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Chapitre13    A - K     (Gnose)

 

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13 A

A LA RECHERCHE DE LA GNOSE ÉTERNELLE

    Georges Flour

    Arcadia

 2012

Parler de la Gnose n’est pas chose facile, car cette notion qui fut inventée voilà près de 2100 ans, a subit beaucoup de transformations et de déviances. Judas va être réhabilité par la gnose, de traître, il devient celui qui aide Jésus à se libérer de son enveloppe charnelle, il est son confident, son disciple favori et celui qui reçoit et entend les mystères.

 

Jésus s’il n’est pas à l’origine du mouvement gnostique (vers -80 ans), va devenir à partie des années 50, au centre d’une polémique entre les partisans de la nouvelle Eglise et les tenants d’une orthodoxie dualiste. Actuellement l’Evangile de Thomas est au centre de cette nouvelle Gnose métaphysique qui met l’homme en face de son destin spirituel. Les clefs de cette gnose nous ont été données, à nous de savoir et de vouloir nous en servir.

 

Ce modeste travail essaie de débroussailler cette  « connaissance spirituelle » que l’homme a du mal à définir, mais qui finalement va devenir le fil d’Ariane de son cheminement anagogique.

 

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APPROCHES DE LA NOUVELLE GNOSE

Raymond ABELLIO

Edition Gallimard

 1981

L’actuelle crise des fondements de la science classique rend caduc le postulat essentiel de celle-ci, qui pose comme allant de soi l’indépendance des phénomènes. De plus en plus, tant en physique quantique que dans les sciences dites humaines, s’impose au contraire le postulat d’une interdépendance universelle impliquant l’emploi de modes de pensée étrangers à la logique cartésienne, en fait une nouvelle dialectique de la globalité, une nouvelle gnose.

 

Paru en 1965, l’ouvrage fondamental de R. Abellio, intitulé « la structure absolue », se donnait précisément pour objet l’étude de ce nouveau postulat et d’un certain nombre de ses applications, notamment à l’ontologie, la théologie, et à l’anthropologie.

 

Bien qu’ils aient été écrits à des époques différentes avant la parution de cet ouvrage, la plupart des articles et des préfaces rassemblés dans le présent recueil, même s’ils ne se référent pas expressément à ce texte de base, y préparent l’esprit.

 

Ils nous présentent différents versants de l’œuvre d’Abellio : la philosophie (éthique, esthétique, logique), la critique littéraire appliquée à des auteurs considérés ici comme des précurseurs d’un roman métaphysique toujours à venir (Balzac, Meyrink, Dostoïevski), les sciences  dites traditionnelles (astrologie, alchimie, tarot), l’histoire invisible (le destin des Cathares et celui des Juifs).

 

Autour de l’œuvre d’Abellio, des mathématiciens, des chercheurs, des philosophes se sont rassemblés. Ardente, secrète minorité. La « structure absolue » n’est pas, pour eux, un système ou une idéologie parmi d’autres, mais un outil que chacun peut employer à la mesure de ses moyens dans le domaine particulier de sa compétence.

 

Au sommaire de cette nouvelle gnose :

 

Abellio le baptiste

Gnose et philosophie : le problème de la transfiguration – Malcom de Chazal – L’homme et la connaissance – L’esthétique de la fin des temps – Marxisme et Phénoménologie – les aventures de la dialectique –

La littérature de la Gnose : Gustav Meyrink, la nuit de Walpurgis – Balzac, la recherche de l’absolu et Louis Lambert – L’adolescent et l’idiot par Dostoïevski –

Les Arts sacrés : L’or du millième matin par Armand Barbault – Ne brulez pas la sorcière par Elizabeth Tessier – Quand l’astrologie rencontre la science par Jean Barets – Retour au zodiaque des étoiles par Jean Dorsan – Histoire, structure et symbolisme du Tarot –

L’histoire invisible : Le cinquième empire par Dominique de Roux – Trotski et la guerre – La généalogie de l’Occident et le destin des juifs – Montségur -

13 B

BIBLE OUBLIÉE - APOCRYPHES DE L’ANCIEN ET DU NOUVEAU TESTAMENT

J. R. Porter

Edition Albin Michel

 2004

Perdus au cours des vicissitudes de l’histoire ou condamnés par l’église naissante, les textes « apocryphes » réunis dans cette « Bible oubliée » ont continué à circuler par des voies souterraines sans jamais cesser d’influencer les courants majoritaires, ainsi depuis l’époque de Jésus ces écrits se firent de plus en plus nombreux et toutes les sectes gnostiques et autres en firent leurs références.

Pour la première fois, ces versants occultés de la littérature biblique sont accessibles dans une lecture suivie, présentés et interprétés par J. R. Porter, théologien anglais de renom. Attribuées à des grandes figures bibliques comme Abraham, Hénoch, Elie, Paul, Pierre ou Philippe, ces paroles nous font vivre la création des anges, la déchéance de Satan, aussi bien que la vie quotidienne de l’enfant Jésus. Adam et Eve donnent chacun leur version de la Chute, tandis que le Christ délivre des aphorismes gnostiques dans l’évangile de Thomas.

Témoins d’une Antiquité où florissaient les vocations prophétiques et les interprétations divergentes, ces voies sont restituées dans une polyphonie tour à tour apocalyptique et essénienne, judéo-chrétienne et gnostique, mais aussi dans de nombreux autres courants issus de l’histoire et de la figure du Christ.

La Bible oubliée est une anthologie de textes anciens qui n’ont pas été intégrés aux Bibles juives et chrétienne ; ces textes proviennent du corpus constitué par les Pseudépigraphes de la Bible hébraïque (Ancien Testament) et les Apocryphes du Nouveau Testament, écrits dont l’intérêt est immense pour la lumière qu’ils portent sur l’histoire, la religion et la culture tant du judaïsme que du christianisme au tournant de l’ère du verseau.

La Bible juive ou Ancien Testament, est elle-même constituée par une sélection de textes choisis parmi une masse d’écrits antiques dont les Pseudépigraphes font partie. De la même façon, le Nouveau Testament résulte d’un choix de textes dans un corpus qui comprend les Apocryphes cités dans cet ouvrage. Avec la clôture des Canons, les écrits non retenus furent inévitablement abandonnés, jusqu’à devenir « perdus » pour les Bibles du judaïsme et du courant dominant de l’église.

Pourtant ils ne disparurent jamais complètement, particulièrement dans les régions périphériques, comme par exemple en Ethiopie où la Bible utilisée par l’Eglise éthiopienne comprend le premier livre d’Enoch et le Livre des Jubilés, ainsi que de nombreux autres textes issus des courants hébraïques et gnostiques des premiers siècles.

Au sommaire de cet ouvrage de 400 pages :

Première partie : Les écrits hébraïques perdus : Au commencement - La création du monde - la création des anges - les anges et leurs actions - la chute de Satan et les anges rebelles - Adam et la chute - les rythmes du temps - Hénoch le sage - la venue du Fils de l’Homme - Visions cosmiques - Mathusalem, Noé et Melchisédech - Paroles de Patriarches - Le testament d’Abraham - l’Apocalypse d’Isaac - les testaments de Jacob et d Joseph - Joseph et Aséneth - le testament de Moïse - Ecrits perdus des prophètes - les vies des prophètes - Les testaments de Job et de Salomon - l’Apocalypse d’Elie - le martyre et l’Ascension d’Isaïe - les oracles sibyllins - Psaumes et Odes de Salomon -

Deuxième partie : Les écrits perdus du Nouveau Testament : Les années manquantes de Jésus - les grands-parents du Christ - Légendes de la Nativité - Histoires de l’enfance de Jésus - les Evangiles des judéo-chrétiens - Les Evangiles de la Passion - Les Evangiles de Pierre, de Nicomède et de Barthélemy - le rapport et la mort de Pilate - Les mystères gnostiques - l’hérésie gnostique - L’Evangile de vérité - l’Evangile de Philippe - L’Evangile copte de Thomas - Dialogue avec le Christ - Les légendes des Apôtres - Actes apocryphes - les actes de Pierre, de Jean et de Paul - le martyre de Pierre - Paul et le lion - Paul à Philippes - Paul à Corinthe - le martyre de Paul - les actes d’André - Thomas en Inde - Magdonia et Karish - Rites sacrés et prières - le martyre de Thomas -

Troisième partie : Visions de la fin des temps : Les apocalypses de Pierre, de Paul et de Thomas - les apocalypses gnostiques - la sibylle chrétienne - Lettres aux fideles perdus - Abgar et Jésus - la lettre aux Laodicéens - Paul et Sénèque - la lettre du Pseudo-Tite - les prédications de Pierre - la lettre des Apôtres -

Cette anthologie des textes apocryphes est un monument de la littérature ésotérique et religieuse, elle réunit tous ces textes pour une lecture facile, agréable et ordonnée.

13 E

Écrits gnostiques – la bibliothÈque de nag hammadi

Bibliothèque de la Pléiade

Edition GALLIMARD

 2007

Les soixante premières pages pour expliquer la gnose puis 1700 pages avec les textes suivants :


Prière de l’apôtre Paul – Épitre apocryphe de Jacques – Évangile de la vérité – traité sur la résurrection – traité tripartite – livre des secrets de Jean – Évangile selon Thomas – Évangile selon Philippe – l’hypostase des archontes – Écrit sans titre – Exégèse de l’Âme – Livre de Thomas – Livre sacré du grand esprit invisible – Eugnoste – La sagesse de Jésus Christ – Dialogue du sauveur - Apocalypse de Paul – Deux apocalypses de Jacques – Apocalypse d’Adam – Actes de Pierre et des douze apôtres – Le tonnerre, intellect parfait – Enseignement d’autorité – L’entendement de notre grande puissance – Extrait du discours parfait d’Hermès Trismégiste à Asclépius – Paraphrase de Sem – Deuxième traité du grand Seth – Apocalypse de Pierre – Enseignements de Silvanos – Les trois stèles de Seth – Zostrien – Lettre de Pierre à Philippe – Melchisédek – Noréa – Témoignage véritable – Marsanès – Interprétation de la gnose – Exposé du mythe valentinien – Allogène - Hypsiphroné – Sentences de sextus – Fragments de traités – La pensée première à la triple forme. Manuscrit de Berlin 8502. Évangile selon Marie. Acte de Pierre.

 

EN QUÊTE DE LA GNOSE. LA GNOSE ET LE TEMPS- TOME 1 -

Henri CHARLES PUECH

Edition GALLIMARD

 1978

Henri Charles Puech nous parle de la gnose et des gnostiques à travers  Plotin, Denys L’Aréopagite, et d’autres grands penseurs.

 

Depuis longtemps, la nécessité se faisait sentir d’un recueil des principaux articles et cours consacrés à la Gnose par le professeur H. C. Puech. La réunion de ces travaux montre la continuité d’une recherche patiemment poursuivie depuis plus de 50 ans et dont les étapes ont été marquées par deux révolutions successives : la découverte d’un ensemble de documents manichéens au Fayoum en 1930 et celle d’une bibliothèque gnostique à Nag Hammadi en 1946.

 

Certaines études ici recueillies s’attachent aux documents nouveaux point par point ; d’autres proposent des vues générales sur cette attitude tout ensemble religieuse et spéculative que l’histoire des religions désigne du nom de Gnose, étudiée telle qu’elle a été et telle qu’elle est.

 

Le premier tome nous propose : Quelques articles préparent en un sens à l’étude de la gnose : la notion de démiurge chez « Numésius d’Apamée», la position spirituelle de Plotin, la « Ténèbre mystique » et la théologie négative chez le Pseudo-Denys ;d’autres, concernant des sources nouvelles (Plotin et les gnostiques – Fragments de l’apocalypse d’Allogène) ; d’autres enfin comparent les trois conceptions du temps qui s’offraient à l’Antiquité finissante : circulaire pour les grecs (l’éternel retour), en droite ligne pour les chrétiens (de la chute vers le salut en passant par Jésus), et en ligne brisée, symbole d’absurde incohérence, pour les gnostiques, en ceci ressemblants à tel penseurs modernes.

 

Au sommaire de ce 1e tome :

Temps, histoire et mythe dans le christianisme des premiers siècles

Numérius d’Apamée et les théologies orientales au second siècle

Position spirituelle et signification de Plotin

Plotin et les gnostiques

Hermès trois fois incarné et l’hermétisme

La Ténèbre mystique chez le pseudo-Denys l’Aréopagite

Phénoménologie de la gnose et problème du gnosticisme

Fragments retrouvés de « L’Apocalypse d’Allogène ».

 

EN QUÊTE de la gnosetome 2               L’Évangile selon Thomas 

Henri CHARLES PUECH

Edition  GALLIMARD

1978

Ce 2ème tome est consacré à l’Évangile de  Thomas, retrouvé à Nag Hammadi. L’auteur qui participa aux fouilles, raconte comment fut retrouvé cet Évangile ; il donne des explications sur les logions et explique les doctrines ésotériques et les thèmes gnostiques de cet Évangile.

 

L’évangile de Thomas dont le texte copte a été retrouvé en Haute Egypte, et dont une traduction est donnée en tête de ce volume, a fait sensation aussitôt son existence révélée, en particulier par diverses notes et communications de l’auteur ici reproduites.

 

Il s’agit de plus d’une centaine de « Paroles » que Jésus aurait adressées à son disciple Thomas, gardées secrètes et répandues dans les milieux gnostiques et manichéens. Les unes s’apparentes aux paroles du Nouveau Testament. Les autres sont inconnues et mettent en œuvre de nombreux thèmes gnostiques que H. CH. Puech met à nu, esquissant ainsi, de tout ce courant de pensée, une interprétation systématique dont un grand spécialiste du mysticisme iranien ( Henri Corbin), traitant de motifs voisins, a pu souligner « la richesse et la densité exceptionnelle »

 

Au sommaire de ce 2e tome :

 

L’Evangile selon Thomas

Une collection de paroles de Jésus récemment retrouvée

Un logion de Jésus retrouvé sur une bandelette funéraire

Explications de l’Evangile selon Thomas et recherches sur les Paroles de Jésus qui y sont réunis

Doctrines ésotériques et thèmes gnostiques dans l’Evangile selon Thomas.

Réunion des 12 caisses gardées au musée du Caire avec la caisse qu’a acquis l’institut Jung de Zurich, ce qui a permis de collationner la totalité des documents.


Un livre et 2 tomes de référence sur le sujet.

 

CAHIERS  METANOÏA – ASSOCIATION METANOÏA – 26740 MARSANNE – 04 75 90 30 44

 Association  gnostique

 Gillabert

 1975

Cette association fut fondée en 1975 par Emile Gillabert. Après la disparition d’Emile, sa femme a repris le flambeau et continu à sortir les cahiers. Chaque cahier contient l’étude d’un logion de l’évangile selon Thomas - ainsi que des poèmes gnostiques et divers travaux  Complet du début à aujourd’hui

 

L'évangile selon Thomas est un des 52 manuscrits, écrits en langue copte et découverts en 1945 près de Nag Hammadi en Haute Egypte. Il représente un recueil de 114 logia ou paroles que Jésus aurait dites. Ce témoignage nous révèle aujourd'hui une dimension nouvelle dans l'enseignement de l'homme qui, voici vingt siècles, fut à l'origine de quelques perturbations dans le monde religieux juif. Certains de ses disciples le proclamèrent en effet comme le Messie tant attendu. Il fut même reconnu comme «fils de Dieu», quelque puisse être la signification accordée alors à cet épithète.

 

L'histoire de la genèse du christianisme, suite à la prédication du dénommé Jésus, appelé le nazaraios, à la signification accordée à sa crucifixion, et surtout à la croyance en sa résurrection, se situe toujours, et malgré une littérature impressionnante, dans d'une nébuleuse historique. L'historiographe de l'époque fait à peine quelques allusion à sa présence. Le témoin le plus présent dans le Nouveau Testament, le juif Paul, n'a porté quasiment aucune attention au contenu de son discours. La source d'informations la plus importante à son sujet nous est proposée par les évangiles canoniques. Mais ceux-ci ne représentent qu'un choix sélectif, découlant d'une interprétation bien précise du témoignage de Jésus. Ce choix ne fut officialisé que vers la fin du IV° siècle. Tout au long de leurs rédactions successives et de leurs transcriptions ces évangiles ont, en outre, indéniablement subi l'influence des idées pauliniennes. Par des écrits de «pères de l'église» nous savions déjà que certains de ses disciples témoignaient d'une perception différente du contenu de son enseignement. La découverte de Nag Hammadi nous confirme aujourd'hui l'existence, au début de l'ère chrétienne, d'une diversité insoupçonnée dans l'interprétation des paroles de Jésus.

 

Une approche sereine de son avènement dans le monde religieux juif nous apprend que sa prédication ne fut pas perçue par les autorités religieuses comme concordante avec leur croyance. Elle fut même considérée à tel point perturbante, qu'il fut décidé par le Sanhédrin de mettre un terme radical et définitif à la liberté d'expression, que Jésus s'était accordé à lui-même. Il fut donc éliminé par une crucifixion, une sentence qui à l'époque ne représentait pas un évènement exceptionnel. Toutefois, lorsque nous consultons les évangiles, nous constatons que son témoignage y est présenté comme une continuation évidente de la bible juive ou hébraïque. Jésus y est en effet reconnu comme le Messie, dont la venue est prophétisée dans les écrits vétérotestamentaires. Ce qui fut dissonance devint donc consonance

 

La particularité dans le témoignage de son disciple Thomas, est que, d'une part, il nous propose un grand nombre de paroles de Jésus, présentes également dans les évangiles canoniques, mais que, d'autre part, il nous présente un Jésus qui prend clairement ses distances par rapport à la croyance juive et ses rituels. Le «nouveau» dont il témoigne est foncièrement différent de l'ancien. Il est le vin nouveau, qui ne peut se garder dans de vieilles outres, le vêtement neuf qui ne nécessite aucune retouche à l'aide d'un tissu usagé, la connaissance nouvelle qui n'a que faire d'une circoncision juive… Dans la prise de conscience d'un lien intérieur et donc spirituel, l'unissant à l'Être absolu - lien qu'il précise dans l'image de la relation unissant le fils à son père - il a trouvé la délivrance véritable. Ce lien il le reconnaît comme le propre de chaque être humain. Le but de son témoignage aurait donc été d'éveiller la conscience de chacun de ses frères et sœurs à cette réalité spirituelle intérieure.

 

Le problème, auquel nous sommes confrontés aujourd'hui et qui est gratuitement ignoré par l'Église parce que trop perturbant, concerne l'interprétation de l'enseignement de Jésus. Le fait que son témoignage eut lieu il y a vingt siècles ne facilite nullement sa juste compréhension aujourd'hui. Le fossé culturel qui nous sépare du monde juif de jadis ressemble en effet davantage à un gouffre… En plus, les croyances religieuses n'appartiennent plus aujourd'hui au domaine du Divin mais à celui d'une connaissance humaine ô combien précaire et culturellement dépendante. Il en découle que notre approche ne peut être que foncièrement différente de celle de ses auditeurs dans la Palestine d'antan. Dans la mesure toutefois où le contenu de son enseignement témoigne, comme celui de Bouddha ou de Krishna dans la Bhagavad Gita et bien d'autres encore, d'une conscience religieuse universelle, le temps ne pourrait constituer un obstacle à la recherche d'une compréhension nouvelle

 

 ÉVANGILE SELON THOMAS

 

 Edition  DERVY

  1990

Présentation traduction et commentaires par Emile Gillabert-Pierre Bourgeois et Yves Haas Cet évangile retrouvé à Nag Hammadi en 1945 contient les paroles de Jésus. Ces paroles non déformées sont ici interprétées dans un contexte de gnose, hors des canons de l’église.

L’évangile selon Thomas est un des 52 manuscrits écrits en langue copte et découverts en 1945 près de Nag Hammadi en Haute Egypte. Il représente un recueil de 114 logia, des paroles que Jésus aurait dites. Ce témoignage nous révèle aujourd’hui une dimension inattendue dans l’enseignement de l’homme qui, voici vingt siècles, fut à l’origine de quelques perturbations dans la sphère religieuse judaïque. Car certains de ses disciples le reconnurent comme le Messie, dont la venue était prédite dans la Bible.

Par les gardiens de la tradition biblique sa prédication fut toutefois perçue comme hérétique. Ce qui fut consonance pour les uns, s’avéra donc dissonance pour d’autres.

L’histoire de la genèse du christianisme suite à la prédication de Jésus, à la signification accordée à sa crucifixion et surtout à la foi en sa résurrection, se situe toujours et malgré une littérature impressionnante, dans une nébuleuse historique. L’historiographe de l’époque fait en effet à peine allusion à sa présence. Le témoin le plus influent dans le Nouveau Testament, le juif Paul, n’a quasiment porté aucune attention au contenu de son enseignement. La principale source d’informations à son sujet est consignée dans les quatre évangiles reconnus par l’Église. La sélection de ces écrits ne fut toutefois officialisée que vers la fin du IV° siècle. Ce choix découlait d’une interprétation humaine d’évènements, considérés comme la réalisation d’un dessein divin. Tout au long de leurs rédactions successives et de leurs transcriptions ces écrits ont en plus subi l’influence inévitable d’idées pauliniennes. Par des écrits de « Pères de l’Église » nous savons que certains disciples de Jésus ont témoigné d’une perception différente de sa prédication. La découverte de Nag Hammadi nous confirme aujourd’hui l’existence au début de l’ère chrétienne d’une diversité insoupçonnée dans l’interprétation de son enseignement.   
La particularité du témoignage que nous a laissé Thomas est que, d’une part, il propose un nombre considérable de paroles, présentes également dans les évangiles canoniques, mais qu’il il nous confronte d’autre part à une perception religieuse différente de celle proposée par la croyance chrétienne. Le nouveau dont témoigne Jésus est foncièrement différent de l’ancien. Il est le vin nouveau, qui ne peut se garder dans de vieilles outres, le vêtement neuf qui ne nécessite aucune retouche à l’aide d’un vieux tissu, une approche religieuse inédite, qui n’a que faire d’une circoncision juive… Par une prise de conscience du lien intérieur et spirituel qui l’unit à sa Source de vie absolue - lien qu’il précise par l’image de la relation qui dans sa culture unissait un fils à son père - chaque être humain peut avoir accès à une perception religieuse plus conforme à la réalité. Car de ce Père nous sommes toutes et tous, au même titre que Jésus, les enfants. Le but de son témoignage aurait donc été de rendre chacun de ses frères et sœurs conscient de cette réalité spirituelle.

Le problème auquel cet évangile nous confronte concerne donc l’interprétation de l’enseignement de Jésus. Le fait que son témoignage eut lieu il y a vingt siècles n’en facilite guère une juste appréciation aujourd’hui. Le fossé culturel qui nous sépare du monde juif d’antan ressemble en effet davantage à un gouffre. Car les croyances n’appartiennent plus aujourd’hui à une minuscule minorité d’êtres divinement choisis ! L’histoire passée et actuelle de ces croyances nous contraint en plus à apprécier leurs vérités comme un savoir humain, imprégné de toutes les limitations inhérentes à la nature humaine. Il en découle que l’approche que nous pouvons en faire ne peut être que foncièrement différente de celle des habitants de la Palestine d’antan. Dans la mesure toutefois où le contenu de l’enseignement de Jésus, comme celui du Bouddha ou de Krishna et de bien d’autres encore, concerne une conscience religieuse universelle, le temps ne pourrait constituer un obstacle à la recherche d’une compréhension plus judicieuse de son témoignage.

 

ÉVANGILE SELON THOMAS La connaissance dans les paroles de Jésus.

SWAMI SHRADDHANANDA GIRI

Edition Les 2 Océans

 1998

L’auteur étudie les paroles de Jésus de l’évangile de Thomas et donne sa version gnostique et métaphysique avec sa sensibilité hindoue. C’est à la lumière du Vedanta que l’évangile de Thomas est commenté.

 

Les êtres humains, toutes croyances confondues, ont une aspiration commune : connaitre la vérité de Soi. Cette connaissance est fondamentale, car c’est elle qui donne l’orientation juste dans la vie. On constate que tous les êtres qui connaissent la vérité, tous les sages qui ont cherché la vérité de la Conscience, ont découvert la même réalité du Soi de l’individu et du ont trouvé les mêmes réponses aux questions qu’un chercheur authentique est censé se poser. Les enseignements de Jésus, exprimés dans l’évangile selon Thomas, répondent largement à ces questions.

 

Dans notre vie pratique, quotidienne, nous cherchons à connaitre la vérité des choses qui concernent notre vie, le flou et l’obscurité seraient-ils obligatoires en ce qui concerne notre conscience à laquelle toutes les autres connaissances sont destinées ?

 

Swami Shraddhananda Giri s’est donné pour but dans cet ouvrage d’élucider notre identité fondamentale, le vrai sens de la vie. La clarté de ses commentaires nous éclaire sur la réalité de la Conscience et nous montre que nous n’avons pas à avoir peur de perdre notre identité, ce dont beaucoup de gens souffrent, car on peut perdre son avoir mais non ce que nous sommes fondamentalement.

 

Jésus a souligné implicitement que tout homme, quel qu’il soit, est fondamentalement divin, mais sa nature divine est cachée par un Voile, celui de l’Ignorance. C’est contraire à l’idée reçue selon laquelle l’homme est au départ un pécheur de par sa nature. Les affirmations de Jésus soulignent spontanément la dignité de l’homme, mais le placent en même temps devant la responsabilité de détruire cette ignorance.

 

La connaissance du Soi est donc primordiale, car c’est elle qui nous aide efficacement à bien mener notre vie, elle peut nous rappeler à chaque instant notre valeur réelle et pourquoi nous sommes ici, et ce que nous devons faire principalement.

 

Cet ouvrage va tenter de faire un commentaire sur l’évangile selon Thomas, à la lumière du Vedanta.

 

La gnose ou connaissance représente la découverte de la nature réelle de la Conscience, à la lumière de cette découverte on peut affirmer qu’elle est également la découverte de la base du monde phénoménal et de relation avec le Soi.

 

Il y a une grande différence entre la gnose et une institution religieuse. Une institution religieuse a pour but principal de maintenir une communauté, parfois au détriment de la Vérité universelle et peut créer un sentiment de différence par sa profession de foi.

 

La gnose a pour but principal de révéler la valeur réelle de la conscience, le Soi de l’individu, et c’est ce que rejette l’institution religieuse par peur que l’homme trouve ou retrouve une liberté et le moyen de vérifier le bien fondé des enseignements.

 

Chaque logion (114)  est commenté à travers la métaphysique gnostique et les écrits indous du Vedanta, par ce Maître éveilleur qui enseigna à Paris Sorbonne durant 3 ans, les principes fondamentaux de l’œcuménisme et la tradition de l’Inde.

C’est simple et magnifique.

13 F

fragments de gnose base de l’ÉsotÉrisme

Nicolas tereshchenko

Edition  TRÉDANIEL

 1993

Ce recueil d’essais, sans prétendre épuiser les matières traitées, présente les données essentielles pour commencer à comprendre et à explorer les diverses parties de l’univers peu connu de l’ésotérisme et de l’hermétisme.


Dans la première partie, cet ouvrage traite de la réincarnation, des dangers des vibrations sonores auxquels nous sommes exposés par la musique, du rôle du rituel dans les ordres initiatiques, de la maîtrise de la vie par la respiration, de la véritable signification de l’amour, de la pratique de la prière, des voies conduisant au chemin du retour à la source de la vie humaine et de la conscience, et enfin de la signification et des effets produits par les couleurs.

La seconde partie traite du Tarot, et plus particulièrement de la manière pratique d’en faire usage non pas pour dire la bonne aventure, mais pour améliorer sa propre existence et acquérir les pouvoirs super sensoriels que tout homme devrait avoir. De plus, un Arcane jusqu’à présent inconnu des profanes, et même de presque tous les tarologues, est décrit et dévoilé pour la première fois en France.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

Les symboles et le symbolisme, la réincarnation –

La musique et le rôle essentiel du rituel dans les ordres initiatiques –

La respiration et la maîtrise de l’homme sur sa vie –

Le pire obstacle au travail sur soi pour atteindre l’Absolu

La pratique ésotérique de la prière

Les quatre voies vers le chemin du retour

 

De toutes les couleurs et l’enveloppe atmosphérique.

Polyangles, polygones et polygrammes

La notion de Kabbale et ses applications

L’accès au sens caché des choses à la portée de tous

Le Tarot et la voyance

Le Tarot spirituel et ésotérique

Le titan endormi noyé : clef occulte perdue et retrouvée

13 G

GNOSE

Jean HAAB

Edition  Jean HAAB

 1993

Gnose, le second livre de Jean Haab, s’attache essentiellement à retrouver l’unité de la Grande Tradition Primordiale en utilisant ces voies royales que sont l’alchimie, la kabbale, la numérologie et le Tarot.

 

Un système absolument original nous est proposé concernant la disposition des lettres hébraïques et des arcanes majeurs du Tarot sur l’Arbre des Sephirot, qui se révèle en parfaite conformité avec l’Art d’Hermès et la numérologie.

 

Il confère au Tarot une dimension alchimique et fait éclater au grand jour des secrets jusque là insoupçonnés contenus dans ses arcanes majeurs. L’auteur développe chaque lame du Tarot qui est couplée avec les 22 lettres hébraïques. Il en explique le sens numérologique, ésotérique, hébraïque, symbolique, alchimique, spirituel et surtout kabbalistique.

 

Un excellent livre sur cette connaissance.

 

G   COMME GNOSE     -

 Henri Gallois

Edition Dervy

 2016

Le " G " est l'un des symboles majeurs du grade de compagnon. Ce " G " renvoie à la " Gnose ", cette connaissance, au-delà des seuls savoirs intellectualisés, qui est la sagesse elle-même. Cette Gnose a des racines historiques puisqu'elle naît dans l'effervescence du christianisme primitif.

 

Obligée de devenir " occulte ", souterraine, à cause de l'émergence du dogme chrétien, elle ne cesse, depuis, de revenir interpeller la réflexion des hommes, à travers l'histoire, jusqu'à la franc-maçonnerie. À quoi prétend-elle permettre d'accéder, sinon au Grand Architecte, ce symbole d'un dieu incompréhensible, parce qu'infini, donc indéfinissable, donc indicible, objet de la recherche des francs-maçons ?

 

Dans cet ouvrage, Henri Gallois, par ce commentaire éclairé sur la Gnose, permet au lecteur d'aborder une histoire des idées trop souvent occultée. D’accord ! Sur un sujet qui n’est pas déjà simple à cerner, la gnose, pas facile d’être accessible! Ce livre affirme ne pas être un autre traité sur la Gnose; ajoutons aussi qu’il ne s’agit pas franchement de La Gnose pour les Nuls. Même si, en page 249, on trouve une définition humainement compréhensible de la gnose : la Gnose est à la fois un but et un moyen de réalisation de soi, au travers d’une méthode permettant d’accéder à sa propre transmutation.

 

L’auteur nous demande une ouverture d’esprit. Et il en faudra pour le suivre dans son cheminement très documenté. Les références de Gallois sont cependant parfois curieuses comme lorsqu’il cite le livre ‘’Les juifs de l’espace’’ de Marc Dem.

Il est également séduit par la théorie de Michel Coquet, l’auteur de Jésus sa véritable histoire qui assure que Jésus n’est autre que le Maître de Justice des esséniens mentionnés dans les manuscrits de la mer Morte. Ce Jésus-Maître de Justice – dont la véritable orthographe est : Jehoshuah – serait né en 105 avant notre ère. Plus loin, il fait un sort à la virginité de Marie (le mot hébreu almah ne signifierait pas vierge mais jeune femme), citant un des plus grands généalogistes, Laurence Gardner, l’auteur de Le Graal et la lignée royale du Christ. Parmi d’autres références, Raymond Ruyer et sa Gnose de Princeton, Marilyn Ferguson et son très néo-agien Enfants du Verseau Ce n’est que dans la 4e partie de l’ouvrage (p. 331), également intitulée G comme gnose qu’il sera question de Gnose et franc-maçonnerie.

 

Réflexion sur la Gnose : Ce mot Gnosis nous vient du grec, lequel constitue la racine en latin du verbe cognoscere  signifie connaissance. Ajoutons à titre indicatif que le mot grec Gnostikos signifie « celui qui sait » et celui-là pourrait s’approcher de l’initié. C’est ainsi que le concevaient les gnostiques. Voilà une raison supplémentaire pour s’intéresser à la Gnose. Il apparaît à la simple réflexion que l’énumération donnée par notre rituel ne comporte pas un terme que le pasteur Anderson aurait probablement cité en premier lieu dans sa langue maternelle pour illustrer la lettre G : GOD. Il eut pu ajouter GOOD GOD mais bon dieu, la traduction littérale, nous égare peut-être de notre sujet mais en apparence seulement...  

 

Revenons enfin à la Gnose, et pour conserver l’usage de la lettre G, attachons nous à en tracer même sommairement la genèse avant d’en faire la glose. S’il fallait donner en préambule un embryon de définition de la gnose, c’est probablement par son contraire qu’il faudrait la présenter tant il est vrai que nous entendons parler plus souvent d’agnostiques que de gnostiques. Un agnostique en effet est celui qui n’admet comme réalité que le monde expérimental, le monde sensible matériel, concret qu’il estime être le seul entrant dans le champ du connaissable. Cette position conforte l’alliance du rationalisme et du matérialisme. Rappelons au passage que l’agnostique se différencie de l’athée, au moins dans le sens moderne du terme, lequel se contente de nier l’existence d’un dieu ou plus exactement il refuse d’adhérer aux raisons de croire à l’existence d’un dieu. Bien sûr l’athéisme contrairement à l’agnosticisme n’est pas une doctrine.  

 

A l’opposé, pour simplifier dans un premier temps, la gnose se présente comme une connaissance purement intuitive et une expérience strictement personnelle qui donne accès au divin ou pour utiliser un terme plus générique, au transcendant ou à une forme de métaphysique. Cette approche essentiellement spiritualiste fait davantage appel à l’intelligence du coeur qu’à la raison, au moins dans la pensée des premiers gnostiques lesquels ont constitué une secte à l’origine. La question se posera de savoir s’il n’existe pas encore aujourd’hui un certain sectarisme gnostique ce qui n’exclue pas un sectarisme agnostique non plus... 

 

La pensée gnostique, dont on peut lire fréquemment qu’elle est néo-platonicienne, à défaut de racines peut être reliée à divers grands mouvements de pensée tant en occident qu’en orient : On y retrouve l’importance de l’âme chère aux égyptiens et reprise par Pythagore, la dualité du bien et du mal constituant essentiel de l’univers des mazdéens reprises dans les doctrines manichéennes, lesquelles ont largement influencé bien plus tard, le Catharisme

 

 

L’idée de salut par la connaissance, la prise de conscience de la part de divin en soi, l’affirmation que le monde n’est qu’une illusion dont il faut s’affranchir, et enfin la recherche de l’intériorisation comme moyen d’élévation de soi, ces thèmes développés par les gnostiques se retrouvent tant dans le mouvement de la pensée grecque que Bouddhique mais aussi chez les Esséniens, chez les Astrologues de Babylone ou en Inde dans les Upanishads ( textes indous écrits entre le XVIII° et le VIII° siècle avant notre ère – textes védiques – véda signifie savoir science en sanskrit ) 

 

Sans remonter aussi loin, il est fréquemment admis que la pensée gnostique s’est développée tout particulièrement dans l’émergence du monde judéo-chrétien bien qu’elle l’ait largement précédé et sur lequel elle s’est greffée presque dès les origines. Les premiers gnostiques répertoriés et désignés comme tels au deuxième siècle de notre ère, Valentin, Marcion et Justin pour ne citer que les plus célèbres, mêlaient semble-t-il la tradition juive et la philosophie religieuse des Grecs dont ils avaient été nourris, tout en adoptant de façon très personnelle l’enseignement d’un christianisme naissant et dont le contenu n’était pas encore parfaitement défini.                      

 

Ainsi pour eux le vrai Dieu ne pouvait pas être source de tout et notamment source du mal. En cela ils suivent Platon qui avait énoncé que « dieu n’est pas cause de tout ; il n’est cause que du bien ; il n’est pas responsable des maux ». Les guerres, la corruption, l’omniprésence et l’omnipuissance des romains à cette époque, tous ces malheurs,  ne pouvaient pas être le fait de Dieu qui avait dit lui-même « mon royaume n’est pas de ce monde ». Ainsi les gnostiques établissaient-ils un lien entre le monde décrit par Platon et celui annoncé par le Christ dans leur représentation du dualisme de ce monde, celui du mal sur terre et celui du bien qui n’est pas ici-bas, vers lequel on peut tendre par la connaissance. La gnose devient pour eux la connaissance de la connaissance, la connaissance de dieu qui passe par et aboutit à la connaissance de soi même.  

 

 Je voudrais à cet instant faire une petite digression sur la citation qui vient d’être énoncée laquelle est largement détournée de son sens lorsqu’elle est élidée. Pourquoi ne cite-t-on toujours que la première partie de cette phrase célèbre, ce qui la dénature ? D’ailleurs ceux qui la dénaturent, trop souvent la détournent à leur profit et pratiquent davantage le « connais-moi, moi-même » qui n’est qu’une forme d’exhibitionnisme à visée psychanalytique très pratiqué en maçonnerie.  

 

La gnose, chacun l’a bien compris, n’est pas un  savoir, mais elle s’interprète déjà dans le sens que lui donnera bien plus tard Paul Claudel de co-naissance. En langage contemporain nous dirions que pour les gnostiques, l’homme comme le monde est duel. Déjà formulée par Aristote, Cette dualité pour l’homme est celle de l’être de chair qui est aussi être de lumière, laquelle est d’essence divine. De cette façon l’homme devient parcelle de divin qui, elle, subsistera après la mort, libérée de sa gangue charnelle. Le corps n’est qu’une enveloppe passagère qui peut être entrainée à des excès sans que l’âme en pâtisse. Mais la mort ne libère pas nécessairement l’homme de l’emprise du Démiurge. Seuls ceux qui se sont libérés par la gnose y parviennent ; les autres doivent revivre une autre existence, ce qui suggère une doctrine de la réincarnation que n’aurait pas reniée Pythagore lui-même tout comme le mythe de l’ascension des âmes.  

 

Reprenant à leur compte l’évangile de Thomas citant Jésus, les gnostiques considèrent que le destin de l’homme est de parvenir par la gnose à la connaissance de l’ineffable réalité divine d’où il provient et où il doit retourner. Pour les alchimistes ici présents, précisons que l’étincelle divine qui est en nous correspond pour les gnostiques à l’or spirituel, ultime stade des sept degrés de l’univers décrits par Claude Ptolémée. La sphère saturnienne correspond à la matière ; elle est symbolisée par le plomb. Puis après la mort du corps et sa décomposition suivent un certain nombre de transmutations qui traversent Jupiter, assimilée au zinc, Mars au fer, Mercure le vif-argent, la lune l’argent pour atteindre enfin le soleil, l’or. Les gnostiques considéraient que ces différents métaux matérialisaient les différents stades d’évolution de la matière sur la voie de la perfection, celle de l’or que seule la gnose permettait d’atteindre.  On peut trouver ici une filiation à travers cette résurrection des métaux, avec le mythe  égyptien d’Osiris, les mystères orphiques et Dionysiaques et certains mythes perpétués par la franc -maçonnerie. 

 

Bien sûr il est possible aussi, d’étendre, par de subtiles correspondances, la palette des métaux décrits plus haut aux couleurs.Théophrastus Bombastus von Hohenheim, plus connu sous le nom de Paracelse voyait dans le souffre le médiateur entre le corps et l’esprit et dans le sel, présent aussi dans nos rituels, l’origine de toutes les couleurs, qu’il définit comme la lumière coagulée du monde. Chacun pourra à son goût approfondir ces sujets que certains cercles maçonniques au XVIII° à tendance gnostico-hermétiques ont développés. Au Plérome, le monde du divin s’oppose chez les gnostiques, le Kérome, le monde des apparences et de la matière. Son créateur qui ressemble au Jéhovah de l’ancien testament se distingue voire s’oppose au dieu de lumière et de bonté, seul vrai dieu mais inconnaissable. Alors que Platon dans le Timée imagine le démiurge comme un poète qui crée un cosmos aux proportions harmonieuses, la gnose lui attribue la création d’un monde dénaturé inachevé, un chaos.  

 

Sur le plan éthique, les gnostiques considèrent que les lois morales, qui doivent être évolutives et adaptées par chacun, n’ont d’autre objet que d’assurer la vie en société. Elles constituent un arsenal juridique propre à réguler les relations entre individus. Les suivre n’apporte rien pour le salut de l’individu lequel ne peut s’obtenir que par la voie spirituelle et individuellement. Les êtres de chair sont freinés dans cette quête par la pesanteur de leur propre nature matérielle et ils ne sont pas égaux entre eux devant la spiritualité. Nous retrouvons comme chez Pythagore une certaine forme d’élitisme. 

 

Il existe des êtres de lumière considérés comme des messagers du divin qui sont chargés d’aider l’humanité dans sa quête de la gnose. Parmi beaucoup d’autres, Jésus est de ceux-là. Cette thèse se rapproche de celle du livre des grands initiés d’Edouard Schuré que chacun connaît ici, grands initiés auxquels il est fait référence dans le rituel du deuxième degré. A titre indicatif, Le soufisme connaît des catégories similaires, le stade ultime étant celui des Malamati dont l’état est assimilable à celui de prophète, alors que le Sufi se contente, si on peut dire, d’avoir accès à la gnose.  

 

On perçoit déjà dans l’approche gnostique, ce qu’un auteur a défini comme l’hellénisation du christianisme. La gnose en bien des points s’éloigne de la foi chrétienne et notamment en ce qu’elle est une expérience personnelle du transcendant sans adhésion à un dogme. Elle est aussi l’affirmation que l’homme peut assurer seul son salut. Les théologiens du christianisme dénonceront très tôt cette hérésie adoptée plus tard par les cathares et combattue par l’inquisition. L’étincelle divine des gnostiques qui pousse à la connaissance de dieu fait partie intégrante de l’âme protestante dans sa recherche individuelle du salut. Les Luthériens y étaient plus sensibles que d’autres. La même approche se retrouve chez les rose-croix mais aussi chez les mystiques anglais influencés par le théosophe mystique allemand du XV° siècle, Jacob Böhme puis dans la philosophie de l’idéalisme allemand avec Hegel et Schelling. Cette influence se retrouve enfin, dans la littérature contemporaine notamment chez Joyce, Rimbaud, Breton et Artaud.  

 

De nos jours encore des résurgences de gnosticisme persistent notamment dans le syncrétisme de la société théosophique créé par Hélène Blavatsky fin XIX° mais dont les thèses racistes ont alimenté la pensée national-socialiste allemande : (le but de l’humanité c’est l’ascension du corps matériel et sexué vers un corps éthérique de lumière ; mais cette ascension se fait à partir de la race mère qui est la race Aryenne située pour elle aux USA de son époque 

Ainsi des mouvements gnostiques se retrouvent dans les religions chrétiennes, y compris dans le Judaïsme et dans l’Islam notamment à travers le Soufisme. Alors la question se pose de savoir pourquoi ce terme de Gnose, figure dans l’interprétation de la lettre G. L’influence protestante y est probablement pour beaucoup. N’est-ce pas précisément la gnose qui a généré les condamnations papales de la F.M. libérale, en ce qu’elle permet un accès directe à un être transcendant en ignorant l’église ?  

 

Mais les Maçons ne sont pas nécessairement des gnostiques au sens originel du terme. Pour éviter toute référence christique, la gnose en F.M. libérale est souvent présentée comme étant la connaissance initiatique. L’impétrant en d’autres termes, comme Mr Jourdain avec la prose, ferait de la gnose sans le savoir. Il s’agit, en effet, comme pour les gnostiques, non pas d’un savoir mais de la découverte du sens caché des choses et du monde, par une recherche personnelle et nous concernant, aux moyens des symboles. Il n’est probablement pas abusif d’assimiler cette co-naissance à une renaissance telle que nous la faisons vivre à l’initiation. Là aussi la connaissance, comme toute expérience initiatique, est plus affaire de coeur que de raison. Mais là s’arrête la comparaison et l’utilisation du terme de gnose dans le rituel, à ce stade, sauf si la définition de la gnose se limite à celle de « prise de conscience » me paraît abusive, mais cela n’engage que l’auteur de ces lignes.  

 

Cette courte réflexion n’avait pour but que de contribuer à réfléchir sur la gnose certes mais aussi par voie de conséquence, sur l’initiation et sur les définitions que nous voulons  donner aux mots que nous employons. Je laisse donc à chacun le soin d’alimenter sa propre analyse sur ce chemin ou sur tout autre, tant il est vrai que ce qui importe, est moins le but à atteindre que le chemin parcouru pour y parvenir.   

 

gnose & gnosticisme

Edmond fieschi

Edition  A.C.U.

 1998

L’auteur est allé à la recherche des origines de la gnose, gnose qui allie les démarches de Connaissance et d’Amour Universel et préconise d’aller à l’Essentiel.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Chapitre 1 : La muraille aux 7 portes – la rencontre –

Chapitre 2 : Gnose et gnosticisme : Prolégomènes -  Les sources  -  L’Inde  -

Chapitre 3 : Esquisse d’une histoire de la gnose : Les origines – le paradis – Lutte des judéo-chrétiens contre les gnostiques – Lutte de l’Eglise contre les hérésies – Histoire de l’Eglise Gnostique Evangélique d’Antioche –

Chapitre 4 : Alchimie et Gnose : Origine de l’alchimie – Herboristerie alchimique – la quintessence – Saint Yves d’Alveydre -  Ouvrages de Papus sur les sciences occultes -  L’antimoine -  le Sel – Caput motuum – Les aigles – la grande coction –

Chapitre 5 : L’Alchimie spirituelle : Prolégomènes – le paradoxe de Zénon d’Elée – Symboles et symbolique –

Chapitre 6 : La voie cardiaque : Transmission du pouvoir spirituel – l’œuvre au noir – Technique du Yantra – l’œuvre au blanc et l’œuvre au rouge –

Chapitre 7 : Le discours de Krishnamurti : Prolégomènes – le déconditionnement, clef de la vie – le discours –

Chapitre 8 : Divers documents des Eglises et Patriarches gnostiques –

 

GNOSE – GNOSTICISME  -  GNOSTIQUES   - 

Divers  auteurs

Edition Cahiers Villard de Honnecourt N° 81

 2011

Cet ouvrage N° 81 (2011) des cahiers de Villard de Honnecourt est entièrement consacré à la Gnose et à tous ses dérivés.

 

Au sommaire de ce livre on y trouve :

 

Bruno Pinchard qui nous parle d’illuminisme et d’ésotérisme. Il nous rappelle l’interdit de l’Eglise sur la gnose et ceci à cause du livre d’Irénée de Lyon qui fustigea et diabolisa cette science dans son livre « Contre les hérésies ». Pour Irénée il n’y a qu’une voie, c’est celle des Evangiles canoniques et qu’un scénario celui de la Rédemption du Christ.

 

Mircea Eliade nous rappelle que depuis la nuit des temps, il n’y a que 3 types d’initiation : La première catégorie est celle des rituels collectifs sur lesquels s’effectue le passage de l’adolescence à l’âge adulte et qui sont obligatoires pour tous les membres de la communauté, ils sont aussi appelés « rites de puberté, initiation tribale ou initiation de classe d’âge ».

La 2e catégorie d’initiations comprend toutes les espèces d’entrée dans une société secrète ou une confrérie. La 3e catégorie d’initiation caractérise la vocation mystique, comme par exemple les chamanes ou l’homme médecin animiste. Pour eux l’élément extatique est primordial. Pour ces initiations la gnose et la transmission initiatique est attestée dans toutes les grandes religions et dans tous les mouvements ésotériques.

Francis Delon nous parle d’Harold Charles Mamlock initié en 1918 et fut un ardent défenseur de la Franc-maçonnerie régulière. Il vécut à Paris jusqu’en 1942, date à laquelle il disparu et fut porté mort en 1960. Il écrivit pas mal d’ouvrages et fit des conférences sur la régularité de l’enseignement et les positions gnostiques modernes.

 

Bertrand Heyraud nous raconte l’histoire de Rome avec Cicéron, Sénèque, Epictète, Epaphrodite, Marc Aurèle et les stoïciens.

Yves Paix disserte sur la voie de la connaissance, voie qui fut empruntée par le Christ pour parvenir jusqu’à nous, voie qui comprend les sphères célestes, supra célestes et les mystères astraux, tout cela doit être exploré pour opérer la « remontée libératrice ». Il nous explique l’homme et la gnose et cite de nombreux logions de l’Evangile de Thomas. La gnose et les textes fondateurs sont évoqués ainsi que l’évangile de Judas, il développe la gnose et la doctrine du groupe séthien, les problèmes rencontrés entre les écoles gnostiques et le christianisme, les hérésies gnostiques sont évoquées.

 

Jacques Chrissos évoque le cas de Jacob Boehme et sa théosophie gnostique chrétienne. Pour J. Boehme, Dieu est un trésor caché qui n’aspire qu’à être connu. Il se laisse partiellement révéler en se dédoublant au sein d’une sphère ontologique, située entre notre monde réel et crée et l’inconnaissable qui serait le lieu de rencontre entre lui et la créature ; le point de jonction entre la transcendance et l’immanence.

 

Etienne Wolfcarius spécialiste du RER, explique le chemin de vie toujours inachevé dans la démarche initiatique. Il parle de la gnose, un mythe d’exil, et de la quête de saint Irénée et de Grégoire de Nysse. Il rappelle le symbolisme des évangélistes et le tétramorphe des quatre vivants appelés aussi des quatre veilleurs. Il pose la question suivante : la gnose est-elle l’essence de la Franc-maçonnerie ? Il termine par explique la gnose dans le rituel du Régime rectifié.

 

Alain Van Lembergen spécialiste du Johannisme essaie de définir la gnose dans une démarche initiatique, et ses aspects particuliers avec cette notion du mal et du bien et un certain malaise d’ordre métaphysique qui prend sa source dans le judaïsme et dans la philosophie platonicienne, surtout dans le Timée et le Phédon. La genèse, l’apocalypse et l’évangile de Jean sont expliqués.

 

Eric Debeurme nous raconte l’histoire de ce grand gnostique que fut Marcion (85-160) et suppose qu’il aurait approuvé l’opinion d’Ernest Renan qui disait au sujet de la gnose « L’Eglise est une secte juive qui a réussi »

 

Jean Van Win nous conte la chute originelle selon Martinés de Pasqually et selon la Genèse biblique. Rédemption et réintégration font parti du vocabulaire et de l’enseignement de Martinés. On y trouve les sources apocryphes de la pensée martinézienne avec la première chute des anges rebelles.

 

GNOSE Primitive :   paroles gnostiques du christ jÉsus   –   TOME 1

André wautier

Edition  GANESHA

 1988

Ce 1er livre des textes gnostiques de Shenesêt (près de Nag-Hammadi) nous dévoile les textes que Jésus aurait donnés à ses disciples après sa résurrection. Il s’agit de 52 textes écrits en copte, connus à présent sous le nom de « Manuscrits ou Papyrus de Nag Hammadi ». C’est le site  de la découverte archéologique la plus importante du siècle, d’in intérêt scientifique et religieux au moins aussi grand que celle du fabuleux trésor de Toutankhamon dans la vallée des Rois.

 

Déterres en 1945, âpres être restés ensevelis pendant plus de 1500 ans, ces ouvrages constituaient la bibliothèque ésotérique d’une secte gnostique des débuts du christianisme : les Séthiens En plus de jeter un éclairage nouveau sur les origines de la religion chrétienne, les textes gnostiques de Shenesêt ont une interprétation complexe et profonde de l’enseignement du Christ, différente sur bien des points de l’interprétation donnée par l’Eglise romaine, qui fut aux premiers siècle la grande rivale des gnostiques.

 

Les quatre textes regroupés ici, présentés et annotés par André Wautier, docteur en droit, spécialiste de la gnose et de la Kabbale, ont en commun de dévoiler les enseignements secrets que Jésus aurait donnés à ses disciples après sa résurrection.

 

La fascination que les doctrines gnostiques exercent sur les esprits d’aujourd’hui, indique une affinité d’attitude devant la vie et devant le monde entre cette lointaine époque et la nôtre. Les questions que posent ces antiques manuscrits et les réponses originales qu’ils apportent sur des problèmes sociaux, religieux et métaphysiques très actuels –tel que la place des femmes dans la société et dans l’Eglise, la nécessité d’un clergé, la signification de la souffrance, et le rôle de la sexualité, la nature des rapports entre Dieu, l’homme et l’Univers, la connaissance de soi et la quête spirituelle – nous invitent à réévaluer les bases de notre existence individuelle et collective.

 

Au sommaire de ce 1e Tome sur la Gnose :

 

 

La Sophia de Jésus, le Christ  -   L’épitre secrète de Jacques  -  L’Evangile selon Thomas  -  Le livre de Thomas le champion  -   Trois sectes gnostiques juives christianisées :  L’essénisme,  les thérapeutes,  les débuts du Cabbalisme,  les ophites,  les caïnites,  les séthiens.

 

GNOSE  PRIMITIVE - textes fondamentaux du sÉthianisme christianisÉ communautaire  -   TOME  2

André wautier

Edition GANESHA

 1989

Dans son introduction André Wautier spécialiste de la gnose et de la Cabbale, réaffirme que les extraordinaires écrits découverts à Nag Hammadi ou à Shenesêt (c’est pareil) en 1945, constituaient la bibliothèque d’une secte gnostique, contemporaine des débuts du Christianisme, cette secte appelée les Séthiens ou séthianisme fut très importante.

 

Qui étaient au juste les séthiens ? S’agissait-il, comme on l’a supposé, d’un ensemble inorganisé de gnostiques ayant en commun d’attribuer à Seth, le troisième fils d’Adam et Eve, une importance primordiale parmi les Patriarches ?

 

Il semble plutôt que, sans avoir été aussi structurés que les marcionites, par exemple, les séthiens aient bien formé un véritable groupe, dont André Wautier s’attache, dans son introduction et ses présentations des textes, à préciser les origines, les principales influences qu’ils ont subies (orphisme, platonisme, hermétisme, etc.) ainsi que les principes fondamentaux de leur doctrine originale.

 

C’est vraisemblablement au contact des gnostiques chrétiens d’Alexandrie que les séthiens se christianisèrent, faisant alors de Jésus une réincarnation de Seth, lui même considéré comme une incarnation du Christ cosmique, dont la mission était de sauver l’humanité par la gnose, c’est à dira par la Connaissance.

 

Connaissance avant tout de soi même, de l’origine divine de l’homme et de sa misérable condition dans ce monde imparfait, gouverné par un dieu créateur orgueilleux et jaloux, distinct de l’Être Suprême, du Dieu inconnu de lumière et de bonté, dont nous serions issus en réalité, au moins par notre esprit.

 

Au sommaire:

 

La lettre d’Eugnoste  -     La Paraphrase de Shem   -  Le deuxième traité du grand Seth   -      L’Evangile selon Philippe     -    Le témoignage de la Vérité    -

 


La tradition continue…

 

 

GNOSE Primitive  -    LE mazdÉisme & sethianisme  -                   TOME  3

André WAUTIER

Edition  Ganesha

 1989

Lorsque des manuscrits furent découverts en 1945 à Nag Hammadi on constata que presque tous étaient des textes gnostiques. Parmi eux étaient des textes Zoroastrien, qui se rattachaient au Mazdéisme. Le plus long de tous ces textes Zostrien, n’a rien de spécifiquement hébraïque ni même chrétien, mais il se rattache au mazdéisme.

 

Le personnage principal de cet écrit, Zostrien, se présente comme un adepte de Zoroastre – ou Zarathoustra – le plus grand des prophètes de la religion mazdéenne, qui était monothéiste, sa Divinité Suprême, Aour Mazda, « la Lumière Vivante », étant pour lui unique. Ce n’est qu’après Zoroastre que le mazdéisme évoluera pour devenir le di-théisme bien connu : Ormuzd-Ahriman.

 

Plus surprenant encore : en le lisant, on découvre que c’est de ce traité zoroastrien que proviennent plusieurs des noms mystérieux, tel : Barbelô-la-Mère céleste, ou Sethéus, qui apparaissent dans d’autres textes sacrés de Shenesêt, d’inspiration judéo-chrétienne, ainsi que dans le fameux codex de Bruce, qui doit son nom à celui du voyageur écossais qui le découvrit en Egypte en 1769.

 

En quoi consistait donc la doctrine du mazdéisme ? Quels en sont les principes essentiels. Par quels intermédiaires les traditions mazdéennes, qui se sont enrichies de contact avec l’Hindouisme, le Celtisme, l’Hermétisme, le culte ésotérique d’Osiris, ainsi qu’avec les Esséniens, se sont ils transmises et ont-elles pénétré dans la gnose ?

 

C’est à ces questions que s’attarde André Wautier dans sa copieuse introduction de ce 3e tome, de même que dans sa présentation des quatre textes qui la suivent, y apportant des réponses qui bouleverseront nombre de nos idées reçues sur les origines du Gnosticisme, trop longtemps considéré comme une simple hérésie chrétienne.

 

Au sommaire de ce troisième tome :

 

Zostrien   -   La Prôtennoïa  trimorphe -   Les révélations d’Adam  -    Le codex de Bruce   -   la topographie céleste   -

 

GNOSE  PRIMITIVE  -      le mythe de barbelô, mÈre cÉleste        -   TOME  4

             André       wautier

Edition Ganesha

 1990

C’est du diacre Nicolas, nous rappelle André Wautier dans son introduction, que les Séthiens auraient repris, au début du Christianisme, la figure de Barbelô, laquelle personnifie, pour plusieurs sectes gnostiques, la Mère céleste, c'est-à-dire l’aspect féminin de la féminité.

 

Ce personnage divin, que l’on retrouve dans bon nombre des écrits de Shénésêt, joue un rôle central dans la théologie et la cosmogonie des Séthiens ; car c’est une autre légèreté de cette Barbelô, qui serait, pour eux, à l’origine de ce monde mauvais et du mal dont il est le siège.

 

Par son union avec l’Esprit, Barbelô aurait d’abord engendré Christ, puis des anges de lumière. Mais, trop confiante en ses propres pouvoirs, elle aurait ensuite enfanté seule le grand archonte Ialdabaôth, lequel créa l’univers matériel, ainsi qu’une foule d’autres archontes pour le servir.

 

Ivre de sa puissance et se croyant le seul Dieu, Ialdabaôth devint orgueilleux et jaloux, défendant à tous, hommes et archontes, d’honorer un autre Dieu que lui. C’est pour sauver l’humanité de la servitude que fait peser sur elle le Démiurge, que le Père Suprême, après le repentir de Barbelô, envoie sur Terre Christ, leur fils qui s’y incarne sous le nom de Seth d’abord, puis de Derdikéa, Melkitsédeq en enfin Jésus.

 

 

Dans ce Tome 4, André Wautier a réuni la plupart des écrits où il est question de Barbelô, ou Barbîlô. Ce groupement de textes s’impose en outre par le fait qu’avec ceux qui ont été publiés dans le tome 2, ces écrits comptent parmi les plus importants du séthianisme.

 

En appendice figurent en outre de larges extraits de la Pistis Sophia valentinienne, où Barbelô apparait également, ainsi que du 2e livre de Iéou, qui a avec tous ces textes des rapports évidents, ce qui permet de mieux comprendre les uns et les autres.

 

 

On y trouve au sommaire:

 

l’archonte Ialdabaoth, le Christ, Melchisédech, le livre secret de Jean, l’Évangile égyptien des extraits de la Pistis Sophia, du prophète Marsane, L’évangile égyptien,  l’Allogène, Hypsiphrone,

 

GNOSE  PRIMITIVE   TOME  5-6  -  thoth – hermÈs et les sÉthiens  -

Commentaires d’André wautier

Edition GANESHA

 1995

Dans son introduction au tome 5 de cet ouvrage, André Wautier précise que c’est vers le IIIe siècle av. J.C., qu’est né en Egypte un syncrétisme original de l’ésotérisme grec, des mystères d’Osiris et de certaines traditions orientales, auquel est donné le nom d’Hermétisme, le dieu égyptien Thot ayant été assimilé à l’Hermès grec.

 

Ce courant philosophique, qui présente de nombreuses analogies avec la Cabbale juive, a inspiré plusieurs mouvements de pensées des siècles qui ont suivi. Les textes séthiens semblent ainsi avoir été fortement influencés par les enseignements que Thot-Hermès aurait donnés à ses disciples et qui ont été rassemblés dans quelques recueils de textes dont on retrouve également des extraits dans la bibliothèque gnostique de Shenesêt.

 

Outre leur distinction entre le Dieu suprême et le Démiurge qui a crée le monde matériel, outre leur conception de la réincarnation et de l’homme primordial, les Séthiens semblent avoir aussi repris à l’hermétisme la pratique de l’alchimie.

 

Le tome 6 de ce livre est consacré à celle que divers écrits apocryphes ont appelée Nôréa, la Bible ne donnant pas les noms des sœurs qu’auraient eu nécessairement les fils d’Adam et Eve. Nôréa aurait ainsi été la sœur et la femme de Seth (3e fils d’Adam et Eve), dont les Séthiens, comme on le sait, se proclament des descendants.

 

D’où le rôle que joue l’épouse de Seth dans leur doctrine, figurant dans trois des quelques cinquante textes de Shenesêt, dont le célèbre Hypostase des Archontes, appelé également : De l’origine des Puissances.

 

Au sommaire  nous y trouvons :

Les origines du monde   -   Le Tonnerre  -  L’Hypostase des Archontes   -   La voix de  Nôréa     -

 

GNOSE  PRIMITIVE  -  simon le mage et le sÉthianisme -  TOME  7

Commentaires d’André wautier

Edition  GANESHA

 1997

Dans son introduction, l’auteur, retrace l’histoire étonnante, jamais écrite, de l’évolution du pré christianisme à la christianisation des Séthiens, cas Caïnites et des Ophites, en passant par le simonisme, au sujet duquel il n’existe, à ce jour, aucune autre étude aussi fouillée.

 

Nous y découvrons notamment que Jean le Baptiste a joué dans la naissance du Christianisme un rôle beaucoup plus important que ne le laissent supposer les évangiles canoniques. Ainsi, c’est Jean qui serait à la base du simonisme, cette Gnose qui surgit en Samarie, peu après la mort de Jésus et qui constitue une des clefs du problème de la transformation de la doctrine de celui-ci en ce qui allait devenir le Christianisme.

 

Car, derrière la figure de Simon le Mage se profile sans aucun doute celle de Jean le Baptiseur, et, d’autre part, le Jésus mis en scène dans le IVe Evangile canonique – L’Evangile de Jean – semble en réalité un composé de plusieurs personnages, dont le baptiseur…

 

Parmi les nombreux écrits de Nag Hammadi qui portent visiblement des influences du Simonisme, l’auteur en a retenu 3 d’inspiration plus nettement simonienne, qu’il a regroupé dans cet ouvrage.

 

Au sommaire de cet ouvrage on y trouve donc les trois écrits simonien :

 

La Révélation de Dosithée et les trois stèles de Seth

La pensée de la Grande Puissance

L’Exégète de l’Âme

 

.

On y retrouve également :

Jean Le Baptiste, le Christ, Simon le mage, les Mandéens, Paul, Luc et Jean l’évangéliste, la gnose à Alexandrie, les Samaritains et les premiers chrétiens, Les diacres, la communauté préchrétienne de Jérusalem, les deux Philippes et le Simonisme,  Nicolas et le nicolaïsme, Ménandre de Samarie,  Barthelemy,  Thaddée,  Thomas,  Les Johannites d’Ephèse,  Apollôs,  l’apôtre Paul sous Néron à Rome,  Syméon, Luc l’évangéliste et Jean le théologien,  convergences et divergences,  le gnosticisme chrétien à Alexandrie,  la contre-gnose,  la christianisation des ophites et des séthiens.

 

GNOSE  PRIMITIVE  -  valentin et les sÉthiens     -      TOME  8 -

Commentaires d’André wautier

Edition GANESHA

 2000

Ce tome 8 de la Gnose, est consacré à l’une des plus éminentes figures du Gnosticisme chrétien : Valentin, à  qui l’on attribue parfois le célèbre traité gnostique Pistis Sophia.

 

Quand les séthiens se christianiseront, ce sera, nous l’avons vu dans les ouvrages précédents, sous l’influence d’abord de Basilide ; mais ils subiront ensuite l’influence d’Héracléon, un disciple important de Valentin, et celle de Valentin lui-même.

 

Il n’est donc pas étonnant, conclut André Wautier, que parmi les textes découverts à Nag Hammadi, figurent plusieurs œuvres empreintes de valentinisme. Parmi tous ces écrits, notre auteur en a retenu 7 plus nettement valentiniens.

 

Dans son introduction et ses présentations de textes, l’auteur rappelle sommairement qui était Valentin et précise les grandes lignes de son enseignement. Nous découvrons donc, notamment, la notion des trente éons constituant le « Plérôme » et le mythe de la « chambre nuptiale », ainsi que la conception valentinienne de la Sophia, ce personnage céleste féminin qui, par sa faute ou son imprudence, aurait engendré le mauvais Démiurge –le créateur de l’Univers et de l’homme matériel, pâle reflet de l’homme de Lumière, le 7e Éon -

 

 

On y trouve également :

 

La prière de l’apôtre Paul, une explication de la gnose, l’Évangile de vérité, un commentaire sur la résurrection et sur le logos. –Exposé du Valentinisme – L’eucharistie -  La doctrine péremptoire (Authentikos Logos)

 

GNOSE PRIMITIVE - PIERRE  ET  LA  GNOSE, APOCALYPSES DE JACQUES  ET  TEXTES  DIVERS - TOME  9 et  10

André  WAUTIER

EDITION  GANESHA

 2008

Tome 9 et 10 de cette collection  consacrée à cette bibliothèque gnostique découverte en 1945 à Shenesêt, près de Nag-Hammadi, elle rassemble tous les écrits n’ayant pas encore été publiés dans cette collection.

 

Ce tome 9 et 10,  termine ce cycle gnostique et sera le dernier livre de cette collection.

 

Le numéro 9, centré sur la figure de Simon Pierre, est précédé d’une substantielle introduction, complémentaire de celle du numéro 7 (Simon le mage et le Séthianisme). Il y est discuté notamment du problème de l’identité de ce Pierre et de ses relations conflictuelles avec Paul, ainsi que de son coté ambigu dans les textes gnostiques où il a parfois un discours docétiste et où il apparaît comme un adversaire de Marie Madeleine.

 

Le numéro 10, regroupe, pour sa part, les textes qui, pour des raisons diverses, n’ont pu trouver place dans les livraisons précédentes, tel ce « dialogue du Sauveur » où il est affirmé que le salut consiste avant tout à «  se bien connaître soi-même », ce qui est un des principes essentiel de la doctrine séthienne.

 

Suit un double index détaillé des notions et noms rencontrés dans les dix numéros de cette collection des « textes gnostiques de Shenesêt ». Chercheurs, cherchants et simples lecteurs en apprécieront la pertinence et l’utilité.

 

Sujets traités dans ce dernier ouvrage qui clos la série :

 

Pierre et la Gnose, apocalypses de Pierre, la lettre de Pierre à Philippe, actes de Pierre et des douze apôtres, appendices, l’évangile selon Marie, un acte de Pierre , le dialogue du Sauveur, Apocalypses de Jacques,les révélations à Jacques, l’Apocalypse de Jacques, sentences de Sextus, divers fragments.

13 I

introduction à la littÉrature gnostique

M. tardieu

Edition du Cerf

 1986

Qui sont les Gnostiques ? Qu’ont-ils écrit et pensé ? Où trouver leurs Écritures sacrées ?


Pour la première fois, un manuel pratique rassemble toutes les informations disponibles.

 

Il offre un point de vue critique, permettant de situer les livres secrets des Gnostiques, de comprendre le contenu de ces livres, de détailler leurs sources, d’analyser leurs influences.

 

La première partie de cet ouvrage et de son Introduction porte sur les textes contenus dans les manuscrits découverts avant 1945.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Histoire du mot « Gnostique »   avec ses sens épistémologique, obvie, hérésiologue, clémentin, évagrien, ésotérique, syncrétique et psychologique   -    les instruments de travail   -   les éditions des textes et leurs traductions   -  les index   -  les dictionnaires, bibliographies et autres répertoires  -   les langues diverses notamment le grec et le copte   -   le syriaque   -    les diverses études générales   -  

Les diverses collections retrouvées avant 1945   -   provenance et lieu de conservation des manuscrit   -   datation paléographique   -    colophon   -   planches photographiques    -     reproduction manuscrites et imprimés    -   traduction et commentaire du contenu   -    source, date de composition et attribution   -

La Bible  -  Odes à Salomon   -  magie et Egypte   -   écrits gnostiques   -  Oxford   -  codicologie et langues   -   les divers manuscrits détenus à Oxford   -     la livre du grand traité initiatique   -   La topographie céleste avec ses sources, ses traductions et ses commentaires   -  

Berlin : Lieu de conservation des manuscrits de Berlin   -     datation et colophon   -    listes et fiches signalétiques des textes   -  L’évangile selon Marie   -   le livre des secrets de Jean   -     la Sagesse de Jésus    -   l’acte de Pierre  - Bilans et perspectives des textes répertoriées dans cet ouvrage   -  

13 J

JÉSUS ET LA GNOSE

Emile GILLABERT

Edition  DERVY

 1981

Choisir et lire un livre qui ne soit pas un amas de matériaux en vrac, un étalage d’érudition et de compilation dans le domaine lui-même très touffu, très complexe qu’est la gnose, mais donner dès le départ le fil conducteur, montrer d’om l’on part, par où l’on passe et où l’on va, tel est le souci qui a guidé l’auteur au cours de l’écriture de cet ouvrage.

 

Cependant, ce qu’il est peut être plus important de noter, c’est que l’auteur ne s’est pas contenter d’étudier la gnose comme on étudie l’histoire : il s’intéresse naturellement à ce qui a été caché « aux sages et aux savants », et pour lui, l’exploration du monde gnostique est en même temps l’exploration du monde de dedans.

 

Double démarche où il apparait que Jésus vient nous rendre les clefs de la gnose pour nous faire prendre conscience, dans un présent libérateur, que le Royaume est à la fois dedans et le dehors de nous. Lors de la découverte des manuscrits de Nag Hammadi, les pièces exhumés apportent sur la gnose une documentation très riche, que nous ne connaissions avant que par d’autres écrits qui en mentionnés les titres. Aujourd’hui tout a changé et on ne se perd plus en conjectures sur les origines de ce vaste mouvement.

 

Pour qui s’intéressent aux gnostiques et veut bien abandonner les vieux schémas périmés, il semble désormais évident que l’Evangile de Thomas est à l’origine de la gnose. L’étude de ce texte unique nous apporte les clefs de ce qui jusqu’à aujourd’hui posait aux historiens et aux exégètes d’insolubles problèmes. Certains logia, écartés des évangiles canoniques, permettent d’éclairer des notions aussi fondamentales que la nature du Royaume, la recherche intérieure, la connaissance, l’éveil, le caractère illusoire du salut dans le devenir, l’au-delà du temps et de l’espace…

 

On ne s’étonnera donc pas de voir les logia de Jésus constituer une part importante des citations que contient cet ouvrage. Certaines, essentielles, reviennent même plusieurs fois. Le lecteur averti y verra un souci d’approfondissement, et c’est  avec joie qu’années après années ces concordances s’expriment spontanément quelles que soit les circonstances.

 

Au sommaire de ce livre gnostique :

 

Origines de la Gnose : Jésus et Simon le Mage – Un éclairage nouveau – Un préjugé classique – Les a priori des historiens – la Mère divine – le démiurge – le Christ paulinien – Jésus le Vivant –

Le mythe gnostique : Récits gnostiques de la création – L’Apocryphon de Jean – les foisonnements du mythe – les trois ordres – Le corps, l’âme et l’esprit – L’apport du mythe –

Être connu : La connaissance dans l’évangile selon Thomas – dans l’évangile de Vérité et dans d’autres traités gnostiques – le chant de la Perte – les écrits hermétiques –

Eveil ou Résurrection : Jésus l’éveillé ou le ressuscité – Réhabilitation de Judas – Hic et Nunc – Le mythe chrétien de l’histoire – L’histoire assure le relais du mythe –

La Gnose, l’espace et le temps : Être au monde, sans être du monde – Une théologie de l’histoire – Conception grecque du temps et de l’espace – Conception gnostique du temps et de l’espace -

 

 

jÉsus parlait aramÉen

Éric edelmann

Edition  du Relié

 2000

Ce livre propose une enquête sur les Évangiles pour retrouver quel a été le message initial du vivant même du Christ. C’est la recherche de ce message gnostique qui est au cœur de cette recherche. Qumran, Nag Hammadi, l’évangile de Thomas et tous les écrits en araméen sont pris en compte.

 

Cette étude laisse entrevoir la force du message de Jésus, à condition de l’étudier en partant du principe selon lequel la transformation intérieure est une réelle possibilité. Jésus diffuse et enseigne un chemin divin qui doit se transformer en chemin humain avec sa portée universelle.

Il y avait trois langues parlées en Palestine à l’époque de Jésus. L’araméen, l’hébreu et le grec.

On n’a retrouvé que peu de traces de latin. La langue de l’administration et de l’élite était le grec. Les gens qui habitaient les villes longeant le bassin méditerranéen et les Juifs de la diaspora parlaient également le grec, mais à l’intérieur des terres et surtout en Galilée, les gens parlaient l’araméen car c’était, à cette époque en Palestine, la langue qui était la plus répandue.

Flavius Josèphe écrivit sa première version de la Guerre des Juifs  en araméen et Bar Kokhba, à Jérusalem, écrivit la majorité de ses lettres en araméen. Les villageois de Galilée ne parlaient pas le grec. Ils ne commencèrent à parler grec qu’au IIe siècle après J.C., lorsque le Sud de la Galilée fut urbanisé. Dans le Nord de la Galilée, on ne retrouva que peu d’inscriptions de langue grecque. Elles étaient en hébreu ou en araméen.

 L’hébreu était surtout parlé en Judée. En Galilée, certains le parlaient, bien sûr, mais c’était surtout la langue sacrée, celle des rituels funéraires, celle des prières qu’on apprenait par cœur puisqu’à cette époque les traditions étaient plutôt orales (très peu de gens savaient lire et écrire). L’hébreu ne devint une langue très répandue, en Galilée, qu’au IIIe et IVe siècles. Cette expansion commença au IIe siècle, lorsque les rabbins s’enfuirent de Jérusalem en Galilée après la seconde révolte juive : la révolte de Bar Kokhba (132-135). Ils s’établirent à Beth Shearim d’abord, puis à Sepphoris et à Tibériade. Ils ouvrirent là des écoles rabbiniques. Juda le Prince (début du IIIe siècle) y  écrivit la Mishnah et eut sur la région (et dans la diaspora) une influence considérable.

 

Quelle langue Jésus parlait-il? Dans les Évangiles, il utilise des expressions araméennes : « Talita qoum » (Mc 5,41), « Ephphata » (Mc 7,33). Marie de Magdala s’adresse à lui en lui disant « Rabbouni » (Jn 20,16). Jésus parlait l’araméen. Parlait-il hébreu? Les paroles qu’on lui rapporte au moment de sa mort (et qui constituent pourtant les paroles du Ps 22) : « Eloï, Eloï lama sabaqthani » (Mc 15,34) sont également en araméen, et non en hébreu.

 

Jésus parlait-il grec? Le grec était la langue de l’administration et de l’élite. Or, les paroles de Jésus contre « ceux qui vivent dans les palais des rois » ne nous laissent pas supposer qu’il les fréquentait ou qu’il en partageait la langue. Jamais on ne mentionne, dans les Évangiles, son passage dans la ville de Séphoris, ville hellénisée, pourtant proche de Nazareth. Par contre, certains de ses disciples, comme Philippe et André (qui avaient des noms grecs) devaient le parler puisqu’ils servaient d’intermédiaires entre « les Grecs » et Jésus 

 

Si Jésus parlait araméen, pourquoi les Évangiles ont-ils été écrit en grec? Parce que, premièrement, ils n’ont pas été écrits en Palestine : l’Évangile de Matthieu aurait été écrit à Antioche de Syrie; la couche finale de l’Évangile de Marc, à Rome; l’Évangile de Luc à Achaïe en Grèce; la couche finale de l’Évangile de Jean à Éphèse. Mais les évangélistes ont utilisé, par contre pour les écrire, des collections de Paroles de Jésus qui provenaient de Galilée ainsi que des traditions particulières (traditions orales) qu’ils ont agencé différemment dans chaque Évangile selon leurs perspectives théologiques et le vécu de leurs communautés. Certains Évangiles ont même des sources qui leurs sont propres. Deuxièmement ces récits s’adressaient à des gens de langue grecque. S’ils avaient écrit les Évangiles en araméen, les gens n’auraient rien compris et il leur aurait peut-être fallu imiter Esdras, à une autre époque, qui fut obligé de « faire comprendre » aux gens auxquels il s’adressait « ce qui était lu »  De plus, l’écriture de ces Évangiles en grec représente également l’ouverture de la révélation à toutes les nations : aux Juifs comme aux païens. Dans le contexte linguistique de l’époque cela signifie que la Nouvelle Alliance devenait accessible à tous les hommes de l’univers où tous, « circoncis » comme « non-circoncis », sont réunis dans le Christ

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Retrouver l’enseignement originel    -     le matin vient et s’empare    -     s’engager sur la voie    -       considérer l’intérêt de l’autre     -     se qualifier en tant que disciple   -     le Maître est là et il t’appelle    -     venez et voyez    -       la Vérité vous libérera   -    Ecoutez et comprenez    -   mais l’heure vient, et c’est maintenant     -

 

JUDAS TRAÎTRE OU INITIÉ ?

Emile GILLABERT

Edition  DERVY

 1989

Et si Judas au lieu d’être le traître honni et bafoué dont l’histoire a véhiculé le mythe, était le véritable initié, celui qui avait les faveurs du maître, celui qui était à même de transmettre le message !

 

Cette hypothèse déroutante pour les uns, envisagée timidement par d’autres, défendue avec conviction par un Gurdjieff et un Carlo Suarès, Emile Gillabert la soumet à l’épreuve des textes.

 

Si elle trouve son fondement, bien que souvent en filigrane, dans les évangiles canoniques eux-mêmes, elle est confirmée par la littérature apocryphe, en particulier par l’Evangile selon Thomas découvert à Nag Hammadi en 1945.

 

Dans des documents très importants, bien que non reconnus par l’Eglise officielle, le nom de Judas est associé à celui de Thomas, qui veut dire jumeau, alter ego, et parfois à celui de Didyme qui est également synonyme de jumeau. Ce double, voire triple nom, sert toujours à indiquer le disciple que Jésus aimait, l’initié.

 

Dans ces conditions, la réhabilitation de Judas, si elle est acceptée, ne peut qu’être totale, et le baiser de Judas, au lieu d’être celui d’un lâche indicateur, devient le témoignage de la loyauté, du courage et de l’amour fraternel.

 

Au sommaire de cet ouvrage nous y trouvons :

 

Le judas de la Tradition

Tentatives de réhabilitation par Gurdjieff et Carlo Suarès

La tradition de Thomas et de Judas Thomas, le disciple que Jésus aimait

Le jumeau dans l’Evangile selon Thomas et le mystère du baiser de Thomas

Une relecture des textes par delà l’imbroglio

La vrai Cène, de la gnose au mythe

Les trois classes d’êtres

Deux états de conscience et deux types de discours

Les prémices du discours chrétien avec l’ivraie et le bon grain

Controverse sur la Résurrection

Incarnation et Théophanie

Thomas en Inde

Judas et le messianisme avec deux destins et une même coalition

 

Emile Gillabert est l’auteur de plusieurs ouvrages centrés sur l’Evangile de Thomas et la pensée Orientale. Son œuvre nous permet une nouvelle lecture des Evangiles et avec beaucoup de cohésion, il nous révèle les clefs de la Gnose restituée par Jésus en vue de nous permettre d’accéder non pas à des lendemains meilleurs mais à un présent libérateur.

Il est le fondateur des rencontres gnostiques de Marssane

 

JUNG ET LA GNOSE

Françoise Bonardel

Edition Pierre- Guillaume . de Roux

2017

Médecin de l’âme et homme de culture, Carl Gustav Jung (1875-1961) s’est intéressé à la gnose dès les années 1910 alors qu il effectuait des recherches sur les mythologies, mystères et croyances populaires.

Son intuition lui disait que cette littérature étrange et difficile détenait un trésor d’images symboliques dont il lui fallait comprendre la signification. Peu après confronté à une crise intérieure(1913) dont il fit le récit dans Le Livre Rouge, Jung en vint à considérer les gnostiques comme les premiers explorateurs de l’inconscient, découvrant le monde des archétypes qui leur inspira leurs visions et leurs mythes.

Comme les alchimistes plus tard, ces visionnaires l’ont souvent guidé dans l’élaboration de la psychologie analytique, « gnostique » en ce qu elle restitue une plénitude de sens à la vie désorientée de l’homme contemporain. Jugées hérétiques par les premiers auteurs chrétiens, les gnoses dont l’origine est incertaine (Syrie, Iran, Judée ?) laissaient libre cours à l’imagination créatrice et avaient du salut une vision aussi proche des initiations antiques que du christianisme.

Valorisant la découverte de soi à travers l’expérience personnelle du divin, leur enseignement ne pouvait laisser Jung indifférent. Fut-il lui-même « gnostique » comme l’en accusèrent Martin Buber et certains théologiens chrétiens ?

S’il le fut, c’est à sa manière : afin de répondre aux exigences spirituelles de son temps désireux de « savoir » plutôt que de croire. La question religieuse fut un des principaux motifs de désaccord entre Freud et Jung, ce dernier considérant pour sa part que l’existence d’une « fonction religieuse », avérée par la pratique analytique, n’induit pas forcément la croyance en un Dieu personnel et révélé. De quelle « religion » est-il alors question ?

La réponse est loin d’être simple puisqu’en se démarquant aussi bien de l’athéisme que du fidéisme, Jung a tracé une voie nouvelle capable de transformer en « savoir » l’expérience vécue au contact du numineux.

 

Ainsi est-ce une « gnose » (connaissance) qui vient remplacer la foi généralement associée à une appartenance confessionnelle. Si l’expérience se substitue ainsi à la croyance, les contenus archétypiques qu’elle permet de découvrir restituent toutefois aux images et récits traditionnels le sens symbolique que les rituels religieux avaient contribué à évacuer. Loin donc d’être une illusion confortée par des comportements obsessionnels, cette religiosité faite d’attention respectueuse à ce qui advient dans l’âme humaine se révèle partie prenante du processus d’individuation.

 

Je cite Jung : « De 1918 à 1926, je me suis sérieusement plongé dans l'étude des gnostiques. je me suis intéressé à eux, car les gnostiques, eux aussi, avaient rencontré, à leur façon, le monde originel de l'inconscient. Ils s'étaient confrontés avec ses images et ses contenus qui, manifestement, étaient contaminés par le monde des instincts. De quelle façon comprenaient-ils ces images ? Cela est difficile à dire en raison de l'indigence des informations qui nous sont parvenues à ce propos, d'autant plus que ce qui nous en a été transmis provient le plus souvent de leurs adversaires, les Pères de l'Eglise. Que les gnostiques en aient eu une conception psychologique n'est, en aucun cas probable. De plus, ils étaient trop éloignés dans le temps pour pouvoir servir de point de départ à ma façon d'envisager les choses. la tradition entre la gnose et le présent me semblait rompue et, pendant longtemps il ne me fut pas possible de trouver le pont entre la gnose -ou  le néoplatonisme- et le présent. Ce n'est que lorsque je commençai à comprendre l'alchimie qu'il m'apparut qu'elle constitue un lien historique avec la gnose, et qu'ainsi, à travers l'alchimie, se trouve rétablie la continuité entre le passé et le présent. L'alchimie, comme philosophie de la nature en honneur au Moyen Age, jette un pont aussi bien vers le passé, la gnose, que vers l'avenir, la psychologie moderne de l'inconscient."

 

La Gnose est une mystique qui renvoie à une Connaissance, transcendante et universelle. A l’instar de l’injonction, devenue célèbre, du temple d’Apollon (Delphes, VIème siècle av. J.-C.), « Homme, connais-toi toi-même et tu découvriras l’univers et les Dieux », la Gnose nous invite à plonger au plus profond de nous, amorcer un dialogue intérieur avec le tréfonds de notre âme, et par ce processus de descente, entr'apercevoir une étincelle de Dieu. Etincelle préfigurant l’embrasement d’un feu intérieur, ardent et durable, nourri par cette Connaissance.

 

Cette Gnose, dont la proximité avec les cultes à mystères antiques (Eleusis, Mithra…) sont évidents tant sur un plan idéologique qu'historique, fut par la suite souvent déconsidérée par le christianisme, voire même, parfois, persécutée. En effet, si cette voie de salut individuel qui privilégie « la connaissance à la foi », « le savoir plutôt que le croire » étanche une soif de liberté, cette liberté prend les traits d’une menace pour tout clergé autoritaire. « Les gnostiques étaient les premiers psychologues deux mille ans avant que cette science ne voit le jour ».Carl Gustav Jung (1875-1961) était un médecin de l’âme. Il voua sa vie entière à identifier, soigner, les tourments psychotiques de ses patients. Pourquoi Jung s’est-il donc tant intéressé à la Gnose ? En quoi les mythes et symboles de cette sagesse pouvaient-ils représenter un quelconque intérêt thérapeutique pour ses patients ?



La réponse est assez simple, « dans le texte », du moins. Si Socrate fit sien l’adage de Delphes afin que ses élèves, par ce dialogue, accouchent du meilleur d’eux-mêmes (la  maïeutique), et que le continuateur de ce dernier, Platon, développa le premier la notion d’archétype, « ces images primitives », « idéelles » et « de tout temps éternelles » : Jung comprit le premier que cette descente au plus profond de Soi laissait s’entrouvrir une brèche chez ses patients et favorisait l’émergence de cette « matière à transformation », propice à l’analyse thérapeutique. Cette matière à transformation, comparable à la « materia prima » des alchimistes est un terreau psychique sensible, évolutif et où les archétypes, pris cette fois dans le sens de la psychologie des profondeurs, (rappelons que plus deux millénaires se sont entretemps écoulés), devenaient « ces grandes images qui structurent notre inconscient ».

Ces images, que le temps n’altère pas, portaient encore, selon Jung, concrètement, le pouvoir de soigner l’homme du XXème siècle…Françoise Bonardel, dans son dernier ouvrage « Jung et la Gnose » (revient sur la complicité amoureuse que Jung entretint avec la Gnose. Comment, grâce à cette Connaissance éternelle, et par la fulgurance de son intuition (précisons que Jung écrivit ses textes trente années avant les découvertes de Qumrân et de Nag Hammadi), il comprit que ces grandes images archétypiques, véhiculées depuis l'aube des temps par les gnostiques, permettaient à l’homme de recouvrer du Sens dans ce monde désorienté…

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