Chapitre 18 A
- Z (Mythologies - Légendes) |
18 A
aspects du mythe |
Mircea
eliade |
Edition
GALLIMARD |
1993 |
||
|
au commencement Était… – |
Jacques
delval |
Edition Diabase |
2003 |
Au
commencement, il n’y avait ni vie, ni mort. Le soleil, la lune et les étoiles
dormaient puis il y eut le mystère du passage du désordre à l’ordre, du chaos
à la forme, de la fusion à la distinction. Lisons
et réfléchissons sur ces histoires fondatrices venues de tous les coins de la
terre, que nous raconte avec simplicité et poésie Jacques Delval. Suivons
les mots qui disent le mystère du passage du désordre à l’ordre, de la fusion
à la distinction, du chaos à la forme. Relisons les à notre manière pour les
faire nôtres, ne suggèrent-elles pas à l’envie que la création, plus que
d’hier et de demain, est d’aujourd’hui et de maintenant. Au sommaire de cet ouvrage : Récits de la Création du monde d’après : la Bible
- le Coran - un mythe chinois - un mythe
polynésien - un Upanishad de l’Inde - le Popol
Vuh - Hésiode - Ovide
- le Reg Veda Samhita - un mythe
Dogon - un mythe égyptien - le
dao-di-jing - Récit de la création de la voûte céleste et des astres
d’après : un mythe égyptien - un mythe
babylonien - un mythe aztèque - un
mythe dogon - un mythe maori - L’Enuma
Elish (Babylone) - Le mythe grec de Callisto
- Le livre d’Edda - Récits de la création de l’homme d’après : Une légende
esquimau - le livre d’Edda - le mythe
d’Atrahasis - Le mythe d’Huron-Wendat
- la Bible - un mythe
australien - Platon - Récits de l’apparition du mal, de la mort et l’annonce d’une
Renaissance d’après : La Bible (Genèse) et
(l’Apocalypse) - une légende
sud-américaine - Hésiode
- un mythe Béti - l’épopée de
Gilgamesh - la Bible (Déluge et Abel et Caïn)
- le livre de Chilam Balam Maya - un mythe
scandinave - Ezéchiel - |
18 B
B.A
– BA de la TRADITION NORDIQUE |
Arnaud
d’APREMONT |
Edition
PARDES |
1999 |
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L’âme
et l’esprit libres de la pensée traditionnelle ont continué de délivrer leur
message, discrètement, subtilement, selon des codes, des usages, des
comportements. |
b.a. – ba du St graal |
Patrick
riviḔre |
Edition
PARDḔS |
2003 |
Le
mythe éternel du Graal a toujours exercé la plus vive fascination, car,
conduisant aux portes de l’Absolu, il mène l’être à se dépasser et à
entrevoir l’« illumination mystique ». C’est l’Archétype des archétypes
menant à la Révélation suprême. Pour cette quête intemporelle, l’auteur
emprunte les sentiers de la pensée traditionnelle, entre lesquels l’Histoire
le dispute à la Légende tandis que s’y entremêlent les courants mystiques les
plus divers : gnosticisme hermétique, druidisme, christianisme, etc., ne
manquant jamais de prendre appui sur un symbolisme rigoureux pour procéder,
enfin, à une synthèse de bon aloi.
Le
mot graal est un nom commun, employé, semble-t-il, dans l'Est de la
France pour désigner des ustensiles domestiques : vase, mortier ou écuelle.
Plusieurs étymologies ont été proposées : le gallois "griol"
doit être éliminé et, sans doute, faut-il préférer le latin
"cratalis", au sens de "plat". Au Moyen Âge, le graal
semble être un plat large et creux, proche de l'écuelle où l'on mange à
plusieurs. Des mots de la même famille sont attestés en Provence et dans les
Alpes. La
première apparition du Graal se rencontre chez Chrétien de Troyes vers
1170-1180 : dans Perceval ou le conte du Graal, une jeune fille
porte un graal dans une procession à l’occasion du repas chez le Roi Pêcheur.
Il s’agit alors d’un objet courant, un plat ou un récipient, dont la nature
merveilleuse n'est pas explicitée. Resté inachevé, le roman a donné lieu à
d’immenses développements. Diverses versions donnent du Graal des
descriptions radicalement différentes.
Avec
Robert de Boron, au début du XIIIe siècle, le Graal devient la coupe qui a
servi à l’Eucharistie, et qui a recueilli le sang du Christ sur la
Croix : ce sera la version la plus largement diffusée en France et en
Angleterre, notamment à travers les grandes compilations du cycle du Graal. |
18 C
canteins –
dÉdale & ses œuvres |
Jean
canteins |
Edition Maisonneuve |
1994 |
Ce
livre est dérivé des deux précédentes publications présentées sous le titre
générique de « Sauver le Mythe ». Troisième et dernier volet, il clôt la
trilogie sur une figure de dêmiourgos célèbre, Dédale – artisan, artiste,
architecte et davantage encore, comme nous allons le voir dans ces pages. Un
tel démiurge ressortit tout autant au divin qu’à l’humain et dans les mythes
qui le concernent aucune frontière tranchée n’est généralement tracée entre
ces deux domaines. C’est donc de façon tout arbitraire qu’on rangerait une
personnalité aussi ambivalente, sinon ambiguë, que la sienne d’un côté ou de
l’autre d’une ligne de démarcation que la pensée mythique n’a jamais
expressément tracée. C’est
ce qui nous justifie d’en avoir fait l’objet d’une étude séparée. Elle est
effectuée à partir des données mythologiques dont nous disposons à son sujet
et que nous tiendrons pour connues du lecteur au moins en leur grandes
lignes. |
canteins
– le potier dÉmiurge |
Jean
canteins |
Edition
MAISONNEUVE |
1994 |
||
Le
succès de l’artisan constituant la preuve de cet acquiescement, si ce n’est
même de cette alliance, la théorie s’élabore au fil de la pratique. On nous
pardonnera de ne pas trop en dire sur ce rapport nourricier entre théorie et
pratique, pratique et théorie, mais nous aimerions que ce livre soit lui pour
les clés qu’il fournit à tous ceux qui s’adonnent à une tentative
d’initiation. Disons seulement que l’auteur démontre, et avec quelle
précision, que c’est à l’occasion des premiers travaux de l’homme sur de la
matière première que s’applique, s’élabore, la théorie des quatre éléments et
la technologie du solve-coagula.
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canteins
– les barateurs divins |
Jean
canteins |
Edition
MAISONNEUVE |
1987 |
Socrate,
à la fin de la République, recommande à son interlocuteur de « sauver le
mythe » car ce faisant il se sauverait lui-même. À considérer le monde actuel
cette injonction n’a jamais été autant d’actualité et c’est en tenant compte
des attendus platoniciens que seront considérés divers mythes, pour la
plupart d’origine indo-européenne, traitant de l’activité créatrice sous
toutes ses formes. Individuelles ou universelles, humaines ou divines, ces
activités s’explicitent dans la notion de « démiurge » (dêmiourgos signifie
artisan) et c’est autour de cette donnée centrale que tourne l’ensemble
présenté sous le titre générique emprunté à Platon. |
CE QUE DISAIENT LES VIKINGS IL Y A PLUS DE 1000 ans. |
|
GUDRUN REYKJARIK, GOTEBORG OSLO |
1994 |
||
L'empereur
byzantin intègre des Scandinaves dans sa garde. Enfin, les Vikings mènent
leurs premiers raids sur les côtes françaises et remontent les fleuves pour
piller les villes et les monastères. Dans la
deuxième moitié du IXe siècle, Paris subit plusieurs attaques
scandinaves : en 845, Ragnar Lodbrok pille la ville. En 886, le comte de
Paris, Eudes, ancêtre des rois capétiens, résiste au siège imposé par les
Scandinaves. Face à ces raids, les habitants s'enfuient ; les moines qui
sont victimes de la violence, décrivent les Vikings comme des brutes
assoiffées de sang. Ils abandonnent leur monastère et se réfugient à
l'intérieur des terres avec leurs reliques. Les rois sont impuissants :
certains paient des tributs pour que les Vikings s'en aillent. En 911, le
chef Rollon obtient par un traité signé avec le roi des Francs Charles le
Simple un territoire à l'embouchure de la Seine et qui deviendra le duché de
Normandie. Il promet de protéger l'aval de Paris contre les Scandinaves. Vers 860, le
chef scandinave Riourik devient le souverain de Novgorod en Russie. Dans
cette partie de l'Europe, les Scandinaves sont appelés « Varègues »
ou « Rous », ce qui donne l'origine du mot « Russe ». Les
Vikings s'aventurent de plus en plus loin vers l'ouest : en 875, ils
débarquent en Islande ; au Xe siècle, ils atteignent le
Groenland puis l'Amérique vers l'An 1000. Au XIe siècle, les
Normands prennent pied en Italie du Sud et en Sicile. En 1066, le duc de
Normandie Guillaume le Conquérant s'empare de l'Angleterre.
Les Vikings
étaient à l'origine des polythéistes, c'est-à-dire qu'ils croyaient en
plusieurs dieux. Les plus connus sont Thor, dieu de la foudre et du combat,
Odin, maître de la connaissance et père de tous les dieux, et Loki, le
traître fourbe et rusé. Freyr était la déesse de la fécondité et de la
fertilité, elle tient aussi une place importante dans les légendes
scandinaves. On a en revanche peu de renseignements sur le clergé, cependant
on sait que les godar présidaient les fêtes saisonnières et les
sacrifices. Les Scandinaves se sont ensuite convertis au christianisme. Des
missionnaires francs tentent d'évangéliser l'Europe du Nord à partir du IXe
siècle. |
COSMOGONIES - B.A – BA |
ROGER
PARISOT |
Edition
PARDES |
2000 |
Les
cosmogonies sont des récits mythiques qui traitent de la création du
monde, et qui racontent comment sont apparus le Ciel et la Terre, le Soleil
et la Lune, les Montagnes et les Océans, les Animaux et les Hommes, qui
disent ce que firent les Dieux au commencement pour qu’existent les choses
visibles. Ces récits sont nombreux et divers , selon qu’il s’agit de création
ex- nihilo , de création par la parole , de mise en forme cosmique , d’un
chaos originel , ou de l’œuvre d’un démiurge , qui peut être potier ,
tisserand , forgeron ou charpentier . Et selon que leur symbolisme est celui
de l’œuf du monde ou celui du géant dépecé, celui
des nombres ou celui des quatre éléments. On
trouvera dans cet ouvrage, des exemples de ces différentes cosmogonies
qu’on s’est efforcé de mettre en ordre, et de les rendre le plus intelligible
possible. Mais surtout, on a cherché à ramener la diversité de celles-ci à
l’unité, en montrant quel schéma traditionnel, primordial et universel
sous- tend leurs formulations symboliques. Enfin,
pour être aussi complet que possible, ce livre traite de la fin du monde, par
le feu du ciel, ou l’eau du déluge, fin qui concerne directement les
cosmogonies, puisque, traditionnellement, la fin du monde est toujours le
commencement d’un nouveau monde. Nombreuses
et diverses, voire hétérogènes et incompatibles, apparaissent les manières
dont les cosmologies rendent compte de la création du monde, ce qui a conduit
les historiens des religions, dits comparatistes, à en proposer des
classifications, aboutissant à recenser au moins quatre types de mythes
cosmologiques aux différences irréductibles. Furent ainsi
distingués : les
mythes créationnistes , comme celui de la Genèse , pour lesquels
le monde est l’œuvre d’un Dieu suprême , créant ex-nihilo et par la
parole ; les mythes démiurgiques, qui font
du monde le produit de l’activité d’un Dieu artisan , potier ou autre , comme
on l’a vu , auxquels on peut rattacher les mythes qui font provenir du cosmos
, du dépeçage d’un serpent ou d’un géant primordial ; puis les mythes
émanationnistes , comme la
kabbale ou les néoplatonismes , qui considèrent que le monde procède d’un
principe , comme les nombres sortent de l’unité , desquels il faut rapprocher
ceux pour qui il sort d’un œuf ; enfin les
mythes physico-scientifiques
, comme les hylozoïsmes pré socratiques , ou l’atomisme de Démocrite ,
d’Epicure et de Lucrèce , qui cherche une explication naturelle et matérielle
du monde , et font le passage de la cosmogonie à la cosmologie . De
son côté Mircea Eliade pense pouvoir distinguer également quatre types
de mythes de création, à ses yeux particulièrement attestés en Inde. Il
écrit, dans son « Histoire des croyances et des idées
religieuses » « On peut les distinguer comme suit : 1/ création par la fécondation des Eaux originelles 2/ création par les dépècements d’un géant
primordial : Purusha 3/ création à partir d’une unité-totalité, à la fois
Être et non Être, 4/ création par la séparation du Ciel et de la
Terre
Mais
les choses peuvent être comprises autrement, et les diverses
cosmogonies, au lieu de les renvoyer à des conceptions foncièrement et
radicalement différentes, n’être que des fragments ou des moments d’une même
cosmogonie primordiale, perdue de vue dans son unité, et mal comprise dans sa
complexité. Et ceci d’autant plus que les mythes qui sont toujours les
scénarios de rites, étant de transmission orale, peuvent s’altérer au cours
du temps, et mal refléter à la fin, la signification du rite. C’est ce que
montrent à nos yeux , les nombreuses corrélations et analogies , ainsi
que les interférences et télescopage qu’un à
pu observer entre tous ces mythes , comme celui de l’œuf du monde qui , formé sur le tour du potier , renvoie
aux mythes du créateur démiurge et artisan , et qui , pondu par la bouche ,
renvoie au thème de la création par la parole . En fait une même
structure cosmogonique se laisse apercevoir en filigrane derrière toutes ces
mythologies. Toutes, en effet posent on l’a vu, à l’origine de tout, un
principe suprême et absolu, ineffable et transcendant. |
croyances et lÉgendes du cœur de la
France |
lainel de la salle |
Edition
Jean de Bonnot |
1994 |
||
Elles
apparaissent souvent dans les récits comme symbole de pureté et de
sensualité, d'étrangeté et de sociabilité, et peuvent présider à la naissance
des héros. Mais d'autres, malfaisantes, se jouent de leurs prétendants
humains trop crédules et les emportent dans un tourbillon infernal, souvent
mortel. Domaine de l'enchanteur Merlin, des fées Viviane et Morgane, la forêt
de Brocéliande (à Paimpont, en Ille et Vilaine) accueille la geste
arthurienne. La légende raconte que la forêt ensorcelée par Morgane
engloutissait les guerriers infidèles qui osaient s'aventurer dans ses
profondeurs. On prétend qu'elle faisait appel à la tourmentine : une créature
ayant l'aspect d'une touffe d'herbe, qui lorsqu'un imprudent la foulait du
pied, l'empêchait de marcher droit et l'emmenait à hue et à dia ! Korrigans
ou poulpiquets en Bretagne, farfadets en Vendée, feltens en Champagne, lutons
en Franche-Comté, sotrés dans les Vosges, sautereux en Lorraine... Chaque
terroir était habité de ces petits êtres malicieux et excentriques, émanation
de la nature, qui incarnaient l'esprit du lieu sur lequel ils exerçaient une
invisible surveillance. Ils trahissaient toutefois leur présence par un
insolite et inquiétant remue-ménage, par un rire aigrelet qui tombait des
branches en cascade ou jaillissait des fourrés. Ils
expriment en général une joie exubérante contrastant avec le caractère sombre
de la forêt et la peur qu'elle inspire. S'ils manifestent un esprit taquin en
toute chose et si le désarroi des hommes les amuse, au final, ils leur
prêtent une main amie et secourable. Seuls quelques-uns sont fort déplaisants
et peuvent cacher un démon prêt à abuser les hommes. Ogres et sorcières
trament de noirs desseins en forêt et se partagent le titre de créature la
plus malfaisante de la forêt. Alors que les géants sont dociles, les ogres,
autre créature d'une force redoutable, sont dangereux. Leur fâcheuse tendance
à dévorer la chair fraîche en fait des figures incontournables de nos contes.
Ce n'est pas le Petit Poucet qui nous contredira ! Quant
aux sorcières, elles tirent leurs pouvoirs des forces du mal, rien de moins.
Confectionner un philtre d'amour, jeter sorts et malédictions, prédire
l'avenir, les sorcières sont capables de tout cela ! A l'origine de leur
mythologie, on trouve la guérisseuse, qui connaît le secret des plantes et
dispose donc d'un savoir redoutable. Les plus douées d'entre elles volent sur
un balai et savent modifier leur apparence pour mieux berner les
hommes. Les sorcières retrouvent le diable au cours d'effrayantes
cérémonies en forêt qu'on nomme sabbats. Elles ont pour cadre les rares
clairières dont le sol sans végétation fait apparaître de larges cercles,
qu'on appelle « ronds de sorcières ». Quatre fois par an, les nuits de plein
lune, elles accomplissent par groupe de treize des rituels démoniaques :
incantations à Satan, échange de procédés maléfiques, danses macabres, union
avec le Grand Bouc... Pauvre
loup... Depuis le temps qu'il traîne sa mauvaise réputation, les légendes lui
ont assurément réservé une place de choix. Nombre de toponymes révèlent
l'intensité de l'effroi - et de la fascination - qu'il a provoqués : les «
Chemins au loup », « Val au loup », « Carrefour du loup » sont pléthore en
France. Noir, gris ou blanc, il ne serait rien moins qu'un féal du Diable
quand il n'en est pas tout simplement l'incarnation. Ennemi de l'homme,
dévoreur d'enfants, ses descriptions font de lui une Bête de l'Apocalypse
plus qu'un animal de la Création. Tant et si bien qu'il fut traqué et
exterminé. Pourquoi
les hommes lui ont-ils voué une telle haine ? Parce qu'ils en avaient peur.
Si seuls quelques faits avérés révèlent des attaques de loups, sa mauvaise
réputation s'explique peut-être aussi par la rude cohabitation de l'homme et
de l'animal sauvage. Imaginez un village d'autrefois, à la lisière de la
forêt. L'hiver est là, la nuit vient de tomber, chacun est calfeutré chez soi
quand soudain retentit le hurlement du loup. Le bétail s'affole dans les
granges, les adultes sont tendus, les enfants pleurent... Et un loup surgit
dans le village, bientôt suivi d'un autre jusqu'à ce que la meute au grand
complet vienne rôder et hurler tout autour des étables, affamés qu'ils sont
par l'hiver. Toute une nuit que les villageois passeront à se signer et à
prier jusqu'à ce que le petit matin renvoie les loups d'où ils étaient venus,
la sombre et si proche forêt... Corps
dépecés, bête insaisissable... Quel animal a bien pu tuer et mutiler plus de
100 personnes entre juillet 1764 et juin 1767, dans la région du Gévaudan, au
sud de l'Auvergne ? La bête semble insaisissable. Le roi Louis XV envoya même
son louvetier sur place tant la peur était grande. Lorsqu'un loup de belle
taille fut tué par un Cévenol, Jean Chastel, les crimes cessèrent. Mais le
mystère n'est pas pour autant résolu. N'y avait-il vraiment qu'un seul
coupable ? Ou étaient-ils plusieurs ? Et n'aurait-il pas pu être humain ?
Après cette hypothèse, loin d'être invraisemblable, la dernière en date
soupçonne... une hyène. Cerfs
et biches se taillent aussi une belle part dans les contes et légendes des
forêts. Qu'ils soient la forme animale d'une divinité païenne ou messager
envoyé par Dieu, plus d'un s'est laissé captiver ou convertir par l'animal,
souvent blanc et de taille impressionnante. Il était une fois une jolie
princesse appelée Marguerite. Gracieuse et bonne avec les petites gens, elle
cachait un secret : la nuit venue, elle devenait biche et s'en allait
rejoindre sa famille des bois. Mais son mari Renaud, chasseur émérite, un
soir lui transperça le cœur d'une flèche. Lors du banquet de réjouissance qui
s'en suivit, il se régala de sa pauvre femme... Pour
terminer le bestiaire des créatures de la forêt, n'oublions pas toutes ces
créatures surnaturelles, souvent hybrides ou chimères. Le dragon cracheur de
feu, couvert d'écailles, à la langue en forme de dard, aux serres d'aigles et
aux ailes membraneuses apparaît dans toutes les cultures. La Tarasque qu'on
craignait à Tarascon avant qu'elle ne fût soumise par Sainte-Marthe ou encore
le dragon que Saint-Michel terrassa. La licorne, au corps de cheval et au
front de cerf surmonté d'une longue corne symbolise quant à elle la puissance
et la pureté. La vouivre, créature au buste de femme et au corps de serpent
hante les rivières de la Franche-Comté. Sur son front, une escarboucle de
grande valeur attisa les désirs de plus d'un imprudent dont on retrouva le
cadavre aux os brisés. |
18 D
des contes de fÉes à l’opÉra : une
voie royale |
Amélie
André- Gedalge |
Edition
Dervy |
2003 |
||
Au
sommaire de cet ouvrage : Il était une
fois… - Le symbolisme initiatique -
Introduction à l’ésotérisme initiatique des contes de fées
- L’ésotérisme des contes des mille et une nuits
- Essai sur le pouvoir éducateur de la musique -
Orphée - La flûte enchantée - Esotérisme
d’Obéron - La Table d’Emeraude - |
DE SPARTACUS A BATMAN - LE MYTHE DU HÉROS CHEVALERESQUE EN OCCIDENT CHRÉTIEN
|
Myriam
Philibert
|
Edition
Arqa
|
2018
|
||
III – SPARTACUS - UN DIEU DE
L’ARÈNE - Jeux funèbres et jeux en l’honneur des dieux - Les jeux à Rome -
Les armes et les disciplines – Spartacus - La révolte des héros -
L’apprentissage de la « cité » - Spartacus, dieu de l’arène - Le
héros sacrifié. IV - CUCHULAINN - L’ARCHÉTYPE DU
HÉROS - La voie du héros – Oengus - Cuchulainn en butte aux forces
involutives - Héros et hérôon - Seul contre tous - Vercingétorix - Cuchulainn
et la science sacrée - Voyages aux pays féeriques - Combat contre la Mort -
Cuchulainn et l’Autre monde - Cuchulainn, mythique héros solaire. V - GALAAD - LE CHEVALIER IMMACULÉ
- Prémices et projet de la quête initiatique - Mais auparavant ? –
Galaad - La quête initiatique et l’engagement - La chevalerie errante -
Insaisissable Graal. VI - LES TEMPLIERS - PAUVRES
CHEVALIERS DU CHRIST - La guerre « sainte » - Bernard de Clairvaux
- Le Temple - Entre misère et faste, quelques repères - La secte des
Assassins, miroir de l’ordre du Temple - Déclin et chute de l’Ordre du Temple
- L’Ordre du Temple et sa double vie . VII - JEANNE D’ARC - SAINTE ET
MARTYR - Jehanne d’Arc - Grandeur et misère d’une héroïne - Transcendante
destinée de la Pucelle - Les Amazones - La femme guerrière - Les femmes et
les arts martiaux - Séductrices ou magiciennes - La chevalerie d’amour
courtois - Le féminin sacré. VIII - MIYAMOTO MUSASHI - LE
SAMOURAÏ CALLIGRAPHE - Le Kalaripayatt - Les moines de Shaolin - Taoïsme et
arts martiaux - L’art de la guerre de Sun Tzu - Les Samouraï - Miyamoto
Musashi - Le Bushido ou « Voie du guerrier » - Le tir à l’arc,
perfection solaire du guerrier. IX – NÉO - LE RETOUR DANS LA
MATRIX - Sources et références - L’intelligence artificielle - Neo l’Élu -
The One - Les héros et les antihéros de la saga - Combat eschatologique -
Zion, l’assiégée - Le Temps nouveau. X - BATMAN - THE DARK KNIGHT - Le
chevalier noir - The Dark Knight - L’ambivalence du héros - Forces noires et
forces blanches - L’idéal héroïque ou chevaleresque - La voie du guerrier -
L’archétype du Héros. XI
- PERFECTION DU GUERRIER - HÉROÏSME TRANSCENDÉ |
18 E
ÉLÉMENTS
de MYTHOLOGIE SACRÉE AUX XIIe et XIIIe SIÈCLES
EN FRANCE |
CHRISTIAN
MONTÉSINOS |
ÉDITIONS
DE LA HUTTE |
2011 |
Longtemps
regardé comme obscur par les historiens et le public, le Moyen Âge de la chrétienté ne les a bien souvent
intéressés qu’au travers de ses guerres, de ses dynasties féodales et d’une
esthétique cléricale regardée superficiellement. Depuis
très peu d’années, alors que la redécouverte de ses prouesses techniques et
artistiques commence à remettre dans la lumière cette ère considérée à tort
comme sombre, les consciences semblent enfin s’ouvrir à l’idée que l’art
hiératique et lumineux des lieux sacrés renferme bien plus que l’idolâtrie
religieuse ou la chronique d’une société de castes imperméables. En
effet, derrière les images pittoresques de la cathédrale se cache un trésor
qui transcende les limites du visible : un ensemble mythologique d’une
extrême richesse et d’une grande cohérence. Ces statues, ces fresques ou ces
vitraux nous racontent une histoire, et des histoires, par leurs symboles.
Ainsi les saints martyrs portant leur propre tête, les griffons et les
basilics, les vierges noires, les anges ou les gueux grimaçants et menaçants
font émerger d’anciennes entités païennes, chtoniennes ou magiques qui
parlent à notre conscience universelle et rattachent l’art sacré des
bâtisseurs aux traditions primordiales de la civilisation En
outre, la nature et l’histoire des figures et des personnages eux- même
apporteront à l’amateur des éclaircissements qui, trop souvent, manquent lors
de la visite d’un lieu, laissant un sentiment de frustration. L’auteur, guide
expérimenté et conférencier, nous fait bénéficier de ses connaissances et de
ses recherches pour explorer deux grands siècles gothiques, le 12e
et le 13e siècle. L’auteur développe les sujets suivants : La pensée médiévale, les divinités
avant le christianisme, la cathédrale, le calendrier médiéval et l’alchimie, les
croisades, Saint Nicolas, Saint Jean Baptiste et sa tête, Saint Laurent, les
ordres hospitalier, les voyageurs et les pèlerins, le retour du
guerrier, le théâtre religieux, les traditions villageoises, Jacques de
Voragine et la Légende Dorée, Vincent de Beauvais et le speculum Majus, Saint
Ouen et Saint Eloi, la Nativité, l’Epiphanie et les Rois Mages, Melchior,
Gaspard et Balthazar, la galette. La mythologie médiévale avec : le
Christ Roi, le Père, le Fils et le Saint Esprit, la Vierge, les apôtres et
les disciples, les vierges noires, les Saintes Maries de la mer,
Marie-Magdeleine, Sarah l’égyptienne, Pélagie, les vierges folles et les
vierges sages, Sainte Anne et Joachim, Saint Joseph, les quatre
évangélistes : Marc, Luc, Mathieu et Jean. Saint Pierre et Saint Paul,
Saint André, Saint Jacques, Véronique, Joseph d’Arimathie, Barabbas, Ponce
Pilate, les deux larrons et Judas l’Iscariote. L’Archange Gabriel, Saint Georges et
Saint Michel, les divers rois, Saint Marcoul et les écrouelles, longinus et
sa lance brisée, Saint Sébastien, Saint Martin, Saint Mercure, Maurice,
Maurin, Théodore. Le Saint Graal, Charlemagne, Roland, les chevaliers du
temple, les saints martyrs : Saint Martial, Saint Vincent, Saint
Quentin, Saint Laurent et Sainte Foy. Saint Mitre, héritier de Mithra,
Saint Christophe, Saint Denis, Saint Elophe, les céphalophores, Eros et la
foi, Paul de Thèbes et Thècle, Sainte Afra et Sainte Agnès, les vierges
d’Héliopolis, Sainte Tarbo, Sainte Catherine, philosophe et épouse mystique
du Christ, moniales prostituées et martyrs. Le diable, Saint Antoine, enfer,
paradis, purgatoires, limbes, gargouilles, souffle-cul, sodomites et
fornicateurs. Le jugement dernier, l’Apocalypse, le bestiaire mythologique
médiéval : L’agneau jupitérien, Saint Hubert et les chasseurs, Eustache,
Julien l’hospitalier, Œdipe, Saint Gilles le druide, Saint Patrocle, Saint
Blaise, l’auroch de Saint Calais, le lion de Saint Jérôme, les oiseaux de
Saint François, les bœufs de Laon, les dragons, les serpents et autres basilics,
Sainte Marguerite, Sainte Julienne, Sainte Marthe, Sainte Perpétue, le
bestiaire monstrueux. Borgnes et aveugles : la cécité rituelle, les
bègues, les boiteux, les bossus, les miséreux, les comédiens et les
saltimbanques, les acrobates, les géants, les naines, les fées …. Superbe
livre de documentations sur deux siècles mal connus, la richesse de cet
ouvrage, à la lecture agréable en fait un ouvrage de références |
ÉTHIOPIE DES VOYAGEURS |
Gérard Bossolasco |
Edition L’Harmattan |
2009 |
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Quelques noms qui ont traversé et voyagé sur ces terres : Henry de Monfreid – Arthur Rimbaud - Joseph Baeteman - Alfred Bardey - Henry Blanc - Alain Borer - James Bruce - Alain Cheneviere - Maxime Cleret - Pierre Dubois - Francis Falcetto - Patrick Forestier - Samuel Gobat - Marc de Gouvenain - Paul de Lauribar - Alessandro Llano - Jerôme Lobo - Jean de Mandeville - Georges Montandon - Louis Noir - Georges Remond - Théodore Ravier - Herbert Rittlinger - Rochet D’Héricourt - Jean Christophe Rufin - Haroun Tazieff - Gaston Vanderheym - Au sommaire de cet ouvrage : Cap sur l’Ethiopie - le train des grands espaces - Ethiopie la contrée mystérieuse - Ethiopie éternelle, et terre mystique - Dignité éthiopienne - Voyageurs et hospitalité - Femmes et hommes d’Ethiopie - Ethiopie, terre de musique et de danse - jour de marché - Le pays du miel et du beurre, les nourritures - Le jardin d’Eden - des animaux et des hommes - Petit lexique - index et chronologie des voyageurs cités - |
ḖTHIOPIE
- LES JUIFS D’ḖTHIOPIE – DE
GONDAR A LA TERRE PROMISE |
Lisa
Anteby- Yemani |
Rd.
Albin Michel |
2018 |
Communauté aux
origines obscures, qui revendique l’héritage du roi Salomon et de la reine de
Saba, les juifs d’Éthiopie ne cessent de fasciner. L’épopée de leur « montée
» en Israël au milieu des années 1980 les a brutalement fait passer d’un mode
de vie archaïque à l’ultra-modernité. Dans cet ouvrage appelé à devenir la
référence en français, l’auteur fait le point sur ce qu’on sait de leur
histoire ancienne et met surtout l’accent sur leur installation en Israël, la
difficile question de leur intégration et les défis actuels. Elle montre en
particulier comment leur identité en tant que nouveaux Israéliens, juifs et
noirs, les place au carrefour de problématiques contemporaines :
identité nationale ou religieuse, conscience de couleur et de genre,
transnationalisme, re-diasporisation globalisation… Depuis
une trentaine d’années, l’Etat hébreu a fait venir en Israël près de 80.000
Juifs d’Ethiopie, toute l’ethnie des Beta Israël – la maison d’Israël –,
appelés également Falashas. Cette population, qui vivait sur les côtes
éthiopiennes depuis le début de l’ère chrétienne, s’était réfugiée dans les
zones montagneuses de l’Ethiopie au IVème siècle pour échapper aux brimades
et au prosélytisme chrétien de la dynastie Aksoum. C’est là, sur les plateaux
de Gondar et dans le Tigré, aux confins du lac Tana,
que les Beta Israël ont fondé un royaume florissant, resté indépendant
jusqu’au XVIIème siècle. Durant plus de douze siècles, le royaume juif
d’Ethiopie a connu un âge d’or et sa culture a essaimé dans tout le pays et
même au-delà de ses frontières. Les Beta Israël se considèrent eux-mêmes
comme les descendants des notables qui ont accompagné Ménélik, fils du roi
Salomon et de la reine de Saba, en Ethiopie. Ils ont vécu en perpétuant leurs
traditions ancestrales basées sur le Pentateuque - les cinq livres de Moïse -
qui existaient à l’époque où ils ont quitté la Terre Sainte, et non sur
l’ensemble de la Bible (par exemple, ils ignorent le livre d’Esther et la
fête de Pourim) ; quant à la littérature rabbinique, aussi bien le
Talmudique le Midrash, ils ignorent totalement. Ceci
explique la particularité de leurs coutumes et de leurs préceptes religieux. Il existe cependant d’autres hypothèses quant aux
origines des Falashas : selon Eldad ha-Dani, un voyageur juif du IXème
siècle, ils s’agirait des descendants des tribus perdues de Dan, Asher, Gad
et Nephtali, qui ont fui Jérusalem lors de la destruction du royaume d’Israël
en 722 avant l’ère commune. Leur existence est, en tous cas, attestée par de
nombreux voyageurs juifs, arabes et chrétiens depuis le premier quart de
l’ère courante. Une autre hypothèse, dite hypothèse chrétienne, affirme que
les Beta Israël seraient une population autochtone éthiopienne, convertie par
des groupes de marchands juifs qui avaient traversé la région au cours des
premiers siècles du christianisme. Au début du XVème siècle, le roi éthiopien
Yeshaq décréta que seul « celui qui est baptisé dans la religion chrétienne
peut hériter de la terre de ses ancêtres, sinon, qu’il soit un falasi ».
Ce terme, qui vient du guèz, l’une des 80 langues parlées en Ethiopie,
signifie "émigré", "étranger", ou "exilé", et
est considéré comme péjoratif par les Juifs éthiopiens. Dès la promulgation
de ce décret, les Beta Israël perdent tout accès à la propriété terrienne et
sont contraints de se tourner vers des petits métiers, devenant ainsi une
minorité misérable et marginalisée. Au XVIème siècle, la population juive d’Ethiopie
comptait environ 500.000 individus. De nombreuses missions catholiques, puis
protestantes, tentèrent, parfois avec succès, de convertir au christianisme
les Beta Israël. Une tâche souvent facilitée par la misère et le dénuement le
plus total dans lesquels ils avaient été réduits. Les Beta Israël prennent
véritablement conscience de l’existence de Juifs en dehors de l’Ethiopie. au
XIXème siècle, avec l’action de Jacques Faitlovich, orientaliste juif
polonais, qui créa un comité de soutien aux Falashas et enjoignit l’Agence
Juive de poursuivre son œuvre. Il faudra toutefois attendre jusqu’en 1973
pour que le grand Rabbin sépharade
d’Israël Rabbin sépharade d’Israël, le
Rabbin Ovadia Yossef, reconnaisse leur identité juive
et une année supplémentaire au grand Rabbin ashkénaze
Shlomo Goren pour qu’il lui emboîte le pas. Finalement, c’est en 1975 que le
gouvernement israélien les reconnaît à son tour, leur permettant alors de
bénéficier de la Loi du retour, qui offre à tout Juif reconnu comme tel la possibilité d’immigrer en Israël et d’obtenir
automatiquement la nationalité israélienne. En octobre 1973, au lendemain de la guerre du
Kippour, l’empereur éthiopien Haïlé Sélassié, considéré par la tradition
chrétienne orthodoxe éthiopienne comme le descendant du roi Salomon et de la
lignée davidique, rompt ses relations diplomatiques avec Israël. Un an plus
tard, il est renversé par un jeune colonel communiste, Mengistu Haïlé Mariam,
lors d’un coup d’Etat sanglant, qui impose une dictature militaro-marxiste.
Mengistu fera assassiner l’empereur au mois d’août 1975, ainsi que des
milliers d’opposants politiques à partir de 1977, jusqu’à ce qu’il soit
renversé, à son tour, en 1991. Après un procès qui a duré dix ans, le colonel
Mengistu, réfugié au Zimbabwe, vient d’être condamné par contumace, le 11
janvier dernier, à la prison à vie pour génocide. Les relations diplomatiques
entre l’Ethiopie et Israël sont rétablies en 1989 ; mais dès 1977, les
villages peuplés de Beta Israël commencent à se vider de leurs habitants. Entre 1980 et 1984, des milliers de Beta Israël
de la région du Tigré, fuyant la famine et la guerre civile, se réfugient au
Soudan voisin, puis de là partent vers Israël, au cours d’opérations
encadrées par le Mossad. Des milliers de Beta Israël meurent de faim, de soif
et d’épuisement au cours de cet exode. Cet épisode tragique est celui qui est
montré dans le très beau film « Vis, va, deviens ». Les deux plus
importantes vagues d’immigration sont l’opération Moïse, qui se déroule de
novembre 1984 à janvier 1985, et au cours de laquelle quelque 7.700 Beta
Israël de la région de Gondar sont évacués, puis la spectaculaire opération
Salomon, les 24 et 25 mai 1991, lorsque 14.300 Beta Israël sont amenés en
Israël par un pont aérien, en 36 heures, au moment où le régime de Mengistu
s’effondre. En 1992, la quasi-totalité des Beta Israël a
immigré en Israël, et, aujourd’hui, le rapatriement des Juifs éthiopiens est achevé.
Mais une nouvelle population judaïsante arrive en masse du Nord vers la
capitale éthiopienne. On les appelle les Falash Mura. Ils sont des milliers
se réclamant d’ascendance Beta Israël, bien qu’ils ne fassent plus partie de
cette communauté depuis deux ou trois générations, et qui demandent à émigrer
en Israël. Plus de 80.000 Juifs éthiopiens sont déjà arrivés
en Israël, et chaque mois, environ 300 nouveaux immigrants d’Ethiopie
atterrissent à Tel-Aviv. Un tel afflux nécessite évidemment la mise en place
de structures d’accueil et d’intégration adaptées. En mars 2005, le
gouvernement hébreu avait donné son accord pour doubler les quotas
d’immigration, mais cette mesure n’a pas encore été mise en application pour
des raisons budgétaires. Pour
l’establishment israélien, si les immigrés russes, arrivés après
l’effondrement du bloc soviétique, débarquent munis de la culture occidentale
industrialisée qui prévaut en Israël, les Juifs d’Ethiopie, eux, sont issus
d’un environnement rural africain et possèdent un niveau d’éducation et des
coutumes en net décalage avec la civilisation moderne. Cette considération
objective rend leur intégration très difficile et coûteuse. Certains
considèrent d’ailleurs que cette immigration est un échec. Le faible niveau
scolaire relatif des Juifs d’origine éthiopienne empêche nombre d’entre eux
d’accéder à des postes de travail qualifiés, et le taux de chômage est
nettement plus élevé que la moyenne du pays. Cette situation engendre des cas
de suicides et de la délinquance. Il
serait cependant trompeur de perdre de vue le fait que ce groupe de personnes
est arrivé en Israël il y a une génération au plus, et avec un décalage de
centaines d’années du point de vue du mode de vie. On peut également
constater, qu’en une génération, un tiers des jeunes Juifs éthiopiens a
réussi à passer le bac, en dépit du choc de civilisation que leur communauté
a subi de plein fouet. Objectivement, des progrès énormes ont été réalisés
dans la qualité de vie des Israéliens originaires d’Ethiopie : le sida,
qui faisait des ravages dans leurs rangs en Afrique, est désormais pris en
charge et traité. L’excision des femmes falashas, de règle en Ethiopie, a
virtuellement disparu en Israël, et ce ne sont ici que deux exemples
significatifs parmi un grand nombre. Bien
sûr, dans cette transformation rapide, les Juifs éthiopiens perdent des
coutumes et même des connaissances précieuses existant dans leur tradition.
Les traditions ancestrales cessent ainsi de gérer le quotidien de ces
communautés et finissent par tomber en désuétude, vouées à un oubli certain
dès que la génération des exilés aura disparu. Sur les 105.000 Juifs
éthiopiens vivant en Israël, plus de 25.000 y sont nés. L’armée est le
véritable creuset où tous les Israéliens, qu’ils soient de souche ou
immigrés, se retrouvent égaux. Sans nul doute, dans une vingtaine d’années,
la population éthiopienne sera entièrement intégrée à la société israélienne,
comme le sont désormais les Russes ou les Yéménites. Des Yéménites qui sont
arrivés avec un profil relativement semblable à celui des Beta Israël, et
dont les fils et petits-fils sont aujourd’hui ministres ou généraux dans
l’armée. |
ÉTHIOPIE –
LE LIVRE & L’ombrelle |
Gérard
macÉ |
Edition
LE TEMPS QU’IL FAIT |
2007 |
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En
1930, Ras Taffari fut couronné en Éthiopie de la couronne du Négus Negast
(roi des rois) et prit le titre de Haïlé Sélassié (qui signifie
«puissance de la trinité»). Selon des écrits anciens, il
serait le descendant du roi Salomon, personnage biblique mythique. Il
existait à l’époque de nombreuses sectes éthiopianistes en Jamaïque
L’une d’elles, dirigée par un certain Leonard Howell (considéré comme le père
du mouvement), vit dans le couronnement de Haïlé Sélassié la réalisation de
la prophétie de Marcus Garvey. Il fonda alors la première
communauté rasta. Ces premiers rastas ne portaient pas encore de
dreadlocks, ces nattes noueuses qui deviendront leur image de marque. Par
contre, ils fumaient du chanvre, appelé ganja en Jamaïque. Cette herbe
fut introduite sur l’île par les colons britanniques qui la ramenèrent
d’Inde. Les rastas la considéraient comme une herbe biblique, dont la
consommation était un sacrement. Dans
les années 40, la communauté rasta de Howell avait pris de
l’ampleur. Elle s’installa alors aux abords de Kingston et
y construisit un bidonville qui prit le nom de Back-a-Wall. Il
fut rasé dans les années 60. La plupart des rastas allèrent alors se
réfugier dans le tout proche quartier de Trenchtown. En
avril 1966, Haïlé Sélassié, empereur d’Éthiopie, se rendit en Jamaïque pour
une visite diplomatique. Celui que les rastafaris considéraient comme un dieu
vivant et appelaient «Jah» fut accueilli à l’aéroport de Kingston par les
percussions nyahbinghi de Ras Michael et par des milliers de rastas en
transe. Mais l’empereur ne connaissait pas les croyances des rastas et
prit peur. Il fut finalement emmené hors de l’avion par un leader rasta,
Mortimer Planno. La foule l’acclama alors. Sa visite marqua les esprits
et fit décupler la ferveur de la communauté rasta. Beaucoup se
convertirent à la suite de cette visite. Le
mouvement rasta finira par se scinder en plusieurs mouvements dont les plus
connus sont les Twelve Tribes Of Israël dont fit partie Bob Marley, et les
Bobo Shantis, qui croient en la divinité de leur leader, Prince Emmanuel,
autoproclamé troisième branche de la sainte Trinité. Les DJ’s modernes,
Capelton, Anthony B ou encore Sizzla, sont tous issus de cette
communauté. Mais l’immense majorité des rastas n’appartiennent à aucun
mouvement et vivent leur foi comme ils l’entendent. On
peut tout de même relever des traits communs à la plupart. Le
régime végétarien (parfois végétalien) et sans sel ajouté en est
un. Le refus de consommer de l’alcool, de se couper les cheveux et de
se les peigner (d’où les dreadlocks), ou encore la consommation régulière de
chanvre sont autant d’autres grandes lignes du dogme rasta. Des photos magnifiques nous transportent dans un autre temps,
le temps de la Reine de Saba, des temps bibliques et d’Hénoch. |
18 F
fÊteS païennes
& fÊtes chrÉtiennes – la liturgie
universelle |
M.
laperruque |
Edition
DU PRIEURÉ |
1996 |
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18 G
gÉants et dragons |
Édouard
brasey |
Edition Pygmalion |
2000 |
Ces
êtres primaires issus du chaos primordial ont hanté nos rêves d’enfants et
suscité nos frayeurs. Leur puissance fait peur : géants de la taille des
montagnes, dragons cracheurs de feu, ogres et ogresses dévoreurs d’enfants,
titans et trolls, ils ont hanté nos rêves d’enfants et suscité nos frayeurs.
Ces êtres primaires et redoutables issus du chaos primordial, sont détenteurs
de trésors fabuleux qu’ils protègent avec férocité. Ils sont les adversaires
dangereux des héros qui peuplent nos mythes et légendes.
L’auteur
nous présente le monde des géants et des dragons au travers des mythes et
légendes anciennes. Ces êtres monstrueux sont en effet apparus dans
l'imaginaire de nos ancêtres dès leurs plus anciennes cosmogonies. Ils
figurent aussi bien dans La Bible (le Léviathan, le serpent d'Ève, les
Néphilim, Goliath) que dans les mythes méditerranéens, babyloniens, nordiques
ou extrême-orientaux. On peut même dire que ces êtres, nés du chaos
primordial (ayant même dans certaines légendes contribué à la création du
monde) ont obsédé longtemps l'esprit humain. Constructrices ou destructrices,
ces créatures avaient pour elle la puissance que les hommes n'avaient pas.
Spontanément, nos ancêtres les ont considérés comme des divinités, ou des
êtres à part, bénéfiques parfois, mais le plus souvent maléfiques. Ils sont
les extériorisations de nos peurs, de nos violences, de notre part d'ombre.
Les preux et les chevaliers qui les combattent incarnent, eux, notre part de
lumière. C'est ce combat ancestral du bien contre le mal qui émouvait nos
ancêtres, et continue, sous d'autres formes, à nous émouvoir dans les romans
d'action, récits de féerie et fantastique notamment. Bien
souvent, dans les légendes, ils ont été associés à des éléments, ou à des
lieux ou des objets dont ils étaient les gardiens et assuraient la défense.
Car le dragon, gardien des seuils, a pour fonction d'éprouver la valeur de
celui qui accomplit son parcours d'initiation, dont l'enjeu a longtemps été
la princesse ou le royaume à conquérir. Le dragon n'est pas vraiment
l'ennemi, mais l'adversaire, et vu comme tel, agent de transformation. Il
stimule le courage, développe l'intelligence et suscite l'ingéniosité. En un
sens, il est facteur de progrès. Les religions judéo-chrétiennes ont
systématiquement rejeté idéologiquement géants et dragons, ce qui n'est pas
le cas des religions asiatiques ou nordiques par exemple. Elles n'ont vu que
survivances païennes dans ce qui était source de peur, mais aussi
d'émerveillement. Le parcours des légendes est vécu par l'enfant - les
adultes ne sont-ils pas de grands enfants? - avec l'enchantement qui rappelle
quantité de souvenirs de notre enfance. Dans
l'avant-propos de Danse Macabre, King signale ce que nous devons à ceux qui
l'ont ravi jadis, parle, entre autres, de Beowulf et de la mère de Grendel,
sur lesquels nous avons quantité de détails dans ce livre. Beowulf, qui a
inspiré Tolkien (et d'une certaine manière le Pistolero de la Tour Sombre),
Grendel, l'ogre noir incarnation de l'ombre et des ténèbres (entre autres précurseur
de l'Homme Noir) défilent sous nos yeux avec, en vrac, St Michel, le Golem,
les géants nordiques, dont le mythique Thor, ainsi que bien d'autres que l'on
ne s'attendrait pas à trouver là, comme les trolls, certes des nains, mais
qui ont une force de géant, ou les vers et les gargouilles.. C'est dire que
l'étendue de cette étude suscitera d'heureuses surprises, et que nous
passionnera ce parcours de ce qui représente une part significative de notre
imaginaire (le mot «géant» ne continue-t-il pas à être utilisé, largement
métaphorisé? L'auteur fait preuve de la même érudition que dans ses ouvrages
précédents, et la lecture de ce vaste panorama, bien présenté, est agréable.
Pour tous ceux qui s'intéressent au monde de la féerie ou au combat des hommes
contre les forces qui les dépassent, cette somme importante sera une
découverte. Au sommaire de cet ouvrage : Les Divinités du Chaos - L'épopée de Beowulf - Géants,
Dragons et Anges rebelles - Les Géants et les Dragons qui venaient du Nord -
Les Géants des Montagnes - Jean de l'Ours - Gargantua, le Géant qui fit la
France - De l'existence des Dragons - Les Gardiens du trésor - Princesse et
Dragons - La Sainte et la Tarasque - Vers, Gargouilles et Serpents d'eau -
Les Dragons d'Extrême Orient -;La Porte des Dragons - Le Jardin des
Hespérides. Bibliographie. |
grandeur & dÉcadence de la
civilisation maya |
E.
thompson |
Edition
PAYOT |
1980 |
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T outes ces divinités participent à la
répétition des fameux cycles naturels, tant terrestres que
célestes. C'est en référence à l'un de ces cycles que les Aztèques
verront en Cortès le retour du «Serpent à plumes» Quetzalcoalt,
dieu de la résurrection (ils ne tarderont pas à déchanter) ; c'est un autre
cycle qui a inspiré à un cinéaste américain astucieux l'idée de la fin du monde
en 2012 ! Mais les religions mayas et plus généralement mésoaméricaines ont
un côté moins innocent, à savoir la pratique des sacrifices humains. Ces
sacrifices s'apparentent à une action de grâces : il s'agit de remercier les
divinités pour tous leurs bienfaits, à commencer par le bienfait de la vie,
et pour cela, au nom d'un juste équilibre des choses, on leur sacrifie
quelques malchanceux : en premier lieu les prisonniers de guerre et les
blessés mais aussi les vaincus des jeux de balle rituels ! Les
sacrifices se pratiquent par arrachement du cœur à vif (!) ou par
décapitation. Ils se déroulent sur la terrasse des fameux temples
pyramidaux dont on a retrouvé des vestiges impressionnants dans la jungle, au
cœur des anciennes cités. En fait de «pyramides», il s'agit
d'escaliers monumentaux qui peuvent s'élever jusqu'à 60 mètres comme à
Chichen Itza. Ils symbolisent le chemin qui mène de la terre au ciel. La
guerre est un fait constant de la civilisation maya comme en témoignent les
épigraphes et les découvertes de charniers. Meurtrières, les guerres sont
l'apanage des nobles mais les classes populaires sont aussi contraintes de se
mobiliser lorsque leur cité est menacée d'une destruction totale. L'un des
buts de guerre est de pourvoir les prêtres en victimes sacrificielles. Grandeur
et décadence des cités mayas - - de 2000 avant JC à 292 après JC : la période
préclassique. La période dite «préclassique» ou «formative»
s'étire du deuxième millénaire avant notre ère jusqu'à la fin du IIIe siècle
de notre ère, qui voit l'apparition des premières inscriptions sur les
monuments mayas. Durant cette période protohistorique, lesdits Mayas ou leurs
ancêtres établissent leurs premières cités dans les basses terres, à la
périphérie de la région du lac Peten (Guatemala actuel) : El Mirador,
Tikal... D'ores et déjà, l'art témoigne d'une remarquable maturité comme
l'attestent les céramiques des musées guatémaltèques, à l'image de l'urne
funéraire anthropomorphe. Rappelons que les céramiques, y compris les vases
et pots, sont réalisées à la main et sans tour (on a vu que les populations
mésoaméricaines ne maîtrisaient pas les usages de la roue). De 292 à
909 après JC : la période classique. Les archéologues font débuter la période
classique avec la première inscription relevée sur la cité de Tikla, au nord
du Guatemala et la font terminer avec la dernière inscription relevée dans la
même région, entre le Chiapas et le Honduras. Cette
période a été autrefois appelée de manière impropre «Ancien Empire» !
Les Mayas n'ont jamais constitué d'empire, loin s'en faut, à la différence
des Toltèques, Aztèques et autres Incas. À l'image de nos Grecs, ils
formaient des cités-États jalouses de leur indépendance et régulièrement en
guerre les unes contre les autres. Sont ainsi fondées les prestigieuses
cités de Tikal, Uaxactun (vers 328) et Copàn (vers 369, dans le Honduras
actuel), puis Palenqué (vers 638, au Chiapas). L'expansion se poursuit
vers l'intérieur de la région et le lac Peten, par la création de nouvelles
cités, au fur et à mesure de l'épuisement des sols. Ces cités témoignent de
la splendeur de la civilisation maya, tant par leurs monuments que par leurs
objets en céramique vernissée, en jade, en obsidienne, en alliage de cuivre
et d'or... De
909 à la fin du XVIe siècle : la période postclassique. Au IXe siècle, une
crise gravissime liée très certainement à la surpopulation, à l'épuisement
des sols et à des jacqueries entraîne l'effondrement de la
civilisation. Les villes sont désertées et une partie de la population va
survivre dans la forêt et y préserver ses traditions jusqu'à nos jours.
Une autre partie des Mayas prend le chemin du nord et gagne la péninsule du
Yucatan. Elle établit de nouvelles cités et, pour s'approvisionner en
eau dans une région plus sèche et au relief karstique, creuse et aménage de
nombreuses cuvettes de rétention. Ces nouvelles cités - en particulier
Chichen Itza, Uxma et Mayapán - vont bénéficier de l'arrivée de lointains
cousins, les Toltèques... |
18 H
HḖLIOPOLIS
- VILLE
DU SOLEIL |
Bruwui et Vanloo |
Edition Fonds Mercator |
2010 |
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Atoum fut vénérée dans le temple principal qui était connu sous le nom Per-Ath "Grande Maison" et Per-Atoum "Temple [maison] d'Atoum". On vénérait aussi à Héliopolis toutes
les divinités liées au soleil : Le Dieu Khepri, représentant le soleil
renaissant ; le Dieu Atoum-Rê, représentant le soleil couchant ; le Benou,
oiseau représentant l'âme de Rê qui le précède dans la barque céleste etc... On y vénérait aussi Nebethetepet "La
Dame de la satisfaction" Déesse coiffée de cornes de vache entourant
un disque solaire, Elle fut créée tardivement en tant que contrepartie
féminine d'Atoum, au même titre que la Déesse Ioûsas. À l'Ancien Empire
(2647-2150) les cultes d'Atoum et de Rê entrèrent en concurrence avec celui du
Dieu Ptah, adoré dans la ville voisine de Memphis et dont le culte est
attesté dès la Période Thinite (v.3150-2647). La cité se développa surtout
sous le Nouvel Empire (1549-1080), comme capitale religieuse, lorsque Rê,
sous le nom d'Amon-Rê, devient le Dieu principal du panthéon Égyptien. Le
mythe d'Atoum lui aussi fusionna à cette époque dans le Panthéon avec celui
de Rê, qui était également le créateur et un Dieu solaire, sous le nom
d'Atoum-Rê, sous l'aspect d'un vieillard courbé. Pour la
fraternité des frères d’Héliopolis, société mystérieuse, Héliopolis est le
nom d’une cité sainte bâtie dans le delta du Nil environ 4.500 ans av JC par
la race fondatrice de l’Egypte ancienne: les Shem-sou Hor soit littéralement
ceux qui suivent Horus. Ce peuple n’était constitué ni de guerriers, ni de
prêtres, ni de rois, ils étaient orfèvres et forgerons, et les derniers
survivants d’un continent englouti. Le Maitre et Adepte Fulcanelli s’est
employé à faire revivre cette fraternité mythique au travers de différents
portraits de ceux qui insufflèrent par leur art et leur témoignage dans la
pierre l’antique message qui autrement se serait effacé de la mémoire des
hommes. Il appela ces legs et dépôts des demeures philosophales
et l’ensemble de celles-ci forment la cité invisible d’Héliopolis. Ceux qui
reprirent le flambeau se revendiquaient sous la bannière des frères en
Héliopolis ou encore Rose Croix et le nom de leur cité devint
Christianapolis. Nul doute que l’Adepte les a connu tant il les cite à
longueur d’ouvrage : « Invisibles parce qu’inconnus ». C’était le sort qu’il
s’était réservé mais le grand homme de science qu’il était a laissé assez de
traces par l’œuvre accomplie sur ce plan pour que nous puissions aussi
dresser le portait émouvant d’un homme de cœur et d’esprit dont la culture
n’avait d’égale que sa probité et sa modestie. Au-delà de l’alchimie la
filiation ininterrompue fut maintenue au travers de cet homme dont nous
racontons l’histoire avec des éléments dévoilés pour la première fois. |
histoire de l’utopie |
Jean
servier |
FOLIO |
1991 |
Le
terme d'utopie, inconnu du grec, a été forgé par Thomas Moore pour figurer
dans le titre donné par lui à ce qui, de son propre aveu, ne devait être
qu'une « bagatelle littéraire échappée presque à son insu de sa
plume », c'est-à-dire ce petit libelle sur la « meilleure des
Républiques » sise en la nouvelle île d'Utopie. Le texte, publié à
Louvain en novembre 1516, allait rencontrer aussitôt une audience
exceptionnelle dans l'intelligentsia européenne et caractériser non seulement
un genre littéraire mais une littérature sociologique. Aujourd'hui, en
effet, à la littérature d'expression utopique s'est adjointe une littérature
de réflexion sur cette expression. Des textes se rééditent ; des
nomenclatures se dessinent ; des typologies ou même des modèles
s'esquissent ; des réhabilitations sont opérées : l'utopie prend
une place notoire non seulement dans la sociologie de la
connaissance rétrospective mais aussi dans celle de l'action prospective. « Utopie »,
selon Thomas More, signifie « nulle part » : un lieu qui n'est
dans aucun lieu ; une présence absente, une réalité irréelle, un
ailleurs nostalgique, une altérité sans identification. À ce nom s'attache
une série de paradoxes : Amaurote, la capitale de l'île, est une ville
fantôme ; son fleuve, Anhydris, un fleuve sans eau ; son chef,
Ademus, un prince sans peuple ; ses habitants, les Alaopolites, des
citoyens sans cité et leurs voisins, les Achoréens, des habitants sans pays.
Cette prestidigitation philologique a pour dessein avoué d'annoncer la
plausibilité d'un monde à l'envers et pour dessein latent de dénoncer la légitimité
d'un monde soi-disant à l'endroit. C'est à partir de Thomas More et pendant
trois siècles (xvie-xixe)
que l'utopie atteindra en Occident son paroxysme. Mais elle aura eu son
précédent dans les sociétés gréco-latines. Abordant
l’étude des utopies en préparant un cours de sociologie pour ses étudiants de
Montpellier, J. Servier a découvert grâce à sa formation d’ethnologie, qu’il
y avait autre chose qu’une anthologie des voyages imaginaires. Pour
lui, le thème de la Cité radieuse, repris à toutes les époques de l’histoire,
exprime, en symboles à peine voilés, les rêves de l’Occident, ou plutôt un
rêve unique, apaisant, de retour à la quiétude des origines, le refus d’un
présent angoissant. Dans
l’ombre, les mouvements millénaristes, plus tard les révolutions, marquent
par d’autres symboles l’espoir de ceux qui attendent de la violence la vraie
cité des Egaux, enfin réalisée sur Terre. Mieux qu’une histoire, ce livre est
une réflexion sur l’histoire, une clef pour comprendre le monde moderne et
essayer de s’y insérer le mieux possible dans l’intérêt de chacun et de tous. Au sommaire de ce livre : L’aventure de l’Occident - Athènes et
l’Atlantide - De la terre promise au règne du Messie
- La cité de Dieu - Les temps de l’Apocalypse -
Du Talmud à la Réforme - Thélème ou le rêve des humanistes
- L’Utopie et la conquête du Nouveau Monde - De la Cité du
Soleil au rêve du Grand Monarque - La fuite vers la lune
- De l’ordre nouveau aux « bergeries » philosophiques
des physiocrates - Lorsque les utopies se
réalisent - A la recherche d’un ordre des temps
modernes - Saint-Simon et les hommes faustiens
- Du phalanstère à l’Icarie ou les rêves du XIXe siècle
- Des philosophes de l’établi à Proudhon et Marx -
Les semailles d’octobre - Le meilleur des
mondes - Les symboles de l’utopie - Les
thèmes du millénarisme - L’utopie des temps modernes - Les livres de Jean Servier sont au chapitre 9 M |
histoire des lÉgendes |
j.p. bayard |
Edition
P.U.F |
1961 |
Le
mot légende vient du bas latin legenda et
signifie « chose devant être lue ». Au début les légendes formèrent
le recueil de la vie des saints et des martyrs (Voragine), elles étaient lues
au réfectoire dans les couvents ; puis elles entrèrent dans la vie
profane, et ne tardèrent pas à s’embellir et à se développer. Ces
récits populaires basés sur des faits historiques précis furent un succès de
grande ampleur car cette légende transformée par la tradition est le produit
inconscient de l’imagination populaire, ses héros soumis à des données
historiques, reflètent l’aspiration d’un groupe ou d’un peuple, sa conduite
témoigne en faveur d’une action ou d’une idée qui désire entrainer d’autres
individus dans cette voie. Au sommaire de cet ouvrage : Evolution des légendes - Propagation des
contes - Interprétation des légendes - Sens profane, sens
sacré et sens initiatique - Etude des légendes - Faust - Don
Juan - Les chansons de geste - Les quatre fils
Aymon - Le Cid - Le cycle
arthurien - La queste du Saint Graal -
Merlin - Tristan et Yseult - Le merveilleux de la légende
- Gargantua - Le juif errant
- Robert le diable - Pierre de Provence -
Formation
des légendes récentes - Cartouche et Mandrin - Quelques contes de Perrault -
Barbe bleu - La Belle au bois dormant - Cendrillon
- Peau d’âne - L’oiseau de vérité - Le petit
chaperon rouge - Le petit Poucet
- Jean l’ours - Riquet à la houppe
- Le chat botté - |
18 I
INTRODUCTION
A LA MYTHODOLOGIE. MYTHES ET SOCIÉTÉS. |
GILBERT
DURAND |
ÉDITION
ALBIN MICHEL |
1996 |
||
Résumant
l’ensemble de ses travaux depuis les structures anthropologiques de
l’imaginaire qui, à l’époque de leur publication, s’imposa comme un manifeste
de l’imaginaire réhabilité, ces textes sur la mythodologie, c'est-à-dire à la
fois - sur la méthode et la fonction des mythes-, nous introduisent
d’une façon simple et vivante au cœur d’une des problématiques les plus
fortes de notre temps. Loin
de considérer l’imagination comme « la
folle du logis » qui nous induirait en erreur, ils montrent
au contraire qu’elle est une dimension constitutive de l’humanité, et que
toute raison, quelle qu’elle soit, ne s’élabore jamais qu’à partir d’elle et
de son terreau. Au sommaire de cet ouvrage remarquable : Le retour du mythe : 1860-2100 -
Psychanalyse et nouvelles critiques - l’héritage socratique
- La démythologisation comme mythe - Les grands
remythologisateurs : R. Wagner, E. Zola, Th. Mann, G. Moreau, S.
Freud - La couche prométhéenne de nos pédagogies - Le
contrepoids dionysiaque des médias - La voie hermésienne de la
Science - Les synthèses de M. Eliade et de C. G. Jung
- G. Dumézil et la démystification de l’historicisme - Les
mythes du XXe siècle - Epistémologie du signifié - De la folle du logis à
la reine des facultés - Bachelard et l’épistémologie du non
- La physique paradoxale - Le réel voilé -
Récurrences de très anciens savoirs - Le temps de la rose
- Paracelse et hermetica ratio - Le réel sémantique
- La non-agnosticité - M. Weler, M. Sceler et G.
Simmel - La profondeur par C.G. Jung et Mircea Eliade
- La notion du bassin sémantique - Les phases
de l’histoire par O. Spengler - Le problème des baroques par E.
D’Ors et G. Bazin - La question des générations - Les
six phases du bassin sémantique - Le bassin sémantique
franciscain - Le concept de « topique » socioculturelle -
Un concept inspiré par Freud - Les trois niveaux du modèle
tropique - La néoténie et l’imprégnation par K. Lorenz
- Rôles et hiérarchie du « moi » culturel - Les
rôles dominants prométhéens - Les maudits : le ténébreux, le
veuf, l’inconsolé - Bakounine - Assomption du mythe
décadent - Le retour de Dionysos - Les nouveaux
titans : Staline, Hitler, Mao - Hermès le
contempteur - La vie des mythes : mort ou
éclipses ? - Concepts auxiliaires du mythicien -
H. R. Jauss - Exemple du mythe hérodien - Exemple du
mythologème décadentiste - L’exemple de l’armée romaine
- Les demi-soldes et le mythe de Napoléon - Le concept
d’hérésie - Scotomisation volontaire d’une série de
mythèmes - Projet de construction d’un
« mythogramme » - L’imaginaire littéraire et les concepts opératoires de la
mythocritique
- Pluvirosité - Les ancêtres de la mythocritique :
Victor Hugo, Zola, Wagner, Thomas Mann - Claude Lévi-Strauss et
Mircea Eliade - Les contes de fées entre mythe et roman
- L’aphasie rétrograde - Ribot et Bergson -
Charles Mauron - L’école de Grenoble - Hugo lecteur
de William Shakespeare - La mythanalyse : vers une mythodologie -
Du texte au contexte - La sociologie ou le meurtre sans
cadavre - L’objet gigogne - Jean Servier et
l’invisible - Le paradigme du »privilège
brésilien » - G. Bosetti et le mythe de l’enfance en
Italie - A. Frasson-Marin et l’œuvre d’Italo Calvino
- Françoise Bonardel - L’imaginaire de la Renaissance
- Sylvie Joubert et la critique de la raison impure -
Urgence d’une mythodologie - Révélation (apocalypse) sans
frontière - Gilbert
Durand est l’auteur également de : Les
mythes fondateurs de la Franc-maçonnerie |
18 L
la lÉgende de talhuic ou les trois initiations
d’un chamane |
Marc
de smedt |
Edition
ALBIN MICHEL |
2001 |
«
À force de faire confiance à votre chance, celle-ci vous mord. Il ne s’agit
pas de rejeter la fumée de ses rêves et ses souvenirs. Mais n’oublie pas la
flamme de l’attention permanente au monde et le bois de la réalité du monde
», dit le vieux chamane.
|
la mythologie
– ses dieux – ses hÉros – ses lÉgendes |
E.
hamilton |
Edition MARABOUT |
2002 |
De l’avis unanime, voici sur la mythologie, l’ouvrage le plus
clair et le plus complet sur ce thème. E.
Hamilton est sans doute le seul auteur à avoir saisi toute l’importance que
gardent, à notre époque, les mythes et les légendes, qui sont le fondement
même de notre culture, et où nous puisons encore une si large inspiration. Remontant
aux sources, c’est chez les poètes –Homère, Hésiode, Pindare, Ovide – que
l’auteur retrouve la substance des grands thèmes mythologiques et nous les
restitue, dans leur spontanéité, leur efficacité, sous forme de merveilleuses
histoires : Orphée et Eurydice, Philémon et Baucis, Tantale et Niobé,
les travaux d’Hercule, le défi d’Icare, la descente de Thésée aux enfers,
Pénélope et Ulysse, Achille et Hélène de Troyes et bien d’autres Un ouvrage de 440 pages de bonheur sur tous les mythes, de la
mythologie nordique aux dieux de la Grèce antique en passant par la Toison
d’or, les titans et les cyclopes. |
LA NOUVELLE ATLANTIDE
- UTOPIE - |
Francis Bacon |
Edition
Flammarion |
1995 |
||
L’auteur
1560- 1626 fait partie du mouvement Utopiste, il rêve d’une Atlantide ou
l’état providence est à la croisée de l’ancien et du nouveau testament. Son
île Bensalem est le centre d’une utopie, d’un fantasme, d’un rêve, là où les
conflits n’existent pas et où tout va bien jusqu'’au moment où… Cet
ouvrage de Francis Bacon est une espèce d'utopie scientifique plus que
politique; car, outre que les proportions de ce livre sont fort restreintes
et qu'on peut à peine le considérer comme achevé, l'auteur, après avoir fait
connaître quelques traits des institutions qui ont donné aux peuples de la
Nouvelle Atlantide un bonheur idéal, se hâte d'arriver à celles qui sont
destinées à étendre des connaissances de l'homme et son empire sur la nature
entière. Voici le cadre dans lequel Bacon a enfermé son sujet : es
navigateurs, écartés de leur route par les vents contraires, et sur le point
de manquer d'eau et de provisions, se trouvent, dans une région inexplorée de
l'Océan, en vue d'une terre inconnue où s'offrent à leurs regards une ville
et un port. Après quelques pourparlers qui dénotent de la part des habitants
un peu de cette défiance à l'égard des étrangers, qui est un caractère
ordinaire des utopies, on admet les nouveaux venus dans l'île, et on les
installe dans un hospice spécialement consacré aux étrangers. C'est là
qu'ils apprennent de quelques-uns des personnages du pays comment, tout
éloigné qu'il est du berceau et du centre du christianisme, ses habitants y
furent convertis dès la vingtième année qui suivit l'ascension du Sauveur,
par un miracle qui leur apporta les livres de l'Ancien et du Nouveau
Testament, même ceux qui à cette époque n'étaient pas encore écrits.
Comment les habitants de Bensalem (est le véritable nom de la Nouvelle
Atlantide), inconnus au reste des hommes, connaissent-ils leurs institutions,
leurs sciences et même leurs langues? C'est ce qu'on explique plus ou moins
clairement aux étrangers; et, à travers des réticences que l'auteur ne
pouvait guère éviter, mais qui, dans son roman, sont mises sur le compte du
secret à garder, on voit que presque tout ce qui se fait de bon et d'utile
est l'oeuvre d'une Société ou Institut de Salomon, lumière et flambeau de
l'Empire, consacrée à la contemplation et à l'étude des oeuvres de la
divinité. Le but de cette institution, ses merveilleux moyens d'action, les résultats non moins merveilleux qu'elle obtient sont énumérés par Bacon avec toute la complaisance que devait apporter dans un tel sujet l'auteur du Novum organum. La Nouvelle Atlantide est en quelque sorte le rêve des sciences physiques comme les autres utopies, la République de Platon, l'Utopie de Thomas Moore, etc., sont le rêve de la science sociale et politique. De ces dernières, Bacon a imité quelques institutions bizarres, le goût des cérémonies publiques, l'abus du costume, et cet enthousiasme du but qui dissimule à l'auteur, mais non au lecteur de sang-froid, le chimérique et la faiblesse des moyens. |
L’ATLANTIDE -
Autopsie d’un mythe |
Pierre
CARNAC |
Edition
Du Rocher |
2001 |
||
Autre
détail, dans le récit du prêtre égyptien, l’Atlantide est une île entourée d’autres
îles et de continents proches avec lesquels elle commerce. Si l’Atlantide
s’était trouvée au milieu de l’océan Atlantique, on ne voit pas très bien
avec quelles îles elle aurait pu commercer. Enfin, une catastrophe effrayante
avait anéanti l’Atlantide tout comme l’éruption de Santorin avait supprimé
l’empire crétois de la carte. Il demeure le problème des mesures : dans le
texte de Platon, l’Atlantide est décrite comme une terre aux dimensions
prodigieuses. Mais ces chiffres n’ont-ils pas pu être altérés par la
traduction de l’égyptien en grec, puis par la relation qu’en fit Solon à ses
successeurs ? Bien
que la Crète eût été rayée de la mémoire des hommes, il devait rester de son
histoire quelques fragments perdus dans les textes postérieurs de la Grèce
antique. Effectivement, je trouvai d’innombrables détails, épars sur la Crète
minoenne, qui correspondaient exactement à la description de l’Atlantide dans
les textes de Platon. Marinatos, comme son prédécesseur Schliemann, ancrait
la légende dans l’Histoire. Étrangement, il devait mourir à Santorin au
milieu de cette ville minoenne qu’il avait découverte, en tombant d’un mur de
seulement dix centimètres de haut. Cependant, rien n’arrêtera la marche de
l’Histoire, qui continue et continuera à rattraper la légende et à l’annexer. |
la quÊte du graal – Comment la vivre aujourd’hui ? |
John
matthews |
Edition Dangles |
1990 |
Un
royaume rendu désolé, stérile, à cause de son roi blessé, un royaume qu’il
faut régénérer, faire reverdir ; le moyen étant la guérison du roi,
l’objet le saint Graal. Voilà
pour l’essentiel, le mythe qui justifie les aventures ultimes du cycle
arthurien, ou de la Table ronde. Le
mythe du Graal s’enracine au plus profonde l’âme ; c’est pourquoi il y a
toujours une actualité de la Quête du Graal ; elle est intemporelle et,
en notre époque de chaos, de troubles profonds, et de déstabilisation, sa
pertinence devient on ne peut plus évidente. John
Matthews met au service du lecteur sa connaissance et son expérience du
Graal, fruit de 20 années d’étude et de pratique, il nous introduit au monde
graalien en le situant dans son contexte historique, le Moyen Âge, qui lui a
donné la configuration que nous lui connaissons. Il nous présente les
différents protagonistes, héros et héroïnes, chacun dans son rôle et les
liens qui les unissent les uns aux autres, avec ses dangers, ses épreuves
mais aussi ses réussites et ses échecs. La
fresque du Graal se constitue peu à peu ; au fil du livre, des exercices
d’imagination de vaste envergure sont indiqués, nous permettant de recouvrer
l’intuition du sacré et le sens éthique, de recréer notre vie intérieure en
vue d’accomplir la « guérison », la nôtre en premier et par la
suite essayer d’aider les autres à guérir. Au sommaire de ce livre :
1e partie : Histoire et confluence - Le
chaudron de Renaissance - Le Graal celtique - Le
chaudron de Keridwen et de Bran - Les gardiens des objets
trouvés - La Tête sacrée dans le Plat - La porte
interdite - L’île des merveilles - Le Titan
endormi - La coupe du Christ - La dimension
chrétienne du Graal - Le nouveau corpus - La plus
ancienne église - Les récompenses des justes - Les
mystères du Graal - Le voyage de Seth - Voyage dans
les terres du Graal - La Pierre de Sagesse - La coupe
des croisés - L’épouse de Dieu - Les parfaits
cathares - La pierre verte et les chanteurs d’amour - 2e partie : Les initiations - La
famille du Graal - Le Saint Sang - Le Temple du
Graal - Les Templiers, guerriers de Dieu - Les rois
secrets - L’œuvre de la famille du Graal - Les tables
du Graal - La terre Gaste et le Roi blessé - Guérison
par le Graal - Le coup douloureux et les demoiselles des
puits - Les temps aventureux - Les objets sacrés,
symboles vivants et éternels - Une chevalerie pour
aujourd’hui - Un mystère intemporel - Les 5 héros du
Graal : Galaad, Perceval, Bohort, Lancelot, Gauvrain et Dandrane
- L’expérience du Graal - La quête aujourd’hui
- Travail intérieur sur le Graal - |
la queste du saint graal & le graal en
compagnie au xxème siḔcle |
Robert
amadou |
Edition
CARISCRIPT |
1988 |
||
C’est
dans et par le Verbe que se maintient l’harmonie de l’Univers qui, sans cela,
retournerait au chaos. On peut donc dire que le Logos n’est pas seulement
Connaissance mais Amour au sens fort et absolu puisqu’Il est le lien de
toutes choses et de tous les êtres, leur substance et leur raison d’être. La
doctrine métaphysique du Logos connue depuis la plus haute Antiquité, a été
rendue aux hommes par le christianisme grâce à l’incarnation et à la venue de
l’Homme-Dieu. Le contenu traditionnel —et donc véritable— du Christianisme
appartient en Occident à l’Église catholique, en Orient à l’orthodoxie. La
Voie spirituelle correspondant à cette approche porte en Orient méditerranéen
le nom d’hesychasme tandis qu’en Occident le Moyen-âge chrétien en a délivré
le message dans le cycle du Saint-Graal. Ainsi,
par exemple Wolfram von Eschenbach souligne l’origine méditerranéenne de ses
sources lorsqu’il affirme détenir son récit de Kyot le Provençal qui en
trouva le texte à Tolède en Espagne, texte dû au musulman Flege-Tanis.
Celui-ci «lut clairement le nom du Graal dans les étoiles» manifestant très
explicitement son origine céleste et le caractère non-humain de sa
provenance. Les influences islamiques sont ici indéniables. Encore ne
s’agit-il pas de n’importe quel Islam mais de l’aspect intérieur ou
ésotérique propre à cette forme religieuse, ensemble de doctrines connues en
Espagne du sud par les ordres Soufis. L’énorme
pierre précieuse (émeraude) ou «Lapsit exillis» du «Parzifal» dont
Wolfram fait le Graal ne serait autre que le «Chaton de la Sagesse
Christique» décrit par l’auteur soufi bien connu Ibn’Arabi dans son œuvre
majeure, le Fuçûç al Hikam (les «Chatons de la Sagesse») rédigé vers 1230.
Souvenons-nous que Kyot est un seigneur catalan qui dut être en contact avec
la civilisation arabe et l’Islam ésotérique, nullement hostile au Christ et à
la doctrine du Logos, connue à travers les influences byzantines présentes en
Orient méditerranéen. On se souvient également de la communauté du destin
ayant existé entre la Provence — y compris la Septimanie — et la Catalogne
toute une partie du Moyen-âge. Toujours à propos du «Parzifal», c’est à juste
titre, semble-t-il, que l’on a voulu voir dans le château de Mount-salvage,
résidence du Graal gardée par les «Templistes», un lieu situé dans les
Pyrénées, sur les «chemins de Saint-Jacques» où se trouvent des sommets tels
que Montségur, Montserrat et Montjoie (ce dernier dans la forêt de
Sauveterre, en pays basque). Si
l’on se penche maintenant sur les autres récits du cycle arthurien, on
s’aperçoit qu’ils font également référence à une source antérieure, livres
mystérieux auxquels n’avaient accès que de rares privilégiés. Sinon pourquoi
le chroniqueur cistercien Helinand de Froidmont, écrivant en 1204 au plus
tard, aurait-il affirmé l’existence d’un livre qu’il fait remonter à l’an 718
comme source unique de la quête du Graal. Pratiquement tous les conteurs font
allusion à un récit unique typique dont ils s’inspirent. L’estoire apporte
cette indication capitale qu’il s’agirait d’un livre écrit par le Christ
lui-même après sa Résurrection et avant son Ascension, ce qui ferait du Graal
une source inconnue de la Révélation, et nous ramène à la Tradition
initiatique de la Primitive Église avec ses trois foyers méditerranéen de
Jérusalem, d’Éphèse et d’Antioche. L’influence
byzantine a pu s’exercer par l’intermédiaire des Croisés, en
particulier par Philippe d’Alsace, Comte de Flandres, dont le père, Thierry
d’Alsace apporta le Saint-Sang de Jérusalem à Bruges. Or on sait que Chrétien
de Troyes, auteur de la légende du Graal, était le protégé dudit Philippe.
Mais indépendamment de toute filiation historique, ce qui nous intéresse
avant tout ici est la convergence de symboles «signifiants» par eux-mêmes qui
prouvent ainsi l’unité fondamentale des doctrines métaphysiques surgissant
d’une profondeur commune: celle du Logos. Et le «point commun révélateur» ou
«signe» est constitué à cet égard, dans un cas comme dans l’autre, par la
participation des puissances angéliques au «service», «car on sait que telle
a toujours été l’antique croyance: concélébration des hommes avec les
Incorporels, en tant que reflet de la Liturgie Céleste. Et c’est bien ce que
nous voyons dans la queste comme dans l’Estoire». La
Lance est à la fois «couteau du sacrifice» ritualisé par l’Orient, berceau du
«sacré liturgique» et objet vénéré comme instrument de la Passion qui cause à
la fois la mort de la Victime et ouvre aux hommes la «fontaine de vie» par où
s’écoulent avec l’eau et le sang, les sacrements et la grâce. Telle est
également la signification de la lance celtique, symbole ambivalent qui tue
et vivifie tour à tour. C’est ce qui nous amène à dire quelques mots des
symboles proprement dits qui apparaissent dans les récits du Graal. Pierre
précieuse symbolisant la Connaissance primordiale perdue lors de la Chute
(Wolfram von Eschenbach), «sanotissime Vaisseau» contenant l’Hostie consacrée
(Chrétien de Troyes) ou «Calice de la Cène» portant le sang du Sauveur
(Robert de Boron), le Graal revêt essentiellement une double signification.
En tant que réceptacle ou que support (pierre tombée du Ciel ou coupe du
Salut), il est symbole féminin de la puissance divine et se trouve en rapport
avec l’Amour; en tant que contenu et que message, qu’il s’agisse de son
pouvoir «fécondant», de son aspect «révélé» ou «lumineux» ou «aveuglant», il
est symbole masculin de l’agir divin et se trouve lié au mystère de la
Connaissance, ces deux aspects du Logos qui se retrouvent, à l’échelle du
microcosme, dans l’être humain. C’est là, que se trouve le cœur du
Mystère du Graal. Et ce mystère est celui de la présence de Dieu dans l’homme
et donc celui du Dieu-Homme révélé dans Jésus-Christ, celui en définitive de
l’union hypostatique de deux natures en une seule Personne. Les autres livres de Robert Amadou sont au chapitre 1 A - |
la rose mystique
des fidÈles d’amour |
Gil
alonso-mier |
Edition
ARQA |
2008 |
||
Ce symbole
est le même que la Rosa Candida de la Divine Comédie, laquelle ne peut
manquer d’évoquer la Rose mystique des litanies chrétiennes, symbole de la
Vierge Marie; le même peut-être aussi que celui du Roman de la Rose. Angelus
Silesius fait de la rose l’image de l’âme, celle aussi du Christ, dont l’âme
reçoit l’empreinte. La rose d’or, autrefois bénie par le Pape le quatrième
dimanche de carême, était un symbole de puissance et d’instructions
spirituelles mais aussi sans doute un symbole de résurrection et d’immortalité. La rose
est devenue un symbole de l’amour et plus encore du don de l’amour pur…
La rose comme fleur d’amour remplace le lotus égyptien et
le narcisse grec; ce ne sont pas les roses frivoles de Catulle… mais les
roses celtiques vivaces et fières, non dépourvues d’épines et lourdes d’un
doux symbolisme : celle du Roman de la Rose, dont Guillaume de Lorris et Jean
de Meung font le mystérieux tabernacle du Jardin d’Amour de la Chevalerie,
rosa mystica des litanies de la Vierge, roses d’or que les Papes donneront
aux princesses méritantes, enfin l’immense fleur symbolique que Béatrice
montre à son amant fidèle parvenu au dernier cercle Paradis, rose et rosace à
la fois
Marie est appelée,
selon un terme laudateur, dans l’Église catholique Rose mystique (du
grec mystos mystérieux, caché) dans les Litanies de Lorette depuis le XVIe siècle ;
mais l’usage courant de ce nom de Fleur (Flos) ou de Rose (Rosa) pour la
vénérer est en réalité bien plus ancien et remonte au moins au XIe siècle,
si ce n’est bien avant puisque saint Bernard la prénommait déjà ainsi.
« Fleur des fleurs, Rose mystique, Rose de Sharon, Rose sans épines,
Rose de Jéricho, Jardin clos », sont autant de noms de la Très Sainte
Vierge dans la liturgie catholique. En 1626, on dit l’appelle « Belle
Rose », fleur dont l’odeur agréable ressuscite les morts2 En 1701, on l’appelle « Rose
Mystérieuse », rose toujours épanouie, rose cachée, rose naissante, rose
odoriférante, ayant fleuri en Égypte et en Judée, des rites juif et chrétien,
à la fin de l’Ancien et au début du Nouveau Testament, rose sacrée, rose
délicieuse. |
LA
SYMBOLIQUE DE LA TABLE
RONDE DANS LA LÉGENDE ARTHURIENNE |
GEORGES
A.D MARTIN |
ÉDITION
ARQA |
2010 |
Au-delà
de la représentation des Chevaliers de la Table Ronde que l’on
peut voir dans le grand hall de Winchester en Angleterre, l’auteur Georges A.D Martin nous propose une
magnifique réflexion, puisée dans les légendes arthuriennes, le St Graal et
les valeurs chevaleresques, sur un des symboles majeurs de l’Occident
chrétien. Pour l’auteur, la Table ronde n’est pas seulement un objet
imaginaire et mythique, mais aussi une représentation hautement symbolique de
la métaphysique des formes cosmiques. De la sorte, n’oublions pas que pour René
Guénon, le saint Graal est une image du
ciel sur la terre, autrement dit- un
zodiaque… Et la Table Ronde ? Un endroit privilégié ou
s’assoit le chevalier errant ayant atteint le but ultime de sa queste…Mais à
quel prix ? La
troisième Table, est la fameuse Table Ronde du Roi Arthur, symbole matériel
et moral de souveraineté universelle. Autour de cette table, en présence du souverain
Breton, Arthur, légitimé par la possession de la fameuse épée Excalibur
retirée du perron magique s’y réunit, chaque année à la Pentecôte, le
meilleur de la Chevalerie des deux Bretagnes lancée dans la "Quête"
à la recherche du Graal perdu. Le rituel de la Table, ne pouvait commencer
sans qu’une nouvelle étonnante soit apportée ou qu’une aventure ne se
produise. A son origine, la Table Ronde possédait douze sièges plus un, qui
devait rester vide, tout était de pierre, la Table comme les sièges où était
gravé le nom du chevalier autorisé à y prendre place. Parmi les Chevaliers,
le plus couramment nommés au côté d’Arthur, on peut citer : Kai,
Gauvain, Urien, Bohors, Hector, Perceval, Bedurere, Tristan, Sagremor,
Lancelot, Galaad. Dans
ce dispositif en cercle autour de la Table Ronde, nous venons de l’évoquer,
il y avait une treizième place, place de Judas, dite "Siège
périlleux" (ou éjectable !) destiné à éprouver la valeur de tout
prétendant voulant conclure la quête par la possession du graal. L’acte lui
-même de sa possession ne peut être de ce monde. Si le chevalier n’avait pas
le mérite d’être pur et sincère, le siège se lézardait et le sol s’ouvrait
pour précipiter dans les abîmes de la terre le prétentieux chevalier. Elle
perpétue la place d’une trahison à celle, rectangulaire, de la Cène. Seul
Galaad aura 1’honneur de pouvoir l’occuper et Perceval de l’essayer un
instant, avant d’être l’élu de la quête à la Table Ronde, émanation par le
Saint-Esprit, les trois Tables auront trois élus : Jésus, Joseph,
Galaad. Le
cercle fut initialement composé de douze Chevaliers, mais probablement très
vite élargi à l’admission de quarante-huit et même davantage, plus d’une
centaine pour certains puisque entre autres, le Roi Ban de Bénoïc, père de
Lancelot du lac, Bohort de Gaunes, seigneurs en Gaule, et le parricide
Mordret (fils de Morgane, incestueux et parricide d’Arthur), en firent partie
également. A l’allégorie ou aux multiples symboles que la rotondité de la
Table (Comme le Monde !), et le cercle suggèrent, il faut mentionner
l’image d’une couronne Solaire, une entité "Féminine" voire
sexuelle du cercle et de l’anneau, un postulat à l’opposé du
"Masculin", de l’épée, et du Guerrier, qui garde ici à priori plus
que jamais ses grandes prérogatives ancestrales avec la Table Ronde de la
Quête. Aux allégories de la Table Ronde, se greffe le "Cercle"
fidèle des Chevaliers du Royaume d’Arthur, "l’Ordre" militaire
indispensable au Roi pour ses entreprises. Une alliance de guerriers et de forces
invisibles destinés à fournir l’énergie indispensable au Roi et à son
entreprise peu commune. Le
Siège Périlleux de pierre de la Table Ronde qui "crie" et se
"fend", fait appel à une situation primitive préceltique bien
particulière, tout comme, la Lance, l’Epée, ou le Chaudron, qui seront
récupérés par la culture Celtique avant d’être Christianisés plus tard. Avec
les récits du Légendaire Arthurien et ses nombreuses correspondances
symboliques d’un monde presque oublié pour nous, il ne faut pas négliger qu’à
la fameuse bataille de Tailta près de Stonehenge, les Tuatha Dé Danann (Le
peuple de la Déesse Dana), avaient été vaincus par les Gaëls c’est-à-dire les
Celtes. A cette époque, il fut convenu que les Gaëls garderaient la surface
de la terre et les Tuatha, le sous-sol de la terre, des lacs, et des tertres,
ainsi que les îles lointaines sur la mer ! Dans ce changement brutal de
civilisation probablement proche d’une réalité, où 1’ancienne ne disparaîtra
pas complètement, un comportement chamaniste et druidique laissera entrevoir
des accès entre ces deux mondes, véritables portes magiques sur des au-delà.
C’est ainsi que la pierre de Fâl à Tarra, capitale religieuse et symbolique
de l’Irlande primitive, servait aux cérémonies d’investiture de Souveraineté.
La Pierre devait désigner le nouvel élu, le Roi Suprême, par un cri ! …,
alors que la Pierre qui se fend s’ouvrait en deux ! La recherche d’un
« Cor » qui prolonge le "Cri de la Pierre", annonçant
cette élection, sera aussi le sujet d’une quête semblable à celle du Graal
dans un récit ancien. A la Table Ronde, le cri de la pierre est remplacé par
les noms des Chevaliers qui s’inscrivent spontanément dans la pierre de chaque
siège. La
Pierre qui se fend dans le contexte cérémonial de la Table Ronde, est à
l’image d’un vagin de la terre de la Déesse Mère, susceptible de
"donner" son approbation à la naissance d’un Chevalier nécessaire à
la quête, mais aussi de "reprendre" toute créature, une exigence en
cas de non convenance à l’accès de la valeur suprême du Graal. La
"Pierre" est donc à considérer, tel le fondement de la Table Ronde,
comme le symbole de la "Terre", la Déesse Mère elle-même, qui
attire ou rejette le prétendant au même titre suprême qu’un Roi, en
l’occurrence, les Chevaliers de la Table Ronde, égaux du Roi Arthur dans la
Légende. Toute
quête du Graal, est aussi une recherche de puissance supérieure. Avec pour
objectif le Graal ou le Saint Graal, la Table Ronde du Roi Arthur est
destinée à redonner (le Graal retrouvé !), puissance à un Royaume mais
aussi une vie à un pays stérile, d’où une connexion permanente qui apparaît
entre les éléments masculins et féminins. La quête accomplie marque certes
l’apogée du Royaume, mais le manque de motivation et d’attrait sera
finalement le déclin de cette chevalerie "au Masculin", et sa
perte. Comme peut être "Féminin" la Table Ronde de pierre ou
l’entité Graalienne qui motive cette "Masculine" Chevalerie dans
l’action. Les femmes rencontrées dans la quête, sont des manifestations à
peine déguisées d’une initiation sexuelle ou dispensatrice à
"l’envie" par la femme d’une seconde naissance |
LA SYMBOLIQUE DU GRAAL |
GIL
ALONSO-MIER |
ÉDITION ARQA |
2010 |
||
C’est
ce à quoi s’attache à décrire minutieusement dans ce livre, l’auteur, Gil
Alonso-Mier, à travers un nombre de références tourbillonnantes autour de
la Table Ronde des Chevaliers en queste de
Connaissance. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, d’une connaissance perdue depuis la nuit des
temps ; savoir illuminé qui ne demande qu’à être retrouvé par la magie
compassionnelle d’un Graal d’Amour, propre à sceller dans les signes qui font
des livres, la vertu naturelle d’un symbole métaphysique. Gil Alonso-Mier,
membre du Centre d’Etude Normand d’Anthropologie, nous conte ici, tel un
barde celtique, dans ce court texte ou la mystique chrétienne dispute à
l’érudition sans faille ses lettres de noblesse, l’histoire d’un symbole,
sans doute le plus mystérieux et le plus ésotérique de toute la Tradition
occidentale… Objet
de la quête, une abondante littérature tente en vain de définir le Graal,
c’est proprement impossible, même si pour les chrétiens, il est la coupe dans
laquelle Joseph d’Arimathie recueillit le sang du Christ. Alors : est-il
un don de la vie ? L’illumination spirituelle ?
L’invincibilité ? Est-il le Christ mort pour les hommes, mais le Christ
peut-il mourir ? Est-il le vase de la sainte Cène ? Le chaudron des
Druides ? Une grâce divine ? Quoi qu’il en soit, la quête du Graal
exige des conditions de vie intérieure rarement réunies. Les
activités extérieures détournent le désir, le Graal est tout près mais on ne
le voit pas ; qui le voit doit quitter le monde et ses vanités…c’est le
drame de l’aveuglement devant les réalités spirituelles, l’échec du Grand
Œuvre, lequel n’est pas l’affaire des « souffleurs »
ni des « faisans ». Il
est certain que la perfection humaine ne se conquiert pas comme un trésor
matériel, fut-ce l’or convoité, mais une transformation radicale de l’esprit
et du cœur. Il faut dépasser Lancelot et Perceval pour atteindre à la
transparence de Galaad, seul à pouvoir occuper le Siège Périlleux, à avoir atteint la
perfection du Christ ou du Bouddha. Quand à Jung, il nous ramène sur Terre et
définit le Graal comme étant la plénitude intérieure que les hommes ont
toujours recherchée, il nous rappelle que le Graal est d’essence féminine. |
LA TRIBU DU
LÂCHER PRISE – MYTHES
ET SYMBOLES SUR LE CHEMIN DE COMPOSTELLE
|
Georges Bertin
|
Edition du Cosmogone
|
2019
|
Mettre ses pas dans ceux des pèlerins qui, depuis
deux millénaires, suivent le chemin des étoiles pour se rendre en Galice au
tombeau de l'Apôtre Jacques, l'auteur propose quelques clefs de lecture :
lâcher prise, néo tribulisme, nouvel âge des pratiques pèlerines et tente
dans une démarche transculturelle, d'explorer l'histoire, les mythes et
symboles qui structurent l'imaginaire pèlerin. Car ce chemin est pour lui un
lieu d'initiation et d'accès au Sacré, quête de la quintessence dans le
"champ de L'Etoile que se crée chaque pèlerin de Compostelle. L’ouvrage consacré
par Georges Bertin aux multiples dimensions du pèlerinage de Saint-Jacques de
Compostelle est l’un des plus intéressants sur un sujet qui connaît un regain
d’intérêt en ce début de millénaire, porteur d’angoisses mais aussi
d’engagements créatifs. La première partie, historique, permet d’approcher la
richesse et la complexité de la figure de saint Jacques dans laquelle Georges
Bertin reconnaît trois fonctions : libérateur, auxiliateur
(conducteur de morts) et saint. Il identifie les mythèmes venus de traditions
préchrétiennes à l’œuvre dans le mythe de saint Jacques comme le tonnerre, la
barque, la canicule, le sel, le pouvoir de lier et délier… Georges Bertin note
le flou historique concernant saint Jacques et sa mission d’évangélisation
dont on sait très peu. Il rappelle que le corps de saint Jacques n’est en
aucune manière à Compostelle. En fait, le pèlerinage est étroitement lié à la
Reconquista. Santiago de Compostela, nous dit-il, est « une invention de
la chrétienté médiévale ». Il écarte le rôle prééminent parfois accordé
à l’Ordre de Cluny, aux Templiers ou Hospitaliers, dans la constitution d’un
réseau autour du pèlerinage. C’est surtout après 1300 que le pèlerinage
s’installe dans la notoriété et que les différents chemins, celui du Nord en
premier, se dessinent. « Les chemins de Compostelle, précise-t-il,
seront d’abord un brasseur ethnique où se retrouveront des gens de toutes
origines. Certains le prendront même avec l’idée de s’établir sur place en
créant bastides ou hospices… C’est encore le cas de nos jours. Ils seront
encore un brasseur transculturel, producteur de chansons de geste, de légendes,
de contes, de récits, de diverses origines qui seront colportés à l’envie sur
les routes et racontés aux étapes. L’art du chemin influencera de ce fait
l’art clunisien et cistercien des deux côtés des Pyrénées. » La seconde partie, intitulée
très justement « la tribu du lâcher prise » aborde le chemin
intérieur de Compostelle : « Sur le chemin de Santiago de
Compostela, chaque cheminant peut faire l’expérience d’un vécu exceptionnel
(pour moi ce fut durant cent treize jours en 2009). La première expérience
que font les cheminant vers Compostelle interroge radicalement leur
affectivité, leur psychologie, leur moi profond, les cuirasses caractérielles
que nous passons souvent notre vie à constituer, c’est celle du lâcher prise,
de certaines formes d’extase, de jouissance, sur fond de sortie du
temps. » Le renversement entre l’effort ou le sur-effort demandé au
corps et le lâcher prise permet de s’extraire de la gangue des
conditionnements et de se rapprocher de sa véritable nature. Georges Bertin
illustre par sa propre expérience, et celles de compagnons de route, ce
procès libérateur qui fonde les pèlerins en une forme de communauté, de
« tribu post-moderne » peut-être. Sarah, 43 ans, confie : Je
pars pour me donner la chance de ne pas passer à côté de moi et des autres,
pour ne pas rester anéantie dans le monde des morts vivants. » Le
pèlerinage, à la fois géographique et intérieur, se constitue alors en
parcours initiatique, en voie d’éveil, dont l’Enéide ou l’Odyssée sont des prototypes.
Il n’est pas question seulement d’une expérience spirituelle individuelle
profonde mais d’une « refondation de l’être ensemble ». La troisième partie
de l’ouvrage, « une quête de la quintessence », identifie le chemin
au grand œuvre. Nous pouvons retrouver dans le pèlerinage et sa puissance de
transformation ou de transmutation les étapes du grand œuvre alchimique. La
confrontation avec les quatre éléments, confrontation parfois douloureuse,
jusqu’à leur maîtrise, invite au dépassement. « Alors que le quaternaire
(les quatre éléments) lui a révélé les limites du monde matériel dans les
formes de la nature naturante, suggère Georges Bertin, le pèlerin aborde le
cinquième point, le quinaire ou quintessence. L’aither lui enseigne
l’adjonction d’un élément qui vient subsumer les quatre forces élémentaires
en les reliant et en leur servant de point d’application, car la matière
réduite aux quatre éléments ne constitue pas la réalité. Il leur faut une
cinquième essence qui leur permette de s’agréger et de se former de se lier
et de s’unir. » Cette magnifique « expérience du sacré » ne
peut se réduire et se laisser prendre dans le filet des représentations.
Georges Bertin, dans cet essai, démontre à quel point le principe premier du
pèlerinage, du voyage initiatique, d’Ulysse à Pantagruel, est actuel. Il est
non seulement nécessaire à la conquête de la citadelle de l’être mais
constitue une « nouvelle chevalerie » qui cherche à reconstruire,
individuellement et collectivement, le lien, aujourd’hui bafoué, avec la nature. |
le cavalier bleu
ou le dernier chevalier du graal |
Henri
montaigu |
Edition
DENOËL |
1974 |
||
|
le chevalier à l’armure rouillÉe |
Robert
fisher |
Edition
AMBRE |
2006 |
Il
y a fort longtemps, un vaillant chevalier combattait les méchants, tuait des dragons
et sauvait les demoiselles en détresse. Il se croyait bon, gentil et plein
d’amour. Il était très fier de sa magnifique armure qui brillait de mille
feux, et ne la quittait jamais, même pour dormir. Seulement, un beau jour, en
voulant l’enlever, il se retrouva coincé… Ainsi
commença pour lui une quête initiatique, à la recherche de sa véritable
identité, au gré de rencontres insolites et d’épreuves riches d’enseignement.
En parvenant au « Sommet de la Vérité », il deviendra alors ce qu’il n’avait
jamais cessé d’être, un homme au cœur pur, libre de toute illusion et de
peur. Son armure l'empêchait de trop ressentir les choses...[..] ..il
la portait depuis si longtemps qu'il avait oublié comment on les ressentait
sans elle" " Tu as terriblement peur. Evidemment, c'est la principale
raison qui t'a poussé à mettre ton armure au dessus
de tout." " je resterai ici le temps d'apprendre à sortir de cette armure,
dit le chevalier. Lorsque tu auras appris cela, affirma Merlin, tu n'aura plus jamais besoin de monter sur ton cheval pour
galoper dans toutes les directions" "Un cadeau pour être un cadeau doit être accepté. Autrement,
il devient un fardeau." "Nous sommes presque tous
prisonniers d'une armure ...[...] Nous dressons des barrières pour protéger
ce que nous pensons être. Puis, un jour, nous nous retrouvons coincés
derrière ces barrières et nous n'arrivons plus à en sortir..." |
LE
DESTIN BRISÉ DE L’EMPIRE AZTÈQUE |
|
Découvertes
GALLIMARD |
1988 |
||
La capitale Aztèque fut fondée en accomplissement de la
prophétie du dieu. Celui-ci désirait la construction de la ville à l'endroit
où on apercevrait un aigle dévorant un serpent sur un cactus poussant sur un
rocher, au milieu d'un lac. C'est ainsi qu'en 1345 Tenochtitlan vit le jour.
La cité allait finir par devenir cette grande métropole formée aujourd'hui
par Mexico. La capitale aztèque était à tout point de vue extraordinaire.
Construite sur une île au milieu d'un grand lac, elle était reliée à la terre
ferme par des chaussées. Fournissant de l'eau fraîche en abondance, le lac
servait au transport de marchandises et représentait une excellente source de
nourriture. Les Aztèques utilisaient celui-ci pour leur culture en disposant
la terre fertile de son lit sur des charpentes en bois, formant ainsi des
jardins flottants. Les Aztèques régnaient par le biais d'une hiérarchie sévère. Le
souverain n'avait de compte à rendre qu'à Huitzilopochtli. Sa parole avait
valeur de loi et il était traité en demi-dieu. Pour le seconder, une classe
de nobles en charge des affaires de l'Etat était dotée en récompense d'une
richesse et d'un pouvoir considérables. La noblesse avait un statut
équivalent à celui des prêtres, représentants des dieux et responsables des
rituels religieux, de l'écriture, de la médecine et de l'astronomie. Puis
venait les négociants, les commerçants, les artisans et autres simples
sujets. Le niveau le plus bas était occupé par les esclaves, soit des
prisonniers capturés à l'occasion d'une bataille et attendant leur mort
sacrificielle, soit des personnes ayant pris l'état d'esclave de leur propre
chef, en paiement d'une dette ou pour survivre à une mauvaise récolte. Les Aztèques prospérèrent et prirent le contrôle de toute la
vallée centrale. Sous le règne de l'empereur Moctezuma Ier, l'empire
s'élargit encore et même la barrière montagneuse de la vallée ne put contenir
sa puissance. L'état guerrier des Aztèques s'engagea alors dans des campagnes
militaires à longue distance pour s'étendre jusqu'à Oaxaca au sud et à
Veracruz à l'est. Au centre de Tenochtitlan se dressait la pyramide de
Huitzilopochtli, où dans un sacrifice toujours recommencé, des cœurs humains
étaient arrachés à des victimes vivantes avant d'être offerts au dieu. À l'image
du monde maya, le sang était le ciment de l'univers Aztèques. Huitzilopochtli
était à la fois le dieu de la Guerre et du Soleil-Levant, et les Aztèques
croyaient que les sacrifices humains leur garantissaient la victoire ainsi
que l'apparition quotidienne de l'astre solaire et le maintien de l'univers. L'empire Aztèque connut une nouvelle extension spectaculaire
sous le règne de Moctezuma ll. A son apogée, le territoire couvrait ainsi une
superficie de 150 000 km². En 1519, une petite flotte conduite par Herman
Cortes, capitaine aux ambitions hors du commun, allait changer pour toujours
le visage du Mexique en sonnant le glas des civilisations précolombiennes. Les Aztèques ne furent pas les seuls à être touchés par
l'arrivée des espagnols. On estime à 25 millions le nombre d'Indiens vivant
dans la région au début de la conquête. Au bout d'un siècle, il n'en restait
plus que trois millions. Les autres avaient été tués dans les batailles ou
décimés par l'introduction de maladies comme la variole contre lesquelles ils
n'étaient pas immunisés. |
LÉGENDE ARTHURIENNE, LE GRAAL ET LA TABLE RONDE. |
|
Edition
Robert LAFONT |
1989 |
Les
romans de la Table ronde sont de grands récits d’amour : autour d’Arthur,
le roi légendaire, l’élite de la chevalerie s’adonne aux exploits qu’alimente
la force du désir. Lancelot,
l’amant idéal, éprouve pour Guenièvre, l’épouse de son suzerain, une folle
passion qui doit rester secrète ! Mais Gauvain, le neveu d’Arthur, peut
faire état du prestige de sa séduction : beau et galant, ardent, il est
disponible à la moindre invite des Dames, parfois au risque de sa vie – car
une nuit auprès d’une jeune fille nue et consentante qu’un père livre à son
hôte est bien périlleuse : une épée aux attaches d’argent, interdit la
jouissance ! Gauvain se prête aux fantasmes les plus divers : sa
force suit le cours du soleil. Le
fantastique aussi imprègne les récits. Merlin l’Enchanteur, né d’une
copulation du diable avec une jeune fille, est à l’origine de la Table ronde.
C’est grâce à lui qu’Underpendragon, passionnément épris d’Ygerne, prend les
traits de l’époux absent et c’est dans l’illusion d’une nuit que sera conçu
Arthur. Merlin établira la souveraineté du jeune homme, roi de la Table
ronde. Une
femme peut-elle aussi accomplir un acte extraordinaire : pour sauver
Caradoc, la belle Guinier accepte de se plonger dans une cuve de lait, une
nuit de pleine lune, et de sacrifier l’extrémité de son sein blanc. Les
quêtes des chevaliers de la Table ronde, mènent au Graal, qui garde le
mystère de son nom et de son origine : objet magique, source de vie, il
fait parti des talismans de l’autre monde.
L’initiation du jeune Perceval et son échec dans cette quête imprégneront
profondément la sensibilité occidentale. Du
XIIe siècle au XVe siècle, la légende arthurienne, en français et en langue
d’oc, a essaimé dans toute l’Europe, témoin de la séduction de
la « matière de Bretagne ». Un livre de 1100 pages dont le sommaire contient des centaines
de noms et symboles : Historique et développement de la légende avec : Chrétien de
Troyes, la Table ronde, les personnages et structures de parenté, les arbres
généalogiques d’Arthur, de Gauvain, de Perceval, de Lancelot et de
Tristan. – Perceval le Gallois ou le conte du Graal et le gué périlleux - Perlesvaus, le haut livre du Graal - Le roi
Arthur chez l’ermite Calixte - Les demoiselles chauves
- Le château de l’ermite noir - épopée de Gauvain
- L’épée du géant - Lancelot au château des Barbes et à la
cité du décapité - L’énigme de la bête blanche - le
château tournoyant - La mort de Guenièvre - L’île
d’abondance et le château aux quatre cors - Merlin et Arthur : le Graal et le royaume - le
conseil des démons et la naissance d’Arthur -épopée de Perceval
- tournoi de Blanc Chastel - Perceval chez le roi
Pêcheur - la trahison de Mordret - Le livre de Caradoc - Le chevalier à l’épée -
Hunbaut - La demoiselle à la mule - L’âtre
périlleux - Escanor le ravisseur - Victoire de
Gauvain - Espinogre, le chevalier inconstant - Le
chevalier à l’armure noire - Cadret - Gliglois - Méraugis de Portlesguez
- Lidoine - L’écu de l’Outredouté -
Méraugis - Le roman de Jaufré - Estout de Verfeil
- Monbrun - Augier d’Eissart - Taulat de
Rougemont - Brunissen - Mélian de Monmelior -
Fellon d’Aubérue - La fée de Gibel - Bladin de
Cornouaille - Rigomer - Méliador - Le chevalier au papegau - Le chevalier de la
mer - La forêt de Camaalot - Le chevalier
poisson - le comte Doldois - la duchesse d’Estregales
–La franche pucelle guérit Arthur de ses blessures - Epopée du roi
Arthur - Le château de la roche sans peur - |
LÉgende des derniers rois mages |
Paul
del perugia |
Edition payot |
1993 |
||
|
lÉgende des rois mages |
Marianne
ELISSAGARAY |
Edition
A Compte d’Auteur |
1995 |
Ces
3 mages venus d’Orient n’apparaissent que dans l’Évangile de Mathieu.
D’où sortent-ils ? Qui sont-ils ? Comment cela se fait-il que
leurs tombeaux depuis 1164 est dans la Cathédrale gothique de Cologne ?
Pourquoi ont-ils été tolérés par l’exégèse chrétienne ? L’auteur a
étudié les nombreux ouvrages écrits sur ce thème, et après enquête a essayé
d’en dégager quelques explications. Les
Rois Mages ne sont mentionnés que dans un seul Évangile, celui de Matthieu.
Leur succès a été immense dans l'histoire de la peinture. De Jean Fouquet à
Botticelli et de Dürer à Rubens ou à Poussin, le thème de l'adoration des
Mages est presque devenu un exercice d'école. Rien de plus
"pictural", il est vrai, que le contraste entre la pompe orientale
des rois venus d'Arabie heureuse et le dénuement de la Sainte Famille, le
prosternement du pouvoir temporel devant la faiblesse illuminée par l'Esprit.
Cet épisode touchant et superbe de la nativité est porteur de deux leçons
traditionnelles. -
La première leçon est œcuménique. L'écoumène, c'est l'ensemble des terres
habitées, un beau et tendre mot qui mériterait d'entrer dans l'usage courant.
Les Rois Mages sont des étrangers. Ils viennent d'horizons lointains. Il y a
traditionnellement un nègre africain parmi eux. Dès la conquête du Nouveau
Monde, on a vu des "adorations" américaines où figure un chef
peau-rouge. Cela indique assez que le christianisme est ouvert à tous les
hommes, quelle que soit leur race ou leur origine. Le baptême suffit pour
faire un chrétien. Le christianisme s'oppose ainsi au judaïsme, comme une
religion ouverte à une secte fermée*. -
La seconde leçon de l'adoration des Mages condamne le misérabilisme
abusivement attribué au christianisme par une certaine tradition. Certes
Jésus est né dans une étable et ses parents voyagent comme des vagabonds.
Mais des princes orientaux accourent. "Ils ouvrirent leurs trésors et
offrirent l'or, l'encens et la myrrhe." Les bergers avaient sans doute
apporté des dons alimentaires ou utilitaires, lait, fromage, laine. Avec les
Mages, c'est le luxe le plus pur qui arrive. Qu'a donc à faire la Sainte
Famille d'or, d'encens et de myrrhe? Rien justement, mais un cadeau de Noël
ne se doit-il pas d'être inutile? Y a-t-il plus triste disgrâce pour un
enfant que de se voir offrir pour Noël des chaussettes, un cache-nez ou un
cahier d'écolier? Jésus se gardera d'oublier cette leçon de luxe désintéressé
que les Rois Mages lui avaient donnée à un âge si tendre. Lorsque dans la
maison de Simonie-lépreux, Marie-Madeleine répand sur lui un parfum de grand
prix, les disciples s'indignent de cette prodigalité. Ne vaudrait-il pas
mieux faire l'aumône aux pauvres? Jésus les reprend durement. Ils ne
manqueront jamais de pauvres à qui faire l'aumône, mais lui, Jésus, combien
de temps sera-t-il encore parmi eux? Comme l'assure Matthieu, le vrai
chrétien ne se soucie pas davantage de ses vêtements que le lis des champs,
mais il n'en est pas moins que lui splendidement vêtu par la Providence (VI,
28). A
propos de cet œcuménisme chrétien, on songe nécessairement au cri poussé par
l'ensemble des anges du ciel à l'an¬nonce de la
naissance de Jésus: "Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la
terre aux hommes de bonne volonté!" (Luc, II, 13). On ne saurait en
effet formuler l'idéal chrétien de façon plus juste et en moins de mots. Ce
qui est remarquable, c'est que cette formule paraît l'effet d'une lecture
admirable de génie spirituel faite au cours des âges (et dès la Vulgate)
d'un texte grec qui était loin pourtant de la suggérer. Le mot clef en effet
est Eudokia, c'est-à-dire: opinion juste,
admise, approuvée. Il serait donc plus exact de traduire: "Paix sur la
terre aux hommes qui pensent bien." Ce qui signifie a contrario:
"guerre aux hétérodoxes", soit exactement l'inverse de la
"bonne volonté" invoquée par Kant dès les premières lignes de son Fondement
de la Métaphysique des Mœurs (1785): "De tout ce qu'il est possible
de concevoir dans le monde et même en général hors du monde, il n'est rien
qui puisse sans restriction être tenu pouf bon, si ce n'est seulement une
bonne volonté." Or il va de soi que cette "bonne volonté"
kantienne ne peut être qu'universelle, laïque, au-dessus de tous les
conformismes sociaux, politiques ou religieux. Au
sommaire de cet ouvrage : La
tradition des Rois Mages dans la littérature jusqu’en 1164 - Les
premiers siècles de l’église - La personnalité des
Mages - Les drames liturgiques des Mages
- La tradition des
Mages dans la littérature après 1164 - La translation des Rois
à Cologne. Ses échos dans la littérature - L’Historia trium regum
de Jean Hildesheim - L’histoire française des trois Mages - Edition de l’histoire
des trois Rois
- Description des manuscrits dont celui de la Haye - |
LÉGENDE DES ROIS MAGES. Enseignements
Spirituels et Métaphysiques. |
DIVERS
AUTEURS |
ARCADIA |
2005 |
||
Il
explique également sa vision de l’épiphanie qui marque pour lui la
reconnaissance de la Nouvelle Religion parrainée par cette triple
autorité symbolisée par les trois Rois Mages. Bien que démenti par l’Eglise,
la légende veut que les corps des trois Mages soient enterrés dans la
cathédrale de Cologne en Allemagne. Robert
Ambelain,
après quelques considérations sur l’étymologie des trois noms, décortique
l’ésotérisme de l’Or (Soleil), de l’Encens (Terre) et de la Myrrhe (Lune). Il explique pourquoi Melchior
est le soufre alchimique, Balthazar avec sa racine bal/baal est le
Soleil astrologique et Gaspard représente la magie avec la myrrhe
lunaire. La revue « Vers La Tradition » explique comment il existe une
« Mission des noirs ou Mission Africaine », il rend compte
du livre de Perugia sur ces derniers Rois et Rois Mages du Ruanda et
sa monarchie des Hamites, société puissante dont le Roi lui-même
ignorait les codes ésotériques, mais dont les clé étaient détenu par un
collège de mages, grâce à cela tout était harmonie et les hommes vivaient en
intelligence avec les divinités et la nature Lumière d’Orient nous entraine vers
les steppes mongoles et les Nestoriens, sur les traces du Prêtre Jean.
René Guénon développe très longuement ce thème des voyages des Rois
Mages, en parlant des trois pouvoirs en Inde, et dans l’Agartha
mythique. Version qu’il a décrite dans son ouvrage «Le Roi du Monde» |
LÉGENDE DES ROIS MAGES - Légendes et
enseignements |
J.
chopitel & C. gobry |
Edition
Mercure Dauphinois |
2002 |
||
Au sommaire sont développés : La mosaïque de l’adoration des mages
- Pourquoi les Mages ? Les sources de l’histoire des Rois Mages
- Les écrits sacrés et religieux primordiaux - L’évangile
de Mathieu - les évangiles apocryphes - Mathieu, la
tradition juive et universelle - Le Protoévangile de
Jacques - L’évangile arménien - Les écrits mythiques - Le livre de
Seth - Le testament d’Adam et le livre de la caverne des
trésors - La légende dorée de Voragine - Somme
théologique d’Elenchus - L’histoire de la légende des Mages
- Le serpent vert de Goethe - Sainte Helene et
Constantinople - de Milan à Cologne et leurs sanctuaires
- Les Baux de Provence et la translation des corps - Introduction aux caractéristiques des Rois Mages et à leurs
symboles - Aperçus sur les centres sacrés et sur le Roi du
Monde - L’Agarttha - St Yves d’Alveydre -
Ossendowsky - Le prêtre Jean, descendant des Mages -
Fonction cosmique du Roi du monde et des Rois mages - Le ternaire
universel - les trois puissances et les trois princes
- Les rois Mages comme Rois, Prêtres et Prophètes
- L’or, l’encens et la myrrhe - Des Mages venus
d’Orient - Le solstice et l’équinoxe - Relation de
l’Orient sur le pôle nord - L’étoile polaire - Un
astre, une étoile à l’Orient - Les étoiles et l’Etoile des
Mages - L’astronomie et l’astrologie - La naissance
du Christ et la venue des Mages - L’Etoile-lumière - Melkitsédeq,
Kohen-tsedeq, Adoni-tsedeq. Roi de justice, prêtre de
justice, seigneur de justice - La
tradition hébraïque - La Genèse - les Psaumes
- Le Zohar - Les traditions chrétiennes et islamiques
- Epiphanie - Les rites
solsticiaux - La fête des rois - Les feux de
joie - Les processions et les représentations - La
pompe à huile - Le gâteau des rois - Le Roi et la
fève -le conte initiatique des rois Mages - |
l’Église & le graal
|
Manuel
insolera |
Edition
ARCHÉ MILAN |
1997 |
Pour
la première fois, cette étude essaie de prouver que, dans sa formulation chrétienne,
la légende du Saint Graal ne recèle d’aucune façon des mystères sectaires ou
hétérodoxes ; bien au contraire, elle exprime dans son essence ce qui est
proprement le noyau initiatique de l’ésotérisme chrétien. Pour le prouver,
l’auteur a étudié une quantité considérable de sources et de documents les
mieux autorisés par le magistère chrétien, depuis les origines jusqu’au XVII°
siècle, et ce tant dans le domaine de la patristique que dans les domaines de
la liturgie, de l’hagiographie, de l’homilétique ou de la divulgation savante
des mystères.
Dans
une courte introduction, Manuel Insolera situe lui -même son propos:
" Une fois posé que la légende du Graal définit d'une manière
privilégiée la forme la plus accomplie d'ésotérisme chrétien qui ait pu être
transmise, notre étude entend principalement démontrer comment l'Eglise
visible et l'Eglise invisible (celle dite exotérique de Pierre et de Paul et
celle dite ésotérique de Jean et de Joseph d'Arimathie ) sont en réalité, et
ne pourraient être, qu'une seule et même Eglise: intimement liées, de la même
manière que la pulpe et le noyau constituent indissociablement un seul
fruit "(p.9). Il
est vrai qu'après l'excellent livre de Pierre Ponsoye: L'Islam et le Graal,
(Ed. Arché.), ce livre vient combler un vide, car les rapports entre le
Christianisme et le Graal n'ont pas été beaucoup étudié, et surtout pas de
cette manière à proprement parler orthodoxe, tant l'auteur se fonde sur
l'étude de la patristique et de la liturgie. La première partie du livre
tente de cerner les figures de Joseph d'Arimathie et de Nicodème dans les
évangiles canoniques et apocryphes. La seconde, met le Graal en rapport avec
le mystère de la transsubstantiation et rappelle les polémiques qui agitent
les maîtres théologiens à la fin du XIIème siècle à propos du moment exact de
la transsubstantiation des espèces eucharistiques. Ce n'est pas un point
d'érudition historique gratuit, car pour l'auteur le Graal est en effet
l'archétype de tous les calices liturgiques, et la liturgie du Graal est
elle-même l'archétype de toute la liturgie chrétienne. Citons à ce sujet le
point de vue de M. Insolera lui-même (p.110) : " La dispute
théologique à propos de l'exact moment de la transsubstantiation, le mystère
de la présence réelle sous les espèces du pain et du vin, le problème de la
communion au calice de la part des fidèles, la mystique cistercienne de la
vision directe, les rapports secrets, veinés d'une opposition peut être non
radicale, entre certains aspects de la théologie d'Innocent III et certaines
perspectives profondes cachées derrière le somptueux récit cistercien de la
Queste del Saint Graal, tous ces éléments paraissent liés par une tresse
d'affinités et d'oppositions, riches de nuances et d'implications sans doute
presque totalement inexplorées. Enfin,
signalons dans ce livre l'abondance des notes et leur pertinence, qui ouvrent
de fait, à tous ceux qui s'intéressent au problème du Graal, de multiples
champs d'investigations et donc la possibilité de continuer à explorer. |
L’ḖGLISE DU GRAAL - ḖGLISE DE TRAHARENTEUC |
E. Capelli et A. Gérardin |
Edition les oiseaux de papier |
2012 |
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Suivront les vitraux contant la vie de sainte Onenne, puis
les statues du chœur (Onenne et Judicaël). Dans le même temps disparaissent
les vieux tableaux, les statues par trop dégradées, les bannières qui tombent
en poussière. Mais l’église s’enrichit, à la fin de la guerre, de nouveaux
autels et d’un chemin de croix exceptionnels, œuvres de l’ébéniste Péter
Wissdorf et du peintre Karl Rezabeck que l’abbé est allé chercher dans un
camp de prisonniers de guerre allemands en 1945. Tous deux exécutent les
œuvres voulues par l’abbé Gillard, sur ses indications. Karl Rezabeck
écrit : « Monsieur Gillard était toujours mon modèle pour le Christ,
même en croix. Il allait de soi que l’arrière-plan était constitué par le
paysage de Tréhorenteuc ». Après 1950, les transformations continuent :
construction du mur qui sépare la nef de la « chambre du fond » (le
narthex), chapitret (galerie extérieure) pour soutenir la façade. En 1951, le
grand vitrail est mis en place. Suivent en 1953 et 1954 le pavement du chœur
et la mosaïque du Cerf blanc au collier d’or. En même temps que son ministère
et sa vocation de père bâtisseur, l’abbé Gillard assure le secrétariat de mairie,
participe activement aux travaux de fondation de l’abbaye La Joie-Notre-Dame
de Campénéac et crée dans son presbytère une cantine-auberge de jeunesse. A ses travaux, le recteur consacre tous ses revenus, mais
cela ne suffit pas : il doit solliciter ses paroissiens, faire appel à
des donateurs de tous les horizons, aux collectivités - le Conseil général
lui alloue plusieurs subventions. Il est homme à bousculer les montagnes.
Poussé par le désir de faire rayonner le pays de son sanctuaire, n’entreprend-il
pas, dès 1948, l’édition de guides consacrés à Brocéliande, à Tréhorenteuc,
aux légendes de la Table Ronde ? Les années passant, il publie d’autres
plaquettes sur la mystique des nombres, le symbolisme du zodiaque, Carnac...
Les bénéfices sont affectés aux travaux de l’église. Toute cette ardeur porte ses fruits et la renommée de
Tréhorenteuc et de l’abbé Gillard s’étend. André Breton vient le visiter.
Trop de vitalité sans doute ! L’évêché commence à s’émouvoir de tant
d’activités hétérodoxes, et les médisances commencent à se répandre. Les
ragots et les cagots font si bien qu’un jour de 1962, le recteur quitte son
village. Il tente de trouver ailleurs une paroisse où servir, en vain :
de sulfureuses rumeurs lui ont miné le chemin. Quand en 1963, il se résout à revenir à Tréhorenteuc, sa
hiérarchie le lui interdit, malgré pétitions et interventions de la
population et des élus. Le désarroi est profond pour ce prêtre. hors du
commun : « l’évêché me frappe en quelque sorte d’un interdit de
séjour... J’ai arrangé à mes frais le presbytère et l’église. Je n’ai pas le
droit d’y vivre ». Plusieurs années pénibles s’écoulent alors. Puis, à
partir de 1968, il revient en Brocéliande. Grâce à l’abbé Rouxel, curé de
Néant-sur-Yvel qui l’accueille avec amitié et qui continuera fidèlement son
œuvre, il retrouve son église de Tréhorenteuc. Il y retourne régulièrement
jusqu’au jour de sa mort, en juillet 1979. Il repose maintenant dans une des
chapelles de la petite et célèbre église, recteur à jamais lié à sa paroisse. L’église
du Graal : Le principal attrait de l’église
réside dans l’évocation des légendes de la Table Ronde et du mystère du
Graal. Il semble que Tréhorenteuc soit le seul sanctuaire à avoir ainsi
célébré la coupe mystérieuse. Bien que la société médiévale ait investi
l’objet de ses plus hautes valeurs, l’institution religieuse a toujours
montré circonspection et réserve sur le sujet. Douze stations du chemin de
croix ont pour cadre Tréhorenteuc et le Val sans Retour. Les artistes
eux-mêmes y sont représentés. Mais c’est la 9e station qui fit la célébrité
du chemin : Jésus tombe pour la troisième fois aux pieds... de la fée
Morgane, insolemment vêtue d’une très légère robe rouge. Ce tableau valut au
père Gillard d’acerbes réactions des bien-pensants. Un quotidien régional
titra : « À Tréhorenteuc, une pin-up dans un chemin de
croix ». A la 13e station, Joseph d’Arimathie recueille le sang du
Christ dans le Graal. Ce même Graal que l’on retrouve sur trois vitraux du
chœur. Calice taillé dans une émeraude, il figure sur la table de la Cène, et
apparaît dans sa gloire aux chevaliers de la Table Ronde, il rayonne enfin au
centre du grand vitrail du chœur, au-dessus de Joseph d’Arimathie agenouillé
devant Jésus et des symboles traditionnels des évangélistes. Au bas du
vitrail, deux personnages représentent la famille Thétiot ; l’abbé
Gillard reçut d’eux un héritage qu’il consacra à la réalisation de ce
vitrail. Toujours dans le chœur, un tableau inspiré de diverses enluminures
des XIVe et XVe siècles dépeint l’apparition du Graal aux chevaliers réunis
autour de la Table Ronde. Écho du vieux mythe celtique du chaudron de
fécondité et de vie, il remplit les assiettes de grasses volailles. Les deux autres tableaux du chœur rappellent les grands
thèmes légendaires de Brocéliande. Autour de Barenton s’ordonnent Yvain et le
bassin d’or, Viviane enchantant Merlin, Ponthus combattant pour la main de la
belle Sidoine, et Éon de l’Étoile. Au Val sans Retour, Lancelot et Morgane se
défient, entourés des chevaliers prisonniers qui vivent leur songe doré, hors
du temps... et le ciel est plein des terrifiants prodiges de l’enchanteresse. Dernière œuvre de l’église, la mosaïque du Cerf blanc au
collier d’or, dessinée par Jean Delpech sur les indications de l’abbé
Gillard, témoigne une ultime fois de la fusion entre la spiritualité
chrétienne et l’esprit des vieux romans celtiques. Le Cerf blanc et les
quatre lions rouges illustrent un épisode de la Quête du Graal où Galaad
aperçoit ces animaux surnaturels qui se révèlent être Jésus et les
évangélistes. Dans les textes arthuriens, le Cerf guide parfois les héros
vers leur destin, comme il conduisait les âmes des défunts dans les anciennes
religions. Et le décor nous ramène à Barenton, avec les arbres, le ruisseau,
le perron de Merlin. On peut encore flâner dans l’église, chercher à
retrouver les nombres et les symboles que l’abbé Gillard y a laissés. Mais il
ne faut pas repartir sans avoir au cœur les quelques mots peints dans le
chapitret, « la porte est en dedans ». Invitation à aller au-delà
du visible, vers une réalité essentielle... à entamer sa propre Quête. La croix de Jérusalem de la mosaïque va avoir tendance à
entrainer l’imagination du visiteur vers les chevaliers de Jérusalem et les
templiers par exemple, avec un regard médiéviste très en rapport avec notre
écosystème local. Voilà ce que l’Abbé Gillard écrit dans son premier cahier,
chapitre 36 :"Le
Saint-Graal est le calice dont se servit Jésus le soir du Jeudi-Saint. Il
produisait des miracles et tout spécialement il approvisionnait en toutes
sortes de nourritures les Chevaliers de la Table Ronde. Et donc à la place du Saint Graal, il faut
imaginer l’Eucharistie ; et au lieu de cette foison de nourritures
corporelles qui n’a jamais existé, il faut se figurer la production vraie,
mais spirituelle et invisible de la Sainte Eucharistie : la grâce
sanctifiante et les grâces actuelles, les pensées et les sentiments
religieux. Ainsi la légende de la Table Ronde présente, sous des apparences
un peu folles, des vérités religieuses. Peut-être a-t-on tort de n’y pas
réfléchir davantage. " "Dans toute église, on représente
eucharistiquement ce qui s’est passé à Jérusalem le Vendredi-Saint. Donc
toute église est un petit Jérusalem. D’où
le blason de la ville qu’on voit aux quatre coins et au milieu du chœur.
Il est formé de cinq croix en souvenir des cinq plaies de Notre-Seigneur..." Partant de là, la croix de Jérusalem au sol
devient le reflet de celle du grand vitrail, illustrant ainsi que l’Église
terrestre est le reflet de la Jérusalem Céleste. (Apocalypse de Jean chap.
21). Cette croix de Jérusalem composée de 5 croix rouges est aussi le reflet
des 5 plaies du Christ, dont le corps ascensionné du vitrail porte les
stigmates. Le Pain et le Vin de la mosaïque sont alors tout naturellement
le reflet terrestre du Christ Ascensionné, présent sur le vitrail-céleste
juste à côté de la Jérusalem Céleste. En bref, pour qui cherche le Graal
selon la voie chrétienne, c’est en ce lieu où à chaque messe le prêtre offre
l’Eucharistie que nous le trouverons, vrai Sang et vrai Corps du Christ,
moment sans pareil où le terrestre rencontre le Ciel...les 17 rayons semblent
le confirmer. On
peut voir dans ce reflet ciel-terre une illustration d’un thème que l’Abbé
Gillard à mise en œuvre dans toute sa composition, celui de l’Équilibre,
illustré le plus souvent entre masculin et féminin, couleurs bleue et rouge,
et représentant en final un thème récurrent de la bible, à savoir la
Justesse. Le Christ ascensionné du vitrail est de couleur violette, mélange
équilibré de bleu et de rouge montrant par là qu’Il a atteint la pleine
perfection et que son Nom désormais "surpasse tous les noms" (Épître
aux Philippiens 2-9) Et pour se convaincre qu’en cette église on approche
vraiment au plus près la présence du Christ, particulièrement au moment de sa
passion, il est touchant de lire dans le troisième cahier chapitre 67 : "A l’entrée du chœur, le mur de
gauche est dévié vers la droite. Pourquoi faire ? Pour évoquer le moment
précis où Jésus rendant le dernier soupir a achevé la Rédemption. A ce
moment, Il laissa tomber sa tête. Est-ce à droite ? Est-ce à
gauche ? On ne sait pas. Mais ici on la fait tomber à gauche donnant à
entendre, ce qui est la vérité, que la dernière pensée de Jésus fut pour les
pauvres pécheurs." |
le graal
– histoire & symboles |
Patrick
riviere |
Edition
DU ROCHER |
2000 |
||
Cette
queste du Graal réalise une synthèse du mythe de l’Absolu et constitue un
ouvrage de référence par son érudition qui va aux sources de notre
littérature médiévale. Au sommaire de cet ouvrage de 300 pages : Du chaudron de Keridwen à la queste du Graal - Le
calice d’oblation divine - Lucifer et l’Emeraude tombée du
ciel - Les porteuses du Graal ou les saintes femmes en
Provence - Messagers ou porteurs du Graal - La
chevalerie céleste et la quête du saint Graal - La trame du Graal
et un bien curieux roman - Joseph d’Arimathie à Glastonbury ou la
fin du périple en Celtide - La Chevalerie, gardienne du
Graal - Du Graal pyrénéen à la récupération du mythe
- De Gênes à Valence, au royaume du prêtre Jean -
Pierre ou vase, le Graal incarne la connaissance - Le Temple
intérieur et la coupe d’amour - |
le graal
– la vÉritÉ derriÈre le mythe |
John matthews |
Edition LE PRE AUX CLERCS |
2005 |
S’agit-il
de la coupe ayant recueilli le sang du Christ ? Du chaudron sacré des Celtes
? D’une pierre tombée du ciel ? Du « sang réal » de la lignée de Jésus ? D’un
principe philosophique immatériel ? Cet ouvrage passionnant retrace
l’évolution du mythe du Graal depuis les croyances religieuses de la
Préhistoire et de l’Antiquité jusqu’aux différentes théories actuelles sur sa
vraie nature.
Au sommaire de ce livre : Ombres anciennes - Le chaudron et ses gardiens
- La coupe de Christ - La coupe d’amour - La
descendance du Gardien - Sociétés secrètes - Une
nouvelle chevalerie du Graal - |
LE
MERVEILLEUX VOYAGE DE SAINT BRANDAN A LA RECHERCHE DU PARADIS |
Légendes
irlandaises |
Edition
L’Artisan du Livre |
1925 |
|||
Pour
accomplir ce voyage aventureux, il fit construire trois esquifs d’osier
revêtus extérieurement par des cuirs de bœuf solidement façonnés, en ayant
soin que ces carènes légères fassent à l’abri de l’humidité des flots, grâce
à l’emploi du brai, du goudron, du suif même. Quelque fragiles que fussent de
pareilles embarcations en apparence, elles ne l’étaient pas plus que celles
dont on se servait fréquemment alors chez les Scandinaves et qui portèrent
plus tard sur l’océan les fameux « rois de la mer. » Dix-sept
religieux composaient l’équipage de cette flottille pacifique, et parmi eux
était le grand Maclovius dont la tradition a fait plus tard saint Maclou ou,
si on le préfère, saint Malo. Si nous suivons l’itinéraire quelque peu
fantastique de la légende, nous voyons que le saint irlandais se dirige
d’abord vers le tropique. Au bout de quarante jours, il atteint une île
escarpée qu’arrosent de frais ruisseaux, et où le pieux équipage se met en
devoir de renouveler ses provisions. Brandan
n’y fait qu’un bien rapide séjour, car il repart dès le lendemain, non sans
avoir glorifié hautement le Seigneur qui avait ainsi pourvu à tous ses
besoins. Dans une autre île placée à peu près à la même hauteur, le paysage
n’est pas moins beau que dans la première île ; d’innombrables troupeaux
de brebis grosses comme des génisses errent sans maîtres dans de charmants
pâturages. On est au samedi saint ; le jour solennel de Pâques devra
être célébré ; l’agneau sans tache est choisi par les moines dans ce
troupeau divin, et l’on se remet joyeusement en mer. Il faut gagner un îlot
voisin, où le festin pascal aura lieu ; or, on trouve une petite île nue
et qui ne présente aucune plage sablonneuse. Saint Brandan, qui persiste dans
le jeûne, reste dans son esquif en prière : on sent, en lisant le vieux
poème, qu’il a le pressentiment qu’un grand événement va bientôt avoir lieu
en sa présence.
La
poésie à coup sûr n’y fait point défaut, et le monde dantesque des légendes de
saint Patrice y apparaît parfois dans sa magnificence ou dans sa sombre
horreur. Tantôt c’est une sagette ardente qui traverse l’espace pour
illuminer splendidement une église, en allumant les cierges et les lampes des
autels ; tantôt c’est un mort gigantesque qui sort de sa tombe pour
raconter aux moines son histoire émouvante, et pour mourir de nouveau ;
puis c’est le jaconius qui apparaît encore pour nourrir de ses monceaux de
chair les voyageurs défaillants. Une autre fois, l’un de ces moines matelots
s’est emparé d’un frein d’argent dans une demeure enchantée ; il se
repent sans aucun doute de ce léger larcin, mais il doit mourir pour effacer
sa faute et pour entrer en paradis. La
description de l’île aux Oiseaux chantant des hymnes est d’un caractère bien
différent et repose la pensée par les joies de l’espérance, mais elle ne sort
pas non plus du sentiment monacal qui a imaginé les premières pages.
L’épisode le plus remarquable de cette espèce de poème est peut-être celui
qui rappelle l’apparition du traître Judas, vêtu d’une sorte de linceul et se
dressant sur un grand rocher isolé. Sous le double poids de son crime et de
son repentir, il lève les mains au ciel devant les pieux voyageurs, et il
leur rappelle d’une voix tremblante ce que la miséricorde divine a encore
fait pour lui. Tous les dimanches et lors des fêtes solennelles reconnues par
l’Église, à Pâques surtout, ses tourments corporels cessent. Grâce
à un apaisement divin, il lui semble pour quelques heures qu’il est dans un
lieu de délices ; et s’il a le poignant souvenir de celui qu’il a trahi,
il reconnaît aussi sa pitié qui restera éternelle et qui n’a point de bornes.
Fort d’un droit qu’il tient du ciel (il est déjà considéré comme un saint),
Brandan ne craint pas de combattre Satan, et lui ordonne de suspendre le
supplice infligé à Judas ! C’est le Christ qui parle par sa
bouche : le prince des ténèbres obéit et rentre dans l’abîme. |
le monde du graal - |
Francis
ducluzeau |
Edition
DU ROCHER |
1996 |
||
Chacun
y puisera à sa guise des réponses à un questionnement intime, le reflet de
son cheminement personnel. Dans une démarche inédite et humaniste, le Monde
du Graal ouvre la voie vers une plus grande clarté de conscience. Au sommaire de cet excellent ouvrage sur le Graal de 400
pages : Première partie : Le monde du Moyen Âge et l’imaginaire
chevaleresque
- Une noble aventure sur les chemins mystérieux de l’âme
humaine :quête spirituelle, parcours initiatique, secret alchimique
d’une transformation intérieure - La naissance d’un nouveau
monde - 1180, l’année du conte du Graal - Les châteaux,
les seigneurs, les serfs, les moines, les clercs, - La
courtoisie, l’amour courtois - La spiritualité de l’art
roman - La force du symbolisme médiéval - Les
chevaliers et l’esprit de la chevalerie - le harnois, le
destrier, l’adoubement - Les chevaliers et les croisades
- Les croisades vues par les musulmans et par les juifs -
le triste sort des Templiers - Le Graal et la Bible -
La quête du Graal et la spiritualité de l’homme roman - Deuxième partie : Perceval le Gallois ou le conte du
Graal d’après le roman de Chrétien de Troyes : la quête de
la lucidité et de la connaissance de soi par l’action - Au
château du roi Arthur - Le manque de discernement de
Perceval - Le chevalier rouge - Perceval sauve
Blanchefleur la reine assiégée - Au château du roi Pêcheur
- Les symboles de l’épée, de la lance, de la table et de la coupe
- Rencontre de l’orgueil, de la compassion de la justice et du
pardon - Perceval fasciné par 3 gouttes de sang dans la neige et
se structure grâce à son anima - Perceval et l’ermite
- L’humilité et l’éveil de la connaissance - Troisième partie : Parcival d’après l’œuvre de Wolfram
Von Eschenbach, où la quête de la sagesse conjugue l’action et la méditation - Les
aventures du chevalier Gahmuret en Orient - Herzeloyde
- Jeshute - Au château de Graharz - Les noces
de Parcival et de la reine Condwiramurs - Sigune, cousine de
Parcival - Orilus - Le pardon - Cundrie
la sorcière maudit Parcival - Kingrimursel et Gawan -
L’ermite Trevrizent, le trois fois sage - La révélation de la pierre et
du Graal - l’explication de la blessure du roi - Le
combat entre Parcival et son frère Feirefiz - Le mont du salut et
le roi du Graal : Anfortas - Quatrième partie : Le chevalier Joseph d’Arimathie
d’après l’estoire du Graal, l’œuvre de Robert de Boron : la quête de
l’esprit et la relation intime entre l’humain et le divin, conduit à la
plénitude
- Le mythe sacralisé ouvre le domaine de la spiritualité
- Le combat de la Lumière contre les Ténèbres - Le sacrifice
du Christ et la coupe mystérieuse - Vespasien le fils de
l’empereur, guéri par le suaire de Véronique - La Création
- la controverse entre Bible et Science - Le symbolisme di
poisson - L’épreuve du siège périlleux - Le roi
Pêcheur - La transmission du Graal en Occident -
Naissance d’un rite - |
le mystÈre de tristan & iseult |
Pierre ponsoye |
Edition
ARCHÉ MILAN |
1979 |
Peut-être
y a-t-il, dans la littérature universelle, d’aussi belles histoires d’amour
que celle de Tristan et Iseult. Mais il n’y en a guère, sans doute, qui
par-delà le divertissement des fols, ai réservé, pour l’étonnement des sages,
un si haut et déroutant secret. Grâce
à l’admirable travail de reconstruction et de critique accompli par les
médiévistes depuis le début du siècle, notamment à la suite de Joseph Bedier,
la grande histoire est bien connue aujourd’hui, au moins dans ses épisodes
principaux : l’enfance orpheline, dépouillée et exilée de Tristan, la
franchise de Cornouilles, la quête d’Iseult, l’heure fatale du breuvage
d’amour, la longue épreuve de misère et de joie qui devait s’ensuivre,
culminant dans la retraite du Morois pour s’achever dans la séparation et la
mort. Un
breuvage secrètement préparé, bu par erreur, lie soudain deux êtres qui
n’étaient pas promis l’un à l’autre, et dont, pourtant, la rencontre avait été
décidée et amenée de loin par le jeu conjugué de la Prédestination et de la
prouesse ; les lie d’un lien plus fort que la volonté, l’honneur, la foi
jurée, les ramène constamment l’un vers l’autre malgré tout obstacle de droit
ou de danger, par tout moyen de courage, de ruse ou de « folie », et dont
seule la mort viendra accomplir et révéler la mystérieuse essence. Parti
à l'aventure après avoir été élevé par Gorvenal, Tristan, alors âgé de quinze
ans, arrive à la cour de son oncle le roi Marc, et fait l'admiration de tous,
tant par sa bravoure que par ses dons de harpiste. Mais ayant tué le géant Morholt, beau-frère du roi d'Irlande, il est blessé par sa
lance empoisonnée et on le laisse, seul, dans une barque à l'abandon, qui
finit par aborder en Irlande, où Tristan se fait passer pour le jongleur Tantris. La reine, vient à son chevet, le guérit par
enchantement et lui demande d'initier sa fille, Iseut-la-Blonde, à la
musique. Quand il revient en Cornouailles, les barons l'accusent de vouloir
empêcher le mariage de son oncle qui commence à se faire vieux. Alors Tristan
offre d'aller chercher lui-même la seule jeune femme dont le roi parle tout
le temps. Dans une autre version de la légende, il doit retrouver la jeune
fille dont un cheveu d'or serait tombé aux pieds du roi, lâché par une
hirondelle qui voulait en tapisser son nid. Tristan se rendit donc une
nouvelle fois en Irlande où il tua le terrible dragon qui dévastait la
région. Il lui trancha la langue empoisonnée mais se fit assommer d'un coup de
queue du monstre agonisant. Il fut
découvert par des paysans qui l'amenèrent au château où il demanda Iseut en
mariage pour le roi Marc. Or celle-ci s'aperçut qu'un éclat trouvé dans la
tête du géant Morholt provenait de l'épée de Tristan, la jeune fille voulut
le tuer. Sa mère obtint qu'elle pardonne et lui remit un philtre qui l'unira
amoureusement au roi Marc pour toujours. Toutefois, au cours de la traversée,
Tristan et Iseut, par une fatale erreur, boivent le philtre d'amour qui
l'enchaînera jusqu'à la mort. ‘’Et Tristan l'offre à Iseut, en disant :
« Belle Iseut, buvez ce breuvage. Iseut boit une gorgée et tend la
coupe à Tristan qui la vide à son tour d'un trait. Aussitôt il regarde Iseut
d'un air égaré, et l'émoi et la frayeur se peignent sur la figure d'lseut.
Qu'ont-ils fait ? Hélas ! Ce n'est pas le vin de la
réserve qu'ils ont bu, ce n'est cervoise ni piquette, mais le boire enchanté
que la reine d'Irlande a brassé pour les noces du roi Marc ! Brangaine
est saisie d'un terrible doute; elle s'enfuit éperdue. Dieu ! si elle
s'était trompée ! Elle se hâte de descendre dans la soute : elle
voit le tonneau de boire herbé à moitié vide : « Malheur, malheur à
moi ! s'écrie-t-elle. Tristan, hélas ! Hélas ! Iseut !
Vous avez bu votre destruction et votre mort ! »
|
le mythe
de l’Éternel retour |
mircea eliade |
Edition
GALLIMARD |
1969 |
Toutes
les sociétés connaissent les conceptions fondamentales de leur histoire, mais
elles s’évertueront à n’en pas tenir compte. L’auteur étudie la récolte des
sociétés traditionnelles contre le temps historique et leur nostalgie d’un
retour au temps mythique des origines. Ce
petit livre se propose d’étudier certains aspects de l’ontologie archaïque,
plus exactement les conceptions de l’être et de la réalité qu’on peut dégager
du comportement de l’homme des sociétés pré modernes. Au sommaire de cet ouvrage, Mircea Eliade nous propose
d’étudier : 1e partie : Archétypes et répétition - Le
problème - Archétypes célestes des territoires, des temples et
des villes - Le symbolisme du centre - Répétition de
la cosmogonie - Modèles divins des rituels -
Archétypes des activités « profanes » - 2e partie : La régénération du temps - Année,
nouvelle année - Cosmogonie et la périodicité de la
Création - La régénération continu de temps - Le cérémonial
du nouvel an - 3e partie : Malheur et Histoire -
Normalité de la souffrance - L’histoire considérée comme
théophanie - Les cycles cosmiques et l’histoire -
Destin et histoire du monde - 4e partie : La terreur de l’histoire - La survivance du mythe de « l’éternel retour » - Les difficultés de l’historicisme - Liberté et histoire - Désespoir et foi - Gengis Khan - Gog et Magog - |
LE MYTHE DE SISYPHE d’ALBERT CAMUS |
Albert
CAMUS |
Edition
GALLIMARD |
1942 |
||
Le livre sortit, en pleine guerre, six
mois après L’Étranger. L’édition augmentée qui paraîtra après la
guerre en 1945, comporte une étude sur Kafka : initialement prévue dans le
volume, elle fut remplacée par un chapitre titré « Dostoïevski et le suicide ».
Ce texte non-retenu avait préalablement été publié dans la revue « L’Arbalète
» à Lyon en 1943. La lecture concomitante de ce texte écarté du volume est
indispensable pour la compréhension du livre. Concevant son cycle de l’absurde, Camus
entendait lui donner trois figures ou trois expressions : roman, théâtre,
essai et voulait – sans aucune hiérarchie ou priorité entre les genres –
exprimer une idée générale sur des tons différents. Il aurait souhaité que
les trois formes paraissent simultanément. Les contraintes éditoriales ne le
permirent pas : Le Mythe... parut dès 1942 et deux ou trois ans avant
les deux pièces de théâtre qui font partie de ce cycle de l’absurde : Caligula
(qui sera d’ailleurs profondément remanié à plusieurs reprises) et Le
Malentendu. Il n’est pas évident que cette proximité de parution n’ait
pas étouffé Le Mythe de Sisyphe lui-même et le rapprochement fait par
les critiques, notamment Sartre, entre les deux volumes parus en 1942, le
roman et l’essai, n’en a probablement pas facilité la lecture comme une œuvre
autonome. L’absurde autant que non-sens fait signe vers un ailleurs. C’est
aussi pourquoi la question du suicide n’est pas abordée frontalement dans le
livre et qu’on n’y trouve aucune donnée psychologique ou sociologique. Du livre, qui tire son titre du nom
d’un héros de la mythologie on cite souvent la première et la dernière phrase
: « Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le
suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue, c’est
répondre à la question fondamentale de la philosophie » et « la lutte
elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d’homme. Il faut imaginer
Sisyphe heureux. » Le livre est tout entier dans cette tension : cette
référence à la mort, que l’on retrouve aussi dans L’Étranger et dans Caligula
et Le Malentendu. Traduisant plus qu’une crise existentielle, ce qu’il
développe aussi et à quoi on l’a souvent réduit, Le Mythe de Sisyphe
et la notion d’absurde qu’il développe est un point de départ intellectuel.
L’absurdité de la vie est d’abord un donné – un es gibt – qu’il faut prendre
en compte, un regard sur le monde, un monde qui présente un Envers et un
Endroit qui coexistent ou plutôt ont à coexister. L’absurde est la limite de
la logique, d’une logique trop rationnelle et systématique avant d’être
l’expression d’un cogito et surtout d’une conscience malheureuse, la raison
ne saurait tout expliquer. L’analyse de Camus marque « un défaut de notre
condition qui est aussi un mal de l’esprit »). Il faut rendre au terme d’absurde
qu’emploie Camus toute la signification qu’il entend lui donner et le
désengager d’une connotation trop existentielle : certes, Le Mythe de
Sisyphe est nourri des expériences de la vie de l’auteur, de sa façon de
vivre et de ses questions existentielles, mais il est aussi et d’abord une
croyance en la vie et plus qu’un non-sens absolu contient une certaine
dimension spirituelle. Les « hommes absurdes » sont en premier lieu capables
de prendre à la fois conscience et mesure de l’absurde : Don Juan, le
comédien, le conquérant, le créateur et plus spécialement l’écrivain qui
apparaît dans la 3° section de l’ouvrage. On peut être tour à tour et
simultanément, comme fut tenté de l’être peut être Camus, un Don Juan, un
comédien, un créateur. Ce sont des modalités d’être au monde qui donnent une
certaine distance par rapport au monde. Une mesure – je mesure aussi le monde
– qui fait côtoyer la démesure. « Le bonheur et l’absurde sont deux fils de
la même terre » : Sisyphe a porté au sommet de la montagne son fardeau :
heureux, il peut avec un courage un peu désespéré redescendre le chercher
pour le hisser à nouveau. Camus peut ainsi dire : « Je tire ainsi de
l’absurde trois conséquences qui sont ma révolte, ma liberté et ma passion. » « Quelle que soit la rigueur
philosophique de l’ouvrage, ou bien son manque de rigueur, Camus ne travaille
pas les concepts fondamentaux d’absurde, d’espoir, de suicide sur le seul
plan strictement philosophique, mais aussi sur celui de la langue et du
régime de la métaphore Le Mythe de Sisyphe gagne à être lu ou relu en
considérant la dimension métaphorique de son essai comme une clé de lecture.
» Le Mythe de Sisyphe est en quelque sorte Le Discours de la
méthode de Camus : Camus y est à la recherche d’un point fixe et assuré
qui lui permette de vivre, y compris avec sa morale provisoire et la notion
d’absurde est bien synonyme d’un certain doute que l’expérience du Malin
Génie vient conforter. Il faut donc prendre le livre comme un point de départ
plus que comme un point d’arrivée et concevoir les trois cycles de Camus non
pas comme une progression temporelle mais comme une recherche quasi
ontologique ou métaphysique. Dans cet ouvrage Albert Camus nous parle de : Un
raisonnement absurde : L’absurde et le suicide - Les murs
absurdes - le suicide philosophique - la liberté
absurde - L’homme
absurde :
Le don juanisme - La comédie - la conquête - La
création absurde :
Philosophie et roman - Kirilov - La création sans
lendemain - Le
mythe de Sisyphe - L’espoir
et l’absurde dans l’œuvre de Franz Kafka - |
le mythe et le mythique -
Colloque de Cerisy - |
Cahiers de l’Hermétisme |
Edition
Dervy |
1987 |
||
Au
sommaire de ce livre, on peut y lire les conférences suivantes : Gilbert Durand :
Permanence du mythe et changement de l’histoire Monique Schneider :
La maitrise et la temporalité : un combat mythique. Jean-Jacques
Wunenburger : Les fondements de la « fantastique
transcendantale ». Françoise Gaillard :
Le réenchantement du monde. Simone Vierne :
Les chatoiements d’Iris et les éclipses de Diane. Antoine Faivre :
D’Hermès-Mercure à Hermès Trismégiste au confluent du mythe et du mythique. Paul-Georges
Sansonetti : Au commencement était le Graal. Michel Maffesoli :
Mythe, quotidien et épistémologie. Pierre Sansot :
La parole habitante et la pensée mythique. Jacques Dournes :
Entre histoire et rêve : le mythe épique. Un imaginaire indochinois
étendu ailleurs. Henriette Bessis :
La bacchanale et sa représentation dans les arts plastiques. Jean-louis Backès :
Hélène entre Flaubert et Simon le magicien. Claude-Gilbert Dubois :
Carmen : du reportage au mythe. Marie-Jacques Hoog :
Le mythe de la Sibylle au temps du romantisme. Michel Thérien :
Le mythe de la courtisane dans la Comédie humaine de Balzac. Pierrette Daly :
Mythologie de l’amour : d’Héloïse et Abélard à Rousseau. Max Bilen :
Le comportement mythique de l’écriture. Gilberte Aigrisse :
Mythe et poésie : mythanalyse du chant de la quaternité de Pauline
Roth-Mascagni. |
L’ÉNIGME DU GRAAL – LES HÉRITIERS CACHÉS DE JÉSUS ET DE MARIE MADELEINE |
Laurence Gardner |
Edition Dervy |
2013 |
L’énigme du Graal révèle des siècles d’archive et de documents restés longtemps et souvent sciemment inaccessibles Ils éclairent l’un des plus grands secrets des deux derniers millénaire : l’occultation de la descendance des trois enfants de Jésus et de Marie Madeleine, de leur héritage et de leur message. Beaucoup de choses ont été écrites sur le mariage de Jésus et de Marie Madeleine mais elles relevaient plus souvent de supputations que de certitudes et d’éléments objectifs. Qui était vraiment Marie Madeleine ? Qui, même, était Jésus ? Quelles sont les circonstances de cette union savamment occultée ? Ce couple a-t-il eu des enfants ? et si oui, que sont ils devenus ? L’énigme du Graal est le premier livre à répondre en détail à toutes ces questions en approfondissant notamment la dimension généalogique du sujet. Laurence Gardner est en mesure de révéler l’identité des « trois enfants messianiques » de Jésus. A l’aide de tableaux généalogiques récemment découverts ou reconstitués, l’auteur décline leurs descendances sur plus de six siècles, jusqu’à Arthur Pendragon, alias le « Roi Arthur ». L’accès à des documents inédits confinés dans les archives vaticanes (certaines archives remontent jusqu’au 2e siècle), vient compléter un dossier aussi fourni qu’édifiant sur la survivance de Jésus. C’est ainsi que l’histoire tourmentée de la lignée royale du Christ contrainte de se voiler, de hanter les coulisses pour survivre, se retrouva cryptée dans les légendes du Graal et du roi Arthur. Au gré des péripéties, nous suivons la destinée de l’Eglise chrétienne, de ses schismes, de ses affrontements entre partisans des descendants de Jésus et héritiers de Paul, et l’on découvre cette histoire religieuse sous un nouveau jour. Cet ouvrage de 430 pages, écrit par un spécialiste des lignées souveraines, généalogiste et conférencier de dimension internationale, nous apporte des réponses aux très nombreuses questions que l’on peut se poser, il nous donne un fil d’Ariane ou fil rouge que nous ne quittons pas durant tout ce récit. Au sommaire de cet ouvrage : Première partie : Les textes proscrits et les héritiers de Jésus La création du Testament : Le Jésus historique
- le canon hybride - les premières années - une question de dates - les
premiers textes - l’Evangile et le Graal – Des guenilles aux Ors : Se tirer dans le pied - persécution - l’apôtre du Christ - Hélène de la Croix - Querelles et fragments : Josèphe controversé - les Evangiles dans leur contexte - un Evangile secret - les papyrus de Madeleine - Le mariage du Messie : L’énigme de Jean - l’auteur dévoilé - onction nuptiale - la règle des quatre Un conflit d’intérêt : Les premiers Pères de l’Eglise - les apologistes - l’insondable Trinité - les voies se séparent - Deuxième partie : La dénonciation des femmes et la succession pontificale Les héritiers de la lignée : Virginité perpétuelle - une sainte distinction - la famille du Seigneur - Jésus le Nazaréen - la voie des esséniens - Rejet de la femme - La Vierge et la Prostituée : Perspective successorales - contre la loi - le fils premier-né - selon la chair - les péchés de la mère - Le mythe de la succession : Passion exaltée - la négation des femmes - le sexe et les Papes - Le temps de la corruption : le mensonge des textes - le canon d’Athanase - les règles de la sélection - l’hérésie magdaléenne - sœurs diaconesses - Troisième Partie. L’évolution de l’Eglise et la descendance de la lignée sacrée. Origines païennes : Datation de la Nativité - l’émergence de Noël - la naissance de Jésus - l’origine de Pâques - le secret de Domesday - L’île de cristal : La chapelle de la Pierre - les annales de Glastonia - les saintes familles - Divine altesse - la vigne du Seigneur - La Sainte Relique : Erreur d’interprétation - la coupe de Vie - les chevaliers du Graal - un jeu de mot - la lignée du roi - le troisième jour - Conquête et concession : Captifs à Rome - une stratégie de compromis - la mythologie paulinienne - les derniers testaments - Une famille royale : Druides et chrétiens - Hostilité ou harmonie - un enfant est né - Découverte des fils - L’héritage de l’épouse : La dernière réunion - les annales de Provence - les reliques de Madeleine - Lignage royal - Mère protectrice - Quatrième Partie : L’héritage du Graal et la tradition Arthurienne La quête suprême : Les différentes lignées - la descendance en Grande Bretagne - Accroitre la lumière - Voiler la vérité - De l’autre coté de la Méditerranée - L’arche du Graal - les rois pêcheurs - La descendance du Graal : Prolongement de la lignée - La croix interdite - la maison du lion - les eaux vives - le roi ermite - Des noms dupliqués - le poisson et le déluge - le père manquant - Les nouveaux royaumes : La connexion française - un double héritage - Rivalité - la maison de Mérovée - un âge monastique - la naissance de l’Angleterre - le terrible Pendragon - L’Eglise et la Quête : Païens et sorciers - Merlin et les seigneurs de la guerre - Pendant ce temps à Rome… - les royaumes assiégés - un saint Empire - Le royaume arthurien : Une tradition romantique - les histoires de l’Histoire - Détournements et mystifications - les batailles - Le roi d’hier et de demain : Le livre de la descendance - la révélation du sangréal - la cour d’amour - Camelot - fin des règnes - les héritiers du Seigneur - Laurence Gardner a écrit en 1999 – « Le Graal et
la lignée royale du Christ, la descendance cachée du Christ enfin
révélée » - A cette date elle posait les repaires pour l’ouvrage
décrit ci-dessus, lequel reprend et améliore celui de 1999. |
LE RAGNAROK. ÉVÈNEMENT HISTORIQUE ET
PROCESSUS SUBTIL, suivi d’ODIN et la |
Emilio THEY |
Edition
ARCHÉ MILAN |
1980 |
||
A ce moment- là, Fenrir est libéré déchainant sa fureur et rasant ciel et terre. Jörmugand le serpent de Midgard se met également en colère et soulève les eaux, inondant la terre, puis avec son souffle empoisonne les eaux et l’air. Les géants se réunissent alors pour aller combattre les dieux qui eux aussi se préparent à les affronter. Odin poursuit Fenrir, Heimdall poursuit Loki, Thor combat Jörmugand. Freyr affronte le géant Surtr et Tyr le loup Garmr.
Dans leurs combats, les dieux sont aidés par les einjerhars, les mortels
sélectionnés par les Val kyries. Ceux attribués à Odin
combattent avec lui, ceux attribués à Freyja défendent leurs clans. Dans
ces combats, Thor tue Jörmugand, mais meurt à cause de
son poison et Freyr est tué par Surtr après avoir perdu son épée.
C’est la mort de ce dernier qui met fin au Ragnarök, Surtr libre de
mettre le monde à feu. Il le détruit totalement et c’est la fin du monde.
Cependant cette fin d’un monde est annonciatrice d’un renouveau du monde.
Après le Ragnarök, la terre retrouve la vie, redevient verte et
abondante. Un nouvel Âge d’or débute, les enfants des anciens
dieux succèdent à leurs parents et Balder revient à la
vie. Lif dit la vie et Liftrhasir dit la
persistance de ce qui a survécu, étant le dernier couple
humain, repeuplent la terre. Ainsi le Ragnarök met
en avant qu’une fin du monde n’est intéressante que si elle amène une
renaissance. |
le roi et le cadavre |
Heinrich
zimmer |
Edition
Fayard |
1972 |
L’auteur nous offre ici un recueil de contes mythologiques, puisés dans les traditions hindoues et Irlandaises. La finalité est toujours la reconquête de l’intégrité perdue de l’homme et ses luttes avec les Dieux et les démons. ‘’Un soir, dans un cimetière, le roi
Trivikramasena porte un bien étrange fardeau. C’est un cadavre qu’il porte
sur son dos, et pas n’importe quel cadavre puisque celui-ci parle ! Non
content de parler, le cadavre s’amuse à poser vingt-quatre énigmes au Roi,
qui, s’il fait la moindre erreur, aura la tête qui explose… ‘’
|
le roi rebelle |
j.c. bologne |
Edition
M. DE MAULE |
2000 |
||
C'est une vieille idée que l'on retrouve aussi bien dans la tradition
chrétienne (l'arbre de Jesse) que bouddhique (l'udumbara) et que je reprends
ici dans un contexte athée. Tout le recueil est fondé sur cette unité
surnuméraire qui fait éclater un système. Aux sept merveilles, j'ai toujours
préféré la huitième -ici, j'ai consacré de courts textes au quatrième roi
(mage), au sixième sens, à la septième face (du dé)... Il s'est élaboré
autour des dix premiers nombres après les recherches que j'avais entreprises
pour Les Sept Merveilles.
|
LES BERGERS D’ARCADIE, LE MYTHE DE
L’ÂGE D’OR DANS LA LITTÉRATURE FRANCAISE DU
XVIII ° SIÈCLE |
ANDRE
DELAPORTE |
Edition
PARDES |
1988 |
||
L’âge
d’or : mythe ou réalité ? Siècle d’or placé dans un passé toujours idéalisé,
faisant fonction de modèle positif face au négatif, renvoyé par la «
dégénération » des temps présents : telle était la fonction du thème de l’âge
d’or lorsqu’il était utilisé par les prédicateurs et les moralistes du 18e
siècle ; et, à ce niveau il y a parfaite concordance dans les termes
utilisés, à défaut de communion religieuse ou idéologique, de Bossuet à
l’Abbé Fleury en passant par Fénelon, Mably, et J.J Rousseau.
|
LES CITÉS PERDUES DES MAYAS |
|
Découvertes
GALLIMARD |
1990 |
Depuis
seulement quelques décennies le voile se lève sur cette civilisation, qui
créa une architecture de géants. Petit à petit la forêt livre ses secrets.
Dans la jungle d'Amérique centrale, les explorateurs qui découvrirent au
hasard d'un voyage, le stupéfiant spectacle des temples et des palais mayas
ignoraient tout des mains qui les avaient édifiés.
Trois siècles durant, missionnaires et aventuriers visitent les vestiges des
mystérieuses cités et tracent le portrait d'un peuple sans histoire,
pacifique, ignorant des sacrifices sanglants et profondément religieux. Cette
vision romantique sera réduite à néant par les découvertes archéologiques qui
jalonnent notre siècle.
Selon Ivan Sprajc, la population de cette cité maya
se comptait probablement en dizaines de milliers d'habitants. L'archéologue
avance même le chiffre de 30 000 à 40 000 habitants, tout en soulignant la
nécessité d'attendre qu'une exploration plus poussée de la ville soit menée.
Comment la cité maya de Chactun a-t-elle été découverte ? Grâce à des
photographies aériennes, ainsi que grâce à la technique de la stéréoscopie.
La stéréoscopie ? Ce procédé d'imagerie consiste à recréer une sensation de
relief à partir de deux images planes : cette technique s'appuie sur le fait
que la perception humaine du relief provient du fait que le cerveau utilise
les deux images planes provenant de chaque œil pour reconstituer une image
unique. Nombreuses
photos. |
LES
GRANDES FIGURES DES MYTHOLOGIES |
Fernand
COMTE |
Edition
BORDAS |
1995 |
Cet
ouvrage énumère et décrit toutes les grandes figures des panthéons et des
mythologies. On
part de la Grèce antique avec la
généalogie des Olympiens et leurs mythes, ainsi on démarre d’Ouranos et de
Gaïa, suivi par les cyclopes, les titans, et suit tous les dieux et
demi-dieux qui ont structurés cette merveilleuse mythologie : Prométhée,
Atlas, Déméter, Poséidon, Hadès, Héra, Zeus, Apollon, Artémis, Hermès,
Aphrodite, Héraclès, Héphaïstos et tant d’autres. Les dieux du Moyen Orient avec Ahura Mazda, Astarté,
Baal, Enki, Enlil, Ishtar, Marduk, Mithra, Tammuz et d’autres. L’Egypte avec Amon-Ré, Isis et Osiris, Thot, Maât,
Anubis, Apis, Aton, Horus, Nout, Ptah, Sekhmet, Seth, L’Ogdoade
hermopolitaine avec les 8 couples de forces élémentaires personnification du
chaos primitif, - L’ennéade héliopolitainne et les divinités complémentaires,
éléments des forces de la nature qui donnent naissance aux deux couples Isis
et Osiris et Seth- Nephtys, - L’Inde et ses grands dieux : Le panthéon védique, les
souverains : Mitra, Varuna, Indra, Rudra, Aditi, Agni, Purusha, soma,
Vishnu, Yama, - Les Trimurti hindoue et les trois grands dieux de l’Hindouisme :
Shiva-Rudra et son fils Ganesha - Vishnu, l’omniprésent avec ses
nombreux avatars - Brahma, le créateur et son épouse
Sarasvatî - Les dieux nordiques avec : Balder, Bragi, Frigg,
Idunn, Loki, Nornes, Odin, Thor, Tyr, les Valkyries…. |
LES INCAS – PEUPLE DU SOLEIL |
Carmen
BERNAND |
Découvertes
GALLIMARD |
1991 |
||
Il existe deux légendes sur la création de l’Empire
inca, mais toutes les deux évoquent Manco Cápac, personnage dont l’existence
est encore discutée par les historiens. La première légende raconte que, fils
du dieu Soleil Inti, lui-même fils de Viracocha le Créateur, Manco Cápac
serait né avec sa sœur-épouse Mama Ocllo dans l’écume du lac Titicaca. Ce
messie fut envoyé pour fonder la cité de Cuzco et doter son peuple d’une
grande civilisation. La seconde légende parle quant à elle de quatre frères
venus avec leurs femmes. Seul l’un d’entre eux, Ayar Manco, survécut au
voyage et fonda Cuzco. Il prit le nom de Manco Cápac et devint le premier
empereur inca. La constitution de l’Empire inca aurait commencé
sous l’Empereur
Pachacútec. Vers 1438, alors que l’empire se limitait aux
alentours de la ville de Cuzco, ce dernier réussit à vaincre les Chancas.
Cette victoire marqua le point de départ de la politique d’expansion de
l’empire. Pachacútec s’appropria notamment tout le bassin du lac Titicaca,
dotant son empire d’un territoire de plus en plus vaste. A noter que
lorsqu’ils colonisaient de nouvelles ethnies, les Incas les obligeaient à se
soumettre à leur autorité, mais laissaient les Indiens garder leurs mœurs et
coutumes. Le territoire inca s’étendit en un siècle environ au gré des
gouvernances des souverains successifs, jusqu’au règne du onzième empereur
Huayna Cápac qui consolida les territoires acquis. C’est à ce moment de
l’histoire que la civilisation inca atteint son apogée territoriale, culturelle et
technologique. Celle-ci était alors caractérisée par une
capacité d’organisation régie par une discipline hors du commun, tout en prenant
en compte les singularités culturelles de ses peuplades colonisées. Le déclin
inca aurait pour origine principale la discorde entre Huáscar et Atahualpa,
les deux fils de l’empereur Huayna Cápac qui se disputèrent le trône. Cette
aporie dégénéra en guerre civile qui se termina en 1532 par la victoire
d’Atahualpa. La fin de cette guerre qui scindait l’empire en
deux fut immédiatement succédé par l’arrivée des conquistadors espagnols. Francisco Pizarro, à leur tête, demanda à rencontrer l’empereur en
paix et sans armes. Celui-ci se rendit alors dans la ville de Cajamarca,
au nord de l’actuel Pérou, avec 30 000 personnes de sa suite non armées. Mais
les Espagnols ne tinrent pas parole : une grande partie des Incas présents
furent massacrés, Atahualpa capturé. Malgré la remise d’une rançon colossale
(on parle de plusieurs tonnes d’or récoltées aux quatre coins de l’Empire
inca), il
fut tué un an plus tard en 1533, et c’est tout son empire qui
s’écroula alors avec lui. La vice-royauté de la Nouvelle-Castille est alors
créée, et Lima en devient la capitale. En 1572, enfin, le dernier fils de
l’empereur inca Túpac Amaru est capturé dans la jungle
après avoir mené une longue guérilla contre les Espagnols, puis est
exécuté. La civilisation inca était régie par un ordre social
très défini, avec une discipline particulièrement stricte.
L’organisation politique était de type monarchique, avec à sa tête le Sapa Inca
(le Seul Inca),
souverain absolu et d’origine divine. L’empereur accédait au pouvoir par
succession et évoluait en compagnie d’une noblesse de sang qui constituait
l’élite politique, militaire et religieuse de la société. Par ailleurs, il existait chez les Incas une notion
de caste. La majorité du peuple était constituée par les hatun-runas.
Ces agriculteurs, marins, pasteurs ou artisans devaient du temps de travail à
l’empire. Ils étaient organisés en ayllus,
des communautés familiales qui se mariaient entre eux par intérêt foncier,
participant ainsi à la prospérité de l’empire. Ces ensembles étaient contrôlés
par l’empereur par l’intermédiaire du curaca,
un représentant. Enfin, les yanas
vivaient quant à eux en marge de l’empire, remplissant une tâche
d’ordre servile, principalement au service de la noblesse. Les anciens
dirigeants des civilisations conquises pouvaient garder leur autorité
relative dans la mesure où ils se soumettaient entièrement à l’empereur. Les Incas vénéraient des dieux immortels,
tels que Inti,
killa (divinité
de la Lune, sœur et épouse du Soleil), ou la Pachamama (la Terre-Mère),
dont le culte est aujourd’hui encore très vivant, mais aussi des dieux mortels
à l’image de Tunupa, dieu des Volcans et de la Foudre, qui périt lors d’une
expédition sur le lac Titicaca. Les Incas vouaient de plus un culte relatif à
certains animaux tels que le serpent, les félins et les faucons sans
toutefois les considérer comme des figures divines. Par ailleurs, les
divinités des peuples conquis étaient la plupart du temps intégrées au
Panthéon. Ils pouvaient également vénérer des endroits comme des grottes
ou des rochers devenus sacrés par leur beauté ou leur histoire : les huacas. Un nouveau culte, celui de Viracocha (le Créateur)
fut créé par la suite par l’empereur Pachacutec (fils de l’empereur Viracocha Inca), sans
doute pour contrer l’influence grandissante des prêtres du culte de l’Inti, ce dernier ne
devenant plus qu’une créature de Viracocha. Les Incas, peuple extrêmement
pieux, leur consacraient des offrandes et plus rarement des sacrifices,
parfois humains comme lors de la montée sur le trône d’un nouvel empereur.
Contrairement à la religion catholique qui fut imposée au peuple inca par les
conquistadors et missionnaires espagnols, la vision conceptuelle religieuse
des Incas ne considérait pas les dieux comme créateurs de toute chose. Ils
apparaissent dans l’imaginaire et les légendes incas en même temps que les
humains dans l’histoire, et leur force est surtout celle de donner à voir et
à comprendre aux hommes le rôle qui est le leur sur terre. Ainsi, le dieu
inca relève davantage du guide spirituel que de la substance créatrice. |
LES INCAS - SYMBOLES DES INCAS, DES MAYAS ET
DES AZTḔQUES |
Heike Owusu |
Edition Trédaniel |
2001 |
||
Expansion de l’empire : La constitution de l’Empire inca aurait commencé sous l’Empereur
Pachacútec. Vers 1438, alors que l’empire se limitait aux alentours de la
ville de Cuzco, ce dernier réussit à vaincre les Chancas. Cette victoire
marqua le point de départ de la politique d’expansion de l’empire. Pachacútec
s’appropria notamment tout le bassin du lac Titicaca, dotant son empire d’un
territoire de plus en plus vaste. A noter que lorsqu’ils colonisaient de
nouvelles ethnies, les Incas les obligeaient à se soumettre à leur autorité,
mais laissaient les Indiens garder leurs mœurs et coutumes. Le territoire inca s’étendit en un siècle environ au gré des gouvernances
des souverains successifs, jusqu’au règne du onzième empereur Huayna Cápac
qui consolida les territoires acquis. C’est à ce moment de l’histoire que la
civilisation inca atteint son apogée territoriale, culturelle et
technologique. Celle-ci était alors caractérisée par une capacité
d’organisation régie par une discipline hors du commun, tout en prenant en
compte les singularités culturelles de ses peuplades colonisées. Déclin et colonisation : Le déclin inca aurait pour origine principale la discorde
entre Huáscar et Atahualpa, les deux fils de l’empereur Huayna Cápac qui se
disputèrent le trône. Cette aporie dégénéra en guerre civile qui se termina
en 1532 par la victoire d’Atahualpa. La fin de cette guerre qui
scindait l’empire en deux fut immédiatement succédé par l’arrivée des
conquistadors espagnols. |
les incas |
Alfred
metraux |
Edition
DU SEUIL |
1962 |
L’histoire
des Incas, leur religion, leur rite, légendes et mythes, leur caste, leur
destruction par les Conquistadors espagnols, leurs pyramides, leur empire qui
allait de l’équateur au Chili et le Machu Picchu. Qu’en
reste-t-il ? Les Incas étaient à l'origine une petite tribu guerrière qui
résidait dans une région de plateaux au sud de la Cordillera Central au
Pérou. Inca (Quechua inka, "Fils du
Soleil"), nom des souverains du peuple quechua, au Pérou (vallée de
Cuzco), qui établirent un empire sur la cordillère des Andes (Amérique du
Sud) du milieu du XVe siècle à la conquête espagnole en 1532. Le terme
désigne également la population de ce royaume, ainsi que celles qui lui
furent soumises. Au XIIe siècle, ils commencèrent à se
déplacer dans la vallée de Cuzco, où ils soumirent les peuples voisins et
leur imposèrent un tribut durant trois siècles. Il fallut attendre le milieu
du XVe siècle pour que les Incas entreprennent de consolider et d'étendre
leur domination sur la région. Avant cette date, leur plus grande avancée les
avait amenés à environ 30 km au sud de la capitale Cuzco, sous le règne du
sixième empereur Inca Roca, qui vécut au XIVe siècle. L'expansion commença
véritablement sous le règne du huitième empereur, Viracocha, qui vécut au
début du XVe siècle. Cependant, l'empire atteignit son étendue maximale sous
le règne du fils de Túpac, Huayna Cápac (v. 1493-1525). En 1525, le
territoire contrôlé par les Incas comprenait la partie la plus méridionale de
la Colombie, l'Equateur et le Pérou, jusqu'à la Bolivie en incluant une
partie de l'Argentine et du Chili du Nord. L'empire s'étendait sur près de 3
500 km du nord au sud et sur 800 km d'est en ouest. On estime que le nombre
d'habitants de cette immense région, issus de peuplements très divers, était
de l'ordre de 2,5 à 16 millions. Huayna Cápac mourut en 1525 sans avoir
désigné son successeur, ce qui entraîna la division de l'empire. C'est à ce
moment critique que le conquistador espagnol Francisco Pizzaro débarqua sur
la côte accompagné d'une troupe d'environ 180 hommes pourvus d'armes à feu. A
l'apogée de leur puissance, les Incas avaient développé un système
administratif et politique sans équivalent parmi les sociétés amérindiennes.
L'État inca était une théocratie fondée sur l'agriculture, organisée selon un
système rigide de castes et dominée par le tout-puissant Inca qui était
vénéré à l'égal d'un dieu vivant. Au-dessous de l'Inca, dans l'ordre décroissant
de rang et de pouvoir, se trouvaient la famille royale et l'aristocratie, les
administrateurs impériaux et la petite noblesse, puis la grande masse des
artisans et des fermiers. Du point de vue administratif, l'empire
était divisé en quatre grandes régions. Ces régions étaient subdivisées en
provinces et en diverses autres unités socio-économiques de moindre
importance, dont la plus petite était la propriété familiale étendue, connue
sous le nom de ayllu. La mise en culture des
"ayllus" - pratiquement autosuffisantes - était strictement
contrôlée par l'État. Le contrôle rapproché qu'exerçaient les administrateurs
impériaux sur l'empire, qui allait jusqu'à déplacer des populations entières
pour les implanter dans une nouvelle région pour des raisons économiques ou
politiques, fut en grande partie rendu possible par ce système de
communications d'une efficacité remarquable. L'empire inca, l'une des civilisations
les plus bureaucratisées ne possédait cependant pas d'écriture. Ses
fonctionnaires utilisaient à la place un système basé sur les nœuds de
différentes sortes de laines en des en plusieurs couleurs. Les messages qui
en résultaient servaient à enregistrer toutes les marchandises qui
entraient ou sortaient des entrepôts de l’état. Ils ne pouvaient être établis
ou décodés que par des administrateurs formés. La plupart des quipus étaient
de simples rapports comptables, utilisant le système décimal. D'autres
servaient apparemment d'aides pour se souvenir ou raconter des histoires et
des formules religieuses, et sont de nos jours indéchiffrables. Le gouvernement de Cuzco parvint
néanmoins à garder un contact étroit avec la marche des affaires de l'empire
grâce à une organisation très élaborée. Un réseau complexe de routes pavées
qui reliaient toutes les régions de l'empire accéléraient les communications;
des coureurs entraînés qui se relayaient pouvaient parcourir jusqu'à 400 km
par jour en suivant ces routes. Les routes incas reliaient les terres de leur
vaste royaume, les incas s'appuyaient sur un réseau routier exceptionnel.
Plus de 25 000 kilomètres de voies royales, empruntées uniquement par les
voyageurs officiels, permettaient une communication rapide et sûre avec le
centre de Cuzco. Sans cette infrastructure, l'état inca, immense et complexe,
se serait effondré. Les routes étaient conçues pour être utilisés par les
piétons et des caravanes de lamas. Des auberges d'état de trouvaient tous les
20 kilomètres environ. Cette infrastructure est étonnante car les incas ne
connaissaient pas la roue. Les réalisations les plus
impressionnantes de la civilisation inca furent les temples, les palais et
les forteresses placées aux endroits stratégiques, comme Machu Picchu ;
d'immenses édifices à la maçonnerie précisément ajustée, notamment le grand
temple du Soleil à Cuzco, furent édifiés avec des techniques et des outils
limités. Les édifices sont construits selon la technique " pirca "
; cela consiste à enchâssées des pierres dans un mortier de boue. Les incas
battirent plusieurs résidences somptueuses non loin de Cuzco selon par un
plan grandiose réalisé par le roi Pachacuctec. Cuzco l'ancienne capitale de l'empire
inca est en forme de puma symbolisant la force et la puissance. La cité de
Machu Picchu qui fut découverte en 1911. Elle est située à 2000 m d'altitude,
elle est environnée de terrasses agricoles ; les Andennes, patiemment
édifiées par les paysans incas. Ils cultivaient la pomme de terre et le
maïs. Parmi les autres réalisations d'exception, on peut citer la
construction de ponts de corde suspendus (certain dépassant 100 m de long),
des canaux d'irrigation et des aqueducs. Le bronze (un alliage de cuivre et
d'étain) était très souvent utilisé pour les outils et les ornements. Ces travaux étaient réalisés par la
main d'œuvre illimitée de l'empire au titre de la " mita " ;
travail obligatoire dû à l'état. Ce monarque ambitieux : le roi Pachacutec
fait aménagé la campagne environnante de terrasses, avec des kilomètres de
canaux d'irrigations pour la culture ce qui accroissait les richesses du roi. Grâce aux énormes effectifs qu'ils
pouvaient mobiliser, souvent plusieurs centaines milliers d'hommes, et à la
qualité de leurs armes courte et longue portée ; les incas disposaient, avant
l'arrivée des espagnoles, de la plus formidable armée de l'Amérique
précolombienne. Elle est constituée uniquement d'appelés entre 20 à 25 ans.
Cette force si bien organisée bénéficiait d'une infrastructure efficace de
communication et de ravitaillement. Les déplacements s'effectuaient sur un
réseau de routes de plusieurs milliers de kilomètres jalonnées de magasins
remplis de vêtements, de vivres et d'armes de toutes sortes. |
LES MYTHES FONDATEURS - DE GILGAMESH A NOÉ |
Nicole Vray |
Edition Desclée de Brouwer |
2012 |
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Cette étude donne de vrais éléments de réponse à tous ceux qui se posent de légitimes questions sur ces textes et suit au plus près l’étude scientifique des faits, des écrits et des traductions. La traduction par l’auteur des récits de la Création (Gen 1-3 ; 6-9), au plus près de l’hébreu et sous forme de poème, offre un autre regard, voire une autre lecture, sur ces récits. On parle communément de « mythes mésopotamiens », cependant, à la réflexion, cet adjectif s’avère insuffisant, et les questions se posent : Où les mythes sont-ils nés ? A quelle époque ? Comment et pourquoi ces légendes ancestrales ont-elles traversé pays et millénaire ? Quelle réalité, quelle religion se cachent derrière ces histoires fabuleuses. Et qu’on put apporter à la civilisation occidentale ces mythes appelés aussi « babyloniens » ? Quel rapport y a-t-il entre eux et l’interprétation métaphysique qu’on put en faire René Guénon avec sa Tradition Primordiale, C.G. Jung avec ses archétypes ou Henry Corbin avec son monde imaginal, ou La Franc-maçonnerie avec la légende d’Hiram ? De toute façon de monde des mythes fondateurs est un monde fascinant dans lequel chacun peut y puiser à volonté des réflexions, des pistes de méditation et des liens donnant accès à des mondes dont l’étude nous nourrit et nous ouvre en permanence de nouveaux horizons. Au sommaire de cet ouvrage l’auteur nous parle de : Première partie: La Mésopotamie - Son histoire - Babylone - La religion - Vivre avec les dieux - Le monde divin, animal et végétal - Le pays de Canaan - Le contexte géopolitique - Deuxième partie : Les mythes mésopotamiens - Le mythe d’Enki et Ninhursag - Le mythe d’Atrahasis - L’Epopée de Gilgamesh avec ses personnages et le résumé de ces mythes - Enkidou - Troisième partie : Les récits bibliques - Les récits cosmogoniques et anthropogoniques de la Création - Commentaires sur la Genèse - Le récit du Déluge et de Noé - L’épopée de la Création en cunéiforme - |
LES MYTHES GRECS -
2 Tomes - |
Robert
GRAVES |
Edition
HACHETTE |
1999 |
Apollon,
Dédale, Tantale, Hermès, Hercule, Dionysos, Œdipe, Antigone… Autant de noms qui
font partie du langage courant mais dont on semble ignorer de plus en plus
l’origine et la signification. Or l’essentiel de la littérature et de l’art
occidental n’est intelligible qu’à la lumière de la mythologie grecque, d’où
l’importance de ces deux tomes sur les mythes grecs dans lesquels Robert
Graves nous présente près de 200 mythes, qui vont de la création de l’Olympe
et la vie de ses dieux jusqu’aux aventures de l’Iliade et de l’Odyssée. Il
ne s’agit pas là d’une oeuvre d’érudition et encore moins d’un manuel
scolaire, mais d’une récréation de la mythologie par un poète qui explique et
interprète les légendes classiques à la lumière des connaissances
archéologiques et anthropologiques actuelles. Un
livre aussi précieux à l’érudit qu’à tout lecteur soucieux de comprendre et
de vivre notre culture occidentale. Un véritable trésor où l’auteur décortique près des 200 mythes
et légendes de la civilisation grecque, parmi les plus connu et les plus
représentatifs de l’homme, notamment avec le dieu Dionysos et le mythe des
centaures, mythes contradictoires auxquels s’attachent les notions de sagesse
et de dépravations, mais aussi sur le nectar et l’ambroisie des dieux. Robert Graves (1895-1985), poète, romancier historique,
essayiste, critique et ésotériste profond, vécut une grande partie de sa vie
à Majorque. Fasciné par la mythologie, il publie en 1955 « les mythes
grecs » et en 1948 « la déesse blanche ». Il meurt en 1985. |
LES MYTHES MAÇONNIQUES |
Alec
MELLOR |
Edition
PAYOT |
1974 |
L’histoire
scientifique s’est constituée au XIXe siècle, mais il est de fait que notre l’histoire
maçonnique, si elle s’est dégagée de l’ornière mythique en Angleterre et en
Allemagne, est demeure trop souvent en France une sorte de légende dorée. Or
la science historique se trouve aujourd’hui en pleine mutation, surtout
depuis la « révolution quantitative », et sort chaque jour
davantage du stade artisanal. L’histoire de la Franc-maçonnerie doit
bénéficier de ces progrès : elle n’est en effet qu’un chapitre de
l’histoire du monde, de l’histoire des mouvements ésotériques qui ont
structuré avec plus ou moins de bonheur les sociétés. Il
est apparu à Alec Mellor, spécialiste de l’histoire maçonnique, à laquelle il
a consacré de nombreuses études, traduites en plusieurs langues, que le
premier stade devait être celui de la démytification.
Le respect des légendes n’a rien à y perdre, au contraire, à ne pas être
confondu avec une œuvre scientifique. Les mythes maçonniques sont
connus : Fabuleuse et chimérique Rose+Croix, prétendu maçonnisme de la
triple devise républicaine « liberté, égalité, fraternité »,
invention de la pseudo règle du « Maçon libre
dans une loge libre », etc. Dans
cet ouvrage l’auteur s’est limité à trois « mythes »
particulièrement tenaces : Le
premier est l’imposture templière, vingt fois réfutée mais toujours présente Le
second est le nœud de complications volontairement tressé au XIXe siècle a propos des rapports entre la Franc-maçonnerie et le
mouvement du compagnonnage. Le
troisième est le contresens issu des divagations de Barruel et qui touche la
philosophie des Lumières Au sommaire de cet ouvrage : Histoire maçonnique et le clivage entre toutes les histoires,
générale, académique, philosophique ou universitaire - L’école
mythique - La régression guénonienne - Deus lettres
d’Oswald Wirth - Démythification - Le mythe templier - Les données historiques et la
culpabilité des templiers - Les opinions de : Pasquier,
Mézeray, Basnage, Roux, Vertot, Voltaire et Condorcet -
Michelet - Le mythe de la survivance templière -
L’hypothèse de Le Forestier, historien reconnu - Les templiers en
Allemagne - Le convent de Wilhelmsbad - Les
néo-temple templiers - Le mythe de la transmission
templiers-opératifs - Les templiers, l’islam et les
ismaélites - La folie templière - Le mythe du compagnonnage - Que
veut dite « Franc-maçonnerie opérative ? »
- La maçonnerie opérative médiévale - Quelles sont les
origines authentiques du compagnonnage et quelle est son
évolution ? - Condamnation par la
Sorbonne - Sa disparition sous la Révolution - Sa
renaissance sous le Consulat et l’Empire - Le mythe des Lumières - Le mythe
- La diffusion des lumières par la Franc-maçonnerie au XVIIIe
siècle - Les dénonciation de Barruel - Le concept de
« Lumière » - L’influence américaine - La
Fayette et Franklin - La guerre d’indépendance
- Thomas Jefferson et la Déclaration d’indépendance - Les
droits de l’homme et du citoyen - Les sociétés de pensées
- La loge des neuf sœurs - Voltaire - La triple
devise - La Franc-maçonnerie et la réaction contre les
Lumières - Les loges à la veille de la Révolution -
Les condamnations pontificales - Indifférence des
« salons » à la maçonnerie d’adoption - |
LES MYTHES PLATONICIENS |
Geneviève
DROZ |
Edition
LE SEUIL |
1992 |
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Au sommaire de ce livre l’auteur commente les thèmes suivants : La condition humaine - Le mythe
d’Epiméthée et de Prométhée - Le mythe d’Aristophane ou de
l’androgyne - Le mythe de la naissance de l’amour -
Le mythe de l’attelage ailé - Libération et ascension spirituelle
-
Le mythe de la réminiscence - Le mythe de la caverne
- Le mystère de l’amour - La destinée des âmes - Le mythe de la sentence
finale - Le mythe de la distribution des sanctions -
Le mythe d’Er-le-Pamphylien - Le devenir du monde - Le mythe du
démiurge - Le mythe des cycles inversés ou mythe du
politique - Le mythe de l’Atlantide - Trois mythes annexes - Le mythe de Gygès - Le mythe des cigales - Le mythe de Theuth - |
LE SYMBOLISME DES LÉGENDES |
Loeffler- Delachaux |
Compte d’auteur |
1997 |
L’homme
a toujours classé ses sentiments en deux catégories : Les sentiments négatifs qui s’associent à une idée de
défaite, de punition, de capitulation, de honte, d’un manque, d’une blessure
d’amour propre, d’une humiliation, d’une désillusion, d’un abaissement, d’un
sacrifice, d’une privation, d’une déchéance, d’un renoncement douloureux,
d’une incapacité, d’une insécurité ou d’une angoisse. Les sentiments positifs, qui s’associent aux honneurs, à la plénitude,
à l’élévation, à la considération, au fait d’avoir été donné en exemple, de
s’être distingué par une action d’éclat, d’avoir été approuvé, de s’être
montré fort, capable, compétant ou puissant. Ces
deux groupes de sentiments sont à la base de tout ce que nous pensons,
faisons ou imaginons. L’histoire fourmille de crimes et de mauvais coups par
lesquels un individu, un clan, une tribu, une famille (vendetta) ou un
peuple, ont réagi contre un sentiment d’impuissance ou de moins- value. La
littérature religieuse abonde en guerrier violents, en héros rancuniers ou en
divinités avides de représailles. Caïn tue Abel, Samson se venge des
philistins en en tuant des milliers, en incendiant leurs oliviers et leurs
récoltes ; Jéhovah est un dieu vengeur, mais aussi on y trouve Vénus
inspirant une passion criminelle à la fille de Cenchris dont la beauté lui
porte ombrage, Minerve brisant les fuseaux d’Arachné, Apollon et Diane tuant
Chloris, les enfants d’Antiope répudiés et attachant à la queue d’un taureau
la femme qui a supplantée leur mère. Au sommaire de cet ouvrage : Du
sentiment d’infériorité à la fiction - Fictions
collectives - La fiction et la vie
sexuelle - Le thème de la durée
- Le thème de l’espace - Les petits côtés
de la fiction - De l’histoire à la
légende - Mythes anciens et temps
modernes - |
LES TUATHA dé DANANN,
MYSTIQUE SOLAIRE ET ART DE LA GUERRE |
MYRIAM
PHILIBERT |
Edition
ARQA |
2009 |
Un
jour, les dieux sont venus sur la Terre… Y sont-ils restés immortels, ou
ont-ils intégré la sphère des humains, des animaux-totems et des arbres
griffés de signes oghamiques, dont il faut subir la loi ? Quelle est
donc cette mystérieuse tribu, venue du fond des âges, acharnée à conquérir le
monde par le fer comme par l’initiation solaire ? Les Tuatha dé Danann résidaient on ne sait
vraiment où, peut- être dans les îles septentrionales, apprenant la Science,
la Magie, le Druidisme et la Sagesse… La
lance de Lug et l’épée de Nuada étaient pour eux toujours victorieuses des
soldats sanguinaires, des êtres évanescents et des monstres lunaires. La
pierre de la destinée, elle, criait sous chaque roi qui gouvernait l’Irlande…
et le chaudron de Dagda offrait, au héros vainqueur, la boisson de
l’éternelle résurrection… Partie pour explorer en profondeur les mythes
ancestraux tout autant que la vérité historique de cette énigmatique tribu
celtique, Myriam Philibert fait revivre dans son livre, avec une verve à nulle
autre pareille, les facettes les plus ignorées de la geste irlandaise, mêlant
avec talent contes et légendes des Tuatha dé
Danann et traces archéologiques démontrant assurément l’existence
avérée de ces populations mal connues. Au
son de la harpe, les bardes chantent l’épopée de Cuchullainn et Myriam
Philibert, docteur en Préhistoire, en guide averti des arcanes celtiques,
nous initie savamment à la quête suprême, celle de la mystique solaire et de
l’art de la guerre… Cet ouvrage exceptionnel, fait de braises ressurgies d’un
lointain héritage traditionnel, calligraphié tel le livre de Kells, par des
plumes de cygnes immaculés ; avec un glossaire en fin d’ouvrage de plus
de 200 noms de dieux, de souverains des mondes, de héros de légendes
oubliées, de fées, de magiciennes et de sirènes, de druides et de bardes,
d’enchanteurs et de prêtres aux cents noms, ne pourra laisser indifférent le
chercheur sincère en queste de vérité, désireux de rejoindre le Sidh jusqu’à
l’infini des mégalithes, le continent englouti et le monde blanc, oublieux
qu’il sera des champs de bataille et de la corneille des combats.
|
les visions de st nicolas de flue |
M.
Louise von frantz |
Edition
DERVY |
1988 |
Peu
connu du public francophone, St Nicolas de Flue occupe une place importante
dans l’histoire de la Suisse du XVème siècle. D’abord paysan, père de famille
et homme public, il quitte les siens au milieu de sa vie, pour se bâtir un
ermitage et s’y livrer à la contemplation. L’auteur nous introduit dans
l’univers intérieur de ce personnage paradoxal et fascinant et fait
apparaître le lien de ses visions avec les mythes et légendes de la Suisse
primitive. Nous voyons ainsi revivre une figure immémoriale, celle du
prêtre-médecin, du « chaman ».
Saint
Nicolas de Flue naquit en Suisse, de parents pieux. Un jour, à la vue d’une
flèche élancée, sur une montagne voisine, il fut épris du désir du Ciel et de
l’amour de la solitude. Il se maria pour obéir à la volonté formelle de ses
parents et eut dix enfants. Son mérite et sa vertu le firent choisir par ses
concitoyens pour exercer des fonctions publiques fort honorables. Sa prière
habituelle était celle-ci : "Mon Seigneur et mon Dieu, enlevez de
moi tout ce qui m’empêche d’aller à Vous. Mon Seigneur et mon Dieu,
donnez-moi tout ce qui peut m’attirer à Vous." Il
avait cinquante ans, quand une voix intérieure lui dit : "Quitte
tout ce que tu aimes, et Dieu prendra soin de toi." Il eut à soutenir un
pénible combat, mais se décida en effet à tout quitter, femme, enfants,
maison, domaine, pour servir Dieu. Il s’éloigna, pieds nus, vêtu d’une longue
robe de bure, un chapelet à la main, sans argent, sans provision, en jetant
un dernier regard tendre et prolongé vers les siens. Une
nuit, Dieu le pénétra d’une lumière éclatante, et depuis ce temps, il
n’éprouva jamais ni la faim, ni la soif, ni le froid. Ayant trouvé un lieu
sauvage et solitaire, il s’y logea dans une hutte de feuillage, puis dans une
cabane de pierre. La nouvelle de sa présence s’était répandue bientôt, et il
se fit près de lui une grande affluence. Chose incroyable, le saint ermite ne
vécut, pendant dix-neuf ans, que de la Sainte Eucharistie ; les
autorités civiles et ecclésiastiques, saisies du fait, firent surveiller sa
cabane et constatèrent la merveille d’une manière indubitable. La
Suisse, un moment divisée, était menacée dans son indépendance par l’Allemagne.
Nicolas de Flue, vénéré de tous, fut choisi pour arbitre et parla si
sagement, que l’union se fit, à la joie commune, et la Suisse fut sauvée. On
mit les cloches en branle dans tout le pays, et le concert de jubilation se
répercuta à travers les lacs, les montagnes et les vallées, depuis le plus
humble hameau jusqu’aux plus grandes villes. Nicolas fut atteint, à l’âge de
soixante-dix ans, d’une maladie très aiguë qui le tourmenta huit jours et
huit nuits sans vaincre sa patience. |
LES VOYAGES DE CYRUS,
suivi
d’un discours sur la mythologie |
Le
Chevalier Michel de RAMSAY |
Edition
H. Champion |
2002 |
||
Ce
sont les raisons pour lesquelles nous les trouvons dans les textes
fondamentaux du Rite Ecossais Anciens et Accepté. Le Discours de Ramsay comporte
deux parties bien distinctes : la première partie traite « des qualités
requises pour devenir Franc-maçon et des buts que propose l'Ordre », la
deuxième partie conte « l'origine et l'histoire de l'Ordre ». Avec
son discours Ramsay pensait qu'il fallait proposer un programme plus
intellectuel à l'aristocratie pour atteindre les buts de la Maçonnerie tels
qu'il la concevait à savoir, « former des hommes, les unir par la
théologie du cœur en une seule nation spirituelle, travailler au progrès des
sciences utiles et des arts libéraux » on y trouve l'influence de
Fénelon, ainsi que le projet de l'Encyclopédie. Ramsay par son discours prend
tout naturellement la suite de la Tradition anglaise dont la plus ancienne
trace d'un discours remonte à juin 1721, celui prononcé par Théophile
Désaguliers. Ramsay a bâti son discours en deux parties bien distinctes : La
1ère partie traite des qualités requises pour devenir un bon franc-maçon et
des buts de l'Ordre. La 2ème partie nous instruit, quant à elle, sur l'origine
et l'histoire de l'Ordre. Quatre qualités sont demandées pour entrer dans l'Ordre : La
Philanthropie, ou L'Humanité. La
Morale pure Le
Secret inviolable Le
goût des beaux-arts En
citant ces quatre qualités nécessaires pour devenir un bon franc-maçon Ramsay
les présente d'une manière plutôt flatteuse pour tous ces nobles de haut-rang
qui composent en grande partie les Loges. « La noble ardeur que vous
montrez, Messieurs, pour entrer dans le très ancien et très illustre ordre
des Francs-maçons, est une preuve certaine que vous possédez déjà toutes les
qualités requises pour en devenir membres ».De nos jours, rien n'est
changé, lorsque l'on pré sent un profane apte à venir nous rejoindre sur nos
colonnes, c'est bien que estimons qu'il a les qualités requises pour devenir
Franc-maçon ou que nous jugeons qu'il est perfectible et qu'il travaillera à
son amélioration. Il
s'attaque « à tous ces législateurs politiques qui n'ont pu rendre leur
établissement durable, quelque sage qu'étaient leurs Lois ; elles n'ont pu
s'étendre dans tous les pays et dans tous les siècles...ni convenir au goût,
au génie et aux intérêts de toutes les nations ». Il met en cause dans ce
passage le fait que l'absence de philanthropie de ces législateurs détruisait
et malgré l'amour qu'ils avaient de leur Patrie. Les violences guerrières
poussées à l'excès détruisent l'amour et l'humanité en général. Il nous
parle, également, d'universalisme où le Franc-maçon serait citoyen du monde.
« Le monde entier n'est qu'une République dont chaque nation est une
famille, chaque particulier un enfant ».Puis suit deux paragraphes dans
lesquels Ramsay justifie la Franc-Maçonnerie et son désir profond de voir
s'ériger cette religion universelle qu'il prône depuis un certain temps celle
de l'Amour, concepts qu'il tient de Fénelon son Maître qui écrivait dans
Télémaque : « Tout le genre Humain n'est qu'une famille dispersée sur la
face de la terre. Tous les Hommes sont frères et doivent s'aimer comme tels »et
de Tolérance qu'il avait découvert auprès de Madame Guyon. Concernant
la deuxième qualité requise, La Sainte Morale, Ramsay écrit qu'il se devait
d'exister « l'Ordre des francs-maçons pour former des Hommes aimables, de bons
citoyens, de bons sujets inviolables dans leurs promesses, fidèles adorateurs
du Dieu de l'Amitié, plus amateurs de vertus que de récompenses ». A
l'instar des Ordres religieux ou militaires existants. Suit la formation de
ces Hommes en trois étapes afin que « notre institution renferme toute la
philosophie des sentiments et toute la théologie du cœur ». et de finir
ce chapitre sur la Saine Morale en soulignant l'importance de l'agape
fraternelle comme la continuité de nos travaux spirituels. « Nos festins
ne sont pas ce que le monde profane et l'ignorant vulgaire s'imaginent. Tous
les vices du cœur et de l'esprit en sont bannis et l'on a proscrit
l'irréligion et le libertinage, l'incrédulité et la débauche. Nos repas
ressemblent à ces vertueux soupers d'Horace où l'on s'entretenait de tout ce
qui pouvait éclairer l'esprit et inspirer le goût du vrai, du bon et du beau ». Troisième
qualité, le secret. Il nous rappelle : « nous avons des secrets, ce sont
des signes figuratifs et des paroles sacrées qui composent un langage tantôt
muet, tantôt très éloquent pour le communiquer à la plus grande distance et
pour reconnaître nos confrères de quelques langues qu'ils soient ». Il
revient encore une fois sur l'universalité de ce que doit être pour lui la
Franc-Maçonnerie. et d'insister : « Ce secret inviolable contribue
puissamment à lier les sujets de toutes les nations et à rendre la
communication des bienfaits facile et mutuelle entre nous ». Il n'oublie
pas tout de même de nous rappeler qu'en cas de manquement à notre serment je
cite : « que les peines que nous lui imposons sont les remords de sa
conscience, la honte de sa perfidie et l'exclusion de notre société ».
Dans ce chapitre sur le secret il prend également une position très nette sur
la non admission des femmes. « Nous ne sommes pas assez injustes pour
regarder le sexe comme incapable du secret, mais sa présence pourrait altérer
insensiblement la pureté de nos maximes et de nos mœurs ». Quatrième
qualité, le goût de la Science et des Arts Libéraux. « L'Ordre exige de
vous de contribuer par sa protection, par sa libéralité ou par son travail à
un vaste ouvrage auquel nul Académie ne peut suffire, parce que toutes ces
Sociétés étant composées d'un très petit nombre d'hommes, leur travail ne
peut embrasser un objet aussi étendu ». Et de continuer : « Tous les
Grands Maîtres, exhortent les Savants et tous les artisans de la
Confraternité de s'unir pour fournir les matériaux d'un Dictionnaire
Universel des Arts Libéraux et des Sciences utiles...par là on réunira les
Lumières de toutes les Nations dans un seul ouvrage qui sera comme une
Bibliothèque Universelle de tout ce qu'il y a de grand, de lumineux, de
solide et d'utile dans tous les arts nobles ». Connaissances
universelles, fraternité de connaissance par l'apport de sa pierre
personnelle correctement taillée pour la construction de l'humanité,
fraternité de comportement que chaque homme doit avoir envers ses semblables,
fraternité de reconnaissance dans les différences de chacun voilà le message
que Ramsay souhaitait faire passer auprès des postulants. |
L’HISTOIRE: MYTHE ET MANIPULATION |
Divers auteurs |
EDIMAF |
1996 |
Revue
maçonnique qui dans ce N° d’Octobre 1996, revient sur divers cas de mythes
avec leur manipulation. Au sommaire : Poky
Rochard nous parle de : Portraits d’ancêtres Daniel
Ligou : Un cas d’espèce nommé Clovis ainsi que Voltaire et le mythe
fondateur de la France - Jean
louis Coy : La légende et la Vérité Antoine
de Blinger : Le silence d’Heidegger Jean-Georges
Samacoïtz : La clé des châteaux interdits Edouard
Boeglin : Au début était le mythe Robert
Chabot : Le soleil se lève à l’ouest |
18 M
MYTHES ET DIEUX DE LA SCANDINAVIE ANCIENNE |
Georges
DUMEZIL |
Edition
GALLIMARD |
2000 |
||
Après
avoir évoqué les liens qui unissaient Dumézil à l’Europe du Nord, en
particulier avec la Suède, où il séjourna à de nombreuses reprises à partir
de 1931, le préfacier de cet ouvrage – F. Dillmann – souligne l’ampleur et la
diversité de la contribution de Dumézil à cette étude de la mythologie
Scandinave Au sommaire de cet important ouvrage : Tarpeia - deux petits dieux
scandinaves : Byggvir et Beyla - la gestatio de Frotho
III et le folklore du Fridebjerg - le noyé et le
pendu - Niord, Nerthus et les génies de la
mer - les armes des dieux -
Heimdall - Edda et le Rig Veda
- Balderus et Hotherus - Balderiana
minora - Vidar et Gram -
Horwendillus - Attila entre deux trésors
- les objets tridimentionnels dans les contes et les légendes
scandinaves - les trois ruses de la fille de Billing
- les trois fonctions entre homme et femme - la
malédiction du scalde Egil - |
MYTHES ET MÉTAPHYSIQUE |
Georges
GUSDORF |
Edition
FLAMMARION |
1984 |
La
science a découvert que les primitifs, naguère méprisés pour leur manque de
raison, possédaient dans leurs mythes, une sagesse d’un type particulier, qui
a permis à leurs civilisations de subsister pendant des millénaires. Sagesse
à hauteur d’hommes, préservatrice du genre de vie et garantie de l’équilibre
de chacun, exemple d’une philosophie qui a réussie dans sa mission de donner
forme spirituelle et figure humaine à un petit monde unanime. S’appuyant
sur les travaux de Dumézil, Claude Levi Strauss et de M. Eliade, l’auteur
nous propose d’écouter la leçon de ces mythes. Pour lui ces mythes furent une
métaphysique avant d’être la métaphysique adaptée aux exigences d’un moment
de la conscience humaine. La
philosophie d’aujourd’hui doit être une mythologie seconde, par opposition à
une mythologie première et primitive. Elle ne doit pas être une architecture
de concepts, mais une justification de l’existence réelle dans la plénitude
de ses vécus. Au sommaire de cet ouvrage l’auteur nous nous parle de : 1e partie : La conscience mythique : Conscience
comme structure de l’être dans le monde - Annonce d’une ontologie
spontanée - L’expérience mythique comme liturgie de
répétition - Le mythe comme mode d’engagement dans le réel
- Non pas allégorie mais tautégorie ou ontologie jouée -
Les implications ontologiques de la répétition - La conscience
mythique recouvre les domaines indissociés de la science et de
l’histoire - Le mythe, principe de conservation - Le
Mana comme sens d’univers - Le mana comme signifiant
flottant - le sacré organisé - Le cosmos
mythique - L’espace mythique et sacré, géographie existentielle
du monde primitif - L’espace rituel, le lieu saint et l’objet
sacré - Le temps mythique, champs temporel primitif -
le temps communautaire - Sens et structure du calendrier comme
liturgie - La fête qui débouche sur le Grand espace et le Grand
temps - Kamo - Pas de notion du corps ni de la
mort - 2e partie : La conscience intellectuelle :
L’émancipation du règne humain - Le sommeil dogmatique du
mythe - De la préhistoire à l’histoire -
Anthropologie de la préhistoire - La découverte de
l’universalité : l’Âge des empires et l’astrobiologie - La
notion de loi et le sens de l’éternel retour - La découverte de
la personnalité et la révolution socratique - Apparition des
personnages historiques - Socrate, liquidateur de la
conscience mythique mais surtout fondateur de la raison -
Naissance d’un savoir rationnel - Le Moi rationnel -
La découverte de l’univers géographique - Triomphe de
l’universalité - Le monde intelligible -
Domestication rationnelle de l’espace et du temps - Le Dieu des
philosophes - Le sacré - La religion et le
révélation - Le Dieu Raison - La raison
triomphante - 3e partie : La conscience existentielle : Le retour de
la conscience mythique refoulée - L’itinéraire spirituel de
Lévy-Brühl - L’anthropologie concrète - La
redécouverte de l’incarnation - Le monde vécu -
Cosmologie scientifique et cosmologie vécue - Bachelard
- Le Dieu vivant - Persistance du sens de l’incarnation et
de la révélation dans le christianisme contemporain - Le
mystère - L’intelligibilité existentielle du mythe -
Le mythe comme spécificité humaine - |
mythologies |
Collectif |
Edition l’olympe |
1996 |
||
Le génie des Grecs n’a pas été celui d’inventer ces
histoires, car chaque peuple possédait ses mythes propres, et la mythologie
grecque est faite de tous les mythes de Méditerranée, des colonnes d’Hercule
à la Mer Noire, des Alpes aux sources du Nil et à l’Atlas : le génie des
Grecs a été de les avoir transcrits, non qu’ils furent les seuls à posséder
l’écriture, mais parce qu’ils ont été parmi les rares à utiliser l’écriture
pour autre chose que la comptabilité. Poètes, dramaturges, philosophes, fabulistes, historiens,
géographes… : ils ont tous fait appel aux mythes. La mythologie est presque
partout dans les textes grecs anciens. Mais le « Grand Texte
Originel », l’équivalent de la Bible, de la Légende dorée ou des Veda,
et qui aurait rassemblé toute l’histoire de tous les dieux, de la création du
monde aux derniers héros, n’existe ni n’a sans doute jamais existé. Tout ce
que l’on apprend, au travers des textes, soit par les allusions qui les
émaillent, soit que ces textes soient entièrement consacrés aux mythes, comme
par exemple, la Théogonie d’Hésiode, forme un "corpus" plein
de contradictions. Par exemple, une contradiction de taille entre ces deux
auteurs, à propos d’une des plus importantes déesses de l’Olympe, Aphrodite,
déesse de l’amour est, pour l’un, fille de Zeus, et pour l’autre, d’Ouranos,
le ciel. Les Romains possédaient leur propre mythologie avant de "croiser
le chemin" des Grecs qu’ils admiraient et imitaient. Mais on estime en
général que le caractère propre de la mythologie grecque est très différent
de la romaine. Bien entendu, la période hellénistique (conquête de la Grèce
par la Macédoine et constitution de l’empire d’Alexandre jusqu’à l’époque
byzantine), où la culture grecque a été préservée et s’est étendue en Asie et
en Egypte (création de la grande bibliothèque d’Alexandrie), nous intéresse,
de même que l’époque byzantine, bien que la religion polythéiste grecque eut
disparu, au profit du christianisme, car de nombreux mythes ont été
sauvegardés par des auteurs chrétiens chargés de la combattre… |
18 N
nuada au bras d’argent |
Jim
FITZPATRICK |
Edition
COOP BREIZH |
1998 |
||
Nuada
à la Main d'Argent devint Nodens en Irlande ou Nodons chez les gaulois, Il
est l'équivalent du gallois Nudd Il est parfois
appelé par les Britanniques Llud Llawereint (à la main d'argent). C'est un dieu guérisseur
britannique dont ses chiens aussi étaient supposés soigner les malades. Ce
dieu fut adoré pendant l'occupation romaine et les ruines d'un temple ont été
découvertes au bord de la rivière Severn. De somptueuses lithographies enjolivent cette épopée d’un
autre âge. |
18 P
PAYS
LḖGENDAIRES - B.A BA |
Daniel
Kircher |
Edition
Pardès |
2004 |
À toutes les époques, y compris la
nôtre, l'humanité a cru à l'existence de pays qu'elle ne connaissait que par
ouï-dire. Ces contrées lui ont paru si fascinantes que des aventuriers, des
savants, et même des papes, se sont mis à leur recherche. Ce B.A.-BA des pays
légendaires nous fait découvrir ces destinations fabuleuses l'Atlantide, bien
sûr, recherchée par les Modernes plus encore que par les Anciens, le Pays
d'Ophir, célèbre pour ses richesses, Thulé et l'Hyperborée. Mais aussi le
royaume du Prêtre Jean, le Vinland et le fameux El Dorado. Ainsi que, plus
près de nous, le continent Mu découvert par le colonel Churchward et
l'extraordinaire royaume souterrain d'Agartha. L'auteur analyse strictement
les débuts de leur légende, en décrit le développement et les conditions,
parfois burlesques, souvent tragiques, qui ont présidé à la recherche de ces
contrées considérées comme le Paradis perdu par toutes les générations Qu'est- ce que l'Eldorado ? : El Dorado
(« le doré »), aux Amériques,
nom donné au XVIe siècle par les conquistadores espagnols au chef
légendaire d'une tribu d'Indiens, qui aurait vécu dans le nord de l'Amérique
amérindienne. Dans la mythologie, le cacique est un personnage richissime
dont le corps est couvert de poudre d'or lors des fêtes célébrées chaque
année. Par la suite, Eldorado désigna le royaume de ce cacique qui, selon la
tradition, regorgeait d'or et de pierres précieuses: cette fabuleuse contrée
fut parfois appelée Manoa ou Omoa dans la légende. Les conquérants, en quête
de trésors, crurent en cette légende et partirent explorer le pays mais
furent victimes, pour la plupart, de privations et de maladies. La plus
célèbre expédition fut conduite par l'explorateur espagnol Francisco de
Orellana qui, en 1540 et 1541, descendit le cours de l'Amazone jusqu'à
l'Atlantique dans l'espoir vain de trouver la cité d'or. En 1541, l'aventurier allemand Philipp
von Hutten partit de Coro, colonie allemande du bord de mer au Venezuela, et
poussa son exploration jusqu'à la région d'Omaguas, située près de l'Amazone.
En 1595, l'explorateur anglais sir Walter Raleigh partit également à sa
recherche et, de retour en Angleterre, publia un récit romancé de son voyage,
dans lequel il décrivit Manoa comme une île du lac Parima, en Guyane. Pendant
plus de deux siècles, le lac figura sur toutes les cartes, avant qu'on
découvre que son existence était purement imaginaire. Le terme Eldorado est
également employé aujourd'hui pour désigner un lieu fictif aux ressources
inépuisables où chacun peut s'enrichir à sa guise. La littérature et en
particulier la poésie ont fréquemment fait référence à cette légende. Tous les hommes, à leur naissance,
acquièrent un goût plutôt ardent pour la supériorité, l'argent et le bonheur,
mais aussi pour la paresse. Par conséquent, il est alors impossible que
l'égalité entre les hommes existe et qu'il n'y ait pas de jalousie. La
société ne peut pas subvenir à ses besoins si tous les hommes sont égaux.
Normalement, l'égalité est naturelle mais utopique. Le problème est que les
hommes ont dépassé la limite où l'inégalité était acceptable. Tous les hommes
ont raison de penser qu'ils sont égaux aux autres. Mais un employé ne doit
pas commander un employeur. A l'égard d'un homme qui exerce une profession
libérale, les monsignors qui n'ont pas plus de connaissances que lui le reçoive
partout avec un air de protection et de mépris. Donc il doit prendre le parti
de s'en aller. |
PÈRE - NOËL -
B.A-BA |
ARNAUD
D’APREMONT |
Edition
PARDES |
1999 |
||
Doit-on
croire au Père Noël à l’aube du troisième millénaire ? Oui, plus que jamais.
Car il est l’étincelle de l’espoir, l’annonce écologique d’une nature
sommeillante prête à s’épanouir de nouveau à la lumière.
Au sommaire de ce livre : La Fête de Noel - le solstice d’hiver
- portrait du Père Noël - naissance -
Saint Nicolas, Santa Claus - Qui a peur du Père
Noel ? - les adversaires du mythe - le dieu
Odin-Wodan - le druide chamane Merlin - le
Seigneur du Désordre médiéval - les mères Noël -
symbolisme du Père Noel - le Père Noel, homme sauvage et
chamane - Noel et le père fouettard - la
hotte du Père Noel - les cadeaux, la monture, les vêtements, le
traineau et les demeures - l’arbre de feu
- l’Eternel retour - fonction initiatique et de
l’éveil religieux - retour à l’enfance, à l’âge d’or et à
la mort - la vie et l’amour - ne jamais
cesser de croire au Père Noel - oui, le Père Noel existe
- rencontre et communication avec le Père Noel - |
18 R
REGARDS
SUR LA SYMBOLIQUE DE LA TOISON D’OR |
MAX
CÉLÉRIER |
ÉDITION
DU BIEN PUBLIC |
1990 |
Toison d’or. Si lointaine et, en même temps, si proche de
la Bourgogne, pour lui donner le sens le plus élevé de sa vocation et étendre
son rayonnement à tout l’Occident. Passant
de la légende à l’Histoire, elle ressurgit à la cour de Bourgogne avec
l’Ordre de la Toison d’Or, fondé en 1430 par Philippe le Bon. La fondation de
cet ordre chevaleresque prenait racine dans le mythe grec de Jason et les
Argonautes dont les aventures ont été racontées par Appolonios de Rhodes, au
3e siècle avant J.C, et par Orphée, prince de Thrace, dans les
« argonautiques orphiques ».
Jason et ses compagnons sont emmenés par la nef Argo, en un voyage fabuleux
vers un pays lointain, la Colchide, à la conquête de la Toison d’Or qui a été
déposée sur un arbre, près des rives du fleuve Phase. Le
mythe a une portée universelle ; il affirma la suprématie de valeurs
intemporelles. Le théologien Guillaume Filastre, deuxième chancelier de
l’Ordre, l’avait bien compris en le réintégrant dans le dessein du
christianisme. Le but de la quête n’est pas d’acquérir un pouvoir quelconque.
Bien plus, le cheminement vers la Toison d’or, mène à l’éveil d’une
conscience éclairée par l’esprit, inspiratrice de justice et de vérité. Ceci
est particulièrement vrai pour la Toison de Gédéon, le héros biblique
du livre des Juges qui conduisit Israël à la délivrance après avoir renversé
les cultes idolâtres, et qui partagea le patronage de l’Ordre de la Toison
d’or avec Jason. Ce
livre, illustré par un armorial manuscrit, inédit, de l’ordre de la Toison
d’or, propose une approche de la signification symbolique de la Toison d’or. Est proposé à notre réflexion : Jason, Le langage symbolique, Hermès médiateur, Le principe des
métamorphoses, Le centaure, Le Bélier, Le paon, La chouette, Le héron, La
colombe, Le serpent, Les taureaux, Le faisan, Les enfants d’Athamas, La
traversée du gué, La nef sacrée, La table du Roi Phineus, La passe des
Symplégades, La science de Médée, Le dragon dévorateur, Le labour primordial,
L’arbre de la Toison d’or, Gédéon, La prudence, La toison de Gédéon selon
saint Bernard, La rosée, La croix de saint André, Les noces de l’Âme et du
Verbe. |
RÊVES ET LḖGENDES D’HIER ET D’AUJOURD’HUI |
Olivier Rimbault |
Presses universitaires |
2016 |
||
Au-dessus du village, près des
murs du château en ruine, noircis par le carnage de 1244, apparaît une forme
blanche qui marche lentement. C'est Esclarmonde, la dame blanche du château
d’Esclarmonde est la fille du seigneur de Péreilhe, un des chefs de la
résistance héroïque à Montségur. ECLAIR serait le synonyme d'Esclarmonde. De
loin, curieusement, cette apparition semble danser sous la pluie, jouer avec
le vent, tourner avec la foudre en levant ses longs bras vers le ciel. Il
semble que tous les démons du ciel soient attirés par elle. Mais si vous vous
approcher d'elle, vous entendrez au milieu du souffle du vent, des chants
tristes, des mots de gémissements, et des pleurs à vous glacer le sang.
Esclarmonde pleure les victimes de ce mois de mars encore dans nos mémoires,
où ces 250 amis cathare périrent sous le joug des seigneurs du Nord. Lorsque
la tempête s'éloigne, et que le soleil tente de se faire une place au milieu
des denses nuages noirs, la Dame blanche disparaît, non sans avoir jeté un
dernier regard vers sa ruine. Certains habitants affirment qu'elle est là
pour nous prévenir d'une catastrophe, et nous protéger des flammes du ciel .....
mais ils ne le disent qu'avec les yeux plissés et à voix basse. " |
rosslyn –
gardien des secrets du saint graal |
W.
murphy & M. hopkins |
Edition Trédaniel |
1999 |
Les
auteurs sont partis sur les traces des plus grands mystiques de l’histoire
spirituelle. Ils ont rencontré des néo-platoniciens, des templiers, des
gnostiques, des Franc-maçons, des Cathares, des bâtisseurs de Cathédrales,
tous membres de la confrérie du Saint Graal. Ils
ont visité les plus hauts lieux spirituels fonctionnant à la manière des
Chakras. Ils sont allés des sanctuaires égyptiens à St Jacques de
Compostelle, de Toulouse à Chartres et de Paris, à Rosslyn, cette petite
chapelle qui a tant de secrets, ils vous la font découvrir à travers ce
pèlerinage initiatique. Tout au long de l'histoire,
des artistes ont truffé leurs oeuvres de codes, de symboles et de références
occultes : Mozart aurait intégré des références maçonniques dans certains de
ses opéras et les tableaux de Léonard de Vinci semblent souvent remplis de
symboles subtils et d'allusions sous-jacentes…Les architectes aussi ont
glissé des messages cachés dans leurs édifices. À Roslin, en Écosse, se
trouve l'énigmatique chapelle de Rosslyn, dont la première pierre fut posée
le jour de la Saint-Matthieu en 1446. Elle foisonne de références cachées et
codées qui fascinent les visiteurs depuis des siècles. L'une des principales
curiosités de cette chapelle est le pilier de l'Apprenti, qui forme une
magnifique hélice sculptée. Rosslyn Chapel : l’endroit se situe à
quelques dizaines de kilomètres d'Edimbourg, la capitale culturelle de
l'Ecosse, dans un village sans intérêt particulier. Des inscriptions sacrées
celtes ont été trouvées à proximité, et Rosslyn fait partie d'un complexe
druidique dédié à Saturne, l'étape ultime de l'initiation celte. La légende relate que
le Maître Maçon reçut l'ordre d'exécuter un pilier selon un modèle exact.
L'oeuvre à réaliser était si belle et si difficile que le Maître sentit qu'il
devait partir se recueillir à l'étranger en un lieu saint avant d'entamer le
travail. Durant son absence, un apprenti osa entreprendre l'ouvrage et signa
ainsi son extraordinaire habileté. Le Maître revint... et devant le résultat,
il fut prit d'une jalousie telle qu'il tua sur le
champ l'apprenti d'un coup de maillet à la tête. Il fut à son tour châtié de
manière exemplaire : pendu ! Depuis ce jour, la tête de l'apprenti figure sur
un pilier face à celle de son Maître... Un autre récit ajoute que l'évêque
des lieux se trouvait à Rome tandis que la construction de l'édifice s'achevait.
Il obtint du Pape l'autorisation de "réconcilier Rosslyn",
c'est-à-dire d'effacer symboliquement toute trace d'un acte de violence
commis sur les lieux. Cependant cette affaire se révèle beaucoup plus
troublante encore Ce pilier surpasse en
ornementation tous les autres de la collégiale. Son tronc se termine par les
12 constellations du zodiaque tandis que ses racines sont entourées par des
dragons serpents. Pareille description renvoie immédiatement à la
spiritualité scandinave. Ce pilier est en fait un arbre, et le plus fameux
d'entre tous : Yggdrasill. Ses racines sont constamment rongées par un
serpent qui se nourrit de sa sève : il s'élance en portant plusieurs mondes à
différents niveaux, ce qui montre leur degré de spiritualité. Le monde des
hommes figure au milieu ; par conséquent, les humains doivent effectuer un
choix qui les conduira à une élévation vers la lumière ou à une descente vers
les profondeurs des instincts. Le monde des Elfes culmine au sommet. Le
zodiaque du pilier signifie que la création est couronnée par des forces qui
œuvrent en unité au service de l'épanouissement de la conscience. Cet Arbre,
c'est l'Arbre de Vie. Mais Yggdrasill est aussi ... l'Arbre du pendu ... ce
qui nous renvoie au Maître du pilier ! |
rosslyn –
le glaive & le graal – les secrets de rosslyn
chapel |
Andrew
sinclair |
Edition Déméter |
2006 |
||
La
tombe de leur Grand Maître St Clair, avec un Graal sculpté dans la pierre,
repose dans Rosslyn, chapelle emblématique du mouvement maçonnique. Grâce à
ses compétences maritimes et à la fortune des Templiers, le Prince Henri St
Clair, Grand Maître partit à la recherche d’une nouvelle Jérusalem dans le
Nouveau Monde. Il prit pied avec trois cents colons en premier en Nova Scotia
comme on l’appelle maintenant. Ce fut ensuite la Nouvelle Angleterre plus de
90 ans en avance sur Colomb.
|
ROSSLYN – SPLENDEURS, MYTHES et RÈALITÉS |
Robert
L.D. COOPER |
ÉDITION
DE LA HUTTE |
2011 |
||
Robert
L.D. Cooper, dans le cadre de sa charge à Edinburgh à la Grande Loge d’Ecosse,
est dépositaire de quelques- uns des plus anciens et des plus précieux
documents maçonniques du monde, aussi il nous explique les faits documentés
et prouvés au sujet de cette énigme de Rosslyn Chapel, un livre très
documenté et passionnant. Un autre objectif de ce livre est de traiter
l’histoire de la franc-maçonnerie écossaise de façon plus approfondie, car
depuis le livre très documenté et magnifique de David Stevenson, rien
n’a été fait. D'aucuns
pensent que ce pilier et son pendant, le pilier du Maître, représentent Boaz
et Jachin, les piliers qui ornaient l'entrée du premier temple de Jérusalem.
Sur l'architrave qui relie les deux piliers, on peut lire l'inscription
latine Forte est vinum fortior est rex fortiores sunt mulieres super omnia
vincit veritas, c'est-à-dire : « le vin est fort, le roi est plus fort,
les femmes encore plus fortes, mais c'est la vérité qui domine tout. » Cette
citation provient du troisième chapitre du livre d'Esdras, un livre apocryphe
de la Bible. Cette chapelle a également un lien très ancien avec la
franc-maçonnerie, et même, d'après la légende, avec les Templiers... On
trouve dans l'église de multiples références à la clé d'Hiram, composante
majeure de la légende maçonnique. À l'époque moderne, l'édifice a souvent été
utilisé pour les cérémonies des francs-maçons. À
cause de son lien avec la franc-maçonnerie et des rumeurs selon lesquelles
elle recèlerait des cryptes secrètes, la chapelle a parfois été évoquée comme
le lieu où pourrait reposer le Saint-Graal : trois coffres médiévaux seraient
enterrés dans les environs… Mais les recherches au scanner et des fouilles
dans et autour de l'édifice n'ont jamais rien révélé. Une des explorations,
cependant, donna d'intéressants résultats : en 2005, le compositeur écossais
Stuart Mitchell a réussi à élucider une série complexe de codes cachés dans
213 cubes du plafond de la chapelle. Après avoir réfléchi au problème pendant
20 ans, Mitchell a découvert que les motifs des cubes formaient une partition
de musique écrite pour 13 musiciens du Moyen Âge. Ces sons inhabituels
auraient eu une signification spirituelle pour les constructeurs de la
chapelle. La
clé du déchiffrement est apparue lorsqu'il a découvert que des pierres
situées au pied de chacun des 12 piliers de la chapelle formaient une cadence
(les trois accords finaux d'un morceau de musique) dont il n'existait que
trois variantes connues ou jouées au XVe siècle. En octobre 2005, il
déclarait dans le journal The Scotsman : « c'est un morceau en trois temps
qui ressemble à une chanson d'enfant. Il est écrit en plain-chant, une forme
de composition courante à l'époque. Dans les années 1400, il n'y avait pas
vraiment d'indications concernant le tempo, donc j'ai choisi de le jouer en
six minutes et demie. Mais avec un tempo différent, on pourrait très bien le
faire durer sur huit minutes. » C'est la chapelle elle-même qui fournit les
instructions concernant les musiciens qui doivent interpréter ce morceau : au
sommet de chaque pilier est sculpté un musicien jouant d'un instrument
médiéval différent - cornemuses, pipeaux, trompette, orgue à bouche
médiévale, guitare - ou un chanteur. Mitchell a intitulé ce morceau The Rosslyn Canon of Proportions. Les thèmes de cet ouvrage : Le pouvoir du mythe – L’ère de la Grande Loge au XVIIIe siècle
et avant – La période romantique du XIXe siècle – La famille Saint-Clair –Une
description de Rosslyn Chapel, un monstre d’architecture absolument unique,
avec les explications pour tous les symboles intérieurs et extérieurs – les
différents piliers intérieurs avec explications – Le rouleau de Kirkwall sur
lequel est peint des textes hébraïques et des images de la Genèse, ainsi que
des symboles ésotériques et alchimiques, est en plusieurs panneaux. On y
trouve également le Temple de Salomon et les 12 tribus d’Israël, sur le 7e
panneau sont peint de très nombreux symboles maçonniques. Ce panneau après
examen au carbone 14, daterait de 1750/1760 environ.- Excommunication de
Bruce – La bataille de Bannockburn – Kilneuair church – Les documents templiers
– La restauration actuelle de Rosslyn – |
18 S
Symboles et mythes dans les mouvements
initiatiques et Ésotériques du 17ème au 20ème siÈcles |
Collection
ARIES |
Edition Arché |
1999 |
La
notion de « tradition ésotérique »
qui sous-entend ou justifie tant de mouvements initiatiques modernes, se
prête à des interprétations sans nombre. Le polysémisme inquiétant d’un terme
devenu presque indéfinissable à force d’être entendu de façon si changeante
et si contrastée, conduit même à se demander si cette exubérance traduit une
réelle richesse, ou une authentique confusion. Tout
l’objet de ce colloque tourne donc autour d’explications sur le thème de la
« tradition » qu’elle
soit ésotérique, spirituelle, symbolique, alchimique, maçonnique, historique
ou métaphysique. Au sommaire de ces conférences : Avant -propos de Roger Dachez Antoine Faivre : Histoire de la notion moderne de
Tradition dans ses rapports avec les courants ésotéristes (XVe – XXe siècle) Roger Dachez : Tradition du métier et sources
historiques de la pensée symbolique dans la maçonnerie spéculative. Jan Snoek : The évolution of the Hiramic legend from Prichard’s Masonry
Dissected (conférence en anglais) Pierre Mollier: Des Franc-maçons aux Templiers: Aperçus sur
la constitution d’une légende au siècle des lumières. Roland Edighoffer : La Rose+Croix : de la
fabulation à la tradition maçonnique. Lima de Freitas : Fernando Pesoa et le tombeau de
Christian Rosenkreutz. Wouter J. Hanegraaff : La fin de l’ésotérisme ?
Le mouvement du Nouvel Âge et la question du symbolisme religieux. Massimo Introvigne : De l’hypertrophie de la
filiation : le milieu kremmerzien en Italie |
18 T
TROIS MINUTES POUR COMPRENDRE 50
MYTHES ET LḖGENDES INITIATIQUES
|
Irène Mainguy
|
Le Courrier du Livre
|
2018
|
50 mythes et légendes initiatiques décrits et
expliqués de manière claire et accessible : mythes et légendes cosmiques (Noé,
Thor, Janus...) ; sur la Connaissance (Prométhée, Orphée, Hermès...) ; sur
l'immortalité (Psyché, Faust, Dracula...) ; héroïques (Casanova, Don Juan...)
; sur la construction (Salomon, Mélusine...) ; sur l'androgynie (Tristan et
Iseult,...) ; sur la quête spirituelle (Thot, Galaad, Merlin...). Noé ou le
rescapé du déluge, Don Quichotte ou le chevalier de l’utopie, Prométhée ou le
transmetteur de la connaissance, Faust ou le pactiseur avec le diable… Les
mythes et légendes initiatiques sont présents dans toutes les traditions.
D’une portée universelle, nourris de symboles, ils nous interpellent sur
l’origine du monde et donnent réponse aux questions essentielles : D’où
venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? À travers le parcours
initiatique de personnages hors du commun, héros ou anti-héros, légendaires
ou historiques, ils nous indiquent comment surmonter les épreuves qui
jalonnent notre existence, et œuvrer, tel un alchimiste, à une transformation
de soi en profondeur. Ainsi mythes et légendes sont-ils porteurs de messages
vecteurs de sacré et de transcendance. Ils forment les racines d’un arbre
unique, celui d’une culture millénaire, un patrimoine auquel l’esprit humain
est dans la nécessité de se référer pour trouver sa Vérité. Les écoles de mystère
font prendre conscience de la présence de l’homme originel endormi au fond du
cœur. Il est assoupi depuis si longtemps que nous avons oublié sa présence.
Parfois cependant, une émotion l’éveille, ouvrant une voie permettant
d’entendre un instant sa voix. Parmi toutes les formes de l’art des hommes,
la poésie et la musique portent directement la parole de cet être mystérieux
et secret, mais d’autres chemins mènent à lui. Depuis toujours, les
enseignements ésotériques nous révèlent sa présence et sa nature véritable.
Ils dévoilent progressivement aux initiés quel est le sens des vieux mythes
et des antiques traditions, expliquant ce que signifient les fables et les
légendes venues vers nous du fond des âges. Beaucoup des histoires et des
contes traditionnels contiennent une même révélation adaptée au lieu du
récit, à la civilisation du moment, ou à la qualité de l’auditeur. On la trouve même dans
les vieux contes de fées. Celui de la Belle au Bois Dormant, par exemple,
raconte dans un langage pour enfants comment l’âme admirable, endormie depuis
si longtemps dans le donjon d’orgueil, au cœur de la forêt d’épines de tous
les dangers de la vie terrestre, peut-être un jour éveillée par le baiser
d’amour du prince audacieux, le chercheur de vérité. Et l’histoire de Peau
d’âne est construite sur le même schéma général. De tous temps, donc, le même
message initiatique est délivré aux chercheurs spirituels en usant des moyens
divers disponibles dans les conditions et possibilités de l’époque. On a
utilisé des allégories littéraires (la caverne de Platon), des légendes (les
Chevaliers de la Table ronde), des contes, (comme celui de la Belle au bois
dormant), des fabliaux philosophiques (Contes soufis). Et certains films
actuels, (Truman Show, Matrix, etc..), tentent de le faire. Beaucoup de ces
récits ne sont pas inventés simplement pour distraire. Ils nous transmettent
une image symbolique menant à la révélation initiatique enseignée par la
sagesse traditionnelle. Ils représentent notre destin car nous recherchons
tous notre double intérieur et secret. Et dans le château clos de notre cœur
égoïste, une créature merveilleuse attend toujours le prince intrépide que
nous pouvons être pour qu’enfin, d’un baiser, il l’éveille. Avant de développer un
peu plus des idées, il faut évoquer les travaux de Mircea Eliade. Ce
chercheur, (1907 + 1986), est l'un des fondateurs de l'histoire moderne des
religions. Au centre de l'expérience religieuse de l’homme, Eliade situe la
notion du « sacré ». Il nous dit que la fonction du mythe est de
donner une signification au monde et à l'existence humaine. Grâce au mythe,
le monde se laisse enfin saisir en tant que cosmos parfaitement intelligible.
Considéré comme littérature d’amusement, dit Eliade, le conte merveilleux
contient un scénario d’initiation avec ses épreuves typiques, la lutte contre
le monstre, les travaux impossibles, le mariage avec la princesse. Il
implique une sorte de mort et de résurrection. L’initiation est renvoyée dans
l’imaginaire. Cependant, dans la psyché profonde, les scénarios initiatiques
conservent leur fonction et continuent d’opérer des mutations dans la
conscience moderne. Cette citation permet
d’aborder les aspects un peu techniques de la structure habituelle d’un
conte, sachant aussi qu’ils ne sont pas tous initiatiques. Ordinairement, le
récit ou la fable pédagogique comporte quatre parties : un exposé de la
situation, une montée de l’action, une chute surprenante, et une morale.
C’est une structure rédactionnelle assez classique. Le conte, initiatique ou
pas, ne comporte que trois phases, la morale en étant rarement exploitée.
L’enseignement qu’on tire d’une fable est immédiatement
utilisable. Le conte est distrayant. Mais lorsqu’il est initiatique, son rôle
est différent. Il prépare l’auditeur à l’initiation à venir. En cette
attente, le récit doit être simplement mémorisé. Comme un conte ordinaire, il
raconte l’aventure émouvante de personnages sympathiques dans des situations
étonnantes. La mémoire est stimulée car le lecteur est ravi. Survient alors parfois
l’instant de l’initiation. Il est difficile de
devenir adulte. Impliquant mort et résurrection, l’initiation peut être
pénible. Le conte initiatique aussi, meurt et ressuscite. La révélation du
sens anéantit la magie du récit féerique et ses aimables personnages.
L’intelligence initiale du conte merveilleux est alors à jamais perdue, mais
la contrepartie de la perte est l’annonce merveilleuse de la résurrection. La
Belle devient l’Âme endormie et le Maître soufi est l’Homme Éternel des
origines. Dans le passé, l’initiation revenait probablement à un mentor
familier. Les temps ont changé, et les contenus ésotériques s’estompent.
Quand manque l’initiateur, c’est aux chercheurs de redécouvrir, par
eux-mêmes, le sens caché des récits merveilleux. Méditons donc aussi sur un
micro conte initiatique, le superbe « logion 29 » de l’Évangile
gnostique de Thomas. Comme chercheurs, il nous appartient d’en découvrir, de
nous-mêmes, la signification cachée. Le conte par ailleurs développe notre
intuition et notre réceptivité, et actualise nos potentialités encore
inconscientes. Le travail sur les contes nous permet de réaliser la richesse
inouïe et les ressources de notre inconscient et nous ouvre au Soi, à
l’Unité, à notre nature spirituelle .Les contes, mythes, légendes, sont des
passerelles entre conscient et inconscient et nous font véritablement aller
de l’autre côté du miroir. |
18 V
VILLES DISPARUES - B.A- BA |
DANIEL
KIRCHER |
Edition
PARDES |
2000 |
||
Grandeur
et décadence comme les civilisations, les villes sont mortelles et peuvent
disparaître de la carte du monde. La cité d'Epecuen en Argentine a fini
engloutie par les eaux, Centralia en Pennsylvanie est consumée depuis des
années par un feu souterrain, Colesbukta en Norvège ou Kadykchan en Russie,
toutes deux villes minières ont été abandonnées dès les derniers gisements
épuisés. Kantubeck en Ouzbékistan, centre de recherche d'armes biologiques
durant la Guerre froide est aujourd'hui métamorphosé en dangereux no man's
land. Prypiat en Ukraine est morte d'une explosion nucléaire tandis qu'au
Japon, Hashima Island a été transformée en décor de films. Folie de la nature
ou des hommes, déclin économique ou guerres, lentement ou brutalement, ces
disparitions nous fascinent et nous interrogent. Cet ouvrage des cités
perdues relate les destins merveilleux et pourtant bien réels de plus de 40
cités dont les vestiges antiques ou modernes hantent la planète, tout comme des
ville modernes devenues "fantômes" à cause de la guerre, ou pour
des raisons industrielles. Une perle de curiosité Le 24 août 79, une violente éruption du Vésuve provoque l'enfouissement de la riche cité romaine de Pompéi sous une pluie de cendres volcaniques. Le même jour, le port voisin d'Herculanum, à l'habitat plus populaire, est écrasé, lui, sous une coulée de roches et de laves. Pompéi disparaît sous 6 mètres de lapilli (fines particules de roches volcaniques) et Herculanum sous 16 mètres de boues. Sorties de l'oubli 1700 ans plus tard, ces deux cités nous ont permis, grâce à leur malheur soudain, de connaître la civilisation romaine à son apogée avec autant de précision que si elle s'était éteinte hier. La
précédente éruption du Vésuve remontait à 3.500 ans avant JC et n'avait
laissé aucun souvenir dans la mémoire des hommes. Aussi les Romains ne
savaient-ils même pas que la montagne fertile dominant la baie de Naples
était un volcan ! Pourtant, une alerte avait eu lieu le 5 février de
l'an 62, sous le règne de l'empereur Néron. Elle s'était traduite par un
violent tremblement de terre qui avait détruit une première fois Pompéi. Sans
attendre, les riches propriétaires avaient reconstruit les superbes demeures
décorées de fresques, de statues, de mosaïques et de fontaines, où ils
venaient se reposer des turbulences de la vie romaine. La
reconstruction était à peine terminée que le volcan se réveillait pour de bon
en l'an 79, sous le règne de Titus, celui-là même qui écrasa avec son père
une révolte juive. En une heure, le volcan propulse dans l'atmosphère un
énorme nuage de cendres brûlantes en forme de pin parasol. À plusieurs
kilomètres de hauteur, ces cendres d'un total de plusieurs millions de tonnes
se refroidissent et retombent sous forme de poussières et de pierres ponce
sur Pompéi. On parle de nuées ardentes. Sur les 10.000 à 15.000 habitants que
devait compter Pompéi, on en a retrouvé à ce jour 2.000 qui ont succombé par
asphyxie. Habitués aux tremblements de terre mais ignorant tout du
volcanisme, ils avaient négligé de fuir quand il en était encore temps. Quelques
heures plus tard, une coulée composée de roches en fusion et de cendres, dite
pyroclastique, dévale la pente du Vésuve et carbonise instantanément
Herculanum et ses habitants. On retrouvera deux mille ans plus tard des
débris de squelettes. Au total, en près de 24 heures, le Vésuve entraîne la
mort de plusieurs milliers de personnes dans les villes et les campagnes du
golfe de Naples. À Misène,
à la pointe nord du golfe de Naples, un jeune homme de 17 ans, Pline le
Jeune, assiste à l'éruption et en rédige le compte-rendu détaillé dans deux
lettres. Les vulcanologues donneront bien plus tard le qualificatif de plinéen
à une éruption volcanique comme celle qu'il a décrite. L'oncle du jeune
homme, Pline l'Ancien, est un savant connu pour une gigantesque Histoire
naturelle en 37 volumes (on lui doit aussi cette critique des excès
gastronomiques de ses concitoyens : «Un cuisinier coûte plus cher qu'un
triomphe»). Au moment de la catastrophe, il commande la flotte romaine
qui mouille à Misène. Mû par la curiosité scientifique et par un sentiment
d'humanité, il meurt asphyxié sur la plage de Stabies après avoir tenté avec
ses navires d'apporter de l'aide à des habitants. La
disparition de Pompéi et d'Herculanum est une tragédie humaine comme on en
voit hélas à toutes les époques et sur tous les continents. Si elle a gardé
une place à part dans l'Histoire, c'est qu'elle s'est avérée être une
bénédiction pour les archéologues et les artistes des temps modernes. L'éruption
du Vésuve et les villes martyres sont tombées dans l'oubli pendant plusieurs
siècles. Puis, au XVIIIe siècle, des paysans, en poussant leur charrue,
sortent de terre des vestiges antiques. Ceux-ci suscitent la curiosité
du prince d'Elbeuf, un noble de la cour des Habsbourg. Il dirige en
1710 une campagne de fouilles sur ce qui s'avèrera être l'amphithéâtre
d'Herculanum et extrait trois belles statues féminines de marbre. Il en
fait don à son cousin, le prince Eugène de Savoie. Ce premier acte de
pillage va être de nombreux autres jusqu'à ce que les autorités napolitaines
interdisent l'exportation des vestiges. À la
fin du XVIIIe siècle, sous le règne du falot Ferdinand VII et de sa brillante
épouse Marie-Caroline de Habsbourg, le site de Pompéi devient une destination
à la mode pour les nobles de toute l'Europe comme pour les savants. Les
trésors de l'empire romain recueillis à Pompéi deviennent une source
d'inspiration pour les décorateurs et les artistes qui inaugurent en France
les styles Directoire et Empire. Ainsi le sculpteur Canova a-t-il réalisé
dans le style antique la statue de Pauline Bonaparte nue que l'on peut voir à
la villa Borghèse, à Rome. Villes mythiques étudiées : Alésia , Atlantis ,
Carthage , Pompéi , Ys , Antioche, Babylone ,
Troie , Sodome et Gomorrhe , Adama , Seboïa , et Zoar ,
Mohenjo-Daro , Angkor , les cités Mayas de Machu - Picchu , de Cancun
et de Tikal . |
VOYAGE AU CŒUR DES MYTHES – Les mythes comme guide de notre vie |
Liz Greene et J. Sharman-Burke |
Edition Dervy |
2013 |
« L’une des grandes fonctions thérapeutiques du mythe est de nous montrer que nous ne sommes pas seuls à éprouver ces sentiments de peurs de conflits et d’aspirations ». Les dieux grecs, les héros nordiques, les esprits malicieux polynésiens, les guerriers amérindiens et bien d’autres personnages des mythologies mondiales ont tous des leçons à nous enseigner. Depuis le commencement des temps, les êtres humains se sont reposés sur les mythes, les légendes, les contes de fées et les fables pour tenter d’expliquer les mystères de la vie et pour éclairer la nature humaine. Les auteurs examinent ces récits séculaires à la lumière du passé. Plus de cinquante mythes sont ici merveilleusement racontés et chacun est suivi par une analyse psychologique expliquant l’application, très claire et très pratique, que l’on peut faire de ce mythe dans nos vies. Les contes sont en outre illustrés avec force, sagesse et beauté par de fascinantes œuvres d’artistes tels que Rubens, Klimt, Renoir, Blake, les Préraphaélites et bien d’autres qui ont puisé leur inspiration dans ces histoires. Voyage au cœur des mythes est un manuel pour comprendre la vie humaine, aider les lecteurs à traverser les conflits de famille ou les drames de l’enfance, à faire face aux problèmes de l’amour, du pouvoir et des ambitions… Nous découvrons que la vraie connaissance de soi procède de la capacité à répondre aux défis de la vie avec force et courage ; que la beauté, le talent, le pouvoir et la richesse apportent leurs propres formas de souffrance ; et que dans les ténèbres de la solitude, de l’échec et du deuil, nous avons toujours à découvrir une nouvelle lumière et un nouvel espoir. Au sommaire de cet ouvrage : Connais les mythes, l’univers et les dieux, et tu te connaitras toi-même – Première partie : Au commencement - Parents et enfants - Thétis et Achille - Héra et Héphaïstos - Orion et Oenopion - Thésée et Hippolyte - Osiris, Isis et Horus - L’histoire de Poia - Frère et sœurs : Caïn et Abel - Arès et Héphaïstos - Remus et Romulus - Antigone - Héritage familial : Les enfants du vent - La maison de Thèbes - La maison des Atrides - Deuxième partie : Devenir une personne - Quitter sa maison - Adam et Eve - Le départ de Bouddha - Peredur, fils d’Ebrauc - Conquérir son autonomie : Siegfried - le bel inconnu - Gilgamesh et l’arbre de vie - La quête de sens : Vainamoinen et le talisman - Parsifal et le Graal - Persée - Troisième partie : Amour et relations - Passion et répulsion - Echo de Narcisse - Cybèle et Attis - Samson et Dalila - L’enchantement de Merlin - Le triangle éternel - Le mariage de Zeus et Héra - Arthur et Guenièvre - Mariage - Gerda et Fry - La transformation de Nyneve - Alceste et Admète - Ulysse et Pénélope - Quatrième partie : Trouver sa vocation - Lug - Deus frères - Phaéton et le chariot du soleil - Convoitise et ambition - Arachné - L’anneau de Polycrate - Le roi Midas - La corruption d’Andvari - Responsabilité : Le roi Minos et le taureau - L’armée du roi Arthur en temps de paix - Le jugement de Salomon - Cinquième partie : Séparation, perte et souffrance - Les épreuves de Job - Orphée et Eurydice - Chiron le centaure - La quête spirituelle : Les fortunes du docteur Faust - L’illumination du Bouddha - Parsifal - L’ultime voyage : Maui et la déesse de la mort - Et parmi les morts - Indra et la parade des fourmis |
18 W
wagner richard
– qui suis-je ? |
Jacques
viret |
Edition
PARDES |
2006 |
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Au
premier acte, un chœur d’enfants chante, lors de la cérémonie sacrée, les
paroles évangéliques prononcées par Jésus le soir du Jeudi Saint, lors de l’institution
de la Cène, qui paraît à Wagner et Cosima « ce qu’il y a de plus sublime de
tout ce qu’a produit l’humanité, incomparable, divin ». Paroles de
consécration selon le catholicisme, ou de commémoration selon le
protestantisme.
Cependant,
le nom originel de ce lieu serait le Mont Schalwadea d’un conte manichéen,
narrant comment un jeune homme orphelin de père a récupéré une perle magique
dans un château ainsi dénommé. Or, Manichée signifie « pierre vivante » ou «
vase vivant »…Le confluent de l’Orient manichéen ou arabe et de l’Occident
celtique nous ramène à leur origine commune, hyperboréenne, et à une religion
cosmique où la Terre était vue comme une image du Ciel. Claude Lévi-Strauss a
découvert, en effet, les plus anciennes traces de la tradition du Graal chez
des tribus indiennes du grand nord- américain.
Cette
tradition, Wolfram dit la tenir du troubadour provençal Kyot, lui-même
l’ayant reçue d’un savant et astrologue païen (d’ascendance juive et arabe),
Flagetanis. Il la donne comme la forme authentique de la légende et rejette
explicitement l’assimilation – si important pour Wagner – du Graal à la coupe
de la Cène. Flagetanis, rapporte Wolfram, a vu dans les étoiles un objet
divin, le Graal, qu’une cohorte d’anges a déposé sur la terre avant de
remonter au ciel, en le confiant à la garde d’hommes très purs et baptisés.
Or, le nom Flagetanis est une déformation de Feleck Tani, désignation arabe
de la seconde sphère planétaire, celle de Mercure, autrement dit Hermès.
Comprenons qu’il nous renvoie à la doctrine hermétique. De fait, le Corpus
Hermeticum contient un traité intitulé Le Cratère : vase de la divine Sagesse,
Science de l’Intelligence que Dieu a fait descendre ici-bas à l’intention de
qui voudra la recevoir. « Le Cratère » ou « la Coupe », enfin, c’est dans le
ciel astronomique une constellation, mentionnée dès l’Antiquité par les atlas
célestes.
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18 Y
YGGdrasill
– l’arbre des origines |
F.
RACHMUHL & D. LOZACH |
Edition
Alternative |
2002 |
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Plusieurs animaux vivaient dans
l'arbre. Quatre cerfs (Dain, Duneyr, Durathor et Dvalin) broutaient le
feuillage des branches les plus basses. La chèvre Heidrun, qui vivait dans
l'arbre, se nourrissait de ses feuilles. Les abeilles utilisaient la douce
rosée qui dégouttait de ses feuilles pour faire du miel. C'est pourquoi le
miel était considéré comme un produit céleste. L'aigle, Hræsvelg, et le
faucon, Vedrfölnir étaient perchés sur les plus hautes branches d'Yggdrasil.
L'écureuil, Ratatosk, parcourait sans cesse son tronc de bas en haut et de
haut en bas, transmettant les insultes entre l'aigle et Nidhogg, le
serpent-dragon. – Point central de la religion scandinave, Yggdrasil est
l’arbre de vie par excellence. Il est l’arbre universel, le soutien de
l’univers, lequel se résume en lui. On ne saura jamais à quel point les
forces de la nature détiennent une place prépondérante dans l’imaginaire
nordique. Comment peut-on s’en étonner quand on connaît le caractère démesuré
du monde scandinave et de tous ses excès climatiques ? Dans un tel
contexte, l’homme a tout de suite eu le sentiment de son insignifiance et du
peu de poids de son libre arbitre. Pour mieux se rendre accessible son
univers, il a peuplé celui-ci d’une multitude de forces destinées à faciliter
sa compréhension. Au sein de telles puissances, Yggdrasil apparaît comme un
principe stabilisateur et sécurisant, le pilier du monde dont il assure
l’équilibre. « Je sais que se dresse un frêne, qui s’appelle Yggdrasil,
Dans toutes les religions, l’arbre a toujours proposé une riche symbolique
destinée à enrichir la réflexion humaine. Avant toute chose, il représente la
vie, exprimée dans son caractère le plus naturel. En
premier lieu, c’est la terre qu’il évoque, celle dans laquelle il plonge ses
racines et qui assure sa solidité. A cet effet, le bois apparaît comme la
matière naturelle par excellence.. Une
activité débordante règne au sein du grand frêne. En effet, les serpents, et
avec eux un dragon, rongent ses racines ; les cerfs broutent ses
feuilles ; l’aigle provoque par ses battements d’aile les vents et les
tempêtes connus par la Terre. Ainsi, la vie d’Yggdrasil est-elle sans cesse
menacée, tout comme celle de l’homme, particulièrement dans la conception
nordique, sans cesse tributaire des mouvements de la nature. Pourtant, solide
et puissant, il résiste à toutes les épreuves et demeure stable
éternellement. S’il parvient à triompher, c’est grâce à la sève qui coule en
lui, cette essence première, ce liquide merveilleux qui lui donne sa force
vitale. Cette vision fut collée par les Scandinaves sur Ratatöskr, l’écureuil
qui, par ses constants va-et-vient du haut en bas d’Yggdrasil et inversement,
assurait la relation entre l’aigle et le dragon. A chacun, il répétait ce
qu’avait dit l’autre sur lui, attisant ainsi leur hostilité réciproque. Cette
lutte n’est pas sans rappeler, dans la religion indienne, celle existant
entre Garuda, l’oiseau de proie de Vichnu et les Naga, les serpents,
représentations du chaos. C’est très justement l’image du conflit intérieur
connu par chaque être humain, celui entre les valeurs sociales que nous
imposent nos semblables et les pulsions profondes qui les battent en brèche,
entre les aspirations les plus hautes qui nous portent vers le sublime et les
nécessités premières qui nous ramènent au monde terrestre Au-delà
de ces tensions, Yggdrasil nous ramène toujours au sentiment de l’unité
primordiale. La nature est une, et toujours l’homme se doit de se ressourcer
à celle-ci pour trouver la sagesse éternelle, base de son épanouissement
personnel. D’abord, à l’instar de tout arbre, il représente la longévité
puisqu’il peut vivre longtemps, ce qui en fait le symbole de la maturité.
Yggdrasil, lui, est carrément immortel. La forme élancée du frêne en général,
son bois ferme et droit en fait un matériau idéal pour la fabrication des
armes et des outils. La perfection pouvait être exprimée par d’autres moyens,
notamment par un chiffre, le chiffre neuf. D’une valeur quasi-divine dans
toutes les religions, celui-ci avait effectivement pour vocation d’exprimer
le divin. Ainsi, ce fut après avoir été pendu pendant neuf jours aux branches
d’Yggdrasil que le dieu Odin finit par acquérir la suprême connaissance.
« Je sais que je pendis A l’arbre battu des vents Neuf nuits pleines,
Navré d’une lance Et donné à Odinn, Moi-même à moi-même donné, A cet arbre
Dont nul ne sait D’où viennent les racines » .
Par ailleurs, le frêne universel mettait en relation neuf mondes, soit les
règnes suivants : les dieux Ases, les dieux Vanes, les elfes de lumière,
les elfes obscurs, les hommes, les géants, les glaces, le feu, les morts, les
uns opposés aux autres, Surtout,
ce qui faisait la force d’Yggdrasil, c’est celle qu’il retirait de ses
racines. Dans le règne végétal, ces dernières détiennent une importance
primordiale. Plus les racines sont profondes, plus loin vont leurs
ramifications, plus forte sera la résistance de l’arbre ou de la plante à
leur environnement. Ainsi en va-t-il pour l’homme. Plus il sera enraciné dans
son milieu, plus il rayonnera de son énergie et dispensera son amour autour
de lui. . . |
YGGDRASILL - LA RELIGION DES ANCIENS SCANDINAVES |
Régis Boyer |
Edition Payot |
2007 |
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les forces de l’ordre et du
désordre - Aegir et Ran
- Odinn et les morts - Odinn,
dieu des scaldes, de la victoire et dieu chamane
- Les Vanes -
Cosmogonie et histoire mythique : le chaos initial -
Ymir – Audumbla –
Midgardr
– Ask et Embla
–
Midgardsormr –
Yggdrasill – Les corps
célestes – L’âge
d’or – La
bataille des Ases er des Vanes
– Le Ragnarök
- Heimdalir - Yggdrasill, le
tout puissant - |
YVAIN LE CHEVALIER AU LION |
Chrétien
de Troyes |
Edition
GALLIMARD |
1982 |
Après
le Graal, Chrétien De Troyes nous donne une histoire d’Yvain, chevalier
du Roi Arthur, histoire proche du Graal. Calogerant, le cousin d’Yvain, raconte
qu’il a été hébergé dans un château, quand il parlé avec un
vilain hideux qui lui indiqua le chemin vers une fontaine magique qui
amène la pluie lorsque l'on renverse son eau sur son perron. Calogerant
renversa alors de l'eau de la fontaine sur le perron, et Esclados le Roux, un
chevalier, apparut, sortant du château d'où venait Calogerant. Ils combattirent
jusqu'à ce qu'Esclados le vainque. Yvain décide de venger son cousin, et part
dans la forêt de Brocéliande. Arrivé à la fontaine, il combat aussi le
chevalier Esclados. Celui-ci, presque mort s'enfuit. Yvain le poursuit et se
trouve bloqué dans le château. Grâce à une servante, Lunette, qui lui donne
un anneau d'invisibilité, Yvain réussit à échapper aux serviteurs qui le
cherchent. Quand Yvain est caché dans le château, il tombe amoureux de
Laudine, la veuve d'Esclados. Ils se marient, car Yvain l’a convaincu qu’elle
a besoin d’un chevalier comme lui pour protéger le château. Mais les amis d'Yvain lui conseillent
de partir guerroyer pour garantir son honneur. Laudine accepte à une seule
condition : que dans un an, Yvain soit rentré. Elle lui donne aussi un
anneau pour lui porter chance. Un an plus tard, Yvain n'est pas encore
rentré. Laudine envoie alors un messager devant reprendre l'anneau et
annoncer la haine de la reine pour le chevalier. Yvain devient fou de douleur
et s'enfuit dans la forêt. Laudine le vit et lui donna un médicament
pour qu’il se rétablisse. Se réveillant Yvain vit des vêtements, les
mit. Reprenant sa route, il sauve un lion qui combattait contre un serpent
cracheur de flammes. Le lion devint son ami et le suivit
désormais partout. Puis, il retrouve Lunette, enfermée dans une tour et
condamnée parce qu'elle est accusée de trahison envers sa dame à tort. Yvain
promet de la défendre. Mais, auparavant, il trouve refuge dans un château
menacé par un géant qui voulait la main de la fille du propriétaire du
château contre la vie de ses quatre autres fils. Yvain le combat et le blesse
gravement. Il retourne au château de Laudine, où personne ne le reconnaît, et
sauve Lunette. Une autre demoiselle vient alors lui demander son aide car sa
sœur veut prendre tout son héritage. Il obtient donc l'honneur d'épouser la
fille de Châtelain mais il refuse car il aime encore Laudine. Ils décident
d'arrêter cette lutte. C'est finalement Arthur qui résout le différend sur
l'héritage. Grace à Lunette, Yvain a pu revoir Laudine, qui lui a pardonne. |
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