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Chapitre 3  A - K     (Alchimie - Hermétisme)

 

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3 A

abc de l’alchimie

Carole SEDILLOT

Edition Grancher

 2001

Cet ouvrage sur l’alchimie offre au lecteur un voyage singulier. Qui n’a jamais rêvé, à la seule évocation de ces définitions : Athanor, creuset, cornue, chrysopée, hermaphrodite, œuvre au noir, au blanc, au rouge, pierre philosophale, lion vert, transmutation… ? Qui n’a jamais été troublé par la vision de l’alchimiste occupé dans son laboratoire à invoquer le feu et torturer le vil métal pour en tirer de l’or ?

 

L’auteur, permet au néophyte désireux d’entrer dans le monde du Secret et d’en découvrir quelques-uns, une « ballade en Alchimie », celle-ci, aux détours du chemin, dévoile certains de ses obscurs et lumineux paysages, qui permettent d’entrevoir les diverses opérations alchimiques du Moyen-Âge, et de les transposer dans notre moment présent avec une phraséologie adaptée.

 

Cependant, ne nous y trompons pas, il ne s’agit pas d’un traité permettant la « fabrication de l’or », les pépites rares et inestimables qui se cachent derrière chacune de ces pages sont celles contenues dans le cœur de chacun. L’alchimiste révèle, par l’intermédiaire des phrases de l’Art Hermétique et de ses divers processus, comment y parvenir.

Les abondantes illustrations apparaissent comme des supports précieux à la compréhension de ce langage subtil et impénétrable et se révèlent, tels de merveilleux cadeaux éclairant sur la complexité de l’âme humaine. C’est ainsi que l’apprenti ou le curieux pourra commencer ses premiers pas dans cette discipline.

 

Cet ouvrage essaye avec succès de rendre compréhensible et attrayant une discipline complexe. Des aides, des conseils, des rencontres opportunes guidées par de mystérieuses énergies ont données l force et la lucidité à l’auteur pour rendre cet ouvrage attrayant, compréhensible et donne l’envie de continuer dans cette recherche, guidé par « Connais-toi toi-même et tu connaitras l’univers et les dieux »

 

Au sommaire de cet ouvrage de 320 pages :

 

Première partie : Hermès/ Mercure   -  Qu’est-ce que l’Alchimie ?  -  Etymologie   -  Alchimie et chimie, quelle différence  -  Alchimiste ou apprenti sorcier  -   Alchimie et spagirie  -  Archimie   -  Voarchadumie   -  Le langage secret des alchimiste  -  le Mutus Liber   -   un autre livre muet : le Tarot   -  le Feu  -  Alchimie et mythologie  -  Prométhée  -  Alchimistes et forgerons  -  Vulcain  -   la rivière Pactole  -   Jason et la toison d’Or   -  le Dragon   -

 

Deuxième partie : La Chine et le taoïsme  -  L’Inde et le Tantrisme  -   L’Egypte et la Grèce  -  L’alchimie arabe  -  L’Europe   -

 

Troisième partie : L’hermétisme médiéval  -  l’Esprit du Moyen-Age   -  Quelques moines alchimistes célèbres : Albert le Grand – Thomas d’Aquin – Roger Bacon – Arnaud de Villeneuve – Raymond Lulle – Nicolas Flamel -    L’Or c’est aussi de l’argent   - 

 

Quatrième partie : Ce que doit être un alchimiste  -  le Laboratoire  -  Ora et Labora  -  les instruments   -  le mode opératif du Grand Œuvre  -  Parfum et alchimie  -  Le Grand Œuvre  -  la parfumerie médiévale  -  la Materia Prima   -  l’Ouroboros  -  les couples d’opposés  -  les Principes   -  Sulphur et Mercurius, un couple indissociable avec le Sel   -  le Zodiaque, les saisons et les Opérations   -  la Terre, l’Eau, l’Air et le Feu   -  le Feu alchimique et les sept métaux   -   les tentures   -  la Rosée   -   V.I.T.R.I.O.L.   – trois couleurs ou les métamorphoses   -  la Nigredo ou l’œuvre au noir, l‘albedo ou l’œuvre au blanc, la citrinitas ou l’œuvre au jaune et la rubedo ou l’œuvre au rouge   -   la Pierre philosophale ou la Chrysopée   -  le Roi et la Reine  -  Hermaphrodite et Androgyne  -

 

Cinquième partie : C.G. Jung, un alchimiste de l’âme humaine  -  le Rosarium phisophorum  -  la fontaine mercurielle  -  la Vérité nue  -  l’immersion dans le bain  -  la conjonction et la mort   -  l’ascension de l’âme   -  la purification et le retour de l’âme   -  la nouvelle naissance   -  les héritiers du XXe siècle : Fulcanelli et Eugene Canseliet   -  Traité du Ciel Terrestre   -  Andreas Libavius   -  Quelques pensées et citations de l’Art d’Hermès   -  les sceaux des philosophes et leurs devises  -  Glossaire des principaux mots et symboles hermétiques   -

 

AGRIPPA  ET  LA  CRISE  DE  LA  PENSÉE  A  LA  RENAISSANCE

CHARLES  NAUERT

EDITION  DERVY  BIBLIOTHÈQUE DE L’HERMÉTISME

 2002

Le monde des sciences occultes et de l’hermétisme à la Renaissance est comme une flore riche et variée, aux charmes envoûtants, un paysage en clair-obscur plein de tours et de détours. Un bon guide permet de ne pas se perdre dans cette forêt, ou de ne pas laisser certains arbres la cacher ; or, mieux que d’autres bonnes études consacrées à la magie de la Renaissance, celle-ci remplit une telle fonction.

 

En nous présentant la biographie et l’œuvre d’un des plus célèbres représentants de l’ésotérisme alchimiques européens de cette époque, Henri Cornelius Agrippa, l’auteur fait revivre tout un univers mental dont, par certains de ses aspects, le nôtre est encore tributaire. La vie et les écrits d’Agrippa, son œuvre majeure : Philosophie occulte (1533) notamment, si répandue, citée et plagiée depuis près de cinq siècles, se trouvent replacés en leur contexte. C’est celui d’une Europe où, dans une lumière de correspondances et d’analogies, la pensée magique, ainsi que diverses pratiques du même type, faisaient partie des expressions de la culture ambiante. Et le présent livre, parce qu’il éclaire les unes et les autres, nous permet de les mieux comprendre.

 

Henri-Corneille Agrippa de Nettesheim appelé Cornelius Agrippa est aussi connu comme Archimage. Il né à Cologne en 1486 et meurt à Grenoble en 1535. Il est docteur en médecine, en droit et en théologie. On lui connaît un fait d’arme en Espagne, sous Ferdinand II d’Aragon où il va se servir d’explosifs. Il fonde en 1509 à Avignon une société d’amis avec Charles de Bovelle et J. Lefèvre d’Etaples, tous pratiquant l’alchimie. Il enseigne à Dôle la kabbale chrétienne de Johannes Reuchlin, il visite l’Angleterre.

 

En Allemagne il rencontre le célèbre théologien Jean Trithème auquel il montre sa première version de son œuvre majeure « De la philosophie occulte », il se met au service de l’empereur Maximilien 1er pour escorter ses convois d’or. Enseigne à Venise le Poimandres du Corpus Hermeticum. En 1518 il est conseiller municipal à Metz, il parcourt la Suisse, l’Autriche, l’Allemagne, partout il exerce son métier de médecin tout en enseignant l’alchimie et l’astrologie, ce qui lui vaut quelquefois l’expulsion de la ville. On le retrouve à Anvers soignant la peste, puis médecin de la reine Louise de Savoie, laquelle le fera mettre en prison.

 

Il eut au moins 3 facettes :

 

Celle d’un féministe (il se maria 4 fois). Dans ses écrits  - « De la noblesse et préexcellence du sexe féminin »-, il fait l’éloge des femmes de la Bible : Marie est la meilleure des femmes tout en étant meilleure que le meilleur homme. Pour lui Eve étant née au paradis, elle joue un très grand rôle dans la génération.

Celle d’un mage, car il a une célébrité d’ésotériste, d’occultiste, de mage et d’alchimiste, il vampirisa beaucoup Reuchlin mais développa ses cartes magiques et ses sceaux planétaires, il était obsédé par les influences célestes et les mondes invisibles, il est pour cela néo-platonicien et adepte fervent de la table d’émeraude. Il établit d’ailleurs une hiérarchie d’énergies divines, célestes et terrestres et diverses classifications de magie cérémonielle (théurgie).

Enfin il eut une facette de sceptique, de médecin, d’historiographe, de conseiller, de militaire, d’astrologue, d’alchimiste, d’ésotériste, de pédagogue, de mercenaire, d’aventurier, et de grand voyageur.

 

A LA DÉCOUVERTE DE L’ALCHIMIE –L’ART D’HERMÈS A TRAVERS CONTES, LÉGENDES, HISTOIRE ET RITUELS MAÇONNIQUES

Bernard Roger

Edition DANGLES

 1988

L’Alchimie à travers son histoire depuis l’Égypte, la Grèce et comment elle pénétra les rituels maçonniques.

 

« Tu sépareras la terre du feu, le subtil de l’épais, doucement, avec grande industrie », enseigne Hermès Trismégiste… Des termes mystérieux, des énigmes, des propos où les principes élémentaires de la logique sont bouleversés : tels se présentent les traités d’alchimie pour le lecteur non averti dont la persévérance est généralement vite rebutée. Du très ancien Philosophe Artéphius, au moderne Fulcanelli en passant par le « parisien » Nicolas Flamel, les ouvrages des Adeptes se présentent comme autant de « livres fermés ou muet » où rayonne cependant l’intense beauté d’une expérience dans laquelle se trouve engagée la totalité de l’être.

 

Qui veut ouvrir ces livres, c'est-à-dire les étudier et les comprendre, devra commencer par éveiller son esprit et ouvrir son cœur au langage universel par lequel communiquent les individus de tous les règnes de la nature, il lui faudra pour cela, renoncer à certaines illusions, particulièrement à celle d’une réalité fondée sur les schémas mentaux dont les hommes ont coutume de faire la base de leurs relations communes avec l’univers.

 

Reconnaissant que la matière possède conscience et intelligence, que dans le « mystère de l’unité, tout est dans chaque chose et chose est en tout », il ne verra plus dans l’alchimie une superstition du passé, ni une naïve préchimie, ni encore un enseignement allégorique destiné seulement à voiler quelques préceptes d’ascèse spirituelle. Au-delà de toute philosophie dualiste, il reconnaitra dans la vieille science, le véritable Art d’Amour où, dans la richesse de leur complémentarité, « matière et esprit » réciproquement s’exaltent et se libèrent pour former le vaisseau sur lequel se jour l’aventure spirituelle de chaque être.

Bernard Roger suit cette voie de recherche par l’intérieur des choses : il nous l’indique comme celle de « l’Initiation alchimique », de l’accès à la conscience universelle dans laquelle les hommes « inspirés » de tous les peuples et de tous les temps ont puisé la lumière et la vie de leurs œuvres.

 

Pénétrant au cœur du merveilleux des légendes et contes populaires, puis de celui qui sait parfois receler l’histoire, et enfin dans l’ésotérisme de quelques rituels maçonniques, il nous convie à une nouvelle approche de la tradition hermétique. Alors les buts de cet « Art Royal », ses méthodes, sa pratique et son enseignement, s’éclairent en un texte attrayant qui rend intelligibles des traités jusque-là obscurs, montrant que la fin ultime de l’alchimie est de replacer l’homme dans sa dignité primitive d’époux de la nature et d’ « image du créateur ».

 

Une iconographie abondante, constituée de documents rares et en grande partie inédits, vient jalonner la route sur laquelle le lecteur sincère pourra facilement retrouver le sens du message laissé par les Adeptes de tous les temps, établissant ainsi les bases, s’il le désire, de sa propre quête alchimique.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Chapitre 1 : Les buts de l’alchimie, ses méthodes et ses origines  -  le royaume d’Entéléchie   -  la pierre  -  Art d’Amour et analogie  -

 

Chapitre 2 : Le monde alchimique  -  les enfants de la science  -  l’enseignement alchimique

 

Chapitre 3 : Les légendes et les acteurs du Grand Œuvre  -  la materia prima  -  les roches et les grottes  -  les arbres   -  le Mercure  -  les merveilles de la forêt  -  les fontaines  -  les reptiles  -  les choses du ciel  -  le chemin de St Jacques  -  le Soufre  -  l’esprit du blé  -  les iles et les habitants des eaux  -  Le Sel  -  les eaux dormantes  -  les feux de la St Jean   -

 

Chapitre 4 : Les contes merveilleux et le drame du Grand Œuvre  -   la quête de la matière première et sa préparation   -   le berger roi  -   le loyal serviteur    -    le processus et les couleurs du Grand Œuvre   -   la médecine universelle ou le Belle délivrée –

 

Chapitre 5 : Histoire et alchimie  -  le mariage de Clovis  -  le fou du Roi  -  la salamandre de François 1e   -  le Louvre et l’Ouvre  -  La prise de la Bastille  - 

 

Chapitre 6 : Franc-maçonnerie et alchimie   -   la construction du Temple de Salomon et la quête du Grand Œuvre   -   le Chevalier Rose+Croix   -  le Chevalier du Soleil   -  L’Art de la musique   -

 

 

ALBERT POISSON ALCHIMISTE ET MARTINISTE

Nicodème

Edition L’Aymant de Lumière

 2013

Albert Poisson (1869-1894) est un personnage mal connu actuellement, mais à son époque il fut connu et reconnu pour ses travaux alchimiques, une connaissance ésotérique impressionnante et une boulimie de recherche et de travail exceptionnel.

Ce jeune homme, compagnon de Papus collabora à la revue que créa Papus « l’Initiation », il fit partie de l’Ordre martiniste et de l’Ordre kabbalistique de la Rose+Croix, il s’intéressa à l’Alchimie, qu’il pratiqua longuement en laboratoire, depuis l’âge de 13 ans et comme il passait de très nombreuses heures dans son laboratoire, il s’exténua dans ce travail de recherche et fut un des facteurs de sa maladie et de sa mort qui l’emporta à l’âge de 25 ans.

Il pensa même créer son propre courant ésotérique qu’il appelait  « Société hermétique des Protylites » dont les statuts étaient prêts, entre temps il publia plusieurs livres sur l’alchimie dont la plupart furent des succès. Le Dr Marc Haven qui fait la préface de cet ouvrage, a publié 13 lettres inédites d’Albert Poisson aux éditions L’Initiation.

Cet ouvrage important de 360 pages donne dans son ensemble une excellente approche du personnage, de sa courte vie, de son œuvre et de sa capacité à chercher et à créer. C’est un descriptif de ses recherches alchimiques à travers son époque, qui fut par ailleurs un bouillonnement d’idées avec des figures comme Papus, Guénon et Fulcanelli, mais aussi des dizaines de personnages qui dans ce début de la Belle Epoque s’en donnèrent à cœur joie en explorant tous les méandres de l’ésotérisme, de l’alchimie, du satanisme, du spiritisme, des sciences occultes, de la métaphysique, des arts divinatoire, du symbolisme, de l’hermétisme et de la spiritualité.

Cet excellent ouvrage nous offre une très riche documentation iconographique, des manuscrits oubliés et surtout on nous explique le mécanisme intellectuel et pratique d’Albert Poisson dans ses recherches, ses pratiques et ses théories.

Au sommaire de ce livre :

Avant-propos du Dr Marc Haven

1887-1888 Une belle année de recherche et de trouvailles alchimiques

1888-1890. Années étudiantes –Joséphin Péladan – Guaita – L.C. Saint Martin

Les Protylites –Philophotes – Papus - le Voile d’Isis -

Albert Poisson écrivain - John Dee et sa monade - diverses revues qui le publient –

Son idole : Nicolas Flamel et sa femme Perenelle –

Chimiste et alchimiste - Astrologie et magnétisme –

La bibliothèque d’Albert Poisson – Diverses correspondances –

Les statuts de la société hermétique des Protylites -

Ouvrage de référence pour qui s’intéresse à l’Alchimie et à cette époque.

 

alchimie - TOME  1

Eugène canseliet

Edition TREDANIEL

 2007

Eugène Canseliet consacra sa vie au renouveau de l’Alchimie que les Anciens dénommaient « Le Grand Art de Musique ».

 

Il collabora à plusieurs périodiques tels que Initiation & Science, La Tour Saint-Jacques et plus particulièrement à la revue Atlantis, ce qui lui fit envisager de réunir l’intégralité de ses études retraçant plus de quarante années de recherches alchimiques et de pratiques philosophales ; ce projet n’aboutira malheureusement pas, mis à part la réunion d’une dizaine d’articles dans Alchimie, paru en première édition en 1964.


Agrémenté de deux inédits, l’ouvrage, divisé en 2 parties, contient 23 articles : la première vise à définir ce qu’est l’Alchimie, la deuxième se rapporte au Sacré Hermétique ; également, un deuxième volume de 20 articles ayant trait au Symbolisme Hermétique, ainsi qu’un troisième de 18 articles sur les portraits alchimiques avec, entre autres, un magnifique écrit sur le grand alchimiste Nicolas Flamel.

 

Y est expliqué :

Qu’est-ce que l’Alchimie ?
Mystère et Sagesse des Cathédrales
La définition d’Alchimie
L’Alchimie La brouette de la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais
L’indivisible Alchimie de la tradition La prière de l’alchimiste
L’Art poétique d’Alchimie Notre Dame de Dessous Terre
Préliminaires alchimiques Notre Dame de l’Alchimie
Des conditions principales du succès hermétique
Alchimie et Magie Quelques notes alchimiques sur Notre Dame d’Amiens
Philosophie universelle et spirituelle filiation Hétérodoxe propos sur l’église Saint-Merry
Les alchimistes et le fluide de l’esprit universel La grande Rose de Notre Dame de Paris
La récolte alchimique de l’esprit universel. L’Alchimie au XVIIIème siècle
L’Alchimie aujourd’hui Les écoinçons des stalles de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers et leur interprétation alchimique

Le tome 2 se trouve quelques livres plus bas

 

ALCHIMIE - TOME 2 -            Nouvelle étude diverses de symbolisme hermétique et de pratique philosophale.      

EUGÈNE  CANSELIET

ÉDITION  TRÉDANIEL

 2010

Voici enfin, le second tome de la trilogie des études d’Eugène Canseliet, tant attendu des amoureux de science hermétique et alchimique.

 

Vingt articles de l’auteur qui reposent, cette fois-ci, sur le symbolisme hermétique et la pratique philosophale, dont une réflexion alchimique sur les drogues, positivement visionnaire pour l’époque.

 

Ce deuxième volume apporte au lecteur une nouveauté par l’enrichissement de ses illustrations en couleur et en  n/b, une quarantaine environ. Le contenu qui le compose atteste de la réelle et sans égale contribution d’Eugène Canseliet sur la renaissance de l’Alchimie au XXe siècle, se prolongeant encore de nos jours.

 

Incontestablement, figure de proue du renouveau alchimique, véritable artisan de l’Art Royal, l’unique disciple de Fulcanelli poursuivra la recherche du Grand Œuvre durant toute son existence terrestre.

 

Au fil de son parcours livresque, le lecteur attentif pourra percevoir, sans difficulté, l’évolution certaine de l’auteur, tant en théorie philosophique, qu’en pratique au niveau du travail en laboratoire. L’exceptionnelle richesse de ces écrits dispense de précieux conseils à l’étudiant curieux, grâce auxquels de solides bases pourront lui permettre d’aboutir à une recherche alchimique personnelle.

 

Ce livre développe les sujets suivants :

L’emblème XXII d’Atalante Fugitive de Michel Maier  -  Le bénitier et le tombeau de Jacques Cœur  -  Quelques réflexions alchimiques sur les drogues -  Homérologie insolite -  L’Etoile des mages -  Sur la voie sèche de Saint-Jacques  -  La queste alchimique du Graal  -  Les Rose+Croix et le Grand Œuvre  -  Le monogramme Atlantéen  -  Brèves réflexions sur le mystère des cycles  -  L’Arbre Hermétique  -  Quelques réflexions sur la matière des Sages  -  Réflexions sur une anagramme  -  Hermétiques rudiments d’Héraldique  -  Musique des couleurs  -  Mithriaque alchimique  -  Le Hiéroglyphe du serpent  -  Le symbolisme alchimique du dauphin  -  Considérations liminaires  -  Orphiques considérations  - 

 

alchimie –              COLLECTION DES Cahiers de l’HermÉtisme

       Directeur Antoine Faivre

Edition Dervy

 1996

Chemin d’Amour et de « Gai Sçavoir », l’Alchimie est l’une des branches maîtresses de l’ésotérisme occidental. Le présent cahier, qui présente à la fois des textes alchimiques et des études tant historiques que philosophiques, s’ouvre avec l’essai d’André Savoret.

 

Cet ouvrage donne la parole à des auteurs ayant entrepris de s’engager sur ce chemin, et d’autre part à ceux qui ont bien voulu présenter quelques travaux historiques et criques sur cet Art.

François Trojani nous présente les 17 gravures attribuées à Barchusen, enfin d’autres auteurs nous parlent de l’Alchimie et de ses nombreuses explications et applications.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Antoine Faivre : Pour une approche figurative de l’Alchimie

André Savoret : Qu’est-ce que l’Alchimie  -

Bernard Husson : Un texte alchimique du seizième siècle : le discours d’auteur incertain sur la Pierre des Philosophes (1590) –

François Trojani : Commentaire sur les 17 figures attribuées à Jean Conrad Barchusen (1718) –

Claude- Gilbert Dubois : Isomorphisme de deux constructions imaginaires : le Grand Œuvre alchimique et la Grande Œuvre de Dieu –

Karl Von Eckartshausen : Catéchisme de la chimie supérieure (1819) –

Richard Caron : Bibliographie des ouvrages consacrés à l’Alchimie et publiés en langue française (de 1900 à 1995)

 

ALCHIMIECONTES ET  LÉGENDES

J. REBOTIER  et   J.M AGASSE

EDITION  L’ORIGINEL

 1982

Le rêve, voie royale de l’inconscient. Les textes rassemblés ici, contes et légendes, visions et extases, en portent largement la trace. De l’antiquité grecque à nos jours, de l’Inde à l’Europe, du monde arabe au monde celte…, ce voyage dans le temps et l’espace est un itinéraire initiatique. Dans une circulation continuelle entre conscient et inconscient, dans le jeu de miroir où macrocosme et microcosme se répondent, ces histoires font pénétrer le lecteur dans un « autre monde » qui ici, fait irruption dans la vie quotidienne.

 

Paysage jamais vus, aventures inouïes, noces chymiques, drame et humour, ces « contes et légendes » manifestent la richesse poétique et opérative de l’Alchimie.

 

Textes et contes traités depuis l’antiquité jusqu’à nos jours :


Histoire du roi Chirayus et de Nagarjuna, la légende du mercure et du soufre, le moine Chèvre-Taureau, Zozime, le rêve d’Ostanès, Démocrite, Isis et Horus, livre de Cratès, songes de Jabir, énigme d’Arislée, Arnauld de Villeneuve, allégorie de Merlin, Le Trévisan, La Fontaine, john Dastin, Basile Valentin, l’Azoth, la vision de George Ripley, Salomon Trismosin, Hadrianus, David Lagneau, Athénagoras, Michel Sendivogius et ses traités du mercure et du soufre, Jacques Tesson et l’œuvre du lion vert, Béroalde de Verville, Dom Bellin et les aventures du philosophe inconnu, Phylanthropos et sa recette de l’ambroisie, Cycliani, Etienne Perrot et son Aria.

 

ALCHIMIE - DE LESSEPS

JEAN  ARTERO

ÉDITION  ARQA

 2010

« Me voici dans un traineau actionné par une hélice d’hélicoptère ; avec moi l’inventeur : M. de Lesseps » (J. Henri Lartigue)

 

L’Ailonive ! Quel drôle de nom pour cette drôle de machine… ! Un traineau à hélice conçu pour se déplacer à grandes vitesse sur les sentiers enneigés de haute montagne, réalisé par deux hommes de génie : Bertrand de Lesseps et Julien Champagne, assistés d’un jeune mécanicien : Henri Steineur. En son temps, le fameux « traineau à hélice » fit l’admiration de tous, puis, discrètement, retomba dans l’oubli. Eugène Canseliet est sans doute le premier à avoir abordé le sujet dès la seconde édition de ses deux logis alchimiques.

 

C’est de cette ornière temporelle et suite à la découverte inattendue par un collectionneur émérite d’une série inédite de photographie dévolues à l’histoire de ce prototype mécanique, à nul autre pareil, que se consacre ardemment  Jean Artero dans cette étude historique pleine de révélations;  ainsi, c’est en cherchant dans des archives familiales encore jamais explorées, que Jean Artero a découvert, contre toute attente, une lettre attribuée à Julien Champagne.

Une correspondance qui remettra sensiblement en perspective un aspect du mystère Fulcanelli. Celui de la fraternité d’Héliopolis.

On trouvera dans cette courte missive cette incroyable citation : « Quant à jouer un rôle quelconque dans le monde, à moins que ce soit par les ouvrages que je laisserai, et la Fraternité d’Héliopolis dont je suis le chef inconnu, l’âge et la santé ne me le permettent pas… ». Ce bel ouvrage richement illustré de photographies d’époque nous en apprend donc un peu plus sur la réalisation de ce prototype, et, grâce à certaines traces photosensibles laissées par ce curieux traineau à hélice, nous invite à revisiter, avec Jean Artero, certains méandres bien méconnus de la Belle Epoque.

 

Science divine et art royal, dont le but ultime n’est pas la chrysopée, mais l’accès aux mystères de la création et de la vie, continue de rayonner sereinement son fantastique message d’espoir multiséculaire, et de séduire par là même la véritable élite, qui sans forcément l’avouer se détourne toujours davantage des vanités et préjugés ambiants.

 

Il en fut ainsi notamment, au 19e et 20e siècle, et de nos jours le mouvement se poursuit encore sous nos yeux, parfois de façon souterraine, mais incontestablement de manière non moins inexorable. L’œuvre de Fulcanelli, sans doute le plus renommé des alchimistes contemporains, est tout à fait emblématique de cette réalité parfois ignorée, et plus généralement passée délibérément sous  silence.

  

ALCHIMIE – DE L’OR FAIT MAISON, EST-CE POSSIBLE ?

Michel  CUGNET 

Edition  de l’HEBE -Suisse

 2010

Qu’est-ce que l’alchimie aujourd’hui ? Quels sont les buts recherchés par ses fidèles ? Discipline énigmatique, l’alchimie reste saisissable à l’auteur éclairé qu’est Michel Cugnet. Sa présentation historique amène le lecteur curieux de cette pratique aux sources de notre ère, interrogeant à différentes époques ses acteurs légendaires sur leur rapport scientifique, philosophique et très pragmatique aux éléments mythiques qui la composent : Pierre philosophale, Grand Œuvre, panacée et métaux nobles. Alors que le débat ne semble vouloir jamais s’essouffler entre partisans du tout allégorique et d’une alchimie mi-technique, mi-spirituelle, l’auteur expose tout à tour les arguments des premiers, les « adeptes » et des seconds, les « souffleurs ». Mais à l’heure actuelle, la transmutation est-elle encore possible? La science n’a-t-elle pas encore révélée tous ses mystères ?

Pour l’auteur, la devise de l’alchimie est la suivante : « Saisir les secrets de la puissance créatrice de l’Univers cachés dans la matière »

 

Il s’agit d’une doctrine, basée sur la croyance que l’infiniment grand et l’infiniment petit sont semblables et répondent à la même loi. Les principes de base de cette doctrine sont inscrits dans la fameuse Table d’Emeraude, texte attribué par les alchimistes à Hermès Trismégiste qui signifie « Trois fois Grand » c'est-à-dire celui qui connaît les trois principes de base de la matière, à partir desquels celle-ci se transforme au cours du Grand Œuvre, but opératoire des alchimistes.

 

La légende raconte qu’Hermès aurait écrit la Table d’Emeraude sur la pierre à l’aide d’une émeraude. Cachée dans la pyramide de Gizeh, elle aurait été découverte par un soldat d’Alexandre le Grand. Un autre grand texte d’Hermès le « Corpus Hermeticum »  aurait été écrit en Egypte. Tout naturellement le mot Alchimie dérive de « al kimiya » qui signifie terre noire, nom donné à l’Egypte.

 

Il y a plusieurs niveaux de lecture et d’interprétation de l’alchimie. Tout d’abord il y a l’alchimie qui a servi et sert encore à faire de l’or. 3 phases sont décrites. 1/ C’est l’œuvre au noir (Nigredo ou travail d’Hercule) 2/ Œuvre au blanc (albedo ou médian). 3/ Œuvre au rouge (rubedo ou grande coction). Il y a ensuite le niveau de lecture qui calque les travaux de transformation alchimique de matériaux afin de  réaliser des médicaments pour soigner (Paracelce). Puis un niveau de lecture spirituelle qui prend l’œuvre alchimique comme modèle pour une transmutation de l’homme dans sa dimension ontologique. D’autres niveaux de lecture peuvent servir à des explications eschatologiques, des explications de textes sacrés, et peuvent servir de modèles à certains pour suivre des voies spirituelles, initiatiques ou métaphysiques.

 

L’auteur répond ainsi à 21 questions :

Comment définir l’alchimie ?

Que signifie le terme alchimie ?

D’où vient l’alchimie et de quand date-t-elle ?

L’alchimie peut-t-elle être qualifié de science ?

Quel est le véritable but des adeptes de l’alchimie ?

Qu’est-ce que la Pierre philosophale ?

Qu’est-ce que l’Elixir de longue vie des alchimistes ?

Est-il possible de transmuer du métal en or par la voir alchimique ?

L’or transmuer est-il différent de l’or naturel ?

Quelle matière utilisent les alchimistes pour réaliser la Grand Œuvre ?

Quelles sont les différentes voies ou modes opératoires de l’alchimie ?

Le déluge biblique est-il une allégorie du Grand œuvre alchimique ?

Pourquoi les alchimistes gardent ils leur méthode secrète ?

L’alchimiste Nicolas Flamel est-il devenu immortel ?

Le physicien Isaac Newton était-il alchimiste ?

La richesse des templiers était-elle due à l’alchimie ?

Les Franc-maçons détiennent-ils des secrets alchimiques ?

Existe-t-il encore des alchimistes et quel est l’avenir de l’alchimie ?

Y a-t-il des recettes simples pour faire de l’or ?

 

alchimie & mystique – le musÉe hermÉtique

Alexander roob

Edition TASCHEN

 1995

Un livre de référence de 700 pages avec explications et iconographie importante sur ce thème complexe et fascinant de l’alchimie.

Il existe tout un monde d’images profondément ancré dans la mémoire de l’homme moderne, bien qu’on ne le trouve pas dans les publications accessibles au grand public et qu’il se cache dans des manuscrits et des livres anciens.

 

Voici donc les éternels « stocks de Los », le prophète de l’imagination, où sont entreposées ces images archétypiques et ces figures platoniciennes qui règnent sur la représentation que nous nous faisons du monde et sur nos jugements spontanés et dont le poète anglais William Blake (1757 – 1827) dit qu’elles reflètent « tout ce qui se passe sur terre », et que « chaque époque y puise pour renouveler son génie ». (Jérusalem, 1804 – 1820).

 

Quand on prononce le nom d'Hermès, on pense immédiatement au dieu grec au caducée, fils de Zeus et de la nymphe Maïa. à partir du IIIe siècle av. J-C., Hermès va être regardé par les Grecs comme le descendant d'une divinité locale égyptienne adorée à Khmonou : Thot. Ce dernier occupait une place importante au sein du panthéon égyptien ; il est le dieu magicien assistant Isis lorsqu'elle redonne vie à Osiris, le secrétaire, le scribe des dieux, l'inventeur des hiéroglyphes.

 

Il est aussi la Lumière de Rê dans son aspect nocturne, ce qui fait de lui l'initiateur aux Mystères et le maître des connaissances secrètes et occultes. Bientôt Thot et Hermès se confondent et sont regardés comme un seul et même personnage. De plus une homonymie se produit entre Thot-Hermès et un prêtre égyptien à qui l'on attribue un ensemble de textes : Hermès Trismégiste.

 

Pourquoi « Trismégiste : le Trois-fois-Grand »? Plusieurs hypothèses ont été avancées, d'ordre linguistique, traditionnel ou mystique. à titre d'exemple, on peut citer l'hypothèse linguistique avancée par E.O. von Lippman : « Dans les vieux textes égyptiens la triple répétition du même hiéroglyphe exprimait le pluriel, et plus tard le superlatif, de telle sorte qu'« Hermès le Grand, le grand, le grand, » doit être lu « Hermès le très grand », et non, comme cela se produisit par erreur, « Hermès le trois fois grand » ou « Trismégiste ». » Citons encore la théorie plus mystique de H.-C Puech.

Celui-ci se fait l'écho d'un commentaire du Phèdre de Platon réalisé par Hermias d'Alexandrie. Ainsi, Hermès serait venu trois fois en Égypte et, lors de son troisième séjour, il se serait « souvenu de lui-même », renaissant à sa propre nature et se souvenant de ses incarnations précédentes : « Hermès à qui les mérites de ses deux vies antérieures, toutes consacrées à la sagesse et à la science, ont valu, au cours de sa troisième existence, de reprendre conscience et possession de son “moi” authentique par un acte extraordinaire et illuminateur de réminiscence ».

 

Dans cette interprétation Hermès devient le modèle de l'herméneute et de l'ésotériste, en traversant les époques, avant, pendant et après le déluge : il devient le dépositaire des connaissances. Mieux, il intègre celles-ci et, faisant corps avec elles, il devient la sagesse, il devient l'archétype de l'initié et de l'accompli, source intarissable d'inspiration pour des générations de chercheurs en quête des vérités les plus sublimes. Pour conclure ce bref aperçu de l'aspect historique d'Hermès, il faut citer Julius Evola et C.G. Jung : « …le personnage d'Hermès correspond moins à une personne qu'à une influence spirituelle. » « Hermès est l'une des figures les plus remplies de contradictions du syncrétisme hellénistique, duquel sont émanés les développements décisifs de l'Occident : Hermès est un dieu des révélations et, dans la philosophie naturelle du haut Moyen âge, rien de moins que le Noûs créateur du monde. »

 

Le Corpus Hermeticum : En réalité, ce qu'on appelle aujourd'hui le Corpus Hermeticum est un ensemble de dix-sept traités vraisemblablement écrits entre le IIe siècle avant et le IIIe siècle après notre ère : le Poimandres ou Pimandre, l'Asclepius ou Discours parfait, les Fragments de Stobée (parmi lesquels on trouve la Koré Kosmou, texte d'une importance cosmogonique majeure) et enfin le De castigatione animae (Du châtiment de l'âme), texte arabe postérieur datant vraisemblablement du IXe ou Xe siècle. Outre ces textes cosmogoniques, une série d'écrits hétérogènes peut être classée comme suit : les écrits astrologiques, les sciences occultes et les sciences alchimiques. La fin de l'antiquité et la destruction de la bibliothèque d'Alexandrie font tomber dans l'oubli une partie des manuscrits hermétiques. Les ésotéristes médiévaux (c'est-à-dire surtout les alchimistes) travailleront sur la base de l'Asclepius et des écrits alchimiques. Ainsi, si depuis la Renaissance on s'accorde à dire que le Pimandre est l'essence même du Corpus Hermeticum, il fut totalement oublié par le Moyen âge. C'est un moine qui le retrouve en Macédoine et le rapporte à Florence vers 1450. Dix ans plus tôt Cosme de Médicis, dont la réputation d'ami des lettres n'est plus à faire, avait confié à Marcile Ficin la création de l'Académie néoplatonicienne. Le manuscrit est attribué à Hermès le Trois Fois Grand. L'enthousiasme est tel que Cosme demande à Ficin d'abandonner la traduction de Platon au profit de celle de ce nouveau manuscrit.

 

De fait Platon est alors considéré comme un des derniers maillons de la philosophia perennis : « Dans le temps où naissait Moïse, florissait l'astronome Atlas, frère du physicien Prométhée, aïeul maternel de l'ancien Mercure, de qui le petit-fils fut Mercure Trismégiste, tout ensemble le plus grand des prêtres et le plus grand des rois. Ensuite succède Orphée puis Aglaophemus, initié au savoir secret par Orphée, suivi à son tour par Pythagore, dont le disciple fut Philolaos, le maître du divin Platon ». Voilà un exemple de « chaîne » initiatique montrant l'origine de la prisca theologia. D'après cette conception, le savoir initiatique est transmis secrètement de maître en maître au cours des âges depuis la plus haute Antiquité. De nos jours, ce type de concept a encore cours dans les mouvements ésotériques sous le nom de Tradition Primordiale .Cette transmission est non seulement intellectuelle par l'apprentissage des connaissances et des textes, mais aussi spirituelle par l'initiation.

 

En 1471, paraît la première édition latine du Corpus Hermeticum qui ne connaîtra pas moins de 25 rééditions jusqu'en 1641. Nous nous proposons d'entrer petit à petit dans la pensée hermétique en examinant plus en détail les textes, que nous n'allons pas étudier en suivant l'ordre chronologique de leur rédaction, mais plutôt en tentant de tirer les lignes de force et les idées majeures de la pensée hermétique. Toutefois, il faut garder à l'esprit que les textes hermétiques ne forment pas un tout cohérent, les textes, parfois de qualité très inégale, présentent un certain nombre de contradictions doctrinales.

 

Un livre à avoir absolument dans sa bibliothèque !

 

ALCHIMIE & PARACELSISME EN FRANCE A LA FIN DE LA RENAISSANCE

Didier Kahn

Librairie Droz

2007

Derrière l'imagerie populaire de l'alchimiste assis au secret de son fourneau, il y eut jadis des êtres de chair. Qui étaient ces hommes? Comment vivaient-ils ? Quelle place tinrent-ils dans la société et dans le monde intellectuel d'alors? Cette étude de la réception de l'alchimie et des doctrines de Paracelse en France s'attache à la production du livre alchimique et paracelsien et à l'histoire des nombreuses querelles que ce dernier provoque. On établit chemin faisant la biographie de plusieurs alchimistes, tel Joseph Du Chesne ou Etienne de Clave, et l'on ruine la légende selon laquelle Descartes, de retour d'Allemagne, aurait été suspecté de rosicrucianisme. L'ouvrage s'achève sur la grande crise des années 1620, où une alchimie inclinant tantôt au matérialisme, tantôt au panthéisme, est englobée par les apologètes chrétiens dans leur condamnation du mouvement libertin.

 

La Renaissance ne doit pas être uniquement assimilée à l’apparition de quelques idées nouvelles, aussi importantes fussent-elles ; ce fut aussi l’émergence d’une autre forme de gouvernement succédant à la féodalité moyenâgeuse. François Ier, par son absolutisme, annonçait Louis XIV un siècle et demi plus tard ; ce fut lui qui installa la Cour dans les belles demeures du Val de Loire, domestiquant la noblesse qui ne demandait qu’à vivre dans le luxe après y avoir pris goût en Italie. Cette fidélité au roi avait un coût et les finances commencèrent à tenir une place prépondérante au sein du royaume. Un système complexe, reposant sur des impôts de plus en plus nombreux ainsi que sur des emprunts, vit le jour… ce qui n’empêcha pas le trésor royal de se maintenir dans une situation de déficit chronique. Les guerres d’Italie, mais aussi les pensions et gratifications accordées aux favoris du moment avaient un prix qu’il fallut bien accepter… et les charges comme les offices, que le souverain octroyait, se firent de plus en plus nombreux.

 

Si les royaumes se transformèrent pour ressembler à des états modernes, il en fut de même de l’Europe qui s’ouvrit à la découverte du Nouveau monde. Ces voyages entrepris par les Portugais et les Espagnols afin de trouver la route maritime des Indes dans le but de récupérer à terme le commerce des épices eurent des conséquences incalculables. D’abord les voies maritimes classiques furent complètement chamboulées au profit des ports donnant sur l’océan Atlantique ; en France, les villes de Nantes et de Bordeaux liées bientôt au sordide commerce de la traite des esclaves se développèrent de manière intensive. En outre, les métaux précieux affluèrent en quantité, causant un renchérissement des biens de consommation courante dont profita seulement une infime partie de la population ; ce fut un âge d’or pour les marchands et les banquiers ! Pourtant l’essentiel était ailleurs : on assistait là à la naissance de l’économie moderne. Les nations avoisinantes voulurent récupérer à leur tour une (grosse) partie du gâteau ibérique ; ce ne fut pas par caprice que la Grande-Bretagne développa une flotte de commerce impressionnante ni que la France entra un peu plus tard dans la voie du protectionnisme. Mais ceci est une autre Histoire qui nous éloignerait quelque peu de notre propos

 


Dans une planète en profonde mutation, les sciences, et l’alchimie tout particulièrement, apportèrent leur lot de nouveautés. Il serait superfétatoire de répertorier dans le détail toutes les inventions à mettre à l’actif des alchimistes ; aussi préférerons-nous en rester à quelques grandes lignes et à nous focaliser sur les domaines suivants.
Tout d’abord la verrerie ; comme cela a été souligné plus haut, sa fabrication était maîtrisée depuis des siècles et il est tout à fait logique que les alchimistes en aient fait progresser les techniques, vu les énormes besoins en récipients de toutes sortes qui étaient nécessaires à leurs manipulations. De plus, ils avaient beaucoup travaillé sur les miroirs (Roger Bacon en tête). Passer de la verrerie aux couleurs devenait quasiment une étape obligée puisque, dès le milieu du Moyen-Âge, les experts ont confirmé l’existence de vases colorés avec des peintures et des émaux en tous genres. Bien évidemment, les adeptes n’avaient pas limité leur incursion dans les minéraux qu’aux pierres et les métaux ainsi que leurs alliages demeuraient leur priorité ; toutefois, nous nous bornerons à souligner les études faites sur l’alun qui est chimiquement un sulfate double de potassium et d’aluminium hydraté utilisé en teinturerie et à partir duquel il était possible d’extraire l’alumine. Dès le XVe siècle, les premières mines d’alun furent exploitées en Italie (l’alun de Rome, tenu comme le haut de gamme, était alors très apprécié), mais également en France et en Angleterre.

 

L’artillerie et tout ce qui avait trait aux poudres furent un des champs d’investigation des alchimistes ; comme les formulations du feu grégeois ne leur étaient pas inconnues, ils firent bientôt parler la poudre… et toutes ces innovations allaient modifier profondément l’art de la guerre. Enfin le dernier secteur où s’aventurèrent les alchimistes concernait la pharmacopée ; ils furent très actifs pour élaborer des médecines à base de plantes et de décoction ; le fameux Rupescissa, avait établi une véritable liste de remèdes comme par exemple une eau de fraises pour soigner les maladies de peau ou encore une eau royale (bien différente de l’eau régale, servant à dissoudre l’or et qui est un mélange d’acide nitrique et d’acide chlorhydrique) faite à base de soufre, d’alun de roche (il n’était donc pas uniquement réservé à la teinturerie), de sel gemme et de borax pour guérir les plaies… et les adeptes de la Renaissance n’eurent qu’à reprendre le flambeau pour poursuivre dans cette voie.

 

En résumé, les (vrais) alchimistes, esprits ouverts sur le monde, ne pouvaient que se féliciter de ce nouveau souffle qui déferlait sur l’Europe en cette fin de XVe siècle. Leurs rapports avec la nature les rapprochaient bien plus des théories de Copernic et des conséquences des Grandes Découvertes que des dogmes rigides de l’Eglise ; de plus, leur manière de se rendre compte par eux-mêmes en privilégiant les manipulations ou encore leur vie d’ascèse les rendait bien plus sympathiques aux yeux des quidams que les curés corrompus, ce qui en faisait des alliés de choix pour les propagandistes des courants nouveaux… Dès lors, il devenait tout à fait cohérent qu’un individu comme Luther pût prétendre qu’il prisait l’alchimie, affirmant que celle-ci était d’utilité pratique et surtout plus proche de la vérité chrétienne… Mais l’alchimie de la Renaissance devait se diversifier en plusieurs courants ; si certains recherchèrent encore toute leur vie la Pierre philosophale…, d’autres s’éloignèrent de ce cap pour s’en tenir à des buts plus rationnels. Bien que leurs démarches ne fussent pas encore très structurées, avec le recul de l’Histoire que nous avons aujourd’hui, il ne fait aucun doute que ces derniers ont jeté les bases d’une chimie balbutiante et c’est par le plus illustre d’entre eux, à savoir Paracelse, que nous poursuivrons le chemin du chemin dans notre prochain article..

 

ALCHIMIE ET PHILOSOPHIE A LA RENAISSANCE

J .Claude MARGOLIN et Sylvain MATTON  - Divers auteurs  -     

Librairie PHILOSOPHIQUE VRIN

1993

Tantôt séparé, tantôt ne faisant qu’un l’alchimie et la philosophie ont toujours voyagé de concert. Ici est étudiée l’alchimie à la Renaissance, science secrète qui est et fut traversée par une multiplicité de tendances et de courants particuliers qui ont contribué au développement des doctrines alchimiques.

 

Si les alchimistes se désignaient eux-mêmes sous le nom de « philosophes », cette qualité leur fut déniée dès le Moyen-Âge par bien des représentants plus officiels de la « philosophie ». Aujourd’hui, l’importance des doctrines alchimiques dans l’histoire des idées n’est plus guère contestée. Pourtant, les rapports entre la « philosophie hermétique » ou « chymique » et la philosophie au sens habituel restent mal étudiés.

 

C’est afin d’apporter des éléments de réponse à cette question que s’est tenu le colloque dont ce volume constitue les Actes. L’originalité des contributions est de présenter l’alchimie de la Renaissance (XVe-XVIIe siècle) non comme un tout cohérent, donné une fois pour toutes dans la dimension anhistorique d’une « secrète science », mais comme un corpus théorique traversé par une multitude de tendances.

 

Cette multiplicité est ici illustrée par l’analyse d’œuvres ou de courants particuliers ayant  participé au développement des enseignements alchimiques, comme la Summa perfectionis de Geber, les traités attribués à Arnaud de Villeneuve, les œuvres de Guillaume Sedacer, Paracelse, Dorn etc… Elle l’est aussi à travers l’étude de la représentation de l’alchimie et de son influence chez des philosophes ou savants eux-mêmes non alchimistes, tels Michel Savonarole, Marsile Ficin, ou autre Mersenne -

 

On y parle de Savonarole, Marcile Ficin, le joachimisme, Paracelse, Michel Maïer,  Giordano Bruno et d’autres.

 

Ont contribué à cet ouvrage de 480 pages :

 

J.C Margolin : Allocution d’ouverture et de bienvenue

J.M. Mandosio : L’alchimie dans la classification des sciences et des arts à la Renaissance  -

Barbara Obrist : Les rapports d’analogie entre philosophie et alchimie médiévale  -

William Newman : L’influence de la Summa perfectionis du pseudo-Geber –

Pascale Barthélemy : Du « belutage » alchimique, remarques sur la méthode de G. Sedacer –

Antoine Calvet : Alchimie et joachimisme dans les alchimica pseudo-arnaldiens  -–

Danielle Jacquart : Médecine et alchimie chez Michel Savonarole (1385-1466) –

Sylvain Matton : Marcil Ficin et l’alchimie, sa position et son influence  -

Cesare Vasoli : Giulio Camillo Delminio et « l’art transmutatoire » -

Lucien Braun : Paracelse et l’alchimie –

Jean-François Marquet : Philosophie et alchimie chez Gerhard Dorn  -

Amalia Perfetti : Aristotélisme et alchimie dans l’anonyme Trilogio della trasmutatione de’metalli  -

Alfredo Perifano : alchimie et philosophie de la nature chez Evangelista Quattrami  -

Gilles Polizzi : La fabrique de l’énigme ; lectures « alchimiques » du Poliphile chez Gohory et Béroalde de Verville –

Franck Lestringant : L’expérience d’André Thevet : empire de la cosmographie et refus de l’alchimie –

Ulrich Neumann : Michel Maïeur (1569-1622) « philosophe et médecin » -

Jean-Paul Dumont : Deux hypothèses concernant l’interprétation stoïcienne de l’art tinctorial : Alexandre d’Aphrodise et la villa des Vettii –

Bernard Joly : Présence de concepts de la physique stoïcienne dans les textes alchimiques du XVIIe siècle –

Hélène Védrine : Alchimie, hermétisme et philosophie chez Giordano Bruno –

Alain Beaulieu : L’attitude nuancée de Mersenne envers le chymie –

Alain Philippe Segonds : Tycho Brahe et l’alchimie –

Michel-Pierre Lerner : Campanella et Paracelse –

Lorenzo Bianchi : Gabriel Naudé critique des alchimistes –

François Secret : Le commentaire de Gregorius Michaelis sur les curiositez inouïes de Jacques Gaffarel –

Alain Mothu : Le mythe de la distillation de l’âme au XVIIe siècle en France –

 

ALCHIMIE ET RÉALISATION SPIRITUELLE

DIVERS  AUTEURS

ARCADIA

 2003

Dossier très important sur une science souvent mal comprise et délaissée car d’un abord difficile. On y trouve les 15 gravures couleur du Mutus Liber avec 2 pages d’explications pour chaque gravure. Jean Beauchard nous explique sa vision alchimique du Tarot, vision de transformation et de transmutation de l’être, qui passe par les cornues de chaque arcane du tarot.

 

L’alchimie spirituelle, est une des trois voies des alchimistes pour réaliser ce que l’on appelle le grand œuvre. C’est un Art sublime qui renferme depuis la nuit des temps, tous les secrets de la création. 

 

Le grand Œuvre est l’aboutissement de l’alchimiste ou de l’Etre humain reconnecté à sa partie divine. C’est une possible et véritable métamorphose, puissante et lente, l’être réintégrant l’ensemble de ses capacités supérieures. Il préfigure également le chemin de développement de l’âme humaine au sein du monde de matière.

 

Selon les principes de la table d’émeraude, ce que l’on modifie à l’intérieur modifie l’extérieur et inversement. L’alchimie devient dans cette optique, une discipline de travail intérieur, incitant les âmes à devenir de l’or, symbole de l’esprit accompli.

 

Trois voies s’offrent aux cherchant : la première est une voie dite sèche, qui travaille la matière à la chaleur de l’athanor. Une seconde dite voie humide, qui elle est tout l’art de la distillation à l’aide d’alambics. La troisième est donc la voie de l’alchimie spirituelle. Cette voie est aussi appelée voie Royale, qui elle n’a pas besoin de four ou d’alambic pour mesurer l’état de sa matière, car en définitif l’alchimiste spirituel est sa propre matière de travail, pouvant mesurer son avancé en fonction de l’évolution des accroches persistantes ou non à la libération de ses freins.

Le four ou l’alambic ne sont pas seulement des moyens de transmuter des métaux ou fabriquer des élixirs, ils sont également des moyens de mesure, afin de constater le travail effectué sur soi-même (pour ceux qui sont dans ces pratiques) car la matière réagissant de façon différente, selon le travail intérieur fourni. Aucun alchimiste ne transmutera la matière s’il ne s’est d’abord transmuté lui-même ‘’Disait le célèbre Paracelse’’.

 

Dans cette descente en lui-même, l’alchimiste, se heurtera à tout ce que son milieu a voulu faire de lui et il devra s´en libérer. Il se heurtera à toutes les mémoires de l´humanité qu’il porte en lui et qui aujourd’hui sont devenues des freins à son évolution. Dans cette phase dite d’Oeuvre au noir, l’être passera par une déconstruction des choses en présence et qui ne sont plus en accord avec ses nouvelles aspirations! S’il veut véritablement passer cette phase, il devra accepter la déconstruction et de là, il découvrira pourquoi sa vie a pu basculer, renversant tout ce qui pouvait le rassurer et qui potentiellement était un obstacle à sa régénération.

 

Dans cette Œuvre au Noir, la providence réorganisera les conditions de vie nécessaires permettant à l’être de reconstruire des bases plus adéquates à sa future transformation. Même si dans un premier temps, il est parfois difficile d’accepter cette phase de déconstruction (celle-ci étant plus ou moins difficile selon notre degré de résistance) il est certain que dans un second temps, il comprendra l’importance de cette phase. Il faut savoir qu’elle est fondamentalement nécessaire à celui qui ne se sent plus à sa place et que rien dans sa vie ne le transporte plus vraiment. Faut-il encore, pour que cette phase ne s’éternise trop longtemps, que son protecteur et tortionnaire qu’est l’ego soit vu pour ce qu’il est, c’est-à-dire ni plus ni moins qu’un régulateur, un réorganisateur, un protecteur. Il nous sera aussi nécessaire de faire taire notre déni, celui qui veut toujours nous faire croire plus beau que l’on est. Notre ego, reflète à l’extérieur ce que nous devons voir de nos démons intérieurs (liés aux épreuves, traumatismes, blocages, etc..) afin qu’un à un, ils soient découverts, reconnus puis accepté et à partir de là ils pourront être transmutés à la lumière de notre conscience supérieure.

 

Les constructions et croyances en place issues des expériences vécues, peuvent être des obstacles au nouvel être que nous souhaitons devenir. Cette phase de déconstruction plus ou moins importante selon les cas, aura pour effet de préparer les conditions adéquates à notre démarche. Elle apportera aussi une meilleure compréhension du but de notre passage dans cette vie de matière. Soit les plaisirs éphémères de la société nous piègent à jamais, soit nous commençons sincèrement  »une quête » de sens plus profond à notre vie.

 

Alain Juillet développe la démarche alchimique et ses sources dans la franc-maçonnerie avec explications des trois étapes de l’œuvre. C. Montésinos recherche la Pierre Philosophale à partir de l’hermétisme jusqu’à l’initiation.

 

Myguel Automne nous explique pourquoi l’Alchimie est une véritable voie initiatique et nous décrit une partie du bestiaire alchimique qui désigne à la fois les éléments utilisés dans le processus et leur état physique.

 

J. Chaboseau parle de l’Alchimie et de ses rapports avec la franc-maçonnerie écossaise, dont les symboles dans le cabinet de réflexion sont omniprésents : le Sel, le Soufre et le Mercure, mais également le coq et V.I.T.R.I.O.L.

 

R. Hiriart explique pourquoi la Table d’Emeraude (Tabula Smaragdina) et l’Alchimie sont indissociables. J.L Austin traite d’alchimie et franc-maçonnerie, de transmission et d’initiation, initiation qui est le début de la transformation alchimique. M. Gortchakoff décrit le processus du grand œuvre, et les sept degrés alchimiques, à savoir : Le symbolisme alchimique, les sept métaux, solve et coagula, et les différentes voies.

 

R. Danier développe l’hermétisme alchimique chez André Breton. Eliphas Lévi fait le parallèle entre l’Azoth et I.N.R.I. Le Rebis de Basile Valentin est décortiqué par J. Haessle, par une approche mystique et gnostique. R. Bermann explique la phrase suivante : «Voir ou se voir par l’alchimie du miroir », et G. Galtier nous raconte la tradition des grands forgerons africains.

 

Bien sûr on trouve un peu partout dans cet ouvrage des noms célèbres en alchimie, comme : Mircéa Eliade, Fulcanelli, Basile Valentin, Philalèthe, Hermès Trismégiste, Nicolas Flamel, Paracelse, Mesmer, Dom Pernety, Albert le Grand, Dujols, Canseliet, Buffon, Le Cosmopolite, Ripley, Bacon, R. Lulle, A. de Villeneuve, N. Valois, Limojon, Grillot de Givry, et autre Caro.

 

ALCHIMIE,  UN RÊVE D’ÉTERNITÉ

ROLF   KESSELRING

EDITIONS  FAVRE  LAUSANNE

2009

Il y a des mots qui attirent et intriguent. A tort ou à raison, ils fleurent bon le mystère. La preuve ? Il suffit de prononcer le mot « Alchimie » dans une conversation qui ronronne pour voir aussitôt les visages s’assombrir, se fermer ou se mettre à rayonner et à émaner la curiosité la plus excitée. Aussitôt, la conversation s’anime et même parfois s’envenime. Mais de quoi parle-t-on ? De quelle alchimie ? Si l’on en croit les esprits forts, tout aurait été dit depuis longtemps par n’importe qui. Quelle méprise !

 

Pour les personnes non averties, les adeptes de cet art plus que millénaire appartiennent désormais à l’histoire et s’apparentent aux magiciens, aux sorciers, pour certains autres, les alchimistes ne peuvent être que des illuminés qui cherchent à transformer du plomb en or par pure cupidité.

 

Certitudes outrageantes, ces images de chercheurs fous, uniquement animés par la volonté de s’enrichir en faisant de l’or,  agacent souvent le cherchant, qui retrouve également le même phénomène chez ceux qui sont pleins de certitudes.

 

Or, n’en déplaise à ceux qui en rient, l’alchimie et les alchimistes existent encore de nos jours. Non seulement cet art a survécu durant les millénaires, mais il s’agit d’une quête toujours vivace, toujours présente et toujours agissante. Des chercheurs modernes s’y intéressent et s’y adonnent très discrètement, mais avec une assiduité étonnante.

 

Quels secrets se cachent encore derrière cette étonnante discipline ? Est-ce la fabuleuse transformation d’un métal vil en or pur ? Ou bien cet art, qualifié de royal ou de sacré par ses zélateurs, dissimule-t-il d’autres buts. Cette enquête à travers les époques, au fil des existences d’adeptes exemplaires donne quelques pistes à suivre.

 

Les sujets traités dans ce livre :

 

L’alchimie un rêve vieux comme le monde, des itinéraires et pistes alchimiques en Egypte et en Chine, l’universalité de la méthode, la magie mère du savoir, l’ombre et la lumière, le partage de la mémoire, la magie noire pour les fils de Caïn, histoire en Mésopotamie au cours de la guerre du golfe en 1992, l’Egypte alchimique et le livre de Thot censé contenir toutes les connaissances du monde, Imhotep et son génie constructeur, le pharaon Djoser,  la grande déesse Isis initiatrice et prophétesse, huiles essentielles que l’on obtient par sublimation et chauffage, Marie la juive à qui on attribue des traités alchimiques au IIe siècle et qui aurait son nom au « Bain-marie », Cléopâtre la magicienne ( qui habite Alexandrie vers 250 ans AJC), Hermès Trismégiste, Simon le magicien, Khalid le précurseur, le carré magique de Geber, Avicenne le médecin immortel (980-1037), les alchimistes du Moyen Âge qui se sont engagés dans des voies jusqu’au siècle des Lumières, Albert de Groot dit Albert le Grand, Arnaud de Villeneuve, Isaac l’aveugle, Raymond Lulle, Agrippa, Nostradamus, Jehan Trithème et bien d’autres, plus tard vinrent Francis Bacon appelé le docteur merveilleux, Nicolas Flamel le faiseur d’or(1330-1417) et sa femme : Dame Pernelle, Paracelse et sa médecine alchimique, le docteur Messmer et ses bains aimantés, Joseph Balsamo  souvent confondu avec le Comte de Cagliostro mais peut-être est-ce le même,  la cérémonie des colombes qui fit la renommée de Cagliostro, l’affaire du collier de la Reine, au XXe siècle ce fut Fulcanelli ( le mystère des cathédrales et les demeures philosophales), Eugène Canseliet, Jean Julien Champagne, le cabaret du chat noir et l’hippocampe attribué comme signature à Fulcanelli, les deux compères auteurs du matin des magicien Pauwels et Bergier et bien d’autres

 

ARCANUM

Enaj

Edition  Ramuel 

 1995

Enaj de son vrai nom Valentin Bresle, né en 1892, il fut appelé « Le Grand Chêne des Flandres », fut libraire et éditeur à Lille puis à Paris. Il vécut presque toute sa vie près de Nantes dans la solitude et le travail. Il était chrétien de conviction et hébraïsant, instigateur de cercles initiatiques il fut à l’origine d’une « Jurande templière »

 

L’Arcanum est ce que nous avons perpétuellement à découvrir, de plus en mieux

 

L’auteur nous dévoile dans cet ouvrage ses recherches :

L’alphabet hébraïque- Les astres et le zodiaque – Le bestiaire – Les couleurs – les floralies – Les gemmes – L’Homme – La liturgie – Les métaux – La musique – Les Nombres et les Séphiroth – Les signes géométriques – Divers symboles  - Le tarot -

 

ARNAUD DE VILLENEUVE. LA VIE ET LES ŒUVRES DE MAÎTRE ARNAUD DE VILLENEUVE

EMMANUEL  LALANDE (DOCTEUR MARC HAVEN)

ÉDITION  CHAMUEL 1896 – LA VERGNE USA 2007

 

Arnaud de Villeneuve naquit vers 1240, on ne sait pas très bien où, mais  malgré son nom de Villeneuve assez répandu en France et en Espagne, on pense qu’il naquit à Villeneuve-Loubet en Provence. Il commence ses études à Aix en Provence et à Montpellier, et les continue à Paris- il a alors 20 ans- il eut pour maître, Roger Bacon, Albert le Grand, Alexandre de Halès, et Pierre d’Apono qui devint son ami.

 

Par la suite il se lia d’amitié durable avec Amaury de Narbonne, Guillaume de Nogaret et maître Alfinio de Navini (légiste). Après 10 ans passés à Paris, il descendit à Montpellier (il y restera 11 ans), centre moins prestigieux mais plus médical, et c’est là qu’il se forma à la médecine thérapeutique, à la traduction des livres arabes et se pénétra de leurs doctrines. On pense qu’il habita au bout de la rue Campnau, en face de l’ancienne maison des capucines.

 

Après Montpellier il partit pour Valence où il se perfectionna en littérature arabe, il en apprit la langue (on lui prête la traduction d’Abulcasis). Il reparti pour échouer à Barcelone où il visita le roi Pierre III d’Aragon, alors malade, et malgré la mort du roi dans l’année, Arnaud fut nommé 1e médecin de la cour d’Espagne, mais pour peu de temps car les jalousies et les intrigues l’obligèrent à partir, malgré tout il conserva des amitiés de moines, or ce dont on est sûr, c’est que dans beaucoup de couvents les moines se livraient à des travaux alchimiques et Arnaud y écrivit de nombreux traités sur cette discipline.

Soit par conviction, soit par politesse relationnelle, Arnaud se trouva amener à jouer un rôle et à prendre position dans les querelles monastiques très fréquentes, son esprit philosophique le portait naturellement à ne pas rester indifférent à ces disputes religieuses.

Désormais célèbre par ses œuvres et son passé, il devint un personnage à qui l’on venait demander aide et conseil. Le roi Jacques II d’Aragon de passage à Montpellier lui demanda d’intervenir auprès de Philippe le Bel, mais peu après son ambassade en 1299, il fut victime d’une cabale par ses détracteurs qui l’accusèrent d’hérésie, d’impiété, de blasphème, incriminant surtout son ouvrage sur les Oracles des Sibylles et sur les Livres de Daniel qu’on lui attribuait. Emprisonné il fut remis en liberté contre une caution de 3.000 livres.

 

Arnaud quitta la France pour l’Italie en 1301, on le retrouve à Gênes et en 1304 à la cour de Benoit XI, puis après la mort du Pape, il quitte Rome et s’embarque pour la Sicile auprès du roi Frédéric, frère de Jacques d’Aragon, il y reste quelques années comme conseiller et médecin personnel du roi. A l’appel du roi d’Espagne Arnaud quitte la Sicile pour rejoindre l’Espagne. Puis en 1308 on le retrouve à Avignon avec le Pape Clément V, et cette même année le Pape Clément V délivra une bulle relative à la faculté de Médecine de Montpellier où le nom d’Arnaud figure et où son avis devient force de loi.

 

En même temps son esprit et ses polémiques prirent le dessus et à travers divers écrits, il voulut réformer les institutions religieuses et monastiques, ainsi que certains côtés de la religion chrétienne. Les théologiens de Paris  s’élevèrent contre les hérésies de sa doctrine, et condamnèrent 15 de ses propositions. Cela commençait à sentir le bûcher, mais grâce à ses nombreuses amitiés, il ne fut pas trop inquiété. Il repartit pour l’Espagne et le roi Jacques II lui confia une ambassade auprès du roi de Naples : Robert comte de Provence, qui se lia d’amitié avec Arnaud. En 1311 Arnaud repart pour Paris où il enseigne et se livre à la recherche des sciences hermétiques et alchimiques, mais les anciennes animosités se réveillent et hormis l’Ordre des Chartreux tout le clergé se ligua contre lui, il fallut encore que de puissants soutiens l’aide à partir, il rejoignit la Sicile  où le roi Frédéric le protégea, c’est en Sicile qu’il composa son célèbre ouvrage « A l’école de Salerne ».

 

En 1313 le Pape Clément V mourant le fait venir en Avignon, Arnaud ne peut refuser car Clément l’avait protégé lors de sa condamnation en 1309. En vue des côtes de Gênes, Arnaud mourut, il fut enterré dans cette ville. Son ami le Pape Clément V mourut peu après, alors les théologiens et l’Inquisition se déchainèrent contre les écrits d’Arnaud, qui fut condamné, traité de sorcier pactisant avec le diable et c’est ainsi qu’Arnaud au fil des siècles fut honni et mis au ban de la religion. Seul les hermétistes-alchimistes gardèrent le souvenir et la mémoire de ce grand esprit qui sut dire sa vérité, bousculer un clergé avide et corrompu, maintenir et transmettre la Tradition.

 

Il écrivit des centaines de traités sur l’alchimie, l’astrologie, la théologie et la médecine. Toutes ces oeuvres sont dispersées dans les bibliothèques européennes. Le Pape Boniface disait de lui « Cet homme est le plus grand clerc du monde ». Il introduisit l’alcool (découvert par les arabes sous le nom d’al khol- qui veut dire chose subtile-) en médecine, il mit en pratique l’essence de térébenthine et les vins médicinaux en thérapeutique, découvrit avec Roger Bacon et Ramon Lull les 3 acides sulfuriques, muriatique et nitrique.   

                                                   

 Ses œuvres les plus connus et avérées sont les suivantes :

L’école de Salerne. Rosarium philosophorum. Liballus de regimine sence et seriorum (qui est l’art de conserver sa jeunesse et retarder la vieillesse, ainsi que toute la médication allant avec). La question et la lettre au Pape Boniface VIII. La lettre de l’alchimie au roi de Naples. La fleur des fleurs. Les opera omnia. Liber de vinis. Breviarium practicae medicinae

 

art & hermÉtisme –  LOUIS CATTIAUX    -

Louis cattiaux

Edition BEYA

  2005

Oeuvres complètes de Louis Cattiaux en 1 volume –

Le message retrouvé  -  Oeuvres poétiques   -   Physique et métaphysique de la peinture  -

 

À l’occasion du cinquantième anniversaire de la disparition de Louis Cattiaux, les éditions Beya mettent à disposition du lecteur francophone la première publication de ses œuvres littéraires complètes sous le titre Art et Hermétisme, au sein d’une collection reprenant les ouvrages classiques et modernes des grands maîtres de l’alchimie et de la cabale, Louis Cattiaux s’inscrivant en effet dans cette filiation.


Tant son œuvre maîtresse, le Message Retrouvé, que son essai Physique et métaphysique de la peinture, et l’ensemble de ses Poèmes, témoignent de sa maîtrise de l’Art d’Hermès.

 

À propos du Message Retrouvé, René Guénon écrivait : « Les tendances qui s’y expriment sont en somme, de façon générale, celles de l’hermétisme ». Le sens dernier à découvrir dans l’ensemble de ses œuvres est toujours hermétique ou alchimique car l’auteur le considérait comme le sens central de son enseignement. Nous avons mis l’accent sur l’art, car cet Art avec un grand A, manifesté à travers sa prose, sa poésie ou sa peinture, n’est autre que celui qui consiste à unir le ciel et la terre : c’est le mystère de la rencontre entre Dieu et l’homme, pour donner le jour à la véritable Création ou Parole Prophétique, c’est-à-dire à la pensée divine corporifiée ou incarnée. Comme dit Emmanuel d’Hooghvorst, « donner corps et mesure à l’immensité, c’est le mystère de l’Art pur ». Le terme d’art se confond avec celui d’hermétisme, mots différents pour exprimer la seule et unique expérience de la réception du don du ciel, qui permettra au disciple initié de réaliser le Grand Œuvre.


Louis Cattiaux naquit le 17 août 1904 à Valenciennes, et quitta ce monde le 16 juillet 1953 à Paris. Sur sa carte de visite, on pouvait lire : « Louis Cattiaux, peintre, poète et mire ». Comme tous les grands créateurs, il fut guidé par son génie artistique jusqu’au plus profond de l’esprit humain, là où l’individu s’unit à l’origine des mondes, que les hommes ont appelée Dieu.

 

Certains artistes sont parvenus jusqu’à cet endroit mystérieux, mais très peu ont poursuivi le chemin jusqu’au bout, comme Cattiaux, au-delà de l’art. C’est pourquoi son œuvre est complètement originale. Elle nous invite à contempler le centre secret de la vie, indépendamment des apparences sous lesquelles elle se présente.

 

À propos du « Message retrouvé »: critique que René Guénon fit paraître dans le n° 270 de la revue « Etudes Traditionnelles », en septembre 1948, suite à la publication de l’édition de 1946 des douze premiers livres du « Message retrouvé ».  : « Ce livre se présente à première vue sous une forme singulière et même inusitée: chacun de ses chapitres est divisé en deux colonnes parallèles, contenant deux séries d’aphorismes ou de versets détachés qui se correspondent de l’une à l’autre. Il est évident que, dans ces conditions, il est impossible d’en donner une analyse ou un résumé quelconque; il semble d’ailleurs plutôt fait pour fournir en quelque sorte des thèmes de méditation que pour être lu d’une façon suivie d’un bout à l’autre.

 

Il faut dire aussi que la correspondance entre les versets des deux colonnes n’apparaît pas toujours très clairement ; mais le mieux est que nous reproduisions l’explication que l’auteur lui-même à bien voulu nous donner à ce sujet: « Les deux colonnes sont apparues naturellement comme la réplique de la Terre et du Ciel et de leur nécessaire union qui fait tout le mystère de l’incarnation de la vie et de la prise de conscience de celui qui l’habite. Ainsi la colonne de droite est une équivalence, mais non une explication de la colonne de gauche, et, en examinant les sens multiples de ces versets, on peut les relier par la synthèse du mystère premier de la création toujours plus ou moins présent par la vertu du sens alchimique ». La multiplicité des sens dont il s’agit n’est d’ailleurs pas intentionnelle, « mais découle par génération naturelle de la racine-mère », c’est-à-dire du sens alchimique que l’auteur considère comme le sens central et ultime de son ouvrage. Si nous avons bien compris, celui-ci aurait été écrit sous une sorte d’inspiration, et c’est pourquoi il contient plus que ce qui a été voulu expressément, bien qu’il soit assurément difficile de déterminer la part exacte de chacun des deux éléments qui y ont collaboré.

 

En tout cas, dans ces conditions, nous ne pensons pas qu’on puisse dire qu’il se rattache proprement et effectivement à une tradition définie ; mais du moins les tendances qui s’y expriment sont-elles en somme, d’une façon générale, celles de l’hermétisme, et plus précisément de l’hermétisme chrétien. Nous disons d’une façon générale, car, si l’on entre dans le détail, on s’aperçoit que certaines choses, consciemment ou non, semblent être venues d’ailleurs; ainsi, nous avons remarqué quelques versets qui rappellent d’une façon assez frappante certaines maximes taoïstes, et ce ne sont certes pas les moins dignes d’intérêts. Quoi qu’il en soit, l’importance primordiale que l’auteur donne au sens alchimique définit bien la « perspective » de l’ensemble, et elle en marque aussi les limites, qui ne sont autres que celles du point de vue hermétique lui-même. Nous devons ajouter qu’il se trouve çà et là quelques « étrangetés » du genre de celles qu’on rencontre presque toujours dans les écrits touchant aux formes occidentales de l’ésotérisme: ainsi, les titres des colonnes de gauche sont tous formés par une série d’anagrammes à partir du premier, ce qui fait un effet assez curieux ; mais aussi, ce qui est plus fâcheux à notre avis, certains énoncés se présentent sous une forme énigmatique qui nous semble vraiment bien peu utile ; nous n’insisterons d’ailleurs pas d’avantage sur ce défaut, car nous savons que l’auteur s’en est rendu compte lui-même et qu’il l’a fait disparaître en grande partie dans les modifications et les additions qu’il a déjà préparées en vue d’une future réédition.

 

Nous ne savons ce que des   spécialistes  de l’hermétisme, si toutefois il en est encore de réellement compétents, pourront penser de ce livre et comment ils l’apprécieront ; mais ce qui est certain, c’est qu’il est loin d’être indifférent et qu’il mérite d’être lu et étudié avec soin par tous ceux qui s’intéressent à cet aspect particulier de la tradition.» René Guénon

 

Le Message Retrouvé se situe dans la filiation des maîtres de l’Hermétisme. Citons-en quelques-uns : Homère, Virgile, Raymond Lulle, Arnaud de Villeneuve, Paracelse, H. Khunrath, Dante, Cervantès, N. Valois, Corneille Agrippa, Eugène Philalèthe (dont les œuvres complètes viennent d’être publiés en français) et bien d’autres encore dont leurs noms ne me viennent pas à l’esprit maintenant. Et nous n’avons pas cité ceux de la tradition musulmane et hébraïque. Il semble que L. Cattiaux a renoué, a retrouvé cette filiation hermétique interrompue depuis la fin du XVII siècle. Je voudrais profiter de l’occasion pour rappeler en quoi consiste l’hermétisme. La science hermétique est issue de l’Egypte par l’intermédiaire du dieu Thot, le dieu de la parole prophétique, ami et confident d’Osiris, qui correspond à l’Hermès grec et au Mercure latin ; pour les chrétiens ce dieu de la parole c’est Christ. C’est pour cela que les hermétistes chrétiens l’appellent Christ-Hermès. Les mystères de la prophétie ne sont rien d’autre que les mystères de la Parole, c’est-à-dire la pensée divine corporifiée.

 

Il est dit dans la Bible qu’Adam avant la chute ou avant le péché originel, nommait les êtres dans le paradis, c’est-à-dire qu’il les créait par la parole. Ensuite il perdit cette faculté créatrice. Ceci veut dire que l’homme exilé en ce bas-monde a perdu la Parole adamique. Il existe un rituel maçonnique très connu et un des plus beaux, celui du XVIII degré Rose+Croix, qui fait référence à cette Parole perdue qu’il faut retrouver. Mais ce n’est qu’un rituel ou un simple enseignement qui n’a aucun effet sans un sage Connaisseur qui le vivifie. Hermès-Thot est à la fois l’Adepte possesseur de la Parole divine et cette même Parole. Les philosophes hermétiques ont donné le nom de Mercure à une certaine matière tangible, nécessaire à la confection du Grand-Œuvre. Ceci semble être le mystère de la science hermétique ou cabale chimique des alchimistes lorsqu’ils parlent de leur or vivant. Le mot Cabale en hébreu veut dire « réception », c’est le don de Christ-Hermès, et chimie vient de « fusion », comme si c’était à partir de ce don que se produit cette fusion de deux choses, c’est-à-dire l’union de ce qui est en haut avec ce qui est en bas. Tout le sens du message hermétique n’est autre que celui de récupérer la Parole perdue par nos premiers parents, ou la régénération de l’homme déchu. C’est l’unique message, la transmission de ce don qui sauve de la mort, message toujours identique, répété par tous les sages de l’humanité dans leurs écrits, depuis l’origine, mais exprimé de manière différente par des images et des symboles variés selon les époques et les peuples. Le Message Retrouvé met en évidence ce message identique en citant les Ecritures sacrées disposés en épigraphes au début et à la fin de chacun de ses chapitres ou livres. Louis Cattiaux disait : « L’hermétisme est le noyau même de la tradition, c’est pour cela qu’il peut être incorporé dans toutes les facettes de la tradition représentés par les différentes religions. »

 

Cattiaux était très connu dans Paris, surtout parmi les artistes et les milieux ésotériques. Les gens le considéraient comme un peintre original qui peignait des tableaux étranges, ou comme un mage égaré au milieu du vingtième siècle : un original en somme. Mais peu sont ceux qui ont soupçonné l’homme véritable caché sous ces apparences, l’homme qui, verset après verset, était occupé à écrire son message. C’est seulement à travers son livre, qu’il prit quatorze ans à écrire, que l’on pouvait découvrir sa véritable personnalité. Il se montrait alors très amical, enthousiaste, communicatif et on pouvait deviner l’immense secret qu’il portait en lui, alors il se comportait comme un véritable ami. Cet homme vivait toujours dans le présent et chaque verset du livre a été écrit comme la confrontation d’une réalité qu’il était seul à contempler au dedans et les multiples rencontres ou évènements journaliers de sa vie. C’est ainsi que surgissaient des pensées, des sentences, qu’il écrivait sur le premier bout de papier qui lui tombait sous la main et qu’il rangeait ensuite dans un tiroir. Lorsque la récolte des versets était suffisante, il les ordonnait pour en faire un nouveau livre. C’est ainsi que Le Message Retrouvé a été élaboré, petit à petit. Ce livre est pour tous, pour tous les croyants et il répond à tous ceux qui l’interrogent, à chacun selon son désir et selon ses capacités, pour peu qu’il soit médité avec simplicité et sans préjugés. C’est un livre qui devient un ami fidèle pour celui qui le fréquente avec assiduité.»

 

Le Message Retrouvé s’ouvre par deux prières de forme triangulaire; l’une représente le signe du feu montant, pour le Père; l’autre, le signe de l’eau qui descend, pour la Mère. Lorsqu’on les unit par leur base on obtient la figure géomantique Carcer qui représenterait la terre ensemencée. Si on les unit par leur pointe, c’est alors la figure Conjunctio, la mère fécondée. Il s’agirait donc des deux étapes principales de l’oeuvre, présentées de manière figurative dès l’ouverture du livre. Le Message Retrouvé contient 40 livres ou chapitres et se présente comme une suite de versets sur deux colonnes qui doivent généralement se lire horizontalement de gauche à droite. Chaque livre est précédé d’épigraphes et suivi d’hypographes tirés des Ecritures saintes de toutes les Nations. Nous parlons un nouveau langage, mais nous redisons l’unique révélation ancienne, car nul n’invente rien dans l’Art de Dieu. (Voici affirmée l’universalité d’une unique et identique révélation depuis le commencement à travers tous les livres saints.

 

Le Message Retrouvé ne doit pas nécessairement se lire comme un livre ordinaire, du début à la fin. La meilleure manière de l’aborder est de l’ouvrir au hasard et de lire les versets qui tombent sous les yeux. Ou mieux, on peut l’interroger sur un sujet précis en introduisant la pointe d’un coupe-papier dans la tranche du livre fermé et lire ensuite la réponse indiquée par la pointe. Car c’est, en effet, en quelque sorte, un livre magique qui répond aux questions qu’on lui pose avec simplicité et sans malice. J’en ai fait très souvent l’expérience. Mais l’aborder, n’est pas y pénétrer. Sur son contenu profond nous lisons: Le livre est comme l’arche qui porte et qui transmet le secret de l’Unique. Beaucoup le porteront, mais peu le pénétreront. (M+R XXIII-61) Il y a ici plus qu’une morale et plus qu’une ascèse, plus qu’une philosophie et plus qu’une mystique. Il y a la clef de la restitution de l’homme et du monde en Dieu. (M+R IX-36) Le livre enseigne à sortir de la mort et à reposer dans la vie, mais combien parmi les croyants se passionnent pour ce mystère? (M+R XII-5’) Là est le véritable contenu de ce Message, qui a été appelé prophétique. Ce livre s’adresse à l’intuition et à la mémoire profonde et non pas à la raison spéculative. Bien peu nombreux sont ceux qui ont eu l’intelligence et la patience de le lire et de le méditer, afin d’y pénétrer et de découvrir la voie qui mène au secret vivant de l’homme, enseveli au plus profond de la nature de ce monde. Les ténèbres de l’ignorance se sont-elles épaissies à ce point sur l’humanité actuelle pour lui faire oublier la trace de la sainte science des disciples d’Hermès, transmise d’âge en âge par filiation?

 

La Palingénésie est le terme le plus élevé de l’alchimie, comme la Chrysopée en est le terme le plus bas. L’Alchimie est la réalisation de l’Art sacerdotal et de l’Art Royal. C’est la clef d’or qui ouvre le secret traditionnel qui est la régénération de la création déchue. L’alchimie n’est pas de nature purement intérieure. C’est l’erreur grossière de tous les intellectuels et autres philosophes et des mystiques et des spirites et des spirituels. Il s’agit bien d’une opération matérielle jointe à une opération spirituelle, mais cachée sous les termes de la chimie vulgaire, ce qui a trompé les profanes. L’une n’exclut pas l’autre, loin de là, car elles se complètent nécessairement. Un verset du Message dit en effet: Il faut dissoudre avant de coaguler, c’est la loi du ciel et de la terre. Et dans ses notes manuscrites, Cattiaux continue: Pernety souligne la différence de la philosophie hermétique et de la chimie vulgaire, ceci est vrai, mais cela ne veut pas dire que l’alchimie soit désincarnée et seulement spirituelle. C’est la Science des Sciences et elle est effective.


Il ne faut pas confondre alchimie avec chrysopée, car l’alchimie qui est la pratique de l’hermétisme est la science totale de l’être, tandis que la chrysopée n’est que la partie qui concerne les métaux comme l’Argyropée également.
L’hermétisme est le noyau même de la tradition, et c’est pour cela qu’il peut s’incorporer à toutes les faces de la tradition représentées par des religions diverses. La Science alchimique est véritable et palpable. Sur cette affirmation d’un Connaisseur du XXème siècle, je termine, en souhaitant de ne pas avoir abusé de votre aimable attention, et en espérant que ceux d’entre vous, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, qui sont éveillés au mystère de la Sainte Science de notre maître Hermès, aient la curiosité d’examiner sans préjugés et avec patience ce Message Retrouvé, qui est le fruit prophétique du Grand Oeuvre réalisé.

 

ATALANTE  FUGITIVE 

MICHAEL  MAÏER – Traduction et Préface d’ETIENNE  PERROT

ÉDITION  DERVY

 1997

L’ambition de l’Atalante Fugitive explique sans doute son succès. Michael Maïer expose dans la préface qu’il a voulu s’adresser à la fois aux yeux par les gravures, à l’ouïe par les fugues à trois voix qui les accompagnent, à l’esprit par les poèmes qui leur servent de légendes et les discours qui les commentent.

 

Bien plus qu’à sa musique, l’Atalante doit sa célébrité aux cinquante gravures qui sont comme le cœur de l’œuvre et où Michael Maïer y a enfermé et expliqué les mystères des Anciens. Leur qualité artistique est incontestable, et leur influence fut considérable sur la tradition alchimique. Ces 50 gravures de très belle qualité, sont traduites, commentées et expliquées par Etienne Perrot. Elles suivent une histoire qui apparemment sans liens est en réalité une façon allégorique de raconter la Tradition et comment l’Homme peut et doit atteindre cette réalisation personnelle qu’il a le devoir d’accomplir. Il suffit de comprendre et de suivre le fil d’Ariane qui va le mener à la fusion.

 

L’éclat des images ne doit pas cependant faire méconnaitre l’intérêt des discours où l’auteur procède par allégories, associations, allusions, en se conformant à la nature de l’œuvre hermétique et de son langage. Le symbolisme utilisé dans ce livre, est puisé à des sources très variées : mythologie, contes et légendes, philosophie, histoire antique et ancienne, sciences de la nature et traditions populaires.

 

Atalante occupe une place de choix parmi les figures de la mythologie grecque et latine qui ont été utilisées dans les allégories du Grand oeuvre. Cette héroïne, qui possède le caractère d'Artémis, est l'un des deux lions qui gardent le trône de Cybèle, la grande déesse d'Asie Mineure. Le rapport est proche entre Cybèle et le Pont-Euxin qui, pour les alchimistes, est le symbole de la mise au tombeau des corps. En d'autres termes, Cybèle est l'emblème de l'athanor des Philosophes et les lions qui l'entourent sont ceux qui sont évoqués dans les textes de l'Art : Hippomenês et Atalante. On connaît la fable qui explique la transmutation des deux amants en lions : Hippomenês, à force de ruse, parvint à devenir l'époux d'Atalante.

 

Cette dernière, farouchement opposée au mariage, battait tous ses prétendants à la course et les faisait mettre à mort. Au vainqueur possible, elle réservait sa main. Hippomenês implora l'aide d'Aphrodite, courroucée de la chasteté d'Atalante. La déesse donna à l'amoureux trois pommes d'or, sans doute cueillies dans le jardin des Hespérides, et lui conseilla de les semer une à une dans la carrière où devait se dérouler la course. Intriguée par ces pommes, Atalante s'arrêta par trois fois pour les ramasser et ne put l'emporter sur Hippomenês, qu'elle épousa. Ayant insulté Zeus (certains disent Cybèle) en se livrant, dans un sanctuaire, à leurs transports amoureux, les deux époux furent métamorphosés en lions, que Cybèle attela à son char. En effet le lion, dans l'Antiquité, passait pour ne s'unir qu'au léopard : ainsi, jamais plus Atalante et Hippomenês ne devaient se rejoindre.

 

Etienne Perrot ésotériste de renom, alchimiste et fin lettré, donne une traduction magistrale de ce corpus alchimique des plus connus.

 

ATHANASIUS KIRCHER – UN HOMME DE LA RENAISSANCE A LA QUÊTE DU SAVOIR PERDU

Jocelyn GODWIN

Un livre de la vue

 1980

105 illustrations, la tour de BABEL, l’arche de Noé, la Chine, la musique, le magicien universel et le monde souterrain sont quelques- uns des sujets traités.

 

Athanasius Kircher (1602-1680) apparaît comme un des derniers esprits universels. Bien que vivant à l’époque de Descartes et de Newton, il restait un véritable homme de la Renaissance, ainsi qu’en témoigne sa vision spirituelle et unifiée du monde : pour lui, le cosmos tout entier était une glorieuse théophanie qui attendait d’être explorée.

 

Ce savant jésuite s’intéressa aussi bien à l’archéologie, à la linguistique et à l’ethnologie qu’aux sciences expérimentales et naturelles : il tenta de pénétrer les secrets du monde souterrain et de déchiffrer des langages archaïques, tout en poursuivant des expériences d’alchimie et de musicothérapie, d’optique et de magnétisme. Surtout, dans son interprétation de l’histoire de l’Homme et de ses rapports avec Dieu et la Nature, il s’efforça de montrer que la mystérieuse sagesse des Egyptiens, la Kabbale et les philosophies grecques et chrétiennes, reposaient sur une base commune.

Une quête obsessionnelle de l’origine constitue le principe unificateur de toute l’œuvre de Kircher : Il était fasciné aussi bien par la tradition grecque de la musique occidentale que par les sources souterraines de l’eau et du feu, il risque sa vie en visitant le Vésuve, installé à Rome il entreprend des recherches sur le Latium antique, il rédige des textes sur la peste et sur les propriétés fondamentales des nombres. Il fut obsédé par la compréhension des origines de la langue et des religions. Aussi en se fondant sur le témoignage de l’Ancien Testament et des historiens grecs, et en marquant une grande déférence pour les Pères et les docteurs de l’Eglise, reconstitua t-il l’histoire primitive du monde et de l’humanité.

 

On a l’impression que Athanasius Kircher est né trop tard ou trop tôt, et c’est vrai qu’il ne fit pas de découvertes fondamentales, comme dans son siècle le firent Kepler, Boyle ou Newton, sans parler de Descartes, des alchimistes comme Michel Maier, Robert Fludd et des mouvements rosicruciens, mais de par son universalité et la qualité de ses travaux et recherches , il aida surement les autres et participa à cette mémoire collective. On reprocha à Kircher  d’asseoir ses théories sur la doctrine catholique mais aussi sur les textes hermétiques anciens attribués à Hermès Trismégiste et aux hiéroglyphes égyptiens. Ce mélange de traditions avec ses erreurs mais aussi ses trouvailles lui vaudront plus tard une reconnaissance de beaucoup.

 

Son œuvre immense est ici abordée par le biais des gravures qui illustrent si somptueusement ses ouvrages. La plupart d’entre elles sont reproduites ici et sont accompagnées de commentaires. En outre une introduction présente la vie et les travaux d’Athanasius Kircher.

 

En plus de ces 105 dessins superbes, l’auteur développe les points suivants :

L’Arche de Noé  -  La Tour de Babel et Nemrod  -  Le Latium  -  La Chine  -  La sagesse hiéroglyphique des égyptiens, avec Isis initiatrice et le panthéon égyptien  -  La musique  -  Le Magicien Universel  -  L’Homme astrologique  -  Le cadran solaire  -  La Lune et sa table de lunaison  -  L’Arithmologia  -  Les miroirs ardents d’Archimède  -  Le monde souterrain  -  Les courants et les eaux souterraines  - 

L’auteur de cet ouvrage vit aux USA et enseigne à Colgate University dans l’état de New York. Il est aussi l’auteur de : Robert Fludd, philosophe hermétique.

 

AURORA  CONSURGENS  (Le lever de l’Aurore)

Marie- Louise Von FRANZ

Editeur La Fontaine de Pierre

 1982 

Aurora consurgens est à l’origine le titre d’un traité alchimique attribué à St Thomas d’Aquin et redécouvert par C. G. Jung. La qualité exceptionnelle de cet ouvrage décida Jung à en faire en quelque sorte le couronnement de son œuvre alchimique : il demanda à M. L. Von Franz d’en préparer la publication, avec une traduction et un ample commentaire. L’ensemble est devenu, dans l’édition originale le tome III du Mysterium conjunctionis de Jung.

 

L’alchimie est ici présentée dans sa véritable nature, comme la réalisation d’une conscience supérieure (du Soi), comme l’Aurore, connaissance et sagesse mettant fin aux ténèbres de l’inconscience. Cette œuvre est le fruit des noces intérieures, d’où la large place donnée à l’Amour, en des termes empruntés le plus souvent au Cantique des Cantiques.

 

Grâce aux éclaircissements magistraux de M. L. Von Franz, les découvertes de Jung sont ainsi mises en plein relief, comme la réouverture du « chemin occidental » menant au secret intemporel de l’individu. L’aventure alchimique de C. G. Jung et de sa collaboratrice se clôt ainsi, au déclin de l’ère de la raison limitée à elle-même, par la résurrection et l’élucidation d’un ouvrage animé d’un puissant souffle lyrique et prophétique, placé sous le nom d’un des fondateurs du rationalisme moderne.

 

Cet ouvrage de M. L. Franz occupe une place exceptionnelle dans le mouvement de l’esprit contemporain. Ce traité attribué à St Thomas d’Aquin et qui complète l’œuvre de Jung, fut étudié en détail par l’auteur. Le lecteur pourra y retrouver un exemple remarquable de ces coïncidences signifiantes ou synchronicités, où le père de la Psychologie des profondeurs voit la preuve scientifique de l’unité du monde et d’une harmonie secrète procurant à qui l’observe la participation au « savoir absolu »

 

La rencontre de Jung avec ce traité remonte aux premiers temps de sa confrontation avec l’alchimie, vers 1930 il commença l’étude d’anciens grimoires et trouva dans la première partie d’un vieux texte, le traité de « Aurora consurgens ». Jung ne pouvait manquer d’explorer pareil filon, parti pour inventorier l’héritage spirituel occidental dans toute son ampleur et son unité, il comprit l’importance  capitale de cet écrit où le fond symbolique chrétien avait été exploité avec audace pour exprimer le secret alchimique, l’essence divine de la psyché.

 

Ce traité contient le texte d’Aurora consurgens et les commentaires de C. G. Jung et de M.L. Franz

 

Ce qu’est la Sagesse  - De ceux qui ignorent et nient cette science  - Du nom et du titre de ce traité  - La stimulation des insensés  _ de la terre noire – du déluge des eaux – de la porte d’airain – de la foi philosophique – de la maison aux trésors – du ciel et du monde – conversation du bien-aimé et de la bien-aimée -  le tout suivi de 7 paraboles.

 

Un livre de 500 pages qui se lit à petite dose mais qui révèle des trésors.

 

AZOTH  ou le moyen de faire l’Or caché des Philosophes

Frère   BASILE  VALENTIN

Edition ARCHÉ     MILAN

 1994

Le mot Azoth en alchimie est un mot clé, c’est le nom que Basile Valentin et Paracelse donnèrent au Mercure des Philosophes. Ce mot se compose de la première et de la dernière lettre des alphabets latin, grec et hébreu. L’arbre des philosophes ou des Sages explique comment l’Azoth concerne le début et la fin de l’œuvre. Il est l’élixir universel, la panacée. Son équivalant dans l’ésotérisme chrétien est I.N.R.I. c'est-à-dire l’absolu dans les trois mondes.

 

Dom Pernety confirme que ce nom d’Azoth est donné au mercure des Philosophes Hermétiques : «Nous n’avons besoin dans le travail de l’œuvre que d’Azoth et de Feu, puisqu’ils lavent et nettoient le laiton, c'est-à-dire la Terre noire, la matière, et ainsi la purifie. L’Azoth est également un moyen d’union, de conservation, de médecine universelle, puisque ce mot signifie début et fin de tous corps, il renferme donc toutes les propriétés cabalistiques nécessaire au travail de l’œuvre ».

La première partie du livre est un dialogue entre un vieillard et Adolphe, le vieillard va lui expliquer en quoi consiste cette « science » qui sera révélée dans la seconde partie du livre. .

Partie où Basile Valentin nous parle de cet axiome V.I.T.R.I.O.L. et explique comment et pourquoi nous devons rechercher au fond de nous- même cet Or philosophal, ce Divin qui ne demande qu’à s’épanouir pour notre plus grand bonheur et profit

Il est question des sept métaux, de l’Aigle symbole du volatil et du lion symbole du fixe. De l’œuf cosmique, du Rébis, de l’hermaphrodite chimique, qui dans sa gravure tient une équerre dans une main et un compas dans l’autre, du globe ailée etc.

 

La dernière partie est constituée par la description de la nuit initiatique d’Adolphe. Le livre comporte les célèbres gravures de Basile Valentin (15): L’arbre des philosophes, V.I.T.R.I.O.L., la Terre Mère, l’hermaphrodite chimique, etc.

 

Un petit livre d’une grande portée spirituelle, qui demande à être lu plusieurs fois.

3 B

BERNARD LE TRÉVISAN, ŒUVRE  CHYMIQUE

BERNARD  LE  TRÉVISAN

ÉDITION  TREDANIEL

 1993

Bernard de Trévisan, comte de Trévigo (ville près de Venise), né à Padoue en 1406, il meurt en 1490. Dès son plus jeune âge il s’intéresse à l’Alchimie et fut un adepte exemplaire. Il illustra parfaitement la vertu de persévérance qui est nécessaire à un alchimiste.

 

On le confond souvent avec Bernard de Trèves qui vécut au XIVe siècle, lequel, alchimiste également, a écrit de nombreux traités d’alchimie. Certains historiens ont attribués des traités soit à l’un soit à l’autre, ainsi aujourd’hui, il est difficile de certifier lequel des deux a écrit ces traités, mais qu’importe, seul compte les écrits.

 

Don Pernety, dans ses Fables grecques et égyptiennes cite souvent Bernard de Trévisan, Fulcanelli dans ses ouvrages parle également de lui, et Jacques Sadoul dans le trésor des alchimistes écrit -  Bernard comte de la marche Trévisane, appelé le Bon Trévisan, mérite une mention spéciale parmi tous les adeptes : un prix d’assiduité, et on pourrait lui appliquer la maxime que Jules Verne met dans la bouche de l’ingénieur Cyrus Smith au début de l’île mystérieuse : « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer », et qu’il attribue à Guillaume d’Orange, ce qui d’ailleurs n’est pas avéré –

 

Cet ouvrage comporte les 4 traités majeurs de Bernard le Trévisan, soit :

 

Le livre de la philosophie naturelle des métaux

La parole délaissée

Le songe vert

Le traité de la nature de l’œuf des Philosophes.

 

bibliotheca alchemica

Nicolas flamel

Edition ARMA ARTIS

 1976

Reproduction de l’exemplaire « Le Grand Eclaircissement » de Nicolas FLAMEL datant de 1628. L’exemplaire original est conservé à la Bibliothèque Mazarine. Travail de l’alchimiste Nicolas FLAMEL sur la pierre philosophale. Écrit en vieux français.

« Je suis Nicolas Flamel l’Alchimiste. Comme tu peux le voir de par les traces que j’ai laissées sur mon chemin avant de « m’envoler »,  ainsi que de par les témoignages à mon sujet, je pratiquais l’art de l’Alchimie. Lorsque quelqu’un est attiré par cette « matière » occulte pour les profanes, il est bien souvent perdu par un jargon incompréhensible aux non-initiés. En effet, l’alchimie n’est pas vouée à être imposée à tous comme une vérité. Tant que votre monde n’est pas prêt à entendre elle restera une discipline occulte… Faisant fuir les curieux, effrayés par leurs croyances sur l’occulte, et perdant les plus téméraires dans une infinité d’informations incompréhensibles aux sujet de chimie des matériaux et autres références cosmiques.

Comme je vous le disais plus tôt, l’alchimie ne peut être dévoilée, tout simplement car les textes qui traitent d’alchimie ne dissimulent rien du tout pour un lecteur avisé. Ils sont accessibles à partir d’un certain seuil de conscience.

Voilà ce qui est tout à fait logique puisque l’alchimie invite les hommes à s’élever en conscience, en travaillant la matière dense pour l’alléger. Elle traite principalement de transmutation d’énergies denses en énergies de lumière. Rappelez-vous, elle permet de transformer le plomb en or. Si vous vous intéressez à l’alchimie pour ce qu’elle est réellement, vous vous apercevrez qu’elle invite l’être humain à réfléchir sur sa condition, à comprendre qu’il est constitué d’énergies plus ou moins denses qui suivent l’évolution de sa conscience.

A partir de là l’alchimiste comprend qu’il ne doit pas renier la matière pour accéder au monde de l’Esprit mais accepter celle-ci. Apprendre à la travailler, afin de transcender sa condition humaine et tendre vers son Soi Divin: l’or que tout être possède en son cœur.

J’étais donc un alchimiste en mon temps. Un pèlerin de plus sur les chemins de la réalisation de Soi. J’ai appris à voir le monde tel qu’il est réellement: magique. Ce monde, bien qu’en proie à des forces aux sombres desseins, est néanmoins magique pour l’être qui comprend comment utiliser son pouvoir intérieur. Le cœur détient le potentiel créateur des dieux. Le cœur est l’outil de libération de l’être de sa condition humaine. Le cœur peut transformer l’humain en expression du divin, et cela est possible au cours d’une vie terrestre. Beaucoup d’êtres sont venus montrer cette voie de libération par l’Alchimie. Ils étaient, comme moi-même, venus s’incarner temporairement, se libérer et laisser des traces, afin que d’autres se libèrent à leur tour.

Si vous lisez ce message, il y a de fortes chances que vous soyez vous aussi en quête de cette liberté. Arpentez le chemin, n’ayez pas peur, ne vous laissez pas impressionner par les obstacles qui se dresseront sur votre route. L’alchimie requiert la persévérance. Transcender la matière implique l’acceptation de soi. Vous devrez faire face à vos blessures, à vos blocages, à vos peurs, afin de les transcender. Vous ne pouvez pas évoluer si vous considérez déjà être lumineux, libérés, ou en pleine conscience. Ceci n’arrive qu’au terme d’un long travail personnel lors duquel les pièges de l’égo devront être déjoués, les blocages libérés et les peurs transcendées.

Dans votre littérature, dans l’histoire de l’art, dans les sciences et même dans les oeuvres les plus modernes que sont certains films, il y a des messages laissés volontairement par d’autres alchimistes qui empruntèrent ou arpentent encore le chemin de la libération. Je citerai Platon, De Vinci, Victor Hugo, Nicolas Poussin, Jean Cocteau, Nicolas Tesla, etc. Nous étions et sommes encore très nombreux. Un alchimiste n’impose pas sa vision, il transmet des vérités qui parlent à certains et pas à d’autres. Lorsque la personne est prête à comprendre les messages laissés apparaissent comme par magie… Tout simplement parce qu’ils n’étaient nullement cachés, ils étaient inaccessibles à une conscience limitée et accessibles à l’intelligence du cœur. Ne cherchez pas à déchiffrer les ouvrages alchimiques prématurément. Comprenez et travaillez sur ce qui vous est accessible dans le moment présent. Le reste deviendra clair au fil du temps, à mesure que votre cœur s’ouvrira.

Que ces mots vous éveillent au vrai sens de la vie terrestre. Que vous puissiez enfin accepter l’Amour de votre Mère la Terre afin que le moment venu votre réceptacle alchimique soit prêt à être ensemencé par les énergies célestes. A ce moment-là vous incarnerez votre Divin Soi. Gardez les pieds sur terre et la tête dans les étoiles. Tout ce qui est en haut est en bas, alors travaillez du bas vers le haut et vous vous « envolerez » un jour peut-être. Vous trouverez de nombreuses voutes sur le chemin de l’alchimiste, sachez que la géométrie de certaines formes et constructions ne sont pas ainsi par hasard… Nous ne construisons jamais par hasard… Les constructions issues de la connaissance des alchimistes répondent souvent au nombre d’or et favorisent l’accès au divin. »

 

BOUDDHISME TANTRIQUE ET ALCHIMIE

Françoise Bonardel

Edition Dervy

2012

De nombreux ouvrages de vulgarisation ont ces dernières années rendu accessible au public occidental ce vaste et mystérieux continent de la spiritualité hindouiste et bouddhiste qu'est le tantrisme, bénéficiant aujourd'hui d'un intérêt assez comparable à celui porté dans les années 1970-1990 à l'alchimie. A défaut d'influence historiquement vérifiable de l'alchimie indienne sur l'alchimie occidentale, ou vice versa, on en vient à supposer qu'une représentation du monde unique et commune agit au coeur de la "transmutation" tantrique comme du Grand Oeuvre alchimique. L'Esprit sur quoi travaille l'alchimiste occidental est-il comparable au "corps yogique" sur qui opère l'adepte tantrique ? Dans quels milieux culturels et religieux l'alchimie occidentale et le tantrisme sont-ils l'un et l'autre apparus, et quels rapports ces deux Voies du Milieu ont-elles entretenus avec la religion alors en place ? C'est à toutes ces questions que Françoise Bonardel répond dans ce livre.

 

Qu’est-ce que l’initiation dans le bouddhisme tantrique tibétain ? Le Vajrayâna ou Voie tantrique ne peut être pratiqué si l’on ne reçoit pas d’abord une transmission rituelle qui en confère le pouvoir et qui s’appelle : l’abhiseka, terme sanskrit que l’on trouve la plupart du temps traduit par « Initiation ».L’initiation est le rite le plus important de l’ascèse bouddhique. Mais il ne faut pas entendre par « initiation » un événement unique introduisant une fois pour toute,  le disciple dans la Voie. Le mot sanskrit abhiseka signifie littéralement : « baptême par l’eau » mais plus qu’au baptême chrétien, c’est à la communion que se rapporterait le plus le rite de l’initiation, si l‘on voulait prendre pour élément de comparaison les rites catholiques. En effet, de nombreux tibétains parlant anglais utilisent le mot « sacrament », les sacrements, pour parler de l’abhiseka. Le rite de l’abhiseka ou de l’initiation, qu’il ne faut pas confondre avec une simple cérémonie, a en effet une dimension magique au sens où il a une influence spirituelle ou subtile (djinlap en tibétain, adhisthana en sanskrit) sur le disciple à qui il est conféré.

 

Comparée à une graine plantée dans l’esprit du disciple, l’initiation crée en lui les conditions propices pour sa transformation intérieure sur la Voie du Vajrayana. Ce qui signifie, encore une fois, qu’une initiation est absolument nécessaire à la pratique du vajrayâna ! Seuls les grands maîtres ou gurus sont aptes à conférer une initiation. Les qualités requises du maître sont les suivantes : il doit prendre soin de ses vœux, être motivé par l’amour et la compassion, posséder la connaissance des tantras, avoir accompli lui-même une retraite spirituelle et maîtrisé les signes d’accomplissement de la pratique correspondante au niveau du tantra qu’il confère. Le disciple lui-même doit être un réceptacle pur, mû par la motivation de la bodhicitta et la dévotion, et doit s’engager à préserver les vœux spécifiques à l’initiation.


Une initiation comprend sous sa forme complète quatre subdivisions appelées les « quatre initiations » : 1) initiation du vase 2) initiation secrète 3) initiation de la connaissance-sagesse 4) initiation du mot précieux. Pour conférer l’initiation, le maître entre dans le samadhi de la déité dont il donne l’initiation et utilise différents objets rituels porteurs d’un sens symbolique, ainsi que certaines substances spécifiques préparées à cet usage. Avant de conférer le rite proprement dit, est offert au maître un mandala de sables colorés, c’est-à-dire une représentation de l’univers avec son centre et ses quatre directions, ce qui symbolise pour chacun dans l’assistance le don complet de lui-même et de tout ce qui constitue son univers individuel. Le premier instrument du rite de l’initiation proprement dit, c’est une aiguière, contenant de l’eau préalablement consacrée par le maître et à laquelle sont ajoutés certains éléments tels que la cardamome, la poudre de bois de santal, du safran... Cette eau consacrée contient le corps de la déité et ceux des déités du mandala ainsi que des boddhisattvas masculins et féminins. L’absorption de cette eau d‘ablution, chargée d’un pouvoir particulier, a pour but de nettoyer, de purifier le corps du disciple -les composants psycho-physiques de sa personne. Simultanément, le disciple reçoit la bénédiction des cinq familles de bouddhas. C’est l’initiation du vase, par laquelle le disciple reçoit le pouvoir de pratiquer la phase de création de la déité (la visualisation), autant dire le pouvoir de se méditer sous la forme du corps de la déité, et conduira, ultimement, à réaliser le nirmanakaya ou corps d‘émanation.

 

Puis vient l’initiation secrète, aussi appelée « initiation de la parole » de la divinité, qui a pour support le corps du maître lui-même. Le maître assume dans sa visualisation la forme de la déité d’où s’écoule un nectar de boddhicitta qui vient s’unir à l’ambroisie (amrta en sanskrit), un alcool consacré contenu dans une calotte crânienne. Ce crâne humain a une signification fondamentale dans un rite tantrique : celle de briser la prison du désir-attachement et de la répulsion. En recevant l’ambroisie, le disciple reçoit la bénédiction de la parole de la déité. Les fautes et les voiles afférents à la parole (obscurcissements verbaux) sont purifiés. La bénédiction est donc donnée à l’organe de la parole afin que celui-ci ne prononce que des mots de sagesse et de vérité. Simultanément, le disciple reçoit le pouvoir de réciter le mantra de la déité, ce qui permettra, ultimement, de réaliser le sambhogakaya ou corps de gloire. Alors vient l‘initiation de la connaissance-sagesse, qui a pour support la félicité de l’épouse mystique de la déité. Du cœur des déités en union jaillit une lumière qui touche le disciple, purifiant ainsi les fautes et les voiles afférents au mental (obscurcissements de l’esprit). Le disciple reçoit alors la bénédiction de tous les bouddhas, qui donne le pouvoir de méditer sur l’union de la félicité et de la vacuité. Il reçoit simultanément le pouvoir de pratiquer la phase d’achèvement qui comprend la pratique du yoga de la Candali avec une karma mudra et gagne la capacité qui permettra, ultimement, de réaliser le corps absolu ou dharmakaya.

 

La quatrième et dernière initiation est celle du mot précieux. Elle prend pour support la sagesse primordiale et consiste à montrer, à l’aide de symboles (cristal miroir, etc.) expliqués en peu de mots, la nature ultime de l’esprit (le mode d’être ultime de l’esprit et de tous les phénomènes). Son impact se situe au niveau de la simultanéité : purification simultanée des fautes et des voiles du corps, de la parole et de l’esprit ; pouvoir de méditer simultanément son corps comme celui de la divinité, sa parole comme le mantra, son esprit comme l’état d’absorption ; réalisation ultimement du svabhavakaya ou corps essentiel (union et inséparabilité des trois corps de l’éveil).

 

Les engagements sacrés du vajrayana : Une initiation véhicule par elle-même une grande influence spirituelle, une puissante bénédiction, et un grand mouvement de compassion. Cependant, le bienfait que le disciple retirera de l’initiation dépend grandement de l’observance des vœux de samayas (engagements sacrés) qui l’accompagnent. Le mot tibétain pour samaya est tamtsik, qui signifie littéralement « parole sacrée ». Tam signifie « sacré » et tsik « parole ». Un vœu de samaya est donc une parole sacrée, une promesse solennelle d’engagement. Il est dit que si le disciple les respecte, il montera vers la libération, tandis que s’il les transgresse il chutera dans les mondes inférieurs. En effet, selon le symbolisme du bambou, l’adepte du vajrayâna est semblable à un serpent engagé à l’intérieur d’un bambou : il n’a que deux possibilités, monter ou descendre. Il n’y a pas de troisième voie.

 

Il est habituel, de nos jours, dans le bouddhisme tibétain, de conférer des initiations à une assemblée de disciples parfois importante, réunie dans un environnement rituel. Il faut toutefois rappeler que l’initiation est avant tout un rite individuel, et qu’elle engage le maître envers le disciple et le disciple envers le maître. Ainsi, dans les temps anciens, les mahasiddha ne la conféraient qu’à une seule personne à la fois ou alors à un petit groupe. De fait, lorsqu’un maître confère une initiation à toute une assemblée, il ne demande pas aux participants non préparés de s’engager dans les visualisations ni de prendre des vœux spécifiques de samaya. Il s’agit alors et en réalité d’une initiation au sens d’une simple bénédiction, comme une graine plantée pour l’avenir. Pour les disciples engagés, l’initiation doit être accompagnée d’une lecture orale rituelle des textes de sadhana à pratiquer appelée : lung en tibétain, ainsi que d’un enseignement spécifique sur le yidam de la pratique.

3 C

CANSELIET  EUGÈNEPHILOSOPHE  HERMÉTIQUE

CÉDRIC  MANNU

ÉDITION ARQA

 2010

Qui était vraiment Eugène Canseliet –alchimiste et unique disciple de Fulcanelli- ? Si pour beaucoup Canseliet restera dans l’histoire de l’Alchimie comme celui qui en 1922 sous la direction de son maître, opéra une transmutation de plomb en 120 grammes d’or, dans l’usine à gaz de Sarcelles ; pour les autres, les connaisseurs et les érudits, le disciple de Fulcanelli est avant tout un « passeur », un témoin exceptionnel d’une histoire magique et d’une époque révolue qui prend désormais encrage dans la Belle Epoque, autour du célèbre cabaret du Chat Noir de Rodolphe Salis et des salons huppés de l’avenue Montaigne de la famille de Lesseps. Né le 18 Décembre 1899, à Sarcelles, Eugène Canseliet s’est éteint en 1982, après plus de soixante années ininterrompues entièrement consacrées à la philosophie hermétique, au symbolisme traditionnel, à l’écriture quasi quotidienne ainsi qu’à la pratique assidue au fourneau de l’alchimie ancestrale, dont il n’a cessé durant toutes ces années de vanter la haute métaphysique.

 

Celui que l’on nommait à la fin de sa vie « Le Maître de Savignies » fut sans doute non seulement le rédacteur privilégié de Fulcanelli pour le Mystère des Cathédrales et Les Demeures Philosophales, mais aussi le préfacier reconnu de ces mêmes ouvrages. Canseliet a durant toute sa vie pratiqué l’Alchimie, selon la formule consacrée, comme une « Science de la Vie » et écrit outre ses ouvrages de référence, des centaines d’articles sur ces pratiques dans de très nombreuses revues, a également aidé et guidé de multiples adeptes tentant le Grand Œuvre, tous les alchimistes, qui furent à bien des égards, sinon des disciples, tout au moins sa succession philosophique, car il ne pourrait en être autrement – La Tradition Hermétique qui est avant tout transmission, se doit de laisser couler la source et l’énergie partout en son mystère – si Dieu le feu.

 

Ce livre de 380 pages nous raconte :

 

La jeunesse de Canseliet, sa rencontre avec Fulcanelli, la 1e guerre mondiale, son apprentissage, sa relation avec le peintre Jean-Julien Champagne, sa collaboration avec Schwaller de Lubicz, les milieux hermétistes de l’époque, Raymond Roussel, la famille de Lesseps, les deux logis alchimiques, Paul Le Cour et sa revue Atlantis, Arsinnoë, son amitié extraordinaire avec Philéas Lebesgue, René Alleau, André Breton et le surréalisme, les 12 clefs de la philosophie, l’Omnium littéraire de J. Lavritch, du Mutus Liber à la réédition des deux logis, Chez J. J. Pauvert, son cercle d’amis, les dernières années, la famille, Gaston Bachelard, la langue des oiseaux, Rabelais, Cyrano de Bergerac, Jonathan Swift, Grasset d’Orcet, son œuvre littéraire, J. Paul Hébert, Théorie physique et alphysique de l’alchimie, les ondes électromagnétiques, l’éther,……….

 

CARO - CONCORDANCES ALCHIMIQUES

Roger Caro

Edition de  Massanne

1968 - 2009 

Cet ouvrage est constitué d’une compilation de citations provenant d’auteurs alchimistes réputés tels que Flamel, Fulcanelli, Basile Valentin et autres Le mérite de ce livre est de classer ces extraits d’auteurs différents suivant leurs sens. Ainsi obtenons-nous un véritable lexique qui complète harmonieusement le Dictionnaire de Philosophie Alchimique de Kamala-Jnana (Roger Caro).

 

Comme dans l’édition originale de 1974, ce texte est préfacé par Serge Hutin et complété par cinq textes hermétiques écrits également par l’auteur et par sept documents inédits sur le Grand Œuvre écrit par Kamala-Jnana et les maîtres d’Ajunta

.

Roger Caro écrivain infatigable nous laisse un ouvrage important, provenant de sa synthèse représentant une vie de travail et d’études. Une lumière de plus pour éclairer le chemin dans le labyrinthe hermétique de la vie.

Depuis des siècles, les vrais Philosophes ont tous écrit pareillement mais avec des mots et des tournures de phrases différentes, cet ouvrage le prouve, et son grand mérite est de nous restituer un mot, dit et analyser par de très nombreux alchimistes ou philosophes, car en finale tout parait simple et facile à condition bien sûr que nous restions nous même simple, de bonne foi, curieux et attentif.

 

En fin de livre, est dévoilée l’énigme du dessin de libavius. R. Caro nous propose également Alchimie et Hyperchimie et tout le Grand Œuvre en 55 citations. L’explication sur l’allégorie de la fontaine de Bernard le Trévisan – L’explication alchimique de la Table d’Emeraude – Elie – La stèle d’Hermès – Le grand Œuvre par l’image – Alchimie et Centuries de Nostradamus -

 

CARO - DICTIONNAIRE  ALCHIMIQUE

Kamala-Jnana (Roger Caro) 

Edition de Massanne

 1961 - 2005

Préface de l’auteur :

En écrivant le présent ouvrage sous forme de dictionnaire, nous n’avons en vue que d’aider nos frères en la Sainte Science. Nous attestons donc que tout ce qui est écrit est la stricte vérité. Nous n’y avons inclus aucun piège, ni aucune fausseté ; si, par hasard une erreur était venue s’y glisser, ce serait contre notre gré et malgré notre vigilance.

 

Toutefois afin d’éviter ce risque, nous avons communiqué notre travail à un groupe d’Adepte, format l’Aréopage d’un Centre Initiatique en l’Art d’Alchimie. Notre travail a été approuvé avec chaleur et enthousiasme.

Cependant, trois choses interdites ont été omises volontairement, ce sont : les noms de la Materia Prima, de l’Agent Primordial et du Feu Secret. Malgré ce, tout esprit perspicace pourra percer leur identité et connaître leur mystère, car nous avons œuvré de telle sorte qu’ils en aient la possibilité.

 

Naturellement, il n’a jamais été dans notre intention d’écrire en clair le grand-mystère que tant de sages ont caché ; toutefois les multiples ouvrages qui en ont traité sont si disparates, si variés, si touffus, parfois si contradictoires que nous avons voulu nettoyer les écuries d’Augias en créant l’harmonie entre les textes. Ce faisant nous n’avons qu’un objectif, rassembler les diverses appellations pour leur restituer leur valeur véritable, cela afin d’éclairer le vrai chercheur habituellement submergé sous le fatras des termes alchimiques. Nous avons tenu surtout à expliquer la provenance et le pourquoi de ces termes abstraits ; en effet quel est le chercheur qui peut prétendre posséder de « bons textes » quand tant de charlatans, au cours des siècles, sont venus y mêler leur prose néfaste ?

 

 Nous avons donc fait un tri des termes propres à certains auteurs notoires, tels que : Hermès, Géber, Flamel, Bacon, Lulle, Albert le Grand, Paracelce, Riplée, Trévisan, Le Cosmopolite etc…..En un mot, nous n’avons cité que des expressions provenant d’auteurs dont la Science est pour nous une certitude. De toute façon, nous avons toujours donné une explication des opérations, phases et stades réels, en dehors des surnoms qu’on a pu leur donner. Ainsi, le néophyte sera aussi à l’aise pour méditer, chercher et comprendre, que le plus fortuné des bibliophiles en l’Art d’Alchimie.

 

Chacun y trouvera son compte et pourra y glaner à loisir, tous les fruits de la Science que Dieu mettra à sa portée. Il est cependant encore une chose dont nous aurons soin d’avertir le chercheur, c’est qu’il lui sera impossible de percer le Grand Mystère, s’il se trouve en faute grave devant le Seigneur, ou s’il ne sait pas garder un secret. Le Grand Œuvre est pour les appelés discrets et non pour les parias et les langues longues.

A présent la Sainte Science est entre vos mains comme un puzzle disjoint. Sachez la reconstituer et vous sortirez, couronné de sapience par le  Maître de l’Univers. Enfin pour terminer, souhaitons que notre travail soit l’instrument de votre succès, aussi c’est avec le plus grand optimisme que nous vous disons : courage et bonne route.      K.J

 

Un dictionnaire alchimique de toute rareté, avec de nombreuses photos dans les diverses phases du Grand Œuvre. Pour initié voulant devenir Adepte

 

CARO - PLÉIADE  ALCHIMIQUE

Roger  Caro

Edition de Massanne

 1967 -2012 

Le Pater Alchimique. La prière que Jésus enseigna à ses disciples est la prière totale, elle se suffit à elle-même, elle contient tout ce que nous pouvons demander à notre Père pour nous purifier. Elle nous donne également les règles de conduite que nous devons suivre sans défaillance au cours de notre vie terrestre si nous voulons à notre mort, c'est-à-dire à notre nouvelle naissance, jouir du bonheur ineffable de baigner notre âme dans la gloire prestigieuse de Notre Père, faite d’Amour, de Bonté et de Miséricorde.

 

Le Pater Noster nous apporte une révélation totale, également une « apocalypse » sur le Grand Mystère du Cosmos, sur l’unité de la création dans ses trois règnes et sur les différentes phases de l’évolution qui marquent le passage du corps imparfait terrestre au corps parfait. Au stade final notre âme qui existe depuis la création du monde est dégagée de sa gangue, de son vêtement de peau qui pèse si lourd. Elle est libérée, elle est vêtu de lin blanc, elle peut contempler la Gloire de Dieu. Les différents stades par lesquels nous devons passer pour atteindre la perfection sont identiques à ceux qui marquent les étapes du Grand Œuvre réalisé par les Adeptes.

 

Dans le développement qui va suivre, il sera facile de voir combien est acceptable et proche la vie de Jésus, et les enseignements alchimiques et ésotériques. Le Pater Noster contient les phases principales de l’accomplissement du Magistère et les modes opératoires dont le Fils de Lumière ne doit pas s’écarter s’il veut voir ses laborieux travaux couronnés de succès. Les phases principales sont d’ailleurs révélées en ordre dispersé suivant une règle qui a été scrupuleusement respectée par tous les Adeptes qui se sont succédé depuis Hermès.

 

Au stade final, notre âme sera dépouillée de son vêtement de peau, elle sera libérée du mal cause de toutes les souillures. Elle aura retrouvé sa blancheur originelle, comme le corps lépreux du soufre philosophique aura retrouvé sa blancheur après la phase Solve marquée par la corruption, la putréfaction et la mort (Phase Saturne)

 

L’interprétation alchimique que décrit cet ouvrage du Pater Noster doit être considérée comme un cadre destiné à guider les méditations du chercheur. En sept phases, notre Seigneur nous a donné une prière qui constitue une synthèse de ce que nous pouvons demander au Tout Puissant pour purifier notre âme, la dégager des lourdes chaines qui l’emprisonnent et lui rendre sa blancheur originelle afin que s’accomplisse cette promesses : « Vous serez tous des Aleim »- souvent traduit par Elohim - C'est-à-dire des êtres vibrant à l’harmonique de Dieu

 

C’est dans cet esprit que la Pierre Philosophale peut être considérée comme « le miroir du monde » car elle nous éclaire d’une façon éblouissante sur les mystères de notre création et de notre devenir, qui, à l’échelle près, sont identiques à ceux du macrocosme. L’alpha étant comme l’oméga, nous ne saurions mieux terminer qu’en rappelant ces paroles d’Albert le Grand dans la préface de son traité d’alchimie, et qui nous ramènent à la première phrase du Pater Noster :

 

Toute Sagesse vient de Dieu et a été avec lui de toute éternité. Celui qui la recherche doit rechercher Dieu. Il est le principe et la fin, la hauteur et la profondeur de toute science et le trésor de toute sagesse, car de lui dans lui et par lui sont toutes choses et sans lui on ne peut réussir rien de bien. A lui toute gloire et honneur

 

Sujets que traite cet ouvrage :

Essai sur le Grand Œuvre – Le Pater alchimique – Le credo alchimique – Messe et alchimie – Comment Dieu créa l’Univers – La Genèse alchimique – La vie zodiacale de Moïse – L’énigme de la tourbe des philosophes – Deo Soli Honor et Gloria -

 

CES HOMMES QUI ONT FAIT L’ALCHIMIE DE LA FIN DU 19e  AU DḖBUT DU 21e SIḔCLE

Divers Auteurs

Edition Le Mercure Dauphinois

2017

Extrait de l’éditeur : À l’aube du troisième millénaire nous avons voulu faire le point sur l’Alchimie ; non pas sur l’histoire de cette science que l’on retrouve, à la façon d’une ritournelle, dans tous les dossiers consacrés à ce sujet, mais sur les hommes qui l’ont faite au cours de ce siècle et du siècle dernier. Lorsque nous écrivons « qui l’ont faite », nous entendons ceux qui ont laissé quelques indices pour les suivants, comme toute la lignée de leurs maîtres précédents. Leurs ouvrages reflètent la modernité, notamment lorsque leur formation est d’origine scientifique, mais jamais ils n’ont confondu science et Alchimie – la Science des sciences – qui est la connaissance métaphysique vérifiable au laboratoire. L’Alchimie est à la fois spirituelle et opérative.

Nous avons désiré présenter dans ce livre deux lignées d’alchimistes dont la plus célèbre est celle de Fulcanelli. Le temps est passé depuis la parution des livres publiés sous ce pseudonyme, et la disparition d’Eugène Canseliet qui en fut le plus précieux héraut ; celui qui eut le rôle de faire connaître la science hermétique à travers l’œuvre de Fulcanelli et la sienne, tandis que Jacques Bergier et Louis Pauwels attiraient l’attention du grand public sur le mystérieux Adepte, dès 1960, dans leur ouvrage Le matin des magiciens. Et c’est grâce au talent de plusieurs chercheurs qu’ont été révélés des documents qui ont permis de mettre au jour les principaux artisans de ce magnifique projet que fut l’édition du Mystère des Cathédrales (1926) et des Demeures philosophales (1932). Ainsi, apparut le Maître chouan qui enseigna Paul Decœur et son ami Pierre Dujols de Valois qui eut pour disciple le génial adepte Henri Coton-Alvart dont Henri La Croix-Haute ne démérita pas. D’Henri Coton-Alvart nous n’avions que quelques articles publiés dans des revues.

Il vivait retiré et nous devons à son petit-fils, de pouvoir lire certaines notes qu’il a laissées et qui ont été rassemblées et éditées sous le titre Les Deux Lumières.

Le dessinateur des œuvres de Fulcanelli, l’alchimiste Jean-Julien Champagne, n’est pas oublié et sa vie, précisément étudiée, montre qu’il ne fut pas uniquement le dessinateur des livres de Fulcanelli mais qu’il fut engagé véritablement sur la Voie. La deuxième lignée concerne Louis Cattiaux, peintre de talent et auteur du Message retrouvé, une somme alchimique et spirituelle que tout chercheur devrait méditer. Lors de la première édition de ce livre, Louis Cattiaux était inconnu. Aujourd’hui, son œuvre est enfin reconnue. Ses deux disciples furent Emmanuel et Charles d’Hooghvorst qui nous fait découvrir l’alchimiste catalan José Gifreda. Pour la petite histoire, José Gifreda était en relation épistolaire avec Henri Coton-Alvart sur le sujet de l’alchimie. Il avait dit à ce dernier que s’il avait le bonheur d’arriver au bout de l’œuvre, il se déplacerait et viendrait le voir à Taillebourg. Un jour, Henri Coton reçut une lettre lui annonçant l’arrivée imminente de son ami, mais ce dernier décéda alors qu’il s’apprêtait à faire le voyage.

Enfin, ont surgi dans l’histoire trois personnages hors du commun. Tout d’abord le curieux Alphonse Jobert qui, parce qu’il a été présenté comme un original, ne trouva guère d’écho chez ceux qui croyaient avoir l’Alchimie comme Dame et qui disparut un beau jour sans laisser de trace, puis le très controversé Roger Caro qui pourtant transmuta (l’or et l’argent furent testés par un joaillier) et fut poussé à créer une fraternité, les FARC+C (Frères Aînés de la Rose-Croix), et enfin dans la modernité, le déroutant et prodigieux scientifique Patrick Burensteinas. Les expériences qu’il a menées subséquemment à sa réussite lui ont permis, à l’instar d’Henri Coton-Alvart, d’élaborer un modèle philosophique et scientifique de l’être et de son environnement, et en outre de tirer des applications fort intéressantes du produit obtenu en fin de l’œuvre. Comme le comte de Saint-Germain, soucieux du bien-être de ses contemporains et malgré ses nombreux contempteurs plus envieux que raisonnables, Patrick Burensteinas parcourt le monde pour tenter de réveiller la lumière enfouie dans les ténèbres. Nous terminerons cet ouvrage dédié à la Haute Science et à ses artisans par une traduction du latin de la Source de la Philosophie chimique de Philalèthe par Henri Coton-Alvart. En proposant ainsi des pistes de recherche et des ouvrages auxquels les futurs apprentis pourront se fier avec certitude, nous pensons avoir accompli ce qu’ont fait, dans les siècles passés, les imprimeurs-éditeurs qui ont fait connaître les Adeptes qui ont guidé ceux de notre siècle.

Ce bel ouvrage de grand format fait le point sur l’alchimie en ce début de millénaire à travers les personnalités qui ont marqué cet art au cours des dernières décennies, du moins celles qui nous sont connues ou se sont fait connaître car nombre d’adeptes demeurent dans l’ombre. Nous rencontrons dans ces pages Alphonse Jobert et la Monnaie de Paris, Fulcanelli et sa descendance, Louis Cattiaux et sa lignée, Roger Caro et les Frères Aînés de la Rose-Croix, Patrick Burensteinas et le retour du conte de Saint-Germain. Nous remarquerons que les auteurs ont fait le choix, pour ces deux grandes figures que sont Fulcanelli et Louis Cattiaux de nous parler des héritiers. Au fil des pages, des individus sortent de l’ombre comme Pierre-Aristide Monnier qui enseigna Paul Decoeur et Pierre Dujols de Valois, deux personnages clés de l’œuvre de Fulcanelli auxquels il faut ajouter Eugène Canseliet et Julien Champagne. Toujours dans ce courant, nous retrouvons Henri Coton-Alvart et Henri La Croix-Haute. Autour de Louis Cattiaux, auteur du Message Retrouvé, se dressent les deux belles figures d’Emmanuel et Charles d’Hooghvorst dont les amis et héritiers sont toujours à l’œuvre de nos jours.

Outre des éléments historiques et biographiques étayés par des documents, l’ouvrage propose plusieurs textes très intéressants d’Henri Coton-Alvart comme Le sens hermétique des contes de fées – Réponse à René Guénon sur l’alchimie – la théorie humorale et la théorie de la coction – Le zodiaque alchimique et chimique – auxquels il faut ajouter, en fin d’ouvrage, traduit par le même, le texte de Philalèthe, Fons chemicae philosophiae (Source de la philosophie chimique). Nous lirons aussi avec intérêt le texte d’Emmanuel d’Hooghvorst Le roi Midas (un conte alchimique) et celui de son frère Charles consacré à l’alchimiste catalan méconnu José Gifreda.

Ce livre est bien davantage que ce qu’indique le titre, il ne se contente pas de présenter « les hommes qui ont fait l’alchimie », il met à notre disposition des textes utiles et des indications précieuses quant à la voie alchimique et ses exigences, rappelées par Henri Coton-Alvart : « Dans l’antiquité, l’enseignement progressif de toute science était comparé à un chemin circulaire que l’étudiant devait parcourir intégralement pour arriver à la maîtrise. Il était censé partir du point le plus élevé du cercle pour descendre au point le plus bas, aux « enfers », par le côté droit de la circonférence, par exemple : puis, il s’élevait, en suivant le côté gauche de la courbe, pour revenir à son point de départ, après conscience acquise, et il restait là dans la gloire, assis à la droite du Dieu invisible sur son trône céleste. Tous les documents initiatiques mentionnent ce chemin cyclique, jusqu’au Credo du concile de Nicée inclusivement

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Pierre Aristide Monnier de Nantes, Maître chouan et précurseur de Fulcanelli par Nicomède   -  Paul Decoeur, alias Fulcanelli selon les dernières recherches par Filostène  -   Pierre Dujols de Valois  -  Henri la Croix-Haute   - Julien Champagne apôtre de la science hermétique et disciple de Fulcanelli  par Jean Artero  -   Souvenirs d’Eugene Canseliet par Bernard Renaud de la Faverie  -   Henri-Coton-Alvart et l’Alchimie   -   le blason, creuset alchimique   -  le sens hermétique des contes de fées   -     Réponses à René Guénon sur l’alchimie  -  la théorie humorale et la théorie de la coction par Henri Coton-Alvart   -   le zodiaque alchimique et chimique   -   les deux lumières d’Henri Coton-Alvart   -   propos sur l’alchimie   -   en souvenir de José Gifreda par Henri La Croix-Haute    -  Louis Cattiaux, ce méconnu par Charles d’Hooghvorst   -  un conte alchimique : le roi Midas  -   Roger Caro et les FARC+C   - Roger Caro, radiesthésiste, thaumaturge et alchimiste contemporain par Jacques Trielli    -   Patrick Burensteinas, le retour du comte de Saint-Germain,  une nouvelle approche de l’adeptat    -     Tableaux de Louis Cattiaux  -   Phases de multiplications et de projections chez Roger Caro     -    Philalèthe, source de la philosophie chimique   -        

 

ces hommes qui ont fait l’alchimie du xxème siḔcle

Divers Auteurs

Edition  G. Dubois

1999

Dans cet ouvrage, vous retrouverez quelques noms célèbres et d’autres quasiment inconnus comme Louis Cattiaux, par exemple, peintre de talent et auteur du Message retrouvé, une somme alchimique que tous les chercheurs devraient méditer ; Emmanuel D’Hooghvorst qui l’a bien connu nous offre ensuite un petit conte plein d’enseignement sur le roi Midas ; l’ingénieur-chimiste Henri Coton-Alvart et son disciple Henri La Croix-Haute : de Henri Coton-Alvart nous n’avions que quelques articles parus dans des revues. Il vivait retiré et nous devons à son petit-fils, de pouvoir lire certaines notes qu’il a laissées et qui ont été rassemblées sous le titre Les Deux Lumières.

 

Le très controversé Roger Caro qui pourtant transmuta (l’or et l’argent furent testés par un joaillier), de même Alphonse Jobert qui, parce qu’il a été présenté comme un original ne trouva guère d’écho chez ceux qui croyaient avoir l’Alchimie comme Dame. C’est ce que montrent d’ailleurs les dossiers consacrés à ces quatre alchimistes.

 

Chacun avait une personnalité déroutante et une façon personnelle de présenter le Grand Œuvre.


Nous avons gardé pour la fin Eugène Canseliet, celui qui eut le rôle de faire connaître la science hermétique à travers l’œuvre de FULCANELLI et la sienne, tandis que Jacques BERGIER et Louis PAUWELS attiraient l’attention du grand public sur le mystérieux Adepte, dès 1960, dans leur ouvrage «  Le matin des magiciens. »

 

Nous n’avons pas cité Eugène Canseliet parmi ceux qui ont obtenu la Pierre philosophale nous appuyant sur ce que lui-même avait dit à Jacques Chancel lors de l’entretien radiophonique qui eut lieu quelques temps avant sa mort.


Nous rendrons également hommage à Pierre Dujols de Valois, dont le nom restera lié à Fulcanelli et à bien d’autres et pour lequel Henri Coton-Alvart eut la plus grande admiration. Nous terminerons cette spéciale alchimie, par une traduction du latin de la Source de la Philosophie chimique de Philalèthe par Henri Coton - Alvart.

 

CHARLES PERRAULT  CONTEUR ET  HERMÉTISTE

Jean Pascal PERCHERON

Edition RAMUEL

 1999

Charles Perrault est célèbre grâce à son recueil de contes pour enfants, mais derrière la façade morale de ces contes, il a dissimulé un message que les hermétistes connaissent bien, celui du cheminement dans l’Art Royal.

 

Riquet à la houppe, le soufre, qui possède le don de donner de l’esprit à sa future épouse, le Mercure. Perrault a insisté sur cette phase, pour lui un parallèle doit être fait entre Riquet, personnage boiteux et contrefait mais qui possède l’esprit universel, le feu philosophique et Vulcain/Héphaïstos, le dieu forgeron des enfers et mari de Vénus.

 

Cendrillon ou la petite pantoufle de verre. Dans le dictionnaire, Cendrillon  signifie « femme qui se tient toujours auprès du feu ». La citrouille est le véhicule du Grand Œuvre. Les lézards (salamandres) sont transformés en laquais. La marraine de Cendrillon transforme d’un coup de baguette magique ses haillons en habits magnifiques, dont les fameuses pantoufles de verre. Les 12 coups de minuit nous indiquent les 12 manipulations mais également que les cherchants travaillent de midi à minuit.

 

 Le petit Poucet, avec ses bottes de sept lieues, voire plutôt de sept lieux, nos sept planètes alchimiques, ce chiffre sept, symbole de perfection et de vie éternelle et L’ogre qui dévore tout, comme le feu. Ce conte est un itinéraire hermétique qui amène au Grand Œuvre.

 

Peau d’âne qui, sous une peau grise, dissimule la beauté, et qui fabrique une galette dans laquelle sa bague va tomber, ce conte commence d’ailleurs par un inceste, chose qui choque à notre époque mais autrefois était assez banal. Pour Perrault cet inceste est bien sur l’inceste philosophique, celui de l’androgyne, du mariage du frère et de la sœur, composants du masculin et du féminin qui est dans tout être.

 

 Grisédélis dont le mot contient la couleur grise, couleur de la matéria prima et du loup gris, qui est dans la 1e planche des douze clés de Basile Valentin. Cette couleur des Sages est la première opération alchimique, elle symbolise le volatil. Ce conte représente la patience.

 

Barbe Bleue et ses nombreuses victimes. Cette couleur bleue qui rappelle le soufre philosophique, alors que les femmes mortes symbolisent le mercure philosophique, lequel mercure absorbe le soufre dans sa lutte pour obtenir le Rébis ultime.

 

Le petit chaperon rouge lui, représente en alchimie la phase terminale du Grand Œuvre. La couleur rouge est ici représenté dans ses trois coloris qui chacun est une composante du soufre philosophique; le loup qui avale le rouge (chaperon) représente une phase importante de cette œuvre.

 

Le chat botté. Fulcanelli donne le sens suivant : le chabot/sabot, est la fève de la galette des Rois, c’est également un petit poisson de rivière. La botte pouvant être une arme secrète. Le chat botté pouvant être alors le sel philosophique, la petite fève et l’animateur du Grand Œuvre. Le roi étant l’alchimiste et le marquis de Carabas étant l’allégorie de la noyade du soufre afin de régénérescence  par un lavage purificateur.

 

La belle au bois dormant. Le bain dans la fontaine de jouvence est le principe de réincrudation du métal et du retour à la jeunesse. L’eau est un principe igné et un état de fluidité. Les sept fées vont pourvoir la princesse de tous les dons sauf la 8e fée qui va la maudire, ce qui va amener à l’endormissement de la princesse. On connaît bien cette symbolique du sommeil prolongé, qui va amener à un nouvel état, un changement,  un nouveau cycle, un nouveau départ avec une nouvelle connaissance.

 

CLEFS SECRÈTES DES FAISEURS D’OR ou 100.000 ANS D’OR ALCHIMIQUE

Lucien  Martinet

Edition  Ramuel 

 1997

Prends quatre parties de notre Dragon et neuf parties de notre aimant, mélange-les au feu jusqu’à ce que cela forma une eau minérale, puis rejette l’écume, laisse la coquille et prend le noyau.

 

C’est en ces termes que les alchimistes de laboratoire du Moyen Âge écrivait les diverses phases alchimique. Lever un coin du voile qui recouvre un si vaste domaine tenu secret des millénaires, n’est pas une mince affaire, et comme il faut un début à tout, l’auteur choisis de justifier les Alchimistes par les différences entre leurs écrits et techniques. Lesquelles différenciations ne manquent pas d’étonner les nouveaux intéressés et, bien sûr grossissent notablement les rangs des incrédules.

 

Les Alchimies opéraient, les uns par teinture des métaux grâce à une projection d’un produit de leur fabrication sur un métal quelconque, les autres par cémentation, d’autres par dissolution d’un certain nombre de produits, voulant brasser comme Dame Nature ; ou encore utilisaient de savantes et lentes décoctions. Pourquoi auraient-ils employé la même technique, au lieu d’essayer de trouver différent et plus simple ? Ils étaient des chercheurs avant tout. Entre l’amusement du jeu de l’oie et le casse-tête des échecs il y a une gamme.

 

Toutes ces disparités dans les techniques alchimiques expliquent que rien n’est simple et que, si l’or alchimique a déjà fait couler beaucoup d’encre, le robinet n’est pas fermé. Comme dans une sorte d’ accord tacite, les auteurs alchimiques étaient ces mêmes artisans qui se cloitrèrent en majorité dans une sorte d’obscurantisme poétique, et les exceptions furent très rares. Presque aucun ne transmit intégralement le secret de fabrication des métaux et beaucoup moins le firent en langage clair. Certain ignorant le fin du fin, les autres n’en dirent mot que sous le couvert de termes allégoriques.

D’autres, parmi les initiés du secret, se gardaient bien de l’ébruiter. C’était leur seule sauvegarde car le puissant seigneur qui les finançait, les tenait plus ou moins prisonnier. Puis parmi ceux qui transmirent leur art à la postérité, il y eut – volontairement ou non - de multiples différences dans les détails et  les traductions. Ces pratiquants qu’ils soient souffleurs ou adeptes ou Grands Maître, avaient pour base de recherche au moins 3 hypothèses de la création de l’or dans la nature.

 

1/ Les affinités chimiques

2/ Ils estimaient que dans le magma souterrain, tout y était, les métaux et leurs éléments, il suffisait d’un catalyseur transmutant les matériaux

3/ Le mercure lui-même est constitué par d’autres agglomérations et fusions subissant l’action d’un réactif, ainsi il se transmute lors de fusions volcaniques.

Beaucoup soupçonnant les radiations solaires d’intelligence pour la transmutation, d’où l’idée qu’une chaleur bien moindre puisse obtenir le même résultat qu’avec les volcans.

 

COMPENDIUM DES TROIS ŒUVRES CHYMIQUES, dans le travail du mercure parfait

Leo  Ireneus

Edition  Ramuel

 2002 

L’homme est à l’image de la matière qui évolue au sein de ballon de la Voie humide, ou du creuset de la voie sèche. La possibilité qu’il a de tendre vers une plus grande perfection est réelle, mais pour cela, il faut qu’il s’extirpe des boues de toutes les matérialités dans lesquelles est emprisonnée la Semence vive de la Réalité profonde.

 

Touchant ce point précis, l’Alchimie peut être d’une grande aide puisque la récompense, mise à part la Pierre physique qu’elle permet de confectionner, est la découverte, dans toute leur nudité, des lois immuables et universellement applicables cachées au sein des matériaux idoines, et qui sont révélées à l’Artiste pieux et patient au fur et à mesure de l’élaboration de la Gemme miraculeuse au laboratoire.

 

Le rôle de l’Oratoire devient donc patent dans l’élaboration de l’Homme réel, né de nouveau, transfiguré au sein de la Lumière qui se dissimulait au fond de lui. Nous avons pris comme support les lames Majeures du Tarot, le fameux livre d’Hermès, pour expliciter cette Voie interne, c’est un choix fait sciemment car admirables sont les clefs opératives qui s’y trouvent.

 

Ce sont les points de ce chemin initiatique que nous jugeons importants, qui va de la main à l’esprit, que l’auteur nous propose de parcourir à travers cet ouvrage. Que ceux qui en prendront connaissance puissent trouver l’aboutissement de la Voie menant à l’éternelle Sapience.

 

COMPRENDRE  L’ALCHIMIE

RICHARD  KHAITZINE

Edition LES  CHEMINS  D’HERMES

 2009

En  1937, le physicien Jacques Bergier rencontra un alchimiste dans les locaux du Gaz de France. L’homme lui fit d’étranges confidences. A la fin de la seconde guerre mondiale, Bergier fut contacté par une mystérieuse officine américaine, qui lui demanda de retrouver la trace de l’Alchimiste connu sous le pseudonyme de Fulcanelli. Jacques Bergier, bien des années plus tard  raconta cet épisode curieux, notamment dans son célèbre livre  et best- seller «  le matin des Magiciens » Tel est le point de départ de ce livre, vous invitant à une plongée fascinante au sein de l’alchimie moderne.  Au fil des pages vous découvrirez, qu’en plein  XXe  siècle, il existait encore des  « faiseurs d’or » et des alchimistes qui disparurent sans laisser de traces. Plus surprenant encore, vous apprendrez que l’alchimie ; pour survivre et se propager, utilisa la culture populaire : romans, peintures, architecture religieuse, et civile, jeux, contes de fées, fables, fêtes…

 

Au cours de ce périple, vous croiserez la route de personnages réels ou non, aussi célèbres que Quasimodo, Esméralda, Roméo et Juliette, Don Quichotte, Cyrano de Bergerac, Arsène Lupin, Rouletabille, Chéri Bibi qui tous, sans que vous vous en doutiez, possèdent des rapports avec l’Alchimie.

 

Cette enquête, aussi passionnante que la plus subtile des intrigues policières, vous révèlera tout ce qu’il faut savoir concernant la pratique de la plus ancienne des sciences ; ses moyens, ses buts, et le rôle primordial joué par la Lune. Des expériences, faciles à exécuter, et donnant des résultats visibles, vous convaincront que l’Alchimie n’est pas un mythe mais bien une réalité. Une fois la lecture de ce livre achevée, vos certitudes les mieux ancrées auront été bouleversées, votre sens des valeurs s’en trouvera profondément modifié. Au sortir de ce voyage au sein des mystères du Temps et de l’Espace, vous aurez acquis la certitude que  « l’Esprit constitue toute matière et qu’il lui survit ».

 

concordance mytho -physico -cabalo -hermÉtique

fabre du bosquet

Edition le mercure dauphinois

 2002

Deux siècles nous séparent de l’auteur discret de cet ouvrage, deux siècles pour que ressurgisse ce petit joyau oublié de la Sainte Science d’Hermès. Voici donc que réapparait en ce siècle où l’ignorance a rendu les hommes insensibles au mystère de leur vie, le témoignage toujours identique des Maîtres du Savoir : en ce siècle où le triomphe de l’intelligence hypertrophiée de l’homme exilé a engendré la science du progrès matériel qui n’est en réalité qu’une tromperie toujours renouvelée.

 

Le germe de cette science-là a toujours été latent dans l’humanité, et c’est d’ailleurs Fabre du Bosquet qui dénonçait il y a 2 siècles le germe de la science rebelle, qui malheureusement s’est développé sur toute la surface de le terre, tel un chancre monstrueux effaçant jusqu’au souvenir de la Science de Vie.

 

Voilà 50 ans Louis Cattiaux écrivait : « Les savants officiels, héritiers et descendants des souffleurs enragés qui forcèrent les premiers le feu, la nature, les êtres et les choses, sont honorés er récompensés plus que quiconque à présent, car ils sont les prêtres de la science du maudit qui tient le monde dans ses griffes… Leur science est née des interprétations sinistres de l’enseignement des Anciens Sages.

 

Ce n’est pas un hasard que les démons de l’enfer sont représentés, actionnant sans arrêt des soufflets de forge qui forcent le feu où brûlent les damnés ; Nous y voici, mais notre situation est tellement identique à l’image ancienne que nous ne pouvons plus connaitre l’état où nous a précipité la science du malin.

Les magiciens officiels de Pharaon sont plus forts que jamais dans le monde, ils ont seulement changé d’apparences et d’astuces, de noms et de méthodes, mais leurs prodiges stupéfient toujours le monde et le maintiennent dans l’esclavage de la mort. »

 

Les fables et les mythes de l’Antique Egypte, les légendes grecques et latines, les enseignements des Druides, la sagesse des Hébreux et les écrits des philosophes hermétiques ne nous parlent en réalité que d’un seul et même sujet : La Science de la Nature, appelée aussi Science Alchimique, la clé d’or qui ouvre le secret traditionnel qui est la régénération de toute la création déchue.

 

Le chemin qui conduit à cette science divine est ardu et difficile : les textes alchimiques et les fables mythologiques sont obscurs et semés de pièges. Cet ouvrage de la Concordance Mytho-Physico-Cabalo- Hermétique est un guide fidèle qui nous mène par la main dans ce labyrinthe où tous se perdent, sauf celui qui obtient le précieux don de Dieu.

 

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Discours préliminaire   -   Concordance Physico-Mytho- Cabalo- Hermétique     -     Analyse du Mercure mythologique     -    Table d’Emeraude d’Hermès Trismégiste    -    Second Œuvre    -   Résumé des changements progressifs par où doit passer la première matière de l’œuvre hermétique pour atteindre au degré de dissolvant universel   -   Traité préliminaire de physique    -

 

 

corpus hermeticum

Nock & A.J. festugière

Edition LES BELLES LETTRES

1954

Textes hermétiques en 4 volumes :


1. Poimandres
2. Asclepius
3. Fragments extraits de Stobée (1)
4. Fragments extraits de Stobée (2) et fragments divers.


Le Corpus Hermeticum : ce document n’est pas un ouvrage en soi mais une collection de textes hermétiques d’auteurs différents, composés du premier aux troisièmes siècles. Il est une synthèse de l’hermétisme alexandrin et constitue l’ensemble le plus ancien pour appréhender les fondements de la tradition hermétique. Des textes d’astrologie, d’alchimie, de sciences occultes voisinent avec des textes philosophiques et des aphorismes attribués à Hermès Trismégiste. Le Corpus comprend dix-sept petits traités dialogués dont le plus important et le plus connu est le premier : le Poimandres (ou Le Divin Pimandre). Le Corpus fut traduit en latin au quinzième siècle par Marsile Ficin. Il fut ensuite éclaté en publications diverses

.
Ce document pose les principes philosophiques de l’hermétisme, notamment l’unité de toutes choses. La divinité y est décrite comme l’Un qui se manifeste dans le tout. Le Poimandres résume l’enseignement d’Hermès Trismégiste et expose une cosmogonie de type gnostique.


Hermès Trismégiste est un avatar hellénisé du dieu égyptien Thot que les Grecs d’Alexandrie ont identifié à leur propre dieu Hermès. Hermès était un des dieux de l’Olympe, fils de Zeus et de Maïa. Il était l’interprète et le messager des autres dieux et dispensait aussi bien la sagesse (le caducée est son emblème) que les roublardises de sa juvénile nature. Son nom romain est Mercure et il n’est pas fortuit qu’il soit devenu si important en alchimie pour désigner le volatil. Dans le Panthéon égyptien, Thot à la tête d’ibis ou à tête de singe, était le scribe des dieux. À ce titre il était à l’origine de l’écriture et du calcul. Plus généralement il représentait la parole porteuse de science et de sagesse et, étant associé à la lune, il apportait aussi la lumière dans les ténèbres.



Mais dans cette Antiquité tardive, où se formait l’hermétisme, Hermès Trismégiste avait perdu tout attribut zoomorphique ou archaïque pour apparaître comme une figure prophétique classique. Le légendaire alchimique des premiers siècles dit que le secret des transmutations aurait été donné à Hermès-Thot par dieu lui-même. Parfois il est dit qu’il aurait été donné à Seth, fils d’Adam, ou à un fils de Noé.

 

Dans le texte fondateur intitulé la Table d’émeraude, le livre du secret de la création attribué à Apollonius de Thyane, relate la découverte de cette tablette dans la sépulture d’Hermès, lequel, apparaissant comme un vieillard assis sur un trône, la remet à l’auteur.

3 D

DE  L’ADMIRABLE PALINGÉNÉSIE – La mort lui va si bien ! Du phénix alchimique à la problématique théologique

Gilles Le PAPE 

Edition  ARCHE MILAN

 2011

Quel est le point commun entre la mort et la théosophie, le phénix et l’alchimie ? Dracula et les Pères de l’Eglise, la Rose+Croix et la Franc-maçonnerie, la Parousie et la réincarnation ? Pour faire court, qu’est-ce qui relie l’imaginaire, l’espérance et la poésie dans les trois règnes ?

 

La palingénésie. Ce terme peu usité dont la thématique, au moins sous certains de ses aspects, est cependant connue de tous, tant elle est une clé indispensable à la compréhension de l’histoire des idées, des courants ésotériques er religieux.

 

Ce n’est qu’un concept poétique, une idée philosophique ou spirituelle pendant des siècles, jusqu’à la révélation de sa démonstrabilité à la fin du XVIe. Théosophes ou théologiens, il fallait alors choisir son parti dans un univers où homuncules, génération spontanée et règle des correspondances universelles constituent la matière et le cadre habituel de la réflexion. En suivant la christianisation de la palingénésie, la transformation du phénix, de symbole solaire en une représentation de la résurrection pour l’édification de l’homme, cette enquête chemine entre ses plus beaux rêves, ses plus belles pensées sur la survivance de l’âme et sa démonstration par la chymie. Palingénésie est un terme un peu brouillon qui, selon le contexte, l’époque, ou le dictionnaire, désigne indifféremment un système philosophique d’après lequel les mêmes révolutions se reproduisent sans cesse et dans le même ordre ; l’accès de l’âme à une vie supérieure (Littré) ou reflète une opération alchimique.

 

Le sens du mot se radicalise parfois en un devenir perpétuel chez certains stoïciens, ou encore se définit comme une sorte de génération spontanée. Remarquons cependant que, lorsque la palingénésie enseigne le retour à la vie, c’est sous la forme de réincarnation à l’identique par la transmigration de l’âme. Elle diffère donc de la métempsychose, où les frontières entre les trois règnes, animal, végétal et minéral n’existent plus.

L’affaire est si peu claire d’ailleurs que la métempsychose dont nous parlons, au sens moderne du mot, est celle que la Grèce antique appelait palingénésie, et qui devrait en réalité se nommer métensomatose.

Cet ouvrage traite des sujets suivants :

Végétation métallique et autres artéfacts   -  Le phénix christianisé, alchimique et végétal  -  Ressuscités, animalcules et homuncule  - Réception des milieux hermétisant  - La mort et l’immortalité  - Les salons et cafés littéraires où les discussions et disputes étaient monnaie courante – Ballanche et son livre « la palingénésie sociale » - Eckartshausen et la palingénésie – Philostrate d’Athènes et son ouvrage « Vie d’Apollonius de Thyane » - La palingénésie des glaces – Alchimie et palingénésie – La salamandre -

 

DE  LA   MATIÈRE  A  LA  LUMIÈRE, PIERRE  PHILOSOPHALE, MODÈLE  DU   MONDE

PATRICK  BURENSTEINAS

Edition le   MERCURE  DE  FRANCE

 2009

Quand un scientifique se propose de nous parler de la Pierre Philosophale, il y a de quoi s’étonner ! Et pourtant, Patrick Burensteinas, scientifique de formation, nous décrit le Grand  Oeuvre  alchimique qu’il connaît bien et les conclusions qui se sont imposées à lui concernant notre univers. Il nous dit qu’entre la science moderne et l’alchimie antique, le point commun c’est la recherche de l’unité, de la lumière.

 

Celle-ci exerce  en permanence une pression sur la matière, ainsi la Loi de la gravitation telle qu’elle est habituellement interprétée peut être perçue autrement, ce qui ouvre des possibilités quant à la compréhension des phénomènes physiques du mysticisme comme la lévitation et le corps de gloire. Il nous propose également une lecture nouvelle de notre réalité, avec ses mondes parallèles et ses trous noirs.

 

A la lumière de l’Alchimie s’éclairent pour nous les traditions de la Bible et de l’Evangile et se révèle la réalité qui se cache derrière ses symboles, renouvelant ainsi notre espérance.
A travers cet ouvrage, le lecteur découvrira que l’alchimie est une curieuse voie où l’on peut trouver autre chose qu’on ne cherche pas et qu’en définitive, il n’y a qu’une seule chose à faire , c’est d’arrêter de faire résistance à la Lumière en faisant cesser notre agitation.

 

Dans cet ouvrage l’auteur développe les points suivants :


La langue des oiseaux ,La Lumière , Le corps, l’âme et l’esprit, Cristal-Christos,  La purification de la matière, Les trois œuvres et les Rois Mages, L’Etoile, St Jacques de Compostelle,  le Centre, l’agitation , l’utilisation de Sel dans la tradition , les trous noirs et les mondes parallèles, de l’Or à la Lumière ,  le Corps de Lumière,  les diverses voies initiatiques , l’ange déchu , Blanche neige et les 7 nains.
Un superbe petit livre pour un très grand sujet qui est : La Lumière, son explication en alchimie et en physique, sa  recherche et son application.

A lire absolument

 

DE LA THḖURGIE OU LA PRATIQUE HERMḖTIQUE TRAITḖ D’ALCHIMIE SPIRITUELLE  -  

 E. J. Langford- Garstin

Edition Sesheta

 2015

À l'heure ou les livres sur la Magie foisonnent, peu d'entre eux offrent un réel aperçu de ce qu'est réellement sa branche la plus noble et la plus spirituelle, "la Théurgie".

 

Cette pratique, bien au-delà de la simple "Magie Naturelle", bien qu'étant directement liée à elle, est aujourd'hui trop souvent ignorée, parfois même détournée de son sens initial. Sans Théurgie, pas de Haute-Magie, car cette dernière amène l'Homme à ce qu'il a de plus sacré, sa propre Âme Divine.


Et sans ce contact, nul ne peut prétendre obtenir des résultats concrets sur les plans supérieurs & avant tout, sur sa propre personne.

E.J. Langford-Garstin est né en 1893. Il décéda en 1955. Il fut membre de l’Ordre rosicrucien de l’Alpha et Omega, l’une des expressions du courant issu de la Golden Dawn, dont ses parents étaient membres. Il demeura un acteur important quoique peu connu de ce courant et collabora notamment avec G.R.S. Mead ou A.E. Waite. Toute sa vie, il demeura fidèle à Samuel Lidell McGregor Mathers et son épouse Moïna.

Les premiers mots de l’auteur sont pour avertir le lecteur qu’il ne s’agit pas à proprement parler d’un « manuel pratique » bien que « pratique », cet essai l’est sans doute puisque, comme le note Denis Labouré dans sa préface, il permet d’étudier les sources des textes traitant de théurgie plutôt que leurs multiples dérivés.

La théurgie est ici « science ou art des œuvres divines » et « elle est identique à la télématique ou travail de perfectionnement ». Et, ajoute l’auteur, en alchimie, on la nomme « Grand Œuvre ». Alors qu’aujourd’hui, nombre d’auteurs séparent ou opposent alchimie et théurgie, nous retrouvons là l’accord traditionnel entre des sciences qui ne forment qu’un seul art.

L’auteur insiste sur une forme d’éthique qui encadre le secret, la sagesse, et ses arcanes étant révélées, soit spontanément, soit, le plus souvent, à la suite d’un long travail. Tout en reconnaissant que la kabbale offre les clés de très nombreux textes de la tradition occidentale, l’auteur s’est efforcé de ne pas entrer dans la technicité exigée par celle-ci. Il s’appuie donc sur la kabbale pour proposer une division de l’homme, ce que d’autres appelleront une constitution occulte, avant de faire des liens et des comparaisons avec les sagesses grecques et égyptiennes. Puis, partant de la symbolique du serpent, il développe par choix et juxtapositions de citations un ensemble plutôt cohérent qui parlera au lecteur, parfois en référence aux alchimies métalliques, parfois en référence aux alchimies internes, quelques fois aux deux.

La méthode comparative utilisée a un réel intérêt pédagogique même si les mythèmes ne sont pas parfaitement identifiés et si certains sont affaiblis car extraits de leur environnement. Denis Labouré a rendu un grand service en identifiant les œuvres dont sont extraits les citations ce qui permet au lecteur de retrouver les environnements et les chaînes de mythèmes originales sans lesquelles nous ne pouvons saisir l’opérativité proposée.

 

DE  THOT-HERMÈS  A  LA  TRADITION  PRIMORDIALE  -   Origine secrète de l’humanité

Guillaume  Delaage

Edition  Ramuel

 1998

Les manipulateurs de la vérité ont inculqué à des générations successives, leurs diktats, verrouillant tout accès à la Connaissance. C’est ainsi que l’on a soigneusement caché, falsifié ou brulé des documents inestimables que refermaient les annales de l’humanité. L’histoire fut remaniée…

 

Ce complot, qui se poursuit toujours, a provoqué-il y a bien longtemps – un cataclysme détruisant une formidable civilisation planétaire, créée par des êtres extraordinaires. Il fallut tout recommencer. Ces plans obscurs pourraient constituer les ingrédients d’un incroyable drame cosmique ayant pour enjeu la Terre et notre évolution. En fait, la réalité dépasse la fiction, car ce livre dévoile les fondements d’une histoire oubliée, mouvementée et douloureuse –celle de l’humanité – dont on découvre les traces les plus anciennes et la plupart des textes sacrés de tous les continents.

 

L’auteur nous entraîne dans le sillage des écoles de mystères de l’Antiquité, héritières d’un dépôt sacré : La Tradition Primordiale, et de Thot-Hermès, énigmatique Messager du Monde lointain de Sirius. Le but de cette quête fantastique ? L’unique et véritable trésor de l’humanité, la plus fabuleuse terra incognita, ultime Eldorado qui nous vaut encore chaos et tribulations : la découverte du Divin en nous. Ce livre, très documenté, révèle des informations inédites sur les origines secrètes d’une humanité qui s’apprête à franchir les portes du troisième millénaire.

 

Qu’est-ce que la Tradition Primordiale ? La Tradition est ce qui a été transmis au cours des âges, cet héritage de connaissances appartenant à l’humanité entière et qui est un bien par lequel celle-ci, à chacune de ses étapes, peut comprendre l’Univers, découvrir ses racines et enfin se situer par rapport à la Divinité. Cette connaissance a trait à la formation de l’Univers et des Mondes (cosmogénèse), à l’apparition de l’homme sur terre, aux divers cycles de l’évolution de l’espèce humaine (anthropogenèse), aux mathématiques sacrées ou science des Nombres, à l’astronomie, à l’alchimie, à la médecine et aux différentes techniques, dont la Magie-Théurgie, permettant à l’humanité d’accélérer son évolution et de se libérer de sa servitude, c'est-à-dire de son enracinement dans un corps de chair et dans sa dimension dense terrestre.

 

Par ailleurs on allie souvent au mot « tradition » l’adjectif « ésotérique » dont le sens est secret, caché, par opposition à « exotérique », révélé, connu. Il s’agit donc d’un savoir qui a été tenu secret et dont la transmission s’est faite, de génération en génération à certains groupes d’hommes relativement restreints. Enfin, on qualifie cette Tradition Esotérique d’Occidentale afin de la distinguer de la Tradition Esotérique Orientale qui, sans différer quant au fond de la nôtre, se manifeste par un symbolisme qui lui est propre.

 

Au sommaire de cet ouvrage nous trouvons :

Lettre d’Hermès Trismégiste à son fils tat

Thot dans l’ancienne Egypte, Thot Hermès le magicien thaumaturge

Le livre de Thot et les écoles de mystères

De Thot à Hermès et L’hermétisme Alexandrin

Thot-Hermès et le message christique

Thot-Hermès à travers les religions, l’immortel Alchimiste

Pierres levées pour Axe Divin et les régions Célestes

Les statues parlantes, Téraphim, Urim et Thumin

Le Baphomet et l’Ordre du Temple.

 

DEUX  LOGIS  ALCHIMIQUES

EUGENE  CANSELIET

ÉDITEUR  J.C BAILLY

 1979

Ce livre publié sous le titre « Les deux logis alchimiques » d’Eugène Canseliet, pourrait à quelques égards être considéré comme le prolongement naturel de l’œuvre fondatrice de Fulcanelli et ses deux volumes maintenant devenu des classiques « Le mystère des cathédrales » et « Les demeures Philosophiques » ; lesquelles « demeures…. », annoncent tout naturellement l’étude brillante de deux autres lieux de mémoire alchimiques : la villa du marquis de Palombera à Rome, et le château du Plessis-Bourré en Maine et Loire, auxquels s’attacha avec persévérance et profonde intuition le premier disciple du Maître.

 

Située à une quinzaine de minutes au nord d’Angers, dans le Maine-et-Loire, cette majestueuse forteresse médiévale semble avoir traversé les siècles pour nous offrir un témoignage exemplaire d’un chef d’œuvre architectural où s’entremêlent la symbolique du pouvoir issue du Moyen-Âge et l’élégance des décors annonciateurs de la Renaissance.

 

Le 26 novembre 1462, Jean Bourré, grand argentier et principal confident du roi de France Louis XI, fait l’acquisition du manoir du domaine du Plessis-Le-Vent, propriété de la famille de Sainte-Maure. Disposant de moyens considérables, Jean Bourré fait ériger entre 1468 et 1473 le château actuel du Plessis-Bourré, entouré de splendides douves de deux hectares. Considéré comme le deuxième personnage de l’État, cet homme érudit, passionné d’alchimie, a orné son château de nombreux symboles magiques et ésotériques constituant autant d’énigmes à découvrir tout au long de la visite.

Le château du Plessis-Bourré est mondialement connu pour le plafond de la salle des gardes, plafond constitué de caissons tout en couleurs et symbolisant le Grand-Oeuvre.        

Eugène Canseliet, dans son ouvrage "Deux logis alchimiques -, a longuement décrit la signification hermétique de ces caissons et c'est cette description que nous reprenons ici en partie pour décrire quelques-uns de ces fameux caissons.

À ce titre, le plafond à caissons de la salle des gardes affiche une symbolique des hermétistes avec les trois grands principes : le soufre, le sel et le mercure.

Si dès l’origine le château du Plessis-Bourré a été conçu comme une forteresse défensive avec un double pont-levis, un chemin de ronde et un donjon, entièrement ceint de très larges douves que franchit un pont de quarante-quatre mètres de long, son fondateur et ses différents propriétaires l’ont constamment utilisé comme résidence d’agrément. Le Plessis-Bourré peut être considéré comme un château dit «de transition», témoignant de l’arrivée de la Renaissance avec ses hautes fenêtres à meneaux, ses grands salons tout en préservant ses caractéristiques d’une forteresse médiévale avec ses quatre tours massives, ses larges douves en eau et ses pont-levis. Au Plessis-Bourré, les douves ne baignent pas directement les murailles car une petite terrasse de quelques mètres de large permet aux artilleurs de se positionner tout autour pour défendre le château

 

Edité pour la première fois à Paris en 1945 chez Jean Schemit, les « deux logis » connurent  une réimpression en 1979, augmentée et modifiée, accompagnées de planches et d’une étude inédite par Eugène Canseliet.

 

Est étudié la symbolique alchimique de:

 

 La villa Palombera à Rome

Le jardin, la petite porte, le saturne des philosophes, la purification, la conversion des éléments, l’homunculus, ou le fils de l’homme, la rosée des philosophes et la Toison d’Or, la trinité minérale, Sagesse et noblesse, Odon et Maximilien, la voie courte et la voie sèche…..

Le château du Plessis Bourré

M. du Plessis, les peintures de la salle des gardes, les deux béliers, l’ourse et les deux singes, l’âne chantant sa messe, le cerf soumis, la fontaine indécente, le combat de l’aigle et du lion, la jeune fille et la tortue à longue queue, la laie musicienne, la sirène noire et enceinte, la chariot à voile et son guide féminin, le phénix, les deux chiens, l’homme-lion, l’homme anguipède et la fileuse, l’éléphant, le singe et les deux bahuts, la licorne domptée

 

DE  VULCAIN  SOLAIRE  à  FULCANELLI

FILOSTENE

Edition La Pierre Philosophale

 2012

Les documents nouveaux et anciens dont ce livre parle, visent clairement les acteurs principaux de ce que l’on nomme aujourd’hui « le mythique adepte parisien nommé Fulcanelli ». Les propos de cet ouvrage est ainsi de présenter les documents qui nous sont parvenus récemment et de les compléter par tous les éléments qui permettent de mieux les faire comprendre. D’autre part, il nous a semblé nécessaire de faire suivre ce travail d’investigation biographique par un important chapitre consacré à la théorie alchimique dans le prolongement de notre témoignage inséré dans le « Fulcanelli exhumé ».

 

En effet nous avions conçu primitivement un ouvrage articulé en neuf chapitres. Les trois premiers étaient consacrés aux alchimistes Fulcanelli, Canseliet et aux F.C.H. ; les trois suivants à la théorie alchimique et à la connaissance ésotérique en général ; les trois derniers à la pratique alchimique, ainsi qu’à la contribution que le praticien peut apporter aux problèmes actuels d’environnement et d’indépendance énergétique.

 

L’ensemble devait porter le nom générique de »L’échelle universelle de vie nommée alchimie ». En vertu du principe de prudence et du silence très apprécié des chercheurs en alchimie qui se respectent, le projet initial a pris une autre direction. Ainsi nous avons condensé ici dans la seconde partie, dite de la Barque Solaire, toute une série de notions qui touche à la connaissance ésotérique en général, mais aussi plus classiquement à la théorie et à l’expérimentation alchimique, telles qu’elles nous ont été transmises et éclairées par nos prédécesseurs. Ceci permettra au lecteur de se faire une idée de cet héritage philosophique.

 

A ceux qui se demanderaient pourquoi avoir conservé les dires des Frères Chevaliers d’Héliopolis (F.C.H.) dans le troisième chapitre du livre « Fulcanelli exhumé » disons que la plupart des « cryptographes » déchiffrés ont donné un résultat clair et cohérent, avec une longue liste de noms de F.C.H. à travers le temps orné d’une devise et blason. Il faut ainsi dépasser le simple contexte purement factuel des acteurs historiques. Il apparaît que les R+C et les F.C.H. étaient autant des acteurs temporels de la pérennité de ce que nous allons développer, à savoir la primauté de la Barque Solaire ou Vaisseau du Grand Œuvre, le navire des Argonautes.

 

Au sommaire de cet ouvrage, l’auteur nous fait découvrir :

 

Paul Decoeur, alias Vulcain Solaire – Qui est Fulcanelli ?- Eugène Canseliet – Jean Julien Champagne, célèbre peintre et dessinateur, alchimiste avéré et discret – Témoignage de Geneviève Dubois et les apports de René Schwaller de Lubicz et de Pierre Dujols – L’Avenue Montaigne et la famille Charles de Talleyrand-Périgord  et celle de Ferdinand de Lesseps – Raymond Roussel – Pierre Dujols de Valois – P. Gabriel de Hautefeuille (1836-1902) – Vincent de Campana – Eugène Emmanuel Viollet le Duc – La barque solaire hiéroglyphique et celle de Rê reconstituée, que l’on peut admirer au pied des Pyramides – Jason et les Argonautes – le navire Argo – Michel  Maier –L’hôtel Lallemand à Bourges qui recèle de nombreux reliefs alchimiques – De la quête de la Toison d’or à l’ordre chevaleresque de la Toison d’or par le Duc de Bourgogne, Philippe le Bel à Bruges en 1430 – La Table d’émeraude et la Tourbe des philosophes – Avicenne et Averroès – Les traités médiévaux latins – Dialogue en forme de réflexion d’alchimie sur l’homme de nature et la nature de l’homme – Le Timée et le Critias de Platon – L’opération des anciens sur l’or des sages – Le mercure des Sages – Philalèthe -

 

DICTIONNAIRE RAISONNÉ DE L’ALCHIMIE ET DES ALCHIMISTES

CHRISTIAN  MONTESINOS

ÉDITION DE LA HUTTE

 2010

L’alphabet d’Hermès, tel se définit cet ouvrage. L’Alchimie est aussi appelé la Sainte Science, la Science des Sciences, l’Art des Dieux….L’Alchimie est cette discipline mystérieuse pour beaucoup, dont les mots, les signes et les adeptes ou philosophes, déroutent le néophyte. Termes techniques, matériaux, jargon, histoires, chercheurs, cherchants, artistes et philosophes depuis l’antiquité jusqu’aux années 2000, ouvrages majeurs, concordances spirituelles, religieuses et scientifiques, tout ou presque tout y est.

 

Un très bel outil, indispensable, enfin à la disposition de l’ésotériste, du chercheur ou de l’amateur d’histoire. L’alchimie fait partie de ces sciences curieuses, teintées de mystères et dont l’étude se révèle des plus difficiles si l’on ne peut tout d’abord accéder à des connaissances de bases fiables. Elle offre une diversité de textes , de croyances, d’aspects, de concepts, d’auteurs et d’avis que la navigation dans ses arcanes est des plus périlleuses pour celui qui cède aux chants des sirènes.

 

Il est fondamental de préciser ici que la notion de dictionnaire de cet ouvrage est fort différente de celle que l’on peut avoir communément. Il ne s’agit pas d’un glossaire mais à chaque mots correspond des points communs, des grands axes, la réunion d’oppositions afin d’obtenir la « substantifique moelle » de chaque mot. Une biochronologie, des index et des bibliographies en fin de livre, complètent et enrichissent cet ouvrage monumental, aussi indispensable que plaisant.

 

S’il est une science mystérieuse, c’est bien l’alchimie. Elle attira tant d’hommes, qu’ils fussent hommes d’Église, médecins, juristes, philosophes, pauvres ou riches, célèbres ou inconnus, que son attrait en constitue un des premiers mystères. De nos jours encore, le nombre de ses disciples, s’ils sont discrets, est toujours aussi grand. La littérature consacrée à cette science antique est plus qu’abondante ; elle est immense. En 1906, parut le catalogue de Ferguson, liste partielle de 1 179 auteurs et de 4 678 ouvrages. Encore son travail était-il fort incomplet et il n’est que de compulser les recueils de traités alchimiques et leurs auteurs pour voir combien en sont absents. Si l’on ajoute à cela les manuscrits et traités anonymes, la liste donne proprement le vertige. Un catalogue d’auteurs modernes recense plus de 1 000 auteurs à ajouter aux précédents.

 

Le chiffre de 100 000 traités ou manuscrits et études n’est pas surestimé ! Comment expliquer une telle prolifération, un tel attrait ? Mais quels sont donc les secrets de cette discipline pour attirer tant d’hommes et pour que tant d’hommes y aient consacré leur vie entière ? S’agit-il de faire de l’or ? S’agit-il d’obtenir la vie éternelle ? De posséder des pouvoirs nouveaux ? L’alchimie interpelle le curieux. Plus que l’or, elle exerce son pouvoir fascinant parce qu’elle ouvre les portes de la Nature tout entière et propose une vision universelle et symbolique de la connaissance. Environ 1 500 entrées, 125 illustrations, une biochronologie, un index de renvois, des tableaux et schémas explicatifs,... bref une somme ! Le premier dictionnaire d’alchimie exhaustif ! La référence...

 

DOM  ANTOINE-JOSEPH  PERNETY.  THÉOSOPHE ET ALCHIMISTE

SERGE  CAILLET

ÉDITION  SIGNATURA

 2009

Bénédictin à Saint Germain des Près, puis aumônier de Bougainville lors d’un voyage aux îles Malouines, et enfin bibliothécaire de Frédéric II, Dom Antoine-Joseph Pernety (1716-1796) a défendu les valeurs et la culture indienne auprès de ses collègues de l’Académie de Berlin.

 

L’étude et la pratique de l’alchimie, la physiognomonie, la doctrine de Swedenborg qu’il tenta de concilier avec la théologie catholique romaine et une mariologie audacieuse, ses interrogations de l’oracle de la sainte parole et son rôle essentiel dans les illuminés d’Avignon, font de Pernety l’un des grands noms de l’ésotérisme et de l’illuminisme au XVIIIe siècle.

Dès 1779, Dom Antoine-Joseph Pernety (1716-1796), passionné d’alchimie et auteur d’un pittoresque Dictionnaire mytho-hermétique (1758), avait fondé à Berlin, où il exerça pendant dix ans les fonctions de bibliothécaire de Frédéric II, un groupe d’inspiration swedenborgienne.

Bien qu’il fût lui-même franc-maçon, membre de la loge berlinoise Royal York de l’Amitié, sa création ne devait rien à la maçonnerie et il semble du reste avoir cessé toute activité maçonnique à partir de cette époque.

 

Les travaux du cénacle fondé par Pernety reposaient notamment sur les révélations visionnaires du mystique suédois Emmanuel Swedenborg (1688-1772), rapportées dans ses Arcana Coelestia (1747-1758). Au cours de leurs réunions qui comportaient un rituel, les Illuminés de Berlin se consacraient à l’alchimie et dialoguaient aussi avec les mondes angéliques – une notion tout à fait swedenborgienne – par l’intermédiaire d’un « oracle ».  Vers 1782, Pernety de retour en France installa sur les terres du pape ce qui devint les Illuminés d’Avignon.  Parti pour Rome en 1786, Dom Pernety y mourut et son groupe se délita en quelques années. Nombre de ses membres se retrouvèrent alors dans des loges maçonniques.

 

Les Illuminés d'Avignon sont apparus... à Berlin. En 1767, dom Pernety (1716-1796), moine bénédictin français, renie ses vœux et fuit en Prusse. Il fonde alors une confrérie qui se consacre à l'étude des textes anciens. Selon lui, le décryptage de ces écrits permettrait de révéler les secrets de l'alchimie et, donc, du remède universel. En 1782, Pernety et ses fidèles s'éloignent de la répression prussienne pour s'installer en Avignon, où le pouvoir papal est moins coercitif. Loin de se cantonner à la marginalité, les disciples représentent une centaine de membres à la fin du XVIIIe siècle. Beaucoup de francs-maçons locaux rejoignent, parallèlement à leur activité en loge, les Illuminés. Le Dr Bouge, vénérable de la mère loge écossaise d'Avignon, en est un exemple. Antoine Joseph Pernety lui-même aurait été initié lors de son séjour berlinois. 

 

De 1789 à 1791, le mouvement connaît son acmé. De nombreuses personnalités se pressent pour assister aux prédications de l'Oracle, qui affirme communiquer avec le ciel. Deux barons suédois sont, ainsi, dépêchés par Gustave III, roi de Suède et franc-maçon reconnu, en Avignon. Ce succès traduit une lassitude à l'égard du rationalisme des Lumières au sein d'une frange de la population. S'il a pu être affirmé que Pernety fut à l'origine de la création du rite maçonnique écossais avignonnais, cette assertion est, aujourd'hui, définitivement récusée. La folie mystique perdure, cependant, encore de nos jours sous diverses formes. 

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Les fables égyptiennes et grecques dévoilées, l’histoire d’Atalante, le dictionnaire mytho-hermétique de Dom Pernety, ses explications sur l’alchimie, son grand œuvre, son élixir, ses couleurs et son sens général. Les lettres à l’abbé Villain à propos de Nicolas Flamel, son journal historique lors de son voyage aux îles Malouines (1769), sus impressions sur l’Amérique et les américains. Son discours sur les tempéraments qu’ils soient sanguins, bilieux, mélancoliques, flegmatiques ou pituiteux. Des questions sur la sainte parole, les vertus de la Vierge Marie, et une préface à Swedenborg.

 

D’autres ouvrages de Dom Pernetty au chapitre  9 A

 

DOM PERNETTY  -   LES  FABLES  ÉGYPTIENNES  ET  GRECQUES  -    2 Tomes

A. J. PERNETY

ÉDITION  ARCHÉ   MILAN

 2004

A travers des fables, des légendes et des mythes égyptiens et grecs, le moine bénédictin A. J. Pernety nous donne une explication hermétique et alchimique du Grand Œuvre. Les anciens sages en parlant de ce Grand Œuvre disaient que c’était une médecine qui gérait tous les maux. Pernety nous dit la même chose mais en langage symbolique, ésotérique et hermétique.

 

Ces fables, ces mythes et ces légendes nous donnent des exemples archétypaux de ces opérations magiques, alchimiques, hermétiques et merveilleuses qui nous indiquent comment se soigner, comment évoluer, comment chercher et trouver les diverses manières de voyager sur le sentier spirituel de la vie et y trouver le bonheur dans sa propre transformation et transmutation.

 

Pernety commente dans le premier tome les opérations suivantes :

 

La Nature, la Lumière, l’homme, les éléments, la terre, l’eau, le feu, l’air, les opérations de la nature, la différence entre les trois règnes de la nature, le règne minéral, végétal et animal, les mixtes, l’humide radical, l’harmonie de l’univers, traité de l’œuvre hermétique, aphorismes de la vérité des sciences, la clef des Sciences et de la nature, le secret, les noms qu’ont donné les Anciens à leur matière, le feu en général et le feu philosophique en particulier, la calcination, la solution, la putréfaction, la fermentation,  l’Elixir, la quintessence, la teinture, les vertus de la Médecine, les maladies des métaux.

 

Dans le second tome il commente les fables suivantes :

 

Les hiéroglyphes des Egyptiens, les dieux de l’Egypte, Osiris, Isis, Horus, Typhon, Harpocrate, Anubis, Canope, les Rois d’Egypte et les monuments élevés, Simandius, le bœuf Apis, le chat, le chien, le lion, le bouc, le crocodile, le cynocéphale (Thot), le bélier, l’aigle et l’épervier, l’Ibis, le lotus et la fève d’Egypte, le colocafia, du perfea, du musa ou amusa, les allégories ayant un rapport avec l’Art Hermétique, la conquête de la Toison d’Or, le retour des Argonautes, l’enlèvement des pommes d’Or du jardin des Hespérides par Hercule, l’histoire d’Atalante, la biche aux cornes d’Or, Midas, l’Âge d’Or, les pluies d’Or, la guerre de Troie avec Achille, Hélène, Ajax, Agamemnon, Pyrrhus, histoire de Saturne, de Jupiter, de Junon, de Pluton, de Neptune, de Vénus, de Pallas, de Mars, de Vulcain, d’Apollon, d’Orphée, d’Esculape, de Diane, de Mercure, de Bacchus, de Persée, de Léda, de Castor et Pollux, d’Europe, d’Antiope, l’enlèvement de Proserpine, Adonis, les travaux d’Hercule, les jeux méditerranéens, les amazones, Anthée, Prométhée délivré, le palladium, Enée et sa descente aux enfers, les chevaux de Rhésus.

  

du bestiaire des alchimiste

Henri La croix-haute

Edition MERCURE DAUPHINOIS

 2003

Le bestiaire des alchimistes n’est pas un recueil de fables, ni une cage aux bêtes mais un livre plein de symboles sur les animaux qui servent à déceler nos défauts, et nos qualités comme à illustrer les étapes des expériences alchimiques.


On y trouve les symboles du règne animal suivant : l’abeille – l’aigle – l’épervier – le faucon – l’âne – le basilic – le bélier – l’agneau – la corne – le blaireau – le cerf – la biche – le chat – le cheval – la chèvre – le bouc – le chien – la chouette – la cigogne – la colombe – le coq – la coquille – le corail – le corbeau – la corneille – le crabe – l’écrevisse – le crapaud – la grenouille – le cygne – le dragon – l’écureuil – le griffon – l’hermine – le lapin – le lièvre – la licorne – le lion – la bourrache – la digitale – l’ellébore – l’héliotrope – le lys – la mandragore – le pavot – le romarin – la rose – la serpentaire – la vigne.


Symboles astrologiques et du règne minéral : les astres (les animaux – les plantes et les minéraux – les couleurs) – les signes zodiacaux (et le corps humain) – la Balance – le loup – les oiseaux – la plume – l’ours – le paon – le papillon – le pélican – le phénix – la pie – les poissons – le dauphin – la poule – l’œuf – le renard – la salamandre – le lézard – le sanglier – le scarabée – l’escargot – le serpent – le scorpion – le singe – la sirène – le sphinx – le taureau – la tortue – le vautour.


Symboles du règne végétal : l’arbre (de vie – de la connaissance – des philosophes – cosmique – sec – de Judée – renversé – à pain – héraldique) – le chêne – le frêne – le genévrier – l’olivier – le palmier – le roseau.
Les plantes : l’herbe – les fleurs – l’aigremoine.

3 E

ÉROTIQUE  DE  L’ALCHIMIE

ELIE-CHARLES  FLAMAND

Edition LE  COURRIER  DU  LIVRE

 1989

Préfacé par Eugène Canseliet, ce livre dévoile et met en évidence l’intrusion de l’érotisme dans une science aussi hermétique que l’Alchimie. Pour tout observateur impartial, il est évident que notre époque perverti l’érotisme. Sans doute une bataille devrait être livrée contre le puritanisme et l’hypocrisie; mais cette liberté, qu’en fait donc l’homme de cette fin de XXe siècle ?

 

L’importance que les hommes de notre époque accordent à l’érotisme montre bien qu’ils ont une confuse conscience de sa valeur sacrée. Mais toute quête qui n’est pas fondée métaphysiquement demeure vaine et, en dernier ressort, devient dissolvante.

 

Celui qui veut s’attacher à retrouver le sens métaphysique de l’érotisme peut interroger les lointaines civilisations chez lesquelles l’esprit traditionnel est demeuré vivant. L’étude de certains points de doctrines et de techniques enseignés par le tantrisme tibétain, l’hindouisme et le taoïsme, lui apportera de précieuses indications sur l’érotisme envisagé non seulement dans ses répercussions sur le plan subtil mais surtout comme base de réalisation spirituelle.

L’alchimie, qui compte parmi les rares disciplines ésotériques encore vivantes en Occident, véhicule un grand nombre de données concernant l’érotisme sacré. L’homme et la femme incarnent naturellement les deux pôles de l’œuvre alchimique, le soufre et le mercure.

Par leur amour réciproque, exalté spirituellement et dégagé des contingences, ils provoquent l’épanouissement d’une force cosmique qui apporte d’abord la libération, puis la cristallisation, le solve et le coagula.


Le choix des textes et des images commentées par E.Ch Flamand, ne prétendent à rien d’autre qu’apporter quelques pièces nécessaires à l’ouverture du dossier.

 

Quelques sujets traités dans le cadre de l’érotisme alchimique : Claudius Claudien, Jean d’Espagnet, l’ouvrage secret de la philosophie d’Hermès, Clovis Hesteau de Nuysement, Jean Valentin Andréae, les noces chymiques de Christian Rosencreutz, Hadrianus A. Mynsiht, la renaissance du siècle d’or, Johann de Monte-Snyders, la métamorphose des planètes, Limojon de Saint-Didier, le triomphe hermétique ou la pierre philosophale victorieuse, Frédéric Barent Coenders Van Helpen, l’escalier des sages, le baron Urbiger, Jean Vauquelin des Yveteaux, voyage des Indes philosophiques, François Cambriel, Vénus magique contenant les théories secrètes et les pratiques de la science des sexes

 

Illustrations commentées sur : Ovide, le Livre des Rosaires des Philosophes, les symboles de la Table d’Or, Atalante fugitive, le Trépied d’or.

 

ESPRIT, CORPS ET ÂME DE L’ALCHIMISTE

Karl  ALTEAS

ÉDITION DU  COSMOGONE

 2010

Pierre Nulfilcléa est devenu amnésique suite au traumatisme de la première guerre mondiale. Aidé par sa compagne Marie, il va remonter le temps et reconstituer son passé en suivant un fil : Cléa.

 

 Leur histoire débute au Moyen Âge à Paris, elle se poursuit à Tiffauges, à Nantes au procès de Barbe Bleue, au cimetière des Saints Innocents lors du massacre de la Saint Barthélémy, à Chambord, sur l’île de la Cité. Tel trois principes de l’œuvre, les personnages réalisent les régimes et trouvent les couleurs. Ils s’inspirent des textes anciens et des hiéroglyphes alchimiques de la cathédrale Notre Dame de Paris. Ils vont affronter les dangers de l’existence inhérents aux événements historiques et s’entre déchirer pour la Pierre philosophique.

 

Rêvez- vous de comprendre l’Alchimie ? Ce livre vous le propose, alors n’hésitez pas à l’ouvrir et vous découvrirez entre les lignes les secrets d’un Art ancestral qui va au-delà des souffleries et des vulgarités. Novices et initiés se laisseront porter par le plaisir de découvrir Nicolas Flamel, Gilles de Rais, Basile Valentin, le comte de St Germain…. Des personnages ressuscités grâce à la magie des mots. Le néophyte découvrira avec clarté ce pan trop méconnu de la philosophie humaine. Le spécialiste appréciera certains détails comme les Vierges folles et les Vierges sages, l’interprétation d’énigmes dont la 10e clé de Basile Valentin……

 

ÉTHIQUE ALCHIMIQUE  PAR  CHALYBE – LES CLÉS SECRÈTES DE L’ALCHIMIE

Chalybe

Edition du Cosmogone

 2019

Cet ouvrage rassemble des textes parus dans la très intéressante revue Chroniques du Pays Réel des Sages depuis 2010, augmentés de quelques inédits. Le lecteur pourra reprocher à l’auteur, ou aux auteurs, un style un peu pompeux, malgré une belle maîtrise de la langue, et un ton parfois agaçant quand il devient pontifiant, donneur de leçon, condamnant avec raison sans doute, tel ou tel comportement commun à nos sociétés contemporaines, ou empoisonnant la vie des ordres dits initiatiques, ou encore tombant dans l’hypertrophie de la filiation, ceci de manière totalement inutile. Rappelons-nous l’avertissement de Lanza del Vasto qui introduit le Message Retrouvé de Louis Cattiaux. Il est valable pour toutes les époques. Il faut cependant dépasser ces aspects formels ou périphériques pour ne s’intéresser qu’au fond de cet ensemble, intéressant sans aucun doute, important très probablement.

 

« Nous œuvrons nous dit Chalybe, pour le rétablissement de la vérité. » Il évoque « la Connaissance hermétique de la pratique alchimique par les véhicules élémentaires, la fabrication et l’usage des matières canoniques, des adjuvants conformes et apprêtés, les procédures spécifiques et ancestrales. ». Il précise ces procédures : « Entrée universelle par la voie du Vitriol » - « voie longue et humide » - « voie sèche et courte » - « voie brève » - « voie de la Fulgurance » - « les Chemins adjacents ou les sentiers annexes » - Les Portes vitrées » et annonce « des productions inédites obtenues par des canaux ou voies originales, révolutionnaires. » Le discernement, la désidentification aux conditionnements, la technique, certains tours de main, mais aussi la Grâce et la liberté de l’Esprit sont au cœur des différents textes rassemblés.

Chalybe nous fait remarquer deux manières d’opérer : « Nous voyons que la première manière d’opérer, élaborer depuis une démarche scientifique, n’est que la résultante d’un phénomène naturel dont le mécanisme a été intellectuellement compris et le processus contrôlé. Après quelques tentatives, il est aisé de s’en rendre maître. Jouons-nous purement et simplement avec les bonnes circonstances, avec les Lois de la Nature que nous pouvons estimer être les plus manifestes et concevables par l’entendement.L

 

a seconde manière d’opérer, agencer depuis une démarche artistique, n’est plus la résultante d’un phénomène naturel mais celle d’une Vision créatrice ou d’un Acte de foi qui livre passage, dans le meilleur des cas, au réel possible et en suspens de la Pierre des Anciens. Concrètement, elle ne saurait jamais dépendre de notre Labeur ni de la possibilité de la Nature naturée. Ni des deux associés, c’est-à-dire de la bienveillance de cette dernière assistée ou secourue par l’Art de l’alchimiste. » Il oppose ainsi, de manière assez dualiste, un « comment » profane à un « pourquoi » sacré recherchant « L’Essence ou la Destinée des choses ». L’appel répété de Chalybe à la Verticalité et à l’Esprit s’organise en une Ethique qui justifie le titre de l’ouvrage. Toutefois il aborde aussi bien des sujets sociétaux, comme « l’assistance médicale à la procréation », que des donnés directement alchimiques ou encore « la prophétie chez Jean de Rupescissa ».

3 F

FORGERONS ET ALCHIMISTES 

Mircea ELIADE

Edition Flammarion

 1977

Dans les entrailles de la Terre-mère les minerais abondent, la nature bouge, l’homme participe à cette aventure en collaborant avec la nature. Tout comme le fondeur, le forgeron et l’alchimiste, l’homme travaille sur une matière à la fois vivante et sacrée. Dans beaucoup de textes et de traditions religieuses, il est fait mention importante d'un forgeron sacralisé, nous verrons dans cet ouvrage de Mircea Eliade que son principe est fondamental en alchimie.

 

Tubalcaïn : D’après la Bible (Genèse IV, 22), il est l’un des fils de Caïn et l’inventeur des métaux. Il est présenté comme le fils de Lamek et de sa seconde épouse Cilla, donc le petit-fils de Caïn. Le nom vient de l’union de celui de Tubal avec Caïn. Tubal serait un peuple et / ou un pays d’Asie mineure, toujours associé à Méshek. Méshek et Tubal sont deux des sept fils de Japhet selon Gn 10,2 // 1 Ch 1,5. Peuples d’Asie mineure, probablement la Phrygie et la Cilicie, ou peuples des bords de la mer Noire. Quant au nom Caïn, il y a deux étymologies possibles. Le mot hébreu qayin peut signifier « forgeron » ou encore, à l’aide de la racine qnh« j’ai acquis » (cf. Gn 4,1).

 

Les généalogies des onze premiers chapitres de la Genèse entendent décrire les peuples (Gn 5) et justifier l’apparition des différents aspects de la vie humaine, comme les arts et les métiers. Ici (Gn 4,20-22), les trois castes des éleveurs de bétail, des musiciens et des forgerons ambulants sont rattachées à trois ancêtres dont les noms font assonance et rappellent les métiers de leurs descendants : Yabal (ybl « conduire »); Yubal (yôbel « trompette »); Tubal (nom d’un peuple du nord, au pays des métaux).

Tubal-Caïn serait « l’ancêtre de tous les forgerons en cuivre et en fer ». Cela signifie que les généalogies ne sont pas très fiables historiquement et que les noms sont plutôt des créations visant à rendre compte du monde tel qu’il est.

 

Tubal-Caïn fut l’inventeur de l’art du forgeron et des autres arts des métaux, c’est-à-dire, du fer, de l’acier, de l’or et de l’argent Tubal-Caïn, descendant de Caïn est l’ancêtre des forgerons En effet, dans certaines langues sémites, Caïn signifie « forgeron ». Il était déjà d’usage, au temps des Patriarches, de travailler le fer et le cuivre. Les forgerons fabriquaient des armes et des chars et aussi des statues, L’exercice de cette profession était donc réglementé. Les forgerons étaient des artisans recherchés.  Caïn eut pour descendants Mathusalem, inventeur de l’écriture; Tubal-Caïn, habile à travailler les métaux, et Jubal, inventeur de la musique. Bref, les Fils de Caïn sont les auteurs des arts et des métiers. En conséquence, quand Jéhovah choisit Salomon, le rejeton de la race de Seth, pour construire une demeure en l’honneur de son nom, la sublime spiritualité d’une longue lignée d’ancêtres, divinement guidés, s’épanouit dans la conception du temple magnifique appelé temple de Salomon, bien que Salomon ait été simplement l’instrument chargé d’exécuter le plan divin révélé par Jéhovah à David.

 

Mais Salomon était incapable de réaliser en forme concrète le dessein divin. En conséquence, il s’est vu obligé de s’adresser au Roi Hiram de Tyr, le descendant de Caïn, qui choisit Hiram Abiff, le fils de la veuve. Hiram Abiff est donc devenu le Grand Maître d’une armée de constructeurs. En lui, les arts et les métiers de tous les Fils de Caïn qui avaient vécu jusqu’alors avaient atteint leur pleine floraison. Il était plus habile que tous les autres dans le travail matériel sans lequel le plan de Jéhovah serait toujours demeuré un rêve divin, sans réalité concrète. La perspicacité terrestre des Fils de Caïn était aussi nécessaire à la réalisation du temple.

 

Il y est question de sacrifices humains, de Tubalcain, des alchimies chinoise et indienne, des météorites, du feu, et de diverses traditions.

 

FRANCES YATESGIORDANO  BRUNO  ET  LA  TRADITION  HERMÉTIQUE

FRANCES  YATES 

ÉDITION  DERVY

 1988

Cet ouvrage a beaucoup contribué à modifier l’image et l’idée que nous nous faisions de la pensée de la Renaissance. Il est en effet le premier à étudier le rôle essentiel de l’Hermétisme à cette époque. L’enquête de F. Yates porte sue la redécouverte et la perception de l’hermétisme alexandrin, et sur Giordano Bruno, deux sujets d’étude tout à fait complémentaires l’un de l’autre.

 

Le Corpus Hermeticum, un ensemble de textes attribués au légendaire Hermès Trismégiste et écrits en grec dans l’Egypte (Alexandrie) des IIe et IIIe siècles de notre ère, après avoir été oubliés au Moyen Âge furent redécouverts à la fin du XV siècle et traduits en latin par Marcile Ficin. On les croyait alors extrêmement anciens, voire contemporains de Moïse. Frances Yates étudie ici leur succès extraordinaire depuis Ficin et Pic de la Mirandole -qui les rattachait à la Kabbale-, jusqu’aux controverses entre Robert Fludd et Marin Mersenne, à Kepler et aux néo-platoniciens de Cambridge, en passant par Campanella. Elle montre aussi comment la découverte en 1614, de leur datation exacte commença à sonner le déclin de ce courant hermétiste qui n’a pourtant jamais cessé, jusqu’au XXe siècle, d’inspirer et de féconder nombre de courants ésotériques occidentaux modernes.

 

Dans cet ouvrage, le dominicain Giordano Bruno, condamné au bûcher en 1600, apparaît comme un philosophe et un mage hermétisant, porteur d’un message religieux original. Le soutien qu’il apporta à l’héliocentrisme copernicien est associé à la magie solaire de Ficin, Giordano Bruno, précurseur de Galilée, fut l’un des premiers à défendre l’idée d’un univers infini et la pluralité des mondes habités. Il pressenti même la loi de la gravitation universelle.

 

Avec un avant-propos de Antoine Faivre, l’auteur nous parle de :

 

Hermès Trismégiste, et le Corpus Hermeticum

Le Pimandre et l’Asclépius de M. Ficin, les diverses magies

 Pic de la Mirandole et la magie kabbalistique

Le Pseudo Denys et la théologie du mage chrétien

Corneilla Agrippa et la magie de la Renaissance

La tradition Humaniste et les objections théologiques

L’Hermétisme religieux au XVIe siècle

Les divers voyages de G. Bruno, en Angleterre, en France, en Italie et en Allemagne

Tommaso Campanella, Robert Fludd et la kabbala

 

Les autres ouvrages de F. Yates sont au chapitre 9 A

 

FRANC-maçonnerie ET aLCHIMIE LA RECHERCHE DE LA PIERRE CACHḖE DES SAGES

J. F. Blondel

Edition Trajectoire

 2015

Pourquoi et comment l'alchimie, science nébuleuse du Moyen Âge, et la franc-maçonnerie, fraternité initiatique apparue dans l'Angleterre anglicane du XVIIIème siècle, ont-elles pu se rencontrer ? Pourquoi les rédacteurs des écrits maçonniques y ont-ils introduit l'alchimie ?

 

Cette rencontre n'a pu se produire que par l'intermédiaire des « frères de la Rose+Croix », cette mystérieuse fraternité détentrice des secrets alchimiques. Ce sont eux qui ont transformé cette connaissance en une démarche spirituelle et qui l'ont ensuite léguée à la franc-maçonnerie, plus particulièrement à la maçonnerie française, qui l'a incorporée, dès 1750, dans tout un système de hauts grades, appelé  l'Écossisme.

 

Aujourd'hui encore, c'est cette tradition écossaise, dans laquelle on retrouve à la fois la Rose+Croix, l'alchimie, la kabbale, l'astrologie, la chevalerie, le Johannisme et le templarisme, qui apporte à l'Ordre maçonnique sa vraie dimension métaphysique : « Qu'est-ce que la matière ? Qu'est-ce que l'esprit ? Qu'est-ce que la mort ? »

 

Introduit dans le « cabinet de réflexion », une pièce exiguë et obscure, le néophyte désirant entrer en franc-maçonnerie est ainsi mis en contact avec l'alchimie. C'est là qu'il découvre pour la première fois les grands principes alchimiques tels que le Soufre, le Sel et le Mercure, ou ce mystérieux acrostiche « V.I.T.R.I.O.L. », dont il apprendra plus tard le symbolisme profond.

 

Dans la théorie alchimique, les grands principes ou forces vitales qui animent le monde sont contenues tant dans les métaux que dans les planètes. Les alchimistes travaillant sur les métaux reconnaissaient sept métaux auxquels ils attribuaient le nom et le signe des sept planètes ; Or ou Soleil, Argent ou Lune, Mercure, Plomb ou Saturne, Etain ou Jupiter, Fer ou Mars, Cuivre ou Vénus. Ils doivent tous dériver d’une même source : la matière première.

Isaac Newton célèbre alchimiste cherchait à transmuter le plomb en or. À cette fin il a observé les planètes et en a tiré la découverte de la gravité, cette force non pas vitale mais physique dont la découverte a ouvert le Siècle des Lumières. Fulcanelli le plus célèbre et le plus mystérieux des alchimistes du XXème siècle nous révèle dans son ouvrage « Le mystère des cathédrales » que dans le portail de Notre-Dame de Paris par exemple, on retrouve sur une statue de la Vierge des médaillons représentant les 7 planètes associées aux 7 métaux utilisés par les alchimistes

 

Selon lui , les clefs de la transmutation, c'est-à-dire de l'opération alchimique consistant à transformer les métaux en or, se trouvent dans le portail, dissimulées de telle manière que seuls les initiés sauront les y découvrir. Le processus de perfectionnement de la materia prima, pour passer des caractéristiques du fer à celles de l’or, s’opérerait en sept étapes comme suit : fer - cuivre – plomb – étain – mercure – argent - or. Le mode opératoire alchimique est codifié mais les auteurs distinguent généralement sept étapes que l’on peut considérer comme des démarches de pensée consistant à marquer les étapes dans la transformation de la matière dont le but ultime est la réalisation du Grand Œuvre.

La première étape est la Calcination qui a pour rôle de décomposer la matière que l’on veut transformer, c’est à dire l’analyser.

La deuxième étape est la Putréfaction,  elle porte l’image de la mort nécessaire au renouvellement de la vie, elle correspond à l’Œuvre au noir ou nigredo ou épreuve du vide, dont le symbole est le corbeau, elle s’inscrit dans le corps, dans l’imaginaire, sans cette phase de putréfaction de la matière le Grand Œuvre ne pourrait arriver à son terme

Vient ensuite la troisième étape la Solution ou Dissolution qui nous pousse à dissoudre grâce au sel philosophique, c’est à dire à ordonner pour faire ressortir une forme nouvelle. C’est l’apparition de la couleur blanche, cette étape nous amène à l’Œuvre au blanc ou albedo, ou ’épreuve de l’eau, dont le symbole est la colombe, elle s’inscrit dans le symbolique.

Elle est suivie par la Distillation, quatrième étape qui change la nature et la propriété des choses par chauffage dans l’athanor. Ceci permet une démarche d’intégration qui marque un niveau dans l’approche de la connaissance.

La cinquième étape ou Conjonction rend possible le prolongement de ce niveau d’intégration car on ne s’intéresse plus à ce qui sépare mais à ce qui rassemble, il s’agit maintenant d’intérioriser le monde et son propre monde en se projetant vers l’avenir afin de saisir les buts à atteindre et qui vont déboucher sur les « Premières Vérité » selon l’Œuvre au rouge ou rubedo, ou épreuve du feu qui elle s’inscrit dans le réel. C’est cette cinquième étape qui correspond à la Maîtrise Maçonnique

 

La suite logique est la Sublimation. Cette sixième étape est une opération qui nous apprend à faire jouer les choses et à savoir manier l’Art de la raison en se décentrant de ses préoccupations antérieures au profit d’autres toutes nouvelles

Enfin arrive la Coagulation septième et dernière étape. Elle exprime la voie dans laquelle l’Homme s’engage quand il construit son Grand Œuvre individuel grâce à une pensée de plus en plus philosophique qu’il acquiert par sa faculté d’abstraction pour aller à l’essentiel. Ceci est l’aboutissement de toute désagrégation solvant qui génère une nouvelle entité par coagulation, c’est le Solve et Coagula

L’alchimie qu'’consiste à travailler sur les métaux est également liée au mot de passe. Car l’Alchimie est fille de Tubalcain qui signifie « Maître du Monde ». Il est dans la Bible un descendant direct de Caïn (Caïn signifie acquérir ou obtenir). Sa fonction était de travailler la terre. La Loi Mosaïque n’étant pas encore née, Caïn ne fut pas tué après son crime fratricide, il se trouva symboliquement exilé de la terre sacrée. Il fut envoyé de l’Orient vers le Nord. Après que Caïn eut bâti la première ville, nommée Hénoch, il devint le premier d’une lignée de créateurs. Chaque descendant de Caïn est décrit par son activité : Jubal sera nomade et berger, Dubal sera musicien …Tubal-Caïn s’occupera des métaux et des instruments. La postérité de Caïn fonde la civilisation, le progrès de la technique, des sciences et des arts. Tubal-Caïn appartenait à la 7ème descendance de Caïn. 7 indique que Tubal-Caïn avait évolué par rapport à son ancêtre, qu’il avait exploré sa terre, découvert des métaux et qu’il savait les utiliser. Ainsi, le 7 indique aussi la fin d’un cycle. C’est pourquoi on peut dire « J’ai 7 ans et plus «, car il y a d’autres cycles à réaliser.

Dans l’imagerie populaire, Tubal-Caïn est représenté comme un forgeron trapu, tassé comme une pierre.  Dans la mythologie, Tubal-Caïn est assimilé à Vulcain pour les Romains et à Héphaïstos pour des Grecs, forgerons officiels des dieux. Maître du Feu, Héphaïstos forgea l’armure magique d’Achille, le trident de Poséidon, le sceptre de Zeus ou bien encore la colonnade de bronze du T\ de Delphes. « Il » découvrit les secrets du feu et des métaux qui peuvent être solides, ou liquides, purs ou alliés entre eux. Il se fait créateur de formes nouvelles et il paie le prix de ses découvertes par un signe visible et permanent dans son aspect physique. On présente souvent le forgeron soit boiteux, soit unijambiste ou nain. En effet, Héphaïstos fils unique de Junon, reine de l’Olympe et de Zeus ne fut pas reconnu par son père qui le jeta du haut de la montagne. Cela le rapproche des fils de veuves célèbres, et de la boiterie initiatique. Dans les mythes, le Pouvoir n’est pas tendre avec celui qui « connaît » les secrets et les divulgue aux « dominés » afin de leur permettre de se libérer. De Prométhée à Adam, les « forgerons « sont estropiés. Héphaïstos est boiteux et difforme, Varuna, Tyr, Odm, Alfado sont estropiés. La perte de leur intégrité physique est le prix de leur science : ils ont subi la colère d’un dieu jaloux de ses privilèges. Ils portent les marques de la vengeance des Dieux. Pour les grecs, Héphaïstos représente le feu intérieur de la terre, comme celui qui habite le cœur de l’Homme.


Quand le minerai était découvert et extrait, il était dirigé vers les fourneaux. Puis, le forgeron se substituait à la Terre-Mère pour accélérer et parfaire « la croissance » et la maturité du minerai. Il collaborait en quelque sorte à l’œuvre de la nature, intermédiaire entre Dieu et les Hommes. Ainsi, il fabriquait l’outillage en fer dont les cultivateurs et les chasseurs avaient besoin. Il sculptait les images des ancêtres et des génies qui servaient de support aux cultes. Intermédiaire entre le monde des vivants et celui des morts, tantôt méprisé, tantôt respecté, il vivait à l’écart du village en compagnie de sa femme la potière. La fusion des métaux est considérée comme une mort. Le soufre extrait représente la vertu, c’est à dire le noyau ou l’esprit de métal. Rappelez-vous l’interdiction du métal dans les outils hébreux et des outils de métal dans la construction du T. de Salomon. Fondre le métal et le reformer correspond au « salve et coagula » de l’alchimie hermétique, travail créateur par excellence, car créer c’est recréer. Le forgeron maîtrise le feu et grâce à lui transforme les métaux qui viennent des profondeurs de la terre. Son pouvoir est ambivalent, il peut être aussi maléfique que bénéfique.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Pourquoi et comment l’alchimie a-t-elle été introduite dans la Franc-maçonnerie   -  L’Ecossisme    -  Les frères de la Rose+Croix et leur influence   -   Le Moyen Âge avec Villard de Honnecourt et l’Art de la Géométrie  -   Le renouveau humaniste de la Renaissance   -  Hermétistes, Kabbalistes et alchimistes    -   L’apparition de la Franc-maçonnerie en Ecosse et en Angleterre   -  Les évolutions de la Franc-maçonnerie au cours du 18e siècle   -  L’ésotérisme de l’Occident  -  La Franc-maçonnerie débarque en France   -  Les courants illuministes et leur influence dans la franc-maçonnerie   -  La Théorie occultiste selon René Le Forestier   -  De l’hermétisme à l’alchimie  -  La Table d’émeraude ou Tabula Smaragdina   -  Origine et doctrine de l’alchimie   -  Les étapes et la conduite de l’alchimie   -  le Grand Œuvre  -   Les différentes étapes de l’alchimie   -  Symboles alchimiques ou maçonniques ?   -   Le soleil et la lune  -  Le delta lumineux  -  Le Rébis alchimique  -  La rose alchimique  -  Le Phénix et le Pélican  -   Rose+Croix et alchimistes, une singulière rencontre  -   la filiation lointaine du rosicrucianisme  -  Le cercle de Tübingen et les manifestes du 17e siècle  -  L’évolution de la Rose+Croix du 17e siècle à nos jours   -  Un siècle après le temps de la Fama  -  La Royal Society et les adeptes de la Rose+Croix  -  La Gold und Rosenkreutz : un ordre maçonnique et rosicrucien  -  La réception de Sigismund Backstrom à l’île Maurice en 1794  -  La quête de l’immortalité chez les anciens Rose+Croix  -   Les mystères de l’Ecossisme  -  Origine du grade de Maître Ecossais  -  Historicité du Rite Ecossais  - 1802, création du Rite Ecossais Ancien et Accepté  -  la devise Ordo ab Chao   -  L’alchimie dans les trois premiers degrés symboliques   -  L’alchimie dans les loges de perfection, les degrés capitulaires et les Aréopages   -   Le compas des sages de la Rose+Croix d’Or  -  Le Rébis de Basile Valentin  -   Symboles hermético-maçonniques  -

 

FRANCS-MAÇONS  ALCHIMISTES

 Patrick Carré

Edition Liber Faber

 2015

Ce livre met « en regard » les rituels maçonniques du Rite Écossais Ancien et Accepté, tels qu’ils furent rédigés à l’origine au XVIIIe siècle, et les traités anciens des alchimistes, afin de « projeter » (terme alchimique) les Maçons et Maçonnes dans chacune des phases de l’Œuvre grâce à l’étude des rituels, et inversement de faire redécouvrir le sens des rituels à travers ce prisme alchimique.


Ce regard croisé anime de l’intérieur les symboles en deux dimensions, et tend à transformer leur « vision » statique en « visualisation » dynamique en conscience, jusqu’à les « voir » en trois dimensions s’animer et « illustrer » le perfectionnement et l’accomplissement spirituel de chaque Maçon et Maçonne sur le chemin de l’Initiation.

 

Tous les minerais, les Sages l'ont bien précisée, ne sont pas aptes à être employés dans l'Art d'Alchimie. Parmi les minerais il en est un seul qui convienne, et sa désignation par son nom profane est un des grands secrets de l'Art, mais tous les morceaux, toutes les parcelles de ce minerai recueillis dans la mine ne sont pas d'une égale qualité : ils sont plus ou moins purs ce qui rend la durée de l'Œuvre variable et les différentes Opérations plus ou moins délicates. De même tous les profanes ne sont pas initiables, il s'en faut. Et parmi ceux que le destin, le Karma a amené au bord de l'initiation, ou si l'on veut : parmi ceux que Dieu a appelé à " mûrir " plus vite, tous ne présentent pas les mêmes qualités, les mêmes possibilités. Car, ainsi que nous l'avons vu, c'est bien une maturation accélérée qui est le but de l'Alchimie et de l'Initiation, respectivement au minéral et à l'homme. Sans le concours de l'Art, la parcelle de " Minière des Sages ", comme l'homme resterait, l'une dans sa mine, l'autre dans le profane et l'évolution connaîtrait la lenteur et les échecs de la nature.

Nous savons que c'est grâce à l'action du " Spiritus Mundi " que la " Pierre des Philosophes " va devenir la " Pierre Philosophale ". Au niveau du Minéral ce " Spiritus Mundi " est un Sel chimique, dont le nom profane est aussi un des grands arcanes de l'Art Alchimique. Au niveau de l'Initiation Maçonnique c'est un influx psychique, une action de la Loge en tant que vectrice des forces de l'Egrégore de l'Ordre. Je dirais bien qu'il s'agit là d'une corrélation du Saint-Esprit, aussi bien sur le plan de l'Initiation humaine que sur celui de l'Alchimie minérale, mais je sais que disant cela je vais m'attirer les véhémentes protestations aussi bien des Francs-Maçons que des Catholiques : Les premiers vont sans doute me suspecter de subordonner l'Initiation Maçonnique aux croyances particulières de l'Eglise Catholique ; les autres vont trouver blasphématoires de ramener le Saint-Esprit à l'action d'un sel chimique. Qu'importe, les Alchimistes me comprendront et ces lignes s'adressent à eux.

Le Grand ‘Œuvre Alchimique comporte (en exceptant la pré-préparation) une première phase : la Préparation, comprenant elle-même deux opérations la mortification et la séparation. Par Mortification il faut entendre l'action de concasser, de broyer et de pulvériser la Materia Prima. Quant à la séparation c'est proprement la mort de cette Materia Prima puisque nous voyons l'Esprit et l'âme de l'être minéral quitter le corps, c'est à dire en termes Alchimiques : Le Sel et le Mercure séparés du Soufre.

 

FULCANELLI,  ACTES DU COLLOQUE

Divers  Auteurs 

Edition La Pierre Philosophale 

 2011 

Près de Toulon – Le Pradet- s’est tenu le 7 Mai 2011, un colloque sur Fulcanelli. Ce colloque organisé par la librairie «  La Table d’Hermès » et par les Editions « La Pierre Philosophale » a réunie quelques penseurs, philosophes et alchimistes, qui ont débattu sur Fulcanelli (Vulcain Solaire) et sur l’alchimie en général.

 

L’énigme Fulcanelli touche à sa fin et Walter Grosse  fut le premier à dévoiler le nom réel de Fulcanelli. Si Walter Grosse ne put se rendre à ce colloque, sa présence invisible fut ressentie par tous. Des éditeurs, des libraires et des auteurs, ont contribués avec les conférenciers à faire que ce colloque fut de grande qualité.

 

Jean Artero, -qui a écrit un livre -Présence de Fulcanelli- aux éditions Arqa – (Voir dans le Chapitre 3 Alchimie) considère Fulcanelli comme un des plus grands alchimistes moderne, et ce grâce à son élève Eugène Canseliet, mais aussi à l’éditeur J. Pauvert, à René Alleau et à André Breton. Le livre de Louis Pauwels et Jacques Bergier –

 

Le matin des magiciens-  fut également un catalyseur. Pour Fulcanelli, les scientifiques se trompent. « La chimie est incontestablement la science des faits, comme l’alchimie est celle des causes. La première, limitée au domaine matériel, s’appuie sur l’expérience ; la seconde prend de préférence ses directives dans la philosophie.

Si l’une a pour objet l’étude des corps naturels, l’autre tente de pénétrer le mystérieux dynamisme qui préside à leurs transformations.

 

Pour Fulcanelli, l’alchimie est « la permutation de la forme par la lumière, et l’Esprit Saint est la lumière du monde ». Dans le classement des plus grands alchimistes Fulcanelli les met dans l’ordre suivant : Basile Valentin, Philalèthe, Le Cosmopolite, Nicolas Flamel, Alexandre Toussaint de Limojon, Cyliani, Geber, Cambriel et Poisson.

Patrick Burensteinas qui a écrit un superbe livre,- De la matière à la lumière -(voir dans le chapitre 3 Alchimie), pense que la pratique de l’alchimie est la recherche du bonheur –qu’il ne faut pas confondre avec le plaisir- et donc ce bonheur ne peut se trouver que dans le silence et l’immobilité. L’alchimiste travaille dans un laboratoire, moitié Labor, moitié oratoire, moitié dans la matière et moitié dans l’esprit. Le but de l’alchimie est de détricoter et dissoudre l’univers de l’homme dans son intériorité. Le but sera donc un travail de purification, de rectification et d’immobilité, pour que la lumière puisse rentrer à l’intérieur de l’homme. Mais l’auteur insiste sur le fait que ce détricotage ressemble au déblaiement de M.M. Davy, qui consiste à lutter contre notre égo, nos préjugés et nos défauts. Le corps doit aller vers l’immobilité c'est-à-dire cesser toute agitation. Le plus grand secret de l’alchimie est qu’il n’y a pas de secret et il explique pourquoi. En plus des 4 directions, il y a une 5e direction qui est celle de la polaire, celle de la quintessence, de la purification.

 

Filostène – Philippe Buchelot –Auteur d’un livre –Fulcanelli exhumé –Ph. Buchelot développe pourquoi d’après son ami Walter Grosse, Fulcanelli est Paul Decoeur, il fournit des détails sur cet ingénieur des Ponts et chaussées des années 1880, il fournit beaucoup de détails troublants sur cette identité et parcours la Belgique, le Portugal et la France à la recherche de preuves, qu’il nous donne dans cette conférence.

 

Nicodème – Eric Calendrier – auteur du livre – Le Maître secret de Fulcanelli – (voir le chapitre 3 alchimie). L’auteur à la recherche de l’identité de Fulcanelli, explore la Bretagne à la recherche d’écrits alchimiques (rares) et trouve un certain Aristide Monnier de Nantes, légitimiste et partisan du Comte de Chambord. Il est nommé par le libraire Dujols « disciple breton des anciens druides ». Il écrira plusieurs ouvrages qui condensent ses deux passions : l’alchimie et l’étude des prophéties. Son ouvrage  principal est : –clef de St Jean et de Michel de Nostredame- Monnier sera reconnu comme un prophète annonçant Fulcanelli.

 

Christian. Cet animateur du site « La rue de l’alchimie » nous raconte l’histoire des deux livres de Fulcanelli –Le Mystère des cathédrales et Les Demeures philosophales ». Il nous parle de Julien Champagne, d’Eugène Canseliet, Des libraires Chacornac et Dujols, de l’incontournable Oswald Wirth, de Grasset d’Orcet et de bien d’autres alchimistes et ésotéristes qui évoluèrent durant les années Fulcanelli. L’auteur nous parle des dessins de Champagne et de Canseliet qui expliquent les symboles alchimiques sur les pierres, tout cela accompagné par une centaine de photos qui enjolivent le texte et le rendent agréable.

 

René Lachaud. Auteur d’un superbe livre –Hermès-Toth, symbolisme sacré égyptien- (voir Egypte chapitre 19), raconte l’alchimie d’Héliopolis. Lachaud fait partir l’alchimie de l’Egypte ancienne –appelée Kemet (terre noire)-, la ville d’Héliopolis était appelée Hélionou qui veut dire pilier, et il nous raconte pourquoi l’Egypte regorgeait d’or, non par ses mines mais par des procédés de fabrication alchimique. Héliopolis est la terre du Benou, ben ben, que nous retrouverons en alchimie sous la forme du phénix. Cette cité fut fondée par la race « Shem sou Hor » qui signifie les compagnons d’Hor » et viennent du pays de Pount, Atlantide des égyptiens. Cette race est réputée pour être experte en orfèvrerie et ferronnerie, autrement dit, ils savaient manier les métaux. Les textes des pyramides regorgent de précisions sur cette alchimie des métaux. En Grèce vers -500, Héphaïstos reprendra le flambeau de l’orfèvre-alchimiste. Vers -1500, Amenhotep II, fait aménager un laboratoire alchimique dans le Temple de Karnak. A la même époque né un enfant que l’on appellera Amenhotep fils de hapou, il deviendra un petit scribe mais va décrire par le menu tous les métaux, toutes les opérations de travail de ces métaux et surtout va expliquer la théologie des métaux et des minéraux qui pour les connaisseurs ne sont pas des choses inertes mais des choses qui ont une vie et une mémoire. Il parle aussi des opérations de momification sur le corps périssable, et qui va consister à stopper la nigredo par une série d’opérations chimiques pour arriver au stade « archas » et l’empêcher de se dissoudre afin qu’il puisse revivre à un niveau supérieur de l’existence. Une conférence exceptionnelle et magique.

 

Michel Dziwak, auteur d’un livre –Voir les étoiles au fond du puits- (voir chapitre 3 Alchimie) raconte que dans l’alchimie, les mythes et les légendes côtoient les faits historiques sans que l’on puisse toujours faire la part des choses. Il nous raconte l’apparition de Fulcanelli, personnalité exceptionnelle et énigmatique du début du XXe siècle. Il nous raconte les relations entre Fulcanelli et Pierre Curie, nous parle du soleil, des vitraux alchimiques, de la fabrication de l’or alchimique, des transmutations, des pièces et des médailles d’argent dont on se sert en alchimie. L’avantage de l’argent étant qu’il possède 2 isotopes alors que l’or n’en a qu’un. Les rapports de l’alchimie avec la science d’aujourd’hui ; les transmutations à basse énergie ; la fusion froide, les sursauts gamma, les nanotechnologies

Un livre de bonheur

 

FULCANELLI ET LES ALCHIMISTES ROUGES

Roger Facon

Ed. l’Oeil du Sphinx

2016

Fulcanelli. Ce pseudonyme a fait couler des flots d’encre depuis 1926. Le Forgeron solaire qui s’abrite derrière lui veille sur le « Finis Gloriae Mundi », la fin de la gloire du monde qui est nôtre. Mais Fulcanelli est aussi l’un des gardiens de la voie du verre, la voie totale du verre, la voie totale de l’alchimie que les historiens ont choisi d’ignorer. Roger Facon s’appuie sur une tradition familiale pour nous révéler ce qu’il sait de cette voie suivie, de la fin du XIXe siècle au milieu du siècle dernier, par Léon Patin, Roger Schneider, François Jolivet Castelot et Marcel Dana. Ces Quatre Mousquetaires «  rouges », de Bruxelles au Chat Noir, ont constitué, un demi-siècle durant la garde rapprochée de Fulcanelli, loin des feux de la rampe dévolus à Eugène Canseliet

 

On retrouve dans cet essai quelques-unes des facettes de Roger Facon qui fut ouvrier verrier, enseignant, policier… écrivain, comédien, entre autres activités. Auteur de science-fiction, de romans policiers et de livres qui mêlent ésotérisme et faits divers, il signe là un livre très personnel qui rassemble nombre de ses intérêts. L’ouvrage ne traite pas directement d’alchimie et ne cherche pas à résoudre « l’énigme Fulcanelli ». Il décrit les milieux dans lesquels Fulcanelli et ses amis ont pu évoluer au fil des décennies en suivant quatre personnages de la fin du XIXe siècle au milieu du XXe : Léon Patin, Roger Schneider, François Jollivet Castelot et Marcel Dana, proches des luttes communistes et passionnés d’alchimie.

 

Selon Roger Facon, ces quatre-là pratiquaient la voie alchimique du verre et furent en rapport avec Fulcanelli. Roger Facon distingue trois Fulcanelli : « Le Fulcanelli des fondateurs de L’Humanité, proche d’Anatole France et de Viviani. Ayant le cœur à gauche et une vie mondaine. Le Fulcanelli du Chat Noir, fréquentant le milieu anarchiste montmartrois et mettant sur pied avec Roger Schneider, Jollivet,  Castellot et Léon Patin une petite centrale de renseignements (et d’action ?) pour lutter contre les vampires vrais.

 

L’adepte Fulcanelli devenu immortel, mais menant toujours un combat de l’ombre et une vie de clandestin. » L’intérêt du livre réside surtout dans les témoignages, les anecdotes qui rendent compte de la petite histoire des mouvements dit initiatiques. C’est la vision plutôt romanesque mais pas sans intérêt d’un homme plutôt familier avec les organisations traditionnelles par ses recherches et ses liens familiaux.

 

L’auteur Roger Bacon, raconte ici comment et pourquoi il a écrit cet ouvrage, en hommage à son aïeul Léon Patin qui a fréquenté Fulcanelli, mais écoutons-le : Léon Patin, mon aïeul, s’est installé à Monchecourt en 1911. Il a relancé l’exploitation de la fosse Saint-Roch tout en fréquentant les milieux littéraires parisiens. Il était l’ami de Louis Blériot, pionnier de l’aviation, mais aussi d’un certain Fulcanelli, le célèbre alchimiste. Ce dernier était entré dans la légende. Des agences de voyages américaines organisent aujourd’hui des voyages Fulcanelli pour faire connaître les lieux décrits dans ses livres. Mais en 1911, rares étaient ceux qui étaient capables de mettre un visage sur ce pseudonyme emblématique. Mon aïeul Léon Patin était de ceux-là. Ma grand-mère Louise, dans les années 1928-1929, rencontra à son tour, à Montmartre, Fulcanelli.

 

Toute mon enfance a été bercée par les récits que ma grand-mère me faisait de Fulcanelli et de son attachement à l’Égypte et par-delà à l’Atlantide. Des projets qui liaient Fulcanelli à Léon Patin. Des secrets qu’ils partageaient ensemble. Des opinions politiques qui étaient les leurs. Patin et Fulcanelli étaient des anarchistes, des libertaires. Des rouges disait-on alors. » et là j’y vois un clin d’œil du destin. Le Sphinx, l’Égypte… Toute mon enfance, je le répète. Toute la raison d’être de Léon Patin et de ses travaux alchimiques. Aussi m’a-t-il semblé utile de raconter dans ce livre qui était mon aïeul, qui était ma grand-mère fascinée par son père et qui a essayé toute sa vie de renouer les fils dispersés pour mieux comprendre ce qu’il avait fait en dehors de la mine… Et payer ma dette envers eux. Car ce sont eux qui m’ont donné envie d’écrire. Le fantastique, la science-fiction, c’étaient leur passion commune. Et de cette passion, j’ai nourri mon écriture. »

 

FULCANELLI  -  EN HḖLIOPOLIS – PORTRAIT D’UN ALCHIMISTE DU XXème SIḔCLE    -   TOME  1 -

  Johan  Dreue

Collection le Lys rouge

 2016

Héliopolis est le nom d’une cité sainte bâtie dans le delta du Nil environ 4.500 ans av JC par la race fondatrice de l’Egypte ancienne: les Shem-sou Hor soit littéralement ceux qui suivent Horus.

 

Ce peuple n’était constitué ni de guerriers, ni de prêtres, ni de rois, ils étaient orfèvres et forgerons, et les derniers survivants d’un continent englouti.

 

Le Maitre et Adepte Fulcanelli s’est employé à faire revivre cette fraternité mythique au travers de différents portraits de ceux qui insufflèrent par leur art et leur témoignage dans la pierre l’antique message qui autrement se serait effacé de la mémoire des hommes. Il appela ces legs et dépôts des demeures philosophales et l’ensemble de celles-ci forment la cité invisible d’Héliopolis.

 

Ceux qui reprirent le flambeau se revendiquaient sous la bannière des frères en Héliopolis ou encore Rose Croix et le nom de leur cité devint Christianapolis. Nul doute que l’Adepte les a connu tant il les cite à longueur d’ouvrage «Invisibles parce qu’inconnus».

C’était le sort qu’il s’était réservé mais le grand homme de science qu’il était a laissé assez de traces par l’œuvre accomplie sur ce plan pour que nous puissions aussi dresser le portait émouvant d’un homme de cœur et d’esprit dont la culture n’avait d’égale que sa probité et sa modestie. Au-delà de l’alchimie la filiation ininterrompue fut maintenue au travers de cet homme dont nous racontons l’histoire avec des éléments dévoilés pour la première fois.

 

Rassemblées depuis plus de 30 ans ces pièces qui permettent à la fois de dresser une biographie exhaustive de l’Adepte et de comprendre le canevas qui a empêché à dessein que la vérité ne soit dévoilée prématurément afin que le temps fasse son travail d’épuration. Qu’il passe au crible les hypothèses farfelues et dénuées de tout fondement sauf l’imagination débridée de ses auteurs plus prompts à battre l’estrade qu’à argumenter. En dénouant les fils entremêlés de ce canevas on comprend mieux le dessein final de l’Adepte en même temps qu’une page inattendue de l’Alchimie se dessine et avec elle le sens de la filiation adeptale dont le Royal magistère ne saurait être interrompu. Adepte avons-nous dit en ces temps d’énergie nucléaire et de mutation technologique majeure ? Une réalité qui dérange d’autant plus qu’elle s’incarne dans la vérité d’un homme !…

 

Johan Dreue qui fut ancien compagnon de route de l’association Atlantis, collaborateur à PVI, membre de plusieurs rédactions, conseiller auprès des éditions Albin-Michel, directeur d’un département d’Intelligence Artificielle avec Jean-Pierre Changeux, diplômé en Philosophie (Paris IV), ancien élève de l’EPHE sous la direction de Pierre Hadot en sciences religieuses, dresse la liste exhaustive des arguments décisifs à partir desquels il peut brosser un portrait complet de Fulcanelli mettant en évidence les travaux du Savant en liaison avec les opérations de l’Adepte. Il y a fort à parier qu’il y aura « un avant » et « un après ». Pour les admirateurs de l’Adepte il convient de rappeler que Johan Dreue fut aussi l’organisateur du colloque en mémoire d’Eugène Canseliet qui se tint en 1999 dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Au 89 boulevard St Michel devant son domicile   -  L’autre vérité  « Nimas  - Nimenos »  Jules Verne   -   Jules Violle, une biographie autorisée   -  A l’ombre des chênes  -   liste des travaux et principales réalisations  -  L’actinomètre, synopsis des travaux  -   la légende, ses racines et au-delà, Canseliet   -  une expédition au Mont-Blanc  -   leçon d’ouverture au CNAM 1892  -   un voyage scientifique au Sahara  -  Recherche sur le platine à propos du X    -   Séjour à Grenoble, intérêt pour les mines   -   La question d’isotropes : Jean Baptiste Dumas  -   Exposition de Chicago, rencontre avec Nicolas Tesla   -   Marie- Curie,  à la recherche des terres rares   -  la permutation des formes par la lumière   -  Voyage en Kaléidoscope   -  A la recherche du diamant avec H. Moissan   -   la bombe atomique, le rapport Alsos   -   Epilogue provisoire : EIN STEIN   -   L’écu final, les blasons des salons d’honneur   -

 

FULCANELLI -  L’ALCHIMISTE DE LA RḖPUBLIQUE  -           Tome 2

 Johan  Dreue

Collection Le Lys rouge

 2016

Le théâtre d’ombres prend vie mais qui tire les ficelles ? Quelle est cette « haute et secrète diplomatie » évoquée par Fulcanelli ? Voilà bien des questions auxquelles cet ouvrage essaie d’apporter des réponses. On sait qu'’il a appartenu au club très fermé et dont le centre rayonnait, à partir du célèbre cabaret du chat noir et dont l’enseigne le faisait reposé sur un croissant de lune, ce cabaret était animé par Rodolphe Salis. La marche à l’étoile était au programme, comme la cabale solaire, celle aussi d’une Marianne portant le bonnet phrygien des initiés.

Derrière ce grand jeu ce sont les coulisses de la République que nous décrivons. En effet, le mystère qui plane sur Fulcanelli est également  celui qui enveloppe, à la façon d’un épais brouillard, toute la société française du 19e siècle et les enjeux autour de la nouvelle Science atomique. Le maître était reçu au plus haut des sphères du pouvoir, de même que la plupart des frères chevaliers d’Héliopolis allant de Jules Verne à Ferdinand de Lesseps en passant par Anatole France, Jules Grévy, Grasset d’Orcet et autre. Un excellent dossier qui apporte des témoignages et un éclairage nouveau étayé par de nombreuses archives inédites, incluant un panorama alchimique et ésotérique de cette époque charnière.

« Les Demeures Philosophales parurent au mois d’octobre 1930 : j’étais moi-même auprès du Maître depuis 1915. Que dire de ce dernier ? que sais-je au juste, sinon que son savoir était immense !
Si en Héliopolis, je me trouve toujours et très sévèrement soumis, par le serment à l’ancestrale discipline du secret, combien, en revanche, de hauts personnages, libres et puissants, qui eussent pu parler, même confidentiellement, se turent, comme liés par un tacite accord! Il importe qu’on sache, en particulier, que Fulcanelli, dans sa jeunesse, était reçu par Chevreul, de Lesseps et Grasset d’Orvet : qu’il était l’ami de Berthelot et qu’il connut très bien Curie, son cadet de vingt années, ainsi que Jules Grévy et Paul Painlevé.  Fulcanelli se trouvait dans la cour, en compagnie de René Viviani, de qui la calèche attendait sur l’avenue. Je m’arrêtai pour saluer avec beaucoup de déférence, car je savais la qualité du visiteur et l’amitié qui l’unissait intimement à son très cher Fulcanelli. »
Eugène Canseliet

Note : La rencontre eut lieu avenue Montaigne à Paris en 1919, René Viviani fut président du conseil de 1914 à 1915, puis ministre jusqu’en 1917. C’est lui qui eut la redoutable tâche de déclarer la mobilisation générale en 1914. De quelle façon Fulcanelli eût-il à faire avec l’homme d’Etat, c’est ce que nous expliquons également dans l’ouvrage et comment se noua cette grande amitié.

Dans le chapitre intitulé « Le laboratoire imaginaire » l’Adepte Fulcanelli se gausse de la vision que se fait le public de l’alchimiste : « L’alchimiste ? — Un vieillard méditatif, au front grave et couronné de cheveux blancs, silhouette pâle et ravagée, personnage original d’une humanité disparue et d’un monde oublié ; un reclus opiniâtre, voûté par l’étude, les veilles, la recherche persévérante, le déchiffrage obstiné des énigmes de la haute science. Tel est le philosophe que l’imagination du poète et le pinceau de l’artiste se sont plu à nous représenter. « et de conclure au final : « Tel est le tableau légendaire de l’alchimiste et de son laboratoire. Vision fantastique, dépourvue de vérité, sortie de l’imagination populaire et reproduite sur les vieux almanachs, trésors du colportage. »

Les laboratoires de notre alchimiste sont d’une toute autre nature puisque ce furent ceux que la République lui mis à disposition au travers des grandes écoles où il enseignait par ailleurs ! de là il nous observe, de son empyrée il doit bien jubiler de savoir que ces ragots ont encore cours et alimentent une fiction de troisième niveau et digne des séries télévisées à destination d’un public ignare. Depuis Jacques Cœur, Jean Bourré, Les frères Lallemant et tant d’autres comme la famille Gondi, ils furent nombreux à servir de conseillers ou de grands argentiers auprès du Prince ou du Roi. La troisième république n’échappa pas à la règle et le premier d’entre eux fut sans conteste le premier parmi eux sous son nom adeptal de Fulcanelli. Nous en racontons l’histoire vue de son époque dans ce deuxième opus de 260 pages.

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Les Bâtisseurs : Du mystère des Goths au mystère des cathédrales  -   Hermès et la fête de l’âne, ses origines gothiques  -   Geoffroy-Dechaume sculpteur romantique   -   Les logeurs du bon Dieu, Viollet le Duc   -    Edmond Duthoit et Abbadia  -    Ferdinand de Lesseps, célèbre inconnu   -   Théodore Ballu et les fantômes de l’hôtel de Ville   -  

 

Panorama de l’alchimie au XIXeme siècle  -   L’entrée en scène d’un jeune physicien, Jules Violle   -   Jollivet Castelot et l’école de Douai   -   Albert Poisson   -   Tiffereau et l’hyper-chimie   -   Franck Tausen et les alchimistes du IIIème Reich   -   Archibald Cockren et le solvant universel   -   Alphonse Jobert et sa polémique avec Tiffereau   -   Marcelin Berthelot « entre immortels »   -   Alchimie et gnose  -   Le précieux don de Dieu   -  Chevreul  -  Raspail  -  Louis Ménard   -  Figuier  -   Charles Edouard Guillaume   - 

 

Autour du Chat Noir : Grasset d’Orcet, cabale solaire   -  Raymond Roussel, pour un pauvre « O » d’aphone   -   Anatole France, ce bon Thibault   -   Pierre Dujols, l’érudit libraire   -   Le Chat Noir et sa haute diplomatie   -   Théâtre d’ombres   -   Milosz, l’homme qui parlait aux oiseaux  -  Du Nostoc  -   Chat noir, ville en Vexin, Rodolphe Salis   -  Le manteau d’azur  -  Parsifal et l’épisode de Sarcelles  -   Fulcanelli, un immortel rendu enfin aux siens   -   Vulcain et le Maître des forges   -   

 

fulcanelli dÉvoilÉ

G. dubois

Edition DERVY

 1996

Qui était Fulcanelli ? Quelle est la véritable identité de l’auteur du Mystères des Cathédrales et des Demeures Philosophales ? Qui se cachait derrière le pseudonyme de Fulcanelli, l’alchimiste dont on a dit qu’il avait réussi la Pierre Philosophale et opéré en 1922 une transmutation à l’usine à gaz de Sarcelles ?


Que doit-on penser de sa réapparition en 1952 à Séville, à l’âge de 113 ans avec une apparence remarquablement jeune ?
Fut-il un Adepte, un Initié ou un Lanceur de canulars ?


Geneviève Dubois, pour tenter de percer l’énigme, s’est livrée à une enquête minutieuse dans l’univers très secret des sociétés discrètes de la fin du XIXème et du début du XXème siècle.

Elle nous entraîne sur la trace de personnalités, telles que René Guénon, Papus, Schwaller de Lubicz, Jean-Julien Champagne, Pierre Dujols…, et met en évidence les relations, souvent insoupçonnées, qui existaient entre ces chercheurs de vérité. Une investigation étayée de documents inédits, qui bouscule bien des idées préconçues et dévoile enfin le mystère Fulcanelli.

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Roger Galois   -  La chaine d’Hermès  ou la persistance de la science alchimique   -     L’air du temps : le milieu ésotérique de la fin du 19e siècle   -   Le creuset de la résurgence alchimique    -   A1ssan Dina et le château des Avenières avec sa chapelle mosaïqué des 22 lames du Tarot égyptien   -    René  Guénon  et sa compagne Madame Dina ( ex-femme  de Dina Assan)  -  les frères Chacornac   -   Les polaires  -  L’église gnostique   -  Julien Champagne  -  Schwaller de Lubicz      -      Eugene Canseliet, gardien du Temple et début de la légende    -       Parution des ouvrages signés Fulcanelli ou l’art d’interpréter la pierre   -    Pierre Dujols et la librairie du merveilleux   -AOR  et Isha    -   V. Milosz   -    Louis Alain Guillaume   -   Robert Amadou -    Patrice Gentil    -  

 

FULCANELLI  EXHUMÉ  -  Volume  2

FILOSTÈNE

Edition la pierre philosophale 

 2011

 2e volume de cette trilogie, tiré à 220 exemplaires numérotés.

 

Ce livre est la réponse attendue à une énigme qui a perduré depuis près d’un siècle. Plus qu’un travail d’auteur, Filostène en référence à son maître nous gratifie de l’ouvrage de référence celui qui est le seul, preuves incontestables à l’appui, à mettre un point final à l’identité révélée de Fulcanelli.

 

Filostène comme historien, prolonge sa réflexion sur la confrérie des Frères Chevaliers d’Héliopolis, leur but, leur mission… N’oublions pas que le célèbre alchimiste Eugène Canseliet se qualifiera lui-même de Frère Chevalier d’Héliopolis. Pourquoi ?

 

Les Frère Chevaliers d’Héliopolis sont-ils une confrérie proche de celle des Templiers ou au contraire considèrent ils ces derniers comme leurs ennemis depuis plusieurs siècles ? Sont-ils la « face cachée » des Templiers, un ordre encore aujourd’hui dissimulé et qui perdure depuis des siècles ? Quelle filiation Fulcanelli et son initiateur ont-ils partagé avec cette mouvance ? Quelle relation Fulcanelli a-t-il entretenue avec Jean-Julien Champagne, la famille de Lesseps, Pierre Dujols ou Eugène Canseliet ?

 

A toutes ces questions passionnantes et restées sans réponse Filostène nous répond, non pas comme un romancier, mais comme un chercheur de vérité comme il se définit lui-même, en respectant le serment donné à son maître

Thèmes et sujets étudiés dans cet ouvrage :

 

Faut-il démystifier Fulcanelli au point de vue de l’historien et de la Tradition alchimique ? – quelques personnalités autour du mythe Fulcanelli : Jean Julien Champagne, Anatole France, Eugène Canseliet, Pierre Dujols, René Schwaller de Lubicz, Marcelin Berthelot, Eugène Chevreul, Jules Simon, Samuel D. C. Lidiakos, Philippe Encausse, Charles de Lesseps, Robert Amadou, Jean Artero… -  Réflexions autour du mythe Fulcanelli-Paul Decoeur – Geneviève Dubois – O. V. de Lubicz Milosz – Coton-Alvart – Allain Guillaume financier de l’occulte – lecture des voyages en Kaléidoscope d’Irène Hillel-Erlanger – Explication du « Mystères des Cathédrales » - Les demeures philosophales ou deux mères du sel philosophique – Et si Fulcanelli n’avait jamais existé ? – Ptah dieu assis – Le lourd secret d’Eugène Canseliet ou la révélation des Frères Chevaliers d’Héliopolis autrefois nommés Frères Compagnon d’Hiérosolym -  P. Antoine Berryer successeur de Mathias de Lesseps à la garde des F.C.H. – L’ère du Hiéron du Val d’or de Paray-le-Monial avec le baron de Sarachaga gardien des F.C.H. – le fabuleux voyage en Terre Sainte et en Egypte d’Ogier IX – Jacques Cuers (1395-1456), grand Argentier et gardien de la Fraternité – Jean Bourré du Plessis, argentier de Louis XI et le parallèle avec Jacques Cœur – Jean Lallemand et la Chevalerie à Bourges au temps de Louis XII et d’Anne de Bretagne – Blaise de Vigenère – F. Mercure Van Helmont – Alexandre Toussaint Limojon de Saint- Didier – Leibniz – Dom Pernety – les Dames qui accompagnèrent le mouvement alchimique – Les F.C.H (Frères Chevaliers d’Héliopolis) face aux Chevaliers de la Toison d’Or et aux Rose+Croix – Liste des gardiens et des Mères de la Fraternité d’Héliopolis -

 

FULCANELLILE MAÎTRE SECRET DE FULCANELLI  - Volume 1

NICODÈME

Edition  LA PIERRE PHILOSOPHALE

 2011

L’édition la Pierre Philosophe sort une trilogie sur Fulcanelli en 3 volumes : Le maître secret de Fulcanelli – Fulcanelli exhumé et le Puzzle – Ces trois livres sont en tirage numéroté à 120, 150, et 220 exemplaires, c’est dire la rareté.

 

Ce premier volume est un livre de référence dans lequel le maître de Fulcanelli est pour la première fois clairement identifié. Deux initiales et un concours heureux celui de Filostène auront suffi à notre auteur pour remonter un fil d’Ariane d’une grande véracité. Ce personnage public et renommé est resté complètement inconnu des amoureux de Fulcanelli.

 

L’auteur Nicodème a pour la première fois décodé celui qui initiera le plus grand adepte du XXe siècle à l’Art Royal. Les œuvres de Fulcanelli, « Les mystères des cathédrales et des Demeures philosophales » révèlent grâce au concours attentif de Nicodème de surprenantes découvertes ignorées jusqu’à ce jour.

 

La filiation entre ces deux personnages ouvre de nouveaux champs d’études qui raviront les amoureux de science. Nicodème poursuit sa recherche dans l’étude des œuvres du Maître de Fulcanelli car ce dernier est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages. Toujours avec perspicacité Nicodème nous plonge avec délice et joie dans une des plus grande aventure alchimique  du XIXe siècle où les principaux acteurs sont des pierres fondatrices du renouveau de l’Art Royal.

 

Les travaux de Walter Grosse d’une part, puis ceux très documentés de Filostène ont largement démontré que derrière le pseudonyme célèbre de Fulcanelli se cachait un ingénieur des Ponts et Chaussées, Mr Paul Decoeur.  Toutes ces recherches ont permises alors de s’apercevoir que Fulcanelli avait un maître à penser, mais qui était-il ? Cet ouvrage nous le dévoile et explique la filiation.

 

Quelques sujets étudiés dans cet ouvrage :

 

Louis XVI et le rapport avec la lame 16 du Tarot – les ouvrages et les lettres de Pierre Aristide Monnier - La langue des oiseaux – explications sur la croix potencée qui fut adoptée par Godefroy de Bouillon en 1099 pour le royaume de Jérusalem – Nîmes et Toulouse villes qui attirèrent l’attention  de A. Monnier et de Péladan – Eugène Canseliet et Fulcanelli – le corpus hermétique – le feu – le sel – L’Art Hermétique – Naissance de l’esprit et du Mercure – Python ou Typhon – Tableau de l’œuvre et des couleurs alchimiques – temps et saisons de l’Oeuvre -  petit dictionnaire hermétique de l’œuvre alchimique -

 

FULCANELLI- LE MYSTÈRE DES CATHÉDRALES et L’INTERPRÉTATION ÉSOTÉRIQUE DES SYMBOLES HERMÉTIQUES DU GRAND ŒUVRE

FULCANELLI

Edition J.J. Pauvert

 1977

Le livre clef de Fulcanelli. On y trouve des explications sur les représentations de pierre dans les cathédrales de Paris, d’Amiens de Bourges, et sur la croix cyclique d’Hendaye.

Quand le mystère des cathédrales  fut rédigé en 1922, Fulcanelli n’avait pas reçu le « Don de Dieu », mais il était si près de l’illumination suprême qu’il jugea nécessaire d’attendre et de garder l’anonymat. C’est ce qu’il écrivit dans ses premiers textes. Ce nom substitué de Fulcanelli est maintenant très implanté dans les mémoires. Fulcanelli fut « initié » par le moine Basile Valentin, dont l’ouvrage « les douze clefs de la philosophie » fut le livre initiant.

 

Ce second livre de Fulcanelli après « Les demeures philosophales », a remis en pleine lumière la cabale phonétique dont les principes et leur application étaient tombés dans le plus total oubli. Il ne faut pas confondre la cabale et la Kabbale. Le mot cabale dérive du latin caballus, qui veut dire cheval, le mot Kabbale vient de l’hébreu kabbalah qui veut dire tradition. On retrouvera ces mots tout au long de ce livre avec bien sur des explications sur la langue des oiseaux et la Gaye Science.

On peut se poser la question : Qu’est-ce que l’Alchimie pour l’Homme ? Ne serait-ce pas cette recherche d’un état d’âme qui relève de la grâce réelle et efficace, la recherche de l’éveil de la Vie secrètement assoupie sous l’épaisse enveloppe de l’Être, sur les deux plans universels, où siègent ensemble la matière et l’esprit. Le processus de cette recherche doit être absolu, qui consiste en une permanente purification, jusqu’à la perfection ultime. Solve et coagula, dissous et coagule, la technique est simple, mais elle exige sincérité, résolution, humilité et  patiente.

 

Dans cet ouvrage Fulcanelli nous emmène en voyage à travers divers monuments et nous explique comment voir et décrypter les symboles de ces « livres de pierres ». Nous sommes à Notre Dame de Paris, surtout devant le grand portail, et nous écoutons toute l’œuvre alchimique taillée dans la pierre. Nous sommes à la cathédrale d’Amiens où les images de pierre sont quasi identiques à celle de Notre Dame de Paris, avec comme différence les emblèmes des personnages qui sont différent, c'est-à-dire que les disques de Paris sont ici représentés par des écus, l’emblème du mercure est présenté par une femme à Amiens et par un homme à Paris. Puis nous allons à Bourges, ville du grand argentier Jacques-Cœur, nous visitons son palais et ses nombreux emblèmes hermétiques, notamment sa façade avec la Merelle de Compostelle, nous visitons l’hôtel Lallemant, également chargé de sculptures alchimiques, et dont l’état de conservation est superbe. Enfin quelques pages sur la croix cyclique d’Hendaye

 

Sanctuaire de la Tradition, de la Science et de l’Art, la cathédrale gothique ne doit pas être regardée comme un ouvrage uniquement dédié à la gloire du christianisme, mais plutôt comme une vaste concrétion d’idées, de tendances, de foi populaires, un tout parfait auquel on peut se référer sans crainte dès qu’il s’agit de pénétrer la pensée des ancêtres, dans quelque domaine que ce soit : religieux, laïque, philosophique ou social. Les voûtes hardies, la noblesse des vaisseaux, l’ampleur des proportions et la beauté de l’exécution font de la cathédrale une œuvre originale, d’incomparable harmonie, mais que l’exercice du culte ne paraît pas devoir occuper en entier. Si le recueillement, sous la lumière spectrale et polychrome des hautes verrières, si le silence invitent à la prière, prédisposent à la méditation, en revanche l’appareil, la structure, l’ornementation dégagent et reflètent, en leur extraordinaire puissance, des sensations moins édifiantes, un esprit plus laïque et, disons le mot, presque païen. On y peut discerner, outre l’inspiration ardente née d’une foi robuste, les mille préoccupations de la grande âme populaire, l’affirmation de sa conscience, de sa volonté propre, l’image de sa pensée dans ce qu’elle a de complexe, d’abstrait, d’essentiel, de souverain.

 

Si l’on vient à l’édifice pour assister aux offices divins, si l’on y pénètre à la suite des convois funèbres ou parmi le joyeux cortège des fêtes carillonnées, on s’y presse également en bien d’autres circonstances. On y tient des assemblées politiques sous la présidence de l’évêque ; on y discute le prix du grain et du bétail ; les drapiers y fixent le cours des étoffes ; on y accourt pour quérir le réconfort, solliciter le conseil, implorer le pardon. Et il n’est guère de corporations qui n’y fassent bénir le chef-d’œuvre du nouveau compagnon et ne s’y réunissent, une fois l’an, sous la protection de leur saint Patron. D’autres cérémonies, fort attrayantes pour la foule, s’y maintinrent pendant la belle période médiévale. Ce fut la Fête des Fous, - ou des Sages, - kermesse hermétique processionnelle, qui partait de l’église avec son pape, ses dignitaires, ses fervents, son peuple, - le peuple du moyen âge, bruyant, espiègle, facétieux, débordant de vitalité, d’enthousiasme et de fougue, - et se répandait dans la ville... Satire hilarante d’un clergé ignorant, soumis à l’autorité de la Science déguisée, écrasé sous le poids d’une indiscutable supériorité.

 

Ah ! la Fête des Fous, avec son char du Triomphe de Bacchus, traîné par un centaure et une centauresse, nus comme le dieu lui-même, accompagné du grand Pan ; carnaval obscène prenant possession des nefs ogivales ! Nymphes et naïades sortant du bain ; divinités de l’Olympe, sans nuages et sans tutu : Junon, Diane, Vénus, Latone se donnant rendez-vous à la cathédrale pour y entendre la messe ! Et quelle messe ! Composée par l’initié Pierre de Corbeil, archevêque de Sens, selon un rituel païen, et où les ouailles de l’an 1220 poussaient le cri de joie des bacchanales : Evohé ! Evohé ! - Et les escholiers en délire de répondre.

 

Ce fut encore la Fête de l’Âne, presque aussi fastueuse que la précédente, avec l’entrée triomphale, sous les arceaux sacrés, de maître Aliboron, dont le sabot foulait, jadis, le pavé juif de Jérusalem. Notre glorieux Christophore y était célébré dans un office spécial où l’on exaltait, après l’épître, cette puissance asine qui a valu à l’Eglise l’or de l’Arabie, l’encens et la myrrhe du pays de Saba. Parodie grotesque que le prêtre, incapable de comprendre, acceptait en silence, le front courbé sous le ridicule, versé à pleins bords, par ces mystificateurs du pays de Saba, ou Caba, les cabalistes en personne ! Et c’est le ciseau même des maîtres imagiers du temps, qui nous confirme ces curieuses réjouissances. En effet, dans la nef de Notre-Dame de Strasbourg, écrit Witkowski [3], "le bas-relief d’un des chapiteaux des grands piliers reproduit une procession satirique où l’on distingue un pourceau, porteur d’un bénitier, suivi d’ânes revêtus d’habits sacerdotaux et de singes munis de divers attributs de la religion, ainsi qu’un renard enfermé dans une châsse. C’est la Procession du Renard ou de la Fête de l’Âne". Ajoutons qu’une scène identique, enluminée, figure au folio du manuscrit no 5055 de la Bibliothèque nationale.

 

Ce furent, enfin, ces coutumes bizarres où transparaît un sens hermétique souvent très pur, qui se renouvelaient chaque année et avaient pour théâtre l’église gothique, comme la Flagellation de l’Alléluia, dans laquelle les enfants de chœur chassaient, à grands coups de fouet, leurs sabots  ronflants hors des nefs de la cathédrale de Langres ; le Convoi de Carême-Prenant ; la Diablerie de Chaumont ; les processions et banquets de l’Infanterie dijonnaise, dernier écho de la Fête des Fous, avec sa Mère Folle, ses diplômes rabelaisiens, son guidon où deux frères, tête-bêche, se plaisent à découvrir leurs fesses ; le singulier Jeu de Pelote, qui se disputait dans le vaisseau de Saint-Etienne, cathédrale d’Auxerre, et disparut vers 1538 ; etc.

 

La cathédrale est le refuge hospitalier de toutes les infortunes. Les malades qui venaient, à Notre-Dame de Paris, implorer Dieu pour le soulagement de leurs souffrances, y demeuraient jusqu’à leur guérison complète. On leur affectait une chapelle, située vers la seconde porte, et qui était éclairée par six lampes. Ils y passaient les nuits. Les médecins y donnaient leurs consultations, à l’entrée même de la basilique, autour du bénitier. C’est encore là que la Faculté de médecine, quittant, au XIIIe siècle, l’Université pour vivre indépendante, vint donner ses assises et se fixa jusqu’en 1454, époque de sa dernière réunion, provoquée par Jacques Desparts. C’est l’asile inviolable des gens poursuivis et le sépulcre des défunts illustres. C’est la cité dans la cité, le noyau intellectuel et moral de l’agglomération, le cœur de l’activité publique, l’apothéose de la pensée, du savoir et de l’art.

 

Par l’abondante floraison de son ornementation, par la variété des sujets et des scènes qui la parent, la cathédrale apparaît comme une encyclopédie très complète et très variée, tantôt naïve, tantôt noble, toujours vivante, de toutes les connaissances médiévales. Ces sphinx de pierre sont ainsi des éducateurs, des initiateurs au premier chef. Ce peuple de chimères hérissées, de grotesques, de marmousets, de mascarons, de gargouilles menaçantes, - dragons, stryges et tarasques, - est le gardien séculaire du patrimoine ancestral. L’art et la science, jadis concentrés dans les grands monastères, s’échappent de l’officine, accourent à l’édifice, s’accrochent aux clochers, aux pinacles, aux arcs-boutants, se suspendent aux voussures, peuplent les niches, transforment les vitres en gemmes précieuses, l’airain en vibrations sonores et s’épanouissent sur les portails dans une joyeuse envolée de liberté et d’expression. Rien de plus laïque que l’exotérisme de cet enseignement ! rien de plus humain que cette profusion d’images originales, vivantes, libres, mouvementées, pittoresques, parfois désordonnées, toujours intéressantes ; rien de plus émouvant que ces multiples témoignages de l’existence quotidienne, du goût, de l’idéal, des instincts de nos pères ; rien de plus captivant, surtout, que le symbolisme des vieux alchimistes, habilement traduit par les modestes statuaires médiévaux. À cet égard, Notre-Dame de Paris, église philosophale, est sans contredit l’un des plus parfaits spécimens, et, comme l’a dit Victor Hugo, "l’abrégé le plus satisfaisant de la science hermétique, dont l’église de Saint-Jacques-la-Boucherie était un hiéroglyphe si complet".

 

Les alchimistes du XIVe siècle s’y rencontrent, hebdomadairement, au jour de Saturne, soit au grand porche, soit au portail Saint-Marcel, ou encore à la petite Porte-Rouge, toute décorée de salamandres. Denys Zachaire nous apprend que l’usage s’y maintenait encore l’an 1539, "les dimanches et jours de festes", et Noël du Fail dit que "le grand rendez-vous de tels académiques estoit à Nostre-Dame de Paris». Là, dans l’éblouissement des ogives peintes et dorées [6], des cordons de voussures, des tympans aux figures multicolores, chacun exposait le résultat de ses travaux, développait l’ordre de ses recherches. On y émettait des probabilités ; on y discutait les possibilités ; on y étudiait sur place l’allégorie du beau livre, et ce n’était pas la partie la moins animée de ces réunions que l’exégèse abstruse des mystérieux symboles.

 

Après Gobineau de Montluisant, Cambriel et tutti quanti, nous allons entreprendre le pieux pèlerinage, parler aux pierres et les interroger. Hélas ! il est bien tard. Le vandalisme de Soufflot a détruit en grande partie ce qu’au XVIe siècle le souffleur pouvait admirer. Et, si l’art doit quelque reconnaissance aux éminents architectes Toussaint, Geffroy Dechaume, Bœswillwald, Viollet-le-Duc et Lassus qui restaurèrent la basilique, odieusement profanée par l’Ecole, la Science ne retrouvera jamais ce qu’elle a perdu. Quoi qu’il en soit, et malgré ces regrettables mutilations, les motifs qui subsistent encore sont assez nombreux pour qu’on n’ait pas à y regretter le temps et la peine d’une visite. Nous nous estimerons donc satisfaits et largement payé de notre effort, si nous avons pu éveiller la curiosité du lecteur, retenir l’attention de l’observateur sagace et montrer aux amateurs de l’occulte qu’il n’est pas impossible de retrouver le sens de l’arcane dissimulé sous l’écorce pétrifiée du prodigieux grimoire.

 

FULCANELLI  -  LE  PUZZLE  FULCANELLI  - Volume  3  

Walter GROSSE

Edition  LA PIERRE PHILOSOPHALE

 2011 

3e volume de la trilogie, tirage à 120 exemplaires.

 

Comme à son habitude Fulgrosse nous livre dans ce nouvel ouvrage le prolongement naturel de son ouvrage précédent « Fulcanelli, un secret violé ». Il approfondit ici sa réflexion toujours si riche en documents d’une grande qualité. Ce « Champollion de Fulcanelli » comme certains se plaisent à le surnommer a été le premier en effet à avoir énoncé le nom de Paul Decoeur comme « fulcanellisable » potentiel.

 

Ce travail exceptionnel d’investigation d’une quinzaine d’années a porté ses fruits, car aujourd’hui sa découverte est corroborée par le travail d’un autre auteur: Filostène  auteur de « Fulcanelli exhumé ». Fulgrosse aujourd’hui encore enrichit son propos et nous livre ses dernières découvertes autour de ce personnage si énigmatique que fut Fulcanelli.

 

Au sommaire de cet ouvrage on y trouve :

 

Généalogie et petit historique sur Paul Decoeur, sa famille, sa vie et sa carrière profane et alchimique - Comment fut déposé l’ouvrage « les mystères des Cathédrales » par Eugène Canseliet – L’école Polytechnique et ses étudiants – Sarcelles et son usine à gaz de la compagnie Georgi – Jean-Julien Champagne – L’Egyptologue René Schwaller de Lubicz – Jules Boucher – Ferdinand de Lesseps – Jean Artero – Réflexions personnelles de Walter Grosse

Une riche iconographie agrémente cet ouvrage

 

FULCANELLI LES ZONES D’OMBRE ENFIN ÉCLAICIES

Walter Grosse

Ed. Le Mercure Dauphinois

 2020

Nous connaissons les qualités d’enquêteur de Walter Grosse qui a considérablement contribué au décryptage du code du Manuscrit Voynich. Avec ce livre consacré à Fulcanelli, il poursuit son travail rigoureux sur le milieu des alchimistes pour renforcer la thèse qu’il a défendu voilà une dizaine d’années désignant Fulcanelli comme étant Paul Decoeur.

 

L’un des arguments opposés à Walter Gross par ses contradicteurs est la date du décès de Paul Decoeur, 1923, alors que Fulcanelli semble actif de 1924 à 1952. C’est cette question centrale de l’hypothèse Decoeur que Walter Grosse traite dans ces pages à partir de documents inédits et des interprétations qu’il présente de manière chronologique à partir de 1923, plus exactement du décès de Fulcanelli-Decoeur.

 

Paul Decoeur n’était pas un homme d’écriture. Qui plus est, il consacrait tout le temps disponible à la réalisation du grand-œuvre. Il s’est appuyé sur des amis jugés sûrs pour mettre en forme ces notes et le fruit de ses recherches pour publier, Eugène Canseliet le premier, chargé par Fulcanelli de l’édition, qui eut la lourde responsabilité de la publication du Mystère des Cathédrales et des Demeures philosophales. Walter Grosse suit également les échanges de Robert Amadou avec Eugène Canseliet publiés dans Le Feu du Soleil en 1978. Leur analyse croisée avec les documents et d’autres témoignages permettent de cerner les actes de l’exécuteur testamentaire et sa relation avec Eugène Canseliet. Il éclaire enfin l’énigme de Séville, autour d’un portrait de Fulcanelli-Decoeur.

 

Une part de ce travail consiste à repérer dans les propos d’Eugène Canseliet ceux qui évoquent la présence de Fulcanelli, l’adepte qui a dépassé la seconde mort et demeure au-delà de la disparition du corps physique. Beaucoup de confusions sont nées de ces propos qui ne faisaient pas référence à un Fulcanelli incarné. Bien entendu, certains demeureront sceptiques, et il le faut afin que les recherches se poursuivent, mais l’hypothèse Paul Decoeur sort renforcée de ce travail très bien structuré, présenté et étayé.

 

FULCANELLI  - les demeures philosophALES

fulcanelli

Edition J.J. Pauvert

 1996

2 volumes pour cette anthologie du symbolisme hermétique dans ses rapports avec l’Art sacré et l’ésotérisme du grand œuvre. C’est un livre de base et de référence pour qui veut pénétrer l’Alchimie et les mystères.

 

Ce livre vient donc à la suite logique de son premier livre « Le mystère des cathédrales », dont il se montre par surcroit, le développement abondant et précieux, dans le double domaine spirituel et physique du Grand Œuvre. On y trouve d’abord une longue exposition, en divers chapitres des connaissances philosophiques et scientifiques au Moyen Âge, qui permet au lecteur d’accéder plus facilement au niveau supérieur où se situe l’alchimie.

 

L’interprétation hermétique, sous la plume du grand Adepte, ne laisse pas de continuer de séduire par son originalité et à convaincre surtout par sa souveraine justesse. Elle s’étend donc à de nombreux monuments qui deviennent alors les demeures de la  sagesse, à bon droit bénéficiaires de l’épithète philosophales.

 

Ainsi défilent, sous les yeux physiques et ceux de l’entendement, le manoir de la Salamandre à Lisieux, la maison d’Adam et Eve au Mans, la cheminée de Coulonge-sur-l’Autize, le château de Dampierre-sur Boutonne, le tombeau de Francois II, duc de Bretagne, à Nantes, et beaucoup d’autre encore.

 

Cet ouvrage parait plus actuel que celui imprimé en 1930, quand il sortit, à son tour dans l’indifférence quasi générale, à l’égard de l’alchimie dont il était la voix venue du fond des âges, en même temps que la voix conservée par l’unanime tradition.

Conséquemment dépositaires de l’antique discipline d’Hermès, à l’instar du Mystère des cathédrales, les demeures philosophales présentent les 20 facettes triangulaires de l’intégrale connaissance et brillent de tous les feux de la jeunesse et de la perpétuité.

 

Philosophes et physico-chimistes, spéculatifs et praticiens, artistes et poètes, curieux de tous les genres, trouveront largement leur compte, dans cette exégèse ésotérique des scènes et des motifs qui décorent singulièrement les Demeures Philosophales.

 

Le premier tome explique et développe les points suivants : Histoire et monuments - Moyen Âge et Renaissance- L’Alchimie médiévale et sa langue des oiseaux - Le laboratoire légendaire - Chimie et Philosophie - La Cabale hermétique -  Alchimie et Spagirie -  La Salamandre de Lisieux -  Le mythe alchimique d’Adam et Eve -  Louis d’Estissac (né  en 1507), gouverneur du Poitou et de la Saintonge, grand officier de la couronne et philosophe hermétique, on suppose que Rabelais aurait été à la base de son initiation alchimique -  L’Homme des bois, héraut mystique de Thiers.

 

Le second tome développe : 220 pages sont consacrées au château de Dampierre-sur-Boutonne et à son merveilleux grimoire – Les gardes du corps de François II, duc de Bretagne, la statuaire qui ornent les quatre angles de son tombeau avec les quatre figures cardinales (Justice, Prudence, Force et Tempérance) – Le cadran solaire du palais Holyrood d’Edimbourg – Paradoxe du progrès illimité des sciences – Le règne de l’Homme – Le déluge – L’Atlantide – L’Embrasement – L’Âge d’or -

 

FULCANELLI  prÉsence de fulcanelli

Jean artero

Edition ARQA

 2008

À l’heure sonnée des révélations de toutes sortes, entre souffre et mercure, un nombre important d’auteurs, en moins de soixante-quinze ans, ont tous – sans aucun doute – dans divers écrits biographiques, révélé la véritable identité de Fulcanelli.

 

Portraits de personnalités en silhouettes, faits de nombreuses suppositions énigmatiques et de thèses fortement controversées… de ces personnages dépeints en pleine lumière, jamais identiques, tous avancés contre leur gré sur le devant de la scène, on ne compte à ce jour pas moins de douze propositions fulcanelliennes toutes différentes et aussi singulières pour l’alchimiste auteur du Mystère des Cathédrales que : Jean-Julien Champagne, René Schwaller de Lubicz, Pierre Dujols, Eugène Canseliet, François Jollivet-Castelot, Pierre de Lesseps, Alexis de Satachaga, un collectif d’auteurs et d’opératifs, ou plus récemment encore : Camille Flammarion, Alphonse Jobert, Jules Viollet…

 

Quel est donc alors « le véritable Fulcanelli » dans cette cohorte de biographies prétendues ? Le grand mérite du présent livre de Jean Artero, fin connaisseur de l’Histoire occulte de la Belle Époque est, pour tout dire et pour la première fois, de ne surtout pas révéler cette identité ; mais de parfaitement discerner ici en quoi les thèses évoquées jusqu’à présent s’éloignent d’une vérité biographique authentique. C’est en cela que cet ouvrage puissant fera date.

 

Le « Qui est FULCANELLI ? » n’est pas pour Jean Artero le socle de référence de cette étude érudite. Pour passer au plus près de l’incarnation flamboyante, c’est bien plutôt dans le « qui n’est pas Fulcanelli ? » que réside la véritable analyse de cette équation biographique… Un livre étonnant où l’on trouvera une réflexion fouillée et argumentée sur les raisons du rayonnement exceptionnel et croissant, à l’étranger comme dans notre pays, de l’alchimiste Fulcanelli, cet homme brillant et hors du commun ainsi que les arguments qui président encore à la pérennité d’une œuvre toujours plus vivante.

 

Cet ouvrage diffère donc très largement de tous les livres qui ont déjà été consacrés au parcours personnel de Fulcanelli et qui se sont généralement cantonné à la résolution de l’énigme de l’identité de cet Adepte, resté parfaitement anonyme…

 

FULCANELLI.   QUI SUIS-JE ?

PATRICK    RIVIERE

Edition PARDES

 2004

Dans ce Fulcanelli, Qui suis-je,  l’auteur Patrick Rivière, dévoile, preuves à l’appui, la véritable identité de l’énigmatique et prestigieux alchimiste, auteur du « mystère des cathédrales et des demeures philosophales. Il fait ressortir l’éclatante personnalité de cet être, ô combien ! Hors du commun.


Nous voilà loin du « Fulcanelli  dévoyé » que certains contempteurs n’ont pas manqué de vilipender, en fonction de leurs propres inconséquences et limitations à admettre la pure vérité ; la médisance et l’ignorance qui les caractérisent si parfaitement, ne  parviendront jamais à faire oublier la mémoire du vrai Fulcanelli par les générations  futures, alors même que leurs propos acerbes, pourtant dument publiés, et à grand renfort de publicité, demeureront finalement lettre morte ! On ne fustige et n’étouffe pas impunément la vérité, sous le simple prétexte qu’elle dérange la confortable ignorance dans laquelle se complait la médiocrité…

 

Après avoir relevé soigneusement la présence d’éléments historiques concordants et déterminants, certains faits et documents concrets étant venus étayer et enrichir sa démonstration, l’auteur réalise ici une biographie sans faille du mystérieux alchimiste ayant réalisé la  fameuse  «  Pierre   Philosophale », au début du XXe  siècle.


Ce livre demeure tout à fait confondant, tant les preuves indéniables de la véritable personnalité de l’Adepte  Fulcanelli, sont ici soigneusement accumulées. S’agissant, là, de l’élucidation de l’identité d’un personnage célèbre, demeurée, jusqu’à ce jour, anonyme, cet ouvrage répond très bien à la question posée par le titre.

 

FULCANELLI -  UN SECRET VIOLÉ

WALTER  GROSSE

Edition GROSSE  WALTER ÉDITEUR

 2009

D’Après Eugène Canseliet le plus grand alchimiste du XXe siècle, connu sous le pseudonyme de Fulcanelli, auteur du « Mystère des Cathédrales  en 1926 » et de « Les demeures philosophales  en 1930 », était un homme en chair et en os : ancien élève de l’Ecole polytechnique né en 1839, qui a bien achevé ses études comme ingénieur des Ponts et chaussées, puisque pendant le siège de Paris, il a pris part à la défense de Paris -1870/1871, avec un cadre d’officiers sous les ordres de M. l’architecte Viollet- le- Duc, lieutenant- colonel de la Légion du Génie auxiliaire de la garde Nationale de la Seine.

 

Enfin E. Canseliet lui-même aurait également dit qu’il se pourrait bien que ce fut répréhensible au plus haut point, que sa véritable identité soit révélée au grand jour. Pourquoi ? Qu’a-t-il, en vérité chercher à occulter ?

 

Cette enquête invite à plonger dans les profondeurs des secrets de Canseliet, pour ensuite submerger à la découverte du vrai Fulcanelli derrière le mythe, puisque son état civil n’est plus un secret inviolable, l’auteur apportant les preuves de l’identité de Fulcanelli.

 

Une véritable enquête avec photos, des rappels du : Comment, à qui, où, quand et pourquoi, ses livres furent écrits et imprimés, les personnages qui évoluèrent autour et avec Fulcanelli et Canseliet, tel de Lesseps, Champagne, Schwaller de Lubicz et bien d’autres

 

Une véritable enquête, qui nous fait plonger dans ce milieu ésotérique et occultiste du début du XXe siècle, riche en personnages mystérieux.

3 G

GRAAL ET ALCHIMIE

Paul Georges  SANSONETTI

Edition BERG INTERNATIONNAL

 1982

8 siècles après avoir enchanté et nourri la rêverie d’un poète médiéval, après avoir constitué le cœur lumineux de l’âme chevaleresque, le Graal, réceptacle du sang christique qui s’est substitué au chaudron d’immortalité de la tradition celtique, nous attire toujours par son mystère. Partir à sa quête, c’est désirer atteindre l’essence de notre être.

Dans le récit connu sous le nom de seconde continuation et dont le présent ouvrage dégage l’herméneutique, le chevalier Perceval poursuit sa quête.

 

Sur cette voie labyrinthique, épreuves et adversaires ne manquent pas : roi caparaçonné de vermeil, redoutable armure noire surgie du tombeau, lion furieux gardien d’un château désert… Les épreuves, mais aussi la féerie : Bel Echiquier d’azur et d’or dont les pièces s’animent, Blanc Cerf, chambres dorées d’ambre, mystérieuses jeunes filles aussi belles que savantes en habits héraldiquement étoilés ou fleuris… Et que dire de ces 7 châteaux symbolisant à la fois les forces primordiales et les différents états de la matière que doit traverser le chevalier dans sa quête…

L’auteur nous révèle dans cet ouvrage les multiples « images reflets » de la corporéité subtile du héros et les opérations hermétiques devant transmuer sa condition humaine et mortelle en Présence divine. Il nous montre comment, parallèlement à toute une symbolique initiatique antérieure ou extérieure au christianisme, les aventures de Perceval expriment les phases successives du Grand Œuvre.

 

Au sommaire de cet ouvrage on y trouve :

 

Chapitre 1 : Forces et formes  -  perception d’un autre corps  -  le double et la forme  -  l’âme et l’armure  -

Chapitre 2 : Les centres de Force et la Forme  -  Les 7 forces primordiales  -  les 4 éléments et les centres de Force  -  la lune du héros  -  le sceptre aiguisoir  - 

Chapitre 3 : Les armes sidérales  -  Pierres de vertu  -  les gemmes et les astres  -  les vertus guerrières  -  le lion, le cœur et le soleil  -  l’âme du cœur  -  les 4 escarboucles  -  le pierre du soleil  -  le sceptre de vie  -

Chapitre 4 : La pierre et la foudre  -  le cœur tricornu  -  la chasse au cerf  -  la porteuse de coupe cosmique  -  l’arbre de lumière  -  éclair qui éblouit  -  le rouge magique  -  les armes du feu  -  cuirassé de dragons  -

Chapitre 5 : La vision alchimique de l’être  -  L’eau mercurielle  -   Saturne et la Pierre  -   L’Or inverse   -

Chapitre 6 : Les 7 châteaux des forces Primordiales   -  La porte noire  -  le cheval ferré à l’envers  -  un grand lion d’hermine  - anneaux d’or et cercles magiques  -  l’axe et les clous d’or  -

Chapitre 7 : Le jeu d’azur et d’or  - Péril aquatique  -  Soleil de fer  -  jouer avec l’invisible  -  Lumières du Bel Echiquier  -  Les azurs contre les dorés  -  la présence étoilée  -  Gauvain en Escavalon  -

Chapitre 8 : L’antre de Saturne  -  Le chevalier au tombeau  -  aux armes des ténèbres   -  la révélation du sel - le sommeil du chevalier noir -

Chapitre 9 : Le lion et la hache   -  le château du chevalier Dormant-  le feu impur  -  L’île d’Avalon  -   lumière d’ambre  -

Chapitre 10 : L’ai et l’affranchissement  -  Froide fontaine  -  sous le blason du cœur  -  le château de l’Air  -  Le cheval noir  -  le blanc gardien du « gué amoureux »  -  le fugitif et le serpent crêté  -

Chapitre 11 : Dans le château vibrant  -  Regard sur la cité aux 5 tours  -  la toute-puissance du son  -  Métaux et alchimie  -

Chapitre 12 : Les ponts vers le non-moi  -  La tête du Blanc-cerf  -  Minuit vermeil  -  sur le pont de verre  -  Briol et le pont tournoyant  -  L’anonyme vainqueur du monde  -

Chapitre 13 : Au sommet du monde  -  La tombe et l’épervier  -  le pendu à l’envers et l’enfant à la pomme  -  sur le mont douloureux  -  le 7e centre de force  -  la triple étoile et le cuivre doré  -

Chapitre 14 : Conclusion  -  la voie du Graal et les régimes de l’image  -  emblèmes diurnes et nocturnes   -

3 H

hermÈs – hermÉtisme & table d’Émeraude

Divers Auteurs

ARCADIA

 2007

Important dossier sur l’Hermétiste, science qui donna naissance à l’Alchimie. Après avoir expliqué ces différences et les diverses sources, mythiques, égyptiennes, grecques et romaines on navigue sur des eaux cosmologiques ésotériques énoncées par Hermès Trismégiste. On y découvre sa technique et son art; ses livres sacrés  sont le Corpus Hermeticum et sa Table d’Émeraude.

 

Jacques Chaumelle explique pourquoi l’hermétisme est une sagesse, une voie de connaissance, une philosophie s’appuyant sur une révélation faite par Hermès, entraînant à la fois une vision du monde et une célébration de la manifestation, cette révélation réside essentiellement dans l’énoncé d’un principe appelé « Principe de similitude ». Il nous parle des Hermética, des deux courants de littérature hermétiste, de la représentation du Monde et du travail sur la pierre au travail alchimique.

 

Alain Juillet, après une explication sur le livre d’Hénoch, explique que dans sa réalité moderne, l’hermétisme est une doctrine cosmologique ésotérique énoncée par Hermès et basée sur les principes d’analogie et d’harmonie. Elle se décline à travers des voies et des pratiques étroitement imbriquées entre elles dont les principales sont l’alchimie, l’astrologie, la magie naturelle et la théurgie.

 

Bernard Guillemain avec son savoir nous décrypte ses arcanes. On y apprend pourquoi le Trois fois Puissant maître, président d’une Perfection descend d’Hermès. Il développe ses explications sur la Table d’Émeraude à la lumière de l’Alchimie et de la Kabbale.

 

Claude Tannery dans une superbe conférence décortique le Corpus Hermeticum, introduction pour des développements à l’Hermétisme et à la maçonnerie

Jack Chopin explique qu’en Egypte la triple répétition d’un même hiéroglyphe exprimait le pluriel comme plus tard elle exprimera le superlatif, ainsi il développe le terme de:Trois fois Puissant Maître.

Alain Cabot évoque la Tabula Smaragdina ou Table d’Emeraude

 

Jacques Fabry explique la Table d’Emeraude à la lumière de l’Alchimie et de la Kabbale.

Jacques Zurbach se penche sur la Table d’Emeraude, monument central de l’imagination hermétique et texte fondamental. Sa paternité en revient à Hermès patriarche de la mystique de la nature et de l’alchimie, puisqu’il exprime les principes naturels et théosophiques de l’analogie tout en exposant les lois qui régissent les mutations.

 

Jean Murat explique pourquoi et comment l’Hermétisme se trouve dans les rituels des trois premiers degrés du Rite Ecossais Ancien et Accepté.

 

Haimovici Hastier fait l’analogie et le rapprochement entre l’Hermétisme et la Franc-maçonnerie Ecossaise

 

Jean Servier dans un remarquable travail développe Hermès et l’Hermétisme dans le grec ancien, en Égypte, dans le christianisme primitif et dans le néo-Alexandrin.

 

Enfin Antoine Faivre décrit, commente et développe  Hermès et les enfants d’Hermès.

 

HERMḔS TRISMḖGISTE LE MESSAGER DIVIN

Anna van der Kerchove

Edition Entrelacs

2017

Hermès Trismégiste est une figure importante dans l'Antiquité durant les premiers siècles de l'ère commune. Il est considéré comme une figure de sagesse, et les écrits (les Hermetica) qui lui sont attribués font entendre sa voix et constituent une voie de salut pour ceux qui s'y engagent et qui croient en l'historicité du maître.

 

Une véritable tradition hermétique se met ainsi en place, avec un enseignement et des pratiques rituels. Celle-ci eut des ramifications dans le monde musulman et aussi dans le monde occidental jusqu'à l'époque moderne. L'ouvrage a pour but de rendre plus accessibles une figure et des écrits qui sont pour le moment essentiellement connus des spécialistes. Il aborde aussi bien la figure d'Hermès Trismégiste, qui tient à la fois du dieu grec Hermès et du dieu égyptien Thot, que la "sagesse hermétique" qui est proposée dans les Hermetica.

 

La pensée hermétique, dans sa volonté de comprendre la nature profonde de l’homme et du monde, instaure des rapports analogiques et homologiques entre le haut et le bas, qui remplacent la vision rationaliste, telle qu’elle s’exprime notamment dans la philosophie aristotélicienne ; ainsi, « chaque fragment du tout correspond et entre en contact avec les autres parties du même ensemble » ; selon le RP Festugière, « depuis l’âge hellénistique et jusqu’à la Renaissance, cette doctrine de l’unité du Kosmos et de la sympathie qui en lie tous les membres a eu valeur de dogme ». On y décèle l’influence du néoplatonisme, des livres juifs, du panthéisme égyptien dépouillé de ses formes symboliques et revêtu des formes abstraites de la philosophie grecque.

 

On comprend alors qu’il ait pu paraître à certains comme un indigeste salmigondis, impression renforcée par des affirmations parfois contradictoires, oscillant entre pessimisme et optimisme : tantôt les hommes apparaissent comme des mortels incapables de se passer des biens matériels, enchaînés qu’ils sont dans la prison du corps, tantôt comme des êtres d’origine divine pour qui la mort est un mot vide de sens ; en outre, les hommes ne sont pas égaux : certains sont amenés à devenir des initiés capables de comprendre la Lumière, mais la plupart resteront d’indécrottables demeurés ; il est vrai que cette distinction entre les élus et les autres se retrouvent dans bien des religions ou philosophies à caractère initiatique, et que la réalité du monde profane nous montre elle aussi que l’égalité, hélas (trois fois hélas, si j’ose dire) n’existe pas, non seulement sur un plan matériel, mais aussi sur un plan intellectuel et surtout spirituel.

 

Malgré tout, la grandeur de l’hermétisme réside dans cette possibilité affirmée de rejoindre la divinité, même si ce n’est que pour certains, et sur le plan philosophique, dans un refus de morceler les différents champs du savoir, comme le fait le rationalisme (cela pourrait inspirer les tenants du scientisme et du positivisme contemporains…).

L’hermétisme alexandrin, qui s’est efforcé de dégager la signification intérieure et profonde des vieux rites, fait le lien entre la pensée rationaliste grecque et le mysticisme chrétien. Il est vrai que l’on a suggéré qu’Hermès Trismégiste ne serait surtout qu’un prête-nom dont on se servait à l’époque hellénistique pour contenter un besoin de révélation qui travaillait beaucoup d’esprits fatigués par le rationalisme ; il est cependant bien plus que cela, puisqu’il connaît son heure de gloire entre le XIVème et le XVIIème siècle, soit bien longtemps après sa période d’émergence (il est vrai que c’est surtout un texte plus récent qui en est à l’origine, à savoir la Table d’Emeraude) ; nous allons y revenir dans un instant.

 

L’hermétisme connaît un regain important au XIIe siècle, dans la perspective d’une philosophie de la nature, notamment grâce à l’Asclepius, préservé durant le Moyen-Âge, et au Corpus Hermeticum, redécouvert au Xème siècle ; l’hermétisme se manifeste déjà à travers des motifs, des thèmes et des scénarios ou topoï dans nombre de romans « antiques » de l’époque ; à la Renaissance, le Corpus Hermeticum est perçu comme un complément des textes chrétiens (il y aurait d’ailleurs une représentation d’Hermès Trismégiste sur le pavement de la cathédrale de Sienne) ; au XVIème siècle, Hermès Trismégiste et Copernic incarnent les nouveaux fondements de la réforme à venir de l’humanité, réforme à la fois humaniste et hermétiste, scientifique et magique.

 

L’hermétisme rappelle que le domaine physique des choses visibles et tangibles n’est qu’apparence ; elle propose de se reconnecter au monde invisible de la pensée pure, qui est aussi amour et liberté ; tradition initiatique philosophique, elle rejoint l’alchimie, tradition initiatique artisanale (ses praticiens se désignent d’ailleurs eux-mêmes comme « fils d’Hermès ») ; l’or pur des alchimistes, selon Pierre Gordon, ne serait rien d’autre que la substance dynamique des dieux de l’hermétisme, à savoir Maât. Versant opératif de l’hermétisme, l’alchimie se donne pour but ultime la chrysopée, c’est-à-dire la transmutation en or par la pierre philosophale ou « grand œuvre ». Véhicule spirituel essentiel de l’hermétisme du Moyen-Âge et de la Renaissance, selon Jean-Paul Corsetti, elle est née en Egypte, et l’étymologie du mot (al-kimiyâ) renvoie à la couleur noire de la terre égyptienne. Corollaire de l’art des teintures des métaux, elle prend un tour philosophique au IIème siècle avant JC, notamment avec Bolos de Mendès – mais beaucoup attribuent sa paternité à Hermès-Thot. Elle connaît une longue évolution jusqu’à la naissance de la chimie moderne, et nombreux sont ceux qui ont rédigé des traités ou des essais alchimiques (parmi eux, citons Nicolas Flamel, le Comte de Saint-Germain, Paracelse, Fulcanelli…). Le Révérend Père Festugière nomme « hermétisme populaire » tous les écrits alchimiques, occultistes et astrologiques inspirés par la doctrine hellénistique, mais il faut bien dire que leur difficulté ne les rend pas précisément lisibles par le vulgus pecus (dont je suis).

 

La transmutation de la matière vile (dont on ignore exactement ce qu’elle est) s’opère en trois ou parfois quatre étapes : l’œuvre au noir (putréfaction et dissolution de la matière par calcination), l’œuvre au blanc (lessivage), à laquelle s’ajoute parfois l’œuvre au jaune (réduction), enfin l’œuvre au rouge (incandescence). Le mercure et le soufre entrent dans le processus (le sel est ajouté par la suite par Paracelse). Le mercure est identifié à Hermès à cause de son rôle d’agent des transmutations (mais cela dans l’alchimie médiévale, car il semble avoir été ignoré de l’ancienne Egypte). Appelé le « mercure des philosophes », Eau d’Hermès, argent-vif, il figure le solvant universel qui réalise la coincidentia oppositorum, à savoir la synthèse parfaite entre les substances mâles et femelles, et leurs qualités opposées ; pour certains, il est à la fois la materia prima, le milieu et le principe dissolvant, le médiateur opérant le passage d’un élément à l’autre, et la pierre philosophale elle-même. A noter que l’expression « hermétiquement clos » vient du sceau hermétique (sigillum Hermetis) qui fermait le vas Hermetis pour que les catalyseurs (éther ou argent-vif) ne s’échappent pas.

 

Les motifs apparemment purement pratiques, sinon matérialistes et mercantiles de l’alchimie ne doivent pas nous leurrer : en réalité la pierre philosophale, l’aurum non vulgi, l’aurum potabile symbolise la perfection de l’âme par métamorphoses successives, et la materia prima, la boue, l’âme pleine de scories. L’œuvre au noir, étape dénommée parfois « descente aux enfers », est un initium, un début ; elle se réfère à la mort métaphorique du néophyte, à son début d’initiation, représentée chez nous par l’épreuve du cabinet de réflexion. Parfois appelée « métaphysique expérimentale », l’alchimie est la recherche d’une connaissance supérieure de soi, du monde, de l’être (dans le cadre philosophique qu’est l’hermétisme) ; elle est placée sous le signe de la métamorphose de l’informe ou de l’imparfait vers une forme pure, idéale. Par l’observation de la nature, il s’agit de libérer l’esprit de la matière, et la matière par l’esprit. Les opérations alchimiques s’apparentent à autant de rites auxquels on ne procède qu’après avoir été initié, et sont axées sur la dialectique mort-résurrection ; ce dernier point, ainsi que le souci de perfectionnement spirituel, montrent que l’ésotérisme alchimique n’est pas fort éloigné des desseins maçonniques.

 

Déceler tout ce qu’Hermès-Thot a apporté à la Franc-maçonnerie aurait nécessité des recherches qui ne relèvent pas de mon degré ; sans doute suis-je passée à côté de révélations cruciales au fil de mes lectures, parce que je n’étais pas préparée à les appréhender. Aussi me contenterai-je de vous exposer des éléments assez simples. L’on peut par exemple souligner que le nom de Thot signifierait « colonne » en égyptien ; comment ne pas songer alors à celles du temple, celles qui en soutiennent l’architecture, en forment l’assise, mais aussi aux piliers du naos, qui entourent l’autel où brillent les joyaux de la loge ? Si la Franc-maçonnerie nous invite à édifier, à force de travail spirituel, notre temple intérieur, alors Thot pourrait figurer, par son enseignement, celui qui structure notre élévation et en fournit les bases. La colonne sépare certes le toit du sol, le haut du bas, mais elle est aussi ce qui les relie, tout comme le fil à plomb ; la célèbre formule hermétique qui affirme que « ce qui est en haut est comme ce qui est en bas » trouve peut-être son illustration dans la présence de ces colonnes (deux d’entre elles, portant le nom de Jakin et Boaz, permettent la circulation de l’énergie dans le temple, du bas vers le haut et inversement).

 

Quelques autres faits nous invitent à retrouver la trace de Thot dans nos rituels : ainsi, pour les Ecoles des Mystères de l’Antiquité, ce néter est-il représenté sous la forme d’un triangle équilatéral, et dans nos temples, un triangle figurant le grand architecte de l’univers se trouve à l’orient, derrière le Vénérable Maître ; en outre, nous avons vu que Thot était assimilé au dieu Lune ; or c’est la Lune qui gouverne la colonne du nord, celle des apprentis, dont le dieu égyptien avait la charge ; au rite égyptien, Thot donne son nom au secrétaire, gardien des archives ; enfin, des textes anciens affirment que pour recevoir la sagesse dont Thot est la personnification, il est nécessaire de garder le silence : on pense alors au silence que doit garder l’apprenti en loge, mais aussi à celui que doivent garder tous les initiés dans le monde profane sur leurs activités maçonniques.

 

Quant à l’Hermès grec, il est un initiateur, comme Thot, mais il est aussi le prototype des initiés. Selon le mythologue Karl Kerényi, il est « l’archétype de l’enfant primordial » - par conséquent opposé au vieil homme dont chaque candidat à l’initiation doit se débarrasser ; divinité tutélaire des métamorphoses, il préside à toute transmutation, et donc à celle induite par le parcours initiatique ; pasteur des troupeaux puis des hommes, il est appréhendé comme un guide spirituel, ce que confirme la présence d’ailes, symboles d’élévation, sur son caducée et ses sandales. Nous avons vu en outre qu’Hermès avait une fonction psychopompe : c’est lui qui conduit les âmes aux Enfers, au royaume d’Hadès ; personnellement, cela m’évoque la première partie de la sentence « visite l’intérieur de la terre, et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée », et le rituel du cabinet de réflexion, rituel de mort et de résurrection propre à toutes les cérémonies initiatiques dont Hermès était considéré comme le créateur.

 

Selon Pierre Gordon, ce rituel particulier revêt une importance considérable, puisqu’il serait à l’origine de tout sacerdoce et de toute religion. Toujours d’après ce chercheur, « en tous pays, les néophytes et les initiés nouveaux sont représentés par des pierres, identifiés ontologiquement avec eux » ; or c’est sous forme de pierre taillée qu’est représenté Hermès aux carrefours, et c’est aussi une pierre taillée, ou plutôt que le futur apprenti fait mine de tailler, qui se trouve à l’orient de nos temples. Sans surprise, et toujours en rapport avec son rôle d’initiateur, on le dit dieu du sommeil, car pour reprendre les propos de Pierre Gordon  « la mort initiatique est un sommeil des sens » ; le grec, d’ailleurs, rapproche en une paronomase heureuse l’« initiation » teletê de la « mort » teleutê. Hermès est appelé Sôter, « sauveur », dans les Choéphores d’Eschyle, qui en fait le souterrain souverain des morts ; de fait, il sauve le néophyte par une mort symbolique qui promet à ce dernier la renaissance, et c’est bien « Hermès souterrain » qui est nommé comme guide par l’expert-Anubis, dans notre rituel, lors de la cérémonie de purification incluse dans l’initiation.

 

Anna Van den Kerchove est maître de conférences en histoire du christianisme ancien et patristique à l'Institut protestant de théologie et membre du Laboratoire d'études sur les monothéismes (CNRS). Elle étudie les écrits hermétiques, gnostiques et manichéens d'un point de vue philologique et historique. Elle est l'auteure de La Voie d'Hermès. Pratiques rituelles et traités hermétiques (Brin, Leyde-Boston, 2012) et de plusieurs articles sur les écrits hermétiques et gnostiques.

 

HERMÈS,   LUMIÈRE   DES    HOMMES.   SOURCE DE L’ALCHIMIE

HUBERT     DUFRESNE

Edition LE   MERCURE   DAUPHINOIS

 2008

La plupart des lecteurs de traités sur l’alchimie ne font pas la différence entre le dieu grec Hermès et le dieu romain Mercure ? C’est regrettable aussi bien pour celui qui doit penser métaphysiquement le Grand Œuvre que pour celui qui est poussé à l’opérativité.

 

Cet ouvrage, en proposant de façon simple une étude sur l’étymologie, apportera l’éclairage nécessaire et profitable. Il se passera alors un phénomène de résonnance entre le vivant du propos et le lecteur qui cheminera tranquillement vers la compréhension en découvrant, comme l’écrit l’auteur, la règle immuable de la transmission.
Dire sans dévoiler : c’est donner à voir à qui sait voir.


Est donné en pâture à nos méninges :


Rabelais, Gargantua, Pantagruel et sa dive bouteille, les divers noms d’Hermès : l’her-d’Hermès, le dieu des pierres, l’Hermès des Pélasges, sa vérité, le dieu champignon, l’Artisan du Verbe, Hermès fils d’Héphaïstos, le Divin enfant, Hermès Thot, les Kabires, Déméter, Narcisse, Dionysos et son homonyme hindou : Shiva, la Grande Ourse, du diencéphale, Jésus, le glaive et la division, Dryopé, le Mat, le Fou de Dieu, le Fou des Bois, le Fou du Grand Œuvre…….

 

hermÈs trismÉgiste

Louis ménard

Edition TREDANIEL

 1991

Le grand livre de sagesse d’Hermès Trismégiste, bien traduit par Louis Ménard. On y retrouve Poimandres, Asclépios, Thot, Ammon, et les fameux discours d’Hermès. Les livres d’Hermès Trismégiste ont joui d’une grande autorité pendant les premiers siècles de l’Église. Les docteurs chrétiens en invoquaient souvent le témoignage avec celui des Sibylles, qui avaient annoncé la venue du Christ aux païens pendant que les prophètes l’annonçaient aux Hébreux :

 

« Hermès, dit Lactance, à découvert, je ne sais comment, presque toute la vérité. » On le regardait comme une sorte de révélateur inspiré, et ses écrits passaient pour des monuments authentiques de l’ancienne théologie des Égyptiens. Cette opinion fut acceptée par Marsile Ficin, Patrizzi, et les autres érudits de la Renaissance.

 

D'après la légende, cet abrégé de l'opus aurait été gravé avec une pointe de diamant sur une lame d'émeraude et découverte par les soldats d'Alexandre le Grand à l'intérieur de la grande pyramide de Giseh.

 

Cette légende est avant tout un témoignage de l'origine à la fois grecque et égyptienne de l'hermétisme, et un hommage rendu par l'esprit hellénique à la vénérable ancienneté de la sagesse qui avait fleuri dans les sanctuaires des bords du Nil.

L'auteur de la Table d'Émeraude reste un inconnu malgré les supputations qui la font attribuer à un philosophe néo‑pythagoricien du 1er siècle de notre ère, Apollonius de Tyane dont l'existence semble d'ailleurs avoir été plus mythique qu'historique.

 Hermès Trismégiste, Hermès le « trois fois grand » (telle est la signification de Trismégiste) qui se désigne à la fin du texte de la Table comme son auteur, est tantôt considéré comme un sage égyptien, un adepte de la Gnose qui aurait vécu peut-être au IVème siècle avant J.C., tantôt comme le dieu lui-même, qui apparaît dans le panthéon égyptien comme le premier ministre de Thot ? Dieu lunaire, et qui sera assimilé par les Grecs, vers le IVe siècle avant J.C., au Logos, c'est à dire au Verbe. C'est ainsi que Platon l'évoque dans son dialogue intitulé Cratyle ; Hermès est également appelé psychopompe (ou guide des âmes), il agit au niveau du ciel, de la terre et des enfers, il est le maître des trois mondes, et voici peut-être au travers de ces précisions l'explication du qualitatif « trismégiste ».
 
Quoiqu'il en soit de son origine ou de son auteur, la Table d'Emeraude ne sera connue en Occident qu'au XIIème siècle dans une traduction latine dont le philosophe et savant Albert le Grand, provincial des Dominicains, théologien, maître de St Thomas d'Aquin, canonisé lui-même mais beaucoup plus tard, se fit le propagateur. Le texte original grec, qui n'a pas été retrouvé, avait auparavant transité par des traductions syriaques et arabes. Albert le Grand en effet tient un grand nombre de ses connaissances scientifiques et alchimiques de la source arabe et de la civilisation ibéro-islamique dont le centre de Culture était la ville de Cordoue (ce n'est pas pour rien qu'un important colloque scientifique international s'est déroulé à Cordoue sur le thème "Science et Connaissance" !). On notera aussi que les savants arabes du Moyen-Age nourrissaient une très grande vénération pour le réel ou mythique Apollonius de Tyane considéré comme l'auteur du Secret de la Création des Etres, livre qui développait une véritable cosmologie et cosmogénèse et qui s'achevait sur les préceptes de la Table d'Emeraude que nous lisons dans la version qu'en donne Fulcanelli en ses Demeures philosophales :
 
Il est vrai, sans mensonge, certain et très véritable
 
La première phrase est, comme on voit, très affirmative et redondante. La même idée est exprimée quatre fois, clôturée en elle-même par une sorte de quaternité expressive. On a le sentiment que l'auteur de la Table définit l'espace quadrangulaire d'un mandala. Si l'on accepte l'interprétation jungienne du mandala comme enfermant la figure psychologique du Soi, ou de l'idéal du moi, on pourra admettre que la materia prima, la matière première de l'alchimiste auquel s'adressent les préceptes de la Table, est analogiquement sa psyché même, tout autant que le mercure philosophique grâce auquel il prétend élaborer la pierre philosophale, en vue d'une spiritualisation de la matière. Celle-ci, l'intention de spiritualisation, est perceptible dans la formule du premier principe exposé.
 
Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas.
 
Autrement dit le monde terrestre a son modèle céleste ; c'est la formule de l'analogie appliquée à l'espace ; chaque geste d'en bas procède d'un archétype qui est "en haut". Ainsi les Idées pour Platon se projettent dans la réalité matérielle. Cependant, pour l'auteur de la Table d'Emeraude, l'analogie est réversible et la proposition admet sa réciproque : et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas.  La formule ainsi complétée combat le thème de la supériorité de l'Idée sur la matière. L'homologie est complète entre le bas et le haut, si bien que ces positions spatiales ne sauraient désigner une hiérarchie de type moral ; ce qui est « en haut » ne peut se targuer d'aucune préséance sur ce qui est « en bas ». Appliquée à l'univers humain la phrase définit les conditions d'une parfaite égalité en même temps que celles d'une différenciation nécessaire entre le haut et le bas des couches sociales. Ce précepte hermétique n'est‑il pas celui qui régit la démocratie exemplaire et cependant ordonnée, et hiérarchisée ? Ce qui est dit du haut et du bas, du zénith et du nadir, peut aisément être étendu au midi et au septentrion, à l'orient et à l'occident.

 
Projetée sur notre entité psychique la phrase hermétique nous invite à ne négliger aucun aspect de notre personnalité ; nos fonctions ont beau être hiérarchisées de la "terre" du corps au « ciel » de notre intellection, elles ont chacune la même importance ; si bien que l'unité psychique consistera dans une correspondance parfaite entre le corps, l'âme et l'esprit, qui sont les trois étages du microcosme humain. Egalement, suivant le postulat qui nous est cher, le microcosme humain n'atteindra son unicité que s'il se met en harmonie avec le macrocosme, c'est à dire avec les grandes lois qui, régissent l'univers ou la Nature. Toujours dans le même sens, notre extériorisation correspond à notre intériorité et notre intériorisation répond à ce qui est notre extériorité. Et l'on peut dire encore que le moi se modèle progressivement sur le soi, et que la découverte de soi ou du Soi dépend aussi de notre moi.
par ces choses se font les miracles d'une seule chose

 

C'est cette seule chose qui est le centre de tout, le foyer par lequel transitent et s'échangent les choses du haut et du bas. La pierre cubique représente pour la Franc‑maçonnerie cette unité qu'il poursuit, de même que la pierre philosophale symbolise pour l'alchimiste le sens unitaire de sa propre quête. Dans les deux cas la pierre apparaît comme un lieu de concentration des énergies telluriques et des énergies célestes, et le temple, qui est un agrégat de pierres, reçoit de cet échange et de cette circulation des influences d'en haut et d'en bas, sa raison d'être physique et sa signification métaphysique.

 

Et comme toutes les choses sont et proviennent d'UN, par la médiation d'un, ainsi toutes les choses sont nées de cette chose unique par adaptation :

 

HERMÈS TRISMÉGISTE et le RÊVE ALCHIMIQUE

Jacques Fabry

Edition  Le Moulin de L’Etoile

 2013

Cette étude pose la question de savoir si la tradition hermético-alchimique peut être perçue comme relevant de la philosophie classique, même si elle apparait comme son image inversée. Ne prétendant pas résoudre le problème, l’auteur se borne à le poser en commentant les auteurs qui se sont penchés sur la question. Aussi ce travail n’est-il pas une thèse : plus modestement, il se propose de présenter les principaux aspects de la doctrine d’Hermès Trismégiste et de son corolaire, l’alchimie. Ce faisant, il les passe au crible de la réflexion philosophique.

 

Chapitre après chapitre, Jacques Fabry présente la légende homérique d’Hermès enfant, puis expose l’enseignement de celui qui est devenu au cours des siècles, la figure emblématique d’Hermès Trismégiste. Evoquant son rayonnement et son influence sur la pensée occidentale, il rappelle les grandes figures historiques qui ont intégré dans leur pensée l’essentiel de l’enseignement hermétique. Il commente notamment l’idée exposée par Ralf Liedtke selon laquelle l’Hermétisme serait « une philosophie traditionnelle de la différence ». L’auteur présente également l’alchimie comme la réalisation concrète des principes hermétiques et étudie l’œuvre de régénération spirituelle attachée à l’alchimie. Il souligne ici combien le Grand Œuvre s’inscrit dans la perspective goethéenne de l’amour universel de toute vie prônée par la tradition hermétique. Dans cette optique, cet essai est à regarder à la fois comme une réflexion philosophique et un parcours initiatique.

 

L’Hermétisme est étroitement lié au personnage emblématique d’Hermès-Mercure qui eut tôt fait, au cours de l’histoire, de s’élever à la dignité d’Hermès Trismégiste, le trois fois grand. Le mythe d’Hermès comme tout mythe fondateur, s’est vite épanoui, grâce à la plasticité étonnante et au don inné de la métamorphose caractérisant la personne du dieu, en une radieuse gerbe de signifiants et de signifiés qui, s’entremêlant de façon inextricable, nous donne à voir un corpus doctrinal certes assez composite, hétéroclite même, au moins en apparence, mais néanmoins porteur d’un message que l’on est fondé à regarder comme universel. Hermétisme et ésotérisme sont-ils synonymes ? Si l’on est soucieux d’établir des frontières nettes entre les choses et de les classer en catégories comme tout philosophe se plait à le faire, ils ne le sont pas, toutefois, à y regarder de près, ils sont des frères jumeaux si ressemblants qu’il est bien difficile de les distinguer l’un de l’autre et plus encore de vouloir les séparer L’ésotérisme est à concevoir comme un vaste ensemble réunissant tous les « Arts traditionnels » tels que L’Hermétisme, l’alchimie, la kabbale aussi bien juive que chrétienne, le rosicrucianisme, la théosophie, la pansophie et d’autres… alors que l’Hermétisme avec son corollaire, l’alchimie, en est la branche maitresse Hermès, la Table d’Emeraude, le Corpus Hermeticum, l’Alchimie, ses transmutations, et son vocabulaire symbolique, sont au cœur de cette science.

 

L’auteur nous fait voyager avec Mircea Eliade et nous expose ses théories sur l’hermétisme, C. G. Jung et sa psychologie des profondeurs, sa synchronicité et sa notion d’individuation. Dans son livre « la tradition Hermétique ». Evola nous explique pourquoi le temps est « une essence énergétique quasi divine ». Est développé la gnose hermétique et le gnosticisme avec Hans Jonas qui en 1950 explora les similitudes entre la gnose et l’hermétisme.

 Sont à l’honneur : René Guénon, G. Bachelard, Bergson, Martin Heidegger, Edmund Husserl, A. Schopenhauer, Johan Gottlieb Fichte, Hegel, E. Kant, Baruch Spinoza, Blaise Pascal, Thomas d’Aquin, Avicenne, Maître Eckhart, Guillaume d’Ockham,  René Descartes, saint Augustin, Plotin, Platon, J. F. Von Meyer, G. H. Von Schubert, Swedenborg, Salzmann, Oberlin, et d’autres

 

hermÈs triSmÉgiste la table d’Émeraude

Préface de Didier khan

Edition Les Belles Lettres

 2002

Selon la tradition Hermès Trismégiste avant de nous quitter a laissé un concentré de ses doctrines et enseignements de sagesse : la table d’Emeraude. Ce livre explique en profondeur les hypothèses sérieuses. Sur ces textes dont la plus ancienne version accessible est une version arabe du VIème siècle. Diverses traductions françaises et plusieurs commentaires prestigieux – Francis Bacon et Michel Maier entre autres – expliquent la fascination que ce texte n’a pas cessé d’exercer depuis qu’il est connu.

 

« Il est vrai, sans mensonge, certain, & très véritable: Ce qui est en bas, est comme ce qui est en haut; et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, pour faire les miracles d'une seule chose. Et comme toutes les choses ont été, & sont venues d’un, par la méditation d’un : ainsi toutes les choses ont été nées de cette chose unique, par adaptation. Le soleil en est le père, la lune est sa mère, le vent l’a porté dans son ventre ; la Terre est sa nourrice. Le père de tout le telesme de tout le monde est ici. Sa force ou puissance est entière, si elle est convertie en terre. Tu sépareras la terre du feu, le subtil de l’épais doucement, avec grande industrie. Il monte de la terre au ciel, et derechef il descend en terre, & il reçoit la force des choses supérieures et inférieures. Tu auras par ce moyen la gloire de tout le monde ; et pour cela toute obscurité s’enfuira de toi. C'est la force forte de toute force : car elle vaincra toute chose subtile, et pénétrera toute chose solide. Ainsi le monde a été créé. De ceci seront & sortiront d'admirables adaptations, desquelles le moyen en est ici. C’est pourquoi j'ai été appelé Hermès Trismégiste, ayant les trois parties de la philosophie de tout le monde. Ce que j’ai dit de l'opération du Soleil est accompli, et parachevé. » 

 

 

La Table d'émeraude et sa découverte légendaire sont citées pour la première fois dans son De essentiis (1143) par Herman de Carinthie, ami de Robert de Chester, le traducteur en 1144 du Liber de compositione alchimiæ considéré comme le premier traité d'alchimie en occident. On la retrouve dans le De mineralibus d’Albert le Grand, vers 1256. Vers 1275-1280, Roger Bacon traduit et commente le Secret des Secrets, et par une interprétation entièrement alchimique de la Table d’émeraude, en fait un résumé allégorique du Grand Œuvre.

 

Le commentaire le plus connu est celui de l'Hortulain, alchimiste dont on ne sait presque rien, dans la première moitié du XIVe siècle : « Moi donc Hortulain, c'est-à-dire jardinier, [...] j'ai voulu mettre en écrit la déclaration et explication certaine des paroles d'Hermès, père des philosophes, quoiqu'elles soient obscures ; et déclarer sincèrement toute la pratique de la véritable œuvre. Et certes il ne sert de rien aux philosophes de vouloir cacher la science dans leurs écrits, lorsque la doctrine du Saint Esprit opère ». Ce texte se situe dans la lignée de l'alchimie symbolique qui se développe au XIVe siècle, avec notamment les textes attribués au médecin catalan Arnaud de Villeneuve), qui poussent la comparaison allégorique entre les mystères chrétiens et les opérations alchimiques.

 

Dans le commentaire de l'Hortulain, dépouillé de considérations pratiques, le grand œuvre est une imitation de le création divine du monde à partir du chaos : « “Et comme toutes choses ont été et sont venues d'un par la méditation d'un” : Il [Hermès Trismégiste] donne ici un exemple disant : comme toutes choses ont été et sont sorties d'un, c'est à savoir, d'un globe confus “par la méditation”, c'est-à-dire, par la pensée et création d'un, c'est-à-dire, de Dieu tout-puissant. » Le soleil et la lune représentent l'or et l'argent alchimiques.

 

HERMÉTISME ET ALCHIMIE DANS LA KABBALE

André     BENZIMRA

Edition  ARCHÉ   MILAN

 2009

Ce livre veut démontrer que l’hermétisme et l’alchimie ne sont point absent de la Kabbale et du judaïsme. Cette démarche conduit à établir que la particularité de l’alchimie judaïque tient à ce qu’elle travaille à une transmutation, non des métaux, mais des pierres précieuses. Cette sorte d’alchimie est souvent ignorée, y compris des doctes, bien qu’un ouvrage comme le Bahir en fasse amplement état. Il est vrai que le Bahir est un livre difficile à déchiffrer, étant composé d’allusions, voire d’allusions à des allusions.

 

Si ce livre parle et développe les petits et grands mystères dans la Kabbale, il fait le parallèle avec la franc-maçonnerie et son alchimie métallurgique et gemmifère, puisque le bijou du 13e degré est constitué d’un « triangle d’or serti sur une pierre d’agate ».

 

Ce bijou ayant été fabriqué par Hénoch, l’intuition de René Guénon selon laquelle les livres d’Hénoch font probablement partie du corpus hermétique, acquiert une vraisemblance plus grande encore.

 

Cette agate, symbole de la pierre cachée du cabinet de réflexion, est l’or des philosophes, minerai au centre de la terre, elle est la pierre de fondement par excellence, celle qui fut posée au début de la construction du monde. L’union dans ce bijou d’Hénoch, de l’Or philosophal et de l’agate alchimique, montre que ces deux quêtes sont de même nature.

 

L’auteur développe les points suivants :


La Ténèbre, la Merkavah, le char divin, le corps de lumière, Kiriq, le Messie dans le monde des lettres, la légende du 13e degré, la voûte sacrée, Ein sof, l’infini, Hénoch et sa généalogie, Métatron, la filiation d’Hiram, l’Alchimie de l’âme, V.I.T.R.I.O.L, purification et restauration de la « perle blanche », l’hermétisme, la Kabbale, etc. 

 

 

HEPTALION  -  POÈMES  ALCHIMIQUES

   Patrick Burensteinas

Edition Le   Mercure   Dauphinois

 2013

C’est dans un songe que l’auteur a eu la révélation des 7 poèmes alchimiques qui ornent cet ouvrage. Ils sont comme des joyaux à contempler, et la lumière qui leur donne leur éclat éclairera aussi le lecteur

7 poèmes vivants à méditer.

 

Ecoutons l’auteur nous en parler :

 

J’avais appris dans les livres que la poésie était un moyen de communication privilégié entre les hommes et les dieux. Dire qu’ils communiquent avec nous par ce moyen était pour moi un pas difficile à franchir. Aujourd’hui encore cela me parait étrange.

 

Et pourtant une fameuse nuit, j’ai rêvé 7 poèmes, ils sont sortis tout faits avec leur pied et leurs rimes, portant un sens caché dans une clarté obscure. Le matin au réveil ils étaient parfaitement présents ou plutôt pesants car j’ai mis plusieurs jours à m’en débarrasser et surtout à trouver la solution, car ils tournaient en boucle dans ma tête.

 

Un jour j’ai décidais de les mettre sur papier et ce fut la délivrance. Au fur et à mesure qu’ils s’inscrivaient sur le papier mon esprit se vidait de leur mémoire, ce fut une libération. Ils furent inscrits en un souffle, d’un seul trait, 7 poèmes traitant du Grand Œuvre et dévoilant d’une manière hermétique, des arcanes que j’ignorais moi-même.

 

7 clefs ouvrant 7 portes conduisant à la source. Puis vint le désir de les faire illustrer tant ces textes suscitaient en moi des images. Le hasard me fit rencontrer un illustrateur de talent qui sut mettre des images sur mes pensées, il sut surtout imprégner de sa patte et de son riche imaginaire ses illustrations.

 

HERMÉTISME  ET  RENAISSANCE

Eugenio Garin

Edition ALLIA

 2001

L’hermétisme triompha dans toute sa complexité magique et astrologique rassemblée, et devint une mode à laquelle, sacrifia Laurent le Magnifique quand il composa ses « hymnes sacrés » sous la forme de chapitres hermétiques. L’hermétisme contribua beaucoup, non seulement à déterminer une nouvelle sensibilité, mais aussi à accroître le goût du mystère et de l’occulte non moins que celui des techniques opératoires « magiques » qui rendent l’homme maître des choses.

 

La révélation d’Hermès Trismégiste (Corpus Hermeticum) compilation grecque remontant à la Tradition Egyptienne, s’est imposée par son pouvoir syncrétique et fédérateur : elle traverse, justifie et unit les doctrines les plus diverses jusqu’à devenir, à partir de la Renaissance, une véritable mode et un outil de promotion culturelle. Tout à la fois alchimie, astrologie, théurgie, cosmologie et eschatologie, précédant et accompagnant le retour de Platon et la grande vague cabalistique du XVIe et XVIIe siècle, l’hermétisme condense et représente en peu d’espace, tous les mystères. Il symbolise pour les humanistes « Une anthropologie rattachant la dignité de l’Homme, à sa capacité illimitée de transformation spirituelle et naturelle ».

 

Eugenio Garin commence sa démonstration avec « La publication du Pimandre de Ficin », dont la première édition est imprimée le 18 décembre 1471 à Trévise par Geraert van der Leye, sans que Marcile Ficin ne le sache, à l’initiative de Francesco Rolandello, un savant et magistrat trévisan. Cette première édition regroupe alors une version latine de quatorze opuscules hermétiques grecs sous le titre du premier d’entre eux Pimandre, ou de la puissance et de la sagesse de Dieu. Cet ouvrage aura une grande fortune à travers l’Europe, entre 1471 et 1641, on compte ainsi 24 éditions du Pimandre.

 

C’est en 1463 que Cosme de Médicis confie la tâche à Marsile Ficin de traduire des manuscrits contenant des révélations rapportés de Macédoine par Léonard, moine de Pistoia, avant même de traduire les œuvres de Platon. L’auteur de ses écrits est alors envisagé comme membre de la secte des premiers théologiens, qui serait antérieure à toutes les traditions théologiques et donc imprégnée de révélations et mystères primordiaux. Cette prisca theologia aurait pour point de départ Hermès, se poursuivrait avec Orphée, Aglaophème, Pythagore, Philolaos et se terminerait avec Platon.

 

Dans « Hermétisme et platonisme », Eugenio Garin rappelle la création de l’Académie par Cosme de Médicis le 4 septembre 1462 à Careggi, nommant à sa tête Marsile Ficin, alors médecin de son fils. Ficin n’aura de cesse durant toute sa vie de traduire et commenter des textes empreints d’hermétisme et de platonisme. Ces deux aspects s’entremêlent dans son œuvre la plus remarquable : le De Vita. Composée de trois livres, qui ont connu plus de trente éditions en un peu plus d’un siècle, Ficin y traite de la médecine, tant du point de vue physique que métaphysique. Il faut noter que le troisième livre, De vita coelitus comparanda, imprégné d’hermétisme, fut accusé à raison de magie.

 

Avec « Hermès, l’Égypte et la bibliothèque de Nag Hammadi », Eugenio Garin aborde les origines de la doctrine hermétique et de ses textes. L’hermétisme est ainsi une gnose non chrétienne enracinée en Égypte, largement diffusée dans le monde hellénistique, faisant souvent référence à des idées stoïciennes. Se répand alors durant plusieurs siècles des textes philosophiques et théologiques à travers l’ensemble du bassin méditerranéen, mais également d’autres textes magiques, astrologiques ou alchimiques se rapportant à l’hermétisme tels que le Picatrix, ou bien encore le Liber Hermetis Mercurii Triplicis de vi rerum principiis.

 

Eugenio Garin pose une question intéressante concernant ses ouvrages : « dans quelle mesure la distinction, ou plutôt la séparation en hermétisme ‘théologique’ (ou ‘métaphysique’) et hermétisme magico-alchimico-astrologique est-elle permise, si elle l’est même seulement ? ». En effet, les scientifiques ayant particulièrement étudié les textes hermétiques durant le XXe siècle, tels que Walter Scott, A. S. Ferguson ou André-Jean Festugière établissent cette distinction, pour Eugenio Garin cependant elle n’a pas lieu d’être à l’époque. Ses traditions métaphysiques et magiques procèdent d’une seule et même vérité : la révélation.

 

Avec « Hermès entre le XIVe et le XVe siècle » Eugenio Garin présente les écrits hermétiques ainsi que les personnes liées à ceux-ci durant le Moyen Âge. On trouve ainsi des citations et des échos hermétiques dans les écrits de Lactance et Saint Augustin, l’Asclepius été également très utilisé aux XIIe et XIIIe siècles. En effet, comme le fait remarquer l’auteur « les correspondances entre macrocosmos et microscosmos, la curiosité pour les phénomènes naturels, l’usage de la magie et de l’astrologie se placèrent souvent sous le signe d’un Hermès qui circulait sous diverses formes dans toute sa complexe ambiguïté ».

 

Les ouvrages imprégnés d’hermétisme à cette époque se retrouvent ainsi dans toute l’Europe, en France avec Bernard Silvestre et son De mundi universitate sive megacosmus et microcosmus, en Angleterre avec Thomas Bradwardine et son Tractatus proportionum, seu de propotiionibus velocitatum in motibus ou bien encore en Italie avec Francesco de’Nerti annotant le De verbi Dei de Bradwardine. Avec « La circulation du Picatrix au XVe siècle », nous apprenons qu’une version espagnole circulait déjà à la cour d’Alphonse le Sage au XIIIe siècle, mais c’est surtout dans la seconde moitié du XIVe siècle qu’une version latine se répand en Italie. L’auteur de ce traité arabe de magie est incertain, il semblerait que le Picatrix soit inspiré du Ghayat al hakim du pseudo al Majriti.

 

Eugenio Garin dévoile ainsi un extrait du Picatrix afin de comprendre la fascination pour les hommes de la Renaissance pour cet ouvrage : « Sachez que la science, lit-on dans le Picatrix (i, vi, i) est quelque chose de très noble et de très élevée ; qui s’y emploiera et agira par son moyen en retirera noblesse et grandeur. Et la science procède par degrés ; si l’on en connait un, un autre aussitôt apparait qu’il faut apprendre. Est parfait dans la science celui qui atteint l’ultime degré, et qui apprécie et aime tous les degrés de la science ». Dans « Les aventures d’un prophète hermétique », Eugenio Garin s’attarde sur Lodovico Lazzarelli da Sanseverino Marche, un poète latin mineur, contemporain de Marsile Ficin. Il est le traducteur des Définitions d’Asclepius, mais également l’auteur d’un dialogue hermétique le Crater hermetis. Il a également rapproché la Tabula Smaragdina des arcanes du Picatrix : « ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, pour réaliser les miracles de l’unité ».

 

Lazzarelli s’intéresse à « la centralité de l’homme et sa signification ; la divinité de l’homme et sa place dans l’économie de l’être, selon la tradition hermétique et la tradition chrétienne ». Il développe ainsi une réflexion où s’entremêlent hermétisme et christianisme, comme il l’explique « celui qui dans l’esprit d’Hermès était Pimandre a daigné être en moi Jésus-Christ et, consolateur éternel, m’a réconforté en illuminant mon esprit avec la lumière de la vérité ». Il s’attarde également sur le sujet de la palingénésie (regeneratio) et de la Nature parfaite (natura completa).

 

Eugenio Garin s’attache aux aspects polémiques de l’hermétisme avec « Hermétisme et magie chez Ficin et Pic ». Ainsi en 1484 à Rome, Giovanni da Correggio, prédicateur itinérant italien, effectue une journée de propagande en distribuant des textes hermétiques, il sera par la suite accusé d’hérésie. Pic de la Mirandole connait la même accusation en 1487 avec la publication de ses 900 thèses, puis de nouveau en 1489 à avec son Heptaplus, tout comme Marsile Ficin avec son De vita, deux ouvrages « très proches quant à la conception générale de la structure de la réalité et s’accordant sur la conception de l’homme ».

 

Eugenio Garin conclue alors dans « Vers le XVIe siècle : un épilogue » sur la façon dont l’hermétisme a impacté l’homme de la Renaissance : « Filtrée par des textes hermétiques, on avance l’image nouvelle du rapport homme-monde (macrocosme – microcosmes), où l’homme devient ‘créateur’. On insiste sur l’image d’un univers vivant parcouru par des forces que l’homme peut dominer et guider seul en réussissant à construire les instruments adaptés. On définit la vision de la réalité comme un système de symboles qui, connus dans leur valeur, permettent un authentique déchiffrement des choses ».

 

Au XVIe siècle, l’hermétisme connait une diffusion de plus en plus grande en Europe, et atteint de nouvelles visions théologiques ou magiques, notamment avec Giordano Bruno en Italie, Jacques Lefèvre d’Etaples en France ou bien encore Henri-Corneille Agrippa en Allemagne. L’auteur termine en rappelant « l’importance décisive de l’hermétisme de la Renaissance dans la construction même du concept-programme d’une renaissance, d’une renovatio ».

 

En un peu moins de 100 pages, Eugenio Garin, nous livre un condensé d’informations sur l’hermétisme, de son origine jusqu’à sa redécouverte à la Renaissance. Ce petit ouvrage, de lecture rapide et agréable, est particulièrement riche en références d’auteurs, d’ouvrages, de citations, tout au long de la démonstration faite par Eugenio Garin. On peut cependant regretter le choix opéré par l’éditeur de se concentrer uniquement sur la traduction de cette leçon, sans y adjoindre bibliographie, index, annexe ou même chronologie, afin de s’y retrouver plus aisément dans la profusion d’auteurs et de textes hermétiques.

 

De façon complémentaire aux études de Frances Yates et D.P. Walker sur le sujet, Eugenio Garin s’attarde également sur les périodes précédant l’explosion ésotérique que connut l’Europe au XVIe siècle. Il rappelle la présence et la diffusion de l’hermétisme durant le Moyen Âge, bien avant la redécouverte du Corpus hermeticum à la Renaissance. À une époque où le christianisme rythme les modes de vie séculaires et évidemment religieux, il serait intéressant d’examiner la réception de cette gnose non chrétienne auprès des érudits durant cette période.

 

Outre le contenu de cet ouvrage, Eugenio Garin donne ici également une leçon méthodologique à travers la façon de présenter ses recherches. À travers la lecture de cet ouvrage le philologue et historiographe se met à jour, s’appuyant sur les textes, rassemblant les pièces de ce puzzle historico-littéraire qu’est l’hermétisme. « Doctrine », « tradition », « science », « théologie », « métaphysique », « magie », et bien d’autres, les mots ne manquent pas pour faire référence à ce qu’on appelle communément « hermétisme » mais qui est un concept protéiforme, Eugenio Garin prenant grand soin de nous le rappeler.

3 I

images cabalistiques et alchimiques

 Raimon. arola

Edition   Beya -   Dervy

 2003

En 1612, Nicolas Flamel publie « Le livre des figures hiéroglyphiques » ou il concentre les explications de la réussite de son magistère (grand œuvre) et que grâce à un médecin juif, Maître Canchez, qui lui apprend la Cabale, il peut enseigner cette discipline qui se résume en la fusion de ce qui est supérieur avec ce qui est inférieur.

 

Ce livre d’illustrations hermétiques accompagnées de leurs textes d’origine est le fruit de recherche du Docteur Raimon Arola.

 

Toute sélection d’images cabalistiques et alchimiques est, certes, un défi, surtout lorsqu’on prétend ne pas les utiliser comme de simples illustrations de tel ou tel texte ésotérique, mais comme le reflet de l’unité entre la cabale et l’alchymie.

 

Un même fil reliait ces disciplines apparemment très dissemblables ; les mystères de la révélation divine, expliquée par les cabalistes juifs, et la quête de l’or philosophique, qui suivait les traces de la tradition païenne ; une trame magique que Nicolas Flamel enseigne magistralement dans son livre des figures hiéroglyphiques, publié pour la première fois en 1612.

 

En effet, c’est avec l’aide d’un médecin juif, nommé Maître Canchez, que Nicolas Flamel réussit à obtenir ce qu’il cherche et à connaitre le primus agens, sans lequel il n’aurait pu achever le magistère, c'est-à-dire, réaliser le Grand Œuvre.

 

Ainsi sous le voile de l’allégorie et d’une légende, Nicolas Flamel enseigne que la cabale, entendue comme la réception du don divin, est le principe des opérations de l’alchymie, ou de la chymie, c'est-à-dire de la fusion de ce qui est supérieur avec ce qui est inférieur, pour « réaliser le miracle d’une seule chose »

Ont participé à cet ouvrage :
 

 

Charles d’Hooghvorst : A propos de Beya

Raimon Arola : Introduction et le Secret des lettres  -  L’Oratoire

Emmanuel d’Hooghvorst : Etude des Sephirot

Athanase Lynxe : L’avare Didon ou la Mélancolie

Stéphane Feye : L’union du Ciel et de la Terre

Hans van Kasteel : L’occasion ou le don de la cabale

Carlos del Tilo : L’eau de vie qui ne mouille pas les mains

Jeanne Lohest : L’Hylé et la montagne magique

Lluïsa Vert : Cabale, miroir de l’art et de la nature  -  La création et la Pierre Philosophale

Caroline Thuysbaert : Tabula Smaragdina Hermetis

Pere Sanchez : Mort et Résurrection

Jean-Christophe Lohest : Le rocher philosophique

Georges Kirkeby : La terre vivante

 

IMAGINATION ET ALCHIMIE A LA RENAISSANCE  -  L’EXEMPLE DU TAROT DE MARSEILLE       Tome 1   

Jean-Pierre Jouvin

Edition L’Harmattan

2016

Le tarot de Marseille est un jeu psycho-spirituel crée au xv0 siècle. Il appartient à la résurgence platonicienne et hermétiste, contemporaine de Marsile Ficin et de Nicolas de Cues. Son inspiration implique un rappel de doctrines qui avaient été assimilées aux siècles précédents, à savoir le péripatétisme arabe et le judaïsme. Cette époque charnière, bas moyen age/renaissance, connait la querelle Avicenne/Averroès dans laquelle dominicains et franciscains spirituels jouèrent un rôle majeur. Elle vit le développement de l'alchimie, qui, dans une perspective de prophétisme joachimite, proposait une doctrine du salut et la résolution du problème de la pauvreté. Cela donna naissance à un type nouveau d'intellectuel, l'intellectuel mystique.

 

Le jeu offre, sur un mode symbolique, sur fond de psychologie avicennienne, une démarche de conversion de l'ame, qui, grâce à l'imagination active, se devait de ses "écorces", atteint progressivement au salut et a l'illumination. L'époque ficinienne, découronnée de son ontologie, est une époque riche en productions et manifestations "imaginales"; le jeu, qui lui est contemporain, est un rappel de la fonction "imaginale" de l'ame. Il peut, de par sa nature symbolique, faire redécouvrir ce que l'intellectuel du 13e et 14e  siècle, connaissait

 

L'imagination active est une méthode de la psychologie analytique, théorie créée par le psychiatre suisse Carl Gustav Jung. La méthode consiste à donner une forme sensible aux images de l'inconscient et d'élargir ainsi la conscience. Il s'agit ainsi de fixer son attention sur les humeurs, et, plus généralement, sur les fantasmes inconscients portés à la conscience, puis de les laisser se développer librement, sans que la conscience ne les détermine, mais en interagissant cependant avec eux. Elle conduit donc à « relier les plans conscients et les plans inconscients » ou à donner vie aux images spontanées.

Selon Elie Humbert, continuateur de Jung, l'imagination active est une « méthode de confrontation avec l’inconscient, élaborée par Jung en 1913. Elle consiste à amener un affect à prendre figure afin que le conscient puisse entrer directement en rapport avec lui. Elle emploie tous les moyens spontanés d’expression : imaginer, peindre, écrire, modeler, jouer, danser, parler etc. Elle ne se contente pas de provoquer l’émergence et ne cherche pas à interpréter. Elle vise à permettre une « explication active » avec les facteurs inconscients et, pour cela, met l’accent sur la nécessité pour le sujet de traiter alors les partenaires imaginaires selon toutes les conditions de la réalité et de se comporter comme dans une situation réelle ». L'imagination active est l'un des piliers de la pratique de la psychologie jungienne, fondée sur la confrontation du sujet avec ses contenus inconscients, dans un dialogue ouvert. Elle repose sur une fonction essentielle de la psyché : la fonction transcendante. En outre, "les images venues de l'inconscient placent un homme devant une grande responsabilité. Ne pas les comprendre ou fuir la responsabilité éthique le prive de sa totalité et impose un caractère péniblement fragmentaire à sa vie."² Elle devient ainsi « l'expérience solitaire d'un individu libre mis en relation avec lui-même »

 

Au sommaire de cette thèse sur les tarots :

 

Sources gnostiques et philosophiques néoplatonicienne   -    Ousia et dianoïa   -    les divers niveaux de l’âme  -   L’imagination, l’agalma et l’okhêma   -      la materia prima  -   la lumière   -   sources musulmanes   -    notion de prophétie   -   l’imaginal chez les falâsifa   -    Ibn Arabî   -     Hermès et les anges   -    le statut de l’imaginaire a la Renaissance   -    les héritiers de la tradition illuminative   -    le lullisme   -   des récits imaginaux initiatiques   -   théorie des Dominicains    -    les théologiens scolastiques   -   Marcil Ficin   -    Georges de Venise   -   le théâtre de Camillo   -    Agrippa de Nettesheim   -    Paracelse   -     L’art de la mémoire avec Giordano Bruno   -   Gerhardt Dorn et le mysterium conjunctionis   -   glossaire alchimique et philosophique   -  [

 

IMAGINATION ET ALCHIMIE A LA RENAISSANCE – L’EXEMPLE DU TAROT DE MARSEILLE  -  Tome  2

 Jean-Pierre Jouvin

Edition  L’Harmattan

2016

C’est à une approche néoplatonicienne que nous convie l’auteur. Ce deuxième tome du tarot philosophique et alchimique traite tout particulièrement des lames majeures du tarot de Marseille, d'où son titre « Lames de l'âme ». Il s'agissait, pour un voyageur impénitent de la Renaissance, en déchiffrant ce « livre muet », de se recréer par la « connaissance intelligible ». S'appuyant sur les témoignages écrits et iconiques de la première Renaissance, se référant eux-mêmes aux Grecs et aux alchimistes spirituels soufis, l'auteur souhaite rendre justice à ce jeu en en rappelant les références.

 

L’auteur donne en sous-titre pour ce tome 2 : Lames de l’âme, approche néoplatonicienne du tarot.  L'Ame du monde est une figure majeure et majestueuse, célébrée par Platon et plus tard Plotin, Jamblique, Proclus Damascius. Elle deviendra l’anima mundi des chrétiens du Moyen Age, la nafs al-Kuliyya (l’Ame universelle) des musulmans… Que signifie-t-elle au fond ? De mille et une façons, nos philosophes, essentiellement néoplatoniciens, nous disent qu’elle est Médiatrice entre, d’une part, le monde de la matière dans lequel nos corps se meuvent, autrement dit l’instance sensible de l’existence, et, d’autre part, l’Intellect et, au-delà de lui, la transcendance de l’Un. De ce dernier, rien ne peut être dit. C’est pourquoi l’authentique théologie ne peut procéder que par soustraction. La théologie ne peut être, pour les tenants de l’Ame du monde, que négative, non pas au sens moral du terme, mais au sens mathématique : soustraire, nier, ôter du discours sur l’arché toutes nos propositions qui viseraient à le définir, à le circonscrire…

 

 L’Ame du monde est cette immanence et cette présence du divin, manifestation du Sans-Fond. Nos vieux sages disent aussi que l’Ame du monde est d’une nature plutôt féminine… Si l’Ame du Monde est médiatrice entre l’ineffable, l’Intellect et le sensible, c’est qu’elle assure le lien entre l’Un et le Multiple, témoigne du déploiement de l’Un dans le sensible, et du retour du sensible dans l’Un. Elle impulse les dynamiques de la diversité, assure la diversification des phénomènes, donne forme aux réalités sensibles. Dans un mouvement de conversion, de retour, elle permet aussi à ces concrétudes de « remonter » vers le Principe. Plotin, l’un des plus géniaux penseurs de l’Antiquité, parlait de Procession (l’émanation de l’Un vers le Multiple) et de Conversion (le retour du Multiple vers l’Un), pour signifier cette immense respiration cosmique. Dans ce rythme vivant, l’Ame du monde tient son rang de liant universel. Le grand émerveillement, pour nous, serait de savoir que l’Ame du monde n’est pas à côté de notre âme, mais dans sa profondeur. Plus même, l’Ame du monde, la Sagesse, est la profondeur de notre âme. C'est à ce niveau où la haute métaphysique de l'Ame du monde rencontre la psychologie des profondeurs de Carl Gustav Jung, continuée par Marie-Louise von Franz, James Hillmann, Barbara Hannah, Etienne Perrot, Pierre Solié, Michel Cazenave, et une multitude d'autres psychologues, théoriciens et praticiens, ainsi que des philosophes.

Au sommaire de cet ouvrage tome 2 :

Le jeu de Tarot de Marseille : une approche imaginale   -   L’iconographie du Tarot  -   les innovations techniques   -   les lieux  -  les dessins des lames  -    la raison des gestes   -  hypothèse concernant la création du jeu  -   la structure du jeu  -   le vocabulaire alchimique   -  la structure ternaire soufie  -   la structure de l’unus mundus  -   la lumière, l’Oeil et les couleurs   -   l’astrologie   - l’initiation et les interprétations alchimiques   -    remarques sur l’imagination active imaginale de type avicennienne   -   l’évolution des symboles dans les lames   -   la Kabbale   -  la Table d’Emeraude   -   étude des 22 lames majeures du Tarot   -  glossaire alchimique et philosophique pour penser en images   -    glossaire soufi    -  

 

3 J
 

JOHN  DEE  -  LE MAGE DE LA RUELLE D’OR

CLAUDE  POSTEL

EDITION LES BELLES LETTRES

 1995

Ce livre est celui de la vie extraordinaire de John Dee. Il est né en 1527 et mourut en 1608, en Angleterre. Et l’Angleterre à cette époque qu’est-ce que c’est ? C’est le prodigieux moment de la Renaissance, celui des reines Tudor, en particulier la grande Elizabeth 1e. Mais en même temps que la Renaissance, ce fut un temps de crispation contre les chercheurs, et John Dee en fut un d’une espèce particulière, puisqu’il s’intéressait à tout ce qui touche l’Alchimie, l’astrologie, l’astronomie, la kabbale, la magie et ses mystères.

 

De Londres à Varsovie, en passant par la fameuse « ruelle d’or de Pragues », où se rassemblent les alchimistes en ce temps d’énergie, d’audace et de dangers, suivons les étonnantes aventures de John Dee, dont la route croisera celle de tous les grands savants et artistes d’alors, mais aussi à ses risques et périls, celle des rois. Car le mystérieux John Dee, qui trace les horoscopes des hommes d’Etat, qui décrypte les signes magiques, qui consulte les astres et les esprits, est aussi agent secret, dans cette Europe déchirée par les guerres de religion et les luttes de pouvoir.

 

En Angleterre il passe les années 1551 à 1553 comme tuteur de Robert Dudley, fils du Lord Protecteur Northumberland, et plus tard Comte de Leicester. En 1553, Edouard VI lui confère deux Eglises en fonction, avec leurs pensions, les rectorats d’Upton-on-Seven, Worcestershire et Long Leadenham, Lincolnshire. Toutefois, l’accession de la Reine Mary Tudor (mariée à l’ultra-catholique roi d’Espagne Philippe II qui réprime le protestantisme puritain) provoqua un déplaisant revers de fortune d’autant que les étudiants en arts magiques et mathématiques (à l’époque c’est la même discipline, interdite en même temps que l’étude de tout art « mécanique ») sont poursuivis par les bûchers. John Dee est emprisonné en 1555 sous l’inculpation d’être « soupçonné d’avoir lancé des enchantements contre la Reine ». Il est relaxé, mais son majordome, Barthlet Grene, est brûlé vif.

 

Pour retrouver son crédit, John Dee adresse une supplique à la Reine Mary pour la recherche et la préservation des anciens écrits (brûlés par les tribunaux) et monuments. 1556. Il est embauché comme assistant d’un inquisiteur. Il récupère tous les manuscrits d’alchimie (qu’il étudie) saisis aux domiciles des prévenus de la justice ecclésiastique et accumule un énorme fonds de manuscrits qui servira à l’essor scientifique ultérieur de la Grande-Bretagne. “Si le facteur essentiel d’une université est une excellente bibliothèque, FR Johnson a souligné que la maison de Dee peut vraiment être considéré comme l’académie scientifique d’Angleterre durant la première moitié du règne d’Elizabeth 1ère d’Angleterre.” comme le soulignent les modernes biographes de John Dee, Frances Yates et Peter French. Sa bibliothèque inclut les oeuvres complètes de Platon et d’Aristote, les drames d’Eschyle, Euripide, Sophocle, les sentences de Sénèque, Terence et Plaute, les écrits de Thucydide, Hérodote, Homère, Ovide, Tite-Live, Plutarque.

 

Il avait de nombreux ouvrages sur la religion et la théologie : la Bible, le Coran, St Thomas d’Aquin, Luther, Calvin. Tous les ouvrages majeurs pour les antiquaires britanniques contemporains étaient présents, incluant toutes les œuvres de sciences, de mathématiques. La géographie. Evidemment, pour un homme de la Renaissance, le mysticisme et le magique étaient importants dans le schéma de rangement, avec Plotin, Roger Bacon, Raymond Lulle, Albert le Grand, Marsile Ficin, Pic de la Mirandole, Paracelse, Trithème et Agrippa. Et d’autres. Toute la Renaissance en un seul érudit. En faire la biographie, c’est donner la connaissance scientifique et technique de l’antiquité au XVIème siècle. Un cours d’art de la mémoire (base de l’éducation traditionnelle) en prime.

 

L’astrologue de la date retenue pour le couronnement solennel de la Reine Elisabeth 1ère d’Angleterre s’appelle John Dee. Il la servira avec un dévouement peu commun durant toutes les années de son règne. Dee fut connu à la Cour avec son air de barde merlinesque et retrouva le Comte de Leicester, son premier élève, ainsi que le cercle de Sir Philip Sydney, l’amitié profonde de Sir William Cecil, et de nombreux autres proches de la Couronne dont le responsable des services secrets, Sir Gresham, incluant – spécialement – la Reine elle-même. Le matricule d’agent secret de Dee auprès de la Reine fut le chiffre 7. C’est une très bonne période. Des années « studieuses, productives et remplies de succès ». Il voyait la Reine plusieurs fois par semaine en conversations privées. Elle venait souvent chez lui à l’improviste. Il semble avoir rempli tout à la fois le rôle d’un conseiller politique, spirituel, militaire, culturel et technique. Secrets d’état britanniques. John Dee voit l’Angleterre sauvée si elle se décide à acquérir la maîtrise des eaux. La création de la flotte anglaise avec le bois russe. Ivan le Terrible est bientôt connu par les courtiers sous le nom de « Tzar anglais ». Il est si impressionné par la renommée de John Dee qu’il l’invite à Moscou, lui offrant nourriture et grande maison en plus de 2000 livres par an. John Dee refuse en bon patriote. En 1580 John Dee présente à la Reine Elizabeth une carte de l’hémisphère nord lui permettant d’asseoir sa légitimité des droits anglais sur l’Amérique du Nord. Et de promouvoir trois ans plus tard les voyages de son ami Sir Walter Raleigh avec le baptême de la « Virginie » et l’expédition de l’Orénoque, inspirant aussi celles de Francis Drake. L’Empire britannique naît tandis que la France se débat dans ses Guerres de Religion distanciées à l’envi par les œuvres de Français Rabelais…

 

Pour lire les ouvrages cryptés et évaluer le rôle de son pays sur le plan physique et métaphysique, John Dee est surtout intéressé par les cryptographies de l’alchimie, de la Qabale et les possibilités de communication directe avec les forces divines de vie émanant des textes décodés. Il possède l’ensemble des œuvres de Roger Bacon, ce moine franciscain du XIIIème siècle qui décrit les étapes de la révolution scientifique qui ne s’accomplira qu’au XVIIème, et fera le pont avec Francis Bacon qu’il rencontre à deux reprises, lui révélant le rôle essentiel de la méthode expérimentale pour l’essor des sciences et des techniques utiles à l’humanité ainsi que sa responsabilité vis-à-vis de Roger Bacon, portant le même nom que lui. Francis n’était pas aussi profond, mais il fera connaître du monde scientifique une vision de la méthode expérimentale qui bien que manquant de sel n’en demeure pas moins réelle.

 

Comme tous les grands renaissants, John Dee découvre dans l’Arbre de Vie un schéma de synthèse œcuménique de toutes les religions et mythologies, schéma fonctionnel où couleurs, minéraux, plantes, arbres, lettres, nombres, parties du corps, portions du ciel et noms divins se correspondent. L’alchimie lui fait faire un voyage en Hongrie pour acheter un antimoine réputé, mais les expériences qu’il réalise de nombreuses années ne sont pas concluantes. Ce sont surtout les manuscrits magiques qui vont ouvrir les portes d’étranges expériences, celles de la philosophie occulte. Nous sommes en 1582. Il rencontre l’homme avec lequel son nom sera si souvent associé, Sir Edward Kelley. Beaucoup de personnes ont médité en vain pour comprendre comment il fut possible qu’un homme intelligent comme Dee, exercé aux études classiques, féru de navigation, de mathématiques, de logique, de littérature et de philosophie, se soit occupé lui-même d’alchimie, de magie et d’évocation des esprits avec l’aide de Kelley. Examinons cette question.

 

La philosophie occulte eut une très grande influence sur la Renaissance. Elle décrivait l’univers en trois dimensions : le monde Elémentaire de la Nature Terrestre qui était la province des sciences physiques, le Monde Céleste des étoiles qui pouvait être compris et appréhendé par l’étude et la pratique de l’Alchimie et de l’Astrologie, incluant astronomie et mathématiques, et le Monde Super céleste qui pouvait être étudié par les opérations numériques et l’évocation des anges eux-mêmes. Dee tente d’explorer le Monde Super céleste pour obtenir des réponses vivantes qu’il ne trouvait plus dans les livres qu’il avait tous lus. Sa tentative d’obtenir ce contact angélique est du point de vue de son temps et de la méthode expérimentale purement logique. Les motivations profondes de Dee sont scientifiques et religieuses. Religieuses en ceci que Dee croyait sincèrement lui-même qu’il était en conversation avec les émissaires de Dieu et montrait une attitude constante empreinte de sagesse chrétienne. Scientifiques en ceci que Dee posait la question : Y a-t-il une vie intelligente dans d’autres dimensions ? Il croyait que c’était le cas et que l’Homme pouvait réussir à établir la communication permanente avec les anges. Il essaya. Se trouvant piètre voyant, John Dee cherche un médium pour voir et entendre les anges invoqués. Saul Barnabas fut remplacé par Edward Kelley dont on connaît peu de chose.

 

JULIEN CHAMPAGNE, APÔTRE DE LA SCIENCE HERMÉTIQUE

Jean Artero

Edition Le Mercure Dauphinois

 2014

Surtout connu comme illustrateur du « Mystère des Cathédrales » et des « Demeures philosophales » de Fulcanelli qui est en France comme à l’étranger considéré comme une des grandes figures de l’alchimie contemporaine, Julien Champagne ‘1877-1932) n’a pas fait jusqu’alors l’objet d’aucune étude exhaustive publiée.

Jean Artero a choisi de lui dédier cette fois une véritable monographie, qui est le fruit de plusieurs années de recherche, que ce soit dans les archives familiales, que la famille de Champagne a gentiment mis à sa disposition, dans les bibliothèques municipales ou nationales, les collectionneurs, les experts travaillants dans le domaine ésotérique et alchimique, ou dans les fonds privés.

Au terme de ce patient travail d’analyse, il nous propose aujourd’hui une synthèse vivante sur Julien Champagne, qui s’avère de nature à renouveler entièrement notre vision sur ce peintre et dessinateur, dont non seulement le rôle dans l’élaboration de l’opus fulcanellien a été largement mésestimé, mais qui de plus se révèle à nous comme un autre alchimiste de premier plan.

Personnellement auteur au début du XXe siècle de plusieurs traités alchimiques de valeur comme –La vie minérale (1908) et le procédé Yardley (1913), Julien Champagne pourra ainsi être désormais reconnu pour ce qu’il est vraiment, suivant son expression même : un authentique apôtre de la Science Hermétique.

Au fur et à mesure des rééditions des œuvres de Fulcanelli, par hasard ou volontairement, J. Champagne disparait du panorama alchimique, peut-être pour ne pas faire de l’ombre à Fulcanelli, également certains auteurs ont volontairement terni l’image de Champagne. Cette injustice a mené l’auteur à écrire cet ouvrage pour restituer à Champagne ce qui est à Champagne.

Ce travail d’Artero ne prétend pas à l’objectivité ni au respect de quelques canons universitaires que ce soit, mais il s’agit plutôt d’une défense de Champagne dans ses illustrations mais aussi rétablir une certaine vérité sur sa vie et sur les rumeurs que certains ont fait courir, de plus l’auteur n’a pas voulu écrire une biographie exhaustive mais plutôt il s’est concentré sur le côté alchimiste de Champagne qui n’est d’ailleurs que très parcellaire.

Au sommaire de cet important ouvrage de 320 pages :

Un artiste occulté et à redécouvrir - Gaboriau en possible initiateur - initiation et alchimie - Champagne et le libraire du merveilleux - les Lesseps et Julien Champagne - Raymond Roussel - Champagne fulcanellien - la vie minérale - Champagne et le vaisseau du Grand Œuvre - Chacornac de Julien Champagne - AOR - Yardley - L’ami Thomas - Canseliet versus Champagne - Rosée de Champagne - le finis Gloriae Mundi - Schemit - Un Julien Champagne lunaire - Guaita - L’astronome - Champagne écossais - lectures de Julien Champagne - Cyliani - les Devaux - L’écu final - Champagne en Héliopolis - Apports de Filostene - Etude de Philosophie hermétique et d’ésotérisme - les dissertations Chymiques de Johann Heinrich Pott - Abel Haatan - les clefs de la magie noire d’Eliphas Levi et de Stanislas s de Guaita - La science écrite de tout l’Art Hermétique - L’alchimie moderne de Moreux - Holyrood - la rosée céleste - Jules Bouchet - Testament de Julien Champagne -

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