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Chapitre11   A - K 
(Templiers - Compagnonnage - Chevalerie - Cathédrales - Architecture - Moyen Age)

 

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A

ABBÉ OLIBA - HISTOIRE D’OLIBA,  ABBÉ ET EVÊQUE

A. PLADEVALL

MÉDITERRANÉE  BARCELONNE

 2009

L’abbé Oliba (  971 – 1046 )   est une figure légendaire en Catalogne , arrière petit fils de Guifred le Velu , fondateur de la Catalogne,l’abbé Oliba fit parler de lui pour 2 choses , la première est qu’il créa  et mit en vigueur la fameuse Trêve de Dieu, dont la première application fut faite à Toulouges  près de Perpignan en 1027, et la seconde est qu’il importa d’Italie des maçons , des tailleurs de pierres, et l’art Roman , il fut un inlassable constructeur  de cathédrales, d’abbayes, d’églises et de monuments  en art roman , actuellement , la Catalogne est l’endroit de France où l’on trouve le plus d’édifices construits dans cette architecture

Art, littérature, justice, politique, religion... l'influence de l'abbé Oliba dans tous les domaines est telle qu'il est assurément l'une des figures les plus marquantes de l'an mille. Non seulement il ordonnait le culte, mais il défendait la justice, construisait des églises et orientait la culture.

Précurseur de la réforme monastique, obéi des évêques et des comtes, Oliba a surtout établi la paix dans une société désorganisée, où les droits humains étaient souvent foulés aux pieds. Aujourd'hui encore, à l'abbaye Saint-Michel-de-Cuxa, située près du village de Codalet (Pyrénées-Orientales), où il fut élu en 1008 et qu'il dirigera jusqu'à sa mort, le 31 octobre 1046, sa personnalité suscite un véritable culte. 

 

Descendant d'une haute lignée aristocratique, fils d'Oliba Cabreta, comte de Cerdagne et de Besalu, dont il est le troisième garçon, Oliba, né vers 971, n'a pas suivi le parcours guerrier de son père avant de devenir moine - comme beaucoup de seigneurs turbulents, Cabreta avait abandonné le gouvernement de ses comtés vers la fin de sa vie et s'était retiré dans un monastère en signe de pénitence.

 

La vie d'Oliba, elle, est déjà dirigée vers l'étude lorsqu'il hérite des comtés du Bergueda et du Ripollès, auxquels il renonce logiquement, en 1002, pour se consacrer à la prière. Cinq ans plus tard, il est retiré du cloître par les moines de Cuxa et ceux de Ripoll, qui l'élisent abbé. Plusieurs monastères acceptent alors d'être dirigés par cet énergique réformateur. En 1017, Oliba succède à l'évêque Borell d'Ausona. Sa parole et son action ne vont cesser de s'étendre. 

 

En étroite relation avec le siège papal, depuis ses deux voyages à Rome, en 1011 et 1016, Oliba imprime rapidement sa marque, en recouvrant les biens de ses deux monastères, usurpés ou pillés par des seigneurs peu scrupuleux qu'il n'hésite pas à menacer d'excommunication. Son sens de la justice le pousse, bien sûr, à appliquer la "paix de Dieu" - qui établit la sauvegarde de l'Eglise sur la personne et les biens des clercs, des paysans et des pauvres, qu'il était formellement interdit de molester en temps de guerre - mais surtout à initier, au concile de Toulouges, une grande oeuvre pacificatrice: en 1027, la trêve de Dieu, elle, proclame en effet l'interdiction de tout acte de guerre durant certaines périodes de l'année, sous peine d'excommunication. 

 

"Que personne, habitant dans tout le susdit comté ou évêché, n'assaille son ennemi depuis la neuvième heure du samedi jusqu'à la première heure du lundi, afin que tout homme rende l'honneur dû au jour du Seigneur", édicte la trêve. Limitée, au départ, à ces vingt-quatre heures dominicales dans le diocèse d'Elne, l'interdiction de guerroyer s'étend, en 1033, à celui d'Ausona-Vich, tenu par Oliba. Annoncée par le son des cloches de toutes les églises le jeudi soir, elle passe à trois jours de la semaine. Puis à quatre, lors du concile de Nice, en 1041, où, grâce à son ami l'archevêque d'Arles Raimbaud et à Odilon, abbé de Cluny, tous les évêques du Midi de la France adoptent l'idée. Dès lors, et malgré la mort d'Oliba, cinq ans plus tard, l'institution connaît un essor prodigieux dans toute la chrétienté d'Occident. De nouveaux conciles y incluent la plupart des fêtes religieuses, étendant ainsi la trêve à près de trois cent dix-neuf jours par an. 

 

ABBÉ     OLIBA    -  LES CAHIERS   DE  SAINT  MICHEL  DE  CUXA     No  40

L’ASSOCIATION CULTURELLE DE CUXA

Edition CUXA  CODALET

 2009

Ce 40e  cahier de Saint Michel de Cuxa, est totalement dédié à l’Abbé OLIBA, arts et culture en Catalogne et en Occident entre  l’an 1000 et 1046, période glorieuse pour l’architecture, les arts et la culture en Catalogne.


Un format A4 et 390 pages  pour étudier, disséquer, expliquer, et mettre à jour cette période de l’histoire Catalane, avec  un homme hors du commun, L’abbé Oliba,  qui construisit sur le territoire catalan une multitude d’édifices dans l’art  roman, dont il importa les techniques et les techniciens d’Italie.


Des chercheurs, des plumes et des pointures dans plusieurs spécialités ont participés à  ce  cahier qui certainement fera date.

Est développé :


La Trêve de Dieu, paix chrétienne sur la terre comme au ciel , l’abbé Oliba , pacificateur et guide des âmes , monestir de cuixa , Oliba personnalité littéraire, liturgie et symbolisme de l’espace rituel au temps d’Oliba,  les campagnes  d’ al- Mansûr  contre l’Espagne  très chrétienne , et le sac de Barcelone,  la transmission des idées astrologiques et scientifique par les arabes, Ripoll et l’Aragon,  St  Martin de Canigou, et son église du XIe  siècle, la peinture romane sur bois, les prophètes Daniel et Ezéchiel dans les bibles catalanes, les voyages de l’abbé Oliba en Italie et surtout à Rome, les églises de Vic et de Santa Maria de la Rodana, l’architecture romane de la cathédrale de Gérone, Sancho III el mayor, Sainte Bénigne de Dijon, l’église d’Artés, Saint André de Sorède, les églises romanes de l’Aude et de l’Hérault, les célèbres cryptes de l’abbé Oliba,  San Pere de Rodes,   etc.

 

acta templarorium

Jean-Luc ALIAS

Edition Les 3 Spéciales

 2002

Un volume ressemblant à un gros dictionnaire de 550 pages appelé « La Prosopographie des Templiers ».

4 272 templiers y sont répertoriés avec leur histoire personnelle et leur pedigree.

 

Que sait-on des Templiers, de leur parcours, de leur vie ? Il serait opportun d'admettre que notre ignorance est quasi-totale en ce domaine. Si certains dignitaires du Temple ont échappé à l'oubli parce qu'ils se sont distingués en Terre Sainte, d'une manière comme d'une autre, pendant les deux siècles de la présence des Croisés en ce Lieu, ceux qui vécurent aux arrières postes durant tout ce temps, dans les maisons occidentales de l'Ordre, restent généralement inconnus.

 

Néanmoins, le nom d'un preceptor de province ou d'un simple miles ou servientes, est relevé en certaines occasions dans un cartulaire ou un acte isolé ; quelquefois encore, l'esquisse de leur portrait est reproduite dans le vitrail de quelques-unes de leurs chapelles.

 

Auteur de plusieurs chroniques dans certaines revues, historiques et autres, Jean-Luc Alias fait revivre par Acta Templarorium, les noms des Templiers de toutes les maisons ayant appartenues à l'Ordre de 1119 ? à 1307. Les commentaires prosopographiques des Templiers représentés ici, sont tirés des réponses données aux inquisiteurs et commissaires pontificaux lors du procès, ou relevés dans les actes notariés des différents cartulaires.

Quelques-uns font même l'objet d'une biographie précise grâce à diverses informations.

 

Son ouvrage s'adresse aussi bien aux " Templistes " qu'aux chercheurs, historiens, généalogistes et simples profanes. L'apparence de ces hommes et femmes, identifiée à l'obscurité, aux ténèbres mêmes, se dissipera au fur et à mesure de la lecture. Le voile d'Isis sera peut-être levé.

 

à la gloire des templiers

J. M. AUZANNEAU

Edition CERCLE D’OR

 1980

Les templiers en Charente Poitou.

Les commanderies et leur histoire dans cette région.
Une belle et longue préface de Jean Tourniac.

 

architecture gaudí – introduction à son architecture

J.E. cirlot

TRIANGLE POSTALS

 2002

Jean-Eduardo Cirlot (Barcelone, 1916 – 1973), critique d’art et poète, publia en 1966 son Introduction à l’architecture de Gaudi. Dans cet essai, Cirlot fit une analyse comparative dans laquelle Gaudi et son œuvre sont mis en rapport avec Picasso, Klimt ou Kandinsky, Nietzsche ou Zola, ou avec l’architecture africaine…Ce fut précisément la modernité de cette étude qui a fait de ce texte une référence classique que Triangle Postals réédite et complète avec des photographies qui embrassent toute l’œuvre d’Antoni Gaudi, depuis ses projets de jeunesse peu connus jusqu’aux constructions qui sont devenues un symbole de Barcelone. Gaudi était Rose + Croix – aussi il a laissé graver dans la pierre de très nombreux symboles mélangeant avec bonheur l’ésotérisme chrétien (ses commanditaires étaient des catholiques purs et durs) avec l’ésotérisme Rose + Croix (qui était sa conviction).

 

La Sagrada Familia, le chef-d’œuvre de Gaudí, est sans aucun doute le monument le plus connu de Barcelone. Avec environ 3 millions de visiteurs par an, le monument –dont la construction ne sera terminée qu’en 2026- cache de nombreux secrets et mystères derrière ses murs. Saviez-vous que pendant très longtemps la Sagrada Familia n’a été financé que par des dons? Saviez-vous que Gaudí avait planifié la construction de la Basilique même après sa mort? Saviez-vous que la Sagrada était le monument le plus visité d’Espagne en 2014? Voici quelques secrets et mystères que Gaudí a emporté avec lui dans sa tombe mais qui ont finalement été découvert!

 

Gaudí a imaginé la Sagrada Familia avec des formes géométriques pures et simples. De ce fait, il s’assurait que n’importe quel architecte serait en mesure de comprendre les plans et de les appliquer afin de continuer la construction de la Basilique après la disparition de Gaudí. Ce dernier savait bien qu’il ne verrait pas la fin de son oeuvre avant sa mort et dessina les plans de la Façade de la Gloire –dont le modèle fut détruit en 1936- afin que les futurs architectes basent leurs travaux sur les plans de Gaudí. Cependant, Gaudí voulait que chaque génération d’architecte apporte son propre style à la Sagrada Familia. Il voulait ainsi que chaque partie de la Basilique soit construite séparément, l’une après l’autre afin de s’imprégner de nouveaux styles architecturaux au fil des années.

 

La première façade, celle de la Nativité, fut construite en 1935 et reste la seule façade à avoir été complètement imaginée par Gaudí, ce dernier ayant directement dirigé sa construction. Elle représente la naissance de Jésus Christ, symbolisée par le lever du soleil au nord-est. La façade représente également des éléments de la Nature et de la création de la vie. La deuxième façade, celle de la Passion, beaucoup plus pure et dédiée à la souffrance du Christ durant sa crucifixion. La façade était supposée représenter les pêchés des hommes. De nombreux architectes ont travaillé sur cette façade en essayant de reste fidèle au style de Gaudí tout en amenant leur touche personnelle. La façade donne sur l’ouest face au soleil, un symbole de la mort du Christ. La troisième façade, celle de la Gloire, est la plus imposante de la Sagrada Familia mais est toujours en construction. Elle est dédiée à la gloire de Jésus et le chemin pour accéder au royaume éternel en passant par la mort, le jugement final et la gloire. 

 

La Basilique de la Sagrada Familia a reçu le titre de temple expiatoire car sa construction n’a jamais été soutenue par des aides financières de l’Etat ou de l’église. En effet, pendant de nombreuses années la construction de la Basilique fut financée par des patrons. La Sagrada a ensuite reçu de nombreux fonds privés, des donations ou provenant de l’aumône. Ces fonds furent utilisés exclusivement à la construction du rêve de Gaudí. Aujourd’hui les dons à la Sagrada Familia sont plus rares et l’essentiel de la construction est financée par les entrées payées par les visiteurs pour visiter le temple.

 

Avec près de 3 millions de visiteurs chaque année, le chef-d’œuvre de Gaudí –classé comme héritage mondial par l’Unesco- dépasse l’Alhambra de Grenada et le musée du Prado de Madrid. C’est aujourd’hui le monument accueillant le plus de visiteurs dans toute l’Espagne. Antoni Gaudí (25 Juin 1852 – 10 Juin 1926) a longtemps été incompris du grand public et l’ensemble de son oeuvre a longtemps été discréditée. Dans les dernières années de son existence, Gaudí n’avait plus rien, pas de famille, d’argent ou de propriété. C’est l’une des raisons pour lesquelles il consacra ses dernières années à la construction de la Basilique. Gaudí avait également des problèmes de santé et était bien pris pour un mendiant.

 

Le 7 Juin 1926, alors qu’il se rendait à l’église de Sant-Felipe Neri située sur le Gran Via des Corts Catalanes, Gaudí fut percuté par un tramway. À cause de son aspect négligé et qu’il n’avait aucun papier d’identité, les passants le prirent pour un vagabond. Après plusieurs minutes couché au milieu de la rue quasiment inconscient, Gaudí fut emmenée à l’hôpital Sant Creu par taxi. Là-bas, il fut reconnu par le prêtre de l’église Sant-Felipe Neri et mourut de ses blessures à l’âge de 73 ans. Il fut enterré le 12 Juin dans une crypte au sein de la Sagrada Familia, entouré par des milliers de personnes venues rendre un dernier hommage à l’enfant prodige de Barcelone. Après sa mort, ses travaux furent largement critiqués et oubliés. Ce n’est qu’en 1950, lorsque des artistes tels que Salvador Dalí ou le célèbre architecte Josep Luis Sert rendirent hommage à l’ensemble de son oeuvre, que Gaudí fut reconnu à juste titre comme le génie qu’il était. 

 

La construction de la Basilique débuta en 1882 et devrait se terminer en 2026 ou 2028 pour le centenaire de la disparition de Gaudí. Historiquement parlant, la construction de la Sagrada Familia sera plus longue que celle de La Grande Pyramide de Gizeh. En effet, cette dernière pris 20 ans pour être construite alors que la Sagrada Familia aura pris entre 146 et 148 ans pour être terminée. Antoni Gaudí dessina la Sagrada Familia, comme la plupart de ses oeuvres, avec des courbes difformes. Selon Gaudí, les lignes pures et droites n’existent pas dans la Nature, ce pourquoi le temple –qui reflète la Nature, la vie et la mort- ne devrait pas être construit avec des lignes droites. Tel un symbole de la Nature, les colonnes de la Sagrada Familia ont été construites en formes de racines de façons à soutenir à elles seules le temple, tel des racines soutenant un arbre. 

 

Durant la Guerre Civile Espagnole en 1936, la Sagrada Familia a été la proie de nombreux actes de vandalisme. En effet, la crypte où Gaudí était enterré fut vandalisée et une grande partie de l’atelier de Gaudí fut brûlé. De nombreux plans et modèles de la Sagrada Familia disparurent ce jour-là. Avec la volonté d’architectes tels que Francesc Quintana, Isidre puid ou Luís Bonet, et avec seulement quelques instructions et plans restant de Gaudí, la construction de la Sagrada Familia se poursuivit. Les architectes tentèrent de rester fidèles au style de Gaudí mais apportèrent également leur propre style respectant le souhait de Gaudí de faire participer chaque génération à la création du temple. En Avril 2011, un nouvel acte de vandalisme bouscula la presse, un feu ayant été démarré dans la Sacristie par un pyromane. 

 

C’est l’un des mystères du temple expiatoire. Sur la façade de la Passion, vous trouverez un carré magique, un casse-tête mathématique comportant 15 chiffres et dont la signification reste un mystère complet à ce jour. Certains ont trouvé la constance magique –lorsque l’on ajoute tous les nombres horizontalement et verticalement- est le nombre 33, comme l’âge du Christ lorsqu’il fut crucifié. Ce même nombre 33 apparaît aussi dans le Parc Guëll (imaginé aussi par Gaudí) où la somme des escaliers revient à 33.

 

D’autres affirment que le nombre 33 du carré magique représente le plus haut rang pouvant être atteint au sein de la franc-maçonnerie. En effet, Gaudí était probablement franc-maçon, tout comme l’était son ami d’enfance Eduard, tout comme l’était son mécène Guëll, et parce-que Gaudí est né à Reus, l’un des berceaux de la franc-maçonnerie. De plus, au sein du carré magique, le nombre 12 n’apparaît pas, contredisant ainsi les règles mathématiques du carré. L’une des explications avancées serait que Gaudí aurait intentionnellement occulté le nombre 12 pour nier l’existence des 12 apôtres. Dans tous les cas, ce carré magique demeure un mystère que Gaudí a emporté avec lui dans sa tombe.

 

Quand la Basilique sera terminée, la Sagrada Familia disposera de 18 tours. 12 seront dédiées aux apôtres, 4 aux évangiles, une à Jésus et une à Marie. La plus haute tour atteindra 170 mètres de haut. Selon Antoni Gaudí, rien ne devrait être plus majestueux que la Nature. C’est pourquoi Gaudí a longtemps réfléchi à la taille de la Basilique. Il décida finalement que la plus haute tour, la Torre del Salvador (“Tour du Sauveur”) atteindrait les 170 mètres de haut, soit un mètre de moins que la Montagne du Montjuic. Selon Gaudí, aucune oeuvre humaine ne devrait dépasser l’oeuvre de Dieu. 

 

On y trouve entre autre, la croix cosmique, la recherche du Graal, le carré magique qui fait allusion au carré magique de Durer dans son tableau sur la Mélancolie etc

 

architecture gaudí « la sagrada familÍa »

J.M. carandell

Edition TRIANGLE

 2004

Antoni Gaudi (Reus, 1852 – Barcelone, 1926),

 

Architecte doté d’une très forte personnalité ainsi que d’une incomparable imagination pour les formes, fut également un constructeur de premier ordre, capable d’apporter des innovations aux styles traditionnels et d’en trouver d’autres adaptées aux nécessités de son temps et même du futur.


Le présent ouvrage vous invite à parcourir le Temple de la Sagrada Familía – son œuvre à la fois la plus emblématique et la plus populaire, à laquelle il dédia plus de 42 années de sa vie –, afin de découvrir les innombrables détails qui le caractérisent, afin également de l’explorer tel que le laissa Gaudi au moment de sa mort, ainsi que complété des travaux qui s’en suivirent, réalisés au moyen des techniques actuelles, démontrant ainsi la viabilité de son fantastique projet.


2 livres pour commenter la très forte symbolique de cette « Cathédrale ». Une très importante iconographie couleur qui montre très bien les détails.

 

ARCHITECTURE GOTHIQUE ET PENSÉE SCOLASTIQUE

Erwin panofsky

Edition DE MINUIT

 1967

Ce livre propose l’interprétation la plus méthodique de la Genèse, de la structure et de l’évolution de l’architecture gothique.

On part de l’abbé Suger qui invente un art nouveau et on navigue avec ses successeurs qui furent obligés de suivre son exemple en matière d’architecture et ils durent puiser dans la scolastique pour joindre l’ingéniosité à la beauté.

 

Aussi étonnant que cela paraisse, ce n'est pas un historien ni même un historien de l'art qui a fait connaître au grand public francophone l'oeuvre d'Erwin Panofsky, mais un sociologue et non des moindres : Pierre Bourdieu, à qui l'on doit la traduction française d'Architecture gothique et pensée scolastique ainsi qu'une célèbre postface.

 

Ce n'est guère un hasard. Influencé par Aby Warburg, ce célèbre historien de l'art d'origine allemande ancre l'oeuvre dans son environnement socioculturel, rompant ainsi avec le « psychologisme » des études sur l'art au XIXe siècle. Interpréter l'oeuvre d'art à un niveau qu'il qualifie d'« iconologique », c'est en effet voir en elle le symptôme d'une culture et d'une vision du monde. En ce sens, l'histoire de l'art touche à un grand nombre de sciences humaines, ce qui explique l'intérêt porté à Panofsky par les historiens mais aussi par les philosophes ou les sociologues.

 

Architecture gothique et pensée scolastique est sans doute l'une des meilleures voies d'accès à son oeuvre complexe et érudite. Panofsky part ici d'un fait : il constate une concordance chronologique et spatiale frappante entre l'architecture gothique et la pensée scolastique. Voilà qui ne saurait être l'effet d'un pur hasard. Selon lui, cette concordance n'est pas un simple parallélisme et ne s'explique pas seulement par des « influences » individuelles. Non, il y a une véritable relation de cause à effet entre l'art gothique et la scolastique, et cette relation s'instaure par la diffusion de ce que Panofsky appelle une « habitude mentale ».

 

Les architectes gothiques n'ont peut-être pas lu Thomas d'Aquin dans le texte, mais ils étaient nécessairement imprégnés par l'esprit de la doctrine scolastique, qui avait à l'époque le monopole de l'éducation. Or la scolastique se donnait pour tâche de réconcilier la foi et la raison, non pas en prouvant les articles de foi mais en les clarifiant. C'est ce qui explique son obsession pour les divisions et les subdivisions systématiques ou les jeux sur les parallélismes, qu'on trouve par exemple dans la Somme théologique de Thomas d'Aquin.

 

On retrouve ce principe de clarification dans tous les arts, mais c'est en architecture qu'il est pour Panofsky le plus éclatant. S'appuyant sur de fines analyses architecturales, il montre ainsi que le plan de l'église gothique est la traduction graphique du système méthodique des écrits scolastiques. L'église comme la somme scolastique sont en effet divisées en parties homologues et manifestent le même souci de symétrie et de parallélisme.

 

D'après Panofsky, on trouve des habitudes mentales semblables à celle-ci dans toutes les civilisations. Mais il est souvent bien difficile de localiser la force qui forme ces habitudes mentales et plus encore de comprendre leurs diffusions. Parce qu'il est cantonné dans une zone géographique restreinte (150 km autour de Paris) et dans une période limitée (entre 1130-1140 et 1270), l'exemple de la scolastique et de l'architecture gothique est en ce sens exceptionnel.

 

ARMORIAL DES MAÎTRES DE L’ORDRE DU TEMPLE

Bernard Marillier

Edition PARDES

 2000

Suivi de " Essai sur la symbolique Templière". Ce livre éclaire des points de la philosophie templière, de ses comportements de ses prises de positions parfois étranges et de sa fin. Cette étude ouvre de nombreuses pistes sur de nombreux aspects restés obscurs et permet d’étudier sous un angle nouveau, l’histoire controversée et surprenante de l’ordre du temple.

 

La 1ere partie donne l’Armorial des 22 premiers grands maîtres de l’Ordre du Temple. La 2éme partie est un essai sur la symbolique templière.

 

Les origines de l’héraldique sont intimement liées à l’évolution des guerres féodales Alors que dans l’Antiquité les peuples belligérants se différenciaient aisément par le costume, il en allait autrement dans les guerres féodales. les combats se font entre voisins avant d’opposer des nations et les combattants ont sensiblement le même armement. Avec le temps, l’équipement militaire s’alourdit ; les hommes sont couverts de fer de la tête aux pieds, ce qui rend l’identification des chefs hasardeuse. Le manque de discipline de ces combats rendait inopérants les cris de guerre lancés au-dessus de la mêlée. A la bataille d’Hastings, Guillaume dut enlever son casque pour montrer à ses Normands qu’il n’était pas mort et qu’il fallait redoubler d’ardeur. Il devenait urgent de trouver un mode de ralliement autre que la voix ou la physionomie des combattants.

 

Les larges boucliers de forme ronde ou en amande en usage à l’époque donnèrent la solution. Leur surface visible de loin se para de signes simples comme la fasce, le pal ou le chevron, augmentés de couleurs vives. Une grammaire graphique s’instaura, l’art héraldique était né.

 

L’efficacité de ce système fut telle qu’à la fin du XIIe tous les féodaux d’Europe utilisaient l’héraldique. Le blason représentait l’identité de son possesseur au même titre que le patronyme. Il devint un moyen incontournable d’authentification des actes écrits entre contractants. Dans la société médiévale, toute personne dont la position impliquait la signature de document devait impérativement faire accompagner son paraphe de ses armes.

 

Les croisades, première aventure internationale entraînant échanges commerciaux, financement de la guerre et afflux de nations diverses, virent la production de blasons se multiplier à la fois comme signe distinctif ou fédérateur (la croix fut utilisée avec de nombreuses variantes) et comme garant juridique.

 

Cette profusion obligea l’héraldique à enrichir sa grammaire de nouvelles déclinaisons géométriques et à augmenter son vocabulaire symbolique de sujets empruntés à la flore, à la gent animale ou au bestiaire fantastique d’inspiration antique et exotique.

 

Du XIIIe au XIVe siècle, l’héraldique est à son apogée. Par un système de partition du champ de l’écu, elle permet de rendre compte des évolutions matrimoniales d’une famille, indique ses alliances, ses allégeances, et délivre toutes sortes d’informations sur l’univers social et culturel du possesseur d’armoiries. Elle bénéficie d’une large diffusion par son caractère de reconnaissance et sa souplesse de style, qui a permis aux artistes de fabriquer des compositions ornementales adaptées à de nombreux supports.

11 B

B.A. BA de l’hÉraltique

David gattegno

Edition PARDES

 2000

Cet ouvrage s’adresse aux débutants. Il propose une initiation à la science héraldique, claire, cohérente et aussi exhaustive que possible. Ce B.A. BA de l’héraldique s’adresse également aux pratiquants confirmés.

 

Premier « précis » diffusé largement, il inventorie, en règle avec la géométrie et les nombres, les fondements de l’héraldique: points, divisions, partitions et répartitions, pièces honorables, «états», «vêtements», associations, disjonctions, déports, délinéaments, etc. ; les figures du blason se présentent selon leur nature : propre, naturelle, artificielle et chimérique – … la symbolique reprend ses droits.

 

Les fréquents amalgames et les trop nombreuses contradictions rencontrés d’un manuel à l’autre se trouvent ici résolus, pour l’essentiel d’entre eux. Les symboliques fondamentales de la « construction » et de l’« emblème », clairement distinguées, donnent la nuance entre les Pièces (héraldique) et les Figures (du blason), principe de l’intelligence des armes.


L’extrême soin de l’iconographie, affinée dans cette nouvelle édition, élucide parfaitement le propos. Une mise en pages étudiée en améliore encore la lecture. La quantité d’informations, figurées et formulées (plus d’un millier de dessins et autant de termes expliqués), permettra à chacun, selon le droit, de créer et de tracer les armoiries qui, dès lors, seront sa pleine et essentielle identité. Cet ouvrage a su s’imposer rapidement comme une référence incontournable. Cette édition revue et corrigée se voit augmentée d’un précieux index d’environ 950 mots.

L'origine des armoiries est avant tout chevaleresque et c'est vraisemblablement au XIIème siècle que les premiers écus "héraldiques" sont apparus aux mains de nobles seigneurs mais il est évident que bien avant cette naissance on trouvait sur les boucliers des guerriers ou chevaliers ces figures originelles qui remontent à l'aube des temps. Chez les Grecs et chez les Romains on retrouve de ces représentations allégoriques d'animaux, de figures géométriques qui, bien que nous en ayons perdu la signification semblent aussi être régies par des lois de même nature que l'héraldique. De plus, il est vrai que le Blason a des origines orientales : ainsi l'Azur qui désigne le bleu est en fait dérivé du nom arabe de cette couleur. Il y eu une héraldique arabe et ottomane, et aussi japonaise (les "môns")

 

Personnel à l'origine, le blason représente les caractéristiques les plus hautes et les qualités spirituelles les plus nobles du chevalier. Cette représentation est alors éminemment symbolique : Le lion (emblème de saint Marc) symbolise la force; l'aigle (emblème de saint Jean) représente une certaine altérité, l'intellectualité et la spiritualité; etc. La loi héraldique voulait que l'aîné soit le porteur des armes pleines (non modifiées) il devait d'ailleurs être parfaitement digne de ce privilège. Le blason étant transmis de père en fils, on pouvait aussi ajouter à ses propres armes celle d'une terre dont on devenait l'acquéreur, ou même simplement d'une terre à laquelle on prétendait. On voit apparaître alors des combinaisons de plusieurs armes dans un même écu, tels que les écartelés (armes d'Espagne ou d'Angleterre). Les rois d'Angleterre prétendant être rois de France, ont longtemps écartelé leurs armes avec celles de la France - et ce jusqu'en 1801. A la fin du XVIIème siècle, prétentions, possessions, terres et dignités aidant, le blason pouvait s'agrandir au point de devenir une véritable mosaïque de quinze, vingt, trente ou cinquante parties.

 

D'abord réservé aux chevaliers, puis aux évêques ou abbés de grandes familles, le port du blason, témoin de la vraie noblesse (les qualités cultivées de génération en génération) fut reconnu aussi aux très grands bourgeois comme Jacques Coeur, ou aux grands artisans devenus maîtres en leur art. À partir du XIIIème siècle, cette pratique s'étend à l'ensemble de la société, jusqu'aux maîtres-laboureurs, aristocrates de la paysannerie, qui participaient eux aussi, à travers les qualités propres à leur métier, à cette Noblesse de coeur qui fit la gloire de toutes les classes de la société traditionnelle médiévale. La noblesse se retrouve, en effet, dans toutes les classes de la société - elle détermine la véritable Élite. Le travail sur les authentiques qualités spirituelles engendra cette sorte de «noblesse universelle » qui vivifiait la société tout entière. Faut- il rappeler que le beau nom de Français vient de franc (libre) et que la liberté est une des qualités majeures de la vraie Noblesse?

 

Le blason a dégénéré dans son graphisme du Moyen Age au XVIIIème siècle. On passa ainsi peu à peu du lion superbe et flamboyant à une espèce de "caniche" qui n'avait hélas plus rien à voir avec la noble science et avec l'art traditionnel. À la fin du XVIIIème siècle, dans la mentalité collective, le blason n'était plus qu'un signe nobiliaire purement décoratif et ce sont les Trois Ordres réunis qui, en 1789, à la demande du Duc de Montmorency, décidèrent de l'abolition des armoiries, au même titre que tous les autres "privilèges" et marques de distinction. Il s'en suivit un "massacre" héraldique d'une virulence inouïe: les parchemins furent jetés au feu et les armoiries grattées ou martelées sur tous les objets ou monuments, de la petite cuillère au fronton de château... Napoléon ne devait plus tard relever l'usage des armoiries qu'au bénéfice de la seule noblesse d'Empire: et telle est l'origine d'un préjugé durable qui assimilait le blason et le port des armes à l'aristocratie de sang.

 

En fait l'usage des armoiries est aujourd'hui entièrement libre et tout homme de qualité peut rechercher ou créer son blason. Pour retrouver avec une certitude absolue les armoiries de ses ancêtres il faudrait établir une généalogie familiale complète. Mais un tel travail, s'appuyant sur un dépouillement systématique des registres paroissiaux et de l'état civil, peut s'avérer fort coûteux et surtout très long. Il est souvent nécessaire d'envisager de nombreuses années de recherches et tout le monde n'a pas ni le goût et ni le loisir de mener jusqu'à son terme ce travail de bénédictin.

 

Les recherches purement héraldiques consistent à effectuer de patientes investigations dans les armoriaux. Ces recueils de blasons familiaux aux références généalogiques par trop succinctes, constituent un outil précieux pour tous les "quêteurs d'armoiries". Les bibliothèques publiques possèdent souvent les "grands classiques" en ce domaine: L'Armorial Général Européen de J.B. Rietstap (La Haye 1884) et ses suppléments par Rolland (en tout 14 volumes), le Grand Armorial de France de Jougla de Morenas (7 volumes), les ouvrages reproduisant certaines généralités de l'Armorial Général de d'Hozier (1696)...A partir du patronyme de la famille, de son origine géographique et de quelques éléments de généalogie ou d'histoire familiale ( fonctions ou métiers traditionnels) il est possible d'aller à la recherche de vos armoiries à travers les milliers de pages de quelque bonne bibliothèque héraldique. Cependant les pièges se dresseront nombreux et parfois pernicieux sur votre chemin. Il faudra éviter par exemple les chausse-trappes de l'homonymie (plusieurs familles portant le même nom mais sans rapports généalogiques réels entre elles) ou les inévitables et exaspérantes variations orthographiques. A vrai dire seules une solide expérience et une bonne connaissance des règles de l'étymologie peuvent vous permettre de venir à bout de ce genre de difficultés.

 

On ne peut s'attribuer les armes pleines (sans modifications) d'une famille dont on ne serait pas un descendant direct ou même mieux l'aîné porteur du nom. Il ne suffit pas, en effet, de retrouver un blason Durand en France, Smith en Angleterre ou Gonzalez en Espagne et de se l'attribuer sans autre forme de procès... Car c'est bien à des poursuites judiciaires que l'on peut s'exposer. Certes, les procédures pour usurpation de blason sont peu fréquentes, mais le droit en la matière est bien établi: les armoiries, comme le patronyme sont la propriété expresse d'une famille donnée et nul ne peut se les approprier sans prouver de façon certaine l'antériorité de leur possession.
Il convient donc, afin d'éviter de fâcheux "doublons" (plusieurs personnes portant le même blason) d'introduire, une fois les armes retrouvées, des modifications de détail dans la composition (changement d'une ou plusieurs couleurs - si possible rares comme le pourpre ou le sinople -, ajout d'une pièce honorable ou de quelque meuble rappelant les traditions familiales). Cette démarche absolument traditionnelle appelée "brisure" consistait pour les cadets à modifier systématiquement les armes de l'aîné porteur du nom; elle ne peut cependant s'appliquer que lorsque l'on possède une présomption suffisante quant à son lien de parenté possible avec la famille qui porta la première ces armoiries. Ainsi, M. Trémouille évitera-t-il de s'attribuer, avec seulement quelques modifications minimes, les armoiries des Ducs de La Trémoille...

 

Lorsque les recherches héraldiques s'avèrent infructueuses, ou lorsque elles aboutissent mais que l'on ne "se reconnaît" pas dans un blason "historique", on peut procéder à une création d'armoiries. On en distingue de deux sortes: les armes parlantes et les créations pures. Les armes parlantes, appelées en anglais canting arms (armes "chantantes"), transcrivent en mode héraldique la signification étymologique du patronyme: les Lefebvre ou Lefièvre pourront ainsi porter fers à cheval ou enclumes, les Bosc un chêne ses feuilles ou ses fruits, les Borie une ferme ou un pigeonnier, etc.... Ces armes parlantes peuvent prendre aussi parfois l'allure d'un jeu de mot à la fois phonétique et symbolique, cependant il ne faut pas abuser de cette méthode qui peut dans certains cas, confiner au ridicule. Il doit exister un lien réel entre l'harmonie générale de la composition héraldique et la signification la plus profonde et, pourrait-on dire, "totémique" du nom. Une solide connaissance des principes de l'étymologie ou le recours à un spécialiste paraissent souvent indispensable.

 

La création pure et simple d'un blason est tout à fait légitime: l'héraldique étant une science vivante, il est parfaitement normal que de nouvelles armoiries voient le jour. Il convient là aussi de rester vigilant quant aux fautes, non seulement contre les lois du Blason, mais aussi contre les règles du bon goût. On évitera ainsi sans hésitation les meubles "modernes", c'est-à-dire tous les objets ou signes issus de la Modernité: les automobiles, les aéroplanes, les paquebots et autres parachutes... L'Aviation peut être représentée par des ailes, la Marine par une nef, une ancre ou un gouvernail, etc. Il existe toujours un meuble traditionnel pouvant représenter une réalité contemporaine.

 

Concernant les lois et usages de l'héraldique qu'il est indispensable de connaître avant d'envisager de créer ses propres armoiries on se reportera à un bon manuel d'héraldique. Les armoiries ne sont pas de simples rébus, synthétisant l'état présent des passions et distractions d'une personne ou d'une famille, leur but ultime est bien plutôt de symboliser des réalités plus profondes. Les personnes qui éprouvent le besoin de porter un blason sont d'ailleurs elles-mêmes, et presque de par ce simple désir, en-dehors et au-delà des remous de la modernité. Elles sont d'ailleurs peu nombreuses par rapport à la masse, comme la qualité l'est par rapport à la quantité. L'héraldique peut ainsi devenir une sorte de mode de ralliement et de résistance contre certains aspects délétères déshumanisants d'une certaine modernité.

 

BRÈVE  HISTOIRE  DES  ORDRES  RELIGIEUX et  MILITAIRES des  HOSPITALIERS, TEMPLIERS ET TEUTONIQUES

ALAIN  DEMURGER

EDITION  FRAGILE 

 1998

Dépliant in folio sur papier glacé, expliquant la naissance et les origines de ces trois ordres religieux, chevaleresque, hospitalier et militaires vers  le début des croisades.

 

C’est vers 1050 que commence l’histoire fabuleuse de ces ordres avec  l’ouverture à Jérusalem d’un hôpital pour les pèlerins, puis le schisme avec Byzance en 1054, la première croisade et la prise de Jérusalem en 1099. Est mis en parallèle ces trois ordres, différents au départ, du moins sur leurs origines, les Teutoniques étant de culture balte et germanique, alors que les Templiers et les Hospitaliers sont de culture anglo-saxonne et méditerranéenne,  mais très vite l’histoire s’accélère et ces ordres en arrivent à se mélanger, à se battre entre eux, ou à s’allier en fonction des besoins politiques, religieux ou économiques.

 

Si les templiers disparaissent en 1312 et se consument avec Jacques de Molay en 1314, les hospitaliers héritent des biens du Temple et continuent leur route jusqu’à nos jours. Pour les Teutoniques ils perdurent un peu plus et après la chute de St Jean d’Acre en 1291, ils se transfèrent à Venise. En 1410 c’est le drame, les Teutoniques sont vaincu par les polonais à la célèbre bataille de Tannenberg. Puis en 1809 Napoléon supprime l’Ordre des chevaliers Teutoniques, qui garde malgré tout une attache à Vienne (Autriche), encore de nos jours.

 

Il est bien expliqué les devoirs de chaque ordre, avec les créations d’hôpitaux, des châteaux, l’ordre de Saint Lazare, il est également expliqué la reconquista espagnole qui démarre  au XIe et XIIe siècle et se termine  en 1492 avec la prise de Grenade. Le Portugal n’est pas oublié, ce pays qui vit un grand nombre d’ordres religieux et chevaleresque se développer et émigrer vers ses colonies.

 

Est expliqué la vie quotidiennes des chevaliers en Terre Sainte et en Europe dans les commanderies, à Rhodes, à Malte, leur but, leur destin, les legs qu’ils nous ont fait, les batailles avec les Arabes, les Turcs, les païens et les chrétiens. Leur vie hiérarchisée, la règle de  St Bernard, les règles en général et les privilèges.

 

Toutes les commanderies et sites templiers et hospitaliers de France sont indiqué.      

Des cartes et de magnifiques photos couleur agrémentent ce synopsis.

11 C

calendrier perpÉtuel des rois de france

Gérard de sorval

Edition F.X. DE GUIBERT

 2003

Toute société s'organise à partir d'un calendrier. C'est la base même de l'action de l'Etat, des lois qui régissent la vie de la cité, ainsi que la trame quotidienne des rythmes sacrés de la vie religieuse. La répartition des jours, des semaines, des mois, des années, des siècles, donne sens à la vie humaine et qualifie les événements et les différentes périodes du temps.

 

Mais les grands repères de la mémoire et du dessein collectif ont malheureusement cédé le pas à une perspective utilitariste à courte vue. Le Calendrier perpétuel des Rois de France restitue de manière simple et succincte les grandes dates qui ont rythmé l'existence de la France et des Français, de l'orée du VIe siècle au début du XXe siècle.

 

Il indique, en particulier, les dates de naissance, d'avènement et de décès des souverains français depuis le couronnement de Clovis, et rappelle les principales fêtes qui étaient célébrées, jusqu'à une période récente, dans la plupart des régions de notre pays

 

CHARTRES – CATHÉDRALE ALCHIMIQUE ET MAÇONNIQUE

Patrick  BURENSTEINAS 

Edition  Trajectoire

 2012

Bien que les cathédrales ne fussent pas érigées dans le but de recéler des secrets alchimiques ou maçonniques, il est indéniable que de nombreux corps de métiers et artistes participèrent à leur élaboration. Ces corporations laissèrent dans ces nefs de pierre des témoignages uniques de leur savoir-faire.

Des architectes, tailleurs de pierres, charpentiers, forgerons, verriers, peintres, etc. gravèrent la quintessence de leur expérience dans ce livre de pierre.

 

De nouvelles techniques furent sans cesse développées pour relever ces défis architecturaux, et ce, pour la plus grande gloire de Dieu. Si la Tradition était essentiellement et simplement orale, ces artistes et artisans transmirent toutefois, mais dans un langage codé, les clés de leurs secrets. Tout est sous nos yeux pour qui sait lire cette langue.

Ces lieux ne nous parlent pas que d’histoire ou d’architecture ! Et si les bâtisseurs avaient glissé, pour ceux qui prennent la peine de regarder, des messages autres que religieux pour les temps à venir ?

 

C’est cette histoire de l’auteur vient nous conter dans ce premier volume consacré à la cathédrale de Chartres.

Cette visite initiatique que l’auteur vous propose pas à pas, détail après détail, n’est qu’une transposition du voyage que tout alchimiste fait sur le chemin de sa pierre. Ces différents arcanes sont autant de passages sur le chemin que le franc-maçon accomplit jusqu’à la maîtrise.

 

Grâce à ce guide unique, magnifiquement et richement illustré, redécouvrez la cathédrale de Chartres comme vous ne l’avez jamais vue. Tel un pèlerinage, cheminez sans hâte et avec sérénité, n’attendez rien, c’est la seule façon de recevoir.

 

Au sommaire de ce pèlerinage à Chartres nous y trouvons :

 

Le lieu, l’implantation, le mystère des 47°, le puits des saints-forts, Notre Dame sous terre, la tour de la lune et la tour du soleil, les vitraux, les 4 éléments de la façade ouest, le portail du Christ, L’ange, l’âne et le taureau, l’âne et la lyre, l’horloge et le portail nord, le zodiaque de la porte nord, la pierre de décharge, la Vierge noire, l’argent et le pilier nord, Isis, le zodiaque de verre, coquilles saint Jacques, Notre Dame de la belle verrière, le clou de la saint Jean, le solstice d’été et l’horloge céleste, le labyrinthe, le combat de Thésée et du minotaure

L’homme qui tombe de son cheval, le corbeau, Hercule, le caducée de Mercure, la rose et la plume, les rois musiciens, le lion vert, le lièvre, la reine, les noces chymiques, l’ecclésiaste, le dragon, le dépouillement, la couronne, le sel, le bélier, l’homme percé par son épée, l’oriflamme, le dieu Pan.

 

P. Burensteinas est scientifique de formation, très jeune il s’est intéressé à l’alchimie. Il a écrit un superbe livre  « De la matière à la lumière, pierre philosophale, modèle du monde »

 

chÂteaux royaux

J.J. bourasse

Edition J. de Bonnot

 1991

Ce livre retrace la vie des plus grands châteaux français et des plus prestigieux. Cela débute par les résidences mérovingiennes et se termine sous le règne de Napoléon en passant par Versailles, Fontainebleau, Chambord, etc…

De très nombreuses gravures et plans agrémentent sa lecture.

 

Genèse du château français : Le château (ou castel en vieux français) du Moyen-Âge n'est pas le castellum romain ; ce serait plutôt la villa antique munie de défenses extérieures. Jusque vers l'an mille le château (castellum) est un lieu fortifié ; il peut aussi bien définir : un fortin à vocation purement militaire ; une petite ville entourée d'une enceinte ; le centre enclos d'un grand domaine rural ou encore d'un éperon rocheux servant d'abri à la population d'un village. À partir du Xe siècle, le château désigne une demeure mise en défense et à la fin du Moyen Âge une belle et grande demeure, témoignant d'un statut social élevé de celui qui le possède.

 

Lorsqu'au Xe siècle, les normands furent définitivement établis sur une partie du territoire de la France, ils construisirent des demeures fortifiées, et ces résidences conservèrent un caractère particulier, à la fois politique et féodal. Le château normand, au commencement de la période féodale, se distingue du château français ou franc ; il se relie toujours à un système de défense territorial, tandis que le château français conserve longtemps son origine germanique ; c'est la demeure du chef de bande, isolée, défendant son propre domaine contre tous, et ne tenant nul compte de la défense générale du territoire.

 

Pour nous faire comprendre en peu de mots, le seigneur franc n'a pas de patrie, il n'a qu'un domaine ; tandis que le seigneur normand cherche, à la fois, à défendre son domaine et le territoire conquis par sa nation. Cette distinction doit être faite tout d'abord, car elle a une influence, non seulement sur la position de certaines demeures féodales, mais sur le système de défense adopté. L'équivalent normand du château franc est le manoir.

 

CHEvaliers et dragons

J.G. sansonetti

Edition DU PORTE GLAIVE

 1995

L’ésotérisme d’un combat entre le chevalier, porteur d’un message et voyageant sur la voie royale, avec les multiples dragons qui sont sur son passage

 

Dès les premières civilisations, la confrontation entre un personnage héroïque et une créature monstrueuse, allait constituer l’un des mythes fondamentaux de l’humanité. De fait, ce thème, en de multiples variantes, ne cessera de reprendre forme à travers les époques et chez des peuples divers, affirmant ainsi toute son importance dans l’imaginaire occidental.

 

De Persée se risquant à affronter la Gorgone, en passant par Héraklès aux prises avec l’Hydre hérissée de têtes sifflantes, ou Siegfried perçant le cœur du dragon, jusqu’à saint Michel ou saint Georges, sans cesse le mythe et la légende transposent par un combat symbolique une épreuve de vérité.

 

Car, plus qu’une bête effroyable surgie d’âges oubliés, le dragon incarne à la fois le pouvoir du Temps dévorant et l’insatiable appétit de ce que l’être porte en lui de plus redoutable : l’ego, ce « moi-je » inhérent à l’humaine condition, source de tout conflit et principalement « gardien du seuil » des états supérieurs de conscience.

 

Affronter le dragon consiste à ouvrir une brèche dans les limites existentielles et, de la sorte, à entrer dans un processus initiatique permettant d’accéder graduellement à la transcendance. C’est donc à travers une sorte de musée imaginaire, composé d’œuvres d’art empruntées à toute l’iconographie occidentale, que le lecteur est invité à découvrir ce processus libérant en l’être la Force vitale unissant Terre et Ciel.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

Des ténèbres et l’acier qu’on aiguise   -   Les écailles et la radiance   -   le glaive et la massue   -   serpents, foudres et forges du Nord   -   les guerriers des cathédrales   -    le ciel en arme   -    par saint Georges   -   dans le futur et quelque part en « héroïc fantasy »   -  

 

CHEVALIERS ET FRANCS-MAÇONS

Walter HESS

Edition Ivoire-Clair

 2001

Approche contemporaine de l’histoire du rite Écossais Rectifié. Né en 1774 de la fusion entre le S.O.T. et la maçonnerie chrétienne de Lyon, le R.E.R. disparaît très vite puis renaît en 1800.

 

L’histoire de ce rite n’est fait que de disparition et de renaissance car la complexité n’a pu éviter les tensions internes. Le Forestier en a fait l’historique jusqu’en 1850 environ. Ce livre présente la suite ainsi qu’une vue d’ensemble de ses racines et de son organisation actuelle.

 

Il existe une symbolique et d'une mythologie commune entre chevalerie et maçonnerie. L'idéal chevaleresque est une source profonde du système écossais, et de la coutume écossaise depuis Robert de Bruce et la légende de la pierre de Scone. Cet idéal fonde le pouvoir royal plus que le pape lui-même. La chevalerie se réclame comme la franc-maçonnerie d’une tradition immémoriale. Les traces sont anciennes et partent de la tradition primordiale. La caste guerrière est toujours présente dans toutes les civilisations. Elle remplit une fonction indispensable à l’édifice testamentaire et se réfère à l’idéal et à un imaginaire agissant se traduisant dans l’engagement du corps jusqu’au sacrifice. C’est par le sacrifice qu’elle établit un lien supérieur avec le créateur ou le centre ontologique. Dans l’Ancien Testament, Dieu interdit à David de construire le Temple, car il appartient à cette caste guerrière et à trop de sang sur les mains. Les deux Saint-Jean dont se réclame la franc-maçonnerie sont les descendants du roi David au même titre que le Christ. À ce titre les maçons peuvent aussi se réclamer de la caste chevaleresque. 

 

L’esprit chevaleresque connut son plein développement au moyen-âge puis s’ennoblira au point de perdre la couleur du sang et l’idée d’un centre totalisant. Sa présence au plan initiatique sera entretenue dans des cercles fermés tels la" Massénie du Saint-Graal " ou les "Fidèles d'Amour " chers à Dante. La démarche gibeline de restauration du pouvoir impérial face au Pape sera un support puissant qui fit choisir Jérusalem plutôt que Rome dans tous les rituels maçonniques, y compris les rituels catholiques ou Stuardistes. C’est l’esprit du Temple dans sa construction, sa destruction et sa libération qui motivera les deux initiations.

 

La première bâtit le temple la seconde le libère. La chevalerie en franc-maçonnerie nous vient de la légendaire Écosse, du moins celle que sur le continent, le génie français put imaginer. La Légende de Saint André évangélisant l’Écosse, l’ordre chevaleresque de Saint André du Chardon ainsi que les tombes templaro-maçonniques d'Écosse appuyées par la symbolique profonde de la très curieuse chapelle de Rosslyn, bâtie par les Sinclair, rejoignent la légende des templiers réfugiés en Écosse et mystérieux acteurs de la victoire de Bannockburn. De cet ensemble mythique se dégage le sentiment qu’une vérité universelle fut importée en Irlande et en Écosse et que les loges opératives et les chevaliers « acceptés »en furent dépositaires. Les ordres chevaleresques structurèrent la chevalerie occidentale : celui du Temple, bien sûr, mais aussi celui de Saint-Lazare, des Hospitaliers de Saint Jean, des Chevaliers du Saint-Sépulcre ou des Chevaliers teutoniques. Ils vont ordonner la quête autour de cause et d’actes spécifiques.

 

Le sens symbolique donne mission à l'Ordre Écossais de créer un authentique Empire spirituel en faisant de ses adeptes de nouveaux Chevaliers de l'Esprit. Ainsi le chevalier-maçon du XXIème Siècle, ne se considère plus comme gardiens in situ du Temple et de la Terre Sainte. Les défaites subies et  la chasse dont ils furent victimes orientent les chevaliers à promouvoir leur temple intérieur, dans l’idée fraternelle de rependre la lumière autour d’eux. Cette notion fut apprise en Orient.

 

CHEVALERIE    B.A –BA

BERNARD MARILLIER

Edition PARDES

 1998

 

Durant environ sept  siècles, de l’empereur d’occident : Charlemagne, au roi de France Henri III, une institution militaire, empreinte d’un fort caractère spirituel, domina les sociétés de l’Europe occidentale : La Chevalerie.   

        

Fille de son temps , avec ce que tout cela implique , et colonne  vertébrale du régime  féodo-vassalique , la chevalerie   fut , avant de devenir un fait institutionnel , un mode de vie et un idéal s’incarnant dans un type d’homme et de guerrier particulier , le miles , un soldat par excellence , se voulant la synthèse vivante de ce que l’esprit humain peu concevoir de plus élevé , à savoir ,l’honneur , la sagesse , la mesure , la fidélité  à son seigneur et à la parole donnée , le courage , l’abnégation , la piété et l’acceptation sereine de la mort .

 

Ce livre sur la chevalerie, d’accès aisé, composé de textes clairs et synthétiques, permet à toute personne, quelle soit ou non familiarisée avec le sujet, de pénétrer dans l’intimité de cette fraternité guerrière. Son histoire spirituelle, temporelle, littéraire, malgré  les nombreux livres qui lui ont été consacrés, nous demeure cependant mal connue. Débarrassé de l’idéalisme simpliste véhiculé par une littérature romantico-ésotérique , sans concession aux spéculations universitaires, laïques et réductrices , issues de l’historiographie partisane des 18 et 19e siècle , cet ouvrage veut être un vade-mecum de la réalité chevaleresque  et lui restituer sa vraie dimension , c'est-à-dire son âme saisie comme pensée et principe de vie .

 

 

La base spirituelle : De nature ésotérique, elle est la partie active de la voie chevaleresque, par laquelle le chevalier peut accéder à la plénitude de son être et de son état. Nous retiendrons :

 

La quête et l’aventure, dont le but ultime est la rencontre avec soi-même par l’acceptation  des épreuves rencontrées «  L’aventure suprême du chevalier sera son avènement, c'est-à-dire l’accession au suprême degré de spiritualisation spirituelle »  D.Viseux

 

Pour ce faire, le quêteur chevauche entre Ciel et Terre, le visible et l’invisible, l’action et la contemplation, la guerre et la paix. Homme des limites se situant à la charnière du sensible et du suprasensible et au contact de l’ennemi intérieur et extérieur, le chevalier doit s’éprouver lui-même perpétuellement et garder une constante vigilance.

 

La double conquête (condition de la rencontre avec le divin) : les petites et grandes guerres saintes, la première est celle qui se mesure aux forces extérieures, épreuves sanglantes contre l’ennemi : le barbare, et qui permet de découvrir le maître intérieur qui purifiera la vision et balisera la voie. La seconde   d’ordre intérieur et immatériel, c’est le combat que l’on mène contre l’ennemi intérieur. Vaincre le dragon : celui du chaos et des forces infernales, tels saint Michel et saint Georges, libérateurs de la nature originelle incréé, la Sagesse, souvent incarnée par la femme ou la vierge, et conquérir la gloire : La  manifestation en ce monde de la Présence divine comme épiphanie lumineuse, révélation de : La sagesse, de la force et de la beauté de Dieu dans la plénitude de sa lumière et de sa chaleur. C’est cette lumière de gloire qui entoure le saint Graal, comme immanence sensible du divin au cœur de sa création et cœur royal, axe de la quête chevaleresque de l’univers. C’est le  lieu où se concrétise le désir du cœur aventureux du chevalier qui transmute son être entier, réalisant ici-bas l’immortalité du corps de résurrection, par la connaissance de la vraie lumière initiatique. L’accomplissement solaire du héros doit se réaliser simultanément dans le monde, en lui-même et en Dieu : La voie royale est celle du Milieu où toutes choses sont unies.  «  Gérard de Sorval »

 

C’est la reconstitution de l’Androgynie originelle : La maîtrise de sa monture (son moi afin d’accéder au soi) qui implique une parfaite possession des moyens utiles aux buts poursuivis, s’accompagnant du don mystique à un être transcendant (Dieu, souverain, dame, patrie, etc….). Le chevalier est avant tout un servant, se réalisant dans l’action pour une cause supérieure, ce qui le conduit à spiritualiser la guerre, l’amour et la mort, trois modes de nature identiques que le chevalier doit vivre avec la même  intensité afin de les accomplir intégralement.

 

Le culte de la beauté en tant qu’image de Dieu et expression tangible du  rayonnement  solaire  du Principe  divin.

 

chevalerie & symbolisme du tir à l’arc

Georges HADJOTOULOS

Edition Dervy

 2001

Au-delà de la technique, l’art du tir à l’arc procède de connaissances et d’initiations traditionnelles. La chevalerie occidentale et les Samouraï ont évolué en perdant cette culture.

 

Un élève, aidé de son Maître, peut en reconstituer des bribes, mais comprendras-t-il toujours la signification profonde de cet enseignement ? Prise sur un plan symbolique, cette tradition primordiale peut pourtant faire progresser l’homme sur la voie d’un quotidien plus philosophique, tant au niveau du corps que du cœur et de l’esprit.

 

Ce livre explique sur le plan symbolique comment retrouver cette tradition sur la voie philosophique tant au niveau du corps que du cœur ou de l’esprit.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Mythologie   -   L’arc à travers l’histoire   -   les amazones   -   l’arc et le rituel   -   l’art dans le tir à l’arc   -   imprégner un arc   -   l’arc et le corps   -   la flèche   -    l’Arc   -   la corde   -   la cible   -   la cible et le moi   -   retour à l’unité    -   le vécu inconscient   -   le niveau du conscient   -   le célébré   - 

 

COMPAGNONNAGES EUROPÉENS ET MUSULMANS  - Cagots des Pyrénées et Mudejares d’Espagne

J.H. Probst-Biraben

Edition  Le Moulin de l’Etoile

 1952. Réed.2012

Le présent ouvrage réunit, en un seul volume quatre articles, au demeurant assez mal connus des lecteurs et provenant d’un auteur à l’impressionnant parcours universitaire et maçonnique.

 

1/ Les artisans Mudejares et les églises romanes de la France : Pour nombres d’églises en France du sud surtout, l’influence espagnole et arabe, dans la symbolique et dans les détails des motifs ornementaux ne fait pas de doute, que ce soit par des retours de pèlerinage à Compostelle ou suite à des expéditions militaires. L’auteur apporte une hypothèse complémentaire à savoir : des maures convertis, appelés mudejares, vinrent en personne travailler dans ces sanctuaires, et bien sut leur savoir faire et leur culture se retrouvent dans la décoration, les encadrements, les arcs des portes et des fenêtres, les corniches et autres revêtements faïencés.

 

2/ Les cagots des Pyrénées et les mudejares d’Espagne : Les cagots des Pyrénées avaient presque tous des techniques hispano-mauresques, ils étaient cantonnés pour la plupart dans le Sud Ouest et étaient charpentiers, forgerons, maçons, tailleurs de pierres, parfois cordiers et tisserands. Les archives de Tarbes, de Pau et de Bayonne relatent que telle somme à été allouée à un cagot pour la réfection ou la construction de tel édifice ou pour la création de telle pièce de tissus ou métallique. Si chaque église avait sa « porte » des cagots et un « bénitier » spécial cagots, en revanche, ils avaient des privilèges, avec des exemptions d’impôts et de service militaire ;  on les appelés chrestiaas, ce qui a donné crétins, goitreux, mais il parait probable que ce mot signifiait nouveaux chrétiens, car la plupart étaient des convertis venant d’Espagne  et donc méprisés et molestés. Dans les années 1920 à St Jean pied de port par exemple, la moitié des habitants étaient des agotacs ou cagots ou descendants de cagots.

 

3/ Compagnonnage européens et musulmans : influence ou commune origine ? Le compagnonnage occidental est une fraternité fermée d’ouvriers ou artisans où l’on entre après avoir subi des épreuves morales, physique ou techniques et reçu un enseignement secret par initiation. Les Templiers ramenèrent des artisans qualifiés d’Italie et des musulmans byzantins pour travailler à la construction des châteaux, églises et cathédrales, ils furent rejoints par les mudejares d’Espagne. Une sorte de syncrétisme des arts nouveaux apparut, ce qui peut expliquer les divers arts gothiques et les nouvelles techniques. Les apports et l’influence orientale sont indéniables. L’indépendance des corporations explique aussi la perfection des œuvres.

 

4/ Existe-t-il des liens spirituels et constructifs entre le Temple, les compagnons et le Celtisme ? Si aucunes preuves n’ont pu être trouvées sur la filiation des Templiers avec des organisations templières actuelles ou avec la Franc-maçonnerie, par contre le Johannisme qui était au cœur du Temple, s’est continué dans les Devoirs de la Franc-maçonnerie, avec le prologue de St Jean, l’apocalypse et les paraboles. Les travaux de Mathila Ghika ne concluent pas à l’invention par les Hébreux du symbolisme de la Kabbale et de sa philosophie ésotérique, mais à une interprétation rabbinique du pythagoricisme et du néo-platonisme appropriée à la mentalité des juifs mystiques.

Il est normal, pour plusieurs raisons, que les Templiers aient gardé des liens solides avec le Celtisme ; leur transmission de l’armement de chevalier dérive de l’initiation celtique des preux compagnons du Roi Arthur et de la Table ronde et même  de la chevalerie du Saint Graal, le symbolisme des armes : épée, lance, écu, est celtique.

 

L’escarboucle héraldique à huit rais, qui signifie en symbolique chrétienne la Régénération, est tout d’abord un pentacle celtique solaire on la retrouve dans les graffitis du donjon de Chinon où furent enfermés les chevaliers du Temple avant leur jugement.

11 D

DANS L’OMBRE DES CATHÉDRALES

Robert AMBELAIN

Edition BUSSIERE

Réédition 2001

Dans cette remarquable étude, l’auteur nous fait revivre les origines de l’ésotérisme de l’alchimie, et ses explications maçonniques.

On visite Notre Dame de Paris, avec explications et commentaires. La magie, les rites, l’astrologie et le symbolisme hermétique y sont développés.

 

On y trouve la légende d’Hiram, Hénoch, toute la géométrie philosophale, les diverses vierges, les Golems, le Graal, l’œuf de Pâques, le symbolisme divin de Notre Dame de Paris et des cathédrales en général.

 

Robert Ambelain, né à Paris, le 2 septembre 1907 et y décédé le 27 mai 1997, est un auteur français, spécialisé dans l'ésotérisme. Homme de lettres, historien et membre sociétaire des Gens de Lettres et de l'Association des Ecrivains de Langue Française «mer outre-mer», il est l'auteur de dizaines d'ouvrages, dont certains sous le pseudonyme d'Aurifer.

Son intérêt pour l'ésotérisme commença, vers 1921, par l'astrologie. Entre 1937 et 1942, il publia un Traité d'Astrologie Esotérique en trois volumes. En 1946, il est consacré évêque de l'Église Gnostique Universelle sous le nom de Tau Robert. Fondateur de l'Église Gnostique Apostolique, il devint patriarche de l'Église Gnostique Universelle en 1960, sous le nom de Tau Jean III. Franc-maçon, il fut Grand Maître mondial de Memphis-Misraïm et fondateur d'une association occultiste et martiniste.

 

Extrait du livre: La symbolique qui est, suivant la définition de Littré, la science d’employer une figure ou une image comme signe d’une autre chose, a été la grande pensée du moyen âge et, sans elle, rien de ces époques lointaines ne s’explique. Sachant très bien qu’ici-bas tout est figure, que le visible ne vaut que par ce qu'il recouvre d'invisible, l’art du moyen âge s’assigna le but d’exprimer des sentiments, des pensées avec les formes matérielles, variées, de la vitre et de la pierre et il créa un alphabet à son usage. Une statue, une image put être un mot et des groupes, des alinéas et des phrases ; la difficulté est de les lire, mais le palimpseste se déchiffre. Des livres tels que le « Miroir du Monde » de Vincent de Beauvais, le « Spéculum Ecclesiae » d’Honorius d’Autun, si bien mis en valeur par M. Male, le Spicilège de Solesmes, les apocryphes, la Légende dorée, nous donnent la clef des énigmes.

 

L’on comprendra cette importance attribuée à la symbolique, par le clergé, par les moines, par les architectes, par les imagiers, par le peuple même au XIIIe siècle, si l’on tient compte de ce fait que la symbolique provient d’une source divine, qu’elle est la langue parlée par Dieu même. Elle a, en effet, jailli comme un arbre touffu du sol même de la Bible. Le tronc est la Symbolique des Écritures, les branches sont les allégories de l’architecture, des couleurs, des pierreries, de la flore et de la faune, les hiéroglyphes des Nombres. Si ces diverses branches peuvent donner lieu à des interprétations plus ou moins sûres, il n’en est pas de même de la partie essentielle, de la symbolique des Écritures qui, elle, est claire et tenue pour exacte par tous les temps. Qui ne sait, en effet, que l’ancien Testament est la préfiguration du Nouveau, que la religion Mosaïque contient en emblèmes ce que la religion catholique nous montre en réalité ? L’histoire sainte est un ensemble d’images ; tout arrivait aux Hébreux en figures, a dit saint Paul ; le Christ l’a rappelé maintes fois à ses disciples et il a presque toujours, lorsqu’il s’adressait aux foules, usé de paraboles, c'est-à-dire d'un moyen d'indiquer une chose pour en désigner une autre.

 

Il n’est donc point surprenant que le moyen- âge ait suivi la tradition que lui avaient transmise les Pères de l’Église et appliqué à la maison de Dieu leurs procédés. Cela dit, nous devons ajouter qu’en sus de cette préoccupation d’enclore dans une cathédrale, les vérités du dogme, sous les apparences des contours et les espèces des signes, le moyen âge a voulu traduire, en des lignes sculptées ou peintes, les Légendaires et les évangiles apocryphes, être en même temps aussi qu’un cours d’hagiographie et de pieux fabliaux, un sermonnaire narrant au peuple le combat des vertus et des vices, lui prêchant la sobriété, le travail, la nécessité évoquée par la parabole des vierges sages et des vierges folles, d’être toujours prêt Extrait du livre des cathédrales  à paraître devant Dieu, le menant, peu à peu, tout en l’exhortant le long de la route, jusqu’au jour de la mort qu’il lui découvrait brutalement, dès l’entrée même de la basilique, dans les tableaux du Jugement dernier et de la Psychostasie  des âmes.

 

La cathédrale était donc un macrocosme ; elle embrassait tout ; elle était une bible, un catéchisme, une classe de morale, un cours d’histoire et elle remplaçait le texte par l’image pour les ignorants. Nous voici loin avec ces données, de l’archéologie, de cette pauvre anatomie des édifices ! Voyons maintenant, en usant de cette science des symboles, ce qu’est Notre-Dame de Paris, quelle est la signification de ses divers organes, quelles paroles elle profère, quelles idées elle décèle. Ses pensées et son langage ne diffèrent pas de ceux de ses grandes sœurs de Chartres, d’Amiens, de Strasbourg, de Reims. — Tout au plus cache-t-elle une arrière-pensée qui sent un tantinet le fagot et que j’expliquerai plus loin ; — nous pouvons donc, pour elle comme pour les autres, l’étudier, en lui appliquant les théories générales du symbolisme.

 

Occupons-nous d’abord de l’intérieur. Durand, évêque de Mende, qui vécut au XIIIe siècle, c’est-à-dire à l’époque même où fut construite Notre-Dame, nous enseigne que ses tours représentent les prédicateurs, et cette assertion se confirme par la signification assignée aux cloches qui rappellent aux chrétiens, avec leurs prédications aériennes, les vertus qu’il leur faut pratiquer, s’ils veulent parvenir aux sommets des tours, images de la perfection que cherchent à atteindre, en s’élevant, les âmes. Suivant une autre exégèse formulée, dans le Spicilège de Solesmes, par le pseudo Méliton, évêque de Sardes, les tours représenteraient surtout la vierge Marie et l’Église veillant sur le salut de la ville qui s’étend sous elle. Le toit est l’emblème de la charité ; les ardoises sont les chevaliers qui défendent le temple contre les païens, figurés par les orages ; les pierres des murailles, soudées entre elles, certifient d’après Durand de Mende, l’union des âmes, et suivant Hugues de Saint-Victor, le mélange des laïques et des clercs.

 

Et ces pierres, liées par le ciment, synonyme de la charité, forment les quatre grands murs de la basilique, les quatre Évangélistes, selon Prudence de Troyes, et selon d’autres écrivains, les quatre vertus principales : la Justice, la Force, la Prudence, la Tempérance. Les fenêtres sont les emblèmes de nos sens qui doivent être fermés aux vanités de ce monde et ouverts aux dons du ciel ; elles sont garnies de vitres, laissant passer les rayons du soleil, du Soleil de Justice qui est Dieu ; elles sont encore les Écritures qui éclairent, mais repoussent le vent, la neige, la pluie, similitudes des hérésies. Quant aux contreforts, ils symbolisent la force morale qui nous soutient dans la poussée des tentations.

 

Notre-Dame a trois portails, en l’honneur de la Trinité sainte ; et celui du milieu, dénommé portail royal, est divisé par un pilier sur lequel repose une statue du Christ qui a dit de Lui-même, dans l’Évangiles : « Je suis la porte ». Tranchée de cette façon, la porte indique les deux voies que l’homme est libre de suivre. Et cette allégorie est complétée par l’image du Jugement dernier qui se déroule, au-dessus des chambranles, avisant le pécheur du sort qui l’attend, suivant qu’il s’engagera dans l’une ou dans l’autre de ces deux routes. Pour résumer en quelques lignes ces données, nous pouvons dire que l’âme chrétienne, partie du sol, du bas des tours, avec la foi dans les vérités primordiales de la religion, stipulées par les groupes des trois porches : la Trinité, que le nombre même de ces porches avère, la croyance en la Divinité du Fils et la Maternité divine de la Vierge, racontée par les statues et les figures, s’élève peu à peu, en pratiquant les vertus désignées par les grands murs, jusqu’au toit, symbole de la Charité qui couvre une multitude de péchés, qui est la vertu par excellence, selon saint Paul.

 

Il ne lui reste plus dès lors, pour atteindre le Seigneur et se fondre en Lui, qu’à gravir les tours dont les sommets représentent les cimes de la vie parfaite. Et cet abrégé de la théologie mystique que la façade de Notre-Dame nous enseigne, nous le retrouvons, condensé en d’autres termes, exprimé par d’autres mots, dans son intérieur, par l’ensemble de la nef, du transept et du chœur, ces trois degrés de l’ascèse, la vie purgative, énoncée par les ténèbres de l’entrée, loin de l’autel ; la vie contemplative qui s’éclaire en avançant vers le chœur ; la vie unitive qui ne se réalise que dans la partie attribuée à Dieu, là, où convergent les feux allumés par le Soleil de Justice, dans les vitraux des roses.

 

de la chevalerie au secret du temple

Jean tourniac

Edition du Prieuré

 1996

Jean Tourniac,  est un passionné et un spécialiste de la chevalerie et du rite rectifié. Dans cet ouvrage il y parle de l’ordre militaire et hospitalier de St Lazare de Jérusalem, de Ramsay, Jean de Chypre et Jean l’Aumônier, l’héritage de la gnose templière, la langue syriaque et les communautés chrétiennes d’Orient.

 

Fidèle à la doctrine immuable exposée par son maître et ami René Guénon. Jean Tourniac s'affirma rapidement comme l'interprète qualifié de l'ésotérisme judéo-chrétien.

Doté de hautes fonctions dans les organisations traditionnelles d'Occident et hébraïsant, il se consacra à l'approfondissement du symbolisme et des rites initiatiques de la Maçonnerie et de la Chevalerie. une Chevalerie dont se prévaudront deux dignitaires de la Maçonnerie templière au XVIIIe siècle.

 

Une documentation très riche lui a permis d'analyser la nature des relations nouées par les Templiers avec les communautés orientales. Aboutissement de cette recherche, il met ici en lumière les traits essentiels d'une gnose orthodoxe qui scelle le destin apparent de l'Ordre martyr.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Un oublié : l’Ordre militaire et hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem   -   Entre l’Ordre de saint-Lazare et la croisade ; le cas Ramsay   -   Prélude cypriote   -   Jean de Chypre et Jean L’Aumonier   -    Chypre et l’énigme templière   -   Histoire et mystères de Chypre   -   Langue syriaque et communautés chrétiennes d’Orient   -   l’héritage templier    -   la Gnose Templière   -   Corps charnel et corps spirituel   -   en marge du procès   -  

 

deS MAÇONS MḖDIḖVAUX AUX COMPAGNONS D’AUJOURD’HUI

Armand Pouille

Edition Grancher

 1996

C’est une des grandes controverses qui divisent les historiens de la franc-maçonnerie depuis quelques années. Pour certains, la maçonnerie est l’héritière d’une maçonnerie opérative qui s’est peu à peu transformée en une société plus symbolique. Pour d’autres, la franc-maçonnerie est un pur produit du XVIIIe siècle n’ayant fait que reprendre d’anciennes traditions pour se donner une légitimité.

 

Derrière ces débats se cachent aussi des présupposés idéologiques : les partisans de la continuité sont souvent influencés par le philosophe René Guénon, qui estime que la dimension initiatique de la maçonnerie vient de cette expérience de confrontation à la matière des maçons d’autrefois. Si ce lien n’existait plus, la dimension initiatique de la franc-maçonnerie disparaîtrait. Inversement, ceux qui considèrent que tout a été créé au XVIIIe siècle perçoivent la maçonnerie comme un produit de la philosophie des Lumières. L’historien que je suis estime que la vérité se situe entre les deux : s’il est clair que la première Grande Loge en 1717 correspond à un esprit et à un projet nouveau, les matériaux qu’elle utilise sont incontestablement directement tirés des traditions des maçons de métier, alors encore bien vivantes.

 

Comment expliquer cet attachement si fort aux maçons médiévaux qui, bien qu’éminemment talentueux, étaient pour la plupart analphabètes, alors que les francs-maçons du XVIIIe siècle représentent une élite sociale ?

Nous avons une conception caricaturale des maçons de métier. Il faut sortir du cliché moderne de l’homme aux grosses mains calleuses, juste bon à casser du caillou, face au franc-maçon intellectuel. La taille de pierre suppose bien sûr une certaine force physique, mais aussi une vraie compétence en géométrie, et même dans une branche de la géométrie particulièrement compliquée, la géométrie descriptive qui sous-tend la stéréotomie. Quiconque a eu la chance de pouvoir admirer des épures préparatoires à la taille de pierre ne peut qu’être frappé par leur sophistication et leur délicatesse. Jusqu’au XVIIIe siècle, les architectes sont d’ailleurs encore souvent d’anciens maîtres maçons.

 

Cela étant, on peut se demander pourquoi nous sommes francs-maçons, et non francs-boulangers ou francs-jardiniers, professions tout aussi honorables ? Sans doute parce que dès la Renaissance, l’architecture bénéficie d’un grand prestige. Elle est considérée comme une activité devant mobiliser des connaissances universelles. Les traités d’architecture de cette époque sont à la fois très techniques et philosophiques. Un architecte doit également être, d’une certaine manière, médecin – il faut veiller à l’hygiène publique dans un bâtiment, à son aération, sa luminosité… – musicien – on dirait aujourd’hui acousticien – pour que le bâtiment ait la résonance adéquate, etc. Il y a un côté prométhéen dans l’art de bâtir et donc dans le métier de maçon. D’ailleurs, jusqu’au XVIIIe siècle, la culture architecturale fait partie de la culture générale : tout intellectuel se doit d’en maîtriser les notions de base.

 

dissertations sur l’ancienne chevalerie

Pierre GIRARD-AUGRY

Edition Pardès

 1990

A quelques décennies d’un Ancien Régime finissant, mais à l’apogée de sa puissance et de sa gloire, comment l’esprit et les cérémonies de l’Ancien Ordre de Chevalerie étaient-ils ressentis ? C’est ce que nous révèle la première partie de cet ouvrage qui reprend l’essentiel des Dissertations historiques et critiques sur la chevalerie ancienne et moderne, séculière et régulière du R.P. Honoré de Sainte Marie, publiées en 1718, et complétées par trois chapitres du Vray Théâtre d’Honneur et de chevalerie ou le miroir magique et héroïque de la Noblesse de Marc de Vulson, sieur de la Colombière, antérieur de plus d’un demi-siècle aux dissertations, puisque daté de 1648.

L’ensemble assorti de nombreuses notes, rappelle les origines de la Chevalerie, la façon de « faire chevalier » à travers les siècles, l’existence d’une « chevalerie des dames », et les peines infamantes infligées à ceux qui avaient trahi le code chevaleresque.

L’ouvrage se termine par l’Ordène de chevalerie, poème du XIIIe siècle, souvent cité, mais rarement donné in extenso, dont l’intérêt réside en la description des toutes premières cérémonies d’armement d’un chevalier, à l’époque des Croisades.

La préface de Jean-Marie Auzanneau, apporte d’utiles précisions sur la distinction à faire entre l’état de chevalier, qualité individuelle acquise par l’armement ou l’adoubement, et l’appartenance aux Ordres de Chevalerie, dont certains furent et sont encore uniquement honorifiques, avec d’intéressants compléments sur le Chevalerie des Dames.

Ainsi le lecteur soucieux de se perfectionner dans « l’art de chevalerie » aura à sa disposition des textes fondamentaux lui permettant de mieux comprendre l’esprit de la chevalerie « célestielle » et de ce qui demeure une voie complète de réalisation spirituelle pour qui sait encore s’inspirer des valeurs éternelles de l’un des plus beaux fleurons de la chrétienté médiévale.

Au sommaire de cet ouvrage :

La notion de chevalerie   -   les titres de banneret, de bachelier, d’écuyer, de damoiseau, de valet, de captal    -    la chevalerie n’a rien de commun avec la qualité de Duc, de Comte, de Marquis, de Vicomte, de Baron ou de Châtelain    -    la chevalerie ajoute quelques degrés de gloire à la dignité de Prince, de Roi, de Souverain, ou d’Empereur    -   la chevalerie n’a pas commencé peu après le Déluge et son origine n’est pas dans les pays scandinaves   -   les Romains sont les inventeurs  de la chevalerie    -   il faut d’abord écuyer avant d’être chevalier  -   la noblesse est nécessaire pour devenir chevalier   - 

Suivant les époques et les nations, les cérémonies d’adoubement ont variés   -   survol des cérémonies du Xe au XVe siècles    -    formules des vœux que l’on fait dans les religions militaires, les Ordres militaires, dans l’ Ordre du Saint Esprit et parmi les chrétiens   -   les privilèges de la chevalerie   -   les chevaliers pouvaient porter le titre de Monsieur, également porter des dorures, le vair et l’hermine, des éperons d’or   -      comment les chevaliers pouvaient être anoblis    -    cérémonie de dégradation pour un chevalier qui trahi, en France, à Rome, en Angleterre et à Malte   -     de la renonciation à la chevalerie     -

La chevalerie des Dames   -   Comment, pourquoi et quand les femmes ont conféré la chevalerie aux grands Seigneurs, aux Princes et même à des tètes couronnées   -    Dames qui ont institué des  Ordres de chevalerie honoraire   -   Ordre des Dames de la Croix à Vienne   -     Ordres de chevalerie Régulière fondés pour les Dames    -   L’Ordre des Dames Chevalières de Saint Jean de Jérusalem  établit en Espagne et ailleurs   -     Les religieuses Chevalières de Saint Jacques de l’épée    -  Marc de Vulson, sieur de Colombière   -     l’adoubement des chevaliers fait par les Anciens les plus vaillants et les plus renommés    -   l’Ordène de chevalerie   -    Cérémonial d’investiture d’un chevalier de l’Ordre Equestre du saint-sépulcre-de-Jérusalem      -   

 11E

ENLUMINURES

Livres enluminés par  divers auteurs

 

 

De nombreux livres enluminés sont dans divers chapitres de ce site, on les trouve au:


Chapitre 11 L – LA DIVINE COMÉDIE - enluminé par Jean-Luc Leguay

Chapitre 11 L – PERCEVAL LE GALLOIS - enluminé par Jean-Luc Leguay

Chapitre 21 R – RITUEL DE CONSÉCRATION D’UNE LOGE - enluminé par Jean-Luc Leguay –

Chapitre 11 L –  LE MUTUS LIBER DE L’INITIATION –enluminé par Jean-Luc Leguay

Chapitre 8 L –  LE LIVRE DE L’APOCALYPSE - enluminé par Jean-Luc Leguay

Chapitre 13 L - L’ÉVANGILE SELON THOMAS – enluminé par Jean Stirpe

 

ENLUMINURE - L’ENLUMINURE AU MONT SAINT MICHEL DU Xe AU XIIe SIÉCLE

Monique Dosdat 

Edition Ouest-France

 1991

De la fin du 10e siècle au 12e siècle, les moines bénédictins de l’Abbaye du Mont Saint-Michel constituent, à force de savantes et patientes copies, une collection de manuscrits qui compte plusieurs centaines de volumes dont certains recèlent une décoration d’enluminures particulièrement intéressante.

A l’époque romane, le Mont, en effet participe activement aux échanges de livres et de copistes en usage entre les abbayes ; il bénéficie à la fois de l’influence des pays de l’est et du sud dont les modèles sont hérités des empires Byzantins, carolingiens et de celle des îles anglo-saxonnes de tradition nordique.

Le scriptorium du Mont saint Michel va créer son propre style en donnant naissance à des créations originales et, à son tour fera école. Les 200 manuscrits d’époque romane parvenus jusqu’à nous, constituent un ensemble d’une remarquable unité ; réalisés au temps âpre et brutal de la féodalité, quand le savoir et l’étude s’étaient réfugiés à l’abri des monastères, ils témoignent du soin extrême apporté à la copie des livres.

Le seul souci des copistes était l’équilibre et l’harmonie de la page écrite, s’ajoutant à une graphie en elle-même admirable, la décoration fait du manuscrit unique par définition, un objet chargé de sens, destiné à l’enseignement, à la liturgie, à l’édification ou à la méditation, il est le reflet des valeurs et des vertus qui ont présidé à son élaboration : savoir, humilité, persévérance et recherche de la perfection.

Le livre à l’époque romane est le lieu discret de la rencontre entre l’art et la connaissance. Les peintures dissimulées entre les feuillets de vélin, les mises en page réfléchies qui organisent lettrines, titres et textes et harmonisent les encres et les couleurs, ne racontent nulle histoire, ne veulent rien révéler du temps et du lieu de leur création.

Elles ne délivrent qu’un seul message : lecture et écritures sont prières. Nés dans le silence d’une abbaye bénédictine, destinés à être ouverts avec révérence et gardés loin des yeux profanes, les manuscrits du Mont Saint-Michel révèlent aujourd’hui leur splendeur, leur secret et leur connaissance.

Une enluminure – du latin illuminare, éclairer – est aussi à l’origine un décor destiné à indiquer les divisions du texte, en un temps où l’on n’avait pas l’habitude de séparer les chapitres ou les parties d’un volume. On utilisa donc des lettres ornées, d’abord pour éclairer un texte, le rendre plus compréhensible, ensuite pour en augmenter l’attrait.

Les premiers décors furent de simples dessins à la plume et à l’encre noire éventuellement rehaussé de rouge. Assez vite, on en vint à accorder autant de soin à la décoration des lettrines qu’aux peintures proprement dites .A décor abstrait ou faisant appel à des sujets naturels – plantes ou animaux – renfermant parfois une scène ou un personnage identifiables, elles sont alors dites « historiées », les lettrines éclatantes de couleur, peintes à la gouache et quelquefois rehaussées d’or illuminent un manuscrit.

L’art de l’enluminure reste aujourd’hui l’un des plus fascinants qui soit par sa beauté, sa diversité, et ce qu’il révèle de capacités d’adaptation et d’invention chez ses auteurs. Pendant toute l’époque romane, ces derniers furent des religieux qui, gratis pro Deo et la plupart du temps anonymement, mirent leur savoir faire au service d’une communauté.

 

ENLUMINURE LE  ROMAN DE LA ROSE L’ART D’AIMER AU  MOYEN-ÂGE

N. Coilly et M.H. Tesnière

Edition Bibliothèque Nationale de France 

 2012 

Enluminures et calligraphie moyenâgeuse, font la richesse de cet ouvrage autour de ce roman mythique et légendaire du Moyen-Âge.

 

Best-seller médiéval, le roman de la rose est l’ouvrage profane le plus copié au Moyen Âge après la Divine Comédie de Dante : près de trois cent manuscrits ont été conservés. Lu, cité, admiré, il a séduit des générations de lecteurs entre la fin du XIIIe siècle et le début du XIVe siècle et connait aujourd’hui une nouvelle fortune grâce aux images numériques des manuscrits accessibles sur le Net. Le présent livre a pour objet d’en faciliter la compréhension.

 

Rédigé au XIIIe siècle par deux auteurs, Guillaume de Lorris et Jean de Meun, le roman de la rose appartient à la tradition des « arts d’aimer », inspirés d’Ovide. Sous le couvert d’un songe allégorique, il conte la quête/cueillette d’une rose/jeune fille par un jeune homme, l’Amant, du coup de foudre initial à la conquête-défloration de l’Aimée.

 

Le roman de la rose nait dans les chants, les parfums, les beautés d’une nature qui s’éveille et invite le poète à se faire le vassal du dieu Amour. En projetant sur ce monde idyllique et statique son théâtre d’ombres, le songe allégorique donne vie et sens à un art de vivre courtois et à un art d’aimer universel. Les figures figées, peintes ou sculptées au mur du verger de Déduit, la main crochue de Convoitise, le regard torve d’Envie, les oreilles moussues de Pauvreté, et les figures dansantes au jardin, portant miroir (oiseuse), robe blanche (Franchise) ou flèches (doux regard), délimitent les contours de l’éthique courtoise.

 

Des personnifications, tels Bel Accueil (plaisir à être avec l’aimée), Danger (résistance de la jeune fille), et Malebouche (calomnies de toutes sortes), scandent les avancées et les reculs de l’initiation amoureuse, qui est celle de tout jeune homme découvrant le désir et l’amour. Les discours de Raison et d’Ami en formulant les concepts (renoncement à la folie de l’amour ou réconfort de l’expérience d’autrui).

 

Au terme d’un débat solidement argumenté, le roman livre en effet une conclusion favorable aux forces de Vie, faisant fi des tensions propres à l’amour courtois, à la morale conjugale et à l’enseignement de l’Eglise. Tout à la fois délicieusement aimable et misogyne, courtois et érudit, codifié et subversif, le roman de la rose a suscité, au début du XVe siècle, une querelle littéraire dans laquelle s’illustra le premier auteur féministe, Christine de Pizan.

 

Le roman de la rose : l’Art d’aimer au Moyen Âge est une invitation à découvrir en images ; à travers les manuscrits enluminés de la Bibliothèque Nationale de France, la matière littéraire et le substrat culturel de ce monument de la littérature médiévale. Il aura fallu plus de 15 ans pour que ce projet, porté par la B.N. de Baltimore et la B.N. de France, se fasse, un travail colossal, mais au bout une œuvre remarquable.

Plus de 150 manuscrits calligraphiés et enluminés de cette époque moyenâgeuse illuminent cet ouvrage. Somptueux.

 

ENLUMINURELES TRÉS RICHES HEURES DU DUC DE BERRY

TEXTE DE RAYMOND CAZELLES

ÉDITION  SEGHERS 

 1988

Les Très Riches Heures du Duc de Berry sont, sans conteste, l’un des plus riches et des plus fameux manuscrits enluminés du XVe siècle qui aient été conservés jusqu’à nos jours. Pièce maîtresse de la collection de Jean de Berry, prince capétien, grand mécène, qui sut s’entourer des meilleurs artistes.

 

C’est un véritable chef d’œuvre d’art que d’avoir reproduit avec la plus grande fidélité un manuscrit médiéval d’une telle richesse. Ce livre est une superbe réussite, toutes les enluminures du manuscrit original y sont reproduites et certains détails ont été agrandis pour permettre d’apprécier mieux l’extraordinaire qualité iconographique de ce livre d’heures.

 

On appelait Livre d’Heures au Moyen-âge, les recueils de prières pour les laïcs qui voulaient, comme les prêtres et les moines, rendre grâce à Dieu à certaines heures fixes de la journée.

 

Les livres d’heures s’ouvraient presque toujours sur un calendrier car les prières variaient suivant le temps de l’année et le saint fêté. Les mois reproduits ici illustrent, au fil des saisons, les occupations quotidiennes des dames et des seigneurs de la cour, comme celles des paysans.

 

Les scènes de chasse, les travaux des champs, les parures et les gestes ; décrites avec une incroyable minutie, nous permettent d’imaginer ce qu’a pu être la France du XVe siècle avec les occupations des seigneurs et du peuple.

 

Raymond Cazelles, ancien conservateur du musée Condé à Chantilly (où se trouve le manuscrit original) présente cette œuvre avec sa genèse, ses artistes et l’histoire de son fabuleux mécène. Umberto Eco, dont la passion pour le Moyen-âge est bien connue depuis la parution du célèbre film « Au nom de la rose », a fait la préface de ce livre

11 F

frÈre en chevalerie

Frederick smyth

LONDRES

 1991

Une commémoration du bicentenaire du Grand Prieuré des Ordres Unis Religieux, Militaires et Maçonniques du Temple et de Saint Jean de Jérusalem, Palestine, Rhodes et Malte pour l’Angleterre et le Pays de Galles et ses Provinces Outremer.1791 – 1991 – Seul livre maçonnique, écrit en Français sur ce que l’on appelle les Chevaliers du Temple ou KT.

 

L’Ordre Hospitalier de Saint Jean de Jérusalem est certainement le plus ancien des ordres équestres créés au moyen âge. Sa naissance remonte aux environs de 1050, dans ces années-là, quelques marchands de l’ancienne république marine d’Amalfi obtinrent du Calife d’Egypte le droit de construire à Jérusalem une église, un couvent et un hôpital dans lequel on assistait les pèlerins de toute foi ou race, du temps où, en Terre Sainte les chrétiens et les musulmans se toléraient. Cette église fut dédiée à Saint Jean Baptiste, et là naquit une communauté monastique «l’Ordre de Saint Jean de Jérusalem» - qui se consacra à la gestion de l’hôpital en vue de l’assistance des pèlerins en Terre Sainte- qui devint indépendante sous la direction du frère Gérard Sasso premier grand maître.

 

Avec la conquête de Jérusalem en 1099 et la constitution du royaume de Jérusalem, œuvre des croisés en Terre Sainte, des pèlerins de plus en plus nombreux affluèrent venant de tout le monde chrétien.

 

Mais les musulmans ne se résignèrent pas à la défaite et cherchèrent à plusieurs reprises de reconquérir la Palestine et l’Ordre se vit contraint d’assumer la défense militaire des malades, des pèlerins et des territoires soustraits par les croisés aux musulmans.

 

Le 15 février 1113, les chevaliers de Saint Jean furent reconnus par le pape Pascal II en tant que véritable ordre religieux. En 1120, le frère Raymond du Puy succéda à Gérard, suite à une évolution de l’organisation de la confraternité des chevaliers de Saint Jean qui en accentuait l’aspect militaire pour défendre les pèlerins et les malades en prenant les armes. Sur les routes qui conduisaient à Jérusalem surgit  un dense réseau d’hôpitaux et de forteresses qui pendant à peu près deux siècles seront la cible d’embuscades, sièges et batailles de la part de l’Islam.

 

Tous les chevaliers étaient des religieux, liés par les trois vœux monastiques de Pauvreté, de Chasteté et d’Obéissance, ils adoptèrent comme insigne la croix amalfitaine à huit pointes qui en plus de les lier à leurs origines symbolisait les béatitudes de la foi. L’étendard était rouge, la croix blanche, les manteaux noirs.

 

FULCANELLI  COMMANDEUR DU TEMPLE

Roger  Facon

Edition l’Oeil du Sphinx

2017

Tenu par une promesse familiale, Roger Facon a dû attendre jusqu'à ce jour pour effectuer les révélations que contient ce livre. L'Ordre du Temple est parmi nous. La France abrite douze commanderies templières "hors du temps". Fulcanelli dirige depuis 1946 la commanderie de Paris. Dans le monde en perdition qui est nôtre, de telles révélations ne sont pas de nature à changer le cours des choses, hélas, mais elles se doivent d'être versées au dossier du devenir humain. Il est difficile de tirer quelque chose de cet ouvrage tant se mêlent vraies et fausses informations, considérations personnelles, propos fantasmés et interprétations infondées. L’ouvrage manque sérieusement d’étayage et le fait que Roger Facon se présente comme agent infiltrant des milieux rosicruciens et néo-templiers ne plaide pas pour une quelconque rigueur.

 

Selon Roger Facon, Fulcanelli aurait dirigé depuis 1946 une commanderie de l’Ordre du Temple à Paris. Aucun document ne vient appuyer cette thèse. L’intérêt du livre réside dans certains témoignages ou faits permettant de retracer, avec prudence et en partie, les activités agitées et souvent troubles de la mouvance néo-templières depuis un siècle. L’histoire, souvent la petite histoire, des organisations dites initiatiques et tout particulièrement celles qui prétendent poursuivre l’œuvre de l’Ordre du Temple est très complexe. Dans le cas des mouvements néo-templiers, se mêlent souvent à un idéal templier plus ou moins malmené, quelques politiciens, trafiquants, barbouzes qui finissent toujours par polluer le projet templier quel qu’il soit.

 

Dans le long et chaotique trajet du néo-templarisme du XXème siècle dressé par Roger Facon de manière brouillonne, nous croisons de nombreux personnages intéressants comme René Guénon, Valentin Bresle, Robert Ambelain, Lydie Bastien, Jacques Bergier, Raymond Bernard, Jacques Breyer et d’autres. Parmi eux, se trouve Jean-Marie Parent, qui fonda en 1978 la Fraternité Johannite pour la Résurgence Templière qui devint en 1984 l’Ordre des Chevaliers du Temple du Christ et de Notre-Dame, l’une des rares organisations néo-templières à proposer un projet sérieux. Le lecteur devra ainsi trier parmi les informations ou propositions de Roger Facon et s’extraire de la vision bas-occultiste de l’auteur pris entre prétendues forces blanches et prétendues forces noires pour trouver quelque matière fiable.

 

FRANC-MAÇONNERIE  ET  COMPAGNONNAGE

Jean François Blondel

Edition Trajectoire

2016

Les trois premiers grades de la franc-maçonnerie possèdent les mêmes noms que ceux qui étaient autrefois en usage dans les communautés de métiers dans la plupart des pays d'Europe, pour désigner les trois états successifs de leurs membres : apprenti, compagnon et maître. Ce fait, allié à la revendication de l'Ordre maçonnique d'être une continuité organique des loges médiévales de tailleurs de pierre (maçons, au sens ancien du terme), est à l'origine d'un certain nombre de confusions, notamment en ce qui concerne la parenté entre la franc-maçonnerie spéculative et les compagnonnages de métiers, tout particulièrement en France.

 

Le problème de savoir si la franc-maçonnerie spéculative est ou non la réelle continuité des loges britanniques de tailleurs de pierre reste, à l'heure actuelle, sans réponse absolument certaine. Aucun document ne permet en effet de l'affirmer, mais le fait même que des traditions et symboles proviennent bel et bien de ces loges ne permet pas non plus de l'infirmer. En réalité, le véritable problème se situe davantage dans la question des modalités et des motivations ayant pu conduire, soit à la transformation de la maçonnerie opérative en franc-maçonnerie spéculative, soit à l'appropriation par cette dernière d'un cadre jugé propre à servir de support à sa dimension spéculative. C'est là un sujet fort complexe, qui reste en débat chez les historiens de la franc-maçonnerie, et dont tous les aspects n'ont pas encore été explorés.

 

Quoi qu'il en soit, la franc-maçonnerie, en gagnant la France, s'est trouvée face à des organisations de métiers qui étaient alors à l'apogée de leur vitalité : Compagnons du Devoir et autres sociétés de compagnonnages présentes sur le « tour de France ».

 

Ces sociétés pratiquaient des rites initiatiques lors de la réception de l'aspirant au rang de Compagnon, seul « grade » mais qui était souvent divisé en deux états : Compagnon Reçu et Compagnon Fini (cette seconde partie de la Réception intervenant généralement six mois après la première, délai consacré à l'instruction compagnonnique). La plus grande partie de ces sociétés reconnaissaient pour fondateur Maître Jacques, un tailleur de pierre qui aurait travaillé sur le chantier du temple de Salomon, selon une version de sa légende, ou sur celui des tours de la cathédrale d'Orléans, selon une autre version. Les charpentiers, les couvreurs et les plâtriers étaient pour leur part des « enfants » du Père Soubise, collègue de Maître Jacques (soit à Jérusalem, soit à Orléans). Enfants de Maître Jacques et enfants du Père Soubise composaient le Devoir, tandis que les Compagnons « Étrangers » tailleurs de pierre et les sociétés « non du Devoir » ou « de Liberté » (plus tard « du Devoir de Liberté ») formées à l'origine par les menuisiers et serruriers dits « gavots » (scission d'avec ceux du Devoir) – auxquels s'ajouteront au début du XIXe siècle les charpentiers « Indiens » (scission d'avec ceux du Devoir) – reconnaissaient pour seul fondateur le roi Salomon.

 

L'histoire de ces sociétés est très mal connue. Les légendes elles-mêmes sont de peu de secours car elles n'ont été relatées que tardivement (1839), à une époque où des éléments hétérogènes étaient venus s'y mêler inextricablement. Les compagnonnages n'émergent dans l'histoire documentaire que vers le milieu du XVIe siècle, mais l'on peut raisonnablement supposer qu'une partie d'entre-eux, notamment ceux des métiers de la construction (tailleurs de pierre, charpentiers, menuisiers et serruriers), descendent assez directement d'organisations crées par les bâtisseurs des cathédrales gothiques et que les fondements de l'organisation compagnonnique remontent au moins au tout début du XIIIe siècle. Nous rejoignons là un milieu et une époque identiques à ceux dont la franc-maçonnerie britannique prétend tirer son origine.

 

Si les lacunes documentaires ne permettent pas d'envisager l'existence de relations organiques entre les compagnonnages continentaux et les loges opératives britanniques (mais les voyages des maîtres maçons français en Angleterre et ailleurs sont attestés), il est cependant certain que, très tôt, probablement dès les années 1730, certains Maçons et certains Compagnons se sont posés la question de savoir s'il existait un lien de parenté entre leurs organisations respectives, et cela même si de nombreux Maçons spéculatifs, aristocrates ou bourgeois, tenaient les gens de métiers comme étant de trop vile condition pour les fréquenter en Loge. Le cas est d'autant plus probable en ce qui concerne les Compagnons tailleurs de pierre des deux rites – enfants de Salomon (les Étrangers) et enfants de Maître Jacques (les Passants) –, car un certain nombre d'entre eux poursuivaient leur carrière en tant qu'architectes, ingénieurs, entrepreneurs, etc., c'est-à-dire appartenaient aux catégories socio-professionnelles dans lesquelles recrutaient les Loges. Leur emblématique présente des similitudes très poussées avec celle de la franc-maçonnerie, qui ne s'arrêtent d'ailleurs pas à l'entrecroisement du compas, de l'équerre et de la règle, ni aux outils tels que le niveau ou le maillet et le ciseau, mais touchent également à des symboles « spéculatifs », telle que la sphère armillaire, symbole vitruvien attesté chez les Compagnons Passants tailleurs de pierre de Paris dès 1726.

 

Mais, concernant les instruments de la géométrie et les outils du métier, cette ressemblance formelle ne trahit rien d'autre que le fait que l'une et l'autre de ces organisations se fondent sur la taille de pierre, réellement ou symboliquement. Quant aux autres symboles liés à l'architecture et aux sciences en général, telle la sphère armillaire, leur emploi est trop général dès le XVIe siècle, notamment dans les frontispices de livres et les marques d'imprimeurs, pour que l'on puisse en tirer des conclusions sur le plan des filiations historiques (notons cependant que cela atteste nettement, dans une grande partie de l'Europe, d'un intérêt spéculatif pour l'architecture, et cela depuis la redécouverte de l'œuvre de Vitruve en 1486).

 

Il faut également souligner le fait que, dès la fin du XVIIIe siècle mais surtout dès le début du XIXe, les sociétés de compagnonnage ont eu accès à la plus grande partie des légendes, des rites et des symboles de la franc-maçonnerie, et qu'elles y ont largement puisé pour écrire ou réécrire leurs propres rituels. Si cet accès résulte quelquefois de l'affiliation de Compagnons aux Loges maçonniques – le fait est attesté dès avant la Révolution de 1789 –, il convient surtout de prendre en considération le rôle de toutes les divulgations imprimées à l'aide desquelles les « profanes » pouvaient avoir connaissance des « secrets de la Maçonnerie ». Soucieux de donner eux-aussi l'apparence d'une antiquité respectable et extraordinaire à leurs sociétés, les Compagnons y ont puisé sans scrupule matière à enrichir leurs traditions.

 

L'importance et la facilité de cette « pollution » pourraient s'expliquer par la relative proximité qu'auraient eue les deux traditions, compagnonnique et maçonnique. Mais cette proximité est rendue très hypothétique par les quelques anciens rites de Réception compagnonniques dont nous avons connaissance, notamment par la Résolution de la Sorbonne de 1655, concernant les selliers, les cordonniers, les couteliers, les chapeliers et les tailleurs (d'habits). Les variantes y sont nombreuses, mais toutes s'articulent autour d'épisodes de la vie du Christ, et plus particulièrement de la Passion. Même constat pour les anciennes sociétés forestières, tels les Bons Cousins Charbonniers ou Fendeurs : il s'agit d'initiations profondément chrétiennes, et c'est tardivement, sous l'influence de la franc-maçonnerie, qu'y sont introduits des éléments laissant croire ultérieurement à une origine commune d'avec celle-ci.

 

En tout état de cause, ce qu'il importe de retenir, c'est que la franc-maçonnerie et les compagnonnages sont des organisations nettement distinctes, qui, du fait même du rôle fondamental qu'elles accordent au métier – symboliquement pour l'une, réellement pour les autres – plongent nécessairement leurs racines, historiques et/ou idéales, dans un substrat culturel en grande partie commun et dans lequel le temple de Salomon occupe la position d'archétype incontournable.

11 G

gilles de rais – marÉchal de France – dit barbe-bleue

T.E. bossard

Edition J. de Bonnot

 1998

L’auteur évoque la vie de Gilles de Rais, sa vie prestigieuse d’Homme de guerre, compagnon de Jeanne d’Arc et la vie privée de Barbe-Bleue, avec sa folie, ses crimes et son procès. Les serials killers et les pédophiles obsèdent nos sociétés. A tel point qu’on leur cherche des ancêtres. Et parmi eux Gilles de Rais, l’ancien compagnon de Jeanne d’Arc exécuté en le 26 octobre 1440 pour satanisme, rapts d'enfants et sodomie. Mais le parallèle n'est pas si simple selon Jacques Chiffoleau.

 

Aujourd’hui, la figure de Gilles de Rais est facilement évoquée par ceux qui luttent contre la pédophilie ou qui s’intéressent aux tueurs en série. Elle est aussi une illustration parfaite de ce que peut être un pervers au sens où l’entendent les psychanalystes, un témoignage magnifique pour construire une « histoire des pervers ».


Pourtant, il y a encore soixante ans, d’étranges histoires, très éloignées en apparence de nos inquiétudes contemporaines, couraient aux confins de la Bretagne, de l’Anjou et du Poitou, dans certains gros bourgs des environs de Nantes qui avaient tous en commun de posséder un vieux château ruiné, poétique et inquiétant.

 

A Chantocé sur les bords de la Loire, à Machecoul en Vendée, à Tiffauges sur la route de Poitiers, la légende disait à peu près la même chose : autrefois, le seigneur de cette terre, le maître de cette forteresse, connu pour sa richesse, sa largesse mais aussi par sa cruauté, y avait enfermé et massacré des femmes et des enfants, par dizaines, par centaines.

On savait que ce monstre s’appelait Gilles de Rais et les plus curieux n’ignoraient pas qu’il avait été au XVe siècle le compagnon de Jeanne d’Arc, ce qui par contraste renforçait sa noirceur.

Mais il était surtout connu dans le pays sous le nom de Barbe-Bleue, comme une figure légendaire, proche de celle du conte de Perrault1. Cela l’éloignait de la guerre de Cent Ans et des crimes atroces dont on l’accusa effectivement en 1440 mais cela le plongeait à coup sûr dans la mythologie.


A Nantes aussi, on connaissait bien Gilles de Rais-Barbe-Bleue, les lieux où il avait vécu, l’endroit où il avait été exécuté pour ses crimes, près de la Loire, sa tombe au couvent des Carmes. La légende l’emportait également sur l’histoire : on avait fini par en faire une sorte de croque- mitaine dont on menaçait parfois les enfants désobéissants : « Si tu n’es pas sage, j’appelle Barbe-Bleue, qui t’emportera dans son grand sac ! » Les enfants en effet, plus que les femmes trop curieuses, à l’inverse du conte de Perrault, demeuraient les proies de choix de cet ogre mythologique.


Lorsque l’historien se penche sur la vie de Gilles de Rais, il rencontre en effet d’abord des contes, des récits de légende que les folkloristes du XIXe siècle et les ethnologues contemporains ont su collecter et déchiffrer. Les chroniques de la fin du Moyen Age et les archives de la famille de Rais lui confirment aussi certains traits du personnage légendaire : sa puissance comme seigneur, son rôle dans la guerre franco-anglaise, sa largesse tournant à la prodigalité à la fin de sa vie.

 

guide de la France templiÈre

L. dailliez

Edition LA TABLE D’ÉMERAUDE

 1992

Toutes les régions de France où il y a, et où il y a eu des commanderies templières avec des explications sur les croisades, la tradition, l’ordre du Temple, l’architecture et les églises d’orient.

 

Pourquoi les Templiers exercent-ils un elle fascination sur le monde, et ce depuis leur création? En quoi cet ordre chevaleresque et religieux, caractéristique de l'époque féodale, peut-il nous intéresser? Que cache ce vent de mystère qui souffle sur leurs cérémonies, leur procès, leur disparition?


La réponse est peut-être dans l'une des 3000 commanderies françaises (mais aussi de la Suisse, de la Belgique et du Luxembourg), un tiers des biens de l'Ordre, dont la liste complète est enfin révélée dans ce livre. Ce véritable guide de la France templière fait apparaître les structures profondes du Temple, son développement, sa base arrière destinée à approvisionner les armées d'Orient.


Plus qu'un simple guide, cet ouvrage constitue un fonds de recherches qui rassemble par rubriques les trésors supposés des Templiers, les lieux où se mêlent ésotérisme et légende, la liste des prisons qu'ils ont ornée de signes mystérieux où se dissimulerait le testament des chevaliers aux blancs manteaux.


Dans la brève histoire du Temple qui sert d'introduction à ce livre, l'auteur, après avoir étudié les aveux relevés lors de leur procès, propose une réponse originale à la lancinante question: les Templiers étaient-ils coupables des crimes dont on les accusait?

 

guide pittoresque & occulte des templiers

Pierre mariel

Edition LA TABLE RONDE

 1973

Des innombrables énigmes que pose l’Histoire, aucune n’est plus ténébreuse que celle des Templiers. Pierre Mariel, à qui nous devons déjà le Guide Pittoresque & Occulte des Cimetières Parisiens, a dressé l’inventaire de tous les hauts lieux de France sur lesquels a flotté le grand manteau blanc des moines soldats.


Pratique et précis, ce nouveau guide est indispensable à tous ceux qui, par les villages reculés et les ruelles du Vieux Paris, voudront retrouver traces et vestiges de l’Ordre du Temple.

 

L'affaire des Templiers a fait couler beaucoup d'encre. Si, comme l'a dit Napoléon, la destruction du Temple est un des plus grands mystères de l'Histoire, il n'en est plus un, sachant que l'Inquisition catholique se rallia à Philippe le Bel pour anéantir l'Ordre des Templiers.


De quoi les accusait-on ? - D'hérésie, d'abord. Ils ont pactisé avec l'Islam et ils ont propagé secrètement des doctrines opposées à celle de l'Église romaine. Certes, la fréquentation d'initiés en terre d'Islam, les Assassin du Vieux de la Montagne (une société initiatique du même genre que celle du Temple), leur permit d'en savoir plus sur les origines historiques de leur religion et ils prirent leurs distances vis-à-vis de l'Église et de ses dogmes. Ils étaient suspects d'avoir adoré une mystérieuse idole, le Baphomet, mais y avait-il des preuves suffisantes ?

A l'époque, rien ne se faisait sans la bénédiction papale, et, par la bulle Pastoralis praeeminentiae, c'est le pape Clément V qui ordonna à tous les princes d'arrêter les Templiers et de placer leurs biens sous séquestre, en son nom. Les minutes de l'infâme procès qui les attendait ont été publiées. Comme l'écrit Bossuet : «Ils avouèrent dans les tortures ; ils nièrent dans les supplices et à l'heure de la mort.»

Le manuscrit de Hambourg postule qu'il aurait existé, parallèlement à l'ordre exotérique, une hiérarchie occulte ainsi constituée :
- Les frères élus du Temple.
- Les frères consolés, ayant reçu le baptême du feu.
- Les fils de la Vallée, (auxquels Goethe fait allusion dans "Wilheilm Meister" sous l'appellation de "Société de la Tour").


Voici quelques articles de cette constitution –  Comment il faut s'assurer des personnes aptes à recevoir l'initiation : leur montrer l'insuffisance de la règle commune, les attirer hors de cette Babylone moderne, l'Église romaine, qui n'est que la synagogue de l'Antéchrist. Seuls les Élus s'élèvent vers les hauteurs de la Vérité."

 

- Le Néophyte foulera au pied la Croix et crachera dessus : il recevra ensuite la tunique blanche avec la ceinture. - Les Élus sont choisis parmi les 700 dont il est écrit qu'ils ne plient pas le genou devant Baal. Ils ont été choisis et ils ne sont pas de ceux à qui Dieu a donné des yeux pour ne pas voir et des oreilles pour ne pas entendre.

 

 Rejetons les œuvres des ténèbres que nous commettions dans la Synagogue de l'Antéchrist et revêtons-nous des armes de la Lumière. L'Église est intraitable pour ceux qui révèlent ses secrets. Savonarole fut brûlé vif sur un bûcher pour avoir émis de tels jugements à l'encontre du Pape Alexandre IV, et Jean Huss eut, lui aussi, le tort de protester... C'était également l'avis des Bogomiles, des Cathares et des Albigeois deux ou trois siècles avant. Leur sort fut réglé cruellement. D'ailleurs, pour les Troubadours, Roma était l'inversion des lettres du mot Amor... On peut remarquer que les caravelles de Christophe Colomb arboraient aussi la croix patée rouge sur leurs voiles, symbole du Temple, longtemps après la disparition de l'ordre !


On y rencontre :

les Fils de la Vallée – le Baphomet – la Chrysopée et les noms des innombrables commanderies en France.

11 H

histoire des croisades

Joseph michaud

Edition J. de Bonnot

 1995

Toutes les Croisades du Moyen-Âge sont ici racontées, disséquées et expliquées.

 

Parmi les plus anciens ouvrages consacrés à l'Histoire des Croisades, il y a celui de Joseph-François Michaud (1767-1839), sans doute le plus brillant ; c'est le premier à avoir été aussi bien circonstancié et documenté ; il fut publié entre 1812 et 1822 et bénéficia d'illustrations dues à Gustave Doré.


Il restitue d'abord le cadre et les conditions dans lesquels naquit l'idée de Croisade : une Europe où l'Eglise, pour endiguer la violence des guerriers seigneuriaux trouva que l'institution de la trêve de Dieu et des fêtes religieuses qu'il fallait respecter ne suffisait pas et que l'appel à la Croisade et l'envoi des "combattants pour la vraie foi" vers les Lieux Saints dont il s'agissait de libérer la route pour les pèlerins inquiétés dans leurs actes de dévotion par la présence des "Sarrasins" qui avaient pris possession de Jérusalem, étaient une aubaine et un bon prétexte pour faire cesser leurs disputes et les envoyer guerroyer ailleurs et non plus entre eux.

 

L'appel d'Urbain II lancé à Clermont en 1095 suscita un fort enthousiasme populaire et entraîna dans un premier temps le départ de masses de gens mal équipés et peu encadrés : les noms de Pierre l'Ermite et de Gauthier Sans Avoir résonnent comme ceux d'exaltés très peu préparés aux difficultés de pareille expédition. Le ravitaillement posa évidemment problème tout au long du parcours : en Allemagne, en Hongrie, en Grèce, à Byzance, bien des excès furent commis par les membres de cette croisade populaire comme par ceux qui les voyaient arriver. Puis le drame advint : la mort guettait la plupart de ces gens, durant leur passage dans le désert d'Anatolie, où les Turcs les décimèrent.


Les colonnes militaires sous le commandement des nobles, Godefroy de Bouillon, Bohémond de Tarente, Raymond de Saint-Gilles, Tancrède de Hauteville, furent certainement plus disciplinées et leur entreprise ne connut pas le même sort. Par voie de terre et voie maritime, elles se dirigèrent vers Constantinople et s'y regroupèrent et leur traversée de l'Anatolie, si elle fut pénible, fut néanmoins réussie : la prise de Nicée en 1097 et la victoire retentissante de Dorylée ouvrirent aux Croisés d'un côté le chemin d'Edesse pour Baudouin de Boulogne et de l'autre la route d'Antioche dont il fallut faire le siège pendant sept longs mois, et dont Bohémond s'empara par subterfuge le 2 juin 1098.

 

Il fallut encore un an pour aller jusqu'à Jérusalem, dont les Croisés s'emparèrent le 15 juillet 1099, non sans massacrer, piller, profaner et violer. Cela n'empêcha pas les chevaliers francs d'aller se recueillir sur le Tombeau du Christ (une sépulture vide du fait de la Résurrection). Modeste, Godefroy, choisi par ses pairs, refusa de se faire couronner roi de Jérusalem et se contenta du titre d'avoué du Saint-Sépulcre.


Michaud fait le récit de toutes les expédions, les neuf officielles prises une à une, ainsi que de toutes les Croisades moins connues, et parallèlement il fait la relation des grands événements qui jalonnèrent les règnes et principats des chefs d'Etat des quatre grandes ensembles territoriaux créés par les Croisés : Antioche, Edesse, Tyr et Jérusalem.

 

Il rappelle également ce que furent les relations avec les grands royaumes et empires d'Occident et d'Orient, les difficultés rencontrées avec les Byzantins, les liens tissés avec les Arméniens, les divisions entretenues entre les capitales des grands États musulmans du Moyen-Orient : Mossoul, Alep, Damas et Le Caire, l'action des sultans Nurredin, Saladin (qui parvint à unifier ces grandes cités arabes rivales), Al-Ashraf, Tughtekin et Baybars, l'échec de la tentative de Lois VII devant Damas en 1148, la geste héroïque de Baudouin IV le Lépreux, la stupidité de Guy de Lusignan, les provocations de Renaud de Châtillon, le désastre de Hattin et la perte de Jérusalem (1187), la mort de Frédéric Ier Barberousse dans les eaux du Selef, la reprise de Saint-Jean-D’acre par Richard Cœur de Lion et Philippe Auguste en 1191, la conquête de Constantinople par une croisade détournée en 1204, l'attaque franque en Egypte et la prise provisoire de Damiette en 1219 suivie par un reflux, l'étrange croisade de Frédéric II de Hohenstaufen qui récupéra provisoirement Jérusalem à la suite de négociations, la capture de Louis IX en 1250 après la prise de Damiette en 1249 puis la mort du roi sous les murs de Tunis en août 1270 lors d'une ultime Croisade.

 

L'auteur n'arrête pas son récit avec l'effondrement de 1291 et la perte de Saint-Jean-D’acre, après une résistance héroïque des Hospitaliers, des Templiers et des Teutoniques, pour une fois unis comme un seul homme avec une défense répartie par quartiers. Michaud explore aussi ce qu'est devenu le mythe de croisade durant les siècles qui ont suivi : il y est bien sûr question de l'affaire de Nicopolis avec Jean Sans Peur, à l'extrême fin du XIVème siècle, et il prolonge jusqu'à la bataille navale de Lépante.


Tout est détaillé et expliqué, il n'y a rien qui soit laissé dans l'ombre par Michaud. Travail magnifique pour l'époque, bien qu'il soit évident que le discours ne soit plus le même de nos jours, et que l'on considère les Croisades bien autrement qu'on ne le faisait au XIX e siècle.

 

histoire des croisades

Jean richard

Edition FAYARD

 1996

Il y a tout juste neuf siècles, le pape Urbain II lançait l’appel à la croisade qui allait jeter sur les routes de l’Orient des dizaines de milliers d’hommes venus de toute l’Europe. Le prix de cette première expédition fut lourd à payer pour la chrétienté, mais l’expansion turque était arrêtée, Constantinople dégagée, et le Saint-Sépulcre échappait aux Infidèles. Dès lors, les croisades eurent un autre objectif : la défense de ces États latins, chargés de souvenirs bibliques, où affluaient les pèlerins d’Occident.


Les premières défaites des chrétiens n’ébranlèrent pas le zèle pour la Terre sainte. Vague après vague, les pèlerins, attirés par les privilèges spirituels attachés à la délivrance des Lieux saints, continuaient à répondre aux appels des papes. Le mouvement s’intensifia quand Jérusalem tomba aux mains de Saladin, en 1187. La chrétienté réagit alors avec vigueur. Une des croisades toutefois dévia de sa route, et les croisés, « mettant Dieu en oubli », pillèrent Constantinople.

 

Bientôt Innocent annonçait une nouvelle croisade ; elle devait ouvrir la voie à la diplomatie et permettre à Frédéric II de se faire couronner à Jérusalem roi d’un royaume qui fut peu à peu reconstitué. Mais les répercussions de la conquête de l’Iran par les Mongols et un renversement d’alliances firent reperdre la Ville sainte.
C’est à ce moment que Saint Louis décidait de se croiser.

 

Malgré l’échec de sa campagne d’Égypte, des établissements francs se maintenaient. Cette fois, les Mongols eux-mêmes arrivaient. Une autre forme de croisade s’esquissa, qui ne peut empêcher les dernières places franques de tomber. Désormais, le but de la croisade serait d’assurer la défense du monde chrétien face à l’expansion des Turcs.


Épopée exaltant la foi et l’héroïsme pour les uns, temps de ténèbres pour les autres, les croisades ont bien été l’un des épisodes majeurs de l’histoire du monde.

Au-delà de toute polémique, Jean Richard nous livre un récit magistral de cette aventure qui, deux siècles durant, mit en contact les Occidentaux avec l’Orient et leur ouvrit la connaissance des autres.

 

histoire de st louis

par Le Sire de joinville

Edition J. de Bonnot

 1994

L’histoire d’un grand Roi qui a laissé une légende. En octobre 1309, Jean de Joinville, sénéchal de Champagne, né en 1225, présenta à Louis X le Hutin, fils aîné du roi de France, son manuscrit.


Il l’avait composé et dicté à la suite de la commande faite en 1300 par la reine de France, Jeanne, épouse en 1284 de l’héritier du trône de France Philippe le Bel qui devint roi de France en 1285.

 

La mort de la reine Jeanne cette même année entraîna la dédicace du manuscrit à son fils. Ce livre est l’un des principaux monuments de notre patrimoine.

 

Dans cette première biographie d’un roi en français, le style souvent alerte, vif, croque avec bonheur et humour les réparties quand il décrit, dans les trois quarts de son travail, la première croisade de saint Louis de 1248 à 1254, notamment la vie dans l’entourage du roi et de son épouse, Marguerite de Provence, pendant la phase palestino-syrienne de 1250 à 1254.  

 

Il insiste sur son rôle d’animateur qui rendait moins pénibles les journées de la reine et des dames de la cour lors des attentes anxieuses des résultats des combats.

 

Dans sa description de la phase égyptienne du début de la croisade, il célèbre les hauts faits du roi, de ses chevaliers. Il est le seul auteur à souligner longuement le courage de la reine, notamment quand le roi, prisonnier en Égypte, lui confie la responsabilité de la suite de l’expédition, au printemps 1250. Marguerite de Provence est la seule femme à avoir connu cet honneur et cette charge pendant les deux siècles des croisades. 

 

Dans les chapitres placés au début et à la fin de l’ouvrage, Joinville décrit son rôle d’écuyer, puis de chevalier du comte Thibaut de Champagne et narre les dernières révoltes nobiliaires du règne de saint Louis. Toutefois, partisan attardé du modèle féodal, il refuse encore au roi en 1248 de devenir son chevalier.

 

En 1254, il se rend compte que le modèle royal l’a emporté ; il accepte alors d’être chevalier du roi qui lui paye ses frais de croisé. Il rappelle l’autorité de saint Louis qui exigeait de ses vassaux la fidélité totale, et l’exécution de ses réformes sur la justice ou la paix, ordonnant même à ses agents de refuser l’obéissance à un évêque utilisant son pouvoir spirituel à des buts temporels. Il resta l’ami du roi même s’il vécut sur ses terres après 1254. 

 

Décédé en 1317, à l’âge de 92 ans, Joinville survécut 47 ans à Louis IX. Il assista à sa canonisation en 1297 après avoir participé à l’enquête préalable de 1282. Laïc, il s’exprima avec une grande liberté : ses prédécesseurs, liés par le secret de la confession, ne pouvaient que célébrer les qualités du roi.

 

Grâce à lui, nous savons que saint Louis n’était pas un naïf, incapable de comprendre l’économie de son temps, qu’il aimait les beaux chevaux, les beaux habits, les grandes réceptions avant sa marche vers la sainteté, qu’il n’avait pas été programmé dès son enfance pour être un saint et que, chef d’État, il n’avait pas éteint le message évangélique.

 

histoire du roi arthur et des chevaliers de la table ronde

 

Edition J. de Bonnot

 1987

La quête du Graal et toute l’histoire de la chevalerie du Moyen-Âge.

La Table Ronde se trouve dans les légendes arthuriennes à Camelot, à la cour du Roi Arthur. Elle fut dressée après que Merlin l’enchanteur eut révélé à Arthur la nécessité de créer une assemblée faite des chevaliers les plus preux afin de retrouver le Graal. Elle rappelait qu'ils héritaient de leur place uniquement sur leurs mérites et qu'ils étaient à ce titre tous égaux. Comme la distance par rapport au roi peut réintroduire une hiérarchie, ce siège est choisi au hasard parmi les derniers. Elle symbolise l'égalité et la fraternité entre les chevaliers. Outre l'intérêt de rassembler les meilleurs chevaliers du royaume, cette table était destinée à recevoir le Graal, quand il aurait été retrouvé.

Tous les chevaliers appelés à s'asseoir à cette Table ont été vite identifiés, sauf un. Quiconque s'asseyait dans le siège vacant sans avoir été élu était englouti par la terre ; c'est pourquoi cette place s'appelait le Siège Périlleux. Il semble que cet ajout où seul le plus pur d'entre eux peut s'asseoir est un rajout chrétien tardif ; en effet dans la légende celtique ce serait Lancelot du Lac qui découvre le Graal, mais d'un point de vue chrétien, sa relation adultère avec Guenièvre, l'épouse du roi Arthur, le rend impur. C'est donc Galaad, qui trouvera le Graal, le rapportera à la Table Ronde et s'assiéra dans le Siège Périlleux. Ce retour du Graal à la Table Ronde marque la fin des Temps Aventureux, la fin de la quête. Les chevaliers de la grande table légendaire devaient fidélité à leur roi et au Graal!

Il n'existe pas de version unique et complète racontant l'histoire des chevaliers de la Table Ronde. Bien qu'écrites à des siècles de distance par des auteurs de cultures très diverses, toutes les versions sont regroupées sous le terme générique de "légendes arthuriennes", à cause de la position prépondérante qu'occupe le personnage du roi Arthur. On y retrouve régulièrement les principaux protagonistes : Arthur, Merlin, Lancelot du Lac, Guenièvre, etc. auxquels s'ajoute l'histoire de nombreux personnages : Gauvain, Mordred, la fée Morgane, Viviane, Tristan et Iseult, etc. La combinaison des caractères et des situations permet à chaque auteur d'exprimer sa sensibilité sur un sujet précis.

Bien qu'étant liée à une époque pré-chrétienne ou en voie de christianisation, l'histoire des chevaliers de la Table Ronde a été revisitée par des auteurs chrétiens, tels que Chrétien de Troyes, qui ont introduit des éléments et des symboles chrétiens inconnus dans les versions les plus anciennes, tel le Graal.

Par exemple, dans une des écritures modernes de cette légende nous trouvons le thème suivant : la Bretagne est corrompue par divers pouvoirs maléfiques, et la quête revient autant à défaire un par un les maléfices auxquels sont soumis les sujets de Bretagne, qu'à trouver le Graal. Une fois le Graal emporté en Palestine, les enchantements et maléfices disparaissent, ainsi que les pouvoirs de Merlin l'Enchanteur et Excalibur, l'épée du roi, est restituée à la Dame du Lac.

D'une certaine manière, le dénouement et les actes trompeurs qu'Uther Pendragon a commis pour engendrer Arthur finissent par avoir une conséquence (amoureux d'une femme, il s'était fait passer pour son mari afin de passer une nuit avec elle, d'où est né Arthur). Ceci, en fait, s'inscrit dans l'idée que la magie dissipée, les enchantements et maléfices disparaissent, et que l'homme se retrouve à devoir assumer la responsabilité de ses actes.

La lutte du bien et du mal est un thème récurrent. Les rôles sont en général bien définis : les chevaliers de la Table Ronde se battent pour le bien et la grandeur du Royaume, les chevaliers qui les combattent sont jaloux ou traîtres. Quelques personnages restent "hors norme" : Merlin l'Enchanteur, à la fois sage conseiller du roi et fils du Diable qui lui donna le pouvoir de voir le passé ; Dieu le racheta du fait de la pureté des actions de sa mère et lui offrit le pouvoir de voir le futur. Ainsi, Merlin l'Enchanteur est similaire au mythe de Prométhée et d’Epiméthée, les premiers des hommes. De même, Viviane est à la fois une frêle jeune fille aimant Merlin d'un amour pur et une puissante fée qui, en emprisonnant Merlin l'Enchanteur, favorisera la chute du royaume.

Les récits représentent le Mal comme étant bien plus présent que le Bien (la plupart des preux chevaliers finiront par trouver la mort, y compris Arthur). Plutôt que de l'attaquer directement et par là de choisir son camp, Merlin l'Enchanteur préfère laisser aux hommes le pouvoir de choisir par eux-mêmes leur destin, de même qu'il se laisse définitivement enfermer, en toute connaissance de cause, par Viviane. La magie, dans le contexte de la quête du Graal, bonne ou mauvaise, altère invariablement le jugement et la perception

 

histoires et lÉgendes du mont St michel

corroyer

Edition J. de Bonnot

 1982

C’est un mythe, une légende, un lieu sacré qui fascine. Le monde défile à ses pieds. Ce sont quelques histoires sur ce haut lieu de spiritualité.

 

L'histoire du Mont Saint-Michel commence par une légende d’elle-même, étroitement liée à celle du Monte Gargano dans les Pouilles (Italie) :

Au début du VIIIe siècle, en 708, Aubert, évêque d’Avranches, suite à une apparition de l'archange Saint-Michel, reçoit l'ordre de construire un édifice dans lequel seraient loués les mérites de l'archange. Le pauvre évêque, croyant follir*, n'ose rien faire et décide d'attendre.

Une seconde fois l'archange lui apparaît, et Aubert doute toujours. Mais à la troisième apparition de l'archange plus aucun doute ne subsiste à l'esprit de l'évêque, car Saint-Michel, furieux de ne point avoir été écouté laisse à Aubert une preuve de son pouvoir: dans le crâne de l'évêque apparaît un trou circulaire. Mais l'évêque ne doit pas trop en souffrir, car il ne mourra que des années plus tard. Aujourd'hui le crâne d'Aubert est conservé dans la basilique d’Avranches. Cette histoire est-elle vraie ou fausse? Personne ne peut apporter la preuve qui fera pencher la balance d'un côté ou de l'autre.

Quoi qu'il en soit, l'évêque certain que ces visions n'étaient point à mettre sur le compte de la folie, entreprend les travaux commandés par l'archange. Il fait construire un petit oratoire en forme de grotte pouvant contenir une centaine de personnes. Il ne reste rien de cette construction sauf un mur visible dans l'une des salles de l'abbaye (Notre Dame sous terre). En 709, construction d'une petite église par Aubert.

Pendant deux siècles des chanoines accueilleront les pèlerins mais au fil du temps, ils délaisseront leur mission. Las de cette chose, le duc de Normandie Richard 1e, décide de remplacer les chanoines par des moines bénédictins, venus de l'abbaye de Saint-Wandrille. Cela se passe en 966. C'est cette année qui est retenue comme celle de la fondation de l'abbaye. Les bénédictins sont de grands bâtisseurs. Ils font construire une église et quelques bâtiments. Les pèlerins affluent, de plus en plus nombreux, et la renommée du Mont Saint-Michel ne tarde à être connue de par tout le royaume.

Par temps de brouillard, de nombreux pèlerins se perdent sur les grèves et périssent noyés. De plus, les lises, sortes de sables mouvants, ensevelissent les imprudents qui s'aventurent dans la baie sans l'aide d'un guide. Le Mont est alors appelé Mont Saint-Michel au Péril de la Mer.

Au pied de l'abbaye, une petite ville se construit. Les maisons, pour la plupart en bois, servent à accueillir les pèlerins. Dès le début du millénaire, le métier d'hôtelier existe donc au Mont Saint-Michel. Au sommet du rocher, les moines, quant à eux, ne perdent pas leur temps, grâce à de nombreux dons, ils bâtissent une vaste église et plusieurs bâtiments annexes : un réfectoire (lieu où les moines prennent leurs repas), un dortoir (lieu où ils dorment), une salle de travail, un promenoir (lieu de détente), une aumônerie (lieu où les pauvres sont reçus et reçoivent l'aumône qui consiste souvent en un léger repas).

Quand le duc de Normandie Guillaume le Conquérant décide d'envahir l'Angleterre, il demande son aide à l'abbé du Mont. Celui-ci fait armer quatre bateaux. Après la victoire d'Hastings, Guillaume en signe de reconnaissance fera don de plusieurs territoires Anglais à l'abbaye. En un siècle, l'abbaye s'est considérablement enrichie et agrandie. Mais en ce début de XIIe siècle, les malheurs vont se succéder. En 1103, le côté nord de la nef de l'église s'effondre. Dix ans plus tard, un incendie se déclare dans une maison de la ville. Le feu se propage de maison en maison et finit par atteindre l'abbaye. Moins de vingt ans après cette catastrophe, un nouvel incendie enflamme de nouveau l'abbaye.

Cette fois, s'en est trop pour les moines, qui se relâchent et ne font plus sérieusement leur office. Pourtant un homme parvient à lui seul à redonner à l'abbaye son éclat antérieur: Robert de Thorigny, élu abbé en 1154. Diplomate, il parvient à réconcilier le roi de France avec le duc de Normandie. Erudit, il acquiert un nombre important de livres (les livres à cette époque ont beaucoup de valeur) et en écrit quelques-uns. Bâtisseur, il fait construire plusieurs bâtiments, dont une plus vaste aumônerie, pour accueillir plus de pèlerins. A sa mort, l'abbé Robert de Thorigny laisse une abbaye plus puissante, plus riche et totalement revitalisée au niveau spirituel. Dès le début du XIIIe siècle, le duc de Normandie et le roi de France entrent en guerre. Les Bretons, alliés pour l'occasion au roi de France, montent une armée et marchent vers le Mont qu'ils enflamment. En 1204 la Normandie est rattachée au royaume de France.

Le roi de France, Philippe-Auguste, pour dédommager le monastère du préjudice causé par les Bretons, alloue une forte somme d'argent à l'abbaye. Cet argent est immédiatement investi dans la construction de la Merveille. La construction de ce bâtiment, sur un terrain aussi peu propice (le terrain est en pente), est un véritable tour de force. En 1228, le cloître, sommet de l'édifice, est achevé. Très peu d'évènements viendront marquer le reste du XIIIe siècle, les abbés se succèdent, tous apportent leur marque dans la construction du Mont : pour remplacer l'ancienne palissade en bois, des tours et des remparts sont construits, les logis abbatiaux sont également bâtis durant cette période. Au début du XIVe siècle commence la guerre dite, de Cent Ans.

L'abbaye perd la totalité de ses revenus provenant de ses prieurés Anglais. En 1356, les Anglais s'emparent de Tombelaine et prennent pour cible le Mont Saint-Michel. Le chevalier Du Guesclin est nommé chef de la garnison du Mont. A la tête de ses troupes, il remporte victoire sur victoire et éloigne pour plusieurs années la menace Anglaise. Pierre le Roy est élu abbé en 1386, conscient du danger que représentent les Anglais, il décide de construire de nouvelles défenses pour l'entrée de l'abbaye. La tour Perrine, la tour des Corbins et plus particulièrement le Châtelet donnent à l'entrée du monastère une défense infranchissable. Les Anglais, après une période de répit, reprennent l'offensive et, après la défaite du roi de France à Azincourt, plus rien ne semble pouvoir les arrêter. Robert Jolivet le nouvel abbé, organise, grâce à de nombreux impôts, la construction des remparts afin de protéger la ville qui devient elle-même une protection pour l'abbaye.

En homme prévoyant, il fait construire une citerne pour alimenter en eau douce les moines, les soldats et les habitants du Mont. Quand Rouen, capitale de la Normandie, tombe aux mains des Anglais, toute la région, sauf le Mont Saint-Michel, est occupée par les Anglais. Devant tant de puissance, l'abbé Robert Jolivet abandonne son monastère et propose ses services au roi d'Angleterre. En 1424, les Anglais assiègent le Mont, mais l'aide de l'abbé est inutile. Il a si bien conçu le système défensif de la ville que rien ne parvient à l'ébranler.

Les montois (nom donné aux habitants du Mont) parviennent même, par quelques attaques éclair, à décourager les Anglais. En 1425, après avoir subi une défaite plus cuisante que les autres, les Anglais se replient.

Après cette victoire, malgré les menaces qui pèsent toujours sur la région, les pèlerins affluents au Mont pour rendre hommage a l'ultime défenseur du royaume : l'archange Saint-Michel. En 1433, un incendie ravage une partie de la ville, les Anglais, voulant profiter de cette occasion, regroupent leur armée et préparent l'attaque. En 1434, les Anglais se ruent sur le Mont Saint-Michel, une bataille sanglante s'en suit. Les Anglais parviennent à faire une brèche dans le rempart et pénètrent dans la ville, en criant déjà victoire. Heureusement, le capitaine du Mont réorganise ses troupes et contre-attaque si puissamment que les Anglais prennent la fuite, en abandonnant deux bombardes. La victoire des troupes Montoises redonne confiance aux armées Françaises et, sur tout le territoire, les Anglais reculent. La bataille de Formigny, en 1450 apportera finalement la paix à la Normandie.

 

HISTOIRES SECRÈTES DU GRAAL CATHARE. TEMPLIERS. ROSE+CROIX. et FRANCS-MAÇONS.

Alain desgris

Edition Véga

 2002

Délaissant le coté littérature, mythes et symboles, l’auteur nous fait pénétrer dans l’objet même et nous guide sur des pistes insoupçonnées en nous faisant croiser la route des Templiers, des Rose-croix, des Cathares et des Francs-maçons passés et présents. Il nous fait pénétrer chez cette mystérieuse confrérie initiatique du St Office du Graal, qui se veut être l’ultime défenseur de l’Église chrétienne. Un parcours à travers l’ésotérisme des différents courants initiatiques du XXIème siècle.

 

On sait par les archives de l'Inquisition que Guilhem Bélibaste, le dernier parfait (cf. lexique, p. 42) cathare connu, a été brûlé à Villerouge-en-Termenès en août 1321. Pourtant, il y a encore des cathares aujourd'hui... Différentes associations et sociétés secrètes « néo-cathares » existent en effet et répandent leurs théories parfois sulfureuses : le catharisme du xx* siècle, tout en revendiquant l'héritage spirituel des martyrs de Montségur, est plutôt ésotérique. Les premiers mouvements de pensée néo cathare, nés au début du siècle, s'inspirent principalement de l'Histoire des Albigeois de Napoléon Peyrat et des œuvres romanesques du xix' siècle. Ils restent relativement restreints, comme le cercle ariégeois de la comtesse de Murat-Pujol, influencé par la « Société théosophique des Polaires de Zam Bothiva » et qui disparaît en 1936, ou la « Société des amis de Montségur et du Saint-Graal de Sabarthès et d'Occitanie », créée en 1937, et qui cesse d'exister en 1942, après l'occupation de la zone Sud par les Allemands.

 

La « Société du souvenir et des études cathares » est la première association d'après-guerre à revendiquer le néo-catharisme - dès 1950 -, à travers les publications de son fondateur, Déodat Roché. Les articles de la revue, intitulée Cahiers d’études cathares, de cette société ésotérico-spirituelle restent teintés par le manichéisme et le gnosticisme des premiers siècles de l'Eglise, agrémentés des théories rosicruciennes du « Sâr » Joseph Péladan et de l'anthroposophie de Rudolf Steiner. La Société du souvenir marquera l'histoire en élevant une stèle symbolique à la gloire des martyrs de Montségur au pied du pog en 1959, ouvrant ainsi le pèlerinage annuel de ses membres au plus célèbre refuge des cathares. La disparition de Déodat Roché en 1978 scelle cependant sa décadence irrémédiable. Dirigée par Lucienne Julien, puis par Olivier Cèbe, la Société perd beaucoup de ses adhérents et amis (dont René Nelli), n'ayant pas su renouveler sa doctrine, véhiculant une mythologie du catharisme très traditionnelle et se rattachant trop souvent aux thèses du nazi Otto Rahn

 

A la recherche d'un vécu spirituel plus intense, Lucienne Julien crée à la fin des années 1980 à Narbonne une nouvelle association néocathare qui prend le nom de « Spiritualité cathare, hier, aujourd'hui, demain ». Ralliant des catharophiles reconnus comme Jean-Claude Chevalier, vice-président de l'association, ou encore Jean Blum, auteur d'ouvrages dévoilant un catharisme fortement graalien, et de bien curieux cathares devenus adeptes de la « mort joyeuse », cette association tend progressivement à s'imposer comme le centre unique du néo-catharisme. Actuellement, seul le Collectif néo-cathare de France, installé à Agen en 1985, a pu se faire connaître auprès du grand public avec l'édition par une maison parisienne d'un livre surprenant qui présente les plans et le mode d'emploi pour la construction d'un temple néocathare (en forme de pentacle) ainsi qu'un « projet de statuts d'une société pour la propagation du néo-catharisme ». Le Collectif néo-cathare de France, qui refuse de dévoiler ses véritables aspirations aux non-initiés, propose en outre l'édification d'un « nouveau Montségur », sorte de communauté autonome calquée sur le modèle des kibboutz israéliens, qui permettrait de « faire revivre par les écrits, la parole et l'exemple, l'idéal de nos ancêtres albigeois ». Par manque de fonds probablement, cet ouvrage semble cependant avoir été l'unique manifestation du Collectif néo-cathare de France.

 

 La majorité des associations catharisantes disposent en effet de très peu de moyens financiers. Leur public reste limité, très intéressé par les sociétés initiatiques comme la franc-maçonnerie ou les Rose-Croix mais, paradoxalement, souvent dans la mouvance extrémiste de droite. On rencontre encore aujourd'hui des groupuscules néo-nazis intéresses par le catharisme à travers le mythe de Montségur, auquel ils associent la littérature germanique du Moyen Age, le Saint-Graal chanté par Wagner et les ouvrages d'Otto Rahn régulièrement réédités. Admirateurs de l'écrivain d'extrême droite Marc Augier (plus connu sous le pseudonyme de Saint-Loup et auteur du roman Nouveaux Cathares pour Montségur), ces nostalgiques du IIP Reich se retrouvent régulièrement dans les ruines de ce château, à l'époque des solstices, afin de communier ensemble lors de mystérieuses « cérémonies initiatiques » réservées aux seuls adorateurs des cathares. L'imposture n'est pas absente de ces mouvements néo-cathares. Ainsi, l'« Ordre des chevaliers du temple occitan », qui se présente comme « une puissante confrérie aux traditions ancestrales prônant l'entraide et la justice comme le faisaient au temps jadis les parfaits cathares », revendiquant « tradition ésotérique et tradition martiale », offre ses services en proposant à ceux qui le souhaitent un véritable « consolament » cathare moyennant finances.

 

Autre courant, plus radical : le mouvement « Montségur 1990 - L'esprit cathare aujourd'hui », s'est fait dernièrement connaître par un petit fascicule de quatre pages dans lequel il préconise la « lasérisation » totale de l'univers, considéré comme l'« immonde bourreau », afin de délivrer les « êtres vivants » et de libérer l'« esprit des cathares »... Passionnés vivant secrètement leur spiritualité ou imposteurs, les nouveaux cathares ont des points communs : la méfiance vis-à-vis d'un catharisme authentique telle qu'il est présenté dans les traités doctrinaux ou à travers les manuscrits inquisitoriaux, et l'ignorance totale des recherches historiques contemporaines. Pour certains, l'histoire des cathares et de la société médiévale occitane ne présente même aucun intérêt (car « sujette à caution » et à des interprétations multiples de la part des historiens). On lui préfère l'utilisation à outrance du seul mot « cathare » que l'on conjugue très sérieusement avec ésotérisme, occultisme, nazisme, astronomie ou radiesthésie, selon les modes et les époques. Les associations catharophiles reprennent ces spéculations intellectuelles délirantes, et leurs auteurs, trop souvent soutenus par des médias vivant de sensationnel et des éditeurs vendeurs d'ésotérisme, sont devenus les spécialistes d'un catharisme imaginaire.

 

histoire singuliÈre de la chevalerie

Jules ROY

Edition J. de Bonnot

 1993

Étude sur les structures de la France médiévale.

La chevalerie est  avant tout un statut social. L’appellatif de « chevalier » est récurrent que le Conte du Graal pour désigner un homme noble. Le mot met l’accent sur la vocation militaire, sans pour autant que l’activité du chevalier soit spécifiquement guerrière : le chevalier s’adonne autant aux joutes ludiques ou courtoises : comme les tournois à Tintagel, auxquels Gauvain est amené à participer) qu’aux combats dictés par des circonstances précises (comme sauver Blanchefleur). Le chevalier se définit donc d’abord par son appartenance à un lignage noble, parfois même à un lignage de très haute noblesse : Gauvain est neveu du roi Arthur et fils du roi Loth (Grinomalant, indiquant à Gauvain l’identité des reines qui habitent le château merveilleux, rappelle que la sœur d’Arthur, mère de Gauvain, est la femme du roi Loth : Perceval lui-même est d’un lignage très renommé, comme sa mère le lui apprend :

La chevalerie en tant qu’institution obéit à des protocoles et des codes d’honneur chevaleresques comme l’adoubement. Celui-ci ne peut se comprendre que comme le rituel symbolique de la vassalité. L’adoubement de Perceval par Gorneman ne peut donc être compris qu’en référence à la société féodale. L’historien Jacques Le Goff a défini les différences étapes de ce rituel symbolique :
 1. L’hommage, au cours duquel le vassal qui devient homme du seigneur exprime son engagement en affirmant « je le veux » puis en plaçant ses mains jointes entre celles de son seigneur. Cette importance rituelle du geste est d’ailleurs celle qu’on retrouve dans les miniatures médiévales.
 2. La foi, que le vassal jure à son seigneur par un baiser sur la bouche puis en prononçant un serment sur la Bible ou sur des reliques. Le vassal est désormais « homme de bouche et de main du seigneur ».
 3. L’investiture du fief, qui consiste en la remise par le seigneur d’un objet symbolique à son vassal, et qui doit correspondre à la nature du fief (= « obligation de faire »). Une épée marque ainsi un pouvoir auquel s’attache un droit de violence.

Ces étapes se retrouvent, plus ou moins soulignées, dans l’adoubement de Perceval par Gornemant, Bien sûr, la littérature ne saurait être un miroir exact de la réalité, aussi certaines dimensions de ce rituel sont-elles transformées. C’est a priori aux rois qu’est dévolue la fonction d’adouber les jeunes gens. Ainsi les frères de Perceval ont-ils été respectivement armés chevaliers par le roi d’Escavalon et par le roi Ban de Gomeret. Paradoxalement, ce n’est pas par Arthur que Perceval est véritablement initié aux rites de la chevalerie, même si le jeune homme naïf a, au départ, l’impression d’avoir gagné son armure à la cour du roi Arthur, comme si le roi les lui avait données lui-même. Le protocole qui fait de Perceval un chevalier se déroule chez Gornemant de Goort. Celui-ci commence par prodiguer au jeune homme un enseignement pratique, sur le maniement des armes, mais il se livre, au moment où Perceval veut le quitter, à un véritable adoubement dans les règles 

11 I

Initiation chevaleresque & aristocratie

Georges LUSSEAUD

Edition BELISANE

 2001

Aristocratie : Problème de base – la clé angélologique de la chevalerie -

L’auteur se dit prêtre, chevalier et Franc-maçon, il se dit homme libre voué à transmettre les connaissances des Arts sacerdotal, militaire et royal dans la perspective de la tradition chrétienne. 

 

C’est un éveilleur de conscience et de vocation dont l’ambition n’a jamais été d’apporter des réponses toutes faites, mais de donner des clefs permettant d’ouvrir de précieuses portes, de poser eux-mêmes les questions qui permettent d’amorcer la méditation, de réfléchir sur l’action à mener afin d’aller vers la sagesse.

 

Pourquoi combattre, comment combattre ? Georges Lusseaud nous indique magistralement l’origine de toute guerre dans une perspective angélologique, pose la distinction entre aristocratie et chevalerie et en définie les rapports face au sacerdoce. Il précise ainsi la place qu’occupe la chevalerie au sein des trois grandes fonctions complémentaires qui structurent depuis la nuit des temps, le mental et les expériences sociales et politiques des Européens qui tout au long du temps ont servi et se sont servi de ces qualités et fonctions.

 

Ce qu’il faut bien comprendre dans ces textes et cette démarche est qu’il n’y a rien à comprendre de l’ordre de la raison : « les combats dont il s’agit en vérité se déroulent, non point sur les champs de bataille matériels, mais dans un univers d’âmes, dans un monde intérieur, un monde incommunicable et secret qui n’appartient qu’à chacun de nous, c’est le combat qui se déroule dans son intériorité contre l’ego, les vices, les passions, les addictions et autres défauts qui font obstacle à sa Réalisation ».

Tel est le sens de la consécration chevaleresque propre à l’adeptat spirituel, les mots et les choses ne sont plus réduits à leur simple utilité mais ardent d’un feu secret qui est le principe du sens des choses et des mots. C’est donc bien ce « Ciel intérieur de tout homme de qualité » que la chevalerie désigne comme la mission de garde qu’elle s’assigne est celle du Temple intérieur.

 

Ce retournement de perspective, cette conversion du regard, sont bien connus dans le domaine initiatique comme passage de l’illusoire au réel et de la raison à la pure intuition où « la terre n’est rendue compréhensible que par une compréhension du ciel ».

 

initiation chevaleresque et initiation royale dans la spiritualitÉ chrÉtienne

Gérard de sorval

Edition Dervy

 1985

Ce livre préfacé par Jean Tourniac, est une étude de synthèse sur la voie héroïque dans la mystique chevaleresque chrétienne.

 

Ce traité met en lumière d’une part, la doctrine spirituelle de la chevalerie, ses principes métaphysiques et la symbolique ésotérique d’autre part retrace sa méthode initiatique permettant au chevalier d’entrer activement dans la voie de la perfection.

 

Cet ouvrage de Gérard Sorval est une étude de synthèse sur la voie héroïque dans la mystique chevaleresque chrétienne, ce traité met en lumière, d’une part la doctrine spirituelle de la chevalerie, ses principes métaphysiques et sa symbolique ésotérique, d’autre part retrace sa méthode initiatique, c'est-à-dire sa pédagogie intérieure, spécifique aux guerriers, permettant d’entrer activement dans la voie de la perfection. Ses trois règles majeures, la guerre sainte, l’amour de la Beauté, et le service de Dieu, trouvent leur inspiration et leur achèvement dans la quête du Saint-Graal, qui ouvre au chevalier accompli la porte de la royauté intérieure, universelle et cosmique, et c’est par 7 étapes, parcourues par Robert Bohort, Perceval et Galaad, que l’on parvient au Palais spirituel. La voie de l’homme noble trouve son aboutissement dans l’initiation royale, que ce livre étudie sous l’angle de la symbolique du métier et du sacre du prince chrétien.

 

La très dense préface de Jean Tourniac s’attache à présenter les fondements bibliques et les significations de l’onction royale à partir de la notion de Messie et du Christ. Bien qu’il s’appuie sur le dépôt sapientiel du Moyen-Âge chrétien, cet essai n’est pas une étude historique, mais dégage pour nos contemporains, le noyau universel, toujours actuel de cette voie traditionnelle

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

L’initiation chevaleresque    -   Fondement et caractéristiques du métier chevaleresque   -   en quoi consiste cette initiation ?   -   la quête initiatique dans la voie héroïque   -   la doctrine ésotérique  et la méthode initiatique  -   pratiques rituelles et ascétiques dans la voie héroïque    -   le Saint-Graal, centre de la Royauté   intérieure    -   la tradition du Graal    -    le centre de la royauté chevaleresque   -      les 7  degrés initiatiques dans la queste du Graal    -   L’initiation royale, couronnement de la voie héroïque   -    la fonction universelle de la royauté sacrée    -   la religion royale dans la christianisme   -   un aspect méconnu de la fonction royale : la danse solaire du Roi    -   un exemple hermétique dans l’art royal de la chevalerie : les emblèmes du Roi René et l’Ordre du croissant   -  la symbolique de l’arc    -   

11 J

jÉsus ou le mortel secret des templiers

Robert ambelain

Edition Robert Laffont

 1994

Des révélations sur les Templiers, sur les Cathares. Des hypothèses sur Jésus, sa lignée, sa vie, son message.

Un livre qui en 1970 (date de parution) paraissait farfelu, aujourd’hui à la vue des nouvelles découvertes on pourrait dire : et pourquoi pas, demain on verra.

Dans les années soixante, Robert Ambelain, gnostique, martiniste et franc-maçon, passionné par l'ésotérisme, s'attaquait à une figure-clef de la civilisation occidentale, celle dont la date (estimée) de naissance décompte nos siècles et nos millénaires : Jésus de Nazareth.

 

D'emblée, il reconnaît l'existence de Jésus en tant que personnage historique et incontournable. Ce qu'il rejette, c'est évidemment sa filiation divine mais il va même plus loin puisqu'il lui dénie sa qualité de prophète essentiellement religieux. Toutes proportions gardées, Jésus fut, comme Mahomet, un chef politique. Mais, à la différence de l'illuminé de Médine, qui parvint à fédérer ses partisans et à fonder un gouvernement où le spirituel (ou prétendu tel) se mêlait au temporel.

Cela, Jésus n'y parvint pas mais ses disciples, eux, allaient, en s'appuyant sur sa mort, transformer sa défaite en une victoire éclatante.
Dans la vie du Jésus historique, s'il y a bien une Marie qui fut sa mère incontestée (et qui était de souche davidique), il n'y a pas de Joseph. Ambelain que le père de Jésus n'était autre que Juda de Gamala, reconnu comme le Messie par ceux qui, dans le peuple juif - et ils étaient nombreux - rêvaient de restituer son indépendance à la Palestine. le père de Judas de Gamala, Ezéchias, avait lui-même reçu ce titre - et fut crucifié bien avant son petit-fils pour avoir, lui aussi, osé s'opposer à la toute-puissance romaine.


Ambelain  affirme  et ses arguments ont du poids,- que le fameux Simon Pierre était l'un des frères de Jésus et que le non moins célèbre Judas l'Iscariote, qui le trahit, était son neveu. Tant Simon que Judas étaient des sicaires - ainsi appelés du nom de la petite épée qui leur servait à se défendre ou à attaquer, la sica - sorte de garde rapprochée du chef politique, formée des membres les plus habiles et les plus impitoyables (les plus fanatiques aussi) de la secte des zélotes à laquelle, sans contestation possible, appartenait le fils de Marie.


Celui-ci serait né entre 16 à 17 ans avant la date fixée par le Vatican et aurait par conséquent approché de la cinquantaine à sa mort. Comprenant avec l'âge qu'il courait à l'échec politique, il aurait alors songé à rallier le peuple juif par le biais de la seule religion. Sa crucifixion la tête en haut - fait curieux dont Ambelain n'est d'ailleurs pas le seul à avoir parlé - prouve que, parmi les accusations portées contre lui, figurait celle de meurtre. Ce qui n'étonnera guère le lecteur à qui Ambelain a rappelé le passage de St-Luc - évangile pourtant "officiel" - où Jésus ordonne, de façon assez sibylline, d'égorger ceux qui se dressent contre lui.


En effet, s'il n'avait été qu'un rebelle séditieux et sans envergure, Jésus aurait été crucifié la tête en bas. La loi romaine, qui prévalait alors en Judée, est formelle sur ce point et on se demande bien pourquoi les Romains auraient changé leur façon de faire en faveur (!!!) de Jésus.


Il y a encore mille choses à dire sur ce livre foisonnant, passionnant, qui relève l'essentiel des contradictions dont est tissée l'histoire du christianisme et qui invite tout lecteur conscient de sa liberté de pensée à s'interroger encore, et encore, et encore, non pour se dresser contre les abus d'une religion (le christianisme n'est pas la première religion bâtie sur l'escroquerie et le mensonge) mais tout simplement pour avancer un peu plus dans la compréhension de soi-même et, qui sait, de l'univers.

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