Chapitre 23 L ( Travaux divers ) |
la SPIRALE ET LE CENTRE. |
LA SPIRALE ET LE
CENTRE La Franc Maçonnerie Ecossaise est
perçue comme un chemin qui monte suivant une
spirale conique. En avançant, on revient au même endroit, mais à
un niveau plus élevé et sur un cercle de rayon plus rétréci... On meurt à
chaque fois à une ancienne vie pour se régénérer meilleur à une nouvelle vie
, comme on l'a été à son initiation (cabinet de réflexion, la grotte, la
ventre de la mère), à son élévation au 3è degré et à autres après. C'est la
même image de régénération après une mort véhiculée par le déluge,
l'apocalypse, etc... Être Musulman c'est se trouver sur le Cercle, la grande voie (shariyah) accessible
à tous avec ses règles et ses lois de vie en société. Pour aller du
Cercle au Centre (haqîqah),
l'Unique et l'Immuable Vérité - en fait Allah -. il est nécessaire de
suivre un chemin qui mène au Centre, le tariqah, c'est à dire un
des innombrables rayons ("les voies de la connaissance sont aussi
nombreux que les enfants d'Adam") accessibles à ceux qui ont la
capacité de comprendre. Le Soufisme,
la voie ésotérique de l'Islam est un de ces chemins. Cercle et Centre "Je ne suis ni de l'Est, ni de l'Ouest, ni de la mer, ni de la terre, je ne suis ni matériel, ni éthéré, ni composé d'éléments, Je n'existe pas, je ne suis une part, ni de ce monde, ni d'un autre, je ne descends ni d'Adam, ni d'Eve, ni d'aucune origine. Ma place n'a pas de place, une trace de ce qui n'a pas de trace, ni corps, ni âme. J'appartiens au Bien-Aimé. J'ai vu les deux mondes réunis en un seul, le premier, le dernier, celui du dehors, celui du dedans, simples comme le souffle d'un homme qui respire." Rumi, Mathnawi, livre premier Les Cercle et Centre évoqués dans la définition du Soufisme se retrouvent dans la Franc Maçonnerie ou le Cercle est la limite de la connaissance humaine, la Connaissance étant figurée par le cercle de rayon illimité, et le Centre, la Vérité, le Principe, tout ( cercle de rayon infini) et rien ( cercle de rayon nul). Le Bouddhiste , par la méditation et le travail sur soi même , poursuit le but de d'échapper à la roue de la vie et de revenir vers le non soi . Il nie qu'il y a un moi permanent et autonome càd qu'il y a une âme immortelle ou un principe vital, mais admet un "moi empirique" (le corps-esprit) qui est décomposé en cinq "agrégats d'attachement" : 1. Le corps (rūpa ) ; 2.
les sensations (vedanā) ; 3. les perceptions (samjñā) ;
4. les "fabrications
mentales" (samskāra) ; 5. la conscience (vijñāna).
ll faut donc parvenir à séparer les cinq agrégats d'attachement, à briser l'attachement et la croyance qu'ils sont "soi" pour revenir à l'initial "non-soi". Le but du bouddhisme( et aussi du taoïsme) n'est
pas le même que celui des trois religions monothéistes. roue bouddhiste de l'existence Le Taoïste, lui, cherche à aller au- delà de la dualité qui est la caractéristique de la création, de l'existence, pour revenir vers l'Unité, le Principe . Il ne s'agit pas de se mettre dans une des deux positions de la dualité pour combattre l'autre, de faire disparaître le Yin, le noir, pour ne garder que le Yang, le blanc. Car le noir Yin reviendrait comme le blanc Yang partirait, et le cycle perpétuel continuerait. Car cela correspondrait à rester dans les contradictions de ce qui a été Créé, sans vraiment chercher à s'en échapper pour entamer la route de retour vers l'Origine. La Voie Taoïste consiste à chercher à arriver à ne plus différencier le mal du bien, à recevoir et accepter tranquillement amour et haine, blanc et noir, joie et peine, à ne pas sentir, ni voir, ni vivre des Yin et des Yang différenciés, de ce qui est Créé, pour accéder à la communion intime de soi même avec tout ce qui nous environne. C’est une Voie qui propose des pratiques, un style de vie, des exercices, qui permettent de relier, d'harmoniser le yin et le yang, la terre et le ciel, c'est-à-dire le visible et l'invisible. Tai Ki C’était au temps où Lie Tseu lui même cherchait encore à apprendre auprès du grand maître Lao Chan. : Quand je suis devenu disciple de mon
maître, dit- il, c'est seulement
après trois ans passés à avoir peur de juger intérieurement et extérieurement
et de qualifier quelconque par des paroles, qu'il m'honora pour la première
fois d'un regard. Au bout de cinq ans, quand j'arrive à juger au fond de moi même ce qui est juste et ce qui ne l'est pas, et à distinguer par la parole entre ce qui est bon et ce qui est mauvais, mon maître alors me sourit pour la première fois. Au bout de sept ans, quand naturellement est effacée dans mon esprit la distinction entre le juste et le mauvais, et dans mes paroles celle entre l'avantage et l'inconvénient, mon maître, pour la première fois, me fit asseoir sur sa natte. Au bout de neuf ans, quand j'eu perdu la notion du juste et de l'injuste, du bien et du mal, en moi aussi bien que vis à vis des autres, alors en moi s'établit la communion parfaite entre le monde extérieur et mon intimité foncière, je ne distinguai plus le Maître comme un Maître, ni un ami comme un ami. Ne plus distinguer
intérieur et extérieur, c'est sentir la vue comme l’ouïe, l'ouïe comme
l'odorat, l'odorat comme le goût, tous intégrés en un seul tout. Mon coeur
est comme ne battant plus, mon corps comme complètement délivré, ma chair et
mes os comme dissolus, je ne sens plus que mon corps s'appuie sur quelque
chose ou que mes pieds se reposent sur la terre. Je suis le vent passant de
l'Est en Ouest, comme une feuille détachée de sa branche, comme un fruit
sorti de son arbre, je ne sais plus si c'est le vent qui me porte ou c'est
moi qui porte le vent. " |
LA
PLASTICITḖ POLYMORPHE DU CORPS MENTAL |
Jean
Chiarri |
Réflexions
perso de Jean Chiarri |
2018 |
Plasticité : ce dit de ce qui
est malléable, en particulier de la souplesse et de l’adaptabilité d’un
caractère. Polymorphe : qui a ou qui
peut prendre des formes diverses. Nous avons en permanence et en conformité
avec la Tradition, dénoncé l’enfermement mental, de la même manière nous avons
affirmé la prédominance de la Conscience, comme moyen de sortie, de
libération de cet enfermement ; car cette Conscience est dans le mental,
mais elle n’est pas de ce mental, elle est en relation avec l’Ame, principe
universel de la Connaissance. La première phase est que ce déclenche, ou soit
déclenché, le réveil ou l’éveil de cette Conscience, cette prise de
Conscience est le constat que nous sommes totalement conditionné et cela dès
notre naissance, en premier de manière innée, puis dès notre naissance par
les ensembles qui vont se succéder dans le temps de notre formation humaine.
Le mental est auto créateur en commençant et en partant de l’univers
informationnel de notre propre manifestation ; sa première création en
est l’EGO qui sera le poste de pilotage de cette auto création. Nous savons que cet univers d’informations
est totalement mensonger, nos sens sont les éléments qui nous trompent et
cela par l’interprétation que fait notre cerveau de ces informations. Prendre
conscience de cet esclavage, nous
libère seulement en partie, mais il met fin
aux absurdités du libre arbitre, d’une fausse liberté existentielle,
du doute permanent qui est une déstabilisation, qui fragilise l’homme pour le
rendre encore plus malléable au pouvoir mental. Cette prise de Conscience,
commence à établir une distanciation avec l’ensemble des formes de
conditionnement tel que les formes religieuses et politiques, puis de celles
de l’histoire et des philosophies, enfin et cela est le plus difficile, la
distance se fait aussi d’avec les composantes humaines, famille, race, pays… Cet ensemble de détachement comporte une
substitution qui se nomme LE DEVOIR, je n’ai plus de droits, je rentre dans
la voie du Devoir, ce Devoir est la conséquence du changement d’état, les
liens ne sont plus dans le domaine du relatif, mais dans une relation
universelle ou ce n’est plus l’homme qui compte, mais l’humanité. En réalité, ce Devoir est le commencement de l’effacement
de notre nature individuelle. La phase suivante sera la découverte que
nous avons nommée « plasticité polymorphe »Ou le fait que notre
mental central est capable de créer des centres secondaires de
conditionnement. Ces centres, ne sont plus individuels, mais collectifs, pour
cela il y a une nécessité absolue, c’est la répétitivité, la permanence et la quantité d’informations délivrées et
reçues. Le phénomène de l’information massive a commencé avec la naissance de
la radio et sa première exploitation de masse est celle de la propagande
créée par le nazisme ; La deuxième phase, est celle de l’apparition de
la T.V. cette invention aura une action déstabilisatrice énorme sur le
système social, détruisant le relationnel familial ainsi que l’ensemble des
activités communes dans les villes et les villages, commençant la mise en place
de l’esseulement collectif. A l’information massive, se joint l’image,
facteur émotionnel supplémentaire, mais surtout l’aspect hypnotique et
subliminal véhiculé de manière organisée consciente ou inconsciente, mais
dans tous les cas manipulée. Ces formes avaient un inconvénient majeur,
celui de la limite quantitative d’informations, qui dans notre démonstration
est l’élément central. La dernière révolution informatique, va régler
définitivement l’ensemble des difficultés, moyens de transmission devenant un
environnement permanent et massif qui crée un réseau d’enfermement efficace,
car accepté et volontaire. La quantité d’informations devient illimitée,
saturant complètement les simples capacités de réflexion et mettant l’homme
dans l’incapacité de déterminer quoi que ce soit, nous atteignons tout
simplement le « lavage de
cerveau » tellement pratiqué par les dictatures du vingtième siècle. Si nous insistons fortement sur cette notion
d’information, c’est tout simplement qu’elle est devenue l’unité du
scientisme technologique et notamment de l’I.A. Non seulement cette quantité
est formatrice de cette I.A. mais elle est aussi l’élément formateur de
l’univers mental ; la pression informative crée une imprégnation
mentale, sous cette poussée informative le mental va s’adapter et se
transformer ; un individu, pourra se modifier et s’adapter à une forme
sociale ou asociale sans ressentir la moindre gène morale ou éthique Ce qui
fut obtenu par la violence et la peur dans les régimes hitlérien et stalinien,
sera obtenu dans un délai très court
par un assentiment libre de toutes contraintes. Le processus que nous dénonçons est
évidemment présent depuis l’origine humaine, citons St Augustin : « A force de tout voir, on finit par
tout supporter » « A force de tout supporter, on finit
par tout tolérer » « A force de tout tolérer, on finit par
tout accepter » « A force de tout accepter on finit par
tout approuver » Dans le désastre humain qui s’annonce, la
responsabilité des supports médiatiques est en première ligne, car, non
seulement ils répondent à la quantité, mais en plus ils sont les supports des
diverses propagandes, à commencer par la publicité, qui est l’exemple parfait
de ce que nous dénonçons. L’amalgame est un des éléments structurant des
présentations médiatiques, qui permet entre autre d’accélérer le processus de
confusion mentale et par contre coup la déstabilisation, et des individus et
des sociétés. L’enfermement mental collectif est
d’une puissance insoupçonnée, car échappant dans un premier temps à l’éveil de la Conscience individuelle. DE L’AUTO CREATION A L’AUTO DESTRUCTION
/ Dans le noir, il y a toujours une
faible Lumière, car dans l’acte créateur, l’harmonie est présente, atteindre
l’enfermement absolu, engage la destruction de la créativité mentale
incontrôlée, la restitution par révolte des racines originales et
originelles. L’écroulement du corps mental sous se retour est toujours d’une
grande brutalité, il n’est que de constater la dégénérescence actuelle d’une
partie de la population, en commençant par le problème des drogues, à
l’écroulement psychique et psychologique des individus, et évidemment à une
violence permanente et quotidienne qui se développe. L’égoïsme est le facteur
de l’esseulement des individus, cet esseulement n’est pas dans l’extérieur,
mais dans l’âme de l’homme, il est le facteur de l’épuisement et ensuite du
suicide, par dégout de la vie proposée par un univers mental qui vit ses
derniers instants, si nous prenions un langage ancien nous dirions :
« que Lucifer a gagné contre l’Esprit ».L’homme pense qu’il est un
individu particulier et unique, cette présentation est celle de l’illusion
mentale, en réalité il est multi faces, car sa malléabilité mentale, le
prédispose à une multitude de personnages, qui tous par définition, servent
le monde des désirs de ce corps mental et constituent ce que nous nommons
l’infra humain. Un homme peut donc, en fonction des critères que nous avons
énoncé devenir tout autre et le même pourtant, avoir un visage humain et une
âme bestiale, être un bon père de famille et le tortionnaire d’un stalag. Un
peuple peut donc dans les mêmes conditions se transformer, il n’est que de se
poser la question, comment les allemands ont pu en trente ans devenir des
nazis. L’infra humain est la
caractéristique par définition de ces et ses créations car elles ne peuvent
servir que le monde de l’ego et de ses désirs. Cette création mentale, contient sa
destruction, par épuisement de ses forces, qui produise la confusion et la
folie. Cette
confusion est caractérisée par une non différenciation des éléments qui
constituent la Dignité humaine ; le bien et le mal la réussite et
l’échec, Dieu et Lucifer, paix et guerre…tout cela fini par être regardé
comme identique et n’ayant pas de réalité objective. L’interprétation du
domaine spirituel et Religieux se concentre uniquement sur les facultés du
corps mental et se justifie par l’athéisme matérialiste et scientiste. Dans
cette situation tout devient flou, et les déracinements s’enchaînent les uns
derrière les autres, non-respect du vivant dans toutes ses expressions,
dilution sociale dans toutes ses formes et fondations, cela est vieux comme
ce monde, nous citerons le Tao : « Plus il y a d’interdits, plus le
peuple s’appauvrit. Plus les hommes
sont ingénieux et habiles, plus leurs inventions sont néfastes. Plus nombreux
sont les décrets et les lois, plus les malfaiteurs et les bandits
pullulent ».Cette solidification ou pétrification au sens Biblique de la
femme de Loth, répond parfaitement au chant 9 de la cité de l’Enfer de la
D.C. de la seconde mort ou mort spirituelle. Ce chant nous précise que les
portes de cette cité furent fracassées par la puissance Christique, il est
temps de maintenant d’indiquer la porte de sortie de cet enfermement, qu’il
soit personnel ou collectif. La notion de guide est essentielle, Dante reçoit
Virgile, mais celui-ci est nommé directement par Béatrice, via la Vierge et
le Christ. Nous recevons ce guide dès notre initiation, son
actualisation dans l’évolution de la
Conscience éveillée, se fait par la reconnaissance d’un représentant de la
puissance Divine exprimée sur notre terre. Pour notre cycle, cette puissance se nomme
Christ-Jésus, nous avons inversé l’expression classique, car l’Avatar Christ
était avant que soit l’homme Jésus, son enseignement, conforme par essence à
la Tradition, représente le cheminement qui mène à cette sortie. Il est
évident que nous ne faisons aucune références aux diverses confessions du Christianisme,
mais au seul enseignement Christique ou « Dits de Jésus ».Cet
enseignement est celui reçu par Moïse, développé par Christ et enseigné dans
l’Ordre Ecossais, il concerne la Conscience de chaque humain et s’exprime par
les deux commandements, suffisant en eux même :La reconnaissance d’un Principe transcendant
créateur, qui s’imprime dans la Conscience et déclenche ce que nous
nommons : « la tension permanente vers l’Absolu ».Cette reconnaissance
mène le cherchant vers la seconde Loi, la Loi d’Amour, celle qui :
« Meut le soleil et les autres étoiles » dernier vers de la D.C.
Ces deux Lois constituent les montants de l’échelle de Jacob, le passage
au-delà de la limite mentale, pour laisser s’exprimer en nous l’Esprit Saint. LE MONDE DE DEMAIN : Quelle image la
plasticité polymorphique va donner de l’homme du vingt et unième siècle, nous sommes pour l’instant dans une
vision apocalyptique de la première phase de cette œuvre. Mais il nous semble inéluctable que la
direction prise est celle de l’œuvre infernale, d’une inversion des
possibilités et capacités mises dans l’être humain et symbolisées par l’Adam
premier, cette phase sera la victoire du vieil Adam, celle du monde relatif
de la mort. (le symbolisme de la chute)Il est évident que le scientisme
technologique, va être la base fondatrice de cette période, et que toutes les
actions de ce scientisme impacteront directement la nature humaine.
Malheureusement les impacts que nous voyons se préciser, le sont en
particulier avec la nouvelle religion du bonheur le
« Transhumanisme », cette doctrine engage et affirme la suprématie
du scientisme et en phase finale la disparition de l’homme dans sa
représentation actuelle. Notons que ce néologisme inventé par Dante,
représente l’exacte opposition au nom moderne, en effet le premier est la
libération de la forme humaine par métamorphose intérieure, alors que le
second est une transformation technicienne extérieure. Ce transhumanisme, ne tient aucun compte des
qualités morales, philosophique et religieuse de l’homme, ni de ses racines
terrestres. La phase principale est en voie d’accomplissement, c’est la
rupture avec les filiations terrestres humaines et environnementales, par
destruction de l’ensemble des formes de vie, dans l’intérêt unique de
l’enrichissement d’une caste restreinte de cette humanité.(La symbolique du
veau d’or)Puis vient la dissolution des liens humains, l’esseulement produit
par l’exacerbation égotique, s’installe dans les populations et surtout dans
les familles, ces familles lieu de force et d’unité, deviennent celui de l’oppression de la dispute, de
l’opposition et en final de l’explosion, cela sans aucun sens du devenir
notamment des enfants. L’enfant qui est la finalité même de la vie humaine,
devient un bien marchand, qui par PMA ou GPA n’est plus que la satisfaction
affective de l’ego, sans soucis aucun de son avenir. La liberté devient le
mot de ralliement central à toutes les contestations, liberté qui ne peut
être qu’un esclavagisme consenti au monde de nos désirs illusoires. (la
symbolique de Sodome et Gomorrhe) Cette explosion familiale ouvre grande les
portes à la disparition de la filiation humaine et de fait à toutes les
manipulations génétiques, qui furent dénoncées sous le nom « d’Eugénisme ».Le tout sera
renforcé par la nouvelle philosophie du bonheur pour tous, ici ou sur une
autre planète (un nouvel Eden), bonheur matérialiste, dont nous savons qu’il
est l’antichambre de la mort par affadissement d’une vie sans obstacles et
sans buts. En
conclusion,
nous devons mener une lutte sans merci contre notre asservissement au corps
mental et le contraindre à servir, Cette lutte est la voie de la Libération
des contraintes de notre manifestation est ouvre les portes de la Lumière et
fait de nous : « des Fils de la Lumière ».Nous ne devons rien
céder au monde moderne de ce siècle, prendre le contrepied contre toutes les
déviances de cette société, non conforme aux lois d’harmonie de cette
création. S’inclure dans le courant sociétal moderne,
est le meilleur moyen de perdre son âme, les Eglises en payent aujourd’hui le
prix fort. |
|
|
|
|
Le moine et l'oiseau (extrait du livre Contes du Moyen-âge Aux éditions du Seuil.) Il était une fois un moine.
Selon l'usage de ce temps-là, ses parents l'avaient consacré à Dieu dès sa
naissance et envoyé au monastère quand il était encore enfant. A présent, il
était au seuil de la vieillesse. Il ne regrettait pas d'avoir passé toute sa
vie dans le même cloître, entre le chœur et le dortoir, entre la salle du
chapitre et le réfectoire, entre l'accueil des pèlerins à l'hôtellerie et la
copie des manuscrits dans le scriptorium. Il avait été un moine heureux, et
donc un bon moine. Sa foi était confiante, sa conscience nette. Il attendait
dans la paix que Dieu qu'il avait servi en ce monde, l'accueillit dans
l'autre. Une seule inquiétude le tourmentait. Un moine mène une vie régulière
: une vie soumise à la règle et une vie où chaque journée, mesurée par les heures
des offices de l'aube à la nuit, de matines à complies, est identique à celle
qui la précède et à celle qui la suivra. Identique ? non, certes. L'année
liturgique s'écoule, alternant le temps de la pénitence et le temps de la
joie : au temps de l'Avent succède le temps de Noël, au temps du Carême le
temps pascal. Elle déroule l'image de la vie du Christ et modèle celle du
chrétien. Mais elle s'achève, et une autre commence qui est la même. Cette
régularité, cette monotonie, ce retour des jours et des années ne pesaient
pas à notre moine. Il n'avait jamais tien connu d'autre. Surtout, il savait
que cette vie prendrait fin. Il la vivait dans l'attente de l'autre, la
vraie. Et là était son inquiétude. Les élus au paradis chantent les louanges
de Dieu comme le font les moines en ce monde. Mais ils n'attendent rien
d'autre. Ils le font pour l'éternité. Le moine craignait que l'éternité lui
pesât. Si heureux que l'on soit dans le sein de Dieu, il avait peur de s'y
ennuyer. Un matin, à l'heure
de la récréation qui suit la réunion du chapitre, il alla, selon son
habitude, faire quelques pas dans la forêt qui bordait le monastère. C'était
le temps de Pâques. L'air était vif et léger, odorant sans être chargé
d'aucun véritable parfum. Les jeunes feuilles des arbres, l'herbe, la mousse,
tout était frais, clair et gai. Le moine s'assit au pied d'un frêne dont les
petites feuilles allongées dessinaient sur le sol les entrecroisements d'une
ombre légère. De minuscules violettes se cachent sous les brins d'herbe. Un
peu plus loin, où l'herbe plus longue et plus sombre signalait un creux
humide, peut-être une source, il y avait des anémones, et plus loin encore
des jonquilles. Le moine s'adossa au tronc de l'arbre et pensa une fois de
plus à la question qui le préoccupait. Il savait bien qu'il avait tort de se
la poser. Il s'en faisait scrupule et reproche. Mais il aurait cependant aimé
que Dieu le rassurât en lui donnant ne fût-ce qu'un indice de ce qui
l'attendait au paradis. Comme il restait là parfaitement immobile, un oiseau,
qui s'était tu à son approche, se remit à chanter. Son chant était si pur, si
modulé, si mélodieux qu'il oublia ses pensées pour l'écouter. Il lui semblait n'avoir jamais rien entendu
d'aussi beau. Toutes les mélodies de l'office et des heures monastiques, les
hymnes et les psaumes, qu'il chantait dans le chœur avec ses frères depuis
son enfance ; toutes ces mélodies qui, chacune selon son mode, chantaient de
la note de base à la tierce ou à la quinte, enroulaient leurs mélismes
autours de la teneur, redescendaient doucement jusqu'à la note initiale comme
si elles suivaient les arcatures de la voûte de l’église ou celles du cloître
; toutes ces mélodies qui incarnaient pour lui la beauté et la paix ; toutes
ces mélodies lui paraissaient soudain insipides en comparaison des quelques
notes qui formaient le chant de cet oiseau. Au bout d'un instant, il se dit
qu'il était temps de regagner le monastère s'il ne voulait pas être en retard
pour l'office de tierce. Il se leva, et l'oiseau se tut. Quand il se trouva à
l'entrée du monastère, quelle ne fut pas sa surprise de voir que le frère
portier, qu'il avait salué au passage quelques instants plus tôt, avait
laissé sa place à un autre moine, et à un moine qu'il ne connaissait pas. Ce
nouveau portier ne connaissait pas non plus, car il le regarda avec
étonnement et lui demanda ce qu'il voulait. Décontenancé, vaguement irrité,
notre moine lui répondit qu'il voulait seulement entrer, et entrer bien vite
afin de ne pas être en retard pour tierce. L'autre le regardait sans avoir
l'air de comprendre. Mais, finit-il par dire, vous n'êtes pas un moine de
cette abbaye.
|
LA TOMBE EST
UN BERCEAU |
REFLEXION |
Arcadia |
2016 |
Il
m'apparait impossible que la vie humaine une
fois commencée, se termine bêtement et
que l’âme, comme une splendeur éphémère sombre
dans le néant, après avoir inutilement été le lieu spirituel de si riches
expériences, et de si douces affections ... Pour
moi, mourir ce n'est pas finir, mais continuer autrement ... Un
être humain qui s'éteint, ce n'est pas un mortel qui fini mais
un immortel qui commence ... La
tombe est un berceau. La
mort n'est pas une chute dans le vide, dans le néant mais
une montée dans la lumière. Quand
on a la vie, ce ne peut être que pour toujours Mourir
c'est aussi beau que naitre ... Est-ce
que le soleil levant n'est pas aussi beau que le soleil couchant ? Si
naitre est une façon douloureuse d'accéder à la vie. Mourir
ne serait-il pas une façon douloureuse de
retrouver sa totale liberté, et d'accéder à la véritable joie … |
L’ÉPÉE FLAMBOYANTE ET LE SENTIER DU SERPENT DANS
L’ARBRE SḖPHIROTIQUE |
|
|
|
L’Épée Flamboyante et le Sentier du Serpent dans l’Arbre de VieOn décompose ce rituel en deux parties distinctes : la descente de l’Épée Flamboyante (Kether-Malkuth )
et la Remontée (ou Voie) du Serpent (Malkuth-Kether). KETHER-MALKHUTH (Épée Flamboyante) Ce
premier mouvement est considéré dans la tradition kabbalistique comme
véhiculant les secrets de la Création. Ce mouvement se rapporte au macrocosme
– à l’univers qui nous entoure. Sur l’Arbre de Vie lui-même, ce Sentier, ou
cette Voie, démarre de Kether et aboutit à Malkuth dans une course en zigzag
que l’on appelle « Épée Flamboyante ». Cette Voie est la course primordiale
de l’énergie créatrice au travers des Sephiroth au travers des trois Piliers
(Miséricorde, Rigueur et Milieu). Son voyage commence dans le Monde
d’Atsilouth afin de se rendre dans le monde de Assiah au travers du Monde de
Yetsirah et du Monde de Briah. L’Épée
Flamboyante a encore une autre signification dans la Kabbale : la Tradition
veut que chaque Sephiroth prenne la forme d’un centre d’énergie déséquilibré
et sans harmonie. Ce déséquilibre est personnifié en tant qu’entité
démoniaque – ou « puissance négative » — que l’on met en parallèle avec les
Klippoth ou « coques négatives ». L’harmonisation et l’équilibrage de chaque
Sephirah par la descente de l’énergie de la création prennent la forme d’une
image de la guerre contre les puissances du chaos. Ainsi, l’Épée, dans sa
descente dans l’Arbre de Vie, devient un talisman pour vaincre les forces
destructrices ; ainsi, en magie, la formule de l’Épée est une arme nécessaire
pour le magicien afin d’équilibrer son être – en utilisant ainsi la formule
dans le domaine du microcosme. L’Épée et le Psaume 18 La
tradition kabbalistique relie la descente de l’Épée dans ses phases
successives avec les mots du Psaume
18, versets 8 à 16. «
8 Il s’élevait de la fumée dans ses narines, Et un feu dévorant sortait de sa
bouche : Il en jaillissait des charbons embrasés. 9
Il abaissa les cieux, et il descendit : Il y avait une épaisse nuée sous ses
pieds. 10
Il était monté sur un chérubin, et il volait, Il planait sur les ailes du
vent. 11
Il faisait des ténèbres sa retraite, sa tente autour de lui, Il était
enveloppé des eaux obscures et de sombres nuages. 12
De la splendeur qui le précédait s’échappaient les nuées, Lançant de la grêle
et des charbons de feu. 13
L’Éternel tonna dans les cieux, Le Très-Haut fit retentir sa voix, Avec la
grêle et les charbons de feu. 14
Il lança ses flèches et dispersa mes ennemis, Il multiplia les coups de la
foudre et les mit en déroute. 15
Le lit des eaux apparut, Les fondements du monde furent découverts, Par ta
menace, ô Éternel ! Par le bruit du souffle de tes narines. 16
Il étendit sa main d’en haut, il me saisit, Il me retira des grandes eaux ; » Les
lettres hébraïques du diagramme 2 sont des aides mémoires pour ce texte,
chaque paire comprenant la première et la dernière lettre du verset attribué
à une phase spécifique de la course de l’Épée. Celui
qui médite suit le chemin de l’Épée à partir du sommet de l’Arbre (Kether),
au travers des puissantes influences des sphères (les 8 Sephiroth), vers la
région de la Terre (Malkhuth) – où il doit entreprendre le chemin de retour. À
la fin de la séquence de versets, ayant tracé le Sentier de l’Épée de Kether
à Malkhuth, le méditant déclare : « Il
me retira des grandes eaux ». Car il y a de nombreuses eaux, de
nombreux aspects de l’eau. L’eau en tant que symbole de l’affliction et de la
peine se retrouve dans de nombreux psaumes, mais dans d’autres, l’eau est un
symbole de pureté et de santé, de vie préservée et renouvelée. Elle est aussi
un symbole de naissance ; dans la Sphère de Malkhuth, elle rappelle le verset
1, 9 de la Genèse
« Et Élohim dit : Que les
eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu, et que le
sec paraisse. Et cela fut ainsi ». Cette
série de versets issue du Psaume
18 est pleine de significations kabbalistiques, et à divers niveaux.
L’étudiant en magie devrait entreprendre l’étude de cette symbolique, c’est
là un acte magique en lui-même. Signification
mystique de chaque verset : 1.Cette
première phrase de l’Épée est émise en Kether et se propage vers Hokhmah. 2.Cette
seconde phrase émise en Hokhmah se répand en Binah. 3.Cette
troisième phrase émise en Binah se répand en Hessed. 4.Cette
quatrième phrase émise en Hessed se répand en Guebourah. 5.Cette
cinquième phrase émise en Guebourah se répand en Tiphereth. 6.Cette
sixième phrase émise en Tiphereth se répand en Netzach. 7.Cette
septième phrase émise en Netzach se répand en Hod. 8.Cette
huitième phrase émise en Hod se répand en Yesod. 9.Cette
neuvième phrase émise en Yesod se termine en Malkhuth. MALKUTH – KETHER (Le Sentier du
Serpent) Ce
second mouvement est associé avec le travail de la rédemption ; de la
transformation et du soin de l’esprit humain. Ce mouvement est celui du
microcosme – de l’univers en nous. La descente des énergies décrite dans
l’Épée Flamboyante est équilibrée par un courant d’énergie remontant de
Malkhuth à Kether. Ce courant suit un sentier sinueux complexe et dans
l’imagerie traditionnelle de la Kabbale il est symbolisé par l’image du
Sentier du Serpent. Cette
course qui peut paraître étrange de prime abord, n’est pas du tout due au
hasard. Le Sentier du Serpent représente l’ouverture des sentiers entre les
Sephiroth dans la conscience. Plus précisément, il représente l’ouverture de
ces Sentiers dans un ordre équilibré, s’élevant de la base de l’Arbre vers la
Couronne et ouvrant les niveaux les plus élevés de la conscience. Le
Sentier du Serpent est lié aux principes de la polarité. Tout d’abord, le
mouvement d’un côté à l’autre de l’Arbre, d’un pilier à l’autre et ensuite en
sens inverse fait écho à la route en zigzag de l’Épée Flamboyante. Ensuite,
et plus important encore, chacun des sentiers entre les Sephiroth est
lui-même un lien dans la polarité ; une force d’équilibre créé par le conflit
entre deux Sephiroth en interaction. Chaque courbe du Serpent représente donc
une polarité équilibrée. En terme de microcosme humain, le Sentier représente
la jonction de deux aspects de la conscience dans une totalité plus élevée. La très puissante conjuration du
Serpent et de l’Épée Le Rituel Kabbalistique de l’Étoile
Flamboyante Ce
rituel est l’un des plus communs parmi les Kabbalistes et sa pratique peut
être recommandée à la fois pour mieux appréhender les concepts de l’Arbre de
Vie, pour la méditation ainsi que pour opérer une forme de la montée de la
Kundalini. Les exercices qui suivent proviennent de plusieurs traditions
différentes, mais leur efficacité est certaine, c’est pourquoi il nous paraît
utile de les transmettre aujourd’hui. L’Épée
Flamboyante représente la descente de l’énergie divine lors de la Création et
sa remontée vers la source sous la forme du Serpent Dressé. L’Épée
Flamboyante et le Serpent forment ensemble le symbole du processus de la
Création. Lors
de ce rituel, l’étudiant doit s’imaginer prendre la place du Créateur et de
la Création. L’Épée Flamboyante traverse alors l’étudiant et lorsque
l’énergie remonte, l’effet est une élévation de notre conscience et un éveil
des centres psychiques correspondants aux différentes Sephiroth de l’Arbre de
Vie qui sont harmonisées les unes avec les autres. L’étudiant devient alors
l’Adam Kadmon ou Humain Originel précédant la Chute. Les
exercices doivent se pratiquer dans une pièce calme et lumineuse, il faut
également veiller à ne pas être dérangé durant leur pratique. Il est bon
d’allumer deux bougies blanches ou, préférablement, une Menora, ou chandelier
à sept bougies. L’étudiant doit veiller à se laver préalablement et à se
vêtir de vêtements amples, une robe de lin blanche est tout indiquée. Nous
déconseillons l’utilisation d’encens ou de musique. En ce sens, ces exercices
se distinguent des rituels magiques ou théurgiques habituels. Préalablement
à la pratique, il est conseillé également de pratiquer une méditation de
quelques minutes, et de réguler sa respiration par une « respiration de
quatre » (inspirez quatre secondes, retenez le souffle quatre secondes,
expirez pendant quatre secondes et attendez quatre secondes avant de
recommencer, et ainsi de suite). |
TEXTE D’ALAIN BAUER -
LE SERMENT -
|
Alain Bauer
|
Essai
|
2020
|
Les maçons prêtent serment en promettant
d’observer strictement le « secret maçonnique ». Pour la plupart
d’entre eux, cette obligation est inhérente à l’appartenance à l’Ordre.
Pourtant, les « Constitutions d’Anderson » de 1723, texte fondateur
universel, n’utilisent jamais le terme. Elles recommandent seulement la
prudence. Pour les anciennes confréries de métier (dites opératives), le seul
secret résidait dans le « mot du maçon » qui permettait au manœuvre
d’être reconnu sur les chantiers comme un apprenti, de trouver du travail,
d’être payé en conséquence. Une sorte de diplôme oral préfigurant les
conventions collectives. L’initiation elle-même semblait réduite à sa plus
simple expression, parfois même tout entière concentrée dans la communication
du mot . Les secrets étaient autant de savoir-faire, de techniques, de
méthodes, de modes de calcul. Le manuscrit Regius de 1390, comme tous les
textes du compagnonnage, explicite cette situation qui est une garantie
d’emploi et de revenus. Pour la maçonnerie spéculative, qui ne semble
définitivement pas être la continuatrice des opératifs, du moins pour
l’Angleterre, il fut donc nécessaire de créer des symboles et des rituels,
moins professionnels et plus initiatiques. Le secret des savoir-faire
devenait alors le secret de l’initiation. Tous les écrits du XVIIIe siècle,
qu’ils défendent ou qu’ils dénigrent la maçonnerie, soulignent l’importance
du secret dans les « mystères » proclamés de l’Ordre. Pourtant, dès
1738 (les premières loges anglaises datent de 1717, les premières loges
écossaises apparaissent en France en 1649, la première Grande Loge de France,
ancêtre du Grand Orient de France, se constitue en 1728), le rituel
maçonnique, comprenant les diverses procédures d’initiation, est divulgué par
le lieutenant de police de Paris René Hérault, dans Le Secret d’un
frey-maçon. En 1744, l’abbé Pérault, qui publie un fameux Secret des
francs-maçons indique : « Le secret des francs-maçons réside
principalement dans la façon dont ils se reconnaissent. » En 1745, paraît
L’Ordre des francs-maçons trahi et leurs secrets révélés puis, en 1751, Le
Maçon démasqué. Et la divulgation par diffusion ne cessera plus jamais. Les
obédiences elles-mêmes, pour assurer la cohérence de leur recrutement en
fédérant les loges, doivent produire et faire imprimer les rituels. Durant
l’occupation nazie, l’application des lois antimaçonniques (qui précédèrent
les lois antijuives) permettra la publication au Journal officiel de Vichy de
tous les francs-maçons, identifiés par un service des sociétés secrètes
squattant le siège du Grand Orient de France à Paris. Le service publiera
quatre années durant un bulletin (Les Documents maçonniques) et produira même
un film (Forces occultes). En
bref, tout ce qui pouvait être connu de la maçonnerie, de ses modes
d’initiation, de ses procédures internes, a été publié moins de dix années
après la constitution des obédiences françaises. Ainsi, en 1737, le chevalier
de Raucour s’étonne : « On nous suit à présent dans toutes les rues
de Paris, et il n’y a point de garçon de boutique qui ne nous salue en se
vantant de nos signes ! » Son interlocuteur à Épernay lui
confirmera qu’il en est de même en province . Opposée au secret et au serment
maçonniques, l’Église catholique ne tardera pas à mettre la maçonnerie à
l’index et à lutter par tous les moyens contre les francs-maçons. La bulle In
eminenti publiée en 1738 par Clément XII ne sera que la première d’une longue
série (1751 par Benoît XIV, 1865 par Pie IX et même une encyclique [4] en
1884 par Léon XIII). Diversement appliquée dans les pays européens, elle ne
sera jamais enregistrée par le Parlement de Paris. En 1801, l’application du
Concordat permettait (enfin !) d’excommunier les francs-maçons français.
Le Code de droit canon de 1917, révisé en
1983, oublie la franc-maçonnerie, ce qui n’empêche pas la Congrégation pour
la doctrine de la foi (ex-Sainte Inquisition) de considérer l’adhésion comme
un péché grave [5]. Il faut noter que la maçonnerie anglaise, malgré son
quasi-statut officiel, n’est pas à l’abri et que l’Église anglicane l’obligea
à rectifier ses rituels à la fin des années quatre-vingt. Voici donc plus
d’un quart de millénaire que les rituels maçonniques ont été publiés,
pourtant le secret supposé suscite toujours autant de fantasmes. Car derrière
le secret maçonnique, ce qu’on cherche ou feint de découvrir, c’est la
« société secrète ». Engagés dès la création des ateliers
maçonniques dans des pratiques insupportables pour les intégrismes politiques
et religieux, ouvrant l’espace de la loge aux débats tabous à l’extérieur,
les francs-maçons apparaissent comme autant de comploteurs en puissance.
Pourtant, cette maçonnerie des origines fut plus celle des tavernes que des
cavernes. Dans une Angleterre déchirée par les guerres civiles, de religions,
de conquêtes au nord et à l’ouest, où toute réunion de quelques personnes
était interdite et qui fourmillait d’espions, comment inventer une société
secrète ? Les amis de Newton, de la Royal Society, se réunissent
justement dans des lieux publics. Le secret de la création de l’Ordre en
Angleterre fut ce magistral courage d’interdire les débats religieux en loge,
d’y accueillir chaque maçon pourvu qu’il ne soit ni « athée stupide, ni
libertin irréligieux » sans exiger de croyance particulière, de demander
au noble de partager le port du baudrier ou de l’épée, en tenue, pour écarter
toute distinction de classe ou de niveau. En France, ce fut l’imposition par les loges
de province contre celles de Paris de la démocratie pour l’élection des
Vénérables, et pour des mandats courts, qui constitue la marque de fabrique
du Grand Orient de France. La maçonnerie traditionnelle, très engagée,
pratiquera un secret très relatif. Souvent les loges défilaient derrière leurs
bannières lors des fêtes des villes et villages. En 1848, les maçons du
gouvernement révolutionnaire se réunissent avec leurs décors. Durant la
Commune, ils défilent sur les barricades. Souvent les loges sont installées,
en province, dans des rues au nom évocateur (rue de la Loge, du Maçon, de la
Maçonnerie, de l’Acacia…). Avant-guerre, nombre de journaux de province
publiaient même le programme d’activité des loges dans leurs colonnes. Bref,
la maçonnerie ne fut jamais clandestine, à l’exception notable de la période
de l’occupation nazie. Les « Constitutions d’Anderson » elles-mêmes
imposent au maçon, dès l’article 2, de « … ne jamais s’engager dans des
complots ou des conspirations contre la paix et le bien-être de la Nation, ni
de se conduire de manière irrespectueuse devant les magistrats… ».
Pourtant, il existe bien un secret maçonnique, et le seul identifiable. C’est
le secret intime de ce qui est vécu durant l’initiation. Ne possédant pas de
clergé et n’exerçant aucun sacrement, la maçonnerie, dans ses pratiques
initiatiques, ne prépare pas à l’inéluctable. Elle permet de renaître en
étant toujours vivant. La loge est d’abord une espérance. La maçonnerie n’est
pas une Église. Elle ne proclame pas seulement aimer les hommes mais cherche
à les améliorer. Dès lors, elle doit dévoiler immédiatement le contenu de ses
promesses qui ne peuvent être renvoyées à l’attente du paradis, du purgatoire
ou des enfers. Il faut immédiatement commencer à expliquer et à instruire sur
des « secrets » qui ne peuvent être préservés au nom de la
préparation à l’au-delà. La maçonnerie a créé elle-même les conditions de
l’impossible préservation du secret maçonnique, du changement subi par le
profane au moment de son initiation. Souvent décrit par les nouveaux initiés, le
sentiment vécu semble indescriptible et souvent non reproductible. En bref,
ce secret est tellement puissant que même ceux qui le connaissent et qui
doivent en parler ne peuvent l’exprimer. Et que ceux qui ont lu les
expériences précédentes garantissent ne pas retrouver dans leur propre
initiation ce que leurs aînés leur ont révélé. Une autre partie du secret
maçonnique relève de la discrétion sur les appartenances. Le traumatisme de
l’Occupation (29 000 maçons en 1939, 5 500 en 1945), les humiliations, les persécutions,
les assassinats et les déportations, rendirent les francs-maçons
particulièrement prudents. Pour autant, les traditions et les règlements
n’interdisent pas de proclamer son appartenance personnelle à l’Ordre. Il est
simplement interdit de dévoiler un frère ou une sœur qui ne l’aurait pas
expressément souhaité. Comme les organisations syndicales ou les
organisations politiques, les obédiences maçonniques ne diffusent pas la
liste de leurs membres, mais diffusent les noms de leurs responsables élus.
De même, le Conseil de l’Ordre ou les instances exécutives se rassemblent
rarement à huis clos. La plupart des francs-maçons peuvent assister aux
réunions. Elles sont donc aussi discrètes que n’importe quel conseil
d’administration de grande entreprise ou conférence de rédaction de médias
nationaux. La troisième partie du secret apparaît lorsque est posé le
problème du dévoiement du principe de solidarité qui constitue une part
essentielle de l’appartenance à la maçonnerie. Ainsi, parce qu’il est exprimé en termes très
généraux, ce principe fondateur a pu parfois servir à la création de réseaux
affairistes, à la protection de corrupteurs ou de corrompus, à la défense de
personnages douteux. Quantitativement, ils sont peu nombreux (moins d’une
trentaine sur 43 000 au Grand Orient de France). Tous sont poursuivis,
suspendus ou exclus, et depuis longtemps. Mais avec une discrétion qui
pouvait sembler, pour l’extérieur, une sorte de complicité passive. Depuis
plusieurs années, cette dimension du secret a été de fait supprimée, et les
instances judiciaires de la maçonnerie assument le plus souvent leur mission
« Tabliers propres » marquant ainsi la différence entre l’immense
majorité de maçons intègres et honnêtes et ceux qui, comme dans toute société
humaine, se servent plutôt qu’ils ne servent. Le plus souvent, les
Fraternelles, qui regroupent directement des maçons par affinités
idéologiques ou professionnelles, hors du contrôle des obédiences maçonniques
[6], ont permis à ces réseaux de se constituer et font l’objet de l’attention
suspicieuse de toutes les Obédiences. Une autre dimension, plus complexe, du
secret maçonnique est avancée par Jean Mourgues [7]. Il rappelle que :
« nul n’a droit qu’à la vérité qu’il a su découvrir ». Le secret serait alors simplement un mode
d’instruction, un outil progressif de compréhension de la connaissance.
Ainsi, un schéma de circuit intégré ou un programme informatique,
parfaitement publics, peuvent-ils apparaître comme autant de mystères
insondables à qui n’est ni technicien ni informaticien. « Quelle
différence alors entre un secret que personne ne connaît et un secret qui
n’existe pas ? » Ainsi, le secret serait d’abord une discipline
visant à déterminer les qualités du postulant. À la différence des sectes, il
est difficile d’entrer dans la franc-maçonnerie, facile d’en sortir, et le
coût est moins élevé que l’abonnement au câble ou au satellite. Il s’agit
donc de créer une mise en condition, par une certaine théâtralité, au moment
même de la demande, puis lors de l’initiation. Les enquêtes et le passage
sous le bandeau sont des éléments qui renforcent l’idée de l’existence d’un
secret. Le secret serait également un moyen de valider le niveau du candidat,
y compris dans sa capacité à travailler pour comprendre à terme ce qu’il ne
peut percevoir immédiatement. Les symboles apparaissent alors comme autant
d’outils et doivent être intériorisés dans une démarche qui dépasse
l’apprenti et qui l’oriente vers sa propre émancipation. L’initiation est
alors une libération qui passe par des parcours complexes qui révèlent les
modes d’emploi au fur et à mesure. Ce secret-là est tout de dévoilement
progressif. Ainsi, le secret maçonnique est un concept
multiple, évolutif et souvent incompris par ceux-là mêmes qui en défendent le
principe. L’histoire de la maçonnerie démontre à quel point le respect de cet
engagement est fortement accepté par tous les maçons, alors même qu’il n’est
pas facile d’en distinguer les contours. Mais il faut toujours se rappeler,
en maçonnerie, que le serment sur le respect du secret est librement accepté
par des hommes et des femmes qui savent que leur obligation est d’abord un
contrat avec eux-mêmes. On peut toutefois s’interroger sur la surenchère
actuelle à la transparence qui ressemble à un hygiénisme social appliqué aux
autres, oublieux de ses propres secrets intimes, et forcément porteur d’une
possible dérive totalitaire où la vie privée ne pourrait être que publique,
niant ainsi la première des libertés. C’est Oswald Wirth, un des grands
penseurs de la maçonnerie du siècle dernier, qui conclura probablement le
mieux cet essai, lui qui expliquait à ses pairs, à propos du secret
maçonnique : « Nous n’avons rien à redouter à révéler la vérité,
personne ne la croit. » |
LES CONTES DE FEES, LES ALLḖGORIES, LES PARABOLES ET LES MYTHES - |
Georges
Flour |
|
2011 |
Les
contes de fées, les mythes, les
allégories et les paraboles :
Il était une fois…
---------------------------- Les
contes de fées et les légendes, voilà un genre littéraire qui ne jouit plus
d’une grande considération de nos jours, car les enfants, aujourd’hui,
s’intéressent davantage aux contes et légendes de type mythologiques et, ainsi,
terminer leur rêve du côté de la science-fiction. Le
conte a pourtant connu un regain de vogue et une certaine célébrité, grâce
aux dessins animés dans les longs métrages de Walt Disney. Il y a 300 ans,
Charles Perrault et plus tard les frères Grimm et Andersen, mirent en forme
toute une littérature orale traditionnelle car le conte est avant tout ce que
l’on raconte et non ce que l’on lit. Le
conte, c’est la veillée devant la cheminée, le feu des flammes, les ombres et
les bruits de la nuit au dehors. Nous avons toujours peur du noir, nous
frissonnons dans les forêts obscures et semons des petits cailloux blancs
pour ne pas nous perdre. Le conte, c’est avant tout un conteur dont la voix change avec les personnages,
qui module ses effets, qui crée une atmosphère et un rêve collectif, alors
que le lecteur d’un livre ne crée qu’un rêve individuel. Le
conte a une valeur initiatique fondamentale, car, à travers les aventures
imagées, c’est tout le symbolisme de l’aventure humaine qui est décrit et, si
le conte fait peur, c’est pour y laisser une marque, impressionner les
imaginations, motiver les réflexions et pénétrer les mémoires (par
exemple : le loup qui dévore la grand-mère, ou l’ogre qui met les
enfants dans le saloir, Barbe bleue etc…..). On passe ainsi, par un coup de
baguette magique, du mal absolu au bien absolu, établissant l’exemplarité du
conte et sa distance vis-à-vis du réel, surtout lorsqu’on entend les enfants
dire : « on dirait que c’est vrai, on dirait que je suis le
prince, on dirait que je vole ou que je monte sur les oiseaux pour survoler
le monde, tout comme dans le film Avatar… ». Le
conte est à eux, ils se le sont approprié et la vie leur offrira plus tard la
possibilité d’explorer plusieurs
degrés ou niveaux d’interprétations, car le merveilleux ne meurt jamais. Il
change seulement de forme avec son époque. Le
conte, le symbole, l’allégorie ou autre parabole, sont de puissant leviers de
réflexions, ils nous font passer d’une rive à l’autre, d’un état de
conscience à un autre état de
conscience, ils nous permettent d’y mettre notre propre coloration, notre
marque, notre imagination, ils nous invitent à un voyage dans notre
intériorité, endroit de tous les changements et lieux où se retrouvent
l’homme face à la divinité, mais aussi face avec lui-même. Le
fil rouge ou dénominateur commun de presque tous les contes de fées, est l’attrait de
l’interdit et sa transgression, laquelle devient obligatoire ou
inévitable, si on veut qu’il y ait transformation et transmutation chez le héros ou
l’héroïne. En général dans les contes et les légendes, 3 niveaux
d’interprétation sont proposés. 1e niveau : Pour Carl
Gustav Jung, toute l’aventure relatée par le conte, reflète la lutte que
mène l’inconscient pour accéder à la conscience, car, le conte, utilise les
voies de l’émotivité, du vécu et de l’instinct, pour conduire de grandes
pulsions et de grands enseignements jusqu’à la prise de conscience par un
chemin non rationnel. M. Louise
Von Franz assistante de Carl Jung, raconte l’histoire
suivante : « chez les indiens Ojibwa d’Amérique du nord,
lorsque le grand Dieu voulut transmettre aux hommes la connaissance de la médecine secrète, il ne put se faire
comprendre d’eux. Alors, il instruisit une loutre qui, à son tour, instruisit les humains.» Le Dieu est donc
passé par un animal (qu’elle assimile
à notre instinct) et qui est l’intermédiaire obligé pour se
faire comprendre. C’est ainsi que l’homme s’est inventé des dieux,
intermédiaires entre l’Absolu et lui-même et lui permet d’avoir un
interlocuteur plus conciliant. Le 2ème
niveau d’interprétation des contes, explore totalement la méthode et la
culture maçonnique : c’est la voie symbolique. Les images contenues dans
les contes de fées traduisent une communion étroite entre l’homme, la nature
et les lois universelles. Ces images sont païennes et chamaniques car elles
divinisent la terre en mettant en scène les actions des fées, des gnomes, des
salamandres, des dragons, des enchanteurs et des chevaliers d’un autre monde
avec leurs épées magiques. Cette
voie symbolique en Franc-maçonnerie nous aidera à prendre conscience non
seulement de nos imperfections, mais d’essayer de maitriser notre égo et
ainsi continuer cette chasse au trésor des contes de fées, mais qui s’appelle
chez le maçon l’individuation ce
qui veut dire « sa réalisation personnelle et intérieure »
qui peut également se traduire par « donner du sens à sa vie ». Le 3ème
niveau
se relie aux mythes spiritualistes les plus célèbres des traditions
ésotériques et mystiques. Ce niveau anagogique
dépend de chacun, en fonction de sa culture, de ses goûts et de sa tradition. Je
vous remercie Georges FLOUR
|
DOUTE - CERTITUDES ET QUESTIONNEMENT |
Georges
Flour |
2015 |
|
DOUTE, CHOIX ET CERTITUDE EN SPIRITUALITÉ
------------------------------------------------- Le
doute dont la racine en latin est dubitare, signifie craindre, hésiter, c’est une interrogation, un pressentiment
qui peut donner l’impression d’une réalité différente. Il s’oppose souvent au
sentiment de certitude, notion de ce
qui est sur et qui n’est pas discutable. Le
problème du doute comme celui de la certitude est le rejet ou refus du
dialogue, de la réflexion et de la recherche spirituelle. L’un et l’autre
mettent des œillères sur notre regard et notre esprit, ils sont réducteurs. Il
y a plusieurs sortes ou formes de doute et chacun de nous a ses propres
particularités, c’est pour cela qu’il est assez difficile de définir cette
notion du doute. Malgré tout je
discernerais 4 grands courants 1/ Le doute
ordinaire, qui se traduit par un embarras et finalement peut
conduire à une réflexion 2/
Le doute
méthodique, c’est celui de Descartes
qui préconise de reconsidérer les choses en faisant table rase de ses
certitudes 3/
Le doute
sceptique. Le sceptique pense que la vérité et la certitude sont
impossibles à déterminer et, soit il arrête de juger, soit il refuse de
penser, il est alors immobile. C’est Nicolas Berdiaev qui disait que le
septique absolu est un point mort dans l’immobile. 4/
Le doute
spirituel. Ce doute spirituel qui nous intéresse ici, peut
également se retrouver à travers les 3 premiers groupes, malgré tout il a sa
propre ambigüité car il y ajoute la notion d’un dogmatisme souvent lié au
confessionnel. Les
déistes par exemple, croient dans un Principe créateur, mais réfutent,
l’immortalité de l’âme, les hypostases, le livre sacré et la Révélation. Les
agnostiques sont comme les Normands, Dieu existe t’il ? Peut être que
oui, peut être que non. Il en va ainsi pour de nombreuses personnes dans de
très nombreux courants de pensées qui doutent sur certains concepts. Cela
rappelle également l’âne de Buridan qui mourut de faim et de soif pour avoir
douté et ne pas avoir su choisir entre l’eau et l’avoine. Entre
donc dans cette notion de doute,
la certitude mais aussi le fait
que souvent nous devons choisir,
notre voie, notre foi ou croyance, nos certitudes et tout cela dans
l’équilibre. Ce choix est imagé par la
lame 6 du
Tarot « l’amoureux » qui, à la croisée des chemins doit
choisir entre le doute et la certitude, entre le spirituel et le
matérialisme, entre le plaisir et la recherche du Divin par un travail sur
soi-meme. Donc, l’homme à un certain moment de sa vie va être confronté à ce
choix, il a la possibilité entre
plusieurs chemins : le chemin du matérialisme comprenant des voies sans
issues, des impasses mortifères et des plaisirs passagers, ou alors le chemin
initiatique spirituel, et là il faudra qu'il se fasse funambule pour trouver l’équilibre entre
les necessites matérielles et la recherche spirituelle qui passera par une
transformation de son être, cette la difficulté est réelle mais c’est le prix
à payer si l’on veut voyager dans des mondes invisibles tout en assumant nos responsabilités terrestres. Malgré tout une grande porosité existe entre
toutes les traditions et confessions et le doute est partout. Alors que
penser du doute dans la spiritualité maçonnique ? Depuis Descartes le
doute est valorisé comme vertu première, alors que, sur le plan spirituel, il
est probablement le pire des obstacles à l’évolution humaine, car souvent il
se substitue à la recherche de la vérité, je
citerais 2 formules qui me plaisent : Maître Eckhart – sermon 1- « Quand
la sagesse s’unit à l’âme, celle-ci se trouve d’un seul coup délivrée de tout
doute, de toute erreur et de toute obscurité, elle est transférée dans une
lumière pure et claire qui est Dieu lui-même » Saint Bernard :
« L’ignorance est la mère perverse de deux filles aussi perverses :
l’erreur et le doute » L’homme
d’aujourd’hui pense que le doute est le refus d’un dogme, d’une croyance, de
la certitude de détenir la vérité ; en fait, c’est une attitude
négative, correspondant à la peur de se tromper, peur de l’échec, cela
empêche d’essayer et oblige à critiquer pour ne voir que les inconvénients
d’un point de vue, cela est la meilleure source de l’immobilisme (comme dit
Berdiaev) et n’empêche même pas les erreurs. Le
doute est un arrêt (dans le doute abstient toi), donc une mort, et au mieux
une perte de temps. La source du doute est dans son ego et son mental qui
tentent désespérément de se défendre de la voie de la Sagesse. L’absence de
conviction n’est pas un état d’innocence mais d’abêtissement et d’immobilisme qui n’a jamais construit quoi que ce soit
de stable et de durable, il est lié au désespoir et à la dualité binaire car
il plonge l’homme dans la confusion et le désespoir. Sur
le plan initiatique, le jeune maçon peut et doit vivre le doute,
l’apprentissage est en général enclin à se poser des questions, à douter de
tel ou tel concept ou formule, ne pas être d’accord avec certains symboles
car il faut savoir abandonner certaines certitudes, et comme l’ego dominant
veut rester maitre du jeu, souvent les affrontements intérieurs, ego, mental,
insatisfactions et nouveaux concepts perturbent l’initié. Le doute initial
est une remise en cause génératrice de réflexion et de dépassement, Son avancement sur le chemin doit lui
permettre d’estomper ce doute et ces problèmes en se forgeant un nouveau
mental et de nouvelles grilles de lecture qui vont l’amener à la foi, non pas
celle du charbonnier mais celle d’être avec certitude sur la bonne voie et
ainsi passer d’un processus binaire à une pensée ternaire, mais si le doute
persiste alors l’initié risque de tomber dans le nihilisme et l’immobilisme. Un
Maître maçon est un guerrier, il ne croit rien et n’a pas de doute, il a
confiance dans la vie, il a la foi, la certitude du cœur lui indique qu’il
est sur un chemin communautaire de vie, à la recherche d’une vérité qu’il ne
détiendra jamais, il tente de lever le voile, réfléchit, s’interroge,
perçoit, agit, se remet en cause et est toujours en mouvement selon la Règle
et les Landmarks. Le
maçon ne doit pas se laisser
contaminer ni détourner par ceux qui ne croient que ce qu’ils voient,
attitude négative qu’il faut donc éviter, alors il faut savoir suivre les voies qu’on ne
peut ni expliquer ni comprendre mentalement, il faut continuer à pratiquer et
à essayer de débroussailler son intériorité. Par rapport au chemin du doute
cartésien et au chemin du dogme des
sectes et de certaines religions, il y a la voie du milieu, celle de la foi. Cinq
questions concluent ce petit travail 1/
Le doute est-il permis ? 2/
Y a-t-il une différence entre le doute et le questionnement ? 3/
Le doute peut-il mener à des certitudes ? 4/
Le doute confessionnel peut-il interférer avec le doute métaphysique 5/
Le doute doit-il être un processus de remise en question permanente ? |
la psychologie junguieNNe et ses symboles |
Groupe de
recherche alpina |
Suisse |
2009 |
Des symboles
maçonniques au cœur de la psychologie
jungienne
« Nous restreignons
beaucoup trop les limites de notre personnalité. Nous lui attribuons
seulement ce que nous discernons d’individuel, ce que nous trouvons
différent. Mais chacun de nous contient l’univers tout entier et, de même que
notre corps porte en lui tous les degrés de l’évolution, à partir du poisson
et beaucoup plus loin encore, ainsi, dans notre âme revit tout ce qui a vécu
dans toutes les âmes humaines. Tous les dieux, tous les démons qui ont été
adorés une fois, que ce soit par les Grecs, les Chinois ou les Cafres, tous sont
en nous, tous sont là, sous forme de possibilités, de désirs, de
moyens ». p. 147
« Il est toujours dur de naître. Vous
savez que l’oiseau a de la peine à sortir de l'oeuf. Questionnez votre
mémoire et demandez-vous si le chemin était vraiment si dur. Etait-il
seulement difficile, ou beau aussi ? En connaîtriez-vous de plus beau,
de plus facile ? » (p. 190) Hermann Hesse, Demian,1925
Chers
invités, chères Sœurs, chers Frères, ces propos n’ont nullement l'ambition de
présenter une théorie psychanalytique, cette compétence revient à des
personnes formées à cette approche et à des professionnels de cette science.
Nous désirons simplement examiner si quelques références alchimiques de la
psychologie jungienne ont un lien directe ou indirecte avec l'approche
symbolique pratiquée en Franc-maçonnerie.
Bien entendu, ce que nous dirons est incomplet, maladroit et
insuffisant ; cela va de soi pour les personnes qui cherchent que nous
sommes tous, mais cela va encore mieux en le disant, au début de cet exposé,
nous citerons la source principale de cet exposé ; il s’agit l'ouvrage
de J.-L. Maxence, intitulé Jung est l’avenir de la Franc-Maçonnerie,
paru aux Editions Dervy, 2004.
NE LE 26 JUILLET 1875, dans le village thurgovien de Kesswil situé au bord du
lac de Constance, C.G. Jung accomplit ses premiers pas dans un milieu
passionné par les phénomènes religieux. Une de ses biographes (1) en ce qui
concerne cette période, parle plus du rôle de son grand-père que de celui de
ses parents. Le grand-père C.G. Jung senior (1794-1864) serait le fils
naturel de Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) et il fut Grand-Maître de
la Grande Loge suisse Alpina de 1850 à 1856. Plus tard, un
oncle de C.G. Jung, Ernest Jung, devint à son tour Grand Maître de la GLSA de
1884-1890. Il importerait
d’examiner attentivement le rôle qu’ont pu jouer ces hommes. Richard Noll (2)
explique que dans la fameuse tour de Bollingen. Jung fait représenter un
certain nombre « d'outils et
de symboles maçonniques et alchimiques ».
Du côté du grand-père maternel, on sait que le Révérend Samuel Preiswerk,
chef du clergé protestant de Bâle possède la faculté de s’entretenir
avec les esprits des morts Quant au père de Jung, Johann Paul
Achille, théologien médiocre, il connaît bien les milieux des alchimistes et
la mythologie mais sans vraiment trouver les mots pour en expliquer
l’histoire et la symbolique. On sait que Jung observa ce père plutôt désabusé ayant peut-être perdu
son enthousiasme de pasteur. Il dit : J’aurais voulu venir à son secours, mais je ne savais pas comment m’y
prendre. On dispose probablement ici d’une confidence précise et précieuse.
Aujourd’hui on pourrait soutenir l’idée que Jung s’inspirant de l’histoire,
de la symbolique et de l'origine des outils utilisés en Franc-Maçonnerie
tente sa vie durant d’ouvrir une voie analytique pour venir apporter un peu
de lumière en proposant une régénération inventant du même coup une
psychologie analytique.
Si vous le voulez bien retrouvons Jung à 25 ans ; il défend sa thèse en
médecine intitulée : De la psychologie et de la pathologie des phénomènes
dit occultes. Il commence ainsi une série impressionnante
d’ouvrages. Au cours de ses études Jung semble pour ses camarades absorbé par
ses découvertes intérieures ; en effet, l’archéologie, l’alchimie, les
philosophies occultes deviennent ses domaines d’étude. Hermann Hesse
(1877-1962) parlera de Jung en disant qu’il voyait en lui une montagne
immense, un extraordinaire génie. Il ajoute : Après
Freud, aucun psychiatre de notre époque, n’a autant fait pour nous aider à
pénétrer l’essence de la vie psychique. Jung ne se contente pas d’en étudier
les mécanismes, il ne s’y intéresse pas comme le ferait un naturaliste mais
en philosophe Etienne Perrot écrit que Jung rapproche la psychologie et la
Franc-Maçonnerie puisqu’il y a convergence entre l’aventure initiatique en
loge et le processus d’individuation dans l’approche analytique. Et
d’ajouter : Il est le témoin d’une réalisation intérieure dont sa
méthode psychologique et son œuvre sont les fruits. Cette aventure fait
rentrer dans le domaine scientifique l’antique quête du Graal et l'audacieuse
descente aux enfers de Faust. Jung
proposerait non pas une doctrine mais une voie associant la reconnaissance
d’un inconscient collectif en quête d’un Moi sacré à travers une psychologie
qu’il fonde et la symbolique de la Franc-Maçonnerie. La
voie de C.G. Jung s’apparenterait à la refondation d’un Temple ouvert. Dans
ce Temple les rituels deviennent intégrateurs et nous familiarisent avec
l’inconnu qu’il soit religieux, coutumier, racial, mythique. Jung, cet explorateur du dedans, reprend à son
compte la recommandation de Jean de la Croix (1542-1591) : « Si tu veux
arriver où tu ne sais pas, il te faut passer par où tu ne sais pas ».
Sa vision est purement dynamique. Deux concepts la résument : le
devenir (Werden) et la transformation (Wandlung). L’homme est l’aboutissement
de l'évolution des espèces. Posons la question autrement, Jung aurait-il été
entraîné au-delà de ses propres découvertes ? Ne dit-il pas « lorsque l’esprit entreprend l’exploration d’un
symbole, il est amené à des idées qui se situent au-delà de ce que notre
raison peut saisir ». Pour établir les bases de sa psychologie, donc
pour mieux la comprendre, il importe de savoir que Jung « scrute les
symboles collectifs et les représentations collectives religieuses »
puisées dans l’univers des rêves. Citation Si un théologien
croît vraiment en Dieu, à quel titre peut-il affirmer que Dieu est incapable
de s’exprimer par le truchement des rêves ? (p. 179) (…) Les rêves sont
le champ d’exploration le plus aisément et le plus fréquemment accessible
pour qui veut étudier la faculté de
symbolisation de l’homme (p. 38) Essai d’exploration
de l’inconscient, C.G.
Jung, Denoël, 1964 J’aime cette image
donnée par Jung lui-même, auprès la petite psychothérapie qui tend à la
guérison d’un symptôme (obsession, inhibition, etc.) existe une grande
psychothérapie, une entreprise de longue haleine qui ne vise pas moins que la
transformation de la personnalité. L’Echelle de Jacob, beau symbole pour parler de l’ascension et de
l’initiation offre aux initiés une vision du monde, une idée des voyages
et une notion de l’approche analytique jungienne proposée aux analysants et
aux analysés. Françoise Giroud
(dans Leçons particulières) parle de la psychanalyse : Par
l’association des mots, l’analyse induit le patient à une remise en cause
généralisée de ses choix, de ses idéaux, de ses valeurs. (…) Il est
impossible d’expliquer ce qui se produit en cours d'’analyse par le seul
effet de la parole, de l’association des mots et de leur interprétation. Mais
à quoi bon le savoir. Non seulement c’est inutile, mais un tel savoir est
nuisible à ceux qui demandent assistance à l’analyse. Informés, ils croient
qu’ils ont tout compris alors qu’il ne s’agit pas de comprendre, mais de
verbaliser. La théorie n’a jamais délivré personne de ses angoisses ni de ses
névroses. (…) C’est quand on ne peut plus négocier avec soi-même, quand on
souffre, qu’il ne reste plus qu’à s’étendre sur le divan en sachant que l’on
y perd pour toujours son innocence vis-à-vis des pourquoi de ses propres
conduites, y compris celles qui ont belle apparence. (5) Jung ose parler de
l’âme, de son approche, de sa reconnaissance qui sans doute oriente la
démarche du cherchant dans le labyrinthe du monde conscient et
inconscient ; tout comme en Franc-Maçonnerie, grâce à ses Sœurs et ou à
grâce à ses Frères, l’initié(e) découvre le cheminement d’une existence liée
aux autres, aux outils en un mot aux résurrections symboliques. II Le voyage
intérieur
On doit ouvrir les yeux de l’esprit et
de l’âme, et contempler et observer au moyen de cette lumière intérieure que
Dieu a allumée depuis le commencement dans la nature et dans
notre cœur. C. G. Jung Psychologie et alchimie, Buchet, 1979, p. 349 Puisant dans
le savoir alchimique, (on parle de 10 ans de recherche) et son langage
ancestral, Jung suppose que la psychologie analytique tout comme le processus
franc-maçonnique constituent une avancée vers la connaissance. Mieux, Jung
éclaire le monde de l’inconscient un peu comme l’œil situé derrière la
Vénérable ; cet œil symbolise à la fois le Soleil d’où émane la vie et
la lumière, le principe créateur et enfin, le divin ou le Grand Architecte de
l’Univers.
Pour Jung, les contenus de l’inconscient collectif, ses modes de
manifestations sont les archétypes. Ils sont des virtualités formatrices qui
modèlent la matière indifférenciée fournie par le flux de l’énergie
psychique. Ce sont des purs dynamismes qui se présentent sous des formes
extrêmement variées appelés images archétypiques. Citation : Ce n’était pas dans l’Eglise que j’étais prêt à être accueilli mais
dans quelque chose de tout à fait différent ; dans un ordre de la pensée
et de la personnalité, qui devait exister quelque part sur terre, et dont le
représentant ou le messager était mon ami. P. 95.
Demian H. Hesse Démarche symbolique
pour l’initié, dynamisation du Soi, ainsi commence le voyage intérieur
guidant vers une conscience nouvelle. En un mot, individuation comme initiation maçonnique suivent une sorte
de programme graduel avec des étapes, des outils, des rituels, des exercices,
une méthode globale suivants des concepts précis à élucider, pas à pas, en
chacun de nous.
Dans l’aventure maçonnique, l’union entre la Terre et le Ciel remonte
peut-être aux quêtes ésotériques, dans l’invention jungienne on parlera de
prise de conscience de comportements pulsionnels, de sentiment de construction
de soi, de déblocages relationnels, d’ouverture de « cadenas
intérieurs » sous culpabilisant. Chacun connaît ces termes liés à des
états d’âme conflictuels ou non. Jung parle de la construction de son Soi ou
de la réalisation de soi-même. Il s’agit du concept d’individuation.
L’individu en quête de Soi ne rejoint-il pas le travail maçonnique ? L’individuation, la
motivation analytique personnelle rejoint le travail de l’être humain, cet
apprenti taillant sa pierre. En 1950, à 70 ans, Jung sculpta une pierre
cubique et y grava le texte suivant : Voici la pierre
d’humble apparence. En ce qui concerne sa valeur, elle est bon marché. Les imbéciles
la méprisent. Mais ceux qui savent ne l’en aiment que mieux. (p. 51) En Franc-maçonnerie,
nous avons appris que la pierre est cachée en chacun de nous. Et pourtant ce
n’est point la matière qui signifie l’être suprême, c’est l’esprit
qu’elle induit. Se prosterner devant une pierre comme signe de la Divinité
participe à la démarche mystique. Dans cette démarche que l’on pourrait
appelée accouchement de soi-même Jung devient guide spirituel,
d’autres affirmeraient maçon sans tablier, à chacun de répondre.
En 1928, en lisant Le Mystère de la fleur d’or, Jung se décide de
parler d’individuation et aborde la question de l’immortalité,
démarche alchimique par excellence. En psychologie analytique, le décryptage
de figures archétypiques, le repérage des attitudes projectives, le
renforcement de l’indépendance constituent les éléments d’une autonomie
personnelle. Cette individuation salvatrice par l’intermédiaire d’outils
symboliques maçonniques ou selon le cheminement d’une vision jungienne suscite
la rencontre ou l’éveil de soi-même ou l’accueil de la Lumière pour utiliser
un terme maçonnique.
Œuvrer toute sa vie à décrypter les archétypes du monde, mettre à portée de
tous ses propres investigations, voilà l’entreprise épanouissante pour chacun
menée par Jung. Est-elle identique à la démarche maçonnique ? Suit-elle
dans une autre langue, celle de la psychologie des profondeurs,
utilise-t-elle les mots de la Fraternité active, voilà qui nous ramène à
notre sujet. III La filiation
Chacun de vous se souvient que le Rite Ecossais Ancien et Accepté, (REAA)
parle de cette lumière éclairant "l’esprit humain que lorsque rien ne s’oppose à son rayonnement" Le travail de reconquête de son propre moi, exige la mise en place d’un processus ; celui-ci passe par une parole libératrice, la formulation du langage de l’inconscient acheminant petit à petit la personne à une transformation par de nouveaux liens relationnels avec la société et le milieu qu’elle choisit d’adopter. Citation : Je laissai aller mon
pinceau ; sans modèle, des lignes étaient tracées, des surfaces
remplies, toutes surgies de mon inconscient. (…) Je regardais la feuille, les
épais cheveux bruns, la bouche à demi féminine, le front puissant d’une
sérénité singulière. (…) Je sentais s’éveiller en moi la réminiscence, la
connaissance. p.
119 Demian H. Hesse, 1925. Initiation maçonnique
et psychanalyse jungienne voici deux démarches qui visent à la conquête de sa
richesse intérieure et à un supplément d’épanouissement. Le concept de
persona, renvoie autre signification désigne au travail d’identité que chaque
personne accomplit dès son plus jeune âge. Ici Jung face à son père, se
mesure à son grand-père et face à l’image d’un Goethe symbolique se confronte
à S. Freud.
Ce travail d’arrachement accompli par Jung lui permet de décrire les
fonctions que peuvent jouer les rôles de la persona pour grandir par
délivrances successives vers une plus grande autonomie. La mort de son père
coïncide avec le choix de la psychiatrie. Il écrit : en un éclair,
comme par une illumination, j’avais compris qu’il ne pouvait y avoir pour moi
d’autre but que la psychiatrie. (p. 76) Par cette orientation, très tôt,
Jung refuse la non-dualité, il admet être un rêveur sans complexe et une
pragmatique rigoureux. En cherchant, en étudiant, en scrutant les racines de
la conscience, le contenu de travaux alchimiques, l’histoire des personnages
bibliques, il rassemble ce qui est épars et opposé. Pour lui :
l’archétype est en réalité une tendance instinctive aussi marquée que
l’l'impulsion qui pousse l’oiseau à construire un nid et les fourmis à
s’organiser en colonie, (p. 118) C. G. Jung, Essai
d’exploration de l’inconscient, Denoël, 1964 Cette ouverture
d’esprit lui apporte la notion centrale du processus d’individuation, concept
forgé à partir de son histoire personnelle. Revenons à Goethe, son supposé
arrière-grand-père comme expliqué plus haut.
On sait que l’œuvre de Goethe, intitulée Faust, opéra sur Jung comme un
baume miraculeux coulant sur son âme. (p. 82) ; nous parlerions d’un
héritage symbolique. Peut-être que les questions que se posent Jung a cette
époque, apparaissent primordiale pour Faust qui s’interroge sur la destinée
de l’humanité et sur le rôle de Méphisto ombre de l’homme et de son évolution
qui le contrecarre. Cette réalité, ce Faust, Pouchkine (1799-1837) la
qualifie d’Iliade de la vie moderne. G. Lukacs (1855-1971) parle d’une œuvre
qui traite de la destinée de l’humanité toute entière. En 1934, Jung écrit ce
que l’on appelle exploration de l’inconscient dévoile en fait et en vérité
l’antique et intemporelle voie initiatique. (p. 85)
Goethe et Jung ouvrent tous les deux des espaces intérieurs pour que
l’individu épanoui puisse vivre actif et libre de concert avec les autres
individus, ses Sœurs, ses Frères, qui forment la société. Nous avons parlé
plus haut de filiation parce que lorsque Jung dit : J’ai très fortement
le sentiment d’être sous influence de choses et de problèmes qui furent
laissés incomplets et sans réponse par mes parents, mes grands-parents, et
mes autres ancêtres. (p. 92) Peut-on parler, à ce propos de l’esprit maçonnique transgénérationnel ?
Né dans un environnement familier des symboles, il en devint après une quête
passionnée, un expert mondial. La symbolique maçonnique a-t-elle
inspiré profondément Jung ? Son concept propre à sa psychologie des
profondeurs à savoir le processus d’individuation, provient sans doute comme
le laisse entendre Jean-Luc Maxence, déjà cité, en legs royal, un grand
nombre d’outils maçonniques qu’il transpose afin d’explorer les profondeurs
de la psyché.
A partir de l’étude des traités alchimiques et de la lecture des œuvres de
chercheurs parmi lesquels Bacon (1214-1294), Arnaud de Villeneuve. Saint
Thomas D’Aquin (1228-1274), Isaac Newton (1642-1727), Jung comprend qu’il
existe une « concordance entre les images de l’alchimie et celles de
l’inconscient de l’homme moderne. Dans cette avancée la démonstration de
l’existence des archétypes et de l’inconscient collectif va suivre. Mircea
Eliade (1907-1986), Henry Corbin, Georges Dumézil (1898-1986) ont longuement
évoqué cette patiente initiation destinée à transformer la condition humaine.
(p. 102) Ici l’or de la recherche alchimique, c’est l’immortalité ou la
spiritualisation du corps. L’Alchimie une des voies de l’ésotérisme deviendra
le fil d’Ariane des recherches de Jung. Dès 1928, Jung concentre ses recherches
sur l’alchimie et ses représentations pour fonder plusieurs éléments de la
psychologie des profondeurs fondateurs de l’inconscient collectif. L’étude et
l’observation des mythes et des contes, de la littérature universelle permet
de signaler leur existence partout et toujours. (p. 108)
A PARIS, JUNG se perfectionne et suit les cors au Collège de France, puis se
tend en Angleterre. De retour en Suisse, il épouse Emma Rauschenbach. De
cette union naîtront 5 enfants. A Zürich, Jung, chef de clinique de 1905 à
1909 travaille sur les associations de mots sous l’impulsion du professeur
Eugen Bleuler (1857-1939)
Dès 1909, il se fait construire une pittoresque demeure, il s’agit de la
fameuse tour de Bollingen. Un de ses biographes signale que dans cette tour,
Jung fait représenter un certain nombre d’outils et symboles
alchimiques ; là commence son activité professionnelle, il reçoit une
clientèle privée. La question de la religion, objet d’étude privilégié intéresse
à cette époque Jung et son confrère aîné de 17 ans, Sigmund Freud
(1856-1939).
Rendons hommage à Sigmund Freud et à son courage qui dès 1900 publie des
ouvrages, notamment L’interprétation des rêves qui bouleversent les
connaissances acquises alors en psychologie et qui observe les travaux de
Jung comme une continuité exploratoire de ses propres études. Prenons le seul exemple, celui de
la libido. Freud définit ce concept en parlant d’une pulsion sexuelle, Jung
décrit une énergie psychique capitale, une force vitale.
Durant sept ans, leur relation passera de la fascination instaurant une
relation maître-disciple à une scission théorique instaurant deux mouvements
psychanalytiques. Freud lui demande de ne pas abandonner la théorie sexuelle.
Il lui somme d’en établir un bastion inébranlable, un dogme. Jung le
scientifique de l’alchimie inconsciente accepte l’hypothèse provisoire et
réfute l’article de foi éternellement valable. Par cette attitude
n’adopte-t-il un comportement maçonnique ouvert aux remises en
question ?
Encore une fois on aperçoit dans la pensée de Jung, plusieurs âges au cours
de l’existence, cette idée fait peut-être référence aux grades de la
maçonnerie, donc à la symbolique ?
Jung dans Les racines de la conscience, parle du travail accompli par
les Frères : Si l’explication avec l’ombre est l’œuvre de l’apprenti
et du compagnon, l’explication avec l’anima est l’œuvre du maître. (P.
44) Définition L’ombre :
caractéristiques peu flatteuses ou déplaisantes de la personne, les façons de
se comporter, de s’exprimer ou de penser que la personne n’aime pas
reconnaître en elle-même. Ces caractéristiques semblent échapper à la volonté
consciente de la personne. Une analyse permet de prendre conscience de cette
façon dont agit l’inconscient. Jung en reliant la symbolique
universelle et la démarche initiatique ne jette-t-il pas un pont entre la
psychologie analytique et la Franc-Maçonnerie ?
La maçonnerie à l’éclairage jungien construirait-elle son avenir puisque
l’homme contemporain entreprend de plus en plus l’étude des symboles et leurs
significations. Selon Jung la vie comporte 9 étapes : la naissance,
l’enfance, le passage à l’adolescence, le lever de la maturité, le temps du
milieu de la vie, la maturité, le passage vers la fin de la vie, la
vieillesse, la mort.
En construisant, une tour comme lorsqu’il était gosse, (p. 138), Jung
accomplit un rite. En satisfaisant un besoin de ritualisation, en usant de
pierres comme véhicules symboliques, Jung n’accepterait-il pas, pense J.-L.
Maxence, une dette de reconnaissance à l’égard de son « héritage
maçonnique » ? Sculptures, constructions deviennent rite d’entrée,
ou socle de sanctuaire, vers de nouvelles découvertes (p. 139) marquant les étapes
de son individuation, de sa posture individuelle, de son assise
psychologique. Le silex transformerait la pierre comme outil travaillant
l’inconscient un peu comme la franc-maçonne et le franc-maçon, sur le chemin
de son initiation. Jung frappe la pierre, dessine les armoiries de sa
famille, interroge les traités d’alchimie, force les portes de sa loge, de
son inconscient, de son soi, interroge les religions. L’écrivain Miguel
Serrano, après plusieurs entretiens avec Jung et Hesse, écrit : Plus je pénétrais
dans l’œuvre de Jung, plus je devenais conscient du parallèle qui existait
entre sa psychologie des profondeurs, par exemple, et un chemin
initiatique ; j’avais l’impression qu’un langage au deuxième degré
sous-tendait ses œuvres, dont il n’était peut-être pas lui-même conscient.
(…) Jung cherchait à établir un dialogue entre l’individu et l’univers, sans
pour autant écarter le concept de personnalité ou d’ego. (7) Selon J.-L. Maxence,
Jung transpose la symbolique maçonnique dans le champ de l’analyse de
l’âme humaine (p. 144) et donne aux études consacrées à l’être humain une
approche maçonnique, une pédagogie adaptée aux étapes du développement de la
personnalité. V Les symboles, voie de
l’initiation
Tout symbole est dynamique et permet de passer d’un sens à un autre, mu par
un élan, une sorte de ricochet du raisonnement et de l’imaginaire. La
démarche initiatique de type maçonnique et la psychologie des profondeurs
livrent un même combat et raisonnent l’une comme l’autre par analogie. (p.
163). L’histoire de l’âme humain dévoile ses mystères et a recours aux
symboles ; on connaît les fonctions de l’animus et de l’anima, du
soleil, de la lune, de l’ombre, de l’alter ego, du double, concepts à
caractère mythologique permettant d’apporter une explication dynamique [la lune symbole de transformation et de croissance, l’ombre, image même des choses fugitives, changeantes, l’anima exerce une formation médiatrice entre le moi et le soi, ce dernier constituant le noyau de la psyché. Pour Jung l’anima comporte plusieurs stades de développement.]
En maçonnerie évoluer en travaillant sur les outils symboliques, en passant
progressivement de l’équerre au compas sans oublier la règle, le fil à plomb,
le niveau et parfois même la hache qui fend et le maillet qui stimule ou
écrase, c’est toujours se réconcilier avec soi-même, se rassembler, décanter
sa personne véritable pour mieux engager son éclosion, selon une méthode de
progression particulière ». (p. 164) Chacun de ces outils
renvoie à une signification symbolique, le compas, la juste mesure,
l’équerre, concilie les contraires et est à l’image de ce que doit être le
discours d’un(e) initié(e), parfaitement ordonné. La guérison de l’âme passe
fréquemment par l’acceptation et l’appréhension intelligentes de l’ombre.
Apprivoiser par une approche progressive la terre inconnue de son propre
inconscient ! Jung explique que
parmi ses patients ayant passé 35 ans, plus d’un s’interroge quant à la
religion et aucun n’est guéri tant qu’il n’a pas trouvé une attitude
religieuse, ce qui n’a d’évidence rien à voir avec une confession ou
l’appartenance à une Eglise (p. 191). Jung insiste sur cette totalité
psychique cohérente puisque « toute religion dit quelque chose de la
nature cachée de l’homme et tend à dévoiler son fond ultime » (8) En
écho s’impose le concept maçonnique du Grand Architecte de l’Univers incluant
la symbolique du Soi et l’idée de transcendance. Loin d’apporter une preuve
de l’existence de Dieu, Jung poursuit ses travaux confiant en une présence
archétypique ou archétypale de la divinité. Pour lui la vie est sens et
non-sens à la fois ou encore elle a du sens et elle a du non-sens. Dans
cette angoisse, je garde l’espoir, en fin de compte, c’est le sens qui
l’emporte. (p. 193).
En appliquant les leçons de Jung à son œuvre, on peut souligner son ardente
volonté à comprendre le domaine de l’inconscient suivant en cela deux
voies ; l’on pour découvrir les richesses individuelles guidant vers
l’individuation, l’autre l’inconscient collectif structuré par des
archétypes. On peut également
signaler une œuvre originale suscitant l’admiration et l’opposition ; la
première permettant d’accroître le niveau de compréhension des personnes
intéressées par leur fonctionnement psychique conscient et inconscient, les
secondes offrent un champ d’explication passionnant.
On peut aussi parler d’un intérêt transversal où la vie
comme une énergie rassemble les forces qui concilient les contraires dans une
dynamique identitaire. P. Courthion, un
Frère de notre Loge, rapporte : On sentait en Jung
des idées remontant jusqu’au fond des âges, comme il lui en venait sans doute
quand, au bord du lac, devant sa tour d’aspect médiéval, il se mettait à
couper du bois et retrouvait la vieille simplicité de l’homme. Je
l’imaginais, nouveau Jonas, rejeté des profondeurs de la mer. [Pierre Courthion, a
parlé de sa rencontre avec Jung dans Pierre Couthiou D’une palette à
l’autre,
Après la guerre, Jung aimait répéter : "Je puis seulement
espérer et souhaiter que personne ne devienne jungien… je ne peux pas de
disciples aveugles." Cette belle invitation, nous renvoie aux maçons
qui à l’époque de la construction des cathédrales, s'appelaient les maçons
opératifs. Les mouvements de conscientisation du XVIe, XVIIe et XVIIIe siècle
ouvrent le chemin des cathédrales personnelles, à ce moment la maçonnerie
devient un travail intériorisé, personnalisé, une spiritualisation active en
Loge souvent secrète. Les outils des maçons opératifs deviennent patrimoine
symbolique pour les loges masculines et féminines spéculatifs contemporains.
Les loges féminines ont hérité d’outils identiques puisqu’à l'époque des
loges dites opératifs, les femmes n’exerçaient pas les métiers des Frères maçons.
Toutefois les outils utilisés symbolisaient les métiers qui aujourd’hui ce
sont étendus dans le cadre de pratiques professionnelles non
discriminatoires. Ainsi les outils animent les loges de tout ordre et font
partie du patrimoine universel. Avant de laisser notre Vénérable dire les
mots de la fin de cette tenue, H. Hesse aimerait nous parler en images des
âges de notre vie : Au matin, le soleil
émerge de l’océan nocturne de l’inconscient et contemple la vaste étendue
étincelante qui s’offre à lui dans un mouvement d’expansion qui s’élargit à
mesure qu’il monte en firmament. Dans l’extension de son champ d’action
qu’entraîne son propre lever, le soleil va découvrir sa propre
signification ; il va se voir atteindre son zénith et la plus ample
dissémination de ses bienfaits où il reconnaît son véritable but. Au douzième
coup de minuit, le soleil va amorcer sa descente, le soleil entre alors en
contraction avec lui-même, on dirait qu’il absorbe ses rayons au lieu de les
émettre. Lumière et chaleur déclinent pour finir par s’éteindre.
Heureusement, nous ne sommes pas des soleils levants. Mais il y a en
nous, quelques chose qui ressemble au
soleil, et parler du matin et du printemps de la vie, de son déclin et de son
automne ne relève pas d’un simple jargon sentimental. » |
lA VIEILLESSE AUBE DE LA LIBÉRATION |
Jean Chiarri |
|
2010 |
LA VIEILLESSE AUBE DE
LA LIBERATION Approcher
sereinement de notre fin, ne peut se faire qu'après avoir dépassé tous les
éléments mortifères que produit notre univers mental, ce dépassement,
lui-même, est en général acquis par un travail profond et permanent sur
soi-même et en relation constante avec le Religieux, dans le sens de relié au
monde invisible de l'Etre. Ce que nous allons
dire ne peut être reçu et accepté que par des hommes ou des femmes ayants engagés
une véritable quête spirituelle, c.a.d. Un vécu intérieur et non une activité
d'ordre mental intellectuel. Ce travail consiste à résorber notre nature duelle homme/Etre, en rétablissant par la vie et dans la vie le Royaume de cet Etre, cette nature, qui est l'image du Principe en nous, cela de toute éternité, et dans toutes les composantes humaines sans aucunes exceptions. De plus aborder la
mort, n'est véritablement efficace qu'à partir du moment où nous avons quitté
toutes les activités humaines classiques, ceci s'applique évidemment à notre
seul monde moderne, qui exclue de ses structures toutes idées de mort, il
n'est que de constater la disparition complète et totale de toute la
symbolique mortuaire qui accompagnait les défunts il y a seulement une
cinquantaine d'années. Une vieillesse bien
comprise doit être prise dans son sens religieux de séparation et de détachement, le mot
détachement est ici fondateur, il implique le détachement du corps, non pas
dans une négation de ce corps, mais dans le fait qu'il n'est considéré que
comme un véhicule dans lequel est enchâssé le vivant éternel. L'âme en tant que
principe animateur individuel, doit s'éteindre et laisser la place au
principe de vie universel qui anime la Vie, dans cette réalisation, la conscience
de l'Ame fait accepter la fin corporelle, quel que soit la déchéance du
corps. Cette Ame/conscience perdure jusqu'au dernier instant, non seulement
du souffle, mais de tout le processus neuronal, seule la dissolution est le
signe du départ de cette Ame/conscience. Le principe Ame/Conscience est le formateur créateur du corps et de l'âme, la formation est constituée par la mise en place de molécules, puis de cellules, qui toutes sont programmées pour une fonction ordonnatrice particulière des éléments constitutifs de notre corps. Comment
pouvons-nous envisager une harmonie universelle, cela ne peut être conçu
mentalement que comme une totalité qui est en correspondance permanente avec
l'ensemble des éléments qui la constitue, il y a donc simultanéité,
synchronicité, superposition. le tout se faisant dans un enchevêtrement
inaccessible à la dimension mentale. Cette vision présuppose, une
intelligence organisatrice, ce que nos anciens nommaient :
« l'Intellect Agent », qui n'est qu'une hypostase d'une puissance
absolue. Pour l'homme en
quête de la Lumière, la vieillesse est une période de réalisation, qui
s'appuie sur l'expérience de toute une vie ; à la question sommes-nous
vieux, la réponse dépend du résultat de cette quête du vivant dans le vivant. L'homme de la
dimension intérieure connaît la réponse, la vieillesse n'est qu'un état
particulier de la réalisation spirituelle, et les voies spirituelles sont par
définition reliées à un hors temps/espace/matière. Les divers états de la vie concourent tous à un accomplissement que nous nommons la Libération. Les traditions
initiatiques est en particulier la F.M commence par une Illumination, ou
naissance dans ce qui est définie
comme le Royaume de l'Etre ou intériorité, et ces initiations
finissent de la même manière, par la restauration du corps de Lumière, les
initiations considèrent que notre incarnation, n'est qu'une transition entre
deux moments de Lumière, qui commencent par Eros et se terminent par
Thanatos, la création est par définition une expérience lumineuse. L'incarnation est
un processus totalement conditionné pour répondre à la vie, dans ce
conditionnement, il est important de comprendre l'étape de la vieillesse,
nous savons que nous sommes constitués d'un corps physique et d'un corps mental, ces deux corps sont
totalement intriqués, le corporel envoie une multitude d'informations au
second, qui les transmet à notre conscience, cette conscience, qui siège au
centre du mental, mais n'est pas du mental. La fragilisation corporelle est donc transmise au corps mental, qui lui-même nous conditionne à faire ou ne pas faire, la conscience va appréhender en fonction de son évolution, le type d'action à accomplir. La mission de ces corps est une protection de l'organisme vivant, mais il existe une partie négative, qui est liée au fait qu'ils subissent aussi le phénomène du vieillissement, devant cet état, ils déclenchent les processus négatifs du rejet de la vieillesse et engagent une pensée destructrice et déstabilisatrice de l'ensemble, seule la conscience éclairée par la relation constante avec une transcendance, permet de sortir de cette ultime illusion. Pour l'initié c'est
l'Etre qui compte, cet Etre de Lumière, qui réside dans chaque particule de
l'univers, accéder à cette dimension, c'est être dans l'éternelle jeunesse,
non pas celle du scientisme technologique, des pilules de jouvence, de la
chirurgie esthétique ou des cellules souches du bon docteur Faust. La
vieillesse doit donc être le moment le plus exaltant de notre vie, celui du
véritable détachement, nous reprendrons l'idée de la transformation de la
chenille, la vieillesse est le moment où nous construisons le cocon de notre
nouvelle naissance, ou passant au-delà des limites nous recevrons nos ailes
d'Ange. C'est dans cette
dernière étape que nous devons réaliser la séparation (C.K.H), cette
séparation ne peut jamais être de la seule volonté de l'homme, mais le résultat
de son alchimie intérieure, qui est-elle même le produit de l'intelligence
Divine. Les modifications de cet ordre sont toujours d'une extrême rapidité,
pour ne pas dire d'instantanéité, le mot qui résume le mieux ces changements
est celui d'effacement, la chose devient un simple souvenir appartenant à un
autre monde. (Tchouan Tseu). Dans cet état, les ruptures se succèdes, et c'est elles qui vont constituer la trame du cocon intérieur, nous entrons dans l'avènement de l'Etre à l'intérieur de l'univers manifesté ( rétablissement du Royaume) ou encore la vision finale de Dante dans sa Divine Comédie. Dans cette expérience finale, c'est l'intérieur qui va absorber l'extérieur, les valeurs internes étant universelles, elles effaceront l'ensemble du fonctionnement relatif du corps mental, c'est ici le moment du véritable lâcher prise, le passage à la Sanctification. L'ensemble des
turpitudes du plan corporel et de ses souffrances, ainsi que les souffrances
psychologiques du corps mental sont relativisées, ces dernières sont le
véritable enfer de la fin d'une vie ; nous n'avons cessé de lire cette
horreur dans les yeux des mourants que nous avons accompagnés, ce que nous
avons lu dans ces regards ne peut être défini, mais l'enfer de Dante en est
une aimable représentation. Le moment de notre passage à l'Orient éternel, se prépare ici et maintenant, pour l'initié la Psychostasie n'est pas une expérience de l'au-delà, mais un jugement immédiat à l'instant de la séparation. La Psychostasie est la porte de passage par le tunnel de Lumière, cette vision est commune à toutes les traditions et émane de la Tradition, vision de Jérôme Bosch, de Salvador .Dali, textes des Bardos ou des livres Egyptiens, portails de nos églises, ou expériences des comas dépassés... Revenons au Bardo
Thödol, improprement appelé livre des morts, et qui est dans sa signification
traditionnelle signifie : « libération par reconnaissance de la
grande Lumière Primordiale » et mettons ce texte en rapport avec notre
rituel de Maître secret, qui commence par l'affirmation de l'ouverture des
travaux : « que la Grande
Lumière commence à paraître », nous pouvons alors avoir une lecture très
différente de la hiérarchie des hauts grades, lecture qui n'est plus de
nature strictement individuelle, mais une représentation des divers états de
la réalisation spirituelle en tant que résorption complète du Karma, ce qui
confirme pleinement la réalité de l'élévation à la Maîtrise. Nous avons toujours
affirmé que notre Ordre constituait une voie avatarique, ce que nous venons
de dire et qui est l'aboutissement de
la réalisation ascendante, peut se lire en sens descendant et confirmer notre
vision. Les signes intérieurs évidents de cette transformation ultime,
peuvent se résumer en deux étapes, elles sont des ressentis, des vibrations
intérieures, qui nous propulsent sur une onde
magnifique qui porte le nom de Bonté, mot totalement oublié de notre
époque, cela est indéfinissable, nous ajouterons à ce terme et en complément
celui de compassion. La seconde étape
est inscrite et imprègne la
précédente, elle est symbolisée par l'ouverture du cœur, le jaillissement
d'une puissante énergie qui se nomme Amour, cette énergie est la seule
capable de procéder à l'effacement du corps mental, et de le remplacer par
une vision, un regard, qui est une non séparation de la création, c'est la
véritable mise en œuvre du principe d'identification, de retour à la Parole
créatrice ou connaissance, si bien affirmée par la tradition de notre Rite.
Là, est le paradoxe total, la séparation réalisée dans cet état, est en
réalité l’absorption complète des puissances vitales animatrices, ce que la
Tradition nomme l'Homme Primordial. Nous devons dire et
redire que cette expérience du vivant, libère l'homme et lui donne la
maîtrise sur cette vie et sur sa destinée, mais qu'il reste toujours les
attaches à cette manifestation, surtout dans sa représentation de beauté, il
y aura toujours dans le regard de celui qui part pour l'ultime voyage, les
sentiments de la séparation, le regret de quitter cette humanité, à la joie
de la Libération, se joignent les larmes du départ. Dans tous les cas, nous
devons être dans une tension permanente vers l'absolu, dans une disposition
consciente qui affirme que sa volonté soit faîte, et suivant M.E. Non pas de
ma volonté, mais de sa volonté. |
DAAT ET LA
GLANDE PINEALE |
Arcadia |
2014 |
|
l'emplacement de Da'hat dans le corps. son
emplacement se situerait sur la trajectoire occiput-troisième oeil .... "La Glande Pinéale, source de notre
élévation".
La
glande pinéale (ou Epiphyse), située au milieu du cerveau humain, est
considérée comme étant le 3° œil (6° chakra) car elle dispose d’une membrane
qui capte les images comme celle au fond de la rétine des yeux. Elle est
aussi associée au 7° chakra (couronne). A noter qu’elle gère les cycles
d’éveil et de sommeil. La glande pinéale est creuse et remplie d’un
liquide doté de cristaux. C’est la partie la plus magnétique du corps humain.
Elle a une forme de pomme de pin (du latin pinea: pin). Pour certaines
civilisations anciennes, la pinéale était le «siège de l’âme». Sa forme en
pomme de pin a été souvent reprise comme symbole ésotérique depuis les temps
les plus reculés. L’œil d’Horus est une image des glandes de la base du
cerveau. La glande pinéale, centre de notre spiritualité : La glande pinéale
serait la partie la plus importante de notre système nerveux. Elle est d’une certaine
manière notre «antenne spirituelle», l’équivalent physique d’un 3°œil.Elle
joue un rôle essentiel pour atteindre des niveaux plus élevés de conscience
tout en restant dans un corps physique. La glande pinéale est le centre de
nos capacités extrasensorielles à l’exception du clair ressenti qui est lié à
l’oreille interne. Elle a une influence déterminante sur notre harmonie:
«La lampe du corps, c’est «l’œil». Si donc ton œil est sain, ton corps tout
entier sera lumineux. Mais si ton œil est malade, ton corps tout entier sera
ténèbres» L’intérieur
de la glande pinéale contient des «cellules photosensibles» qui perçoivent la
lumière. Les mini cristaux à l’intérieur de la glande ont une propriété de
piézoluminescence. Ceci signifie que lorsqu’on applique une pression sur les
cristaux, ils émettent de la lumière, d’où sa reliance avec le 3° œil. La
glande pinéale est aussi un puissant récepteur: elle capte des
vibrations du spectre électromagnétique traduisant nos émotions, nos pensées
ou celles des esprits, voire celles d’autres personnes au moyen de la
télépathie. Ces informations sont enregistrées par le Thalamus (zone du
cerveau qui enregistre les activités sensorielles) puis d’autres zones du
cerveau les décodent comme le cortex frontal cérébral. Pour une glande pinéale active et efficace : Aujourd’hui, les
hommes ont souvent leur glande pinéale entartrée du fait de nombreuses
pollutions dont principalement les métaux lourds et le fluorure qui
circulent dans notre sang. Ce dernier se trouve dans les pâtes à dents, l’eau
du robinet et en bouteilles, les médicaments psychotropes,...Il est important
de savoir que la glande pinéale ne fait pas partie du cerveau. Elle n’est
donc pas protégée par la barrière hémato-encéphalique. Et en plus, elle
reçoit plus de sang que tous les autres organes à l’exception des reins!
Comme le sang qu’elle reçoit n’est pas filtré, il se forme une accumulation
de dépôts minéraux, aussi appelée « sable cérébral ». Avec le
temps, le sable s’accumule et produit la calcification rendant opaque et
visqueux le fluide à l’intérieur de la glande. Alors
les cristaux ne peuvent plus exercer leur propriété de
piézoluminescence. Les effets de la calcification sont la dépression,
l’anxiété, la boulimie/anorexie, la schizophrénie et d’autres formes de
maladies mentales,…La calcification vient aussi perturber la sécrétion de la
mélatonine (hormone du sommeil). Il importe de prendre soin de sa
pinéale en la décalcifiant: Zéolite, Argile bentonite, Chlorella,
Coriandre, Magnésium, Boiron Borax 30 peuvent être pris sous des formes
appropriées. Enfin, il est possible de développer le rayonnement de sa
pinéale par la méditation, par des activations régulières en
conscience et par la pratique de phosphènes (exercices de stimulation
oculaire avec la lumière). |
la reine de saba -
GÉrard de nerval et le voyage
en orient |
|
|
|
2
volumes pour ce voyage où Gérard de Nerval (dont le père était Franc-Maçon) y
a mis beaucoup de symboles maçonniques et où la trame est un voyage
initiatique.
Quel fut l’emploi de son temps pendant les trois mois qu’il passa en Syrie, nous l’ignorons ; mais il ne put visiter Balbek, et la blonde Salème ne fut sans doute qu’un gracieux fantôme. On sait qu’il se fixa à Constantinople du 25 juil.-08 au 28 octobre, avant de regagner la France ; le 5 décembre, Gérard débarquait à Marseille et un mois plus tard, le paysan de Paris retrouvait ses amis, et sa ville. La légende force toujours un peu le trait, surtout lorsqu’elle est romantique. Gérard de Nerval n’a pas été cet écrivain maudit et ignoré comme pourraient le laisser supposer sa vie en marge et sa mort tragique. Au contraire, la disparition du poète dans des circonstances sordides a ému le Paris intellectuel des années 1850 où beaucoup avaient déjà reconnu son génie. Ses obsèques, le 30 janvier 1855, furent un événement et un hommage. Mais, bien loin des cénacles littéraires, on a la surprise d’en découvrir aussi un compte-rendu dans la revue Le Franc-maçon. En effet, comme le souligne le rédacteur de l’article, on pouvait y discerner une composante maçonnique. Les
liens entre Nerval et la Maçonnerie ont fait couler beaucoup d’encre. S’il
n’a vraisemblablement jamais été reçu Maçon en bonne et due forme, il y a de
grandes chances pour que Gérard ait été fait « Louveteau » dans sa
jeunesse dans la Loge de son père, le docteur Etienne Labrunie, « Les
Sept Écossais réunis » (GODF). « Fils de Maçons et simple
Louveteau » comme il l’écrit lui-même dans une correspondance. Dans les
années 1820, les cérémonies paramaçonniques, comme l’adoption d’un
« Louveteau » par une Loge, connaissent une grande vogue. Elles
donnent d’ailleurs lieu à un véritable rituel symbolique. Ce qui est sûr,
c’est que le 14 novembre 1829, Gérard est invité par la Loge « Les Sept
Écossais réunis » à présenter un discours en vers sur Les Bienfaits
de l’enseignement mutuel. Le Vénérable est le docteur Vassal, un
important dignitaire du Grand Orient et un ami de son père. Il est possible
que le jeune Gérard ait aussi bénéficié de l’étonnante bibliothèque de cet
ami de la famille, voisin et cousin par alliance. L’article
du Franc-maçon est intéressant à plus d’un titre. Poète lui aussi,
Joseph Boulmier – l’auteur oublié de Rimes brutales – a connu
Nerval. Il nous fait ainsi état du propos de Gérard sur l’attachement de son
père à la franc-maçonnerie tenu « il y a quelques jours ». De plus,
en raison de l’objet particulier de la revue, notre chroniqueur signale les
Maçons illustres accompagnant le poète à sa dernière demeure. Certains
sont des Frères bien connus, d’autres n’ont semble-t-il fait qu’un petit
tour en Loge même s’ils y ont conservé des amitiés et se considèrent comme«
faisant partie de la famille ». De fait, Joseph Boulmier identifie ainsi
une sorte de « délégation maçonnique » dans le cortège. Parmi
diverses célébrités, on a la surprise de trouver Paul Lacroix, alias
« Le Bibliophile Jacob ». Article paru dans Le Franc-maçon,
année 1855, La froide journée du 30 janvier 1855 laissera dans plus d’un cœur de
poignants et profonds souvenirs. Ce jour-là, une foule nombreuse accompagnait
à sa dernière demeure le plus délicat, le plus rêveur, le plus allemand des
écrivains de la France actuelle, l’auteur de Lorely et des Illuminés,
l’héritier direct de Jean-Paul et d’Hoffmann, Gérard de Nerval ! Qui donc n’a pas lu les Illuminés où il passe en revue toutes les
sectes ou sociétés secrètes qui, depuis l’Inde jusqu’à la France, ont enfanté
Menou, Hermès, Cagliostro, né, a-t-on dit, sans souillure et sans péché du
sein d’Abraham même. Sous la plume de Gérard, cette histoire des initiés, des
illuminés, fait rêver avec un charme infini, une foi d’enfant, une terreur
secrète ! Le cœur et l’âme sont prises à croire tout ce que le peintre,
l’écrivain raconte de Saint-Germain, de Cazotte et de Mesmer avec cet art qui
attire, qui plaît, séduit et magnétise, la clarté, la simplicité. L’art, la littérature, l’amitié, avaient été fidèles au rendez-vous
funèbre. Illustres et inconnus suivaient pêle-mêle le convoi ; car tous
aimaient, admiraient, pleuraient ce noble et bon Gérard, qui disait il y a
quelques jours : Mon père, digne vieillard, âgé de quatre-vingt-huit ans, n’a
conservé d’amour, de foi et d’enthousiasme que pour la Franc-Maçonnerie. Interprète de la douleur commune, M. Francis Wey a prononcé sur la
tombe du mort un simple et touchant discours, que le devoir des grands
journaux était de reproduire ; ce qu’ils n’ont pas fait. Louis Jourdan a eu
plus de mémoire ; il a parlé du poète et de son enterrement. Nous y avons vu
Louis Jourdan, Labédollière, Achille Jubinal et Théophile Gauthier, dont
l’admirable feuilleton attira la foule des bons cœurs à la Morgue, à
Notre-Dame, et au cimetière du Père-Lachaise, Dechevaux-Dumesnil, nous faisait remarquer dans cette légion d’élite,
dans ce monde de l’intelligence universelle, les frères Taylor, Alexandre
Dumas, Cari Elshoëct, Louis Ulbacli, Ernest Legouvé, Fiorentino, Paul Bocage,
Auguste Maquet, le bibliophile Jacob et l’auteur d’un nouveau livre, les
Ressuscites, Henri Delaage, Auguste Luchet, Schœffer, Allyre Bureau, Nadar,
Vallon, et vingt autres. Quelques femmes, nous disait-il, prient, et elles
seules, avec un bien petit nombre d’hommes, ont l’air triste et grave.
Néanmoins, ajoutait notre ami, parmi ce monde qui tient un peu de l’étudiant
par la mise et la tenue excentriques, le baron Taylor était grave et digne,
Henri Delaage profondément ému, et jusqu’au bord de la fosse Théophile
Gautier a eu les yeux noyés de larmes. Gérard de Nerval laisse un nom qui ne périra pas,
une gloire sérieuse. C’est l’un des plus purs joyaux de la couronne
littéraire du XIXe siècle. Est-ce lui qu’il faut plaindre, l’enfant
naïf et mystique, qui se repose à présent dans le sein de sa mère, l’antique
nature, l’éternelle providence ! Où ne faut-il pas plaindre plutôt ceux
qui survivent, exposés à tous les hasards, à toutes les angoisses de la lutte
quotidienne ? Telles étaient les pensées qui se présentaient à notre esprit à
nous, obscur volontaire de la jeune littérature. |
RASSEMBLER
CE QUI EST ḖPARS EN SPIRITUALITḖ |
Arcadia |
2014 |
|
A
la question de savoir dans quel but voyagent les Maîtres FM\ l'instruction du
troisième degré nous apporte, dans ses tous derniers mots, une réponse
complète et sibylline : "Pour rechercher ce qui a été perdu. Pour
rassembler ce qui est épars et répandre partout la Lumière"
L’homme
fait l’expérience du multiple. D’abord dans sa relation au monde, où il
ressent la multiplicité de l’émanation. Ensuite avec l’autre, lorsqu’il fait
l’expérience du relatif, de la division et des contraires. Enfin, à
l’intérieur de lui-même, lorsqu’il ressent la multiplicité de son être avec
sa part d’ombre faite de pulsions et d’émotions. Selon C.G. Jung, la
dispersion apparaît en effet comme fatale dès lors il y a eu séparation de la
conscience individuelle avec le Tout. La conscience se crée comme séparation
et différentiation. Le binaire induit la multiplicité et la dispersion est
ainsi la condition existentielle même de l’homme. L’aspiration à retrouver
l’Unité et la quête d’un ordre L’être
humain a pourtant, de tout temps, perçu une unité fondamentale dans la manifestation
dont il se sent partie intégrante. Le parcours du soleil, le rythme des
saisons et la chaîne même de la Vie, où toute mort est le germe d’un
renouveau, donne l’intuition de régularité et de complétude, d’un rapport
secret entre le rythme de l’âme et de celui de l’univers, de ce qu’on
pourrait appeler un « ordre
». Cet ordre est intimement lié aux grands mystères de l’existence. Il n’appartient
pas au rationnel, car placé au-delà de la raison, qu’il englobe. C’est le
reflet d’un Principe primordial organisateur, sous le nom de Grand Architecte
de l’Univers. Rassembler
ce qui est épars peut certes s’entendre sur le plan social, c’est à dire
réunir des hommes qui sans la maçonnerie auraient continué de s’ignorer. Mais
c’est aussi une démarche intérieure. En premier lieu chercher à réunifier
toutes les parties de son être avec l’Un, en se reliant au Principe, ou
plutôt à le Retrouver, s’il existait en potentialité dès le commencement. Pour
Mircea Eliade, c’est par une vision symbolique du monde que l’homme a de tout
temps cherché à se relier. L’homme en quête de sens reconnaît un point fixe
qui devient symboliquement Centre de l’univers, et autour duquel s’ordonne
l’espace selon les deux directions cardinales. Ce centre est l’Axis Mundi, porte des
cieux, liaison symbolique avec une réalité supérieure. A l’espace matériel
fait d’une infinité éparse de lieux neutres, se superpose ainsi un espace
sacré symboliquement ordonné. En
loge, nous récréant à chaque tenue un monde sacralisé, situé symboliquement
hors du temps profane et reliant notre monde physique à une réalité
principielle. La loge ordonnée par son aménagement symbolique et par le
rituel est le reflet du monde organisé selon le Principe comme celui de
l’esprit humain en fonctionnement harmonieux. C’est le creuset dans lequel le
maçon peut se transformer par le travail conjoint de l’imagination et de la
raison rassemblées. Selon
la tradition biblique, le monde naît d’un chaos originel par séparation. La
Parole organise, in-forme l’univers, c’est à dire lui donne forme. Selon la
tradition ésotérique, l’esprit se dissout en se multipliant dans la matière,
puis se recentre, se conscientise, en refaisant son unité dans la « divinité - Un ». C’est du
centre que tout émane et c’est dans le centre que tout se recrée. Ce double
mouvement est celui du solve
et coagula des alchimistes. Malgré une expression bien sûr toute
autre, la vision scientifique d’aujourd’hui va dans ce sens. On admet que
l’univers se serait formé à partir d’une énergie originelle, d’un chaos. Des
fragments d’énergie se seraient condensés en particules, puis en noyaux, en
atome, …, jusqu’en matière vivante porteuse de conscience. Il y a eu
succession d’émergences, faisant apparaître à chaque étape un ordre
organisateur à partir d’éléments multiples dispersés. L’histoire
de l’univers apparaît ainsi comme une sorte de cycle de dispersions puis de
rassemblement d’éléments épars, du chaos jusqu’à la vie conscience. Le
théologien Pierre Teilhard de Chardin y a vu une évolution créatrice orientée
vers le divin. Peut-être pourrait-on dire : vers le retour au Principe, vers
la spiritualisation. La vie consciente Etait à l’origine en potentialité dans
la matière. Alors il doit exister, ou plutôt Etre un Principe, qui est le
sens même de la vie. Qu’est-ce qu’aller dans le sens de la vie ? Un être
vivant dans la satisfaction égocentrique ne lèguera vraisemblablement que peu
de choses, et n’a je pense que peu de joie de vivre. A l’inverse, un être qui
a eu à coeur de transcender sa condition d’homme matériel en recherchant
vérité et justesse de ses actes deviendra maillon d’une chaîne de
transmission. Je crois donc que se relier à l’ordre, c’est avant tout
s’inscrire dans celui-ci en poursuivant son déploiement, en premier lieu à
l’intérieur de soi-même. Le
rassemblement dans l’Un n’est pas la fusion, qui serait retour au chaos, mais
la création d’ordre permettant de réintégrer l’image de l’ordre principiel en
toute chose. Le maçon s’attache à chercher la Vérité. Pour cela il remet en
cause ses vérités relatives en s’enrichissant de celles des autres, mais
aussi en puisant aux mythes, aux traditions, aux philosophies. Convaincu que se
tient en chacun et en chaque chose une part de la Vérité originelle, il
cherche et rassemble en construisant. Le ternaire nous enseigne qu’il peut
être possible de passer de deux points de vues relatifs et apparemment
antagonistes à un nouveau point de vue transcendant les deux autres. Celui-ci
sera probablement rassemblé dans une nouvelle vision se rapprochant plus
prête de la vérité. C’est une construction. Nous nous approchons de la Vérité
en reliant des éléments épars, et en reliant nous créons de l’ordre et
construisons. Mais
pour être apte à construire, il faut d’abord établir l’ordre, c’est-à-dire
l’harmonie, en soi-même. En proie à la dispersion, le profane est, selon les
termes du psychologue Paul Diel, un homme « banal », centré sur ses désirs immédiats. Une
avalanche de désirs contradictoires se renforcent et se multiplient sans
jamais se satisfaire. L’imagination d’où naît les désirs et la raison qui
conçoit leur réalisation fonctionnent alors sous le contrôle de ce que N\ F\
Jacques Trescases appelle un « faux
maître », substitué au vrai Maître, qui serait, selon l’ordre
rétabli, l’instanciation en nous de la Loi morale. Aller dans le sens de la
vie, c’est retrouver un fonctionnement intérieur harmonieux où a été rétablie
la loi « surconsciente
» qui réagit l’Etre. Ces
pôles psychiques : action, sensation, raison - soleil, imagination - lune, et
Loi surconsciente, au nombre de 5, sont en correspondance symboliques avec
les 5 officiers éclairant la Loge, image de notre être intérieur harmonieux.
Comme le remarque encore Jacques
Trescases, le fonctionnement juste de la psyché est donné par le tracé de
l’étoile Flamboyante, image de l’homme ré harmonisé, qui a intégré en lui
l’ordre de l’univers. Mais le compagnon n’a fait que voir l’étoile flamboyante.
Pour intégrer pleinement en lui cet ordre, il lui faut encore rétablir le
maître en lui tel qu’il existe en puissance. C’est l’un des sens même du
psychodrame du meurtre d’Hiram, qui marque symboliquement à travers le vécu
de la mort la restauration de l’élan spirituel. Hiram personnifie l’homme qui
fait perdurer l’ordre éternel de construction, mort sous les coups de
l’imagination, de la raison et du jugement moral déréglés, c'est-à-dire de la
vanité humaine. Par l’effort unis des trois F\ F\ dirigeant la Loge, qui est
au contraire la dynamique harmonieuse, et seulement par lui, le Maître peut
être relevé. L’accession
à la maîtrise marque donc symboliquement la capacité acquise par l’initié à
poursuivre la construction et à l’ordre du monde en rassemblant. C’est donc
je pense le commencement du travail proprement spirituel. L’œuvre à venir du
Maître maçon est résumée en conclusion de la cérémonie d’exaltation : « Chercher ce qui a été perdu,
rassembler ce qui est épars et répandre partout la lumière ». Retrouver
la Parole perdue, c’est restaurer l’ordre principiel où toute chose se
trouverait à sa juste place. C’est le but ultime. Mais, pour citer Oswald
With, rien ne se détruit dans le monde des idées. A partir de ce que nous
lèguent les traditions, il se trouve nécessairement dans l’univers des
parcelles de cette parole perdue. Le maître maçon a donc le devoir d’explorer
tous les points de vue, toutes les traditions, pour y puiser les traces de
l’Esprit et les rassembler. Dans de nombreuses traditions, telles le mythe
d’Osiris, il est nécessaire de rechercher ce qui a été perdu et dispersé par
toute la terre pour ramener un mort à la vie. De même le maître doit-il
voyager sans relâche de l’Orient à l’Occident. En passant par le septentrion
et le midi, c'est-à-dire suivant le parcours juste de tout initié, il chemine
donc symboliquement toute la surface de la terre, Ce parcours de l’horizon
signifie plusieurs choses : d’abord qu’il n’y a pas de limite pour lui dans
la recherche de la vérité autre que celles de ses capacités présentes. Ensuite
que ce parcours se fait en se conformant à des cycles. Il faut rassembler
dans le monde des idées à l’Orient, mais, une connaissance est vaine si elle
n’est agissante et retransmise dans le monde manifesté, c'est-à-dire à
l’Occident. Le parcours est donc une alternance de lumière et d’ombre,
d’intuition et de raison, d’élaboration et de mise en oeuvre, de conception
et de retransmission. Enfin la surface de l’horizon est pour l’imagination un
cercle. Le parcours suivant le carré est celle de l’initié, mais elle
appartient encore à la manifestation. En passant de l’angle droit au cercle,
forme parfaite et image de l’éternité, sans commencement ni fin, et dans
lequel le carré s’inscrit, le maître accède à un autre plan à partir de son
propre centre. Symboliquement devient médiateur entre le monde manifesté et
le Principe. Il est « au
milieu », entre l’équerre et le compas. Certes
l’homme spirituel que le maître aspire à devenir appartient encore à la
matérialité, mais il se rapproche de l’image du Principe qu’il porte en lui.
Rassembler ce qui est épars, c’est une tâche jamais achevée, un idéal dont au
mieux on se rapproche de manière asymptotique. Si cet idéal était atteint,
alors la parole perdue serait retrouvée et cela marquerait l’accession à un
nouveau plan de conscience pour l’initié. Mais un nouveau cycle
recommencerait car toute connaissance humaine est inaboutie. Tout achèvement
ne saurait être que relatif et le travail se poursuit indéfiniment. |
l’ÉGRÉGORE
- qu'’Est-ce qu'’UN
ÉGRÉGORE ? |
|
|
|
Partager
l'information est notre arme la plus puissante...Ceci est notre devoir de
transmission. "La décision prise au plus profond de la conscience
individuelle de faire partie de la solution est la clé pour mettre un terme à
l'emprisonnement de l'humanité et apporter la vraie liberté aux habitants de
cette planète. «seule, une véritable générosité lie à la transmission des
connaisses permettra au plus grand nombre de sortir de leur ignorance
et des ténèbres qu'elle génère … qu'est-
ce qu'un égrégore? |
le panthéisme. |
|
|
|
Ce
n’est pas par une facile association d’idées que le concept de panthéisme
évoque le nom de Giordano BRUNO. Celui-ci est effectivement l’un des plus
marquants parmi les philosophes de la totalité, et la chaîne qui relie PLOTIN
à SPINOZA passe nécessairement par lui. Mais cette association d’idées
comporte une justification plus profonde encore, bien qu’elle n’apparaisse
pas immédiatement : Giordano BRUNO, condamné par un tribunal d’inquisition,
fut brûlé en 1600 à Rome. Si
l’on se souvient que, non plus au début, mais au milieu du XVIIème siècle,
SPINOZA fut excommunié, lui aussi pour délit d’opinion, on ne peut manquer de
saisir le vrai sens d’une telle affirmation : le panthéisme est une
philosophie subversive, et les philosophes dits panthéistes mettent en cause
tout le système dogmatique élaboré par la métaphysique d’origine
aristotélicienne. |
ZOROASTRE ET LE
ZOROASTRISME |
|
2013 |
|
Qu’est- ce que
le zoroastrisme? Le Fondateur Zarathoustra (en grec, Zoroastre) était un
prophète persan (les universitaires modernes suggèrent actuellement qu’il a
vécu dans le nord ou à l’est de l’Iran ou à proximité, tout comme en
Afghanistan au ou sud de la Russie). La théologie
zoroastrienne est fortement dualiste. Dans ses visions, Zarathoustra a été
enlevé au ciel, où Ahura Mazda a révélé qu’il avait un adversaire, Aura
Mainyu, l’esprit et le promoteur du mal. Ahura Mazda a chargé Zarathoustra de
la tâche d’inviter tous les êtres humains à choisir entre lui (le bien) et
Aura Mainyu (le mal). Par
conséquent, le zoroastrisme est une religion de l’éthique. Zarathoustra
enseigne que les êtres humains sont libres de choisir entre le bien et le
mal, la vérité et le mensonge, et la lumière et l’obscurité, et que leurs
actes, paroles et pensées auraient une incidence sur leur vie après la mort. Il fut ainsi
le premier à promouvoir une croyance en deux bouts célestes: de l’âme
individuelle juste après la mort et de l’humanité toute entière après une
résurrection générale. Ses idées du ciel, l’enfer et la résurrection des
corps ont profondément influencé le judaïsme, le christianisme et l’islam. Le principe
éthique majeur du zoroastrisme est « bien penser, bien parler, bien agir. »
La bonté d’une personne détermine son sort après la mort. Ahura Mazda
est fortement associé à la fois au feu et au Soleil. Les temples zoroastriens
gardent un feu allumé en tout temps pour représenter le pouvoir éternel de
Ahura Mazda. Le feu est également reconnu comme puissant purificateur et est
respecté pour cette raison. Les feux des temples les plus saints mettent
jusqu’à un an à être consommés, et beaucoup ont été rallumés pendant des
années, voire des siècles. Eschatologie Les
Zoroastriens croient que quand une personne meurt, l’âme est divinement
jugée. Le feu est
de loin le symbole central le plus souvent utilisé pour la pureté. Alors que
Ahura Mazda est généralement considéré comme un dieu sans forme et un être
d’énergie à tendance spirituelle plutôt que physique, il a parfois été
assimilé avec le soleil, et certainement l’imagerie qui lui est associée est
très centrée sur le feu. Ahura Mazda
est la lumière de la sagesse qui repousse les ténèbres du chaos. Il est le
porteur de vie, tout comme le soleil donne la vie au monde. Feu est un
élément central dans l’eschatologie zoroastrienne, quand toutes les âmes
seront soumises au feu et que le métal fondu les purifiera de leur
méchanceté. Les âmes divines passeront à travers tout cela sans le remarquer,
tandis que les âmes corrompues brûleront dans les feux de l’angoisse. Le texte
sacré principal: L' »Avesta » de Zoroastre (« Livre de la
Loi ») est une collection partielle de textes sacrés divisée en œuvres
liturgiques avec des hymnes attribués à Zarathoustra; des invocations et
rituels pour être utilisés lors des festivals; hymnes de louange; et des
sorts contre les démons et des prescriptions pour la purification. Compilé
pendant de nombreux siècles, l’Avesta n’a pas été terminé jusqu’à la dynastie
sassanide de Perse (226-641 après JC). Centre principal: le zoroastrisme a
pratiquement disparu en Perse après l’invasion musulmane de 637 après JC
Seulement environ 10 000 survivèrent dans des villages reculés en Iran, mais
au fil des siècles de nombreux ont été aspirés par la religion naturelle de
l’Inde. |
REFLEXION
SUR LES DEUX SAINT-JEAN - |
Arcadia |
|
2015 |
L’une des deux fêtes les plus importantes de la Franc-Maçonnerie
est la St Jean d’été. Le pentagramme, c’est aussi l’Homme. Comme le disait Hildegarde
de Bingen : « l’Homme se divise dans la longueur, du sommet de la
tête aux pieds, en cinq parties égales ; dans la largeur, formée par les
bras étendus d’une extrémité d’une main à l’autre, en cinq parties égales. » Voyons maintenant comment nous allons construire cette Etoile : De l’Orient, le 1, on va vers le
2 ; on va de l’Unité primordiale à la division, la chute. C’est la chute
de l’esprit dans la matière, rapide, presque verticale. Elle est
indispensable, comme le passage par la terre, par l’humus, pour être
régénéré.
|
Retour à l'index des
chapitres
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|