Chapitre12    A - Z     ( Cathares - Celtes )

   

Pour chercher dans la page, utilisez les touches "Ctrl + F" de votre clavier Windows !        Pour Mac = Cmd+F

12 A -B  

ATLANTIDE  B.A- BA

  DANIEL  KIRCHER

 Edition Pardès

 2003

Il y a  25  siècles, le grand philosophe Platon, dans deux œuvres énigmatiques – Critias  et Timée -, décrivait une brillante civilisation, celle de l’Atlantide, et son engloutissement. Depuis, le problème ne cesse de hanter l’imagination des hommes : ce récit est-il une parabole philosophique ou recouvre-t-il une réalité concrète. A peu près toutes les branches du savoir ont été mobilisées pour tenter de trouver une réponse à cette question. Y avait-il vraiment, autrefois, une île située dans l’atlantique ? Quelle sorte de catastrophe a pu provoquer sa disparition ?  D’où venaient les Atlantes, si l’Atlantide est située ailleurs qu’au large de Gibraltar ?

Un document portant la date de 1875, et trouvé à Troie (actuelle Hissarlik, en Turquie) par l’archéologue allemand Schliemann, rend compte de la découverte par cet archéologue, d’un vase antique, portant l’inscription phénicienne suivante : « Du roi Chronos d’Atlantide »

 

Deux autres documents du même archéologue, mentionnaient d’autres vases vus au Louvre, ainsi que des analyses  de poteries trouvés toujours à Troie, et faisant état non pas de bronze, mais d’alliage de platine, d’aluminium et de cuivre, matériaux qui à cette  époque n’étaient pas utilisés dans les poteries.

Mais le plus important fut la découverte dans ce vase d’une médaille en caractères hiéroglyphiques et mentionnant  « De l’Atlantide à Chronos »

Ces découvertes furent relatées aux U.S.A en 1912. Le mythe de l’Atlantide continu et continuera longtemps certainement à nous faire rêver.

 

ATLANTIDE -  Autopsie d’un mythe

Pierre CARNAC

Edition Du Rocher

 2001

Le mythe de l’Atlantide fait toujours rêver, mais, est- ce un mythe ? Les dernières en ovanologie, géologie, vulcanologie ouvrent des pistes pour les chercheurs. Des découvertes surprenantes ; on se prend à rêver.

Il faut lire les textes de Platon, le Timée et le Critias qui abordent la question de l’Atlantide.

Qu’indiquent ces textes ? Un législateur grec du VIe siècle av. J.-C., Solon, s’était rendu en Égypte, alors haut lieu du « tourisme » méditerranéen. Il avait visité les temples, comme le font aujourd’hui des millions de visiteurs. Dans l’un d’entre eux, un prêtre lui avait demandé, comme les Égyptiens d’aujourd’hui le font avec les étrangers, de quel pays il venait. « De Grèce » avait-il répondu fièrement. Le prêtre avait ricané en lui soutenant que les Grecs étaient ignares et qu’ils ne connaissaient même pas leur propre passé.

Solon, à juste titre indigné, avait vigoureusement protesté. Le prêtre lui avait rétorqué qu’il allait lui prouver cette ignorance. Il entreprit alors de lui raconter l’histoire de l’Atlantide, un continent gigantesque, d’une ancienneté prodigieuse, d’une richesse inconcevable, d’un degré de civilisation jamais atteint qui brillait sur terre comme un phare. Et puis, la nature s’en était mêlée. Le continent, secoué de tremblements de terre et d’éruptions catastrophiques, avait été pulvérisé, puis englouti au fond de la mer. Il reste que cette terre mythique, dont le sort était lié aux compatriotes de Solon, appartenait forcément au monde et au passé grecs.

Autre détail, dans le récit du prêtre égyptien, l’Atlantide est une île entourée d’autres îles et de continents proches avec lesquels elle commerce. Si l’Atlantide s’était trouvée au milieu de l’océan Atlantique, on ne voit pas très bien avec quelles îles elle aurait pu commercer. Enfin, une catastrophe effrayante avait anéanti l’Atlantide tout comme l’éruption de Santorin avait supprimé l’empire crétois de la carte. Il demeure le problème des mesures : dans le texte de Platon, l’Atlantide est décrite comme une terre aux dimensions prodigieuses. Mais ces chiffres n’ont-ils pas pu être altérés par la traduction de l’égyptien en grec, puis par la relation qu’en fit Solon à ses successeurs ?

Bien que la Crète eût été rayée de la mémoire des hommes, il devait rester de son histoire quelques fragments perdus dans les textes postérieurs de la Grèce antique. Effectivement, je trouvai d’innombrables détails, épars sur la Crète minoenne, qui correspondaient exactement à la description de l’Atlantide dans les textes de Platon. Marinatos, comme son prédécesseur Schliemann, ancrait la légende dans l’Histoire. Étrangement, il devait mourir à Santorin au milieu de cette ville minoenne qu’il avait découverte, en tombant d’un mur de seulement dix centimètres de haut. Cependant, rien n’arrêtera la marche de l’Histoire, qui continue et continuera à rattraper la légende et à l’annexer.

 

B-A- BA  DES HḖROS CELTES

 Myriam  Philibert

Edition  Pardès

 2015

Les héros celtes (Cuchulainn, Conchobar, Bran, Merlin...): appartiennent-ils à un monde à part, définitivement égarés dans les oubliettes de l’Histoire ? Ou à une réalité vivante par sa valeur exemplaire ?

 

De dieux qu’ils étaient au temps de Vercingétorix, statufiés et assis impavides sur leur socle de pierre, ils sont devenus des hommes dans l’Irlande médiévale. On a oublié les têtes coupées, clouées aux portes d’enceinte, au profit de rois, comme le Dagda, qui s empiffrent et boivent jusqu’ à plus soif pour gagner un pari et tenter de l’emporter sur leurs ennemis jurés.

 

Les dames ne déméritent pas quand elles battent à la course les chevaux du roi. Quant aux géants, ils volent la vedette aux bardes, druides et magiciens toujours prêts à embrouiller les dignitaires de la Cour ou à raconter des histoires destinées à endormir les assemblées, avant de leur jeter des interdits terribles.

 

Tout cela dégénère en de belles bagarres où force herculéenne et sorcellerie s’affrontent sans merci. Le Moyen Âge parviendra-t-il à policer cette société indisciplinée et batailleuse pour imposer de belles histoires d’amour ?

 

Il y a toujours un fonds atavique de nostalgie et nos héros rêvent encore de gentes demoiselles et de séjours merveilleux dans des îles lointaines où les emportent des bateaux féériques.

 

Grâce à ce B.A.-BA des héros celtes, laissons-nous embarquer avec eux dans ce périple aventureux.

« Fand, épouse de Manannan qui lui rend sa liberté, s’éprend de Cuchulainn (vivent au Sid pendant un mois)

 

Bran : voyage jusqu’à l’Ile des Femmes après qu’une femme de l’Autre Monde soit venue lui laisser une branche d’argent. Quand il en revient, un de ses compagnons, qui a débarqué, tombe en poussière.

 

Coule le Beau, préfère l’amour de la femme du Sid qui lui laissé une pomme, lors de sa visite, à la tendresse des siens et part avec elle pour la Terre des Vivants.

 

Soleil = source de vie      -     Lune = régulatrice de nos existences

 

Pwyll = Rhiannon lui apparait sur un cheval qu’il est le seul à pouvoir rattraper. Un mariage est prévu, mais lors du banquet, Pwyll est obligé de promettre de donner Rhiannon à un solliciteur. Au bout d’un an, comme prévu, nouveau banquet : muni d’un sac magique, Pwyll arrive, habillé comme un mendiant et demande que l’on remplisse le sac de nourriture. Le sac magique ne peut se remplir et Pwyll demande au prétendant de tasser la nourriture avec son pied et il le met dans le sac, qu’il ferme avec les lacets.

 

Pwyll et Rhiannon ont un enfant qui disparaît. Les suivantes jurent que c’est elle qui l’a tué. Elle est condamnée par son mari à porter pendant sept ans sur son dos tous les hôtes qui se présenteront. L’enfant est retrouvé = Pryderi. Rhiannon, veuve, épouse Mananann : elle est prisonnière dans un château où elle doit porter les licols des ânes, et Prydéri doit porter les marteaux de la porte. Mananann les délivre.

 

Kernunnos = force fécondante  -  Kernunnos. Dans une première phase, il règne avec son épouse sur le monde souterrain. Dans une seconde phase, il est abandonné par la Reine mais devient le souverain de la nature régénérée, tandis que son rival a pris sa place sur le trône d’en bas. Mais il finit par triompher de ce rival et par reconquérir son épouse et son trône tandis que la Nature s’enfonce dans sa léthargie hivernale. Alors il perd ses cornes. Chaque hiver la vie de la nature se réfugie sous terre pour en resurgir au printemps. Quand, fécondée par la force créatrice, la Terre-Mère a accouché d’une vie nouvelle, elle commence à tromper la puissance créatrice pour la puissance destructrice. La ramure de cerf qui, à ce moment, pousse à l’époux trahi, symbolise à la fois l’épanouissement du règne animal et celui du règne végétal.

 

Finn. Le Guerrier Cumaill (Camulos ?) tombe amoureux de Muirné, fille du druide Tagd qui s’en plaint au roi Conn. L’armée royale tue Cumaill. Nait Deimné. Caché, élevé par des druidesses, il épouse Cruithné, la fille du forgeron Lochan. Il cherche son oncle et les Fianna survivants et doit aller s’instruire auprès du sage Finegas. Il fait cuire le saumon Fintan (=Connaissance) mais, lors de la cuisson, se brûle le pouce, qu’il suce. Il l’avoue à Finegas qui le nomme Finn.

 

Finn épouse aussi une biche et en a un fils : Oisin (faon). Il passe une partie de l’année chez l’habitant (=Kernunnos sous terre) et une autre en pleine nature. Finn est le dieu cerf et les Fianna, les génies cervidés de la forêt. Finn épouse également Grainné qui le hait. Elle impose un geis à Diarmaid, un Fianna, pour l’obliger à s’enfuir avec elle. Ils sont poursuivis pendant sept ans. Finn les retrouve et feint de se réconcilier mais s’arrange pour que Diarmaid soit tué lors d’une chasse au sanglier. Grainné s’allonge sur le corps de Diarmaid et meurt.

 

Pour le dédommager d’une blessure à l’œil, Oengus Mac Oc part en quête d’une femme pour Midir, son père adoptif. Il ramène Etaine, la plus belle fille d’Irlande que celui-ci épouse. Mais son autre femme, Fuamnach, jalouse, transforme Etaine en mouche pourpre et la propulse dans les airs avec son souffle/vent druidique. Au bout de sept ans, elle est recueillie dans la frange du manteau d’Oengus. Quand Fuamnach l’apprend, elle récidive et la transforme en un petit ver. Avalée dans une coupe par la reine d’Ulster. Elle est « accouchée » puis épouse le roi suprême d’Irlande. Mais Midir vient la chercher et ils s’envolent tous les deux, transformés en cygnes.

 

Llew Law Gyffes (Lug Lamfada) a été maudit par sa mère Arianrhod : jamais il n’aura de femme humaine. A partir de fleurs Gwydyon (le Dagda gallois qui l’a élevé) et le roi Math créent Bloddeuwedd qui épouse Llew. Infidèle, elle le fait tuer par son amant. Gwyddyon le ramène à la vie et il tue à son tour l’amant. Bloddeuwedd est métamorphosée en chouette.

 

Cuchulainn et Emer se promettent l’un à l’autre, mais le père d’Emer, Forgall ne veut pas la lui donner avant qu’il n’ait reçu l’initiation guerrière de Scatach. A son retour, au bout de dix lunes, Cuchulainn trouve le château de Forgall barricadé, mais il saute par-dessus la triple enceinte et enlève Emer ».

 

B.A- BA   des    INDO - EUROPÉENS

BERNARD MARILLIER

Edition Pardès

 1999

Ressuscités par la linguistique et, en partie, par l’anthropologie, les Indo-Européens ont constitué un ensemble humain, spirituel et matériel de première importance au sein de l’histoire de l’humanité.


A la fin de l’Âge du bronze, ils forment une puissante communauté ayant atteint un haut degré de culture et de civilisation. Cette communauté se disperse « brusquement », en plusieurs vagues, entre -500 et +200, pour se répandre sur la quasi-totalité du continent eurasiatique, et même au-delà, jusqu’aux confins de l’Inde et de la Chine, le fécondant de son génie créateur.


Véhiculant une vision du monde patriarcale, pastorale, guerrière et hiérarchisée, possédant une haute spiritualité de typa masculin, viril, et ourano-solaire, ils subjuguèrent les vieilles populations autochtones au mode de vie végétatif, agricole, égalitaire, pacifique et matrilinéaire, à la spiritualité féminine, sombre et telluro-chtonienne. De cette implosion et de cette heureuse conquête naîtront les peuples européens historiques de l’Antiquité : Celtes, Grecs, Romains, Hittites, Perses, Aryens, Germains, etc., créateurs des plus grandes cultures que connut jamais le monde.


Le terme « Indo – Européen » désigne un ensemble de peuples parlant une langue commune s’étendant de l’Extrême-Ouest européen (Iles Britanniques) au Nord/ Nord-Ouest de l’Inde (Aryens) et aux confins ouest de la Chine, le Turkestan chinois, avec les Tokhariens. Le terme apparaît pour la première fois en 1813 dans une revue anglaise et fut repris en 1814 par Thomas Young dans l’article paru dans le « Oxford English Dictionnary ». Cette appellation s’imposa et fut définitivement adoptée à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, notamment par les linguistes R. Rask et F. Bopp.

 

Bien que d’un emploi courant, ce terme n’en est pas moins problématique par rapport à nos connaissances actuelles sur les réalités indo-européenne, car ce mot est fils de son temps, c'est-à-dire du XIXe siècle, époque où, conformément au principe « ex oriente lux », on situait le foyer d’origine des Indo-Européens en Asie (Pamir, Hindou-Kouch, Turkestan), le peuplement s’étant fait d’Est en Ouest.

 

Or, de nos jours où la thèse asiatique est totalement abandonnée, même si l’axe Est-Ouest, mais plus à l’Ouest, conserve les faveurs d’une majorité d’auteurs, l’emploi de ce terme est contesté par un nombre croissant de chercheurs qui pensent, au contraire, que l’expansion indo-européenne s’effectua selon un axe Nord/Nord-Ouest-Est. Il est probable que l’avenir confirmera cette thèse. Dans la perspective, le terme et parallèlement, d’autres appellations ont été proposées, mais sans qu’aucune ne puisse s’imposer durablement.


En fait, ces termes ne sont pas satisfaisants, alors que le terme et le fait « Indo-Européen » se réfère, lui, à des réalités antéhistoriques (préhistoire et protohistoire)

 

B.A- BA   des  MÉGALITHES

M.  PHILIBERT

Edition Pardès

 2000

Les  mégalithes se définissent comme les rochers vénérés par les hommes de la préhistoire, les menhirs, les dolmens, les enceintes érigées à la gloire de la Terre-Mère et de leurs ancêtres. On peut dater de 7000 ans avant notre ère, le début de ce phénomène architectural dont l’ampleur dépasse les frontières de la France et de l’Europe occidentale pour investir le monde entier. Cette première architecture a voulu défier l’éternité, opposant la pierre immuable, solide, inaltérable, au bois et au jonc des premiers abris. Déjà se dessine l’image du temple, unissant la terre et le ciel, l’eau et le feu, selon un schéma toujours actuel.

 

De simples cultivateurs, vivant de récoltes incertaines et soumises aux caprices du temps, ont souhaité se surpasser dans une tentative d’élévation. Et, avec des rites initiatiques venus de temps immémoriaux, ils ont pensé gagner l’immortalité, devenir les égaux des divinités, et participer à une réalité transcendante.

 

Puis avec les invasions, la race de ces premiers bâtisseurs s’est éteinte. Mais le souvenir de leur technique, de leur art, de leur croyance, demeure pour toujours, à travers des monuments, des signes gravés dans la pierre, des légendes attachées aux lieux où ils ont laissé leur empreinte.


La douceur de l’ile de Malte s’accommode de temples à ciel ouvert, malgré cela des temples et grottes ayant servi à prier les divinités célestes et chtoniennes de la Terre-Mère, sont encore debout.

 

Carnac a-t-il été un simple temple ou une aire de   cérémonie ? Tout dépend de ce que nous entendons par édifice sacré. Les temples de Mycènes par- contre, consistent en un magnifique ensemble sépulcral, et à Tholos, sous un tertre volumineux, bâti pour l’éternité, un simple cercle cultuel, fait de mégalithes, mais ceint de murs à ciel ouvert. Pour Stonehenge, le chercheur restera dubitatif sur un cercle de mégalithes à ciel ouvert, et tous les chercheurs/historiens donneront leur version, et sur sa destination et sur son architecture ancienne.

 

La majeure partie des monuments mégalithiques sont, à l'origine, des formes de sépultures collectives, et les plus anciens apparaissent au Ve millénaire avant notre ère. Ils semblent donc contemporains des débuts de l’agriculture en Europe occidentale, depuis le sud du Portugal (monument I de Poço de Gateira dans le Haut-Alentejo) jusqu'en Bretagne (tumulus de Barnenez à Plouézoc'h) et au-delà. L'apogée du mégalithisme occidental se situe au cours de la seconde moitié du IVe millénaire avec les sites de Stonehenge et d'Avebury en Angleterre, Newgrange en Irlande, Gavrinis, Carnac, Bagneux (banlieue de Saumur) en France, Antequera dans la péninsule Ibérique, auxquels on peut ajouter ceux, particulièrement riches, de Ggantija de Tarxien et de Hal Saflieni dans l'archipel de Malte, pour le monde méditerranéen. Pour les autres régions du monde, les données sont nettement plus fragmentaires. Toutefois, des mégalithes sont encore érigés de nos jours dans certains pays, comme Madagascar, ou dans l'île de Nias, en Indonésie. Les monuments les plus importants montrent, en général, plusieurs phases d'aménagement successives, étalées parfois sur plus d'un millénaire : c'est le cas du grand site de Stonehenge dans la plaine de Salisbury. La date et la durée des périodes d'occupation sont des données primordiales.

 

Les techniques de mise en place des orthostates ont été déduites à partir des fouilles montrant le creusement d'une fosse asymétrique et le plan de disposition des pierres de calage, et grâce à des reconstitutions, notamment celle réalisée par Thor Heyerdahl dans l'île de Pâques. Le montage de ces dalles peut s'effectuer par empilements successifs de troncs d'arbres ; lorsque la hauteur voulue est atteinte, les monolithes supports sont calés sous la dalle, soulevée par des leviers de bois, puis l'échafaudage est détruit par le feu. Une autre façon de procéder consiste à remorquer la dalle le long d'un plan incliné abondamment couvert de graisse jusqu'à sa position définitive sur ses montants.

 

Le déplacement des pierres peut s'effectuer à l'aide de traîneaux, comme le montrent certaines fresques égyptiennes décrivant la traction de statues monolithiques colossales. Des rondins de bois, réutilisés au fur et à mesure de la progression, permettent aussi le déplacement des charges les plus lourdes dès lors que la résistance du sol est suffisante. En Asie du Sud-Est, la technique du « palong » est encore utilisée de nos jours : sur le sol aplani, on dispose des madriers recevant, dans des encoches, des traverses taillées pour être au même niveau. L'ensemble de la structure est alors enduit de graisse, et le monolithe est halé sur ce « chemin de bois ». Au début du XXe s., 520 hommes tractèrent une pierre de plusieurs dizaines de tonnes sur des pentes supérieures à 40 % dans l'île de Nias (Indonésie). Il semble que la traction par des hommes, capables de réagir très rapidement à un problème imprévu, soit beaucoup plus efficace que la traction animale. Ces travaux devaient être effectués à des périodes de l'année où la mobilisation de la population ne risquait pas de mettre en péril l'activité agricole. De nos jours, ils donnent toujours lieu à des festivités importantes.

 

Les mégalithes dans le monde : Dès le xixe s., l'archéologue écossais James Fergusson rend compte, d'après ses propres observations en Europe, à Malte, en Algérie, en Palestine, en Éthiopie, au Soudan, dans le Caucase, en Perse, au Baloutchistan, au Cachemire et jusqu'en Inde centrale et méridionale, de l'universalité des constructions mégalithiques. D'autres sites ont été reconnus depuis, dans la région de San Agustín (Colombie), en Mandchourie, en Corée. Au Japon, les pratiques mégalithiques atteignent leur apogée au ive s. avant notre ère avec le tumulus en trou de serrure de l'empereur Nintoku (486 m de long pour 36 m de haut) et cessent à la fin du VIIe s. Des monuments mégalithiques se trouvent également en Malaisie, en Indonésie et au Yémen. En Afrique, certaines régions présentent une densité exceptionnelle. On estime entre trois mille et quatre mille le nombre de dolmens composant la nécropole du djebel Mazela à Bou Nouara, en Algérie orientale. Dans le sud de l'Éthiopie, la province de Sidamo représente la plus grande concentration de mégalithes du monde, avec plus de dix mille pierres phalliques et stèles gravées. Des gisements mégalithiques ont été décrits dans la région de Bouar, en République centrafricaine. La Gambie est également riche en cercles de pierres, dont certaines sont taillées en forme de lyre. Le Mali possède un ensemble de monolithes phalliques situé au cœur du delta intérieur du Niger, à Tondidarou, et daté de la fin du VIIe s. de notre ère. La région de la Cross River au Nigeria montre de beaux monolithes anthropomorphes. Madagascar, enfin, qui n'est touchée par le mégalithisme que depuis trois siècles, constitue une mine de renseignements concernant les motivations des populations qui réalisent de tels monuments.

 

B.A BA DES OGHAMS DIVINATOIRES

Alain Gisbert

Edition Pardès

 2002

Découvrez les oghams et leur signification symbolique avec ce B.A.-BA des oghams divinatoires. Ces lettres, sacrées pour les Celtes, sont en correspondance avec les arbres (le bouleau, le chêne, le houx, l'aubépine, l'if, etc.). Apprenez une méthode simple de visualisation vous permettant de mémoriser chaque symbole. Vous êtes guidé, pas à pas, dans votre découverte de la divination par les oghams à l'aide de trois jeux divinatoires interactifs. À la fin de ce livre, vous trouverez des cartes ogham que vous pourrez découper. Le premier "jeu" va vous permettre d'avoir une idée des "forces" actuelles en présence; tirez les oghams, et lisez ce que la période vous réserve. Le deuxième "jeu" livre des informations plus précises par le tirage de trois oghams. L'interprétation du premier symbole permet de percevoir votre état d'esprit, votre manière d'envisager la question posée; le deuxième ogham révèle les aides et les obstacles; le troisième propose une réponse globale à la question. Le troisième "jeu" divinatoire donne la clef de la perception de vous-même par un interlocuteur; il donne à comprendre quel est son état d'esprit (par rapport à vous) et permet d'évaluer les facteurs d'entente avec lui.

Tous ces tirages vous familiarisent de façon pratique avec cet alphabet sacré. Pour aller plus loin, l'auteur expose une méthode basée sur la triade celtique. Découvrez progressivement, à votre rythme, avec cette méthode pédagogique, l'art peu connu de la divination par les oghams. Une correspondance avec l'alphabet runique est également établie pour ceux qui veulent aller encore plus loin. "Vous comprendrez aisément dans quel état d'esprit vous vous trouvez et saurez ce que vous réserve la période dans laquelle vous vous trouvez." - "L'auteur nous propose une méthode simple de visualisation et de mémorisation afin de nous initier à la divination par les oghams à l'aide de trois jeux interactifs. Pour les amateurs du genre..." - "Une méthode pédagogique excellente et bon nombre de conseils avisés vous aideront à aller plus loin dans vos recherches sur les oghams et leur signification symbolique.

Histoire des Oghams : Leur histoire remonte à environ 200 après JC, du moins c'est ce que disent les plus vieilles traces historiquement connues ... elles ont finalement été adoptées pour faciliter le travail des druides, elles avaient en outre l'utilité de pouvoir communiquer à distance entre druide par le biais de signes (en alignant les doigts sur le tibia pour représenter les Fedha), servant ainsi de sémaphores. Par la suite on a retrouvé des grimoires des 12 eme-13 eme siècles (livre de Ballymote) traitant des oghams ainsi que la tradition des druides ... (à l’image de l’Edda pour les nordiques).

Mythologie des Oghams : Dans la tradition celtes, c'est le dieu Ogma qui, dit-on, est à l'origine des Oghams, c'est un dieu similaire à Odin même si c'est Lugh chez les celtes qui porte la lance ! Ogma est le seigneur de la parole, du logos ainsi que de la guerre (même s’il n’est pas le seul) il est donc censé être à l'origine des oghams ! Comme Odin l'est pour les runes (du moins lorsque ce dernier se sacrifia dans l’arbre Yggdrasil où il reçut l’illumination des runes), mais Ogma n'est pas censé s'être sacrifié comme Odin pour les obtenir ... mais on retrouve beaucoup de similitudes... Ogma est aussi l'équivalent d'Hercule chez les romains (Héraclès chez les grecs) ce dernier étant à la foi grand guerrier mais dont les travaux symbolise l'évolution spirituel et le perfectionnement ...

La divination par les oghams et la talismanie : Le procédé est tout à fait similaire aux runes, même si il y a des variantes : elles peuvent être lancées, posées, etc. Il serait fastidieux de vouloir résumer ici la complexité du système oghamique qui est parfaitement décrit et donné dans la littérature ésotérique (cf. l’ouvrage d’Edred Thorsson « Le Livre des Oghams ») Chaque ogham signifie donc quelque chose, représente une vertu, une idée tout comme les runes mais sont évidemment différentes. Les Oghams sont néanmoins rattachées à une symbolique des arbres, chacune se voit attribuer un arbre et porte ainsi ses vertus ésotériques. Les oghams sont gravés sur des petites baguettes, 20 en tout (les forfedha ne sont pas utilisées pour la divination en tant qu'objet à lancer, mais elles sont inscrites sur la table ou sur le drap de lancer et sont à la détermination du message divinatoire cosmique). Il est bien entendu préférable que chaque Ogham soit gravé sur le bois qui lui est attribué (pour les baguettes de divination) ou bien le chêne peut se substituer à tout autres bois si on ne trouve pas l’espèce correspondante à l’Ogham. Sinon, à l’instar des Runes, elles peuvent être gravées comme talismans
.

 

brocÉliande – un pays nÉ de la forÊt

Yann gouen

OUEST – FRANCE

 2002

Brocéliande. Quand la réalité devient mythe. À force d’entendre parler d’imaginaire, d’enchanteur et de légendes, on finit par croire à ce qu’on ne voit pas.

Le rêve se cache dans la forêt, au bord de l’eau ou sur les landes. C’est vrai, tout existe, c’est là, si l’on regarde de la racine au sommet des arbres, là tout autour, au creux des mains, sur le visage et dans les voix des êtres cultivant ce pays descendu des bois. Alors, prenant le souffle d’une île accrochée à la terre, une sombre rafale orgueilleuse et brûlante nous ouvre enfin la porte du sanctuaire, ce nom coloré du mystère de l’amour, de la passion, Brocéliande. L’histoire du Graal, de Merlin l’enchanteur et de la fée Viviane. Histoire, géographie, itinéraire, photos couleur. Un livre découverte.

La forêt de Brocéliande… n'existe pas! Non indiquée sur les cartes, elle fait partie de la mémoire celte, et sa visite fait largement appel à l'imaginaire. En fait, Brocéliande désigne la demeure de l'Enchanteur Merlin. Elle est aussi connue sous le nom de forêt de Paimpont, qui désigne le village où est implantée ladite forêt et qui se situe à environ vingt kilomètres à l'ouest de Rennes. La forêt fait revivre les légendes celtiques, et en particulier celle du roi Arthur et des Chevaliers de la Table Ronde, en vogue depuis le début du XIIe siècle, grâce aux œuvres de Chrétien de Troyes. Elle abrite aussi d'autres légendes de Bretagne.

Au départ, la légende arthurienne est, il faut le rappeler, le fruit d'une habile propagande initiée par la dynastie angevine des Plantagenets, qui se présente comme descendante de Charlemagne et souhaite asseoir son pouvoir. Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, ayant triomphé contre Harold, a envahi la Grande Bretagne. Les Plantagenets doivent désormais songer à se construire une légitimité : celle-ci sera élaborée à partir de la mise en roman et de l'invention, il faut bien le dire, de la légende du Graal. Autre fait important: les auteurs font remonter les origines de la légende jusque dans l'Antiquité, ce qui à l'époque, est la seule filiation possible. En effet, la culture des clercs reste essentiellement antique, malgré le filtre des autorités chrétiennes, pour qui il n'y a de culture qu'ecclésiastique. Les légendes du graal sont donc le fruit d'une invention, mais pas dénuées de poésie et de mystère cependant, lesquels commencèrent à hanter la forêt de Brocéliande il y a quelques neuf siècles… Voici quelques-uns des lieux à ne pas manquer, et qui s'assortissent chacun d'une part de légende.

Merlin, fils du diable et d'une mortelle, aida le roi Arthur dans sa recherche du Graal. Un jour, en traversant la forêt, il rencontra Viviane à la fontaine de Barenton: elle sortait de l'eau… Cet aspect magique marque les lieux, et ne peut manquer d'envoûter le visiteur: l'eau elle-même, qui coule entre des racines de chêne et sous un perron de mégalithe, est en état d'ébullition… (cela s'explique en fait par la présence de bulles d'azote…) Puis Viviane, après avoir séduit Merlin, l'emprisonna dans une prison invisible, puis l'enferma dans un tombeau: Merlin s'étant allongé dans une fosse, la fée fit rabattre sur lui deux énormes pierres. Mais d'autres croyances hantent la fontaine de Barenton, comme celle de verser de l'eau sur son perron pour faire pleuvoir.

On peut aussi passer par le Val sans retour: la fée Morgane, demi-sœur du roi Arthur, y emprisonnait les chevaliers infidèles…pour se venger de son amant qui l'avait trahi. Seul Lancelot du Val, amant fidèle, parvint à traverser puis à libérer le Val. Le visiteur doit donc faire jouer son imagination et être actif: à lui par exemple de retrouver le Hêtre de Pontus… signalé nulle part… mais bien existant! Il s'agit d'un arbre gigantesque à l'apparence inquiétante de par sa couleur sombre.

D'autres découvertes sont à faire, comme celle de l'arbre d'or, inauguré en 1991 et réalisé par François Davin suite à l'incendie du Val sans retour. Il s'agit d'un châtaignier, doré à l'or fin (!) et protégé par un cercle de pierres acérées. Enfin, le promeneur pourra se rendre à l'église de Tréhorenteuc: fondée par St Judicaël au VIIe siècle, elle offre un mélange de traditions chrétiennes, celtiques et arthurienne, jusque dans ses vitraux: s'y mêlent en effet des motifs comme le Triskell, le chêne, le gland et d'autres relevant de la symbolique chrétienne. Dans le vitrail de "l'Action de Grâce", les Apôtres sont réunis autour du Saint Graal, tandis que dans celui de "L'Apparition du Saint-Graal", les Chevaliers de la Table Ronde sont assis autour du roi Arthur. Ces derniers sont aussi présents dans un des quatre tableaux du chœur.

12 C

CATHARES ET CATHARISME. DE L’ESPRIT A LA PERSÉCUTION

Lucienne JULIEN

Edition Dangles

 1999

Le catharisme résurgence du manichéisme a fortement imprégné la société médiévale occitane au 12éme et 13éme siècle. Ce livre nous fait pénétrer l’esprit des cathares du début jusqu’à leur persécution et leur disparition. Bien avant que le catharisme devienne un outil de sa propre promotion touristique, le Languedoc a été très marqué par ce courant de pensée dont les caractéristiques ont touché la société occitane d'un point de vue social, culturel et religieux. Aujourd'hui, on trouve du «cassoulet cathare», des «rallyes cathares», du «vin des cathares», ... autant de récupérations marketing datant au plus d'un siècle et sans rapport réel avec le catharisme, surtout lorsque l'on sait qu'ils étaient végétariens ! Avant tout, le catharisme était une religion dont nous n'avons, le plus souvent, qu'un pâle reflet au travers des nombreux documents directement ou non en provenance de l'inquisition. Mêmes les ouvrages qui servent de référence comme Le catharisme de Jean Duvernoy (éditions Privat, Toulouse, 1992) utilisent largement ces sources partiales mais riches que constituent les dépositions inquisitoriales qui suivirent la reddition de Montségur, réputée synagogue de Satan par l'église romaine.

 

Bien qu'apparenté par certains aspects à la pensée dualiste bogomile, le catharisme a, à lui seul, fait couler beaucoup d'encre (et fait circuler de nombreux octets !) pour déterminer réellement sa provenance. Le fait de partager des idées avec un autre courant de pensée ne signifie pas obligatoirement qu'il existe un lien entre les deux ... Le bogomilisme avait pris un essor considérable en Bulgarie, sous le règne de Pierre Ier (927-929). Certaines caractéristiques ont été pourtant en désaccord avec celles que le catharisme développa quelques décennies plus tard, en particulier en ce qui concerne l'Eglise Romaine considérée comme la manifestation de Satan, par ses dignitaires par trop dispendieux (d'où le terme de prélats). Le bogomilisme est parfois considéré aujourd'hui comme un mouvement révolutionnaire. La région occitane n'a pas manifesté de telles réactions sauf au travers des chevaliers qui avaient perdu leurs terres et leurs fortunes, à la suite de leur position politique et religieuse pendant la croisade.


Le catharisme est aussi parfois relié à Manès (ou Mani), fondateur du manichéisme, qui vécut au IIIème siècle en Mésopotamie. Certaines similitudes existent en effet, en particulier en ce qui concerne l'approche dualiste du monde, séparant ainsi le matériel du spirituel, le mal du bien. Aucun texte cathare ne fait cependant référence à Manès et il est probable que ce rapprochement soit plutôt une interprétation actuelle qu'un lien véritable entre ces deux courants de pensée. Reconnaissons tout de même que ces deux visions du monde ont eu aussi en commun leur extermination ... La pensée dualiste est un élément fondamental du catharisme : S'inspirant des aveux du parfait Pierre Authier, Bernard Gui appelle les cathares les Manichéens du temps présent. On retrouve de nombreuses informations, certes déformées par la vision de l'inquisiteur, dans l'ouvrage Le registre d'inquisition de Jacques Fournier (3 tomes ; première édition en 1494 ; rééditions par Mouton / La Haye, Paris, 1978). La désignation de Cathare vient du grec catharos, signifiant "les purifiés" (inventé par Eckbert, abbé de la double abbaye de Schönau, vers 1163)

Les cathares eux-mêmes ne se dénommaient que bons chrétiens ou bonshommes. Une distinction était opérée entre ceux qui avaient reçu le Consolamentum, sorte d'ordination, et les simples croyants. Le premier groupe constituait la véritable hiérarchie cathare, avec les parfaits qui prêchaient généralement par deux : le fils majeur et le diacre. Il existait aussi un ou plusieurs fils mineurs, antichambre des futurs parfaits itinérants. L'ensemble était coordonné par un évêque dont la charge était géographiquement délimitée. A l'aube de la Croisade, on comptait alors six évêchés : Agen, Lombers, Saint-Paul, Cabaret, Servian et Montségur. Parmi les sièges de diacres, on peut remarquer Moissac, Cordes, Toulouse, Puylaurens, Avignonet, Fanjeaux, Montréal, Mirepoix, Le Bézu, Puilaurens, Peyrepertuse, Quéribus, Tarascon-sur-Ariège. Mais pour définir une réelle définition de la pensée cathare, il faut replacer celle-ci dans le contexte historique. Ainsi, la lecture des dépositions faites à l'Inquisition, les commentaires actuels d'historiens de renom tels que Jean Duvernoy, René Nelli, Michel Roquebert, Anne Brenon, ... complétés par certains ouvrages de références tels que le Livre des Deux Principes et le Rituel Cathare sont indispensables afin de cerner au mieux ce qui constitue aujourd'hui une charnière de l'histoire de France.

Quatre grandes approches peuvent être développées par rapport au catharisme :

L'hérésie, dont le catharisme, s'est développée dans tous les pays d'Europe et la manifestation militaire dans le Pays d’Oc n'a été qu'un élément, aux proportions importantes, du combat de la Papauté envers ses "concurrents". Les cathares, souvent bien représentés dans les familles bourgeoises de la région - aujourd'hui surnommée cathare - ont eu un impact important dans la société médiévale occitane. Le catharisme, par son importance était devenu un élément important et dangereux pour la politique de Rome et celle des rois de France qui voyaient, l'un comme l'autre, une partie de leur pouvoir rogné. Soutenu par les pratiques symboliques du moyen âge, le catharisme a développé un ésotérisme dont nous pouvons encore trouver aujourd'hui des traces dans les citadelles telles que Quéribus, Montségur, ...

 

L'an mil voit se manifester de nombreuses hérésies. Elles prendront encore de l'ampleur pendant les XIème, XIIème et XIIIème siècles. Le catharisme n'est qu'un volet de ces mouvements à contre-courant de la pensée romaine. Pauvres de Lyon, vaudois, béguins, patarins, tisserands, ... le Manuel de l'Inquisiteur  nous donne une bonne idée de la manière dont les hérétiques étaient perçus par les représentants du pape. Celui-ci appelle les cathares Les Manichéens du Temps Présent. On retrouve des cathares dans toute l'Europe, mais certaines spécificités sont à remarquer selon les régions. Ainsi, on retrouve plutôt des vaudois (de Pierre Valdo, marchand d'origine lyonnaise) dans les régions du Jura et des Alpes. Bien qu'antérieurs à ce mouvement et à son créateur Pierre Valdo (1170 environ), des hérétiques ayant des idées en tous points similaires furent livrés aux flammes des bûchers en Allemagne au début du XIème siècle. Le phénomène cathare a pris de l'ampleur au nord de l'Italie, présentant tout de même une grande particularité par la diversité des communautés et de leurs oppositions sur le dogme même. On parlera ainsi de Cathares en Lombardie et de Patarins dans le reste de l'Italie et plus particulièrement à Florence. Le catharisme était implanté dans de nombreux pays d'Europe, notamment en Italie du Nord, mais c'est dans le Languedoc, que sa manifestation a pris le plus d'importance, du fait de sa pénétration dans la bourgeoisie occitane. Un apocryphe d'origine bogomile, Interrogatio Iohannis a été miraculeusement conservé grâce à l'Inquisition, à la suite de sa perquisition. Une version est aujourd'hui conservée dans les Archives de l'Inquisition de Carcassonne. Elle constitue, avec la rédaction de Vienne, la seule source véritable d'un enseignement ésotérique cathare.

Difficile de parler de cathares, de la croisade contre les Albigeois, sans parler de l'importance politique de ces événements dramatiques. Deux volets sont à distinguer dans cette approche. Tout d'abord, il y a la mobilité de la Maison de Toulouse, dont les comtes cherchaient manifestement à se retirer de la dépendance française en se rapprochant des rois d'Angleterre. Ensuite, il y avait véritablement un risque de «concurrence» pour l'église Romaine. En effet, celle-ci était déjà en difficulté du fait de l'instabilité du royaume de Jérusalem et des problèmes inhérents aux croisades qui recevaient de moins de participation et qui étaient souvent détournées à des fins militaires par les chevaliers croisés.

Quatre croisades en Terre Sainte avaient été réalisées avant que le pape invente et mette sur pied la seule et unique croisade en terre chrétienne. La forte pénétration du catharisme dans la bourgeoisie languedocienne a fortement contribué à l'agacement des prélats romains qui ne pouvaient ni se faire respecter par la population, ni compter sur les seigneurs occitans pour défendre leurs droits. De nombreux chevaliers finirent faidits, perdant ainsi leurs terres, en prenant résolument position contre les croisés venus du nord.

D'un point de vue strictement politique, il est clair que le traité de Paris (traité de Meaux) de  1229 fut un véritable couperet aux volontés d'indépendance du midi vis à vis du royaume de France. Le comté de Toulouse était, géographiquement et économiquement, presque aussi riche que le reste du royaume de France. Malheureusement, les positions mouvantes et indécises des seigneurs occitans, notamment de Raymond VI et Raymond VII lui furent fatales. Dans le camp des croisés pendant les premières opérations militaires, il n'en fallait pas plus pour créer une incompréhension dans la population locale : «défendue par un comte qui part en croisade sur ses propres terres, aidé de chevaliers du nord ?» Les nombreuses dissensions entre les seigneurs locaux qui se manifesteront tout au long des événements seront un élément de plus qui favorisera l'effondrement du Languedoc. Les interventions directes des rois de France en 1226 et 1255 achèveront le rattachement de l'ancien comté de Toulouse et de Provence à la France. La mort d'Alphonse de Poitiers, frère de Saint- Louis et de Jeanne, dernière représentante de la lignée de Toulouse en 1271 tournera définitivement une page de l'Histoire ...

 

CATHARES – LA CONTRE-ENQUÊTE

A. brenon & j.p. de tonnac

ALBIN MICHEL

 2008

On sait que, en tous domaines, on assiste à un éternel débat (pour ne pas dire… combat) entre les légendes et l’histoire. Et, pour aussi séduisantes que soient les premières, il n’en demeure pas moins que l’étude de la seconde permet d’éviter les égarements et d’emprunter les voies sans issue. C’est pourquoi nous saluons la publication de l’ouvrage d’Anne Brenon et Jean-Philippe de Tonnac dont le titre sobre « Cathares, la contre-enquête » cache une étude très complète et très critique de ce mouvement incontournable qui émergea soudain voilà huit cents ans et disparut tragiquement dans les conditions que l’on sait.

 

 Le catharisme n’est pas un simple mouvement, j’allais dire un caprice, de chrétiens en recherche d’une purification alors que la religion officielle avait déjà prévariqué. Certes non, et les auteurs le démontrent pièces en mains quitte à décevoir les amateurs de mythes qui, au fil des siècles, ont tissé un maillage de spéculations fantaisistes. Les auteurs insistent sur le fait que « cet événement [le catharisme] a constitué un tournant majeur dans l’histoire de la France, de l’Église et de l’Europe ». Revisitant cette page de l’histoire médiévale, ils apportent un éclairage objectif sur ce mouvement occitan, sa création, son évolution et sa disparition dans le sang et le feu. Ces cathares, victimes à la fois de l’intolérance d’une église au pouvoir absolu et de la cupidité des seigneurs féodaux du nord de la France, ont marqué en profondeur toute une région et exercé également la verve d’exégètes qui ont trop souvent pris trop grande liberté avec les faits.

 

 La vie quotidienne des cathares, leurs aspirations spirituelles, leur ascèse, sont décrites avec justesse et aident à comprendre les finalités de ce courant chrétien qualifié d’hérétique par les autorités religieuses. Nous sortons enfin de l’embrouillamini des multiples thèses contradictoires qui s’affrontaient jusqu’à présent autour de ce que l’on a appelé l’affaire cathare, cela à tort car le catharisme n’est pas un simple avatar de l’histoire de la chrétienté occidentale comme il y en eut tant d’autres. Les auteurs s’attachent à démontrer cet enracinement du catharisme à la fois dans leur terre et dans l’esprit des justes.

Entrée en terre et en mythe cathares : Montségur – Petite sociologie du catharisme occitan : Lastours, Roquefère, Miraval – Femmes en catharisme : Laurac, Verdun – Les Églises cathares européennes : Saint Félix Lauragais – Une théologie de la libération du mal : Hautpoul – Un dualisme absolu : Mazamet – Les cinq piliers de la foi cathare : Minerve – Le temps du (faux) débat : Fanjeaux – La croisade française : Quéribus – La fin de Montségur : Plateau de Sault, pays de Montségur – Les hérétiques face au tribunal de l’Inquisition : Toulouse, Tarabel et le Lantarès – La fin du catharisme : Montaillou, Puigcerda, Larnat, Carcassonne – Petite bibliographie raisonnée du catharisme.

 

CONTON - LES RUNES - Écriture sacrée en Terre du Milieu

Julie Conton

Edition Mémoires du Monde

 2012

Ouvrage de référence, ce livre est accessible au néophyte comme au runistre confirmé. Le symbolisme des 24 runes du Futhark germanique, ainsi que les 5 runes cryptiques trouvées plus tard y est représenté de manière claire et approfondie, ce qui facilite énormément la recherche et la compréhension de cet alphabet/connaissance de la civilisation nordique.

Les runes, dont l’étymologie évoque le mystère et le secret, sont les signes de l’ancienne écriture des peuples germano-scandinaves. Au-delà de leur usage pour transcrire mots et phrases, les différents Futhark (alphabet) runiques, étaient utilisés en magie et en divination afin d’entrer en communication avec les énergies célestes et d’accéder aux rouages du Destin et aux mystères du Wyrd.

Au fil des pages, chaque rune est mise en relation avec les sources, les textes mythologiques nordiques, mais aussi elles sont confrontée et mises en correspondance avec le symbolisme astrologique, les oghams celtiques, les 22 arcanes majeurs du Tarot et les éléments naturels : végétaux, animaux et minéraux.

Les liens méconnus entre les runes et l’Ogham celtique, l’alphabet sacerdotal des arbres utilisé par les druides celtiques, sont aussi abordés de manière inédite avec beaucoup de recherche.

Ce livre s’ouvre ainsi à la mythologie et au symbolisme comparé, approche qui permet de tisser des liens entre les différentes traditions.

 

Vectrices d’énergies sacrées, les runes représentent une voie privilégiée pour appréhender tout un héritage spirituel, celui de la tradition chamanique et animiste du Nord de l’Europe, elles nous transmettent tout un héritage de sagesse qu’il nous incombe de ressusciter et de réactualiser aujourd’hui. C’est un superbe ouvrage pour tous les passionnés de runes, de mythologie et de symbolisme.

Le mot rune dériverait d’après Georges Dumézil, d’un ancien radical indo-européen qui aurait engendré Ouranos et Varuna. Etymologiquement le mot rune signifie « secret, mystère, murmure », ce qui évoque la notion d’enseignement secret transmis oralement. Ce mot rune vient également du latin runa ou runae, qui signifie « caractère runique des peuples du Nord », ce mot latin dérive lui-même de la racine run qui apparait dans les anciennes et différentes langues européennes.

On sait aussi que les runes, une fois gravées, étaient teintées de sang ou d’une teinture ocre. On a trouvé des runes dans une grande partie de l’Europe, surtout en Scandinavie et à ce jour on a dénombré plus de 5000 inscriptions runiques en Europe du Nord, mais également dans le bassin méditerranéen, en Grèce, en Espagne, en France, en Italie et en Europe de l’Est.

La mythologie nordique nous explique que c’est le dieu Odin, qui voulant donner la connaissance aux hommes, accepta la demande des Normes en se faisant pendre à l’arbre sacré Yggdrasill pendant 9 jours la tête en bas, de plus il accepta de perdre un œil, c’est à cette condition qu’il reçut la connaissance des dieux sous forme de runes alphabétiques et qu’il put ainsi transmettre cette connaissance aux hommes.

Les runes sont reliées aux plantes, aux minéraux, aux végétaux et à la nature, toutes les cérémonies étaient d’essence magiques et l’utilisation des runes sous forme de talisman avaient une connotation divinatoire, culturelle, magique, chamanique que ce soit pour des envoûtements, des guérisons, des protections mais aussi pour trouver la sagesse de la vie de tous les jours.

Les runes étaient connues par la civilisation celte, aussi trouve-t-on des correspondances entre l’alphabet runique et l’alphabet celte, qui lui, se sert d’oghams, c'est-à-dire du symbolisme des arbres, cet ouvrage met en relief toutes ces correspondances ainsi que le zodiaque à travers l’astrologie et la cosmogonie, puisque ces civilisations étaient extrêmement liées non seulement à la nature mais aux signes du ciel, du temps et des phénomènes météorologiques.

Au sommaire de cet important ouvrage de 400 pages :

Définition et origine des runes - les différents Futhark -

Les 24 runes germaniques : fehuuruzthurusazansuzraidhokenazgebowuunjohagalaznaudhizisazjeraiwazperthroelhazsowilotiwazberkanoehwazmannazlaguzingwazdagazothala

Les runes cryptiques : runes rétrogrades ou wendrunes - les runes à branches - les runes à peignes - les runes à lis -

La roue runique annuelle - les fêtes du solstice d’été et d’hiver - les fêtes de Lammas - les fêtes des équinoxes d’automne et du printemps - fête d’Imbole ou brigantia - fête de Beltane - fête de Samhain - la roue runique de la journée -

Comment et pourquoi fabriquer ses propres runes et comment faire les tirages -

Les runes et les personnages de la mythologie nordique

Les différentes affinités entre les runes, les plantes et les pierres -

Les runes et les Tarots -

Les runes et les Oghams celtiques - Poème runique

 

CONTON - LE ZODIAQUE DE CORDES-SUR-CIEL - Clés symboliques d’une bastide cathare du XIIIe siècle

Julie et Gérard Conton 

Edition Mémoires du monde

 2008

Hissée sur son Puech, Cordes-sur-Ciel, bastide tarnaise du XIIIe siècle, se situe à 71 km au nord-est de Toulouse, à égale distance d’Albi et de Gaillac. La cité s’inscrit sur une ligne qui part de Lorris, en gâtinais, ville natale du trouvère Guillaume de Lorris et emplacement des ruines du château de Blanche de Castille, pour aboutir à Montségur, le haut symbole cathare, avec comme jalon, le château de Ventadour, en Limousin, où vécut le troubadour Bernard de Ventadour.

« Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, et ce qui est en bas est comme ce qui est en haut ». Cette célèbre formule hermétique d’Hermès Trismégiste, fonde l’astrologie. Observons la voûte céleste, établissons sur terre des corrélations, des parallèles ; les planètes et constellations, porteuses d’un contenu symbolique lié à des énergies bien spécifiques, ont leur mot à dire dans les affaires humaines. L’astrologie est ainsi fondée sur l’évidence que les étoiles, constellations et planètes ne sont pas seulement matière, mais aussi énergie et même conscience.

Dans l’ancienne Babylonie, on retrouve des tablettes d’argile remontant à 2500 ans avant J.C, qui comportent des observations astronomiques et astrologiques, ce qui veut dire que l’astrologie est une voie de connaissance fort ancienne, qui par la suite fut améliorée et perfectionnée par Ptolémée en Egypte puis par les arabes.

Au Moyen Âge, l’alchimie, avant tout Voie divine de perfectionnement intérieur, fut indissociable de l’astrologie dont l’iconographie comporte énormément de signes astrologiques. L’alchimie permet de décoder l’harmonie cosmique divine dont parlait Pythagore en disant : « l’harmonie cosmique repose sur les nombres ».

Les auteurs de cet ouvrage, férus d’astrologie ont ressenti la nécessité de lire ce village à travers le prisme de l’astrologie, ils ont arpentés les ruelles, fouillé la terre scruté les façades, observé le terrain et le ciel, touché les pierres charges d’énergie vieille de plusieurs siècles, ils ont étudié la toponymie sur les cartes et sont persuadé que ce village possède une réelle cohérence zodiacale d’ensemble.

Cet ouvrage convie le lecteur à une promenade symbolique à travers les ruelles de Cordes-sur-Ciel, haut lieu des albigeois, établi bastide par la charte de Raymond VII, comte de Toulouse en 1222. Les auteurs de cet ouvrage tissent un profond réseau de cohérences en s’appuyant sur la tradition des douze signes zodiacaux pour signifier l’imprégnation historique, culturelle et architecturale des lieux, ils nous offrent les clefs de la géographie sacrée de la ville, et nous font partager leurs convictions, leurs travaux et leurs connaissances astrologiques, astronomiques et historiques.

 

CONTON - L’OGHAM CELTIQUE ou le symbolisme des arbres

Julie Conton

Edition Mémoires du Monde

 2014

Après nous avoir expliqué le fonctionnement et le symbolisme des runes, Julie Conton dans cet ouvrage, approfondit la tradition celte à travers le monde végétal de l’Ogham, qui est la plus ancienne écriture connue et qui à l’origine était secrète et sacrée, ainsi l’auteur nous offre un livre très complet et une véritable référence sur ce sujet, pour notre plus grand bonheur.

 

L’Ogham, gravé sur des pierres dressées, notamment en Irlande, mais aussi en Angleterre, au pays de Galles, en Ecosse et sur l’ile de Man, est à la fois un ancien alphabet, une écriture secrète et un langage de signes réservé aux initiés, enfin un système de symboles utilisé pour la magie et la divination, et qui, aujourd’hui encore garde toute sa puissance. Le terme ogham désigne à la fois l’alphabet dans son ensemble et chaque lettre ou signe pris individuellement, on l’appelle aussi l’alphabet Beth-Luis-Fearn, du nom des trois premiers oghams, tout comme la mot « Futhark » qui désigne l’alphabet runique, vient des 5 premières runes, tout comme le mot alphabet vient des deux premières lettres grecques Alpha et Beta.

On l’appelle parfois « alphabet celte des arbres » ou « oracle des druides » car ses 25 lettres, correspondant à un arbre ou un végétal, sont autant de signes de l’invisible à déchiffrer. Découvrir ou approfondir l’ogham, le connaitre, le fabriquer et l’interpréter, c’est donc entrer dans le symbolisme des arbres sacrés de la forêt druidique et se mettre à l’écoute de la vois sylvestre.

Dans une perspective historique, culturelle, mais aussi intuitive et pratique, l’auteur nous plonge au cœur de la mythologie et de la spiritualité celtes et tisse avec clarté de multiples liens et correspondances entre l’Ogham et les runes germano-scandinaves, entre l’Ogham et le Tarot, les végétaux, les pierres, les minéraux et leur énergies ou encore avec les symboles astrologiques, l’ogham est replacé dans le contexte des fêtes de l’année celtique et il est mis en rapport avec la médecine traditionnelle.

L’ogham connut différentes fonctions à travers les siècles. Comme le montrent toutes les inscriptions qui nous sont parvenues, ce fut un alphabet, une écriture permettant de transcrire des informations de manière durable, d’autre part, avant d’être traduit à travers des inscriptions bilingues, l’Ogham était une écriture secrète entre druides et initiés et aussi un langage des signes.

Enfin, ces lettres étaient investies d’un caractère sacré et l’enseignement contenu dans chacun de ces symboles, en relation avec les arbres, permettait un usage oraculaire et magique. Les druides avaient recours aux oghams pour communiquer avec l’invisible, cette dimension symbolique et magico-religieuse est sans doute très ancienne, bien plus encore que les inscriptions retrouvées dans la pierre, tracées tardivement dans le but de conserver la mémoire des défunts.

Du point de vue mythologique, il est pertinent de confronter et comparer la tradition celte et germano-scandinave, mais aussi celte et gréco-romaine, en effet les Celtes eurent de nombreux échanges culturels avec l’un comme avec l’autre, les uns venant du sud et les autres du nord. Il faut aussi préciser que la mythologie celte est assez obscure car telle une forêt touffue, profonde et impénétrable, elle se cacha de tous les envahisseurs y compris des romains et des chrétiens. Très peu de textes nous sont parvenus, seuls quelques- uns ont été conservés en Irlande et au Pays de Galles et encore ils sont assez tardifs.

Les druides bannissaient les textes, seul la transmission orale était permise, c’est pour cela que les oghams symboliques, écrits dans la pierre étaient autorisés, d’abord il fallait les connaitre, ensuite le temps s’employa à les effacer de la pierre et de la mémoire des hommes. C’est pour cela que l’étude des runes et des oghams, très proches par leur graphisme et leur sonorité, nous permet de remonter le temps et de comprendre par leurs similitudes et leurs sonorités, la symbolique secrète de cette civilisation.

Au sommaire de cet important et superbe ouvrage de 400 pages :

Qu’est-ce que l’ogham ? - fonctions et symbole des ogham - Comment fabriquer ses oghams et comment s’en servir pour la divination -

Les 25 oghams celtes : Beith – luis – fear – saille - nuinhuatheduirtinne – coll – quertmuingortngetalstraifruisailimohnureadhaiohoeabadhoiruilleandphagosmÔr

Les fêtes celtiques du cycle de l’année

Ogham en correspondance avec les runes, les pierres, et les lames majeures du Tarot -

Ogham et les héros, dieux et déesses celtiques -

Différentes affinités entre les oghams

Le « combat des arbres » par Câd Goddeu -

 

croix & bestiaire celtiques

David balade

OUEST-FRANCE

2007

La conversion au christianisme des derniers Celtes païens, entre le IVème et le Vème siècle de notre ère, s’accompagna d’un âge d’or de l’art celtique, tant par la profusion que par le raffinement extrême des œuvres produites qui nous sont parvenues à ce jour. La croix y revêt une multiplicité d’aspects, qu’elle soit gravée sur des pièces d’orfèvrerie, tels les reliquaires et la vaisselle liturgique, peinte sur le vélin des manuscrits enluminés de Kells, Durrow et Lindisfarne, ou encore sculptée dans la pierre. Mais c’est plus particulièrement au travers des croix monumentales en pierre, que les sculpteurs celtes vont exprimer toute leur originalité créative.

Une spécificité de l’art celtique : les croix monumentales. La croix celtique se présente comme une croix latine en pierre – granit, grès ou calcaire selon les cas –, reposant généralement sur un socle pyramidal et dont les bras sont reliés à l’axe principal par un grand anneau. Sur ses quatre faces et son anneau, s’épanouissent des motifs organisés en registres. Son sommet est parfois surmonté d’un cône, ou d’une chapelle miniature. Certaines croix sont gravées en haut relief sur des stèles de pierre, en Écosse notamment.

C’est la taille de ces croix cerclées qui en constitue toute l’originalité : celle de Monasterboice, en Irlande, mesure près de sept mètres de haut. Si l’on fait exception de quelques monuments chrétiens arméniens appelés khatchkar, et de certaines croix géorgiennes anciennes, les croix celtiques irlandaises, galloises, corniques et écossaises apparaissent ainsi, dans le monde chrétien primitif, comme les premières croix monumentales isolées. Isolées parce que, encore aujourd’hui, la plupart se retrouvent en pleine campagne, ou simplement entourées d’un petit cimetière paroissial. On imagine que les bâtiments des monastères celtiques primitifs, églises, cellules et communs en matériaux périssables n’auront pas résisté au climat océanique comme la pierre de ces croix. Érigées au sein d’un même cimetière ou d’une même aire, les croix se distinguent selon leur position, c’est pourquoi on parle croix nord, de croix ouest, etc.

12 D

dialogue avec merlhynle druidisme aujourd’hui

r. brzesc colonges

Edition DU PENNDRAGON

 1998

Notre société, en pleine mutation où l’argent tient souvent lieu de religion, ne parvient plus à combler nos besoins fondamentaux, ni répondre à nos questionnements essentiels. Alors, pour redonner du sens à notre vie, quoi de plus facile que de se laisser engluer par des sectes « rassurantes » ou tourner nos regards vers l’orient, en oubliant notre propre tradition spirituelle, pourtant forte et profonde.

Sous le Christianisme des origines, apparaît la religion des druides, celle de nos vraies racines, respectueuse des valeurs humaines, de la vie, de la femme, de la nature. Sous forme d’un dialogue qui le rend clair et vivant, cet ouvrage nous fait découvrir la richesse spirituelle du druidisme et son évidente actualité.

Dans la forêt de Brocéliande, Merlin est apparu à l'auteur. Puis il a entendu sa voix... et la première surprise fut lorsque la véritable identité de ce personnage légendaire lui fut révélée. Ici débute un étonnant et doux voyage avec le magicien. L'important est que ce voyage est à la portée de tous. En effet, votre cœur est votre meilleur ami et, avec lui, il devient possible de rejoindre l'enfant intérieur.

Ensemble, vous détenez la clé pour entrer dans l'univers créé par Merlin. Ainsi, cet ouvrage explique comment retrouver la voie de Merlin.

Votre cœur vous parle, pourtant, prenez-vous la peine de l'écouter ? Ou, au contraire, ignorez-vous son murmure pour mieux vous réfugier dans vos certitudes. S'il vous plaît, ne fermez pas la porte à l'appel du magicien : il vous invite à le rejoindre dans son monde. Extrait de la table des matières : Introduction - Comment est-il possible de dialoguer avec Merlin ? - Sur le chemin - La rencontre - La Magie - Au milieu des fleurs - Le Feu - L'ambre et moi - L'Eau - L'Air - La Terre- La Voie du Magicien - Etre un Magicien - Reine Ysmaëlle

L’un des personnages les plus connus de la légende arthurienne. Merlin a eu une existence réelle soixante-dix ans après l’Arthur historique : c’était un petit roi des Bretons du nord, dans la Basse Écosse, qui, devenu fou après une bataille, se réfugia dans une forêt et se mit à prophétiser. La légende s’est emparée de lui et des éléments mythologiques divers se sont cristallisés sur son personnage. On y trouve le thème du fou inspiré par la divinité, le thème de l’Homme sauvage, maître des animaux et équilibrateur de la nature, le thème de l’enfant qui vient de naître et qui parle en révélant l’avenir, le thème du magicien enchanteur.

Dans la légende élaborée, Merlin est le fils d’un diable incube, ce qui explique ses pouvoirs. Il s’oppose au roi usurpateur Vortigem, sert et conseille Aurélius Ambrosius (Emrys Gwledig), devient le conseiller permanent et le magicien attitré d’Uther Pendragon, fait concevoir Arthur par Uther, confie l’enfant à Antor, et le fait reconnaître comme roi des Bretons, le conseille et l’aide dans ses entreprises, établit la Table Ronde. En quelque sorte, Merlin est le druide intégral, doué d’énormes pouvoirs et formant avec le roi un couple sacré destiné à régir la société, sur le modèle du duo mythique Mithra-Varuna de la tradition indienne. Il est aussi le druide primordial, maître des animaux sauvages et de la nature. Ayant rencontré, dans la forêt de Brocéliande, la jeune Viviane dont il tombe amoureux, il lui révèle ses secrets. Celle-ci l’enferme dans un château invisible. On ne voit plus Merlin, mais on entend encore sa voix, ce qui met l’accent sur l’importance de la voix dans l’incantation druidique.

Le nom de Merlin vient probablement du mot français Merle, par suite d’une rencontre phonétique avec le nom gallois Myrddin. La légende de Merlin a été intégrée au début du XIIe siècle à la tradition arthurienne par le clerc gallois Geoffroy de Monmouth.

 

divinitÉs gauloises

Henri hubert

Edition ARQA

 2006

On les connaît sous le nom de Lug, Esus, Cernunnos, Toutatis, Belisama, Belenos, Kronos, Taranis, Silvain… Mais qui étaient véritablement les Dieux des Celtes, des Ibères, des Ligures et des Thraces ? Des Germains et des Scythes ?

 

Dans cette étude de 1925 rééditée par les éditions Arqa, Henri Hubert (1872 – 1927), archéologue et historien reconnu, grand spécialiste du monde celtique, nous présente avec une érudition sans pareille, le panthéon de ceux que l’on disaient barbares et qui n’en avaient que le nom… à la source de la tradition druidique nous retrouvons avec l’auteur, Sucellus de Dieu au maillet, Nantosuelta la Déesse à la ruche, Épona juchée sur son coursier de vent, sans oublier les Dieux de l’Autre Monde…


Dans une préface utile et savante, Myriam Philibert, Docteur en Préhistoire, citant les Triades Bardiques, restitue pleinement la magie de ce texte oublié, et éclaire de la meilleure manière qui soit toutes ces Divinités gauloises – avec amour – dans le cercle de Gwenved.

 

dolmens & menhirs

J. briard

Edition  GISSEROT

 2003

Les dolmens et les menhirs de Bretagne avec l’explication symbolique, historique et géographique de ces pierres. Les tumulus, les Celtes, les druides, les fées et les veilleurs de pierre.

 

Entre 4 500 et 1 800 av. J.-C., les sociétés paysannes d'Europe de l'Ouest plantent dans le sol des pierres monumentales. On appelle ces monuments des mégalithes (« grandes pierres »). Quelles formes ont-ils ? Comment les a-t-on érigés ? À quoi servent-ils ?

 

 Les premiers mégalithes européens apparaissent sur la côte atlantique. Ils se répandent ensuite en Espagne, en Irlande, en Angleterre et jusque dans le nord de l'Europe, au Danemark et en Suède.

 Il existe deux types de mégalithes :

 

les menhirs, qui signifient en breton « pierre (men) longue (hir) ». Ce sont des pierres dressées, fichées dans la terre. Certains sont isolés, comme celui de Locmariaquer en Bretagne, le plus haut de tous : aujourd'hui brisé, il atteignait 20 mètres de hauteur et pesait 350 tonnes. Les menhirs sont souvent regroupés et disposés soit en cercles, les cromlechs (à Stonehenge, en Angleterre), soit en alignement (à Carnac, en Bretagne). À Carnac précisément, plus de 3 000 menhirs dessinent trois grandes avenues.

 

les dolmens, qui signifient en breton « table (dol) de pierre (men) ». Ils servent de tombeaux. Deux grosses pierres, fichées à la verticale dans le sol, sont couvertes d'une dalle qui forme la toiture. Cette construction constitue la chambre funéraire. À l'origine, elle était recouverte de terre et de pierre et formait un tertre, le cairn. Dans certains sites, on accède à cette salle (dont il ne reste aujourd'hui que la structure) par un couloir de pierres.

 

Le déplacement et l'érection des pierres colossales destinées aux dolmens et aux menhirs constituent un véritable exploit à une époque où les outils et les moyens de transport restent rudimentaires. Pour acheminer les pierres, les constructeurs de mégalithes les placent sur des traîneaux de bois. Ils les halent ensuite sur des troncs d'arbres. Chaque fois qu'ils le peuvent, ils utilisent les rivières : les pierres bleues de l'un des cercles de Stonehenge proviennent des monts Prescilly, à plus de 200 km, et sont probablement arrivées par voie fluviale. Dresser des blocs de 350 tonnes (comme le menhir de Locmariaquer) sans engin de levage demande une grande ingéniosité et une solide organisation. Les bâtisseurs creusent probablement des fosses dans lesquelles ils font progressivement basculer chaque bloc à l'aide de cordages et de leviers en bois. Des remblais sont surélevés au fur et à mesure pour soutenir la pierre. 

 

De très belles photos couleur.

 

Druides – b.a. – ba

Thierry jolif

Edition PARDES

 2006

Bien que, comme les Celtes, dont ils sont inséparables, historiquement et géographiquement originaires de l’est de l’Europe, les druides se rattachaient au centre spirituel primordial de notre actuel cycle d’humanité. Étudier la doctrine des druides, c’est se mettre à nouveau en contact avec la plus haute antiquité spirituelle, avec une sagesse « non humaine » qui, alors, brillait des derniers feux de l’Âge d’Or.

À l’aurore de l’Âge Noir, les druides figurèrent l’une des ultimes résurgences de la Tradition primordiale avant la première Apocalypse chrétienne. Héritiers véritables de la tradition polaire, que l’on dit aussi hyperboréenne, les druides, adeptes vrais et initiés de la Vérité, eurent à charge de transmettre ses modes propres de réalisation.

Selon René Guénon, ils furent « conservateurs réguliers de la tradition primordiale », et cela s’avère on ne peut plus véridique, sous tous les rapports, par l’étude « régulière » des textes eux-mêmes.

« Nous ne nions pas la survivance d’un certain ‘esprit celtique’, qui peut encore se manifester sous des formes diverses, comme il l’a fait déjà à différentes époques ; mais, quand on vient nous assurer qu’il existe toujours des centres spirituels conservant intégralement la tradition druidique, nous attendons qu’on nous en fournisse la preuve, et jusqu’à nouvel ordre, cela nous paraît bien douteux, sinon tout à fait invraisemblable. »
(René Guénon, La Crise du monde moderne) N’oublions jamais que les druides furent poètes, poètes conscients que le monde et ses hauteurs et profondeurs métaphysiques furent créés et ne se maintiennent que par la force aurorale de la poésie sacrée, le chant du monde…Solitaires des hautes forêts, tels les sangliers, leurs emblèmes, ils conservèrent, de l’Unité première, la force et la poésie des ours (la poésie « sacrée » étant restée l’apanage, chez nombre de peuples, de la classe guerrière)…Eux qui, ainsi que les sangliers, se tenaient au pied des chênes, axes du monde et images du divin…Eux qui mâchaient les « glands de connaissance », ces fruits, symboles de « l’œuf du monde », ces fruits, enfants du chêne, image du divin…


«Chez les Celtes, le sanglier et l’ours symbolisaient respectivement les représentants de l’autorité spirituelle et ceux du pouvoir temporel, c’est-à-dire les deux castes des druides et des chevaliers […], ce symbolisme, d’origine nettement hyperboréenne, est une des marques du rattachement direct de la tradition celtique à la Tradition primordiale du présent Manvantara […]. Ce que nous voulons dire ici, c’est que la tradition celtique pourrait vraisemblablement être regardée comme constituant un des points de jonction de la tradition atlante avec la tradition hyperboréenne, après la fin de la période secondaire où cette tradition atlante représenta la forme prédominante et comme le « substitut » du centre originel déjà inaccessible à l’humanité ordinaire. […] (René Guénon, « Le Sanglier et l’Ourse », Symboles de la Science Sacrée)


Nous reviendrons peu, dans cet ouvrage, sur l’étymologie du nom du druide, désormais couramment admise (« très savant ») et sur toutes les connexions qu’il implique entre l’arbre, le bois en tant que support de la science, et la « connaissance qui libère ». Nous nous arrêterons plutôt autour de l’analyse herméneutique qui fait des druides « ceux qui savent fidèlement », car il se trouve que deux autres termes, mis en relation avec ce nom, évoquent les liens qui unirent le druide et le roi. En cette union se résume presque tout et c’est sur celle-là que nous entendons faire porter l’essentiel de ce travail. «Des considérations que nous venons d’exposer, une conclusion paraît se dégager quant au rôle respectif des deux courants qui contribuèrent à former la tradition celtique ; à l’origine, l’autorité spirituelle et le pouvoir temporel n’étaient pas séparés comme deux fonctions différenciées, mais unis dans leurs principe commun, et l’on retrouve encore un vestige de cette union dans le nom des druides (dru-vid, « force-sagesse », ces deux termes étant symbolisés par le chêne et le gui) ; à ce titre, et aussi en tant que représentant plus particulièrement l’autorité spirituelle, à laquelle est réservée la partie supérieure de la doctrine, ils étaient les véritables héritiers de la tradition primordiale, et le symbole essentiellement « boréen », celui du sanglier, leur appartenait en propre ».
(René Guénon, « Le symbolisme du Graal », Le Roi du Monde.)


Cet « arbre à trois jets » pourrait bien, finalement, présenter quelques liens avec les « supposés » rencontres entre druides et pythagoriens. En effet, un arbre à trois jets nous renvoie au symbole majeur des disciples de Pythagore : l’upsilon. D’ailleurs, plusieurs tombes gauloises aux épigraphes latines sont placées sous la protection de l’ascia et de l’upsilon. Or, il semblerait bien que l’ascia, comparée par certains à une forme d’herminette, aurait bien pu remplacer le symbole de la serpe. Symbole, bien évidemment, lié à l’arbre et qui pourrait bien n’être pas sans rapport avec l’image célèbre du dieu gaulois Esus « élaguant » ou « abattant » un arbre. Ce, d’autant plus qu’il semble assuré qu’Ésus (« le meilleur ») ait été l’équivalent gaulois du dieu-druide irlandais, le Dagda (le « dieu bon »). Certains celtisants défendent l’hypothèse selon laquelle le nom « druide » pourrait signifier : « ceux qui savent fidèlement ». De notre côté, ainsi que nous l’avons déjà signalé, croyant au bien-fondé du sens multiple des symboles et à la valeur intrinsèque d’une herméneutique traditionnelle, il ne nous semble pas impossible que, secondairement au sens que nous lui connaissons, le nom du druide ait pu recevoir plusieurs « interprétation » Cette interprétation recouperait, en outre, un autre terme appliqué aux druides, celui de fireolaig, « ceux qui ont la vraie connaissance ». De plus, ce mot se trouve être parallèle à l’expression fir flatha, « vérité du souverain », qui désigne l’éminence du pouvoir temporel.


Or, ainsi que nous le verrons plus bas, la vérité du souverain n’est autre que le druide, car c’est lui qui dit le Droit et la Justice, que le roi applique équitablement ; l’unicité première de la Sagesse et de la Justice est encore manifeste dans la fonction même du druide et dans ses rapports avec le roi, qui ne peut dire un seul mot avant que son druide n’ait parlé…La sapience, ou science, est bel et bien ce qui importe le plus ; elle se confond avec la connaissance ou la sagesse, d’où proviennent d’autres noms qui sont conformes à la nature des druides, nature qui est et « demeure, dans son essence la plus profonde et subtile, absolument « non humaine »… En tâchant d’élucider le mystère de son nom, nous avons pu entrapercevoir ce que pourrait être l’origine du druide lui-même. Mais cela, avec une assurance toute traditionnelle, les textes nous le disent eux-mêmes : l’origine des druides est polaire, le Pôle (image très exacte et proprement primordiale du Centre) fut leur demeure originelle, et ce Nord « mythique », c’est le Centre Suprême de la Tradition pérenne. Les textes nous parlent de quatre îles au nord du monde, de quatre villes sises en ces îles et des quatre druides qui y vivent. Ces quatre-là détiennent les talismans sacrés des dieux de l’Irlande, et ce qu’il faut entendre très précisément par là, c’est que ces quatre-là possèdent, en s’unissant – en tant qu’ils sont, en fait, UN –, la Doctrine dans son intégrité première, c’est-à-dire la Tradition. Donc, chaque Druide, en tant qu’il est ce qu’il doit être impérativement, représente comme « image et ressemblance » du druide premier, la Tradition intégrale.


Le symbole qui image le mieux ce fait, paradoxalement, n’appartient pas en propre à la tradition celtique, il s’agit de la croix, mais de cette croix particulière que l’on appelle, justement, « celtique ». Bien que relevant, bien évidemment, du symbolisme général de la croix, il convient de noter ceci : que ce signe particulier associe le cercle à la croix, mais, en outre, de nombreuses croix irlandaises ajoutent encore une boule au centre de la croix et au milieu des quatre branches. Il y a, dans cette figuration précise, plus que l’expression de la domination de la Croix sur l’univers défini par ses quatre éléments constitutifs. Nous trouvons en cela une description rigoureuse des rapports existant entre les quatre îles au nord du monde et leur principe commun et originel, invisible. Or, il se trouve que ceci correspond très exactement à la division traditionnelle de l’Irlande en quatre provinces, toutes dépendantes du royaume central, Midhe, le « milieu ». Toutefois, les textes semblent voiler certaines données ; ainsi, Midhe est dit être constitué d’une parcelle de chacune des quatre provinces, alors qu’il est clair que, du point de vue de la doctrine, c’est le contraire qui est vrai ; à savoir que les quatre provinces sont le déploiement nécessaire du Centre.


«C’est l’Irlande, en effet, qui parmi les pays celtiques, fournit le plus grand nombre de données relatives à l’Omphalos ; elle était autrefois divisée en cinq royaumes, dont l’un portait le nom de Mide (resté sous la forme anglicisée Meath), qui est l’ancien mot celtique medion, « milieu », identique au latin medius. Ce royaume de Mide, qui avait été formé de portions prélevées sur les territoires des quatre autres, était devenu l’apanage propre du roi suprême d’Irlande, auquel les autres rois étaient subordonnés. À Ushnagh, qui représente assez exactement le centre du pays, était dressé une pierre gigantesque appelée « nombril de la Terre », et désignée aussi sous le nom de « pierre des portions » (aila-meeran), parce qu’elle marquait l’endroit où convergeaient, à l’intérieur du royaume de Mide, les lignes séparatives des quatre royaumes primitifs. Il s’y tenait annuellement, le premier mai, une assemblée générale tout à fait comparable à la réunion annuelle des Druides dans le « lieu consacré central » (medio-lanon ou medio-nemeton) de la Gaule au pays des Carnutes ; et le rapprochement avec l’assemblée des Amphictyons à Delphes s’impose également. » (René Guénon, « L’Omphalos et les bétyles », Le Roi du Monde)

 

druides & chamanes

Jean markale

Edition PYGMALION

 2005

Les chamanes qui se multiplient aujourd’hui seraient-ils les héritiers de nos druides, disparus lors de la conquête romaine ou absorbés dans le christianisme triomphant ? S’il y a, en effet, des rapports certains entre ces « hommes médecines » que séparent deux millénaires, ils ne sont pas ceux qu’on imagine.

 

Spécialiste du monde celtique, Jean Markale nous apporte un nouvel éclairage sur ce profond mystère : y a-t-il une tradition qui aurait perduré secrètement à travers les campagnes, à l’abri des enseignements officiels, et quel serait son lien avec le chamanisme contemporain ? Ou bien existe-t-il un fonds commun plus ancien encore puisqu’il remonterait aux origines de l’humanité ? Jean Markale bâtit son enquête minutieuse sur l’arsenal des connaissances dont nous disposons : les découvertes archéologiques les plus récentes, l’étude des légendes et des mythes, le folklore européen, les pratiques obscures et les superstitions qui habitent encore certains coins reculés d’Europe.

 

En faisant ainsi la part des choses entre le druidisme tel que nous pouvons le connaître aujourd’hui à travers des sources extrêmement fragmentaires et le chamanisme contemporain, porté par une nouvelle vague de spiritualité, il nous révèle de précieux itinéraires qui réjouiront tous ceux qui recherchent avec passion la connaissance des mystères du monde.

12 E

entretiens avec un druide nommÉ gwenc’hlan

R. blanchet

Edition du  PRIEURÉ

 1993

Isoler une source druidique sérieuse et authentique, cela n’est pas chose facile. Recueillir un enseignement fiable, l’est encore moins. Ce petit volume a pour objet de rassembler tous les dialogues que nous avons eu avec Gwenc’hlan Le Scouézec, le Grand Druide de Bretagne, en tant que rédacteur de la collection du Jardin des Dragons.


Nous avons donc une vision globale sur le sacerdoce, les rituels, les dieux, les oracles, la prière et l’initiation. Le lecteur ne trouvera pas dans ce livre un énoncé de type universitaire, mais seulement l’approche intuitive et personnelle d’un homme qui, sans aucun doute possible est la meilleure référence contemporaine du druidisme « régulier » et « authentique ».

 

Quelques chapitres entourent ces dialogues pour apporter des éléments historiques sur le druidisme antique et ses résurgences actuelles. Ceci est un rare enseignement oral retranscrit et diffusé pour que le druidisme soit identifiable en tant que culture, spiritualité et religion.Les druides bretons ont perdu leur plus illustre représentant, Gwenc'hlan Le Scouézec, décédé di à l’âge de 78 ans après une trentaine d'années à la tête de la fraternité druidique de Bretagne qui perpétue des croyances celtes millénaires.

Grand homme svelte à la barbichette blanche, Gwenc'hlan Le Scouézec, docteur en médecine et écrivain, portait fièrement aube blanche et couronne de gui en argent ciselé lors des cérémonies rituelles.

"Etre druide c'est assurer toute la tradition spirituelle, intellectuelle, culturelle des Bretons", avait-il confié à l'AFP en juillet 2007. Ce jour-là, lors d'une assemblée ouverte au public dans la forêt de Brasparts (Finistère), il avait reçu à l'intérieur d'un cercle de pierres de nouveaux membres selon un rituel ancestral marqué par la reconstitution de l'épée brisée du roi Arthur, symbole d'unité du peuple celte, et la bénédiction du gui.

"Gwenc'hlan Le Scouézec a rendu aux Bretons le sens du sacré et l'amour du pays", a résumé jeudi Youen Burel, archiviste au Gorsedd (fraternité druidique) de Bretagne. "Il a insufflé beaucoup plus de spiritualité dans le Gorsedd. Il a tenté d'en faire un outil pour la défense de la culture bretonne", s'est félicité de son côté un autre druide qui préfère garder l'anonymat. Bardes (littéraires), ovates (scientifiques) et druides (sacerdoce et enseignement) se retrouvent ainsi chaque année, au cours de huit cérémonies célébrées en langue bretonne, pour fêter la nouvelle année (1er novembre), les solstices d'hiver et d'été ainsi que les équinoxes de printemps et d'automne.

"Notre Livre, c'est la Nature. Le druidisme est une philosophie cultuelle à résonance spirituelle, païenne, fondée sur la nature. Le paganisme druidique a plus de 7.000 ans", explique M. Burel. Les druides reconnaissent l'immortalité de l'âme qui, après désincarnations successives, peut se retrouver dans toute espèce vivante, quelle qu'elle soit.

Gwenc'hlan Le Scouézec avait été choisi en 1980 pour prendre la tête du Gorsedd de Bretagne, qui compte une cinquantaine de membres, tous majeurs, et représente la branche officielle du druidisme rattachée à la branche galloise. L'autorité suprême du Gorsedd celtique, fondée au XVIIIe siècle, regroupe près de 1.200 membres et se trouve au pays de Galles. Le mouvement "avait adhéré à la déclaration des droits de l'homme et dénoncé l'utilisation des symboles druidiques par des mouvements fascisants", indique M. Burel.

Gwenc'hlan Le Scouézec, fils du peintre expressionniste Maurice Le Scouézec (1881-1940), est l'auteur de nombreux ouvrages dont "le guide de la Bretagne mystérieuse" (1966) et "Bretagne Terre sacrée" (1977). Une réunion des druides dirigeants décidera de son successeur qui pourrait être le grand druide adjoint Per-Vari Kerloc'h, de formation universitaire, salarié à la Poste et responsable syndical.

12 H

histoire et doctrine de la secte des cathares

Charles schmidt

Edition J. de Bonnot

 1988

Ce professeur de la faculté de théologie de Strasbourg nous fait découvrir les côtés obscurs de ces Cathares mystérieux.

La curieuse aventure des "Parfaits", les étonnantes et fondamentales révélations du Pasteur Charles Schmidt, professeur de théologie à Strasbourg A nouveau disponible en volume d'art, voici le célèbre classique du grand historien alsacien Histoire et doctrine des Cathares Les annales des Cathares De l'origine de la secte en Europe orientale à la Croisade albigeoise et à la chute de la fameuse forteresse de Montségur après un an de siège. Relations complétées par un exposé sur les suites de l'hérésie, ses pratiques et sa conception du rôle essentiel dévolu à Satan, maître de la terre. Enfin, Charles Schmidt nous donne un aperçu des méthodes de l'Inquisition dans cette affaire. Les secrets de la phalange des "purs" et des "parfaits «L’aventure des Cathares n'est pas seulement l'histoire d'une hérésie régionale. Révélée aux croisés par des religieux bogomiles de Constantinople, elle se répandit bientôt dans toute l'Europe orientale, en Bulgarie notamment.

On retrouve l'hérésie en Croatie, en Bosnie, dans le nord de l'Italie, les Flandres ...Mais ce fut surtout dans le sud-ouest de la France, où elle fut introduite par des rapatriés de la deuxième croisade, qu'elle atteignit toute son ampleur. Agen, Albi, Toulouse et Carcassonne furent ses centres les plus enfiévrés du XIIème et XIIIème siècle et au-delà. Cette fortune tient à l'importance des personnalités ecclésiastiques et politiques qui s'y rallièrent peu ou prou (Raymond VII comte de Toulouse, Guillaume de Mirepoix, Alphonse de Poitiers, Robert d'Epernon, etc...). Son expansion est aussi le fait de la quasi indépendance de ces provinces qui ne furent rattachées au royaume de France qu'à l'issue de la cruelle expédition albigeoise initiée par le pape Innocent III. Le roi Philippe Auguste ayant refusé de participer à cette croisade, on sait que les troupes du Nord furent commandées par Simon de Montfort, en attendant l'intervention tardive des forces capétiennes qui mirent fin au conflit.

Des dogmes singuliers et des pratiques étonnantes C'est surtout à ce niveau que se distinguent les Cathares. Leur doctrine est fondée sur le mal, constituant d'après eux, l'essence même d'une terre qui est la propriété du Démon et son oeuvre. Tout y est corrompu, pervers, vain. Cependant, il reste possible de gagner un autre monde parallèle et invisible, où les créatures sont incorruptibles et éternelles. Pour cela l'hérésie propose une abondance de pratiques, souvent pittoresques. Il est, bien sûr, impossible d'en donner ici le détail, mais on ne peut que rester perplexe devant l'étrangeté, voire l'hermétisme, de ces comportements. Chez les Cathares, le Christ ne se confond pas avec Dieu. Il n'a qu'un rôle subalterne, et le rituel chrétien en est bouleversé.

 La seule vérité reposait sur la Bible, interprétée d'ailleurs d'une manière particulière par les autorités de la "secte" se nommant eux-mêmes les "parfaits". Bref, tant de singularité ne peuvent qu'éveiller la curiosité. L’ouvrage célèbre de Charles Schmidt nous explique en détail ce phénomène très particulier. Sa lecture contribue à éclairer tout un pan connu du Moyen Age. Les Cathares sont-ils toujours parmi nous? La plupart des érudits ont admis leur disparition... mais la rumeur de leur survivance a persisté car, s'ils n'apparaissent plus en nom, on doit reconnaître que beaucoup de traits de cette religion déconcertante ressurgissent dans certaines sectes contemporaines et on est surpris par l'engouement de visiteurs de plus e plus nombreux venant en pèlerinage sur les lieux "saints" du Catharisme. Curieux, n'est-il pas vrai?

12 I

itinÉraires cathares – lieux sacrÉs & initiatiques

éric le nabour

Edition DERVY

 1994

Cet ouvrage propose des itinéraires buissonniers dans les hauts lieux sacrés du catharisme. On va d’Arles s/ Tech à Béziers – Carcassonne – Albi – Fontfroide – Foix – Lastours – Montségur – Peyrepertuse – etc. Une quarantaine de circuits.

 

Le sentier cathare n’a rien d’un chemin historique mais cet itinéraire qui commence au bord de la Méditerranée pour rejoindre Foix dans les Pyrénées ariégeoises vous conduira sur les traces d’un des nombreux drames de l’Histoire au travers de pays contrastés d’une grande beauté et vous fera découvrir les ruines de châteaux-forts construits sur la frontière entre les royaumes de France et d’Aragon. Ces forteresses, véritables nids d’aigle perché sur des éperons rocheux servirent de refuge aux Cathares, ces hérétiques aux yeux de l’Eglise qui n’aura de cesse pendant près d’un siècle de les persécuter et les faire disparaître. Les paysages sont grandioses et très variés ; très rapidement vous passerez de la mer à la moyenne montagne aux reliefs accidentés, avec les sommets des Pyrénées en toile de fond. Les  coteaux couverts de vignes succèdent à la plaine, les forêts et prairies aux causses arides et quasi désertiques. Vous traverserez des gorges profondes et resserrées et grimperez quelques pentes ardues pour visiter les ruines des châteaux cathares : Monségur, Quéribus, Puilaurens, Aguilar, Peyrepertuse…

Nous vous suggérons ici un circuit principalement  dans le département de l’Aude pour découvrir un haut lieu de l’histoire du catharisme à travers  ses châteaux et citadelles. Nous démarrons le circuit depuis Carcassonne.  Nous n’avons pas intégré dans ce circuit une explication de la cité de Carcassonne, celle-ci faisant déjà l’objet d’un article dans nos idées vacances.  Le Pays Cathare se concentre dans les Corbières (région du Languedoc Roussillon de moyenne montagne). Le terme de Pays Cathare est surtout utilisé d’un point de vue touristiques pour déterminer la région qui regroupe les citadelles et châteaux les plus marquants de l’histoire des Cathares. Le catharisme était un mouvement chrétien médiéval  considéré comme hérétique par l’église catholique entre le 10ème et 12ème siècle. Essentiellement localisé dans le sud de la France en région Occitane. C’est en 1208 puis 1226 que ce mouvement subit deux croisades initiées par le Roi de France et le Pape dans le but de le faire disparaitre. Ces hérétiques se réfugièrent dans les châteaux des Corbières et c’est en 1244 que s’achève le catharisme

12 L

la France cathare

André cauvin

MARABOUT

 1974

A la fin du XIème siècle, un grand mouvement ébranle la société médiévale. C’est le début des Croisades. La première a lieu en 1095.

En principe celle-ci vise à délivrer les Lieux Saints de la domination musulmane. Depuis le début des Croisades, l'Eglise ayant suscité l'élan des Chrétiens pour délivrer la Terre Sainte, s'est installé comme pouvoir temporel. Ses possessions sont conséquentes, terres, abbayes, droits de taxation.

Cette époque n’étant pas une des plus sure, les abbayes devinrent des lieux de sciences et de prospérité relatives. Les dons de chrétiens affluent pour soutenir les croisades et l’enrichissement de l’Eglise provoque des dérives au sein de cette Assemblée qui se dit Catholique et Chrétienne.

Au cours du XIIème siècle, l'Eglise voulut se dégager de l'influence des princes et des seigneurs notamment à l'aide de grands ordres monastiques comme CITEAUX fondé par Saint Bernard. Pour établir sa domination morale, l’Eglise de Rome voulait développer son indépendance et son influence politique sur les contrées où elle était présente. Pour Rome, la domination politique sur les nations faisait partie d’un dessein inavoué qu’elle réussissait à construire grâce aux Croisades. Au XIIème siècle, au sud de la France, le Comté de Toulouse est une région qui prospère grâce aux idées nouvelles ramenées des terres où passèrent les armées des différentes croisades.

En Languedoc, la culture, née d'une certaine richesse, et une forme de tolérance fleurissent. C’est à cette époque de Paix relative que les troubadours sont acceptés auprès des clercs comme des intellectuels du Languedoc. Leurs textes subliment l'amour courtois tout en faisant preuve d'impertinence, par exemple vis-à-vis des prêtres.

L’église voit dans ces chants et poèmes courtois l’élan de leur cœur pour leur dame, ignorant que sous couvert de chants d’amour ils prêchaient l’Amour Divin pour l’Eglise Une et Universelle abandonnée, dans ses attributions, par Rome. Sous leurs airs de sainteté les clercs se prétendent des bergers mais ne sont que des assassins. Tous ceux qui ne se conforment pas à leur dictat sont traités d'hérétiques. Les dirigeants de cette église qui ne respectent en rien les saintes écritures voudraient à tous prix qu’on les considère comme gens de grande droiture. Tous ces maîtres pasteurs de l'Eglise romaine sont remplis de folie, d'orgueil et d'arrogance. De plus, ils sont faux et truands envers la gent des fidèles chrétiens. L'esprit de contestation dans le monde chrétien n'est pas réservé aux poètes du Languedoc. Au nord de la France, des contestataires apparaissent au XIe siècle. Ce sont des Chrétiens sincères de la base, des prêtres révoltés contre les oublis du message d'amour et de désintéressement enseignés par le Christ. Ils se dressent contre l'autorité de l'Eglise, également contre celle de certains princes ayant des fonctions ecclésiastiques. D'autres vont jusqu’à mettre en cause les fondements de la doctrine chrétienne. Certes, parmi ces derniers, tous ne furent pas Cathares, mais certains  professaient déjà les grands principes qui font l'originalité de cette prétendue  hérésie.

Les accusations d'hérésie eurent parfois d'autres motivations que la seule contestation de déviances religieuses. Des clercs ou des laïcs, voulant affermir les reformes du clergé voulue par la papauté, se heurtent parfois à de fortes résistances de la part du haut clergé local dont le style et les pratiques étaient critiqués. Pour se débarrasser de leurs pourfendeurs, ces derniers n'hésitent pas, avec des succès divers, à les accuser d'hérésie.  Dans la région du sud de la France, les partisans de la doctrine cathare (qui est dualiste car elle prend sa source dans le Manichéisme qui prône l’organisation  duelle du monde ; lumière-ténèbre, bien-mal, etc…) sont moins pourchassés que partout ailleurs. Peut-être que la noblesse assez anticléricale en est la raison. On peut trouver quelques éléments d’explication dans l’esprit méridional plus tolérant, ou bien dans les restes de la domination des wisigoths, dualistes. Ceux-ci peuvent en être une interprétation partielle. Dès le début du XIIème s. les idées cathares qualifiées d’hérétiques par le clergé et la papauté romaine, s'implantent plus largement dans les populations languedociennes. Ces peuples sont séduit par une religion qui ne perçoit pas la dîme ecclésiastique, qui parle la langue du peuple plutôt que le latin et qui veut montrer l'exemple d'une vie religieuse plus proche de "l’Esprit" que de "la Lettre" des Textes sacrés.

Il est probable que de pareilles idées aient pu être ramenées par des Croisés au retour d'Orient, (idées ou vérités faisant partie d’un enseignement de l’église chrétienne primitive en quête desquelles les Chevaliers du Temple auraient secrètement guerroyé en Terre Sainte). Selon certaines sources, le catharisme languedocien aurait d'ailleurs été à la base du développement de cette contre-église en Italie et non l'inverse. Outre les premières manifestations hérétiques du XIème siècle, le catharisme est officiellement signalé lors du Concile de Toulouse en 1119. Ce concile dénonce ceux qui nient les sacrements, le sacerdoce, la hiérarchie religieuse et les liens du mariage. L'étendue du phénomène fut mesurée lors de la mission de St Bernard, notamment dans la région d'Albi (d'où le nom d'Albigeois) en 1145. Une certaine organisation structurée de l'Eglise cathare du Languedoc semble attestée par le " Concile " de Saint Félix Caraman en Lauragais (1167). En présence du pape dualiste (pope) Nicetas (venu de Bulgarie ou de Constantinople) des évêques cathares y furent consacrés et des croyants consolés. Certains d’entre eux changèrent d'option et quittèrent le catharisme dit de dualisme mitigé pour le dualisme absolu. Les paysans, la petite noblesse, les bourgeois commerçants ou artisans, le clergé même en comptent de nombreux adeptes.

Les paysans sont attirés par une doctrine et des prédicateurs proches d'eux, vivant sobrement et prêchant une doctrine accessible et exprimée dans leur langue. Ces hérétiques s'appelaient entre eux " Chrétiens ou  Bons Chrétiens  En Languedoc, les nobles, souvent désargentés, ne sont pas coupés du reste de la population. Le droit d'aînesse n'existe pas dans le Sud contrairement au Nord de la France. Les cadets de famille dans le Sud héritent d'une parcelle chaque fois plus réduite des terres ancestrales alors que dans les Comtés du Nord, ils entrent dans les ordres. Certains domaines seigneuriaux seront divisés à chaque génération. Les quatre tours de Cabaret (Lastours) par exemple appartenaient à différents coseigneurs. Leur hostilité contre la puissance ecclésiastique est chaque fois plus concentrée, et va croissante. Certains de ces domaines deviendront le fer de lance des révoltes cathares mais auront, auparavant, souvent empêché les tentatives d'éradication de l'hérésie par leur inertie. La société rurale n'est donc pas vraiment divisée entre les paysans et la petite noblesse. D'une part, cette dernière n'a guère les moyens financiers de se distinguer du reste de la population. D'autre part, les villages sont des lieux de vie commune : le château, résidence du seigneur ou des coseigneurs, l'église et les habitations sont imbriqués les uns dans les autres pour former un ensemble fortifié.

Cette communauté des campagnes sera l'une des forces du Languedoc. Elle explique en partie la propagation de l'idéologie cathare de la petite noblesse vers les paysans, plus par symbiose que par force. Quant aux bourgeois, la condamnation du prêt à intérêt par l'Eglise (qui touche aussi les Juifs) les jettent dans les bras du catharisme plus ouvert à ce mode de financement des affaires. Les villes du Sud fortes de leur richesse s'étaient généralement affranchies du pouvoir féodal et avaient obtenu des autorités propres (Consuls ou Capitouls). Elles préserveront cette autonomie contre les armées du Nord. La faiblesse relative des Comtes de Toulouse, à cause du morcellement du pouvoir, les conduira à un certain laxisme face à l'hérésie, contrairement à l'attitude plus ferme de leurs collègues du Nord.

En construisant de toute pièce l’Hérésie, l’église romaine se dote d’une arme idéologique redoutable. Elle contribue à faire accepter par la contrainte qu’elle détient et se conforment aux Vérités Divines enseignées par le Christ et ses Apôtres. Bien entendu, il n’en a rien car jamais Christ n’eut enseigné l’attrait pour la puissance des princes et leur richesse. Pour asseoir sa toute puissance, l’église romaine devait vivre dans l’opulence, à l’égal des seigneurs et princes de son temps. L’église romaine va ainsi se compromettre avec le pouvoir seigneurial, par sa politique et son goût pour les fastes. Ce que l’église craint par-dessus tout, c’est la diffusion de la doctrine cathare qui est issue du christianisme primitif et qui est empreinte d’un fort gnosticisme (le gnosticisme enseigne une connaissance secrète qui permet de libérer les âmes des fidèles). Son enseignement est également influencé par un fort courant dualiste symbolisé par l’opposition et la lutte du Bien contre le Mal. C’est aussi ce qui qualifie la lutte des fils de la Lumière contre ceux des Ténèbres. Pour les cathare, le Christ est sauveur car il délivre et libère, non par un miracle, mais par un enseignement spirituel et une connaissance qui demeurent cachés au plus grand nombre.

Au moyen-âge, l’église de Rome voyait – cela n’a pas évolué à notre époque - d’un très mauvais œil la résurgence du Gnosticisme, du Johannisme et surtout de l’Esotérisme, dont elle nie la présence dans les écrits  de Jean ; l’évangile et sa Révélation "l’Apocalypse. Au XIe siècle l’Eglise de Rome a subi un grave échec en ignorant l’Eglise orthodoxe qui tenta de lui faire reprendre pied au Moyen-Orient et d'autre part, qui lui aurait permis de raffermir son influence en Occident. L’une des idées les plus tenaces de la première société chrétienne, fut que la révélation n’avait pas dit son dernier mot et qu’il fallait attendre, dans l’avenir, le développement de l’enseignement du Christ, qui était venu détruire la Lettre, et les enseignements périmés de la loi judaïque.  Or, dès le moyen-âge, l’Evangile de Saint Jean, "Œuvre de l’esprit grec, tout pénétré de néoplatonisme", vient rendre l’idéal à la société inquiète. On y trouve, en effet, une théologie transcendante où le démiurge, désigné sous le nom de Logos, vient prêcher aux hommes une doctrine d’Amour (l’Eros platonicien), en même temps qu’il proclame la nécessité de l’adoration, en Esprit et en Vérité, du Dieu Suprême qu’il appelle son Père et dont il accomplit la Volonté. Cette religion de l’avenir est celle enseignée par Jean dans le 4ème Evangile.

 

la rÉsurgence des  rites forestiers

Régis blanchet

EDITION DU PRIEURÉ

 1997

C’est l’étrange aventure millénaire des rites de fendeurs, de charbonniers et de forgerons, qui se trouvent au cœur du celtisme. On y retrouve le panthéisme, les Celtes, les Carbonari italiens, les charbonniers français, l’historique des rites forestiers, les sacrifices celtiques, le maître de forge et les forgerons, le rôle de la femme dans ces rites, les mots et les outils des forestiers.

 

Régis Blanchet est aussi un infatigable artisan du développement des rites forestiers tout au long des années 90. C’est au début des années 90 que R. Blanchet entreprend son œuvre. Il n’a à sa disposition que peu d’éléments historiques. Qu’importe, pour réaliser son projet il va emprunter à gauche et à droite, à la rigueur il n’a pas peur d’inventer.

 

Il va se revendiquer des mouvements philosophiques qui ont par ailleurs conduit à l’émergence maçonnique début XVIII. Il fait particulièrement référence à John Toland fondateur du « Druid Order » En 93, il va avec une douzaine  de  Frères fonder une Loge maçonnique provisoire pour initier le Grand Druide de Bretagne, ce qui permettra de présenter d’impressionnantes références celtiques.

 

Gwenc’hlan Le Scouëzec explique que sa filiation est à la fois druidique, initiatique et christique, soit textuellement : Druidique, ayant reçu la filiation du Druid Order de John Toland de 1717 ; Initiatique, étant héritier des filiations de l’illuminisme du XVIIIème Siècle, au même titre que le Martinisme, par exemple ; Christique, puisque dépositaire de tous les sacerdoces chrétiens, romains, monophysites, ariens, orthodoxe, et j’en passe. C’est, dit Le Grand Druide, « Cette filiation apostolique qui, à travers la Pentecôte, me relie à la spiritualité du Christ et non pas à une Eglise quelconque. . . » 

 

Voilà l’homme avec lequel R. Blanchet se met en ménage initiatique pour fonder une Vente, la première « Les Forestiers d’Avallon » sauf erreur. Il va de soi que ce début est fort imprégné de druidisme. Il va de soi également que ces deux personnalités fortes poursuivant des objectifs personnels certainement distincts n’ont pu collaborer longtemps dans la sérénité.

Il va alors fonder une loge (Vente) et quand il y en a deux, il fonde la Grande Vente (Loge)  des Modernes qui se déclare « obédience » et s’arroge l’autorité fondatrice, le contrôle des initiations et celle des rituels. Blanchet invente les Maîtres des Passages, ce sont les membres de la Grande Vente, somme toute l’équivalent forestier des « Grands Inspecteurs » qui articulent les Ventes sur La Grande Vente et qui se cooptent les uns les autres. En juin 97, R.B. et ceux qui l’ont suivi contrôlent deux Ventes : La Claire Fontaine et John Toland, qui représentent en tout une trentaine de membres. Les réunions des Grandes Ventes sont organisées strictement : Ordre du jour précis, rapporteurs, consignation des débats et des décisions, comme en Maçonnerie. Il dit d’abord que le rite forestier devrait se constituer en fédération de rites afin de ne pas être exclusif. Il s’inspire ici encore de la F. Maçonnerie. Puis il raconte comment il a réalisé les rituels que nous connaissons :

 

Fendeur : C’est en fait un rituel de corporation retranscrit par RAGON qu’il maçonnise

 

Charbonnier : Les rituels, dit Blanchet, bien que cités en 1747, n’ont jamais été retrouvés. Il dit être parti de données corporatistes archivées à Tours et les avoir transposées avec la « rythmique maçonnique ».

 

Forgeron : Il n’a rien trouvé en France. Les rituels sont élaborés à partir de traditions orales principalement du Canada (+recherches de Mircéa Eliade et tradition africaine)

 

Maître de Passage est créé de toutes pièces en Bretagne pour protéger le rite de l’intérieur au regard de l’expérience « druidique. »

 

LE CONSOLAMENT CATHARE

Ph. Roy

Edition DERVY

 1996

Commentaires sur un fragment de rituel, le manuscrit de Dublin 269. Préface et commentaires de Philippe ROY. Le consolament ou baptême spirituel est au chœur de la mystique cathare. Affirmant une tradition ininterrompue depuis le Christ et ses apôtres, les cathares accompagnaient leur rite d’un enseignement qu’offre le manuscrit du Dublin (14éme S) ici présenté. Il s’agit d’un commentaire détaillé des rites et croyances propres à l’église cathare. Le joyau en est une interprétation ésotérique du « Notre Père » qui représente encore aujourd’hui un document d’importance capitale pour quiconque est en quête de spiritualité.

 

Une religion sans église : Les cathares n'avaient pas de lieu de culte, peu de sacrements et niaient l'eucharistie. C'est un clergé itinérant qui délivre les sacrements et dévoile les textes, dans les maisons, les châteaux ou sur les places de village. La hiérarchie cathare : A la base, les simples croyants, rattachés au rite par le "méliorament" ne font pas partie de l'église mais doivent montrer du respect à l'égard des "parfaits" en les adorant, c'est à dire en faisant trois génuflexions en face d'eux pour recevoir en échange le baiser de bénédiction. Au-dessus, les novices doivent s'habituer aux abstinences rituelles, puis les prêtres, d'anciens novices depuis au moins un an ayant reçu le "consolament" de l'évêque lors d'une cérémonie. Enfin au sommet, les évêques, un seul d'abord, celui d'Albi en 1167, puis quatre autres Toulouse, Agen et Carcassonne et le Razès.


Le rite du "consolament" : Les écrits donnent une image de la vie du simple croyant assez proche de celle d'un fidèle catholique. Incités à se conduire comme de bons chrétiens, les croyants saluent par une triple génuflexion, le méliorament et assistent aux prêches, voire aux cérémonies toujours collectives, comme le "consolament". Le "consolament" est un véritable baptême délivré en deux occasions, soit lors d'ordination des nouveaux prêtres réservée aux novices, des hommes et des femmes, croyants depuis au moins un an, ou alors aux croyants qui le demandaient à l'article de la mort. Pendant une période probatoire fixée à un an, le novice pouvait ainsi s'entraîner aux abstinences rituelles assez rigoureuses. Concrètement le croyant se mettait à genoux, une main sur le livre des évangiles, faisait la promesse d'adhérer à la foi cathare en déclarant accepter la règle de l'abstinence. Il recevait ensuite d'un "parfait" la "consolation", une simple imposition des mains.

 

LA TRADITION MAGIQUE DES CELTES

Jean-Marc Questin

Edition Fernand Lanore

 1990

Ce livre illustre la résurgence de la pensée celtique et des rituels païens dans l'Europe du troisième millénaire. Les valeurs du druidisme, porteuses de force et d'harmonie, de joie et d'équilibre, sont à l'origine de la Chevalerie et de l'Ordre du Temple, du christianisme celte et des Fidèles d'Amour. La connaissance précise des divinités gauloises et de leur symbolique, ainsi que l'attention portée aux rituels et aux prières druidiques, permet d'ouvrir en l'être un vaste champ de connaissance qui modifie sa perception et sa manière de fonctionner. Nous retrouvons ainsi une partie de la Tradition primordiale, chère à René Guénon. Encore faut-il savoir puiser dans ses racines, poursuivre ainsi la Quête du Graal, intemporelle et sans limites. Le processus héroïque de la connaissance, de soi et du monde est un art de guerrier, une voie de samouraï, une transmutation rigoureuse du corps et de l'esprit qui procure à l'adepte la jeunesse éternelle. Les Druides considéraient le monde phénoménal comme un rêve, le temps appartenant à la relativité et la matière n'étant qu'une projection illusoire de notre esprit. Les plus audacieuses théories de la physique quantique et de l'anti-matière se trouvent en germe dans les Triades. La splendeur de l'univers mythique des Celtes entraînera le lecteur parmi les îles d'Hyperborée, jusqu'au coeur lumineux du château de cristal.

 

L’auteur dans cet ouvrage donne la ‘’traçabilité druidique’’ à savoir les 9 sources qui permettent de tracer le druidisme  -   1 – Le symbolisme    2- La mythologie celtique, en dépit de sa déformation due au christianisme    3-  les écrits des auteurs antiques : César, Pline l’ancien, Pomponius Mela, Strabon  etc.     4- Les traditions bardiques, dont le cycle arthurien ne fut que l’un des aspects  -    5 -  Les études scientifiques : archéologie, linguistique etc.  -   6 – La transmission clanique et familiale  -   7 – La tradition ésotérique  par les sociétés initiatiques et compagnonniques. Le néodruidisme fut souvent régénéré par des personnes qui créèrent d’autres sociétés initiatiques  -    8 – La transmission exotérique, au travers du catholicisme notamment dans la chrétienté celtique (églises celtiques)  -  9 - L’awen : l’intuition, la méditation et l’inspiration prophétique

 

Pour retrouver la Tradition primordiale, il ne suffit pas de regarder un peuple ou une tradition, il est indispensable d’aller plus loin, chercher et chercher encore. Lorsqu’un peuple envahit un pays, il ne peut qu’utiliser ce qu’il trouve déjà sur le terrain, comme nous le constatons, par exemple, avec les Romains. Il en est exactement de même pour les Celtes. Ces derniers furent, sans conteste, les porteurs d’une tradition, mais celle-ci n’était qu’une partie de la Tradition ! Les Celtes assimilèrent les Traditions, les cultes et les croyances des peuples qu’ils dominèrent, au demeurant, pour une période très courte. Renier, comme certains le font, cette Tradition Primordiale, revient alors à renier le Druidisme lui-même, puisque c’est lui retirer sa réalité et sa vérité primordiale.

 

Galates, Galli, Gaule et Gaulois : Avec cette Tradition, restant à jamais la base instinctive de notre savoir mythologique sacré, se constituera simultanément la première ébauche de nos territoires liés aux plus anciens témoignages de notre géographie politique. La ‘géographie physique’, en opposition fondamentale, nous sera laissée par les peuples Ibéro-Ligures. Ce peuple Celte ‘envahissant’ se répandra non seulement en Europe occidentale mais également dans toute l’Europe centrale. En Asie Mineure il fondera un royaume, appelé ‘Galates’ par les Grecs. Puis les Germains refoulèrent les Celtes d’Europe du nord vers l’Espagne, les Iles Britanniques et la Gaule. Il est probable que ce nom, qui nous restera, provienne d’ailleurs de ‘Galates’, et ‘Galli’ pour les latins. La langue Celte ne subsistera, elle, qu’en Ecosse, Irlande, Pays de Galles, Bretagne. Il est difficile de résumer impartialement l’histoire de ce peuple car les hypothèses historiques vont parfois à l’encontre les unes des autres ; cependant le lecteur trouvera en fin de ce travail une bibliographie sommaire afin qu’il puisse se forger sa propre idée. En ce qui concerne l’aspect culturel, nous retiendrons que pour Olivier Geslin « Ils présentaient une certaine unité linguistique, morale et religieuse, mais politiquement indépendants les uns des autres ».

 

Celtie et Hyperborée ? La question la plus irritante des énigmes celtiques est de se demander d’où ce peuple tenait la somme des connaissances et traditions qui constituaient ses rites. Nous trouvons dans ‘Le Voile d’Isis’, de mars 1932, le formidable travail d’ Auriger. Pour lui les Celtes furent les continuateurs des Atlantes et les initiateurs de toutes les civilisations d’Europe et d’Asie. Les éléments proposés montrent ce peuple échappé, avec les Egyptiens, de la catastrophe engloutissant l’Atlantide et dépositaire de la Tradition perpétuelle et unanime.
Paul le Cour suivra cette audacieuse hypothèse. Pour lui aussi, il s’agit d’une race nordique et atlantique, dont les ‘comptoirs’ éloignés de leur terre d’origine ne pouvaient perdurer bien longtemps ainsi retranchés de leur origine. A cet effet, il souligne, fort à propos, que les Grecs ‘Hyperboréens’ et ‘Celtes’ sont parfois considérés comme synonymes !Précisons que communauté d’origine ne signifie pas obligatoirement identité raciale (au sens étymologique du mot!), de fait la véritable unité fondamentale celtique peut demeurer de nature uniquement spirituelle. Alors que la base administrative et militaire restait la ‘cité’, la tradition religieuse et l’organisation druidique assuraient la cohésion de cet immense réseau ethnique qui s’étendra de l’Irlande au Danube et s’avancera même jusqu’à l’Orient.

 

C’est ce que démontre par ailleurs la célèbre épopée de Ram (Bélier en Gaulois). Si l’on propose comme ferment de l’idée européenne la ‘latinité’ ou encore le racisme nordique, on ne peut obtenir, par définition, l’adhésion que d’une très minime fraction d’européens. Le dénominateur commun pourrait être plus simplement ‘l’esprit celtique’. Ce dernier a imprégné les peuples de notre continent par la race, le fondement rituel, la philosophie, la littérature et surtout la base de la chevalerie naissante. Cet ‘esprit’ est étroitement lié à l’apport hellénique et, par- là, à la grande tradition occidentale atlantéo-hyperboréenne. Et, s’il y a des implications même sur le continent africain, on retiendra que l’Afrique et l’Europe sont complémentaires à plus d’un titre y aurait, surtout à notre époque, beaucoup d’inspiration à puiser dans les institutions sociales celtes : Collèges, formation de la jeunesse, des chefs, des élites religieuses et spirituelles et enfin : prééminence du rôle de la femme dans la société. Avec une vision étrangement prophétique, Philéas Le Besgue écrivait à ce propos : « Sur les bases du celtisme se pourraient constituer de véritables amphictyonies européennes, car l’esprit de la table ronde s’est propagé loin par- delà les frontières aussi bien que les idées de liberté humaine au temps de la Révolution. » Par l’ouverture actuelle sur une Europe naissante c’est dire quel pourrait-être, dans cette croisade exaltante et surtout pacifique, le rôle de la France.

 

le druidisme Éternel – retrouver le chemin initiatique de nos ancÊtres

Francis WILLIGNES

Edition MERCURE DAUPHINOIS

 2003

Le saviez-vous ? Au XXIème siècle, notre pays abrite encore quelques irréductibles Druides. Parmi ceux-ci, un certain nombre s’est consacré à faire revivre cette religion de la Nature sous toutes ses facettes. Recherche sur soi-même, communication avec la Nature, travail sur les énergies physiques et psychiques, étude des textes sacrés… peuvent permettre d’accéder à la sagesse traditionnelle aujourd’hui. Ce livre retrace les origines du Druidisme, les lieux où l’on peut retrouver ses traces, et enfin propose un chemin d’approche pour ceux qui le désirent.

 

On y trouve la légende de Ram, les mégalithes, les lois et la connaissance de la nature, les compagnons du Devoir, la Franc-maçonnerie, les rose-croix, les templiers, les alchimistes, les astrologues, les lieux ritueliques et énergétiques, la règle en 9 points du collège druidique, les triades, la croix celte etc.

Le druidisme est une recherche sur soi-même, une communication avec la Nature, un travail sur les énergies physiques et psychiques, une étude des textes sacrés. Ce livre retrace les origines et la philosophie du druidisme et les lieux où l'on peut retrouver ses traces...

Le druidisme est l'expression de la civilisation occidentale la plus ancienne. (“La religion populaire cohabite avec la science druidique réservée à certains.” A Mansuelli) C'est une conception de la vie, un certain idéal, une certaine manière de vivre qui tourne dos aux erreurs monumentales du matérialisme forcené...


Les Druides sont les “Témoins de la Vie”, les “Gardiens des Signes”, les “Hommes du Chêne”... Ce sont des “Semnothès” ; des Amoureux de Dieu... L'un des documents de base sur lequel les druides enseignent et pratiquent la doctrine druidique est le Barddas gallois (traduit à l'époque par A Pictet). Celui-ci est constitué de “Triades” philosophiques et déontologiques qui ont été en partie collectées dans le Clamorgan par Edward Williams (Iolo Morgawg) initiateur d'une lignée druidique qui s'est poursuivie jusqu'à nos jours... Il s'agirait de textes mémorisés et transmis qui auraient leur origine entre le Xe et le XVIe siècle. On attribue celles-ci au barde Leyvelin Sion au 10è siècle...

Il est fait état dans ces documents des “Trois cris de Lumière Blanche” qui sont l'expression de l'Amour, de la Science et de la Vérité émanant de l'Origine “d'IOV” le “Cri” de la Création, le Verbe créateur (le nom de Celui-ci n'est pas prononcé sinon dans les vibrations intimes du cœur humain et de l'univers)... L'Homme du Chêne se doit d'être fidèle à cette “voix haute” qui a pour fonction de répandre la Force, l'Energie et la Lumière de l'Amour... (Transmutation de la Lumière rayonnante en chaleur spirituelle...) Le druide est associé au gui car ce dernier est considéré comme étant “porteur de lumière” … cette “lumière” a pour vocation de guider, d'acheminer, d'aider aux métamorphoses, à l'alchimie de l'Etre transmutant sa “matière corporelle” d'étape en étapes en vue d'une “Spiritualisation”...

L'enseignement majeur s'articule autour des notions d'équilibre et d'harmonie à partir d'un point “juste” qui permet ces deux états propices à toute évolution et création... Cela implique pour œuvrer d'avoir en soi La Paix (Peoc’h ed ! En nous la Paix !) Pour Renée Amma Foatelli (D'où viennent les Celtes) la doctrine druidique ne doit pas être confondue avec la religion des Celtes. C'est une philosophie, une conception métaphysique du monde, de Dieu, de la Création. Il est fait état dans tous les propos tenus de la Croix Druidique dont l'origine exacte n'est pas connue.... Celle-ci symbolise la dite doctrine... Elle conçoit un “Créateur” innommable ou un Principe Créateur (qui n'est pas représentable en tant que tel si ce n'est en terme de force, d'énergie, de lumière et des vibrations, flux, ondes, influx qui rayonnent de Lui, en, émanent et retournent vers Lui....) La vie émane, surgit, jaillit du fin fond d'un chaos ou abîme à partir d'un Cri de Lumière qui perce le monde obscure pour “fleurir au jour” en quelque sorte...

Le Verbe donne Vie à un “sujet” et le dote d'une parcelle de lui-même afin qu'une alchimie lumineuse s'élabore dans ce corps de “matière” conçu comme une matrice ou un chaudron (un athanor) qui est à l'image du Grand Chaudron Universel ou encore du Chaudron de Keridwen ; la “Mère” Matricielle... “Avec la “Parole” (La Vibration Première, le Son Primordial) jaillit la Lumière et La Vie” ainsi s'ouvre le Barddas... (Il y a là une forte parentèle avec le Prologue attribué à St Jean lequel Prologue à une dimension universelle...)

“Cette doctrine permet de comprendre l'involution de l'Esprit dans la Matière par la Création universelle qui s'appelle le développement d'une conscience.” Edouard Schuré. De la croix druidique : au schéma “traditionnel”, je me permets d'ajouter mes propres commentaires.... La croix s'inscrit dans un Cercle et ne saurait en aucun cas “dépasser” celui-ci car, au-delà de cette périphérie, il n'est que l'Esprit Créateur et Lui seul... Tout débordement est le signe d'un orgueil démesuré qui entend étendre son arrogance matérielle dans le domaine de l'Esprit... Bien des idéologies religieuses voire politiques ont symbolisé leur “pouvoir” ou “puissance” en débordant “matériellement” le Cercle des Origines et de la Création divine... On sait ce que cela a inévitablement donné !... (La Croix dite celtique démontre symboliquement en Irlande le recouvrement de l'ancienne Tradition païenne du “Cercle des Origines” qui ne pouvait être totalement effacé dans la mémoire des hommes et femmes d'Irlande par la nouvelle religion catholique qui entend prendre sa place en lui donnant un nouveau sens et de nouvelles directions et en imposant ainsi la suprématie du nouveau culte sur les anciens....)

Il est fait état de Trois cercles majeurs (de Rapport 9 -27 et 81 entre eux) (en fait une croix constituée entièrement sur une base trinitaire et les multiples du 3 (autre “figure” du Tribann à l'Oeuvre en toute chose) La Base 3 est la base philosophique, métaphysique, symbolique, analogique, de toute la Pensée celtique.... Le premier Cercle au centre de la croix est dit cercle du Gwenved (le Monde Blanc) (le Cercle Neuf celui que l'on atteint quand on a fait ses “preuves” ! Celui qui est aussi celui de la Renaissance de l'Ame en son berceau d'immortalité... C'est le but de tout cheminant en druidisme ; c'est la réalisation, l'aboutissement, l'accomplissement, c'est la pierre philosophale enfin réalisée..... C'est l'Emeraude de Lumière....)

Le Cercle qui suit est celui dit d'Abred (La Nécessité)... (Nombre 27) C'est notre périple, notre navigation existentielle, notre cheminement ici-bas... Avec toutes les épreuves et obstacles que nous rencontrons.... Mais le Saumon que nous suivons analogiquement et symboliquement dans sa remontée du cours du temps et de l'espace vers la Fontaine de Jouvence des origines, vers la source claire et transparente de la régénérescence spirituelle nous enseigne les “outils” et le courage, l'obstination, nécessaires au franchissement des difficultés de l'existence terrestre...

C'est un chemin d'incessants apprentissages, de multiples expériences, permettant de connaître un maximum d'états d'être et de tirer leçons et enseignements en mémorisant ce qu'il y a lieu d'en retenir pour progresser et avancer progressivement sur le chemin de la Connaissance, de l'Amour, de la Lumière, de la Création.... Le cercle 81 est le cercle qui détermine notre extrême limite humaine au-delà de laquelle seul règne l'Esprit Créateur... C'est le Cercle “vide” de Keugant... (Au-delà des trous noirs, du Big-Bang... insondable !)

On ne connaît pas le “péché” dans cette doctrine ainsi symbolisée et tracée... Ce qui n'a pas réussi sa “spiritualisation” retrouve sa “matière originelle”, mais ce qui en l'être et à travers lui à réussit à se spiritualiser retrouvera la “Source première et originelle” (Tout amour donné en force, énergie et lumière aimante au cours de l'existence retrouve la Fontaine des Commencements....) Abred c'est le chemin de l'évolution de l'homme qui accepte ou refuse en toute liberté et conscience qu'un Anima, qu'une Essence spirituelle oeuvre en lui afin de le mener vers son “Etre de Lumière Infinie”... Vivre Abred dans cette “dimension” c'est co-participer de celle-ci, être symbiotiquement associée à son oeuvre et à travers l'Oeuvre à l'Oeuvre des Origines...

Le Grand-Oeuvre s'entend pour les Anciens et Anciennes comme se voulant : Matérialiser l'Esprit afin de Spiritualiser la Matière... Toute la doctrine se concentre dans ces trois Cercles et anime l'ensemble dans des rapports d'équilibre et d'harmonie impliquant un état de “paix” soit de maîtrise et de sagesse apte à concilier et réconcilier tout ce qui s'oppose stérilement en le faisant coopérer efficacement et intelligemment à l'oeuvre d'Evolution... La Grande Invocation (ou prière) fait appel à l'Innomé afin qu'il veuille bien octroyer à ses servantes et serviteurs : La Protection – la Raison – la Lumière – la Vérité – la Justice – l'Amour et en cet Amour ; l'Amour (D'IOV, de l'Innomé...) et ce en l'Etat de Gwenved, en son berceau d'immortalité où réside tout le “bien, le beau, le vrai, le juste.....”

En conclusion la question essentielle est celle de savoir “où nous allons ” : “...Nous allons, mon fils, vers les 3 royaumes de Marzin (Merlin) ; plein de fruits d'or, de fleurs éclatantes, de petits enfants qui rient... Nous allons vers les Trois Cercles qui se mêlent et leur mouvement qui les mêle, les fait tourner ensemble, et, ce qui tourne, pendant qu'ils tournent, c'est le large Anneau de la Lumière et de la Béatitude...”

 

le grand livre des bardes

René bouchet

Editions TRANSATLANTIQUES

 2002

L’originalité de cet ouvrage réside dans le fait qu’il traite du Bardisme sous toutes ses formes : gauloises, bretonnes, galloises, irlandaises…Nous y trouverons des révélations fort intéressantes sur des documents de la tradition des Bardes de l’île de Bretagne, traduits par Paul Ladmirault. Une place importante est réservée aux Grands Bardes et à l’étude de la Littérature celtique. Bien entendu, les Triades qui ont transmis la partie philosophique du druidisme, y sont étudiées avec un soin tout particulier. Et la Sentence des Bardes résume toute l’essence spirituelle des prêtres du Chêne.

 

Suivant l'étymologie, barde signifie « qui pose, qui établit la louange ». Et telle est bien la fonction du barde dans l'Antiquité celtique.

Mais le droit ou le devoir de dispenser la louange implique aussi la possibilité contraire, celle du blâme. La meilleure définition antique nous est offerte par les écrivains grecs Diodore de Sicile et Strabon, qui parlent, au ier siècle, d'un passé encore très proche. Ils dépeignent les bardes comme des poètes chantant des hymnes et des satires (Diodore) ou des chantres d'hymnes et des poètes (Strabon).

 

Le nom est panceltique : gaulois bardos, irlandais bárd, gallois bardd, cornique barth, breton barzh. Mais le sens n'est pas resté partout identique après la christianisation. L'Irlande a déchu le barde de sa dignité pour en faire un inférieur du file (qui faisait usage de l'écriture).

Cette déviation, peut-être due au christianisme lui-même, qui a généralisé l'usage de l'écriture, a aussi eu pour cause une confusion du blâme (oral) et de la satire (chantée et écrite). C'est tardivement, à partir des xiie et xiiie siècles, dans le nouveau système féodal issu de la conquête normande, que les bardes, attachés héréditairement à des familles princières ou nobles, reprennent de l'importance avant de disparaître au xviie siècle. Le barde gallois a conservé sa dignité dans les cours christianisées du Moyen Âge, mais sa poésie est écrite comme celle du file irlandais. En Cornouailles et en Bretagne, le barde est tombé au rang de mime et de jongleur bien avant le xve siècle. La poésie celtique telle qu'on la connaît a deux traits essentiels. Elle est, d'une part, orale ; d'autre part, officielle et princière.

 

Le barde gaulois, comme ses homologues irlandais et gallois, est un haut personnage, et le prince à qui il adresse ses compositions poétiques doit le récompenser somptueusement. Un exemple datant de l'indépendance gauloise est produit par un écrivain grec, Posidonios chez Apamée, au ~ ier siècle. Luernios, roi des Arvernes, ayant offert un grand festin, un barde était arrivé trop tard : « Il alla au-devant de Luernios avec un chant où il célébrait sa grandeur, mais en gémissant du retard dont il portait la peine. Le prince, amusé par ses vers, demanda une bourse d'or et la jeta au barde courant à côté de son char ; le barde la ramassa et fit entendre un nouveau chant disant que les traces laissées sur la terre par le char du prince étaient des sillons qui portaient pour les hommes de l'or et des bienfaits. » En Irlande, au Moyen Âge, au moins dans les textes, le prix des compositions poétiques est minutieusement tarifé, et le roi conforme sa générosité au grade hiérarchique de l'auteur du poème qu'il vient d'entendre.

 

le livre de la sagesse celte

J. wood

Edition GRUND

 2001

Les descendants des peuples celtes ont surtout conservé de leurs ancêtres un héritage poétique et légendaire. L’héritage linguistique est, lui, beaucoup moins préservé : les six langues celtiques l’irlandais, (le mannois, le gaélique, le gallois, le breton, le cornique) ont été supplantées par le français et par l’anglais.

Aujourd’hui, notre connaissance de la civilisation celtique repose principalement sur les textes de l’Antiquité classique et sur les découvertes archéologiques. Les Grecs et les Romains tenaient les Celtes pour des « Barbares », dont ils redoutaient le courage au combat. Les auteurs de l’Antiquité leur prêtaient un caractère fougueux, mais cultivaient une certaine fascination pour leur religion. Ces témoignages ont longtemps imposé une image romantique de la société celte, dominée par les figures du guerrier, du druide ou de la fée. Les découvertes archéologiques ont atténué cette vision et révélé la richesse d’une civilisation qui nous a également légué des chefs-d’œuvre artistiques d’un grand raffinement.

Richement illustré, cet ouvrage retrace le cycle de la vie dans la tradition celte, un voyage initiatique de la naissance à la mort et bien au-delà, dans un « Autre Monde » empreint de magie et de mystère. Une étonnante évocation d’une tradition orale et d’une littérature millénaire : poèmes, épopées et récits de batailles épiques témoignent du foisonnement spirituel de la culture celte. La splendeur des symboles et des motifs traditionnels celtiques est magnifiquement soulignée par une abondante iconographie.

Un texte riche et vivant révèle la dimension mythique de la sagesse celtique, en dévoilant le sens caché des légendes peuplées de héros, guerriers, créatures fabuleuses et puissances surnaturelles. Au fil des pages, les secrets et pouvoirs magiques des druides sont éclairés sous un jour nouveau. Un livre d’exception pour ceux qui souhaitent atteindre le cœur de l’âme celte.

Y sont expliqués :

Le vol de l’aigle

Les animaux de l’Autre Monde

Les gardiens de la tradition

La sagesse de l’enfance

Le pouvoir des talismans

La sagesse des druides

Les vertus des guerriers

Les tertres des fées

Métamorphoses

L’honneur des femmes

D’un monde à l’autre

La forteresse de l’amour

Le royaume des morts

Le seuil de l’au-delà

La sagesse de l’inspiration

Mélancolie des ruines

L’archipel enchanté

Des saints et des anges

Le cycle de la nature

Le pays des ancêtres

La symbolique des triades

Naître et mourir

La sagesse de l’eau

Le pouvoir de guérir

La sagesse du ciel

Vases et chaudrons

La sagesse des bardes

La sagesse des saisons

La pureté du cygne

La sagesse de l’éternité

Le Soleil et la Lune

Devins et prophètes

Le bestiaire des enluminures

Échos de l’Autre Monde

Le passé et l’avenir

Les plantes et les fruits

Les îles de l’Occident

La sagesse du saumon

Spirales et entrelacs

La quête de l’impossible

La symbolique de la tête

Le chant de Taliesin

Le voile des apparences

Oiseaux de mort

L’heure de la mort

 

le livre des morts celtes & gaulois

r. & c. bouchet

Edition BOUCHER

 1999

S’appuyant sur de nombreux documents celtiques qui s’échelonnent à travers les 20 siècles de notre Histoire, ce livre est le seul – qui traite de ce sujet intéressant tout le monde – jusqu’ici introuvable sur le marché. Les romains avaient, jusqu’à l’époque de Marc Aurèle (IIe siècle), qu’un seul rite dominant : l’incinération, les restes brûlés étaient ensuite insérées dans une urne funéraire à cet usage puis enterrés (exemple ci-joint).

 

Cette pratique funéraire tendait à remplacer l'inhumation, pratique celte du nord de la Gaule mais au second siècle l’inhumation réapparaît depuis l'Orient.

 

La nouvelle pratique se développe dans des villes comme Lugdunum (Lyon) et c'est alors que la production des sarcophages et autres contenants s'amplifie. Les deux modes coexistent jusqu’au IVe siècle où l’inhumation prend finalement le dessus suite à l'influence chrétienne.

L'inhumation se déroulait dans une nécropole à proximité du milieu urbain mais toujours en dehors de la ville. La mort était exclue du monde des vivants au contraire du milieu rural ou les nécropoles sont souvent en relation avec un lieu d’habitation. La nécropole de Lutèce (Paris) se trouvait sur l'actuel emplacement du jardin du Luxembourg le long des axes de communication. Les voyageurs croisaient ainsi sur la route, à l'entrée de la cité, des témoins funéraires rappelant l'existence du défunt, les plus importantes étant les mausolées. Ce sont de petits édifices destinés à recevoir la tombe d'une personne riche ou vénérée par ses contemporains.

Les corps étaient orientés nord-sud. Les sarcophages ne sont réservés qu’aux riches familles qui utilisent le deuil pour affirmer leur richesse au travers de la décoration et la nature du matériau du sarcophage, pierre ou marbre (voir exemple en photo). Les autres se contenaient d’un cercueil de bois, au pire étaient inhumés en pleine terre c’est à dire sans aucun contenant si ce n'est un linceul ou suaire, une sorte de linge blanc, qui recouvre un corps nu ou habillé. Les sarcophages pouvaient être placés en surface ou complètement enterrés tandis que les cercueils étaient tous inhumés. Quel que soit le contenant, le mort avait la plupart du temps la même position appelée décubitus dorsale : un corps allongé sur le dos, les bras sur le ventre.

A côté du corps, les familles déposaient des objets pour accompagner le mort dans son chemin vers l’au-delà pareillement à l’Egypte ancienne. Ainsi voit-on apparaître L’obole de Charron qui consiste à déposer une pièce de monnaie dans la bouche ou la main du mort. Celle-ci servira à payer à Charron pour le passage sur le fleuve qui sépare les morts des vivants. Cette habitude, pourtant païenne, a perduré dans nos campagnes jusqu’au qu’aux années 1970 ! La signification était bien souvent oubliée mais l'attachement à une tradition forte de près de deux mille ans pérennisait son usage. Le rapport psychologique à la mort était différent par rapport à aujourd'hui, les romains avaient une vision plus positive de la mort. Outre ce dépôt on y trouvait des vêtements, de la vaisselle ou de la nourriture toujours pour accompagner le mort dans son voyage, dernière preuve de l’amour des vivants pour l’être décédé.

Après le IIe siècle de notre ère, période de prospérité générale pour l’empire romain, les années suivantes sont d’une toute autre facette. Le IIIe siècle est celui des invasions barbares, c’est à dire des peuples non Romains ou sous l’autorité des Romains franchissant le limes (frontière entre l’empire et le reste du monde). L’empire passe de l'offensif au défensif. A défaut de pouvoir les repousser militairement, Rome décide de leur donner le statut de confédérés, c’est à dire que Rome accepte leur intégration à l’empire en échange de la paix et de services militaires. L’armée romaine était ainsi composée de Germains, de Saxons ou d'hêtes qui ont amené avec eux leurs propres rites funéraires. Ceux-ci se mélangent alors à la tradition antique. Il n’est ainsi pas étonnant de trouver dans une tombe des objets saxons ou parce qu’ils étaient copiés par les populations locales ou parce qu’ils provenaient directement de Germanie. La religion chrétienne va tenter d'uniformiser la pratique funéraire en combattant les diversités des rites devenus païens.

Avec l'édit de Milan en 313, l'Empereur Constantin tolère le christianisme qui devient religion d'état. La persécution prend fin. Désormais protégé et reconnu, le christianisme va peu à peu imposer ses pratiques funéraires dans la Chrétienté. Parmi les premières vagues évangélisatrices en Gaule, celle de St Martin, un ancien militaire romain converti au christianisme, pose les bases du système paroissial médiéval. Trop brutale, cette évangélisation du peuple franc ne donnera pas le résultat espéré et son œuvre n'a pas été suivie. A la chute de l’empire au Ve siècle, les rites funéraires antiques sont principalement chrétiens dans le sud de la Gaule, endroit urbanisé à forte influence chrétienne. En revanche, au Nord où l’urbanisme est plus rare, la pénétration du christianisme est moins forte et les coutumes païennes perdurent plus facilement. Les nécropoles antiques sont réutilisées et agrandies, toujours placées hors des villes en milieu urbain et proche d’un lieu d’habitation en milieu rural.

Mais peu à peu, des évolutions marquent les différences avec l'Antiquité. Ainsi, l’orientation des morts change. Les corps sont désormais placés est ouest, tête à l’est, c'est-à-dire vers la ville sainte de Jérusalem, ce qui en soit est un très bon indicateur de datation d’une tombe. Si les nécropoles sont réutilisées, il arrive que de nouvelles soient créés à proximité d'anciens lieux funéraires proto - historiques comme les Dolmens. Ces nouveaux cimetières sont souvent désorganisés, il n’y a pas de rangées, ils sont clos et leur saturation est rapide. Il devient alors obligatoire de creuser au même endroit mais moins profondément pour placer le nouveau défunt au-dessus d'un autre.

Une autre habitude païenne s'oriente autour du dépôt d'objet de la vie quotidienne dans la tombe. L’Eglise interdit le dépôt d'objet dans les tombes mais l'application est difficile et il est fréquent de trouver dans les tombes médiévales des fibules, agrafes, bijoux ou autres pots à encens (apparu au XIIe siècle). S’ajoute également aux vases et oboles, coutume antique qui perdure, le dépôt d’armes ou de partie de char pour les hommes d'une certaine importance sociale comme les chefs de village. Habitude nouvelle par rapport à l'Antiquité, puisque même le soldat devait, en théorie, rendre ses armes à la fin de sa carrière militaire.

 

1177 AVANT JḖSUS-CHRIST – LE JOUR OṸ LA CIVILISATION S’EST EFFONDRḖE

Eric Cline

Ed. La Découverte

2015

Un réchauffement climatique suivi de sécheresse et de famines, des séismes, des guerres civiles catastrophiques, de gigantesques mouvements de populations fuyant leurs terres d'origine, des risques systémiques pour les échanges internationaux... Nous ne sommes pas en 2015, mais bien au XIIe siècle avant J.-C. ! Toutes les civilisations de la Méditerranée grecque et orientale (de la Crète à l'Égypte, de Canaan à Babylone, etc.) se sont en effet effondrées presque simultanément, il y a plus de trois mille ans. Des régions entières ont été désertées, des villes détruites et définitivement vidées de leurs habitants. L'Égypte ne sera plus que l'ombre d'elle-même.


Comment un ensemble de civilisations florissantes a-t-il pu disparaître aussi brutalement ?  Le grand archéologue américain Eric H. Cline mène l'enquête et nous raconte la fin de l'âge du bronze sous la forme d'un drame en quatre actes. Il fait revivre sous nos yeux ces sociétés connectées qui possédaient une langue commune, échangeaient de multiples biens (grains, or, étain et cuivre, etc.), alors que les artistes circulaient d'un royaume à l'autre. Les archives découvertes témoignent de mariages royaux, d'alliances, de guerres et même d'embargos. En somme, une " mondialisation " avant l'heure, confrontée notamment à des aléas climatiques qui pourraient avoir causé sa perte... Une passionnante plongée dans le passé qui nous oblige à réfléchir.

Eric H. Cline, historien, archéologue et anthropologue américain, propose ici une exploration des différentes cultures du bassin méditerranéen de l’âge du bronze, en s’interrogeant en particulier sur la raison de leur rapide effondrement vers la fin du premier millénaire avant Jésus-Christ. Que se passe-t-il lorsque, dans un monde déjà interconnecté, les empires s’écroulent les uns après les autres ?

L’auteur, dès la préface et l’introduction, pose clairement la question inscrite au cœur de son enquête : pourquoi des civilisations vieilles de plusieurs centaines d’années, organisées dans des empires stables et puissants, se sont-elles rapidement effondrées ? Quels facteurs faut-il incriminer ? La réponse à la question s’articule en quatre chapitres, allant du XIVe siècle au XIIe siècle avant notre ère. D’emblée, l’auteur s’attache à présenter le monde dans lequel on s’inscrit : si certaines civilisations sont relativement bien connues des lecteurs contemporains, comme l’Égypte du Nouvel Empire, d’autres le sont moins, et l’empire hittite, la Crète, la Grèce de Mycènes, sont ici fort bien présentées, au fil des sources. L’auteur part systématiquement d’une découverte archéologique – une épave, des lettres, une tablette d’argent – pour ensuite présenter la civilisation qui est à son origine. Ou plutôt les civilisations, car c’est le leitmotiv du livre : le monde de l’âge du bronze tardif était un monde « globalisé », autrement dit densément connecté. Les différentes civilisations étaient liées par le commerce, la guerre, la diplomatie. L’auteur sait, en particulier dans les deux premiers chapitres, faire voir ces liens qui unissaient les différentes régions : des tablettes hittites mentionnent l’emploi de mercenaires grecs, des fresques égyptiennes représentent des marchands asiatiques, une épave transporte des marchandises venues de l’ensemble du monde méditerranéen. Et ce monde disparaît soudainement, relativement rapidement, au tournant du XIIe siècle avant J.-C.

 

De très nombreuses explications ont été avancées pour comprendre cet effondrement, les hypothèses proposées allant d’invasions par des peuples extérieurs à un changement climatique rapide en passant par une série de catastrophes naturelles de grande ampleur. Comme le note E. Cline, aucune de ces explications n’est pleinement satisfaisante. C’est en fait dans ces liens multiples et entrelacés que se cache la réponse à la question : chaque civilisation dépendait des autres, pour son approvisionnement en nourriture (l’empire hittite importait du blé d’Égypte) ou en matières premières (l’étain nécessaire à la fabrication du bronze venait d’Afghanistan). Bref, ce monde formait un système, interconnecté, interdépendant, alimenté par un dense réseau. Les crises traversées par ces formations politiques se sont donc nourries les unes des autres, leurs effets se sont cumulés, et, quand les routes commerciales se sont effondrées, c’est l’ensemble de ce monde global qui a suivi.

 

La thèse de l’auteur est intéressante, et elle résonne, évidemment, aux oreilles du lecteur contemporain, vivant lui-même dans un monde globalisé qui s’inquiète de ses matières premières et du changement climatique. L’une des références très fortes de l’auteur, citée au moins cinq fois dans l’ouvrage et présente dès le titre, est l’ouvrage de Jared Diamond, Effondrement1 : on retrouve chez les deux auteurs une volonté d’inscrire l’histoire ancienne dans un cadre contemporain, de faire des parallèles, d’interpeller le lecteur en lui montrant que ces mondes disparus pouvaient, par bien des aspects, ressembler au nôtre. La leçon de l’auteur est résolument politique : ce que nous disent les sociétés de l’âge du bronze, c’est que plus les civilisations sont connectées, plus les crises – politiques, économiques, sociales – se diffusent rapidement. À âge global, effondrement systémique.

 

Si cette volonté de rapprochement est louable, il nous semble qu’elle conduit trop souvent l’auteur à faire des comparaisons parfois légères, voire anachroniques : il n’est ainsi pas fondé de dire que les pays de l’époque formaient des États-nations , alors qu’on sait bien que c’est là une notion fondamentalement contemporaine, ou de souligner en passant que le commerce international du XIVe siècle avant J.-C. n’était « pas si différent » de notre économie mondialisée actuelle . De même, selon notre point de vue, l’auteur exagère largement lorsqu’il parle de cette époque comme d’un âge global : si on peut éventuellement avancer, avec prudence, que les civilisations de la Méditerranée orientale de l’âge du bronze étaient alors si connectées qu’elles en sont venues à former un système, il est tout simplement absurde de parler « d’âge d’or de l’internationalisation et de la globalisation »  ou de dire que cette époque formait « le premier véritable âge global ». D’abord parce que l’idée même d’internationalisation est anachronique à une époque où n’existent pas encore de nations ; ensuite parce qu’une globalisation qui laisse de côté l’immense majorité du monde – la Chine, l’Inde, l’Afrique, sans même parler de l’Amérique – n’en est pas une. L’ouvrage fondamental dirigé par Patrick Boucheron, Histoire du monde au XVe siècle, prouve précisément que ce n’est qu’au XVe siècle après Jésus-Christ, avec la découverte de l’Amérique, que commence véritablement à se mettre en place un système globalisé dont notre mondialisation actuelle est l’héritière directe. Les échanges commerciaux et diplomatiques entre Hittites, Égyptiens, Chypriotes et Grecs de l’âge du bronze ne peuvent pas soutenir la comparaison. La globalisation est un concept fort, qui ne gagne rien à être ainsi inconsidérément étendu.

 

Au niveau de l’écriture même du livre, on peut aussi, selon nous, critiquer la mise en intrigue, permanente, et au fond assez inutile. Pas de chapitres ici mais des « actes », pas de conclusion mais un épilogue, et une volonté constante de raconter. Cela pousse E. Cline à porter une grande attention aux différents contextes de découverte des témoignages archéologiques présentés, ce qui est un net avantage sur le plan pédagogique. Mais cela le conduit aussi à dramatiser l’histoire : l’auteur parle d’intrigue, de dénouement, de suspects... Il cherche aussi à raccrocher son récit à l’Iliade ou à l’Exode des Hébreux hors d’Égypte, deux événements célèbres qui se seraient produits pendant cette période, même si leur historicité reste improuvable : on touche là aux parties les moins convaincantes et les moins neuves de l’ouvrage. La référence à Sherlock Holmes  est assez significative : on est moins dans une enquête historique, conduite avec prudence et esprit critique, que dans une enquête policière qui cherche le « coupable ». D’où ma dernière critique : le vocabulaire utilisé par l’auteur n’est pas un vocabulaire d’historien.

 

Le titre à lui seul fait tiquer : outre la dramatisation dont on vient de parler, renforcée par la couverture de l’ouvrage qui reprend un tableau du XVIe représentant la chute de Troie, l’emploi du mot « civilisation » intrigue. L’auteur joue en fait, consciemment ou inconsciemment, sur la confusion entre civilisations, au pluriel, et civilisation, au singulier : l’effondrement des civilisations de l’âge du bronze, incontestable, est dès lu comme un « retour en arrière de la civilisation », l’auteur allant même jusqu’à écrire que « la civilisation elle-même avait été rayée de la carte de presque toute la région ». On sort ici complètement de l’enquête historico-archéologique : Cline parle de catastrophe, de perte, d’histoire tragique. Il faut sans doute le redire : l’historien n’a pas à distribuer les bons et les mauvais points, il doit s’abstenir de porter un jugement axiologique, et devrait s’en tenir aux civilisations au pluriel, sans utiliser ce dangereux singulier.

 

LE  MONDE  DES GRANDES CIVILISATIONS

TEXTES  ET   PHOTOGRAPHIES  D’HENRI  STIERLIN

AGENCE  INTERNATIONALE  D’ÉDITION - GENÈVE

1978

Collection de 12 albums grand format (petit in folio) sur diverses grandes civilisations qui ont eu lieu dans 12 pays à travers le monde et ce depuis l’Egypte ancienne. Chaque album contient environ 150 photographies somptueuses en couleur, accompagnées d’un texte expliquant : les divers monuments, les fêtes, la dimension spirituelle de la civilisation, ses hommes, ses mythes et son histoire.

 

1/ LE MONDE DES PHARAONS : Il a été dit souvent que sans le Nil, l’Egypte n’existerait pas, c’est peut-être vrai, et cet album nous fait remonter le temps sur le Nil et à travers ses monuments plusieurs fois millénaires. Nous voyageons dans l’Egypte actuelle au milieu des sables et des palmeraies, nous voyons sans cesse se renouveler ce miracle égyptien permanent grâce à son fleuve, nous visitons les temples anciens et cette brillantissime civilisation qui nous a léguée tant de belles choses. On réfléchit sur la formidable éclosion de l’Ancien Empire, sur le Moyen Empire et ses rares vestiges, sur le nouvel Empire et la prédominance de Thèbes, on pense à l’influence de la mort sur le peuple égyptien avec son monde des nécropoles et des mastabas. La grande crise religieuse d’Akhenaton, et la vie somptueuse de Toutankhamon. Ramsès II avec sa puissance et sa gloire. Les peuples de la mer et Ramsès III. L’art ptolémaïque qui sonne le chant du cygne de l’Egypte. La domination romaine et le christianisme et le legs au monde de cette Egypte antique.

 

2/ LE  MONDE DE L’INDE : Le monde de l’Inde pour l’Occidental n’est souvent fait que de clichés, mais en réalité l’Inde est un berceau où se sont développés des arts qui expriment la plus haute spiritualité de l’Homme, où sont érigés des monuments qui clament la pureté de la méditation et du renoncement, en même temps que l’exubérance d’une foi aux élans irrépressibles.

 

Nous voyageons aux origines du bouddhisme, avec le visage du Bouddha dans les grottes d’Ajanta, avec Ellora cette falaise mythique signe de la tolérance, nous allons en Inde méridionale, là où parti le renouveau de la religion védique avec les temples de Mahabalipuram, les temples du rivage, les bronzes de Cholas. Khadjuraho dans la plaine de la Jumma. Maduraï le sanctuaire aux mille dieux, nous allons chez les musulmans de Delhi, nous visitons Daulatabad capitale éphémère des envahisseurs mongols. Nous rendons visite au Grand-Moghol, appelé Akbar le Grand (1542), et nous suivons la trace de ses successeurs, qui furent de grands bâtisseurs mais aussi des sanguinaires, nous sommes au Taj Mahal à Agra (1632) dont la construction dura 20 ans, et nous terminons ce périple par la visite aux maharajas d’Amber et de Jaipur au Rajasthan.

 

3/ LE MONDE DE L’ESPAGNE : Ce monde de l’Espagne offre le survol de l’art et des trésors de l’Espagne, trésors constitués depuis la préhistoire, en passant par les conquêtes américaines, les diverses invasions arabes et berbères, et la période de la reconquête.

On voyage depuis l’époque du néolithique à l’âge du bronze, nous visitons les grottes d’Altamira, les bijoux fabriqués 800 ans av. J.C, les vestiges romains, puniques, l’aqueduc de Ségovie, Cordoue et sa grande et belle mosquée, l’Alhambra de Grenade, les trésors des Wisigoths, Séville et ses minarets, ses toros et son folklore, l’art mozarabe à Burgos, l’éclosion romane dans le nord de l’Espagne, le chemin de St Jacques de Compostelle, les trésors religieux des musées de Barcelone, les monastères roman de San Cugat et de l’Estany en Catalogne, les remparts superbes d’Avila, le cloitre du monastère de Santa Maria de Poblet, les magnifiques cathédrales de Tolède, de Séville, l’alcazar de Ségovie, et toutes les architectures qui embellissent tous les édifices autant religieux que civils à travers ce pays.

 

4/ LE MONDE D’ANGKOR : Situé entre l’Inde et la Chine, le sud-est asiatique a vu fleurir plusieurs cultures et pour certaines, elles se hissèrent au niveau des grandes civilisations. La civilisation des Khmers et sa capitale Angkor en fait partie. Mais il faut savoir que presque toutes ces civilisations asiatiques de la Birmanie à Java, ont subi l’influence de l’Inde.

 

Nous visitons Java, ses temples, ses stupas, son architecture superbe et très décorative, puis nous abordons le Cambodge et la culture khmère, les diverses pyramides, les temples et sa statuaire, le site superbe et grandiose d’Angkor dont le début de la construction date de 650 ap. J.C. Nous allons ensuite sur le site de Bateau Srei et son style classique, puis Angkor Vat très belle cité remarquablement conservée, puis Angkor Thom et sa chaussée des Géants, nous allons en Thaïlande et en Birmanie voit l’Art Champa, art issu de la civilisation Khmer qui durant des siècles régna de la Birmanie jusqu’à l’Indochine.

 

5/ LE MONDE DE LA RUSSIE : Depuis la naissance de la Russie que les historiens nationalistes russes situent à l’époque des Scythes (VIIe siècle av. J.C), les frontières de la Russie ont beaucoup changé. Cet immense empire a vu défiler les hordes mongoles, les invasions du Sud et de l’Est, ce qui a donné des colorations très différentes sur ce territoire, mais aussi des richesses culturelles extraordinaires, c’est pourquoi il est difficile de parler d’une culture russe, mais faut-il dire plutôt des cultures diverses réuni sous la bannière de la Russie avec comme point de rassemblement la religion orthodoxe, pour l’ouest et le chamanisme et l’islam pour l’est.

 

Le voyage commence avec les Scythes venus d’Asie, la mouvance slave, les relations commerciales entre les slaves du Nord et Byzance, la conversions des russes à l’orthodoxie vers l’an 1010, la construction des églises et son style bien particulier avec ses clochers torsadés et colorés qui en font des petites merveilles, bien sur les icônes peintes sur les murs ou sur supports mobiles qui en font un art extraordinaire, on visite des monastères célèbres et riches en peintures et objets , Kiev, Novgorod, Souzdal, Moscou, Zagorsk, des belles images couleurs nous montrent les objets d’art, les icônes, l’architecture des édifices sacrés, on est à l’époque d’Ivan le terrible, à Saint Basile le Bienheureux sur la place rouge, à l’époque des Romanov, des tsars qui ont fait la Russie, à St Pétersbourg, au musée de l’Hermitage, dans les différents palais entourant cette ville, la peinture russe, les musiciens célèbres, les écrivains et les chants.

 

6/ LE MONDE ARABE : On croit communément que les arabes sont surgis du néant au lendemain de la prédication du prophète Mahomet, pour faite irruption dans le monde antique qu’ils auraient bouleversé et anéanti. On a trop souvent publié des ouvrages sur le monde arabe qui débutent avec l’expansion des cavaliers de l’Islam au VIIe siècle de notre ère. Le monde arabe ne débute pas avec l’hégire en 622 mais plus d’un millénaire auparavant.

Nous partons de la période préislamique qui débute avec la Perse achéménide et les royaumes hellénistiques, puis Rome et Byzance, nous visitons les ports du désert que sont Petra, Palmyre et Hatra. Puis la période de l’Islam classique à partir du VIIe siècle avec les empires des Omeyyades et des Abbassides, nous allons à la Mecque, à Médine, à Jérusalem, Damas, Bagdad et Samara. La troisième période débute vers le Xe siècle au début du Moyen Âge, c’est la période où la langue arabe s’est imposée avec l’empire turc, les guerres avec les croisés, les mamelouks en Egypte dont la capitale Le Caire va devenir le phare du monde arabe. Nous visitons tous ces lieux avec forces photos et commentaires.

 

7/ LE MONDE DE LA PERSE : La Perse compte parmi les hauts lieux de la civilisation dès l’antiquité la plus ancienne. Comme une vaste citadelle naturelle, le pays est enfermé dans des chaînes de montagnes qui lui permettent très tôt d’affirmer son identité culturelle. Elle mit longtemps avant de trouver ses frontières car cet empire était bien plus vaste qu’actuellement et sa capitale changea souvent de lieu (par ex. Herat qui actuellement est en Afghanistan - à la frontière avec l’Iran- cette ville est florissante malgré la guerre car ses habitant sont d’origine perse, parlent le perse et ont souvent de la famille en Iran, Herat fut la capitale de l’empire Perse). Nous visitons les trésors de deux millénaires de culture perse, Bam (avant le terrible tremblement de terre), ses statuaires, ses objets, son architecture, ses édifices militaires et religieux, les ziggourats, Marlik et son site majestueux qui fut le centre culturel de l’Iran entre le XIIe et le XIXe siècle, les citadelles de Hasanlou et de Ziwiyé, l’histoire de la dynastie des Achéménides et le règne de Cyrus II (550 av. J.C), la religion de Zoroastre et son dieu de Sagesse : Ahura-Mazda. Pasagardes capitale de Cyrus, le site majestueux de Persépolis édifié par le Roi Xerxès Ier et qui recèle des trésors d’architecture, le roi Darius Ier (521-486 av. J.C) célèbre pour sa défaite contre les grecs à Marathon, les sépultures royales de Nakh-é-Rustam, Alexandre le Grand qui reprit à son compte cet empire suite à sa victoire sur Darius III, puis vint l’âge des Parthes, des Séleucides, des Sassanides, puis les Abbassides pacifièrent le pays et y installèrent la religion musulmane, ainsi l’empire reçu des influences Seldjoukides et Timourides. Ispahan capitale de Shah Abbas et sa dynastie des safavides, qui donnera au pays sa coloration « shi’ite »

 

8/ LE MONDE DU JAPON : C’est un grand pays qui est tiraillé entre ses traditions ancestrales et son présent futuriste. Malgré ses  buildings ultramodernes construit de verre et d’acier, malgré toutes ses nouvelles technologies, le Japon reste déroutant pour les occidentaux. Cela tient au fait que la Japon n’a pas subi de rupture sur le plan culturel, et ces racines plongent dans les mythes de la préhistoire. Les japonais n’ont jamais renié ni oublié leurs traditions anciennes

 

Le voyage commence sur divers archipels du Japon qui possèdent des traces de cette culture ancestrale, venue des diverses vagues d’immigration et qui surent s’adapter. Le kofun, venu de Sibérie en est un exemple, le plus grand kofun (tombeau impérial) est à Osaka, nous visitons les sanctuaires shintoïstes à Isé, et à Itsukushima, on nous apprend la symbolique des danses shinto, le mélange subtil de bouddhisme et du shintoïsme, on visite Nara, capitale bouddhique avec ses merveilleux temples, et son architecture sacrée, ses statuaires géantes. On part pour Kyoto avec ses jardins, ses maisons, son art et ses pagodes, mais aussi on y apprend les diverses dynasties qui ont fondé le Japon. La magie des jardins japonais est largement expliquée avec son art floral et ses célèbres paysagistes qui ont érigé cet art en symbole permanent. L’habitation et son décor extérieur et intérieur avec ses peintures, et son art populaire, celui de l’estampe et du théâtre. Nous visitons des villas princières et nous terminons sur les techniques Zen et les arts martiaux.

 

9/ LE MONDE DE LA GRECE : La Grèce antique est la mère de notre culture occidentale, de nos modes de penser, de nos catégories intellectuelles. Elle a donné également le jour à notre idéal esthétique. Elle constitue un système de référence auquel nous recourons inconsciemment, tant sont vivaces les racines qui nous relient à ce « grand ancêtre ». Le monde de la Grèce, c’est cette aube occidentale que constitue la radieuse civilisation minoenne qui se muera, sans solution de continuité, en civilisation mycénienne, lorsque les souverains continentaux auront réussi à dominer la thalassocratie crétoise.

 

Après quelques pages sur l’historique de ce monde, nous partons pour l’île de Minos en Crète, carrefour méditerranéen de l’antiquité, avec ses ressources agricoles importantes, il reste des vestiges très important de temples, d’objets et surtout de ses légendes avec le célèbre minotaure, Ariane et son labyrinthe, nous continuons par Santorin qui possède un remarquable site minoen vieux de 3500 ans et qui bouleverse les connaissances du monde crétois. Nous rencontrons les guerriers achéens de Mycènes, les fresques des temples et des maisons bourgeoises, la statuaire magnifique de toutes ces cités et de tous ces temples, statuaire qui nous fait remonter le cours de l’histoire de nos origines. On revisite les guerres Médiques, Périclès, Platon, Aristote et tous les philosophes, les hommes de théâtre, l’épopée d’Alexandre, et la visite de la tombe de son père Philippe II, et les magnifiques sites de l’Acropole, de Delphes, de Sparte etc.…

 

10/ LE MONDE DE LA TERRE SAINTE : Palestine, c’est ainsi que depuis l’antiquité on appelle toute la nation qui s’étend depuis la Phénicie jusqu’à l’Egypte, le long de la mer Méditerranée. Comme Hérodote, Cassius, Philon d’Alexandrie ou Flavius Josèphe, cette définition désigne d’abord une région maritime. La Palestine est le creuset où se forgèrent les trois grandes religions monothéistes du Livre. Cette terre dégage une incroyable densité spirituelle, due aux diverses successions de cultures et de civilisations, à partir de l’époque chalcolithique (4000 av. J.C).

 

Ce pèlerinage commence dans les paysages de Judée, avec ses poteries, ses vestiges millénaires, le lac de Tibériade, la vallée du Jourdain, la mer morte et Qumran centre historique de la secte des Esséniens. Nous visitons le monde  des Phéniciens et des Nabatéens, le Liban avec Byblos et ses vestiges romains, les temples et sarcophages datant de 3000 ans, l’art des bijoux, Petra et son site unique ayant abrité des tribus nabatéennes, l’amphithéâtre de Beit Shean le plus vaste de Palestine, les vestiges d’abord grecs avec Alexandre, puis romains à partir de -63 à + 324, les paysages bibliques de cette terre, l’art des synagogues, la richesse des sanctuaires byzantins comme Oboda dans le désert du Néguev, le monastère de saint Saba (originaire de Cappadoce) dans le désert de Judée qui a gardé le même aspect depuis  le début, Jérusalem et tous ses édifices sacrés, le monastère de sainte Catherine au mont Sinaï, les icônes. On se promène parmi les splendeurs de l’art omeyyade, avec la mosquée d’el- Aqsa, à Jérusalem. Damas et sa superbe mosquée, ses palais, on se balade dans les vestiges des châteaux des croisés, à saint Jean d’Acre, Césarée, le Krak des chevaliers en Syrie, on est avec les Mamelouks et les Ottomans qui édifièrent un réseau de châteaux, de mosquées et de remparts magnifiques, le tout avec un art raffiné des mosaïques et des peintures.

 

11/ LE MONDE DE ROME : Le seul nom de Rome symbolise l’une des plus grandes civilisations de l’humanité, tant par l’extension territoriale que par les progrès accomplis au temps de sa splendeur. En outre elle constitue nos racines et nos sources les plus directes. Le destin de Rome s’identifie avec celui d’un empire immense, elle va se constituer une conscience d’une unité culturelle dont surgira l’Europe. Car c’est dans cet Occident romain que s’élabore une manière de penser, de vivre, d’habiter et de gérer le monde qui va progressivement s’étendre à la planète entière, au travers de cette Renaissance.

 

Nous commençons le voyage par essayer de comprendre le mystère étrusque (région de Toscane), et nous visitons des tombes, avec leur architecture, leurs objets d’orfèvrerie, leurs peintures, puis lors du déclin des étrusques, nous assistons à la montée de la puissance romaine, la fondation de Rome, ses monuments, ses crises et ses victoires, sa splendeur à son apogée, on visite la Gaule qui fut une seconde Italie, avec ses monuments magnifiques centralisés surtout dans le sud de la France (Nîmes, Montpellier, Arles, Vienne, Orange, St Rémy de Provence, le pont du Gard ), nous visitons Pompéi, Herculanum, on nous explique les divers arts architecturaux, de peintures, d’outils, de bijoux, nous devenons archéologues tellement cette terre possède de vestiges enterrés ou non, nous visitons le mur d’Adrien en Ecosse (122-124) sur 117 km de long. Nous partons pour l’Afrique du Nord où là aussi de très nombreux vestiges attestent de cette puissante civilisation romaine, avec les gigantesques amphithéâtres, les villas luxueuses, les arcs de triomphes, les statuaires, puis le Moyen Orient est visité avec la Liban, la Jordanie, la Syrie et bien d’autres pays, le périple se termine à Constantinople qui fut un temps la capitale de cet empire.

 

12/ LE MONDE PRÉCOLOMBIEN : la découverte du Nouveau Monde par C. Colomb en 1492, va marquer un effondrement total des civilisations qui ont jusqu’alors fleuri sur les vastes territoires des Amériques. Tant pour le aztèques au Mexique, que vaincra Cortes entre 1519 et 1547, que pour les Incas au Pérou, pourchassés par les troupes de Pizzaro entre 1524 et 1536. L’arrivé de l’homme blanc, constitue un cataclysme effroyable. Sous couvert de conversion à la foi chrétienne des païens adorateurs d’idoles, les Espagnols en quête d’or et d’esclaves se livrent à un génocide.

 

Une poignée d’aventuriers résolus et intrépides, bien décidés à s’enrichir, étouffe à jamais les grandioses civilisations précolombiennes, grâce à une avance technologique considérable : métallurgie du fer, armes à feu, navires de haute mer, cavalerie, etc.  Notre voyage commence au Mexique à Tikal et Palenque, métropoles mayas, avec leurs pyramides superbes, leurs statuaires envoutantes et une architecture géniale, on visite les palais somptueux d’Uxmal dans la Yucatan, on est à Chichen Itza, métropole maya qui fut envahi par la civilisation Toltèque qui lui apporta l’astronomie et une renaissance architecturale et religieuse. On rejoint les hauts plateaux pour visiter Teotihuacan et Monte Alban, lieux d’où parti ces grandes civilisations et qui dominera les Amériques durant plusieurs siècles, c’est la « cités des dieux », son centre en est la « Pyramide du Soleil » véritable et gigantesque monument religieux qui dominait et rythmait toute la vie sociale, culturelle et religieuse des Mayas-toltèques.

 

Entre les mayas et les aztèques s’érigea une civilisation appelée les Totonaques, sa capitale était Tajin, puis nous allons à Tula cité toltèque, on y parle de sacrifices humains, d’astronomie, de peintures murales. On quitte le Mexique pour rejoindre le Pérou des Incas, on est dubitatif devant les immenses dessins de Nazcas, dont le grand condor mesurant 120 mètres, l’ancienne cité de Tiahuanaco avec ses alignements de monolithes, on monte sur l’altiplano et on admire le lac de Sillustani à 4000 mètres, Cuzco capitale des Incas et ses superbes vestiges, ses lamas, vigognes et autres alpagas datant de plusieurs millénaires, le voyage se termine par le très célèbre site de Machu Picchu découvert en 1911 par Hiram Bingham.

 

les cathares

Julie ROUX & A. DRENON

msm

 2001

Très bon ouvrage sur les Cathares. On y retrouve les dogmes et hérésies, les cathares d’Europe et d’Occitanie. Les différents prêches et croisades contre eux. L’inquisition, les châteaux et les différents protagonistes de l’affaire. Tous les sites en Languedoc Roussillon. Importante iconographie couleur.

 

C'est dans un milieu hostile à l’église que se répandit une religion nouvelle dont le succès fut si rapide qu'il effraya l'Église catholique. Cette dernière fut en partie responsable de cet extraordinaire essor : critiquée de toutes parts et incapable de se réformer, elle prépara le terrain sur lequel le catharisme put s'enraciner. Bien avant l'apparition de la religion cathare, de nombreux moines avaient prêché la révolte ouverte contre l'Église, ses prêtres et ses sacrements : l'exigence entre une plus grande simplicité dans la relation des hommes avec Dieu, d'un retour à une foi moins prisonnière du cadre luxueux dans lequel l'avait enfermée l'Église, étaient des revendications très largement répandues à l'époque.

 

Mais le catharisme était bien plus qu'un mouvement de simple critique; il était aussi et surtout une religion différente du catholicisme romain. La tradition qui le nourrissait était très ancienne puisqu'elle s'était développée à partir du VIIe siècle avant J.-C., autour d'un personnage important de l'Antiquité, le prophète perse Zoroastre.

Ce dernier pensait qu'il existait dans l'univers deux principes irréductibles, le Bien et le Mal, en lutte permanente l'un contre l'autre.

Les idées de Zoroastre eurent une influence considérable pendant toute l'Antiquité et elles furent, dans leurs grandes lignes, reprises au IIIe siècle après J.-C. par le prophète Manès, fondateur de la doctrine manichéenne. Au Xe siècle, en Bulgarie, cette doctrine donna naissance aux bogomiles (De Bogomile, le fondateur de la secte), qui avaient repris les idées religieuses des conceptions manichéennes. Par la suite, on a souvent établi un lien de filiation entre le catharisme et le bogomilisme, cependant, ce lien est aujourd'hui contesté. Si ces deux doctrines sont très proches, il semble que le catharisme soit directement issu du christianisme et des doctrines marcionistes (de Marcion) et gnostiques. Le catharisme est en effet le fruit d'un travail scripturaire, proposant une interprétation différente des évangiles, rejetant notamment tous les sacrements de l'Église catholique (baptême d'eau, culte des reliques, mariage, etc.).

La religion cathare tire son nom du terme grec catharos, qui signifie pur, car elle donne comme but à l'homme d'atteindre la pureté parfaite de l'âme. Pendant la durée de sa vie terrestre, considérée comme une épreuve, l'Homme doit s'efforcer, par une conduite appropriée, de rompre avec la matière, le monde physique et les besoins grossiers. Pour les cathares, qu'on appelle aussi albigeois (de la région d'Albi), tout cela représente le Mal auquel est opposé le Bien, c'est-à-dire l'âme purifiée, ignorant les désirs du corps. Ceux qui parviennent à purifier leur âme se reposent à jamais dans le Bien après la mort. Les autres doivent se réincarner indéfiniment. Pour les cathares, la mort n'était pas redoutée car elle pouvait signifier la délivrance. Ce mépris de la mort leur donna l'énergie nécessaire pour combattre le roi de France et le pape. Dès 1147, des moines furent envoyés pour redonner la raison aux albigeois, mais tous échouèrent. La dernière tentative fut celle de Saint Dominique (fondateur de l'ordre des Dominicains), mais il n'obtint qu'un succès limité. Le pape en vint progressivement à penser qu'il fallait mener contre eux une guerre sainte. La rupture entre cathares et catholiques fut totale en 1208 lorsque le légat du pape fut assassiné.

Les cathares et ceux qu'on appelait « Parfaits » ou « Bonshommes », qui jouaient en quelque sorte le rôle de prêtres, devaient observer des règles très strictes. Ils étaient astreints à jeûner fréquemment, et une série d'aliments leur étaient défendus en temps ordinaire. Ils ne construisaient pas de temples, ils priaient et prêchaient n'importe où, chaque fois que la possibilité s'en offrait. Ils rejetaient tous les sacrements à l'exception du Consolamentum. Elle concernait les croyants désireux de devenir Parfaits (sorte de baptême). Le croyant s'engageait à respecter les règles propres aux Parfaits : ne plus mentir, ni jurer, ne plus avoir de relations sexuelles, régime alimentaire très strict... Recevant l'accolade de ses initiateurs, qui s'agenouillaient ensuite devant lui, le nouveau Parfait était censé sentir descendre sur lui l'Esprit saint. Tant qu'ils purent afficher librement leurs opinions, les cathares s'habillaient de préférence en noir. Après la répression, ils se contentaient de dissimuler une ceinture noire sous leurs vêtements ordinaires.

  

LES CATHARES  -  VIE ET MORT DE PARFAITS HḖRḖTIQUES

Stephen O’Shea

Edition Ixelles

2014

Il y a huit cents ans, les Cathares, une communauté de chrétiens hérétiques de tous les horizons de la société, haute et basse, prospère dans le Languedoc, dans le sud de la France. Leurs croyances « subversives » amènent sur eux la colère des papes, des seigneurs et des monarques et va provoquer une croisade brutale qui durera plus de 20 ans. La défaite finale des Cathares, horrible, précipitera dans les flammes nombre d'hommes, de femmes et d'enfants des villages du Sud-Ouest de la France.

 

• Qui étaient les Cathares ?
• Qu’avait de particulier leur foi dualiste ?
• Pourquoi les papes, les barons et les rois les ont-ils persécutés ?
• En quoi cette croisade contre les Cathares est-elle différente de celles menées en Terre Sainte ?
• Quelles répercussions a-t-elle eu sur le plan politique et religieux dans la France médiévale ?

 

Les Cathares sont les chroniques de la vie et de la mort du mouvement cathare, dirigé par un groupe de chrétiens hérétiques dont la répression brutale par l'Église catholique va déclencher l'Inquisition créée en1231 dans le but de convaincre tous mouvements divergents de revenir vers la foi catholique, apostolique et romaine. On y découvre les seigneurs ennemis de la France médiévale, parmi lesquels Simon de Montfort et Raymond Trencavel, sur les lieux mythiques de la croisade albigeoise : Carcassonne, Béziers ou encore Montségur.

 

Avec ce livre absolument passionnant, on plonge dans le Moyen-Âge. On apprend ce qu’était la foi cathare, une croyance en un monde dualiste articulé par un Dieu ambivalent, bon et mauvais. Et derrière les persécutions fomentées par l’Église romaine (le pape Innocent III) qui arme les seigneurs (le roi Philippe II refuse de participer) pour la croisade, on découvre la guerre menée par les vassaux du Nord pour la suprématie, et pour mater les seigneurs du Sud.

 

 Si on y découvre le fanatisme religieux qui a alimenté le massacre, on y découvre aussi les machinations pour faire bouger la carte politique de la France du XIIIe siècle. Dans notre monde actuel où fanatismes, intégrismes et manipulations politiques ont cours, les histoires du passé font réfléchir.

 

A la fin du XIIème siècle, la France et le Languedoc n’étaient pas encore réunis et leurs différences étaient grandes. Aux chefs francs qui avaient placé les pays du nord de la Loire sous le régime du féodalisme le plus rude, s’opposaient des seigneurs méridionaux moins portés sur l’art de la guerre et qui ouvraient volontiers leurs châteaux aux troubadours et aux porteurs d’idées neuves. C’est avec l’appui de ces seigneurs et dans un Languedoc empreint de tolérance que la doctrine cathare trouva ses plus nombreux adeptes.

 

Le Catharisme s’impose d’autant plus facilement que l’église catholique n’avait guère valeur d’exemple sous ces cieux, ses prélats assoiffés de puissance délaissant de plus en plus leur mission spirituelle. Ainsi en encourageant les Cathares, (sans toutes fois adhérer forcément à leurs points de vues) les seigneurs du midi lutaient ils du même coup contre un clergé qu’ils ne contrôlaient plus ? (Cette politique fut en particulier celle des Trencavel, vicomte de Carcassonne).

 

Mais qu’en était-il réellement  des Cathares et de leur doctrine ? Leur nom dérivé du grec signifiant « Pur » Le mouvement ne s’est jamais auto-désigné ainsi, car ce terme, inventé par l’abbé Ecbert Von Schönau (fin du XIIème siècle) pour désigner les « hérétiques », fut popularisé en français parl’occitanisme des années 1960 dressé contre le centralisme jacobin. Les guides religieux « cathares », en effet, se désignaient eux-mêmes comme « Bons Hommes », « Bonnes Dames » ou « Bons Chrétiens » et leurs ennemis contemporains les appelaient les « hérétiques albigeois ».

 

Sans doute inspirés du manichéisme prêché en Perse au IIIème siècle de notre ère, il serait selon les convictions de Manès (fondateur) : « le monde est un champ clos ou s’affrontent la lumière et les ténèbres : tout ce qui est matériel, y compris le corps humain, est l’œuvre du diable, et seule est l’œuvre divine l’âme enfermée dans cette prison grossière ». La doctrine considère l’univers comme la création d’un dieu ambivalent, le monde matériel en mauvais principe offrant tentations et corruption, tandis que le paradis procède d’un bon principe offrant rédemption et élévation spirituelle. Le corps humain est considéré comme la prison matérielle des âmes d’anges précipitées sur terre lors d’une bataille entre les deux démiurges, bon et mauvais. Les âmes errent de corps en corps et de mort en naissance, selon le principe de la « métempsycose » ou réincarnation.

 

Essaiment à travers l’Europe en s’implantant notamment en Italie du nord (Patarins) et en Bulgarie (mouvement Bogomile), cette croyance connut divers avatars avant d’être à l’origine de l’émergence des Cathares du Languedoc au XIIème siècle. Ceux-ci constituaient  une mouvance au sein de laquelle la plupart des croyants prenaient leur parti d’une misérable nature humaine portée au mal, faute de parvenir à l’ascétisme rigoureux que pratiquaient une minorité de « Parfaits » ou de « Parfaites » (terme inventé par l’inquisition). Végétariens, chastes, non-violents et charitables, ces « amis de dieu » comme ils aimaient aussi se nommer, faisaient en effet preuve d’une exigence difficilement égalable. Peux nombreux, ils eurent pourtant une influence considérable sur les esprits car ils se recrutaient souvent parmi les nobles, spécialement les femmes, (voir les célèbres Esclarmonde de l’Ariège l’une comtesse de Foix et l’autre fille du comte de Péreille qui périra dans le bûcher de Montségur) ainsi que les marchands et les bourgeois.

 

Pieds nus, vêtus de bure noire, ceinturés de chanvre blanc, portant pour tout bagage l’évangile  selon saint Jean traduit par leurs soins en langue populaire, ces personnages parcouraient la campagne deux par deux en répandant la bonne parole de village en châteaux. Ils le firent tant et si bien qu’en 1167 un concile tenu à Saint Felix de Caraman, près de Toulouse, scella l’existence d’une véritable église Cathare. S’ils se proclamaient Chrétiens, les Cathares rejetaient toutefois en bloc l’ancien testament ainsi que les rites et symboles de l’église. Exemple la croix : symbole de la mort de Jésus. « Pourquoi offrir la corde à ton père pour qu’il puisse aller se pendre ? » Contrairement à ce que l’on puisse croire, il n’existe pas de croix Cathare ! Leur seul sacrement était le « Consolament » ou « Consolamentum », une profession de foi irréversible qui les mettait au nombre des parfaits. Concrètement le croyant se mettait à genoux, une main sur le livre des évangiles, faisait la promesse d’adhérer à la foi cathare en déclarant accepter la règle de l’abstinence. Il recevait ensuite d’un « parfait » la « consolation », une simple imposition des mains. D’autre part, les cathares n’admettaient pas la propriété individuelle et refusaient de prêter serment, le mensonge leur étant interdit.

 

Devant la grave menace que représentaient ces idées pour l’église en place, le pape Innocent III, encouragea le futur Saint Dominique (de Guzman) à mettre à son ordre au service de la conversion des hérétiques Cathares. Mais comme cela avait été le cas lors des missions antérieures organisées par Saint Bernard de Périgord, l’échec est incontestable. Raymond VI comte de Toulouse, ayant refusé de faire plier ses sujets, le souverain pontife excommunie ce dernier. Puis pour organiser la répression de l’hérésie, le pape envoya ses légats en Languedoc, et c’est l’assassinat de l’un deux, Pierre de Castelnau, qui décida en 1208 à faire appel au roi de France. Philippe Auguste donna carte blanche à ses vassaux et c’est ainsi que fut lancée la « Croisade contre les Albigeois ». Attention, c’est un terme consacré par l’usage, qui ne signifie pas pour autant que le principal foyer cathare ait été celui de la ville d’Albi.  Le mot d’ordre était donné «  tuez-les tous, dieu reconnaitra les siens ». Cette phrase empruntée peut-être (non prouvé) par l’abbé de Cîteaux, Arnaud-Amaury, commandant la croisade et légat du pape, lors du siège puis de la prise de Béziers, premier acte à « invasion du Languedoc ». La ligne d’action des croisés était aussi claire que l’exhortation du légat. Et à ce fanatisme religieux s’ajouta la cupidité d’un chef de guerre impitoyable, Simon de Montfort. La croisade devint vite une guerre de conquête au profit de ce petit seigneur d’Ile-de-France, tandis que la résistance s’organisait à la fois contre l’ordre catholique romain et le roi de France.

 

 LES   CATHARES    -       B.A - BA 

 BERNARD  MARILLIER

 Edition PARDES

 2002

Ils rejetaient les dogmes et les sacrements de l’Eglise romaine, ils prônaient le retour à la pureté évangélique ….. « ILS » ce sont les cathares, les purs, les albigeois. Ayant su cristalliser autour de lui les nombreuses poussées et interrogations spirituelles de son temps , en proie à une angoisse existentielle et à une volonté d’approfondissement intellectuel de la foi , le catharisme apparut au 11e siècle , paradoxalement sur cette voluptueuse terre languedocienne des comtes de Toulouse où s’épanouissait l’amour courtois, l’art du bien vivre, et la science des troubadours .


Dualisme radical , puisé aux « hérésies » antiques et médiévales , le mouvement cathare développa une doctrine aux valeurs fortes et à l’éthique ascétique dont l’expansion religieuse , intellectuelle , sociale ,et territoriale , fut d’une telle ampleur ,qu’elle devint rapidement une rivale sérieuse au regard de l’Eglise de Rome et un élément dangereux pour l’unité de la chrétienté .

 

Après une phase pacifique de vaines prédications, la reconquête du peuple par la persuasion spirituelle, Rome opta finalement pour la force, déclenchant ainsi sur le « pays cathare » une reconquête sanglante aux allures de « guerre sainte » .Le terme de ce drame interchrétien fut la reddition de Montségur (1244) puis de Quéribus (1255), et le rattachement du Languedoc au royaume de France.


Ni catharophile, ni catarophobe, ce livre des Cathares offre une synthèse aussi exhaustive et précise que possible, sur le sujet. Le lecteur y trouvera les origines du catharisme, la doctrine et la société cathare, la reconquête pacifique, puis guerrière, et, enfin l’agonie et la fin du mouvement cathare.

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Les années de Genèse  -  les temps chrétiens de l’an Mil  -   le dualisme  -   le mazdéisme  -  le zoroastrisme  -  le manichéisme  -  les hérésies manichéennes  -  les filiations du catharisme  -  la doctrine cathare  -  les rites  - la réincarnation  -   l’idéologie solaire  -  le Languedoc et le catharisme  -   les Bons Hommes  -   les novices et les croyants  -  la croisade pacifique et la prédication  -    le Pape Innocent III  -   Saint Dominique  -   la croisade guerrière  -   l’Inquisition  -  la résistance et les ultimes révoltes  -  Montségur et Quéribus  -   Survivance du catharisme  -  symbolisme cathare  -

 

les cathares – histoire et spiritualitÉ

Philippe roy

Edition du Cosmogone

 2004

L’auteur fait revivre dans sa profondeur la pureté (Catharsis) de ces spiritualistes du Moyen Âge, revenus aux pures sources de leur foi. Y est expliquée la doctrine cathare avec le pain, le consolament, le baptême, le mariage, le jeûne, la chasteté, le serment, la justice, l’humilité, le travail, les troubadours, la femme, le Christ, le Nouveau Testament, le dualisme, la gnose, la trinité, la diaspora, la croisade contre les albigeois, etc.

 

À l'époque de la croisade, les adeptes du catharisme se qualifient eux-mêmes de «vrais chrétiens» et s'opposent avec vigueur à l'Église catholique. Leurs chefs sont appelés avec respect Bonshommes et Bonnes Femmes. Les inquisiteurs catholiques qui vont pourchasser les derniers de ces hérétiques préfèrent les qualifier de parfaits et parfaites, au sens de parfaitement hérétiques.

 

Le terme cathare est une expression injurieuse inventée vers 1165 par le clerc rhénan Eckbert Schinau. Il fait référence au grec katharos, qui signifie pur et soupçonne les adeptes de cette secte de manichéisme (le monde est mauvais et il importe de s'en détacher par la quête de la pureté absolue). Depuis le spectaculaire retour en vogue de l'histoire de cette secte au XXe siècle, les mots cathares et catharisme se sont curieusement substitués à tout autre dénomination pour qualifier ses adeptes et leur idéologie. Le peuple, quant à lui, appelle les Bonshommes de différents noms : patarins, poplicains, publicains, piphles, tisserands ou encore boulgres (à l'origine du mot bougre en français). Le mot «boulgre» rappelle l'origine bulgare et balkanique de l'hérésie cathare. Les hérétiques sont aussi appelés Albigeois, par référence à Albi, une ville située au nord-est de Toulouse. Cette appellation trouve son origine dans le concile qu'a tenu la secte en 1165 dans le château de Lombers, sur les terres du vicomte de Trencavel, pas très loin d'Albi. C'est la première de ses assemblées qui ait laissé une trace écrite.

 

Originaires de l'Italie du nord, les «Cathares» recueillent depuis un demi-siècle un succès croissant dans le Midi toulousain en raison de leur doctrine simple et exigeante, fondée sur le retour à l'Évangile. Ils considèrent que l'Église officielle a trahi sa mission dès le pontificat de Sylvestre 1er, sous le règne de l'empereur Constantin le Grand, 900 ans plus tôt ! Ils ne reconnaissent pas le dogme et les enseignements de l'Église catholique mais se revendiquent eux-mêmes chrétiens et se désignent sous cette appellation ou encore sous celle d'amis de Dieu. Les «Cathares» ne reconnaissent qu'un seul sacrement, le «consolamentum», qui efface toutes les fautes passées et garantit la vie éternelle. Celui-ci n'étant donné qu'une fois, seuls les Bonshommes et les Bonnes Femmes (appellation usuelle des prédicateurs cathares) se sentent assez fermes dans leur foi pour le demander en pleine force de leur âge. Ils sont les seuls également à pouvoir donner le «consolamentum». Les fidèles d'un naturel peu religieux, quant à eux, font en sorte de l'obtenir seulement dès qu'ils sentent venir la mort, afin de ne pas mourir en état de péché.

 

Les prédicateurs cathares du Midi sont servis par l'image déplorable que donne du catholicisme le clergé local. Prélats et curés se vautrent volontiers dans la luxure mais ne s'en montrent pas moins exigeants à l'égard de leurs ouailles en termes de morale. Au contraire, les parfaits (nom usuel que les inquisiteurs donnent aux Bonshommes et Bonnes Femmes) affichent une austérité irréprochable, empreinte de douceur et de sérénité mais témoignent d'une grande compréhension envers les écarts de conduite de leurs fidèles. Ils vivent chastement et s'interdisent toute nourriture carnée, prenant au pied de la lettre le commandement biblique : «Tu ne tueras point». Le catharisme tire sa force moins du nombre de ses adeptes que de sa diffusion dans les classes supérieures. «Loin d'être une religion populaire, c'est la religion d'une minorité. Mais cette minorité est celle des puissants : aristocratie rurale et élites urbaines, comme, à Fanjeaux et en de très nombreux autres lieux, les coseigneurs et les consuls réunis», souligne l'historien Philippe Roy. Contre les hérétiques, Saint Bernard de Clairvaux, conseiller des rois et prédicateur de la deuxième croisade en Terre sainte, tente sans succès de réveiller les consciences catholiques. Lui-même se plaint de trouver des églises désertées par les fidèles.

 

En 1206, suite à une rencontre inopinée avec les représentants du pape sur une route du Languedoc, l'évêque castillan Diego d'Osma et son chanoine Dominique de Guzman (ou de Caleruega) tentent à leur tour de remettre les hérétiques dans le droit chemin. Le futur Saint Dominique donne l'exemple de la pauvreté évangélique. Comme les parfaits, il parcourt pieds nus les campagnes. Il fonde dès 1206 à Fanjeaux, petite ville du Lauragais, un monastère avec d'anciennes hérétiques converties puis à Toulouse, en 1216, une communauté de frères prêcheurs dont les membres sont aujourd'hui connus sous le nom de dominicains. Mais ses prédications se révèlent impuissantes à éradiquer l'hérésie. Celle-ci, qui bénéficie de la protection bienveillante des seigneurs, arrive même à se structurer en Église véritable, avec quatre évêchés : Albi, Agen, Toulouse et Carcassonne. C'est en définitive la croisade qui en aura raison. Sur son déclin, au milieu du XIIIe siècle, la secte se radicalise et se rapproche du manichéisme en réduisant le monde à une opposition entre Bien et Mal.

 

Les plus extrémistes de ses prédicateurs en viennent à condamner l'Ancien Testament et tout ce qui concerne la création du monde terrestre, attribués à une puissance néfaste, le diable. Ils voient par contre dans le Nouveau Testament l'oeuvre du véritable Dieu parce que, par la voix de Jésus-Christ, il annonce le «Royaume de Dieu», lequel n'est pas de ce monde. Pour eux, Jésus ne peut pas être Dieu fait homme ni avoir de nature humaine comme le prétend l'Église catholique car cette nature est mauvaise comme le créateur qui en est à l'origine. Ils tiennent pour indigne de considérer qu'il ait pu en tant que Dieu subir le supplice de la croix. Jésus est un ange ou un fantôme (en grec phantasma), sans véritable enveloppe charnelle.

 

LES CELTES

VENCSELAS KRUTA

PUF

 1996

Un petit livre pour décrire les sources historiques et linguistiques des Celtes, l’art, la numismatique, et les grands événements de cette civilisation.

 

La différence entre les Gaulois et les Celtes est très ténue. Ces termes désignent tous les deux des peuples envahisseurs venus de l'est de l'Europe. La différence réside dans le fait que nous avons admis l'appellation de celtes pour qualifier les colons et le terme de Gaulois pour ceux qui se sont installés sur le territoire de la France actuelle.

 

Pour comprendre la légère différence qui subsiste entre les Gaulois et les Celtes, étudions l'origine du mot « Celtes ». La première apparition de cette terminologie vient de l'historien et géographe grec Hécatée de Milet, au VIe siècle avant J.-C. Le terme est une déclinaison de kel-kol signifiant « colon » en indo-européen.

Littéralement, les Celtes sont venus envahir un territoire déjà occupé par un peuple autochtone. Il faut dire qu'au IVe siècle avant J.-C., les Celtes occupent une grande partie de l'Europe. Venus des steppes d'Asie centrale, ils migrent petit à petit vers l'Atlantique.

Ces mêmes Celtes sont nommés dans la littérature grecque Galate, qui veut dire les envahisseurs. En latin, Galate devient Galli puis, avec les siècles, se transforme en Gaulois.

Distinction historique entre les Gaulois et les Celtes : Si ces deux peuples se confondent, aujourd'hui, nous considérons tous les Gaulois comme des Celtes, mais pas tous les Celtes comme des Gaulois. En effet, nous nommons les envahisseurs l'ensemble des Celtes, mais les Gaulois désignent le peuple qui s'établit en Gaule, soit à peu de chose près la France actuelle. Nous devons cette distinction en partie à Jules César. Le Romain a décidé d'appeler Gaule l'espace qu'il venait de conquérir. Gaulois et Celtes sont donc issus de la même civilisation, mais les Gaulois désignent plus précisément le peuple français de l'époque.

Anecdote : Impossible de ne pas penser aux aventures du petit gaulois Astérix ! Son peuple était réputé pour son courage et sa témérité. Les Gaulois n'avaient peur de rien, même pas que le ciel leur tombe sur la tête. Cette légende persiste, parce que c'est ce qu'ils avaient répondu à Alexandre le Grand pour lui signifier qu'ils n'avaient pas peur de lui.

 

les celtes expansion & civilisation

Henri hubert

JEAN DE BONNOT

 2007

L’archéologie nous livre ces « guerriers aux figures rasées, qui emportaient leurs rasoirs dans les tombes, armés de longues et larges épées de fer aux lourds pommeaux coniques et aux fourreaux de bois, rarement casqués, rarement cuirassés et protégés par des boucliers ronds. »


Mais qui étaient-ils ? Ces Barbares, non pas au sens antique du mot, étrangers à la Grèce ou à Rome, mais au sens de peuples en mouvement, incomplètement stabilisés, qui étaient-ils ?
Comment les distinguer des Gréco-latins, des Germains, des Balto-Slaves, des Ibères et des Ligures ?


Comment connaître cette Europe protohistorique que bordait une Europe méditerranéenne déjà riche en histoire ? Autant de questions auxquelles Henri Hubert tente de répondre dans ses deux ouvrages intitulés : Les Celtes et l’expansion celtique jusqu’à l’époque de la Tène et Les Celtes depuis l’époque de la Tène et la Civilisation Celtique, réunis en un seul volume pour la présente édition sous le titre Les Celtes, expansion et civilisation.


Henri Hubert, ancien élève de l’École Normale, a enseigné l’histoire des religions primitives de l’Europe à l’École des Hautes Études. Dans son cours d’archéologie nationale à l’École du Louvre, il a professé trois fois la matière de ce livre qui était directement liée à ses fonctions de conservateur au Musée de Saint-Germain.


Henri Hubert retrace ici l’histoire de tous les Celtes, des origines les plus lointaines aux survivances les plus ultimes.

Différentes période se dessinent : Entre 1800 et 1200 avant J.C., une civilisation pré-celtique part de l’Allemagne du Sud et gagne une partie de l’Europe centrale et occidentale.
De 1200 à 750 avant J.C., l’archéologie dévoile l’usage des tombes plates en pleine terre avec la pratique de l’incinération. On trouve ce type d’usage jusqu’au sud de la Gaule et en Espagne. Il y a alors un fort développement des oppida.


De 725 à 480 avant J.C., c’est la période dite d’Hallstatt, en référence à la nécropole autrichienne située au nord du lac du même nom, dans le Salzkammergut. Il s’agit du premier âge du fer pendant lequel la civilisation celtique s’implante en Europe occidentale, en Allemagne du Sud, en Bohême, en Moravie, en Slovaquie, en Autriche, en Gaule de l’Est, en Italie du Nord et en Grande-Bretagne. C’est le moment du développement de la société gauloise, des échanges commerciaux avec les peuples de Méditerranée. L’art s’imprègne encore plus profondément des influences grecques et étrusques.


Du Vème au IIème siècle avant J.C., c’est la civilisation du 2ème âge du fer ou période dite de La Tène. Il s’agit d’un site archéologique suisse situé là où la Thielle sort du lac de Neuchâtel. De nombreux objets en fer tels des armes, des outils et des parures y ont été retrouvés. Les migrations eurent lieu vers les Balkans, la Grèce, l’Asie Mineure et gagnèrent la Gaule tout entière. Par leurs expéditions et leurs campagnes, les Celtes finirent par occuper et coloniser près de la moitié de l’Europe.


De 250 à 120 avant J.C., l’art celte est à son apogée la grande sculpture monumentale se développe dans le sud de la Gaule. C’est la période de La Tène II.


La Tène III, à partir du IIème siècle, voit les Romains soumettre les peuples des Gaules cisalpine et transalpine, la péninsule balkanique, l’Espagne, et la Grande-Bretagne. De plus en plus, les Celtes apparaissent comme un élément de l’histoire générale et en particulier de l’histoire romaine jusqu’au jour où ils finissent par s’intégrer à l’Empire.

 

les celtes les druides – le druidisme – rites forestiers

Divers Auteurs

ARCADIA

 2003

Importants travaux (dont un de 40 pages) sur cette civilisation et son cœur religieux. « Le Druidisme », ses légendes, ses symboles (triskel, gui, dolmens, menhirs etc.) ses druides, et son histoire en général, également sur les rites forestiers, le fendeur, les charbonniers, le cycle arthurien, Merlin, le Graal, la fée Viviane, etc.

 

Les druides constituaient l’élite intellectuelle des Celtes. Selon César, une des meilleure sources les concernant, « ils président aux sacrifices publics et privés, règlent les pratiques religieuses ; les jeunes gens viennent en foule s’instruire auprès d’eux, et on les honore grandement. Ce sont les druides, en effet, qui tranchent presque tous les conflits entre États ou entre particuliers et, si quelque crime a été commis, s’il y a eu meurtre, si un différend s’est élevé à propos d’héritage ou de délimitation, ce sont eux qui jugent, qui fixent les compensations à recevoir et à donner ; un particulier ou un peuple ne s’est-il pas conformé à leur décision, ils lui interdisent les sacrifices. C’est chez les Gaulois la peine la plus grave. Ceux qui ont été frappés de cette interdiction, on les met au nombre des impies et des criminels, on s’écarte d’eux, on fuit leur abord et leur entretien, craignant de leur contact impur quelque effet funeste ; ils ne sont pas admis à demander justice ni à prendre leur part d’aucun honneur.

 

Tous ces druides obéissent à un chef unique, qui jouit parmi eux d’une très grande autorité. À sa mort, si l’un d’eux se distingue par un mérite hors ligne, il lui succède ; si plusieurs ont des titres égaux, le suffrage des druides, quelquefois même les armes en décident. Chaque année, à date fixe, ils tiennent leurs assises en un lieu consacré, dans le pays des Carnutes, qui passe pour occuper le centre de la Gaule.

 

Là, de toutes parts affluent tous ceux qui ont des différends, et ils se soumettent à leurs décisions et à leurs arrêts. On croit que leur doctrine est née en Bretagne, et a été apportée de cette île dans la Gaule ; de nos jours encore ceux qui veulent en faire une étude approfondie vont le plus souvent s’instruire là-bas.

« Les druides s’abstiennent habituellement d’aller à la guerre et ne paient pas d’impôt comme les autres : ils sont dispensés du service militaire et exempts de toute charge. Attirés par de si grands avantages, beaucoup viennent spontanément suivre leurs leçons, beaucoup leur sont envoyés par les familles. On dit qu’auprès d’eux ils apprennent par ceux un nombre considérable de vers. Ainsi plus d’un reste-t-il vingt ans à l’école. Ils estiment que la religion ne permet pas de confier à l’écriture la matière de leur enseignement, alors que pour tout le reste en général, pour les comptes publics et privés, ils se servent de l’alphabet grec. Ils me paraissent avoir établi cet usage pour deux raisons : parce qu’ils ne veulent pas que leur doctrine soit divulguée, ni que, d’autre part, leurs élèves, se fiant à l’écriture, négligent leur mémoire ; car c’est une chose courante : quand on est aidé par des textes écrits, on s’applique moins à retenir par ceux et on laisse se rouiller sa mémoire. Le point essentiel de leur enseignement, c’est que les âmes ne périssent pas, mais qu’après la mort elles passent d’un corps dans un autre ; ils pensent que cette croyance est le meilleur stimulant du courage, parce qu’on n’a plus peur de la mort. En outre, ils se livrent à de nombreuses spéculations sur les astres et leurs mouvements, sur les dimensions du monde et celles de la terre, sur la nature des choses, sur la puissance des dieux et leurs attributions, et ils transmettent ces doctrines à la jeunesse » (Guerre des Gaules, VI, 12-15).

 

Selon Strabon et d’autres auteurs antiques, la classe intellectuelle des Celtes se subdivisait en trois catégories : les bardes (poètes), les ovates, chargés plus particulièrement des sacrifices et de la divination, enfin les druides proprement dits, qualifiés de philosophes et théologiens, qui s’occupaient de l’interprétation de la nature et de la philosophie morale. Cette troisième catégorie semble être considérée comme la plus prestigieuse, car détentrice du savoir. C’est celle que décrit César. Le ‘’goutter’’, cité par plusieurs inscriptions et mentionné dans la Guerre des Gaules (VII, 3 ; VIII, 38), est généralement considéré comme un haut responsable des sacrifices.

 

Nous connaissons un seul druide par son nom, le notable éduen Diviciacos, protagoniste bien connu de la Guerre des Gaules. Cicéron l’avait rencontré à Rome et mentionne sa qualité de druide qui nous serait restée autrement inconnue. L’identification archéologique des druides est difficile et même les cas qui peuvent être considérés comme les plus vraisemblables restent incertains. On peut sélectionner parmi eux plus particulièrement, une sépulture de Pogny un homme accompagné dans la tombe par des ustensiles rituels, une patère et deux sortes de cuillères

  

les civilisations perdues

Richard bessiÈre

Edition DANGLES

 2004

Au cours des millénaires, des hommes ingénieux ont apporté aux civilisations primitives la charrue, le verre, l’art de fondre le cuivre et le bronze, le tour du potier, les bateaux à voile ; ils ont appris à manier les chiffres en un vaste trésor de théories sur l’arithmétique, l’algèbre et l’astronomie. Des civilisations de l’antiquité se sont, comme les Hittites, essayés à la fusion du fer ; les Mésopotamiens ont créé d’importants systèmes d’irrigation ; les Chaldéens ont construit des tombeaux et des palais merveilleux ; les marchands phéniciens ont inventé de nouvelles numérotations pour tenir leurs comptes, alors que les médecins égyptiens découvraient une sorte de pénicilline en récoltant des moisissures à fleur d’eau.


L’astrologie babylonienne, la divination étrusque, la nécromancie chaldéenne et l’alchimie égyptienne ont profondément modifié les comportements sociaux à tel point que la plupart de ces « sciences » sont encore exercées de nos jours, tout comme les astronomes d’aujourd’hui consultent encore les tables astrales établies par leurs prédécesseurs de Samarcande et de Sumer. Nous sommes le fruit d’une lente évolution qui a pris naissance dans l’antiquité, mais il répugne à l’homme d’aujourd’hui de se sentir inférieur à lui-même, de reconnaître que quelqu’un, bien avant lui, a balayé son chemin pour qu’il puisse aller de l’avant.

 

Jusqu’à récemment, la communauté archéologique a propagé l’idée que les débuts de la civilisation humaine ont commencé après la dernière période glaciaire, qui s’est terminée vers 9600 avant JC.

 

Tous les ancêtres de l’homme avant cette période ont été reconnus comme primitifs, chasseurs-cueilleurs non civilisés qui étaient incapables d’organisation communautaire et de conception architecturale.

 

C’est seulement après l’ère glaciaire, lorsque d’énormes calottes glaciaires profondes de 3,2 km qui recouvraient une grande partie de l’Europe et de l’Amérique du Nord ont fondu, que les ancêtres de l’homme ont commencé à développer et à perfectionner l’agriculture, formant des structures économiques et sociales plus complexes autour de 4000 avant JC. Les archéologues croyaient que les premières villes avaient commencé vers 3500 avant JC en Mésopotamie et, peu de temps après, en Egypte. Sur le continent européen, les sites mégalithiques les plus anciens sont datés d’environ 3000 ans avant JC, et le site populaire de Stonehenge est daté entre 2400 avant JC et 1800 avant JC.

 

Civilisations perdues: Ceci est la chronologie établie enseignée dans les écoles et considérée par la société moderne. Les sociétés préhistoriques comme Atlantis ont été déclarées comme mythe. Jusqu’à maintenant. Une nouvelle étude révèle désormais que les humains civilisés sont apparus sur Terre pendant l’ère préhistorique. Il se peut que tout ce que nous ayons appris sur les origines de la civilisation soit faux. Les vieilles histoires sur l’Atlantide et d’autres grandes civilisations qui ont longtemps été qualifiées de mythe par les archéologues, s’avèrent être vraies aujourd’hui. » ~Danny Natawidjaja, géologue principal au centre de recherche pour la géotechnique à l’institut indonésien des sciences.

 

Depuis 2011, le Dr Natawidjaja et son équipe ont travaillé sur un site de sondage géologique en Indonésie à environ 160 kilomètres de la ville de Bandung. L’importance du site a été reconnue en 1914 lorsque des structures mégalithiques fabriquées à partir de blocs de basalte en colonnes ont été découvertes autour d’un sommet d’une grande colline. Lorsque le sommet de la colline a été déboisé, on s’est rendu compte que ces blocs formaient cinq terrasses. On croyait qu’elles étaient utilisées pour la méditation et la retraite. Ce site était considéré comme sacré par les habitants et surnommé Gunung Padang, ce qui signifie « Montagne de lumière » ou « Montagne de l’éveil ». L’âge de la structure des terrasses a été estimé entre1500 avant JC et 2500 avant JC.

 

Ce que Natawidjaja a découvert à Gunung Padang était stupéfiant. En réalité la colline n’était pas une colline naturelle mais une pyramide à degrés de 300 mètres de haut. Et ce qui est encore plus controversé c’est que la structure était beaucoup plus ancienne qu’on ne l’imaginait. La structure des terrasses date d’environ 500 à 1500 avant JC, ce qui est similaire aux estimations précédentes. Il a également utilisé des forages tubulaires pour faire apparaître des noyaux de terre et des pierres à différentes profondeurs sous les mégalithes de surface. Quand on a creusé plus profond, Natawidjaja a continué de découvrir que les structures des colonnes en basalte allaient bien au-dessous de la surface et ont donné des dates beaucoup plus anciennes. A des profondeurs de 30 mètres et plus, le matériau utilisé datait de 20 000 avant JC à 22 000 avant JC. En utilisant la datation au radiocarbone, Natawidjaja et son équipe ont prouvé que les structure mégalithiques artificielles et donc qu’une civilisation humaine préhistorique existaient pendant la période glaciaire.

 

« Avec 7000ans ou plus de plus que Stonehenge les mégalithes de Göbekli Tepe, comme les mégalithes profondément enfouis de Gunung Padang signifie que la chronologie de l’histoire enseignée à l’école et aux universités pour la meilleure partie des cent dernières années ne peut plus tenir debout. Il commence à semble que la civilisation, comme je l’ai soutenu dans mon best-seller controversé de 1995 L’empreinte des Dieux, est en réalité beaucoup plus ancienne et beaucoup plus mystérieuse que nous le pensions. Gunung Padang n’est pas une colline naturelle mais une pyramide construite par l’homme et les origines de sa construction remontent bien avant la fin de la dernière ère glaciaire. Étant donné que le travail est immense, même aux niveaux les plus profonds, et qu’il témoigne de la nature des compétences de construction sophistiquées qui étaient déployées pour construire les pyramides d’Egypte ou les plus grands sites mégalithiques d’Europe, je peux seulement conclure que nous étudions le travail d’une civilisation perdue et une autre relativement avancée. »

 

Le philosophe grec Platon croyait aussi que la haute civilisation existait bien pendant l’ère glaciaire. Ses dialogues enregistrés avec d’autres savants de son époque datent l’Atlantide et sa submersion par les inondations et les tremblements de terre autour de 9000 ans avant JC, qui est, comme par hasard, en accord avec les connaissances scientifiques modernes sur l’élévation rapide du niveau des mers vers la fin de l’ère glaciaire en 9600 avant JC. La question est maintenant de savoir : Qu’est-il arrivé aux  civilisations préhistoriques? Pourquoi n’ont-elles pas survécu à la période froide du Dryas récent, qui date de 10900 avant JC à 9600 avant JC? On sait que le Dryas récent était une période vraiment cataclysmique sur Terre, avec une immense instabilité du climat et des conditions globales terrifiantes. Les scientifiques cherchent à élucider depuis longtemps le mystère derrière tout cela et les causes de l’extinction massive de la mégafaune nord-américaine comme l’ours à face courte et les chats à dents de sabre datées autour de 11 000 avant JC. Ce même mystère a-t-il été responsable d’un déclin massif de la population humaine et de la disparition des sociétés préhistoriques avancées ?

 

De nouvelles recherches effectuées par des géologues du monde entier, dont James Kennett, professeur émérite au département des sciences de la terre à l’Université de Californie à Santa Barbara, ont établi un lien entre la période du Dryas récent et un impact cosmique, peut-être une entrée en collision d’une comète avec la Terre. L’équipe internationale de recherche de 21 universités et de 6 pays a identifié une distribution de nano diamants de nature extraterrestres sur 32 sites dans 11 pays, couvrant une superficie de 50 millions de kilomètres carrés dans l’hémisphère nord. Kennett commente : « Nous avons identifié de façon concluante une couche mince sur trois continents, en particulier en Amérique du Nord et en Europe occidentale, contenant un riche assemblage de nano diamants, dont la production peut être expliquée uniquement par un impact cosmique. Nous avons également trouvé des matériaux vitreux et métalliques du Dryas récent formés à des températures supérieures 2200 degrés Celsius, ce qui n’a pas pu être causé par des feux de forêt, du volcanisme ou des flux météoritiques, mais seulement pas un impact cosmique.

 

On sait que pendant le Dryas récent, la Terre a connu une grande instabilité mondiale, avec une forte baisse des températures encore plus froides que pendant le pic de la période glaciaire. Un retour à un climat plus chaud autour de 9600 avant JC a provoqué une fonte soudaine des calottes glaciaires restantes, ce qui a provoqué une élévation rapide du niveau des océans. Kennett et ses collègues croient que le début du Dryas récent et la forte baisse des températures ont été causés par un événement cosmique, semblable à l’événement responsable de l’extinction de masse des dinosaures il y a 65 millions d’années. Les scientifiques ont appelé ce moment dans le temps illustré par les données des nano diamants un isochrone. Cet isochrone a-t-il été le responsable de la création du mystère des civilisations perdues ? Kennett croit que oui : « Pas étonnant que de nombreuses espèces de grands animaux, comme les mammouths, aient disparu pendant cette période précise et bien sûr cela a eu d’immenses effets sur nos ancêtres, pas seulement les cueilleurs chasseurs primitifs dont parlent les archéologues mais aussi, je crois, une grande civilisation qui a été effacée de l’enregistrement historique par les bouleversements du Dryas récent.

 

les druides & le druidisme

Le roux & c. guyonvarc’h

OUEST-FRANCE

 1995

Les renseignements antiques et médiévaux sur l’importance de la classe sacerdotale celtique concordent dans les grandes lignes.


Le druide est prêtre : il s’occupe des sacrifices et de toutes les choses de la religion. La christianisation de l’Irlande au Vème siècle de notre ère nous a valu la conservation du nom du sacrifice, passé à la désignation de l’Eucharistie dans les langues celtiques insulaires : vieil-irlandais idpart, irlandais moderne fobairt, vieux-gallois et veux-breton aperth, gallois moderne aberth, d’un thème celtique ancien ate-berta « oblation ».


Le druide est juriste : il « dit droit » et c’est lui qui fixe les peines, les indemnités et les amendes au terme des procès. Le druide est responsable de toutes les jurisprudences que des collections de lois auxquelles on se réfère article par article. L’expérience des anciens est plus importante que le code proprement dit.


Le druide est professeur : il dispense, aussi bien en Gaule qu’en Irlande, un enseignement oral, versifié le plus souvent, qui peut durer vingt ans et qui touche à tous les domaines de la connaissance.
Ce sont là les grandes spécialisations indiquées par César.


Dans tous les peuples gaulois, généralement parlant, trois classes jouissent d’honneurs exceptionnels, les Bardes, les Vates et les Druides. Les Bardes sont des chantres sacrés et des poètes, les Vates assument les offices sacrés et pratiquent les sciences de la nature, se consacrent à la partie morale de la philosophie. Les derniers sont considérés comme les plus justes des hommes et on leur confie à ce titre le soin de juger les différends privés et publics. Ils avaient même autrefois à arbitrer des guerres et pouvaient arrêter les combattants au moment où ceux-ci se préparaient à former la ligne de bataille, mais on leur confiait surtout le jugement des affaires de meurtre. Lorsqu’il y a abondance de ces dernières c’est, estiment-ils, que l’abondance est promise à leur pays. Ils affirment – et d’autres avec eux – que les âmes et l’univers sont indestructibles, mais qu’un jour le feu et l’eau prévaudront sur eux. (Strabon, Géographie, IV, 4)

 

LES  GAULOIS       -         B.A  -  BA

PIERRE    GILLIETH

Edition PARDES

 2005

Mieux  connaître  aujourd’hui «  nos ancêtres les gaulois », c’est renouer avec notre plus longue mémoire.

 

Arrivés  vers 1500 avant notre ère, les Celtes ont insufflé un souffle civilisateur  sur toute l’Europe de l’âge du bronze et, surtout de l’âge du fer. Ils conquirent la Gaule, à l’orée du premier millénaire avant J.C, c’est ainsi que naquit la civilisation gauloise, beaucoup plus riche et développée que certains le croient. Une civilisation avancée, culturellement et artisanalement brillante, différente de celle de la Grèce et de Rome en bien des points (oralité, religion, art non représentatif…), techniquement ingénieuse (les Gaulois ont inventé, notamment, la moissonneuse ou le tonneau).

 

Le lecteur retrouvera dans la Gaule de nos ancêtres, bien des traits de caractères qui perdurent aujourd’hui dans notre peuple.

 

Ce  livre sur les Gaulois, permet de s’initier à la riche civilisation gauloise, de découvrir les origines des gaulois, leur histoire, la geste de Vercingétorix, le premier héros de notre Histoire collective. Mais également, leur langue, leur religion, leur vie quotidienne, leur art et leur manière de faire la guerre. On remontera le temps, dans les rues des antiques Bibracte et Lutèce. Et l’on terminera ce voyage de 2500 ans par la fusion gallo-romaine.

C’est aussi l’occasion de découvrir des pages méconnues de l’Histoire gauloise, comme l’ultime résistance d’Uxellodunum, la vérité sur les sacrifices humains, les mots gaulois qui existent encore dans notre langue, qui furent les empereurs gaulois , comment nos ancêtres étaient perçus par leur voisin  antiques ou quelle influence les gaulois peuvent avoir dans la littérature, la bande dessinée ou le cinéma .

 

Au sommaire de ce livre :

 

Les origines des gaulois  -   les celtes  -  la seconde guerre punique  -  naissance de la province romaine  -  les invasions des Cimbres et des Teutons  -  Vercingétorix  -  Uxellodunum, la dernière sentinelle  -   la langue gauloise  -  la religion gauloise   -   les druides  -  la fonction sacerdotale  -  devins et bardes  -  les sanctuaires  - les sacrifices humains  -  les fêtes gauloises  -  la vie quotidienne des gaulois  -  le système politique et la société gauloise  -   les vêtements et la toilette  -  les oppida  -  la nourriture  -  le commerce et les échanges   -   la monnaie  -  Lutèce  -  Bibracte  -   les armes des gaulois  -   les carnyx  -  le char, l’épée, l’arc, la lance, le fronde, le bouclier, le casque et l’armure   -   les mercenaires gaulois  -  L’art gaulois  - les forgerons et les bronziers  -  la céramique et le travail du bois  -  la Gaule romaine  -  le triomphe du christianisme     -     Astérix, Alix et les autres     -   Alcibiade Didascaux    -  Vae Victis   -

 

les mythes celtes

Robert graves

DU ROCHER

 1995

Le livre de référence de la tradition et de la mythologie celtes par l'un des plus grands spécialistes de l'histoire des civilisations, auteur notamment des Mythes grecs et de La Toison d'or. Un livre de référence qui restitue la magie, la fécondité et la permanence d'une civilisation dont l'Occident est en grande partie issu. Le Styx, la Déesse blanche, la Triple Muse, les Sept Piliers, l'alphabet des arbres..., la mythologie celte est un vivier dans lequel les civilisations postérieures ont largement puisé. Si l'on savait qu'il existait une réalité mythologique, on apprend, grâce à Robert Graves, que cette réalité, loin d'être tarie, irrigue toujours notre pensée et nourrit notre avenir.

 

Les celtes païens ont laissé peu de traces écrites : lois, traditions et croyances religieuses étaient principalement transmises de façon orale. Notre connaissance de la culture celte est donc essentiellement basée sur les témoignages d'auteurs classiques grecs et romains, sur quelques vestiges archéologiques, et sur des écrits irlandais et gallois plus tardifs. Incapables de comprendre les coutumes celtiques, les Anciens cherchèrent à justifier la conquête de leurs territoires en décrivant les Celtes comme des barbares indisciplinés avides de violence et se livrant à des rituels sauvages. Leurs récits sont donc peu crédibles, même si certaines de leurs observations ont été corroborées par des découvertes archéologiques. La mise au jour de nombreux objets celtiques a permis aux chercheurs d'obtenir une vision différente de celle décrite par les auteurs gréco-romains. De fait, les Celtes formaient un peuple d'une grande intelligence et d'une grande richesse, dont les qualités artistiques et techniques demeurèrent inégalées dans l'Europe préhistorique.

 

Écrits après la chute de l'Empire romain et traitant uniquement de régions extérieures à l'Europe celtique pré-romaine, les textes irlandais et gallois sont de peu d'utilité pour comprendre la mythologie des Celtes païens. Malgré tout, ces récits compilés par des moines ont un intérêt propre et nous éclairent sur la façon dont certaines traditions mythologiques ont inspiré les romans arthuriens de l'époque médiévale. • Le cycle d'Ulster, ou cycle de la Branche Rouge, décrit les héros et rois de l’Irlande protohistorique et l’intervention coutumière des dieux. La Táin Cúailnge (Razzia des Vaches de Cooley) est le récit le plus important qui raconte l’invasion de l’Ulster par la reine Medb et les exploits de Cuchulainn. • Le cycle mythologique, dont le texte principal est le Cath Maighe Tuireadh (« Bataille de Mag Tured »), centré sur la lutte que livrent les dieux Tuatha Dé Danann aux Fir Bolg (première bataille de Mag Tuired), puis aux Fomoires (seconde bataille). Autre texte important Tochmarc Etaine (« La Courtise d’Etain »), consacré à la déesse Étain. A ce cycle, il faut associer les Immrama. • Le cycle Fenian ou cycle de Finn est consacré aux aventures de Finn Mac Cumaill, de son fils Oisin et sa troupe de guerriers, les Fianna Éireann. • Le cycle historique ou cycle des rois est composée d’annales légendaires.

 

Le texte le plus important est le Lebor Gabála Érenn (« Livre des conquêtes d’Irlande ») qui rapporte l’« histoire » des invasions de l’Irlande (notamment celle des dieux, les Tuatha Dé Danann), depuis le déluge jusqu’à l’arrivée des ancêtres mythiques des Gaëls. Les textes gallois sont plus christianisés et les éléments mythologiques sont moins apparents que dans les textes irlandais Le récit important est les Mabinogion, appelé aussi Les Quatre branches du Mabinogi. Ce sont quatre récits du pays de Galles, qui datent du début du XIIIe siècle. Ils sont contenus dans deux manuscrits du XIVe siècle (le Livre Rouge de Hergest et le Livre Blanc de Rhydderch), reliés l'un à l'autre, et on les désigne par les noms de chacun de leurs héros : Pwyll, Branwen, Manawyddan, Math. Le titre dérive du vocable « mabinog », qui veut dire « jeune garçon » et on a coutume de le traduire par les mots suivants : « Instructions pour jeunes bardes ». L'oeuvre, dans son ensemble, rapporte des histoires fantastiques où les mages jouent un grand rôle. On assiste à des enchantements et à des métamorphoses on découvre des animaux monstrueux, des paysages irréels et mystérieux.

 

les royaumes celtiques

Chadwick – Dillon et Le Roux

Edition   Fayard

 1974

C’est aux environs du troisième millénaire avant J.-C. qu’apparaissent les Celtes en Europe.

Branche occidentale de la famille indo-européenne, ils y pénètrent d’abord par l’Est et le Sud-Est. Ils y trouvent, bien sûr, des populations autochtones, les Ligures, de qui ils reçoivent en héritage, pêle-mêle, des techniques (travail du bois et de la pierre, agriculture, interdit porté, semble-t-il, contre l’écriture comme défi à l’éternel retour de la mouvance divine), une religion au riche et vaste panthéon, une tradition sociale qui privilégie de façon frappante le rôle de la femme – et enfin l’énigmatique civilisation des mégalithes qui remonte sans doute à la nuit des temps, et que les Ligures eux-mêmes ont héritée d’autres peuplades.

Dolmens, menhirs, cromlechs, alignements : tous ces étranges monuments, datant probablement des environs de 5000 av. J.-C., plantent le décor de la liturgie celtique. Peut-être les Druides eux-mêmes, grands prêtres des mégalithes, ont-ils puisé leur sacerdoce dans un lointain passé pré-celtique ? Les fouilles permettent de déterminer que, dès 1200 avant J.-C., la Suisse, une partie de l’Allemagne et de la Gaule, la Catalogne et l’Italie du Nord, étaient occupées par les Celtes. C’est donc de cette époque que l’on peut dater avec certitude leur émergence en Europe.

A partir de ce bref survol de la préhistoire celtique, on comprend à quel point les doctrines politiques et philosophiques qui, au XXe siècle, se réclamèrent d’un prétendu « berceau » de la race celte, reposent sur des bases absurdes. Ce qui est en revanche certain, c’est que, implantées en Europe, les différentes peuplades celtes vont déferler sur tout le continent, jusqu’à étendre (à leur apogée, vers 250 av. J.-C.) leur « territoire » de l’Irlande à la Turquie et du Portugal au Danemark…

C’est d’abord l’Asie Mineure, les Balkans, la vallée du Danube qui, à la fin du VIIIe siècle, sont « conquis » par les cavaliers cimmériens qui imposent aux autochtones, égalitaires et collectivistes, des structures sociales nouvelles, fondées sur l’existence d’une caste aristocratique de cavaliers armés de l’épée de fer. Ainsi naît la civilisation du premier âge du fer (ou « civilisation de Hallstatt », du nom d’un lieu de fouilles autrichien) qui couvrira, au Ve siècle, l’Allemagne, la Gaule, la Péninsule ibérique et les îles britanniques. La classe militaire dominante est organisée autour de chefs pour qui sont construites des résidences fortifiées (« oppida ») et à qui est rendu un culte funéraire particulièrement spectaculaire.

Le deuxième âge du fer apparaît vers 500 av. J.-C. sous la pression des Scythes. Leur sang neuf, barbare et guerrier, favorise l’éclosion de traditions originales. De l’Europe orientale à l’Asie centrale et à l’Iran, apparaît un art inédit dont les Gaulois hériteront. Ainsi la fameuse « braie », pantalon long des peuples de cavaliers, vient-il sans doute des guerriers scythes. Dès lors, la dynamique de l’expansion va jeter les Scythes aux quatre coins de l’Europe. Rome sera même prise et incendiée en 385 av. J.-C. ! Au-delà du Rhin, apparaissent de nouvelles peuplades celtes que l’on regroupe sous le nom de « Belges ». Ceux-ci descendront jusqu’en Italie vers 283, seront refoulés par les Romains, reflueront jusqu’à l’actuelle Yougoslavie, puis envahiront la Macédoine avant de reculer jusqu’à l’actuelle Belgrade, puis déferleront à nouveau jusqu’en Asie Mineure où ils fonderont – dans la Turquie actuelle – le royaume des Galates qui existait encore du temps de Saint-Paul ! Une autre branche des Belges passera, au IIe siècle av. J.-C., en Angleterre.

Dès cette époque où l’on trouve de vastes étendus sur un immense territoire, les Celtes constituent, face à la civilisation gréco-latine, la plus riche et la plus solide des civilisations barbares. Mais ils ont atteint leur apogée. Au cours du 1er siècle, sous les coups conjugués des Romains, qui conquièrent l’Espagne puis la Gaule, et des Germains qui ravagent l’Europe jusqu’à la vallée du Pô, la civilisation celtique décline rapidement. La « pax romana » triomphante fait table rase de traditions millénaires et poursuit, jusqu’en Angleterre (dont la conquête est achevée en 84 de notre ère, sous Domitien) les restes d’un monde agonisant. Seule une partie de l’Ecosse et la totalité de l’Irlande échapperont à cet écrasement imposé par l’ordre romain …

Au cours des siècles qui suivent, la Grande-Bretagne va abriter des bribes de la civilisation celtique qui vont survivre au milieu d’un monde en plein bouleversement. Durant le Ve siècle, les îles britanniques se soulèvent contre Rome. Immédiatement, réapparaissent des royaumes indépendants gouvernés par des princes celtiques. A la même époque, des Celtes du Pays de Galles et du Sud-Ouest de l’Angleterre immigrent en Armorique, où quatre nouveaux royaumes celtiques sont fondés. C’est la renaissance du « phénix » celte, dont on retrouvera bientôt l’incarnation mythique dans les romans du cycle arthurien …

Convertis tardivement au christianisme (au Ve siècle), les Irlandais en deviennent très vite les plus ardents missionnaires, allant jusqu’à fonder des monastères « irlandais » sur le continent, et à essaimer jusqu’en Ukraine. Ainsi, battue par les armes, la civilisation celtique survit en s’appropriant la nouvelle religion.

Mais les royaumes où demeurent des fragments de cette antique civilisation vont, peu à peu, pâtir du grand mouvement centralisateur qui sévit en Europe dès la fin du Moyen-Age. En 1532, la Bretagne est réunie au Royaume de France. En 1536, le Pays de Galles est incorporé autoritairement à l’Angleterre par Henri VIII. Quant à l’Écosse, elle est réunie dès 1609 à la Grande-Bretagne. La répression contre le particularisme écossais sera telle qu’en 1746, on pendra un joueur de cornemuse, coupable d’avoir détenu chez lui cet instrument de musique, symbole de la résistance aux Anglais !

Toutes ces conquêtes ne se sont pas faites sans verser du sang. Mais c’est certainement en Irlande que la résistance au « colonisateur » anglais sera la plus violente – et bien sûr, consécutivement, la répression y sera souvent atroce. Pour écraser les soulèvements des Irlandais qui refusent de se rallier à la Réforme, Cromwell adopte la « solution définitive » de la déportation : les autochtones sont chassés de leurs terres au profit de nouveaux colons anglais. Durant tout le XVIIIe et tout le XIXe siècle, la situation ne cessera de s’aggraver : tandis que la Grande-Bretagne accentue sa pression, les Irlandais durcissent leurs positions, nourrissant leur sentiment national menacé en conservant précieusement les souvenirs – en particulier linguistiques – de la civilisation gaélique. Enfin, en 1920, l’Irish Government Act tranche à vif dans ce douloureux problème : l’Irlande est coupée en deux. Au sud, vingt-six comtés obtiennent leur indépendance (l’Eire), tandis que six autres comtés, au nord, demeurent.dans le Royaume-Uni et constituent l’Ulster. Tandis que l’Ulster connaît toujours un climat de semi-guerre civile permanente, l’Eire ne cesse de revendiquer la totalité du territoire de l’île. C’est l’Eire qui, en 2015, représente l’ultime bastion celtique – dernier souvenir d’une civilisation qui, à travers mille vicissitudes, est parvenue à traverser les siècles.

 

LA MAGIE RUNIQUE    -       B.A-BA    -

Jean Paul RONECKER

Edition PARDES

2004

Runes : un mot qui évoque le mystère, la magie, et fait surgir en nos mémoires l’écho de la fabuleuse  épopée des Seigneurs de la mer, les Vikings.

 

Les runes, ancien alphabet sacré des peuples germano scandinaves, ont très tôt été utilisées à des fins purement magiques et divinatoires. Issues du vieux paganisme, ces lettres anguleuses, destinées à être gravées sur la pierre ou des matériaux durs, ont toujours été enveloppées d’une aura de mystère. C’est Odin lui-même qui, par son sacrifice à la Fontaine de la Sagesse et sur l’Arbre du Monde, (Yggdrasill), nous légua les runes.

 

Signes magiques par excellence, les runes étaient utilisés par les prêtres et mages de l’antique Germanie, aussi bien que par les Vikings, et les colons Saxons dans les îles britanniques. La magie runique a rayonné sur toute l’Europe du Nord et du Nord-Ouest, et les Vikings la portèrent jusque sur les rives du Danube, dans les plaines arides du Moyen-Orient, et même en Inde.

 

Ce B.A.- BA  de la magie  runique vous guidera, pas à pas, dans le labyrinthe des runes, où, à chaque détour du sentier, se révèlent les dieux et déesses du Nord. Il vous dévoilera les sens de ces signes infiniment mystérieux, qui sont les reflets des forces cosmiques qui baignent le Multivers nordique, cet Univers multiple composé de neuf plans d’existence, et dont la conception rejoint les idées les plus avancées de la science moderne. La magie runique est donc ainsi un art d’hier, d’aujourd’hui et de demain, et elle apportera la Lumière à quiconque est à la recherche d’une spiritualité tant ancienne que futuriste.

 

Au sommaire :   Origine historique des runes    -   origine mythique des runs  -   le pouvoir des runes  -   les 24 runes   -   la magie runique   -  les cryptogrammes runiques  -   pratique des cryptogrammes runiques   -   Oett de Fry  -  Oett d’Hagel  -   Oett de Tyr   - 

  

LE CALENDRIER RUNIQUE ASATRU

Halfdan Rekkirsson

Edition Sesheta

2016

Calendrier Runique Asatrú de Halfan Rekkirsson Ce livre est le complément essentiel à la compréhension et à l'usage du Calendrier Asatrú de Halfdan Rekkirsson. Ce calendrier religieux est conçu en effet selon un comput particulier. Il compte treize mois lunaires, une division runique de l'année et indique les fêtes, rites et commémorations en usage dans l'Asatrú. En plus d'expliquer son fonctionnement, il apporte de nombreux compléments quant à la compréhension de nos fêtes religieuses, de nos rites, de notre conception du temps et de notre respect des cycles naturels. Le calendrier Asatrú est plus qu'un outil destiné à vivre la foi selon les principes de nos ancêtres ; il est la preuve du vigoureux renouveau d'une culture antique qui apporte une lumière naturelle bienvenue dans un monde qui n'éclaire plus qu'avec des écrans ouverts sur le néant.

 

Le calendrier Asatru se révèle être plutôt une éphéméride accompagnant la vie religieuse au sein de la tradition nordique. Ce calendrier a été élaboré à partir de plusieurs recherches. En effet, plusieurs anciens calendriers runiques furent découverts mais très différents les uns des autres. Il ne semble pas que ces calendriers aient été unifiés. Ce calendrier est donc divisé en treize mois lunaires conformément à l’un des préceptes de la Völupsa. Cette division se superpose à celle d’un calendrier runique qui divise l’année en vingt-quatre demi-mois, régis chacun par une rune. Chaque jour est également associé à deux runes. L’année commence au solstice d’hiver.

 

L’un des intérêts de ce livre réside dans les explications fournies par l’auteur pour comprendre sa démarche. Il rend compte des difficultés insoupçonnées que rencontre toute personne qui veut construire un calendrier. Si, remarque-t-il, la journée de vingt-quatre heures est évidente, tout se complique quant aux autres mesures. Chaque choix fait émerger de nouveaux problèmes de calcul. L’auteur, après plusieurs réalisations de calendriers, chaque fois améliorés au fil des ans, a abouti à un outil pratique et performant intégrant des données astronomiques et des fêtes religieuses. Halfdan Rekkirsson est très conscient de l’enjeu culturel d’un tel calendrier dans un pays, contrairement à la France, qui efface peu à peu toute référence religieuse de son calendrier :

 

« A ce titre, dit-il, plus que jamais, un calendrier Asatru est une arme dans un vaste combat culturel lié à la défense plus large de notre identité, l’une des nombreuses identités qui font la richesse du genre humain. Je n’avancerai pas plus avant dans cette direction. Cependant ces constatations m’ont décidé à prendre une orientation particulière vis-à-vis de certaines des fêtes du Calendrier Runique. Car il faut reconnaître que la plupart des dates à célébrer ne correspondent à aucune fête comparable à Jul, ou aux célébrations du solstice d’été. Beaucoup de nos fêtes ne donnent plus lieu à aucune cérémonie, aucun geste cultuel. J’ai donc pris la liberté de proposer via le calendrier, quelques gestes rituels lors de certaines dates. »

 

Ces simples suggestions de l’auteur sont destinées à enrichir et soutenir la pratique religieuse quotidienne. L’ouvrage fait voyager le lecteur dans les mythes et symboles nordiques afin de constituer l’environnement sans lequel ce calendrier n’aurait aucun sens.

 

Table des Matières de cet ouvrage :

Introduction. Un Calendrier Asatrù : pour quoi faire ? 1. Les Calendriers de 2248 et 2249 (er), 2. Données astronomiques et calcul du temps, 3. De la Création du Monde, du Ciel et des Étoiles, 4. Le nouveau Calendrier Runique Année Runique 2267 et suivantes, 5. La Datation de l'Année Runique, 6. La Division Runique de l'Année, 7. Le Bouclier de Fionn, 8. La Semaine dans la Tradition Asatrù, 9. Pourquoi les Jours commencent-ils à Minuit ? 10. Conceptions autour du Jour et de la Nuit, du Soleil et de la Lune... 11. Les Noms des Mois, 12. Initiation aux Solstices, aux Équinoxes et à la Précession, 13. Jack et le Haricot Magique, 14. Frigg, la Fileuse de Temps, 15. La Belle au Bois Dormant et les Princesses de l'Aurore, 16. Les 13 Mois Runiques, les Fêtes, les Commémorations & les Célébrations, Lexique, Bibliographie

 

LES OGHAMS – LE YIKING CELTIQUE DES ARBRES

Gwyddhyon

Ed. Charriot d’or

 1999

Ce petit livre est la clé qui permet d’entrer dans le monde resplendissant de l’ancienne sagesse des celtes, racines vivantes, trop souvent oubliées de notre culture. Ces textes et images peuvent se comparer au Yi King par leur pouvoir d’évocation et d’évolution personnelle. Un livre rare qui puise son savoir aux sources authentiques du druidisme celtique.

L'arbre dans la culture celte est sacré, c'est le lien principal entre les trois mondes : terrestre, céleste et souterrain. Il est la symbolique de l'univers. A chaque changement de saison, il signale la régénération continuelle de la nature, du Cosmos...Bref, l'arbre est tout simplement l'icône de la vie, donc l'arbre de vie. Le Bois représente la sagesse et les sciences surhumaines.

Utilisés par les anciens dans certains rites, on retrouve les préférences pour quelques arbres notamment chez les druides qui appréciaient plus : L'if, le coudrier, le sorbier, le chêne. Le pommier quant à lui était l'arbre de la science du bien et du mal.

Les arbres sacrés Bile et surtout l'If de Mugna sont des échos comparables à l'Arbre Cosmique Yggdrasil, dont la figure majestueuse domine toute la cosmogonie nordique, Mugna possède à lui seul les vertus du pommier, du noisetier et du chêne. La bataille des arbrisseaux est un récit gallois où des hommes se transforment en arbres afin de constituer une armée invincible. C'est une des clefs du symbolisme celtique à travers la fonction des arbres dans l'instruction (exotérique) et dans l'initiation (ésotérique).

OGHAM : C'est une écriture sacrée et magique utilisée en Irlande, Ecosse et Galles. On a trouvé dans les îles britanniques ses inscriptions gravées sur la pierre ou le bois. Celles du pays de Galle sont quelques fois accompagnées d'une traduction en caractères latins, ce qui a permis de décoder cet alphabet. La datation de ces stèles gravées est difficile à préciser mais elles ne semblent pas remonter antérieurement au IIIe siècle ap. J-C. Cette écriture utilise un alphabet particulier dont les lettres portent des noms d'arbres.

Elles constituent l'ogham (orthographié parfois ogam). Graphiquement chaque lettre est représentée par 1 à 5 traits gravés à droite, ou à gauche, ou de part et d'autre d'une arrête. Les encoches plus courtes sur l'arrête sont réservées aux voyelles. Cet alphabet pourrait remonter à des temps fort reculés, comme semble le montrer en particulier l'absence de la lettre "P", existant dans la langue indo-européenne, mais qui n'existait plus dans le celte très ancien pour réapparaître ensuite. Cette écriture s'apparente au système runique scandinave (runes).Chaque lettre de cet alphabet représente un nom d'arbre, mais aussi un oiseau, un trait de caractère, une couleur, une symbolique purement celtique, une divinité, un élément naturel ou encore d'autres objets ou sentiments ou activités humaines...

LES ARBRES : Le symbole prédominant en mythologie celtique est le symbole primaire du Druidisme, les arbres sont importants parce qu'ils sont des ponts entre les royaumes (mondes) de la terre et du ciel, et ils communiquent avec l'eau (mer) entre ces royaumes. Les royaumes de la terre, de la mer et du ciel s'unissent à l'intérieur de l'arbre. Ils représentent un endroit intermédiaire, une idée qui revient souvent dans les chansons et histoires celtes antiques. Les trois royaumes (ciel, mer et terre) apparaissent dans toute la littérature celtique et peuvent toujours être trouvés en " traces " dans des bénédictions irlandaises modernes. Tout à fait différentes de l'idée des quatre éléments grecs (terre, air, feu, eau), les trois royaumes étaient une partie intégrale de l'idée celtique du monde.

 

LES RUNES ET LE SECRET INITIATIQUE

Jean-Yves Guillaume

Edition Alphée

 2009

Ecriture primitive et sacrée des anciens Germains, les runes ont toujours été décrites, dès l’origine, comme de pure création divine : un mystère auquel nul scientifique n’oserait aujourd’hui souscrire, mais qui fait partie de la mythologie nordique

 

C’est pourtant à cette conclusion que le présent ouvrage aboutit, au terme d’une rigoureuse enquête sur un mode de connaissance, certes oublié de nos jours, mais bel et bien réel autrefois. Il ouvre ainsi la voie à une toute nouvelle prise de conscience de ce que fut, en ce temps-là, l’antique sagesse astrale des prêtres initiés du Nord.

Le Dieu Odin, le plus ancien des dieux nordiques, perça en premier les mystères des runes. "Odin voulait connaître les runes et les révéler. Les runes, ces signes mystérieux, écriture secrète et magique, symboles d'une connaissance interdite auxquelles les dieux n'avaient pas accès. Neuf jours et neuf nuits, il médita dans l'ombre protectrice d'Yggdrasil.

Puis il demanda aux autres dieux de réaliser son désir. C'était un véritable sacrilège que de réclamer ce pouvoir interdit aux dieux, aussi refusèrent-ils.

Alors Odin demanda l'arbitrage des Nornes. Les gardiennes des portes sombres, après réflexion, lui furent favorables; mais elles lui imposèrent de terribles conditions. Odin accepta le sacrifice, en toute connaissance de cause. Il se pencha sur la fontaine de Mimir. Comme il ne voyait rien, il sacrifia son œil droit, qui tomba dans la source sacrée. Alors il vit. Il vit les temps infinis, la profondeur de la mémoire, le passé et le futur des hommes. Puis, il se perça le flanc de sa lance et les dieux le pendirent, la tête en bas, par un pied, sur l'if sacré où il était né.

Tous les bourgeons de l'arbre se mirent à saigner. Pendant neuf terribles nuits de souffrance, le dieu borgne resta suspendu à Yggdrasil. Neuf nuits, comme il faut neuf mois pour faire un homme. Ses seuls compagnons étaient ses corbeaux, Hugin et Munin, et ses deux loups, Freki et Geri. Ils accompagnaient de leur chant de désespoir son horrible supplice. Odin lutta pour surpasser sa douleur, s'appliquant à percer le secret des runes. Il finit par les découvrir et les retint dans une indicible souffrance, à la fin de la neuvième nuit. Alors que les ténèbres cédaient la place au soleil, le dieu fut illuminé par la lumière des runes enfin révélées. En découvrant les runes, Odin devint "le prince du pouvoir gravé".

Odin enseigna qu'il faut utiliser les runes dans toutes les circonstances de la vie, car elles sont un guide, une aide ; elles sont l'espoir des désespérés, les fidèles compagnes du cœur brisé par la solitude." Pour information, Yggdrasil est un frêne, un arbre merveilleux éternellement vert au-dessous duquel les dieux nordiques se réunissent tous les jours.

L'origine des runes remonte au IIème millénaire av. JC. On a découvert dans une grotte souterraine en Suède des symboles pré-runiques datant du second âge du Bronze. Elles sont, à cette époque, sous leur forme primitive de pictogramme. Elles proviennent de la stylisation des signes sacrés gravés sur les pierres. Les Germains et Scandinaves ont conservé cet alphabet sacré en laissant des messages gravés sur les pierres de manière à pouvoir interroger l'au-delà et communiquer avec la Terre-Mère. Les runes ont toujours eu une fonction divinatoire et ont été remises à la mode en Europe à la fin du 17ème siècle. L'engouement pour la civilisation celtique datant de la même époque, les "romantiques" ont associé les runes aux Celtes.

Ainsi, les runes norroises (ou scandinaves) constituent un alphabet magique servant à la fois à l'écriture courante et à la divination. L'Alphabet Runique, dérivé de l'alphabet grec et romain, utilisé, a eu plusieurs versions depuis sa création. Sur le plan étymologique, " run ", dans l'ancien langage nordique, signifiait : l'écriture secrète. Puis de " roun ", en vieil anglais, cette appellation a évolué pour devenir " rune ", qui signifie : " secret murmuré ".

L'Alphabet Runique, le plus connu, est le Futhark, qui comporte 24 runes ou caractères + une rune blanche (Rune d'Odin) - cette dernière ne faisant pas partie du Futhark et ne sert qu'en Magie divinatoire. A l'origine l'Elder Futhark est un ensemble de codes traditionnels ou caractères Magiques (galdr) à travers lesquels des informations peuvent circuler entre les mondes matériels et immatériels. Hérité de la nuit des temps, l’oracle runique s’exprime par des signes mystérieux inscrits sur des pierres ou des petits galets. Les premières Runes apparaissent en des temps très reculés. Les Nordiques, les scandinaves, les germains et les Celtes les ont utilisées, entre le IVe et le XIIe Siècle. Mais, les atlantes en faisaient déjà usage dans une forme sûrement différente de celle actuellement connue ou enseignée par Freegh aux Goths.

En les tirants et les interprétants, les prêtres nordiques consultaient ainsi les Dieux pour apporter des réponses aux questions que l'existence ou pour des aspirations beaucoup plus spirituelles. Souvent on faisait appel aux prêtres la veille d'une bataille pour connaître l'issue de cette dernière et demander conseil et avis aux Dieux… (Odin, Frey, Hagel, Thor, Tyr...). Les Runes étaient gravées sur des matériaux vivants : du bois, de la pierre, ou du métal. Gravées sur les épées, ou autres armes, les runes étaient censées améliorer leur efficacité en invoquant la protection d'Odin.

Les oghams - à l'inverse des runes norroises ne servent qu'à la magie (malédictions efficaces tant que le support écrit subsiste) et à la divination (les oghams sont gravées sur des baguettes d'if et jetées). A l'époque, la difficulté de lecture de l'écriture ogamique rend impossible l'élaboration de texte de grande longueur. Les sons transcris par les différentes lettres montrent que l'alphabet ogamique fut calqué sur l'alphabet latin. Au début de l'époque chrétienne, les oghams ne sont plus utilisés que pour les tombes afin de fixer éternellement la demeure du défunt. Malheureusement, nous n'avons presque rien retrouvé des techniques d'utilisation des oghams.

Les runes sont au nombre de 24, plus une rune "blanche". Chaque caractère représente un cheminement de la conscience et de l'expérience humaine dans la voie de l'évolution spirituelle. "Jeter les runes", outre la compréhension qu'ils nous apportent sur nos problèmes, ou notre moment de vie, permet aussi de mieux nous comprendre. Après avoir approché chaque Rune pour les comprendre, la véritable signification est dans l'Âme du Vitki (runiste). Elles sont des symboles permettant de faire jaillir une interprétation de la source de toute mémoire.

 

LES RUNES    -  Civilisation nordique

  David  Barret

Edition  HACHETTE

 1995

Dans la mythologie nordique, les Runes sont alphabet mais également système de divination et de magie. A l’origine les runes représentent l’alphabet utilisé par les peuples germano-nordiques, les Celtes et les Saxons, il y a environ 1500 ans. Les runes sont également un extraordinaire et étonnant système de divination et de magie.

Toute la magie runique est basée sur la mythologie nordique, celle-ci régissant la religion (l'Asatruàr), la signification de certaines runes, mais aussi l'enseignement de la magie runique aux hommes par Odin après que celui-ci ait découvert les runes. La Mythologie Nordique est marqué par un dieu principal : Odin, ou Odhinn. C'est lui qui donne l'exemple aux Vitkis de ce que doit être leur chemin d'évolution spirituelle. Mais les autres dieux n'en sont pas pour autant négligeables. Ils ont chacun leur importance et leurs qualités pour résoudre les problèmes des hommes, qu'ils soient matériels, sentimentaux, spirituels, psychologique, sociologiques ou autres.

La volonté d'Odin est de maintenir le panthéon des dieux et des déesses (et donc la société nordique) tel qu'il est afin d'assurer la cohésion du tout, et d'éviter la fragmentation de la société. Le panthéon nordique est principalement marqué par les dieux et déesses Ases, c'est à dire les dieux qui vivent dans le monde d'Asgard. Ce sont les dieux principaux mais ils ne sont pas les seuls. Les autres dieux de la mythologie nordiques sont appelés les Vanes, ce sont les dieux des récoltes et de la nature. Les deux groupes de dieux s'affrontèrent, puis finirent par conclure une trêve, avec à la clef un échange d'otages. C'est ainsi que le dieu Vane Niord se retrouva parmi les Ases où il donna naissance à deux jumeaux : le dieu Freyr et la déesse Freya, qui furent adoptés par las Ases comme s'ils étaient des leurs. Certains historiens des religions pensent que les Vanes devaient être les dieux d'un culte antérieur à l'Asatruàr. Ces dieux auraient été "récupérés" lors de l'arrivée du nouveau culte et intégrés à la nouvelle mythologie. Freyr et Freya, les jumeaux Vanes, sont des pourvoyeurs de richesse et d'abondance, et leur culte, ainsi que leur fonction sont principalement axés sur la fertilité, l'érotisme et le bien-être matériel. De part ce côté agraire, Freyr et Freya sont complètement à part des autres dieux, ce qui accréditerait la thèse d'un ancien culte aux dieux Vanes, à une époque où les peuples Germaniques et Nordiques avaient des préoccupations plus matérialistes, et axées sur l'harmonie entre les hommes et la nature.

Car les dieux Ases ont généralement des fonctions plus "spirituelles" que les dieux Vanes, bien que ce soit Freya qui ait enseigné à Odin l'art du Seidhr (ou voyage à travers les mondes) et de la transformation corporelle (ou hamr), ainsi que le don de voyance et l'utilisation de la magie. L'art du Seidhr rappelle le voyage chamanique et semble confirmer que le culte des dieux Vanes devait entrer dans un cadre fortement empreint de chamanisme. L'arrivée des Ases marquerait donc le passage du chamanisme à la magie runique, plus élaborée que ce dernier grâce à l'utilisation des runes et des invocations aux dieux.  Les dieux Ases sont beaucoup plus représentés dans la mythologie nordique que les Vanes, et ils y sont aussi plus nombreux. Pour en citer que les principaux dieux et déesses : Odin, Frigg, Thor, Tyr, Heimdal, Hel, Bragi, Forseti, Hoenir, Loki, Ull, Vali, Vidar, Fulla, Gefion, Gerd, Idunn, Nanna et Sigyn. A cette liste on ajoute généralement les Vanes qui ont été "adoptés" et sont donc considérés comme des Ases, soit : Niord, Freyr et Freya.

Odin est le dieu principal et celui qui dirige les Ases. C'est un dieu magicien et prêtre, qui aime à se déguiser pour voyager à travers les mondes sur son cheval Sleipnir. Des fiches complètes sur Odin, Frigg et les autres dieux et déesses vous seront données dans ce grimoire. Frigg, est avec Freya une des déesses principales, et c'est aussi la femme favorite d'Odin (qui en a plusieurs sans compter ses maîtresses d'un soir). Thor est le dieu guerrier, le défenseur d'Asgard contre les Thurses. Et Tyr enfin est le dieu de la Justice et de la Mesure. A eux trois, Odin, Thor et Tyr synthétisent quasiment toutes les fonctions des dieux Ases. Odin, que l'on appelle aussi Alfadhir, le Père de Tout, est à part des autres dieux car il est celui qui est à l'origine de la conscience des dieux et des hommes. Odin a permis aux hommes d'avoir un Moi conscient de lui-même, et il est aussi le père de la plupart des dieux Ases (Thor, Vali, Baldr et Hodr par exemple).

Loki est un dieu Ase à part, fils d'une géante, il est parfois du côté des Ases et leur vient en aide, mais le plus souvent il agit contre eux, sans réelle méchanceté (c'est un mauvais plaisantin, un vantard, et surtout un roublard, qui ment comme il respire), et finit le plus souvent par payer le prix de ses bêtises. Néanmoins lors de la Fin du monde (le Crépuscule des Puissances ou Ragnarök), Loki se trouvera, avec Surtur, à la tête des armées du Chaos (les Thurses), qui combattront et tueront la plupart des dieux Ases, et détruiront le monde. Loki est d'ailleurs le père du loup Fenrir qui engloutira le monde dans sa gueule.

En dehors des dieux Ases et Vanes, la mythologie nordique comporte une foultitude d'être répartis sur les neuf mondes que porte l'Yggdrasil. Parmi ces êtres nous pouvons voir les géants, êtres primordiaux issus du Chaos originel et qui sont à l'origine de tous les autres êtres vivants, dieux compris. Le détail de la naissance du monde, et des êtres vivants vous sera exposé plus en détail dans une autre page. Les géants peuvent être divisés en trois grandes catégories : les Géants proprement dits qui sont réellement de grande taille, et généralement bienfaiteurs (certains s'unissent avec des humains), les Etins qui sont des géants neutres (certains se sont mariés ou ont eu des enfants avec des dieux, d'autres s'associent aux Thurses), et enfin les Thurses (qui sont les ennemis des dieux et de l'ordre, et qui cherchent à détruire le monde afin de rétablir le chaos originel). Parmi les géants on peut trouver Ymir, Buri et Burr (le père d'Odin, Vili et Vé). Les Etins, et les Géants habitent Utgard, et ils sont peu différents des dieux à qui ils ont donné naissance, ce sont des sages et des savants qui font souvent des échanges de femmes avec les dieux. Tout comme Loki, son père, Hel est une déesse à part, puisque bien que déesse (fille d'un dieu et d'une géante) elle ne vit pas à Asgard mais à Hel, le royaume des morts. Elle sera elle aussi du côté de Loki, et de Surtur lors du Ragnarök.

D'autres créatures peuplent la mythologie nordique : les elfes, les alfes ou nains (appelés aussi "elfes noirs") qui sont des artisans, des forgerons et des savants, les Nornes (les trois sœurs du Destin), et enfin les nombreux animaux dont les rôles dans la mythologie nordique sont loin d'être négligeables (par exemple : Audhumla la vache ; Fenrir, Freki et Geri les loups ; Hugin, et Munin les corbeaux, etc...). Les différents peuples et animaux se rencontrent tout au long de la mythologie nordique, certains s'affrontent, d'autres s'allient, etc... Chacun de ces personnages a son rôle à jouer dans l'histoire du monde. Vous pourrez vous en rendre compte avec les pages détaillées et les extraits des Eddas poétiques que je mettrais dans ce grimoire.

Au sommaire de ce petit livre :

La mythologie nordique   -  Histoire des runes   -  L’ancien Futhark   -  L’oett de Frey  -   L’oett de Hagel et de Tyr   -  Le tirage des runes   -   Lecture en trois runes, en sept runes et en six runes   -   Lecture en croix et en croix celtique   -   Lecture en Sigel et en Peorth   -   Magie des runes   -   Les runes talismaniques   -  Correspondance avec les pierres précieuses, avec les arbres et avec les fleurs   -    

 

les traditions celtiques

Robert amberlain

Edition DANGLES

 1995

Cet ouvrage se présente avec le simple désir de résumer et rassembler des données éparses et peu accessibles au grand public quant à la Tradition Celtique, considérée tant sous l’angle de la religion que des enseignements ésotériques en découlant. Il est en effet particulièrement important, en notre époque de profonde mutation spirituelle, de montrer que l’Occident possède, lui aussi, une de ces religions purement métaphysiques qu’on supposait – jusqu’à présent du moins – l’exclusif privilège de l’Orient.

 

L’ouvrage aborde d’abord la théodicée des Druides, et étudie leurs conceptions religieuses. Tour à tour, les trois « Personnes » de la Triade Divine : Oiw (le Père), HuKadarn (le Fils), Karidwen (la Vierge Mère), voient leurs rapports analysés. Puis l’auteur nous présente les fameux « cercles » du Monde : Anwn (l’Abîme), Abred (le Monde Terrestre), Gwenved (le « Monde Blanc » des Héros et des Dieux), Keugant (le « Cercle Vide » de l’Absolu). Il nous montre ensuite que la théorie druidique du « Germe », cheminant par des milliers de formes d’existence – du Minéral au Végétal, du Végétal à l’Animal, de l’Animal à l’Homme – est plausible, et comment la science moderne a pu, par les multiples possibilités de l’appareillage scientifique et de l’observation rationnelle, démontrer la présence de la vie, agissante, active et évolutive, dans les trois règnes constituant les « Cercles » secondaires de la Tradition Celtique : Anw, Gobren et Kenmil.

Enfin, près de 190 triades théologiques ou philosophiques (dont de nombreuses sont inédites), traduites du gallois et du breton, viennent asseoir les conclusions de l’auteur et en confirmer le caractère traditionnel. Plusieurs chapitres sont consacrés aux rapports unissant les traditions hellénique et pythagoricienne à la tradition celtique, et celui traitant de l’Apollon Hyperboréen projette une lumière inattendue sur certains aspects du problème.

Le Celtisme nous apporte une métaphysique plus qu’une religion mais, de ce rationalisme apparent, il se dégage la certitude en une éternelle et personnelle vie. Que demander encore ?

 

les symboles des celtes

S. heintz

Edition TRÉDANIEL

 2002

Les Celtes – un peuple ancien, entouré de mystères, dont le mode de vie et la vision du monde s’estompent dans la brume du passé. Et pourtant, leurs symboles ont gardé toutes leurs significations ; nous les retrouvons partout : sur le portail de vénérables églises, les calvaires, sur les pierres tombales rongées par le temps, sur des bijoux et des objets d’art.


Dans cet ouvrage, le Dr Sabine Heintz directrice du département de celtologie à l’Université Humboldt de Berlin, interprète pour nous les images et symboles de l’antiquité celtique, qui sont le mystère de notre passé. Le Triskell, avec ses courbes, est symbole de dynamisme, d'enthousiasme, contrairement aux croix figées. Les branches d'un Triskell doivent toujours tourner dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, qui est le sens sacré (paix). Lorsque les branches d'un Triskell ne tournent pas dans ce sens-là, on dit que c'est signe de guerre ou de conflit (sens maléfique).

En tout cas, ce qui est sûr c'est que le Triskell est devenu le symbole Inter celtique le plus rependu.

Son origine est très ancienne, il est antérieur à -400 av JC... C'est un symbole qui a toujours été très utilisé par les celtes.


Y est développé : le symbolisme animal, des végétaux et arbres, des pierres, des croix, le soleil, la lune, les triangles, les triades, les triskèles, les chiffres, le culte de l’eau, et la magie féminine.

 

12 M

mandalas celtes

Klaus holitzka

COURRIER DU LIVRE

 1997

De plus en plus de gens savent aujourd’hui que le vieux mot sanscrit de « mandala » signifie le centre, le cercle magique, le mystère, et toujours plus nombreux sont ceux qui cherchent et trouvent leur calme et leur force intérieurs dans la contemplation ou le dessin d’un tel « cercle magique ».

 

Il semble, à notre époque où les valeurs et les traditions religieuses et profanes se désagrègent de plus en plus et où les nouvelles valeurs demandent encore à être créées, que l’on se tourne instinctivement vers un symbole dont l’origine remonte à la nuit des temps. Un symbole qui, jusque dans sa forme la plus sobre, représente le fondement de toute existence : le cercle, symbole de vie éternelle. Le mandala est la structure de base de la création elle-même. Nous le découvrons dans la plus petite parcelle d’élément dont se compose le monde visible, mais aussi quand nous réfléchissons sur nous-mêmes.

 

Le mot "mandala" provient du sanskrit et signifie « cercle » et aussi « centre ». C'est donc une image organisée autour d'un point central et qui figure la représentation symbolique du monde et de l'univers, tant intérieurs qu'extérieurs.

Véritable sacralisation du cercle, on le rencontre dans toutes les cultures du monde, d'Afrique en Amérique, en passant par l'Asie, l'Océanie et l'Europe. On retrouve également ce dessin dans des constructions comme Stonehenge et les Celtes en firent largement usage dans leur art. Au Moyen-Âge, il prendra l'aspect des fameuses rosaces de cathédrales et durant la Renaissance, mais surtout à partir du 17e siècle, les jardins des châteaux seront aménagés selon le même type de géométrie. On pense notamment à celui de Vaux-le-Vicomte, dessiné par Le Nôtre (1613-1700), le célèbre paysagiste qui créa plus tard les jardins du château de Versailles.

 

merlin l’enchanteur

Jean markale

Edition RETZ

 1981

Qui est Merlin l’Enchanteur ? Des images récentes en ont fait un magicien toujours prêt à plaisanter, à jouer des tours. Mais c’est réduire ce personnage à peu de choses. Merlin est en effet l’incarnation la plus audacieuse qui n’ait été jamais faite de la Sagesse.

 

À travers lui, à travers ce conseiller du roi Arthur, organisateur de la Table Ronde, se cristallisent les rapports entre l’Homme et la Nature, entre le Passé et l’Avenir, la connaissance des pouvoirs cachés qui sont à la disposition de l’être humain, mais dont il ne sait pas se servir.

 

Retour à la Nature ? Certes, l’idée est à la mode. Mais Merlin, tel qu’il est décrit dans les textes du Moyen Âge, nous montre le chemin qu’il faut suivre pour redécouvrir les choses. Dans sa retraite de Brocéliande, Merlin parle. Il suffit de l’écouter. Il nous raconte sa quête du Sacré, sa quête de l’Amour. Car l’Amour est essentiel dans l’expérience initiatique de Merlin.

 

Tout le monde connaît son aventure avec Viviane. Mais sait-on quel est le sens de cette aventure ? Viviane, la mystérieuse fée de la forêt, est également l’une des incarnations les plus fortes de la Féminité et de l’Amour. Inceste symbolique, dira-t-on.

 

Pourquoi pas ? Nous sommes dans le domaine du sacré, et rien de ce que font les divinités n’est immoral. Et pourquoi Merlin, aujourd’hui ? Parce que c’est un personnage de tous les temps, mais qui nous touche particulièrement : il correspond en effet à ce que nous cherchons confusément à l’aube de l’an 2000, il trace la voie de notre éternelle quête magique.

 

MYTHOLOGIE CELTIQUE   B.A- BA

THIERRY  JOLIF

Edition PARDES

 2002

La doctrine traditionnelle des druides et la religion celtique ne nous sont parvenues que de façon fragmentaire. L’étude mythologique, basée sur l’analyse et la comparaison des textes irlandais et des informations des auteurs classiques concernant les Gaulois, reste la seule voie possible pour une compréhension nette et précise de la religion celtique. L’optique traditionnelle a en outre, permis de découvrir la richesse et la hauteur de vue de la tradition celtique en la comparant à celle qui, dans le domaine indo-européen, fut, semble-t-il, la plus proche : la tradition indienne.

 

Les faits mythologiques représente aujourd’hui la vois d’accès la plus directe à la compréhension de l’univers spirituel des Celtes qui, s’il reste mystérieux et largement incompris, offre néanmoins une perspective métaphysique des plus importantes. Perspective qui ne peut être approchée autrement que par une étude précise des fonctions des principaux dieux celtiques, que ceux- ci soient irlandais (Dagda, Ogma, Lug) ou gaulois (Ogmios, Taranis, Lugus ou Teutatis).


Lorsque, comme c’est le cas pour les Celtes, un peuple ne nous a transmis que ses mythes, nous devons en extraire les spéculations métaphysiques ou simplement religieuses. En effet, la règle druidique qui interdisait de mettre par écrit leurs enseignements a eu pour conséquence de nous priver de la théologie et de la doctrine métaphysique des druides qui furent à l’origine des récits qui nous sont parvenus. Lorsque, comme en Irlande, c’est à la christianisation que nous devons la transmission des récits mythiques, il convient de ne pas tenter une approche trop directe du contenu doctrinal et surtout de ne pas se laisser berner par l’évhémérisation (doctrine philosophique selon laquelle les dieux de l’Olympe auraient  été des êtres humains, divinisés après leur mort), parfois complète des personnages.

 

Ce fait, que certains scientifiques ont reproché aux textes irlandais doit être considéré comme une ingénieuse idée, car sans cette évhémérisation des dieux, l’Eglise n’aurait pu tolérer que ces récits perdurent. Nous pouvons donc être reconnaissant au christianisme de nous avoir conservé (ce que le paganisme romain ne sut ou ne voulut pas faire) une documentation aussi précieuse. Grâce à elle, il est possible d’avoir une idée plus précise de ce que fut la tradition celtique. Le mythe est donc notre seul appui, la seule base possible à une étude sérieuse scientifique et traditionnelle. Néanmoins, il doit être bien compris que le mythe n’est pas et ne peut être toute la doctrine, il n’en représente d’ailleurs qu’une infime partie.

 

Le récit mythique fit certainement partie de la formation et de l’éducation de l’aristocratie celtique dans son ensemble, son exégèse et son analyse herméneutique devaient être réservées à ceux qui étudiaient afin de devenir druides. Si le mythe n’est pas une invention poétique, son origine est inconnue et remonte à ce que l’on nomme communément l’aube des temps, et son principal problème est celui de la transmission car si comme en Irlande ses récits furent couchés sur papier par des moines chrétiens , en Gaule nous devons nous contenter des témoignages, souvent douteux, d’auteurs grecs ou romains. Enfin autre écueil important, c’est celui du copiage et du recopiage, par des copistes- moines en général- qui ont pris ces récits mythiques pour des histoires vraies et les ont enjolivées et quelquefois déformées pour les besoins do moment.

12 O

otto rahn – croisade contre le graal

Otto rahn

Edition PH. SCHRAUBEN – Réédition 1974

1985

En 1933, paraissait en Allemagne sous le titre Kreuzzug gegen den Graal, un ouvrage curieux qui allait susciter bien des polémiques, dans son pays d’origine d’abord et dans toute l’Europe ensuite. Son auteur, décédé mystérieusement en 1939, intéressa les historiens à plus d’un titre suite aux fouilles qu’il avait entreprises dans les fameuses grottes cathares de Lombrives, d’Ornolac et des environs. Secondé qu’il était dans ses recherches par des personnages aussi connus qu’Antonin Gadal et Déodat Roché, Otto Rahn est indissociable à présent de ces grands Quêteurs de la Lumière qui ont marqué à tout jamais de leur empreinte l’histoire récente de Montségur.

Trente-cinq ans après sa mort, reparaît l’œuvre d’Otto Rahn, discutée, souvent mal comprise, et cependant combien riche et combien attachante. Qui était Otto Rahn ? Un poète, passionné d’histoire des religions, sensible, intuitif, tolérant et cependant formé à l’école d’une discipline historique sévère, nous dit Karl Rittersbacher – exégète et préfacier de l’édition allemande.
Son œuvre, si elle est inspirée dans le style, reste toujours étayée par le document. Son originalité est d’avoir fait la synthèse d’éléments apparemment sans liens et d’avoir dans le « labyrinthe des légendes » déroulé le fil qui les unit entre elles.

Otto Rahn, moderne chevalier du Graal, est mort en endura sur le glacier de l’Empereur sauvage en 1939. Sa tolérance à l’égard des Juifs, si apparente dans la Croisade contre le Graal, ses recherches sur l’Inquisition, sa réprobation des massacres, des geôles, des tortures, des annexions injustifiables, attirèrent-elles l’attention des autorités nazies ? Subit-il des contraintes insupportables ? À ses amis de Fribourg, peu avant sa mort, il dira : « J’ai été dénoncé. » Plongé dans l’angoisse, désespéré de voir sa patrie s’enfoncer dans le crépuscule des dieux barbares et la croix crochue succéder à la croix sanglante des barons du Nord, Rahn, dans les premiers jours de mars 1939, gravit, comme le firent les derniers Parfaits Cathares, les pentes enneigées de la montagne où il fut trouvé mort de froid le 13 mars. Auparavant il avait écrit : « Il est impossible à l’homme tolérant que je suis de vivre dans ce pays. Qu’est devenue ma belle patrie ? »

Otto Rahn avait été mandaté par un groupe occulte, afin d’essayer de trouver des traces du graal et peut être, trouver des trésors cathares, ce groupe s’appuyait sur le livre d’Ulrich de Mayence (1486-1558) « l’Arbor Mirabilis » appelé aussi la Bible de l’an 2000. Ulrich dans cet ouvrage décrit certaines prophéties à venir. Maître à penser de Nostradamus il crée également la secte de « l’Eklesia des Kataugues ». Ulrich de Mayence fera plusieurs voyages du coté de Limoux afin de rechercher des traces du St Graal, mais apparemment sans résultat. Otto Rahn suite à la lecture de ce livre passera du temps dans le pays cathare à partir de 1931 et y reviendra vers 1937 sur ordre des nazis.

 

OTTO RAHN - du catharisme au nazisme – le mystÈre otto rahn

Christian bernadac

Edition FRANCE-EMPIRE

 1978

En 1931 s’installe en Ariège un jeune universitaire allemand, Otto Rahn, qui prépare un ouvrage sur le catharisme, tout en veillant au développement d’un hôtel qu’il a pris en gérance. Très vite la police enquêtera sur les étranges locataires des « Marronniers », connus pour la plupart des Services de contre-espionnage français. Très vite des journalistes régionaux s’étonneront des méthodes de ce « curieux chercheur » qui n’hésite pas à dessiner des faux symboles sur les parois des cavernes pour mieux étayer ses thèses. Déclaré en faillite par le Tribunal de Commerce de Foix, Otto Rahn, échappe à l’emprisonnement en s’enfuyant.


Son livre « Croisade contre le Graal » paraîtra quelques années plus tard en Allemagne. Affirmant que Montségur est le château du Graal, il sera le point de départ de ce « renouveau du catharisme » et des pèlerinages qui ne cessent de se développer autour des « murailles sacrées », des ‘temples » et des pseudos « grottes initiatiques » de l’Ariège.


Choyé, honoré par les nouveaux maîtres de l’Allemagne qui voient dans « la Croisade contre le Graal » un « moment » de la pensée national-socialiste Otto Rahn est admis au saint des saints : l’état-major privé du Reichsführer SS Heinrich Himmler. Au mois d’avril 1939, Karl Wolff, le chef d’état-major d’Himmler, fera paraître dans un quotidien berlinois un faire-part annonçant la mort d’Otto Rahn « dans une tempête de neige ».


Depuis la fin de la guerre, des centaines de légendes ont été brodées autour du « héros » et de sa « disparition ». Christian Bernadac a ouvert la première enquête sur ce personnage hors-série et la réalité, une nouvelle fois s’avère plus romanesque que le roman. Il n’y a pas un « mystère Otto Rahn », mais des dizaines et des dizaines de « mystères Otto Rahn ». Si Otto Ranh est venu en Ariège, c’est qu’il était en mission d’espionnage et d’action psychologique. Si Otto Rahn a démissionné de la SS c’est parce ce que sa mère et sa grand-mère étaient juives. Si le chef d’état-major d’Himmler a annoncé sa mort c’est pour que Otto Rahn puisse réapparaître sous une autre identité, etc.


Christian Bernadac, avançant de « coïncidence en coïncidence » propose une solution au « Mystère Otto Rahn ». Otto Rahn serait devenu Rudolf Rahn, collaborateur d’Abetz à Paris avant de terminer la guerre Ambassadeur du Reich à Rome, alors que le chef militaire en Italie était ce même Karl Wolff qu’il aurait connu à Ussat-Les-Bains avant de le retrouver à l’état-major privé d’Himmler. Oui ! Aucun romancier n’aurait pu imaginer un tel destin.


Le « Mystère Otto Rahn » est un livre qui ne ressemble à aucun autre ; si l’enquête occupe le corps principal de l’ouvrage, Christian Bernadac profite « des jours et des lieux » pour « débarbouiller » le catharisme des mensonges, des invraisemblances, des détournements, des mystifications dont l’ont affublé charlatans, « exploiteurs de lumières » et membres de sociétés ésotériques ou secrètes. Une œuvre salutaire qu’attendaient les véritables amoureux de Montségur et des « Parfaits ».

 

 otto rahn – faux cathares & vrai nazi

 Mario baudino

 Edition  PRIVAT

  2007

Toulouse, 1234 : un évêque catholique extorque par la ruse la profession de foi d’une vieille femme cathare sur son lit de mort. Paris, 1930 : à la Closerie des Lilas, quelques intellectuels fantasment sur les trésors mystérieux censés avoir appartenu aux cathares exterminés au XIIIème siècle, au cours de la croisade lancée contre eux par le pape Innocent III. Pour le plus jeune d’entre eux, Otto Rahn, c’est une révélation. Pendant deux ans, ses recherches vont le conduire vers le château de Montségur qu’il identifie comme « le château fort du Graal décrit dans le récit de Perceval ». Ses thèses transforment cette fable locale en une mythologie européenne vouée à influencer le sommet du régime nazi.


Dans ce passionnant essai biographique qui se lit comme un roman, très bien documenté, Mario Baudino fait se rencontrer deux récits : l’histoire médiévale méridionale et celle, pétrie de mysticisme et de romantisme, d’Otto Rahn, porte-drapeau autoproclamé des cathares, devenu ensuite un intime de Himmler. L’auteur pose un regard neuf sur la sombre légende d’Otto Rahn, dont la mort, en mars 1939, dans le froid glacial des Alpes autrichiennes, reste une énigme encore jamais élucidée.

 

« Au début de cet après-midi d'automne, sur l'esplanade de l'abbaye, un cortège de voitures officielles s'immobilise. Une vingtaine d'officiers nazis en uniforme noir, escortés par des responsables franquistes, en descendent. A leur tête, Heinrich Himmler, le chef des SS. Le bras droit d’Hitler. Pour accueillir cette inquiétante délégation, c'est un moine âgé de 30 ans, Andreu Ripol, qui est dépêché. Officiellement, il est le seul à parler allemand dans l'abbaye. «En réalité, l'abbé, Antoni Maria Marcet, répugnait à recevoir lui-même l'homme qui persécutait les congrégations bénédictines en Allemagne», explique Hilari Raguer, 78 ans, un moine de Montserrat, également historien, qui fut l'ami de Ripol pendant quarante ans, jusqu'à son décès, en 2002.

 

 Bien des fois, les deux religieux ont évoqué cette invraisemblable visite guidée pendant laquelle Heinrich Himmler, le chef de l'appareil répressif du régime nazi, le responsable du système concentrationnaire et d'extermination des juifs, allait peu à peu dévoiler ses étranges desseins, que raconte dans L'Abbaye profanée, un roman-enquête, l'écrivain espagnol Montserrat Rico Gongora . Dans la basilique, flanqué de son escouade - Ripol avait été impressionné par «ces officiers, tous grands, blonds, avec les yeux bleus» - le Reichsführer SS passe sans s'arrêter devant la statue de la Vierge noire. «Un chevalier ôte son couvre-chef devant une dame...», glisse le moine.

 

Son excellence n'est pas intéressée par les histoires religieuses!» rétorque Karl Wolff, chef d'état-major - futur général de la Waffen-SS qui négociera, en 1945, la reddition des troupes allemandes en Italie. Peu après, le chœur des enfants, présenté par le frère Gregori Estrada, est congédié avant même d'avoir chanté.

Plus loin, dans le monastère, Himmler désigne une tombe ibère: «C'est un tombeau nordique!» Puis il se lance dans une interprétation stupéfiante de la Bible, expliquant qu'Esaü était juif, alors que son frère Jacob, ancêtre de Jésus, était aryen... «Vous savez qu'ils étaient jumeaux?» réplique alors Andreu Ripol. Enfin, parvenu devant la bibliothèque de l'abbaye, le dignitaire nazi interroge: «Avez-vous des archives sur le Graal?» Décontenancé, le moine lui fait remarquer que, si de tels documents avaient existé, ils auraient été emportés par les armées napoléoniennes, qui avaient pillé l'édifice en 1811... Le périple se termine par un aller-retour en funiculaire jusqu'au sommet de Sant Joan, d'où la vue embrasse les pitons fantasmagoriques de la sierra. 

 

Pour Heinrich Himmler, qui a alors 40 ans, cette visite à l'abbaye n'a rien d'un caprice. Chef des SS depuis 1929, avant la prise du pouvoir par Hitler, cet ancien éleveur de poulets a bâti son «Ordre noir» sur un modèle mêlant mythologie germanique, symbolique médiévale, rituels néopaïens et occultistes. Le sigle SS lui-même, semblable à un double éclair, est stylisé suivant l'ancien alphabet runique. Censés descendre d'hypothétiques peuples hyperboréens, les membres de l'Ordre doivent être l'incarnation du «héros nordique». Des soldats d'élite dont la brutalité barbare scelle l'appartenance à une confrérie sanglante. Pour légitimer cette fascination pour le mal, leurs chefs créent leur propre cosmogonie, délirante. Himmler est lui-même féru de mysticisme, de spiritisme et d'astrologie. Ancien catholique, il a embrassé le paganisme. 

 

Dans sa garde rapprochée figurent d'étranges personnages. Comme Karl Maria Wiligut, alias «Weisthor», colonel lors de la Première Guerre mondiale. Se prétendant l'héritier d'une religion primitive, cet auteur de pamphlets antijuifs, antichrétiens et antimaçonniques est interné pour cause de schizophrénie et de mégalomanie, puis déclaré irresponsable par un tribunal en 1924. Ce qui ne l'empêchera pas de devenir le responsable de la «Section de recherches historiques» au sein du Reichsicherheitshauptamt (RSHA), le Bureau central de la sécurité du Reich, coeur de la machine SS. Surnommé «le Raspoutine de Himmler», Weisthor aurait notamment dessiné la bague décorée de têtes de mort, de svastikas et de symboles runiques qui était décernée aux officiers méritants, mais aussi présidé à des rituels païens, comme le «baptême» du fils aîné de Karl Wolff, en 1937. 

 

Dans cet aréopage, un autre personnage hors du commun joue un rôle central: Otto Rahn, l'homme qui a mis Heinrich Himmler sur la piste du Graal. Piqué de littérature médiévale, cet aventurier cherche à démontrer la véracité historique du poème épique Parzifal, écrit en 1205 par le Bavarois Wolfram von Eschenbach. Au terme de sa quête, Parzifal, chevalier au coeur pur, parvient à atteindre le Graal et guérit le roi mourant dans son château, au Mont du Salut: Montsalvat. Ce thème sera repris par Richard Wagner, le compositeur fétiche des dirigeants nazis, dans son opéra Parsifal (1882), dont les premiers vers rappellent: «Dans le ciel se trouve un château et son nom est Montsalvat.» 

 

«Otto Rahn était persuadé que Montsalvat était en réalité Montségur, la dernière forteresse des cathares, où ces derniers auraient caché le Graal», explique Montserrat Rico Gongora. Dans les années 1930, il mène des recherches en Ariège, en particulier autour de Montségur, où, le 16 mars 1244, 225 cathares, hommes et femmes refusant d'abjurer leur foi, furent brûlés par les représentants de l'Inquisition. Dans le premier de ses deux livres, Croisade contre le Graal (1933), Otto Rahn, adepte des théories nazies, n'hésite pas à présenter ces dissidents chrétiens comme des aryens païens, adorateurs d'un Graal qu'ils voyaient comme une pierre précieuse, symbolisant un rite solaire... En 1936, remarqué par Himmler, il est incorporé à la SS. Ses livres sont distribués aux officiers, propageant ainsi le mythe de la présence possible du Graal dans les Pyrénées. La revue de la SS, Das Schwarze Korps, a publié plusieurs articles sur le saint calice (la dernière coupe de Jésus), conservé depuis le haut Moyen Age à la cathédrale de Valence, en Espagne, en se demandant si c'était le Saint-Graal. Cette coupe de calcédoine, soutenue par une colonne et deux poignées, qui repose sur une base rehaussée d'or et de pierres précieuses, a été vénérée par les papes Jean-Paul II, en 1982, et Benoît XVI, en 2006, lors de leur visite à Valence. 

 

Mais, au cours des siècles, pour la soustraire aux risques de vol ou de destruction, la relique a été déplacée et cachée à maintes reprises dans différentes régions espagnoles. Au point d'alimenter les rumeurs de substitution et les fantasmes. D'ailleurs, le Virolai, le cantique à la gloire de la Vierge noire de Catalogne, n'évoque-t-il pas une «fontaine mystique de vie»? Pour certains hiérarques SS, obsédés par leur quête, si Montsalvat, ce château dans le ciel, n'est pas Montségur, il pourrait bien être Montserrat, cette étrange montagne célébrée par les auteurs romantiques allemands, notamment Goethe... D'où cette visite en force. 

 

Pourquoi Heinrich Himmler tenait-il à ce point à mettre la main sur le Graal, symbole d'une foi qu'il avait reniée? «Il y voyait probablement une source de pouvoir et de force digne d'un chef», estime le père Hilari Raguer. «Pour lui, c'était un objet magique, un talisman qui pouvait donner la victoire à l'Allemagne nazie et lui conférer des pouvoirs surnaturels», avance Montserrat Rico Gongora. Elle va plus loin: «Je pense que son obsession de démontrer les origines aryennes de Jésus était une façon pour lui de justifier sa haine antisémite et la mise en oeuvre de l'extermination des juifs.» Seule certitude: le 23 octobre 1940, le Reichsführer SS repart les mains vides de Montserrat. A Barcelone, un dîner en son honneur est organisé dans la salle des Chroniques, en présence de chefs militaires franquistes et de notables. Après le repas, la délégation nazie inspecte une salle de torture. Visite de routine, en quelque sorte. Le lendemain, Heinrich Himmler rentre à Berlin. Loin du Graal et des mythes chevaleresques, il retourne à sa principale mission: la planification du plus grand massacre de l'Histoire »

 

otto rahn – la cour de lucifer

Otto rahn

Edition Tchou

 1974

À en croire l’histoire officielle, la civilisation européenne médiévale devrait tout – ou presque – au christianisme. Un regard tant soit peu lucide jeté sur le millénaire qui s’étend (en gros) de l’évangélisation des Gaules à l’extermination des cathares d’Occitanie suffit à faire éclater l’absurdité d’une telle affirmation.


L’art et la poésie des XIIème et XIIIème siècles sont encore tout imprégnés de mythologie celtique.

 

Ainsi en va-t-il de la légende du Graal, qui prend directement sa source dans les textes sacrés de l’époque druidique, et que célébreront avec une même ardeur Minnesänger allemands et troubadours dévoués à la cause des « Albigeois ».

 

Car le catharisme, qui s’était répandu dans tous les pays de langue d’Oc (mais que l’on rencontrait aussi en Allemagne), avouait plus d’une parenté avec les croyances « païennes » de la Gaule chevelue et de l’antique Germanie.

 

Aussi ne faut-il pas s’étonner si les papes de Rome ne voulurent voir dans « l’Église d’Amour » dont se réclamaient les martyrs de Montségur qu’une entreprise du démon, le dernier refuge des sectateurs de Lucifer.


C’est le témoignage de ces martyrs qu’Otto Rahn veut faire entendre ici. La Cour de Lucifer réunit tous ceux qui payèrent de leur vie leur attachement à la lumière d’une foi plus pure (Lucifer n’est-il pas, après tout, l’ange « porteur de la lumière ? », tous ceux que Rome persécuta au nom de la Croix : cathares du Languedoc et de Haute-Hesse, vaudois de Lyon et de Provence, lollards d’Angleterre, hussites de Bohême, protestants de Rhénanie, camisards des Cévennes.

 

 À eux est dédié ce livre qui est d’un poète autant que d’un érudit, livre de ferveur et d’indignation.

12 R

RÉsurgences du manichÉisme

Déodat rocheT

société des études cathares

 1981

Une étude sur les Ismaéliens, les frères de la pureté, les Cathares et les Rose-Croix et leurs points communs dans la filiation.

 

Le catharisme est connu grâce à trois catégories de sources historiques. Tout d'abord, les textes cathares eux-mêmes. Ils devaient être assez nombreux, mais la persécution les a, pour la plupart, fait disparaître. Nous sont quand même parvenus deux traités dogmatiques et deux rituels. L'un de ces traités, conservé à Florence, est un manuscrit latin des environs de 1260, résumant un vaste ouvrage que le docteur cathare Jean de Lugio, de Bergame, avait composé peu après 1230 : le Livre des deux Principes. L'autre, découvert à Prague en 1939, est la copie, toujours en latin, d'un traité anonyme composé en Languedoc au début du XIII° siècle, et dont l'auteur fut peut-être le Parfait Barthélémy de Carcassonne.

Si ces documents sont extrêmement précieux pour la connaissance de la théologie dualiste, les deux rituels ne le sont pas moins en ce qui concerne la liturgie : aussi bien le Rituel latin de Florence, que le Rituel occitan conservé à Lyon avec la totalité du Nouveau Testament traduit en occitan à l'usage des cathares languedociens.

Tous documents qui datent des environs de 1250. Il faut leur ajouter quelques Apocryphes, c'est-à-dire des textes d'inspiration chrétienne utilisés par les cathares, mais qui, non orthodoxes, n'ont pas été retenus comme Ecrits canoniques.

Tout aussi utiles, les ouvrages de controverse par lesquels les théologiens catholiques analysaient et tentaient de réfuter le catharisme. On en connaît plus de trente, écrits à la fin du XII° siècle et tout au long du XIII°, au demeurant d'importance et de valeur inégales. Il serait puéril de croire qu'ils déformaient à plaisir la religion qu'ils combattaient ; leurs auteurs mettent eux-mêmes leurs lecteurs en garde contre les calomnies faciles et les accusations ridicules dirigées parfois contre les cathares. Seuls les intéressent les points sérieux de doctrine, qu'ils discutent avec âpreté, mais avec, dans l'ensemble, une grande honnêteté intellectuelle ; c'est en particulier le cas du Liber contra Manicheos de l'ancien vaudois converti Durand de Huesca, de la Summa quadrapartita, écrite à Montpellier par Alain de Lille, ou de la Summa adversus catharos de Moneta de Crémone, pour ne citer que les plus importants, sans oublier bien sûr la Summa de l'Italien Rainier Sacconi, qui se fit dominicain et inquisiteur après avoir été dix-sept ans Parfait cathare, et qui savait mieux que tout autre ce qu'était le catharisme.

 

Le dernier groupe de documents, ce sont les sources judiciaires, c'est à dire les interrogatoires conduits par l'Inquisition pendant près d'un siècle à partir de 1234. Particulièrement abondantes pour le Languedoc (près de 7 000 dépositions conservées, qui nous font connaître plus de mille Parfaits et quelque 40 000 croyants cathares), ces sources sont encore en grande partie inédites (sauf les registres des inquisiteurs Jacques Fournier et Geoffroy d'Ablis). Elles contiennent une prodigieuse quantité d'informations sur la société du temps, et nous restituent le catharisme vécu. Quand il y est question de doctrine, des croyances comme des rites, ce qu'elles révèlent se recoupe bien avec ce que nous apprennent les autres sources. De toute façon, il suffit d'être un peu familiarisé avec ces documents, pour déceler sans trop de peine les faux fuyants, les ruses, voire les mensonges des gens interrogés. 

 

Depuis Déodat Rochet, la recherche historique, utilisant des sources inconnues ou insuffisamment exploitées auparavant, a considérablement affiné la connaissance qu'on avait jadis du catharisme, et l'a même assez profondément modifiée. Sans qu'on ait pour autant résolu la mystérieuse question de ses origines, on ne voit plus aujourd'hui le catharisme comme l'héritier direct du manichéisme persan, par l'intermédiaire de diverses sectes « hérétiques » telles que les Pauliciens ou les Messaliens. Que le catharisme rejoigne sur des points précis la religion de Manès ne veut pas dire qu'il en découle. L'univers conceptuel des textes cathares est totalement étranger, dans son vocabulaire, dans ses images, dans ses mythes, à celui des écrits manichéens.

 

Au demeurant, un certain nombre de croyances fondamentales du catharisme sont antérieures à Manès, qui les a certainement puisées lui-même chez les sectes gnostiques au sein desquelles il fit son éducation : l'idée qu'il y a deux Principes créateurs opposés, que l'âme est incréée et que, parcelle de substance divine, elle est exilée dans un monde mauvais, prisonnière de la Matière et du Temps qui lui ont fait oublier sa véritable essence ; l'idée que le salut doit nécessairement passer par une initiation, par l'infusion d'une connaissance illuminatrice ; tout cela, qui est à la fois manichéen et cathare, fut d'abord gnostique. Si bien que, plutôt que de tenter de retrouver de très hypothétiques filiations, la recherche s'oriente aujourd'hui vers certains courants du christianisme primitif qui, sans pouvoir pour autant être totalement assimilés au gnosticisme, ont pu subir l'influence de la Gnose et infléchir dans un sens très particulier la lecture et l'interprétation du Nouveau Testament. De même certains Pères de l'Eglise, tout particulièrement l'Alexandrin Origène (II° siècle) ne sont sans doute pas étrangers à l'élaboration du système religieux des cathares.

 

A noter enfin que la recherche contemporaine tient pratiquement pour acquis que le bogomilisme bulgare du XII° siècle et le catharisme que l'Occident connut du XII° aux XIV° siècles, constituent en fait une religion unique. C'est d'ailleurs un « pope » bogomile de Constantinople, Nicétas, qui vint présider en 1167 le concile cathare de Saint-Félix-de-Caraman près de Toulouse.

 

12 S

 

spirales & triskels celtiques

David balade

OUEST-FRANCE

 2008

Par une nouvelle sélection de motifs, l’auteur, David Balade, nous révèle les différentes sources d’inspiration et les styles ayant contribué à l’évolution de l’ornementation celtique.


Dans Spirales & Triskels, le lecteur découvre le parcours stylistique effectué par les Celtes depuis les origines de la spirale jusqu’à ses dernières et somptueuses manifestations en Irlande. On découvre également que dans certaines contrées le graphisme de la spirale s’est largement émancipé. Un autre motif issu du jeu combinatoire des spirales, virgules et autres motifs curvilignes : le triskel, symbole identitaire des celtes, entraîne le lecteur vers ses différentes formes. Entre chaque chapitre : des schémas de construction ; à la fin de l’ouvrage : des motifs originaux à décalquer.

 

La triple spirale est un symbole celtique et pré-celtique (on en trouve des exemples dans d’autres cultures, mais sa fréquence chez les Celtes et leurs prédécesseurs fait qu’on l’associe immanquablement à cette culture), que l’on trouve sur un certain nombre de sites mégalithiques et néolithiques irlandais, notamment sur la pierre d’entrée et à l’intérieur de la tombe à couloir de Newgrange. Considérée par beaucoup comme un symbole des anciennes croyances celtiques et pré-celtiques, le motif apparaît sous diverses formes, gravé sur la pierre de certains monuments et il est probablement à l’origine du triskel que l’on trouvera plus tard dans les manuscrits chrétiens de l’art celte insulaire.

 

On ignore ce que le symbole signifiait pour les païens qui bâtirent Newgrange  et les autres monuments.  Lorsque le christianisme fit son apparition en Irlande (5e siècle), le symbole prit une nouvelle signification, représentant la Trinité (le Père, le Fils et l’Esprit Saint) et, par conséquent, l’éternité. Sa popularité est intacte de nos jours en tant que symbole de la foi pour les chrétiens d’origine celte du monde entier. Certaines spiritualités néo-païennes, comme le reconstructionnisme celte et la Wicca, utilisent le symbole pour représenter certaines triades de leur système de croyances. La Triple Spirale est même un des symboles principaux du Paganisme reconstructionniste celte, représentant souvent les “trois royaumes” – Terre, Mer et Ciel – ou un certain nombre de divinités qui sont décrites dans le folklore comme « triples ». Le dieu Manannán est sans doute celui qui est le plus souvent associé au symbole, mais certains l’utilisent comme symbole de la déesse Brighid. Certains Wiccans inspirés par le celtisme utilisent aussi le symbole pour représenter, le plus souvent, le concept de la triple déesse.

 

Selon Uriel’s Machine par Knight et Lomas (2003), la triple spirale pourrait représenter la période de 9 mois de la grossesse humaine, car le soleil met un quart de l’année pour aller de l’équateur céleste (équinoxe) à sa déclinaison nord ou sud (solstice), et vice versa. Pendant chaque période de trois mois, le trajet apparent du soleil dans le ciel forme une sorte de spirale. Ainsi la triple spirale représenterait 9 mois et fournirait une explication au lien entre le symbole et la fertilité.

 

SYMBOLES CELTIQUES     -    B.A - BA

THIERRY JOLIF

Edition PARDES

 2004

Les  symboles  forment l’alphabet du langage de la métaphysique universelle, c'est-à-dire de la haute spiritualité. Les druides, initiés occidentaux attachés à la Tradition Primordiale, ont usé des symboles avec art pour exprimer leur connaissance  de l’Ineffable, connaissance propre à la période cyclique qui fut la leur, mais qui, néanmoins, se trouva, en partie, transmise jusqu’à nous. Avec les mythes, les symboles celtiques sont nos seules portes d’accès pour une compréhension juste de ce que fut l’expression druidique et celtique de  la  Sophia  Perennis.

 

Dans ce petit livre des symboles celtiques, l’auteur présente les symboles récurrents en usage dans la tradition celtique, en ne perdant jamais de vue que, quelques fragmentaires et éparses que soient nos informations, l’expression symbolique fut, partout et toujours, une force unifiante. Ceci nous amènera, par exemple, à envisager les représentations de l’art celtique (trop souvent analysées du seul point de vue historique et esthétique) à la lumière du symbolisme verbal et des autres symboles majeurs mieux connus (parfois en apparence seulement).

 

A l’instar  de l’arbre et du bois, symboles majeurs de la tradition celtique, les symboles ont, avant tout – donc  par- delà les traditions particulières -  un rôle de support, essentiel, certes, mais qui ne doit pas masquer le but, à savoir : l’émergence de la pure intuition intellectuelle, seule capable d’appréhender les Principes Immuables

 

Au sommaire de cet ouvrage :

 

Pourquoi et comment un symbole celtique  -   Etymologie et herméneutique  -    l’art celtique  -   symboles picturaux  -   arbre de vie  -  carré et cercle  -  disques et entrelacs  -  le gui  -  le griffon et le losange  -   lotus  - palmette  -  rosace et spirale  -   svastika  -  triangle et triskèle  -  le symbole numéral  -  les couleurs symboliques   -   les forgerons  -  la décapitation  -   la harpe et l’hydromel  -   les abeilles  -  le bélier et le cerf  -  le dragon  -  papillon et sanglier  -  la nature comme reflet du monde divin   -    le symbolisme végétal   -   racines, croissance et connaissance  -  les arbres et les bois  -  le chêne et le coudrier  -  le gui et le gland  -   noisette et noix   -  la magie dans la tradition celtique  -  origine, symbolique et fonctions des oghams  

12 T

TRADITION CELTIQUE.                B.A-BA

THIERRY   JOLIF

Edition PARDES

2001

Inséparable de la tradition celtique, la doctrine des druides, ne nous est malheureusement que très difficilement accessible, et elle doit être approchée avec d’infinies précautions. En s’appuyant sur les plus sérieuses études scientifiques, ce livre tente de présenter une synthèse aussi exhaustive que possible de ce que cette inestimable tradition nous laisse entrevoir de ce qu’elle fut.

 

Il s’agit de présenter, d’une matière simple et précise, une matière complexe et souvent mal comprise, car elle est absolument irréductible aux catégories modernes. Chaque point de doctrine est donc ici présenté  dans de courtes et claires notices, de l’origine polaire de la tradition celtique à l’écriture magique des ogam, en passant pat l’oursin fossile ; l’immortalité de l’âme, le sacrifice, le temps et l’éternité.


Une plus large place est accordée à la notion essentielle de souveraineté, tant celle-ci semble encore mal comprise alors qu’elle  est l’un des  fondements  de la tradition celtique. Nous évoquerons aussi le problème de néo paganisme d’inspiration celtique, afin de permettre à chaque lecteur d’avoir une vision claire sur les différences fondamentales qui existent entre les druides de l’Antiquité et leur « successeurs » contemporains. A  la fin du livre sera analysé deux thèmes folkloriques bretons qui à eux seuls prouvent que la tradition celtique est bien morte malheureusement, ce qui n’enlève rien à  leur beauté et à  son intérêt.


La tradition est connaissance métaphysique et, à ce titre, elle se passe de rites extérieurs, ce que la religion à proprement parler ne saurait et ne pourrait accepter. La tradition est contemplation, la religion est acte, et si cette dernière ne peut se perpétuer sans contemplation, la  tradition, elle, reste toujours efficace même sans formes  extérieures  En terme hindous, il s’agit de la différence entre jnâna  et  bhakti, entre  connaissance intellectuelle  et  dévotion  volitive.

 

Dans le domaine celtique, toutefois, les choses ne peuvent se résumer totalement de cette façon. La prééminence de la classe sacerdotale nous oblige à plus de finesse dans l’analyse. En effet ; les druides avaient dans leurs attributions tout ce qui concerne le sacré, et nous aurons l’occasion de constater que, pour les sociétés celtiques, il n’existait pas de différences entre sacré et profane, ce dernier n’étant même pas concevable. Les druides représentaient et régissaient donc la tradition et la religion, cette dernière, pouvant bien sûr, appartenir à la sphère privée, et donc connaître, en fonction des clans et des familles, quelques adaptations particulières qui ne changeaient rien à la doctrine en tant que telle. On a pu parler de religion celtique, ou de religion gauloise, mais tout ceci ne découle que des changements, des adaptations encore une fois, apportés dans des régions et  à des époques  différentes.

 

Il paraît tout à fait certain que la tradition celtique doit être considérée comme un tout cohérent, comme un véritable corps de doctrine. La tradition elle-même confirme fort simplement ce que les études ont démontré : en effet dans certains écrits  de César à l’Irlande, nous apprenons que les druides s’instruisaient aux mêmes sources. César mentionne le fait, que les druides gaulois partaient recevoir leur enseignements en Grande Bretagne, ce que les textes irlandais corroborent , et nous verrons plus loin que la structure de la classe sacerdotale, elle-même, présente très peu de disparité en Gaule et en Irlande .

 

Les Celtes où qu’ils s’établissent, furent accompagnés des druides, c’est un fait et celui-ci ajouté aux autres ne fait que renforcer la conviction que la tradition celtique fut longtemps  et parfaitement homogène, en  tout cas aussi longtemps que les pays celtiques furent indépendants. Que la religion le fut moins, c’est une perspective que nous ne pouvons ignorer,  mais  ceci  ressortira  toujours du  dualisme  religion/tradition  ou exotérisme/ésotérisme, mais : qui dit exotérisme dit en même temps ésotérisme, ce qui signifie que les énonciations du premier sont les symboles du second.

 

TRADITION      ÉTRUSQUE     B.A- BA

DANIEL   KIRCHER

Edition PARDES

 2002

Un peuple comme un individu, peut-il avoir une existence limitée et prédéterminée ? C’est là une des affirmations les plus surprenantes de la tradition étrusque. Du moins pour nous, Modernes, habitués à voir sans cesse le monde changer autour de nous et se perpétuer toujours sous ce changement, et nous serons, sans doute, plus étonnés encore d’apprendre que, d’une certaine façon, la science magique des Etrusques, leur avait permis de pronostiquer, avec une assez bonne approximation, la fin de leur propre peuple. En effet, les « libri fatales » des anciens devins et augures toscans avaient décrété que le « nomen etruscum », le nom étrusque, serait aboli après une durée de dix saecula.


Pour la tradition Etrusque, toute vie, tout devenir suivait un sort fixé à l’avance, aussi inéluctable que les saisons, qui se succèdent implacablement l’une à l’autre. Sans doute était-il possible, par des prières et des offrandes, de repousser quelque peu les échéances, d’obtenir, par exemple que l’été soit beau, ainsi que l’arrière-saison, mais cela ne changeait rien à l’inéluctabilité du terme. Le commencement et le terme des siècles étrusques étaient marqués par des signes envoyés par les dieux. Généralement, c’était une catastrophe naturelle, telle qu’un tremblement de terre ou une épidémie, voire une naissance monstrueuse, ou le passage d’une comète.

 

Vers l’an 88 av. J.C des devins annoncèrent la fin de l’Âge d’Or, on peut les comprendre : la guerre sociale venait de ravager l’Italie, pour l’apaiser, le Sénat avait dû accorder la citoyenneté romaine à tous les alliés demeurés fidèles. En -89, cette disposition fut étendue à tous les insurgés qui déposeraient les armes. L’Etrurie, de sujette qu’elle était, devenait donc pleinement romaine ! L’événement était fondamental, mais l’année -88 fut plus bouleversante encore. Ce fut l’année de la guerre de Mithridate : ce roi du Pont, ayant vaincu les proconsuls d’Asie, tout l’Orient se rallia à lui. Exacerbant les frustrations et les haines raciales, ce monarque avait donné l’ordre de massacrer tous les Italiens d’Asie (y compris les épouses, les esclaves affranchis et les enfants). Ce gigantesque pogrom avait fait 80.000 morts en un seul jour. A Rome même, les discordes civiles avaient pris un tour insurrectionnel : le consul Sylla « le couteau sous la gorge, fut conduit dans la maison de Marius » et contraint d’accepter les conditions de son rival. Son gendre, fut égorgé par les émeutiers. Puis Sylla rejoignit son armée et marcha sur Rome où pénétrant dans l’enceinte sacrée, il s’empara des chefs et pris le contrôle de la ville.


Au même moment quelques prodiges se produisirent qui renforcèrent les prophéties des devins qui ainsi annoncèrent la fin de l’ère Etrusque, avec l’assassinat de César en -44 et la reprise des combats entre Antoine et Octave, qui vit la mort d’Antoine et la prise du pouvoir par Octave, enfin une comète flamboyante traversa le ciel d’Italie, faisant dire au peuple que c’était l’âme de César qui montait au ciel. En l’an 54 de notre ère, mourrait l’empereur Claude, ce passionné d’antiquité avait entre autre  écrit une histoire des Etrusques en 20 volumes : les Tyrrhenica, cet empereur passait pour le dernier homme à parler la vieille langue étrusque. Ce qui est troublant, c’est que à partir du IIe siècle, l’archéologie ne trouve plus traces des Etrusques, car là ou se trouvait l’Etrurie, il n’y a plus que des Romains.

12 U

UN CATHARE AU XXe Siècle, DÉODAT ROCHER (1877-1978) Sa vie, son œuvre, sa pensée

José DUPRÉ

Edition La CLAVELLERIE

 2001

Fondateur des études cathares, il voua sa vie au catharisme. Il aborda plusieurs voies spirituelles fût Franc-maçon, membre de l’église gnostique, anthroposophe et termina ermite afin de pratiquer l’ascèse méditative des pères du désert. On ne peut pas s’intéresser aux cathares sans passer par lui.

 

Ci-dessous une très belle lettre de Simone Weil, qu'’elle envoya à Déodat en 1941, alors que le régime de Vichy venait de rayer Déodat du barreau des avocats

 

’Je viens de lire chez Ballard votre belle étude sur l’amour spirituel chez les cathares. J’avais déjà lu auparavant, grâce à Ballard, votre brochure sur le catharisme. Ces deux textes ont fait sur moi une vive impression.

 

Depuis longtemps déjà je suis vivement attirée vers les cathares, bien que sachant peu de choses à leur sujet. Une des principales raisons de cette attraction est leur opposition concernant l’Ancien Testament, que vous exprimez si bien dans votre article, où vous dites justement que l’adoration de la puissance a fait perdre aux Hébreux la notion du bien et du mal.

 

Le rang de texte sacré accordé à des récits pleins de cruautés impitoyables m’a toujours tenue éloignée du christianisme, d’autant plus que depuis vingt siècles ces récits n’ont jamais cessé d’exercer une influence sur tous les courants de la pensée chrétienne ; si du moins on entend par le christianisme les Églises aujourd’hui classées dans cette rubrique.

 

Saint François d’Assise lui-même, aussi pur de cette souillure qu’il est possible de l’être, a fondé un Ordre qui à peine créé a presque aussitôt pris part aux meurtres et aux massacres. Je n’ai jamais pu comprendre comment il est possible à un esprit raisonnable de regarder le Yahvé de la Bible et le Père invoqué dans l’Évangile comme un seul et même être. L’influence de l’Ancien Testament et celle de l’Empire Romain, dont la tradition a été continuée par la papauté, sont à mon avis les deux causes essentielles de la corruption du christianisme.

Vos études m’ont confirmée dans une pensée que j’avais déjà avant de les avoir lues, c’est que le catharisme a été en Europe la dernière expression vivante de l’antiquité pré-romaine. Je crois qu’avant les conquêtes romaines les pays méditerranéens et le Proche-Orient formaient une civilisation non pas homogène, car la diversité était grande d’un pays à l’autre, mais continue ; qu’une même pensée vivait chez les meilleurs esprits, exprimée sous diverses formes dans les mystères et les sectes initiatiques d’Égypte et de Thrace, de Grèce, de Perse, et que les ouvrages de Platon constituent l’expression la plus parfaite que nous possédions de cette pensée.

 

Bien entendu, vu la rareté des documents, une telle opinion ne peut pas être prouvée ; mais entre autres indices Platon lui-même présente toujours sa doctrine comme issue d’une tradition antique, sans jamais indiquer le pays d’origine ; à mon avis, l’explication la plus simple est que les traditions philosophiques et religieuses des pays connus par lui se confondaient en une seule et même pensée. C’est de cette pensée que le christianisme est issu ; mais les gnostiques, les manichéens, les cathares semblent seuls lui être restés vraiment fidèles. Seuls ils ont vraiment échappé à la grossièreté d’esprit, à la bassesse du cœur que la domination romaine a répandu sur de vastes territoires et qui constituent aujourd’hui encore l’atmosphère de l’Europe.

 

Il y a chez les manichéens quelque chose de plus que dans l’antiquité, du moins l’antiquité connue de nous, quelques conceptions splendides, telles que la divinité descendant parmi les hommes et l’esprit déchiré, dispersé parmi la matière. Mais surtout ce qui fait du catharisme une espèce de miracle, c’est qu’il s’agissait d’une religion et non simplement d’une philosophie. Je veux dire qu’autour de Toulouse au XIIe siècle la plus haute pensée vivait dans un milieu humain et non pas seulement dans l’esprit d’un certain nombre d’individus. Car c’est là, il me semble, la seule différence entre la philosophie et la religion, dès lors qu’il s’agit d’une religion non dogmatique. 

 

Une pensée n’atteint la plénitude d’existence qu’incarnée dans un milieu humain, et par milieu j’entends quelque chose d’ouvert au monde extérieur, qui baigne dans la société environnante, qui est en contact avec toute cette société, non pas simplement un groupe fermé de disciples autour d’un maître. Faute de pouvoir respirer l’atmosphère d’un tel milieu, un esprit supérieur se fait une philosophie ; mais c’est là une ressource de deuxième ordre, la pensée y atteint un degré de réalité moindre. Il y a eu vraisemblablement un milieu pythagoricien, mais nous ne savons presque rien à ce sujet. À l’époque de Platon il n’y avait plus rien de semblable, et l’on sent continuellement dans l’œuvre de Platon l’absence d’un tel milieu et le regret de cette absence, un regret nostalgique.

 

Excusez ces réflexions décousues ; je voulais simplement vous montrer que mon intérêt pour le catharisme ne procède pas d’une simple curiosité historique, ni même d’une simple curiosité intellectuelle. J’ai lu avec joie dans votre brochure que le catharisme peut être regardé comme un pythagorisme ou un platonisme chrétien ; car à mes yeux rien ne surpasse Platon. La simple curiosité intellectuelle ne peut mettre en contact avec la pensée de Pythagore et de Platon car à l’égard d’une telle pensée la connaissance et l’adhésion ne sont qu’une seule opération de l’esprit. Je pense de même au sujet du catharisme.

 

Jamais il n’a été si nécessaire qu’aujourd’hui de ressusciter cette forme de pensée. Nous sommes à une époque où la plupart des gens sentent confusément, mais vivement, que ce que l’on nommait au XVIIIe siècle les lumières constitue – y compris la science — une nourriture spirituelle insuffisante ; mais ce sentiment est en train de conduire l’humanité par les plus mauvais chemins. Il est urgent de se reporter, dans le passé, aux époques qui furent favorables à cette forme de vie spirituelle dont ce qu’il y a de plus précieux dans les sciences et les arts constitue simplement un reflet un peu dégradé. C’est pourquoi je souhaite vivement que vos études sur les cathares trouvent auprès du public l’attention et la diffusion qu’elles méritent. Mais des études sur ce thème, si belles qu’elles soient, ne peuvent suffire. Si vous pouviez trouver un éditeur, la publication de ce recueil de textes originaux, accessible au public, serait infiniment désirable’’.

 Un très beau livre. Nombreuses photos.

12 V

VIKING  - B.A.  – BA

Bernard MARILLIER

Edition PARDES

 2003

A partir de la fin du VIIIe siècle après J.-C.,  L’Europe occidentale eut à subir une longue période d’incursions de navigateurs scandinaves dont les objectifs étaient surtout les riches monastères, les églises et les cités. Ces intrépides marins, les Vikings, semèrent partout la terreur et la désolation. On connaît la célèbre prière qui s’élevait alors en maints points de la Chrétienté : «  Protège-nous, Seigneur, de la fureur des hommes du Nord !».


Telle est la réputation faite de rapacité, d’esprit de lucre et de cruauté, en forme d’image d’Epinal, que nous a léguée la postérité du Viking, « loup prédateur des mers.» L’étude approfondie des textes et les constantes découvertes archéologiques ont toutefois modulé cette sinistre réputation en nous révélant une réalité infiniment plus complexe. Durant trois siècles (VIIIe-XIe siècle), les bateaux vikings appareillèrent des ports scandinaves pour des expéditions à travers les mers de l’hémisphère Nord, dont le but n’était pas systématiquement le pillage, mais aussi les échanges commerciaux, l’exploration et la colonisation de terres vierges et même la création de principautés dont certaines devinrent, avec le temps, des puissants Etats.

 

On trouve, en effet, des établissements vikings des rivages de l’Amérique du Nord, voire de l’Amérique du Sud selon Jacques de Mathieu, aux confins du sous-continent indien, des côtes de l’Islande à celles de l’Afrique.

 

Les fleuves et les rivières du continent européen permirent aux Vikings d’atteindre en profondeur le cœur de L’Europe ; tandis que les cours d’eau russes, notamment la Volga et le Dniepr, véhiculaient les marchandises de toutes natures en direction de la mer Caspienne et de la mer Noire, au centre même des royaumes byzantins et musulmans avec lesquels les hommes du Nord nouèrent de solides liens commerciaux. La représentation du Viking pillard et cruel s’estompe alors au profit, plus juste et moins réducteur, d’un personnage méthodique et minutieux organisateur, un homme excellant dans les intrigues diplomatiques, se doublant bien souvent d’un homme d’affaires avisé et rusé.

 

Au XIe siècle, le monde Viking est stabilisé et organisé, car, à cette époque, les colons vikings sont définitivement installés et, bien souvent, assimilés aux populations locales, elles-mêmes d’origine indo-européenne à l’instar des Vikings. Le paganisme ancestral a fait aussi place, dans la plupart des cas, au christianisme. En terre scandinave, les états norvégien, danois et suédois sont devenus chrétiens, comme du reste les autres pays européens dont les vikings païens n’avaient cessé d’aborder les côtes et d’investir les territoires.

Au final, l’épopée viking fut l’une des épopées majeures de l’histoire européenne. Leur esprit d’aventure, de découvreurs de nouvelles terres, l’excellence de leur science nautique, leur hardiesse et leur intrépidité à surmonter les obstacles, leur univers mental qui les pousse au défi et au combat où l’homme affronte librement son destin, permirent aux Vikings, ces   romains de la mer, comme les qualifièrent certains auteurs, de devenir fécondateurs de terres et des bâtisseurs de villes, de royaumes et d’empires. A ce titre, l’aventure viking changea radicalement le visage politique, économique et géographique de l’Europe, changement dont les traces sont encore discernables de nos jours. 

 

visage du druidisme

André savoret

Edition Dervy

 1977

Naissance du druidisme et son développement en Gaule. Le Graal, sa magie, ses symboles, son organisation.

 

André Savoret (1898-1977) s’est intéressé très concrètement à l’alchimie et au druidisme dont il était membre, il eut pour maître Georges Richer, dit Auriger, élève de Pierre Dujols injustement oublié. Il marcha dans les pas de certains disciples de Monsieur Philippe, qu’il a pris pour maître, y compris au laboratoire. Poète et astrologue, on lui doit une traduction de la Nuée sur le Sanctuaire et des Essais chimiques de Karl von Eckartshausen. Il fut actif dans le néo-druidisme où il fut le druide Ab Gwalwys, dans le Collège bardique des Gaules où il eut pour compagnons de sentier Philéas Lebesgue et l’éditeur Jacques Heugel


Du Menhir à la Croix, Essais sur la triple tradition de l’Occident, publié en 1932, aux Editions Psyché, avec une préface de Philéas Lebesgue, et heureusement réédité aujourd’hui, témoigne du parcours personnel d’un véritable homme de désir en quête de la tradition occidentale et d’un druidisme sublimé à ses yeux dans le christianisme gaulois.

 

Vous serez déçus si vous abordez cette œuvre de Savoret comme un livre d’histoire, et l’auteur ne revendique d’ailleurs ni la qualité d’archéologue ni celle de préhistorien. En revanche, ce livre vous enchantera si vous vous intéressez à une autre histoire, qui ne se confond pas nécessairement avec l’histoire événementielle, mais n’en reste pas moins porteuse de sens et riche d’enseignement. En l’espèce, André Savoret s’inscrit dans la lignée de Fabre d’Olivet, envers lequel il reconnait sa dette, et de Saint-Yves d’Alveydre, avec qui il prend parfois ses distances.

Avec eux, Savoret nous introduit dans la linguistique sacrée que d’aucuns jugeront fantaisiste, et René Guénon, jadis, eut des propos très durs sur le travail de l’auteur. Pourtant, il est des étymologies fantaisistes au regard des linguistes qui n’en sont pas moins très riches d’enseignement, parce qu’elles ouvrent sur d’autres réalités que celles des langues profanes. Ne s’agit-il pas tout simplement de savoir de quoi on… parle ? Cette linguistique sacrée, indissociable chez Savoret comme chez ses illustres prédécesseurs, d’une histoire sacrée, est à retrouver, et, comme telle cette science est imparfaite, ce qui veut dire à parfaire. Visage du druidisme et Du Menhir à la Croix témoignent d’un moment de cette recherche. D’autres, comme le Dr Auguste-Edouard Chauvet sont allés plus loin que Fabre d’Olivet, Saint-Yves d’Alveydre ou Savoret. Mais sans eux ils ne seraient allés nulle part.

 


En complément Du Menhir à la Croix, il faut lire Visage du druidisme du même auteur, qui me semble, plus encore que son premier livre, influencé par certaines idées peu connues de Monsieur Philippe, dont Sédir s’est aussi discrètement fait l’écho. Il se murmure que Sédir, comme Savoret, en savaient long sur la mystérieuse Agartha, dont Saint-Yves, en 1886, révéla l’existence dans sa fameuse Mission de l’Inde. Mais qu’est-ce à dire ? Dans un domaine où, depuis des décennies, les affabulations ont la vie belle, souhaitons qu’un chercheur nous éclaire un jour sur leurs sources et sur le feu de cette fumée-là !

Retour à l'index des chapitres