Chapitre13 L - Z (Gnose) |
l’Âge d’or
– spiritualitÉ & tradition - N° 11 |
Divers auteurs |
Edition
PARDES |
1995 |
||
Alors
régnait un printemps éternel, et les doux zéphirs, de leurs tièdes haleines,
caressaient les fleurs nées sans semence. Enfin la terre, sans culture,
versait mille productions, et d’abondants épis blanchissaient les guérets qui
ne réclamaient jamais de repos : alors serpentaient des fleuves de lait
et de nectar ; et l’yeuse toujours verte distillait les rayons dorés du
miel »
- Ovide – Au sommaire de cet ouvrage : Julius Evola : Ungern-Sternberg, le « baron
sanguinaire » Antonio Medrano : Le contentement Roger Parisot : L’Ours et le sanglier ou le conflit Evola-Guénon Bernard Dubant : Le mythe chrétien, de la Genèse à
l’Apocalypse, le Mythe primordial du christianisme. Bernard Dubant : L’indispensable jonction des extrêmes
– Martin Lings – Croyances anciennes – Bernard Marillier : Tout homme est une ile qui s’ignore –
David Herbert : L’homme qui aimait les îles – Philippe Baillet : S’enfuir dans la solitude pour
vaincre l’ignorance - La pensée de Gautama, le Bouddha – Daniel Giraud : Pour l’amour de Sophia – Dominique Viseux :
la Pistis Sophia et la gnose – Jean Bernachot : Les ambigüités du mythe aryen – J.
Mabire, Thulé, le soleil retrouvé des Hyperboréens - |
la gnose DANS
TOUT SON mystḔre ET SON ḖSOTḖRISME |
Divers
Auteurs |
ARCADIA |
2007 |
||
Pourquoi la gnose,
surtout chrétienne, devint-elle un enseignement secret ? Parce qu’à la
différence des religions établies, elle est asociale, elle ne peut être
récupérée par un pouvoir quelconque, elle ne peut servir aucune puissance
temporelle, elle n’est que spirituelle, non-économique et non-politique. Or
les religions sont soutenues par les pouvoirs en place lorsqu’elles peuvent
leur apporter leur appui. La gnose est donc dangereuse pour le Pouvoir, quel
qu’il sot. Il existe une gnose taoïste, une bouddhiste, une
soufie, une juive etc. Mais il s’agit ici surtout de la gnose chrétienne qui
se développa pendant les premiers siècles du christianisme et qui fut en
compétition avec lui. La gnose est une
interrogation sur le sens de l’existence. C’est une vision du monde où la
Création est démonisée. Non à cause d’une prétendue faute originelle de l’homme,
mais à cause de l’erreur d’un démiurge qui a créé ce monde imparfait. Les
êtres vivants s’entredévorent. La vie de l’un ne se nourrit que de l’énergie
de l’autre, par la mort de l’autre. L’aboutissement de toute vie, c’est la
défécation. Pour le gnostique, la corruption est inhérente au monde, mais
l’homme n’en est pas coupable et n’a rien à expier. Les apôtres, prêchant
aux Hébreux et à ceux qui leur étaient proches, mélangèrent le message de
Jésus à la tradition sémitique afin de faciliter les conversions, en faisant
croire que le Christ (Messie, en grec), était bien celui qu’ils attendaient.
Ainsi furent introduites dans la gnose de Jésus des notions qui lui étaient
étrangères, comme « l’expiation des péchés par la souffrance,
l’holocauste de l’innocent, le sacrifice sur la croix et la formation du
monde par Dieu lui-même. » Le symbole du christianisme officiel n’a rien
à voir avec Jésus. La croix a été choisie par l’empereur Constantin après un
rêve, à la veille d’une bataille où il l’aurait vue avec cette devise :
« Tu vaincras par ce signe ». Jésus, chef de guerre, quelle
dérision ! Les gnostiques refusaient en effet le pouvoir rédempteur attribué à
la crucifixion et plus largement à la souffrance. Pour eux le Christ n’est
pas un rédempteur. Ne pouvant éliminer la souffrance, le Dieu biblique
l’avait déjà justifiée en tant que châtiment pour désobéissance à ses
dictats, et les chrétiens l’ont élevée en symbole de l’amour divin :
l’agneau sacrifié pour « racheter » les péchés du monde Tous ceux qui
n’acceptèrent pas ces modifications furent désignés comme gnostiques, les
autres, comme chrétiens. Les Pères de l’Église obligèrent
les gnostiques à se retrancher dans la clandestinité et firent disparaître
tous leurs écrits. La gnose n’était donc connue qu’à travers les
commentaires critiques de ses ennemis. Au IV e siècle,
lorsque le Concile de Nicée décréta quels étaient les textes reconnus par
l’Église et ceux qui devaient être détruits, des écrits religieux et
philosophiques furent cachés et ne furent redécouverts que 1600
ans plus tard. En particulier les Évangiles apocryphes de Nag Hammadi trouvés
en 1945 (Évangiles de Thomas et de Philippe entre autres). Des textes,
qui ont l’extrême avantage de ne pas avoir été interprétés, au cours
des siècles, à la convenance de l’Église catholique. Philippe, Thomas et
Marie-Madeleine sont des disciples de Jésus, même s’il n’y a aucune preuve
que ce soient eux qui ont écrit leurs évangiles. En revanche, parmi
les quatre évangélistes du Nouveau Testament, seul Jean aurait connu le
Christ, et seul Marc aurait côtoyé Pierre. En fait le premier Évangile,
l’Évangile primitif, serait ce que les spécialistes appellent la
« Source Q », un écrit que Luc, Matthieu et Marc auraient utilisé
pour composer leurs évangiles. « Les
reconstitutions de ce document perdu révèlent une image des communautés
chrétiennes primitives très différente de ce que l’on peut déduire des
lettres de Paul et de l’évangile de Marc. "Q" ignore ou n’accorde
aucune importance à la résurrection de Jésus, dont la mort ne semble avoir
aucun effet salvateur. Jésus, s’exprimant souvent avec un humour décapant,
apparaît comme un maître enseignant une sagesse et un mode de vie inspirés
par le monde animal et végétal, en opposition radicale avec les valeurs
morales et sociales traditionnelles ». "Q" révèle également
une sagesse, une philosophie qui semple empruntée aux cyniques grecs qui
prônaient déjà le dénuement matériel, refusaient les contraintes sociales,
religieuses et familiales et voyaient dans la nature de multiples exemples à
suivre. Mais l’une des sources du
gnosticisme est également à rechercher dans le zoroastrisme.
L’une des sources du gnosticisme est toutefois à
rechercher dans le zoroastrisme. On y trouve des articles par : Jean Borella ;
l’héritage gnostique, le christianisme primitif, la gnose dans le judaïsme.
H.C. PUECH, Irénée de Lyon, Hippolyte de Rome, Tertullien, J. Doresse, Simon
le magicien, Basilide et Valentin auteurs très importants de la gnose. Le
livre d’Hénoch, la Merkavah. Angélus Silesius. Les textes de Nag Hammadi.
L’Évangile selon Thomas. Les Cathares. Antoine Faivre qui nous rappelle les
sources antiques et médiévales des mouvements gnostiques. La métamorphose de
l’âme chez maître Eckhart. Les évangiles apocryphes retrouvés à Nag Hammadi,
Steiner. Le cantique des cantiques. Paracelse. Le thème de la
régénération,
pilier de la gnose. Les Rose-croix et Christian Rosencreutz. Jakob Boehm, la
Sophia et la nouvelle naissance dans son « Aurore naissante » (1612). La
gnose de Princeton. La
nouvelle gnose chrétienne avec Émile
Gillabert. Le sethianisme et le mazdéisme qui sont à l’origine de cette
gnose (connaissance) chrétienne, ou métaphysique, en tous cas cette recherche
de la déité, moteur de notre cheminement. |
LA GNOSE |
H.
LEISEGANG |
ÉDITION PAYOT |
1951 |
Les
travaux effectués sur la gnose primitive, permet de mieux comprendre ce
mouvement religieux qui fut le rival le plus virulent de l’Eglise chrétienne
des premiers siècles et qui connaît de nos jours un regain d’intérêt auprès
d’esprits préoccupés de rénovation religieuse, mais incapable pour la plupart
de descendre jusqu’à ces sources embroussaillées et difficiles à expliquer. Leisegang
est
un des meilleurs débroussailleurs de cette jungle et il nous explique
clairement, et dans la mesure du possible, le mouvement qu’elle représente.
Les chapitres du livre se suivent de manière à ce que les textes éclairent
toujours ce qui suit, autrement dit il faut commencer dès le début pour
comprendre le tout. 12 chapitres construisent le livre Notion
et origine de la gnose, la pensée gnostique, Simon le Magicien, les Ophites,
les Barbélognostiques, Basilide et les sectes se rattachant à lui, les
Carpocratiens, Marcion, Valentin, Ptolémée, Marcos, la Pistis Sophia, suit un
vocabulaire gnostique |
LA GNOSE DE PRINCETON - Des
savants à la recherche d’une religion |
Raymond
RUYER |
Edition
Fayard |
1976 |
Nouvelle
religion qui naît vers 1966/1967 aux états unis dans les milieux
scientifiques de physiciens et d’astronomes. Elle se veut discrète religieuse
et scientifique. Elle a pris naissance à Princeton, à Pasadena dans les
milieux scientifiques de physiciens, d’astronomes cosmologistes et de
biologistes ; elle a gagné des membres de la haute administration, ainsi
que la haute Eglise. Elle se veut religieuse dans son esprit, tout en restant
strictement scientifique. C’est une science retournée, ou plutôt remise à l’endroit ;
elle exige pour être comprise un certain retournement de nos schémas mentaux
habituels. L’univers
matériel est une tapisserie vue à l’envers ; l’univers n’est pas fait de
choses matérielles ni d’énergies physiques, il est fait entièrement de domaines
de conscience, en participation avec un domaine ou source fondamentale, avec
un espace-temps-sujet. Participer n’est pas se confondre ; les êtres
domaines se font eux-mêmes, en conjuguant sans cesse leur passé avec la
source fondamentale, à partir de quoi s’opère le passage du temps. La
source cosmique est comparable à un ensemble de thèmes-programmes dominant le
hasard qui réalise les possibles, ou encore, à une langue mère que tous les
êtres essaient de parler à leur façon et à leur niveau. Dans un univers ainsi
remis à l’endroit, la mort comme la vie prend un tout autre aspect. La
nouvelle gnose se présente aussi comme une sagesse ; elle veut être une
sorte de néo-stoïcisme contre les cyniques contemporains. Sans être
politique, elle prétend préparer le terrain pour une meilleure politique
cosmo-centriste ou plutôt Théo-centriste, au-delà d’un humanisme désaxé. Un
livre déconcertant propre à renverser nombre de perspectives et de valeurs. Dans son N° de Septembre-Octobre 1977, la revue « humanisme »
du G.O. de France, publie un article de 4 pages sur cette Gnose de Princeton,
et si à première vue, cette nouvelle gnose parait intéressante, respectable
et attirante par son coté dualiste et logique, vite le rédacteur du billet
donne les raisons pour lesquelles cette nouvelle gnose ne peut mener à rien,
car trop touffue avec un coté superficiel de la formation scientifique des
citoyens. Cet article pourra être expédié par email à ceux qui le
demanderont. |
LA GNOSE - ÉDITION INTÉGRALE
DE CETTE REVUE 1909-1912 |
PRÉFACE
DE PATRICK MARCELOT |
ÉDITION
DE L’HOMME LIBRE |
2009 |
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La
H.B.O.L de Max Théon, l’Ordre kabbalistique de la Rose+Croix de Péladan et
Guaita, la Golden Dawn et d’autres grands noms comme celui de Fulcanelli ou
de John Gustaf Agueli qui fut initié au soufisme et qui certainement eu une
grande influence sur René Guénon qui d’ailleurs lui dédicaça son livre
« le symbolisme de la croix ». Albert de Pouvourville, initié au
taoïsme sous le nom de Matgioi (œil du jour, soleil), et ami de René Guénon,
Léon de Champrenaud qui fonda la revue La Voie puis s’occupa de la
revue La Gnose, etc. Cette
revue durant ces 26 numéros développe les sujets suivants : 1e année 1909-1910 : La Gnose en général et en bohême en particulier, le
Démiurge et les démiurges, la tradition gnostique, Esclarmonde, les écoles
spiritualistes, catéchèse gnostique, les sources du gnosticisme, la magie, le
Père Hyacinthe, mission en Asie centrale, le Pape et Rome, la synarchie, la
gnose et la Franc-Maçonnerie, le symbolisme du nom d’Isis, le Dalaï-Lama,
Balzac et L.C de Saint Martin, l’orthodoxie maçonnique, les initiations, la
comète de Halley, les hauts grades maçonniques, l’Archéomètre, les vaudois,
la religion et les religions, la crosse et son origine, Saint Yves
d’Alveydre. 2e année 1911 : La
prière et l’incantation, les présages astrologiques, le symbolisme de la
croix de René Guénon, pages dédiées au soleil et à Mercure, l’alchimie
pratique, l’universalité de l’islam, le mystère de la croix de douzetemps,
l’islam et les religions anthropomorphiques, à propos du Grand Architecte de
l’Univers, dissertation sur le rythme et la prosodie de Fabre d’Olivet, les
néo-spiritualistes, la constitution de l’être humain et son évolution
posthume selon le Védânta, conception scientifiques et idéal maçonnique. 3e année 1912 : Les
conditions de l’existence corporelle, les catégories de l’initiation,
Philosophumena ou réfutation de toutes les hérésies, (oeuvre attribuée à Scot
Origène), Thalès de Milet, Pythagore, Empédocle, Héraclite, Anaximandre,
Anaximène, Anaxagore, Archélaüs, Parménide, Leucippe, Démocrite, Xénophane,
Ecphante, Hippon, Socrate, Platon. |
la guerre des gnoses
– Les ÉsotÈrismes contre la tradition
chrÉtienne - la prÉ-kabbale |
Alain
pascal |
Edition
L’Aencre |
1999 |
En
remontant aux sources anti-chrétiennes et anti-occidentales de la
philosophie moderne imposée par la Franc-maçonnerie, l’auteur n’écrit pas une
nouvelle histoire des religions et de la philosophie, mais recherche dans les
conflits des premiers siècles l’origine de l’erreur et de la folie moderne. Cet
ouvrage dénonce derrière le gnosticisme et son pendant philosophique, le
néo-platonisme plotinien, une pré-Kabbale, mouvement à la fois religieux,
philosophique et politique ignoré par les historiens conformistes. Née de
l’ésotérisme juif, codifiée par le Talmud, la pré-kabbale sert de trame à une
guerre des gnoses qui explique les persécutions et les hérésies, puis la
chute de l’empire romain d’Occident et la lutte des initiations dans les premiers
monastères. En reprenant l’ésotérisme juif des Esséniens, de Simon le
Magicien et de Philon, le juif, les gnostiques, certains apologistes et les
ésotéristes soi-disant chrétiens perdent l’Intelligence du christianisme et
véhiculent sans le dire ou sans le savoir un ésotérisme oriental qui échoue
dans sa guerre contre la tradition chrétienne en Occident, mais aboutit à
l’Islam en Orient. La
filiation entre le gnosticisme et la gnose naturaliste des loges et celle
entre la philosophie gnostique et la philosophie moderne étant mises en
évidence, la gnose fournit le trait d’union entre hier et aujourd’hui,
l’actualité étant le thème constant de la discussion. Après avoir défendu la
tradition chrétienne et son héritage païen occidental, l’auteur invite tous
les européens non pas à la repentance, mais à se croiser avec les catholiques
et les orthodoxes pour défendre la civilisation occidentale contre une forme
de résurgence gnostique. Au sommaire de cet ouvrage de 300 pages : Première partie : Alexandrie
contre Rome ou l’ésotérisme cosmopolite contre l’exotérisme universel
chrétien - A Alexandrie, le
cosmopolitisme permet la victoire de l’ésotérisme oriental égyptien dans la
pensée hellénistique - le panthéisme des mystères de
l’Antiquité suppose un monisme de l’être incompatible avec le dualisme de
l’être de la Bible - Gnose et gnosticisme
ou pourquoi il ne peut y avoir de véritable gnose chrétienne
- l’ambigüité du mot gnose -
la religion chrétienne n’est pas ésotérique mais exotérique
- le gnosticisme hérite de la vraie gnose, car l’ambigüité
du terme de gnose est levée par le rapport de la gnose à la
magie - la guerre de religion des inities
- des persécutions juives aux persécutions païennes
- les autorités juives sont responsables de la mort de
Jésus - l’église des apôtres, dont saint Paul
est persécuté par les juifs - saint Paul
inaugure l’hellénisme chrétien, auquel les hellénistes juifs et les
judéo-chrétiens sont hostiles - Des persécutions juives aux
persécutions païennes à Rome - la lutte des
initiations - De Jérusalem à Rome, une seule
tradition apostolique ou pourquoi il n’y a pas d’église de Jean
- L’église de Rome est l’église des apôtres
- L’essénisme est la première source juive du
gnosticisme - l’ésotérisme juif de Simon le magicien
et l’avenir de l’alliance magico-rationnelle du gnosticisme
- la philosophie gnostique de Philon le juif est ésotérique et
moniste - Philon et le Logos
- l’ésotérisme juif et la pré-kabbale -
hérésies esséniennes et capital-socialisme - le
démiurge de Corinthe - Carpocrate et
Epiphane - les traditions apocryphes du 2e
siècle - les manuscrits de la mer morte sont
apocryphes - gnosticisme juif et Franc-maçonnerie
antisémite ou le Golem gnostique - de la
création par les anges, des disciples de Simon le Magicien, à l’antisémitisme
de Satornil - Du baptême de Satornil à la
Franc-maçonnerie moderne - la gnose Valentinienne
- les gnoses séthiennes et valentinienne
- désir de Sophia - la question du
Talmud - le gnosticisme oriental est présent en
Occident - Deuxième partie : Empire et
christianisme ou comment l’empire devint chrétien et non l’église une secte
judéo-païenne - Les premiers conflits autour de
l’héritage païen du christianisme - le christianisme
sanctifie le paganisme en mettant fin au sacrificiel archaïque
- les rituels archaïques repris par les traditions et
mystères grecques et l’ésotérisme égyptien - les
philosophes stoïciens sont proches des alchimistes hellénistes
- le grec Plutarque est un adepte d’Osiris -
l’hermétisme est hellénique c'est-à-dire judéo-égyptien et non chrétien
- le dilemme des apologistes chrétiens
- le réquisitoire de l’initié égyptien Celse et les
persécutions du stoïcien Marc Aurèle - le bonnet
phrygien de Montan, les excès du puritanisme et le célibat des
prêtres - le culte phrygien des messes noires à la
tecno-culture - les évêques fixent l’orthodoxie de la
tradition autour de la « Récapitulation » de saint Irénée,
l’héritier johannique - Rome et Alexandrie ou
le lourd héritage de l’école chrétienne d’Alexandrie
- Clément d’Alexandrie, de la gnose chrétienne à la science
théologique et à la gnose - Tertullien sépare
l’Orient et l’Occident - L’imposture du Corpus
Hermeticum - incompatibilité du christianisme
avec le Corpus Hermeticum - Origène et le drame
néo-platonicien - Origène élève de
Sakkas - Plotin le séducteur ou l’intelligence
du diable - L’intelligence
plotinienne est uniquement contemplative - Hérésies
manichéennes d’hier et d’aujourd’hui -
Néo-platonisme, arianisme et mysticisme juif -
des théurges de Rome à l’école d’Antioche, berceau de l’arianisme
- le Talmud inspire le gnosticisme et le
néo-platonisme - l’empire devient chrétien malgré le
culte du soleil - la conversion de l’empereur
Constantin - Nicée, victoire de la
tradition - Constantin n’est pas l’auteur du
dogme de la Sainte Trinité, ni un hérétique arien
- Julien l’Apostat adorateur du soleil
- Saint Augustin, lumière de la tradition chrétienne
- L’augustinisme, réconciliation du cœur et de la
raison - le christianisme s’impose mais l’église se
divise - L’Edit de Théodose est une
victoire - Constantinople
- l’Edit de Théodose met fin à la tolérance mais ne met pas
fin au paganisme - les fils de Caïn
- Troisième partie : La lutte
des initiations dans les arcanes monachiques au début des temps
féodaux - les délicates
spéculations du monachisme oriental - guerre des gnoses et
luttes dans les monastères - Sophia est divine, non
céleste, car le Saint Esprit n’est pas féminin
- les hérésies orientales, les philosophes grecs et le
pré-kabbale en Orient - Nestorius
- le théurge Proclus - la lutte des
initiations ou comment l’Angleterre est la porte de l’Orient
- les mystères des monastères en Grande
Bretagne - l’Irlande et Saint
Patrick - le celtisme
chrétien - les germains
- Clovis - l’ésotérisme
oriental dans les monastères chrétiens - les
arts libéraux codifiés par Cassiodore et l’ambigüité de Boèce
- Saint Benoit et saint Grégoire -
des hérésies orientales à l’islam ou du Livre de la Création à
l’islam - les jacobites et l’interprétation
néo-platonicienne d’Aristote - L’intelligence
de la tradition chrétienne - Deux Eglises mais une
seule intelligence - à propos de solidarité
chrétienne - les temps féodaux préparent l’apogée de
l’occident chrétien -
|
la notion gnostique du DÉmiurge
dans les Écritures & les traditions
JUDÉO-CHRÉTIENNES |
Robert
AMBELAIN |
Edition
Bussière |
2002 |
En
s’appuyant sur les écritures et en révélant leur sens profond, l’auteur
dégage une notion de Démiurge, ouvrier du monde, artisan de la
matière, sur l’existence duquel les docteurs de la gnose, vaste mouvement
chrétien à caractère ésotérique sont tous d’accord. Le
grand Dieu, le logos, le créateur ultime, le ou les dieux intermédiaires,
sont ils bon ou mauvais ou cruel ? Quel rapport avec le Dieu de l’Ancien
Testament et ses écritures ou sort un Dieu cruel et méchant. Tous les germes
qui meurent, les milliards de milliards de pollen, de semences vivantes qui
ne naitront jamais, les animaux qui se tuent entre eux pour vivre, le cas de
la mante religieuse qui tue et mange le mâle tout en se faisant féconder,
l’inimaginable gaspillage de vie, ses excès, ses injustices et ses
incompréhensions. Tout cela a-t-il une explication humaine, religieuse, ou
philosophique ? Bien sur chaque groupe donnera sa version justifiant ces
comportements, mais pour les gnostiques les versions sont différentes et le
Démiurge, qui règne au centre de ce magma ne fait pas l’unanimité sur
sa façon de régir le monde. La
gnose antique prétendait par avance fournir une explication, l’auteur va
alors rechercher dans les textes les diverses explications et essayer d’en
dégager une figure. Les textes canoniques et apocryphes sont interrogés
afin de voir comme le dit Origène - J’identifie le Démiurge des
gnostiques avec le Prince de ce monde, celui des épitres pauliniennes, tous
deux constituant cet Esprit universel qu’Eddington nous présente comme – une
pensée vivante, baignant et pénétrant tous les constituants de l’univers
matériel – Il
est évident que pour la majorité des gnostiques des premiers siècles, le
démiurge est mauvais, il est la cause de tous les maux et c’est lui qui est
le facteur principal de l’ego. Dans notre monde moderne, on l’appellera ego,
tentations, addictions, énergies négatives, mais le combat est le même, tout comme
nous le montre la lame 15 du Tarot avec son Prince des Ténèbres et ses
diablotins enchainés aux vices et tentations du matérialisme. |
LA PISTIS SOPHIA et la GNOSE - Aspect de l’ésotérisme Chrétien |
Dominique
VISEUX |
Edition
PARDES |
1988 |
||
La production des mondes : La naissance du
Démiurge - Les archons du destin, de la Sphère et leur
hiérarchie - L’arbre du monde - Les Ténèbres
extérieures - Cosmologie de la Pistis Sophia - La formation des Âmes : Les concrétions de
Sophia - La triple nature de l’âme - la mort et le voyage
posthume - Les lamentations de Pistis Sophia :
Les 9 repentances - la descente du Sauveur - la Pitié et la
Vérité - La sortie du chaos : La Vierge drapée de
lumière - le combat de la lumière et des ténèbres - la remontée
des enfers - Mystères gnostiques et évangéliques – La restauration finale : Le vêtement de
lumière - l’épuisement des Archons - La complétion du
Plérôme et le jugement des Archons - Les conditions posthumes de l’âme :
L’âme individuelle et l’Âme du monde - Destin des âmes qui ont
reçu le Baptême ou les petits Mystères ou les grands mystères -
les âmes damnées - les voyages et les stations posthumes.. |
le dieu sÉparÉ
– les origines du gnosticisme |
S.
PETREMENT |
Edition
Du Cerf |
1984 |
Le
gnosticisme, réservoir de mythes et d’arguments pour tous les ésotérismes,
fait peur. C’est pourquoi toutes les religions l’ont occulté voire diabolisé.
L’auteur en a fait une thèse qui lui a demandé toute une vie de recherche. La
description des mythes, le démiurge, les 7 anges créateurs, la mère, le dieu
« homme », l’analyse des doctrines, le salut par la connaissance,
le docétisme, l’eschatologie réalisée, le dualisme et la liberté par la
grâce, permettent de reconstituer la formation et le développement du
gnosticisme en ses courants, ses auteurs et ses textes, ils nous en
restituent en ses moments parfois sublimes, un univers fascinant Au sommaire de cet ouvrage de 680 pages : Première partie : Les principaux mythes gnostiques
peuvent-ils se comprendre à partir du christianisme ?
- le Démiurge - ne maudit pas Ptahil
- les 7 anges créateurs - les
« puissances » dans le Nouveau Testament -
passage au mythe des anges créateurs et au mythe des 7
- La Mère - la Mère comme nom du
saint Esprit - Hélène -
Sophia - Barbélo - les hypothèses
de Quispel - les explorations de Wilckens
- Prounikos - le
Dieu-Homme - le Fils de l(homme dans les
Evangiles - l’Homme comme nom du fils ou le premier
homme manichéen - le second homme
chez Paul - L’homme comme nom du Fils chez les
gnostiques antérieurs à Mani - L’Homme
essentiel dans les gnoses dites païennes
- Les principaux caractères des doctrines gnostiques
peuvent-ils se comprendre à partir du christianisme ?
- Le salut par la connaissance - la
foi chez les gnostiques - Sauveur chrétien et
Révélateur gnostique - le
docétisme - L’Eschatologie réalisée dans
l’Ancien et le Nouveau Testament -
l’eschatologie chez les gnostiques - l’eschatologie
dans le quatrième évangile, chez Paul et dans les synoptiques
- le destin de l’individu après sa mort
- le dualisme gnostique - quel est le
sens de ce dualisme et son origine ? - sur
le dualisme intolérant ou simpliste qu’on appelle
« manichéen » - La liberté par la
grâce - les images de libération chez les
gnostiques - la prédestination chez Valentin
- Seconde partie : Comment pourrait s’être formé le
gnosticisme - la gnose de Simon le
magicien - remarques sur le livre de
Beyschlag - comment peut
s’expliquer l’image de Simon chez Justin -
les gnostiques de Corinthe - les adversaires
de Paul dans les épîtres aux corinthiens - les
sources possibles de l’enseignement d’Apollos - les
indices d’hérésies gnosticisantes à Ephèse - Apollos
et le quatrième évangile - Cérinthe
- les adversaires dans les épitres johanniques
- Ménandre et le quatrième évangile -
quelques affirmations d’Irénée - Satornil et le
démiurge - Satornil et les 7 Anges
- Basilide
- le Basilide d’Irénée et celui
d’Hippolyte - Basilide et Satornil
- Carpocrate - Valentin avec
les gnostiques et Basilide - le
mythe de Sophia et les épîtres pauliniennes
- L’Apocryphon de Jean -
le thème des quatre « illuminateurs » - le
mythe de Sophia dans l’Apocryphon de Jean - le
Plérôme, les êtres divins - Sur les ouvrages
gnostiques dits non chrétiens découvert à Nag Hammadi
- les ouvrages séthiens - évangile
des égyptiens - Zostrien
- les trois stèles de Seth
- Allogène -
l’Apocalypse d’Adam - Marsanès
- l’Hypostase des Archontes et Noréa
- autres textes de Nag
Hammadi - Eugnoste
- le sermon des Naassènes
- les oracles
chaldaïques - l’hermétisme
gnostique - le judéo-christianisme
gnostique - le mandéisme et le
gnosticisme juif - |
LE GNOSTICISME – Son Histoire, son origine, sa doctrine primitive |
Patrice Genty - Michel Nicolas et Marcel Clavelle |
Les Editions de la Tarente |
2014 |
||
Au sommaire de cet ouvrage : Serge Caillet : Patrice Genty, la Gnose et l’église gnostique. Maurice Clavelle : Préface Michel Nicolas : Des origines du gnosticisme T. Basilide : Aperçu de l’histoire du gnosticisme – Doctrine des premiers gnostiques - L’église gnostique - |
LE LIVRE SACRÉ DES GNOSTIQUES D’ÉGYPTE |
Fabrice
BARDEAU |
Edition
Robert LAFFONT |
1977 |
Le
livre sacré des Gnostiques d’Egypte, ou « Pistis
Sophia », est le plus complet des textes gnostiques coptes
découvert en Haute-Egypte dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Cet
extraordinaire document longtemps passé sous silence comme la plupart des
apocryphes du Nouveau Testament, renferme la totalité des secrets de la gnose
alexandrine où se retrouvent les concepts de Platon, de Philon, du Zend
Avesta, de la kabbale, des Mystères d’Eleusis, de Samothrace et de
l’Orphisme. Véritable
somme théologique et cosmologique, cette gnose pré-chrétienne constitue la base
même des anciennes religions de l’Orient. Cette gigantesque fresque retrace
le combat implacable des fils de la Lumière avec ceux des Ténèbres, du Bien
et du Mal, de l’Esprit et de la Matière, dans la totalité des mondes. Selon
Clément d’Alexandrie, la Gnose est une science divine, révélée aux hommes
pour leur apporter la lumière sur toutes les choses et les rendre capables
d’arriver jusqu’à Dieu. Par le récit des avatars de Sophia, l’Eon du 13e
univers, nous apprenons ainsi les raisons de la venue du Christ sur notre
planète, avec toutes les révélations de la pensée gnostique sur les
conditions et la nature de la connaissance salvatrice. On
y apprend encore comment Jésus passa douze années après sa Résurrection sur
cette Terre pour communiquer à ses disciples la science parfaite, la
véritable gnose, afin de les instruire dans les mystères, dont ses
enseignements pendant sa vie terrestre n’avaient été qu’une incomplète
révélation. Enfin,
le récit nous montre les disciples et les saintes femmes entrant en scène à
tour de rôle, posant des questions à Jésus qui leur délivre ainsi un cours
complet sur la gnose. Vieux de 18 siècles, ce récit fantastique nous offre
les plus hautes envolées de la pensée gnostiques sur la genèse de l’univers
et la situation de l’homme dans la création. |
LE PROCÉS DE JÉSUS A LA LUMIÈRE DE LA GNOSE |
Emile
GILLABERT |
Edition
DERVY |
1986 |
||
Au sommaire de cet ouvrage : Qui est Jésus ? - le procès - la
parole, notre juge et critère de vérité - le détournement
- une découverte - les trois ordres - le gnose
des premiers siècles - une eschatologie moderne - un
dialogue de sourds - le discours gnostique -
l’aventure personnelle - une chance prodigieuse -
commentaire de l’Evangile selon Thomas - Emile Gillabert est le fondateur de l’association Métanoïa à
Marssane, qui donne un enseignement gnostique, c’est sa femme qui continue
l’œuvre. |
les enseignements secrets de la gnose |
T.
SIMON & T. TEOFAN |
Edition
Arché |
1999 |
Cet
ouvrage explique la gnose telle qu’elle a été vue par les néo-gnostiques du
début du siècle, notamment par les auteurs, eux même évêques gnostiques de
l’Eglise gnostique et dont le plus célèbre fut Albert de Pouvourville,
mieux connu sous le pseudonyme taoïste de Matgioi Il
y est développé la Kabbale qui établit des concordances avec la
Franc-maçonnerie et le Taoisme, tout en insistant sur l’aspect féminin de la
Réalisation spirituelle de la Sophia. René
Guénon
qui dirigea la revue « La Gnose » de 1909 à 1912 eut à se référer à
cet ouvrage à propos de la tradition qui n’admet pas seulement la pluralité
des mondes habités, mais aussi la pluralité des humanités. Le sommaire de cet ouvrage nous propose : Les
Ténèbres extérieures La
vie universelle et le monde pneumatique Le
monde individuel et le Démiurge La
voix Rédemptrice L’Etoile
Flamboyante Déclaration
et Statuts de l’Eglise gnostique |
les Évangiles secrets |
Elaine
pagels |
Edition
Gallimard |
1982 |
Retrouvé
en 1945 à Nag Hammadi, les Évangiles secrets remettent au goût du jour la
doctrine des gnostiques. L’auteur
dans une longue introduction raconte quand et comment furent trouvés ces
documents, par des égyptiens, c’est un véritable roman noir à la
« Indiana Jones » qui nous est conté Puis on est convié à suivre
les divers protagonistes qui ont eu en mains ces documents, les ventes et les
reventes, enfin la réunification de tous les écrits pour un décodage général. Beaucoup
de questions sont posées, peu de réponses en face, c’est vrai qu’il est
difficile de savoir comment et pourquoi ces écrits sont arrivés là et
pourquoi ne furent ils pas découvert avant. Mais l’important est que ce
contenu nous dévoile des textes inconnus et qui confirment et complètent, tous
les autres écrits gnostiques, qu’ils soient pour ou contre. Ainsi notre
compréhension de ce mouvement s’éclaircit. Au sommaire de ce récit sur la Gnose, nous avons : La
controverse sur la Résurrection du Christ : Evénement historique ou
symbole ? Un
seul Dieu, un seul évêque : aspects politiques du monothéisme Dieu
le Père et Dieu la Mère La
passion du Christ et la persécution des chrétiens La
quelle est la véritable « Eglise » au milieu de toutes ces
sectes ? La
Gnose : La connaissance de soi est la connaissance de Dieu |
les Évangiles secrets
– gnose & christianisme |
alcalay & coutin |
Edition Lacour |
1997 |
||
Celui
qui possède la gnose, connaît ce qu’il est, d’où il vient et où il va. C’est
une initiation secrète, d’abord transmise oralement à partir de mythes et de
traditions de l’Orient ancien (Seth, Thot), puis par des textes sacrés, jugés
apocryphes par l’Église catholique. Déjà Platon différenciait épistème, la
connaissance scientifique et gnosticke, la connaissance pure ou
contemplation : un acte auto-réflexif de l’intellect se
« concentrant sur lui-même », d’où ce « Gnôti seauton »
(connais-toi toi-même), inscrit au fronton du temple d’Apollon à Delphes. Un
principe signifiant déjà chez Orphée souviens-toi de ton origine divine.
En effet Zeus après avoir foudroyé les Titans, de leurs cendres, fait naître
les hommes. De même, et bien avant, dans la mythologie sumérienne, Nintu et
Enki créent les hommes en mélangeant de la terre au sang d’un Dieu (voir Bienheureux
les stériles). Pourquoi
la gnose, surtout chrétienne, devint-elle un enseignement secret ? Parce
qu’à la différence des religions établies, elle est asociale, elle ne peut
être récupérée par un pouvoir quelconque, elle ne peut servir aucune
puissance temporelle, elle n’est que spirituelle, non-économique et
non-politique. Or les religions sont soutenues par les pouvoirs en place
lorsqu’elles peuvent leur apporter leur appui. La gnose est donc dangereuse
pour le Pouvoir, quel qu’il soit. Il existe une gnose
taoïste, une bouddhiste, une soufie, une juive etc. Mais il s’agit ici
surtout de la gnose chrétienne qui se développa pendant les premiers siècles du christianisme
et qui fut en compétition avec lui. Les apôtres, prêchant
aux Hébreux et à ceux qui leur étaient proches, mélangèrent le message de
Jésus à la tradition sémitique afin de faciliter les conversions, en faisant
croire que le Christ (Messie, en grec), était bien celui qu’ils attendaient.
Ainsi furent introduites dans la gnose de Jésus des notions qui lui étaient
étrangères, comme « l’expiation des péchés par la souffrance,
l’holocauste de l’innocent, le sacrifice sur la croix et la formation du
monde par Dieu lui-même. » Edmond Fieschi, Gnose et gnosticisme. Le
symbole du christianisme officiel n’a rien à voir avec Jésus. La croix a été
choisie par l’empereur Constantin après un rêve, à la veille d’une bataille
où il l’aurait vue avec cette devise : « Tu vaincras par ce
signe ». Jésus, chef de guerre, quelle dérision ! Les gnostiques refusaient en effet le
pouvoir rédempteur attribué à la crucifixion et plus largement à la
souffrance. Pour eux le Christ n’est pas un rédempteur. Ne pouvant éliminer
la souffrance, le Dieu biblique l’avait déjà justifiée en tant que châtiment
pour désobéissance à ses dictats, et les chrétiens l’ont élevée en symbole de
l’amour divin : l’agneau sacrifié pour « racheter » les péchés
du monde Tous ceux qui n’acceptèrent pas ces
modifications furent désignés comme gnostiques, les autres, comme
chrétiens. Les Pères de l’Église obligèrent les gnostiques
à se retrancher dans la clandestinité et firent disparaître tous leurs
écrits. La gnose n’était donc connue qu’à travers les commentaires
critiques de ses ennemis Au sommaire de cet excellent
livre facile à lire : Les Evangiles secrets et le christianisme Une bibliothèque gnostique retrouvée au bord du Nil Gnostique originel et gnosticisme des premiers temps Les Evangiles de Nag Hammadi Les Esséniens, aux origines du Christianisme Qu’est-ce que la Gnose et la pensée gnostique De quelle connaissance parle t-on ? La Résurrection Les trois phases du christianisme intérieur Le souffle pur du christianisme originel Spiritualité ou religion ? Vrai Dieu ou Démiurge ? Découvrir l’homme vrai – Les deux natures Royauté et noblesse de l’Homme véritable - Microcosmos L’étincelle de Lumière originelle Quand l’Âme s’unit à l’Esprit Une fraternité d’âmes libres avec un trésor matériel et
immatériel Les grands envoyés de la lumière Les grands Maîtres de la Gnose - Mani La Bible, les évangiles gnostiques et la tradition gnostique Les fondateurs du Lectorium Rosicrucianum |
les gnoses |
Régis
blanchet |
Edition Du Prieuré |
1997 |
||
Aperçu sur les sources des démonologies juives : Les anciennes
démonologies juives, babyloniennes, assyriennes et dans l’Ancien
Testament - La doctrine juive dans la littérature apocryphe et
apocalyptique - La doctrine chrétienne du Nouveau Testament et
dans ses écrits apocryphes - |
les gnoses dualistes d’occident |
Ioan
couliano |
Edition
PLON |
1990 |
Voici,
pour la première fois, une présentation complète de toutes les religions
dualistes dont l’histoire a si profondément influencé l’Occident ; le
gnosticisme, le marcionisme, le manichéisme, le paulicianisme, le fogomilisme
et le catharisme occitan et lombard.
|
les gnostiques |
Serge hutin |
Edition
PUF |
1978 |
En
tête de son gros ouvrage contre les hérésies, saint Épiphane (mort en 403)
donne une liste impressionnante – et, nous précise-t-il, d’ailleurs
incomplète – de sectes redoutables qui menacent l’unité de l’Église : les
Simoniens, les Ménandriens, les Satorniliens, les Basilidiens, les
Nicolaïtes, les Stratiotiques, les Phibionites, les Zacchéens, les
Borborites, les Barbélites, les Carpocratiens, les Cérinthiens, les
Nazaréens, les Valentiens, les Ptoléméens, les Marcosiens, les Ophites, les
Caïnites, les Séthiens, les Archontiques, les Cerdoniens, les Marcionites,
les Apelliens, les Encratites, les Adamites, les Melchisédéciens… (Et nous
n’avons pas reproduit toute cette interminable nomenclature). Chez tous les
Pères de l’Église qui ont combattu les gnostiques (gnostikoï) – faux
chrétiens qui prétendaient posséder une connaissance (gnôsis) merveilleuses,
nous trouvons le même tableau : celui de mouvements hérétiques se
diversifiant, se ramifiant à l’infini, tels des champignons vénéneux, en
d’innombrables sectes et sous-sectes. Le
gnosticisme sera alors rattaché à la sagesse primordiale originelle, source
des diverses religions particulières. |
les gnostiques |
M.
scopello |
Edition
du CERF |
1991 |
||
On
comprend d’emblée ce que cette religion gnostique pouvait avoir de déplaisant
ou d’arrogant aux yeux des autorités ecclésiastiques de l’époque. Le
christianisme se voulait une religion pour tous, le salut est proposé à tous
dans la prédication publique de l’Evangile. La religion gnostique, en
revanche, se veut une religion réservée à des élus : on ne choisit pas
d’être gnostique, on l’est depuis toujours, en principe il n’y a pas de
conversion au gnosticisme. Les gnostiques sont convaincus d’être les seuls
dépositaires de traditions secrètes et anciennes. Au sommaire de cet ouvrage : Les sources directes et indirectes - Les auteurs
et les textes gnostiques - Les Maîtres à penser et les écrivains
anonymes - La communication du message et le jeu des
influences - Paroles, images et symboles : les chemins de la
pensée - Le corps est une prison - La remontée à
travers les sphères - « Tu es moi, je suis toi » :
la mystique nuptiale - Les gnostiques et la société -
Les gnostiques vus par eux même et par les chrétiens - |
les gnostiques |
Jacques Lacarrière |
Edition
METAILIE |
1991 |
Sommes-nous
vraiment au monde ? La vraie vie n’est-elle pas ailleurs ? Dix-sept siècles
avant Rimbaud, les Gnostiques ont posé ces questions radicales, sur
les rivages et dans les ruelles d’Alexandrie, face aux idoles d’un monde en
perdition, face aussi aux excès d’un christianisme triomphant. Questions
toujours actuelles : l’injustice, l’intolérance, l’arbitraire et la
souffrance continuent d’habiter ce monde. Alors
où est l’issue ? Peut-on aujourd’hui encore suivre la voie gnostique pour
échapper au Mal ?
|
LES GNOSTIQUES. DE LA
CONNAISSANCE AU SALUT |
Denis
BON |
Edition
De VECCHI |
1997 |
||
Troisième
partie :
Les Maîtres du gnosticisme et les sectes
gnostiques : Simon le magicien – Ménandre -
Saturnin - Basilide - Carpocrate -
Epiphane - Basile Valentin - Ptolémée -
Héracléon - Théodote - Marc le mage -
Bardesane d’Edesse - Marcion - Justin -
Les sectes gnostiques ou de nature gnostiques : Les Ophites ou
naassènes - les barbélites - les séthiens - les
pérates - les archontiques - Quatrième
partie :
Elargissement et prolongement du gnosticisme :
L’Hermétisme - le mandéisme - Manès et les
néo-manichéens - le manichéisme de Manès – les pauliciens -
les bogomiles - les cathares - les vaudois
- les messaliens ou euchites - Eon de l’étoile
- la fin du gnosticisme ? - |
les idÉes philosophiques &
religieuses de philon d’alexandrie |
Émile
brehier |
Edition
VRIN |
1950 |
Si
Philon reste avec Flavius Josephe, un des historien de l’époque
de Jésus, Philon a en plus une dimension philosophique qu’ont su exploiter
les premiers chrétiens, apologistes et tous les chercheurs et théologiens qui
ont voulu voir en lui non seulement un témoin « chrétien » de l’époque mais celui
de l’enracinement du christianisme dans le judaïsme. Philon est né vers l’an 23 avant le Christ au sein
d’une famille très riche d’armateurs juifs, installée à Alexandrie depuis
très longtemps, liée à l’empereur romain Claude et au roi Hérode Agrippa. Il
est donc contemporain de Jésus-Christ, mais il le monde auquel il appartient
et dans lequel il vit est un monde complètement différent : le monde
gréco-romain d’Egypte. Il est un Juif croyant de la diaspore, qui connait la
Sainte Écriture par la version des Septante, qui avait été publiée dans sa
ville natale deux siècles auparavant. Il s’agit d’un Hébreu qui vit
culturellement dans le monde hellénique. Mais pour Philon le travail
philosophique a une finalité double : donner une expression rationnelle
à la Sainte Écriture, en se servant pour cela du langage de la philosophie
grecque, et défendre de cette façon la révélation des attaques des païens. La
vérité révélée – telle est sa conviction profonde – n’a rien d’irrationnel et
ne doit pas être opposée à la vérité philosophique. Bien au contraire,
celle-ci doit servir celle-là.
Pour Philon comme pour les grands auteurs grecs, la
philosophie doit expliquer les choses divines et les humaines, en arrivant
aux causes ultimes. Mais une telle tâche ne peut pas être accomplie par la
raison seule. La raison rencontre des difficultés insurmontables lorsqu’elle
doit faire face aux questions centrales de l’existence. Montrer ces limites
ne suppose pas nier l’existence de la vérité, mais faire comprendre que la
vérité transcende la raison humaine. Seule la révélation met la vérité à la
portée de l’homme ; or la révélation ne peut être accueillie qu’avec la
foi. La révélation n’est donc pas un argument de la raison mais de la foi. Il
n’est pas possible de parvenir à la foi à partir de la raison ; mais à
partir de la foi le recours à la raison est possible. La raison pour Philon
doit être mise au service de la révélation, pour la traduire à l’aide des
catégorise philosophiques en un langage qui soit compréhensible aux hommes
appartenant à des cultures étrangères au judaïsme. C’est justement cela que
Philon se propose, helléniser la révélation biblique, faire voir que les
textes bibliques peuvent être traduits dans des termes propres à la culture
hellénique, en préparant ainsi un matériel pour élaborer une théologie fondée
sur des catégories philosophiques. Tout comme les sciences sur lesquelles se
fonde la culture générale contribuent à l’apprentissage de la philosophie,
ainsi la philosophie contribue elle aussi à l’acquisition de la sagesse.
Certainement la philosophie est l’effort pour atteindre la sagesse et la
sagesse est la science des choses divines et humaines et de leurs causes. Par
conséquent, ainsi comme la culture générale est la servante de la philosophie,
ainsi aussi la philosophie est la servante de la sagesse. La philosophie, la raison, doit donc être
mise au service de ce qui a été révélé. Il restera toujours une marge du
contenu de la révélation divine que les catégories philosophiques ne pourront
expliquer, mais une telle dimension mystérieuse ne pourra être appréciée que
si elle a été préalablement rendue compréhensible. Philon ouvre le chemin que
les Pères de l’Église emprunteront après, le chemin qui amènera à
l’hellénisation du christianisme. Cette hellénisation ne doit pas être
comprise seulement comme l’adoption des catégories grecques par le judaïsme,
puis par le christianisme. Ce processus coexiste avec un autre réciproque, la
christianisation de l’hellénisme, qui introduisit avec la vérité révélée des
changements profonds dans le panorama conceptuel grec dont la culture
occidentale héritera par la suite. C’est à cause de l’influence de la
révélation que sont créés ou soumis à une modification profonde des concepts
et des termes philosophico-théologiques de la plus grande importance. Pour
nous en tenir à Philon, il a utilisé dans un sens profondément renouvelé des
concepts tels que Dieu, logos, image, esprit, loi, nature…
Dieu :
Philon a le mérite de récupérer la dimension transcendante de la réalité qui
avait été découverte par Platon et oubliée après pendant des siècles. Pour
lui il existe des réalités différentes du monde du sensible ; parmi
elles, la plus excellente est Dieu, absolument simple et incorruptible. Or ce
Dieu – dont Philon démontre l’existence avec de nombreuses preuves – a des
caractéristiques bien différentes de celles du Démiurge platonicien. Il est
un Dieu créateur mais aussi un principe absolument transcendant et en
conséquence inconnaissable pour l’homme et ineffable, inexprimable dans des
termes humains. Pour établir la transcendance divine Philon s’appuie sur la
Sainte Écriture mais, en plus de cela, il présente une justification
métaphysique : en effet, selon lui, si l’intelligence de l’homme ne peut
pas appréhender l’essence divine, c’est parce qu’elle est confinée dans
l’espace et le temps ; Dieu, lui, est en dehors de ces catégories, il
les transcende. Même le cosmos tout entier ne pourrait constituer un lieu
adéquat et une demeure de Dieu, car c’est Lui qui est lieu pour lui-même et
c’est Lui qui est plein de lui-même et c’est Lui, Dieu, qui se suffit
lui-même et c’est Lui qui remplit et contient toutes les autres choses, qui
sont pauvres, solitaires et vides, sans être à son tour contenu par rien, Il
étant le Un et le Tout. C’est celle-là la grande nouveauté de la
pensée philonienne sur Dieu : sa transcendance ontologique
absolue ; Dieu est au-delà de toute possible détermination
qualitative ; par conséquent, Il ne pourra jamais être pleinement connu
ni exprimé. L’incognoscibilité de Dieu découle de sa simplicité absolue, qui
exclut toute détermination ou forme ; par conséquent, il ne peut être
défini ni par conséquent nommé. Cependant, cela n’empêche que l’homme puisse
chercher à le connaître car, ne serait-ce que d’une façon partielle et
négative, il peut saisir quelques-unes de ses propriétés : incorporel,
unique, simple, etc. Si tous ces termes ne désignent Dieu que partiellement,
il y en a un qui réussit à le faire d’une façon privilégiée, le nom que Dieu
lui-même révéla à Moïse : « Je suis celui qui suis ».
La création : Philon introduit pour
la première fois dans l’histoire de la philosophie la notion biblique de
création. Les choses, le monde, tout a été créé par Dieu. Dieu, lorsqu’Il a
généré toutes les choses, ne les a pas seulement rendues visibles, mais Il
produisit ce qui n’était pas auparavant, étant non seulement Démiurge, mais
aussi Créateur. Cependant, il inclût dans son explication de la
création une série d’éléments qui n’apparaissent pas dans le récit biblique.
Par exemple, il parle souvent du Logos, auquel il attribue différentes
significations. Le Logos serait d’une part le monde intelligible que
Dieu produit pour s’en servir comme d’un modèle pour créer le monde sensible.
Si cette première signification du Logos ne présente pas de
difficulté, dans la mesure où elle peut être ramenée à Dieu lui-même, dont le
Logos serait la raison, dans d’autres textes Philon parle du Logos
comme de quelque chose de vraiment distinct de Dieu , une espèce
d’hypostase, à laquelle il attribue le rôle de cause instrumentale et
efficiente, ou même le médiateur entre Dieu et les créatures. Philon n’est pas clair lorsqu’il parle du Logos.
Dans tous les cas, on ne peut pas voir dans sa doctrine, assez confuse par
ailleurs sur ce point, un antécédent du Logos chrétien. Lorsque saint
Jean parle du Logos, il se réfère à la Seconde Personne de la Très
Sainte Trinité, Dieu fait homme ; Philon, lui, ne considère pas que le Logos
soit Dieu ni ne lui attribue clairement une personnalité, beaucoup moins il
ne songe pas à une quelconque incarnation du Verbe. Dans ses
différentes significations, le Logos apparait comme une réalité
immatérielle et transcendante, quelque chose de divin, mais en même temps
immanent au monde dans la mesuré où il sert Dieu comme lien indestructible
qui unifie, conserve et gouverne le monde. Derrière le Logos et ses
différents rôles, ou derrière les différentes réalités désignées par le Logos
apparaissent des influences non seulement de Platon – le logos comme
exemplaire – mais aussi des stoïciens –le logos qui contient en lui
les raisons séminales de toutes les choses – et de la Bible – le logos
créateur et conservateur de tout le créé. En plus du Logos,
Philon reconnaît l’existence de multiples puissances qui, comme le Logos,
ont des significations multiples : des puissances conçues comme des
attributs de Dieu, identiques à Lui en tout, mais que notre façon imparfaite
de connaître nous oblige à les diversifier ; des puissances conçues
comme des êtres créés, incorporelles et auxiliaires de Dieu dans la création
el le gouvernement du monde ; des puissances conçues comme des réalités
spirituelles présentes dans le monde corporel pour donner de la cohésion à
tout l’ensemble des choses créées.
L’anthropologie de Philon se nourrit pour une large
mesure du récit biblique, ce qui l’amène à introduire des nouveautés
importantes dans la conception philosophique de l’homme. Réciproquement, son
interprétation de la création de l’homme par Dieu pâtit de l’influence de la
philosophie hellénique, ce qui l’amène à considérer les deux textes de la
Genèse (1, 26 et 2, 7) comme le récit de deux créations différentes : la
première, celle de l’homme idéal, créé à l’image et à la ressemblance de
Dieu ; la deuxième, la réalisation sensible de la première, la création
de l’homme terrestre. Le premier n’a rien de corruptible ; le deuxième
est composé de corps, âme-intellect et esprit (pneuma). Seul ce
dernier élément, l’esprit, serait incorruptible, immortel, et permettrait à
l’homme de s’unir à Dieu. Par cette voie Philon dépasse largement
l’intellectualisme grec. La raison n’est plus le sommet de la nature humaine.
Même plus, la raison est insuffisante pour atteindre la vérité et faire le
bien. Seul l’esprit, accordé par Dieu à l’homme, permettra à celui-ci des
transcender ses capacités limitées et de réussir à connaître la vérité grâce
à la foi, et à faire le bien grâce à la liberté. Le véritable bonheur, la fin
de l’homme, dépasse aussi pour Philon les limites fixées par la philosophie
grecque. La connaissance de Dieu suppose précisément la reconnaissance de la
nullité de toute la réalité créée, aussi du propre moi, et en conséquence la
propre donation à Celui qui est reconnu comme la Cause. |
LES LIVRES SECRETS DE L’ÉGYPTE - LES GNOSTIQUES |
Jean
DORESSE |
Edition
Du Rocher |
1984 |
||
Histoire d’une découverte dans la campagne égyptienne Treize codices sur Papyrus : Inventaire 44 livres secrets et inédits : Les révélations des grands
prophètes de la gnose, de Seth à Zoroastre. 6 Les apocalypses de
Zoroastre, de Dosithée, de Zostrien, de Messos et d’Allogène -
L’Hypostase des archontes - L’épitre d’Eugnoste le
Bienheureux - la Sophia de Jésus - le livre secret de Jean
- les évangiles de Philippe et de Matthias - L’évangile de
Thomas et l’évangile de vérité - L’apocalypse de Paul -
Hermès Trismégiste Les Séthiens d’après leurs écrits : Problèmes
mythologiques - la pensée hellénique et la gnose -
L’astrologie et son apport - L’Iran source de dualisme
- L’Inde et la gnose - Gnose juive te kabbale -
Christianisme et gnose – La survie de la gnose : du manichéisme aux sectes islamiques
- |
LES
MANIFESTATIONS DU DIEU CACHḖ - 2 TOMES |
André
Wautier |
Edition
Ganescha |
1991 |
André Wautier expose dans ces deux
livres l’évolution de la Gnose, dont l’origine se perd dans la nuit des
temps, ayant vraisemblablement débuté dès que l’homme pensant s’est aperçu de
la contradiction angoissante qui existe entre l’idée d’un Dieu unique et
nécessairement parfait, d’une part, les souffrances et la mort de ceux qui
seraient selon les religions traditionnelles, ses créatures, d’autre part. Les deux tomes de ce livre « Les
manifestations du Dieu caché », retracent la succession des systèmes
métaphysiques que les penseurs ont imaginés au cours des siècles pour tenter
d’expliquer cette contradiction insupportable et de trouver comment ce Dieu
caché a pu parfois apparaitre ou paraitre se manifester aux hommes, ou tout
au moins à quelques-uns d’entre eux. L’auteur part notamment des antiques mystères
d’Osiris, de la Tradition hébraïque et de l’orphisme grec pour aboutir, dans
le 2e tome, à l’œuvre de certains penseurs contemporains comme
Emile Cioran, en passant par le stoïcisme, l’essénisme, les cathares, la
Rose+Croix, le martinisme etc. Parallèlement à ce mouvement de pensée, s’est
développé aussi ce que l’auteur appelle la « contre gnose »,
c'est-à-dire des systèmes qui reprennent à la gnose traditionnelle certaines
de ses conceptions, mais en en tirant des conclusions opposées. Relèvent de ce courant notamment les caïnites,
les Barbelognostiques, les lucifériens du Moyen Âge, les yézidis de l’islam,
le palladisme et à l’époque contemporaine le nazisme et les sectes satanistes
d’aujourd’hui. Bien qu’il représente un panorama assez complet, ce livre ne
fait qu’aborder le sujet, car pour le traiter de façon détaillée plusieurs
volumes seraient nécessaires Au sommaire de ces deux tomes
nous y trouvons : 1 – Définitions et
Traditions 2 – Le gnosticisme grec antique : Dionysos –
l’orphisme – Pythagore – Socrate et Platon 3 – Le gnosticisme hébraïque de Josué aux
premiers chrétiens : Canaan – Esdras – les Samaritains - les Esséniens
– les Thérapeutes – le simonisme – les mandéens – les johannites d’Ephèse – 4 – le gnosticisme gréco-romain après Platon : Les Stoïciens
– Hipparque – Virgile – Apollonius de Tyane – Marcus Manilius – Plutarque – 5 –L’Evangile de Christos : Paul de Tarse – Luc
et son évangile – Jean le théologue – le gnosticisme chrétien en Syrie – 6 – Le gnosticisme alexandrin : Basilide –
Les Phibionites – Isidore – Carpocrate – Epiphane – Les Caïnites – les
Ophites – les naassènes – les pérates – 7 – Le Cabbalisme : Soulèvement
de Symeon Bar Kochba – Papias et l’Apocalypse – les adamites – 8 – Valentiniamisme et marcionisme : Cerdon à Rome
– Marcion – Valentin – Justin – 9 – Autres gnostiques chrétiens des premiers
siècles :
Les Séthiens – Marcos – Monoïme et Colorbaze – Théodore de Byzance – Tatien
et les encratites – Montan – les borborites – Bardesane – Ammonios Saccas –
Tertullien – Origène – 10 – Gnoses païennes : le Mithraïsme –
Apulée – Numenius – 11 – Le néo-platonisme : Albin –
Plotin – Porphyre – Jamblique – Firmicus Maternus – 12 – Des Sabéens aux Bénédictins : les sabéens –
Manès et le manichéisme – Zozime – Lactance – L’empereur Constantin – les
barbéliotes – Pacôme – l’empereur Julien – Athanase – les premiers
anachorètes – Lélage le breton – Augustin – Synesius – Nestorianisme –
Proclus – les kantéens – Mazdak – Denys le pseudo-Aréopagite – Benoit de
Nursie – Damascios - 13 – Les débuts du gnosticisme musulman : L’islam et
son expansion – les ismaéliens – le soufisme – 14 – Des pauliciens aux Cathares : Abou Yssa –
les caraïtes – les parsis de l’Inde – les moines culdéens – les bogomiles –
Gerbert – les Cathares – 15 – La mystique juive dans le Haut Moyen
Âge :
Avicébron – Tobbie ben Eliezer – Rachi de Troyes – 16 – D’al Ghazali aux templiers : Abou Hamil –
les soufis – les Druzes – les Chartreux – l’Ordre de la Table Ronde – Bernard
de Clairvaux – Malachie – les Templiers – les duodécimans – 17 - La contre-gnose au Moyen Âge : les cagots –
les lucifériens – L’Eon de l’Etoile – 18 – le mysticisme médiéval : Hildegarde de
Bingen – Joachim de Flore – les carmes – les Derviches tourneurs – Sohrawardi
– les hassidim – Juda le saint – le Prieuré de Sion – Ibn Arabi – Jean
François d’Assise – W. Von Eschenbach – Scot – l’Ordre Teutonique – Frédéric
II de Hohenstaufen – 19 – Le grand siècle de l’Alchimie : Albert le
Grand – Picatrix – Raymond Lulle – Arnaud de Villeneuve – 20 – Cabbalistes d’Espagne et du Languedoc : Abraham
Aboulafia _ Moise de Léon – et d’autres 21 – Le gnosticisme à la fin du Moyen Âge : La Gaye
Science et les fidèles d’Amour – Maître Eckhart – Dante – Les turlupins –
Bertrand Du Guesclin – Catherine de Sienne et Thomas de Pisan – Nicolas
Flamel – Christian Rosencreutz – Pléthon – Jehanne la pucelle – Gilles de
Rays – Jacques Cœur – 22 – La gnose et la Renaissance : Basile
Valentin – Marcil Ficin – Christophe Colomb – Léonard de Vinci – Reuchlin –
Pic de la Mirandole – les franciscains – Faust – Jean Trithème – 23 - La persécution des juifs et la kabbale
de Safed :
Les Abravanel – Lévita – Joseph Caro – L’école de Safed 24 – Autour de la Rose et de la Croix : La Rose+Croix
– Cornelius Agrippa – Martin Luther – Paracelse – Rabelais – Nostradamus –
Postel – Almodi – John Dee – Michel Maier – Nicolas Barnaud – William
Alabaster – Robert Fludd – Kepler – Jacob Boehme – Valentin Andreae – Salomon
Trismosin – Comenius – 25 – En marge de la gnose : La compagnie
du saint Sacrement – Guibourg – La société chrétienne et philadelphienne – 26 – L’Héritage de la Rose+Croix au XVIIe
siècle :
La Pansophie – John Milton – Gaffarel – Baise Pascal – les deux Philalèthes –
Heydon – les Quakers – 27 – Un messianisme cabbalien : le
Cévisme : Nathan de Gaza 28 – Le siècle des lumières : La
Franc-maçonnerie – J. Swift – Swedenborg – Pernetty – Jacques Cazotte –
Martinez de Pasqually – le martinisme – Hamann – Anquetil duperron – Joseph
Balsamo – diverses sectes – 29 – L’époque romantique : Salzmann –
Weishaupt et les illuminés de Bavière - Goethe – Joseph de Maistre –
William Blake – Beckford – Fabre d’Olivet – Von Baader – Gérard de Nerval –
les Mormons – le spiritisme – Victor Hugo – Eliphas Levi – sir Bulwer-Lytton
– Baudelaire – Bakounine – 30 – Pierre Vintras et ses successeurs : Vintras –
Boullan – 31 – Sectes gnostiques diverses hors d’Europe : le Babisme –
le drapeau blanc – le palladisme – la société théosophique – le culte mazdéen
– 32 – Gnose et contre-gnose : Louis
Jacolliot – Edouard Schuré – S. Mallarmé – Boudet – St Yves d’Alveydre –
Huysmans – la golden Dawn – le Sar Péladan – Stanislas de Guaita – Leadbeater
– Oswald Wirth – Vincenti – 33 – Au début du XXe siècle : Papus –
Poètes et compositeurs occultes français – Steiner et l’anthroposophie
– les témoins de Jéhovah – Conan Doyle – le Hiéron du Val d’or – le Temple du
Cromlech - Jules Doisnel – Jean Bricaud – Paul Sédir – Waite – Max Heindl –
Spencer Lewis et l’Amorc – le dragon vert – le caodaïsme – Lebesgue – Jules
Bois – Milosz – Magre – Max Jacob – Crowley – René Guénon – Heidegger – 34 – L’exaltation contre-gnostique de la race
nordique :
Lanz – la société Thulé – Sebottendorf – Drexler – Karl Harrer – Rosenberg –
Hitler – Rudolf Hess – la fraternité des polaires – H. Himmler – Otto Rahn – 35 – Les contemporains : Paul le Cour
– Jung – Gadal –Martin Buber – Albert Schweitzer – Foucart – Krishnamurti –
Effendi – Jules Evola – Holley – Yvanoff – Georges Leroy – Auclair – R.
Abellio – Phaure – Paul Naudon – Grad – Jacques d’Ares – Pierre Plantard –
Robert Amadou – les enfants de Dieu – Moon – l’Odinisme – Severin Batfroi – Ces deux ouvrages offrent ainsi
un panorama important sur la gnose ancienne et actuelle, de ce fait ils
constituent un ouvrage de référence à avoir dans sa biblio. De plus André Wautier à écrit en 8 livres l’histoire de la
gnose des premiers siècles décrivant par le menu cette saga (voir
dans ce chapitre : Gnose primitive) L’Évangile
de Thomas, découvert en 1945 à Nag Hammadi, est sans doute le plus célèbre
des évangiles apocryphes. Le plus singulier aussi, puisqu’au lieu de raconter
la vie et les miracles de Jésus, il nous livre le cœur de son enseignement en
cent quatorze logia ou aphorismes. Certains sont communs avec les évangiles
canoniques, mais la plupart jettent une lumière nouvelle sur la figure du
Christ, qui y apparaît comme un maître spirituel aux accents gnostiques, dont
la voix appelle à la méditation autant qu’à l’action. Cette
traduction permet à chacun de mettre en œuvre sa parole : « Celui qui cherche trouvera – à celui qui frappe de
l’intérieur, on ouvrira. » |
LES MANUSCRITS DE NAG HAMMADI |
Pr.
James M. Robinson |
Edition
Intemporel |
2008 |
||
Pourtant,
ces documents diversifiés devaient avoir quelque chose en commun puisque ceux
qui les ont rassemblés les ont choisis. Les
collecteurs ont sans aucun doute contribué à cette unité en y trouvant des
sens cachés que les auteurs originaux n’avaient pas pleinement considérés.
Après tout, l’Évangile de Thomas débute avec une phrase adressée aux sages :
« Celui qui trouvera l’interprétation de ces
paroles n’expérimentera pas la mort. »
|
l’Évangile de marie |
Jean-Yves
leloup |
Edition
ALBIN MICHEL |
2000 |
En
1945 à Nag Hammadi en Égypte, furent découverts des manuscrits fascinants,
parmi eux l’Évangile de Marie « Myriam de
Magdala » Évangile écrit vers 150 après J.C. Cet Évangile commenté
et traduit par J.Y. Leloup, nous permet d’approcher Marie Madeleine, amie
intime de Jésus, et détentrice d’une parole cachée. L’Evangile
de Marie est l’évangile attribué à Myriam de Magdala. Cet évangile transmet
les paroles de Jésus, celles de Marie et celles des apôtres, mais également
les échanges entre Marie et les disciples après la mort du Maître. L’évangile
de Marie est sans conteste, un évangile gnostique, c'est-à-dire qu’il
enseigne la connaissance des choses cachées. Antérieur aux quatre évangiles
officiels, dits synoptiques (qui embrasse l’ensemble) de l’Eglise catholique
triomphante, il fut, avec bien d’autres dits apocryphes (suspect, douteux,
tenu secret), considéré comme hérétique. Rome
s’est acharnée contre les textes gnostiques et s’est efforcée de les
détruire, mais peu à peu ils sont retrouvés. C’est le cas du Codex de
Londres, de Berlin et de Nag Hammadi. La pistis sophia reprend forme et les
textes reprennent vie et donnent à cette époque et aux dits de Jésus une
autre coloration et des niveaux de lecture plus proche de la vérité. Cet
évangile ô combien précieux (écrit vers +150), nous permet d’approcher Myriam
de Magdala, cette Marie Madeleine qui fut le premier témoin de la Résurrection,
et qui nous transmet ici les enseignements secrets qu’elle a reçus en vision.
La pécheresse des Evangiles canoniques se révèle alors comme l’amie intime de
Jésus, détentrice d’une parole cachée, même aux apôtres. |
l’Évangile de philippe |
Jean-Yves
leloup |
Edition Albin Michel |
2003 |
Cet
Évangile retrouvé à Nag Hammadi en 1945 fait partie des textes apocryphes écrits
en copte. Cet Évangile gnostique date du 2ème siècle après J.C. Le personnage
de Marie-Madeleine y prend une grande importance. Le
texte est d’un côté en copte, de l’autre en Français. Cet Evangile décodé et commenté par J. Yves Leloup, nous parle
de : L’invention des Evangiles L’évangile de Philippe et qui était Philippe Les grands thèmes abordés dans cet Evangile L’étreinte sacrée, conception et naissance Le souffle qui unit. Le baiser de Yeshoua et de Myriam La chambre nuptiale et le Saint des Saints. |
l’Évangile de thomas |
Jean-Yves leloup |
Edition
ALBIN – MICHEL |
1986 |
||
Aussi
la traduction de certains mots nous a-t-elle posé quelques problèmes. C’est
la raison pour laquelle nous avons omis de traduire le mot monachos, à la
fois grec et copte, un mot-clef dans cet évangile. La racine en est monos,
qui signifie seul. Cette racine se retrouve dans le mot moine, qui réfère à
une personne qui a renoncé au monde, dans le but de rechercher ce qui est
appelé Dieu. La qualité du monachos ne concerne toutefois pas un comportement
extérieur mais un état de conscience intérieur. Il s’agit en effet de l’être,
qui a accompli un cheminement intérieur et a accédé à la conscience d’une
intégration du soi individuel à l’Être absolu. Un
cheminement intérieur suppose un détachement par rapport aux valeurs qui
régissent le monde extérieur. Le but de cette démarche n’est pas la recherche
de Dieu, mais celle du « soi véritable ». Dans cette démarche solitaire
l’ultime détachement consistera donc à relativiser l’importance accordé au
moi et à sa position dominante au sein de sa vie, afin de prendre conscience
de sa tâche véritable. Cette tâche réside en une transformation harmonieuse
de l’inspiration, qui émane d’une réalité supérieure présente au plus profond
de chaque être. Dans cette expérience libératrice le monachos a découvert la
réalité initiale et finale de son être. Aussi bien un, solitaire, détaché que
libéré sont des qualités qui concernent le monachos. D’autres
traductions nécessitent quelques précisions. C’est le cas du mot psychè. Nous
le reconnaissons aujourd’hui comme la racine de psychologie. Une traduction
par âme semble donc évidente. Mais s’agit-il de l’âme dans le sens qui lui
est accordé dans « état d’âme » ou est-ce l’âme immortelle dans un corps
mortel… ? Et lorsqu’il nous incombe de traduire correctement pneuma, qui
signifie aussi bien souffle qu’Esprit, nous ne sommes pas sortis de
l’auberge ! En plus ces mots sont associés à une réalité physiologique
pour laquelle sont utilisés aussi bien les mots soma que sarks. Soma réfère
au corps comme le support physiologique de l’homme, tandis que sarks fait
plutôt allusion au corps animé par le psychisme, tel que Paul en exprima
le sens dans l’expression : «l‘homme de chair et de sang». (1Cor.15,50) L’homme
est une entité psychosomatique, une combinaison de psychè et soma. Cette
entité est représentée par le mot sarks. La psychè pourrait être défini comme
un réservoir intérieur, contenant aussi bien des données rationnelles
qu’émotionnelles, accumulées dans la conscience suite à l’interaction
continue entre l’homme et son environnement. Cette interaction se situe aussi
bien au niveau du conscient que du subconscient. Il s’en suit que la psychè
constitue le « soi intérieur » de l’homme, qui détermine le contenu de son
ego. Définir
la signification de pneuma, en son sens d’Esprit ou Spiritus, n’est pas non
plus chose aisée… Comme l’animal dispose d’une inspiration, appelée
l’instinct, l’homme dispose également d’une telle inspiration. Son origine se
situe dans une réalité supérieure qui, dans un contexte religieux, est
précisée comme l’action de l’Esprit Saint. Sur un plan personnel, l’esprit de
l’homme représente ce qui lui reste de cette inspiration, après que celle-ci
ait transité par son psychisme. Par cette interférence l’esprit de l’homme
est surtout imprégné d’un savoir et de désirs personnels. Aussi convient-il
de distinguer cet esprit personnel de l’Esprit absolu et de le préciser
plutôt comme le mental personnel. La
qualité de la cohérence entre ces différentes fonctions à l’intérieur de
l’homme détermine finalement la qualité de son état de conscience. Plus nos
structures physiologiques sont en harmonie, plus sera perceptible l’action du
pneuma et mieux sera la réalisation des qualités mises à notre
disposition : celle de penser, d’éprouver des sentiments, de percevoir
sensoriellement et d’agir librement. Par ces précisions, discutables il est
vrai, nous espérons éviter quelques malentendus concernant une traduction
délicate. Nous avons donc traduit soma par corps, sarks par chair, psychè par
soi intérieur et pneuma par Esprit. Dans
la tradition évangélique un autre et délicat problème de traduction se pose.
Il s’agit de la juste appréciation du contenu du mot grec basileia. Compte
tenu de l’expectative biblique ce mot fut traditionnellement traduit par
royaume. La signification première en est pourtant royauté, qui réfère donc à
la dignité royale. Par extension basileia peut également signifier royaume.
La différence entre les deux significations est pourtant substantielle. Un
royaume désigne un territoire sur lequel règne un roi, sur lequel est établi
son pouvoir. Toute personne appartenant à son royaume se trouve dans
l’obligation de respecter ses lois, comme elle peut également jouir des
avantages qui en découlent. La notion de royauté, par contre, met en exergue
la qualité de l’autorité et donc de la responsabilité royale. La confusion
entre autorité et pouvoir est depuis bien longtemps instaurée dans notre
société humaine. Chaque homme, qui met une connaissance au service d’autrui,
exerce une autorité. Celui qui utilise son savoir, non pas pour servir autrui
mais pour se servir soi-même, épouse le pouvoir. L’exercice d’une autorité
est libérateur, tandis que celui du pouvoir restreint la liberté d’autrui… La
différence peut s’exprimer en un mot : orgueil. Quiconque participe à
une autorité, est investi d’une responsabilité : celle de servir. La
conception de basileia en tant que royauté nous inspire la conclusion
suivante : il revient à la responsabilité de chaque être humain de
prendre conscience de son intégration, ici et maintenant, dans une autorité
absolue et d’exprimer les qualités dont il est investi par un engagement de
serviabilité. Il est à noter que jadis un Messie était un roi qui, avant toute chose, était investi d’une énorme responsabilité : celle de préparer l’avènement du Royaume divin parmi son peuple. Dans cet évangile le mot roi ne réfère donc pas à un pouvoir mais à une autorité et à la responsabilité qui en découle. La préoccupation de ne pas imposer une interprétation nous a toutefois porté à maintenir, dans la transcription de cet évangile, le mot royaume. Il revient à chaque lecteur ou lectrice de juger de l’opportunité d’en adapter le sens. La transcription présentée est le fruit d’une analyse comparative et critique de différentes traductions. Ce qui nous fut de la plus grande utilité est la traduction « mot à mot », à partir de l’original copte, présente dans l’édition de 1979 de l’Évangile selon Thomas de la collection Métanoia. À chaque fois que nous avions l’impression d’être face à une erreur de transcription ou de quelque souillure du texte supposé original, nous avons clairement indiqué la correction proposée. Un grand nombre de logia a laissé des traces dans les évangiles canoniques. Aussi les parallèles canoniques ont-ils été indiqués. |
l’Évangile de thomas |
osho |
Edition
LE RELIE |
2000 |
Le
texte de l’Évangile selon Thomas fait partie de ce corpus que l’on a coutume
d’appeler les Évangiles apocryphes : il a été découvert en 1946 à Nag Hammadi,
en Égypte, et se constitue de 114 loggions, paroles attribuées à Jésus et
recueillies par l’apôtre Thomas. Revivifier ces paroles du Christ, puissantes
de vérité, c’est avant tout ressusciter celui qui les lit. Osho
commente ici un choix de ces loggions, il dessille le regard et offre ainsi à
chacun la possibilité de reconnaître et de partager la richesse d’un Évangile
éveillant, qui fut caché. Osho est né en Inde, à Kuchwada,
dans le Madhya Pradesh, le 11 décembre 1931. Dès sa prime enfance, il fut un
esprit rebelle et indépendant, qui s’obstinait à vouloir faire par lui-même
l’expérience de la vérité, plutôt que de s’en remettre au savoir et aux
croyances transmises par les autres .Après son illumination, à l’âge de 21
ans, Osho a terminé ses études universitaires et passé plusieurs années à
enseigner la philosophie à l’Université de Jabalpur. Parallèlement, il a
voyagé à travers toute l’Inde pour donner des causeries, défiant les chefs
religieux «orthodoxes» lors de débats publics, remettant en question les
croyances traditionnelles, et rencontrant des gens venus de tous horizons.
Ses lectures étaient étendues : il lisait tout ce qu’il pouvait trouver qui
puisse élargir sa compréhension des systèmes de croyances et de la
psychologie de l’homme contemporain. À la fin des années soixante, Osho
a commencé à élaborer ses Techniques tout à fait uniques. «L’homme moderne,
dit-il, est si écrasé par le fardeau des traditions désuètes du passé, et par
les angoisses de la vie moderne, qu’il lui faut passer par un profond
processus de nettoyage avant qu’il puisse espérer découvrir l’état de détente
sans pensée de la méditation.» Au cours de son travail, Osho s’est exprimé
quasiment sur tous les aspects du développement de la conscience humaine. Il
a extrait la quintessence de tout ce qui est pertinent pour la quête
spirituelle de l’homme contemporain, en se fondant non sur une compréhension
intellectuelle, mais sur sa propre expérience existentielle .Il n’appartient
à aucune tradition. «Je suis le commencement d’une conscience religieuse
totalement nouvelle», dit-il. «Je vous en prie, ne me reliez pas au passé –
il vaut mieux ne pas s’en souvenir.» Les causeries qu’il a données
devant des disciples et chercheurs venus du monde entier ont été publiées
dans plus de 600 ouvrages traduits en plus de 30 langues. «Mon message n’est
pas une doctrine, ni une philosophie», dit-il. «Mon message est une certaine
alchimie, une science de la transformation; ainsi, seuls ceux qui sont
disposés à mourir à ce qu’ils sont, et à renaître en quelque chose de si
nouveau qu’ils ne peuvent même pas l’imaginer pour le moment… seuls ces
quelques individus courageux seront prêts à écouter, car cette écoute va être
risquée.» «Par l’écoute, vous avez fait le
premier pas vers la renaissance. Ce n’est donc pas juste une philosophie dont
vous pouvez vous affubler pour parader. Ce n’est pas une doctrine grâce à
laquelle vous pouvez trouver un réconfort aux questions qui vous tenaillent.
Non, mon message n’a rien à voir avec la communication verbale. Il comporte
bien plus de risques. Il n’est rien de moins que la mort et la renaissance.»
Osho a quitté son corps le 19 janvier 1990. Sa commune en Inde continue
d’être un grand centre de croissance spirituelle, attirant des milliers de
visiteurs internationaux, qui viennent participer à ses programmes de
méditation, de thérapie, de travail corporel et de création, ou simplement
pour faire l’expérience d’être en un lieu imprégné de la «nature du Bouddha».
Plus qu’un livre, voici une invitation à aller à la rencontre
de ce « Royaume des Cieux » qui se trouve en nous. |
l’Évangile interdit |
Christian
doumergue |
Edition
LACOUR |
2001 |
Enquête
sur un mensonge vieux de 2 000 ans.
Marie-Madeleine
était-elle comme le prétendent leurs évangiles la véritable héritière du
Christ ? Celle à qui il aurait délivré un enseignement secret ? Est-ce son
évangile que les Cathares ont retrouvé au XIIème siècle dans le Sud de la
France ? Le Sud de la France, où, précisément, Marie-Madeleine vint finir sa
vie… L’Église,
qui instaura l’Inquisition pour anéantir avec une rare violence l’hérésie
Cathare craignait-elle de voir resurgir la doctrine secrète de Jésus ?
L’Église de Pierre a-t-elle trahi le vrai message de Jésus ? |
l’Évangile selon thomas |
Jean stirpe |
Edition Autre Part |
2006 |
Les
paroles gnostiques de Jésus sont une traduction basique, acceptée par tout le
monde Cet
ouvrage ne comporte pas les commentaires car l’auteur de cet ouvrage part du principe
que c’est à chacun de nous de lire, d’analyser et de digérer les paroles de
Jésus. Toutes
les pages sont enluminées d’arabesques et de figures. Superbe
travail. |
mystÈres DE LA GNOSE
- de la tradition primordiale a
la gnose alexandrine - |
Myriam
Philibert |
Edition Arqa |
2015 |
||
C’est en
fouillant méthodiquement les textes anciens et les papyrus oubliés, avec une
patience d’archéologue, en allant au plus proche des textes rares
retrouvés notamment en Palestine, à Qumran, et en Egypte, à Nag Hammadi, en
se dirigeant à la lueur d’une torche éternelle vers l’origine des sources
gnostiques, en se penchant sur les tribulations de la Connaissance révélée –
« la GNOSE » – au sens noble du terme, que Myriam Philibert, docteur en
Préhistoire à l'université de Paris I, grande connaisseuse des Traditions
ancestrales, des Mythes séculaires et des Symboles occultés, retrouve
sciemment le fil d’Ariane qui permettra au lecteur, en toute liberté,
d’accéder au cœur du « Labyrinthe Gnostique ». C’est encore en étudiant avec
Myriam Philibert les mystères de la Gnose que le lecteur sera définitivement
convaincu du bien fondé d’une Connaissance divine unique - et fortement
initiatique - qui couve de toute éternité sous la cendre des âges pour mieux
reprendre flammes dès que le lecteur averti aura soufflé avec constance sur
le brasier de la Conscience universelle. La
Gnose peut être considérée comme un vaste mouvement ésotérique, apparu dans
l’Antiquité et se développant avec le christianisme naissant, principalement
en Asie mineure et en Égypte (Alexandrie). Ses origines sont très diverses :
les doctrines gnostiques puisent leurs matériaux dans les cultures grecque et
babylonienne, dans le judaïsme et l’Égypte pharaonique. Toutes sont orientées
vers une exégèse mystique et ésotérique des mystères chrétiens. Elles
prennent en outre leur substance dans la révélation et s’accompagnent le plus
souvent de rites initiatiques pouvant aboutir aux états et visions
extatiques. Du
point de vue doctrinal, les systèmes gnostiques présentent une surprenante
homogénéité, à travers des formulations très diversifiées. Bien entendu, leur
sujet est commun puisqu’il porte toujours sur les questions essentielles de
la chute et de la rédemption et en cela, l’esprit est parfaitement sémitique.
Mais la Gnose va plus loin que la révélation testamentaire dans le sens où
elle remonte aux origines suprêmes de la création et développe toute une
métaphysique émanationniste qui transcende les mythes bibliques. Aussi les
doctrines gnostiques rejettent-elles la suprématie du Dieu des juifs, allant
parfois jusqu’à en faire un dieu jaloux et borné. Pour elles, les problèmes
du bien et du mal se traduisent en termes de connaissance (gnose) et
d’ignorance. On
devine que les nombreuses écoles gnostiques s’attirèrent rapidement les
foudres de la nouvelle église qui voyait dans leurs doctrines une dangereuse
hérésie, et dans leurs pratiques un immoralisme allant jusqu’à la débauche et
l’orgie. La plus grande partie des documents gnostiques est aujourd’hui
perdue et, par une ironie du sort, c’est presque exclusivement par les écrits
des Pères de l’Église que nous est parvenu l’essentiel des doctrines. Ceux-ci
n’avaient d’autre but que de dénoncer l’hérésie qui menaçait les fondements
de l’Église ; aussi leurs exposés des systèmes gnostiques sont-ils teintés de
partialité, voire de mépris et d’indignation. C’est donc au travers d’auteurs
comme Irénée, Épiphane ou Hippolyte, que nous connaissons les doctrines de
Simon, des Ophites, de Basilide ou de Valentin, dont la profondeur et la
cohérence sont d’autant plus étonnantes qu’elles transparaissent malgré
l’obstacle de la critique. La
Pistis Sophia tient dans ce contexte, une place à part. C’est, à l’exception
de quelques autres fragments, le seul exposé doctrinal qui nous soit parvenu
presque intégralement. Comme les autres systèmes gnostiques, la Pistis Sophia
développe une métaphysique extrêmement complexe, mais, à l’inverse des
précédents, elle n’utilise que rarement les écrits vétéro-testamentaires (à
l’exception des Psaumes de David) et de ce fait ne se trouve jamais en
opposition avec le judaïsme. Malgré une abondante terminologie grecque, elle
ne puise pas davantage ses matériaux dans la culture hellénistique, et l’on
peut dire à ce titre que la Pistis Sophia est une oeuvre d’inspiration
essentiellement chrétienne, malgré la présence de certains éléments doctrinaux,
comme la transmigration des âmes, qui pourrait faire préjuger d’une influence
grecque ou indo-européenne. En réalité, ces éléments préexistent dans le
Nouveau Testament, même s’ils ne restent qu’embryonnaires, et c’est pourquoi
on peut parler, à propos de la Pistis Sophia, d’un véritable ésotérisme
chrétien, dans la mesure où elle commente d’un point de vue initiatique et
métaphysique des données qui, manifestement, ne pouvaient être répandues dans
le peuple, sans semer la confusion. Si
donc la Pistis Sophia utilise de nombreux passages des Évangiles et fait de
fréquentes allusions à l’Apocalypse de Jean, ainsi que nous l’avons montré
dans un précédent ouvrage, il faut cependant admettre que la pensée de
l’Égypte pharaonique entre pour une bonne part dans son infrastructure, et
c’est peut-être de là qu’elle tient toute sa précision technique, notamment
dans la question des états posthumes. Tout en conservant un caractère
essentiellement chrétien, son esprit perpétue la grande tradition égyptienne,
et beaucoup de phrases qui sont dans le Livre des morts suffisent à
identifier Pistis Sophia. Au sommaire de cet excellent ouvrage de 400 pages: A l’origine des formes révélées - Les différentes Apocalypses
- La Merkabah - Les Ecrits Gnostiques - La Tradition primordiale - La Parole
Perdue - L’Eternel féminin - Thot Hermès Neter de la Connaissance - Nag
Hammadi et Qumran - L’Evangile de Marie - Lumières sur le Démiurge - Les Eons
- Le Plérôme - La Rédemption - La personnalité de Jésus pour les gnostiques
chrétiens - Le destin des Hommes - L’Eschatologie dans les textes gnostiques
- Le devenir de l’âme après la mort- la Tradition égyptienne
- la Tradition Hermétique – Hermès Trismégiste - le Corpus
Hermeticum - la Table d’Emeraude - Dosithée
- Simon le magicien - l’évangile selon Saint Jean
- Clément d’Alexandrie - Origène - Evagre le
Pontique - Mani et le manichéisme - la Tour de
Babel les textes apocalyptiques - la montée de
l’âme - les apocalypses païennes, gnostiques chrétiennes et
juives - Hénoch - Littérature des palais
- l’Ismaélisme - Mansur el Hallaj - Al
ghazal - Attâr - Ibn Arabi - Djalal
al-Din Rumi - Sohrawardi - gnose et
soufisme - Philon d’Alexandrie - Ménandre
- Saturnin - Cérinthe - Marcion -
Valentin - Basilide - Carpocrate - Marc
le gnostique - la Gnose et les femmes - les diverses
sectes gnostiques - les évangiles apocryphes -
la bibliothèque de Nag Hammadi - Enfance et Passion du Christ
dans les apocryphes - le Proto-Evangile de Jacques -
les évangiles coptes - Evangile selon Thomas, Marie, de la
Vérité, du sauveur, selon Philippe, de Judas, des ébionites, selon les
Hébreux, des égyptiens, selon Barnabé - les textes de
l’Authentikos Logos - Protennoia trimorphe - le
livre des secrets de Jean - l’hypostase des Archontes -
La Pistis Sophia, ses débuts, ses heurts et malheurs
- la légende dorée de Marie-Madeleine - les mandéens
- les pauliciens - les bogomiles - les cathares
ou albigeois - la Kabbale et le Sepher Yetsirah -
Giordano Bruno - Jacob Böhme - Résurgences gnostiques
tardives - l’alchimie - Kabîr - la Gnose
aujourd’hui -
Entretien avec Myriam Philibert au sujet de son ouvrage
‘’mystères de la Gnose’’ : CM : Tu as dans le cadre
de cet ouvrage dressé magistralement, en partant de la Tradition primordiale,
un panorama exhaustif de tous les courants gnostiques en donnant au fur et à
mesure de tes développements successifs de nombreuses définitions qui permettent
de mieux comprendre tous ces mouvements historiques complexes, philosophiques
et théologiques, qui se développèrent dans le pourtour du bassin
méditerranéen autour des premiers siècles de l’ère chrétienne. Avant d’entrer
dans le vif du sujet il importe de mieux comprendre où chercher la source de
la Tradition primordiale et existe-t-il vraiment un mythe rationnel et
scientifique de « la Parole perdue » ? Peux-tu nous parler un
peu de ces deux concepts de « tradition primordiale » et de
« parole perdue » ? Comment les considérer pour mieux les
appréhender ? Myriam
Philibert : Tradition primordiale ! L’expression ouvre des
perspectives vertigineuses, car nul ne sait plus où en chercher la source.
Faut-il se tourner vers les traditions archaïques ultérieures ? Tout ce
qu’elles laissent de fondamental, d’exemplaire, d’unique, d’irremplaçable
appartient à ce fonds. Elle survit également dans la mémoire akashique, à un
niveau troublant car incommunicable. Prenons un exemple. À l’origine, toutes
les traditions reconnaissent un principe unique. Ainsi, la théologie première
est fondée sur une déesse mère. Puis, et
voici déjà une tradition secondaire, apparaît un couple principiel.
Cependant, le sentiment de l’unique demeure fondamental et dès que les
groupes culturels se côtoient et que les siècles passent, l’Un prend des noms
différents – c’est le cas pour les Hébreux -, ou encore il revêt des
formes et des forces variées comme en Égypte. Il y a un concept de base qui
subit des vicissitudes et des hommes qui cherchent à retrouver l’originel. La
quête peut prendre une tournure quasi désespérée. C’est comme un rêve qui
s’effiloche au réveil. En revanche, il n’y a pas vraiment de mythe de la
« parole perdue », seulement une sensation de regret à propos d’archétypes,
de noms ou d’images, que l’on a oublié ou qui sont enfouis au plus profond de
la mémoire collective. Cette idée vient d’un article de René Guénon, où il
développe, entre autres, la perte du nom divin par les Hébreux chassés du
Temple de Jérusalem, et les essais plus ou moins significatifs de
substitution ou de reconstitution de celui-ci. CM - De la Tradition
primordiale que tu évoques en historienne découlent fondamentalement une
Métaphysique première, celle des grandes civilisations Babylo-sumérienne et
bien sûr Egyptienne – Celles-ci vont engendrer un courant majeur sur lequel
nous nous appuyons toujours, il est celui de la grande Tradition
« hermétique » assignée généralement à une figure tutélaire,
Thot-Hermès… Ce courant fondamental lie en un seul mouvement des apports
initiatiques oubliés de l’Egypte primitive et de la Grèce pythagoricienne.
Peux-tu nous parler de ce fil conducteur et expliquer en quoi - d’une
certaine manière - le courant hermétique antique va se trouver être un
« trait d’union » essentiel entre la Tradition primordiale et la
Gnose alexandrine ? Peut-on d’ailleurs, en la matière, parler à propos
d’Hermétisme de courant gnostique ? Myriam
Philibert : L’Hermétisme est né au sein de la tradition égyptienne.
Précisons que cette dernière s’est maintenue inchangée dans les temples,
jusqu’au moment où ils ont été fermés, car le Christianisme était alors
devenu religion d’état. Au V e siècle, l’écriture hiéroglyphique n’avait pas
encore disparu. Revenons en arrière. Au IIe siècle avant notre ère, cette
tradition égyptienne rencontre, en Alexandrie, la philosophie grecque et de
cet échange naît l’Hermétisme (et en même temps la Gnose). Le nom du dieu
Hermès se substituait à celui de Thot comme maître des secrets et les
Mystères égyptiens n’étaient plus réservés aux seuls habitants de l’Égypte. En son
temps, Pythagore fut l’un des premiers initiés étrangers. L’Hermétisme permettait
de livrer à un public lettré de toutes nationalités ce qui pouvait être
appréhendé des grands Mystères égyptiens, et surtout le voyage de l’âme après
la mort. Il introduit un changement de langue et représente la modernité
évolutive ou tradition « secondaire ». Rappelons aussi que ce
mouvement est une Gnose à part entière et non un simple courant gnostique.
Pour sa part, la Gnose puise à la même source et ce sont des prêtres
égyptiens qui sont à son origine. Il y a peu de documentation historique sur
ces points de départ. Ce sont autant de « révélations ». Les plus
significatives sont transcrites par des scribes et circulent dans une
Alexandrie cosmopolite, où toutes les écoles peuvent intervenir et défendre
leur thèse sur l’agora. CM : Gnose veut
dire « Connaissance » - Considérant la Gnose c’est à la fois un
courant de pensée métaphysique très circonscrit dans le temps, mais il existe
aussi « plusieurs Gnose », selon l’acception que l’on veut bien
donner à ce mot, avec une vision plus holistique qui se transmue avec le
temps ? Existe-t-il des résurgences et existe-t-il une Gnose moderne et
contemporaine ? Tu n’oublies pas d’ailleurs dans ton livre d’évoquer
l’idée forte que la Science moderne, avec la physique quantique notamment,
rejoint sous certains aspects la Gnose ancestrale, tu cites principalement
pour étayer tes propos les travaux de Robert Linssen (1911-2004), auteur en
particulier de « L’Homme devant l’infini », il affirmait que :
« l’essence ultime de la matière se révèle de nature immatérielle ». Pourrait-on
revenir avec toi sur ces différentes définitions et approches pour les
expliciter en quelques mots et concevoir une forme de modernité
transcendantale de la Gnose, qui traverse pour ainsi dire l’histoire de
l’Humanité… Après tout le Catharisme prend souche en Occitanie mille ans
après l’apogée des grands mouvements gnostiques et Jules Doinel est une
figure gnostique fort emblématique de l’Occultisme du XIXe siècle ! Myriam
Philibert : Gnose signifie
littéralement « connaissance intuitive ou révélée », ce qui ouvre
beaucoup de voies. Les historiens ont donné ce nom à une série de groupes qui
se sont dévoilés entre le IIe siècle avant notre ère et le IIe ou IIIe siècle
après Jésus-Christ. Cela représente cinq cent ans ! Voilà la Gnose
« historique », un courant de pensée métaphysique, diversifié.
L’intuition est le facteur qui fait progresser toute technologie. La
révélation, elle, fait intervenir un principe transcendant, mais le résultat
se révèle analogue. Si l’on
prend l’exemple de la physique quantique, les scientifiques ont d’abord eu
l’intuition que matière et énergie correspondaient à deux expressions d’une
même réalité et que celle-ci était, en dernière analyse,
« immatérielle », avant de tout mettre en œuvre pour démontrer ce
qui avait été pressenti. En quelque sorte, la Gnose s’apparente à une vision
immédiate et transcendante, que ce soit celle des tribulations de l’âme
perdue entre Enfer et Paradis, que ce soit celle de la transmutation de la
matière (et vice versa). Tous ceux qui sont « reliés » à l’âme
cosmique ont accès à un fondement unique – que l’on peut nommer Tradition
primordiale. Prise dans son sens non singulier, la Gnose n’appartient à
aucune religion et traverse les âges par sa puissance révélatrice. C’est alors
que des individus (Jules Doinel) ou des groupes en livrent leur approche
personnelle. CM : Si l’on
s’intéresse en profondeur à la Gnose, comme tu l’as fait, on s’aperçoit qu’il
y a plusieurs courants véhiculés par les grandes religions abrahamiques qui
vont, en leur sein, développer des évolutions transgressives, parfois
qualifiées de « sectaires », ou présentées comme telles en tout
cas… - On pense à l’Alchimie hermétique pour la Chrétienté qui est bien sûr
une Gnose à part entière ; à la Kabbale pour le Judaïsme et pour l’Islam
on pense à l’Ismaélisme, au Soufisme ou à l’ « ‘Irfân » - une forme
de connaissance mystique qui passe par une purification et une sanctification
de l’âme ? La Gnose se greffe sur toutes les religions préexistantes. Il
y a une Gnose du culte initial de la Déesse chez ceux qui sont véritablement
inspirés par l’âme de la Nature. Selon notre propos, il existe une Gnose
hébraïque, une autre chrétienne ou musulmane. En ce qui concerne le
Christianisme, il faut distinguer la Gnose chrétienne et le Gnosticisme, où
la multitude des courants égare. J’ai
concentré, ici, mes recherches sur les mouvements qui sont issus du Livre, ce
qui n’exclut pas l’existence d’une Gnose hindouiste, d’une autre bouddhiste,
etc. La Kabbale, l’Alchimie médiévale ou le Soufisme ont en commun un sens
aigu du sacré, une intuition exceptionnelle de l’Unité infrangible du Tout.
Rappelons une phrase concise de Simon le Magicien : « Moi, Toi,
Un ». Conscient de l’omniprésence de l’Un (transcendant et/ou immanent),
l’individu ressent la fusion absolue de deux en Un. De ce fait, la Gnose
refuse tout dualisme. Bien sûr, la plupart des traités évoque cette lutte
terrible, éprouvante et qui paraît parfois irréaliste, de l’être (ou de
l’âme) pour se résorber dans le Tout. Il est vrai que la permutation
automatique des lettres-nombres de l’alphabet hébraïque et leur
réorganisation mathématique ; les noces chymiques de principes opposés
et complémentaires, devenant Or ; ou encore la poésie mystique arabe, où
les mots révèlent l’ineffable, l’effusion de l’âme, l’ivresse transmutatoire,
semblent relever de projets très éloignés. Pourtant, ces approches sont
propres à effacer toute barrière entre l’être humain et l’essence. Kabbale,
Alchimie médiévale et Soufisme vibrent selon un même diapason. CM : Il existe donc
plusieurs types de « Gnose » selon les religions consacrées – Pour
la Tradition hébraïque il faut évoquer évidemment le fameux texte d’Ezéchiel
relatif à la « vision du Char »… - Tout le courant traditionnel de
la Merkabah prend sa source dans ce texte précisément même si il faudrait
aussi citer le « Livre des secrets d’Hénoch », entre autres.
Peut-on un instant revenir sur cet aspect si traditionnel qu’est la Merkabah,
un courant particulièrement dévoyé par le catastrophique « New
Age » - qui est à la Tradition pérenne ce que « L’Alchimiste »
de Paulo Coelho est à l’Hermétisme…Au plan théologique et Métaphysique
comment comprendre ce concept de « chevauchement » et à vrai dire
quoi « chevaucher »… ? Myriam
Philibert : Si la Gnose est unique, il en existe plusieurs
formulations, selon les mouvances, selon la sensibilité de chaque école. La
révélation (ou l’intuition) est identique pour tous, dans son essence. Dans
le courant de la Merkabah, « chevaucher » a un sens forcément
allégorique. Nul n’imite Phaéton tentant de maîtriser l’attelage du Soleil et
finissant carbonisé. Dans la tradition hébraïque, le Char, décrit par
Ézéchiel, est ce qui se place au plus près de l’Ultime Présence. Il a pour
fonction de dévoiler ce qui demeure voilé. L’image du Char est suffisamment
familière et explicite pour décrire ce qui ressemble à une descente
vertigineuse dans un abîme infini qui n’a, d’ailleurs, ni haut ni bas, selon
les dires de ceux qui en ont fait l’expérimentation. L’Ultime Présence peut
se nommer Osiris, Allah, Dieu, cela n’a aucun intérêt, seuls importent le
lâcher prise, l’ivresse ou l’extase qui conduisent à la fusion. CM : Tu mentionnes
avec passion et avec une grande exactitude tout ce qui a façonné les
différents courants philosophiques regroupés sous le terme de
« Gnose ». Mais que seraient les études modernes sur la Gnose sans
les découvertes de Nag Hammadi, en 1945, et celles de Qumran, en 1947 ?
Il apparait essentiel que tu nous parles à nouveau de ces découvertes ?
Quelles sont-elles ? En quoi ont-elles révolutionné le regard que l’on
pouvait avoir sur la GNOSE ? Myriam
Philibert :
Chaque époque a ses « révélations ». L’archéologie découvre
aujourd’hui ce que la censure de l’église catholique romaine s’est évertuée à
occulter et même à faire disparaître dans des bûchers. Est-ce le signe de
l’avènement de temps nouveaux ? Le fonds de Nag Hammadi – et d’autres
trouvailles moins volumineuses – révèle un corpus quasi inédit sur la Gnose.
Pour sa part, celui de Qumran livre des centaines de textes nouveaux, en
relation avec la tradition hébraïque, exégèses des récits bibliques. Très peu
de ces derniers se rattachent à la Gnose, si ce n’est le Livre d’Hénoch.
Auparavant, la Gnose et surtout le Gnosticisme n’étaient connus qu’à travers
les écrits lapidaires d’Irénée de Lyon et des continuateurs de son travail de
« pourfendeur d’hérésies ». Ceux-ci, à de rares exceptions, ont
copié ses appréciations sans se référer au texte cité. En peu de temps, Gnose
et Gnosticisme ont perdu leur identité et leur substance, et ils ont fini par
devenir synonymes de dualisme ! CM : Dans ton
livre, tu parles évidemment du « Dualisme » et tu donnes dans ton
glossaire en fin d’ouvrage le sens usuel et gnostique du terme, c’est-à-dire
d’antagonisme, de contraires, d’opposition : Dieu/Diable ou Dieu bon/
Dieu créateur… Nous sommes bien sûr là dans des concepts gnostiques
absolument fondamentaux. Mais je sais que dans le cadre de cette interview tu
désires revenir sur cet aspect des choses, parfois trop simplificateur. Un
éminent professeur de l’université catholique de Louvain, théologien et
historien des religions, définit le dualisme, dans le Gnosticisme, comme
"l’étincelle divine dans l’être humain". Il oppose
ainsi divin et humain. Du coup, il semblerait que beaucoup de commentateurs
de la question aient suivi ce qui doit être l’opinion généralement admise par
les théologiens chrétiens... Cette définition du mot " dualisme"
apparaît alors différemment selon les auteurs ? Comme tu me le signales
dans l’un de tes courriers : « Ce qui est curieux dans cette
définition du "dualisme" gnostique, c’est que les traducteurs de
textes, même si ce sont des prêtres, n’entrent pas dans cette approche. Ce
sont uniquement les historiens, historiens des religions et théologiens.
Pourrais-tu revenir un instant sur cette définition pour éclaircir un peu
plus ce concept de dualisme qui est le pivot même de tous les courants
gnostiques – car, à l’époque, c’est toujours à la marge que se font les
conflits les plus exacerbés et celui-ci en est un… Myriam
Philibert :
À propos de dualisme, je m’en suis tenue à la définition des dictionnaires.
J’ai été surprise que certains commentateurs emploient le terme de
« dualisme » à propos de groupes gnostiques qui ne l’étaient pas...
Nombre d’entre eux prônent justement le dépassement de la dualité pour un
retour à l’Un. L’âme, qu’elle soit cosmique ou individuelle, n’aspire qu’à
fusionner avec le Divin d’où elle est issue. Pourquoi imaginer là une dualité
ontologique ? Il faudrait évacuer ce concept de dualisme, sauf pour la
religion zoroastrienne, le Manichéisme et les mouvances en découlant. Au XIXe
siècle, les traducteurs des textes gnostiques découverts à leur époque n’ont
pas soulevé la question et se sont gardés d’entrer dans ce débat, alors que
des historiens des religions contemporains, qui n’ont pas lu, semble-t-il,
les textes mis au jour lors des fouilles des années 50, alimentent la
polémique dualiste qui passionna Irénée en son temps. CM : Parmi les textes
gnostiques il est un courant très particulier dont tu parles abondement dans
ton livre qui est celui qui concerne les « Apocalypse » - Le terme
veut dire « Révélation » nous le savons, ce que l’on sait moins
c’est qu’outre « l’Apocalypse » de Jean, bien connu, il existe plus
d’une dizaine d’autres Apocalypses, telle « l’Apocalypse » de
Jacques, par exemple, mais il y en a beaucoup d’autres... Il existe aussi des
Apocalypses chrétiennes, d’autres Gnostiques, d’autres juives ou païennes ?
Peux-tu nous éclairer sur ce sujet et que disent-elles en substance ? Myriam
Philibert : Il y a fort à dire à propos des Apocalypses, qui se
rattachent, toutes, d’une certaine façon, à la Gnose. Sous ce terme, ont été
regroupés des textes très divers. En gros, il est question soit du voyage de
l’âme, soit de la fin des temps et du jugement dernier. Selon les religions,
la question n’est pas abordée de la même manière. La lignée juive parle
surtout du sort de l’âme après la mort, des punitions infligées à tous, des
légions angéliques qui peuplent les cieux et font inexorablement respecter
l’ordre. Seuls de rares élus comme Hénoch ont l’opportunité d’effectuer un
voyage extatique au sein de ces demeures célestes, où l’Enfer s’enfonce dans
les abysses et le Paradis se mérite pas à pas. Une relative convention, en
dehors des noms, parfois étranges, des légions angéliques relie ces récits. L’Apocalypse
de Jean constitue un chef d’œuvre d’une rare originalité. Quant aux
Apocalypses chrétiennes, prêtées aux apôtres ou aux compagnons du Christ tels
Pierre, Jacques ou Paul, elles se rattachent majoritairement à la Gnose. On y
lit des démarches personnelles, où est révélé le chemin de vie, ou de naïfs
voyages magiques de disciples apeurés par ce qui leur arrive. Certains
livres, comme Pistis Sophia, s’intéressent au périple de l’âme
cosmique. Les Apocalypse païennes se rattachent aux traditions égyptienne et
grecque, ou à l’Hermétisme. Est abordée la montée de l’âme et son épuration
progressive. Son voyage post mortem la conduit vers un septième, puis un
huitième, voire un neuvième ciel où elle rejoint ses pairs, en étant
divinisée. Certaines des Apocalypses évoquent les déboires de l’âme
cosmique ou de la Sagesse et atteignent les sommets de la pensée métaphysique
tout en retrouvant la pureté de la Tradition primordiale. CM : Il y a deux
textes très particuliers découverts il y a peu et qu’il nous faut aborder
maintenant avant de conclure cette interview qui sont : le fameux
« Évangile de Barnabé » redécouvert en février 2012, dont tu parles
évidemment dans ton ouvrage et qui a fait couler beaucoup d’encre… et le
curieux papyrus d’Harvard découvert par le Pr King… et qui lui aussi a
défrayé la chronique, la même année, en septembre 2012 ! On connait le
diktat permanent aujourd’hui – insulte à l’intelligence critique - de
Wikipédia-qui-apporte-la-véritable-nouvelle-via-Internet… mais au-delà de ce
qu’en disent « les docteurs de l’église sur le Web », comment
approcher le manuscrit attribué à Barnabé selon toi ? En second lieu il
y a bien sûr le fameux fragment de papyrus du IVe siècle, écrit en onciales
grecques, analysé par Karen L. King, professeur de l’Université de Harvard.
Sur ce papyrus on découvre un texte qui mentionne un dialogue entre Jésus et
ses disciples à propos d’une femme nommée « Marie », décrite comme
"sa femme" : ta-hime/tashime - terminologie qui, en copte,
correspond à « femme/épouse »... Le document démontre que le Christ
avait une épouse ; Jésus leur dit : « ma femme... » -
Marie de Magdala - appelée « Marie » dans le papyrus et que
celle-ci était son disciple. Jésus leur dit : « ma femme (Marie)
sera en mesure d’être mon disciple… » - Ces découvertes nous laissent à
penser que beaucoup de secrets ont en réalité été dissimulé sciemment dans le
passé par les « églises » en charge des « dogmes »… Sans
doute d’autres documents peuvent encore faire surface prochainement… Myriam,
peux-tu nous donner ton sentiment sur ces deux découvertes récentes et
comment les analyses-tu ? Myriam
Philibert :
Pour l’instant, l’évangile de Barnabé – qui a défrayé la chronique en
2012 -, confié pour étude à une prestigieuse université, n’a pas encore
été traduit et commenté. Son analyse pourrait révéler un écrit proche de la
source première. L’original a été perdu ou détruit, alors qu’il figurait dans
les listes du début du Christianisme. Il n’alimentait pas une sulfureuse
polémique, bien que sa disparition demeure intrigante. Contenait-il des
propos litigieux, voire hérétiques sur le plan dogmatique ? Une histoire
plus ou moins légendaire s’est emparée des rares copies sauvegardées, car
quelque scribe de confession musulmane y a rajouté des versets annonçant la
venue de Mahomet. Du coup, ce précieux texte devient « l’affaire du
siècle ». Jusqu’à ce qu’une découverte plus mirobolante encore ne vienne
jeter aux oubliettes ce manuscrit pourtant prometteur… Autre sujet
de controverse : Marie. Pour être objectif, plusieurs écrits, à l’heure
actuelle, présentent Marie comme l’épouse ou la compagne de Jésus – son nom
n’est pas toujours cité. Selon la loi juive, tout rabbi a une femme. Il n’y a
là rien de troublant, si l’on s’en tient à l’aspect matériel et concret des
faits. Sur des plans plus subtils, entrent en cause la divinité du Christ et
peut-être sa nature non matérielle. Il suffit de préciser que Marie a le rôle
du disciple préféré, ce qu’elle est dans Pistis Sophia. |
L’ÉVANGILE, VOIE DE LA CONNAISSANCE |
Emile
GILLABERT |
Edition
DERVY |
1987 |
||
Dans
un avant propos l’auteur explique : « Malgré l’ampleur du sujet
annoncé et mon souci de l’embrasser dans sa totalité, je ne me suis pas cru
dispensé d’un travail d’approche, aussi ingrat soit il. Je me suis appliqué
dans un premier temps à montrer que l’aventure intérieure n’est pas
compatible avec celle qui s’oriente vers le devenir. La première est
gnostique, la seconde est messianique. La gnose ne saurait être dans un
contexte futuriste. Or les évangiles, dits canoniques, présentent un amalgame
d ces deux conceptions du salut. La
vision proprement gnostique a peu à peu été récupérée par les religions du
devenir. Quand, comment et jusqu’où l’a-t-elle été ? Telles sont les
questions auxquelles je me devais de répondre avant de faire ressortir le
caractère universel du message de Jésus. Le
Maître est venu nous restituer les clefs de la connaissance que les scribes
et les pharisiens avaient occultés, mais presqu’aussitôt elles furent à
nouveau subtilisées, car c’est le propre du mental de l’homme que de
s’approprier ce qui relève de l’Esprit et de le dénaturer en le ramenant à sa
pseudo-mesure. Cette marche d’approche me réservait deux épreuves quasi
inévitables. Dans mon souci de séparer l’ivraie du bon grain, je risquais de
lasser le lecteur averti qui a déjà fait ce travail pour lui même, tandis que
celui qui est encore sous l’emprise d’un passé religieux obérant pouvait
trouver que je passais trop vite sur les difficultés et il eut été en droit
de me reprocher de ne pas tenir compte de ses entraves. Jésus
n’insiste t-il pas lui même sur l’importance du discernement et sur les ruses
du mental, ou, ce qui revient au même, de Satan ? Celui-ci, dans sa
rouerie va jusqu’à laisser croire qu’il va s’exclure lui même, or,
« comment Satan peut il expulser Satan ? » Comment la personne
peut elle repérer le caractère illusoire de ses opinions ? La réponse à
cette question relève de la gnose éternelle, celle que les Eveillés firent
connaitre au cours des millénaires, or il se trouve que l’Evangile rendu à sa
pureté originelle, contient tous les aspects de la gnose, autrement dit,
Jésus nous fait connaitre tous les attributs du divin, alors que souvent nous
allons chercher dans d’autres traditions, d’autres enseignements, les mêmes
paroles qui sont à notre disposition. Le
dialogue qui va s’instaurer entre Jésus et son disciple permet à ce dernier
de découvrir son identité réelle » Celui qui boit à ma bouche sera comme moi Moi aussi, je serais comme lui et ce qui est caché lui sera
révélé (Evangile selon Thomas) Au sommaire de cet ouvrage : L’Evangile
voie de la connaissance - L’ivraie et le bon grain -
Deux niveaux de conscience – Lazare est vivant – La vie éternelle - une
vaste récupération – la source des Evangiles – la pédagogie des Maîtres
- Le Bouddha - Naissance d’un mythe - Le mythe
de Sophia - L’Occident et la non dualité - Les clefs
des Evangiles - La vision - L’écoute et le vide
- La lumière et la pauvreté - l’autorité - Le Monakhos
- la souffrance et la vie - L’enfance -
L’androgynie - le langage du corps - L’humilité et la
modestie - |
13 M
MOÏSE ET LE PHÉNOMÈNE JUDÉO-CHRÉTIEN |
Emile
GILLABERT |
Edition
METANOIA |
1976 |
||
Au sommaire de ce cet ouvrage Une remise en question : Jésus et l’attente de la fin des
temps – la vision paulinienne - une norme universelle – Un geste de Moïse : Une aventure collective - le
fondateur de la religion juive - la genèse du mythe - un peuple
forge son destin Surestimation pathologique : L’action psychologique de
Moise - le mythe Un peuple séparé : la race - les juifs et
la psychanalyse - une organisation collective et pathologique – L’Isolement : un Dieu xénophobe - l’interdiction des
images - L’Aliénation : la Déesse et ses substituts – la
prostitution sacrée – Eve et Marie - la Vierge Marie - Le Yahvisme à la lumière des prophètes : le
messianisme – le couple Yahvé-Israël La grande méprise : le messianisme dans l’évangile selon
Thomas – les Pharisiens – les Esséniens – un langage de sourds La libération: La place de la femme dans l’évangile de
Thomas – les clefs – la Kabbale – Retour à l’Un – L’incompréhension : le dédoublement du mythe – malaise de
civilisation Phallocratie : le repos du guerrier – le Père et Jésus –
Puissance et violence – le Père et le yahvisme – Frustration et violence : agressions – renoncement –
purifications – sacrifices – l’identité du juif et du chrétien – la loi et la
nature – La voie Royale et l’identification au Créateur suprême. |
13 N
NAG HAMMADI – Évangile selon THOMAS |
R.
KUNTZMANN et J. Daniel DUBOIS |
Edition
Du CERF |
1987 |
Textes
gnostiques aux origines du christianisme. Une relecture de la Gnose et des
écrits de Jésus avec un changement radical de perspective. Thomas,
un des disciples de Jésus, n'est pas une figure principale du Nouveau
Testament. Cependant, dans les siècles qui ont suivi la rédaction des
évangiles, une tradition littéraire s'est développée autour de son
personnage, allant jusqu'à faire de lui le frère jumeau de Jésus (cf. Jn
11,16). Cette tradition le présente comme le dépositaire d'une révélation
cachée et comme possédant des pouvoirs supérieurs. Une autre caractéristique
des textes émanant de cette tradition est que beaucoup de ces enseignements
proposent une justification ou une exaltation d'un ascétisme extrême. Thomas
y est représenté comme la personne choisie par Jésus pour conduire ses
disciples loin des tentations de ce monde rempli de péché. |
13 P
PAROLES DE JÉSUS ET SAGESSE ORIENTALE |
Emile
GILLABERT |
Edition
DERVY |
1997 |
||
Cependant
durant deux millénaires il a été associé à une Eglise qui s’est structurée en
précisant sa doctrine et en défendant celle-ci par des dogmes et une morale.
Ceux qui parlent de revenir à la pureté évangélique, et ils sont de plus en plus
nombreux, obéissent à une intuition juste, mais ils ne savent pas ce que
recouvrent les mots : pureté évangélique, ils ne savent pas que la
théologie et la morale sont issues essentiellement de la doctrine paulinienne
précisée dans les épîtres, qui, elles, sont antérieures aux évangiles
canoniques. Lorsque
Jésus est venu, les esséniens attendaient sur un véritable pied de guerre la
victoire de la Milice des Vaillants ; les juifs de la Synagogue de leur
coté interrogeaient le ciel pour y découvrir des signes du fameux jugement
qui verrait le triomphe du peuple élu. Le Royaume intérieur qu’apportait
Jésus ne permettait aucune affirmation ni personnelle, ni collective ;
c’est pourquoi un dialogue de sourds s’instaura entre Maître et disciple,
ceux-ci ne se résignant pas à renoncer au grand rêve du salut d’Israël.
L’éveil intérieur annoncé par Jésus devint Résurrection. L’apparition du Fils
de l’Homme sur les nuées du ciel, annoncée par Daniel, se transforma en
apparition de Jésus à ses disciples après sa mort ; la croix que Jésus
nous demande de porter, c'est-à-dire l’épreuve salvatrice de celui qui se
prend en main, dégénéra en salut par la croix de celui qui se fait prendre en
charge. La délivrance d’Israël que le Messie des prophètes devait apporter,
les apôtres la firent assumer par Jésus malgré sa répugnance à cautionner une
entreprise de caractères trop nationaliste. L’Evangile
selon Thomas qui représente la source principale de nos évangiles actuels,
apporte une contribution inestimable à la genèse des canoniques, il éclaire
en même temps la notion centrale du Royaume en qu’en avènement, non
historique, mais intérieur. L’histoire, l’exégèse et l’analyse littéraire
permettent aujourd’hui de dégager le vrai message de Jésus. Sort-il appauvri
de cette épreuve ? Un consensus dit que non, car, de plus en plus de
monde décortique les paroles de Jésus, notamment les professeurs de l’Ecole
biblique de Jérusalem qui opèrent un tri rigoureux entre les paroles
authentiques de Jésus et celles qu’une mauvaise apologétique a lises dans sa
bouche. En fin de compte, le véritable enseignement de Jésus, dissocié d’un
contexte apocalyptique et national, lavé des colorations de lieu et d’époque
et comparé aux grands enseignements de l’Orient comme les Védas, les Upanishad,
la Bhagavad-Gita, le Tao et d’autres, nous apparait dans une dimension
universelle. Au sommaire de cet ouvrage : Le Royaume, réalité centrale des Evangiles : Le règne
d’Israël - le messianisme - les esséniens et
l’avènement du Royaume dans les évangiles – Jésus annonce un Royaume nouveau :
Incompréhension – Jésus prend position à l’égard du messianisme – la
métaphysique – Nature du Royaume : Identification au Père - Comment accéder au Royaume : Nécessité des compensations – L’ange
et la bête - le combat de Jacob – Jésus délivre l’homme de lui-même – Le contre-Royaume : La Résurrection – la primauté de
Pierre – Universalisme - Instauration du Royaume : Les illusions du mental -
Extase, enstase - Attente et recherche – L’esprit d’enfance – le vide
métaphysique – Pédagogie divine – La valeur absolue du Royaume – Non-Dualité : Il les fit mâle et femelle - le masculin et
féminin en un seul – Né de la femme - Science et Métaphysique |
pistis sophia |
E.
AMELINEAU |
Edition
Arché |
1975 |
Ouvrage
gnostique de Valentin, traduit du copte en français. C’est le livre de
la sagesse des gnostiques. Cet
ouvrage était détenu depuis environ 150 ans par un antiquaire anglais du nom
de Antoine Askew, et qui l’avait acheté à un archéologue revenant d’Egypte, à
sa mort, ses héritiers le donnèrent au British Museum, qui ainsi put le
mettre à la disposition des chercheurs du monde entier Depuis
cette époque ce texte copte, est largement commenté et il ne fait pas
l’unanimité sur son origine communautaire. Quelle secte ? Quel
auteur ? A part cela son contenu est fabuleux pour les chercheurs à la
recherche des détails gnostiques de cette époque. Parmi
tous les ouvrages gnostiques connus, il en est recensé quatre. La révélation
de la gnose merveilleuse, dont la connaissance plaçait l’heureux possesseur
en une position très avantageuse pour l’obtention du bonheur éternel après sa
mort, est mise en la bouche de Jésus ressuscité d’entre les morts. L’auteur
de Pistis Sophia nous affirme qu’après sa résurrection, Jésus passa onze ans
à enseigner cette admirable gnose à ses disciples et à la réunion des femmes
qui l’avaient suivi. Quand la scène première du livre s’ouvre, Jésus est
assis sur le Mont des Oliviers avec tous ceux qui l’entourent, les douze
Apôtres, Marie sa mère, Marie-Madeleine, Marthe et Salomé ; ce sont du
moins les principaux acteurs qui prendront la parole à mesure que la scène de
l’initiation se déroulera. |
13 S
savoir et salut |
Guy
stroumsa |
Edition du Cerf |
1992 |
||||
|
sophia & l’Âme du monde |
Cahier
de l’Hermétisme |
Edition
DERVY |
1983 |
||
Geneviève JAVARY L’Âme du Monde chez les kabbalistes
chrétiens de la Renaissance : de la Shekina à l’Église |
ST PAUL OU LE COLOSSE AUX PIEDS
D’ARGILE |
Emile
GILLABERT |
Edition
METANOIA |
1974 |
Montrer
avec documents a l’appui que le grand personnage que fut Paul de Tarse
présentait tous les traits psychotiques du paranoïaque peut sembler au premier
abord une gageure insoutenable. C’est pourtant ce qui ressort à l’évidence de
la psychobiographie aussi nuancée que rigoureuse qu’Emile Gillabert consacre
à saint Paul. L’auteur
est parfaitement convaincant lorsqu’il nous montre les failles de l’enfance
de Paul décelables tout au long de ses épîtres : l’absence de
l’évocation de la mère, la nature ignorée, la mer hostile, la nuit enténébrée
sont autant d’indices d’une enfance traumatisée. L’événement de Damas n’est
pas le miracle par excellence qui marque une élection mais bien l’expression
d’une crise aiguë qui a fait de Paul une victime de la Loi. Les
traits psychotiques de l’apôtre sont déterminés par la carence des premiers
rapports d’identification et d’opposition à la mère : crainte exagérée de
l’agressivité d’autrui ; discours logique à partir des prémisses
fausses ; identification à la vérité qui légitime les
persécutions ; impossibilité de s’insérer dans le milieu des apôtres,
d’où ruptures retentissantes ; mise à distance du rival et enrôlement de
comparses ; misogynie prononcée, aversion phobique de la chair souvent
identifiée au péché, hypocondrie, sensations cénesthésiques angoissantes… Tout
est dit au grand jour sur le comportement du Colosse aux pieds d’argile. La
main mise paulinienne sur les rédacteurs des Evangiles est désormais un fait
acquis dont il faudra dorénavant tenir compte. Il était grand temps de
dissocier deux enseignements antagonistes qu’hagiographes, exégètes et
théologiens s’étaient toujours ingéniés à confondre. Au fur et à mesure que
s’effrite la statue géante, le message de Jésus, dégagé des annexions et des
interpolations, apparait dans sa pureté originelle et se révèle d’une
incomparable pénétration. L’aspect fossoyeur de l’œuvre d’Emile Gillabert ne
s’est finalement exercé que pour nous dévoiler la confondante grandeur de la
figure du Maître. Au sommaire de cet ouvrage : La Mère :
Perturbation primaire – la terre – la mer – la nuit – les substituts de la
mère – Le Père :
Perturbation secondaire – identification à la Vérité – La Loi et le Père : Le paradis perdu – le pouvoir et les
limite de la loi – le chemin de Damas – Le Christ substitut de la Loi : l’hypocondrie – les
adversaires de Paul – Pierre et Paul – Paul persécuteur-persécuté –
Paul et le Maître de Justice – L’œuvre de chair : Paul et les jeunes gens – La femme
dans les épîtres de Paul Agapè et Eros : Les Cathares ou les tribulations d’Eros. Les limites de la Psychobiographie : La Genèse des
Evangiles – L’Evangile selon Thomas – La Métaphysique : Vérification par excellence – les références de
Paul à l’Ancien Testament – la brèche ouverte, tel arbre, tel fruit – |
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