer mon propos sur
les questions visant à expliciter la symbolique de la pierre brute: pourquoi
et comment tailler la pierre brute en notre qualité de maçon. Au
cours de cette période de l’histoire la pierre était considérée comme le
premier matériau utilisé par l’homme pour en faire ses outils pour frapper,
pour couper, pour moudre, etc. Ces outils ont été améliorés avec le temps par
l’emploi d’un manche en bois. « L’homo saber » capable de chasser et de
transformer son entourage grâce à des outils de plus en plus perfectionnés au
lieu de rester passif face à tout ce que lui offrait la nature. La
pierre était à ce moment-là bien plus qu’une arme ou un outil. Elle était
devenue bien vite un objet de vénération de l’homme primitif. Des pierres
seront trouvées en plusieurs fouilles archéologiques notamment des cavernes
habitées par les hommes de l’âge dite de la « pierre taillée ». De nombreux
dieux étaient représentés comme par exemple Mithra dont le culte était opposé
au christianisme en ces premiers temps. Dans
les Écritures Saintes, l ‘ épisode où Jésus intronise pierre comme étant le
roc sur lequel il entend bâtir le temple des chrétiens un temple qu’il veut
inébranlable, est une allégorie qui évoque en filigrane l’avènement de la
Jérusalem céleste. Dans L’esprit de cette allégorie il est judicieux de ne
pas considérer la Jérusalem céleste comme un espace géographique. Le maître
de l’histoire, Dieu fait homme, invite ses disciples à œuvrer pour un monde
meilleur, une nouvelle humanité dont -t-il définit la charte dans l’Évangile
de Matthieu, au chap. 5, 1-12… Pour y
parvenir, le fils de Dieu trace le chemin à suivre: la kénose. Le fils de
l’homme, indique St Paul dans sa lettre aux corinthiens, n’a pas considéré
comme une proie à saisir d’être l’égal de Dieu. Mais il s’est appauvri pour
nous enrichir de sa pauvreté. C’est dire, en effet, que le chemin qui
conduira vers cette nouvelle humanité passe par la nouvelle naissance. Une
nouvelle naissance qu’il convient de considérer comme une conversion, une
reconversion sans cesse renouvelée. Car notre nature humaine est marquée par
le péché. Il y a en chacun de nous le pire et le meilleur. Il s’agit donc de
vivre dans l’humble reconnaissance de nos travers tout en nous appliquant
sans relâche, avec la grâce de Dieu, à la pratique des vertus. Nous
retrouvons la symbolique de la pierre dès le premier grade où l’Apprenti doit
polir la pierre brute avec le maillet et des pierres de diverses formes
apparaissent dans les grades suivants. Souvenons-nous de l’inscription
V.I.T.R.I.O.L. que nous voyons dans le cabinet de réflexion et qui signifie
en latin: « visite l’intérieur de la terre et tu trouveras la pierre cachée
». Une invitation faite à l’impétrant de se constituer une pierre angulaire
du temple ésotérique qu’il est appelé à construire. |
LA PLANCHE A TRACER - N° 62 - |
François Figeac |
Edition Maison de vie |
2014 |
Ce sont les signes et symboles de la langue sacrée qui sont gravés sur cette planche peu ordinaire et dont l’origine se trouve en Egypte ancienne. En son nom de palette, elle était l’un des attributs de Thot, grand dieu faisant partie du conseil divin, mais aussi dieu de l’écriture des paroles divines, les fameux hiéroglyphes. Indispensable pour formuler le Verbe et conserver la mémoire des éléments essentiels de la Tradition, la planche à tracer est le symbole de la capacité à concrétiser la pensée du Grand Architecte. Sans ce support sur lequel on trace, l’acte de fondation du Temple serait impossible, et la tenue ne serait pas sacralisé, ainsi la notion d’espace-temps-sacré perdrait tout son sens. De même, lors de l’ouverture des travaux, conviendrait-il de disposer un tableau vierge au centre de la loge afin que l’expert, en y traçant les symboles, fasse apparaitre le tableau de loge qui révèle le véritable plan de l’œuvre. C’est pourquoi découvrir, ou redécouvrir, le symbole de la planche à tracer est un enjeu important de la vie rituelle des loges. Au sommaire de cet ouvrage : L’origine de la planche à tracer -
l’Egypte - l’Offrande de la palette du scribe égyptien - Thot - L’arbre de vie comme planche à tracer et
les noms royaux - le perséa vénérable - Le dieu qui trace, Thot et la connaissance
en acte - L’omniscient, l’intercesseur ; l’inventeur de la
langue sacrée - La déesse qui trace : Séchat et
l’étoile des sages - la mère des bâtisseurs - la déesse de
l’écrit - le sept, et l’étoile de la sagesse - Ce qui est tracé : paroles et bâtons
de dieu, formules de transformation en lumière - un
chemin de connaissance - Le tableau de loge est-il une planche à
tracer ? - Fondation du Temple - Une fenêtre entre les mondes - Les planches tracées du secrétaire, ou
gardien du secret - une tradition de l’écrit - Des planches
ou des stèles ? - Le plan d’œuvre du Maître -
Qu’est-ce qu’un plan d’œuvre ? Comment concevoir, rassembler et mettre
en œuvre un tel plan - les qualités d’un plan d’œuvre - La justesse de voix - Une expression égyptienne - formuler le Verbe - La justesse de voix, clé de la tenue - |
LA
PYRAMIDE - LE SECRET D’UNE VIE EN ḖTERNITḖ N° 80 |
François Figeac |
Edition Maison de Vie |
2018 |
|||||||
La pyramide a de tout temps frappé l'imagination du
voyageur et a été la source de nombreuses interrogations. En commençant par
l'étymologie du mot : certains y voient un mot grec, ayant rapport avec la
racine du froment, et ainsi " pyramide " signifierait en grec
" grenier à blé " ou viendrait du mot de cette même langue
" pyramis " avec le sens de " gâteau de blé
", qualificatif attribué par un voyageur hellène à qui la forme des
pyramides rappelait des souvenirs culinaires de son pays. Certains pensent
que le mot provient " Péri-m-ouisi " de l'égyptien,
signifiant dans la langue mathématique de la vieille civilisation l'arête de
la pyramide (précisément) ou encore " Pr-m-it ", toujours de
l'égyptien, ayant pour sens la demeure des lamentations, la maison du mort.
Ce seul point d'interrogation est déjà sujet à de nombreuses polémiques que
nous ne viendrons pas ici alimenter. En égyptien, elles étaient toujours
désignées par le phonogramme bilitère " mr ", qui se rapporte
aussi à l'escalier. Les pyramides sont des tombeaux exclusivement royaux
(rois ou reines), datant essentiellement de l'Ancien et du Moyen Empire,
ainsi que de la dynastie éthiopienne. La forme pyramidale est née avec la IIIe dynastie à
Saqqarah, lorsque Djéser demanda à son architecte, Imhotep, d'agrandir son
tombeau qui était, à l'origine, un mastaba. Est-elle donc née par hasard, à
la suite d'agrandissements successifs de la forme traditionnelle du mastaba,
ou bien est-elle la reprise du tertre symbolique de l'époque primitive ? Ou
bien encore a-t-elle une signification magique et religieuse ? La pyramide à
degré de Djéser est la plus ancienne. Quelques décennies plus tard, le
pharaon Snéfrou fit construire la pyramide à Meïdoum et celle de Dashour,
dite "rhomboïdale".Toutes ces questions sur le choix de la forme
pyramidale appellent une réponse.Les égyptiens avaient une culture
essentiellement basée sur le symbolisme. Le tertre primitif, nous l'avons vu,
symbolisait la butte primordiale ; le mastaba était la représentation de la
maison-type des vivants (la tombe étant censée être la maison d'éternité du
mort), la pyramide, si sa forme n'est pas due au fait du hasard, pourrait
très bien s'accommoder d'une signification solaire. Lorsqu’Imhotep, qui était prêtre d'Héliopolis, construisit
la pyramide à degrés pour son roi, Djéser, les croyances funéraires et la
mythologie solaires étaient en pleine expansion. Or, selon celles-ci, le roi
défunt vivait dans l'au-delà, en compagnie du dieu soleil Ré, ou même se
confondait avec lui. Il fallait pour cela, bien sûr, qu'il puisse rejoindre
le dieu au ciel. Les textes des pyramides décrivent divers modes d'ascension,
entre autres, l'escalier (" mr ", mot désignant précisément
les pyramides) et les rayons du soleil. La pyramide à degrés ne serait-elle
pas alors la symbolisation de cet escalier ? Et les pyramides régulières, si
elles ont perdu cette première valeur symbolique (en-dessous du revêtement,
les assises formaient toujours un escalier), pourraient-elles symboliser les
rayons du soleil, de même que l'obélisque symbolisait un rayon de soleil
pétrifié, l'ultime goutte de lumière, figée au contact de la terre, avant que
Ré ne se détache de la Butte Primordiale ? Il existait d'ailleurs à
Héliopolis un culte voué à la Pierre Sacrée, le ben ben (nom désignant
précisément les obélisques). Pierre mystérieuse de la Butte Primordiale, qui
avait émergé, avant toute chose, c'est peut-être sa forme triangulaire,
devenue en quelque sorte le symbole du triomphe de l'existence sur le chaos
originel, le symbole de la vie, qui inspira les constructeurs des pyramides. L'intérieur de la pyramide était initialement vierge de
toute ornementation. Ce ne sera qu'à partir de la Ve dynastie (pyramide
d'Ounas) que l'on y trouvera des inscriptions, inventaires de formules
incantatoires fort diverses, dont la réunion forme ce que l'on appelle les
" textes des pyramides ".J’ai l’intention de consacré une
page spéciale (ou plusieurs !) aux pyramides de Gizeh, et plus
particulièrement à celle de Chéops. C’est elle qui porte tous les mystères
égyptiens et le plus d’interrogations : comment fut-elle
construite ? Récemment, on a calculé qu’il aurait fallu poser une pierre
(qui pèse, rappelons-le plusieurs tonnes) tous les 20 secondes), 6 jours sur
7, pendant 20 ans. Etait-elle vraiment une tombe ? (jamais aucune momie
ni fut trouvée), les parois contrairement aux pyramides précédentes ne
portent aucun texte, aucun ornement ! D’après plusieurs études, ses mesures
correspondraient à des mesures terrestres extrêmement précises. Mais de tout
cela je vous parlerai un peu plus tard. Je préfère rafraîchir mes
connaissances !
Mais, forme pyramidale, mastaba ou hypogée, toutes les
tombes égyptiennes ont la particularité d'avoir été construites du vivant
même de leur bénéficiaire. Pharaon, quand il venait au pouvoir, entreprenait
dès lors la construction de sa future tombe et la fabrication de son mobilier
funéraire (c'est ce qui explique que l'on ait retrouvé certaines tombes
inachevées ou terminées hâtivement, du fait de la mort subite du souverain).
Il en était de même des tombes privées. Les nobles faisaient réaliser leur
future demeure d'éternité peu après la prise de leurs fonctions, et
d'ailleurs, très vraisemblablement, la tombe était à l'époque (par son
emplacement, sa décoration et le luxe de son contenu) ce que nous
appellerions aujourd'hui " un signe extérieur de richesse ". Au
sommaire de cet ouvrage : La pyramide et le
ciseau - origine de la forme pyramidale - la
pyramide, canal de l’amour créateur
- La pyramide et la pierre
cubique - la pyramide lieu de passage entre les
mondes - la pyramide, Pierre Philosophale - A
l’origine de la tradition alchimique
- une matrice de transformation
et de transmutation - le secret d’une vie en éternité -
La pyramide, étoile de la maîtrise
- faire la terre comme le
ciel - la destinée de Pharaon -
Devenir une étoile impérissable
- Là où est la Pyramide, là
est l’esprit de maîtrise - La pyramide, un tombeau ? -
Sépulture, tombeau ou demeure d’éternité ? -
Un lieu de régénération du Ka royal
- la mort n’est pas une fin
mais le début d’un voyage - La Pyramide, lieu de résurrection
d’Osiris - La Pyramide lieu d’initiation - Un
domaine sacré dédié aux rituels
- Des formules de
transformation en Lumière - La Pyramide incarnation du chemin initiatique -
un chemin vers la terre sacrée
- un chemin intérieur -
un parcours spécifique - l’amour comme dynamique du chemin -
La Pyramide est un accomplissement de l’initié -
La tradition maçonnique a intégré une partie de l’enseignement
ésotérique des pyramides - Le couronnement de la Pyramide : le
Pyramidion - Ne pas confondre pyramide et
pyramidion - la pierre primordiale et le phénix -
une pierre-synthèse - |
la quadrature du cercle et ses
mÉtamorphoses |
Roger
BEGEY |
Edition
du Rocher |
1993 |
||
La
quadrature du cercle est un symbole de l’œuvre alchimique, en ce sens qu’elle
décompose l’unité originelle pour la réduire aux quatre éléments, qu’elle
recombine ensuite en une unité supérieure. L’unité est représentée par un
cercle et les quatre éléments par un carré. Cette transformation se vérifie
lors de l’Initiation : le vieil homme profane disparaît, et il se
recompose en un Homme Nouveau, en une Unité provenant de la synthèse des
quatre éléments que sont la Terre, l’Air, l’Eau et le Feu. Les
trois plans de la conscience sont indiqués, dans les églises romanes ou
gothiques, par des points d'énergie tellurique qui dessinent un schéma
toujours identique. Très souvent, l'abside, elle-même, détermine le cercle de
base, le plan cosmique. La construction d'une église romane commençait par
l'abside et la croisée de transept. Dérivé de ce cercle de base, le carré de
l'esprit, quadrature du cercle, de même surface que lui. Un rectangle d'or,
encore de même surface que les plans précédents, complétait la série : c’est
l’unité de la trinité. Plus tard, les cathédrales gothiques, bien
différentes, utiliseront néanmoins le symbolisme de la quadrature du
cercle : on y entre par le narthex, qui est un carré, puis on chemine
dans la nef qui est un carré long, pour arriver dans le chœur, qui est
circulaire. C’est ce chemin que voulaient nous faire parcourir les
compagnons, de la terre au ciel en passant par le carré long. Ces compagnons
pratiquaient le symbolisme de la Science sacrée, en même temps que les
symboles leur permettaient de mémoriser leurs procédés géométriques. Ils ont
élaboré une symbolique de la relation de la Terre au Ciel, et ont transmis à
leurs apprentis non seulement une formation technique et des outils pour
travailler, mais une Connaissance et des outils pour vivre. Certains
se demandent si l’homme de Vitruve n’est pas une voie pour résoudre
la quadrature du cercle. Le cercle et le carré ont une valeur symbolique qui
va au-delà de l’aspect mathématique. Inscrire l’Homme dans un carré c’est
mettre en évidence son origine terrienne, son aspect matériel et physique.
L’inscrire dans un cercle, c’est rappeler sa nature cosmologique et
spirituelle qui le situe au centre de l’Univers. Léonard de Vinci a peut-être
voulu nous rappeler ces deux aspects de l’Homme. La
quadrature du cercle est tout autant un problème géométrique qu'un exercice
spirituel symbolisant le passage du terrestre (le carré) au céleste (le cercle),
de l'imparfait au parfait ; au Moyen Âge, on voit dans la quadrature du
cercle un savoir secret qui donnerait accès au divin. Le centre du cercle,
c'est l'Un, l'origine, le principe, Dieu. Du centre rayonne l'énergie de
l'esprit divin ; le cercle est donc le monde céleste, l'éternité, la
transcendance. Le carré, c'est l'univers créé, la stabilité terrestre,
l'équilibre obtenu par la composition des quatre éléments. Remonter du carré
au cercle, c'est non seulement associer le visible et l'invisible, mais c'est
opérer le passage du sensible vers la transcendance divine, c'est rejoindre
Dieu. Il s’agit là d’une Connaissance du cercle et de sa quadrature qui n’a
plus rien à voir avec les savoirs géométriques et mathématiques, mais qui est
la Connaissance de la relation intime entre les choses du ciel et celles de
la terre. Ainsi,
qu’est-ce que la recherche de Dieu si ce n’est l’effort de l’homme pour se
mettre en harmonie avec la création ? Qu’est-ce que bâtir un temple ou
une cathédrale, si ce n’est inscrire dans l’espace un rapport conforme aux
lois du cosmos ? Le temple permettra le dialogue entre Dieu et les
hommes, car son orientation, ses dimensions, et tous les éléments qui le
composent sont choisis dans les termes d’un langage compréhensible par les Dieux.
Ce langage, c’est celui par lesquels les Dieux se sont exprimés, celui de la
Création. Au cœur de la Tradition que nous ont léguée nos prédécesseurs
opératifs, nous trouvons donc non pas un savoir, mais la Connaissance
profonde de nous-même et de notre propre relation avec l’Univers et les
Dieux, qui permet de vivre intimement le lien entre l’humain et le divin,
ainsi qu’il est gravé sur la Table d’Emeraude : « Ce qui est en
bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en
bas, pour réaliser le mystère de l’Unique. » L’Esprit et Matière
s'unissent donc pour former l'Unité à part entière : matérialiser
l'esprit afin de spiritualiser la matière. Telle est l'admirable définition
de la vie, exprimée symboliquement par la quadrature du cercle. Un livre extraordinaire et merveilleux pour
qui veut approfondir cette quadrature, qui finalement rejoint le chemin de
l’intériorité, de la transformation et de la Réalisation spirituelle |
LA QUADRATURE DU CERCLE |
Divers
auteurs |
Arcadia |
2008 |
Le
problème de cette quadrature est la recherche d’un cercle et d’un carré
imbriqué l’un dans l’autre et ayant tous deux une même surface. Apparemment
sur le plan mathématique le problème est quasiment insoluble, sauf à y
trouver des fantaisies ou des équations tirées par les cheveux. Il faut donc
changer de paradigme et passer de la réalité mathématique à une méthode
symbolique, métaphysique voire au concept de la géométrie sacrée. Deux images
illustrent cette quadrature. La première, est un dessin de Villard de
Honnecourt où deux personnages jouent aux dés, l’un (apprenti) a un dès
carré, l’autre (le Maître) a un dès rond. La deuxième image est celle de
Michel Maier, qui en 1600 représente un vieux sage avec un grand compas qui trace
un cercle sur un mur carré, à l’intérieur de ce cercle, il y a un triangle
dans lequel est inséré un cercle, un carré et deux personnages, masculin et
féminin. Ces
deux illustrations décrivent parfaitement pour qui sait lire, le passage de l’équerre au compas, du matériel au
spirituel, du monde terrestre au monde céleste. C’est le
rapport que peut avoir le Créateur avec sa création. Cela peut représenter
aussi un exercice de méditation et de réflexion propice à sa construction
intérieure. D’autre
part, Léonard de Vinci dans son « homme
de Vitruve », évoque une solution s’approchant de cette
quadrature en inscrivant l’homme à la fois dans un carré et dans un cercle.
L’homme est ainsi placé entre la Terre et le Ciel : le carré ayant pour
centre le sexe, organe de la reproduction assurant sa descendance, et le
cercle ayant pour centre le nombril, trace corporelle de son ascendance. Le
5° degré : Maître Parfait,
déclare : « J’ai vu le cercle et sa quadrature » ou
dans d’autres rituels « j’ai résolu la quadrature du cercle ». Ce
cercle correspond au sceau divin. Sa marque
est symbole de l’Unité, de l’infinité, de l’éternité et de la perfection
divine. Le cercle dont tous les points sont à égale distance du centre, n’a
ni commencement ni fin, c’est la forme parfaite, le symbole de l’Absolu et de
l’Infini. En traçant ce cercle sur le chaos original, l’Eternel non seulement
le marquait de son sceau, mais traçait aussi sa loi, la loi du cercle. La
question de la quadrature du cercle représente l’intérêt de l’esprit humain
et ses tentatives de rejoindre le Divin, démarche du relatif temporel vers
l’absolu intemporel illimité. Vouloir résoudre ce problème complexe, c’est
pour l’initié en voie de perfection et de Réalisation personnelle, tenter de
retrouver l’Unité Principielle qui parait si lointaine. Le
cercle symbolise également le mouvement cyclique sans fin :
L’Ouroboros, ce serpent qui se mord la queue de la tradition ésotérique
et alchimique et qui exprime la Connaissance Universelle, à laquelle on ne
parvient que par une suite successive de cycles, représentant des changements
d’état permanents, et qui par un lent et large mouvement de retournement,
permettra à l’initié d’atteindre le but qu’il s’est fixé : résoudre la
quadrature du cercle. Il
y a toujours analogie et correspondance entre le commencement et la fin d’un
cycle, mais, à la fin du cycle, le cercle est remplacé par le carré, et ceci
indique la réalisation de ce que les hermétistes désignaient symboliquement
comme « la quadrature du cercle » : la sphère, qui représente
le développement des possibilités par l’expansion du point primordial et
central, se transforme en cube lorsque le développement est achevé et que
l’équilibre final est atteint par le cycle considéré. Cette quadrature est
rendue possible par la relation causale, l’homogénéité à partir de l’énergie
vibratoire entre matière et esprit, c’est ce que nous explique le 5° degré
avec le cube central. N’oublions
pas que tout est basé sur le chiffre 4, et que nous sommes jusqu’à la fin de
nos jours terrestres dans le domaine de la matière, que nous ne passons pas
du carré au cercle, mais que le cercle est présent dans la matière, à nous de
retrouver son centre. C’est exactement comme la Bible : La Bible
n’est pas le livre ou la Parole de Dieu, mais la Bible contient la Parole de
Dieu, à nous de la trouver. Une
des plus belles images pour expliquer cette quadrature du cercle, se trouve
dans l’Apocalypse avec la descente de la Jérusalem
céleste qui va parfaitement s’emboiter dans la Jérusalem terrestre, symbolisant cette
fusion parfaite entre le spirituel et le matériel, entre le monde terrestre
et le monde céleste, entre le visible et l’invisible, confirmant l’adage
hermétique « Spiritualiser la matière et
matérialiser l’esprit » Dans
le domaine de l’architecture religieuse orientale, la relation entre le carré
et le cercle se pose d’une autre manière. Il s’agit alors de matérialiser
l’esprit en faisant descendre le Divin auprès des hommes, tout en
spiritualisant la matière par son influence et son énergie divine. Ce qui
revient à passer du cercle, symbolisé par le Dôme de l’édifice au carré du
Sanctuaire, ou passer de la demi-sphère au cube, c’est l’explication que l’on
trouve dans tous les édifices religieux d’Orient et du Moyen Orient
(mosquées, églises orthodoxes, coptes et autres). Ces belles images doivent nous conforter dans l’existence d’un Dieu Créateur qui est là pour nous aider et qui ne demande qu’à fusionner avec notre matérialité, afin de donner plus de sens à notre vie actuelle et future |
L’ARBRE |
ROGER
PARISOT |
Edition
PARDES |
2002 |
||
Ce livre étudie les arbres et symboles
suivants : Le monde comme arbre
géant
|
L’ARBRE ET SON SYMBOLISME |
DIVERS AUTEURS |
ARCADIA |
2002 |
||
Il est dit qu'il possède des
propriétés curatives, de soins. Darwin
a proposé un Arbre de Vie qui, selon lui, est une représentation symbolique de l'origine ancestrale commune de tous
les êtres vivants. Le rapport ou lien entre les oiseaux et les
dinosaures a été représenté à l'aide de cet arbre. Il est également possible
d'établir l'analogie entre le système de classification biologique et le
concept de l'arbre de vie. Dans ce système, une espèce donnée peut être
retracée grâce à ses racines soit les eucaryotes, les bactéries ou les
archées. Mythologie chinoise : Un dragon et le phénix sont inclus dans la représentation
de l'Arbre de Vie dans la mythologie chinoise. Le dragon est vénéré pour l'immortalité et le "Fenghuang",
une créature semblable au phénix est l'unique deuxième dragon en terme de respects qui sont offerts. Il y a
une référence à l'Arbre dans une histoire taoïste où il porte la pèche
comme fruit, une fois tous les trois mille ans. Culture égyptienne : L'acacia de
«Saosis» est considéré par les Egyptiens comme l'Arbre de Vie. De par
le système d'Ennéade (neuf divinités) de la culture égyptienne antique, Isis et Osiris sont considérés
comme les deux premiers. Ils sont
sortis de l'Arbre de Vie à savoir l'acacia de Saosis. Système de croyance Baha'i : Selon la foi baha'i, la manifestation de Dieu dans la réalité se fait via l'Arbre de Vie.
" Baha'u'llah ", fondateur de la foi bahá'í, est considéré comme
l'Arbre de Vie. Le «Livre de
l'alliance» est également associé à l'Arbre de Vie. Les croyances assyriennes : Dans la civilisation assyrienne, une série de lignes
entrecroisées et des nœuds ont été utilisés pour décrire l'Arbre de Vie. La
signification de ce symbole est dit être "multivalent" et les
prêtres (ou scientifiques) n'ont pas encore conclu ce qui est son exacte
interprétation / traduction. Arbre de Vie Symbolisme : Le symbole de l'Arbre de Vie représente différentes
qualités et vertus comme la sagesse, la force, la protection, la beauté, la
bonté et la rédemption. Il est également considéré comme le symbole de «Créateur». Cet arbre est associé à
la création, car elle assure la
protection, permet une production abondante de fruits et de ce fait, la régénération. Cette analogie peut également être utilisée pour
décrire la vie des humains. Nous, les humains développons des «racines» de
nos croyances, " qui s'expriment " par le biais de la sagesse et le
« tronc » (esprit et corps) les maintient connecté. Les Celtes
de l'Antiquité croyaient que les arbres avaient
des pouvoirs et fournissaient plusieurs personnes avec de la nourriture, un
abri et la chaleur. Des Forces de vie différentes, y compris les insectes et
les animaux ont trouvé refuge dans ces arbres. Ces créatures étaient à leur
tour soutenues par l'Arbre de Vie. Le symbole de l'arbre de vie celtique
a été préservé pendant des siècles et est représenté de diverses manières
aujourd'hui. Les différentes parties de cet arbre sont attribuées à des
significations spécifiques. Les Racines de l'Arbre de Vie sont considérées
comme le fondement et elles symbolisent l'autre monde. Le Tronc de cet arbre
joint branches et racines. Il est donc associé avec le monde des mortels. Les
branches se connectent aux mondes différents qui sont présents au-dessus et
au-dessous. La raison pour laquelle l'arbre de la vie celtique a été vénéré,
c'est que la nature est adorée par ce symbole. Dans la langue gaélique,
l'Arbre de Vie est connu comme «crann bethadh». Symbolisme des animaux : Des symboles d'animaux différents ont été incorporés dans
les représentations de l'Arbre de Vie dans différentes cultures. Un
dragon et le phénix sont représentés dans les oeuvres d'art avec l'Arbre de
Vie. Le dragon symbolise l'immortalité, il est présenté à la base de l'arbre
tandis que le Phoenix est en haut. Les arbres du monde de la Méso-Amérique
ont aussi des instances de représentations animales. Les Oiseaux résident
dans les branches de ces arbres. La Représentation du monde souterrain sous
la forme d'eau-monstre (ou divinité de l'eau) à l'aide de racines se
retrouve en eux. Le sens de l'arbre de vie tel qu'il est perçu dans les
différentes religions, les systèmes de croyances et de cultures résonne avec un message simple et fort d'unité. Ce symbole indique que toutes les formes
de vie sont reliées par une énergie cosmique et que nous, les humains, devons
vivre en harmonie avec le reste des êtres vivants. Julien Behaeghel nous parle de l’arbre au trésor et le gardien – en général un serpent ou un dragon- qui le défend comme dans les légendes et mythes. Pour lui l’arbre est par excellence même l’expression de la vie, de la sagesse et de la réalisation de l’Un et du Multiple. Il nous parle également de l’arbre des Séphiroth, expression cabaliste de la pénétration/pérégrination de l’Esprit dans la Matière, et pénétration de l’éclair divin dans le crée. Jean Servier explique l’arbre dans l’Egypte pharaonique où le texte des pyramides affirme : Si tu es Atoum, tu es un arbre vert. Ré, Horus et d’autres divinités naissent des arbres, qui signalent et protègent la tombe d’Osiris. G.C. Laugier nous parle des chênes en général et tout particulièrement de celui de St Louis, celui de Guernica, celui de Dom Rémy, les chênes de la forêt de Gastine chanté par Ronsard, les chênes des druides celtes et son célèbre gui, la légende de Philémon transformé en chêne, et pour les alchimistes le feu secret, celui qui ne mouille pas les mains, se trouvait dans un tonneau de chêne, sans oublier le chêne qui servit d’asile à Castor et Pollux, et celui qui servit de porte- manteau à la Toison d’Or. L’alchimie nous parle de ses arbres, qu’ils soient philosophiques, Opus Magnum, mercuriel. Les ménestrels gallois et les poètes irlandais nous font participer à leurs gestes du combat des arbres dans leur livre mythique « Le livre rouge d’Hergest ». On participe aux rites forestiers avec le rituel de l’Ordre des fendeurs, rituel compagnonnique où, sur une souche placée à l’Orient et faisant office d’autel, était placée une Bible, et à l’occasion d’une initiation on remettait à l’impétrant une hache, destiné à fendre une bûche. Le Père J.M. Martin explique l’arbre et la ville et fait un rapprochement entre l’Apocalypse, la descente de la Jérusalem Céleste et l’arbre-totem au centre de la ville. Suzanne Braun, docteur en histoire d’art, développe le symbole de l’arbre dans l’iconographie chrétienne et explique le pourquoi des arbres dans tous les tableaux religieux chrétiens et pourquoi l’arbre de Vie et l’arbre de la Connaissance sont deux symboles antinomiques. Enfin par l’association maçonnique : Symboles et Traditions, une importante et remarquable étude très complète parue en 1990, sur la symbolique traditionnelle, ésotérique, mythique, alchimique, maçonnique et spirituelle de l’arbre. |
la rÉgle des francs-maçons de la pierre
franche - N°
4 - |
Olivier
doignon |
Edition
MAISON DE VIE |
2002 |
Les
bâtisseurs de toutes époques, dont les Franc-maçons de la pierre franche sont
les héritiers, considèrent que les forces créatrices à l’œuvre dans l’univers
se conforment à la Règle. Règle d’assemblage, Règle de construction, elle
assure la cohérence des mondes au sein de l’univers.
Règle et régularité, l’Égypte, Qumram, St Augustin, St Benoît,
maître Eckhart, les landmarks, les anciens devoirs, les trois grandes
lumières et l’Art Royal. |
LA ROSE, MAÇONNIQUE, SYMBOLIQUE, ÉSOTÉRIQUE ET
HERMÉTIQUE |
Divers
Auteurs |
ARCADIA |
2008 |
|||
En
Alchimie, la Rose noire signifie l’œuvre au noir, la calcination, la mort
symbolique du Vieil homme, l’égo. La rose blanche est le but du petit œuvre,
l’élixir de Jouvence. La rose rouge est le but du Grand Œuvre, la
purification, la Pierre philosophale qui amène la transmutation, la
régénération ou nouvelle naissance, le Phénix renait de ses cendres. Les
trois roses réunies sur le même rosier, donnent l’image du
« régénéré », du « Réalisé » ; comme sur le rosier,
la rosée est le symbole de la régénération, de la connaissance divine et des
influences célestes. Pour
Saint Exupery, « l’importance de la rose
qui rayonne » fait l’admiration du Petit Prince. Les rosaces
des cathédrales, ces énormes vides qui ont souvent de 8 à 14m de diamètre,
sont des prouesses techniques mais aussi un message entre la terre et le
ciel, une manifestation entre le rythme du temps et l’alchimie spirituelle,
le signe de la Rédemption ; leurs vitraux filtrent et orientent la
lumière qui pénètre la construction, au centre de la rosace ou rose, le
soleil comme œil de notre conscience, contient souvent le sceau de Salomon, emblème
des constructeurs de cathédrales, elle est toujours placée sous la marque du
nombre sept, on y trouve également assez souvent le Christ qui apporte la
lumière dans les ténèbres de la fin du jour, symbole d’un soleil hermétique
autour duquel évolue toute la création. Gil
Alonso-Mier,
dans son livre « La Rose mystique des
Fidèles d’Amour » nous offre un florilège de la rose.
« Ô Rose, ô ma reine, sublime promesse divine, réminiscence nostalgique
du Paradesha ou jardin d’Eden perdu qu’il nous faudra un jour regagner.
Rose-Graal, pure et immortelle jaillissant des eaux primordiales,
éternellement chantée par les Aèdes, Bardes, troubadours et autres fidèles
d’Amour ou portée sur le cœur des vrais chevaliers ou des rachetés de
l’Eternel. Rose des sables, Rose aux vents de l’histoire. Rosa Gallica, Rose
de Jéricho, Rose de Shiraz, d’Ispahan ou de Tabriz, Rose de Damas ou de
Provins, Rose du Cantique des Cantiques, Rose d’Orient ou d’Occident, Rosa
Candida, Rose secrète, Rosa Sancta, Rosa Mystica, Rose au parfum suave,
délicat, subtil, nard de Chloris, Vénus-Aphrodite, Athéna, baume de Myriam de
Magdala, fragrance de Marie qui déploie sa magnifique robe de velours blanche
ou pourpre, couleur du Grand Œuvre, splendide corolle de cercles
concentriques comme un tracé initiatique, singulier voyage elliptique qui ne
peut que conduire au cœur même du Divin Maître. Rose
héraldique, Rose comme un mandala à méditer ou comme une énigme à déchiffrer,
hiéroglyphes de nos multiples naissances, vies et morts passées, présentes ou
futures, Rose de notre Rédemption. Rose Vierge à la beauté immaculée, Rose
Rosace de la cathédrale de l’Être, Saint des Saints de la Présence Divine et
Ineffable, gardée par de saintes épines qui crucifient la chair du vieil
homme en nous dans l’enclos sacré et hermétique. Rose, fleur de l’âme qui
nait, s’ouvre, s’épanouit sur la tige de notre moi, qui fleurit sur la croix
du Mysterium Magnum, sang du Christ transfiguré en lumière de Gloire, Rose ô
sublime quinte-essence, Rose de Saron, cœur du jardinier divin, Rose sainte
relique pour éternellement célébrer les noces mystiques de l’Ami et de
l’Aimée, chanter l’Amour des Amants immortels, des Ames-Sœurs et participer à
la splendide communion de tous les Fidèles d’Amour. J.
Behaeghel
nous invite à réfléchir sur le degré de Rose+Croix, cette association de la
croix et de la rose à 5 pétales évoque le nombre 9 (4+5). Ce 5 symbolisé par
l’étoile, devient ainsi la Rose de l’amour, figurant le Christ et son
sacrifice, le Christ dont la mort rédemptrice est tout entière contenu dans
la croix. Le symbole de Rose+Croix correspond donc à la quintessence
alchimique, au passage de la matière (quatre) à la lumière (cinq). Le
Rabin Adin Steinsaltz dans son livre « La
Rose aux 13 pétales »
explique Israël, la Kabbale et les textes sacrés en citant la
Rose ; « Comme la rose au milieu des
ronces, telle est mon aimée parmi les jeunes filles »
(Cantique 2 :12). Qu’est-ce que la Rose ? C’est la
communauté d’Israël. Telle la Rose parmi les ronces qui loge le rouge et le
blanc, la communauté d’Israël comporte ensemble Rigueur et Tendresse. Telle
la Rose couronnée de ses treize pétales, la communauté d’Israël comporte les
treize mesures de tendresse qui la bordent de toutes parts (Le Zohar) Serge
Hutin
nous fait part de ses réflexions sur la rose, symbole de vie et d’amour.
Après nous avoir parlé des couleurs alchimiques de la rose, il nous entraine
dans le Val de Loire, à Ste Cosme, chez Ronsard ce grand amateur de roses,
qui a su les magnifiées dans ses poèmes « Mignonne,
allons voir si la rose qui ce matin……..puisqu’une telle fleur ne dure que du
matin jusqu’au soir !........cueillez, cueillez votre jeunesse, comme à
cette fleur, la vieillesse fera ternir votre beauté. Oscar
Wilde
nous a laissé un superbe conte poétique : « Le rossignol et la Rose ». Un étudiant
se lamente du fait que sa fiancée veut des roses rouges alors qu’il n’y a
autour de lui que des roses blanches. Un rossignol ayant entendu ce cri
d’amour, va durant toute la nuit se saigner avec une rose blanche afin de lui
donner la couleur rouge. Au petit matin, la rose blanche sera rouge mais le
rossignol va mourir. On fera le rapprochement avec le Pélican du degré de
Rose+Croix qui s’ouvre le ventre pour nourrir ses petits. Bernard
Moilay
nous emmène chez Umberto Eco avec son film « Le
nom de la Rose » qui aurait donné ce nom à son film car
expliquant que la Rose ayant tellement de signification finit par n’en
avoir plus aucune, mais avoue qu’il adore la Rose et les roses. L’auteur nous
entraine sur les pas des origines historiques et mythiques de la rose avec
des arrêts dans les textes d’Apulée (les métamorphoses) et nous parle des
diverses roses symboliques, ésotériques et alchimiques. Roland Edighoffer nous parle du mouvement de la Rose+Croix, et détaille ce pèlerinage de 7 jours au cours duquel Christian Rosencreutz va se transmuter. L’auteur revient sur la monade hiéroglyphique de John Dee, précurseur et peut être inspirateur du mouvement Rose+Croix. Il termine en dissertant sur la fontaine mercurielle, le mot V.I.T.R.I.O.L. La tour d’Olympe, le Corpus Hermeticum et la métamorphose d’Hermès. |
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la sagesse
– la force du consentement |
Alain
LE NINEZE |
Edition
AUTREMENT |
2000 |
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La
sagesse, idéal ancien de mesure, de paix intérieure, de connaissance et de
maîtrise de soi, a été l’objet d’une longue éclipse. Eclipse, oubli,
discrédit ? La philosophie, contrairement à son idéal originel, l’a
reléguée au rang de la pensée vulgaire, de la platitude du lieu commun, en
oubliant qu’elle fut durant des millénaires la base des sociétés. Depuis
deux siècles, le mouvement des idées n’a guère été porteur, du romantisme au
surréaliste, de la négation nietzschéenne à l’utopie marxienne, les valeurs
dominantes sont celles de la passion, de l’excès, de la révolte, du rêve
prométhéen, ainsi aujourd’hui, on est bien loin de l’idée grecque de mesure. Aujourd’hui,
nombreux sont les signes d’un renouveau d’intérêt, probablement nourri des
grandes désillusions de cette fin de millénaire ; la transcendance ne
séduit plus, le questionnement métaphysique a perdu de son sel et l’on
assiste au grand retour de la morale. Une morale qui, à l’opposé de toute
prétention à l’Universel, prend la forme, plus modeste, d’une sorte d’éthique
pragmatique : comment, dans un monde plein de bruits et de fureur,
reconquérir une forme d’harmonie avec soi-même et avec l’Univers ?
Toutes ces questions qui revoient à une nouvelle interrogation sur la
sagesse. Au sommaire de cet ouvrage : 1e partie : Penser, dire la sagesse : Les vertus cardinales - savoir et connaitre
- le bonheur du sage - la tranquillité de l’âme
- dire oui au monde - le sage est un homme libre
- les ressources du moi - vivre de façon accordée
- morale, éthique et sagesse - Catherine
Chalier : Qu’est-ce que la sagesse juive ? Marika
Doux : Pour une sagesse chrétienne Exercices de la sagesse : le commencement de la
sagesse - s’éprouver - s’examiner -
maîtriser la durée - sortir de soi - méditations et
contemplations - sagesse des sens - Daniel
Sibony : Sagesse, éthique et psychanalyse Paroles de la Sagesse : Verba volant -
inquiéter, éveiller, suggérer et conforter - 2e partie : Figures du Sage :
L’exemplarité de vie - Humanité du sage
- origines, solitudes, errances - la lise à mort du
sage - effacements - emblématique de la sagesse
- le manteau du philosophe - l’homme aux semelles de
vent - le bâton d’Œdipe - le sage et la
prophétesse - sagesse des femmes -
entretien avec Sylviane
Agacinski - 3e partie : La sagesse et l’action :
La sagesse face à l’action - malaise dans
l’éthique - l’action refusée, détournée, distanciée et
ironique - l’agir sans espoir - l’Orient et l’Occident
face à l’action - Entretien avec Daniel Beresniak :
La Franc-maçonnerie entre la sagesse et l’action - les
nouveaux défis - perspectives actuelles - les avatars
du besoin de croire - la sagesse travestie - travail
sur soi ou régression ? - l’effondrement du cosmos
- la tentation du repli - éthique et esthétique
- Claude
Ber : Poésie, connaissance et sagesse - pour une
sagesse tragique - les métamorphoses de l’amour - la
co-responsabilité - le sens de l’action - la force du
consentement - |
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la science des symboles |
René
alleau |
Edition
Payot |
1996 |
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L’homme
est un « animal symbolisant » parce que le caractère même de la
fonction symbolique interdit de se satisfaire d’un sens propre des êtres et
des choses, et permet de leur ajouter ‘le surcroit d’autres sens qui les
transfigurent ». Ainsi la parole toujours voilée du symbole nous
garde-t-elle de la pire erreur : celle de la découverte d’un sens
définitif et ultime des choses et des êtres. Au sommaire de cet ouvrage : La problématique du symbole : Origine et sémantique du
mot symbole - signe et symbole - L’analogie : Les origines expérimentales du processus
analogique - la logique de l’analogie - Le synthème : La fonction synthématique du symbole
- L’allégorie : La fonction allégorique du symbole
- l’apologue, la fable et la parabole - la devise et
l’emblème - allégorie et iconologie - Le type : la fonction typologique du symbolisme
- la divination et l’interprétation symbolique du
cosmos - le mythe et le rite - la philosophie
bourgeoise du symbole - Les recherches contemporaines dans le domaine de l’étude
interdisciplinaire du symbolisme - René Alleau, philosophe et historien des sciences, est
l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’alchimie, les sociétés secrètes et les
symboles. |
LA
SYMBOLIQUE ANIMALE DANS LES ÉGLISES ROMANES
|
Joseph Caccamo
|
Edition Cosmogone
|
2020
|
Joseph Caccamo, spécialiste universitaire, est
connu pour ses travaux sur l’art roman. Avec cet ouvrage, très bien illustré
en couleur, il nous permet de décrypter les livres de pierre des églises
romanes et de saisir les héritages et les influences qui les caractérisent.
La représentation animale dans l'art médiéval est riche par la diversité des
formes artistiques et des animaux représentés, qu'ils soient réels ou
imaginaires. Ces représentations médiévales sont grandement influencées par
le christianisme : elles sont décoratives, mais surtout symboliques. Les
animaux désignent la Création, le Bien et le Mal, Dieu ou le Diable. Ils
s'épanouissent dans les églises, sur les vitraux, les bas-reliefs ou les
pavages, seuls media d'apprentissage pour l’illettré qui compose la majorité
de la société médiévale.
Ainsi, on retrouve les animaux sculptés sur les chapiteaux des églises ou les
plaques d'ivoires, peints dans les enluminures des manuscrits ou dans des
fresques des églises, ainsi que dans des œuvres d'orfèvrerie, les sceaux ,
les tapisseries et les vitraux. L'interprétation des animaux est complexe. En
effet, il arrive qu'ils soient difficiles à identifier ou qu'un même animal
ait plusieurs symboliques, parfois même opposées, comme le lion symbole du
Christ mais aussi de l'Antéchrist. L’art roman est riche de ses représentations,
humaines ou animales, réelles ou imaginaires puisant en de multiples sources
culturelles. Joseph Caccamo note que de nombreux courants
« parallèles » au christianisme officiel persistèrent jusqu’au
Moyen Âge à travers des traditions populaires, des confréries, des écoles
initiatiques notamment. L’église romane, véhicule de ses influences, apparaît
bien souvent comme « un lieu initiatique » avec lequel nous avons
perdu le rapport. Son syncrétisme est aussi son originalité et la source de sa
puissance symbolique. Parmi les influences les plus marquantes, nous trouvons
l’influence celte mais aussi égyptienne, grecque et latine. « Le symbolisme animal pour représenter les
humains, nous dit-il, n’a pas été inventé par les imagiers romans. Les fabulistes
grecs et latins, Esope, Phèdre, utilisent déjà ce moyen pour représenter
vertus et vices humains. Et nous avons vu que c’était déjà un thème utilisé
par les Egyptiens. » L’orientation des églises romanes reprend celle des
temples antiques et le parcours initiatique va du nord au sud, passant par
l’orient. Or, c’est bien au nord, froid et sombre, que les églises romanes
concentrent les représentations animales symboliques des forces que nous
devons affronter et maîtriser. En présentant les représentations de l’enfer,
des châtiments, des diables et des démons, Joseph Caccamo nous rappelle le
sens premier du diable, le séparateur qui permet la création, la dualité et
invite au retournement. Les représentations du diable sont multiples, il peut
prendre toutes les formes, notamment animales. Il fait signe avec insistance
dans l’art roman y compris sous ses formes hybrides, particulièrement
intéressantes « Ces hybridations, précise l’auteur, nous
permettent de noter le degré d’animalité de l’homme ou inversement le degré
d’évolution de l’animal. C’était, là encore, un moyen pour nous signifier cet
éternel message, que nous verrons partout dans l’iconographie, que non
seulement le diable mais aussi l’animal font partie de nous-mêmes, que
ce ne sont pas des êtres tout à fait extérieurs à nous. » Joseph Caccamo
détaille longuement les représentations et les fonctions des vices, des
animaux fabuleux, des animaux domestiques et des animaux sauvages, puisant
dans les traditions, chrétiennes et non chrétiennes, les sens possibles. Le
griffon par exemple a pu évoquer aussi bien le diable que le Christ. Le
bestiaire roman se déploie sous nos yeux en ses ramifications innombrables,
miroir des voyages de l’homme en lui-même comme de ses projections. Cible des diatribes
hargneuses de Bernard, l'abbé
Suger, son exact contemporain, fit graver sur les portes de
bronze de Saint-Denis: "N'admire
ni l'or ni la dépense, mais le travail de l'oeuvre (...) L'esprit engourdi
s'élève vers le vrai à travers les choses matérielles". Le
philosophe peut passer mille heures à peaufiner un ouvrage, ou pire, à
simplement tenter de comprendre un texte... il fera toujours figure de
paresseux face aux maîtres verriers, sculpteurs ou peintres qui affrontent la
réalité matérielle pour lui donner, malgré son altérité, des formes dans
lesquelles notre esprit se reconnaîtra. L'abbé Suger n'est pas un naïf qui
veut faire peur au peuple avec des diables et éblouir les moines avec ses
vitraux. Il sait que le travail est une valeur. "L'oisiveté est ennemie de l'âme. C'est
pourquoi, à certaines heures, les frères doivent s'occuper au travail des
mains, et à certaines autres à la lecture des choses divines"
(Règle de saint Benoît,
chapitre 48). Or les grandes images romanes, images de pierre des sculptures,
images de couleur des fresques, peintures et enluminures, images de lumière
des vitraux, sont les résultats de durs travaux accomplis dans l'éclairage de
"la lecture des choses divines"... Nous devons en être certains,
même si, regardant hippogriffes et sirènes avec quelque perplexité nous avons
oublié qu'ils étaient, pour l'homme roman, les habitants d'un même monde. « Si l’église romane donne des
« réponses » aux angoisses de l’homme du Moyen Âge, elle le
questionne en même temps pour qu’il aille au-delà de ces
« réponses ». C’est ainsi qu’elle s’adresse à l’illettré et au
simple d’esprit mais aussi au savant théologien et au philosophe qui cherche
la vérité. » Ce livre, si nous nous l’approprions au-delà de sa dimension
artistique, devient un manuel de voyage initiatique simultanément dans
l’église romane et en nous-mêmes. |
la symbolique de la lettre g |
Édouard
de ribaucourt |
Edition ARQA |
2005 |
"L’étoile
flamboyante" était jadis l’image du fils du soleil, auteur des saisons
et symbole du mouvement, de cet Horus, fils d’Isis, de cette matière
première, source intarissable de vie, cette étincelle du feu incréé, semence
universelle de tous les êtres. Au milieu de l’étoile paraît la lettre G. »
Celle-ci,
lorsque maçonnique, a ses arcanes, ses grades, ses degrés. Sa vérité est
d’initier en essence le profane, le cherchant. Subtilement. Comme une
inhibition volontaire et sacrée dont le seul but est la vénération des
mystères dans l’athanor véritable de la Loge. Et
l’Initiation authentique n’est-elle pas, assurément, comme le suggère Mircea
Eliade « le phénomène spirituel le plus significatif de l’histoire de
l’humanité » ? |
la symbolique de la mort ou hermÉneutique de la
rÉsurrection |
J.
trescases |
Edition
TREDANIEL |
1993 |
||
De
plus aborder la mort, n'est véritablement efficace qu'à partir du moment où
nous avons quitté toutes les activités humaines classiques, ceci s'applique
évidemment à notre seul monde moderne, qui exclue de ses structures toutes
idées de mort, il n'est que de constater la disparition complète et totale de
toute la symbolique mortuaire qui accompagnait les défunts il y a seulement
une cinquantaine d'années. Une
vieillesse bien comprise doit être prise dans son sens religieux de
séparation et de détachement, le mot détachement est ici fondateur, il
implique le détachement du corps, non pas dans une négation de ce corps, mais
dans le fait qu'il n'est considéré que comme un véhicule dans lequel est
enchâssé le vivant éternel. L'âme
en tant que principe animateur individuel, doit s'éteindre et laisser la
place au principe de vie universel qui anime la Vie, dans cette réalisation,
la conscience de l'Ame fait accepter la fin corporelle, quel que soit la
déchéance du corps. Cette Ame/conscience perdure jusqu'au dernier instant,
non seulement du souffle, mais de tout le processus neuronal, seule la
dissolution est le signe du départ de cette Ame/conscience. Le
principe Ame/Conscience est le formateur créateur du corps et de l'âme, la
formation est constituée par la mise en place de molécules, puis de cellules,
qui toutes sont programmées pour une fonction ordonnatrice particulière des
éléments constitutifs de notre corps. Comment
pouvons-nous envisager une harmonie universelle, cela ne peut être conçu
mentalement que comme une totalité qui est en correspondance permanente avec
l'ensemble des éléments qui la constitue, il y a donc simultanéité,
synchronicité, superposition. le tout se faisant dans un enchevêtrement
inaccessible à la dimension mentale. Cette vision présuppose, une intelligence
organisatrice, ce que nos anciens nommaient : « l'Intellect
Agent », qui n'est qu'une hypostase d'une puissance absolue. Pour
l'homme en quête de la Lumière, la vieillesse est une période de réalisation,
qui s'appuie sur l'expérience de toute une vie ; à la question
sommes-nous vieux, la réponse dépend du résultat de cette quête du vivant
dans le vivant. L'homme de la dimension intérieure connaît la réponse, la
vieillesse n'est qu'un état particulier de la réalisation spirituelle, et les
voies spirituelles sont par définition reliées à un hors
temps/espace/matière. Les
divers états de la vie concourent tous à un accomplissement que nous nommons
la Libération. Les traditions initiatiques est en particulier la F.M commence
par une Illumination, ou naissance dans ce qui est définie comme le
Royaume de l'Etre ou intériorité, et ces initiations finissent de la même
manière, par la restauration du corps de Lumière, les initiations considèrent
que notre incarnation, n'est qu'une transition entre deux moments de Lumière,
qui commencent par Eros et se terminent par Thanatos, la création est par
définition une expérience lumineuse. L'incarnation est un processus
totalement conditionné pour répondre à la vie, dans ce conditionnement, il
est important de comprendre l'étape de la vieillesse, nous savons que nous
sommes constitué d'un corps physique et d'un corps mental, ces deux
corps sont totalement intriqués, le corporel envoie une multitude
d'informations au second, qui les transmet à notre conscience, cette conscience,
qui siège au centre du mental, mais n'est pas du mental. La
fragilisation corporelle est donc transmise au corps mental, qui lui-même
nous conditionne à faire ou ne pas faire, la conscience va appréhender en
fonction de son évolution, le type d'action à accomplir. La mission de
ces corps est une protection de l'organisme vivant, mais il existe une partie
négative, qui est liée au fait qu'ils subissent aussi le phénomène du
vieillissement, devant cet état, ils déclenchent les processus négatifs du
rejet de la vieillesse et engagent une pensée destructrice et
déstabilisatrice de l'ensemble, seule la conscience éclairée par la relation
constante avec une transcendance, permet de sortir de cette ultime illusion.
Pour l'initié c'est l'Être qui compte, cet Être de Lumière, qui réside dans
chaque particule de l'univers, accéder à cette dimension, c'est être dans
l'éternelle jeunesse, non pas celle du scientisme technologique, des pilules
de jouvence, de la chirurgie esthétique ou des cellules souches du bon
docteur Faust. La vieillesse doit donc être le moment le plus exaltant de
notre vie, celui du véritable détachement, nous reprendrons l'idée de la
transformation de la chenille, la vieillesse est le moment où nous
construisons le cocon de notre nouvelle naissance, ou passant au-delà des
limites nous recevrons nos ailes d'Ange. C'est
dans cette dernière étape que nous devons réaliser la séparation (C.K.H),
cette séparation ne peut jamais être de la seule volonté de l'homme, mais le
résultat de son alchimie intérieure, qui est-elle même le produit de
l'intelligence Divine. Les modifications de cet ordre sont toujours d'une
extrême rapidité, pour ne pas dire d'instantanéité, le mot qui résume le
mieux ces changements est celui d'effacement, la chose devient un simple
souvenir appartenant à un autre monde. (Tchouan Tseu).Dans cet état, les
ruptures se succèdes, et ce sont elles qui vont constituer la trame du cocon
intérieur, nous entrons dans l'avènement de l'Être à l'intérieur de l'univers
manifesté (rétablissement du Royaume) ou encore la vision finale de Dante
dans sa Divine Comédie. Dans cette expérience finale, c'est l'intérieur qui
va absorber l'extérieur, les valeurs internes étant universelles, elles
effaceront l'ensemble du fonctionnement relatif du corps mental, c'est ici le
moment du véritable lâcher prise, le passage à la Sanctification. L'ensemble
des turpitudes du plan corporel et de ses souffrances, ainsi que les
souffrances psychologiques du corps mental sont relativisées, ces dernières
sont le véritable enfer de la fin d'une vie ; nous n'avons cessé de lire
cette horreur dans les yeux des mourants que nous avons accompagnés, ce que
nous avons lu dans ces regards ne peut être défini, mais l'enfer de Dante en
est une aimable représentation. Le moment de notre passage à l'Orient
éternel, se prépare ici et maintenant, pour l'initié la Psychostasie n'est
pas une expérience de l'au-delà, mais un jugement immédiat à l'instant de la
séparation. La Psychostasie est la porte de passage par le tunnel de Lumière,
cette vision est commune à toutes les traditions et émane de la Tradition,
vision de Jérôme Bosch, de Salvador Dali, textes des Bardos ou des livres
Egyptiens, portails de nos églises, ou expériences des comas dépassés... Revenons
au Bardo Thödol, improprement appelé livre des morts, et qui est dans sa
signification traditionnelle signifie : « libération par
reconnaissance de la grande Lumière Primordiale » et mettons ce texte en
rapport avec notre rituel de Maître secret, qui commence par l'affirmation de
l'ouverture des travaux : « que la Grande Lumière commence à
paraître », nous pouvons alors avoir une lecture très différente de la
hiérarchie des hauts grades, lecture qui n'est plus de nature strictement individuelle,
mais une représentation des divers états de la réalisation spirituelle en
tant que résorption complète du Karma, ce qui confirme pleinement la réalité
de l'élévation à la Maîtrise. Nous
avons toujours affirmé que notre Ordre constituait une voie avatarique, ce
que nous venons de dire et qui est l'aboutissement de la réalisation
ascendante, peut se lire en sens descendant et confirmer notre vision. Les
signes intérieurs évidents de cette transformation ultime, peuvent se résumer
en deux étapes, elles sont des ressentis, des vibrations intérieures, qui
nous propulsent sur une onde magnifique qui porte le nom de Bonté, mot
totalement oublié de notre époque, cela est indéfinissable, nous ajouterons à
ce terme et en complément celui de compassion. La
seconde étape est inscrite et imprègne la précédente, elle est
symbolisée par l'ouverture du cœur, le jaillissement d'une puissante énergie
qui se nomme Amour, cette énergie est la seule capable de procéder à
l'effacement du corps mental, et de le remplacer par une vision, un regard,
qui est une non séparation de la création, c'est la véritable mise en œuvre
du principe d'identification, de retour à la Parole créatrice ou
connaissance, si bien affirmée par la tradition de notre Rite. Là, est le
paradoxe total, la séparation réalisée dans cet état, est en réalité
l’absorption complète des puissances vitales animatrices, ce que la Tradition
nomme l'Homme Primordial. Nous devons dire et redire que cette expérience du
vivant, libère l'homme et lui donne la maîtrise sur cette vie et sur sa
destinée, mais qu'il reste toujours les attaches à cette manifestation,
surtout dans sa représentation de beauté, il y aura toujours dans le regard
de celui qui part pour l'ultime voyage, les sentiments de la séparation, le
regret de quitter cette humanité, à la joie de la Libération, se joignent les
larmes du départ. Dans tous les cas, nous devons être dans une tension
permanente vers l'absolu, dans une disposition consciente qui affirme que sa
volonté soit faîte, et suivant M.E. Non pas de ma volonté, mais de sa
volonté. |
la symbolique du feu |
J.B.
bayard |
Edition
TREDANIEL |
1992 |
Le Feu demeure l’un des plus
grands symboles en raison de sa signification et de son rôle. D’origine
divine, provenant du ciel, il anime, vivifie et spiritualise ; il est un
grand thème initiatique, la lumière étant émanation du Feu. Le
feu est divinisé dans de nombreuses cultures et a été l'objet de l'adoration
d'un grand nombre de peuples et de tribus. Chez les anciens, les Perses
regardaient le culte du feu comme la partie fondamentale de leur religion et
les cérémonies de ce culte sont retracées avec détail dans le Zend Avesta.
(l'ensemble des textes sacrés de la religion Mazdéenne) Les Perses saluaient
tous les matins le soleil levant, symbole du feu le plus pur. Ils regardaient
le feu comme le protecteur des États et conservaient dans des sanctuaires
particuliers le feu sacré qui ne devait jamais s'éteindre. Dans
la mythologie grecque, il a été volé aux dieux et apporté aux Hommes par
Prométhée. Les Juifs allument une Hanoukka (chandelier à neuf branches) lors
de la fête de Hanoukka pour commémorer le miracle de la fiole d'huile se
remplissant par miracle chaque jour. On trouve une multitude de lien entre le
feu et des choses abstraites ou absentes tel que l’être suprême, le soleil,
la magie des saisons, la fertilité de la chaleur du printemps ou des cendres
générées par combustion des végétaux. D’autres multitudes de symboles
s’entrelacent avec celui du feu pour former des mythes,
d’autres types de symboles abstraits à leur tour contenant le credo,
la formule dans laquelle la religion résume sa foi, ou le mythe,
autre formule dans laquelle les civilisations mettent en scène une fable
symbolique pour décrire la nature, l’univers ou aussi le plus souvent pour
décrire la condition humaine ou celle de ses divinités. Pour
la maçonnerie, le feu représente donc la purification, le feu détruit le
superflu, les métaux inutiles, c’est la mort de cet homme prisonnier de la
nuit profane puis, instantanément c’est la résurrection, tel le phénix, d’un
homme nouveau, comme rajeuni, car doté d’un nouveau sens ou d’un sens plus
affiné avec lequel il peut regarder la Lumière en face. C’est l’initiation.
Cette purification par le feu se déroule près de la colonne du midi,
colonne du soleil au zénith. Lors de notre initiation, la
terre, l’air, l’eau puis le feu, agissent comme agent purificateur. Par le
feu nous brûlons notre enveloppe profane, matérielle, notre lien aux métaux
pour devenir pur et ainsi pouvoir accéder aux lumières de la F.M. Le paradis
est souvent entouré de flamme interdisant l’accès aux hommes corporels.
Les forgerons, l’immortalité, la purification, la lumière, le
feu initiatique, de St Jean, le sang, la couleur rouge, le soleil, l’eau, la
chaleur magique, les bûchers, les incinérations et les rites funéraires. |
la symbolique du temple |
J.P.
bayard |
Edition
EDIMAF |
1991 |
||
On
le retrouve aussi, par l'intermédiaire de l'escalier à sept marches, qui
présente une forme en demi-cercle et qui se termine devant une porte fermée
du Temple, et située à l'Occident... Ces marches sont montées et redescendues
par l'apprenti et le compagnon, par 3 ou 5, âge du maçon, lors des rituels de
passage de grade. En effet, la porte reste fermée, mais sur quoi donne-t-elle
? |
la symbolique maçonnique des outils |
Robert
AMBELAIN |
Edition
Maçonnique de France |
2002 |
Cet
ouvrage est un classique de la littérature maçonnique. La finalité de
l’enseignement initiatique est l’harmonie ; l’initié se connait et
connait, de ce fait, le moyen de s’intégrer dans le cosmos de manière à ce
que toutes ses facultés s’épanouissent. La réflexion sur les outils du maçon
opératif est nécessaire à celui qui veut avancer dans cette voie :
chacun des outils est un stimulant pour certaines facultés bien précises, à
condition d’être bien employé et bien étudié. Reste qu’avant
d’entamer son travail, il est nécessaire à l’Apprenti de se vêtir sous les
formes accoutumées. C’est ainsi, que le Vénérable de Loge lui remet son
tablier et ses gants blancs. Ces éléments symboliques feront dorénavant
partie intégrante de sa tenue de maçon lorsqu’il devra réaliser ses travaux
en Loge. Le Tablier est en quelques sortes un outil « passif » pour le
maçon. Il est une marque de l’héritage des maçonneries dites « opérative
» et comme il est coutume de le dire, « point de tablier sans travail
». Le travail agira donc comme un « moteur » pour nous permettre de
progresser sur notre cheminement initiatique. A l’époque, le Tablier
protégeait également de la saleté et des éclats les ouvriers qui
travaillaient la taille de la pierre. Pour rappeler au jeune maçon qu’il est
encore maladroit dans son geste, il lui sera demandé de toujours porter ce
tablier avec la bavette relevée, formant ainsi cinq côtés, symbole de
l’Esprit [le triangle de la bavette] qui doit dominer la Matière [le carré du
tablier]. Ainsi porté, le Tablier représente également les « cinq sens
» du corps humain, le toucher, le goût, l’odorat, la vue et l’ouïe. Le Tablier est aussi
le symbole de la Terre et se rapporte à la vertu cardinale de la prudence.
Nous avons en effet démarré par visiter l’intérieur de la Terre au sein du
cabinet de réflexion avant d’entamer nos travaux vêtus d’un tablier pour nous
protéger. De plus, notre démarrage dans ce parcours passera tout d’abord par
le respect de la règle du silence demandé à l’Apprenti. Le principe de
prudence permet donc une réflexion nécessaire préalablement à l’action et qui
vise à conduire à des conséquences toujours mesurées. Une autre
caractéristique de cette prudence réside dans le silence qui s’impose durant
notre parcours au 1er degré. Ce silence enseigne l’apprentissage de l’écoute.
Il permettra de mener un travail afin d’apprendre à mieux se connaître, à
faire taire ses passions et développer sa capacité d’interprétation des
symboles qui nous entoure. Après son baptême
par les quatre Éléments, l’Apprenti se retrouve à nouveau face à ses sens.
Bien que ces facultés soit indispensables au bon fonctionnement de notre vie
corporelle, elles devront à présent faire l’objet d’un contrôle permanent
afin d’en maîtriser leurs aspects néfastes et ainsi éviter de sombrer vers
une dégradation de notre vie spirituelle. Pour compléter et renforcer cette
idée, les gants, symboliseront par leur blancheur, la pureté qui doit régner
dans l’esprit du maçon. Le magnétisme émis de sa main se voit ainsi purifier
et devra lui permettre de rayonner dans son environnement au travers
d’actions justes et vertueuses. Ce n’est qu’une fois équipé de sa tenue que
l’Apprenti se voit remettre ses Outils. D’abord, le « Maillet » et le
« Ciseau », avec lesquels il pourra réaliser son tout premier travail
de maçon, à savoir frapper de trois coups symboliques la « Pierre brute
» pour marquer le commencement de son perfectionnement. Le couple d’outils «
Maillet » et « Ciseau » représente une complémentarité forte.
En effet, seule, ils seraient bien peu efficaces mais associé l’un et
l’autre, ils permettront à l’Apprenti de travailler la taille de sa Pierre en
élimant les aspérités qui l’empêche de s’insérer correctement dans une
construction d’ensemble. Le « Maillet », impulsant l’action,
représente la volonté agissante de l’Apprenti dans la démarche qu’il entame
et la force qui lui sera nécessaire pour mener à bien cette réalisation. Le «
Ciseaux » quant à lui, définit par sa précision une trajectoire au
mouvement amorcé et lui permettra l’élimination de la matière superflue
caractéristique de ses propres vices. Enfin, un troisième Outil, le « Levier », sera
nécessaire à l’Apprenti pour déplacer sa Pierre et ainsi pouvoir en contrôler
les différentes faces. C’est donc par la volonté incarnée par le « Maillet
» et le discernement nécessaire symbolisé par le « Ciseau », que
l’Apprenti sera en mesure d’extraire les composantes néfastes de sa propre
psychologie et de ses morales déréglées. Comme nous l’avons évoqué, du point de vue Alchimique,
l’Apprenti maçon réalise les premières étapes de son « œuvre au noir ».
A l’aide d’un acide très puissant que les alchimistes gardaient secret sous
le nom de « vitriol », il réalise son propre décrassage intellectuel
et moral ayant pour but de débarrasser son esprit de tout ce qui empêche la «
Lumière » de parvenir jusqu’à lui. Psychologiquement, c'est la
destruction de son égo et de son attachement aux choses matérielles. Le
catéchisme de l’Apprenti nous indique d’ailleurs très clairement ce que nous
venons faire en loge : « Vaincre nos passions, soumettre nos volontés, et
faire de nouveaux progrès dans la maçonnerie » sans oublier bien sûr «
de déposer nos métaux à la porte du Temple ».Comme pour cette acide qui
va attaquer la matière pour la rendre plus noble, la quête que nous menons
sera difficile, parfois même douloureuse, car renoncer à ses passions et se
délivrer des chaînes de nos volontés n’est pas chose aisée et demande une
veille de chaque instant. Cette « Pierre philosophale », objet de notre quête est
nichée au plus profond de nous mais au fil de notre vie, nous l’avons enfoui
de plus en plus se retrouvant enrobé de nos défauts les plus vils. Grâce à ses outils, l’Apprenti cherchera donc à la retrouver
notamment en développant en lui ses vertus. Tout ce travail d’Apprenti
pourrait donc se résumer dans la célèbre phrase du chevalier de Ramsay sur le
travail que réalisent les maçons : « Nous cherchons à bâtir, et tous nos
édifices sont ou des cachots pour les vices, ou des temples pour les vertus
».En travaillant sur le symbolisme que lui suggèrent ces Outils et étudiant
le Rituel de son grade, l’Apprenti sera en mesure de progresser sur son
chemin. Cependant et afin que cela ne reste pas superficiel, il lui sera
indispensable de demeurer prudent et de persévérer dans sa tâche car le route
est longue et parfois difficile. Au sommaire de cet ouvrage : L’art Royal - l’échelle philosophique
- les origines de la Franc-maçonnerie - notions générales
sur l’alchimie - de l’alchimie à l’androchimie - la
scolastique exotérique et ésotérique - les
instruments de l’apprenti : le
tablier - les gants blancs - le maillet -
le ciseau et le levier - Les
instruments du compagnon : le
niveau - l’équerre - la perpendiculaire - Les
instruments du Maître : le compas
- la règle - la truelle - La gnose maçonnique - le gnomon - le
Tétragramme des Vénérables - comment raisonner maçonniquement - |
la tolÉrance |
Claude
SAHEL |
Edition
AUTREMENT |
1996 |
||
Tolérer
certaines opinions ou certains actes par refus de tout interdit, revient bien
souvent à un aveu d’indifférentisme : si toutes les opinions se valent,
elles se rejoignent dans la nullité objective et aucune norme ne permet en
fait d’en juger. N’y a-il pas, dans cette indifférence revêtue du voile de la
tolérance, l’effet d’une déchirure du lien social, qui laisse l’individu en
retrait de toute relation authentique à autrui, et empêche ainsi tout
dialogue constructif. Loin
des leurres du consensus et de la concorde, cet ouvrage, interrogeant la
tolérance, pose la question de l’intolérable, de la rencontre avec l’autre
différent, et suggère l’idée d’un « humanisme hérétique » pour
s’arracher aux dogmes des orthodoxies, à la pesanteur de l’homogène et
à l’inaction destructrice. Au sommaire de cet ouvrage, ont planchés : Humberto Giannini : Accueillir l’étrangeté Françoise Coblence : Dictature de la raison Pauline Bèbe : Sous la coupole des
cieux Claude Geffré : Conscience oblige Alain Deniau : Quelle mouche l’a
piqué ? Michel Polac : 1’30 pour Hitler et
pour les juifs Jean Baubérot : Stratégies de la
liberté Oscar Camy : Tous les hommes
naissent égaux… Fernando Arrabal : Une salve sur 92 Francine Markovits : Entre croire et savoir Jean Borreil : Le verbe absent Emile Témime : Marseille malade de la
peste Michel Marcus : Le pouvoir de l’œil Denis Charbit : Condamnés à vivre
ensemble Louis Sala-Molins : Toute guerre est civile |
LA TOLÉRANCE DE LIN XI. L’IDÉE DE TOLÉRANCE DANS LA
PENSÉE CHINOISE OU LA |
LIN
XI |
Edition
QUIMETAO |
2001
|
Le
grand maître à penser : Confucius,
répétait à ses disciples : « de toutes les qualités de l’être
humain, la tolérance est la plus fondamentale et la plus importante »,
et d’ajouter : « parmi cent stratégies de conduite, la tolérance
est la première ». La
tolérance est l’essence du confucianisme, et par conséquent l’essence de la
culture chinoise. Sur le long parcours de l’histoire chinoise, cette
tolérance a nourri de grands stratèges, de remarquables talents et
d’excellents hommes politiques et scientifiques. Lin
Xi, écrivain et poète chinois résident à Paris, est un chercheur inlassable
de haut niveau sur le confucianisme. Dans ce remarquable ouvrage, il montre
quatre éléments composant la tolérance et cinq moyens efficaces permettant
une haute perfection de la personnalité incarnée par la tolérance, ainsi que
ses limites. La
civilisation classique chinoise qui a éclairée le monde est une richesse
spirituelle de la nation ; elle permet d’avoir une vue plus large, un
esprit plus ouvert, une âme plus sereine et une vie heureuse. Au sommaire de cet ouvrage tolérant : Une arme omnipotente - quatre
éléments - quatre voies - cinq moyens -
limites tolérées - Premier critère de la culture de l’esprit :
Remède contre la suffisance, l’étourderie, l’arrogance et l’étroitesse de
cœur - Condition préalable à l’harmonie des relations humaines :
la tolérance entre le supérieur et l’inférieur - entre frères et
sœurs - entre mari et femme - entre Père et
fils - entre voisins - Garantie de qualité dans la vie quotidienne :
Devant les passions - devant les sympathies et les
antipathies - devant les conquêtes et les défaites
devant la vie et la mort - Elément protecteur pour un bel avenir professionnel :
Envers les responsabilités - les jalousies - les
flatteries - les calomnies - la sagesse et
l’habilité - la critique et l’offense - envers un
poste important et un meilleur traitement - Bonne conduite toujours victorieuse :
Face à l’adversité - face aux circonstances critiques
- face à la pauvreté - face à la richesse - |
la vouivre
– un symbole universel |
K. APPAVOU & R.R. MOUGEOT |
Edition
LA TABLE D’ÉMERAUDE |
1988 |
||
La
vérité est le fil conducteur de cet ouvrage, il nous mène par monts et par
vaux à suivre les traces et les pistes de la Vouivre qui se trouve au fond
des puits (tel le serpent de Mélusine) ou dans les grottes (tels les dragons,
les Titans et les géants en leurs tanières), mais toujours près des sources,
des fleuves ou des lacs, il est impératif que l’eau soit présente. Mais la
Vouivre n’est pas tout, il faut des forces cosmiques qui aiguillent l’énergie
de la Vouivre dans les douze Filières ; ces forces cosmiques vont
également intervenir dans ces représentations par la présence de figures
célestes ou de nature divine (Christ, Vierge, anges, Archanges, Saints,
Dieux, Héros, Chevaliers…), parfois même sous la forme d’oiseaux sacrés
tels que la colombe, le phénix, le pélican ou l’aigle, et qui viennent
féconder cette énergie. Il
est également des représentations qui nous indiquent le parcours à effectuer
en vue de cette incarnation : notamment est abordé le symbolisme de la
tête coupée qui se retrouvent très souvent dans les hagiographies, mais aussi
dans bon nombre de légendes se rapportant au Dragon-Wivre, soit dans les
légendes celtiques, scandinaves ou autres. La
dernière partie du livre donne une approche plus matérielle de la Vouivre, on
verra quel est son rôle dans la formation de la Terre qui est un organisme
vivant, son influence dans toutes les productions émanant d’elle dans les
quatre règnes et, enfin sera abordé le rôle de l’Homme dans la
création : être le point de jonction des deux forces complémentaires que
sont les Energies Telluriques et les Energies Cosmiques, à l’image du menhir
ou de la cathédrale. Au sommaire de ce remarquable ouvrage : 1e partie : Le symbolisme de la Vouivre : La Mère
universelle, serpent premier - le chaos Primordial -
Les serpents Mythiques dans toutes les civilisations et traditions
- Les Dragons protecteurs - L’Or - La
fontaine d’immortalité - La pierre précieuse ou le troisième œil
de la Vouivre - Les sacrifices au Dragon - La Tête
tranchée - Gargantua, Morgane et Mélusine - Des
relations entre Gargantua et Morgane - Le serpent
guérisseur - La Gorgone - le caducée - 2e partie : Les émanations de la Vouivre : La terre
Mère - Le tissage des formes - Les courants
telluriques - Vibrations et rythmes - L’état naturel de
l’Homme - Des Dolmens et des Pierres Dressées aux
cathédrales - Pèlerinage et Labyrinthes - Le
Pèlerinage sur le chemin de la Vouivre - Le Labyrinthe, image du
serpent - Les émanations de l’humus - Le Hasard et
les Rencontres - les fontaines - les cromlechs
- la Licorne - les Aztèques - le serpent
d’airain, mercuriel et salvateur - |
LA VOÛTE ÉTOILÉE et L’ASTROLOGIE INITIATIQUE -
N° 45 - |
François
FIGEAC |
Edition
La Maison de Vie |
2011 |
||
Ce
voyage n’est pas accessible à un individu isolé mais demande que soit formé
un corps communautaire animé d’un authentique amour fraternel, dans lequel
les frères de la loge, dépassant leurs limites individuelles, s’intègrent par
la magie du Rite. Lorsque les parties éparses sont rassemblées, un zodiaque
est reconstitué et le feu de l’homme rayonne dans le Temple. La
première étape de la transformation nécessaire pour faire partie de
l’équipage de la barque est la cérémonie d’initiation. Au cours de celle-ci,
le néophyte reçoit le souffle de vie de l’Orient ; il devient un fils de
la Lumière et voit le mystère. Puis vient la période d’apprentissage de la
langue des symboles qui lui fait découvrir les différents modes d’expression
du Verbe. Ainsi l’initié reçoit-il, dès le début du chemin, toutes les clés
nécessaires pour s’intégrer au zodiaque de la Loge et découvrir, avec ses
frères, les différentes facettes du mystère de la création vitale. L’astrologie
est l’une des expressions de la langue des symboles. Elle est la science par
laquelle est connu le mystère du ciel des naissances et des puissances. On
peut la qualifier de science sacrée car son objet ultime est l’étude des
modes d’incarnation de l’énergie créatrice. Elle est la science du temps
juste, de la « bonne heure ».
La connaître donne donc la maîtrise du temps, et lorsque cette connaissance
est intégrée dans un corpus rituel, elle donne à celui-ci une dimension
cosmique qui est sa véritable dimension. Ainsi le Temple est mis en relation
avec l’éternité de l’instant et l’éternité des cycles, et les rites qui s’y
déroulent sont réalisés au moment juste. La voûte étoilée est un repère, un
guide, l’endroit vers lequel le regard doit se tourner pour percevoir le sens
de la quête initiatique. L’astrologie initiatique est l’art de connaître les
étapes du voyage de la Lumière, voyage au cours duquel elle naît, se
transforme, est transmutée et régénérée. Tout en étant "
à couvert ", une loge initiatique travaille en contemplant la voûte
étoilée. Que signifie cette apparente contradiction, pourquoi les initiés
doivent-ils apprendre à déchiffrer le ciel du temple, quels enseignements
dispense-t-il ? L'astrologie initiatique qu'aborde cet ouvrage est une
science symbolique d'une ampleur insoupçonnée ; en s'intégrant au zodiaque de
la Loge, l'initié rétablit des liens vitaux avec l'univers. Réaliser l'acte
juste au moment juste, être " à la bonne heure ", participer au
voyage de la lumière, scruter l'éternité au coeur du temps... Voici
quelques-uns des enjeux d'une juste perception de l'astrologie initiatique. Les ciels des temples maçonniques sont bleus, cloutés
d'étoiles. Un bleu tendre et clair, le bleu des loges bleues et des cordons
de Maître, un bleu de plein jour, bien différent du bleu-nuit des ciels
étoilés qui voûtent quelques-uns des plus beaux tombeaux égyptiens. Bien
différent, car il s'agit d'un symbolisme sans rapport. Point de nuit
au-dessus de nos têtes, mais les étoiles rendues visibles de midi à minuit
par la Lumière de la Loge. Même ceux qui ne savent presque rien de la
Franc-Maçonnerie rattachent à notre tradition le symbolisme du Temple
inachevé, à ciel ouvert. Ils vous diront, avec ou sans ironie, que les
Francs- Maçons prétendent élever une construction déclarée par eux-mêmes
interminable, ce qui permet de ne point juger trop sévèrement l'apport de
chacun. Le langage courant a d'ailleurs adopté, en la galvaudant, notre
expression « apporter sa pierre à l'édifice Malheureusement, il s'agit bien
souvent de saluer par cette formule toute faite la touchante bonne volonté
de celui qui n'a pas abouti faute de temps, de moyens ou d'envergure. A cette réserve près, l'idée qu'on se fait en dehors de
nos temples de notre symbolisme de la voûte étoilée, sidérale voussure du
Temple inachevé, correspond peu ou prou à la pratique maçonnique. Oui, c'est
à peu près ça, pourrions-nous dire, du moins dans une rudimentaire approche
de ce symbole apparemment très simple mais qui, de la même façon que tous les
autres, s'enrichit et se ramifie à mesure que nous avançons dans la
connaissance de nos trois degrés symboliques D'où vient que ce symbole du Temple inachevé soit passé,
presque seul, de nos loges au domaine public sans être trop réduit, raillé,
déformé ? Peut-être parce qu'il est mieux vécu que d'autres par les Maçons
eux-mêmes. Les moins portés d'entre nous à briser l'os pour sucer la moelle,
comprennent et veulent que nos temples restent symboliquement sans toit. S'il
est un trait commun à la quasi-totalité des Francs-Maçons de la Grande Loge
de France n'est-ce pas leur commune volonté de rejeter les dogmatismes
ressentis par eux comme chapes, toitures et couvercles ? Ayant posé le principe fondamental qu'aucune limite ne
peut être mise à leur recherche de la Vérité, les Francs-Maçons ne veulent
donner de la tête dans aucun plafond. Si l'ambition de la loge était
philosophique, scientifique, sociale, ce serait avoir là beaucoup d'orgueil
et de présomption. Mais l'ambition de la loge est initiatique. Il s'agit, au
bout du chemin, de ne point se retrouver tel qu'on était au départ, sans que
la nature des transformations intérieures de chacun ait été prescrite,
voulue ou obtenue par quiconque. Aucun conditionnement : la diversité des
Maçons, de leurs comportements, de leurs idées, en est la preuve. Donc, point
de toit, car point de dogme. Point de couverture au-dessus des têtes, mais
seulement la voûte céleste avec ses étoiles visibles en plein jour. Ainsi la loge travaille à ciel ouvert et nous trouvons là un
second trait commun à la très grande majorité des Francs-Maçons : ils se
veulent solidaires du Cosmos. Avouons-le, la manière dont chacun exprime
cette volonté au fil des jours en loge n'est pas toujours heureuse.
L'infiniment grand de Pascal tourne les têtes peu solides et la Voie lactée
emporte dans son espace-temps bien des pensées courtes. Une astrologie de
pacotille, si répandue de nos jours, tient lieu parfois de vaisseau spatial
aux cosmonautes du Zodiaque. Broutilles en vérité, qui expriment naïvement le
besoin plus répandu encore d'opposer aux désordres du Moi, aux fureurs de
l'inconscient, aux luttes et révolutions sociales, au monde obscur des
mouvances et du Chaos, un Ordre universel, ce fameux Cosmos que la tradition
pythagoricienne veut régir par les Nombres et dans lequel masses, multitude,
profusion échappent à l'anarchie quantitative, au vertigineux gaspillage, par
la valeur qualitative donnée à chaque parcelle du Tout. Pour répondre à cette espérance, que tout Maître-Maçon a
perçue chez tant de postulants, l'initiation maçonnique place le nouvel
apprenti dans une Loge orientée et la Loge elle-même directement sous les
étoiles, face à l'infini. Paul Valéry écrivait dans les années vingt : « Le
temps du monde fini commence. » Il entendait par monde fini un monde qui
serait bientôt totalement exploré. A quel monde pensait-il ? Au petit monde
de notre petite planète ? Mais l'autre monde ? Celui de la longue nuit des
tombeaux égyptiens, celui dans lequel sont projetés nos cosmonautes, les
vrais, celui où nous fléchons nos premières sondes, la voûte étoilée des
temples maçonniques, ce monde-là, tout apprenti maçon apprend qu'il est sans
toit et que le temps de le couvrir n'a certes pas encore commencé. Puis, changeant d'âge, l'apprenti devient compagnon. Il découvre
alors, s'il veut bien s'en donner la peine, un nouveau réseau de symboles. Ce
degré, plus directement branché que le premier sur la tradition opérative des
constructeurs, va permettre au compagnon une nouvelle approche de la Voûte
étoilée. Non qu'il s'agisse, en passant d'un degré à l'autre, de rejeter
comme erreur ce qu'on a pu penser au degré précédent. Bien au contraire. La
méthode initiatique ne crée pas de supériorité. Chacun avance à son pas,
selon son âge avec les outils de cet âge, mais l'ensemble symbolique d'un
degré n'est pas destiné à se fondre ou à se confondre dans l'ensemble du
degré suivant. Les deux continueront toujours de coexister, mais ils se
raccordent et ils entrent en résonance. De la qualité de cette résonance
dépend l'enrichissement spirituel. C'est même en cela que la méthode
initiatique se distingue des autres méthodes de transmission des
connaissances. Un degré n'est pas une classe au sens scolaire. L'apprenti n'est
pas présumé incapable d'acquérir des notions devenues à portée du compagnon.
Il ne s'agit pas, comme pendant la scolarité, d'aller petit à petit du simple
au complexe, de l'élémentaire au subtil. Chaque degré a sa valeur et la
garde. Le maître peut travailler au degré d'apprenti sans avoir le sentiment
de déchoir comme l'aurait un élève des classes terminales qu'on
rétrograderait. Le compagnon peut donc avoir une approche nouvelle du
symbole de la Voûte étoilée qui ne réfute ni n'efface la précédente, mais qui
lui est inspirée par le nouvel ensemble symbolique rattaché au deuxième
degré. Le compagnon est tout particulièrement appelé au travail.
Or, on ne se met pas au travail de la même façon sur une construction qui
n'est pas commencée, sur une construction en cours, ou lorsque la toiture est
déjà posée. Dans la construction maçonnique, la toiture n'est pas posée,
puisque le temple est à ciel ouvert, mais le travail est déjà commencé. Le
Franc-Maçon appartient à un Ordre traditionnel. S'il refuse les couvercles,
il ne fait pas table rase. Le symbolisme du deuxième degré enseigne une
méthode de travail pour chantier en cours. C'est là un point fondamental qui
a donné lieu bien souvent de l'extérieur à de graves erreurs d'interprétation
sur la méthode maçonnique. On a confondu chantier en cours et juste milieu,
centrisme, radicalisme, en transposant abusivement le plan initiatique sur
le plan politique. Cela n'a rien à voir, mais il est vrai qu'entre les
novateurs qui se flattent de tout pouvoir tirer de rien et les passéistes
convaincus que le destin de l'Homme est scellé depuis toujours, le
Franc-Maçon, parce qu'il travaille à ciel ouvert avec les outils symboliques
traditionnels, conserve sa liberté d'entreprendre et de concevoir sans se
laisser intimider ou écraser par le poids mort des mondes finis mais échappe
à l'angoisse existentielle de ceux qu'une liberté imaginée par eux absolue
condamne à tout tirer d'eux-mêmes s'ils veulent exister. Nous voici très loin des tiédeurs du juste milieu, mais la
confusion entre chantier en cours et juste milieu est inévitable si le
caractère initiatique de la démarche maçonnique n'est pas compris et sans
cesse réaffirmé. Quand l'édification du Temple prend le caractère d'une
élaboration sociale et contingente, l'absence de toit est nécessairement
ressentie comme un manque de finalité et le symbole du chantier en cours
comme un abandon aux habitudes, routines et acquis. Dans la pratique de la
vie maçonnique, le compagnon en souffre parfois. A cet âge symbolique, mais
néanmoins ingrat, des impatiences, il voudrait que ses efforts soient visiblement
couronnés de succès. En d'autres termes, il réclame la couronne d'un toit
dogmatique au lieu et place de la Voûte étoilée. Contradiction, bien sûr,
mais qui échappe aux contradictions ? La lenteur de la construction a de quoi
effrayer ou décourager certains. Si, après tant de millions d'années, nous en
sommes encore aux premières assises d'un Temple dont on nous enseigne qu'il
ne sera jamais achevé, comment ne pas craindre l'absurde ou le dérisoire de
l'effort individuel, comment ne pas comparer l'infiniment petit de notre
petite pierre à l'infiniment grand de la Voûte étoilée ? Pascal a répondu à
cette question. L'initiation maçonnique, sans plus réfuter Pascal que quiconque,
suggère une autre forme de réponse et elle ne repose sur aucun pari. Au troisième de nos trois degrés symboliques, la Voûte
étoilée, comme tous les symboles des deux premiers degrés, entre en résonance
avec un nouvel ensemble au caractère métaphysique beaucoup plus prononcé. Le
compagnon a été appelé au travail sur un chantier en cours. Le maître
apprendra comment s'y pratique la relève. La Loge, cellule vivante, en
perpétuelle transformation, sera le lieu de cet enseignement. Issu d'une tradition de bâtisseurs, le Maître Maçon a une
fonction essentiellement créatrice. Telle est son originalité, ce qui le
distingue fondamentalement du prêtre, du saint, du sage ou du prophète. En
lui, se réincarne la puissance créatrice avec ce qu'elle doit à la Mort. S'il
est un intercesseur, il ne l'est point entre le Ciel et les Hommes de la
Terre, mais seulement entre ceux qu'il a dû enjamber pour accéder à la
maîtrise et ceux qui l'enjamberont à leur tour pour que l'édification
continue et que se renouvelle sans cesse la puissance créatrice. Que celle-ci
n'ait ni commencement imaginable ni fin prévisible ne rend ni absurde ni
dérisoire l'effort créateur du maître. Sa pierre, infiniment petite sous la
Voûte étoilée, ne doit être comparée à nulle autre, encore moins à la
profusion des constellations. Le maître s'est inscrit de par sa propre et
libre volonté dans une chaîne. Il vaut ce qu'il vaut. Il transmet ce qu'il
reçoit. Il apporte ce qu'il peut. Aucune totalisation, génératrice de
dogmes, ne lui est proposée ou demandée. Il apprend à ne point confondre son
propre et inévitable achèvement avec celui de l'ouvrage auquel il collabore.
La Voûte étoilée se trouve en permanence au ciel du Temple pour le lui
rappeler, sans qu'il s'agisse d'opposer dans l'angoisse l'infiniment petit à
l'infiniment grand, mais pour ramener chaque chose à sa juste proportion. Car toute création se gonfle d'elle-même et, si le
chantier sur lequel nous sommes appelés à travailler n'a ni commencement ni
fin, dans la loge, petit noyau, microcosme, tout fait date et la cadence du
Temps y est rapide. Il est bon, il est naturel, que le maître, quand sonne
l'heure pour lui d'apporter sa pierre, soit saisi de fierté. Comment
pourrait-il créer sans cela ? Il est bon, il est naturel, qu'il donne de l'importance
à ce qu'il fait. Tout créateur, quand il crée, s'investit de puissance
sublime et, pour qu'il rayonne, il faut que sa foi en lui-même repousse les
limites de sa propre personne, mais le symbole de la Voûte étoilée, dans sa
grande simplicité, reste présent au ciel du temple pour rappeler au maître
que l'horloge de son microcosme n'est pas réglée à celle qui détermine la
rotation des étoiles. Sujets traités dans cet ouvrage : La voûte étoilée du temple maçonnique – Le ciel du temple :ciel des naissances et des puissances – L’homme cosmique et l’intégration au zodiaque de la loge – L’astrologie sacrée et la langue des symboles – Qu’est-ce que l’astrologie et le zodiaque ?- L’astrologie initiatique et la pratique du rite – Le voyage de la Lumière – Le temps du rite et l’éternité Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas pour faire le miracle d’une seule chose – Une formule fondatrice de l’astrologie initiatique - |
L’EAU-DELÀ DE L’EAU. DE L’AUTRE CÔTÉ DU
MIROIR DE L’EAU
|
Jacques
COLLIN |
Edition
TREDANIEL |
2011 |
||
Notre
corps biologique, système énergétique et informationnel, n’est qu’un simple
point de rencontre provisoire au présent entre notre passé vécu et notre
futur projeté. L’homme est un extra-temporel. Libéré de la matière, il est
amené à travers les temps de la création à retrouver les lumières de son
éternité et de son unité. L’homme
a écrasé sa propre grandeur poussé par l’incommensurable avidité, orgueil et
cupidité de personnages et de personnalités qu’il s’est fabriqués ou a hérité
à travers son histoire. Il a derrière ses personnalités, enfermé ainsi son
être profond dans l’illusion de la matière et dans la quête d’un bonheur
délétère et incertain. Il a créé ainsi sa propre misère par ses colères et
ses violences. Il a entretenu la fatalité et sa croyance par l’ignorance, les
souffrances et les peurs qui en ont résulté, et maintenant il gémit,
maudissant le monde qui l’entoure, partagé entre riche et pauvre, entre
victime et bourreau dans cette dualité de haine dont certains politiciens,
idéologues et puissants au pouvoir, soi-disant sauveurs, exacerbant les
contrastes et les fureurs. Le
potentiel de nuisance pour la planète est aussi fort chez un pauvre qui
souffre de sa pauvreté que chez un riche qui l’écrase si l’un et l’autre
n’ont pas retrouvé les dimensions et le chemin de leur être profond, leur
« individuité »,
c'est-à-dire l’être unique qu’ils sont dans l’univers et ceci dans l’alliance
avec cet univers visible et invisible. C’est le premier pas pour retrouver
l’immensité de ce qu’ils sont, dans l’immensité des temps et des espaces où
ils se trouvent. Cet ouvrage de spiritualité sur l’eau visible et invisible parle de : L’humanité en hiver – La quête du silence – Notre cerveau dans
la conscience – Le cerveau, outil ignoré de toutes nos possibilités – A la
conquête de nos émotions – La science dans l’obscurantisme – L’Eau de la
renaissance – L’Eau de tous les possibles – Le souvenir océanique – L’au-delà
de l’Eau – Notre corps dans les profondeurs du temps – L’insoutenable vérité
de la vie – Et si nous n’étions que Lumière ? – Les secrets du cœur et
du sang – Où sont passées les forces de l’Univers – Les entités du temps –
Dans les dimensions du temps – L’inéluctable destin spirituel de l’Homme - |
l’eau & les rÊves |
Gaston
bachelard |
Edition Corti |
1997 |
C’est
un essai sur l’imagination de la matière. On y explique les eaux claires,
printanières, courantes, amoureuses. Narcisse, les eaux mortes et dormantes,
l’eau lourde, l’eau composée, l’eau maternelle, féminine, violente. Le
complexe d’Ophélie, la pureté et les purifications. À
l’écoute de l’eau et de ses mystères, Gaston Bachelard entraîne son lecteur
dans une superbe méditation sur l’imagination de la matière. Son domaine
s’élargit, le philosophe se laissant davantage guider par les images des
poètes, s’abandonne à sa propre rêverie. Des eaux claires, brillantes où
naissent des images fugitives, jusqu’aux profondeurs obscures, où gisent
mythes et fantasmes.
Dans
les "eaux composées", Bachelard traite de l’équilibre des liqueurs,
de l’eau qui brûle, de l’eau pénétrée par la nuit, de la terre imbibée d’eau.
Remontant vers les archétypes symboliques, il montre l’eau, le liquide comme
nourrissants, abreuvant et souligne leur caractère maternel, féminin. L’eau
est aussi lustrale, moyen de purification ; il existe une "morale de
l’eau". Deux chapitres, consacrés à la "suprématie de l’eau
douce" et à l’"eau violente", précèdent la conclusion qui
évoque l’eau murmurante, l’eau qui parle. |
l’eau, le feu, la lumiÈre |
D.
MASSON |
Edition
Desclée de Brouwer |
1986 |
C’est à travers les trois religions
monothéistes que l’auteur met en relief les trois valeurs fondamentales de
celles-ci. L’eau facteur de vie, alliée au feu divin et solaire, ne peuvent
qu’engendrer la lumière. Au sommaire de cet
ouvrage : L’eau : l’eau
facteur de vie - la Création et les débuts du monde -
l’eau dans la nature - l’eau dans les récits concernant la vie
des Patriarches et des prophètes - l’eau qui guérit -
l’eau, instrument de mort - le Déluge - Phénomènes
naturels - l’eau purificatrice et le Baptême - Le feu :
Retour à la veillée pascale - le feu dans les traditions
bibliques et coraniques - esprit et feu -
Purifications - Justice divine - Eschatologie
La grâce - l’esprit saint et les langues de feu - La Lumière :
Le soleil - moments des prières quotidiennes réglés d’après le
cadran solaire - Année liturgique chrétienne - la
lumière dans les traditions bibliques et coraniques - Lumière et
Révélation dans les Livres - La vie future :
Les paradis dans les religions du Livre - l’enfer - le
paradis - le jardin d’Eden - Ezéchiel -
l’Apocalypse - les prophètes de l’Ancien testament - Un très bon livre sur ces trois symboles. |
l’eau - le miracle de l’eau |
Masaru
emoto |
Edition
TREDANIEL |
2007 |
||
Masura
Emoto
a photographié des milliers de cristaux d’eau au cours de ses années de recherche,
mais peu ont égalé en beauté et en affirmation de vie ceux qui ont été
produits par les mots « amour et gratitude ». Dans Le miracle de l’eau,
l’auteur démontre comment l’eau, en véhiculant la vibration naturelle de ces
mots, peut vous aider à accueillir le changement et à vivre d’une manière
plus positive et heureuse. |
L’EAU. MYTHES, LÉGENDES ET TEMPS
MODERNES |
Kircher
et Becker |
Edition
Ramuel |
2003 |
L’eau,
élément d’origine, élément ultime, a toujours exercé une puissante attraction
sur notre esprit avide de connaître le début et la fin de toutes choses. De
la plus lointaine Antiquité jusqu’à l’extinction de l’univers, l’eau est là,
au cœur de nos vies, mères nourricières, créatrice et destructrice ultime. Tout
part d’elle et revient à elle dans les phases d’une vaste respiration, celles
des mondes inouïs abritant l’esprit vital du cosmos. Du sommet des ziggourats
à l’ombre fraîche des sanctuaires de la Grèce lumineuse, on raconte
l’histoire des premiers matins de l’existence où des divinités archaïques et
monstrueuses s’accouplent et se battent afin de meubler, de dominer une terre
vide couverte d’eau, domaine de toutes les virtualités. La
vie prend forme, enfle et se lance à la conquête du territoire de l’Infini,
oubliant ses humbles origines. Elle cultive l’orgueil de soumettre à son
terrible vouloir, l’essence même de la Création. Les Dieux prennent ombrage,
maudissant et décident de retrouver leur puissance déchue. De lourds nuages s’amassent à l’horizon. Une planète rendue folle de douleur déchaîne sa colère, brandissant l’éclair de la souffrance et ouvre les écluses célestes afin que les eaux régénératrices purifient une terre épuisées par une vie ingrate, oublieuse de son statut divin. De lointains mots résonnent dans l’air obscur, survolent de vastes étendues liquidiennes, chuchotant dans les méandres du Temps : « Ô homme ! Pourquoi m’as-tu fait cela ? » L’Eau
fera revivre un passé oublié dans les brumes du Temps d’où émergeront les
formes inquiétantes du dieu Dagon, des sirènes à la voix traitresse et les
terres rescapées du Grand Déluge Universel. Des eaux miraculeuses capables de
guérir tous les maux et même de ressusciter les morts. Cet
ouvrage passera aux grands défis auxquels se heurtera l’homme du XXIe
siècle : La guerre climatique et la grande fonte des glaces. Pour les
Anciens nos origines étaient issues de la mer, c’est pourquoi nous ferons la
connaissance des dieux aquatiques des civilisations passées. L’Eau, vie
primordiale certes, mais également considérée jadis comme l’élément d’où
surgirent de mystérieux personnages apportant savoir et civilisation. L’Eau, la mer, le domaine de rumeurs à peine chuchotées : les Sirènes, Ys, les vaisseaux fantômes qui hantent autant nos conscience que la mer elle-même ; l’eau, synonyme de frissons aussi, lorsqu’affleure la pensée du châtiment ultime de l’homme : Le déluge, engloutissant l’humanité sous les vagues furieuses lancées par une divinité outragée. Au sommaire de cet ouvrage : Les traditions Antiques - L’Enuma Elish - Les Dieux issus de l’océan et l’océan des Dieux - Mésopotamie et Syrie-Phénicie - L’Egypte - Dagon - Ces étranges civilisations venues du Ciel et de la Mer : Les Apkallus de l’antique Sumer, L’Arche du Nommo, Orejona l’étrange vénusienne - De L’eau et de l’au-delà - Platon et la nouvelle eschatologie - Pour une quête de la Pérennité - les principaux fleuves de l’enfer : le Styx, L’Achéron, Le Cocyte, Le Pyriphlégéton - Un Osiris noyé - Quand l’eau recouvrit les Amériques - Vierges noires et Eaux miraculeuses - Les vaisseaux fantômes - Ys la maudite - Le pont symbole de passage - La guerre climatique - Les secrets de l’eau - L’eau porteuse d’informations - Le cycle de l’eau sur la terre - La qualité de l’eau |
LE BANQUET RITUEL – SIGNIFICATION INITIATIQUE DES TRAVAUX DE
TABLE
- N° 36 - |
ANDRÉ
QUÉMET |
ÉDITION
LA MAISON DE VIE |
2010 |
Célébration de l’amour initiatique, le banquet est le
couronnement rituel d’une tenue de loge. En le célébrant, les initiés
partagent les nourritures spirituelles et matérielles, et vivent
l’accomplissement du mythe. Cet
ouvrage propose une étude en profondeur de la symbolique du banquet, bien
connu dans la religion chrétienne, et au cœur de nombreuses traditions
initiatiques. Il implique offrande, purification, communion et
transmutation.Par les lumières du banquet, l’invisible se dévoile lors
« des travaux de table » Sujets traités dans cet ouvrage : Banquet, agapes et travaux de table, leurs origines et leurs
importances – Forme de la salle du banquet et l’importance du carré long – la
nature de la table du banquet, banquet transmutatoire, nutrition, communion,
comment se nourrir, verbe et nourriture – L’apport des offrandes et la
purification, la table d’offrande, réversion des offrandes et banquet
funéraire, présence de l’Orient éternel – Les lumières du banquet –
L’invisible référence du banquet, la tenue rituelle et le voyage de la barque
du temple – La communion par le pain et le vin – Consubstantialité divine – Franc-maçon depuis plus de 25 ans André Quémet se consacre à
l’étude des symboles maçonniques et ésotériques. |
LE
BESTIAIRE DE LA BIBLE |
JF.
FROGER et JP. DURAND |
Edition
DESIRIS |
1994 |
||
L’Homme
doit le découvrir après avoir tout examiné et après s’être réveillé de la
connaissance de lui-même ; ce secret, c’est la merveille centrale de la
Création : la Femme. Pourquoi
un bestiaire de la Bible ? Pour accompagner la recherche du vrai, du
beau, et du bien jusques en son ultime dévoilement dans l’Apocalypse :
la femme que le soleil enveloppe, la lune sous les pieds, la tête couronnée
de douze étoiles. On trouve au sommaire : Les quatre vivants - la quadrature du cercle
- La Genèse de la femme - comment sortir de la bêtise en
fréquentant les animaux - les dragons - les
serpents - la difficulté de voir la beauté - les
poissons - du pur et de l’impur - la fourmi
- les insectes - le Daman - de la vigilance
dans la lumière - la domestication - la famille des
bovidés -- le sacrifice - l’agneau égorgé
- antilopes, gazelle, oryx et chamois - de l’épectase
- le cerf, la biche et la faon - la théoria et la praxis
- le désert et l’onagre - panthère, léopard, lynx, lion et
ours - le chameau - comment la recherche d’une épouse
mène finalement à l’épreuve - l’éponge - cheval, âne
et mulet - le coq, la poule et l’œuf - le
scorpion - l’araignée - la perle, le byssus et la
nacre - une courte excursion vers la Jérusalem céleste
- le cochon - le lièvre - le chien et le
loup - de la sublimation au sacrifice -
rapaces, vautours et aigles - le chat - la baleine et
autres cétacés - le poisson et la grenouille - on
doit distinguer Nombre et Nombres - perroquets, autruche,
chouette, rat et coucou - l’abeille, le frelon et la guêpe
- sauterelles, criquets, grillons et autres - le
rapport du nombre et de l(archétype - le renard, le chacal et la
hyène - le crocodile, l’hippopotame et l’éléphant -
le singe - ver er vermine, mouche et moustique
- l’homme réalisé nu comme un ver ayant abdiqué toute puissance au
profit de l’unité d’amour. Livre important de 550 pages, format 27x20 avec une belle
iconographie. |
le chant des pierres |
Marius
schneider |
Edition
ARCHÉ |
1976 |
Études sur le rythme et la signification des chapiteaux dans
trois cloîtres catalans de style roman : San
Cugat, Gérone, et le cloître de Rippoll. Le
contenu de cet ouvrage repose sur les résultats d’une série de recherche
archéologiques, mythologiques, ethnologiques et musicologiques portant sur
l’origine, la nature et le développement de la symbolique du son que l’auteur
a étudié et diffusé en Espagne entre 1946 et 1960,à travers divers travaux. Cette étude se propose d’enseigner aux lecteurs quelques connaissances dans le domaine musicologique et sur l’architecture romane, avec la place respectives des chapiteaux et des colonnes, dans le plan d’un cloitre, car rien n’est laissé au hasard et tout suit un plan musical, un rythme global ou idéologique. |
LE CHIEN |
DAVID GATTEGNO |
Edition
PARDES |
1995 |
||
Guide,
compagnon, chasseur, gardien, le chien n’a jamais failli à sa mission. Elle
lui a été assignée dès le Commencement. Il est donné à chacun d’acquérir un
chien et, selon une bonne intelligence, des récompenses insignes seront
accordées au maître. Du plus humble au plus grand, «
il est permis à tout homme d’être aimé des dieux »,
par la grâce du chien… Dans
toutes les religions et mythologies, les animaux représentent des fonctions
ou des caractères humains. Le chien en tant que symbole revêt des aspects
multiples et contradictoires. Chaque culture n'ayant pas toujours tranché
entre le positif et le négatif. Sa dualité en fait un personnage extrêmement
riche. L'image du chien est particulièrement négative dans
le christianisme primitif comme dans le judaïsme. Au mieux, c'est un outil :
gardien, éboueur. Au pire, il représente tout ce qu'il existe de plus vil et
de méprisable sur la Terre. La
mort est historiquement l'une des premières symboliques du chien. Malgré les
nombreux textes liant le chien au monde des enfers, la littérature a assez
peu repris ce thème, qui se retrouve essentiellement dans la littérature
contemporaine. L'un des textes les plus connus à ce sujet est le Chien des
Baskerville de Sir Arthur Conan Doyle. L'auteur emploie des métaphores
infernales : " démon des Baskerville ", " chien diabolique
", " bête sorti de l'Enfer ". Le cinéma n'est pas en reste
avec "Cujo" par exemple, mettant en scène un animal tueur d'homme. Mythologie : La première
fonction mythique du chien universellement attestée est celle de guide de
l'homme dans la mort, après avoir été son compagnon dans la vie : Anubis,
Hécate, Thot, Cerbère, Hermès en sont les symboles occidentaux mais des
variantes apparaissent dans toutes les cultures. Les cynocéphales égyptiens
ont pour mission d'emprisonner ou de détruire les ennemis de la lumière et de
garder les portes des lieux sacrés. Mais le chien ne se contente pas de
guider les morts, il sert aussi d'intermédiaire entre ce monde et l'autre, il
permet aux vivants d'interroger les divinités souterraines. Sa reconnaissance
de l'Au-delà fait qu'il est souvent représenté comme un ancêtre mythique, un
héros civilisateur. Religion : Malgré les aspects
négatifs, on peut noter de nombreuses apparitions du mot chien dans la Bible,
annonciatrice d'une symbolique riche et variée dans la littérature occidentale.
Dans le Coran, le chien est loué pour sa vigilance, sa patience et bien sûr,
sa fidélité et détesté " pour sa gloutonnerie et son avidité". Les
canidés sont considérés comme impurs, à l'exception du lévrier, qui est pur
et protège d'un mauvais œil. Littérature :
La fidélité est, dans la représentation positive du chien,
la qualité la plus anciennement reconnue. Dans les mythologies, après avoir
accompagné l'homme dans la vie, il le guide vers la mort : il reste donc
toujours à ses côtés. Dans l'Odyssée d'Homère, Argos est le seul à
reconnaître son maître Ulysse lorsqu'il revient déguisé en mendiant. On
retrouve le même thème dans Tristan et Iseult : Tristan revient d'exil
déguisé en fou et seul son chien Husdent le reconnaît. Ceci deviendra un
thème courant de la littérature et de la symbolique du chien : plus fidèle
que les humains, il reste attaché envers et contre tout à son maître ;
d'abord tenu à l'écart comme une bête sauvage, puis toléré pour ses capacités
de chasse et de garde, le chien finit par être domestiqué comme animal de
compagnie. Il devient alors compagnon de l'homme, parfois même le dernier
être vivant avec lequel le solitaire peut communiquer, ou devient même son
successeur dans 'Demain les chiens’. Fidélité : Comme dans la
littérature, la fidélité est une qualité reconnue. Le courage, l'amitié,
l'intelligence deviennent naturels chez le chien : milou, rintintin, lassie
pour ne citer qu'eux. N'oublions pas non plus les comiques : droopy, plutot,
goofy par exemple. Dans la majorité de la filmographie occidentale le chien
devient un compagnon naturel de l'homme, un complice évident.
Au sommaire de cet ouvrage : L’esprit
de la vie - L’ouverture de la bouche - La lumière des
yeux - La chair de la Chair - Le meneur
d’hommes - La chasse - Sous l’oeil de la
divinité - « Courre d’amour » - Seigneur le
chien - La Maisnie Hellequin - La grande chasse
- L’immobile de cœur - La Grande Déesse -
L’enchantement - Le pont des âmes - Le
compagnon - L’ami bienveillant - Le Maître de la demeure
- Le Maître du trait - le cœur éternel -
La chaîne canine - |
LE
CHIEN, SON SYMBOLISME |
Divers
auteurs |
Arcadia |
2000 |
Sont
réunis ici les commentaires de divers auteurs au sujet du chien et de son
rôle dans les diverses traditions et civilisations, autant dans la Bible que
dans les Grands Textes Sacrés, philosophiques et alchimiques.
Une
longue histoire unit le chien et l’homme. Ce n’est pas pour rien qu’il est
coutume de dire que le chien est le meilleur ami de l’homme. Une très forte
relation s’est établie au cours des millénaires qui fit que l’homme et le
chien allaient devenir de grands amis inséparables. Cette relation forgea un
des aspects fondamentaux du symbolisme lié au chien : la fidélité. L’amitié à
toute épreuve est le ciment de cette fidélité qui caractérise le lien
homme-chien. Les plus anciens restes de chiens domestiqués furent trouvés en
Belgique, dans les grottes de Goyet. Il y a 31.700 ans, l’homme apprivoisa le
chien. Les études génétiques sur l’ADN mitochondrial ont démontré que le
chien s’est séparé du loup il y a 100.000 ans. Le chien a donc vécu pendant
plus de 68.000 ans de forme totalement sauvage, ce qui a bien-sûr largement
forgé ses principaux traits de caractère. Malgré sa relation intime avec
l’homme, le chien a conservé sa nature première : celle d’un animal de meute.
Des études ont d’ailleurs indiqué que le chien considère en fait son maître
comme un chef de meute auquel il doit être soumis. Outre l’amitié qui lie le
chien à l’homme, il faut se rappeler du grand compagnon incontournable que
représente le chien lors d’une activité aussi ancienne que l’être humain : la
chasse. Mais nous allons voir que le symbolisme lié au chien est très vaste
car il prend justement ses racines dans les plus anciens cultes chamaniques
du paléolithique européen.
|
LE CISEAU ET LE MAILLET -
Mise en Œuvre de l’initiation
-
N° 66 - |
Joseph Noyer |
Edition
Maison de Vie |
2015 |
||
La pierre brute symbolise l’imperfection inhérente à notre
nature humaine. L’homme profane, mais aussi le F.M. , se laisse facilement
enchaîner par ses préjugés, ses conditionnements, ses pulsions, et ses
émotions. Nous sommes multiples et contradictoires et aspirons à davantage
d’unité. Fondé sur la foi en la perfectibilité de l’homme, le parcours
initiatique nous propose un travail régulier sur nous-même pour tenter
d’échapper à cette emprise. L’initiation nous invite à un dépouillement personnel
en vue d’une ouverture de l’esprit et du cœur. L’engagement de l’apprenti au
silence favorise une écoute de ses propres travers, du rituel, des symboles
et des autres FF.·. En fait, l’écoute attentive de soi et l’écoute de l’autre
sont étroitement liées. Le dégrossissement de la pierre brute renvoie à ce
travail de libération et d’unification, qui consiste à retirer un surplus,
facteur d’aveuglement et de dysharmonie. Cette tâche nécessite l’emploi du
maillet et du ciseau, dont nous allons évoquer le symbolisme. Dans l’exécution de ce travail, le maillet est tenu de la main
droite et le ciseau de la main gauche. Après que le ciseau ait été mis en contact
avec la pierre, le maillet lui communique sa force. En maçonnerie opérative,
le tailleur de pierre doit connaître, d’une part, les défauts et les qualités
de la matière première sur laquelle il travaille, et d’autre part, le travail
à accomplir afin de retirer la quantité de matière nécessaire. Cette tâche
nécessite, de sa part, une maîtrise de soi, une précision du geste, une
retenue et une connaissance des outils, afin de respecter la pierre et
ne pas l’endommager irrémédiablement. (D’après un dictionnaire des symboles,) c’est un peu vague ou
alors il faut citer l’ouvrage et l’auteur Dans la tradition chrétienne
Occidentale, la droite possède un sens actif, alors que la gauche est
passive. De même, la droite renvoie à l’avenir et la gauche au passé. La
transposition se réalise facilement à nos deux outils. Selon la tradition
maçonnique, le ciseau est passif à l’égard du maillet. Ce dernier est associé
à l’activité et à l’énergie, transmise au ciseau, nécessaire au
dégrossissement de la pierre. Le ciseau, par son inclinaison, permet de
retirer la quantité juste et parfaite. De manière plus abstraite, le maillet
figure la volonté, la fermeté et la persévérance dont découle la réalisation
pratique. Le maillet, outil constitué uniquement de bois, n’est pas un
marteau, masse métallique lourde et brutale. En effet, la volonté est
vaine si elle n’est pas appliquée avec mesure. La volonté n’est pas synonyme
d’entêtement. Elle doit être simplement ferme et persévérante. Le ciseau sert d’intermédiaire entre le maillet et la pierre,
autrement dit entre notre volonté et nous-même. Le ciseau doit être guidé
avec habileté et discernement, afin de mordre la pierre profitablement. Il
s’agit de dégrossir la pierre avec détermination mais avec prudence, et non
pas de la faire éclater en morceaux par méprise. Il représente le
discernement indispensable à un travail fructueux. Il devra souvent
être affûté afin de ne pas s’émousser. Ce discernement nécessite beaucoup
d’humilité. C’est pourquoi l’apprenti est enjoint à se mettre à genoux pour
utiliser ses outils. L’antériorité de la gauche sur la droite, sur le plan
chronologique, nous semble éclairante. En effet, l’acquisition du
discernement, fruit de l’introspection et de l’observation, est une tâche
plus intériorisée, en ce sens plus passive, qui doit précéder l’action de
dégrossissement de sa pierre brute. Discernement et volonté sont
indissociables, tout comme le maillet et le ciseau. Que serait le
discernement sans la volonté ? Une potentialité stérile. Que serait la
volonté mise en œuvre avant le discernement ? Une activité destructrice,
dépourvue de finalité. Ainsi, il est impossible à l’apprenti de travailler sur sa
pierre brute, sans connaissance de sa nature propre et des outils qu’il
manipule. Mal utilisés, ses outils peuvent provoquer l’éclatement de sa
pierre (brute), autrement dit lui-même. Cette image nous invite donc dans un
premier temps à nous examiner, à nous scruter, à nous comprendre,
c'est-à-dire à nous regarder sans complaisance. Notre aveuglement sur
nous-même n’est-il pas notre pire ennemi ? Nous préférons souvent nous
étourdir et nous divertir pour fuir nos imperfections, plutôt que de les
regarder en face. Ces deux outils nous appellent à un travail déterminé et
circonspect sur nous-même. Ils nous convient à une maîtrise accrue de notre volonté, à travers une meilleure connaissance de nous-même. (Nous avons crû percevoir un rapport entre la pierre brute et) soyons plus affirmatif, même au risque de nous tromper, c’est cela le fruit du discernement de nos outils… V.I.T.R.I.O.L. : Visita Interiora Terrae Rectificando que Invenies Occultum Lapidem (Visite l’Intérieur de la Terre, et en Rectifiant tu trouveras la Pierre Occulte). La pierre occulte ne serait-elle pas celle qui se cache dans notre pierre brute, une fois la rectification réalisée, après être descendu au plus profond de soi-même ? Mais le ciseau et maillet ne sont pas suffisant comme outils pour tailler une pierre, il convient qu’elle soit mesurer, calibrer, contrôler pour l’inclure dans un édifice maçonnique afin qu’elle puisse y trouver sa place juste et parfaite. |
LE COMPAS, LE CERCLE et le CHEMIN DU
CIEL - N°
46 - |
Alain
LEJEUNE |
Edition
LA MAISON DE VIE |
2011 |
Selon
la tradition maçonnique, il existe trois « Grandes
Lumières » qui permettent à une loge initiatique de mettre en
œuvre les puissances de création: la règle, l’équerre et le compas. Objet à
la fois familier et énigmatique, le compas utilisé par les « opératifs »,
les bâtisseurs de temples, fut aussi un support symbolique pour les « spéculatifs ».
Démarche vitale, l’initiation ne saurait dissocier le spéculatif de
l’opératif, le spirituel du matériel, l’abstrait du concret, et ce n’est pas
un hasard si, sur un certain nombre de pierres tombales de Maîtres d’œuvre du
Moyen Âge, on voit figurer le compas (souvent en compagnie de l’équerre). Ne
se présente t-il pas ainsi comme un mode de communication avec l’au-delà et
l’invisible ? On
ne peut pas se contenter d’indiquer que l’équerre représente le « terrestre »
et le compas le « céleste ». En fait, dans l’initiation
maçonnique, ce sont des objets rituels ayant une fonction qui leur est
propre. La richesse des significations qu’ils sont susceptibles de faire percevoir
traduit leur puissance. En
mettant à profit la grande diversité de ses représentations et la richesse de
sa symbolique, on n’a pas manqué d’utiliser le compas pour illustrer tout au
long de l’histoire de l’art, un grand nombre de concepts. Ainsi, sur 326
représentations des vices, vertus, passions et arts provenant de l’Egypte, de
la Grèce et de la Rome antiques, le catalogue iconologia
de Caesar Ripa comporte 12 figures montrant le compas, notamment pour
formuler la théorie et la pratique bien qu’elles nous semblent très
différentes. Ce
livre se propose de mettre en évidence les différents rôles du compas dans la
Tradition et sur le chemin de l’initiation. Cette exploration commence par
son origine et le symbole de création qu’il incarne dans la main du Grand
Architecte de l’Univers. La découverte de cet outil symbolique ne serait pas
complète si l’on ne s’arrêtait sur le sens des trois Grandes Lumières dont il
fait partie, et qui projettent un éclairage riche d’enseignements sur le
serment maçonnique. L’ouvrage développe les thèmes suivants : L’origine du compas – l’Egypte ancienne – mythes et compas –
Dieu créant le monde avec le compas –le cercle du Ciel – le double cercle de
Gosek – le compas et les trois Grandes Lumières – le serment du novice –
l’éveil de la sensibilité à plus grand que soi – devenir un enfant de la
veuve – de l’Art du trait à l’édification du temple – la spirale, tourbillon
créateur – les quadratures et l’architecture sacrée – connaissance du cercle
et cercle matriciel – intégration des lois de l’Univers dans la cathédrale de
Chartres – les tracés lumineux – l’enseignement ésotérique du compas et de
cercle – de l’auréole crucifère à l’étoile à cinq branches – poisson et
tradition chrétienne – les cercles du monde quotidiens – l’intégration de la
loge au cercle céleste. Couronnes et coiffes circulaires – le cercle de
l’initiation – |
le coq |
Paul
de ST HILAIRE |
Edition
LEBAUD |
1995 |
Au
cœur des traditions européennes, emblème de la France et de la Wallonie,
signe astrologique chinois, protecteur de nos clochers, signe annonciateur de
la lumière initiatique pour les Franc-maçons, associé aux dieux par les
Japonais, chéri par l’Islam, le coq est un symbole universel.
la lumière, les œufs de Pâques, le rituel compagnonnique le
papegault, le coq médecin, le coq prophète, le renard, le coq porte-bonheur,
la résurrection et l’aube, le combat, la pierre cachée, le vaudou, Bonaparte,
les messes noires, et le coq du jugement dernier. |
LE COQ |
Divers
auteurs |
Edition
ARCADIA |
2007 |
||
Il
est aussi girouette et s’oriente au gré des vents, en spiritualité il sera le
symbole du souffle divin qui nous aide et nous conseille et réveille tous les
jours nos forces endormies, il annonce avec vigueur le triomphe de la lumière
sur les ténèbres. Dans le roman de Renard au Moyen Âge, face à Goupil et à
Isengrin il est Chantecler, ce fier gallus qui défend le poulailler. Le coq a
figuré sur les monnaies gauloises deux siècles avant notre ère, mais
également sur de très nombreux objets de cette époque. Les tapisseries de la
cathédrale de Reims montrent l’existence de cet emblème. Le service de santé
à partir du 7 Février 1798 avait cet emblème sur son uniforme. L’extrême-
Orient honore ce volatile pour ses vertus guerrières, pour son courage et sa
générosité. Les combats de coq sont un passetemps favori de ces
civilisations. Le coq est également le symbole du repentir, et nous avons
tous en mémoire le triple reniement de l’apôtre Pierre (Mathieu XXVI, 34),
avant que le coq ne chante. L’Alchimie érige le coq en Père de l’humanité,
géniteur de l’œuf primordial dans l’athanor cosmique. Plus humblement un
proverbe de Côte d’Ivoire dit : « La mère du plus fier des
coqs, n’est qu’un simple œuf ». Attribut de Saturne, il est l’emblème de
chaque nouvelle génération. Pour les Franc-maçons, le coq est dans le cabinet
de réflexion, annonçant une nouvelle naissance initiatique, la venue d’un
jour nouveau, la vigilance et la persévérance dont il faut faire preuve en
permanence. Alexandre
Danemans
nous amène en Egypte où on attribuait au coq et à l’Ibis une faculté de
prévision. L’Ibis annonçait les crues du Nil et le coq, grâce à son
intelligence venue de Dieu annonçait le jour et la lumière avec le soleil.
C’était d’ailleurs la grande hantise des égyptiens de savoir si le soleil
parti la veille pour son voyage nocturne, allait réapparaitre, aussi le coq
était-il particulièrement vénéré. Il est la voie de la lumière, symbole
solaire, il chante tous les matins et connaît l’heure et le temps, il est
fécondateur de l’œuf, il est sentinelle, veilleur et annonciateur Dans le
vaudou, son sacrifice en fait un passeur vers les ténèbres et les mondes
invisibles. L’auteur nous transporte en Grèce avec la mort de Socrate que
raconte Platon « Criton, nous devons un coq à Asclépios. Paie ma dette,
ne l’oublie pas ». Louis
Charbonneau Lassay
dans son monumental Bestiaire du Christ, développe
très longuement le symbole du coq. Il nous parle du coq dans les anciennes
civilisations telles celles de Babylone, de l’Inde de Lycie où le coq était
un symbole important. Une monnaie grecque du trésor de Vourla (600 ans av.
J.C.) montre un coq sur lequel descend l’influx divin qui s’échappe d’un
signe astral. Rabelais nous rappelle que ce fut par le moyen du « coq vaticinateur » que l’empereur Probus connut à l’avance le nom de son successeur Théodose. Ce mode de divination par le coq égorgé se nommait l’alectryomancie et la pierre enfermée dans les entrailles du coq et recherchée était appelée pierre alectorienne, talisman précieux générateur d’esprit de décision, d’audace et de vigueur. Le coq, selon Ch. Lassay est bien sûr symbole du Christ en tant que guide, défenseur, époux mystique et fécond de l’Eglise, c’est lui qui veille, rassemble, et montre la voie, tel le coq à la proue d’un navire. La voix du coq est appelée gallicinium, c’est un chant de guerre et de triomphe qui a le pouvoir d’éloigner les mauvaises puissances des ténèbres. Mais cette voix est aussi la Voix du Christ appelant les âmes à la prière en les faisant passer de l’ombre à la lumière de la vie spirituelle. L’antithèse du coq emblématique est le Basilic, qui de toujours fut l’emblème du mal de la mort et de Satan. |
LE DELTA – La pensée
ternaire - N° 3
- |
Olivier
JUMEAU |
Edition
La maison de vie |
2001 |
Souvent
associé à la Franc-maçonnerie, le Delta est pourtant présent dans de
nombreuses traditions. Situé à l’Orient d’une loge, il se présente comme un
triangle créateur, incarnation de lois d’harmonie, concrétisées dans les
œuvres architecturales érigées par des bâtisseurs initiés, tout au long de
l’histoire des opératifs. Le
Delta ne symbolise- t-il pas l’énergie de la vie en Esprit, au-delà de
toute analyse réductrice ? Première forme manifestée et perceptible, sa
réalité n’est pourtant pas limitée à une forme. En tant que « Delta lumineux », il est
l’expression ternaire de la lumière du premier matin. Perpétuellement à
l’œuvre, elle anime l’ensemble des symboles présents dans le Temple
maçonnique, et les rends vivants, ainsi tous les initiés peuvent réfléchir,
sur cet espace/temps sacré. Le
Delta est lié à l’œil dans son esprit créateur : voir, voir réellement, n’est-ce
pas façonner, recréer, poursuivre, admirer et aider l’œuvre du Grand
Architecte de l’Univers ? Au sommaire de cet ouvrage : La ternarité et la pensée en construction : Un moyen de
percevoir l’origine principielle - Une appréhension possible de la
création par le trois - La pensée en construction -
Le symbole, porte vers la pensée ternaire - Le Père, la Mère, le
fils, paradigme de la pensée en esprit. La ternarité et l’action mis en œuvre : Le Delta et la
lumière - Les références mythiques du triangle - L’œil et le triangle : L’œil et l’activité
créatrice - La reconstitution de l’œil complet ; le mythe
osirien avec Horus et le mythe d’Hiram - L’œil, source de
rayonnement de la lumière créatrice - L’œil et la pierre
- L’ouverture des yeux - L’œil et l’intelligence - Les triades et quelques ternarités connues : L’Alchimie
- les Celtes - Les Chaldéens - la
Chine - Chrétienté - le compagnonnage -
Les Druides - L’Egypte - L’Hermétisme -
L’Hindouisme - le Japon - La Kabbale - Le
Pérou - les Perses - Les Phéniciens - les
Pythagoriciens - Les Scandinaves - |
le dÉpouillement des
mÉtaux -
N° 24 - |
François
aries |
Edition
LA MAISON DE VIE |
2007 |
Pourquoi,
selon une étrange expression maçonnique, l’initié doit-il se « dépouiller des
métaux » ?
Au sommaire de cet ouvrage : Que sont les métaux ? Pourquoi faut-il s’en
dépouiller à la porte du Temple ? - Métaux et
mythes fondateurs - les métaux en
Franc-maçonnerie - les métaux et
l’origine de la vie - origine céleste et entrailles
de la terre - le passage de
l’individu au frère - Où et comment les métaux
sont-ils purifiés ? - trouver les métaux et les
faire entrer dans le temple - la notion de
vase - les métaux et la pierre
brute - Qu’est-ce qu’une alchimie
communautaire ? - Alchimie individuelle ou
alchimie communautaire - la naissance
d’un nouveau soleil est-elle possible ? -
Mutation - transformation et
transmutation - Qu’est-ce que le trésor de la
loge ? - Faut-il vraiment travailler ?
- importance de la méthode de travail et du mythe de
création - importance des rituels -
|
LE DIABLE |
Roger
Parisot |
Edition
PARDES |
1999 |
||
Le
mal, le laid, le fallacieux ne furent, ne sont et ne seront jamais ailleurs
que dans l’instant illusoire de la double dépendance à l’avenir et au
passé. Le présent vrai étant l’affranchissement du progrès et du
regret. Le Diable existe par certains faits qui sont les siens, le mal commis
en fait partie ; sorcelleries, possessions aussi ; Sabbats et
messes noires pétrissent l’argile de sa chair lubrique et donnent souffle à
sa voix salace. Aucune traditions n’a ignoré le Diable, lutté contre les
ruses existentielles qui le façonne à chaque instant , et, plus que tout
autre personnage, historique ou imaginaire , le Malin a inspiré peintres et
musiciens, poètes et romanciers, producteurs ou metteurs en scène.
D’où
viennent, en effet, tous les maux, tous les malheurs, toute la misère, dont
souffre le monde depuis qu’il est monde ? Qui les cause ou qui les
provoque, qui les permet ou qui les tolère ? Faut-il croire à un démon
pervers, à un mauvais génie, à un esprit malin responsable de tout,
inspirateur de tous les méchants, et instigateur de tous les méfaits ?
En un mot faut- il croire au Diable, puisque c’est de lui qu’il s’agit ? On
sait que sous les noms de Satan, de Lucifer, de Belzébuth, de Seth,
d’Ahriman, d’Iblis ou de Mâra, et sous bien d’autres encore, il est, pour
nombre de croyants, le Principe du Mal, ennemi du bien et rival de
Dieu, l’Ange déchu, introducteur dans l’Univers du péché et de la mort, grand
amateur d’âmes humaines Georges Minois en rappelle l’étiologie :
« Le satan de la racine hébraïque stn, signifiant l’opposant, celui qui met un obstacle, est
un titre, et non pas un nom personnel, que la traduction grecque des Septante
rendra par diabolos, du verbe diaballein : mettre un obstacle.
Au sommaire de cet ouvrage : Le
diable dans les croyances religieuses - Satan dans les religions
du livre - Le diable dans les mondes gréco-romain et en
Egypte - Le diable en Afrique noire et en Amérique latine
- Les dragons d’Asie - Le diable dans l’histoire et dans la
société - du bestiaire au diable - Des sorciers et
des sorcières - De la clef et du marteau - Les
exorcismes - Le sabbat et les messes noires - Du
singe de Dieu - Le diable dans les arts plastiques -
Vues de l’enfer - Des péchés capitaux et des tourments
infernaux - Scènes de tentation et séances de sabbat
- Le diable dans l’art musical - Le diable dans la
littérature et le cinéma - Le diable dans les lettres classiques,
le roman français, les lettres étrangères, le septième art et le mythe de
Faust - |
le diable –
Colloque de Cerisy |
Divers auteurs |
Edition
Dervy |
1998 |
Ce
nouveau cahier de l’hermétisme
est totalement tourné vers Satan et le diable Que
Satan existe, la question est résolue de manière affirmative par la foi
chrétienne. Cette affirmation, tirée du liminaire du cahier des études
Carmélites sur Satan est surchargée. Le
Prince des enfers conserve ainsi à notre époque une place irréductible, mais
plus la curiosité pousse le chercheur à se pencher sur lui, plus le
personnage du Diable s’évanouit, ne laisse que d’incertaines traces dans les
textes canoniques, et perd en consistance. S’il
reste insaisissable comme entité, le Diable n’en demeure pas moins repérable
comme fonction ; c’est cette fonction qui est ici interrogée et qui
donne lieu aux répondes des conférenciers L’historien,
le théologien, le psychanalyste ont été invités à établir ce que la fonction,
le signifiant Diable, met en acte dans notre société. Nous soumettons à la
question, les textes canoniques, les écrits des mystiques, les manifestations
de l’inconscient, les traces dans les arts pour dégager ce que l’ange déchu
aux noms multiples, le singe de Dieu, exerce encore comme ministère, la
manière dont il s’insère dans une structure et qu’elles marquent il imprime
dans notre monde. Le
prince des enfers est toujours sujet à controverse et si la foi chrétienne a
résolu le problème, il n’en reste pas vrai que les recherches sur le Diable
sont troublantes, car les traces qu’il laisse sont incertaines et souvent
inexistantes. Il reste toujours insaisissable. Au sommaire de cet ouvrage nous avons les intervenants
suivants : HISTOIRE : Jean-Claude Aguerre - avant-propos - De
l’incertitude du diable Jean Céard : Le diable singe de Dieu selon les démonologies
des 16 e et 17 e siècles Antoine Faivre : Le mythe de Lucifer dans la
théosophie de l’époque préromantique et romantique Jacques Lalouette : Le combat des Archanges (St
Michel et Satan dans les luttes politiques et religieuses de la France
contemporaine – Marco Pasi : Dieu du désir, Dieu de la raison (le diable en
Californie dans les années soixante) PHILOSOPHIE : Pierre Lory : La tragédie de Satan dans la mystique musulmane Pierre-Henri Salfati : Rencontre avec des diables
remarquables (figures du diable dans la tradition juive) Maurice de Gandillac : Une prétendue inadvertance de Lucifer Georges Zimra : L’exorciste amoureux (la possession,
théâtre du je) PSYCHANALYSE : Philippe Julien : Peut-on se passer du
Diable ? (la réponse de la psychanalyse freudienne) Gérard Pommier : Des dieux au monothéisme, des démons
au diable ART : Jeannette Zwingenberger : De l’image du Diable à celle de la
mort (la fascination de l’espace diabolique dans la peinture au 13e
siècle Michel Poizat : Diabolus in musica : la voix du
diable |
LE DIABLE - MES RAPPORTS AVEC LE DIABLE – COUPS
DE SONDE DANS LE MYSTḔRE |
Charles Lancelin |
Edition Ether et Egrégore |
2017 |
||
En effet, le Christ
s’est fait homme et est mort sur la croix pour libérer l’homme de cet état de
soumission dans lequel il s’est trouvé à la suite du péché originel.
L’existence du démon fait donc partie de la vérité révélée. Toutefois, la
croyance chrétienne est très différente de celle d’autres religions : il
n’existe pas un « dieu du mal » opposé au dieu du bien. Au contraire, selon
la théologie catholique de saint Thomas d’Aquin, le mal n’existe pas en soi,
il est l’absence du bien, un refus de l’amour de Dieu. Selon la doctrine
chrétienne, si le démon peut pousser l’homme au mal, il ne peut pas lui
enlever sa liberté. Il n’a pas de pouvoir sur son âme si l’homme ne le lui
accorde pas. Le démon est un ange
créé par Dieu, appelé Satan ou Lucifer dans la tradition chrétienne, qui a
usé de sa liberté pour s’opposer à son amour. Dieu permet son existence et sa
rébellion, mais le démon est soumis à son Créateur, de même que les autres
puissances angéliques. C’est l’une des raisons pour lesquelles la théologie
chrétienne s’est peu appesantie sur le démon en soi, mais plutôt sur la
victoire du Christ sur lui et la façon de lutter victorieusement contre son
pouvoir dans la vie chrétienne. La Bible, et plus particulièrement les
Evangiles, ainsi que le Magistère et la vie des saints, attestent de
l’existence du démon. L’Ancien Testament considère les anges et les
démons comme des créatures de Dieu, Créateur de tout l’univers, visible et
invisible. Cependant, les textes qui parlent de Satan dans l’Ancien Testament
sont rarissimes. C’est après l’exil de Babylone que l’on note une évolution :
le mal parmi les hommes vient de Satan (‘satan’ en hébreu, adversaire) à la
suite du péché d’Adam (Gn 3), lorsque « par l’envie du diable la mort est
entrée dans le monde » (Sg 2, 24). Satan est le tentateur, l’accusateur,
l’adversaire de Dieu. Deux siècles quasiment avant le Christ, la communauté
monastique de Qumram, sur les rives de la mer Morte, élabore une démonologie
structurée. Mais c’est dans les
quatre Evangiles que la présence de Satan acquiert une densité particulière :
c’est un adversaire réel, un ennemi du Christ et de son Règne. Jésus
s’adresse à Satan en personne pour l’admonester et parle de lui comme de «
quelqu’un ». On connaît les passages des Tentations au désert (Mt 4, 1-11) et
les nombreux exorcismes que Jésus a pratiqués (Capharnaüm Mc 1, 23-28, Gerasa
Mt 8, 28-34, la fille de la Cananéenne Mc 7, 25-29, pour n’en citer que
quelques-uns). Les écrits apostoliques et l’Apocalypse recueillent cette
victoire du Christ qui se consommera à la fin des temps. Le Magistère et la
Tradition de l’Eglise, dans l’enseignement comme dans la liturgie, ont
toujours relevé cette vérité. Le Catéchisme de l’Eglise catholique parle du
démon dans près de 40 paragraphes. La vie de nombreux saints qui ont vécu une
expérience directe de ce combat contre le démon, témoigne également de la
réalité de son existence. Cette permission que
Dieu a accordée aux démons de perturber la vie de ses enfants est un grand
mystère : le mystère même du mal. Pourquoi Dieu, s’il est bon et
tout-puissant et qu’il a le mal en horreur, permet-il que les démons agissent
et aient pouvoir sur l’homme ? C’est un grand mystère, le « mysterium
iniquitatis », le mystère de l’iniquité. Dieu a créé l’homme – et les anges –
par amour, et désire que l’homme l’aime en retour. Mais il n’y a pas d’amour
sans liberté, c’est pourquoi Dieu laisse l’homme libre de choisir de l’aimer.
Seul Dieu possède une liberté parfaite, incapable de choisir le mal. L’homme
– et les anges – peuvent rejeter cet amour. Pourquoi Dieu
n’a-t-il pas détruit les anges déchus ? Il y a deux raisons : la première est
que Dieu respecte cette liberté que Lui-même accorde ; la seconde, c’est que
d’une façon ou d’une autre, Dieu se sert également d’eux pour réaliser ses
desseins. Saint Augustin affirme que Dieu ne permettrait pas le mal si ce
n’était pour en tirer un bien plus grand. En effet, c’est ce qui se produit
avec l’histoire de la Rédemption dans laquelle le mal, en définitive, est
vaincu par le bien. Dieu a racheté le monde du péché, mais sans cesser de
respecter la liberté de l’homme, lequel est libre d’accueillir ou de refuser
cette rédemption. Les chrétiens croient que la victoire définitive du bien et
la destruction définitive du mal se produiront à la fin des temps. Cependant,
le temps que nous vivons se caractérise par cette lutte entre le bien et le
mal. La vie des saints témoigne de ce combat, parfois en face à face, avec
les démons |
LE DIABLE - PRINCE DE CE MONDE suivi par LE
PḖCHḖ ORIGINEL |
Auguste Siouville |
Ed. Ether & Egrégore |
2016 |
L’ouvrage fut publié
en 1925 dans la revue Le Symbolisme. Oswald Wirth s’en explique dans
un avant-propos. Il s’agit de « faire apprécier le Diable à sa juste valeur
», d’en saisir le principe et la fonction, loin de toutes les superstitions.
Cette édition reprend la composition originale en quatre livres : Le
Prince de ce monde, Le Péché originel, La Diablerie de Léo Taxil, Le Diable
au café. Il est complété d’une introduction remarquable d’Oswald Wirth, Parlons
du Diable ! et dans la présente édition d’une biographie de l’auteur. Auguste Siouville, de
son vrai nom Auguste Lelong est né en 1855 pour décéder en 1933. On sait peu
de choses de lui. Maître de conférences à la Faculté de Lettres de l’Institut
Catholique de Paris, il exercera également comme vicaire jusqu’à ce que ses
positions modernistes le conduisent à une mise à l’écart de l’Eglise. Proche
d’Oswald Wirth, en relation avec la Grande Loge de France, il se consacra à
l’écriture au cours des dernières vingt années de sa vie. Maîtrisant le latin
et le grec, traducteur des textes anciens, il collabora notamment à la revue
maçonnique Le Symbolisme et dans la Revue de l’histoire des
religions. Plusieurs de ses articles traitèrent du gnosticisme. Comprendre la figure
du Diable, ce fonctionnaire émérite au service du plan divin, approcher
Lucifer, le porteur de Lumière, c’est se connaître soi-même dans ses aspects
les plus sombres pour les rectifier ou renverser, les illuminer. L’érudition de
l’auteur, ses références répétées à des passages de textes anciens connus et
mal interprétés, ou simplement oubliés permettent de renouer avec la
dynamique des mythes, des symboles et des archétypes. Comme le rappelle
Oswald Wirth : « Gardons-nous des pièges d’une métaphysique mal inspirée.
Dans la réalité, l’Adversaire n’est que la figuration mythique de toute
résistance à vaincre. Le maçon rencontre le
Diable dans la pierre qui est dure à tailler ; mais cette pierre lui est
précieuse et il apprécie sa valeur d’après la résistance qu’elle lui oppose.
Le diable n’entre d’ailleurs en lutte avec l’homme fort que pour être vaincu
: il ne nous résiste que pour nous astreindre à déployer toute notre force.
Ses intentions ne sont pas plus perverses que celles du F :. Terrible, qui
fait subir les épreuves initiatiques. La perte de nos âmes ! En quoi
intéresserait-elle un esprit aussi subtil que le Malin ? Ne le calomnions pas
en nous le figurant stupide, comme l’ignoble rôtisseur éternel, qui serait la
honte du Dieu responsable de sa création. Et l’enfer, où le
localiserions-nous, si ce n’est en nous-mêmes ? Le feu infernal brûle au
centre de toute individualité, mais c’est un feu sacré, sans lequel il n’y
aurait ni vie agissante ni travail fécond. Soyons maîtres de
notre feu intérieur, et l’ardeur diabolique nous servira, car le Diable se
soumet de bonne grâce au sage qui a droit de lui commander. Il ne s’agit pas
ici de formules magiques, mais d’une libération effective du joug des péchés
capitaux. Tant que nous donnons
prise à l’un d’eux, nous restons esclaves du Diable, et, tant que nous lui
obéissons, il se moque de nos ordres à juste titre. Nous ne dominons que ce
qui n’a pas le pouvoir de nous dominer. Sachons donc résister aux forces que
nous voulons dompter : si tu ne te laisses pas mener, tu mèneras ! » Derrière
la lutte créatrice avec l’Adversaire, c’est la question de la maîtrise
initiatique et de l’affranchissement de tout conditionnement qui est posée.
La distinction entre la fonction du Diable et celle de Lucifer, le problème
faussement posé de la chute et de la culpabilité, les conséquences de la
doctrine augustinienne du Péché originel, sont quelques-uns des thèmes
développés dans ce livre tout à fait passionnant |
LE DIABLE
- SATANISME B.A BA |
JEAN-
PAUL BOURRE |
Edition
PARDES |
2000 |
||
Le
satanisme n’est pas absent du monde moderne, il est aujourd’hui amplifié par
les nouvelles technologies, la publicité, les thrillers, le cinéma
d’épouvante, où Satan apparaît comme une entité réelle. Au sommaire de cet ouvrage : Les
soleils noirs du satanisme - Satan et le
judéo-christianisme - El Hayyat, le Satan de l’Islam
- Ounis, le dieu anthropophage égyptien - l’ange noir
médiéval - Scènes d’une nuit de Sabbat - l’homme gris
d’Auldearne - Cantianille et l’amour du diable - la
messe noire - animaux et plantes du diable - dans les
griffes de la nuit - les démons du romantisme noir
- les Grands Maudits - les nouveaux
barbares - le « fils de Satan » -
Highgate, le réveil du vampire - les guerriers de Black
métal - la fureur sacrée - le culte du
loup - le rire de la pendaison - petite galerie du
satanisme - |
le fil à plomb & la
perpendiculaire -
N° 18 - |
Joseph noyer |
Edition
LA MAISON DE VIE |
2006 |
Pour
élever le Temple en prolongeant l’œuvre du Grand Architecte de l’Univers, une
loge maçonnique se doit de trouver l’axe qui structure la loge et réunit les
frères. C’est
à cette condition que la construction sera harmonieuse. De même, le mode de
vie d’un Frère se construit autour du centre qu’est la vie rituelle sans
renier sa dimension quotidienne. Discerner
l’essentiel, éveiller le centre vital et vivre suivant l’axe qui concilie les
deux termes, c’est ce à quoi invitent Fil à plomb et Perpendiculaire. Au sommaire de ce livre : Chapitre 1 : Fil à plomb
et perpendiculaire, est- ce la même chose ?
- Verticalité et perpendicularité -
Origine mythique du fil à plomb - Le fil à plomb et
l’axe du monde selon diverses traditions -
l’arbre de vie comme axe du monde - l’arbre et le
principe féminin - le Fil à plomb dans la
tradition des bâtisseurs - un seul axe, deux
plans - les pôles, extrémités de l’axe du
monde - Matérialiser l’axe pour construire le
Temple - un axe ou plusieurs axes ?
- sans axe, pas de tenue - construction,
cardinalisation -
Chapitre 2 : La
perpendiculaire et la construction du cœur conscience de l’apprenti
Franc-maçon - l’angle de rectitude
- le peson et la pesée du cœur - un chemin à
double sens -la perpendiculaire et l’éveil de la
sensibilité - Suivre l’axe du cœur conscience pour
concrétiser - vivre selon la
perpendiculaire - Rectitude et
rectification - l’amour de l’œuvre et la
liberté d’agir - Chapitre 3 : Toute conduite
doit-être conforme au fil à plomb - Découvrir le sens
de la mesure - nécessité d’être bien centré
- la perpendiculaire, clé de l’intégration de l’être au cosmos de
la loge - Questions vitales et paroles de
connaissance -
|
le grand architecte de
l’univers -
N° 1 - |
Jean
DELAPORTE |
Edition
La Maison de Vie |
2001 |
||
Le Grand Architecte de l’Univers, Dieu des Franc-maçons
- Le G.A.D.L.U, un symbole - Le Grand Esprit -
La Tradition du GADLU - Le charpentier céleste - Le
potier divin - Le forgeron mythique - Le Géomètre et les
Nombres - Le compas et le cercle - L’épouse du Grand
Architecte de l’Univers - La pierre primordiale
- Participer à la création - La Parole perdue et la
connaissance avec les mots substitués - A la gloire du Grand
Architecte de l’Univers - Voir les références au Grand Architecte sur le chapitre 1 A
(Grand Architecte) - |
LE LABYRINTHE, IMAGE DU MONDE |
DANIEL
BḔRESNIAK |
EDITION
DETRAD |
1996 |
||
Puis
le mot entre dans la littérature des langues parlées en Europe pour illustrer
les rites sociaux et les parades d’Amour : c’est un labyrinthe
d’amour. C’est aussi la rencontre avec le terme anglais : maze
(Dédale, labyrinthe, lacis) Repris
par les conteurs et les poètes, génération après génération, la métaphore du
labyrinthe porte le sens du monde, de la réalité dans son ensemble, dans ses
ramifications et ses modalités. Est développé par l’auteur :
|
LE LABYRINTHE le
livre des labyrinthes |
Paolo
santarcangeli |
Edition
GALLIMARD |
1974 |
C’est
l’histoire d’un mythe et d’un symbole.
Il
est à la fois la lutte du principe héroïque et solaire (Thésée) contre le
principe animal et nocturne (le Minotaure), cérémonie de chasse, métaphore
sexuelle, iter mysticum, symbole de la forteresse à vaincre, jeu qui masque
les profondeurs semi conscientes, pour ne parler que de quelques
configurations sémantiques.
Il
dégage de la sorte les composantes religieuses, initiatiques, symboliques et
psychologiques du Labyrinthe, dans lequel il voit, malgré la variété des formes
qu’il a revêtues au cours des âges, une représentation des motivations et de
l’angoisse de l’âme humaine. C’est
en somme l’image que l’homme se fait de son destin – labyrinthe dont l’issue
lui est donnée par la foi religieuse ou par la connaissance. |
LE LABYRINTHE – LE MYSTÈRE DES LABYRINTHES |
Paul
de Saint-Hilaire |
Edition
Rossel |
1977 |
||
|
LE LABYRINTHE - LES LABYRINTHES - Mythes traditionnels et applications modernes |
SIG LONEGREN |
Edition
DANGLES |
1993 |
C’est
à travers de multiples labyrinthes que l’auteur va nous servir de guide et
nous offrir des raccourcis essentiels alchimiques et libérateurs, car maîtriser
son propre labyrinthe est le but de l’initié. Au sommaire de ce livre remarquable : L’espace sacré : La géométrie sacrée -
L’archéoastronomie - les énergies telluriques - Les
labyrinthes - Les autres catalyseurs - Cromwell sonne
le glas de l’espace sacré - La forme : Dessinez vous-même votre labyrinthe -
Les figures labyrinthiques de Nazca - L’Ohio et le tertre du
serpent - les sept circonvolutions - Les Indiens
Hopis - Les labyrinthes végétaux en Grande-Bretagne -
La Scandinavie - Le labyrinthe de Tibble et de
Chartres - Les miroirs - Le Mythe :
Thésée et le labyrinthe, une mythe en cinq scènes - Athènes
- la Crète - Le voyage et la clé - La
négligence de Thésée - Ariane et son fil - Dédale et
Icare - Le taureau blanc - Hélène de Troie
- La Déesse du centre - Le Rêve : Jung et les mythes - Souterrains et
ombres - Thésée, Ariane et l’Anima - Patriarches
contre déesses - L’ombre de l’homme occidental - La
danse de la grue - Elle était une fois : Marija Gimbutas - Le
méandre et le labyrinthe - Le lien avec Troie - La
déesse en Crète - Le Minotaure, une substitution -
Les « labrys » - les Celtes - Les énergies : L’eau - Les énergies
telluriques - La radiesthésie - Le cercle
- la radiesthésie des sites sacrés, des leys énergétiques et des
labyrinthes - Le schéma, le dôme et les veines énergétiques
- Leçon de clairvoyance - les murs du labyrinthe - La Planète : Mercure/Hermès : messager des dieux et des
déesses - La visibilité de Mercure tout au long de l’année
- les carrés magiques - Miroirs et « labrys » : Le mythe et le
miroir - Les chakras - L’effet du miroir
- Le miroir et les contes de fées - Le « labrys »
et la géométrie sacrée - la Lune - L’œil et le
« labrys » et le point d’inversion - le miroir de
Mercure - L’histoire au masculin : Les dieux anciens et
l’archéologie - les nouveaux archéologues - L’âge
d’or en danger - Les remparts - Les
Indo-Européens - Le site Koster - La Déesse et les
nouveaux historiens - La Déesse en Crète - Le regard
de l’observateur - L’équilibre est-il possible ?
- La poule ou l’œuf. – Les applications modernes : La résolutions des
problèmes - Le labyrinthe en fête - La roue de
médecine - Les labyrinthes planétaires - Les masques
des planètes - Mort et renaissance - Les alignements
de pierres - Le labyrinthes dans les cérémonies -
L’appel des croisades - Le quatre et le sept - La
construction de grands labyrinthes permanents ou pas - |
LE LABYRINTHE les
labyrinthes à travers le R.E.A.A. |
Divers
auteurs |
|
1994 |
Divers
voyages initiatiques dans les labyrinthes de Chartres au Tibet. S’il est une
frontière que le touriste des chemins de la connaissance ne peuvent franchir
sans guide, c’est bien celle de ce monde parallèle où les phénomènes
ésotériques, paranormaux, magiques, extra-terrestres se bousculent dans un
désordre souhaité par d’aucuns. On
se demande bien souvent quelles sont les différences entre ce qui est mythe
et ce qui est histoire. On accepte aisément comme histoire tous les faits qui
ont une date, qui sont arrivés en quelque lieu déterminé de la terre, ou que
l'on peut rapporter à des personnages connus. Par contre, on parle de mythes
à propos de récits beaucoup plus fantastiques, imprécis dans le temps,
difficiles à définir et attribués, non à des personnages historiques et
réels, mais à des personnages fabuleux dont, généralement, on ne sait s'ils
ont seulement existé.
Dans le cas du labyrinthe, nous sommes justement en présence d'un mythe, avec
le récit de faits, avec des personnages qui sont rien moins que symboliques
ou que, pour le moins, l'histoire accepte difficilement comme réels. Mais on
peut penser que tout mythe, tout récit symbolique, s'appuie sur une réalité,
même si elle n'est pas nécessairement historique. Le mythe est vrai en tant
que référence à des réalités psychologiques, à des vécus humains, à des
processus et des formes qui se manifestent revêtus de symboles et se mettent
à cheminer au fil du temps, parmi les hommes, pour arriver jusqu'à nous. Le
travail qui nous incombe est de les dévoiler, c'est-à-dire d'enlever leurs
voiles et de nous retrouver devant le sens occulte, le sens profond des
choses. Le
mythe du labyrinthe est très, très ancien et, j'ose dire, commun à toutes les
civilisations antiques ; on y explique que le labyrinthe représente un
passage difficile à parcourir, confus, où l'homme se perd par des sentiers
enchevêtrés. Il y est parfois question de quelque homme fantastique, de
quelque héros ou personnage mythique qui "défait" le labyrinthe et
trouve la clé qui, finalement, apporte la solution de l'énigme posée sous la
forme d'un chemin. Le labyrinthe le plus connu nous est parvenu dans la
mythologie grecque, à travers des récits si accessibles, si naïfs, presque
infantiles ; c'est le labyrinthe de Crète. Mais en remontant un peu plus en
arrière, à la recherche d'éléments connus grâce aux dernières découvertes
archéologiques en Crète, on peut savoir ce que les Crétois adoraient et ce
sur quoi ils fondèrent leur labyrinthe. On voit alors que le récit n'est pas
si puéril et qu'il apparaît toujours plus complexe et symbolique. Par
la magie de ses symboles, le Mandala est à la fois l'image et
le moteur de l'ascension spirituelle qui procède par une intériorisation de
plus en plus poussée. Le Mandala favorise la méditation en
profondeur. Contempler un Mandala, vous permet de retrouver la
sérénité, la paix et le sentiment que la vie a retrouvé son sens et son
ordre. Chacun d'entre nous possède son propre Mandala, car nous
vibrons tous sur une longueur d'ondes différente en fonction de nos
expériences passées de notre vie. Le Mandala vous met en
contact avec votre profonde sagesse et vous permet de devenir celui ou celle
que vous êtes vraiment destiné à être. " A
l’origine mandala est un terme sanscrit qui, dans les textes les plus
anciens, signifie centre, circonférence, cercle magique. Le cercle apparaît
de bonne heure dans l’histoire humaine, dans la mythologie égyptienne, chez
les Amérindiens dans leur modèle d’orientation, le zodiaque ; dans les
rituels religieux, les derviches tourneurs, les mandalas tibétains, les
labyrinthes des cathédrales ainsi que les rosaces… " " Le
Mandala désigne à la fois un schéma linéaire agrémenté de
couleurs symboliques, qui reproduit l’univers et un support rituel. Un
mandala est donc la représentation de la réalité ultime de l’univers, du Tout
sous la forme d’un graphique circulaire. " " La tradition
occidentale et particulièrement la tradition chrétienne, connaissent de très
nombreuses représentations qui sont exactement semblables aux mandalas
orientaux par la recherche symbolique qu’elles comportent. La seule
différence réside dans le fait que l’on n’utilise pas le terme de mandala
pour les désigner. " Le mandala est présent tout autour de nous. Dans
la nature : - le système solaire : l’atome
avec les électrons qui gravitent autour du noyau. La
cellule, avec son noyau et tous les organites qui vivent autour. Le
morceau de bois qui rassemble par ses cercles concentriques l’espace et le
temps. Les
fleurs, les coquillages etc… Dans l’art sacré : dans l’architecture : dès
l’origine, l’Homme a construit des abris en harmonie avec les forces et les
rythmes de la nature. Les villes sont également construites sur ce
modèle là. Exemple : les cités médiévales, le château fort au milieu,
autour les habitations, cernées par les remparts. Les rosaces des
cathédrales : la rose étant le symbole de la perfection achevée. Chaque
rosace repose sur ce symbolisme. "
A Chartres, les rosaces sont divisées en 12 segments, représentant le monde
de la perfection. " " A Beauvais, la rosace reproduit la
roue du destin " " Le jeu de la lumière sur les rosaces
incite notre regard à s’arrêter sur l’essentiel, le centre. Les rosaces sont
à la cathédrale ce que la lumière est au monde " les
labyrinthes : gravés sur le sol des églises, les labyrinthes étaient à
la fois la signature des confréries initiatiques de constructeurs et les
substituts du pèlerinage en Terre Sainte. Le pèlerin faisait alors à genoux,
tout le parcours du circuit. (labyrinthe de la cathédrale d’Amiens, de
Chartres…) |
LE LABYRINTHE - Son
Symbolisme ésotérique et spirituel |
Divers Auteurs |
ARCADIA |
2006 |
||
Bruno
Gouesclou
nous parle de ce mythe universel, symbolisé par Thésée et le Minotaure, symbole récurent et
voie initiatique. Jean
Ferto
nous emmène dans le labyrinthe de la cathédrale de Reims. Alain
Chaize
élargit le symbole aux tracés labyrinthiques, en partant de l’antiquité,
passe par le Moyen Âge et termine de la Renaissance à nos jours. M.
Cazeaux
nous donne son fil d’Ariane pour comprendre le labyrinthe de Chartres. Appavou
et Mougeot,
expliquent les similitudes entre les labyrinthes et le serpent sous toutes
ses formes, dont la Vouivre ou Wivre,
cette énergie souterraine ondulante, puissante et invisible, son alter- égo
visible étant entre autre la Kundalini pour les orientaux et les énergies vitales
pour les occidentaux. La spirale
fait penser à un serpent qui se love et symbolise toutes ces représentations
énergétiques, on la retrouve dans le paléolithique, les dallages d’églises,
chez les indiens Hopi, et bien sûr dans les cathédrales. M.
Bolle de Bal
nous entraîne au cœur de la solitude avec l’initiation maçonnique. La
loge Persévérance a donné la parole à 6 frères, qui nous déclinent
leur vision sur ce labyrinthe, un et multiple, la quête de sens, un chemin
initiatique et de vie. J.
F. Blondel
nous parle des labyrinthes d’Eglises, avec forces dessins et schémas, Reims, Chartres, Orléansville, la villa de Diomède à
Pompéi, Bayeux, Jérusalem, Amiens, Saint Quentin, Saint Omer, Cormerod en
Suisse. Gérard
de Sorval,
qui a écrit un excellent livre sur la Marelle, nous explique ici pourquoi la
13e case du jeu de l’oie est un labyrinthe, il part du
principe que cette case récapitule l’ensemble du jeu de l’oie, qui est un
dédale, et cette épreuve appelle à nous faire retrouver la Jérusalem
intérieure. Jean
Tourniac
nous propose une très belle étude sur la figure du labyrinthe de Villard
de Honnecourt, son histoire, ses enseignements et la descente dans la
caverne. 5 livres sont à retenir sur l’étude des labyrinthes : -Le Labyrinthe, chemin initiatique par Marie
Hover. Edition Maison de Vie. 2005 -Les labyrinthes de Sig Lonegren.
Edition Dangles. 1985 -
Le livre des labyrinthes par Paolo
Santarcangeli. Edition Gallimard. 1987 -Le labyrinthe image du Monde par Daniel
Béresniak. Edition Détrad. 1998 Les mystères du labyrinthe par Paul de
saint-Hilaire - 1977 |
le labyrinthe
– un chemin initiatique
- N°
19 - |
M. hover |
Edition
MAISON DE VIE |
2006 |
Le
labyrinthe ne serait-il pas l’expression très ancienne du Pavé Mosaïque, dont
il faudrait prendre en considération les valeurs initiatiques ?
Au sommaire de cet ouvrage : Le
labyrinthe image du cosmos - Labyrinthe et
tissage - Labyrinthe et spirale des Nombres
- Labyrinthe, jeu et la danse des dieux -
Le labyrinthe, symbole du Grand Œuvre - Les deux
voies - Accéder à la chambre intérieure ou la connaissance
de la matière - Sel, soufre et Mercure ou le ternaire et
l’unité - La préparation de la matière au
centre - Sortir du labyrinthe -
Labyrinthe et pèlerinage vers l’Orient - Matrice de mort et
de renaissance - Le labyrinthe pèlerinage solitaire et
solidaire - Loin du centre, près du
centre ? - Le fil d’Ariane -
Nombre, Géométrie et Harmonie - Dans
la tombe de Sarenpout en Egypte, est écrit un texte magnifique
se rapportant à l’Etoile mais aussi à ce labyrinthe que le défunt dans son
voyage post-mortem emprunte pour trouver son but. «
J’ai jubilé car on m’a fait toucher le ciel, ma
tête a percé le firmament, j’ai éraflé le ventre des étoiles, j’ai atteint
l’allégresse, de sorte que je brillais comme une étoile, que je dansais comme
une constellation » |
LÉGENDES
MAÇONNIQUES - IMAGINATION ET PSYCHOLOGIE |
Jean- Luc
Maxence |
Edition
Dervy |
2015 |
||
Ainsi, les légendes maçonniques doivent
être comprises comme les outils psychosociaux indispensables qui rendent
possible toute résolution de conflits ou de problématiques existentiels. Il
s’agit pour le maçon d’aller au-delà d’une rationalisation stérile des
légendes maçonniques afin d’accéder à une véritable prescience du
fonctionnement psychique » qui nous dit l’attitude à adopter face aux maux
les plus terribles. Hiram est la figure mythologique centrale des rituels
maçonniques et révèle l’exemplarité devant la mort (résolution psychique)
mais aussi devant la fourberie des trois mauvais compagnons (résolution
sociale). Les légendes maçonniques exploitent de
nombreux mythèmes qui offrent un panorama des postures psychosociales les
plus en adéquation avec l’ensemble des problématiques humaines. L’homme
incomplet jeté dans l’absurdité et la contingence trouve sa raison d’être
dans la beauté des mythes et se régénère en permanence à la mesure de leur
réactualisation dans les différentes phases de l’histoire de l’humanité. » La
dimension véritablement initiatique du mythe, véhicule des praxis qui
libèrent l’être de l’histoire personnelle et collective, est donc absente du
propos des auteurs au bénéfice d’une approche psychosociale, certes
intéressante, mais terriblement réductrice alors même que le livre regorge
d’intuitions qui relèvent clairement des voies d’éveil. Contrairement à ce qui est annoncé, les
mythes étudiés ne sont pas abordés dans le contexte du Régime Ecossais
Rectifié ou des Rites Egyptiens. Il aurait pour cela fallu reprendre les
mythèmes concernés dans le cadre spécifique de la doctrine de la
réintégration des êtres pour le RER et de l’échelle de Naples pour les
rites égyptiens (en effet seuls les quatre derniers grades de l’échelle de
Naples sont spécifiquement égyptiens). Par contre, la matière apportée par
les auteurs est riche dans le cadre du Régime Ecossais Ancien et Accepté. Un autre intérêt du livre réside dans
le transfert de certains mythèmes traditionnels, notamment propres aux
légendes chevaleresques dans les sagas de héros contemporains, de Batman à
Dark Vador. Il est intéressant en effet d’observer comment les mythèmes,
doués d’une vie propre, savent se répliquer dans des milieux et contextes
fort différents. |
LE LANGAGE INITIATIQUE DES SYMBOLES |
HIRAM |
ÉDITION
LE LÉOPARD D’OR |
2002 |
Le
symbole n’est-il pas la porte vers la connaissance ? L’outil privilégié
pour communiquer avec l’invisible ? La clef qui permet d’ouvrir la
conscience sur la réalité ? La voie royale qui mène à la sagesse et au
confondement avec le Principe Créateur ? Sous
ses formes infinies, il est la figuration concrète d’une idée abstraite, d’un
concept. Il est d’ordre métaphysique, il est vivant et conduit vers des
domaines inaccessibles autrement. En effet, il ne peut s’étudier
rationnellement, par la pensée binaire et fait appel prioritairement au cœur.
Il va beaucoup plus loin dans sa signification que son expression apparente. Le
symbole permet donc d’entrer en communication avec le sacré, ce qui a été son
rôle depuis l’apparition de l’homme. Il est intemporel et fait prendre
conscience de l’immortel et de l’éternel, de plus il se suffit à lui-même et
est compréhensible en dehors de toute parole, car il est aussi universel. Les
symboles se sont réfugiés en Occident, dans les courants maçonniques et
compagnonniques qui les véhiculent. Beaucoup de monuments religieux en sont
remplis. La pensée de l’homme évolue avec le temps et sa conscience se
modifie, il convient de trouver une formulation vivante et actuelle des
symboles touchant au concept. Cet ouvrage résultat d’une longue étude développe les sujets
suivants : Acacia- Acclamation- Accolade – Air,
Terre, Eau, Feu – L’alchimie – L’Amour – l’âme –Anagogie- Apprenti- L’Art-
L’astrologie- L’athanor- L’autel des serments- Le bandeau- Le banquet- la
beauté- le blanc- le cabinet de réflexion- la canne- le carré de la Genèse-
le carré long-le centre- la chaîne d’union- la chambre du milieu- le chaos-
le chef-d’œuvre- le cinq- le ciseau- les colonnes- la communauté- le
compagnon- le compas- le concept- le cœur- la conscience- la corde- la coupe
d’amertume- la création- le cube- le delta-le destin- le détachement- le
deux- le devoir- le dix- le dodécaèdre- le don- le doute- le douze- la
dualité- l’égalité- l’égrégore- les éléments- l’énergie- l’épée- épeler-
l’équerre- l’espérance- l’ésotérisme- l’esprit- l’éternité- l’étoile
flamboyante- l’éveil- l’expert- les fenêtres- le fil à plomb- la foi- les
fonctions créatrices- la force- la forme- fraternité- gamma- la Genèse- la
géométrie- le goût- le grade- le Grand Architecte- les grands mystères- les
grenades- l’harmonie- les herbes de la Saint Jean- midi-minuit- la
hiérarchie- l’Homme universel- l’hospitalier- le huit- l’humilité-
l’icosaèdre- idée- immanence et transcendance- incréé- individu-
l’initiation- initié passé à l’Orient Eternel- l’intuition- l’inversion-
l’invisible- joie- justesse- lac d’amour- larmes- liberté- la loge- lois
causales- la lumière- la lune et le soleil- la magie et la maillet- la
maître- la marche- la matéria prima- les métaux- le miroir- le moi et l’ego-
la mort- mot de passe et mot sacré- le mouvement- mystère- mythe- neuf- le
niveau- le nœud- le noir- les nombres- nom, nommer- nombre d’or- l’ennéade-
le septentrion-obédience- Occident et Orient- l’octaèdre- odorat- les
offices- le onze- l’orateur- l’ordre- ouïe-les outils- le pain- la parole et
la parole perdue- le parrain-les pas- le pavé mosaïque- la perpendiculaire-
la persévérance- les petits et grands mystères- la pierre brute, à pointe ,
cubique, philosophale et d’angle- le pilier- la planche- le point- les cinq
points parfaits de la maîtrise- les polyèdres- la porte- les surveillants- le
Principe Créateur- le quatre- la quintessence- la règle- la régularité- rite
et rituel- le rouge- la royauté- le sacré et la sagesse-le secret et le sens-
la sensibilité- le sept - le serment et le silence- le six- le souffle-
les sphères- la spirale- le syncrétisme- la synthèse- le tablier- le
temple-les ténèbres- la tenue- tétraèdre- le toucher- la tradition- le trait-
transmutation- trois- tronc de la veuve- tuilage- le verbe- la vertu- la
veuve-viatique- vieil homme- vigilance- V.I.T.R.I.O.L- voie sèche ou humide-
la vue- voyage- |
LE LANGAGE SYMBOLIQUE DE LA
FRANC-MAÇONNERIE
|
Pierre Dangle
|
Edition Maison de Vie
|
2018
|
Le
langage utilisé par les francs-maçons est porteur de richesses symboliques
souvent méconnues ou mal comprises, y compris parfois des Maçons eux-mêmes.
En présentant la signification symbolique de 33 mots-clés du vocabulaire
maçonnique, tels que Initiation, Art royal, Agapes, Chaîne d’union, Chambre
du Milieu, Delta, Enfants de la Veuve, Lacs d’amour, Luminaires, Pavé
mosaïque, Orient éternel ou Tronc de la Veuve, Pierre Dangle offre aux
profanes de découvrir en quoi consiste la tradition initiatique et la pratique
maçonniques, et aux Maçons, qu’ ils soient expérimentés ou non, d’approfondir
la connaissance qu’ ils ont du cosmos de la Loge et de l’univers du temple Pour aborder les symboles
maçonniques, il nous faut regarder de plus près le lieu où se donne l’initiation :
c’est la loge. La loge est l’image de l’univers. Son plafond est une voûte
azurée constellée d’étoiles qui est l’image du firmament tout fleuri
d’astres. Le sol, ou pavé de la loge est dallé de grands losanges blancs et
noirs, indiquant pour les initiés de hauts grades, l’harmonie qui naît de
l’équilibre des contraires. Pour les adeptes de rangs inférieurs elle
symbolise toutes les races, toutes les doctrines, toutes les opinions mêlées
et unies, c’est l’image de la fraternité qui doit régner entre tous les
humains. Le vrai maçon doit assister et éclairer indifféremment tous les
hommes, à quelque race, quelque pays, quelque religion qu’ils appartiennent. A l’orient est une estrade à trois
marches où se trouve le fauteuil du Vénérable Maître. Les trois marches
disent qu’il doit surpasser ses élèves sur les trois domaines :
physique, sentimental et intellectuel. Il doit leur enseigner la lumière de
l’esprit, c’est pourquoi son siège le présente comme venant de l’orient où
naît le jour, car il est celui qui éclaire les esprits. A terre est posée la
pierre brute, symbole de l’homme avant son initiation, la pierre prendra
forme géométrique à mesure de l’initiation du maçon. Le fauteuil du vénérable
est surmonté d’un dais. D’un côté de ce dais on voit le soleil image de la
lumière directe qui se répand sur le monde y apportant vie et chaleur, comme
doit l’être l’initié qui a reçu l’initiation pour en faire bénéficier ceux
qui sont moins avantagés. De l’autre côté du dais se voit la lune, principe passif
qui exprime mieux la situation des disciples : la lune reçoit la clarté
du soleil et la réfléchit dans la nuit. Le tableau est un tapis rectangulaire
étalé sur le dallage, les emblèmes des trois grades corporatifs d’apprenti,
de compagnon et de maître y révèlent la synthèse de l’ésotérisme maçonnique. Le tableau de maître a son fond
décoré de losanges et non plus de carrés comme le dallage. Ils sont en effet
composés de deux triangles droits et inversés respectivement reliés au plan
divin et terrestre et indiquant la maîtrise. S’y trouve le cercueil d’Hiram,
recouvert d’une draperie ornée des larmes d’argent du sacrifice et la croix
latine du double épanouissement de l’être. La tête du cercueil porte un
triangle orné d’un G et s’oriente vers l’occident ou pays des morts. L’autre
extrémité sur laquelle sont posés le compas et l’équerre est tournée vers
l’orient, la gauche du Tableau vers le septentrion, la droite vers le midi.
Le rameau d’acacia symbolise la vie nouvelle, la résurrection succédant à la mort.
Les tibias placés sous des crânes adoptent la forme de la croix de Saint
André, symbole de vie et de perfection. Le tableau de compagnon porte des
colonnes surmontées de sphères céleste et terrestre et trois marches mènent
au temple. Le tableau d’apprenti est basé sur la même disposition que celui
de compagnon, mais les deux colonnes sont surmontées de grenades ; en
outre, 5 ou 7 marches donnent accès au temple. L’œil, souvent représenté, indique
la Lumière, le principe Créateur, le soleil physique d’où émanent la vie et
le Grand Architecte de l’Univers. « Recevoir la lumière » signifie
être admis à l’initiation. Le Vénérable la transmet au moyen de l’Epée
Flamboyante, symbole du Verbe, ornée en son centre de la lettre G. Cette
lettre G, est proche de l’idéogramme du sel emblème de la sagesse et du
discernement, ainsi que le Gamma qui dessine une équerre. Elle a diverses
significations qui, toutes, se rapprochent de la connaissance
initiatique : Gnose ou connaissance, God, Dieu (en anglais), Géométrie sacrée,
Génération, rendue possible par la conjonction du plus et du moins, de Jakin
et de boaz… L’étoile flamboyante à cinq
branches ou pentagramme : placé face à l’occident est considérée comme
androgyne (5=3+2) et peut être rapprochée de la rose rosicrucienne. Discrète,
l’étoile parait le soir, remplace le soleil et prépare le lever de la lune,
astre des philosophes, elle peut pénétrer à l’intérieur de tout chose.
L’Homme contient l’étoile et l’étoile contient le Divin.La chambre du milieu
fait tomber le compagnon (sans la lumière de l’étoile il est dans le noir
absolu) : l’équerre et le compas ne mesure plus que vanité mais il s’y
trouve un rameau d’acacia qui l’incite à s’orienter vers les valeurs du pur
esprit animant le maître ressuscité. Le niveau et le fil de plomb sont
attribués aux surveillants. Leur perpendiculaire est en rapport avec le
symbolisme des deux colonnes (voir la légende d’Hiram, un peu plus loin). Le
niveau est constitué par une équerre au sommet de laquelle est suspendu un
fil à plomb : le passage de la perpendiculaire au niveau est le passage
du grade d’apprenti à celui de compagnon. La synthèse des deux est réalisée
par l’équerre, attribut du vénérable. |
LE LIVRE DE LA LICORNE |
Y.
CAROUTCH |
Edition
PARDES |
1989 |
||
Cette
histoire est relatée dans maints textes sanskrits, puis palis, chinois,
tibétains, japonais, etc. L’existence de cet extraordinaire personnage,
ascète sauvage qui finira par s’éprendre d’une femme, envoyée à lui pour que
la saison des pluies revienne, n’est autre que l’une des vies antérieures du
Bouddha, telle qu’elle est relatée dans les Jâtakas bouddhiques. En
Asie, l’animal de neige prend également la forme d’une sorte de bouc angora à
corne unique ; il orne souvent le sommet des monastères himalayens, et
les quatre portes du Palais de l’or du temps que
constitue le Mandala. Le
terme unicorne, qui était toujours au masculin jusqu’à une date récente, met
en évidence L’Un initial, qu’on le
nomme Dieu unique ou retour à l’Unité. |
LE LIVRE et le symbolisme de la
licorne – Image d’un couple |
j.p. jossua |
Edition
Du Cerf |
1985 |
De
quel bestiaire fabuleux provient la licorne ? Que penser de la célèbre
légende de sa capture par une jeune fille vierge. De la fortune littéraire et
artistique de cette légende ? La
première partie de cet ouvrage retrace l’histoire du thème, présente les textes
les plus significatifs et fait le point sur le dossier iconographique de
cette légende. La
seconde partie détaille les motifs (le couple, l’animal, la corne, le miroir,
l’enclos…). Par mode de rêverie, elle cherche à enregistrer leurs harmoniques
inconscientes, où il apparait qu’une scène fondamentalement érotique reste
telle, même quand on se plait à y voir le Verbe de Dieu amadoué par la Vierge
Marie. Une
image sert ici de fil conducteur, parmi vingt autres reproduits, celle de la
Vue, une tapisserie du musée de Cluny. Au sommaire de cette licorne : Repères historique - présentation de la
licorne - la pucelle et la licorne dans l’art - les
figures et le rêve - tendre couple et animal merveilleux
- corne sensible - miroir tendu, espace
clos - principaux témoins iconographiques - |
LE LOTUS |
Louis
Frédéric |
Edition
du Félin |
1994 |
||
Nanoufar
(ce
qui a donné nénuphar, cousin du lotus). Les Pharaons étaient sensé naître
dans un Lotus. Dans la fresque sur la Psychostasie, on voit devant
Osiris un lotus qui supporte les 4 fils d’Horus, représentant les 4 vases
canopes. Dans
les grands poèmes épiques hindous comme la Râmayana et la Mahabharata, le
dieu créateur Brahma est représenté comme naissant d’un lotus surgit du
nombril de Vishnu. Selon A.K. Coomaraswamy « Dans la formulation védique, le Lotus ou arbre de la
Vie, s’élève dans l’espace à partir du centre ombilical de la divinité se
reposant sur la surface des eaux, son tronc représentant l’axe de l’univers,
ses branches toutes les extensions et différenciations appartenant aux divers
plans de l’existence. Le lotus porte sur sa corolle épanouie le Père du monde
Lokapîta, Brahma-Prajâpati ». Dans le
panthéon hindou les lotus symbolisent les rayons du soleil, la lumière, la
chaleur créatrice. Dans
le panthéon du bouddhisme beaucoup d’effigies de déesses sont représentées
ayant une fleur de lotus en main, car pour les bouddhistes le lotus est la
fleur divinisée, le Bouddha serait né dans un lotus. Pour les Japonais (dont
beaucoup sont bouddhistes), le lotus est le symbole parfait de la
régénération spontanée et de la naissance à la divinité, à l’état de pureté
parfaite. « Dans le bouddhisme
ésotérique, le cœur des hommes est comme un lotus non encore ouvert :
quand s’y développent les vertus du Bouddha le lotus s’épanouit » Pour mieux expliquer sa doctrine, le bouddhisme fit usage de nombreux lotus, c’est ainsi que le lotus blanc symbolise l’état de pureté mentale et la perfection spirituelle du Bouddha, ses 8 pétales représentent les 8 points du « Noble octuple sentier » de la doctrine du Bouddha qui ne s’expriment qu’apophatiquement. Le lotus rose est réservé à la plus haute expression de la divinité, il représente également le Bouddha historique Siddhârta Gautama. Le
lotus rouge représente le cœur d’où
provient la nature originelle du Bouddha et des Bodhisattva, ces êtres qui
ont renoncé à l’état de Bouddha pour aider les hommes à se libérer des liens
du karma. Quant au lotus bleu, il
représente la puissance de l’esprit et sa victoire sur les sens, il est
Sagesse et Intelligence, ce lotus n’est jamais montré ouvert car son centre
doit rester invisible. La
fleur de lotus fait partie des 8 symboles bouddhiques de la Félicité
avec : la conque, la roue de la loi, l’ombrelle, le baldaquin, le vase,
les poissons jumeaux et le nœud mystique. Le lotus est étroitement
associé à la conque, qui symbolise la vulve féminine alors que le lotus
symbolise la grâce féminine et la fécondité. De très belles photos couleur sur l’Egypte, le bouddhisme et les pays du sud-est asiatique –Japon, Inde, Chine et Thaïlande - agrémentent ce livre. |
LE LOTUS - symbolisme du lotus |
Louis
frederic |
Edition Du Félin |
1992 |
Le lotus à huit pétales est le symbole de
l’harmonie cosmique. Il est aussi le trône de Bouddha. Au-dessus des eaux
boueuses où trempent ses racines, le lotus est la perle naturelle et sacrée
de la perfection accomplie. Y est expliqué le
lotus fleur du soleil, son origine, son symbole de pureté divine, son éternel
féminin, son sacré et sa place dans la spiritualité de l’Extrême Orient. Les
fleurs ont souvent des significations religieuses et spirituelles, car elles
sortent de terre et montrent leur beauté, chaque année, pendant un court laps
de temps. La fleur de Lotus n’est pas différente des autres fleurs utilisées
pour la décoration et les cérémonies religieuses. Peu de fleurs sont aussi
importantes pour les cultures orientales que le lotus. Cependant, chaque
culture a son propre langage des fleurs et donne une signification légèrement
différente à cette fleur mythique. Plongez dans les profondeurs de la
signification de la fleur de Lotus en découvrant tous les aspects de cette
plante fascinante. Au
global, toutes les fleurs de Lotus respirent la beauté et la grâce. La
plupart des variétés poussent dans l’eau des étangs et des ruisseaux, ce qui
leur procure une qualité surnaturelle qui les rend assez mystiques pour les
cérémonies religieuses. Dans le langage victorien des fleurs, le Lotus
représente l’éloquence. Le Lotus est une fleur délicate possédant de nombreux
pétales disposés en couches autour d’un noyau central. Il existe quelques
plantes différentes pour cette catégorie de fleurs, mais quand on en vient au
symbolisme, elles ont toutes des significations semblables. Les fleurs sont
également semblables et partagent d’autres caractéristiques liées à leurs
propriétés médicinales et à leur caractère comestible. Dans
l’ancienne Egypte, on utilisait beaucoup cette fleur comme symbole dans les
peintures et gravures laissées sur les murs des temples et des tombeaux. Les
spécialistes pensent que les Égyptiens considéraient le Lotus comme un
symbole de renaissance parce qu’elle semblait sombrer dans la nuit et
ressusciter le matin. On sait maintenant que cette plante perd toutes
simplement ses fleurs fanées et en ajoute de nouvelles en un cycle quotidien,
mais c’est encore un puissant rappel de la réincarnation et des mystères de
l’au-delà. Les prêtres et les autres chefs religieux avaient aussi coutume de
broyer les fleurs pour en faire un thé ayant des effets sédatifs et
psychotropes doux, ce qui développait leur sens du travail rituel. La
signification du Lotus dans la religion hindouiste est quelque peu
différente. Après échanges d’idées avec les bouddhistes pendant des milliers
d’années, les chefs religieux hindous ont commencé à utiliser la fleur comme
symbole de paix et d’éternité. Les fleurs de Lotus blanches sont généralement
représentées sous les pieds des divinités comme Lakshmi, Ganesha, et
Saraswati. Brahma, le créateur ultime, émerge ainsi d’un Lotus. Ce sentiment
de pureté provient du fait que la fleur pousse généralement dans la boue et
qu’elle s’élève dans l’eau pour fleurir. Le
Lotus est également présent dans le symbolisme lié aux chakras ou centres énergétiques
localisés le long de la colonne vertébrale. Les traditions de guérison
orientales et yogiques y font référence. La signification de la fleur dans le
bouddhisme est similaire mais elle reste toutefois unique par rapport aux
autres significations. Le Lotus bouddhiste représente :
Ces significations spirituelles
profondes ont donné lieu à une posture assise connue comme la position du
Lotus. Les jambes sont croisées et placées d’une manière qui fait que les
genoux ressemblent aux pétales d’une fleur de lotus. C’est une position
importante à la fois dans la méditation bouddhiste et dans les pratiques de
yoga hindou. Les semelles des pieds sont cachées, ce qui en fait une position
respectueuse lors de la visite d’un temple où le fait d’exposer le dessous de
ses pieds est considéré comme étant impoli. Utilisation de la fleur de Lotus
comme plante médicinale et comestible : En dehors de la décoration des trônes pour servir de
sièges pour des êtres éclairés, les deux principaux types de Lotus ont aussi
des potentiels en tant que plante comestible ou à des fins médicinales, ce
qui peut surprendre. La famille du lotus bleu, ou Nymphaea, sert à faire un
thé ayant des propriétés sédatives et vous aide à combattre l’insomnie sans
subir de somnolence le lendemain. Le lotus sacré, ou celui de la famille
Nelumbo, est aussi cultivé pour les graines et les racines comestibles. La
version américaine de la fleur est aussi principalement utilisée comme
nourriture. Faire pousser des fleurs de
Lotus : Si vous avez une fontaine
profonde, ou un ruisseau qui s’écoule doucement, ou un étang sain, vous
pouvez essayer de faire pousser vos propres fleurs de Lotus. Choisissez parmi
les différentes couleurs et types en prenant à la fois de vrais Lotus qui
fleurit et des nénuphars de cette famille chez un bon pépiniériste, puis
enracinez-les dans des pots ou au fond d’un étang boueux. Assurez-vous qu’il
y ait au moins vingt-cinq centimètres d’eau au-dessus du pot ou de la boue et
pas plus de 25 cm d’eau. Vous pouvez les planter au printemps ou à l’automne,
et ces fleurs ne requièrent pas d’ajouter de l’engrais ou de couper les
feuilles. La plante va croître vigoureusement lorsque les températures se
réchauffent à environ 15°C, puis se mettent en hibernation lorsque la saison
froide arrive. Très nombreuses illustrations couleur. |
LE LOUP |
Bernard
MARILLIER |
Edition
PARDES |
1997 |
||
Il
devint l’animal fétiche des magiciens et des sorciers qui pouvaient prendre
sa forme et comprenaient son langage. Depuis,
il est « le grand méchant loup » des contes, fables et légendes du monde
entier, en passant par l’alchimie, l’héraldique et la symbolique moderne,
l’auteur guide le lecteur sur les traces de l’animal-lumière qui connaît «
les chemins du ciel et de la terre ». Au sommaire de ce livre : Les
divers aspects de la symbolisation du loup - Le loup
destructeur - Le loup et les enfers ainsi que la fin d’un
cycle - Le loup est las saints chrétiens - la louve
dantesque dans la Divine Comédie - Le loup viril et
fécondant - La louve nourricière - Apollon, le
dieu-loup - Le rite des Lupercales - La célébration
du loup vert - Le loup funéraire, psychopompe et maître de la
connaissance - Le passeur d’âme - Le loup, ancêtre,
guide et symbole des exilés - Ancêtres lupins et
peuple-loup - Les guides-loups - Le loup, symboles
des exilés, des bannis et des fugitifs - Le loup et les
confréries initiatiques - Les rites initiatiques non militaires
et les confréries guerrières - La lycanthropie et les
loups-garous - Le loup dans les mentalités - la mort
du loup - Traditions, superstitions et croyances populaires
- Le meneur de loups - le loup des contes - Le
loup dans tous ses états - Le loup alchimique - les
loups emblématiques - le loup héraldique - le loup
dans la symbolique militaire - la rune du loup Calendrier
odhinique de la cathédrale de Chartres - |
LE MIROIR ET
L’INITIATION MAÇONNIQUE
- |
Jacques
Rolland |
Edition
Maison de Vie |
2011 |
Lors de l’Initiation maçonnique, le postulant est confronté (selon les rites) à un miroir. S’agit-il d’une simple introspection, existe-il un bon et un mauvais miroir, à qui voulons nous ressembler ? En réalité, le miroir triche : à la fois extérieur et intérieur, un voile obscurcit notre regard. Grâce à l’initiation, il faut tenter de retourner aux origines, comme si l’on pouvait tout recommencer ; alors le miroir apparaît comme la source et le fondement de toute création. Le
trésor est caché, l’immortalité existe, grâce au miroir, nous pouvons
extraire la lumière des ténèbres, conquérir la liberté et faire naître un
regard spirituel, à condition de ne pas oublier que nous sommes responsables
de la lumière du miroir. Toutes
les sociétés à mystères de l’Antiquité, les mythes fondateurs des traditions,
et des religions nous parlent de l’aveuglement de l’homme face à sa propre
image. Il en résulte un refus, allant de la castration – oculaire dans le
cas d’Œdipe et d’Odin – à la noyade « accidentelle » par Narcisse.
La métaphysique iranienne du IXe siècle insistera beaucoup sur « l’ennuagement » et « l’enténèbrement » accompagnant l’homme
dans sa démarche initiatique. Cet ennuagement est souvent cité par H.
Corbin « En islam iranien »
ce texte du mystique persan Rûz-behân de Shîrâz, décrit le parcours
d’une démarche initiatique, où des voiles successifs s’interposent entre le
ciel et ses fidèles, et cela afin de les prémunir contre les pièges
inévitablement dressés contre eux, puis il poursuit « il y a donc pour les cherchants spirituels
l’ennuagement de la conscience intime et les voilement des lumières » Il ne faut pas se retourner disent les anciens rituels. Témoins les filles de Loth et Orphée qui vont perdre leur terre natale ou la femme bien-aimée, ne pas se retourner avant d’être sorti du labyrinthe. Le miroir triche, le miroir est donc un instrument de vision tout autant qu’un outil symbolique de perfectionnement. La Maçonnerie l’a bien comprise pour l’avoir intégrer tout au long de ses degrés mais pas nécessairement sous sa seule morphologie première. N’importe
quel outil peut remplir le rôle du miroir, que l’on songe au face à face que
constitue la rédaction du testament dans le cabinet de réflexion, que l’on
songe aux innombrables serments qui ne sont qu’un terrifiant face à face de
l’homme avec ses propres engagements et devant le Créateur, ils sont
tous aussi impitoyables que le miroir. Les Grecs avaient d’ailleurs
pour décrire l’âme et le miroir un seul mot : Psyché. Le miroir est donc un très puissant révélateur
des méandres de l’âme. Ainsi
se trouverait reconstituée le ternaire magique cher aux anciens : Cops,
Âme et Esprit. Une aura psychique enveloppe l’être se contemplant dans le
miroir, tout en éliminant, sans qu’il s’en aperçoive, ce qui reste encore de
sensible en lui. Par sensible il faut entendre matérialité, et par
contempler, regarder avec. Au sommaire de ce livre, l’auteur nous parle : L’ennuagement de la conscience et l’épreuve du voile – la folle du logis – la mémoire et le miroir – les contes d’Hoffmann – l’introspection et le miroir – les mythes grecs – les autres miroirs – l’étranger – métamorphose – la vision smaragdine – création et miroir – la nostalgie des origines – contemplation – le regard spirituel – le recto verso du miroir – la double mort – l’alchimie du miroir – l’immortel existe – le trésor caché – la parole perdue – la puissance spirituelle du miroir. |
LE MIROIR - SON
SYMBOLISME SPIRITUEL ET MÉTAPHYSIQUE |
DIVERS
AUTEURS |
ARCADIA |
2007 |
||
Au
R.E.A.A, le miroir du cabinet de
réflexion, doit faire réfléchir sur l’intériorisation que nous devons faire
par le V.I.T.R.I.O.L, au 1e degré le postulant en se retournant, et en
regardant un miroir, est invité à voir dans ce symbole l’image de son pire
ennemi, puis au second degré on lui expliquera que l’image de lui qu’il voit
dans ce miroir n’est autre que son propre juge.
Le
Miroir. De R. Mougeot. édition Dervy - Le
miroir de J. Rolland édition Maison de vie - |
LE
MIROIR – SON SYMBOLISME N° 89
|
Thomas Grison
|
Edition Maison de Vie
|
2019
|
Objet en apparence anodin de la vie courante, le miroir
n’en est pas moins porteur d’une riche symbolique. Outil de connaissance, de
soi-même comme de l’univers et des dieux, il favorise, si l’on évite de
tomber dans le piège qu’ il nous tend du narcissisme et de la vanité, l’accès
progressif à la lumière spirituelle. Encore faut-il l’orienter correctement,
non pas vers son individualité périssable mais vers le ciel et l’infini. À
cette condition, on accèdera au pouvoir magique de divination qui, selon la
Tradition, lui est attaché, ainsi qu’ à la sagesse, qualifiée de miroir sans
tache de la lumière divine. Souvent attribué à la Vierge, ce qualificatif
explique pourquoi la peinture sacrée et la littérature se sont beaucoup
intéressées au thème de la femme et du miroir. Interrogeant bon nombre de ces
œuvres, Thomas Grison nous entraîne dans le monde du reflet, qui nous conduit
à nous interroger sur le frontière existant entre l’illusion et la réalité et
nous éclaire sur son utilité dans certains rituels maçonniques. Le miroir est la Référence amoureuse que l’on
retrouve dans le mythe de Narcisse, jeune homme doué d’une très grande beauté
qui surprenant son reflet dans l’eau d’une source en tombera amoureux et
absorbé par la contemplation de son visage, se laissera mourir de langueur,
la fleur qui poussa sur le lieu de sa mort porte son nom. D’ailleurs pour le
devin Tirésias, Narcisse aurait pu vivre vieux à condition qu’il ne se
regarde pas. Mais celui-ci séduit par l’image de la beauté qu’il aperçoit,
s’éprend d’un reflet sans consistance, il contemple sans s’en rassasier de
ses regards la mensongère image qui l’aime, il se tuera parce qu’il s’aime,
ici le miroir pour satisfaire l’égo présentera des effets pervers de vanité
et d’orgueil. Lors du rituel
d’initiation, le postulant est particulièrement marqué par deux séquences :
le cabinet de réflexion et ce qui est convenu d’appeler « la scène du miroir
». Dans le cabinet de réflexion, le Néophyte doit écrire son testament
philosophique dans un décor sommaire d’où se remarque un miroir. Dans la
scène du miroir, au moment il reçoit la lumière, le postulant est invité à se
réconcilier avec ses éventuels ennemis dans l’assemblée : « Vous avez
peut-être des ennemis. Si vous en rencontriez dans cette assemblée, ou parmi
les francs-maçons, seriez-vous disposé à leur tendre la main et à oublier le
passé ? » Et ensuite : « Ce n’est pas toujours devant soi qu’on rencontre des
ennemis. Les plus à craindre se trouvent souvent derrière soi. Veuillez-vous
retourner. » Le futur maçon se retrouve en face d’un miroir lui renvoyant sa
propre image. Littéralement, cette scène voudrait lui indiquer que l’un de
ses ennemis est lui-même. Au-delà de cette signification, c’est sur le
symbolisme du miroir dans l’initiation et la progression maçonniques que
cette séquence semble mettre la lumière. En effet, dans la pratique
initiatique, le miroir joue un rôle de premier plan car son pouvoir
réfléchissant permet, entre autres, une mise en profondeur de l'être et rend
possible un travail complexe sur lui-même
|
le miroir
symbole des symboles |
R.
mougeot |
Edition
Maison de Vie |
1995 |
Le
miroir s’est prêté à toutes les spéculations.
|
LE
NOUVEAU LANGAGE SECRET DES SYMBOLES |
DAVID
FONTANA |
EDITION
SOLAR |
2010 |
Reflet
de la fertilité de l’esprit humain et de sa capacité à créer du sens, les
symboles ont été utilisés par toutes les civilisations comme vecteur puissant
de communication. Simples correspondances ou association d’idées complexes,
ils ont ainsi laissé de nombreuses traces dans tous les domaines de l’art. Cet
ouvrage richement illustré invite à partir à la découverte de toutes ces
significations qui se sont accumulées au cours des siècles autour des formes,
signes ou objets de notre environnement quotidien. 500 symboles sont
présentés et expliqués thème par thème pour enfin comprendre les origines et
l’évolution de notre imaginaire collectif . Ce livre développe les sujets, archétypes et grands symboles
suivants : C.G.Jung et sa théorie sur les archétypes, l’individuation et
son inconscient collectif. Le cosmos avec ses corps célestes, le soleil et la
lune et le mouvement astrologique. La Nature avec la Terre, la mer, les
arbres, la kabbale, les fruits, les fleurs et plantes, le rosicrucianisme,
les jardins, les métaux et pierres, les mammifères, le judaïsme, les
créatures aquatiques et célestes, la royauté héraldique, les serpents et
autres reptiles, les insectes et arachnides, les bêtes fabuleuses comme les
centaures, les licornes et autres dragons, le Taoïsme, les chakras et la
Kundalini, le sexe et la fertilité, le monde divin avec les dieux et les
déesses, le bouddhisme, les couleurs, les nombres, les labyrinthes, la
géométrie sacrée, l’islam, les croix, les armes, l’hindouisme, les
instruments de musique, la Franc-maçonnerie, les mythes, le déluge, le
sacrifice, le christianisme, la mort , l’Egypte ancienne, les travaux
d’Hercule, la quête……….. |
le pardon |
Olivier
abel |
Edition
AUTREMENT |
1993 |
||
Au sommaire de cet ouvrage : Figures de l’impossible : Pierre
Legendre : L’impardonnable Jean
Baudrillard : Paysage sublunaire et atonal Christian
Bourguet : Entre amnistie et imprescriptible Françoise
Smyth : La transgression des origines Julia
Kristeva : Dostoïevski, une poétique du pardon Au nom de l’autre : Jacques
Bertin : Depuis l’affaire du premier bonbon Stanislas
Breton : L’autrement du monde Jacques
Ellul : Car tout est grâce Armand
Abecassis : L’acte de mémoire Impasses et passages : Ter
Minassian : Entretien avec Haldun Bayri et Anahide René Louis : Au prix du silence Michèle
Visentini : « Histoire qu’ils comprennent… » Olivier
Abel : Tables du pardon |
LE PARDON. LA CLÉ DU LACHER-PRISE |
D.
RICHER et F. DOUCET |
Edition
ADA. Canada |
2000 |
Le
pardon est la clef essentielle qui ouvre les portes de la conscience, du
détachement émotif et d’une spiritualité rayonnante ; le pardon crée le
bonheur. La
magie du pardon œuvre en nous, apportant une paix tranquille et solide basée
sur une libération complète du passé. Cet ouvrage va droit au but de façon
simple, claire et concise : le pourquoi, le comment et le résultat, la
spiritualité est simple, le pardon est aussi simple à qui garde son cœur et
son âme d’enfant. Plaquette
de 90 pages sur cette notion qui passant par la spiritualité Qu’est-ce que la pardon ? - pourquoi
pardonner - quand faut-il pardonner - le geste du
pardon - pardonner par une lettre - pardonner
par une rencontre - pardonner par un 77 fois pendant 7
jours - le pardon a-il fonctionné ?
- que peut-on pardonner ? - et après le pardon
que se passe t-il ? - peut-on pardonner et
oublier ?
- |
le passeur de lumiÈre : Nivard de chassepierre, maÎtre verrier |
Bernard
Tirtiaux |
Edition Denoël |
1993 |
Ce
maître verrier du Moyen-Âge (1100) nous a laissé des vitraux superbes, il
passa sa vie à rechercher la couleur et le passage de la lumière à travers le
verre. Animé
par une passion presque charnelle pour le verre et ses sortilèges, il
parcourt l’Orient et l’Occident, apprend l’Alchimie, il œuvre sur les vitraux
de Chartres, de St Denis, du Mans, en Allemagne, mais il ne sera jamais
satisfait et la quête déchirée de ce « passeur de lumière » sera alors celle
d’un artisan sublime, funambule oscillant entre le ciel et l’ombre. Un
génie du vitrail et de la lumière. |
le pavÉ mosaïque
- N° 2 -
|
Didier
michaud |
Edition Maison de Vie |
2001 |
||
|
l’ÉpÉe
flamboyante -
N° 13 - |
Olivier
doignon |
Edition
MAISON DE VIE |
2005 |
Présente
en Loge depuis une époque récente, l’épée flamboyante a-t-elle une légitimité
?
L’auteur
s’est interrogé sur la nature et les exigences de cette transmission. On connait 2 cas "d'épée
flamboyante.". |
L’ḖPḖE – LE SYMBOLISME
DE L’ḖPḖE
N° 79 |
Thomas Grison |
Edition Maison de Vie |
2017 |
||
C’est par la Bible que commence
son étude. L’épée y est omniprésente, Yahvé étant un « Dieu de
l’épée », une épée souvent associée au principe du feu. Thomas Grison
note la parenté entre épée et bâton, manifestation d’un pouvoir « venu
d’en haut » et « agréé par Dieu ». L’épée représente une
justice divine souvent déléguée à un ange porteur de l’épée qui vient exiger
la soumission à Dieu. Avec le Nouveau Testament se développe la résonance
entre l’épée et la parole, avec ou sans majuscule. Le Christ est ainsi associé
couramment à l’épée. L’Apocalypse de saint Jean accordera une place
importante et singulière à l’épée. Thomas Grison évoque assez
longuement la question chevaleresque tant à travers la fonction du Chevalier
anonyme, défenseur de l’Eglise, que des prototypes comme Arthur,
« Chevalier idéal » ou Roland, « Chevalier martyr ». Il
aborde la question de la sexualité, refoulée et maîtrisée, et de la fonction
phallique de l’épée.La dernière partie de l’ouvrage traite de la fonction de
l’épée au sein de la Franc-maçonnerie et notamment dans le Rite Ecossais
Ancien et Accepté et dans le Régime Ecossais Rectifié. Ainsi, pour le
RER : « Au Rite Ecossais Rectifié, l’épée apparaît dans un registre
qui, sans doute, marque l’une des spécificités de ce rite. Ainsi, au moment
de l’invocation du rituel d’ouverture de la loge, nous lisons que le « Vénérable
Maître, debout à sa place, épée haute tenue de la main gauche et au signe
d’Apprenti, se découvre ainsi que tous les Frères qui eux, tiennent leur
épée, pointe contre terre ». Cette position particulière des épées
appelle quelques commentaires. Tout d’abord, il convient de signaler que
l’épée haute tenure par le Vénérable Maître rend compte, au même titre que
l’épée tenue en pal par le connétable du roi, d’un pouvoir qui vient d’en
haut et qui a été accordée par le Grand Architecte de l’Univers, objet de
l’invocation. Dans un geste qui pourrait paraître comme une réminiscence du
geste accompli par Moïse lequel, élevant son bâton vers le ciel, invoque une
puissance divine qui se manifeste sous la forme de tonnerre et de grêle, le
Vénérable Maître muni de l’épée demande au Grand Architecte de « [bénir
et de diriger lui-même] les travaux de l’Ordre ». Ici, nous sommes
confrontés à ce qui apparaît clairement comme une tentative de mise en
relation des membres de la Loge, représentés par le Vénérable Maître, avec
une puissance céleste dont, pour l’occasion, le Vénérable Maître est le
médiateur… » Chez
les templiers l'épée représente l'état guerrier et ses vertus, la force, la puissance
et le sacrifice, l'épée est dualité : destructrice du Mal, de l'injustice et
de l'ignorance, et constructrice lorsqu'elle maintient la paix de Dieu et
rétablit la justice. Elle sépare le bon du mauvais, établissant un équilibre,
et frappe sans faiblesse le coupable. Aussi, l'épée est-elle le symbole du
Logos, du Verbe, possédant un double tranchant, donc le double pouvoir.
Symbole polaire et axial, elle est le lien entre le Ciel et la Terre, par
lequel « descend » la puissance céleste pour féconder la terre. Surtout,
l'épée est un symbole igné et lumineux, image de l'éclair et du feu. L’épée,
est le symbole du Verbe au double pouvoir tranchant destructeur et créateur,
arme de lumière qui frappe en plein cœur et vainc les ténèbres. De
même que dans notre monde le soleil éclaire et brûle, la lumière du Principe
spirituel est feu purificateur matérialisé par l’éclair, archétype de l’épée.
L'éclair est foudroyant… ainsi la Vérité foudroie l’erreur en tranchant les
ténèbres de l’ignorance. On peut dire qu’elle est une arme de destruction
positive puisqu’elle vise, par la conquête de la connaissance et la
libération de l’ego (nafs), -laquelle ne peut véritablement être obtenue que
par la soumission à la volonté divine, la justice, l’équilibre et la paix. L'épée,
représente également la Loi de cause a effet (karma) et le principe de
l'équilibre universel : " Celui qui tue par l'épée, périra par l'épée !
" " Vous récolterez, ce que vous avez semé ! " Un
symbole universel : Le symbolisme de l’épée est universel et se retrouve dans
toutes les Traditions. On peut déjà le déceler à l’âge de pierre sous forme
du celt, la hache préhistorique dite encore trait de foudre. Dans
l’hindouisme, la plus ancienne forme traditionnelle du cycle actuel de notre
âge de fer, vajra (l’épée) est appelée également trait de foudre, mais aussi
éclair ou diamant. C’est par les mains de Dieu, qu'Indra lance la foudre
contre le Dragon. (Rig-Véda, VII, 87, 2). Au Japon, dans le Shintoïsme, c’est
l’arme sacrée du Samouraï ; En Chine, le trigramme li correspond au soleil
mais aussi à l’éclair et à l’épée, arme du Centre, symbole du pouvoir
impérial qui représente l’Autorité spirituelle –la volonté divine- sur terre. Au
sommaire de cet ouvrage : La Bible –
Yahvé le dieu de l’épée - l’épée et le
bâton - l’épée et l’ange -
les lieux saints – l’Apocalypse et l’épée sortant de la bouche – les sources
médiévales - le roi Arthur - Roland et durandal – les sexualités - l’épée de chasteté – phallus de gisants - épée droite et épée courbe - épée et balance - perpendiculaire et niveau – épée et croix
- l’épée dans la tradition
maçonnique - l’axe du monde -
épée flamboyante - les hauts- grade et l’épée chevaleresque - |
le pÉlican |
Lucienne
portier |
Edition
du CERF |
1984 |
Depuis
l’Antiquité, le pélican suscite la curiosité des voyageurs et des
naturalistes, l’imagination des spirituels et des poètes. Il est à l’origine
de multiples légendes, au gré de l’ingéniosité des auteurs, jusqu’à la folie
interprétative. Étrange oiseau !
Elle
révèle surtout la puissance et la mobilité du symbole. Un symbole qui inspira
tour à tour les auteurs de bestiaires sacrés ou profanes, les commentateurs
de l’écriture, l’art religieux, et les poètes, de Dante à Apollinaire. Au sommaire de cet ouvrage : Le
Pélican des naturalistes et des voyageurs - le
pélican dans la Bible et sa postérité - le
Physiologus et les Bestiaires - L’Horapollon et les emblèmes
- les poètes - le pélican dans
l’art - |
LE
PÉLICAN -
N°
56 - |
Constance Delpierre |
Edition Maison de Vie |
2013 |
||
Il faut lire les bestiaires médiévaux, ainsi que les textes égyptiens pour comprendre toutes les subtilités et les comportements de cet oiseau extraordinaire. Les textes des Pyramides, ceux des Sarcophages et le livre des morts égyptiens, décrivent le Pélican comme symbole de l’aboutissement du degré de maîtrise ainsi que comme protecteur du voyage post-mortem. Au sommaire de cet ouvrage : Le Pélican et le secret de la Rose : La Rose, l’amour, la quintessence Le Pélican et le mythe Osirien : Disparaitre pour renaitre, épreuve de la mort et processus de régénération, la chair quitte les os, cœur et chambre du milieu, Rassembler ce qui est épars pour reconstituer l’unité. Le Pélican et la fonction nourricière de la Vie : Nourrir et aimer, l’initiation ou la voie de l’offrande, verbe et nourriture, frapper la pierre et façonner le corps divin. La mort des petits du Pélican et le sang Régénérateur de leur Père : Aspirer à la mort symbolique, le mystère de l’ouverture du cœur, le symbole du sang et de l’eau, la coupe du graal. Le sacrifice du point de vue initiatique : Sacrifice et création, l’offrande et le sacrifice, restituer à l’ancêtre son intégrité, unifier la vie. Le Pélican et le nombre trois : La pensée ternaire, ternarité et temple, la construction de l’initié et le nombre trois. Qu’est-ce qu’une vertu sur la plan initiatique ? Les vertus cardinales et théologales, la vertu une énergie créatrice qui traverse les mondes. La Foi : Connaissance silencieuse, de quoi la Foi se nourrit elle ? Communion et vision de la Foi, voyage et transmission. L’Espérance : Espérance ou espoir ? Le dépouillement, la liberté, agir par amour de l’œuvre, Espérance et transmission. La Charité initiatique : Les différents sens du mot charité, le don, l’amour fraternel, la table du banquet, nature de l’œuvre. Le Pélican et la lumière : Lumière et Initiation, Seigneur de l’Ennéade, le Pélican est le Verbe, la fonction et la construction de la Lumière, symbolisme du nombre neuf, le temple miroir du ciel, le tissage lumineux de la Grande Parole. Pélican, naissance initiatique et sortie au jour : La naissance, la reconnaissance, le Verbe, la chemin dans le Temple, la sortie au jour ? Le Pélican, père ou mère sacrificielle ? |
le phallus |
Alain
danielou |
Edition
PARDES |
1998 |
C’est
seulement lorsque le pénis (upastha) se redresse, qu’il émet la semence,
source de vie. Il est alors appelé « phallus » (Linga) et, depuis la
lointaine préhistoire, il a été considéré comme l’image du principe créateur,
du processus par lequel l’Être Suprême procrée l’univers.
L’homme
qui méprise le symbole même du principe de vie abandonne son espèce aux
forces de la mort. Au sommaire de cet ouvrage : L’image du créateur du monde - Le Mahâ Linga ou
signe transcendant - L’Eros divin - Le phallus comme
organe de jouissance - Bîja la semence - La vulve
(yoni) - l’union des sexes - Le Père porteur du
phallus - Les représentations du phallus - La pierre
dressée - les bétyles - L’Omphalos - Le
linga de l’espace - Mukha Linga (phallus à visages) -
Le phallus aux cinq visages - L’œuf cosmique - La
flèche - le feu de l’autel - La charrue -
Le seigneur des animaux - le dieu de la végétation et de la
fertilité - les génie des forêts, le dieu lubrique et nu
- la castration - Le dieu protecteur -
Hermès - Priape - Dionysos et les satyres
- le dieu des humbles - Les formes animales et végétales du
dieu - le taureau - les cornes - le
croissant de lune - le dieu guérisseur et le serpent
- le Linga sharira ou code sexuel - Noms et aspects du dieu
ithyphallique - le dieu androgyne - les phallophories,
fêtes du printemps - l’universalité du culte - Les
survivances - la vénération du phallus - Les œuvres
d’Alain Daniélou |
LE PHÉNIX |
DIVERS
AUTEURS |
ARCADIA |
2000 |
||
Le
grand poète persan Farid-ed dîn Attar a raconté ce merveilleux voyage
du Simorgh : « au cours du
voyage des 30 oiseaux si-morgh, ils arrivèrent au sommet de la montagne et
virent le Sîmorgh spirituel, ils le contemplèrent et surent qu’eux aussi
étaient Sîmorgh (divin). C’est ainsi que le mystique parvient à l’union
lorsque son propre être s’est anéanti ». Jean
Servier
explique comment en Egypte antique, le mort-ressuscité se transforme en
phénix et devient l’âme d’Osiris, ce qui fait dire à l’adepte :
« je suis entré en faucon(Horus)
et je ressors en phénix(Osiris)»
(livre des mort chap.122). Pour les égyptiens le phénix est un mode de
déplacement de l’initié dans l’au-delà et le relie à la naissance de
l’énergie. Dans
la Rome antique le phénix représente l’aboutissement du culte de l’androgyne,
il est aussi le symbole du grand retour messianique de la Grande Année et du
mythe de l’Âge d’Or, également il représente la mort et la résurrection
individuelle. Serge
Riffard
nous propose une étude sur le Cinabre,
sulfure naturel de mercure, qui est de couleur
rouge vermillon. M.Miguet
fait un panorama large de toutes les grandes traditions qui utilisent le
phénix, et nous voyageons en Chine, dans la Rome antique, au Moyen Âge, avec
des textes allégoriques alchimiques et hermétiques. M.M
Davy dans sa symbolique des oiseaux commente les versions diverses dont
celle de Bachelard pour qui le phénix est une image conceptuelle de la
vie et de la mort, il l’appelle : oiseau de feu, flamme qui vole,
aile de l’éclair et rajoute Triomphe par la mort. Paul-Augustin
Deproost, développe
les métamorphoses du phénix dans le christianisme ancien. Il nous parle du
phénix oiseau unique, qui revient tous les 500 ans à Héliopolis, pour bien
montrer ses affinités avec le culte solaire de l’Egypte. Il insiste sur le
rituel palingénésique avec les aromates rares, la crémation de l’oiseau sur
un nid parfumé et sa renaissance à partir du corps de son père. Il nous amène
chez Tertullien pour qui le mythe du
phénix procédant à ses funérailles et se renouvelant est une
re-naissance : Tu fleuriras comme un phénix, c'est-à-dire de la mort, du
cadavre, pour que tu croies que du feu aussi peur surgir la substance du
corps (Psaume 17). Selon Lactance
(livre VII des Institutions divines) le phénix est un oiseau millénaire qui
est lié à l’image des « mille ans de bonheur » à venir, avant de
sombrer dans la décadence. C’est alors un oiseau qui s’inscrit dans l’ère
messianique anticipant le paradis eschatologique. Lactance
décrira même le lieu où vit le phénix, un endroit sacré en Orient, qui garde
intacte les âmes qui participent à aider le monde et qui se veut
l’intermédiaire avec le divin. Le phénix est abstinent et chaste, car selon Ovide, l’oiseau merveilleux « ne vit ni de
graines ni d’herbe, mais des larmes d’encens et du suc de l’amone ».
Pour Claudien l’oiseau se nourrit de
« la plus pure chaleur du soleil », et il boit « le vent
nourricier de Thétys, en cueillant les sucs d’une vapeur légère » Lactance
surenchérie en affirmant qu’il n’y a aucun aliment sur terre pour le
phénix, car « il goûte du nectar céleste, les rosées d’ambroisie
qui tombent en fines gouttes du ciel étoilé ». C’est également l’oiseau
de l’espérance. Alexandre
Danemans développe
le phénix et le feu régénérateur, il va de la fable du corbeau et du renard
(Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois…) au Chevalier Rose+Croix, en
passant par les traditions chinoises, le feu créateur et régénérateur et la
Renaissance. Le
bestiaire du Christ nous raconte le symbolisme du phénix chez les grecs et
les romains, mais surtout la symbolique chrétienne, dogme de la résurrection
au début du christianisme, et dans l’art des bâtisseurs avec les figurations
emblématiques du phénix/Christ. Saint
Clément successeur de saint Pierre éleva le symbole du phénix en dogme,
et les constitutions apostoliques du IIIe siècle ne firent qu’entériner la
chose. Le phénix est emblème d’éternité et de diverses vertus, comme l’espérance,
la justice, la pureté de conscience et la chasteté. L’Alchimie
appelle le phénix : le soufre rouge des
Philosophes, il est la phase finale du Grand Œuvre, la
renaissance du principe de vie, l’immortalité. Enfin
Jean Tourniac nous donne une remarquable étude sur le Phénix = Symbole
Initiatique, avec des références à ce phénix emblème central du
rite écossais rectifié et des prieurés de C.B.C.S, il nous raconte Henri
Corbin spécialiste de l’Iran ancien, de ses mystiques et du Simorgh. Il
relate les rapprochements de l’ancien testament avec toutes les formes
symboliques du phénix. |
LE PILIER SAGESSE -
N° 52 - |
Estelle
Vannier |
Edition
Maison de Vie |
2012 |
||
Les trois piliers du Temple – Sagesse et Tradition- la mère du monde – la pensée divine puissante et bâtisseuse – L’art royal et la maîtrise d’œuvre – Art royal, voyage de la pierre brute à la pierre cubique – la création par les nombres – le nombre sept et la Tradition – le septénaire et l’alchimie – les arts libéraux – Sagesse et Arbre de Vie – le pilier cosmique – le mouvement de la Lumière – l’échelle des philosophes – le voyage – le livre de la Sagesse – les degrés de conscience – pourquoi le livre fermé est-il scellé ? – transmettre par l’intelligence du cœur le contenu des livres de sagesse. |
l’Épreuve de l’air
– voyage & purification - N° 28 - |
j. nogrene |
Edition
la MAISON DE VIE |
2008 |
L’Air
fait partie des épreuves des quatre éléments vécues par tout être ayant
demandé à entrer dans le Temple maçonnique. Ces épreuves ne doivent pas être
confondues avec les obstacles, de nature individuelle, que l’on rencontre sur
le chemin initiatique et qui constituent des entraves à la perception de la
lumière. Ainsi, les bâtisseurs de la cathédrale de Metz ont-ils pris soin de
représenter les obstacles sur le bas d’un pilier alors que les épreuves
initiatiques sont sculptées en hauteur, bien séparées de ceux-ci.
Ainsi,
l’Air est-il le milieu originel où la vie se révèle dans son principe et sa
cause. Selon le mythe égyptien, lors de la création, l’Air remplit l’espace
entre ciel et terre. Shou à la fois sépare le ciel et la terre et les réunit.
Il correspond donc à la création d’un espace vital qui permet la circulation
de la lumière et sa transmission. Sans lui, la lumière ne pourrait régner sur
terre.
|
l’Épreuve de la terre – voyage
de purification - N° 27 - |
C.
duval |
Edition
la MAISON DE VIE |
2008 |
||
Le voyage - De quel voyage s’agit-il ? – Voyage au
centre de la Terre – V.I.T.R.I.O.L. – La terre, matrice des minéraux –
Marcher sur la terre sacrée du Temple – Le thème de la marche dans diverses
traditions – Arpenter la Terre ou mesurer le cosmos – Libération de la marche
et pas rituel – Le sol du Temple, support du voyage initiatique – Un sol de
mutations – L’initié, pèlerin des étoiles – Le pèlerinage vers l’Orient –
Devenir un être aux larges enjambées. - La
purification - La nécessité de repasser par la
Terre – Le dépouillement des métaux – La construction de l’initié par le
carré de la Terre – Embrassement de la Terre – La terre célestielle – La
butte primordiale – Le dieu Geb – De la terre au ciel – Bâtir le ciel sur la
terre – Matrice de résurrection et terre d’éternité.
- L’épreuve - De quelle terre s’agit-il ?
– Le cabinet de réflexion ou le passage par la caverne primordiale – La
présence des symboles au cœur des ténèbres – Vigilances et persévérance – La
confrontation avec les ténèbres et le silence – Immobilité et capacité de
mutations – Solitude et isolement – Mourir à ce qui limite pour naître à ce
qui dépasse – La fonction transmutatrice de la mort – La mort au vieil homme
– Séparer l’utile du périssable – Incarner l’Esprit – Formuler l’invisible –
Le travail sur la matière – Les trois signes astrologiques liés à l’élément
Terre – Le sens du don et la capacité de nourrissement – Le symbole du grain
de blé – Le Verbe comme nourriture. |
l’Épreuve de l’eau –
voyage & purification - N° 29 - |
C.
vernon |
Edition
LA MAISON DE VIE |
2008 |
Le
Temple maçonnique est un cosmos à l’intérieur duquel les puissances
créatrices à l’œuvre dans l’Univers sont présentes. Pour entrer dans le
Temple, être reconnu en tant que Frère ou Sœur, il est nécessaire de passer «
les épreuves par les quatre éléments » au cours desquelles le postulant est
mis en contact avec chacun d’eux.
|
l’Épreuve du feu –
voyage de purification - N° 30 - |
l. perault |
Edition
LA MAISON DE VIE |
2009 |
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Aussi
Amon fut-il souvent représenté par un bélier à quatre têtes, symbole des
quatre essences divines dont est formé le monde. Cette conception est reprise
par Platon qui, dans le Timée, expose l’interaction harmonieuse des quatre
puissances élémentaires dans le processus de création. Et
lorsque les physiciens décrivent, aujourd’hui, la naissance de l’univers, ils
expliquent que celui-ci existe par le jeu et le parfait ajustement de quatre
forces.
|
l’Équerre - N° 6 - |
Didier
michaud |
Edition
MAISON DE VIE |
2002 |
Portée
par le Vénérable Maître, l’Équerre, l’une des trois Grandes Lumières, qui est
présente dans toutes les Loges, est sans doute l’un des symboles les plus mal
connus. Contrairement aux idées reçues, elle est bien plus qu’un outil
puisqu’elle prolonge la Règle pour relier le haut et le bas afin que rien ne
sépare le ciel de la terre.
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LE RITUEL DU PENTAGRAMME –SES ORIGINES,
SA LOGIQUE ET SA PRATIQUE |
Fred Mac Parthy |
Edition Sesheta |
2017 |
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Ce qui nous amène
donc nécessairement à un historique, sans pour autant que l’identité de son
ou de ses créateurs soit nécessairement utile, mais bien dans quel courant de
pensée ésotérique cela se situe initialement. Car ces notions nous permettent
de comprendre l’intention première de son créateur, dans quel état d’esprit
était-il, la raison pour laquelle cette pratique a été créée, et à quel
fin… » Ce dernier point est
fondamental, la Rose-Croix est parfois présentée comme une voie de
l’intention. C’est la coïncidence de l’intention première et de l’Orient qui
rend une pratique opérative. En absence d’orientation ajustée, la pratique se
dégrade. Fred MacParthy traite ainsi cette pratique sous l’angle historique
avant d’étudier la structure du rituel comme théurgie puis comme magie
élémentaire pour mieux détailler la technicité requise, formes, sons et
autres, sans perdre de vue l’intention. Les anciennes sources rosicruciennes
de ce rituel permettent de comprendre le continuum inclusif entre magie,
théurgie et métaphysique traditionnelle. Le pentagramme, qu’on
appelle dans les écoles gnostiques l’étoile flamboyante, est le signe de la
toute-puissance et de l’autocratie intellectuelle. C’est l’étoile des
mages ; c’est le signe du verbe fait chair ; et, suivant la direction
de ses rayons, ce symbole absolu en magie représente le bien ou le mal,
l’ordre ou le désordre, l’agneau béni d’Ormuz et de saint Jean ou le bouc
maudit de Mendès. C’est l’initiation ou la profanation ; c’est Lucifer
ou Vesper, l’étoile du matin ou du soir. C’est Marie ou Lilith ; c’est
la victoire ou la mort ; c’est la lumière ou la nuit. Le pentagramme
élevant en l’air deux de ses pointes représente Satan ou le bouc du sabbat,
et il représente le Sauveur lorsqu’il élève en l’air un seul de ses rayons. Le pentagramme est la figure du corps humain avec quatre
membres et une pointe unique qui doit représenter la tête. Une figure humaine
la tête en bas représente naturellement un démon, c’est-à-dire la subversion
intellectuelle, le désordre ou la folie. Or, si la magie est une réalité, si
cette science occulte est la loi véritable des trois mondes, ce signe absolu,
ce signe ancien comme l’histoire et plus que l’histoire, doit exercer et
exerce en effet une influence incalculable sur les esprits dégagés de leur
enveloppe matérielle. Le signe du pentagramme s’appelle aussi le signe du
microcosme, et il représente ce que les cabalistes du livre de Zohar
appellent le microprosope. L’intelligence complète du pentagramme est la clef
des deux mondes. C’est la philosophie et la science naturelle absolues. Le signe du pentagramme doit se composer des sept métaux,
ou du moins être tracé en or pur sur du marbre blanc. On peut aussi le
dessiner avec du vermillon sur une peau d’agneau sans défauts et sans taches,
symbole d’intégrité et de lumière. Le marbre doit être vierge, c’est-à-dire
n’avoir jamais servi à d’autres usages ; la peau d’agneau doit être
préparée sous les auspices du soleil. L’agneau doit avoir été égorgé au temps
de Pâques avec un couteau neuf, et la peau doit avoir été salée avec le sel
consacré par les opérations magiques. La négligence d’une seule de ces
cérémonies difficiles et arbitraires en apparence fait avorter tout le succès
des grandes œuvres de la science. On consacre le pentagramme avec les quatre éléments ;
on souffle cinq fois sur la figure magique ; on l’asperge avec l’eau
consacrée ; on la sèche à la fumée des cinq parfums, qui sont l’encens,
la myrrhe, l’aloès, le soufre et le camphre, auxquels on peut joindre un peu
de résine blanche et d’ambre gris ; on souffle cinq fois, en prononçant
les noms des cinq génies, qui sont Gabriel, Raphael, Anaël, Samuel et
Oriphiel ; puis on pose alternativement le pentacle sur la terre au
nord, au midi, à l’orient, à l’occident et au centre de la croix
astronomique, et l’on prononce l’une après l’autre les lettres du Tétragramme
sacré ; puis on dit tout bas les noms bénis de l’Aleph et du Th au
mystérieux réunis dans le nom cabalistique d’Azoth. Le pentagramme doit être placé sur l’autel des parfums et
sous le trépied des évocations. L’opérateur doit aussi en porter sur lui la
figure avec celle du macrocosme, c’est-à-dire de l’étoile à six rayons,
composée de deux triangles croisés et superposés. Lorsqu’on évoque un esprit
de lumière, il faut tourner la tête de l’étoile, c’est-à-dire une de ses
pointes, vers le trépied de l’évocation et les deux pointes inférieures du
côté de l’autel des parfums. C’est le contraire s’il s’agit d’un esprit de
ténèbres ; mais il faut alors que l’opérateur ait soin de tenir le bout
de la baguette ou la pointe de l’épée sur la tête du pentagramme. Nous avons
déjà dit que les signes sont le verbe actif de la volonté. Or la volonté doit
donner son verbe complet pour le transformer en action ; et une seule
négligence, représentant une parole oiseuse ou un doute, frappe toute
l’opération de mensonge et d’impuissance, et retourne contre l’opérateur
toutes les forces dépensées en vain. Il faut donc s’abstenir absolument des
cérémonies magiques, ou les accomplir scrupuleusement et exactement
toutes ! Le pentagramme tracé en lignes lumineuses sur du verre au moyen
de la machine électrique exerce aussi une grande influence sur les esprits et
terrifié les fantômes. Les anciens magiciens traçaient le signe du pentagramme
sur le seuil de leur porte pour empêcher les mauvais esprits d’entrer et
empêcher les bons de sortir. Cette contrainte résultait de la direction des
rayons de l’étoile. Deux pointes en dehors repoussaient les mauvais esprits,
deux pointes en dedans les retenaient prisonniers ; une seule pointe en
dedans captivait les bons esprits. Toutes ces théories magiques, basées sur
le dogme unique d’Hermès et sur les inductions analogiques de la science, ont
toujours été confirmées par les visions des extatiques et par les convulsions
des cataleptiques se disant possédés des esprits. Le G que les francs-maçons
placent au milieu de l’étoile flamboyante signifie Gnose et Génération, les
deux mots sacrés de l’ancienne Kabbale. Il veut dire aussi Grand Architecte,
car le pentagramme, de quelque côté qu’on le regarde, représente un A. En le
disposant de manière que deux de ses pointes soient en haut et une seule
pointe en bas, on peut y voir les cornes, les oreilles et la barbe du bouc
hiératique de Mendès, et il devient le signe des évocations infernales. L’étoile allégorique des mages n’est autre chose que le
mystérieux pentagramme ; et ces trois rois, enfants de Zoroastre,
conduits par l’étoile flamboyante au berceau du Dieu microcosmique, suffi -
raient pour prouver les origines toutes cabalistiques et véritablement
magiques du dogme chrétien. Un de ces rois est blanc, l’autre est noir, et le
troisième est brun. Le blanc off re de l’or, symbole de vie et de lumière ;
le noir de la myrrhe, image de la mort et de la nuit ; le brun présente
l’encens, emblème de la divinité du dogme conciliateur des deux
principes ; puis ils retournent dans leur pays par un autre chemin, pour
montrer qu’un culte nouveau n’est qu’une nouvelle route pour conduire
l’humanité à la religion unique, celle du ternaire sacré et du rayonnant
pentagramme, le seul catholicisme éternel. Dans l’Apocalypse, saint Jean voit cette même étoile
tomber du ciel sur la terre. Elle se nomme alors absinthe ou amertume, et
toutes les eaux deviennent amères. C’est une image saisissante de la
matérialisation du dogme, qui produit le fanatisme et les amertumes de la
controverse. C’est au christianisme lui-même qu’on peut alors adresser cette
parole d’Isaïe : Comment es-tu tombée du ciel, étoile brillante, qui
était si splendide à ton matin ? Mais le pentagramme, profané par les
hommes, brille toujours sans ombre dans la main droite du verbe de vérité, et
la voix inspiratrice promet à celui qui vaincra de le remettre en possession
de l’étoile du matin : réhabilitation solennelle promise à l’astre de
Lucifer. Comme on le voit, tous les mystères de la magie, tous les symboles
de la Gnose, toutes les figures de l’occultisme, toutes les clefs
cabalistiques de la prophétie, se résument dans le signe du pentagramme, que
Paracelse proclame le plus grand et le plus puissant de tous les signes. Faut-il s’étonner après cela de la confiance des magistes
et de l’influence réelle exercée par ce signe sur les esprits de toutes les hiérarchies ?
Ceux qui méconnaissent le signe de la croix tremblent à l’aspect de l’étoile
du microcosme. Le mage, au contraire, lorsqu’il sent sa volonté faiblir,
porte les yeux vers le symbole, le prend dans la main droite, et se sent armé
de la toute-puissance intellectuelle, pourvu qu’il soit vraiment un roi digne
d’être conduit par l’étoile au berceau de la réalisation divine ; pourvu
qu’il sache, qu’il ose, qu’il veuille et qu’il se taise ; pourvu qu’il
connaisse les usages du pentacle, de la coupe, de la baguette et de
l’épée ; pourvu enfin que les regards intrépides de son âme
correspondent à ces deux yeux que la pointe supérieure de notre pentagramme
lui présente toujours ouverts. |
le sacrÉ |
Rudolf
otto |
Edition
PAYOT |
1995 |
Qu’est-ce
que le sacré ? Pour Rudolf Otto, ce n’est pas uniquement le «
religieux » ni le « non-rationnel », mais un sentiment spécifique qui permet
la manifestation de forces psychiques inconscientes où se mêlent, dans une
alchimie particulière, le rationnel et le non-rationnel. C’est l’impression
produite par l’objet religieux, le sentiment du mystère, du « tout autre »,
analysé ici dans ses multiples développements.
|
le sacrÉ |
Jean-Jacques
WUNENBERGER |
PUF |
2001 |
||
Pratiques du sacré : L’expérience du sacré -
le sentiment du numineux - les hiérophanies -
les structures symboliques du sacré - le langage
symbolique - le récit mythique - le jeu rituel
- l’espace-temps sacré - les fonctions rituelles du
sacré - origine sacré de la culture - classe
sacerdotale et pouvoir clérical - la régulation symbolique
du social - Théories du sacré : La nature du sacré
- le sacré et le profane - l’interdit et le mystère
- le pur et l’impur - les fondements du sacré
- la théophanie - l’anthropomorphisme
- l’herméneutique - les métamorphoses du
sacré - la controverse de la désacralisation - la
contestation intellectuelle du sacré - la sécularisation de la
culture - resacralisation et modernité - L’avenir du
sacré - |
LE SACRḖ - L’HOMME ET LE SACRÉ |
Roger
CAILLOIS |
Collection
GALLIMARD |
1950 |
L’auteur
nous donne ici sa version sociologique et philosophique sur le sacré, cette
source ou s’adresse les cherchant. Il part des acquis de Durkheim et en
particulier des recherches de Marcel Mauss, qu’il confronte avec celles des
maîtres de la sociologie allemande, anglaise et américaine. L’homme et le
sacré, est à la fois un livre de sociologie et de philosophie, une étude
originale et hautement personnelle sur le sacré « qui donne la vie et la
ravit, est la source d’où elle coule, l’estuaire où elle se perd ». On comprend que, parallèlement à
la religion et au sacré, ces deux types de rites, se soit développé dans un
effort pour échapper à une telle antinomie, c'est-à-dire pour communiquer
avec la puissance inconditionnée sans pourtant abandonner la sécurité que
procure une condition humaine enfermée dans des règles et garantie par elles.
Toutefois, cela n'est possible que par une transposition, une élaboration
rituelle qui transforme le principe numineux en un principe sacré,
dont les symboles et les manifestations ne sont plus immanents, mais
transcendants, c'est-à-dire à la fois extérieurs à la condition humaine et
capable de la fonder. C'est pourquoi le sacré est représenté par des modèles
archétypiques. On trouve de nombreux exemples de
cette élaboration. Ainsi, le mort, qui est pour la
perception immédiate un objet impur, devient un ancêtre tutélaire. On a
recours, pour cela, à des rituels qui le sacralisent.
Certains peuples procèdent à des funérailles en deux temps : une fois
passée la période pendant laquelle le cadavre est simplement numineux, une
cérémonie a lieu qui le transforme en génie bienfaisant, ou bien en un être
mi-humain, mi-animal, comme le totem du clan. Parmi les rites religieux,
on peut distinguer ceux qui ont pour objet de poser la transcendance du sacré
en le séparant du profane et ceux qui permettent à l'homme de participer au
monde sacré. Dans la première catégorie
trouveront place toutes sortes de rites négatifs qui, dans leur aspect
extérieur, ressemblent à des tabous. Ainsi il est interdit de manger
l'animal-totem ; mais on le fera cependant dans certaines circonstances
particulières qui seront des cérémonies de participation et de communion. Aux
rites négatifs s'apparentent également toutes sortes de formes d'ascèse, tels
les jeûnes, par exemple. Pour séparer le sacré du profane, il faut, en
définitive, marquer symboliquement que tout ce qui est donné dans la nature
ne peut être sacralisé qu'en étant marqué par des modèles archétypiques. Au sommaire de ce livre : Rapports généraux du sacré et du profane -
L’ambigüité du sacré - Sainteté et souillure - la
polarité du sacré - cohésion et dissolution - le
sacré de respect : théorie des interdits - l’organisation du
monde - lois saintes et actes sacrilèges - hiérarchie
et lèse-majesté - le sacré de transgression : théorie de la
fête - la fête, recours au sacré - la recréation du
monde - fonction de la débauche - le sacré, condition
de la vie et porte de la mort - sexe et sacré -
jeu et sacré - guerre et sacré - guerre et
fête - mystique de la guerre - |
LE
SACRḖ - LA VIOLENCE ET LE SACRḖ
- |
René
Girard |
Edition
Hachette |
1999 |
Deuxième grand ouvrage de René
Girard publié en 1972, après "Mensonge romantique et vérité
romanesque" (1961), il ouvre la voie à toute une série d'études sur le
rôle des religions dans la régulation de la violence dans les sociétés
humaines et même au-delà. L'auteur remonte jusqu'aux origines de tout l'édifice
culturel et social. Etudiant la tragédie grecque, Oedipe et Dionysos, René Girard
définit la crise sacrificielle. "La notion de crise sacrificielle parait
susceptible d'éclairer certains aspects de la tragédie. C'est le religieux,
pour une bonne part, qui fournit son langage à la tragédie; le criminel se
considère moins comme un justicier que comme un sacrificateur. On envisage
toujours la crise tragique du point de vue de l'ordre qui est en train de
naitre, jamais du point de vue de l'ordre qui est en train de
s'écrouler.". Le thème des jumeaux, des frères ennemis, traverse les
mythes grecs comme d'autres mythes de création du monde. La question de
l'indifférenciation, de la réciprocité violente, des métamorphoses
constamment présente dans ces mythes, oblige à entrer dans le détail des
textes, à faire de l'analyse textuelle et inter-textuelle, comme il l'avait
si bien fait dans son premier livre sur la littérature. L'analyse du texte de la
pièce de théâtre grec "Oedipe roi", une des références de FREUD
dans la construction de la psychanalyse, aboutit à de tout autres
considérations que les siennes. Pour René GIRARD, la colère est partout
présente dans le mythe, ou plutôt une alternance de sérénité et de colère. Le
mythe résout le problème de la différence de façon brutale et formelle par le
parricide et l'inceste. Dans le cours du récit grec, " à mesure que la
crise s'exaspère, les membres de la communauté deviennent tous des jumeaux de
la violence". "Ils sont les doubles les uns des autres".
"La permanence plusieurs fois millénaire du mythe œdipien, le
caractère imprescriptible de ses thèmes, le respect quasi religieux dont la
culture moderne continue à l'entourer, tout cela suggère, déjà, que les
effets de la violence collective sont terriblement sous-estimés. Le mécanisme de la violence réciproque peut se décrire comme un
cercle vicieux; une fois que la communauté y a pénétré elle est incapable
d'en sortir. On peut défini ce cercle en terme de vengeances et de
représailles; on peut en donner diverses descriptions psychologiques. Tant
qu'il y a, au sein de la communauté, un capital de haine et de méfiance
accumulée, les hommes continuent à y puiser et à le faire fructifier. Chacun
se prépare contre l'agression probable du voisin et interprète ses
préparatifs comme la confirmation de ses tendances agressives. De façon
générale, il faut reconnaître à la violence un caractère mimétique d'une
intensité telle que la violence ne saurait mourir d'elle-même une fois
qu'elle s'est installée dans la communauté. Pour échapper au cercle, il
faudrait liquider le redoutable arrière de violence qui hypothèque l'avenir,
il faudrait priver les hommes de tous les modèles de violence qui ne cessent
de se multiplier et d'engendre de nouvelles imitations. Si les hommes réussissent tous à se convaincre qu'un seul
d'entre eux est responsable de toute la mimesis violente, s'ils réussissent à
voir en lui la "souillure" qui les contamine tous, s'ils sont
vraiment unanimes dans leur croyance, cette croyance sera vérifiée car il n'y
aura plus nulle part, dans la communauté, aucun modèle de violence à suivre
ou à rejeter, c'est-à-dire, inévitablement, à imiter et à multiplier. En
détruisant la victime émissaire, les hommes croiront se débarrasser de leur
mal et ils s'en débarrasseront effectivement car il n'y aura plus, entre eux,
de violence fascinante. Il nous parait absurde d'attribuer au principe
de la victime émissaire la moindre efficacité. Il suffit de remplacer par
violence au sens défini dans le présent essai, le mal ou les péchés que cette
victime est censés assumer pour comprendre qu'on pourrait bien avoir affaire
toujours, certes, à une illusion et à une mystification, mais à l'illusion et
à la mystification la plus formidable et la plus riche en conséquences de
toute l'aventure humaine." Cette efficacité de transfert collectif des
fautes sur un seul, coupable de tous les maux, coupable de parricide et
d'inceste, René Girard entend à la fois la démontrer et en montrer le
fonctionnement. Comptez avec le fait que pour fonctionner avec efficacité, un
tel mécanisme doit rester mystificateur et on aura là toute l'ampleur de la
tâche que l'auteur se donne. René Girard est si convaincu de l'importance d'Oedipe qu'il y
revient plus loin (chapitre VII, Freud et le complexe d'Oedipe). Il pense que
Sigmund Freud fait fausse route. Alors que toute la théorie psychanalytique
est basée sur le désir rattaché à un objet, un désir objectivé, lequel se transfère
tout au long de la vie du sujet vers un autre objet, "la conception
mimétique détache le désir de tout objet; le complexe d'Oedipe enracine le
désir dans l'objet maternel; la conception mimétique élimine toute conscience
et même tout désir réel du parricide et de l'inceste; la problématique
freudienne est au contraire toute entière fondée sur cette conscience.». Car
pour René Girard, toute la culture humaine est basée sur l'imitation des
pensées et des actions, et le désir s'accroche à tous les objets auxquels
s'accroche le désir des autres, et notamment des plus proches, et notamment
des frères, et notamment des jumeaux.
Au sommaire de cet ouvrage de 480 pages : Le sacrifice - la crise sacrificielle - Œdipe et la victime émissaire - la genèse des mythes et des rituels - Dionysos - Du désir mimétique au double monstrueux - Freud et le complexe d’Œdipe - Totem et tabou et les interdits de l’inceste - Lévi-Strauss, le structuralisme et les règles du mariage - les dieux, les morts, la sacré, et la substitution sacrificielle - L’unité de tous les rites - |
le sacrÉ &
le profane |
Mircea
Eliade |
Edition GALLIMARD |
1965 |
||
Bien entendu, la première partie
sur l'espace sacré permet, dans le cadre de la thématique de ce mémoire de
mieux cerner le contexte d'édification d'un lieu sacré et de définir ce
qu'est tout simplement un lieu sacré. Mircea Eliade utilise dès le début de
cet ouvrage le terme de Hiérophanie, mot qu'il a inventé et qu'il définit
comme étant la manifestation du sacré dans des objets ou lieux profanes (page
15). Profane signifie littéralement "devant le lieu consacré"
(pro-fanum). "Pour l'homme religieux,
l'espace n'est pas homogène." A
partir de cette affirmation, appuyée par un passage de l'Exode, l'auteur
différencie la nature de l'espace selon la vision de l'homme religieux et
selon celle de l'homme profane. L'espace de l'homme religieux n'étant pas
homogène, il existe pour lui des espaces "forts",
"structurés", "orientés" et un espace
"amorphe", non consacré et donc profane. Le profane, ne se définit,
comme ici, seulement par son opposition au sacré. Le seul espace
"vrai", "réel" est l'espace sacré pour l'homme religieux.
Notre monde (sous-entendu habité par les nôtres) est l'espace habité, et consacré,
c'est le cosmos, tout ce qui ne fait pas parti de ce "cosmos" est
le "chaos", associé aux démons, etc... Cependant un territoire,
pour devenir cosmos doit être "cosmisé", c'est à dire créé de la
même façon que les dieux ont créé l'univers. Pour l'homme religieux, un territoire
n'est donc pas investi ou colonisé, il est simplement créé, par le rite du
sacrement. Ces lieux sont généralement
indiqués par l'apparition du sacré par des signes hiérophanes, si cela n'est
pas le cas, ils sont provoqués. Par exemple, certains animaux sont
pourchassés puis tués à un endroit qui deviendra sacré. Les hommes ne se
laissent donc pas le choix du lieu sacré mais il s'impose à eux, par des
signes plus ou moins mystérieux. Ces lieux, notre monde, le monde sacré,
orienté est le centre du monde. Dans la majorité des civilisations,
l’installation dans un territoire se fait à partir d'un même schéma : la
recherche d'un point fixe (le centre) qui permet l'orientation de ce centre
grâce à des axes (par exemple les points cardinaux). Ceci est la formation,
la création de l'espace sacré. Au contraire, l'espace profane est relatif, il
est homogène et ne possède pas de réelle orientation car il n'existe pas de
centre, de point fixe issue de la hiérophanie. "Selon la formule d'un célèbre
architecte contemporain, Le Corbusier, la maison est une machine à habiter.
Elle se range, donc, parmi les innombrables machines, produites en série dans
les sociétés industrielles. La maison idéale du monde moderne doit être,
avant tout, fonctionnelle, c'est à dire permettre aux hommes de travailler et
de se reposer pour assurer le travail. On peut changer de "machine à
habiter" aussi fréquemment qu'on change de frigidaire, de voiture. On
peut également quitter sa ville ou sa province natales, sans autre
inconvénient que celui qui découle du changement de climat." Ici donc,
l'auteur commence donc à parler de la désacralisation de l'habitat, puis plus
généralement de la sécularisation de la nature, notion qu'il n'approfondira
pas.
Au sommaire : L’espace sacré et la sacralisation du monde
- le temps sacré et les
mythes - La sacralité de la nature et la religion
cosmique - Existence humaine et vie
sanctifiée - |
LE SACRḖ - la nature et le sacrÉ |
Dirigé
par Frederick tristan |
Edition C.E.A.P.T |
2007 |
«
Un temps viendra où il n’y aura plus que des catastrophes ! » La
multiplication des « catastrophes naturelles » semble aujourd’hui faire écho
au sombre pronostic de Léon Bloy … au-delà des débats sur leurs « causes »
(en particulier les dérèglements climatiques engendrés par le productivisme),
le caractère spectaculaire et terrifiant des catastrophes repose les
questions essentielles de la vie et de la mort, de « Dieu » et du « Mal », du
destin spirituel de l’homme, de notre rapport aux autres et au monde … Explorant,
à travers les grandes traditions spirituelles (christianisme, judaïsme,
islam, hindouisme, bouddhisme), les liens entre la « nature » et le « sacré
», les auteurs montrent à la fois comment, dans un monde désacralisé par
plusieurs siècles de matérialisme, la catastrophe peut être aussi
spirituellement dévastatrice – ou, au contraire, vécue comme un « signe des
temps » et l’occasion d’une véritable métanoïa. Il est urgent,
soulignent-ils, d’ouvrir la voie à une « resacralisation de la nature », à
une « écologie spirituelle » – et de renouer avec une « spiritualité du
Vivant ».
|
LE SACRÉ et LE SENS DU SACRÉ |
Sous la direction de Nathalie Calmé |
Edition
Albin MICHEL |
1998 |
||
Son
émergence coincide avec la mise en cause par la sociologie et les
« sciences des religions » du monopole culturel de la pensée
chrétienne. Le christianisme subit comme les autres religions la loi du
relativisme et du comparatisme qui, au-delà des caractères contingents de
chaque civilisation (y compris la civilisation chrétienne), entend dégager
des régularités universelles. Dans
ces conditions, Henri Hubert et Marcel Mauss sont parmi les premiers à faire
de « sacré » et de « profane » des substantifs, qui
désignent deux pôles extrêmes de l'activité et de la pensée religieuses dont
le sacrifice assure la médiation. D'autres théoriciens ont moins mis l'accent
sur l'expression rituelle du sacré que sur ses contenus psychologiques :
Rudolf Otto a voulu analyser l'expérience subjective du
« numineux », tandis que Roger Caillois a tenté d'élaborer une
grammaire des expériences sacrées en distinguant le « sacré de
respect » (contraint par l'ordre social) du « sacré de
transgression » (notamment dans la fête). Allant plus loin encore, c'est
dans la participation cosmique aux hiérophanies que Mircea Eliade a situé
l'expérience du sacré. Sans entrer dans chacune de ces théories, résumons
quelques points fondamentaux : 2– le sacré est ce
qui est séparé, interdit, frappé de tabou ; on retrouve ces notions un
peu partout, mais sous des formes diverses, par exemple dans l'Islam avec les
notions de baraka
et de haram
(Ch. Decobert, p. 159) ; 3– le sacré est à
la fois protégé par l'interdit et doué d'une puissance active qui l'oppose au
profane. Subordonné, celui-ci n'en a pas moins, en retour, une puissance
désacralisante, profanatrice ; 4– on peut parler
légitimement avec Freud (Totem
et tabou) d'ambivalence
du sacré, qui à la fois fascine et terrifie, attire et repousse. Cette
ambivalence est très claire dans la Rome antique, où est désigné comme sacer celui qui commet un
crime contre la cité, ce qui signifie qu'il peut être tué sans que son
meurtrier encoure l'accusation de parricide. Autre exemple, qui vaut pour
bien des cultures : celui des interdits qui frappent la femme menstruée.
Ici, la relation sacré/profane se conjugue avec la relation pur/impur :
l'impureté se ligue avec le sacré puisque la femme impure (durant ses
menstrues ou entre une naissance et le rituel de « purification »
des nouvelles mères) est censée posséder une force sacrée, néfaste, qui justifie
son exclusion des espaces sacrés (Y. Verdier). 5-. Paradoxalement, la
théologie chrétienne contemporaine a parfaitement assimilé la réflexion sur
le sacré et le profane venue des sciences des religions (G.-L. Müller).
Il est vrai que la sociologie naissante avait, à l'égard du catholicisme, une
position ambiguë : il est aisé de reconnaître dans la définition
durkheimienne de la religion comme « administration du sacré » et
comme ensemble de « croyances obligatoires » une influence de l'Eglise
catholique après le concile Vatican I et la proclamation du dogme de
l'infaillibilité pontificale. Dans cet ouvrage, divers
auteurs expliquent : Robert Faure explique le sacré, qui est pour lui entre un Elan de vie et un don. Arnaud
Desjardins
(décédé en 2010) donne au sacré 3 mots, Paix,
Amour et Sagesse. Il nous explique que la grande chance de sa vie
est d’avoir pu rencontrer des Maîtres spirituels comme Prâjnanpad, Mâ
Amritânanda, des maîtres soufi ou zen. Il nous parle longuement du sens sacré
de la tradition dans notre quotidien comment le cerner et comment s’en
servir. Cheikh
Khaled Bentounes,
maître soufi et responsable de la confrérie Alâwiyya, développe l’Homme
universel et ce chemin de la primordialité où l’humanité a trouvé un
sens et une espérance dans son présent et son futur grâce à la
découverte de la spiritualité. Roland
Rech
en tant que moine zen fut très proche du maître Taisen Deshimaru, il nous
parle de la voie du Zen et de la méditation à la voie éveillée. Jacques
Salomé,
formateur en relations humaines enseigne la responsabilisation en étant
créatif dans nos relations. Il nous donne des modes d’emploi et des
directions tant au point de vue relationnel avec les autres qu’avec
nous-même. En chacun de nous sommeille un enfant-Bouddha. Jean
Letschert
est resté 15 ans en Inde, il nous explique la non dualité, la
réconciliation des contraires et la pratique de l’Art sacré comme voie d’éveil. Stan
Rougier,
prêtre chrétien est un homme de conviction et de cœur, il s’occupe des jeunes
et porte un regard d’espoir sur ce qui l’entoure. Il est œcuménique et
participe à des colloques interreligieux, il met en avant la spiritualité et
le sacré dans notre quotidien. Faouzi
Skali,
est l’organisateur annuel des rencontres-festival de Fès (Maroc) sur les
musiques sacrées soufies et traditionnelles. Il développe la dimension sacrée
de ces communications. Lama Denys Teundroup est le fils spirituel de Kalou Rimpoche, un des plus grands maîtres bouddhistes contemporains, lequel a autorisé Denys à enseigner et transmettre la tradition bouddhiste. Avant de répondre sur le sens du sacré de la vie, Denys pose des questions et affirme qu’il est important d’apprécier la valeur de la situation dans laquelle nous sommes, de prendre conscience des capacités et du potentiel dont nous sommes dotés, après ces évaluations, alors nous pourrons passer à l’étude du sacré dans toutes ses composantes. Paule
Salomon
nous parle du gai savoir, pour elle le sacré s’éprouve, il n’a pas besoin de
parole, le sacré est de l’ordre du présent, de l’instant, du vécu, c’est du
gai savoir. Annick
de Souzenelle
pose la question : Qu’est-ce que l’Homme ? Où est le sacré ?
Bien sur le sacré est à rechercher au fond de nous-même, mais l’ambiance
extérieure favorise l’éclosion du sacré surtout si on reste dans la Tradition
en respectant les traditions. M.M. Davy clôture ces entretiens, pour elle, l’essentiel est de comprendre que le sacré s’apparente au mystère, or le mystère est difficile à approcher, la nature, le silence et le non-dire enveloppent et véhiculent le sacré. La mise en condition et la mise en conformité de son être est primordial si on veut approcher sans illusion ce grand mystère. |
LE SACRIFICE DANS
TOUS SES ÉTATS |
DIVERS
AUTEURS |
ÉDITION
ARCADIA |
2007 |
Etymologiquement,
sacrifice vient de « Rendre sacré, ou
faire sacré » Pour
avoir une communion intime avec Dieu, il faut l’absorber, comme le suggère
l’ange de l’Apocalypse en absorbant le Livre. Le démembrement ou le meurtre
rituel du « Roi » dont le sang régénère toute la nature a
été pratiqué dans toutes les civilisations et répond au même symbolisme que
l’absorption des aliments qui peuvent représenter le corps de la
divinité : le blé donnant le pain et le vin, sang de la vigne sont la
base de la consécration de l’hostie. Il apparaît à l’origine que le sacrifice
humain soit destiné à prévenir l’échec des récoltes, et qu’il remédie à la
stérilité de la terre. Il y a toujours alliance entre l’homme et Dieu. C’est
ainsi que les Aztèques pratiquaient les sacrifices humains, rendu
consentant par les victimes, qui ainsi honoraient le Dieu-Soleil, il y avait
alors consécration et sanctification. Plusieurs
interprétations ou niveaux de lecture peuvent être dégagés de cette notion du
sacrifice, suivant les périodes, les lieux, les civilisations et les rites
profanes ou spirituels. Les
premiers sacrifices mentionnés par le Bible, sont ceux d’Abel et Caïn, puis
par Noé et par tous les Patriarches. Le plus connu est celui d’Abraham qui
obéissant à Dieu va sacrifier son fils Isaac (pour les juifs) ou Ismaël (pour
les musulmans). Pour le judaïsme, le sacrifice est très important car il
renouvelle à chaque fois l’Alliance avec Dieu, à travers des offrandes
expiatoires ou sacrificielles. On peut ainsi classer les sacrifices en trois
grandes catégories : 1/ Les sacrifices offerts en signe de soumission
à Dieu. 2/ Ceux qui le sont en signe d’action de grâces. 3/ Ceux qui le sont
en signe de repenti pour une faute commise volontairement, soit par
négligence, soit par inadvertance. Tout
un chapitre est consacré aux divers sacrifices anciens, tel que
les sacrifices des animaux, les sacrifices humains, la typologie des
sacrifices, la profanation, l’espace sacré, le martyre. G.
Fleury,
nous raconte en détail le sacrifice d’Isaac, et ses répercussions sur le
futur, puisque c’est à partir de ce sacrifice, arrêté par la main de l’ange,
que les sacrifices humains seront interdits ou du moins n’auront plus lieu
d’être et seront remplacés par des offrandes. Alain
Chaize
nous explique la liturgie juive qui a remplacé ces sacrifices d’expiation par
des prières et offrandes. Jacques
Chaumelle
nous emmène chez les Scandinaves, et nous raconte comment et pourquoi
certains demi-dieux, se sont sacrifiés, comme par exemple Tyr (dieu solaire) qui va sacrifier son bras
dans la gueule du loup Fenrir, pour sauver les hommes, c’est la lutte
entre les forces maléfiques du désordre (le loup Fenrir) et les forces
bénéfiques de l’Ordre (Tyr). Puis on passe à l’épopée d’Odin, ce fils d’Yggdrasill qui
voulant donner la connaissance aux hommes, est d’abord refusé par les grands
dieux (les Ases) mais accepté par les gardiennes des Portes (les Normes),
mais en compensation de cette connaissance, Odin,
devra accepter de se sacrifier, d’abord il devra subir une épreuve qui
touchera son intégrité physique ( il se plongera le visage dans de la glace
et perdra ainsi un œil), puis il devra être pendu par les pieds (devenant ainsi un des grands boiteux du panthéon de
ceux qui ont reçu cette mutilation initiatique)à un arbre durant 9
jours. Odin accepte et ainsi les
hommes bénéficieront de la connaissance des Ases, à travers l’alphabet
runique. Jean
Beauchard,
auteur de livres et de tarots maçonniques et alchimiques, nous explique
pourquoi la 12e lame du tarot (le
pendu) est une lame très importante dans toute démarche
initiatique, avec cette notion de retournement,
et de non-attachement. Ce chiffre 12 qui est celui des épreuves
(12 travaux d’Hercule) représente aussi une fin de cycle par la dématérialisation
et le renouveau annoncé. Ce retournement qui est la perte de son mauvais égo,
de son mental, de ses passions et illusions, c'est-à-dire la démarche type de
toute progression spirituelle métaphysique. Christian
Polin
explique la notion du sacrifice dans la démarche maçonnique depuis le 1e
degré jusqu’au grade de Rose+Croix. Enfin Francis Bouquillon développe
les images et concept du sacrifice dans les sciences sacrées, c'est-à-dire
dans la Tradition. |
Le sceau de salomon
- Aujourd’hui – Clef du grand oeuvre |
servranx & Collaborateurs |
Edition servranx |
1997 |
||
Le sceau de Salomon - Exdocin -
Origine du symbolisme - Tracé du sceau de Salomon - Parmi
les tracés de base, un seul est traditionnel - Le sceau de
Salomon et les couleurs émises - couleur traditionnelle du sceau
de Salomon - comment agit le sceau de Salomon et quel parti
peut-on en tirer ? - principales applications
- Expérimentations et résultats - un curieux cas de
revitalisation - figures émettrices d’ondes - un
témoignage très important en faveur des dispositifs d’action à distance
- |
LE SCEAU DE SALOMON . SECRET PERDU DE
LA BIBLE
|
JANIK
PILET |
Edition
TRAFFORD |
2005 |
Partant
de l’idée très simple que le premier texte de la bible – le récit de la
création en six jours – décrit géométriquement et mot à mot une
représentation symbolique de l’univers, J.Pillet nous invite à
travers cet essai de le suivre dans toutes les étapes de cette
reconstruction du monde. Le
résultat est une figure étonnamment équilibrée, qui semble bien
être le mythique Sceau de Salomon tel qu’il a pu être réservé aux initiés
.L’empreinte du Sceau de Salomon se retrouve dans d’autres textes de l’ancien
et du nouveau testament, comme la vision d’Ezéchiel et l’Apocalypse en
particulier. L’auteur
va nous entrainer à la recherche des origines de cette technique
d’inspiration spirituelle plusieurs fois oubliée et plusieurs fois retrouvée
au cours des âges. Les peuples de l’Indus, les astrologues chaldéens,
Salomon, Ezéchiel, Esdras, Saint Jean, Saint Luc, les alchimistes du
moyen-âge, et ceux des 17e, 18e, et 19e
siècles jalonnent ce parcours. L’auteur
avec les signes du Zodiaque, les quatre éléments, les planètes et les 12
tribus d’Israël, explique le symbolisme de l’évangile de Jean et de
l’Apocalypse à travers le Sceau de Salomon. |
LES CINQ POINTS PARFAITS
DE LA MAÎTRISE |
DIVERS
AUTEURS |
ARCADIA |
2004 |
||
Dans certains rituels maçonniques, cet acte
se pratique aussi entre le Vénérable Maître et les Surveillants. Il existait
déjà en Egypte ancienne ce qui montre la permanence dans la transmission
initiatique. Notamment on voit des représentations entre Pharaon et le
Principe divin où les deux ont même visage, ce qui souligne l’identité qui se
réalise. Ce geste est alchimique, comme dans le Rebis alchimique où il
y a reconstitution de l’unité du Roi et de la Reine. Il y a réunion des deux
polarités qui créent l’unité. Par conséquent deux Maîtres qui se rencontrent,
se reconnaissent par ces cinq points par lesquels ils ne peuvent plus se
détacher l’un de l'autre ; l’unité physique est indestructible. Tel est le
mystère de la réunion indissoluble. Selon le pilier Force, l’aspect dynamique,
les points sont corporellement localisés par l’Art du trait. Ils sont la
transmission d’un tracé et animent les êtres. Ils ne sont pas anodins mais ne
correspondent pas à des chakras. Il y a mise en avant de cinq fonctions
vitales qui sont l’expression de la vie. « L’oreille à oreille » est
la naissance à la vraie vie par l’échange des souffles. Le « cœur à cœur
» est une jonction dans l’intimité de l’être, et la manifestation de l’amour
fraternel par le cœur-conscience. Le « genou à genou » est la
coordination d’un mouvement commun autour d’un pivot, centre générateur de
l’initiation. Par le « pied à pied », on est destiné à l’autre, et la
voie se révèle avec d’autant plus de force que par le pied on est en contact
avec la Terre-Mère. Le « main à main » est une griffe qui manifeste le
croisement des énergies. Selon l’aspect Harmonie, celui de la
réalisation dans le manifesté, les points sont cinq, Nombre de l’Harmonie qui
unit tous les plans. Telle est la rose initiatique. Cependant, ce geste ne
peut pas se faire avec un Compagnon, bien qu’il apprenne à maîtriser ce
Nombre. Toute étape unissant des frères, si elle n’est pas bien vécue, ne
permet pas le retour à l’unité. Au troisième degré, le cheminement est sans
contingence ni contrainte, car le Maître est connaissant des Grands Mystères. Ce
geste est fort et pourtant souvent mal vécu, avec beaucoup de retenue dans le
contact physique, ce qui en empêche l’expression énergétique. Mais l’emprise
physique est indissociable de l’emprise spirituelle. L’équilibre
corps-âme-esprit doit rendre ces trois plans de l’être indissociables par un
contact à la fois physique, mental et spirituel.
Dans
son discours de 1736 le Chevalier Michel de Ramsay reprendra les
constitutions d’Anderson et affirmera que Noé est un des
patriarches fondateurs de la F.M. |
LES CINQ POINTS PARFAITS DE LA MAÎTRISE, OU LA RÉSURRECTION
SYMBOLIQUE -
N° 42 - |
Percy John Harvey |
ÉDITION
MAISON DE VIE |
2011 |
Lors
de l’élévation au grade de Maître Maçon, moment essentiel de l’initiation, un
rite surprenant est pratiqué : la mise en œuvre des « cinq points parfaits de la maîtrise »,
liée à une résurrection symbolique qui s’inscrit dans une longue tradition
que décrypte l’auteur. En s’éveillant à la réalité spirituelle, le
récipiendaire revit la légende d’Hiram et en découvre la véritable
signification. Du mythe osirien à la présence alchimique de « l’homme
debout », cet ouvrage approfondit la vaste symbolique des
« points parfaits » à l’aide d’une très abondante iconographie, qui
anime le livre. Maître
Hiram, notre modèle de conduite, a été abattu en affrontant les trois plus
grands ennemis de la Franc-maçonnerie. Notre héros mythique gît sous
l’Acacia, symbole de régénération, ce qui nous indique que nous sommes prêts
pour une nouvelle transformation. Symboliquement nous sommes au fond de
nous-mêmes au centre d’une mort dynamique et une nouvelle forme de vie nous
attend… Mais nous ne pouvons pas nous mettre sur la voie par nous-mêmes. La
chair a quitté les os, tout se désuni, et le squelette ne peut pas se relever
tout seul. Le V.M., aidé par deux frères, relève le cadavre par les 5 points
parfaits de la maîtrise. La posture finale scelle une alliance entre deux
êtres qui n’en font plus qu’UN : le V.M. et le frère qui représente Hiram. Le
nouveau Maître est encore faible. Seule la vie végétative est présente en
lui. L’esprit est encore engourdi et pour le réveiller des paroles de Vie
sont prononcées. Le
Mémento du Maître nous dit : « Question
: Quelles sont les véritables marques (les traits distinctifs) d’un Maître ?
» « Réponse : La Parole et
les cinq points parfaits de la maîtrise ». Je crois que ceci
permet d’affirmer que les Cinq Points Parfaits et la communication du mot
substitué forment un tout : le Relèvement ! D’autre part si nous considérons
que le nouveau Maître ne reste pas dans la mort, le Rituel semble nous
indiquer que la légende d’Hiram est composée par deux phases indissociables :
la Mort et le Relèvement. Notre rituel nous dit : « …Hiram renaît ainsi dans ses disciples
et, en particulier, dans le Maître nouvellement initié… » Le
nouveau Maître est debout maintenant et un homme debout est symbolisé par le
nombre UN. Le Nombre UN est un symbole unificateur : il tend à unifier les
contraires et à réaliser une synthèse des opposés. Le nouveau Maître régénéré
est alors censé être capable d’accomplir en lui l’harmonie, l’équilibre et la
cohabitation des contraires. Il peut se placer, donc, au Centre de l’Union,
et travailler à réunir ce qui est épars. Pour moi mes frères, à ce moment-là,
le nouveau Maître se trouve dans le point qui constitue le centre du cercle.
Le point où se rejoignent tous les processus de retour et de convergence de
recherche l’unité. Quand on parle d’unité je pense ce soir aux deux aspects
de la dynamique qui est au centre de nous-mêmes en tant que Francs-Maçons la
Mort Initiatique et la Vie Initiatique. Je vois, aussi, notre jeune Maître au
centre d’une croix, dont chaque branche a deux dimensions : A la verticale :
une dimension intellectuelle et une dimension spirituelle. A l’horizontale
une dimension philosophique et une dimension social. La
philosophie est bien plus qu’un discours théorique. Comme dans la Grèce
classique la philosophie a un aspect
vital, existentiel et que c’est un mode de vie. Ainsi sur le plan du Niveau
le Franc-maçon a un rôle en société. Dans ce rôle il est censé être animé par
la Lumière qui éclaire le Temple. Dans cette dimension horizontale je
distingue aussi deux cercles. Un premier constitué par la famille, les amis
et la Franc-maçonnerie. Le deuxième formé par l’activité au niveau
professionnel, associatif et politique. Chaque frère choisi librement s’il
agit dans les deux cercles ou s’il préfère le plus restreint. Celui de la
cité n’attire pas forcement tous les Francs-Maçons. Le travail à la
Perpendiculaire, d’autre part, implique une activité en vue de notre
transformation. Les rituels du premier et du deuxième degré nous indiquent
l’ensemble d’exercices moraux et intellectuels à suivre en vue de notre
perfectionnement en tant qu’Initiés Francs-Maçons. Lors
de l’Initiation au premier degré les épreuves nous indiquent que les préjuges
profanes doivent cesser d’animer notre intellect et que nous sommes censés
acquérir des nouvelles habitudes morales, des nouvelles connaissances et
renforcer notre volonté. Puis, en tant que Compagnon cette dimension
intellectuelle est approfondie par les sujets de méditation des 5 voyages et
par le renforcement de notre capacité à : donner à notre raisonnement une
limite, à ramener les faits à leurs proportions réelles, à donner aux mots
leurs sens propre, à donner aux rapports entre les choses une mesure et enfin
à considérer toutes les choses en leur relativité. (Plantagenêt) Dans le
troisième degré nous rencontrons les 5 points parfaits de la maîtrise. Le
nombre 5 évoque l’homme accompli, ainsi les cinq points sont « parfaits » parce qu’ils
unissent la nature humaine et la nature spirituelle du nouveau Maître. Les
cinq points peuvent symboliser aussi ce qui permet, aux Maîtres
Francs-Maçons, l’articulation à la force qui anime l’Univers et qui nous
transcende. Ce
qui nous transcende et la spiritualité dont je vous parle, mes frères, est à
faire en dehors de tout contexte ecclésiastique. Religion vient du latin
unir, relier. Le sentiment d’union vient du cœur de l’Homme. L’être humain
cherche à comprendre et à connaître ce qui le relie à toutes les espèces
vivantes et à la création, car il a compris que tout ce qui l’entoure vit et
meure comme lui. Dans nos Rituels dans le travail à la Perpendiculaire, la
spiritualité est présente au premier degré avec la Mort symbolique au monde
profane et au deuxième degré avec le symbolisme de la lettre G. Pour moi, « la spiritualité » est la
mise en action de la partie immatérielle de l’être humain. C’est l’activité
de l’ensemble de nos facultés psychiques et intellectuelles. Par conséquent,
je considère que la spiritualité d’un Franc-maçon ne peut pas être
circonscrite seulement à ce qui est de l’ordre de l’âme en tant que principe
immortel subsistant après la mort. La
spiritualité d’un Franc-maçon peut être considérée comme humaniste, car nous
sommes engagés dans la recherche de la vérité et de la moralité par
l'intermédiaire des moyens humains et en solidarité avec l'humanité. La
spiritualité maçonnique soutient une morale universelle fondée sur la
communauté de la condition humaine. Enfin, elle nous suggère aussi que les
solutions aux problèmes sociaux et culturels sont de caractère humain et ne
doivent pas être égoïstes. Pour moi un Maître Franc-maçon doit chercher à se
dépasser et je trouve, là, le lien avec la transcendance. « La transcendance », est
quelque chose de plus qu’un simple phénomène de notre conscience. Elle est ce
qui dépasse le subjectif dans notre Conscience. Elle est l’objet vers lequel
la Conscience entreprend l’action de faire mieux qu’à l’ordinaire. La
transcendance est dans le Vivant et elle est, donc, accessible à l’Homme.
Pour moi c’est l’Etoile Flamboyante que nous sommes censés guetter et trouver
dans notre propre vie. Et, en tant que Maîtres au centre du cercle. D’autre
part, je pense que l’immanence est aussi une dimension humaine et donc liée à
la transcendance dans l’Homme. C’est pourquoi je crois que la voie
initiatique de la Franc-maçonneries nous permet de trouver le chemin vers la
Connaissance qui est immanente en nous. Je crois, aussi, trouver là un des
buts de la pratique de nos rituels : la découverte, en nous-mêmes, de ces
deux dimensions, sans que cela implique nécessairement l'adhésion à un corpus
de croyances religieuses-ecclésiastiques. Par conséquent, je crois que nous
pouvons considérer la spiritualité maçonnique comme transcendante et humaniste
: sans dogmes ni cultes mais uniquement des règles morales. Nous sommes des
laïques ayant pris leur spiritualité en main. Quand
le Compagnon frappe à la porte de la Chambre du Milieu il entre dans un lieu
de tristesse et il trouble les Maîtres dans leur deuil. Après le Relèvement
la Lumière revient, la douleur des Maîtres s’estompe et le Temple devient
resplendissant. Hiram est régénéré dans le nouveau Maître. Pour moi ceci
symbolise le travail spirituel à mettre en route au centre de nous-même. Et nous
trouvons le 1er des 5 points parfaits : le pied droit avancé, symbole de la
marche vers un but unique. Je pense qu’à partir du 3ème degré la voie
spirituelle est inévitable pour le Maître Franc-maçon qui veut continuer à
développer cette dimension de sa Conscience. La Conscience en tant que force
qui permet l’intégration de tous les éléments et structures physiques et
psychiques de l’existence de l’être humain. En développant notre Conscience
nous pouvons harmoniser non seulement le corps et l’esprit mais aussi les
différentes facultés de l’esprit et par conséquent l’immanence et la
transcendance présentes dans l’être humain. Sans Loge il n’y a pas de Travail
maçonnique, le nouveau chemin qui se présente au nouveau Maître est favorisé
par la réflexion collective en Loge en alliance avec nos frères. Nous
rencontrons, maintenant, deux autres points parfaits : Le 3ème point parfait
: Les mains droites entrelacées, symbole de l’union nos efforts qui tendent
vers le même but. Et, le 5ème point : La main gauche sur l’épaule droite qui
symbolise l’entraide dans la recherche de la Vérité. Ce chemin ne reste pas
moins une voie personnelle, intérieure, silencieuse et nous voilà toujours en
plein dans le Secret maçonnique. Cette
voie secrète n’est constituée que par l’éphémère empreint de notre navigation
dans l’océan de notre Conscience. Mais à force de persévérance le sens
spirituel de la Tradition progressivement finira peut-être par se dévoiler au
Maître Franc-maçon. Et, le 2ème point nous apparaît: Le genou droit plié
symbole du culte du travail. Mais il s’agit de l’hommage au travail
initiatique c'est-à-dire sans la moindre intention d’obtenir une récompense.
Cette voie où nous partons à la recherche des choses derrière les formes et
au-delà des apparences je crois qu’elle s’accompli dans l’action et la morale
et c’est la recherche de la raison d’être de notre Existence. Enfin, le
symbole du 4ème point parfait de la maîtrise se présente à nous : Nos
poitrines se touchent et nous partageons nos sentiments à travers nos cœurs
spirituels. Ainsi, avec le renforcement de la spiritualité, structure de
notre Conscience, animée par des valeurs personnelles et maçonniques ; avec
la solidité et la force minérale de la pierre cubique ; placés au centre de
nous-mêmes et au centre de l’Union nous pourrons, en tant que Maîtres
Francs-Maçons, donner un dynamisme « autre
» à notre comportement en Loge à notre agir à l’extérieur du Temple et à
notre modeste contribution personnelle «…au
perfectionnement intellectuel et social de l’Humanité ». Est développé dans cet ouvrage : L’imaginaire de la mort et de la résurrection, la
putréfaction, la seconde naissance initiatique et la première mort
allégorique, de la porte basse à la porte étroite, la légende d’Hiram
avec des extraits et des rappels, l’explication de la légende d’Hiram d’après
le Régulateur du maçon ( 1801)et le Guide des maçons Ecossais (1890) , le
relèvement et la résurrection, les énergies, la patte de lion ou la griffe de
maître, les cinq points parfaits du compagnonnage appelé guilbrette,
les cahiers de 1829, les points suivants : la joue, la griffe, la main
sur l’épaule, la poitrine, le genou, le pied, et le mot. L’étoile
flamboyante. La verticalité de l’Homme debout. |
Les deux grandes colonnes de la
franc-maçonnerie |
René
DÉSAGULIERS |
Edition
DERVY |
1997 |
Ornant
l’entrée de toutes les Loges, les deux grandes colonnes du Temple du Salomon,
et avant elles les deux Colonnes du Déluge, sont les plus anciens symboles de
la tradition et de la mythologie maçonnique.
|
LES DEUX COLONNES DU TEMPLE |
Divers
Auteurs |
Bibliothèque
ARCADIA |
2009 |
||
Jean
Ursin
à travers un « entretien sous l’acacia 2 »
se pose des questions quant aux couleurs de ces colonnes, l’une aurait été rouge (couleur du bronze) et l’autre blanche
(couleur du marbre). Couleurs qui font référence aux couronnes des Pharaons,
il nous raconte que près de la vallée des Rois était un village –Deir en
Medineh- qui durant la construction des tombes royales était inaccessible
car possédant le secret de fabrication des mastabas et tombes royales. Ce que
l’on sait c’est que 2 équipes se relayaient, l’une en rouge appelée équipe du
nord et l’autre en blanc, l’équipe du sud, selon l’auteur ces deux équipes
étaient comme les deux colonnes d’un temple. Eric Geoffroy (Sources bibliques et hébraïques) développe l’orientation des deux colonnes J et B. Le temple était orienté est/ouest, course apparente du soleil de son lever à son coucher. Ainsi au solstice d’été, le soleil levant éclairait le « Saint des Saints ». Pour les colonnes les textes disent « la porte de la maison est vers le levant », le problème dans l’orientation est de savoir où est placé celui qui dit « à gauche Boaz, à droite Jakin » était-il face aux colonnes ou face à l’est, à l’intérieur ou à l’extérieur ? Aucun documents ne le disant, il faut se résigner à des suppositions et à échafauder des théories. Richard
Khaitzine
(De la parole perdue à la parole voilée)
est sceptique quant à la construction de ces colonnes, il pense plutôt à une
fiction littéraire. Pour lui ces deux colonnes représentent celles du Temple
de la Nature, celui dont le Christ dit « Détruisez le et je le rebâtirais en trois jours » Ce
temple-là qualifié de Nature, c’est celui qui meurt après le solstice d’été
et commence à renaître avec le solstice d’hiver. La position des colonnes lui
pose également problème, mais les théories qu’il développe sont plausibles. Emile
H. Ouaknine
nous transporte sur le Mont Sinaï et l’Alliance avec Moïse, puis sur le Mont
Thabor avec le témoignage des apôtres (Pierre, Jacques et Jean) lors de la
transfiguration de Jésus. Il rapproche Moïse et Jésus de Boaz et Jakin. Eliphas
Levi
(Abbé Constant) dans son ouvrage Dogme et rituel
explique pourquoi ces deux colonnes sont antagonistes et complémentaires à la
fois, en développant son argumentaire à travers la Kabbale, Malkut et Kether,
positif et négatif, principe actif et passif qui se réunissent avec la
Sagesse. Satan et Michael sont nécessaires et complémentaires. I. Mainguy décortique ces deux colonnes, parle des inversions, de la décoration générale avec les grenades, symbole végétal représentant la fraternité mais aussi les possibilités infinies de la vie, sa fécondité et son renouvellement. Les noms de ces colonnes rejoint le mot du maçon indiqué dans tous les textes fondateurs et dont le manuscrit d’Edimbourg (1696) mentionne la plus ancienne présence des mots J et B comme formant les deux parties indissociables du mot du maçon. Ces colonnes délimitent également non seulement l’entrée du temple mais la porte basse ou étroite, rappel du nouveau testament. |
les deux colonnes
& la porte du temple
- N°
12 - |
F.
figeac |
Edition
MAISON DE VIE |
2004 |
Dans
la tradition des bâtisseurs, un temple est comme une porte s’ouvrant sur le
mystère, la porte extérieure résumant l’enseignement du domaine sacré auquel
elle donne accès. Il en va de même dans la tradition maçonnique qui a adopté
une formulation, très épurée, essentiellement géométrique, de la porte du
Temple.
|
les deux St jean et la chevalerie templiÈre |
J.
chopitel & c. gobry |
Edition le mercure dauphinois |
2000 |
||
En 1127, le pape Honoré II
convoque un concile à Troyes qui consacrera l'existence officielle de l'Ordre
et surtout, qui lui assurera une indépendance totale, morale et financière,
par rapport aux souverains temporels en Europe. Les Templiers ne rendent
compte de leurs agissements qu'au Pape...Ce Concile leur donnera également
une règle fixant leur mode de vie, leur hiérarchie et qui installe un nouveau
concept, celui de « Moine-Soldat ». Ils faisaient vœu de pauvreté, de
chasteté, d'obéissance, et devaient vivre d'aumônes. A partir du Concile de
Troyes, les Templiers bénéficient d'un courant de grande sympathie,
bénéficiant du sentiment de piété qui portait les familles à soutenir
Croisades et pèlerinages. Les dons affluent, en argent, en terres, en cadets
de famille pour lesquels l'aventure en Terre est plus attrayante que la vie
monastique...Un rôle essentiel de l’ordre du templier était la santé des
pèlerins. En face du Saint Sépulcre, ils s'activaient auprès des blessés. Il
fut créé le quartier des hospitaliers de St Jean. L'idée des Templiers était aussi
de fédérer les divers royaumes européens sous la suzeraineté d'une haute
autorité détenant un pouvoir moral et matériel lui permettant d'arbitrer les
conflits avant qu'ils ne se déclarent et de maintenir une paix universelle
profitable à tous les peuples chrétiens, juifs et musulmans... En Orient, le
Temple ne néglige pas les accords avec les soit disant « infidèles »,
protégeant même des peuplades musulmanes dont ils reçoivent le tribut. Il traite
directement avec les Sultans et les Emirs sans en référer au Roi ni au
Patriarche de Jérusalem. Ils sont souvent entraînés dans des ruptures de
trêves qu'ils ne souhaitent pas, par des « croisés » qui, une fois repartis,
leur laissent le poids de la guerre. Il faut donc visiblement (selon les
historiens) bien différencier la violence des croisades avec l’action des
templiers. Les croisades étaient des campagnes militaires prêchées au nom de
la libération de Jérusalem contre l’occupation par les arabes musulmans. La
croisade était en quelque sorte une guerre sainte fanatique. Toutes les
actions des croisés ne furent pas héroïques, loin de là. Ils commirent des
atrocités non seulement contre les musulmans mais aussi contre les juifs et
les chrétiens. Par exemple la quatrième croisade n'arriva jamais jusqu'à la
Palestine, mais au lieu de cela elle mit à sac Constantinople, la capitale de
l'empire byzantin chrétien. Beaucoup de reliques et d'objets volés à
Constantinople sont encore au Vatican et ailleurs. Après la chute du royaume de
Jérusalem (1187), ils se retirèrent à St-Jean-d ‘Acre et après la prise de
cette dernière place par les Arabes (1291), à Limisse (Limassol) à Chypre;
puis ils se répandirent par toute l'Europe, et y augmentèrent infiniment, avec
leur réputation de bravoure, leur puissance et leurs richesses : il y eut un
moment où ils comptèrent 15 000 membres, tous revêtus du fameux manteau blanc
frappé de la croix rouge sang, chargés de la défense des places fortes. Mais
à plusieurs reprises, les templiers sont dénoncés pour avoir pactisé avec les
musulmans, et accusés de la défaite finale des croisés. Le Temple possède au moment de sa
suppression 9000 maisons réparties en Europe. Toutes ces maisons reçoivent
des dépôts et accordent des prêts et des avances à des emprunteurs publics et
privés. Les Templiers jouent un rôle important dans les campagnes où ils
financent des moulins à vent, à eau et des forges à la catalane. Leur
compétence se traduit dans la pratique des changes et dans celle de la
comptabilité. Banquiers des pèlerins, les Templiers amassèrent une véritable
fortune qui en firent une puissance aussi importante que celle de la royauté.
Ils prêtèrent même des sommes fabuleuses au roi Philippe le Bel qui s'endetta
ainsi considérablement. Mais les Croisades et les batailles vont se
multiplier, des milliers e Templiers laisseront la vie pour la sauvegarde du
Royaume de Jérusalem. Mais les temps changent et il devient de plus en plus
difficile de contenir l'ennemi, malgré les fantastiques forteresses (St Jean
d’Acre par exemple) que les chrétiens ont bâties aux points-clé du Royaume. L’indépendance des templiers, leur
vision originale et le fait qu’ils ne soutenaient pas toujours la royauté a
débouché sur une tragédie : le 13 octobre 1307, tous les Templiers qui se
trouvaient en France furent arrêtés par la royauté. Un procès truqué,
reposant sur l'extorsion, par les promesses ou les tortures, de quelques
aveux, conduit à leur condamnation. Certains furent brûlés. Pour des raisons
politiques et d’intérêt personnel, en 1308 le pape Clément V remet certains
chevaliers du temple aux mains de Philippe le Bel alors même que les
chevaliers étaient fidèles au pape depuis 2 siècles !!!Le dernier Grand
Maître des Templiers Jacques de Molay fut supplicié sur le bûcher en 1314. Il
déclara alors : "Pape Clément... chevalier Guillaume de Nogaret...
roi Philippe...avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu pour
y recevoir votre juste châtiment ! ... Maudits ! Maudits ! vous serez tous
maudits jusqu'à la treizième génération de vos races !..." Cette
parole alimente jusqu’à aujourd’hui le mystère...- car le 20 avril 1314,
Clément V meurt d'une affection intestinale. - le 29 novembre, Philippe le
Bel meurt au court d'une chasse au sanglier, jeté bas de son cheval. Entre
temps, Guillaume de Nogaret est mort dans des conditions étranges. - Esquieu
de Florian, Grand Inquisiteur de France, est poignardé. - Les deux principaux
témoins de l'accusation, Gérard de Laverna et Bernard Palet, sont pendus.
Est-ce là la force existentielle de l’ordre des templiers ? Une chose est
sûre, c’est que personne n’a jamais retrouvé le fameux trésor des templiers ?
Mais peut-être que finalement, le
trésor de Templiers n'était pas tant financier que spirituel. Les Templiers
étaient très reliés à l’Orient, où ils ont côtoyé différentes civilisations
possédant chacune des connaissances différentes. Il n'est pas impossible non
plus, qu'ayant vécu en Terre Sainte, et côtoyant de très près d'autres
religions, ils finirent par « découvrir » un secret très important au niveau
spirituel et ésotérique. Dans ce cas, il était aisé de comprendre le souhait
du Saint-Siège de se débarrasser d'un ordre puissant, numérairement
important, ayant des croyances différentes, ou modifiées par rapport aux
règles de l'Eglise. Cette même puissance gêne évidemment le roi de France qui
dans sa volonté d'étendre son pays se voit limiter sur son propre sol par un
ordre religieux indépendant. L’ordre fut officiellement dissous en 1312. Mais
il continua d'exister sous d'autres noms en Espagne et au Portugal où la
persécution n'avait pas été aussi brutale qu'en France. Les Hospitaliers de
Saint-Jean, en revanche, après avoir été chassés de la Méditerranée
orientale, à partir de 1530, se sont implantés solidement à Malte - où ils
ont pris le nom de Chevaliers de Malte. Ils y ont constitué leur État
jusqu'au début du XIXe siècle, et continuent d'exister aujourd'hui, après
être revenus à leur première vocation hospitalière. Au sommaire de cet ouvrage : Jésus-Christ - saint Jean -
Janus - Principes fondamentaux de la doctrine
chrétienne - Etat de l’être humain, temple de
Dieu - Saint Jean Baptiste -
Elie - Saint Jean Baptiste le « fils de la
veuve » - L’essénisme
- L’Eglise intérieure - la
décollation de saint Jean Baptiste - le solstice
de Juin et de Décembre - Saint Jean
l’évangéliste - les évangélistes
- Boanergès, les « fils du
tonnerre » - l’évangile de
Jean - le prologue de saint Jean
- l’Apocalypse - le royaume du prêtre
Jean
- |
LES FÊTES
INITIATIQUES DES DEUX SAINT-JEAN 2
TOMES - N° 81 ET 82 |
Jean-Patrick
Dubrun |
Edition
Maison de Vie |
2018 |
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La lumière est une notion diminutive du Logos et du Verbe Ces fêtes
sont des franchissements symboliques de portes donnant accès à la
connaissance des mystères antiques liés à la lumière et à la vie, la lumière
est une notion diminutive du Logos et du Verbe divin et porte en elle une
notion de puissance associée au mystère de la création et au mystère de la
vie. La lumière est une philologie cognitive du « Commencement », une
production mentale propre à chacun qui semble se fondre dans un seul et même
archétype, celui de la lumière naissante ! Elle est à la fois une source
universelle de vie et la source du trait du bâtisseur. Sans lumière point de
forme, d’ombre ni de trait. La lumière emporte la structuration et l’ordonnancement
du monde par l’apparition. La notion d’apparition, comprise au sens de la
représentation mentale, porte aussi bien sur la forme, la structuration des
choses et des êtres, les sens, l’intelligence de l’acte, l’intuition, etc. on
peut affirmer que la lumière induit le monde des formes des sensations et des
pensées qui fondent l’homme dans les profondeurs de son être. Le fondement vital de la Saint-Jean se situe
dans la métamorphose du grain en épi. Il s’agit donc d’une dimension
élévatrice et multiplicatrice propre à la germination jusqu'à l’épi, partant
d’une unité initiale et répondant au Gn 1, 22 : « croissez et multipliez » du
5ème jour. Dans la multiplication elle-même réside et se transmet le mystère
de l’origine de la vie. Cette part divine, inaccessible à notre intelligence
est qualifiée depuis l’antiquité de « Mystères ». Rappelons que le soleil qui chasse
l’inconnu et l’effroi fut la divinité Hélios chez les Grecs ou Ra chez les
Égyptiens, la Lune apporta l’imagination et une lumière floue, intériorisée,
donnant une forme imprécise et portant en elle une dimension parfois
négative. L’allégorisme agraire polythéiste succède à l’animisme, et va
rapidement donner naissance à une évolution accompagnant l’homme dans sa
destinée que sera caractérisée par le mythe de Perséphone : apparaît le
symbolisme qui est une évolution puissante de l’allégorie à un niveau
éthique. Désormais le symbole est signifiant au-delà du discours et occupe un
vide qui n’est rien d’autre que l’angoisse de l’homme face au mystère de la
vie (sous-entendu que se passe-t-il après la mort ?).Arrive enfin l’idée que
la Lumière féconde l’âme et l’esprit… Il s’agit donc d’une lumière considérée
comme nourriture spirituelle que l’on associera aux nourritures terrestres
les plus symboliques. Nous verrons dans la Bible, une assimilation
extraordinaire faisant apparaître le pain et le vin, nés de la lumière, comme
la nourriture du corps et de l’esprit… c’est ici notre héritage ancestral de
la période polythéiste agraire qui se transmet dans la période monothéiste du
Nouveau Testament sur un plan moral et psychique. La lumière serait dans son
essence, une nourriture pour l’esprit. Les mystères de la Saint-Jean nous
permettent d’établir que l’homme a toujours personnifié le mystère pour lui
donner un sens qui soit à son image, car toute représentation mentale passe
par le filtre du corps de matière. La personnification johannique du mystère
de la lumière et son dédoublement serait une réponse à deux angoisses,
l’angoisse métaphysique et l’angoisse de la mort. Face à l’angoisse de la
mort et au désir de posséder et de comprendre, va naître la grande aventure
de la psyché, perçue comme une intention consciente, et du soma, conçu comme
le corps agissant, qui donneront au mystère de la vie et au mystère de la
création, un visage « humanisé », et parfois idolâtre. La psyché s’affirmera
en l’homme en même temps que son évolution consciente. L’acquisition de la
conscience de soi passe par l’épreuve d’une sorte de dédoublement où l’on est
capable de se voir agir et être. C’est une projection de soi en soi comme si
on se regardait dans un miroir. Cet exercice typiquement maçonnique de la
conscience et plus qu’une autocritique, il est à l’origine de l’estime de soi
et ne peut se départir de la notion éthique qui met en exergue ce qui est bon
et bien et ce qui est mauvais et mal. Mais il n’y a pas d’éthique sans la
production préalable d’une norme surplombante. Donc l’éthique et les valeurs
et vertus des hommes, s’inféodent historiquement à une origine plus haute et
plus inaccessible, plus métaphysique, que l’homme retraduira en autorité
divine et ses dérivées institutionnelles. Dans tous les cas nous pouvons dire que si
l’homme est à l’image du divin c’est parce que l’homme peut concevoir le
sacré comme une « présence » dans le particulier comme dans l’universel. Il y
a donc une corrélation directe entre la création des 6 jours et la dimension
sacrale du 7ème jour qui est le jour du repos et de la sanctification par
dieu de son « chef d’œuvre ».Ce chef d’œuvre est une double création, soit le
monde et l’homme. Notre capacité à ressentir le sacré dépend ne notre
acceptation « consciente » de la qualité de sujet mythiquement « crée »
habitant un monde « manifesté » par le souffle et la lumière. Cette acceptation
induit le double mystère et sa personnification pour le rendre lisible à
tous. Nous aurons un Saint-Jean dédié à la frontière des petits mystères
antiques et un Saint-Jean dédié aux limites inférieures des grands mystères.
Le passage de l’un à l’autre impliquera un niveau de conscience plus
approfondi, ce qui traduira un développement de la conscience dans le sens de
l’éclairement voir de l’illumination. Ces deux Saints ont une valeur symbolique
importante en maçonnerie par leur place dans le calendrier. C’est en effet un
point de retournement du cycle des saisons et du temps cyclique. À ce sujet
ce point de retournement est commun aux petits mystères et aux grands
mystères en ce sens que le macrocosme (l’univers / création) est intervenant
dans le microcosme (l’homme / vie). Ce point est donc une porte d’accès entre
les petits et grands mystères, mais aussi un point commun entre le mystère de
la manifestation et le mystère de la vie. De plus le temps cyclique est
parfaitement représenté dans les loges symboliques avec le cycle lunaire et
solaire (grands luminaires du 3ème jour), avec les travaux qui s’effectuent
de midi à minuit, conçu comme des plus hauts et des plus bas cycliques
etc…Les points de retournement sont présentés sur un plan éthique dans le
cabinet de réflexion par le renversement du sablier, par la faux et la graine
germinale, par la mort qui fait place à la vie….Il est représenté aussi par
la marche à reculons du futur apprenti dans sa dernière épreuve, celle du feu
de vérité ou feu purificateur. Les loges de Saint-Jean sont héritières des
loges opératives et des confréries de métiers consacrées à un saint,
médiateur céleste. Saint Jean-Baptiste, fut surnommé le « Baptiste » parce
qu'il baptisait dans le Jourdain, et Jean le Précurseur prêchait le
renoncement et le repentir. Il est le Saint jean de l’Ancien Testament, de
l’ancien cycle. C’est pour ses idées de fraternité et de justice qu'il fut
décapité sur l'ordre d'Hérode d’où le sens ésotérique pour les Maçons. Sa
décapitation marque la fin du cycle où la relation au divin était d’une
nature descendante et craintive. Il s’agit d’un signe qui nous invite à
penser différemment, non plus avec nos habitudes et nos préjugés craintifs,
mais avec notre nature spirituelle « renouvelée ».Le baptême par l’eau est
celui de la matière. C’est celui du franchissement du Jourdain du passage
d’une rive à l’autre de l’Ancienne Loi à la Nouvelle Loi, de la Première
Alliance à la Seconde Alliance. La tête tranchée est symboliquement un
changement de repère, un changement d’état, une purification au sens
alchimique (tête de corbeau).La Maçonnerie moderne ayant une origine
chrétienne, ceci nous fait comprendre pourquoi saint Jean-Baptiste, en
analogie avec son rôle dans la Bible, représente dans le contexte maçonnique,
l'initiateur et le purificateur par excellence, se purifier avant
d’entrer dans la lumière du nouveau cycle ou le divin intègre le cœur de
l’homme. Les deux Jean et Jésus vont prendre
symboliquement la place des « dieux » solaires. Ils vont définir la lumière
dans sa forme apparente et dans son essence invisible et purement intérieure:
le Baptiste annonce le lever du soleil. Il est donc représenté par un coq du
réveil ou plus symboliquement de l’éveil. Le Rite Ecossais Primitif ne
reprend pas le coq païen dans sa symbolique, il s’appuie sur le mercure qui
est un métal à l’état liquide fort à propos en guise d’eau de la métamorphose
de la matière et du passage d’état à un autre. Ce mercure a donc la même
signification par son aspect et sa capacité transformatrice et volatile que
le coq situé au sommet de l’axe du clocher des églises. Quant à l'Evangéliste, il était le disciple
préféré de Jésus et c'est lui qui posa sa tête sur « le cœur » du maître
assimilé « au centre » ou « lumière en soi » et fût logiquement symbolisé par
un aigle, « l’Aigle de Patmos », le seul animal à pouvoir fixer et
intérioriser le soleil dans tout son éclat. Il reste à nos yeux le
représentant du Nouveau Testament l’apôtre d’une parole d’amour fraternel et
pour les francs-maçons celui qui dans sa grotte de Patmos transmet le message
de lumière : « La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’on
point reçue …». C’est une lumière illuminatrice dont il s’agit, celle d’une
intériorité intemporelle, qui ne tient sa force de briller que d’elle-même,
au-delà des cycles. Le futur Christ du Nouveau Testament se
tient dans le juste milieu qui est le centre d’une croix tridimensionnelle,
comme le fera Saint-André suivant la légende. L’image archétypale des trois
croix sur le sommet du Mont du Crâne (Golgotha) est suffisamment explicite,
et suggère qu’entre les deux croix-colonnes se situe une troisième sommitale
plus élevée. Il ouvre la voie de l’esprit et de sa renaissance en soi, telle
la lumière oubliée qui rejaillit des ténèbres. Le Christ prenant l’exemple de
Saint-Lazare nous dit qu’il est possible de passer de l’autre côté de la
nécessité et de la contingence, de l’insatisfaction de l’avoir, et de vivre
en esprit de réveiller l’âme mourante en nous, de sortir de la grotte et de
se libérer de ses bandelettes…soit renaitre en esprit libre de ses
contraintes. Comme l’apprenti chemine par trois pas dans l’axe de la lumière,
comme le compagnon se tient entre la perpendiculaire et le niveau et comme le
maître se tient entre l’équerre et le compas, il semblerait que la vérité
lumineuse se tienne à la croisée des chemins, au centre de la croix formée de
trois axes et six directions. Ce centre, foyer de l’origine, semble être la
porte d’accès aux niveaux de conscience les plus éclairés. C’est ici le sens
universel de l’élévation initiatique fondée sur la fraternité des hommes. La
fraternité ne tient que par l’amour au sens du Nouveau Testament. Cet amour
est dit « fraternel » en maçonnerie et emporte dans sa définition la
transmission des capacités transformatrices de l’homme par le devoir de
mémoire. Ceci introduit au cœur de l’homme, et donc en son centre, la lumière
des Saint-Jean pour une évolution spirituelle qui se traduit par une plus
grande humanisation. C’est ainsi que le maçon arrive à situer sa lumière
intérieure en son centre. Les fêtes de Saint-Jean, aux deux solstices
sont la continuité de la fête de Janus le dieu des portes. . Les fêtes
solsticiales renvoient au symbolisme romain de Janus, le dieu aux deux
visages et, plus tardivement, aux fêtes chrétiennes de la Saint-Jean d'hiver
(Jean l'Évangéliste fêté le 27 décembre) et de la Saint-Jean d'été (Jean le
Baptiste fêté le 24 juin).La fête de Janus qui « ouvre » et qui « ferme » sur
un intérieur et un extérieur a soi, sont aussi les portes du cycle annuel, «
Janua » signifiant « porte, accès ». Janus, le dieu bifront, regarde à la
fois en direction de la phase ascendante et de la phase descendante du
soleil, sous-entendu à la fois à l’intérieur et à l’extérieur. Son unité
corporelle suppose donc une double- vue. Après la christianisation des mythes
traditionnels ancestraux, les deux Jean prirent la place d’une des deux faces
du Janus. Ceci souligne que le dédoublement est toujours issu de l’unité,
soit un Saint-Jean aux deux visages ou plus précisément aux deux domaines
d’intervention, celui qui intervient sur la matière (l’eau) et celui qui
intervient sur l’esprit (la lumière). Le Christ, héritier du mythe d’Orphée,
l’illuminateur réconcilié avec Apollon, viendra parfaire l’unité et le
principe d’équilibre de la matière et de l’esprit, de la substance et de
l’essence que nous retrouvons dans l’entrelacement du compas et de l’équerre. Ce fut Jean le Précurseur, dit le Baptiste,
celui qui baptisait d’eau et annonçait la venue de celui qui baptiserait du feu,
puis ce fut Jean l’Evangéliste, le confirmateur, témoin de cet amour
fusionnel et symbolique du feu et de l’eau et qui allait inaugurer baptême en
esprit. Tous les deux avaient pour point de convergence Jésus. Le nom de la «
Noël », qui signifie « fête », n’est apparu que vers 330. Il s’agit encore
d’une fête de la lumière, qui cette fois-ci renaît en l’homme, en son cœur
comme le nouveau-né dans la grotte. Au moment où le Soleil atteint son
apogée, la lumière spirituelle trouve la perfection de sa forme concrète et
porte en elle toutes les potentialités d’une moisson abondante tant
matérielle que spirituelle. Le Baptiste inaugure la descente en soi, la
décroissance de la lumière s’analyse en introspection jusqu’à la découverte
de cette pierre de fondement ou pierre philosophale suggérée par l’acronyme
maçonnique et alchimique V.I.T.R.I.O.L et par l’adage pythagoricien «
connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux »Saint-Jean
d’hiver représenté par l’Evangéliste annonce l’élévation et la sortie de
l’enferment corporel, il sera associé au passage des petits mystères aux
grands mystères. Cette approche est fort ancienne : Elle nécessite l’usage de
clé pour ouvrir les portes qui donnent accès à la connaissance. Janus alias
les Saint-Jean, auront successivement une clé pour la porte des petits
mystères (Le Baptiste) et une clé pour les grands mystères (L’Évangéliste). Le Baptiste détient la clé d'argent (ou le
sceptre) qui ouvre ou ferme la voie descendante vers l'obscurité ou
l'ignorance (spirituelle) c’est l’eau descendante du baptême. L’Evangéliste
possède en lui la clé d'or qui ouvre ou ferme la voie ascendante vers la
lumière ou la connaissance spirituelle, c’est l’élévation de l’esprit hors du
corps. Les clés font de Janus le dieu de l'initiation aux “mystères”, pour
passer la porte il faut avoir la clef. Cette clé n’est rien d’autre qu’une
clé de lecture, un schème agissant en soi. L’association successive des deux
clés ouvre sur un champ d’investigation qui remet l’homme au centre du Tout
originel. |
les dieux, les anges et les dÉmons |
|
Edition
Le Jardin des Dragons |
1992 |
||
La
Bible ne dit pas précisément ce qui arriva aux âmes des Nephilim lorsqu’ils
furent tués : mais il est peu probable que Dieu ait détruit les Nephilim
pendant le Déluge uniquement dans le but de permettre à leurs âmes de faire
encore plus de mal, comme c’est le cas des démons. L’explication biblique la
plus solide concernant l’origine des démons, c’est qu’ils sont tout
simplement les anges déchus qui s’étaient rebellés contre Dieu avec Satan. Les Grecs ne niaient pas la
divinisation des phénomènes de la nature. On lui donnait même un nom :
emphaneis theoi, les divinités qui se manifestent. Les astres ne pouvaient
être que des dieux, mais ils restent sans contact avec les hommes et
n’interviennent pas dans leur vie. Ils n’ont donc pas besoin de témoignages
pieux. Les dieux grecs avaient une forme humaine ; ils s’attachaient à un
lieu ou à une cité (divinités poliades). Les cités considèrent leur religion
comme l’expression même et le garant du pacte social. Cette anthropomorphie
explique dans une très large part le développement de la structure. On adore
un pieu qui d’informe est devenu sculpté à l’image du dieu, c’est-à-dire à
l’image de l’homme. Le nombre des dieux grecs est
infini : grands dieux, spécialisés ou non, petits dieux, dieux subalternes,
demi-dieux, dieux étrangers, orientaux surtout. Les dieux grecs ne font
preuve d’aucune exclusive jalouse. Ils n’exigent pas de choses très strictes.
Ils en conçoivent aucune amertume de l’incrédulité des hommes. Les Grecs ne
comprennent pas l’attachement obstiné à une divinité. Cependant, la
législation protège les dieux de la cité, et le crime d’impiété est passible
de grandes peines. La religion représente le patriotisme. La personnalité de
chaque dieu grec est extrêmement complexe. Il n’y a pas de divinité monolithique.
Les caractères de chaque dieu sont quelquefois contradictoires. On peut
cependant distinguer à l’origine deux grandes catégories de dieux : les
ouraniens et les chthoniens. Les dieux ouraniens sont les dieux
du ciel. Ils prennent leur forme définitive chez Homère. Ils siègent sur
l’Olympe. Pourtant le sommet de l’Olympe est terrestre, il est
géographiquement localisé. Mais son sommet, dans l’esprit des Grecs,
justement parce qu’il est très haut, appartient beaucoup plus au ciel qu’à la
terre. Et puis surtout, le terme Ouranos est à rapprocher du terme aithèr.
Tous les auteurs grecs, quand ils qualifient l’aithèr, le disent flamboyant,
resplendissant. Or, le climat du nord de la Grèce n’est pas méditerranéen. Le
sommet de l’Olympe disparaît dans les nuages. Son sommet est donc au- dessus
de l’aer, dans l’aithèr. Les dieux chthoniens : Dieux
de la terre, dieux souterrains sont les dieux chthoniens. La terre joue
auprès des hommes un double rôle. Par sa fertilité, elle les nourrit. Elle
les reçoit dans son sein quand ils sont morts. Les chthoniens ont donc deux
fonctions qui les font intervenir dans la vie des hommes : ils assurent la
richesse du sol et ils règnent sur le royaume des morts. Ils sont symbolisés
par des animaux du sol ou des cavernes. Alors que les ouraniens sont
symbolisés par des oiseaux, le cygne, le paon, l’aigle, les chthoniens ont
pour symboles la chouette ou le serpent. Ils sont étroitement localisés et
très nombreux. Ils comprennent des divinités ordinaires, mais aussi des
génies, des héros, et surtout, leur chef de file est une divinité féminine :
la terre-mère. Les autres divinités sont aussi des femmes : le symbole de
tous les dieux chthoniens est la fécondité. Eux sont d’ascendance
méridionale. Ce sont les divinités des sociétés pré-helléniques, sédentaires,
agriculteurs cultivant le blé. Bien plus, toutes ces sociétés sont fondées
sur le matriarcat. Les divinités chthoniennes n’étaient pas éternelles :
elles naissaient et elles mouraient. Elles ressuscitaient ensuite, mais elles
mouraient quand même, comme la graine enterrée qui donne naissance à une
moisson future. Il y avait dans le culte des aspects mystiques. Il y avait
union entre le fidèle et l’objet de sa dévotion, avec des cérémonies
d’initiation entourées de mystère, de ferveur et d’obscurité. Non seulement
on s’assimilait à la divinité, mais on croyait que l’on renaîtrait après la
nuit. La promesse d’un salut pour les seuls initiés faisait que l’on initiait
le plus possible de fidèles. Il y a plusieurs façons pour ces
divinités d’entrer en contact. L’une d’elle est le combat. Dans la lutte
entre les ouraniens et les chthoniens, les ouraniens finissent par
l’emporter. Les Titans, fils de la terre, sont foudroyés par Zeus. Apollon
tue le serpent Python. Mais ces combats ne se traduisent généralement pas par
l’annihilation totale du culte antérieur. Le second type de contact est
l’union conjugale, l’hiérogamie, le mariage sacré. On assiste ainsi à
l’hiérogamie du ciel et de la terre, dont la pluie est l’élément fécondant.
Le ciel sacré sent le désir de pénétrer la Terre, un désir prend la Terre de
jouir de l’hymen : la pluie, du Ciel époux, descend comme un baiser vers la Terre,
et la voilà qui enfante aux mortels les troupeaux qui vont paissant et le
fruit de vie de Déméter, cependant que la frondaison printanière s’achève
sous la rosée de l’hymen. Les hiérogamies, dans les cérémonies d’initiation,
pouvaient être accomplies véritablement ou symboliquement, parfois par
l’archonte-roi dont la fécondité était signe de prospérité pour la
communauté. Certains éléments ouraniens et chthoniens se fondent dans la
personnalité d’un seul et même dieu, le tout d’un dieu étant supérieur à la
somme des parties ouraniennes et chthoniennes. Pour l’Athénien moyen, le dieu
est cohérent et non pas fait de pièces et de morceaux. |
le secret |
Jacqueline
KELEN |
Edition
de la Table Ronde |
1997 |
Petite
plaquette de 100 pages où l’auteur – spécialisé dans les mythes et la
démarche spirituelle – nous donne des clefs sur le secret, qui n’appartient
ni au savoir ni au sens. Il ne se trouve pas enfermé entre les pages d’un
livre, ni à l’intérieur d’un sanctuaire, il est ce qui déborde, irradie le
savoir, les mots et les lieux. Superbe ! Au sommaire de ce petit ouvrage : L’éclat
des choses - l’ambassade de l’amour
- le silence de la rose
- le manteau étincelant - Voir
les livres de J. Kelen regroupés au chapitre 10 K |
le secret et le partage |
Daniel
beresniak |
Edition
Vega |
2003 |
||
Le
Sphinx attend le voyageur sur son chemin, il le défie en lui posant des
questions énigmatiques, mais sans attendre de réponses, à la manière de
Socrate, il tue ceux qui ne savent pas, qui n’ont pas de réponses, il meurt
malgré tout quand la réponse est juste. Au sommaire de ce livre : Montrer ? cacher, montrer - le
roi ne veut pas convenir qu’il est nu - la déesse
Métis - le secret - le jardin
secret, le totalitarisme, la mode et la transparence
- le jardin - Raconte-moi une histoire
- le spectacle - les pantins
- le masque, l’automate et le décor -
l’acrobate - le barbier d’Alexandrie -
Héros et modèles exemplaires - l’idéologie du
héros - la gloire et le mérite
- le peuple, la référence suprême des idéologies
totalitaires - Nous sommes tous des
Marranes - les marranes historiques et leur
secret - la marque des origines et l’apport de la
pensée marrane - l’expérience du secret - le
vrai et le recevable - le conte, l’enfance de l’art de
parler vrai - le fantasme de la pureté -
l’ile, lieu paradisiaque perdu et retrouvé - Robinson
Crusoé, le né deux fois et le souverain - les contes
du devenir - la communication
- l’affiche - le hacker
- la censure interdit au citoyen de fermer sa
porte - le secret et le mystère
- penser et expérimenter le
secret - ésotérisme, gnose et hermétisme
- l’Académie platonicienne de Florence
- l’occultisme - le
secret de soi-même - le dévoilement, la
transparence, le pouvoir et le silence -
la peste émotionnelle - le dévoilement
impossible du secret des secrets - faire parler
le cadavre - Hamlet et la tragédie du
dévoilement - |
|||||
|
LE SECRET MAÇONNIQUE. MYTHE OU
RÉALITÉ ? - N° 40 - |
MICHEL
LAPIDUS |
ÉDITION
LA MAISON DE VIE |
2010 |
Le fameux « secret maçonnique » continu à faire
débat. De quoi s’agit-il ? L’auteur
établit une distinction fondamentale entre les secrets de convention, tous
trahissables et trahis, et le secret par nature, qui est le vécu de
l’initiation et la perception des rituels, mise en acte du mystère de la
création. A travers les langages symboliques, les chemins de lumière, la
transmission sans trahison, les relations du mythe et du mystère, cet ouvrage
nous convie à pénétrer au cœur du secret maçonnique. Ce
qui dérange le plus les détracteurs du secret maçonnique, c’est de ne pas en
comprendre le véritable sens et, par suite, l’utilité. Par leur initiation
les frères pénètrent dans le secret et en travaillant rituellement ils
expérimentent le secret par nature, celui que nul ne saurait trahir puisqu’il
n’est pas de nature humaine mais de nature principielle. Sa fonction est de
protéger le cœur du Principe, la vie dans son essence. Cet ouvrage traite les sujets suivants : La réalité du secret maçonnique - le vécu
- la conscience du secret - la fraternité impliquée
- Faire vivre le secret - Et si le secret était le
travail - Mystère et initiation - Mystère et métier
de l’initié - Le métier et les grades - Le secret par
nature - Paradoxe de la transmission du secret -
Secret et création - Purification et ouverture du cœur au secret
- De la juste attitude en loge : la tenue - Le port de
la serviette rituelle - L’apport des nourritures -
Ritualisation de la parole - Secret, trahison et silence
- Quel sont les langages du secret - Le rituel
- L’Architecture sacrée - L’Art du trait et la géométrie
sacrée - Le son et la musique - La Poésie
- La représentation des mythes, danses sacrées et mystères
- Les arts plastiques - L’écriture - Mozart et
le secret, transmettre le secret sans trahir - La langue sacrée :
Les bâtons divins - Une écriture monumentale et une grammaire du
sacré et du secret - L’Unité reconstitué par le secret
- Les divinités porteuses du secret - Les deux voies
d’accès au secret - La fonction du secret - La
première ternarité de fonctions - La mise en œuvre et
l’achèvement de l’œuvre - |
LE SECRET, SON SYMBOLISME,
SES VERTUS ET SES DEVOIRS |
DIVERS
AUTEURS |
ARCADIA
|
2003 |
Cette
obligation du secret que prend chaque profane, de ne pas révéler les secrets
de la Franc Maçonnerie est capitale pour la poursuite de sa démarche, par la
suite à chaque degré supplémentaire il fera la même obligation. Divers
auteurs donnent ici leur point de vue sur cette notion du secret, dans le
monde profane et surtout en Franc Maçonnerie, même si certains secrets sont
des secrets de polichinelle, puisque la majorité des livres sont à
disposition du public. On
y parle de la gestuelle, des mots, des enseignements, de la fraternité, des
valeurs que nous devons comprendre, assimilées, et mettre en pratique.
Michel
Warnery
se demande quel est le secret en F.M ? secret d’appartenance ? secret
spirituel ? Explication du secret qui est contenu dans la règle en 12 points
et dans le rituel. René
Guénon
se demande quelle est la conséquence du secret initiatique ? La notion
d’ordre, les landmarks, le sens du secret. André
Buscail
traite des secrets et de leur trahison. Denis
Roman
explique ce secret sur le plan moral et philosophique. |
LES ÉGRÉGORES |
Divers
auteurs |
ARCADIA |
2008 |
||
René
Guénon
dans Initiation et Réalisation Spirituelle
nous parle des égrégores et rappelle qu’il n’a jamais fait l’amalgame entre
égrégore et entité collective, le premier à avoir employé cette comparaison
est Eliphas Levi. Pour Guénon ce mot est uniquement de racine grecque
et veut dire « veilleur », mot qui se trouve dans le
livre d’Hénoch, et qui désigne les entités d’un caractère énigmatique et qui
appartiennent au « monde
intermédiaire » Narcisse
Flubacher nous
donne la définition d’un dénommé Pierre Mabille qui dans un ouvrage édité en
1938 dit : « J’appelle égrégore - mot utilisé jadis par les
hermétistes- le groupe humain doté d’une personnalité différente de celle des
individus qui le composent, la condition indispensable réside dans un choc
émotif puissant ». Narcisse Flubacher continu en expliquant pourquoi
et comment se forment des égrégores négatifs et destructeurs. Il revient sur
une étude de Raymond Devis qui démontre que le mot égrégore vient de:
egregoros (les veilleurs). Jacques
Noseda
explique qu’en fait c’est une expérience personnelle de libération spontanée
de toute explication rationnelle ou intellectuelle. Si Jung se réfère
à l’alchimie et à l’apparition d’un microcosme d’inconscience collective, la
perception intérieure due aux frères de la loge, constitue une approche
intéressante. J.M.
Couvert et Jean Lalande nous racontent l’allégorie du vin depuis Noé et surtout
au Moyen Âge, avec moultes poèmes, la passerelle avec l’agape est facile. H. Loti raconte la Genèse XXIX.I avec le récit intertestamentaire d’Hénoch et la milice céleste. Est donné la version éthiopienne du livre d’Hénoch. |
LES ÉGRÉGORES ET
l’ÉgrÉgore |
Jean-Luc maxence |
Edition
Dervy |
2003 |
Après
avoir expliqué le mot Egrégore, l’auteur développe les différents courants
qui peuvent générer des Egrégores autour d’un centre commun. Mais ces
accumulations d’énergie que Yung a appelé « Archétypes »
sont la propriété de chacun, le trésor de tout homme. On peut les explorer et
surtout bien s’en servir. A
l’heure des confrontations meurtrières des religions, des civilisations, des
castes, l’idée même de l’égrégore ne pourrait-elle pas nous servir à
rassembler les êtres humains de manière constructive et pourquoi pas
fraternelle, en leur rendant force et espérance ? En effet elle est
large et variée la palette des égrégores. Le
mot égrégore suggère un être collectif composé d’une multitude d’influences
s’unissant autour d’un centre commun. Pour René Guénon, O. Wirth, Eliphas
Levi et la Bible, tout égrégore, créateur de formes, puise ses secrets,
ses comportements, ses pulsions contradictoires dans ces accumulations
d’énergies de l’inconscient collectif que C. G. Jung a baptisé archétypes. Or
ces figures archétypales sont le lot, le trésor de tous les hommes. Dans ce
creuset de révélations étranges, chacun peut puiser et explorer. L’auteur
sort ici l’égrégore du carré sorcier de l’occultisme à trop bon marché et
décrypte le mythe. L’égrégore n’est pas une métaphore sans objet, une
douteuse obsession maçonnique ou l’Ombre des Dieux. C’est l’Ombre qui devient
jour, générateur puissant de pouvoirs inconnus, de transformations
intérieure. Ainsi comme l’Ange Gabriel, l’égrégore peut avoir une aile de
lumière et une aile sombre. |
les ÉgrÉgores
– forces psychiques des groupes humains |
Alain
brêthes |
Edition Oriane |
1999 |
||
Un égrégore est produit par un puissant courant de pensée
collective. Lorsque plusieurs personnes se focalisent ensemble sur un même
objet, avec une même intensité, ils développent une énergie commune. Nous
connaissons tous cet effet stimulant, éprouvé lorsque l'on partage avec
d'autres un projet passionnant ou un moment fort. L'activité concentrée
rassemble les intentions de chacun en une conscience collective, qui semble
porter le groupe. Mais derrière l'impression personnelle, un processus réglé
se déroule entre nous. |
LE SERPENT |
V.
GIMARAY |
Edition
PARDES |
2003 |
||
Né
des profondeurs de la terre et de l’humidité aquatique, détiens-t-il le
secret des origines ? Malgré sa responsabilité dans la chute du Paradis,
le serpent a résisté au triomphe de la raison, lui opposant cette partie
pulsionnelle de l’homme que nous appelons le cerveau reptilien. A la fois
ange et démon, il continu d’exercer sa fascination. Par la naissance, la mort et le
renouveau, la mythologie de la Déesse mère révèle une représentation cyclique
du temps, où il n’y a ni commencement (création) ni fin, et non linéaire. Le
temps cyclique c’est celui des saisons, avec le labourage, les semailles et
les récoltes. L’hiver est le temps du repos afin d’accumuler les forces pour
le réveil du printemps. Vouloir s’activer toute l’année sans discontinuité
est antinaturel et néfaste pour l’homme. Car l’homme fait et fera toujours un
avec la nature malgré ce que veulent lui faire croire les religions
patriarcales. Ainsi, le dieu-serpent Apophis des anciens
Égyptiens apparaît dans le Livre des Morts comme le grand régénérateur
et initiateur du monde souterrain et solaire. Mais il ne va pas tarder à
apparaître comme une puissance hostile, en déclenchant intempéries et
raz-de-marée, tout comme le serpent Midgardorm des livres sacrés de l’Edda
scandinave. En revanche, dans la Bible, le temps est représenté
comme une « flèche » (la flèche du Temps), dressée du Commencement,
la Création, jusqu’au Jugement dernier, avec l’avènement du Messie ou du
Royaume de Dieu. La vision cyclique de l’Histoire est une vision païenne.
Dans tous les mythes païens, le labyrinthe était le symbole de la vie
cyclique, du devenir. « Tout revient éternellement,
mais avec une dimension nouvelle, parfaite contradiction de la ligne, de la
conception unilinéaire du temps. ».
En revanche la croyance dans le
Dieu biblique, implique donc la croyance au progrès, et fait du Progrès, ce
« désir d’avenir », un mythe. « Ce mot magique [le Progrès]
fait de l’avenir un but et un accomplissement et conduit à imaginer que le
temps est le chemin de la perfection » Dans de nombreux mythes, le
serpent tellurique (parfois deux) vit autour d’un Arbre de la Vie, situé dans
un jardin divin. Dans la Genèse, de la Torah et de l’Ancien Testament,
l’arbre de la connaissance du bien et du mal est situé dans le jardin d’Eden,
ensemble avec l’Arbre de Vie et le Serpent. L’arbre de vie est parfois
rattaché à la Menorah (grand chandelier sacré) du temple de
Jérusalem. Les chrétiens ont souvent assimilé la croix du
Christ avec l’arbre de vie car, comme lui, elle donne vie à
l’humanité. Il donne la perpétuation de l’espèce. Il est à ne pas
confondre avec l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Cet arbre est
aussi mentionné plusieurs fois dans l’Apocalypse Au sommaire de cet ouvrage : L’enroulement original - l’énergie première
- le souffle de vie - le corps du monde - la
chaîne du vivant - les reliefs de la terre - la
cohésion de l’univers - les anneaux d’encerclement -
l’œuf cosmique - l’axe du monde - les strates de
l’univers - l’arche entre ciel et terre - L’élan
fécondateur - l’alliance fertile - l’éternel
renouveau - les naissances miraculeuses - la semence
divine et la tension féconde - La menace du Chaos -
les cataclysmes natures - le crépuscule du monde
- l’abîme des profondeurs - la violence des forces
obscures - L’incarnation démoniaque - la chute du
Paradis - La bête de l’Apocalypse - la lutte contre
le mal - la Déesse, mère déchue - Les monstres
reptiliens - Un corps hybride - une taille
gigantesque - un regard fascinant et une gueule
dévorante - des membres à foison - Le secret des
ombres - L’art divinatoire - les pouvoirs
guérisseurs - les prodigues - l’immortalité et la
réincarnation - Les tensions contraires - Les héros
jumelés - la dualité fondatrice - la double
spirale - Ombre et lumière - l’ennemi céleste -
La sagesse retrouvée - Un trésor du centre - une aura
protectrice - les messages divins - la voix de la
sagesse et la clé du pouvoir - |
LE SERPENT ET LE MIROIR |
Marcel
SENDRAIL |
Edition
PLON |
1954 |
L’auteur
de cet ouvrage nous parle de la médecine du corps, comme très important dans
un processus spirituel, car « bien dans sa tête, bien dans son corps,
donc bien dans son Moi profond ». Mais il nous met en garde contre le
narcissisme, l’orgueil, l’ambition démesurée qui au final peut faire peur,
tel cette fable antique sur Hercule et l’immortalité. «
Il est rapporté que, quand Hercule eut cueilli, aux jardins des îles du
soir, les pommes d’or, aliment d’immortalité, il prit peur ; il écouta
alors le conseil de la déesse Athéna et il alla les remettre à leur place ». Au sommaire de cet ouvrage : La médecine éducatrice de l’esprit - la
cantique d’Avicenne - connaissance poétique du corps
- Sanche le sceptique - la biologie du Moi -
Rilke au pays de Tourment - l’homme et ses maux -
Hygie et Psyché - Monsieur Hamon ou médecine et
prière - civilisations et styles
pathologiques - par l’épaule d’ivoire - |
le serpent &
ses symboles |
Alliance Mondiale des Religions |
Edition
DESIRIS |
1994 |
L’A.M.R.
(Alliance Mondiale des Religions) a été fondée en France par Mme Maryse CHOISY,
le 9 juillet 1965, à la suite du congrès du World Fellowship of Religions qui
avait eu lieu à Delhi en février 1965.
Le
serpent est un thème très riche, même les psychanalystes ne sont pas toujours
d’accord sur sa signification quand ils le rencontrent dans les rêves de
leurs patients. Avant
d’aller plus loin dans ces conférences il faut énumérer toutes les
ambivalences qui s’attachent à la notion même du serpent, cela nous a donné une
répartition en 5 catégories : L’ambivalence de polarité – Le serpent est-il masculin ou
féminin ? – Représente - il un vagin denté ou un phallus ?
- Ambivalence supérieur- inférieur -
Symbolisme de la libido - La nuit pulsionnelle des
instincts - Le psychisme spinal (de la moelle épinière au
cervelet) selon Jung - Le serpent est-il ange ou démon ? - Quelle
est l’opinion des scientifiques ? - le serpent est-il
d’origine divine - L’Irlande et les celtes -
Apollodore - Les Mayas Quichés - Le serpent comme
lumière créatrice de vie - Statique
et dynamique :
Qu’est-ce que la Kundalini (serpent lové) - La Kundalini n’est
autre que Shakti - Sublimation et synthèse : Comment intégrer les ambivalences
dans une bonne sublimation ? - Après
avoir défini ces 5 grandes orientations, nous avons au sommaire de cet
ouvrage : Maryse Choisy : Présentation du thème
du serpent - Père Michel Sales : La symbolique
chrétienne du serpent qui donne la mort et du serpent qui donne la vie
- Mr le doyen Marc Lods : Misère et grandeur du
serpent d’après les données de la Bible - Professeur Subhash Chandra : L’Hindouisme et
le symbolisme du serpent - Bernard Guillemain : le serpent dans la
Franc-maçonnerie - Docteur Paul Chauchard : Le point de vue du
naturaliste - Jacques d’Ares : Le symbolisme du
serpent chez les Celtes et chez les Grecs - Docteur Hubert Larcher : La symbolique et la
magie du serpent – Monsieur Raphael Cohen : Le serpent dans la
tradition juive – Docteur Laurent Stévenin : Le point de vue
du psychiatre – Marina Sciabine : Le serpent dans la
religion égyptienne et dans l’Egypte ancienne – Paul Arnold : le symbolisme du
serpent dans le bouddhisme - Conclusion de ce colloque |
LE SERPENT, SA SYMBOLIQUE ÉSOTḖRIQUE |
DIVERS
AUTEURS |
ARCADIA |
2005 |
||
Le
serpent dragon
est à l’honneur dans l’Extrême - Orient et en Irlande, le Mexique a son
serpent à plumes le Quetzalcoatl. Adam et Eve ont eu aussi leur serpent
tentateur, pierre angulaire et fondatrice de la Bible, la mythologie grecque
regorge de serpents, avec entre autres les gorgones et l’Hydre à 7 têtes, on
y trouve Goethe et son serpent vert, le 19e degré du R.E.A.A, parle du
serpent tricéphale, symbole du mal (dragon). Il est aussi gardien de l’arbre
de la connaissance.
|
LE SERPENT VERT - Conte
Philosophique de GOETHE |
Traduction
et commentaires de Jean-Patrick Dubrun |
Edition
Maison de Vie |
2010 |
||
En rédigeant « le conte », Goethe agit donc en alchimiste, l’un des derniers de son temps, et l’on comprend mieux, dès lors, pourquoi il est toujours resté silencieux et si mystérieux sur le sens véritable de ce conte ; le secret du Grand Œuvre devait être à la fois voilé et révélé : voilé aux non-initiés, à ceux qui n’entendent pas la langue des mythes et des symboles, et révélé aux adeptes, quoique de manière très subtile, afin que la tradition soit transmise et qu’à nouveau, dans dix ans, dans cent ans, dans mille ans, le temps vienne de réaliser la prophétie qui veut que le temple soit construit sur la rive du fleuve, et que le chemin de lumière soit tracé. Au sommaire de cet ouvrage, Goethe développe les points suivants : Traduction du conte, dit du Serpent vert - Commentaires sur les principaux personnage du conte - Le grand fleuve - la barque et le passeur - Les deux feux Follets - Le serpent vert et la terre feuillée des sages - Les rois d’or, d’argent et d’airain et le Roi composite - L’homme à la lampe - La Vieille et le Carlin - Le Géant et son ombre - Le prince et la belle Lilia - Interprétation du Conte - Résumé du conte et esquisse d’une interprétation - Il y a près de 100 ans, Oswald Wirth a traduit ce conte, le temps a passé et une nouvelle traduction s’imposait, plus conforme peut être au XXIe siècle et à sa métaphysique. |
le serpent vert –
conte symbolique |
goethe - Oswald Wirth |
Edition
DERVY |
1999 |
«
Le Serpent Vert » est un conte merveilleux
à tous les points de vue, qui n’a pu être conçu que sous l’influence de ce
somnambulisme spécial auquel Goethe attribuait lui-même la production de ses
plus purs chefs-d’œuvre. Je n’ai pas la prétention de révéler tout ce que
Goethe a voulu taire.
|
les fÊtes
à travers les Âges - leur unitÉ – l’origine du
calendrier |
Pierre
gordon |
Edition
SIGNATURA |
2004 |
Pendant
des millénaires, le Sacré et l’expérience liturgique ont été le support de
l’élaboration du calendrier. La vision de la science contemporaine n’a pas
toujours été.
|
les fÊtes
cÉlÈbres de l’antiquitÉ, du moyen-Âge &
des temps modernes |
F.
bernard |
Edition
HACHETTE |
1878 |
||
L'olympionique
était récompensé immédiatement après la compétition. À l'annonce du nom du
gagnant par le héraut, un hellanodice (juge) plaçait une palme dans ses
mains, tandis que les spectateurs l'acclamaient et lui jetaient des fleurs.
On lui nouait des rubans rouges autour de la tête et des mains en signe de
victoire. La cérémonie officielle de remise des prix se déroulait le dernier
jour des Jeux dans le vestibule surélevé du temple de Zeus. D'une voix forte,
le héraut annonçait le nom du vainqueur olympique, de son père et de sa cité.
Puis, l'hellanodice ceignait la tête du vainqueur d'une couronne faite d'un
rameau d'olivier, le kotinos. Les tragédies et comédies grecques,
dont la représentation remonte aux vie
et ve siècles avant J.-C., ont
une origine religieuse, liée au culte de Dionysos. Le théâtre est donc
dans son origine lié au sacré.
Comme à Athènes, le
théâtre romain a une dimension religieuse : les
représentations sont liées au culte de Bacchus. Comme à Athènes
également, la dimension politique est présente, puisque le théâtre
se joue lors des Jeux, ou lors de cérémonies importantes réunissant le
peuple. Le chant, la danse, la musique accompagnent encore le texte – le
théâtre est un « spectacle total ». Au XIIIe siècle en France et en Europe,
le théâtre se joue sur la place du village ou de la ville. Les spectateurs
sont des « bourgeois » (habitants du bourg), tandis que les cours
des seigneurs préfèrent les spectacles de tournois, de ballets, etc.
|
les fleurs
mythes & symboles |
Y.
laurent |
Edition
SOLEIL NATAL |
1994 |
En
feuilletant cet ouvrage, vous retrouverez les mythologies égyptiennes, grecques,
latines, celtes et autres qui ont utilisé les symboles des plantes, évoquant
leur apparition au fil des civilisations, la façon dont les hommes les ont
utilisées au cours des âges et des diverses traditions, depuis la nuit des
temps. La
découverte des fleurs et leur utilisation, ont donné lieu à des faits
curieux, à des histoires savoureuses, à des aventures inattendues, étonnantes
et à peine croyables. La
Genèse nous raconte : Au commencement, Dieu dit : « Que
la terre verdisse de verdure ; des herbes portant semence et des arbres
fruitiers donnant sur le terre des fruits contenant semence » et il
en fut ainsi. Des
centaines de fleurs sont étudiées avec leur symbolique et les diverses
correspondances avec les planètes, chacune a sa légende, son caractère, ses
couleurs, son odeur, son origine, son parfum et sa médecine. Cela va de l’Absinthe à la violette en passant par le papyrus,
le sésame, la sauge, le safran, la rose, la réglisse, l’ortie, l’oseille, le
narcisse, le muguet, le lys, le houblon et quelques centaines d’autres. |
LES GRANDS BOITEUX DE
L’HISTOIRE BIBLIQUE ET MYTHIQUE |
DIVERS
AUTEURS |
ARCADIA
|
2001 |
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En
général tous les forgerons mythiques boitent, que ce soit Héphaïstos en Grèce, ou Volund et Thor
en Scandinavie. Dans la mythologie du Japon, beaucoup de dieux
sont borgnes ou unijambistes, le dieu-forgeron s’appelle : ame no ma
hitotsu no kami. Tubalcaïn dans
la Bible, Vulcain chez les romains.
Montaigne dans ses essais consacre
quelques pages aux grands boiteux. Œdipe et
Pythagore étaient boiteux. Toutes ces boiteries et infirmités,
proviennent selon la Tradition de « mutilations
initiatiques » Annick de Souzenelle, évoque la signification profonde des pieds,
des jambes et des genoux, en le rapportant à l’arbre des Séphiroth et aux
diverses scènes de la Bible ancien et nouveau testament, où les pieds, les
jambes, les genoux et les diverses boiteries sont décrits. N’oublions pas le
rôle du feu, qui est au centre des manipulations du forgeron, et toutes les
légendes entourant cet élément Le boiteux est bancal. Boiter est le contraire de marcher droit.
Le boiteux marche de travers, à moins qu’il ne se serve d’un bâton pour
rétablir l’équilibre. Le Sphinx posa cette énigme à Œdipe : « Qui
marche à quatre pattes le matin, à deux pattes à midi, et à trois pattes le
soir ? ». Œdipe répondit : « l’homme » et c’était effectivement
la bonne réponse. Enfant, il se traîne à quatre pattes, puis il marche sur
ses deux pieds, et, à la fin de sa vie, l’homme vieux et infirme s’aide d’une
canne. Comme le boiteux, le vieillard est bancal, il a besoin d’une troisième
jambe pour avancer droit. Ces trois « jambes » sont à rapprocher du
symbolisme du Trépied, du Caducée, et des Trois Piliers maçonniques (à ne pas
confondre avec les deux colonnes d’airain). Tous sont des représentations
symboliques de l’affrontement de deux forces contraires équilibrées par une
troisième force qui stabilise l’ensemble. Les mythes antiques mettent en scène des héros et des dieux
boiteux. Dionysos, Héphaïstos, Harpocrate boitent. Jason dans sa quête de la
Toison d’Or, devient boiteux en perdant sa sandale gauche après avoir aidé
Héra déguisée à traverser une rivière en crue. Héra, en échange, lui accorda
sa protection. Œdipe boite également, et il est fils d’un gaucher et
petit-fils d’un boiteux. Héphaïstos (Vulcain pour les Latins) est décrit dans
l’Iliade (XVIII, 412) comme un être monstrueux, laid et bancal. Il est
forgeron. Il possède la connaissance du Feu intérieur — donc de l’alchimie —.
Il est devenu boiteux après un corps à corps avec Zeus, son père, qui le
précipita hors de l’Olympe, sur la terre. Héphaïstos devint le maître du feu,
maître de la Forge. De la matière brute, le fer informe et disgracieux, et à
l’aide du feu dont il possède le secret depuis son combat et sa chute, il
façonne des armes admirables, des glaives, des sceptres et des boucliers pour
les dieux. L’estropié, le difforme, se reconstruit lui-même quotidiennement
dans le monde souterrain où couve le feu sacré. Héphaïstos, lorsqu’il
est sous terre, symbolise le soleil d’hiver dont la plus grande partie de sa
course se situe sous la ligne d’horizon. « En symbolique, boiter, c’est
être faible, c’est finir ou commencer ». Le soleil devient faible
à partir du solstice d’été jusqu’au solstice d’hiver qui est la nuit la plus
longue de l’année. Alors, jeune nouveau-né, le soleil commence sa course
ascendante et, de plus en plus fort, il culmine au solstice d’été, dernier
jour avant sa lente descente hivernale. L’affrontement des deux forces antagonistes évoqué plus haut,
est également illustré par un épisode de la Genèse (Genèse 32, 24-32), dans
lequel un homme lutte dans un corps à corps d’une extrême violence avec Jacob
jusqu’au lever du jour. Constatant qu’il ne peut le vaincre, l’homme frappe
Jacob à l’emboiture de la hanche et celle-ci se démet. Jacob devient boiteux.
En fait, c’est Dieu qui est descendu sur terre sous une forme humaine.
Après le combat, il donne à Jacob le nom d’Israël. Dans les textes vétéro et
néotestamentaires, le changement de nom intervient toujours après une
initiation ou une élection. Jacob est l’élu de Dieu, comme Simon est l’élu du
Christ dans les évangiles. A cette occasion, Simon prend le nom de Képhas
— Pierre —. Dans la Genèse, l’initiation de Jacob s’accompagne de la vue
du visage de Dieu — une transgression en quelque sorte —. Le prix à payer
pour avoir dérober par la force (le combat) la Connaissance, est la
claudication. Le Talmud et les Toledoth Jechou rapportent que
Jésus boitait. Il se serait estropié en essayant de voler. Robert Graves,
dans son livre Le Roi Jésus, suggère l’hypothèse que cette tradition
serait en fait « une allusion à une cérémonie secrète du couronnement
sur le Mont Thabor. Jésus y serait devenu le nouvel Israël après avoir été
rituellement rendu boiteux au cours d’une lutte ». Il est donc le
successeur de Jacob dans la nouvelle alliance. De même qu’Israël eut douze
fils, chefs des douze tribus, le Christ choisit douze apôtres (les Douze)
pour lui succéder. En outre, il semble que le dieu des Hébreux IHVH ait été
identifié dès l’antiquité avec Dionysos Sabazius, un dieu qui boite aussi.
Selon une croyance populaire, le diable serait boiteux. Le diable est de
double nature, du ciel — c’est un ange déchu — et du monde infernal. Il
possède les deux forces antagonistes en lui, ce qui le rend boiteux au mettre
titre que Vulcain / Héphaïstos. Selon Marguerite Loeffer-Delachaux, un personnage boiteux dans
un mythe, un conte ou un récit initiatique désigne toujours : — En symbolique exotérique : le pâle soleil du début ou de
la fin de l’année. — En symbolique ésotérique : le moment où le futur initié
commence ou termine un cycle initiatique. La Descente aux Enfers décrite par Apulée en est
l’illustration la plus citée. On peut y lire : « Quand une bonne
partie de la route infernale sera faite, tu rencontreras un âne boiteux
chargé de fagots et un ânier qui boite comme lui. » En Franc-maçonnerie, le Profane est déchaussé du pied gauche
pour être mis en état de boiter. Il va en boitant jusqu’à ce qu’il soit
reconnu Apprenti. Nous retrouvons la symbolique de la boiterie ou de la
claudication dans toutes les parties du monde, sous des formes diverses comme
par exemple, des danses à pas boités. Selon Curt Sachs, elles auraient
pour origine la Chine antique. M. Loeffler-Delachaux rapporte cet autre
exemple particulièrement significatif : Au Siam, chaque année, on
nommait pour trois jours une sorte de « ministre de l’agriculture »
qu’on appelait le Roi Bancal et qui était Seigneur des Armées célestes.
Pendant une cérémonie qui durait trois heures, il devait se tenir sur une
seule jambe sans tomber ni poser le second pied à terre, en quel cas, il
était dépouillé de ses biens et sa famille entrait en esclavage. Ce roi
bancal avait pour mission de rappeler aux agriculteurs que labourage et
semailles doivent s’accomplir sous le règne du soleil déclinant, donc
boiteux. Certains ordres religieux catholiques n’acceptent pas les
boiteux ni ceux qui présentent une déficience physique commençant par la
lettre B [12]. Au XVIIIe siècle, ce sont les Francs-maçons qui
reprennent cette règle des B (B comme bancal, bâtard, bègue, bigle, boiteux,
borgne, bossu, bougre). Les infirmités physiques seraient perturbatrices du
psychisme et constitueraient un obstacle à l’initiation. Dans les
rêves, la boiterie symbolise l’exclusion, la solitude, mais aussi l’ombre,
les éléments insolites, inadaptés de notre personnalité. |
les habits des francs-maçons,
gants, tabliers & autres vÊtements
- N°
25 - |
Lucien
brÉlivet |
Edition
MAISON DE VIE |
2008 |
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Plusieurs de ces vieux tabliers ont une boutonnière dans la bavette mais la tendance, parmi les Maîtres Maçons, était de porter la bavette baissée voire de s'en passer.
En France, le compagnon portait la bavette relevée et boutonnée au manteau comme on peut le lire dans de nombreuses divulgations (Catéchisme des Francs-Maçons en 1744, L'ordre des Francs-Maçons Trahi en 1745). Par exemple, dans Le Maçon
Démasqué, en 1751, la description de la cérémonie de MM:. contient ce qui
suit : "… le Vénérable détacha l'oreille de mon tablier qui tenait à
un bouton de la veste, & me dit qu'en qualité de Maître j'avais acquis le
droit de la baisser" que l'on retrouve quasiment à l'identique dans
le "Rit Français" de 1785.Les illustrations de Rylands offrent
seulement trois exemples de bavette relevée : celle, déjà mentionnée,
d'Anthony Sayer datant de 1717 ; celle dont nous avons parlé, datant de 1754
; et la dernière, datant de 1784. Sur une douzaine d'illustrations les
tabliers n'ont plus de bavette, sur les autres elle est baissée. Le cuir épais fut rapidement
remplacé par des cuirs plus souples. Il a continué à être utilisé au moins
jusqu'en 1811. Ceci est mis en avant dans la première référence officielle au
tablier trouvée dans les minutes du 17 mars 1731 de la G.L. de Londres, je
cite :"Les Maîtres et Surveillants de Loges peuvent revêtir leurs
Tabliers de cuir blancs avec de la soie blanche, et peuvent accrocher leurs
Bijoux aux Rubans blancs mis autour du cou". (A.Q.C., X, p.
146.) Ce règlement sera repris en 1738 et dans les éditions suivantes des Constitutions.
Dans ces minutes il est également précisé que "seuls le Grand Maître,
le Député et les Surveillants porteront [...] un tablier de cuir blanc à
ruban bleu". Le 24 juin 1735, il est accordé aux Grands Stewards le
privilège d'arborer un tablier rouge. A partir de 1731, le tablier eut une
forme plus pratique. Le cuir est remplacé par des tissus plus légers, soie,
satin, velours, toile et peau de chamois. La bavette, lorsqu'elle était
présente, était triangulaire ou arrondie, forme de plus en plus prisée par
les MM:., vraisemblablement pour marquer leur rang distinctif. La partie
inférieure du tablier était parfois carrée, mais, plus généralement, les
coins étaient arrondis et les lanières en cuir remplacées par des rubans ou
des cordons. La tendance à décorer les tabliers
avec des symboles a commencé dans les années 1730. Les tabliers étaient
artistement peints ou brodés avec raffinement, souvent faits maison, et
devinrent à la mode jusqu'à l'Union en 1813. A partir de 1760 les tabliers
imprimés sont apparus. Rylands résume ainsi : "… aux environs de 1784
la taille du tablier a été considérablement réduite… il y eut longtemps un
grand laxisme… aucune définition quant à l'uniformité. Tant que le support
était blanc, il pouvait être décoré de symboles maçonniques ou autres sans
enfreindre les règles du moment que cela n'interférait avec les privilèges
des Grands Officiers dont la bordure des tabliers était brodée de pourpre. La
taille s'est réduite au fur et à mesure "Chez les Antients il
devint habituel de dessiner ou peindre le blason de leur propre Grande Loge.
Ils donnaient libre court à leur fantaisie dans le choix et l'utilisation des
embellissements. Le 2 septembre 1772, la G.L. Atholl adopta la résolution
suivante :"Il a été indiqué à la G.L. que plusieurs Frères étaient
apparus publiquement avec lacet et frange dorés, ainsi qu'avec beaucoup de
décors sur leur tablier, ce qui est contraire à la notion même de dignité et
aux us et coutumes antiques du Métier, il fut décidé et ordonné qu'à
l'avenir, aucun Frère, exceptés les Grands Officiers, n’apparaîtra avec lacet
doré, frange dorée, broderie d’or ou quel qu’autre chose dorée sur leur
habillement maçonnique ou ornements." C'était une interdiction pure et
simple de toute décoration dorée mais il n'y avait toujours aucune tentative
d'uniformisation. Il faut attendre l'Union de 1813 pour réaliser une
uniformisation des décors. Une Commission de Travail, établie en décembre
1813, définit la taille, la coupe et la couleur des tabliers, je cite :
Apprenti Entré,- Un rectangle de peau d’agneau blanche de 14 à 16 pouces
de large, 12 à 14 pouces de longueur, sans ornement ; cordes blanches.
Compagnon,- identique à celui d’apprenti entré, avec seulement deux
rosettes bleu ciel en bas. Maître Maçon,- le même, avec la doublure et
la bordure bleu ciel d'1 ½ pouce de large et une rosette complémentaire sur
la face ou la bavette. Aucune autre couleur ou décoration ne sera autorisée
sauf pour les officiers et les anciens officiers des loges qui peuvent avoir
les emblèmes de leurs offices en argent ou en blanc au centre du tablier. Ces
modifications, entérinées par la Grande Loge Unie d'Angleterre au début de
1814, entrèrent en vigueur dès la publication des nouvelles Constitutions en
1815.En France, en 1778, le Code Maçonnique des Loges Réunies et Rectifiées
de France, faisant suite au Convent National de Lyon, définit les Tabliers comme
suit :Les Apprentis ont le tablier de peau blanche, sans doublure ni bordure,
la bavette haute; les Compagnons ont le même tablier, avec des rubans bleus;
les Maîtres ont le tablier doublé et bordé de bleu, la bavette abattue. La codification du Rit Français en
1785, reste assez vague si ce n'est une précision au 3ème grade, savoir que
le tablier des MM\ doit être blanc bordés de bleu et, comme nous l'avons vu
supra, que la bavette sera "désormais" rabaissée, sous entendant
qu'elle est relevée aux 2 premiers grades. Quelques années plus tard, un
Décret, en date du 15 décembre 1808, donne une description des Cordons et
Bijoux des 33 grades du REAA. Ainsi le Tablier des 3 premiers degrés doit
être de peau blanche, bordé en soie couleur de feu et attaché avec des
cordons de la même couleur. Un Triple Triangle Couronné est peint ou brodé au
centre. La résolution de la Grande Loge le 17 mars 1731, ordonnait ce qui
suit :" Personne, à part le Grand Maître, son Adjoint et les
Surveillants, ne peut porter de bijou en or ou doré pendu à un ruban bleu
autour du cou, ni de Tablier en cuir blanc avec de la soie bleue ; ces
derniers pouvant cependant être portés par les anciens Grands Officiers." C'est la première référence à la
soie bleue sur les tabliers et il est clair que le bleu était à l'origine
réservé pour les Grands Officiers. Le MS Rawlinson, c. 1740, précise
:"Deux tabliers de Grands Maîtres sont garnis de soie bleu Jarretière
et retournés sur deux pouces avec des cordes de soie blanche." En
1745-50 les Grands Officiers commencèrent à border leurs tabliers de ruban
pourpre. Le bleu clair fut graduellement abandonné par les Grands Officiers
et adopté par les Maîtres Maçons et, puisqu'il n'y avait aucune règle sur le
sujet, les tabliers bordés de bleu devinrent de plus en plus courants. Comme
nous l'avons vu il fallut attendre 1815 pour arriver à une uniformité et une
régularité dans la matière, la conception, la forme et les décorations du tablier.
Ce texte perdura avec très peu de modifications. La principale concerne
"les glands argentés" qui doivent pendre sur la face, dépassant de
sous la bavette. Les glands, dans leur forme
rudimentaire, ont dû apparaître très tôt comme le prolongement naturel des
cordes attachées à l'avant du tablier. Plusieurs exemples de tabliers, bien
conservés, datant du XVIIIe siècle, ont de larges rubans dont les extrémités
se terminent avec des franges dorées, de sorte, qu'une fois noués à l'avant,
ces extrémités frangées ont l'aspect d'une paire de glands. Il est impossible
à dire quand les glands argentés ont fait leur apparition en tant que décor
"standard" sur les Tablier de Maîtres Maçons. Ils ont été
officiellement prescrits pour la première fois dans le Livre des
Constitutions de 1841 mais ont probablement été utilisés avant. L'origine des rosettes des
Compagnons et des M\M\ sur les tabliers est également inconnue. En Angleterre
leur introduction fut tardive et ne furent officiellement prescrites qu'en
1815 pour différencier les trois grades. Il est cependant probable que leur
but original fut purement ornemental. La première représentation d'une
rosette sur un tablier date de 1736 sur le portrait de Lord William Saint
Clair, premier Grand Maître de la Grande Loge d'Ecosse. Malheureusement, il
n'y a aucune trace d'une Grande Loge Anglaise ou Européenne, à cette époque,
ayant prescrit l'utilisation de telles rosettes et, de ce fait, nous sommes
contraints de supposer qu'elles étaient purement décoratives. Ceci n'exclut
pas la possibilité, cependant, qu’elles aient pu avoir une signification plus
pratique dans les Loges dans lesquelles elles étaient portées. les "Tau" renversés : Il
semble qu'il n’y ait eu aucun nom officiel pour les "Tau" renversés
qui décoraient le tablier d'un Maître ou d'un Passé Maître. Les Constitutions
de 1815 les décrivent comme "lignes perpendiculaires sur traits
horizontaux, formant de ce fait 3 séries de deux angles droits " ; à
l'origine ils étaient de ruban d’un pouce de large. La même définition
apparaît dans les présentes Constitutions, bien que de nos jours ces
emblèmes soient habituellement argentés ou blancs. Ils étaient seulement
destinés à marquer une distinction. Si le "Métier" est
aujourd'hui spéculatif, si chaque maçon doit être, dans une certaine mesure,
spéculatif dans son attitude et conformément à ses principes, il ne faut
cependant pas tomber dans l'excès et repousser les limites de la recherche en
amplifiant les valeurs des symboles. Vous en conviendrez, si on ne peut être
maçon sans être initié - puisque cette cérémonie nous "fait maçon"
-, de même, la Franc-Maçonnerie ne peut être sans le symbolisme qui est un
moyen d'accès à la connaissance. L’enseignement par le symbolisme est une
pratique séculaire et la Franc-Maçonnerie, à l'instar de toutes les grandes
organisations civilisées telles l'Etat, les Eglises, les Armées, etc,
s'approprie des symboles qui ont tous une interprétation acceptable.
Acceptable dans la limite de la pensée spéculative, savoir d'une réflexion
abstraite et théorique qui considère les tenants et aboutissants d'une chose comme
si elle était vraie, sans pour autant la considérer comme vraie. La
définition la plus connue et le plus largement acceptée de la Maçonnerie, est
qu'elle représente "Un système particulier de moralité... illustré par
des symboles" que le Métier interprète à sa manière d'une façon claire
et simple, avec les symboles des Outils et du Tableau de Loge. Avant d'aller plus avant, il
serait opportun de faire une différentiation claire entre les termes Symbole,
Emblème et Insigne. Le Symbole est une idée, un signe ou un objet qui
a en soi une signification qui peut être trouvée s'il est étudié. Certains
symboles sont simples, d'autres plus complexes et permettent une
interprétation étendue. L’Emblème est également un dispositif
symbolique dont la signification est évidente, connue et acceptée par tous :
par exemple, une couronne représente la royauté, le blanc signifie la
pureté. Le Signe est une marque ou une indication par laquelle une
personne ou un objet se distingue ; c'est un moyen permettant de reconnaître
l'appartenance à un groupe ; il sert réellement à établir l'identité de son
propriétaire au même titre que son propre nom. Les trois sont utilisés en
maçonnerie. Le tablier comporte des symboles
ou des emblèmes comme éléments décoratifs ; par exemple, le liseré bleu, les
rosettes et les glands. Sont-ce des symboles ou des emblèmes ? Ont-ils une
valeur en dehors de toute forme artistique ou de décorations ? Certains
enseignent que ce sont des symboles et vont même beaucoup plus loin en
déclarant que la forme actuelle du tablier et de la bavette ainsi que la
position de cette dernière sont importantes de par leur contenu symbolique.
Attention à de telles affirmations. Au mieux les décorations sur le tablier
sont probablement emblématiques, mais ce que ces emblèmes signifient est
impossible à énoncer exactement ; par exemple, il est dit que le liseré bleu
symbolise la charité. Cela se peut, mais la charité est une vertu commune du
Métier or beaucoup de tabliers ont une bordure de couleur différente !!!
Couleur qui a changé et évolué avec le temps et au fur et à mesure de la
création des rites maçonniques. Il n'y a, au final, que peu d'indications
dans les rituels ou les documents officiels sur les couleurs précises à
utiliser si ce n'est : la référence à l'Ordre du Saint
Esprit pour le Rite Français (bleu clair) - L'ordre des francs-maçons
trahi (1745) et encore aujourd'hui explicitement en Belgique -, l'ordre de la Jarretière pour les
Grands Officiers (bleu foncé) - le MS Rawlinson (c. 1740) – le rouge "couleur de
feu" pour le REAA - décret du 15 décembre 1808 – et le bleu ciel dans les
Constitutions de 1815. Le fait de vouloir rapprocher les
couleurs des Tabliers à celles des ordres nationaux ou monarchiques serait
une idée de Frédéric Tristan, alors Grand Orateur de la GLNF dans les années
1980's. Nous le voyons, peu de symbolisme ésotérique dans ces choix…Quant aux
trois rosettes dites représenter les Trois Degrés, aucun érudit n'en connaît
leur origine. De même, l'origine symbolique des glands et de leurs sept
chaînes est entourée de mystère. Il vaut bien mieux accepter le fait très
probable que les fabricants, à compter de 1830, ont conçu une représentation
symétrique pour le tablier en plaçant les glands avec leurs chaînes
décoratives de chaque côté du tablier. Enfin, les jusqu'au-boutistes iront
jusqu'à voir dans le "crochet" et le "fermoir" des
symboles fantastiques et mystiques ; une telle affirmation sur d'humbles
dispositifs d'attache, si couramment utilisés, est complètement injustifiée.
Rappelons-nous que lors de sa réception le candidat est informé : Que le
tablier est le signe marquant son appartenance à la Fraternité et qu'il doit
toujours le porter en Loge. Il est le symbole du travail et de la vie active
et laborieuse que le Maçon doit mener. Rappel utile puisque, lors du
Convent de 1948 de la GLDF, au sortir de la guerre, la Commission des Rituels
faisait l'amer constat de "l'abandon progressif du tablier de Maître
et son remplacement par le cordon». Le tablier est donc, dans sa
finalité, non seulement le signe officiel de notre appartenance à
l'"ancienne et honorable Société" mais, également, une mise en
garde qu'un frère doit toujours comprendre et se conformer à l'éthique de
l'Art, de sorte qu'en loge, au moins, règne une paix juste, agréable et
fructueuse, appelée par certains "égrégore"…Les explications
symboliques qui sont pratiquement normalisées dans les rituels modernes sont
claires, simples et tout à fait satisfaisantes. C'est le droit incontesté
pour chaque Maçon de chercher plus loin une interprétation qui viendra
répondre à ses besoins spirituels. Mais il devra se rappeler la phrase de
Tennyson sur "la fausseté des extrêmes" et n'accepter progressivement
"des explications plus profondes" que lorsqu'il pourra le faire
"en son âme et conscience». Ainsi vu, le symbolisme qui montre sans
chercher à démontrer, qui pousse chacun à aller plus loin dans son
questionnement personnel sans jamais apporter de réponse définitive, permet à
la Franc-Maçonnerie spéculative d'être le trait d'union entre tradition
initiatique ancestrale et humanisme moderne. |
LE SIGNE DE LA CROIX - SYMBOLISME
|
Mgr.
Jean-Joseph Gaume
|
Edition Saint-Sébastien
|
2016
|
Parfaitement
certains que le salutaire mystère de la Rédemption et la vertu divine sont
contenus dans le signe de la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ, les
fidèles de la primitive Église faisaient de ce signe le plus fréquent usage,
ainsi que nous l’apprennent les plus anciens et les plus insignes monuments.
C’est même par ce signe qu’ils commençaient toutes leurs actions. » S.S. Pie
IX « Or, le signe de la croix est l’arme de précision contre le démon.
Instruits immédiatement par les apôtres, les premiers chrétiens le savaient.
En lutte permanente avec Satan, dans toute la puissance de son règne et la
cruauté de sa rage, régulateur des mœurs, des idées, des arts, des théâtres,
des fêtes et des lois, maître des autels et des trônes, souillant tout et faisant
de tout un instrument de corruption, ils avaient sans cesse recours à
l’infaillible moyen de dissiper le charme fascinateur, et de parer les traits
enflammés de l’ennemi. De là, l’usage continuel du signe de la croix, devenu
pour eux un exorcisme de tous les instants : quacumque nos conversatio
exercet, frontem crucis signaculo terimus. » Une profession de foi : Car le signe de croix n’est pas un acte anodin : il
rappelle, de façon symbolique et condensée, les trois grands mystères de la
vie chrétienne : celui de la Trinité, mystère d’un Dieu unique en trois
personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit ; celui de l’incarnation du
Fils, qui a pris chair dans le sein de la Vierge Marie ; et celui de la
rédemption, c'est-à-dire du rachat de l’humanité par la passion et la mort du
Christ sur la croix. Fait avec foi, c'est-à-dire adhésion de l’intelligence à
ce que l’on fait et dit, il constitue une véritable profession de foi en ces
mystères. « C’est un bref résumé du “Je crois en Dieu” », traduit le
Père Fabien, qui rappelle aux enfants que le signe de croix nous relie
instantanément à la passion et à la mort de Jésus, à travers l’instrument
majeur de son supplice : « ces deux morceaux de bois qu’il a dû porter,
sur lesquels il a été cloué, où il a agonisé, jusqu’à la mort. Tout cela par
amour pour nous ». Et grâce à quoi nous avons été sauvés, comme le
rappelle cette phrase du chemin de croix : « Nous t’adorons, ô Christ, et
nous te bénissons, parce que tu as racheté le monde par ta sainte Croix ». Les
Églises issues de la réforme protestante
l’utilisent avec parcimonie. Avec des variantes : si son usage est un peu
répandu chez les luthériens, la plupart des courants évangéliques ne
l’utilisent pas du tout. Chez les orthodoxes, le signe de croix se
fait « à l’envers », c’est-à-dire de l’épaule droite à celle de gauche, au
moment du « et du Saint-Esprit » (tout comme d’ailleurs chez les
catholiques de rite oriental). Par ailleurs, au moment de se signer, les
fidèles relient le pouce, l’index et le majeur, pour rappeler le mystère de
la Trinité, tout en repliant l’annulaire et l’auriculaire, pour signifier la
double nature du Fils. |
le sîmorgh |
Christian
charriere |
Edition
Les deux Océans |
1991 |
||
Dans
la littérature persane et dans les diverses œuvres artistiques où il
apparaît, il a souvent pris la forme d’une créature ailée ressemblant à un
paon pourvu de longues griffes et à la tête tantôt humaine, tantôt animale.
Il serait une sorte de mammifère femelle, étant donné qu’il est parfois
mentionné qu’il allaite ses petits. Ses plumes sont couleur cuivre ou
pourpres. Il fait preuve d’une hostilité déclarée envers les serpents, et
habite généralement dans un endroit aquatique. Dans
les anciens écrits pahlavis, il est indiqué qu’il résiderait sur un arbre
guérisseur appelé "vispubish" ou "harvisp tokhmak" qui
porterait les graines de toutes les plantes existantes. En outre, l’Avesta
nous apprend que cet arbre est situé dans la mer de "varoukâshâ",
également appelée "farâkhkart". De nombreux récits mystiques
chiites allèguent quant à eux que son nid se trouverait au sommet de l’arbre
Tûbâ - l’arbre de la connaissance - situé au cœur de la montagne de Qâf se
trouvant elle-même au sommet du Malakût, monde imaginal et terre des
événements mystiques de l’âme. Enfin, il est parfois dit que la secousse
provoquée par son envol fait tomber de l’arbre Tûbâ toutes les graines de
toutes les plantes du monde. Ces dernières prennent alors racine et se
développent sur terre, fournissant aux hommes des remèdes contre leurs
maladies. Par conséquent, le Sîmorgh est parfois considéré comme étant un
symbole de la fertilité ou un médiateur entre le ciel et la terre. L’existence
de cet oiseau légendaire semble remonter à la Perse antique, étant donné
qu’il est mentionné à plusieurs reprises dans l’Avesta [1] ainsi que dans de nombreuses œuvres en
pahlavi. Il figure également sur des monuments historiques de l’époque
sassanide, notamment sur de nombreux bas-reliefs datant de cette période. De
plus, il pourrait avoir été un emblème officiel de cette dynastie, étant
donné que certaines représentations du bas-relief ouest du mur d’Afrasyâb à Samarkand
mettent en scène un roi portant l’emblème du Sîmorgh sur son vêtement, à
l’instar de Khosro Parviz sur le bas-relief de Tâgh-e Bostân. De nombreuses
autres représentations de cet oiseau ont été retrouvées sur divers objets
tels que des vêtements, des mosaïques ou de la vaisselle de cette même
époque. Il apparaît également à plusieurs reprises dans l’art médiéval
arménien et byzantin. Figure
centrale du Livre des rois, le Sîmorgh intervient à plusieurs reprises
pour aider certains héros de cette épopée. Il apparaît tout d’abord lors de
la naissance de Zâl, fils de Sâm, né albinos. Considérant les cheveux blancs
de Zâl comme un signe maléfique, son père décide de l’abandonner dans le
désert en plein hiver. Le Sîmorgh prend alors le nouveau-né en pitié et
l’emporte dans son nid pour l’élever durant le jour, tandis qu’il est nourri
par une gazelle la nuit. Lorsque Zâl atteint l’âge adulte, il exprime le
souhait de retourner dans le monde des hommes. Très peiné, le Sîmorgh lui
fait cependant cadeau de l’une de ses plumes qu’il suffira à Zâl de brûler
pour provoquer, en cas de difficulté, l’apparition instantanée de
l’oiseau. Ce dernier assistera Zâl à deux reprises : lors de la
naissance difficile de son fils Rostam où le Sîmorgh lui apprend à faire une
césarienne, et une seconde fois lors du combat de Rostam contre Esfandyâr sur
lequel nous reviendrons. Dans
ce récit, la blancheur de la chevelure de Zâl donne à penser qu’il vient du
monde des êtres de lumière, d’où le refus du Sîmorgh de le laisser dépérir.
Cette idée est reprise dans le "Récit de l’archange empourpré" de
Sohrawardî, où ce dernier indique que dans "son" monde, tout est
blanc, alors que le désert symbolise le monde matériel et l’exil occidental
dans lequel est plongée l’âme lorsqu’elle s’incarne dans un corps matériel.
On y retrouve également la symbolique du jour et de la nuit. Cette dernière symbolise
le monde de la perception sensible alors que le jour, moment choisi par le
Sîmorgh pour se manifester à son protégé, typifie la conscience des hautes
réalités spirituelles. Le
Sîmorgh est donc le guide de l’âme, la protégeant dans ce monde tout en
visant à lui faire reprendre conscience de son existence céleste antérieure
et à l’initier aux hautes connaissances spirituelles. Il permet de remettre
en scène un thème cher à la littérature mystique, celui de l’exil de l’âme en
ce monde matériel et de sa "remontée" aux mondes spirituels
supérieurs, lui permettant simultanément de découvrir le sens vrai de son
être. Le Sîmorgh intervient dans un autre récit du Shâhnâmeh, celui du
combat de Rostam, fils de Zâl, contre Esfandyâr, héros quasi-invincible ayant
longtemps typifié pour le zoroastrisme le chevalier parfait de la foi. Après
la première défaite de Rostam, Zâl fait appel à l’aide du Sîmorgh qui guérit
son fils sorti du combat grièvement blessé et lui donne une branche de
tamarix qu’il transforme en une flèche à deux pointes. Il lui révèle
également le seul point faible d’Esfandyâr, ses yeux, en indiquant qu’en le
visant à cet endroit, Rostam pourra s’assurer la victoire. L’histoire
précise également que si l’on place un miroir devant le Sîmorgh, l’image
reflétée éblouira jusqu’à l’aveuglement tout regard ayant aperçu le reflet de
l’oiseau mystique. Dans ce but, Zâl revêtit son fils d’une armure et d’un
casque de fer à la surface parfaitement polie, tout en recouvrant son cheval
de morceaux de miroir. Lorsqu’au cours du combat Esfandyâr se retrouve face à
Rostam, l’image du Sîmorgh se réfléchissant dans les miroirs éblouit
Esfandyâr. S’imaginant que la flèche à deux pointes de Rostam lui a porté un
coup fatal aux yeux, il tombe, mort, dans les bras de Rostam. Selon les
commentaires de mystiques tels que Sohrawardî, l’éblouissement d’Esfandyâr
symbolise le réveil de la vision intérieure de l’âme qui, à ce moment précis,
voit non pas les deux pointes de la flèche, mais les deux ailes du Sîmorgh ou
la Face divine [3] qui entraîne sa mort à ce monde et sa
nouvelle naissance aux mondes divins supérieurs. Par la suite, ce motif du
miroir et de la vision intérieure sous forme d’épiphanie sera maintes fois
repris dans les récits mystiques iraniens. Ces
deux histoires présentent un Sîmorgh qui, bien qu’intervenant dans le monde
et les affaires des hommes, se situe au-delà du monde de la matière et revêt
une dimension essentiellement supra-rationnelle et mystique. Ses actes ont
ainsi été l’objet de nombreuses gnoses et interprétations de poètes,
écrivains et mystiques iraniens au cours des siècles suivants. |
LES LUTINS
- B.A - BA |
Jean
Paul RONECKER |
Edition
PARDES |
2000 |
||
Les
lutins que vous rencontrerez au détour des pages ne seront peut-être pas ceux
attendus, car ces petits génies ont souffert d’une uniformisation qui les a
réduits à n’être plus que la caricature d’eux-mêmes. Avec nous, laissez-vous
emporter par le vent qui mène à Magonia, et découvrez le vrai visage des
lutins, sans fards ni tromperie.
C’est
ce lutin, génie ou esprit, ramené à sa dimension première, que nous
souhaitons vous faire connaître, dans ses métamorphoses ; ses sourires,
ses grimaces… non pas un lointain souvenir, mais un être bien vivant,
toujours présent. Au sommaire de ce livre :
Origine des lutins - l’ambigüité du lutin - le bon
lutin et le lutin maléfique - le génie familier - une
cohabitation difficile avec les hommes - rituels et
rites - liaisons dangereuses - les
elfes - lutins de la terre et de la montagne - lutins
sylvestres - lutins des landes et des
prairies - lutins domestiques
- lutins des eaux douces, de la mer et des rivages
- lutins artisans - disparitions des
lutins - entités mythologiques - le
petit peuple -
|
LUTINERIES -
A LA RENCONTRE DES LUTINS DE FRANCE |
Gilles Kerloc’h – Thiry-Duval |
Ed. Le Temps présent |
2016 |
Voici un livre
merveilleux et indispensable en ces temps où notre rapport à la nature se
dissout dans les nuages numériques. « Où sont passés les
lutins ? interrogent les auteurs, Ceux qui gambadaient dans les pages des
livres ou les mots des conteurs. Ceux qui vivaient encore, il n’y a pas si
longtemps, à quelques pas des mortels. Cohabitation souvent douloureuse qui,
par l’inconstance de la nature profonde de nos petits êtres, rendait les
relations humano-lutines difficiles. Tel un Janus non plus mythologique mais
féérique, il passait de la bienveillance à la cruauté en un clignement de
paupières. Où sont passés les lutins ? » Gilles Kerloc’h et Hervé Thiry-Duval
nous emmènent en quête du petit peuple « Pourtant, le petit
peuple, devenu un écho des contes d’autrefois, se révèle toujours là. Mais il
faut savoir le respecter, l’apprivoiser, le rassurer, pour espérer un jour
l’apercevoir. Lors d’une balade en forêt, observez tous les petits signes
qu’ils aiment à laisser derrière eux, comme autant de messages vaporeux qui
nous sont destinés Observez, écoutez, patientez et vous les trouverez. Mais
avant tout, en tournant les pages de ce livre, apprenez à les connaître pour
ensuite les aimer, ils vous le rendront au centuple. » La quête commence
par une carte de France lutine, une manière de constater qu’ils sont partout,
ou presque, comme le révèle d’ailleurs la toponymie. Elle se poursuit par un
souci de distinction. Les auteurs notent que nous avons tendance à nier leur
diversité et leur spécificité. Il y a bien sûr les Farfadets, dont l’origine
est incertaine. Troglodytes venus de l’Ouest, ils se distinguent en Fadets,
Frères-Fadets, Fras ou Fradets. « On les décrit généralement comme des êtres
très velus, un peu crasseux, toujours mal fagotés ». Ils aiment faire des
trous, creuser la terre, avec leurs mains de taupe et nous apprenons qu’ils
préfèrent les blondes et veillent sur des trésors. Il y a le Teuz, un
lutin des eaux douces, breton, qui fut proche de l’homme, trop proche, ce qui
déclencha une guerre avec les Korrigans. Il y a le Drac, le ricaneur
malfaisant du Quercy, dont le nom évoque par l’étymologie le dragon, voire le
diable. Spécialiste des mauvais tours et de l’art de la métamorphose, il
recherche les milieux aquatiques. On dit que des adolescents peuvent devenir
disciples du Drac, surtout en période de Carnaval, on dit qu’ils « font le
drac ». Il y a le Nuton qui
habite les Ardennes, belges et françaises. Lutin des cavernes, travailleur,
il est un maître des arts manuels. Les Nutons sont mineurs, forgerons,
bourreliers, chaudronniers, menuisiers, etc. Ils rendaient service aux
humains jusqu’à la deuxième guerre mondiale. Depuis, ils ont disparu dans les
profondeurs de la terre. Ce livre vous fera
découvrir ou redécouvrir aussi les Morgans de l’Île d’Ouessant, le Tac des
forêts landaises, les Afars du Haut-Vivarais, le Goubelin normand, les
Sarvins, farceurs de Haute-Savoie, le Fullettu corse, les Foultots du pays
Comtois, le Lamina des montagnes Basques, le Sotré des Vosges, l’étrange
Matagot, un chat d’argent de Gascogne… Le nom " Deva " vient
du Sanskrit et signifie "Etre de lumière brillante". Il est employé
pour parler d'être non physique. Le mot " Deva " est, ici, pris au
sens général pour représenter des êtres spirituels de la nature et des êtres
angéliques, comme les lutins, les gnomes ou autre habitant de lieux magiques.
On dit qu'au commencement, quand la terre s'est solidifiée et que les formes
de la vie ont été formées, les Devas étaient présents dans l'évolution mais
n'existaient pas sous la forme d'un corps physique. La conscience des Devas est
dirigée vers l'expansion contrairement à notre conscience qui est focalisée
et limitée par la forme du corps humain. Les Devas sont toujours conscients
de leur environnement cosmique et veulent devenir toujours plus conscients de
que ce qui les entourent. Les êtres des Devas veulent être, alors que les
êtres physiques veulent faire. Les êtres du Monde Dévique se concentrent pour
créer alors que les êtres physiques veulent se développer. Les Devas ont une connaissance
instinctive des modèles, des rapports et des harmonies cosmiques. Leur monde
est celui du plan astral, Royaume où ils sont comme des vortex ouverts à la
conscience cosmique. Certaines personnes peuvent les percevoir, il faut pour
cela avoir un don de clairvoyance affiné. Les représentations des Dévas ont
des formes plus ou moins humaines mais ceux sont essentiellement des vortex
d'énergie. Ils ont attachés à la mémoire et
apprennent des expériences antérieures. Ils sont conscients des archétypes du
champ dans lequel ils travaillent et réagissent et s'améliorent selon les
influences physiques ou les formes de vie avec lesquelles ils travaillent.
Ils sont intéressés uniquement par leur propre champ de travail. Par exemple,
le Deva de l'arbre " le chêne " est intéressé par la croissance de
cet arbre, un Deva des fleurs, ne sera intéressé que par les formes de la vie
des fleurs et ses travaux de guérison dévique ne seront focalisés que pour
cela. Il est donc inutile de demander à un Deva d'arbre comment guérir un
corps humain. Les Devas sont informés uniquement de leur propre domaine. Travailler avec des Devas est un
avantage mutuel. Les Devas acquièrent l'expérience de la conscience et de
l'action focalisées, alors que les humains peuvent apprendre le silence de la
conscience Dévique et de sa sensibilité en liaison avec les influences
cosmiques. Les Devas sont toujours disposés à aider les humains. Il existe de nombreux êtres spirituels de la
Nature et il est difficile d'en faire la liste. Ce qui importe est d'avoir
une idée de ce qu'ils sont et de vivre en conscience que ce monde merveilleux
existe autour de nous. Vous aurez, peut-être un jour, la grâce d'en voir un
au détour d'un chemin ou dans votre jardin et serez émerveillé de la joie qui
émane de ces êtres divins. Et comme le
suggèrent les auteurs, il faut être particulièrement ignorant et sot pour ne pas croire aux lutins. Si les
lutins se replient aujourd’hui loin des êtres humains, la raison première en
est évidente. Notre rapport destructif avec la nature les met bien évidemment
en danger. Seul le Matagot s’est rapproché, entrant dans nos maisons, dissimulé
parmi nos compagnons de fortune, les chats. Adoptons comme devise, la forte
affirmation d’Hervé Thiry-Duval : « La féérie vaincra ! ». |
L’ŒIL , SON
SYMBOLISME ÉSOTḖRIQUE, SPIRITUEL ET
UNIVERSEL |
DIVERS
AUTEURS |
ARCADIA |
2004 |
||
Ce ternaire comporte la thèse (affirmation), l’antithèse
(négation) puis la synthèse (solution). Autrement dit: bien dire, bien faire,
et bien penser. Aux cinéphiles on rappellera «L’homme qui voulut être Roi» de
John Huston, d’après Kipling. Sans doute le film le plus célèbre consacré à
la franc-maçonnerie. Le Delta lumineux y tient une place de premier plan. En
passant, relevons que le Delta lumineux est aussi fort en honneur chez nos
«Bons Cousins», les Compagnons du Devoir. Ils y voient justement la force qui
entreprend, la beauté qui orne, la sagesse qui harmonise. Suivant les cas, on
voit dans le Delta le tétragramme sacré IEVH, en lettres hébraïques: Iod, Hé,
Vav, Hé sont les lettres du nom divin dont la prononciation était réservée au
grand prêtre une seule fois l’an, dans le Debir (Saint des Saints) du Temple
de Jérusalem. Dans notre tradition, l’œil du Delta symbolise sur le plan
physique le soleil, d’où émanent la vie et la lumière; sur le plan
intermédiaire ou astral, le verbe, le logos, le principe créateur; sur le
plan spirituel ou divin, le Grand Architecte de l’Univers. L’œil unique, sans
paupière est le symbole de la connaissance divine. Inscrit dans un triangle,
il est en ce sens un symbole à la fois maçonnique et chrétien. L’œil unique
du Cyclope, au contraire, indique une condition sous-humaine, de même que la
multiplicité des yeux d’Argus, deux, quatre, cent yeux dispersés sur tout le
corps et ne se fermant jamais tous ensemble; ce qui signifie l’absorption de
l’être par le monde extérieur, et une vigilance qui n’est jamais tournée que
vers l’extérieur. Parce que l’œil tient une place essentielle dans notre Delta
lumineux, il paraît intéressant d’élargir notre champ de réflexion en
abordant d’autres cultures, là surtout où il relève aussi du ternaire. Sa
symbolique y demeure celle de la perception intellectuelle. On considère
successivement l’œil physique dans sa fonction de réception de la lumière.
Puis l’œil frontal, le troisième œil de Civa, enfin l’œil du coeur, qui
reçoivent l’un et l’autre la lumière spirituelle. Selon Platon et saint
Clément d’Alexandrie, l’œil de l’âme est non seulement unique, mais sans
mobilité. Il n’est susceptible que d’une perception globale et synthétique.
La même expression d’œil du coeur ou de l’esprit est relevée chez Plotin,
saint Paul et saint Augustin. C’est aussi une constante de la spiritualité
musulmane (Ayin-el-Qalb). On la trouve chez la plupart des soufis, notamment
chez Al-Hallâj. Mais, également, le mauvais œil est une expression très
répandue dans le monde islamique, symbolisant une prise de pouvoir sur
quelqu’un ou quelque chose, par envie et avec une intention méchante. Le mauvais œil, dit-on, est cause de la mort d’une moitié de
l’humanité. Le mauvais œil vide les maisons et remplit les tombes. Auraient
des yeux particulièrement dangereux les vieilles femmes et les jeunes
mariées. Y sont particulièrement sensibles les petits enfants, les accouchées,
les chevaux, les chiens, le lait, le blé. Heureusement, il existe des moyens
de défense contre le mauvais œil: des dessins géométriques, des objets
brillants, des fumigations odorantes, le fer rouge, le sel, l’alun, des
cornes, le croissant, une main de Fatma. Le fer à cheval est aussi un
talisman contre le mauvais œil. Il semble réunir à cause de sa matière, de sa
forme et de sa fonction les vertus magiques de plusieurs symboles: corne,
croissant, main et cheval (animal domestique et primitivement sacré). Chez les Egyptiens, l’œil Oudjat (œil fardé), était un symbole sacré, que l’on retrouve sur presque toutes les œuvres d’art. Il était considéré comme une source de fluide magique, l’œil-lumière purificateur. On connaît aussi la place du faucon dans l’art et la littérature religieuse de l’Egypte ancienne. Or, les Egyptiens avaient été frappés par la tache étrange qu’on observe sous l’œil du faucon, œil qui voit tout. Autour de l’œil d’Horus se développe toute une symbolique de la fécondité universelle. Rê, le dieu soleil, était doté d’un œil brûlant, symbole de la nature ignée; il était représenté par un cobra dressé, à l’œil dilaté. Les sarcophages égyptiens sont souvent ornés d’un dessin de deux yeux censés permettre au mort de suivre sans se déplacer le spectacle du monde extérieur. Pour nous francs-maçons encore sur terre, l’œil du Delta lumineux, dans le symbolisme constructif, devient l’œil du dôme, au sommet de la voûte ou du temple. Il exprime la porte étroite située au zénith du cosmos, ou de la voûte étoilée qui ouvre sur l’inconnaissable. Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. La voie parcourue passera de la porte étroite franchie par l’apprenti, à la porte étroite du maître maçon
|
les mystÈres de l’œil |
Claude
durix |
Edition
TREDANIEL |
1990 |
Claude
Durix a exercé l’Ophtalmologie à Casablanca de 1950 à 1987. Élève de Louis
Paufique, il fut le premier à pratiquer la microchirurgie au Maroc.
Ce
livre est une illustration de cette complémentarité et une réflexion sur le
mystère de l’œil, inséparable du mystère de la vie. L’humour, l’anecdote
chargée de sens y tiennent sans cesse le lecteur en haleine.
|
les nuages et leur symbolique |
Direction
J. kelen |
Edition Albin Michel |
1995 |
||
Au sommaire de ce livre : Jacqueline Kelen : Nuages, mon beau désir Christian Jacq : La route fertile, la
symbolique des nuages selon l’Egypte ancienne Catherine Despeux : Célestes randonnées, la
symbolique du nuage dans la culture chinoise. Jacques Bonnet : Les troupeaux du
ciel ; le nuage dans la tradition hindoue et dans le soufisme islamique. Salah Stétié : Théâtre des nuées. Charles Mopsik : Les parures du
roi ; expériences et symbolique du nuage dans la Bible, la mystique
juive et la cabale médiévale. M. M. Davy : La douceur de la
Présence ; la nuée et les nuages dans le judéo-christianisme. Claude Lecouteux : Le radeau des
vents ; pour une mythologie des nuages au Moyen Âge. Jean Markale : L’entrée ouverte au
palais fermé du roi. Denys Riout : La couleur des
nuages ; notes sur les nuages dans la peinture occidentale. Françoise Bonardel : Eloge de la nébulosité. Voir les autres livres de J. Kelen au chapitre 10
K |
le silence |
Divers
Auteurs |
ARCADIA
|
2007 |
|
Mais alors comment parler du silence, comment
l’interroger en philosophe, sans aussitôt le rompre ? Si paradoxal que
cela puisse paraître, il nous faut donc prendre le temps de parler de ce qui
semble échapper à la parole, il nous faut questionner le silence pour
comprendre ce qu’il est. Le silence n’est donc pas si étranger que cela à
l’expression – car il nous faut bien avoir recours à un dire pour déchiffrer
le silence, sans quoi ce dernier resterait dans le domaine de
l’intraduisible, de l’indicible, et ne serait que lettre morte. Or si le
silence peut-être ce dont on ne peut pas parler, faut-il pour autant le
taire ? Ne peut-on envisager une expression du silence qui ne soit pas
elle-même silencieuse – qui ne soit pas absence de formes ? Tenter de
dire le silence c’est donc tenter d’exprimer ce qu’il est, ce qui le
constitue comme silence – tenter d’entendre son épaisseur ontologique. Interroger le silence c’est aussitôt se
confronter à ses apories, c’est achopper sur l’ambivalence même du terme. Car
si l’on peut fuir le bruit et rechercher le calme, on peut aussi être
« effrayé » par « le silence éternel de ces espaces
infinis ». S’agit-il alors du même silence ? On peut également être
contraint au silence par la censure ou obligé au silence par un secret ou un
serment. Dans les deux cas, il s’agit de « silence », mais pas du
même silence. Que dit-on alors quand on dit que « le
silence est d’or », quand on l’oppose à une parole qui ne serait
que d’argent ? Ne veut-on pas ainsi signifier qu’il vaut mieux se
taire que de parler ? Mais pourquoi ne serait-ce pas le contraire ?
Car parfois ne va-t-il pas mieux briser le silence pour dénouer les
tensions ? On répondrait volontiers que cela dépend des situations
humaines, des relations entre individus. Le silence n’est donc pas seulement
un concept ou un fait drapé d’objectivité. Il est aussi une expérience que
nuance la subjectivité de chacun. Il ne peut se passer de faire corps avec
l’espace, d’être serré dans les mailles du temps. « Aux pays fréquentés
sont les plus grands silences », écrivait Saint-John Perse. Il semble donc que le silence en soi nous
échappe, qu’il soit difficile de cerner son identité tant il semble relatif,
variable, pluriel. En effet, il est difficile de circonscrire le silence au
singulier tant celui-ci recouvre de multiples acceptions : il peut aussi
bien être le silence de la connivence entre amis, de la complicité ou de la
communion amoureuses, le silence de la pudeur ou de la discrétion, ou encore
exprimer un malaise profond (alors « un ange passe » comme on dit
pour briser la chape du silence). Le silence peut aussi signifier un non-dit
– des secrets de famille –, ou encore être un mutisme, une impuissance à
dire, l’expression d’un traumatisme. Mais ne sommes-nous pas là comme Ménon
qui donnait à Socrate un essaim de vertus, en train de donner un essaim de
silences… ? Quelle est donc l’essence du silence ? Qu’ont de commun
tous ces silences que nous avons évoqués ? Est-ce seulement l’absence de
mots ? Le silence résiste à l’analyse, se soustrait infiniment. Quelques citations : Le silence n'est pas évasion mais rassemblement de nous-mêmes
au creux de Dieu ..." ("La sainteté des gens ordinaires", tome
VII des Œuvres Complètes, Nouvelle Cité 2009, p168) Ce n'est pas pour que nous nous taisions que le silence
existe. Dans ce cas, il ressemblerait fort au mutisme qui n'a jamais été
autre chose qu'une infirmité chez des êtres auxquels Dieu a donné la parole,
vraisemblablement pour parler. Quand nous avons la possibilité de faire vraiment silence,
nous ne devons pas passer à côté, car sans pauses de vrai silence, très vite,
on ne sait plus ce que c'est. ("La Joie de croire", Seuil, coll.
"Livre de Vie", 1995 - 125-126) Faire silence, c'est écouter Dieu ; c'est supprimer Il nous faut le silence pour faire la volonté de Dieu, le
silence prolongé par cette autre disposition de nous-même que nous amputons
tellement…ou que nous méprisons par ignorance : le recueillement.
Le silence, c'est quelquefois se taire, mais le silence c'est
toujours écouter. Une absence de bruit qui serait vide de notre attention à
la parole de Dieu ne serait pas silence. ("La sainteté des gens
ordinaires",
Il me semble que la base du silence, pour nous, pourrait être
une phrase d'allure bien séculière peut-être : "On ne coupe pas la
parole à Dieu" ("La Joie de croire", Seuil, coll.
"Livre de Vie", 1995 - p123) |
LE SILENCE - SPḖCIAL
HORS SḖRIE - |
LE
MAILLON |
Edition Détrad |
2016 |
||
Les valeurs du silence sont celles de notre
rapport à l’être. Elles sont autant de degrés d’intériorité, de concentration
ou de dispersion, de présence ou d’absence. Le silence de l’inquiétude
traduit le manque d’existence du moi. Le silence de l’ennui est celui du vide
d’existence à l’ego qui tourne en rond. Le silence du désespoir se manifeste
dans un naufrage intérieur où le sens de l’existence du monde s’effondre.
Terminons cette excursion silencieuse par le silence de la paix intérieure
qui s’oppose à la confusion et aux tourments. Si en deçà des mots il existe
bel et bien une réalité indicible, par conséquent nous pouvons affirmer que
le silence est porteur de signification. Il a le pouvoir de manifester cette
réalité qui n’entre pas dans le langage, mais que le langage vise. Seule la
fermeté d’un silence appuyé sur l’intelligence, un silence lucide et serein,
donne à l’intellect sa vraie clarté. Mais de quel ordre est-il? Il peut
manifester la réalité affective, et se rattacher à l’intimité des sentiments.
C’est vrai qu’il est certaines pressions de main plus éloquentes que de beaux
discours de remerciements. Il peut manifester la réalité inconsciente. Les
actes manqués, les lapsus ne sont pas intentionnels, et pourtant ils révèlent
à leur manière le contenu de l’inconscient, des intentions que l’on se cache
souvent à soi-même. Ce qui est refoulé reviendra dans les moments
d’inattention. Il peut aussi interpeller la réalité
spirituelle. L’expérience mystique induit un tel recueillement, que
l’intériorité domine toute expression. Toutes les traditions spirituelles
insistent sur la valeur de purification du silence. La nôtre en
franc-maçonnerie ne fait pas exception. Le silence vrai consiste avant tout à
se taire au fond de soi, ce qui n’est pas incompatible avec un bruit
extérieur. Le véritable bruit se niche dans la pensée. Sa prolifération
inutile, ce blabla continu, n’est souvent que l’effet d’une pensée parasite.
Le premier pas vers le silence implique d’arrêter les vagues du mental, et
non de se boucher les oreilles. À partir du moment où le mental s’apaise, la
pensée se fait plus intuitive et la présence à soi plus dense. Dans notre parcours de vie on nous apprend à
développer la parole, mais jamais notre capacité à faire silence, alors que
l’un ne va pas sans l’autre. Les deux, silence et parole sont indispensables
mais à des moments bien choisis, pour que se créent l’échange, la
communication, l’équilibre et l’harmonie. Notre Ordre autorise la mise en
place de cette dualité équilibrée, de la pratiquer en opposition à la vie
profane où souvent ceux qui parlent le plus fort s’imposent. Dans le silence
et la solitude, on n’entend plus que l’essentiel. «Parle si tu as des mots plus forts que le
silence, ou garde le silence». Euripide Au
sommaire de cette revue : Se
taire, faire - Marie-Dominique Massoni
|
L’Éloge du silence |
Marc
de smedt |
Edition
ALBIN MICHEL |
1994 |
« Si le mot que tu vas prononcer n’est pas plus beau que le
silence, ne le dis pas » Précepte soufi. Si
l’on peut dire qu’il n’existe pas de silence total, on peut affirmer que le
silence ne cesse jamais d’impliquer son contraire et que seul le fond sonore
de notre environnement nous permet de le reconnaitre.
Le
silence c’est du temps perforé par des bruits, c’est la couleur des
événements, ainsi il peut être léger, épais, gris, joyeux, vieux, lourd,
aérien, triste, désespéré ou encore heureux… Il
se teinte de toutes les infinies nuances de nos vies. Sans cesse, si on
l’écoute, il nous parle et nous renseigne sur l’état des lieux et des êtres,
sur la texture et la qualité des situations rencontrées. Lieu de la
conscience profonde, il fonde notre regard et notre écoute. Le
silence intérieur : comment, dans le tumulte des pensées, fantasmes,
images qui nous habitent, peut-on arriver à retrouver le silence en
soi ? Artistes, poètes, philosophes, mystiques savent depuis toujours
que dans l’attention au silence de la pensée s’enracine toute créativité, que
de lui, ainsi que l’exprime un Koan zen, s »élève l’esprit immortel. Dans
un monde de plus en plus bruyant, la valeur du silence est à redécouvrir,
nous l’avons peut-être oublié, mais nous sommes des êtres porteurs de toute
la sagesse immémoriale su silence. Au sommaire de ce silence : Les états du silence - les seuils du
bruit - les signes de la communication
- le langage des yeux - le miroir de la
Psyché - le huitième note -
le langage des oiseaux - la bibliothèque de
Babel - le sens du dessin -
images du sacré et mémoire des ruines - derrière les
murs, l’espace - Sotie sur la mer
- mort et solitude - le dit
d’Elohim - le calme méditant
- Eveils - échos du silence
- |
LE
SILENCE |
Daniel
BERESNIAK |
Edition
DETRAD |
2000 |
Le
premier livre de la collection « Repères ». L’auteur
explique le silence chez les Franc-maçons, comment le vit-on ? Quel est son
sens ? Son but ? Ses moyens ? Une
plaquette de 54 pages où Beresniak nous parle de : L’enjeu - Le silence et le tabou des outils d fer - le silence de l’apprenti et l’apprentissage du métier - l’expérience du silence, la plongée en soi et les voies mystiques - le silence et l’art martial, l’idéologie du battant et la morale chevaleresque aujourd’hui - |
LE SILENCE ET L’ART DU SILENCE |
Anselm Grün |
Edition Albin Michel |
2014 |
Alors que nous vivons dans un monde de communication de plus en plus « connecté » tout le monde s’accorde à déplorer la dégradation successive et progressive de notre culture du dialogue. Nous sommes sans cesse sollicités par de très nombreux discours, en particulier dans l’espace public, mais nous avons rarement l’occasion de rencontrer ou de prononcer une vraie parole. Pour Anselm Grün, celle-ci ne peut être authentique que si elle jaillit d’un silence intérieur retrouvé, comme l’ont enseigné les traditions monastiques immémoriales, mais aussi les enseignements métaphysiques des écoles de pensées depuis le Moyen Âge. Alors comment entrer dans cette dimension où chaque mot retrouve son sens et sa pleine sensibilité ? Avec son art habituel, et en s’appuyant sur la Bible comme sur la psychologie, l’auteur propose des clés de lecture et de réflexion, pour accéder au vrai silence, et donc à la pleine conscience de la langue. Cette nouvelle approche peut nous conduire non seulement à renouer le dialogue avec autrui, avec le monde mais aussi avec Dieu qui est le dialogue parfait et idéal. Jean débute son évangile par la célèbre phrase : « Au commencement, ou selon les kabbalistes, dans le principe, était le Verbe –logos- ». Une phrase sur laquelle philosophes et écrivains n’ont cessé de réfléchir, elle ne dit pas seulement quelque chose de Jésus et de sa relation avec Dieu, elle indique aussi que le Verbe est au commencement de toute chose et sans le Verbe il n’y a pas d’existence humaine. De plus cette phrase annonce la communication entre les hommes : « … et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu ». Le Verbe passe en Dieu et Dieu lui-même s’exprime par et dans le Verbe, et Dieu crée par le Verbe. Tout ce qui est a été créé par le Verbe et la parole que Dieu nous adresse est perceptible dans toute la création issue du Verbe. Le Verbe gouverne la création, c’est ainsi que Jean formule ce mystère selon lequel les mots sont toujours des mots créateurs. Les moines d’autrefois considéraient le silence comme la voie spirituelle la plus importante, aussi observaient ils le silence complet ; ils parlaient seulement pour instruire les autres et témoigner de leur rencontre avec Dieu. Ils y a des gens qui ne s’arrêtent jamais de parler, qui sont incapables de supporter le silence, du coup leur paroles se transforment en bavardages souvent inintéressant, mais pour eux, parler leur évite de se confronter au silence. Au sommaire de cet ouvrage : Nous ne pouvons pas ne pas communiquer, selon le psychologue autrichien Paul Watzlawik - La langue maternelle - la patrie - la langue de l’évangile de Luc et de Jean - Le lexique du dire - Parler et savoir écouter - le langage et la foi - la langue religieuse - Le langage du corps et de la liturgie - le langage de l’écriture - Parler de l’autre - le langage public - Parler et agir - langage de protestation - Quelques règles de communication - Parler et se taire - Parler et pouvoir - Les mots du cœur - Mots agissants et paroles transformatrices - Parole et prière - la parole est parlante - |
LE
SILENCE – REVUE DU 3e MILLḖNAIRE
- N° 106 |
Divers auteurs |
Edition
3e Millénaire.com |
2012 |
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Le silence
est pourtant parfois difficile à faire advenir. Question d'approfondissement de soi-même,
d'absolu oubli de soi, et de vigilante écoute. Le prophète Élie en fait
l'expérience. Fuyant la cruauté de Jézabel, idolâtre de Baal, il se rend au
désert où il veut mourir. Mais il est sommé de se remettre en route. Il
marche alors quarante jours et quarante nuits jusqu'au mont Horeb. Là,
éclatent coup sur coup un grand ouragan, un tremblement de terre, un feu
violent. Dieu ne s'y trouve pas, précise le texte (1 R 19,12). Puis autre
chose advient : « Le bruit d'une brise légère. » Exténué par la marche et le
jeûne, épuré par le désert, Élie en perçoit le souffle ténu. « Un brin de
silence qui vibre à peine, et qui déjà s'en va. Dieu », commente sobrement
Sylvie Germain. Le chrétien sait aussi, quant à lui,
qu'entre les harmoniques du silence se glisse la parole du Christ. L'épisode
de la vie de Jésus, qui se déroule dans la lumière ténue d'une demeure et
dans les bruits anodins d'un repas à préparer et d'un couvert à mettre,
indique le chemin d'intimité de ce silence. «Marthe, Marthe, tu t'inquiètes
et t'agites pour beaucoup de choses, pourtant il en faut peu, une seule même.
C'est Marie qui a choisi la meilleure part ; elle ne lui sera pas enlevée.»
(Luc 10, 41-42.) Le silence est pourtant parfois
difficile à faire advenir. L'important, dit-on, est d'y venir et d'y revenir.
Car seul un cœur « fécondé de silence » peut être visité par un « inaudible
soupir ». « Et quand bien même la parole resterait à jamais enfouie dans la
nuit, ne parviendrait pas à luire, insiste Sylvie Germain, le fait de l'avoir
attendue, d'avoir profondément désiré son surgissement, son bruissement,
suffit déjà à éclairer cette nuit noire, d'un halo minuscule, soit, mais
porteur d'espérance. Au sommaire de cette revue : Le silence est une musique par Viator
- La soumission du mental au silence par
Gangaji - Le silence et le chant de
la vie par Paul Pujol - Le
silence, espace de la rencontre par Nicole Montinéri
- Explorer la dimension du silence par
Vimala Thakar - Le silence ou comment
naître à la plénitude par John Martin Sahajananda
- Etre silence par Jean-Marc
Mantel - La peur et son
double : le silence par Monique Virelaude
- Le ‘’veilleur silencieux’’ par Serge
Pastor - L’impensable présence au
milieu du silence créateur par David Ciussi
- L’indéfinissable silence par Betty
- Silence naturel et impensabilité profonde par Peter
Fenner - Les trois sortes de silence par Miguel
Molinos - L’enseignement du silence par
Ramana Maharshi - La voie du
silence de Rudolf Steiner
- La clé de la vie par David
Anza - Le silence de l’esprit par
J. Krishnamurti -
Poèmes de Marianne Dubois - |
le silence des
apprentis |
Joël jacques |
Edition Maison de Vie |
2007 |
À
chaque grade de la Franc-maçonnerie correspond une étape du chemin initiatique
qui doit conduire l’homme à se parfaire. Pour l’Apprenti Franc-maçon, le
nouvel initié, ce moment du parcours est particulièrement difficile car il va
être confronté à une obligation de silence.
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LE
SILENCE - l’Être
et le silence |
Maryse
CHOISY |
Edition Mont-Blanc |
1965 |
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Maryse
Choisy apporte une synthèse originale de la science et de la spiritualité,
qui est un message d’espoir. Elle s’adresse à l’honnête homme d’aujourd’hui
dans un style merveilleusement clair et vivant, qui préfère à l’abstraction
pédante le riche langage des apologues à plusieurs dimensions, elle opère une
révision des idées et des valeurs qui fait voir le monde avec des yeux neufs
et démontre une fois de plus qu’elle ne pense pas avec la tête des autres
mais qu’elle sait tout dire et faire entendre par l’humour. Elle
vécut longtemps en Inde et reçut l’enseignement des Sages. Ce livre comporte 500 pages et 11 chapitres qui traitent
de : Chapitre 1e :
L’angoisse de la mort - La mort chez les
anciens - la résurrection - l’angoisse secrète des
incroyants - Pascal - les purgatoires - la
cassure du moi - les 5 masques - le jugement de
Salomon - Chapitre 2 : La vie dans notre Univers
- Archimède - les quanta - Bohr -
Heisenberg - énergie des énergies - Champs
électromagnétiques - les particules étranges -
l’anti-matière - principe d’exclusion de Paumi -
nouvelle classification de Gell-Mann - ordre et désordre
- l’entropie - la conscience - le zéro
- la thanatologie - Etrifier - Chapitre 3 : L’homme social et
l’Homme universel - Contes chinois et caucasiens - la
peur de la liberté - dialectique existentiel - la guenon de
Kolher - l’objectif et le réel - le problème
fondamental - Chapitre 4 : Les religions, les
morales et les rites - la prière de Henry
VIII - la morale des amours de David et de Bethsabée
- Hou-man ou humanité - l’oblique géniale de Teilhard
- la réponse du verbe - les Ecritures - l’âge
politico-agressif - la domination et la colère -
l’agressivité - la foi - le problème du mal -
la souffrance des théologiens et chez les Hassidim - Ramana
Maharshi - le mal chez Teilhard de Chardin - les
rites - la névrose obsessionnelle - les rites
conservent - le cercle se referme - Chapitre 5 : Le défi du rationnel
- Descartes était-il cartésien ? - le temps des
angoisses - le retournement - Descartes et Francis
Bacon - le doute méthodique - le scientisme
- les vérités mortes - la gérontologie -
écologie des vieux - Chapitre 6 : La pioche de Freud
- Freud arriva - Le diable qui mène à Dieu -
Découverte de l’inconscient - l’angoisse freudienne -
les Parques - Freud et Jung - l’homme assis et
l’homme couché - le rationalisme de Freud - la
recherche de l’immortalité - Au-delà des instincts de la
mort - les deux nirvanas - la croissance du 3e
âge - Détachement et impasse - Chapitre 7 : Eros contre Thanatos
- la lutte contre la mort - les rites funéraires
- accroissement de vie au seuil de la mort - Tristan et
Yseult - l’orgasme-agonie - le cinquième
orgasme - l’érotisme sacré de l’Inde - la magie
sexuelle - les sexes devant l’humain et le social -
le Çabda yoga et le mariage sacré - le baiser à Moïse - Chapitre 8 : La résurrection dans l’utérus
et les quêtes - le destin - Traditions
- Résurrection dans l’utérus - le taureau et le
serpent - combat du héros contre le dragon - le héros
solaire - Héraclès - les 12 travaux - les
voyages - la descente aux enfers - les pommes des
Hespérides - Thésée - Œdipe - la
fondation de Thèbes - la Sphinge et le Sphinx - le
complexe d’Œdipe - le commentaire de Nietzsche - les
masques de Dionysos - la théorie de Bachofen -
Arganatha - les Argonautes - Orphée -
Descente aux enfers - Eurydice et le doute - la
théophagie - l’orphisme yoga du verbe -
Narcisse - mythe de l’Advaïta - le reflet chez
Rumi - Chapitre 9 : Forces et faiblesses du monde
moderne - Initiations sociales - Bona
Dea - l’initiation d’Horace - les Pères de
l’Eglise - la chevalerie - l’ange de l’œuvre
- les dieux païens - les idoles anthropophages
- le bon sauvage de Rousseau - le sel de la terre
- les exercices spirituels des jésuites - les rêves des morts
- le Bardo Thödol - le cas de Maria Goretti - Chapitre 10 : Le baiser de Dieu
- L’Un et le multiple - le péché de la connaissance
- Caïn - le rythme binaire - la nacelle du
couple - le portrait de Moïse - Universalité de
l’expérience mystique - l’hésychasme byzantin -
Mourir avant la mort chez les mystiques rhénans - Devenir
Dieu - l’amour - rapport entre l’Absolu et le dieu
personnel - les deux amours - l’amour est-il possible
aujourd’hui ? - Chapitre 11 : Le zéro absolu
- le paradoxe de l’anti-matière - la mort : une
question mal posée - le paradoxe de l’intelligence -
les sophistes - le roi et l’éléphant - L’Atmavicara ou la
recherche du Soi - l’acteur sur la scène - la
doctrine du vide de Huang-Po et sa maïeutique - le raisonnement
est une forme d’attachement - La Transmission - le
paravent de Dieu pour ne pas éblouir l’homme - La libération
n’est qu’une étape - Le renversement et la voie glorieuse
- Vers un Dieu sans forme - les idées de Platon
- le non-voir et le néant essentiel - La vie continue dans
l’agapé - La vérité est le premier mensonge - l’échec
existentialiste - Pourquoi le Zen séduit l’Occident -
l’angoisse de la mort est une grâce - la
téléspititualisation - le silence et la grâce - la
civilisation des mots - Etapes de la sublimation dans les
diverses techniques - Livre central de Maryse Choisy dans sa recherche
spirituelle - Voir ses autres livres au chapitre 10C - |
LE SILENCE – le son du silence
|
Graf
dürckheim |
Edition
DU CERF |
1993 |
Une
méditation au-delà de l’objet ? Oui, dans la mesure où elle est en quête de quelque
chose qui n’est pas un objet. Mais alors, qu’est-ce que c’est ? Il s’agit de
l’Essence, de la manière par laquelle la Vie supraterrestre, qui est
l’Essence de toute chose, est présente en nous et aspire à se manifester à
travers nous sur la terre. Essence signifie aussi, toujours, vie créatrice et
libératrice. Tout
ce qui se fixe ou s’arrête lui oppose une résistance : la conscience des
objets, le centre de cette conscience, le Je qui gravite autour de sa propre
permanence et s’y accroche, les objets dont il fait constat, les concepts et
images qu’il pose. S’unir à l’Essence n’est possible que si la conscience
d’objet est suspendue au profit d’une conscience tout autre : d’une
conscience qui se tient en soi. En elle, l’homme ne se fixe plus, et se libère
de tout ce qui est quelque chose .
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LE SILENCE- LES VEILLEURS DU SILENCE CAHIER N°19 |
Un groupe de recherche, directeur Yves Albert Dauge |
Edition Épignôsis |
1988 |
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« Comment obtenir en nous ce précieux silence qui nous permettra de percevoir le rythme de la vie, la musique du cosmos, le travail de la Création, et la voix divine ? Non pas en nous concentrant sur le vide (entreprise vouée à l’échec), ni en essayant de supprimer tous les bruits l’un après l’autre. Il faut appeler et faire descendre en nous une « Présence » d’une intensité, d’une attractivité telle que tout ce qui n’est pas elle s’efface immédiatement. Cette descente est liée à l’éveil de notre être essentiel et à la médiation de l’Amour unificateur. Cette présence divine doit être complétée par celle de l’ange ou de son maître secret, et c’est ce dialogue à trois qui va nous sublimer et nous faire avancer sur le chemin ». Yves Dauge M.M. Davy fait défiler devant nous les divers « visages du silence », afin de focaliser notre attention sur l’ensemble essentiel –solitude – secret- silence – qui est à la fois le laboratoire de notre réussite et le fondement de notre relation avec Dieu et les êtres. – « L’homme silencieux passe par le mystère de la solitude, comprenant le vide, l’abandon des signes, des images, des systèmes et même des voies. Le silencieux peut seulement murmurer avec le prophète Isaïe (24,16) : Mon secret est à moi. Pourquoi mon secret ? Simplement parce qu’aucun langage ne peut en exprimer l’ampleur, situé au-delà du passage du temps et de l’espace, le silence s’implante dans l’éternité. Seul les enfants de l’éternité sont appelés à s’y abreuver » M.M. Davy Deux thèmes sur l’Alchimie, science de la Vie, viennent compléter cet ouvrage, car l’Alchimie n’est pas une science à part, mais elle est la mise en œuvre du silence, tout comme le silence engendre l’œuvre alchimique. Pascal Bernuau apporte à ce sujet la richesse transparente de son expérience et nous livre les éléments d’une éthique alchimique. Puis Jacques Pialoux nous parle de la tradition égyptienne en tant que révélatrice de la structure de l’homme : vision alchimique de l’homme. Au sommaire de cet ouvrage : L’autre côté de la parole par : Jean Biès Les centres silencieux de rayonnement par : Yves Albert Dauge Proverbes du silence par : Michel Camus Visages du silence par : Marie-Madeleine Davy Le vivant et la transparence du réel par : Pascal Bernuau Egypte, terre d’alchimie par : Jacques Pialoux |
LE SILENCE - UNE HISTOIRE DU SILENCE – DE LA
RENAISSANCE A NOS JOURS |
Alain Corbin |
Edition Albin Michel |
2016 |
Le silence
n'est pas la simple absence de bruit. Il réside en nous, dans cette citadelle
intérieure que de grands écrivains, penseurs, savants, femmes et hommes de
foi, ont cultivée durant des siècles. A l'heure où le bruit envahit tous les
espaces, Alain Corbin revient sur l'histoire de cet âge où la parole était
rare et précieuse. Condition du recueillement, de la rêverie, de l'oraison,
le silence est le lieu intime d'où la parole émerge. Les moines ont imaginé
mille techniques pour l'exalter, jusqu'aux chartreux qui vivent sans parler.
Philosophes et romanciers ont dit combien la nature et le monde ne sont pas
distraction vaine. Une rupture s'est produite, pourtant, aux confins des
années 1950, et le silence a perdu sa valeur éducative. L'hypermédiatisation du XXIe siècle nous
contraint à être partie du tout plutôt que de se tenir à l'écoute de soi,
modifiant la structure même de l'individu. Redécouvrir l'école du silence,
tel est l'enjeu de ce livre dont chaque citation est une invitation à la
méditation, au retour sur soi. Avec ce goût pour l'insaisissable qui a donné
naissance à ses plus grands livres, (Le miasme et la jonquille, Les cloches
de la terre...), Alain Corbin nous invite à entendre une autre Histoire. Recueillement, écoute de soi, méditation, rêverie, voire
même condition de la création : le silence a toutes les saveurs et toutes les
fonctions. Faire l'histoire du silence, de la Renaissance à nos jours, en
deux cents pages, pourrait relever de la gageure. Alain Corbin — qui, dans
tous ses travaux, a exploré des motifs inscrits dans l'histoire des sociétés
de façon impalpable ou difficilement cernable, tels que l'odorat (Le
Miasme et la Jonquille), les rivages (Le Territoire du vide), les
paysages sonores (Les Cloches de la terre), la sexualité (Les
Filles de noce, L'Harmonie des plaisirs) ou encore l'ombre (La Douceur
de l'ombre) — réussit pourtant une nouvelle fois son pari, caressant
toute la gamme des silences, dont les conceptions et les pratiques sont
différentes selon les époques. Un livre d'Histoire au sens classique ? Plutôt le livre
d'un historien qui sollicite le lecteur en lui fournissant de quoi méditer
sur le sujet. Ces silences, écrit-il, « comment les éprouver sinon en plongeant
dans les citations de tant d'auteurs partis dans une véritable quête
esthétique ? En les lisant, chacun met à l'épreuve sa propre sensibilité.
Trop souvent l'Histoire a prétendu expliquer. Quand elle aborde le monde des
émotions, il lui faut aussi et surtout faire ressentir, en particulier quand
les univers mentaux ont disparu ». Ils sont nombreux, les auteurs cités,
et chacun d'eux s'agrège aux thèmes retenus par Alain Corbin. Au xixe siècle,
les écrivains américains Walt Whitman, Henry David Thoreau ou John Muir ont
ainsi placé la nature au centre de leurs écrits, façonnés autant qu'envoûtés
par elle. D'autres s'y sont attardés, comme cueillis par un instant suspendu.
Mallarmé, poète acoustique, voyait naître un « grand plafond silencieux »
dans l'accumulation soudaine des brouillards. Chateaubriand, au milieu des
ruines de Sparte, entendait les pierres qui « se taisaient » autour de
lui. Et Albert Camus, à Tipasa, disait distinguer « un à un les bruits
imperceptibles dont était fait le silence ». L'historien ne s'efface pas devant les citations. En guide
scrupuleux, Corbin pose quelques rappels. Ainsi, le silence des petites
villes de province décrites par Balzac et d'autres romanciers du xixe siècle
traduit-il une France des sous-préfectures obsédée par son histoire et en
marge de l'agitation des grandes villes. De même, pour comprendre les textes
qui traitent du silence aux XVIe et XVIIe siècles, convient-il de se souvenir
que le silence était alors « la condition nécessaire de toute relation avec
Dieu ». Le « Créateur » est bien l'inspirateur de tous ceux qui se
réfugièrent dans une solitude méditative : « Ce n'est que dans le silence
et dans le retranchement des discours inutiles et distrayants qu'Il vous
visitera par ses inspirations et par ses grâces », enseigne ainsi Bossuet
aux ursulines de Meaux. Si le silence n'est pas religieux, il participe des codes
sociaux. Se taire poliment, dans la bonne société du xixe siècle, c'est se
différencier à la fois du paysan taiseux et du « provincial » trop
volubile. Qu'ils émanent des domaines de la peinture et du cinéma, du thème
de l'amour — quelle silencieuse indiscrétion de Proust sur le corps endormi
d'Albertine ! — et même de celui de la politique — l'assourdissant mutisme
dans Le Silence de la mer, de Vercors —, nombreux sont les exemples
choisis par Alain Corbin où la parole fait reddition. Dans ce beau livre où,
une fois encore, les émotions sont au centre de ses recherches, l'historien,
toujours curieux de comprendre avec quoi l'Histoire s'édifie, chuchote au
lecteur toutes les pistes que l'on peut suivre. Un livre où il s'impose à
lui-même une discrétion qui prend alors la forme d'un murmure intellectuel. |
LE SILENCE
par un Frère dominicain
- Texte transmit par Michel
Warnery |
Un
dominicain |
|
2017 |
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C’est
donc à une véritable mort de tout ce qui constitue l’ego,
l’individualité déchue, l’état profane, que le Silence nous appelle, ainsi
d’ailleurs que nous le rappelle le passage dans le cabinet de réflexion ou
encore le symbole du dépouillement des métaux. Ce dépouillement, pour
parvenir à cet état de silence, est le sens profond du symbole du travail sur
la pierre brute, Le silence est d’essence métaphysique et dépasse, même s’il
l’embrasse, le seul silence imposé à celui qui ne sait pas. Bien plus qu’un
silence pédagogique, le silence maçonnique est une véritable disposition de
l’être qui, seule, permet l’émergence et la prééminence du Soi sur le Moi. Le
silence maçonnique est alors très similaire au « Vacare pro Deo »
du moine qui lui aussi est appelé à accomplir cette métanoïa pour
s’affranchir de l’horizontalité et s’élever dans la verticalité de la croix
Ce n’est que si le maçon parvient à s’extraire de ces contingences
individuelles et à retrouver un état de virginité, de silence, qu’il peut, au
fil même du rituel, pénétrer le véritable espace sacralisé du Temple.
Virginité retrouvée et silence trouvent leur représentation dans la virginité
du tablier de celui qui est maintenu dans ce silence. Et même si, au fil
des ans, ce tablier vient à s’orner de signes, de distinctions, le maçon ne
devra pas oublier la prééminence et la beauté de son « tablier du
silence ». Un jour, ce tablier
retrouvera sa virginité originelle. C’est
dans le silence que le maçon sentira le Verbe s’opérer en lui. Comme sur une
feuille blanche, l’apprenti sent le verbe s’inscrire en un point minuscule
dont il ressent les vibrations et l’énergie jusqu’au plus profond de son
corps, de son âme et de son esprit. Ce point, ce yod, ce grain de sénevé
contient l’Essence et le Principe de toute création. C’est dans le silence
méditatif de la loge, au fil du rituel, doucement dans son Être, que ce point
va se projeter, s’agrandir, occupant un espace de plus en plus vaste sur la
feuille blanche. Le jeu du Verbe et du Silence permet de percevoir combien le
Silence et le Verbe sont deux expressions du Principe, indissociables l’un de
l’autre, comme le Yin est indissociable du Yang. Le
silence est « materia prima » indéterminée, principe réceptif, et
le Verbe, principe actif et fécondant. Verbe emplit ainsi doucement le
Silence et préfigure le silence de l’Être accomplie Verbe va habiter et
féconder le Silence ; le Silence deviendra Verbe, et le Verbe pourra
faire Silence…Pleinement unifié et fondu dans le Principe originel, l’Être
totalement réalisé ne peut plus être que Silence, le Silence de l’Unique, le
Silence de l’Incréé |
LE SILENCE - LA
PAROLE EST AU SILENCE- LE SIGNE DU SECRET |
PIERRE
PELLE LE CROISA |
EDITION
DU COSMOGONE |
2009 |
Parler du silence…c’est le tuer ! Il faut donc
le dépasser pour en parler. Mais qu’en dire ? Les mots du silence, par
la parole, le cachent. Et si l’univers l’évoque, Big-Bang !, c’est pour
nous dire qu’en ce monde il n’existe pas ! En fait, le silence n’est
jamais…silencieux ! Car il n’est pas absence de son, mais absence
d’audition. Il ne s’entend pas, il s’écoute, et que perçoit-on dans le
silence ? Les bruits de la vie. Soyons réceptifs à ce qu’ils nous en
disent.
Pour
vivre les voix secrètes du silence dans
toutes leurs tonalités : silence des bêtes, silence des hommes, silence
du corps et de ses messages, silence de l’inconscient, silence de
l’introspection, silence du recueillement, silence de la foi, silence de
l’écriture et de ses pensées, silence de la spiritualité et de ses symboles,
silence du secret et du serment gardé, silence de la sagesse et de la voie
d’éveil, silence de la vie et de la mort… L’enseignement
du silence commence par la métamorphose des sens : L’éclairage du cœur
donne sa lumière aux êtres et aux choses. Et cette harmonie qui rayonne en
soi conduit peu à peu, par l’apprentissage du silence, à une véritable
maîtrise de la parole. Quelques mots clé de cet ouvrage : Le serment, le signe du silence, la coupe des libations, la rose
du petit Prince, la parole circule, le silence règne,
rassembler ce qui est épars, écouter avec les yeux et
entendre avec le regard, les grands inities, l’arc
en ciel, les mots de passage, le nomadisme, le maître des
hiéroglyphes, la voix secrète, l’introspection, la
méditation, la lumière bleue du Verbe, les
trois piliers - Sagesse, Force et Beauté, la
parole de vie, le mimétisme, Dieu est l’ami du silence, le miroir, la voie de
l’éveil, le monde du silence, le silence parfait,
l’insupportable silence, le silence blanc, le
faiseur de pluie, le bandeau, etc. Bibliographie
sur le Silence : Le silence par Beresniak Edition Détrad
2000 Le Silence par Divers auteurs Edition Arcadia
2007 Eloge du Silence par Marc de
Smedt Edition Albin Michel -Réédité- Le désert intérieur par M.M
Davy Edition Albin Michel -Réédité- Les veilleurs du Silence par M.M Davy
Edition Berg 1976 Les sentences des Pères du désert en 3 volumes
Edition Abbaye de Solesmes 1966-1976 Désert, déserts par J. Yves Leloup Edition Albin Michel –Réédité- |
L’ESPACE – TEMPS – SACRÉ en LOGE |
Divers
Auteurs |
ARCADIA |
2008 |
||
Est
également traité le problème de la création du monde à travers la Kabbale et l’arbre
séphirotique, les chakras et la Kundalini cette énergie divine et sacrée,
Yggdrasil et son arbre sacré représentant la création du monde dans la
mythologie Scandinave, les arbres du Bien et du Mal et de la Connaissance
dans la Bible etc. Il est des lieux qui tirent l’âme de sa léthargie,
des lieux enveloppés, baignés de mystère » a pu écrire Maurice Barrès
dans « la colline inspirée ». Qui n’a fait cette expérience ?
A l’instant où l’on pénètre en certains lieux on est pris d’un singulier
respect et le silence s’impose. Certains de ces endroits – temples, églises,
lieux de prières – sont sacrés car dédiés à une divinité, d’autres, on ne
sait pourquoi, imposent le respect et peut-être plus encore, l’admiration,
une ferveur particulière. On est envahi de ce que Rudolf Otto nommait
« le sentiment du numineux », lequel comporte d’une façon
inconsciente un élément de crainte
devant une puissance absolue, un élément de mystère devant ce que l’on ne
connaît pas. On se ressent profane franchissant une enceinte sacrée, notre moi semble faire partie de quelque chose de plus grand
que nous qui agit dans l’univers, en dehors de nous et pourrait être un
refuge suprême si notre être inférieur venait à faire naufrage. Ajoutons que
cette expérience du numineux est ambivalente, car, si d’un côté l’être est
saisi d’une sensation d’effroi devant une grandeur incommensurable, de
l’autre, il est irrésistiblement attiré vers quelque chose de merveilleux (ce
qui n’est pas sans rappeler le frisson sacré éprouvé par les mystiques
dans le silence et la pénombre d’un
sanctuaire, frisson qui évoque la
présence de quelque chose de tout autre, qui arrache l’être à
lui-même et le trouble). De tout ce qui précède-t-on se rend compte qu’il
existe deux domaines : l’un est réglé de manière transcendante, d’une
certaine façon à la fois dangereuse et capitale, et un autre où l’homme a loisir et liberté de penser et d’agir à
sa guise. La vie est en fait l’équilibre entre ces deux
domaines. En effet, si le sacré envahissait tout, il s’ensuivrait une sorte
de paralysie craintive et de scrupule
obsédant, mais si le sacré
disparaissait totalement, le profane ne
pourrait que se ressentir vide
et orphelin. L’établissement d’une limite séparant l’espace en
deux parties, l’une profane et l’autre sacrée, est le moyen inventé par
les hommes pour sauvegarder l'équilibre de la société
en imposant des règles bénéfiques et des interdits
nécessaires. La vie est constituée
par la régulation entre le caractère
intense du sacré et le caractère praticable du profane, par l’équilibre entre
ces deux domaines. Dans les civilisations archaïques et figées, la vie sociale est réglée uniquement par la
tradition et le sacré, on se réfère en tout à une croyance. Dans les civilisations plus
dynamiques, le sacré se retire dans un
espace réservé où l’on va librement pour se ressourcer dans un temps où tout
ne s’écoule pas vers la fuite, mais où tout s’enracine dans la naissance d’un
espace où la terre n’est pas constituée par des territoires concurrentiels mais par un
immense domaine fraternel et commun.
En ce sens, on peut dire que le sacré devient alors pour l’homme qui s’y rend
librement, lieu de ressourcement, de pause,
de retour sur soi, de méditation, de pensée, à l’écart de l’agitation qui
règne dans le monde profane. Le sacré
ainsi conçu a besoin de mystères pour
exister, car, selon le mot d’Oswald Wirth, « tout ce qui doit prendre
corps s’élabore en secret, dans l’antre obscur des gestations où se poursuit
l’oeuvre cachée ». Dans les rituels maçonniques, quel que soit le
rite, trois coups frappés invitent les Frères au silence et au recueillement,
trois coups qui ne sont pas sans nous rappeler les coups précédant un
spectacle théâtral. Le rideau se lève, la lumière paraît et le spectateur est
transporté dans un monde, où rien ne sera comme à l’extérieur dans le monde
profane. Le silence se fait, chacun sent monter en lui une quiétude, une
sensation d’élévation spirituelle qui
relève déjà d’une hiérophanie, de la
révélation d’un espace sacré. Chacun ressent confusément que quelque chose
qui le dépasse est en train d’arriver. Cet état affectif qui submerge le moi, ce sentiment diffus qu’a
la conscience d’être conditionnée par
quelque chose qui ne dépend pas
d’elle, qui est indépendant de sa
volonté et qui ne se laisse pas appréhender comme une
chose visible, est justement le « sentiment du numineux » dont il était
question plus haut. Mais cette configuration émotionnelle intime ne se
transformera vraiment en sacré que par
l’adjonction d’une représentation intellectuelle. C’est là qu’intervient le
rituel, il relaie ce sentiment immédiat et implique le Frère présent sur les colonnes. La première fonction du rituel d’ouverture est de
sacraliser le lieu où s’effectueront les
travaux : ce dernier doit en effet recevoir une légitimation surnaturelle, il doit être délimité, consacré, car il est
désormais chargé de puissance numineuse. Après s’être assuré que l’espace
sacré n’avait pas été profané, le Vénérable Maître fait confirmer le paysage
du lieu sacré dans sa valeur hiérophanique par une série de constructions
symboliques : les trois piliers (Sagesse, Force et Beauté) sont allumés
pour présider à la construction de l’Edifice Sacré, puis apparaissent les
trois Grandes Lumières sur l’Autel des Serments avant que le Tableau de Loge
soit déroulé par le Frère Expert sur le
Carré Long . Il procède ensuite par une série de questions-réponses avec ses deux surveillants au découpage du lieu (de
l’Orient à l’Occident, du Septentrion au Midi et du Zénith au Nadir). L’espace sacré devient
alors un point de référence absolue, centre du monde, lequel est recréé à partir de ce lieu. C’est là, en ce lieu orienté, en ce lieu de
convergence des forces cosmiques que se pratiquent les initiations, le Temple devient l’endroit où se
pratiquent les rites, les gestes
archétypaux devant régénérer le monde.
Pour les Frères, demeurer dans l’espace sacré, c’est se retirer des lois du
monde profane et accéder à une pureté inviolable. L’espace étant délimité, il ne reste plus au Vénérable qu’à déterminer le temps du
travail : « Quelle heure est-il Frère second
Surveillant ? » - Il est midi ! Le temps fait l’objet d’une
différenciation analogue à celle de l’espace. Le temps des activités profanes
est suspendu. Les coups de maillet et
les batteries ponctueront désormais l’écoulement d’un temps immuable, du Grand Temps Mythique, d’un temps sacré,
caractérisé par la suspension des habitudes
ou des normes du temps de labeur. Ce temps sacré se confond avec le
temps mythique des dieux, le « Grand Temps » dont parle Dumézil,
« celui durant lequel sont survenus les éléments primordiaux ». Ce
Temps Sacré est la répétition du Grand Temps et le Franc-Maçon est ainsi le contemporain du temps des origines, il en capte la force pour assurer la rénovation de la société. On le voit bien, grâce à des représentations et
des techniques symboliques, le Franc-Maçon
échappe au monde
unidimensionnel du travail et des
préoccupations matérielles. Cette sacralisation met les Frères dans une disposition de réceptivité et de
tension intérieure et le Rituel apparaît comme un acte créateur. L’atmosphère
du lieu change, il se remplit d’une force invisible qui pénètre chaque Frère et
chacun se concentre sur son être intérieur, il oublie sa condition matérielle
et chasse définitivement les métaux hors
du Temple. Un
autre niveau du Sacré apparaît, qui se manifeste en certaines occasions et n'est
pas sans rappeler la religion: L’expérience du sacré vécue par le Franc-Maçon
à l’intérieur du Temple ne reste jamais privée et intime : tous les
Frères, en effet, la partagent, elle
est mise en forme collective à travers un mythe, que ce soit celui d’Hiram en
ce qui concerne la Maçonnerie que nous pratiquons, ou Osiris, en ce qui
concerne le rite de Memphis Misraïm. Le mythe apparaît alors comme le
complément de l’expérience du sacré. Au moment de l’élévation ou exaltation au 3ème
degré (ou au 13ème et 14ème degré), nous le vivons sur
un plan ludique, incarné, mis en scène et théâtralisé. « l’action sacrée
est quelque chose qui se fait, ce qui est représenté est un drame. Sa
fonction n’est pas une pure imitation,
mais une communion ou une imitation ». La pratique
du sacré comprend donc à ce niveau un jeu qui est pour le corps ce que le
symbole est pour l’esprit, quant au
rite, il règle le déroulement des
actions sacrées par une tradition.
L’initiation elle-même n’est, elle
aussi, rien d’autre qu’un jeu rituel qui sert de cérémonie de passage. Elle symbolise la mort et la
renaissance – mort du vieil homme et naissance de l’homme nouveau,
renaissance d’une nouvelle personnalité dotée d’une sagesse supérieure. Pénétrant dans le Temple, le Franc-Maçon va du
Profane vers le Sacré qui se révèle être une ouverture de l’esprit sur une
puissance invisible. L’accès à cette
représentation ne s’explique ni par la seule
perception empirique (puisque le Sacré est suprasensible), ni par la
seule pensée rationaliste (le Sacré n’est pas fait d’abstractions) mais par l’imagination
symbolique grâce à laquelle l’esprit
peut s’émanciper des seules données immédiates du réel et découvrir, derrière
le sens propre des choses un second
sens, figuré, qui les « leste d’une profondeur insoupçonnée » On peut dire d'une façon générale que le Sacré est
l'un des domaines qui organisent nos vies. Il est réglé de manière
transcendante et s'oppose au Profane où l'homme est libre de penser et d'agir
à sa guise. Le Sacré nous fait prendre conscience de la place que nous
occupons dans le cosmos. Il est pour celui qui s'y rend librement lieu de
ressourcement, de retour sur soi, de pensée, de réflexion à l'écart de
l'agitation du monde. Il existe bien en
Franc-Maçonnerie, dans notre vie maçonnique où à chaque instant nous baignons
dans le Sacré: Dès le jour de notre initiation nous sommes amenés
à participer à un jeu rituel et sacré par lequel nous mourons et renaissons
symboliquement. En d'autres moments, toujours par le jeu, "une action
sacrée" et collective nous vivons physiquement un mythe qui nous relie à
nos Maîtres passés, nous rattache à une histoire qui remonte au fond des
âges. D'autre part, à l'ouverture des travaux, à chaque
tenue, l'une des fonctions du Rituel est de sacraliser le lieu où va
s'effectuer le travail, il reçoit une légitimation supranaturelle, il est
délimité, consacré, chargé de puissance numineuse: le Temple devient
l'endroit où se pratiquent des gestes archétypaux qui ont pour fonction de
régénérer le monde. Grâce à cette sacralisation, les Frères deviennent
réceptifs et se concentrent sur leur être intérieur, oubliant leurs
conditions matérielles, donc leurs métaux. Les travaux en Loge sont un moment d’élévation
spirituelle et de ressourcement, comme nous l'avons vu. Cette démarche,
cependant, serait stérile si nous en
restions uniquement au stade spéculatif:
Les deux premiers grades de la Franc-Maçonnerie permettent à l’Initié
de dégrossir la pierre brute et de
s’instruire. Le Maître maçon a su
s’approprier les symboles qu’il a désormais le devoir de projeter dans
le monde profane. Il est passé de l’équerre au compas, du domaine du tangible à celui des idées. Il a
pour mission de combattre dans la cité
les préjugés qui s’opposent au développement
de la
Connaissance. Il a médité sur le Mythe d’Hiram et sait que l’Ignorance, le Fanatisme et l’Ambition (les trois
mauvais compagnons) peuplent le monde
profane. Son devoir est désormais d'y retourner afin de les combattre pour que règnent la Liberté,
l’Egalité et la Fraternité |
LES
PORTES DU TEMPLE
|
Franck Zimmer
|
Ed. Maison de Vie
|
2019
|
||
La
porte de la Terre renvoie au Cabinet
de réflexion, à une mise à nu indispensable pour trouver
« assise », « stabilité » mais aussi
« rythme », le rythme sans lequel la marche ne saurait être féconde
et permettre la puissance. L’élément terre s'exprime dans tout ce qui est dur, dense, fermé, figé, fixé,
obscur. Chez l'homme le squelette osseux révèle une qualité de froid et de
sec, le crâne étant la partie la plus figée; Chez la plante, c'est la racine
qui a les qualités de cet élément. C'est l'organe végétal le plus durable,
qui se revêt parfois d'une écorce ligneuse. Pourtant, c'est la partie
végétale, à partir de laquelle la vie peut s'épanouir. Ainsi, l'élément terre
fournit à la plante l'ancrage grâce auquel elle peut se développer. La porte de l’Air ouvre non seulement sur le respir, qui se
doit d’être conscient pour être créateur mais aussi sur la parole et la
capacité de nommer les choses. Cette capacité exige lucidité pour édifier à
bon escient. L'élément AIR, ne sert pas à la formation ou au fonctionnement d'organes
végétaux, mais provoque leur affinement. L'air autour de nous n'est pas
seulement une des substances les plus légères, mais il rend aussi les autres
choses plus légères, plus subtiles. L'élément air est celui qui éveille
l'être humain. Étant invisible, impalpable et discret, il nous permet de
percevoir par nos sens, les couleurs, les sons, les odeurs de notre
environnement... Dans la plante, par
exemple, l'élément air transforme la feuille végétale en fleur, organe très
léger, coloré et odorant. La
porte de l’Eau évoque de multiples sens, celui du multiple
au sein de l’unité, celui de la mémoire, celui du voyage initiatique, celui
de l’écoute, celui du lavement : « Le passage par l’eau lave le
cœur et met son possesseur en état de franchir la porte du Feu qui bientôt se
présentera. L’Eau a construit le cœur afin qu’il soit apte à verdoyer en
humilité et devienne celui qui voit. Alors l’impétrant sera bien avisé de
construire le cœur le temps de son existence. Le cœur construit par le
passage par l’Eau est spirituel et sensible comme elle. Lorsque l’impétrant
suivra ce cœur, il se construira en accord avec l’éternité. » l'élément EAU est d'une mobilité extrême, comme la substance
eau qui passe facilement de l'état liquide à l'état solide (glace) et à
l'état aérien (vapeur d'eau). L'élément eau ne se fige jamais, et il donne
forme à tout (comme l'eau qui modèle les abords de lacs, des cours d'eau, de
la mer, etc.). Chez l'homme, cet élément s'exprime dans tout ce qui est en
mouvement constant, le sang et les autres liquides, mais aussi dans les
organes qui n'arrêtent jamais leur activité.
Chez la plante, c'est la feuille qui est le plus étroitement liée à
l'élément eau. Elle s'étale dans l'espace comme l'eau. Elle est capable de
toutes sortes de métamorphoses. Les feuilles ne sont jamais exactement
identiques et varient sous les influences extérieures tout comme, par ses
ondes, l'eau qui reflète dans son miroir toutes les influences extérieures:
les nuages, le vent, etc. La
porte du Feu est celle par laquelle se réduisent les opposés,
donnant ainsi accès à la connaissance. L'élément feu/chaleur a un côté destructeur, mais dispense aussi de la chaleur. Sans
chaleur, aucune vie ne pourrait se développer sur Terre, et sans feu
destructeur, la vie ne pourrait se renouveler sur terre. Chez l'homme, le feu
se manifeste par l'enthousiasme, ce que les expressions «le feu de
l'enthousiasme», «le feu de l'action» font clairement comprendre. Dans le
monde végétal, cet élément s'exprime dans la graine et dans le fruit. La
graine est d'une concentration extrême. Elle est comme minéralisée. Pourtant,
c'est d'elle que la vie peut ressurgir. Dans le fruit, c'est la concentration
de la chaleur solaire qui engendre les sucres et les arômes accumulés. Bien entendu, les
quatre éléments s'expriment dans toute la plante, mais chacun de ses organes
est plus particulièrement dominé par l'un d'eux. Or, chaque constellation
zodiacale favorise un des quatre éléments. C'est ce rapport entre les organes
végétaux et l'impulsion venant des constellations que Maria Thun a pu mettre
en évidence par ses travaux comparatifs. Il s'avère qu'en choisissant les
dates des semis et des autres travaux en fonction de l'organe végétal à
favoriser et selon la constellation correspondante, le rendement en quantité
et en qualité augmente sensiblement. Pour l’auteur, ces quatre passages préparent
à l’entrée par la porte des Symboles : « Les symboles ne sont pas
des œuvres mortes et des valeurs désuètes, réservées aux archéologues, aux
érudits et aux esthètes. Ils sont nés de la main d’artisans et d’initiés qui
leur ont donné vie. C’est la pensée de celui, qui, aujourd’hui, cherche
l’initiation qui sera capable de leur redonner naissance en les concrétisant
dans l’instant, au présent, chacun dans sa propre chair. La porte des
symboles ouvre le cœur des êtres et les oriente vers une réalisation
lumineuse et une communion avec l’esprit de création. » |
LES QUATRE ḖLḖMENTS ET LE MYSTḔRE DE LA VIE |
Myriam Philibert |
Edition du Rocher |
1998 |
Qui ne s’est pas interrogé, un jour, de quoi le
monde était fait ? Et par la même occasion, de quoi sommes-nous fait, puisque
nous faisons partie du monde ? Bien souvent, on cherche midi à quatorze
heures, alors que nous avons tout sous la main, devant les yeux, sous le nez
et sous la semelle !
Si
la science n'a retenu que 3 états, sources de vie dans la matière (gaz,
liquide, solide), l'ésotérisme les incorpore dans les 4 éléments
fondamentaux: le
feu, la terre, l'air et
l'eau.
La tradition nous montre l'homme et l'univers par la croix et ses 4 branches
(le feu, la terre, l'air et l'eau) formant l'horizontalité et la verticalité.
Si Luc Besson y ajoute leloo au centre comme le 5ème élément, on n'est
pas loin de penser que ce centre est la quintessence de l'homme reliant les
forces cosmiques et telluriques dans une telle harmonie universelle qu'on
peut le nommer Amour. Plus scientifiquement c'est : L’Éther. Il transcende tous
les autres, en étant le support électromagnétique, l'aspect énergétique. Nous
entrons ici dans le monde vibratoire, non visible, infiniment petit où la
matière se dématérialise, où tout devient énergie, de l'atome vers le proton,
puis les quarks etc...un univers vibratoire qui répondrait parfaitement à
l'intelligence de la vie. A craindre ici, que l'égo de l'homme soit la source
de déséquilibre de tout ce potentiel qui lorsqu'il n'est plus en communion à
l'univers créé une telle anarchie que les manifestations s'en lisent dans les
maladies (le mal à dit) ou accidents.
|
LES
QUATRE ÉLÉMENTS |
Anne
et Fabian DA COSTA |
ÉDITION
DE VECCHI |
2005 |
||
Les
peuples primitifs ont toujours associé à leur vie quotidienne les puissances
protectrices et destructrices du feu, la légèreté et les senteurs de l’air,
les effets dissolvants et purifiants de l’eau, les fermentations et les
putréfactions de la terre, c’est ainsi que ces éléments se sont mélangés aux
cosmogonies magico-religieuses de tous les continents. La
plupart des grands philosophes du monde et surtout les Grecs, ont sublimé les
quatre éléments, ainsi Platon
déclare dans son ouvrage : Le Timée « A la terre nous attribuons la figure cubique, car la
terre est la plus difficile à mouvoir les quatre espaces et c’est de tous les
corps le plus tenace… le tétraèdre régulier représentera le feu, l’octaèdre
régulier l’air, et l’icosaèdre régulier l’eau ». L’Arche Royale reprendra ces éléments et les intégrera sans
sa méthodologie et dans sa représentation symbolique sur le tapis de loge, de
même presque toutes les sociétés initiatiques et ésotériques s’en serviront
lors d’une réception ou initiation. La Bible dans son premier chapitre de la
Genèse nous explique pourquoi et comment la Terre fut créé par les quatre
éléments, socle fondateur des religions monothéistes. Un excellent livre sur la symbolique des quatre éléments |
LES SIRÉNES |
A.
BULTEAU |
Edition
PARDES |
1995 |
||
A
l’aide des récits anciens, des témoignages des historiens marins, des contes
et légendes de la littérature mondiale, en passant par les sciences
alchimiques et zoologiques, sans oublier les représentations picturales,
musicales, et archéologiques, A. Bulteau conduit le lecteur vers des lieux où
le vol féerique de ces enchanteresses reste à jamais mystérieux. Au sommaire de ce livre : Mystère et richesse d’un mythe - Dans les
entrailles de l’eau primordiale brille le son - Les sirènes
légendaires de la Méditerranée - la sirène ailée de l’Antiquité
ou une grande famille de musiciennes - Les fées nordiques, sœurs
des sirènes - Au cœur des forêts profondes, la sirène-liane se
nomme-t-elle Fée ? - La sirène universelle - de
par le monde toute une humide peuplade guette - La sirène
alchimique - Quand Or, son souffle, se transmutera, l’amour
régnera - Les étranges créatures du grand large -
Vite, on embarque - que la mer est belle et cruelle -
Quelques caractéristiques de la sirène dans l’Art -
« Dessine-moi un triton ! ô poète » - La sirène,
les poètes et la science - L’insolite à l’école, suivi de la paix
des étoiles - La musique des sirènes - 20.000 notes
sous les mers - Magie de la sirène et des enchanteurs
- la quintessence du rythme - Le chant du cygne - Les
nuages de nacre, traîne des dieux, bruissent alentour du cygne léger - |
LES SYMBOLES ba – BA |
David
Gattegno |
Edition
Pardès |
2009 |
Le
symbolisme est une espèce d’univers de subtilité. On n’y accède
pas sans s’être affranchi, au préalable, de ses préjugés personnels et
des sentiments inhérents au langage commun du
monde sensible. Ce
livre des symboles propose une véritable initiation à l’univers symbolique
par l’observation des principes et des formes qui régissent les 120 symboles
fondamentaux qui ont été étudiés. Le
bagage indispensable à la compréhension des traditions, est ramené au seul
volume nécessaire. Ainsi, cet ouvrage offre la possibilité de saisir d’emblée
le système de la perception analogique et le principe
intuitif de compréhension, sans présenter au lecteur le surcroît des
applications subsidiaires, le plus souvent strictement contingentes, qui ne
feraient qu’encombrer son étude. Les
images mentales, supports de réflexion, sont simplement indexées, mais
également traitées selon une exposition, suggèrent tous les rapports, les
parallèles, les relations et les affinités (clefs du monde des
symboles) .Un choix de 550 illustrations
précises vient enrichir le texte, y est donc développé : Abeille , aigle, aile , âme, androgyne, âne
, ange , animal , araignée, arbre, arche,
balance, barque, bélier, breuvage, caducée,
carré, caste, cercle, cerf, chasse, chat,
cheval, cheveux, chèvre, chien, chouette, clef, cœur,
colombe, compas, coq, corbeau, cornes,
couleur, croix, cygnes, dauphins, diable,
dragon, échelle, élément, éléphant, épée,
équerre, étoile, faucon, flèche, fleur,
fontaine, foudre, grenouille, griffon, hache,
île, jardin, jumeaux, labyrinthe, langue,
lapin, licorne, lion, lis, loup, lune, main, masque,
métaux, miroir, montagne, mort, monstres,
nœud, nombres, océan, œil, œuf, oiseau,
oreille, ours, paon, papillon, parole,
phallus, phénix, pied, pierre, planètes, poisson, pont, porte, renard, roi, rose, roue, runes, saison, sanglier, scarabée , sceau, sceptre, scorpion, serpent, singe, sirène, soleil, sphinx, spirale, svastika, taureau, tortue, triangle, triscèle, vase, vautour, végétaux, vigne, vulve, yin-yang, zodiaque . |
les symboles
dans l’art, dans les religions & dans la vie de tous les jours |
Philippe seringe |
Edition
SUM LE HAMEAU |
2003 |
Un
travail érudit, à la portée du grand public ; voici le défi relevé par le
Professeur Seringe. En effet, cet ouvrage présente les interprétations les
plus récentes des symboles tout en donnant une vision claire de leur
évolution au cours des siècles dans les nombreux pays où l’auteur s’est rendu
pour ses recherches.
|
les symboles
chrÉtiens primitifs |
Jean daniélou |
Edition du SEUIL |
1996. |
||
Si le Christ est représenté comme
un jeune homme, et non pas comme un homme d'une trentaine d'année, c'est là
aussi un message théologique. Il est l'Homme véritable, puisqu'il est
vraiment Fils de Dieu. Pour représenter cela, les chrétiens l'ont figuré dans
la force de la jeunesse. Cela illustre également des passages de la Bible
parlant de la nouvelle naissance (Jn 3), ou du rajeunissement intérieur par
l'Esprit (le 2 Cor 5).Dans plusieurs de ces images, le Christ berger porte
non pas une brebis mais visiblement un bouc, et dans la fresque ronde, on
distingue à ses pieds une brebis à sa droite et un bouc à sa gauche. Cela
fait immanquablement penser à une autre parabole essentielle de Jésus que
l'on trouve dans l'évangile selon Matthieu (chapitre 25:31-46) où les boucs
représentent les pécheurs et les brebis les justes. Il y a par conséquent
dans cette image une lecture très intéressante par la jonction de ces deux
paraboles, Christ étant ainsi venu pour sauver les pécheurs, même les boucs
que nous sommes par certains côtés. Les colombes encadrent cette scène,
signifiant le salut et la paix Y est développé : le symbolisme chrétien de la charrue, de la palme, de
la couronne, de la vigne, de l’arbre de vie, de l’eau, du poisson, du navire,
le char d’Elie, la hache, l’étoile de Jacob, les 12 apôtres, le zodiaque et
le Tav. |
les symboles
de la franc-maçonnerie – signes – mots – couleurs & nombres |
J.J.
gabut |
Edition
DERVY |
2008 |
Les
anciens rituels du XVIIIème siècle, déjà, nous questionnaient : « Â quoi
reconnaîtrais-je que vous êtes Franc-maçon ? » La réponse déjà était : « À
mes signes, paroles et attouchements, etc. »
|
les symboles maçonniques d’aprÈs
leurs sources suivi des Diagrammes cosmologiques traditionnels |
Patrick
négrier |
Edition
TELETES |
1998 |
||
circumambulations -
clef - colonnes -
compas - coq -
corde - couvreur - crane,
faux - ossements - delta lumineux
- planche à boule et à bascule - enfants
de la veuve - épée - épée
flamboyante - épeler -
équerre - escalier -étoile
flamboyante - fenêtres
- fil à plomb - lettre G
- génération - gloire -
grand architecte de l’univers -
grenades - griffe -
Hiram - houppe dentelée -
impressions d’initiation - installation
- Jean-Baptiste - lacs d’amour
- levier -loge -
lotus - lumière - lune
- maillet - marche et marche à
reculons - M. B. -
métaux - microcosme - miroir
- mot de passe -
mystère - ni nu ni vêtu - niveau -
œil - ordres architecturaux - orient
éternel - outils - ouverture
et fermeture des travaux - pain et eau
- parole perdue - pas -
pavé mosaïque - pentagramme -
pierre brute et pierre cubique - piliers
- planche à tracer - points cardinaux
- porte du temple - quintessence -
règle à 24 divisions - roi Hiram de Tyr -
rouge - sablier -Salomon -
secret - sept - shibolet -
signes et signes de détresse - signe
d’horreur - signe d’ordre - signes
pénaux - silence - soleil
- surveillants - tablier -
testament philosophique - Touva-qayin ou
Tubalcain - trois coups - trois grandes
lumières - trois mauvais compagnons
- trois points - tronc de la veuve
- truelle -V.I.T.R.I.O.L. – volume de la loi
sacrée - voute d’acier -
Jakin - Qu’est-ce qu’un diagramme cosmologique traditionnel ?
L’archétype des diagrammes : le symbolisme stellaire et planétaire des
sanctuaires mégalithiques et des ziggourats -
l’astronomie mésopotamienne - la mythologie
égyptienne - le judaïsme - le
christianisme - l’islam - le
chamanisme africain - l’hindouisme -
la physique grecque - le celtisme
- la mithriacisme - le bouddhisme et le
tantrisme - le taôisme - les
chamanismes australien, polynésien, américain, mexicain
- la sphère céleste d’Albert Durer
- la théurgie - l’ennéagramme de Georges
Ivanovitch Gurdjieff - le diagramme
univers : l’hexagramme - le cas des
tracés labyrinthiques - les tableaux de loge
maçonniques -
|
LE SYMBOLISME MAÇONNIQUE ET HERMÉTIQUE DU
CHAT BOTTÉ |
Richard
Khaitzine |
Edition
La Pierre Philosophale |
2011 |
Après
les contes de Peter Pan et du petit chaperon rouge, voici l’histoire
symbolique, maçonnique et hermétique du Chat Botté. L’ère
des Poissons s’achève et l’humanité va entrer dans un nouveau cycle –l’ère du
Verseau- un cycle de 2160 ans qui va privilégier la communication, les
échanges interactifs d’internet, les smartphones, les tablettes numériques,
la rapidité de l’information mais aussi la consommation boulimique des
images. Tout ceci va accélérer le temps –Chronos et laissera de moins en
moins de temps à l’homme pour se poser, réfléchir et se poser des questions
sur son devenir et celui de notre planète. L’homme a chaussé les bottes de 7
lieu et veut aller plus vite que la musique, les fées sont reléguées au
magasin d’accessoires et la pratique de la spiritualité en loge est remplacée
par du théâtre avec des mauvais acteurs, l’entreprise de démolition de la
Tradition avec des dirigeants qui se prennent pour des envoyés divins est en
marche et le symbolisme est galvaudé. Quelle erreur, que de temps perdu, que
d’énergie gaspillée. Mais voyons plutôt l’histoire de ce chat. L’Egypte
ancienne vénérait, sous les traits du chat divin la déesse Bastet comme une
bienfaitrice et une protectrice de l’homme, de nombreuses œuvres d’art le
représentent, un couteau dans une patte tranchant la tête du serpent Apophis,
le dragon des ténèbres, personnifiant les ennemis du soleil. Le
chat symbolise ici la force et l’agilité du félin, qu’une déesse tutélaire
met au service de l’homme pour triompher de ses ennemis cachés. La
liste du symbolisme des chats est immense, chaque pays, chaque continent, chaque
religion, chaque tradition a adoré ou diabolisé le chat, au moyen Âge les
chats surtout noir, portait le mauvais œil et les chats roux symbolisaient
Judas l’Iscariote, mais revenons à notre chat botté. Ce
chat botté assure dans un premier temps la nourriture pour son maître, il
nous fait assister à tout un processus alchimique dans la succession du
gibier entre autre, dévoilant des moyens supranormaux. Puis il oblige son
maître à subir un bain d’ouverture, le baptême initiatique, indispensable pour
pouvoir accéder au chemin royal, il reçoit également le sel virginal émanant
de la Vierge lunaire, fille du Roi, afin que l’œuvre accède à sa phase
principale. Le
chat alerte tout le monde y compris le roi, en criant « au voleur, mon maître s’est fait voler ses habits »
cela pour que le roi lui donne des habits royaux et c’est dans le carrosse
royal que le marquis parcourt le chemin de l’investiture définitive. Notre
thaumaturge à moustaches saura également intimider les faucheurs puis les
moissonneurs, au point de leur faire dire que les terres sur lesquelles ils
travaillent sont en fait la propriété du marquis, alors que jusque-là il ne
possédait rien. Pour
réaliser pleinement la fortune de son maître, le chat initié-initiant, devra
encore aborder l’Ogre, en une progression alchimique et stellaire.
L’Ogre-Orion laisse sa place céleste au lion puisqu’il se métamorphose en roi
du désert, qui lui-même diminue peu à peu, avant de se volatiliser comme le
fait le Mercure (alchimique) dans la sublimation opérative. Finalement ce chat me fait penser au Mat-Fou du Tarot qui accompagne l’homme dans son voyage à travers les lames du tarot, il lui sert de conseiller et de garde-fou, lui indique le meilleur chemin et sous le nom d’intuition et de persévérance l’amène à l’œuvre rouge pour le mariage final. |
les trois fenÊtres du tableau de loge
- N°
11 - |
Didier
michaud |
Edition
MAISON DE VIE |
2004 |
||
J’imagine
également que le grillage des fenêtres protège l’initié des travers et des
vices et qu’il rappelle au maçon que s’il ne peut pas matériellement voir à
l’extérieur du temple, son travail consiste à s’élever spirituellement, à
prendre de nouvelles forces de façon à répandre, une fois revenu dans le
monde profane les étincelles de lumière qu’il a reçue. Au sommaire de cet ouvrage : Une affaire d’orientation -
Fenêtres ou grilles ? - des fenêtres
pour entendre - A propos de la
lumière - L’air lumineux
- les passeurs de lumière - Une
fenêtre au Nord ? - |
LES TROIS GRANDES LUMIÈRES ou le Chemin de la
Création - N° 43 - |
JEAN
ONOFRIO |
ÉDITION
MAISON DE VIE |
2011 |
Les trois Grandes Lumières sont des outils créateurs d’ordre
céleste, ceux avec lesquels la création principielle agit et façonne la vie.
Lorsqu’elles se trouvent assemblées, les initiés sont en présence de l’âge
d’or où les puissances causales « s’aiment » et se recréent entre
elles. Ils assistent alors à l’origine des temps, au moment où les trois
Grandes Lumières, puissances organisatrices du début des choses, sont en
pleine création permanente, en pleine effervescence, en pleine puissance.
« L’énergie universelle dans laquelle l’action est versée vers le
divin, tout ce qui est offert n’est autre qu’une forme du divin », a
écrit A. K. Coomaraswamy. Cet
univers auquel l’humain est absolument étranger et qu’il ne comprendra
jamais, peut cependant être non seulement perçu et contemplé, mais célébré
rituellement. En bâtissant le temple au moyen de la Règle, de l’équerre et du
Compas, l’initié s’intègre à l’œuvre du Grand Architecte de l’Univers. C’est
précisément à l’approche symbolique de l’action créatrice de cette
architecture de réciprocité suscitée par les trois Grandes Lumières que cet
ouvrage est consacré. Sont expliqué les outils et symboles suivants : Coexistence du catholicisme et de l’initiation au Moyen Âge,
Bible ou Règle, le double aspect des trois Grandes Lumières, la Règle,
l’équerre et le Compas, pourquoi ces objets sont-ils des Lumières ?, le
passage de la puissance à l’acte, pourquoi ces Lumières sont grandes ?,
disposition de ces Lumières selon les grades et degrés, pluralité des
naissances, naissance par les outils, le banquet et l’accomplissement du
mythe osirien, l’éveil de la conscience et regard créateur, voie brève et
voie longue, les divers types naissant des trois Grandes Lumières, les
mutations que déclenchent les trois Grandes Lumières séparées ou unies,
l’œuvre du Grand Architecte de l’Univers en fonction des trois Grandes
Lumières, le Livre de la Vie, Permanence de l’initiation et impermanence des
initiés, comment les trois Grandes Lumières permettent-elles à l’initié
d’agir ?, le devoir de formuler, modalité spécifiquement
initiatique de l’agir…. |
les trois grands
piliers - N° 8 - |
Alain
lejeune |
Edition Maison de Vie |
2003 |
Trois
grands piliers nommés Sagesse, Force et Beauté soutiennent le temple
maçonnique. Trois et non quatre, comme la logique le voudrait. Quelle réalité
symbolique se cache derrière cette apparente singularité ? Que signifie
la disposition des piliers dans la loge ? Quels concepts fondateurs
dévoilent-ils ? Que penser des ordres architecturaux ? S’appuyant
sur la tradition et la pratique de la pensée symbolique, A. Lejeune répond à
ces questions et nous révèle la dynamique d’un chemin tracé de toute éternité
par les loges maçonniques afin que le temple devienne réalité, et nous
enseigne la manière de nous construire. Au sommaire : Etymologie et fonction des piliers -
la ternarité comme assise - le lien vivant dressé entre
Ciel et Terre - la tradition maçonnique -
Trois grands piliers soutiennent notre loge - disposition
des piliers - les ordres architecturaux
- la Grèce antique - le Moyen Âge
- la Renaissance - pourquoi trois piliers et
non quatre ? - nécessité d’œuvrer pour faire
apparaitre le quatre - la légende des quatre
couronnés - les quatre couronnés, patrons des maçons
et des tailleurs de pierre - les piliers
Sagesse, Force et Beauté - la tradition de l’Egypte
ancienne - la cité du pilier - Pharaon
comme pilier du Ciel - l’enseignement du mythe
d’Osiris - Quels autres noms pourrait-on donner aux
trois grands piliers ? - un chemin
de lumière - Animation et Occultation des
étoiles - L’animation rituelle des trois grands
piliers - la voie des piliers
- le rituel de fondation du Temple, un tracé maçonnique de
la lumière - comment trouver le chemin tracé par les trois
grands piliers ? |
LES
TROIS LUMIÈRES DE
LA LOGE
|
PHILIPPE
LANGLET |
ÉDITIONS
DE LA HUTTE |
2011 |
La
configuration symbolique des lumières de la loge, à tous les rits, est
d’inspiration chrétienne, cela va sans dire. Création, Lumière, Trinité.
Il y a bien trois éléments fondamentaux pour soutenir la loge, ou la rende
matérielle à nos yeux, et qui sont associés directement à la Demeure Divine,
au Temple, ou au Trône de Dieu. Ainsi, la Loge semble être le point au centre
d’un triangle lumineux. Quels
que soient les multiples du nombre trois, qui reste le fondement symbolique,
les Maçons se situent, lorsque les travaux sont ouverts, à l’intérieur d’un
triangle de lumière. La question est alors : comment ces lumières leur
sont extérieurs. Ils ne les voient que comme décors symbolique. Pourquoi ne
perçoivent-ils pas qu’ils sont en réalité DANS LA LUMIERE TRINE ? Comment
faire coïncider des colonnes, des chandeliers, des vertus et des
officiers ? Cela parait difficile, mais les Rites le font presque
toujours. Le but de cette étude sera de souligner les configurations communes
à 5 Rits. Le Rite Emulation, le R.E.A.A, le R.E.R, le Rite
Français, et le Rite d’York. On y dégagera des invariants du Rite
maçonnique qui vont nous apporter quelques enseignements spirituels, sinon
moral qui fasse bouger notre être intérieur et ainsi favoriser une modification
ontologique. Sont donc développé dans cette étude : Les rituels – Les hauts chandeliers – Une colonne invisible – Les
neuf lumières – Les différences rituelles – Maçons modernes et Maçons anciens
– Le Rit moderne de France – Les divulgations – Sagesse, Force et Beauté –
L’étoile et le colonne – Le soleil, la lune et le maître maçon – Les divers
rites Ecossais – L’illumination de la loge au R.E.A.A - Les invariants
- |
LE SWASTIKA |
Bernard
Marillier |
Edition
Pardès |
2002 |
||
Le terme "croix
gammée" (allusion aux 4 branches, qui ont chacune la forme de la
lettre grecque "gamma" majuscule) vient du grec "gammadion".
Les Grecs qualifiaient aussi le svastika de "tétrascèle"
(quatre jambes). Signe favorable, symbole de paix et de bonheur, peut-être
aussi du Soleil (Feu), le svastika s'est répandu en Europe, aux Amériques, en
Extrême-Orient et notamment en Inde où il garde toujours son sens bénéfique.
Quelle qu'en soit sa complexité symbolique, le svastika, par son graphisme
même, indique manifestement un mouvement de rotation autour du centre
immobile, qui peut être le moi, où le pôle. Il est donc symbole d'action, de
cycle et de régénération perpétuelle. C'est en ce sens qu'il a souvent
accompagné l'image des sauveurs de l'humanité :- le Christ, des catacombes à
l'Occident médiéval et au nestorianisme des steppes. Les Christs romans sont
souvent conçus autour d'une spirale ou d'un svastika symbolisant le
tourbillon de la Création ;- le Bouddha, car il figure la Roue de la Loi
(Dharma chakra) tournant autour de son centre immuable, centre qui représente
souvent Agni (le Feu). Le svastika est l'image du développement en puissance de la
Réalité ou de l'Univers :
On accorde deux sens de rotation au Svastika : la position de
ses branches lui confère un sens rotatif, de droite à gauche ou de gauche à
droite. Pour certaines civilisations, ce sens est important et a une
symbolique ; pour d’autres, cela n’a aucune importance et, pour d’autres
encore, un seul sens de rotation est recevable. Si les branches sont
orientées vers la droite, le svastika est dit "dextrogyre".
Si les branches sont tournées vers la gauche, le svastika, qui prend le nom
de "sauvastika", est dit "senestrogyre" ou
"lévogyre». Cependant, considérant qu'il s'agit à l'origine de la
représentation symbolique d'une rotation (symbole solaire diurne ou, à
l'inverse, symbole stellaire nocturne), d'aucuns ont tendance à considérer
que celle-ci s'effectue dans le sens inverse de celui indiqué par les
pointes ; les coudes de la croix, et non la pointe des barres, indiquent
donc le sens de rotation (on peut se le représenter de façon imagée comme
s'il s'agissait de quatre petits drapeaux qui sont entrainés vers l'arrière
quand la roue tourne). Dans l’hindouisme, ce symbole est utilisé avec les deux sens de
rotation. Dans la religion hindoue, les deux sens de rotation sont associés à
l'activité du dieu Brahma constructeur de l'univers : le svastika proprement
dit pointant vers la droite (dextrogyre) représente la construction, la
croissance, alors que celui pointant vers la gauche (senestrogyre), appelé
"sauvastika", représente l'involution, la destruction.
Inscrit dans un carré à base horizontale (graphie nettement plus fréquente que
la position à 45°), il représente la stabilité, ses branches indiquant les
quatre orients. Il peut également être le symbole du dieu solaire Surya. Il y
a un lien entre le svastika et "l’arâni", le briquet à
rotation du rituel védique, dont les deux éléments sont placés l’un sur
l’autre en forme de croix. Les hindous et les jains, qui utilisent le
svastika pour marquer les pages de leurs livres de comptes, le seuil de leurs
maisons, leurs portes et leurs offrandes, font une nette distinction entre le
svastika senestrogyre et le svastika dextrogyre. Ce dernier est lié au dieu solaire Surya, mais également, en
tant que symbole guerrier, au dieu Indra. Symbole solaire, il imite par la
rotation de ses branches la course quotidienne apparente du Soleil qui, dans
l’hémisphère Nord, part de l’est pour aller vers le sud, puis vers l’ouest.
Le svastika sénestrogyre symbolise plus fréquemment la nuit, la déesse Kâlî
et les pratiques magiques. Pour le bouddhisme Mahayana (Grand Véhicule,
pratiqué notamment en Chine), il figure les 10 milles mérites, le Nirvâna ;
son sens est antihoraire ; on le retrouve sur la poitrine de Bouddha et de
Guanyin. Pour le bouddhisme Zen (pratiqué au Japon), il représente l’amour et
la compassion lorsqu’il est dans le sens antihoraire ; dans le sens horaire,
il symbolise la sagesse et l’énergie. Au Japon, les deux formes de
svastika sont quelquefois associées aux deux composantes de l'illumination :
le svastika pointant vers la gauche, "omote manji" (svastika
externe) ou simplement "manji" représente l'amour et la
compassion (associés au bouddha Amitabha), alors que le svastika pointant
vers la droite, "ura manji" (svastika interne) ou "gyaku
manji" (svastika inversé) représente la sagesse et l'énergie
associées à Akshobhya . Le svastika des hindous, des bouddhistes et des jaïns est
l’emblème du septième tirthamkara. Ses quatre branches sont supposées
rappeler au croyant les quatre niveaux de l'existence, c'est-à-dire les
quatre domaines dans lesquels l'homme peut renaître : le monde animal ou
végétal, l'enfer, la terre, le monde de l'esprit. Il est aussi la combinaison
des principes mâle et femelle, du soleil et de la lune ; il est placé à
l'entrée du temple jaïn. Pris dans son acception spirituelle, le svastika
remplace parfois purement et simplement la roue dans l'iconographie hindoue,
par exemple comme emblème des nagas. Mais il est aussi l'emblème de Ganesha,
divinité de la connaissance, et parfois manifestation du principe suprême.
Des monnaies de cuivre du 1er siècle avec des motifs "éléphant-svastika,
cheval-svastika, lion-svastika" et "déesse hindoue
Lakshmi-svastika", ont été découvertes au Sri Lanka. En Chine, le svastika est le caractère "wan"
(sans doute d'origine indienne, il a été introduit par le bouddhisme) et
aussi le signe du nombre 10 000, qui est la totalité des êtres et de la
manifestation, l'aboutissement. C’est aussi la forme primitive du caractère
"fang" qui indique les quatre directions de l'espace. Il
pourrait être aussi en rapport avec la disposition des nombres du Lo-chou,
qui évoque le mouvement de giration cyclique. Pour le bouddhisme tibétain :
le sens, ainsi que l’interprétation, varient selon les écoles. Le sigle de la
secte des Bonnets Jaunes est un svastika dextrogyre ; celui de la secte des
Bonnets Rouges un svastika senestrogyre. Les bön-po, pratiquants de
l'ancienne religion tibétaine prébouddhique Bön, utilisent le svastika
pointant vers la gauche. Le svastika est appelé "yung-drung",
ce qui signifie "éternel". Le svastika pointant vers la droite (dextrogyre), auspicieux et
bénéfique, est presque seul représenté et jouit d'une popularité inaltérée
par les événements en Europe. On le retrouve même sur des objets non
proprement religieux. Le sauvastika pointant vers la gauche (senestrogyre),
considéré comme néfaste, n'est en général pas employé. Certaines
interprétations font du svastika dextrogyre un symbole de l'énergie
masculine, du svastika senestrogyre celui de l'énergie féminine associée à la
magie noire et aux influences négatives. Le svastika dextrogyre est
particulièrement utilisé par des civilisations non indo-européennes,
notamment en Amérique du nord et dans le monde méditerranéen. Le svastika
senestrogyre symbolise plus fréquemment la nuit et les pratiques magiques. Pour les Nordiques, le svastika est une Croix Solaire. Les
quatre pointes symbolisent le Lever, le Zénith, le Couchant et la Nuit mais
aussi le Printemps, l'Eté, l'Automne et l'Hiver, et enfin les étoiles
d'Aldébaran, de Regulus, d'Antarès et de Fomalhaut assimilées aux quatre
saisons. Les Francs-maçons se placent dans une stricte observance de la
symbolique cosmographique en considérant le centre du svastika comme l'étoile
polaire, et les quatre gammas qui le constituent comme les quatre positions
cardinales de la Grande Ourse autour d'elle. En effet, dans les temps
anciens, la Grande Ourse se situait exactement autour de l'étoile polaire et
semblait avancer à intervalles réguliers dans le sens des aiguilles d'une
montre, l'étoile polaire demeurant immobile en son centre. La forme à branches courbes, le "lauburu"
(quatre têtes), en honneur de tout temps au Pays Basque, qui évoque avec une
netteté particulière la figure de la double spirale, figure sur un os trouvé
dans la grotte préhistorique d'Isturitz, sur des tombes du XVIIe siècle et
sur un battoir à linge de la même époque (il était aussi constituée de quatre
bouquetins tournant autour d’un cercle) ; le lauburu figure le dieu solaire Egu (ou Ekhi) qui chassait les forces des ténèbres ou le dieu Sugaar (Sugoi ou Maju), représenté aussi par un dragon ou un serpent,
une déité préchrétienne basque associée aux orages et à la foudre et époux de
la déesse Mari (Maya, Lezekoandrea ou Loana-gorri) ; Mari vit sous
terre, normalement dans une caverne en haute montagne, où elle et son époux
se rencontrent chaque vendredi (la nuit de l'Akelarre ou le rendez-vous des
sorcières pour concevoir des orages qui apporteront la fertilité (et parfois
le déshonneur) à la terre et au peuple. Au sommaire de cet
ouvrage : Sur les traces du swastika - Etymologie et
description - Origine et migration - Le swastika
giratoire - le swastika « grinça » -
Le centre et les mouvements - Le mouvement centripète et
centrifuge - le symbole du cœur - L’étoile polaire et
la Grande Ourse - le swastika, le Ming-tang et le zodiaque
- Les deux swastika et la double spirale - Le Swastika des
peuples et des civilisations - le swastika en terre asiatique,
dans le monde moderne et en Europe antique et médiévale - Le
swastika et les autres symboles - Le feu et l’éclair
- Les lettres G et Gamma - l’équerre - le
swastika héraldique et insignologique - symboles apparentés
- |
le symbole |
Luc
nefontaine |
Edition derVy |
2002 |
Le
symbole et la pensée symbolique sont au cœur de la démarche et méthode
maçonnique. Les symboles lient entre eux les membres de la communauté
maçonnique, en « incluant » et « excluant ». Langage
initiatique par excellence, le symbole remplit une fonction de
médiation : il réunit des éléments séparés, la réalité sensible et
supra-sensible, la raison humaine et la réalité essentielle, la Terre et le
ciel, la matière et l’esprit. De
manière didactique, ce livre absorbe la nature, la fonction du symbole et les
différentes herméneutiques, cosmologiques, morales, spirituelles,
sociologiques, psychologiques, etc., auxquelles il donne lieu. Il
pose également la question de savoir si la pensée rationnelle et la pensée
symbolique sont antinomiques et répond à cette question d’ordre
épistémologique, point nodal d’une interrogation sur la légitimité d’une
méthode symbolique, pratiquée à l’aube du XXIe siècle, où la science se
réconcilie avec le mythe. L’auteur traite des questions suivantes : Des dangers de l’étymologie De l’interprétation des symboles Symbole contre raison Qu’est-ce que le symbolisme maçonnique ? |
le symbole du caducÉe |
j.p. bayard |
Edition
TRÉDANIEL |
1997 |
||
|
LE SYMBOLE DU
CADUCḔE - |
Divers Auteurs |
Arcadia |
2009 |
Esculape, dieu de la médecine. Esculape était le fils du dieu Apollon et de la nymphe
Coronis. Son père le confie au centaure Chiron, instruit en médecine par
Artémis et Apollon lui-même. Chiron enseigne à son tour la médecine à
Esculape. Il reçoit alors le caducée des mains de son père
Apollon. Esculape ne se contente pas seulement de guérir les malades,
mais se permet également de ressusciter les morts, ce qui n’est réservé
qu’aux dieux. Pour cette usurpation, son grand-père, Zeus, le foudroie,
à la grande fureur d’Apollon.
Le symbolisme du caducée d’Esculape. Le caducée appartenait originellement à Apollon.
Comme attribut de ce dieu, le caducée ne portait qu’un seul serpent enroulé
autour d’un bâton-massue, tête vers le haut. Le symbolisme du serpent
est très ancien et a toujours été associé à l’idée de la Mort et de la Vie.
Son venin provoque le passage de la vie à la mort ; mais, utilisé à de
faibles doses, il avait aussi la réputation d’être un remède (on le trouvait
en abondance dans les recettes des sorciers). Son utilité n’est pas une
légende : en biologie moderne, les enzymes protéolytiques du venin de serpent
sont utilisés pour la séparation des chaînes d’ADN. Le serpent était
également souvent associé aux forces secrètes de la terre d’où il surgissait.
L’explication du caducée médical réside, peut-être, dans l’association
serpent-bâton. Le serpent représenterait le remède (dont la composition est
souvent gardée secrète) tandis que le bâton symboliserait l’Arbre de Vie, vie
que le praticien essaye de maintenir grâce à ce remède. Hermès, dieu du commerce… et du mensonge ! Hermès
(le dieu Mercure latin) est le dieu grec messager des Olympiens. Fils de Zeus
et de Maïa, il reçoit de nombreuses attributions : il est, entre autres, le
guide des voyageurs, le conducteur des âmes des morts, le dieu du vol et du
mensonge, de l’habileté et de la ruse, le patron des orateurs et des
commerçants et, enfin, le dieu berger et… celui de la santé. Au départ,
son attribut était la lyre, qu’il va échanger avec son demi-frère
Apollon contre le caducée. (Or, nous avons vu plus haut qu’Apollon
avait également offert le caducée à son fils Asclépios !) Le symbolisme du caducée d’Hermès. Sur le caducée d’Hermès-Mercure on trouve souvent deux
ailes fixées sur la partie supérieure. Les ailes symbolisent le voyage, le
commerce, le messager et n’ont évidemment rien à voir avec la médecine ou la
santé. Les deux serpents se faisant face est un symbole très ancien dont
les premières traces remontent aux alentours de 2600 avant J.C à Babylone.
Le Caducée est, à la fois, le
bâton du berger et celui du pèlerin, le sceptre (le bâton de pouvoir) et
l’arbre (le lien entre la Terre et le Ciel, entre l’Homme et les Dieux).
Et le serpent, en chamanisme amérindien, est l’animal de la connaissance et
de la guérison. Il représente la transformation, l’énergie vitale, la mort et
la renaissance, et aussi l’énergie sexuelle. Rien d’étonnant, direz-vous. Il
n’est point de hasard. Et le serpent ailé, le serpent de feu, le cobra sacré,
représente en Inde la Kundalini, s’enroulant autour de la colonne vertébrale,
lors de l’éveil à la connaissance. Le cobra n’est pas inscrit dans la
réalité quotidienne des européens, il l’est dans celle des Hindous. Ici les
pouvoirs de la nature, de l’océan, de l’éléphant, du singe, du cygne, de
certaines plantes etc. entrent en en résonance avec les qualités que
désirent les hommes. Le cygne, par exemple, est l’emblème de la pureté et du
discernement. Le cobra est élevé au rang d’une divinité appelée
« Naag ». Lorsqu’ils prononcent le mot, immanquablement les Hindous
lèvent l’avant-bras, arrondissant la paume… « Naag
! », disent-ils en agitant le cobra de leur bras, roulant des yeux
emplis d’admiration, de saisissement, de crainte… Enroulé autour du Lingam, le Cobra
est un objet de culte quotidien. Il représente la Kundalini Shakti, énergie
lovée à la base de la colonne vertébrale, et son ascension le long
du Nadi central, la Sushumma… Cette énergie puissante est
celle de l’éveil. Les trois anneaux du Cobra autour du cou
de Shiva symbolisent les trois états de
conscience : sommeil profond, rêve, éveil. Le venin mortel stocké derrière
les yeux du Cobra, entre les deux yeux, est associé au pouvoir de ce que nous
appelons « le troisième œil », et que les Hindous appellent
« gyaan ka netr », œil de connaissance. Lorsque l’énergie de la
Kundalini, s’éveillant trouve son chemin jusqu’au sommet du crâne,
s’ouvre l’Œil de la connaissance. C’est un œil de destruction, capable
de réduire en cendres tous les attachements retenant l’être dans la prison de
ses conceptions mentales. Il détruit l’illusion des Trois Temps – Passé,
Présent, Futur – dans laquelle rêve l’homme ordinaire. L’éveil du Cobra
intérieur – la Kundalini– produit le Feu purificateur illuminant le cœur. Ceux qui fréquentent les Chemins
d’Elishams savent que destruction et création sont des aspects intimement
mêlés. Dans l’histoire du Barattage de l’Océan de Lait, le Cobra est associé
à la création du monde : il est la corde permettant le barattage. Un
poison extrêmement violent (le mauvais) dont seul Shiva est capable
de débarrasser la création, est d’abord produit. Seulement alors le nectar
d’immortalité (le bon) peut émerger. Toujours dans l’image de la création du
monde, qui pour les Hindous a duré des millions d’années et comportent autant
d’épisodes, Vishnu est allongé sur un Cobra Infini (anant sheshnag)
qui représente ce qui reste, les résidus (shesh) de l’univers précédent et à
partir desquels une nouvelle création se développe. L’image du Cobra est
alors associée à l’Eternité, et en un tour d’anneau nous retrouvons la symbolique
de l’éveil spirituel qui conduit à la libération des chaînes du Temps. Une toile relie de ses fils
invisibles les divers concepts fondant l’hindouisme. Le Cobra associe la
symbolique de Shiva, de Vishnu, du Feu, de l’Union (Yog), la transcendance du
Temps, du lotus du cœur, dont les mille pétales s’ouvrent au passage de la
Kundalini. Un Cobra sommeille en tout être humain… Le serpent (ou dragon) est aussi
le symbole du pouvoir de la manifestation. Chez les occultistes, c’est
Nahash, le fluide séducteur qui attire les âmes vers l’incarnation, ce qui a
donné l’image « diabolique » du serpent tentateur de la Bible. Chez
les Chinois, il a donné le dragon gardien des trésors, de la perle de
sagesse. C’est un Nagades eaux et aussi de l’air. Chez les Chrétiens, il a
pris la forme démoniaque du dragon vaincu par St Georges, ou encore le
pouvoir de la manifestation terrassé par l’âme. Dans la Genèse, c’est encore
le Serpent qui offre à l’homme d’accéder à la
Connaissance. Toujours « diabolique » et négatif chez les
chrétiens, il garde cette ambivalence instructive en Asie. D’ailleurs Loung
(dragon en chinois) n’est-il pas à rapprocher du grec Logos, le Verbe, la
Langue, dont la symbolique est la même ? Pour indiquer l’union du monde
tellurique et du monde céleste, on a recours, dans certains cas, au serpent
ailé (cf. les dragons d’Extrême-Orient, capables de s’enfoncer dans la terre
comme de voler à travers les cieux), ou au serpent à plumes (cf. les
mythologies amérindiennes, avec surtout le Quetzalcóatl des Toltèques, puis
des Aztèques, qui reproduit indéfiniment le cycle incarnation-assomption).
Mais souvent serpent et oiseau sont dissociés quoique reliés par un axe
vertical : le reptile assume alors les valeurs du bas — forces chthoniennes,
involution, point de conversion du temps descendant en temps montant.
Précisons qu’il ne s’agit pas du « serpent maléfique », puisqu’il est de
toute manière relié l’oiseau, mais d’une réduction, d’une spécialisation de
la symbolique ophidienne. Exemple : le serpent (Nâga) dit Ananta (Sans-fin)
ou Shesha (Survivant), demi-frère de l’oiseau Verbe-aile (Garuda) ; l’un et
l’autre sont associés à Vishnu, qui fait de ces opposés des complémentaire
(temps / espace, immanence / transcendance, « ondes inférieures » / « ondes supérieures
», etc.). La conception de l’Arbre du Milieu, ou de
l’Arbre de Vie, avec un serpent à la base du tronc et un ou plusieurs oiseaux
au sommet des branches, relève du même schéma : d’un pôle à l’autre de l’Axis
mundi, les états incarnés et les états supérieurs de l’être, les
concrétisations ou les germes, et les sublimations ou les accomplissements —
qui sont aussi archétypes. On retrouve naturellement ces mêmes éléments dans
des représentations de la croix chrétienne, mais avec davantage de cohérence
à cause de l’axe que constitue le Fils de Dieu lui-même. Voir par exemple le
« Crucifix de Lothaire » (vers 1000), comportant un serpent qui s’enroule au
pied de la croix, et une colombe surmontée d’une coupe de flammes au-dessus
de la tête de Jésus. Un intéressant panneau d’ivoire byzantin du XI siècle,
figurant le triple Arbre de Vie, montre une croix centrale ornée de cinq
roses et flanquée de deux arbres : ceux-ci inclinent leur feuillage vers le
centre de la croix et sont enlacés d’une végétation serpentine au trajet
hélicoïdal — le tout environné de 3 x 8 = 24 étoiles. Voilà qui signifie le
rétablissement par le Christ de la circulation normale des Énergies : les
roses indiquant la descente de la Gloire divine, le mouvement serpentiforme
convergent, la montée de la Terre purifiée, et les étoiles, le juste circuit
de l’Amour divin. Dans ce même contexte, on ne peut s’empêcher de citer la
fameuse recommandation de Jésus à ses disciples (Mt. 10, 16) : « Possédez
donc la sagesse terrestre des serpents et la pureté spirituelle des colombes
», ce qui implique, plus qu’une complémentarité, une dialectique. Mais c’est le double serpent — ou
les serpents « jumeaux » — s’enroulant autour d’un axe selon deux
orientations contraires, qui est le symbole le plus approprié du circuit
énergétique normal. A propos de la double spirale, des deux sens de rotation
du svastika, de la dualité du yin et du yang, R. Guénon indique que la
meilleure figuration des deux forces complémentaires s’obtient « par deux
lignes hélicoïdales s’enroulant en sens inverse l’une de l’autre autour d’un
axe vertical, comme on le voit par exemple dans certaines formes du Brahma-danda
ou bâton brâhmanique, qui est une image de l’Axis mundi ». Et de parler du
caducée, qui signifie, avec ses deux serpents opposés, l’équilibre dynamique
de forces contraires. Cependant, par souci de symétrie, les têtes desdits
serpents sont en général représentées toutes deux en haut, les queues en bas.
Or, la vraie représentation de ce schéma énergétique comporte un serpent
descendant, donc tête en bas, et un serpent ascendant, donc tête en haut. On
la trouve sur une ancienne croix celtique précisément destinée à expliciter
la maîtrise de la force vitale : deux reptiles s’entrelacent en formant des
boucles de 8, l’un montant, l’autre descendant ; l’axe est constitué de trois
têtes logées à l’intérieur des replis et, au sommet, d’une main radiante. Le nombre 3 est celui du complexe
dialectique (le triple Arbre de Vie, le Shin hébraïque pointé au centre, les
deux serpents et leur axe, etc.) ; les têtes correspondent aux états et
fonctions de l’Énergie, et la main à la puissance créatrice totale. Une lecture
particulièrement suggestive du Tétragramme (Y H W H) peut être faite en
conformité avec ce schéma : autour de l’axe Père-Fils (Yod-Waw) qui est
l’épine dorsale de la Trinité, s’enroulent en sens inverse deux serpents
équivalant aux deux aspirations de l’Esprit, l’amour descendant du Père pour
le Fils (1er Hé) et l’amour ascendant du Fils pour le Père (2e
Hé) ; noter que ces deux formes de l’Esprit féminin sont nommées Mère et
Fille, ou encore « sœurs jumelles ». Le système une fois « symétrisé »
s’exprime dans le caducée ordinaire, qui est l’attribut d’Hermès/Mercure,
dieu présidant aux changements d’état et à la circulation du Verbe-Énergie
entre Ciel et Terre. Le défaut de la figure symétrique est de prêter à
confusion : ou bien il s’agit d’une transposition approximative du circuit
total (caducée), ou bien de la simple complémentarité d’énergies montantes (=
duplication du serpent d’en bas ; cf. l’ivoire byzantin ci-dessus, ou les
nâdî, Idâ et Pingalâ courant autour de Sushumnâ). R. Guénon rapporte que, dans
le symbolisme chinois, Fohi et sa sœur Niu-Koua — qui constituent un couple —
« sont parfois représentés avec un corps de serpent et une tête humaine ; et
il arrive même que ces deux serpents sont enlacés comme ceux du caducée,
faisant sans doute allusion alors au complémentarisme du yang et du yin ».
Deux possibilités d’explication : ou bien en fonction du schéma symétrisé
(cf., dans ce cas, le Tai-ki), ou bien selon la duplication du serpent
montant (cf. alors Idâ et Pingalâ). Retenons toujours bien ceci : le circuit
énergétique normal comporte des courants descendants et ascendants,
involutifs et évolutifs, des forces spirituelles qui se « corporalisent » et
des forces corporelles qui se « spiritualisent », des allées et venues de
type « hermétique » entre pôles céleste et terrestre. Mais il y a des cas où deux serpents enlacés
ne correspondent qu’à une seule orientation — donc à un seul des serpents
jumeaux du « vrai » caducée. Le serpent figure donc la circulation des
Énergies entre un point de départ qui est également le point de retour (cf.
l’Ouroboros), et autour d’un axe comprenant différent « nœuds » de dynamisme
créateur (orientés vers le bas et vers le haut). Il peut être considéré,
lorsque tout fonctionne correctement, comme « Ange » ou « Esprit », celui,
selon l’exégèse d’Annick de Souzenelle, « qui conduit à la racine trinitaire
de l’être (au Shin) », c’est-à-dire à la compréhension et à la maîtrise de la
Force essentielle — puissance axiale de Vie avec ses deux courants
unis-opposés. Mais lors de son passage dans les plans inférieurs, il
constitue pour l’homme une provocation et un danger : il oblige en effet
celui-ci à recentrer son être dans l’axe des Énergies divines sous peine de
se laisser entraîner par la gravitation d’en bas ; il l’oblige à une
rigoureuse dialectique entre haut et bas, Ciel et Terre, pour garder son
équilibre entre les impératifs dictés par l’involution et l’évolution. Or, le péril sera encore bien plus
grand si le serpent, c’est-à-dire le courant énergétique descendant, se
trouve déjà dégradé, perverti au moment où il touche l’homme ; si, dans une
sphère ontologique plus élevée, il y a déjà eu détérioration ou même rupture
locale du circuit, du fait d’une entité qui a dévié et qui véhicule vers le
bas une forme aberrante de l’Énergie serpentiforme universelle. Et nous voilà
au cœur de la Genèse ! La difficulté pour les anges comme pour les hommes de
maîtriser l’activité du double serpent aux mouvements contraires entraîne des
scissions et des chutes, et provoque l’apparition d’anges-serpents déchus ou
d’hommes-serpents destructeurs. Bref, lorsque prévaut, au détriment de
l’ensemble, le serpent involutif, il devient maléfique. D’où toutes les
connotations sataniques ou ahrimaniennes de cet « archétype » : il désigne alors
l’espace livré aux forces du mal, le tellurisme envahissant, l’obscurité, le
matérialisme, la fermeture sur soi, le désordre, le mensonge, la haine, la
révolte contre le Père ou contre le Divin, le chaos, le monde infernal, le
péché, la négativité. Il est devenu « l’énorme Dragon, l’antique Serpent, le
Diable ou le Satan, comme on l’appelle, le séducteur du monde entier » (Apocalypse
XII, 9) ; ou encore Samaël, la face obscure de Métatron, le Serpent qui est
le « mauvais génie de ce monde » Penchons-nous un instant sur le
IIIe chapitre de la Genèse, où se manifeste pour la première fois dans la
Bible le Tentateur ophidien (v. 1, 2, 4, 13, 14). Le terme utilisé pour
serpent est nâhâsh (N cH Sh) dont le numérogramme est 43.16.7 (notons le
nombre-racine 7) ; 43 est aussi la valeur de Bâsâr, la « chair »
(c’est-à-dire corps et psyché), et celle de ‘Ets, l’arbre. Or, 43 est le «
miroir » de 34, nombre de l’Esprit, Rouach (R W cH) : les deux courants de
descente et de montée, 43 + 34, totalisent 77, le circuit entier. Mais ici,
le courant ascendant est absent. Quant à l’Arbre, il est celui de la
connaissance en mode séparatif — alors que l’« Arbre des Vies », l’Arbre
complet, a pour nombre-racine 1. Ce serpent est lié à la terre (v. 1),
involué, séparé. Selon le Dr Chauvet, il représente
originellement le principe de l’incarnation des lois et des formes dans le
monde sensible, l’agent de l’individualisation des êtres, de leur fixation
dans la « Nature naturée » ; certes, c’est un reflet/aspect du Verbe créateur,
mais « spécialisé » dans les plans inférieurs, et — chose capitale — dévié
puisque dissocié, coupé du courant ascendant. La langue hébraïque est subtile
: elle nomme le serpent avec l’article (ha-nâhâsh) pour obtenir en outre le
numérogramme 48.21.3 et faire ainsi apparaître l’ombre du 3, de l’ensemble
correct ! Mais ce n’est qu’une ombre, un rappel ; il aurait fallu en fait,
dans l’Éden, le double serpent, pour constituer, pour présenter à l’homme le
circuit énergétique normal ; or, l’élément d’élévation vers Dieu manque, le
circuit est rompu, et ce qui aurait dû être une « descente » devient une «
chute ». Certaines représentations de cet épisode poussent la précision
ontologique jusqu’à montrer un serpent-femme sortant du feuillage de l’arbre
par-dessous, et donc en un mouvement descendant. |
LE
SYMBOLISME DE LA ROSE
|
Thomas Grison
|
Maison de Vie
|
2021
|
Quand on se penche sur le symbolisme
de la rose, il est tellement vaste qu’il paraît inépuisable et parfois
difficile à cerner. La rose n’évoque pas seulement une fleur charmante, mais
tout un univers qui peut nous émerveiller quel que soit notre grade. Symbole
de beauté et de perfection, elle peut aussi symboliser
l’épanouissement de la réalisation la plus haute que peut atteindre
l’état humain.
Les caractères de la rose lui ont
valu très tôt une symbolique forte ; éphémère et fragile, elle éveille
les sens et révèle l’instant précieux. Elle est probablement la fleur la plus
connue, celle que l’on offre à son amour, tel un présent sans prix, telle une
image de vie.
Au sein de notre Ordre, la rose
occupe une place importante dans la cérémonie d’adoubement des Dames du
Temple. C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité tracer ce parchemin dans
lequel j’évoquerai successivement la place de la rose en botanique, dans les
traditions, les légendes et la mythologie, dans l’alchimie et dans les arts.
Après un survol de son histoire, j’aborderai plus en détails son vaste
symbolisme, celui de ses couleurs, du nombre des folioles des rosiers, son
importance en héraldique et dans quelques emblèmes nationaux.
La rose est sans doute la
fleur la plus cultivée au monde, mais il ne faut pas oublier que le rosier
est d'abord une plante sauvage, dont le représentant le plus connu en Europe
est l'églantier.
Le mot « rose », apparu en
français au début du 12ème siècle, est dérivé du latin rosa,
rosae (substantif féminin) qui désignait aussi bien la fleur que le
rosier lui-même. Ce terme, apparenté au grec rhodon, aurait été
emprunté à une langue orientale. Il est tentant de rapprocher « rose »
de « rosée », pourtant cette rencontre, source d'inspiration
inépuisable pour les poètes, est fortuite en français. En effet
« rosée » dérive, par l'intermédiaire du bas-latin rosata,
du latin ros, roris (substantif masculin), peut-être
apparenté au grec drosos, venant d'une autre racine indo-européenne.
Des églantiers fossiles ont été retrouvés aux États-Unis, dans l'Oregon et le
Colorado. Leur âge a été évalué à ± 40 millions d'années. La plus ancienne
représentation de la rose a été retrouvée en Mongolie, dans les tombeaux de
Tchoudi. Dans tout l’hémisphère nord, l’histoire de la rose remonte à la nuit
des temps. Reine du jardin à juste titre, la rose est un joyau que les
jardiniers ont façonné patiemment de génération en génération. Appréciée pour
sa beauté, célébrée depuis l'Antiquité par de nombreux poètes et écrivains,
pour ses couleurs qui vont du blanc pur au pourpre foncé en passant par le
jaune franc et toutes les nuances intermédiaires, et pour son parfum, elle
est devenue la « reine des fleurs », présente dans presque tous les
jardins et presque tous les bouquets. D'après les témoignages historiques,
des roses étaient également cultivées en Chine il y a environ 5 000 ans.
Ces fleurs originaires d'Asie centrale, se sont répandues dans tout
l'hémisphère nord sans jamais toutefois franchir l'équateur. Les roses ont
aussi été cultivées en Perse depuis plus de 5 000 ans et en Grèce à partir de
l’âge du bronze.
Selon les scientifiques, l’apparition
des premiers rosiers remonte, au minimum, à près de 35 millions d'années. Si
l’on ne sait pas grand-chose sur ces premiers spécimens, de nombreux écrits
de l’Antiquité démontrent que déjà la « reine des fleurs » était
appréciée des Égyptiens, des Grecs et des Romains. A l’époque, seule une
variété blanche était cultivée principalement pour ses vertus médicinales.
Des représentations de la rose en Crète, datant de 1 600 av. J.-C., nous
montrent des fleurs à 5 pétales de couleur blanc rosé. Toute l’Antiquité a
vénéré la rose et lui a donné une place dans ses mythes et légendes. C’est le
symbolisme de la régénération et de l’éternité des cycles de
vie, lié à une renaissance spirituelle. La rose a été utilisée lors des
rituels de momifications durant le règne de Ramsès II et a fait partie de
l'ornement des sarcophages et tombeaux. Un bouquet de rose a été découvert
dans le sarcophage de Toutankhamon.
En Grèce, la rose avec son parfum
doux et subtil, le parfum des Dieux, était appréciée pour ses vertus
médicinales et sa symbolique. Hérodote put alors observer des roses à 60
pétales dans le jardin du Roi Midas. La rose symbolisait
la naissance lorsqu'elle était associée à Vénus mais était aussi
constamment présente lors des funérailles. Cette symbolique de
la naissance existe également dans l'empire romain : un
esclave affranchi était couvert de roses. La rose ornait sous forme de
couronnes les mariés et les guerriers. Mais, sous forme de poudre,
d'infusion, d'eau de rose, elle était principalement utilisée en médecine
pour guérir les douleurs, les infections, la nausée … C'est à cette époque
que Pline rédigea le premier ouvrage sur la culture des
rosiers. Pline l'Ancien, dans son « Histoire
naturelle », décrit 20 sortes de rosiers nommés par le nom de leur lieu
de provenance. Il les décrit, ce qui permet des suggestions d'identification.
Dès l’Antiquité, la fleur fut vénérée : les Grecs et les Romains la
considéraient comme un cadeau des dieux fait à la terre et aux hommes. Ils la
cultivaient abondamment, notamment pour les cérémonies nuptiales. En effet,
elle était l’apanage de la déesse Aphrodite (Venus chez les Romains), déesse
de l’Amour. Sa fraîcheur et sa douceur en faisait l’emblème de la virginité.
Les roses étaient également présentes lors de nombreuses fêtes, comme les
fêtes de Bacchus, où elles étaient portées en couronne et où leurs pétales
recouvraient le sol. La rose symbolisait alors la liesse. Elle
servait aussi à accueillir les soldats au retour du combat. On retrouvait aussi
la fleur dans les cérémonies funéraires, où elle servait de plus à honorer
les morts, notamment en ornant les monuments.
Dans la religion chrétienne, la
rose est également symbolique : elle y est à la fois l’expression
du martyre et du sang du Christ, et la représentation de la Vierge
Marie. Vers l'an 400, « Rosa alba » devint l’emblème de la
Vierge. Mais le christianisme avait d’abord rejeté la rose parce qu’elle
était un symbole païen vu son attachement à Vénus et elle fut même l'emblème
des prostituées. La rose survécut cependant dans quelques jardins comme ceux
de Childebert 1er (511 – 558) et dans quelques couvents ou
monastères où elle fut cultivée pour ses propriétés médicinales. La rose
reprit de l'importance en France grâce à la littérature (Cf. « Le Roman
de la Rose » de G. de Lorris) et elle se retrouva de nouveau associée à
la femme. En 1402, à l'occasion de sa « fête des roses », le Duc
d'Orléans a créé « L'Ordre de la Rose » au sein duquel les
gentilshommes s'engageaient à défendre l'honneur des dames. Depuis le Moyen
Age, sa symbolique a rejoint aussi celle de l’Antiquité : la rose devint
alors l’allégorie de l’amour puissant et fragile à la fois, comme
elle, mais aussi la personnification-même de l’être aimé. C'est au Moyen
Age qu’a débuté la culture des premières roses importées de l'Orient par les
Croisés. Au 12ème siècle, saint Bernard fit de la rose le
symbole de la Vierge et donc de la pureté. Le pape bénit lui
aussi la rose qui devint l'emblème de la fidélité à l'Eglise. Aux 12ème et
13ème siècle, alors que les Croisades embrasaient les cœurs
et les passions, les voyageurs armés ramenèrent du Proche Orient de nouvelles
variétés de roses dont la mythique « rose de Damas » qui, dès le 13ème siècle,
fit la fortune de Provins en région parisienne. Cette rose avait été plantée
originellement sur l'Ile de Samos en l'honneur de la déesse Aphrodite. Plus
tard, elle fut honorée à Rome avec Venus, déesse de l'amour. C’est à cette
époque que la culture du rosier débuta réellement en France avec la
« Rose des apothicaires» (Gallica officinalis).
Dans la seconde moitié du 18ème siècle,
la rose redevint la « reine des fleurs », le symbole du retour
à la nature. La nouvelle place de la rose est alors le reflet des tendances
nouvelles en matière d’esthétique, le renouveau des parcs et des jardins. Au
19ème siècle, la rose est devenue une fleur ornementale
essentielle ; ses vertus médicinales sont presque oubliées, son
symbolisme religieux également. Venant de Perse, la rose était aussi cultivée
à Babylone dans les célèbres jardins suspendus. Puis on la trouve en Grèce
vers le 5ème siècle avant notre ère. Les Grecs consacraient
la rose à Harpocrate, le dieu du silence. De l’Antiquité au Moyen Age, le
terme « sub rosa » était utilisé en Europe. En plus d’être
un symbole de l’amour, la rose est aussi porteuse symbolique de secrets ou de
compréhension tacite. Le terme « sub rosa » signifie « sous la
rose » et vient de la pratique des pendaisons romaines des roses
au-dessus des tables de réunion. Ici, il était entendu que ce qui s’est dit à
cette table, sous les roses suspendues, a été interdit de se répéter
ailleurs. Ainsi on signale qu’une réunion devait se tenir secrète en
suspendant une rose au plafond. Par la suite elle fut représentée en stuc ou
autre matériau solide que l’on trouve dans les châteaux ou des bâtiments
anciens. Sa signification originelle fut petit à petit oubliée. Enfin dans la
chrétienté médiévale on confectionnait des colliers de prière avec des roses,
appelés « rosaires » par saint Dominique, en 1208 (du latin
« rosarium », guirlande de roses). Rappelons à ce sujet que, selon
la tradition, c'est saint Dominique qui a reçu
le Rosaire des mains de la Vierge Marie. Le rosaire est le nom
d'une prière catholique composée de quatre chapelets d’oraisons. Un
rosaire de quinze dizaines consiste à dire trois chapelets. Un chapelet
consiste en cinq dizaines, et une dizaine consiste
en un Pater, dix Ave et un Gloria.
La rose est associée à Aphrodite,
déesse de l’amour qui a été souvent représentée ornée de roses autour de sa
tête, les pieds et ou le cou. L’Antiquité faisait remonter l’origine de la
rose à la mort d’Adonis, l’amant massacré de l’Aphrodite. Selon cette
tradition, un osier aurait grandi au sein de la mare de sang déversé
d’Adonis. Ce sang aurait fait naître les premières roses rouges. La rose
devint alors le symbole de l’amour qui parfois vainc la mort. De même, dans
la tradition chrétienne, il est dit qu’un rosier a grandi sur le site de la
mort du Christ. Très vieux symbole alchimique, la rose représente la
connaissance des mystères du Grand Œuvre, la connaissance intégrale,
l'illumination. Elle possède 5 ou 8 ou 15 pétales, liés aux correspondances
sacrées de Pythagore. Elle est le symbole de la perfection achevée. La
rose blanche signifie le sacrifice, la
rose rouge le devoir. Elle conduit au symbole de la roue,
utilisé aussi bien en alchimie qu'en kabbale, qui, à son tour, conduit aux
rosaces des églises. En kabbale, la roue est le rouha, c'est-à-dire le
souffle.
Dans les textes alchimiques et de
l’art, une rose à sept pétales est un symbole de l’intégration, de
la compréhension universelle et de l’ordre. Vraisemblablement,
parce que, dans la numérologie, le nombre sept est emblématique de la
perfection dans le déroulement précis de l’univers ainsi que de la
compréhension humaine. Remarquable par sa beauté, sa forme et son parfum, la
rose est la fleur symbolique la plus employée en Occident. Elle correspond
dans l'ensemble à ce qu'est le lotus en Asie, l'un et l'autre étant très
proches du symbole de la roue. L'aspect le plus général de ce symbolisme
floral est celui de la manifestation, issue des eaux primordiales, au-dessus
desquelles elle s'élève et s'épanouit. Cet aspect n'est d'ailleurs pas
étranger à l'Inde, où la rose cosmique Triparasundarî sert de référence à la
beauté de la Mère divine. Elle désigne une perfection achevée, un
accomplissement sans défaut. Elle symbolise la coupe de vie, l'âme, le cœur,
l’amour. On peut la contempler comme un mandala et la considérer comme un
centre mystique. Un symbole rosicrucien figure cinq roses, une au centre et
une sur chacun le bras de la Croix. Cette image évoque soit le Graal, soit la
rosée céleste de la Rédemption. Toujours à propos des Rose-Croix,
remarquons que leur emblème place la rose au centre de la croix, c'est-à-dire
à l'emplacement du cœur du Christ, du Sacré-Cœur. Ce symbole est le même que
la Rosa candida de la Divine Comédie, laquelle ne peut manquer d'évoquer la
Rose mystique des litanies chrétiennes, symbole de la Vierge, le même peut-être
aussi que celui du Roman de la Rose.
Angelus Silesius a fait de la rose l’image
de l'âme, et aussi celle du Christ, dont l'âme reçoit l'empreinte. La
rose d'or, autrefois bénie par le Pape le quatrième dimanche de Carême, était
un symbole de puissance et d'instruction spirituelle. Mais
aussi sans doute un symbole de résurrection et d'immortalité. La
rose est une synthèse poétique et naturelle de la beauté et de
l'harmonie. Elle a une grande valeur symbolique. Remarquable par
sa beauté, sa forme et son parfum la rose est la fleur symbolique la plus
employée en Occident. Elle désigne une perfection,
un accomplissement. On lui reconnait une certaine similitude avec le
lotus en Asie, l’une et l’autre étant proches du symbole de la roue. La rosace
gothique et la rose des vents marquent le passage, du symbolisme de la rose à
celui de la roue. Symbole de l’amitié et de l’amour, la rose
quelle que soit sa couleur est l’une des meilleures façons d’exprimer ses
émotions. Il existe un langage quasi universel qui permet d’identifier et de
comprendre le message délivré. (Exemple : Rose rouge = amour et
respect). La rose est devenue symbole de l'amour et plus encore
du don de l'amour, de l'amour pur. La rose comme fleur d'amour
remplace le lotus égyptien et le narcisse grec. Les roses
représentent le cœur et elles sont belles à l’œil, et leur arôme
est aussi très important. Avec une telle présence impressionnante, la rose
attise l’attention dans la culture humaine et a donc des significations
symboliques anciennes à travers l’histoire humaine. La rose est une fleur de
contraste. Belle, dégageant un parfum subtil et agréable, sa tige est
parsemée d’épines, enseignant qu’il faut se défier des apparences séduisantes
mais trompeuses, et que, pour parvenir à son objectif, il faut savoir se
préserver des embûches ; elle enseigne donc aussi la prudence. Le
symbolisme de la couleur rouge de la rose est celui
de l’amour pouvant aller jusqu’au sacrifice. Le blanc, celui de
la pureté, de la beauté.
C'est surtout par sa valeur symbolique
que la rose a laissé son parfum dans l'histoire. Voici quelques
exemples :
Chez les Grecs, la rose était la
fleur d'Aphrodite, déesse de l'amour et d'Aurora, la déesse aux doigts de
roses.
Les Romains rattachaient la rose à
Vénus. La rose aurait été blanche, mais rougie accidentellement quand Cupidon
renversa son verre de vin sur elle.
La première nuit d'amour entre
Cléopâtre et Marc Antoine se serait déroulée sur un lit de pétales de roses
de quarante-cinq centimètres d'épaisseur.
Dans le Cantique des Cantiques, la
rose symbolise Israël. Et dans le livre des Parsis, la rose naît sans épines
et n'en est armée qu'après l'apparition du génie du mal sur terre.
Quand, en 1187, Saladin reprit
Jérusalem aux Croisés, il fit purifier la mosquée d'Omar par de l'eau de rose
amenée par une caravane de 500 chameaux. Et en 1453, Mehmed II purifia aussi
à l'eau de rose l'église byzantine de Constantinople avant de la convertir en
mosquée.
Les rosières, jeunes filles
vertueuses et pures, étaient à l'origine couronnées de roses.
La « Rose blanche de
Finlande », ordre national finlandais, a été créé en 1919 pour
récompenser les services rendus au pays.
La rose est, dans l'iconographie
chrétienne, soit la coupe qui recueille le sang du Christ, soit la
transfiguration des gouttes de ce sang, soit le symbole des plaies du Christ.
Il faut enfin noter le cas
particulier, en mystique musulmane, de Saadi de Chiraz, pour qui le Jardin
des Roses est celui de la contemplation : « j'irai cueillir les roses
du jardin, mais le parfum du rosier m’a enivré », langage que la
mystique chrétienne ne refuserait en aucune manière, en commentaire du
Cantique des Cantiques sur la rose de Saron. La rose, par son rapport avec le
sang répandu, paraît souvent être le symbole d’une renaissance mystique :
sur le champ de bataille où sont tombés de nombreux héros, poussent des
rosiers et des églantiers...
Selon F. Portal, « la
rose et la couleur rose constitueraient un symbole de régénération du fait de
la parenté sémantique du latin rosa avec ros, la pluie, la rosée. La rose et
sa couleur, dit-il, étaient les symboles du premier degré de
régénération et d'initiation aux mystères... L'âne d'Apulée
recouvre la forme humaine, en mangeant une couronne de roses vermeilles que
lui présente le grand prêtre d'Isis. Le rosier, ajoute cet
auteur, est l'image du régénéré, comme la rosée est le symbole de la
régénération. » Et la rose, dans les textes sacrés, accompagne bien
souvent le vert, ce qui confirme cette interprétation suivante dans
l'ecclésiaste : « J'ai grandi comme les plants de roses de
Jéricho, comme un olivier magnifique dans la plaine ». L'olivier
était consacré à Athéna, la déesse aux yeux pers qui naquit à Rhodes, l’île
des roses, ce qui suggère les mystères de l'initiation. Et les rosiers étaient
consacrés à Aphrodite en même temps qu'à Athéna. La rose était chez les Grecs
une fleur blanche, mais lorsque Adonis, protégé d'Aphrodite, fut blessé à
mort, la déesse courut vers lui, se piqua à une épine et le sang colora les
roses qui lui étaient consacrées.
C'est ce symbolisme
de régénération qui fait que, depuis l'Antiquité, on dépose des
roses sur les tombes : les anciens nommaient cette cérémonie « rosalia »
; tous les ans, au mois de mai, ils offraient aux mânes des défunts des mets
de roses. Et Hécate, déesse des Enfers, était parfois représentée la tête
ceinte d’une guirlande de roses à cinq feuilles. On sait que le nombre cinq
succédant au quatre, nombre d'accomplissement, marque le départ d'un nouveau
cycle. Au 7ème siècle, selon Bède, le tombeau de
Jésus-Christ était peint d’une couleur mélangée de blanc et de rouge. L'on
retrouve ces deux éléments composants de la couleur rose, le rouge et le
blanc, avec leur valeur symbolique traditionnelle, sur tous les plans, du
profane au sacré, dans la différence accordée aux offrandes de roses blanches
et de roses rouges, ainsi que dans la différence entre les notions
de passion et de pureté et celles d'amour transcendant et
de sagesse divine. « Aux armes des religieuses, dit le
Palais de l'honneur, l'on met une couronne composée de branches de
rosier blanc avec ses feuilles, ses roses et ses épines, qui dénotent la
chasteté qu’elles ont conservée, parmi les épines et les mortifications de la
vie. »
|
LE SYMBOLISME DU CENTRE – CONSIDḖRATION
MḖTAPHYSIQUE ET ASPECT HISTORIQUE |
Pierre-Yves Lenoble |
Edition Archè-Edidit |
2016 |
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On connaît surtout, d'ordinaire,
l'Omphalos du temple de Delphes ; ce temple était bien réellement le centre
spirituel de la Grèce antique, et, sans insister sur toutes les raisons qui
pourraient justifier cette assertion, nous ferons seulement remarquer que
c'est là que s'assemblait, deux fois par an, le conseil des Amphictyons,
composé des représentants de tous les peuples helléniques, et qui formait
d'ailleurs le seul lien effectif entre ces peuples, politiquement
indépendants les uns des autres. La force de ce lien résidait précisément
dans son caractère essentiellement religieux et traditionnel, seul principe
d'unité possible pour une civilisation constituée sur des bases normales :
que l'on songe par exemple à ce qu'était le Chrétienté au moyen âge, et, à
moins d'être aveuglé par les préjugés modernes, on pourra comprendre que ce
ne sont pas là de vains mots. Ce nom de Luz a aussi une
importance considérable dans la tradition hébraïque ; mais nous ne
pouvons-nous y arrêter actuellement, car cela nous entraînerait dans une trop
longue digression. De même, nous ne pouvons que rappeler brièvement qu'il est
dit que Beith-El, « maison de Dieu », devint par la suite Beith-Lehem, «
maison du pain », la ville où naquit le Christ ; la relation symbolique qui
existe entre la pierre et le pain serait cependant digne d'attention, mais
nous devons nous borner. Ce qu'il faut remarquer encore, c'est que le nom de
Beith-El ne s'applique pas seulement au lieu, mais aussi à la pierre
elle-même : « Et cette pierre, que j'ai dressée comme un pilier, sera la
maison de Dieu » C'est donc cette pierre qui doit être proprement l'«
habitacle divin » (mishkan) suivant la désignation qui sera donnée plus tard
au Tabernacle ; et, quand on parle du « culte des pierres », qui fut commun à
tant de peuples anciens, il faut bien comprendre que ce culte ne s'adressait
pas aux pierres, mais à la Divinité dont elles étaient la résidence. En franc-maçonnerie, tout voyage se fait sur deux
versants l’un extérieur, le savoir par l’appréhension matérielle, l’autre
intérieur, la connaissance par l’assimilation de l’essence. La tradition
maçonnique semble nous indiquer qu’il est possible de se connaître soi-même
par le voyage. Mais l’homme se ment à lui-même, il ne consent que très
rarement à expérimenter l’acronyme VITRIOL. Perdu dans une impasse
narcissique, il recourt parfois à la médecine de l’âme par la psychanalyse,
ce dont peut se passer l’initié. L’initié participe activement à la sculpture
de soi. Tel un bloc de marbre qui le représente, le franc-maçon va faire
surgir la forme cachée. La sculpture de soi se fait par le voyage hardi et
volontaire. Il faut vouloir se connaître. « Tout le monde
visible extérieur est la figure du monde intérieur » d’après Jacob
Bohème, qui implique qu’en voyageant physiquement on découvre la topographie
d’une l’intériorité. C’est le sens profond des voyages initiatiques. Se
mettre en route c’est d’abord emprunter la voie, le chemin sur lequel
s’effectuent les rencontres. Toutes extérieures qu’elles paraissent, dans ces
rencontres c’est soi-même que l’on envisage. Montaigne nous dit que l’homme
se forme en voyageant et nous pensons que le franc maçon redécouvre sa forme
c'est-à-dire ce qu’il est, en voyageant. Si l'on admet que le voyage induit
le savoir puis la connaissance alors tous les éléments rencontrés dans les
voyages maçonniques sont support de la connaissance. Il faut donc
analyser le phénomène de la connaissance par le voyage. Nous pouvons
décomposer les effets de la découverte des éléments en trois phases. Chaque
élément rencontré (terre, eau, air, feu) crée une identification par le sujet
de l’objet, puis enfin une identification du sujet dans l’objet pour aboutir
à une assimilation de l’objet par le sujet. C’est ce que nous enseigne la
tradition opérative du travail sur la matière que nous mettons en œuvre dans
nos loges. L’initiation artisanale a toujours reposé sur les voyages et
l’expérience. Cette expérience devient alors connaissance par le jeu
fusionnel que nous avons décrit et la révélation à soi qui en découle. Ainsi la rencontre de l’objet par le
voyageur met en jeu un échange subtil entre matière et esprit qui vise à
l’unité par identification puis par assimilation. Comment définir la connaissance ? Par
une vérité intégrale que l’on va chercher en voyageant vers notre centre.
Nous retiendrons que par le voyage nous apprenons à être dans le monde pour
sa face externe et à connaître le monde pour sa face interne.
« Connaître » et « être » sont alors les deux aspects
d’un seul et même état qualifié d’initiatique. C’est un des aspects du
« Connais-toi toi-même » de Socrate. , le voyage du maçon n’est pas
sans direction. Il est « orienté » à l’Est vers la lumière. Cet
Orient de lumière est dans la tradition des pèlerins, la Jérusalem, véritable
centre du monde pour les croyants. Tout pèlerinage se fait vers un centre
spirituel. Ce fameux centre métaphysique est dans la glose maçonnique une porte
étroite. Il n’y a plus qu’un pas à faire pour franchir la frontière tout
intérieure qui nous sépare de la Jérusalem terrestre à la Jérusalem céleste.
C’est le sens même de l’expression maçonnique : « Bâtir son temple
intérieur » |
le symboliSME du monde souterrain
& de la caverne |
J.P.
bayard |
Edition
TREDANIEL |
1994 |
Le
monde souterrain, par sa richesse infinie et inviolée, hante l’imagination de
l’homme. Ce domaine mystérieux ne se révèle que rarement ; la caverne obscure
et profonde, aux bruits étranges, inspire la terreur et la superstition.
Eclairée
par une lumière indirecte projetée en général sur ses parois et provenant d’un
soleil invisible, la grotte ou la caverne indique la route que l’âme doit
suivre pour découvrir enfin le Bien et le Vrai, donc, sa propre signification
est non seulement ésotérique, mais également éthique ou morale. Cet
antre sombre et souterrain, censé déboucher sur la Lumière, comme dans les
expériences vécues en mort approchée, chargé de courants telluriques sous la
terre et d’où peuvent surgir des monstres, des entités malveillantes, n’est
autre que le symbole de notre inconscient et de ses dangers pour un esprit
non dégagé de ses peurs et de ses fantasmes. Son
franchissement n’est autre que l’indispensable descente en soi,
l’introspection nécessaire à cette démarche, en même temps que la grotte,
désigne le lieu où l’on puise la matière première du Grand Œuvre, à savoir
les composantes de l’égo humain sur lesquelles il va falloir travailler pour
découvrir l’étincelle de grâce que la Divinité projette en nous et qui nous
fait découvrir et désirer l’au-delà, l’infini, hors l’espace et le temps, ce que
l’on appelle : « Le Graal » Il
faut visiter les entrailles de la Terre-Mère et en revenir transfiguré : tout
au long de cet ouvrage l’auteur aborde le thème de la descente de l’Esprit
dans la matière et sa lente cristallisation.
Au
sommaire de ce monde souterrain : Le monde
souterrain : La terre,
sang minéral - les courants telluriques - la racine
et l’eau souterraine - la roche - les gemmes du
sous-sol - descente aux enfers - le Temple
souterrain - les couloirs initiatiques et le tombeau de la
chrétienté - un couloir initiatique : le labyrinthe
souterrain - la Vierge de la crypte, du vert au noir
- le reptile tellurien et la spirale - sanctuaires
rupestres - grottes sépulcrales - les usines
souterraines - La
caverne : Le plan
terrestre - Troglodytisme - Troglodytes de falaise et
de plaine - les grottes naturelles -
cavernes sculptées - sépultures - le plan divin
- cultes souterrains - à l’image de la caverne
- caverne et vierge noire - la caverne et le
labyrinthe - le plan cosmique - la caverne, œuf du
monde - initiation dans la caverne - |
le symbolisme animal |
J.P.
ronecker |
Edition
DANGLES |
1994 |
||
Pour
percevoir l’essence réelle, intime, de la nature et du monde, il nous faut
regarder avec les yeux du cœur et non du haut de notre orgueil. Nous avons à
retrouver cette animalité en nous, cette « raison du cœur » qui, loin d’être
maudite, est en réalité divine. Elle est gage de salut par l’acceptation et
le respect des lois naturelles de la Mère souveraine. En retrouvant la Nature
en nous, nous pouvons nous ouvrir les portes du devenir… un devenir enfin
humain. |
le symbolisme dans la bible |
Paul
diel |
Edition PAYOT |
1976 |
Ce
livre est l’aboutissement d’une recherche qui marque un tournant dans
l’histoire de l’esprit. Paul Diel dont l’œuvre entière a eu pour fond l’étude
des motifs intimes et de leurs expressions symboliques, dégage ici de façon
saisissante les causes les plus profondes du désarroi de l’époque. Elles
tiennent à l’erreur séculaire de l’esprit envers ses propres productions
symboliques les plus élevées : les anciennes visions mythiques,
fondements des cultures, même la Bible n’a pas été épargnée. De ce langage
universel et énigmatique, Diel montre méthodiquement l’origine et le sens. Le
passage évolutivement nécessaire, de la pensée symbolisante et mythique, à la
pensée conceptuelle et consciente, a entrainé un blocage de l’esprit, lourd
de conséquences individuelles et sociales, que la science du psychisme a pour
tâche de surmonter. La psychologie des profondeurs a permis cet espoir, que
Diel a réalisé dans son œuvre, d’une épistémologie des sciences
humaines : base de certitude mentale qui unifie la recherche et lui
donne un sens qui est celui de la vie, ici et maintenant. Les
mythes sont une expression du sur-conscient humain, une explosion
sur-consciente de vérité, un rêve sur-consciemment senti de la réalité. Ils
sont la réponse de l'homme devant l'effroi qui le saisit lorsqu'il pense au
mystère de ses origines, au problème métaphysique du mystère de la création,
et lorsqu'il tente de répondre à la question fondamentale qui se pose à lui
depuis qu'il a quitté le stade évolutif de l'animal pour devenir un être conscient
(en réalité mi-conscient): D'où viens-je, où vais-je ? En d'autres mots, les
mythes sont capables, par l'émotion qu'ils suscitent en nous et par une
compréhension de leur vraie signification, de nous éclairer sur le sens de la
vie. Au sommaire de cet ouvrage nous étudions : L’’animisme, le polythéisme, le monothéisme, le Dieu unique,
les textes bibliques, Adam, le salut, l’âme immortelle, Jésus, la Genèse, la
chute, l’Évangile de St Jean, l’incarnation, la résurrection, St Paul et une
étude générale sur le symbolique des mythes de la Bible. – la victoire sur la
vanité - l’universalité du langage symbolique
- le problème de la méthode - le Dieu
créateur - l’histoire de l’image divinité
- épistémologie philosophique -
déchiffrement des textes et des symboles dans la Bible - Les
autres livres de Paul Diel sont au chapitre 10 D - |
le symbolisme de l’espÉrance |
Claude
delbos |
Edition
DÉTRAD |
2001 |
||
Au sommaire de cette espérance : Le symbolisme au 1e degré : Symbolisme et maçonnerie - L’espérance
- le rite initiatique du premier degré - les symboles
maçonniques au grade d’apprenti - le rituel au grade
d’apprenti - les Pythagoriciens - Le symbolisme au 2e degré : Le rite initiatique au deuxième degré - la parole
au grade de compagnon - la liberté de pensée -
ésotérismes de pacotille - le rituel au 2e degré :
libération ou aliénation ? - la tradition
compagnonnique - légende templière et franc-maçonnerie
- l’art des bâtisseurs du passé - l’alchimie dans la
tradition symbolique - l’inexpliqué et le surnaturel
- pensée symbolique et pensée rationnelle - Le symbolisme au 3e degré : Le rite initiatique du troisième degré - la
planche tracée du Maître - la tolérance maçonnique et ses
limites - la voie initiatique maçonnique - la notion
de sacré est-elle maçonnique ? - le Grand Architecte de l’Univers
et l’espérance - |
le symbolisme des jeux |
J.
M. lhÔte |
Edition Berg |
1976 |
Le
jeu a toujours exprimé un besoin profond de l’homme : celui de transcender la
réalité, de recréer un monde où tout est possible, où le hasard règne en
maître, mais aussi où l’adresse et l’imagination trouvent à se manifester.
L’auteur
dégage 6 chapitres, important pour lui : L’espace
croisé des jeux - L’ordre du monde - Le sort des
rêves - Le plaisir d’être ensemble - La magie des
objets - La mémoire des sources - |
LE SYMBOLISME DES 4 VIVANTS ÉZÉCHIEL ST JEAN
ET LA TRADITION |
Michel
FROMAGET |
Edition
du FELIN |
1992 |
||
Devant ce trône brûlent sept
lampes ardentes. Ce sont les sept esprits de Dieu", ou l'Esprit de Dieu
dans sa septuple efficience (Is 11,2). Si le trône est ainsi immobile, c'est
qu'il occupe le centre de l'espace : "Devant le trône, comme une mer de
verre, semblable à du cristal", qui n'est autre que le firmament. Vu
d'en bas, celui-ci apparaît, d'après les idées cosmologiques anciennes, comme
la voûte piquetée d'étoiles qui supporte "les eaux supérieures" ;
vu d'en haut par Jean qui a franchi la porte, il se présente comme le dallage
liquide du temple céleste, sur lequel repose le trône de Dieu. C'est alors que le regard du
visionnaire s'attarde sur ce trône lui-même :"Au milieu du trône et
l'entourant, quatre animaux couverts d'yeux par-devant et par-derrière. Le premier
animal ressemblait à un lion, le deuxième à un jeune taureau, le troisième
avait comme une face humaine, et le quatrième semblait un aigle en plein vol.
Les quatre animaux avaient chacun six ailes, et tout autour et au-dedans ils
étaient pleins d'yeux. Ils ne cessent jour et nuit de proclamer: "Saint,
Saint, Saint, le Seigneur, le Dieu Tout-puissant, celui qui était, qui est et
qui vient! " (Ap 4, 6-8). Selon toute vraisemblance, et d'après
les parallèles fournis par les livres apocryphes, les quatre Vivants sont
groupés sous le trône, chacun faisant face à l'extérieur. Ils sont
"pleins d'yeux par-devant et par-derrière, tout autour et
au-dedans" (v. 6.8), entendons : ils sont revêtus d'étoiles
scintillantes. En effet l'origine astrale de tout ce symbolisme ne fait guère
de doute. Les noms des Vivants renvoient à quatre constellations aisément
reconnaissables et diamétralement opposées deux à deux (équivalent,
peut-être, de la cosmologie babylonienne) : le Lion, le Scorpion (parfois
représenté sous les traits d'un homme), le Taureau, et Pégase, le cheval
ailé. Ainsi, selon le visionnaire de l'Apocalypse, tout l'espace du monde
créé se trouve à la fois déployé devant Dieu comme une mer aveuglante et
ramassé symboliquement comme base de son trône, sous la forme de quatre
poudroiements d'étoiles, venus des confins du ciel et de la terre. Selon certains interprètes, le
lion, le taureau, l'homme et l'aigle en vol suggéreraient ce qu'il y a de
plus noble, de plus fort, de plus sage et de plus rapide au sein de l'univers
et, par-là, personnifieraient des qualités de l'agir divin et son
omniprésence dans la création. Mais les versets 8-11 nous orientent vers une
lecture un peu différente. En effet, l'auteur de l'Apocalypse rapproche
explicitement les quatre Vivants des quatre "Brûlants" (séraphins)
d'Isaïe 6, 13, qui avaient chacun six ailes et se tenaient au-dessus du trône
de Dieu, dans le Temple. Le cantique que les Vivants ne cessent jour et nuit
de proclamer n'est qu'une reprise chrétienne du Trisagion des Brûlants :
"Saint, saint, saint est Yahweh Sabaot. Sa gloire remplit toute la
terre". Ces quatre vivants de l'Apocalypse sont donc chargés d'ouvrir la
liturgie cosmique, de "rendre gloire, honneur et action de grâces à
celui qui siège sur le trône, au vivant pour les siècles des siècles"
(v.9) ; et à ce cantique des Vivants au Vivant fait écho la louange des
vingt-quatre anciens qui se prosternent et qui jettent leurs couronnes devant
le trône de Dieu (v.10-11).Les Vivants renvoient donc ici en même temps à
deux niveaux de symbolisme : par leur référence astrale, ils apparaissent
comme rassemblant l'univers et le condensant sous le trône de Dieu ; par leur
fonction liturgique, ils donnent une voix au cosmos et amorcent le cantique
de l'humanité fidèle, figurée par les Anciens vêtus de blanc. Gouvernement du
monde, liturgie céleste : ce sont bien les fonctions que la tradition juive
assignait aux anges de Dieu. Le visionnaire de l'Apocalypse a
délibérément regroupé et unifié des éléments qu'il tenait de ses devanciers,
et sa description des quatre Vivants amalgame des traits des Kéroubim et des
"Roues" d'Ezéchiel 1 et 10, des Brûlants d'Isaïe 6 et des Vigilants
de la tradition apocalyptique (Hénoch éthiopien, lxxi). L'aspect étrange des
quatre animaux d'Ezéchiel, qui offraient chacun quatre faces différentes, n'a
pas été retenu. En revanche la disposition des quatre Vivants de
l'Apocalypse, qui se tournent le dos et regardent vers l'extérieur, rappelle
ce qu'Ezéchiel dit des Roues du char de Yahweh : "Elles avançaient dans
quatre directions et ne se détournaient pas en marchant, car elles allaient
du côté où était dirigée la tête... Là où l'Esprit les poussait, les Roues
allaient" (Ez 1, 17-20; 10,11). N'imaginons pas les Roues
d'Ezéchiel allant droit devant elles mais n'importe où, au gré de leur
fantaisie. La route de l'une ne prend sens qu'en fonction de la route des
trois autres, car ce sont les roues d'un même char, le char paradoxal de Dieu,
qui se meut à la fois dans les quatre directions. Il faut ces quatre
directions pour exprimer la totalité de l'univers et l'ubiquité de la
présence active de Dieu. De même les quatre Vivants de l'Apocalypse ne
cessent de scruter l'horizon, leur horizon, au moment même où ils entonnent
ensemble leur cantique. L'horizon de chacun est nécessaire ; aucun n'est
suffisant à lui seul. Le panorama cosmique n'est intégral que si chacun des
quatre regarde droit devant lui, et cependant ce que chacun aperçoit n'épuise
pas le réel. La diversité de ce qu'ils voient se résout merveilleusement dans
l'unicité de la louange, parce que chacun, là où il est, a reçu mission pour
un quart du monde. Interrogeons maintenant saint Irénée. Bien qu'il ait écrit
vers la fin du IIe siècle, la spontanéité et la vigueur de sa
pensée font de lui l'un des plus modernes des Pères de l'Église. Son
témoignage ici est particulièrement important, car le commentaire qu'il a
donné des quatre Vivants de l'Apocalypse dans le livre III de l'Adversus
haereses (11,8) a orienté pour des siècles l'interprétation chrétienne de
ce passage. Au chapitre 4 de l'Apocalypse, la
description du trône de Dieu ne contient encore aucun élément spécifiquement
chrétien. Tout change au chapitre 5, avec l'intervention de l'Agneau et le
cantique qui lui est adressé. Irénée, lui, se situe d'emblée au niveau
chrétien et les quatre Vivants évoquent d'abord pour lui des aspects divers
du mystère du Fils de Dieu ; et, s'il introduit aussitôt les quatre
Évangélistes, c'est parce qu'ils ont proposé quatre approches complémentaires
de ce même mystère : "En somme, telle se présente l'activité du Fils
de Dieu, telle aussi la forme des Vivants, et telle la forme de ces Vivants,
tel aussi le caractère de I ‘Evangile : quadruple forme des Vivants,
quadruple forme de l'Évangile, quadruple forme de l'activité du Seigneur».
En synthétisant la pensée d'Irénée, on pourrait présenter de la manière
suivante les correspondances qui l'ont frappé. L'image du lion caractérise en
effet "la puissance, la prééminence et la royauté du Fils de Dieu",
qui "parlait aux Patriarches selon sa divinité et sa gloire". Or
c'est l'Évangile de Jean qui raconte "sa génération prééminente,
puissante et glorieuse" et cet Évangile "est rempli de toute
hardiesse". Le taureau évoque pour Irénée la
fonction de sacrificateur et de prêtre que le Fils de Dieu a instituée pour
son peuple et qu'il a assumée lui-même. Or c'est Luc qui met en scène, au
début de son récit, le prêtre Zacharie offrant à Dieu le sacrifice de l'encens,
au moment où "déjà était préparé le Veau gras (le Christ lui-même) qui
serait immolé pour le recouvrement du fils cadet". "Le troisième vivant, explique
Irénée, a un visage pareil à celui d'un homme, ce qui évoque clairement la
venue humaine du Fils de Dieu". Or "c'est Matthieu qui raconte sa
génération humaine en disant : La génération du Christ arriva ainsi".
"Cet évangile est donc bien à forme humaine, et c'est pourquoi, tout au
long de celui-ci, le Seigneur demeure un homme d'humilité et de
douceur". Irénée voit dans l'Aigle le
symbole de l'Esprit volant sur l'Église, et c'est l'Évangile de Marc qui lui
paraît d'emblée placé sous le signe de l'Esprit : "Marc commence par
l'Esprit prophétique survenant d'en haut sur les hommes, lorsqu'il dit:
'commencement de l'Évangile, selon qu'il écrit dans le prophète Isaïe'. Il
montre ainsi une image ailée de l'Évangile ; et c'est pourquoi il annonce son
message en raccourci et par touches rapides, car tel est le style
prophétique". Et sur sa lancée, avec son intrépidité coutumière, Irénée
enchaîne deux variations inimitables sur le thème des ailes et de l'envol :
le Verbe de Dieu fait homme "a envoyé le don de l'Esprit céleste sur
toute la terre, nous abritant ainsi sous ses propres ailes", et à ce don
correspond la quatrième alliance conclue avec l'humanité, "celle qui
renouvelle l'homme et récapitule tout en elle, celle qui, par l'Évangile, élève
les hommes et leur fait prendre leur envol vers le royaume céleste".
Inattendue, déroutante, mais attachante par sa liberté créatrice, l'exégèse
d'Irénée a fait école dans toute la tradition chrétienne. Parfois, il est
vrai, les quatre figures ont été réparties autrement. On a préféré attribuer
à Jean le symbole de l'aigle, à Marc celui du lion (qui rugit "dans le
désert", Mc 1,3) ; et à l'époque où l'imagination populaire a placé un
bœuf dans la crèche de Jésus, ce bœuf a pu devenir l'emblème de l'Évangile de
Matthieu. Mais ce ne sont là que des modifications mineures, qui attestent à
leur manière la fécondité de l'intuition d'Irénée. Plus encore que la fantaisie
géniale de l'évêque des Gaules, ce qu'il importe de souligner, c'est
qu'Irénée reste étonnamment fidèle à l'esprit du texte biblique. On retrouve
en particulier chez lui, comme dans le passage de l'Apocalypse, une
articulation très audacieuse de l'universel et du singulier. Le nombre quatre
constitue pour lui aussi le chiffre de la totalité, celle du monde créé, mais
surtout celle de l'Église : "Puisqu'il existe quatre régions du
monde dans lequel nous sommes et quatre vents principaux, et puisque, d'autre
part, l'Église est répandue sur toute la terre et qu’elle a pour
colonne de soutien l'Évangile et l'Esprit de vie, il est normal qu’elle ait
quatre colonnes qui soufflent de toutes parts l'incorruptibilité et rendent
la vie aux hommes. De là vient, manifestement, que le Verbe, Artisan de
l'univers qui siège sur les chérubins et maintient toutes choses, lorsqu'il
s'est manifesté aux hommes, nous a donné un Évangile à quadruple forme,
encore que maintenu par un unique Esprit". La christianisation des thèmes est
complète et les symboles s'enrichissent par surimpression. Celui qui siège
sur les chérubins est maintenant le Verbe de Dieu ; et ce même Artisan qui
assure la cohésion de l'univers, de ses quatre régions et de ses quatre
vents, a voulu garantir la solidité de l'Église en l'asseyant, elle aussi, et
sur le socle nouveau de l'Évangile et sur celui de l'Esprit de vie. Mais
parce que l'Église, ainsi fondée et centrée, est en même temps
"semée" sur toute la terre, et responsable de l'universel, voici
que le socle, de lui-même, se diversifie et devient quatre colonnes, quatre
colonnes spirituelles qui se mettent à "souffler" la vie. Ainsi, à mesure qu'Irénée poursuit
le rêve éveillé de sa foi, par d'étranges métamorphoses les colonnes
deviennent chérubins et les chérubins évangélistes ; et la certitude qui
suscite et ordonne tout ce monde onirique, c'est que le Verbe de Dieu crée à
la fois l'unité et la différence. Si les grands témoins de Jésus offrent
quatre visages irréductibles l'un à l'autre, c'est afin que l'Église, par la
diversité de leur regard sur le Christ, puisse faire face à sa mission
universelle. Le pluralisme des témoins ne prend tout son sens que s'il
continue d'exprimer la communion originelle et s'il reste constamment vivifié
par l'unique Esprit, force d'expansion et de cohésion de l'Eglise. Il en va
de même tout au long du temps chrétien : le témoignage rendu à Jésus se
diversifie à l'infini, il emprunte à chacun les inflexions de sa voix et les
résonances irremplaçables de sa propre histoire ; mais la mission originale
de chaque baptisé n'est créatrice de communion et n'ouvre vraiment sur l'universel
que si elle s'inscrit d'avance dans le témoignage premier et englobant de
l'Esprit. "Lorsque viendra le Paraclet, disait Jésus, c'est lui qui
témoignera à mon sujet ; et vous aussi, vous témoignerez, parce que vous êtes
avec moi depuis le commencement" (Jn 15,26s). Les livres de Fromaget dont celui-ci, sont au chapitre 10 E
(Fromaget) avec les détails |
le symbolisme du corps humain |
Annick
de souzenelle |
Edition Dangle |
1984 |
||
L’anthropologie judéo-chrétienne d’Annick de Souzenelle
ouvre par ailleurs des perspectives passionnantes dans trois
domaines : la
médecine, la rencontre des religions et l’exégèse biblique.
Les conséquences thérapeutiques des analyses anthropologiques d’Annick de
Souzenelle trouvent leur source dans une expérience vécue du dépassement de
l’antinomie entre les pôles féminin et masculin de l’humanité. Elle
écrit : « Ces deux pôles sont constitutifs de l’Adam créé mâle et
femelle (Gn 1, 27). Mâle – Zakhor –
est celui qui « se souvient’ (c’est le même mot en hébreu) de sa réserve
d’énergie Nqévah (« femelle’), « contenant » qui recèle la
puissance du NOM. Est mâle celui qui se souvient de son féminin inaccompli et
qui prend le chemin de la conquête de son NOM. Là est la vocation fondamentale
de chaque Adam, homme ou femme. L’Adam et son féminin s’inscrivent dans la
même dialectique que Tov
veRA Le féminin, notre « ombre » à chacun,
contient le secret de notre NOM.’ Annick de Souzenelle inverse ici dans une
perspective anthropologique l’adage des pères cité par le père Paul
Florensky : « Se souvenant Dieu crée ». Ainsi le dépassement
de l’antinomie est eschatologique. La déification pour l’homme est avant tout
une œuvre de mémoire. On retrouve certains accents sophrologiques chez Annick
de Souzenelle : « L’homme déifié, en ses noces divines,
participe de la Sagesse et de celle qui lui est comme une épouse,
Intelligence. » Cela a bien entendu des conséquences déterminantes
en particulier sur un plan psychanalytique. Comme le jeune prince du conte
nous devons accepter de défricher la forêt de notre mémoire pour aller au
fond de nous-même réveiller d’un baiser la Belle et toute la nature autour
d’elle endormie de fatigue et de dépression. Cinq siècles avant Jésus Christ, les
acuponcteurs chinois avaient remarqué que l’oreille humaine symbolisait de façon
fractale l’ensemble du corps humain. Dans le Lévitique, il
est conseillé au sacrificateur de mettre un peu d’huile dans sa main et de
l’appliquer « sur le lobe de l’oreille droite de celui qui se
purifie » (Le 14, 17). Selon Annick de Souzenelle ; c’est
pour tendre l’oreille à l’écoute du NOM (le fameux Shema juif :
Écoute Israël !) que le corps se verticalise et trouve son équilibre…
Ceci explique pourquoi le Christ fit entendre les sourds et parler les muets tout
en prévenant de la fonction symbolique de l’oreille (Éphéta, ouvre-toi (Mc 7,
32-37). On passe facilement aujourd’hui dans les milieux
orthodoxes bien-pensants de l’interrogation sur les médecines douces au rejet
du « fatras ésotérique » et finalement à la condamnation du New-Age. En
revanche, on
construit des sépulcres à la spiritualité philocalique des Pères de l’Église et
on décore les tombeaux des principaux acteurs de l’école de Paris. Il est
salutaire dans ce contexte de rappeler avec l’un des héritiers de cette
école, Paul Evdokimov, que les starets « lisaient les pensées sans rien
demander, savaient le contenu d’une lettre sans l’ouvrir ». Le
théologien russe rapporte l’adage d’un Père du désert, l’abbé Joseph :
« si tu veux être parfait, deviens tout feu. » Et lorsqu’il tendait
ses mains vers le ciel, « ses mains devenaient comme dix cierges allumés. »
De la rencontre des religions et les analyses de
Annick de Souzenelle, on trouve de profondes similarités entre le bouddhisme,
le judaïsme et le christianisme dès lors qu’on accepte de sortir pour un
temps de la problématique traditionnelle, – nécessairement close sur elle-même
car héritée de l’antiquité grecque et néo-platonicienne –, fondée sur les
concepts de procession, d’autorité et de grâce. La mythologie
judéo-chrétienne a été réinterprétée aux XVe-XVIe siècles dans les textes de
l’alchimie chrétienne par de grands savants comme Pic de la Mirandole. La
« voie » qui permet de suivre le Christ (qui est lui-même la
voie, hodos en
grec) est marquée par le passage de « l’œuvre au noir » puis de
« l’œuvre au blanc » enfin de « l’œuvre au rouge ». On
trouve selon Olivier Clément dans ce cheminement, dans cette
« méta-hodos-logie », de nouvelles clefs pour l’interprétation non
seulement des mythes les plus importants de la culture occidentale mais aussi
des récits fondateurs des religions orientales. L’œuvre au noir écrit-il,
est « une mort, un mariage, et une descente aux enfers ». L’œuvre
au blanc est la découverte de « la luminosité subtile » de la materia. L’œuvre au rouge
est le flamboiement de l’Esprit. « Et l’or apparaît, conscience solaire
de la toute présence… » Pour rester sur l’exemple du symbolisme de
l’oreille, Annick de Souzenelle voit une profonde similitude entre les petits
personnages sculptés sur le linteau du tympan de la cathédrale de Vézelay et
l’iconographie hindoue de Ganesha le fils de Shiva. Si les petits hommes de
Vézelay sont munis d’énormes oreilles et se tiennent le pied, c’est, explique
l’auteur du Symbolisme
du corps humain, parce qu’ils ont « entendu’, pris
conscience que leur pied est blessé, et marchent à cloche-pied vers leur
verticalisation pour leur accomplissement divin. Ganesha quant à lui est
représenté traditionnellement avec une tête d’éléphant, un corps d’homme et
montant un rat. Car sa force spirituelle est symbolisée par l’amplitude de la
tête avec ses larges oreilles et sa trompe. Et pénétré de la lumière divine,
Ganesha est sans poids et n’écrase pas le rat, animal rusé qui sait pénétrer
dans les endroits difficiles et symbolise l’intelligence apte à pénétrer les
problèmes les plus ardus. Il n’y a là nul syncrétisme car il ne s’agit pas de
transformer l’hindouisme en religion de l’incarnation. Dans les deux cas en
revanche, on retrouve l’idée d’obéissance et d’ouverture à l’esprit que
traduit le terme d’oreille en hébreu, ozen.
On ne trouve pas non plus chez Annick de Souzenelle de relativisme quant aux
fondements de la dogmatique chrétienne. On retrouve plutôt en elle une inspiration
philocalique : « Le cœur, écrit-elle, n’est
entendu que par celui qui, tel l’apôtre Jean, “au secret divin”, y place son
oreille. Car le cœur du labyrinthe c’est aussi le Christ, le
Verbe. » |
le symbolisme ÉsotÉrique |
M.
centini |
Edition
de VECCHI |
2000 |
||
Quel
est le mystère des Templiers ? Le symbolisme des nombres et de la poésie
? C’est ce que nous découvrirons dans cet
ouvrage passionnant, riche et instructif.
Au sommaire : |
le symbolisme maçonnique & hermÉtique de peter pan |
Richard
khaitzine |
Edition
RAMUEL |
1996 |
Ce
premier livre, inaugurant la collection « Il était une fois », s’adresse
aussi bien aux adolescents qu’aux adultes. L’étudiant, le frère Maçon, le
professeur y trouveront matière à réflexion.
Au sommaire de
cet ouvrage : Biographie
de James Matthew Barrie - Avant de pousser la porte
- de l’enfance à l’âge adulte - Qui est donc
Peter Pan ? - de Pan à Peter Pan, tout est
Un - la langue des oiseaux - des
mondes naturels et surnaturels - de l’île de Nulle part à
l’île de Délos - Jack Crochet -
charbonnier est maître chez lui - |
le symbolisme maçonnique et hermÉtique du « petit chaperon rouge |
Richard
khaitzine |
Edition
Ramuel |
1997 |
A
travers cet ouvrage, l’auteur nous invite à découvrir la signification des
charmants contes de Charles Perrault. Chargés
d’un savoir ancestral, les dits contes, connus également comme étant ceux de
« Ma mère l’Oie », nous parlent de la Loi Mère, la Grande Nature et
la Loi cosmique. Pour les fervents de l’explication psychanalytique, le « petit chaperon rouge »
serait un résumé des théories freudiennes avant la lettre ; quant aux
universitaires, ils n’y voient qu’une « moralité » attirant
l’attention sur les dangers de la désobéissance ; mais voyons, pour qui
est-elle dangereuse cette désobéissance civile ? En
fait, les contes furent toujours un véhicule privilégié de la Science
Hermétique, destinés à nous enseigner la nécessité de procéder à un
bouleversement de notre vision, à un renversement des valeurs. C’est en cela
que l’Alchimie se montre contestataire et attractive pour une jeunesse
n’ayant plus confiance dans les institutions, mais assoiffée d’idéal. Au sommaire de cet ouvrage : Biographie de Charles Perrault - Des mots-scions et
merveilles des mots - A propos de la Mère l’Oye
- les sources linguistiques de Charles Perrault
- de la sagesse, de l’ouïe et du bleu - lettres de Charles
Perrault à Mademoiselle - l’arbre qui cache la forêt
- avez-vous vu le grand méchant loup ? -
voyage dans les étoiles - mutation de conscience et transmission
alchimique - ce cabinet dit de réflexion
- de la Galette des Rois au Moulin de la Galette - le
dernier mot n’est pas dit… |
LE SYMBOLISME OCCULTE DE LA FRANC-MACONNERIE |
Oswald WIRTH |
Edition Dervy |
1997 |
La
force de la maçonnerie réside dans sa tradition, ainsi, elle se rattache au passé
vivant de l’initiation et prépare la revivification de ce qui veut vivre en
plus complète conscience que jusqu’ici. L’occultisme
éclaire-t-il en ce sens ? Vraisemblablement, mais à la condition d’être
bien compris. Par malheur, que ses adeptes se laissent éblouir par des
ambitions mesquines et les voilà diriger vers une voie substituée. La
conquête des pouvoirs occultes les pousse alors aux extravagances et quand
ils parlent de Grand Œuvre, ils ne visent que la cuisine des souffleurs, que
ne consentent-ils à entrer dans la voie traditionnelle ! Ce
petit livre d’Oswald Wirth encourage le lecteur et lui donne la conviction
que le symbolisme maçonnique est une mine très riche en un minerai dont
l’esprit peut extraire le plus pur or philosophique, pour son plus grand
bien, et lui permettra de prendre conscience que le chemin est périlleux mais
exaltant. Au sommaire : Le Delta lumineux - le
Zodiaque - les deux colonnes
- le Pentagramme planétaire - les
outils - la Pierre des Sages -
Crane et Acacia - le pavé
mosaïque - la chaine d’union
- |
le taureau |
Tristan
lafranchis |
Edition
PARDES |
1993 |
||
Au sommaire de ce livre : Symbole et symbolique - Intérêt et importance de
l’étude du symbolisme animal - L’Aurochs : un duel à
mort - Comportement et chasse - les peintures de
Lascaux - Extinction et reconstitution - La
domestication - le Néolithique - Diversification de
l’élevage - la richesse bovine - les razzias
- Le Taureau, les astres et la Terre - le taureau, symbole
solaire et lunaire, géophore - astrologie - le
taureau fécond - Emblème des dieux de l’orage et de la
pluie - symbole de fertilité lié à l’eau - Victime
des rites de fertilité - Le taureau viril - le dieu
Min et Apis - les taureaux virils de Crète et d’Inde
- quand l’homme conquiert la virilité du taureau - Le
taureau, chef et dieu - Les rois taureaux - le
taureau et la corne, symbole de force, de pouvoir et attributs divins
- Rôle protecteur de la corne - le taureau
funéraire - sacrifices funéraires : le taureau donne sa
force, sa puissance de vie et engendre le troupeau de l’au-delà -
le taureau dans l’architecture funéraire - Le sang du
taureau - les étapes du sacrifice : choix, consécration,
immolation et partage de la dépouille - les fonctions symboliques
du taureau expliquent son choix comme victime favorite - Le
taureau et les autres animaux - le lion - le
cerf - le cheval - le serpent -
l’oiseau - Quand le taureau combat - Rôles
symboliques de la chasse à l’aurochs - jeux taurins de
l’Antiquité - Combats de taureau -
Courses et corridas - les apports de la mythologie et de la
psychanalyse - le taureau : évolution d’un symbole
- Les origines - naissance des dieux -
enrichissement symbolique au néolithique - les grandes
civilisations et l’éloignement de la nature - un témoin
privilégié de l’aventure humaine - Bœuf et taureau dans l’art
moderne - le taureau dans le cinéma et la littérature - |
LE TEMPLE DE SALOMON - N° 61 - |
Xavier Tacchella |
Edition Maison de Vie |
2014 |
Symbole emblématique de la Franc-maçonnerie, le Temple de Salomon est l’essence même d’une grande partie des légendes maçonniques. Construire, ou plus exactement reconstruire ce temple idéal, lieu intemporel qui offre la sacralité nécessaire pour donner à la cérémonie de l’initiation toute la solennité et la profondeur qu’elle mérite, est l’affaire de tous les maçons et l’objet principal de leur travail en loge. S’appuyant sur les sources hébraïques, bibliques et historiques, Xavier Tacchella décrit les différentes parties du Temple : les parvis, le Saint et le Saint des Saints, il examine leur fonction et ouvre de nouvelles voies de compréhension de leur symbolisme. Au sommaire de cet ouvrage : Le Temple, les données bibliques Le Temple, les données historiques – David et Salomon Le Temple et sa symbolique - les parvis - la mer d’airain – L’Oulam et le second Oulam - Le Saint ou Hekal - la Menorah - la table des pains de propositions - l’autel des parfums - Le Saint des Saints : Ourim et Toumin - le vase de manne - la verge d’Aaron - l’Arche d’Alliance - le grand prêtre - Le Temple et l’homme - la sortie de la Loge - |
LE TEMPLE MAÇONNIQUE ET SES
MYSTÈRES - N° 31 - |
André
Quemet |
Edition
LA Maison de Vie |
2009 |
Si
chaque courant spirituel a un temple qui lui est spécifique, cet ouvrage
s’interroge sur la nature et la fonction du temple maçonnique. Quels sont son
origine, son modèle, son fondement, son but ? A quels critères doit-il
répondre ? Peut-il être profané ? Quel parcours implique t-il ?
Sans
lui, la société des hommes ne peut vivre en harmonie, car ils négligent
fatalement ce qui est essentiel à leur vie intérieure. |
L’Ḗtoile
FLAMBOYANTE - |
Jacques
Trescases |
Edition
Trédaniel |
1993 |
||
L'Etoile
Flamboyante est une figure centrale de la symbolique maçonnique, non
seulement parce qu'elle brille à l'Orient dans la Loge, c'est à dire dans le
temple, lorsque les travaux sont ouverts au grade de compagnon, mais ce
temple, qu'il appartient à chaque maçon de construire symboliquement, est
lui-même architecture sur son modèle.
Les
Rois Mages Ils
perdirent l’étoile, un soir ; pourquoi perd-on Ils firent
des calculs, grattèrent leur menton, Mais le
pauvre Roi noir, méprisé des deux autres, Et, tandis
qu’il tenait son seau d’eau par son anse, (Edmond Rostand) |
L’Ḗtoile FLAMBOYANTE ET LES ḖTOILES
|
Divers
auteurs |
Arcadia
|
2010 |
L’étoile
à cinq branches a été le signe de ralliement des disciples de Pythagore, elle
a guidé, comme elle le fit pour les Rois Mages, le Père Soubise et Maître
Jacques, mais aussi elle guide le Franc-maçon dans sa loge : elle
représente l’idéal dans les sociétés initiatiques comme le compagnonnage et
la Franc-maçonnerie. Ce
pentagramme est une figure de base contenant la divine proportion, le mystérieux
nombre d’or et révèle l’harmonie cosmique ; basée sur des valeurs
triangulaires, y apparait les angles de 36° et de 108°. L’étoile flamboyante
apparait dès le 2° degré, mais sa place en loge peut varier selon les rites
et les degrés. L’étoile
flamboyante enfermant la lettre G, est la grande révélation du second degré
de la Franc-maçonnerie. Entourée des outils du constructeur, elle permet à
l’homme de s’affirmer et de prendre la mesure de son être intérieur. Elle
rayonne dans toutes les directions et apporte le feu nécessaire à toute la
construction qui doit rayonner, comme le fit le Buisson ardent ; elle
symbolise l’ascension et impose à l’homme sa verticalité mais aussi sa
rectitude ; elle tourne et flamboie en contenant toutes les puissances harmonieuses
qui découlent de la géométrie, du cercle et du nombre d’or ; en
guématrie ou dans une symbolique ésotérique, elle peut aussi bien représenter
« 2+3 » c’est à dite le ternaire associé à la dualité, que
« 4+1 » qui peut représenter la quaternité, la terre avec l’Un, ou
le point dans le carré. En
Egypte ancienne, le terme le plus usité pour « étoile » est
« seba », elle fait double
sens avec les mots : porte du ciel, enseignement, sagesse, instrument
d’arpentage. La déesse Eternité est formée de 10 étoiles. Le grand prêtre,
lors des célébrations est vêtu d’une peau de fauve constellé d’étoiles. Toute
la religion égyptienne baigne dans cette cosmogonie représentée par le dieu
Râ, mais aussi par les étoiles. Les
textes des Pyramides font références aux étoiles et prouvent ainsi
l’importance de la symbolique de l’Etoile comme incarnation d’une puissance
transcendante que l’initié utilise et à laquelle il s’identifie. On lira avec
bonheur le texte sublime écrit sur la tombe de Sarenpout à Assouan : « J’ai jubilé, car on m’a fait toucher le ciel, ma tête à
percer le firmament, j’ai éraflé le ventre des étoiles ; j’ai atteint
l’allégresse, de sorte que je brillais comme une étoile, je dansais comme une
constellation ». En
ésotérisme et dans la symbolique universelle, l’Etoile polaire joue un rôle
privilégié, celui de : « Centre absolu
autour duquel, éternellement, pivote le firmament ». Ainsi
dans les loges écossaises, le fil à plomb au centre de la loge évoque cet
Axis mundi, axe vertical indiquant la transcendance divine et la direction de
nos recherches. Dans
ce cahier ésotérique les auteurs suivants nous parlent de cette Etoile
flamboyante : Irène
Mainguy
nous rappelle le symbolisme puissant du Pentagramme, de la lettre G au 2e
degré, de Pythagore, de géométrie, de gnose, de gravitation, de génération et
de génie. Elle rappelle qu’il ne faut pas s’arrêter à une seule
interprétation mais d’aller voir ailleurs les nombreuses idées qui dorment
sous le symbole. Elle nous donne quelques idées sur le Génie en particulier
et nous rappelle également qu’il faut aller voir au centre de cette Etoile. Zergué dans un long article
fait le rapprochement entre l’identité de notre symbole avec l’Etoile des
rois mages et l’Etoile polaire, il fait également le rapport avec le
Pythagorisme et d’autres traditions grecques. Jean
Granger
nous développe le concept de gloire du Grand Architecte de l’Univers dans la
Franc-maçonnerie de Tradition. La gloire de Dieu est représentée par l’étoile
flamboyante, qui à elle seule représente tous les symboles de la divinité et
de sa Gloire, il énumère 22 points qui à ses yeux symbolisent le mieux cette
Shekinah au centre de l’étoile. S. Lussoi, développe la lettre G, inscrite au centre de cette étoile et nous emmène de la géométrie à la gnose en passant par la notion de Génie que nous trouvons dans beaucoup d’enseignements |
l’Étoile flamboyante
- N°
7 - |
Olivier
doignon |
Edition
Maison de Vie |
2002 |
|||||
|
LE VÉNÉRABLE MAÎTRE - Fonction,
Devoir et symbolique - N° 33 - |
JEAN
DELAPORTE |
Edition
LA MAISON DE VIE |
2009 |
Siégeant
à l’orient de la loge, le Vénérable Maître
est chargé de la diriger et de l’orienter vers la lumière. Héritage de la tradition
initiatique des bâtisseurs, la fonction Vénérable rassemble en son sein
toutes les fonctions créatrices utilisées lors de la construction du Temple.
|
le voyage |
J.P.
laurant |
Edition
LEBAUD |
1995 |
||
Parce
qu’on les associe à l’aventure les voyages ont toujours inspiré la plume des
écrivains et fasciné les hommes avides d’aller à la découverte pour mieux
connaître cette terre si belle sur laquelle nous avons le privilège de
séjourner. Qui n’a pas rêvé un jour de visiter tel ou tel pays, d’approcher
telle ou telle civilisation ayant laissé son empreinte indélébile qui le long
d’un fleuve, qui dans la forêt tropicale, qui sur les hauteurs vertigineuses
d’une chaîne de montagne ou encore sur une île perdue au milieu de l’océan.
C’est la curiosité de la découverte, le besoin de dépaysement, parfois aussi
la recherche de contacts humains qui justifient les voyages. Les
poètes, eux, ont vu la possibilité d’utiliser le voyage pour échapper
momentanément au réel, pour se mouvoir sans se déplacer en laissant à
l’esprit et à l’imagination le soin de pérégriner dans les pays du rêve et de
l’imaginaire. Louis-Ferdinand Céline écrit : « Notre voyage à nous
est entièrement imaginaire. Voilà sa force. Et puis tout le monde peut en
faire autant. Il suffit de fermer les yeux. C’est de l’autre côté de la
vie. » Je cite maintenant Guy de Maupassant : « Le voyage est
une espèce de porte par où l’on sort de la réalité comme pour pénétrer dans
une réalité inexplorée qui semble un rêve. » Et c’est ainsi que le
lecteur voyage en lisant, le cinéphile en allant au cinéma et l’amateur de
photos ou de peinture en allant voir une exposition. Arrêtons-nous
maintenant sur le voyage initiatique en prenant quelques exemples non
exhaustifs tirés de la mythologie, de l’Histoire ou de la religion et qui,
tous, revêtent une importante signification symbolique : Voici Bouddha
puis Jésus qui parcourent leur pays. Fuyant l’Egypte, Moïse emmène son peuple
dans une longue marche vers la Terre promise On
peut multiplier les exemples à l’envi, mais une chose est certaine : il
n’y a pas de héros sédentaires. Plus près de nous nous connaissons les
périples des Compagnons du Tour de France et, dans la Franc-Maçonnerie, les
voyages des Apprentis, des Compagnons et des Maîtres. Le voyage initiatique
est une expérience fondamentale pour l’Homme : il est même une
nécessité, l’outil de son émancipation et l’occasion de découvrir d’autres
aspects de sa personnalité. Mais ce voyage est également une épreuve car il
présuppose une confrontation avec soi-même et l’on sait que cet exercice est
éminemment difficile. Le vrai voyage est toujours un voyage intérieur, une
plongée dans notre être profond sur lequel nous allons poser un regard neuf.
Et ce regard correspond à une réelle découverte car il participe
du « Connais-toi toi-même » prôné par Socrate. En ce sens il
est le premier pas vers la connaissance, celle de soi, puis celle des autres. Nous
l’avons vu, le voyage est un outil de connaissance, mais aussi de liberté.
Pour le présenter de façon imagée disons qu’il est à la fois marche et
cheminement, errance parfois, mais aussi et surtout une quête, celle de notre
réalité, de notre vérité. Au commencement le chemin est rocailleux puis,
petit à petit les aspérités s’aplanissent. Au fur et à mesure de notre
progression nous parvenons à nous affranchir de multiples contingences, bref,
à nous libérer. Comme la vie, la mort est aussi un voyage. Voilà matière à
plus ample réflexion. Peut-être
le voyage est-il non seulement l’image de la longue histoire nomade de
l’humanité (rappelons-nous Adam chassé du Jardin d’Eden et les Hommes
dispersés après la chute de la Tour de Babel) mais encore le symbole de la
marche de l’Humanité vers le progrès, vers la connaissance et vers cette
sagesse que les éternels voyageurs que nous sommes savent ne jamais
pouvoir atteindre. On
y trouve : le rêve, les gardiens du seuil, l’épreuve du temps, les
combats, la carte, le guide divin, la perle, et les souvenirs du voyage. |
LEXIQUE DES SYMBOLES MAÇONNIQUES |
Roger Dachez et Alain Bauer |
Edition PUF |
2014 |
La Franc-maçonnerie offre à ses membres un univers de signes, de figures, d’objets ou de mots, tous dotés d’un sens moral ou spirituel. Tout ou presque, est signifiant dans une loge maçonnique, qu’il s’agisse de sa décoration, de son agencement ou de son rituel ; il en va de même pour les ornements dont se parent les francs-maçons ou pour les termes utilisés pendant les cérémonies. La plupart de ces symboles ne sont pas pour autant spécifiques à la maçonnerie car, si certains proviennent du métier de maçon (ciseau, maillet, niveau…), d’autres sont astronomiques (soleil et lune), alchimiques (sel, mercure), bibliques (temple de Salomon), voire à caractère universel comme le triangle ou le cercle, mais aussi hermétiques (table d’émeraude). D’Abeille à voûte, du nombre quinze à la houppe dentelée, ce lexique est une invitation à découvrir plus de 200 symboles en usage dans la Franc-maçonnerie et à les replacer dans leur histoire, leur contexte et leurs différents niveaux. Les auteurs nous expliquent les symboles suivants : Abeille - acacia - accolade - baiser fraternel - agapes - âge symbolique - agenouilloir - agneau triomphant - aigle - air - éléments - alchimie - alliance - anneau - alphabet - ancre - anneau - arc et arche - arc en ciel - arche d’alliance - arche de Noé - attouchements - Babel - bague - balance - balustre - bandeau - bannière - batterie - baudrier - piliers - beauté - Bible - volume de la loi sacrée - bijou - blé - loges bleues - Boaz - signe du bon pasteur - boulier - bouclier - cabinet de réflexion - calendrier maçonnique - corde - calice - canon - centre - cercle - chaine et chaine d’union - chambre du milieu - chandeliers - chapeau - charte et patente - vertus - cinq - ciseau - clé - cœur - collier et sautoir - colonne brisée - compas - composite - coq - corinthien - dorique - ionique - corne d’abondance - les couleurs symboliques - crane - coupe d’amertume - crayon - croix - crypte - décors - delta lumineux - triangle - Deus Meumque jus - dévidoir - diplôme - dormant - douze - drap mortuaire - eau, feu, terre, air - égalité - échelle - épée - équerre - escalier en forme de vis - espérance - étendard - bannière - étoile de David - étoile flamboyante - faux - fil à plomb - perpendiculaire - flambeaux - fleurs - foi - force - gants - GADLU - glaive - hache - hexagramme - houppe dentelée - huile - INRI - Jakin - justice - lacs d’amour - légende d’Hiram - la lettre G - levier - loge - louve et louveteau - lion - lumière - lune et soleil - lys - maillet - manteau - marches - Marianne - marque - mercure - métaux - miroir - toscan - neuf - niveau - nombres - serments - orient - ornements - pain - pavé mosaïque - pélican - pentagramme - phénix - pierres - parole perdue - planches - poignard - pot de manne - prudence - quinze - règle - robe et manteau - rose - ruche - sablier - sceau de Salomon - secret - sagesse et sautoir - sel - sept - serment - signes - soufre - squelette - tablier - tapis - tau - tempérance - temple - triangle - trois - tronc de la veuve - truelle - vitriol - vertus - vin - virolet et dévidoir - voile - volume de la loi sacrée - voûte - voyages - |
l’humilitÉ |
C.
LAMARCHE – VADEL |
Edition
AUTREMENT |
1992 |
||
Il est certes dans ma nature
d’être aveugle sur la place réelle que j’occupe dans le monde, mais il est
tout autant dans ma nature, quand j’ai pris conscience d’une illusion,
d’essayer de m’en libérer. A moins d’être spirituellement mort, personne ne
peut se satisfaire de vivre sciemment dans la fausseté sans chercher à en
sortir ; notre nature profonde est donc de rechercher la vérité, quelle
qu’elle soit, même quand elle est désagréable à notre ego. Puisque l’orgueil
est mensonge et illusion, il est de notre devoir éthique de travailler pour
être plus humble, de façon à sortir de ce mensonge et nous rapprocher de la
vérité de ce que nous sommes. La seconde est d’ordre
psychologique, car l’orgueil est, si on y réfléchit bien, à la source de la
plus grande partie de nos souffrances psychiques. Le problème de l’orgueil,
on l’a vu, c’est qu’il nous pousse à maintenir sur nous-même une illusion qui
ne correspond pas à la réalité et qui donc est perpétuellement battue en
brèche par la réalité. Constamment, la vie vient nous rappeler
douloureusement que nous ne sommes ni le centre, ni le sommet de l’univers.
Et tout aussi constamment, nous cherchons à construire des stratégies qui
nous permettent de dénier cette évidence. Notre ego illusoire est comme un
bateau trop gros qui prendrait l’eau de tous les côtés, et nous dépensons une
énergie démesurée pour essayer de colmater les brèches pour maintenir coûte
que coûte l’illusion. Par opposition à
l’orgueil, l’humilité nous permet de redevenir nous-même et donc de
coïncider, enfin, avec la réalité. Elle nous permet de cesser l’agitation
vaine et inutile de l’ego pour retrouver une forme de stabilité : en étant
humble, je sais que je ne suis presque rien, mais ce presque rien a les pieds
posés sur le sol solide de la réalité. Ainsi, et contrairement à ce qu’on
pourrait imaginer, l’humilité est une force, elle est source d’assurance, de
dynamisme et de confiance en soi. Au sommaire de cet ouvrage, voici les intervenants et leurs
sujets : Bernard Collin : Homélie Charles Mopsik : Sagesse excentrique Jean-louis Chrétien : Une liberté paradoxale André Comte-Sponville : Une lucidité sur
soi Jean Bollack : L’éclatement de la cité Jean Monod : Terres plurielles Herbert Thomas : Néant et vivant
objectifs : les sciences de la terre Régine Azria : Les vicissitudes d’une
vertu Gaetane Lamarche-Vadel : L’écueil Anne de Staël : Une tenue dans l’éboulis Pierre L. : Divagations Pierre Lartigue : La revanche de
l’imperceptible Daniel Dobbels : La seconde mort de
Socrate Ramon Aguilella-Cueco : Sur le long
chemin du compost
|
LIBRE ET DE BONNE MŒURS – Les grandes étapes de l’Initiation maçonnique - N° 57 |
Gaëlle
Charpentier |
Edition
Maison de Vie |
2013 |
Condition
indispensable pour accéder aux mystères de la Franc-maçonnerie : « Etre
libre et de bonnes mœurs ». Phrase énigmatique qui mérite d’être
décryptée afin d’entrer sur un chemin dont ce livre précise des étapes
majeures : vivre en fonction du devoir de liberté, affronter des
épreuves, connaitre la lumière, découvrir le cœur d’une loge, percevoir le
sens de la création avec l’espoir de bâtir un monde où, lorsque l’esprit
règne, selon le Frère Montesquieu, il n’est besoin de lois. La
liberté :
la liberté est tout d’abord celle du choix. A ce titre, elle est une
puissance qui a guidé l’être jusqu’à la porte du Temple. Maître Eckhart en
parle ainsi : « Il est dans l’âme une puissance, qui n’est
liée, ni au temps, ni à la chair, qui émane de l’esprit, reste dans l’esprit,
et, est absolument spirituelle, cette puissance est la liberté ». Le sens de
la liberté nait en l’être lorsqu’il choisit de ne plus subir sa vie et de
s’affranchir de ses conditionnements en s’engageant sur un chemin d’éveil et
de conscience. C’est cette liberté de choix spirituel qui est reconnue à la
porte du Temple. Mais
« la fine pointe de l’âme », comme la nomme Maître Eckhart, libre
par son origine céleste, a besoin d’être dégagée de la matérialité et de
l’ignorance. Elle a besoin d’être révélée, à travers des actes de nature à
s’inscrire dans la vie du Temple, il en est de même pour des « bonnes
mœurs ». Le sens de
l’éthique, constaté lors des enquêtes et de l’épreuve sous le bandeau ou à
travers les garantis de son parrain, se confirme à travers une certaine
manière de se conduire dans le Temple. Le mot grec
ethikos, signifiant éthique a aussi pour sens « qui concerne les
mœurs », et peut également se traduire par « la conduite, la
manière de penser et d’agir ». Les bonnes mœurs traduisent donc
une certaine conduite afin que le travail s’effectuant en loge, soit mené à
bon terme et en toute fraternité pour le bien de tous. Cette
conduite, induit, entre autre, la bienveillance et le respect pour son frère.
Liberté et bonne mœurs sont, à la fois, un « sésame »
permettant de franchir le seuil du Temple et une conquête à entreprendre pour
que tout le chemin, à l’intérieur du Temple soit cohérent et efficient. Au sommaire de cet ouvrage : 1 – L’initiation : Libre et de bonnes mœurs - Pratique des arts
libéraux et libération - L’affranchissement par le métier - La vie du
chantier et les bonnes mœurs - 2 – Suivre le chemin initiatique : « Fais ce que
dois, advienne que pourra » - La dette envers les dieux -Le devoir, une
nécessité cosmique - Le Devoir est indissociable du métier bien fait -
Advienne que pourra - 3 – Les épreuves initiatiques : « Il faut de grandes
épreuves pour faire de grands initiés » - Les épreuves de la vie et les
épreuves rituelles - Cohérence et combats individuels - Les grands initiés - 4 – Découvrir la lumière : « D’où viens-tu ? Des
crevasses où réside l’or… » - L’or - la lumière - la Parole - 5 – La qualité d’initié : « Es-tu initié ? Mes
frères me reconnaissent comme tel » - Qui interroge - Au commencement -
Reconnaissance - 6 – Vaincre la mort : « Un homme qui ne craint ni la
nuit, ni la mort sera initié » - La traversée des ténèbres - Pamina
et l’incarnation de la voie initiatique - La puissance de vision d’un
Vénérable - 7 – Au cœur de la loge : « Qu’est-ce qu’une loge juste
et parfaite ? Le centre d’un cœur fidèle » - La loge,
corps des initiés - Cœur et perfection - Perfection de l’œuvre et union des
cœurs - 8 – Le sens de la Création : « Pour créer, il faut
rester dans l’idée »
- l‘idée ou l’invisible essence des choses sensibles - Tracer le plan d’œuvre
- Rester dans l’idée - 9 – La formulation initiatique : « Dieu écrit droit
avec des courbes » - L’œuvre du Grand Architecte de l’Univers, une œuvre
écrite - La Création, fruit de la géométrie divine - Que signifie, écrire
droit avec des courbes ? - Respecter le jeu du vivant - 10 – La recherche initiatique « Le vrai chercheur, celui qui
avait le désir de trouver, ne devait embrasser aucune doctrine… » - Le centre et le
cœur - Connaître - Le voyage - S’élever vers une pensée libre - 11 – Vivre une spiritualité initiatique : « Quand
l’esprit règne, point n’est besoin de lois » - La Loi et le règne de
l’esprit - La Loi et les lois - Le règne de l’esprit et les fonctions de
création - La loyauté - La liberté - |
loge maçonnique, loge
symbolique ? - N° 14 - |
C.
vernon |
Edition
MAISON DE VIE |
2005 |
Qu’est-ce
qu’une Loge maçonnique qui pratique l’initiation, sur quelle Tradition se
fonde-t-elle, de quel mythe s’inspire-t-elle, quels rituels vit-elle ?
|
L’origine des rites et symboles
maçonniques |
Guy
TREVOUX |
Edition du ROCHER |
2002 |
||
Au sommaire de cet ouvrage : Une loge de saint Jean - un exemple
d’identification à la nature : les déambulations de Pâque
- les rites de purification par les quatre éléments : terre,
eau, air et feu - la coupe sacrée et les
boissons - la carré long ou pavé mosaïque
- Triskell et swastika
- le nombre cinq chez les dactyles et les
Pandava - le cinq et les doigts
- le nombre cinq et la géométrie
- construction d’un polygone à cinq cotés
égaux - le nombre d’or
- rapport entre le nombre cinq et le nombre
d’or - passage de l’alphabet des arbres à
l’alphabet phénicien - histoire de l’invention de
l’alphabet - l’alphabet phénicien
- les lettres constellations de l’Alf-bet
- une version cunéiforme de l’alphabet phénicien :
l’alphabet ougaritique - les
colonnes du temple - Les
châtiments - Hiram et sa légende
- . |
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